ak ae OE e Sip ae ae ew eR gp het eM ts x as weer” : my te, eee A nat, : Srtiat eh “ Let Int “ ns | Ae oo tate yo NER an ar y rat eit i is hal Le? my te | tng a aly. reer - i’ ; vo iy es , eed i TOME I, — 19143. is GS 6 REVUE CONSACREE A L/HISTOIRE E% A L7ORGANISATION DE LA SCIENCE, PUBLIEE PAR GEORGE SARTON COMITE DE PATRONAGE : Svante Arrhenius, directeur de I’Institut scientifique Nobel, Stockholin; Henri Berr, directeur de la Revue de synthése historique, Paris; Moritz Cantor, professeur émérite A l'Université d’Heidelberg ; Franz Cumont, conservateur aux Musées royaux, Bruxelles; E. Durkheim, professeur a la Sorbonne, Paris ; Jorge Enger- rand, directeur de l’Kcole internationale d’archéologie et d’ethnographie américaines, Mexico; Ant. Favaro, professeur a |’Université de Padoue; Franz-M. Feldhaus directeur des Quellenforschungen sur Geschichte der Technik und der Natur- wissenschaften, Berlin; John Ferguson, professeur a |’Université de Glasgow: Arnold van Gennep, professeur a |’ Université de Neuchatel; E. Goblot, professeur a l'Université de Lyon; le. Guareschi, professeur a l'Université de Turin; Siegmund Giinther, professeur a |’Ecole technique supérieure de Munich; Sir Thomas-L. Heath, K.C.B., F.R.S., Londres; J.-L. Heiberg, professeur a |’Université de Copenhague ; Frédéric Houssay, professeur 4 la Sorbonne, Paris; Karl Lamprecht, professeur a l'Université de Leipzig ; Jacques Loeb, member of the Rockefeller Institute for medical research, New-York; Gino Loria, professeur 4 l'Université de Génes; Jean Mascart, directeur de |'Observatoire de Lyon; Walther May, professeur 4 I’Bcole technique supérieure de Karlsruhe; 6. Milhaud, professeur a la Sorbonne, Paris; Max Neuburger, professeur 4 l'Université de Vienne; Wilhelm Ostwald, professeur émérite a |'Université de Leipzig; Henri Poincaré +; Em. Radl, pro- fesseur a |’Ecole réale, Prague; Sir William Ramsay, K.C.B., F.R.S., Londres ; Praphulla Chandra Ray, professeur A Presidency College, Calcutta; Abel Rey, professeur 4 l'Université de Dijon; David Eugéne Smith, professeur 4 Columbia University, New-York; Ludwig Stein, professeur 4 l'Université de Berlin; Karl Sudhoff, Direktor des Institutes far Geschichte der Medizin, Leipzig; E. Waxweiler, directeur de l'Institut de sociologie Solvay, Bruxelles ; H.-G. Zeuthen, professeur 4 Université de Copenhague. Administration et Rédaction Akademische Buchhandlung diIsis yon Max DRecuse., Wondelgem-lez-Gand Erlachstrasse, 23, Bern (Belgique). (Schweiz). Waa iyi ne EADHO') r ia ue ae att ek hay, ‘ | haat oop i) sins Ba KB OFH, chikpany Hi ae HA inn Nip ome tisk ‘ aes i] WR sD i ie Aan yt if Me net vie yer bal ea h i Wi sortie Tt a signet Be ayes ‘a “ifr. \ rah PNG Th oR Wee iyi v A 4 ay ee Mens ativan ; yh Ne bi ‘ah wal nay Phi a ; ‘ot ‘ 7 A eh he. et KARAS ll ‘i nf a Cob ms Sune i HN vat Monat ii ; PPS eye py iD a ie went Woe wees 7. ISIS REVUE CONSACREE A L’HISTOIRE DE LA SCIENCE, PUBLIEE PAR GEORGE SARTON, D. SC. TOME I SOMMAIRE DU N° 1 (Tome I, 1) I. — Articles de fond. Pages. GrorGE Sarton. — L’Histoire de la science .. . 3-46 Ic. Guarescui (Torino). — Nota sulla storia del movi- ee PEN ORERSONRIDN SN ca Lihat vay: ee gh wl Pe ee ALS G. Mirtuaup (Paris). — Note sur les origines de la RRC ES, PM lta tA) Pinas Aiva ilectl he atid) Py iaal Ba sth has} eneTOn Em. Rapt (Prag). — Paracelsus. Eine Skizze seines NE ene cas) te ar eee + Sree hal Se One Il. — Chronique et correspondance. Neécrologie : Henri Poincaré (p. 95). Anniversaire : Le centenaire de la naissance de LrvinesTone (p. 97). Publications et travaux projetés : Monographies, recherches bibliographiques (p. 98). — Histoire de la pensée scientifique (p. 98). — Rééditions de textes scientifiques anciens (p. 99). — Histoire de la locomotive (p. 100). — Dictionnaire biographique de Poaernporrr (p. 101). — C2uvres com- plétes de Sopuus Liz (p. 101). Histoire de la science : Les origines de la science (p. 102). Histoire générale : Encyclopédie de |'Islam (p. 103). Philosophie : L’accord entre les philosophes (p. 104). Ethnologie : Le role de la fusion des races dans l’origine du christianisme (p. 104). — Croisements ethniques (p. 106). Sociétés et institutions diverses : Une nouvelle société positiviste internationale (p. 107). Congres Whistoire des sciences : Congrés allemand de 1912 (p. 110). — Congrés italien de 1912 (p. 110). Congres internationaua : X* Congrés de géographie (p. 111). — Congress of historical studies (p. 112). — XVII° Congrés de médecine (p. 112). — Ile Congrés de |’Association internationale des sociétés de chimie (p. 113). SOMMAIRE. No II. — Analyses. Paut Tannery. — Mémoires scientifiques . Canto Formicut. — Ag¢vaghosa, poeta del Buddhismo (P. Masson- Oursel). RicuarD WILHELM.— Die Religion und Philosophie Chinas (P. Masson- eee ee ek os we Antonio Favaro. — Vincenzio Viviani. Icttio Guarescat. — La chimica in Italia dal 1750 al 1800. IctLio GuaREscHI. — Francesco Selmi e la sua opera scientifica WitHeLtm OstwaLp. — Grosse Manner . Wertuam. — Science and the human mind . ALPH. DE CanDOLLE. — Zur Geschichte der Wissenschaften und der Gelobetéas!) wyigiie 64his S. R. Sremvmetz. — Essai d’une bibliographie systématique de l’ethno- logie Sa tifa lias tei an oof lV. — Bibliographie analytique des publications relatives a l’histoire de la science. Introduction. Table de matiéres type Premiére partie : Classement fondamental (chronologique) . Deusiéme partie : Classement idéologique des notices qui n’cnt pu étre classées chronologiquement . Troisiéme partie : Disciplines auxiliaires. Catalogues d’ouvrages d’occasion sur Vhistoire de la science. Pages. 114 115 117 120 122 123 124 125 132 133 136 142 143 ‘173 182 189 L’Histoire de la Science. La revue Jsis a l’ambition de réunir et de soumeitre a la critique les études relatives a l'histoire de la science. Pour exposer son but et son programme, il sera done nécessaire et il suffira d’exposer le but et les méthodes de cette discipline nouvelle, dont elle est destinée a devenir lorgane. Bien entendu, pour ne pas allonger outre mesure eette introduction, je devrai souvent énoncer des propositions sans pouvoir, ni les démontrer, ni les critiquer, mais ce sera précisément une des fonctions de la revue nouvelle, de reprendre une 2 une, pour les examiner d'une maniére approfondie, toutes les questions que jaurai di me borner a esquisser ici. Pour les traiter avee toute l'am- pleur indispensable, et notamment en les illustrant d’exemples con- erets et nombreux, il ne suffirait pas dun article, il faudrait écrire un volame. Je dois encore faire observer, pour prévenir des critiques trop batives, que le programme que j'expose ici est un programme ideal, que la revue la mieux équipée ne pourrait prétendre réaliser du pre- mier coup : je ne promets done pas que mon programme sera réalisé dés les premiers numéros, mais tous mes efforts tendront 2 ce qu'il le soit le plus rapidement et le plus complétement possible. I. — SCIENCE ET PHILOSOPHIE. Mais avant de définir l'objet de nos recherches, il est utile de faire sentir les besoins intellectuels auxquels elles doivent donner satis- faction. A mesure que la science progresse et que son domaine s’accroit indéfiniment en étendue et en profondeur, les connaissances scienti- fiques deviennent aussi plus nombreuses et plus complexes. Depuis le siécle passé, cette complexité est devenue telle, que la spécialisa- 4 GEORGE SARTON. tion des savants dans une aire de plus en plus restreinte, est apparue comme la condition premiére d’un travail vraiment fructueux et d’une découverte originale. La nécessité méme de séparer les difficultés, pour mieux les résoudre, a été la cause ininterrompue d’une division du travail scientifique, qui semble étre arrivée a ses derniéres limites. Que cette tendance, que l’on peut appeler la tendance analytique, a eté extrémement utile, toute la science moderne est 1a pour en témoi- gner; toutefois, sa domination exclusive présente aussi de grands inconvénients, dont on n’a pu s’apercevoir au début, mais qu’une accumulation prolongée a rendus trés sensibles. C’est qu’en effet la science n’a pas pour but la découverte de faits isolés, mais la coordi- nation de ces faits et leur explication réciproque. A force de dissé- miner ses efforts, la science risquerait de perdre de vue son objet propre; les connaissances scientifiques auraient beau se multiplier, esprit scientifique s’appauvrirait. Mais a coté de ce danger d’ordre scientifique ou philosophique, des tendances analytiques trop exclusives, privées de tout contrepoids, présenteraient un danger encore plus grave : ce n’est pas seulement la science qui menacerait d’étre désagrégée, mais Ja vie sociale elle- méme. Loin de pouvoir songer 4 unir les hommes par des points de vue communs, les savants finiraient par ne plus se comprendre eux- mémes. Ce rythme essentiel de notre pensée, qui nous fait ressentir plus fortement, tour 4 tour, le besoin d’analyse ou le besoin de synthése, se retrouve dans la conception changeante que les hommes se font des rapports entre la philosophie et la science : il y correspond’ un rythme synchronique qui, tour a tour, écarte ou rapproche les uns des autres, les savants et les philosophes. C’est, en effet, ce qu’une étude comparative de histoire de la science et de histoire de la philoso- phie permet assez facilement de verifier. Les savants de génie — j’appelle ainsi ceux qui bouleversent les idées recues et instituent des recherches d’ordre radicalement nou- veau — ont toujours exercé une action considérable sur les progrés de la philosophie. Eux-mémes, d’ailleurs, devaient étre des esprits trés synthétiques, et avaient du faire des emprunts plus ou moins conscients a cette réserve d’idées générales qu’est la philosophie, pour formuler leurs théories révolutionnaires. Songez a Galilée, a Kepler, a Newton, a Darwin... Leur ceuvre et leur influence ne sont compréhensibles que si lon admet des échanges d’idées continuels entre la philosophie et la science : ils ont puisé dans la philosophie L’HISTOIRE DE LA SCIENCE. 5 de leur temps le désir de créer une synthése nouvelle, et, d’autre part, c’est en modifiant profondément la pensée philosophique par leurs découvertes que leur action s'est étendue bien au dela du domaine scientifique auquel ils lavaient appliquée. De méme, les grands philosophes — ceux qui ont vraiment renouvelé l’idéologie de leur époque — ont exercé une influence non moins considérable sur l’évolution de la science. S’ils n’étaient point eux-mémes des savants créateurs, du moins ils connaissaient toute la science de leur temps. Songez a Platon, a Aristote, a Descartes, 4 Leibniz, a Kant... Ici encore, il est indispensable de concevoir un double courant d’idées entre la philosophie et la science : c’est la science de leur temps qui leur a donné a la fois l’intuition et les matériaux d’une systématisa- tion nouvelle, et celle-ci, 4 son tour, a transformé l’atmosphére phi- losophique dans laquelle la science allait continuer son dévelop- pement. Nous pouvons tout de suite en tirer cette conséquence, que si Vhistorien de la science doit connaitre Vhistoire de la philosophie, des raisons identiques obligent impérieusement l’historien de la phi- losophie a étudier l’histoire de la science. C’est une lourde obligation pour le philosophe, mais il ne me parait pas qu’il puisse s’y dérober. L’étude de la pensée des grands philosophes — qui sera toujours la partie essentielle et la plus excitatrice de l’histoire de la philosophie — est évidemment trop incomplete, si l’on néglige d’étudier le patri- moine scientifique qu’ils ont utilisé, le milieu scientifique dans lequel ils ont vécu et l’influence qu’ils ont exercée sur la marche de la science. Si l'on se borne, par exemple, a étudier les idées philosophiques de Descartes, sans s’occuper du retentissement de ces idées sur la méca- nique, l’astronomie, la physique, la médecine, la botanique..., il est évidemment impossible de nous donner de son génie une reconstruc- tion complete, ni méme exacte. Et de plus, il est indispensable d’ex- pliquer les répercussions des idées cartésiennes sur toute la science des xvu* et xvi* siécles, et sur la science contemporaine, et c’est la vraiment une tache considérable, mais ce n’est qu’A ce prix que la personnalité de Descartes nous apparaitra sous son vrai jour. Tout le monde se rappelle ces grandes époques de synthése, dont Yantiquité grecque nous a donné plusieurs fois le spectacle, et plus prés de nous, la Renaissance et le cartésianisme. Au contraire, ce sont surtout les tendances analytiques qui ont prédominé pendant le xix* siécle. Ce discrédit des constructions synthétiques était causé, en partie, par l’engouement extraordinaire et trés justifié, d’ailleurs, 6 GEORGE SARTON. dont les sciences positives étaient devenues l’objet et, en partie, par le dégout qu’avaient laissé les audaces et les débauches intellectuelles des métaphysiciens, plus ou moins mystiques, issus de Kant. Quoi qu’il en soit, une réaction philosophique était inévitable : c’est cette réaction qui dure encore maintenant, et dont notre revue est un résultat, parmi beaucoup d’autres. Elle ne remonte guére plus loin qu’au début de ce siécle et est due, pour une large part, aux décou- vertes retentissantes de la science contemporaine. Tout d’abord, les progrés de la physique ont entrainé un conflit, qui paraissait inso- luble, entre les théories mécaniques classiques de Galilée, de Huygens et de Newton, et les théories électromagnétiques de Maxwell, de Hertz et de Lorentz, et ont ainsi remis en question les principes fon- damentaux de la mécanique et de la physique. En méme temps, la découverte d’éléments nouveaux jouissant de propriétés au premier abord paradoxales, l’étude des radiations nouvelles, les recherches sur le mouvement brownien... rallumaient toutes les controverses sur la théorie atomique et sur les doctrines énergétiques, et obligeaient les savants a refaire une étude approfondie des principes de la chi- mie et a reviser leurs idées sur la constitution de la matiére. Enfin, les expériences des biologistes contemporains et l’exhumation des idées de Mendel provoquaient une crise des théories transformistes et rendaient indispensable une nouvelle mise au point de nos idées sur lévolution des étres vivants. Mais si la renaissance philosophique 4 laquelle nous assistons en ce moment est principalement due a la science et ne s’est manifestée que depuis une quinzaine d’années, le mouvement d’idées qui |’a len- tement préparée est évidemment plus complexe et plus ancien. Il faut tout d’abord tenir compte des travaux scientifiques du siécle passé, qui sans provoquer de crise aigué, comme les découvertes aux- quelles j’ai fait allusion tout a l’heure, nous ont cependant obligés a modifier et 4 hausser peu a peu notre point de vue. Je n’en citerai aucun, parce qu’il me faudrait en citer trop. Mais rappelons cepen- dant que quelques-uns de ces savants du xix® siécle, notamment Helmholtz, Claude Bernard, Berthelot, ont déja fait eux-mémes ceuvre de synthése philosophique. De plus, une école de philosophie avait aussi Jargement contribué a cette renaissance : je veux parler de lécole positiviste, représentée en France par Auguste Comte et, en Angleterre, par Stuart Mill et Herbert Spencer. Nos efforts sont cer- tainement une conséquence directe de leur activité. On pourrait dire, du reste, que les conceptions positivistes n’ont jamais été mieux com- L’HISTOIRE DE LA SCIENCE. 7 prises ni plus populaires que maintenant. Mais ne nous y trompons pas. Le positivisme (+) avait eu tout d’abord, par ses tendances agnos- ticistes un peu étroites, une influence plutét facheuse sur l’évolution de la philosophie. Ce n’est que depuis que les progres de la science ont atténué a la fois le dogmatisme et l’agnosticisme de la premiére école positiviste, et rendu son idéal plus souple et plus large, que le positivisme donne tous ses fruits. Voild done une premiére évolution dont il me fallait rendre compte pour faire voir la genése de nos idées : des découvertes retentissantes, ayant déterminé une crise profonde des théories scientifiques qui paraissaient les mieux établies, donnent ainsi a la philosophie, long- temps dédaignée, un nouvel essor; cette philosophie nouvelle n’est autre que la philosophie positive, assouplie et devenue plus réaliste. Ceci est d’autant plus remarquable, que cette philosophie positive n’avait pu d’elle-méme triompher de l’indifférence des savants pour qui elle était faite, et qu’elle n’y est enfin parvenue qu’aprés avoir échoué, et grace au bouleversement complet de nos idées et a la revi- sion, reconnue nécessaire, des principes de la science. Mais cette crise n’est point la seule que traversent a la fois la phi- losophie et la science modernes. I] en est une autre, qui semble étre arrivée 4 ce moment a son paroxysme, et dont je dois dire quelques mots. Le triomphe des idées positivistes était plutét un triomphe pour la science que pour la philosophie. Bien mieux, pour beaucoup il semblait que la philosophie allait étre définitivement absorbée par la science. Elle serait une philosophie des sciences, elle graviterait tout entiére autour de la science, ou elle ne serait plus. Sa fonction serait de « penser la science », rien de plus. De telles exagérations, une telle méconnaissance du réle historique de la philosophie — avant-garde hardie et indépendante, grenier d’idées générales extraites non seulement de la science, mais de toute l’expérience humaine — devaient évidemment amener une nouvelle réaction.Cette réaction,c’est le mouvement bergsonien, humaniste, pragmatiste (*). Je ne puis songer a |’analyser ici. Mais en aflirmant hautement les droits de l’in- tuition, elle affirmait du méme coup la possibilité et les droits a l’exis- (1) Ce que j’appelle le positivisme d’Auguste Comte, c'est la doctrine enseignée dans le Cours de philosophie positive. Quand je parle du positi- visme anglais, je pense surtout aux idées de Spencer. On ne peut étre bref sans faire des réticences nombreuses. (?) Dans la suite, j’emploierai simplement le mot pragmatiste. 8 GEORGE SARTON. tence d’une philosophie indépendante des sciences positives. C’est la le seul point qui nous intéresse. Et il est d’autant plus utile de le mettre en évidence, que c’est, 4 mon avis, la meilleure maniére de faire entrevoir que si le conflit entre positivistes — je ferais mieux de dire entre néo-positivistes— et pragmatistes a quelque chose d’irréduc- tible, il n’est cependant pas aussi grave qu’il peut paraitre a premiére vue. N’oublions pas, tout d’abord, que notre but a tous, philosophes, historiens, savants, est identique : nous voulons expliquer, généra- liser, approfondir, simplifier les données de l’expérience. Et nos méthodes mémes, si elles ne sont pas identiques, ont cependant d’étroites analogies : toutes nos connaissances sont, 4 quelque degré, des connaissances scientifiques, et le pragmatiste méme adopte une attitude scientifique dans l’examen de ses intuitions. De plus, la cause profonde de ce conflit entre le point de vue positiviste et le point de vue pragmatiste, ne résiderait-elle pas dans la complexité méme de nos besoins intellectuels : besoins a la fois pratiques, utilitaires et théoriques, esthétiques; besoin de penser et de comprendre et besoin dagir? Ne résiderait-elle pas aussi dans la complexité des problémes que souléve la vie multiple et changeante, et qui obligent les agnosti- cistes les plus résolus a raisonner parfois comme des pragmatistes, et réciproquement? Ces causes profondes, inhérentes 4 notre nature et ala nature des choses, ne rendraient-elles pas compte de la persis- tance de ces deux tendances opposées a travers toute l’histoire de notre pensée? Car il ne faut pas s’y tromper : si le pragmatisme s’est manifesté avec éclat sous des formes nouvelles, grace au génie de Bergson et de James, le conflit lui-méme est aussi vieux que la science humaine. I] m’a paru utile de faire ces réflexions pour bien faire voir que cette crise, qui n’est pas prés de finir, ne doit pas troubler notre acti- vité. D’ailleurs, pragmatistes et positivistes sont d’accord pour res- pecter la science et reconnaissent également la nécessité de la bien connaitre et d’y recourir sans cesse. Ils ont un intérét égal 4 connaitre les principes et histoire de la science; leur conflit est étranger a nos travaux. Il vaut done mieux l’accepter simplement comme une mani- festation de la complexité de l’esprit humain et débarrasser, une fois pour toutes, nos recherches historiques de toutes digressions inutiles sur ce sujet. Si ce résultat est obtenu dans notre revue, ces prélimi- naires n’auront pas été trop longs. On peut conclure, de tout ce qui précéde, que savants et philosophes sont unanimes a désirer que les tendances générales et les principes L’HISTOIRE DE LA SCIENCE. 9 fondamentaux de la science soient constamment dégagés, précisés, critiqués. Ils sentent que c’est la pour eux tous, en notre époque, une condition essentielle de progrés et de sécurité. Mais comment conci- lier ce besoin de synthése et la nécessité pratique de la division du travail ? Il semble bien que la seule solution possible soit celle préconisée par Auguste Comte, et quia d’ailleurs été réalisée par lui et par ses disciples : c’est « de faire de l'étude des généralités scientifiques une grande spécialité de plus ». Les inconvénients de la spécialisation excessive sont ainsi heureusement contre-balancés par cette discipline nouvelle, qui sollicite les efforts convergents des philosophes, des historiens et des savants. Que le meilleur instrument de synthése et que le trait d’union le plus naturel entre les philosophes et les savants leur sont fournis par Vhistoire de la science, c’est ce qui résultera de la suite de mon expose. Il. — HIsToIRE DE LA SCIENCE. C’est Aucuste Comte qui doit ¢tre considéré comme le fondateur de histoire de la science, ou tout au moins comme le premier qui en eut une conception claire et précise, sinon compléte. Dans son Cours de Philosophie positive, publié de 1830 a 1842, il a bien mis en évidence les trois notions fondamentales que voici : 1° qu’une ceuvre synthé- tique telle que la sienne ne pouyait étre réalisée sans avoir constam- ment recours 4 l’histoire; 2° quw’il est indispensable d’étudier |’évolu- tion des sciences pour comprendre le développement de la pensée humaine, et histoire méme de l’humanité; 3° que c’est histoire de la science tout entiére qu’il importe de connaitre, et non histoire d’une ou de plusieurs sciences déterminées. Ajoutons a cela, que dés 1832, Auguste Comte sollicitait du ministre Guizot, la création d’une chaire d’histoire générale des sciences (!). On sait que cette chaire ne fut finalement érigée au Collége de France que soixante ans plus tard, trente-cing ans aprés la mort de Comte, et confiée, en 1892, a Pierre Laffitte. I] faut reconnaitre que P. Laffitte ne comprit pas la (‘) J'appelle histoire de la science, ce que Comte appelait « histoire géné- rale des sciences », 10 GEORGE SARTON. portée réelle d’un pareil enseignement, qu'il n’etait guére préparé a donner. Un autre philosophe franeais, Antoine Cournot, contribua a préciser nos idées sur histoire de la science, notamment par la publi- cation, en 1861, de son Traité de lenchainement des idées fondamen- tales dans les sciences et dans Vhistoire. Mais le vrai héritier de la pensée de Comte, au point de vue spécial qui nous inteéresse, c’est Pau Tannery. Il est 4 peine besoin de parler de lui, car tous ceux qui s’occupent si peu que ce soit d’histoire des sciences, ont encore pré- sents al’esprit ses memoires nombreux, si remarquables par leur ori- ginalité et leur précision. Paul Tannery a tenu plusieurs fois a mon- trer lui-méme la filiation intellectuelle qui le rattachait 4 Comte et a témoigner son admiration pour le fondateur du positivisme. I! est assez remarquable qu il soit resté 4 peu prés seul a continuer l’ceuvre de synthése historique, dont A. Comte avait montré l’impor- tance, au point qu’il pouvait écrire en 1904, l’année méme de sa mort, sans étre démenti par personne : « actuellement, l’histoire générale des sciences n’est rien... qu’une conception individuelle ». La philosophie de P. Tannery est bien différente de celle de Comte, mais ce qui crée surtout entre eux une différence essentielle, cest que Comte ne connaissait que bien mal l’histoire de la science, tandis que Paul Tannery, servi par une érudition extrémement éten- due et solide, et qui avait d’ailleurs a sa disposition des travaux historiques de haute valeur qui n’existaient pas encore vers 1830, la connaissait parfaitement, mieux que personne au monde. Si c’est Auguste Comte qui a eu l’idée premiére de cette discipline, c’est incontestablement a Paul Tannery que revient l’honneur des premiéres réalisations. En ce moment, Vhistoire de la science n’est pas encore constituée en discipline indépendante, ayant ses méthodes propres et ses instru- ments de travail : manuels, bibliographies, etc. Elle n’est guére enseignée dans les universités. Malgré tant de travaux admirables, malgré tant de synthéses partielles et provisoires, la synthése géné- rale n’est pas encore édifiée; Vhistoire de la science reste encore « une conception individuelle ». Il y a, en somme, plusieurs conceptions en présence; mais il importe de constater dés a présent, que celles-ci ne s’opposent pas; au fond, on pourraii dire qu il ne s’agit que d’une seule conception en des stades évolutifs différents, et devenue chaque fois plus complete et plus extensive. En particulier, le lecteur qui voudra se donner la peine de lire Jusqu’au bout cette esquisse, verra que ma conception ne différe L’HISTOIRE DE LA SCIENCE. ll sensiblement de celle de Tannery que par l’importance plus consi- dérable que j’attribue au point de vue psycho-sociologique. Avant de définir Vhistoire de la science, il est utile de répondre a une question préjudicielle, que quelques savants ont soulevée, L’histoire de la science est-elle possible? Il est évident qu’on peut toujours établir histoire d’une science déterminée, ou d’un groupe de sciences assez voisines, mais l'histoire de la science — concue comme distincte de la somme de ces histoires particuliéres (et c’est bien ainsi que Comte la concevait) — est-elle réalisable en ce mo- ment ? Le sera-t-elle jamais? En d’autres termes, sommes-nous en état de répondre scientifiquement aux questions relatives a l’his- toire commune des sciences : leur origine, les lois générales de leur développement, la raison de leurs analogies et de leurs rapproche- ments, la cause de la prépondérance de l’une d’elles 4 une époque déterminée ? Toutes ces questions, et beaucoup d’autres encore, ressortissent évidemment a l'histoire de la science et lui constituent un domaine propre. Est-il possible de les résoudre dés maintenant? En tout cas, c'est déja faire ceuvre scientifique que de bien poser et de préciser les questions 4 résoudre. Il est toujours possible de com- mencer une étude déterminée : cette premiére étude ne sera peut-étre qu’une approximation assez lache, mais elle sera en tout cas indis- pensable pour permettre une étude ultérieure plus serrée et plus compléte. D’ailleurs, ces premiéres approximations ont été faites, et sans parler des ceuvres fragmentaires de Tannery et de Milhaud, les essais de synthése de Siegmund Ginther et de Friedrich Danne- mann sont déja trés remarquables ('). Ce qui a pu faire croire 4 quelques bons esprits — 4 Cournot, par exemple, — que I’histoire de la science était impossible a réaliser, e’est qu’ils ont oublié de faire une distinction, assez naturelle cepen- dant, entre la science passée et la science qui se fait. Pour apprécier avec objectivité la valeur des théories scientifiques, il faut évidem- ment pouvoir les contempler et les comparer avec un certain recul; il faut qu’elles ne soient plus directement mélées 4 notre vie, et que des questions de personnalités n’obscurcissent pas les questions de ¢) Il s’agit d’essais élémentaires, ne retracgant que les grandes lignes de Vhistoire de la science. Les travaux de synthése se rapportant a une époque déterminée (les études sur la science grecque, par exemple) sont trop nombreux pour que je les énumere ici. 12 GEORGE SARTON. faits. Mais il n’en est pas moins indispensable de connaitre aussi parfaitement que possible la science moderne, parce qu’ainsi nous pouvons d’autant mieux apprécier |’évolution accomplie. Les progrés de la science contemporaine ne peuvent étre étudiés a aide des mémes meéthodes. D’ailleurs, la science qui se fait écrit elle-méme sa propre histoire — une histoire provisoire, ilest vrai, — et la maniére la plus rationnelle et la plus simple d’enseigner les théories récentes, encore imparfaites, cest d’en faire lhistorique. Dans ce qui suit, quand nous parlerons d’histoire de la science, il fau- dra donc entendre par 1a histoire de la science devenue classique, la science qui est enseignée dans les lycées et dans les cours encyclopédiques des facultés, et qui constitue, ou devrait constituer, le bagage intellectuel de tout homme cultivé. Mais l’étude de l’histoire de la science (opposée a l’histoire des sciences) n’est pas seulement possible: elle est nécessaire. Cette néces- sité résulte de ce fait que les classifications des objets d’étude, exigées par notre esprit, sans étre tout a fait arbitraires, sont cependant arti- ficielles et toujours précaires. La division du travail scientifique s’est faite simultanément dans des directions trés différentes et, par suite, la classification des sciences n’a jamais cessé d’évoluer. Et, 4 mesure que les sciences se sont perfectionnées, on a découvert entre elles des rapports de plus en plus nombreux; chacune d’elle étend sans cesse de nouvelles ramifications dans le domaine de toutes les autres, et Cest cela méme qui nous fait croire, malgré sa complexité croissante, 4 ’unité de la science. Auguste Comte avait bien vu les mille liens enchevétrés qui reliaient déja les sciences a son époque, mais il ne semble pas qu'il y ait attaché autant d’importance qu’il aurait fallu. S’il avait compris, d’ailleurs, que ces interactions n’ont pas cessé d’avoir lieu — en tous sens — depuis que la science humaine existe, le cadre trop rigide de son Cours de philosophie n’aurait-il pas été brisé ? On pourrait donc prétendre que ce qui est vraiment impos- sible, ce n’est pas d’établir histoire de la science, mais bien plutét de dégager de ce réseau inextricable le développement d’une seule branche de la pensée humaine. Bien plus, il est facile de voir qu’il est impossible d’écrire l’histoire complete d’une découverte un peu importante, sans esquisser par le fait méme un chapitre de l/histoire de la science. Comment ferait-on comprendre, par exemple, la décou- verte de la circulation du sang, si l’on n’étudiait l’évolution des idées sur ]’anatomie, sur la zoologie comparée, sur la biologie géné- L’HISTOIRE DE LA SCIENCE. 13 rale, sur la physique, sur la chimie, sur la mécanique...? De méme, pour expliquer comment on est parvenu peu a peu A déterminer les longitudes en mer, il faut recourir 4 l’histoire des mathématiques pures et appliquées, a V’histoire de l’astronomie et de la navigation, a Phistoire de Vhorlogerie, etc. Il serait évidemment facile d’allonger cette énumération. Enfin, l’histoire de la science entiére nous permet seule, d’apprécier justement l’évolution scientifique 4 une époque ou dans un milieu déterminé. Il est arrivé souvent, en effet, qu’une science a cessé d’étre cultivée, tandis qu'une autre progressait, ou bien que la culture scientifique se déplacait dans l’espace, émigrant d’un peuple a l'autre. Mais I’historien de la science, qui fait constamment la synthése de tous les efforts dispersés, ne s’imagine pas alors que le génie humain se rallume ou s’éteint brusquement, car il voit le flambeau de lumiére se transmettre d’une science a l’autre, ou d’un peuple a Pautre. Il apercoit mieux que personne la continuité de la science dans l’espace et dans le temps, et est ainsi mieux 4 méme d’estimer les progrés de |’humaniteé. L’historien de la science ne doit pas se contenter d’étudier de quelles maniéres les sciences n’ont cessé de réagir les unes sur les autres, il doit aussi analyser les interactions qui se sont constamment produites entre les idées scientifiques et les autres phénoménes intellectuels ou économiques. Je sais bien qu’on a dit que l’ana- lyse de ces interactions, de trés haute importance pour l'étude de la vie antique, plus synthétique et plus homogéne que la nétre, en a beaucoup moins pour la compréhension de notre vie moderne. Mais, cela est-il bien vrai? Ne parait-il pas plus vraisemblable, au con- traire, que la complexité et l’enchevétrement croissants de notre vie sociale augmentent, au contraire, dans une mesure immense, les chances d’interaction ?... Quoi qu’il en soit, |’étude de ces interactions occupera souvent notre attention. Mais elle ne doit point nous faire perdre de vue que notre objet propre de recherches est, avant tout, d’établir l’enchainement des idées scientifiques. Tous les phéno- ménes naturels, psychologiques ou économiques qui ont pu influen- cer et modifier l’évolution des phénoménes scientifiques seront étudiés dans notre revue, non pour eux-mémes, mais accessoire- ment et seulement a titre explicatif. En résumé, l'histoire de la science a pour but d’établir la genese et lenchainement des faits et des idées scientifiques, en tenant compte de 14 GEORGE SARTON. tous les échanges intellectuels et de toutes les influences que le progres méme de la civilisation met constamment en jeu. Et il résulte immédiatement de cette définition que la seule maniére rationnelle de « découper » Vhistoire de la science, c’est de la découper non pas par pays, ni par sciences, ni de toute autre maniére, mais seulement par époques. Bien entendu, pour rendre cette histoire possible, il peut étre utile et méme nécessaire d’ecrire des monographies et des synthéses partielles de diverses espéces. Ainsi, la consultation des archives d’un lieu déterminé conduira naturellement a la rédaction d’une étude sur Vhistoire des sciences en cet endroit. Un savant sera plutét tenté de rechercher la filiation d’une idée scientifique qui V’intéresse particuliérement, ou de reconstituer la vie d’un prédéces- seur dont il aura, mieux que personne, compris l’ceuvre et le génie. Mais toutes ces recherches sont nécessairement incomplétes et n’acquiérent toute leur signification que lorsqu’elles ont été mises a leur place dans une histoire de la science 4 l’époque considérée. [1 est bon d’ajouter encore que toutes les monographies ne sont pas également utiles : il en est de saugrenues et de maladroites qui embrouillent et retardent inutilement l’ceuvre de synthése. Toute synthése implique une sélection préalable. Il est clair, par exemple, qu’une histoire de la science ne peut viser, sous peine de devenir incompréhensible, a reproduire tous les détails techniques qu’un savant pourrait exiger pour satisfaire a des besoins trés spé- ciaux. Aussi, a cété de histoire générale des sciences, il y aura tou- jours place, pour des histoires plus spéciales, dont le but sera plutét scientifique et technique que philosophique, et qui se limiteront a étude plus approfondie d’une ramification de la pensée scientifique. Je n’ai pas besoin de dire que ces histoires spéciales seront rendues plus faciles lorsque histoire de la science leur servira a la fois de cadre et de guide. Elles seront surtout nécessaires pour les périodes les plus rapprochées de nous et devront, d’ailleurs, étre complétées et couronnées elles-mémes par une histoire des idées générales. L’élaboration de V’histoire de la science nécessite l’emploi des méthodes et des sciences auxiliaires de l’histoire proprement dite, pour établir la critique externe et interne des matériaux utilisés. Ces méthodes ont été parfaitement décrites et discutées dans des manuels classiques — ceux de Bernheim et de Langlois et Seignobos, par exemple —, mais elles doivent étre complétées, a l’usage des historiens de la science, par des méthodes plus spéciales. Je ne puis songer a les exposer ici. Mais on comprendra aisément que pour établir, par L’HISTOIRE DE LA SCIENCE. 15 exemple, la date a laquelle une découverte a réellement pénétré dans la science et est venue enrichir l’expérience humaine, la critique his- torique doit étre doublée d’une critique scientifique, empruntant ses ressources et ses arguments aux sciences positives. En somme, tous nos efforts doivent tendre a ranger les faits scientifiques dans un ordre déterminé, done a leur assigner a chacun une date aussi précise que possible, non pas la date de leur naissance ni de leur publication mais celle de leur incorporation effective dans la pensée scientifique. De méme, les biographes doivent s’efforcer de nous délimiter avec précision les périodes pendant lesquelles l’influence des savants de génie s'est fait sentir avec le plus d’intensité, pour pouvoir les ranger, une ou plusieurs fois, dans des séries chronologiques. On concoit que cela présente parfois de trés grandes difficultés, mais j’y ai insisté pour faire voir ce qu’on exige de l’érudition historique, qui est la base indispensable de toutes nos recherches. Ces quelques remarques complétent et précisent notre définition de Vhistoire de la science. Mais, pour achever de déterminer notre pro- gramme, il est nécessaire d’examiner d’un peu plus prés les diverses catégories d’influences qui peuvent modifier l’évolution des idées scientifiques — et c’est ce que nous ferons maintenant. Puis, dans les chapitres suivants, je mettrai en évidence sous quels points de vue il est le plus utile de contempler cette évolution pour en faire une étude approfondie et vraiment fructueuse. Nous examinerons successivement |’intérét que présentent pour nos études : 1° Vhistoire de la civilisation; 2° l’histoire de la technologie; 3° histoire des religions; 4° histoire des beaux-arts, enfin 5° les recherches archéologiques, anthropologiques et ethnologiques. 1° Science et civilisation. — Depuis le xviu® siecle, et notamment sous l’influence des idées de Vico, de Montesquieu et de Voltaire, la conception de l’histoire n’a cessé de devenir plus synthétique, et Vhistoire générale d’autrefois, dont l’intérét principal résidait dans les fastes militaires, est devenue peu a peu une histoire de la ecivilisa- tion. L’importance de connaitre cette histoire, ne fat-ce que pour pouvoir situer les événements scientifiques dans le milieu qui leur a donné naissance, est évidente. Aussi, presque tous les historiens de la science sont-ils d’accord pour admettre, comme |’a proposé Cantor, que Vhistoire de la civilisation constitue en quelque sorte le fond du tableau sur lequel se détachera au premier plan l'objet de leurs recherches. 16 GEORGE SARTON. Mais, d’autre part, l’historien proprement dit, devenu par degrés, un historien de la civilisation, ne peut plus ignorer histoire de la science. La synthése que notre revue se propose d’élaborer linté- resse done directement. Déja, les grandes histoires universelles les plus récentes contiennent des chapitres consacrés 4 lhistoire des sciences. Il est vrai que la place leur y est avarement mesurée, mais il est A prévoir qu’a mesure que l’histoire de la science sera mieux synthétisée et deviendra plus familiére a lhistorien proprement dit, celui-ci s’en effrayera moins et lui donnera une plus large hospitalité. Une nouvelle évolution de l’histoire, complétant celle a laquelle j’ai fait allusion plus haut, augmentera peu a peu l’importance relative accordée a l’histoire de la science, et peut-étre celle-ci deviendra-t-elle un jour l’élément central de Vhistoire de la civilisation, celui autour duquel tous les autres éléments se grouperont pour |’expliquer et le mieux faire ressortir. La science n’est-elle pas le plus puissant facteur de l’évolution humaine? Et dés lors, ne serait-il pas légitime que tous les autres facteurs lui fussent subordonnés dans le récit de cette evolution? Quelques exemples feront mieux comprendre la portée explicative de Vhistoire de la civilisation. Pourquoi l’astronomie s’est-elle consti- tuée en doctrine dans la Chaldée, et non pas dans d’autres milieux phy- siques identiques? Un sociologue, Waxweiler (1), croit en découvrir la cause dans l’existence d’« archives » — il existe des inscriptions sumériennes Vieilles de cinquante siécles. Comment se fail-il que les manuscrits latins, contenant les traductions d’auteurs grecs établies daprés les textes arabes, aient si longtemps arrété l’essor des traduc- tions latines imprimées qui avaient été établies directement sur des textes grecs? Les premiéres traductions étaient cependant bien infé- rieures. A.-A. BjOrnbo en a donné des raisons qui paraissent trés plau- sibles : c’est la rareté croissante des imprimés qui s’épuisaient, relati- vement aux manuscrits sans cesse recopiés et qui donc se multipliaient; c’est ignorance et le manque d’esprit critique des copistes; enfin, cest le prestige exercé par toute la littérature arabe, en partie a cause de son abondance (2). Pour expliquer Ja création du systéme métrique (4) IE. Waxweiter, « Sur les conditions sociales de la formation et de la diffusion d’une doctrine scientifique dans ses rapports avec la religion et la magie», Bull. de l'Institut Solvay, n° 24, p. 916-956, « Archives sociolo- giques », n° 536, Bruxelles, 1912. (2?) A.-A. Budrngo, « Die mittelalterlichen lateinischen Uebersetzungen aus L’ HISTOIRE DE LA SCIENCE. 17 par les révolutionnaires francais, il faut y voir non sewement une réforme scientifique, mais aussi — pour une part — une réaction contre le « pied du roi» de l’ancien régime ('). Des mesures fiscales, ou la promulgation de lois protégeant le capital ou le travail, peuvent modifier l’orientation industrielle et commerciale d’un pays, et retentir indirectement sur sa production scientifique. Pour com- prendre l’origine et le développement de la géographie, il faut tenir compte d’une foule de mobiles tout a fait étrangers a la science, par exemple : la recherche de trésors fabuleux, l’ambition des conque- rants, le prosélytisme religieux, les instincts aventureux des explora- teurs... Enfin, il est de la plus haute importance de bien connaitre Vhistoire des épidémies, notamment des épidémies médiévales, et d’étu- dier tous les phénomeénes sociaux qui en ont été les causes et les consé- quences, pour apprécier sous son vrai jour l’évolution des idées médicales. On a prétendu quelquefois que lhistoire des sciences, comme aussi celle des beaux-arts et des lettres, serait moins complexe et beaucoup plus facile a établir que histoire générale. En effet, histoire générale du passé est élaborée tout entiére sur la foi de temoignages de seconde main; au contraire, les matériaux qu’utilise historien de la science sont presque toujours les ceuvres mémes des savants. De plus, les ouvrages rédigés par ceux-ci sont en général beaucoup plus désinté- ressés, plus exacts et plus précis que ne le sont les relations d’événe- ments politiques, presque toujours passionnées et fatalement vouées a l’inexactitude Cette remarque contient une grande part de vérité, mais il faut y faire de nombreuses restrictions qui en énervent beau- coup la valeur. Tout d’abord, lhistorien de la science ne peut se borner a l'étude des découvertes proprement dites, mais il doit y joindre l'étude de la mentalité et des milieux scientifiques. De plus, comme je l’ai déja dit plus haut, il ne suffit pas de savoir quand une découverte a été publiée, mais quand elle a été réellement incorporée dans la science, et cela nécessite une critique trés pénétrante non pas seulement des mémoires originaux, ni des ouvrages de vulgarisation, mais aussi des témoignages des contemporains. D’ailleurs, pour ce qui concerne les temps antérieurs a l'imprimerie, nous ne possédons dem Griechischen auf dem Gebiete der mathematischen Wissenschaften », Archiv f. Gesch. d. Naturw. u.d. Technik, t. 1, 1909, p. 585-394. (‘) Henes Bouasse, « La science et histoire de la civilisation », Revue du mois, t. I, p. 456-479, Paris, 1906. 18 GEORGE SARTON. géenéralement plus les ouvrages originaux, et nous ne pouvons les rétablir qu’en nous livrant 4 des conjectures nombreuses. Enfin, il faut se rappeler que la loyauté scientifique n’est qu'une conquéte assez recente. Les anciens auteurs ne se génaient guére pour se plagier de la maniére la plus éhontée, et ils oubliaient fréquemment de citer leurs sources. La remarque est peut-étre plus vraie pour l’histoire contemporaine, car de nos jours les idées et les faits scientifiques sont immédiatement publiés et codifiés, et des académies, des archives et des recueils de toutes sortes exercent une surveillance constante et vigilante sur la production scientifique du monde entier. Mais, de toutes maniéres, le travail critique de l’historien de la science, s’il est susceptible d’une plus grande précision que celui de |’historien proprement dit, n’en est pas moins complexe, ni moins difficile : il est différent. 2° Science et technologie. — Les besoins industriels posent sans cesse de nouveaux problémes 4 la science, et contribuent ainsi direc- tement a déterminer la marche de son évolution. D’autre part, les progrés de la science font naitre incessamment de nouvelles indus- tries, on en ressuscitent d’anciennes. II en résulte que histoire de la science et celle de la technologie sont si intimement enchevétrées, qu'il n’est pas toujours possible de les dégager l'une de l’autre, et que Phistorien de la science est irrésistiblement entrainé 4 étudier l’évo- lution des sciences appliquées. E. Gerland (1) a montré que c’est le besoin de bonnes pompes a vide qui a fait apparaitre A Leiden, au commencement du xvii’ siécle, les premiers ateliers pour la construc- tion d’instruments de précision, et je n’ai pas besoin de dire de quelle importance ces ateliers ont été, dans la suite, pour les progrés de la physique. Mais voici des exemples, sinon plus suggestifs, du moins plus retentissants. On sait qu'il suffit d’une découverte géologique pour transformer un peuple d’agriculteurs en un peuple industriel, c'est-a-dire pour modifier de fond en comble ses besoins scienti- fiques. L’exploitation des mines a exercé, de tout temps, une telle influence sur le développement de la science, que L. De Launay n’hésite pas a écrire: « I n’est peut-étre pas exagéré de comparer la place que la mine a tenue dans l’histoire des sciences, avec celle du temple dans l’histoire des arts (*). » Le méme auteur a fait ressortir, (4) E. Gertanp, « Das Handwerk in der Geschichte der Physik », Arch. f. Gesch. d. Naturw. u. d. Tech., t. 1, 1909, p. 547-353. (?) L. De Launay, La conquéle minérale, Paris, 1908, p. 274. L’HISTOIRE DE LA SCIENCE. 19 avee beaucoup de clarté, le réle historique immense que les mines d’argent du Laurion ont joué dans le développement de la puissance attique, c’est-a-dire dans l’histoire de la civilisation indo-européenne tout entiére. L’histoire de la chimie serait parfois incompr¢hensible, si Yon n’y associait celle des industries chimiques : rappelez-vous action exercée par l'industrie des matiéres colorantes sur les progrés de la chimie organique, et, inversement, l’heureuse influence con- stamment exercée sur cette industrie par la Société chimique alle- mande et par ses Berichte; «est la, il est vrai, un exemple vraiment remarquable et peut-étre unique dans sa continuité, de lentr’aide que la science et lindustrie peuvent s’accorder. Mais on sait assez a quel point les industries chimiques sont intimement liées a la civili- sation générale : chaque synthése d’un produit naturel (indigo, garance, vanille, caoutchouc, etc.) met en péril une industrie agricole et bouleverse l'économie d’un pays. Les inventions techniques (1) sont parfois si étroitement conditionnées par les nécessités industrielles, que le hasard et la fantaisie personnelle des inventeurs semblent éliminés. A chaque moment, l’industriel peut dire : « Voila l’inven- tion qui devrait étre faite pour améliorer mon rendement, » et a mesure que |’industrie devient plus scientifique, il arrive qu'il peut définir cette invention avec une précision telle que le probléme pose a l’inventeur est entiérement déterminé. De plus, chaque invention en déclanche une série d’autres, que la premiére a rendues nécessaires, ou qu’on n’aurait pu réaliser ni méme concevoir auparavant. Enfin, les besoins du commerce retentissent constamment sur le développement des sciences, non seulement sur le développement de la géographie et, par ricochet, des sciences naturelles (c’est trop évi- dent, pour que je m’y arréte), mais aussi sur le développement des mathématiques. Il faut, en effet, tenir compte des besoins comptables de leur époque, pour apprécier et critiquer justement l’introduction des chiffres arabes en Occident vers le xui® siécle, et des notations relatives aux fractions décimales a la fin du xvi’ siécle. Ce sont encore des nécessités commerciales qui ont entrainé les perfectionnements successifs de la navigation, donc de l’astronomie, et qui ont déter- miné, en grande partie, |’évolution des systémes de poids et mesures. Si nous nous placons maintenant au point de vue de l'industrie, il est facile de voir qu'il a un intérét trés sérieux a bien connaitre (‘) Cir. G. De Leener, Bull. de Uinstitut Solvay, « Archives soviolo- giques », n®* 190 et 265, 1914, et n° 522, 1912, Bruxelles. 20 GEORGE SARTON. l'histoire de la technologie, donc aussi l’histoire de la science. Mais, malheureusement, si l’évolution des techniques préhistoriques a fait lobjet d’études trés nombreuses, l'histoire de la technologie pen- dant les derniers siécles présente encore d’énormes lacunes! Cela est du en grande partie au fait que les découvertes industrielles sont souvent enveloppées de mystére. Il faut encourager d’autant plus les recherches monographiques dans ce domaine; il est extrémement utile, par exemple, de faire des études critiques sur la vie et l’ceuvre des inventeurs et des grands industriels. 3° Science et religion. — La science et la religion n’ont jamais cessé de réagir l’une sur l’autre, méme en notre temps et dans les pays ou Ja science a atteint un haut degré de perfection et d’indépendance. Mais, bien entendu, ces interactions sont d’autant plus nombreuses et plus profondes que l’on considére des époques plus éloignées de nous, et une science plus jeune. Les peuples primitifs ne savent pas encore faire le départ des idées scientifiques et des idées religieuses, ou plus exactement, cette classification n’a pour eux aucun sens. Plus tard, quand la division du travail a créé des techniciens ou des savants distincts des prétres, ou des prétres plus spécialisés dans la science que d’autres, l’interprétation des livres saints et l’observation des rites, les besoins de l’agriculture et de la médecine, et l’on pourrait ajouter, tous les désirs, toutes les craintes, toutes les inquiétudes d’une existence précaire et mystérieuse ont fait naitre et ont entretenu des rapports constants entre la science et la religion. Les grandes épidémies, dont j’ai déja indiqué l’intérét, et en général tous les cata- clysmes ont eu pour conséquence des mouvements intenses de ferveur et de fanatisme religieux, dont la science a subi le contre-coup. Ce sont plus d’une fois les théologiens qui ont assuré la transmission des idées scientifiques; ce fut le cas, par exemple, pour la période qui s’est écoulée entre la decadence de la seconde Ecole d’Alexandrie et le Ix® siécle; on sait, en effet, que c’est en grande partie aux Péres de l’Eglise latine et a I’hérésie nestorienne que nous devons sinon le progrés, du moins la conservation de la science 4 cette époque. Des phénoménes religieux ont eu parfois sur les progrés de la science des répercussions moins directes, mais non moins importantes : ainsi, A. de Candolle a prouvé que la population protestante, expulsée des pays catholiques au xvi°, au xvu® et méme au xvil® siécle, a pro- duit un nombre de savants distingués, tout a fait extraordinaire; voila, certes, une conséquence bien imprévue. I/HISTOIRE DE LA SCIENCE. 21 Ces interactions entre la science et la religion ont pris le plus sou- vent une forme agressive. Mais quand nous parlons de conflits entre la science et la religion, il s’agit, en fait, de conflits entre la science et la théologie, ou, si l’on veut, d’un conflit perpétuel entre les ten- dances scientifiques et les tendances cléricales. I] est vrai que le public distingue mal ce qui est sentiment religieux et croyance innée de ce qui est dogme, rite, formalisme et convention, et les théologiens, en affectant de considérer les attaques dont ils étaient objet comme des attaques contre la religion méme, n’ont cessé d’aggraver cette équi- voque, au lieu de la dissiper : il en est résulté que des ames sincéres et vraiment religieuses ont souvent traité la science en ennemie. C’est ainsi que l’histoire de la science s’entreméle constamment a !’histoire des hérésies religicuses. 4° La science et Part. — Quelques remarques préliminaires sur les caractéres propres du travail scientifique et du travail artistique sont indispensables pour faire voir dans quelles limites nos comparaisons doivent étre comprises pour étre vraiment utiles et significatives. On attribue généralement peu d’importance aux questions tech- niques dans l’histoire de l’art. Sans doute, ces questions jouent un assez grand role dans les arts décoratifs et architecture, mais elles y relévent plutét de la technologie et sont méme I’objet d’un enseigne- ment distinct de l’enseignement artistique proprement dit. En tout cas, on concoit trés bien une histoire de l’art ot les questions de tech- nique ne soient que rarement étudiées, et c’est ainsi d’ailleurs, que presque toutes les histoires de l’art sont faites. Y a-t-il beaucoup de personnes qui se demandent quelles couleurs Botticelli utilisait? ou quel était le vocabulaire de Platon ou de Goethe? Nous aimons I’ceuvre d’art pour elle-méme : c’est le résultat surtout qui nous intéresse, et dont nous nous efforeons de conserver le souvenir; au contraire, dans le domaine de la science, le résultat nous intéresse en général beau- coup moins que les méthodes qui nous ont permis de l’obtenir. C’est que l'histoire de la science n’est pas seulement une histoire de lintel- ligence, mais aussi — et pour une part beaucoup plus large — une histoire des instruments matériels et des instruments logiques succes- sivement créés par cette intelligence pour en étre aidée, et encore : une histoire de l’expérience humaine. Cette expérience a, en effet, une signification et une valeur beaucoup plus considérables pour le savant que pour I’artiste. L’artiste admire, mais le savant utilise l’@uvre de ses prédécesseurs; l’artiste s’en inspire, mais le savant s’efforce de i) 29 GEORGE SARTON. l’incorporer tout enti¢ére dans l’ceuvre nouvelle. Aussi bien, la notion de progrés artistique me parait bien difficile 4 établir. Rodin sculpte- t-il mieux que Verrocchio, ou que Polycléte? Les tableaux de Carriére, de Watts ou de Segantini sont-ils plus beaux que ceux de Fra Ange- lico, des Van Eyck ou de Moro? Ces questions ont-elles méme un sens? Il y a eu a toutes les époques de grands artistes et des artistes médiocres. On oublie ceux-ci, et quant aux grands, on ne peut utile- ment les comparer que s’ils se ressemblent assez fort. Dans le domaine de la science, il en est tout autrement : sans doute, il serait assez vain de se demander si Archiméde fut plus ou moins intelligent que Newton ou que Gauss, mais on peut aflirmer en toute sécurité, que Gauss fut plus savant que Newton, et que Newton fut plus savant qu’Archiméde. Le progrés de la science est méme si évident, que de jeunes docteurs, fussent-ils médiocres, sont en général mieux instruits que leurs plus glorieux ancétres; et méme s’ils ne sont pas trés intelligents, ils s’ima- ginent volontiers quils n’ont plus rien a apprendre dans les ceuyres de ceux-ci... Bref, nous ne savons pas encore si les hommes deviennent beaucoup plus intelligents, mais il est certain que l’expérience humaine augmente sans cesse. Un grand artiste, un grand écrivain peut naitre et vivre, isolé. Il arrive méme que les grands génies de I’art créent, en quelque sorte, la solitude autour d’eux : cela est manifeste par exemple, pour ce qui concerne Michel-Ange ou Wagner. Au contraire, pour le travail scien- tifique, une collaboration nombreuse et continue devient de plus en plus indispensable. On pourrait se demander a cause de cela, si Phis- toire des idées scientifiques n’est pas mieux & méme de nous ren- seigner sur a culture et l’état moral d’un peuple, que histoire mira- culeuse de ses grands artistes? Dans l'histoire de l’art et des lettres, on est porté malgré soi a négliger les médiocres; en tout cas, des ceuvres d’art sans originalité et sans beauteé, fussent-elles infiniment nombreuses, n’ajoutent rien au patrimoine de l’humanitée. Mais dans les laboratoires, les bibliothéques et les musées, ou la science grandit lentement, le travailleur modeste et anonyme, mais consciencieux, a des chances de plus en plus fréquentes de pouvoir accomplir une ceuvre vraiment utile, car beaucoup de travaux scientifiques ne demandent, pour étre bien exécutés, que de la méthode, de la préci- sion, de l’honnéteté et une patience inlassable. L’ceuvre scientifique est le résultat d’une collaboration interna- tionale, incessamment perfectionnée par la création d’organismes centralisateurs nouveaux. Des milliers de savants travaillent toute leur L’ HISTOIRE DE LA SCIENCE. 93 vie a une ceuvre collective, comme des abeilles dans une ruche, — mais leur ruche c’est le monde. La collaboration n’a pas lieu seule- ment dans |’espace, mais aussi dans le temps : les observations astro- nomiques faites par des prétres chaldéens, il y a des milliers d’années, sont encore utilisées aujourd’hui. Ce caractére éminemment collectif de |’ceuvre scientifique est peut-étre la cause principale de lindiffé- rence qui entoure son histoire, et qui fail violemment contraste avec la curiosité dont l’histoire des arts et des lettres a toujours été l’objet. La science vise 4 l’objectivité; lobservateur s’efforce de réduire au minimum son « équation persunnelle ». L’ceuvre d’art est, au con- traire, essentiellement individuelle et passionnée: il n’est pas étonnant qu'elle sojlicite davantage la sympathie et l’intérét. Dans ce qui précéde, j’ai parlé des beaux-arts proprement dits; la considération des arts appliqués m’obligerait a faire quelques réserves ; je n’y insiste pas. Voici une réserve beaucoup plus importante : l’his- toire des arts et des lettres est généralement considérée comme une histoire des grands artistes et des monuments quw’ils nous ont laissés. Mais on pourrait aussi adopter un point de vue tout different, et de méme que |’historien de la science nous fournit les éléments d’une histoire de l’intelligence humaine, on pourrait chercher, dans I’his- toire des arts, la matiére d’une histoire de la sensibilité humaine. L’histoire de la science est une histoire des idées, mais tout aussi bien Phistoire des arts pourrait étre considérée comme une histoire des réves de l’humanité, Or, ces deux études nécessitent l’emploi de méthodes psychologiques analogues; on congoit aussi qu’elles se complétent et s’éclairent mutuellement. Les interactions entre l’art et la science ont été particuliérement vives aux époques de réaction naturaliste contre les excés de la scolas- tique, et d’une science trop aride et trop littérale. Ll y aurait un grand intérét a étudier de plus prés le rythme des diverses tendances qui ont animé tour a tour les arts plastiques et la musique, et a chercher des analogies explicatives dans le déroulement simultané des théories, ou mieux, des attitudes scientifiques. L’apparition d’hommes de génie, réunissant les qualités du savant et celles de l’arliste, tels que Léo- nard de Vinci, Albert Diirer ou Bernard Palissy, nous permet d’étu- dier ces interactions sous leur aspect le plus profond et le plus pas- sionnant. D’autre part, on a pu prouver que la transmission des idées scientifiques a été maintes fois assurée par des monuments de l'art, et d’ailleurs, pour toute la période qui précéde l'apparition de l’impri- merie vraiment populaire, les ceuvres d’art nous offrent des docu- 24 GEORGE SARTON. ments directs, souvent les seuls, d’une valeur inappréciable. C’est ainsi que l’histoire de la chimie antique serait impossible a reconsti- tuer, sans les témoignages précis que nous donnent les objets d’art et les objets industriels qui sont parvenus jusqu’a nous; et pour com- prendre l’histoire de la chimie, non seulement pendant l’antiquité, mais presque jusqu’au seuil du xviie siécle, i] faut étudier l’évolution des arts décoratifs : l’art du céramiste, du verrier, du ciseleur, du miniaturiste, du peintre, de l’émailleur (1). Mais l'histoire de l’art nous aide surtout 4 mieux pénétrer ce qui constitue l’esprit et ’'ame d’une civilisation disparue. Car, l’ceuvre d’art posséde a cet égard sur toutes les autres manifestations humaines une supériorité immense : c’est qu'elle nous donne, en quelque sorte, une vue synthétique et immédiate de son époque. Elle fait resurgir le passé devant nos yeux, comme par la vertu d’une incantation. Un sphinx de granit, une Niké, un tableau de Giotto ou de Bruegel, une cathédrale gothique, une messe de Palestrina..., toutes ces choses mortes nous en disent plus en un éclair que ne diraient des hommes vivants. Telle ceuvre de génie offre toute faite, a ceux qui la com- prennent, une synthése quw’il nous faudrait, dans d’autres domaines, péniblement reconstituer. Voici quelques exemples des indications que Vhistoire de Vart peut nous donner. C’est en comparant des monuments gothiques, que Viollet-le-Duc a pu retrouver les grandes voies du commerce du xu® siécle. Les documents iconographiques romains nous renseignent exactement sur |’origine des plantes cultivées et des plantes médici- nales; c’est, en etlet, par la Gréce et par Rome que la plupart d’entre elles furent transportées d’Orient dans nos pays. Et |’histoire de ces plantes nous raconte toutes les vicissitudes des relations de commerce et d@idées entre ces peuples. Voici encore un petit fait bien curieux : H. De Vries a découvert dans un tableau de Holbein le Vieux (le Sainé- Sébastien de Munich, date de 1516) la présence de la variété mono- phylla de Fragaria vesca, qui est cultivée aujourd’bui dans nos jardins botaniques, comme une rareté (*). On devine que de semblables décou- vertes, Si minimes qu’elles paraissent, puissent nous donner parfois la solution de problémes historiques. Enfin, je dois encore faire remarquer que l’histoire de la science est (‘) Cir. Ilcrio Guarescu, La chimica e le arti, in-8°, 46 pages, Torino, 1905, 2) O. Marrinoto, I vegetali nell’ arte degli antichi e det primitivi, p.49, Torino, 1911. L'HISTOIRE DE LA SCIENCE. 25 aussi dans une certaine mesure, — peut-étre moins que quelques mathématiciens ne se l’imaginent, mais en tout cas beaucoup plus que ne le pensent les gens de lettres et les artistes — une histoire du gout. Sans parler de la beauté et de la richesse d’expression de beaucoup d’ceuvres purement scientifiques, car beaucoup de grands savants furent d’admirables écrivains — songez a Galilée, a Descartes, a Pascal, a Goethe, 4 Darwin... — le fond méme de leurs travaux a souvent une grande valeur esthétique. Et les savants, qui sont des hommes de gout, font aisément le départ des recherches et des théories scientifiques qui ont de la beauté et de l’élégance, et de celles qui n’en ont pas. C’est la une distinction que l’historien de la science aurait bien tort de dédai- gner, car cette beauté et cette harmonie, cachées aux autres hommes, mais que le savant voit resplendir pendant son travail, sont singulié- rement profondes et révélatrices... On nous demandera peut-étre : ces théories qui sont plus belles que les autres, sont-elles aussi plus vraies? Elles sont en tout cas plus commodes et plus fecondes, et c’est une raison de plus pour que nous les distinguions des autres. 5° Archéologie, anthropologie, ethnologie. — Il est clair que ce sont les recherches ethnologiques et archéologiques qui peuvent seules nous fournir les éléments indispensables pour l’étude de la genése des sciences. La préhistoire de la science ne peut étre étudiée que par les méthodes de la préhistoire générale. Mais ne faudra-t-il pas tout dabord édifier une reconstruction plus compléte et plus exacte de homme primitif? C’est a quoi s’efforcent beaucoup de savants. On en est encore a la période analytique, car il y a trop peu de temps que les vraies méthodes scientifiques ont été mises en ceuvre. Attendons. — Il est évident que c’est dans la préhistoire qu’il faut chercher la vraie base de notre histoire de la civilisation. D’autre part, ce sont les tra- vaux des anthropologues qui doivent nous permettre de mieux définir les races humaines dont nous étudions le développement intellectuel. Des revues générales tiendront done les lecteurs d’/sis au courant des progres récents de l’anthropologie et de l’ethnologie, surtout de ceux qui concernent plus directement la genése et l’évolution des sciences primitives : par exemple, la théorie des cycles de culture, si discutée en ce moment, est pour nous du plus haut intérét. L’archéologie est la compagne inséparable de l'histoire. L’histoire de la science antique serait pleine d’incertitudes, si elle n’était secondée par l’archéologie de la science (‘), Mais il reste énormément a faire (‘) Jen ai déja parlé aux paragraphes précédents. 26 GEORGE SARTON. dans ce domaine. [I serait extrémement désirable de connaitre mieux Varchéologie phénicienne, par exemple, pour déterminer avec plus de precision les influences de lAsie sur Byzance. Mais s’il y a des trous a combler, il ya surtout a organiser et a synthétiser, a notre point de vue, les résultats déja acquis. L’archéologie de la science ne constitue pas encore un ensemble systématique : nous nous efforcerons de hater sa construction. Des revues générales et des notes renseigneront le lecteur d’/sis sur le mouvement archéologique et notamment sur les résultats des fouilles et des expéditions scientifiques, et sur les acqui- sitions des musées consacrés a l’histoire des sciences et des arts et métiers. Je me propose moi-méme de rassembler, dans une étude ultérieure, toutes les méthodes empruntées aux sciences exactes, qui ont peu a peu pénétré dans le domaine de l’archéologie préhistorique, et de ’archéologie proprement dite. L’archéologie est surtout d’un grand secours pour étudier l’évolution de la science pratique : les abaques, les outils des géométres, les instruments des médecins, des apothicaires, des physiciens et des astronomes, nous renseignent souvent avec plus d’exactitude que les livres. Une grande partie des traditions techniques ont été transmises oralement, et souvent secrétement, et nous ne pouvons en rétablir la filiation que par des recherches archéologiques. I] est clair, que si l’on se propose de retracer l’évolution de intelligence humaine, il faut tenir compte au moins autant de cette science vraiment pratiquée par la masse des hommes, que de la science pure réservée 4 une élite. Dans le méme ordre d’idées, il est indispensable d’étudier (en. sachant se limiter!) les manifestations des croyances et de Ja science populaires. Et il est d’ailleurs trés remarquable que ces croyances que Ja science a d’abord rejetées comme puériles et absurdes, soient sou- vent confirmées dans Ja suite par des découvertes nouvelles et une science plus achevée. Quoi qu’il en soit, l’etude de la science populaire, notamment de la médecine populaire, et de ses conflits avec la science officielle, contribue dans une large mesure 4 nous faire mieux con- naitre le milieu scientifique, dont nous ne pouvons jamais faire abstraction. IIL. — Le point DE VUE SCIENTIFIQUE. L’histoire de la science, surtout si elle a été élaborée par quelqu’un qui connait aussi bien les tendances de la science moderne que celles de la science passée, a une grande valeur heuristique. L’analyse de ’enchainement des découvertes suggére au savant des enchainements L’HISTOIRE DE LA SCIENCE. 27 analogues, qui lui permettent d’en faire de nouvelles. Les méthodes anciennes, habilement modifiées par lui, peuvent redevenir efficaces. Enfin, de l’évolution des faits et des doctrines scientitiques, il peut, par une extrapolation mentale toute naturelle, déduire des indications précieuses sur la direction de la science future, et sur celle qu il est le plus propice d’imprimer a ses propres efforts. Ainsi comprise, |’histoire de la science est vraiment une méthode de recherches ; et cela est si vrai, qu’un savant illustre de notre temps, Wilhelm Ostwald, a osé dire que lhistoire de la science « n’est rien (autre qu’une méthode de recherches pour l’accroissement des con- quétes scientifiques ». Cette affirmation me parait d’ailleurs exagérée. Mais, je le répéte, cette étude du passé ne nous révéle ses proprictés heuristiques et excitatrices, que si elle est éclairée par toutes les lumiéres de la science nouvelle. Ainsi, la science moderne et la science passée se viennent constamment en aide pour faciliter la pénétration de Pinconnu qui nous entoure de toutes parts: et cette idée n’éclaire-t-elle pas, en la rendant a la fois plus précise et plus profonde, notre conception dune collaboration scientifique universelle? Car la mort méme n’interrompt point lceuvre des savants : les idées qu’ils ont mises en mouvement continuent éternellement a agir. Il faut bien reconnaitre que la plupart des histoires des sciences n'ont point les propriétés heuristiques qu’elles pourraient avoir. D’ail- leurs, comme la science progresse continuellement et que notre con- naissance du passé ne cesse de devenir plus exacte et plus compléte, il est clair que Vhistoire de la science doit étre périodiquement refaite en s’aidant de nos acquisitions nouvelles. Pour donner a V histoire toute sa portée heuristique, il ne faut pas se borner a retracer les progrés de l’esprit humain, mais il faut aussi rappeler les régressions fréquentes, les arréts brusques et les accidents de toutes sortes qui ont interrompu sa marche en avant. L’histoire des erreurs est extrémement utile, d’abord, parce qu'elle aide a mieux comprendre I’histoire des vérités eta mieux apprécier celles-ci; ensuite, parce qu’elle nous permet d’éviter les mémes erreurs dans l'avenir, et, enfin, parce que les erreurs de la science sont essentiellement relatives. Nos vérités d’aujourd’hui seront peut-étre considérées demain sinon comme des erreurs complétes, du moins comme des vérités trés incom- plétes. Et qui sait si les erreurs d’bier ne seront pas les vérilés incom- plétes de demain? De pareilles réhabilitations sont fréequentes, et Phistoire de la science nous a bien souvent conduits a admirer et a honorer des hommes que leur temps avait méconnus et méprisés + 28 GEORGE SARTON. on peut déja en conclure que l’histoire de la science a aussi une utilité d’ordre moral. Mais l’histoire des superstitions et des erreurs ne doit pas nous faire perdre de vue que, malgré tout, c’est l’histoire des vérités, des vérités les plus complétes et les plus hautes, qui nous intéresse surtout. D/ailleurs, si l'histoire de la vérité est limitée par la nature des choses, si l’on peut se donner comme but de la retracer complétement, il n’en est pas de méme pour l’histoire des erreurs, car celle-ci est infinie. [1 est donc nécessaire d’y mettre des limites artificielles et de faire un choix judicieux. Une grande simplification résulte de ce fait qu’il est sou- vent possible de classer les erreurs, de distinguer des types d’erreurs qui reviennent incessamment sous des formes diverses, et il est trés utile de connaitre ces types pour comprendre le mécanisme de |’intel- ligence. Il est regrettable que beaucoup de savants se refusent encore a admettre l’utilité des recherches historiques et ne veulent y voir qu'une sorte d’amusement, peu digne d’occuper leur attention. Au fond, leur dédain s’appuie sur le raisonnement suivant: « Ce qwil y avait de meilleur dans la science de nos ancétres a été assimilé et incorporé dans notre science. Le reste ne méritait que l’oubli, et c’est une maladresse d’en surcharger notre memoire. La science que nous apprenons est le résultat d’une sélection prolongée, qui a éliminé les parties parasites, pour ne conserver que ce qu’il est vraiment utile de connaitre. » Mais il est aisé de voir que ce raisonnement est dou- blement faux. Tout dabord, qu’est-ce qui nous garantit que les sélections succes- sives ont été bien faites ? Notre défiance a d’autant plus le droit d’étre en éveil, que ces sélections et ces synthéses, auxquelles les faits scientifiques sont périodiquement soumis, ne sont généralement pas faites par des savants de génie, mais par des auteurs de manuels, par des professeurs, par des vulgarisateurs de toutes espéces, dont le jugement n’est pas nécessairement juste, ni les intuitions toujours heureuses. Et d’ailleurs, comme Ja science et les points de vue scien- tifiques ne cessent d’évoluer, telle idée, négligée 4 un moment, peut étre considérée a un autre comme une idée importante et féconde, et il arrive constamment que des résultats restés longtemps inaper- cus, deviennent tout 4 coup trés intéressants si on peut les enchasser dans une théorie nouvelle. Ces synthéses des faits scientifiques sont évidemment indispensables pour faciliter la transmission de la L’HISTOIRE DE LA SCIENCE. 29 science, mais il doit étre entendu qu’elles ne sont jamais que pro- visoires et doivent étre périodiquement revisées ; or, comment cela serait-il possible, si l’histoire de la science ne permettait de s’orien- ter dans le dédale des expériences antérieures? L’histoire de la science est précisément le guide, le catalogue indispensable pour Pédification de synthéses et de sélections faites 4 des points de vue nouveaux. Toutes les vicissitudes et toutes les palinodies de la science nous prouvent, d’une maniére peremptoire, qu’on ne peut jamais se flatter d’avoir apprécié définitivement et complétement la valeur d’un fait ou d’une théorie. Aucune parcelle de l’expérience humaine ne peut étre négligée. Aftirmer cela, c’est affirmer du méme coup la nécessilé des recherches historiques. Mais il ya plus. Parmi les ceuvres scientifiques, il en est certaines dont on ne parvient pas a expliquer la genése par les procédés ordinaires. Elles créent dans histoire de brusques discontinuités, car elles devancent singuliérement leur époque et font faire, tout a coup, a la science des bonds énormes. Ces ceuvres de génie ne sont jamais entiérement connues, et l’intérét qu’on y trouve n’est jamais entiérement épuisé ; c’est peut-ctre parce qu’il est quasiment inépui- sable que le génie reste réfractaire 4 toute analyse et nous parait si mystérieux? [| faut des siécles avant que les doctrines d’un homme de génie ne soient appréciées a leur juste valeur. Et il y a encore, aujourd’hui, un grand profit intellectuel a lire les ceuvres d’Aristote ou de Diophante, ou de Newton, ou d’Huygens... : elles sont encore pleines de trésors cachés. Car c’est une profonde erreur de croire qu'il n’y a rien d’autre dans une ceuvre géniale que les faits positifs et les lois qui y sont énoncés (*): s'il en était réellement ainsi, il serait inutile d’y recourir ; l’énoncé de ces faits et de ces lois suftirait amplement. Mais il n’en est rien, et je ne puis que conseiller a ceux quien doutent de faire ’expérience : ils reconnaitront que rien n’est plus excitateur que ce retour aux sources. Ici encore, c’est |’ historien de la science qui indiquera au savant quelles sont ces sources, et qui lui permettra de choisir celles ot il aura le plus de chances de rafraichir son esprit et de lui donner une impulsion nouvelle. On a quelquefois soutenu que la curiosité du savant serait beaue coup mieux satisfaite s'il se contentait d’employer la méthode que les Allemands appellent « Krebsgang », et qui consiste 4 remonter (‘) Wi. Ostwato, «La science et histoire des sciences», Revue du mois, t. IX, p. 543-526, 1940. 30 GEORGE SARTON. de proche en proche des idées scientifiques qui |’intéressent particu- liérement aux idées qui leur ont donné naissance, et ainsi de suite. Sans insister sur les difficultés que présenterait l’application de cette méthode sans l’aide et sans les travaux préparatoires de l’historien, qui ne voit combien elle est artificielle et stérile!; en procédant ainsi, le savant se priverait, en quelque sorte, de tous les bénéfices d’un retour en arriére et aurait beaucoup de chances de ne trouver que ce qu’il connaitrait déja. Au contraire, pour faire des découvertes vrai- ment suggestives, « il faut envisager la marche des événements dans sa réalité, en considérant, a chaque étape, et les divers possibles, autant qu’on peut les découvrir, et les causes et les raisons qui ont déterminé le succés des uns et l’échec des autres » (?). Pour mieux préciser la valeur heuristique de l’histoire de la science, il est utile d’indiquer quelques exemples. L’histoire de la médecine nous en offre d’innombrables : rappelez-vous l’influence qu’exercent encore maintenant les idées hippocratiques, rappelez-vous nos idées modernes sur l’>humorisme, les idées naturistes, les théories opothérapiques. Non seulement des idées anciennes reviennent en faveur, mais souvent une sorte de rythme les raméne périodiquement. Deméme, Georges Bohn amontré le retour périodique, dans le domaine de la psychologie comparée, d’une part, des conceptions animisies et anthropomorphiques, d’autre part, des conceptions positivistes (7). En général, plus une science est éloignée de la forme mathématique, plus il faut s’attendre a ces retours continuels de deux points de vue opposés, renaissant périodiquement sous des déguisements nouveaux.- A mesure que la science devient plus exacte, c’est-a-dire que le domaine de l’incertitude et de l’hypothése diminue, ces oscillations de la pensée entre des points de vue differents deviennent moins nombreuses, mais elles ne sauraient disparaitre entiérement, car il ne sera jamais possible d’éliminer toutes les hypothéses. C’est ainsi que E. Belot (°) a réintroduit receemment dans la cosmologie, sous une forme trés séduisante, la théorie des tourbillons que la critique (‘) Emite Bourroux, « Role de V’histoire de la philosophie dans l’étude de la philosophie », Rapporis et comptes rendus du Congrés de philosophie de Genéve, p. 49-68, Geneve, 1905. (2) Georces Bonn, La naissance de lintelligence, liv. I", Paris 1909. (3) E. Beror, Essai de cosmogonie tourbillonnaire, 280 pages in-8°, Paris, 1914. L'HISTOIRE DE LA SCIENCE. 31 de Newton semblait en avoir a jamais chassée. De méme, Walter Ritz a fait valoir des raisons trés s¢rieuses pour réintégrer dans la science, la théorie optique de l’émission qui paraissait abandonnée pour toujours depuis les travaux de Huygens, de Young et de Fresnel. Mais les exemples de retours au passé les plus caractéristiques nous sont incontestablement donnés par la technologie. L’histoire de la chimie industrielle est infiniment suggestive 4 cet égard (1). C’est que Ja de nouveaux facteurs interviennent, qui jouent un réle prépon- dérant : les facteurs économiques. Pour qu'une invention soit appliquée, il ne suffit pas quelle soit théoriquement réalisable, il faut encore qu’elle soit rémuneratrice ; or mille circonstances impré- visibles modifient sans cesse les conditions matérielles avec lesquelles \’ingénieur est aux prises : il suffit qu'un nouveau produit apparaisse sur le marché, que le prix d’une matiére premiére varie dans un sens ou dans |’autre, qu’une découverte scientifique soit faite, que de nouveaux résidus de fabrication doivent étre utilisés, etc... pour que des pro- cédés trop cotteux deviennent économiques, et réciproquement. Le chimiste et l’ingénieur ont donc un inteérét considérable a connaitre les procédés tombés en désuétude, mais auxquels le progrés méme de la science peut donner, d’un jour a l'autre, un avenir nouveau : Vhistoire de la science est, en quelque sorte, pour eux, ce que sont les mines abandonnées pour les prospecteurs. Mais, 4 mon avis, si importante que soit sa valeur heuristique, il y a des raisons plus sérieuses et plus profondes encore, pour que les savants accordent leur attention a l’histoire de la science. Ces raisons, ce sont celles qu’Ernest Mach a si brillamment défendues et illustrées dans son admirable histuire de la mécanique. II est clair tout d’abord, que « celui qui connait le cours entier du développement de la science appréciera d’une maniére beaucoup plus indépendante et plus vigoureuse la signification du mouvement scientifique actuel que celui qui, limité dans son jugement a la période de temps qu'il a vécu, ne peut se baser sur la direction momentanée que ce mouve- ment a prise (7) ». En d’autres termes : pour bien comprendre et pour apprécier a sa juste valeur ce que l’on posséde, il est indispensable de savoir ce que possédaient ceux qui nous ont précédés : c'est la une (*) A. Cotson, L'essor de la chimie appliquée. Paris, 1910. (*) E. Macu, La mécanique (traduction d’Emile Bertrand), p. 15-44. Paris, 1904. 32 GEORGE SARTON. vérité qui est valable dans tous les domaines, dans la science autant que dans la vie. C’est la connaissance de l’histoire qui révéle au savant quelle est sa position exacte vis-a-vis des problémes qu'il a a résoudre, et qui lui permet de les dominer. Mais de plus, tandis que des chercheurs s’efforcent de reculer sans cesse les limites de la science, d’autres savants se préoccupent de vérifier si les échafaudages sont bien solides et si les constructions de plus en plus hardies et abstraites de notre esprit ne risquent pas de s'effondrer. Or, cette tache, qui n’est pas moins importante ni moins haute que celle de la découverte, implique nécessairement un retour dans le passé; l’ceuvre critique, indispensable pour conserver a la science sa solidité et son entiére signification, est une ceuyre essentiel- lement historique. Et tout en rendant la science plus cohérente et plus rigoureuse, ces recherches critiques font apparaitre ce qui s’y trouve de conventionnel et d’accidentel, et ouvrent ainsi a la pensée investiga- trice des horizons nouveaux, Si ces recherches n’étaient point faites, la science dégénérerait bientét en un systéme de purs préjuges, et les principes deviendraient des dogmes, des axiomes métaphysiques, une sorte de réyélation nouvelle. C’est d’ailleurs dans cet état d’esprit bien peu scientifique, qu’abou- tissent fréquemment les savants, qui, de peur de verser dans la littéra- ture ou la métaphysique, ont chassé loin d’eux toutes préoccupations historiques ou philosophiques : hélas! le culte exclusif des faits positifs les a fait échouer dans la pire des métaphysiques, l’idolatrie scientifique. Mais, par bonheur, il arrive parfois, a certaines époques de l’évo- lution, que des découvertes paradoxales et retentissantes rendent la nécessité d’un inventaire et d'une inspection minutieuse de nos connaissances plus évidente aux yeux de tous. Nous traversons justement une de ces périodes. I] en devient plus facile de faire comprendre aux savants qu’a ce moment un retour dans le passé est indispensable, pour que l’seuvre scientifique puisse étre utilement poursuivie. La critique n’a pas seulement pour but de rendre la science plus rigoureuse, mais aussi d’y mettre de l’ordre et de la clarté, de la sim- plifier. Ceci encore serait impossible sans le recours continuel a l’his- toire. C’est l’étude du passé, qui nous permet, 4 chaque moment de Pévolution, de dégager les parties vraiment essentielles avec le plus de chances d’exactitude et de précision. On écartera d’autant mieux les causes d’erreur que l’on embrassera une durée plus longue; cela L’HISTOIRE DE LA SCIENCE. 33 revient, somme toute, a dire qu'une extrapolation est d’autant moins risquée, qu’elle s'appuie sur une expérience plus étendue. L’impor- tance d’un concept n’apparait clairement que lorsqu’on s’est donné la peine de considérer les difficultés qu’il a fallu vaincre pour le conqué- rir, les erreurs auxquelles il a été mélé, bref, toute la vie qui lui a donné naissance. Sa richesse et sa fécondité sont, du reste, des fone- tions de sa généalogie et de sa parenté, et c’est assez dire l’intérét que nous avons 4 bien connaitre celles-ci. L’histoire de la science procéde ainsi a une épuration illimitée des faits et des idées scientifiques. Elle nous permet d’approfondir la science, ce qui est bien la meilleure maniére de la simplifier. Et il est clair que cette besogne de simplification devient d’autant plus nécessaire que |’ceuvre est plus touffue et plus vaste. C’est, d’ailleurs, grace a cette simplification progressive, que les connaissances ency- clopédiques continuent a étre possibles; dans certains cas, celles-ci deviennent méme plus accessibles. Par exemple, la chimie et l’astro- nomie ne sont-elles pas plus faciles 4 apprendre maintenant qu’elles ne l’étaient au moyen age ? Je crois pouvoir conclure de toutes les réflexions précédentes que le savant ne peut légitimement prétendre a une connaissance compléte et profonde de sa science, s'il en ignore Vhistoire. J’ai comparé tout a l’heure |’ceuvre scientifique de humanité a4 lceuvre collective que les abeilles accomplissent dans leur ruche, et cette comparaison s'applique trés justement au cas de beaueoup de savants, spécialisés a exces, et qui travaillent avec diligence, dans le petit domaine qu ils se sont réservés, en ignorant le reste de lunivers. Il est sans doute utile qu’il y ait de pareils spécialistes, comme il est utile qu'il y ait des abeilles qui nous préparent le miel. Mais la science ne pourrail naitre de leurs efforts fragmentés. Il est done également utile qu'il v ait des savants, qui s’efforcent sans tréve de s’élever au-dessus des préoccupations un peu étroites de leur spécialité. Or, ceux-ci entre- prennent bientét d’analyser les conditions qui déterminent eur pen- sée, et ainsi, ils sont irrésistiblement conduits a étudier l’histoire de la science. Ils en acquiérent une conception plus compléte et plus nette de leur collaboration 4 l’ceuvre grandiose entreprise par |’ huma- nité entiére: celle d’hier, celle d’aujourd’hui et celle de demain et leur collaboration en devient plus consciente et plus éclairée. Et de méme que l’on éprouve de la satisfaction 4 mieux savoir en quel lieu de l’univers on se trouve, et pourquoi; de méme, ils ont la joie de mieux comprendre la situation et la portée de leur tache personnelle 34 GEORGE SARTON. dans cette ceeuvre d’élernité. Ils savent ce qwils font, ou du moins ils croient le savoir. Et ils sentent mieux que les autres l’importance des mille liens qui les rattachent a tous les hommes, et la puissance de la solidarité humaine, sans laquelle la science n’existerait pas. IV. — LE POINT DE VUE PEDAGOGIQUE. Dans beaucoup de pays, l'histoire de l’enseignement et des méthodes pédagogiques est considérée comme une préparation indispensable a ceux qui veulent devenir professeurs. Mais, l’histoire de la matiérea enseigner ne mérite-t-elle pas tout autant d’étre connue? Celui qui connait cette histoire ne sera-t-il pas — pour toutes les raisons que j'ai indiquées au chapitre précédent — mieux préparé pour distin- guer ce qui est essentiel et suggestif de ce qui ne l’est pas, et pour enseigner a ses éléves le meilleur de la science ? Et de plus, lhis- toire de la science n’apportera-t-elle pas des clartés nouvelles a l’his- toire de la pédagogie ? La science est enseignée dans nos universités d’une maniére beau- coup trop synthétique ('). Peut-étre cette méthode est-elle, en effet, la plus convenable pour la moyenne des éléves, qui acceptent passive- ment l’autorité magistrale. Mais ceux dont l’esprit philosophique est plus éveillé ont de la peine a se contenter de cette nourriture, dont la cuisine leur est inconnue. Loin d’étre apaisés par cet ordre rigou- reux et par cette science parfaite, ils sont dévorés de doutes et d’inquiétudes : « Pourquoi le maitre enseigne-t-il ainsi? pourquoi a-t-il choisi cette définition ? pourquoi...? » Non pas que les méthodes synthétiques leur répugnent, au contraire. Peut-étre seront-ils les pre- miers 4en admirer Ja profondeur et l’élégance, dés qu’ils en auront compris, par expérience personnelle, la convenance logique, la rigueur, la généralité et l'économie. Mais avant tout, ils veulent savoir « comment tout cela s’est fait », et leur esprit s’insurge d’ins- tinct contre ce dogmatisme qui leur parait arbitraire. I] reste arbi- traire, en effet, aussi longtemps qu’on n’a pas exposé les raisons qui ont motivé telle ordonnance plutot que telle autre. Qu’un tel ensei- gnement soit impossible a organiser pour des débutants, je l’accorde, (‘) Du moins sur le continent européen. Ce que je dis ici se rapporte sartout aux sciences physiques et mathématiques. L HISTOIRE DE LA SCIENCE. 35. mais en tout eas, les défauts de lenseignement actuel pourraient étre mitigés, et je n’en demande pas plus. Je ne concois pas d’entreprise plus utile 4 cet égard que l’élabora- tion de manuels, ot la science soit exposée dans l’ordre de son déve- loppement historique: c’est la une tache importante pour laquelle Ernest Mach nous a donné d’admirables modéles. [1 va de soi que de pareils manuels ne pourraient servir a une premiére étude de la science en question, mais les éléves pourraient les employer concur- remment avec un autre manuel con¢u d’aprés la méthode dogma- tique : ils apprendraient celui-ci par devoir et liraient celui-la par curiosité ; j’ imagine qu ils connaitraient parfois mieux le premier que le second, mais cela ne présenterait pas un bien grand inconvénient. Mais ces manuels serviraient surtout aux professeurs pour leur per- mettre dillustrer et de rendre plus concret et plus intuitif leur ensei- gnement dogmatique. L’enseignement oral, beaucoup plus souple que lenseignement écrit, permettrait aisément de petites digressions his- toriques. Et les éléves ne retiendraient-ils pas mieux les vérités abstraites qu’on leur inculque a forte dose, si leur mémoire pouvait saccrocher a quelques réalités vivantes et parlant 4 leur imagina- tion ? Mais l'histoire de la science joue encore un autre role pédagogique, un role plus élevé. Rien n’est plus propre a éveiller esprit critique de l’éléve et 4 mettre sa vocation scientifique 4 ?épreuve, que de lui exposer avec beaucoup de détails l’histoire d’une découverte, de lui montrer les obstacles de toutes sortes qui surgissent sans cesse sur la route du chercheur, et comment celui-ci en triomphe ou les con- tourne et, enfin, comment on se rapproche indéfiniment du but sans jamais l'atteindre. De plus, cette initiation historique éviterait aux jeunes gens cette facheuse disposition d’esprit, commune a beaucoup de personnes dont la culture scientifique est superficielle, et qui consiste a croire que la science a commencé le jour de leur naissance... Les bonnes biographies scientifiques ont aussi une grande valeur éducative : elles orientent l’imagination de l’adolescent dans la meil- leure voie. En témoignant notre intérét aux recherches biographiques, nous pourrons d’ailleurs contribuer a assainir ce genre de recherches, trop souvent faites sans aucun esprit critique, sans psychologie sérieuse. I] est certain que de bonnes et de sincéres biographies con- stituent d’excellentes contributions, tant a l’bistoire de la seience, qu’a Vhistoire de l’humanité elle-méme. Et les étudiants n’appren- 36 GEORGE SARTON. draient-ils pas avec plus de ceur et d’enthousiasme, n’auraient-ils pas plus de respect pour la science, si on leur parlait un peu de ces héros, qui l’ont édifiée piéce a piéce, si on évoquait leurs souffrances, leurs angoisses et leurs luttes? N’y puiseraient-ils pas plus d’ardeur pour la recherche désintéressée? Ne comprendraient-ils pas mieux la beauté et la grandeur de l’ensemble, si leur esprit s’était arrété un peu ala joie et 4 l’ivresse de le voir réaliser au prix de mille difficultés sans cesse renaissantes? Enfin, l’histoire de la science — comme l'histoire générale — est un instrument de culture. Elle nous familiarise avec l’idée d’évolu- tion et de transformation continuelles des choses humaines, elle nous fait sentir le caractére relatif et provisoire de toutes nos connaissances, elle aiguise notre jugement, elle nous apprend que, si toutes les audaces sont permises a l’humanité dans son ensemble, la part de chacun de nous dans |’ceuvre collective est en somme fort petite, et que les plus grands doivent étre modestes. Elle contribue a former des savants, qui ne soient pas seulement des savants, mais qui soient aussi des hommes et des citoyens. VY. — LE POINT DE VUE PSYCHO-SOCIOLOGIQUE. L’histoire de la science — de sa naissance, de son évolution, de sa propagation, de ses progrés et de ses moments de décadence — nous améne irrésistiblement a nous poser une série de problémes de psy- chologie individuelle et de psychologie collective. Nous rejoignons ici Vhistoire universelle, telle que Lamprecht |’a définie : car l’his- toire de la science se réduit, en derniére analyse, 2 des recherches psycho-sociologiques. Il est utile de faire ici une distinction préliminaire (+): le pro- grés des sciences, le progrés des idées en général est di a deux ordres de causes : 1° des causes purement psychologiques : le travail intel- Jectuel du savant ou du penseur; 2° des causes d’ordre matériel, principalement l’apparition d’objets d’étude nouveaux ou |’emploi d’instruments plus perfectionnés. Une analyse assez sommaire nous permet, il est vrai, de ramener de proche en proche ces causes maté- rielles a des causes psychologiques identiques aux premiéres. Mais la (‘) Suggérée par Fr. Houssay, Nature et sciences naturelles, p. 5. Paris, 1903. L'HISTOIRE DE LA SCIENCE. 37 distinction conserve cependant son utilité. Une découverte n’a évi- demment pas Ile méme caractére, ni le méme intérét psychologique, si elle est le résultat presque automatique d’un perfectionnement technique, que si elle est le fruit d'une réaction de l’esprit, d’un tra- vail logique. En tant que psycho-sociologues, nous nous proposons de décou- vrir — s'il en existe — les lois générales de l’évolution intellectuelle de ’humanité. Peut-étre cette étude nous aidera-t-elle aussi 4 mieux pénétrer les mécanismes de l’intelligence; en tout cas, cet espoir est trés légitime. Bien entendu, nous avons renoncé, une fois pour toutes, a cette idée extravagante de vouloir établir a priori les conditions du développement de la science; notre but est, au contraire, de les dégager de l’analyse de ce développement, c’est-a-dire de les déduire d’une étude approfondie de Vhistoire de la science. Ce sont des méthodes comparatives qui nous fournissent le meil- leur instrument pour ces recherches, et c’est assez dire qu'il ne faut pas en attendre une précision et une rigueur que ces méthodes ne comportent pas. Mais toute étude scientifique nouvelle serait impos- sible dans le domaine de la biologie et de la sociologie, si |’on n’avait la patience et la sagesse de se contenter de l’approximation dont elle est susceptible. Ces comparaisons peuvent é¢tre limitées au domaine de la science, c’est ce que j’appellerai les comparaisons internes; elles peuvent aussi étre faites entre lévolution des phénoménes scientifiques et celle d'autres phénoménes intellectuels ou écono- miques, c’est ce que j’appellerai les comparaisons externes. La prin- cipale difficulté est évidemment de trouver des processus évolutifs comparables, qui soient suflisamment indépendants les uns des autres. L’application de ces méthodes a déja fourni un assez grand nombre de résultats, que l’on appelle assez improprement des « lois histo- riques », et dont la valeur et l’exactitude sont fort variables. En voici quelques exemples, que je me borne a citer : Paul Tannery a montré que le développement du calcul précéde, en général, celui de la géo- métrie. Dans le choix des motifs d’ornementation, tel qu’il est réalisé par les peuples primitifs, le passage se fait toujours réguliérement de animal a la plante, jamais dans l’ordre inverse. J.-G. Frazer a for- mulé les lois suivant lesquelles se groupent tous les éléments des cérémonies agraires; de méme, Van Gennep a formulé les lois de groupement des rites de passage. On connait les hypothéses qui ont été émises sur la marche de la civilisation du Midi et de l’Orient vers le Nord et l’Occident. Rappelons encore la loi des périodes historiques 38 GEORGE SARTON. de Lamprecht. Le méme auteur a cherché 4 montrer que |’ame de lenfant, en se développant, passe par les phases qu’a traversées |’4me de ’humanité. La loi des trois états, d’ Auguste Comte, sera sans doute lobjet dune étude spéciale dans notre revue. Dans le méme ordre didées, on peut encore citer la loi des trois étapes, que Maurice Straszewski a dégagée de la comparaison des philosophies euro- péenne, indienne et chinoise. Enfin, cette énumération serait trop incompléte, si je passais sous silence la théorie du matérialisme his- torique, qui a exercé une influence si profonde sur notre pensée, depuis la seconde moitié du xix® siécle. Nous pouvons considérer le travail humain comme une matiére a observation, au méme titre que le travail des castors ou celui des abeilles. Ce travail ne se manifeste le plus souvent a nous que par ses résultats, mais ceux-ci sont tangibles et peuvent étre, sinon mesurés, du moins comparés et appréciés avec plus ou moins de précision. L’invention d’une machine, ou la découverte d’une loi naturelle, ne sont-ce pas 1a, au fond, des phénoménes de la méme essence, que le comportement d’un crabe ou d’une anémone de mer dans des circon- stances déterminées? Ce sont, je le veux bien, des phénomeénes infini- ment plus complexes, et dont l’étude exige des méthodes spéciales, a peine connues, mais ne peut-on pas admettre, comme hypothése direc- trice, qwils sont réductibles les uns aux autres? La psychologie des fonctions supérieures de l’esprit n’est pas nécessairement plus difficile que celle des fonctions inférieures; je serais plutét disposé a croire le contraire. Ainsi, ne serait-il pas plus facile de reconstituer la genése interne d’une idée scientifique dans un esprit clair, que de déméler, dans la mentalité prélogique d’un primitif, les racines obscures de son instinct de propriété ou de son instinct d’imitation ? C’est de la comparaison de ces faits d’observation d’un ordre supé- rieur, que nous nous efforcerons de dégager les lois de la pensée. L’ex- périence humaine n’a cessé de senrichir, mais l’intelligence a-t-elle évolué? Les procédés de découverte, les expériences mentales, les mécanismes cachés de l’intuition n’ont-ils pas gardé quelque chose de constant a travers les ages? N’y a-t-il rien d’invariant dans l’intelli- gence et dans le comportement intellectuel des hommes? Quels sont ces invariants, ou mieux ces invariants relatifs, ces parties plus stables de notre moi? Dans quelle mesure, le milieu scientifique influe-t-il sur la pensée individuelle du savant, et réciproquement? Comment se manifestent les activités sociales dans le domaine de la science? Par quels processus mentaux, les idées des inventeurs, des initiateurs L’HISTOIRE DE LA SCIENCE. 39 s’intégrent-elles peu a peu dans la pensée collective, pour devenir insensiblement des notions communes? Toutes ces questions, dont I’histoire de la science nous donne la matiére, sont autant de problémes de psychologie. Nous nous propo- sons de les étudier dans notre revue, mais sans oublier toutefois que celle-ci n’est pas destinée a devenir une nouvelle revue de sociologie — ily ena déja d’excellentes —, mais une revue consacrée a histoire de la science. Pour ce qui concerne les recherches sur la psychologie de |’inven- tion, des matériaux d’étude privilégiés nous sont évidemment fournis par l’histoire de la technologie (*). Les résultats matériels de l’inven- tion technique rendent celle-ci plus concréte, plus tangible. De plus, le mécanisme des découvertes industrielles est trés intéressant a étudier, parce qu’il nous montre, au moment de Ja réalisation de ses projets, l’ingénieur aux prises avec toutes les difficultés de la vie réelle. [1 arrive que des obstacles inattendus soient si grands que son idée reste inexécutable, mais il arrive aussi trés souvent que, du choc de ces obstacles, naissent de nouvelles idées, plus profondes et plus heureuses que l’idée originale : on voit alors, en quelque sorte, |’in- vention sortir de la vie, jaillir du contact de la matiére et de l’esprit. Mais les applications de la psychologie 4 histoire de la science ne se bornent pas la. On peut aussi se proposer I|’étude concréte des types dintelligence, dont les savants nous offrent des modéles plus ou moins parfaits. On peut essayer de les classer. C’est ainsi que Fréd. Houssay (/oc. cit.) a distingué : 1° le type statique : les esprits de cette sorte s’occupent de comparer et de classer d’une maniére discontinue; 2° le type cinématique : ceux qui s’efforcent d’ordonner leurs obser- vations en des ensembles continus; 3° le type dynamique, qui s’inté- resse surtout aux lois de causalité. On connait, d’autre part, la classifi- cation d’Ostwald qui distingue les savants romantiques, a réactions rapides, des classiques, 4 réactions lentes. Aux personnes qui affectent de dédaigner ces tentatives, qu’elles considérent comme nécessaire- ment inadéquates 4 la nature complexe des choses, je répondrai qu’on ne classe jamais pour classer (4 moins qu’on n’ait l’esprit déformeé), mais pour mieux comprendre. Une classification n’est point une image de la vie; c'est un moyen d’étude. Les deux essais dont j’ai (4) Cfr. ce que j’en ai déja dit au chap, U1, § 2, « Science et technologie ». 40) GEORGE SARTON. parlé ne me paraissent représenter la réaliteé que d’une maniére fort incompléte, mais elles nous donnent chacune des indications utiles, et c’est autant de gagné. Toutefois, si suggestifs qu’ils soient, je leur préfére de beaucoup les analyses plus modestes, mais combien plus minutieuses et plus réalistes, de Francis Galton et d’Alphonse de Can- dolle. Ces auteurs sont vraiment les fondateurs d’une science nouvelle, qu’Ostwald a proposé d’appeler la géniologie et, qui a pour but rétude des conditions d’existence du génie et, plus généralement, de la supériorité intellectuelle. Ils se sont occupés surtout du génie scien- tifique, mais il est clair que des méthodes analogues pourraient étre appliquées — avec moins de précision cependant — a l’analyse des manifestations géniales dans d’autres domaines. La matiére de la « géniologie » est fournie par des indications bio- graphiques, que l’on tache de rendre aussi compleétes et aussi précises que possible. Des données assez nombreuses, relatives a des qualités intellectuelles bien déterminées, peuvent éire ensuite soumises aux méthodes statistiques. Malheureusement, les données précises utili- sables sont beaucoup trop peu nombreuses, mais c’est la une lacune qui pourra étre comblée avec le temps, si l’on se préoccupe dés a pré- sent de préparer une étude systématique ultérieure. La géniologie ne peut guére nous donner des résultats trés satisfaisants dans l’état actuel de nos connaissances, mais il dépend de nous quelle puisse en donner dans l’avenir. Nous nous efforcerons de contribuer pour notre part a l’organisation de cette science et i la centralisation des efforts tentes dans cette voie. I] faut avant tout déméler les causes qui agissent sur la formation de Pindividu et déterminer leur importance respective. On distingue les causes qui agissent avant et celles qui agissent aprés la naissance. Celles qui agissent avant la naissance sont : 1° Vhérédité directe et Patavisme ; 2° les causes des variations individuelles; 3° les causes des mutations au sens de De Vries. Celles qui agissent aprés la naissarice sont : 1° l’éducation proprement dite; 2° l’influence du milieu extérieur. Tl semble que les causes prénatales soient de beaucoup prépondé- rantes. I] faut remarquer d’ailleurs, que l’individu se laisse d’autant moins influencer par l'éducation et par son milieu, que sa personna- lité est plus originale et plus forte. I] est évidemment trés difficile de distinguer l’action de ces différentes causes, mais ce n’est pas impossi- ble et on y est parvenu dans quelques cas particuliers. Ces recherches nécessitent évidemment la connaissance précise non seulement de L'HISTOIRE DE LA SCIENCE. 4] ees individus, mais aussi de leurs parents et de leurs ancétres. Aussi, ne pourrait-on assez répandre l’usage des signalements biographiques précis : tous les individus sont intéressants, ou susceptibles de le devenir. Dés 4 présent, on peut se proposer |’étude des familles de savants dont Vhistoire a conservé le souvenir : les Bernoulli, les Cassini, les Darwin, les de Candolle, les Becquerel, etc. Peut-étre y trouvera-t-on des renseignements précieux sur |’hérédité des qualités scientifiques. Méme si les documents sont peu nombreux, il ne faut pas les négliger; ils serviront plus tard. /sis s’efforcera de les recueillir. Les études géniologiques conduisent donc a des recherches généalogiques dune nouvelle espéce, et qui se rapportent d’ailleurs a une aristo cratie trés différente de la noblesse proprement dite. Les généalogistes ne faisaient porter leurs investigations que sur des mots, ou sur des choses artificielles : noms de famille, blasons, devises, etc.; nos inves- tigations portent, au contraire, sur des réalités de la plus haute impor- tance : caractére, tempérament, capacités intellectuelles, — les qualités de homme. Le lecteur, dont l’attention a déja été attirée sur ces pro- blémes par les travaux des eugénistes, remarquera que nos efforts convergent ici avec les leurs; la géniologie, dont lhistorien de la science est amené 4 s’occuper pour accomplir sa propre tache, est, en effet, une branche de l’eugénique. Lorsque les matériaux recueillis seront plus abondants et plus homogénes, il sera possible d’en tirer non seulement des résultats théoriques fort intéressants en eux-mémes, mais aussi des conclusions pratiques de la plus haute valeur. On pourra notamment y trouver des indications sur les réformes de l’enseignement destiné aux éléves d’élite; on pourra aussi en déduire quelles sont les conditions les plus favorables 4 la production intellectuelle. Il est profondément triste de voir 4 quel point l’énergie intellectuelle est gachée et dis- sipée en frottements de toutes espéces, par notre organisation sociale actuelle. Ostwald (4) a clairement montré l’intérét puissant qu'il y aurait 4 rechercher et a réaliser des conditions de meilleur rendement de cette énergie. Celle-ci n’est-elle point l’énergie spécifique de Vhumanité, et toute notre raison d’étre? (4) W.Ostwatp, « Der Wille und seine physische Grundlegung » (Atti del IV Congresso internazionale di Filosofia, Bologna, 1941, vol. |, p. 215-229, Genova, 1912). 42 GEORGE SARTON. VI. — ConcLusions. Aprés avoir exposé le programme et le but de la revue nouvelle, je voudrais encore dire quelques mots des tendances qui l’animeront. Ce sera une sorte de conclusion. Isis sera une revue de synthése, une revue critique, une revue inter- nationale et. en quelque maniére, une revue dogmatique. Le. caractére synthétique de la revue est évident; il résulte de la nature méme de son objet. Isis sera organe de synthése historique, dont tous les historiens de la science ressentent impérieusement le besoin, a mesure, d’une part, que leurs recherches deviennent plus nombreuses et plus étendues, d’autre part, que l’unité de la science s’affirme davantage. Notre but est de réunir sans cesse toutes les don- nées historiques connues, d’établir aussi rapidement que possible la mise au point des méthodes nouvelles, de faire ressortir toujours par- dessus les tendances monographiques les résultats acquis par l’his- toire de la science. Notre revue sera, si l’on veut, une revue générale des sciences, mais publiée a un point de vue historique, philoso- phique ; ce sera moins la science du présent que celle du passé, moins les acquisitions nouvelles de la science, que |’étude de son évolution et de son enchainement qui nous intéresseront. Isis sera aussi une revue critique. L’éditorial sera généralement consacré a l’examen et a la discussion des méthodes, ou bien a la eri-" tique philosophique, ou bien encore a l’analyse des lois historiques proposées. Nous nous occuperons aussi d’y étudier l’ceuvre et la pensée des grands précurseurs de notre discipline : Comte, Cournot, Spencer, Galton, Candolle, Mach, etc. Mais le caractére critique de la revue n’apparaitra pas seulement dans l’éditorial. Toute la revue en sera imprégnée, et surtout, il est 4 peine besoin de le dire, la partie bibliographique. Toutefois, si les études sur les méthodes sout nécessaires, elles ne doivent pas trop nous absorber. I] ne faut pas que des questions de méthode nous fassent oublier l’objet méme de nos recherches; ce serait lacher la proie pour lombre. Tachons plutot de faire revivre le mieux possible les diverses époques de la pensée humaine; ce sont ces études-la qui sont peut-étre en ce moment les plus précieuses. [1 faut arriver, par la connaissance exacte de faits précis, concrets, L’HISTOIRE DE LA SCIENCE. 43 nombreux, a situer les ceuvres intellectuelles dans le milieu qui leur a donné naissance, et s’efforcer de les comprendre, d’une part, a la lumiére du passé, dans leur propre atmosphére, d’autre part, a la lumiére de la science moderne. I] faut que notre analyse soit assez -‘nourrie, assez souple, pour que ce ne soient pas des choses inertes et séches que nous comparions, — car alors l’essentiel nous échapperait — mais des choses vivantes. Et 3 mesure que cette tache sera réalisée, les méthodes se dégageront et se perfectionneront d’elles-mémes : il serait absurde de vouloir les créer complétement a priori. Ces réflexions précisent et limitent le réle critique de la revue. Il semblerait inutile d’insister sur le caractére international de la revue, qui est manifeste, — mais je veux faire voir cependant que cet internationalisme ne réside pas seulement dans sa forme extérieure, mais qu’il a des causes beaucoup plus profondes. Trop de savants ne réalisent pas a quel point la science et |’histoire de la science sont internationales. La science est le patrimoine le plus précieux de l’humanité; c’est un bien inaliénable, et qui s’accroit sans cesse par les efforts conver- gents les plus divers. Ce patrimoine ne mérite-t-il pas d’étre bien connu, non seulement dans son état actuel, mais dans toute son évo- lution? Or, les hommes ne connaissent que fort mal l’histoire de ces conquétes pacifiques; les savants eux-mémes s’intéressent davantage ala science qui se fait, qu’aux connaissances devenues banales. Ne serait-ce pas accomplir une grande ceuvre de progrés et de paix, que de leur faire mieux comprendre et apprécier (et ce n’est que par la critique historique que l’on y parvient) ce domaine intellectuel privi- légié entre tous, parce qu’il est le seul qui leur soit entiérement com- mun? La science n’est pas seulement ie Jien le plus solide, mais e’est, entre les hommes infiniment divers, le seu/ lien vraiment solide, le seul lien incontestable. C’est ce que Comte exprimait d'une maniére paradoxale, en disant qu’« il n’y a point de liberté de conscience en astronomie, en physique, en chimie, dans ce sens, que chacun trou- verait absurde de ne pas croire de confiance aux principes établis dans ces sciences par des hommes compétents (') ». La science est la grande pacificatrice ; c’est le ciment qui unit les esprits les plus élevés et les plus compréhensifs de toutes les nations (') Cité par G. Munaun, Le positivisne et le progres de Vespril, p. 25. Paris, 1902. 44 GEORGE SARTON. de toutes les races, de toutes les croyances. Chaque peuple profite immédiatement de toutes les découvertes faites par les autres peuples. Mais, hélas ! si la science est essentiellement interna- tionale, les savants ne le sont pas toujours. Trop souvent, les aspira- tions généreuses que la science devrait leur donner, sont étouffées par leurs tendances chauvines et nationalistes. Isis s’efforcera, au contraire, de souligner les lecons de tolérance et de sagesse que I’his- toire nous donne a pleines mains; elle dénoncera, chaque fois que Yoceasion s’en présentera, les tendances impérialistes que quelques savants essaient d’imprimer a la science de leur pays, ou de leur race. Le caractére international de la science ne fera que s’affirmer davantage, dans la mesure méme de ses progrés. Auguste Comte a eu une intuition géniale, lorsqu’il a dit que l’état social de l'avenir ne pourrait reposer sur d’autre base que sur la science, car cest la seule qui soit bien établie ; mais son esprit trop systématique lui fit tirer de cette idée si juste et si vraie des conséquences inadmissibles. Mais retenons sa premiére intuition. De méme que les méthodes scientifiques sont ala base de presque toutes nos connaissances, de méme la science apparait de plus en plus, comme la base indispen- sable de toute organisation solide et féconde, comme le facteur le plus puissant du progrés humain. Ainsi que Mach (') l’a_ parfaite- ment dit : « La science a entrepris de remplacer l’adaptation hési- tante et inconsciente, par l’adaptation méthodique, plus rapide et nettement consciente ». Chaque fois que nous le pourrons, nous tacherons de mettre en pleine lumiére le réle pacificateur et civilisateur de la science. Et c’est cela surtout, ce qui donnera ala revue son caractére international. Enfin, il me reste 4 parler de ce que j’ai appelé la tendance dog- matigue de la revue. Un organisme vivant, — société ou revue — pour remplir un role vraiment utile, doit étre dominé par une idée directrice. Ainsi, notre revue ne sera pas une simple juxtaposition de travaux relatifs 4 histoire de la science, mais ce sera vraiment une revue d'études et de recherches, ayant un programme de travail assez vaste, sans doute, mais bien délimité. Nous nous efforcerons de faire converger, autant que possible, les efforts qui risqueraient de rester (1) E. Macn, La connaissance et l’erreur (traduction frangaise), p. 387. Paris, 1908. L’HISTOIRE DE LA SCIENCE. 45 stériles s’ils étaient trop disséminés. Pour assurer cette convergence d’ efforts, cette homogénéité, pour économiser le travail collectif et lui assurer son maximum d’efficacité, en un mot, pour avancer le plus vite possible, la revue demandera souvent a ses collaborateurs des contributions sur des sujets précis. Nous voudrions arriver a ce résul- tat, qu’aucun fascicule d’/sis ne fit le produit du hasard et de la fantaisie individuelle, mais bien le fruit d’une collaboration consciente, sur un programme établi de commun accord. Voila quelles seront les tendances de la revue; la pensée directrice qui les domine toutes est déterminée par le but vers lequel nous tendons de toutes nos forces, et que cet essai a servi a préciser. Mais, pour les personnes que la connaissance du but immédiat ne satisfait point, mais qui veuJent connaitre la portée la plus lointaine de tous leurs actes, je pourrais ajouter (trés laconiquement) que nos efforts tendent : 1° Au point de vue de Vhistoire de la science : a rendre possible Pélaboration d’un manuel d’histoire de la science vraiment complet et synthétique (pour plus de détails, cf. chap. II); 2° Au point de vue pédagogique : a favoriser la création de manuels scientifiques, ou les matiéres soient exposées, autant que possible, dans l’ordre historique (cf. chap. IIL-IV) ; 3° Au point de vue sociologique : a contribuer a la connaissance de homme et a préparer ainsi, pour notre part, la synthése sociolo- gique. De plus, a rechercher les moyens d’augmenter le rendement intellectuel de |’humanité (cf. chap. V); 4° Au point de vue philosophique : a refaire, sur des bases scienti- fiques et historiques plus profondes et plus solides, l’ceuvre de Comte. Cette tache est grande. Elle est de nature a intéresser non seulement les historiens de la science, mais aussi les savants, les philosophes, les sociologues, les historiens proprement dits, enfin toutes les per- sonnes qui s’intéressent au développement de la science et de |’intel- 46 GEORGE SARTON. — L’HISTOIRE DE LA SCIENCE. ligence humaines. I] est bien évident aussi que — si jeune qu’il soit encore, si actif, si persévérant — un homme ne pourrait réaliser seul une ceuvre aussi étendue : c’est pourquoi il demande le concours de toutes les bonnes volontés; toutes les collaborations sérieuses seront les bienvenues ! GEORGE SARTON. Wondelgem, novembre 1942. Nota sulla storia del movimento browniano. li celebre naturalista Sir Robert Brown nel 1827-1828 osservo pel primo (?) che tutte le granulazioni molecolari che hanno 3-4 millesimi di millimetro e specialmente le granulazioni grassose 0 pigmentose, presentano una agitazione pil’ o meno viva. A questo movimento delle particelle piccolissime, contenute specialmente nel polline delle piante, si diede i] nome di movimento browniano 0 movimento moleco- lare. Ma qui il senso della parola molecolare era diverso da quello che si intende modernamente. | Brown usava la parola molecola in senso diverso da quello dei chi- mici, cioé semplicemente invece di particella piccolissima. Questo movimento, questa agitazione continua secondo Brown esis- terebbe in tutti i corpi anche inorganici. I! Brown ammise l’esistenza di molecole attive nei corpi organici ed inorganici (2). In occasione delle mie ricerche storiche su Avogadro ho trovato una memoria del professore G. D. Botto, gia professore di fisica sperimentale nella Universita di Torino, la quale si connette strettamente colle moderne ricerche sul movimento browniano, 0 come ora giustamente (1) A brief account of microscopical observations made in the months of June, July and August 1827, on the particles contained in the pollen of plants; and on the general existence of active molecules in organic and inorganic bodies (Phil, Mag. a. Ann. of phil., Sept. 1828, t. 1V, p. 16; Edinburgh new phil. journ , 1828, V; trad. in Pogg. Ann., 1828, t. XIV, p. 294; Ann. des sciences nat., 1829,e¢ in De Canpoiie, Physiol. veg, t. II, p. 538). Una seconda nota poi il Brown scrisse nel 1429; « Additional remarks on active molecules » in Edinb. journ, of scien., 1820, t. VII, e Phil. Mag., 1829, t. VI, p. 161. (*) Si notera che la scoperta del movimento delle minime particelle fu fatto da Brown nel 1827-1828 cioé quasi subito dopo l'uso dei primi objettivi acromatici scoperti dal nostro G. B. Amici. 48 I. GUARESCHI. si chiama anche : movimento Brown-Zsigmondy. La memoria del nostro Botto ha il titolo: Observations macroscopiques sur les mouve. ments des globules végétaux suspendus dans un menstrue, par J. D. Botto, lues dans la séance du 5 juin 1840 (Mem. della R. Accad. delle Scienze di Torino, s. Ul, t. Il [1840], pp. 457-471). Questa memoria non é ricordata da nessuno di coloro che si sono occupati sino ad ora del movimento browniano. Il Botto non ha indicata quale veramente sia la causa del movimento browniano, ma ha esposto delle osservazioni interessanti, e la sua memoria deve essere ricordata nella storia di questo fenomeno straordinario. I] nostro Botto studid l’azione di molti reattivi chimici, e anche dell’ elettricita su molte sostanze allo stato di moto browniano. Egli studid il moto browniano su molte piante e loro prodotti, fra i quali la gomma gotta ed altre resine 0 gommoresine. A pag. 466 scrive : « Je crois superflu d’énumérer ici toutes les plantes que j’ai sou- mises a l’inspection microscopique dans le but spécial d’y constater le phénoméne observé par Brown. En voici quelques-unes : Alisma plan- tago; Chara (pit specie); Fritillaria imperialis; Scilla marittima; Scilla peruviana; Berberis volgaris; Euphorbia canariensis; Ricinus communis; Zannichellia palustris; Zea mais; Bocconia cordata; Cheli- donium majus; Argemone mexicana; mousses, lichens, conferves; agarics (pit specie). « Mais ce n’est seulement pas dans les plantes que les globules mou- vants se rencontrent. Leurs produits, tels que les gommes-résines, les cuntiennent en trés grande abondance, comme Brown méme I’a con- state. i « Qu’on dépose sur le porte-objet une petite quantité de solution legérement opaline, de gomme-gutte, d’assa foetida, d’»popanax, etc., et on ne tarde pas a reconnaitre dans les granules suspendus dans la liqueur des mouvements analogues a ceux des granules d’émulsion récente. « L’action des acides et des alcalis parait impuissante 4 détruire complétement ces mouvements : toutefois, je dois suspendre mon jugement sur la question de savoir si elle ne les faii pas réellement changer de nature. » Poi prosegue descrivendo e discutendo la forma e la grandezza, dei globuli in movimento. E pit avanti scrive : « Si létre énigmatique qu’on appelle molécule organique existe, il se perd probablement dans |’abime de la divisibilité de la matiére. » NOTA SULLA STORIA DEL MOVIMENTO BROWNIANO. 49 Secondo Botto il vero movimento browniano non apparterrebbe nelle materie inorganiche « dans les corps inorganiques, il affecte des « caractéres qui le font rapporter a des causes toutes différentes de « celles d’ou peuvent dépendre les mouvements qu’on rencontre dans « les globules d’origine végétale ». Recentemente il Sig. M. Seddig, ha pubblicato nel Zeits. f. anorg. Chem., 1912, t. LXXIII, pp. 360-384, una assai importante memo- ria : Messung der Temperatur-Abhangigkeit der Brown-Zsigmondy- Bewegung, al termine della quale raccoglie la bibliografia scienti- fica (4) che riguarda il movimento browniano. Ma notasi subito che fra i tanti lavori citati, pit o meno importanti, non vi si trova quello del Botto, che pure secondo me avrebbe meritato di essere ineluso in quella bibliografia. Il] Botto rammenta tutte le ricerche fatte anteriormente alle sue, se si eccettuino quelle di Muncke (Poyg. Ann , 1829, t. XVII, p. 159) che egli non conosceva. II lavoro di Botto é di dodici anni appena posteriore a quello di Brown. Dichiaro subito che a mio avviso nella memoria del Botto non vi é accennata la causa del movimento browniano secondo le idee moderne cidé che sia prodotto dal movimento intimo molecolare del mezzo entro cui si trovano le particeile visibili, secondo le idee del Cantoni, di Gouy, di Zsigmondy e di Perrin. Ma é sempre un lavoro che non é privo di importanza. Un lavoro pili importante sul movimento browniano si deve a Giovanni Cantoni; egli trovd la vera causa di questo movimento, 0 meglio emise delle idee sulla causa di questo movimento che sono precisamente quelle, 0 molto analoghe a quelle, emesse pit di recente. Il professore Giovanni Cantoni, il quale per molti anni fu pro- fessore di fisica sperimentale nella Universita di Pavia, gid sino dal 1867 aveva chiaramente ammesso che il movimento browniano dipende dal movimento delle molecole del liquido in cui si trova sospesa la sostanza. La nota o memoria del Cantoni ha il titolo : « Su aleune condizioni fisiche dell’affinita, e sul moto browniano », in Nuovo Cimento, anno XIV (1867), t. XX VII, pp. 156-167, e Rendic. R. Istituto Lom- bardo, 1868, s. Il, t. I, pp. 56-67. (!) Noteré incidentalmente che il lavoro sul movimento browniano attribuito dall’autore a Regnault, é invece di J. Regnauld, professore di materia medica e farmacologia alla Scuola superiore di farmacia di Parigi (Journ, de pharm. et de chim., 1858 [e non 1857], t. XXXIV, p. 141). 50 I. GUARESCHI. In questa memoria dopo aver trattato delle relazioni fra gli equiva- lenti termici e gli equivalenti chimici, a pag. 163 discorre del moto browniano in relazione colla teoria meccanica del calore. lo riproduco qui alcuni brani; ma si noti che questa memoria meri- terebbe di essere riprodotta per intero. A pag. 163 il Cantoni scrive : « Ma la ripetuta differenza nelle vibrazioni termiche mi sembra meglio ancora confermata da quei curiosi moti che sono chiamati browniani. Su questi moti si é gia detto molto. E certamente in taluni casi a determinarli e mantenerli potrebbero intervenire le azioni e rea- zioni osmotiche fra il solido vibrante e il liquido involgente, quale é il caso dei globuli organici e delle vescicole organiche. In altri casi possono essere correnti di diffusione di un solido discioglientesi nel veicolo, con diversa intensita nei varii punti della sua superficie, cosi da provocare moti di rotazione ed insieme di traslazione, secon- doché la risultante delle scambievoli pressioni fra Jiquido e solido passa 0 meno pel centro di massa di quest’ultimo. Ma quando si tratti di solidi inorganici 0 non solubili nel liquido, le predette spiegazioni di quei movimenti non possono facilmente accogliersi. « Ebbene io penso che il moto di danza delle particelle solide estre- mamente minute entro un liquido, possa attribuirsi alle differenti velo- cita che esser devono, ad una medesima temperatura, sia in coleste parti- celle solide, sia nelle molecole del liquido che le urtano da ogni banda. » Io ho sottolineate queste ultime parole perché chiaramente ci dicono come chiaro fosse nella mente del Cantoni il concetto di attribuire al movimento molecolare del liquido in cui si trova la polvere solida in sospensione, la causa del movimento browniano. E’ Ja stessa ammis- sione 0 ipotesi che il Gouy, pubblicd nel 1888 e che Perrin quasi dimostrd nel 1909. Il nome del Cantoni in questa importante ques- tione non pud essere disgiunto da quelli di Gouy e di Perrin. Poi il Cantoni prosegue : « Io non so se altri abbia gia tentato questo modo di spiegazione de’- moti browniani, parmi che esso sia suscettivo di verificazione. Poiché, a circostanze pari nel resto i moti stessi dovrebbero essere pit estesi quanto maggiori sono le differenze nelle velocita molecolari del liquido e del solido, cioé nelle rispettive loro caloricita specifiche a peso. E appunto per le particelle solide estremamente minute essendo, proporzionatamente al loro volume, assai ampia la superficie, riuscir deve piu efficace su la loro mole la risultante dedle impulsioni fattevi contro, dalle tante molecole liquide che le urtano continuamente per je loro vibrazioni termiche. NOTA SULLA STORIA DEL MOVIMENTO BROWNIANO. 51 « Onde sottoporre a prova questa supposizione, cominciai ad osser- vare che per alcuni solidi porosi finamente triturati, come il mattone pesto, i moti browniani si manifestano nelle particelle minime e si mantengono in esse, ancorché le si lascino in sospensione nell’acqua per piu giorni. Ora se tali moti fosser dovuti ad imbibizione, dovreb- bero cessare in poco tempo, oppur rendersi grado grado meno sen- titi. » « Ne’ pud dirsi che cotesti moti provengano da lento e successivo disciogliersi del solido entro il liquido, poiché osservai che essi sono poco manifesti 0 poco durevoli nelle particelle minute dei solidi, solu- bili entro lacqua; siccome é facile vedere col cloruro di sodio. E d’altronde il fatto da me riconosciuto due anni sono, insieme col professore Oehl, che i moti browniani d’alcuni globuli organici, chiusi in sottile strato liquido, frammezzo a due vetrini da micro- scopio suggellati con asfalto, ponno continuare oltre un anno, é contrario ad ogni idea di imbibizione o di soluzione, come causa di tali moti. « Mi occorse allora di osservare che le materie coloranti preparate come si usa communemente per i pittori, offrono tutte, sebbene con varia estensione, i moti predetti nelle loro particelle, le quali pure si mantengono lungamente sospese nell’acqua senza discogliersi. Pare anzi che questo loro mantenersi nuotanti nel liquido, in onta ad un maggior peso specifico, sia dovuto a questo loro stato di assiduo moto. » E qui l’autore continua esponendo le numerose esperienze fatte eon corpi svariatissimi, metalli diversissimi in polvere sottile, ossidi e sali metallici insolubili, ece., eec. e termina questa memoria colle parole seguenti : « Fatto & poi che cotesti moti delle particelle inorganiche sono ancor pili segnalati di quelli che i micrografi gia da tempo notarono nei globuli e nei granuli di molte materie organiche nuotanti nell’- acqua, poiché in generale almeno, la caloricita di queste materie differisce meno da quella dell’acqua che non sia per le or dette sostanze inorganiche. « A confermare l’accennata spiegazione dei moti browniani, osser- vai che l’alcole li diminuisce di molto anche nelle materie nelle quali coll’acqua sono pil distinte, poiché |’alcole avendo una caloricita molto minore di quella dell’acqua, risulta anche minore la differenza fra la caloricita del liquido e del solido natante. Per analoga ragione sono ancor minori i moti browniani nella benzina e nell’etere. Anche 52. I. GUARESCHI. — NOTA SULLA STORIA DEL MOVIMENTO BROWNIANO. il fatto sul quale recentemente insistette 1’Exner, che codesti moti aumentino colla temperatura, é consentaneo ai principii suesposti intorno al differente incremento nella velocita molecolare de’ corpi diversi coll’elevarsi della temperatura. « Or tutti gli esposti particolari concorrono alla deduzione, che la condizione fisica del moto browniano stia nella diversa velocita che hanno le molecole dei corpi differenti sotto una stessa temperatura. E di tal modo il moto browniano, cosi dichiarato ci fornisce una delle piu belle e dirette dimostrazioni sperimentali dei fondamentali prin- cipii della teoria meccanica del calore, manifestando quell’assiduo stato vibratorio che esser deve e nei liquidi e nei solidi ancor quando non si muta in essi la temperatura. » Per quanto Chr. Wiener (« Erklarung des atomistischen Wesens des tropfbarfliessigen KOrperzustandes und Bestatigung desselben durch die sogenannten Molekularbewegungen », in Pogg. Ann., 1863, t. CXVIII, p. 79) ed anche S. Exner (Wien. Sitszungsber., t. LVI, 1867, p. 116) abbiano accennato che il movimento browniano possa attri- buirsi a movimento molecolare, pero nessuno forse prima di Cantoni ha ammesso cosi recisamente e chiaramente. Del resto il Cantoni stesso ricorda il lavoro di Exner. Le ricerche di Delsaulx (4) e di Car- bonelle (?) anteriori a quelle di Gouy sono del 1877-1880. E questi autori non hanno esposto il loro concetto in modo cosi chiaro come il Cantoni. Il Delsaulx diceva : « Quant aux mouvements browniens des particules solides et des granulations des liquides visqueux, ils seraient, dans ma maniére de considérer le phénoméne, le résultat des mouvements moléculaires calorifiques du liquide ambiant. » (*) Per me é oggi indubitato, che colui il quale, prima di ogni altro, ci ha dato idee chiare intorno alla causa del movimento browniano, sia stato Giovanni Cantoni; ed il nome di questo fisico deve essere inscritto fra i primi nella storia del movimento browniano. I. GUARESCHI. Torino, R. Universita. Dicembre 1912. (4) Journ. roy. microsc. soc., 1877. (?) CanBongLLE, 1874. (V4 J. Tuirion, Revue des questions scientifiques, 1880.) (5, Citatoin The Svedberg, Die Existenz der Molekiile, 1912. Note sur les origines de la science. Sous quelle forme se sont manifestées chez l’homme les premiéres traces de la pensée scientifique? La thése qui me parait la plus répandue et qui remonte, a travers les recherches de nos sociologues contemporains, jusqu’a l’Ecole historique du début du x1x° siécle, c’est que la science est née de la religion. Je voudrais dire briéve- ment en quoi les formules traditionnelles, par lesquelles on exprime cette prétendue vérité, me semblent au moins douteuses... C’est Aug. Comte qui, par les développements données a la « loi des trois états », a contribué le premier 4 propager cette thése. Pour lui, l'homme primitif n’aurait pu observer seulement sans l’aide d’une théorie explicative quelconque, et cette théorie n’a pu étre au début que le plus naif fétichisme. D’ailleurs, ce fétichisme ne servait pas seulement 4 rendre possible |’observation des faits extérieurs, il don- nait 4 ’homme l’espoir d’agir sur eux, par l’intermédiaire d’agents tout puissants, et par lA l’incitait 4 développer son activité pratique et son ingéniosité dans le sens de la technique et de l'industrie. La LI* lecon du cours de philosophie positive est trés nette a cet égard. Comte reprend avec foree cette double conclusion, qu'il preé- tend dégager de l’ensemble de lecons antérieures : « Chacune des branches essentielles, dit-il, de la philosophie actuelle nous a successivement fourni de nouveaux motifs de vérifier que, quoi qu’on en puisse dire, |’empirisme absolu serait non seule- ment tout a fait stérile, mais méme radicalement impossible a notre intelligence, qui, en aucun genre, ne saurait se passer d’une doctrine quelconque, réelle ou chimérique, vague ou précise, destinée surtout a rallier et A stimuler ses efforts spontanés, afin d’établir une indis- pensable continuité spéculative, sans laquelle l’activité mentale steindrait nécessairement. » Or, seule une explication théolo- gique est possible au début de I'humanité. Le véritable esprit élé- 54 G. MILHAUD. mentaire de la théologie consiste « 4 expliquer la aature intime des phénomenes et leur mode essentiel de production en les assimilant, autant que possible, aux actes produits par les volontés humaines, d’aprés notre tendance primordiale 4 regarder tous les étres quel- conques comme vivant d’une vie analogue a la nétre, et d’ailleurs le plus souvent supérieure, a cause de leur grande énergie habituelle... Cette irrésistible spontanéité originaire de la philosophie théolo- gique constitue sa propriété la plus fondamentale et la premiére source de son long ascendant nécessaire. La destination caracteéris- tique d’une telle philosophie, seule apte 4 ouvrir a notre évolution intellectuelle une indispensable issue primordiale, en résulte, en effet, immédiatement... Nous avons suflisamment reconnu l’impossi- bilité primitive, en un sujet quelconque, d’aucune théorie vraiment positive, c’est-a-dire de toute conception rationnellement fondée sur un systéme convenable d’observations préalables, puisque, indépen- damment du temps considérable qu’exige évidemment la lente accu- mulation de telles cbservations, notre esprit ne pouvait méme les entreprendre sans étre dabord dirigé et ensuite continuellement sol- licité par quelques théories préliminaires. » Plus loin : « L’essor de Vimagination doit nécessairement, en un genre quelconque, toujours devancer l’essor de l’observation, et aussi bien pour l’espéce que pour Vindividu... » Si Comte se contentait de dire que homme a bien de la peine a séparer la simple constatation des faits du besoin quwil a de les expli- quer et de les comprendre — fitt-ce de la facon la plus grossiére et la plus enfantine; s'il s’élevait a Vhypothése que méme chez les premiers hommes la perception du monde extérieur a pu s’envelopper de représentations mystiques plus ou moins confuses, de quelque nature qu’elles aient pu étre, — ce serait acceptable. Mais vouloir que ces représentations aient di se produire et se systématiser pour tenir lieu d’une sorte de théorie explicative, avant que homme ait pu observer, et enregistrer dans sa mémoire quantité d’observations utiles, c’est aller vraiment trop loin; c’est, pour vouloir lélever trop au-dessus d’eux, rabaisser homme au-dessous des animaux. Et Ja reponse que fait Comte a cette objection prévue, a savoir que les animaux eux- mémes font usage d’une sorte de fétichisme animiste, ne parvient pas a nous rassurer. C’est surtout oublier que homme a dt d’abord chercher a vivre, plus encore qu’a expliquer et a comprendre, et qu’il n’a pu vivre, trouver sa nourrilure et se défendre contre les dangers incessants, qu’en utilisant un nombre incalculable d’observations. NOTE SUR LES ORIGINES DE LA SCIENCE. 55 En outre, toujours préoccupé de la nécessité d’une théorie explica- tive, Comte (et c’est 1a la deuxiéme conclusion) ne veut pas que homme ait pu songer a agir sur les choses s'il n’avait recu de sa théorie, c’est-a-dire de son fétichisme, l’assurance que tout est pos- sible, qu’on peut légitimement songer a toute transformation, a toute tentative de domination sur la nature. « La philosophie théologique est caractérisée, a l’origine, par cette heureuse propriété de pouvoir seule alors animer homme d’une confiance suftisamment énergique, en lui inspirant, au sujet de sa position générale et de sa puissance finale, un sentiment fondamental de suprématie universelle, qui, malgré sa chimérique exagération, a été longtemps indispensable au développement graduel de notre action réelle. En regardant tous les phénoménes comme uniquement régis par des volontés surhumaines, homme peut espérer de modifier, au gré de ses désirs, l’ensemble de la nature entiére... en vertu de l’empire illimité qu'il attribue a ces puissances idéales, pourvu qu’il parvienne, a l’aide de sollicita- tions convenables, a se concilier leur intervention arbitraire. » Ce n'est done que beaucoup plus tard que l’action de (homme pourra se régler non plus sur des espérances enfantines, mais sur la connais- sance des lois. Ici encore (Comte, parlant absolument a priori, nous autorise 4 lui opposer des arguments a priori), comment accepter de semblables exagérations? Comment ne pas croire que l'homme le plus primitif a eu trés vite le sentiment de difficultés et d’impossibilités que ne parvenait a réduire aucune puissance surnaturelle ? Une matiére dont il ne peut faire un aliment, un obstacle naturel qu'il ne peut ni renverser ni franchir dans sa course, etc. Mille circonstances ne devaient-elles pas l’amener, tout comme diailleurs les animaux, a attendre tel ou tel mode d’action de tels ou tels agents naturels, a attribuer telle ou telle propriété a telle ou telle chose (si confuse que put étre la représentation qu’il en avait dans l’esprit)? Ici encore, ne peut on dire que la nécessité de vivre impliquait un minimum de connaissances pratiques, de classification des éléments, de notion de propriété normale ou d’essence, et que l'impulsion des besoins et des désirs naturels pouvait bien, pour inciter a l’action, avoir une eflica- cité infiniment plus réelle que la naive croyance (si tant est qu’elle ait jamais existé) que rien n’est impossible. Quoi qu’il en soit, et en dépit de Vinduction qui, d'un certain développement historique de l’esprit humain, améne Comte a conclure a de tels commencements de |’'humanité, nous restons, en toutes ces considérations, dans un 4-priori qui aujourd’hui semble n’étre plus de saison, or for) G. MILHAUD. Deux sortes de recherches permettent d’essayer de donner une base plus ferme aux spéculations sur l’homme primitif. D’un cété, d’in- nombrables observations, recueillies par des voyageurs ou des mis- sionnaires chez certaines peuplades a peine civilisées, donnent une idée de leur mentalité et constituent une sorte d’expérience qui, par analogie, vaut peut-étre pour l’homme préhistorique. Et, d’autre part, les fouilles qui, depuis trente ans, s’effectuent dans quantité de grottes et de terrains préhistoriques, accumulent tous les jours devant nos yeux stupéfaits des témoignages directs, laissés par nos ancétres eux-mémes, de leur ingéniosité, de leur esprit d’invention, de leurs tendances esthétiques. C’est cet ensemble de documents qui se trouve aujourd’hui utilisé et qui conduit nos contemporains a reprendre sous une nouvelle forme la thése de Comte : « La science et art sont sortis de la religion, ou tout au moins de la magie. » Or, quont done révélé les premiers documents? [ls ont montré chez certains groupes australiens, zélandais, polynésiens, etc., un ensemble de croyances et de coutumes religieuses trés complétement. et trés minutieusement analysées par les sociologues contemporains. Elles donnent a la mentalité de ces hommes une teinte mystique qui rend souvent difficiles 4 comprendre pour nous, sinon parfois tout a fait incompréhensibles, leur pensée ou leur attitude. Rien dans leur vie, dans leur conduite, dans leur langage, ne semble se séparer d’un certain nombre de représentations collectives, plus ou moins con- fuses qui relévent elles-mémes de conceptions religieuses ou ma- giques. ; Soit! I] est tout a fait hors de ma pensée de discuter des conclu- sions qui, d’uve part, échappent trop, par leur objet, 4 mes études habituelles, et qui, d’autre part, nous sont apportées par les esprits les plus vigoureux et les plus scrupuleusement altachés a la vérité scientifique. Mais, pour passer de ces conclusions a celles qui nous intéressent en ce moment, il faut ajouter quelques postulats redou- tables. I] faut admettre que ces peuplades représentent un stade normal, nécessaire, dans le développement de toute société humaine, et vraisemblablement le premier, de sorte qu’elles nous donnent Pimage fidéle de ce que furent les premiers groupes humains. I] y a la, au fond, deux hypothéses distinctes qu’il est permis de mettre en doute, sans contester aucun des faits précis qu’on nous fait connaitre. Ces peuplades ont beau étre nombreuses, les témoignages qui les concernent ont beau concorder, elles pourraient, aprés tout, rentrer dans certains types d’humanité sui generis, évoluant trés lentement et NOTE SUR LES ORIGINES DE LA SCIENCE. 57 d’une maniére spéciale. D’autre part, méme s'il n’y a rien de particu- lier dans l’aspect qu’elles revétent, méme si nécessairement toute société, dans des conditions déterminées et notamment 4 un moment donné de son histoire, doit passer par un état semblable, pourquoi ce moment serait-il le premier? pourquoi ne serait-il pas précédé lui- méme d’états tout différents? En sorte qu’il est permis de concilier un trés grand respect pour toutes les données positives dont l’Ecole sociologique vient enrichir ici notre connaissance, et le refus de croire que la science n’ait pu, jadis, sortir que d’un ensemble mys- tique de représentations collectives. Les documents directs nous intéressent davantage. Ne trouvons- nous pas dans les trésors que mettent constamment a jour les fouilles préhistoriques la trace la plus vivante possible de l’activité intellec- tuelle de nos ancétres? Bien des points restent obscurs dans les don- nées de la préhistoire, mais ce que personne ne saurait plus contester, cest l’étonnante habilité de homme des cavernes, c’est la variéte prodigieusement riche de ses procédés, de ses inventions; c’est la beauté et la précision de ses ceuvres esthétiques; c’est, au temps de lage du renne, par exemple, le sens de l’observation dont témoignent ses animaux peints ou gravés, c’est le progrés incessant de la technique depuis le « coup de poing » de Chelles, jusqu’aux magnifiques parures en bronze; c’est méme, dés le début du néolithique, |’esprit de suite dans le travail qui multiplie non seulement les dépdts, les ate- liers, mais méme les constructions de mines souterraines avec gale- ries, pour l’extraction des matériaux nécessaires... En présence de ces richesses, que nous dit-on? On nous dit que tout ce gigantesque développement de la technique esthétique et industrielle n’a pu sortir que de cérémonies cultuelles ou d’opérations magiques. La magie, quels que soient les caractéres qu'elle a en commun avec les pratiques religieuses, dans les civilisations primi- lives, s’en sépare du moins par son but qui la rapproche de la science : prévoir et pourvoir. Le magicien est en relation directe avec les choses concrétes. Abstraction faite des gestes, des formules caba- listiques, de l’interprétation mystique donnée aux attitudes et aux actes, il est foreément amené A manier des choses palpables, [1 les traite de toutes les maniéres, mélant, combinant, dissociant, trans- formant, soit a froid, soit 4 chaud. De semblables opérations sortent peu a peu toutes les découvertes, qui ne viennent pas seulement en aide au magicien, mais qui, t6t ou tard, se sépareront de toute preoccupation mystique, pour servir a la vie de l'homme, et accroitre 58 G. MILHAUD. ses moyens d’action naturelle sur les choses. Voici, par exemple, pour préciser, la découverte du bronze. « On l’explique ordinaire- ment, dit M. Salomon Reinach, dans!’ [Introduction de son ouvrage sur les Cultes, mythes et religions, par une succession de hasards heureux, en oubliant que |’bumanité primitive, n’ayant aucune idée de Vutilisation industrielle des métaux, ne pouvait en arriver la du premier coup. J'ai moi-méme, autrefois, attribué la découverte du bronze a je ne sais quel « hasard heureux » qui fit fondre ensemble de l’étain et du cuivre... Aujourd’hui, toute la métailurgie primitive me semble un chapitre de Vhistoire des religions. L’or et |’étain se trouvent en paillettes a état natif; on les a recueillis comme des talismans, des fétiches (car le talisman a précédé l’objet de parure). On a soumis ces métaux a l’action du feu, au cours d’opérations magiques; ainsi naquit l’idée de traiter de méme les minerais de cuivre, qui sont trés abondants dans la nature, et d’en dégager le métal brillant qui ressemble a lor. » Comme on ne peut vraiment invoquer avec assurance les quelques lignes ou objets dont le sens nous échappe pour affirmer le réle absorbant des pratiques religieuses ou magiques dans la vie des groupes humains préhistoriques, je crois pouvoir dire que le seul argument décisif ici formulé est l’impossibilite ot lon se sent d’expliquer autrement les découvertes techniques : ne faudrait-il pas sen remettre a « un hasard heureux »? Du moins, constatons d’abord qu’ici encore nous sortons des données positives, pour nous mouvoir dans un domaine ou le sens commun peut se permettre de dire son mot, méme en dehors de toute compétence spéciale en ces sortes d’études. Or, je le demande, en quoi le hasard sera-t-il plus cho- quant, si homme en est venu a essayer les alliages de plusieurs métaux, non point a l’oceasion d'une cérémonie magique, mais sim- plement sous l’impulsion naturelle de besoins qui le poussaient sans cesse a fabriquer des instruments solides et aisement maniables? Le hasard nécessaire pour que nos ancétres aient constaté un jour que le silex peut se tailler, que le bois du renne peut se préter a mille usages, que les métaux fondent et s’allient, que le blé peut fournir une nourriture précieuse, etc., ce hasard que l’on juge invraisem- blable me parait pourtant ressembler d’assez prés a celui qui de tout temps a fait progresser nos connaissances. I] se confond, en somme, avec l’observation humaine, enregistrant de facon ou d’autre la suite indéfinie des faits qui frappent nos yeux, et ob nous trouvons quelque intérét... eC ew i are NOTE SUR LES ORIGINES DE LA SCIENCE. 59 On objectera que nous comparons ainsi a la nétre la mentalité de l’homme préhistorique, et que nous admettons que les représenta- tions collectives des hommes primitifs ont pu laisser place a l’obser- vation et a l’expérience... Assurément; mais ot est la preuve que ce n’est pas permis en quelque mesure? Je ne reviens pas sur |’assimila- tion dangereuse de quelques peuplades sauvages et des artistes admi- rables qu’ont été les chasseurs de |’age du renne. Mais je demanderai si, méme dans |’hypothése ow la science n’aurait pu éclore que de la magie, On peut se passer, en ces temps reculés, d’une certaine « per- méabilité a l’expérience »? Quels que soient les sentiments du groupe social a l'égard des pratiques magiques, et quelles que soient les racines par lesquelles le magicien se rattache a la mentalité collec- tive, sil veut obtenir le résultat souhaité, une drogue précieuse, un butin abondant, etc., il ne peut se contenter de la partie purement mystique de son art; il ne peut pas ne pas utiliser une foule de pro- cedés que seule |’expérience a dégagés. Or, en tant qu’il les a notés dans son esprit, qu’il les a catalogués, qu’il en a retenu Ja formule précise, en tant que ses régles d'action se conforment a des propriétés déterminées des choses, aux essences, en tant qu’il repousse l’idée naive d’une possibilité illimitée, pour borner ses désirs a celle que délimitent les lois des choses, il cesse d’étre magicien et se transforme en savant. De sorte que, méme s’il fallait donner a Ja mentalité mys- tique la méme ancienneté qu’a ’ homme lui-méme, il faudrait dire non pas que les découvertes sont sorties de la magie, mais qu’un certain mode d’action, impliquant lui-méme un certain mode de connais- sance, qu'on peut bien appeler scientifique, n’a jamais non plus manqué de se juxtaposer a cette mentalité mystique. Mais la seule hypothése de cette juxtaposition et de ce mélange, qui vient en tout cas ralentir de tout le poids de la mentalité obscure et confuse du groupe les démarches de la pensée individuelle, ne géne-t-elle pas vraiment pour expliquer la suite merveilleuse des découvertes? Et n’est-ce pas alors 4 un hasard, autrement incompré- hensible que celui dont on s’effrayait, qu'il faut s’en remettre pour expliquer les progres de la technique préhistorique? Quoi! il faudrait croire que, pour chaque invention nouvelle de lartiste ou de l’ou- vrier, homme ett attendu non point les rencontres nombreuses auxquelles donnent lieu incessamment les phénomeénes extérieurs, les objets au milieu desquels il vit, mais telle combinaison fortuite se présentant parmi une infinité de possibles dans telle cérémonie spé- ciale, quand les hommes qui y concourent sont par leurs dispositions 60 G. MILHAUD. d’esprit le plus éloignés possible d’une observation sincére? D’autant que ce qui sortirait de ces rencontres, ce dont il s’agit d’expliquer la genése, ce n’est pas un procédé vague de construction ou de mélange, c'est une série de procédés précis, rigoureux, comportant en quelque mesure des appréciations quantitatives. Pour l’alliage de cuivre et d’étain, par exemple, la proportion des deux éléments est loin d’étre quelconque. Les fouilles nous font assister sur ce point a une série trés variée d’essais, mais nous apprennent aussi que la formule la plus fréquente a été bientét celle qui s’exprime a peu prés par le rapport de 10 a4, et qui répond au maximum de solidité et de mal- léabilité. Halte-la! va-t-on nous dire. Une fois la découverte, sous sa forme la plus vague et la plus confuse, sortie des pratiques cultuelles ou magiques, la situation change: le procédé se précise, se perfectionne, en se laicisant peu a peu... Mais si l’on admet ainsi pour l’individu la possibiliteé de rompre avec des usages consacrés, de corriger, de transformer des formules cultuelles, de se libérer de tout le poids des représentations collectives pour se livrer a des recherches positives sur des choses qui appartiennent a une tradition sacrée, — comment Yen croit-on incapable la veille, quand il ne s’agissait encore que de faits nouveaux sur lesquels la tradition n’avait jusque-la imprégné aucune marque? Bref, ni les recueils de documents de !’Kcole sociologique, ni les fouilles préhistoriques ne nous semblent fournir une base définitive ala formule d’aprés laquelle la science n’a pu naitre que de pratiques religieuses. Plus tard, quand les sociétés se seront fortement consti- tuées, sur le type que nous offriront les civilisations égyptienne et orientales, il est bien vrai que les religions apporteront les premiers systémes d’explication universelle des choses, en attendant qu’avec les Grecs se fonde la science rationnelle. Aux débuts de l’humanité, rien n’empéche encore Je sens commun de se représenter l’homme créant spontanément sa technique, en dégageant sous formes d’images et de formules plus ou moins précises des régles d’action qui impliquent la conformité aux lois naturelles, et par 14 méme un premier rudiment de sciences théoriques, — en dehors de toute influence religieuse, — ce qui ne veut pas dire, bien entendu, que la pensée mystique ait cessé de s’étendre aux conquétes de cette science primitive, comme a toutes choses. Ces préoccupations du sens commun ne trouvent-elles pas d’ailleurs sinon une confirmation décisive, au moins un appui dans l’induction, — aussi légitime aprés tout que celles qu’on nous cd , NOTE SUR LES ORIGINES DE LA SGIENCE: 61 oppose, — par laquelle on étendrait a l’origine méme de l’humanité l’exemple de linitiative et de la réaction individuelles déterminant — au moins autant que l’esprit de tradition — le progrés constant de la pensée scientifique? (*) G. MILHAUD. (1) Si bréves que veuillent étre ces réflexions, je me reprocherais d’avoir laissé de cété une thése que M. Durkheim nous présentait naguére avec une remar- quable vigueur et une singuliére cohérence de pensée dans son beau livre sur Les formes élémentaires de la vie religieuse. D’un mot, ayant fait deux parts dans la connaissance, celle qui se réduit 4 l’expérience toute nue, puis celle qui la dépasse (idées, concepts, catégories, codes généraux et universels oU s’in- sérent les données empiriques), on refuse, par crainte de ne pouvoir en donner Vorigine sans tomber dans la métaphysique et le mystére, d’accorder 4 l’intelli- gence la capacité propre de s’élever spontanément, au contact des choses, a sa forme la plus haute. On s’en remet alors 4 la vie sociale, c’est-a-dire 4 la vie religieuse qui l’exprime, pour doter l’esprit des éléments indispensables 4 la for- mation d’une pensée rationnelle. A cette thése, on peut répondre du moins que le postulat fondamental est loin de s'imposer. Entre l’explication proposée et celle de l’intelligence et de ses modes les plus élevés par la nature propre de I’intelligence, il est permis de trouver que la premiére n'est pas la moins métaphysique, ni la plus éloignée de tout mystére. Ce n’est certes pas que la seconde donne une complete intelli- gibilité du processus de la connaissance. Mais quel est le fait — je ne dirai pas moral ou biologique, mais simplement physique ou chimique (soit, si l’on veut, la formation de l’eau par |’oxygéne et l’hydrogéne combinés) — dont les savants peuvent se flatter de nous apporter une explication exhaustive, ne laissant sub- sister aucune de ces irréductibles vertus spécifiques dont nous voudrions indéfi- niment poursuivre la réduction? Le maniement des sciences positives et le désir de soustraire le plus possible nos théories explicatives aux conceptions méta- physiques, ne nous empéchent donc pas de croire au développement naturel de l’intelligence, sous l’influence sans doute de toutes sortes d’excitations, milieu physique, milieu social... mais aussi et avant tout par le mode spécifique de réaction que posséde en propre cette intelligence a l’égard de tout ce qui s’offre a elle. — Et enfin, méme si ces réflexions n’avaient pas la portée qui nous frappe nous-méme, M. Durkheim a présenté sa théorie comme une hypothése, et cela nous suffit. Paracelsus. Eine Skizze seines Lebens. Autumn would fain be sunny — I would look Liker my nature’s truth; and both are frail, And both beloved for all their frailty ! R. BROWNING (Paracelsus). 1. — Lehrjahre. Theophrastus Paracelsus wurde 1493 in Maria-EKinsiedeln, einem schon damals vielbesuchten Wallfahrtsorte, in der Nahe von Zurich, geboren. Ein Jahr zuvor hat Kolumbus Amerika entdeckt, eine Tat ibrigens, deren Bedeutung unserem Helden kaum jemals aufging, wie er iberhaupt die Umwalzungen seiner Zeit, von welchen die philo- sophischen und wissenschaftlichen Historiker uns viel zu erzahlen wissen, mit Ausnahme der religidsen Kampfe, unbericksichtigt liess. Sein Vater, Wilhelm Bombast von Hohenheim, der uneheliche Nach- komme eines alten deutschen adligen Geschlechtes, der Bombaste (+) von Hohenheim, Jebte der Sage nach in Einsiedeln als Arzt in einem an der Siblbriicke, der sogenannten « Teufelsbrucke », liegenden Haus; erst 1814 wurde dieses Haus eingerissen und an dessen Stelle ein neues Gebaude errichtet, welches noch heute unter dem Namen « Paracelsushaus » bekannt ist. Wilhelm Bombast heiratete eine Gotteshausfrau, ein unfreies, zum Kloster gehdriges Weib, welches (4) Das Wort « bombastisch » wurde erst spiter in Zusammenhang mit der Schwirmerei des Paracelsus in Verbindung gebracht; der heutige Sinn dieses Wortes stammt aus dem Englischen, wo man durch « bombast» urspriinglich den zum Ausstopfen dienenden Stoff und dann metaphorisch Redeschwulst bezeichnet. PARACEISUS. 63 ihm ein einziges Kind gebar. Bei der Taufe bekam Paracelsus walr- scheinlich die Namen Philipp Theophrast ; der zweite Name, der Name des beruhmten Schilers des Aristoteles deutet an, dass der Vater auf das S6hnchen von Anfang an grosse Hoffnungen gesetzt hatte. 41502, als Paracelsus 9 Jahre alt war, ist sein Vater nach Villach in Karnten ubersiedelt und ist dort 1534 als geachteter Burger und Arzt gestorben. Paracelsus blieb seiner schweizerischen Heimat sein Leben lang treu; doch sprach er gerne auch von seinem zweiten Vaterlande. Neben den angefuhrten Namen tragt Paracelsus noch andere ; er nennt sich selbst nicht Philipp, desto lieber dagegen Theophrast oder auch Aureolus Theophrastus, wie behauptet wird, um sich von seinem griechischen Namensbruder zu unterscheiden; doch erzihlte man, dass er sich den Namen Aureolus aus mangelhafter Kenntnis der lateinischen Sprache beigelegt hat; er soll irgendwo den Satz « exstant aureoli Theophrasti libri» gelesen (4) und das Epitethon fir einen Namen gehalten haben. Jedenfalls war er auf seinen griechischen Namen stolz und ruhmte sich, dass er den Namen nicht nur in der Taufe bekommen, sondern dass er auch seinem Wesen nach ein Theophrast sei (7). Den Namen « Paracelsus» legte er sich wahr- scheinlich als Student bei, indem er dem damaligen Brauche folgend seinen Namen Hohenheim latinisiert hat; es ging aber auch ein Geriicht herum, dass er durch diesen Namen seine wissenschaftliche Tuchtigkeit andeuten wollte: er stehe hoher als der rémische Arzt Celsus; man begrindete diese Vermutung damit, dass er tatsichlich das griechische Vorwort mapa in der Bedeutung « uber » angewendet hatte, so in den Titeln seiner Schriften Paramirum, Paragranum. Er unterschrieb sich auch (Helvetius) Eremita, um seinen Geburtsort anzudeuten, wurde auch Germanus und Suevus genannt, und seine Gegner hiessen ihn neben anderen Schimpfnamen gerne Kakophras- tus. Die Herausgeber seiner Schriften nennen ihn Philippus Aureolus Theophrastus Paracelsus Bombastus ab Hohenheim, utriusque medicine doctor, mysteriarcha, chemicorum princeps u. s. w. (4) M. B. Lessina, Paracelsus, sein Leben und Denken, Berlin, 1839. (?) Fr. Bitisctus, Aur. Philippi Theophrasti Paracelsi... opera omnia. Geneve, 1658. Ich zitiere nach dieser lateinischen Uebersetzung der paracel- sischen Schriften, weil mir die Huser’sche Ausgabe nicht zuginglich ist ; ich habe aber meine Zitate, wo es méglich war, mit den deutschen Zitaten anderer Autoren verglichen. 64 EM. RADL. Paracelsus lebte in seinen Jugendjahren das Leben eines Dorf- jungen; er soll Ganse und vielleicht auch Schweine gehiitet haben; er selbst gedenkt mehrmals seiner armseligen Jugend : Dass ich in grosser Armut erzogen und aufgewachsen bin, dass meines Vermégens nicht gewesen, meinem Gefallen nach zu handeln... mich hat gross gepeiniget der Pflug meiner Nahrung... der mir ein Kreuz gewesen (). Damals soll ihn auch das Unglick getroffen haben — wenn an der Sache uberhaupt etwas ist — welches ihm spiater von seinen wissen- schaftlichen Gegnern vorgeworfen wurde. Man tuschelte von ihm, er wire Eunuch. Als er als dreijahriger Knabe Ganse gehutet hat, soll ihn — nach einer Version — eine Sau so schlimm gebissen haben (2); nach einer anderen Erzahlung soll ihn ein mutwilliger, vagabundierender Soldat in Karnten entmannt haben (*); wiederum andere wussten anzugeben, dass Paracelsus (von seinem Vater ?) kastriert worden ware, auf dass er sich véllig dem Studium widme (*). Vielleicht ist diese Legende nur zur Erklarung des Aeusseren unseres Helden erdacht worden; er war namlich bartlos (nur an dem angeb- lich von Tintoretto gemalten Portrait tragt er einen dunnen Kinnbart), stark kahlk6pfig, vorzeitig veraltert, sein Schadel soll eher von weib- lichem Typus gewesen sein (5) und seiner Umgebung war seine sexuelle Apathie auffallend. Ist es aber denkbar, dass ein Eunuch so temperamentvoll, lebensfrisch, angreifend, so mannlich in seinem Offentlichen Auftreten sein k6nnte, wie es Paracelsus tatsdchlich war (6) ? Der Vater pflegte den Knaben gewiss mit zu den Kranken zu fuhren, lehrte ihn die Krafte der Pflanzen kennen und weihte ihn in die theo- (1) C. Supnorr, De secretis secretorum theologic (Kritik d. Kchtheit d. Parac. Schriften, Berlin, I, 8S. 406-407). (2) Lessine, S. 7. (3) F. Erastus, Disputationum de medicina Th. Paracelsi, Bd. |. Basilex, 1571, 8S. 237. (4) Lessine, S. 7. (5) Lessine, ibid. (®) Die Schilderung des Paracelsus als eines Eunuchen wurde nicht nur von seinen Gegnern weitergegeben um ihn zu verleumden, sondern auch von einigen seiner Anhanger (von van Helmont), um ibn als ein aussergewohnliches Wesen vorzufiihren. Einige Autoren weisen auf Paracelsus’ geringschatzige Urteile iiber die Weiber, die nur Halbmenschen sein sollen. Die Worte lauten aber erstens bei Paracelsus nicht so wegwerfend, um aus ihnen auf einen Hass gegen PARACELSUS. 65 retischen Grundlagen der Arzneikunst ein, sofern sie ihm bekannt waren; in der Bibliothek des Vaters oder in derjenigen des Klosters von Einsiedeln fand der wissbegierige Knabe vielleicht auch einige Biicher, aus welchen er mit Hilfe seines Vaters und der Ménche das Latein erlernen konnte. Wie diese ersten Studien des jungen Adep- ten der Wissenschaft im Einzelnen beschaffen waren, ist unbekannt ; wir wissen nur, dass Paracelsus in spateren Jahren mit Dankbarkeit der viaterlichen wissenschaftlichen Leitung gedacht und dabei noch eine Reihe von Geistlichen, Klostervorstehern und Bischéfen aufge- zahlt hat, bei denen oder aus deren Buchern er die Elemente seiner neuen Wissenschaft geschdpft hatte. Neben der hauslichen Erziehung wurde fur seine Denkungsweise der Einfluss von zwei, scheinbar ent- gegengesetzten Tendenzen verfolgenden, im Grunde aber geistig ver- wandten Persdnlichkeiten, des Sponheimer Abtes Jouann TritHEemius und des Inhabers von Silberbergwerken in Schwaz (Tirol), Srecmunp Fiicer entscheidend. Trithemius (1462-1516), ein zu seinen Lebzeiten beruhmter Schriftsteller, war ein excentrischer Polyhistor; als leiden- schaftlicher Bucherfreund kaufte er in jenen Zeiten, wo eben das erste- mal neben den Manuskripten auch gedruckte Bucher die Bibliotheken zu fullen begonnen hatten, alle alten Handschriften, deren er habhaft werden konnte; er kannte sich vorzuglich in der klassischen Literatur aus und war wie andere seiner fortschrittlichen Zeitgenossen, der neuplatonischen Mystik geneigt. Er scheint aber den Neuplatonis- mus nicht tief genug erfasst zu haben, erdachte sonderbare Methoden zur leichten und raschen Erlernung fremder Sprachen, konstruierte eine geheime Schrift, verfasste viele andachtige Biicher und veréffent- lichte auch historische Werke, in welchen er sich an Autoritaten gestutzt hat, die er sich, wie heute behauptet wird, selbst erdacht hatte. Auch Medizinisches gab er heraus und ver6ffentlichte eine die Weiber schliessen zu kénnen und zweitens sprechen sie doch dieselbe Auf- fassung des Weiblichen aus, welche auch Aristoteles, der gewiss kein Eunuch war, vertreten hatte. In seinem charakteristischen drztlichen Eide verspricht Paracelsus seine Hilfe auch den Frauen. Es ist ferner auffallend, dass Para- celsus, der mit Vorliebe Schimpfworte gebraucht hat, die nach unserer und auch nach der damaligen Auffassung sehr unanstandig waren, keines ausgesprochen hat, das sich auf das Geschlechtsleben bezichen wiirde; auch fehien unter seinen zahlreichen Metaphoren Beispicle aus dem Verhiltnis von Weib und Mann: wissenschaftlich wird aber die Befruchtung von ihm analysiert. Ein vielleicht ibermissiges Schamgefiihl wirde auch zur Erklarung dessen geniigen, was dic Zeitgenossen auf organische Impotenz zuriickgefihrt hatten, 66 EM. RADL. grosse Schrift gegen die Umtriebe der Hexen, welche letzteren er in mehrere Gattungen eingeteilt haben wollte; doch stand auch er selbst im Ruf der Zauberei. Im Ganzen ein Mann von seltenem natur- lichen Wissensdrang, jedoch ohne schulmissige, an den Universitaten gepflegte Geistesdisziplin. Seine Abneigung gegen die Scholastik und seine Verachtung der ihre Wissenschaft feilbietenden Gelehrten charakterisieren ihn deutlich als einen Gegner der Schulweisheit (+). Der «Sponheimer Abt» ist wahrscheinlich fur die romantisch- mystische Denkrichtung des Paracelsus verantwortlich; von ihm wurde Paracelsus wahrscheinlich in der Geringschatzung der damals an den Hochschulen gepflegten Logik und des systematisch geord- neten Wissens bekraftigt, von ihm hat er seine Ehrfurcht vor der heiligen Schrift, und sein theoretisches Wissen uber die Astrologie, die Magie und andere volkstimliche Grundlagen der Wissenschatt ; dort erfuhr er vielleicht den Einfluss des Neuplatonismus, dort wurden ihm die Augen fir die Unendlichkeit der Naturgeheimnisse geOfinet, deren Schleier dem menschlichen Verstande unmoglich durchzudringen sei, weil die Natur von ihren Wahrheiten nur den Eingeweihten erzihlt, Mag der Einfluss Tritheims auf Paracelsus noch so gross sein, jedenfalls betraf er nur die allgemeine Gemiitsstimmung : seine einzigartige Gedankenenergie, die Kinheit- lichkeit seines Systems und die von keinem anderen Autor vor der Neuzeit so kihn gelehrte Ueberzeugung von der Naturlichkeit, Menschlichkeit, Diesseitigkeit der Wissenschaft konnte Paracelsus nirgends sonst als blos in seinem eigenen Herzen entdecken (?). Anders waren die Erfahrungen beschaffen, die der aufstrebende Jiingling im Silberbergwerk des Siegmund Fuger gesammelt hat. Welcher Zufall mag ibn in die Bergwerke und in die chemischen (1) Man vergleiche iiber Trithemius: Dr. S1LBERNAGEL, Joh. Thrithemius, Landshut, 1868. Von seinen Schriften sind die wichtigsten : Liber de seriptori- bus ecclesiasticis. — De luminaribus sive de viris illustribus Germanic, — Steganographia. — Polygraphia cum clave.— De septem intelligentiis libellus. — Antipalus maleficiorum u. s. w. (2) Ich kenne Tritheim nur aus Silbernagels Schrift; nach der Darstellung dieses Autors zu schliessen ist zwischen dem oberflichlichen Tritheim und dem philosophisch ernsten Paracelsus gar kein Vergleich méglich; tberraschend ist dass Tritheim keine Stellung zu der Philosophie seines alteren Zeitgenossen des Nic. Cusanus (1401-1464) eingenommen hat. Auch bei Paracelsus suche ich vergeblich nach dem Namen dieses grossen ebenfalls dem Platonismus geneigten Philosophen. PARACELSUS. 67 Laboratorien, wo das gediegene Metall gewonnen wurde, gefuhrt haben? In den Bergstollen zu arbeiten und Erze zu schmelzen bedeutete fir einen angehenden Doktor kaum etwas anderes als heute das Hiten der Schafe fir einen Naturforscher bedeuten kénnte. Den Berg- und Hittenleuten waren Galenus und Avicenna unbekannte Namen; mit ihnen konnte man nur uber die tiefen Erdschichten reden, wo die edlen Metalle wachsen, iber das komplizierte alchymitische Gerat, mit dessen Hilfe man das Erz im Feuer schmelzte, und uber Methoden, Legierungen herzustellen; Paracelsus’ Wissbegierigkeit erlaubte ihm wberdies ohne Zweifel, auch manchen alchymistischen Kniff yon seinen Genossen zu erlernen, der mehr von medizinischem oder von spekulativem Werte war. Seine Erfahrungen uber das Hiittenwesen waren wohl weit von den Lehren des im Kloster unter den Bichern spekulierenden Tritheims entfernt; und doch waren beide in einer Hinsicht einander verwandt; beide bildeten den Aus- fluss einer volkstiimlichen, ungeschulten, naturlichen wissenschaft- lichen Bestrebung ; auf der einen Seite Tritheim, ein phantastischer Dilettant, der mit der Wissenschaft die natirlichen Bedurfnisse seines Geistes gestillt, auf der anderen das Hittenwesen, das den praktischen, ebenfalls natiirlich sich ergebenden Bedurfnissen dient. Die Philo- sophie der heiligen Schrift, die Mystik, die Astrologie und das Hexenwesen bildeten nur eine Art populére Theorie zu der harten Praxis in dem Bergwerk; es war wohl eine wilde, undisziplinierte Theorie; gibt es aber im Volke eine andere? Tritheims Wissenschaft und das damalige Hittenwesen waren beide natiirliche Wissenschaf- ten, der kiinstlichen Wissenschaft gegeniber, welche an den hohen Schulen, fern vom Leben und Streben der tatlustigen Menschen, das geduldige Gedaichtnis der Schiller mit der pedantisch zurecht- gelegten Tradition beschwerte. Auch diesen hohen Schulen, der deutschen, der italienischen, der franzdsischen soll ubrigens Paracelsus nicht eine kleine Zierde gewesen sein, wie er sich dessen einmal selbst rihmt; es ist aber weder bekannt, wo, noch wie lange er die scholastischen Erklarungen der alten Autoren gehdért hat. Irgendwo ist er vielleicht auch zum Doktor promoviert worden. Seine Gegner dusserten spater Zweifel, ob er iberhaupt den Doktorhut bekommen hatte (*) und es ist sonder- (‘) Paracelsus nennt sich utrtusque medicine doctor; doch hat er sich einmal auch Doktor der heiligen Schrift genannt, obwohl er keiner war. (Supnorr- Scnusert, Paracelsusforschungen, II, 8. 159 sq.) 68 EM. RADL. bar, dass Paracelsus seinen Verleumdern nicht den Mund durch die Nennung der Universitit, deren Doktorat er erlangt, geschlossen hat. Doch hat er sicherlich fleissig auf den Universitaten studiert, denn nur dort konnte er sein Faustproblem erlebt hatten. Er hat es tatsichlich erlebt : wie alle wirklich grossen Manner, so weis auch er von sich mit ungesuchter Natiirlichkeit zu erzihlen, wie er anfangs an die Schulmedizin wie ans Evangelium geglaubt hatte, wie er sich aber vergeblich bemuht hat, sich in dieselbe hineinzuleben; wie ihm diese Muhe Kummer verursacht; wie er sich von der Medizin Josge- sagt und sie wieder aufgenommen; wie er nach Gewissheit, nach lebendiger Wahrheit, nach einer Erkenntnis, der er sich mit seinem vollen Wesen ergeben kénnte, gedurstet, und wie man ibm nur tote Gelehrsamkeit geboten ('). Dass er promoviert worden, das konnte er erdichten; uber die inneren Kampfe um eine neue Wahrheit konnte er nur nach einem tatsachlichen Erlebnis berichten. Sich ein Urteil uber die literarischen Kenntnisse des Paracelsus zu bilden, ist nicht leicht ; seine Schriften sind jeder strengeren wissen- schaftlichen an den Schulen gepflegten Methode bar; insbesondere fehlt ihnen die von den Gelehrten geubte Praxis, das eben diskutierte Problem an die bekannte Tradition anzuknupfen, einschlagige Auto- ritaten zu zitieren, die Beweise logisch zu entwickeln und seine Anschauungen moglichst den eben herrschenden Vorstellungen anzu- passen. Paracelsus war zu original, um das Angelernte eine Rolle in seinen Schriften spielen zu lassen, und so spielen in seinen Schrif- ten von den alteren medizinischen Beruhmtheiten kaum mehr als die Namen einiger hervorragender Autoritaten eine Rolle, Namen -wie Hippokrates, Avicenna, Galenus, Rhazes, Mesue und andere; hie und da tauchen auch Bruchstucke aus deren Lehren auf, hie und da kann ein ungefahrer Eindruck ihrer Denkungsart konstatiert werden. Mit ihren konkreten Behauptungen, Erklarungen und Hypothesen befasst sich Paracelsus nicht (2), mag er sie schon gekannt haben oder nicht Uebrigens bedeuten ihm solche Namen weniger jene ruhmvollen Aerzte, die einmal gelebt und machtig auf die Gemiuter gewirkt haben, (4) Brrisctus, III. Bd., S. 66. (?) Nur als Universitatsprofessor liess er sich in die Erklarung der Lehren des Hippokrates und des botanischen Gedichtes von Macer Floridus ein. (Macer Floridus ist ein sonst unbekannter Verfasser eines botanisch-medizinischen Gedichtes; er gehérte nach E. Mryer der salernitanischen Schule an und lebte gegen das Ende des 9. Jahrhunderts. PARACELSUS. 69 als vielmehr G6tzenbilder einer aberglaubischen auf den Hochschulen gepflegten Religion, wobei der Unterschied zwischen Avicenna, Galenus und Aristoteles von ihm kaum beachtet wurde. Paracelsus schrieb selbst dem gelehrten Residuum, das ihm von den Hochschulen ubriggeblieben war, wenig Wichtigkeit zu: « Was ich von euch gelernt habe, das hat der ferndrige Schnee gefressen, » lachte er spater (1), und um nachzuweisen, dass er ausserhalb des historischen Stromes stand und von der Tradition unbeeinflusst -geblieben ist, riuhmte er sich in seinen spiteren Jahren, dass er bereits zehn Jahre lang nichts gelesen und dass er seine Lehre den Schreibern ex abrupto und ohne literarische Hilfsmittel diktiert (?). Der lateinischen Sprache war er machtig; griechisch kannte er aber kaum. Auf den Hochschulen war das wissenschaftliche Ideal nicht zu erlernen. Wo sollte es Paracelsus finden? Er begab sich auf Reisen. Und wie er sich fur Tritheim und fur die Bergwerkarbeit kaum aus freier, logisch begrundeten Wahl, sondern aus innerer Notigung entschlossen hat, so bewog ihn zu seinen Reisen nicht etwa die Einsicht, dass die Reisen fur einen angehenden Arzt notwendig waren, sondern er hatte naturlichere, menschlichere, tiefere Grinde; er reiste, weil es sein Schicksal so gewollt hat. Ein angeborener, unuberwindlicher Drang trieb ibn unstat von Ort zu Ort zu schwiir- men, eine den Aerzten bekannte Krankheit, welche ihm viel Béses gebracht hat. Wie lange er auf den Reisen blieb. und wie die Reisen beschaffen waren, daruber schweigt die Geschichte. Paracelsus bekennt selbst mit seiner wunderbaren Aufrichtigkeit, dass er weniger von seinem Verstand, als von seiner Natur in die weite Welt getrieben wurde und dass fur ihn, den Begriinder einer neuen Wissenschaft dieses Schicksal unvermeidlich war. Seine Bekenntnis mége uns gleichzeitig als ein Beispiel dienen fir die Art, wie er geschrieben und geurteilt hat. Mir ist not, dass ich mich verantworte von wegen meines Landfahrens und von wegen dess, dass ich so gar nindert bleiblich bin. Nun, wie kann ich wider das sein, oder das gewaltigen, das mir zugewalligen unméglich ist? Oder was kann ich der Preedestination nehmen oder geben’... Mein Wandern, so ich bisher verbracht habe, hat mir wohl erschossen : Ursach (1) Brrisctws, I., S. 184 (Paragranum, Einleitung). (2) Inn. 70 EM. RADL. halber, dass keinem sein Meister im Haus wachset, noch seinen Lehrer hin- ter dem Ofen hat. ... die Kunst geht keinem nach, aber ihr muss nachge- gangen werden... Nehmet ein Exempel: Wollen wir zu Gott, so miissen wir zu ihm gehen, denn er spricht, kommt zu mir... So folgt nun aus dem, will einer eine Person sehen, ein Land sehen, eine Stadt sehen, die Art und Gewohnheit derselben erfahren, des Himmels und der Elemente Wesen erkennen, so muss einer denselben nachgehen. Ich habe etwas gehért von den Erfahrenen der Rechte, wie sie haben in ihren Rechten geschrieben, dass ein Arzt soll ein Landfahrer sein: dieses gefallt mir zum besten wohl. Denn Ursache, die Krankheiten wandern hin und her, so weit die Welt ist, und bleiben nicht an einem Ort. Will einer viel Krankheiten erkennen, so wandere er auch: wandere er weit, so erfahrt er viel und lernet viel kennen. Und ob es Sache wiirde, dass er wieder seiner Mutter in den Schoss kommt, kommt dann ein solch fremder Gast in sein Vaterland, so kennt er ihn... Die englischen Humores sind nicht ungarisch, noch die neapolitanischen preus- sisch. Darum musst du dahin ziehen, da sie sind... Sonun da ein Zwdngnis ist, wie kann man dann einen verachten, oder verspeien, der solches tut? Es ist wohl wahr, die es nicht tun, haben mehr denn die es tun: die hinter dem Ofen sitzen, essen Rebhiihner, und die den Kiinsten nachziehen, essen eine Milchsuppe; die Winkelblaser tragen Ketten und Seide an, die da wan- dern, vermégen kaum einen Zwilch zu bezahlen; die in der Ringmauer haben Kaltes und Warmes, wie sie wollen, die in Kiinsten, wenn der Baum nicht wire, sie hitten nicht einen Schatten... Der die Natur durchforschen will, der muss mit den Fiissen ihre Bicher treten. Die Schrift wird erforscht durch ihre Buchstaben, die Natur aber durch Land zu Land, als oft ein Land, als oft ein Blatt. Also ist Codex Nature, also muss man ihre Blatter umkebren.. (*). Diese Schilderung gibt uns gleichzeitig einen etwaigen Vorge- schmack von der Art der wissenschaftlichen Reisen des Paracelsus. Er fiihrte da wahrscheinlich ein rauhes, ungeordnetes, rauflustiges, ruhmrediges, zerlumptes Gaskognerleben, ein Leben, fur das leere Taschen und ein lebensfrohes Herz am meisten charakteristisch sind; er half sich wahrscheinlich mit der Austiibung der drztlichen Praxis aus und pilgerte von Dorf zu Dorf, von Stadt zu Stadt; seines gleichen fand er in den niedersten Schichten der Gesellschaft; da liess er sich von einer Hexe in ihre geheimen Kinste einweihen, dort lernte er bei einem Schmied, der Kurpfuscherei trieb, bei Schafhirten, Badern, vagierenden Juden, bei betrigerischen Alchymisten, bei Scharf- richtern, Zigeunern und bei anderen Leuten, deren rauhe Lebens- (1) Bitiscius, I., 255, F. Struns, Th. Paracelsus. Leipzig, 1903, 8. 35 sqq. PARACELSUS. 71 fihrung man sich bei den jetzigen geordneten Verhaltnissen kaum vorstellen kann. Man suche sich nun lebendig vorzustellen, was die Nachricht eines Zeitgenossen eigentlich behauptet, nach welcher Para- celsus funf Jahre Zigeuner war (1) — dass er mit den W6lfen heulen musste, wer wird es leugnen kOnnen? Auf diese Weise bereiste Paracelsus fast das ganze Europa; er gibt an, in Spanien, in Portu- gal, in Siebenburgen, in Ungarn, in Kroatien, in Neapel gewesen zu sein: «Man hat mich aus Litauen, aus Preussen, aus Polen fortge- jagt, ich gefiel nicht den Belgen, nicht den Universitaten, nicht den Juden » (*). Welche Erfahrungen — man gebe acht auf das Wort « Erfahrungen » — muss er wahrend dieser Wanderungen gesammelt haben? Nur hier und da mit einigen hingeworfenen Worten beruhrt er die Erinnerungen an jenes Leben. Gewiss gab es manche « lachende Reisezufalle », gewiss gab es oft «Gelage mit guten Gesellen am Rhein und an der Donau» und auch anderwarts — wenn die Mittel dazu waren — nach der tberall gleichen Losung der Bohéme, fur deren Konig und gréssten Philosoph Paracelsus gelten kann : « Ob ich schon das Geld mit guten Gesellen vertummelte, so ist doch mei- nem Hauptgut nichts abgegangen, denn die Kunst, mein Hauptgut, die verlasst mich mit Gottes Hilfe nimmer » (*). Welch’ Wunder, dass auch das Kartenspiel und die Wirfel auf ihre Rechnung kamen? Es wurde behauptet, dass Paracelsus auch einigemal hinter Schloss und Riegel sass (+). So war das Milieu beschaffen, in dem Paracelsus seine medizinischen Erfahrungen gesammelt ; als er in spiteren Jahren gegen die Schul- weisheit die Erfahrung betonte, da rief ihm dieses Wort die Erinne- rungen an die Arzneikunst der Krauterkenner, der Zigeuner, der Scharfrichtergehilfen und anderer in ahnlicher Art erfahrener Leute hervor. Dies war seine beruhmte Erfahrung, von der er spater viel geschrieben hat, derentwegen er von den Gelebrten ausgelacht wurde und fur welche auch die Jetztwelt wenig Verstindnis zeigt... Doch, davon wird noch die Rede sein. Dass sein Landfahrertum wenig geeignet war, seinen Umgangsformen, seinem Geschmack, seinem Wortschatz, seiner ganzen Gemitsverfassung Schliff und Eleganz zu verleihen, wer wurde es auffallend finden ? (4) Vergl. NevzHammer, S. 120. (2) Lessine, S. 9. (*) Kauupaum, TA. Paracelsus, Basel, 1894, S. 61. (4) Erastus, S. 238. Erastus behauptet, dass Paracelsus zuerst ein Absti- nenzler war und erst spiter dem Bacchus gehuldigt hat. 72 EM. RADL. 2. — Paracelsus als Professor. Nach langen Reisen und nach einer kurzen und, wie es scheint, wenig ruhmlichen Episode in Strassburg (wo Paracelsus bei Gelegen- heit einer Disputation mit einem gewissen Chirurgen Vendelinus schlecht davongekommen sein sol!) setzte er sich 1526 in Basel nieder. Es ist ihm gelungen, dort eine einflussreiche Pers6nlichkeit, den Buchdrucker Frobenius, zu heilen, durch dessen Verwendung ihm die Professur der Physik, der Medizin und der Chirurgie an der Uni- versitat und das Stadtphysikat verliehen wurde. Der damals dreiund- dreissigjahrige Paracelsus stand in voller Manneskraft, hat viele Men- schen gesehen, viele Krankheiten behandelt und verfiigte auch iber gewisse literarischen Kenntnisse. Er begann Vorlesungen zu halten. Die Schonheit und Kraft seiner Wissenschaft galt ihm iiber alles; alles andere Wissen und Tun schien ihm, mit dieser verglichen, kleinlich ; uberdies wurde er gewahr, dass er gar manches kannte, das den ubrigen Gelehrten unbekannt geblieben war. Die Vorlesungen trug er mit feurigem Temperament vor und, wie es sich von einem Men- schen mit seiner Vergangenheit erwarten liisst; er sprach aber das- jenige, was er kannte und wie er es kannte. Es fehlte ihm jedwedes System ; seine Wissenschaft hatte auch keine festen Grenzen; war es eigentlich Medizin? Sie schien bald die Lehre von Krankheiten zu sein, bald Theologie, bald wieder Metaphysik oder Ethik — sie war alles zugleich, alles, was ein erfabrener, tibermitiger und ungeschulter junger Mann auf dem Herzen triagt. Manchmal waren seine Vortrige sehr grundlich, indem jeder neue Begriff ausfiihrlich und von mehreren Seiten, unter Anfihrung populdrer Gleichnisse erklirt wurde (+) ; ein anderesmal war er wiederum sehr dunkel. Konnte es anders sein? Wenn heutzutage ein Professor der Medizin seinen Horern die Wissenschaft erklirt, so beachtet er an erster Stelle, dass diese Tatsache in die Anatomie, jene in die Hygiene gehdért, dass dieses da die Leber, jenes dort der Magen ist, dass dieses Bauchfell- entzundung, jenes wieder Blattern sind. Dariiber wusste aber Para- celsus wenig, oder, sagen wir lieber, er hatte keine Lust und keine Fahigkeiten solche, nach seiner Meinung kleinliche Wortunterschiede mit Nachdruck hervorzuheben. Ihm handelte es sich darum, még- lichst nachdrucklich kundzugeben, wie schén, neu und wahr alles (4) Man lese z. B. die Anfangskapitel von Opus Paramirum. PARACELSUS. 73 dasjenige ist, was er wusste und glaubte, und wenn es einen Unter- schied zwischen der Anatomie und Pathologie, zwischen der Medizin und der Theologie, zwischen dem Gehirn und der Leber, zwischen der Bauchfellentzindung und den Blattern gibt, so kimmerte er sich um denselben wenig, héchstens nur insofern, als er durch diese Worte neue Ideen ausdricken konnte. Weil er die sonst wtbliche Terminologie (eine sehr prazise Terminologie, in welcher die Begriffe quidditas, potentia, actus und ahnliche andere einen ganz bestimm- ten Sinn gehabt hatten) ausser acht liess, weil er seine Anschau- ungen nicht mit denjenigen anderer verglich, weil er kein System hatte, weil er keiner Methode uberhaupt folgte, pflegte er so dunkel zu sein; seine Sprache war zu ungesucht, zu unmittelbar, ganz unwis- senschaftlich, sodass man meistens nur nach dem Zusammenhange ihren Sinn errat. Er musste sich fur die neuen Begriffe seine Sprache selbst schaffen, deshalb war sie unbeholfen, malte eher die Begriffe, anstatt sie zu definieren und bediente sich mit Vorliebe der Allegorie. Dieselben Worter (Anatomie, Astronomie, Leben, Tod, Geist und andere) bedeuten bei ihm an verschiedenen Stellen ver- schiedenes und verschiedene Worter gleiches, konventionelle Bezeich- nungen, an welche man immer einen und denselben Sinn anzuknupfen pflegt, bedeuten bei ihm etwas anderes. Fugen wir hinzu, dass er ex abrupto vortrug und diktierte, dass er dem Definieren abhold war und seine Begriffe nur durch Analogien veranschaulichte und last not least, dass sein Deutsch den Wortern wie dem Stile nach gemein war und dass er in einem schweizerischen Dialekt sprach, das nicht einmal seine Landsleute immer verstanden ('), — welch’ Wun- der, dass man seine Lehren dunkel fand? Seine Vorlesungen wurden mit Beifall aufgenommen. Sein feuri- ger Vortrag, seine Einzigartigkeit, seine dunkle Vergangenheit und seine Erfolge am Krankenbett lenkten die Aufmerksamkeit auf ihn ; mit welchen Gefuhlen man zu ihm aufblickte, ldsst sich aus folgen- den Worten eines Zeitgenossen schliessen : Die Akademie von Basel besass in Theophrastus Paracelsus einen deutsch vortragenden Professor der Medizin, der so tief in das innerste Eingeweide der Natur eingedrungen ist, die Krafte und Wirksamkeiten der Metalle und (!) « Die Worte sind meistens ex infima fece plebis, die Konstruktionen ganz verworren, die Gedanken oft abgebrochen... » bemerkte ein Deutscher Ober ihn S. Bartscnerer, Paracelsus Paracelsisten und Goethes Faust, Dortmund, 1911, S. 226). 74 EM. RADL. Pflanzen mit einer so unglaublichen Geistesschirfe erforscht und durch- gesehen hat, um auf Grund davon alle, auch die verzweifelten und nach der Ueberzeugung der Menschen unheilbaren Krankheiten zu heilen, dass erst mit ihm die Arzneikunst geboren zu sein scheint (‘). Die Doktoren und Professoren fanden dagegen viel an dem neuen Stern auszustellen. Mit seiner untergeordneten Bildung, die er auf eine zu exklusive Art gewonnen, mit seinen Lebenserfahrungen, die er in den schmutzigsten Erdenwinkeln gesammelt, mit seinem wilden philosophischen Interesse und nicht zu allerletzt mit seinem Aeusse- ren und mit seinen groben Umgangsformen wurde dieser Sansculotte plotzlich den Doktoren und Professoren gleichgestellt, der Elite der Gesellschaft, hochst anstandigen Personen, die an Formalitaten im Leben und in der Wissenschaft gewohnt, yoll von systematisch geord- neten Wissen waren; ihr allseits anerkanntes Wissen verlieh ihnen ein hohes Sicherheitsgefuhl, ein Bewusstsein, dass sie alles wussten, was gelehrte und beruhmte Manner zu wissen pflegen. Die Folgen liessen nicht lange auf sich warten. Spater warf man Paracelsus besonders Charlatanerei vor und wer die ewig gleichen Manieren der Gelehrten kennt, der findet diesen Vorwurf leicht begreiflich. Paracelsus kundigte z. B. seine Univer- sitatsvorlesungen mit einem herausfordernden Programm an, in dem unter anderem zu lesen war : Die wenigsten der Doktoren behandeln heutzutage mit Gliick die Medizin ; ich aber werde diese zu ihrem friheren Glanze zuriickfiihren und von den grébsten Irrtiimern reinigen, ich halte mich nicht an die Vorschriften der Alten, sondern nur an dasjenige, was ich selbst auf eigene Faust gefunden und durch lange Uebung und Erfahrung als bestitigt gesehen habe (2). Die ubermutige Herabsetzung der alten Autoren und die Lobprei- sung der individuellen Erfahrung hatte kaum auffallenderes Aerger- niss hervorgerufen; eine solche Hypothese, geschickt vorgetragen, hatte man wohl mit einigen Protesten hinnehmen mussen; allein, jenes ich-ich-ich, das war gegen alle gute Sitte. Paracelsus unter- liess es, zwischen der Wissenschaft und seiner Person selbst zu unter- scheiden; er verlor sein irdisches Wesen so sehr aus den Augen, dass fir ihn die Wissenschaft zur Person, zum Subjekt wurde. Die Wis- (1) Lessine, S. 11. (2?) R. NerzHammer, Th. Paracelsus. Kinsiedeln-Kéln, 1901, S. 40. PARACELSUS. 75 senschaft ist subjektiv — gabe es keine Menschen, die das Wissen in ibren K6épfen tragen und im Sinne ihrer Erfahrungen, der Paracelsus- artigen Erfahrungen, hande!n wirden, gabe es eben keine Wissen- schaft; die durch individuelle Erfahrung bestimmte Handlungs- weise der Menschen, an Subjekte gebunden und durch Subjekte kualitativ bestimmt, macht das Wesen der Wissenschaft aus. In seinem Uebermut hat nun _ Paracelsus, alle Rucksichten und Anstandsregeln beiseite schiebend, diese Wahrheit laut in die Welt hinausgeschrieen : er kenne keine andere Wissenschaft als die seinige, er selbst sei die Wissenschaft. Das «Ich » hat gesprochen; nun musste auch das « Nicht-ich » das Wort ergreifen. Denn um Paracelsus lebten die Reprisen- tanten einer anderen Auffassung der Wissenschaft, welche anstatt der subjektiven Ueberzeugung die objektive Wahrheit fur die Grundlage der Wissenschaft erklarten. Fur die Gelehrten aller Zeiten, von den Sophisten bis zu den modernsten Vertretern der objektiven Wissenschaft stellt die letztere ein Objekt, ein von den denken- den und handelnden Menschen trennbares Ding, ein wertvolles « Gemeingut » der Menschheit dar. Und dies war der Grund, warum man Paracelsus Ueberhebung und Charlatanerie vorgeworfen hat. Man verubelte ihm keineswegs seine Unbescheidenheit — die Ruhm- sucht gehért doch fast zum Wesen des Gelehrten —, sondern die sub- jektive Art, in der Paracelsus seine Wissenschaft empfohlen hat. Die Gelehrten pflegen bekanntlich auf sich selbst in einer héflicheren Weise aufmerkmerksam zu machen; der letzte Sinn ihres Stolzes liegt weniger in der Tatsache, dass sie entdeckt haben als darin, dass die Fachleute ihre Entdeckung anerkannt haben ; es ist besser zu sagen : «der beruhmte X hat erklart, dass ich begriffen habe », anstatt « ich habe begriffen »; nicht «ich verstehe dieses und jenes «, sondern «ich bin berufen, es zu verstehen ». Die H6flichkeit gebietet sich solcher Umgangsformen zu bedienen; wie nun in der Politik und in der Reli- gion aus den entsprechenden naturlichen H6flichkeitsformen ein fir sich selbst bestehendes Zeremoniell wird, so gehen auch jene wissen- schaftlichen Umgangsformen in Mark und Knochen der Gelehrten uber und werden zum Wesen der Wissenschaft selbst, das heisst zum Wesen der objektiven Wissenschaft. Paracelsus war wahrscheinlich verwundert, dass die Fachleute durch sein vierschrotiges Auftreten beleidigt waren. Aus weiter Welt gekommen, voll von lebendiger Glut fur die Wahrheit, mit der er sich vollends identifizierte, fuhlte er sich naturlich Uber seine Kol- 76 EM. RADL. legen, denen die Wissenschaft nur eine Art Amt war, erhaben; hierin war so wenig Eigendinkel, wie wenn sich der Herr tiber seinen Diener, der freie Mann iiber seinen Sklaven erhaben fiihlt ; vielleicht erwartete Paracelsus sogar, dass die Kollegen, von seiner neuen Wahrheit ergriffen, ihm folgen warden. Gewiss dauerte es einige Zeit, ehe er sich bewusst wurde, dass er «nicht nach ihrer Leier komponiert » (1) wire, dass er nicht aus ihren Schulen abstammte und nicht in ihrem Stil schriebe (?). Jedenfalls hat er anfangs versucht, sich der Methode der Gelehrten anzupassen und hat tiber Hippokrates, uber die Botanik des Macer, tiber die Untersuchung des Urins und des Pulses — also tiber recht schulmissige Themata, Vorlesungen angekindigt. 3. — Die Doktoren. Unter den Gegnern des Paracelsus sind diplomierte Aerzte und der gelehrte Stand uberhaupt zu verstehen. Die Geschichte schweigt dartber, welche Persénlichkeiten es in konkreto waren; es ist aber moglich, sich uber ihre Tendenzen eine angeniherte Vorstellung zu machen. Der Arzt war ein Wurdentrager : Seidentalar mit Knopfen besaet, rotes Sammtbaret, eine goldene Kette am Halse, Ringe mit Saphiren und Smaragden oder wenigstens mit gefarbtem Glas, Fran- sen, Spitzen und noch vieles andere der Art bekundete seine Gelehr- samkeit. Der Schein des Exotischen wurde tberdies dadurch gefordert, dass man die Medizin seltener daheim, sondern vielmehr in Italien absolvierte, weil den deutschen Stidten die Profes- soren der Medizin meistens zu teuer kamen. Die Erklarung der Medizin auf den Hochschulen war piadagogisch und systematisch geordnet. Man stutzte sich selbstverstindlich nur auf Bewaihrtes, also auf Galen, auf Avicenna, Rhazes und auf andere alte Autorititen, die man verschiedentlich korrigierte, fiir die Lehrpraxis einrichtete und systematisierte. Man wberschatze nicht den Glauben jener Gelehbrten an diese alten Schriftsteller; sie glaubten an dieselben kaum anders, als ein Lehrer, der den Schilern die Elemente der lateinischen Sprache durch die Lektiire des « De bello gallico » einzupragen hat, an die Vorziige von (iasars Kriegsfihrung ee (t) Bitiscrus, I., 184. (2) Ipm., 182. PARACELSUS. 77 « glaubt ». Sie glaubten meinetwegen; doch waren sie nicht iiberzeugt, da sie ihre « Anschauungen » nicht geprift, nicht mit anderen moglichen Lehren verglichen haben. Man suchte ferner den wissenschaftlichen Geist der Schuler weniger durch die Einpra- gung vom konkreten Wissen, als vielmehr indirekt zu fordern; wie man heute den philosophischen, dsthetischen und philologischen Geschmack der Gymnasiasten an der Lekture der griechischen und rémischen Autoren heranbildet (ohne sich in erster Reihe um den konkreten Inhalt der Lekture zu kimmern), so f6rderte man damals die naturwissenschaftlich-medizinische Bildung durch die Analyse Galens, Avicennas u. s. f., eine Methode, die wohl einseitig iber- trieben, aber niemals — in der Schule — ganz entbehrt werden kann. Klarheit der Schliisse, Exaktheit der Definitionen, iberhaupt die for- male Seite der Wissenschaft war das Hauptziel der Schulerziehung. Wie sie im Einzelnen ausgestaltet war, das misste erst durch ein- schligiges Studium ermittelt werden. Aus der Polemik des Para- celsus und aus der Art, wie man seine Lehren aufgefasst hat, kann man sich jedoch eine angenaherte Vorstellung von jener Wissenschaft bilden. Als Tatsachen haben anatomische Fakta gegolten, welche man auf Grund allgemeiner Vorstellungen uber das Wesen des Lebens physiologisch xu deuten bestrebt war. Das in anatomischen Lehr- buchern Enthaltene bildete die Grundlage, das allgemein Anerkannte; ein jeder erlaubte sich aber seine Deutungen vorzutragen und auf die Art stritten mit einander die Peripatetiker, die Akademiker, die Gale- nisten, die Scholastiker und andere Richtungen, analog wie es unter den heutigen Gelehrten Darwinisten, Lamarckisten, Mechanisten, Vitalisten u. s. f. gibt. Die Scholastik hat zwar ihren HOhepunkt bereits uberschritten, untergegangen ist sie jedoch eigentlich nie, sondern trat wahrend der Renaissance nur in den Hintergrund, um nach den Reformationskampfen von den Jesuiten wiederbelebt zu werden. Die scholastische Wissenschaft war eine internationale, objektive, in gewissem Sinne exakte Wissenschaft (exakt in ibrer Logik). Ihre Pfleger arbeiteten wohl mit Ernst und mit grésserem oder geringerem Erfolge an der griindlichen Ausarbeitung der vor- handenen Theorien, standen jedoch in fremdem Dienst, eben im Dienste des angelernten, traditionellen Wissensschatzes; sie waren wohl eifrige Pfleger, erfolgreiche Forderer der Wissenschaft, niemals aber ihre Erzeuger und Herren. Paracelsus behauptete an einer Stelle, dass jedes Individuum so frei, so absolut, so total a priori gegeben ist, dass sich nichts wesentliches an ihm verindern wiirde, 78 EM. RADL. auch wenn es keinen Himmel, keine Erde, keine Nahrung, auch wenn es nichts gabe, wovon sein endliches Schicksal abhangig ist. Die Wissenschaftlichkeit jener Gelehrten war diesem Ideal gerade ent- gegengesetzt : durch die Zeit, den Raum und die geistige Nahrung wurde das Wesen ihrer Bestrebungen vollends erschépft. Es war, wie sich @ priori vermuten lisst, nicht nur Paracelsus, der auf diese Zufalligkeit, Weltlichkeit, Unpersdnlichkeit der gelehr- ten Wissenschaft hingewiesen ; die fiir jene Zeit bezeichnende huma- nistische Bewegung entsprang ebenfalls dem Kampfe lebensfroher Individualitéten gegen wissenschaftliche Schemata : Petrarca lachte diese Wissenschaft aus, AENEAS SyLvius verurteilte scharf die Univer- sitatslehrer und man schrieb damals 6ffentlich davon, dass akade- mische Wiurden ums Geld auch den K6échen, Schneidern, Zimmer- Jeuten ja auch den Raubern verliehen wirden ('). Als Paracelsus seine Wissenschaft zu predigen begann, verbreitete sich der Humanismus aus Italien nach Norden, war aber bereits im Verfall begriffen und artete in einen Formalismus aus, der vor der Scholastik kaum etwas voraus hatte. In Italien fand er wohl einen naturlichen Boden, indem er die Erinnerung an den klassischen Ruhm des Vaterlandes wiederbelebte, und die Liebe zu Schriftstellern predigte, welche der einheimischen Kultur angehdrten; im Norden gab es weder ein entsprechend hohes Kulturniveau, als dessen Index die humanistische Pflege einer eleganten Sprachform hatte gelten kénnen, noch Tradition, an die mit dem Kult Ciceros und Vergils hatte angeknupft werden kénnen, noch ein geeignetes ethisch-reli- gidses Milieu. Trotzdem fand aber der Humanismus auch im Norden Freunde und besonders Theoretiker, welche aus gelehrten und pada- gogischen Interessen die korrekte lateinische und griechische Sprache gepflegt haben. Paracelsus sah um sich diese schulmassige Kultur und ungekinstelt, wie er war, sprach er sich uber dieselbe sehr anstOssig aus : Was nutzt euch auch, dass ihr euch befleisst viel rhetorischen Geschwatzes, das doch keinen Arzt macht, sondern zerbricht... Was sucht ihr in der Logik und in eurer Dialektik, die alle dem Arzt zuwider sind und Hinderung des Lichts der Natur? Verzehret nicht eure edle Zeit mit solchen Biichern. Wasist’s weiter, so ihr in bonis litteris ibertreffet den Vergilium ? Was ist’s, so ihr Lucanus selbst seid und seid Ovidius, seid Horatius? Was ist nun in Noten, wem seid ihr Nutz als euerem Maul? Ob nicht Vergilium (4) L. Geicer, Renaissance und Humanismus. Berlin, 1882, S. 407. PARACELSUS. 79 bereut hat seiner geschriebenen Torheil vor seinem End, auch den Hora- tium ? Was ist aber das den Medicum reut? Nichts. Denn er hat seinen Tag vollbracht mit den Arcanis (!) und hat in Gott und in der Natur gelebt als ein gewaltiger Meister des irdischen Lichtes (2). Hort ihr nicht aus dieser Rede das abfallige Urteil eines Laien, eines Bauern etwa, Uber die feinen Errungenschaften der aristokra- tischen Kultur ? Ueber die an den Hochschulen erzogenen Doktoren ausserte er sich noch unumwundener : Im Anfang der Arznei und der Aerzte ist der Arzt seltsam gewesen und wenig und teuer. Denn so viel hat zu dem Arzt gehort, dass wenig gewe- sen sind, die Aerzte méchten geben. Aber in die Lange ist der Unfleiss ein- gefallen und sind jetzt zu 500 Doktoren oder 400 und mehr, die zu den ersten Zeiten nicht hatten mégen Koche der Aerzte sein; so gar ist die Arznei in das gemeine Ungeziefer genommen, und all die, die sonst nirgend zu gut oder Nutz sind, werden Aerzte, werden Meister oder Doktores... Denn die hohen Schulen machen Doktores, die das zu sein nicht wert sind, nicht tauglich, nicht verstandig... In Deutschland glaubt man gleichwobl, wenn ein deutscher Esel, verdorbener Schulmeisler, Messner, Henker und der- gleichen in der Sakristei zu Rom die Krone (3) empfangen, so habe er den heiligen Geist mit sich heraus gebracht. So wird namlich Deutschland von den Walschen ...(4)... Wo sie selber nicht hinkénnen, schicken sie die deutschen Esel hin, nehmen 14 Dukaten und machen aus einem deutschen Narren einen probierten Esel... Was ist uns nutz der Name, der Titel, die hohe Schule, so wir nicht Kunst auch haben? Die Kunst macht den Arzt, nicht der Name noch die Schule (5). Ein Muster der Grobheit, des Mangels an Anstand, der Sunde gegen alles was man damals und jederzeit in den feineren Schichten der Gesellschaft fur begehrungswert gehalten hat, waren die Reden dieses Naturmenschen; ganz antikulturell und anarchistisch. Es war, wie wenn im Theater, wo unter lauter fein ausgearbeiteten Redewen- dungen und delikaten Szenerien eine schongelarbte Feuersbrunst vor- gefubrt wird und plétzlich der Schreckensruf Feuer! im Publikum ertont. Denn der Unterschied zwischen Paracelsus und den Gelehrten (1) Das heisst : mit Naturkraften. (?) Barrscuerer, 8. 30-31. (3) Den Doktorhut. (4) Hier steht ein zu grober Kraftausdruck. (*) Lessine, 8. 29-31. 6 80 EM. RADL. war der Unterschied zwischen Theater und Leben. Die Gelehrten stellten die Wissenschaft dar, eine fein durchgearbeitete Wissenschaft voll bewunderungswirdiger Lehren und Tatsachen, die man in den Schulbinken, daheim im Studierzimmer oder in eleganter Gesell- schaft in Ruhe geniessen kann; sie waren Schauspieler des Ideals, vielleicht geschulte und gewissenhafte, aber nur Schauspieler, welche von der Darstellung alles wirklich Tatsachliche, alles Naturliche, Eckige abgestreift batten. Ihnen gegenuber stand Paracelsus, ein « mit Kise und Haferbrot in Tannenzapfen » (wie er es an sich erzahlt) erzogener derber Mann, kein Schauspieler, sondern das lebendige Ideal selbst : riicksichtslos, kampflustig, Todfeind allem Gezierten. Die Historiker, welche von den Affiren erzihlen, die das Auftreten des Paracelsus gegen die Gelehrten zur Folge hatte, pflegen die dama- ligen Gelehrten als unwissende Stimper darzustellen und geben Para- celsus deshalb Recht, weil seine Wissenschaft (die sie fur ebenso objektiv wie die der Gelehrten halten) grindlicher war als diejenige seiner Gegner. Wenn wir uns aber die Personlichkeiten naher an- sehen, die damals in Basel wissenschaftlich tatig waren, so ruckt der Kampf des Paracelsus in ein wesentlich anderes Licht. Eben damals (seit 1521) weilte in Basel der Anfubrer der Humanisten, Erasmus von Rotterdam (1467-1536) und gab bei Frobenius, dem Beschutzer des Paracelsus, seine gelehrten lateinischen und griechischen Werke her- aus; um ihn sammelte sich eine Anzahl anderer hervorragenden Humanisten. In Anbetracht dieser Tatsache gewinnen Paracelsus’ Angriffe gegen das rhetorische Geschwatz und gegen den Kult des Vergilius einen lebendigen Sinn. Erasmus gab in demselben Jahre, als die Paracelsusaffére zum Ausbruch kam (1528), eine Abhandlung iuber die korrekte Anwendung der lateinischen Sprache (Ciceronianus sive de optimo dicendi genere), gab Klassiker heraus, verfasste Anlei- tungen zu einem schicklichen Briefstil und war der Typus eines aus- gesprochen international gesinnten Gelehrten. Dem gegenuber sind folgende Worte des Paracelsus verstandlich : ... ob mir die hohen Schulen folgen wollen oder nicht, was kiimmerts mich? Sie werden noch niedrig genug werden, und mehr will ich richten nach meinem Tode gegen sie, als bei meinem Leben, wo sie mich verachten, dass ich allein bin, dass ich neu bin, dass ich deutsch bin ! (}) Deutsch zu sein, bedeutet da nicht lateinisch, nicht international zu sein, bedeutet dem Gemute nach aus dem Volke abzustammen, nicht (4) Lessine, 8. 31. PARACELSUS. 81 aus der Noblesse, zu der Erasmus gezahlt werden wollte. Erasmus kann auch in anderer Hinsicht als Gegenpol des Paracelsus betrachtet werden. Er war eine Weltberumtheit; die weltlichen und kirchlichen Fursten stritten um die Ehre, ihn unter ihre Freunde rechnen zu dirfen. Seine nicht genug orthodoxe Gesinnung und seine Charak- teristik der kirchlichen Zustande sollen die Reformationsbewegung gefordert haben. Als aber durch das Auftreten Luthers die Sache ernst geworden war, da ergriff eine panische Furcht die Schauspieler des neuen religidsen Ideals : Erasmus ver6ffentlichte eine Brochire gegen Luther, wurde streng katholisch und starb als reicher Probst, eben alser zum Kardinal ernannt werden sollte. Einem Mann wie Luther gegenuber musste man die Farbe bekennen; auch Paracelsus hat sie bekannt; man gab ihm den Spotinamen Lutherus medicorum (die Analogie zwischen beiden Reformatoren war keineswegs nur oberflachlich) und er, Paracelsus, begrisste Offentlich Luthers Offen- heit (er sprach wohl das Lob in seiner groben Weise aus) und verur- teilte offen das Papstum, liess aber beide Kirchen beiseite und pre- digte seine eigene Religion ('). Um die Charakteristik der Gelehrten, gegen die Paracelsus’ Angriffe gezielt, plastischer zu gestalten, will ich noch Tuomas Erastus kurz Erwahnung tun. Dieser Arzt war jiinger als Paracelsus und seine Polemik gegen den letzteren erschien erst dreissig Jahre nach Paracel- sus’ Tode; fur die Beurteilung des damaligen wissenschaftlichen Milieu jedoch ist diese Zeitspanne irrelevant, Erastus (1523-1583) war Philo- soph, Theolog und Professor der Medizin ; seine arztliche Praxis soll erfolgreich gewesen sein. Er entschied sich fur Zwingli, eiferte fir die Unterwerfung der Kirche unter die Macht des Staates und verwarf die kirchlichen Strafen; in England ist spater eine Sekte entstanden (Era- stianer), welche seine Grundsatze zu verwirklichen strebte. Als kon- sequenter Aristoteliker wusste Erastus. die aristotelischen Theoreme geschickt und nichtern anzuwenden, wobei er sich das Recht vorbe- halt, von Aristoteles abzuweichen, wo er selbst eine bessere Einsicht gewonnen hatte (*); die Scholastik verwirft er ausdriicklich. Alle Er- (‘) Einmal liess sich der kranke Erasmus von Paracelsus konsultieren. Der letztere sandte darauf dem Erasmus eine lateinische Fanfaronade, in der er die Krankheit analysierte und geeignete Medikamente vorschrieb; Erasmus Dank- schreiben war kalt und hdflich. Vgl. Supnorr, Paracelsusforschungen, II, S. 99-122. (*) Disputationum de medicina nova Phil. Theophrasti, etc., Bastue®, 1571 S. 69. 82 EM. RADL. scheinungen will er logisch begrinden, an alle schreitet er mit scharfer Kritik heran, um das Wahre vom Falschen abzusondern. Mit Entriis- tung bekampft erdie Magie, den Glauben andie Macht der Hexen, an die Astrologie, Alchymie, Nekromantik, an die Macht der Geister u. s. w. Er greift auch zu wirklichen Experimenten, um die Unrichtigkeit des Aberglaubens nachzuweisen. Durch literarische Bildung, durch seinen kritischen Geist und durch die Uebersichtlichkeit der Darstel- lung uberragt er himmelweit sein Opfer. Unbarmherzig geht er Para- celsus zu Leibe und hebt alle Widerspriiche, Sinnlosigkeiten, den Aberglauben, das reaktionaéres Wesen, die Ketzereien desselben her- vor, — und hat in den Einzelheiten seiner Kritik fast tberall recht. Von den modernen Verteidigern des Paracelsus wird Erastus unginstig beurteilt, jaber mit Unrecht; seine Polemik ist sehr lesenswert und mutet fast wie ein modernes biologisch-philosophisches Werk an; jedenfalls stehen seine Anschauungen den heute unter den Biologen verbreiteten unvergleichlich naher als diejenigen des Paracelsus; sie beweisen, dass die damalige Hochschulwissenschaft viel besser, kri- tischer, logischer, gebildeter war, als heute vielfach behauptet wird. Paracelsus’ Angriffe gegen dieselbe diirfen uns nicht beirren ; er beur- teille die Hochschulen zu subjektiv, er schatzte sie nur nach seinem individuellen Masstabe ein und hatte weder Vorbildung noch guten Willen genug, um derselben gerecht werden zu kénnen. Wohl zeigte es sich, dass all die grosse Vorbildung die Hochschulprofessoren im Stiche liess, als sie einer Erscheinung, wie Paracelsus eine war, gegen- ubergestellt wurden. Erastus, der gebildetste Gegner des Paracelsus, weiss sehr gut anzugeben, was in dessen Lehren richtig ist und was falsch, aber fir das, was wirklich wirksam ist, ist er total blind. Aus seinen Beweisen erfahrt man absolut nichts ber die lebendige Tatsache, welche doch Paracelsus war, nichts daruber, warum er Erfolge ge- habt hat, warum er gepriesen wurde; aus seinen Analysen gewinnt man den Eindruck (einen fur die gelehrten Diskussionen sehr charak- teristischen Eindruck), als ob es vielleicht gar keinen Paracelsus ge- geben hatte, sondern nur ein Phantom, das eine Unmasse von Unsinn, Luge und Betrug zusammengeschrieben. Dass Paracelsus eine Per- sOnlichkeit, eine Erscheinung sui generis war, die man als ein Ganzes nehmen und beschreiben muss, fur die das Schulmass « richtig — un- richtig » nicht ausreicht, dass er durch sein Stirmen fiir etwas Grosses gekampft, — eine solche Idee, die einem jeden Laien einfallen muss, kam dem gelehrten Erastus nicht einmal im Traume ein. Aus einer PARACELSUS. 83 Reihe von Zitaten aus Paracelsus zieht er z. B. den Schluss, dass dieser « Narr » (insanus), diese « Bestie », dieser « verfluchteste Dunkelmann » (tenebrio) zu den gréssten Ketzern gehért und weder an Gott noch an die Macht Christi, noch an Adam u.s. w. glaubt. Man kann wohl solche Schlussfolgerungen aus gewissen Satzen des Paracelsus ziehen ; Erastus aber vergass, wie die Gelehrten auch sonst so gerne vergessen, das fiir Paracelsus nicht dasjenige charakteristisch sein konnte, was man durch noch so richtige logische Schlusse aus einzelnen seiner Behauptungen deduzieren kann, sondern nur, was Paracelsus selbst daraus deduziert hat; er hatte gar keinen Sinn fur die tatsachliche Religiositét des Paracelsus, welche so tief, so aufrichtig, so wirksam war, dass man ihm nur dann gerecht wird, wenn man ihn mit Man- nern wie der heilige Augustin, der heilige Franziskus von Assisi, Luther vergleicht. Und deshalb verging die Polemik des Erastus gegen Paracelsus wir- kungslos. Der Leser wird Erastus’ Scharfsinnes bald uberdrussig und als er von Erastus erfahrt, dass dieser nicht nur Paracelsus, sondern alle Platoniker, Plato selbst nicht ausgenommen, verwirft, so ist er zwar bereit, seine Konsequenz anzuerkennen, wird aber suchen, sich iiber Paracelsus bei einem anderen Autor zu belehren, der fur die Tatsachen des Lebens ein angemesseneres Verstandnis zeigt. In Erasmus von Rotterdam, dem Humanisten, und in Erastus, dem Arzt, kam das Ideal der Hochschulwissenschaft zum Ausdruck. Und wie war das Ideal beschaffen, das unserem Paracelsus vor den Augen schwebte? Wer verstehen will, dem ist es leicht das Ideal des Paracel- sus zu begreifen. Weder die Kaiser, noch die Papste, noch die Fakul- taten, noch die Privilegien, noch die Akademien machen den Arzt (*), keine Macht der Welt ist imstande ihn zu erschaffen, keine Bucher, keine Erfahrungen; diejenigen, die die Medizin erlernen wollen, bleiben nur Kompilatoren und Liusjiger (*), sind den Flechten ahn- lich, die ohne zum Baum zu gehGren, seiner Kinde sich anschmiegen(*), sind wie Bettelstudenten, die hier Mehl, dort Weizen, dort Hafer be- kommen und alles in einen Sack werfen (*); ihre Wissenschaft ist aus Fragmenten zusammengeflickt : dieser ist Doktor, jener Baccalaureus, jener Chirurge (5) — und keiner ein ganzer Mensch! Gelehrte Aerzte (*) Brriscivs, I, S. 185. (*) Isw., 1, S 202. (3) Ipm., 1, S. 197. (4) Ism., I, 135. Vgl. auch Bitiscius, 8, 204. (5) Ismw., I, S. 184. 84 EM. RADL. sind gemalte Aerzte, dusserlich geschmickt wie Heilige, innerlich Betruger, die anders denken und anders handeln und wie Diebe und Morder nicht durch die rechte Tir hereintreten, sie sind Versucher, Probierer (*); Christus hat auf sie mit dem Finger hingewiesen, als er von den Pharisdern sprach (*). Der echte Arzt kann mit menschlichen Mitteln nicht erschaffen werden; er kommt aus jener geheimnisvollen Gegend, aus welcher der Himmel und dieErde kam, Gott allein ist sein Schopfer(*), derselbe Gott der das Gras wachsen gelehrt hat, hat auch Paracelsus heilen gelehrt (4) und nur Gott legt Schranken seiner Kunst(°). Darum ist das Wahrzeichen des Arztes Ehrlichkeit, Glaube und Keuschheit (°); der Arzt ist den Aposteln abnlich, und ist nicht geringer bei Gott als sie es waren (7); wie ihre Rede so muss auch die seinige sein : ja, ja, nein, nein. Der Arzt muss alles, alles wissen, er muss den Lauf der Sterne am Himmel und das Gestein auf der Erde, die Waltiere im Meere wie die Planeten auf dem Firmament kennen. Ein Arzt ist der, der da 6ffnet die Wunder Gottes, manniglich... Denn was ist im Meere, das dem Arzt soll verborgen sein? Nichts. Was ist im Meer, das er soll nicht 6ffnen? Nichts. Er soll’s hervorbringen! Und nicht allein im Meer, —in der Erde, in der Luft, im Firmament... damit jedem die Werke Gottes offen seien, warum sie sind, was sie bedeuten, und besonders inso- fern sie die Krankheiten betreffen (°). Der Arzt darf sich nicht nur auf den Augenschein verlassen; an ihrer Wurzel muss er die Dinge erfassen und muss Alchymiker, Astronom und besonders Philosoph sein. Der Verstand genugt nicht; mit den Geheimnissen der Natur muss erin Eins zusammeniliessen und ... die Philosophie muss in seinen Ohren brausen und lauten wie der wilde Rheinfall, muss in seine Ohre schlagen wie der Sturm im Ozean, seine 4unuge muss sie so stiss wie den Honig finden und seine Nase muss sie vuil einsaugen (%). 2 — (1) Lessine, 29. (2) Brrtscrus, I, 336. (3) Ipw., I, 251. (*) [Bmp. (5) Ipw., I, 28. (°) Inmw., I, 216, (7) Lessine, 42. (8) Liber Paramirum Basilece, 1570, 8,56. — (Huser, I, 54.) (*°) Bittsctus, I, 189. 4 PARACELSUS. 8&5 Der von Gott vorbestimmte Arzt muss alles wagen; er kennt keine unheilbaren Krankheiten, er kennt keinen Tod, dessen er nicht Herr werden kénnte; auch Tote ruft er zum Leben zuriick, die von Geburt aus Blinden lehrt er sehen und das Leben vermag er auf Jahrhunderte zu verlangern ('), Ueber solche ganz ungewohnlichen Fahigkeiten muss, nach Para- celsus, der wahre Arzt verfugen... War es nicht purer Wahnsinn, so etwas der menschlichen Wissenschaft zuzumuten? Eine kurze Antwort ist da schwer zu geben ; gewiss aber war Paracelsus nicht der einzige, der in dieser schwarmerischen Weise gepredigt : alle, die an Genialitat glauben, haben auf diese unmdgliche Art zu leben versucht. 4. — Abschied. Es ist leicht zu sagen, dass der Arzt alle Krankheiten heilen muss, schwer ist aber das Gelachter der Zuschauer im Zaume zu halten, wenn die Patienten trotzdem sterben. Paracelsus pflegte in solchen Fallen auf die zu lange vernachlassigte Krankheit, auf den Willen Gottes, ohne den kein Haar vom Kopfe herabfallt, und besonders auf die Doktoren hinzuweisen, die die Kranken so verdorben hitten, dass seine Hilfe zu spat kame (*). Es ist leicht zu sagen, dass die wahre Grundlage der Medizin in der Tugend liegt; aber auch Paracelsus hatte einen Magen und als man ihm das verlangte Honorar verweigerte, klagte er beim Gericht. Es gab ibrigens Momente, wegen welcher es auch den objektiv Denkenden schwer kam, Paracelsus zu folgen. Seine Panfaronaden erweckten Spott und seine Kritiklosigkeit nahrte das Misstrauen. Gescheitere Leute glaubten nicht mehr an Hexen, an Weissagungen aus der Hand, an Sterndeutungen; Paracelsus tuihrte aber derartigen Aberglauben fast als das eigentliche Wesen seiner neuen Kunst vor, Auch sein Aeusseres war absonderlich. Von einer kleineren Statur(*), ohne Bart und vorzeitig gealtert soll er neben anderen Professoren « wie ein Fuhrmann » ausgesehen haben; viel- leicht ging er schon damals mit seinem langen schweren Schwert herum (er ruhmte sich, es von einem Scharfrichter bekommen zu haben); er war zornig wie ein Hahn und grob wie ein Klotz, und fand (1) Paramirum, 1670, S. 79. (?) Lessine, 36. (3) Ich schliesse so nach den Abbildungen, insbesond. nach derjenigen von NetzHamMer, S, 147. 86 EM. RADL. an den saftigsten und gemeinsten Schimpfworten Gefallen. Seine Sonderlingsart sammelte um ihn Zuhérer von sehr verschiedenem Schlage, auch Barbiere und Chirurgen, die nicht einmal auf der Universitit immatrikuliert waren; mit seinen Horern lebte er auf kameradschaftlichem Fusse (‘). Gewiss wurden von dieser Gesell- schaft Paracelsus’ Schimpfreden auf die Doktoren mit besonderer Genugtuung aufgenommen. Die Doktoren fihlten sich beleidigt. Man warf von ihrer Seite Paracelsus (nicht mit Unrecht) vor, dass er sich den vorgeschriebenen Prifungen vor dem Antritt seines Amtes entzogen hatte, dass er unrechtmassig zwei Aemter, die Professur und das Stadtphysikat be- kleide, dass er die Jugend verderbe und man wies mit Entrustung auf seine Verunglimpfung des arztlichen Standes hin. Es gelang ihnen Paracelsus den Zutritt zu den Universitaétsradumen zu verlegen und seinen Horern das Doktorat zu verweigern. Paracelsus wurde wutend und schimpfte, wie nur zur Renaissancezeit geschimpft wurde : « sie rumpeln im Raimundo (Lullio) wie die Sau im Trog », Buben, Lug- ner, Schanddeckel, Requiem-Doktoren, Zahnbrecher, Hodenschneider, Jausige Sophisten, Hundschlager, Kalberarzte, Buffel; « der heilige Johann in der Apokalypsis hat kein so wunderbares Scheusel gesehen wie ihr seid », und noch andere Namen die heute nicht gedruckt werden kénnen (°). Das war die Stimme des Volkes; aber auch die Doktoren liessen sich in ihrer Weise vernehmen : man erzahlte, dass Paracelsus nur deshalb Deutsch vortruge, weil er des Lateinischen nicht genu- gend michtig ware, dass er seine Wissenschaft abgeschrieben, dass er wer weiss woher gekommen und vielleicht gar kein Doktor ware, dass er aus Strassburg entfliehen musste, dass er Atheist ware und die Kirche nicht besuchte, dass er ein Trunkenbold, Eunuch, Landstrei- cher ware, dass er nur Syphilis zu heilen versttnde u. s. f. (°). Zwei Welten stritten da miteinander, und wer Ohren zum Horen hat, der kann deutlich aus dem Gebriill der Schmahreden die beiden (1) Er tituliert sie in einem Briefe mit Worten, die viel zu erraten geben : combibones optimi (LESSING, 33). (?) Fast jede Schrift des Paracelsus enthalt solehe Schimpfreden. (3) Auf das Schimpfen verstanden sich Paracelsus’ Gegner ebenfalls. Erastus schreibt von ihm, dass er « ein gefahrlicherer Ketzer ist als die Arianer, Moha- medaner, Tiirken, ein Narr, eine Bestie, der verfluchteste Dunkelmann, der unverschimteste Betriiger, ist; er versteigt sich sogar zu der kihnen Entriis- tung : « Solchen Unsinn grunzt dieses Schwein » u.s. w. PARACELSUS. 87 Weltanschauungen heraushéren. Der Skandal erreichte den Hoéhe- punkt, als sich einmal Sonntags fruh an den Pforten der 6ffentlichen Gebiude ein gedrucktes Pamphlet angeschlagen fand, in dem ein Anonymus (auch das ist bezeichnend) alles was man gegen Paracelsus anzufiihren pflegte, in gut gebauten lateinischen Distichen, und nicht ohne Witz dem 6ffentlichen Spotte preisgegeben : er verleumde den Galenus, er behandle die Patienten mit Zwiebel und Knoblauch, es sei in seinem Kopfe nicht alles in Ordnung, er sei Alchymist, er wende mit Vorliebe lacherliche neue Worte an, er sei nicht einmal wurdig Sadue zu huten, er sei einmal schon daran gewesen sich aufzu- hiingen, habe sich aber im letzten Augenblick fir das Leben und fir die Begrindung einer neuen Wissenschaft entschieden u. s. w. u. s. w. — lauter Dinge, die ein jeder erfahren muss, der sich in den Kampf um eine neue Idee eingelassen hat ('). « Es méchte eine Turteltaube zornig werden bei solch’ lausigen Zoten! » rief Paracelsus aus — wie denn nicht er? Er reithte eine Beschwerde bei dem Magistrat ein. Vielleicht hatte man die Affaire vergessen, wenn nicht unglucklicherweise der machtige Fursprecher des Paracelsus, Frobenius, plotzlich gestorben ware; man schob die Schuld auf die Heilmethode des ersteren; Paracelsus soll dem Kranken eine zu starke Opiumdosis vorgeschrieben haben (*). Ueberdies ver- lor Paracelsus einen Prozess, den er gegen einen Patienten um das Honorar angestrengt hatte, und grob, wie er war, sprach er sich (vielleicht in einem gedruckten Pamphlet) sehr unhoflich uber den Magistrataus. Vor der drohenden Verhaftung musste er nachts aus Basel nach Elsass entfliehen (4528). Der Rektor der Universitit be- mihte sich vielleicht einige Zeit, Paracelsus die Ruckkehr nach Basel zu ermOglichen, aber umsonst. 1529 siegte in Basel die Reformation und die dem Katholizismus treue Universitat wurde geschlossen. So verlor Paracelsus den Ruhm dieser Welt, nach zwei Jahren Universitatsprofessur. Traurig “muss sich sein Abschied von Basel gestaltet haben. Er hatte fiir die Wissenschaft, fir die Wahrheit und Gerechtigkeit gegluht und sah anfangs mit Triumpfgefuhl, wie er, ein armseliger Landfahrer mit der dunkelsten Vergangenheit, von der Blite der Intelligenz aufgenommen wurde; er ist Doktor, Professor, Stadtphysikus, ein Kollege der Weltberihmtheiten geworden; und (!) Das Pamphlet wurde von Supnorr (Paracelsusforschungen. U, S. 35) ver- offentlicht. (?) Lessina, S. 40. 88 EM, RADL. jetzt ist alles voruber ; jetzt muss er da in der Winternacht im Kot und Schnee wie ein Proskribierter fliehen und steht gerade dort, wo er gestanden, als er mit den Zigeunern Bruderschaft getrunken hatte. Und warum dieses bittere Schicksal? Etwa darum, dass er anderen durch seine Schimpfreden Boéses antun wollen? Niemals liess er diese Erklirung zu. Er wusste zwar, dasser es nicht verstanden, sich so anstaindig zu benehmen wie die anderen, er wihnte jedoch, dass alle verstanden hatten, wie er es gemeint, dass sie seinen guten Willen anerkannt hatten. Man lese nur dieses sein Bekenntnis : . ich sei ein wunderlicher Kopf... Sie schitzen und achten das eine grosse Untugend an mir zu sein; ich selbst aber schitze es fir eine grosse Tugend, wollte nicht, dass es anders wire, wie es ist; mir gefallt meine Weise ganz wohl. Damit ich mich aber verantworte, wie meine wunder- liche Weise zu verstehen sei, so mercket also : von der Natur bin ich nicht subtil gesponnen, ist auch nicht meines Landes Art, dass man etwas mit Seidespinnen erlange. Wir werden auch nicht mit Feigen erzogen, nicht mit Meth, auch nicht mit Weizenbrod. aber mit Kase, Milch und Haferbrod. Es kann nicht subtile Gesellen machen. Zu dem, dass Einem alle seine Tage anhangt, was er in der Jugend empfangen hat Derselbe scheint nun fast grob zu sein gegen die Subtilen, Katzreinen, Superfeinen. Denn dieselbigen, die in weichen Kleidern und bei Frauenzimmern erzogen werden und wir, die in Tannenzapfen erwachsen, verstehen einander nicht wohl. Darum so muss der Grobe grob zu sein beurteilt werden, ob derselbe schon subtil und holdselig zu sein vermeint. Also geschieht mir auch: was ich fir Seide achte, heissen die anderen Zwillch und Drillich (¢). Paracelsus passte nicht in jene hohe, gelehrte Welt, und es war ein Irrtum von ihm, dass er in dieselbe einzutreten versucht hatte. Der Bruch war unvermeidlich. Jetzt hérte er auch dusserlich auf, Fach- mann zu sein, der er innerlich niemals gewesen war, denn niemals hielt er sich im Herzen fur ihres gleichen. Jetzt machte er sich von allen Vorurteilen los und ging, wohin ihn seine freie Menschennatur fubrte : in die weite Welt, unter den Laien Freunde fiir seine neuen Lehren zu suchen : Da ich denn gefunden habe, dass im Laien, in dem gemeinen Mann, im Bauer die Volkommenheit christlichen seeligen Lebens am mehresten wohnet, bei den anderen gar nichts, ihnen denn habe ich angefangen zu schreiben die Wahrheit der christlichen Wohnung... (') Lessine, S, 55. PARACELSUS. 89 Neben wissenschaftlichen Arbeiten (die aber sehr weit von den gew6éhnlich sogenannten wissenschaftlichen Schriften entfernt sind), begann er Flugblatter mit mystischen Prophezeiungen tiber den Untergang Deutschlands und wber die grosse Macht des kunftigen Frankreich, iber das Unglick, dass die Kometen bringen werden, zu verOffentlichen; er predigte gegen alle Machtigen dieser Welt und erkliarte sich den unterdrickten Armen gleich; er gab metaphysische Traktate heraus uber den wahren Sinn des Abend- mals, uber die unbefleckte Empfangnis der heiligen Jungfrau, uber die Ankunft Christi und insbesondere uber die allgemeine Briiderschaft unter den Menschen; er stritt mit den Katholiken und Lutheranern und machte keinen Unterschied mehr zwischen den Doktoren und Priestern; auch bei den letzteren machte er sich ver- hasst und schonte sie ebensowenig wie die ersteren. Der Leipziger Universitat ist es gelungen, den Druck seiner Schrift uber die Syphilis in Nirnberg zu vereiteln und auch sonst stiess Paracelsus auf ahnliche Schwierigkeiten, sodass viele seiner Vorlesungen, namentlich die theologischen, nur als Manuscripte zirkulierten. Seitdem er Basel verlassen, hielt er nirgends lange aus; er fuhr auf einem Pferd von Ort zu Ort und bereiste namentlich Suddeutschland und die Schweiz, und kam bis nach Mihren. Unterwegs ibte er seine Praxis aus und diktierte seine Schriften. Ueberall wurde er als ein Sonderling aufge- nommen, der die Doktoren beschimpft und eine neue Medizin ein- fuhrt. Die Kranken, immer vom neuesten Arzte Genesung erhoffend und dureh die Erzihlungen yon des Paracelsus Wunderheilungen verblendet, baten ihn zu sich und Paracelsus istes gewiss gelungen, manchem zu helfen. Die meisten waren jedoch sicherlich enttauscht und seine Grobheit gegen die Kranken (zu der er sich selbst bekennt), seine fortwihrenden Streitigkeiten ums Honorar, seine Kimpfe mit den Priestern und Doktoren waren wenig geeignet seine Sache zu f6rdern. Weder sein Aeusseres noch seine Umgebung vermochten ihn be- liebtzu machen. Er war noch immer von Schilern begleitet, die aber kaum imstande waren ihn zu verstehen. ‘Er hielt seine Vortrage in Ausschanken und in Gasthdusern und nicht nur vor seinen Beglei- tern, sondern auch vor den Kaufleuten und Fuhrmannern. Unter seine Schuler gehdrten gewiss auch sehr anstindige Leute; einer derselben, Oporinus, wurde spiter berihmter Philologe und Buch- drucker: welch’ eine Bande aber musste es sonst sein, wenn sich Para- celsus einmal uber sie beschweren konnte, dass ihm der Scharfrichter schon einundzwanzig Diener hingerichtet und dass andere nur deshalb 90 EM. RADL. in der Welt herumirren, weil der Scharfrichter ihrer nocht habhaft werden konnte! Diese Leute sollen ihn nun betrogen haben, indem sie Kranke heimlich, seinen Namen missbrauchend, zu behandeln pflegten (4). Arme Kranken! Alle stimmen darin iberein, dass Para- celsus schmutzig war, und es scheint richtig zu sein, dass er viel, viel getrunken hat ! Doch héren wir wie ihn aus dieser Zeit sein Famulus Oporinus schildert : So sehr war er wihrend der zwei Jahre, die ich mit ihm zusammen ge- lebt, ganze Tage und Nachte dem Trunk und Rausch hingegeben, dass man kaum die eine oder die andere Stunde ibn niichtern finden konnte, die ganze Zeit hat er sich Nachts nie ausgezogen, was ich der Betrunkenheit zuschreibe. Oft erhob er sich Nachts und wiitete mit dem Degen so durchs Zimmer, dass ich mehr als einmal fiir meinen Kopf fiirchtete. Item von Geld war er manchmal so entblésst, dass ich wusste, er besass keinen Pfennig mehr, am Morgen aber zeigte er mir den Beutel wieder voll gespickt, so dass ich mich oft wunderte, woher ihm das Geld kame (?). Mit solchen Augen haben ihn also die gebildeteren seiner Hérer an- gesehen; und die anderen? Die haben von seiner Verfeindung mit den Professoren gehort, sie hérten seinen Vortragen voll unverstandlicher und geheimnisvoller Worte zu und aberglaubich, wie die Leute ihres Schlages zu sein pflegen, sahen sie in ihm einen Schwarzkinstler, der mit dem Teufel Beziehungen pflegt—man munkelte, dass Paracelsus in der Kugel am Handgriff seines Schwertes einen Geist eingeschlossen hatte, der ihm dienen musse — und sie wollten ihm seine geheime Kunst, seine Kenntnis des Steines der Weisen, seine Panazee gegen den Tod und seine Tinktur zur Herstellung des Goldes aus billigem Metall abschauen. Und deshalb folgten die Schiler, oft im Hunger und Elend, dem sonderbaren Prediger. Denn es kamen Zeiten, wo Paracelsus nicht nur auf sein Zwillingkleid hinwies : Habe kein Acht meines Elends, du Leser, lass mich mein Uebel selbst tragen... Ich hab’ zwei Gebrechen an mir, meine Armut und meine Fromm- heit. Die Armut ward mir vorgeworfen durch einen Birgermeister, der etwa die Doktoren nur in seidenen Kleidern gesehen hatte, nicht in zerrisse- nen Lumpen an der Sonne braten... (3) (*) Brrtscius, I, S. 261. (?) Erastus, S. 238. Oporinus soll spiter bereut haben, diese Charakteristik seiner ehemaligen Herren veréffentlicht zu haben ; den Inhalt derselben zog er aber nicht zuriick. Vergl. iibrigens auch eine analoge Nachricht tiber Paracel- sus bei J. Riiriner, Netzhammer, 119. (3) Brriscrus, I, 395. — Kanvpavum, S. 70. PARACELSUS. 91 Trotz der zerrissenen Lumpen blieb er aber der selbstbewusste Para- celsus. Er wusste, dass in seiner neuen Lehre eine unzerstérbare Macht lebte, dass er in seinem Kampfe Recht hatte und dass er von Gott auserwahlt war, jede Unaufrichtigkeit bis auf den Tod zu hassen. Sein Eid, den er (offenbar nach dem Beispiele Galens) geschworen, weist nach, was alles er geliebt und gehasst : Das gelob’ich: meine Arznei zu vollfertigen und nicht von der zu weichen, so lang mir Gott das Amt vergénnt und zu widerreden aller falschen Arznei und Lehren, keine Hoffnung in die hohen Schulen zusetzen, item dem Barette nicht nacbzustellen, item demselbigen nicht Glauben zu geben, denn die Kranken zu lieben, einen jeglichen mehr, als wenn es mein Leib antreffe... nicht wahnen sondern wissen, dergleichen keinen Fiirsten arzneien, ich habe denn den Gewinn im Sickel, keinen Edelmann auf seinem Schloss, keinen Ménchen, keine Nonne in ihrem Kloster, in Frankreich und Bohmen nichts arzneien, und wo ein Arzt krank lige, am teuersten zu behandeln, fur das, so mich einmal einer liess nimmer (im Spital) aufnehmen; in der Ehe, wo Untreue bemerkt wird, es sei Frau wider Mann oder er wider sie, mit der Arznei sie nicht zu tibernehmen, Geistlichen in ihrer Krankheil nichts ver- hangen (verordnen), wo Klage ist, alles fahren lassen. Wo die Natur ver- sagt hat, nicht weiter zu versuchen, wer mir den Lohn vorhalt, meiner nicht wirdig zu sein erkennen, keinen Apostaten aber aller Sekten sonst anzuneh- men, bei den Aerzten nichts zu iibersehen, Frauen Hilfe selber zu erzeigen, den Martialischen und Saturnischen, Melancholischen Rat zu tun... Das alles bei dem, so mich beschaffen hat, zu halten gelob ich ('). Die Gelehrten hatten ihn aus ihrem Kreise ausgewiesen, die Schuler sind yon ihm abgefallen und versuchten ihn zu verleumden, reiche Patienten, darunter auch firstliche Personen, wollten ihm das verein- barte Honorar nicht zahlen, die Magistrate verhinderten den Druck seiner Schriften, und die Priester lachten ibn aus und warfen ihm Ketzerei vor, weil ihm die kirchlichen Institutionen nicht heilig waren. Niemand von der offiziellen Welt wollte seine Predigten vom Kénigreich Gottes auf Erden und yon der allgemeinen Bruder- schaft ernst nehmen; niemand verstand seine Theorie, dass der Grund der Arznei in der Liebe zum Kranken liegt, dass die Macht der Natur so unermesslich ist, dass keine Beschreibung, keine Analogie fur deren Erfassung ausreicht, niemand von den Reprasentanten der Wissen- schaft wollte mit Ernst die sonderbaren unversténdlichen Worte an- héren, welche sich Paracelsus auszudenken pflegte, um seine Wabhr- (1) Lessine, S. 37, 38. 92 EM. RADL: heiten vorzufibren. Und doch war die neue Wahrheit, die in ihm lebte, die er erkannt, die erin den kihnsten Bildern schilderte, so iiberaus schén! Hat er sich ibrer erinnert, so vergass er die Lumpen, in denen er steckte, den Hunger und seine Umgebung; die beruhmten Gelehrtenkoryphien der vergangenen Jahrhunderte, deren Namen er noch nicht vergessen und die aufgeputzten Doktoren von den Univer- sititen der ganzen Welt erblickte er als kleine Pinktchen, tief, tief unter sich und er selbst war plotzlich ihr K6nig. Und dann, in einer Spelunke, verkommen und betrunken, das Schwert, wie es seine Gewohnheit war, mit beiden Hinden festhaltend, schrie er seinen Famulen und anderen wunderlichen Zuhérern, wie von Furien ge- trieben, zu : Mir nach, Avicenna, Galenus, Rhazes, Montagnana, Mesoé und ihr anderen ! Mir nacb und ich nicht euch nach, ihr von Paris, ihr von Montpellier, ihr von Schwaben, ihr von Meissen, ihr von K6ln, ihr von Wien, und was an der Donau und dem Rheinstrom liegt, ihr Inseln im Meer! Du Italia. du Dalma- tia, du Sarmatia, du Athenis, du Griech, du Arabs, du Israelita. Mir nach und ich nicht euch nach, mein ist die Monarchie. Euer wird keiner im hin- tersten Winkel bleiben, an den nicht die Hunde,.. ich werde Monarche und mein wird die Monarchie sein... ('). Die Gelehrten hasste er auf den Tod und suchte fur dieselben die grébsten Schimpfworte ; sie waren nichts als arztlicher Pébel (?), der nicht wiirdig war seine Schubriemen aufzuldsen (*). Er ist Barbar geblieben; mag er aber noch so unanstandig geschimpft haben, in doppelter Hinsicht stand er unendlich hoch uber seinen wohlerzogenen Gegnern; gegen ihn kimpfte eine anonyme Gesellschaft, eine Gilde, er stand fir seine Worte mit seiner Person ein; er griff in der hartesten Weise ibre Lebensauffassung an, aber niemals — es ist dies uber- raschend bei einem Manne von seiner Lebensart — niemals beruhrte er mit keinem einzigen Wort das Privatleben bestimmter einzelner PersOnlichkeiten; umgekehrt kennen wir alle Privatissima tber Para- celsus gerade aus der Polemik seiner distinguierten Gegner. Fur seine Privatissima haben sie Verstandnis gezeigt ; keiner seiner Gegner (1) Aus dem Vorwort zu Paragranum. Man vergleiche folgende Stelle bei Erastus, S. 236 : « Wahrend des Diktierens pflegte er wie von Bremsen ge- stochen und von Furien verfolgt und wie eine Pythia ergliiht zu sein und schreien... wobei ihm der Teufel jenen Unsinn suggeriert hat, auf den er im gesunden Zustande niemals hatte verfallen kénnen. (?) Brrisoius, III, S. 48. (3) Isi., III, 8. 13. PARACELSUS. 93 wurde dagegen gewahr, dass mit Paracelsus eine neue Wirklichkeit in die Welt getreten war, welche zu konstatieren und zu begreifen an erster Stelle den Gelehrten es geziemt hatte. Die Theorien der alten Philosophen und Aerzte waren nichtso nichtswurdig, wie sie von Paracelsus dargestellt wurden ; auch die Tradition war keineswegs so belanglos und steril wie er sie haben wollte; die Institution der Hoch- schulen und der diplomierten Doktoren war gewiss kaum nur eitler Tand, wie sie Paracelsus erschien; bei Lebzeiten des letzteren war aber niemand imstande, das wahre Wesen und den Wert jener Schul- wissenschaft, von welcher soviele genahrt wurden; gegen Paracelsus mit verninftigen Grinden zu verteidigen. LErst dreissig Jahre nach seinem Tode fand sich ein Gelehrter (Erastus), der sich in eine Kritik der Paracelsischen Lehren yom Standpunkte des Aristotelismus ein- gelassen hat. Sein Leben lang irrte Paracelsus einzig und allein durch die Welt, vergeblich nach einem ebenburtigen Gegner, nach einem vernunftigen Freund sich sehnend. So sind in meinen Sachen heimliehen und 6ffentlichen viel Widerwiartig- keit zugestanden, die allein auf meinem Riicken gelegen sind, und niemand ist da gewesen, der mir hatte Riicken und Schirm gehalten... (1). Viele haben ihn gehasst, viele verachtet, einige haben in ihm ein iiberirdisches Wesen, einen Uebermenschen, erblickt; wem fiel da ein, dass Paracelsus ein Unglicklicher war, der unter seinem Schicksal, unter seiner ungeregelten Natur, unter seinem Wissen litt und einen Menschen, einen Bruder suchte, der ihn als Menschen, nur Menschen begriffen hatte, der erraten hatte, dass es sich schliesslich nicht um Galen, Aristoteles und Avicenna, um die Doktoren und um die metaphysische Erfassung der Natur handelte, sondern dass hier ein lebendiges Wesen um Hilfe riefe, dessen Schicksal wahrscheinlich unvermeidlich war, dem aber desto eher hatte geholfen werden sollen? Vergessen wir jedoch nicht seine Freunde: wie hatte er seinen Kampf auskémpfen kénnen, wenn ihm absolut niemand geglaubt hatte? Der Baseler Buchdrucker Frobenius war ihm sehr geneigt ; Paracelsus gedachte seiner als eines « Vaters und Beschitzers aller Gelehrten und guten Leute » und als « eines liebsten Freundes (?) ». Zu seinen Freunden gehorten auch Bonifacius und Basilius Amerbach, der eine Doktor Juris, der andere ein bertihmter Humanist in Basel. () Srrunz, S. 78. (2) Lessine, S. 39. 94 EM. RADL. PARACELSUS. Besonders eine Reihe von Schulern blieb Paracelsus treu und be- wahrten in Ehre die Diktate ihres Meisters auf, um sie nach seinem Tode zu sammeln und zu verdffentlichen und so die Grundlage fur das Studium seiner Philosophie aufzubauen. Paracelsus gedenkt selbst seiner (sechs) gelungenen Schiller. Die Burger der Stadte, die er besuchte, haben ihn gerne unter sich gesehen; es ist auch eine Nachricht erhalten geblieben, wie er in Pressburg auf Kosten der Gemeinde mit einem Festmahl beehrt worden war (+). Paracelsus’ Anspielung darauf, dass er einmal nicht in ein Kranken- haus aufgenommen worden, beweist, dass er nicht immer gesund war, 1541 kam er nach Salzburg, wo er nach einer kurzen Krankheit ver- schied. Seine Anhanger liessen nur ungern zu, dass so fruh, nicht einmal funfzig Jahre alt, der Wunderarzt geslorben ware, der doch geschrieben hat, dass es der Arzt in seiner Macht haben muss, das Leben auf Jahrhunderte zu verlangern. Auf ihre Verlegenheit ist wahrscheinlich die Sage zuruckzufuhren, dass Paracelsus von den Aerzten vergiftet oder, dass er von den Dienern der Doktoren totge- schlagen worden war. Von der Gegenpartei stammt wiederum wahr- scheinlich die Erzdhlung, dass ihn der Teufel geholt hatte. Der Erzbischof von Salzburg liess auf das Grab des Paracelsus ein Grabmal errichten, dessen Aufschrift den Ruhm des Paracelsus, seine Arzneikunst und seine Liebe zu den Armen preist. (Prag.) Dr. Em. Rap. (‘) Srrunz, 8. 73. Chronique et correspondance. Henri Poincaré (1854-1912). — Le beau portrait qui orne notre pre- mier fascicule a été gracieusement prété a Jsis par la revue Ciel et Terre, organe de la Société belge d’astronomie, que nous remercions de tout coeur. Il a été publié dans le fascicule de janvier de cette revue, pour illustrer une étude que j’avais écrite (!) sur la vie et l’ceuvre de l’illustre savant. A ce propos, qu'il me soit permis de rectifier ici une erreur que j'ai commise (p. 46 ou p. 23 du tiré a part), relativement a ce portrait. Je disais: « Le beau portrait qui accompagne cette notice m’a été égale- ment communiqué par M™ Henri Poincare. Elle m’écrit qu’elle ne peut préciser 4 quel moment ce cliché (aujourd’hui perdu) fut fait, mais qu'il correspond bien a ce que son mari était vers l’age de 30 ans » et jajoutais : « C’est assez dire l’intérét de cette photographie, qui nous représente HENRI Poincaré dans sa jeunesse, au moment ot son génie commengait a se manifester au monde scientifique ». Or, il résulte d'une nouvelle lettre que M™* Henri Porncaré m’a fait lhonneur de m’écrire, quelle est actuellement en mesure de préciser la date de ce portrait : « Il accompagnait un mémoire de Henri Porncarsk, Sur les équations aux dérivées partielles de la Physique mathématique daté du 19 mars 1889, et publié dans l'American Journal of mathematics, t. XII, 1890. Mon mari était donc dans sa trente-cinquiéme année.) Ma réflexion sur l’intérét que présente ce portrait garde du reste toute sa valeur : nous avons de la joie a voir la figure d’un homme de génie tel qu'il était dans sa jeunesse, et 4 nous reporter par l'imagination a cette époque de fiévre et de travail intense of son génie peu a peu se faisait place dans le monde, imposait la confiance et l’admiration, et commencait a recueillir les hommages des savants de tous les pays. Y a-t-il rien de plus beau au monde que la jeunesse et que la lutte, et la jeunesse d’un homme de génie n’est-ce pas une chose passionnante entre toutes? La jeunesse pensive et studieuse, la vie intérieure ardente d'un homme de génie n'attire guére l’attention du public, il est vrai; le monde ne reconnait pas tout de suite la flamme divine qui brile dans un corps dadolescent, il ne s’assemble pas autour d’elle comme il le fait plus (1) Georce Sarton, « Henri Poincaré », extr. de Ciel et Terre, Bulletin de la Société belge d’astronomie, t. XXXIV, p. 1-11, 37-48. Bruxelles, 1913. Nécrologie. Nécrologie. 96 ISIS. I. 1913. tard pour applaudir et encenser ridiculement la gloire de homme agé ou du vieillard; mais n’est-ce pas cela précisément qui donne a cette jeunesse héroique toute sa beauté et toute sa noblesse? Et il est certain que la solitude et l’intimité dans laquelle elle combat, la protege mieux et la favorise davantage que ne le ferait une gloire précoce et triviale. Je pense donc que les lecteurs d’Jsis auront du plaisir a voir reproduit, au seuil du premier tome de la revue nouvelle, l'image de HENRI Poincaré dans sa jeunesse. Mais j’avais une autre raison encore de désirer cette publication : c’est que Henri Porncaré fut l’une des toutes premieres personnes 4 qui je confiai mon projet audacieux de fonder une revue consacrée a l’histoire de la science. J’écrivis en janvier 1912, en méme temps 4 HENRI PortncarE et 4 WILHELM OsTWALD, et tous deux firent a mes projets un si bon accueil, que je n’hésitai plus 4 marcher de l’avant. C’est done un peu grace a eux que la revue existe, et le portrait qu’Isis publie dans ce fascicule n’est done pas seulement le portrait d’un savant illustre, mais aussi le portrait de l’un de ses fondateurs. La mort de Henri Poincaré est pour ’humanité une perte irrépa- rable, car il était vraiment un de ces hommes privilégiés qui n’inter- viennent que rarement dans les affaires humaines. Cependant Jsis ne consacrera aucune étude 4 son ceuvre, car cette ccuvre n’appartient pas encore au domaine de l’histoire. Comme je l’écrivais dans Ciel et Terre (loc. cit., p. 4), ( on ne pourra apprécier justement cette ceuvre gigan- tesque que lorsqu’elle aura livré une plus grande partie des résultats qu'elle contient en germe, et que les théories de Poincaré auront été simplifiées par l’usage et par l’enseignement, en un mot, lorsqu’elles seront devenues classiques ». C’est la du reste une régle générale : Jsis n’étudiera guére l’ceuvre des savants contemporains, mais elle préparera l’étude consciencieuse de leur ceuyre en faisant mieux connaitre et comprendre les ceuvres du passé qui l’ont rendue possible. Toutefois, si le recul nous manque pour juger impartialement et exactement l’ceuvre des savants illustres de notre temps, cela ne doit pas nous empécher d’étudier dés a présent leur vie, et de réunir avec soin tous les matériaux nécessaires pour cette étude. Car il est évident que les documents biographiques ont d’autant plus de valeur quw’ils sont plus récents; il importe done de les réunir et de les sauver de l’oubli le plus t6t possible. A cet égard, mon article dans Ciel et Terre renferme quelques renseignements biographiques extrémement précieux, car ils m’ont été communiqués par M™ HENRI Poincaré elle-méme; je me borne a les signaler ici (pour plus de détails sur Henri Porncargé, cfr. « Bibliographie analytique », p. 172-173). Depuis la mort de Henri Poincaré, la librairie Flammarion, qui avait déja publié de lui trois volumes dans sa « Bibliotheque de Philosophie scientifique », vient d’en publier un quatriéme intitulé : Derniéres CHRONIQUE. 97 pensées (258 pages, 1 portrait. Paris, 1913). Sous ce titre, on a réuni divers articles et conférences, que Henri Poincaré destinait lui-méme a’ cette publication. Il est extreémement regrettable que celle-ci soit faite avec si peu de soin. Ainsi, j’ai pu constater que le premier article de ce volume, intitulé 1’ « Evolution des lois » est incomplétement reproduit, sans que rien n’en avertisse le lecteur. Cette étude avait été publiée dans les Atti del IV Congresso di filosofia (vol. I. p. 121-136. Genova, 1912). Dans ce recueil, elle se compose de douze chapitres, dans les Derniéres pensées, elle n’en a plus que onze : le onzieme chapitre a été supprimé en entier, sans aucun avertissement! Espérons done que les ceuvres philosophiques seront bient6t éditées en francais, d’une maniére complete, et avec tout le soin et le respect qu’elles méritent. Il est facheux et triste que les Francais, pour trouver une édition correcte des ceuvres de leur illustre compatriote, soient obligés de recourir aux excellentes éditions... allemandes qu’a publiées la maison Teubner de Leipzig! (+) Le centenaire de la naissance de Livingstone. — La Société royale de géographie de Londres a4 décidé de célébrer solennellement, le 19 mars, le centiéme anniversaire de la naissance du grand explorateur Davin Livinestone, né 4 Blantyre, dans le Lanarkshire en 1813, et mort a Tchitambo, dans I'Ilala (Afrique centrale) le 1° mai 1873. La Société de géographie organisera a cette occasion une exposition de souvenirs de Livingstone: cartes, manuscrits, instruments scientifiques, etc... Nous en reparlerons. — Mais nous voulons apporter dés a présent, a la mémoire de ce héros, l‘hommage de notre admiration et de notre véné- ration profondes. LivinGsTone ne fut pas seulement un grand explora- teurs ; il fut aussi, dans toute la force du terme, un homme de bien. Sa vie enti¢re et sa mort, sont pour nous tous, d’immortelles lecons de courage, d’énergie et de persévérance. C’est une grande chose que d’avoir augmenté autant qu'il l’a fait nos connaissances géographiques et d avoir dévoilé 4 l'Europe des pays et des fleuves immenses ; mais cela est peu, en comparaison du fait d’avoir montré, 4 un tel degré, ce que peuvent la volonté et l’énergie humaines. Il semble bien qu’un héroisme aussi continu, aussi prolongé que celui dont il a fait preuve, a ennobli toute notre race; c’est comme si l’héroisme de LIVINGSTONE nous avait rendus tous un peu plus forts et un peu meilleurs. (*) Wissenschaft und Hypothese, deutsche Ausgabe mit erliuternden Anmer- kungen von F. und L. Linnemann. 2" verb. Aufl., xvi-346 pages, in-8°, 1906. Geb. 4.80 Mk.— Der Wert der Wissenschaft, deutsche Ausgabe von F. Waser, mit Anmerkungen und Zusiitzen von H. Weper, v-252 pages, in-8°, 1906 Geb. 3.60 Mk. Nécrologie. Anniversaire. Anniversaire. Publications et travaux projetés. 98 ISIS. I. 1913 La Société de géographie de Londres fétera solennellement l’anniver- saire de sa naissance. Cela est bien. Mais il est bon de rappeler que VAngleterre a déja célébré cet anniversaire d’une maniére beaucoup plus solennelle et magnifique, quand elle a vibré tout entiére au récit de la mort héroique du capitaine RoBrerr Faucon Scort. Elle a célébré l’anniversaire de la naissance d’un héros par une manifestation nou- velle @héroisme — et cela vaut mille fois mieux que toutes les céré- monies publiques. Ceux qui veulent mieux connaitre Davin LivinGsTongE, et célébrer ainsi dans l’intimité de leur cceur, l’anniversaire de sa naissance, n’ont qwa lire ses livres: Missionary Travels and Researches in South Africa, post in-8°, London 1857; 24 ed., 1875 (trad. francaise de M~»e H. Loreau, Paris, 1858, 1873); Narrative of an Expedition to the Zambesi and its tributaries, and of the Discovery of the lakes Shirwa and Nyassa, 1858-1864, London, post in-8°, 1865 (trad. francaise de Me Loreav, Paris, ]866); The last journals of David Livingstone in Central Africa from 1865 to his death by Horace Waller, 2 vol., in-8°, London, 1874 (trad. francaise de M™* Loreau, 2 vol., Paris, 1876). On ne saurait trop recommander la lecture de ces ouvrages non seulement aux adultes, mais plus encore aux jeunes filles et aux jeunes gens: ils y apprendront a vivre avec courage et avec bonté. Monographies, recherches bibliographiques. — Je prie instamment les auteurs qui ont entrepris l’étude d’une question bien déterminée, appartenant au domaine scientifique d’Jsis, ou la réunion et l’examen de matériaux bibliographiques, de bien vouloir m’en faire part. Il est extrémement utile, en effet, tant pour éviter les doubles emplois que pour favoriser l’entr’aide scientifique, que toutes les recherches en voie de réalisation soient signalées dans cette chronique. Si les auteurs veulent bien répondre a mon appel, il en résultera pour eux tous une économie de travail et un bénéfice intellectuel considérables. GEORGE SARTON. Histoire de la pensée scientifique. — Le Prof. Aupo Mre1l, chargé de cours (libero docente) 4 l'Université de Rome, prépare un ouvrage qui sera intitulé : Storia del pensiero scientifico dalle origine a tutto il secolo XVIII. D’aprés les renseignements que l’auteur nous a com- muniqués, il s’agit d’un travail considérable qui l’occupera pendant de longues années. I] veut écrire en somme une histoire de la science, comme nous la comprenons nous-méme, c’est-a-dire une histoire de toute la pensée scientifique humaine, en tenant compte de ses rapports constants avec la pensée philosophique. Le premier volume, traitant de CHRONIQUE. 99 la formation de la science grecque depuis les origines jusqu’d’ l’époque de Piaton (exclusivement), est déja prét et sera édité 4 la fin de l'année par les fréres Bocca, de Turin. Rééditions de textes scientifiques anciens. — Les Prof. ALpo Mretr et Ermino TROILO entreprennent l’édition d’une collection analogue a la célébre collection Die Klassiker der exakten Wissenschaften (1), fondée en 1889 par W. OstwaLp et qui comprend actuellement prés de 200 volumes (éditeur : W. ENGELMANN, Leipzig. vol. in-8°, cartonnés, de prix variable). Toutefois, il faut remarquer que le programme de la collection italienne est plus vaste encore, puisqu il ne se borne pas au domaine proprement scientifique, mais aussi au domaine philosophique et sociologique. Cette entreprise remarquable et qui mérite d’étre for- tement encouragée, est une manifestation de plus de l’activité intellec- tuelle extraordinaire dont l’Italie fait preuve en ce moment. Voici, pour plus de détails, le programme de cette collection : « Presso la Societa Tipografica Editrice Barese (Bari, via Argiro, 106-112) si inizia la pubblicazione di Classici delle scienze e della filosofia, diretta dai professori ALpo Miexi ed Erminio Troivo. La collezione, per corrispondere agli scopi prefissi, sara condotta nel modo seguente : « a) Essa si estendera agli scrittori ed alle opere pit importanti, che riguardano tutti i campi della ricerca scientifica, si rivolga questa agli studi matematici, fisiei o naturali, a quelli biologici, medici o sociologici, a quelli gnoseologici, metafisici, ecc. La parte che riguarda gli scrittori nelle scienze matematiche, fisiche e biologiche sara diretta da Apo Miett, quella degli scrittori in materie pit specialmente filoso- fiche e sociologiche da Erminio Troixo. « 6) Gliscrittori e le opere prescelte apparterranno a tutte le epoche ed a tutte le nazionalité. Un riguardo speciale pero sara usato agli scienziati italiani, in quanto che essi possano essere stati meno consi- derati in pubblicazioni simili avvenute all’estero. Le opere molto recenti vyerranno tenute in minore considerazione, anche perché é pit facile trovare stampe di esse, e comprenderle senza note esplicative. « e) Lo scopo della collezione é quello di offrire un quadro esatto del complesso delle scienze nelle diverse epoche, quali esse si sono presentate, e non in quanto esse possano avere servito a costituire l'attuale e variabile corpo delle scienze. Percié si considereranno tutte quelle opere che, pure esponendo teorie o scienze che non sono in accordo con le yedute moderne, abbiano avuto al loro tempo una vera importanza, o determinato conseguenze notevoli. (*) Cir. & ce sujet, Grores Sarton, « Les classiques de la science +, Revue générale des sciences, t. XXIII, p. 217, Paris, 1913. Publications et travaux projetés Publications et iravaux projetés. 100 ISIS. I. 1913. « d) La collezione di Classici delle scienze e della filosofia si esplichera in una traduzione italiana per quelle opere scritte originariamente in una lingua diversa. Cura speciale degli editori sara che la traduzione corrisponda perfettamente all’originale, anche e specialmente per la comprensione e la terminologia scientifica. « e) Lo scopo della collezione non é solamente quello di dare una ristampa di un insieme di opere scientifiche; esso consiste specialmente nel fare comprendere le opere stesse. Ora cid non é possibile in molti casi, se non mediante note accurate che spieghino il significato di certi passi, e che mettano in relazione le diverse teorie e osservazioni con teori ed osservazioni antecedenti e susseguenti. Percio gli editori della collezione cureranno che ogni volume sia corredato da ampie prefazioni, che espongano il posto ed il valore dell’autore e dell’opera nel suo tempo, e da note numerosissime. Gli editori anzi credono che in questo insieme di commenti risieda una delle principali caratteristiche, che maggiormente contribuiranno al valore della collezione. In tal modo Vinsieme dei volumi, che verranno pubblicati, formera uno degli strumenti piu preziosi per chi vorra darsi allo studio tanto interessante e proficuo della storia delle scienze. « f) Di regola si cerchera di pubblicare delle opere intiere di singoli autori. Nei casi speciali, pero, in cui cid non fosse possibile, e per la mole dell’operae per la prolissita del discorso, si cerchera, falcidiando le parti inutili, di presentare solamente i passi veramente importanti ed essenziali. « g) Come complemento alla collezione Classici delle scienze, e secondo gli stessi principii, sara curata la pubblicazione di speciali antologie che racchiudano, unite fra loro da commenti storici, i passi piu importanti dei varii autori, che, in determinate epoche, hanno agitato e discusso alcune questioni speciali. In queste antologie si usera talvolta di riportare i brani nella lingua originale, ponendo a fronte una traduzione italiana. « h) I volumi saranno di formato 13x21, in veste elegante. Pure non potento essi contenere tutti lo stesso numero di pagine, si cerchera, en generale, di formare volumi di non oltre pagine 200 ciascuno, da mettersi in vendita al prezzo modico di lire 2. » Histoire de la locomotive. — Dr. SAnzin in Wien bearbeitet fiir die Enzyklopadie des Eisenbahnwesens eine « Geschichte des Lokomotiv- baues ) im Auftrage des « Vereins deutscher Eisenbahnverwaltungen ». Die Herstellung des im Selbstverlag des Vereins erscheinenden Werkes erfordert nach der Kéln. Ztg., 7. Sept. 1912, N™ 998, die Summe von 30 000 Mark, die bewilligt worden ist. (D’apres Pau, DrerGart, dans Mitt. z. Geschichte d. Med. u. d. Naturw., t. XII, p. 129.) CHRONIQUE. 101 Dictionnaire biographique. Fiir eine geplante Fortsetzung des Poggendorfischen biographisch-literarischen Handwérterbuch hat die Akademie der Wissenschaften in Berlin als erste von drei Jahresraten 800 Mark bewilligt. (Bibliotheca mathematica, t. XII, p. 364, 1912.) Oeuvres complétes de Sophus Lie (1842-1899). — Depuis la mort de Lig, on a bien des fois exprimé le voeu de voir réunir les nombreuses publications du grand mathématicien — y compris celles faites dans des revues norvégiennes —, de maniére 4 les rendre plus accessibles et d’en faciliter l'étude comparative. Grace 4 la persévérance de son éléve et collaborateur, FrrepRicH ENGEL, ce voeu recevra bientot un commencement de réalisation. La maison TEUBNER annonce, en effet, la publication del’ouvrage suivant: Sopuus Liz, Gesammelte Abhandlungen mit Unterstiitsung der Gesellschaften der Wissenschaften su Kristiania und su Leipzig, herausgegeben van FRIEDRICH ENGEL, 7 Bande, gr. in-8°. Les deux premiers volumes réuniront les mémoires de géométrie ; les deux suivants, les recherches sur les équations différentielles; les deux suivants, les mémoires sur les groupes de transformations. Cha- cune des trois sections comportera done deux volumes. On sait que Liz a publié un grand nombre de ses recherches sous deux formes dif- férentes. Chaque fois que F. ENGEL s’est trouvé ainsi en présence de deux rédactions différentes d’une méme question, il les a placées dans deux volumes distincts; de cette maniére, les comparaisons seront trés commodes. Enfin le septiéme et dernier volume comprendra une partie des mémoires restés en manuscrit. On sait qu’aprés la mort de Liz, ses manuscrits renfermés dans deux grandes caisses, ont été déposés a l'Université de Christiania. Il sont été soigneusement exa- minés et catalogués (1) par C. SrérMER et par ALF. GULDBERG, et il résulte de cet examen, que ceux d’entre eux qui sont propres a étre publiés formeront un volume gr. in8° d’environ 600 pages. On renoncera provisoirement & publier les manuscrits fragmentaires, et les calculs isolés, car l’opportunité de leur publication ne pourra étre reconnue qu’aprés une étude plus approfondie. Au besoin d’ailleurs, on pourrait éditer plus tard, en plus des sept tomes annoncés, des volumes supplé- mentaires. L’édition ne sera entreprise par la maison TEusNER que si un nombre suffisant de souscriptions est recueilli. L’ouvrage comprendra environ 265 cahiers, gr. in-8°; le prix de souscription est d’environ (‘) Cir C. Stormer, Verzeichnis iber den wissenschaftlichen Nachlass von Sophus Lie. Christiania, Vidensk, Math. Kl., n° 7, 1904. — Le travail de Ar .GULDBERG sera publié prochainement. Publications et travaux projetés. Publications et rravaux projetés. Histoire de la science. 102 ISIS. I. 1913. 160 marks (= 200 franes), soit 60 pfennigs par cahier. Dés la publi- cation du premier volume, le prix de l’ouvrage entier sera porté 4 212 marks (= 265 francs). (+) Les origines de la science. — J’emprunte a une note de E. DupR&EL sur le « Passage de la religion a la science chez les premiers penseurs grecs » (2) les réflexions suivantes : « ...L’avenement de l’esprit scientifique dans un milieu ou il n’existait pas encore a dt tenir a un ensemble de conditions qu’on ne peut espérer découvrir en méme temps. Voici un exemple de réponse partielle a la question ; ce n’est qu’une hypothése qui a le mérite d’attirer l’attention sur un mécanisme strictement sociologique. « Les théories sur la nature du monde de THALzs et de ses suc- cesseurs immédiats proviennent en partie, selon toute probabilité, de doctrines courantes en Egypte et en Chaldée (voir P. Tannery, Pour UVhistoire de la science helléne, 1887). Mais en Orient, les affirmations d’ordre cosmogonique avaient la forme de légendes religieuses. On a attribué au génie essentiellement rationaliste du peuple grec, le fait que les philosophes primitifs, en s’inspirant des données orientales, en ont négligé tout le coté merveilleux et surnaturel. « Ne peut-on expliquer plus simplement ce fait? Lorsqu’un THALEs, voyageant en Egypte, a été mis au fait des légendes relatives 4 la nais- sance du monde au sein de l’eau primordiale, il est naturel que seul le eété physique de la légende Vait frappé et qu'il n’ait rien retenu des circonstances religieuses dont ce fait pouvait étre inséparable aux yeux des Egyptiens. De méme, de l’astrologie chaldéenne, seul ]’élément proprement astronomique, le fait pur et simple de l’éclipse, par exemple, a pu intéresser un étranger, laic, indifférent 4 la religion du pays qu'il visitait. « Ne peut-on généraliser cette hypothése pour en chercher ailleurs des vérifications par voie d’analogie ? N’est-ce pas souvent par un fil- trage spontané qu’une légende religieuse a caracteére explicatif peut, en passant d’un esprit dans un autre, en particulier de celui d’un prétre savant a celui d’un auditeur laic, perdre en route ce qu’elle a de pro- (4) Cfr. Frizprich Enger, « Ausfiihrliches Verzeichnis Sophus Lie’s Schriften », Bibliotheca mathematica (3) 1, 1900, p. 166-204 (avec portrait). — Prospectus de la maison TEUBNER, novembre 1912. (2) Cette note a été publiée dans le Bulletin de Ul Institut de Sociologie Solvay, n° 24, Bruxelles, 1913, p. 48-52, & propos du livre de Francis MacDonaLp CornrorD, From religion to philosophy. A study in the origins of western spe- culation (New-York, 1912, 276 pages). CHRONIQUE. 103 prement religieux ou d’utilitaire ? Et la science pure ne peut-elle pas, dans une mesure aussi infime qu’on le youdra, apparaitre ainsi comme le résidu psychologique susceptible d’entrer dans tous les esprits, qui peut se trouver en composition dans toutes les affirmations quels qu’en soient le caractére, lorigine et la valeur propre?» Encyclopédie de I’Islam. — T. Hoursma, professeur a l'Université d' Utrecht, et R. Basset, doyen de la faculté des lettres a l'Université d’ Alger, ont entrepris, avec le concours des principaux Orientalistes, la publication dune Encyclopédie de lIslam: dictionnaire géographique ethnographique et biographique des peuples musulmans. « Depuis quelque temps l'intérét suscité par le monde musulman croit d’année en année. Les rapports politiques et économiques des nations européennes avec les peuples soumis au Code religieux et social de Mahomet vont sans cesse se multipliant, soit par l’extension du domaine colonial de certaines d’entre elles, soit par l’expansion économique de certaines autres. D’autre part, le monde si vaste et si varié qui compose lislam comprend, sous une apparence uniforme de civilisation, des nations dont l'histoire est souvent plus mélée qu'on ne croit a celle de peuples fameux. Au moyen age, nous avions en effet plus 4 apprendre des Arabes qu’ils n’ont eu 4 emprunter aux connaissances de nos ancé- tres; et les croisés ne pouvaient regarder comme barbares leurs adver- saires. D’admirables et d'innombrables monuments témoignent, d’autre part, de l’éclat de la civilisation des nations qui combattirent longtemps victorieuses sous le croissant. « Les voyageurs, chaque année plus nombreux, qui pour leur plaisir vont admirer les chefs-d’ceuvre du Caire, de Constantinople, de 1Al- gérie, du Maroc ou de l’Espagne, ceux qui plus courageux et plus désintéressés vont accomplir des missions parfois périlleuses jusqu’aux plus lointaines provinces de l’Asie, comme aux plus inconnues de l'Afrique, apportent de nouveaux éléments 4 la curiosité du public. Le succés d'un ouvrage de synthése, comme le Manuel d’art musulman de SALADIN et MiGEoN, a montré que cette curiosité était partagée par beaucoup de lecteurs. Mais un ouvrage d’ensemble donnant tous les renseignements possibles sur les personnages marquants, les noms de lieux, les institutions, embrassant en un mot tout ce qu’on sait et apprend chaque jour sur cette vaste partie du monde ancien occupée par les populations musulmanes, était attendue. Les encyclopédies générales étaient trop sobres de détails, les ceuvres spéciales trop anciennes pour répondre au besoin légitime de ceux que ces questions intéressent. Tous les spécialistes se sont groupés et les plus qualifiés d’entre eux... ont entrepris cette ceuvre considérable dont l'achévement Histoire de la science. Histoire générale listoire générale. Philosophie. Ethnologie. 104 ISIS. I. 1913. est une simple question d’années. Actuellement les six fascicules parus arrivent au mot Arabie et forment déja 384 pages a deux colonnes. » L’édition frangaise est publiée 4 Paris, chez Picarp et fils, 82, rue Bonaparte. Elle formera trois gros volumes in-8°, comprenant chacun 15 livraisons de 64 pages a 2 colonnes. Le prix de la livraison est fixé a 4 fr. 30 et 3 fr. 75 pour les acheteurs qui verseraient d’avance le prix total de louvrage, soit 168 fr. 75. L’accord entre fes philosophes. — En vue de la 12° réunion annuelle de la Société américaine de philosophie, le bureau de la réunion a fait préparer un sujet de discussion générale qui a été formulé en ces termes : L’accord entre les philosophes. Un progrés continuel vers la réali- sation de l’unanimité entre les philosophes sur les questions fondamen- tales est-il : a) désirable ?; b) possible ? I. Sil n’est pas possible : 1. Quelles sont les raisons qui s’opposent a un accord général en philosophie ? 2. La philosophie aurait-elle pour fonction essentielle de servir d’ex- pression aux réactions des différents tempéraments vis-a-vis de la réalité ? 3. Quel est le but de argumentation et de la discussion philoso- phique ? 4. A ce point de vue, quelle est la place et la valeur de l’étude de l’histoire de la philosophie ? II. Si accord est possible : 1. Sur quel objet important a-t-il déja été réalisé ? 2. Comment peut-on expliquer qu’on n’ait pu se mettre d’accord sur un plus grand nombre de points ? 3. L’étude de l’histoire de la philosophie est-elle indispensable pour arriver aun accord ? 4. Quelles sont les méthodes de systématisation de la recherche phi- losophique ou de coopération organisée dans l'étude philosophique qui pourraient permettre de réaliser ce but? (The journal of philosophy, psychology and scientific methods, 24 octobre 1912, p. 615; d’aprés le Bulletin de UInstitut de Sociologie Solvay, n° 24, 1913, p. 173-174). Le réle de la fusion des races dans l’origine du christianisme. — R. KREGLINGER a publié sous ce titre, une note tres intéressante dans le Bulletin de U Institut de Sociologie Solvay (no 23, p. 1606-1608). Cette note est inspirée par un ouvrage récent intitulé: The parting of the CHRONIQUE. 105 roads, studies in the development of judaism and early christianity, by members of Jesus College, Cambridge (Londres, ARNOLD). (!) Aprés avoir rappelé les théories trés contestables d’ EmiLe Burnovr et de Paut Haupt, qui sontinrent que Jésus et ses disciples n’étaient point des Sémites, mais au contraire des Indo-Germains, KREGLINGER fait remarquer qu’en tout cas, le milieu dans lequel ils furent élevés et qui détermina l’orientation de leur esprit, devait étre fortement imprégné d’ éléments indo-germaniques. « Or, l’importance de ce fait, pour la com- préhension sociologique des origines chrétiennes, peut difficilement étre exagérée. « ... Cest la fusion des races qui donne 4 un peuple la largeur d’idées nécessaires pour vaincre la routine ot inévitablement il tend a se perdre. Et c’est elle aussi qui me parait étre le facteur essentiel dans l’étonnant succés des doctrines chrétiennes. « L’histoire n’a point a apprécier la vérité du christianisme; mais elle constate son immense pouvoir d’expansion et se doit d’en rechercher les causes. « De ces causes, l’essentielle me parait étre que, précisément, le christianisme conciliait les tendances opposées qui se manifestaient dans les religions des Sémites et dans celles des Indo-Germains. » Il est évident, en effet, que le christianisme contient des éléments empruntés 4 ces deux sources. Or, l’influence de saint Paun ne suffit pas 4 rendre compte de tous les apports d’origine indo-germanique. « C'est en Galilée déja, chez les premiers apotres, qu'il faut en chercher les germes les plus anciens. On trouve, en effet, dans la religion chré- tienne une foule de conceptions étrangéres au judaisme et que cepen- dant l’influence grecque ne saurait expliquer. L’action de la religion persane seule les rend compréhensibles, et les colons iraniens établis en Galilée semblent bien avoir été dans leur propagation un élément essentiel. « O’est, par exemple, l’opposition de Dieu et de Satan, du paradis et de l'enfer, oi se retrouvent les doctrines iraniennes d’AHuRA-MAzpDA et d’ ANGRo-Matinyous; c'est encore le réle des anges, qu’incontestablement le christianisme reprit directement a la religion de ZoROASTRE. « Les autres grandes religions proviennent, elles aussi, de l'influence réciproque de peuples primitivement étrangers l'un a l'autre. Dans lislam, on retrouve des éléments arabes, juifs et chrétiens. C’est lorsque la Perse fut entrée en rapports réguliers avec le monde grec (*) 7. e. Witttam Ravpu Ince et Wituiam Kemp Lowrner Ciarke. — Je cite l'ouvrage, car il ne m’a pas été possible de dégager de la lecture de cette note ce qui appartient, d’une part, 4 KreoinGer, d’autre part, aux auteurs anglais. Ethnologie. Ethnologie. 106 ISIS. I. 1913. gue se répandit le culte de Mrrara. Le bouddhisme ne s’imposa jamais dans les Indes mémes, il ne se développa que quand ses adhérents hindous entrérent, au Japon, en Ceylan, en Birmanie et au Thibet, en contact avec des populations indigénes. Le judaisme lui-méme naquit de l’influence réciproque d’anciennes croyances sémites avec le eulte des populations primitives de Canaan et les conceptions infi- niment plus profondes, déja, de Babylone et de l’Egypte. « Comme dans Vhistoire générale de la civilisation, nous constatons ainsi, dans le développement de la vie religieuse, influence détermi- nante du contact entre des races différentes. » J’ai tenu a citer in extenso ces réflexions de KREGLINGER, parce que des réflexions analogues viendront naturellement a l’esprit de Vhis- torien de la science : Quel réle joue la fusion des races ou, au contraire, leur développement plus ou moins autonome dans la transmission et lélaboration des théories scientifiques ? Jusqu’a quel point le mélange des races favorise-t-il l’édification d’une science originale, ou le pro- gres et l’enrichissement d’une science déja esquissée ? — I] est clair, en tout cas, qu’on ne peut songer a donner 4 ces questions des réponses a priori. Sil est possible de les résoudre dans des cas particuliers bien définis, ce n’est évidemment que la critique historique et parfois les recherches des eugénistes qui peuvent nous donner cette possibilité. Croisements ethniques. — La Revue anthropologique de septembre- octobre 1912 est consacrée a l’étude de cette question, si profondément intéressante pour tous les historiens soucieux de tenir compte des fac- teurs ethniques. Voici quelles sont les conclusions de l’exposé préliminaire du D® GeorGes HERVE (pp. 337-344) : « Tel est actuellement le bilan de nos connaissances positives sur les croisements ethniques. Sauf sur le point des croisements mélanéso-européens, il n’est pas plus riche que celui de 1859. On n’a donc pas progressé. Et pourquoi? Parce que, au lieu de poursuivre et de multiplier les recherches objectives, on s’est haté de généraliser et de conclure. La science anthropologique,. au cours des cinquante derniéres années, s’est vue envahie, encombrée, touchant le croisement des races et ses conséquences, par des systémes a priori et des théories prématurées dont les auteurs, batissant sur le sable, n’ont pas voulu comprendre qu’ils élevaient un édifice destiné a rester toujours chancelant. En ce royaume des théories, nous avons vu successivement se produire la théorie des races pures de GOBINEAU, Knox, PErieEr, etc.; la théorie mitigée des races pures, de DALLY; celle de la diversité physiologique des croisements, de Broca ; celle de leugé- nésie absolue, de A. DE QUATREFAGES; celle enfin de la supériorité des races métisses, soutenue par les partisans américains et autres de la CHRONIQUE. 107 miscégénation. Comment se reconnaitre au milieu de tant de systemes opposés? Le choix, le plus souvent, sera dicté non par une conviction raisonnée, mais par l’autorité de tel ou tel nom scientifique, ou par des sentiments, des préférences personnelles; ici, par une croyance quasi religieuse au dogme du monogénisme; ailleurs, par des intéréts moins avouables, cachés derriére la théorie de la compléte équiva- lence de toutes les races. Le mieux etit été de ne pas prendre parti, de rester dans l’expectative, tant que ne seront pas recueillis des éléments de décision plus nombreux et plus certains. « Cette situation n’a que trop duré. Pour y mettre un terme, il n’est qu'un moyen : faire table rase de toute théorie, et reprendre résolu- ment a l’origine le probléme abandonné depuis plus d’un demi-siécle. I faut instituer de nouvelles enquétes, les orienter différemment, réunir des faits, multiplier les recherches et les observations. » Une nouvelle société positiviste internationale. — Une sociéte positiviste internationale a été fondée 4 Berlin, le 25 juin 1912. Les D"= J. Perzoutpt, de Spandau, Poronré, de Gross-Lichtervelde, et H. Barce, de Friedrichshagen, ont été élus respectivement président, vice-président et secrétaire. Les quarante professeurs, philosophes et sayants qui ont signé le premier appel lancé au public ont été nommés membres d’honneur de la société. A ce propos, il est vraiment regret- table de constater que la plupart des membres fondateurs de cette société internationale sont de nationalité ou de race allemande. I] est vrai que cet exclusivisme ficheux ne serait pas entiérement le fait des promoteurs de l’idée; il paraitrait, en effet, que de nombreux savants étrangers auraient refusé d’accorder leur concours sollicité 4 cette initiative allemande. Quoi qu'il en soit, cela est extrémement facheux, car il est évident qu’un patronage exclusivement allemand n’encoura- gera guére l’adhésion des membres étrangers, et, par conséquent, la société, au lieu d’étre vraiment internationale, risquera fort de rester et de devenir de plus en plus une société purement allemande. Je reproduis ci-dessous in extenso le manifeste dans lequel ont été exposées les raisons pour lesquelles cette société nouvelle a été créée. On verra que ces raisons sont extrémement semblables a celles que j'ai fait valoir dans mon essai sur l’Histoire de la science, notam- ment au chapitre premier, pour justifier la création de la revue J sis. Or, le manifeste d’/sis et celui de la société de philosophie positive de Berlin ont été concus a peu prés simultanément et tout a fait indépen- damment l'un de l'autre. Cette coincidence frappante prouve bien que les besoins intellectuels auxquels il y est fait allusion n’existent pas seulement dans l’esprit des initiateurs de ces deux entreprises, mais Ethnologie. Sociétés et institutions diverses. Sociétés et institutions diverses. 108 ISIS. I. 1913. sont des besoins bien réels que ressentent également les penseurs con- temporains de tous les pays. Voici done le texte du manifeste intitulé : Grtinde fiir die Bildung einer Gesellschaft fiir positivistische Philosophie : « Fur die Naturwissenschaften namentlich, aber nicht nur fiir sie, besteht schon seit lingerer Zeit ein dringendes Bediirfnis nach einer Philosophie, die nicht — fremden Ursprungs — ihnen oktroyiert wird, sondern auf natiirliche Weise aus ihnen selbst hervorwichst. Die mechanische Naturansicht und Weltanschauung kann diesem Bediirfnis schon lange nicht mehr geniigen; man erinnere sich nur des Du Bois Reymondschen Ignorabimus und der verschiedenen neovitalistischen Versuche, das mechanische und das psychologische Geschehen zu verkniipfen, Versuche, auf die wir nicht blos bei Biologen, sondern auch bei Physikern stossen. Aber auch die herrschende Philosophie — durchgiingig Kantischen Ursprungs oder doch mit starkem Kan- tischen Einschlag — versagt gegentiber jenem Bediirfnis, weil sie ihre Untersuchungen ohne tiefere Empfindung fiir dieses anstellt, Prob- leme behandelt, fiir die, wer von den heutigen Naturwissenschaften herkommt, nur wenig Verstindnis hat, und weil sie gewoéhnlich nicht im stande ist, hinreichend auf die naturwissenschaftlichen Fragen selbst einzugehen. « Nun ist allerdings auf naturwissenschaftlichem Boden selbst eine streng empirische, positivistische, von allen metaphysischen Spekula- tionen und sogenannten kritischen, transzendental-philosophischen Lehren abgewandte Weltanschauung erwachsen. Aber ihre Sitze werden in weiteren naturwissenschaftlichen Kreisen noch nicht im Zusammenhang und nach ihrem Kern ergriffen, ja selbst von hervor- ragenden Naturforschern geradeso wie fast durchgangig von den herr- schenden Philosophen véllig missverstanden. « Anderseits sehen sich die Einzelwissenschaften mehr und mehr zu immer allgemeineren Fragestellungen gedrangt, sodass sie ganz von selbst philosophischen Charakter annehmen. Die Mathematik gelangt fort und fortzu héheren Abstraktionen: in der deduktiven Entwicklung der Geometrie befreit sie sich von jeder Anschauung, nachdem ihr Raumbegriff die Enge des Euklidischen Begriffs tberwunden hat; in der Mengenlehre kommt sie zu einer positiven Bearbeitung des urspriinglich rein negativen Unendlichkeitsbegriffs, und im ganzen sieht sie sich vor die Frage ihrer Abgrenzung gegen die Logik gestellt. Die Physik ist zur Zusammenfassung und Vereinheitlichung von immer mehr und immer entfernteren Gebieten gelangt. Die elektromagne- tischen Theorien unterwarfen ihren Begriffen die Optik und alle Strahlungsvorginge, und nun steht die Physik vor der Frage, wie weit die Mechanik elektromagnetisch begriffen werden kann. In der CHRONIQUE. 109 Relativitétstheorie riihrt sie unmittelbar an die gewaltigste Frage der bisherigen Erkenntnistheorie : ist absolute oder nur relative Erkenntnis erreichbar? ja : ist absolute Erkenntnis denkbar? Damit stésst sie unmittelaar auf die Stellung des Menschen in der Welt, auf den Zusammenhang des Denkens mit dem Gehirn. Was ist Denken? Was sind Begriffe? Was Gesetze? Physik und Biologie treffen in psychologischen Problemen auf einander. Und die anthropologischen Wissenschaften endlich, besonders Geschichte und Soziologie, sehen sich immer stiirker zum Anschluss an biologische Vorstellungen gedriingt. « Fir alle an diesen Grenzfragen Interessierten gilt es eine Zentral- stelle zu schaffen. Sie wird am besten die Form einer wissenschaft- lichen Gesellschaft haben, die sich ausdriicklich gegen alle metaphy- sischen Bestrebungen erklirt und als obersten Grundsatz die strengste und umfassende Ermittlung der Tatsachen auf allen Gebieten der For- schung, der technischen und organisatorischen Entwicklung hinstellt. Alle Theorien und Forderungen sollen nur auf diesem Boden der Tatsachen fussen und hier ihr letztes Kriterium finden. « Jahresberichte sollen fiir die Verbindung aller Zweige der Gesellschaft sorgen, damit verbundene genaue Bibliographien das Material sammeln, das zum Aufbau einer streng positivistischen Weltanschauung beitragen kann, und yon Januar 1913 an soll eine Zeitschrift, fiir die die Mittel schon gesichert sind, in den Dienst dieser Bestrebungen treten. « Wir fordern zum Anschluss und zu reger Mitarbeit auf. Wenn alle, die zu echt wissenschaftlicher philosophischer Arbeit befihigt und gewillt sind, oder sich fiir die Ergebnisse solcher Forschung und ihre Férderung interessieren, sich so zusammenschliessen, kann der Erfolg nicht ausbleiben, der uns iiber den unbefriedigenden Zustand der Gegenwart in nicht ferner Zeit hinausfiihren wird. Die Gegenwart ist der unfruchtbaren fast gleichférmigen Wiederholung schon oft geiiusserter nicht hinreichend klarer und konkreter philosophischer Gedanken und anderseits der immer mehr gewachsenen Zersplitterung der Wissenschaften und bloss iiusserlichen Ansammlung ihrer Ergeb- nisse tiberdriissig. Sie will eine Lésung der allgemeinen Probleme, die die Forschung selbst aufwirft, und will sich nicht mehr mit einem Ignorabimus abspeisen lassen, fiir dessen Triftigkeit die Beweise fehlen. » Les statuts de la Gesellschaft fiir positivistische Philosophie ont été votés le 19 novembre 1912. La société publiera une revue qui paraitra au moins quatre fois par an, et sera envoyée gratuitement a ses membres. Le premier numéro aurait df paraitre en janvier, mais des difficultés imprévues ont obligé le comité 4 remettre cette publication Sociétés et institutions diverses. Sociétés et institutions diverses. Congrés d’histoire des sciences. 110 ISIS. I. 1913. au mois de mars. Le siege de la société est Berlin. La cotisation annuelle est de 10 marks. Toutes les communications doivent étre adressées au secrétariat : Waldowstrasse, 23, 4 Friedrichshagen. Des liens intellectuels nombreux et solides unissent cette société a la revue Isis : toutes deux poursuivent, en somme, par des voies diverses, le méme idéal. Puissent leurs relations rester toujours cordiales et fraternelles, puissent les liens qui les unissent devenir chaque année plus intimes! C’est de tout coeur que la jeune Jsis souhaite a la société nouvelle une vie longue, prospére et glorieuse! Vivat! vivat! semper vivat! Congrés allemand de 1912. — Ce congrés s’est réuni 4 Minster i. W. du 15 au 21 septembre. I! formait une section du 84° Congrés de la puis- sante association des médecins et naturalistes allemands (84. Versamm- lung Deutscher Naturforscher und Aerzte. Abteilung fiir Geschichte der Medizin und der Naturwissenschaften). D’aprés le compte rendu assez complet qui a été publié dans la Miinchener medizinische Wochenschrift [n° 43, 44 et 45, 1912 (S. A. 16 pages in-8°), Verlag von J.-F. LEnMANN, Miinchen], treize communications ont été présentées par huit orateurs. I] faut ajouter que de ces treize communications, pas moins de quatre ont été faites par le Prof. Karu SupHorr, qui, par son labeur immense et son activité originale et vraiment créatrice, s'est imposé a tous comme un maitre. Les titres des mémoires qui ont été présentés a ce congrés se trouveront dans la bibliographie a leurs places respectives. A Vissue de ce congrés, s’est tenue la 10° assemblée générale annuelle de la Société allemande d’histoire de la médecine et des sciences natu- relles (Deutsche Gesellschaft fiir Geschichte der Medizin und der Natur- wissenschaften). Les Prof. Kary SupHOFF et SIEGMUND GUNTHER, qui font tous deux partie du comité de patronage de la revue Isis, ont été réélus respectivement président et vice-président de la société; H. ScHEeLenz a été élu trésorier. Le siege de la société a été transféré de Hambourg a Leipzig et sa bibliothéque est définitivement annexée a celle de l'Institut universitaire d’histoire de la médecine, dont K. Supuorr est le directeur. Congrés italien de 1912 (I° Congresso nazionale della Societa di storia critica delle sciense mediche e naturali, tenuto in Roma dall’ 11 al 14 ottobre 1912). -- Ce premier congres, qui avait été, il est vrai, pré- cédé par les trois réunions annuelles de Perugia, de Faenza et Venise (on aurait pu l’appeler le 1V¢ congreés) semble avoir eu un grand succes. Il a été présidé par le savant Prof. Barpvuzzi, recteur de l’ Université CHRONIQUE. 111 de Sienne, et de nombreuses et importantes communications y ont été Congres d’histoire faites. Ces communications seront renseignées dans notre bibliographie, _ des sciences. dés que le compte rendu officiel du congrés aura été publié. Toutefois, ceux qui désireraient se documenter plus t6t pourront lire un résumé des travaux du congrés dans la revue Il Policlino, periodico di medi- cina, chirurgia e igiene diretto dai Prof. Guino BacceLii e FRANCESCO DURANTE, anno XIX, sezione practice (fase. 43, 20 octobre 1912, pp. 1573-1575). Ce résumé est da au Prof. G. Binancionr. Un résumé beaucoup plus étendu vient d’étre publié par les soins du Prof. V. Pey- sui, dans la Rivista di storia critica delle sciense mediche e naturali, anno III (n° 6, pp. 151-165). A la suite du congrés, le comité de la société italienne et l’assemblée générale ont été réunis 4 Rome. Eu égard au yoeu voté par le congrés, le comité a institué une commission chargée d’étudier le projet de fédé- ration des sociétés d’histoire des siences. On sait que ce projet a égale- ment toutes les sympathies de la société allemande (cf., par exemple, la note de SupHorr dans les Mitteilungen, t. XII, p. 127). Il esta peine besoin d’ajouter que la revue Jsis s’y rallie aussi de tout cceur. Le Prof. Barpuzzi a été réélu président de la société; Matoccuti et Me I ont élus vice-présidents, PENsutI, secrétaire, et BrLaNnctont, biblio- thécaire. Le prochain congrés annuel se réunira 4 San Severino (Marche), ou bien 4 Ravenne, dans la seconde moitié de septembre 1913 (1). X™e Congrés de géographie (Rome, 1913). — Le X* Congrés de Congrés géographie, qui avait été annoncé d’abord pour le mois d’octobre 1911, _ internationaux. se réunira 4 Rome, du 27 mars au 4 avril. Il se divisera en huit sec- tions : I. Géographie mathématique. — II. Géographie physique. — Ill. Biogéographie. — IV. Anthropogéographie et ethnographie. — V. Géographie économique, — VI. Chrorographie. — VII. Géographie historique et histoire de la géographie. — VIII. Méthodologie et pédagogie. Le marquis RArrarELe CApPELL et le commandant G1oVANNI RONCAGLI, respectivement président et secrétaire de la « Societa Geografica Italiana », sont les président et secrétaire du comité organisateur, — La cotisation est de 25 francs, et doit étre envoyée a M. l’avocat Ferice Carpon, via del Plebiscito, 102, Roma. (') Pour plus de détails sur la société italienne, cfr. G. Sarton, « La Société italienne d'histoire des sciences médicales et naturelles », Revue générale des sciences, t. XXIII, p. 537, Paris, 1912. Congrés internationaux. 112 ISIS. I. 1913. Congress of historical studies (London, 1913). — The international Congress of historical studies will be held in London from April 3" to the 9%, 1913. A preliminary scheme of the sections has been determined as follows : I. Oriental history, including Egyptology. — II. Greek and Roman history, and Byzantine history. — III. Medizval history. — IV. Modern history and history of colonies and dependencies, in- cluding naval and military history. — V. Religious and ecclesiastical history. — VI. Legal and economic history. — VII. History of mediez- val and modern civilization : a) philosophy, language and literature; b) medizeval and modern art, including architecture and music; c) exact sciences, natural history and medicine; d) social sciences and edu- cation. — VIII. Archeology, with prehistoric studies and ancient art. — IX. Related and auxiliary sciences: a) ethnology, historical geography, topography and local history; 6) philosophy of history, historical methodology, and the teaching of history; c) paleeography and diplomatics, bibliography, numismatics, genealogy, heraldry and sphragistics. Subscription : 1 £. — Proposals in respect of the reading of papers, should be addressed to the Rey. Prof. J. P. Wuirney, 9, Well Walk, Hampstead Heath, London; all other communications, to Prof. I. GoL- LANcz, The British Academy, Burlington House, London W. XVII? Congrés de médecine (Londres, 1913).— Le congrés se réunira a l’Albert Hall, du 6 au 12 aout 1913. Les sections du congrés sont au nombre de vingt-trois, avec trois sous-sections, savoir : I. Anatomie et embryologie. — Il. Physiologie. — II]. Pathologie générale et anatomie pathologique. — IIIa. Patho- logie chimique. — IV. Bactériologie et immunité. — V. Thérapeu- tique (pharmacologie, physiothérapie, balnéologie). — VI. Médecine interne.— VII.Chirurgie. — VIla. Orthopédie. — VIIb. Anesthésie. — VII1. Obstétrique et gynécologie. — IX. — Ophtalmologie. — X. Pé- diatrie. — XI. Neuropathologie. — XII. Psychiatrie. — XIII. Derma- tologie et Syphiligraphie. — XIV. Urologie. — XV. Rhinologie et Laryngologie. — XVI. Otologie. — XVII. Stomatologie. — XVIII. Hygiéne. — XIX. Médecine légale. — XX. Services sanitaires mari- time et militaire. — XXI. Pathologie et hygiene tropicales. — XXII. Radiologie. — XXIII. Histoire de la médecine. Cette derniére section, qui nous intéresse tout spécialement, sera, parait-il, tres importante. Une cinquantaine de communications sont deja annoncées par des historiens de toutes les nationalités. De plus, une exposition ayant trait 4 histoire de la médecine, des sciences et des professions qui s’y rattachent sera organisée pendant la durée du congrés. CHRONIQUE. 113 La cotisation est de 1 £. (25 francs). Sir THomas Bartow, Bt., et le D' W. P. HERRINGHAM (13, Hinde Street, London W.), sont respective- ment président et secrétaire du comité exécutif du congrés. lle Congrés de 1’Association internationale des sociétés de chimie. — « Le premier congrés de cette association a eu lieu a Paris, en avril 1911, et le deuxiéme vient de se réunir 4 Berlin, en avril 1912. Au dernier congrés ont pris part trente sociétés de chimie, représentant un total de 18,000 membres. Le but principal de cette association con- siste dans la revision de la nomenclature de la chimie organique et inorganique et dans l’unification de la notation des constantes phy- siques. Au cours du troisiéme congrés, qui aura lieu 4 Londres en sep- tembre 1913, sous la présidence de sir Wi.t1AM Ramsay, sera en outre discutée la question d’une entente internationale portant sur l’édition et la publication des mémoires scientifiques. En présence du double emploi que présentent les publications de différentes sociétés s’occu- pant des mémes questions, un effort vers la centralisation de la littéra- ture parait, en effet, on ne peut plus indiqué. Cette centralisation ne pouvant étre obtenue que par la coopération internationale, il faut espérer que le prochain congrés de l'association saura assurer cette coopération a l'aide de moyens efficaces et pratiques » (Scientia, t. XII, p- #95). Il est utile de lire a ce sujet la brochure de W. Ostwa cp inti- tulée : Denkschrift iiber die Griindung eines internationalen Institutes fiir Chemie, 31 pages, in-8°, Akademische Verlagsgesellschaft, Leip- zig, 1912. Les idées d’'Ostwaxp ont été fort bien exposées par Mav- Rice NicLoux : Projet de fondation d'un Institut international de chimie dans la Revue générale des sciences, t. XXIII, p. 814-817, Paris, 1912. Congrés internationaux. Analyses. Tannery, Paul. — Mémoires scientifiques, publiés par J. L. HEIBERG et H. G. ZevuTHEN : I. Sciences exactes dans lantiquité, 1876-1884, xx-465 pages, 24x19 cm., portrait. Toulouse, Ed. Privat, et Paris, Gauthier-Villars, 1912. On ne pouvait élever de plus beau monument a PauL TANNERY, ni honorer sa mémoire — chere 4 tous les historiens de la science — d’une maniére plus heureuse, qu’en donnant au public une édition compléte de son ccuvre immense. M™ Pau TANNERY, aidée de deux illustres amis de son mari, HEIBERG et ZEUTHEN, a entrepris cette publication, qui Vhonore elle-méme. Voici (d’apreés l’avant-propos) comment cette publi- cation sera comprise : « Seront exclus de la réimpression les ouvrages publiés en volumes, les articles publiés d’abord a part, puis remaniés et entrés dans quelques-uns de ces ouvrages; enfin, les contributions personnelles de Pau TANNERY aux grandes éditions de FerMat, DEs- CARTES, etc., dont il avait été chargé par le ministére de l’instruction publique. Nous n’insérerons pas les « questions et réponses » données par lui a l’Intermédiaire des mathématiciens et a la Bibliotheca mathe- matica, quelques rapports, notes préliminaires et autres, etc....-Un choix sera fait de ses comptes rendus critiques et de ses articles bio- graphiques compris dans la Grande Encyclopédie. Ces derniers seront placés respectivement dans les sections auxquelles ils se rapportent. Il] en sera de méme de ses articles posthumes. Tout le reste de l’ceuvre de Pau TANNERY sera publié en sept sections, savoir : 1. Sciences exactes dans l’antiquité. — 2. Chez les Byzantins. — 3. Au moyen age et dans les temps modernes. — 4. Mathématiques pures. — 5. Philosophie. — 6. Philologie classique. — 7. Recensions. Une huitieéme section sera ajoutée plus tard concernant la biographie, la bibliographie, plus un choix puisé dans la correspondance scientifique. Chaque section for- mera un volume, sauf la premiere qui en comprendra trois... Nous avons introduit dans le texte, sans les mentionner, les corrections manuscrites de Paul Tannery... » Voici la liste des mémoires reproduits dans le 1 volume: 1. Note sur le systéme astronomique d’Eupoxg, p. 1-1, 1876. — 2. Le nombre nuptial de Puiaron, p. 12-38, 1876. — 3. L’hypothése géométrique du ISIS. I. 1913. — ANALYSES. 115 Ménon de PATON, p. 39-45, 1876. —4. HippocraTE DE Cuto et la quadra- ture des lunules, p. 46-52, 1878. — 5. Sur les solutions du probléme de Délos par ArcuyTas et par Eupoxe, p, 53-61, 1878. —6. A quelle époque vivait DIOPHANTE, p. 62-73, 1879. — 7. L’article de Surpas sur Hypatia, p. 74-79, 1880. — 8. L’arithmétique des Grecs dans Pappus, p. 80-105, 1880. — 9. Sur lage du pythagoricien Tuymaripas, p. 106-110, 1881. — 10. L’article de Sumas sur le philosophe Ismporg, p. 111-117, 1881. — ll. Sur le probléme des bcoeufs d’ArcuimeEpDE, p. 118-123, 1881. — 12. Quelques fragments d’APOLLONIUS DE PERGE, p. 124-138, 1881. — 13. Les mesures des marbres et des divers bois, de DipyME p’ ALEXAN- DRIE, p. 139-155, 1881. — 14. Sur les fragments de H&RoN Db’ ALEXANDRIE conservés par Procuvs, p. 156-167, 1882. — 15. Sur les fragments d’Ev- DEME DE Ruopes relatifs 4 l'histoire des mathématiques, p. 168 177, 1882. — 16. Sur Sporos DE Nicks, p. 178-184, 1882: — 17. Sur linvention de la preuve par neuf, p. 185-188, 1882. — 18. L’arithmétique des Grecs dans HERON p’ALEXANDRIE, p. 189-225, 1882. — 19. Sur la mesure du cercle d’ARCHIMEDE, p. 226-253, 1882. — 20. De la solution géométrique des problémes du second degré ayant Evctipr, p. 254-280, 1882. — 21. Un fragment de Speusippe, p. 281-289, 1883. — 22. SkréNUS D’AN- TISSA, p. 290-299, 1883. — 23. Sur une critique ancienne d’une démons- tration d’ARCHIMEDE, p. 300-316, 1883. — 24. Seconde note sur le sys- téme astronomique d’EupoxeE, p. 317-338, 1883. — 25. Le fragment d’Evpeme sur la quadrature des lunules, p. 339-370, 1883. — 26. ArRis- TARQUE DE SAMOs, p. 371-396, 1883. — 27. Stéréométrie de H&ron D'ALEXANDRIE, p. 397-421, 1883. — 28. Etudes héroniennes, p. 422-448, 1883. — 29. Sur le « modius castrensis », p. 449-465, 1883. Un beau portrait de Paut TANNERY orne ce premier volume, dont l’exécution typographique est trés soignée. Carlo Formichi. — Ag¢vaghosa, poeta del Buddhismo, Bari, LATERZA, 1912 (Bibl. di Cultura Moderna, n° 54), gr. in-8°, xvi-408 pages), br. 5 lire. AGVAGHOSA, qui vécut au plus tard dans la premiére moitié du m°® siécle de notre ére, s'impose de plus en plus a l’examen des india- nistes comme une personnalité de tout premier plan. I] fut le conseiller du grand monarque indo-seythe Kaniska, dont la domination s’étendit a un tiers de l’Asie. Il passa pour un musicien remarquable. Il est l'auteur de plusieurs poémes dont les plus célébres sont la Vajrasiici et le Buddhacarita. Pour la culture morale des fidéles bouddhistes, il compose le Sitralamkara, recueil d’anecdotes édifiantes et premier exemplaire d’un geare littéraire nouveau : les « moralités » parées d'une 116 ISIS. I. 1913. brillante rhétorique. A usage des moines et des esprits spéculatifs, il condense en un précis les résultats de l’élaboration du dogme boud- dhique au cours des différents conciles : c’est le Mahayana Craddhot- pada, le plus ancien texte du « Grand Véhicule», celui ot le boud- dhisme du nord cesse d’étre une simple morale et devient une méta- physique destinée & conquérir le Tibet, la Chine et le Japon. A tous ces titres, ACVAGHOSA nous apparait comme le plus important des patriarches du bouddhisme, car c’est & son époque et a travers ses ceuvres, que se prépare cette transformation qui devait régénérer la religion de CAkyAmunlI. L’influence de ce philosophe doublé d’un poéte fut immense; ses ceuyres sont restées classiques, a travers les traduc- tions chinoises et japonaises, dans tout 1 Extréme-Orient. L’ouvrage auquel Formicui a consacré son étude est le Buddhacarita. C’est une biographie, pour la plus grande part légendaire, du Bouddha. Mais ce récit est une des plus splendides épopées de tous les Ages. Tableaux aimables, scenes instructives alternent sans que le merveil- leux compromette jamais la simplicité de l’action. Dans ce drame intime constitué par la vocation d’un sauveur du monde, vocation qui ne cesse de s’affirmer depuis la naissance jusqu’a l’illumination, le charme extérieur des choses, illusoire sans doute, mais aussi réel que la vie, n’est en aucune fagon méconnu; il forme le fond sur lequel se découpe, en une austérité sereine douée elle-méme d’une grace supé- rieure, la figure de celui qui va devenir le « Bouddha ». Car les séduc- tions du monde, l’attrait de la gloire temporelle, la beauté des femmes, la vie facile et élégante d’un prince hindou, rien ne peut détourner de sa voie le futur bienheureux, qui s’affranchit de tout sans se mutiler. Comme il a éprouvé les plaisirs, il se livre aussi aux mortifications ascétiques, mais pour reconnaitre bien vite leur vanité; il se met a Véecole des philosophes, mais eux non plus ne sauraient le satisfaire. Le récit atteint alors au sublime: le sauveur se retire sous l’arbre ou il doit recevoir Villumination, se, jurant a lui-méme de ne plus quitter la posture qu’il a prise tant qu’il n’aura pas conquis la vérité qui doit délivrer a jamais de la douleur. Aussitdt le prince des démons, MAra4, personnification de la mort et, pour la méme raison, incarnation du vouloir-vivre, lance contre le saint la meute hurlante, hideuse, protéiforme, des mauvais génies. Mais c’est le moment précis ou larévélation se produit chez celui qui est désormais le Bouddha; la puissance d’amour qui rayonne de lui empéche que les attaques les plus sauvages puissent l’atteindre ; le poéme s’achéve, non par la mort du surhomme, mais par la description de l’acte supréme, unique, absolu, qui le réalise et le consacre: la vérité libératrice est atteinte, et le bien triomphe. De ce prestigieux poeme, Formicui a donné une traduction, qu'il a ANALYSES. 117 fait précéder d'une analyse accompagnée d’observations historiques et critiques, et qu'il a fait suivre d’abondantes notes philologiques sur le texte méme. Dans la mesure méme ou l’auteur a tiré parti des travaux de CowetL, de BouTiincK, de Speyer, de LeumMAnNn, de Liipers, de S. L&vi et de Fixor, il s’est rendu capable de proposer lui-méme d’ingé- nieuses corrections et des interprétations judicieuses sur une multitude de points. Le consciencieux professeur de l'Université de Pise a con- sacré cing années de cours a cette étude, avant d’en offrir les résultats au public; et pendant ce temps deux hommes en lui se sont adonnés au travail : l’artiste et le savant. Loin de se faire tort l’un al’autre, chacun fut pour son collaborateur le meilleur des guides : l’instinct de 1 homme de goiit mit en garde l’érudit contre l’acceptation de bizarreries ou de gaucheries que ses prédécesseurs avaient maintenues dans le texte faute d'une critique suffisamment avisée ; d’autre part, une profonde con- naissance des faits, des doctrines, d’une civilisation donna plus sire- ment a l’‘homme de gotit le sentiment de certaines beautés subtiles et secrétes qui auraient échappé a un dilettante. Il suffit de comparer la traduction de CoweLL, qui fut d’ailleurs en son temps trés méritante, avec celle de Formicui, pour apprécier combien une ceuvre d'art gagne a étre traduite avec art. P. Masson-Ourset (Paris). Richard Wilhelm. — Die Religion und Philosophie Chinas [Origi- nalurkunden] (Uebersetzung und Herausgabe in Tsingtau). Sous ce titre a été entreprise, 4 Tsingtau (Kiao Tcheou), par Ricuarp Wutue.y, l’élaboration de dix volumes destinés 4 donner au public européen accés aux textes essentiels de la philosophie chinoise. I] con- vient d’accueillir ayec sympathie ce sérieux et méritoire effort. Les traductions offertes dans les quatre volumes déja parus ont été soi- gneusement exécutées, avec le souci de tirer parti des commentaires les plus anciens, datant, par exemple, des T’ang ou méme des Han, et non pas seulement des gloses de l'époque des Sung. L’éditeur EvGitne Diepericus, de Iéna, réussit 4 présenter cette collection sous une forme élégante et pratique, avec l’ornement de quelques documents figurés, grayures ou photographies. Cette publication, d’excellente vulgarisation, sera consultée aussi avec fruit par les sinologues, quoi- qu'elle ne supplante pas les remarquables traductions de Lecce. Peut- étre certains orientalistes trouveront-ils superflu qu’on ait traduit une fois de plus, sans qu'un profit bien notable en résultat pour nos connais- sances, le Loun yu, Lao tse et CuuANG TSE; cependant ils approuve- ront le dessein de faire paraitre dans cette série tels ou tels livres 118 ISIS. I, 1913. moins connus en Europe. Ls regretteront que la difficulté d’imprimer en Occident des caractéres chinois ait forcé l’éditeur a se contenter, pour les termes cités, de transcriptions phonétiques nécessairement arbitraires. Surtout, pour que ces ouvrages prissent un caractere scien- tifique, il faudrait que, dans chaque cas particulier, mention fit faite des commentaires ou sont puisées les interprétations proposées. Souhaitons que RIcHARD WILHELM satisfasse davantage, dans les volumes & venir, & ces exigences de la méthode critique: ]’ceuvre gagnerait singulicrement en valeur. Ont déja paru: KUNGFUTSE-Gespriche (LuN Yi), Iéna, DiepERicus, 1910, gr. in-8°, Xxxul-244 pages (t. IJ de la collection), br. 5 marks. La plupart des chapitres ont été d’'abord traduit littéralement, puis glosés en une paraphrase trés libre qui utilise, dans une mesure non déterminée, les commentaires chinois et méme japonais des diverses époques. Les notes seront lues avec intérét. Le sens couramment admis de certains concepts est quelquefois précisé ou rectifié. (Par exemple : p. XxI-xxi: li, rite; p. I: hio, étude; p. 8: te, vertu; p. 30: jen; humanité, etc.). Les passages difficiles, ot l’entente cesse entre les commentateurs, sont loyalement signalés (exemple : p. 21-22, 104, 138, 215). Voici donc, rendue lisible pour tout profane, la source la plus importante de notre connaissance de Conrvuctvus, le livre que, par ana- logie avec celui de XENOPHON sur SOCRATE, on pourrait appeler les « Entretiens mémorables » de Conrucius. LAo TsE, Tao te King (Das Buch des Alten vom Sinn und Leben), Iéna, 1911, Diepericus, gr. in-8°, xxx1-118 pages (t. VII de la collection), br. 3 marks. Une traduction nouyelle de LAo TsE s’imposait pour la réalisation du plan congu par RicHARD WILHELM; mais était-elle, en soi, vraiment désirable ? Presque chaque année nous gratifie d’une tentative renou- velée, d’approfondir le Tao te King, et pourtant nous restons dans une compléte ignorance de la signification authentique de l’ouvrage, faute de posséder une histoire, méme rudimentaire, du Taoisme. Non seule- ment les origines de la doctrine, antérieure certainement a Lao TSE, dont la personnalité, peut-étre entiérement légendaire, est a peine his- torique, se perdent dans le mystere, mais l’éyolution de la secte aux époques méme les plus connues de Vhistoire, est loin de nous appa- raitre clairement. L’essai le plus modeste de bibliographie taoist serait plus précieux que dix traductions du Tao te King. Nous ne contestons pas que celle de RicHARD WILHELM compte parmi les meilleures; mais celles de STANISLAS JULIEN, de LEGGE, de von Strauss ont rendu rela- ANALYSES. 119 tivement facile, non pas certes une compréhension des idées, mais une traduction convenable des mots, réserve faite de leur sens véritable. La transcription de tao, voie, par Sinn, inspirée (Introd., p. xv) par un texte de Faust, et celle de fe, vertu, par un terme plus vague, Leben, constituent la singularité la plus frappante de cette nouvelle version. Lia pst. — Das wahre Buch vom quellenden Urgrund (Tschung Hii Dschen Ging). — Die Lehren der Philosophen Lia Ytiku und Yang Dschu, Iéna, Diepericus, 1911, gr. in-8°, xx1x-175 pages, (c'est la premiére partie [1. Halbband] du tome VIII de la col- lection), br. 4 marks. Ce volume sera l'un des plus utiles de la série, parce que Lik Tse n’avait antérieurement fait l’objet que d'une traduction allemande (FAsBer, 1877), assez rare et imparfaite. L’introduction composée par RIcHARD WILHELM est particuliérement intéressante: elle recherche certaines des sources de cette compilation qui se réclame de Lik Tsk, mais postérieure a sa mort, et qui nous fait connaitre non seulement les idées de ce philosophe, mais celles de 1’ « épicurien »), du « pessi- miste » YANG cHov. Il nous est montré pourquoi le Taoisme, a la diffé- rence du Confucéisme, accueillit toutes sortes de données mytholo- giques fort anciennes, mais en les humanisant. Le Taoisme d’ailleurs, si l’on appelle ainsi ce qu'il y a de commun entre deux penseurs aussi différents que YANG cHou et Lik Tse est vite devenu quelque chose de beaucoup plus vague que la doctrine propre de Lao Tse; pourvu que le dernier mot de la pratique soit un non-agir, un laisser-faire, les doc- trines peuvent varier singuli¢rement a l’intérieur de la secte. En tout cas, le panthéisme évolutionniste de Liz Tse, avec sa cosmologie, avec sa théorie de la connaissance que Ricnarp WILHELM ne craint pas de comparer a celle de Kant, marque historiquement un intermédiaire entre les deux plus grandes figures du Taoisme, Lao Tsr et CHuANnG TSE. Le présent volume constituera, avec le travail de Forke sur Lit Tse et YANG cnov (Journal of the Peking Oriental Society, 1893, vol. III, n° 3), la meilleure voie d’accés 4 l'étude de ces deux philo- sophes. DscuvuanG pst. — Das wahre Buch vom siidlichen Bliitenland (Nan Hua Dschen Ging), Iéna, Drevericus, 1912, gr. in-8°, xxiv-268 pages (t. VIII, 2. Halbband), br. 5 marks. Ici, Ricuarp Wituetm n'a pas cru deyoir traduire intégralement Youvrage qu'il désirait faire connaitre: de nombreux chapitres sont écourtés ou résumés. C’est plus qu'une série d’extraits, ce n'est pas rigoureusement une traduction. Nous regrettons que les notes n'‘aient 120 ISIS. I. 1913. pas pris l’ampleur que réclame un sujet extrémement riche, ou les allusions 4 une foule de doctrines et la fantaisie, lironie de l’auteur chinois rendent difficile l’explication du texte. S’en remettant au juge- ment de certains critiques indigenes, RicHARD WILHELM regarde comme apocryphes les livres 28 a 31 (Introd., p. xx1m1) et les passe sous silence. P. Masson-OvurseEL (Paris). Favaro, Antonio. — « Amici e corrispondenti di Galileo Galilei X XIX, VincENzIO VivIANI), Atti del Reale Istituto di scienze, let- tere ed arti, LX XII, p* seconda, p. 1-155 (avec 1 portrait). Venezia, 1912. Le Prof. A. FAvARo ne s'est pas proposé d’écrire une biographie com- plete du célébre érudit et mathématicien que fut VINCENzIO VIVIANI (1622-1703). Poursuivant inlassablement le but de mieux faire connaitre GALILEE, en étudiant tour a tour la vie de tous ceux qui furent ses cor- respondants ou ses amis, dans ce mémoire encore, il s’est attaché sur- tout 4 mettre en évidence les relations qu’entretint avec GALILEE, celui qui s’enorgueillissait d’en étre appelé le dernier disciple. I] serait presque ridicule de faire la critique et l’éloge d’une étude galiléenne, quand celle-ci est due a la plume de celui qui connait mieux que per- sonne au monde, dans tous ses détails, la vie et Pceuvre de GALILEE! Il pourrait done suffire de signaler l’existence de la source nouvelle que ce travailleur infatigable qu’est Anronio Favaro, a mise a notre disposition. : Voici, toutefois, comment la matiére de ce livre est distribuée : I. Con Galileo (p. 4-19). — II. Con figliuolo di Galileo (p. 19-24). — III. Col Torricelli (p. 24-29). — IV. Nell’ Accademia del Cimento (p. 30-38). — V. La lettura di matematiche nello Studio di Padova (p. 38-47). — VI. La divinazione di Apollonio (p. 47-60). — VII. Altri lavori geome- trici a stampa (p. 60-72). — VIII. Lavori geometrici inediti (p. 72-82). — IX. Altri studi e lavori (p. 82-89). — X. Per la illustrazione delle opere di Galileo (p. 89-98). — XI. Per la « Vita» di Galileo e per l’edizione delle sue opere (p. 98-114). — XII. Per la memoria di Galileo (p. 115-125). Appendice I: Manoscritti Viviani nella collezione Galileiana della Biblioteca nazionale di Firenze (p. 126-147). — Appendice II: Corris- pondenti del Viviani, desunti del Carteggio (p. 148-155). Ce dernier appendice, qui contient une liste d’environ 570 noms, montre assez l’importance que présente la correspondance de VIVIANI, pour l’étude du développement des sciences au xvue siécle, principale- ment en Italie. Cette étude biographique est la vingt-neuviéme de la série consacrée ANALYSES. 12) par FAvARO aux amis et aux correspondants de GALILEE. Je profite de l'occasion, qui m’en est donnée, pour communiquer aux lecteurs d’/sis la liste compléte de ces XXIX mémoires, car cette liste est par elle- méme fort instructive. J’ai ajouté a chacun des noms les dates de nais- sance et de mort. I. MARGHERITA SARROCCHI [1560-1618]. — (Atti del reale Istituto Veneto di scienze, lettere ed arti, tomo V, serie VII, pag. 552- 580.) — Venezia, tip. Ferrari, 1894. . Orravio Pisani [1575- ? J]. — (Jbidem, tomo VII, serie VII, pag. 411-440.) — Venezia, tip. Ferrari, 1896. . GrroLaMo MaGAGnati [1560-1618]. — (Ibidem, pag. 441-465.) — Venezia, tip. Ferrari, 1896. . ALESSANDRA Boccuineri [1600-1649]. — (Jbidem, tomo LI, pag. 665-670.) — Venezia, tip. Ferrari, 1902. . Francesco Rast [1570-1621]. — (Jbidem, pag. 670-672.) — Venezia, tip. Ferrari, 1902. VI. GIovANFRANCESCO Buonamict [1592-1669]. — (Ibidem, pag. 672- 701.) — Venezia, tip. Ferrari, 1902. VII. Giovanni Crampour [1589-1643]. — (Ibidem, tomo LXII, pag. 91-145 ) — Venezia, tip. Ferrari, 1903. VIII. GiovaNrrancesco SaGReEpDO [1571-1620]. — (Nuovo archivio Veneto, nuova serie, tomo IV, pag. 313-442.) — Venezia, tip. Visentini, 1903. IX. Giovanni CamiLLo Gtortosi [1572-1643]. — (Atti del Reale Istituto Veneto di scienze, leltere ed arti, tomo LNIII, pag. 1-48.) — Venezia, tip. Ferrari, 1904. X. Giovanni Battista AGuccui [1570-1632]. — (Ibidem, pag. 167- 187.) — Venezia, tip. Ferrari, 1904. X1. Cesare Marsiwi [1592-1633]. — (Atti e memorie della Regia Deputazione di storia patria per la Romagna, serie III, volume XXII, pag. 411-480.) — Bologna, tip. Zanichelli, 1904. XII, Vixcenzio Renter [1606-1647].— (Atti del reale Istituto Veneto di scienze, lettere ed arti, tomo LXIV, pag. 111-195.) — Venezia, tip. Ferrari, 1905. XIII. Vincenzio GAiet [1606-1649]. — (Ibidem, pag. 1349-1377.) — Venezia, tip. Ferrari, 1905. XIV. Giacomo Bapovere [1570-1620]. — ([bidem, tomo LXV, pag. 193-201.) — Venezia, tip. Ferrari, 1906. XV. Martino Hasrar [1570-1620]. — (Jbidem, pag. 202-208). — Venezia, tip. Ferrari, 1906. XVI. Bentamino ENGELKE [1610-1680]. — (Jbidem, pag. 585-592.) — Venezia, tip. Ferrari, 1906. XVII. Lopovico Serrata [1552-1633]. — (Jbidem, pag. 597-624.) — Venezia, tip. Ferrari, 1906. XVII. Rarraei.ro Guatrerottt [1548-1639]. — (Jbidem, tomo LXVI, pag. 119-139.) — Venezia, tip. Ferrari, 1907. GIANNANTONIO Rocca [1607-1656]. — (Jbidem, pag. 141-167.) — Venezia, tip. Ferrari, 1907. 122 ISIS. I. 1913. XX. FULGENzIO Micanzio [1570-1654]. — (Nuovo archivio Veneto, nuova serie, volume XIII, pag. 32-67.) — Venezia, Istituto Veneto d'arti grafiche. 1907. XXII. BENEDETTO CASTELLI [1578-1643]. — (Atti del reale Istituto Veneto di scienze, lettere ed arti, tomo LXVII, pag. 1-130.) — Venezia, tip. Ferrari, 1908. XXII. MicHete CorGnet [1544-1623]. — (Ibidem, tomo LXVIII, pag. 1-16.) — Venezia, tip. Ferrari, 1909. XXIII. FEpDERIGO Borromeo [1564-1631]. — (Estratto dal volume Miscellanea Ceriani, pag.1-24.) — Milano, Ulrico Hoepli, 1909. XXIV. Marino GuetTaupi [1566-1626]. — (Atti del reale Istituto Veneto di scienze, lettere ed arti, tomo LXIX, pag. 303-324.) — Venezia, tip. Ferrari, 1910. XXYV. Tommaso SEeGETH [1575-1627]. — (Ibidem, tomo LXX, pag. 617- 654.) — Venezia, tip. Ferrari, 1911. XXVI. GIovANNI WEDDERBURN [1583-1651]. — (Ibidem, tomo LXXTI, pag. 1-9.) — Venezia, tip. Ferrari, 1912. XXVIII. Riccarpo WuiteE [1590-1660].— (Ibidem, pag.10-24.) —Venezia, tip. Ferrari, 1912. XXVIII. Riccarpo WiLLovuGHBy [1550- ? ]. — (Ibidem, pag. 25-29.) — Venezia, tip. Ferrari, 1912. XXNIX. Vincenzio ViviAni [1622-1703]. — (Jbidem, tomo LXXII, pag. 1-155.) — Venezia, tip. Ferrari, 1912. Guareschi, Icilio. — « La chimica in Italia dal 1750 al 1800 », parte 1II (Storia della chimica, VIII). Estratto del Supplemento Annuale all’ Enciclopedia di chimica, diretto dal Prof. I. GUARESCHI, vol. XXVIII, in-4°, p. 395-470. Torino, Unione Tipografico-Edi- trice Torinese, dicembre 1912. Cet ouvrage renferme des notices biographiques et bibliographiques étendues sur les savants dont l’énumération suit : ALESSANDRO VOLTA (1745-1827); Luigi VALENTINO BRUGNATELLI (1761-1818); FRANCESCO HOoEFER (avec une réédition de son Memoria sopra il sale sedativo natu- rale della Toscana... Firenze, 1778); Paoto Mascaeni (1755-1816) ; GIOVACCHINO CARRADORI (1758-1818); GrovANNI FRANCESCO C1GNA (1734- 1790); Anron-Mario Lorena (1730-1796). Des notes plus courtes, mais trés suffisantes, sont consacrées a des chimistes de moindre impor- tance (p. 437-470). Pour chacun d’eux, le Prof. GUARESCHI raconte bri¢vement leur vie, énumeére avec beaucoup de soins leurs travaux, en indique méme les principaux résultats et y ajoute toutes les données bibliographiques nécessaires. Cet ouvrage est donc un guide trés précienx pour l'étude des sciences dans la seconde moitié du xXvinl® siécle en Italie. ANALYSES. 123 Guareschi, Icilio. — « FrANcesco SELMI e la sua opera scientifica, » estr. dalle Memorie della Reale Accademia delle scienzse di Torino, s. II, t. LXII, p. 125-272, 148 pages, in-4° (avec un portrait), Torino, 1911. Quoiqu’il soit un peu tard pour rendre compte de ce bel ouvrage, je tiens cependant a en dire quelques mots pour attirer l’attention sur la grande personnalité méconnue (du moins hors de I'Italie) que fut FRANCESCO SELMI. Ce qui prouve quelle fut et qu'elle est encore mécon- nue, c’est que SELMI n’est méme pas cité dans l’ouvrage de LADENBURG, ni méme dans le supplément de Corson (!). Il est vrai que ce qui peut expliquer en partie cette méconnaissance de sa valeur par les étran- gers, c'est qu’a l’époque ot Semi écrivait ses principaux mémoires en italien — vers 1850 — les chimistes ne lisaient guére les revues ita- liennes; mais cependant cette remarque perd beaucoup de sa valeur par le fait que plusieurs mémoires de Seitm furent rapidement traduits en francais et en allemand. SELMI naquit le 7 avril 1817, a Vignola, prés de Modéne, et y mourut le 13 aoit 1881. Je ne raconterai pas sa vie, qui fut la vie d'un homme essentiellement juste, bon et modeste, car la place m’est mesurée et j'ai hate de parler de son ceuvre. Sa vie scientifique, qui s’étend de 1840 4 1881, peut étre divisée en quatre périodes : 1° de 1840 a 1848, il produit ses principaux travaux sur le soufre, sur les colloides, sur la chimie théorique; 2° de 1848 a 1860, vivant a Turin, il écrit plusieurs ouyrages didactiques, travaille avec Soprero, et publie ses recherches sur le lait; 3° de 1860 4 1867, il s’occupe principalement de littérature et de politique ; 4° enfin, pendant les quatorze derniéres années de sa vie, il se consacre aux recherches de toxicologie, auxquelles il donne une impulsion nouvelle. C’est pendant cette derniére période, qu'il découvrit la ptomaine : je n’en reparlerai pas, car cette découverte, du moins, ne lui a jamais été contestée. Mais je crois utile d’insister sur la part que Se_mi a prise dans l'étude des colloides, d’une part, et dans l'étude de la catalyse, d’autre part. Car, il faut dire qu’é l’égard de ces deux ordres de recherches, qui dominent toute la chimie moderne, Francesco Seimi fut vraiment un précurseur de génie. Dés 1846, il établit une distinction nette entre les vraies solutions et les pseudosolutions qu'il a appelées lui-méme : pseudosoluzioni o false soluzioni. 1) a découvert le bleu de Prusse col- loidal et le soufre colloidal. De plus, il a mis en évidence des moyens trés stirs de distinguer les solutions fausses des vraies : lorsqu’elles se (') Celui-ci le cite cependant dans son Essor de la chimie appliquée, Paris, 1910, mais seulement pour rappeler la découverte de la ptomaine. 124 ISIS. I. 1913. forment, on ne constate ni changement de température, ni changement de volume; de plus, elles sont précipitées par des substances salines. Il remarque encore que les substances pseudo-dissoutes se trouvent dans un état de suspension ou d’émulsion; elles n’ont pas changé d’état physique. Dans les vraies solutions, au contraire, les particules dis- soutes se répandent et diffusent comme un gaz, c’est une vraie solution gazeuse, il y a done eu un changement d'état physique. Toutes les recherches de SEtmi sur les colloides ont été faites entre 1846 et 1876, surtout entre 1846 et 1857, et publiées dans les revues italiennes, francaises et allemandes. Rappelons que les mémoires de GRAHAM sur la dialyse datent de 1862, 1865 et 1867. GranAm aurait-il vraiment ignoré les travaux de Srum1? On a peine a le croire, mais je ne veux pas émettre d’opinion a cet égard, car je ne connais pas assez bien sa vie, son caractere et ses méthodes de travail. — Des 1846, SeLmi a compris toute l’importance des recherches sur les phénoménes auxquels BER- ZELIUS avait donné, dix ans auparavant, le nom de catalyse. I] fut le pre- mier a considérer l’eau, dont il avait pressenti la nature extraordinai- rement complexe, comme un agent catalytique. I] étudia avec soin les actions de contact, les phénomenes d’adhérence et d’adsorption, la théorie de la teinturerie, les fermentations. I] a parfaitemeut saisi, dés avant 1850, importance biologique considérable des phénoménes cata- lytiques, auxquels il rattache l’action des ferments. SELMI ne fut pas seulement un savant laborieux et richement doué dintuition, et un homme de bien, mais aussi un grand citoyen, qui prit une large part 4 la défense des intéréts politiques et moraux de son pays. Je ne veux pas oublier de dire que ce mémoire a été dédié par le Prof. GuARESCHI 4 la mémoire de sa fille Maria (1875-1909), qui fut pendant de longues années sa collaboratrice (‘). C’était, elle aussi, une grande 4me, dont le souvenir vivra toujours. G.&. Ostwald, Wiihelm. — « Grosse Manner », 3.u. 4. Auflage, xu-424 pages, in-8° (Grosse Manner. Studien zur Biologie des Genies, Bd. 1). Leipzig, Akademische Verlagsgesells., 1910. Je publierai une critique approfondie de cet ouvrage dans |’éditorial du deuxiéme numéro d’Jsis. Je me bornerai donc ici 4 en reproduire la table de matiéres. I. Vorbereitung. — II. Humpury Davy (p. 21-61). — (4) Cir, & ce sujet : I. Guargscui, Ricordanze di Maria Guareschi, 40 pages, in-4° (avec un portrait de Marta Guarescui et une bibliographie compléte de ses écrits). Torino, 1910. ANALYSES. 125 Ill. Junius Ropert Mayer (p. 61-101). — IV. Micwarn FARADAY (p. 101-154). — V. Justus Liesie (p. 154-220). — VI. CuarLes GeRHARDT (p. 220-256). — VIL. Hermann HetMuourz (p. 256-311). — VIII. Allge- meine Orientierung (p. 311-338). — IX. Die Jugend (p. 338-357). — X. Das grosse Werk (p. 357 371). — XI. Klassiker und Romantiker (p. 371-389). — XII. Hernach (p, 389-409). — XLII. Schluss. G.S. Whetham (William Cecil Dampier), M. A., F. R.S., Fellow and tutor of Trinity College, Cambridge, and Whetham (Catherine Durning), his wife. — Science and the human mind. A critical and historical account of the development of natural Knowledge. Londres, Lone- MANS, GREEN and C°, 1912, 304 pages, in-8’, 5 shillings. Les auteurs ont défini ainsi le but de leur livre : « We have set out to tell in plain language the story of the separation of science from the association with theology and philosophy by which, of necessity, its origins were beset. We have tried to recount the marvellous exten- sion of natural knowledge, following on the liberation of science; to trace and to justify the rise of a mechanical theory of life, and to explain the recent tendency once more to recognize its limitations. Lastly, we have endeavoured to weigh the influence which, in turn, science, now admittedly supreme within its own kingdom, has had on sociology, on philosophy and on religion » (Préface, p. v-v1). Bien entendu, ce programme extrémement vaste et dont la réalisa- tion compléte exigerait de nombreux volumes n’a pu étre qu’effleuré ; il faut done considérer ce livre comme une esquisse, une esquisse d’ail- leurs trés intéressante. Toute l'évolution de la science dans l'antiquité est exposée en trente huit pages, le moyen Age occupe trente pages, la renaissance, mieux partagée, dispose de cinquante-quatre pages...! Voici d’ailleurs le résumé de la table des matiéres : I. Introduction (p. 1-21). — II. Science in the ancient world (p. 21-59). — III. The medieval mind (p. 59-99). — IV. The renaissance and its achievement (p. 99-153). — V. The physics of the nineteenth century (p. 153-188). — VI. The coming of evolution (p. 188-233). — VII. The latest stage (p. 233-287). — Bibliography (p. 287-297). — Index (p. 297-304). On pourrait prétendre qu'un résumé aussi rapide ne peut étre que superficiel, et qu’en tout cas il n'a de réelle signification que pour celui qui connait déja l'histoire de la science. Les auteurs déclarent qu'ils se sont contraints eux-mémes 4 n’écrire qu'une esquisse, bien qu'ils aient été fréquemment tentés de publier une étude plus compléte. On peut se demander si, 4 force de le condenser et de le réduire, ils n'ont pas com- 126 ISIS. I. 1913. promis la valeur de leur travail? Je pense, quant 4 moi, qu’on ne peut jamais résumer et schématiser au dela d'une certaine limite, sans verser dans l’arbitraire, et sans risquer d’étre fonciérement incomplet et inexact. Pour fixer les idées, supposons que l’exposé complet d’une ques- tion nécessite l’énoncé de mille faits distinets. Si l’on en retient cent, on pourra généralement espérer d’entrainer l’adhésion 4 son choix; tout au moins, y a-t-il une grande probabilité que ces cent faits soient vraiment représentatifs des mille faits connus. Mais si l’on ne retient que dix faits, ou moins encore, il est trés peu probable que beaucoup de savants seront d’accord sur la légitimité et la convenance de ce choix; en tout cas, ces dix faits ne représenteront les mille autres que d’une maniére trés lache et tres arbitraire : en agissant ainsi, on fait done une ceuyre essentiellement subjective, qui n’a d’autre valeur que celle dont on veut bien faire crédit a l’auteur. Dans le cas actuel, j’invite les lecteurs d’Jsis 4 ouvrir aM. et a M™* WuHETHAM un trés large crédit, car ce sont vraiment des personnalités intéressantes, au contact desquelles il y aura toujours beaucoup a apprendre. : Les auteurs n’ont rien fait d’ailleurs pour atténuer ou pour délimiter le caractére subjectif de leur livre. Ainsi, ils ne donnent aucune réfé- rence bibliographique au cours de leur exposé, ce qui rend l’apprécia- tion critique plus difficile, car on ne peut pas y dégager nettement les idées qui leur appartiennent en propre de celles qu’ils empruntent aux autres. I] est vrai qu’ils ont ajouté a la fin du volume une bibliographie des principaux ouvrages qu’ils ont utilisés, mais cette bibliographie méme est trés subjective, je veux dire, elle manque de systéme, elle est un peu trop fantaisiste. Elle est du reste extremement incomplete, et trop purement britannique. J’y ai cherché en vain les ceuvres de PAuL TANNERY, de DunEM, de ANDREW DICKSON WHITE, et ce qui est plus extraordinaire eu égard ala formation intellectuelle des WHETHAM, ils ne connaissent méme point le livre d’ ALPHONSE DE CANDOLLE. Ce qui me parait encore moins excusable, c’est que bien souvent ils citent des faits incomplétement, et d’une maniére imprécise ou erronée. Cependant, il ne leur en aurait pas couté davantage de citer les mémes faits d’une maniere plus consciencieuse : pour donner a tout louvrage le caractére de précision, de netteté, d’exactitude, la solidité qui lui manquent, il aurait peut-étre suffi d’y ajouter quelques pages! Nous pouvons admettre, a la rigueur, que les auteurs ne citent que quelques faits, si ceux-ci sont bien choisis (et c’est généralement le cas), mais tout au moins faut-il qwils soient énoncés exactement. Voici un exemple pour préciser ma critique. Les WHETHAM exposent l’hypothése de LAPLACE dans les termes suiyants : « LapLace framed a nebular hypo- thesis, which pictured the primordial chaos as filled with scattered matter like a diffused cloud, spread throughout the space now occupied ANALYSES. 127 by the solar system. LapLace showed that known dynamical prin- ciples were consistent with the drawing together and gradual solidifi- cation into distinct fiery masses of such space-scattered particles .. » Or, cela est tout a fait inexact, car ce qui constitue le point essentiel de l’hypothése de Lap.ace est passé sous silence! On sait, en effet, que ce qui fait l’originalité de cette théorie, ce qui la distingue des autres hypothéses modernes, c’est que la nébuleuse de LapLace est une véri- table atmosphére gazeuse animée, dés lorigine, d'un mouvement de rotation uniforme, et fortement condensée au centre. Et c’est méme pré- cisément pour pouvoir appliquer les principes de la mécanique, que LapLace a dt ainsi préciser et resserrer ses hypothéses. La nébuleuse de LApPLACE est done bien loin d’étre chaotique comme l’était celle de Kant, a laquelle les termes des WHETHAM s’appliqueraient plus juste- ment. Ii faut remarquer d’ailleurs que les sciences mathématiques sont enti¢rement négligées dans cette rapide esquisse, ou LAPLACE est expé- dié en quelques lignes, et ot j’ai cherché en vain les noms d’Eupoxe, d’Apo.ionius, de DiopHANTE, de LEONARD DE PisE, de CarRpDAN, de Viere, de Desarevues, de Fermat, de WALLIS, des BERNOULLI, de CLAI- rAUT, de LEGENDRE, de MonGE, de Poisson, de... Gauss! On voit que je n’exagére pas en disant que les mathématiques semblent ne pas exister pour les auteurs de ce livre, et il faut avouer que ec’est la une étrange maniére de comprendre l’histoire de la science et de la pensée humaine! U ne faut done pas chercher dans ce livre des faits historiques nou- veaux, ni des données précises; il faut encore moins s’en servir pour apprendre histoire de la science, ou il ne faut le faire qu’avec beau- coup de prudence. Mais il faut le lire pour prendre contact avee des esprits libres et pour s’habituer a enyisager l’évolution des idées scien- tifiques sous quelques points de yue nouveaux. Toutefois, avant de montrer ce qui constitue la vraie originalité de cet ouvrage, pour faire mieux apprécier dans quelle pure et saine atmosphére il a été écrit, je voudrais exposer les idées des auteurs sur les rapports entre la science et la philosophie. Cela complétera en quelque sorte ce que j’en ai dit moi-méme dans mon introduc- tion (p. 3-9). « The realm of metaphysics is always contracting; but each succes- sive concentration gives more power of intensive attack on the deeper and better defined problems which remain behind. The philosopher is continually losing to science ground which he has surveyed for himself, and is always gaining by his loss. « The debt which science owes to philosophy is twofold. From philosophy it learns its limitations and its interactions ; from philoso- 128 ISIS. I. 1913. phy it takes over one problem after another, often in an advanced state of preparation for mathematical or experimental treatment. Philoso- phy may recognize the existence of the problem and formulate the possible solutions. Science alone can decide between them (p. 8) »... Cette conception est illustrée par deux exemples trés judicieusement choisis : d'une part, histoire de la théorie atomique (p. 8), d’autre part, histoire de l’idée d’évolution (p. 204-209). Dans un autre endroit de leur livre (p. 157-158), les auteurs ont aussi fort bien mis en évidence l’utilité philosophique et scientifique des études d'histoire : « A knowledge of the history of science, an appreciation of the inadequacy and temporary nature of many of its hypotheses which have done good work in their time, together which the realization of the deeper metaphysical questions which lie all unanswered beneath science at every point, are tending to release the human mind from the iron domination of nineteenth-century scientific scholasticism, which was threatening to outlive its period of usefulness as a corrective to the older dogmatism of the modes of thought it superseded. « Throughout the century, it is true, we find that most of the great leaders in science, both in their own personalities and in the general trend of their teaching, keep their touch with the deeper realities of the unsounded depths of the human soul. They, at all events, still grasp, unconsciously it may be, the connection between the exper- imental method in natural science and an attitude of open-minded recep- tion of spiritual experience... » Mais ce qui fait le principal intérét de ce livre, c’est que les auteurs ont une formation intellectuelle trés differente de celle des historiens qui les ont précédés : ce sont, avant tout et essentiellement des eugé- nistes, et on leur doit, du reste, plusieurs ouvrages dans ce domaine : Eugenics and Unemployment, 1901; The Family and the Nation : a study in natural inheritance and social responsibility, 1909; Heredity and Society, 1912; An introduction to eugenics, 1912. Je n’ai lu que le dernier, qui est vraiment une excellente introduction a l’eugénique. Il fallait donc s’attendre a les voir introduire dans leur histoire, ce point de vue tout 4 fait nouveau, et c’est bien ce quils ont fait. Ce sont tou- jours les points de vue ethnologiques, anthropologiques et eugéniques qui dominent leur exposé, ce sont eux qui ont déterminé leur choix des faits, et on ne peut que regretter une fois de plus, a cet égard, que ce choix ait été aussi parcimonieux. Donnons vite quelques exemples. Aprés avoir rappeié la situation géographique exceptionnelle de la péninsule grecque et des iles de la mer Egée et de la Méditerranée, les auteurs ajoutent : « Yet these places [the islands] are not so far from each other and from the ANALYSES. 129 surrounding land, but that, to a certain extent, communication must always have been open between them. We have therefore a condition in which isuolation after invasion or conquest has produced the bio- logical potentialities and eventually the definite racial qualities which become moulded into a clear-cut type, either of the population as a whole or, as in ancient Greece, of the conquering and governing class, But at the same time the people have been subject to the intellectual stimulus introduced by contact, not necessarity biological in the sense of cross-breeding, but contact of mind and civilization, which produces the best effects in a race or section of a nation well prepared by unity of blood and ideals to apprehend and fertilize any new conceptions... » (p. 10-11). Pour M* et M™ Wuertua«, toute l'histoire intellectuelle de l'Europe est le produit et le reflet des conflits entre trois races fondamentales : 1° une race méridionale, composée d’hommes de petite taille, aux che- veux foncés, a la téte allongée, qu’on trouve encore au sud-est de l’Espagne, dans le Midi de la France, en Italie, au sud de Rome, et, en moindre quantité, dans le Pays de Galles, en Cornouailles, dans le West-Devon, a l’ouest de l'Irlande et dans certaines parties de l'Ecosse; 2° une race septentrionale. composée d’hommes de haute sta- ture, aux cheveux blonds, au crane allongé, aux yeux bleus ou gris. On peut les appeler les Germains ou Teutons. Ils sont surtout groupés dans le nord-ouest de l'Europe, dans les pays qui entourent la mer du Nord. D’aprés les Wueruam, c'est cette race surtout qui aurait créé la science expérimentale. « Even in Italy, when, first of nations, the Renaissance touched her, experimental science took its rise in the Northern regions which had been permeated with streams of barbarian blood by the influx of Goth and Lombard... » (p. 72). « Differences of genius among the various branches of the race, ancient and modern, may be detected. The Greek was too self-centred and consequently too philosophical to grasp the essential spirit of experimental science. The Roman had too little power of abstract thought and too much fundness for legal forms. Thus it was the Teuton, observant, pains taking, sure, who created modern science, which still remains chiefly a Teutonic achievement » (p. 75-76) ; 3° enfin, entre les habitats de ces races principales, s'est glissée une troisiéme race, dite alpine, qu’on retrouve en Auvergne et dans les Cévennes, puis 4 travers toute la Suisse et l'Autriche, dans les Balkans, les iles de la mer Ngée et l’Asie Mineure. Ils ont le crane rond, et la couleur de leurs cheveux et de leurs yeux, et leur stature sont intermédiaires entre celles des deux autres races. Ce qui les caractérise surtout, ce sont leurs affiniteés asia- tiques, qui font croire qu'ils sont le produit d'une lente infiltration de 1’ Orient. 130 ISIS. I. 1913. « A race is essentially atomic in structure; it is made up of individual parts, which we call persons, and is interpreted by these. But the individual life is too short to give full expression to racial possibilities. Hence each independant and creative civilization depends for its existence and progress on that continuity of tradition and definite oneness of aim and character which are essential to produce the environment suitable for the development of the typical personalities’; a unity only to be attained through a certain purity of breeding of the effective and directing portion of the race. « Consequently, periods of chaos, of the biological intermingling of races, are seldom periods of creative power and high intellectual achievement. A superficial culture may be attained thereby, a certain denationalized temporary civilization may ensue, but the great eras of this world’s thought are records of separate, distinct nationalities, expressing themselves characteristically through great men, born and bred in appropriate circumstances. Creation is usually the outcome of one race working out its own salvation, while culture appertains to a contact of ideals and a mixture of peoples » (p. 14). Dés que l’on se place au point de vue eugénique, le rdle des individus acquiert également une grande importance, et lhistorien doit attacher beaucoup de prix aux biographies bien faites, je veux dire, a celles qui mettent bien en relief les facteurs biologiques et psychologiques qui ont influencé la vie des grands hommes. Voici un passage signi- ficatif a cet égard : « If, therefore, in the light of recent research and of age-long experience, we are compelled to attach so much importance to the biological factors, it follows that we are bound, in the course of our present enquiry, to consider carefully the characters of the peoples among whom science grewup. Their modes of thought, their religion, their political condition, are all pertinent to the subject we have in hand, And, as we have said, since the history of science is best written in the biography of its great men, any information that can be placed on record as to their nationality or the ultimate origin of their family must not be regarded as a ministration to idle curiosity, but as a piece of our argument, playing an essential part in the structure of this book » (p. 19-20). Pour apprécier la validité de ce point de vue eugénique, il faudrait, avant tout, savoir — et on commence a peine a étudier cette question d’une manieére scientifique — quelle importance on peut attacher aux facteurs ethniques. M. et M™* WueruHam sont d’avis qu'il faut leur accorder une trés grande importance. Mais, rappelons-le, ce n’est la qu’une opinion, qu'il est bon de noter, mais qui ne peut étre considérée comme démontrée. Sans doute, un Anglo-Saxon différe beaucoup d’un ANALYSES. 131 Latin, d’un Slave et d’un Juif; ces différences sautent aux yeux et se manifestent dans toutes leurs pensées et dans toutes leurs actions. Mais n’y a-t-il que ces différences-la? Et dans une méme race, la diffé- rence d'une classe sociale a l'autre n’est-elle pas encore beaucoup plus grande’ Les savants de toutes les races ne sont-ils pas beaucoup plus proches les uns des autres qu’ils ne sont des prolétaires ignorants de leur propre pays? La nouvelle Atheénes est-elle 4 Londres, a Paris, a Berlin? N’est-elle pas plutét disséminée dans tout le monde civilisé? Si c’est l'art et la science qui donnent seuls a notre civilisation toute sa valeur et toute sa beauté, n’est-il pas admissible que cette civilisation soit indépendante des groupements humains, quelle existe partout ou brale un foyer de savoir et de lumiére, dans la campagne et dans les provinces les plus reculées, aussi bien que dans les villes mondiales? Les auteurs ont prévu, il est vrai, cette objection (p. 14), mais ils ne semblent guere en avoir tenu compte. Enfin, il ne faut pas s’étonner si les WHETHAM ont accueilli sans réserves les idées si suggestives, mais trés contestables de W. H.S. Jones et de WirninGTon, sur le role joué par les fiévres paludéennes comme agents de la décadence grecque. Mais, d’aprés eux, la cause prédomi- nante de cette décadence, comme aussi de la décadence romaine, devrait plutét étre cherchée dans les pratiques malthusiennes de l’élite et dans l’infiltration continue d’éléments barbares. L’ouvrage des WueTHAM renferme de nombreux apercus originaux et intéressants, mais ce compte rendu est déja beaucoup trop long, et je me bornerai 4 en citer un seul. Pourquoi la Renaissance s’était-elle épanouie d’abord sur la terre italienne? D’autres pays étaient cepen- dant habités, 4 la méme époque, par une « race teutonique » plus pure que celle qui occupait le nord de l'Italie? Un moine franciscain du xur® siécle, Fra SALIMBENE, en a donné une raison qui parait excel- lente: c’est qu’au nord des Alpes, il n’y avait que les bourgeois qui habitaient les villes, tandis que les chevyaliers et nobles dames vivaient isolés dans leurs terres; au contraire, en Italie, l’élite de la société habitait des hétels dans les cités méme et y passait la plus grande partie de son temps : « Now while the residence in the country of its natural leaders makes for a healthy and stable political and social life, in an age of slow communication it gives little chance for that contact of mind with mind which leads to creation and culture. The city life of the leisured and intelligent class in Northern Italy gave an ideal environment for the birth of the Renaissance » (p. 100). Enfin, il est assez intéressant de remarquer que dans cet ouvrage, ou la place est si avarement mesurée aux plus grands génies de la science, pas moins de dix pages sont consacrées 4 L&oNARD DE VINCI. Il est clair que les auteurs ont écrit ces pages avec amour, et j'ai eu 132 ISIS. I. 1913. beaucoup de joie a les lire, mais la disproportion n’est-elle pas tout de méme un peu trop forte? En tout cas, ce qui est extrémement bon, satisfaisant et réjouissant, c’est de constater avec quelle belle liberté d’esprit les auteurs con- templent et apprécient l’évolution humaine. Tout au plus pourrait-on leur reprocher d’étre trop exclusivement britanniques, de ne pas se placer assez souvent au point de vue des autres nations et des autres races. Ainsi leur comparaison entre la Gréce antique et l’' Angleterre actuelle est trés discutable. Cette réserve faite, j’admire de tout coeur leur sincérité, et le pur esprit critique qui domine leur ceuvre. M. et M™° WuHeETHAM Se sont donnés la peine de réfléchir consciencieuse- ment aux principaux problemes que soulévent la science moderne et notre vie sociale, ils se sont efforcés de tenir compte de toute l’expé- rience du passé, ils ont voulu se faire des opinions conscientes et désintéressées : tout cela est trés méritoire et éveille notre sympathie. I] faut lire leur livre, non pas pour apprendre l’histoire de la science, mais pour gouter la joie de regarder le monde et l’humanité avec des yeux purs et clairs, avec un esprit libre. GEORGE SARTON. Candolle (Alphonse de) — Zur Geschichte der Wissenschaften und der Gelehrten seit zwei Jahrhunderten nebst anderen Studien tber wissenschaftliche Gegenstinde insbesondere tiber Vererbung und Selektion beim Menschen. Deutsch herausgegeben von WILHELM OsTWALD, 1 vol. in-8°, XX-+-466 pages, Leipzig, « Akademische Ver- lagsgesellschaft », 1911, prix : broché, 12 marks; relié, 13 marks. Il faut saluer avec joie apparition de cette traduction, d’abord parce quelle est admirablement faite, ensuite parce quelle attirera for- tement l’attention sur un livre de trés grande valeur, que les Francais ont un peu trop oublié. Le livre d’ALPHONSE DE CANDOLLE parut en 1873. Son auteur avait alors 67 ans, mais il ne faut pas oublier que son livre était le résultat de recherches et de réflexions patiemment pour- suivies pendant de longues années. C’est un ouvrage fondamental, en ce sens qu'il a ouvert 4 la pensée humaine des horizons nouveaux. J’en parlerai plus longuement dans un article du deuxiéme numéro d'Jsis qui sera consacré a cette science nouvelle, la géniologie, dont CAan- DOLLE et Gatton furent les initiateurs. Une deuxiéme édition du livre d’ALPHONSE DE CANDOLLE, considérablement augmentée, fut publiée en 1885, chez H. GrorG a Genéve. C’est sur cette édition, qui est la derniére édition francaise, que la traduction a été faite: la pre- miére partie a été traduite par OstwaLp lui-méme, la deuxiéme partie a été traduite par K. Scuiirer, mais a été ensuite revisée par OSTWALD. ANALYSES. 133 Cette traduction est précédée d'une préface (p. v-x1) o& OstwaLp nous donne quelques indications biographiques tres intéressantes sur l'il- lustre savant genévois, le digne fils d’ AUGUSTIN PyRAMUS DE CaN- DOLLE. Elle est ornée d’un portrait que le fils d ALPHONSE DE CANDOLLE, qui habite toujours la maison ancestrale 4 Genéye, considére comme le plus ressemblant. J’oubliais de dire que cet ouvrage constitue le deuxiéme tome de la nouvelle collection publi¢ée par W. Ostwa.p, sous le titre : Grosse Manner (Studien zur Biologie des Genies). G. S. Steinmetz, S. R., professeur a |’Université d’Amsterdam. — Essai dune bibliographie systématique de l'Ethnologie jusqu’a l'année 1911. (Monographies bibliographiques publiées par |’ « Intermé- diaire sociologique », n° 1), 1 vol. in-8°, 1v +- 196 pages, Bruxelles, Institut de Sociologie Solvay, 1913. Cette bibliographie parait fort bien comprise, et rendra de grands services aux historiens de la science, qui ne sont généralement pas trés familiarisés avec la littérature ethnologique, a laquelle ils doivent cependant recourir. Elle sera surtout précieuse pour les savants qui étudient plus spécialement la science des primitifs et les origines de la science. Ce yolume inaugure une collection nouvelle, dont il est utile de reproduire ici in extenso l'introduction : « Parmi les moyens qui ont été préconisés en vue de contribuer a la documentation scientifique, il semble que celui des monographies bibliographiques réponde particuliérement bien aux nécessités du moment. Le chercheur qui se donne pour but de rassembler tout ce qui a été écrit d’essentiel dans un ordre d’idées déterminé est mieux & méme que le bibliographe professionnel, quels que soient d’ailleurs les mérites de celui-ci, de faire un triage entre les travaux ayant réelle- ment une valeur concernant un sujet donné. Il est a supposer qu'il connait la matiére qui l’occupe dans tous ses détails, qu'il est animé de cet esprit de curiosité scientifique qui facilite les découvertes dans les livres et dans les archives de tout genre. Ainsi congue, l'ceuvre préli- minaire de la documentation constitue dans une certaine mesure, a elle seule, un travail scientifique qu'il importe de ne pas laisser inconnu ou inemployé. « Une enquéte effectuée parmi ses trois cents membres, par I'/nter- médiaire sociologique institué a l'Institut de Sociologie Solvay, a permis de constater l'existence de collections bibliographiques assez nom- breuses, réunies par des spécialistes en yue de travaux projetés ou déja effectués. 134 ISIS. I. 1913. « L’'Intermédiaire sera heureux de publier celles de ces monographies que leurs auteurs jugeraient suffisamment completes. « Si les monographies de l’espéce peuvent prétendre a4 un caractére scientifique, elles sont aussi, par leur nature méme, revétues d’une empreinte personnelle. Des motifs particuliers ont pu amener tel cher- cheur 4 rejeter l’un ou l'autre élément que tel autre spécialiste eat estimé nécessaire d’introduire dans un répertoire bibliographique. C’est pourquoi l’Intermédiaire sociologique n’entend assumer aucune respon- sabilité quant au caractére plus ou moins complet des matériaux réunis, ni quant a la légitimité de la présentation. Ces monographies sont signées et la responsabilité scientifique qu’elles entrainent reste entiecrement 4 la charge des auteurs. « Tl est a espérer que cette initiative, qui a d’ailleurs des prototypes remarquables, comme les monographies de la Library of Congress de Washington et de la New York Public Library, contribuera a rap- procher davantage les membres de 1|’Intermédiaire sociologique. Elle leur montrera les avantages que la coopération scientifique peut retirer d'une bonne utilisation de tous les matériaux réunis en vue d’un travail ou au cours de recherches que des circonstances spéciales ont pu rendre particulierement fructueuses. » Voici maintenant un extrait de la préface de cette premiére mono- graphie, qui nous précise dans quel esprit S. R. Sreinmerz l’a rédigée : « Dans la préparation de mon travail, je me suis basé sur les prin- cipes suivants. Par ethnologie, j’entends l'étude théorique comparée des peuples, par opposition au procédé purement descriptif de l’ethno- graphie. I] est clair qu’il est souvent fort difficile de tracer une ligne de démarcation; il en résulte parfois de graves inconvénients. La ligne de démarcation que j’ai choisie n’est évidemment pas la seule qui soit possible, mais je m’y suis conformé strictement jusqu’au bout, et cela importe davantage. Les descriptions systématiques d’objets déter- minés, se rapportant 4 un peuple ou 4 un méme groupe de peuples, ont été exclues chaque fois que le but poursuivi semblait étre la simple description de ces objets et non l'utilisation théorique des données. Naturellement, cette distinction n’a pas toujours été irréprochable. « Il n’était guére plus facile de déterminer nettement les limites entre l’anthropologie, la linguistique, l’archéologie préhistorique, la psychologie, la géographie et d’autres branches de domaines scienti- fiques apparenteés. » Les matériaux de cette bibliographie sont répartis en onze chapitres que j’énumére ci-aprés : I. Histoire et évolution de l’ethnologie (p. 7-28). — II. Evolution et distribution des races et des peuples (p. 29-37). — III. Psychologie (p. 38-45). — IV. Vie économique (p. 46-52). — V. Civilisation matérielle et ergologie (p.] 53-68). — ANALYSES. 135 VI. Société, Etat et droit (p. 69-82). — VII. Mariage, famille et vie sexuelle (p 83-99). — VIII. Mceurs et coutumes (p. 100-106). — IX. Morale et moralité (p. 107-111). — X. Religion (p. 112-146). — XI. Sciences et arts (p. 147-161). — Unindex des auteurs cités termine lYouvrage (p. 169-196). On voit que les chapitres consacrés aux sciences et arts et a la reli- gion sont parmi les plus étendus, et occupent a eux seuls le tiers de la bibliographie. G. 8. Bibliographie analytique des publications relatives a l’histoire de la science parues depuis le 1° janvier Ig!2. INTRODUCTION. Cette bibliographie est divisée en trois parties. Dans la premieére, qui est aussi la plus importante, toutes les publications que j’ai pu réunir sont classées dans l’ordre chronologique des périodes auxquelles elles se rapportent. La période de temps qui me sert d’unité est le siécle. J’aurais voulu pouvoir ranger toutes les notices, siécle par siécle, en ajoutant bien entendu des rubriques intermédiaires se rap- portant aux périodes qui chevauchent sur deux siécles. J’aurais obtenu ainsi une série unique de rubriques de la forme : hawel Se x, Se x-x1, S° x1, S¢ x1-xn, S° xm, S® x11-xnI..... Mais il est & peine besoin de dire que beaucoup de mémoires ne peuvent étre compris dans cette classification. Y échappent, tout d’abord, tous ceux qui se rapportent 4 une durée supérieure a deux siécles. Mais de plus, ce n’est guére que depuis le v° siécle aprés J.-C., on pourrait méme dire depuis le vu’, que cette classification présente tous ses avantages. Pour les périodes antérieures, non seulement les dates sont souvent trop incertaines, mais surtout un ordre tout diffeé- rent parait beaucoup plus pratique : il est évidemment utile de grouper ensemble tous les mémoires se rapportant 4 l'étude d’une méme civili- sation. Et alors, l’ordre chronologique consistera simplement a ranger ces civilisations, autant que possible, dans l’ordre ou elles se sont suc- cédé. C’est ainsi que la premiére partie débute par les rubriques suivantes : 1. Antiquité. — 2. Civilisations des caractéres cunéiformes. 3. Egypte. — 4. Antiquité classique. — 5. Gréce. — 6. Rome. — 7. Byzance. — 8. Moyen age. — 9. Inde. — 10. Islam. J’y ai encore ajouté les rubriques suivantes : 11. Orient. — 12. Extréme-Orient : a) Généralités; b) Chine; c) Japon. 1i faut noter que les rubriques 9, 10, 11 et 12 se rapportent aussi bien aux temps modernes qu’a l’anti- quité. Ce n’est qu’aprés toutes ces rubriques que commence le classe- ment, que j’appellerai, sans ambiguité possible, le classement sécu- laire. 11 est certain que beaucoup de mémoires rangés dans les douze ISIS. I. 1913. — BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 137 premiéres rubriques, auraient pu étre facilement introduits dans lordre séculaire; mais, toutes réflexions faites, je pense que, dans l'état actuel de la science, cela n’est pas encore désirable. On s'est trop habitué a considérer isolément les grandes civilisations de l’antiquite et du moyen age, et l’on ne connait pas encore assez bien toutes les interactions qui se sont certainement produites entre elles, pour qu'il y ait avantage 4 ne les considérer que comme des troncs divers d’une civilisation unique. D’ailleurs, des nécessités d’ordre philologique, réservent l'étude de ces civilisations spéciales 4 des savants ayant acquis une formation intellectuelle adéquate : hellénistes, papyro- logues, arabisants, orientalistes... Il me reste maintenant 4 justifier ce classement séculaire, qui paraitra assez artificiel 4 beaucoup de personnes. Tout d’abord, je crois inutile d’insister beaucoup sur ce fait, qu’au point de vue de lhistorien de la science, de l’historien de la pensée scientifique, le classement chronologique dans lequel toutes les manifestations de cette pensée sont considérées simullanément, est le plus rationnel \!). Ce classement sera évidemment moins commode pour celui qui n’étudie que Vhistoire d'une science déterminée, mais, je le répéte, son point de yue n’est pas le notre. D’ailleurs, notre bibliographie pourra encore lui rendre de grands services, sil veut bien la parcourir, crayon en main, et, par surcroit, il sera bien obligé ainsi de reconnaitre l’existence simultanée des autres sciences, et il songera peut-étre a tenir compte des influences qu’elles ont pu exercer. Mais pourquoi vouloir tout faire entrer dans ce lit de Procuste, que représente la durée uniforme d’un siécle? Cela n’est-il point d’un arbi- traire inutile et dangereux? — Eh bien, je pense que non. Sans doute, un tel découpage est conventionnel, mais toutes les classifications con- tiennent une large part de convention. Nous ne classifions, et nous ne découpons la réalité en morceaux, que pour permettre a nos esprits infirmes de mieux l’étudier et de mieux la comprendre. Les divisions communément adoptées : moyen age, renaissance, temps modernes, ne sont-elles pas aussi conyentionnelles? Elles présentent, de plus, le grand inconvénient d'étre trés vagues, et de susciter constamment des discus- sions tout a4 fait oiseuses, parce que tout le monde ne les comprend pas de méme. Les mots « moyen age », par exemple, éveillent toutes espéces didées et d'images dans les esprits, selon la mentalité et l'éducation de chacun. De plus, ces périodes historiques, que l’usage a conservées, sont beaucoup trop longues. Une classification doit étre avant tout précise (') Cir. & ce sujet mon étude sur « L'Histoire de la science ~, Isis, t. I, p. 1-46. 138 ISIS, I. 1913. et univoque; de plus, elle doit étre facile 4 retenir et d’un usage aussi commode que possible. La division séculaire présente tous ces avan- tages. Mais elle est entiérement conventionnelle, me dira-t-on? Sans doute, et c’est bien aussi pour cela que je la préfére : n’est-il pas plus scientifique d’adopter une classification franchement artificielle, con- ventionnelle, et qui ne se donne pas pour autre chose qu elle n’est : un moyen commode de comprendre la réalité? Du reste, cette division est conventionnelle, mais elle n’est point arbitraire. Tout d’abord, il est a peine besoin de remarquer qu'elle est extrémement familiére a tout le monde (‘). De plus, n’est-il pas extrémement intéressant et suggestif de diviser le passé en périodes dégales longueurs, et directement comparables? Et encore, on peut faire observer qu'un siécle est précisément la durée extréme d'une vie humaine. S’il y avait avantage, pour les besoins de la science, a faire des coupures nombreuses, du moins convenait-il que chaque division dépassat suffisamment la durée normale d’une existence humaine. Observons encore, que pendant la durée d’un siécle, trois ou quatre genérations se succédent, ou plutdt vivent cote a céte. Des variations se produisent, mais pas trop de variations cependant, car tous les hommes d’une méme période sont plus ou moins des contemporains: il y a entre eux des réactions nombreuses et une solidarité étroite, — ne fut-ce que la solidarité de souvenirs récents. Enfin, pour étudier Vceuvre d’un homme ou I]’évyolution d’une idée, il suffit souvent de con- sidérer la durée d’un siécle. Toutes ces considérations me paraissent justifier amplement le découpage que j’ai adopteé. Quant a l’application de cette méthode, voici quelques exemples qui renseigneront le mieux a cet égard. Tous les mémoires concernant NEwToN seul se trouvent sous la rubrique S® xvii-xvil, ceux qui con- cernent ala fois GALILEE et NEwron, sous la rubrique S* xvi, puisque ce siécle est commun a tous deux; ceux qui concernent ala fois NEwTon et EULER, sous la rubrique S¢ xvii, pour une raison analogue. Ainsi done, l’historien qui s’intéresse plus spécialement 4 l’ceuvre de NEw- TON, consultera avant tout la rubrique xvii-xvu1, puis les rubriques Xvi et xvi. Quand dirons-nous qu’un homme appartient a la fois a deux siécles, par exemple aux siécles xvm et xvi? Quand il est né au plus tard en 168] ou quand il a fait ceuvre scientifique avant 1701 (+) Il faut toutefois mettre le public en garde contre cette erreur assez com- mune qui consiste 4 compter les siécles de 1600 4 1700, ou de 1800 4 1900, par exemple : comme il n’y a pas d’année 0, il est évident que les xvii® et x1x° siécles, entre autres, s’étendent de 160] 4 1701, et de 1801 a 1901. Cette erreur est heureusement de peu de conséquence. BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 139 et que sa vie intellectuelle s'est prolongée au dela de cette date. Cette régle est, en général, trés facile 4 appliquer. Dans quelques cas limites il peut y avoir doute sur l’attribution d’un mémoire 4 une rubrique pluto6t qu’a une rubrique voisine, mais il est facile de voir que cela présente peu d’inconvénients puisque l’historien devra toujours con- sulter au moins trois rubriques. Aux notices qui se rapportent 4 des ouvrages directemeut relatifs a Vhistoire de la science, s’en trouvent mélées d’autres qui concernent Vhistoire de la civilisation, l’histoire de la philosophie ou des religions, quelquefois meme l’histoire des beaux-arts : j’ai taché, en effet, de réu- nir tous les matériaux qui peuvent aider l’historien de la science dans l'accomplissement de sa tache. Le choix que j’ai fait — car il fallait bien choisir — est une ceuvre personnelle, subjective et discutable : je le présente tel quel. Dans les bibliographies ultérieures qui pourront étre préparées plus longtemps a l’avance et qui seront beaucoup moins étendues — puisqu’elles ne se rapporteront qu’a une durée de trois mois au lieu de quatorze —, j’ai l’intention de justifier mon choix par quelques mots d’appréciation ajoutés aux notices, du moins a la plu- part d’entre elles. Les sources de cette bibliographie ont été avant tout la Bibliotheca mathematica, que G. EnestréM, de Stockholm, dirige avec tant de science, d’ordreetde précision, et les Mitteilungen zur Geschichte der Medizin und der Naturwissenschaften, que publie la Société allemande d’histoire des sciences et qui contient un grand nombre d’analyses biblio- graphiques. J'ai dépouillé, d’autre part, de nombreuses revues scienti- fiques, historiques, philosophiques, sociologiques dont je publierai la liste ultérieurement quand mon choix sera mieux établi et fixé par l’ex- périence. Enfin une derniére source d'information m’est fournie par l'ensemble des tirés 4 part et des ouvrages qui m’ont été envoyés des en- droits les plus divers, par les auteurs ou par les éditeurs. C’est ainsi qu'il est beaucoup de recueils que je ne connais que par quelques tirés a part. Pour n’étre pas systématique, et étre livrée a tous les hasards des réactions individuelles, cette source de documentation n’en est pas moins importante et elle tendra peut-étre a devenir prépondérante. Quoique la bibliographie que je présente aujourd'hui soit bien loin d’étre compléte — cela n'a pas grande importance d'ailleurs, car elle sera complétée dans les numéros suivants—, on voit qu'elle signale déja un nombre imposant de publications. Elle prouvera aux sceptiques, que l'histoire des sciences est cultivée par un grand nombre de penseurs de toutes les nations, et leur inspirera peut-étre plus de respect pour cette discipline. — Je dois cependant avouer que parmi tous les articles cités, il en est un bon nombre qui n'ont que bien peu de valeur, et qui semble- raient plutét donner raison A ceux qui considérent l'histoire des sciences 140 ISIS. I. 1913. comme une amusette scientifique plutot que comme une discipline sé- rieuse. Je crois qu'il est plus utile de dire cela, que de le cacher. C’est qu’en effet Vhistoire de la science — comme beaucoup d'autres disci- plines — est cultivée 4 la fois par des gens sérieux et par des dilettanti. Comment l’éviter? Onne peut empécher personne de compiler mala- droitement de vieux bouquins ou de collectionner des anecdotes; on ne peut méme pas les empécher de s’imaginer quils font de histoire, pas plus qu’on ne peut empécher tous les chasseurs de papillons de se pren- dre pour des naturalistes. D’ailleurs, pour tout dire, sices dilettanti sont souvent nuisibles, ils rendent parfois aussi de grands services, et leurs collections peuvent acquérir beaucoup de valeur. — Mais pour Vhistoire de la science, il se présente un fait assez curieux; c’est que ce dilettantisme est trés souvent le fait de savants quidans l’exercice de leur métier font habituellement preuve des plus hautes qualités scienti- fiques, mais qui semblent avoir perdu tout sentiment de précision et de rigueur en s adonnantal’histoire. Dans leur propre domaine intellectuel, ils sont d’une circonspection extréme, mais pour leurs notices historiques ils acceptent sans controle les affirmations du premier manuel venu... A quoi cela tient-il? — Cela tient tout simplement a leur ignorance: ce sont peut-étre de grands savants, mais ce sont aussi de pietres histo- riens, voila tout. Ils n’ont pas le sens de l’histoire. Et parce que les re- cherches historiques ne sont généralement pas susceptibles de la méme précision que les recherches purement scientifiques, ils semblent en avoir conclu que la précision n’y compte plus pour rien! — De méme le mépris avec lequel d’autres savants considérent nos études n’est aussi qu'une manifestation de leur incapacité de concevoir des idées gé- nérales, et de leur ignorance. Ils les considerent comme un passe-temps et comme un jeu, plutot que comme un travail sérieux et utile; de plus, ces études leur paraissent trop faciles. Or, pourquoi, leur paraissent- elles si faciles? — Tout simplement parce qu’ils n’en ont pas encore reconnu les difficultés. — C'est le cas de répéter ici, qu’au fond il n’y apas de choses faciles, ni difficiles; ily acertes des opérations plus complexes les unes que les autres, mais il est toujours facile de faire les choses a moitié ou de les faire mal, de les comprendre grossiere- ment ou des’imaginer qu’on les a comprises. Au contraire, il est tou- jours difficile et méritoire de bien faire ce qu’on fait, et cela devient (autant plus difficile qu’on approche davantage de la perfection, et que son propre idéal devient plus élevé et plus exigeant. C’est précisément parce que tant d’articles soi-disant historiques ne sont que des fantaisies sans valeur, qu'il me parait inutile de vouloir les résumer tous dans notre revue. Mais Jsis luttera de toutes ses forces contre ce dilettantisme qui est le plus grand danger qui nous menace, et s’efforcera, dans les bibliographies ultérieures, de faire déja quelques i! BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 14] distinctions utiles entre les travaux originaux et ces bavardages, plus ou moins spirituels, dont sont remplies, par exemple, tant de gazettes médicales. A la fin de cette premiére partie, je voudrais pouvoir mentionner toutes les études biographiques vraiment sérieuses, écrites 4 l’occasion du décés de savants contemporains. Ces études seront, en effet, des matériaux de tout premier ordre pour les historiens futurs. Je n’ai pu réaliser ce desideratum que trés imparfaitement dans ce premier numéro, mais je m’efforcerai de faire mieux ultérieurement. Ici encore, il est indispensable — pour ne pas étre submergé — de distinguer les études rédigées par des écrivains compétents, qui connaissent les hommes et les ceuvres dont ils parlent, et d’écarter les simples notices nécrologiques écrites hativement pour remplir la rubrique mortuaire d’une revue. Dans la deuxiéme partie.de cette bibliographie, j’ai groupé, dans un ordre idéologique, toutes les unités bibliographiques qu'il a été impos- sible de ranger dans la premiére partie, soit qu’ils se rapportassent a une période de temps indéterminée, ou trop longue, soit que les élé- ments d'information nécessaires me fissent défaut. La classification des sciences que j’ai adoptée est inspirée par celles de Comrie et d’OstTwa.p. Mais comme on ne peut faire l'histoire des sciences sans faire, dans une mesure variable, celle de leurs applications, je n’ai pu séparer les sciences pures des sciences appliquées. I] s’ensuit que la classification que j'ai di: adopter, pour des raisons pratiques, n’a non plus qu’une valeur pratique et ne présente aucun intérét philosophique. Enfin une troisiéme partie, complétant les deux premiéres, est con- sacrée aux disciplines connexes que l’historien de la scienee ne peut ignorer, mais qui sont cependant bien distinctes de son domaine de travail habituel. Bien entendu, ici encore ne sont signalés que les matériaux qui n’ont pu trouver place dans la liste fondamentale. Ainsi un travail important sur l’ethnographie arabe ne devra pas étre cher- ché au § 2 de la III* partie (III, 2), mais bien au § 10 de la I* partie (I, 10). De méme le dernier volume de l|’Histoire de l'art d’ANDRE Micne, est indexé, non pas au § (III, 5), mais sous la rubrique S* xXv-XvI. I] efit été utile de publier cette bibliographie sur le recto des pages seulement, pour permettre le découpage et le collage sur fiches, mais j'ai dO y renoncer, la situation financiére de la reyue ne le permettant pas. Toutefois, je serai heureux de mettre gratuitement a la disposi- tion de chacun des abonnés qui en exprimerait le désir deux tirés a part de cette bibliographie ; pour les obtenir, il suffira qu’ils prennent, par écrit, Vengagement de n’employer ces tirés 4 part pour d’autres fins que pour |’établissement de leur bibliographie personnelle. 142 ISIS. I. 1913. Je serai reconnaissant aux lecteurs d’Jsis qui voudront bien me signaler les erreurs inévitables de ce travail. GEORGE SARTON. 8 mars 19138. Table de matiéres type de cette bibliographie et des bibliographies ultérieures. (Certaines rubriques peuvent manquer faute d'éléments a calaloguer) I. — CLASSEMENT CHRONOLOGIQUE. 1. Antiquité. — 2. Civilisations des caractéres cunéiformes. — 3. Egypte. — 4. Antiquité classique. — 5. Gréce. — 6. Rome. — 7. Byzance. — 8. Moyen age. — 9. Inde. — 10. Islam. — 11. Orient. — 12. Extréme-Orient : a) Généralités; b) Chine; c) Japon. — 13. Clas- sement siecle par siecle. — 14. Biographies de contemporains récem- ment décédés. Il, — CLASSEMENT IDEOLOGIQUE DES NOTICES QUI N’ONT PU ETRE CLASSEES CHRONOLOGIQUEMENT. 1. Méthodologie, but et signification des recherches historiques. — 2. Généralités. I. Sciences formelles : 3. Logique. — 4. Mathematiques, y compris la cinématique. Il. Sciences physiques : 5. Mécanique. — 6. Astronomie, géodésie, météorologie et physique du globe. — 7. Physique. — 8. Chimie et industrie chimique. — 9. Technologie. III. Sciences biologiques : 10. Biologie générale. — 11. Géographie. — 12. Minéralogie, géologie et paléontologie. — 13. Botanique, agro- nomie et phytopathologie. — 14. Zoologie, anatomie et physiologie de Vhomme et des animaux. IV. Sciences médicales : 15. Médecine et art vétérinaire. — 16. Epi- démiologie, histoire des maladies. — 17. Pharmacologie. V. Sciences sociologiques : 18. Psychologie. — 19. Sociologie. BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 143 III. — DIscrpLiINEsS AUXILIAIRES. NOTICES QUI N’ONT PU ETRE CLASSEES CHRONOLOGIQUEMENT. 1. Préhistoire. — 2. Anthropologie et ethnologie. — 3. Les origines de la science : a) généralités, b) science des primitifs, c) science popu- laire. — 4. Archéologie, musées et collections. — 5. La science et lart, histoire de l’art, recherches iconographiques. — 6. Histoire de la civilisation. — 7. Science et occultisme, histoire des sciences occultes, histoire de la sorcellerie. — 8. Science et religion, histoire des reli- gions. — 9. Science et philosophie, histoire de la philosophie. PREMIERE PARTIE Classement fondamental (chronologique). 2. — CIVILISATIONS DES CARACTERES CUNEIFORMES. Handcock, P. S. P. Mesopotamian Archeology, xvi-423 p., in-8°. London, Macmillan, 1912. [14 Sh.} Holma, Harri. Kleine Beitriige zum assyrischen Lexikon. Annales Academie scientiarum Fennice, sér. B, t. VII, n™ 2, 103 p., in-8°. Helsinki, 1912. Kugler, F. X. Sternkunde und Sterndienst in Babel, t. IJ : Natur, Mythus und Geschichte als Grundlagen der babyl. Zeitordnung. Minster, Aschendorff. [8 Mk. | Mueller, W. M. Die Spuren der babylonischen Weltschrift in Aegyp- ten. Leipzig, Hinrichs, 1912. [4 Mk. | Weidner, Ernst. Zur babylonischen Astronomie. Babyloniaca, t. VI, p. 1-40, 65-105, 1912. 3. — EGYPTE. Bissing, F. W. von. Aegyptische Weisheit und griechische Wissen- schaft. Neue Jahrb. f. d. klas. Altertum, 1912. Haberling, W. Kannten die alten Aegypter Sonnenbiider? Deutsche medizinische Wochenschrift, p. 1148, 13. Juni, 1912. Maspero, G. Egypte. Histoire générale de l'art (Ars Una, species mille), 326 p., 565 fig. Paris, Hachette, 1912. [7.50 Fr.] Maspero, G. Etudes de mythologie et d’archéologie égyptiennes. Paris, Leroux, 1912. [15 Fr.} 10 Civilisations des caractéres cunéiformes. Egypte. Egypte. Antiquité classique. 144 ISIS. I. 1913. Mueller, W. M. Die Spuren der babylonischen Weltschrift in Aegyp- ten. Leipzig, Hinrichs. [4 Mk.] Pfister, Edwin. Ueber das Penisfutteral des agyptischen Gottes Bes. Ein Beitrag zu der Geschichte des Kondom. Arch. f. Geschichte d. Med., t. VI, p. 59-64, 1912. Pfister, Edwin. Ueber die aaa-Krankheit der Papyri Ebers und Brugsch, Arch. f. Geschichte d. Med., t. VI, p. 12-20, 1912. Reutter, Louis de. De l’embaumement avant et apres Jésus-Christ, avec analyse de matiéres résineuses ayant servi a la conservation des corps chez les anciens Egyptiens et chez les Carthaginois, xLI+184 p., gr. in-8°. Paris, 1912. Ruffer, M. A., et Rietti, A. Notes on two Egyptian mummies dating from the Persian occupation of Egypt (523-323 B. C.) Bull. Société darchéol. d’ Alexandrie, n° 14, 14 p., 7 pl., gr. in-8°. Alexandrie, TOI: Wreszinski, Walter. Der Londoner medizinische Papyrus (Brit. Museum, n’ 10059) und der Papyrus Hearst in Transskription, Uebersetzung und Kommentar. Mit Faksimile des Londoner Pap. auf 19 Lichtdrucktafeln, x1x+-239 p., in 4°. Leipzig, Hinrichs, 1912. [50 Mk. | 4. — ANTIQUITE CLASSIQUE. Blimner, H. Technologie und Terminologie der Gewerbe und Kiinste bei Griechen und Rémern. Bd. I : Gewerbe. 2 gianzlich um- gearbeitete Auflage. Mit 135 Holzschnitten. xm-+364 p. gr. in-8°. Leipzig, Teubner, 1912. [14 et 17 Mk.] Cumont, Fr. Astrology and Religion among the Greeks and the Ro- mans (American lectures on the History of Religions). 208 p. New York and London, Putnam’s Sons, 1912. Dussaud, René. Le role des Phéniciens dans la Méditerranée primi- tive. Scientia, t. XIII, p. 81-90. Bologne, 1913. Gercke, A., und Norden, E. Hinleitung in die Altertumswissenschaft, 3 vol. in-8°. Leipzig, Teubner, 1910-1912. Heiberg, J. L. Naturwissenschaften und Mathematik im klassischen Altertum [extrait de louvrage précédent]. Leipzig, Teubner, 1912. {1 Mk.] Heiberg, J. L. Naturwissenschaften und Mathematik im klassischen Altertum. 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Giinrner, dans Mitt. z. Gesch. d. Med, u. Naturw., t. XI, p. 233-247 (portrait). Leipzig, 1912. DEUXIEME PARTIE Classement idéologique des notices qui n’ont pu étre classées chronologiquement. 1. — METHODOLOGIE. BUT ET SIGNIFICATION DES RECHERCHES HISTORIQUES. Dannemann, Friedrich. Die Geschichte der Naturwissenschaften in Méthodologie. ihrer Bedeutung fiir die Gegenwart, 15 p., in-8°, Programm. But et Barmen, 1912. signification Enestrém, G. Wie kann die weitere Verbreitung unzuverlissiger des recherches mathematisch-historicher Angaben verhindert werden? Biblio- historiques. theca Mathematica, t. XIII, p. 1-3. Leipzig, 1912. Méthodologie. But et signification des recherches historiques. Généralités. Mathématiques. 174 ISIS. I. 1913. Enestrom, G. ('). Ueber die Bedeutung von Quellenstudien bei mathe- matischer Geschichtsschreibung. Bibliotheca Mathematica, t. X11, p. 1-20. Leipzig, 1912. Klinckowstroem, Graf Carl von. Quellenangaben zur Geschichte der Naturwissenschaften. Mitt. s. Gesch. d. Med.u.d. Naturw., t. XI, p. 106-108. Leipzig, 1912. Mendelssohn, W. Ueber die Verwendung mathematischer Original- werke im Unterricht. Z. f. math. Unterricht, t. XLITI, p. 1-9, 1912. Meyer-Steineg, Th. Geschichte der Medizin und Dilettantismus Reichs. Med. Anz., p. 1-3, 1912. Sarton, George. L’Histoire de lascience. Revue générale des sciences, t. XXIII, p. 93-94. Paris, 1912. Sarton, George. La bibliographie de l’histoire de la science. Revue générale des sciences, t. XXIII, p. 131-132. Paris, 1912. Sarton, George. Les Classiques de la Science. Revue générale des sciences, t. XXIII, p. 217. Paris, 1912. Sarton, George. La chronologie de Vhistoire de la science. Revue générale des sciences, t. XXIII, p. 341-342. Paris, 1912. Wohlwiil, Emil. Naturforscher als Historiker der Naturwissen- schaften. Mitt. <. Gesch. d. Med. u. d. Naturw., t. XI, p. 1-5. Leipzig, 1912. 2. — GENERALITES. Mieli, Aldo. Rassegna di Storia delle scienze, t. I. 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Je fais cette remarque une fois pour toutes. = w- BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 175 Bonola, Robert. Non-Euclidean geometry. A critical and historical study of its development. Translated, with additional appendices, by H. S. Carslaw, 268 p., in-8°. Chicago, Open Court, 1912. (2 Doll.] Brunschvicg, Léon. Les étapes de la philosophie mathématique, x1-+593 p., in-8°. Paris, Alcan, 1912. Cajori, Florian. Historical note on the graphic representation of ima- ginaries before the time of Wessel. The American mathematical monthly, t. XIX, p. 167-171, 1912. Cajori, Florian. A history of the arithmetical methods of approx- imation to the roots of numerical equations of one unknown quan- tity. Colorado college publ., science series, vol. XII, n° 7, 1912. Decourdemanche, J. A. Sur la filiation des chiffres européens modernes et des chiffres modernes des arabes. Revue d’ethnologie et de sociologie, mars-avril 1912. Denjoy, A. Les mathématiques et les mathématiciens. Revue du mois, t. 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Bowes & Bowes. — N° 362, Catalogue of books on the mathematics pure and applied. Earlier period to the end of the 18th. century, 114 pages, 1,774 numéros. Cambridge, 1912. 2-3, Gustav Fock. — Mathematik, Physik u. Astronomie. N° 407, 170 pages; n°? 429, 156 pages. Leipzig, 1912. 4-6. R. Frigpt2nper & Sonn. — Mathematik. I (n° 480), Geschichte der Mathematik u. altere Autoren bis auf Euler, 22 pages; II. (n° 481), 94 pages; III. (n® 482), Wahrscheinlichkeitsrechnung, 14 pages, Berlin, 1912-1913. 7. J. Haute. — Zur Geschichte der exakten Wissenschaften. Kat. XX XIII, 60 pages, 759 numéros. Miinchen, 1912 (?). 8-9. A. Hermann & Fits. — Ouvrages et mémoires d’occasion de mécanique, physique, mathématique. N° 113, 64 pages; n° 118, 112 pages. Paris, 1912-1913. 10. Henry Sorneran & Co. — N° 725, Bibliotheca chemico-mathematica. Part VII forming part II of the supplement, p. 381-484, n®* 7451-9656. London, 1912. Il. — Chimie. 11-12, Gustav Fock. — N° 413, Chemie aus den Bibliotheken von J. H. van ’t Hoff u. A. Ladenburg, 82 pages, 2,852 numéros; n° 427, Biblio- theca chemica, t. I, 134 pages, 3,620 numéros. Leipzig, 1912. Il. — Sciences naturelles. 13-14. Duttz & Co. — N° 8, Scientiw naturales et ceconomice. Auctores veteres ante annum 1800. Imagines. 104 pages, 1,819 numéros, N° 10, Mineralogie, Geologie, Bergbau, Alchemie, 84 pages, 1,638 numéros. Minchen, 1913. 15. J. Harte. — Kat. XLU. Asien, Afrika, Amerika, Australien, 207 pages, 1,239 numéros. Miinchen. 16. W. Junk. — N° 43, Auctores Botanici ante annum 1800, 44 pages, 638 +- 44 numéros. Berlin, 1912. 17-18. Jacques Lecuevatier. — N° 72, Zoologie régionale, 46 pages, 1,455 nu- abt 1912; n° 78, Vertébrés, 52 pages, 2,044 numéros, 1913, aris. 190 ISIS. I, 1913. — OUVRAGES D'OCCASION. 4 IV. — Sciences médicales. 19. G. Scuroper. — N° 24, Médecine. Auteurs anciens. Histoire de la médecine, 62 pages, 1,230 numéros. Torino, 1912. 20. J. Harte. — XLII!. Zur Geschichte der Medizin von Hippokrates bis zum xvi. Jahrhundert. 200 pages, 1,281 numéros (nombreuses figures) Miinchen. 21. Cu. Boutanek. — N° 8, Histoire de la médecine, 126 pages. Paris, 1912. 22. E. Le Francois. — N° 2, Neurologie, psychiatrie, philosophie, occul- tisme, 84 pages; n° 5, Histoire de la médecine, 58 pages, Paris, 1912. V. — Varia. 23-26. JosePH BAER & Co. — N° 585, III. Incunabula xylographica et typogra- phica, 1450-1500. Supplementum secundum, p. 385-495, n° 809-927 ; n° 599, Periodica, 145 pages; n° 607, Theologia catholica, 114 pages; n° 609, Freimaurerei, 38 pages. Frankfurt a. M. 27. J. Harte. — XXVII, Kulturgeschichte, Curiosa, Geheimwissenschaften, 42 pages. Miinchen. 28-29. Dott. Liszro MERLINO. — XX, Livres anciens, 53 pages; XXI, 52 pages. Roma, -_ ta SOMMAIRE DU N° 2 (Tome I, 2) I. — Articles de fond. Pages. GeorGE Sarton. — Le butd «Isis» . .... . 193 Davip EvuGene Smita (New-York). — The Geometry Ne Se ny ey ae ene Ee 197 Antonio Favaro (Venezia). — Il « Carmen de ponde- ribus» diGuarino Veronese ........ 205 Etudes de Géniologie : Witnetm Ostwaxtp (Gross-Bothen). — Genie und Ee ee eee ee one Ue 208 W. C.D. and C. D. Wueruam (Cambridge). — Three Samer: SIONS” SY, orien \ 215 GEorGE Sarton. — Comment augmenter le rendement intellectuel de Vhumanité? (1° partie : Introduc- tion. — I. Le génie scientifique. — II. Le génie et I Riley Si ama ey le a 219 Il. — Chronique et correspondance. Commémorations : Van ‘t Horr (p. 243). — Giovanni ScHIAPARELLI (p. 243). — J.-G. Kotreuter et C. K. Sprencet (p. 243). — CLémence Rover (p.244). — Hector Denis (p. 244). Histoire de la science: The principles of morphology (p. 244). — Lronnarp1 Euveri Opera omnia (p. 244).— Histoire des fonctions elliptiques (p. 245), — Les classiques de la science et de la philosophie (p. 246). — Biogra- phies des industriels allemands (p. 247). — Biographies de médecins et de naturalistes (p. 247). Anthropologie : Voyages du D' A. Hrpticka (p. 247). Ethnographie : Ethnographie de l'Afrique (p. 248). Histoire de l’Art: Encyclopédie de la musique (p. 248). — Ars asiatica (p. 249). Sociétés : Une nouvelle société d'histoire de la médecine (p. 249). — Société d'histoire de la pharmacie (p. 250). — Une nouvelle société d'histoire des sciences (p. 250). — Gesellschaft fir Geschichte der Naturwissenschaften, der Medizin und der Technik am Niederrhein (p. 251). Ill. — Organisation de la science. a) Généralités ; Congrés international des sciences historiques (p. 252). — II* Congrés mondial des Associations internationales (p. 356). 13 192 SOMMAIRE. b) Sciences formelles : Encyclopédie des sciences mathématiques pures et appli- quées (p. 256). — L’Enseignement mathématique (p. 257). — Le labora- toire mathématique de l'Université d’Edimbourg (p. 257). c) Sciences physiques : Institut international de physique (p. 258). — VIII* Con- grés de chimie appliquée (p. 258). — III* Congrés international du froid (p. 259). — Tables annuelles de constantes et données numériques de chimie, de physique et de technologie (p. 259). — Projet d’organisation pour l’observation des astéroides (p. 260). d) Sciences biologiques : I°* Congrés international d’électroculture (p. 260). — IXe Congrés de zoologie (p. 261). — The British ecological Society and The Journal of Ecology (p. 262). e) Sciences médicales : IlI* Congrés international de neurologie et de psychiatrie (p. 263). IV. — Analyses. Inde : Lute1 Svat. Introduzione alla studio della filosofia indiana (p. 264). Islam : Juuivs Ruska. Das Steinbuch des Av istoteles (p. 266). — G. ScHweEIN- ruRTH. Arabische Pflanzennamen aus Aegypten, Algerien und Jemen (p. 268). S¢ XIII : Curist. FercKeL. Die Gynaekologie des Thomas von Brabant (p. 271). S¢ XV : Kart Supnorr. Graphische und typographische Erstlinge der Syphilis- literatur (p. 272). S¢ XVII : Curistiaan Huyaens. Treatise on Light (p. 273). — Paun TANNERY et CHARLES Henry. (Euvres de Fermat, t. IV (p. 274). S° XVIII : Juvmn Orrray DE LA Metre. Man a Machine (p. 274). Se X VIII-XIX : Warner von Dyck. Georg von Reichenbach (p. 275). Se XTX : Reni Huperr. Auguste Comte (p. 276). Se XIX-XX : Ernst Couen. Jacobus Henricus van ’t Hoff (p. 276). Sciences physiques : Pu. E. B. Jourpain. The nature and validity of the principle of least action (p. 278). — J. CampseLt Brown. A history of chemistry (p. 279). — Huco Kaurrmann. Valenzlehre (p. 280). Sciences biologiques : Aanes Arser. Herbals, their origine and evolution (p. 281). — F. W. Ontver. Makers of British botany (p. 282). Histoire de la civilisation : Iwan Biocu. Geschichte der Prostitution (p. 284). Science et occultisme : ALBERT L. CartteT. Manuel bibliographique des sciences psychiques ou occultes (p. 285). Organisation (généralités) : Annuaire de la Vie internationale, volume II (p. 289). — The Britannica Year-Book (p. 290). V. — Bibliographie analytique. Introduction (p. 293). —I. Classement fondamental (chronologique) (p. 293). Nécrologie (p. 311). — II. Classement idéologique (p..312). — III. Dis- ciplines auxiliaires (p. 319). — IV. Organisation de la science (p. 324). — Catalogues d’ouvrages d’occasion (p. 325). Le but d’Jsis. Le but de nos efforts n’ayant pas été bien compris par beaucoup de personnes, il m’a paru nécessaire d’insister encore — tres briéve- ment — sur quelques aspects essentiels de notre programme d'action. Ce qui donne a la revue Isis son caractére original, c’est bien moins le choix de son domaine d’activité, que les points de vue quelle s’efforcera d’y faire prédominer. Il existe, en effet, d'autres revues consacrées a@ Uhistoire d’une ou de plusieurs sciences, mais il n’en est aucune dans laquelle les points de vue méthodologique, sociologique et philosophique soient constamment associés au point de vue purement historique. Et cependant, d’aprés la maniére de voir que j'ai exposée dans l'introduction générale de la revue (’), ce n’est qu’en faisant converger tous ces points de vue et toutes ces méthodes, que les recherches historiques acquiérent leur pleine signification. L’histoire n’est pour nous qu’un moyen, un instrument indispen- sable,—dont nous nous proposons de faire ressortir sans cesse toute Vefficacité, — mais non pas un but. Le but, c’est la philosophie des sciences; le but, c’est d’acquérir une connaissance plus parfaite de la nature et de (homme. Or, une philosophie scientifique, qui ne s’appuie pas constam- ment sur des connaissances historiques nombreuses et précises, c'est une philosophie sans expérience, c’est done une philosophie sans valeur. Et de méme qu'on ne peut se débarrasser des préjugés locaux et nationaux, des préjugés de lespace, quen s’y déplacant, en voyageant, de méme, on ne parvient a se libérer des préjugés de notre époque qu’en se déplacant dans le temps, par l'étude de Uhistoire. C'est Uhistoire seule qui peut nous donner une conscience claire et complete des acquisitions de la science moderne et qui nous permet d’en apprécier la portée réelle; c'est elle encore qui peul le mieux aider les savants a découvrir les voies nouvelles ot leur activité sera la plus féconde,. Si nous nous occupons d’hisloire, ce n'est done pas par pure curiosité, pour savoir comment les choses se passaient jadis (si nous n’avions pas d’autre mobile que celui-ld, nos connaissances seraient, en effet, d'une bien pauvre espéce), ce n'est méme pas seulement pour nous donner la joie intellectuelle de mieux comprendre la vie. Nous ne nous sentons pas capables d'un pareil désinléressement. Non, nous voulons aussi comprendre, pour mieux prévoir; nous voulons savoir, pour agir avec plus de précision (‘) Voir Georee Sarton, « L’Histoire de la science », Isis, t. 1; p. 3-46, 1913 194 GEORGE SARTON. et de sagesse. L’histoire ne nous intéresse pas en elle-méme. Le passé ne nous intéresse qu’en vue de l'avenir. Notre revue, si l'on envisage le but poursuivi, est donc plutét une revue de philosophie et de sociologie qu'un recueil d’érudition historique, comme il en existe déja tant. Et cependant, nous nous efforcerons constamment d’augmenter l’étendue et lexactitude de nos informations relatives a U Histoire de la Science et aux domaines connexes, non pas par amour de l’érudition, mais parce que les mate- riaux que nous voulons rassembler n’ont d’autre valeur que celle que leur donnent leur exactitude et leur précision. Ayant principalement en vue les besoins du philosophe et du sociologue, nous tacherons de réunir pour eux, dans notre domaine, tous les documents et toutes les indications bibliographiques qu’ils doivent connaitre pour accomplir consciencieusement leur tache. Mais nous n’avons pas voulu nous borner a publier des docu- ments et des travaux d’érudition pure, car il est nécessaire de préparer, dés a présent, V'élaboration de l’ceuvre de synthése, qui est leur unique raison d’étre. Peut-étre quelques érudits, inca- pables de s’élever au-dessus de leur érudition, trouveront-ils que nos efforts de synthése sont encore prématurés. Mais toutefois, n’est-il pas évident que des syntheses partielles et provisoires sont absolument indispensables, non seulement pour satisfaire les curio- sités et les impatiences légitimes des étres mortels et passagers que nous sommes, mais surtout pour rendre plus faciles et pour orienter les recherches d’érudition ultérieures? L’ceuvre de Comte et celle de SPENCER, quoique beaucoup plus prématurées, et aussi tant plus présomptueuses que la notre, auraient-elles été inutiles? Qui oserait le dire? — Il faut commencer la construction d’un édifice grandiose bien longtemps avant que tous les matériaux soient a _ pied d’cuvre, — sinon on n’y commencerait jamais, et jamais l’édifice ne serait construit. Il faut savoir se contenter de synthéses partielles et provisoires, car c’est le seul moyen d’avancer. Il n’en est pas seulement ainsi dans notre domaine, mais dans tous les domaines, pratiques et théoriques, de l'activité humaine. La science, comme la vie, nest gu’un perpétuel recommencement. Et ne serait-ce pas a cause de cela que tant de philosophes, depuis la plus lointaine antiquité, ont été hantés par la conception du retour éternel des choses et des idées? Combien de penseurs ne se sont-ils pas sentis envahis par l’angoisse et le doute en songeant a ce retour éternel, a ce cercle ou a cette hélice implacable ou notre raison semble condamnée a tourner infiniment? Les hommes a tendances mystiques se sont crus en présence d’un effroyable mystére. Mais les mathe- maticiens et les physiciens leur ont tranquillement montré que ce LE BUT D’ « ISIS ». 195 retour éternel n’était rien de plus mystérieux que leur méthode des approximations successives : un processus fort simple qui se renou- velle constamment dans tout apprentissage et dans toute évolution. Pour mieux préciser notre but et éviter ainsi de nouveaux malen- tendus, jai cru ulile de modifier quelque peu le sous-titre de la revue, en y ajoutant le mot « organisation » (« Revue consacrée a UHistoire et a 'Organisation de la Science »), qui marque bien les préoccupalions a la fois philosophiques et pratiques qui nous animent. Par lexpression: « organisation de la science», nous comprenons : l’élaboration de la science comme un tout, dont toutes les parties dépendent intimement les unes des autres. Un tout bien vivant. Car la science n'est pas, ad nos yeux, un systéme rigide, une construction parfaile a laqueile on ne peut toucher sans sacrilége, — c’est un organisme vivant en état de perpétuel devenir. Ce n'est pas la science d’aujourd’hui qui nous intéresse le plus, ni celle d hier, mais les tendances éternelles qui la font évoluer. Et c’est d’ailleurs a cause de cette vie qui anime la science, que celle-ci n’acquiert toute sa signification que lorsqu’on la compléte par une histoire critique de ses origines et de son évolution ou, en d’autres termes, lorsqu’on s’efforce de la contempler dans cette mobilité méme qui en est l'dme. Nous prenons le mot organisation dans son sens le plus élevé. Je veux dire que ce qui nous intéresse surtout, c’est lorganisation interne de la science; j'appelle ainsi lélaboration des principes et des théories, la mise en évidence des faits cardinaux et des expé- riences décisives. Mais nous nous interesserons aussi da lorganisa- tion technique, c’esl-d-dire la constitulion des méthodes et du langage scientifiques, et enfin a ce que j’appelle lorganisation externe: létablissement d’institutions nouvelles poursuivant des buts scientifiques spéciaux, la création de centres d’ études, le perfec- tionnement des méthodes d’enseignement, la publication de biblio- graphies ou d’'cuvres collectives, lextension et l’'amélioration de la collaboration scientifique, etc. L'organisation interne, lorgani- sation technique el lUorganisation externe sont, en effet, si étroi- fement liées; les progrés de l'une dépendent si intimement et de tant de maniéres des progrés des autres qu'il n’est guére possible de considérer chacune d'elles isolément (°). (!) D’ailleurs, il n’est pas toujours facile de décider 4 quel genre d’organisa- tion une ceuvre se rapporte : par exemple, une cuvre de synthése sans origina- lité peut faciliter toutefois l’organisation externe de la science; mais si elle apporte des points de vue vraiment nouveaux et utiles, elle perfectionne l’or- ganisation interne. 196 GEORGE SARTON. Notre ambition sera d’ailleurs modeste : comme l’ceuvre que nous nous proposons de réaliser est entiérement neuve, il sera prudent de ne pas trop nous aventurer et d’avancer pas a pas. Si nous voulions trop précipiter notre ceuvre organisatrice, nous n’aboutirions peut-étre qu’a créer des cadres vides et des formes stériles. Enfin, il est utile de faire remarquer que nous nous propo- sons d’étudier surtoui le passé de la Science, mais ce passé n’acquiert toute sa signification actuelle qu’a la lumiére du présent, — un présent d’ailleurs terriblement fugace... Sans empiéter en rien sur le domaine des nombreuses et excellentes «revues générales des sciences », nous tacherons cependant de rester toujours en contact avec la science qui se fait, et notamment de renseigner a nos lec- teurs toutes les ceuvres de synthése scientifique, susceptibles de les aider a se rendre compte des tendances nouvelles, et ad mesurer le chemin parcouru. Ce que nous voulons réaliser, en effet, c’est la Philosophie scientifique d’aujourd’ hui (ou de demain!), et non pas celle d’hier. Le lecteur peut ne pas partager notre point de vue, mais il ne peut pas ne pas en reconnaitre l’originalité, et cela justifie entiérement la publication de la revue Isis. Si je m’arréte sur cette considération, c’est que je considere, en effet, la création d’une revue faisant double emploi avec une autre, comme une atteinte directe a lorganisation internationale de la science et une mauvaise action. Or, il est bien évident qu’Isis ne fait double emploi avec aucune autre revue : elle différe essentiellement, d’une part, des autres publications consacrées a Uhistoire des sciences, d’autre part, de toutes les revues de philosophie et de sociologie existantes. En résumé, ce que nous poursuivons de toutes nos forces, c’est une ceuvre de synthése et d’organisation de la science. Nous pensons que Uhistoire de la science, c’est-a-dire l'histoire de la pensée et de la civilisation humaines sous leur forme la plus haute, est la base indispensable de toute philosophie scientifique et c’est pour cela que nous consacrons la meilleure part de notre activité a cette étude. — Mais Vhistoire n’est pour nous qu’un moyen, non pas un but. GEorGE SARTON. The Geometry of the Hindus. If we consider the excellent summary of Hindu geometry made long ago by M. Chasles (‘), and the various scholarly essays upon the sub- ject that have of late appeared, it may seem an unnecessary labor if not indeed a presumption to attempt to do more with our present fund of knowledge. Nevertheless there are two reasons for assuming to write upon a topic that has been so well considered in the past. In the first place, we have very recently come into possession of a quantity of new material through the completion of the translation of the Ganita-Sara-Sangraha of Mahaviracarya, by Professor Rangacarya. In the second place, there is now an opportunity for a comparison of results that was wanting until the publication of Mahavir’s work. Therefore, while not pretending to set forth any great discovery, a writer may properly feel justified in seeking to present some of the salient features of the Hindu geometry more clearly than has hereto- fore been done. Add to these two reasons the further one that Jsis is nota journal for the specialist in the history of mathematics, but is intended for the general student of the growth of human culture, and the justification for attempting an article of this nature is complete. The problem in its large aspects is set forth in three questions : (1) Who were the great geometers of India’ (2) How extensive was their knowledge of geometry? (3) In how far was this original with India as a country, and with each of these scholars individually ? And first, who were the great geometers of India? The earliest one whose name has come down to us is Aryabhata, who was born in 476 A. D. To be sure there were two Aryabhatas, and it is within the range of possibility that it is the younger of the two, perhaps a century or two later, that we owe some or all of the work attributed (4) Apercu historique sur l'origine et le développement des méthodes en géo- métrie, 2¢ éd., Paris, 1875, p. 417. 198 DAVID EUGENE SMITH to the elder (+). This, however, is not the opinion of the great majority of scholars, and may therefore be passed for the present with this statement. The Aryabhata to whom the Aryabhatiya is generally attributed wrote and taught in Pataliputra, in the “ City of Flowers ” as Rodet translates it, or in Kusumapura as Kaye has it, — in any case the modern Patna. For a long time his work was supposed to be lost, but several manuscripts are now known, and since 1874 printed trans- lations have been available. Somewhat younger than Aryabhata was Varahamihira, who died in 587 ; but since his interests were chiefly in the realm of astronomy we need not consider his contributions in the special field under consideration. The next noteworthy geometer, and indeed we might well speak of him as the first one who wrote at any length upon the subject, was Brahmagupta. We know nothing as to the date of his birth or death; but from astronomical data it appears that he was writing about 628 A. D. He lived and taught at the great Mecca of the astronomers of India, Ujjain, where Varahamihira had labored only a generation or two before him. Bragmagupta’s contributions to geometry, so far at least as we shall consider them, are contained in his Ganita, or arithmetic, a work first made known to the European world by Cole- brooke in 1817. The third great writer among the Hindu mathematicians appeared about two centuries after Brahmagupta, and in a city well removed both from Ujjain, the ancient seat of Indian astronomy and mathemat- ics, and from Pataliputra. Mahavir the Learned, or Mahaviracarya, lived at the court of a monarch who ruled over what is now the king- dom of Mysore, and he seems to have composed his treatise about the middle of the ninth century of the Christian era. His work, the Ganita-Sara-Sangraha, was published in Madras in 1942, and throws more light upon the geometry of India in our Middle Ages than any other source that we have. The fourth and last of the well-known geometers of India is Bhas- kara, who was born in the year 1414 of our era, at Biddur, a city in the Deccan. His best-known works are the Lilavati, on arithmetic and geometry, and the Bija-Ganita, on algebra. The former was (4) G. R. Kaye, « Notes on Indian mathematics », in the Journal and Proceed- ings of the Asiatic Society of Bengal, vol. IV, p. 111. THE GEOMETRY OF THE HINDUS 199 made known to the European world through Taylor’s translation of 1816, and Colebrooke’s of 1817. The question now arises as to the knowledge of geometry that was possessed by these writers. In dealing with this question only such elementary cases will be considered as will be familiar to all readers, but it will be seen that these are quite sufficient for the purposes in view. It is true that we find also an elementary trigonometry in India, with some computation of sines, but it is quite enough if, on this occasion, we limit ourselves to the ordinary formulas or rules of elementary mensuralion. Tbe ancients were early familiar, in the East as well as the West, with our common rules for the measure of rectangular plane and solid figures. The first habitat of these rules is unknown, and since they are prehistoric it will probably never be revealed. It is true that we have traces, among the early Greek writers, of the tendency to judge an area from the perimeter, and the same erroneous idea is referred to in the history of various primitive people. But is it pro- bable that, before the time when written history begins, the scientific world knew these simple rules. That they should appear with refer- ence to the square and cube in the works of Aryabhata (§ 7) excites, therefore, no surprise. It is when we come to the area of the triangle that we meet with difficulty, and here the interest in the work begins. Aryabhata (§ 6) gives a rule for the triangle that holds only for the isosceles case. Brahmagupta (§ 21) distinguishes between rules for gross area (rough approximations) and those for exact area. His rule for the gross area of any triangle a, b, c, of which b is the . i, ‘ base, is i (a+). 1, This is never true, save in the absurd case when b=c. For the exact area in terms of the sides, however, the well-known formula of Heron of Alexandria is given, A= Vs (s—a) (s—b) (s—o), where s is the semiperimeter and a, b, and c are the sides. Mahavir- acarya (p. 187) gave the same two rules, and carried the applications to a greater extent than any other Hindu writer. He also showed (p. 234) a great advance over his predecessors in India by giving the area of an equilateral triangle as S* YY: , a rule that involves the knowledge that A = ; bh. Bhaskara (§ 167) did not advance the 200 DAVID EUGENE SMITH. theory, his rules being two in number, namely, that of Heron and the one involving 5 bh already quoted. With respect to the quadrilateral, we find an interesting state of affairs in all Hindu treatises. Aryabhata speaks only of the square, but Brahmagupta (§ 21) gives a noteworthy extension of Heron’s rule concerning the triangle, saying that A = V (s—a) (s—b) (s—e) (s—d), a,b, c, and d being the sides. Now this is true for a quadrilateral that can be inscribed in a circle, a cyclic figure, butit is not true in gen- eral. This limitation was not known to Brahmagupta, and he applies the rule indiscriminately. In this he is followed by Mahaviracarya (p 198), and it is not until we come to the works of Bhaskara that we find a statement (§ 167) that the rule is ” inexact in the quadrilateral ” (as distinguished from the triangle). He speaks of it (§ 168) as the method ” taught by the ancients, ” and evidently gives it as a bit of history rather than assomething worthy of serious regard. But Bhas- kara (§ 175) makes a noteworthy advance in the case of a quadrilate- ral with two parallel sides b and b', giving the area as equal to ah b+) As to the Pythagorean relation that the square on the hypote- nuse of a right-angled triangle equals the sum of the squares on the other two sides, there is no reason why it should not have been known to Hindu writers long before the time of Aryabhata. Itis referred to in the Sulvasitras, although not in complete form; it appears in the Chow-pi of China, perhaps of the twelfth century B.C., and is found in the writings of ancient Egypt. Hence it is not surprising that it is found in the works of Aryabhata (§ 17a), Brabmagupta (§ 24), Mahaviracarya (p. 197), and Bhaskara (§ 134). It has many more applications in the Lilavati than in the other works, but it was well known to all these writers. In the mensuration of the circle Aryabhata (§ 7) gives the rule that a = , cr. Brahmagupta (§ 40) states that ¢ = 3d and [d\? yy aM J ae i. as \9 , but for his ’’ neat values” he uses 110 instead of 3. Mahaviracarya (p 189) follows Brahmagupta in all three of these rules, but extends the theory to the ellipse, asserting that the area of the latter is 2ab + b?, although it is really mab. Bhaskara (§ 203) states that the area of a circle is i dc, which is, of course, the same rule as that given by Aryabhata. THE GEOMETRY OF THE HINDUS. 201 The value of tm naturally plays an interesting part in connection 62832 20000 which is equivalent to 3.1416, and Albiruni tells us that Pulisa 177 used 370800' 3393 1080’ multiplied by nine. Brahmagupta (§ 40) himself uses 3 for rough e¢al- with the mensuration of the circle. Aryabhata (§ 10) gives it as Brahmagupta, however, speaks of Aryabhata as having used which is Ptolemy’s old value of a with both terms culation and 10 for more accurate work, and in this he is followed 9 by Mahaviracarya (p. 236). Bhaskara (§ 240) uses = for rough work, 9 and pat in finding the « near {delicate, fine] circumference». Healso, however, gives = d? for the area of the circle, which amounts to using 3.1416 for mr. In finding the surface and volume of a sphere the rules naturally are less nearly correct, since the methods of verification are less ob- vious. Aryabhata gives v = £ cr Ve er. This amounts to — saying that v = mr? V/ m instead of - mr’, or to saying that tm = > which is only 4 Z Mahaviracarya (p. 263) gives v= r3asan approx- . . . . 81 imate value, and _ p r3 as the accurate one, which makes 2 r=—, 10 2 S 20 requiring 4.1888 to equal 4.05. Bhaskara (§ 203) gives so as the surface and se as the volume, both of which are correct. This gives us some idea of the nature of the native Hindu geometry. It was merely mensuration, and it was accompanied by no demon- strations of the accuracy of the rules. The question then arises as to how these results were obtained, and as to the originality of the Hindu mathematicians. In the first place, consider the area of the triangle. Here the work of Aryabhata is incorrect and is not a particle better than that of Ahmes the Egyptian who lived more than 2,000 years earlier. Brah- Magupta was equally inaccurate in one formula, but he knew Heron’s 202 DAVID EUGENE SMITH. rule for the area in terms of the three sides, a very great advance. Mahaviracarya knew Brahmagupta’s rules, and made the great advance of stating the one for the equilateral triangle, this involving the ordi- nary rule of bh. Bhaskara used all these except the rule for the equilateral triangle. With respect to the quadrilateral, Brahmagupta and Mahaviracarya both knew the formula VY (s—a) (s—b) (s—c) (s—d), which gives the area of a cyclic quadrilateral in terms of the sides, but neither of them knew that it was valid only for cyclic figures. Bhaskara knew that it was not general, but did not know that it was true for thespecial case. He does, however, give the rule for the quadrilateral with two parallel sides, (b+b'), arule demonstrated in Euclid’s Elements. The value of mt that is given by Aryabhata cannot be traced earlier in this particular form. If, however, we take Heron’s value, 7 : ; ; E : ae and reduce it to a fraction of which the denominator is two myriads, we have (neglecting a small fraction in the numerator) Aryabhata’s value exactly. That this may well have been done is apparent from the fact that Brahmagupta’s value reduces to Heron’s by simply canceling 9. In the mensuration of the circle the ordinary Greek rules of = cr for the area and 2 mr for the circumference were known, although the ancient value of 3, or the later one of 10, was used for 7. Aryabhata’s rule for the volume of a sphere is not even a fair approxi- : : : 4 mation to the correct one, since it uses for m. Ahmes had 2 used a , Which is 3.16049..., and it would seem that Aryabhata must have intended the same thing or else have misunderstood the entire 2 work, copying ~ where he should have taken cr : Enough, however, has been stated to show us clearly that the native Hindus, like the Chinese and Japanese, had no interest in or knowledge of demonstrative geometry. Their tastes lay in other lines ot mathematics. They had interest in mensuration, but they contrib- uted nothing to the theory beyond what the Greeks had already set forth and clearly demonstrated, and of this theory they were ee THE GEOMETRY OF THE HINDUS. 203 generally ignorant. How they obtained their rules we cannot say, but looked at from the standpoint of world history it is not difficult to form a conjecture that will bear a critical test. We are certain that Euclid and Archimedes were not known to the native Hindu scholars, for if they had been we should not have had the repeated blunders that are found in the writings of the latter. The Hindu may have known that these men existed, and he may have learned that they wrote on geometry, but he did not know their works and could not bave understood them if he had been able to read them. In respect to originality, only one rule stands out as demanding attention, the generalization of Heron’s proposition as applied to quadrilaterals. In this the Hindu scholars were all wrong, so that no merit is to be given them for what they did. How, then, did the slight knowledge possessed by the Hindus reach India? To say that it was indigenous there is to attribute to the native scholars a taste that we know was entirely wanting. May we not rather say that the wandering scholar has always been abroad, even in such periods of degeneracy as our own Dark Ages? Even an educated tradesman is a transmitter of knowledge (*), and there has never been a period when he was not in evidence. What seems to have happened from time to time is this : that men with the Wander- lust tramsmitted knowledge back and forth between the East and the West, and that this transmission was very imperfectly done. The Eastern mensuration, such as it was, may well have come from the Mediterranean lands in this manner, just as the Oriental problems and rules found their way into European algebras in the latter part of the Dark Ages. From the present evidence, therefore, the conclusion would seem to be that demonstrative geometry, and even the elementary rules of mensuration, had no place in the native Hindu mathematics. What the Hindu did was in other lines of the science, and this is worthy; but his knowledge of mensuration was a derived knowledge, through imperfect channels of communication, and was neither understood nor appreciated by him. To the Orient we may look for early progress in algebra, trigonometry, and the creation of a remarkable (‘) See Smira and Karpinsxi, The Hindu-Arabic numerals, Boston, 1911, p. 73-81, 100-109, 204 DAVID EUGENE SMITH. THE GEOMETRY OF THE HINDUS. number system, but not for any geometry whatever until relatively modern times. Davin Evcene Smiru. Teachers College, Columbia University, New York. BIBLIOGRAPHY E. Srracugy. — Bija Gannita : or the algebra of the Hindous, London, 18)3. J. Taytor. — Lilawati : or a treatise on arithmetic and geometry, by Bhas- cara Acharya, Bombay, 1816. H. T. Corzsrooke. — Algebra with arithmetic and mensuration, from the sanskrit of Brahmegupta and Bhascara. London, 1817. C. M. Wuisn. — On the Hindu quadrature of the circle. (Transactions of the Royal Asiatic Society, vol. II], 1830.) G. Tuipaut. — Astronomie, Astrologie und Mathematik : Grundriss der Indo- Arischen Philologie, vol. Ill. Strassburg, 1899. H. 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Il solo cenno che di un « Carmen de ponderibus » si trovi, od almeno io abbia saputo trovare nelle Vorlesungen tiber die Geschichte der Mathematik del Cantor (*) (le quali, fintantoché almeno non se ne pubblichi una migliore, costituisce l’opera alla quale, per cid che concerne la storia della matematica, si ricorre pil spesso e volentieri) consiste nella citazione del passo di un componimento poetico Ueber die Gewichte und Maasse attribuito a Prisctano, nel quale (7) si parla della soluzione data da Archimede al famoso problema delJa corona. Le composizioni di questo genere appartengono a due categorie ben distinte fra loro, perché relative a due indirizzi completamente diversi; sebbene le une ele altre non siano senza importanza per la storia delle matematiche. Alcune di esse infatti si riferiscono in particolar modo alla statica, e meglio che altri parmi n’abbia posto il valore in tutta evidenza il Dunem, mostrando che nei concetti intorno alla resistenza dei materiali Leonardo da Vinci ebbe un precursore nell’ autore d’un trattato « de ponderibus » (*) : altre invece si riferiscono al calcolo delle frazioni, e sono pur esse notevoli perché, fra altro, negli elementi che da esse ci vengono somministrati possono seguirsi le traecie del calcolo frazionario romano appresso gli aritmetici italiani del basso medio evo. A questa seconda categoria appartiene un breve«carmen de ponde- ribus » sul quale é stata di recente richiamata la mia attenzione : si tratta di alcuni versi memoriali sui pesi di Guarino Veronese, ripe- (!) Erster Band. Dritte Auflage, p. 311. (?) Meteorologicorum scriptorum reliquie, collegit recensuit partim nunc primum edidit Frwericus Huttscu, volumen II quo Scriptores Romani et indices continentur. Lipsiw, in edibus B. G. Teubneri, MDCCCLXVI, p. 95-98. (*) Etudes sur Léonard de Vinci : ceum qu'il a lus et ceuw qui l'ont lu, par Pierre Dunem, premiére série; Paris, A. Hermann, 1906, p. 257 e seg. 206 A. FAVARO. tute volte dati alle stampe, ma dei quali non si trova cenno nelle solite fonti di storia delle matematiche, e percid non mi parve fuor di pro- posito tenerne qui brevemente parola. « Guarinus de Guarinis de Verona », come egli stesso firmd, adot- tando poi costantemente la denominazione di « Guarinus Veronensis», con la quale é generalmente noto nella repubblica letteraria, nacque adunque in Verona e, come par certo, nel 1374: e dopo aver peregri- nato a Venezia, Padova, Firenze e Costantinopoli, venne a morte in Ferrara, dove, dopo aver atteso all’ educazione del marchese Leonello, era stato condotto come Lettore nel pubblico Studio, addi 4 dicem- bre 1460 (*). I versi ai quali si é accennato e che costituiscono l’obietto della presente nota, leggonsi oltre che nel Cod. Vatic. Urbin. 1180 f. 2 t. e nel Cod. Estense IV. F. 24 f. 168 (7), anche nel Cod. Ambros. M. 69 Sup., membranaceo del secolo xv, nel quale trovansi autografi, e di qui li riprodusse per la prima volta il Sapsapini (°) : Calcus si queris duo lentis grana tenebit, At calci duplices ceratem prebere videntur, Si ceratem geminas obolum numerare valebis. Inde solet scripulus obolis constare duobus, Ast unus scripulus siliquarum pondere sex fit. Ter scripulis octo componitur uncia tota, Drachma tribus scripulis, octonis uncia drachmis. Uncia si fuerit bissena vocabitur assis, Unam deme, deunx est; binas fit tibi dextans : Si tres, est dodrans; bissis si quattuor aufers, (Juinque trahes, septunx; sex tolles, semis habetur. Sin seplem, quincunx. Dic guattuor esse trientem, Tres tibi quadrantem faciunt, bina uncia sextans. Questi versi vennero recentemente ristampati tra aleune Varieta medievali ed umanistiche dal prof. Caro Pascat (4), ed accompagnati da dottissime illustrazioni, dalle quali togliamo alcuni particolari. (1) Remiaio Sappapini, La scuola e gli studi di Guarino Guarini Veronese, Catania, Niccold Giannotta, 1896, p. 24. (2) Op. cit., p. 81, 231. (3) Spogli Ambrosiani latini in Studi Italiani di filologia ‘tadetol: volume undecimo, Firenze, Bernardo Seeber, 1903, p. 312. (4) Atheneum, studii periodici di letteratura e storia, vol. I, fasc. I, gen- naio 1913; Pavia, Mattei & C., editori, 1913, p. 17-18. IL «( CARMEN DE PONDERIBUS )) DI GUARINO VERONESE. 207 La denominazione del peso minimo @é, di solito, calculus, e non caleus; ma anche di quest’ altra voce si hanno esempii. La misura qui detta cerates viene ordinariamente chiamata ceratium e ceratim, ma anche della forma usata qui dal Guarino si hanno riscontri. f] Sapeapini, tanto benemerito degli studi intorno al Guarino, trovd analogie fra il sistema di pesi esposto nei versi surriferiti e le Etymo- logie di |sidoro e gli excerpta ex Isidoro (7); il PascaL invece ne trova instruttivo il confronto col Liber de asse (7), e propriamente col passo che segue : « et uncia ablata de asse remanet deunx, sublata unce de « deunce remanet dextans, sublata uncia de dextante remanet dodrans « sublata uncia de dodrante remanet bessis, sublata uncia de besse « remanet septunx, sublata uncia de septunce remanet semis, sublata « uncia de semisse remanet quincunx, sublata uncia de quincunce « remanet triens, sublata uncia de triente remanet quadrans, sublata « uncia de quadrante remanet sextans, sublata uncia de sextante « remanet sescuncia, hoc est uncia et dimidia, sublata semuncia de sescuncia remanet uncia » : ed anzi esprime il dubbio che questo testo abbia avuto avanti a sé Guarino Veronese mentre stendeva i] suo « Carmen de ponderibus ». > ~ A. FAvaro. Fiesso d’Artico (Venezia). (') Meteorologicorum Scriptorum, ecc. edidit Friprricus Hurtscu, vol. II, p. 88, 112, 139. (*) Op. cit., p. 72-74. Genie und Vererbung Das Problem, wie sich das spontane Auftreten eines Genies in einer Familie von mittlerer Begabung mit den Gesetzen der Vererbung ver- einigen ldsst, ist bisher kaum als Problem empfunden worden. Es ist bekannt, dass Francis Gatton die These mit ziemlichem Erfolge durchgefuhrt hat, dass in Familien, welche einzelne hervorragende Mitglieder besessen haben, eine vorwiegende Wahrscheinlichkeit be- steht, dass wberdurchschnittliche Leistungen auch von den Nachfol- gern erzielt werden. Gerade aber in diesem Fall, wo es sich immer um Familien handelt, die gesellschaftlich und wirtschaftlich eine einigermassen bevorzugte Stellung einnehmen, ist es besonders schwer, zwischen dem Einfluss der unmittelbaren Vererbung und dem Einfluss der Erziehung und des Milieus zu unterscheiden. Die Eigen- schaften, auf welche Gatton vorwiegend seine Schlisse griindet, namlich ein gewisses Hervorragen in dem erwihlten Berufe, setzen naturlich eine hinreichende, aber keineswegs eine ausserordentliche angeborene Begabung voraus. Aber die Entwicklung zu iiberdurch- schnittlichen Leistungen ist in so weitgehendem Masse von Unterricht und Beeinflussung abhangig, dass die von GALTon nachgewiesenen Tatsachen schwerlich als ausreichende Erklirung fir die besondere Erscheinung des Genies herangezogen werden kénnen. Denn das Genie ist ja eben dadurch gekennzeichnet, dass es sehr erheblich tuber das Durchschnittsmass der Leistungen vergleichbarer Individuen her- vorragt. De CanDoLuE hat unzweideutig bewiesen, dass die Produktion von Genies in zweifellosem Zusammenhange mit dem allgemeinen sozialen und kulturellen Zustande der betreffenden Volker oder engerer Gruppen steht. Je hdher die durchschnittliche Allgemein- bildung in der Gemeinschaft ist, um so héher ragen auch die unge- wohnlichen Kopfe tber den Durchschnitt hervor. Annahernd ge- sprochen bleibt die Distanz zwischen dem mittleren und dem héchsten Niveau uberall dieselbe; daher sind ungewohnliche Leistungen, die fur die Gesamtkultur erheblich sind, nur von einem verhiltnismassig GENIE UND VERERBUNG. 209 hohen mittleren Kulturniveau aus uberhaupt méglich. Die Erklérung dieser Tatsache ist natirlich leicht zu finden. Sie liegt in der durch- schnittlichen Gleichheit der durch ein Menschengehirn verarbeitbaren Energiemenge. Kann das einzelne Individuum bereits von einem verhiltnismassig hohen Anfangsniveau ausgehen, so ist der héchste erreichbare Punkt entsprechend hdher gelegen, als in den Fallen, wo noch eine grosse Menge vorbereitender Arbeit zu leisten ist, bevor der einzelne ausgezeichnete Mensch an die eigentliche schopferische Tatigkeit gehen kann. Diese Tatsachen erklaren also ganz wohl den Umstand, dass die dlteren Kulturlander durchschnittlich mehr sch6ép- ferische K6pfe hervorbringen, als es neue Gebiete tun; sie erklart ebenso, dass in Familien mit guter Tradition auch tberdurchschnitt- liche, wenn auch nicht ausserordentlich hoch uber den Durchschnitt liegende Leistungen eher erzielt werden, als in andern Familien, die eine hervorragende Stellung in der Welt erst zu erwerben haben. Sie geben aber keine Aufklarung tber die Tatsache, dass aus Abk6mm- lingen von Eltern durchschnittlicher Begabung, sei dieser Durch- schnitt nun hoch oder niedrig je nach der kulturellen Entwicklung der entsprechenden Nation, einzelne Individuen erzeugt werden, deren Leistungen ganz ausserordentlich uber jenen Durchschnitt her- vorragen. Wir haben es hier offenbar, zunadchst allgemein methodisch ge- sprochen, mit der Tatsache sehr starker Abweichungen yom Mittelwert zu tun, und miussen uns, wenn wir diese Erscheinung verstehen wollen, nach Ursachen umsehen, durch welche derartige Abwei- chungen bewerkstelligt werden. Nun wissen wir ja seit den bahn- brechenden Untersuchungen von Qveteer, dass es sich hier um ein Phanomen handelt, wie es auch noch auf vielen anderen Gebieten eintritt, in denen Kollektivbegriffe, um den glicklichen Ausdruck Fecuners zu benutzen, gebildet werden. Jeder derartige Kollektiv- begriff umfasst eine Anzahl von Individuen, die im allgemeinen yon- einander verschieden sind, und deren Verschiedenheiten nach dem Wahrscheinlichkeits- oder Fehlergesetz gruppiert zu sein pflegen, soweit nicht einzelne Faktoren eine einseitige Abweichung von dieser Regel bewirken. Diesem Gesetz gemiass sind also stark abweichende Individuen umso seltener, je grésser die Abweichung ist. Dies kOnnen wir zunichst als eine formelle Erklirung dafir ansehen, dass schopferisch geniale Personen, die eine sehr starke Abweichung von dem Mittel darstellen, eben selten vorkommen. Diese Betrachtung gewahrt uns aber nur eine Aufklirung dariber, dass auch das Auf- 210 WILHELM OSTWALD. treten schdpferischer Geister annahernd sich den allgemeinen Wahr- scheinlichkeitsgesetzen unterzuordnen scheint, sie enthilt aber keine kausale Erklarung, keinen Hinweis darauf, durch welche besonderen Faktoren derartige ungewohnliche Abweichungen zustande kommen mogen. Um. diese tiefere Untersuchung des Phanomens vornehmen zu kénnen, mussen wir uns die biologischen Vererbungsgesetze heran- ziehen, deren Besonderheiten in irgend einer Weise offenbar auch fur das Auftreten dieser Erscheinung in Anspruch zu nehmen sind. Nun habe ich in dieser Beziehung bereits seit einiger Zeit die Protothese aufgestellt, dass das Zustandkommen eines Genies auf die von pe VriEs im Anschluss an einen Grundgedanken Darwins entwickelte Theorie von der « Mosaikzusammensetzung » des Individuums zurtckzufthren sei. Demnach ist jedes einzelne Individuum eine Zusammensetzung aus einer endlichen Zahl von elementaren Eigenschaften, welche durch die entsprechenden chemischen Substanzen im Kernplasma iubertragen worden sind. Da fur jedes Element im allgemeinen zwei verschiedene Moglichkeiten seitens der beiden Eltern bestehen, da ferner noch latente Uebertragungen von Eigenschaften seitens der vier Grosseltern, der acht nachsten Vorfahren u. s. w, in Betracht zu ziehen sind, so bestebt eine sehr grosse Mannigfaltigkeit der mdglichen und denkbaren Falle, deren Anzahl Jeicht durch die Gesetze der Kom- binatorik ermittelt werden kann. Vorauszusetzen ist hierfur die Kenntnis der Anzahl der unabhingigen Faktoren oder Elemente, aus denen sich die Beschaffenheit des Individuums zusammensetzt, eine Aufgabe, die heute allerdings noch nicht geldst ist. Ferner ist zu uberlegen, dass die Anzahl der verschiedenen Faille, welche die Kom- binatorik unter Voraussetzung jener Kenntnis ergeben wurde, ein Maximalwert darstellt, der nur dann eintritt, wenn die Beschaffenheit jener Elemente bei beiden Eltern und ferner bei deren Vorfahren jedesmal verschieden gewesen ist. Es ist im allgemeinen anzunehmen, dass diese Voraussetzung nicht zutrifft, dass vielmehr eine grossere oder kleinere Anzahl der Elemente bei beiden Eltern ubereinstimmen und dass dies noch haufiger in der Linie der aufsteigenden Vorfahren vorkommen wird. Wir wissen aus den Vererbungsgesetzen, dass solche gemeinsame Elemente eine erheblich gréssere Wahrscheinlich- keit haben, sich in dem Abkémmling zu betatigen, als vereinzelt vor- kommende. Wie dem nun auch sei, die Moglichkeit ist jedenfalls ins Auge zu fassen, dass gelegentlich, wenn auch selten, eine Kombi- nation besonders giinstig zueinander passender, einander starkender GENIE UND VERERBUNG. 211 und hebender Elemente oder Fundamentaleigenschaften zustande kommt. Ein derartiges Individuum wird also in dem Wettbewerb mit seinen Briidern und Vettern einen sehr erheblichen Vorzug darin haben, dass es nicht mehr die mihselige und haufig wberhaupt nicht zum Ziel fihrende Ausgleichung der zufallig zusammengetragenen Eigenschaften erst vorzunehmen hat, sondern dass die Elementar- eigenschaften alle gemeinsam auf das eine Ziel, die schépferische Leistungsfihigkeit, hinwirken. Alsdann fallt der ganze Energieauf- wand fir die gegenseitige Anpassung der Elementareigenschaften fort und das Individuum kann alsbald seine Leistungen vollbringen. Was fir diese Hypothese spricht, ist zundchst die fast niemals fehlende Frithzeitigkeit in der Entwicklung der kinftigen Genies. Ferner eine gewisse harmonische Beschaffenheit, vermége deren die jungen Menschen Interesse, Neigung, ja hiufig sogar aufopfernde Liebe bei ibrer alteren Umgebung zu erwecken wissen, welche ihrer pers6n- lichen Entwicklung zugute kommt. Solange man indessen diese Protothese nicht exakter prifen kann, verlangt es die wissenschaftliche Methodik, dass man auch andere Moglichkeiten ins Auge fasst, falls solche theoretisch vorhanden sind. Eine solche zweite Méglichkeit liegt in den von De Vries beobachteten und in ihrer wissenschaftlichen Bedeutung klargestellten Mutationen. Es handelt sich um die Tatsache, dass das, was wir eine Art im Pflanzen- und wohl auch im Tierreich zu nennen pflegen, tatsachlich nicht eine solche im strengen Sinne ist, sondern ein Gesamtbegriff, welcher in eine Zahl nahestehender aber voneinander durch bestimmte Eigenschaften und namentlich durch die Vererbungsfahigkeit scharf unterscheidbarer Arten im engeren Sinne besteht. Ein Uebergang zwischen diesen einzelnen Arten im engeren Sinne findet im allge- meinen nicht statt, ein jedes dieser Geschlechter vererbt vielmehr seine Eigenschaften ohne Aenderung. Nur einige wenige von den Abkémmlingen fallen zuweilen aus der Erbreihe heraus und zwar in solchem Sinne, dass sie alsbald ein neues Geschlecht begrinden. Sie haben Eigenschaften, die von denen der Eltern in ganz bestimmtem Sinne abweichen, und die sich alsbald im Erbgange als konstant erweisen, indem sie gleichartig auf die Abkémmlinge ubertragen werden. Dieses sprungweise Hinibertreten in eine neue Art heisst eben Mutation. Die entstehenden Mutanten sind keineswegs in allen Fallen lebens- und fortpflanzungsfahig. Es gibt vielmehr eine ganz erhebliche Zahl unter ihnen, bei denen die Bedingungen einer dauernden Existenz nicht vorhanden sind und die deshalb eingehen. 212 WILHELM OSTWALD. Sie werden aber seitens der urspriinglichen Spezies in geringem Prozentsatz von Zeit zu Zeit wieder erzeugt. Wie die Tatsache des Mutierens kausal aufzufassen ist, darf gegen- wartig héchstens vermutungsweise ausgesprochen werden. Die all- gemeinste Vorstellung ist vielleicht die, dass ein jedes Lebewesen einen Zustand des stationaren Gleichgewichts darstellt, d. h. ein Ge- bilde ist, bei welchem die wirksamen Faktoren sich gegenseitig derart abgeglichen haben, dass kleine Abweichungen von dem mittleren Zustande alsbald zurticktreibende Reaktionen in dem Lebewesen be- wirken, durch welche es wiederum auf diesen stationdren mittleren Gleichgewichtszustand zuriickgetrieben wird. Ein derartiges Ver- halten wurde also das Konstantbleiben der Art ebensowohl wie auch die Variationen, die kleinen Abweichungen, welche nicht zu einem neuen stationdren Gleichgewicht fuhren, erklaren. Wenn es nun ausser dieser stationaren Lage noch eine andere gibt, welche ebenfalls stationaér, aber von der ersten um ein endliches Stuck verschieden ist, so lage darin die Moglichkeit, die Tatsache der Mutation zu verstehen. Denn diese zweite stationare Form hat ja wiederum, eben weil sie sta- tionar ist, die Eigenschaft, dass sie kleine Abweichungen von dem mittleren oder bestandigen Wert mit einer Reaktion beantwortet, welche das abgewichene Individuum dem Mittelwert zutreibt. Also auch hier ware die Vererbung der neuen Form gesichert. Diese Verhaltnisse kbnnen nun fir das Verstindnis des Phanomens des Genies verwendet werden, indem man annimmt, dass es sich beim Genie nicht um eine Variation, sondern um eine Mutation han- delt. Da die Variationen unter anderem auf jenen Abweichungen vom Mittelwert beruhen, welche durch verschiedenartige Kombination der elementaren Eigenschaften zustande kommen und von denen zu- erst die Rede war, haben sie die Beschaffenheit, dass sie nicht zur Bildung neuer stabiler Arten fubren. Es hat sich im Gegenteil er- wiesen, dass, wenn man durch sorgfiltige und konsequente Zucht- wahl die Beschaffenheit einer Art nach irgendeiner bestimmten Seite draingt und dann die so einseitig verinderte Form sich selbst tber- lasst, alsbald der friihere stationére Zustand sich selbsttatig wieder- herstellt. Die Abweichungen vom Mittelwert, wie sie durch Selektion hervorgerufen waren, sind nicht nur nicht vererblich, sondern zeigen eine umso starkere Tendenz zum Verschwinden, je weiter die variierte Form vom Mittelwert sich entfernt hat. Die Mutation dagegen ist des- halb sofort erblich, weil sie nicht einen Zwangszustand, sondern einen neuen Gleichgewichtszustand darstellt. Da ausserdem bei der GENIE UND VERERBUNG. 213 Mutation sowohl eine Steigerung wie eine Verminderung der biologi- schen Tichtigkeit eintreten kann (eine mittlere Form kaun durch Mutation einerseits Riesen, anderseits Zwerge erzeugen), und da einst- weilen noch keine Andeutungen dartber bestehen, wie weit die Ab- weichungen vom ursprunglichen Typus durch Mutation geraten k6nnen, so erscheint es durchaus angaingig, das Genie als durch eine Mutation der Stammreihe entstanden zu betrachten, d. h. durch eine sprungweise Veranderung, die alsbald zu einer neuen Spezies fubrt. Die Entscheidung zwischen beiden Protothesen kann also mit aller Bestimmtheit in die Frage verlegt werden, ob die beim Genie plitalich auftretenden neuartigen Eigenschaften vererblich sind oder nicht. Hier tritt nun leider eine besondere Schwierigkeit ein, welche in der von vielen Beobachtern festgestellten Tatsache liegt, dass unge- wohnliche geistige Leistungen im allgemeinen sehr nachteilig auf die Fortpflanzungsfihigkeit des betreffenden Individuums einwirken. Haufig hinterlisst das schépferische Genie Uberhaupt keine Nach- kommen. Sind solehe vorhanden, so bestehen haufig infolge unge- nugender kérperlicher Entwicklung bei ihnen die Bedingungen nicht, unter denen ungewéhnliche Leistungen moglich sind. Man wird also in dieser Frage vielleicht am weitesten kommen, wenn man die Untersuchung an solchen Fallen durchfuhrte, in denen die Leistungen nicht so ausserordentlich hoch sind, dass sie die Erzeugung einer leistungsfahigen Nachkommenschaft ausschliessen. Ich habe in dieser Beziehung noch kein Material gesammelt und bitte daher diejenigen, welche sich fir Probleme interessieren, gelegentlich auch diese Frage einer statistischen Untersuchung unterziehen zu wollen. Was mich personlich auf die Erérterung dieser zweiten Méglichkeit gebracht hat, ist eine Erscheinung, die ich in meiner eigenen Familie beobachtet habe. Welche Stellung man auch meiner Person inbezug auf schép- ferische Leistung zubilligen mag, sie ist jedenfalls nicht von der Beschatfenheit, dass sie die Erzeugung einer zahlreichen und auch physiologisch leistungsfahigen Nachkommenschaft ausgeschlossen hat. Nun hat ein sehr erheblicher Teil meiner eignen Arbeit sich auf dem literarischen Gebiete vollzogen; insbesondere habe ich eine Anzahl von Zeitschriften gegrundet und geleitet, um diejenigen Seiten des Denkens und der Arbeit, die ich fiir besonders fruchtbar und zweckmiassig hielt, so wirksam wie méglich auf meine Zeitgenossen au Ubertragen. Als Erbgut kann ich diesen Umstand nicht in An- spruch nehmen, denn mein Vater ist Handwerker gewesen und seine personliche Begabung, die ihn von seinen Zeit- und Schicksals- 214 WILHELM OSTWALD, GENIE UND VERERBUNG. genossen unterschied, lag einerseits nach der malerisch-kiinstlerischen Seite (von der ich nur ein sehr miassiges Stiick geerbt habe), ander- seits nach der organisatorischen (von der ich mehr bekommen zu haben glaube). Aber von literarischer Arbeit in irgendeinem Sinne ist weder bei ihm noch bei meiner Mutter und den Vorfahren die Rede gewesen. Bei meinen Sohnen ist nun ohne mein unmittelbares Zutun, wenn auch vielleicht nicht ohne den Einfluss des Milieu, eine spezifische Neigung und Fahigkeit zu literarischer Arbeit, insbesondere auch zur Redaktion von Zeitschriften vorhanden. Zwei von ihnen haben ohne jede Mitwirkung meinerseits sich leitende Stellungen an Zeitschriften der von ihnen gewahlten Facher erworben und leisten erfolgreiche literarische Arbeit auch auf anderen Gebieten. Der dritte und letzte kommt wegen seiner Jugend hierfiir noch nicht in Frage. Hier lagen also Umsténde vor, welche durchaus fur die Mutationstheorie sprechen und sich durch die Theorie der zufalligen Variationen auf Grund der kombinatorischen Méglichkeiten nicht so leicht erklaren lassen. Ich bin natirlich weit entfernt davon, dies eine Beispiel, das mich auf den Gedankengang gebracht hat, auch als beweisend dafur in Anspruch zu nehmen, dass im allgemeinen das Genie durch Mutation zustande kommt. Es lag mir aber doch daran, an dem einzelnen Fall zu zeigen, dass das Problem in der Tat der wissenschaftlichen Bearbeitung schon jetzt zuginglich ist, und dass es nur einer hinreichend ausgedehnten Summe von Einzelbeobachtungen bedurfen wird, um die Frage, ob das Genie als Produkt der Variation oder der Mutation (oder beider) aufzufassen ist, in dem einen oder in dem andern Sinne zu entscheiden. Witnetm OstwaLp (Gross-Bothen bei Leipzig). Three English men of science. The attempt to classify men and races, qualities of mind or types of actions is always difficult and the results have often been misleading. Yet the power of classification is an achievement of a high intellectual order through which the general principle may often be distin- guished working throughout endless particular cases; and it is by extending our powers of classification and then by interpreting the results so obtained that all organized knowledge has advanced on its way. Natural science, the supreme triumph of the deliberate pursuit of knowledge, is essentially a creation of modern Western Europe. Of the countries of Western Europe, the British Isles have contributed their full share to the advancement of this particular form of know- ledge; and of the men who have taken part in extending the limits of our comprehension, the names of Isaac Newton, Cuartes Darwin and Wituiam Tuomson (Lord Kelvin) are placed, by common consent, inthe frontrank. Moreover, these three men represent in a peculiar manner three aspects of the scientific mind. Each one of them was gifted with that « imagination under the control of the intelligent will » which the English social reformer and art critic Joun Ruskin gave as the characteristic attribute of the Lombard master builders of North Italy. Each one of these three men of science deduced general laws of high illuminating value from the observation and classification of endless particular cases. Newton, with his marvellous mathema- tical genius, laid bare the mechanism underlying the motions of the heavenly bodies; Darwin, with unequalled powers of patient and accurate observation, sought out the principles by which the organic life of the earth had developed; Ketvix, who combined great mathe- matical powers with an instinctive knowledge of mechanical contri- vances, established the foundations of the mudern science of thermo- dynamics and applied, in a practical form, many of the discoveries of science to the advantage of his fellow men. These three men, then, had very much in common in their type of mental equipment. 216 W. C.D. AND C. D. WHETHAM. Outwardly also, in their physical characters, the general similarity of type persists. They were all three above the average height of Englishmen, all fair or light haired, all blue or gray eyed. Now let us turn to a brief consideration of the types of population of Western Europe and see if we are able in any way to co-ordinate the physical characteristics of our three selected representatives of English science with those of any large section of the people. Modern ethnologists and students of race have found their surest guide to a correct classification of mankind in the measurement of height, of the prevalent type of skull shape, in the observation of eye and hair colour, and in a record of the quality and cross section of the individual hairs. By these means, three main types of population have been distinguished in Europe. Round the shores of the Medi- terranean sea, and along the Atlantic coast of France, England and ireland, the predominant physical characters indicate a short, long- skulled, dark-haired and dark-eyed people as the fundamental race. To the south and west of the Baltic sea and around the shores of the North sea, a tall fair haired, light-eyed people have been stationed for immemorial ages; while between these two great branches of the human species, a third race — distinct, as both history and personal observation tell us, not only in physical but also in mental qualities — intermediate in stature and colouring between the other two, has found a resting place in the high lands which stretch across central Kurope from the Cevennes in France to the Balkan peninsula and thence across in to Asia Minor and central Turkestan. These three races, the Mediterranean, the Northern, and the Alpine, sometimes blended in varying proportions and sometimes exhibiting conside- rable purity of type, constitute the population of modern Europe and have made and are making history by their actions and interactions. It is not within the scope of this paper to record the periodic descents of the Northern race to the Lombard plains of Italy, the valley of the Danube, and on to the Hispanic, Italian and Hellenic peninsulas, where they reached the shores of the great inland sea and established themselves for a while as a conquering and directing power. On such occasions, they appear either to have driven the Alpine race on before them or to have brought some of the round skulled men in their train. The history of Greece, of Italy, of the A®gean Islands, and of the shores of the Adriatic, deduced from ancient and modern ethnological records has yet to be written. But it seems certain that natural knowledge, bringing with it that exten- THREE ENGLISH MEN OF SCIENCE. 217 sion of man’s dominion over the forces of Nature which Francis Bacon foresaw and desired for the human race, as distinguished from tech- nical craftmanship and emotional expression, has been almost over- whelmingly the achievement of men of Northern descent. Natural science, either from the mathematical or experimental standpoint, — reason founded on the results of experience and observation illuminated by the interpretation of the imagination under the control of the intelligent will — is the peculiar creation of the Northern race, and the three men we have taken to exemplify the triumphs of the scientific mind in England exhibit to a striking degree both the innate physical and mental qualities of their stock. Now let us devote a few lines to the constitution of the population of Great Britain and Ireland. The extreme south west of England, the urban areas, Wales, parts of the west of Scotland and the south and west of Ireland show a preponderance of the short dark Medi- terranean race. The east of England, especially Norfolk, Suffolk, Lincolnshire, and Yorkshire, the Lowlands and east coast of Scotland and the north of Ireland give us the tall faired eyed, light eyed people in their greatest purity. The round-headed race has ieft but slight traces of its influence. Now Newton was the son of a Lincolnshire freeholder. Darwin’s paternal stock came from the same country and WituiAM THomson was born in north Ireland, bearing a surname of Scandinavian as opposed to « Celtic » origin — all three connected with territory we have assigned to the Northern race. It is worthy of note that the University of Cambridge, originally on account of its geographical position and afterwards as the result of tradition and use, has drawn more of its scholars from the population of the north and east of England than the sister University of Oxford. Cambridge has thereby become the nursing mother of a large propor- tion of the men who have advanced natural knowledge in England. Newton, Darwin, and Tromson were all Cambridge men, both by natural affinity and education. It would be possible to add many other names to the three we have chosen to illustrate our point; it would be profitable to show the close connection that exists racially between the men of science and the poets and again between the poets and the mystics — between those who have an apprehension of the principles of natural know- ledge acquired through the experimental and observational method and those who attain to a perception of the underlying Principle of nature, through some form of immaterial intuition or intercourse. 218 w.c.D. AND C. D. WHETHAM. THREE ENGLISH MEN OF SCIENCE. The mystics of the world are greater than the men of science in that they penetrate a step farther into the mystery of the Universe. But the type of mind in its highest manifestation is essentially the same. NewTon was influenced by the religious movements of his day and wrote on theological questions. Darwin came to Cambridge with the intention of reading for holy orders in the Church of England. Lord KELYIN opened his courses of lectures with a collect from the Book of Common Prayer. To each one of these men, either continuously or at some period of his existence, religion and not science seemed the end that was best worth pursuing. But we must not elaborate our theme. Newton, Darwin and KELVIN are sufficient to stand by themselves, and to illustrate for us the typical mind of the Northern race of Western Europe — the mind that has created and will probably continue to create natural science. W.C. D. ano C. D. WuHeTHAM. Cambridge, 1913. Comment augmenter le rendement intellectuel de l’humanité? INTRODUCTION. Ce qui distingue essentiellement l’homme des autres animaux, des plus intelligents d’entre eux, c’est sa faculté de penser, de produire cette énergie particuliére qui s’extériorise dans tous les travaux intel- lectuels. Du moins, homme semble seul organisé pour produire abondamment cette énergie, au point que l’on peut justement la con- sidérer comme |’énergie spécifique de ’humanité. Si ’homme a une destination quelconque, |l’examen approfondi de ses organes, de ses fonctions et de ses travaux nous indique que cette destination ne peut étre autre que de produire de la pensée: tous les autres travaux de homme ne sont que des travaux auxiliaires destinés a faciliter sa vie matérielle, 4 économiser ses efforts et 4 rendre ainsi |’élaboration de sa tache intellectuelle plus commode, plus compléte et plus profonde. Cest pour cette raison, que l’histoire de la civilisation est essentiel- lement une histoire de la pensée humaine. On pourrait définir la notion de progrés en disant qu’une espéce progresse dans son ensemble, quand elle devient plus apte a réaliser sa destination apparente ; l’accroissement de son énergie spécifique potentielle, en supposant qu’on put la mesurer, nous donnerait vraiment une mesure adéquate du progrés réalisé. D’aprés cette défi- nition, nous dirons que l’humanité progresse dans la mesure ou son énergie intellectuelle disponible augmente, ou plus exactement dans la mesure of son rendement (') intellectuel devient plus élevé. — Tous les philosophes et les hommes d’Etat, qui se préoccupent de faci- liter les voies du progrés et d’améliorer notre existence, sont donc (!) Ce mot est pris ici dans son sens thermodynamique. Le rendement d'une machine est le rapport du travail utile au travail total dépensé. Une machine est d’autant plus parfaite que son rendement est plus élevé, et se rapproche davantage de |’unité. 220 GEORGE SARTON. ramenés a se demander tout d’abord, par quels moyens il est possible d’augmenter le rendement intellectuel de l’humanité. Cest la, en effet, le probléme fondamental de la politique humaine. Or, a tout observateur non prévenu, il paraitra tout a fait evident que la civilisation humaine, si remarquable, si merveilleuse qu’elle soit, est encore excessivement inférieure a ce qu’elle pourrait étre. Et je ne pense pas seulement a ce que cette civilisation pourrait devenir, quand la science aura encore accru ses conquétes sur l’inconnu ; non, je pense surtout a ce que cette civilisation pourrait étre — sans rien ajouter au capital de science ni aux richesses innombrables qui sont d’ores et déja 4 la disposition des hommes — tout simplement en les vulgarisant davantage, en répartissant mieux les activités et les choses sur lesquelles elles s’exercent, en faisant plus énergiquement obstacle a toutes les tendances anticivilisatrices qui surgissent constamment du fond du plus lointain passé. Ces tendances sont parfois si puis- santes, qu’elles semblent faire échec a la civilisation méme et pro- voquent en tout cas des régressions partielles si nombreuses, que des esprits peu clairvoyants se sentent envahis par l’angoisse et en arrivent a douter de la réaliteé méme du progrés. Ce pessimisme est cependant bien peu fondé ; ceux qui s’y laissent aller sont généra- lement les victimes de leurs propres illusions. Ils se sont faits une con- ception tout a fait exagérée du progrés humain ; sans doute, se sont- ils imaginé que les idées justes allaient triompher immeédiatement et que tout irait pour le mieux a vue d’ceil ; bref, ils n’ont pas su s’élever au-dessus de leur horizon local et contemporain; ils n’ont pas su adopter une unité de temps plus adéquate que celle qui leur est fournie par la durée de leur propre vie, Or, il est absurde de vouloir espérer des changements radicaux de l’espéce humaine pendant la durée d’une ou de deux générations. I] ne faut pas oublier non plus que toute notre civilisation — en Occident comme en Orient — est encore extrémement jeune; en comptant largement, elle date tout au plus de cing a six mille ans, —- six mille ans de croissance souvent interrompue par de longues et de terribles maladies. Et qu’est-ce que soixante siécles, en comparaison de l’age de l’humanité? Bien peu de chose, en effet. Aussi nos ancétres des temps préhistorisques ne sont-ils pas encore tout a fait oubliés, et les voit-on souvent réapparaitre, méme dans les plus purs d’entre nous. La plupart des hommes sont simplement des parvenus de la civilisation ; ils s’en sont assimilés assez vite toutes les formes purement exté- COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE? 221 rieures, et surtout tout ce qui satisfaisait leurs instincts de brutes, tout ce qui donnait libre jeu a leurs appétits de domination et de jouis- sance. De la, l’aspect paradoxalement régressif que prend parfois notre civilisation, dans les grandes agglomérations humaines, quand ses formes les plus hautes et ses instruments les plus perfectionnés sont accaparés au service des instincts les plus bas. Mais ce n’est-la qu’un aspect passager, auquel il ne convient pas d’attacher trop d’im- portance. Ce qui est certain, c’est que la civilisation que nos ancétres nous ont léguée, n’est une réalité vécue que pour une trés petite élite de personnes; pour la grande masse des hommes, elle n’est encore qu'un trés léger vernis, a peine fixé. C’est pourquoi un immense champ d’activité reste ouvert 4 tous ceux qui, renoncant a augmenter en quoi que ce soit les richesses qui nous sont déja accessibles, se préoccupent davantage de les vulgariser, de mieux les répartir et d’améliorer la race humaine en elle-méme. Pour bien réaliser |’étendue de nos besoins a cet égard, il suffit, par exemple, de songer a la pauvreté intellectuelle et a incapacité notoire de tant d’-hommes d’état et de soi-disant philosophes : les uns et les autres sont cependant le résultat d’une sélection assez sévére et pro- longée, et si leurs contemporains n’ont pas hésité a leur confier |’ad- ministration de leurs biens ou la direction de leur conscience, on est en droit de supposer qu’ils avaient cependant des mérites exception- nels. Or, ceux-l4 sont chargés d’organiser la République, et ils nous prouvent qu’ils n’ont méme pas compris la valeur relative des activités et des intéréts qu’ils devraient ajuster; ceux-ci ont accepté la mission de mettre de la clarté dans les esprits, et eux-mémes, n’ont jamais appris ni connu que des mots, dont ils n’ont méme point essayé de pénétrer la signification profonde et pleine de vie. Tout cela ne s’explique que d’une seule maniére: c’est que le progrés ne se fait immédiatement que dans un trés petit nombre d’esprits; les idées, les méthodes, les habitudes nouvelles ne se diffusent que trés lentement dans la masse. Le progrés réellement acquis par I’humanité est donc constamment en retard sur celui qui est assimilé par |’élite. Des adapta- tions toutes superficielles aux conditions nouvelles de la civilisation font d’abord illusion, mais le manque d’aptitudes A utiliser dignement ces conditions nous révéle bientét la vérité, et notre désillusion est @autant plus profonde que le contraste entre les apparences exté- rieures et la réalité intime est plus saisissant. C’est ainsi que la plupart (les hommes d’état et des administrateurs, quoi qu’ils connaissent fort bien toutes les ressources techniques de leur temps, ne sont aucunement 222 GEORGE SARTON. préparés a remplir leurs fonctions organisatrices, civilisatrices en ayant egard a toutes les possibilités nouvelles conquises par la science. C’est d’ailleurs a cause de |’extréme jeunesse de notre civilisation, que Je probléme d’une meilleure utilisation de |’ énergie intellectuelle, ne s'est encore posé qu’a quelques esprits. I] ne faudrait méme pas s’émouvoir, si beaucoup de personnes ne le considéraient que comme un probléme inutile, une sorte de jeu d’esprit sans utilité pratique. Mais cela ne doit pas nous arréter; il suffit de constater que ce probléme s'impose en ce moment impérieusement a notre conscience. — Une élite, qui ne cessera désormais de s’accroitre, se rend parfaite- ment compte de l’urgente nécessité d’étudier les moyens d’organiser mieux l’activité humaine. Pour s’en rendre compte, il suffit d’ailleurs d’avoir compris que la civilisation dont nous jouissons, et dont la technique purement mateérielle est déja si parfaite, contient en elle- méme des causes de danger et de ruine de plus en plus nombreuses, a mesure qu’elle se perfectionne. Désorganisée, ou organisée pour des fins purement égoistes, la civilisation risque de se retourner contre elle-méme et de se détruire : c’est ainsi que se préparent les décadences et les désastres dont I’histoire nous offre de nombreux et de saisissants exemples. Ceci nous donné aussi la vraie signification de ce lieu commun d’aprés lequel les excés de Civilisation seraient nuisibles et conduiraient t6t ou tard les peuples 4 leur ruine. I] est bien évident qu'il ne peut y avoir excés de civilisation, mais il peut y avoir un tel manque d’ajustement entre la civilisation matérielle et l’organisation intellectuelle et morale d’un peuple, que sa civilisation soit détournée de son vrai but et qu’il fasse banqueroute, comme le ferait un pro- digue ou un débauché, et pour des raisons semblables. Le but de cet essai est de préciser les données de ce probléme fon- damental et de ramener, s’il est possible, sa solution a celle de pro- blémes plus restreints et plus concrets.Nous nous efforcerons d’étudier méthodiquement toutes les connaissances qui peuvent éclairer notre religion, et si cela ne nous donne pas immédiatement les solutions attendues, du moins cela nous permettra de mieux fixer les directions dans lesquelles elles peuvent étre utilement cherchées. Nous exami- nerons ainsi tour a tour des questions telles que celles-ci : est-il pos- sible de faciliter |’éclosion du génie? Ou faut-il plutot s’occuper d’élever le niveau moyen de Ja race? Ou encore, suffit-il d’assurer une meilleure répartition du travail humain? L’histoire de la science nous COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE? 223 sera évidemment d’un grand secours, car elle n’est rien d’autre que l’expérience accumulée pendant de longs siécles ce travail scientifique. Notre étude aura en partie pour résultat de mieux définir et de déli- miter le concours que !’historien de la science peut nous apporter. Et il est bien certain, en tout cas, que ce sont ces problémes qui con- cernent |’avenir de la science et de l’humanité, qui donnent a l’/his- toire de la science sa plus haute signification. Le passé ne nous intéresse vraiment qu’en vue de |’avenir. Sans rien préjuger sur les résultats de cette enquéte, il est clair que ce qui lui donne toute sa portée, c’est l'emploi des méthodes scienti- fiques. Ainsi, toute l’éloquence, toute la phraséologie creuse des cri- tiques littéraires, qui ont écrit tant d’admirables pages pour glorifier le génie humain, n’a aucune valeur scientifique, et du point de vue qui nous occupe, c’est perdre son temps que de les lire. Leurs discours et leurs plus belles pages n’ont pas fait avancer la question d’un pas : ce que Brunetiére et tant d’autres ont dit du génie de l'homme, on aurait pu le dire aussi bien vingt siécles plus tét, et sans doute, dans trois mille ans, il existera encore quelques incorrigibles bavards pour reprendre |’ancien théme sur un autre ton. Pour étudier la question d’une maniére vraiment fructueuse, il faut se placer résolument sur le terrain scientifique. Ainsi, pour savoir si le génie peut étre rendu plus fréquent, il faudra examiner nos con- naissances sur |’hérédité. Il faudra de plus tenir compte des ensei- gnements positifs de l’histoire, des données de la statistique, des expériences pédagogiques, etc... Bien entendu, je devrai le plus sou- vent me borner a des indications, mais, du moins, m’efforcerai-je constamment d’étre aussi précis que possible, de ne négliger aucun point de vue utile et de donner au lecteur les moyens de pousser cette étude plus avant. Je puis maintenant déterminer dans ses grandes lignes, le plan de ce travail. Les chapitres I et If sont consacrés a préciser les notions de génie et de supériorité intellectuelle. Dans les trois chapitres suivants (Il, IV et V), je m’efforce de résumer nos connaissances sur l'hérédité, de maniére 4 donner a nos recherches leur base biologique indispen- sable. Dans le chapitre VI, sont examinées les méthodes qui ont été employées pour étudier les conditions d’existence du génie scienti- fique. Le chapitre VII est consacré 4 |’Eugénique et le chapitre VIL, a l'Organisation. Enfin, dans le chapitre IX, j'ai taché de synthétiser les résultats généraux de cette enquéte et de montrer la voie a suivre pour 15 224 GEORGE SARTON. obtenir des résultats plus précis, et s'approcher davantage de la solu- tion définitive. I. — Le GENIE SCIENTIFIQUE. On a émis sur la nature du génie un grand nombre de théories, mais quand on les débarrasse soigneusement de leur ganguce littéraire, on s’apercoit qu'il n’y a en somme, en présence, que deux théories distinctes : Pour les uns, le génie dépendant étroitement du milieu, est en quelque sorte mécaniquement déterminé. C’est la conception matérialiste. Pour les autres, la naissance du génie est au contraire, un événement tout 4 fait imprévisible; le génie est une faculté native, spontanée; c’est un miracle. Appelons cela, la conception individua- liste ou héroique. On retrouve constamment, sous des formes plus ou moins pures, ces deux théories antagonistes et nous reconnaitrons, que si elles sont au fond irréductiblement opposées, elles ont cepen- dant quelques points de vue communs. Pour former notre opinion, examinons d’abord quelles sont les principales qualités que l’on est convenu d’accorder aux hommes de génie, ou en d’autres termes, quels sont les éléments essentiels du génie humain. — Garton a fait remarquer que pour réaliser les taches immenses quils s’imposent a eux-mémes, les hommes de genie doivent étre nécessairement des hommes extrémement robustes, de trés bonne race. Le fait que beaucoup d’hommes de génie ont été atteints de graves maladies, ou sont morts prématurément, n’infirme pas la remarque de Gatton, car il faut bien admettre que si ces hommes ont pu lutter a la fois contre la maladie et contre la matiére inerte dans laquelle ils s’acharnaient 4 insuffler la vie, c’est qu’ils étaient tout de méme beaucoup plus résistants quils ne paraissaient. Le fait qu’ils ont succombé dans un combat trop inégal, ne prouve aucunement qu ils manquaient d’énergie; s'ils en avaient reellement été dépourvus, ils n’auraient pas combattu et auraient sans doute vécu plus vieux. Soit dit en passant, GaLton a surtout étudié les savants anglais : or, ceux-ci vivent habituellement dans des condi- tions plus hygiéniques que ceux du continent et paraissent étre en général, mieux portants. Mais, faisant abstraction de la santé physique, voici quelques qua- lités qu’on est généralement d’accord pour attribuer aux hommes de COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE? 225 genie, et surtout a ceux dont le génie s'est manifesté dans le domaine de la science : c’est une faculté d’objectivation et d’abstraction extra- ordinaire, qui leur permet d’apercevoir trés vite les rapports les plus complexes et les plus lointains; c’est une grande facilité d’assimilation, une imagination puissante, un pouvoir étendu de généralisation et de synthése; ce sont encore une générosité naturelle se mani- festant le plus souvent sous la forme d’un enthousiasme ardent, l'amour de la vérite, le sentiment du devoir poussé trés loin, une sen- sibilité élevée, une grande indépendance d’esprit. Beaucoup d’auteurs remarquent que le génie est fait d’une juste proportion d’esprit cri- tique et desprit d’invention, d’un équilibre dynamique constant entre les incitations et les inhibitions. Le génie ne serait rien d’autre qu’une harmonie parfaite de facultés mentales élevées; de méme, son role essentiel, sa fonction propre serait de saisir partout et de reproduire lharmonie et l’ordre des choses. J'ai négligé a dessein de parler de deux qualités tout a fait essen- tielles qui méritent d’étre considérées a part : le génie est caractérisé par une large part d’inconscience, et aussi par une volonté extra- ordinaire. Kemarquons que ces deux qualités sont apparemment contradictoires, car l’exercice de la volonté rend notre vie plus cons- ciente. Le génie est done caractérisé a la fois par une trés grande inconscience et par une trés grande conscience. Tout le monde est d’accord pour admettre qu’une grande partie de lactivité intellectuelle — non seulement des hommes de génie, mais aussi des hommes ordinaires — échappe absolument au contréle de la volonté; du moins, notre volonté ne peut-elle agir qu’entre certaines limites. Nous n’avons pas toujours le pouvoir de déclancher, ni d’arréter le travail mental; nous n’avyons pas non plus le libre choix des associations d’idées qui se déroulent dans notre cerveau. Or, l’ceuvre de génie consiste en grande partie, dans la découverte de rapports inattendus entre des objets trés éloignés l’un de l'autre; on concoit que ces associations d’idées géniales puissent étre amenées comme les autres, par un travail partiellement inconscient de l'esprit. Dailleurs, le temoignage des hommes de génie est trés concluant a cet égard : la plupart ont aimé faire ressortir la part de l’inconscient dans leur travail, et beaucoup d’entre eux |’ont manifestement jugée plus importante qu'elle n’était en réalité, ou se sont plus A l’augmenter « inconsciemment », comme s’ils s’étaient sentis grandis d’étre non plus les vrais créateurs de leur ceuvre, mais simplement des instru- 2°6 GEORGE SARTON. ments, les dépositaires d’une inspiration mystérieuse, sacrée, divine, Je me bornerai A citer deux exemples, qui compléteront d’ailleurs ce que je viens de dire. J’emprunte le premier a |'intéressante étude du D' Toutousr sur Henri Poincaré (1) : « L’observation de M. H. Poin- earé », dit-il, « montre nettement qu’a cdété de lactivité mentale volontaire, de forte conduction, clairement consciente, - qui m’appa- raissait comme le type de l’activité supérieure, — il y avait une autre activité spontanée, moins consciente, qui, peut-étre inférieure pour la vie pratique, semblait supérieure pour la vie spéculative, et qu'il était en définitive, difficile de hiérarchiser ces deux modes... ». L’autre exemple m’est donné par LoswenFetp. I] cite un passage trés caracté- ristique de ScHOPENHAUER, OU celui-ci compare l’élaboration graduelle de son ceuvre a Ja croissance du foetus dans le corps maternel (?). Pour beaucoup de personnes, ce fonctionnement automatique de l'esprit, cette sensation qu’éprouve le créateur didées, d’étre mené plutét que de mener lui-méme, en un mot linspiration serait la caractéristique essentielle du génie. Il n’y a qu’un point qui soit bien établi cependant : c’est que cette fonction automatique, cest que l’inspiration existe ; c’est une réalité indiscutable que quiconque a pu (1) D® Tourouss et Henri Poincark, Enguéte médico-psychologique sur la supériorité intellectuelle, vol. Il. E. Flammarion, Paris, s. d. (1910), 204 p., cfr. p. 10. (2) Voici ce passage in eartenso, tel que le cite LozwEnFrELD, Ueber die geniale Geistesthitigheit mit besonderer Beriicksichtigung des Genies fir bildende Kunst. Wiesbaden, 1903, p. 17. « Unter meiner Hand, noch mehr aber in meinem Kopfe reift eine Arbeit, eine Philosophie, welche Ethik und Metaphysik zugleich ist, die man bisher immer unverniinftiger Weise von einander getrennt hat, ebenso wie man den Menschen in Seele und Leib zerlegt. Das Werk wichst und krystallisirt sich stufenweise und langsam wie der Fotus im Mutterleibe; ich weiss noch nicht, was dabei zuletzt herauskommt. Ich erkenne ein Glied, ein Organ, einen Theil nach dem anderen, ich schreibe, ohne zu untersuchen, was daraus entspringen kann, denn ich weiss, Alles wiichst auf demselben Boden. So kommt ein organisches, lebens- fahiges System zu Stande. « Das Gesammtbild des Werkes ist mir nicht klar, ebensowenig wie eine Mutter den Fétus kennt, der sich in ihrem Leibe entwickelt, den sie aber sich riihren fiihlt. Mein Geist saugt Nahrung aus der Welt vermittelst der Intelligenz und des Denkens. Diese Nahrung giebt meinem Werke den Korper ; gleichwoll begreife ich nicht, warum das in mir und nicht bei Anderen geschieht, die doch dieselbe Nahrung aufnehmen. » Ce fragment date de 1813. Il est intéressant 4 rappeler que Lomsroso a classé ScHOPENHAUER dans la catégorie des génies aliénés. COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE? 227 éprouver. Il est plus difficile d’en déterminer l’importance ; celle-ci varie sans doute beaucoup d’un individu a l’autre. — L’inspiration sous sa forme la plus élevée se rattache étroitement a une qualité qu'il est bien malaisé de définir et qu’on appelle: la volonteé créatrice, activité de l’4me, l’enthousiasme... une maniére d’étre, qui porte Vhomme a concevoir de grands et généreux dessins et a se sacrifier entiérement a leur réalisation. Il n'est pas nécessaire de préciser ceci d’avantage, car chacun a compris ce que je veux dire : il est certain, d’ailleurs, que pour oser suivre envers et contre tous) les sentiers ardus, ot s’engagent les hommes de génie, il faut posséder une forte dose d’enthousiasme, de générosité et de foi. L’autre qualité tout a fait essentielle, sine qua non, c’est la volonté; une volonté inlassable, indomptable ; une volonté de maitre, de con- quérant. Celle-ci n’est pas seulement indispensable 4 homme de génie, pour réaliser son ceuvre, malgré toutes les miséres et tous les obstacles qui l’entravent, et lui permettre de construire peu a peu sa propre personnalité intégre, et dela défendre; ellel’est plus encore peut- étre pour établir et réajuster constamment |’équilibre et la parfaite harmonie de toutes ses facultés. Une nature parfaitement équilibreée, ou toutes les facultés concourent simultanément, sans se troubler jamais les unes les autres, au méme but, est en effet une conception toute théorique. Les hommes les mieux équilibrés sont quelques peu desé- quilibrés; mais s’ils sont doués dune volonté forte, cela ne présente guére d’inconvénient; tout rentre dans l’ordre. Au contraire, si la volonté fait défaut, Porganisme est livré a lui-méme sans controle, sans regulateur ; les facultés préedominantes tendent a modifier cons- tamment a leur profit, l’équilibre réalisé, et les discordances s’accen- tuent et s'aggravent sans cesse; la création d’une grande quvre devient une impossibilité {matérielle. — C’est la volonté qui donne a l’A4me humaine, son inertie et cette inertie est d’autant plus nécessaire et d’autant plus précieuse, que |’'Ame est plus passionnée et plus inquiéte. L’histoire de la pensée humaine nous prouve surabondamment que les grands hommes n’ont accompli leur quvre qu’au_ prix d’un travail considérable, acharné, presque sans repos. Eux-mémes, le reconnaissent volontiers. L’un des plus grands, Goetue, n’a-t-il pas été jusqu’a dire que le génie n’était rien d’autre que de l’application condensée (kondensierter Fleiss)? Et inversement, Vottaine a fait remarquer que « les paresseux ne sont jamais que des hommes 228 GEORGE SARTON. médioeres dans quelque carriére que ce soit » (*). Cest 4 force de zéle, de persévérance opiniatre et invincible, que les grands hommes ont émergé de la foule anonyme et qu’ils ont enfin conquis la gloire. I] ne faudrait évidemment pas conclure de 1a, qu’il suffirait de se livrer a un semblable travail opiniadtre pour accomplir une ceuvre géniale : la volonté, la persévérance sont des qualités nécessaires, mais elles ne suffisent point. D’ailleurs, le conseil de travailler ainsi, dans une voie originale, ne pourrait étre réellement suivi que par les hommes prédestinés, car cette faculté deffectuer de pareils labeurs gigantesques, non pas routiniers, mais toujours renouvelés, est pre- cisément une des prérogatives du génie. La grande majorité des hommes sont incapables de se livrer a un travail intellectuel de quelque étendue, surtout quand ils ne sont pas soutenus par lappat d’une récompense immédiate vu tout au moins d’un résultat facile a obtenir. Entre la quantité de travail habituellement effectuée par les intellectuels ordinaires (avocats, professeurs,...) dont l’activité con- tient nécessairement une grosse part de routine, et celle qui est fournie par les grands travailleurs de la pensée, il y a vraiment un abime. Aussi bien, serait-on tenté de conclure, que ce qui distingue surtout les grands hommes de la moyenne humaine, c’est la quantité consi- dérable d’énergie potentielle dont ils sont chargés, comme des explosifs. Au point ot nous sommes arrivés, il est facile de voir comment ces deux qualités essentielles : inspiration et conscience, se concilient. Le travail génial de V’inconscient n’est jamais que le résultat et le bénéfice d’un immense travail conscient : c’est ce qu’éiablissent, d’une maniére indiscutable, les analyses consciencieuses et absolument dignes de foi que quelques savants illustres ont faites de leurs propres opérations mentales. L’étude de Henri Poincaré intitulée L’invention mathematique, et le discours que HerMANN HELMHOLTZ prononea a l’ocea- sion de son soixante-dixiéme anniversaire me paraissent tout particu- liérement significatifs a cet égard (?). — L’inspiration n’est jamais que (1) Eptson a également exprimé la méme idée, d'une maniére assez vu'gaire mais imagée, qui le caractérise bien, en disant que dans une inveution, il y a ] p. c. d’inspiration et 99 p. c. de... transpiration. (?) Henri Poincaré, « L’mvention mathématique », voir Science et Méthode, p. 43-63. — Hermann Hetmuoutz, Vortrdgeund Reden, 4. Aufi., 1896, Bd. I. De longs fragments en sont cités dans WitHELM OstwaLD, Grosse Manner, siebente Vorlesung, 1910. COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE? 229 Je prolongement de réflexions et d’expériences innombrables. Aussi bien, les artistes et les poétes paresseux qui |’ « attendent » passive- ment, risquent-ils de passer la plus grande partie de leur existence & ne rien faire. L’inspiration est une recompense. — Ceci concilie entiérement les deux aspects contradictoires du génie humain inconseience et volonté. Et l'on congoit aisement que tous ceux qui n’ont pas songé a cela ont attribué plus ou moins d’importance a inspiration ou a la volonté, suivant la nature de leurs informations et de leur propre tempérament. C’est ce qui résulte nettement, par exemple, de l’Enquéte sur la Méthode de travail des Mathématiciens entreprise par |’Enseignement Mathématique. Voici d’ailleurs les con- clusions de Tu. Flournoy sur cette question : (*) « Les découvertes mathématiques ne naissent jamais par génération spontanée. Elles supposent toujours un terrain ensemencé de connaissances préalables, et bien préparé par un travail a la fois conscient et subconscient. Dautre part, toute découverte, par sa nouveauté méme et son origi- nalité, tranche forcément avee ce qui précéde, et parait d’autant plus surprenante qu’elle jaillit plus inopinément d’une incubation latente plus prolongée. On comprend done que, suivant les cas et les indi- vidus, ce soit tantét son caractére imprévu, tantét sa dépendance du travail volontaire antérieur, qui frappe davantage son auteur lorsqu’il y réfléchit rétrospectivement. De la tant de variété d’appréciation, et légale verité de ces deux aphorismes célébres, contradictoires en apparence, mais exprimant les deux faces indissolublement liées, quoique d’un relief souvent trés inégal, d’un méme processus : le génie, c'est l’inspiration ; le génie, c’est une longue patience ». — C’est de la méme maniére que |’on peut s’expliquer que certains penseurs aient changé plusieurs fois d’opinion sur la nature du génie, selon quils étaient plus 0u moins influencés, au moment ou ils écrivaient, par telle ou telle considération. Ainsi, il est facile de trouver dans les ceuvres de Kant, des affirmations a l’appui des deux théories. De méme, celui de tous les penseurs qui a défendu avec le plus de passion ce que jappellerais volontiers la conception mystique du génie, CARLYLE, — CaRLYLe en a donné aussi la meilleure définition dans le sens opposé, en disant que c’est la faculté de se donner une peine infinie : the ability to take infinite pains. (') Enquéte. ., publiée par H. Fear, avec la collaboration de Tu. FLourNoy et Ep. Crarapepe, 2™ éd,, Paris-Genéve, 1912, p. 47-48. 230 GEORGE SARTON. On pourrait m’objecter que toutes les qualités communément recon- nues dans les hommes de génie et par lesquelles j’ai essayé de les définir, appartiennent également, dans une moindre mesure, a tous ceux qui, sans étre considérés comme des génies, jouissent toutefois d'une incontestable supériorité intellectuelle. Sans doute! Et la con- clusion a laquelle on ne peut se dérober, c’est qu’il n’y a pas de dif- férence essentielle entre les hommes que la foule a proclamés des « génies » et ceux dont on se borne a reconnaitre le talent extraordi- naire ou l’évidente supériorité intellectuelle. Cela choque évidemment tous ceux qui se sont fait du génie une conception mystique et le considérent en quelque sorte comme une intervention surnaturelle ; mais cette conception est absolument contredite par tous les enseigne- ments de histoire et de l’anthropologie. — Nous constatons quwil existe des hommes dont lorganisation cérébrale est infiniment plus perfectionnée que celle de l’humanité moyenne, et qui sont peut-étre aussi élevés au-dessus d’elle que celle-ci est ¢levée au-dessus du niveau intellectuel des animaux trés intelligents, des chevaux de KRALL, par exemple. I] y a beaucoup de moyens de reconnaitre et d’é¢prouver cette supériorité intellectuelle, dont nous avons done une connaissance positive. Nous pouvons dire de tels et tels hommes, que ce sont des hommes tout a fait supérieurs; il n’y a aucun doute a cet égard. Mais quant a déterminer, parmi eux, ceux qui ont du génie et ceux qui ont seulement une trés haute intelligence, je ne vois aucun moyen scienti- fique de faire ce départ, qui conservera donc un caractére empirique et tout a fait conventionnel. D’ailleurs, comme |’a fort bien ‘dit le D* Tououse (') : « Lrattribution du génie est toute arbitraire, puis- quelle a pour critérium I’ceuvre non dans sa cause psychologique, qui est la condition immédiate, mais dans son effet, c’est-d-dire dans des circonstances extérieures, variables et indirectes », et il ajoute : « Pour entendre cette conception générale du génie, il ne faut pas perdre de vue que ce caractére est établi, non par les professionnels, mais par le public. Les biologistes n’auraient peut-étre pas décerné a CLAUDE BERNARD le génie qu'il méritait, parce que dans cette attribution, il y a généralement un acte d’incompréhension, Je sentiment d’un mystére, qui s/allient mal avec lesprit scientifique. Le public a comme porte-parole les écrivains; et, en définitive, ce sont les littérateurs qui distribuent le génie et en retour les professionnels qui sont influencés. » (4) Loc. cit., pp. 148 et 150. COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE? 231 Dans ce qui suit, quand j’emploierai le mot génie a cause de sa briéveté et a défaut d’un autre, il est bien entendu que j’entendrai par la simplement la trés grande supériorité intellectuelle. Cette supeé- riorité ne reste jamais entiérement méconnue; il arrive qu'elle ne soit pas immédiatement consacrée par un succes tangible et payable a vue comme un billet de banque — le seul devant lequel les foules s’in- clinent —, mais elle est toujours reconnue tét ou tard par une categorie de lélite spécialement compétente pour l’apprécier, puis par toute Pélite, puis par le grand public. Au lieu de vouloir comprendre et définir le génie, en s’aidant des qualités qu'il posséde, nous pourrions essayer de nous rendre compte de sa nature, en considérant sa fonction sociale. Cette fonction est, a mon avis, essentiellement une fonction organisatrice. L’homme de génie (celui qui a été baptisé ainsi par l’élite ou par la foule) est généralement un grand organisateur. Peut-étre pourrait- on trouver dans cette voie une différence, susceptible d’étre exprimée en termes clairs et de donner lieu a de bonnes définitions, entre VYhomme de génie et l‘homme de talent. L’homme de génie ne se contente pas de faire parfaitement ce qu’il fait, il perfectionne l’orga- nisation humaine, soit qu'il établisse de nouveaux rapports fondamen- taux, ou qu'il imagine des points de vue insoup¢onnés qui trans- forment notre mentalité, soit encore qu'il fasse naitre entre les hommes des sympathies nouvelles. I] recule brusquement notre hori- zon et ouvre ainsi a la curiosité humaine de nouvelles perspectives. Ses efforts sont infiniment multipliés, car il ne se borne pas a agir seul, mais il fait la synthése de tous les efforts épars et leur donne une impulsion nouvelle dans une direction bien déterminée et dont le choix heureux et fécond n’est pas la moindre marque de son génie. Son action est ainsi considérablement accrue. Le vrai grand homme agit dans la société comme un catalyseur, comme un ferment; je veux dire, qu’indépendamment de son énergie propre, si puissante qu'elle soit, il apporte surtout un moyen de mieux utiliser les énergies exis- tantes par une organisation meilleure. Son intervention cause ainsi une brusque accélération du progrés; et, en effet, le passage d’un homme de génie nous est le plus souvent révélé par |’existence d’une discontinuité brusque dans |’évolution de la pensée humaine. De 1a, le caractére mystérieux, miraculeux, héroique que quelques historiens et que la foule lui conférent, et qui est en quelque sorte le brevet de son génie; de la aussi, ce prestige social extraordinaire (le plus sou- 232 GEORGE SARTON. vent posthume, il est vrai), que ’homme de talent, quel que soit son talent, n’acquiert jamais. Nous pourrions done admettre, provisoire- ment, que c’est cette rare faculté d’orientation, ce pouvoir d’organisa- tion original, qui caractérise le mieux le génie et le distingue de la simple supériorité intellectuelle. Cette rare faculté s’extériorise sou- vent sous la forme dun pouvoir de suggestion extraordinaire, et a cet égard, il serait extrémement intéressant de réunir — d’aprés les témoi- gnages de leurs contemporains — tous les phénoménes de « magné- tisme personnel » que l’on attribue aux grands hommes et surtout a ceux d’entre eux qui ne furent quasiment que des organisateurs : les chefs d’armée et les hommes d’Etat, par exemple. Cette enquéte psy- chologique — supposé qu’elle fut faite d'une maniére vraiment scientifique — contribuerait beaucoup a éclairer la nature du génie. I]. — LE GENIE ET LA RACE. Dans quelle mesure le génie dépend-il de la race? Ii en dépend cer- tainement dans une Jarge mesure; c’est ce qui ressort incontestable- ment de nos connaissances sur l’hérédité, dont je parlerai plus loin. Mais l’anthropologie n’est pas encore assez avancée pour nous per- mettre de déterminer avec précision limportance des facteurs eth- niques proprement dits. Ces questions ont été fort obscurcies par ce fait que la plupart des auteurs qui ont voulu faire ressortir l'importance des qualités de race ont été mus beaucoup plus par des tendances ou des arriére-pensées impérialistes que par de pures intentions scienti- fiques. La nécessité de poursuivre l’investigation systématique des diverses races et variétés humaines, en faisant usage a la fois des méthodes de Ja biologie et de lanthropométrie et des méthodes statistiques, n’en apparait que d’autant plus urgente. Cette enquéte scientifique est a peine entreprise, et nous oblige a garder l’expec- tative, jusqu’a ce que nous soyons mieux informés. Il est a peine besoin de faire remarquer que ces questions de races sont bien dis- tinctes des questions de nationalités auxquelles elles sont constam- ment mélées. Pour mettre de la clarté dans ces recherches, il faudrait donc commencer par faire entiérement abstraction de toutes les consi- dérations nationales et politiques. D’autre part, comme dans ces dis- cussions sur les facteurs ethniques, on parle trés souvent de « races pures », il conviendrait de définir une fois pour toutes la notion de COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L'’HUMANITE? 233 pureté d’une race. Il semble bien que cette notion soit toute relative, et d’ailleurs extrémement complexe. Une « lignée pure » est générale- ment pure par rapport aun certain nombre de qualités (physiques ou intellectuelles), et mélée par rapport a un certain nombre d’autres qualités. Je ne fais ces remarques que pour montrer que les mesures anthro- pometriques et les autres méthodes, qui nous permettront peut-étre de définir les races avec précision et de supputer leur importance respective, doivent ¢tre conduites avec beaucoup de prudence et de minutie. Etudier l'influence de la race dans la formation du génie, c'est mettre en question son oeriginalité. Et cependant, beaucoup de per- sonnes ne sont-elles pas convaincues, que ce qui caractérise essen- tiellement le génie, c’est son originalité créatrice, cette faculté de créer des formes vraiment neuves? Cette conception est certainement le résultat d’illusions ou de malentendus. Tout d’abord, il faut bien se dire que loriginalité d’une ceuvre dépend peut-étre autant de ignorance de celui qui l’apprécie, que du mérite intrinséque de son auteur. Ensuite, on peut faire observer que loriginalité n’est pas une qualité distinete de celles que nous avons énumérées plus haut pour caractériser la supériorité intellectuelle; ou plutot, c’est le fait de posséder, 4 des degrés plus ou moins éminents, ces diverses qualités qui constitue loriginalité, la nature sui generis du génie. L’originalité n’est pas une cause (et non plus, elle ne doit étre un bul), — c'est un résultat. Quand nous disons d’une grande ceuvre qu'elle est originale, nous ne faisons, en somme, que recon- naitre sa grandeur et exprimer notre admiration; mais, dans notre esprit, cela ne signifie point que son auteur I’a créée de toutes pieces, l’a extraite du néant, ce qui serait vraiment inconcevable. L’ histoire de la science est tout entiére une interminable preuve de l’enchaine- ment de toutes nos connaissances et de toutes les techniques humaines. De plus, presque tous les grands hommes, et surtout les plus grands, ont tenu 4 exprimer leur reconnaissance envers tous les prédécesseurs, obscurs ou illustres, sans l'aide desquels ils n’eussent pu accomplir leur muvre. Je ne veux invoquer que deux témoignages; ils me sont du reste donnés par deux des plus grands héros de I’humaniteé : Newton et Gortur. Newton affirmait avec esprit tout ce qu’il devait au passé, en disant que s’il avait vu plus loin que les autres, c’est uni- quement parce qu'il s’était hissé sur les épaules de géants. II disait 234 GEORGE SARTON. encore: « J’ignore ce que je puis bien paraitre au monde, mais pour moi, je me figure avoir été seulement comme un enfant jouant au bord de la mer, se réjouissant de trouver de temps en temps un caillow plus poli ou un coquillage plus joli que les autres, tandis que l'immense océan de la vérité sétendait devant moi, encore vierge. » GorTHE est encore beaucoup plus catégorique: « Le plus grand génie n’aura jamais de valeur, stl doit se limiter a ses propres forces. Qu’est-ce que le génie, sinon la faculté de saisir et W@ utiliser tout ce que nous pouvons atteindre, la faculté de mettre deVordre et de la vie dans toutes les matiéres qui Soffrent a nous, de prendre ici du marbre et la des minerais pour en construire un monument durable? Que serais-je moi-méme, que reste- rait-ul de moi, si cette sorte @ appropriation continue pouvait mettre le genie en question? Qwai-je fait? Tout ce quej’ai lu, entendu, observe, je Pai réuni et transforme ; j'ai revendiqué mes droits sur toutes les cuvres de la nature et des hommes. Chacun de mes écrits ma été apporté par des milliers de personnes et par des milliers de choses différentes » (*). Mais il ne faut pas non plus s’exagérer l’importance de ces emprunts continuels que les hommes de génie font au passé et a leur milieu. Ces emprunts sont innombrables, mais ils ne sont toutefois que le résultat d’un libre choix. Parmi linfinité de matériaux qui s’ofirent a lui, Vhomme de génie choisit constamment, selon ses aptitudes spéciales, ceux qui lui paraissent les plus adéquats a l’édification de son ceuvre personnelle. Comme nous le verrons plus loin, ’homme de génie n’est pas, en effet, un produit miraculeux; il est déterminé, mais c’est son hérédité, bien plus que son milieu et son éducation, qui le détermine. Ii ne faut pas non plus confondre le déterminisme du génie et le déterminisme social des découvertes. I] est bien évident que les inventions s’enchainent dans un ordre plus ou moins étroitement fixé par la nature méme des choses. Chaque découverte ouvre a |’imagi- nation un champ nouveau de possibilités. Chaque progrés technique ou moral, chaque besoin nouveau de la civilisation déclanche des inventions nouvelles, auxquelles il eut été impossible de songer avant existence de ce progrés ou la déclaration de ce besoin. Mais si les découvertes sont « dans l’air », a une époque donnée, si elles sont en quelque sorte irrésistiblement amenées, il ne s’ensuit pas qu’elles (4) Je prie le lecteur de se reporter aussi au passage emprunté 4 SCHOPENHAUER, que j’ai cité en note p. 226. Le dernier alinéa en est particuliérement signifi- catif, au point de vue qui nous intéresse. COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE? 235 doivent étre faites par des individus déterminés. Bien au contraire, on ne peut s’empécher de retirer de l'étude attentive de l'histoire, la conviction que si le calcul infinitésimal, par exemple, n’avait pas été inventé par Newron ou Lereniz, il eut été imaginé plus tard par quelqu’un d’autre. La mort inopinée de Newton et de Letsniz eut pu retarder plus ou moins longtemps cette découverte, mais non empécher, l’anéantir. La meilleure preuve ne nous en est-elle pas donnée par ce fait que la plupart des grandes découvertes ont été faites simultanément et indépendamment les uns des autres, par divers auteurs ? — D’autre part, si la gioire de découvrir le calcul infinitésimal et la gravitation universelle eut échappée a Newton, étant donnés ses aptitudes extraordinaires et le perfectionnement extréme de sa matiére cérébrale, n’ayons-nous pas la conviction intime qu'il se fut illustré d’une autre maniére? Le génie humain est constitué par un ensemble harmonieux d’aptitudes éminentes. Mais il ressort clairement de toutes les bio- graphies que j’ai pu lire, que ces aptitudes ne sont pas spécialisées dés le début : ce sont les circonstances de la vie qui les font se préciser plus tard, et qui aménent ceux qui les possédent a choisir et a restreindre peu a peu leur domaine d’application. D’ailleurs, les vocations sont nécessairement d’autant plus vagues qu’elles sont plus précoces, 4 cause méme de l’ignorance de ceux qui les ressentent. On ne cite guére de vocations trés précoces que dans le domaine des mathématiques et de la musique, mais il est facile de voir que les aptitudes musicales et mathématiques sont, en somme, des aptitudes trés générales. Mais le déterminisme de génie se manifestera sans doute le mieux sous son aspect statistique. Francis Gatton s'est efforcé de faire ressortir cet aspect, en étendant avec beaucoup d’habileté et de clairvoyance les méthode sinnovées par QueteLet a l'étude de cette question délicate. — Imaginons que nous ayons partagé un grand nombre d’individus appartenant a une méme population, en différentes classes selon leurs capacités intellectuelles respectives. Appelons, par exemple, classe séro, celle qui renferme tous les individus d’intel- ligence moyenne; on pourra considérer ensuite des classes : un, deux, trois, quatre, cing... qui contiendront chacune des individus de plus en plus intelligents; d’autre part, il faudra introduire des classes : moins un, moins deux, moins trois, moins quatre... ou seront rangés tous les individus dont l’intelligence est en dessous de la moyenne. 236 GEORGE SARTON. Le partage étant terminé, chacune des classes contient un nombre déterminé d’individus, la classe moyenne (zero) en renfermant évidemment le plus grand nombre, et chacune des autres classes d’autant moins qu’elles sont plus éloignées de cette moyenne. Ce qui fait la grande difficulté de ce genre de recherches — diffi- culté qui paraitra méme au premier abord insurmontable — c’est de trouver des critéres qui permettent de décider, pour chaque individu, dans quelle classe il doit étre rangé, ou ce qui revient au méme, de donner de chacune des classes une définition qui la différencie sans ambiguité des classes voisines. Francis GALton a longuement discuté cette question, notamment dans son beau livre intitule Hereditary genius. Je ne puis songer a résumer ici toutes les considérations qui lui permettent d’établir la possibilité d’un pareil classement, du moins d'une maniére assez grossiére, mais pratiquement suffisante, si la population considérée est assez nombreuse. D’ailleurs, depuis le moment ou GALTON a écrit son livre, en 1869, les progrés de la psy- chologie expérimentale nous ont fait connaitre de nombreux fesis, dont ’emploi judicieusement combiné permettrait de réaliser ce clas- sement avec beaucoup plus d’exactitude; mais, bien entendu, la réali- sation dune pareille ceuvre entrainerait une besogne considérable, et devrait étre entiérement confiée 4 des observateurs bien exerces et peu nombreux. Quoi qu’il en soit, si un tel classement était plusieurs fois réalisé, a divers intervalles, il nous révélerait sans aucun doute, un détermi- nisme semblable a celui qui ressort de toutes les autres statistaques, par lesquelles les sociologues se sont efforcés de prendre prise sur les phénoménes d’ordre moral. De méme que, dans une population donnée, il y a chaque année un pourcentage déterminé d’individus qui se suicident, ou qui se marient ou qui divorcent, de méme encore que l’administration des postes jette annuellement au rebut une pro- portion a peu prés constante de lettres, dont l’adresse est insuffisante, de méme, il est tout a fait légitime d’admettre qu'il y a dans cette population, un pourcentage déterminé d’hommes supérieurs et didiots, ou plus généralement que chacune des classes que nous avons considérées contient une proportion sensiblement constante d individus. L’hypothése que je viens d’énoncer n’est pas une simple vue de esprit, car si l’on n’a pas encore songé a partager tous les individus d’une méme nation, ou d’une méme grande ville par exemple, en diverses classes, [mais je tiens 4 le répéter : cela pourrait se faire déja COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE ? 237 avec une assez belle approximation, et en distinguant des classes assex nombreuses. Du reste, cela se fera, t6t ow tard], du moins des statis- tiques nombreuses et précises ont été faites dans presque tous les pays civilisés, sur les anormaux inférieurs. Ces statistiques ont établi, que dans une population donnée, si aucune cause extraordinaire (guerre, épidémie, révolution, famine...) ne trouble brusquement les condi- tions de vie habituelles, la proportion didiots, d’aliénés, de dégénérés de toutes sortes — criminels, prostituées... — ne varie que dans des limites trés étroites; on peut pratiquement la considérer comme constante pendant la durée d’une ou de deux générations. Est-ce faire preuve de trop de présomplion, que de supposer que les régularités statistiques qui se vérifient pour nos classes négatives, se vérifieraient aussi pour les classes positives? Notre induction n’est-elle done pas tout a fait légitime? — D/ailleurs, dans l’ouvrage que j’ai cité plus haut, Garon s’est efforcé de déterminer de diverses maniéres (trop longues 4 décrire) la proportion d’hommes supérieurs dans la popu- lation anglaise, et les résultats qu’il a obtenus sont assez concor- dants (*). On peut se demander si, pour accroitre le rendement intellectuel de Vhumanité, il faut se préoccuper d’élever le niveau intellectuel moyen, ou s'il vaut mieux plutét de tacher d’augmenter la proportion d’hommes supérieurs. Le méme probléme peut encore se poser sous la forme suivante : est-ce la race dont le niveau intellectuel moyen est le plus éleyé, ou celle qui donne naissance au plus grand nombre dhommes éminents, qui sera le mieux adaptée a sa destination intellectuelle ? Or, cette question qui peut paraitre, au premier abord, trés embar- rassante, ne l’est plus du tout aprés ce que nous venons d’expliquer. En effet, il résulte immédiatement de l hypothése extrémement plau- sible que nous avons faite, qu’il nest pas possible d’élever le niveau moyen d'une population, sans augmenter en méme temps le nombre d’hommes supérieurs qui en font partie. Et réciproquement, on ne congoit pas que le nombre d’hommes supérieurs puisse augmenter, sans que Je niveau moyen s’éléve du méme coup; ou plus correcte- (') Ce ne sont cependant que des approximations assez laches et qu'il ne peut étre question de comparer en précision, avec les statistiques sur les anormaux inférieurs. Ces recherches de Gatton ne sont en somme que des indications, Il en est de méme des recherches d’ ALPHONSE DE CANDOLLE sur le méme sujet. 238 GEORGE SARTON. ment, l’augmentation de leur nombre n’est qu’un des symptémes de Pélévation du niveau moyen (*). Nous pouvons done en conclure que pour augmenter le rendement intellectuel d’un groupement humain, il sera au fond indifférent de s’efforcer de relever toute la masse, ou de viser au perfectionnement d’une élite. Mais, le mieux sera évidemment d’agir a la fois dans les deux directions, comme il est toujours pru- dent de le faire quand on veut modifier simultanément deux groupes de phénomeénes qui ne cessent de réagir les uns sur les autres. Dans ce qui précéde, nous avons implicitement admis, que la dis- tance qui sépare |’intelligence moyenne de l’intelligence supérieure, reste sensiblement la méme. On aurait pu admettre, au contraire, que cette distance tend a diminuer a mesure que le niveau moyen s’éléve. Ul nest guére possible, dans l'état actuel de nos connaissances psycho- logiques, de faire valoir des arguments positifs 4 ’appui de l'une ou autre de ces hypothéses. Toutefois, la premiére parait cependant beaucoup plus vraisemblable, si lon songe que l’intelligence supé- rieure doit en grande partie sa supériorité 4 une aptitude plus grande a s’assimiler et a utiliser les connaissances déja acquises. Pour peu que le niveau intellectuel moyen devienne plus élevé, la quantité de connais- sances rendues accessibles s’accroit dans une proportion considérable, et l’intelligence supérieure, disposant de matériaux beaucoup plus nombreux et plus riches, en devient d’autant plus clairvoyante et plus profonde. On pourrait reprendre ici, avec avantage, la comparaison de Newron, et dire que les hommes supérieurs ont l’occasion de contempler un horizon d’autant plus étendu, que l’humanité dont ils sont le fruit est elle-méme plus grande, je veux dire, est parvenue elle-méme 4 se hisser plus haut. J’ai souvent entendu émettre la crainte, que si trop d efforts étaient faits pour augmenter la supériorité intellectuelle d’une partie (1) On pourrait donner 4 ces considérations une forme plus concréte en dessi- nant la courbe encloche, qui représente la répartition des individus selon leur intelligence, et en déplagant cette courbe parallélement aux axes : il suffirait d’interpréter les changements de répartition qui correspondent 4 chacun de ces déplacements. Je laisse au lecteur le soin de le faire. Il faut encore remarquer que ce raisonnement serait en défaut, s’il était ques- tion, non pas des hommes supérieurs, mais seulement des génies extraordinaires ; car ceux-ci sont des phénoménes si aberrants, qu’ils ne peuvent donner prise aux méthodes statistiques. COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE? 239 de la population, il pourrait y avoir une rupture d’équilibre, 4 un moment donné, entre cette partie et les parties de la nation autre- ment spécialisées. Voici, en substance, ce qu’on disait : « Nous ne pensons pas que le but de l’humanite soit uniquement de créer des hommes de génie, et encore moins des savants de génie. En vertu du principe de la division du travail, qui s’aflirme chaque jour de plus en plus, il est utile que les activités humaines soient réparties dans tous les domaines, et qu’il y aif par conséquent des intelligences de toutes les sortes et de toutes les classes. Une trop grande proportion d’intellectuels bouleverserait l'économie de la nation et la conduirait tot ou tard a la décadence et 4 la ruine». Ces craintes ne me paraissent pas justifiées, et ceux qui les émettent ne pensent ainsi que parce qu’ils n’ont pas encore compris la signification des données statis- tiques. En effet, il n’y a pas lieu de craindre que la proportion d’hommes supérieurs dépasse de beaucoup celle que des statistiques bien faites pourraient nous indiquer. Les données statistiques, que nous livre |’étude d’une population nombreuse, représentent des réalités si anciennes, si profondément enracinées dans la race, sont le résultat d’un enchevétrement de causes si nombreuses et si com- plexes, que les activités conscientes d’un groupe d’individus ne peuvent les modifier que d’une maniére trés lente et insensible. Si les efforts d'une élite étaient poursuivis assez longtemps, le niveau moyen s’éléverait, mais il est peu probable que la répartition des intelligences par rapport a la moyenne serait sensiblement modi- fiée (4). Or, il est certain qu’A l’heure actuelle, le niveau moyen de VYhumanité civilisée est beaucoup trop bas; du moins, il ne corres- pond pas du tout au degré de civilisation matérielle et théorique dont nous jouissons. Les instruments de la civilisation se sont, en effet, infiniment perfectionnés depuis quelques siécles, mais le niveau moyen de I’humanité ne s’est élevé, pendant le méme temps, que dans une proportion si faible et d’une maniére si lente, que les sceptiques ont eu beau jeu pour révoquer ce progrés en doute. Il ne faut done pas craindre que le niveau moyen ne s’éléve trop, bien au contraire. On pourrait méme dire que rien n'est plus nécessaire, que rien n’est plus urgent en ce moment, dans nos pays civilisés, que d’y relever le niveau intellectuel moyen; nos élites sont aussi éloignées du public (!) La courbe en cloche serait déplacée parallélement a l'un des axes de coordonnées. 16 240 GEORGE SARTON. que lélasticité du cerveau humain le permet. Si le niveau moyen ne s’élevait pas, il semble que nos élites ne pourraient pas avancer plus loin; et toute la caravane devrait interrompre sa marche en avant. D’autre part, i] ne faut pas oublier que nous avons d’autant plus besoin d’intelligences supérieures, que les problémes de la science et de Ja technique qui restent a résoudre deviennent, par élimination continue des cas les plus accessibles et les plus simples, de plus en plus compliqueés et difficiles. I] ne faut pas non plus perdre de vue gue notre vie quotidienne devient elle-méme de plus en plus com- plexe, se pénétre chaque jour davantage de science et de méthode et fait sams cesse appel a plus d’intelligence. Une autre maniére encore d’étudier l’influence de la race et du milieu sur le génie humain, c’est de rechercher la distribution géographique des hommes de génie aux diverses époques. Ces recherches seraient en quelque sorte le couronnement des études de biogéographie, dont elles emprunteraient d’ailleurs les méthodes générales. La plus grande difficulté de ce genre de recherches, c’est de s’accorder sur le choix des hommes de génie et de s’assurer qu’on n’en néglige pas trop. Cette difficulté n’est cependant pas insurmon- table, d’autant plus que la tache devient chaque jour plus aisée et susceptible d’une plus grande précision, grace a |’existence des dic- tionnaires biographiques et des encyclopédies de plus en plus com- plétes et consciencieuses, qui sont publiés dans divers pays et qui se corrigent et se contrdlent mutuellement. D’excellents manuels de plus en plus nombreux, les listes des associés étrangers des grandes académies, et l'emploi simultane d’autres critéres, permettent encore d’éclairer notre choix et de le rendre a la fois plus objectif et plus sar. Des essais intéressants de géographie du génie humain ont été faits par divers auteurs, et notamment par Francis GALTON, ALPHONSE DE CANDOLLE et Lomproso, mais ce ne sont 1a que des essais; une étude compléte de cette partie de la biogéographie n’a été faite jusqu’ici par personne, 4 ma connaissance. Il est cependant nécessaire, pour la solution des problémes qui nous occupent, que cette étude soit entre- prise et menée a bonne fin le plus vite possible. Je me propose d’en esquisser le plan et les méthodes dans un essai ulterieur. Les discussions sur la nature du génie et sur l’influence de la race et du milieu sur le génie humain, ne sont au fond que des cas parti- culiers d’une querelle plus générale : aux arguments respectifs invo- qués 4 l’appui des deux points de vue opposés, nous reconnaissons de COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE? 241 suite, d’une part, la conception matérialiste, d’autre part, la concep- tion individualiste, héroique, de histoire. Or, il me parait bien évident que ces deux conceptions, pouss¢ées a lextréme, sont également erronées. Sans doute, les hommes ne peuvent et ne sontrien sans |’aide des circonstances, mais d’autre part, sans eux, sans leurs réactions purement individuelles, il n’y aurait méme pas d’histoire. Tous les hommes influent, et de mille facons différentes, sur les évyénements historiques auxquels ils sont mélés, mais les hommes puissants influent bien davantage. F. A. Woop (!) a étudié a ce point de vue les régnes (ou régences) de 366 souverains appartenant ‘i quatorze pays d’Europe, et il a trouvé que dans 93 p. ce. des cas, les rois ont pu exercer une influence personnelle suffisante pour modifier sensiblement les conditions sociales de leur royaume. Au fond de cette discussion entre individualistes et matérialistes, il n'y a, a mon avis, qu’un malentendu. Je crois pouvoir le dissiper de la maniére suivante. Ii me parait trés exact de dire, comme I’ont fait Emerson et Car.y.e, que « toute l’histoire de l’humanité se résume facilement dans la biographie de quelques personnalités fortes et graves » (cette parole est d’Emerson, mais CARLYLE s'est exprimé a peu prés dans les mémes termes), mais 4 condition que l'on se rende bien compte de la vraie signification de ce résumé. Raconter toute l’histoire, a l'aide de biographies, non seulement complétes et minutieuses, mais aussi vivantes et passionnées, cela revient, somme toute, a tirer parti des synthéses qui ont déja été faites par des hommes de génie, au lieu de prétendre les refaire enti¢rement soi-méme. Car la vie et l’ceuvre des grands hommes apparaissent en vérité, quand on les domine et qu’on les posséde bien, comme d’excellentes synthéses sociologiques; ce sont méme des synthéses beaucoup moins artificielles que les autres, car les hommes de génie peuvent étre considérés, en quelque sorte, comme des synthéses naturelles; ce sont des synthéses vivantes. Aussi bien, la conception biographique de I’histoire, a condition qu’elle soit réalisée avec beaucoup de cceur, d’intelligence et de probité, me parait trés scientifique. — De ce point de vue, il n’y a pas de différence essentielle entre la conception héroique et la conception mateérialiste de histoire : Carntyie était au fond aussi déterministe que MacauLay. (}) F. A. Woop, « Eugenics and history +, Problems of Eugenics. Papers communicated to the First international Eugenics congress, p. 246-53, London, 1912. 242 G. SARTON. — [COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL. Ils ont fait tous deux ceuvre synthétique, mais leurs synthéses ne sont pas faites suivant la méme hiérarchie : voila toute Ja difference. Mais nous pouvons encore monter d’un degré, et montrer que la discussion entre individualistes et matérialistes n’est elle-méme qu’une forme d’une polémique plus générale, je veux dire la polémique inter- minable entre les néo-darwiniens et les néo-lamarckiens. Les indivi- dualistes, comme les néo-darwiniens, attachent plus d'importance a Ja race, a la lignée de l’individu qu’a son milieu. Les néo-lamarckiens et les matérialistes attribuent, au contraire, au milieu une influence prépondérante. Pour décider entre la conception individualiste et la conception matérialiste de histoire, pour décider entre les théories héroique et matérialiste du génie humain, il n’y a donc pas d’autre issue que d’examiner |’état de nos connaissances sur l’hérédité. De quelque maniére que nous abordions les problémes qui nous inté- ressent, nous sommes d’ailleurs constamment ramenés a l'étude de Vhérédité humaine. — Toute la littérature relative au génie, qui ne s’appule point sur la seule base solide, — la base biologique, — n’a donc, je le répéte, aucune valeur scientifique. Elle ne présente plus, pour l’historien, qu’un pur intérét de curiosité : car elle lui temoigne du temps prolongé qu'il a fallu aux hommes pour envisager cette question sous son vrai jour. Ce long retard était d’ailleurs inévitable, car ce nest guére que depuis l’intervention de Darwin, il y a a peine plus d’un demi-siécle, que ]’étude systématique de lherédité a été entreprise. : (A suivre.) GeoRGE SarTOoN. fers Chronique et correspondance. Van ’t Hoff. recu une somme totale de 56,000 florins environ, dont 6,000 florins venant de |’étranger. Une somme de 35,000 florins est, provisoirement, mise de cété pour le monument qui sera ¢rigé 4 Rotterdam, la ville natale de Van ‘rt Horr, selon le projet de M. CHARLES VAN Wisn, sculpteur a la Haye, et dont l’inauguration aura lieu, on l’espére, au cours de 1915. Le reste, apres déduction des frais, sera décerné a la fondation Van ’r Horr. Les rentes seront employées pour avancer des recherches dans le domaine de la chimie pure et appliquée. Trés proba- blement l’Académie royale des sciences 4 Amsterdam youdra bien se charger d’administrer le capital et d’accorder les subsides. (Communi- cation du Comité VAN ’r Horr, Amsterdam, avril 1913.) Giovanni Schiaparelli.— Une souscription publique est ouverte dans le but d’ériger a l’éminent astronome un monument a Savigliano, sa ville natale, et de placer une pierre commémorative avec médaillon dans le Palazzo Brera, a Milan, ow il fit ses découvertes, notamment sur la topographie de la planéte Mars. — Les souscriptions doivent étre adressées 4 M. GuLLINO, maire de Savigliano. J. G. Kélreuter et C.K. Sprengel. — Es ist schon wiederholt angeregt worden, den beiden zu ihren Lebzeiten nicht gewiirdigten Botanikern Joserpu Gorritien KOL_REuTER, geboren 1733 zu Sulz am Neckar, gestorben 1806 zu Karlsruhe in Baden, und Curist. Konrap SPRENGEL, geboren 1750 zu Brandenburg a. H., gestorben 1816 zu Berlin, bleibende Erinnerungszeichen zu errichten. Die wissenschaftlichen Verdienste beider Miinner sind heute allge- mein bekannt. Wir richten daher an alle Fachgenossen die Bitte, durch Zusendung eines entsprechenden Betrages bleibende Erinnerungszeichen zu ermig- lichen. Fiir Kétrevrer ist ein Gedenkstein mit Bronzebildnis an gecigneter Stelle in Karlsruhe geplant, fiir Sprencer, von dem ein Bildnis nicht vorhanden ist, ein Denkstcin mit entsprechender Inschrift in der biologischen Anlage des Kéniglichen Botanischen Gartens in Dahlem. Les comités réunis d’Amsterdam et de Rotterdam ont Commémorations Commémorations. Histoire de la science. 244 ISIS. I. 1913 Beitriige bitten wir an die Depositenkasse GH der Deutschen Bank in Berlin-Steglitz,Schlossstrasse,88, Separat Konto Reg -Rat Dr. ApreEn, zurichten. Soll der eingesandte Betrag fiir eines der beiden Erinne- rungszeichen verwendet werden, so bitten wir, dies auf dem Post- abschnitt zu bemerken, andernfalls wird der Betrag gleichmiissig auf beide verteilt. Cet appel est signé par quarante-quatre naturalistes. Clémence Royer. — La Libre Pensée internationale a pris l’initiative de faire apposer une plaque de marbre sur la maison qu’habita CLEMENCE Royer, a Praz-Pareg, prés de Lausanne. Une souscription a été ouverte par un comité international constitué a cet effet. (Vie inter~ nationale, t. III, p. 73, Bruxelles, 1913.) Hector Denis. — Un comité vient d’étre institué pour la publication des ceuvres d’HeEcror Denis; il est composé, a coté de ses enfants, M. le D® JustE Dents et M!* GrrMAINE Denis, de MM. GuiLLAUME DEGREEF, président, HippoLyTrE VANDERRYD?, professeur a l'Université libre de Bruxelles, PAuL Hymans, Louis DE BRouckErE, H1ns, MAnAIM, ANSIAUX et MAURICE FERON. Ce comité s’est assigné comme tache la quadruple publication sui- vante : 1° Celle de l’Atlas des statistiques ; 2° Celle du Cours d’économie politique professé aux écoles de Bru- xelles et a luniversité ; 3° Celle de la partie achevée de l’'Histoire des doctrines économiques et sociales, dont deux volumes ont déja paru ; 4° Celle de l’activité parlementaire et des travaux philosophiques du grand savant disparu ; C’est lAtlas des statistiques, dont la mise au point a été confiée a MM. Manaim et VANDERRYDT, qui sera publié en premier lieu. The principles of morphology. — Mr. E. S. Russet (London) has nu hand a volume dealing with the principles of morphology in their historical development. The aim of the book is to discuss the relation of the classical principles of pre-evolutionary, evolutionary and causal morphology to one another. A considerable portion of the work has already been completed. Leonhardi Euleri Opera omnia. — La Soci¢té helvétique des sciences a décidé, le 6 septembre 1909, d’entreprendre la publication intégrale des ceuvres d’Euner. Elle remplissait ainsi un voeu, que les mathéma- ticiens, les astronomes et les physiciens avaient déja maintes fois for- mulé. Qu’il me suffise de rappeler ici les efforts que C. G. J. JACOBL CHRONIQUE. 245 avait déja faits pour le réaliser. — La Société helveétique, consciente des responsabilités qu’elle encourrait en entreprenant une ceuvre aussi con- sidérable, opéra avec beaucoup de prudence. Elle s’occupa d’abord de réunir plus de 350 abonnements et un capital d’environ 135,000 francs, et s’'assura le concours de nombreux collaborateurs groupés sous la direction de Ferpinanp Rupio, ADoLF Krazer et PAuLt ST£cKEL. — La publication des ceuyres d’Euter, confiée a la firme TrvuBNer, de Leipzig, comprendra 45 volumes in-4°, répartis en trois séries: I'* série, Mathématiques pures: 18 volumes, dont 5 pour l’Arithmétique et l’Algébre, 11 pour l’Analyse et 2 pour la Géométrie. — II* série, Méca- nique et Astronomie : 16 yolumes, dont 11 pour la Mécanique et 5 pour l’'Astronomie. — III* série, 11 volumes, dont 6 pour la Physique, 3 pour la correspondance et 2 volumes de miscellanées. Pour plus de détails sur le plan et l'économie de cette publication, voir le Jahresbericht der deutschen Mathematiker-Vereinigung,, 1910, p. 94-103, 104-116, 129-142. Plusieurs volumes ont déja été publiés. (Cfr. notamment la « Biblio- graphie analytique » d’Jsis.) Au cours du VI* Congrés de la « Societa italiana per il progresso delle Scienze », tenu 4 Génes du 17 au 24 octobre 1912, les résolutions suivantes, proposées par MM. Loria et VoLTerrRA, ont été votées a l’unanimité par les sections de mathématiques et physique et d'histoire des sciences: « La section émet les yceux: 1° que dans l’édition com- pléte des ceuvres d’Euer, actuellement sous presse, soient insérées les remarques sur le calcul intégral dues 4 Lorenzo MAscHERONI, ainsi qu’on l’a fait pour les additions de LAGRANGE aux éléments d'algébre ; 2° que le gouvernement italien accorde, si cela est nécessaire, une sub- vention afin d’obtenir de la maison éditrice l’élargissement corres- pondant du plan de l’ouvrage ». Histoire des fonctions elliptiques. — L’Académie royale des sciences de Bologne met au concours le sujet suivant: Esporre, con metodo stori- co-critico, lo sviluppo organico della leoria delle funzioni ellitiche ed ivari punti di vista sotto ai quali questa teoria é stata considerata dalla fine del secolo XVIII fino ai nostri giorni. Indicare linfluenza che anno avuto, su altri rami dell’ analisi, le vedute presentatesi successivamente nella nominata leoria, Le prix est de 500 lire. Les mémoires deyront étre rédigés en italien et étre inédits. Les auteurs ne mettront point leur nom au mémoire, ils indiqueront seulement une devise qu'ils reproduiront sur un pli cacheté renfermant leur nom et leur adresse. Le prix est indivi- sible. Les mémoires devront étre adressés, avant le 31 décembre 1914, au secrétaire de la classe des sciences physiques de |'Académie royale des sciences de Bologne, via Zamboni, 33. (Enseignement mathématique, t. XV, p. 244-245. Genéve 1913.) Histoire de la science. Histoire de la science. 246 ISIS. I. 1913. Les classiques de la science et de la philosophie. — L’intéressante collection, publiée sous la direction des Prof. ALpo Murex et Ermino TroiLo, et dont il a été longuement question dans notre revue (t. i p. 99-100), s’annonce sous les meilleurs auspices. Les premiers volumes en paraitront déja ala fin de septembre; ce seront notamment, dans la série scientifique : Vannoccio Birineuccio : De la Pirotechnia (1540), vol. I — con illus- trazioni — acura e con prologo di ALpo Mien. Lazzaro SPALLANZANI : Saggio sul sistema della generazione (1777) — acura e con prefazione di GINO DE’ Rossi. G. B. MoreGaeni : Lettere inedite a Giovanni Bianchi (Jano Planco) — acura di GUGLIELMO BILANCIONI. Dans la série philosophique : Domenico Mazzoni: L’Educazione filosofica ed altri scritti inediti — a cura e con prefazione di MicuELE Losacco. Monrano ACADEMICO COSENTINO (Sertorio Quattromani): La Philosophia di Berardino Telesio — a curae con introduzione di Erminio Troio. ProraGcora : Vita, opere e dottrine, con traduzione dal Protagora e del Teeteto di Platone — a cura di EmiLio BopReERo. Pour plus de détails, cfr. la notice citée plus haut et la circulaire de l’éditeur annexée au présent numéro. Je tiens cependant 4 faire remar- quer ici que les conditions de vente de cette collection ont été quelque peu modifiées : chaque volume, d’environ 300 pages, en caractéres elzévirs et abondamment illustré, sera vendu au prix de 3 lire. Toute- fois, des collections de 6 et de 12 volumes ne cotiteront respectivement que 15 et 28 lire (plus les frais de port en dehors de ]’Italie). Pour les abonnements, il faut s’adresser 4 la « Societa tipografica editrice Barese », via Argiro, 106-112, a Bari, Italie. Une collection analogue 4 la précédente paraitra également en langue allemande. Elle est éditée par EvGen Diepericus, a Jéna, et est dirigée par le comte Karu von KLINcKowsTROEM, de Munich, et par FRANz Strunz, de Vienne. Les Klassiker der Naturwissenschaft und der Technik seront des recueils de textes, accompagnés d’explications suf- fisantes pour en faire sentir toute la portée et en quelque sorte les faire revivre. La premiére série, composée des volumes suivants, est en préparation : H. Ta. Horwirz : « Primitive und exotische Technik »; Arruur Erico Haas : « Antike Physiker »; Max C. P. Scumipt: « Antike Techniker »); H. DEGERING : « VirRUV »); FRIEDRICH DANNEMANN : « Puinius »; HERMANN STADLER : « ALBERTUS MAGNUS ); SEBASTIAN Vocu : « RoGER Bacon »; F. M. Freipuaus: « Mittelalterliche Tech- niker »; Pumipp FRANK : ( GALILEI »; Orro J. Bryk: « KEPLER); Artuur Ericu Haas: « Newton»); F. Kiinner : ¢( LAMARCK ». CHRONIQUE. 247 Ce dernier volume paraitra en aout. La circulaire de |’éditeur ne contient aucune indication quant aux prix. Biographies des industricls allemands. — Zur Fortfiihrung der von der Rheinischen Gesellschaft fiir wissenschaftliche Forschung fortlau- fend unterstiitzten Biographie und Geschichte des rheinischen Unter- nehmertums wurden den Professoren Detius-Aachen und Eckert-K6In 5,000 Mark bewilligt. (PAut DierGart, Mitt. s. Gesch. d. Med. u. Naturw., XII, p. 383-384, Leipzig, 1913.) Biographies de médecins et de naturalistes. — L’Istituto microgra- fico Italiano, via Guelfa, 30, Firenze, iniziera tra breve la pubblicazione delle Vile dei medici e naturalisti celebri. L’importante collana, che verra a colmare una deplorata lacuna, sara formata da una o pit serie di volumi di circa 60 pagine ciascuno, in formato piccolo, che saranno eorredati, ogni volta che cio sia possibile, di belle e nitide illustra- zioni fueri testo ed intercalate nel testo. Ogni volume, di regola, con- terra una delle vite, ed avra il costo di L. 1.25. L’edizione, che verra condotta sotto la direzione del Prof. A Corsini, avra veste elegantis- sima,e ne sara limitata la tiratura delle copie. Al Prof. G. Binancioni é stato affidato l’incarico di compilare il primo volume, che verra dedicato al grande anatomico Italiano B. Evsracio. A questo seguiranno gli altri volumi contenenti le vite di : F. Rep, C. Ceiso, G. B. MoreaGni, A. CesaALpino, G. MERCURIALE, G. M. Laneist, A. Datta Croce, LEONARDO DA VincI, U. ALDROVANDI, A. Coccut, ete. (Rivista di Sloria critica d. Sc. med e natur., IV, p- 25-26, Roma, 1913.) J’extrais du Bulletin de UInstitut de Sociologie Solvay, n° 26, p. 812-813, Bruxelles, 1913, les deux notes suivantes : Voyages du D* A. Hrdlicka, — Le D' A. Hrpwicka a terminé son voyage d’études en Europe, dans la Sibérie du Sud et en Mongolie, entrepris en partie pour le compte de la « Smithsonian Institution » et en partie pour l'exposition de San-Diego. Il a étudié en Europe tous les restes de l'homme fossile. En ce qui concerne spécialement les recherches en Sibérie et en Mongolie, il semble que ces pays consti- tuent un champ d’exploration particuliérement important pour l'ar- chéologie et l’anthropologie américaines. On trouve disséminés sur une grande étendue les restes vivants d'un peuple qui occupait la plu- part de ces régions avant la constitution de l'Asie composite que l’on connait aujourd’hui et qui présentait la plus grande ressemblance physique possible avec les indigénes de l’'Amérique. (American Anthropologist, 1912, n° 4, p. 701-702.) Histoire de la science. Anthropologie. Ethnographie. Histoire de l’art. 248 ISIS. I. 1913. Ethnographie de l’Afrique. — Die Umschau (1913, n° 10, p. 193) publie un article enthousiaste au sujet des résultats de l’expédition ethno- graphique entreprise en Afrique par L. Frobenius et qui aurait abouti a démontrer l’existence en Afrique occidentale, vers l’an 1500 ayant J.-C., d'une aire de culture directement influencée par la culture euro- péenne. L’auteur de l’article compare les découvertes de FRoBENIUS a celles de SCHLIEMANN. Encyclopédie de la musique. — Cette publication, dirigée par ALBERT LAVIGNAC, comprendra trois parties: 1° une Histoire de la musique a travers tous les temps et dans tous les pays; 2° un manuel! complet de science musicale (technique, pédagogie, esthétique); 3° un Dictionnaire alphabétique, condensant sous une forme concise, avec renvois aux parties précédentes, toute la documentation répandue dans louvrage. — ALBERT LAVIGNAC a pu grouper, pour réaliser cette ceuvre, environ 130 collaborateurs. L’Histoire de la musique est seule en cours de publication, et parait depuis la fin de mai en fascicules hebdomadaires. Elle comprendra90a 95 fascicules, ou deux volumes de 3,000 pages in-8° chacun, contenant 5,000 exemples de musique et 3,000 figures dans le texte. Le prix est de 66 fr. 50 broché et 78 fr. 50 relié. Depuis l’"Egypte jusqu’au moyen Age, chaque civilisation a été étudiée séparément dans son développement et dans ses filiations. — L’ordre chronologique a été nécessairement et exclusivement adopté. A partir de la Renaissance, chaque grande école musicale est traitée au double point de vue ethnologique et chronologique. Les trois plus importantes (France, Italie, Allemagne) ont naturellement pris l’extension la plus considérable. Le développement de l’art musical y est présenté siécle par siecle jusqu’a nos jours, — chaque division séculaire étant confiée a un musicographe éminent, particulicrement documenté sur la période historique a4 traiter. Viennent ensuite les civilisations de deuxiéme plan, ou les plus jeunes, puis les nations extra-européennes de l’Orient, d’Extréme-Orient et du Nouveau Monde. La partie iconographique, trés importante, a été particulierement soignée. Pour la complete intelligence du texte, de nombreuses illus- trations, d’ordre divers, exemples de musique, instruments, sché- mas, etc., ont été disséminées a profusion, complétant ainsi la clarté de la démonstration. Les dessins ont été l’objet de recherches minutieuses dans les musées, les collections particuli¢res ou les ouvrages clas- siques; la plupart sont entiérement inédits; un trés grand nombre ont été exécutés par les auteurs des articles eux-mémes. z.. CHRONIQUE. 249 Ars asiatica. — La firme G. vAN Oest, de Bruxelles et Paris, com- mence sous ce titre une série de publications consacrées 4 l'art de l’Ex- tréme-Orient. La collection est dirigée par Victor GOLOUBEW. Voici quelques extraits du prospectus : « La connaissance de |’Asie et de son art tient une place de plus en plus considérable dans les préoccupations esthétiques de notre époque. Aux siécles d’intéréts commerciaux et de curiosité succéde, entre Ex- tréme-Orient et l’Occident, une ére de communion intellectuelle, qui rayonne sur les arts, les lettres et la religion. « Ars asiatica veut offrir aux érudits qui se proposent d’étudier les trésors plastiques de l'Est, des données et des documents précis, étudiés conformément aux méthodes scientifiques modernes. Les volumes d’Ars asialica seront publiés au fur et 4 mesure que des matériaux inédits ou peu connus en motiveront l’apparition. Une telle entreprise ne saurait se passer de la collaboration des philologues orientalistes. Aussi Ars asiatica s’est-elle assuré le précieux concours de sinologues, d’arabisants et d'indianistes éminents. La Bibliothéque d'art et d’ar- chéologie, 26, rue Spontini, 4 Paris, a bien yvoulu mettre ses locaux et les remarquables éléments de documentation qui s’y trouyent réunis 4 la disposition d’Ars asiatica. M. René-JeEAN a bien voulu assumer les fonctions de secrétaire de rédaction. « Ars asiatica publiera successivement: « La peinture chinoise au Musée Cernvuscui, avril-juin 1912, par MM. Ep. Cuavannes, membre de l'Institut, et R. Perrucci; « Stéles chincises », par M. Epovarp Cua- VANNEs ; « L’exposition d’art bouddhique au Musée Cernuscui en 1913 », études et notes par MM. Paut Pe.uior, professeur au Collége de France, ALrrep Foucuer, professeur ala Sorbonne, RapHakL PETRUCCI, Hackin, du Musée Guimet, p’ARDENNE DE T1zAc, conservateur du Musée Crernuscul, et Vicror Go.tousew; « Les bronzes civaites de Madras », avec une préface de M. Aucuste Roprn, et une étude de M. ANANDA Coo- MARASWAMY; « Les reliefs d’ Amaravati », par M. A. Foucuer; « Sculp- tures hindouistes », avec commentaires de M. E. B. Have; « Les pein- tures d’Ajanta », par Vicror GoLouBew, etc. « Chaque volume sera accompagné d'une série de quarante a cent planches, selon le sujet. » Une nouvelle société d’histoire de la médecine. — Une section de la « Royal Society of Medicine » s'est constituée, le 20 novembre 1912, en « Société d'histoire de la médecine ». Sir WiLttiAM Os.Ler, Bart., fut élu président. Les vice-présidents sont: Sir T. Giirrorp ALLBuTr, K. C. B.; Ricuarp Caron; Sm Witwiam S. Cuurcn, Bart.; Sim Henry Morais, Bart.; Sm Ronavp Ross, K. C. B. Les secrétaires sont : Ray- MOND Grawrorp et D'Arcy Power. En outre, plus de cent cinquante Histoire de lari. Sociétés. Sociétés. 250 ISIS. I. 1913. membres sont déja inscrits. Pour plus de détails, cfr. Janus, XVII, p. 577-578; XVIII, 56-58, 152-154 et suiv. Les travaux historiques de la société seront publiés dans les Proceedings of the Royal Society of Medicine. Société d’histoire de la pharmacie. — La Société d'histoire de la pharmacie a été constituée a Paris, le 1° février 1913. MM. Guienarp et Henri GAuTieR ont été élus respectivement président d’honneur et président; CAMILLE BLocn et CHARLES BucueET, vice-présidents; Pau DoRVEAUX, secrétaire perpétuel ; EUGENE-HUMBERT GUITARD, secrétaire général et rédacteur en chef du Bulletin; L.-G. Toravupsg, trésorier. La cotisation annuelle est de 6 francs; les abonnés de l'Union pharmaceutique en sont dispensés. Le Bulletin parait tous les deux mois, en fascicules dune feuille in-8°, Un des tout premiers actes de la jeune société a été d’ouvrir une souscription en vue d’acquérir, s’il est possible, les collections histo- riques de M. BuRKHARD REBER au profit du Musée de 1’Ecole supérieure de pharmacie de Paris. Ces collections, actuellement réunies 4 Genéve, sont le résultat de trente-cing années de recherches patientes et avi- sées ; elles comprennent notamment la plus riche collection de vieux pots de pharmacie qui soit au monde. (Cfr. Bull. dela Société d’ histoire de la pharmacie, I, p. 17-20, Paris, 1913.) Une nouvelle société d’histoire des sciences. — La Société hollan- daise d’histoire des sciences vient d’étre reconstituée au cours d’une assemblée tenue a Leiden, sous la présidernce du Prof. Treus. Le comité est constitué comme suit : E. C. van LeEeERsum, président; J. A. Voituerarr, secrétaire; B. A. vAN KETEL, trésorier; E. CoHEN et VAN BarEN. La société a son siége social a Leiden; elle tiendra ses réunions en méme temps que le « Nederlandsch Natuur en Genees- kundig Congres », qui est l'association scientifique itinérante de la Hollande. La société a pour but non seulement l'histoire de la méde- cine, mais aussi celle des sciences naturelles et mathématiques. Il est assez remarquable de constater que les diverses sociétés @his- toire des sciences, qui existent en ce moment dans plusieurs pays, sont presque toutes d’origine médicale, et s‘occupent principalement d’his- toire de la médecine, c’est-a-dire de l’histoire d’une science appliquée. Ce phénoméne est intéressant, mais il est aussi a certains égards facheux, car cette hégémonie, tout a fait injustifiée, de histoire médi- cale, rabaisse le point de vue de V’historien des sciences, diminue son horizon et amoindrit la portée et la valeur scientifique et philoso- phique de ses travaux. ey Y CHRONIQUE. 251 Gesellschaft fir Geschichte der * aturwissenschaften, der Medizin und der Technik am Niederrhein. — D’aprés le dernier rapport annuel (1912), cette société comptait, a la fin de 1912, 78 membres. Ortro VoGEL, PAu DieRGART et WILHELM HABERLING sont respective- ment président, secrétaire et trésorier. Vingt-deux conférences, réu- nions, etc., ont été tenues pendant l’année 1912. Des comptes rendus des travaux sont réguli¢rement publiés dans les Mitteilungen de la Société allemande d'histoire des sciences. La cotisation annuelle est de 3 marks. Le siége social est Dusseldorf. Adresse du secrétaire : Ton- hallenstrasse, 7, Duisburg. Sociétés. Généralités. Organisation de la science. Cette rubrique sera généralement subdivisée de la manicre suivante ; a) généralités; b) sciences formelles; c) sciences physiques ; d) sciences biologiques; e) sciences médicales; f) sciences sociologiques; g) varia (c’est-a-dire tout ce qui n’a pu étre classé dans les subdivisions précé- dentes). — Pour le détail de ces subdivisions, cfr. Isis, I, p. 142. a) Généralités. Congrés international des sciences historiques (Londres, 3- 1] avril 1913). — Le Congres international des sciences historiques, qui a tenu ses assises 42 Londres du 3 au 1] avril dernier, a été l'occasion de nombreuses études érudites et d’agréables rencontres entre savants. Archéologues, archivistes, numismates, philologues, qui dans leur studieuse existence coutumicre, de par les exigences de la spéciali- sation, s'ignorent souvent les uns les autres, furent charmés de se con- vainere quils travaillaient également épris d’objectivité, 4 une méme ceuvre impersonnelle. Ils se trouvérent aussi rapprochés en une com- mune gratitude pour le généreux et gracieux accueil que leur avaient réservé leurs hétes britanniques. Conformément au programme d’Jsis, nous nous bornerons 4 signaler, parmi les travaux de toute nature présentés 4 ce congrés, quelques-uns de ceux qui concernaient soit lhistoire de la science, soit la science de histoire. I. — En un résumé succinct, M. Gino Loria énuméra «les gloires mathématiques de la Grande-Bretagne » (') selon le classement que voici: 1. BkpEle Vénérable, début de la recherche mathématique. — 2. Aucuin, fondation 4 Cambridge et a Oxford, des Universités. — 3. ADELARD DE BATH et sa traduction des Eléments d’Euciipe, RoGER Bacon, PeckamM, Ho.tywoop. — 4. Les mathématiques anglaises depuis BRADWARDIN jusqu’a TonsTaLL. — 5. Rapports scientifiques de ]’ Angle- terre avec l’Italie a l’époque de GALILEE. — 6 ReEcORDE et OUGHTRED, Napier et Harrior. — 7. Recherches d’érudition sur les anciens mathé- maticiens: J. Wauus. — 8. Newron. — 9. Ses disciples directs: DE (') Cette belle étude paraitra prochainement dans Isés. ORGANISATION DE LA SCIENCE. 253 Moivre, Cores, B. TAytor. — 10. MAcLAUuRIN et ses contemporains. — 11. Influence de MActaurin; but et action de l’« Analytical School » de Cambridge. Le Prof. Hume Brown a tenté, lui aussi, mais au point de vue d’une partie du Royaume-Uni et pour une période restreinte, de dresser un semblable bilan: il s’est attaché 4 marquer « les influences intellec- tuelles de l’Ecosse sur le continent au xvi siécle ». En philosophie il faut citer Hurcueson, qui agit plus sur |’Allemagne que sur la France, et contribua a l’Aufklarung; Davin Hume, plus apprécié en France comme historien que comme métaphysicien, mais dont cependant se réclame A. Comre aussi bien que Kanr; ApAm Smiru, dont les idées morales, esthétiques, économiques étaient appelées a un tel rententis- sement; Tu. Reip, fondateur de l’école écossaise, au sens étroit du terme, et maitre respecté des éclectiques et des spiritualistes francais. — Parmi les hommes de science, il suffit de rappeler le médecin CULLEN, l'anatomiste Hunter, le physicien Leste, le géologue Hurron, VYinventeur Warr. — En matiére littéraire, mentionnons JAMES Tuomson, admiré de Rousseau et populaire en Italie; MAcPHERSON, Henry Home, lord Kames, ALEXANDER GeRARD. Les opinions, plus ou moins explicites, de ces auteurs sur la nature du génie et le rédle de lart, ont trouvé un écho en Allemagne et agi sur l’auteur de la Cri- tique du jugement. Enfin, parmi les historiens écossais, Hume et Ropertson passérent dans toute l'Europe pour des modéles de luci- dité narrative et de réflexion philosophique ; FerGuson exerca une certaine influence sur les méthodes allemandes de recherche histo- rique. La trés substantielle communication de M. Foster Watson, « Luis Vives au temps de la Rennaissance », voulait attirer l'attention sur la Renaissance espagnole, si méconnue malgré ses étroites relations avec la Renaissance flamande. Il y a des raisons de croire que le célébre Collége des Trois Langues, fondé par Jérome BusLemen, 4 Louvain, et dirigé par Erase, avait été institué a limitation du Collége des Trois Langues (hébreu, grec, latin) créé & Alcalea de Menarés par Jimenez ; car un frére de Jéréme Busiemen, Ginies B., avait vécu en Espagne. Inversement, Luis Vives (1492-1540), originaire de Valence, eut Louvain, Bruges, Oxford et Londres pour résidences. Il apparait a F. W. comme le premier en date des sociologues modernes, comme un initiateur de la psychologie empirique, comme un précurseur de Bacon en tant que théoricien de la méthode inductive. 11 eut le mérite de con- cevoir le besoin d’une histoire de la philosophie plus organique qu'une simple succession de biographies. Il était pénétré de la valeur éduca- tive de l'histoire ancienne et moderne ; et il tenta de renouveler l’espril pédagogique en affirmant, malgré sa passion pour les humanités Généralités. Généralités. 254 ISIS. I. 1913. antiques, la nécessité de cultiver dans chaque pays les langues modernes. II. — En une vivante communication, le Prof. KAriL LAMPRECHT s’est longuement étendu sur l’organisation des hautes études historiques, telle qu'il la met en ceuvre dans son « Institut fiir Kultur- und Uni- versalgeschichte », 4 Leipzig. Elle consiste en des enquétes conduites, selon une méthode comparative, 4 propos de faits qui se retrouvent a des stades analogues en des civilisations différentes. Par exemple, depuis deux ans, c’est sur la féodalité et sur les communes qu'a porté la recherche ; on s’est documenté au moyen de témoignages apportés de toute l'Europe, méme de |’Extréme-Orient, par de bénévoles colla- borateurs. Le résultat serait que la féodalité et les communes sup- posent respectivement une exaltation de la fidélité (Treue) et un certain sentiment de positivité (Reellitit). L’esprit général qui taci- tement inspire ces enquétes, et qu’elles prétendent justifier, peut se définir ainsi: l’histoire des régimes (Verfassungsgeschichte) a pour fondement l’histoire des moeurs (Sittengeschichte). M. Masson-OvursEt (Paris), parlant « de lasynthése historique et de la philosophie de V’histoire », a essayé d’établir que, la spécialisation étant la condition d’une histoire qui veut étre objective, il ne faut pas espérer instituer une synthése historique au point de vue propre de Vhistorien. Ce serait une entreprise aussi naivement dogmatique que le sciencisme qui s’est flatté naguére d’opérer sur le terrain de la science la synthése des sciences de la nature ; encore ces sciences atteignent- elles a des lois, tandis que Vhistorien, toujours attaché a l’aspect concret, particulier, unique, du fait, est inapte a la recherche des lois qui s’y réalisent. Chaque fois que l’on a essayé de concevoir l’histoire non plus seulement comme une technique de recherche et de critique, mais comme une science proprement dite, comme une science de lois, on a invoqué pour expliquer les événements de Vhistoire des lois extra-historiques: lois physiques, morales, psychologiques, sociologiques, etc. La synthése historique, selon M. Masson-OUksEL, doit étre entreprise par une théorie comparative des civilisations, transposition positive de la philosophie de Vhistoire. L’attitude propre a la philosophie de Vhistoire est essentielle a lesprit humain et constitue une partie intégrante de toute métaphysique et de chacune des grandes religions qui se partagérent Thuma- nité: elle exprime cette idée, que le salut n’est pas ceuvre purement individuelle, mais collective, et que nous sommes solidaires d'un peuple doué d’une conscience et d’une mission originales. La philo- sophie de Vhistoire ne peut done qu’étre relative 4 un temps et a un pays donnés : ce n’est pas une science du temps faite au point de yue de ‘l’éternel. Mais elle peut, tout en restant une métaphysique, ORGANISATION DE LA SCIENCE. 255 devenir positive, si elle s’alimente de la connaissance obiective puisée dans l’histoire et si la méthode comparative lui impose la considé- ration de humanité entiére. A propos de l’«histoire littéraire», M. C. H. Herrorp s'est attaché a distinguer diverses phases de cette discipline. Ce fut d’abord une collection de biographies (BALE, Catalogus); ou un «criticisme » (ARIsToTE, Poétique; DANTE, De V. Elog. ; Sipney, Apol.; DRYDEN, Pref. to Fables; BorEau, Art Poétique; Pope, Ep. et Sat. V). Bacon con- statait l’inexistence, 4 son époque, de cette branche de l’histoire. Elle commence a se constituer 4 la fin du xvu® siécle avec CRESCIMBENI, TrraBoscu! et WartToN. L’idéalisme allemand lui conféra un sens tout nouveau, de Herper 4 HEGEL; ce fut, d'une part, un effort vers la syn- thése, la littérature étant concue comme l’expression de l’esprit d'une nation (Herper); d’autre part, un (criticisme interprétatif» chez G@THE, par exemple. Le premier point de vue fut surtout celui des Allemands romantiques (les ScHLEGEL) ; le deuxiéme, celui des Anglais, CoLeRInGE, Hazuirr, Lams. Les Francais HuGo et GAUTIER occupent une situation mixte. La phase la plus récente atteste l’influence du mouvement scientifique sur l'histoire littéraire. La doctrine du milieu chez TAINE a exercé une action sur BRANDES, SCHERER, TEN BRINK ; BRUNETIERE a prétendu mettre en lumiére l’évolution des genres. En Allemagne, le Leitmotiv fut lidée de source, de filiation, dont on usa et abusa. Les trois taches de l’histoire littéraire sont : une interpré- tation, une appréciation, une syntheése. Pp. M. P.-S. de la rédaction. — I) serait intéressant d’écrire l’histoire des congrés internationaux d'histoire et d’établir leur filiation. Je ne suis pas parvenu aconnaitre exactement les origines du Congrés de Londres. Ce congrés est-il une manifestation isolée? Non. — Alors, a quels autres congrés d'histoire se rattache-t-il? Il semble qu'il devrait étre trés facile de répondre a cette question, mais il n’en est rien. C'est ainsi que pour les uns le Congrés international des sciences historiques, de Londres, serait le troisiéme; pour d'autres, ce serait le quatriéme. D’autre part, Oscar BrowniNG, dans une lettre adressée au Times, du l* avril1913, explique que ce congrés est en réalité le cinquiéme ; d’aprés lui, les congrés se seraient succédé dans l’ordre suivant : I. La Haye, 1898; II. Paris, 1900; III. Rome 1903; IV. Berlin, 1908; V. Londres, 1913. Enfin, d’aprés l’Annuaire de la vie internationale (2° éd., p. 2517- 2518, Bruxelles, 1913), des congrés internationaux d'histoire auraient eu lieu en 1893 4 Chicago et en 1898 4 La Haye, mais ces congrés seraient des manifestations indépendantes; les congrés internationaux de Paris (1900) et de Londres (1913) seraient aussi des manifestations 7 Généralités. Généralités. Sciences formelles. 206 ISIS. I. 1913. isolées.— Que faut-il conclure de tout cela? Je ne sais si cette question a été débattue au Congrés de Londres, ni si une commission permanente a été nommée, ce qui est évidemment la seule maniére vraiment efficace d’assurer la continuité de l’ceuvre collective que les congrés s’efforcent de réaliser. En tout cas, les circulaires du Congrés de Londres n’attri- buaient a celui-ci aucun numéro d’ordre. lle Congrés mondial des Associations internationales (Bruxelles- Gand, 15-19 juin 1913). — On se rappelle que le premier Congrés mondial avait eu lieu 4 Bruxelles en 1910. Le deuxiéme n’a pas eu moins de suecés et contribuera fortement 4 vulgariser les idées d’interna- tionalisation et d’organisation. Un grand nombre de rapports ont été présentés sur les divers aspects de lorganisation scientifique et technique. Ces rapports intéressent au premier chef les lecteurs d’Jsis. Aussi, dés que les Actes du Congrés auront été publiés, les divers rap- ports qui le constituent seront-ils signalés, chacun a sa place, dans notre « Bibliographie analytique ». b) Sciences formelles. Encyclopédie des sciences mathématiques pures et appliquées.— On sait que la grande encyclopédie allemande publiée par la firme TEUBNER, sous les auspices des Académies des sciences de Géttingue, de Leipzig, de Munich et de Vienne, avec la collaboration de nombreux savants, a donné lieu 4 une forme de collaboration internationale extrémement intéressante: les firmes GAUTHIER-VILLARS et TEUBNER publient une édition francaise de cette encyclopédie, édition qui n’est pas seulement une traduction, mais davantage. Elle est due 4 la collaboration continue de savants allemands et francais; l’auteur de chaque article de l’édition allemande a, en effet, indiqué les modifications qu’il jugeait convenable @introduire dans son article, et de plus, aprés s’étre concertés, les auteurs francais ajoutent de nombreux paragraphes au texte des auteurs allemands. L’édition frangaise est dirigée par JuLEs MOLK. — Dans ces conditions, il est clair que, si parfaite que soit déja l’édition allemande, l’édition francaise l’est encore davantage. Mais, maiheureu- sement, le défaut capital de l’édition allemande s'est accentué en méme temps que ses qualités; ce défaut,c’est l’extréme lenteur de publication. On apprécierait davantage une ceuvre moins parfaite, mais plus rapide ; d’ailleurs, elle ne serait pas nécessairement moins parfaite, car la lenteur de publication est vraiment un défaut intrinséque: a cause d’elle, l’ceuvre ne peut rester homogéne, et de plus, les trongons épars dont le lecteur doit se contenter —ne sont pas d’une utilisation facile ni agréable. ORGANISATION DE LA SCIENCE. 257 C’est pourquoi il faut saluer avec plaisir l’initiative qu’a prise la Library of Congress, de Washington, de commencer dés a présent la publication de fiches bibliographiques, relatives a cette encyclopédie. Il y adeux séries en vente, depuis décembre 1912: un author set, que j'ai sous les yeux, et un dictionary set. Cette seconde série ne contient pas d’autres fiches que la premiére, mais contient chacune d’elles en nombre suffisant pour pouvoir étre classées sous plusieurs mots- souches. Ces fiches sont imprimées d’aprés les matériaux fournis par la Brown University Library ; elles sont faites pour chacune des éditions, allemande et francaise (#). ll est intéressant de signaler que l’' Encyclopédie des sciences mathe- matiques est donc le fruit d’une collaboration de savants allemands, de savants francais et de bibliographes américains. C’est vraiment un bel exemple d’organisation scientifique. L’Enseignement mathématique. — Cette revue, qui a commencé en 1913 sa quinziéme année, est devenue l’organe officiel de la Commission internationale de l’enseignement mathématique. Indépendamment des articles en francais, elle admettra désormais des articles rédigés en langues allemande, anglaise, italienne, et en esperanto. — Cette revue est spécialement consacrée aux questions de méthode et d’enseignement des mathématiques, mais elle contient aussi des études rédigées sans préoccupations méthodologiques. Elle est dirigée par C. A. LAIsANT et H. Feur, avec la collaboration de A. Bunn, et éditée par GAuTHIER- Virvars, 4 Paris, et GeorG et C'*’, &4 Genéve. Sur les changements apportés cette année a cette revue, cfr. l'Enseignement mathématique, t. XV, p. 5-8, Paris, 1913. Le laboratoire mathématique de l’Université d’Edimbourg. — Le conseil de ]’Université d’Edimbourg a décidé de créer un laboratoire destiné 4 la fois aux travaux pratiques concernant les calculs numé- riques, graphiques et mécaniques qui interviennent dans les mathéma- tiques appliquées et aux trayaux de recherches en corrélation ayee la section mathématique. Ce laboratoire s’ouvrira, en octobre 1913, sous la direction du Prof. E. T. Wurrraker et des « lecturers » de la section mathématique. (Cir. Enseignement mathématique, t. XV, p. 251-252, Paris, 1913. — Le plan des travaux de ce laboratoire extenso.) y est publié in . (') La collection de fiches publiées jusqu’a présent pour l'édition frangaise ‘coute $0.82 pour l'author set, et $1.60 pour le dictionary set. Pour l'édition allemande (beaucoup plus avancée), ces prix sont respectivement § 2.66 et $4.16. Sciences formelles. Sciences physiques. 258 Isl. I. lve. ve) Sciences physiques. Institut international de physique. — L Institut international de physique, fondé par M. Ernest Sotvay, le 1* mai 1912, pour une période de trente années, est aujourd’hui complétement organisé. Les res- sources de cet institut, provenant d’un capital d'un million de franes environ, serviront 4 encourager de différentes maniéres des recherches qui soient de nature a étendre et surtout 4 approfondir la connaissance des phénoménes naturels. L’institut aura principalement en vue les progrés de la physique et de la chimie physique, et cherchera a y contribuer par l’octroi de subsides qui faciliteront les travaux expéri- mentaux dans ces sciences; par l’octroi de bourses d'études a de jeunes savants belges ayant donné des preuves de leurs aptitudes et de leur désir de se vouer aux études scientifiques et, enfin, par lorganisation périodique de « conseils de physique », sortes de congrés restreints et privés, réunissant 4 Bruxelles les personnalités scientifiques les plus autorisées. Un premier conseil de physique fut convoqué l’an dernier, A Vinitiative de M. Ernest Sotvay, et tint ses séances a Bruxelles en octobre-novembre. (Le compte rendu de ces réunions a été récemment publié par P. LANGEVIN et DE BRoGLIE sous le titre : La théorie du rayonnement et les quanta, 462 pages, in-8°, GAUTHIER-VILLARS, Paris, 1913. Prix : 15 francs ) Les subsides seront accordés, sans distinction de nationalité, par la commission administrative de l'institut, sur la proposition d’un comité scientifique international, composé de H. A. Lorentz, président; M7 P. Curir, MM. Briniouin, R. B. Goipscumipt, H. KAMERLINGH- OnneEs, W. Nernst, E. RutTHerrorp, E. WaArsurG et M. KNUDSEN, secrétaire. Les bourses d’études, instituées en faveur des Belges seulement, seront accordées par la commission administrative, composée de MM. P. Hécer, E. Tassex et E. J. VERSCHAFFELT. Le prochain conseil de physique se tiendra 4 Bruxelles en 1913. (La Vie internationale, t. III, p. 88, Bruxelles 1913.) Vill? Congrés de chimie appliquée (Washington et New-York, septembre 1912). — Ce congrés a obtenu un succés tout a fait extra- ordinaire; il réussit 4 grouper 2,335 congressistes appartenant a 30 nations différentes. Pas moins de 750 communications avaient été admises par un comité spécial, 150 autres avaient été refusées. De ces 750 communications, 570 ont pu étre imprimées en 24 volumes, avant le congrés. — Les quatre conférences inaugurales ont été faites par GABRIEL BERTRAND, de Paris, sur « L’action catalytique des infi- niment petits chimiques et leur réle en agriculture»; par CARL DUISBERG, ORGANISATION DE LA SCIENCE. 259 d’Elberfeld, sur « Les derniéres conquétes de la chimie industrielle »; par Wim H. Perkin, sur « L’ignifugation des cotons », et par CuamiciAN, de Bologne, sur « La photochimie de l'avenir ». (La belle conférence de CIAMICIAN a été publiée dans Scientia, t. XII, p. 348-363, Bologne 1912.) Le prochain congrés aura lieu a Saint-Pétersbourg, en 1915. lle Congrés international du froid. — Ce congrés aura lieu du 14 au 24 septembre 1913 aux Etats-Unis, principalement a Chicago. I] est organisé par l’Association américaine du froid, sous les auspices de l’Association internationale du froid. Les travaux sont répartis en six sections: 1° gaz liquéfiés et unités; 2° matériel frigorifique et méthodes d’essai; 3° applications du froid aux denrées périssables; 4° applica- tions du froid aux industries diverses; 5° applications du froid aux transports; 6° législation et administration. L’ Association internationale du froid a son siége a Paris, avenue Carnot, 9, et publie depuis 1910 uo Bulletin mensuel. I] est 4 peine besoin de souligner ici l’intérét extraordinaire qui s'attache au développement de l'industrie du froid, qui est destinée a modifier profondément la vie économique du globe, Une politique des transports n'est vraiment compléte que si elle est secondée par une politique du froid. Tables annuelles de constantes et données numériques de chimie, de physique et de technologie. — Le deuxiéme volume, qui se rap- porte a l'année 1911, vient de paraitre. On sait que ces tables sont publiées sous le patronage de I’ « Association internationale des acadé- mies », par un comité international nommé par le VII* Congrés de chimie appliquée, tenu a Londres en 1909. M. Cu. Marie est le secrétaire général de ce comité. « Le volume publié chaque année contient, classé systématiquement, tout ce qui, dans les sciences physico-chimiques pures ou appliquées, peut s’expri- mer par un nombre. » Les revues spéciales sont unanimes a reconnaitre que ce but a été parfaitement réalisé et que le classement et la disposi- tion typographique sont trés heureux. La publication de ces tables annuelles, extraites de plus de 300 pério- diques scientifiques et techniques, constitue incontestablement un trés grand pas en avant, a notre point de vue organisateur : elle permettra 4 tous ceux qui travaillent dans leur domaine d’économiser beaucoup de temps et d'argent, et ce qui vaut mieux encore, elle leur évitera beaucoup d’erreurs et d’omissions. — Le volume II est un fort volume in-4° (28 x 23) de xxx1+758 pages; il cofite 32 francs broché et 36 francs relié. Nous ne pouvons songer a reproduire ici, méme en résumé, la Sciences physiques. Sciences physiques Sciences biologiques. 260 ISIS. I. 1913. table des matiéres, car celle-ci est extremement longue. Pour tous ren- seignements, s’adresser au secrétariat général, 9, rue de Bagneux, Paris, VI°. Projet d’organisation pour l’observation des astéroides. — On con- nait actuellement plus de huit cents petites planétes, qui sont toutes comprises, a l’exception de cing, entre Mars et Jupiter. Ce chiffre énorme fait suffisamment ressortir l’urgente nécessité d'une entente entre tous les astronomes qui étudient les astéroides, pour donner a leur travail un meilleur rendement. Le « Rechen Institut » de Berlin, dont objet était autrefois unique- ment la confection de l’éphéméride astronomique Berliner Jahrbuch, s'est chargé depuis quelques années d’exécuter en temps utile les calculs approchés permettant de suivre les astéroides. Le directeur du « Rechen Institut », Conn, vient d’offrir ses bons offices pour réaliser lorganisation devenue indispensable : toutes les données de l’observation seraient centralisées au « Rechen Institut » ; elles y seraient soumises au calcul et les résultats seraient communi- qués a tous les intéressés. Conn a élaboré tout un plan de travail, qui parait fort pratique. (Cfr. Revue scientifique, 1°" semestre 1913, p. 722-723, Paris.) d) Sciences biologiques. I Congrés international d’Electroculture (Reims, 24 au 26 octo- bre 1912). — L’organisation de ce congrés doit étre considérée comme une manifestation heureuse et nécessaire. I] est grand temps, en effet, que des recherches électroculturales soient entreprises d’une maniére systématique, dans divers pays et dans des conditions trés différentes, sur des sujets extrémement variés. Ce n’est qu’ainsi qu'il sera possible de résoudre tous les problémes qu’elles soulevent. I] est a peine besoin de faire remarquer qu'il ne s’attache pas seulement a ces questions un grand intérét scientifique, mais aussi un immense intérét économique : la découverte de methodes électroculturales vraiment efficaces pour- raient bouleverser en trés peu de temps toute l'économie agricole du monde. Voici, d’aprés la Vie internationale (t. II, p. 183, Bruxelles, 1912), le programme de ce congrés : I. — ELECTROCULTURE DIRECTE. Groupe A. — Electricités naturelles : a) Electricité atmosphérique. Travaux divers sur l’électricité atmosphérique; son influence sur les plantes, la nitrifica- tion du sol, son action sur les microbes, Appareils capteurs. Résultats obtenus; b) Electricité tellurique. Production, influence, utilisation ; c) Ondes hertziennes. Captation, utilisation. ee “a a’ ORGANISATION DE LA SCIENCE. 261 Groupe B. — Electricités artificiellement produites : a) Electricité voltaique (pile) dénommée dynamique en électroculture. Production, influence sur les plantes, le sol et les engrais naturels et artificiels ; b) Electricité statique 4 haute tension, avec ou sans transformateurs. Production, influence, résultats; c) Cou- rants de haute fréquence et courants pulsateurs. Groupe C. — Electrisation des semences : Influence des courants continus et alternatifs de haute fréquence et pulsateurs. Traitement : durée, intensité des courants. Classification des graines suivant le traitement 4 leur imposer pour accélérer la germination. Groupe D. — Influence du traitement électrique : a) sur les maladies parasi- taires; b) sur les maladies cryptogamiques. IJ, — ELEcTROCULTURE INDIRECTE, Groupe E. — Défense contre la gréle : paragréles électriques, Niagaras, bar- rages électriques, etc. Groupe F. — a) forcage électrique; 5) influence de la lumiére électrique sur les plantes et les fleurs; c) destruction des insectes par la lumiére électrique. Groupe G. — Travaux personnels non compris dans les groupes précédents, mais se rattachant a la question électroculturale. IX° Congrés de zoologie (Monaco, 25-30 mars 1913). — Ce congrés, présidé par ALBert I*, prince de Monaco, avait réuni plus de 700 adhé- sions. I] était partagé en huit sections, que j’énumére ci-aprés, en indi- quant le nombre de communications qui ont été faites 4 chacune d'elles : I. Anatomie et physiologie comparée (32). — Il. Cytologie. Em- bryologie générale. Protistologie (25). — III. Zoologie systématique. Meeurs des animaux (26). — IV. Zoologie générale. Paléozoologie. Zoogéographie (13). — V. Biologie marine. Plankton (8). — VI. Zoo- logie appliquée. Parasitologie. Musées (15). — VIL. Nomenclature (9), — Sous-section VIII. Entomologie (10). — IX. Assemblées géné- rales (13). Une des questions qui a occupé le plus ]'attention du congrés, d'abord en section, puis en assemblée générale, c'est précisément la nomen- clature zoologique. Je rappelle qu'une Commission internationale per- manente de la nomenclature zoologique a été instituée dés 1895, On a longuement discuté, 4 Monaco, si la « loi de priorité », qui a donné lieu & un essai de revision de tous les noms jusqu’a la dixiéme édition du Systema nature de Lixnf, ne devrait pas étre amendée par quelques restrictions. Son application systématique et absolue a en effet conduit ade graves inconvénients, et parfois méme & des injustices et a des absurdités. Les conclusions du congrés sur cette question fondamen- Sciences biologiques. Sciences biologiques. 262 ISIS. I. 1913. tale ont été en substance celles-ci: la Commission internationale de nomenclature a pleins pouvoirs pour suspendre ]’application de la loi de priorité, et plus généralement des réglements adoptés; mais il est entendu qu’elle ne peut prendre de décision de ce genre avant d’avoir recueilli les avis des zoologistes qui ont spécialement étudié les groupes considérés. Cette suspension n’est immédiatement acquise que si le vote de la commission est unanime; sinon la question doit étre soumise A un nouveau comité spécialement constitué a cet effet. Il est bon de remarquer qu’en prenant cette sage résolution, les zoologistes n’ont, somme toute, fait que suivre le bon exemple qui leur avait été donné par les botanistes (*). Le prix Niconas I] a été décerné 4 Ernst Bress.au, de Strasbourg, pour ses travaux sur les organes mammaires des mammiferes inférieurs, et 4 TH. MorTENSEN, de Copenhague, pour ses recherches sur les inver- tébrés des régions arctiques. Le prix KovALEWSKI a été décerné a PAUL PELSENEER, de Gand, pour ses études bien connues sur la phylogénie des mollusques. Le huitiéme congrés avait eu lieu a Graz (Autriche) en aoait 1910. Le dixiéme aura lieu 4 Budapest, en 1916, sous la présidence de G. Hor- VATH. The British ecological Society and The Journal of Ecology. — The ( British ecological Society » was founded in April 1913, with the view of replacing, by an organisation of more extensive scope, the « British vegetation committee » (founded in 1904). The society con- sists of members and associates. The officers for the years 1913 are: A. C. TANSLEY, president; F. W. Ouiver and Witu1am G. Sits, vice- presidents ; HucH Boyp Watt, honorary treasurer; F. CAVERS, secre- tary and editor. The objects of The Journal of Ecology are, (1) to foster and promote in all ways the study of Ecology in the British Isles, serving as the organ of the « British ecological society »; (2) to present a record of and commentary upon the progress of Ecology throughout the world. Each quarterly issue contains original articles and notes on ecological topics of current importance, including methods of ecological study and research; notes on current work in the British Isles; reviews and notices of publications of general ecological bearing, of work upon British vegetation, and of work upon foreign vegetation; answers to questions from members of the « British ecological society », so far ({) J’espére pouvoir publier ultérieurement dans Isis une histoire de la nomenclature zoologique. ORGANISATION DE LA SCIENCE. 263 as these are of general interest ; general correspondence; reports and notices of meetings of the « British ecological society » ; progress of the Nature Protection movement and of ecological work in Nature Reserves; list of current literature. The Journal of Ecology is published quarterly — in March, June, September, and December. The annual subscription price, including postage to any part of the world, for a single copy of each of the four issues making up the annual volume, is fifteen shillings (l5s.) net; single copies, five shillings (5s) net each. Subscriptions for the Jour- nal are payable in advance and should be sent to Mr C. F. Ciay, Cam- bridge University Press, Fetter Lane, London, E. C., either direct or through any bookseller. Members of the « British ecological society» should send their annual subscription to the society, one guinea (£1. ls.), which includes the supply of one copy of each of the four issues of the Journal, to the secretary, Dr F. Cavers, Goldsmiths’ College, New Cross, London, S. E., to whom all editorial communications should also be addressed. e) Sciences médicales. lille Congrés international de neurologie et de psychiatrie (Gand, 20-26 aoat 1913). — La cotisation est de 20 francs. Les langues admises sont le francais, le néerlandais, l’allemand et l’anglais. Secrétariat, Dt F. D’Houianper, boulevard Dolez, 110, Mons. Le congrés sera divisé en deux sections: I. Neurologie. — II. Psychiatrie, psychopa- thologie et assistance. Sciences biologiques. Sciences médicales. Analyses. Luigi Suali, dell’ Universita di Pavia. — /ntroduzione allo studio della filosofia Indiana, t. VII de la « Bibliotheca di filosofia e Pedago- gia », in-8°, xv1-477 pages, 8 lire. Pavia, Mattei, 1913. Voici un ouvrage qui sera le bienvenu auprés de tous les amis de Vhistoire des idées. I] a la clarté d’un exposé accessible 4 tout public et la solidité d’un travail original trés documenté, ceuvre d’un spé- cialiste @une compétence exceptionnelle. Son auteur, formé aux méthodes les plus rigoureuses de critique intelligente et d’érudition stire, sous la direction de Jacost, a déja su conquérir une place émi- nente parmi les sanscritistes curieux de la philosophie de l’Inde, par des travaux consciencieux, persévérants, auxquels il s’est adonné presque seul, sur le matérialisme indien et sur le jainisme. I] n’est pas de ceux qui, au prix de quelques hypotheses aventureuses, cherchent 4 se distinguer sur des chemins frayés par autrui; son labeur, patient et modeste, s’attache de préférence aux parties les moins attrayantes ou les moins défrichées de la spéculation indienne, et toujours il y apporte sa contribution utile et honnéte. Ainsi, jusque dans ce livre d’exposition générale, ot l’auteur ne pouvait pas ne pas profiter largement des travaux d'un JACOBI ou d’un STCHERBATSKY, comme de ceux des « scholars » indigénes, d’un Athalye, par exemple, il a entrepris une tache qui lui est propre et qui n’avait jamais été abordée d’une facgon systématique selon les méthodes modernes ('), A lire les exposés, dailleurs magistraux, qu’ont donnés DrussEN et OLTRAMARE de la philosophie indienne, on ne soupconne guére l’importance des doctrines qui font objet de ce volume; car jusqu’ici ce qui a le plus attiré l’attention des Européens, c’est la métaphysique ou la « théosophie » de l’Inde, plus que sa (*) Sauf dans l’ouvrage russe de M. Stcnersatsky sur La logique de Dignaga et de Dharmakirti, a la traduction frangaise de laquelle nous avons collaboré, avec M™ pz Manziarty. Mais cette traduction n’a pas encore vu le jour et SUALI n’a pas eu accés au texte russe. —— ANALYSES. 265 logique ou sa théorie de la connaissance; aussi le Samkhya, le Yoga ou le Vedanta sont-ils, abstraction faite du Bouddhisme, presque les seuls systemes que l’on envisage toujours. SUALI, au contraire, invo- quant le fait que les théories du raisonnemeut ou des catégories propres au Nyaya-Vaicesika s’imposérent a toutes les écoles, soit brahmaniques, soit bouddhiques, ne fat-ce qu’en vertu des nécessités de la discussion, s’est persuadé que la meilleure introduction 4 Vhis- toire de la philosophie de l'Inde était l'initiation aux postulats et aux procédés formels communs aux divers systémes. Il faut done prendre ce mot « introduction » a la lettre : louvrage n’est pas un exposé de la philosophie indienne, car le contenu dogmatique et la diversité des hypothéses ontologiques de cette philosophie ne se rencontrent guére dans le yolume en question; mais il renferme sous une forme 4 la fois didaetique et historique l’essentiel des schemes abstraits ou des pro- cédés dialectiques en lesquels s’est exprimée la pensée d’une immense civilisation. De tout temps les « pandits » ont rompu leurs disciples aux exercices logiques avant de leur révéler les dogmes; de méme que nos écoles gréco-romaines ou médiévales assouplissaient les esprits a la syllogistique, 4 la dialectique, 4 la rhétorique avant de leur infuser des théories ou des croyances : en ce sens, la logique est une introduc- tion a la philosophie. Le caractére de ce livre est done double. Sous un certain aspect, e’est une préparation a l’intelligence des procédés indiens de raisonne- ment; mais c’est, plus précisément, l’exposé des théses propres 4 une école particuliére, celle qui résulta de la fusion éclectique des doc- trines Nyfya et Vaicesika; théses en grande partie assimilées par les logiciens bouddhistes ou jainas, ou, au contraire, selon certains inter- prétes, formées sous linfluence de la logique bouddhique ou jaina. Aussi faut il féliciter auteur d’avoir, en une premiére partie, dit tout ce que l'état de nos connaissances permettait d’affirmer sur la consti- tution progressive et l’évolution de ces doctrines, avant d’en donner, dans la seconde partie, un compendium systématique. L’idée de catégorie n'ayant jamais signifié, aux Indes, aussi strictement que dans le langage kantien, une forme a priori de la pensée, mais impli- quant aussi bien une modalité de l'étre, comme d’ailleurs chez les Grees, la classification que fournit des catégories le NyAya-Vaicesika suppose aussi bien une théorie de l'étre qu'une théorie de l'esprit. Cependant, en fait, la part d’ontologie qui subsiste dans cette théorie des conditions abstraites des choses et des pensées, est surtout impu- table au réalisme vaicesika, tandis que les théses relatives au raison- nement formel sont l'apport du Nydéya. Sur les diverses catégories, substance, qualité, mouvement, généralité, particularité, inhérence, négation, causalité, on trouvera dans l’ouvrage de Suawi les mul- 266 ISIS. I. 1913. tiples références susceptibles de guider le lecteur dans les recherches qu'il voudrait entreprendre, et un effort tres mari de compréhension. De méme, a propos des processus de raisonnement, du syllogisme, qui, avec des différences certaines, rappelle étrangement celui d’ARISTOTE, 4a propos aussi des sophismes on constatera la plus grande lucidité jointe a une extréme précision. Le terrain, en effet, est ferme et solide : toutes ces conceptions, tant de fois pensées et repensées par la scolastique indigéne, ont pris une forme classique et définitive. La valeur de cet ouvrage consiste en ce qu'il supplée dans une certaine mesure a l’enseignement direct par le maitre indigéne, que quelques indianistes ont di aller chercher 4 l’école des « pandits », tout en fournissant une multitude d’apercus critiques et historiques dont de semblables maitres se sont montrés jusqu’ici peu capables. Indianistes et philosophes seront également reconnaissants a Suaui de leur avoir préparé non seulement un accés a des idées peu connues parmi nous, mais encore un instrument de travail d’une parfaite streté. P. Masson-OurseEt (Paris). Das Steinbuch des Aristoteles, mit literargeschichtlichen Untersu- chungen nach der arabischen Handschrift der « Bibliotheque nationale ». — Herausgegeben und tibersetzt von Dr. Julius Ruska, Privatdozent an der Universitat Heidelberg, grand in-8°, v1-208 pages; 11 marks. Heidelberg, C. Winter, 1912. Si Villustre promoteur des études d’histoire des sciences de la nature, MARCELLIN BERTHELOT, a donné le mémorable exemple d’un chimiste qui, par curiosité pour l‘histoire, s’outillait des ressources de la philologie, le distingué privatdozent de Heidelberg, Juius Ruska, apparait comme un philologue consacrant ses connaissances techniques a élucider un texte précieux pour Vhistoire de la science; son travail, qui eit été hautement approuvé du célébre initiateur, est de ceux que Isis se plait 4 saluer comme des ceuvres prouvant, ne fait-ce que par leur existence, la fécondité du point de vue ou elle- méme prétend se placer. Le lapidaire d’Aristote est une ceuvre dont nous ont été conservés le texte arabe, qui se présente comme une traduction faite par LUKA BEN SERAPION (msc. de la Bibl. nationale de Paris) et les versions latines (Montpellier, Liége) et hébraique (Munich). JuLius Ruska nous apporte une édition du texte arabe, avec sa traduction annotée; il y ajoute la version latine (de Liége). SyLVEsTRE DE Sacy, dés 1827, dans la seconde édition de sa Chrestomathie arabe, avait attiré l’attention ANALYSES. 267 sur ce livre; CLEMENT Mutuet (J. Asiat, 1868) et de MéLy et Curer (R. de philol. 1893), qui se livrérent, en France, a l’étude des lapidaires anciens, sont beaucoup moins les maitres de Jutius Ruska que BEzo.p, WIepDEMANN (Beitrage zur Gesch. der Naturwissenschaften, XXIV et XXV), STEINSCHNEIDER et VALENTIN Rose; ce dernier avait déja fait connaitre les manuscrits de Liége et de Montpellier (Zeitsch. f. deut. Altertum, VI, 1675, 321). Tels sont les savants qui inspirérent a lauteur le désir de contribuer efficacement a promouvoir une connats- sance plus sérieuse de la science de la nature et de la médecine musul- manes, véritable trait d’union entre la science antique et celle de la Renaissance. La tache propre de Jutius Ruska a été un travail d’arabisant, mais plus encore une étude d’histoire de la minéralogie : c’est en ce sens que sont concues et l’introduction et les notes destinées a éclairer la traduction allemande. L’attribution a ARIsToTE est dénuée de toute authenticité : on le prouve en signalant le contraste entre les descrip- tions strictement empiristes de la minéralogie de THkopuRastTeE, repré- sentatives des conceptions péripatéticiennes, et les préoccupations magiques ou médicales qui trouvent écho dans l’ouvrage. Il y a tout lieu de supposer une origine syrico-persane a ce livre datant au plus tard du 1x® siécle, et dans lequel tant de noms de pierres révélent une provenance iranienne. A l’esprit purement théorique de la science greceque s’y allient maintes superstitions asiatiques. D’ou le caractére particulier de ce lapidaire qui présente cdte a céte des observations vraiment objectives sur la morphologie ou les altérations des corps, et des assertions sur leur valeur curative ou leur vertu d’exorcisme ; il faudrait mentionner aussi la fonction esthétique des diverses pierres : le mélange de terres de différentes couleurs, jeu spontané de l'art, ne ressemble-t-il pas 4 la confection d’une drogue ou 4 une expérience chimique? Le singulier mérite de Jutius Ruska a été de réunir des compétences rarement assemblées : la connaissance des langues sémitiques et une vaste érudition en matiére d'histoire de la science; son travail sera consulté par les spécialistes les plus différents : arabisants, médié- vistes, minéralogistes, chimistes; et ces monographies de pierres intéresseront méme l’historien de la philosophie et le folkloriste, tant les étres les plus inanimés ont été revétus, par nos croyances, de facultés, soit mythiques, soit fondées en fait, qui leur conférent une valeur pour l’humanité. P. Masson-Oursev (Paris). 268 ISIS. I. 1913. G. Schweinfurth — Arabische Pflanszennamen aus Aegypten, Algerien und Jemen, Xxiv-232 pages, in-4°, relié 40 marks. Berlin, Dierricu REIMER (Ernst VouseEn), 1912. Feldbau und Gartenkultur waren lingst zu hoher Bliite gebracht und mit Sitte und Brauch verwachsen, Kenntnis der Heil- und Giftpflanzen langst ein Bestandteil priesterlich-irztlichen Wissens geworden, ehe man von der miindlichen Lehre zu der schriftlichen Fixierung und Sammlung des Wissens tiberging. Die Anfangé solcher gelehrten Tradition haben wir wie immer in Babylon und Aegypten zu suchen; eine eigentliche Geschichte der Wissenschaft beginnt aber erst, nachdem die griechische Sprache zur Weltsprache geworden ist und die griechische Literatur zum Sammelbecken alles Wissens und Glaubens des Orients. Der griechische Strom wird in die Linder der islamischen Kultur geleitet, bereichert sich durch Zufliisse aus Indien und Persien und befruchtet als arabische Wissenschaft vom 12. und 13. Jahrhundert an den christlichen Westen. Noch das 17. Jahr- hundert, so seltsam es klingt, steht in vielen Stiicken ganz unter der griechisch-arabischen Tradition ; heute sind die Zusammenhange fast vergessen und miissen von dem Historiker der Naturwissenschaft erst wieder festgestellt und zum Bewusstsein gebracht werden. Besonders deutlich ist der Niederschlag der verschiedensten Spra- chen und Kulturkreise in der botanischen Nomenklatur. Hier mischen sich griechische, lateinische, orientalische Originalnamen mit Uebersetzungen von einer Sprache in die andere und mit volks- tiimlichen Bezeichnungen romanischer und germanischer V6lker. Ihre Verkettung klarzustellen ist eines der reizvollsten, aber auch schwierigsten Probleme des Sprach- und Kulturforschers. Auf dem indogermanischen Gebiet kénnen wir uns zwar namhafter Arbeiten riihmen, und fiir den semitischen Sprachkreis geniigt es, an IMMANUEL Low’s Aramiaische Pflanzennamen zu erinnern. Zu einer Geschichte der Wanderungen und Wandlungen der Pflanzennamen und des daran gekniipften botanischen und medizinischen Wissens ist aber noch ein weiter Weg, und manche Sammelarbeit botanischer und philologischer Art wird noch getan werden miissen, ehe es méglich sein wird, aus den bereitgestellten Bausteinen das Gebiiude der geschichtlichen Entwick- lung aufzufiihren. Einen solchen Baustein von unschiitzbarem Werte fiir den Historiker begriissen wir in der kiirzlich erschienenen Arbeit des greisen Afrika- forschers GEORG SCHWEINFURTH, die uns arabische Pflanzennamen aus Aegypten, Algerien und Jemen mit ihren wissenschaftlichen Aequi- valenten in fiinf alphabetisch geordneten Doppelverzeichnissen vor- Es. 269 wn ANALY fiihrt. Als Botaniker, dem Aegypten seit Jahrzehnten eine zweite Heimat geworden, ist SCHWEINrFURTH wie kein zweiter berufen und befihigt diese grundlegende Arbeit zu leisten. Die erste und umfang- reichste Liste enthiilt 1360 Namen von 670 Pflanzenarten, die in Aegypten wild wachsen oder als angebaute und eingefiihrte Nutz- pflanzen, besonders als Arzneipflanzen wichtig sind. Sie stellt eine kritische Neubearbeitung der 1887 in den Denkschriften des « Institut égyptien » mit P. Ascurrson ver6ffentlichten arabischen Pflanzennamen der Illustration de la flored’ Egypte dar. Inder zweiten Liste sind die von Prerrer ForskAt in der von CArsTEN NIesunr herausgegebenen Flora “gyptiaco-Arabica gesammelten Namen, 758 arabische Namen yon 475 Pflanzen, alphabetisch geordnet und mit der heute geltenden Nomenklatur in Uebereinstimmung gebracht. Die nichsten drei Listen enthalten Pflanzennamen aus der Flora von Jemen und Siid- arabien, von Biskra und yom algerischen Kiistenland sowie dem Bergland von Nordwestalgerien, die SCHWEINFURTH auf eigenen Reisen erkundet hat. Den Schluss macht eine arabische Nomenklatur der Dattelpalme in Aegypten und Algerien, die sich nicht nur auf die Teile der Pflanze, sondern auch auf Werkzeuge und Verfahrungsweisen bei der Kultur der Dattelpalme erstreckt. Der Verfasser verspricht sich von seiner Arbeit nach zwei Rich- tungen besonderen Nutzen. Die Listen sollen dem Dialektforscher ein Gebiet zugiinglich machen, das ihm ohne die Beihilfe des Bota- nikers mehr oder weniger verschlossen bleibt, das Gebiet der volks- tiimlichen Pflanzennamen. Sie sollen aber auch den Reisenden, den Landwirt, den Kaufmann, dem die fremden Namen begegnen, instand setzen, das wissenschaftliche Aequivalent des arabischen Namens za finden und dann in geeigneten Nachschlagewerken sich nihere Belehrung iiber Wert und Nutzen der Pflanze zu holen. Darum ist eine Umschreibung der arabischen Laute durch Buchstaben ohne diakritische Zeichen durchgefiihrt, die den des Arabischen Unkundigen befiihigen soll, die Worte méglichst lautgetreu auszusprechen und sie auch in deutsch gedruckten Biichern oder Anfsiitzen zu _ beniitzen. Man wird gegen den Gedanken nicht viel einwenden kénnen, und der Arabist wird sich auch in dieser wie in andern Transkriptionen schnell zurecht finden; wiire es aber nicht besser gewesen, statt des besonders in der Verdoppelung hiisslich wirkenden « tss » fiir Sad das in lateini- schen und deutschen Typen vorhandene zu beniitzen, das liingst bei der Transkription des Sad Biirgerrecht besitzt? Der Verfasser bezeichnet es als eine Aufgabe der Zukunft, die richtige Schreibweise der Namen endgiltig festzustellen, die dialekti- schen Varianten zusammenzufassen und die Deutung der Namen zu geben. Man kann es nur aufrichtig bedauern, dass sich der gelehrte 270 ISIS. I. 1913. Autor nicht selbst an diese Aufgabe gemacht und damit sein Werk gekrént hat. Es wire mit Zuziehung eines Arabisten gewiss gelungen, fiir eine grosse Reihe von Namen den Sinn zu ermitteln und den fremd- artigen Worten Leben zu verleihen; auch wire eine solche kritische Sichtung den Listen selbst noch zu gute gekommen. Wie ich mir eine solche Arbeit denken wiirde, und wie sie fiir alle, die sich mit praktischen, geschichtlichen oder sprachlichen Fragen auf diesem Gebiet beschaftigen, fruchtbar gemacht werden kénnte, méchte ich kurz wenigstens an einem Beispiel zeigen. Sucht man die mit den Radikalen /-b-n gebildeten Pflanzennamen auf, so findet man, der Grundbedeutung « Milch » des Stammes ent- sprechend, in erster Linie milchftihrende Pflanzenarten, wie Sonchus oleraceus L., S. glaucescens Jorp., Lactuca saligna L. (lebéna, libbén) und zahlreiche Euphorbiaceen (leben el ‘esar, l. er- rukabie, l. el-kelb, libben, lubbén, lebbéna, melébene u. s. w.). Das in der zweiten Liste neben lebbén angefiihrte lebbéede (fiir Euph. granu- lata Forsk.) — es steht nur p. cxu, aber nicht p. 94 der ForskAu’schen Flora — ist als Druckfehler oder als Sprachfehler des Gewaéhrsmanns (? vgl. die Einleitung bei ScuweEINFuRTH, p. x, Fussnote) zu streichen. Eine weitere Gruppe mit liban (liban dhakar, liban e8-Sami, liban moghrabt = Euph. resinifera Bere.) bezeichnet Harze, und hangt nicht mit der arabischen Wurzel lbn, sondern dem griechischen \ipavocg zusammen, das allerdings selbst Lehnwort aus dem Semitischen ist (cf. hebr. lebonah). Warum Convolvulus arvensis L.den Namen lebena fiihrt, ist unverstiindlich und vielleicht Verwechslung mit luwaje oder luaja (p. 219), das von lawa « winden ») abzuleiten sein wird wie der Name ‘alléq, ‘olléq von ‘aliga, « an etwas hingen, sich anheiten » (nach WaAuRMUND ist ‘allégi die Flachsseide). Verwunderlich ist auch lubbene fiir Anagallis arvensis L., die rotbliithende Art, waihrend A. caerulea L. den schénen Namen el-ezériq, das « Blau’chen » fiihrt. Wenn Gna- phalium luteoalbum L. bei Mensaleh luban heisst, so mag der Name durch den weissen Filziiberzug der Pflanze veranlasst sein. Welche Bewandtnis es mit Reichardia tingitana = libben, lubbén hat, kann ich im Augenblick nicht feststellen. (Cf. p. 170.) Kehren wir zu den Euphorbiaceen zuriick, so ist das leben el-kelb « Hundsmilch » ein handgreifliches Analogon zu unserer « Wolfs- milch »; selbst dieser Name ist als leben ettubus, syrisch als hleb di’ba bezeugt und unter den traditionnellen sieben Arten aufgefiihrt (PAYNE Situ, s. v. hib); auch leben es-sudan u. a., also « Negermilch » kommt als Bezeichnung einer Art vor (IBN aL-BaiTar, ed. Lecierc, n. 2010). Was soll aber lebéna er-rukabie, libbén er-rokabie = Euph. geniculata bedeuten? Ich glaube, dass hier rugabie geschrieben werden muss und eine Erinnerung an Euph. helioscopia vorliegt, ein Wort, das ANALYSES. 271 nach den bei Ipn AL-BarrTar angefiihrten Autoren zwar gewohnlich mit en-nazir ila ’3-3ems, aber auch mit raqgib e3-Sems tibersetzt wird. Umgekehrt verdient Beachtung, dass die zahlreichen Namen, die Isn a-Bairar fiir Euphorbiaceen angibt, so besonders der Gattungs- name jatu, dann subrum u. a., die auch bei BaRArI und Bar Basu. zusammen mit griechischen und persischen Namen genannt werden, bei ForskAu durch andere Lokalnamen ersetzt sind und in der Gegen- wart ganz ausgestorben scheinen. Doch ich darf das Thema nicht weiter verfolgen — es wire eine Abhandlung nétig, es auszuschépfen. Méchten bald kundigere Hinde sich der Aufgabe annehmen, Licht in die Geschichte der Pflanzen- namen zu bringen, und mégen die Listen G. Scuwernrurtus fiir alle kiinftigen Studien der Arabisten das weithin sichtbare Leuchtfeuer bilden, an dem sie sich orientieren kénnen. Heidelberg. Jutius Ruska. Christ. Ferckel. — Drm GyN#KOLOGIE DES THOMAS VON BRABANT. Ein Beitrag zur Kenntnis der mittelalterlichen Gynikologie und ihrer Quellen (Alte Meister der Medizin und Naturkunde, V), 83 Seiten, in-4°, mit 21 Lichtdruktafeln worunter 4 in farbiger Ausfiihrung (Facsimiledrucke), Druck und Verlag von Cart Kuun, Miinchen, 1912. [20 Mk.]. Cet ouvrage, publié sous les auspices de l'Institut d'histoire de la médecine de Leipzig, contient la premiére édition de quelques cha- pitres du livre I* du De naturis rerum de Tuomas DE CANTIMPRE. Il se compose tout d’abord d'une étude historique sur le De naturis rerum et sur les divers manuscrits que nous en possédons (p. 1-18) ; ensuite viennent les textes choisis, accompagnés de notes critiques (p. 19-32); enfin, des notes trop longues pour prendre place au bas des pages sont publiées en annexe (p. 33-79). Une courte bibliographie termine l’ou- vrage (p. 80-81). Il est 4 remarquer qu’en dehors du texte que FERCKEL vient de nous donner, nous ne possédons pas d’autre texte du De naturis rerum que celui qui a été publié par ALrons Hitka, notamment le Liber de monstruosis hominibus Orientis, d’aprés un manuscrit de la bibliothéque municipale de Breslau (Breslau, 1911). Une édition cri- tique compléte de cet ouvrage, si propre a éclairer nos idées sur l'his- toire de la science au xur* siécle, est extrémement désirable. Dans son introduction historique, Curist. FercKe. est arrivé aux con- clusions suivantes : 1° l'’ouvrage, intitulé De naturis rerum, qui est cité par Vincent DE Beavvals, est bien celui de THomas DE CANtIMpRE ; 18 272 ISIS. I. 1913. 2° l’ceuvre de THOMAS DE CANTIMPRE Ou de THOMAS DE BRABANT n’a rien de commun avec le traité De secretis mulierum attribué 4 ALBERT LE GRAND, ni avec les livres allemands intitulés Von den Geheimnissen der Weiber. Ceux-ci sont d’ailleurs enticrement distincts des livres latins De secretis mulierum. De plus, les livres allemands ne s’inspirent pas non plus indirectement de THoMas DE CANTIMPRE par l’intermédiaire de l’ceuvre de KonRAD VON MEGENBERG, car celle-ci n’est au fond qu’une rédaction nouvelle du De naturis rerum, dont la partie embryologique et gynécologique n’est toutefois pas reproduite. Il me reste a parler de Villustration de l’ouvrage qui est vraiment tout A fait digne d’éloges. Les planches coloriées surtout sont exécutées avec tant d’art et de soin, qu’elles donnent presque l’impression de l’ori- ginal. Aussi, faut-il étre reconnaissant a l’éditeur Cari Kuan, a qui nous devons la réalisation de ces publications modéles. — Les planches reproduites ne se rapportent malheureusement pas au texte publié par Curist. FrerRckEL, car cette partie du texte n’est pas illustrée dans les manuscrits. Elles se rapportent done a d’autres fragments du De naturis rerum. Elles ont été choisies dans les manu- serits de Berlin, de Breslau, de Cracovie et de Prague, qui avaient été utilisés par Curist. FercKeL, par le Prof. D™ Kuen, |l’éminent collec- tionneur de Munich. GS; Karl Sudhoff. GRAPHISCHE UND TYPOGRAPHISCHE ERSTLINGE DER SYPHILISLITERATUR AUS DEN JAHREN 1495 unpD 1496, zusammen- getragen und ins Licht gestellt (Alte Meister der Medizin und Naturkunde, in Facsimile- Ausgaben und Neudrucken, Bd. IV) x+28 Seiten Gross-Folio mit24teils farbigen Tafeln in Lichtdruck, Caru Kuan, Miinchen, 1912 [Preis in Pergamentumschlag, 25 MK.]. Nul n’était mieux qualifié pour entreprendre cette publication que le Prof. K. Supuorr, 4 l’érudition de qui nous deyons déja tant de décou- vertes intéressantes pour l’histoire de la médecine médiévale. Voici quel est le sommaire de l’ouvrage : 1. Das Gotteslasterer-Edikt Kaiser Maximilians, vom 7. August 1495 (Tafel I-IV). — 2. Die astrologische Vision des Dichterarztes ULSENIUS vom Hochsommer 1496 (Tafel V u. VI). — 3. Das Eulogium SxpasTIAN Brants, vom September 1496 (Tafel VII). — 4. Die Traktate JosepH GRUNPECKS, vom Oktober und November 1496 (Tafel VIII-XIII). — 5. Die Enarratio satyrica des Giorcio Sommariva, vom Dezember 1496 (Tafel XIV-X VII). — 6. Konrap Scue.ics Syphilisregimen und KonraD WimpHE ines Geleitsbrief (Tafel X VIII). — 7. Religidse Syphilisblatter (Gebete zu St. Minus, St. Dionysius u.s.w., Ca. (eS a ee ANALYSES. 273 1495-1497) (Tafel XIX-X XII). — 8. Ein Nachwort : Die « Syphilis-Epidemie in Neapel », Der Brief des Nicoto Scitiacio, vom Juni 1495 (Tafel XXII u. XXIV). Les planches sont superbes. Ceux qui les possédent se consolent aisément de ne pas posséder les rarissimes originaux... Au surplus, elles sont obtenues par les mémes procédés que les planches de l’ou- vrage de Curist. FERCKEL appartenant ala méme collection et dont j’ai parlé plus haut (p. 271). G.S. Christiaan Huygens. — TREATISE ON LiGut, in which are explained the causes of that which occurs in reflexion, and in refraction and particularly in the strange refraction of Iceland crystal, rendered into English by Sitvanus P. TuHompson. xu +- 130 pages petit in-4, MacmItuan & C°, London, 1912. [10 sh.] Si extraordinaire que cela puisse paraitre, la fort belle traduction que Sitvanus P. THompson vient de nous offrir est la premiére traduc- tion anglaise du Traité de la lumiére que HuyGeEns publia, a Leyde, en 1690, mais dont la plus grande partie fut rédigée a Paris et com- muniquée a l’Académie des sciences dés 1678. Il a done fallu plus de deux siécles pour que ce traité tout a fait fondamental —une des assises les plus solides de la physique moderne — fit mis a la portée des lecteurs anglais. Ce long retard est peut-étre da, comme le suggére S.P.THompson, a l’influence tout 4 fait prépondérante qu’avaient acquise les idées de Newton pendant le xvimi® siécle, mais je suis plut6t disposé a croire que, si ce traité n’a pas été traduit en anglais, c’est tout simple- ment parce qu'une traduction latine (Tractatus de lumine) parut a la Haye dés 1690. Cet ouvrage ne s’adressait évidemment pas au grand public; il ne pouvait intéresser que les savants pour qui la langue latine était vraiment, an xvi® et au xvim® siécle, une langue inter- nationale. Pour réaliser cette belle traduction, auteur a dd surmonter quelques difficultés que je signale ici, parce qu’elles pourraient passer inapercues, En effet, la langue extrémement claire dans laquelle HvuyGens s'exprime est toutefois la langue du xvu® siécle et, de plus, beaucoup de termes qu'il emploie ont changé de sens ou ont pris une acception plus précise & cause méme des progrés de la science: le traducteur deyait en tenir compte et s’efforcer de rendre aussi fidéle- ment que possible la pensée de l’auteur. Or, S. P. Tuompson est parvenu 4 nous donner une traduction qui, tout en étant trés exacte et souvent littérale, a cependant beaucoup de charme et d’élégance. Cette traduction est luxueusement éditée, dans le got ancien: de 274 ISIS. I. 1913. beaux caractéres sur du beau papier, et quelques ornements discrets rendent la lecture de ce livre un vrai plaisir pour les sens autant que pour lVintelligence. G. S. CEuvres de Fermat, publiées par les soins de MM. Paul Tannery et Charles Henry, sous les auspices du ministere de l’instruction publique. — Tome quatriéme : Compléments par M. CHARLES HEnry, in-4°, x + 277 pages. Paris, GAUTHIER- VILLARS, 1912. Ce fascicule est le complément des trois volumes de l’édition de Fermat. Il comprend : 1° un supplément a sa correspondance (RoBERVAL a F.; le P. Maicnan a F.; quatre lettres de F. au prési- dent d’AuGEARD); 2° des documents divers relatifs 4 la discussion sur la méthode de maximis et de minimis; 3° des extraits de MERSENNE relatifs aux parties aliquotes; 4° des extraits de la correspondance de MERSENNE et de SArnT-Martin (deux lettres); 5° une lettre de Cava- LIERI 8 MERSENNE; 6° des extraits de la correspondance de MERSENNE et de TorrIcELLI; 7° deux lettres de TorRRICELLI 4 CARCAVI; 8° vingt-trois lettres de DEscaRTES; 9° des extraits de la correspondance de HuyGENs (trente-quatre lettres) ; 10° trois lettres d’OzaNnAm au P. DE BILLY ; 11° des notes mathématiques « dans lesquelles sont reproduits, résu- més ou indiqués, les travaux récents qui peuvent étre considérés comme des commentaires plus ou moins heureux de l’ceuvre scienti- fique de F. »; ce catalogue s’arréte en principe a 1910. Parmi ces notes, il en est notamment une consacrée au « dernier théoréme de F. » (p. 152-168) : elle contient des indications bibliographiques assez éten- dues (avec extraits) et le reglement du prix WoLrskEuL ; 12° des addi- tions et corrections aux quatre volumes de I’édition de F. On a reproduit (p. 237-240) la notice biographique de F. publiée par P. Tannery dans la Grande encyclopédie. Cette notice a été complétée par quelques indications bibliographiques. Un index des matieres et des noms cités dans les tomes I a IV ter- mine l’ouvrage. G. S. Julien Offray de La Mettrie. — Man a machine (French-English). Including Frederick the Great's Eulogy on La Mertrriz and extracts from La Merrrie’s The natural history of the soul, philo- sophical and historical notes by GERTRUDE CARMAN BUSSEY, in-8°, 216 pages, relié, 2 dollars (8 shillings). Chicago and London, The Open Court Publishing Company, 1912. This excellent reprint (corrected by L. Agréat) and English transla- tion of La Mertrir’s famous L’homme machine is preceded by Frederick ANALYSES. 275 the Great’s Eloge and is followed by : (1) Extracts from La Merrrie’s Histoire naturelle de ame; (2) An essay by Miss G. C. Bussey on the relation of La Merrrir’s philosophy to those of Descartes, Hoppers, ToLanp, Locke, ConpiLLac, Hetvetius and Hoisacu; (3) Biographical, critical and bibliographical notes. The translation is well and carefully made by many collaborators, and there is an excellent portrait of LA METTRIE. Js Walther von Dyck. — GEORG VON REICHENBACH. Deutsches Museum Lebensbeschreibungen und Urkunden. Band I, 38 x 25 em, m+ 140 Seiten, Sebstverlag des Deutschen Museums, Miinchen 1912. [Prix : broché, 10 Mk; relié en toile, 11 Mk; relié en soie blanche, 12 Mk]. Le « Deutsches Museum », fondé, en 1903, 4 Munich, est l'équivalent allemand du « Conservatoire des arts et métiers ») de Paris. Son conseil a décidé, en 1910, de publier une collection de biographies et de docu- ments relatifs a histoire des sciences. Je viens de parcourir le premier volume de cette collection, consacré 4 la vie et a l’ceuvre du grand constructeur et ingénieur GEORG FRIEDRICH VON REICHENBACH (1774- 1826), qui fut un des grands précurseurs de l'industrie aliemande. Les sources du trés bel ouvrage de WALTHER von Dyck sont en grande partie inédites; elles sont principalement constituées par les lettres, projets, carnets de notes et dessins, qui ont été légués au Musée alle- mand par la petite-fille de Reichenbach, REGINA von MAYERFELS, et la fille de celle-ci IDA von Miter. De plus, le « Deutsches Museum » con- serve plusieurs machines imaginées par ReIcHENBACH, qui ont été utilisées pour la rédaction de cet ouvrage et y sont reproduites. Cette biographie sera done désormais indispensable pour quiconque voudra étudier les origines de la technique moderne. Voici le plan de l’ouvrage : 1. Jugendjahre. Erste mechanische Versuche. Aufenthalt in England. — 2. Militarische Tatigkeit. — 3. Erfindung der Teilmaschine. — 4. Griindung und Entwicklung des mechanischen Instituts. — 5. Reiouensacn’s geoditische und transportable astronomische Instrumente. — 6. RetcuENBacn’s grosse astro- nomische Instrumente. — 7. Die Solenleitung von Reichenhall nach Traun- stein und Rosenheim. Reicuensacn’s doppelt wirkende Wassersiulenmaschi- nen. — 8. Die Solenleitung von Berchtesgaden nach Reichenhall, Reicnen- Bach's einfachwirkende Wassersiulenmaschinen. — 9, ReICHENBACH’S gussei- serne Réhrenbriicken. — 10, Retcuensacn’s Arbeiten tiber die Dampfmaschine. — 11. Reicuensacn’s weitere gemeinnitzliche Arbeiten. — 12. Letzte Lebens- jahre. Persénliche und familiére Verhdltnisse. Zusammenfassung. — Zusitze 276 ISIS. I. 1913. und literarische Notizen. Literarische Veréffentlichungen von GrorG von ReEI- CHENBACH. Uebersicht tiber die im Deutschen Museum befindlichen Instru- mente, Maschinen, Modelle und Urkunden. Chacun des sujets indiqués dans ce plan est traité d’une manieére trés complete, a l’aide de toutes les sources disponibles. — L’énumération que je viens de faire témoigne déja suffisamment de l’extraordinaire activité dont REICHENBACH a fait preuve dans toutes les branches de l'art de l’ingénieur. — Le livre est luxueusement édité et fait grand honneur au « Deutsches Museum». Tous les dessins ont été préparés par le bureau du musée. Il n’y a pas moins de 75 figures dans le texte, plus 8 planches hors texte et en frontispice un trés beau portrait de Rer- CHENBACH, d’aprés le tableau offert au musée par la corporation des constructeurs de machines. L’absence d’un index me parait étre le seul défaut de ce volume, qui inaugure admirablement la collection nouvelle. GAs: René Hubert. — AuGustx Comte. Choix de textes et étude du systeme philosophique. (Les grands philosophes frangais et étrangers). 224 pages, 19x12 cm., 9 gravures et portraits, Louis MicuAup, Paris, s. d. (19137). [Broché, 2 fr.; relié, 2 fr. 75] Cet ouvrage est précédé d’une introduction 01 RENE HuBert étudie, briévement mais d’une maniére assez complete, la vie, l’ceuvre et les doctrines d’AuGUSTE ComTE (p. 5-60). Cette introduction est suivie de notes bibliographiques. Puis viennent les textes choisis, empruntés aux divers ouvrages de ComTE et groupés systématiquement sous les titres suivants : I. La philosophie positive. — II. La science positive. — III. La philosophie de l’histoire. — IV. La religion positive. Ce petit livre, d'un prix modique, donne une bonne idée de l’en- semble de la pensée de Comte et permettra 4 ceux qui voudraient étudier celle-ci d’une maniére plus approfondie, de s’y orienter. Gia Ernst Cohen. — Jacobus Henricus van ‘t Hoff. Sein Leben und Wir- ken. (Grosse Manner. Studien zur Biologie des Genies, herausge- geben von Wilhelm Ostwald, 3" Band), gr. in-8°, xvi1+638 pages. Leipzig, Akademische Verlagsgesellschaft, 1912. Personne n’était mieux qualifié qu’ Ernst CoHEN pour retracer la vie et l’ceuyre de celui dont il fut l’éléve, l’assistant et l’ami dévoué. Peu d’hommes connaissaient intimement van ’r Horr, et personne peut-¢tre ne le connaissait mieux que Conen. C’est pourquoi la biographie qu'il ANALYSES. 277 nous a donnée a une exceptionnelle valeur. Elle est d’ailleurs extréme- ment compléte. La vie n’est pas séparée de l’ceuvre, pas plus que, dans la réalité méme, le savant génial n’était séparé de homme. L’auteur a done suivi l’ordre chronologique, le seul naturel dans un travail de l’espéce, et nous parle successivement de la race et de l’enfance de vant Horr (c’était un pur sang hollandais; la famille van ’r Horr était originaire de Dordrecht); de ses années d’études a Delft, a Lei- den, 4 Bonn et a Paris; de son séjour 4 Utrecht; puis, des périodes glorieuses d’Amsterdam (1877-1896) et de Berlin (1906-1911), — Il est intéressant de constater l’influence considérable qu’AvueusTE CoMTE a exercée sur le développement de sa pensée : Ernst CouEN y insiste a plusieurs reprises. — Cet ouvrage ne renferme pas seulement la bio- graphie critique du grand chimiste; l’auteur y a intercalé aussi un grand nombre de documents inédits, le plus souvent cités in extenso : lettres de savants contemporains, mémoires ou discours peu connus ou publiés en langue néerlandaise. C’est ainsi que nous trouvons ici la tra- duction intégrale du tout premier mémoire de vAN ’r Horr : une bro- chure hollandaise de 11 pages publiée a Utrecht en 1874, sur les formules de structure dans l’espace. Le volume contient aussi la tra- duction in extenso des notes du voyage en Amérique de 1901 (p. 428-472). Il est assez remarquable que J.-H. vAn’r Horr se soit vraiment inté- ressé a l'histoire de la science, telle que nous l’entendons. II avait fait des lectures assez étendues dans cette direction, et connaissait fort bien, par exemple, l’ouvrage suggestif d’ALPHONSE DE CANDOLLE. D’ail- leurs, il a publié lui-méme quelques idées intéressantes sur ce sujet: voir son discours de 1874 « De Verbeeldingskracht in de Wetenschap » (traduit p. 150-165); son discours inaugural du V° Congrés néerlandais des sciences naturelles et médicales, Amsterdam 1895 : il y recherche les raisons du déclin relatif des sciences dans les Pays-Bas (p. 329-338); son étude sur le musée Trey_er et la signification des collections histo, riques au point de vue scientifique et technique, publiée dans la revue hollandaise De Gids, en 1903 (traduite p. 527-539). Il résulte clairement de tous ces travaux, que vAN "rt Horr avait clairement compris l'im- portance des recherches historiques au point de yue purement scienti- fique. — Le bel ouvrage de Conen se termine par des indications biblio- graphiques et iconographiques trés complétes. Il est bien certain que ce livre restera une source de documents vrai- ment indispensable et fondamentale non seulement pour ceux qui vou- dront étudier l’ceuvre de van ‘tr Horr, mais aussi pour tous ceux qui se proposeront d’écrire l'histoire de la chimie au x1x* et au xx°® siécle. Mais cela n’empéche pas cet ouvrage d’avoir aussi de trés grands défauts : toute son économie est, 4 mon avis, défectueuse. Car, je ne puis admettre que la rédaction d'une « biographie » serve de prétexte a refaire une partie de l'histoire de la chimie, et 4 raconter trop longue- 278 ISIS. I. 1913. ment une série de détails que tous les historiens connaissent ou doivent connaitre, et qui trouveraient aussi bien leur place, d’ailleurs, dans d’autres biographies, celle d’OstTwa.p, d’ARRHENIUS ou de RAMSay, par exemple. Ernst CouEN insiste beaucoup trop longuement sur les décou- vertes qui ont précédé et préparé celles de vAN ’r Horr : ainsi, il cite des extraits de l'abbé Nou.et, dont il publie méme le portrait! Cela serait tout indiqué dans une histoire dela chimie moderne, mais esc déplacé dans une biographie de vaN’t Horr. — De plus, au lieu de nous citer tant de documents in extenso, dans le texte méme, Ernst CoHEN aurait mieux fait d’en extraire « la substantifique moelle » (‘) — ¢’était son devoir de biographe de le faire lui-méme, et non de laisser cette besogne 4 ses lecteurs bénévoles — et d’en dégager les traits essentiels du caractére de van ’r Horr. Car il faut bien le remarquer, ce livre, si abondamment et si solidement documenté, ne renferme méme pas un essai de synthése du caractere et de la personnalité de van ’r Horr. Mais peut-étre, ErRNst CoHEN se propose-t-il de le tenter plus tard, quand un peu plus de recul rendra cet essai plus facile ? G. S. Ph. E. B. Jourdain. — « The nature and validity of the principle of least action » (Monist, vol. XXIII, 1913, p. 277-293). This is the third and last part of Jourpatn’s articles on the principle of least action, of which the two former ones appeared in the Monist for 1912 (vol. XXII, p. 285-304, 414-459), and mainly concerns the testing of the views of Mauprrtuis, Ever, d’Arcy, and others, which were dealt with in the former papers; « The object of this testing, says the author, is what I take to be the object of all historical and critical investigation in science : the elucidation of principles and methods by emphasis on what has shown itself to be psychologically important ». First come some considerations on the differential equations of mechanics, which enable the nature of the principle of least action and its position with respect to other principles such as that of d’Arcy (of areas) to be determined. The question as to the extent of the validity of the principle of least action has been answered quite satisfactorily in modern times, principally owing to the work of Hélder, and has been dealt with in the first article mentioned above. (*) Quitte 4 les publier intégralement en annexes. De méme, il serait dési- rable que les correspondances scientifiques fussent publiées dans des volumes bien distincts, en séparant, autant que possible, les divers correspondants, comme le fait, par exemple, l’Académie suédoise pour les lettres de BERZELIUS. ANALYSES. 279 The present article contains, further, an apportionment of the right and wrong in the contentions of Mauperruis, d Arcy, Ever, Louis BERTRAND, LAGRANGE, and others. In this article, Mauperrtuis is judged more favourably, and d’Arcy less so, than tradition has led us to expect. However, it is recognized that MAupPERTUIS gave no valid reasons in support of his thesis, was obscure, and not always, perhaps, unwilling to pretend that he saw truths where he did not but would have liked to. D’Arcy criticized Maupertuis rather destructively, and dArcy was often right. Where he was wrong Mavupertuis did not see, except in one thing : the definition of « action ». J. Campbell Brown, James. Dr. Sc., Ll. D. — A History of Chemistry from the earliest times till the present day, in-8°, xxx1-543 pages, with 1 portrait and 106 illustr., 10 sh. 6 d. London, J. and A. CHURCHILL, 1913. Der Verfasser war von 1881 bis zu seinem 1910 erfolgten Tode Pro- fessor an der Universitit in Liverpool. Wie der dem Buch yorausge- schickten Lebensskizze zu entnehmen ist, hat er sich um die Errichtung dieser Universitit und die Organisation des chemischen Unterrichts an ihr grosse Verdienste erworben und sich auf chemisch-technischem Gebiet vielseitig underfolgreich betiitigt. Hier liegt die Frucht seiner chemisch-historischen Studien vor und auch sie bietet ein Bild reicher und griindlicher Arbeit. Leider war das Manuskript zu dem Werke nicht ganz vollendet und der Herausgeber, Henry H. Brown, bemiihte sich, sonstige Leistungen des Verfassers zur Ergiinzung heranzuziehen, Der erste Teil des Werkes — iiltere Geschichte — liefert eine wert- volle Zusammenfassung der neueren Forschungen iiber diesen Gegen- stand, vornehmlich derjenigen Brerruevots, und fiillt auf diesem Gebiete eine Liicke aus. Deutlich wird sichtbar, wie die Alchemie als friihe Entwicklungsstufe der Chemie wichtig und fruchtbar war, im Laufe des Mittelalters jedoch eine Einschriinkung ihres Wirkungs- kreises und ihrer Methoden erlitt und in ihren Theorien entartete, wihrend die direkte Ueberlieferung der technischen Methoden diese vor dem Untergang bewahrte. Der Verfasser hat auch viele seltene Originale eingesehen und reproduziert eine Reihe interessanter Abbildungen aus alchemischen Werken. Der zweite Teil — neuere Geschichte — zeichnet sich durch Selbstindigkeit der Stoffanordnung und daraus erfolgende besonders eingehende Behandlung gewisser grundlegender Probleme aus. So ist die Geschichte des 17. und 18. Jahrhunderts nach jener der Verbrennungstheorie orientiert, 280 ISIS. I. 1913. sicherlich mit gutem Grund. In diesen bis 1800 reichenden Kapiteln wird man — von einigen Einzelheiten abgesehen — kaum etwas gegen die bei origineller Auffassung doch iiberall griindliche Darstellung einzuwenden finden. Leider kann man nicht dasselbe von der Geschichte des 19. Jahrhunderts sagen; sie ist in einigen Teilen augen- scheinlich unfertig. Wichtige Kapitel sind dort nicht oder unvoll- stindig behandelt. So ist die Geschichte der Avogadroschen Theorie weggeblieben, diejenige der Isomerielehre ist ganz unvollstandig, die Chemie der Benzolderivate seit 1865 kaum gestreift. In diesem Teil weckt also das Werk den Wunsch nach Vervollstaindigung, vornehm- lich um es zur Einfiihrung in die Geschichte der Chemie geeigneter zu machen. Trotzdem bildet es, wie aus dem Gesagten hervorgeht, eine sehr wichtige und wertvolle Bereicherung der chemisch-historischen Literatur. Eine eingehendere Besprechung des Werkes durch den Referenten fin- det sich in den Mitteilungen sur Geschichte der Medizin und der Natur- wissenschaften. Ernst Buiocu (Prossnitz). Kauffmann, Dr. Hugo. — Die Valenzlehre, ein Lehr- und Handbuch fiir Chemiker und Physiker, in- 8°, 558 pages. Stuttgart, Enxe, 1911. Der Verfasser, Professor an der technischen Hochschule in Stutt- gart, steht in der ersten Reihe der Reformatoren der Valenzlehre. Hinsichtlich deren Vorgeschichte bringt sein Buch nichts Nenes; interessant ist hingegen fiir den Historiker die Behandlung, welche die Lehre selbst darin findet. Indem der Verfasser die urspriingliche, « formale » Valenzlehre iiberall bis zu den letzten Folgerungen fihrt und ihre jedem Chemiker bekannten Unzulinglichkeiten als Ansatze zu den seit je bestehenden Verbesserungsbestrebungen nachweist, wird er zum Historiker der Lehre. So beziiglich ihres Unvermogens, die kontinuierlichen Uebergiinge zwischen « atomistischen ») und « molekularen » Verbindungen richtig zu wiirdigen (p. 266), oder die elektrolytische Dissoziation zu umfassen (p. 29, 527 et ss.), oder die Konstitution des Benzols zutreffend darzustellen. In der Geschichte der Benzolforschung unterscheidet der Verfasser (p. 325) eine erste Phase, die mit BAEyeRS « zentrischer » Formel abschliesst, und eine zweite, die mit Tu1eLEes Theorie der Partialvalenzen, also 1899, beginnt. Der Verfasser selbst ist ein tiberzeugter Anhinger der «-Teilbarkeit der Valenzen» und bildet diese Lehre auf Grund grossenteils eigener Experimentaluntersuchungen in geistvoller, von grosser metho- discher Vorsicht getragener Weise fort, sie mit der Elektronenlehre verkniipfend. ia 4s ANALYSES, 281 Ein kleines Versehen wiire zu berichtigen. Die Zweiwertigkeit des Kohlenstoffs wurde zum erstenmale nicht, wie Verfasser (p. 190) angibt, von Kose 1860, sondern schon von Couper 1858 angenommen (Ann. ch. ph. [3], 103, p. 176 et ss.). Ernst Briocu (Prossnitz). Agnes Arber (Mrs. E. A. Neweitt ARBER). — Herbals, Their origin and evolution. A chapter in the History of Botany (1470-1670), royal in-8°, xvmi-+-254 pages, frontispice, 21 planches, 113 figures dans le texte, 10 s.6 d. Cambridge, University Press, 1912. Mrs. E. A. NeweLt ARBER s'est proposé de retracer lhistoire des herbiers imprimés en Europe de 1470 a 1670. Elle ne s’est occupée qu'incidemment des herbiers manuscrits : c’est ainsi qu’elle nous parle du manuscrit de Dioscoripe, le Codex Anici# Julianz, datant du ve siécle et qui contient d’admirables planches (trois d’entre elles sont reproduites dans le livre de Mrs. Arper). Mais cela n'est qu'une digression, car ce sont les herbiers imprimés qui ont fait l’objet de ses recherches. Elle les a étudiés tout d’abord au point de vue bota- nique, puis au point de vue artistique. Elle a négligé le point de vue médical, sous lequel il efit été également légitime de les considérer, car on sait que ces ouvrages ont été le plus souvent publiés pour satis- faire des préoccupations médicales. D’ailleurs, une des conclusions auxquelles son travail l’a conduite, c'est précisément que l’influence de la médecine sur la botanique a été considérable. Presque tous les auteurs d’ « herbiers » étaient des médecins, et ce sont leurs besoins professionnels qui leur ont inspiré leurs études botaniques, — non seulement celles relatives a la botanique systématique, mais aussi les recherches sur l’anatomie des plantes. — I] est trés intéressant, du reste, de revivre l'évolution des études botaniques, d’assister a leur émancipation progressive de la tutelle médicale. La botanique cesse d’étre une branche auxiliaire de la médecine, pour devenir peu a peu une science autonome. Mrs. Arper fait ressortir le vrai et grand mérite des dessinateurs et des graveurs, 4 qui nous devons ces admi- rables planches dont elle nous donne une centaine de reproductions excellentes, et choisies avec beaucoup de goiit. Ces dessinateurs étaient parfois de vrais artistes, et leurs dessins valent souvent mieux que les descriptions de leurs maitres. Ils contribuérent largement aux progres de la botanique. Aussi bien, le plus grand des botanistes du xvi siécle, Leonnarp Fucus, a-t-il eu la généreuse pensée de reproduire a la fin de son grand ouvrage De historia stirpium... Basileaw 1542, les portraits des deux dessinateurs et du graveur qui furent ses dignes collaborateurs. Tl est aussi trés intéressant de remarquer que les grands botanistes du xvi® et du xvu® siécle : par exemple, Bock, Turner, DopoEns, 282 ISIS. I. 1913. GASPARD BAUuvHIN, étaient des esprits relativement peu superstitieux ; leurs ouvrages contiennent bien peu de traces astrologiques. Bien entendu, 4 la méme époque, il existait une littérature astrologique abondante — Mrs. ARBER y consacre le dernier chapitre de son livre — mais cette littérature était tout 4 fait indépendante des ceuvres des botanistes proprement dits, qui s’intéressaient peu a la doctrine des signatures, et autres théories de ce genre. Au xvi? siécle il existait done déja une démarcation assez nette (quoique beaucoup moins nette que maintenant, il est 4 peine besoin de l’ajouter) entre les ceuvres vrai- ment scientifiques et les recherches occultistes et fantaisistes. Voici le plan de l’ouvrage de Mrs. ArBer: I. The early history of Botany (1-9). — II. The earliest printed Herbals (fifteenth century) : (1) The Encyclopedia of Bartholomzeus Anglicus and The Book of nature; (2) The Herbarium of Apuleius Platonicus ; (3) The Latin Herbarius; (4) The German Herbarius and related works; (5) The Hortus Sanitatis. — III. The early History of the Herbal in England : (1) The Herbarium of Apuleius Platonicus; (2) Blanckes’ Herbal ; (3) The grete Herbal. — IV. The botanical Renaissance of the sixteenth and seventeenth centuries : (1) Germany; (2) Low countries ; (3) Italy; (4) Switzerland; (5) France; (6) England; (7) The revival of Aristotelian botany. — V. The evolution of the art of plant description. — VI. The evolution of plant classification. — VII. The evolution of the art of botanical illustration. — VIII. The doctrine of signatures, and astro- logical botany. — IX. Conclusions. — Appendix I: A chronological list of the principal herbals and related botanical works between 1470 and 1670. — Appendix II: A list, in alphabetical order, of the prin- eipal critical and historical works dealing with the subjects discussed in this book. Un index, dressé avec beaucoup de soin, compléte heureusement ce bel ouvrage, que devront dorénavant consulter tous ceux qui s'intéressent a l’histoire de la botanique. I] faut étre reconnaissant a Mrs. ArBer de l’avoir écrit et aussi a4 l’imprimerie de ]’Université de Cambridge de l’avoir édité avec beaucoup de goat. Les nombreuses planches et figures dont cet ouvrage est rempli le rendent extreme- ment attrayant : les artistes auront autant de plaisir a le feuilleter que les hommes de science. G.S. Makers oF British Borany. A collection of biographies by living botanists, edited by F. W. Oliver, 332 pages in-8°, University Press, Cambridge 1913. Cet ouyrage renferme les biographies des principaux botanistes anglais, 4 l'exception de Darwin. C’est une série de conférences faites MPA ANALYSES. 283 sur ce sujet a l'Université de Londres en 1911, qui a donné l’idée de le publier. Il est di a la collaboration de dix-sept botanistes anglais, dont quelques-uns sont déja célébres eux-mémes. C’est assez dire tout l’in- térét que présente ce livre. Voici lénumération des diverses biographies qui le composent : RoBert Morison (1620-1683) et JoHN Ray (1627-1705), by SypnEy Howarp VINES; NEHEMIAH GREW (1641-1712), by AGNES ARBER; STE- PHEN Hates (1677-1761), by Francis DARWIN; JOHN Hunt (1716-1775), by T. G. Hitt; Roserr Brown (1773-1858), by J. B. Farmer; Sir WILLIAM Hooker (1785-1865), by F. O. Bower; Jonn STEVENS HENSLOW (1796-1861), by GeorGE HENsLow; Joun LinDLEy (1799-1865), by FRE- DERICK KEEBLE; WILLIAM GRIFFITH (1810-1845), by W. H. Lane; ArTHUR Henrrey (1819-1859), by F. W. O_tver; Witi1AM Henry Har- vey (1811-1866), by R. Lioyp PRAEGER; Mines Josepah BERKELEY (1803-1889), by GrorGe Masser; Sir Joseph Henry GiBert (1817-1901), by W. B. BorromMLey ; WILLIAM CRAWFORD WILLIAMSON (1816-1895), by DUKINFIELD H. Scotr; Harry MarsHautut Warp (1854-1906), by Sir Wit- LIAM THISELTON-DyeErR; A sketch of the professors of botany in Edin- burgh from 1670 until 1887, by Isaac BayLey Batrour; Sir Josepu Dauron Hooker (1817-1911), by F. O. Bower. — Index, p. 324-332. Le livre est orne de vingt-six belles planches, parmi lesquelles de nombreux portraits. Le titre de louvrage est évidemment malheureux : il est absurde de parler des fondateurs de la botanique anglaise, car s’il y a eu de grands botanistes anglais, du moins il n’y a pas de botanique englaise. Com- ment les éditeurs de ce beau livre n’ont-ils pas senti ce qu'il y a de choquant et de faux dans lidée de l'intituler ainsi? Car pour moi, les mots « botanique anglaise » sonnent aussi désagréablement que les mots « vérité anglaise », par exemple. La vérité scientifique, la vérité botanique, n’est-elle point la méme la-bas et ici? Du reste, cet ouvrage consacré aux fondateurs de la botanique anglaise nous apporte la meilleure des preuves — si nous avions pu en douter — qu'une telle botanique n’existe pas. Car S. H. Vines ne peut nous parler de Morison, sans parler longuement de CesaLpino, de Joacuim JunG, de Caspar Bavuuin et de beaucoup d'autres; il ne peut nous évyoquer la figure de Ray, sans parler de Tournrerort, d’ADAN- son, etc. De méme, AGNES ARBER ne peut retracer la vie de NEHEMIAH Grew sans faire allusion 4 MALpicutr: en bonne justice, elle aurait méme da en parler plus longuement. I est inutile de multiplier ces exemples. Le cas d’Artuur HeNnrrey est typique cependant : on sait qu'un de ses principaux mérites fut d’avoir importé en Angleterre, avec beau- coup de zéle, les points de yue et les méthodes employées sur le continent, notamment celles de Sacus, de Hormeister, de N aceti, de SUMINSKI. 284 TSISelop 1913" Une erreur s'est glissée dans la notice consacrée 4 RoBERT Brown : il n’est plus exact de dire que le mouvement brownien constitue encore un probléme insoluble, depuis qu’on a pu le rattacher a la théorie cinétique des gaz. G.S. Iwan Bloch. — Dir Prostitution. Erster Band (Handbuch der gesamien Sexualwissenschaft in Einzeldarstellungen. Band I), Gr. 8° xxxvi+ 870 Seiten, Louis Marcus, Berlin, 1912. [Broché, 10 Mk.; relié, 12 Mk.] Cet ouvrage intéressera beaucoup les historiens de la science, et plus particulierement les historiens de la médecine ; mais il est surtout indispensable pour tous ceux qui s’occupent d’étudier la civilisation dans son ensemble, car la prostitution, si semblable a elle-méme sous des formes innombrables, est un des phénoménes 4 la fois les plus complexes et les plus caractéristiques de toute société humaine. D’ailleurs, Iwan Buocn a traité son sujet d’une maniere extrémement large, ne craignant pas d’en étudier tous les abords; son livre est vraiment le fruit d’une érudition considérable et du meilleur aloi; il me parait avoir épuisé le sujet. — L’auteur s’est efforcé tout d’abord de définir ce phénoméne complexe, qu’est la prostitution, d’une manieére eomplete et précise. Il montre que la prostitution, en tant que phénomeéne social, est une survivance (survival) au sens de TyYLor; en tant que phéno- méne biologique, c’est une forme d’enivrement dyonisiaque (eine Form der dionysischen Sebstentausserung), qu'il convient donc de rattacher a d’autres manifestations analogues, telles que l’extase religieuse ou artistique, l’emploi de haschich, d’opium, de bétel, de tabac, d’alcool, déther, de parfums, l’usage des bains et la sorcellerie. Pour le D* Biocn, les conditions économiques de la prostitution sont d’ordre secondaire. I] réfute l’opinion d’aprés laquelle la prostitution serait un mal inextirpable et nécessaire. Enfin, il s’attache 4 prouver que toute lorganisation moderne de la prostitution découle de celle qui était réa- lisée dans l’antiquité classique, et que notamment notre morale sexuelle correspond bien a celle d’un état esclavagiste, ou indépendamment de lesclavage, le mépris des femmes, de l’amour individuel et du travail est habituel. Voici les grandes divisions de ce premier volume : Vorrede, zugleich Einleitung zum Handbuch der gesamten Sexualwissen- schaften. Einleitung. Erstes Buch. Der Ursprung der modernen Prostitution : I. Der Begriff der Prostitution. — II. Die primitiven Wurzeln der Prostitution. — III. Die Organi- sation der Prostitution im klassischen Altertum. — IV. Die sexuelle Frage im ANALYSES. 285 Altertum und ihre Bedeutung fiir die Auffassung und Bekaémpfung der Prosti- tution. — V, VI, VII. VIII. Die Prostitution in der christlich-islamischen Kultur- welt bis zum Auftreten der Syphilis. Le deuxiéme livre sera consacré 4 ]’étude de la prostitution mouerne, et le troisiéme au probléme de la lutte contre la prostitution : ces deux livres formeront le second volume. L’utilisation de cet ouvrage, qui est une source d'information extrémement riche, est facilitée par trois index : noms propres, lieux géographiques et sujets traités. I] contient 825 pages gr. in-8° trés com- pactes et bourrées de notes. Gu Si. Albert L. Caillet. — MANUEL BIBLIOGRAPHIQUE DES SCIENCES PSYCHIQUES ou occu.Tes. 3 vol. gr. in-8°, imprimés sur 2 colonnes, Lxvim + 531 pages, 533 pages, 767 pages, LucieEN DorsBon, Paris 1912 (la cou- verture porte la date 1913). [Prix : 60 fr.] J’extrais de la préface les indications suivantes qui préciseront le but poursuivi par l’auteur de cette imposante bibliographie : « Ce manuel bibliographique est la réunion de plusieurs bibliographies par tielles et de catalogues, célébres mais peu communs, fondus en un seul corps aussi homogéne que possible, On y trouve tous les ouvrages imprimés cités dans les trois grands catalogues de STANISLAS DE GuaiTa, du comte ALEXIS OUVAROFF, de l’abbé Pierre-Jacques SepuHer (Sciences psychiques seules, naturellement), plus tous les ouvrages cités par A. Durgau dans ses Notes bibliographiques sur le magnétisme animal, et la plupart de ceux donnés par Yve-PLEssis dans sa Bibliographie de la Sorcellerie ; le tout in extenso avec les notices originales des divers rédacteurs, soigneusement revues, corrigées et complétées, quand il y avait lieu. En outre, plusieurs centaines de fascicules, soit de ventes publiques (du Rite écossais philosophique [1863] et du Docteur Bournevitue [1910] entre autres), soit de libraires spécialistes, comme MM. Doron, Vicor fréres, Lucien Bopin, Dusors et THomas, CHacornac, Nourry, et parmi les étrangers, Rosentuat, de Manich, ont été soigneusement collationnés pour tout ce qui concernait le sujet. Le tout a été mis 4 jour jusqu’en 1910-1912. Incidemment, on a aussi mis & contribution ce qui a paru de la Bibliographie générale des sciences occultes de M. Bosco, la Bibliographie des sciences religieuses de M. Epmonp Penrav, et une foule de documents moins étendus, ou un peu vieillis, comme le catalogue des auteurs hermétiques du tome III de |’ Histoire de la philosophie hermétique, de LunGiet-Durresnoy, les Diclionnaires, de l’abbé Miene, etc. Dans ce travail d’assimilation, on a pu vérifier sur le vif combien Yordre alphabétique était préférable a l’ordre par sujets traités, au point de vue de la rapidité des recherches : on l’a donc adopté... Néanmoins, nous donnons aussi, comme une sorte de table de matiéres, une classification numérique de presque 286 ISIS. I. 1913. tous les ouvrages décrits, laquelle table est ensuite résumée en un seul tableau synoptique, servant d’index général. On pense avoir ainsi combiné la rapidité de recherches de l’ordre alphabétique et le secours documentaire de l’ordre par sujets traités... Il a semblé intéressant de donner, quand cela est possible, une notion du prix auquel se vendent généralement les ouvrages cités... On s’est attaché a donner, pour le plus grand nombre des ouvrages, leur Cote a la Bibliothéque nationale, et les mentions dont ils sont l’objet dans les divers cata- logues, bibliographies, dictionnaires, etc., afin de faciliter les vérifications de toute nature. La plupart des auteurs le moins du monde connus font le sujet de quelques notes biographiques succinctes, définissant briévement leur person- nalité. Enfin, on a donné un grand nombre de renvois, tant aux sources originales extérieures qu’aux divers passages du manuel méme ayant trait au méme sujet ou 4 un sujet trés analogue... » Les passages que j’ai cités donnent une idée assez complete de la maniére dont cet ouvrage a été réalisé, pour qu’il soit nécessaire d’en dire davantage. Mais voici quelques remarques et critiques subsi- diaires. L’auteur avait l’intention d’employer la classification décimale de DEWEY, mais il en a été décourageé par ce fait que dans ce systeme la magie (133) est classée a la suite des dérangements mentaux entre la kleptomanie (132.6) et le charlatanisme (133.7). Il écrit : « Ce serait manquer de respect tant a la science qu’a nos lecteurs que d’adopter et de propager de tels errements. »... Ce manuel est une mine extrémement précieuse, mais il faut avouer que c’est aussi un étrange capharnaiim. Je laisse le lecteur en juger par les exemples suivants: on trouve cité dans ce manuel des sciences occultes cote a céte, les ccuvres de Newron, de Descartes, de Bereson, de BECQUEREL, de BERTHELOT, de HELMHOLTZ, des CuRIE (qu'y a-t-il done d’occulte dans tout cela?) — puis celles de SacHEeR-Masocu, du marquis de SADE, — puis toute la littérature relative a la franc-maconnerie... N’est-ce point un extraordinaire mélange? Et l’on ne peut s’empécher de se demander, par exemple, pourquoi les sciences psychiques ou occultes sont ainsi toujours mélées a toutes les turpitudes relatives aux perver- sions sexuelles ? ALBERT CAILLET s’indigne de ce que DEWEY ait rangé la magie aupres des dérangements mentaux et du charlatanisme ; mais, hélas ! son propre manuel semble donner raison 4 cette classification, car il nous renseigne un grand nombre d’ceuvres évidemment dues a des charlatans, ou relatives a toutes les aberrations de l’esprit humain. N’est-ce point une étrange conception que de rassembler céte a cote, d'une part, les livres les meilleurs et les plus élevés, d’autre part, les plus mauvais et les plus abjects ? — La bibliographie parait fort compléte, du moins pour ce qui concerne la littérature frangaise ; il s’y trouve cependant d’étonnantes lacunes, ainsi la bibliographie de ANALYSES. 287 MAETERLINCK est tout 4 fait insuffisante; Ernest Hetio n'est méme point cité. Les littératures étrangéres sont fort peu représentées: ainsi, de GoeTue il n’est signalé qu’un seul ouvrage, la traduction francaise de Faust. 1l n’y a que trente et une notices consacrées a PARACELSE, etc.... Ces réserves faites, je tiens 4 reconnaitre la grande utilité que cet instrument un peu hétérogéne pourra rendre aux historiens: on y trouve cités un grand nombre d’ouvrages rares et curieux qu’on cher- cherait en vain dans d'autres bibliographies. J’espére de tout coeur que cette premictre ¢dition sera assez vite épuisée pour permettre a ALBERT CAILLET de la refondre et de la corriger, en y ajoutant ce qui y manque, mais surtout en supprimant toute cette littérature perverse et pathologique dont le voisinage compromet et rabaisse les sciences psychiques. G4. S. Siegel, Dr. Carl, Privatdozent an der Universitit Wien. — Geschichte der deutschen Naturphilosophie, in-8°, xv-390 pages, Leipzig, Akademische Verlagsgesellschaft, 1913. Dieses Buch ist eine sehr erfreuliche Erscheinung, sowohl als ein Symptom der sich vollziehenden Anniiherung zwischen Philosophie und Naturwissenschaft, und zwar hier von der Seite der Philosophie her, als auch wegen der grossen und erfolgreichen Arbeit, die der Verfasser geleistet hat. Allerdings iiussert sich seine Stellung als Fachphilosoph stark darin, dass er den Gegenstand enger abgrenazt als es der Leser im eigenen Interesse wiinschen wiirde. Dem Verfasser ist « Naturphilosophie (im engeren Sinn) » « eine wissenschaftliche Diszi- plin, die bewusst neben und nach der Naturwissenschaft auftritt, ... gefordert von ihr als unentbehrliche Ergiinzung». Er unterscheidet eine « metaphysisch gerichtete » Naturphilosophie, die vom Menschen ausgeht und mittels Analogieschliissen die Selbstbeobachtung auch fiir die anderen Gebiete der Natur zu verwerten sucht; und eine kritische Naturphilosophie, welche die Naturwissenschaft zum Gegenstand der Untersuchung macht und gleichsam deren logisches Gewissen darstellt. Man kann somit sagen, dass der Verfasser nur das Naturerkennen als Gegenstand der Philosophie, nicht aber die Philosophie als Gegenstand der Naturwissenschaft unter den Begriff Naturphilosophie fasst ; damit faillt aber die Geschichte der naturwissenschaftlichen Weltan- schauung (auch des Materialismus, wie er selbst hervorhebt) aus dem 19 288 ISIS. I. 1913. Rahmen seiner Arbeit hinaus, und noch vieles andere, was der natur- wissenschaftlich vorgebildete Leser dort suchen wiirde; z. B. der Wettstreit zwischen Empirismus und Nativismus, der so weit in das Gebiet der Erkenntnistheorie hineinreicht. Man muss diese Begren- zung der Aufgabe als gegebene Tatsache hinnehmen, ebenso wie die Beschriinkung auf die deutsche Naturphilosophie und auf die Zeit bis einschliesslich zu FECHNER. Der Hauptinhalt des Buches lisst sich infolge dessen durch Aufziih- lung von zw6lf Namen angeben: KEpiLer, LEIBNIZ, KANT, Fries, HERDER, GOETHE, SCHELLING, SCHOPENHAUER, HERBART, FEUERBACH, LoTzE, FEcu- NER. Und bei mehreren dieser Philosophen bringt noch des Verfassers Definition eine einschneidende Beschriinkung des Stoffes mit sich. Innerhalb des so gezogenen Rahmens lisst die Durchfiihrung der Aufgabe wenig zu wiinschen tibrig. Mit steigendem Interesse folgt der Leser der tiberaus griindlichen Darstellung. Ueberall, wo es n6tig ist. geht der Verfasser tief in die mathematischen, physikalischen und biologischen Denkverfahren ein. Von hervorragendem Interesse sind seine Nachweise, wie metaphysische Voraussetzungen zu wissenschaft- lichen Entdeckungen fiihrten : so bei KEPLER, GOETHE und FECHNER; bei letzterem fesselt die Darlegung der biologischen Grundanschauung dadurch, dass — entgegen vielfach geiiusserten Anschauungen — ihr fun- damentales Abweichen von der modernen Deszendenztheorie nachge- wiesen wird. Neu diirfte der vielen Lesern die fesselnde Schilderung der biologischen Anschauungen HeErpers sein. Bei Kant scheint dem Referenten der Verfasser in der Durchfiihrung seiner Definition ent- schieden zu weit zu gehen, indem er die nachgelassenen Fragmente eines Werkes « Vom Uebergang von den metaphysischen Anfangsgriinden der Naturwissenschaft zur Physik » nicht bespricht. Hat doch Kant selbst tiber diese Aufgabe seiner letzten Lebensjahre geiussert : « Sie will aufgelést sein, weil sonst im System der kritischen Philo- sophie eine Liicke sein wiirde. » (Vgl. RoseNBERGER, Gesch. d. Physik, ITI, 82). Drei kleine Ungenauigkeiten sind im Buche stehen geblieben : S. 3 sind Paracensus’ Prinzipien als Repriisentanten des Festen, Warmen und Fliissigen aufgefasst, eine mehr als anfechtbare Annahme (vgl. Kopp, Alchemie, I, 35); S.19 ist der antiatomistischen Ener- getik eine Bedeutung zugeschrieben, die ihr heute sicher nicht mehr zukommt; S. 23, werden lebendige Kraft und potentielle Energie gleichgesetzt. Die Ausstattung des Buches ist gut, das Papier angenehm briaunlich und doch holzfrei. Der Verfasser kann mit Recht darauf hinweisen, dass sein Buch seit dem vor 70 Jahren erschienenen ScuauLeRschen Werk das erste Unter- ANALYSES. 289 nehmen dieser Art ist. Mége es, wie die miihevolle Untersuchung und ihr reicher Erfolg es verdienen, die weiteste Verbreitung finden. Ernst Biocu (Prossnitz). Annuaire de la Vie Internationale publié pour |’ Union des Associations internationales avec le concours de la Fondation CarNeGIE pour la Paix internationale et de l'Institut international de la Paix. — Seconde série, vol. LI, 1910-1911, 2,652 pages in-8’, 40 frances. Bruxelles, Office central des Associations internationales, 1912. L’Annuaire de la Vie Internationale a été fondé en 1905 par ALFRED H. Friep, et édité en 1905, 1906 et 1907 par Il’ « Institut international de la Paix ». Depuis 1908, l Annuaire est continué sur un plan élargi, avec de nouvelles collaborations et édité par 1’ « Office central des associations internationales ». Le deuxiéme volume de cette seconde série, consacré 4 la période 1910-1911, a paru cette année et son aspect formidable atteste, d'une manieére saisissante, les progres incessants de l'activité internationale. Voici d’ailleurs quelques chiffres, qui permet- tront d’en juger: l’Annuaire de la période 1908-1909 comprenait 1,370 pages et se rapportait a 300 organismes internationaux. L’An- nuaire 1910-1911, comprend 2,652 pages et se rapporte a 510 orga- nismes internationaux. Vers la fin de l'année 1912, il avait été tenu dans le monde, depuis la premiére réunion qui eut lieu en 1840, (la convention antiesclavagiste mondiale de Londres), 2,615 réunions internationales. L’Annuaire 1910-1911 est précédé d’une introduction dune centaine de pages consacrées 4 la description de l’ceuvre poursui- vie par l’« Union des associations internationales ». Il est suivi de tables trés complétes. La liste des personnes citées — plus de 5,500! — témoigne éloquemment du nombre des activités intellectuelles qui sont actuellement dévouces a l’organisation internationale. Ce volume est trés précieux. Il renferme sur chacun des organismes internationaux des notes assez complétes : histoire, but, organisation, direction, situation financiére, travaux... Pour ne pas devoir allonger encore ce livre immense, il a fallu cependant faire d’assez fréquents renyois 4 l'Annuaire préccdent; il serait d’ailleurs tout a fait oiseux de reproduire dans chaque édition des statuts et des notes historiques restés identiques. Mais je trouve qu'il est regrettable que ce volume ne renferme pas des informations bibliographiques plus abondantes : pour les congrés internationaux, par exemple, aucuns renseignements ne seraient plus précieux que l'indication de leurs publications. De méme, pour chaque organisme international, il y aurait un grand intérét a signaler non 290 ISIS. I. 1913. ~ seulement leurs publications, mais aussi les ouvrages et articles prin- cipaux qui ont été consacrés, soit a les décrire, soit Ales critiquer. Je suis persuadé qu'il serait possible de réaliser ce desideratum, sans cesser de faire une ceuvre objective. L’utilité de Annuaire serait ainsi considérablement accrue, car il faut bien reconnaitre que les documents officiels, circulaires et statuts d’un organisme, nous ren- seignent souvent bien mal sur sa destination et son fonctionnement réels. Cet Annuaire monumental nous donne la meilleure des démonstra- tions de l’internationalisme pratique; il nous prouve que les relations internationales ne sont pas des chiméres, mais des réalités tangibles : des milliers de liens de toutes espéces unissent les peuples de Ja terre. Il constitue aussi un instrument de travail de grande valeur. Mais toute- fois, son caractere monumental — tout en augmentant son utilité pour ceux qui ont le bonheur de le posséder ou les moyens de l’acquérir — la diminue d’autre part, dans une large mesure, en le rendant peu acces- sible et en entravant ainsi sa diffusion. Aussi serait-il peut-étre oppor- tun den publier, pour les besoins de la propagande internationale, une édition condensée et résumée d'une étendue maximale de 1004 200 pages et d'un prix modique. Cette édition condensée pourrait d’ailleurs étre tenue plus rapidement 4 jour, et rendue annuelle. Ce travail considérable a été exécuté par ALBERT MARINUS, sous. la direction de Henri LA Fonratne. I leur fait le plus grand honneur, ainsi qu’a l’ « Union des associations internationales », qui a osé en entreprendre |’édition. The Britannica Year-Book. — A survey of the world’s progress since the completion in 1910 of the Encyclopzdia Britannica, eleventh edition, edited by HuGu CutsHoum, M. A., Oxon, xuiv + 1226 pages, 22 x 14.5 em. London, New-York, The Encyclopedia Britannica Company Limited, 1913. Ce nouvel annuaire est destiné a compléter périodiquement la 1]1™¢ édition de Encyclopedia Britannica; il est publié par les collabo- rateurs mémes de cette ceuvre gigantesque. L’Encyclopédie britannique est trop universellement appréciée pour qu’il soit nécessaire de faire son éloge ici, mais il est peut-étre utile de rappeler que ce qui dis- tingua essentiellement la 11™° édition de cette encyclopédie de toutes les entreprises similaires — c'est que tous ses volumes furent publiés simultanément en 1910-1911. La publication des autres encyclopédies est généralement répartie sur une si longue période de temps, que ANALYSES. 291 l’ceuvre ne peut étre homogéne; de plus, les dates de publication des volumes successifs sont tres différentes (le plus souvent, elles ne sont méme pas indiquées) ce qui fait que le lecteur ne connait jamais exacte- ment la date des renseignements qui lui sont donnés. Au contraire, on peut dire que les renseignements fournis par l’Encyclopédie britan- nique (11™ édition), remontent tous a l'année 1910, ou a la fin de l'année 1909; cette encyclopédie nous retrace done vraiment le tableau des connaissances humaines en l’an de grace 1910. Le Britannica Year-Book, renseignera chaque année les principales acquisitions nouvelles de la pensée humaine, et fera le récit des événe- ments historiques qui se sont accomplis dans les divers pays. Elle servira donc de supplément périodique a l’encyclopédie a laquelle elle est si étroitement rattachée : mémes collaborateurs, méme éditeur, méme esprit. De plus, cet annuaire contient beaucoup d’autres rensei- gnements qu'il est intéressant de connaitre pour apprécier la vie contemporaine, mais qui seraient superflus dans une encyclopédie ou lactualité joue nécessairement un role beaucoup plus effacé. Par exception, ce premier annuaire ne se rapporte pas seulement a l’année 1912, mais aussi a l’année 1911, de maniére a se raccorder exactement a la derniére édition de l’encyclopédie. Il a l’ambition de nous faire counaitre de la maniére la plus précise et la plus impartiale le statu quo au commencement de l'année 1913 : je dois dire que M. Huecu CuisHoLm et ses collaborateurs me paraissent y avoir parfaitement réussi. Cet annuaire sera désormais un instrument des plus précieux a l'usage des historiens, des hommes d’Etat et, en général a l’usage de toutes les personnes qui veulent étre tenues au courant des événements de leur temps. En ce sens, on peut dire que la nécessité de cette publi- cation était plus impérieuse encore que celle d'une encyclopédie, car il existe plusieurs encyclopédies excellentes, tandis qu’il existe peu de sources d'information vraiment complétes pour les événements contem- porains. Il est souvent plus difficile de se renseigner avec exactitude sur ce qui s'est passé l’an dernier, que sur ce qui s’est passé vingt ans plus tot. — Le seul défaut de cet annuaire, pour les peuples non anglais, c’est la part prépondérante accordée aux événements anglais et américains; mais je me hate d’ajouter que cette prépondérance est surtout d’ordre matériel, — je veux dire que si les choses anglaises oceupent plus de place dans ce livre que les autres, du moins les auteurs sont-ils parvenus a tenir largement compte des points de vue non britanniques, et non américains. Aussi l’ouvrage laisse-t-il une impression de loyauté et d'impartialité vraiment rafraichissante : c'est une ceuvre de justice et de yérité, et je considére que sa publication constitue un grand progres intellectuel. Voici maintenant comment la matiére est distribuée : l’ouvrage est 292 ISIS. I. 1913, ANALYSES. divisé en deux parties fondamentales La premiére (p. 1-474) renferme tous les renseignements d’ordre « général et international ». La seconde (p. 475 a 1180) est consacrée aux renseignements (nationaux et locaux); elle est divisée comme suit : section I. L’Empire britannique (238 p.). — Section II. Les Etats-Unis d’Amérique (240 p.). — Section III. Pays étrangers (227 p.). La premiére partie nous intéresse davantage. En voici le plan: Section I. Politics and economics. — Section IT. Science. — Section III. Art and literature. — Section IV. Archzeology and excavation. — Section V. Philosophy, education and religion. — Section VI. Law and justice. — Section VII. Engineering and industry. — Section VIII. Sport and games. La section II est distribuée ainsi: Astronomy, by HEerBert HAu TURNER. — Geography and exploration, by O. J. R. Howarru, — Geology, by F. W. RupLer. — Meteorology, by CLEVELAND ABBE. — Physics, by E. E. Fournier p’ALBE. — Chemistry, by JAmrEs C. PHILip. — Biology and Zoology, by Perrer CuaLMEers Mircueitu. — Botany, by J.B. Farmer. — Physical anthropology, by W. L. H. Duckworru. — Cultural anthropology, by R. Ranutr Marerr. — Philology, by CHARLES Otro BLacpEN. — Medicine, by SrepHen Pacer. — Dentistry, by EpWARD CAMERON Kirk. — Osteopathy, by G. W. Rinry. G. S. : a Bibliographie analytique. Je crois que cette bibliographie constitue déja un grand progrés sur la précédente, quoiqu’elle soit encore — j’en ai parfaitement conscience — trés imparfaite. Je prie les lecteurs d'/Jsis de me faire crédit. Je m’efforce constamment de la rendre a la fois plus complete, plus pré- cise et plus pratique; je m’efforce aussi de la purifier, je veux dire den éliminer les parties parasites. Déja, j’ai pu intercaler quelques notes critiques qui augmenteront beaucoup l’utilité de cette biblio- graphie; je me propose de généraliser peu a peu ce systeme. Il est a remarquer qu'il est en somme peu nécessaire d’analyser longuement dams la revue les mémoires relatifs 4 des questions trés spéciales, surtout quand leur auteur est un savant déja connu et apprécié : il suffit alors le plus souyent de signaler avec précision l’existence de ces mémoires pour permettre a tous les intéressés d’y recourir. La bibliographie précédente ne comportait que trois parties : I. Classement chronologique. — II. Classement idéologique des notices qui n’ont pu étre classées chronologiquement. — III. Disciplines auxi- liaires. J’ai ajouté 4 la bibliographie actuelle une quatriéme partie, relative 4 l’'Organisation de la science, mais il ne faut considérer cette partie nouvelle que comme une ébauche que je m’efforcerai de rendre plus compléte, dans la suite. Juillet 1913. G. S. PREMIERE PARTIE Classement fondamental (chronologique). 2. — CIVILISATIONS DES CARACTERES CUNEIFORMES. Barton, G. A. The origin and development of Babylonian writing, xxiv+298 p. Leipzig, Hinrichs, 1913. [20 Mk.] King. L. The origin of animal symbolism in Babylonia, Assyria, Persia. Proc. of the Soc. of bibl. Archeol., 1912. Civilisations des caractéres cunéiformes. Civilisations des caractéres cunéiformes. Egypte. Antiquité classique. 294 ISIS. I. 1913. Low, Immanuel. Aramiiische Lurchnamen. Z. f. Assyriologie, XXVI, p. 126-147, 1912. Meissner, Bruno. Akklimatisationsversuche mesopotamischer Fiir- sten. Assyriologische Studien. Mitt. d. Vorderasiat. Gesell., V, p. 3-28. Zervos, Skevos G. Beitrag zur vorhippokratischen Geburtshilfe. Gynikologie der Babylonier und Assyrer nach den alten griechi- schen Autoren. Arch. f. Gesch. der Medizin, VI, p. 401-416, 1913. 3. — EGYPTE. Carcalés Munoz, José. Los Egypcios en la antiquidad, 141 p. Barce- lone, F. Granada y C4, 1912. [2 P.] Gaillard, C. Les tatonnements des Egyptiens de l’ancien empire a la recherche des animaux a domestiquer. Revue d’ethnographie et de sociologie, p. 329. Paris, 1912. Hermann, A. Die Hieroglyphen, 91 p. Sammlung Goeschen. Leipzig, 1912. [0.80 Mk.] Jéquier, Gustave. Histoire de la civilisation égyptienne, 530 p., 265 gravures. Paris, Payot & C'*, 1913. [3.50 Fr.] Cet ouvrage remarquable sera analysé dans le prochain numéro. Maspero, G. Essais sur l'art égyptien. Petit in-4°, 96 fig., 6 pl. E. Guilmoto. Paris, 1912. [25 Fr.] Meyer, Eduard. Chronologie égyptienne; traduit par Alexandre Moret (Bibliotheque d'études du Musée Guimet, t. XXIV, 2¢ fasci- cule), 328 p., in-8°, 7 pl. Paris, Ernest Leroux, 1912. [12 Fr.] Cet ouvrage ne renferme pas seulement la traduction de l’Aegyntische Chronologie, telle quelle a été publiée en 1904 dans les Abhandl. der Kénigl. Preuss. Akad. d. Wiss., mais, de plus, on y a intercalé aux places convenables, ou ajouté en annexes, les Nachtrdge zur dgyptischen Chronologie (Abhandl., 1907) et les Neue Nachtrdge (cfr. Zeit. fir adgyp- tische Sprache, t. XLIV, 1907, p. 115 sq.). Le texte frangais, que nous devons au Musée Guimet, sera donc d’un emploi particuliérement commode. Les planches ont été reproduites directement d’aprés le mémoire original. Reuiter, Louis. Les parfums égyptiens. Bull. de la Soc. frang. d’hist. de la médec., t. XII, p. 159-183. Paris, 1913. Wiedemann, A. Das Spiel im alten Aegypten. Z. Ver. Rhein. Volksk. Elberfeld, 1912. Wreszinsky, Walther. Der Papyrus Ebers. Umschrift, Uebersetzung und Kommentar. I. Teil : Umschrift (Die Medizin der alten Aegypter, III), 1v +228 p., in-4°. Leipzig, J. C. Hinrichs, 1913. [30 Mk.] 4. — ANTIQUITE CLASSIQUE. — Meyer-Steineg, Th. Krankenanstalten im griechisch-rémischen Alter- tum. Jenaer medizinhist. Beitr., 111. 9 Abb., 46 p. Jena, G. Fischer, 1912. BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 295 Steier, August. Aristoteles und Plinius. Studien zur Geschichte der Zoologie. S. A. Zoolog. Ann., Bde. IV u. V, 153 p., in-8°. Wiirz- burg, Curt Kabitzsch, 1913. [4 Mk.] Die Einteilung der Tiere in der Naturalis Historia des Plinius. Die Tierformen des Plinius. Zoologische Probleme bei Aristoteles und Plinius. Vercoutre, M. A. F. Le Silphium des anciens est bien un palmier (Lodoicea Sechellarum De Labilladiére). Revue générale de bota- nique, XXV, p. 31-37. Paris, 1913. 5. — GRECE. Bidez, J. Vie de Porphyre, le philosophe néo-platonicien. Rec. des travaux de la Faculté de phil. et lettres de Gand, n° 43. Gand, Van Goethem, 1913. Decker, J. de. La genése de l’organisation civique des Spartiates. Bull. de UInstitut de sociologie Solvay, n° 25, p. 306-313, 573-576. Bruxelles, 1913. Heath, Th. Aristarchus of Samos. London, Frowde, 1913. [18 Sh.] Heiberg, J. L. Archimedis opera omnia cum commentariis Eutocii, iterum edidit, Volumen IJ, xvmi+554 p., in-8°. Leipzig, Teubner, 1913. {7.40 Mk.] Hippokrates und Demokrit. Ein Quiproquo. Arch. f. Gesch. d. Med., VI, p. 456. Leipzig, 1913. Jaeger, W. W. Das Pneuma im Lykeion. Hermes, XLVIII, p. 29-74. 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Die Beschreibung des Reises (Oryza satira Il.) in der Naturgeschichte des Plinius. Milt. zur Gesch. der Med. u. d. Naturw., t. XII, p. 277-278. Leipzig, 1913. 8. — MOYEN AGE. Cumston, C. G. A note on the history of forensic medecine in the middle ages. Journ. of crim., law and crim., March 1913. Johnsson, J. W. S. Les « Experimenta duodecim Johannis Paulini », publiés pour la premicre fois. Bull. dela Société frang. d hist. de la méd., t. XII, p. 257-267. Paris, 1913. . Petit traité sur les qualités merveilleuses de la peau de serpent brilée et pulvérisée. I] semble avoir été traduit de l’arabe et étre tiré d’un autre livre intitulé : Salus vite. Il en existe de nombreux manuscrits hébreux, latins, francais, anglais, allemands... datant du xm au xvi® (xvul®) siécle. J. W. S.J. a reconstruit minutieusement le texte latin; il publie de plus des textes francais, anglais et allemand. Krebs, Engelbert. Theologie und Wissenschaft nach der Lehre der Hochscholastik an der Hand der Defensa doctrinae D. Thomae des Heryaeus natalis. Beitr. s. Gesch. d. Phil. des Mittelalters, XI, H. 3-4, x +114 p. Minster i. W., 1912. Picavet, F. La conception d’une histoire générale et comparée des philosophies médiévales. Revue de l'Université de Bruxelles, décembre 1912. Stegmann, Otto. Die Anschauungen des Mittelalters iiber die endo- genen Erscheinungen der Erde. Arch. f. Gesch. d. Naturw. u. Technik, t. 1V, p. 328-359, 409-428. Leipzig, 1913. Sudhoff, K. Ein spiitmittelalterliches Epilektikerheim (lsolier- und Pflegespital fiir Fallsiichtige) zu Rufach im Oberelsass Arch. f. Gesch. d. Med., t. VI, p. 449-455. 1913. F BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 297 9. — INDE. Formichi, Carlo. Acvaghosa, poeta del buddhismo (Bibl. di cultura moderna, n° 54), xv1+-408 p., gr. in-8’. Bari, Laterza, 1912. [5 L.] Voir Isis, I, p. 115-117 (P. Masson-OurskL). Karpinski, L. C. Hindu numerals among the Arabs. 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La peinture chinoise au Musée Cer- nushi (Ars asiatica, 1), 1 vol. in-4°, 48 planches hors texte, dont 4 en couleurs et 44 en héliotypie. Bruxelles et Paris, G. Van Oest, octobre 1913. [48 et 54 Fr.] Les auteurs ont choisi, parmi les peintures exposées au Musée Cernushi en avril-juin 1912, celles qui, a des points de vue divers, pouvaient servir de termes de comparaison et ils les ont étudiées avec toutes les res- sources que pouvait leur donner la connaissance de l’épigraphie et de la philosophie esthétique chinoises. Pour la premiére fois, on aura une série d’exemples bien repérés et datés, qui pourront servir 4 grouper les pein- tures les plus incertaines. Groot, J. J. M. de. Religion in China, 327 p. London and New York, Putnam, 1912. [1.50 Doll. } Lanning, G. Old forces in new China; an effort to exhibit the funda- mental relationship of China and the West in their true light. London, Probsthain, 1913. [10.6 Sh.] Masson-Oursel, P. La démonstration confucéenne. Note sur la logique chinoise prébouddhique. Revue de Uhistoire des religions, LX VII, p. 49-54. Paris, 1913. « La logique confucéenne, si rudimentaire, si inconsciente soit-elle, repré- sente une attitude singuliérement proche de celle que plus d’un de nos contemporains conseillerait 4 nos logiciens : elle n’est ni conceptuelle, comme celle d’ARISTOTE, ni réaliste, comme voulait étre celle de Stuart Mixx; elle est simplement humaine, c’est-a-dire relative 4 l’action d’une pensée qui s’exerce en la société d'autres esprits et qui s’insére au sein des choses. » Mootz, H. Die chinesische Weltanschauung, x+206 p. Strassburg, Tribner, 1912. Il s’agit de Mone-Dsz, 372-289 av. J.-C. Petrucci, R. Sur l’algébre chinoise. T’oung Pao. oct. 1912. Soothill, W. E. The three religions of China. London, Holder, 1913. [6 Sh.] Vogel, Otto. Chinesische Oelpresse. Chem. Z., p. 163 sq., 10 Abbild. 1913. Wilhelm, Richard. 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Loria, Gino. La storia della scienza, é una scienza? Atti d. Societa Ita- liana per il progresso delle scienze, Genova, 1912, 19 p.; Roma, 1913. Sarton, George. L’histoire de la Science. Jsis, I, p. 3-46; Wondelgem, 1913. Sarton, George. Introduction a4 la bibliographie analytique des publi- cations relatives a l’histoire de la science. Jsis, I, p. 136-143; Won- delgem, 1913. Sarton, George. L’histoire de la science et l’organisation interna- tionale. Congrés mondial des Associations internationales, 2° session. Document préliminaire n° 37. 14 p., in-8°. Bruxelles, 1913. 2. — GENERALITES. Candolle, Alphonse de. Zur Geschichte der Wissenschaften und der Gelehrten seit zwei Jahrhunderten. Deutsch hrg. von Wilhelm Ostwald. xx +466 p. in-8°. Akademische Verlagsgesellschaft. Leipzig, 1911. Voir Isis, I, p. 132-133, 1913. Mieli, Aldo, et Troilo, Erminio. Classici delle scienze e della filosofia. Bari, Soc. Tipog. Editr. Barese. Sur cette collection en préparation, voir Isis, I, p. 99-100, 1913. BIBLIOGRAPHIE ANAL YTIQUE. 313 Mieli, Aldo. Storia del pensiero scientifico dalle origine a tutto il secolo XVIII. Sur cet ouvrage en préparation, voir Isis, I, p. 98-99, 1913. Ostwald, Wilhelm. Grosse Minner, 3. u. 4. Aufl. xm-+424 p. Akade- mische Verlagsgesellschaft. Voir Isis, I, p. 124, 1913 | | | The Record of the Royal Society, 34 edition, in-4°. London, 1912. The . signatures in the first journal-book and the Charter-book, in-folio. | Henry Frowde, London, 1912. Whetham. Science and the human mind. 304 p., in-8°. London, Long- mans, Green & Co., 1912. [5 Sh.] Voir Isis, I, p. 125-132, 1913. I. — SCIENCES FORMELLES. 4+. — MATHEMATIQUES. Albrecht, B. Vom Problem der Brachistochrone. Eine geschichtliche Skizze. In-8°. Progr. Frankfurt a. O., 1912. Aubry, A. Le calcul infinitésimal ayant Descartes et Fermat. Annaes scientificos da Academia Polytechnica do Porto, vol. VU, p. 160- 185, 1912. Boll, Marcel. 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Excentricités et mystéres des nombres. Enseignement mathématique, XV, p. 193-201. 1913. Traduction de l'article précédent. Peano, Giuseppe. Sulla definitione di limite. Attid. R. Accademia delle scienze di Torino, vol. 48, 23 p. 1913. Stamper, A. W. A history of the teaching of elementary geometry, with reference to present day problems. x +163 p. in-8°. Teachers college series. New-York, Columbia University, 1913 (*) Généralités. Mathématiques. 314 ISIS. I. 1913. Mathématiques. Wernicke. A. Mathematik und philosophische Propidentik. 138 p., in-8°. Leipzig, Teubner, 1913 [4 Mk.] Whitehead, A. N., and Russel, Bertrand. Principia mathematica, volume III. Large royal in-8°, x-}+- 492 p. [21 S.] II. — SCIENCES PHYSIQUES. 6. — ASTRONOMIE, GEODESIE METEOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE. Astronomie. A. L. Les cadrans solaires arabes et leur usage religieux. Ciel et Terre, XXXIV, p. 75. Bruxelles, 1913. Bruns, H. Von Ptolemius bis Newton. Rektoratsrede. Leipzig, 1912. [0 75 Mk.] Flammarion, C. L’entourage de l’observatoire de Paris L’Astronomie, XXVIII, p. 157-163. Paris, 1913. Gunther, S. Die Meteorologie in Bayern. Meteorologische Z., p. 353- 366, 1912. Kistner, Adolf. Im Kampf um das Weltsystem (Kopernikus und Galilei). Voigtlanders Quellenbiicher, n° 39, 98 p., 3 Abb. Leipzig, 1912. Oppenheim, S. Das astronomische Weltbild im Wandel der Zeit. 2'° Aufl., 134 p., in-8°. Leipzig, Teubner, 1912. [1.25 Mk. ] 7. — PHYSIQUE. Physique. Boll, Marcel. La philosophie physique. Revue positiviste internationale, XITI, p. 162-185. Paris, 1913. Houllevigue, Louis. La matiere. Sa vie et ses transformations. Préface de Ed. Bouty. xxxm+319 p. Paris, Armand Colin, 1913. [3.50 Fr.] Excellent ouvrage de vulgarisation que les plus savants liront avec profit, car il est plein de rapprochements suggestifs et d’apergus intéressants, L’auteur n’a pas voulu écrire lhistoire des théories qu'il expose, mais cependant Vhistorien de la science trouvera 4 glaner dans son livre des renseignements utiles. Voici quels sont les sujets traités : L’ultramicroscopie. Le mouvement brownien. L’état colloidal et la vie. Les cristaux liquides. Le radium. Les terres rares. Les gaz cachés. Le cycle de ]’azote. La catalyse. Les explosifs. Le froid conservateur. L’aliment chimique. Guareschi, Icilio. Nota sulla storia del movimento browniano. Isis, I, p. 47-52. Wondelgem, 1913. 8. — CHIMIE. Chimie. Boll, Marcel. La philosophie chimique. La Revue positiviste, XII, p. 269-289. Paris, 1913. Lemoine, Georges. L’évolution de la chimie physique. Revue scienti- fique, 30 novembre 1912. i BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 315 Lippmann, Edmund O. von. Zur Geschichte der Destillation und des Alkohols. Chemiker Z., n° 1. Critique de larticle de I. A. Davipsonn, cité dans Isis, I, p. 177, 1913. Perrin, Jean. Les atomes (Nouvelle collection scientifique). Paris, F. Alcan, 1913. [3.50 Fr.] Ramsay, Sir William. Ancient and modern views regarding the chi- mical elements. Presidential address at the Portsmouth meeting of the Association for the advancement of Science. Reprinted in the Rep. Smithsonian Institution, 1911, p. 183-197. Washington, 1912. Richter, Paul. Beitriige zur Geschichte der alkoholhaftigen Getriinke bei den Orientalischen Vélkern und des Alkohols. Archivo fiir Geschichte der Naturw. u. Technik, t. lV, p. 429-452. Leipzig, 1913. Zachar, Otakar. Die Bedeutung der Hollander in der Altesten Geschichte der Chemie. Janus, XVII, p. 525-556. Leyde, 1912. 9. — TECHNOLOGIE. Desmarets, M. Un siccle d’industrie des allumettes. Revue générale des Sciences, t. XXIV, p. 291. Paris 1913 [a propos d’un article de P. Fischer, in Journal fiir Gasbeleuchtung, n° 5, p. 115, 1% fé- vrier 1913]. Gowland, W. The metals in antiquity (plates XXV-XXVIII). Journ. royal anthrop. Institute, 1912. Leener, G. De. Effets juridiques et économiques de l’invention de limprimerie sur les activités littéraires. Bulletin de UInst. de sociologie Solvay, n° 26, p. 648-651. Bruxelles, 1913. Avant cette invention, la propriété littéraire était inexistante. L’invention de l’imprimerie a commercialisé la vie littéraire. Macdonald, Sir John H. A. La route: passé, présent et futur. Reoue scientifique, p. 233-241. Paris, 1913, I. Neuburger, Albert. Erfinder und Erfindungen, 275 p. Berlin, ULl- stein, 1913. [3 Mk.] Reber, B. Ein Beitrag zur Geschichte der Glocken, 25 p. in-8°. Baden, Aug. Heller, 1912. Sanzin. Geschichte des Lokomotivbaues. Sur cet ouvrage en préparation, voir Isis, I, p. 100, 1913, II]. — SCIENCES BIOLOGIQUES. 10. — BIOLOGIE GENERALE. Bateson, W. Mendel’s Principles of heredity, 3° ed., x1tv + 413 p., in-8°, 38 fig., 6 coloured plates, 3 portraits of Mendel. University Press, Cambridge, 1912. [12 Sh.] Chimie. Technologie. Bio'ogie générale. générale. Géographie. Botanique. Zoologie. Médecine. 316 ISIS. I. 1913. Leclerc du Sablon, M. Les incertitudes de la biologie, 326 p., in-18, 24 fig. (Bibliotheque de philosophie scientifique.) Paris, Flam- marion, 1913. [3.50 Fr.] Le Dantec, F. La science de la vie, 321 p., in-18. (Bibl. de philosophie scientifique.) Paris, Flammarion, 1912. [3.50 Fr.] Perrier, E. L’évolution des organismes. Revue scientifique. Paris, 1" et 8 février, 1913. Schréder, Edward. Zur Geschichte der zoologischen u. botanischen Nomenklatur im 19. Jahrh. Aus der Natur, IX, p. 232-239. Leip- zig, 1913. Thompson, D’Arcy Wentworth Magnalia nature : or the greater problems of biology. Address Brit. Assoc., Aug. 31, 1911. Reprinted in Rep. Smithsonian Inst., 1911, p. 379-393. Washington, 1912. 11. — GEOGRAPHIE. 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Procés-verbal de la séance de fondation de la Société d’histoire de la pharmacie, le l* février 1913. Bull. Soc. d'Histoire de la pharma- cie, I, p. 2-11. Paris, 1913. V. — SCIENCES SOCIOLOGIQUES. 18. — PSYCHOLOGIE. Mourgue, R. Le mouvement psycho-biologique en Allemagne, 19 p., in-8°, avec bibliographie. Montpellier médical, n° 21 et 22. Mont- pellier, 1913. Ruckmich, C. A. The use of the term function in English textbooks of psychology, p. 99-123. The American journal of psychology, Jan. 1913. a Te BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 319 TROISIEME PARTIE. Disciplines auxiliaires. Notices qui n’ont pu étre classées chronologiquement. 1. — PREHISTOIRE. Alcade del Rio, H.; Breuil, ’abbé Henri; Sierra, R. P. Lorenzo. Les cavernes de la région cantabrique (Espagne), 265 p. f°, 258 fig. 100 pl. (Peintures et gravures murales des cavernes paléolithiques, publiées sous les auspices de S. A.S. le prince Albert Ie” de Monaco), Imprimerie de Monaco, 1912. Capitan, D'. Les derniéres découvertes préhistoriques se rapportant aux origines de l’art. Revue scientifique, p. 705-708, 1913, I. Cartailhac, Emile. Les grottes de Grimaldi (Baoussé-Roussé). Tome IV, fasc. 2: Archéologie, f° 211 p., 150 fig., 11 pl. Imprimerie de Monaco, 1912. Iturralde y Suit, Juan. La prehistoria en Navarra, 68 p. Pamplona, J. Garcia, 1912. ie Et: Finnur, Jonsson. Laegekunsten i den nordiske Oldtid (Aerztekunst der nordischen Vorzeit). Medicinsk-historiske Smaaskrifter ved Vilh. Maar, 1. Copenhague, 1912. Luquet, G. H. Les problémes des origines de l'art et l'art paléolithique Revue philosophique, p. 471-485. Paris, 1913. Reber. Les grayures cruciformes sur les monuments préhistoriques. Bull. dela Société préhistorique francaise, 15 p., 12 fig. Le Mans, 1912, Reber. Les gravures pédiformes sur les monuments préhistoriques et les pierres a glissades. Bull. de la Société préhistorique frang., 11 p., 1 fig. Le Mans, 1912. Spearing, H. G. 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Lucas-Championniére. Les origines de la trépanation décompressiye. Trépanation néolithique, trép. précolombienne, trép. des Kabyles, trép. traditionnelle, 131 p. avec 32 fig. Paris, G. Steinheil, 1912. Milhaud, Gaston. Note sur les origines de la science. Isis, I, p. 53-61, 1913; Picca, P. Il carattere sacerdotale delle origini della medicina. Rivista ospedaliera, p. 78-81, 1913. b) Science des primitifs. Belck, W. The discoverers of the art of iron manufacture, translated from the German : Die Erfinder der Eisentechnik in Z. f. Ethno- logie, vol. XLII, p. 15-30, Berlin. 1910; Report Smithsonian Inst., 1911, p. 507-521. Washington, 1912. Courtade, A. La médecine au Sahara. Bull. Soc. frang. d’hist. de la médecine, XII, p. 32-41. Paris, 1913. Freud, S. Der Wilde und der Neurotiker : I. Die Inzestscheu; I. Das Tabou und die Ambivalenz der gefiihlsregungen. Jmago, fase. 1, 3 et 4, 1912. & BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 321 Ivanitzky, N. Comment les attitudes des primitifs 4 l’égard des choses inconnues sont conditionnées par les adaptations au milieu Bull. de I'Inst. de sociologie Solvay, n° 26, p. 663-672. Bruxelles, 1913. Ivanitzky, N. Sur des formes systématisées d’instruction de la jeunesse chez les primitifs. Bull. de l'Jnst. de sociologie Solvay, n° 25, p- 300-305 Bruxelles, 1913. Tozzer, Alfred M The value of ancient Mexican manuscripts in the study of the general development of writing, with 5 plates. Proc. American antiq Soc., April 1911, Worcester, Mass.; reprinted in Report Smithsonian Inst , 1911, p. 493506. Washington, 1912. c) Science populaire, Abou Bekr Abdesselam ben Choajyb. La divination par le tonnerre d’aprés le mns. marocain intitulé « Er- Ra’ adiya». Revue dethnogr. et de sociologie, p 90 99. Paris, 1913. Héfler M. Die Verhiillung. Ein volksmedizinischer Heilritus. Janus, XVIII, p. 104-108, 4 fig. Leyde, 1913. Proverbial medicine, Prognosis in proverbs and folklore. Brit. med. 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Un’ antica tabacchiera a soggetto medico. Riv. di Storia crit. d. sc. med. e nat., IV, p. 24. Roma, 1913. 5. — LA SCIENCE ET L’ART. HISTOIRE DE L’ART. RECHERCHES ICONOGRAPHIQUES. Combarieu, J. Histoire de la musique, des origines a la mort de Beet- hoven, avec de nombreux textes musicaux. Tome I. Des origines a la fin du xvi’ siécle, x-+-650 p., in-8° carré. Paris, A, Colin, 1913. |8 Fr.] L’ouvrage complet formera 2 vol., le tome II paraitra fin 1913. « Débrouiller la question des origines; relier les conceptions primitives de l’art musical 4 celles des grands philosophes et grands compositeurs Les orlgines de la science. Archéologle. Science et art. Science et art. Histoire de la civilisation. Science et occultisme. 322 ISIS. I. 1913. modernes ; montrer quelle relation unit les divers genres de composition a la vie sociale; donner la notion exacte et le sentiment des chefs-d’ceuvre en citant beaucoup de textes et en les analysant de prés, au double point de vue technique et esthétique; enfin et surtout, mettre ordre et clarté dans un monde de merveilles ot tant de faits et tant de travaux particuliers risquent d’égarer le lecteur; tel est le but qu’on s'est proposé, non sans donner a une pareille étude un large horizon d’idées. « Cette Histoire de la musique a pour point de départ le folklore dans l’ancien et le nouveau monde. Elle distingue trois périodes : « 1° Celle de l’incantation magique ; « 2° Celle du lyrisme religieux, développement liturgique ou libre de la précédente dans les cultes organisés ; « 4° Celle de l’art musical sécularisé, allant de lexpression individua- liste au naturalisme profond d’un Beethoven. « Au cours de ces trois périodes, l’organisation et le développement de la techntque sont suivis dans le détail. » 6. HISTOIRE DE LA CIVILISATION. DahImann-Waitz. Quellenkunde der Deutschen Geschichte 8'* Aufl., 1290 p. Leipzig, 1912. Garcia y Barbarin, Eugenio. Historia de la pedagogia, 399 p 20x13. Madrid, Lib. de los Suc. de Hernandos, 1913. [5 Ps] Huntington, E. Changes of climate and History. American historical review, p. 213-232, jan. 1913. Martin, Alfred Neue Gesichtspunkte zur Geschichte des Badewesens und der Sittlichkeit in Deutschland. Deutsche med. Woch., p. 172-173, 229-230, 9 Abb., 1913. 7, — SCIENCE ET OCCULTISME. HISTOIRE DES SCIENCES OCCULTES. HISTOIRE DE LA SORCELLERIE. Baudouin, Marcel et Boismoreau, E. Un sanctuaire médical paien en Vendée. Le Bois sacré, 4 sculpture de pied humain (Pas de saint Roch) de Menomblet. Bull. Soc. frang. d’hist de la méd., XII, p. 53-80, 2 fig. Paris, 1913. Boirac, BE. Spiritisme et cryptopsychie. Revue philosophique, p. 29-50. Paris, janv. 1913. Dumcke, Julius. Zauberei und Hexenprozess, 323 p., in-8°. Berlin, August Scherl, 1912. Fiebig, Paul. Die Wunder Jesu und die Wunder der Rabbiner. Z. f. wissenschaftl. Theologie, XIX, p. 158-179, 1912. Jirken, Anton. Die Dimonen und ihre Abwehr im Alten Testament viu-+-99 p., in-8°. Leipzig, 1912. Marcuse, Julian. Fiirst Alexander yon Hohenilohe, ein Vorlaufer der Christian Science. Miinch. med Woch., LX, p. 27-29, 82-83, 1913. Rougemont, E. de. La graphologie, science d’observation [avec une bibliographie assez étendue]. Revue des idées, X, p. 179-216. Paris, 1913. Die BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 323 8. — SCIENCE ET RELIGION. HISTOIRE DES RELIGIONS. Cumont, F. Fatalisme astral et religions antiques. Revue d'histoire et de littérature religieuses, noy., déc. 1912. Goblet d’Alviella. De l’assistance que se doivent mutuellement dans Vhiérologie, la méthode historique et la méthode comparative. Mémoire présenté au 1V® Congrés d’histoire des religions Revue de (Université de Bruxelles, p. 339-457, 1913. Kreglinger, R. Le role de la fusion des races dans l’origine du christia- nisme. Bull. Institut de sociologie Solvay, n° 23, p. 1606-1608. Bruxelles, 1912. Voir Isis, I, p. 104-106, 1913. Meinhof, C. Afrikanische Religionen. Berliner Ey. Missionsgesell., 153 p., 1912. (3 Mk. |] Pettazzoni, Raffaele. La scienza delle religioni e il suo metodo. Scien- tia, XIII, p. 239-247. Bologne, 1913. 9. — SCIENCE ET PHILOSOPHIE. HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE. L’accord entre les philosophes. Programme de discussion pour la dou- zieme réunion annuelle de la Société américaine de philosophie. Voir Isis, I, p. 104, 1913. Arréat, L. Signes et symboles. Revue philosophique. Paris, janvier 1913. Bourdon, B. Le réle de la pesanteur dans nos perceptions spatiales. Revue philosophique, p. 441-451. Paris, mai 1913. Corra, Emile. L’esprit positif. Préface 4 la traduction roumaine par le D* Zosin du Discours sur l’esprit positif de Comte. Revue positiviste internationale, XIII, p. 121-126. Paris, 1913. Dupréel, E. Sur les conditions de l'invention scientifique. Bull, Institut Solvay, n° 26, p. 652-656. Bruxelles, 1913. L’invention est par excellence une opération synthétique. Or, c'est dans Yesprit des étudiants, des jeunes, que les derniéres conquétes des diverses sciences arrivent A se réunir et 4 se combiner la premiére fois. Ceci rend compte du fait que les inventeurs sont trés souvent jeunes. Enriques, Fed. Les concepts fondamentaux de la science, | vol. in 18, 312 p. (Bibl. de philosophie scientifique). Paris, E. Flammarion, 1913. Gablus, P. Denkékonomie und Energieprinzip, xu1-+-208 p. in-8°. Ber- lin, Karl Curtius, 1913, [4 Mk.] Sera analysé dans le prochain numéro d'Isis. Guichot y Sierra, Alejandro. N oticia historica de las classificaciones de las ciencias y de Jas artes, 200 p. Séville, Artes graficas, 1912. [5 P.] Science et religion. Science et philosophie. Science et philosophie. Organisation de la science 324 ISIS. I. 1913 Petzoldt, J. Positivistische Philosophie. Z. f. positivistische Phil., I, p. 1-16. Berlin, 1913. Porsenna, N., et Manolesco, Serge. Interdépendance des facteurs sociaux (Etudes de philosophie sociale, I), 266 p. Bucarest, Georges Ionesco. [3 Fr.] Méthode. Interdépendance ou circuit social. Promoteurs sociaux. Evolu- tion sociale. Interdépendance universelle. Types sociaux. Les classes sociales et leur permanence. Fatalisme et fin sociaux. Seth, James. English philosophers and schools of philosophy J.M. Dent, 372 p., in-8°. London, 1912. « Cette histoire de la philosophie anglaise est un des livres les mieux faits et les plus clairs que nous ayons jamais lus ». A. PEnson. Weber, L. Le rythme du progres et la loi des deux Etats. Revue de métaphysique et de morale. Paris, jany. 1913. QUATRIEME PARTIE. Organisation de la science. a) Généralités. Annuaire du mouvement pacifiste pour 1913, publie par le Bureau inter national de la paix a Berne, 355 p. Bienne, 1913. : Congress of historical studies, London 1913. Jsis, I, p. 112, 1913. Congrés allemand d'histoire des sciences, Miinster i. W., 1912. Isis, I, p. 110, 1913. Congrés italien d’histoire des sciences, Rome, 1912. Jsis, I, p. 110-111, 1913. La Fontaine, H., et Otlet, P. La vie internationale et l’effort pour son organisation. La vie internationale, I, p. 9-34. Bruxelles, 1913. Voir aussi ibidem, p. 5-8. Une nouvelle société positiviste internationale, fondée a Berlin en 1912. Isis, I, p. 107-110, 1913. b) Sciences formelles. Fehr, H. Répertoire bibliographique des sciences mathématiques. Enseignement mathématique, XV, p. 143-144; 1913. Encyclopédie des sciences mathématiques pures et appliquées. Tome IV, vol. V (Systémes déformables), fase. | : Notions géométriques fon- damentales par M. Abraham et P. Langevin. Hydrodynamique, partie élémentaire par A. BE. H. Love, P. Appell et H. Beghin, 96 p. in-8°. Paris Gauthier-Villars, 31 juillet 1912. BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 325 c) Sciences physiques. Abraham, Henri et Sacerdote, Paul. Recueil de constantes physiques, xvu-} 754 p., in-4°, 5 pl. (Société francaise de physique). Paris, Gauthier-Villars, 1912. [Relié 50 Fr.] II* Congrés de l Association internationale des sociétés de chimie. Berlin, 1912. Isis, I, p. 113, 1913. Guillaume, Ch. Ed. Les systémes de mesure et l’organisation interna- tionale du systéme métrique. La vie internationale, III, p. 5-44. Bruxelles, 1913. Lagrange, E. Propositions de la commission internationale pour l'étude scientifique de la haute atmosphére. Ciel et terre, XXXIV, p. 176-177. Bruxelles, 1913. Lecointe, G La conférence internationale de l’heure de Paris et l’uni- fication de lheure. Vie inlernationale, II, p. 43-60. Bruxelles, 1912. d) Sciences biologiques. X* Congrés de géographie, Rome, 1913. Jsis, I, p. 111, 1913. e) Sciences médicales. XVII¢ Congrés de médecine, Londres, 1913. Jsis, I, p. 112-113, 1913. Catalogues d’ouvrages d’occasion. A partir du prochain numéro, les catalogues, dont le contenu ressortira a l'une des rubriques de notre bibliographie analytique, seront signalés sous ces rubriques. Nous ne signalons en tout cas que les catalogues spécialisés, et non les catalogues qui renseignent péle-méle toutes sortes d’ouvrages, si intéressants qu’ils puissent étre. Josepu Barr, Hochstrasse, 6, Frankfurt a. M. — Frankfurter Biicherfreund, XI, Nr. 1 u. 2, 1913. 152 pages, in-8° ill.; n° 580, Bibliographie, Palao- graphie, Miniaturmalerei..., 234 pages; n° 610, La Suisse, 182 pages; n? 611, Die Balkanhalbinsel und der Archipel, I Linguistik, 54 pages; n° 613, Bibliotheca romanica, V, 170 pages; n° 614, Rheinprovinz, West- falen, 154 pages. Ep. Brrer’s Nacur. Schottengasse, 7, Wien, 1. — N° 68, Bibliotheken von Prof. Theod. Gomperz u. Prof. S. Mekler, 208 pages, 1913; n° 70, Bodo- niana, 7 pages, 1913. J. Gamper, rue Danton, 7, Paris, VI. — N° 76, Afrique, Empire ottoman, Asie, 140 pages; n° 77, L’Orient, 140 pages: n° 79, Astronomie. météorologie, 92 pages; n° 80, Athénes, Rome, Byzance, 132 pages; n° 81, France, Espagne, Portugal, 100 pages. ~ Organisation de la sclence. 326 ISIS. I. 1913, BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. Joun Grant, 31, George IV Bridge, Edimbourg, Ecosse. — Ouvrages astrono- miques, scientifiques et mathématiques, 16 pages, in-4°, février 1913. AuFreD Lorenz, Kurprinzst , 10, Leipzig. Vademecum philosophicum. (Kat. 216), 332 p., 1913. Relié, 3 Mk. T. De Marinis & C., 5, Via Vecchietti, Florence. No XII. Manuscrits, incu- nables et livres rares, 154 pages. in-4°, 24 planches, nombreuses illustra- tions dans le texte, 1913. Lupwie Rosentuat, Hildegardstr., 14, Miinich. — N° 149, Catalogue raisonné de livres anciens francais, 468 pages. G. ScHopER, via Maria Vittoria, 17, Torino. — N° 27, Manuscrits, incunables, livres illustrés, 14 pages, 1913; n° 28, Philosophie, 26 pages, 1913. Witrrip M. Voynicu, 68, Shaftesbury Avenue, London W.— N® 27, Early works on chemistry, medicine and allied subjects, 87 pages; n° 30, Early works on pure and applied Science, A.-L., 127 pages; n° 31, Incunabula..., 178 pages, XLIII planches, Price, 1 Sh. a Ta an i SE i iH I f An} ‘hy ane i IR i ea Peint par L. M. Van Loo, et gravé par B. I. Henriquez, graveur de S. M. I. de toutes les Russias, et de l’' Académie Impériale des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg. SOMMAIRE DU N° 3 (Tome I, 3) Frontispice. Portrait de Dents DipEror (1713-1784), gravé par B.-L. HEN- RIQUEZ, d’aprés Louis MicHEeLt Van Loo. I. — Articles de fond. Pages. Antonio Favaro (Fiesso dArtico, Venezia). — Di Niccolo Tartaglia e della stampa di alcune delle sue opere con particolare riguardo alla « Trava- gliata Inventione ». au Poahwahl/, ax ties. Jutius RusKxa (Heidelberg). — Die Mineralogie in der ERE PICO MRM ee es a sw o4t Ictn10 Guarescui (Torino). — Ascanio Sobrero nel centenario dellasua nascita ....... . Aanes ArRBER (Cambridge). — The botanical philosophy of Guy de la Brosse: A study in seventeenth-cent- RRM ie ain Ar iia a ie NLA Vc ae (0h i 8 359 Apo Mie. (Roma). — La teoria di Anaxagora e la chimica moderna (Lo sviluppo e lutilizzazione di EEE OU BES AR eae aa renee Te Oe 370 Ernst Biocnu (Prossnitz in Mdhren). — Die antike Atomistik in der neueren Geschichte der Chemie. 377 GrorGE Sarton. — Comment augmenter le rendement intellectuel de ’humanité ? (2° partie : III. L’héré- dité. — IV. L’hérédité des aptitudes intellectuelles. — V. Le milieu et ’hérédité) . . ... Hh: AL6 Il. — Histoire de la Science. Commémorations : Denis Dipgrot (p. 474), — Pirrre-Simon Laptace (p. 474). — Lorp Ketvin (p. 475), — Prerre Prevost (p. 475). Sources : VoicTLANDERS Quellenbiicher (p. 476). Questions : Aupo Miexi. — L’anno di nascita di Agricola (p. 477). Méthodologie ; Exnst Biocu. — Fortschritte des chemisch-historischen Unter- richts in Oesterreich (p. 478). Congrés : Apo Mie.1. — VII® Riunione della Societa italiana per il progresso delle Scienze (p. 479). Ill. — Organisation de la science. &) Généralités : XX° Congrés de la Paix (p. 483). — Deuxiéme session du Congrés mondial des Associations internationales (p. 484). — La conscience mondiale (p. 488). — V* Congrés de Philosophie (p. 489). — V® session de l'Association internationale des Académies (p. 489). 22 > 328 SOMMAIRE. b) Sciences formelles : Théories du potentiel et de l’élasticité. Unitication des notations et de la terminologie (p. 491). — Les anaglyphes géométriques (p. 492). c) Sciences physiques : V* Congrés de l'Union internationale pour les recherches solaires (p. 493). — Conférence internationale de l’heure (p. 495). — Con- grés international des éphémérides astronomiques (p. 496). — Tables de constantes naturelles (p. 498). — Association internationale du froid (p. 500). d) Sciences biologiques : Nomenclature zoologique (p. 501). — Station biologique pour l’étude des singes anthropomorphes a Orotawa (p. 502). IV. — Analyses. Egypte : Gustave Jéquier. Histoire de la civilisation égyptienne (p. 503). — A. Moret. Mystéres égyptiens (p. 504). Gréce ; THomas East Longs. ARISTOLE’s Researches in natural science (p. 505), — Paur Tannery. Mémoires scientifiques. Tome II (p. 509). Inde : The Satakas or wise sayings of BHARTRIHARI, translated by J. M. KenngeDy (p. 512). — L. D. Barnerr. The Path of Light, from the Bodhicharyavatara of CanTIDEVA, a manual of Mahayana Buddhism (p. 515). — N. Ramanu- JacHAaRIA and G. R. Kaye. The Trisatika of Sridharacarya (p. 516). Islam : ay BRONNLE. The awakening of the soul, from the Arabic of Inn TuFaIn (p. 514). Orient : The Wisdom of the East series (p. 513). — Epwin Cotuins. The Wisdom of Israel, from the Babylonian Talmud and Midrash Rabboth (p. 514). Chine : Lionet Gitxs. Taoist teachings, from the book of Lizx Tzu (p. 516). — ANTON ForkE. YANG Cuu’s Garden of pleasure (p. 516). S° oe : Paut Dorveaux. Le livre des simples médecines de PLATEARIUS (p. 517). S* XVII-X VIII : Epwarp Heawoop. A history of Geographical Discovery in the seventeenth and eighteenth centuries (p. 518). Se X VIII-XIX : Houston Stewart CHAMBERLAIN. GOETHE (p. 519). . Se XIX : Lupwie August Cotpine. Kelka tezi pri la forci (p. 522). S° XTX-XX : Roserto Arpieo. Pagine scelte a cura di E. Troito (p. 524). — G. Lreros. La vie de J. H. Fasre (p. 526). Sciences physiques : Putup E. B. Jourparn. The principle of least action (p. 527). — E. Grrianp. Geschichte der Physik von den altesten Zeiten bis zum Ausgange des achtzehnten Jahrhunderts (p. 527). Sciences médicales ; Ernest GuiTarp. Deux siécles de presse au service de la Pharmacie... (p. 529). Archéologie : H. Brucnat. Manuel d’archéologie américaine (p. 530). Histoire de la civilisation : DaAHLMANN-Wattz. Quellenkunde der deutschen Geschichte, 8'¢ Auflage (p. 537). Science et Religion : Mauricr Vernes. Histoire sociale des religions. I. Les Religions occidentales (p. 538). — F. G, Frazer. The Belief in Immortality and the Worship of the Dead. Vol. I (p. 540). Science et Philosophie : Feprxia! Enriqurs. Scienza e razionalismo (p, 541). — P. Gapius. Denkékonomie und Energieprinzip (p. 542). IV. — Bibliographie analytique de toutes les publications relatives a (Histoire et a ! Organisation de la Science. Introduction (p. 543). — I. Classement fondamental (chronologique) (p. 544). — II. Classement idéologique (p. 560). — IL. Disciplines auxiliaires (p. 571). Di Niccold Tartaglia e della stampa di alcune delle sue opere con particolare riguardo alla “ Travagliata Inventione,,. La recente occasione avuta di occuparmi di proposito di NiccoLé TARTAGLIA nei rispetti biografici (4) ha portato a mia conoscenza alcuni documenti che direttamente lo concernono e che furono finora rivelati dalle ricerche istituite nell’Archivio di Stato in Venezia. E poiché essi non entravano necessariamente nel quadro di quell’ altro mio lavoro, mi é sembrato opportuno darli ciononostante alla luce, perché la scarsezza dei documenti relativi al grande matematico bre- sciano conferisce una certa importanza anche a quelli che a prima giunta sembrerebbero non ayerne alcuna. Come una serie di documenti relativi al Tarracuia si trovi nel- Archivio di Stato in Venezia si spiega facilmente col fatto che, come é ben noto, in Venezia appunto si svolse tutta intera la sua attivita, diremo cosi, letteraria. Nato in Brescia, e quindi suddito della Serenissima, nel 1499, n’era partito « uscendo, com’ egli scrive, dal nido » forse in cerca di miglior fortuna, e dopo aver girovagato tra Crema, Bergamo e Milano « quando era giovene et gargione » (*), si era stabilito, probabilmente non ancora ventenne, a Verona come insegnante pubblico di mate- matiche, verosimilmente condotto da quella Casa dei Mercanti, e soprattutto come insegnante privato : quivi rimase fino al 1534, anno nel quale si trasferi a Venezia. Di qua, toltine i diciotto mesi tras- corsi a Brescia fra la meta circa del marzo 1548 e l’ottobre 1549, e qualche gita a Milano, pil non si mosse, attendendo pure in Venezia all’ insegnamento pubblico e privato, e soprattutto alla pubblicazione delle sue opere che quivi videro tutte per la prima volta la luce e furono poi quasi tutte ristampate e lui viventere dopo la sua morte avvenuta il 13 dicembre 1557. Ora la stampa d'un libro negli Stati della Serenissima importava, da parte dello Stato, che prima di tutto il Magistrato dei Riformatori 330 ANTONIO FAVARO dello Studio di Padova (8), riscontrato che l’opera nulla conteneva di contrario alle leggi (i buoni costumi entrarono esplicitamente in con- siderazione soltanto piu tardi) ne informassero i Capi del Consiglio dei Dieci che ne concedeyano licenza ; accadeva poi che molte volte lautore od il tipografo o l’editore chiedessero la concessione d’un privilegio, cioé che nessun altro potesse per un determinato tempo (d’ordinario per dieci anni) ristampare |’opera negli stati della Repub- blica, od altrove stampata introdurla in essi. Sicché le opere del Tar- TAGLIA, date alla luce lui vivente, sommando tra stampe e ristampe ad una quindicina, dovrebbero essere ben numerosi i documenti relativi al nostro matematico che l’Archivio di Stato di Venezia avrebbe dovuto conservarci ; disgraziatamente perd le serie delle licenze di stampa e delle concessioni dei privilegi sono ben lungi dall’ essere complete, ed i documenti finora rinvenuti si riducono relativamente ad un numero assi limitato. Si incomincia con un atto dei 17 maggio 1538 col quale vien « con- cesso a NicoLto TarTaLEa Brisciano supplicante quanto el dimanda cum la conditione della parte ultimamente presa circa il stampar » (4), ma la supplica del Tartacuia alla quale si accenna non ci fu conservata, sicché non sapremmo dire a quale delle sue opere essa si riferisca ; imperocché non parrebbe che questo atto fosse relativo alla « Nova Scientia » stampata per STtepHANO DA Sasio nel 1537 (°), cloé un anno prima della suindicata concessione del Senato. Viene in appresso la deliberazione sotto il di 11 dicembre 1542 con la quale vien «concesso al fidel nostro Nicoo TartaLea che alcuno non possa senza permissione sua stampar ne far stampar in questa citta ne in alcunaltroluogo nostro Euciipe et Horone (sic) philosopho per lui tradotti et comentati, et ArncuIMEDE, et la correttione sopra la summa di Arithemetica et geometria de fra Luca Paccio.o, ne altrove stampate in quelli vender per anni diese prossimi, sotto le pene, et con li modi nella supplicatione sua contenuti» (°). Al quale propo- sito é da notare anzitutto che manca qui pure negli atti la citata «sup- plicatione »: le opere per le quali veniva chiesto il privilegio sono dunque la traduzione di EvcuipE dal latino in italiano, stampata e pubblicata in Venezia nel febbraio 1543 dal tipografo Venturino RorFt- NELLI por conto dei librai GuéLIELMo DAL MonFERRATO e PiETRO DI Jacomo da Venezia, e del traduttore ; e la versione dal greco in latino delle opere di ARCHIMEDE stampata pure dal RorFINELLI, ma a spese del solo TarTAGLIA, e data alla luce nel maggio 1543. Quanto a « Horone» cioé Erone, nessun lavoro del Tartacuia intorno a lui é insino a noi DI NICCOLO TARTAGLIA 331 pervenuto ; e circa la correzione del Pacioul, per allora essa non fu certamente pubblicata, ed il lavoro che intorno ad essa sara stato dal Nostro condotto fu, secondo ogni verosimiglianza, compenetrato nel General Trattato de’ numeri et misure dato pit tardi alla luce. Seguendo l’ordine cronologico troviamo i documenti relativi alla stampa dei Quesiti et inventioni diverse, e qui siamo pit fortunati, poiché ci venne conservata anche la supplica dell’ autore (”) : essa é priva di data, ma deve essere dell’ anno stesso nel quale l’opera vide per la prima volta la luce, cioé del 1546 : infatti la deliberazione con la quale essa venne accolta é dei 28 maggio di quest’ anno (°). Ed eccoci all’ argomento principale di questa nostra nota, cioé alla invenzione che il Tartacéuia chiamo poi « travagliata », e la supplica da lui presentata é del tenore seguente (°) : « M. D. L. die VII februarii (m. v.) Serenissimo Principe et I1].™* Signoria. Il fidelissimo servitor di vostra Serenita Nico.d Tartacuia Brisciano essendo ritornato questi giorni passati da Bressa per voler manife- stare a comun beneficio di questa magnifica citta una nuova et utile inventione, cioé un modo generalissimo, indubitato et securo da ricuperare non solamente ogni affondata nave carica, ma ogni altra molto maggior grayvita et si da ogni altissimo fondo come che da uno basso ; domente che con industria vi se gli possa sottoporre, overo afferar quella con tale et tanto numero di corde che siano atte a sostentarla. Per la qual cosa comparo a i piedi di Vostra Serenita, supplicando humilmente quella, che per sua solita humanita si voglia dignare di concedermi questa gratia speciale, che dapoi che haverd manifestato questo mio modo, che niuno lo possa usare né far usare in tutto né in parte in ricuperatione di alcuna sorte nave over navigio affondato, per anni vinti in alcun luogo o terra del Dominio, eccetto che io supplicante overamente miei commessi ; et se per caso aleuno contrafara a questo tal privilegio, cioé che ricuperasse o facesse ricu- perare con tal mio modo alcuna sorte di nave over navigio senza mio consentimento, il parcenevole over parcenevoli di quella tal nave over navigio casca in questa pena, che sia tenuto a pagare senza alcuna eccettione scudi 2 mille d’oro, il quarto de la qual pena sia applicata a l’Arsena, et uno quarto sia del magistrato over signori di quello officio dove si fara l’essecutione, et uno quarto sia del dinonciante, 332 ANTONIO FAVARO et l’altro quarto sia mio, et che de la parte mia, né del dinonciante non se gli possa far gratia alcuna, » Questa supplica é allegata in copia alla deliberazione della quale diremo tra poco ; ma é assai probabile che nemmeno I’originale fosse autografo, poiché le istanze di tal genere dovevano esser compilate dietro un formulario determinato, per la qual cosa é da credere venis- sero estese da persone che avessero |’esperienza di tali pratiche (1). La procedura di prammatica nel caso di siffatte domande consisteva nell’ assoggettarle al Consiglio, il quale, se lo stimava opportuno, rimetteva l’istanza al Magistrato competente, che nel caso attuale era quello dei « Patroni e Provveditori all’ Arsenal», sul conforme parere dei quali il Senato deliberava 0 meno la concessione del privilegio, che veniva esteso e poi rilasciato nelle debite forme con una Ducale. Di tutti questi atti diversi é giunta insino a noi soltanto la delibe- razione de] Senato con la quale venne preso di accordare il privilegio: essa si trova di seguito all’ istanza surriferita ed é del seguente tenore : « Die VII dicti Che per auttorita di questo Conseglio sia concesso al detto suppli- cante quanto per la supplicatione sua el dimanda, domente che tal sua inventione sia cosa nuova et non fatta da alcun altro, si come l’ha supplicato, et consigliano i proveditori et patroni nostri de l’arsena, essendo obligato manifestar essa inventione in termine di mesi sei prossimi, altramente la presente gratia sia di niun valore. + 127 —i11 — 14» (11). Questo veniva dunque deliberato il 9 febbraio 1551, e prima che fossero passati i sei mesi, cioé nel maggio di questo medesimo anno, il TartacuiA divulgava per le stampe il suo ritrovato col titolo: « Regola generale da sulevare con ragione e misura non solamente « ogni affondata nave; ma una torre solida di mettallo, trovata da « Nicoto Tartacuia, delle discipline Mathematice amatore, intitolata la « Travagliata Inventione. Insieme con un artificioso modo di poter « andare, et stare per longo tempo sotto acqua, a ricercare le materie « affondate et in loco profundo. Giuntovi un trattato di segni delle « mutationi dell’ Aria, ouer di tempi, materia non men utile, che « necessaria a Naviganti et altri». Sotto questo titolo si ha il ritratto del TARTAGLIA inciso in legno e che lo rappresenta in eta pil avanzata in DI NICCOLO TARTAGLIA 333 confronto dell’ altro che si ha in fronte ai Quesiti et inventioni diverse: e nel tergo del frontespizio sotto alcune rozze terzine, di quelle cioé che il Nostro si lasciava di frequente cader dalla penna, é@ ricordato il privilegio concessogli dal!’ Llustrissimo Senato Veneto sotto il di 9 febbraio 1551, e che percid si comprende essergli stato rilasciato alla data stessa della deliberazione presa in Consiglio dei Pregadi. E qui, rifacendoci dagli elementi fornitici dalla supplica, noteremo che il Tartacuia incomincia dal dire d’esser « ritornato questi giorni passati da Bressa » ; dei giorni perd n’eran passati parecchi, poiché sappiamo che da Brescia egli era partito gia nell’ ottobre 1549, e che aveva potuto tornare a Venezia dopo assolta la contumacia a motivo della peste dalla quale Brescia era stata proprio in quei giorni dichia- rata infetta. Nella lettera dedicatoria « Al Serenissimo et Illustrissimo Francesco Donato di Venetia Principe Preclarissimo » spiega il Tar- TAGLIA come |’attenzione sua su quell’ argomento fosse stata richiamata dall’ aver udito, mentr’era appunto a Brescia, che circa dieci anni prima s’era affondata presso Malamoceo una nave carica, e che tutti gli espedienti messi in opera, sia per ricuperarla da parte dei pro- prietarii, sia allo scopo di rimuoverla, per benefizio del porto, da parte della Signoria, erano riusciti a vuoto; e che ancora di quei giorni se n’era, ma non totalmente, affondata un’ altra, la quale, per non ripetere lo spreco fatto nei tentativi inutili di ricupero della prima, era stata senz altro demolita. Ecco pertanto, brevemente riassunta, in che consiste la « Regola generale » ideata e proposta dal Tartacuia, regola non fondata sul- lempirisimo, ma che ha per base un principio scientifico bene accer- tato e riconosciuto, il quale viene da lui esposto nei termini seguenti : « Dico adunque esser impossibile che l’acqua riceva, overo ingiottisca totalmente dentro di sé alcun material corpo che sia pit’ leggero di essa acqua (in quanto alla specie) anci sempre ne lasciera over fara stare una parte di quello sopra la superficie di detta acqua (cioé dis- coperto da quella) et tal proportione qual havera tutto quel corpo in acqua posto, a quella sua parte che sara accettata, over receputa da l'acqua, quella medesima havera la gravita dell’ acqua alla gravita di quel tal corpo materiale (secondo la specie). Ma quelli corpi materiali che sonno poi pid gravi dell’ acqua posti che siano in acqua subito se fanno dar loco alla detta acqua et non solamente intrano total- Mente in quella, ma vanno descendendo continuamente per fin al fondo, et tanto pil velocemente vanno discendendo quanto che sonno 334 ANTONIO FAVARO pil gravi dell’ acqua. Et quelli poi, che per sorte sono di quella medesima gravita che é l’acqua, necessariamente posti in essa acqua sono accettati, over receputi totalmente da quella, ma conservati perd nella superficie di essa acqua, cioé che la non li lassa in parte alcuna star di sopra la superficie di essa acqua, né manco gli consente di poter discendere al fondo, et tutto questo dimostra ARcHIMEDE Sira- cusano, in quello de insidentibus aque (per noi dato in luce). » Ne troveremo maggior prova tra poco, ma anche da questo soltanto é permesso conchiudere fin d’ora che assai pit fermamente che non abbia fatto il Libri (12) puossi asserire come il fondamento vero della « Travagliata inventione » sia da cercarsi nella citata scrittura di ARCHIMEDE. Al conseguimento del fine propostosi « di recuperare una affondata nave » scrive il TarTaGLiA opporsi tre difficolta : « la prima é a poterla con industria imbragare et afferrare con tale e tanto numero di corde che siano atte a sostentarla »; « la seconda é a saperla con destrezza separar dal fondo del mare »; la terza é « a tirarla in pelo d’acqua » € pol « sopra la superficie dell’acqua ». Quanto ai mezzi con i quali superare la prima difficolta, scrive di volerne trattare in un libro seguente; nel fatto perd sembra essersene scordato, poiché fece poi seguire un « supplimento de la travagliata inventione nel qual se mostra, Over insegna un modo general e sicuro di sapere afferrare et imbragare ogni Nave affundata et si in alto come in bassi fondi, domente che si sappia il luoco precise dove che tal nave sia, insieme con un altro novo modo di sapere ellevare et recuperare quella: Gion- tovi anchora in fine alcuni modi di condure un luminoso focho nel fondo d’un’ acqua, per poter alle volte illuminare qualche fondo oscuro per recercare et ritrovare non solamente una nave, over navi- glio, ma anchora una pico] materia de valore affondata in quello, et si la notte come il giorno chiaro. » A superare le altre due difficolta suggerisce il Tarrac.ia di trovare due navi, ciascuna delle quali sia possibilmente di maggior continenza di quella affondata; e quando non si potessero avere queste due, prenderne quattro, purché tutte insieme siano di doppia continenza della nave da sollevare, e se nemmeno si potessero avere le quattro, ricorrere ad altra specie di barche 0 burchii, purché sempre si osservi Yanzidetta regola. Avute le due, o le quattro, o le pit, si dovranno vuotare di tutto il loro contenuto e massime togliendone tutte quelle cose che per natura siano pit gravi dell’ acqua, e quindi anche la zavorra, e chiuse accuratissimamente tutte le aperture praticate sotto la — DI NICCOLO TARTAGLIA 335 suprema parte delle sponde, si dovranno collegare con travi cosi grosse e gagliarde da poter sostenere il peso della nave affondata, e rimor- chiarle poi cosi unite fino al luogo di questa. Si dovra allora riem- pierle d’acqua per quanto ne possano contenere (ed egli suggerisce il modo di farlo con grandissima facilitae celerita, praticando con oppor- tune avvertenze un foro nel fondo di ciascuna nave), aspettare poi il momento della bassa marea, afferrar bene la nave da sollevare assicu- randola alle travi suindicate, e venire indi Jevando ]’acqua un po’ da una nave e un po dall’altra, e cosi andar procedendo alternativamente finché la nave sia staccata dal fondo; e quando questo sia avve- nuto, si dovra contemporaneamente levare da ambedue le navi la stessa quantita d’acqua, acciocché quella da recuperare ascenda retta- mente e senza scosse. Quando ambedue le navi saranno completamente vuotate, quella gia affondata sara portata sopra la superficie del- Yaequa, dove potra essere liberata dal carico e dipoi interamente ricu- perata. Di maggior forza ascensionale si dovra disporre se la nave sia da lungo tempo affondata, e quindi sia piena di fango o di sabbia, oppure se il carico risulti di materie aventi un peso specifico di molto supe- riore a quello dell’ acqua. Strettamente connessi con la « Travagliata inventione » sono i « Ragionamenti con M. Ricarvo Usntwortu suo Compare » (1%). Dei quali il primo contiene la dichiarazione-del De insidentibus aque ed in particolar modo di quei principii su cui si fonda la « Inventione suddetta » e rispetto ai quali aveva il compare sellevate obiezioni di oscurita. — [1 secondo nel quale « se assegna la causa naturale de varie particolarita dette et determinate nel primo libro della trava- gliata inventione con molte altre da quelle dependenti », e che ris- guardano fra altro la determinazione di pesi specifici, la quale é d’altissima importanza per la storia della scienza, ed é anche pre- sentemente oggetto di studio da parte di eminenti soggetti. Al quale proposito noi ci permetteremo di osservare che cadde in errore il Lisri, avanzando |’ipotesi che in queste determinazioni il TArTAGLIA si sia servito dell’ acqua marina ('*) : egli stesso infatti esplicitamente ci informa « che tutte queste proportioni delli detti corpi materiali con lacqua sono state da me ritrovate con l’acqua commune de pozzo, cioé dolee et non salsa, e perd essendo la salsa alquanto pil grave della dolee, variara alquanto, ma poco (15). » Conobbe egli dunque il rap- porto di densita tra l’'acqua di pozzoe |’acqua del mare; e poiché a quel tempo l’acqua, della quale si usava in gran parte a Venezia, era di 336 ANTONIO FAVARO pioggia raccolta nelle cisterne, cosi la inesattezza nella quale egli cadde, servendosi di questa in luogo dell’ acqua distillata, come avrebbe dovuto, esercitd ben poca influenza sui risultati. — I] terzo finalmente «nel qual si nara la causa di haver intitulata la sua inven- tione, Invention travagliata », la quale fu l’essersi egli trovato, al tempo in cui vi attendeva, nei maggiori travagli di tutta la sua vita, a motivo delle liti e delle questioni nelle quali si trovd impigliato per la mancanza alle promesse fattegli allorquando alcuni suoi concittadini lo indussero a trasferirsi da Venezia a Brescia per esercitarvi il pubblico e privato insegnamento di matematiche. « Ve dird, racconta egli al suo compare, me ritrovava in Bressa piu che forestero, perché in quella non vi conosceva quasi (16) persona alcuna, per esser stato circa 32 anni continuamente absentato da quella, et era in lite grandissima (et eon chi) con certi maestri del litigare, liquali con sua corrotta fede et arabeschi tratti me havevano ruinato del mondo, et sel non fusse stato la povera virti qual haveva per mio apoggio, che continuamente mi confortava, io era sforzato proceder con lor da disperato, perché quello, che in molt’ anni mi haveva avanzato, me lo feceno scapitare et spender in 18 mesi (!7). » E qui prosegue a narrare per filo e per segno, e col corredo dei relativi documenti, e le promesse fattegli, e la fede mancatagli, e i litigii che ne seguirono. Ancora due documenti che concernono la stampa delle opere del TARTAGLIA, lui vivente, ci furono conservati dal medesimo Archivio di Stato di Venezia : l’uno é la licenza accordata dal Consiglio dei Dieci per la stampa del « General Trattato de numeri et misure et per la gionta al sesto libro de’ quesiti »; e poiché questa licenza é tuttora ine- dita, senz’ altro la pubblichiamo (*°) : « L’infrascritti ecc.™ sig." Capi del 11].™° Consiglio di X havuta fede dalli Clarissimi Sig."' reformadori del studio di Padova che nel trattato di Nico. TarTALEA di numeri et mensure et nella gionta dil sesto libro de’ quesiti composti per esso TARTALEA non vi é cosa alcuna contraria alla lezze concedino licentia che le dette opere possano essere stampate in questa citta. Datae die 18 aprilis 1554. D. Melchior Natalis Bi ot Dette ine ce capita Il].™ Consilii X. D. Sebastianus Venerio Il.™ Consilii X Secretarius Ricius. » DI NICCOLO TARTAGLIA 337 L’altro consiste nella domanda presentata al Doge ed alla Signoria per ottenere il solito privilegio in favore delle opere che vedemmo testé licenziate dai Capi del Consiglio dei Dieci, domanda che sta sotto il di 14 maggio 1555 e che nello stesso giorno fu accolta (!9). Noi ci troviamo quindi ad avere sotto gli occhi due suppliche del TARTAGLIA (quella da noi per la prima volta riprodotta é, come avver- timmo a suo luogo, in copia), e poiché manoscritti autografi del grande matematico bresciano non sono noti, sorge naturale la domanda se qualcuna di queste due sia di suo proprio pugno; e diciamo di proposito « qualcuna di queste due », poiché esse sono di mano diversa l’una dall’ altra : non esitiamo tuttavia ad affermare che esse sono ambedue apografe, come c’inducono a credere le tre parole | ccontia dullepre ma che abbiamo trovate scritte a tergo della surriferita licenza dei Capi del Consiglio dei Dieci, le quali sono di mano diversa da quelle che stesero le anzidette due suppliche, e che per il loro contesto ci sembrano veramente autografe, e finora quindi le sole che si conoscano scritte di pugno del Tartacuia. Trovandosi questa licenza allegata al decreto succitato di privilegio, evidente- mente il Tartacuia l’avra addotta in appoggio alla sua domanda, e cosi essa rimase fortunatamente tra gli atti. Circa la stampa delle varie parti del « General Trattato de numeri et misure » vi sono tuttavia aleuni particolari che meritano di essere chiariti. La licenza accordata dai Capi del Consiglio dei Dieci sotto il di 18 aprile 1554 si riferisce genericamente al « Trattato di Nico.d Tar- TALEA di numeri et misure »; ma la domanda di privilegio presentata dall’ autore il di 14 maggio 1558 parla soltanto de « la prima et seconda parte d’una mia grande opera intitolata general trattato de numeri et misure ». Ora le due parti, prima e seconda, non solo stam- pate, ma anche pubblicate vivente |’autore, portano bensi in capo, la prima, la dedica a Riccarpo Venrwortu in data 23 marzo 1556, e la seconda al Conte Antonio Lanpriani sotto il di 3 aprile 1556, ma nes- suna indicazione dell’ ottenuto privilegio. Le altre quattro parti, cioé terza, quarta, quinta e primo libro della sesta, nei respettivi frontespizii figurano tutte stampate « [In Venetia per Curtio Trotano, M. D. L. X. »; ma dall’ inventario della eredita del Tartaciia eretto sotto il di 16 dicembre 1557 (#9), cioé tre giorni dopo la sua morte, figurano esemplari non solo della prima e della 338 ANTONIO FAVARO seconda parte, ma anche della terza e della quarta, e che a questo tempo fossero effettivamente impresse, sebbene non ancora edite, risulta anche dalla nota di stampa che si legge alla fine della parte quarta : « In Vinegia per Comin pa Tripino, M. D. L. VII. » Per tutte queste parti l’editore Curzio TroiaNno ottenne infatti il privilegio per anni venti sotto il di 29 luglio 1559, come si legge a tergo del fron- tespizio di ciascuna delle parti terza, quarta, quinta e sesta, sotto analogo privilegio ottenuto dal Re di Spagna il 14 agosto 1556 (#). E per esse abbiamo anche la licenza dell’ Inquisitore, la quale é del seguente tenore (?*) : « Adi 19 di Genaro 1559 a Nativitate. Fo fede io Rocco Cataneo che nella terza, quarta, quinta et sesta parte della Geometria di NicoLd TArRtTAcLiIA non si truova cosa contra la S* fede, contra i Prencipi, né contra i buoni costumi. Rocco CaTaNeo di mano propria. Frater Fretix Peretrus de Monte alto regens et Inquisitor vidit et legit suprascriptas partes D. Nicoai et in eis nihil deprehendit quod veritatem catholicam, bonos mores, vel principes offendat, ideo admittit. In quorum fidem, ex magna domo fratrum Minorum Venetiis, die 22 januarii 1559. Frater Feix regens et inquisitor qui supra manu propria. » I] P. Feice Peretti da Montalto, reggente il Monastero dei Frari ed Inquisitore in Venezia, sali ventisei anni pili tardi il soglio pontificio, e si chiamd Sisto V. ANTONIO FavaRo. Fiesso d’Artico (Venezia). (4) Antonio Favaro, Per la biografia di Niccolé Tartaglia (Estratto dal V Archivio Storico Italiano, Anno Ltxx1, N° 270. Roma — Firenze, tip, Galil- eiana, 1913. (2) Quesiti et inventioni diverse de Nicoto TartaG.ia, di novo restampati, ecc. In Venetia per Nicoto pg Bascarint, ecc. MDLIIII, car. 64°. (3) La censura delle opere da stamparsi venne affidata ai Riformatori con deliberazione dei Dieci del 30 dicembre 1544. Cir. The Venetian printing press. An historical study hased upon documents for the most part hitherto unpublis- hed by Horatio F. Brown. London, Joun C. Nimmo, MDCCCXCI, p. 79, 211. DI NICCOLO TARTAGLIA 339 (4) Archivio di Stato in Venezia. Senato. Deliberazioni Terra, reg. 30 (a. 1538-1539, car. 21*). (5) Notiamo, non foss’ altro a titolo di curiosita, che in un esemplare di que- st’opera posseduto dalla Biblioteca Nazionale di Firenze ed ivi contrassegnato III-2-413, la data é arbitrariamente corretta con l’aggiunta a mano di un altro X fra MD e XXXVII. (6) Archivio di Stato in Venezia. Senato. Deliberazioni Terra, reg. 32 (a, 1542-1543 agosto), car 94" e *. (7) Ibidem. Senato. Deliberazioni Terra, filza 3 (1546 marzo fin settembre) ear 203°. (§) Ibidem. Senato, Deliberazioni Terra, reg. 34 (a. 1545-1546), car. 139" e *. — Questa deliberazione comprende parecchie concessioni di privilegii, e comin- cia a car. 139°, ma le parole relative al TarTaGcuia sono a car. 139'. Dello stesso decreto la minuta é nella filza succitata contenente la supplica, a car. 179* et, (°) Archivio di Stato in Venezia. Senato. Mar, reg. 31, car. 72'. — Questo documento mi venne gentilmente comunicato dall’egregio Cav. Giuseppz DELLA Santa che con squisita cortesia volle anche avere la bonta di e seguire, con quella diligenza che lo distingue, per me i riscontri relativi agli altri documenti citati nella presente nota e comunicati nel 1904 dall’ Archivio di Stato all’ Ing. VY. Tonni-Bazza che li pubblicd negli Atti del Congresso Internazionale di scienze storiche. Vol. XII, Sezione XIII. Roma, tip. della R. Accademia dei Lincei, 1904, p. 293-296. (1°) Anche Gauiveo chiese pitt tardi ed ottenne dalla Signoria di Venezia un analogo privilegio per la sua ‘‘ macchina da alzar acqua,,; ma nemmeno la supplica da lui presentata a tal fine, e che ci fu conservata, é autografa. Cfr. Le Opere di Gatiteo Gauitet. Edizione Nazionale sotto gli auspicii di Sua Maesta il Re d'Italia, Vol. XIX. Firenze, tip. Barséra. 1907, p. 126. (44) Scrivendo in un periodico, i lettori del quale potrebbero anche non essere familiari col significato di queste cifre, stimo non del tutto superfluo l'aggiun- gere che la prima cifra indica i voti favorevoli, la seconda quelli contrarii e la terzai « non sinceri », cioé, come si direbbe ai nostri giorni, gli astenuti, i quali perd, secondo le usanze del tempo, votavano essi pure, l’urna avendo appunto tre scompartimenti. (42) C'est probablement a ses méditations sur cet ouvrage [ De Insidentibus, @’Arcuimépe ] que l'on doit la Travagliata Inventione (Histoire des sciences mathématiques en Italie, ecc. tome troisiéme. Paris, chez Jutes Renovarp et Cle, 1840, p. 165). (43) Essi portano la seguente nota di stampa, talvolta comune con la « Regola generale » e tal’ altra a sé: « Stampata in Venetia per Nicolo Bascarini a ins- tantia et requisitione et 4 proprie spese de Nicolo Tartaglia Autore. Nel mese di Maggio L’anno di nostra salute. 1551.» (**) Histoire des sciences mathématiques en Italie, ecc. tome troisiéme. Paris, chez Jutes Renovarp et C'*, 1840, p. 166. (*5) Ragionamenti, ecc., car. 154t. (#*) Egli aveva ancora viventi in Brescia il fratello Gianpietro e la sorella CaTERINA, maritata, e non sappiamo se ancora vedova, di Domenico p’AURERA; 340 ANTONIO FAVARO. DI NICCOLO TARTAGLIA ambedue i quali gli sopravvissero. Cfr. Testamento inedito di Nicol6 Tartaglia pubblicato da B. Boncompaeni. Milano, Ulrico Hoepli Editore-libraio, 1881, p. 44-46. (47) Ragionamenti, ecc., car. 18 a. (48) Archivio di Stato in Venezia Senato. Terra, filza 21. Allegato al decreto 14 maggio 1555. (9) Archivio suddetto. Senato. Deliberazioni Terra, reg. 40 (a. 1555-1556), car. 28* e 29°. (20) Archivio suddetto. Sezione Notarile. Atti (notaio Rocco Dz BENEDETTI!) vol. 425, p. I, car. 357. — Atti del Congresso Internazionale di scienze sto- riche (Roma, 1893). Vol. XII. Roma, tip. della R. Accademia dei Lincei, 1904, p. 297. (21) Notiamo che in questo col General Trattato é menzionato dello stesso Autore anche il « quaderno doppio », cioé, a quel che noi crediamo, un manuale di scrittura doppia, del quale non si hanno altre notizie. (22) Archivio di Stato in Venezia. Riformatori dello Studio di Padova. Busta n° 284. Licenze per stampe 1552-1559. a Die Mineralogie in der arabischen Literatur. In einem Aufsatze uber Chemisches und Alchemisches bei Aristoteles bemerkt Epmunp v. Lippmann, dass die Vorbedingung fur die Abfassung einer Geschichte der Chemie im Altertum die genaue Feststellung der chemischen Kenntnisse sei, die sich in den Werken der bedeutendsten antiken Schriftsteller vorfanden. Die Schwierigkeit der Aufgabe liege jedoch darin, dass dem Chemiker gewohnlich die philologischen Kenntnisse und dem Philologen das Interesse fur chemische Fragen fehlten. Man kénnte diese Bemerkung auf die Geschichte aller natur- wissenschaftlichen Disciplinen im Altertum und Mittelalter aus- dehnen, und man darf wohl sagen, dass diese Schwierigkeiten sich noch mehren, wenn es sich um die ferner liegenden orientalischen Literaturen handelt. Ich méchte aber auf einen andern Umstand hinweisen, der fur eine umfassende Geschichte der Chemie und Mineralogie noch schwerer ins Gewicht fallt als die Schwierigkeiten der Texte : auf den oft grossen zeitlichen Abstand zwischen dem ersten Auftreten technischer Er- rungenschaften, beispielsweise in der Metallurgie, der Glastechnik, der Farbengewinnung, und ibrer literarischen Erwahnung oder gar theoretischen Deutung. Die archdologischen Funde erzihlen uns von einer bewundernswerten Technik und Beherrschung des Stoffs, lange bevor es jemand einfiallt, daruber Bicher zu verfassen oder uber das Wesen der Metalle und Steine nachzugriibeln ; die Erfahrungen der Berg- und Hiittenleute, der Handwerker und Kunstler sind vielleicht Jahrtausende alter als die ersten Berichte dartber. Begreift man daher unter Geschichte der Chemie und Mineralogie auch die Ge- schichte der Gewinnung und Verwendung der Naturkérper, wie sie aus den in Ruinenfeldern und Grabern erhaltenen Objekten zu uns spricht, so erweitert sich die Aufgabe sehr wesentlich, so muss sich der Chemiker auch mit dem Archaéologen und Prahistoriker verbinden, 342 JULIUS RUSKA. wenn er die Geschichte seiner Wissenschaft bis an die Wurzeln ver- folgen will. Solange freilich eine solche durchgehende Arbeitsgemeinschaft zwischen Philologen, Archadologen und Naturforschern nicht besteht — eine Gemeinschaft, die gerade auf dem Gebiet der Mineralogie und Chemie wegen der relativen Unverwustlichkeit der Objekte reiche Frichte tragen kOnnte und getragen hat —, muss man sich mit dem durch den Einzelnen Erreichbaren und dem 2undchst Notwendigen begnugen. Dies ist aber fir den Philologen die Erschliessung des handschriftlichen Materials und der Nachweis der literarischen Zu- sammenhange uber Zeiten und Volker hin bis auf unsere Gegenwart, wobei er zwei Gesichtspunkte besonders zu beachten hat : die Auf- nahme und Verarbeitung der alteren Quellen, und den Zuwachs an neuen Beobachtungen und Erkenntnissen, den jede spitere Schrift uber den Gegenstand hinzubringt. Wir haben dabei im wesentlichen vier grosse Kulturkreise zu unterscheiden : den agyptisch-babyloni- schen, den griechisch-romischen, den islamischen und den christ- lich-abendlindischen, der in die Neuzeit hineinfiihrt. Sie stehen im Grunde alle im engsten sachlichen Zusammenhang; auch der fernere Orient schliesst sich ihnen an, und es ist mehr das Gewand von Schrift und Sprache als der Inhalt, der die Wissenschaft der verschiedenen Volker bis zum Beginn der modernen Entwicklung von einander trennt und den Zugang erschwert. Fir die mineralogische Literatur in arabischer Sprache verdanken wir Moritz STEINSCHNEIDER eine aus seinen langjahrigen und umias- senden bibliographischen Studien erwachsene Zusammenstellung der heute noch vorhandenen Werke (*). Ich mochte hier auf die wichti- geren, besonders die noch des Herausgebers harrenden Schriften auf diesem Gebiet hinweisen, nachdem ich einige Worte uber den Cha- rakter der dlteren Steinkunde in ihrem Gegensatz zur modernen Mine- ralogie vorausgeschickt habe. Ein erster Unterschied zwischen alterer und moderner Mineralogie beruht auf der strengeren Begriffsbestimmung. Mineralien sind fur uns heute nur die anorganischen, in der Natur unmittelbar gefun- denen Stoffe von wesentlich gleichartiger Beschaffenheit. Die dltere (‘) Moritz SteinscHNEWER, « Arabische Lapidarien ». Zeitschrift d. D. Morgenl. Ges. Bd. 49 (1895). S. 244 ff. DIE MINERALOGIE IN DER ARABISCHEN LITERATUR. 343 Mineralogie handelt aber nicht nur unterschiedslos von Steinen und Gesteinen, sondern auch von vielen erst durch ein technisches Ver- fahren gewonnenen Produkten, sowie von organischen Gebilden (Perlen, Korallen u. s. w.) und Versteinerungen. Ein zweiter Unterschied betrifft den Inhalt der Mineralogie, die Tatsachen, die den Gegenstand des Interesses der Mineralogen bilden. In unsern heutigen mineralogiscben Lehrbuchern nehmen sowohl im allgemeinen Teil wie bei den Mineralbeschreibungen Kristallographie und Kristallphysik die bevorzugte Stelle ein; ihnen ist als den fir die Bestimmung und Charakterisierung eines Minerals wichtigsten Ka- piteln der breiteste Raum vorbehalten. Einige Andeutungen iber das Verhalten vor dem Lotrohr, wenn es zur Erkennung des Minerals bequeme Kennzeichen lieferl, pflegen den physikalischen Eigen- schaften zu folgen ; die chemische Formel ist nicht mehr Gegenstand der Erorterung, sie wird einfach hinter den Namen gesetzt. Ausgie- biger pflegt der geologische Verband, das gesetzmissige Zusammen- auftreten des Minerals mit andern behandelt zu werden, weil auf die Entstehung des Minerals hieraus Licht fallt; sehr genau sind manche Biicher in Fundortsangaben, nur beildufige Notizen findet man — wenn man von eigens dafur verfassten Werken absieht — iber die Art der Gewinnung oder die technische Verwendung der Mineralien. Ganz anders die antike und mittelalterliche und insbesondere auch die arabische Mineralogie. Von kristallographischen Beobachtungen finden sich kaum Spuren; es will schon viel sagen, wenn einmal von der Dreiseitigkeit der Diamantspaltstiicke die Rede ist. Gréssere Aufmerksamkeit und Beachtung finden die physikalischen Eigen- schaften, die unmittelbar oder mit den einfachsten Hilfsmitteln fest- gestellt werden kénnen. Ob das Mineral schwer oder leicht, hart oder weich, glatt oder rauh, spréde, spaltbar oder himmerbar, ob es loslich oder unldslich, ob es glanzend oder matt, durchsichtig oder undurchsichtig ist und welche Farben es hat, wird, wenn auch nicht systematisch, so doch in vielen Fallen mit guter Beobachtungsgabe angefuhrt, ebenso das Verhalten des Minerals im Feuer und gegen Sauren, sein Geschmack und Geruch. Dazu kommen die traditio- nellen Angaben uber den Grad der Elementarqualititen der Hitze und Kalte, Trockenheit und Feuchtigkeit, die einerseits zu Spekulationen tber die chemische Natur, anderseits zu den auf Parallelismus und Gegenwirkung beruhenden medizinischen Anwendungen hinfihren. Ein Beispiel wird am besten die allgemeine Schilderung illustrie- ren; ich wahle dazu den Malachit. Er ist nach dem Steinbuch des 23 344 JULIUS RUSKA. Aristoteles ein kaltes Mineral und kommt nur in Kupfergruben vor, wie der Smaragd nur in Goldgruben auftritt ; ein Vergleich, der sich wohl aus dem Umstand erklart, dass die alten Smaragdgruben in Oberagypten in nachster Nahe von Goldbergwerken liegen. In den Lagerstatten des Kupfers entwickeln sich schweflige Diinste und bilden mit dem Kupfer griine Anfliige und Ueberziige; die griine Farbe findet sich in allen Nuancen von dunkelgrin bis hellgrin, gebaindert und pfauenfederartig; sehr haufig finden sich die Farben an demselben Handstuck entsprechend der schichtweisen Entstehung in der Erde; durch die Bearbeitung des Drechslers kommen die Farben zum Vor- schein, da der Stein aber weich ist, vergeht sein Glanz im Laufe der Jahre. Nach einem andern arabischen Autor sind die dunkelgrunen, Monde und Augen zeigenden Stucke, die eine gute Politur annehmen, die wertvollsten. Es ist kaum moglich, den von dem schichtweisen, nierigtraubigen Aufbau des Malachits herruhrenden Farbenwechsel im Bereich des Grun, die « Maserung » der Stiicke besser zu charakte- risieren. Auch das Zusammenvorkommen des Malachits mit Kupfer- lasur und Rotkupfererz hat man wohl beobachtet. Als Heilmittel werden die Mineralien innerlich und ausserlich ange- wandt. Fur innerlichen Gebrauch wird das Mineral in Pulverform angewandt und je nachdem mit Wasser, Essig, Wein, Milch, Oel ge- trunken, auch gegurgelt und eingeschnupft; zu ausserlichem Gebrauch wird das Medikament trocken als Pulver oder mit Oel und Fett oder Harz in Salben- und Pflasterform eingerieben, auch mit Essig, Rosen- wasser, Honig und dergi. vermengt und aufgestrichen oder zu Um- schlagen verwendet. Mag uns diese Applikation noch als im eigent- lichen Sinne medizinisch gelten, so sind die Vorschriften, dass ein bestimmtes Mineral angehingt oder umgebunden, aufgelegt oder untergelegt, uber ein Glied weggefuhrt oder in die Hand genommen werden soll, um eine Wirkung auszuuben, schon vollstandig magischer Natur, auch wenn bestimmte Beschworungsformeln dabei fehlen. Auffallend haufig finden Mineralpulver als Zusatze zu Augen- schminke und als Augenheilmittel Verwendung, dann kommen wohl Hautkrankheiten, Wunden, Abszesse, Vergiftungen durch Biss und Stich, Darmkrankheiten, Blutflusse, Gicht- und Steinleiden unter den Leiden, zu deren Beseitigung mineralische Arzneien angewandt werden, am hiufigsten vor. Die magische Medizin tritt besonders bei psychischen Leiden, gegen den bésen Blick, gegen Lahmungen und Epilepsie in Wirkung, vermag aber auch in allen méglichen Lebens- lagen auf den Trager oder zu seinen Gunsten auf andere zu wirken. DIE MINERALOGIE IN DER ARABISCHEN LITERATUR. 345 Fiigt der Autor noch einige Bemerkungen uber Fundorte und Spiel- arten des Minerals hinzu, so hat er im wesentlichen geleistet was man von ihm zu seiner Zeit verlangen konnte. Solcher Art sind die Beschreibungen der Mineralien als einfache Heilmittel schon bei DioskuriDes, so finden sie sich in allen von arabischen Aerzten bear- beiteten Schriften uber die einfachen Heilmittel wieder, von Hunain iN IsHik und Kosta Ben LUKA, von dem Perser Muwarrak zu Au-Razi und Ipn Sina, zu [pn at-Gezzar im elften, zu ALGAFIKI und SERAPION im zwolften und [By aL-BairAr im dreizehnten Jahrhundert; aus den medizinischen Schriften der Araber gelangt das mineralogische Wissen durch hebriische und lateinische Uebersetzungen wieder zur Kenntnis des christlichen Westens, und noch in der neueren Zeit, in den Drucken des 16. Jahrhunderts, spiegelt sich das hohe Ansehen der arabischen Medizin wieder. Inhaltlich stehen diesen pharmakologischen Schriften am nachsten die in kosmographischen Werken wie bei Kazwini und Dimiscuxi oder in den viel ‘ilteren naturphilosophischen Schriften der lHwAn As-SAFA enthaltenen mineralogischen Kapitel. Sie zeichnen sich vor den rein medizinischen Mineralogien durch starkere Betonung der allgemeinen Fragen der Entstehung der Mineralien und ihres chemischen Verhal- tens aus, und greifen auch auf geologische Fragen uber. Besonders interessant sind in dieser Hinsicht die Ausfihrungen der funften Makala der InwAn As-sarA Uber die Entstehung der Minerale, da sie sehr viel Geologisches enthalt, was noch keine Beachtung gefunden hat. So werden z. B. die Mineralien nach der Zeit, die zu ihrer Ent- stehung notig ist, in drei Klassen geteilt. Die erste Gruppe entsteht in Staub-, Lehm- und Salzsteppen und braucht nur ein Jahr zur _ Reife; man erkennt darin die rasche Bildung des Steppensalzes, des Gypses u. dgl. in dem trockenen Klima Vorderasiens. Die zweite Gruppe sind die auf dem Grunde des Meeres sich bildenden, langsam wachsenden Steine, wie Korallen und Perlen. Die letzte sind die im _Innern der Gesteine, in den Héhlungen der Gebirge entstehenden -Metalle und Edelsteine, von denen manche erst in Jahrhunderten zur - Reife kommen. In 36000 Jahren macht der Fixsternhimme! einen Umlauf, dementsprechend dndern sich die Zustinde auf der Erde, aus Kulturland wird Wiste, aus Wiste Kulturland, aus Meeren er- heben sich Steppen und Gebirge, Wisten und Gebirge sinken ins Meer. Die Gebirge erhitzen sich unter den Sonnenstrahlen, sie trock- nen aus, bersten und zerbrockeln, werden zu Kies und Sand, Regen- gusse schlimmen sie in die Betten der Bergwasser und der Fliisse und 346 JULIUS RUSKA. Strome, diese fuhren sie den Meeren, Seen und Simpfen zu, die Meere verarbeiten sie durch Brandung und Wellenschlag und breiten sie schichtweise auf ihrem Grunde aus, sie lagern sich iibereinander ab, backen zusammen, bilden unter dem Wasser Berge und Hiigel wie der Sand in den Steppen und Wusten, erheben sich allmahlich und werden zu festem Land, von dem die Pflanzen Besilz ergreifen, waih- rend dafiir an andern Stellen das Meer uber die Ufer tritt und sich uber dem festen Land verbreitet. Man sieht hier die Grundziige von Jou. WattHErS Wustentheorie und Cu. Lyetts Prinzipien der Geologie, und es ware eine dankbare Aufgabe, zu untersuchen, in wie weit diese geologischen Ansichten auf selbstandigen Beobachtungen und Betrachtungen beruhen und wie weit sie etwa auf die der griechischen Geographen zuruckzufuhren sind. Einen andern Typus von mineralogischen Schriften stellen die mit der Astrologie verknupften Steinbucher dar. Ein solches Buch ist die dem Hunain Bn IsuAk zugeschriebene Abhandlung uber hawass al-ahgar und die von einem wenig jiungeren Astronomen ‘UrAriD ver- fasste Schrift Kitab hawassi *l-ahgar wamanafiiha wama junkasu “alaiha min al-telsemat wayairiha. Beide sind in einer mit Figuren ausgestatteten Handschrift der « Bibliothéque Nationale » enthalten, die ich zur Zeit bearbeite. Interessante Bruchstucke dieser Literatur finden sich aber auch am Ende der das Steinbuch des Aristoteles ent- haltenden Pariser Handschrift, und ich mochte einiges daraus mit- teilen, weil wir dadurch einen Einblick in eine bisher wenig beach- — tete Seite der astrologischen Schriftstellerei erhalten. , Es ist offenbar der Abschreiber des Aristotelestextes selbst, Munam- MED IBN AL-MuBARAK IBN ‘UrmMAN aus Arbela, der bemerkt, er habe die auf Siegelringe zu gravierenden astronomischen Daten und Bilder in diesem Heft gesammelt, um damit die Grundlagen fur die Beeinflus- sung der Geisterwelt zu besitzen. Jedem Planeten ist ein Stein zuge- teilt, auf den bei bestimmten Konstellationen gewisse Bilder und Buchstaben eingraviert werden mussen; ist dies geschehen, so muss der Stein in einen Ring aus einem hestimmten Metall gefasst werden, und werden dann noch andere Vorschriften, insbesondere diatetischer Natur eingehalten, so gewinnt der Trager des Steins Einfluss auf die Geister, Kenntnis verborgener Dinge, fabelhaftes Gedachtnis, Ansehen und Ruhm vor den Menschen. Man sieht, wir befinden uns in dem Vorstellungskreise, der in Lessines Nathan den schénsten dichteri- schen Ausdruck gefunden hat. Dem Saturn ist der schwarze Stein Sabh zugeteilt ; wenn am Sabbat DIE MINERALOGIE IN DER ARABISCHEN LITERATUR. 347 bei gewissen Stellungen von Saturn und Mond das Bild des Saturn, ein Mann mit Sichel, dazu zwei Ziegenbocke eingraviert werden und in- wendig — vermutlich auf die Innenseite des Steins — ein Elif mit Medda, wenn dann der Stein in einen Ring aus Blei gefasst wird und der Trager des Steins sich des Wildeselfleisches enthalt, dann sind ihm die Geister untertan, er kann im Dunkeln sehen und vergrabene Schatze entdecken. Dem Jupiter ist der Stein Maha (Bergkristall) eigen. Er muss in einen Ring aus Messing gefasst werden; wer am Freitag in der ersten Stunde, wenn der Mond im Schutzen steht, das Bild eines Mannes eingraviert, der auf einem Adler reitet, der macht alle Menschen zu seinen Dienern, sogar die Vogel gehorchen ihm. Der Stein des Mars ist naturlich der Schadanah, unser Roteisenstein oder Blutstein, in einen Ring von Eisen gefasst. Der Stein der Sonne ist wieder der Bergkristall; er muss naturlich in einem goldenen Ring getragen werden; doch der Text ist hier offenbar defekt, denn es wird gleich darauf vom Bild der Venus gesprochen, aber weder der Stein noch das Metall Kupfer genannt. Dagegen muss der Ring des Merkur aus Gold und Silber — dem Elektron oder Asem — und der Ring des Mondes aus Silber sein. Der Stein des Merkur ist der Magnetstein, der Stein des Mondes der Beschreibung nach der Onyx. Mehrfach beruft sich der Schreiber auf ein Buch des ProLemagus; es bildet den Schluss unserer Handschrift, ist von derselben Art wie die eben genannten Notizen, beschreibt aber vielfach andere Steine und andere Konstellationen, und die vorher aus dem Buch angefuhr- ten Stellen sind nicht vorhanden. Interessant ist noch das kurze Schlusskapitel uber die Prifung der Edelsteine, weil dabei vielfach von der Farbe des Pulvers Gebrauch gemacht wird. Ich habe auf diese 6stlichen Quellen hingewiesen, weil sie auch mur Aufklérung der Herkunft des grossen westlichen Gegenstucks, des altspanischen Lapidario del Rey Don Alonso Aufschlusse zu geben versprechen. Das eigentliche Lapidario besteht nach Sreinscunemer aus vier Teilen, fur die ersten beiden ist ein Apotats als Verfasser ge- hannt. Der erste Tei! handelt von der propriedad de las piedras, also den hawass al-ahgar, der zweite von den Figuren der 36 Dekane, der dritte verteilt die Steine unter die 7 Planeten und scheint danach un- serm Ptolemaeusbruchstiick am niichsten zu stehen; fur den vierten Teil, der den Zusammenhang zwischen Konstellationen und Farben der Steine u. 4. behandelt, ist ein Monammen apen Quicn (Kiscu?) als Verfasser genannt, Die sonstigen von SteiNscHNEIDER aus dem Buche 348 JULIUS RUSKA. angefihrten Autornamen sind bis auf PLato und at-Kinpi bis zur Un- kenntlichkeit versttimmelt oder unbekannt. Das Buch tiber die Gravierung der Siegelsteine lag in irgend einer Form auch A.sertus Maenus vor, der es im zweiten Buch seiner Mine- ralogie, Tract. [lI, Cap. VII, De significationibus imaginum in lapidibus beniitzt hat; hebrdische Bearbeitungen des gleichen Gegenstandes liegen dem Liber de natura rerum des Tuomas von Cantimpré und Konrap von Mecensercs Buch der Natur zu Grunde (*). Eine letzte Gruppe von Steinbuchern wird durch Tirascui’s Edelstein- buch und die von ihm abhingigen Autoren reprasentiert. Hand- schriften dieses vielgebrauchten und hochgeschatzten Werkes sind auf den europdischen Bibliotheken in grosser Anzahl vorhanden, eine Ausgabe mit italienischer Uebersetzung veranstaltete schon Ratneri BisctA im Jahr 1818. Aber sein Text scheint eine stark verkurzte Fassung des urspriinglichen Textes darzustellen, jedenfalls ware eine Untersuchung der Handschriftenklassen und Neuherausgabe auf Grund der kritischen Untersuchung notwendig, umsomebhr als auch die An- merkungen Raineris vollstandig veraltet sind. Tirascni behandelt nicht den ganzen Schwarm von Steinen, uber die z. B. Kazwini Nachrichten gesammelt hat, sondern beschrankt sich auf 25 Edelsteine und Halbedelsteine. Er bezeichnet selbst sein Buch als von besonderer Art, da es die Aufzihlung und genaue Be- schreibung derjenigen Edelsteine enthalte, die ein grosser Herrscher oder hervorragender Mann ihrer wunderbaren Eigenschaften und ihres grossen Nutzens halber sich erwerben musse. Die Beschreibung eines jeden Steins gibt er in funf Kapiteln, wovon das erste von der Ursache der Bildung des Steins in seiner Mine handelt, das zweite von den Orten, wo er vorkommt, das dritte von seiner guten und schlech- ten Beschaffenheit, das vierte von seinen spezifischen Kraften und Wir- kungen, das fiinfte von seinem Handelswert. In der Angabe der medizinischen und chemischen Eigenschaften ist Tirascui stark von dem Aristotelesbuch abhiingig, aber iiber die Fundorte und die Unterscheidung der Varietéten, iber die Mangel und Fehler, iiber den Preis und die Verwendung der Edelsteine bringt er doch viel Neues. (1) Franz Premrer, Das Buch der Natur von Konrad von Megenberg. 8. 431, 469, Hine genauere Analyse der von mir gefundenen Zusammenhinge hoffe ich noch bringen zu kénnen. DIE MINERALOGIE IN DER A.g4BISCHEN LITERATUR. 349 Als Beispiel mag der Smaragd dienen. Er ist nach TirAscut, der sich hier auf den gelehrten Batinds beruft, urspriinglich ein roter Jakiit, alsoein Rubin; aber infolge der Intensitat, mit der sich bei seiner Entstehung ein Rot tber das andere legte, entstand ein Schwarz und Dunkelblau. Das Blau zog sich ins Innere zuriick, das zartere Rot ging an die Oberflache und verblasste zu Gelb; dann mischten sich die dussere und innere Farbe zu vollkommenem und unverander- lichem Grin. Ich bin geneigt, diese beim ersten Lesen als wilde Spekulation erscheinenden Angaben mit dem Turmalin in Verbindung zu bringen, dessen sdulenférmige, tiefgrine Kristalle wohl mit Smaragd verwechselt werden konnten und dessen verschiedenfarbige Exemplare solche Erklarungen geradezu herausforderten. Ueber die Gewinnung der Smaragde in Oberagypten finden wir bei unserm Autor sehr interessante Nachrichten. Nach Bavers Edelstein- kunde sollen die altagyptischen Smaragdminen erst unter Mehemed Ali durch den Franzosen Caittiaup im Jahre 1816 wieder entdeckt, der Betrieb aber nach kurzer Zeit wieder eingestellt worden sein. Aus den Zeiten nach der ROmerherrschaft seien keine Nachrichten iiber den Betrieb der Minen bekannt geworden. Dies ist insofern nicht zutreffend, als die Minen sowohl von Istanri im 10. Jahrhundert als von Eprisi um 1150 erwahnt werden. Schon Mas‘tpt berichtet in den Murug al-dahab (éd. Barsier pe Meynarn, Ill, S. 43 ff.) ausfwihrlich uber die Gewinnung und die Varietiten der Smaragde. Die von Tirascui gegebenen Nachrichten lassen sich wie folgt zusammenfassen : Der Smaragd befindet sich an der Grenze yon Aegypten und Aethio- pien in einem Gebirge, das sich in der Nihe von Assuan gegen das Meer hinzieht. Der vom Sultan eingesetzte Oberinspektor der Gruben teilt mit, dass das erste, was man in den Smaragdgruben antrifft, ein schwarzer Talk sei, der, dem Feuer ausgesetzt, wie Goldmarkasit er- scheint (1). Grabe man weiter, so komme man auf einen weichen roten Sand, in dem die Smaragde stecken. {[m Sande finde man nur kleine Steine, die als Ringsteine benutzt werden; die grossen und vollstandigen Smaragde finden sich in Gingen und Adern. Die schénste der vier Arten heisst die fliegenfarbige; gemeint ist damit die Farbe der Fliege, die im Friibling auf den bliihenden Rosen erscheint, also des Gold- oder Rosenkiifers. Der hauptsichlichste Mangel, den ein Smaragd aufweisen kann, ist die ungleiche Intensitat (1) Also wohl ein Biotitglimmerschiefer ? 350 JULIUS RUSKA. DIE MINERALOG IN DER ARABISCHEN LITERATUR. der Farbe, ein anderer die ungleiche Ausbildung seiner Form, ein dritter das Auftreten von Spriungen. Die wunderbarste Eigenschaft des Smaragds, durch die man den echten vom falschen unterscheiden kann, ist die, dass den Schlangen, die ihn anblicken, die Augen aus dem Kopf springen, sodass sie sofort tot sind. TiraAscui will es selbst erprobt haben und beschreibt ausfuhrlich, wie er sich von einem Schlangenbeschworer einige Schlangen verschaffte, um an ihnen das Experiment auszufuhren. Dass der Anblick des grunen Smaragds schwachen Augen nutzt, ist eine Wirkung, die schon von THEOPHRAST erwahnt wird ; dass er ein hervorragendes Gegengift ist und umgehangt gegen Magenschmerzen und Epilepsie hilft, weiss wie das Aristoteles- buch so auch Tirascui zu berichten; dass er sogar den Teufel verjagt, habe ich nur bei ihm getunden. Den groéssten Wert hat der kafergrune Smaragd; das Karat gilt durchschnittlich 4 Golddinare, aber der Wert hangt auch noch von der Grosse des Stucks und der vollstandigen Fehlerfreiheit ab. Eine ganze Anzahl von Funden wird nach dem Berichte des schon er- wahnten Oberinspektors angefuhrt. Bedeutend alter, der ersten Hilfte des 11. Jahrhunderts angehorig, ist AL-Birnunis Kitab al gamahir ft ma‘rifat al gawahir; eine Handschrift des umfangreichen Werkes befindet sich im Escorial. Casini hat in seinem Katalog aus der Vorrede des Buches die Namen von acht Autoren angefuhrt, die von Steinen gehandelt haben; unter ihnen begegnet uns auch aL-Kinpi wieder. Aus den weiteren Angaben Casiris ist nur zu entnehmen, dass AL-BirUNnI nach einer dihnlichen Disposition wie spater Tirascui die Steine beschreibt, insbesondere auch tiber die Geschichte einzelner grosser Edelsteine in Indien Nach- richten gibt. Da at-BirUnI unter den Kennern Indiens an erster Stelle steht und vierzig Jahre seines Lebens dort zubrachte, so hat dieses Werk fur die Geschichte der Mineralogie und insbesondere der Edelsteinkunde das allergrésste Interesse, und ich hoffe, dieses Werk durch Herausgabe und Uebersetzung ebenfalls der allgemeinen Benutzung zuganglich machen zu kénnen. Jutius Ruska. Heidelberg. Ascanio Sobrero nel centenario della sua nascita Nel prossimo ottobre in Torino si tributeranno solenni onoranze alla memoria di Ascanio Sosrero, lo scopritore della nitroglicerina, base della dinamite Nosev. Tali onoranze, promosse dall’ Associazione chimica industriale di Torino, si esplicheranno coll’inaugurazione di un monumento, con la coniazione di una medaglia commemorativa e colla publicazione delle principali memorie scientifiche del Soprero. Dei discorsi commemorativi pronunciati dalle principali autorita completeranno questi festeggiamenti. Ascanio Soprero nacque in Casale Monferrato nel 1812 e mori in Torino nel 1888. Per molti anni insegnd chimica applicata alle arti nelle Scuole Tecniche, poi chimica docimastica nella Scuola d’ Applica- zione per gli Ingegneri. Il suo insegnamento della chimica applicata, incominciato nel 1845, ebbe molta efficacia per lo sviluppo delle industrie chimiche in Piemonte. Fu membro per pit di 30 anni della R. Accademia delle Scienze di Torino e suo Segretario Perpetuo. Il Soprero studid la Chimica prima a Torino, come allievo del GioBERT, € successivamente del Micueorti, poi nel 1840 ando a Parigi nel Laboratorio di PeLouze ove stette sino al principio del 1843, e per sei mesi frequent il Laboratorio di Lienic a Giessen ove studid i pro- dotti della distillazione secca delle resina di guajaco (Ueber die Pyro- guajacsdure, Produkt der Trockendestillation des Guajacharzes, in Annalen di Liebig, 1843, t. 48) e scopri l’acido piroguaiaco detto poi guajacolo, e che ha tanta utilita nelle malattie polmonari. Ma il lavoro al quale pil intimamente é legato il nome del Soprero @ quello della nitroglicerina che scopri in Torino nei primi giorni del 1847 (Sopra alcuni nuovi composti fulminanti ottenuli col mezzo dél? acido nitrico sulle sostanze organiche vegetali in Mem R. Acca- demia delle Scienze di Torino, t. Il, vol. X). 352 I. GUARESCHI. La nitroglicerina da lui denominata piroglicerina o glicerina fulmi- nante & lesplosivo pit potente che si conosca. Il Sosrero descrisse varie volte la sua nitroglicerina perché prevedeva che sarebbe stata utilizzata come esplodente. Nel 1860 pubblicd nel Répertoire de chimie appliquée una breve nota: Sur la pyroglycérine, nella quale descrive dnuovo la preparazione e le proprieta della nitroglicerina, ma Je pro- porzioni degli acidi nitrico e solforico sono cambiate in modo che questo rimase poi il metodo di preparazione generalmente seguito. Io esprimo il mio parere, e dico, che molto probabilmente é stata la lettura di questa breve nota del Soprero pubblicata nel 1860 e ripub- blicata nel 1862 nel Moniteur scientifique del Dott. QuESNEVILLE, sulla preparazione e le proprieta fondamentali della piroglicerina, che ha spinto il Nose a preparare industrialmente questa sostanza e ad uti- lizzarla come esplosivo. Prima de] 1860, come appare dagli scritti del CLEVE, e di altri biografi di NopeL, questo inventore non aveva pensato alla nitroglicerina. Il Répertoire de chimie appliquée pubblicato dalla « Société chimique de Paris » per iniziativa di Wurtz, ed il Moniteur scientifique erano due pubblicazioni molto reputate e conosciute dai chimici ed industriali di tutti i paesi. Si é scritto ed ancora erroneamente si afferma, che la nitroglicerina fu scoperta dal Soprero a Parigi nel Laboratorio di PELouze. E’ un grave errore storico che deve essere corretto. Soprero lascid Parigi nei primi mesi del 1843 ed ando nel Laboratorio di Liesig a Giessen ove rimase sino all’ Ottobre 1843. Tornato in patria, lavoréd nel Laboratorio chimico dell’Arsenale, poi ebbe |’Insegnamento della Chimica appli- cata nelle Scuole Tecniche e solamente nei primi giorni del 1847 scopri la nitroglicerina, nel proprio Laboratorio senza l’aiuto di nes- suno. Ne presentd trecento grammi alla . Accademia delle Scienze di Torino nella Seduta 17 Febbraio 1847. Questa é la pura verita come risulta da tutti i documenti. Ne}! 1868 la nitroglicerina si comincid a fabbricare industrialmente dallo svedese Noset ; ma visto il gran numero di esplosioni, il NoBEL penso di rendere stabile la nitroglicerina, facendola assorbire da certe sostanze porose e specialmente dalla silice fossile che denomina si Kieselguhr. Questa miscela di Kieselguhr e nitroglicerina fu brevettata a Stockholm nel 1867 dal Nose sotto il nome di dinamite, ed allora ebbe un impiego estesissimo come explosivo. La nitroglicerina mes- colata col cotone polvere o cotone fulminante costituisce la gelatina esplosiva. Pud dirsi che ora la nitroglicerina é la base dei principali esplosivi moderni. ASCANIO SOBRERO. 353 E’ utile correggere un altro errore storico non privo d’importanza e che trovasi in aleune biografie di Soprero come in quelle di Nose. Riguarda il modo col quale fu scoperta la dinamite. La dinamite fu scoperta per caso, accidentalmente ? No. Da tutti coloro che hanno scritto sulla dinamite si accerta che questo esplodente a base di nitroglicerina sia stato scoperto de Nopet acci- dentalmente, per azzardo, a caso ; atfermasi, che essendosi un giorno nella fabbrica Krimmel, rotto un vaso od una bottiglia di lamiera di ferro contenente della nitroglicerina, questa cadesse lentamente per una fessura sopra della farina fossile o Kieselguhr che serviva per imballaggio e che il Nope: vedendo come ne risultasse una pasta facil- mente maneggiabile, pens di utilizzare la polvere finissima quale é il Kieselguhr. In qual maniera sia nato questo racconto non saprei dire, ma subito lo si affermd come verita indiscussa, e si disse senz’altro che questo fatto suggeri al Nopet |’idea di preparare la dinamite. Ma questo racconto é fantastico, e si é trasmesso da un autore all’altro, copiandosi ; in questo errore cadde pure l’assai distinto chimico svedese, P. T. CLeve, nella biografia che scrisse del Nopet e che precede la prima pubblicazione fatta dal Comitato per i 'premi Nopet ed intitolata : Les pria Nobel 1901. A pag. 8 di questo lavoro il CLeve scrive : « A cette époque critique, il fallut toute énergie et toute la persé- « vérance d’ALFreD Nope. pour ne pas perdre tout espoir. Il voyagea « d’un bout de l'Europe 4 l'autre, démontrant partout les qualités de « la nitroglycérine et prouvant que la cause de presque toutes les « explosions était une grossiére négligence. « Il travaillait sans cesse 4 ce probléme : rendre l’usage de la nitro- « glycérine moins dangereux. L’état fluide de la nitroglycérine était un « grand inconvénient, il fallait lui donner la forme solide. Le hasard « vint a son aide. Un jour, en 1863, un peu de nitroglycérine avait « coulé d’une tourie félée, et s’était mélangée a la matiére d’emballage, « une terre poreuse et siliceuse. L’ensemble formait un mortier épais « rappelant un peu la cassonade. Ce fait frappa Nopet, qui constata «que le mélange pouvait tre manié sans danger, et possédait « cependant la propriété de faire explosion, au moment voulu, avec la « force expansive connue. « Laterre,dont il s’agit, porteen Allemagne le nom de Kieselguhr. « On la trouve en abondance dans les environs du Hanovre, out on « l’exploite pour divers usages. « Cette espéce de terre se compose des carapaces microscopiques de 354 I. GUARESCHI. « diatomées fossiles, algues unicellulaires. Elle s'est formée dans les « grands lacs qui existaient pendant certaines phases de l’époque « glaciale dans les parages arrosés par |’Elbe de nos jours. C’est une « poudre blanche, extrémement légére. « On n’avait qu’a mélanger la nitroglycérine avec cette substance « calcinée et parfaitement séche pour obtenir une pate épaisse. « NoBEL appela ce produit la dynamite 4 cause de sa force explosive « puissante, nom sans doute fort bien choisi. Cette invention fut « brevetée en Suéde le 19 septembre 1867. » Cosi restO confermata la leggenda che la scoperta della dinamite si dovesse al caso, alla fortuita miscela di nitroglicerina con materiale d’imballagio, quale era la farina fossile o Kieselguhr. Ma io ho trovato uno dei pochi scritti del Nobel quasi sconosciuto anche ai suoi biografi in cui egli stesso racconta diversamente la scoperta della dinamite. In una conferenza o lettura fatta nel 1876 alla « Société des Arts » dal titolo: On modern blasting agents (Ame- rican chemist, 1876, t, VI) (*) vi é il brano seguente : « Les premiers essais faits avec un mélange de nitroglycérine et de « poudre ordinaire démontrérent la grande force explosive de ce « liquide; mais l’ére veritable de la nitroglycérine nedate que de 1864, « époque a laquelle on fit détonner une charge de nitroglycérine « pure a l’aide d’une trés faible charge de poudre ordinaire. Son « immense supériorité sur la poudre de mine était trop évidente pour « n’étre pas admise immédiatement, et la faveur dont elle fut objet « alla sans cesse en augmentant jusqu’au moment ot se produisirent « quelques accidents terribles qui arrétérent momentanément sa « carriére. On adopta alors une mesure préventive consistant a rendre « la nitroglycérine inexplosive, ou plutét moins sensible, par l’addi- « tion d’une certaine quantité d’alcool méthylique, qui la dissout complétement. En l’agitant ensuite avec de l’eau, qui s'empare de Valeool et met la nitroglycérine en liberté, on lui restitue ses « propriétés explosives; de telle sorte quelaméme amorce fulminante « qui était sans action sur le mélange de nitroglycérine et d’esprit de « bois, la fait détoner trés facilement quand on l’a agitée quelques « instants avec de l'eau. « Cette méthode, pour se mettre a l’abri des dangers de la nitro- « glycérine, bien que fortement recommandée par les chimistes, eut a lo ~ a a (4) Des nouveaux agents explosifs, trad. in Mon. scient., 1876, 3, t. VI, p. 250. ASCANIO SOBRERO. 355 « beaucoup de peine a étre adoptée par les mineurs. En réalité, elle « ne fut qu'une mesure transitoire, jusqu’au moment ow la nitro- « glycérine solidifiée, connue sous le nom de dynamite (en Amérique, « giant-powder), devint d’une application pratique (1867). « La dynamite n’est autre chose que la nitroglycérine absorbée en « plus ou moins grande quantité par certaines substances poureuses. « On croit généralement que la dynamite a été découverte acciden- « tellement. Ainsi on raconte que par suite d’une fuite survenue a un « récipient contenant de la nitroglycérine, le liquide avait coulé sur « une certaine variété de silice appelée Kieselguhr, et avait été « alsorbe par cette substance. Il n’en est rien. La premiére dynamite « fabriquée ne contenait pas de silice, elle se composait d’un mélange « de charbon de bois en poudre et de nitroglycérine. De nombreuses « expériences ont été faites avec différentes substances absorbantes, « telles que la terre cuite, la sciure de bois, le papier ordinaire, ete., « avant que la silice poureuse ne fait définitivement adoptée. « La silice poureuse absorbe en moyenne de trois 4 quatre fois son « poids de nitroglycérine; elle posséde, sur les autres absorbants, « lavantage serieux de résister a4 une pression assez considérable sans « abandonner la nitroglycérine qu’elle renferme. » Questa leggenda é dunque sfatata dal Nopet stesso. Si notera poi un’altra considerazione : la miscela a base di nitro- glicerina Kieselguhr sarebbe avvenuta nella fabbrica Kriimmel, che fu fondata nel 1865, ma Nose stesso in una lettera del 1884 afferma di aver inventata realmente la dinamite nel 1863 et di averta perfe- zionata nel 1866. Anche qui perd non dice esplicitamente come venne a lui idea di usare il Aveselguhr; in genere parla di sostanze porose. La nitroglicerina ha un altra grande importanza : come medi- camento. Il Soprero appena scoperta nel 1847 questa sostanza ne studi l’azione fisiologica su se stesso e sugli animali, e riconohbe che é& yenefica. Aleuni anni dopo, nel 1854, in America era usata in medicina sotto il nome di glonoina. Fu in seguito studiata da molti farmacologi, principalmente dall’ ALeertoni, ed ora é riconosciuta da tutti essere la nitroglicerina, il miglior rimedio contre quella terribile malattia detta angina pectoris. Inoltre al Soprero devesi la scoperta di altri esplosivi quali sono II nitro-saccarosio e la nitro-mannile. La nitromannite fu proposta come agente detonatore in sostituzione del fulminato di mercurio. E Sopreno gia sino dal 1847 (Sur la man- nite nitrique, in Comptes rendus, 1847, t. 25) quando scopri questo 356 I. GUARESCHI. esplosivo, fece nell’Arsenale di Torino delle esperienze le quali dimostrarono che : 4° la nitromannite é meno costosa del fulminato; 2° si prepara facilmente e senza pericolo; 3° é pili del fulminato facile a maneggiarsi senza danno; 4° si conserva senza alterazioni. Attualmente si fanno in Italia degli esperimenti par l’applicazione della nitromannite su vasta scala, e conseguentemente sulla sintesi della mannite. La mannite fino ad ora si é ottenuta col metodo di Ruspini dalla manna, che é fornita dal Fraxisus ornus e dal F. rotun- difolia; ma la produzione della manna é assai diminuita ed il prezzo aumentato. Percid si é pensato di fabbricare la mannite sintetica, che si sa potersi ottenere per riduzione di diversi glucosii coll’idro- geno nascente. Col nuovo metodo di un distinto chimico italiano si prepara convenientemente la mannite sintetica idrolizzando il succo della Dahlia che contiene inulina, poi trasformando il levulosio in mannite con uno speciale metodo di riduzione elettrolitica. Ecco dunque un’altra sostanza, la nitromannite, seoperta da Soprero, la quale da vita, pud dirsi, ad una nuova industria chimica e ad un nuovo esplosivo. Al Scprero si deve un’altro lavoro importante. Nel 1850-51 egli studid lazione dell’ossigeno sull’essenza di trementina in presenza dell’acqua e della luce solare (Note sur un nouveau compose W huile volatile de térébenthine in Comptes rendus, 1851, t. XX XIII) ed ottenne un bel composto cristallino c*°H1S0?. E’ questo forse il primo esempio di un composto ottenuto per l’azions dell’ossigeno puro su un corpo organico ed in presenza della luce solare e dell’acqua. REGNAULT aveva studiato l’azione della luce solare durante la clorura- zione. Le brevi ma nette esperienze del Soprero furono poi confermate ampiamente dal distinto chimico inglese E. Armsrrone il quale anzi in onore del Soprero denomind il composto C!°H!80?: Sobrerolo; di questo ottenne due forme stereoisomere l.e.d, poi ne derivd il sobre- rone c10H*60 e le sobreritriti C1°H*8(OH)*. Questi interessanti com- posti sono ora descritti in tutti i trattati di chimica organica. Egli per il primo fece uno studio accurato di una sostanza organica molto resistente ai reattivi chimici : lolivile (Sur la résine de Volivier et sur Volivile nel Journ. Pharm. et Chim., 1843, 3, t. II] e Mem. R. Accademia delle Scienze Torino, Ii, 1846, vol. VIII). Con questo lavoro il Soprero si imbatté, come potrebbe dirsi, in un osso molto ASCANIO SOBRERO. 357 duro, perché Polivile é una delle sostanze piu difficili da purificare, da analizzare e da trasformare, al punto che ancora oggi resiste agli sforzi dei chimici. Altre ricerche si debbono al Soprero, ma di secondaria importanza. Alcuni lavori importanti del Soprero, come per es.: la preparazione del tetracloruro di piombo, il primo esempio di composti della forma PbX*, e gli studi sullo zolfo colloidale, furono fatti insieme a Francesco SELMI. E’ da tenersi in considerazione che quasi tutte le sostanze scoperte dal Sobrero, poche se si vuole, hanno ricevute delle utile applicazioni o nell’industria o nella medicina o nella scienza : la nitroglicerina, il nitrosaccarosio, la nitromannite sono potenti esplosivi ; la nitroglicerina e i] guajacolo sono energici e preziosi medicamenti; il sobrerolo é uno dei primi glicoli idroaromatici o terpenici conosciuti. L’Italia ha avuto dei chimici di maggior valore scientifico del Sobrero, ma per la importanza delle applicazioni cha hanno avuto le sue scoperte questo modesto chimico non é secondo a nessuno. « Non yié pid grande errore, scriveva un grande fisico inglese, W. Tuomson (*) di quello di considerare con disprezzo le applicazioni pratiche della scienza. La vita e l’anima della scienza risiedono nella sua applicazione pratica, e, come i grandi progressi nelle matema- tiche sono stati realizzati in grazia al desiderio di scoprire la soluzione di problemi di natura eminentemente pratica cosi nelle scienze fisico- chimiche molti dei piu grandi progressi che sono stati realizzati dai pit remoti tempi ai nostri giorni, sono dovuti all’ardente desiderio di far servire la conoscenza delle proprieta della materia a qualche scopo utile all’umanita. » Bisogna avere grande fiducia nei progressi della scienza; una sostanza, un fatto, che oggi appena scoperto pare non abbia impor- tanza alcuna, dopo un certo tempo pué acquistare la massima impor- tanza. Tale fu il caso della nitroglicerina. Gli antichi non avevano idee chiare del progresso. Il progresso delle scienze é la migliore prova della civilta di una nazione. Non si deve mai dire, « questa sostanza serve a nulla, questo problema é insolubile »; nelle cose specialmente di ordine fisico e chimico, le affermazioni assolute sono spesso errate. Non dimentichiamo che il filosofo Aucusto Comte pose fra i problemi insolubili anche l’impossi- (‘) W. Tuomson (lord Ketvin), Conférences scientifiques et allocutions. 358 I. GUARESCHI. ASCANIO SOBRERO. bilita di arrivare a conoscere la composizione chimica degli astri, e cid precisamente pochi anni prima che Kircunorr e BUNSEN scoprissero Vanalisi spettrale ! Un altro esempio : quasi nel medesimo tempo che si pubblicavano le memorie di Sosprero sulla nitroglicerina e sulla nitromannite, che tanta importanza hanno avuto in seguito, un altro chimico, GIuLIo Usiciio, modenese emigrato in Francia a scopo professionale, e cugino di ANcELo ed Eminio Uste.i0, seguaci di Mazzini ed esuli pure in Francia, pubblicava nel 1848-1849 aleune memorie, Sull’acqua del mare che dopo quasi 50 anni furono ricordate e lodate dal van’t Hoff, e ser- virono come prima guida a questo grande chimico nei suoi studi chimico-fisici e chimico-geologici sui giacimenti di Stassfurt (+). Alla fine del prossimo Ottobre Torino celebrera solennemente il primo centennario della nascita dello scopritore dei principali esplo- sivi moderni. Nel Discorso storico critico che precede le principali memorie del Sobrero e nelle annotazioni a queste memorie, che saranno pubblicate in occasione del centenario, io ho pili ampiamente trattato delle scoperte che debbonsi a questo chimico. Torino-Cumiana, Agosto 1913. I. GUARESCHI. (‘) Di Grutio Usieiio, assai poco conosciuto, spero di poter scrivere pit ampiamente fra non molto tempo. Verso il 1850 un illustre naturalista profetizz6 limportanza delle memorie dell’Usietio sull’acqua del mare e dopo averle riassunte scriveva : « Puissent les détails dans lesquels nous venons d’entrer, « avoir fait comprendre l’intérét des recherches auxquelles s’est livré M. Usieio « et qui annonce un expérimentateur habile et un physicien profond. » Discorrendo dell’opera scientifica d’ Usieiio tornero anche sul mio : Vannoceto Biringucci e la chimica tecnica (Torino, 1904) perehe’, come io feci notare sino dal 1904, il Brrineucer fu il primo a dare una teoria scientifica tutta moderna, sul’ origine della salsedine del mare. The botanical philosophy of Guy de la Brosse : A study in seventeenth-century thought. Guy pe LA Brosse, physician to Louis XIII, is chiefly remembered to-day as the founder and first superintendent of the «Jardin des plantes » of Paris. He deserves, however, fuller recognition than usually falls to his share as an exponent of the more theoretical aspects of Botany, from the standpoint of the early seventeenth century. The date of his birth is unknown, but he died in 1641, the year in which Nehemiah Grew, the English « Father of Plant Anatomy», was born. He was thus a contemporary of many of the great men to whom we owe that scientific reformation which was based, as Jessen (*) has finely said, upon the perception of the eternal harmony of changeless law which governs the Universe : Francis Bacon, GautiLeo, KepLer, Joacnim June and Descartes. In 1628, a date which marks an epoch in biology since it witnessed Harvey’s discovery of the circulation of the blood, pe LA Brosse expounded his botanical opinions ina book entitled : « De la Nature, Vertu et Utilité des Plantes..., par Guy DE LA Brosse, « Conseiller et Medecin ordinaire du Roy. A Paris, Chez Rollin « Baragnes, au second pillier de la grand’ Salle du Pallais. » The author tells us that the idea of composing this work came to him while he was elaborating his scheme for the construction of the «Jardin Royal des Plantes Medecinales». The book contains a detailed account of his theoretical views concerning the plant world, and is marked by considerable originality of treatment. To those who would reproach him for wandering from the beaten track he (*) Jessen, K. F. W., Botanik der Gegenwart und Vorseit in culturhistori- scher Entwickelung, Leipzig, 1864, p. 208. 360 AGNES ARBER. replies, that it is not novelty which has attracted him, « mais une « grande aparence du vray: protestant que lors que l’on me mons- « trera une plus belle lumiere, que ie la suivray de tout mon possible ». At the time that Brossr’s Nature des plantes was written, Cardinal RIcHELIEU was the uncrowned king of France. However despotic and unscrupulous his political career may have been, he may well be held in honour for his generous patronage of art and letters and especially for his foundation of the French Academy. Guy DE LA BrossE was probably wise in his generation in dedicating his work to « Mon- « seigneur le tres-illustre et le tres-reverand Cardinal Monseigneur le « Cardinal de RicHELieu », and in desiring to be allowed to strew his flowers before « le temple de vostre vertu incomparable ». Guy DE LA BrosseE took for the motto of his treatise, « La verité et non |’autorité », and he consistently attempted to free himself from the shackles of ancient opinion. In religious matters alone he pro- fesses strict orthodoxy : «ie me tiens, ... en tout ce qui concerne la « Foy, 4 ce qu’en a determiné I’Eglise. » Sometimes he can scarcely contain his scorn for «les vieux chaperons de la descripite antiquité». To those who regard what he has to offer as unworthy of acceptance simply because it is new, he replies that, if it is true, it is by the same token as old as the Universe, and he thanks God that he has not, in the matter of the sciences, submitted his judgment to the imaginations of any men, — Hebrew, Greek, Arab or Latin. This revolutionary attitude finds its fullest expression in his treatment of the Aristotelian philosophy. It is scarcely possible for the modern student of science to realise the degree of reverence paid to ArIsTOTLE’s teachings, even as late as the Renaissance period. It is true that Pierre Ramus in 15386 presented as his thesis for the degree of Master of Arts in the University of Paris, « quecumque ab Aristotele dicta essent, commentitia esse », but this was regarded at the time as a brilliant paradox. That Aristor.e’s influence was not easily undermined is shown by the fact that, even in the last decade of the sixteenth century, GALILEo (4) was practically driven from his professorship at Pisa by the enmity of the Aristotelians, since he had dared to confute by experiment an erroneous opinion held by their Master. Guy DE LA Brosse was evidently attacking the cherished convictions of many of his contemporaries in his criticisms of (1) Loves, T.E., Aristotle's Researches in Natural Science, London, 1912,p. 3. THE BOTANICAL PHILOSOPHY OF GUY DE LA BROSSE. 361 ARISTOTLE; we find evidence of this in the numerous passages in which he thinks it necessary to explain his position. One of his contentions is particularly acute. Speaking of AristotLe, he remarks, « if he had observed such a reverential attitude towards Ptato his Master as you wish me to maintain towards his opinions, you would not be in possession of them now». He does not, however, reject the ideas of the Greek philosopher wholesale, but claims that they ought to be tested before being accepted. «If the thought of ArisToTLe tallies with experlence », he writes, « well and good — otherwise I shall not be afraid to say that the good man was mistaken. » It is on the subject of the actual nature of plant life that Guy DE LA Brosse joins issue with AristoTtLe in definite fashion. Other Greek thinkers, such as ANAxacorAs, EmpepocLes and P ato, seem to have held plant and animal life to be more closely akin than they appeared to AristoTLe, who denied the existence of feeling in plants, and also of the capacity for sleeping and waking. Our author returned to the earlier view and maintained that the plant was a living being in a fuller sense than that admitted by AristoTLe. Brosse devotes a good deal of energy to demonstrating the essential unity of vegetable and animal life. He points out that growth is at least as active in plants as in animals, and that, in the former, it is continuous until death. He tries to prove that movement is not a distinguishing characteristic of animal life, for the Wind, which is inanimate, can move, while there are animals, such as Oysters and Barnacles, which are station- ary. He shows that air is no less necessary for the life of plants than of animals, and that both die if deprived of « this celestial meat ». He also describes the different diseases to which plants are subject and shows that they are comparable with those of animals. Even in cases where the mode of life is exceptional, he finds analogies between the animal and vegetable worlds. He compares the Orpine and Aloe with the Chameleon and Bird of Paradise, since he believes that all four ean live on air. He discovers an analogy, again, between a Tulip or an Onion bulb during its winter rest and a hybernating Snail. But the more important part of his discussion is that dealing with sen- sation, emotion, and the power of sleep as characteristics of vegetable life. Here he throws down the gauntlet to AristoTtLe from the beginning, declaring, even in the Dedication, that plants «s’esmeuvent 4 la ioye, et fremissent ala douleur». He describes how, when rain falls in summer after drought, the plants, by the agitation of their leaves and branches, give forth an agreeable murmur of joy. He 362 AGNES ARBER. attributes, also, to the « bon Chrestien » Pear Tree and to the Mul- berry a desire for human company, since they bear finer fruits in fre- quented courts than when they are planted in orchards. However keenly the botanist of to-day may be conscious of the logical weakness of bE LA Brosses’s attitude on the subject of the emotional nature of plants, he may, at least at moments, feel an intuitive sympathy with it, and an impulse to acquiesce, with his instinct if not with his reason, in Wordsworth’s lines: The budding twigs spread out their fan, To catch the breezy air ; And I must think, do all I can, That there was pleasure there. When we pass from the emotions to the senses of plants we find ourselves on firmer ground. De ta BrossE cannot be said to throw much fresh light on this obscure subject, but at the same time he approaches it in a thoroughly scientific spirit. He takes the view that, considering what various grades of development are displayed by the sense organs of animals and how difficult some such structures are to detect, it is unreasonable absolutely to deny the existence of sense organs in plants, although these organs have not yet been dis- — covered. He quotes a few instances of special sensitiveness, such as . the case of the Wood Sorrel (Oxalis acetosella) which folds its leaves when rain and tempest are nigh, reopening them when the bad weather is past. He also recalls the Carline Thistle, which serves, he says, aS a weather prophet to the peasants of Auvergne and Languedoc, the opening or closing of the flower-heads, which they nail to their doors, being taken to indicate sunshine or rain. Guy DE LA Brosse was definitely of opinion, in opposition to ARIs- TOTLE, that plants may be said to sleep and wake. He points out that they perform work in drawing nourishing sap from the soil, and in digesting, transmuting and distributing it, and in exercising their feelings and functions. These labours he regards as productive of weariness. He says that plants are also tired by tempestuous weather and that, after fatigue they need respite and sleep. He cites the Liquorice and Wood Sorrel! as plants which fold their leaves at sunset and unfold them at dawn. He refers also to the winter sleep of vegetation which succeeds the labours of spring and summer, and regards it as corresponding to the hybernation of the bear, the dor- mouse and the serpent, THE BOTANICAL PHILOSOPHY OF GUY DE LA BROSSE. 363 The views about vegetable life held by Guy DE La Brosse are closely bound up with his ideas on the nature of the plant soul. The word wuxn used by AnistoT.e (') in this connexion is generally translated «4me» in French and «soul» in English, but it is probable that « principe de vie» expresses its meaning more exactly. The word « soul » in English has become coloured by religious associations to a degree that renders its use in relation to the plant world somewhat incongruous, and yet there seems to be no other expression which approaches so nearly to the sense of the word «ame» as used by Guy DE LA Brosse. «The least and meanest herb has its soul », he says, «as well as the greatest, — a sprig of Marjoram as well as an Oak ». If the existence of the plant soul be admitted, our author draws attention to various questions « assez gentilles et curieuses » which arise in connexion with it. The most important of these is whether the souls of plants are incorruptible. De LA Brosse does not maintain that plants have souls which are immortal in the full sense, but he holds that they endure as long as the world lasts. He thinks that on the death of the plant-body the soul retires to rest, but returns to life again in course of time. He suggests that all plant souls have existed since the creation of the world; concealed within the Elements of Earth or Water they await their appointed time to come tolight. These expectant plant souls unite with seeds sown in these Elements and give them power to germinate. Seeds sown in an unsuitable medium, such as the Water-lily on dry land or the Pasque-flower on clay, fail in their development because they have no opportunity of coming into contact with souls belonging to their own species. According to Guy bE LA Brosse, the main characteristic of Earth as an Element is its power of attracting, preserving and pro- tecting the Principles of things and their « Semences» (Seeds or Causes). Perhaps this idea, obscure as it is, throws some light on the intention of the following verse, which occurs in one of the poems of Tuomas Canew, an English contemporary of our author : Ask me no more, Where Jove bestows When June is past, the fading rose? For in your beauty’s orient deep, These flowers, as in their causes, sleep! (*) Cf. Lones, T. E., loc. cit., p. 80. 364 AGNES ARBER. Certain interesting side issues arise from Guy DE LA Brossr’s ideas upontheplantsoul. He discusses the question whether the Earth does not, in the course of centuries, produce new plants as the sky, new stars. He suggests that, though the seeds of all plants were origin- ally created and committed to the earth at one time, they may have been endowed with the capacity for germination in succession « selon les aages du monde »,‘and that there may be various kinds which have not yet emerged, but with which our posterity will become acquainted, although from us to-day they remain hidden. De LA BrossE sought to justify his theory by pointing out that there is great variety in the length of time which seeds of different species now living require for germination. He also suggested another method by which new kinds of plants might come into existence. As he did not understand the sexual reproduction of plants, he naturally concluded that there could be no process in the vegetable world exactly corresponding to hybridisation among animals; but he thought that the effect might be tried of grinding the seeds of different species and reducing them to powder together, and sowing the resulting mixture in the earth. He imagined that this might produce an effect comparable with grafting, and supposed that something of the kind might occur in nature and give rise to new forms. This idea is, however, curiously inconsistent with his account of the structure of the seed, which stands scientifically on a much higher plane. He says that the seed consists of three parts, two visible and one invisible. The.first part is the body of the seed or « mere-germe» (equivalent in modern language to the endosperm of cereals and the cotyledons of peas and beans), which is converted into milk at the time of germination. The second part is the « germe », or embryo, within which resides the third — the invisible spirit of the seed. If the embryo be separ- ated from the seed body, or if the whole seed be ground up, germi- nation cannot take place. De LA BrosseE disputes the view that the Sun is the actual cause of the development of seeds. It is, he says, the germ that is the «centre de vie» and the Sun is merely the instrumental cause, awakening by its heat « les esprits artistes » which have been rendered drowsy by the cold. He points out that the ants must be aware of this fact, for they are in the habit of destroying the germ of the grain which they collect and then exposing it to warmth and moisture without fear of its sprouting. To the biologist of the present day the subject of the origin of new species is closely bound up with that of variation. Such a connexion THE BOTANICAL PHILOSOPHY OF GUY DE LA BROSSE. 365 of ideas would be unlikely, however, to occur in the mind of a seventeenth-century writer, and Guy DE LA Brosse, who discussed the subject of variation with much acumen, was interested in it from quite another point of view. He regarded the existence of differences between individuals of the same species as a proof of his favourite contention that the plant soul is not merely specific, but that each individual plant has its own individual soul. The « faculté spéci- fiante » determines whether the plant shall be a Tulip ora Carnation, but this specific force evidently cannot control the differences between the various flowers, leaves, stems, and seeds, which are observable when Tulip plants or Carnation plants are compared among them- selves. De LA Brosse concludes that these variations must proceed from « une particuliere et individuale puissance », or, in other words, from the working of the individual soul. He points out that, in the case of the Poppy other plants, seeds from the same capsule grown under identical conditions, may produce plants differing widely from one another, and he derides as meaningless the accepted view that this is merely « un jeu de la Nature». He also controverts the idea that, in general, plants of the same species bear a perfect resemblance to one another — a statement which he attributes to mere lack of observation. « Never », he says, « will you meet with two plants similar in all respects — no more two shoots of Marjoram than two Oak-trees.... It is impossible among a million Apples to discover two alike. » Another subject which is treated by Guy DE La Brosse with consi- derable breadth of view is that of Astrology in its botanical aspect. « Some hold », he says, « that this great azure ceiling is the spouse of the Earth, and that from him proceed her fertility and her barrenness, and that all good and evil spring from his power... This opinion, though ancient and authorised by personages whom antiquity and our centuries have esteemed as very wise, does not satisfy me and also itis not proven. » At the same time, le LA Brosse by no means abso- lutely denies the influence of the heavens ; he is disposed rather to agree with Giorpano Bruno that the stars have a certain general power in influencing the world and producing « des accidens grandement « fascheux, et mil estranges effects contre la terre », He will not allow, however, that they have any action in matters of detail and shows how difficult it is to conceive of any method by which they can direct and control the virtues of plants as assumed by the astrological botanists. He points out, also, that we are assured by Moses that before there 366 AGNES ARBER. were stars in the firmament there were plants on earth, and that it is illogical to ascribe the qualities of the plants to the heavenly bodies which followed after them in the order of creation. He criticises the elaborate directions given by TuurneIsser(*) for the gathering of med- icinal plants under particular conjunctions of the stars and planets, showing that the conditions laid down are often impracticable, and that, evenifthey were fulfilled, itis quite likely that the plant in ques- tion would not be in the best condition for gathering at the exact moment required on astrological grounds. DE La Bross himself lays considerable stress on the question of the best time for gathering medicinal herbs, but he shows that the essential thing is to collect them when they are in perfection, e. g., in the case of fruits and seeds, whenever they are ripe, regardless of stellar influences, for, as he says, «les fruits et les semences ont acquis leur perfection quand ils « quittent leur mere, comme les Oyseaux lorsqu’ils delaissent leurs « nids et le secours de leurs nourrissiers ». As regards the time of day for herborising, he holds that plants should be collected at the hour when they are « le moins fatiguees ». For instance the Rose is most fragrant in the morning and should be gathered then, but the Cranesbill at sunset because it is only scented in the evening. Not only botanical astrology, but also the related superstitions as to the « Signatures » of plants were attacked by Guy DE LA Brosse. He directed his criticisms mainly against the most famous work on the subject, GiamBattistA Porta’s Phytognomonica, published in 1588. Porta believed that the virtues of plants were indicated by their resemblances to animals or to partsof the human body, —for instance a plant with a jointed seed vessel would cure the bite of a scorpion to whose articulated body it bore a dim likeness. De LA Brosse declares that in many of the similarities seen by Porta there is more imagina- tion than truth, as in the case of clouds in which one can detect resemblances to anything which fancy suggests. He shows, also, that the doctrine of signatures is far from being universally applicable. For instance, many plants which have the signature of the eye are useless in eye-diseases, while Euphrasia and Rue, which are well known to be of value in this connexion, bear no external sign of (‘) Leonnarpr THURNEISSER zuM TuurN (1530-1595 or 1596). His chief work was Historia sive descriptio plantarum... Berlini Eaucudebat Michael Hentaske, 1578. Min. ie? THE BOTANICAL PHILOSOPHY OF GUY DE LA BROSSE. 367 their virtue. He finds amusement in the fact that Porta sometimes discovers signatures among artificial objects, e. g., he compares the flower of the Monkshood to a helmet, and assumes that this denotes its fatal powers as a poison! De La Brosse also derides this compa- rison, becausea helmet is, in reality, an article of defence and nota cause of death. In spite of his scorn forastrological botany, Guy DE LA Brosse seems to have believed the moon to have some influence upon plant life. He held, for instance, that trees cut down at the full moon yield timber that becomes worm eaten more readily than if cut when the moon was young, and he also believed that seeds sown with a waning moon produce plants that are small but fertile. The winds, at the time of sowing, bad, too, he thougth, an influence on the resulting crop. For exemple he tells us that Barley sown when an East wind is blowing yields a full ear to the sickle, and that Peas planted when the wind is northerly can only be cooked with difficulty, whereas, if they are planted while it is in the South, they soften easily, but are liable to the attacks of an insect, especially if the moon was waxing at the time of sowing. The instances just quoted show that, in Guy bE LA Brosse’s case, theory and practice did not always go hand in hand. He was eloquent on the supreme importance of testing all theories by experimental work, but yet, on some subjects his statements on matters on fact show a curious credulity, He remarks that « the most solid knowledge that we have of things comes from experience», and says, « | do not desire to be believed but to be tested »,— and yet these unexceptionable sentiments did not prevent him from making such a declaration as the following : « | know by experience that if the water, the oil and the salt of a plant are extracted, and then mixed again and committed to the earth, the same plant will be born anew, much more beautiful than it was before. » In justice to him one must say, however, that certain of his views which seem, at first glance, to be merely super- Stitious, prove to have a basis of fact when carefully examined. One such notion, to which he strongly adhered, was the advantage of using plants native to one’s own country for food and medicine in preference to foreign products. This idea, widespread at the time, is met with, for instance, in the poem on Providence by Grorce Herpert Which appeared within a few years of Brosse’s book. Speaking of plants Herpent says : All countries have enough to serve their need. 368 AGNES ARBER An objection to foreign drugs, which one might be inclined to dismiss off-hand as mere prejudice, receives some justification when pr LA BrosseE points out that, in his time, these foreign products were apt to reach the consumer in very bad condition after unskilful collecting followed by a long journey. Upon certain branches of theoretical botany Guy DE La Brosse’s attitude was singularly retrograde, considering that he wrote in the seventeenth century. This was notably the case in his views on Clas- sification. His references show that he was acquainted with the writings of Bock, Fucus, Lontcer, TurNER, DopoENs, PENA, DE L’OBEL, DE WEciuse, and p’ALicuAmps, but on this subject he seems to have gained little from his study of their works. He merely divides plants into seven kinds, — Trees, Shrubs or Bushes, Herbs, Parasites, Mosses, Mushrooms (including Toadstools) and Truffles. He seems to have believed that botanical classification ought to be based on the uses of the plants to man. He complains, for instance, that a number of species had been brought together under the name Geranium because their fruits resembled a crane’s bill, whereas he says they ought to be named from their virtues and not from their resem- blances. De LA Brosse’s views on classification bring home to us the fact that he was primarily a physician whose interest in plants centred round their medicinal uses. It was this which led to his study of Chemistry, a subject which occupies a large part of the book to the study of which the present paper is devoted. Here again he adopts an attitude which, at least in theory, is highly independent. He declares that he does not follow any chemist, not even ParacéLsus, « to whom one gives the first place in this excellent art », and in whom he perceives « very beautiful and very rare thoughts». The task of chemistry he takes to be to resolve all bodies into their constituents ; in his own words: « Tout ce qui est sensible depuis le concave de la Lune iusques au « centre de la terre est un obiect de resolution .......... a la Chimie. » How amazed he would have been at the extension of the field of reso- lution far beyond « le concave de la lune » by modern applications of spectrum analysis! He regarded fire as the most valuable of all instruments at the chemists’ disposal, — and defined chemistry as « an Art which dissects compound natural bodies, by means of fire, its principal tool». He regarded «salt», «sulphur», « mercury », « water» and « earth » as the five simple bodies. Such views were characteristic of the time and it was not until more than thirty vears THE BOTANICAL PHILOSOPHY OF GUY DE LA BROSSE. 369 later that Rosert Boye (*) showed in his Sceptical Chemist that fire is not always the true and genuine analyser of compound substances, and that « sulphur», «salt» and «mercury» are not the first and most simple principles of bodies. We are not here concerned with the purely medical aspect of DE LA Brosse’s work, but it may be mentioned in passing that he speaks in one passage of the seeds (semences) of diseases which are transported from parents to children and from one person to another. This might possibly be regarded as a dim foreshadowing of the bacterial theory. It is not easy rightly to appraise the value of Guy DE LA Brossr’s work on the theory of botany. It contains, as we have shown, a curious medley both of childish thought and of critical speculation which is in advance of his time. He had at least momentary glimpses of the vast scope of the subject upon which he had entered. «The field is wide», he wrote, « and open to those who desire to gather sheaves; more remains than has been harvested». To the present writer it appears that perhaps his chief claim to our regard lies in the fact that he had in his composition that touch of poetry without which no biological thinker can achieve greatness. Acnes ARBER. (Cambridge) (‘) Birncn, T. The Life of the honourable Robert Boyle, London, 1744, pp. 132-134. La teoria di Anaxagora e la chimica moderna (Lo sviluppo e lutilizzazione di un’ antica teoria) La storia del pensiero scientifico in generale e quella delle sue multiformi applicazioni, non solamente offre un interesse grandis- simo di per se, ma serve anche a far progredire le varie teorie. Le opere degli scrittori scientifici dei tempi passati, come gia ebbe ad esprimersi anche Ostwald inaugurando i suoi Klassiker der exakten Wissenschaften, sono miniere entro le quali, pur in mezzo a molte cose inutili, si possono trovare molte idee feconde che, o non furono notate dai contemporanei, o, allora, non erano passibili di un ulte- riore sviluppo, mentre al presente nuove ricerche e nuove teorie pos- sono con esse adattarsi, ed, alcune volte, dare frutti non sperati. E non solamente negli scrittori pit recenti, come quelli che non sono anteriori all’ epoca galileiana, possono ricercarsi idee che st ricon- nettano utilmente alla scienza attuale, ma anche negli scienziati pit antichi e nei filosofi primitivi possiamo fiduciosi rivolgere le nostre indagini. Nella presente nota io voglio appunto mostrare come il pensiero fondamentale di Anaxagora sulla teoria delle trasformazioni delle sostanze, possa mettersi in relazione colle conoscenze odierne e por- gere cosi la base di partenza per una nuova teoria che puo avere i suoi lati di utilita. La cosa é tanto piu interessante in quanto la teoria di Anaxagora, in contrasto a quelle di Empedokle e degli atomisti, era rimasta morta, sia nell’ antichita, sia nei tempi posteriori, Non é il caso di esporre qui la teoria di Anaxagora; ho parlato di essa in due articoli pubblicati in Scientia (‘), e la teoria sara svolta (1) La teoria delle sostanze nei presokratici greci. Vol. XIV, 1913, fase. 1°sett. e 1° nov. Pee nen LA TEORIA DI ANAXAGORA. 371 pit ampiamente nel primo volume della mia Storia del pensiero scien- tifico di prossima pubblicazione. Accennerd solamente come, fondan- dosi sull’ acuta analisi di Pau. .Tannery (*) e su alcune poche altre considerazioni, la teoria del filosofo di Klazomene si possa esporre nel modo seguente : ms, Yap Gv Ex uN TpIxO¢ Yevorto GpiE, kai OapE Ex ur) CapKds; Ss (Come pud un capello generarsi da cid che non * capello, la carne da cid che non é carne?) Si domanda Anaxagora. Questa difticolta che lo pone in contrasto col trasformismo degli ionici, lo induce ad ammettere la preesistenza di tutte le infinite sostanze, le quali si trovano disseminate, in proporzione diversa, in tutto lo spazio. Con espressioni che preludono i futuri concetti infinitesimali piu rigorosi, Anaxagora immagina che in una qualunque particella infinitesima di spazio esistano tutte le infinite sostanze, ma ognuna in una data proporzione variabile, e che é quella preponderante che, vincendo le altre, fornisce le proprieta che caratterizzano il punto considerato (?). Con un linguaggio ancora pi moderno noi possiamo dire : le so- stanze sono infinite; in ogni punto esse esistono, ma in quantita Maggiore o minore. Quella predominante da il carattere specifico del punto considerato. Per ogni punto si pud quindi stabilire u- n’espressione M,U, + Mey +... + mM, U,, dove le m sono coefficienti numerici che esprimono quantita di sos- tanza, e le uw sono le sostanze alle quali i coefficienti si riferiseono. Le m sono funzioni del posto e del tempo, abbiamo cioé m; = 9g; (2,y,%,0. Siccome poi le singole sostanze si mantengono inalterate per quantita avremo che per tutte le @ sara ie | QD; (x, Y,%, uy) da dy dz = 0 dt dove l’integrale 6 supposto esteso a tutto il cosmo. Espressa nel modo suddetto la teoria certamente non soddisfa. Una (') Vedi il capitolo che tratta di Anaxagora nel Pour l'histoire de la science helléne. Paris, 1887. (*) Naturalmente non sono queste le espressioni di Anaxagora, ma in fondo isuoi ragionamenti si riconducono a questi concetti. Vedi in proposito i luoghi citati. 372 ALDO MIELI piccola variazione, invece, e pit nella terminologia che nel significato, viene a porla subito sotto nuova luce. Abbiamo parlato di quantita di sostanza ed abbiamo detto che in ogni punto esistono tutte le sostanze in quantita variabile. Invece di quantita di sostanza diciamo ora gruppo fisso di qualita; e diciamo ancora che in ogni punto esistono tutti i possibili gruppi di qualita, ciascuno con un’ intensita diversa (‘). Se un gruppo predomina di gran lunga sugli altri, esso é quello che conferisce al punto le sue qualité sensibili. Cosi espressa la teoria non ha pit nulla di urtante, e mentre l’esistenza contempo- ranea di pit sostanze in un punto non soddisfaceva, la coesistenza di piu ed anche di infinite proprieta non ha nulla di strano e di insolito nel pensiero scientifico attuale. Ancora un passo e la teoria di Anaxagora puo riallacciarsi alla scienza moderna. Anaxagora postula l’infinita delle sostanze, 0, diremo noi, dei gruppi di proprieta. Noi lasciamo invece indetermi- nato questo numero cercando poi di stabilirlo, volta per volta, dai fatti. Invece del cosmo, poi, espressione vaga, e che al momento pra- tico perde ogni significato, considereremo dei sistemi isolati, che, in certi casi, possono coincidere con quella parte del mondo sulla quale noi possiamo rivolgere la nostra indagine chimica. Pur mantenendo poi V’ipotesi che entro un dato sistema isolato i gruppi di proprieta si mantengano invariabili qualitativamente e quantitativamente, suppo- niamo che un insieme di gruppi di proprieta possano, agendo sui nostri sensi, mostrare proprieta loro specifiche. Un tal fatto é am- messo nei pit svariati campi della nostra scienza attuale : cosi i colori dello spettro, riuniti, producono sui nostri sensi, leffetto del bianco; gli atomi raggruppandosi in molecole, gli elettroni raggrup- pandosi negli atomi, danno sui sensi impressioni differenti da quelle che sarebbero esercitate dalle parti isolate o diversamente riu- nite, etc. Fatte queste supposizioni noi allora possiamo dire : Si abbia un sistema isolato. In esso avremo un certo numero r per ora indetermi- nato di gruppi (di proprieta) ciascuno dei quali distribuito, in modo (4) Uso qui la parola intensita, sebbene in fisica le intensita, in generale, non siano grandezze sulle quali possiamo fare le operazioni di composizione e di scomposizione secondo le ordinarie regole dell’ aritmetica; tali sono ad es. la temperatura, la pressione, etc. E’ chiaro invece che l’intensita dei gruppi che consideriamo é di natura sostanziale, e che, ad es., sommando due intensita uguali avremo una intensita doppia, e cosi di seguito. LA TEORIA DI ANAXAGORA 373 _ yario e variabile, in tutto lo spazio considerato, ma in maniera tale che la sua intensita resta in totale costante. I] numero r si dice quello delle componenti o degli elementi del sistema, ed i singoli gruppi si diranno componenti od elementi. Risolviamo allora il problema di trovare gli elementi procedendo per una via puramente sperimentale. Rammentiamo percid la regola delle fasi stabilita da Gibbs e suppo- niamo di avere il sistema in equilibrio chimico. Esso allora si trovera formato da tanti spazi omogenei separati da superfici di discontinuita. Siccome la forma e la grandezza dei singoli spazi non hanno influenza (noi possiamo infatti togliere od aggiungere delle parti senza che Yequilibrio venga a rompersi) noi possiamo semplicemente consi- derare le n (numero delle fasi) espressioni : My 4My + My2Me -E «.. + MyM, Me iMy + Maal ++ «2. + Mo-L,. MyyUy + Mysto +... + My-U, che caratterizzano gli n spazi (fasi). Col variare delle condizioni del sistema noi arriviamo poi a riconoscere i gradi di liberta del sistema stesso. Vediamo allora che per caratterizzare e distinguere le varie fasi & necessario e sufficiente un certo numero di u, e che queste vengono a rappresentarci per l’appunto, in numero e qualita, le componenti del sistema (nel senso termodinamico). Il numero r incognito é quindi trovato, e, praticamente, possono trovarsi le r sostanze che servono a caratterizzare il sistema (negli infiniti suoi stati di equilibrio compresi nel campo di condizioni che ammettiamo). Trovate le componenti di un sistema isolato nel modo detto prece- dentemente, noi possiamo procedere oltre e cercare i singoli gruppi di componenti che si possono ottenere da tutti i possibili sottosistemi formati con il sistema primitivo. Trovato questo noi, per elimina- zione, possiamo giungere a cid che altrove ho definito come elementi di un dato sistema ('). Per fare cid basta procedere nel modo da me indicato appunto nella nota Su un nuovo concetto di elemento. Nel caso speciale nel quale il sistema preso in considerazione é quel (') Vedi i due articoli : Sopra un nuovo concetto di elemento, Rend. della R. Accad. dei Lincei, vol. XVI (1908), I, p. 374; Ancora su un nuovo concetto di elemento, 1. c. Vol. XVII (1908), I, p. 420. I due articoli si trovano ancora pubblicati sulla Gazzetta chimica dello stesso anno, 374 ALDO MIELI mondo che noi consideriamo praticamente sotto l’aspetto chimico, esclusi ben inteso i fenomeni di rodioattivita, noi verremo a trovare gli ordinari elementi, classificati come tali dai chimici. Non voglio procedere oltre in una parte che viene ad avere mag- giore interesse teorico che storico. Riserbandomi perd di trattarne altrove, mi basta qui accennare come, trovati gli elementi di un sistema, noi possiamo passare dal caso statico degli equilibria quello dinamico dell’ andamento delle reazioni. Aleune complicazioni pos- sono sorgere in questi casi perché oltre agli elementi dobbiamo tener conto nei sistemi di equazioni di varie specie di energie che possono figurare come variabili; ma come ho detto qui non é il caso di trattare di cid (2). Partendo dunque da concetti espressi da Anaxagora noi possiamo arrivare ad una teoria che tiene conto delle conoscenze moderne. Resta ora da esaminare con la maggiore brevita se la nuova teoria sia attendibile e possa offrire dei vantaggi. In un momento nel quale l’atomismo trionfa, pud sembrare strano che si discuta sull’ attendibilita di una teoria che parte da un punto di vista che considera lo spazio come riunito in modo continuo da gruppi di proprieta, 0, come si riduce in questo caso, di sostanza. Ma la questione non sarebbe nemmeno da proporsi se consideriamo il fatto che le teorie devono servirci praticamente per classificare le nostre conoscenze e per darci uno strumento di lavoro e di economia di pensiero. Tutte le teorie quindi, in quanto e fino a quanto non si trovano in contrasto con i fatti, possono servire ed essere vere. Quello che va attentamente esaminato sono il campo nel quale esse hanno valore, l’utilita che esse possono dare. Nui possiamo dunque ritenere vera, insieme alle altre, la nuova teoria nel campo ordinario della scienza chimica, e passare senz’ altro ad esaminarne lutilita. L’esame particolareggiato pero dell’ utilitaé che pud presentare una tale teoria, insieme ad uno sviluppo pitt ampio della stessa sara fatto altrove. Qui basti rilevare come in essa, partendosi da un puro artificio matematico ausiliare, si proceda in maniera quasi libera da ogni ipotesi fondando i risultati sulla pura esperienza. Inoltre la supposizione della esistenza in ogni punto dello spazio di una quantita benché minima di qualsi- (4) Nel caso nel quale si studi la trasformazione allotropica di una sostanza, la trasformazione puo essere indicata dalla variazione nella espressione di una sostanza sommata ad una energia chimica. LA TEORIA DI ANOXAGORA 375 voglia sostanza (una intensita di qualsivoglia gruppo di proprieta) concorda con la veduta, e, possiamo dire, con |’esperienza odierna, della solubilita, benché eventualmente minima, di ogni sostanza in qualsivoglia altra. La teoria poi, a mio parere, si presenta bene ed in modo chiaro e convincente per tutti coloro che siano abituati a pen- sare in modo alquanto matematico ('). Comunque sia, mi interessava di mostrare su questa rivista, dedi- cata alla storia della scienza, come, riannodandosi ad antiche teorie, si potevano ottenere anche benefici attuali. E questi saranno ancora pit comprensibili se gli scienziati vorranno considerare che la nuova teoria non deve combattere altre, né cercare di sostituirle; essa cerca solamente di risolvere sotto un nuovo punto di vista l’ordinamento di fatti gia altrimenti elaborati, e cosi condurre all’ accrescimento del potere di comprensione e di azione dell’ uomo. Apo MIELI. Roma. (‘) Ho detto poco sopra che siamo in un periodo nel quale l'atomismo trionfa ; cid non indica affatto perd che esso rappresenti la verita : quello che possiamo fare é solamente di constatare che ad un periodo nel quale sembrava prendere il sopravvento una teoria erroneamerte detta energetica (e che pid giustamente dovrebbe dirsi pit puramente descrittiva e piu libera da ipotesi) succede ora un periodo nel quale l’uso di modelli meccanici, erroneamente presi per semplice rappresentazione della realta, é divenuto pit intenso e pit di moda, e, cosa che non si pud negare, anche, in un certo senso, fecondo di risultati. Ho voluto rammentare qui questo fatto perché nella recensione fatta in questa rivista (fasc. 2, p. 287) da Ernst Buiocn sul libro Geschichte der deutschen Natur- philosophie di C. Sizee., é detto che fra alcune kleine Ungenauigheiten & da annoverare il fatto che der antiatomistischen Energetik eine Bedeutung augeschrieben ist, die ihr heute sicher nicht mehr zukommt. Astraendo dal contenuto del libro, io credo che in questo caso il recensore non si 6 messo da un punto di vista slorico giusto. Invero se consideriamo la cosa dal semplice punto di vista attuale, pud magari sembrare trascurabile la corrente antiatomis- tica. Esaminando invece lo sviluppo storico non si potra mai negare l’influenza profondissima che nei pensatori scientifici hanno esercitato tali idee, che si connettono con i nomi, per non citare che i pit grandi, di Ernst Macn, di Witnetm Ostwacp e di Pierre Dunem. Ed é anche assai facile prevedere che Taggiungendo l'atomismo un punto di grande esagerazione, dovra necessaria- Mente avvenire una reazione fortissima, sulla quale, senza alcun dubbio, avranno 25 376 ALDO MIELI. LA TEORIA DI ANAXAGORA. un’azione predominante i pensieri antiatomistici gid espressi. La questione non é tale da esaurirsi e giudicarsi in una nota aggiunta durante la correzione delle bozze di stampa, e nella quale non é nemmeno possibile esporre chiaramente ed esaurientemente il proprio pensiero. Qui voglio perd rilevare solamente come uno dei compiti principali della storia del pensiero scientifico deve essere quello di permettere di giudicare le idee presenti in modo migliore e piu indipendente. Se la storia delle scienze venisse veramente coltivata e giungesse a formare pit che un semplice apparato di erudizione, una parte integrante del nostro ragiona- mento, non credo che si giungerebbe mai ad affermare orgogliosamente una sicurezza spavalda nelle cose pit dubbie e delicate. E’ da augurarsi appunto che /sis, perseguendo il suo magnifico programma, possa validamente contri- buire al raggiungimento di un tale scopo. Die antike Atomistik in der neueren Geschichte der Chemie 1. — Die theoretische Chemie und die Naturphilosophie haben stets in reger Wechselbeziehung zueinander gestanden; und es gewabrt grosses Interesse und erdffnet manchen Einblick in die Ursachen des historischen Verlaufs, wenn man die Beziehungen bestimmter naturphilosophischer Richtungen zur Chemie verfolgt. Dies soll hier fir die mechanistische Naturanschauung geschehen. Sie hat ihre Spuren tief in den Entwicklungsgang der Chemie gegraben und ist wieder von dieser Wissenschaft beeinflusst worden. Das gilt auch dann, wenn man im Interesse exakter Geschichts- schreibung den Wortsinn enge fasst und, wie es hier geschehen soll, als mechanistisch nur die kontakt-kausale Denkweise gelten lasst; jene Naturauffassung also, welche alle Erscheinungen auf Grosse, Gestalt, Lage, Bewegung, Stoss und Druck kleinster Kérperteilchen zuruckzufuhren sucht. Man kann alsdann in der Geschichte der mechanistischen Chemie zwei Epochen unterscheiden. In der ersten, welche etwa von 1620 bis 1720 wihrt, wird die Chemie von einer naturphilosophischen Stromung erfasst, die durch das Studium Demokrits, Epikurs und Lucrezens herbeigefiihrt, ihren michtigsten Ausdruck in den Werken Descartes und Gassenpis findet. Wohl abt die Chemie, vornehmlich in der ersten Phase dieser Epoche, deutlich eine begunstigende Rickwirkung auf das mechanistische Denken; aber sie steht zu stark unter dem Einfluss der Nachbargebiete, um sich deren tbermach- tiger Wirkung entziehen zu kénnen, als die anorganischen Wissen- schaften und die Naturphilosophie mit ihnen um 1700 von einer michtigen Gegenstromung ergriffen wurden. Diese kniipft sich an den Namen Newrons und bringt im Laufe zweier Jahrzehnte die mechanistischen Theorien der Chemie fast in vollige Vergessenheit, um erst gegen Ende des achtzehnten Jahrhun- 378 ERNST BLOCH. derts wieder gewisse Spuren derselben sichtbar werden zu lassen. Das neunzehnte Jahrhundert fuhrt ihnen mit dem Aufblihen der Atomenlehre neue Krafte zu und anfangs langsam, dann mit wachsen- der Geschwindigkeit erobern sie sich einen breiten Raum im che- mischen Lehrgebaude. Jetzt aber haben sie gegen eine ihnen ungiinstige Naturphilosophie anzukampfen und missen das Gebiet der Chemie mit mebreren gleichwertigen Denkweisen teilen. Umso lehrreicher ist es, auch hier das Spiel der Krafte nach Ursachen und Wirkungen zu untersuchen. Schon im siebzehnten Jahrhundert wirken die Anschauungen der antiken Mechanisten in vielfach modifizierter Gestalt. Es soll zu- nachst jene Entwicklungslinie verfolgt werden, wo die Anlehnung an die Antike noch eine sehr deutliche ist; auf die weitab reichenden Verzweigungen wird vorerst nur hingewiesen werden. 2. — Da es sich um die Geschichte hypothetischer Anschauungen handelt, so sei zunachst kurz dargelegt, wie bei der Untersuchung die Stellung der Hypothesen im naturwissenschaftlichen Gesamtgebiet eingeschatzt wurde. Ich ging dabei von der — Ernst Macn zu verdankenden — Erkenntnis aus, dass solche Hypothesen wie die mechanistischen Hilfsmittel sind, um auf minder erforschten Tatsachengebieten in kraftsparender Weise die Orientierung zu suchen durch Uebertragung von Vorstellungen, welche anderen, vertrauten Gebieten entlehnt sind. Fur den vorliegenden Zweck empfahl es sich, auf eine wichtige Annahme zu achten, welche dieses Verfahren stets in sich schliesst : die Annahme, dass zwischen den beiden verglichenen Erscheinungs- reihen ein weitgehender Parallelismus bestehe. Wenn der Forscher das Licht mit einer Wellenbewegung, die Warme mit einer Flus- sigkeit, das Tierreich mit einem Stammbaum, die menschliche Gesellschaft mit einem Organismus vergleicht, so setzt er jedesmal voraus, dass eine gleiche Abfolge von Erscheinungen, wie sie aus der zweiten Tatsachenreihe bekannt ist, sich auch in der ersten nachweisen lasse. Auf die Richtigkeit dieser Voraussetzung 2U experimentieren, ist eine der wichtigsten Forschungsmethoden. Davon, wie weit die Voraussetzung zutrifft, hangt der Wert der Hypothese fir Erforschung und Beschreibung der Tatsachen ab. Abweichende Tatsachen wirken modifizierend auf die Hypothese zurick. Daraus ergibt sich ein Anpassungsprozess, in dessen Verlauf die Hypothese durch Hiufung von Hilfsannahmen entwertet werden kann. Wird dies zu spat erkannt, so erleidet die Wissenschaft eine DIE ANTIKE ATOMISTIK. 379 Verzégerung oder Stockung des Fortschritts. Im gunstigen Fall aber nimmt die Hypothese immer mehr den Charakter einer getreuen Abbildung an, welche unentbehrliche Dienste zu leisten vermag. Dies scheint in unseren Tagen der verheissungsvolle Weg der Mole- kulartheorie wie der Abstammungslehre zu sein. Fir die vorliegende Untersuchung ist jedoch von grésster Bedeu- tung das fruchtbare Wechselspiel zwischen Hypothesen und Tatsachen, oder, wie man ohne metaphysischen Nebensinn sagen kann, zwischen Denken und Sein. Indem die Chemiker jene verborgenen Vorgange, deren sichtbare Folgen sich ihren Blicken boten, mit Stoss- und Druckwirkungen parallel setzten und sie auf Grosse, Gestalt, Lage und Bewegung kleinster Teilchen zuruckfuhrten, entkleideten sie im siebzehnten Jahrhundert die chemischen Vorgange aller Mystik und uberwanden die schidlichen Traditionen, eroberten zugleich in kihnem Anlauf ein grosses Tatsachengebiet. Indem sie sich im neunzehnten Jahrhundert auf ahnliche Mittel zur Zusammenfassung und Veranschaulichung grosser Tatsachenreihen hingewiesen sahen, lieferten sie insbesondere der organischen Chemie fruchtbare Denk- und Forschungsmethoden. 3. — Das Zeitalter der Renaissance hatte bei den Theoretikern der Chemie die Pflege pantheistischer Gedankenginge beginstigt. Aber seine spiteren Folgen gestalteten sich ganz anders. Vom Beginn des siebzehnten Jahrhunderts an trat als Frucht der innigeren Beschaf- tigung mit den griechischen Denkern, sowie der neuen wissenschait- lichen Kenntnisse ein mit grosser Intensitat erfolgendes Losringen nicht bloss vom Pantheismus, sondern von der viel mdachtigeren « Schule » der Anbinger aristotelischer Lehren ein. ARIstoTELES war der grésste und erfolgreichste Bekampfer der Atomenlehre gewesen ; er hatte mit Griinden, die heute wohl allgemein als Scheingrinde betrachtet werden, die Méglichkeit des leeren Raumes und, darauf fussend, der Atome geleugnet; die chemische Verbindung musste nach ihm als homogene Durehdringung betrachtet werden, als Entstehen des einen und Vergehen des anderen Stoffes. Er hatte auch zwecktitige Ursachen in der Natur angenommen; eine Anschauung, die unter dem Einfluss anderer Philosopheme vielfach zu einem weitgehenden Animismus filrte, welcher Sympathie und Antipathie (auch im Sinn der entsprechenden Gefihle), Kampf und Sieg in den Vorgingen auch der unbelebten Natur, insbesondere den chemischen, sah, Als die Naturphilosophie sich von solchen Gedankengangen, die 380 ERNST BLOCH. vielfach mit pantheistischen zusammenflossen, abwandte und sich mit elementarer Gewalt von den philosophischen Antipoden des ARISTOTELES, Demokrit und Epikur, angezogen fublten, da hatten die animistischen Denkweisen bald keinen Raum mebr. « Nichts geschieht zufallig, sondern alles aus einem Grunde und mit Notwendigkeit. » « Nichts existiert als die Atome*und der leere Raum. » « Alle Veran- derung ist nur Verbindung und Trennung von Teilen. » « Die Verschiedenheit aller Dinge ruhrt her von der Verschiedenheit ihrer Atome an Zahl, Grosse, Gestalt und Ordnung. » « Die Atome haben keine inneren Zustdnde; sie wirken aufeinander durch Stoss und Druck.» Diese Satze und der fur die Chemie vor allen wichtige Erhaltungssatz: « Aus Nichts wird Nichts; nichts, was ist, kann vernichtet werden », in denen Fr. A. Lance Grundlehren Demoxkrits wiedergibt, wurden zum Forschungsprogramm der Chemiker. Auf die Naturwissenschaft des siebzehnten Jahrhunderts angewendet, fuhrten sie noch zu einer besonderen Betonung der kontakt-kausalen Methode. So sagt Gassenpr: (4) « Keine Wirkung geschieht ohne Ursache; keine Ursache wirkt ohne Bewegung; nichts wirkt auf ein entferntes Ding, fur welches es nicht gegenwartig ist, sei es fur sich selbst oder vermittels eines Agens, oder durch Verbindung oder Uebertragung; nichts bewegt etwas Anderes, es sei denn mittels Bertbrung oder durch ein Werkzeug, und zwar ein korperliches. » 4. — Der erste neuzeitliche Denker, der zur Vorbereitung dieser scharf prazisierten Anschauungen starken Anstoss gab, ist GiorDANO Bruno (1548-1600). Er verteidigte bereits die Atomistik gegen die Aristoteliker. Sein spaterer Zeitgenosse J. KepLer (4571-1650) rang sich von einer mystischen Auffassung der die Planetenbewegung verursachenden Krafte zu einer rein mechanistischen durch; die Sinnesdnderung lisst sich in der Zeit zwischen 1604 und 1609 nachweisen (7). GALILEI (1564-1641) sprach sich bereits gegen die Deutung chemischer Erscheinungen im Sinne ArisToTELEs aus; er be- trachtete die Materie als aus unveranderlichen Atomen bestehend und erklarte die Veranderungen der Stoffe aus Umlagerungen der Teile, ohne jede Neuentstehung oder Vernichtung (*). Doch beschaftigte sich GaiLel nicht eingehender mit chemischen Problemen. (4) Syntagma philosophicum, Opera omnia (Lugduni, 1658) I, 450. (2?) Vergl. Lasswitz, Geschichte der Atomistik, 1890, II, 10. (*) Lasswitz, II, 37, 41. DIE ANTIKE ATOMISTIK. é 381 Zur selben Zeit gewinnt der deutsche Arzt Danie, Sennert (1572- 1637) machtigen Einfluss auf die Entwicklung der Chemie (*). Er nimmt mit Bewusstsein eine vermittelnde Stellung zwischen der Schule und den antiken Atomisten ein. Ein entschiedener Anhinger der Atomenlehre, fuhrt er mit Berufung auf Lucrez alle korperlichen Veranderungen auf Verbindung und Trennung der Teile (Synkrisis und Diakrisis) zuruck. Allein die Ursachen der Zusammenscharung und des Auseinandertretens sucht er in den « Formen », dieses Wort im scholastischen Sinn verstanden; also als unteilbare, den Korpern ebenso wie ihren Teilen von Gott unmittelbar verliehene Beschatfen- heiten. Auch fehlt bei ihm noch die Abweisung der occulten Eigen- schaften der Scholastiker als Erklarungsprinzipien; und _ stofflich schliesst er sich enge an ARISTOTELES an, da seine Elementaratome viererlei, diejenigen der Elemente Wasser, Feuer, Luft und Erde sind. Sennert entfernt sich somit weit von den antiken Mechanisten, weiter noch als sein spaterer Zeitgenosse Descartes, der eine nicht unihnliche Zwischenstellung einnimmt. Daher bedurfen Sennerts Theoreme hier keiner eingehenden Darlegung. Doch ist auf einige wichtige Fortschritte der chemischen Theorie hinzuweisen, zu denen ihn die mechanislischen Elemente seiner Lehre geradewegs fuhren. Er leugnet die Méglichkeit, dass Wasser sich in Luft verwandle ; beim Verdampfen entstehe Wasserdampf, der aus Wasser-, nicht Luftteil- chen bestehe. Die Metalle bleiben ferner nach Sennert sowohl bei Auflosungs- als bei Legierungsvorgangen als solche erhalten. 5. — Der durch Senyerr eingeleitete Vorgang des Eindringens mechanistischer Anschauungen in die Chemie ist gleichzeitig ein Reinigungsprozess. Es gilt ein Gestriipp Uberkommener Irrtumer zu durchdringen und auszuroden, ehe die neue Denkweise volle Geltung erlangen kann. In Deutschland fand dieser Prozess seine kraft- volle Fortfiubrung durch Joacuim Juncius oder Junge (1587-1657), dess¢én merkwurdiges atomistisches Lehrgebiude in scholastischer Form Emit Woutwitt in einer erschOpfenden Monographie dargestellt hat (*). Juncius war von 1629 ab Rektor uud Physiker am akademischen Gymnasium in Hamburg und hatte aristotelische Physik vorzutragen. Er beniitzte diese Gelegenheit zur Verbreitung seiner eigenen Gegen- (‘) Lasswitz, I, 436-454. (*) Joachim Jungius und die Erneuerung atomistischer Lehren im 17. Jahr- hundert, Festschrift des naturforschenden Vereins in Hamburg, 1887. 382 ERNST BLOCH. grunde und Anschauungen. Die von ihm diktierten « Disputa- tionen » sind in scholastischer Form gefasst, schliessen sich aber in der Nomenklatur vielfach an Demoxkrit an; sie enthalten eingehende experimentelle Belege zu den atomistischen Grundlehren, eine scharfsinnige Kritik der iatrochemischen Elementenlehre und schliesslich wichtige Anwendungen der Atomistik auf die Chemie. Die chemischen Vorginge werden zurickgefuhrt auf Verbindung (Synkrise) und Trennung (Diakrise) im Sinne Demoxrits, oder auf beides zugleich. Bei der Synkrise mischen sich die unwahrnehmbar kleinen Teilchen zweier oder mehrerer KoOrper bis zur Berthrung oder Nebeneinanderlagerung, sodass ein neuer, fur die Wahrnehm- ung homogener, anders beschaffener Korper daraus hervorgeht. Als Beispiele werden ein Auflésungsvorgang (Salzlake aus Wasser und Salz), Legierungsvorginge (Gold und Silber, Silber und Kupfer) und ein chemischer Vorgang (Pflaster aus Bleiglaitte, Essig und Oel) angefuhrt; dies entspricht ganz dem damaligen Wissensstande, da die grundsiatzliche Unterscheidung dieser Gruppen von Reaktionen erst viel spiter einsetzte. — Juncius fuhrt aber noch einen dritten Begriff ein, den der Metasynkrise; bei diesem Vorgang bleiben die kleinsten Kérperteilchen erhalten, aber sie werden in anderer Anord- nung und Lage zusammengefiigt und bilden dadurch einen neuen homogenen Stoff. Die Reihenfolge der Bestandteile in ihrer gegen- seitigen Lage habe Einfluss auf ibre Eigenschaften und wenn sie nicht kugelig seien, so kénne ihre gegenseitige Lage und Beruhrung noch vielfachen Abainderugen unterliegen und damit ihre Zwischen- raume. Metasynkrise vermutet Juncius beim Uebergang des Weins in Essig. Die betreffende Stelle, aus dem Jahre 1630 stammend, ist ausgespro- chen mechanistisch. Die Essiggihrung wird auf ein « Durchruhren » des Weines zurickgefiihrt und weiter heisst es(t) : « Durch dieses Durchrihren und die Zirkulation, wie es die Chemiker nennen, werden die bestindigeren und tartarischen Teile des Weines mehr zerkleinert und mit den flichtigeren vollstindiger gemischt, die sie dann vermége ihrer Zahigkeit enger umfassen, so dass, was erst Weingeist und fliichtiger als gewOhnliches Wasser war, nun Essig- geist geworden ist und minder fliichtig als gewébnliches Wasser gefunden wird ». Essigsiure wird also als eine Verbindung von (1) WouLwILL, S. 44. DIE ANTIKE ATOMISTIK. 383 Weinstein mit Alkohol aufgefasst; die Vorstellungen tber chemische Affinitét sind denjenigen spiterer Mechanisten, insbesondere der Cartesianer, sehr ahnlich. — Eine zweite Aeusserung dieser Art macht Juneius beziglich der Bildung von Niederschligen beim Mischen zweier Flussigkeiten, deren Atome, « wenn miteinander gemischt, sich miteinander verschlingen und _ gegenseitig binden, wihrend die gleichartigen beider Gattungen, wenn gesondert, leicht auseinanderfliessen » (‘). Die Verwandlung von Blei in Bleiweiss, von Kupfer in Grinspan, von Eisen in Rost beruhe auf Synkrise oder Metasynkrise. Allein diesen Aeusserungen, die ihrer Zeit um drei Jahrzehnte vorauseilen, steht eine Reihe von anderen gegentber, die den Autor noch von animistischen Vorstellungen beeinflusst zeigen. So bei seiner Erklarung der Ausfallung des Kupfers aus Vitrioll6sung durch Eisen. Juncus steht hier auf dem sehr vorgeschrittenen Standpunkt, dass Eisen statt des Kupfers in Losung gehe, und sagt (*): « Es findet hiebei keine Verwandlung, sondern eine Vertauschung statt, denn weil der Schwefelgeist, der in diesem Wasser enthalten ist, entweder das Eisen als das unvollkommnere Metal! leichter als das Kupfer anfres- sen und sozusagen bezwingen kann oder von grésserer Sympathie gegen dasselbe ergriffen ist, lasst er das Kupfer, mit dem er bisher zu einem Gemisch (*)... vereinigt war, und ergreift dagegen und ver- schluckt gewissermassen ebensoviel von dem Eisen.» Dasselbe Schwanken verrat sich in einer Aeusserung tiber die — damals noch allgemein angenommene — Anziehung zwischen dhnlichen Stoffen : « Es gibt in den Naturkérpern ein gewisses, sei es Vermégen (poten- tia), sei es Bestreben (appetitus), wodurch sich dasjenige, was der Art oder Gattung nach verwandt ist, wechselseitig erstrebt, anzieht, verbindet, in den einen starker und deutlicher erkennbar, in den anderen schwacher oder minder wahrnehmbar (+). » Die typi- scheste Aeusserung dieser Art betrifft jedoch die Auflésung von Festem in Flissigem. Es heisst dort (5), Trockenes (Lésliches) und Fliis- siges « ziehen sich gegenseilig an, halten sich fest und umfassen sich, (*) Daselbst, S. 62. (*) Daselbst, S. 57. (*) Die Begriffe « Gemisch » und (chemische) Verbindung sind noch so wenig differenziert wie bei ARISTOTELES. (4) Wostwitt, S. 59. () Daselbst, S. 64. 384 ERNST BLOCH. mag dies nun der Sympathie oder den Gestalten der Atome zuzu- schreiben sein ». Wohlwill (!) konnte ferner in Juncius’ Manuskrip- ten solche Stellen nachweisen, wo Korrekturen von des Autors Hand ein Fortschreiten zu mechanistischen Anschauungen beweisen. An der wichtigsten dieser Stellen heisst es, es genuge bei einer « Mischung» nicht, dass die Bestandteile nebeneinander liegen, es bediirfe ausser- dem noch einer Eignung zum Zusammenhange; und der letztere Aus- druck lautet im Manuskript zuerst familiaritas sive affinitas dann cohaesio partium, endlich cohaesivitas permistorum h. e. aptitudo cohaerendi. «So erscheint der Gedankengang bei Juncius in der Tat als ein Fortschritt von der unbestimmten Sympathie oder Verwandt- schaft zur bestimmten Anschaulichkeit eines mechanischen Zusam- menhanges (Lasswitz) (*).» Und wir sind Zeugen, wie im Denken eines Forschers der Kampf zweier Zeitalter sich abspielt. WoHLWwILL sieht in diesen Wandlungen ein Ringen des Autors um den Begriff der Molekularkrafte. Lasswitz bemerkt hiezu, er kénne sich einer solchen Auffassung nicht anschliessen, sondern sehe in den betreffenden Stellen einen Versuch, die Lehre von der Sympathie als einer « verborgenen Eigenschaft » zu iberwinden und die Mischung aus mechanischen, nicht dynamischen Vorstellungen zu erklaren. Aus den zitierten Stellen ergibt sich die Richtigkeit von Lasswitzens - scharferer Begriffsbestimmung. Nicht um Molekular- im Sinne von © Anziehungskraften kann es sich handeln, sondern nur um Berth- rungswirkungen. Es ist eine Tatsache von nicht zu unterschatzender Wichtigkeit, dass im 17. Jahrhundert eine ganze Forschungsepoche rein mechanistisch dachte und Anziehungskrafte im alteren, stets ani- mistisch gerichteten Sinn nicht zuliess, wahrend ihr der Newron’sche — Attraktionsbegriff noch fremd war. So bildet die Lehre Junewws’ nicht etwa einen Uebergang von den Scholastikern und Jatroche- mikern zu Newton, sondern von ihnen zu dem strengen Mechanisten BoYLe. 6. — Deutliche Spuren von Juncus’ Wirken konnten in Deutsch- land nicht nachgewiesen werden. Hingegen lasst sich dessen Ein- fluss auf die englische Gelehrtenwelt aus mehreren Anhaltspunkten entnehmen. Der englische Mathematiker Jonny Pett preist in einem Brief, den er im Jahre 1644 an seinen Freund Sir Cuar_es CaAvENDYSHE richtete, die hohe Gelehrsamkeit Junerus’, der ihm « einen wahreren (*) Daselbst, S, 65. (2) Atomistik, II, 259 n. DIE ANTIKE ATOMISTIK. 385 und besseren Gebrauch von seiner Vernunft gemacht zu haben und dieses géttliche Instrument mit mehr Geschick und Kunst zu hand- haben schien als irgend ein anderer Sohn Adams » ('). Junerus’ nachgelassene Schriften wurden am 28. I. 1669 der Royal Society vor- gelegt (2). Wontwitt schon macht darauf aufmerksam, dass neben anderen Gelehrten Englands auch Rosert Boye durch Sanvet Harte die Schriften Juncivus’ erhalten habe. In einem Brief Hartiiss an Boye aus dem Jahre 1654, der in der Bircn’schen Boyte-Ausgabe abgedruckt ist (*), heisst es: « Here you have a rude draught of « Dr. Juneius’s Protonoetical Philosophy which as it lies in a pack « bound about with such coarse expressions and terms as he useth « makes no great shew; but if it were fully opened, a great deal « would appear to be rich cloth of arras. » Hiezu ist zu bemer- ken, dass Juneius’ Disputationen geradezu als Vorarbeit zum Sceptical Chemist, der 1661 erschien, bezeichnet werden missen. 7. — Auch Sennert war den Englandern wohlbekannt und wird z. B. von Boye wiederholt zitiert. Umso auffallender ist es, dass in Deutschland weder Senverts noch Juncivs’ Anschauungen zur Geltung kamen. Vielmehr riss hier die so glicklich begonnene Entwicklung mach Sennerts Tode unvermittelt ab und an Stelle der streng _ logischen Methode der beiden Manner trat wieder die unklare, an _ Widerspriichen reiche und von Aberglauben durchsetzte Denkweise _ der alchemistischen und iatrochemischen Vorliufer. Kuncket, Guav- per und Becuer reprasentieren diesen Ruckfall. Als dann Sraut sich wieder einer mechanistischen Methode naherte, waren die deutschen Mechanisten vergessen und er musste an Descartes anknupfen. Als Ursache dieser rucklaufigen Entwicklung erweist sich unver- kennbar der dreissigjahrige Krieg, dieser distere Hintergrund der deutschen Wissenschaftsgeschichte jener Zeit. Kaum bedarf es, um dies zu begriinden, des Hinweises auf zwei Tatsachen : Sennert, der ) Wohl seine Entwicklung zum mechanistischen Denken noch nicht _ abgeschlossen hatte, starb 1637 als Opfer des Krieges an der Pest. Becner (geb. 1635), der auf den grossen Begriinder der Phlogiston- _ theorie weit grésseren Einfluss gewbt hat als Descartes, war ein Auto- didakt; sein gelehrter Vater war frih gestorben, die Familie durch die _ Folgen des Krieges verarmt |‘) und der Knabe ernahrte vom dreizehn- (*) Vgl. Biron, History of the Royal Society, Il, 1756, 342 n @) Daselbst, II, 342. @) Quart-Ausgabe, 1772, VI, 91. % (4) Vgl. Guruin. Geschichte der Chemie, II, 1798, p. 143. 386 ERNST BLOCH. ten Lebensjahr ab Mutter und Geschwister. Dem Studium oblag er in den Nichten und die Chemie des eben ausklingenden iatrochemischen Zeitalters musste da den gréssten Einfluss aufihn ausiben, wahrend die klassische Bildung, bei der damaligen Sachlage, die unentbehrliche Vorstufe zur Ueberwindung der aufgehauften Irrttimer, nicht griind- lich sein konnte. 8. — Frankreich tbernahm die Fuhrung. In Paris herrschte schon seit Anfang des Jahrhunderts eine von der theologischen Fakultat bekimpfte starke Gahrung gegen die Schule (‘). Dort entstand auch die « Naturphilosophie gegen AriIsTOTELES » des SEBASTIAN Basso, welche 1621 in Genf erschien (7). Bassos Anschauungen sind jenen SENNERTS analog; auch er behauptet die Existenz von Atomen, welche bei stofflichen Veranderungen erhalten bleiben. Auch erkennt er die Elemente der Aristoteliker und jene der latrochemiker an. In einer Hinsicht kommt er aber der modernen Chemie noch niéher als selbst Juneius : er nimmt « Partikel zweiter Ordnung », solche dritter Ordnung u.s.w.an, welche, aus Atomen zusammengesetzt, den Mole- kulen der modernen Chemie entsprechen. Neu ist bei ihm ferner die Annahme eines die Atome verbindenden Aethers. Dadurchentfernt er sich von den im engeren Sinne mechanistischen Lehren und gelangt in einer die Atomgestalten und-grossen ausschaltenden Weise zur Erklarung der Anziehung des Aehnlichen (durch « Zuneigung ») und Vertreibung der Fremden. Nach Lasswitz durften unter ande-— ren Juneius, Descartes und GAssenpI durch Basso beeinflusst worden sein. Im Jahre 1624 sollte die 6ffentliche Disputation des ETIENNE DE Ciaves gegen die aristotelischen Lehren in Paris stattfinden. Sie wurde vom Pariser Parlament verboten, als bereits tausend Personen versammelt waren und es erging ein allgemeines Verbot der Diskus- sion anti-aristotelischer Lehren unter Androhung der Todesstrafe (3). Tatsdchlich trat ein scheinbarer Stillstand ein; aber die Keime waren gesit und fanden fruchtbaren Boden. Zwei Denker sind es vor allen, die der mechanistischen Naturphilosophie zum Siege verhelfen und alsbald auch die Chemie massgebend beeinflussen sollten : René Des- cARTES (1596-1650) und Pierre Gassenni (1592-1655). Es ist schwer zu sagen, welcher von diesen beiden Mannern gros- (*) Lasswitz, I, 464. (2) Lasswitz, I, 467 ff. (5) Lasswitz, I, 482 ff. DIE ANTIKE ATOMISTIK. 387 seren Ejintluss auf die Entwicklung der Chemie getbt hat. Des- cartes’ kihnes und originelles System des Weltbaues, das ein voll- kommenes mechanistisches Bild der Naturerscheinungen im Grossen und im Kleinen zu liefern schien, eroberte im Sturm die franzésische Gelehrtenwelt und wurde in allen Naturwissenschaften vorherrschend. Als es aber dem Fortschritt der Wissenschaft nicht mehr zu folgen vermochte, busste es fur immer jede Geltung ein. GaAssENDI setzte sich das weit bescheidenere Ziel, die Lehre Epikurs bei den Zeitge- nossen -zur Geltung zu bringen. Seine ausseren Erfolge waren weit geringer, aber er beeinflusste Denker wie BoyLe und Newton aufs tiefste und sein Wirken tiberdauerte Jahrhunderte. Wahrend die Lehre Descartes’ auf chemischem Gebiet eine Synthese aus aristo- telischen, mechanistischen und iatrochemischen Elementen darstellt, lehnt sich diejenige Gassenpis enge an die Atomistik Epikurs and damit auch an jene Demoxrits einerseits, Lucrezens andrerseits an. Ist Descartes der Initiator einer eigenen cartesischen Schule unter den Chemikern, so regt Gassenpi die letzteren an, die Mittel zu ver- werten, welche die antiken Mechanisten fur die Bewaltigung ihres Tatsachengebiets liefern. Erzeugt Descartes’ Autoritaét eine gewisse Sorglosigkeit bei der Produktion mechanistisch-chemischer Lehren, so ist der Grundzug der Arbeit Gassenpis und jener, die ihm folgen, die Kritik an den andern und an sich selbst, 9. — Hier ist somit zunachst die Naturphilosophie Gassenpis kurz mi referieren (1), wie sie in fertiger Gestalt aus den beiden Werken Syntagma philosophiae Epicuri (16471) und Syntagma philosophicum (1658) zu entnehmen ist. Gassendi bekennt sich mit Entschiedenheit zur Annahme eines leeren Raumes, der die Atome voneinander trenne. Diese bestehen nach ihm aus einer einheitlichen Materie und unterscheiden sich yoneinander nur durch ibre Grundeigenschaften : Grdsse, Gestalt und Wucht (pondus). Die Anzahl der Atomgestalten ist unermesslich, aber — und hier nimmt Gassenpi in einem fur die Chemie wichtigen Punkt Stellung fiir Epikur und gegen Demoknir — nicht unendlich gross. Viele Atome sind mit Hervorragungen und Hakchen versehen; bei dem Fehlen aller Leere in ihnen wird dadurch ihre Festigkeit nicht beeintrachtigt. Pondus ist ein der modernen Bewegungsenergie (*) Petri Gassendi... Opera omnia, Lugduni, 1658. Vergl. Lasswitz, Atomi- stik, I, 126 ff; Scuatter, Geschichte der Naturphilosophie, 1, 1841, S. 119 ff. 388 ERNST BLOCH. verwandter Begriff, doch soll diese Eigenschaft jedem Atom konstant zu- gehoérig und unubertragbar sein. — Aller Wechsel in den Eigenschaf- ten ruhrt von der Bewegung der Atome her. Sie verandert zwei weitere Grundeigenschaften, die sich auf das Verhaltnis der Atome beziehen : Ordnung und Lage. — Ausgedehnten Gebrauch macht GAssENDI vom Begriff der Molekule, welche bei ibm unter diesem Namen (mole- culae) erscheinen. Sie sind die ersten Verknupfungen der Atome und bilden z. B. die aristotelischen Elemente, dann aber auch die — nach ihm noch einfacheren — Elemente der (Iatro-) Chemiker, wie Salz, Schwefel und Quecksilber (*). In diesen Erorterungen, sowie in der Allgemeinheit der Auseinandersetzungen uber Entstehen und Vergehen, zeigt sich GassENDI von seinen Vorlaufern abhangig, besonders aber und mit Bewusstsein von dem oft zitierten Lucrez. Alle Er6érterungen sind von grosser Vorsicht getragen, ja sie legen (wie jene Epikurs) weniger Wert auf bestimmte Erklarungen als auf den Nachweis der Erklarbarkeit aller Erscheinungen nach den mecha- nistischen Grundsatzen. Kritischen Geistern dieser Art mussen die iusseren Erfolge der grossen Dogmatiker versagt bleiben. Aber auf jene Denker, welche bei ihren Forschungen strenge Selbstkritik uben und stets der Unvollstandigkeit der eigenen Kenntnisse und jener der Zeitgenossen eingedenk bleiben, tben sie eine grosse Anziehungskraft — aus. So kommt es, dass Boye, ohne sich einem der widerstreitenden ~ mechanistischen Systeme ganz anzuschliessen, jenem GassENDIS doch sehr nahe kommt. 10. — Unter solchen Umstianden ist es wichtig, ob GassEnpi sich iiber spezielle chemische Fragen geaussert hat. Da ist zundchst die Verbrennungstheorie zu nennen, welche der Gelebrte zum Beleg seiner atomistischen Anschauungen heranzieht (7). Sie ist bemerkenswert durch die Annahme besonderer Warmeatome und steht dadurch im Gegensatz zu Descartes’ Theorie, mit der sie manche Aehnlichkeit besitzt. Es wird zu zeigen sein, dass hier GassEnpI einen nachietligen Einfluss auf Boyte getbt haben kann. Eine eingehendere Behand- lung der Verbrennungstheorien jener Zeit empfiehlt sich in anderem Zusammenhange. Wichtiger ist hier der Versuch Gassenpis, seine mechanistische Deutung der « occulten Eigenschaften» auch auf die chemische Fallung (4) Opera, I, 472. (2) Opera, I, 472 f. DIE ANTIKE ATOMISTIK. 389 auszudehnen (4). Zunachst wird erOrtert, warum Silberteilchen in der Salpetersiure, von der sie gelost wurden, und ebenso Goldteil- chen im Kénigswasser schweben kénnen. Der Grund sei vielleicht darin zu suchen, dass die Salz-(Saure-)teilchen, durch Wasser gelést und durch irgend eine Kohasion sich gegenseitig stiitzend, die yon ihnen aufgelésten und umfassten Metallkérnchen stiitzen. Und als Anzeichen dafuir wird angegeben, dass nach Hinzufiigung ver- diinnten Tartar6éls (Pottaschelésung) die Metallkérner den Boden suchen ; das mit solchem Salz durchsetzte Wasser lise gleichsam die Kohasion oder unterbreche den Zusammenhang, so dass die Kérner durch ihr eigenes Gewicht ausfallen. — Der Einfluss dieser Aeusse- rungen Gassenpis auf Chemiker der Folgezeit ist unverkennbar. 41. — Zu ibnen gehort vor allem Ropert Boyte (1627-1691), ein Forscher, dessen epochale Bedeutung fur die Chemie allgemein gewurdigt wird, wahrend das eigenartige Schicksal seiner Lehren noch keineswegs im Einzelnen erkannt und durchforscht ist. Seine Verdienste um die Physik, um die Erhebung der Chemie in den Rang einer selbstandigen Wissenschaft, um die chemische Analyse, um die Ueberwindung der Uberlieferten Elementenlehre und die Anbah- nung der modernen Anschauungen auf diesem Gebiet sind bekannt. Hier sollen seine mechanistischen Theorien als Methoden und als Forschungsziele eingehender betrachtet werden. Von seinen Schriften (*) sind hauptsachlich folgende zu _berick- sichtigen : Certain Physiological Essays and other Tracis (1661). The Sceptical chemist (1661). Some considerations touching the Usefulness of Experimental Natural Philosophy (Part 1, 1663, 1664; Part II, 1664, 1669). The Origin of Forms and Qualities, According to the Corpuscular Philosophy (1664). Eaperiments, Notes etc., about the Mechanical Origin or Production of divers particular Qualities (1675). The Natural History of Human Blood (1684). In theoretischer Hinsicht sind diese Schriften vollkommen einheitlich, sodass sie gemeinschaftlich benutzt werden kénnen. Als Quellen von Boytes mechanistischen Anschauungen sind vor allem die Werke Descartes’ und Gassenpis zu nennen, mit denen er Sich genau vertraut zeigt. Mit Sennert setzt er sich griindlich ausei- (*) Opera, I, 451. (?) Ich zitiere nach der Gesamtausgabe : The Works of the honourable Robert Boyle, edited by Tuomas Bircu (Quartausgabe in 6 Banden, London, 1772). 390 ERNST BLOCH. nander ('). Die Beeinflussung durch Juneius ist nach dem oben Gesagten wohl sichergestellt. Unter den Mechanisten seiner Zeit nimmt BoyLe eine Ausnahmestellung ein, nicht sosehr durch die ausgedehnten chemischen Forschungen — dara’) war die Zeit auch sonst reich — als durch die entschiedene Ablehnung der wberlie- ferten chemischen Grundlehren. Er steht um eine Stufe hdher als Juneius, da sowohl die Naturphilosophie als die Chemie seither eine bedeutende Entwicklung erfahren hatten. Ueber die Motive und die Art seines Schaffens hat sich BoyLE mehr- fach ausgesprochen (*). Die Arbeit der Chemiker habe mehr Erfolge gezeitigt als man bei der Enge und Unfruchtbarkeit ihrer Theorien erwarten konnte. Doch sei sie leider nicht auf den Fortschritt der Naturwissenschaft gerichtet gewesen, sondern entweder auf die Her- stellung von Heilmitteln fur den menschlichen Kérper oder auf die Heilung der Unvollkommenheiten der Metalle. Er habe versucht, diese Unterlassungen gutzumachen und die Chemie nicht als Arzt oder Alchemist, sondern bloss als Naturforscher zu behandeln. Seine Versuche seien demgemiss teils darauf gerichtet, gewisse philoso- phische Theorien zu erlautern und zu bekraftigen, teils aber darauf, die Tatsachen mit Hilfe solecher Theorien zu erklaren. 12. — Aufs getreueste ist dieses Programm in BoyLes Hauptwerk, dem Sceptical Chemist, durchgefihrt. Allgemeine Grundsatze mecha- nistischer Art bilden die Einleitung. Indem dann die Elementen- lehre der Scholastiker und der latrochemiker mit bekannten oder wohlbeschriebenen, leicht nachzuprufenden experimentellen Tat- sachen in Widerspruch gebracht wird, nehmen die Grundsatze immer festere Gestalt an, bis das Werk in eine wohldefinierte mechanistische Theorie ausklingt (°). Aber die mechanistische Methode liefert auch Grunde gegen die iiberlieferten animistischen Anschauungen. Freundschaft und Feind- schaft seien Gefiihle intelligenter Wesen und niemand habe noch erklart, wie diese Triebe (appetites) in Wesen verlegt werden kénnen, die nicht belebt noch beseelt seien (4). Die Sympathie sei keine qua- litas occulta, sondern bestehe bloss in der grésseren Uebereinstim- (1) Scept. Chem ,P. V. (?) Vgl. E. Mnyer, Geschichte der Chemie, 3. Aufl. 1905, S. 93. Der obige Auszug stammt aus Exp. and Notes, Works, [V, 292. (3) Eingehenderes uber diese weiter unten. (4) EHap., Notes, etc. Works, IV, 289. DIE ANTIKE ATOMISTIK. 391 mung (congruity) der Grosse, Gestalt, Bewegung und der Poren der kleinsten Teilchen ('). « Jene Hypothesen hindern nicht wenig den Fortschritt der Wissenschaft, die Moral und Politik in die Erklarung der materiellen Natur einfubren, wo sich in Wahrheit alles nach den Gesetzen der Mechanik abspielt (?).» Und dem Programm gemiss werden auch experimentelle Beweise herangezogen. Wenn Siure und Alkali (-karbonate) beim Zusammengiessen sich erhitzen und auf- brausen, so beweise dies nur scheinbar ihre Feindschaft; sie verbin- den sich vielmehr unmittelbar darauf zu einem Korper, dessen Teile sich in « freundschaftlicher » Weise zu Wirkungen vereinigen (3). Auch sei es falsch, die Fallung aus der Feindschaft zwischen Alkali und Saure zu erkliren; denn trotz Aufbrausens und Erhitzens trete nicht immer Fallung ein. So bei Zinklésung mit Uringeist oder bei Kupferlésung und Uringeist (*). Im zweiten Falle sei die Wirkung des Geistes an der tiefblauen Farbung zu erkennen. Die Fillung beruhe also nicht auf Antipathie, sondern die Ursache der schein- baren Feindschaft veranlasse zugleich auf mechanische Weise die Flissigkeitsteilchen, sich zusammenzuhangen, so dass sie zu schwer werden, um in der Flissigkeit zu verbleiben. 13. — Neben dieser Fertigkeit in der Handbabung von Induktion und Deduktion, welche in glinzender Weise die Methode Descartes mit derjenigen Bacons verschmolzen zeigt, zeichnet die Methode BoyLes noch eine tiefe Skepsis aus. Hieruber bringt die Einleitung zum ersten der hier besprochenen Werke eine allgemeine Erklarung (°). « Da wirst dich vielleicht wundern, Pyrophilus », heisst es da im Dialog, « dass ich in fast jeder der folgenden Abhandlungen so zwei- felnd spreche und so oft Ausdricke gebrauche wie « vielleicht », « es scheint », «es ist nicht unwahrscheinlich », welche ein Misstrauen gegen die gefassten Meinungen bekunden; und dass ich es so sehr seheue, Grundsitze niederzulegen und manchmal sogar mich auf Erklérungen einzulassen. Aber ich muss dir offen gestehen, dass ich viele Dinge angetroffen habe, von denen ich keinen wahrscheinlichen Grund angeben konnte, und einige, von denen mebhrere wahrscheinliche Griinde genannt werden kénnten, welche untereinander so verschie- () Daselbst, S. 330. (*) Daselbst, S. 291. (3) Daselbst, S. 335. (4) Die Lésungen waren sauer, der Salmiakgeist karbonathaltig. (5) Physiol. Essays. A Proémial Essay. Works I, 302. 392 ERNST BLOCH. den sind, dass sie in keiner Hinsicht tbereinstimmen als darin, dass sie alle ziemlich wahrscheinlich sind. Ich habe somit solche Schwie- rigkeiten gefunden, in die Ursachen und das Wesen der Dinge einzu- dringen, und bin so durchdrungen von meiner Unfahigkeit, diese Schwierigkeiten zu uberwinden, dass ich mit Vertrauen und Bestimmt- heit nur von sehr wenigen Dingen zu sprechen wage, ausser von den Tatsachen. » Das Verfahren Epikurs, fiir dieselbe Erscheinung mebrere mechanistische Erklarungen anzufuhren, wird als nach- ahmenswert angefubrt ('). Und so entschieden Boye die Ueberlegen- heit der mechanistischen Erklirungen betont, will er sich doch keiner bestimmten Atomenlehre anschliessen, sondern fur die Atomisten im allgemeinen schreiben. « Dementsprechend habe ich es vermie- den », heisst es mit deutlichem Hinweis auf Gassenbi, « Beweisgrunde zu verwenden, welche auf der Annahme unteilbarer Korpuskeln, Atome genannt, oder einer ihnen wesenseigenen Bewegung beruhen...; oder » — gegen Descartes — « dass das Wesen der Korper in der Ausdehnung bestehe, oder dass ein leerer Raum unmoglich sei, oder dass es himmlische Kugeln oder eine subtile Materie gebe, wie die Cartesianer sich ihrer bedienen, um die meisten Naturerscheinungen zu erklaren (?). » 14, — Mit aller Vorsicht gewappnet, die ihm solche Anschauungen — verleihen mussen, wah]t nun BoyLe aus den Lehren der Atomisten das - aus, was ihm allgemeingiltig erscheint, da es durch die Tatsachen ~ gefordert werde. Er unterscheidet zuniachst (*) als kleinste Teilchen der Matan die « prima naturalia » oder « minima naturalia». Obwohl in Gedanken und durch die géttliche Allmacht teilbar, werden sie von der Natur wegen ihrer Kleinheit und Festigkeit kaum jemals wirklich geteilt. Hiemit ist praktisch ein Einwand gegen die antike Atomistik erledigt, welcher fir das Derscartes’sche System fundamentale Bedeutung besitzt (*). Im Sinne der modernen Naturphilosophie waren die prima naturalia als Atome der hypothetischen Urmaterie zu betrachten, denn allen Kérpern wird dieselbe allgemeine Materie zugrunde gelegt (°). Ferner unterscheidet BoyLe solche Korpuskel, welche dureh Vereini- (1) Usefulness of N. Ph., Works, I, 45. (2) Origin of F. a. Qu., Works, III, 7. (3) Daselbst, 8. 29. (4) Prinzipien der Philosophie, 2. Teil, 20. Kapitel. (8) Origin of F. a. Qu., Works, III, 15. DIE ANTIKE ATOMISTIK. 393 gung mehrerer minima entstanden sind und zu kleine Masse haben, als dass sie sinnlich wabrnehmbar waren; ihr Zusammenhang ist so innig und fest, dass sie, von Natur der Teilbarkeit nicht entratend, doch sehr selten aufgelést und zerbrochen werden, sondern in einer grossen Zahl verschiedener sichtbarer Kérper unter verschiedenen Formen und Verkleidungen erhalten bleiben. Als bemerkenswertes Beispiel wird hier das Quecksilber genannt, welches in ein rotes Pulver und selbst in Dampf verwandelt und doch wieder als Queck- silber zuruckgewonnen werden kann. (Allerdings gelten nach BoyLe andere Metalle als zusammengesetzt; z. B. Blei (') und Eisen (?).) Diese « Anhaufungen » (concretions, clusters) entsprechen also den Atomen der modernen Chemie (aber den moleculae Gassenpis). Eine analoge kurzere Stelle uber die clusters findet sich im Sceptical Che- mist; und dort folgt eine Stelle uber die Molekiile im modernen Sinn : Es gebe andere Anhaufungen, deren Teilchen nicht so innig miteinander verbunden sind. Diese kénnen nun auf Teilchen anderer Art treffen, welche geeignet sind, sich mit einigen yon ihnen inniger zu verbinden (to be more closely united) als sie es untereinander waren. Verbinden sich in Folge dessen zwei Teilchen so, dass sie ihre Gestalt und Grésse oder ihren Bewegungszustand oder eine andere Eigenschaft verlieren, so hért jedes von ihnen auf, ein Teilchen von derselben Art zu sein wie friher; es entsteht ein neuer Korper. 15. — Die chemische Affinitaét, nach damaliger Auffassung noch mit allen Kraften der Auflosung fester und Mischung flissiger Stoffe zusammengefasst, tindet bei Boye eine streng mechanistische Aus- legung. Ueber Wahlverwandtschaft findet sich eine allgemeine Darlegung im Anschluss an die oben mitgeteilten Grundlagen der Atomen- lehre(*). Durch Zusammentreten oder Trennung miissen die minima sowohl als die primaren Anhiufungen ihre Grosse, oft auch Gestalt und Bewegungszustand ‘indern; sie werden dann ganz anders wirken als vorher. Durch Zusammenst6sse werden die Korpuskel in ihrem Gefiige verdndert, speziell ihre Poren werden dann anderen Korpus- keln angemessen (commensurate) sein, welche bis dahin mit ihnen (‘) New Eaperiments touching the Relation between Flame and Air (1672), Works, III, 575f. (*) Daselbst, S. 579. (8) Origin of F. a Qu., Works, III, 30. 394 ERNST BLOCH. nicht wbereinstimmten (were incongruous to them). In diesem Sinn lassen sich Entstehen und Vergehen als blosser Wandel der Eigen- schaften auffassen, « denn jedermann weiss, dass Materie nicht ver- nichtet werden kann » (*). Spezielle Beispiele liefert zunachst die auflésende Wirkung der Sauren (corrosiveness) (7). Die Eigenschaften, welche Flissigkeiten zum Aetzen befahigen, sind durchaus mechanische. Entweder miis- sen die Teilchen der Flussigkeit klein genug sein, um in die Poren des festen Kérpers einzutreten, und doch nicht so klein, um wie die Lichtstrahlen das Glas den festen Korper zu passieren und infolge ihrer Dunne und Biegsamkeit ihn nicht zerlegen zu kénnen. Oder die Korpuskel mussen durch ihre Gestalt befahigt sein, in die Poren einzudringen und den Zusammenhang der festen Teile zu lésen. Sie mussen ferner fest genug sein und sich zu jener Bewegung eignen, die der Trennung der angegriffenen Teile gunstig ist. In der Abhandlung uber den Salpeter heisst es von den Saureteil- chen (*), sie mussten nicht bloss eine unbegrenzte Raschheit und Wirksamkeit (activity) der Teilchen besitzen, sondern es scheine auch eine bestimmte Gestalt erforderlich zu sein, welche jener der Poren des Kérpers entspreche. So lése Salpetergeist Silber auf, nicht aber Gold; werden seine Teilchen aber mit jenen des Salmiak (*) vereinigt, wodurch sie eine neue Gestalt und vielleicht eine andere Bewegung erlangen, so lose er Gold leicht auf. Die starke Bewegung der Saureteilchen wird daraus entnommen, dass bei der Auflésung von Tartarsalz (°) die Klumpchen desselben «in vielen kleinen, aber raschen Spriingen » wetteiferten (°). Die Wirkung auf Metalle kénne gesteigert werden, indem man durch Zufibrung von Warme die Kraft oder Geschwindigkeit der Bewegung erhohe, « eine rein mechanische Sache » ("). Die Gestalt der Saureteilchen wird als spitz angenommen (8). Die Fahigkeit aber, von Séuren aufgelést zu werden (corrosibility), (4) Daselbst, 8. 32. (2) Experiments, Notes, etc., Works, IV, 314. (3) Physiologicol Essays, Works , 1, 369. (+) Die verbreitetste von den atime Roeidlonpavcenn fiir Kénigswasser. (°) Durch Kalzinieren von Weinstein gewonnene Pottasche. (6) Daselbst, I, 369. (?) History of Fluidity and Firmness, 1661, Works, I, 378. (8) Exp., Notes, ete., Works, IV, 260. DIE ANTIKE ATOMISTIK. 395 beruht hauptsachlich auf drei Eigenschaften (1). Erstens mussen die Poren solche Grosse und Gestalt haben, dass die Saureteilchen in sie eintreten, sich darin aber nicht bewegen konnen, ohne die angren- zenden Teilchen stark zu erschuttern. Zweitens mussen die festen Teilchen geeignet sein, hiedurch zerlegt zu werden. Drittens durfen sie keine allzugrosse Kohasion besitzen. So werde Quecksiber durch Salzsdure selbst in der Hitze nicht gelost, das durch blosses Erhitzen desselben erhaltliche rote Pulver aber leicht ; Eisen sei in Salzgeist und Vitriolél léslich, nicht aber der crocus martis (*). Und derglei- chen. Eine Reihe von Beispielen betrifft die Loslichkeit in Wasser. Allgemein wird Aetzbarkeit als ein Beweis fur Porositat betrachtet; selbst Gold sei porés, da es sich in Konigswasser ldst. Ueber chemische Substitution findet sich eine allgemeine Darlegung im Sceptical Chemist. Wenn es, heisst es dort (*), auch salzige, schwefelige oder erdige Teilchen der Materie gabe, die so klein, so fest vereinigt und von einer zum Aneinanderhaften so gecigneten Gestalt waren, dass weder das Feuer noch die ublichen Agentien der Chemiker scharf (piercing) genug waren, um das Gefuge ihrer Kor- puskeln zu zerstGren, so mussten sie deshalb doch nicht elementar sein; es kénnten sich in der Natur Agentien finden, von denen einige Teile von solcher Grésse und Gestalt seien, dass sie Teile jener scheinbar einfachen Kérperchen besser festhalten als diese Teile das ibrige. Dann wirde das Gefige dieser Korpuskeln gelOst werden. Dem entspricbt die Erklarung fur die «Austreibung» von Ammoniak aus seinen Salzen durch Kalk oder Alkali(karbonat). Der Zusatz teile die Korpuskel und hinge sich an eines der Teilchen, mit dem er besser iibereinstimme; indem er es festhalte, befahige er das andere zum Aufsteigen(*). Das «fixe Salz» (Pottasche) stimme mit den Salpe- tergeistern besser iberein (being more congruous) als das fluchtige (°). 16. — Besondere Hypothesen erfordert die chemische Fallung. Sie erinnern an die entsprechenden Ausfuhrungen GassenpDIs, Das Schweben der gelésten Metallteilchen erklart sich daraus, dass sie, vom Lésungsmittel sehr klein zerteilt, soviel Pahigkeit zur (') Bap., Notes, etc., Works, IV, 324 f. (?) Stark erhitztes Eisenoxyd. (*) Works, I, 579. (4) Eap., Notes, etc., Works, IV, 304. (°) History of the Human Blood, Works, IV, 636. 396 ERNST BLOCH. Bewegung erlangen, um den Boden des Gefasses verlassen und durch die mit ihnen verbundenen Flussigkeitsteilchen tberallhin getragen werden zu kénnen ('). Tritt nun ein Fallungsmittel hinzu, so konnen die Teilchen des gelésten Stoffes etwas vom Fallungsmittel addieren und dadurch zur Bewegung mit den Saureteilchen ungeeignet werden ; oder aber die Saéure wird durch das Fallungsmittel « geschwicht » und vermag die Metallteilchen nicht mehr schwimmend zu erhalten. Diese stossen dann mannigfach zusammen und bilden, sich aneinan- derhaingend, schwere Teilchen, welche zu Boden fallen (?). Der zweite Fall tritt beim Verdtnnen der Losung von Antimonbutter ein. Der erste wird durch Wagung nachgewiesen : Silber, in Saure gelost und mit Meersalz gefallt, nimmt betrachtlich an Gewicht zu und zeigt eine entsprechende Aenderung des Aussehens, — Eine weitere Mog- lichkeit der Fallung bestehe darin, dem Lésungsmittel ein zweites Metall zu bieten, auf das es leichter wirkt. So werde Silber aus seiner Lésung in Scheidewasser durch Kupfer, werden Gold und Silber durch Quecksilber ausgefallt. Man miisse annehmen, dass die Saureteilchen das eine Metall verlassen, um auf das andere zu wir- ken (3). Auch sei es denkbar, dass die gelésten Teilchen durch kleinste Gasblaschen spezifisch leichter geworden seien und dass diese durch Teile des Fallungsmittels verdrangt werden; das Verhal- ten von Wasser, das scheinbar keine Luft enthalt, unter dem Rezi- pienten der Luftpumpe spreche fur diese Méglichkeit (#). 17. — Ganz entsprechend wird die Haftaffinitét aufgefasst. So findet es BoyLe auffallend (5), dass Silbernitrat, welches er gleich den Zeitgenossen als Additionsprodukt aus Silber und Salpetersaure betrachtet, beim Erhitzen relativ bestandig sei, « obgleich man nicht erwarten wurde, dass solch feine Teilchen in einem so dichten und festen Kérper wie Silber feststecken sollten ». Ebenso stosse Salpe- ter keinen solchen Dampf mehr aus wie der Salpetergeist, durch des- sen Vereinigung mit fixem Salz er entstanden sei (6). Die fluchtigsten (1) History of Fluidity and Firmness, 1661, Works, I, 380. (?) Eaup., Notes, etc., Works, IV, 331. (*) Dasselbst, S. 336 f. (4) Dasselbst, S. 333. (5) Eap., Notes, etc., Works, V, 311. (°) Physiol. Essays., Works, 1, 368. DIE ANTIKE ATOMISTIK. 397 Teile der festen Korper werden mit den tragsten so verwickelt (entan- gled), dass sie nicht entweichen kénnen. Daraus folge, dass sich die Teilchen desselben Stoffes ganz verschieden verhalten mussen, « je nachdem sie in dem Gefuge des festen KOrpers gleichsam zwischen den andern eingehullt oder eingekeilt (sheathed up or wedged in) sind oder aber, von jenen Hindernissen befreit, zuasammenstrémen und ihre vorher gehinderte Tatigkeit ausuben konnen. Eine dritte Stelle, den Vergleich yon Sublimat mit Kalomel betref- fend, verdient ganz besondere Aufmerksamkeit ('). « Obgleich das gewOhnliche Sublimat von Quecksilber ein sehr atzender Korper ist, wird es, mit nahezu demselben Quantum Quecksilbers gepulvert und rasch sublimiert (um sie inniger zu mischen), so milde, dass es nicht einmal auf der Zunge scharf schmeckt;... und doch scheint diese Versussung eine mechanische Ursache zu haben. Denn das Salz (?), welches das Sublimat so atzend machte, verbleibt zum grossten Teil im mercurius dulcis; aber indem es mit mehr Quecksilber verbunden wird, wird es verdunnt und nimmt — was wichtiger ist — ein neues Gefuge (texture) an, welches es unfahig macht, so wie vorher zu wirken... Zum Verstaindnis dieser Veranderung kann uns vielleicht folgender Vergleich behilflich sein: Eine Schar blosser Messer- klingen werde zuerst mit Heften versehen, welche ihre Fahigkeit zu verwunden in gewisser Hinsicht vermindern, indem sie sie an dem fur den Griff bestimmten Ende bedecken oder einhillen (obgleich die Klingen, durch die Einfigung in jene Hefte in Messer verwandelt, geeigneter sind, auf andere Weise zu schneiden und zu stechen); und jede von ihnen werde hernach eingehullt, als ob auch die Klingen mit Heften versehen wurden; denn dann werden sie unfahig, wie vorher zu schneiden und zu stechen, obwohl die Klingen nicht zerstOrt wurden. Oder wir kénnen uns vorstellen, dass Messer ohne Hefte und Scheiden mit Holzsticken, die etwas langer sind als sie und passend zwischen sie gelegt werden, in Bundel gebunden sind, denn auch in dieser neuen Anordnung waren sie unfahig, wie vorher zu schneiden und zu stechen... Aber ob diese oder eine andere solche Verinderung der Anordnung angenommen wird, es kann durch mechanische Bilder verstandlich gemacht werden, wie das aitzende Salz des gewOhnlichen Sublimats seine Wirksamkeit verlieren (') Eap., Notes, etc., Works, V, 322. (2) D. h, hier : die Saure. 398 ERNST BLOCH. kann, wenn es mit einer ausreichenden Menge von Quecksilber zu mercurius dulcis yerbunden wird; in welechem neuen Zustand das Salz tatsichlich, mit einem Ausdruck der Chemiker, gesattigt genannt werden kann... Und analog zu einer der vorgeschlagenen Erkla- rungen kann ein méglicher Grund angegeben werden, warum atzende Salze ihre Schirfe ganz einbussen, wie die Alkalien, wenn sie mit Sand im gewodhnlichen Glas einverleibt sind, oder viel von der dtzenden Sauerkeit verlieren, wie Vitriolé] es tut, wenn es mit Stahl Eisenvitriol bildet, oder ferner verwandelt oder verborgen werden durch Verbindung mit von ihnen aufgelésten Stoffen von besonderem Gefiige, so wie Scheidewasser mit Silber ein bitteres Salz gibt und mit Blei ein entschieden susses, fast wie gewohnlichen Bleizucker. » 18. — Mit allem Angefihrten steht es in vollem Einklang, dass an einer Stelle (‘) Affinitét mit geometrischer Uebereinstimmung gleich- gesetzt wird : «... the affinity, or congruity of the spirit of blood with that of wine.» Es wird dadurch eine eigenartige Verschmelzung des ailteren Sinnes des Wortes Affinitét : Verwandtschaft im Sinne von Gleichheit, Aehnlichkeit — und dem neueren : Verwandtschaft im Sinne chemischer Verbindungsfahigkeit auch zwischen Stoffen von gegensatzlichen Eigenschaften — herbeigefuhrt. Das Werk, aus welchem diese Aeusserung neben anderen rein mechanistischen (?) stammt, ist das letzte, in welchem Boye sich eingehender mit Fragen dieser Art befasst. Aber auch noch die nachgelassene, unvollendete General History of the Air (°) atmet den gleichen Geist. Nirgends findet sich bei BoyLe eine Anschauung, die andere als Beriihrungswirkungen zur Erklarung chemischer Erschei- nungen heranzége. Nirgends auch findet sich eine Anwendung des sonst von ihm nicht selten gebrauchten Wortes « attraction » zur Bezeichnung der chemischen Affinitét. Auf diese Konstatierung ist deshalb Wert zu legen, weil in unseren besten Geschichtswerken die Ansicht vertreten wird, BoyLtE habe die chemische Affinitat als Anziehungskraft zwischen den kleinsten Teilchen betrachtet (+). Kopp (1) Natural Hist. of H. Blood., Works, IV, 362. (2) Siehe z. B. oben, S. 395. (?) Works, V, 609 ff, 1692. (4) Hermann Kopp, Geschichte der Chemie, II, 1844, S. 308; Beitrdge sur Geschichte der Chemie, III, 1875, S. 173 f. E.v. Mryer, Geschichte der Chemie, 3. Aufl., 1905, S. 95. DIE ANTIKE ATOMISTIK. 399 fiuhrt hiefiir eine Stelle an, welche die Zersetzung von Zinnober durch Alkali betrifft und als wenig charakteristisch oben wegblieb. Auch dort ist nur die Rede von engerer oder genauerer Vereinigung der Teilchen (strict coalition ; associate themselves more strictly), Ausdrucke, die sich vollkommen in das mechanistische Lehrgebaude einfugen. BoyLe war als Chemiker reiner Mechanist und steht dadurch in scharfem Gegensatz zum ilteren Newton, eine Tatsache, deren aufklarende Bedeutung fir die folgende Entwicklungsphase der Chemie eingehender zu besprechen sein wird. 19. — Noch ist der Einfluss der mechanistischen Methode Boy.es auf einige seiner chemischen Anschauungen zu betrachten. Die grosste Bedeutung besitzt sie fir die Elementenlehre, denn wichtiger als die einzelnen Gegengriinde ist die Erkenntnis von der falschen Methode, welche diese in die Chemie brachte. «Ich neige zur Ansicht», heisst es im Sceptical Chemist (1), « dass man die Naturerscheinungen nie wird erklaren kénnen, so lange man sie nur von der Gegenwart und dem Verhiltnis dieser oder jener materiellen Bestandteile herzu- leiten sucht und solche Bestandteile oder Elemente als ruhend be- trachtet; waibrend in Wirklichkeit die Veranderungen der Materie und folglich der Naturerscheinungen grdésstenteils von den Bewe- gungen und dem Aufbau der kleinen Koérperteilchen abzuhingen scheinen. » Diese Anschauung ist von fundamentaler Bedeutung, man kann sie als das wichtigste Unterscheidungsmerkmal zwischen der mechanistischen und der iatrochemischen Theorie bezeichnen. Es wird alsdann sichtbar, dass die Phlogistontheorie eine Ruckkebr zu alteren Methoden in sich schloss. Aehnliches gilt von der Stellung BoyLts zum Satz der Erhaltung des Stoffes. Demokrits Erhaltungsgesetz, so einfach und klar es scheinbar im Wortlaut ist, enthalt zunéchst keinen Hinweis fur die experimen- telle Anwendung. Bei Descartes verblasste es zur Konstanz des Raumes(*). Bei Gassenpi erhielt es einen, wenn auch nicht haltbaren energetischen Sinn. Bei Boy.e aber findet es sich als Axiom von der Erhaltung des Gewichts. Bekanntlich ist dieses Gesetz von grund- legender Bedeutung fiir die Geschichte der Verbrennungstheorie und es ist ein Umstand, der bis jetzt meines Wissens nicht beachtet wurde : dass der Ideenkreis, dem die Phlogistontheorie entsprang, in (1) Vgl. Tuorps, Essays in Historical Chemistry, 1893, S. 27. (*) Und, was hier ferner liegt, der Bewegungsgrésse. 400 ERNST BLOCH. mechanistischer Richtung nur von Descartes und seinen Anhangern, nicht aber yon Boy e beeinflusst war. Doch muss zugestanden werden, dass die spezielle Anwendung, welche Boye von dem Erhaltungsgesetz in der Verbrennungstheorie machte, eine unglickliche war. Es ist nicht ausgeschlossen, dass hier eine tble Wirkung der antiken Mechanistik vorliegt. BoyLeE nahm mit Eprkur und GassenpI einen besonderen Warmestoff an und glaubte bei der Verkalkung der Metalle diesen Warmestoff zurtickgehalten und gewogen zu haben ('). Dadurch musste ihm die Erkenntnis der Wesensgleichheit von Verkalkung und Verbrennung entgehen und vielleicht ist dem gleichen Umstand die Verstaéndnislosigkeit zuzu- schreiben, mit welcher er den Theorien seines Zeitgenossen Mayow, der Cartesianer war, gegeniiberstand. Trotzdem ist es gewiss, dass die Abkehr von seiner quantitativen Methode im folgenden Zeitalter ver- hangnisvoll wurde. 20. — Die grésste Beachtung verdienen BoyLes Theorien uber die Atomlagerung und ihre Ursache, die Affinitat. Das Tatsachengebiet der Chemie war (und ist noch heute) ein solches, dass seine Erschlies- sung durch mechanistische Betrachtungen wesentlich gefordert werden konnte. So vermag Royte dem Begriff der Isomerie bezw. Allotropie im heutigen Sinn nahezukommen, ahnlich wie Junelus mit seinem Begriff der Metasynkrise. Er sagt (?), dass die Teile der Materie, « in bestimmter Weise gegeneinander angeordnet, eine be- stimmte Art Korper, mit bestimmten Eigenschaften ausgestattet, bilden. Wabhrend, wenn dieselben Teile anders angeordnet waren, sie andere Kérper bilden wirden, deren Natur sehr von jener des urspriinglichen abweicht ». Man vergleiche damit, was BERzELIUS, 4833, in seinen grundlegenden Ausfuhrungen uber isomere Umlage- rung sagt (*) : «... Bei solchen Kérpern ist es der Fall, dass, wenn sie eine gewisse Zeit lang bestanden haben oder wenn die Temperatur geandert wird, eine Umlegung der Bestandteile in ihnen vor sich geht, ohne dass etwas hinzukommt oder davon weggeht, und dass dadurch eine anders beschaftene Verbindung entsteht. » . Hier ist ferner der Ort, um nochmals auf die Erklarung des Ver- (1) New Experiments to make Fire and Flame stable and ponderable, 1773, Works, III, 706-709. A Discovery of the Perviousness of glass, 1773, Works, Il, 723. (2) Physiological Essays, Works, I, 372. (3) Jahresbericht fiir 1831. Uebersetzt v. Fr. Wouter. Tubingen, 1833. DIE ANTIKE ATOMISTIK. 40] haltnisses zwischen Sublimat und Kalomel zuruckzukommen (’). Die Teilchen dieser Stoffe werden mit Messerklingen verglichen, die ‘mit je einer oder aber mit je zwei Heften versehen seien. Das ein- zuhaltende Gewichtsverhaltnis gibt BoyLe selbst an. Der Vergleich hat etwas Frappierendes durch die Art, wie das Gesetz der multiplen Proportionen im Bilde niedergelegt ist, 130 Jahre vor seiner Aufstel- Jung durch Darton. Die beiden Stoffe sind praktisch sehr wichtig. Die Royal Society experimentierte mit ihnen und sah sich am 98. Mai 1668 enttiuscht, da sie aus einer salpetersauren Quecksilber- -lésung mit Salzsiure keinen Niederschlag ausfallen sah (*). Eine Woche vorher hatte ihr Boye berichtet, er vermodge durch Bestim- mung des Quecksilbergehaltes die Gite von Sublimat festzustellen (°). Aber auch die Allgemeingiltigkeit des gebrauchten Bildes ist BoyLe gegenwartig (*). Die Art, wie der grosse Forscher hier an einer epo- che en Entdeckung streift und ahnungslos vorubergeht, hat etwas Erschutterndes; und nirgends wohl wird es so deutlich, wie hier sicht- bar, dass die Entwicklung mechanistischen Denkens in der Chemie um 1700 jah abreisst, um erst viele Jahrzehnte spater mit beschei- denen Anfaingen in eine neue Aera zu treten. _ 24.— Nach dem grossen Erfolg des Sceptical Chemist (°) und bei dem hohen Ansehen, das Boye genoss, ist es doppelt wberraschend zu sehen, wie geringen Einfluss er auf das Denken der Chemiker ausibte. « Befragt man die Lehrbiicher der Chemie, die gegen das Ende des siebzehnten Jahrhunderts die geschatztesten und verbreitetsten waren, dariber, welche Lehren beziiglich der Zusammensetzung der KOrper nd namentlich der letzten Bestandteile derselben als die damals schenden vorgetragen wurden, so findet man noch keinen An- 8 thluss an die von BoyLe ausgesprochenen Ansichten, sondern ein Fest- en an Vorstellungen, deren Irrtiimlichkeit der letztgenannte For- Scher und selbst van Hetmont bereits eingesehen hatten. » (®) So ing denn der grésste Teil von BoyLes Errungenschaften der Nachwelt ‘rioren. Die Erscheinung ist tibrigens fiir das Zeitalter typisch, ty p) 4 (*) Siehe oben, S. 45 ff. (*) Bron, History of the Royal Society, Il, 1756, 288. () Daselbst, $. 286. (*) Siehe oben, S. 398. (®) Das Werk erschien z. B. auf dem Kontinent in 10 lateinischen Auflagen. Tuorpr, Essays, S. 3. (°) Kopp, Beitrage, III, 182. 402 ERNST BLOCH. man braucht nur Mayow in Hinsicht auf die Verbrennungstheorie, Hvuycens beziglich der Wellentheorie des Lichtes zu nennen. Diese ganze Epoche Englands macht den Eindruck, dass eine Flutwelle neuer naturwissenschaftlicher Erkenntnisse hereinbrach, um ebenso rasch wieder abzuflauen, und dass die Sicherung des Gewonnenen durch experimentelle Verarbeitung der Theorien in den meisten Ge- bieten ausblieb. An dieser Erscheinung tragt sicherlich nicht bloss die geringe Organisation der wissenschaftlichen Arbeit die Schuld; es muss dazu auch die grosse Skepsis beigetragen haben, welche jeder Forscher den Theorien der anderen entgegenbrachte. Der Fall BoyLe-Mayow ist hier kennzeichnend. Ihm lasst sich das Beispiel zweier grosser Physiker zur Seite stellen, da, nach einem Ausspruch Ernst Macus ('), Huycens und Newton einander mit « erschutternder Verstindnislosigkeit» gegeniberstanden. Ein weiteres Beispiel : Am 23. XI. 1664 verwahrte sich die Royal Society dagegen, dass die Theorien ihres geschatzten Experimentators Hooke als die Meinung der Gesellschaft betrachtet wurden (?). Gréssere Bedeutung noch gewann fur die Geschichte der Chemie der Umstand, dass auf demselben Boden, wo die mechanistische Chemie durch BoyLE und Mayow ihre glanzendsten Erfolge gezeitigt hatte, ihr ein ubermachtiger wissenschaftlicher Gegner erstand. Newton, urspringlich selbst den mechanistischen Lehren nahestehend, sah sich ausser Stande, die Gravitation durch Beruhrungswirkungen zu erfassen. Und da sein beispielloser wissenschaftlicher Erfolg in der mathematischen Erfassung der Schwerewirkungen fur ihn selbst und unter dem Zwang seiner Persdnlichkeit auch fur die Zeitgenossen in den Mittelpunkt des Interesses trat, so erfolgte von hier aus ein Vorstoss gegen die gesamte mechanistische Methode. Die Chemie wurde dabei in solchem Masse mitbetroffen, dass sie in England sogleich in die neue Bahn geriet, ehe noch des Meisters entschei- dendes Werk, die Optik, erschien. In Frankreich, wo die cartesische Lehre vorherrschte, dauerte es etwa drei Jahrzehnte, ehe die letztere auf chemischem Gebiet ganz tberwunden erschien, dann aber war auch hier die Chemie der mechanistischen Methode verlustig ge- worden — nicht zu ihrem Vorteil, wie noch gezeigt werden soll. 22. — Isaac Newton (1642-1727) hat sich in friherer Zeit uber Fra- (1) Popularwiss. Vorlesungen. 3. Aufl., 1903, S. 255. (2) Biron, History, I, 490. DIE ANTIKE ATOMISTIK. 403 gen der chemischen Theorie nur gelegentlich ausgesprochen. Von grossem Interesse ist in dieser Hinsicht ein Brief (!), den er am 28. Il. 1679 an Boy.e richtete, und der wegen der Aethertheorie der Schwere, welche darin entwickelt ist, wiederholt die Aufmerksamkeit auf sich gezogen hat |*). Newton geht darin von Licht- (Beugungs-) erscheinungen aus und zeigt, dass wie diese auch die Erscheinungen der Schwere durch gewisse Annahmen Uber den Aether erklart wer- den kénnen; schliesslich werden die letzteren auch auf chemische Erscheinungen angewendet und liefern eine Theorie der Auflésung and Fallung. In mehreren Voraussetzungen (suppositions) wird die Ursache des Haftens einander sehr nahekommender Korperteilchen abgeleitet. Der Aether sei allgegenwartig, ausdehnbar und zusammendruckbar wie die Gase, und in den freien Raéumen dichter als in den Poren der Kérper. Kommen nun zwei Korper oder Teilchen einander sehr nahe, so wird der Aether, der sich zwischen ihnen nicht so frei bewe- gen kann, dinner; sie widerstreben dann infolge des Drucks des aus- seren Aethers der Trennung. So erklaren sich Adhasion und Koha- sion. Auflésung und Aetzung erscheinen noch vielfach ratselhatt ; die verschiedene auflésende Fahigkeit der Flussigkeiten wird einem « geheimen Prinzip » in der Natur zugeschrieben. Eine Flissigkeit, die sich mit einem KO6rper nicht verbinde, kénne jedoch durch Mischung mit einem geeigneten « Vermittler » (mediator) hiezu fahig werden. So lése geschmolzenes Blei weder Kupfer noch Eisen, durch Mischung mit Zinn jedoch werde es zu beidem fahig. Und ebenso mische sich Wasser nur durch Vermittlung « salziger Geister » (Séuren) mit den Metallen. Wird ein Metall in solches Wasser gebracht, so stossen die schwimmenden Sidureteilchen daran, treten infolge ihrer Eignung zur Verbindung (sociableness) in dessen Poren und sammel!n sich rund um die ausseren Metallteilchen an. Begunstigt durch das fortwahrende Zittern der Metallteilchen schieben sie sich allmahlich zwischen diese und lésen sie vom Kérper ab. Durch die Bewe- gung, in welche die Lésung sie versetzt hat, werden sie zum Schwimmen veranlasst, wobei die Siureteilchen sie wie eine Haut oder Schale umgeben, gemass der beigefugten Figur. «leh habe die Teilchen in ihr rund gezeichnet, doch kénnen sie auch (*) Abgedruckt in der zitierten Boyle-Ausgabe, I, S. CXI ff. (2) Vgl. z. B. Humpotpt, Kosmos, Stuttgart, 1874, III, 15. 404 ERNST BLOCH. wurfelig oder von irgend welcher anderen Gestalt sein.» — Wird nun in eine solche Metalldsung eine Flussigkeit gegossen, die zahl- reiche Teilchen enthalt, mit denen sich die Salzteilchen leichter ver- binden (are more sociable) als mit den Metallteilchen (z. B. an Teil- chen von Tartarsalz) (1), so werden die Salzteilchen fester an diesen als an den metallischen hangen, und allmahlig werden sie sich von den letzteren loslOsen, um jene zu umhiullen. Ist z. B. A das Metallteil- chen und bewegt sich das Teilchen E darauf zu so, dass es gegen d rollt, so wird b, da es an E fester haftet als an A, dieses verlassen, und nacheinander wird E alle Salzteilchen von A wegziehen und um sich sammeln. Die Metallteilchen aber, der Vermittler entledigt, welche sie im Wasser schwebend erhielten, werden von jenen gegeneinander gestossen und bleiben durch die eingangs erklarten Kohasionskrafte aneinander hangen, wachsen zu Klumpchen an und fallen durch ihr spezifisches Gewicht aus. in diesen Darlegungen werden also die eigentlich chemischen Krafte, die dem spateren Begriff der Wahlverwandtschaft entsprechen, als unerklirbar bingestellt und sogar Kohasion und Adhasion werden durch Wirkungen des Aethers erklart. Dieser aber wird ohne nahere Erklirung mit den Gasen verglichen, wahrend die Mechanisten die — Elastizitit der Gase selbst durch Kontaktwirkungen fester Teilchen ~ zu erkliren suchten. Im wubrigen lehnen sich die Ausfuhrungen enge an diejenigen Boy.es an (s. 0.). Wichtig sind ferner in dem Briefe zwei Stellen, welche beweisen, dass Newtons Skepsis diejenige BoyLes noch weit ubertrifft und bis zur Abneigung gegen alle derartigen Hypothesen gesteigert ist. In der Einleitung entschuldigt sich Newron, dass er so unreife Ansichten, die ibn selbst nicht befriedigen, mitteile; und zum Schluss sagt er, er selbst habe so wenig Vorliebe fiir Dinge dieser Art, dass er ohne durch BoyLe ermutigt worden zu sein wohl nie die Feder dazu ergriffen hatte. 23. — Im selben Jahr (1679) beginnt jene entscheidende Wendung in Newtons Denken (2), welche wie durch eine gewaltige Umkehrung « des biogenetischen Grundgesetzes », in ihm zuerst vollzogen, (4) Kaliumkarbonat. (2) Vgl. hieritber und tber das Folgende : WuEwELL, Geschichte der induk- tiven Wissenschaften, Ausgabe Litrrow (1840), Bd. II und ROSENBERGER, Isaac Newton und seine physikalischen Prinzipien, Leipzig, 1895. — DIE ANTIKE ATOMISTIK. 405 alsbald viele Generationen von Naturforschern in eine bestimmte Denkrichtung drangt. Ohne die strittige Frage zu entscheiden, ob Newton fernerhin noch mechanistisch dachte, kann Uber seine Sinnesinderung und ihre Ursachen Folgendes als sehr wahrscheinlich gelten: Die Bewegung der Planeten erfolgt nach Beobachtung und Berechnung widerstandslos (') und diese Tatsache steht jeder mecha- nistischen Erklarung der Schwerewirkungen entgegen, vorallem auch der Descartes’schen Wirbeltheorie. Eine Aufklarung der Frage erscheint zunachst ausgeschlossen. Diesem Misserfolg der mechani- stischen tritt nun der Triumph der mathematischen Methode gegen- iiber und schon in dem 1687 erschienenen Hauptwerk Newrons, den «Mathematischen Principien der Naturphilosophie» wird die Wirkung dieses Kontrastes sichtbar. Sie besteht in einer Bevorsugung der mathematischen Deduktion auf Kosten der Anschaulichkeit. In diesem Sinne wohl ist der beruhmte Satz « Hypotheses non fingo » zu verstehen. Sicherlich bedeutet er nicht, dass Newton allen Hypothesen im heutigen Sinne abschwort; ist er doch Atomist geblieben und hat die Emissionstheorie des Lichtes weiter verfochten. Wenn er im Anschluss an den zitierten Satz sagt (*): « Alles namlich, was nicht aus den Erscheinungen folgt, ist eine Hypothese, und Hypothesen, seien sie nun metaphysisch oder physisch, mechanische oder diejenigen der verborgenen Eigenschaften, durfen nicht in die Experimental- physik aufgenommen werden. In dieser leitet man die Sitze aus den Erscheinungen ab und verallgemeinert sie durch Induktion », so erhebt er damit den Anspruch, seine Hypothesen als aus den Erscheinungen abgeleitet betrachtet zu sehen. Wird doch in der 2. und 3. Auflage der Prinzipien die Zusammensetzung aller Atome aus einer einheitlichen Materie als Tatsache hingestellt(*). Sein Einwand richtet sich vielmehr deutlich gegen zwei spezielle Arten yon Hypothesen: gegen die occulten Eigenschaften der Scholastiker und gegen die mechanistischen Erklarungen. Die gemeinsame Ableh- nung dieser beiden kehrt im dritten Buch der « Optik » zweimal wieder (*). 24. — Newron ist stets entschiedener Atomist gewesen. VoLTAIre fussert sich dariiber wie folgt (°): «Newton folgte den alten An- (!) Principia, 2. Buch, 6. Abschnitt. (?) Nach der Uebersetzung von Wotrers, Berlin, 1872,S. 511. (®) Vgl. Rosensercer, 8. 215. (4) Ostwalds Klassiker, N* 97, S. 135, 143. (®) Zitiert nach Lance, Materialismus, I, 373. 406 ERNST BLOCH. schauungen Demokrits, Epikurs und einer Reihe von Philosophen, welche durch unseren berihmten Gassenp1 berichtigt wurden. Newton hat einigen Franzosen, die noch leben, wiederholt gesagt, dass er GaSsENDI als einen sehr scharfen und weisen Geist betrachte, und dass es riihmlich sei, in allen besprochenen Dingen dessen Meinung genau zu teilen. » Dem entsprechen nun vollkommen die in der «Optik» entwickelten atomistischen Grundlehren (7): «Nach all diesen Betrachtungen ist es mir wahrscheinlich, dass Gott im Anfang der Dinge die Materie aus massiven, festen, harten, undurchdringlichen und beweglichen Partikeln geschaffen hat, von solcher Grosse und Gestalt, mit solchen Eigenschaften und solchen Verhaltnissen zum Raum, wie sie zu dem Endzweck fuhrten, zu dem er sie gebildet hatte, dass ferner diese primitiven Teilchen, weil sie fest sind, unvergleich- lich harter sind als irgendwelche aus ihnen zusammengesetzten pordésen Kérper, ja so hart, dass sie nimmer verderben und zerbrechen konnen... Damit also die Natur von bestandiger Dauer sei, ist der Wandel der kérperlichen Dinge ausschliesslich in die verschiedenen Trennungen, neuen Vereinigungen und Bewegungen dieser perma- nenten Teilchen verlegt. » Aber die Ursache dieser Trennungen und Wiedervereinigungen ist bei Newton eine grundsatzlich andere. Hier wendet er sich sogar direkt gegen Gassenni (?). « Die Teile aller homogenen harten Kérper hingen mit stérksten Kraften aneinander. Um zu erklaren, wie dies mdéglich ist, haben einige mit Hakchen versehene Atome erfunden, womit sie aus dem, was sie erst beweisen wollten, einen Schluss ziehen... Ich ziehe es vor, aus ihrer Kohasion zu schliessen, dass die Teilchen sich mit einer gewissen Kraft anziehen, die bei unmittelbarer Berithrung ausserordentlich gross ist....» Und gegen Boytes und mehrere Zeitgenossen, sowie Descartes’ Gastheorien (?) : « Diese ungeheuren Zusammenziehungen und Ausdehnungen kénnen nicht verstanden werden, wenn man sich die Luftpartikel feder- kraftig und dstig und wie Reifen zusammengerollt vorstellt, oder auf sonstige Weise, sondern nur durch abstossende Krafte. » 95. — Die 1704 erschienene « Optik» hat auch fur die Chemie epochale Bedeutung erlangt. Was der Newron-Schuler Joun KeIun (4) Ostwalds Klassiker, Nt 97, S. 143. (2) Daselbst, 8. 135. (3) Daselbst, S. 140. DIE ANTIKE ATOMISTIK. 407 schon in seiner 1702 erschienenen « Einleitung in die wahre Physik » ausgefiibrt, was Jonn Frienp ab 1704 in Vorlesungen, die 1709 als « Prae- lectiones chymicae » erschienen, weiter verarbeitet hatte, erscheint in den inhaltsschweren Fragen (‘) im 3. Buch der «Optik» aufs deut- lichste ausgesprochen: dass von nun ab die chemischen Erschei- nungen als Anziehungsphanomene betrachtet werden missten. Die- selben Probleme, welche die Mechanisten beschiftigt hatten, werden hier erdrtert; ja es werden deren eigene Hypothesen zu gewissen Erklarungen herangezogen (z. B. Scheidewasser sei fein genug, um Gold sowohl als Silber zu durchdringen, besitze aber nicht genug Kraft, um in jenes trennend einzudringen). Aber an die Stelle der verschiedenen Druck- und Stosswirkungen tritt die Anziehungskraft (attractio). Saure und Metallteilchen ziehen sich an und verursachen, gegeneinander sturzend, die Erhitzung; dieser Anziehung wegen lassen sich die Saureteilchen durch Destillieren viel schwerer von den Metallteilchen trennen als dies aus ihrer reinen Loésung gelingt. Wenn Flussigkeiten sich nicht ineinander losen, so fehle ihnen die gegenseitige Anziehung ; wenn Weinstein an der Luft zerfliesse, so sei daraus eine Anziehung zwischen den Salzteilchen und dem Wasser zu ersehen. Werde ein Stoff durch einen anderen aus einer Verbindung ausgeschieden, so beweise dies die gréssere Anziehungs- kraft des zweiten. Und durch Fortfuhrung dieses Gedankens gelingt es Newton, an einer unzweifelhaft schwachen Stelle in das mecha- nistische Lehrgebaude Bresche zu schlagen : fur die damals vorhan- denen Anfange der « Verwandtschaftsreihen » ergeben sich bei ihm durchaus konsequente Erklarungen, wabhrend z. B. der Cartesianer Lemery, der sie kannte, zu ihrer mechanistischen Erklirung keinen Versuch gemacht hatte (7). Zink besitzt, nach Newron, eine stiirkere Anziehung zur Saure als Eisen, Eisen als Kupfer, Kupfer als Silber, Eisen, Kupfer, Zinn und Blei jedes eine stirkere Anziehung als Quecksilber ; daher die Fahigkeit der erstgenannten, die anderen aus ihren Losungen zu fallen, sanhA Gewiss ist es nicht dieser Erfolg, welcher der Attraktionslehre, den Sieg auf chemischem Gebiet sicherte. Eine Erklarung im, fpiiheren Sinn liegt hier nicht vor; im Vergleich zur Anschaylichkeit den me- chanistischen Hypothesen haben wir es kaum., mit,,m@br, alg ;einer lau cotdaswaA (*) Daselbst, S. 126-134, PE a SA (*) Cours de chymie, 11° 4d., 1730, 8. 106. - Gol .2 \eS\eenG t) 27 408 ERNST BLOCH. Umschreibung der Tatsachen zu tun. Was hinzutritt, ist die prin- zipielle Parallelsetzung der chemischen mit kosmischen Erscheinungen. Diese erscheint in den einleitenden Siétzen zum chemischen Teil der Optik angebahnt. « Ks ist bekannt, dass die Kérper durch die Anziehung der Schwere, des Magnetismus und der Elektrizitaét auf- einander wirken. Diese Beispiele, die uns Wesen und Lauf der Natur zeigen, machen es wahrscheinlich, dass es ausser den genannten noch andere anziehende Krafte geben mag, denn die Natur behauptet immer Gleichférmigkeit und Uebereinstimmung mit sich selbst. Wie diese Anziehungen bewerkstelligt werden mdgen, will ich hier gar nicht untersuchen. Was ich Anziehung nenne, kann durch Impulse oder auf eine mir unbekannte Weise zustandekommen. » Die Uebertragung auf Nahkrafte geht aus einer schon teilweise zitierten Stelle hervor (‘): « Ich ziehe es vor, aus ihrer Kohasion 2u schliessen, dass die Teilchen einander mit einer gewissen Kraft anziehen, welche bei unmittelbarer Beruhrung ausserordentlich stark ist, bei geringen Absténden die erwaihnten chemischen Erschei- nungen verursacht, deren Wirkung sich aber nicht weit von den Teilchen forterstreckt. » 26. — Wir haben es hier mit einer grosszugigen Extrapolation zu tun. Nachdem es gelungen war, die Bewegungen der Planeten und Monde, sowie der Kometen, die Erscheinungen der Ebbe und Flut und der irdischen Schwere durch ein Kraftgesetz darzustellen, fand das monistische Bedurfnis des Forschers kriftige Nahrung in der schon von friheren Forschern betonten Analogie zwischen Gravitation und Magnetismus; ebensogut ordneten sich (unter Beiseitelassung der abstossenden Wirkungen) die Erscheinungen der Elektrizitat dem Attraktionsbegriff unter. Und nun ging Newton auf dem Weg, der von den kosmischen zu den irdischen (sichtbaren) Erscheinungen fiihrte, um einen ebensogrossen Schritt weiter und fuhrte die gleiche Theorie in die Betrachtung der verborgenen Vorgange ein. Waren Adhasion und Koéhasion nicht durch unmittelbare Beruhrungs-, sondern durch Aetherwirkung zustande gekommen, schienen die chemischen Krifte in einer nur etwas grdsseren Entfernung zu wirken, so ordneten sich beide Wirkungen, auch die vordem ganz ratselhafte chemische, nun umso leichter dem universalen Begriff der Attraktion unter. (4) Daselbst, 8. 135. DIE ANTIKE ATOMISTIK. 409 Allein dieses Ausgreifen wurde nur durch ein erhebliches Opfer an Bestimmtheit der Annahmen moglich. In den « Prinzipien » bereits war angedeutet, dass die Molekularkrafte mit einer rascheren Kraft- abnahme als nach dem Quadrat der Entfernung verbunden sein konnten. Keri (*) fuhrte diese Annahme beziiglich der Kohasion durch. Dadurch ging aber alle Begreiflichkeit durch Anschauung verloren, welche dem quadratischen Gesetz noch innewohnt. Die Mathematik legte solche Abstraktionen nahe, ja sie fiihrte zu abstos- senden Kraften, die heute wieder aufgegeben sind (7): « Und wie in der Algebra da, wo die positiven Grdéssen aufhéren und ver- schwinden, die negativen beginnen, so muss (!) in der Mechanik da, wo die Attraktion aufhdrt, eine abstossende Kraft nachfolgen. Dass dies wirklich der Fall ist, scheint aus der Zurickwerfung und Beugung der Lichtstrahlen » sowie « aus der Emission des Lichtes zu folgen... Auch aus der Erzeugung von Luft und Dampf scheint diese Kraft zu folgen. » 27. — So sollte denn die abstrakte Methode der mathematischen Physik auch in die Chemie ihren Einzug halten. Die immense historische Bedeutung dieses Vorganges wird aus dem scharfen Gegensatz der beiden Gedankenreihen verstindlich. Das mechanistische Denken ging von alltaglichen Erfahrungen des einfachen Mannes aus. Die scharfen, stark bewegten Korperteilchen wirken wie gewisse Werkzeuge und Waffen; die « Verknipfung », das « Einwickeln » und das « Feststecken » erinnern an Tatigkeiten gewisser Gewerbe und des Haushalts u. dgl. m. Durch einen anschaulichen, naiven Analogieschluss werden diese Erfahrungen zur Erklarung chemischer Erscheinungen herangezogen, aber auch — durch entsprechend kompliziertere Bilder — zur Erklirung der kosmischen Vorgiinge, wie bei KepLer und Descartes. Der letztere hat sich zu dieser Methode bekannt (°). Newron setzt an Stelle dieser Verallgemeinerung diejenige der erkannten kosmischen Kraft. Nicht mehr mit der Mechanik der Werkzeuge sollen die Wirkungen der K6rperteilchen parallelgesetat werden, sondern — ungeachtet ihrer Natur als Nahewirkungen — mit der Gravitation der Weltkérper, wenngleich nach einem anderen mathematischen Gesetz. (4) Vgl. Rosennercer, S. 344. (2) Optik, S. 139. (3) Prinzipien der Philosophie, Ausgabe Kincumann, 8. 283. 410 ERNST BLOCH. Dadurch rucken die Teilchen auseinander. Hatten die Mechanisten die Entfernung im Augenblick der Einwirkung gleich Null gesetzt, so erhielt diese Entfernung nunmebr einen positiven, aber unbekannten Wert. Das Gesetz der Kraftabnahme blieb ebenfalls unbekannt; es war nur zu entnehmen, dass es durch einen negativen Exponenten darzustellen war. Hatte fruher die Annahme der Berthrung eine solehe Vereinfachung mit sich gebracht, dass ein Schluss auf die Atomgestalten moglich schien, so mussten diese nun als weitere ginzlich unbekannte Einflisse in Betracht gezogen werden. Durch all dies wurde aber Newtons Hypothese unbestimmt in einem ganz anderen Sinne noch als diejenigen Boyes. Hatte dieser wiederholt mehrere wohl prazisierte und sehr anschauliche Hypothesen zur Wahl gestellt, so wurde nun die Hypothese selbst dermassen ver- schwommen, dass sie vor Abanderung und Widerlegung geschutzt war, das heisst aber mit anderen Worten, dass sie unfruchtbar war fur den weiteren Fortschritt der Wissenschaft. Es ist hier nicht die Rede von dem Wahrheitswert der beiden Hypothesen. Messen wir diesen in einem relativistischen Sinn an der Zahl von neuen Tatsachen, denen sie Stand hielt, also an der Lebensdauer der Hypothese, so erscheint er fur die Attraktions- lehre erstaunlich gross; scheint es doch als musste ihr heute noch eine grosse Zukunft zugesprochen werden. Das aber kann der Mass- stab nicht sein bei einem Problem, wie dem vom Wesen der chemi- schen Affinitét, fir dessen erfolgreiche Behandlung massgebende Forscher auch die heutige Chemie noch als unreif erachten(*). In einem solchen Fall steht die Frage im Vordergrund, inwiefern die Hypothese das Wechselspiel zwischen Theorie und Tatsachen, also das Weiterschreiten auf dem Forschungsweg gefordert habe. In dieser Hinsicht musste die Attraktionslehre versagen. Sie forderte von der Chemie ein Gehen in die Tiefe, dessen diese nicht fahig war. Das musste die Forscher entmutigen und hier durfte der Grund fir den Ruckgang der chemischen Forschung, der in England um 1700 erfolgte, zu suchen sein. Der englische Geschichtsschrei- ber der Chemie Tuomas Tuomson sagt hiertiber(?) : « Nach dem Tode Boyes und einiger der ersten Mitglieder der Royal Society schenkte man in England der Chemie wenig Beachtung; sie wurde nur von (1) Nernst, Theoretische Chemie, 3. Aufl., 1909, S. 440. (2, Systéme de chimie, traduit par Rirrautt, 1809, p. xv. DIE ANTIKE ATOMISTIK. 411 eincr kleinen Anzahl von Personen gepflegt. Der Eifer fiir die mathematischen Wissenschaften, den Newton entfacht hatte, war so gross, dass viele Jahre lang jeder geniale Mensch Englands wie durch einen Wirbel diesem Studienzweig zugetrieben wurde. » In der Tat musste dieser Weg von der Chemie, die eine mathematische Wissen- schaft nicht sein konnte, abfuhren. Als den ersten, der sie wieder zu einigem Ansehen brachte, nennt THomson WiLLIAM CULLEN, der seine chemische Lehrtatigkeit in Edinburg 1756 begann. 28. — In Frankreich traten die Wirkungen der Arbeit Newrons und seiner Schule spater ein und waren anders geartet. Man kann in den Mémoires de lV Académie von 1715 bis 1730 schrittweise das Aufhéren der cartesischen Ideengange bei den Chemikern konstatieren. Das Wort attraction erscheint zum erstenmal anlasslich der beruhmten Abhandlung Georrroys vom Jahre 1718, in welcher die erste « Ver- wandtschaftstafel » aufgestellt wurde. In dem Bericht uber die Abhandlung, welcher der Akademie erstattet wurde, heisst es (*) bezuglich der Fallung eines Metalls aus seiner Losung durch ein anderes, dieselbe sei nicht leicht zu erklaren. « Man denkt zunichst, das zweite Metall entspreche besser (convenoit mieux) dem Losungs- mittel als das erste, welches von diesem verlassen wurde. Aber was fir_ein wirksames Prinzip (principe d’action) kann man unter diesem besseren Entsprechen verstehen? Hier kamen die Sympathien und die Attraktionen gelegen, wenn sie etwas waren. Lasst man aber schliesslich unbekannt, was sie sind und halt sich an die sicheren Tatsachen, so beweisen alle Erfahrungen der Chemie, dass derselbe Korper mehr Neigung (disposition) besitzt, sich mit dem einen als mit dem andern zu verbinden und dass diese Neigung verschiedene Grade hat... Diese Neigung, welches auch immer ibr Prinzip sei, und ihre Grade nennt Herr Georrroy rapports, und eine grossere Neigung ist ein grésserer rapport. » Das ist ein ganz skeptischer Standpunkt, der sich jedoch von demjenigen Newtons kaum durch etwas anderes als das Fehlen atomistischer Anschauungen und der kosmischen Analogien unter- scheidet., Man kénnte versucht sein, diese « phanomenologische » Denkweise als einen Fortschritt zu betrachten. Darauf ist zu sagen, dass die Zeit zu einer solchen Methode nicht reif war. An Stelle der iberwun- denen Hypothesen traten infolge der Unergiebigkeit der neuen (und (!) Histoire de l! Académie royale des sciences, année 1718, p. 45. 412 ERNST BLOCH. vielleicht der Gegnerschaft, welche in Frankreich gegen die Newron- sche Physik bestand) die dlteren, aus der iatrochemischen Zeit uberlieferten. Die von Boyte bekampfte Erklarung der Eigenschaf- ten aus Elementarbestandteilen, von den Cartesianern nicht ganz aufgegeben, tritt nun wieder mit voller Macht ein. Dies kommt vor allem der Phlogistonlehre zugute. Aber es handelt sich um eine allgemeine Methode. Z.B. werden 1712 (*) und 1714 (?) die Farben der Quecksilberverbindungen von Lkmery dem Sohn aus den Gestalten der kleinsten Teilchen erklart, 1725 fuhrt Grorrroy jene des Ber- linerblaus auf einen blauen Bestandteil zurick, welcher im Eisen enthalten sei und auch beim Anlassen des Stahls zum Vorschein komme(*)._ Er sei die «Basis» des Farbstoffs. Allgemein spielen die schwefeligen, erdigen, Oligen Bestandteile eine immer _ grossere Rolle in den oft mechanistisch durchsetzten Erklarungen(*). GEror- Froy selbst erscheint bereits 1718 als Phlogistiker (°). Im Jahre 41723 erschien der erste Band des Nouveau Cours de Chimie, suivant les principes de Newton et de Stahl von Senac. Das Werk wird als Reaktion auf die cartesische Chemie noch eingehender zu besprechen sein. Bei beiden genannten Autoren harmonieren Phlogiston- und Attraktionslehre durch die gemeinsame Beiseitesetzung der mechani- stischen Theorien, die hier bis zur Ausschaltung der Atomenlehre geht. Die Erklarung der Brennbarkeit und Verkalkbarkeit aus einem Elementarbestandteil Sulphur oder Phlogiston ist bekanntlich ein Erbe aus den Stoffhypothesen der iatrochemischen Zeit, ver- mittelt durch Becuer. So sehen wir, gemiss dem oben (S. 21) Gesagten, die Wirkung des grossen Krieges auf die Chemie als eine Komponente in die Entstehungsgeschichte der Phlogistonlehre eintreten. Eine zweite ist die chemische Theorie Newrons. — 29. — Inwiefern der durftige Inhalt der Attraktionslehre auch an den ubrigen Schwachen der chemischen Theorie des phlogistischen Zeitalters Schuld tragt, in welchem Masse andere Umstande, z. B. die Haltung Srants, dazu beitrugen, kann kaum exakt entschieden werden. Hier seien einige aus den Geschichtswerken bekannte Tat- (1) Histoire de? Académie, année 1712, p: 51. (2) Année 1714, p. 41. (3) Année 1725, p. 34. (4) Année 1717, p. 43 et ss. ; 292 et ss. ; 1720, p. 36; 1722, p. 45. (5) Année 1718, p. 45, 205-222. DIE ANTIKE ATOMISTIK. 413 sachen angefiihrt, die fur einen unginstigen Einfluss der Lehre sprechen. Die Attraktionslehre kennt im Gegensatz zur mechanistischen keinen Einfluss der Temperatur auf die Kraft. Obwohl nun Sraui bereits im Jahre 1723 angab, dass Kalomel in der Kilte durch Silber, Hornsilber aber in der Hitze umgekehrt durch Quecksilber zerlegt wird (*), begann die Berucksichtigung der Temperatur in den Ver- wandtschaftstafeln erst bei Bercman 1775(*). Die Mechanisten wandten dem Einfluss des Losungszustandes auf die Reaktionen grosses Inte- resse zu. Der erste Vertreter des phlogistischen Zeitalters, der diesen Umstand zur Geltung zu bringen suchte, war Baumé (1773) (3). — Hieher gehdrt auch die allgemeine Ueberschitzung der Verwandt- schaftstafeln, welcher erst durch BertHottet (1803) ein Ziel gesetzt wurde (4). Sie verkorpern das Bestreben, die Newron’sche Lehre, da sie quantitativ nicht durchfubrbar war, mit qualitativen Methoden zu verwirklichen. — Autfallend ist ferner das Wiederverschwinden des Gesetzes der Erhaltung des Gewichts bei chemischen Reaktionen. Schon war es, wie es scheint ohne Kenntnis der Versuche Boyes, 4709 von Lemery dem Sohn (°) in einem ganz iihnlichen Sinn wie bei jenem auf die Metallyerkalkung angewendet worden. Srauv hat es bekanntlich ausseracht gelassen, und Newton hatte gerade in dieser Hinsicht die Betonung des quantitativen Verfahrens unterlassen, da er in der Optik (s. oben S. 406) die Erhaltung des Stoffes nur in ihn- lich allgemeiner Form ausgesprochen hatte wie seinerzeit Demoxkrit. Solcherart bereitete seine Lehre, indem sie die mechanistische Ein- kleidung des immer wichtigen Satzes zu Falle brachte, dem Mitver- schwinden des letzteren kein Hindernis und die iatrochemische Tra- dition wurde auch hier wirksam. 30. — Die Versuche, die chemische Attraktionslehre zu verbessern, kénnen als Reaktionen auf deren dreifache Unbestimmtheit (s. 0. S. 410, aufgefasst werden. Von Burron ruhrt der Gedanke her, das Gesetz der Kraftabnahme bei chemischen Wirkungen mit demjenigen der Schwerkraft zu identi- (1) Stagt, von den Saltzen, S. 264f; Meyer, Gesch. d. Chemie, 1905, S. 124. (*) Kopp, Gesch. d. Chemie, I, 1844, S. 292. (3) Daselbst. (4) Daselbst, S. 293. (*) Mémoires de l’ Académie, année 1709. Amsterdam, 1711, p. 522 et suiv. 414 ERNST BLOCH. fizieren und die Eigentimlichkeit jener Wirkungen auf den grossen Einfluss 2uriickzufihren, den bei raumlicher Nahe die Gestalten der Teilchen iiben miussten ('). Im Prinzip denselben Weg betreten Bercman, Wenzeu und die Mehrzahl ihrer franzdsischen Zeitgenossen. Kant hinwieder schaltete den Einfluss der Atomgestalten aus (*). Dieser spielt schon in Newtons Theorie eine weit geringere Rolle als bei den Mechanisten; mit der Konsequenz des grossen Philosophen ging Kant in der gleichen Richtung weiter, denn tatsichlich genugten damals die verschiedenen Grade der Anziebung und Abstossung zur Erklarung der Erscheinungen. Aber dieser Weg fuhrt von der antiken, ja von jeder Atomistik weit ab, die chemische Verbindung wird wieder zur homogenen Durchdringung und die Chemiker kehren, nicht methodisch, doch materiell zu aristotelischen Anschau- ungen zuriick. Dieser dynamischen Richtung schliesst sich nicht bloss der Philosoph ScHE.iine an, sondern sie ist um 1800 auch unter den Chemikern Deutschlands die herrschende (*). 31. — In Gestalt einer abgeinderten Newrton’schen Lehre kehrt die antike Atomistik auf dem Umwege tiber die Gasphysik in die Chemie zuruck. Die Frage, ob Darron die Atomenlehre aus den multiplen Proportionen deduziert hat oder ob er die erstere bereits an die che- mischen Tatsachen heranbrachte, ist heute wohl im letzteren Sinne entschieden (+). Aber welche Wandlungen hatte die Lehre bis zu diesem Punkte erfahren (*)!| Zu der einschneidenden Abanderung, welche Newton getroffen hatte, war noch getreten, dass Darton unter dem Einfluss Lavotsters sich die Atome mit einer Warmehulle umgeben dachte. Er konnte daher den Einfluss der Gestalt aus- schalten und mit grésserem Recht die Atome kugelférmig zeichnen. Ja, er glaubte sich mit Newron in Uebereinstimmung, als er eine « qualitative Atomistik » annahm, welche jedem Element einen besonderen Stoff zuschrieb, der die Atome bilde (°). (4) Kopp, Daselbst, 8. 311. (2) Metaphysische Anfangsgriinde der Naturwissenschaft, 1786, S. 95-102. (5) Vgl. als zeitgendssischen Zeugen G. Fiscuer in der BartHotpyschen Uebersetzung von BerTHOLLETS Chemischer Statik, 1811, 8. 27s. (4) Vgl. Desus, Ueber einige Fundamentalsttze der Chemie, Cassel, 1894; DERSELBE, Zeitschr. f. phys., Chemie, XX, 373, 1896; Roscoz und HaRpen, Die Entstehung der Daltonschen Atomtheorie in neuer Beleuchtung (Kahlbaums Monographien zur Gesch. d. Ch., Il, 1898). (5) Darton, New System of Chemical Philosophy. Ostwalds Klassiker, NF 3. (°) Roscoz und Harpen, S. 104. DIE ANTIKE ATOMISTIK. 415 Erhalten blieben mehrere der wichtigsten Grundziige der antiken Atomistik : die Unveranderlichkeit der Atome; die Zurickfiihrung der Erscheinungen auf Verbindung und Trennung der Teilchen; und schliesslich ein aller Atomistik innewohnender Gedanke, welcher unzweifelhaft zur Hauptursache ihres Wiederauflebens wurde : dass sie die Materie auch ausserlich homogener Stoffe unstetig darstelite. Nur ein solches Bild konnte den unstetigen Eigenschaften der sté- chiometrischen Gesetze parallelgehen. Die Modifikationen, welche die Atomistik erfahren hatte, bilden nur erste Beispiele fur eine lange Reibe von Liuterungsprozessen, durch welche sie, selbst verworfen und wiedererstehend, hundertfach abgeandert, ihrem Ziele immer naiherkam : ein getreues Abbild grosser Komplexe der physikalischen und chemischen Erscheinungen zu liefern. D' Ernst Biocu. Prossnitz in Méhren. Comment augmenter le rendement intellectuel de l’humanité ? (Suite. ) Il. — L’HEREDITE. Je ne puis évidemment songer a exposer ici dans tous leurs détails les théories actuelles sur l’hérédité, mais il est utile pour la commo- dité et la solidité de mon exposé, de rappeler succinctement les faits et les théories sur lesquels nous devrons nous appuyer dans la suite. Je me bornerai donc a présenter quelques remarques sur les faits actuellement connus et sur les explications proposées, de maniére, non pas a instruire le lecteur (car ceci nécessiterait un exposé beaucoup plus méthodique et surtout beaucoup plus long), mais du moins a rafraichir sa mémoire, et 4 guider ses propres recherches ultérieures. J’espére, du reste, que ce chapitre sur lhérédité, qui, 4 la rigueur, eit put étre supprimé, attirera fortement l’attention sur la nécessité de n’aborder les questions qui nous occupent qu’aprés une investi- gation approfondie des données biologiques qui sont a leur base. Les théories modernes de l’évolution, je veux dire les théories d’aprés lesquelles les espéces vivantes se transforment progressivement, se raménent, en somme, a deux types principaux : 41° Pour les uns, Vévolution serait due principalement a une adaptation incessante au milieu. Ce sont les forces extérieures qui modifient l’étre vivant, et, en quelque sorte, le moulent et le faconnent. Cette théorie esquissée par Burron, Erasme Darwin, GEorrroy Saint-HILAIRE, GOETHE, a recu sa forme compléte et claire de Lamarck. Celui-ci a énoncé notam- ment ce principe que les organes se développent par lusage et s'atrophient par le manque d’usage : la fonction crée l’organe. Les caractéres acquis par l’usage (ou le non-usage) sont transmis aux COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE ? 417 générations suivantes; 2° Pour les autres, |’étre vivant serait surtout modifié par la sélection naturelle, dont le réle a été fortement mis en évidence par l’ceuvre de Cartes Darwin. Selon qu’elles sont plus ou moins bien adaptées @avance aux circonstances extérieures auxquelles le hasard de leur naissance les a associées, les espéces progressent ou le cédent aux autres. Poussée a l’extréme, sous la forme que lui a donnée WEISMANN par exemple, mais qui n’existait point dans la pensée de Cuartes Darwin, cette théorie conduit a admettre que ce sont des forces purement internes qui déterminent |’évolution, les circonstances exterieures ne jouant qu’un réle secondaire et accidentel. Ce qui distingue les disciples intransigeants de ces deux écoles, les néo-darwiniens et les néo-lamarckiens, c’est done l importance relative quils attribuent aux forces extérieures et intérieures; les facteurs primaires des uns sont les facteurs secondaires des autres, et récipro- quement. Nous examinerons de plus prés dans un chapitre ultérieur, la part respective du milieu et de lhérédité proprement dite, dans Pévolution. Mais indépendamment de ces deux groupes de théories, il y a lieu encore de considérer un groupe intermédiaire constitué par ce que jappellerai, les theories orthogenétiques. Ces théories sont assez nom- breuses et fort différentes les unes des autres, mais voici cependant un fonds didées qui leur est commun a toutes : |’évolution ne serait pas entiérement indéterminée, livrée a tous les hasards des interactions entre les forces externes et internes ; elle suivrait plutot des lignes directrices, des lignes de moindre résistance. Les possibilités de variation de chaque espéce ne sont pas illimitées, mais comprises au contraire dans un domaine déterminé, souvent assez étroil, ce qui restreint et oriente ala fois la liberté de transformation. De plus, |’évo- lution a lieu généralement dans le sens d’une complexité, dune spécialisation, d’une supériorité croissantes : c’est ce qui résulte net- tement, parexemple, de toutes nos connaissances paléontologiques.— Il est facile de voir que ces théories sont intermédiaires entre les idées lamarckiennes et les idées darwiniennes. Tout d’abord, comme elles permettent d’expliquer le développement de divers organes, indépen- damment de toute considération d’utilité, ou du moins sans devoir invoquer constamment l’utilité des variations réalisées, elles se trouvent a cet égard, en opposition avec le principe de la sélection naturelle. De fait, elle nous mettent 4 méme de répondre a plusieurs 418 GEORGE SARTON. objections auxquelles il était bien difficile de satisfaire 4 V’aide des theories darwiniennes. Aussi, plusieurs auteurs de théories orthogé- nitiques sont-ils des lamarckiens, tels Eimer et Cope, ou tout au moins, ne dissimulent-ils point leur préférence pour la théorie lamar- kienne, tel Henri Bercson. Et cependant, a d’autres égards, les con- ceptions orthogénétiques paraissent se rapprocher beaucoup plus des idées darwiniennes que des idées lamarckiennes. Ainsi, si l’organisme, ou plutot si chaque lignée d’organismes, posséde des tendances propres, une individualité, une inertie spécifique considérable, que le milieu peut révéler ou entraver mais non créer de toutes piéces, cet « élan créateur » n’est-il point la meilleure des preuves que les causes internes sont les vraies causes eflicientes, les forces externes n’étant que des causes révélatrices, occasionnelles ? Ces conceptions me paraissent avoir atteint jusqu’ici leur forme la plus satisfaisante, dans la théorie de la sélection organique (ou théorie des variations coincidentes) due 8 BALDwin, Osporn et Luoyp Morgan. I faut reconnaitre que cette théorie unit a une grande ampleur philoso- phique, la possibilité d’explications positives trés nettes. Mais comme elle ne nous permet pas, précisément a cause de son caractére conci- liatoire, de trancher les questions qui nous intéressent le plus, il est inutile de nous en occuper davantage ici. I] était nécessaire toutefois de la signaler, car il est bien certain que les conceptions orthogéné- tiques sont intimement liées aux préoccupations qui nous animent dans nos recherches actuelles. On pourrait méme dire que ces recherches n’acquerront toute leur signification profonde que lors- quwelles pourront étre incorporées a une théorie orthogénétique, suf- fisamment cohérente, compléte et précise. L’introduction de la notion d’orthogénése dans les théories transformistes, n’est rien d’autre, en effet, qu'une application au domaine de la biologie du principe de la moindre action, — le principe le plus général de la science. Mais cette application est entachée d’un caractére finaliste et métaphysique, qui doit étre pénible a beaucoup de savants, quoique, réduit a son minimum, celui-ci soit vraiment inévitable/!). Dés que l’on abandonne (1) Et cependant je ne tiens compte que des théories déduites de l’observation des faits, et non des systémes a priori. Mais méme lorsqu’elles reposent sur des données concrétes, précises, nombreuses, il est dans la nature des choses, que les théories orthogénétiques débordent bientét l’expérience. Aux yeux de beaucoup de naturalistes, c’est 1a leur danger. Sans doute. Mais c’est peut-étre aussi la cause de leur fécondité. — Aux idées orthogénétiques, il convient de rattacher encore le principe de Virréversibilité de Vévobution, formulé par Louis DoLio. COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L” HUMANITE ? 419 les explications rigoureusement mécanistes (et nous y sommes contraints sur toutes nos frontiéres, et méme en deca), dés que Yon introduit des notions un peu générales, quoique positives, la notion de progrés par exemple (et nous ne pouvons l’éviter dans Vétude des problémes qui nous occupent), les considérations finalistes s'introduisent sous des formes diverses, dans les édifices les mieux batis et les mieux fermés. En biologie, les causes finales apparaissent surtout sous l’aspect de l’orthogénése, mais elles y pénétrent aussi par d’autres issues: le mimétisme, par exemple.... On ne peut plus leur interdire entiérement |’accés de la science: a moins de se borner a |’énumération et a la description de faits, et de se contenter d’explications fragmentaires et incohérentes entre elles, il faut se résoudre a leur faire leur part, quitte a la faire aussi petite que possible, et sans en étre dupe. On pourrait encore subdiviser les théories modernes d’autres maniéres, que j’indique ici sommairement. L’évolution des formes vivantes est-elle continue ou bien discon- tinue? On a longtemps admis la premiére hypothése, qui était résumée dans Jladage latin: natura non facit saltus. Mais le naturaliste hollandais Huco pe Vrigs, a insisté fortement sur l’autre théorie, que Darwin n’avait fait qu’effleurer: il s’est attaché a prouver que trés souvent les espéces nouvelles sont le produit de mutations, de discontinuités brusques. Au fond, les deux facons de voir ne sont pas aussi opposées qu’elles le paraissent au premier abord, car il ne faut pas perdre de yue que nous ne pouvons jamais suivre pas a pas toute l’évolution des étres organisés ; nous ne connaissons et ne con- naitrons jamais de cette évolution que les formes d’équilibre plus ou moins stables, qui sont réalisées dans les individus existants, ayant existé ou possibles. Ces formes d’équilibre possibles sont-elles infi- niment nombreuses? Dans ce cas, |’évolution (du moins, le troncon considéré) peut prendre un aspect de continuité que la morphologie et la physiologie comparées mettent d’ailleurs bien souvent en évidence. Au contraire, les formes d’équilibre sont-elles moins nombreuses, la série des étres organisés prend une apparence discontinue, mais rien ne prouve que cette discontinuité n’est pas seulement superficielle ; du moins, on sera toujours en droit d’admettre que les mutations visibles ont été précédées par une accumulation continue d’énergie potentielle, jusqu’au point ot une sorte d’explosion a entrainé l’appa- rition d’une forme d’équilibre nouvelle, nettement différenciée de la 420 GEORGE SARTON. précédente. Quoi qu’il en soit, les théories des mutationistes ou des saltationistes, ont exercé la plus heureuse influence sur les progrés de la science en provoquant d’innombrables recherches expérimentales ; peu de theories ont été excitatrices a un plus haut degré. Pour la question qui nous occupe, il importe peu que la continuité de l’évolution soit matériellement apparente ou non, car cela ne modifie guére son déterminisme. Enfin, l’on peut encore se demander si |’évolution se fait dans chaque lignée tout d’un bloc ; en d’autres termes, si lhérédité que se transmettent les organismes est un tout indivisible, ou, au contraire, si cette héréditée est en quelque sorte constituée par une « mosaique » ou plus exactement par une fonction quelconque de parties indépen- dantes, ayant chacune leurs qualités propres. C’est a Grecor MENDEL que revient l’honneur d’avoir soulevé le premier cette question d’une importance considerable, en faisant part de ses observations sur quelques cas typiques d’hérédité fractionnée. Les idées de MENDEL furent publiées en 1866 et en 1870, mais restérent malheureusement ignorées des naturalistes et notamment de Darwin, et ne furent redé- couvertes qu’en 1900 (?). Je parlerai un peu plus longuement des conceptions de MENDEL, car quelle que soit leur vérité intrinséque, celles-ci nous fournissent en tout cas un moyen extrémement commode d’exposer les faits d’héré- dité, et den donner, sinon une explication, du moins une représenta- tion provisoire qui les coordonne et allége notre mémoire. Voici brié- vement en quoi elles consistent. On sait que chez la plupart des étres vivants, et notamment chez tous les animaux supérieurs, l’ceuf dont le développement donne naissance a un nouvel individu, est le résultat de la fusion de deux gamétes, male et femelle. Imaginons que ces deux gamétes renferment chacune, peu importe selon quelles modalités, un (4) CHarLes Naupin aurait exposé des idées équivalentes, dés 1863, donc avant MENDEL. Je n’ai pas eu le temps d’étudier |’ceuvre de Naupin, et je me borne donc a faire cette remarque d’aprés L. BLARINGHEM (Les transformations brusques des étres vivants, Paris, 1911, voir p. 69). Quoiqu’il en soit, si les idées mendéléennes ont été exposées 4 la fois, en France et en Allemagne avant 1870, et n’ont malgré cela été incorporées dans la science qu’au xx® siécle, je suis fort tenté de croire que ce retard dans leur diffusion est di, beaucoup moins a des causes externes, qu’a des causes internes ;: si on ne les a pas découvertes plus tot, ce n’est pas tant parce qu’elles étaient cachées, que parce que on ne les cherchait pas; les esprits n’étaient pas murs. COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE ? 42] certain nombre d’éléments dont chacun est caractérisé par des pro- priétés déterminées, que lui seul peut transmettre. II est utile de réfuter ici, immédiatement, une objection qui a été faite aux théories de Menpet par Yves Devace. Celui-ci se refuse 4 admettre que les diverses parties des gamétes puissent représenter telle ou telle qualité particuliére, parce que, dit-il, «la représentation d’une notion abstraite par une particule matérielle est une impossibilité logique » ('). Mais a ce compte-la, les atomes et les ions sont aussi des «impossibilités logiques», car ils ont chacun des qualités spéci- fiques, dont on peut dire, qu’ils les représentent ! D’ailleurs, les qua- lités particuliéres qui nous occupent ne sont pas du tout des notions abstraites, mais des réalités tangibles: ce ne sont, en effet, rien d’autre, que des énergies potentielles, moins concrétes évidemment que Jes énergies actuelles, mais dont il est toujours possible d’éprouver la réalité plus tard. Les qualités virtuellement contenues dans les gamétes et transmissibles par celles-ci, ne sont pas toujours reconnais- sables dans les individus qui produisent ces gamétes : ainsi les ovules contiennent certainement en puissance des caractéres miles que la mére transmet a ses enfants sans les posséder elle-méme. Des carac- téres non apparents dans le corps paternel sont appelés récessi/s; les caractéres qui apparaissent nécessairement s’ils existent, sont appelés dominants. Les caractéres dominants ne peuvent done é¢tre transmis que par des individus qui les possédent eux-mémes. Cette distinction entre qualités dominantes et récessives est, bien entendu, toute rela- tive : une qualité n’est pas dominante (ni récessive) en soi; elle est dominante par rapport a une autre qualité, elle peut étre récessive par rapport a une troisiéme. Ainsi, les caractéres spécifiques du sexe male sont dominants chez les miles et récessifs chez les femelles. Le grand succés de la théorie de Menpet est di principalement aux vérifications numériques, trés frappantes, auxquelles elle conduit. Voici, pour fixer les idées, un exemple. Je choisis le cas le plus simple, mais cela ne diminue en rien la généralité de mon exposé. Si l’on peut réaliser des hybridations entre deux populations (de fleurs ou d’insectes, par exemple), ne différant que par une seule qualité, il résulte du développement des théories de Menpet, que les hybrides ainsi obtenus devront donner naissance 4 une population nouvelle (}) Yves Detace et Marie Goipsmitu, Les théories de l’évolution. Paris, 1909. Voir p. 185. 422 GEORGE SARTON. contenant 50 p. c. d’hybrides et 50 p. c. de types purs correspondant pour moitié 4 chacun des types primitifs. Or, des experiences de ce genre ont été faites avec beaucoup de soin par un grand nombre de naturalistes, et dans la plupart des cas, l'étude statistique des troi- siémes générations a confirmé avec une assez grande approximation, les prévisions tirées des lois de MENDEL. Si les populations primitives différent par plus d’une qualité, les calculs sont plus compliqués, mais les proportions déduites de la théorie concordent généralement avec celles qui sont données par |’expérience, comme dans le cas le plus simple que j'ai indique. Bien entendu, il est arrivé aussi que les observations n’ont pas con- firmé les prévisions statistiques, mais cela n’a eu d’autre résultat que d’obliger les naturalistes a perfectionner peu a peu, les conceptions mendeléennes, notamment en précisant la notion de caractére-unite, de déterminant. Ainsi, il avait été tout naturel au début de faire cor- respondre un déterminant a une qualité définie; or, il semble que, dans bien des cas, la relation soit moins simple : ou bien un détermi- nant correspond a la fois a plusieurs qualités, ou bien une qualité complexe est liée 4 plusieurs déterminants. Pour peu qu’on réfléechisse aux idées de MENDEL, on est irrésistiblement amené a comparer les gameétes 4 la molécule des chimistes. On admet, en effet, que chacune des molécules est constituée d’atomes, chacun de ceux-ci correspon- dant a diverses qualités bien précises. On peut d’ailleurs pousser la comparaison beaucoup plus loin : ainsi, un atome ne correspond pas toujours aux mémes qualités, selon qu'il est, ou non, influencé par d’autres atomes : l’hydrogéne, par exemple, ne joue pas le méme réle dans les acides et dans les bases. De méme I’action de certains déter- minants est modifiée par la présence d’autres déterminants ; il en est qui sont antagonistes, d’autres au contraire qui sont toujours associés et agissent de concert comme le font les groupements atomiques OH, NH;, CNH,... Ces influences réciproques sont de nature trés diverses: je ne puis m’y attarder ici. I] suffit du reste de constater que si l’on accordait aux déterminants quelque chose qui corresponde 4 l’affinité chimique, ou a la valence, il suffirait de bien peu de valences distinctes pour accroitre aussitét d’une maniére considérable la quantité d’inter- actions possibles. J’ai parlé a dessein de la valence, parce qu’on sait assez toutes les difficultés que cette notion a introduites dans la chimie, — difficultés qu’il faut s’attendre a voir renaitre, encore aggravées, dans le domaine de la biologie —, mais j’aurais pu parler aussi de l’isomé- rie, de l’allotropie, etc... Tout cela, je le sais, paraitra peut-étre a COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE ? 423 beaucoup de personnes un peu artificiel et idéologique, parce que toutes ces notions complexes, auxquelles les chimistes ont fini par s’accoutumer au prix d’interminables discussions et d’une longue éyo- lution théorique et expérimentale, sont ici soumises toutes a la fois a des applications radicalement nouvelles. Car, la théorie de MENDEL, telle qu’elle se présente maintenant, avec tous les développements qui sont venus s’y ajouter un a un, consiste essentiellement a appliquer la théorie atomique a la biologie : nous avons ici un trés bel exemple d’une théorie scientifique, lentement et progressivement constituée pour satisfaire aux besoins d’une science déterminée, et qui est ensuite transportée tout entiére, avec quelques hypothéses nouvelles, dans une science plus complexe. Cette remarque m’a fait sortir de mon sujet, mais j’ai cru devoir la présenter parce qu’il est extrémement intéressant de saisir ainsi sur le vif le mécanisme de rationalisation et de mathématisation de la science. Quoi qu’il en soit, il n’est pas étonnant que des naturalistes, peu enclins 4 la philosophie, s’insurgent instinctivement contre cette dif- fusion de la theorie de Datton dans leur domaine. Ils prétendent, par exemple, que ces extensions successives des conceptions de MENDEL n’ont été imaginées que pour sauver la théorie, dont l’eflicacité ne serait en quelque sorte maintenue qu’au prix d'incessantes complica- tions... Mais il est facile de voir que ces critiques, qui ne sont qu’une traduction du malaise qu’éprouvent toujours les esprits un peu courts en présence de généralisations théoriques inattendues, ne sont aucune- ment justifiées. En effet, les hypothéses, trés naturelles et trés plau- sibles d’ailleurs, auxquelles on avait songé, je le veux bien, pour se tirer d’embarras dans des cas particuliers, ont été appliquées ensuite avec succés a des cas nouveaux, non prévus; elles ont done démontré leur fécondité. De plus, il est absurde de s’imaginer que des « expé- dients » aussi simples auraient suffi 4 amener les vérifications numé- riques obtenues, si celles-ci ne correspondaient point 4 quelque réa- lité. Enfin, on peut encore leur répondre que, de méme que la non- existence des atomes n’aurait aucunement diminué la valeur pratique de l’hypothése atomique pour la plupart des besoins de la chimie, de méme l’utilité de Il"hypothése de Menpet est en quelque sorte indépen- dante de la réalité matérielle des caractéres-unités : il se peut — car il ne faut rien préjuger — que ces caractéres unités n’existent pas, en tant que choses distinctes, ou encore qu’ils soient quelque chose de trés different de ce que la plupart des mendeléens s'imaginent actuel- lement; mais, du moment qu’ils nous facilitent la compréhension et 28 424 GEORGE SARTON. explication des faits, leur existence fictive, établie par définition, est déja largement justifiée. Si beaucoup de naturalistes se sont montrés si défiants 4 l’égard de ces hypothéses, ce n’est pas seulement par crainte ou par inertie, ce n’est pas non plus que la théorie leur ait paru trop compliquée : jinclinerais plutét 4 croire que c’est son extréme simplicité qui les a inquiétés. Les progrés de la science nous ont, en effet, accoutumés 4 nous défier de la simplicité, au moins autant que les savants du xvui® siécle se laissaient séduire par elle. Voici, de plus, quelques raisons qui militent puissamment en faveur de la théorie de MenpeEL. Si l’on admet l’existence de caractéres-unités déterminant les diverses qualités des individus, comme ces caractéres ne peuvent disparaitre, quelque nombreux que soient les croisements, il s’ensuit que les qualités correspondantes pourront toujours conti- nuer a subsister 4 l'état pur ('). Les théories de Darwin, ni celles de LAMARCK, ne permettaient de rendre compte de cette persistance de pureté, ni de ce retour systématique aux formes primitives, souvent observés dans la nature, malgré des possibilités de croisements infi- niment nombreuses, et bien connus aussi des éleveurs et des horticul- teurs. D’autre part, l’existence de déterminants, supposé méme quils solent peu nombreux, nous aide a concevoir la formation de cette multiplicité presque infinie d’espéces déja existantes et de muta- tions possibles; mais surtout, elle nous aide 4 mieux comprendre le mécanisme de la sélection naturelle. Les hasards des croisements (‘) Voici, pour fixer les idées a ce sujet, un exemple que j’emprunte au pre- mier mémoire de Mennet (cfr. Ostwald’s Kiassiker, n? 121, 2 Auflage, p. 17). Considérons les générations successives issues de 4 plantes hybrides, dont les parents ne différaient que par un seul caractére. Pour la simplicité, nous suppose- rons que chaque plante ne produise @ chaque génération que quatre semences qui germent. Dans ces conditions, il est facile de calculer qu’au bout de n géné- rations, pour chaque hybride, il y aura 2”—1 plantes appartenant pour moitié a chacune des formes primitives. Ainsi, ala dixiéme génération, sur 2,048 plantes, il yen aura 1,023 dutype dominant, 1,023 du type récessif et il ne restera plus que 2 hybrides. — Bien entendu, cet exemple est tout 4 fait théorique, puisqu’on a supposé que chaque plante ne donne que quatre semences utiles 4 chaque géné- ration, ni plus ni moins, et que toutes les plantes se développent également bien. Dans la pratique, les choses nese passent évidemment pas ainsi; mais, sauf dans le cas ow les hybrides sont d’une résistance et d’une vitalité supérieures 4 celles des parents qui leur ont donné naissance, on voit que la grande majorité des plantes doivent faire retour aux formes primitives. COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE ? 425 infinis entre variétés diverses, aménent presque toutes les combinai- sons imaginables de déterminants; si la sélection naturelle n’interve- nait pas, toutes ces combinaisons seraient représentées en proportions que la loi de MENDEL permettrait de calculer a priori, du moins en pre- miére approximation. Mais parmi ces combinaisons, il en est qui sont mieux adaptées que les autres aux circonstances externes et internes, ou dont les possibilités d’adaptation sont plus grandes, et la sélection s’opére 4 leur avantage. Cette théorie est, on le voit, bien dimférente de celle d’aprés laquelle l’adaptation des organismes a leur milieu serait la cause de leur évolution. On apercoit ici comment la combinaison des idées de Darwin et de celles de MenpDeEL entraine irrésistiblement a sa suite la conception de Yorthogénése (*). Sans la sélection naturelle, les amphimixies succes- sives donneraient naissance a une infinité de races d’importance équi- valente, ou du moins, il deviendrait bientdét fort difficile d’y recon- naitre une hiérarchie, un fil directeur quelconque; au contraire, sans les amphimixies amenant sans cesse des combinaisons nouvelles de déterminants, la sélection naturelle pourrait encore empécher la décadence des races, mais elle ne pourrait plus entrainer des résul- tats positifs : elle ne serait pas créatrice. Or, la zoologie et la botanique systématiques prouvent de toute évidence que |’évoiution des étres vivants n’est pas un processus désordonné, mais qu'elle est au con- traire trés nettement hiérarchisée, de telle maniére qu’il est méme possible d’en retracer le plan, du moins dans ses grandes lignes. Les amphimixies innombrables, dont Mennet nous a fait comprendre le jeu, et la sélection naturelle assurent l’évolution progressive de la vie dans des directions privilégiées, les lignes de moindre résistance ou de plus grande vitalité. Enfin, les observations de jumeaux(*) montrent que, lorsque ceux-ci se ressemblent trés fort 4 un point de vue, il est rare qu'il se res- semblent autant a d’autres égards. Ceci ne serait guére explicable si Vhérédité était un tout indivisible; au contraire, ’hypothése des (*) J'ai déja parlé de l’orthogénése plus haut, voir p. 417-449. (?) Voir E. C. Toornpikz, « Measurements of twins » [39 pairs], Archives of Philosophy, Psychology and scientific Methods; n° 1, New-York, 1905. Je remercie beaucoup M. Cyrrit Burt, de Londres, pour les renseignements qu'il m’a donnés a ce sujet. Il serait intéressant, dans l’observation des jumeaux, de distinguer entre ceux qui proviennent d’un méme ovule et ceux qui proviennent de deux ovules différents ; THORNDIKE n'a pas essayé de faire cette distinction. 426 GEORGE SARTON. earactéres usités ou des déterminants rend aisément compte de ces faits Whérédité spécialisée. Je ne veux pas abandonner cette question, sans rencontrer encore deux objections qui sont habituellement faites aux conceptions men- deléennes. Bien entendu, on y fait encore d’autres objections, mais je ne puis m’occuper ici que de celles auxquelles il est nécessaire de répondre pour mieux asseoir mon raisonnement. Les caractéres-unités doivent-ils étre considérés comme des carac- téres absolument fixes et invariables ? Et, dansce cas, comment peut-on rendre compte des phénoménes de fluctuations ? On sait que Huco DE Vrigs estime qu'il n’y a pas seulement une différence quantitative, mais vraiment une différence essentielle entre les mutations propre- ment dites, qui se conservent héréditairement, et les fluctuations, capricieuses et fugaces. I] semble en effet assez vraisemblable que les mutations seules seraient dues 4 une combinaison différente de déter- minants, ou a l’apparition ou a la disparition de déterminants, tandis que les fluctuations ne seraient causées que par une modification quantitative de ces déterminants, par exemple, par une variation momentanée de leur énergie potentielle. Peut-étre deviendra-t-il possible plus tard d’établir entre les mutations et les fluctuations une distinction plus profonde et plus nette encore ? En effet, si on était a méme de déterminer a priori les formes moyennes d’équilibre stable que les étres vivants sont susceptibles de prendre, on pourrait définir les mutations par les possibilités de prévision, qui nous seraient ainsi données, les fluctuations échappant, au contraire, a toutes tentatives de classification rationnelle (’). Il faut done admettre que les déterminants sont doués d’une cer- taine plasticité; peut-étre leur activité oscille-t-elle, par exemple, autour d’une valeur moyenne beaucoup plus stable. Car il est bien (') L. BLaRINGHEM, dans son ouvrage sur les Transformations brusques des étres vivants, Paris, 1911, cite (p. 257) un fait trés intéressant qui fait entre- voir cette possibilité de prévision : il résulte du dénombrement des ligules de Chrysanthemum segetum que les nombres de ligules qui se présentent le plus fréquemment appartiennent 4 la série de Fisonaccr: 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, 34, 55, 89 (les nombres imprimés en grasses représentent précisément les nombres de ligules dont la fréquence est la plus grande). Un fait analogue (cir. Ibidem, p. 259) nous est fourni par les mutations de la Bourse a pasteur : ici, ce sont les chiffres 2 et 4 qui sont caractéristiques. COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE ? 427 évident qu’il ne faut pas s’exagérer cette plasticité : si les caractéres- unités n’ont pas une fixité et une stabilité relatives, ils ne peuvent remplir leur réle et ’hypothése de MeEnpeL s’écroule. De méme, les progrés de la chimie nous aménent irrésistiblement 4 admettre la transmutabilité des atomes, mais cela n’entame pas notre croyance dans leur stabilité presque absolue, et sans cette croyance, d’ailleurs, la théorie de Joun Da.ton n’existerait plus. Mais la comparaison avec la théorie atomique est moins bonne ici que tout a l’heure, car il est bien certain que la notion de caractére-unité est une notion beaucoup plus élastique que celle de l’atome. Dans le domaine de la vie, si éloigné de celui de la mécanique réversible et méme de la mécanique réelle, une conception de caractéres-unités invariables, absolument fixes, ne serait-elle pas, d’ailleurs, vraiment contradictoire ? Qu’une pareille conception naquit dans une téte géométrique, cela ne serail pas trop surprenant, mais comment un naturaliste, habitué a toute la complexité et toute l’élasticité de la vie, pourrait-il s’y arréter un instant ? La seconde objection est celle-ci : « Nous voulons bien admettre que la théorie de Menpex rend compte des faits d’hérédité relatifs aux qualités pour lesquelles il n’existe que deux alternatives : étre ou ne pas étre, mais comment pourrait-elle expliquer le mécanisme de lhérédité de qualités susceptibles de gradations infinies ? » Cette objection est d’autant plus grave que les qualités de la seconde espéce sont beaucoup plus nombreuses que les autres; 4 la rigueur, on pourrait méme soutenir quil n’y en a pas de la premiere sorte, quoique, dans la pratique, on sache parfaitement partager en deux classes distinctes les individus albinos et les pigmentés, les souris valseuses et celles qui ne le sont pas, etc. [1 est clair que si la théorie de Menvet n’était pas applicable 4 tous ces cas, ot il n’y a pas de difference qualitative, mais seulement — semble-t-il — des diffe- rences quantitatives entre les déterminants des deux gametes (ce sont les cas de blending inheritance), elle perdrait beaucoup de sa valeur, Considérons, par exemple, une qualité teile que la taille humaine : dans une population donnée, la stature varie par gradations insen- sibles; on ne peut songer a définir des hommes grands et des hommes petits, sans classe intermédiaire, ni a concevoir des déterminants de grandeur et de petitesse dont l'un dominerait l’autre. Mais s'il faut renoncer a partager tous les individus en deux classes, on peut du moins les partager utilement, en un nombre plus grand de classes ; on approchera d’autant plus de la réalité, que |’on considérera plus de 428 GEORGE SARTON. classes. Alors, on pourra admettre, par exemple, que la qualité consi- dérée est représentée dans la gaméte, non plus par un déterminant, mais par plusieurs, la qualité étant d’autant plus accentuée dans chaque cas, que le nombre de déterminants qui la conditionne est plus élevé. Je ne puis insister ici sur les détails; il suffit de faire remarquer que ce procédé permet de résoudre entiérement les diffi- cultés proposées, mais il est facile de voir qu’il entraine assez vite des calculs numériques fort compliqués. J’entends dire qu’ici le caractére artificiel du procédé employe est évident, qu'il n’y a certainement pas ainsi dans les gamétes un nombre déterminé et variable de caractéres- unités pour chaque qualité. A cela, je répondrai encore une fois : nous ne préjugeons rien. Dans la réalité, il n’y a peut-étre qu’un déterminant pour chaque qualité, mais cette chose que nous appelons déterminant dispose de plus ou moins d’énergie potentielle, ou est plus ou moins grande; comme il ne nous est pas possible de faire des mesures directes, nous introduisons artificiellement une unité de substance ou d’énergie de déterminant. Au lieu de parler de plusieurs déterminants distincts, on pourrait d’ailleurs introduire la notion de déterminants d’intensité double, triple... : il n’y a guére que notre langage qui serait changé. De toutes maniéres nous ne préjugeons rien, et nous ne pouvons donc étre induits en erreur. Je puis compléter maintenant ce quej’ai dit plus haut des mutations de Huco De Vnriks. Les discontinuités qu’elles introduisent dans l’évo- lution organique s’expliquent aisément par lhypothése de MENDEL, qui est, elle aussi, une hypothése de discontinuité au méme titre que la théorie atomique a laquelle je l’ai déja plusieurs fois comparée. Au urplus, le raisonnement que j’ai employe, ou plutét indiqué plus haut pour montrer comment la théorie de MENDEL peut étre appliquée aux cas de blending inheritance, fait voir que cette théorie de discon- tinuité peut tendre elle-méme vers une théorie de continuité. (Au fond, ce raisonnement est tout a fait analogue a celui que les mathéma- ticiens et les physiciens emploient souvent, pour passer des diffé- rences finies aux infiniment petits.) Les mutations de DE Vries peuvent donc étre considérées comme le résultat de combinaisons inattendues ou, du moins, nouvelles des déterminants de MenpeL. A ce point de vue, lamutation n’est pas vrai- ment une création de toutes piéces, mais simplement une disposition différente d’éléments anciens. Cela ne diminue en rien le caractére COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE ? 429 original, sui generis, de la mutation : celle-ci est bien quelque chose de tout a fait nouveau, de méme que le sulfure de fer différe essen- tiellement du fer et du soufre, ou mieux, de méme que I’acétyléne et le benzol différent profondément l’un de l’autre, quoique composés des mémes éléments dans les mémes proportions. Au lieu de consi- dérer les mutations comme des synthéses nouvelles, BATESON a suggéré en 1902 qu elles pourraient étre plutét des formes anciennes, dues a la décomposition d’hybrides. Au fond, les deux explications ont beaucoup d’analogies. On peut y rattacher une autre question plus générale : les espéces naturelles seraient-elles des racessimplesou des hybrides ? Pour moi, je ne puis m’empécher de trouver que cette ques- tion n’a aucun sens : Une espéce est caractérisée par un ensemble de déterminants. Si ceux-ci représentent une réalité matérielle ou éner- gétique, il n’y a de vraiment simple que ces déterminants. Toutes les espéces sont des constructions complexes, et il n’y a d’autre difference entre les espéces fondamentales, les sous-espéces, les hybrides, qu'une difference d’age; les unes sont plus vieilles que les autres, on ne peut dire qu’elles sont plus simples. Et méme, il n’est pas certain que les nouvelles venues soient réellement les plus jeunes; il se peut qu’elles ne soient que des résurrections de formes anciennes, jadis éliminées par des conditions extérieures défavorables: la suggestion de BATESON ne peut avoir, 4 mon avis, d’autre signification. La théorie de Mende nous fait aussi pénétrer plus profondément le mécanisme de l’herédité. Darwin nous avait fait assister a l’évolution des espéces par le libre jeu des forces naturelles, mais il ne nous avait rien dit du mécanisme méme de l’hérédité. Bien entendu, je fais abstraction ici de sa théorie provisoire de la pangénése, qui est juste- ment tombée dans loubli. On sait, en effet, que Francis GaLton démontra, en 1871, en opérant la transfusion du sang entre deux races bien distinctes de lapins, que la circulation des gemmules ne pouvait avoir lieu ; aprés le mélange de leur sang, I’hérédité des lapins ne se trouva pas sensiblement modifiée; les races étaient restées intactes. Je ne cite non plus que pour mémoire les idées séduisantes mais compliquées de Ricnarp Semon. Les conceptions diverses du mécanisme de I’hérédité gravitent autour de deux hypothéses opposées. D’aprés lune d’elles, l’évolution embryonnaireest complétement prédéterminée, L’ceufcontient sous une forme condensée |’étre entier dans toutes ses parties; son développe- ment n’est autre chose qu'un déroulement, une expansion d’un orga- 430 GEORGE SARTON. nisme déja complet. C’est la théorie de la préformation ou de l’emboi- tement des germes; je l’ai énoncée sous sa forme la plus typique, mais la plus grossiére. D’aprés l’autre hypothése, au contraire, lceuf donne successivement naissance aux divers tissus et aux divers organes par une série de formations nouvelles, de créations. Cest la théorie de l’épigénése. Celle-ci parait définitivement admise, depuis l’adop- tion de la théorie cellulaire, et grace surtout aux progrés continus de Yembryologie. Les phénoménes de polyembronie, expérimentale ou naturelle, ont apporté notamment des arguments trés sérieux 4 l’appui des théories épigénétiques. I] faut remarquer toutefois que l’embryo- ogie estimpuissante a réfuter entiérement les théories de la préforma- tion; aussi celles-ci réapparaissent-elles constamment sous des formes de plus en plus subtiles. Les créations successives, qui transforment graduellement l’ceuf initial en un étre adulte, semblable a ses parents, ne se font-elles pas d’ailleurs dans un ordre toujours identique, done prédéterminé ? On voit que ces deux hypothéses ne sont pas aussi irréductiblement opposées qu’elles le paraissaient a premiére vue; leur divergence se raméne somme toute a ceci : que pour lune la pre- détermination est plus précoce que pour l’autre.J’ajouterai encore que la théorie cellulaire, ou la notion de l’individualité cellulaire, qui constitue le plus solide soutien de l’épigénése, est actuellement battue en bréche de divers cétés. Cette question est donc encore trés obscure ('). Il est inutile que nous insistions davantage sur tout cela, car pour le but pratique que nous poursuivons, ce qui nous intéresse surtout, c’est de constater les faits d’hérédité et de découvrir les lois qui les gouvernent. [1 nous importe beaucoup moins de connaitre leur méca- nisme : ce n’est pas indifferent toutefois, car il est bien évident que nous pourrons d’autant mieux modifier ’hérédité a notre guise, nous en rendre maitres, comme des autres forces naturelles, que nous en connaitrons mieux le fonctionnement intime. L’investigation des phénoménes d’hérédité peut étre entreprise a Vaide de deux méthodes générales bien distinctes. La premiére con- siste a tirer parti des recherches d’anatomie et de physiologie compa- (1) Elle est surtout obscure, dans le cas qui nous intéresse particuliérement, car les stades primaires de ]’ceuf humain sont encore presque complétement inconnus. Voir 4 ce sujet A. D’Erernop, « Les premiers stades de l’ceuf humain », Revue générale des sciences, t. XXIV, p. 530-537. Paris, 1913. COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE ? 43] rées (en tenant compte évidemment de tous les éléments d’information qu’apportent l’histologie et la paléontologie). La seconde consiste dans Vétude expérimentale de diverses lignées, dont l’ascendance est connue, et qui sont soumises a des croisements et a des conditions de milieu bien déterminés. Bien entendu, chacune de ces deux méthodes n’est vraiment exhaustive et suffisante que lorsqu’elle est complétée par l’application des procédeés statistiques, je veux dire par ce qu’on a appelé les méthodes biométriques. En effet, il est bien évident que des théories sur |’hérédité ne peuvent jamais étre déduites de cas particuliers, comme les morphologistes ne sont que trop souvent tentés de le faire, 4 cause de |’extréme lenteur de leurs travaux; il faut, au contraire, observer a la fois un grand nombre d’individus des mémes espéces, soumis aux mémes conditions, et, dés lors, il n’est plus possible de tirer des conclusions du matériel d’observations accumulé, sans passer par l’intermédiaire des méthodes statistiques. Cette intervention des mathématiques fait peut-étre le désespoir de quelques naturalistes, mais elle est extrémement heureuse : grace A elle, l'étude des sociétés devient plus simple et plus susceptible de précision que celle des individus. De méme que la théorie cinétique des gaz conduit a des résultats d’une rigueur extraordinaire, grace a la loi des grands nombres, de méme, la théorie de l’hérédité, actuelle- ment encore en voie d’élaboration et pleine de mystéres, est sans doute destinée 4 constituer dans un avenir rapproché, la partie exacte de la biologie. Mais avant qu’il en soit ainsi, les biométriciens devront encore accumuler un grand nombre de faits précis, car la principale ditlicullé de ce genre de recherches, c’est évidemment de réunir un matériel d’observations suflisamment nombreux et homogéne. L’hérédité qui nous intéresse tout spécialement, notamment |’hére- dité humaine, est dominée, comme celle de la plupart des animaux, par une condition essentielle: l’amphimizie, c’est-a-dire la nécessite de la coopération de deux étres, respectivement male et femelle, pour la création d'un individu nouveau. Chaque individu a ainsi deua héré- dités, et comme ces deux hérédités ne seront jamais entiérement identiques, on ne peut concevoir de lignées absolument pures. Ce n’est que dans le cas de la parthénogénése exclusive (ou quasi exclusive) qu'une hérédité peut rester entiérement homogéne : ce cas ne nous intéresse pas ('). (?) Cela est vite dit. Au fond, comme I'a suggéré récemment Yves Devaar, Biologica, mai 1913; reproduit dans Detacr et Gotpsmitn: La Parthénogénese 432 GEORGE SARTON. Cette condition entraine deux conséquences d’une importance considérable, car elles jouent vraiment dans l’évolution un réle de régulateur. Elles semblent a premiére vue contradictoires, mais ce n’est la, nous le verrons, qu’une apparence précisément causée par leur fonction régulatrice. J’ai déja parlé plus haut de la premiére de ces conséquences : c’est ’hérédité croisée qui, en rendant constamment possibles de nouvelles combinaisons de déterminants, empéche !’évolution de piétiner sur place, la rend vraiment progressive et lui donne son allure créatrice. Rappelons encore une fois que ces déterminants ne doivent pas étre considérés comme absolument fixes; ils sont variables dans des limites plus ou moins étroites et il en résulte que lorsqu’ils entrent en com- binaison, ils ne sont jamais identiques 4 ce qu’ils ont pu étre dans des combinaisons semblables antérieures : le champ des possibilités est ainsi infiniment élargi. Et l’on concoit done qu’il puisse constamment apparaitre des combinaisons nouvelles, meilleures que les précédentes, c’est-a-dire mieux préadaptées au milieu, et aussi plus stables au sens chimique de ce terme. C’est ainsi que des mutations peuvent surgir et persister. naturelle et expérimentale, Paris, 1913, pp. 305-308), Vexistence d’individus humains parthénogénétiques n’est pas du tout impossible. En effet, diverses expé- riences ont montré qu’une gaméte trop fortement lésée (par l’action du radium, ou par une intoxication quelconque) peut déterminer un développement parthé- nogénétique de l’autre gaméte. Si la gaméte lésée, en quelque sorte dégradée — puisqu’elle n’agit plus que comme un élément excitateur, non pas reproducteur — est le spermatozoide, nous avons affaire 4 une parthénogénése femelle; si la gaméte lésée est l’ovule, il se fait ce qu’on appelle une parthénogénése male, cest-a-dire la reproduction 4 lieu sans l’intervention du noyau de l’ovule. Oscar et GiinrHER Hertwie ont démontré, par des coupes sériées sans lacunes, que les choses se passent réellement ainsi. Or, il se pourrait fort bien que des phénoménes semblables aient lieu chez homme, et cela nous expliquerait, par exemple, des cas extraordinaires d’hérédité unilatérale qui ont été plusieurs fois observés : on connait notamment des hommes atteints de syphilis virulente, qui ont procréé des enfants tout 4 fait sains. D’une maniére plus générale, il semble qu'un développement parthénogénétique peut avoir lieu, chaque fois que les deux gametes sont trop profondément dissemblables pour qu’une fusion normale des deux noyaux soit possible. C’est ainsi que KupELWIEsER et Loxs ont déterminé des développements parthénogénétiques d’ceufs d'Echinodermes, en les traitant par le sperme de Mollusques. Encore une fois, il n’est pas impossible que des gamétes humaines soient assez dissemblables, assez désaccordées, pour déclancher de la méme fagon, des parthénogénéses. Cette théorie apporte un intérét nouveau considérable aux études relatives 4 lhérédité pathologique. COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE ? 433 Voici l’autre conséquence : les qualités communes aux deux parents sont les seules qui soient transmises 4 coup stir. Quant aux qualités qui n’appartiennent qu’a l’une des gamétes, leur transmission est incertaine. Il s’ensuit évidemment que tous les caractéres aberrants sont plus ou moins vite éliminés, et que le type moyen de la race reste constant ou n’évolue que trés lentement. La loi du retour & la moyenne, énoncée par Francis GALton, n’a pas d’autre signification. Et ne voit-on pas apparaitre maintenant la fonction régulatrice de l’amphimixie? Sans elle il n’y aurait d’autres variations héréditaires possibles que celles dues aux actions du milieu (‘), et tout nous porte a croire que celles-ci sont trés faibles et, en tout cas, extrémement lentes. Mais, grace a elle, l’évolution ne peut jamais se ralentir, car lhérédité croisée soumet constamment a l’épreuve de la sélection naturelle d’innombrables combinaisons nouvelles. D’autre part, si l'amphimixie n’avait que cette seule conséquence, les fluctuations et les mutations seraient si nombreuses, que les limites des espéces deviendraient fort imprécises, et que la notion méme d’espéce ne serait jamais née; mais, comme nous venons de le voir, elle a aussi pour conséquence de détruire et d’éliminer un grand nombre de fluctuations fortuites, ne laissant se développer que quelques mutations particuliérement stables ou privilégiées par un concours de circonstances exceptionnellement favorables. C’est done a cause de |’amphimixie que les espéces existent et qu’elles progressent, en gardant toutefois une si grande stabilité, que des hommes de génie aient pu nier leur transformation. On voit aussi que ces deux consé- quences ne sont pas contradictoires : l’amphimixie provoque ou ralentit l’évolution, de la méme facon qu’un régulateur mécanique sert tantét a accélérer, tant6t a retarder la vitesse d’une machine. Ce ne sont pas 1a deux actions opposées, mais plutét une méme action modératrice, qui s’exerce de diverses maniéres pour résister aux variations brusques du méme équilibre. Dans les espéces 4 reproduction sexuelle, chaque individu n’a pas seulement deux parents, mais bien deux hérédités, c’est-a-dire une infinité de parents. Sans doute, toutes choses égales d’ailleurs, il subit (1) J’exagére un peu en m’exprimant ainsi, car il y aurait aussi des variations dues & ce simple fait que les cellules ne sont jamais absolument identiques 4 celles qui leur donnent naissance. 434 GEORGE SARTON. d’autant plus l’influence de chacun d’eux, que celui-ci est plus proche de lui. Francis GALTON a imaginé une loi, ou plutét une formule (dont il ne faut pas perdre de vue le caractére schématique) qui rend assez clairement compte de ces influences respectives. [1 admet que la moitié de notre patrimoine organique nous est léguée par notre pére et notre mére; un quart nous est légué par nos grands-parents; un huitiéme par nos bisaieux, etc. De sorte, que si nous représentons notre patrimoine héréditaire total par l’unité, on pourra écrire l’éga- lité suivante : | 4 1 qui est numériquement exacte. Le deuxiéme membre de cette égalité y représente donc notre hérédité totale, décomposée en un nombre infini de termes, qui décroissent rapidement et dont chacun corres- pond a lapport d'une génération. On pourrait encore écrire cette formule d’un maniére plus explicite: 91 92 93 Qn nl Agra iigg tttrctigy (rier ppt ttt. ory gee estes Chacun des termes y a conserve la méme valeur que dans la premiére formule, et représente donc l’effort d’une seule génération; mais, de plus, on y amis en évidence le nombre d’individus qui font partie de chacune de ces générations. Ainsi ]a deuxiéme génération (1) comprend 2? — 4 individus, qui nous apportent chacun (en supposant qu’ils aient tous contribué pour la méme part, ce qui est certainement faux dans les cas particuliers, et trés probablement vrai, si l’on considére la moyenne relative 4 une population nombreuse) un 1/24 = un sei- ziéme de notre hérédité. De méme, la n-iéme génération contient 2 individus, qui contribuent chacun pour 1/2*" dans notre hérédite, ou tous ensemble pour 1/2” (*). (‘) En remontant! Donc : les grands-parents. (2) IL ne peut évidemment étre question de démontrer cette formule. On ne démontre pas un schéma. Mais on peut la justifier de la maniére suivante. Imaginons qu'il soit prouvé que la premiére et la deuxiéme génération, c’est-a- dire nos parents et nos aieux, nous ont transmis respectivement une moitié et un quart de notre hérédité. Si cela est vrai pour nous, cela a été vrai aussi pour nos parents; leur hérédité était donc due pour moitié 4 nos aieux et, pour un quart, a nos bisaieux. On peut poursuivre ce raisonnement 4 l’infini. Si l’on s’efforce en- COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE ? 435 Nous ne savons pas jusqu’a quel point la formule de Gatton est exacte, mais il est bien certain qu’elle nous donne de la réalité une représentation grossiére, qui est juste. Elle nous montre, d’une part, que notre hérédité est le résultat des efforts d'une infinité de généra- tions et que tous nos ascendants contribuent 4 notre formation (ou du moins, peuvent y contribuer) ; d’autre part, que leurs contributions respectives diminuent extrémement vite d’importance 4 mesure qu’on remonte les générations: au point de vue pratique, il suffira donc le plus souvent de considérer l'influence des parents et des grands-parents, car ils nous apportent a eux seuls les trois quarts de notre hérédité ; en tenant compte encore de nos bisaieux, nous en aurions les sept huitiémes; il serait tout a fait oiseux d’aller au dela. D’ailleurs, — il est assez triste de le constater, — en dehors de quelques familles de la noblesse, il est bien peu d’individus qui possédent des renseignements précis et assez complets sur leurs bisaleux; cela en dit long sur la désor- ganisation des liens familiaux a notre époque. Mais ce schéma nous montre aussi qu’il est tout a fait insuffisant de ne considérer que |'influence d’une seule génération, puisque celle-ci ne détermine, en général, que la moitié de notre hérédité. Pour chaque qualité déterminée, il y a donc @ priori autant de chances que ce soit latavisme plutét que l’hérédité directe qui prédomine. Il arrive trés fréquemment, d’ailleurs, que chacun remarque la ressemblance extra- ordinaire d’enfants ou d’adultes 4 leurs grands-parents, ou ce qui revient indirectement au méme, a leurs oncles ou A leurs tantes. L’existence méme du mot atavisme dans le vocabulaire courant, temoigne de Ja fréquence et de la banalité du phénoméne qu’il repré- sente. La formule de GaLton, comme aussi sa loi du retour a la moyenne (qui en est, il est facile de le voir, une conséquence), semblent contre- dire la théorie de MenpeL que j’ai exposée plus haut. Pour lever cette contradiction, il faut se rappeler que la théorie de MenpEL se rapporte plutét aux phénoménes d’hybridation et aux phénomeénes équivalents. Dans |’état actuel de nos connaissances, on ne peut pas préciser d’une suite d'amalgamer tous ces résultats en les égalant a un, on est amené 4 écrire la formule de Gatton. L’exactitude numérique de cette formule, dont les deux membres ont été obtenus de maniére indépendante, confirme donc l|’hypothése adoptée. Cette hypothése est, d’ailleurs, confirmée aussi par des recherches bio- métriques. Je répéte que la formule de GaLTon ne se rapporte pas @ des cas particuliers ; si elle est vraie, elle n'exprime en tout cas qu'une vérité statistique. 436 GEORGE SARTON. maniére satisfaisante quels sont ces «phénoménes équivalents »; mais il est d’ores et déja certain que beaucoup de cas pathologiques sont équivalents aux hybridations, au point de vue de l’explication mende- léenne (1). Les lois de Gatton, au contraire, concernent les cas de fluctuations. On peut dire aussi qu’ils expliquent l’hérédité globale; Vhérédité de caractéres particuliers, nettement définis, ressortissant plutét a la théorie de MENDEL. Les lois de GaLTon nous rendent compte des phénoménes d’atavisme, mais ceux-ci n’en restent pas moins extraordinaires. Car, enfin, l’ovule et le sperme, dont la combinaison donne naissance a un nouvel individu, ont été sécrétés par le pére et la mére seuls, sans le secours de leurs aieux? I] me semble qu’il n’y a pas d’autre moyen de résoudre cette difficulté, que d’admettre la théorie de la continuité du plasma germinatif de Weismann (?), ou toute au trethéorie équivalente. Si les enfants ressemblent a leurs parents, 4 leurs oncles, a leurs grands- parents, c’est que tous sont issus d’une méme souche persistante, non pas métaphoriquement, mais matériellement. I] doit y avoir un substratum matériel que les générations se transmettent ainsi l’une a autre, et qui leur est plus ou moins commun a toutes; je ne cong¢ois pas que l’on puisse expliquer l’atavisme autrement. Ce substratum ne peut étre entiérement commun a toutes les générations, car les phéno- ménes de maturation (notamment, d’expulsion des globules polaires) et de fécondation doivent nécessairement modifier sans cesse, sans le détruire en entier, le plasma germinatif primitif. Ainsi, si l’on s’en tient au point de vue qualitatif, les déterminants de MENDEL, qui sont réunis dans une gaméte, ont généralement des origines 4 la fois fort diverses et fort lointaines; au contraire, si on les considére au point de vue quantitatif, c’est-a-dire au point de vue des fluctuations, il y a une grande probabilité que ce soit |’influence des trois générations les plus rapprochées qui prédomine. II est clair, d’ailleurs, que si le plasma germinatif était entiérement commun a toutes les générations, il n’y aurait pas de raisons pour que nous fussions essentiellement différents des protozoaires primitifs. Nous retrouvons toujours cette (4) Farix Le Danrec a méme utilisé ce fait pour en déduire une réfutation trés ingénieuse, maisau fond, peu probante, de la théorie de MENDEL (voir Lz DanrEo, La crise du transformisme. Paris, 1909, 7™° lecon). (?) Jaezr (1878); Weismann (1885). COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE ? 437 sorte d’antagonisme entre les tendances a la stabilité et les tendances 4 ’évolution, dont est fait 4 chaque instant l’équilibre dynamique de la vie. f Il est vrai qu’au lieu de supposer que les générations se transmettent lune a l’autre un substratum matériel, on pourrait admettre la transmission d’un substratum purement énergétique; mais, sans entrer ici dans une discussion sur la matiére et l’énergie, qui nous entraine- rait trop loin, je crois pouvoir dire en un mot que cette théorie n’est pas essentiellement différente de la précédente; elles conduisent, en tout cas, aux mémes conclusions pratiques. La conception de la spéci- ficité cellulaire (1) peut étre considérée, par exemple, comme une théorie énergétique équivalent a la théorie de la continuité du germe de Weismann. Au lieu de parler de déterminants, on parle de ten- dances, de symétries, de plans structuraux primitifs, de formes spéci- fiques... : le langage est bien différent, mais les explications sont analogues. Un individu est entiérement déterminé par sa double hérédité, mais tout ce que nous avons dit jusqu’ici montre assez combien ce détermi- nisme est complexe. Non seulement chaque individu est l’aboutissement d’un grand nombre de lignées, mais de plus, a ne considérer que ses parents immédiats, on s’aper¢oit bien vite combien le champ des possi- bilites est étendu. Car ces deux parents sécrétent constamment un grand nombre de gamétes, d’énergie trés variable; les combinaisons deux a deux de ces gamétes peuvent done différer beaucoup. On concoit, d’ailleurs, que d’infimes différences entre les gamétes initiales puisse nt entrainer la création d’individus entiérement dissemblables. Nous nous trouvons ici en présence de petites causes, qui peuvent produire de grands effets; cela signifie que ce déterminisme de |’hérédité n’est encore pour nous, dans |’état actuel de nos connaissances, que du hasard. Si |’on excepte les cas d’hérédité convergente (c’est-a-dire les eas ol les deux parents présentent des caractéres transmissibles iden- tiques, lesquels sont alors presque certainement transmis), le déter- (') Voir a ce sujet: Em. ApperHaLpen, « Les conceptions nouvelles sur la structure et le métabolisme de la cellule», Revue générale des sciences, t. XXIII, pp. 95-102, Paris, 1912. « Chaque espéce animale, prise a part, conserve rigou- reusement le plan structural qui lui est assigné par les cellules génératrices » (p. 96). 438 GEORGE SARTON. minisme de l’hérédité n’a encore pour nous qu’une signification statistique (*). Ce qui précéde nous permet aussi de préciser la notion de parenté. GaLton s'est beaucoup occupé de le faire. Il s’est demandé s’il ne serait pas possible de donner de la parenté une vraie définition, non pas juridique et artificielle, mais biologique. Un frére, par exemple, est plus proche qu’un neveu, mais de combien, exactement, en moyenne? Le code civil nous dit dans quelles proportions nos biens matériels seront transmis 4 nos parents, mais il ne peut pas nous dire — et ceci importe beaucoup plus — dans quelles proportions notre patrimoine héréditaire, toutes nos qualités et nos tares physiques et morales sont transmis a chacun d’eux. I] est clair que de tels pro- blémes ne peuvent étre résolus a priori; on ne peut songer 4 les étu- dier qu’a l’aide des méthodes biométriques. Cette étude est entreprise, et permettra de donner ultérieurement, des divers degrés de la parenté humaine, des définitions de plus en plus précises. Ce sont ces recherches qui ont inspiré 4 Francis GALTon sa formule et la loi de retour a la moyenne, dont j’ai déja parlé. Cette loi peut encore étre énoncée ainsi : les moyennes des mesures anthropomé- triques relatives aux enfants se rapprochent davantage des moyennes correspondantes_ relatives a la race que de celles relatives aux parents; en d’autres termes, il y a constamment régression vers la médiocrité. Cela est dti simplement au fait que lhérédité directe est contrebalancée par tout le poids de l’atavisme. L’hérédité immeédiate et l’atavisme se comportent donc comme deux grandes forces anta- gonistes de progrés et de réaction, qui séquilibrent presque, et dont la résultante nettement progressive, mais assez faible, détermine ]’évolu- tion. ; On sait que pendant la caryocynése, le spiréme se partage en frag- ments qu’on appelle les chromosomes. Ces chromosomes ne sont pro- bablement pas identiques les uns aux autres, mais cela n’est aucune- ment démontré. D’autre part, observation de cellules appartenant a plusieurs centaines d’espéces végétales et animales montre que, si le (*) Cela montre combien sont chimériques toutes les méthodes al’aide desquelles on essaye de prédéterminer le sexe des enfants d’un couple donné. Tout au plus, peut-on espérer d’augmenter, dans une proportion minime, les chances en faveur de l'un des sexes. Pour modifier sensiblement la répartition des sexes, il faudrait que toute une population nombreuse se soumette 4 l’application de ces méthodes ; or, cela parait bien difficile 4 réaliser, du moins, d’une maniére consciente. COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE ? 439 nombre de chromosomes varie d’une espéce a l'autre, il est constant pour une espéce déterminée; cela est généralement admis, mais non unanimement; il faut reconnaitre d’ailleurs que si le nombre d’espéces pour lesquelles cette loi de la constance des chromosomes a été vérifiée est déja assez élevé, eu égard a la difficulté de ce genre de recherches, il est cependant extremement petit relativement au nombre total des espéces connues; cette loi est donc le résultat d’une induction assez hardie. Néanmoins, beaucoup de naturalistes veulent y voir une con- firmation éclatante de l’hypothése de MENDEL. D’aprés eux, ces chro- mosomes seraient en quelque sorte une réalisation tangible des déter- minants ou des caractéres-unités, dont nous avons longuement parlé plus haut. Il faut remarquer que cette théorie repose non seulement sur l’‘hypothése de la constance du nombre des chromosomes (SELENKA, 1878), mais encore sur une autre hzpothése, qui me parait, celle-ci, presque indémontrable, notamment celle de l’individualité des chromo- somes (RAB, 1885; Boveri). — Ce qui a donné naissance a une théorie au premier abord si hasardeuse, c’est, d'une part, quelques cas de con- stance numérique des chromosomes qui provoquérent naturellement beaucoup d’enthousiasme, car homme est toujours séduit et émer- veillé quand il rencontre des nombres, la ov il ne s’attendait pas en trouver; c’est ensuite le fait que ce nombre de chromosomes est réduit de moitié dans les cellules sexuelles mires (c’est-a-dire ayant subi deux divisions réductrices), ce qui nous fait aussitét songer 4a la dis- jonction mendeléenne des caractéres. Dans les cas de parthénogénése naturelle, l’ceuf n’expulse en général qu’un seul globule polaire et le nombre de chromosomes n’est pas réduit. Mais il n’en est pas de méme dans la parthénogénése expérimentale, ni dans quelques cas (assez nombreux déja) de parthénogénése naturelle. Dans ces cas, on constate que le nombre de chromosomes se rétablit ensuite par auto-régulation. Or, comment cela peut-il se concilier avec la conception de l’individua- lité des chromosomes (+)? De plus, si les chromosomes représentaient réellement des qualités définies, on aurait du mal 4 comprendre pour- quoi leur nombre varie ainsi d’une espéce a l'autre, sans aucun ordre apparent, quoiqu’'il existe entre les espéces une hiérarchie bien nette. — D’autre part, les partisans de l'individualité des chromosomes peuvent invoquer, a l’appui de leur théorie, la découverte de chromo- somes auxiliaires, déterminant le sexe des individus: les femelles (‘) J’emprunte ces renseignements sur la parthénogénése 4 Yves Dace et Marie Go.ipsmitu, La parthénogénése naturelle et expérimentale, Paris, 1913. Je remercie M. Yves Detace pour les renseignements complémentaires qu'il a bien voulu me donner. 440 GEORGE SARTON. auraient toujours un peu plus de chromatine que les males (1). Mais ce fait ne peut étre considéré comme entiérement établi, surtout si l’on songe aux difficultés que présentent ces observations et aux objections que souléve encore la loi de constance numérique, beaucoup plus facile 4 vérifier et plus ancienne. Si le fait était vraiment admis, il con- stituerait, certes, un argument tres sérieux. Je dois ajouter que les auteurs des études d’ensemble les plus récentes (2) sur la détermina- tion du sexe, sans émettre cependant d’opinion catégorique, inclinent a admettre la conception mendeléenne du sexe (cela ne signifie pas nécessairement : conception chromosonique). Quoi qu'il en soit, dans létat actuel de nos connaissances, il vaut mieux ne pas encore invoquer l’individualité des chromosomes a l’appui de la théorie de MENDEL, d’autant plus que celle-ci est indépendante de cette confirmation. Nous ne pouvons donc rien affirmer de certain sur le réle que jouent dans l’hérédité, les diverses parties des gamétes. I] semble bien que le role du noyau et plus particuliérement des chromosomes soit prépon- dérant, mais cela n’est pas démontré; il se pourrait fort bien, par exemple, que certaines parties du cytoplasme, que nos réactifs colo- rants ne mettent pas en évidence, aient toutefois beaucoup d’impor- tance. La seule chose dont nous soyons surs, c’est que ce sont les cel- lules sexuelles (le germen) et non le restant du corps (le soma), que Vhérédité intéresse surtout. Cette connaissance est déja en soi fort précieuse. Les cellules du somu sont sans doute d’anciennes cellules sexuelles, qui se sont adaptées a de nouvelles fonctions de plus en plus spéciales, 4 mesure que |’organisme est devenu plus complexe; elles n’ont pas entiérement perdu leur fonction reproductrice, d’ail- leurs, car la plupart se reproduisent elles-mémes, mais elles sont incapables de reproduire l’organisme entier dont elles font partie. Au contraire, la fonction du germen est essentiellement la reconstruction d’organismes complets. Ainsi, l’on peut dire que notre soma est la (4) Voir 4 ce sujet, par exemple : Wittiam ERNEST CASTLE, « Heredity and sex», dans Heredity and Eugenics. A course of lectures..., p. 62-83, The University of Chicago Press, 1912. (?) Paut Kammerer, Ursprung der Geschlechtsunterschiede Fortsch. d. naturw. Forschung, V, p. 1-240, 1912.— W. Scuizip, Geschlechtsbestimmende Ursachen im Tierreich. Ergebn. u. Fortschr. d. Zoologie, Ill, pp. 165-328, 1912. Ces deux mémoires sont analysés par M. CauLtery, in Bibliographia evolutionis, n° 257 et 258, 1912. COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE ? 44] partie périssable et transitoire de notre étre, tandis que le germen est susceptible d’immortalité. Notre soma serait comparable aux feuilles qui apparaissent chaque année sur les branches de nos arbres et qui disparaissent a l’automne. Quand on dit que les parents revivent dans leurs enfants, on n’énonce donc pas une métaphore, mais on exprime un rapport réel, une vérité concréte; nous revivons dans nos enfants, comme l’arbre revit dans ses branches ou dans ses marcottes nou- velles. C’est bien 1a la signification exacte de la théorie de WEISMANN. Ce qui constitue a la fois nos caractéres de race et notre individua- lité spécifique, c’est donc, en derniére analyse, la nature du proto- plasme de nos cellules sexuelles. Et pour résumer en quelques mots une partie des idées précédentes, les théories sur l’hérédité se diffé- rencient selon que l’on considére ce protoplasme comme un tout indi- visible, ou plutét comme une fonction decomposable en fonctions plus simples. Elles se différencient encore, selon que l’on admet, ou non, que ce protoplasme peut étre exprimé d'une maniére compléte en termes chimiques. La premiére de ces hypothéses est évidemment la conception la plus simple, puisqu’elle nous permet de réduire la biologie a la chimie physique; cela ne signifie point qu’elle soit la plus vraie. Les découyertes de la chimie organique, qui nous révéle chaque jour les équivalents moléculaires de fonctions bien déterminées, de plus en plus complexes, nous encouragent constamment a l’admettre. Elle nous conduit 4 concevoir le protoplasme spécifique de chaque individu, comme une fonction compliquée mais définie de divers édi- fices atomiques, dont les diverses chaines latérales, par exemple, seraient les « déterminants » des diverses qualités qui caractérisent cet individu. Si cette hypothése était vérifiée et applicable, elle nous ferait aussi entrevoir la possibilité de donner de chacune des espéces, une définition purement chimique. La seconde hypothése est plutot inspirée par les études cytologiques : elle conduit a considérer le pro- toplasme comme une substance chimique sans doute, mais une sub- stance profondément modifiée par une énergie sui generis, qui se manifeste dans les propriétés encore si mystérieuses de la vie. Les deux hypothéses que je viens de dégager peuvent étre envisagées comme les bases respectives des théories purement énergétiques ou matérialistes, et des conceptions néo-vitalistes. Comme il parait bien difficile de vérifier la légitimité de lhypothése vitaliste, il n’est guére possible non plus de décider entre ces deux théories. Nous nous heur- tons ici, d’ailleurs, 4 des divergences entre les points de vue fonda- mentaux, entre les esprits eux-mémes; de telles divergences semblent 442 GEORGE SARTON. irréductibles. De méme, il n’est pas facile, sur toutes ces questions, de réconcilier les points de vue, complémentaires mais distincts, du mor- phologiste préoccupé surtout de structure et de forme, et du physio- logiste, s‘occupant plutét de fonetions et de vie en mouvement. I] ne sera vraiment possible de réconcilier ces points de vue, que lorsqu’on aura pu (?) établir une hiérarchie logique entre les diverses branches de la biologie. Qu’il me soit permis, en terminant cette esquisse de nos connais- sances sur l’hérédité, de présenter briévement deux remarques subsi- diaires. Tout d’abord, j’ai pu me convaincre, en préparant mon travail, que étude de nos idées sur l’évolution et l’heérédité devient extrémement difficile, tant ce domaine est touffu. La difficulté de cette étude est due principalement 4 une cause intrinséque : la complexité de son objet ; mais elle est due aussi, dans une mesure vraiment excessive,-a une cause extrinséque : le manque d’unité et de méthode dans le langage. La terminologie des théories transformistes devient chaque jour plus compliquée et plus confuse, et souléve ainsi une foule ¢@’équi- voques, de pseudo-problémes et de discussions inutiles. [1 parait done extrémement utile, tant pour aider les savants a se reconnaitre dans les ceuvres déja publiées, que pour mettre un frein a l’attribution de noms nouveaux et contradictoires a des faits anciens, de constituer un lexique, évidemment international, ot tous les termes employés par les principaux auteurs seraient exactement définis a l’aide de citations textuelles. L’élaboration de ce lexique serait évidemment une tache ingrate, mais d’une efficacité si évidente, que l’auteur en serait large- ment récompensé. Je suis persuadé, en effet, que cet ouvrage contri- buerait puissamment a hater le progrés de nos connaissances sur Vhérédité. Aussi, sa publication mériterait-elle d’étre encouragée et subsidiée par les compagnies savantes, et notamment par |’Association internationale des Académies. — I] faut noter encore que la rédaction Je ce lexique rendrait ensuite beaucoup plus aisé et plus sur |’éta- blissement d’une terminologie nouvelle, cohérente et unitaire, qui serait sanctionnée par les congrés internationaux compétents ('). (4) J’avais achevé la rédaction de cette étude, quand j’ai appris l’existence de Youvrage suivant : WiLHELM Roux, Terminologie der Entwicklungsmechanth der Tiere und Pflanzen, herausgegeben in Verbindung mit C. CoRRENS, COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE ? 443 La seconde remarque que ces études préliminaires m’ont suggérée est celle-ci. A mesure que l’on se familiarise davantage avec les diverses théories de l’hérédité, on se fait une plus haute idée du génie de CuarLes Darwin. Car, s'il a été particuliérement dominé par Vidée de la sélection naturelle, qu’il a exprimée, on sait avec quelle force et avec quelle maitrise, il faut reconnaitre cependant qu ila aussi, lui le seul de tous les grands précurseurs, apercu en méme temps tous les autres modes par lesquels |’évolution organique peut s'accomplir. Je conserve fortement l’impression que l’ceuvre la plus complete et la plus haute qui ait été réalisée dans le domaine de |’évo- lution est bien celle de Cuartes Darwin ('). IV. — L’HEREDITE DES APTITUDES INTELLECTUELLES. Si le fait que nos aptitudes et nos qualités physiques sont trans- mises d’une génération aux générations suivantes, n’est quasiment plus contesté par personne, ils’en faut de beaucoup que l’hérédite des aptitudes intellectuelles soit admise d’une maniére aussi unanime. Beaucoup de personnes, méme parmi les plus savantes, semblent éprouver une répugnance invincible a reconnaitre cette hérédité intellectuelle ; mais ce sont plutot des questions sentimentales que des raisonnements qui les inspirent. Au fond, je ne connais qu’un argument proprement dit qui puisse étre invoqué pour nier lhérédité de l’intelligence (*); c'est celui-ci : le propre de l’intelligence, ec’est la faculté de s’instruire par l’expé- rience. Donc, tandis que le corps de homme est en quelque sorte déterminé dans ses caractéristiques essentielles avant sa naissance, son esprit ne peut |’étre, car cest l’expérience de la vie qui doit le con- ALFRED Fiscuet und E. Kiister. Eine Erginzung zu den Worterbiichern der Biologie, Zoologie und Medizin..., x1 -+- 465 pages, in-8°, Wilh. Engelmann, Leipzig, 1912 (10 Mk.). Je ne sais jusqu’é quel point cet ouvrage répond au besoin que j'ai indiqué, car je ne l'ai pas vu. (') Bien entendu, je compare Darwin a ses contemporains; je ne songe pas 3 le comparer 4 Lamarck, ce qui serait absurde : il n’y a pas de commune mesure, équitable, entre un homme du xvi siécle et un homme du x1x°. () Il m’est fourni par Cyrit Burt, dans un excellent article consacré a sa réfutation : « The inheritance of mental characters», dans The Eugenics Review, IV, p. 168-200, London, 1912. 444 GEORGE SARTON. struire. Et Cyrit Burr cite, pour illustrer cet argument, un exemple assez amusant: si un Anglais nouveau-né était élevé dans une peu- plade négre, sans doute son apparence corporelle resterait 4 peu prés celle d’un Européen, mais sa mentalité ne deviendrait-elle pas celle d’un négre? Son corps serait évidemment blanc, — nous n’avons aucun doute a cet égard, — mais son ame ne serait-elle pas noire ? Cet argument a sa source dans une confusion qu’il suffit de dissiper pour le détruire du méme coup. Sans doute, notre intelligence se développe et s’enrichit peu a peu par l’expérience de la vie, mais seu- lement dansla mesure de nos aptitudes a tirer parti de cette expérience. En d’autres termes, on n’hérite pas des qualités intellectuelles toutes formées, mais on hérite des aptitudes (1) intellectuelles, qui ne peuvent se manifester entiérement que dans un milieu favorable. D’ailleurs, cela n’est pas vrai seulement des qualités intellectuelles, mais de toutes les qualités : on hérite des aptitudes, des capacités ; leur réali- sation dépend des circonstances. Ainsi, la principale et la plus mysté- rieuse de ces aptitudes, c’est l’aptitude a vivre ; mais il est évident que mille causes de mort accidentelle peuvent anéantir, a tout instant, les aptitudes les plus puissantes de cette sorte. C’est peut-étre parce que les circonstances extérieures influent dans une plus large mesure sur le degré de réalisation de nos aptitudes intellectuelles, qu’elles ne modifient le développement de nos apti- tudes physiques, que cette confusion s’est créée plutét au détriment des premiéres. Mais pour interpréter le retard de nos idées a ce sujet, il faut surtout tenir compte de l’influence exercée par des considérations religieuses ou métaphysiques. Quoi quw’il en soit, on peut affirmer que toutes les recherches expéri- mentales ou anthropométriques faites jusqu’a présent conduisent a cette conclusion, que les qualités intellectuelles et morales sont trans- mises par l’hérédité au méme degré que les qualités physiques. Au surplus, pour tous ceux qui admettent que l’intelligence et que toutes nos qualités intellectuelles et morales ont un support matériel, sont la consequence dune organisation nerveuse et humorale déterminée, d'un chimisme spécial (?), si les qualités physiques sont transmissibles, il en résulte immédiatement que les qualités intellectuelles et morales, () Encore une fois, ces « aptitudes » ne sont pas des abstractions ; ce sont des énergies potentielles bien concrétes. (?) Toutes nos connaissances actuelles — imparfaites, il-est vrai, — tendent vers cette conclusion. COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE ? 445 qui ne sont qu’un aspect nouveau de ces qualités physiques, le sont également. Il est bien évident qu’au point de vue de nos recherches spéciales, Vhérédité des aptitudes intellectuelles présente pour nous un intérét tout particulier; il est a peine besoin d’y insister. Mais, méme au point de vue plus général de |’évolution de la race humaine, c’est encore cet aspect de l’hérédité qui est sans contredit le plus important. I] est certain, en effet, que notre systéme nerveux cérébro-spinal constitue avec ses prolongements sensoriels, le centre moteur de notre orga- nisme, de notre vie (‘). C'est done 1a qu’il convient d’étudier de préfé- rence les conditions et les raisons de notre vie, et de notre évolution. L’hérédité de tous les cas de dégénérescence intellectuelle a été étudiée d’une maniére beaucoup plus minutieuse et plus approfondie, que l’hérédité de la supériorité mentale qui nous intéresse plus spécia- lement. Cela est di uniquement a des raisons de commodité: les diverses dégénérescences mentales sont généralement mieux définies que les formes que peut prendre la supériorité intellectuelle; de plus, elles se manifestent en général assez tot, tandis que le génie n’est fré- quemment reconnaissable, d’une maniére objective, que fort tard; enfin, ces dégénérés sont souvent réunis dans des asiles spéciaux, dont les médecins sont tout naturellement amenés a faire des observations nombreuses et systématiques sur leurs pensionnaires. C’est ainsi que des matériaux statistiques trés abondants ont été recueillis sur les familles de fous et de faibles d’esprit : dans ces deux cas, |’influence de lhérédité semble tout a fait prépondérante. On peut considérer a peu prés comme acquis que le milieu ne crée qu’exceptionnellement la faiblesse d’esprit. Pour ce qui concerne la transmission des aptitudes intellectuelles positives, les recherches les plus intéressantes et les plus completes (4) Beaucoup de faits le prouvent indiscutablement. En voici un particulié- rement intéressant que j’emprunte 4 Henri Berason ; « C’est un fait remar- quable que chez des animaux morts de faim on trouve le cerveau 4 peu prés intact, alors que les autres organes ont perdu une partie plus ou moins grande de leur poids et que leurs cellules ont subi des altérations profondes. Il semble que le reste du corps ait soutenu le systéme nerveux jusqu’a la derniére extré- mité, se traitant lui-méme comme un simple moyen dont celui-ci serait la fin, » L'évolution créatrice, 14° édition, Paris, 1913, p. 135 (d’aprés un mémoire de De Manackine, 1894). 446 GEORGE SARTON. sont sans doute celles qui ont été publiées par Kari Pearson (1). Je veux parler de l’enquéte ‘qu'il fit sur 5 a 4,000 écoliers, garcons et filles, appartenant a deux cents écoles anglaises. Pearson s’était pro- posé d’étudier |’hérédité en comparant les aptitudes des fréres et sceurs. L’enquéte dura cing ans, et, comme les matériaux en furent réunis avec beaucoup de soin, et sont trés nombreux, les résultats quils nous livrent sont fort concluants. Les voici, en quelques mots: Les coefficients de corrélation (*) entre fréres et sceurs, pour divers caractéres mentaux, varient entre 0.43 et 0.64; moyenne: 0.52. Or, pour les caractéres physiques, ils varient entre 0.43 et 0.62; moyenne: 0.53. Cette coincidence est vraiment remarquable : quelles que soient done les qualités que l’on considére, la parenté qui existe entre frére et sceur est approximativement définie par le facteur 1/2 ; cela signifie que les enfants dépendent autant de leurs parents au point de vue des qualités intellectuelles qu’au point de vue physique. L’emploi des méthodes de la psychologie expérimentale, notamment Vemploi de tests divers pour étude approfondie de réactions men- tales élémentaires, a conduit aux mémes conclusions ; je ne puis m’y attarder. Mais n’est-il pas permis d’invoquer aussi les observations cou- rantes, tellement nombreuses et si concordantes, qu’elles en acquiérent (‘) Kart Pearson. « On the inheritance of mental and moral characters in man », Biometrika, t. IV ; d’aprés C. Burt, loc. cit., p. 174. (2) Je ne puis songer a définir ici d’une maniére compléte et précise la notion de coefficient de corrélation, dont Francis GALTon eut la premiére idée, et qui fut perfectionnée par Kary Pearson. Qu’il me suffise de dire que cette motion a permis de préciser les relations de causalité ; entre la dépendance absolue et l’indépendance absolue de deux groupes de phénoménes, il y a une infinité din- termédiaires possibles: or, le coefficient de corrélation fait correspondre un nombre a chacun de ces intermédiaires. La dépendance absolue est caractérisée par le nombre +1, l’indépendance absolue par le nombre 0 ; tous les autres coefficients de corrélation sont donc des nombres plus petits que l'unité, en valeur absolue. Ce coefficient est positif si les deux groupes de phénoménes, qui sont comparés, varient dans le méme sens; il est négatif, dans le cas contraire. — Cette notion est extrémement précieuse ; son introduction dans la science est certainement un des plus grands progrés récents de la statistique. Malheureusement, elle n’a pas encore pénétré dans l’enseignement, du moins sur le continent, et la plupart des traités de calcul des probabilités et de statistique sont muets 4 son égard. Pour plus de détails, voir: W. Pautin Evperton, Frequency-curves and correlation, xi-+172 p., in 8°. Published for the Institute of Actuaries by Ch. & E. Layton, London, 1906 (?). COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE ? 447 une vraie valeur scientifique? Toutes les personnes intelligentes et conscientes connaissent leurs aptitudes ; ’expérience leur apprend peu 4 peu 4 en définir les limites avec plus de précision ; elles finissent par savoir exactement dans quel domaine leur activité est la plus remarquable et la plus féconde. En dehors de cette adaptation con- sciente, je crois qu’il se présente plus souvent encore des cas d’adap- tation inconsciente, dus a ce que les hommes font généralement avec plus de satisfaction ce quils savent faire le mieux ; si les circon- stances ne les entravent pas trop, ils en arrivent donc petit a petit a renfermer toute leur activité dans le domaine oti celle-ci peut étre la plus utile. Les professeurs, les organisateurs, les manieurs d’hommes de toute sorte reconnaissent aussi, plus ou moins bien et plus ou moins vite selon leur perspicacité, les aptitudes des individus qui leur sont confiés et les limiles de ces aptitudes. L’éducation et l’entrai- nement permettent d’atteindre plus vite ces limites, mais paraissent impuissantes a les faire dépasser si peu que ce soit. Cela encore est bien connu. Dans la pratique des sports, ces limites ont méme recu un nom spécial : on les appelle des «records». Chaque « sportsman » connait ses records personnels et les exprime par des nombres précis. Il en est de méme dans le domaine intellectuel : les limites ne sont pas aussi bien marquées ni matérialisées que pour les exercices physiques (longueur du saut, vitesse de la course, poids souleve, etc.), mais elles n’en existent pas moins. Elles sont particuliérement sen- sibles pour les mathématiques ; il semble que chaque cerveau ait recu a sa maissance une capacité mathématique déterminée qu’il ne peut dépasser, ou qu’il ne dépasse que lamentablement, au prix de diffi- cultés inouies et sans utilité réelle : tel enfant est tout a fait rebelle aux mathématiques, tel autre comprend la géométrie plane, mais ne parvient pas «a voir dans |l’espace », tel autre est arrété par le calcul infinitésimal, ete. Tous sont arrétés 4 un moment donne: les sages le reconnaissent et s’inclinent, les fous s’obstinent et usent stu- pidement leurs forces a vouloir faire quand méme ce qu’ils sont inca- pables de bien faire. Des familles entiéres sont ainsi caractérisées, soit par leur inapti- tude, soit, au contraire, par leur habileté singuliére dans un domaine d’activité déterminé. Francis Gatton (*) a réuni des données biographiques relatives a (‘) Hereditary genius, pp. 309-324, 448 GEORGE SARTON. 148 savants anglais appartenant 4 43 familles, dont chacune avait plus d’un membre éminent. I] a trouvé que ces 148 savants avaient comme parents éminents males (*) : 26 péres 14 grands-péres 14 petits-fils 47 fréres 16 oncles 60 fils 23 neveux. En faisant des recherches analogues, sur 977 Anglais éminents de toutes les espéces, appartenant a 300 familles dont chacune avait plus d’un membre éminent, et en rapportant ces nombres aux précédents, il a trouvé qwils avaient comme parents éminents : 31 péres 41 fréres 48 fils. Les hommes de science anglais ont donc comparativement moins de péres et plus de fils éminents: d’aprés Gatton, cela peut étre du, d’une part, ace quils doivent davantage 4 leur mére que les autres hommes supérieurs; d’autre part, a ce quils aiguillent leurs enfants dans la voie scientifique. Ces nombres nous révéleraient donc un phénoméne dhérédité sociale, au sens de BALDWIN (voir plus loin). Ces recherches et d’autres recherches analogues de Gatton sont fort intéressantes, et tendent a prouver que beaucoup de facultés intellectuelles sont une sorte de patrimoine familial transmis d’une génération a l’autre, mais elles ne sont pas concluantes, parce qu’elles ne se rapportent qu’a un trop petit nombre d’individus, et qu’eiles ne permettent pas de dissocier ce qui est causé par l’hérédité de ce qui est da a l’éducation. Je les ai toutefois rappelées, parce qu’il y aurait un puissant interét a les reprendre sur une plus grande échelle en s’aidant des encyclopédies et des répertoires biographiques, qui ont été publiés par les grandes nations. {] est utile aussi de rappeler une observation remarquable faite par ALPHONSE DE CANDOLLE : celle-ci ne se rapporte qu’a une seule famille, (4)Ilne s’est guére occupé des femmes, car, étant données les conditions sociales actuelles, leur supériorité est beaucoup plus difficile 4 définir d’une maniére objective. COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE ? 449 mais il ne faudrait pas la dédaigner a cause de cela, car elle a été faite dans des conditions si propices et avec tant de conscience et de soin, qu'elle y gagne vraiment beaucoup de force persuasive. D’ailleurs, nous ne conclurons rien de cette observation isolée, mais elle con- stitue une piéce importante a joindre a notre dossier. Cette observation se rapporte asa propre famille. Je la cite textuel- lement (a l'exception de deux notes), d’uprés la deuxiéme édition de son Histoire des sciences et des savants..., pp. 64-66: « Arrivé a 78 ans, jestime posséder une notion compléte de moi-méme. I] se trouve aussi que mes parents et grands-parents, tous morts a plus de 60 ans, sont présents 4 mon esprit et que leur souvenir est complété par des lettres, des mémoires et des portraits. J’ai énumeéré d’abord les caractéres par lesquels on peut me distinguer d’un individu queleonque, en bien ou en mal, indépendamment des effets de l'éducation ou du milieu dans lequel j'ai vécu, et j’ai cherché lesquels de ces caractéres existaient ou n’existaient pas dans les deux générations qui m’ont précédé. Aprés avoir fait consciencieusement ce travail, et avoir lu et relua plusieurs reprises, j’en ai tiré les chiffres dont je vais parler, et ensuite, par un sentiment que tout le monde doit comprendre, j’ai détruit toutes mes notes, quoique la curiosité du public n’ett pas trouvé grand’chose a nous reprocher, « Voici les résultats sommaires.— Appelons A le sujet observe, afin d’en parler plus librement: «1° Il a été noté sur son compte 64 caractéres distinctifs, savoir 21 de formes ou apparences extérieures, 14 de caractéres intérieurs ou maladies non accidentelles, 19 de sentiments ou dispositions instinctives et 10 de facultés intellectuelles. En comparant avec les ascendants de deux degrés, je constate ceci : 1° sur les 64 caractéres distinctifs, 63 existaient déja chez les deux parents ou au moins chez le pére ou la mére (‘). Un seul s’est montré un peu nouveau en raison de son intensité. C’est la disposition 4 se servir de la statistique pour étudier les questions de toutes sortes. On peut |’attribuer a lhérédité, car si le pére et l’aieul paternel de A se servaient avec modération de la méthode numérique, son grand-oncle paternel [De CannotLe-Bots- SIER] était un véritable statisticien qui en a laissé des preuves. Ce sont (') Il est regrettable que A. pe CANDOLLE n’ait pas précisé combien de carac- tére étaient dus 4 lhérédité convergente. 450 GEORGE SARTON. des qualités et des défauts (1) hérités, qui ont permis a A de s’adapter aux circonstances dans lesquelles il s’est trouvé. Comme la plupart des personnes qui ont réussi dans leur carriére, il ne doit raisonnable- ment en tirer aucune vanité, puisque ni sa naissance, ni les moeurs et institutions de ses compatriotes ne dépendaient de lui. Tout au plus, peut-on le louer de s’étre adapté aux conditions extérieures. I] est vrai qu'il n’a pas commis la faute de s’acharner a des études, des exercices ou une profession auxquels il n’était pas propre, uniquement pour le plaisir de surmonter des difficultés ; mais ceci est une application du bon sens, dont il se trouve que A avait recu une dose suftisante de son pére et de son aieul paternel. Plus on analyse de cette fagon les causes de succés d’un individu, plus on trouve que la modestie est de rigueur. » Ii est certain que si beaucoup de personnes éminentes, également dignes de foi, — et dont toute une vie de travail honnéte serait d’ail- leurs garante de leur impartialité, — se donnaient la peine de faire de semblables enquétes, l'ensemble des documents ainsi accumulés aurait vraiment une grande valeur scientifique. Il faut done encou- rager les hommes 4 se livrer a de pareilles enquétes; il serait désirabie, toutefois, que les documents originaux ne fussent pas détruits, mais plutot conserves dans les archives familiales. Les recherches de Gatton l’avaient conduit a admettre que l'amour de la science, la vocation scientifique, dépendent moins directement de Vhérédité que les qualités moins complexes du corps ou de l’esprit. Le gotit instinctif pour la science ne serait hérité que dans un ¢as sur quatre (*).— ALPHONSE DE CANDOLLE est arrivé par des voies toutes diffé- rentes, a une conclusion analogue (loc. cit., p. 298-299) : « L’hérédité, considérée comme un fait relatif aux facultés élementaires de l’individu et non aux spécialités scientifiques, produit des combinaisons variées et permet 4 beaucoup de jeunes gens de suivre une carriére ou une (!) Certains vices ou défauts sont toujours nuisibles, mais d'autres facilitent adaptation aux circonstances. Un boiteux ou un myope sera peut-étre un plus grand jurisconsulte ou homme de science qu’un autre, parce qu’il n’aura pas perdu son temps au service militaire ou dans des distractions mondaines. Le mensonge profite aux politiciens, l’égoisme aux spéculateurs, etc. I] y a heureu- sement beaucoup de carriéres dans lesquelles les qualités sont plus utiles que les défauts (note de A. DE CANDOLLE). (?) English Men of science, p. 196. COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE ? 451 autre, une science ou une autre, avec la méme probabilité de succés. Un gout prononcé pour un certain genre d’occupation fait presumer une volonté précise et probablement persévérante, qui a ses avantages; mais, excepté dans ce cas, ce doit étre plutdét l’ensemble des facultés recues par hérédité, développées par |’éducation et favorisées par les circonstances extérieures qui détermine le succés. L’homme doué d'une forte dose de persévérance, d’attention, de jugement, sans beau- coup de déficits dans les autres facultés, sera jurisconsulte, historien, érudit, naturaliste, chimiste, geologue ou médecin, selon sa volonté déterminée par une foule de circonstances. Dans chacune de ces occu- pations, il avancera en raison de sa force, de son zéle et de la concen- tration de son énergie sur une seule spécialité... » V. — Le Mivieu et v’HEREDITE. Pour compléter notre enquéte sur les connaissances actuelles rela- tives 4 ’hérédité, il ne nous reste plus maintenant qu’a nous rendre compte de V’influence respective qu’exercent le milieu et l’hérédité dans activité humaine. Nous nous sommes déja plus d’une fois heurtés a ce probléme dans les pages qui précédent. Pour bien marquer tout Vintérét qu’il présente, il nous suffira de dire qu’il constitue a lui seul le sujet de l’interminable querelle entre lamarckiens et darwiniens. Pour nous aussi, ce probléme est d’une importance considérable, car il est bien évident que toutes les méthodes que nous pourrons songer a’ employer pour augmenter le rendement intellectuel de |’humanité dépendront étroitement de la valeur respective que nous aurons attri- buée aux deux facteurs de |’évolution : le milieu et hérédité. Avant tout, assurons-nous si ces deux facteurs sont bien définis. L’hérédité a déja été définie, du moins d’une maniére implicite, dans les deux chapitres précédents. Mais il est nécessaire de préciser aussi la notion de milieu. Nous verrons ensuite comment le probléme se pose; nous nous efforcerons de le ramener a sa forme la plus simple et d’écarter toutes les causes de malentendu. Le milieu est constitué par l'ensemble des conditions extérieures a eux-mémes, auxquelles les étres vivants sont soumis. En somme, au point de vue de chaque individu, le monde peut é¢tre divisé en deux parties : lui-méme et le reste; ce reste, c’est le milieu de cet individu. 452 ' GEORGE SARTON. On pourrait dire encore que le milieu est constitué par ensemble des causes distinctes de l’hérédité. C’est dans son milieu que Vindividu puise toute la nourriture qui le maintient en vie; c’est son milieu qui fait entiérement son éducation individuelle. Dés que Jlovule est fécondé, l’action de l’hérédité est entiérement ter:minée pour lindividu auquel il donnera naissance (‘). L’hérédité n’agit done dans la forma- tion de chaque individu que pendant une durée infiniment petite com- parée a celle pendant laquelle le méme individu sera soumis a l’influence du milieu, c’est-a-dire comparée a la durée de sa vie entiére. J’ai donné du milieu une notion absolue et toute théorique, en disant qu'il est constitué par l’ensemble des choses distinctes de Vindividu considéré ; car il est bien évident, qu’au point de vue pratique, son milieu réel se compose plutédt de toutes les choses qui lui sont fréquemment accessibles, et qui peuvent entrer en rap- ports queleconques avec lui. Du moment que I’on fait cette restriction, la notion de milieu perd son caractére abstrait et rigide; elle devient une notion toute relative, mais plus maniable. Selon la nature de notre activité, et 4 mesure que nous nous déplacons dans l’espace ou dans le temps, nous nous mouvons dans des milieux extrémement divers; bien plus, selon les qualités que l’on considére ou les points de vue auxquels on se place, nous nous mouvons simultanément dans beau- coup de milieux différents, grands ou petits, puissants ou faibles; tantét c’est tel milieu qui nous influence, tantét tel autre. Cela n’est pas une abstraction, mais bien le résultat d’observations que chacun peut refaire sur lui-méme: il existe pour chacun de nous, par exemple, des milieux nutritif, geographique, religieux, moral, profes- sionnel..., et ces milieux sont trés souvent nettement distincts les uns des autres. [1 dépend en partie de nous que nous soyons sous l’in- fluence des uns ou des autres. On voit done déja qu’entre le milieu et l’individu, il se produit un échange continu d’influences. Car du moment qu’on admet que nous pouvons plus ou moins nous soustraire a ]’action d’un milieu deéter- miné, il faut admettre aussi que nous pouvons modifier ce milieu : en effet, celui-ci sera bien différent, selon que nous aurons accepté son influence, ou non. Cette différence sera d’ailleurs d’autant plus sen- (‘) Pendant la grossesse, la mére n’agit plus sur son enfant- par Vhérédité; a ce moment, l’hérédité a fini son ceuvre: c’est une simple action de milieu. COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE ? 453 sible, que notre personnalité sera plus forte et le milieu considéré plus faible. De plus, il ne faut pas oublier que notre milieu se modifie sans cesse, par le fait de l’évolution et de l’activité méme, consciente ou non, des choses et des étres qui le constituent. Si le milieu crée Vindividu, en ce sens qu’il favorise son développement, il est donc également vrai de dire que l’individu crée son milieu. La notion de milieu (surtout du milieu relatif aux hommes) n’est vraiment com- pléte, que si elle implique l’existence de ces interactions réciproques. Voyons maintenant comment le probléme se pose. Que le milieu exerce sur les individus une action d’autant plus puissante qu’elle est continue, a cela il n’y a aucun doute; le développement et l’existence méme des étres vivants ne sont d’ailleurs possibles, que si certaines conditions de milieu indispensables sont réunies. Mais il s’agit de savoir si cette action n’exerce d’influence que sur les individus, ou bien si elle retentit sur toute leur lignée ; en d’autres termes, ce qui est en question, ce n’est pas |’action du milieu, mais l’hérédité de cette action. Pour rendre compte a la fois de l’hérédité et de l’évolution des étres vivants, il n’y a guére actuellement que deux explications pos- sibles : ou bien, les générations nouvelles sont le résultat de Ja sélec- tion naturelle des variations en quelque sorte automatiques et de celles dues 4 l’'amphimixie, ou bien, elles sont simplement le produit d’une intégration incessante des actions du milieu : les parents se transfor- mant sans cesse sous l’action du milieu et transmettant a leurs enfants les nouveaux caractéres acquis. Ce sont 14 les deux explications autour desquelles toutes les discussions gravitent; mais on pourrait encore en concevoir une troisiéme, une explication mixte, qui serait peut-étre la plus vraie. La premiére explication est celle de Darwin; la deuxiéme est celle de Lamarck, qui a, le premier, affirmé le principe (il l’appelle : la loi) de Vhérédité des caractéres acquis. On sait que ce principe, joint a celui de l'usage et de non-usage, constitue l’essence méme du la- marckianisme ('), Pour résoudre le probléme qui nous occupe, il (1) Voici l’énoncé textuel de ces deux « lois », d’aprés la Philosophie zoolo- gique de Lamarck, nouvelle édition, Paris, 1830, t. I, p. 235: « Premifre Lor. —Dans tout animal qui n’a point dépassé le terme de ses déve- loppements, l'emploi plus fréquent et soutenu d’un organe quelconque, fortifie peu 4 peu cet organe, le développe, l’agrandit et lui donne une puissance pro- portionnée a la durée de cet emploi ; tandis que le défaut constant d’usage de tel 454 GEORGE SARTON. faudrait démontrer que la sélection naturelle des variations innées n’est pas le facteur de l’évolution, ou bien que les caractéres acquis ne sont pas transmis. Comme Detace et Gotpsmitn (') Pont fait remarquer, dans les deux cas il faut prouver une proposition négative, ce qui est presque toujours pratiquement impossible. Il semble moins difficile d’éprouver le principe de Lamarck que celui de Darwin; aussi bien, |’ « hérédité des caractéres acquis » est- elle actuellement le noeud de la discussion. J’ai déja dit plus haut qu’il n’y a qu’une minime partie de l’individu qui soit véritablement commune a sa lignée et a lui-méme : ce sont ses cellules germinales, le germen. I] semble donc hors de contestation que la race tout entiére peut étre influencée, si les cellules germinales d’un ancétre le sont. Aussi, tous les biologistes, méme WEISMANN et JoHANNSEN, sont-ils d’accord pour admettre que les caractéres acquis par les cellules germinales sont transmis. La discussion se concentre done sur le point de savoir si les carac- téres acquis par le corps lui-méme, par le soma, sont également transmis. Les lamarckiens disent que oui, et considérent cette trans- mission comme le facteur prépondérant de l’évolution; les darwiniens disent que non, ou plus exactement ils soutiennent que les caractéres acquis par le soma, ne sont transmis au germen, donc a la race, qu’au bout d’un temps trés long: les actions du milieu n’influenceraient le germen que d’une maniére infinitésimale, et leurs effets ne pourraient donc devenir sensibles qu’aprés une accumulation prolongée pendant un grand nombre de générations. On ne peut concevoir, en effet, que le germen ne soit pas du tout influencé, car les coordinations nerveuse et humorale font de l’organisme humain un tout solidaire et indi- organe, l’affoiblit insensiblement, le détériore, diminue progressivement ses facultés et finit par le faire disparoitre. « DEUXIEME Lol. — Tout ce que la nature a fait acquérir ou perdre aux indi- vidus par l’influence des circonstances ou leur race se trouve depuis long-temps exposée, et, par conséquent, par l’influence de l’emploi prédominant de tel . organe, ou par celle d’un défaut constant d’usage de telle partie, elle le conserve par la génération aux nouveaux individus qui en proviennent, pourvu que les changements acquis soient communs aux deux sexes, ou 4 ceux qui ont produit ces nouveaux individus. » : (*) Y. Detace et M. Gotpsmitu, Les Théories de V’évolution, p. 200. COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE ? 455 visible. En particulier, il est certain que le germen et le soma réa- gissent l’un sur I’autre (*). Je tiens a faire remarquer dés a présent que ces deux conceptions, darwiniennes et lamarckiennes, ne s’opposent pas d’une maniére absolue : il n’y a entre elles que des différences quantitatives; il semble done que si l’une d’elles est vraie, l’autre ne puisse étre entiérement fausse. Aussi vaut-il mieux les énoncer sous une autre forme, qui permette de décider entre elles sans ambiguité : pour les lamarckiens, le milieu est de beaucoup le facteur prépondérant de l’évolution; pour les néo-darwiniens, au contraire, c’est le rdle de ’hérédité qui prédo- mine dans une proportion énorme : il est clair que ces deux théories ne peuvent étre vraies en méme temps. Nos connaissances sur |’évolution des étres vivants sont le résultat d’observations directes, ou d’expériences proprement dites. Les deux méthodes ont chacune leurs avantages, mais on n’en a pas toujours le libre choix : ainsi la méthode expérimentale ne peut étre appliquée que difficilement a l'étude de l’évolution humaine. Nous devons le plus souvent nous contenter d’observer les hommes tels qu’ils nous apparaissent, ou, si l’on veut, de tirer parti des expériences innom- brables et infiniment diverses qui sont constamment réalisées par le libre jeu des forces naturelles. De toutes maniéres, il est extrémement difficile de bien différencier l’action du milieu de celle de l’hérédité. Ainsi, une transformation, due en apparence a des forces extérieures, peut étre simplement une mutation causée par la brusque apparition de caractéres latents, dans les conditions anormales de l’expérience. Une habitude nouvelle peut étre attribuée au changement du milieu, mais on peut aussi n’y voir que le déclanchement ou |’épanouisse- ment d’une aptitude ancienne. D’une maniére générale, la difficulté essentielle c’est de distinguer les caractéres acquis des caractéres (1) Les phénoménes de castration, de transplantation des organes génitaux, et encore les résultats des méthodes opothérapiques nous en donnent des preuves irrécusables. Dans un article récent (« La phylogénie et les données actuelles de la biologie », Revue du Mois, Paris, avril 1913.), Maurice CauLtery émet cette idée sugges- tive, que les actions hormoniques, qui assurent les corrélations, pourraient peut-étre expliquer dans la phylogénie, les variations corrélatives qui trans- forment, 4 longue échéance, la physionomie des espéces. « Les actions hormo- niques seraient un intermédiaire, appartenant a l'organisme, entre l'inertie de ses propriétés héréditaires et les actions du milieu. » 30 456 GEORGE SARTON. innés. I] est clair que cette distinction ne peut étre faite avec quelque précision que pour des lignées minutieusement connues; elle sera d’autant plus sire que les lignées considérées sont a la fois mieux connues et plus longues. C’est pourquoi, toutes choses égales d’ailleurs, les expériences ont d’autant plus de poids, qu’elles sont réalisées sur des individus dont la race est mieux connue, c’est-a-dire dont on a pu étudier les carac- téristiques principales pendant la durée de plusieurs générations. Au contraire, les expériences faites sur des individus dont on ne connait pas Vhérédité, dont on ne connait donc que les qualités manifestes, n’ont aucune signification : on ne peut absolument rien en conclure. Laissons maintenant parler les faits. Je ne puis songer a les citer tous — ils sont innombrables — ni méme a en énumeérer beaucoup, car cette introduction biologique est déja beaucoup trop longue, mais je veux en citer quelques-uns qui m’ont paru particuliérement signi- ficatifs. Ils ont été choisis par moi, avant que je fusse arrivé a une con- clusion ; je les ai donc choisis sans rien préjuger. Voici d’abord quelques expériences et quelques faits qui semblent corroborer le point de vue lamarckien : 1. De 1868 4 1882, Brown-SequarD a fait des expériences sur les cobayes, qui sont restées classiques et ont encore beaucoup de poids, malgré les objections nombreuses qui y ont été faites (!). En pratiquant sur des cochons d’Inde certaines lésions nerveuses, de préférence l’hémisection transversale de la moelle ou la section du nerf sciatique, il déterminait chez eux des troubles épileptiques bien caractérisés, notamment par la présence d’une zone épileptogéne nettement limitée. Or, les petits de ces cochons d’Inde ainsi rendus épileptiques, sont devenus épileptiques comme leurs parents. Les critiques les plus fortes qui aient été faites contre ces expériences se raménent a admettre que les lésions nerveuses primitives, ou que les aceés d’épilepsie consécutifs, provoqueraient une intoxication du (1) Voir Yves Detage, L’hérédité, 2¢ édition, Paris, 1903, p. 231-233 Henri Bereson a également utilisé cet exemple dans |’Hvolution créa- ivice, 14° édition, Paris, 1913, p. 87-89; il considére méme (a tort, nous semble-t il) les expérience de BRown-SequarpD comme les meilleures que l’on puisse citer 4 ]’appui de l’hérédité des caractéres acquis. COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE ? 457 germe. I] est certain, d’ailleurs, que dans beaucoup de cas d’hérédité pathologique — alcoolique ou syphilitique, par exemple — il n’y a pas de transmission proprement dite, mais infection directe du plasma germinatif. 2. Frepéric Houssay (1) a fait des recherches fort ingénieuses sur la forme des poissons. Cette forme ne serait-elle pas due a l’influence du milieu? Ne pourrait-on pas admettre que les poissons ont été en quelque sorte modelés par les forces qui s’exercaient continument sur leur substance par suite de leur vitesse dans un milieu résistant? S’il en était réellement ainsi, la forme des poissons devrait étre en méme temps la forme de résistance minima. Or, les expériences nombreuses et diverses de F. Houssay lui ont permis de démontrer que cette exigence théorique était satisfaite : du moins certains poissons, des nageurs ordinaires, de forme plutét courte, tels que brochet, carpe, daurade, paraissent posséder vraiment la forme stable de résistance minima et de meilleur rendement. Au lieu d’emprunter cet exemple a F. Houssay, j’aurais pu en choisir un parmi les nombreux faits de cinélogénése, mis en évidenee par le paléontologiste américain E. D. Cope. Les méthodes sont bien diffé- rentes, mais |’ordre d’idées est le méme. Cope s’est efforcé de montrer comment les divers ossements des vertébrés ont acquis leurs formes caractéristiques sous l’effort des pressions continues auxquelles ils ont été soumis. Je ne puis songer a déyelopper un exemple, car je devrais le faire d’une maniére trop bréve pour étre vraiment démonstrative. Mais que peut-on conclure de toutes ces recherches? Sans doute, elles peuvent étre considérées comme une illustration frappante des principes lamarckiens, mais ne pourraient-elles pas étre expliquées, sinon aussi bien, du moins d’une maniére assez satisfaisante, a l'aide du principe de la sélection naturelle? Et, de plus, imaginons qu’il ait été démontré que les organismes tendent sans cesse a réaliser des con- ditions énergétiques optimales, qu’aurions-nous découvert de nouveau, sinon que le principe de la moindre action, qui domine déja toute notre (*) Frépkric Houssay a réuni ces recherches dans son ouvrage sur la Forme, puissance et stabilité des poissons, 372 pages in-8°, Paris, 1912. Je n’ai pas lu cet ouvrage, mais seulement les articles publiés par l’auteur dans la Revue générale des sciences, t. XX, p. 617-624, 943-948, Paris, 1909. Voir aussi Bibliographia evolutionis, 12, 139. 458 GEORGE SARTON. mécanique et notre physique, régit encore le domaine de la vie? Et de fait, nous ne nous étonnons pas trop d’apprendre que ce principe se vérifie aussi dans le monde organique; mais encore une fois cela ne prouve rien, ni au point de vue lamarckien, ni au point de vue dar- winien. Cette extension du principe de la moindre action a la biologie, supposé qu’elle fat tout a fait légitime, pourrait peut-étre fortifier les théories orthogénétiques, mais rien d’autre. 3. CuNnNINGHAM a fait des expériences fort remarquables sur des pleuronectes (4). Les pleuronectes sont des poissons plats (sole, turbot) qui sont symétriques et bilatéraux dans leur jeune 4ge, mais devien- nent bient6t tout a fait asymétriques par suite de leur habitude de rester couchés au fond de l’eau, sur l’une de leurs faces, — toujours la méme. Une des faces de leur corps étant ainsi constamment dans l’obscurité, reste tout a fait incolore, tandis que l’autre face est assez pigmentée et porte les deux yeux. Or, Cunnincnam s’est avisé de prendre quelques-uns de ces poissons avant qu’ils fussent devenus asymétriques, et de renverser artificiellement, a l’aide de miroirs et d’écrans, les conditions d’éclairage: leur face inférieure était vivement éclairée, tandis que la face supérieure restait dans l’obscurité. Cepen- dant, au bout d’un mois et demi, les poissons étaient pigmentés comme leurs ancétres, au rebours des conditions de leur propre vie. ll faut ajouter que deux mois aprés, un commencement de pigmenta- tion apparut sur la face inférieure. A cette époque, la mort des indi- vidus interrompit l’expérience. Il semble que nous nous trouvions ici en présence d’un cas bien net d’hérédité des caractéres acquis : pendant une durée, assez courte il est vrai, les circonstances passées ont prévalu sur les circonstances actuelles; il s'agit bien aussi de circonstances intéressant surtout le soma, et non les cellules germinales, quoiqu’on ne puisse rien aflirmer de catégorique a cet égard. 4, Sartory (2) a soumis diverses moisissures, élevées dans un milieu nutritif liquide(notamment Mucor flavus, auquel se rapportent les détails (4) J. T. Cunnrneuam, « An experiment concerning the absence of colour from the lower side of Flat-fishes », Zoologischer Anzeiger, 1891, n° 354, p. 27- 32. D’aprés Y. Detace et M. Goipsmiru, Les théories de lV’évolution, p. 219-223. (?) Sartory, Thése de la Faculté des sciences de Paris, 1908. D’aprés Er1enNE Rasaup, Le transformisme et l’expérience, Paris, 1911, p. 87-93. COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE ? 459 suivants), a des vibrations continues. A la suite de ce traitement, non seulement leur mycélium se resserre et les membranes s‘épaississent, mais leur substance méme parait tout a fait modifi¢e. La meilleure preuve en est que les propriétés physiologiques de cette moisissure sont complétement changées: alors que le mycélium est normalement dépourvu de cloisons, sous l’influence des vibrations, il se cloisonne, puis chaque segment donne naissancea des spores. Ces spores germent et produisent une sorte de levure. Ainsi, si l’on imprime a la culture de Mucor flavus 120 secousses a la minute, les formes levures apparais- sent dés le cinquiéme jour. Au bout de huit jours, interrompons les vibrations : les moisissures ainsi modifiées, abandonnées a elles- mémes, conservent trés longtemps leurs nouveaux caractéres; dans les conditions les plus favorables, ce n’est qu’a la cinquiéme génération, qu’on réobtient des mycéliums non cloisonnés et les appareils fructi- féres normaux. 5. Les péchers, importés d’Europe a La Réunion ('), subissent diyerses modifications sous l’action prolongée de ce nouveau climat. Leurs feuilles, par exemple, deviennent plus sombres et plus épaissses ; de plus, la couche de tissu, dont la résorption provoque leur chute, ne se forme plus simultanément pour toutes. Peu a peu, le feuillage devient subpersistant, ce qui signifie que les arbres ne conservent pas toutes leurs feuilles, mais n’en sont jamais entiérement dépouillés. La trans- formation compléte dure en moyenne vingt années. Or, si l’on trans- porte les péchers ainsi transformés a une altitude d’environ 1,000 mé- tres, ot l’on retrouve les conditions climatériques des pays tempérés, la subpersistance du feuillage reste acquise. II faut noter que les arbres fruitiers introduits de France, et plantés directement a cette altitude, conseryent toujours leurs feuilles caduques. Voici maintenant quelques faits qui me paraissent donner raison au point de vue néo-darwinien. Je ne m’exprime pas d’une manieére plus eatégorique, parce qu'il est aisé de voir que n’importe quel fait peut a la rigueur étre raconté, selon la mentalité du biologiste qui le ren- contre, soit en termes lamarckiens, soit en termes darwiniens. Mais je laisse au lecteur le soin de juger par lui-méme : 1. Je ne rappelle que briévement une expérience de WeIsMANN, qui est devenue classique. Il étudia vingt-deux générations de souris, dont (*) Cet exemple a été décrit par Borpace, dans le Bulletin scientifique de la France et de la Belgique, 1910. D’aprés Rasaup, loc. cit., p. 186-190. 460 GEORGE SARTON. il coupait systématiquement les queues. I] naquit en tout, pendant la durée de ]’expérience, 1,592 souris, dont aucune n’était dépourvue de queue, et dont aucune n’avait une queue anormalement courte. 2. WitttAm Ernest Caste (1) a enlevé les ovaires d’un cobaye albi- nos, et est parvenu a greffer 4 leur place les ovaires de deux (’) femelles de pure race noire. Cette femelle albinos a été couverte par un male albinos et a donné naissance a trois portées, comprenant en tout six individus parfaitement noirs (avec quelques poils rouges; wn seul avait wne patte blanche). La mort de la femelle noire interrom- pit l’expérience; je dois méme dire quelle mourut avant d’avoir mis bas la troisiéme fois. Cette experience est extrémement intéressante, parce qu’elle nous donne un exemple de la transformation de milieu la plus complete et la plus brutale que l’on puisse imaginer : on n’a conservé en quelque sorte que les cellules germinales des femelles noires, et lon a remplacé leur soma tout entier par le soma d’une femelle albinos. Or, cette operation ne semble pas avoir troublé beau- coup l’hérédité de la lignée noire! — II est utile de remarquer que CASTLE et Puitiips ont tenté cette expérience soixante-quatorze fois, mais qu/ils n’ont pu la mener qu’uwne seule fois 4 bien; tous les autres essais ont avorté, soit que l’opération ait eu des conséquences mor- telles, soit qu’il y ait eu régénération des ovaires extirpés. 3. Witiiam Lawrence Tower (°) a organisé, de 1900 a 1904, sur des coléoptéres, une série d’expériences qui sont remarquables par la ~ précision et les précautions extraordinaires avec lesquelles elles ont été faites. Les coléoptéres étaient maintenus dans des conditions de milieu rigoureusement déterminées. Pour fixer les idées, ces condi- tions étaient les suivantes : température constamment supérieure de 6° C. a la température naturelle, et degré d’humidité de 10 p. c. plus élevé que le degré naturel, les autres conditions restant les mémes. Dix générations successives furent élevées ainsi; 70 p. c. des indivi- (41) Castte, W.E., and Puiuips, J.C., On germinal transplantation in Ver- tebrates, Carnegie instit., Public. n° 144, 1911 (cfr. Bibliographia evolutionis, 12, 189.). Voir aussi Heredity and Eugenics, The University of Chicago Press, 1912, p. 149 sq. (2) Deus: femelles, parce que l’opération a été faite en deux fois 4 une semaine d’intervalle. (3) Voir Heredity and Eugenics, Chicago, 1912, p. 156-162. COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE ? 461 dus arrivérent 4 l’état adulte. Dés le début de l’expérience, une autre lignée des mémes animaux fut élevée dans des conditions normales, pour servir de témoins; mais, de plus, a diverses reprises une partie des individus normaux fut placée dans les conditions anormales de l’expérience, ou inversement une partie des individus soumis 4 l’ex- périence furent replacés dans des conditions normales : il fut done possible de contrdéler l’expérience de plusieurs maniéres. Enfin, pen- dant toute sa durée, on s’attacha avec le plus grand soin a éviter que les cellules germinales ne fussent influencées : cela fut réalisé en replacant les adultes dans des conditions normales, pendant les périodes de formation des cellules germinales et de fécondation; les ceufs fécondés étaient aussitét replacés dans les conditions expérimen- tales. Les résultats de cette expérience sont trés nets : les modifications du milieu causaient une modification immédiate de la pigmentation des individus; il ne peut donc étre question, dans ce cas, d’hérédité des caractéres acquis. L’auteur ajoute qu'il a cru découvrir plusieurs fois une transmission de caractéres acquis, mais que chaque fois des observations plus minutieuses lui ont montré qu’il avait fait erreur. 4. Tout le monde a entendu citer le Protée, comme un exemple remarquable d’adaptation au milieu; d’ailleurs, Lamarck lui-méme en faisait déja état dans sa Philosophie zoologique (+). Cet amphibien vit depuis des siécles, il faudrait dire des milliers de siécles, dans des cavernes obscures : aussi, ses yeux qui ne pourraient lui servir a rien, sont-ils 4 peu prés complétement atrophiés; de plus, il est presque incolore. Or, Paut Kammerer (*) a élevé des protées a la lumiére, et aussitét leur corps s’est pigmenteé et leurs yeux se développent! Ainsi, bien loin de pouvoir parler ici de caractéres acquis, des conditions de milieu identiques dont les effets se sont accumulés pendant des mil- liers de générations, n’ont pas suffi a détruire les aptitudes de la race. Cela n’est-il pas convaincant? 5. On sait qu’un grand nombre de peuples et notamment les juifs et les musulmans ont coutume de circoncire les enfants males, Cette coutume est pratiquée depuis un temps immémorial, et cependant il (*) Voir nouvelle édition, Paris, 1830, t. I, p. 242. (?) Paut Kammerer, « Experimente tiber Fortplantzung, Farbe, Augen und Koérperreduction bei Proteus anguineus Laur... », Arch. fiir Entw. mech., t. XXXIII, p. 349-461, pl. 21-24, 1912. Voir Bibliographia evolutionis, 12, 237. 462 GEORGE SARTON. ne semble pas qu’elle ait sensiblement modifié le prepuce de ces races, sinon cette pratique serait devenue impossible. On pourrait citer de méme un grand nombre de mutilations ethniques, qui ne deviennent pas héréditaires, puisqu’il faut les recommencer a chaque génération nouvelle (*). Il est vrai que les lamarckiens objectent a ces faits, que les mutilations ne peuvent étre tenues comme des influences de milieu normales. Tout le monde s’accorde d’ailleurs a reconnaitre que les mutilations ne deviennent jamais héréditaires, si leur influence ne s’est pas fait immédiatement sentir dés la premiére genération. Mais est-il Jégitime de considérer la rupture de "hymen comme une muti-- lation? Du moins, son caractére obligatoire la distingue-t-elle déja essentiellement de toutes les autres mutilations. Or, depuis que l’hu- manité existe, ’hymen de toutes les femmes qui se sont reproduites a été rompu, et cependant rien ne nous indique que cette membrane tende a s’atrophier. Enfin, qu'il me soit permis de citer ici, parmi les experiences in- nombrables de la nature, celles qui sont constamment réalisées sur les Oiseaux qui, tel que notre coucou (Cucullus canorus), n’élévent jamais leurs propres enfants; on sait, en effet, que la femelle du cou- cou, par exemple, pond ses ceufs dans des nids d’oiseaux d’autres espéces et se désintéresse ensuite complétement de leur sort. Ainsi, les jeunes coucous ne sont jamais élevés que dans un milieu different du milieu coucou, et cependant la race ne semble pas varier : leurs habitudes et leur chant restent immémorialement semblables. — De méme encore, les insectes, a l’exception des bousiers et des insectes sociaux, sont orphelins dés leur naissance; pour eux, il n’existe pas d’« hérédité sociale »; et cependant leurs instincts se répétent d’une géneération a l’autre, avec une précision admirable. Ce n’est évidem- ment pas leur milieu qui peut leur apprendre 4 vivre, mais leur race, leur hérédité. Je dois me limiter a ces quelques exemples représentatifs : sans doute, a eux seuls ils ne sont pas concluants, mais je ne puis songer 4 apporter ici toutes les piéces du procés. Il me reste a dire l’impres- sion que j’ai dégagée moi-méme de toute cette longue enquéte a laquelle je me suis livré. Tout me semble prouver que les variations ne sont immédiatement acquises que si le germen est directement (‘) Voir, par exemple, Yves De.acr, L’hérédité, Paris, 1903, p. 222-224. COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE ? 463 modifié, c’est-a-dire si ’hérédité normale est troublée dans sa source. Les actions de milieu d’intensité normale, c’est-d-dire les actions ordinaires de la nature, ne paraissent exercer sur le germen qu’une influence infinitésimale. A cause de cela, les variations dues au milieu sont extrémement lentes, tellement lentes qu’il en devient impossible, dans la plupart des cas, de savoir si ces variations se font bien de la maniére que Lamarck l’entendait, ou si ce n’est pas simplement la sélection darwinienne qui sort ses effets. Pour résoudre ces diflicultés, peut-étre conviendrait-il d’instituer des observations et des expé- riences séculaires, comme en font les astronomes. Le programme de ces expériences serait soigneusement transmis d’une génération de savants a la suivante, et les instructions seraient fidélement observées de maniére a rendre toutes les observations comparables, si éloignées quelles soient. Une telle entreprise eit été chimérique jadis, mais, étant donné le caractére nettement collectif de l’organisation scienti- fique actuelle, elle serait maintenant assez facilement réalisable. Mais, quoi quil en soit, si les variations lamarckiennes sont si lentes, comment peut-on soutenir quelle sont prépondérantes? Et cette remarque ne suflit-elle pas 4 montrer la supériorité du point de vue néo-darwinien? Il est vrai qu’on peut soutenir, qu’au fond toutes les actions subies par les étres vivants se résument en des actions de milieu trés pro- longées. Mais n’est-ce pas abuser un peu des mols que de poser la question ainsi? Car personne ne nie que la race ne finisse par étre transformée par l’action infinitésimale mais incessante et éternelle du milieu, mais quand on discute les avantages respectifs des théories lamarckiennes et néo-darwiniennes, on entend bien comparer les effets directs du milieu avec ceux de l’hérédité abandonnée a elle-méme, — on n’entend pas comparer les effets directs du milieu avec les effets indirects, dont ’hérédité d’une race n’est en somme que l’intégrale comptée depuis l’origine de la vie; quand on compare le milieu avec Vhérédité, cela signifie bien qu’on oppose le milieu a lhérédité, et que l'on renonce done a ne considérer celle-ci que comme du milieu con- densé. Or, j'ai montré plus haut que le libre jeu des amphimixies et la sélection naturelle permettent de rendre fort bien compte des muta- tions les plus extraordinaires, en faisant momentanément abstraction du milieu actuel. En d’autres termes, lorsqu’on envisage une durée extrémement longue, comme le font, par exemple, tous les lamarckiens qui s’ap- puient sur des données paléontologiques, V’intégrale des actions infi- 464 GEORGE SARTON. niment petites de milieu peut acquérir une trés grande valeur, et le milieu parait étre le facteur prépondeérant de l’évolution; mais a notre échelle humaine, pendant la durée de quelques générations ou de quelques siécles, c’est le facteur héridité qui parait de beaucoup le plus important. Voila la réconciliation du lamarckianisme et du néo- darwinisme (il fallait bien que ces deux théories eussent quelque chose de commun, puisque chacune d’elles nous donne des explica- tions plausibles de presque tous les faits) : ces deux théories sont également vraies, mais dans des intervalles de temps profondément diffe- rents et non comparables. Ainsi, le Protée dont nous avons parlé plus haut, n’a pas encore vraiment acquis les effets du milieu spécial dans lequel il vit. Mais cela prouve-t-il que les variations lamarckiennes n’existent pas? Ou cela ne montre-t-il pas plut6t qu'il n’a pas encore vécu assez longtemps dans ce milieu pour que ses cellules germinales en soient profondément modifiées? Actuellement, il semble donner raison aux néo-darwiniens, mais dans quelques milliers de siécles, quand sa substance sera définitivement maitrisée et vaincue, les lamarckiens pourront triompher a leur tour. Le milieu me parait avoir surtout une action orientatrice. Il peut favoriser certaines aptitudes au détriment de certaines autres, et modifier ainsi |’évolution dans ses détails (les grandes lignes de !’évo- lution en sont sans doute indépendantes), mais il ne peut pas créer ces aptitudes. Du moins, il ne peut les créer qu’indirectement par une lente transformation des races que ces aptitudes caractérisent. Cette action du milieu me parait bien mise en évidence dans les phénoménes d’affolement que les horticulteurs et que les éleveurs connaissent bien : quand une race est soumise assez brutalement a des conditions de milieu trés différentes de ses conditions habituelles, ses aptitudes normales ne trouvent plus leur emploi naturel; au contraire, d’autres aptitudes latentes deviennent extrémement utiles et peuvent s’épa- nouir; le jeu normal des caractéres de cette race est donc entiérement bouleversé. Dans ces conditions, si les individus résistent et par- viennent a s’adapter, il y a une grande probabilité que des variétés ou que des mutations nouvelles apparaitront : cette prévision est large- ment confirmée par l’expérience et par l’empirisme des éleveurs. La race humaine peut donner lieu, elle-méme, a des cas d’affolement sem- blables : ils se présentent notamment quand des civilisations fort ditférentes et inégales sont brusquement mises en contact. L’action orientative du milieu a été bien reconnue, dans le domaine qui nous intéresse particuliérement, tant par GaLton que par A. DE COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE ? 465 CannoLtte. Le premier (*) nous dit que plus d’un tiers des savants anglais qu'il a interrogés, reconnaissent que les encouragements recus dans leur famille ont exercé une grande influence sur leur carriére. De méme, ALPHONSE DE CANDOLLE a remarqué que parmi les descendants des réfugiés politiques, affiliés aux grandes corporations scienti- fiques, trente-sept se trouvaient en Suisse, tandis qu’il n’y en avait que dix dans tous les autres pays (?) : « Cette population particu- liére de réfugiés avait probablement une certaine base de capacité intellectuelle héréditaire, surtout de capacité dirigée vers des choses sérieuses; elle avait aussi, dans plusieurs des familles qui la composaient, des traditions favorables aux études, mais elle a éprouvé des influences locales qui l’ont tournée vers des travaux différents selon les pays. Quand il a convenu a ces familles de réfugiés de soccuper de droit, d’histoire et de théologie, elles ont donné des jurisconsultes, des historiens et des théologiens, ce qui est arrivé sur- tout en Angleterre, en Hollande et en Allemagne. Dans les trés petites républiques de la Suisse et dans la petite principauté de Montbéliard, ou les sciences morales et politiques présentaient peu d’application et peu d’importance, elles ont fourni des mathématiciens, physiciens, chimistes ou naturalistes. » Ici encore, le milieu a orienté dans des directions déterminées des possibilités existantes; il n’a point eréé ces possibilités. Cela m’améne 4 parler de cette action du milieu, tout particuliére- ment intense, qui consiste dans l'éducation des jeunes par leurs parents et par tous les étres et toutes les choses qui les entourent : cest proprement la transmission d’une génération a l’autre de tous ses biens immatériels, de toutes les connaissances acquises, de tous les usages, de toutes les méthodes accumuleées ; c’est le transfert des tradi- tions. BaLpwin a donné A cette action du milieu sur individu le nom Whérédité sociale, et cette expression fait image, car il s’agit bien d’une véritable hérédité immatérieile; mais elle est dangereuse aussi, car elle risque de nous faire oublier que cette transmission des tradi- tions et des connaissances est essentiellement différente de l’hérédité proprement dite, l’hérédité selon la chair et le sang, puisqu’elle n’est (1) Voir English Men of science, p. 205. (?) Histvire des sciences et des savants.,., p. 346. Les réfugiés dont il est question sont les protestants expulsés de Belgique, d’Allemagne, de France, d’Autriche et d’Italie au xvi* et au xvi® siécle, 466 GEORGE SARTON. rien d’autre qu'une action immédiate du milieu actuel. Cette « hérédité sociale » est peut-étre inutile pour la transmission des instinets, car ceux-ci paraissent transmis tout d’une piéce, et font en quelque sorte partie de notre substance méme; mais elle est indispensable pour la transmission des facultés intellectuelles et morales, car, comme nous Vavons déja dit, celles-ci ne s’héritent jamais qu’a l’état potentiel. Il faut noter encore que « |’hérédité sociale » ne se rapporte qu’au développement ontogénétique, a l’adaptation de l’individu : tout ce que nous apprenons a nos enfants ne sert absolument qu’a eux; ils devront eux-mémes recommencer l’éducation de la génération sui- vante. L’emploi du mot hérédité est done ici tout a fait impropre, et serait inadmissible, s'il ne s’agissait que d’une simple métaphore; mais cette métaphore, je le répéte, est vraiment dangereuse et U vaut mieux |’éviter. Elle est d’ailleurs inutile, car cette « hérédité sociale » nest rien d’autre, au fond, que tout ce qui constitue l’éducation. Nous en reparlerons plus longuement au chapitre consacré a |’Organisation humaine. J’ai réservé pour la fin quelques arguments a priori, qui par leur nature méme ont évidemment beaucoup moins de poids que les données expérimentales que j’ai citées plus haut, mais qu’il me parait cependant utile de signaler. Tous les faits connus de l’évolution organique concordent a prouver que s'il est relativement facile de nuire aux individus, il est beaucoup plus difficile de nuire a la race. En d’autres termes, les étres vivants sont trés sensibles aux actions du milieu, mais l’effet résiduel de ces actions est extrémement faible. Les choses se passent donc comme si la race était protégée contre les variations brusques, dues a des forces extérieures quelconques, par une inertie considérable. Cette inertie, qui n’est rien d’autre que ce qu’on appelle l’hérédité (dans son sens large) ou l’atavisme, est l’essence méme de la race; car sans elle, il est clair que des races définies ne pourraient méme pas exister. Or, si l’on a pu croire si longtemps 4 la fixité absolue des espéces, si un homme d’expérience et de génie comme LINNE, par exemple, a pu en étre convaincu, c’est que leur fixité relative est en effet trés grande. D’ailleurs, comme ALPHONSE DE CAnDOLLeE I’a fort bien exposé dans la Géographie botanique (‘), un grand nombre d’observations témoignent (1) ApH. DE CANDOLLE, Géographie botanique, 2 vol. in-8°, Paris, 1854. Voir le chapitre XI du livre II, p. 1056-1125 « Etat antérieur et origine pro- Bo-,. COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE ? 467 de l’ancienneté et de la stabilité des espéces actuelles; la stabilité de la race est normalement si grande que sa durée ne peut étre évaluée a échelle humaine; je veux dire que cette durée est d’un ordre de grandeur beaucoup plus élevé que celles dont histoire humaine nous donne l’intuition. I] est bien évident que si les caractéres infiniment divers acquis par les indiviaus pendant le cours de leur existence, étaient transmis en quantités finies a leurs descendants, les espéces évolueraient beaucoup plus rapidement qu’elles ne le font en réalité, et les transformations auraient lieu a Ja fois dans tant de directions différentes que les limites des espéces n’auraient plus aucune netteté: la notion d’espéce ne correspondrait plus a aucune réalité tangible; ellen’aurait plus qu'une valeur purement conventionnelle. Pour que les espéces puissent exister et étre définies, il faut que l’évolution de la vie soit dominée et contenue par un mécanisme de stabilisation. Cette stabilisation est réalisée tout d’abord par l’extréme lenteur des variations dues aux forces extérieures, ou autrement dit par ce fait que les caractéres acquis ne sont transmis aux générations suivantes que dans une pro- portion extrémement faible. C’est 1a, il est vrai, une simple réaction d’inertie, mais de plus, chez la plupart des étres vivants, la stabilisa- tion est assurée d’une maniére positive par lamphimixie, comme je Vai déja expliqué plus haut, L’histoire de la civilisation nous apporte un argument du méme ordre. Siles caractéres acquis étaient hérités dans une proportion plus sensible, le progrés humain ne serait-il pas beaucoup plus rapide ? L’enseignement largement répandu dans les pays civilisés ne don- nerait-il pas des résultats plus tangibles ? Or, ces résultats sont bien loin d’étre satisfaisants, puisque certains pédagogues en arrivent méme a dénier toute valeur pratique 4 l’enseignement tel qu’il est organisé aujourd’hui. Sans doute, les hommes deviennent de plus en plus instruits, mais ce n’est pas eux qui conservent la science, ce sont les livres. Car si l’hérédité des caractéres acquis peut étre contestée pour ce qui concerne les hommes, il est hors de doute, au contraire, que cette hérédité existe d’une maniére presque intégrale, pour les livres (*), bable des espéces spontanées actuelles. » Je signale, en passant, que ce chapitre présente aussi un trés grand intérét au point de vue de l’histoire des idées trans- formistes. (') Je me laisse aller ici, moi-méme, a abuser du mot hérédité. Cette hérédité des livres n'est qu’une « hérédité sociale », au sens de BaALDwin; ce n’est donc pas une hérédité au sens propre, mais une simple action de milieu. Mais voici une 468 GEORGE SARTON. Le contenu du cerveau humain devient de plus en plus riche, mais ce cerveau lui-méme a-t-il subi des transformations profondes (1)? Aucun processus éyolutif n’est plus net, ni mieux déterminé que celui du systéme nerveux, qui a graduellement abouti a la construc- tion de ce cerveau humain aux lobes frontaux trés développés, et dont les champs corticaux sont si nombreux. Et comme le systéme sensori- moteur est vraiment le centre de l’organisme, toute action subie par lui-méme et plus particuliérement par le cerveau, doit se répercuter dans toute l'économie de l’individu, y compris le germen. Pour nous en tenir a l'homme, son cerveau est sans doute une des parties les plus malléables de son organisme, et d’autre part, nulle part les nécessités de l’adaptation ne se font sentir d’une maniére plus pres- sante, puisque le cerveau est vraiment |’instrument humain, l’in- strument social par excellence. Je ne puis m’étendre longuement a ce sujet, mais cependant je ne puis résister a citer ici, 4 titre d’exemple, les faits remarquables qui ont été établis, avec beaucoup de soin, par Franz Boas (?), au cours remarque qui a plus de pertinence : pour les objets inanimés, un morceau de fer par exemple, aussi longtemps qu’ils existent, l’hérédité des caractéres acquis est manifeste et mesurable (songez, par exemple, aux phénoménes d’hystérésis). Pour les étres vivants, au contraire, considérés en tant que lignées (ce n’est qu’a ce titre qu’on peut les comparer aux objets inanimés), l’hérédité des caractéres acquis est considérablement entravée et amortie, et n’a plus qu’une valeur infi- nitésimale, On pourrait donc classer les étres de la maniére suivante : lo étres logiques (ou mathématiques) : pas dhérédité; 2° étres animés : hérédité infinitésimale; 3° étres inanimés : hérédité finie et mesurable. Hérédité des caractéres acquis Est-il besoin d’ajouter que cela n’est qu’un schéma ? D’ailleurs, j’ai dit que pour pouvoir comparer utilement les objets inanimés (immortels) aux objets animés, il faut concevoir ceux-ci sous la forme de lignées. Mais cette notion de lignée est tout 4 fait abstraite. Car chaque individu est le point de convergence dune infinité de lignées, et chaque lignée est recoupée une infinité de fois par toutes les autres. A vrai dire, a l’exception des cas de parthénogénése exclusive ou trés prolongée, il n’y a pas de lignées distinctes ; l’évolution de la vie doit étre représentée, au contraire, par un réseau d’une complexité inextricable. (1) Jeremercie beaucoup le Dt E. Houzs, de Bruxelles, qui a guidé mes recher-= ches sur ]’évolution cérébrale. (?) Franz Boas, Changes in bodily form of descendants of immigrants. « The immigration commission », document n° 208, Washington, 1910. Reprinted, New-York, 1912, xm + 572, pages in-8°. COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE LL” HUMANITE ? 469 de ses études anthropométriques sur les descendants des émigrants aux Etats-Unis. Son enquéte a porté, d’une part, sur des enfants nés de parents juifs émigrés de l'Europe orientale, d’autre part, sur des enfants nés de parents calabrais et siciliens. Le matériel étudié est considérable; ainsi le matériel juif est de 5,999 individus. Je dois me borner a citer le résultat le plus significatif de ces recherches: l’indice céphalique (*) est de 78 chez les Siciliens, nés en Sicile, il est de 84 chez les juifs nés dans l'Europe orientale; chez les descendantsdirects nés en Amérique, lindice des Siciliens montea plus de 80 et celui des juifs descend a 81! Ainsi l’action du milieu américain, ou plus exactement du milieu sur- peuplé de New-York, fait converger d’une manieére trés nette, deux types humains fort différents. Je crois qu’on ne saurait apporter une plus belle preuve de la plasticité du cerveau humain, car il est bien évident que ces modifications de la forme du crane sont en relation étroite avec le développement de son contenu. — Mais qu'il me soit permis de le faire remarquer encore une fois, cette plasticité méme, cette adaptation individuelle si rapide est aussi la meilleure preuve du fait que les variations lamarckiennes ne sont transmises que dans une mesure infinitésimale. Car si ces juifs et ces Italiens se sont si rapidement adaptés au milieu nouveau, c’est quils étaient bien lache- ment adaptés au milieu ancien; si leur crane s’est laissé transformer ainsi en une génération, c’est que la substance cérébrale avait bien peu de souvenir de toutes les influences subies par les générations antérieures. — Quand on parle d’adaptation au milieu, pour éviter toute équivoque, il serait utile de distinguer entre l’adaptation de l’in- dividu et celle de la race. Ce sont la, en effet, deux phénomeénes essen- tiellement distinets et méme antagonistes. Une solide adaptation de la race renforce son hérédité, son inertie et rend l’adaptation des indi- vidus 4 des conditions nouvelles, plus difficile. Nous retrouvons tou- joursces mémes forces antagonistes, dont |’équilibre assure la stabilité relative de l’évolution. L’enquéte de Franz Boas nous apporte une confirmation trés forte de la théorie néo-darwinienne, puisqu’elle établit, par des exemples nombreux et trés consciencieusement étudiés, que |’adaptation de la race ou, si l'on veut, que |’adaptation résiduelle au milieu ancien est extrémement faible. (') On désigne ainsi le rapport de la largeur de la téte a sa longueur, posée égale 4 cent. Cet indice est donc d’autant plus élevé que la téte est moins allongée ou plus ronde. 470 GEORGE SARTON. Je ne sais si je suis parvenu, tout en lui montrant avec autant d’im- partialité qu’il est possible, tous les aspects de la question, 4 faire partager au lecteur mes conclusions personnelles, qui sont celles-ci : L’hérédité et ’atavisme (4) sont vraiment les facteurs prépondérants de l’évolution organique; le milieu n’exerce directement qu’uneaction orientatrice et sélective, non pas créatrice. Ces conclusions sont nettement néo-darwiniennes. Les lamarckiens qui admettraient a leurs théories des restrictions aussi profondes que celles que jai indiquées, ne seraient plus des lamarckiens que par un véritable abus des mots. Il nous reste & appliquer maintenant ces conclusions 4 l'étude du génie humain. Le génie n’est pas un miracle, c’est-a-dire ce n’est pas un fait sur- naturel. Mais on concoit que tant d’hommes aient pu en avoir cette idée, car le génie est vraiment un phénoméne tout a fait extraordi- naire, imprévisible et mystérieux. La combinaison de gamétes qui donne naissance 4 un grand homme est, en effet, si exceptionnelle, que l’on n’imagine point comment on pourrait l’amener a volonte. I n’y a guére que la statistique qui puisse ici nous venir en aide : elle nous apprend que dans une population donnée, bien connue et nom- breuse, il y aura vraisemblablement tel nombre bien déterminé d’hommes tout A fait supérieurs. Elle nous donne ainsi une connais- sance trés précise, mais bien limitée. Henri Poincaré (2) a pu dire trés exactement : « Le plus grand hasard est la naissance d’un grand homme », le mot hasard n’ayant ici d’autre signification que celle-ci : de petites causes ont produit de grands effets. Sans doute, la combinaison de chromosomes qui crée un génie n’est pas nécessairement plus rare qu’aucune autre combi- naison, mais les conséquences en sont infiniment plus importantes, puisqu’une telle création accélére le progrés humain. Cette conception du génie nous fait comprendre en méme temps (1) Je dis /hérédité et l’atavisme pour éviter toute ambiguité, car le mot héré- dité s’emploie quelquefois dans un sens général, en y comprenant |’atavisme ; d'autres fois, le méme mot est, aucontraire, opposé 4 atavisme. Cette lacune de la langue est trés facheuse. D’ailleurs, comme je 1’ai déja dit, toute la terminologie de cette partie de la biologie devrait étre remaniée. (2) Science et méthode, p. 90. COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE ? 47] pourquoi il est et sera toujours un phénoméne isolé. II n’y a pas non plus de raisons pour qu'une telle combinaison de gamétes se repro- duise nécessairement dans Ja descendance des hommes de génie; tout au plus peut-il y avoir une probabilité plus grande pour qu'il en soit ainsi. Il est certain aussi qu’une partie déterminée de la population donnera naissance a d’autant plus d’ hommes de génie que son niveau intellectuel et moral sera plus ¢levé; la proportion pourra méme en étre calculée avec d’autant plus de précision que cette partie de la population sera plus nombreuse et mieux connue. Et l’on congoit encore que pour peu que cette combinaison privilégi¢e se reproduise incomplétement, elle puisse créer des formes humaines essentielle- ment différentes de la génialité, la folie ou l’épilepsie par exemple. Il parait bien evident aussi que le milieu ne peut pas créer le génie. On ne voit pas de quelle maniére les forces extérieures qui agissent si indirectement et si lentement sur les cellules germinales, pourraient déclancher une combinaison de gameétes, plutét que telle autre, en apparence identique quoique essentiellement differente. En tout cas, l’action du milieu est en pareille occurence si obscure, si aveugle, si hasardeuse, qu'il vaut mieux avouer franchement notre ignorance en |’appelant de son vrai nom ;: le hasard. Songerions-nous a invoquer l’action du milieu pour expliquer comment se mélent les dés dans la main du joueur? — Cette action semble donc limitée au fait de favoriser, ou de contrarier, voire méme d’anéantir le génie naissant; le milieu ne peut pas créer le génie, mais il l’oriente et il le nourrit. Ou bien, si l’on veut soutenir que des hommes de génie ont subi influence de leur milieu, il ne faut pas perdre de vue cependant, que ce milieu, ils l’ont en grande partie édifié eux-mémes, en choisissant et en réunissant autour d’eux mille conditions éparses. On voit com- bien les explications du génie, a la maniére de Tatne, sont illusoires et absurdes. De fait, tout sert a la formation du génie, quand celui-ci est éclos : son malheur et ses miséres autant que le bonheur le plus pur. Il ne serait pas difficile de le montrer par l'analyse de quelques biographies, mais cela ne prouverail absolument rien. II est fort pro- bable, en effet, que si les hommes considérés avaient eu des conditions de vie extrémement différentes, s’ils avaient été comblés par le destin au lieu de s’étre trouvés en butte a toutes les tristesses de |’existence, leur génie serait resté Je méme dans son essence; tout au plus aurait- il pris une orientation un peu différente, ou plutét un autre accent. 31 472 GEORGE SARTON. On sait que des plantes d’une méme espéce, élevées sur des sols de composition chimique fort différente, gardent cependant elles-mémes une composition chimique trés constante : les choses se passent tou- jours comme si le vrai milieu des individus n’était point celui qui nous saute aux yeux, Mais un autre milieu, constitué par un certain nombre d’éléments du premier et dont il est impossible de se faire une représentation matérielle. De la méme maniére, le génie choisit dans la complexité infinie des milieux qui lui sont accessibles, les éléments de son milieu a@ lui — un milieu héroique —, le seul qui puisse l’influencer. Cette simple vérité est si souvent méconnue, que je veux la préciser encore par un exemple. Le milieu des intellectuels est constitué en grande partie par |’ensemble des livres quils ont étudiés, puisque c'est en effet par les livres, les revues, en un mot par une collec- tion de documents écrits, qu’ils prennent connaissance de |’expérience humaine antéerieure a la leur. La culture de ces intellectuels dépend donc, pour une large part, des livres qu’ils ont lus. Dés lors, on pour- rait se demander si l’ceuvre des grands intellectuels, savants ou artistes, n’aurait pas été essentiellement différente, si le hasard avait voulu qu’ils lussent d’autres livres. Or, les hommes qui posent cette question, nous prouvent ainsi qu ils considérent le milieu d’un individu comme une condition générale qui lui est imposée, et non comme le produit d’un compromis entre les forces extérieures et lui-méme. Du reste, leur question fait bien apparaitre, sous une forme plus concrete, l’inexactitude de leur point de vue. En effet, chacun sait que les intellectuels, et surtout les grands intellectuels, les vrais créateurs de pensée, choisissent leurs livres; ee n’est pas le hasard qui les leur apporte, mais leur curiosité toujours en éveil qui les cherche et qui les découvre. Ils ne lisent jamais d’une maniére désintéressée : si ce quils ont commencé a lire ne peut pas leur servir, ils le rejettent bien vite; au contraire, s’ils y trouvent un intérét quelconque, ils en absorbent aussit6t Ja substance utile pour la transformer en leur substance propre. Aussi, au bout d’un temps suffisamment long, y a-t-il une trés grande probabilité qu’ils aient assimilé toute la substance de leur temps qui leur était réellement assimilable et congéniale. La maniére dont ils choisissent leur nour- riture est d’ailleurs infiniment complexe et, en apparence du moins, fort capricieuse : Cest ainsi qu’un philosophe pourra trouver les aliments de sa pensée dans les faits divers d’un journal; un peintre, puiser son inspiration dans une ceuvre musicale; un naturaliste, COMMENT AUGMENTER LE RENDEMENT INTELLECTUEL DE L’HUMANITE ? 473 découvrir une idée feconde dans un livre de chimie, etc... En vérité, personne ne pourrait deviner leur choix. Et, du reste, eux-mémes ne sont capables de choisir que pour le moment présent : tel livre, qu’ils parcourent aujourd’hui avec dédain, ils le reliront plus tard avec avidité ; ce livre était de tout temps dans leur bibliothéque, il faisait partie de leur milieu matériel, mais ce n’est que lorsque leur curiosité sera murie par l’expérience, qu’il commencera a exister pour eux. I] suifit parfois d’un trait de lumiére, pour que tout ce qui paraissait inutile devienne précieux, et réciproquement, pour que tout ce qui semblait trés important, devienne tout a coup négligeable : une sorte d’éclair de la conscience, et le milieu intellectuel en est entiérement transformé. La conception du génie a laquelle nous sommes arrivés, se rapproche beaucoup, on le voit, de la conception individualiste, héroique, dont j’ai donné ainsi, en quelque sorte, une justification scientifique. (A sutvre.) GEORGE SARTON. Commémorations. Chronique et correspondance. I. — HISTOIRE DE LA SCIENCE. Denis Diderot. — Le bi-centenaire de sa naissance. — Le 22 juillet dernier, le Sénat francais a voté un article de loi ainsi congu: « Le 5 octobre 1913, sera célébré par la République frangaise, le deuxiéme centenaire de la naissance de DipEror. (')) DENIs DIDEROT est né, en effet, le 5 octobre 1713, 4 Langres, dans la Haute-Marne; il est mort, a Paris, en 1784. J’aurais voulu pouvoir raconter son existence, toute dévouée a l’étude et al’organisation des connaissances humaines; j’aurais voulu surtout, a occasion de cet anniversaire, rappeler Vhistoire de cette Encyclopédie, qui ne fut pas seulement le chef-d’ceuvre de sa vie, mais qui marque aussi une date mémorable dans l’évolution de ’humanité. Le temps m’a manque. Mais, sans doute, cette lacune sera quelque jour comblée par l’un de mes collaborateurs ou par moi-méme : il parait tout indiqué, en effet, qu’Jsis publie tot ou tard le récit de la genése et de Vélaboration de cette Encyclopédie, a laquelle DipERoT se consacra enti¢rement de 1745 a 1780, et qui fut a elle seule toute une Révolution. En attendant, pour nous associer a cette manifestation de reconnais- sance organisée par la France, mais qui n’intéresse pas moins les intel- lectuels de tous les autres pays, Jsis publie en frontispice de ce troisiéme fascicule une reproduction du portrait de Dinero, gravé par B.-L. HENRIQUEz, d’apres Louis-MicHEL VAN Loo (1707-1771). ' Pierre-Simon Laplace (1749-1827). — Laplace est né le 23 mars 1749, a Beaumont-en-Auge, dans le Calvados, comme en fait foi la note suivante, extraite du Registre des Baptémes de cette commune : Le vingt cing mars mil sept cents quarante neuf, a été baptizé par nous soussigné, Pierre Simon, né du vingt trois, fils de Pierre Laplace et de (4) Au moment de corriger les épreuves, je lis dans la Revue positiviste inter- nationale du 1* octobre 1913 (23 Shakespeare 125 !), t. XIII, p. 306, l’informa- tion suivante: « Il arrive 4 DipERot, 4 qui, comme on sait, l’adversité n’a cepen- dant pas ménagé les épreuves pendant sa vie, une nouvelle mésaventure, Ainsi que nous l’annoncions, dans notre dernier numéro, la Chambre des députés et le Sénat ont pris la résolution de célébrer solennellement le deuxiéme centenaire de sa naissance, le 5 octobre 1913. Or, ces deux assemblées se sont séparées sans étudier ni voter les moyens de mettre leur résolution en pratique, et la célébration du bi-centenaire de la naissance de Diperot se trouve ajournée a une date indé- terminée. — Heureusement, Diperor est du nombre des morts qui peuvent attendre ». CHRONIQUE. 475 Marie Anne Sochon, sa légitime épouze. A été son parrein pierre haley et Commémorations. sa marine Marie Magdeleine de Launey qui ont signé avec nous. MM. Delauney, P. Halley, Ad. Leperchey, vic. de Beaumont. Jusqu’ici aucun monument ne rappelle sa mémoire a ses concitoyens. Deux comités, — un comité d’initiative présidé par le maire, M. Dossrn, et un comité d’honneur dont Henri Porncareé avait accepté la prési- dence, — se sont constitués pour vombler cet oubli. Une souscription est donc ouverte « pour élever 4 la mémoire de lillustre astronome un monument dans son pays natal, la ov il fit ses premiers pas, et prés de Vécole ou grandit et se développa ce puissant génie ». Les cotisations doivent étre adressées 4 M. LE Prince, ayocat 4 Beaumont-en-Auge, trésorier de la Commission. Lord Kelvin (1824-1907). — La ville natale de Lord Ketvin, Belfast, vient de lui élever une statue par souscription publique, dans le Jardin botanique de cette ville. Elle a été inaugurée le 19 juin dernier, en présence d’une grande affluence, par le chancelier de l'Université de Belfast, le comte de SHAarrespury. A cette occasion, Sir Jos—EpH LARMOR a prononcé un discours dans lequel il a rappelé quelques traits de la vie et de l’ceuvre de lillustre savant anglais. Le comité de souscription se propose également de faire placer, dans la grande salle de l’Uni- versité, une plaque de cuivre en mémoire du frére de Lord Ketviy, Sir James Tuomson, qui professa le Génie civil au collége de la Reine, a Belfast, de 1857 4 1873. Une autre plaque sera érigée dans le hall de V'Institution académique royale de Belfast, en souvenir du pére de Lord Ketvin, JAMes THomson, qui fut professeur de mathématiques au collége de Belfast, de 1814 4 1832 (Revue générale des Sciences, t. XXIV, p. 97 du « Supplément », Paris, 1913). Pierre Prévost (1751-1839) -— Le 5 juin dernier a eu lieu, 4 Genéye, une cérémonie commémorative en l’'honneur de Prerre Pritvosr. Un buste en bronze de |’éminent physicien a été inauguré dans l’Aula de l'Université... — Le nom de Prévost demeure attaché, dans les sciences, 4 la théorie de l’équilibre mobile des températures. Par cette théorie, il n’expliquait pas seulement nombre de faits qui embarras- saient les chercheurs de son temps; il donnait, en outre, les premiers exemples d’un mode de raisonnement plus d’une fois appliqué dans la suite : d'une théorie purement statistique. On considére chaque ¢lément d'un systéme comme indépendant de tous les autres : il donne et recoit, et l’on écrit pour l’équilibre que la recette est égale 4 la dépense : c'est ainsi que l'on analyse aujourd'hui nombre de phénoménes en physico- chimie... (Ibidem). Sources. 476 ISIS. I. 1913. Voigtlanders Quellenbiicher. — J’ai déja insisté plusieurs fois sur cette idée, que ce qui caractérise, le mieux peut-étre, la civilisation moderne, c'est la pénétration et la diffusion continues des méthodes scientifiques dans le domaine de la vie quotidienne. Cette vulgarisa- tion, non pas artificielle mais bien réelle, de la science et des habitudes scientifiques, se manifeste notamment par le besoin croissant d'information exacte et directe. Les hommes les plus éloignés par leur métier du domaine de la science pure, s’habituent peu a peu a exiger la connaissance des sources, pour se laisser convaincre. Un éditeur intelligent, la firme R. VoIGTLAENDER de Leipzig, a songé 4 tirer parti de ce besoin nouveau de lesprit humain, en créant une col- lection fort intéressante: les Voigtlinders Quellenbiicher. Chacun des volumes de prix variable (+ 1 fr.) qui composent cette collection, est consacré a l'étude d’une question déterminée, a l'aide des sources prin- cipales, — du moins a l’aide de quelques documents originaux judi- cieusement choisis. Ces documents sont des extraits de manuscrits, ou d'imprimés, ou encore des dessins, des photographies. Voici d’ailleurs, quelques extraits du programme de cette collection, qui en préciseront le point de vue directeur : Statt des Abgeleiteten also die Quelle; statt des Begriffes die Anschauung ; statt einer Information von dritter Seite eigenes Gewinnen und so tieferer Gewinn ; statt der auf breiter Oberfliche erscheinenden Kenntnisse und Begriffe ein Hinabsteigen an wenigen, aber bezeichnenden Punkten in den Schacht der Quellen und in neu gewonnene Tiefen. Das alles einerseits auf der Grundlage strenger kritischer Auswahl und Erlduterung, getroffen und geboten von Fachmdnnern und vom neuesten Standpunkte der betreffenden Forschung aus ; das alles andererseits in einer Auswahl! und in einer Form, die die Lektiire fiir jeden zu einer angenehmen Unterhaltung macht. ’ Grundsatzlich sucht die Sammlung nur wirkliche Quellen zu bringen: Urkunden, Literatur-Denkmdler oder Monumente. Sache der Herausgeber aber war es und wird es sein, das Wichtige und Bezeichnende auszuwahlen, es durch Einleitungen, Ueberleitungen, Anmerkungen usw. ins rechte Licht zu setzen und verstandlich zu machen, denn das Lesen von Quellen setzt Vorarbeit voraus, die der Herausgeber dem Leser abzunehmen hat. — Zuweilen muss aber auch die quellenmdssige Darstellung an Stelle der Quellen treten, namlich wenn diese so zerstreut oder trocken sind (z, B. Stadtrechnungen), dass sie im Original wenig geniessbar sind, — Bestehen die Quellen gar aus «Monu- menten », besitzen wir also nur bildliche Ueberlieferungen, Fundstticke oder Bauten, die mehr oder minder erhalten noch heute vor unseren Augen stehen, dann nehmen die « Quellenbicher » das Bild zur Grundlage und erlautern es durch den beigegebenen Text, auch wenn dieser der Form nach den eigent- lichen Aufbau bildet. CHRONIQUE. 477 Inhaltlich erstreckt sich das Unternehmen auf alle nur méglichen Gebiete und Stoffe, auf welche die geschilderten Formen der Darbietung anwendbar sind, namentlich auch auf die Naturwissenschaften. Parmi les volumes publiés jusqu’a présent, je citerai ceux qui ressor- tissent directement au domaine d’Isis: 1. « Die ersten deutschen Eisen- bahnen Niirnberg-Fiirth und Leipzig-Dresden », hrg. v. Friepricu ScuuLze. — 3. « Corneivus Cersus tiber die Grundfragen der Medizin », hrg. v. TH. MEYER-STEINEG. — 11] et 31. « Geographie des Erdkreises, y. Pomponius Me.a», hrg. v. Hans Puiuipp. — 12. « ROBERT MAYER iiber die Erhaltung der Kraft», hrg. v. ALBERT NEUBURGER. — 13. « Vul- kanausbriiche in alter und neuer Zeit, nach den Berichten yon Augen- zeugen », hrg. v. PAUL SCHNEIDER. — 14. « FRIEDRICH HoFFrMANN tiber das Kohlenoxydgas und die Gegenschrift yon ANDREAS ERDMANN », hrg. y. ALBERT NEUBURGER. — 20. « OTTO VON GUERICKE iiber die Luftpumpe und den Luftdruck », hrg. v. WitLy Bern. — 30. « Die Entdeckung der Krankheitserreger », hrg. v. J. GRoper. — 32. « Aus der Entdeckungs- geschichte der lebendigen Substanz », hrg. v. GOTTFRIED BRUCKNER. Il n’existe en langue francaise, aucune collection comparable a celle-ci L’anno di nascita di Agricola (GrorG Baver). — Cosi i piu riputati libri di storia delle scienze come le migliori enciclopedie biografiche sono divise nell’ assegnare la data dell’ anno di nascita del grande mineralogista e metallurgo GIoRGIO AGRICOLA. Portano la data del 1490, fra gli altri : Giimper, nell’ Allgemeine Deutsche Biographie (Leipzig, 1875); H. Kopp, neue Beitriige sur Geschichte der Chemie III St. (Braunschweig, 1875); E. GERLAND nella, Gesch. der Physik (Miinchen, 1913); Fr. DANNEMANN, in Die Entwick- lung der Naturwissenschaft (mi é stata solamente accessibile di quest’o- pera la II ed., Leipzig, 1903); S. Giinruer, nella Gesch. der Naturwis- senschaften (Leipzig, 1909); Ic. Guarescut, nell’ Enc. di Chimica, etc , ed inoltre il Meyers Konversations-Lexikon; |’ Encyclopeedia Britannica (Cambridge); la Grande Encyclopedie, ete. Portano invece la data del 1494: H. Kopp, nella Gesch. der Chemie (Braunschweig, 1843); le Storie della chimica dell’ Hérer e del TuorPe; A. v. Zitren, nella Gesch. der Geologie und Paleontologie (Miinchen, 1899); L. Beck, nella Gesch. des Eisens (vol. II, Leipzig, 1893-1895, pag. 22 e segg); E. v. Meyer, Gesch. der Chemie (III ed., Leipzig, 1905), ete., ed inoltre il Brockuaus’ Konversations-Lexikon, il Dict. universel del Larousse, la Enciclopedia universal (Barcelona), etc. Ora non é ammissibile che seguiti a sussistere una tale sconcordanza, tanto pid, anche, che la data di nascita di AGrioo.a ha importanza per yalutare i suoi rapporti scientifici col grandissimo senese VANNOCCIO Sources. Questions. Questions. Méthodologie. 478 ISIS. I. 1913. BrrinGuccio (1480-1539), uno dei fondatori del metodo sperimentale, dei rinnovatori della chimica, e dei pionieri della mineralogia e della metallurgia. Nelle mie note all’ ultima edizione dell’ opera di questo grande scienziato (V. B. De la Pirotechnia, Bari, 1913) io ho prescelto la data del 1494, perché, non contando in questo campo il numero degli autori che riportano una data cifra (infatti le date vengono tranquilla- mente ricopiate dalle opere preesistenti), il solo documento valido che avessi sott’ occhio era l’epitaffio che fu posto sulla tomba di AGRICOLA e che é riportato dal Beck (I. c. pag. 30). Questo conferma assoluta- mente la data del 1494. Trascrivo il documento come si trova nel Beck : « D. O. M. Giorgio AGRICOLAE, Medicinae Doctori et Cons. Chemni- ( censi, viro pietate atque doctrina insigni, deque Republica sua «( optime merito, cuius nomen scripta, quae reliquit, preeclara, immor- « talitati consecrarunt. Spiritum autem Christis in sua illa eterna « tabernacula transtulit. « Uxor et Liberi lugentes F. C. « Mortuus est etatis suze 62 10 calend. Nov. Anno post Christum natum 1555. » Sarebbe desiderabile, e percio io pongo qui una tale questione, che la data della nascita di AGrico_a fosse ripresa in esame da chi é in grado di potere consultare idocumenti originali relativi (ad esempio ricercando, se é possibile, l’atto di nascita, etc ). Confermato il docu- mento del Breck, si dovrebbe subito curare a che la datasbagliata venga tolta dalle pubblicazioni serie ed autorevoli. Aupo MIELI. Fortschritte des chemisch-historischen Unterrichts in Oesterreich. — Nach den Priifungsvorschriften fiir das Lehramt der Chemie an den Osterreichischen Mittelschulen haben die Kandidaten auch Kenntnisse aus der Geschichte der Chemie nachzuweisen. Der Lehrplan fiir den Chemieunterricht der Osterreichischen Realschulen (!) schreibt vor, das historische Moment sei zu pflegen, jedoch ohne das Gedachtnis der Schiiler zu tiberlasten. Die Lehrbiicher haben bisher die letztere Vorschrift so durchgefiihrt, dass sie im 5. Schuljahr als EHinleitung einen ganz kurzen historischen Abriss brachten und die Darlegung der chemischen Grundgesetze an das Lebenswerk Lavoisiers anschlossen, um schliesslich bei den wichtigsten Elementen und Verbindungen die Daten der Entdeckung anzugeben. Referent hat demgegeniiber schon (4) Dies sind siebenklaesige lateinlose Anstalten, an welchen Chemie durch drei Jahre, in der 4., 5. und 6. Klasse als besonderer Unterrichtsgegenstand gelehrt wird. In der 4. Klasse erfolgt die erste Einfithrung, in der 5. wird anorganische, in der 6. organische Chemie gelehrt. CHRONIQUE. 479 vor lingerem (!) darauf hingewiesen, in wie grossem Umfang es még- lich ist, ohne Mehrbelastung der Schiiler die Zeitalter der Chemie anschaulich darzustellen, Biographien grosser Forscher und Entdecker zu geben und Episoden, die wichtige Marksteine in der Geschichte der Chemie bezeichnen, heranzuziehen; wie sehr ferner dadurch das Ver- stiindnis und das Interesse der Schiiler gesteigert werden kénnen. Diese Ausfiihrungen beriihren sich nahe mit jenen, welche D* Sarton (Isis, I, p. 34-36) gegeben hat. Im Rahmen des Osterr. Lehrplans kénnen diese Grundsiitze durchgefiihrt werden und Referent steht mit seinem Vorgang durchaus nicht allein. Nunmehr kann auch iiber ein Lehrbuch berichtet werden, das eine dhnliche Richtung vertritt und bereits vom Ministerium fiir den Unter- richt zugelassen wurde. Es ist dies die Anorganische Chemie fir die Oberstufe der Realschulen yon D* Bertuotp Konic und D* JoHANN Matuscuek (Verlag Picuter, Wien, 1913). Bei Durchsicht des Buches fallen zuniichst die mehrfach eingeschalteten Originalstellen auf, die, soweit deutsch oder franzésisch, in der Ursprache geboten werden. Lucrez, SCHEELE, LAVOISIER, SCHROTTER (der Entdecker des roten Phos- phors, ein Oesterreicher), Moissan, die Curtes kommen zu Worte. Aeusserungen Goetues iiber die Chemie seiner Zeit, ethische Sentenzen aus Davys Tagebiichern finden ihren Platz. Die Chemie der technisch wichtigen Metalle, des Glases, Porzellans u. s. w. wird jeweils durch treffliche historische Streiflichter eingeleitet. Auch eine Original- arbeit des einen Verfassers ist herangezogen, worin derselbe es wahr- scheinlich macht, dass der « Stein der Weisen » mit kolloidem Gold identisch gewesen sei. Elf Forscherbildnisse zieren das Buch. Das Werk atmet kriiftiges Leben und wird jedem, der wie Verfasser und Referent auch fiir die Altersstufe von 15 bis 16 Jahren noch ein Ein- gehen auf die jugendliche Denk- und Gefiihlsrichtung wiinschen, Freude bereiten. Gewisse Miingel im einzelnen, wie sie dieser ersten Auflage noch anhaften, werden sicherlich kiinftig behoben werden. Referent glaubt nicht fehlzugehen, wenn er diese bedeutsame Neu. erscheinung als den ersten offiziell anerkannten Versuch bezeichnet, eine historische Methode im chemischen Mittelschulunterricht einzu- fiihren. Ernst Biocn (Prossnitz). Vil® Riunione della Societa italiana per il progresso delle scienze. (Siena, 22-27 settembre 1913). — La gentile e squisita ospitalita della bellissima Siena rese attraente ed istruttiva la VII riunione di questa (*) Programm der Staatsrealschule Prossnitz 1909; Oesterreichische Mittel- schule, 1910, Heft 1. Méthodologie. Congres. Congrés. 480 ISIS. I. 1913. notevole Societa scientifica italiana. Diversi discorsi generali e di classe interessavano la storia delle scienze. Fra i primi rammento quello di ANronio GARBAsSO che trattando sui principi della meccanica toeco in modo sintetico varie questioni storiche, e quello anche di ELIA MILLOSEVICH che in un discorso intitolato Urania e Clio accenno alle relazioni fra l’astronomia e la cronologia. Fra i secondi cito quello di Domenico Barpuzzi sulla dottrina galileiana e la medicina sperimen- tale. La sezione di storia delle scienze alla quale si era, per questa yolta, unita la Sociata italiana per la storia critica delle scienze mediche e natu- rali, esauri anche un lavoro non piccolo. Vi furono infatti le comunica- zioni seguenti: DomMENIco Barpvzzi, sulle origini e sulle vicende princi- pali della R. Accademia delle Scienze detta dei Fisiocritici di Siena ; GUGLIELMO BILANCIONI, alcune lettere inedite del Corueno, e note sul tAMAZZINI con documenti inediti; MassmiLiANo CaARpINI, Lo scritto galenico « Come l’ottimo medico sia anche filosofo »; MAssmmo CHIADINI, nuove memorie inedite di G. B. MorGaeni et la figura scientifica di G. MERCURIALE; ANDREA CorsINi, documenti per la storia del primo congresso degli scienziati italiani (Pisa 1839); e alcuni documenti inediti su GIROLAMO SEGATO e la sua scoperta sulla pietrificazione ; ALpDOo MIELI, notizie e note su VANNOccIOo Birincuccio e sulla sua opera « de la pirotechnia »; e necessita ed urgenza da parte del Governo di rendere possibili’in Italia gli studi complessivi e sintetici di storia delle scienze, istituendo presso qualche grande biblioteca pubblica dei reparti speciali, destinati a tale disciplina, dove fosse possibile trovare, oltre le antiche edizioni, anche tutta la moderna letteratura contem- poranea che riguarda un tale soggetto; VirGINIo PensuT!, Babilonia e la medicina ippocratica (questa conferenza fu illustrata da numerose ed interessanti proiezioni); GIUSEPPE RAVAGLIA, intorno a TuRA Di Ca- STELLO ed il suo trattato sulle acque di Porretta; FRANCESCO SIMONELLI, di GEROLAMO MERCURIALE da Forlie del suo trattato De morbis cutaneis et omnibus corporis humani excrementis. Le suddette comunicazioni saranno pubblicate in sunto nel volume degli atti; inoltre molte saranno riprodotte per esteso, in parte sulla Rivista della Societa italiana di storia critica delle sciense mediche e naturali, in parte altrove. Su alecune comunicazioni si ebbero discussioni e voti. La prima di A. CorsInI porto cosi a votare il seguente ordine del giorno : La sezione di storia delle scienze della Societa italiana per il progresso delle scienze, udita importante comunicazione del Prof. ANDREA Corsini, considerando l'interesse grande dei documenti, finora sconosciuti, riferentesi al I congresso degli Scienziati italiani tenutosi in Pisa nel 1839, sia dal lato politico che scientifico, CHRONIQUE. 48] fa voti che la Societa italiana etc. curi la pubblicazione dei documenti stessi. La seconda comunicazione di A. MIELI, in seguito ad animata dis- cussione, fece votare l’ordine del giorno seguente. La sezione di Storia delle Scienze della Societa italiana per il progresso delle science, considerando le difficolta che i cultori della detta disciplina incontrano nei loro studi per non poter seguire completamente la letteratura relativa, si augura che il governo faciliti in Italia gli studi complessivi e sintetici in tale disciplina, favorendoli con opportuni acquisti e formazioni di speciali cata- loghi presso qualche grande biblioteca publica (1). Inoltre fu votato un ordine del giorno proposto da Dom. Barpvuzz1, nel quale, considerato il bisogno sempre crescente delle opere di GALILEO e l’introvabilita dell’ edizione nazionale, limitata a poche copie sparse per qualche biblioteca, si fa voti che, per incitamento della Societa italiana per il progresso delle Scienze, si addivenga ad una nuova edizione popolare delle opere stesse. Isuddetti ordini del giorno approvati dalla Sezione, furono poi portati ed approvati nella seduta generale. Inoltre su proposta di A. MrexI, appogiato da G. BILANCIONI, si voto nella sezione anche il seguente ordine del giorno: La Sezione di Storia delle Scienze della Societa italiana per il progresso delle science, ritenuto che il suo scopo principale dovrebbe essere quello di mettere a con- tatto i cultori della storia delle varie discipline scientifiche, in maniera tale da contribuire efficacemente a quell’ opera di sintesi storica che sola pud darci una veduta completa ed adeguata dello sviluppo del pensiero scientifico umano, (!) L’ordine del giorno votato attenua la richiesta da me formulata e che chie- deva la creazione, in alcune biblioteche, di sezioni speciali dedicate alla storia delle scienze. Questa attenuazione fu apportata dal desiderio di vedere pit facil- mente soddisfatta la richiesta, e di poter ottenere almeno un acquisto pid copioso di libri ora quasi introvabili in Italia, mentre sono assolutamente necessari per uno studio coscienzioso. Pur non illudendomi affatto sull’ esito cui ordinariamente sono condannati tali voti, io credo che sarebbe stato opportuno che i cultori della storia delle scienze, col richiedere delle speciali sezioni in aleune biblioteche, avessero solen- nemmente affermato che questa nuova disciplina, che ora si comincia a perse- guire con metodo e con proficui risultati, ha diritto, come le altre, al suo posto, é non ultimo, nella scienza ufficiale. E cosi come le varie parti di questa hanno i loro laboratori e le loro biblioteche speciali, cosi pure la storia delle scienze ha diritto ad un simile traitamento. Non é inutile rammentare qui come qualche anno fa, con alcune scuse d’or- Congres. Congres. 482 ISIS. I. 1913. fa voti che, oltre ad aversi un concorso notevole degli storici di tutte le disci- pline, vengano riunite nella sezione di storia delle scienze tutte quelle comunica- zioni che hanno un carattere storico e che nelle varie Riunioni delle Societa sono state non di rado disperse fra le varie sezioni speciali, e fa voti ancora che per mezzo dell’ interessamento dei vari cultori di storia delle scienze, e, nel caso, per opera di un eventuale ed opportuno comitato per- manente, si provveda a dare ai lavori delle sezione stessa quella continuita ed organicita che sono condizioni indispensabili per rendere l’opera sua veramente utile e proficua. L’occasione di questo voto, fu dato dal desiderio di promuovere u n’opera organica collettiva nel campo della storia del pensiero scienti- fico ed anche dal fatto che varie comunicazioni d’indole storica furono annunziate ed anche comunicate in altre sezioni. Esso fu emesso anche per il desiderio di dare un carattere di continuita a queste riunioni annuali, cosa che esse ancora non hanno acquistato. Mentre infatti l’anno scorso, nella riunione di Genova, la sezione di storia delle scienze si occupo prevalentemente di argomenti matematici, quella di quest’an- no ebbe in grande preponderanza carattere medico. Questo quasi specializzarsi delle singole riunioni non giova, certamente, allo scopo principale cui esse dovrebbero tendere, cioé a porre in rapporto i cul- tori della storia di discipline diverse per favorire quella sintesi che sola puo darci una vera comprensione dello sviluppo del pensiero scientifico (‘). dine amministrativo, furono tolti vari incarichi che esistevano per corsi di storia di scienze speciali in varie universita; e cosi, ad es. ad A. Favaro fu tolta la Storia della matematica a Padova, a V. Prensuti la Storia della medicina a Roma. Gia nello scorso anno la Societa italiana per il progresso delle scienze ebbe ad occuparsi di questo fatto increscioso, non rassicurante per l’alta coltura italiana, emettendo un voto che chiedeva il ripristinamento dei vari corsi. Ma oltre e pit che come complesso di varie storie speciali, la storia delle scienze deve affermarsi comme unita, e chiedere instancabilmente il posto a cui ha diritto. E, data la sua natura speciale, credo che essa debba, per prima cosa, chiedere reparti suoi propri in alcune biblioteche, fornite riccamente di antiche edizioni, dotati di fondi sufficienti capaci di permettere loro di radunare tutte le cose importanti che sull’ argomento si vanno pubbliccando nel monde civile. Ora, purtroppo, bisogna riconoscere che in Italia uno studio esauriente, completo e generale di storia delle scienze, non si puo fare e per le condizioni appunto delle nostre. biblioteche. (') Posso annunziare che in seguito al voto suddetto, si sta gid pensando ad organizzare per la ventura riunione e per le successive un lavoro interessante e completo. Spero di poter dare assai presto notizie pid concrete su questa argo- mento. CHRONIQUE. 483 Alla riunione di Siena furono anche presentatii primi quattro volumi della Collezione dei classici delle scienze e della filosofia diretta da A. Mrexi ed E. Troito; e il primo volumetto delle Vite dei medici e naturalisti celebri dirette da A. CorsInN1. La prossima riunione della Societa avra luogo in Bart nell’ autumo del prossimo anno. ALpO MIELI. IJ. — ORGANISATION DE LA SCIENCE. a) Généralités. XX* Congrés de la paix (La Haye, 18-23 aout 1913). — Quelques lecteurs s’étonneront peut-étre de trouver ici une note consacrée au Congres de la paix. Ces lecteurs n’auront sans doute pas bien compris le point de vue d’Jsis, sinon ils ne s’étonneraient point. Car il est tout simple, quand on étudie lorganisation de la science, de s’intéresser aux conditions extérieures quirendent cette organisation possible: or, il est bien évident que la toute premiére des conditions nécessaires pour garantir l’existence et le développement de la science, c'est la paix. Et pour que lascience puisse s’épanouir dans toute son ampleur, il ne suffit méme point que la paix existe, il faut encore que les charges militaires ne pésent pas trop rudement sur les citoyens, et n’accaparent point une trop grande partie de leur activité. — Aussi, quoiqu’il existe une science de la guerre, et quoique les habitudes fratricides imposées aux hommes leur aient suggéré quelques inventions, il n’en est pas moins vrai, en thése générale, que les sciences ne florissent que lorsque la paix régne: c’est 14 un lieu commun qui a inspiré aux artistes et aux pottes beaucoup d’allégories. Ce XX*Congrés a obtenu un grand succés. I] a coincidé avec deux cérémonies émouvantes: |’inauguration du Palais de la Paix, a La Haye, et une visite solennelle au tombeau de HuGo Grotivs,a Delft. — Il est inutile d’insister davantage sur ce congrés, auquel tous les grands journaux du monde ont consacré de longs articles ; on en trou- vera également des comptes rendus plus ou moins développés dans les nombreuses revues pacifistes qui sont actuellement publices dans tous les pays civilisés. Je citerai en particulier, les comptes rendus publiés dans la Paix par le droit, n° 17 (10, rue Monjardin, Nimes, France) et dans le Mouvement pacifiste, n™ 8 et 9 (Imprimerie Biicuter et C*, Berne, Suisse), La Paix par le droit a publié aussi dans son n° 15-16, 23° annéc, p. 467-473, un article de Jacques Pannier, intitulé: « Ov et quand Grortivs a composé le De jure belli. » Congrés. Généralités. Généralités. 434 ISIS. I. 1913. Puisque Paix et Science sont deux phénoménes qui sont si inti- mement liés l’un a l’autre, n’est-il pas évident que toute personne qui prétend s’intéresser 4 l’organisation de la science et a l'étude des con- ditions de meilleur rendement intellectuel de l’humanité, est en quelque sorte moralement et logiquement obligée de s’affilier 4 l’une ou l'autre société pacifiste ? Les forces de réaction sont si grandes, les intéréts financiers engagés dans les entreprises militaristes sont si puissants et siagressifs, qu’il est du devoir de toutes les personnes sincérement paci- fiques d’unir leurs efforts. Les savants loublient trop souvent, et ce- pendant les intéréts qui leur sont les plus chers, les intéréts mémes de la science, devraient les obliger a exiger énergiquement la Paix. Pourquoi oublient-ils done de s’affilier au mouvement pacifiste ? Oublient-ils aussi d’assurer leur laboratoire ou de s’assurer eux-mémes contre le vol ou contre l’incendie ? Le prochain Congrés de la paix, le XXT*, aura lieu a Vienne, en 1914. Deuxiéme session du Congrés mondial des Associations Interna- tionales (Bruxelles-Gand, 15-18 juin 1913). — Les secrétaires généraux de ce congrés, H. La Fonrarne et P. OrLer en ont publié un excellent compte rendu dans la Vie Internationale, t. III, p. 439-524, Bruxelles, 1913. J’en extrais les renseignements suivants : Cent soixante-neuf associations internationales avaient adhéré a ce congrés et vingt-deux gouvernements y étaient officiellement repré- sentés. A la premiére session, tenue a Bruxelles, en 1910, n’avaient pris part que cent trente-sept associations et treize gouvernements. Les travaux du Congrés avaient été longuement préparés: les publications de la premiére session, c’est-a-dire les Actes du Congres de 1910, d'une part, et l’Annuaire de la vie internationale et la revue La Vie interna- tionale, d’autre part, en constituaient ensemble les travaux prélémi- naires. Je ne puis développer ici, faute de place, les idées fondamentales qui dominent les travaux de ce congrés. En deux mots, ces idées sont les idées dorganisation de la vie internationale : organisation des Etats entre eux d’une part, organisation des Associations internationales entr’elles, d’autre part. Les lecteurs d’Jsis qui voudraient plus com- plétement se renseigner a cet égard, n’ont qu’a s’adresser a l’Office cen- tral des Associations internationales, rue de la Régence, 3bis, Bruxelles. Les membres du congrés ayaient été invités et préparés a discuter les huit questions suivantes: 1. Coopération entre A. I. (= Associations internationales). — 2. Régime juridique des A.I. et modes divers de leur interyention dans la réglementation. — 3. Unification et systéme d’unités. — 4. Organisation interne des A. I. — 5. Enregistrement et ~~ rn p= CHRONIQUE. 485 diffusion des connaissances. — 6. Langage scientifique et emploi des langues. — 7. Organisation générale de la vie internationale; résultats généraux de l’action des A. I. — 8. L’Union des A. I. et le centre inter- national. Parmi ces questions, il en est trois qui ressortissent plus directement au domaine d’Jsis, notamment la troisiéme, la cinquieme et la sixiéme, et que nous allons considérer d'un peu plus prés. Voici le texte in extenso des résolutions qui ont été yotées relative- ment a la troisicéme question : A. — Systémes internationauva d'unités légales. — Le bureau du Congrés mondial est chargé de transmettre 4 toutes le A. I. intéressées, avec mission de les présenter 4 leur gouvernement, les voeux ci-aprés relatifs 4 l’unification des unites légales dans les diverses sections : I. Utilité dune classification des unités en: unités fondamentales, unités dérivées primaires, unité dérivées secondaires ; Il Utilité d’une classification scientifique en : unités mécaniques, unités de température, unités électriques, unités photométriques ; If. Utilité d’une entente internationale pour l’adoption soit d’un seul nombre, soit d'un nombre par « zone » pour l’accélération de la pesanteur; IV. Opportunité de définir l’unité d’intervalle de température, pour les besoins des transactions commerciales et industrielles de — 240°a-+- 1,000°, par échelle centésimale du thermométre a hydrogéne, dite échelle normale ; V. En vue de tenir compte de la durée de fixité des lois des divers pays, il est recommandé d’adopter pour les unités électriques : a) par un texte de loi, au méme titre que les unités fondamentales mécaniques: unité fondamentale de résistance électrique, ]’vhm adopté, en 1908, par la Conférence internatio- nale des Unités électriques de Londres ; 4) par un texte annexe 4 la loi (Régle ment d’administration publique, Décret, etc.) : 1° Unités dérivées primaires- l'ampere, déduit de la loi de Joutg; le volt, déduit de la loi d’Oum. En outre, une indication complémentaire spécifiant que « dans les transactions indus, trielles et commerciales, chacune de ces unités est représentée en fonction d’un- étalon matériel déterminé » ; 2° unités dérivées secondaires: le coulomb; l'ohmsecentimetre ; VI. Utilité d’une unification légale des mesures photométriques en se basant sur les résultats obtenus dans ces derniéres années par les grands laboratoires des diverses nations. B. — Unification de la fabrication industrielle (Standardisation), —a) La standardisation internationale au point de vue technique et industriel est une nécessité qui s'impose et un progrés a réaliser & raison des procédés modernes de fabrication en série et du caractére mondial des marchés économiques. Cette standardisation doit étre limitée aux éléments pour lesquels elle présente un évident intérét économique, en évitant d’apporter des entraves au développe- Généralités. Généralités. 486 ISIS. I. 1913. ment de l'industrie; ») La standardisation technique et industrielle doit avoir pour base les unités de mesures internationales: systéme métrique, unités électriques, etc.; c) Les systémes de régles en vigueur dans les diverses branches de la technique doivent étre reliés les uns aux autres de maniére a constituer des séries homogénes et uniques. C. — Unification dans le domaine commercial, —I] est désirable que l’uni- fication se poursuive dans tous les départements du domaine commercial inter- nationalisé. Les mesures d’unification doivent comprendre notamment la qualification, le conditionnement, les méthodes d’examen et d’analyse, le clas- sement type des marchandises, l’adoption d’un contrat normal, l’uniformisation des usages. . D. — Unification dans le domaine moral et social. — Dans la mesure ov elle est utile, l’unificafion doit étre poursuivie dans le domaine moral et social aussi bien que dans le domaine technique, notamment l’unification du droit, des coutumes et des régles de conduite. Voici quelles sont les conclusions du congrés, relativement 4 la cin- quiéme question (Enregistrement et diffusion des connaissances). Il y a lieu de créer une Union internationale pour la Documentation, ayant pour but de réunir en une organisation générale les multiples organisations actuellement existantes et qui sont sans lien les unes avec les autres. Cette organisation doit étre établie sur les bases suivantes : I. Objet: 1° La bibliographie universelle (livres, publications officielles) ; 2° catalogues collectifs des principales bibliothéques du monde; 3° échanges internationaux; 4° préts entre bibliothéques; 5° bibliothéque internationale centrale; II. Organisation: a) Organisation mixte unissant les Etats (administration et institutions nationales, notamment les bibliothéques nationales), et les A. I.; 6) bureau central en relation permanente avec les services nationaux désignés par les Etats et avec les services internationaux des associations ; c) utilisation et amalgamation des travaux, institutions et services existants s’en- gageant désormais 4 réaliser chacun une partie du programme arrété par Yunion ; Ill. Bibliographie : a) Chaque Etat s'engage a établir ou 4 faire établir la Buibliographie nationale ou liste compléte des ceuvres publiées dans les limites de son territoire et 4 mettre a la disposition des autres Etats, des exemplaires ou copies de cette bibliographie; ¥) chaque grande A. I. s’engage 4 établir ou a faire établir sous son contrdle la bibliographie internationale classée de sa matiére, incorporant les éléments des bibliographies nationales fournies par les Etats et y ajoutant le dépouillement des périodiques ; c) les travaux bibliographiques sont établis en observant un minimum de régles communes de maniére 4 permettre leur intégration dans la Bibliographie universelle formée par la réunion des bibliographies particuliéres, nationales et spéciales; CHRONIQUE. 487 1V. Echanges internationauc : a) Les organismes officiels (parlements, admi- nistrations, établissements publics), et les organismes privés (sociétés savantes et sociétés poursuivant un but d’utilité publique) doivent étre mis en relation les uns avec les autres, de pays a pays, a l’intermédiaire d’un service interna- tional des échanges ; ») chaque pays doit posséder, par voie d’échange, la tota- lité des publications des administrations publiques et des corps savants des autres pays et la centraliser dans une bibliothéque accessible au public; c) Les expéditions doivent se faire rapidement, fréquemment et sans charge pour les organismes échangistes ; d) un Répertoire international des organismes publica- teurs officiels et privés de chaque pays, doit étre publié avec la liste de leurs publications, établie en connexion avec la Bibliographie ; V. Préts internationaux : Extension aux bibliothéques officielles des Etats adhérents a ]'Union du prét douvrages et de documents dans les mémes condi- tions que ces préts sont faits aux bibliothéques et institutions de leur propre territoire, mais avec charge de réciprocité effective ; VI. Reproduction concertée de documents rares : Entente a établir entre les divers gouvernements pour la reproduction concertée, par des procédés divers, et notamment par la photographie et Ja microphotographie, de manuscrits, de livres et autres documents rares et échange des reproductions faites par chacun deux. La derniére question qui nous interesse particuliérement est celle relative au langage scientifique et a l'emploi des langues. Le congrés n'a formulé aucune conclusion quant a la question tout a fait fonda- mentale de la langue internationale ; ils’est borné a entendre l’exposé des progres réalisés en cette matiére. I] faut remarquer ici que la discus- sion de cette question avait été fort maladroitement organisée par le bureau du congrés. On avait en effet constitué deux sections distinctes, chargées de discuter, l’une, les avantages divers des langues naturelles, Yautre, ceux des langues artificielles : or, diviser la question ainsi, _ était vraiment la mutiler, puisque son étude systématique exige avant tout que l’on compare les langues naturelles aux langues artificielles. Cette faute d’organisation ne pouvait heureusement avoir de consé- quences trés facheuses, puisqu’il était bien entendu d’avance que le congrés ne prendrait encore aucune décision sur cette question, ou les passions sont fortement engagées, — Au contraire, pour ce qui concerne le langage scientifique ('), « les travaux préparatoires ont conduit a _ cette conclusion qu'il doit comprendre pour chaque branche du savoir, les termes ou nomenclatures, les définitions, la classification systé- (*) J’emprunte ici les termes mémes du compte rendu de H. Laronraine et -P Omer, pp. 511-512. 32 Généralités. Généralités. 488 ISIS. I. 1913. matique, les notations ou symboles, les schémas et diagrammes. Le perfectionnement de ces éléments est nécessaire, si l’on veut disposer de moyens d’expression susceptibles de traduire intégralement la variété et la complexité des données de la science moderne; le perfec- tionnement peut étre demandé aux efforts de tous. Ici aussi, il y a lieu d’établir un systéme universel, a la fois interscientifique et inter- national. Ce doit étre l’ceuvre de la coopération, de l’entente entre les associations tendant a relier, harmoniser, simplifier, généraliser, en un mot systématiser et coordonner ce que d’aucunes ont déja entrepris pour leur propre branche et ce que d’autres doivent étre invitées 4 entreprendre. Il résulte des travaux présentés et signalés au Congrés, que l’on est bien plus avancé en ces matiéres qu’on ne le croit géné- ralement et que la systématisation a entreprendre, relativement aisée, dotera les sciences d’instruments de progres de premier ordre ». En résumé (p. 524), « le Congres a été un acte de foi dans l’avenir du progrés humain. II] a été l’affirmation de la nécessité d’une coopération internationale des forces intellectuelles, a coté et comme complément de la coopération des forces économiques ». « Le congrés a aussi dissipé le dernier doute qui pouvait encore exister dans les esprits sur la possibilité de combiner les intéréts légi- times du nationalisme avec ceux de l’internationalisme. Loin de viser a un cosmopolitisme niveleur et sans caractére, linternationalisme, dont le congrés s’est fait l’organe, repose sur l’existence des groupes nationaux eux-mémes. I] les respecte et il souhaite leur dévelop- pement, comme dans une méme nation il y a lieu de souhaiter le développement des groupements qui la composent et des person- nalités humaines qui forment ces groupements. « C’est dans la mise en contact de plus en plus intime des nations, dans la mise en commun de leurs expériences et des ceuvres réalisées par elles, que l’internationalisme trouvera sa grandeur et sa force, et ainsi surgira, de toutes les civilisations nationales, réconciliées et unies, la civilisation universelle. » La conscience mondiale. — S’il y a encore des personnes qui ne croient pas 4 l’internationalisme, et pour qui les idées internationales ne paraissent étre que chiméres et bilevesées, il en est d’autres cependant, de plus en plus nombreuses, qui vivent dés a présent, par leur esprit et par leur coeur, dans une vraie atmosphére internationale. Leur chair et leur sang les tiennent étroitement rivés au pays qui est leur patrie, mais leur 4me et leur coeur ne connaissent déja plus de frontiéres séparatrices. Ils vivent tous ensemble dans une cité humaine idéale. — Or, l’un d@’eux ne s’est plus contenté de cette cité idéale; il s’est absorbé depuis neuf ans dans la conception et la création d’une cité CHRONIQUE. 489 mondiale, tangible et réelle. La voila : Avec l'aide de l’habile archi- tecte Ernest HeEBrARD, et de quarante autres collaborateurs — archi- tectes, ingénieurs, sculpteurs et peintres — il en a dressé tous les plans; bien mieux, il a adapté ces plans a divers endroits du monde qui offrent des avantages certains au point de vue du climat et des commu- nications. Cet homme audacieux, qui n’a pas craint de réver un tel réye, ni d’en entreprendre la réalisation, c’est Henrik CHRISTIAN Anperson. Il y a trois siécles, on l’aurait fait monter sur le bicher; il y a cent ans, on l'aurait enfermé dans uue maison de fous; mais aujourd’hui, toute une élite intellectuelle, venue de tous les coins du monde, se presse autour de lui, pour lui marquer sa gratitude et sa sympathie. La plupart sans doute ne croient pas a la réalisation effec- tive d’un pareil réve, du moins en notre siécle, mais tous reconnaissent que le réve est grand et beau; c’est plus qu’un réye d’ailleurs : quels que soient les résultats pratiques des efforts de H. C. Anprrson, il est dés 4 présent certain que son ceuyre aura pour conséquence de rendre plus concrétes et plus vivantes les idées et les sympathies inter- nationales. Si le centre mondial n’est point construit en matériaux pondérables, du moins la Cité de Dieu ou vivent, réfugiés, les penseurs originaux de tous les pays et de tous les temps, n’en est-elle pas devenue plus solide et plus réelle? Ve congrés de philosophie (Londres, 31 aotit-7 septembre 1915). — A l'issue du IV* congrés de philosophie, tenu a Bologne en 1911, l’invi- tation de l'Université de Londres offrant l’hospitalité aux congressistes en 1915, fut acceptée. Bernarp Bosanquet, H. Winpon Carr (More's Garden, Chelsea, London S. W.) et F. C. S. Scmriier (Corpus Christi College, Oxford) sont respectivement président, secrétaire et trésorier du congrés. Le congrés est subdivisé en huit sections : I. Philosophie générale et métaphysique. — II. Logique et théorie de la connaissance. — Ill. Histoire de la philosophie. — IV. Psychologie. — V. Esthé- tique. — VI. Morale. — VII. Politique et philosophie juridique. — VIII. Philosophie religieuse. V° session de Il’Association internationale des académies (Saint- Pétersbourg, 5-18 mai 1913). — Sur les vingt-deux académies qui font partie de l'Association, vingt et une ont pris part au congrés, la British Academy étant seule absente. Les décisions suivantes, d’ordre scienti- fique ou mixte, ont été prises par la section des sciences, ou proposées par cette section et adoptées par l'assemblée générale (?). (*) D’aprés le Bulletin de la classe des sciences de l Académie royale de Belgique, pp. 557-560, Bruxelles, 1913. Généralités. Généralités. 490 ISIS. I. 1913, a) Nommer une commission chargée de préparer la constitution d'une Com- mission autonome de vulcanologie et de soumettre son travail préparatoire 4 la prochaine assemblée. M. Branca présentera un rapport sur |’étude interna- tionale des phénoménes volcaniques; b) Nommer une commission préliminaire chargée de préparer pour la pro- chaine session, un rapport sur la méthode 4 suivre en vue de réaliser la pro- position de |’Académie de Saint-Pétersbourg relative 4: 1° l’élaboration d’une chromotaxie internationale, a base scientifique et d’une exécution pratique; 2° ]’établissement d’une concordance de la désignation des couleurs dans les différentes langues; 3° la création d’étalons uniformes pour les couleurs ; c) Emettre le voeu de voir les gouvernements adhérer 4 la Commission internationale de l'heure; d) Accorder son appui moral a |’ceuvre de BRENDEL [il s’agit d’une organi- sation créée 4 Francfort en vue du calcul des orbites des petites planétes]; e) Création d’une Commission internationale du calendrier, chargée d’étudier les questions relatives a l’unification et la simplification des calendriers et la fixité de la féte de Paques. Cette commission fera un rapport sur ses travaux & la prochaine session, aprés s’étre mise en rapport, si elle le juge utile, avec les autorités ecclésiastiques intéressées ; f) Prononcer la cloture des travaux de la Commission magnétique, nommée a Londres, en 1904, et, en se réservant de revenir sur la question, préter son appui 4 la Commission magnétique permanente du Comité météorologique inter- national; g) Vu les travaux entrepris par ]Institution Carngcigz pour faire le lever magnétique du globe, et principalement des océans, confirmer qu'il est de la plus haute importance qu'on effectue le plus tét possible des travaux analogues dans les pays o il n’en existe pas de semblables, ou dans ceux ot ces travaux ont été faits a des époques relativement éloignées de celle des levers de ’Insti- tution CARNEGIE : h) Demander a chacune des académies de faire les démarches nécessaires pour prévenir la confusion qui s‘est produite dans le Catalogue de la Societé royale de Londres, lorsque des auteurs avaient des noms identiques ou les mémes initiales; i) Confirmer son patronage a la publication des Tables de constantes et de données numériques de chimie, de physique et de technologie. Souhaiter qu’un accord intervienne entre le Comité international qui publie ces tables et la Commission du Catalogue of Scientific literature. L’ Association internationale des académies a aussi pris notification de deux rapports présentés par M. Scuuster sur la Nomenclature lunaire et sur les travaux de l’ Union internationale des recherches solaires, et d’un rapport de M. Picarp sur les travaux de |’ Edition internationale des ceuvres de LEIBNIZ. Enfin, elle a accordé un subside a la Commission pour Veétude du cerveau, présidée par M. WaLDEYER. — CHRONIQUE. 491 b) Sciences formelles. Théories du potentiel et de l’élasticité: Unification par voie den- tente internationale des notations et de la terminologie. — Parmi les diverses branches des mathématiques et de la physique théorique, ¢c’est certainement la théorie du potentiel etcelle de l’élasticité qui se préte- raient le mieux dés maintenant a faire l’objet d'une entente de ce genre, pourvu que la tentative soit faite suivant un plan conyenable et dans un esprit assez large. A. — Domaine auquel Uunification des termes et notations se borne- rait pour le moment. — 1° L’adoption d’un méme terme pour une méme notion dans les différentes langues étant irréalisable, il conviendrait de fixer les termes de facon a en rendre la traduction d'une langue 4 l'autre aussi facile que possible; 2° l’unification ne porterait que sur la théorie du potentiel et celle des milieux élastiques, isotropes, en repos. Quant a une extension des conventions considérées 4 la théorie générale des équations du type elliptique, elle devrait seulement étre prise en con- sidération. Les termes et notations adoptés devront s’éloigner le moins possible de ceux et de celles qui sont les plus usités. B. — Plan d’exécution. — Le comité d’organisation s’adresse, au moyen de cette premiére circulaire, aux astronomes, mathématiciens et physiciens en les priant d’abord de vouloir bien répondre a la question suivante : Quelles sont les notions et les notations sur lesquelles l’uni- fication doit porter? Les réponses parvenues dans le courant de l'année présente seront classées le plus rapidement possible; dans le courant de l'année 1914 on sera prié, au moyen d'une seconde circulaire, de faire des propositions quant aux termes et notations a adopter. Un parfait accord des propositions 4 adopter ne pouvant étre obtenu, le Comité se propose de faire connaitre, au moyen d'une troisiéme circulaire (prin- temps 1916), les points qui auront donné lieu a des divergences d’opinion et de provoquer au prochain Congrés international des mathématiciens (1916) une discussion de ces points. Une quatriéme circulaire (1917) rendra compte de cette discussion en invitant, en méme temps, les savants qui n’auront pas pu assister au Congrés a faire connaitre leur opinion. Aprés étude et classement des propositions et discussions, le comité d’organisation fera connaitre, au moyen d'un cinquiéme circu- laire (1919), les points ot une entente sera probable et mettra aux voix ceux ou la divergence d’opinions pourrait persister. Le vote aura lieu, en 1920,au Congrés international des mathématiciens qui aura lieu cette année-la, et méme les savants qui n'y assisteront pas pourront voter par écrit. Le comité d’organisation fera connaitre, au moven d'une Sciences formeiles. Sciences formelles. 492 ISIS. I. 1913. sixiéme circulaire (1921) les résultats du vote, et il propose, peu aprés, de publier les conventions internationales adoptées de cette facon. La correspondance doit étre rédigée en allemand, anglais, frangais ou italien et étre adressée 4 M. Arruur Korn, Schliiterstrasse, 25, Charlottenbourg, Allemagne. Le comité d’organisation se compose de soixante mathématiciens et physiciens éminents de divers pays. Sa circulaire nous prouye qu'il se propose de procéder a cette unification avee une sage lenteur. Les esprits impatients se demanderont peut-étre s'il était vraiment besoin de huit années pour réaliser cette ceuvre, si complexe qu'elle soit. Mais lessentiel c’est que les notations et la terminologie soient enfin unifiées et simplifiées, et n’encombrent plus de difficultés artificielles des questions suffisamment difficiles par elles-mémes. On pourrait se demander aussi s’il n’eit pas mieux convenu de procéder d’abord a Yunification des notations vectorielles, qui est beaucoup plus urgente encore que la précédente, a cause de l’extréme généralité de ces no- tations. Les Anaglyphes géométriques. — On sait quelles difficultés éprouvent certaines personnes a « voir dans l’espace ». La géométrie a trois dimensions les déroute déja, et ils ne parviennent a lire les épures de géométrie descriptive qu’au prix d’efforts incessants. Aussi l'emploi de modeles solides en platre ou en bois, ou construits a l’aide de fils soutenus par des armatures métalliques, s’impose-t-il dans les écoles pour rendre l’enseignement de la géométrie plus intuitif. Malheureusement, ces modéles sont encombrants, fragiles, nécessitent un certain entretien, et coutent fort cher. Aussi, s'il est a la rigueur possible de les employer dans les classes, les éleves ne peuvent-ils songer a les acheter pour eux-mémes. Or, c'est surtout chez eux, dans le silence et la solitude de leur chambre, qu’ils devraient pouvoir les contempler a loisir, pour en tirer un réel profit. Ils peuvent, il est vrai, utiliser des vues stéréoscopiques, mais pour regarder les vues stéréoscopiques ordinaires, il faut posséder un steé- réoscope, et les bons instruments de ce genre sont coiiteux. HENRI RICHARD, proviseur du lycée de Chartres, a trouvé une solution tres élégante du probleme, en s’inspirant d’idées de RotuMann et de Ducos pu Hauron. Pour se passer du stéréoscope, RoLLMANN avait imaginé de projeter séparément les deux vues, correspondant 4 chacun des yeux, sur un écran, en faisant passer les rayons de l'une au travers d’un verre de couleur C et les rayons de l’autre au travers d’un verre de couleur C’ complémentaire de C. Les spectateurs, armés d’un lor- gnon ayant un verre de couleur C et un verre de couleur C’, ne voyaient avec chaque cei] qu'une des deux projections, et ils la voyaient noire. CHRONIQUE. 493 Liimage unique résultante donnait Villusion du relief. — Ducos pu Havuron perfectionne l’invention de RoLLMANN en imprimant l’une sur l'autre, en couleurs complémentaires, les deux vues stéréoscopiques : c'est lui qui donna a l’ensemble ainsi formé le nom d’anaglyphes (ana- gluphé = ciselure, objet en relief), Ces anaglyphes peuvent étre réalisés a l’aide de clichés stéréoscopiques. HENRI RICHARD a eu ]'idée ingénieuse de les appliquer a la représen- tation des figures géométriques 4 trois dimensions. Les anaglyphes sont obtenus non plus par la photographie, mais par le dessin, a l'aide de calculs assez simples. Ils donnent des vues en relief vraiment saisissantes, mais il faut évidemment prendre la peine de bien les mettre au point. H. Vurpert a publié a la librairie Vurpert, Paris, une brochure sur les Anaglyphes géométriques (1 fr. 50), a laquelle j'ai emprunté les renseignements qui précédent, et qui est ornée d'une trentaine de spécimens relatifs 4la géométrie, la physique, la cristal- lographie. Le lorgnon indispensable est joint a la brochure. RicHarp et VurBerT se proposent de publier une série d’albums d’anaglyphes, méthodiques, a l’usage des divers enseignements. Les couleurs employées par RicHArD sont le vert et le rouge; pour lire ses anaglyphes il faut done posséder un lorgnon dont l’un des verres est rouge et l'autre vert. Si toutes les personnes possédaient un pareil lorgnon, les anaglyphes vert-rouge pourraient étre utilement employés pour l’illustration d’ouvrages scientifiques, voire méme de revues et de journaux, et les vues stércoscopiques pourraient étre ainsi vulgarisées 4 l'infini; ce serait évidemment un trés grand progrés, dont il faut soubaiter la réalisation. c) Sciences physiques. Vv* Congrés de !’Union internationale pour les recherches solaires (Bonn, 30 juillet-5 aoit 1913). — Je rappelle d’abord que cette Union a été créée en 1904, a Vinitiative de G. Hate, sous la dénomination : International Union for cooperation in solar research. La premiére réunion eut lieu 4 Saint-Louis, en 1904; la deuxiéme, a Oxford, en 1905 (constitution définitive de l'Union) ; la troisiéme, A Meudon, en 1907; la quatriéme, a l’'Observatoire du Mont-Wilson, en 1910. La cinquiéme session a eu lieu cet été, A l'Institut de physique de Bonn, Un compte rendu assez détaillé en a été publié par A. DE LA Baume Puiuvinet, dans le Bulletin de la Société astronomique de France, XXVII, pp. 386-394, Paris, 1913. J'y emprunte les renseignements sui- vants. Le Congres s’était partagé en sept commissions; chacune des séances ¢tait remplie par la lecture des rapports des commissions et Sciences formelles. Sciences physiques. Sciences physiques. 494 ISIS. I. 1913. les discussions auxquelles ces rapports donnaient lieu. J’énumére ci- aprés les sept commissions, en ajoutant quelques remarques : l° Commission des élalons de longueur donde. — On avait décidé, au Congrés de Meudon, d’adopter comme étalon fondamental, la longueur d’onde de la raie rouge du cadmium; cet étalon a été déterminé avee beaucoup de soin par Fasry, Prror et Buisson. Le rapport et la dis- cussion de Bonn ont porté sur le choix et la détermination d’étalons secondaires, convenablement espacés dans le spectre; 2° Commission de la mesure de la radiation solaire. — Les travaux les plus importants entrepris en pyrhéliométrie dans ces derniéres années sont dus au rapporteur de cette commission, C.-G. AsBor. La moyenne des nombres obtenus pour la constante solaire [i. e. la quan- tité de chaleur solaire qui, aux limites de notre atmosphére, est recue en une minute par une surface de 1 centimétre carré normale aux rayons] est 1,932 (calories grammes 15°); cette valeur est sensiblement inférieure a la plupart de celles obtenues précédemment. Pour s’affran- chir autant que possible de l’absorption du rayonnement solaire par Vatmosphére, ABBor se propose d’envoyer des pyrhéliométres enregis- treurs a de grandes hauteurs, a l'aide de ballons-sondes; il est intéres- sant de signaler que VIOLLE avait déja fait une expérience de ce genre, dés 1898 : son actinométre avait été élevé a une hauteur de I3,700 métres; 3° Commission du spectrohéliographe. — Dorénavant cette commis- sion portera le nom plus géneral de : Commission pour l'étude del’ atmo- sphere solaire. De plus, on a nommé une sous-commission des pro- tubérances qui s’occupera principalement de lVétude visuelle de ces phénomeénes; des régles bien définies ont été rédigées a l’usage des observateurs de protubérances, afin d’apporter plus d’unité et de pré- cision dans les statistiques; 4° Commission pour létude du spectre des taches solaires. — Atm d’éviter que l’on ne fasse des observations en double, le travail a été partagé entre six astronomes, qui se sont engagés a observer le spectre des taches. Chacun d’eux doit se limiter al’étude d’une région déter- minée du spectre, mais en outre, pour pouvoir apprécier la compara- bilité de leurs observations, ils doivent aussi observer une région com- mune et décrire l’apparence des raies C et Dz dans le voisinage des taches ; 5° Commission des éclipses de soleil. — La prochaine éclipse sera vi- sible dans de bonnes conditions, le 21 aofiit 1914, en Scandinavie et en Russie. Pour tous renseignements sur les stations d’observation, s’adresser aN. Donitcu, 25, Moika, Saint-Pétersbourg ; 6° Commission pour la mesure de la rotation du soleil par la méthode du déplacement des raies spectrales. — Ici encore le travail a été dis- tribué entre les observateurs, d’aprés les diverses régions du spectre ; CHRONIQUE. 495 7° Commission de la classification des spectres stellaires. — Cette com- mission, dont le but dépasse un peu le programme de l’union, a été instituée par le congrés précédent. Ll résulte de l’enquéte a laquelle elle a procédé qu’aucune des classifications existantes ne s'impose absolu- ment, mais qu'il est recommandable d’adopter, a titre provisoire, la classification de DRAPER. Au cours du congrés, plusieurs membres de la commission des gran- deurs du Comité international permanent de la carte photographique du ciel ont tenu une séance officieuse; une nouvelle réunion de ce comité aura lieu sans doute en 1915. Les prochaines réunions de l'Union auront lieu 4 Rome, en 1916, et probablement 4 Cambridge, en 1919. Conférence internationale de I’heure (Paris, octobre 1912). — Le bureau des longitudes a publié in extenso les comptes rendus de cette conférence a jamais mémorable, en un volume in-4° de 1v-+-286 pages, avec 21 figures (GauTHIER-ViLLars, Paris, 1912, 10 francs). Il n'est pas nécessaire d’entrer ici dans de longs détails, au sujet de cette réunion, a laquelle toute la presse scientifique, et méme tous les grands journaux quotidiens ont consacré de longs articles. Je me bor- nerai done a rappeler succinctement; que seize Etats s’étaient faits représenter a la conférence; que celle-ci eut a étudier les huit ques- tions suivantes : 1° détermination astronomique de l’heure ou de la cor- rection d’un garde-temps ; 2° conservation de l‘heure ; 3° transmission radio-télégraphique de l’heure; 4° collaboration de divers centres astronomiques pour assurer au mieux la connaissance de l'heure; 5° appareils radiotélégraphiques a employer pour |’émission et la récep- tion des signaux horaires; 6° degré de précision que doivent atteindre les signaux horaires pour les diverses applications ; 7° organisation générale a prévoir, tant pour la transmission que pour la réception des signaux horaires, de maniére 4 donner satisfaction 4 tous les besoins ; 8° radiogrammes météorologiques. Les principales résolutions prises furent les suivantes : Il est 4 désirer qu’en chaque point du globe, on puisse toujours recevoir un signal horaire de nuit et un signal horaire de jour,le nombre total des signaux perceptibles ne dépassant pas, en principe, 4 par 24 heures. Les signaux horaires seront uni- formément produits conformément au schéma déterminé par la Conférence. Les centres d'émissions feront usage d'une longueur d’onde uniforme de 2,500 metres. Il est utile de chercher 4 réaliser l'unification de l'heure, par Yenvoi de signaux radiotélégraphiques. L’heure universelle sera celle de Greenwich. Il sera utile de créer une Commission internationale de l'heure, dans laquelle chacun des Etats adhérents sera représenté par des délégués. Il Sciences physiques. Sciences physiques. 496 ISIS. I. 1913 sera utile de créer, sous l’autorité de cette commission, un organe exécutif : Bureau internationnal de Vheure, dont le siege sera a Paris. Ces résolutions n’ont pas seulement été prises, mais exécutées. Ainsi, la commission internationnale et le bureau international ont été con- stitués, et sont respectivement présidés, celle-la par O. BAckLUND, directeur de l’Observatoire de Poulkova, celui-ci par B. Bamuavup, directeur de l Observatoire de Paris. La conférence a estimé que pour la détermination astronomique de Vheure, il fallait viser a une précision de l’ordre du centiéme de seconde. I] est assez intéressant de rappeler a cet égard, comme I’a fait G. BigourDAN dans le discours de cloture, qu’ HipparQvE, qui réa- lisa un immense progres sur ses devanciers, n’atteignait pas la minute, gue Tycuo-BrAHE arrivait a grand’peine a 5 ou 10 secondes, et qu’a la fin du xvne siécle, on n’obtenait encore qu’une précision de l’ordre d'une seconde. Cette simple remarque nous permet en quelque sorte de mesurer, en tout cas d’apprécier l’immensité du chemin parcouru en quelques siécles. Le volume publié par le Bureau des longitudes est suivi de seize notes scientifiques relatives au programme de la conférence. et du catalogue des instruments qui furent exposés a l’Observatoire a l’occa- sion de celle ci. Congrés international des éphémérides astronomiques (Paris, 23-26 octobre 1911). — J’extrais de la préface de la Connaissance des temps, publiée par le Bureau des longitudes pour l’an 1915 (Paris, GAUTHIER- VILLARS, 1913), ce qui suit: En raison des besoins toujours croissants de l’astronomie et devant l’im- possibilité matérielle de satisfaire inteégralement 4 tous ces besoins, le Bureau des longitudes et les différents instituts similaires qui remplissent 4 l’étranger le méme office, ont été amenés 4 établir un programme de collaboration : ce programme a été élaboré au cours du Congres internationnal des éphéme- rides astronomiques tenu a l’Observatoire de Paris du 23 au 26 octobre 1911. Le congrés a reconnu qu'il était désirable que les divers instituts de calcul ou bureaux chargés de la préparation des éphémérides astronomiques missent dans l’avenir, au moins partiellement, leurs efforts en commun, de fagon 4 assurer une plus grande production de travail utile, sans cependant aug- menter leur tache. Pour arriver 4 ce résultat, on a adopté le principe de Véchange du travail, en méme temps que celui de la division du travail, en se proposant pour but de publier dans l'ensemble des recueils d’éphémérides towtes les données nécessaires aux besoins de ]’astronomie actuelle, sans que, cependant, chacun des recueils soit astreint 4 assumer isolément chaque année la totalité de cette publication. Mais en méme temps, i] a été expressé- ment convenu de conserver @ chacun des grands annuaires astronomiques son CHRONIQUE. 497 caractére propre, et l’on a écarté |’idée de réaliser une unification absolue; bien au contraire, afin de faciliter les progrés de la théorie, on a maintenu, par exemple, l'emploi de sources diverses pour le calcul des éphémérides fon- damentales du Soleil, de la Lune et des planétes. Les résolutions adoptées par le congrés forment une convention dont la mise en vigueur doit étre faite successivement de maniére a étre compléte en 1917. Dés la présente année 1915, la Connaissance des Temps offre avec les volumes précédents des différences qui résultent presque toutes de l’application du programme élaboré par le congrés. Parmi les résolutions adoptées par le congrés, je citerai a titre dexemple : le yeu que l’adoption du méridien de Greenwich pour lensemble des éphémérides soit réalisée le plus tot qu’il sera possible; le yoeu que tous les catalogues et tous les recueils d’observation adop- tent a l'avenir uniformément les déclinaisons, au lieu des distances polaires; le voeu que les observateurs s’entendent pour qu'il soit fait des observations systématiques de toutes les petites pla- nétes. On pourrait considérer ce Congrés international des éphémérides comme une deuxieme session de la Conférence internationale des étoiles fondamentales, réunie a Paris, du 18 au 2] mai 1896, sur l’initiative de Downie et Loewy, respectivement directeurs du Nautical Almanac et de la Connaissance des temps. Le but de cette conférence était de déter- miner un certain nombre d’étoiles fondamentales pour unifier les cal- euls des éphémérides. Pour plus de détails sur cette conférence, voir VAnnuaire de la vie internationale, 1910-1911, pp. 1885-1888. Pour ce qui concerne plus spécialement les petites planétes, j'ajoute encore l’extrait suivant de la Connaissance des temps pour 1915; il eomplétera la note publiée dans Jsis, t. I, p. 260: La Connaissance des temps pour 1915 publie en supplément des tableaux renfermant les éléments des 732 petites planétes classées jusqu’a ce jour, ainsi que les données relatives 4 leur découverte. Ces éléments sont tirés des publi- cations del ’Astronomisches Rechen-Institut, qui, d’aprés les résolutions du congrés des éphémérides, doit continuer a assurer la mise en ceuvre des don- nées relatives aux petites planétes. Mais afin de collaborer efficacement 4 cette vaste entreprise, on a joint ici aux éléments proprement dits des planétes, les valeurs des Constantes de Gauss correspondantes et de leurs variations : le Bureau des longitudes a été aidé pour ces calculs par le laboratoire d’astro- nomie de la Faculté des sciences de l'Université de Paris. Le supplément, en téte duquel on trouvera une analyse détaillée des matiéres qu'il renferme, est terminé par le tableau des éléments des cométes périodiques dont le retour a été observé ou dont une seule apparition est connue ; ce tableau est dia M. L, Schulhof. Sciences physiques. Sciences physiques. 498 ISIS. I. 1913. Tables de constantes naturelles. — On a fréquemment cité cette parole de Lord Ketvin : « Je dis souvent que, si vous pouvez mesurer ce dont vous parlez et l’exprimer en nombres, vous savez quelque chose de votre sujet, sinon, vos connaissances sont d’une pauvre espéce et bien peu satisfaisantes. » Sous la forme absolue que lui a donnée KELVIN, cette parole n’est évidemment pas vraie, mais il n’en est pas moins certain qu’elle exprime fort bien les tendances des sciences exactes. Un phénoméne physique, chimique, technologique n’est bien connu que lorsque nous pouvons le décrire a l’aide de fone- tions mathématiques admettant des solutions numériques déterminées, ou tout aumoins lorsque nous pouvons lui faire correspondre, d’une maniére empirique quelconque, des données numériques. Nous dirons que ce phénomeéne est d’autant mieux connu que ces données numé- riques sont susceptibles d’étre déterminées avec une plus grande approximation, et qu’elles sont plus stables, ou que leurs variations sont établies avec plus d’exactitude. Ce n’est que dans ces conditions, en effet, qu’il nous est possible de prévoir ces phénomeénes, done aussi de les dominer et de les utiliser. A ce point de vue, on peut dire que tous les efforts de la science moderne tendent a définir des constantes et des données numériques de plus en plus nombreuses, avec une pré- cision sans cesse croissante. 1] devient done de plus en plus légitime, et aussi de plus en plus utile, de nous présenter le tableau, le résumé des sciences exactes sous forme de recueils de constantes et de données numériques, et toute la science moderne nous parait ainsi condensée en une suite de nombres. Il vient de paraitre deux ouvrages vraiment admirables, qui ne sont rien d’autre que de tels tableaux, de tels resumés. Le premier est le Recueil de constantes physiques, publié sous le patronage de la Société frangaise de physique, par HENRI ABRAHAM et PauL SACER- DOTE, avec le concours d’un grand nombre de physiciens (!). Un volume in-4° (28 x 23) de xvi + 754 pages avec figures et 5 planches, chez GAUTHIER-VILLARS, & Paris (prix relié: 50 frances). Le second est le volume I] des Tables annuelles de constantes et données numériques de chimie, de physique et de technologie, publiées sous le patronage de l’ Association internationale des académies par un Comité international, avec la collaboration de [34 savants de divers pays]. Secrétaire géné- ral: Cu. Marte (voir Isis, t. 1, pp. 259-260). (‘) J’en ai compté 112, dont 2 Suisses et 110 Francais; presque tous Ies phy- siciens frangais les plus éminents en font partie. J’ai eu la curiosité de vérifier que parmi ces 110 physiciens francais, 78, c’est-4-dire 70 p.c., habitent Paris : cela en dit long sur la centralisation intellectuelle excessive qui caractérise la France, CHRONIQUE. 499 Le Recueil de cons/antes publié par la Société frangaise de physique, répond au besoin suivant: « réunir pour toutes les parties de la phy- sique, les constantes et les données qui sont considérées actuellement comme les plus certaines ». Les nombres donnés ont été sélectionnés par les auteurs des différents tableaux de maniére 4 ne donner, en général, pour chaque grandeur, qu’une seule détermination. Le degré de précision des mesures a été indiqué, autant que possible, par le nombre des chiffres conservés. En téte de chaque tableau, une courte notice donne la définition des quantités qui y figurent et la spécification des unités employées ; on n’a pas craint les répétitions nombreuses qui pouvaient rendre plus claires ces explications. Des exemples numériques précisent encore ces indications et l'emploi des unités choisies. Un index analytique trés détaillé, placé a la fin de l’ouvrage, facilitera la recherche des nombres dans les tableaux. Souvent les tableaux de chiffres ont été remplacés par des courbes tracées avec précision et sur lesquelles le lecteur pourra relever les données qui lui seront nécessaires. Afin de réserver le plus de place possible aux résultats numériques expéri- mentaux, ona réduit la bibliographie aux indications des noms d’auteurs et des dates de publication des mesures : ces renseignements suffiront pour retrouver les mémoires originaux avec l'aide des répertoires bibliographiques. Pour la méme raison, on a a peu prés exclu du recueil les Tables de calculs faits. Les unités employées sont généralement les unités C. G. S, Lorsque l’unité usuelle est un multiple décimal de l’unité C. G. S., on a mis en évidence une puissance de 10 choisie de telle fagon, qu’en en faisant abstraction, les nombres du tableau donnent directement la valeur de la grandeur en unités usuelles. Les formules chimiques, systémes cristallins, synonymes des noms des corps, n’ont pas été répétés partout : on a rassemblé toutes ces indications dans une liste générale, imprimée sur papier teinté, et placée en téte du volume. Ce Recueil de constantes est le premier ouvrage de ce genre qui soit publié en France, mais je dois rappeler ici, pour étre complet, que des publications analogues existent depuis longtemps en Allemagne et aux Etats-Unis : ce sont les Smithsonian Physical Tables, dont la 5° édition a été publiée en 1910, et les Physikalisch-chemische Tabelle de LANpout- Boérnstew-Roru, dont la 4° édition a paru l'an dernier. Je ne puis éta- blir de comparaison entre les recueils francais, américain et allemand, ear jen’ai pas les deux derniers sous la main, Les Tables annuelles de Cu. Marir, dont j'ai déja parlé plus haut (pp. 259-260), répondent a un besoin bien différent : « réunir pour toutes les parties de la physique, de la chimie et de la technologie [le domaine est done aussi plus vaste que celui de l'autre recueil], les constantes et les données numériques qui ont été publiées pendant une année déter- Sciences physiques. Sciences physiques. 500 ISIS. I. 1913. minée, dans les périodiques scientifiques et techniques du monde entier. » Il ne s’agit done plus ici des données les plus certaines, mais bien des plus récentes; il ne s’agit pas non plus de réunir des données numériques relatives 4 toutes les questions de la physique, mais uni- quement celles qui sont les résultats des travaux publiés pendant une année déterminée. Le volume II, qui a paru au début de l’année 1913, nous apporte ainsi le tableau, le résumé des travaux scientifiques publiés en 1911; le volume III, actuellement en préparation, nous apportera de méme, la quintessence du labeur scientifique de 1912. On peut done dire, sans aucune exagération, que la possession de ces Tables annuelles équivaut 4 la possession des trois cents périodiques dont elles sont extraites. Sans doute, si l’on veut utiliser les données numé- riques données dans ces Tables, il faut le plus souvent recourir au mémoire original, mais cela est devenu assez facile, d’une part, grace a organisation des préts entre les diverses bibliothéques, d’autre part, grace au fait que les auteurs de ces mémoires sont généralement tout disposés a en donner des tirés-a-part 4 ceux qui veulent bien s’y inté- resser. I] ne faut pas oublier non plus, que ces Tables dispensent ceux qui les possédent de faire d’interminables recherches dans la masse des périodiques ou des bibliographies de périodiques. A ce point de vue, on pourrait dire aussi, gu’il est beaucoup plus commode de posséder ces Tables annuelles que de posséder les trois cents périodiques dont elles constituent la partie essentielle. La publication de ces Tables réalise donc une économie évidente et considérable de l’énergie intellectuelle de l’humanité. Les deux volumes dont je viens de parler font grand honneur a l'imprimerie GAUTHIER-VILLARS : ce sont de vrais modeéles de typogra- phie claire et élégante a la fois. Le Recueil de constantes physiques, qui était dailleurs d'une exécution plus facile que les Tables annuelles, parce qu'il est beaucoup moins dense, est surtout remarquable a cet égard : il semble qu’on soit parvenu a réduire au minimum la fatigue des yeux et de l’esprit; aussi, la consultation en est-elle trés agréable. Association internationale du froid. — J’ai déja souligné dans Jsis (t. I, p. 259), les intéréts considérables, de diverses sortes, qui s’at- tachent aux questions frigorifiques. J’emprunte a la Vie internationale (t. III, pp. 384-385, 574-576, Bruxelles, 1913), quelques renseignements complémentaires que voici: Il résulte du rapport fourni le 15 fé- vrier 1913, par le Conseil de 1|’Association internationale du froid, sur son activité en 1912, que l'association est subsidiée par vingt-neuf gouvernements; le montant total des subsides s’éléve 4 25,474 franes. Des commissions ont été constituées pour ]’étude de toutes les questions scientifiques, techniques, commerciales et juridiques que soulévent les CHRONIQUE. 501 applications du froid. Au point de vue purement scientifique, il ya lieu d’étudier tout d’abord toutes les questions physico-chimiques relatives aux basses températures, y compris la mesure de ces températures, le choix des unités, la puissance de résistance au froid des organismes vivants, les méthodes d’essai des machines et des matériaux isolants, les appareils de sécurité pour les compresseurs et les canalisations... Parmi les présidents de ces commissions, je reléve les noms de KAMER- LING ONNES, de p’ARSONVAL, de ARMAND GAUTIER. L’association édite un Bulletin, ou sont publiés les actes officiels, les discussions des commis- sions et la bibliographie du froid. Ce Bulletin est actuellement publié en francais et en anglais, mais on a décidé la publication d’éditions allemande et espagnole. J’ai parlé un peu longuement de cette Association du froid parce qu’elle constitue un exemple vraiment remarquable de collaboration internationale et d’organisation scientifique. Jamais, je crois, les rela- tions entre la science et l'industrie n’avaient été aussi fortement mises en évidence. I] est trés intéressant aussi de remarquer que vingt-neuf gouvernements ont jugé plus utile de subventionner une association internationale, 4 charge d’étudier certaines questions, que d’organiser eux-mémes cette étude. En agissant ainsi, ces gouvernements ont reconnu une fois de plus qu’a cdté des circonscriptions géographiques (Etats) il existe aussi des fonctions sociales indépendantes de ces circon- scriptions, et qu’a cété des relations entre Etats, il existe done des relations essentiellement internationales. L’Association du froid nous donne done de trés bons exemples d’Organisation scientifique et d’Or- ganisation internationale ('). C) Sciences biologiques. Nomenclature zoologique. — L’Académie des sciences de Berlin a accordé une subvention extraordinaire de 15,000 franes 4 l’ceuvre suivante : il s’agit de faire un nouveau Linné, qui paraitra sous le titre : Nomenclator animalium generum et subgenerum, et sera rédigé sous la direction du zoologiste allemand Fr. E. Scuutze. Les travaux prépara- toires a cette tache énorme sont commencés : ils ont pour premiers buts de créer a Berlin un répertoire authentique des noms d’espéces et de sous-espéces, rangés par ordre alphabétique, puis sous une forme permanente, un bureau central et international de la nomenclature a la fois zoologique et paléontologique. Ce bureau aura pour charge de (4) Pendant la correction des épreuves, nous apprenons la mort de celui qui fut Vinitiateur des industries frigorifiques : Cuarces Tevutee. Il est mort a Paris, le dimanche 19 octobre 1913, & l’Age de $5 ans. Sciences physiques. Sciences biologiques. Sciences biologiques. 502 ISIS. I. 1913. répartir et de coordonner la besogne en plus d'une centaine de sections, correspondant aux coupures mémes du régne animal, et ou des spécia- listes de tous pays auront pour charge de suivre chacun la production scientifique dans leur domaine propre (La Nature, t. XLI, I, Suppl., p. 178, Paris, 10 mai 1913). Station biologique pour l’étude des singes anthropomorphes a Orotawa. — Sur linitiative de quelques savants allemands, mais plus spécialement du neuro-pathologiste berlinois Max RoTHMANN, une station pour l’étude des singes anthropomorphes vient d'étre fondée a Orotawa (cdte nord de Ténériffe), D’apres ce qu’écrit M. RorHMann jui-méme (Berliner Klinische Wochenschrift, 1912, n° 42 et communica- tions épistolaires), le climat de cette ile des Canaries se préte on ne peut mieux a l’acclimatation des singes : la différence mensuelle de température est de 17°8 C. en janvier et de 23°3 C. en aout; le thermo- métre ne descend jamais au-dessous de 9° C. On peut donc y acclimater avec succés le gibbon des Indes, l’orango de Bornéo et de Sumatra (iles voleaniques comme Tenériffe), le chimpanzé du Cameroun et le gorille (le plus éleve des singes anthropomorphes) qui se trouve dans l'Afrique de l'Ouest. I] est facile de se rendre compte de l‘importance d’une pareille institution, non seulement pour les recherches d’anatomie et d’anthropologie comparées, mais aussi pour les études physiologiques sur le cerveau, pour les études psychologiques et chimiques (par exemple sur le sang, afin den déterminer l’affinité avec celui de Vhomme), etc. Ce sont la des sujets d'une importance capitale, encore inexplorés et sur lesquels regne, de nos jours, la plus grande incertitude. Actuellement, apres avoir vaincu d’énormes difficutés, on a pu réunir, a Orotawa, sept chimpanzés; arrivés en 1912, ils sont déja bien accli- matés et un jeune savant allemand (le D' TrvuBER) est en train de se livrer sur eux a des études de psychologie. Il a été pouryu aux premiéres dépenses a l’aide de moyens privés, provenant principale- ment de la fondation SELENKA et PLAuT. Mais actuellement un comité est en train de se former, a la téte duquel se trouve l’anatomiste WAL- DEYER, et les promoteurs esperent de faire de leur fondation une insti- tution internationale (Scientia, t. XIV, p. 163, Bologne, 1913). Analyses. Gustave Jéquier. — Histoire de la civilisation égyptienne, des origines a la conquéte d’Alexandrie, 330 pages (19 x 13 em.), 265 figures. Payot et C'*, Paris, s. d. (1913). [Prix: 3 fr. 50] C’est avec infiniment de plaisir que j'ai lu ce petit livre, si clair et si dense a la fois. Il comblait un de mes désirs secrets. Je souhaitais depuis longtemps pouvoir lire une étude générale sur cette civilisation égyptienne, si étrangement dénaturée par les formules et les clichés courants. Car, comme le dit l’auteur, dans sa préface: « Jusqu’ici, la tendance de certains ouvrages d’ensemble a été d’insister sur la ligne générale, de chercher a présenter un tout homogéne plutét que de dif- férencier les périodes, et cela ne pouvait qu’accréditer toujours dayan- tage dans le public la vieille légende de Egypte immuable. — Le but de ce petit livre est de réagir contre ces idées erronées, d’étudier succes- sivement toutes les grandes étapes de la civilisation égyptienne, de montrer les progrés réalisés peu a peu malgré les secousses et les chan- gements de régime, en groupant les résultats acquis autour d’un rapide apercu de l’histoire elle-méme, comme aussi d’indiquer la naissance des arts, des industries, des différentes branches de la civilisation égyp- tienne, leur expansion progressive dans les pays limitrophes, et la part qui leur revient dans le développement de la culture générale. » Les intentions de l’auteur ont été fort bien réalisées. Je dois faire cependant une réserve importante: lhistoire de la science est a peine effleurée, et cependant, il ne manque pas de choses a endire ! Espérons qu'une prochaine édition comblera cette lacune inadmissible. — Le premier chapitre est consacré 4 l'étude des sources de Ilhistoire d’Egypte, et donne a chacun la possibilité de s’orienter et de pénétrer plus avant dans le vaste domaine de l’Egyptologie; ce petit livre pour- rait étre utilisé, en effet, comme une excellente introduction a cette science. Les chapitres suivants sont consacrés & chacune des grandes périodes historiques : | Egypte légendaire ; | Egypte archaique; l'époque Thinite (de 4000 A 3400 eny.); 1’ Ancien empire (de 3400 a 2200 eny.); le Moyen empire (de 2200 4 1500 eny.); le Nouvel empire (de 1500 a 332). Chacun des chapitres est subdivisé en trois parties : Histoire, monu- ments, civilisation. L’ouvrage est illustré d’un grand nombre de 33 504 ISIS. I. 1913. figures, fort judicieusement choisies. Enfin, il est suivi d’un index et d'une assez longue bibliographie (p. 311-320): mais encore une fois, cette bibliographie ne contient aucune indication relativement a l’histoire de la science Pour parler dignement de la science égyptienne, tout en respectant le programme et lhomogénéité de l’ouvrage, il faudrait augmenter celut-ci au moins d’une quarantaine de pages. G. 8: A. Moret, conservateur du Musée Guimet, directeur adjoint d’égypto- logie a4 l’Ecole des hautes études. — Mystéres éyyptiens, un volume in-18 avec 57 gravures dans le texte et 16 planches hors texte. Paris, ARMAND Co.in, 5, rue de Mézieéres, 1913, 326 pages. [4 francs]. Sous ce titre parait un troisiéme volume d’essais égyptologiques ana- logue 4 ceux que l’auteur nous avait offerts sous les titres de: Au temps des Pharaons et : Rois et dieux d’Egypte. C'est un recueil de six études aux sujets trés varies; la premiere seule concerne les mystéres égyptiens; une autre est consacrée au folk-lore; une autre encore a l’architecture ; mais toutes, écrites d’un style alerte et attachant, trai- tent d’une fagon accessible aux profanes les questions les plus récem- ment agitées par les spécialistes. Le sixieme essai mis 4 part, qui expose en pleine lucidité les résultats des récentes fouilles de Bor- CHARDT et de REISNER, on constate a travers ces dissertations indépen- dantes l’une de l’autre une inspiration commune. L’érudit conservateur du Musée Guimer joint, a la compétence de l’égyptologue, une curiosité d’esprit qui le rend soucieux d’éclairer les questions obscures posées dans son champ d’études propre a la lumiére de la méthode comparative. Cette derniére est d’ailleurs maniée avec sobriété, non pour assimiler ceci 4 cela, mais pour rendre moins étranges certains phénoménes en les illustrant par d’autres similaires, qui se présentent ailleurs, et pour obtenir quelque principe heuristique dans la recherche de solutions toujours sujettes 4 vérification. Par exemple, le rappel du rite indien de la diks4, magistralement interprété par SyLvain Lév1, 4 propos de la féte Sed (p. 85), quoiqu’il n’y ait sans doute aucune connexion histo- riquement déterminable entre ces deux faits, aide singuliérement a intelligence d'idées trés anciennes; de méme, on aurait pu confronter le réle cosmique du Pharaon, clef de voite de l’ordre naturel des sai- sons et responsable des défaillances de la nature (p.179, 183), avee des idées identiques sur lesquelles repose la notion chinoise du souverain, Fils du Ciel. Avee une aisance élégante et stre d’elle-méme, l’auteur s’est abstenu du dogmatisme de quelques théoriciens du totémisme, et ANALYSES. 505 de l’antitotémisme professé a priori par certains historiens hostiles a lécole sociologique : grace a ce libéralisme, A. Morer a composé deux excellents chapitres, l'un qui compare l’autorité pharaonique a celle d’un chef de clan totémique (III), l'autre qui recherche si la complexe notion du ka, tout ensemble double, génie protecteur, substance et subsistance des ¢tres, n’est pas une survivance du concept de totem (IV). Les deux maitres auxquels hommage est rendu dans |’avertissement sont non seulement G. MAspéERoO, auquel le livre est dédié, mais Frazer, dont linspiration se retrouve particuli¢rement dans le pittoresque essai sur les Rois de Carnaval (V). Mais ot l’auteur parait étre le plus lui-méme, c’est dans les deux chapitres qui intéressent le plus directement les idées philosophico-religieuses. Dans lun d’entre eux, consacré au Verbe créateur (II), est mise en évidence I’ori- gine égyptienne du \dyo¢ hermétique; aprés tant de commentaires qui furent composés sur cette notion alexandrine et tant de débats entre érudits 4 propos du ma-hrou, on lit avec satisfaction ces pages aussi précises que claires. Cependant l'étude la plus étendue est celle qui donne son nom 4 l’ouvrage entier (1). On y trouvera de précieuses indi- cations sur ces représentations allégoriques, parlées et mimées, qui, par lefficacité magique du rite, perpétuaient 4 travers une mort simulée et une renaissance fictive, la vie du monarque et celle méme de l'homme ordinaire, lui aussi bénéficiaire du sacrifice osirien, 4 la condition quwil se fit initier. On saisira par des exemples typiques les difficultés avec lesquelles est aux prises la science moderne pour reconstituer, non plus, comme aux temps héroiques de l’égyptulogie, le sens littéral des hiéroglyphes, mais la signification religieuse de notions jusqu'ici énig- matiques, bien qu’elles soient apparentées a des croyances encore vivantes parmi nous sous des formes a peine différentes. D’abondantes illustrations, fac-similés exacts des documents, mais si bien choisies qu’elles ont la clarté démonstrative de schémas abstraits, rendent la lecture de cet ouvrage aussi attrayante qu’instructive. P,. Masson-OurseEt (Paris). Lones (Thomas East). — Aristotle's Researches in Natural Science. London, West, NewMaAn and C°., 1912, vin and 274 pages, 10 text figures, in-8°, 6 shillings net. It is impossible to arrive at any just understanding of the history of scientific thought without some knowledge of the work of ArisTorLe, the fundamental importance of which is admitted on all hands. Many students of Natural Science, however, are unable to read his writings in the original, and, in these days of strenuous specialisation, are also too fully occupied with their own chosen subjects to attempt the 506 ISIS 1. 1913. laborious task of wresting what is essential from the ever-growing mass of Aristotelian critical literature. To such students the present book by Dr. Lones, in which ARISTOTLE’s achievements in Natural Science are brought together and related with convenient brevity, should prove a great boon. The work has, however, les défauts de ses qualités. Too often lucidity is sacrificed to conciseness, with the result that a confused impression is left upon the mind of the reader. The student of the history of science would have been grateful if Dr. Longs had amplified his preliminary chapters and dealt more fully with such subjects as ArisToTLe’s method of investigation and his influence on scientific thought in the Medieval and Renaissance periods — subjects which he has touched, but of which his treatment is somewhat tantalizing aud unsatisfying. A point of special historical interest, among many to which attention is directed by Dr. Longs, is the encouragement accorded by the Church to the study of AriIsroTLE during the Middle Ages. The alliance between the Church and Aristotelianism became so close that an attack on one was considered ipso facto to be an attack on the other. This alliance appears to have survived until the time of the Renais- sance, when the Reformers, notably Luther, made a vigorous onslaught upon the philosophy of ARISTOTLE. The theoretical basis of AristoTLE’s method of investigating the natural sciences, was the ascertainment of facts by the actual obser- vation of natural phenomena by means of the senses. As Dr. LoNEs shows, however, his practical application of the method was defective, and he failed to realize that there were many natural phenomena — about which very numerous observations must be made, before any general statement concerning them can be formulated. We can scar- cely, indeed be surprised that AristoTLE should have been satisfied with inadequate and unverified observations, when we remember how tardy scientists have been, even in comparatively modern times, in recognizing the necessity for detailed experimental and descriptive work as a foundation for broad generalizations. The scope of Dr. Lones’ book is remarkably wide, dealing, as it does, with the nature and value of ArISTOTLE’s researches in physical astronomy, meteorology, physical geography, physics, chemistry, geology, botany, anatomy, physiology, embryology and zoology. Its value to the student is much increased by the references which are given to all those passages from which statements are quoted. It is obviously impossible, in the case of a short analysis, such as the present, to attempt to follow Dr. Lonss’ exposition in detail. We cannot do more than mention a few outstanding features of ARISTOTLE’S scientific work. ANALYSES. 507 It is always necessary, in considering ARISTOTLE’s views, to bear in mind that he believed in the formation of terrestrial matter from the four « elements », the natural motions of which were upwards from the centre in the case of Fire and Air, and down- wards towards the centre in the case of Earth and Water. These elements were compounded of the four forces, Heat, Cold, Wetness and Dryness. He also believed that there was a fifth element, 2ther, which had a circular motion and existed at a great distance from us. £ther was eternal and indestructible, but the other four elements required to be renewed by generation. According to ARISTOTLE, the Earth occupied the centre of the Kosmos or Universe, which was spherical in form and finite in magnitude, and outside which neither Space nor Time existed. In considering the physical nature of matter, ARISTOTLE rejected the atomic theories of Leucippus, Democritus and others, but it must be remembered that such theories bore only a superficial resemblance to the modern atomic theory of chemists. Compared with the theory of the ancient atomists, it may be said that matter was considered by ARISTOTLE to be vitreous and colloidal and by the Atomists to be granular. ARISTOTLE’s Opinions upon the nature of living beings were of excep- tional interest. He believed in a gradual transition from inanimate things to animals — an idea which had been foreshadowed by other philosophers. Animate beings were distinguished by the possession of « yux) », a word which may be translated « vital principle », although, as Dr. Lones points out, it is doubtful whether there is any English word or phrase which exactly expresses its meaning. ARISTOTLE considered the vital principle to be related to living bodies in a manner comparable with the relation of Form to Matter, or Sight to the Eye. He says that, if the Eye were a living being, then Sight would be its vital principle. He regarded the vital principle as existing in three grades (1) Nutritive, (2) Sentient, (3) Intellectual, —the Sentient including the Nutritive, and the Intellectual including both the others. Plants possess only the Nutritive Principle, and animals the Sentient, while man possesses the highest degree, the Intellec- tual. Zoology, as an independent branch of scientific research owed its establishment to Aristorie. It is probable that he was taught to dissect animals when he was quite young, for his father was one of the Asclepiads, an order of priest-physicians, who are said to have practised dissection and instructed their children in the art. Dr. Longs concludes that AristorLe, in all probability, himself examined in this Way about 49 different animal species, of which he gives a list (p. 106), but he is convinced that he never actually dissected a human body. 508 ISIS. I. 1913. Dr. Longs draws attention to the fact that ArIsroTLe did more than any other anatomist who lived before the times of Vesalius and Servetus to prepare the way for a satisfactory explanation of the phenomenon of the circulation of the blood. Respiration, however, was a process which he failed to understand, although some of his observations on the subject were of value. He believed that lungs and gills mainly served to cool the animals to which they belonged, and he denied the existence of respiration in those animals which did not seem to possess such organs, and alsoin plants. To some extent he understood the structure of the lung, for he says that there is no common duct between the branches of the blood-vessels and those of the trachea, but that, in some way, air passes from the small air passages into the closely adjacent branches of the pulmonary blood- vessels. On the morphological side, Dr. Lones shows that ARISTCTLE was constantly mindful of the idea that there exist, in some animals, component parts which may be considered to take the place of certain parts in other animals. He alludes, for instance, to the correspon- dence between the fore feet of quadrupeds and the hands of man. He does not seem, however, to have drawn a clear distinction between those parts which we should now call homologous, and those which, without being truly homologous, are analogous in function. In con- nection with his general views on structure, it is interesting to find that he regarded the Barbary Ape and other monkeys and baboons as partaking of the nature of both men and quadrupeds, although he had not, apparently, any conception of the evolution of the higher forms of life from the lower. Great importance is attributed by Dr. Lones to ARISTOTLE’s work on the Generation of Animals (tepi Zwwv yevéoews) and he regards his research on the embryology of the chick as deserving particular credit. ARISTOTLE’S view of generation was that the female contributed to the embryo merely passive material, while the male did not contribute matter, but supplied the form and motive principle. He says, very acutely, that the young animal is not at once a horse or a man, but that its life is at first like that of a plant and that the characteristics of the particular species of animal to which it belongs are the last to be developed. This seems to foreshadow the modern theory that the embryological development of the individual is an epitome of the phylogenetic history of the species. In his concluding remarks Dr. Longs points out that he has aimed at showing fairly the defects of ARISTOTLE’s work as well as its excel- lences. The value of the book is, indeed, greatly enhanced by the fact that Dr. Lones is no blind admirer of the Philosopher whom he ANALYSES. 509 has studied so closely. He treats his views with dispassionate criti- cism, and has endeavoured, wherever possible, to check his statements by means of first hand investigations. A useful index gives easy access to the mass of information contained in the book. Acnes ARBER (Cambridge). Paul Tannery. — Mémoires scientifiques, publiés par J. L. HeiBere et H. G. Zeuruen. — Tome II. Sciences exactes dans l'antiquité (1883- 1898); 1 vol. petit in-4°, 24x18 cm., xu-+555 pages, Epouarp Privat, Toulouse, et GAUTHIER-VILLARS, Paris, 1912. J’ai déja indiqué, en donnant le compte rendu du premier volume de cette publication monumentale, dans quel esprit elle était faite (voir Tsis, t. I, p. 114-115). Ce premier volume contenait 29 mémoires relatifs a la science grecque, publiés dans divers recueils de 1876-1884. Le volume II contient les mémoires, numérotés de 30 a 65, publiés pendant les quinze années suivantes. En voici l’énumération : 30 (p. 1-47). — Pour l’histoire des lignes et surfaces courbes dans l’an- tiquité (Bulletin des sciences mathématiques, 1883-1884) : La Quadra- trice d’Hippras p’Exis. — Surfaces de vis et hélice cylindrique. — Surfaces et courbes spiriques. — Le concept de courbe. — La spirale d’ArcuimEpe. — Les conchoides de NicomEpr. — La cissoide de DIOcLEs. 31 (p. 48-63). — Sur l’authenticité des axiomes d’Evciipe (Bulletin des sciences mathématiques, 1884). 32 (p. 64-72). — Sur les manuscrits de DiopHanTEe a Paris (Annales de la Faculté des lettres de Bordeaux, 1884). 33 (p. 73-90). — La perte de sept livres de DiopuHante (Bulletin des sciences mathématiques, 1884) : Discussion des hypothéses faites par NESSELMANN, dans son Algebra der Griechen. 34 (p. 91-104). — Sur la langue géométrique de PLaton (Annales de la Faculté des lettres de Bordeaux, 1884): 1. Le passage du Théététe. Il. Le pythméne épitrite. 35 (p. 105-117). — Domninos pe Larissa (Bulletin des sciences mathé- matiques, 1884). 36 (p. 118-136). — Evrocius et ses contemporains (Ibidem, 1884). 37 (p. 137-178). — Questions héroniennes (Jbidem, 1884): A propos de la représentation des fractions par une suite de quantiémes, c’est-a-dire de fractions ayant pour numérateur l’unité, et de l’extraction des racines carrées incommensurables. 38 (p. 179-201). — Sur l’arithmétique pythagoricienne (/bidem, 1885). 39 (p. 202-210). —[Interprétation d’un fragmentde Hfron p'ALEXANDRIE, que Hutrscu avait renoncé a débrouiller ; cfr. Heronis Alexandrini 510 ISIS. I. 1913. Geometricorum et stereometricorum reliquiw, 1864, p. 164] (Revue archéologique, 1885). 40 (p. 211-222). — Notes critiques sur Domninos (Revue de philologie, 1885). 4] (223-224).— Sur lareprésentation des fractions chez les Grees (Biblio- theca Mathematica, 1886): A propos d’une affirmation inexacte de GARDTHAUSEN, dans sa Griechische Palaeographie. TEUBNER, 1879. 42 (p. 225-255). — AuToLycos DE Pirane (Mémoires de la Société des sciences physiques et naturelles de Bordeaux, 1886). 43 (p. 256-268). — La coudée astronomique et les anciennes divisions du cercle (Revue archéologique, 1886) : « En résumé, il ne nous est pas possible d’élucider absolument la question de l’origine de la coudée astronomique, et nous ne pouvons présenter a ce sujet que des hypo- théses provisoires. I] n’en résulte pas moins de notre étude: 1° que cette unité, de 1/180 de la circonférence, a précédé chez les Grecs la division du cercle en 360°, et qu’elle a dt influer notablement sur l’adoption de cette division ; 2° que la division en 360°, appliquée au cercle en général, est en réalité due 4 Hipparque et a coincidé avec son invention de la trigonométrie ; 3° que les Chaldéens n’ont eu cette division en 360° que pour le zodiaque, et, qu’acdté d’elle, ils en employaient d’autres analogues, mais différentes.) 44 (269-331). — Rapport sur une mission en Italie, du 24 janvier au 24 février 1886 (Archives des Missions scientifiques et littéraires, 1888): Classement des manuscrits de DiopHanrE. — Les Commen- taires sur NicomMAQque. — Le Vaticanus gr. 1411 et les manuscrits de Ruappas. — Les hypothéses optiques de Damranos et ANGE VER- GicE. — Notices sur divers manuscrits mathématiques. 45 (p. 332-344). — Scholies sur ARISTARQUE DE Samos (Revue de philo- logie, 1887). 46 (p. 345-366). — La grande année d’ ARISTARQUE DE SAMOS (Mémoires de la Société des sciences physiques et naturelles de Bordeaux, 1888). 47 (p. 366-399). — Etudes sur DiopHante (Bibliotheca mathematica, 1887-1888): I. Les problémes déterminés. — II L’analyse indéter- minée algébrique. — III. Les problémes algébriques indéterminés des livres II et III. — IV. Les problémes algébriques indéterminés des trois derniers livres. 43 (p. 400-406). — L’hypothése géométrique du Ménon de PLarTon. (Archiv fiir Geschichte der Philosophie, 1889). 49 (p. 407-417). — L’art d’Eupoxe (Revue de philologie, 1889). 50 (p. 418-432). — Les manuscrits de DiopHanteE 4 |’Escorial (Nouvelles Archives des Missions scientifiques et littéraires, 1891). (p. 433-439). — Sur une épigramme attribuée a DiopHANTE (Revue des études grecques, 1891). 5lbis (p. 440-441). — Note sur les problémes musicaux dits d’ARISTOTE (Ibidem, 1892): A propos d’un passage de THEON DE SMYRNE. 5 — ANALYSES. 511 52 (p. 442-446). — Sur les épigrammes arithmétiques de l’anthologie palatine (Ibidem, 1894). 53 (p. 447-457). — Un fragment des Métriques de H&ron (Zeitschrift fiir Mathematik und Physik, 1894). 54 (p. 451-454). —Sur un fragment inédit des Métriques de H&ron d’ALEXANDRIE (Bulletin des sciences mathématiques, 1894). 55 (p. 455-465). — Sur Tuton pe SmyrNeE (Revue de philologie, 1894) : A propos de l’édition de J. Dupuis, Paris, 1892, 56 (p. 466-469). — Sur un passage de Tuton DE Smyrne (Jbidem, 1895). 56bis (p. 470-471). — Sur un passage d’ADRASTE, cité par Virre (A nnales de la Faculté des lettres de Bordeaux, 1880). 57 (p. 472-486). — Geometria (Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, t. IV, 1895): 1. Géométrie théorique. — II. Géométrie appliquée. 58 (p. 487-498). — L’inscription astronomique de Keskinto (Revue des études grecques, 1895) : Cette inscription se rapporte certainement a une théorie construite avant HippaRQue. 59 (p. 499-501). — Sur l’inscription astronomique de Keskinto (Comptes rendus del Académie des sciences, t. CX X, 1895): « Cette inscription, trouvée dans lile de Rhodes, et dont la date peut étre assignée entre 150 et 50 ans avant J -C., donnait pour chaque planéte et pour une méme période (grande année) commune a toutes, les nombres entiers de quatre sortes de révolutions distinctes, supposées accomplies pendant cette période.» 60 (p. 502-516). — Une inscription grecque astronomique (Bulletin astronomique, 1895): Il s’agit de la méme inscription, que celle qui a fait objet des mémoires n® 58 et 59. Voir aussi n° 61. 61 (p.517-526). — Sur les subdivisions de V'heure dans ]'antiquité (Revue archéologique, 1895). 62 (p. 527-539). — Sur la religion des derniers mathématiciens de l’anti- quité (Annales de philosophie chrétienne, 1896): « En faisant la balance, on trouvera sans peine que les travaux les plus importants, ceux ot il y ale plus de vie et d'idées neuves [DiopHante, ANATOLIUS, Evrocivs,... Pappus...], sont du cété du christianisme. Si j'ajoute qu’a partir de Zosime, l'art chimique est A peu prés exclusivement cultivé par des gnostiques ou des chrétiens, on arrivera a cette con- clusion que le mouvement intellectuel, en ce qu'il avait de vérita- blement fécond, était depuis le troisiéme siécle passé sous l'égide de la religion nouvelle.... » 63 (p. 540-544).— Sur la locution [ex aequo] [il s'agit en réalité de la locution grecque correspondante] (Revue des études grecques, 1897). 64 (p. 545-548). — Skoutlésis et strophiolos (Revue archéologique, 1897): A propos de deux termes techniques de la géométrie de H&ron. 512 ISIS. 1. 1913. 65 (p. 549-554). — Sur Carpos d’Antioche (Revue de philologie, 1898). Cette énumération, que j’ai da faire beaucoup trop breve, — car si j'avais voulu seulement résumer les trente-six mémoires de ce recueil il m’aurait fallu un espace considérable, — fait déja apparaitre toutes les richesses d’érudition dont cet ouvrage est rempli. L’ceuvre de Pavut TANNERY restera une source indispensable et de tout premier ordre pour l’historien dela science antique. — Tous les travaux réim- primés dans ce volume II sont des travaux de pure érudition, ot se révélent 4 chaque page lintelligence critique et la science si riche et si complexe de l’auteur. Seul, le mémoire n° 57, extrait du Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, constitue un essai de synthése et de vulgarisation. G. S. The Satakas or wise sayings of Bhartrihari, translated from the Sans- krit by J. M. Kennepy. — London, T. Werner Lavrig, Ltd. Clif- ford’s Inn, sans date, in-8°, 166 pages, 3 shillings 6 pence. Le volume quis’offre 4 nous sous ce titre inaugure une série de traduc- tions destinées Arendre accessibles, pour un prix modique, maints chefs- d’ceuvre de la spéculation de l’Orient, qui ou bien n’ont été qu’incomple- tement traduits en des langues européennes, ou bien le furent en des publications rares et chéres. Il convient done d’accueillir avec sympa- thie cette tentative et ce programme. Souhaitons que l’éditeur, alors méme qu'il ne désirerait pas entreprendre de publications scienti- fiques, s’adresse cependant, pour cette ceuvre de haute vulgarisation, a des spécialistes d’une réelle compétence. La présente traduction de BuarTRIHARI, quoiqu’elle ne repose pas sur une étude critique du texte, donne une idée approximative de ce fameux recueil de sentences. En outre, elle n’a pas omis la troisiéme section comme l’ayait fait telle traduction antérieure. C’en est assez, sinon pour contenter les indianistes, du moins pour faire ceuvre utile et pour inté- resser quiconque se plait aux maximes morales, sorte de littérature qui a fleuri dans l’Inde avec abondance. Nous ne ferons pas grief a M. Kennepy d’avoir présenté, en guise de préface, un exposé trop vague et quelquefois inexact de l’ensemble de la philosophie indienne; car, en vérité, cette cinquantaine de pages est étrangére au sujet. Point n’est besoin d’avoir entendu parler des métaphysiques du Samkhya ou du Vedanta pour aborder la lecture de ces aphorismes, pas plus qu'il n’est indispensable de connaitre DrscarTEs pour goiter LA BRUYERE. Mais on désirerait, par contre, que |’auteur nous renseignat quelque peu sur la place qu’occupa BHaRTRIHARI parmi les moralistes indiens et sur la signification de ses apophtegmes. I! ne nous est pas indifférent —" ANALYSES 513 qu'il ait vécu soit au m* siécle, soit au vii’ et au rx®. L’accent du troi- siéme livre est si différent, dans l'ensemble, de celui des deux précé- dents, qu'il y aurait intérét a rechercher si les Indiens ont aimé en BHARTRIHARI Ce qu'il conservait de goat pour la volupté dans son zéle ascétique, ou au contraire s‘ils n’ont apprécié en lui que le moraliste sévere et le Civaite convaincu. Un critique peut méme se demander si la troisiéme section est de la méme main que les autres. Plus d’une inter- férence ou répétition atteste que le texte a subi des remaniements ; le nombre de cent maximes (sataka), trés dépassé en ce qui concerne cha- cune des deux premieres parties, pourrait n’étre qu’un cadre artificiel tardivement imposé 4 une collection de sentences. Si nous nous bornons a prendre ces maximes telles qu’elles nous sont données, nous éprouvons soit de l’embarras 4 les concilier en une pensée cohérente, soit un certain charme a constater l’indifférence de cet esprit « ondoyant et divers » a l’égard de toute systématisation. I] admet tan- tot que la bonté ou la méchancete des hommes dépend de la qualité du milieu ot ils vivent (I, 67), tantdt qu’elle est la conséquence des actions accomplies dans une vie antérieure (I, 94). Il affirme que notre exis- tence est le jouet du destin (I, 88), méme d’une fatalité absurde (I, 92; IJ, 110); et pourtant il parait subordonner cette nécessité a la rétribu- tion de nos actes anteérieurs (I, 94), qui est chose Gminemment certaine et raisonnable aux yeux d'un Indien. 11 prétend s’unir a 1|’Esprit supréme (II, 72, 81, 87, 108, 136, 147); il invective comme Polyeucte les plaisirs terrestres : (« Que ne me quittez-vous, quand je vous ai quittés! » Toutefois, il se demande encore si le renoncement est la meilleure voie a suivre (II, 40). Il déclare que la beauté d’une femme ne mérite pas de louanges (II, 20) et se révéle, dans tout le troi- siéme chapitre, fonci¢rement épris des charmes qu'il maudit. « Ami de la vertu plutot que vertueux », BHARTRINARI devait étre un homme aimable, ardent au plaisir quoique sensible 4 ses amertumes, capable d'élévation malgré ses faiblesses et ses doutes : par quelques-uns de ces traits, il montre une posture morale analogue 4 celle d’Horace. Insou- cieux de la révélation religieuse et des systémes, ne se professe-t-il pas disciple des poétes (III, 51)? Sachons-lui gré de nous rappeler combien l'Inde eut de mérite a étre la terre de l’ascétisme, tant les séductions voluptueuses y exercérent d’empire jusque sur les désabusés. P. Masson-OursEt (Paris). The Wisdom of the East Series. — London, Joun Murray, Albemarle Street; edited by L. Cranmer-Byno and D'S. A. Kapapta. Dans cette collection relative a la sagesse de l’'Orient, une quaran- taine de petits volumes élégants, d'usage trés pratique, offrent au 514 ISIS. I. 1913. public d’excellentes traductions, ceuvres de spécialistes éprouvés. Aucune d’entre elles, qu'elle concerne la métaphysique, la religion ou la morale, ne saurait étre indifférente 4 l’historien de la science, car ce dernier peut faire son profit de tout ce qui concerne les diverses moda- lités de la pensée humaine. N’est-ce pas a travers des spéculations qui nous paraissent 4 présent, dans notre Europe moderne, peu ( scienti- fiques », quoiqu’elles aient, en leur temps, prétendu a lobjectivité, que se constituérent, par un lent progrés, les procédés de raisonnement sous-jacents 4 la science? Indiquons briévement, en signalant quelques échantillons plus ou moins récents de cette série, l’intérét épistémolo- gique de ces opuscules qui répandent une connaissace exacte d’uvres difficilement accessibles méme aux orientalistes. The Wisdom of Israel, from the Babylonian Talmud and Midrash Rabboth. Translated from the Aramaic and Hebrew by Epwin Couuins, 60 pages, | shilling. Ce sont des morceaux choisis dans la littérature connue sous le nom générique d'Agadah, illustrant l'étude de la loi biblique par de vivantes lecons de moralité, issues aussi bien du folk-lore que de l’improvisa- tion des rabbins aux jours de féte. Un grand nombre de ces fables ou aphorismes n’ont qu’un but d’édification ; il est permis de les rappro- cher des motifs similaires incorporés au Nouveau Testament. Mais dans plusieurs cas on surprend sur le vif l’évolution de la parabole morale en allégorie métaphysique, sous l’influence des spéculations hellénistiques d’Alexandrie ; cela montre du moins 4 quel point, méme aprés la formation de notions abstraites adaptées au dogme juif, l’esprit israélite restait attaché au concret. D’ailleurs, le symbolisme inhérent a ces allégories se justifiait par la croyance que la nature est pour Vhomme comme un tuteur 4 1]’égard de son pupiile (p. 23); un fait quel- conque peut done renfermer pour nous un enseignement, une anecdote révéler une vérité. The Awakening of the Soul, from the Arabic of In Turatn, by — P. BRONNLE, 87 pages, 1 sh. 6 d. Le traducteur, dont le travail sera comparé utilement 4 celui du Prof. Gautuirr, d’ Alger, nous présente d’abondants extraits du fameux roman philosophique d’Izpn Torait, le philosophe arabe d’Andalousie qui vivait au x1 siécle. La fiction y est mise au service de l’analyse abstraite; elle s’accompagne toutefois des graces de l’imagination; d’ou Vintérét attachant que provoque l’ouvrage, qui aurait pu n’étre qu’une séche construction schématique telle que la statue de Conpmiac. Un ANALYSES. 515 homme déposé depuis sa naissance sur une ile déserte, miraculeuse- ment élevé dans la plus complete ignorance de l’humanité, parvient spontanément, a force d’inductions, a édifier en un systeme cohérent TYensemble de nos concepts spéculatifs; si bien que, au jour ou ce Robinson Crusoé de la métaphysique se rencontre avec un sage formé selon l'éducation civilisée, éclate l‘harmonie merveilleuse entre les résultats de la pure philosophie et les principes directeurs des reli- gions que pratiquent les humains, quoique ces derniers soient inca- pables de comprendre, en son essence méme, la vérité absolue. Ce roman n’est pas seulement une réverie métaphysique : il expose, comme en se jouant, la genése des diverses sciences; il est méme remarquable qu’en cette fiction d’un aspect si abstrait soit offerte une classification des sciences qui procéde du concret : Hayy 1BN YoxKpHAN, le philoso- phus autodidactus, pour employer l’expression de Pocockg, s’achemine de la physiologie 4 la métaphysique en passant par la physique et lastronomie. The Path of Light, from the Bodhicharyavatara of CANTIDEVA, a manual of Mahayana Buddhism, by L. D. Barnett, 107 pages, 2 shillings. Cette traduction, non pas intégrale, mais qui cependant donne la plus grande partie de l’ceuvre, a été faite de main de maitre par l'indianiste du « British Museum »; et introduction qui la précéde fournit une excellente initiation au bouddhisme. Méme aprés lecture de la savante traduction exécutée par le Prof. L. pe LA VALLEE- Poussin (Revue d'his- toire et de littérature religieuses, 1905-1907), on consultera avec fruit le travail plus succinct de Barnett. L’auteur indien, qui dut vivre au vu’ siécle, a écrit en cet ouvrage une sorte d’ « Introduction a la vie déyote », montrant par quelle discipline spirituelle doivent passer les futurs Bouddhas pour réaliser l'illumination souveraine et la perfec- tion. Le fondement théorique de la doctrine est le dogme madhyamika de la vacuité universelle; mais ce fond métaphysique est recouvert de thémes ot s’exprime l’esprit religieux propre au Mahayana: le Nir- vana négatif et tout égoiste, quoiqu’il prétende étre un affranchisse- ment a l'égard de la personnalité, céde la place a la notion du Bodhi- Sattva, d'un étre qui ne prétend se soustraire a Villusion qu’en délivrant du méme coup les autres hommes. L’individualité étant chose vaine, les mérites du saint peuvent s’étendre a autrui; de lui peut rayonner une sorte de grace impersonnelle, quasi divine. Aujour- @hui que la faculté théorique revét un caractére « areligieux » dans la mesure ot la spéculation s'est dégagée des préoccupations pratiques, Vhistorien de la science peut chercher A rendre raison de cette menta- 516 ISIS. I. 1913. lité métaphysique, ot dans la gnose science et religion étaient indis- cernables. Le Bodhicharyavatara est a cet égard un texte caractéris- tique. Taoist Teachings, from the Book of Lien Tzu, from the Chinese by LIONEL GILES, 121 pages, 2 shillings. Yang Chu’s Garden of Pleasure, from the Chinese by ANTON ForkE, Introduction by HuGH CRANMER-Byne, 64 pages, 1/. Ces deux opuscules offrent une version anglaise des textes chinois dont nous ayons mentionné dans le premier numéro d’'Jsis une traduc- tion allemande, moins récente d’un an. L’ayenement chez Yang Chou d’une attitude matérialiste dans la morale chinoise : telle est la valeur épistémologique du texte traduit avec une exceptionnelle compétence par A. Forke. D’autre part, le livre de Lietsr, traduit dans ses parties essentielles par le fils de l’illustre sinologue de Cambridge, fourmille de renseignements sur la science extréme-orientale la plus ancienne. La physique évolutionniste y est énoncée dans des postulats fondamen- taux : une constance quantitative a travers les transformations (p.29), des modifications insensibles (31), ubiquité de la matiere sous ses états alternatifs de concentration et d’expansion (30). P. MAsson-OuRSEL (Paris). The Trisatika of Sridharacaya, by N. Ramanujacarya, in Madras, and G. R. Kaye, in Simla. — Extrait de : Bibliotheca Mathematica, III Folge, XIII Band, 3. Heft. (Teubner, Leipzig, p. -203-217, Juli 1913.) Cette traduction, d’un texte mathématique publié naguére (1899) par MAHAMAHOPADHYAYA SUDHAKARA DvEVEDI, a été, & la demande du Prof. Kaye, qui l’a encadrée d’une introduction et de notes, exécutée par le Prof. RAMANUJACARYA, de Madras. Quoique l’ouvrage, ainsi qu il appert de son titre, Trisatika (le titre proprement dit est : Ganitasara, manuel d’arithmétique), se compose de 300 paragraphes, les 65 théo- remes traduits contiennent toute la substance du traité, qui ne ren- ferme, quant au reste, quedes exemples a l’appui des régles énoncées. L’exposé s’ouvre par un tableau des mesures (monnaies, poids, capa- cités, longueurs, temps) qui atteste une tendance 4 employer surtout des rapports définissables par 4 ou par des multiples de 4. Aprés la théorie élémentaire des quatre régles et un paragraphe sur le zéro, ou l’on remarque plus de bon sens que dans maint autre traité hindou, ANALYSES. 513 sont exprimées les propositions relatives aux carrés, aux cubes, aux racines, aux régles de 3 et d'intérét, aux progressions arithmétiques. L'insertion dans cette théorie de la numération, de deux alinéas con- cernant les alliages d’or et la transition insensible de l’arithmétique a la géométrie, c’est-a-dire en l’espéce au calcul des aires, des volumes, méme de l’ombre d’un gnomon — ainsi s’achéve l’ouvrage —, n’étonnera que l’Européen dressé a distinguer des points de vue abstraits aux- quels ne s'est jamais placée la mathématique indienne. Caleuls de nombres ou évaluations de dimensions délibérément spatiales sont toujours des mensurations; ce concept de mesure (pramana), outre qu'il définit, en un certain sens, — comme « critére de vérité », — l'atti- tude du logicien, définit aussi celle du mathématicien. Inutile, sans doute, de releverici imperfection du calcul de 7 et telles autres étran- getés qui ne prendront une signification que lorsque les trés précieuses recherches de Kaye et de ses collaborateurs nous mettront en état de comparer avec fruit les méthodes d’exposition de la pensée scientifique indienne aux diverses époques. Mieux vaut signaler l’importance histo- rique de ce document qui, composé vers 1020, fut une des sources utili- sées, environ cent trente ans plus tard, par lVillustre Buaskara. On remarquera (p. 209) plusieurs rapprochements, indiqués par l’annota- teur, avec l’dpi8untixy cioaywyh de NicoMAQUE. P. Masson-OvurseEL (Paris). Paul Dorveaux. — Le livre des simples médecines. — Traduction fran- caise du Liber de simplici medicina dictus Circa instans de PLATEA- Rius, tirée d’un manuscrit du xiu® siécle (Ms. 3113 de la Biblio- théque Sainte-Geneviéve de Paris) et publiée pour la premiére fois (Publications de la Société frangaise @hisloire de la médecine, 1), Paris, in 8° xxiv + 255 pages. {10 francs] Voici quelques extraits de la préface du Dt DorveEAux, qui carac- térisent bien l'importance de cette publication : « Il y eut a Salerne deux médecins illustres du nom de PLATEARIUs. L’'un dénommé Jonannes a vécu a la fin du xi siécle et au commence- ment du xu*: on admet généralement qu'il est l’auteur d’un manuel de médecine intitulé: Practica brevis. L’autre, appelé Marruagvs, floris- Sait au milieu du x11 siécle; il a écrit les deux traités suivants: 1° Liber de simplici medicina, seu Circa instans; 2° Glossae in Antidotarium Nicolai .. Ces deux ouvrages, qui s'adressaient a la fois aux médecins, aux chirurgiens, aux apothicaires et aux herboristes furent copiés et recopiés dans tous les pays civilisés, depuis le xu° jusqu’au xv° siécle, .. On trouve des manuscrits du Circa instans dans la plupart des grandes 518 ISIS. I. 1913. bibliotheques. Tous présentent de nombreuses variantes ; quelques-uns contiennent en outre des interpolations et des additions considérables... L’édition princeps est la reproduction typographique d’un manuscrit quelconque de cet ouvrage, imprimé sans aucun soin... Pour les éditions suivantes ou s’est contenté de réimprimer le texte de la princeps, en y introduisant de nouvelles fautes... Le Circa instans est un traité de mati¢re médicale, de thérapeutique et de falsification des drogues, dans lequel on rencontre de nombreuses recettes de pharmacie et dont les chapitres sont, comme les formules de |’ Antidotarium Nicolai, rangés dans un ordre alphabétique peu rigoureux... Le Circa instans, qui, a vrai dire, n'est qu'une édition revue, corrigée et considérablement aug- mentée du traité De gradibus simplicium de CoNsTANrInuS AFRICANUS transformé, a été cité abondamment: et d’abord, au xmi® siécle, par THOMAS DE CANTIMPRE, par VINCENT DE BEAUVAIS, par BARTHELEMY L’ AN- GLAIS et PIETRO DE CRESCENZI; puis au XIV°, par CONRAD DE MEGENBERG et par MaTrTeo SitvatTico; enfin, au xv¢, par les auteurs anonymes de ces traités de matiére médicale intitulés: Aggregator practitus de sim- plicibus ; Herbolarium; Tractatus de virtutibus herbarum; Herbarius ; Hortus sanitatis; etc. Il a été traduit en frangais a diverses reprises. Des traductions du xim® siecle, on ne connait guere que la présente, dont Voriginal, incomplet malheureusement, se trouve a la Biblio- theque Sainte-Genevieve de Paris; mais au xv° siecle elles abondent. Aucune ne rend le texte entier de PLATEARIUS; en revanche, elles con- tiennent toutes des interpolations. » Pau. Dorveavx fait suivre sa préface d’une note sur les éditions du Circa instans. La premiere fut publiée a Venise en 1497. — Le texte francais est édité avec beaucoup de soin et suivi d’un glossaire tout a fait indispensable, qui occupe pres de 60 pages. II est inutile de souli- gner l’intérét que présente cette publication pour les historiens de la médecine et de la pharmacie, mais il est bon de la signaler aussi a l’at- tention des historiens de la chimie: ainsi le mot vitreolum, vitriol appliqué au sulfate de fer et généralement attribué 4 ALBERT LE GRAND s’y trouve employé a deux reprises. Enfin, ce texte est extrémement intéressant au point de vue philologique, et c’est d’ailleurs en grande partie grace au romaniste éminent, ANTOINE THOMAS, qu'il a été publié. G. 8. Edward Heawood. — A History of Geographical Discovery in the seventeenth and eighteenth centuries. x11+-475 pages, in-8°. Cam- bridge, University Press, 1912. [12 sh. 6.] L’histoire des découvertes géographiques au xvu® et au xvii® siécle a été bien moins souvent racontée que l’histoire des découvertes du ANALYSES. 519 xv° et du xvi®. Celle-ci a toujours exercé une trés grande fascination sur les écrivains et sur le public. Mais si la période du xvue® et du xvi‘ siécle n’a plus ce caractére original et merveilleux qui illumine en quelque sorte l’Age des Grandes Découvertes, elle est cependant bien loin de manquer d'intérét. Il suffit de parcourir le beau livre que Heawoop, le savant bibliothécaire de la Royal geographical Society, vient d’y consacrer, pour en étre persuadé. Comme il arrive a tous les historiens dont les travaux se rapportent a la fois 4 beaucoup de peuples et 4 une assez longue durée, l’'auteur a dQ renoncer a diviser son ouvrage d’une maniére tout a fait logique: car une subdivision pure- ment chronologique, ou purement politique, eit certainement beaucoup plus faussé la réalité que la subdivision mixte qu'il a adoptée. E. Heawoop s'est efforcé de recourir, autant qu'il était possible pour un sujet aussi vaste, aux sources originales ; il a eu recours aussi a des synthéses antérieures, dont il indique les principales dans sa préface. L’index a été tout particulicrement soigné, ce qui fait que ce livre a vraiment la valeur d’un ouvrage de référence. Voici la table des matiéres, qui nous fait connaitre a la fois le contenu de l’ouvrage et sa disposition générale : Introduction. —I. The Arctic Regions, 1550-1625. — II. The East Indies, 1600-1700. — III. Australia and the Pacific, 1605-1642. — IV. North Ame- rica, 1600-1700. — V. Northern and Central Asia, 1600-1750. — VI. Africa, 1600-1700. — VII. South America, 1600-1700. — VIII. The South Seas, 1650-1750. — IX. The Pacifie Ocean, 1764-1780. — X. Russian discoveries in the North-East, 1700-1800. — XI. The Northern Pacific, 1780-1800, — XII. The Southern Pacific, 1786-1800. — XIII, The French and British in North America, 1700-1800. — XIV. Spanish and Portuguese America, 1700- 1800. — XV. Asia, Africa and Arctic, 1700-1800. — Conclusion. — Supple- mentary notes, — Index (p. 417-475). A lépoque ot le livre de Heawoop se termine, la distribution générale des terres et des mers et les contours des grands continents sont des connaissances définivement acquises; l’ére des explorations purement scientifiques a commencé (déja depuis le Traité de Paris de 1763). On peut done dire que ce livre se rapporte a une période bien délimitée, comprise entre l’Age des grandes découvertes et la période contemporaine. G. 5S. Houston Stewart Chamberlain. — Gorrne, gr. in-8°, 860 Seiten nebst 2 grossen Tabellen. Miinchen, F. BruckMAnNN, 1912. [Broschiert : 16 Mark; in Leinen gebunden: 18 Mark; in Halbfranz- band : 20 Mark.] L’auteur de ce livre est une des personnalités les plus fortes et les plus populaires de l'Allemagne contemporaine. On sait le succés qu’ont 34 520 ISIS. I. 1913. obtenu ses livres précédents : son étude magistrale sur Richard Wagner, dont les éditions de luxe abondamment illustrées et les édi- tions ordinaires se sont vendues 4 un nombre considérable d’exem- plaires; les deux gros volumes ot sont étudiés les Fondements du xIx® siécle (Die Grundlagen des XIX. Jahrhunderts, 1899), qui ont atteint leur dixiéme édition; enfin son ouvrage sur IMMANUEL Kant (Die Per- s6nlichkeit als Einfiihrung in das Werk, 1905) qui, lui aussi, a déja été réédité. Ce succes est d’autant plus remarquable, que les livres de H. S. CHAMBERLAIN ne sont pas de petits volumes d’une lecture aisée, tels qu'il en faut pour satisfaire la paresse intellectuelle du grand public; non, ce sont tous d’énormes ouvrages, imprimés en texte compact sans subdivisions apparentes, dont l’aspect est plutot rébar- batif et redoutable, et qui sont d’un prix élevé. Je ne veux pas analyser ici les causes psychologiques de ce succes, qu'il ne faut pas attribuer seulement 4 l’originalité et a la maitrise intellectuelle de l’auteur, nia son grand talent d’artiste, a la singuliére force persuasive de son esprit, — mais aussi, pour une trés large part, au mouvement intellec- tuel extrémement intense ou se reflete l’impérialisme allemand. J’ai entrepris avec curiosité et avec beaucoup de sympathie la lecture de la nouvelle ceuvre de H. S. CHAMBERLAIN, cette biographie de GoETHE a laquelle il s’est consacré durant sept années de travail intense, — mais j’ai le regret de devoir dire que ce que j’en ailu m’a vivement désillusionné. Décidément, autant j’aime la personnalité méme de CHAMBERLAIN, autant je déteste sa méthode intellectuelle, celle dont il a fait preuve une fois de plus dans |’élaboration de cet ouvrage monstrueux. Cette méthode consiste essentiellement — sous prétexte d’approfondir et d’atteindre au sein des choses, la vérité vraie — a généraliser constam- ment 4 propos de tous les faits particuliers, 4 raccorder les choses les plus disparates, a délayer les moindres remarques dans des réflexions philosophiques interminables, a parler de tout a propos de tout. Certes, les digressions d’un esprit aussi intelligent, et d’une ame aussi haute, ne manquent jamais d'intérét; on ne lit pas sans profit; mais tout de méme on s’exaspére de les trouver sans cesse sur son chemin la ou elles n’ont que faire. Si je consulte un ouyrage consacré a GOETHE, e’est que je tiens a me renseigner sur GOETHE et non, sous prétexte que GorETHE fut un esprit encyclopédique, sur toutes les choses au sujet desquelles s’exercérent sa pensée et celle de son infatigable commenta- teur CHAMBERLAIN. Si je lis un ouvrage sur GOETHE, c’est apparemment pour apprendre 4 mieux connaitre GorTHE et non CHAMBERLAIN. On voit que ce qui manque principalement a cet ouvrage, c’est lunilé de sujet, au sens francais; j’ajoute: au sens francais, car il est bien entendu que l’auteur de ce livre est convaincu d’avoir éleyé un monu- ANALYSES. 521 ment d’une singuliére et profonde unité. Il a tout a fait raison d’ail- leurs, a son point de vue, car le sujet du livre devient simple du moment que l’on a renoncé a y chercher ce que le titre semblait pro- mettre : une étude sur la personnalité de GorTHe. — A vrai dire, ce cearactere tellement subjectif de l’ouvrage, que l’on ne sait plus s’il est consacré 4 GOETHE Ou 4 CHAMBERLAIN lui-méme, ne doit pas nous éton- ner: en effet, nous étions prévenus, car, dans sa préface, l’auteur nous dit textuellement ceci : « De fait, c’est pour moi-méme que j’ai écrit ce ‘ livre sur GoETHE » (Dieses Buch iiber Goethe habe ich recht eigentlich fiir mich selber geschrieben). La méthode intellectuelle de Houston Stewart CHAMBERLAIN me parait éminemment régressive et désorganisatrice : parler de tout a propos de tout, comme il le fait; généraliser sans mesure et sans arrét; tromper constamment le lecteur en lui disant d'autres choses que celles auxquelles il s’attend et qu'il cherche, — en vérité, c’est gaspiller la pensée humaine au lieu de l’économiser; c’est retarder notre marche. A mesure que notre tache intellectuelle devient plus complexe, a mesure que les connaissances humaines s’accumulent, et s’étendent sans cesse dans les directions les plus diverses — l’ordre, la clarté, deviennent de plus en plus indispensables, l’organisation méthodique de cette tache devient de plus en plus urgente. Au lieu de cela, H.S. CuHam- _ BERLAIN me fait penser a4 une siréne qui s’amuserait a détourner les yoyageurs pressés de leur vraie route, en permutant les indications des poteaux indicateurs, en les accablant de discours interminables, en les attirant dans des labyrinthes, disposés avec art... Sans doute, pour les voyageurs qui ne sont pas pressés, qui n’ont pas un but défini 4 atteindre, cette méthode a peut-étre du charme; ils auront sans doute beaucoup de plaisir et de profit a flaner dans la compagnie - de CHAMBERLAIN. Mais je pense que ces voyageurs-la ne lisent pas la reyue Jsis, dont je défends ici le point de vue. En résumé, en écrivant ce gros ouvrage sur GOETHE, Houston StTrE- WART CHAMBERLAIN nous a montré comment un homme intelligent et un grand artiste peut créer une c@uvre insupportable. Au surplus, ce que jen ai dit donnera peut-étre a plus d'un lecteur le désir de contempler ce monstre d'un peu plus prés, et je le répéte, ils ne le feront pas sans profit. Encore deux petites remarques pour finir. Pour permettre au lec- teur de se retrouver plus facilement dans son labyrinthe, l’auteur a rédigé un « index desidées principales » (Register der Hauptbegriffe) qui parait fort commode, et rendra grand service 4 ceux qui voudront mal- ‘gré tout utiliser son livre. — L’ouvrage est partagé en six chapitres intitulés respectivement : La vie de Gortue. — Sa personnalité. — Son activité pratique. — Le naturaliste (p. 241-389). — Le poéte. — Le G. S. < 522 ISIS. I. 1913. Ludvig August Colding. — Kelka tesi pri la forci. Prizentita a det Kongelige Danske Videnskabernes Selskab (rejala Dana Societo di la Sienci) en la yaro 1843. Traduktita en la linguo internaciona Ipo da ingenioro J. P. GseRuLFr, kun introduco da Prof. W. OsTwa.p, Extraktita de la revuo Progreso (n° di agosto 1913), 20 p. in-8° Paris, Cu. DELAGRAVE. [Preco : 1 Fr.] Il convient de se réjouir vivement de cette publication, tout d’abord parce quelle constitue un acte de justice et de réparation a l’égard dé CoLDING, ensuite parce quelle nous donne un excellent exemple de VYemploi dune langue internationale artificielle. Ce mémoire, dans lequel Louis Auguste CoLpiInG démontrait, dés 1843, le premier prin- cipe de la thermodynamique, n’intéresse en effet qu'une petite élite intellectuelle, mais cette élite est essentiellement internationale, car elle est parsemée dans tous les pays et parle toutes les langues civili- sées. Comment pourrait-on le mieux l’atteindre tout entiere, sinon par lemploi dune langue internationale, assez facile d’ailleurs pour étre comprise par ceux-mémes qui ne la connaissent guére? — Aussi la publication de cette petite brochure est-elle un événement mémorable, qui marquera une date dans Vhistoire de la pensée et de organisation humaines. Ce mémoire fut présenté, en 1843, a ! Academie danoise des sciences, mais il ne fut publié qu’en 1856, en danois. Aussi lceuvre de CoLDING était-elle tombée dans l’oubli: Mais nous savons maintenant que son nom ne peut plus étre séparé de ceux de Mayer et de Joute. — II est assez intéressant de signaler (dapres Progreso, t. VI, p. 368, Paris) que c’est avant tout au philosophe francais MryERson que nous devons” cette publication, qui est a la fois un acte de justice et de ‘science, car c'est lui qui en signala ’importance au directeur de Progreso, Louis CouTurAT. — Pour compléter ces renseignements, je ne puis mieux faire que de reproduire ci-dessous la préface de W. OstTwaLp (je n’ai pas cru devoir la traduire, car ce texte est vraiment trés facile a lire, méme pour les non-initiés : linitiation est si bréve dailleurs!) : « Ek la tri ciencisti, a qui ni debas la deskovro e pruvo di la lego pri la konservo di la quanteso di la energio dum lua chanji, LuDvIG Avueust CoLpING divenis minim konocata. Co debesas probable unes- marange a la fakto, ke lua verko, skribita en 1843, qua kontenis la experimentala pruvo di ica lua deskovro, imprimesis erste multe plu tarde, nome en 1856, pluse nur en dana linguo e kom privata imprimajo. Mem la diserturi da Mayer e Joure, qui publikigesis en multe plu konocata lingui (germana ed angla), ne povabis direktar la atenco di la sam-fakisti ad la kozo. Tote kontree longa serio de yari esis necesa, ante ke la importo di ca ideo komprenesis plu generale, a quo ANALYSES. 523 HELMHOLTz unesma, quale on savas, facis la decidanta pazo per sua epokifanta yunala verko de 1847, en qua il unionis la tota lora fiziko sub la vidpunto di la energio-lego ed omnaloke demonstris la klara e yasta koheri, qui per to naskis inter la maxim diferanta nombro- yalori di la fiziko. Inter 1860 e 1870 la intereso pri ca deskovri veki- gesis generale ed igesis duranta esencale per la explori di CLausius e WituiAM THomson same kam per la esforci di Joun TyNDALL. Ma lore precize la decidanta laboro di Cotpine per desfortunoza hazardo ne venis ad la konoco di la ciencala rondi. La demonstri da Tyndall pri la yuro di Mayer kom pioniro en la deskovro di la lego pri la konservo di la energio efektigis, precipue en la Angla ciencala revui, vivoza kontro- verso, en qua la nociono « ciencala patriotismo » ludis tre konsiderinda rolo. « Por senprejudike igar la ciencala mondo komprenar la importo di la diversa ne-dependanta esforci por la deskovro di la energio- principo, la Angla revuo Philosophical Magazine ri-imprimigis la chefa verki di la egardinda exploristi. Unesme ica bonfaco extensesis nur ad la verki da Mayer e Joutg, pro ke la questiono esis pri la yuro di unesmeso di ca du. Coupine anke prizentis su en la debato ed anke verki da ilu tradukesis, ma regretinde nur plu tarde publikigita diserturi havanta esencale spekulatre-teoriala konteno, dum ke lua fundamentala verko de 1843 ne konoceskesis da la publiko. Tale mustis eventar, ke CotpinG dope restis kompare a la du altri, pro ke per ica publikigi genitesis la opiniono, ke lua tota partopreno en la deskoyro esas teoriala konsidero havanta dubinda pruvo-forco. « Per la edito di taunesma fundamentala verko, qua eventas hike en la internaciona mondo-lingo Ino, ica eroro nun emendesas. Aparas de ca dokumento ke ConpinG, same kam Mayer e JOULE, pruvis unesme experimentale sua deskovro. Dum ke MAyer ne ipsa facabis la experi- menti necesa por to, ma prenis de la literaturo la sola fakti, per qui lore, sen facar nova experimenti, on povis kalkular la mekanikala kalor-equivalanto, JouLEe inverse, sen okupar su multe pri la teoriala latero di la questiono, penis pruvar la yusteso di la principo per nefa- tigeble iterita experimentala labori, di qui la precizeso sempre augmentesis. « Or same en la verko da CoLpING ni trovas unesme la experimentala prayo di la proporcionaleso inter konsumita laboro e genitita kaloro, La aranjo di la experimenti montras tre originala experimentala talento. Co.pine kontrolis la lego tamaniere ke il tranis pezoza glit- veturo kun friciono sur latuna reli ed inferis de la longesala variado di la reli la temperatur-acenso genitita en li. Per ico il povis unesme qualesale demonstrar, ke la dilato, do la temperaturo-acenso, do fine la deyelopita kaloro, omnafoye esas proporcionala ad la laboro spensita 524 ISIS. I. 1913. por la movo di la glitveturo. Aparte acentizinda esas, ke CoLpING prizentas sua experimenti nur kom exemplizo di ideo konceptita kom principo. Nam jaen ica unesma verko il serchas la lasta fundamento di la lego pri la konservo di la energio dum omna chanji, en to ube anke la posa exploro pos multa eroro-voyi mustis pozar ol, nome en la lego pri la ne-posibleso di la perpetua movo. « Tale ni fakte vidas enuncita en ica unesma laboro la tota ensemblo de idei, qua anke nun-tempe formacas la unesma principo di la ener- getiko, e CoLpinG devas enduktesar apud Mayer e JOULE, kom samtem- pala ed egal-valoranta kun-deskovrinto di ca fundamentala principo, aden la suprega glorio-templo di la cienco. « Nur enun punto Co.pine ne tote atingas sua konkuranti, MAYER e JouLe. Ca du, ultre demonstrar la proporcionaleso inter konsumita laboro e produktita kaloro, determinis anke la nombro-faktoro, qua juntas ca du grandaji (mezurita per konocita unaji); ma COLDING kontree restriktis su en sua laboro a la demonstro di la proporcio- naleso e ne kalkulis la nombro, quankam la materialo por co ja existis . en lua verko. Forsan ica cirkonstanco esas ulgrade kauzo, ke ilua kontributo en la granda deskovro tante divenis obliviita. » Gi Bs Ardigo, Roberto. — Pagine scelte a cura di E. TroiLo (con ritratto di R. A.) xx1v-344 pages, Genova, A. F. Formieeini, 1913. [Lire 7.50] L’opera di Rogerto ArpiGo (nato in Casteldidone, prov. di Cremona, il 28 gennaio 1828) é senza dubbio di una grande importanza nella storia della filosofia, nonostante che alecune recenti ondate di cosidetto neo- idealismo cerchino, in Italia, di diminuire o trascurare il contributo che l’insigne positivista ha portato all’ evoluzione dell’ umano pensiero. Il sistema ed il metodo di ArpiGo appartengono certamente ad un epoca ormai tramontata ed oltrepassata. Egli, come ComTr. come SPENCER, appartiene a quel periodo ed a quella forma di pensiero che, prendendo come insegna e come ragion d’essere quel metodo positivo che sempre é esistito fin dai primi balbettamenti della scienza, e che ne ha determinate quasi tutte le conquiste pit durature, si esplico in quella scuola positiva caratteristica del sec. XIX della quale non si possono disconoscere i meriti e le manchevolezze. Riconoscibili, i primi, uel ripudio di numerose serie di idee preconcette, ed in quello di interventi metafisici o divini; nel vivo interessamento per le ricerche ed il sapere scientifico, al progresso del quale la scuola posi- tiva potentemente contribui, promuovendo anche nuove discipline ¢ ANALYSES. 525 nuove parti di scienze; nel controllo ognora richiesto, delle teorie nei fatti. Manifeste, le seconde, in una elevazione arbitraria di uno stato momentaneo e fuggevole della scienza a fattore assoluto, dando ori- gine in tal modo ad una nuova metafisica; nella mancata risposta al problema fondamentale, che la scuola si era proposta di risolvere, annullando arbitrariamente e di un colpo il soggetto davanti all’ og- getto; nella frequenza eccessiva di superfluita e di fanciullaggini che inquinano le dimostrazioni ed i ragionamenti e che, meritatamente, possono essere oggetto di sorriso e di scherno. Da ComrTe a SPENCER, da SPENCER ad Arp1IGO, la scuola positivista, a mio parere, si é sviluppata ed esaurita; nuove forme di pensiero sor- gono ora, forme che, fondandosi ancora su un rigoroso metodo posi- tivo di ricerca, concepiscono pero in ben altro modo e piu profonda- mente la teoria della conoscenza, e che, dal riconosciuto relativyismo di ogni teoria, pili che a dare vyuote spiegazioni od a proporsi problemi inesistenti, sono tratte a ricercare di unirle ed integrarle coll’ esame del loro syiluppo storico. L’indole della rivista Jsis e l'ideale che essa prosegue sono tali che certamente i suoi lettori debbono avere il massimo interesse a pren- dere in esame il pensiero de} filosofo che chiude un indirizzo tanto importante per lo sviluppo del pensiero filosofico, e che, per molte ragioni, ha tanta attinenza con quello piu strettamente scientifico. Le opere di ARDIGO, pero, non sono troppo conosciute, mentre, special- mente in Italia, ben noto ne é il nome e |’episodio culminante della sua vita : la lotta, cioé, per lunghi anni sostenuta, nel suo interno, dal giovane prete, che combatteva fra la scienza e la fede, ed il dignitoso efermo abbandono di una carriera nella quale egli avrebbe dovuto professare idee che, abbracciate prima con entusiasmo e fede, gli si erano a poco a poco manifestate manchevoli e contrarie ai conyinci- menti pit saldi che lo studio e la meditazione erano andati formando in lui. I pid, dunque, non conoscono ArpiIGO che per riassunti, articoli 0 libri pubblicati sull’ opera del filosofo; a questo fatto ha contribuito certo la mole dell’ opere stesse (XI volumi di Opere Filosofiche, pubbl. presso Draghi, Padova; oltre qualche altra pubblicazione, ed alcuni recentissimi articoli nella Rivista di Vilosofia), e forse, anche, il loro Stile severo e privo di ogni blandizia ed allettamento, A maggior ragione, quindi, si devono salutare con vivo piacere queste opportune Pagine scelte, che Erminio TROILO ha raccolto con competenza ed amore, eche daranno agio a moltissimi, impossibilitati per ragioni materiali o di tempo, di ricorrere alla prima fonte, di conoscere personalmente le pagine pid significative del grande positivista italiano. La scelta é ordinata per soggetti e divisa nelle sezioni : Filosofia Storia della generale obiettiva. — Psicologia, logica e gnoseologia. 526 ISIS. I. 1913. filosofia. — Filosofia morale e pratica. — Pagine autobiografiche. Molti argomenti trattati in modo sparso dall’ autore in vari volumi si trovano cosi riuniti e messi in piena luce. Una breve prefazione del TROILO € premessa al volume, ed in essa si lumeggia la figura del filo- sofo, e l'importanza dell’ opera sua. ALDO MIELI. D® G. Legros. — La vie de J.-H. Fabre, naturaliste, par un disciple. Préface de J.-H. Fasre. Avec un portrait de J.-H. FaBreE en hélio- gravure, xll+-297 pages, 18.512 cm. Paris, Co. DELAGRAVE, s. d. (1913). [3 fr. 50.] Le D' LeGRos, quia eu accés a toutes les sources écrites et orales susceptibles de le documenter exactement, et qui est, d’ailleurs, un ami personnel du grand naturaliste, nous donne une biographie tres complete, véridique et passionnée, qui nous fait aimer le sage de Sérignan. I] faut espérer que ce livre inspirera 4 beaucoup de personnes le désir de lire quelques volumes de ces Souvenirs entomologiques, qui sont le chef- d’ceuvre de J.-H. Fare et feront vivre éternellement le nom de cet observateur incomparable. — Le D' LeGRos ne s’est pas borné a raconter la vie de son maitre aimé, mais il s’est efforcé aussi de nous exposer ses théories et ses points de vue. Peut-étre son admiration 1’a-t-elle conduit a s’exprimer parfois avec trop d’emphase. Du moins, il nous semble qu’un récit plus sobre et plus bref efit été plus propre encore a faire ressortir la simple grandeur du bonhomme qui en est le héros. Les pages consacrées aux relations d’amitié qui se nouérent entre FABRE et JoHN STuART MILL, pendant leur séjour commun 4 Avignon, sont trés touchantes : elles nous apportent une nouvelle preuve de la générosité profonde du philosophe. Les relations entre FaBre et Pasteur furent moins bonnes; il est extrémement triste de constater l’incompréhension qui sépara ces deux hommes de génie, qui paraissaient si bien faits pour se comprendre. L’ouvrage est orné d’un trés beau portrait. Les notes sont reportées a la fin de volume, au lieu de se trouver au bas des pages auxquelles elles se rapportent, et cette disposition est trés incommode. I] manque un index. A propos de J.-H. Fasre, je crois utile de rappeler que la belle médaille qui fut gravée par Sicarp a l’occasiou de son jubilé, en 1910, et qui n’avait été tirée alors qu’a un nombre trés restreint d’exem- plaires, a été frappée maintenant 4 un nombre d’exemplaires beaucoup plus grand. L’exemplaire en bronze est en vente chez M. DELAGRAVE, 15, rue Soufflot, Paris, au prix de 6 francs (plus les frais de port). Les ANALYSES. 527 bénéfices de la vente de cette médaille seront ajoutés au produit de la souscription pour élever 4 J.-H. FABRE un monument. Je rappelle aussi que deux beaux portraits de FABRE ont été publiés par l'Jllustration du 9 aout 1913 (Paris). G'S. Philip E. B. Jourdain. — The Principle of Least Action. Chicago and London, the Open Court Publishing Company, 1913, 83 pages. This historical and critical study consists of three articles which originally appeared in The Monist of April and July, 1912, and April, 1913. In the first part (« Mavuperruis and the Principle of Least Action »), a very thorough study, from the original sources, of the work of Maupertuis, EuLER, DANIEL BERNOULLI, KONIG, D’ARCY, Louis BERTRAND, and others, is made, and errors of ApoLF MAYER (Geschichte des Princips der kleinsten Action, Leipzig, 1877), Mach, and Lord Mortey corrected. In the second part (« Remarks on some Pas- sages in Mach’s Mechanics »), the development of views on the prin- ciple is traced — again in great detail — through LAGRANGE, RopRIGUES, JACOBI, OSTROGRADSKI, and Hertz, up to the modern work of Hé.per, Voss, Reruy, and the author. Throughout the quite modern period, the stimulus and suggestion given by Mach’s work has been almost conti- nuous, and modern work enables us to solve the problem discussed in the last part, on « The Nature and Validity of the Principle of Least Action ». Here also the early memoirs are subjected to criticism, and the outcome is not in all respects consistent with the traditional view — a view which seems partly due to mistakes that can only be rec- tified by thorough historical research. (Cf. Jsis, vol. I, p. 278-279.) JOURDAIN. Gerland, E. — Geschichte der Physik. — Erste Abteilung: Von den ailtesten Zeiten bis zam Ausgange des achtzehnten Jahrhunderts, x-++-762 pages in-8°. Miinchen und Berlin, R. OLDENBoURG, 1913. {17 Mark.] Cet ouvrage constitue le commencement de la derniére partie (t.X XIV) de la monumentale histoire des sciences en Allemagne, publiée par la Commission historique de l’'Académie des sciences bavaroise, avec l'ap- pui du roi Maximinien II. La publication de cette derniére partie a été considérablement retardée par des causes accidentelles : les premiers 528 ISIS. I. 1913. auteurs qui avaient été chargés par l’académie de rédiger cette histoire de la physique, les Prof. KArsTEeN et HELLER, moururent ayant d’avoir terminé les travaux préliminaires. L’ouvrage fut ensuite confié a ERNEST GERLAND, qui mourut lui-méme avant de pouvoir le mener a bonne fin. Cependant le manuscrit était achevé pour toute la période s’étendant jusqu’a la fin du xvur’ siécle, et c’est ce manuscrit qui a été publié par les soins de son gendre le Dt H. v. STeEINweuR. J’ai dit plus haut que cet ouvrage faisait partie de l’histoire des sciences éditées par l’Académie bavaroise, mais ce renseignement a trés peu d’importance, — car cette histoire est, de fait, une publication si peu homogene et répartie sur une si longue durée (un demi-siécle!), qu’il vaut mieux considérer chacune de ses parties isolément. D’ailleurs, le titre de cette collection n’est méme plus exact, puisqu’elle ne se rapporte pas seule- ment a l’histoire des sciences en Allemagne, mais bien a l’histoire des sciences dans tous les pays. Le regretté GeRLAND était admirablement préparé pour écrire cette histoire a laquelle il consacra tout entiéres les cing derniéres années de sa vie. Il s’était déja fait connaitre par plusieurs mémoires et ouvrages, mais surtout par sa Geschichte der physikalischen Experimen- tierkunst, publiée en collaboration avec F. TRAuUMULLER chez W. Engel- mann en 1899. Cet ouvrage ne contient pas moins de 425 figures d’aprés les originaux, et la Geschichte der Physik, qui n’est pas illustrée, y renvoie souvent le lecteur. On sait qu’ERNsT GERLAND est mort, en 1910, a l’Age de 72 ans. S. GiinTHER lui a consacré une notice dans les Mitteilungen zur Geschichte der Med. und Naturwiss., t. X, p. 14-20 (voir aussi, Jbidem, p. 146-148). L’histoire actuelle est sans doute la meilleure histoire de la physique dont nous disposions en ce moment. Son emploi est facilité par deux index. Je donne ci-dessous les grandes subdivisions de l’ouvrage, en indiquant parfois le nombre de pages, pour permettre au lecteur de juger quelle importance l’auteur a donnée aux diverses parties: I. Die Physik im Altertum (p. 6-131): 1. Die Babylonier. — 2. Die Aegypter. —3. Die Griechen (p 19-131); Il. Die Physik im Mittelalter (p. 131-292): 1. Die Physik bis zur Mitte des 13. Jahrh. — 2. Die Araber (p. 147-182). — 3. Zeitalter der Scholastik. — 4. Uebergang zur neuen Zeit ; Ill. Die Physik in der neueren Zeit (p. 292-734): 1. Das Zeitalter der Entdeckungen auf physikalischem Gebiet unter dem vorwiegenden Einfluss GALILeis. —2. Das Zeitalter der Entdeckungen auf physikali- schem Gebiet von Drs Cartes bis HuyGens und NEwron (p. 433-528). — 3. CurisTIAN HuyGeEns (p. 528-580). — 4. Kooxe und Papin (p. 580- 604) — 5. Amonrons, Mariotre und FAHRENHEIT (p. 604-623). — 6. NewrTon und LErBnNiz (p. 623-671). — 7. Auf den Spuren von NewTon a © ANALYSES. 529 und Lerpniz (p. 671-682). — 8. Die Zeit der Ausarbeitung der neuen Ideen. L’auteur a fait constamment usage des meilleures sources, et celles-ci sont correctement citées au bas des pages. G. S. Eugéne Guitard. — Deux siécles de presse au service de la pharmacie et cinquante ans de I’ Union pharmaceutique », v+-316 pages in-8°, 22 gravures hors texte, 2° édition. Paris, Pharmacie centrale de France, 1913. [Prix : 3 fr. 50.] Cet ouvrage, publié a loccasion du cinquantenaire de l'Union phar- maceutique, se compose de deux parties bien distinctes : 1° une histoire et une bibliographie des périodiques intéressant les sciences, la médecine et spécialement la pharmacie en France et a l’étranger (1665-1860) ; 2° une monographie de l'Union pharmaceutique, organe de la Phar- macie centrale de France (1860-1912). De ces deux parties, la seconde ne nous intéresse qu’accessoirement; il suffit de l’avoir signalée ici. La premiére (p. 1-151) est une histoire a la fois trés documentée et trés vivante de la presse scientifique; des notes fort complétes, auxquelles un index détaillé permet de recourir aisément, nous font connaitre les caractéristiques principales des pre- miers journaux scientifiques et médicaux. Voici comment la matiére y est distribuée : I, Le premier 4ge du journalisme scientifique (1665-1700) : Le journal des Sgavans, sa descendance; Les médico-physiques ; II. Le dernier siécle du privilége (1701-1789) : journaux encyclopédiques; journaux de médecine; sociétés scientifiques; sociétés médicales; annuaires; III. La presse des sciences physiques et naturelles (1789-1860) : physique et chimie; sciences naturelles; sciences mélées; La médecine éclairée par les Sciences physiques; IV. Le collége, la Société des pharmaciens et les premiers organes spéciaux de la pharmacie, a Paris (1780-1809) : L’Annuaire du College; Le premier jour- nal; V. Les organes parisiens de la pharmacie dans la premiére moitié du x1x° siécle (1809-1860) : Le Bulletin de pharmacie; Le Journal de Chimie médicale et Le Répertoire de pharmacie; Science et commerce; VI. Les périodiques médicaux de Paris (1789-1860) : Sociétés médicales de premier rang ; Hopitaux et sociétés de médecine particuliéres; Les revues médicales indépendantes ; La grande presse médicale : Comer et Larour; Les annuaires ; VII. Les périodiques provinciaux et étrangers (1778-1860): médi- caux et pharmaceutiques de province; Périodiques d’Allemagne; Autres périodiques des deux continents. L’ouvrage est terminé par un tableau méthodique des périodiques 530 ISIS. I. 1913. étudiés, et par un index trés pratique. Il faut étre reconnaissant a la Pharmacie centrale de France et a son directeur, CHARLES BuCcHET, d’avoir eu l’initiative de cette belle publication, et 4 EuGzNE GuiTARD, de l’avoir si bien réalisée. La premiére édition de cet ouvrage n’a précédé la deuxiéme que de quelques semaines; l’absence de toute indi- cation contraire nous autorise a dire qu’elles sont identiques. Gs H. Beuchat. — Manuel darchéologie américaine, avec une préface de H. ViGNnaup, 773 pages, 261 figures, Paris, AuGUSTE PicaRD, 1912. [Prix : 15 fr.] Je m imagine aisément la déconvenue d’un physicien ou d’un philo- sophe lisant un livre comme celui de H. Breucnart avec le désir de bien se pénétrer des méthodes de l’archéologie moderne, de ses résultats et de ce qu’elle nous a appris, au point de vue de ce qu'il importe réelle- ment de connaitre, et enfin de ce qu’on peut attendre d’elle pour l’ave- nir. La désillusion serait compléte, le dédain probablement exagéré et les faibles mérites de cette pseudo-science qu’est l’archéologie comple- tement écrasés sous le poids d’une appréciation générale forcément défavorable. La question est de savoir s'il pourrait en étre autrement et si H. Bevucuat est en quelque sorte responsable de l'état de l’archéologie américaine. Je me hate de dire qu’il n’en est rien, que l’auteur francais a fait honorablement ce qu’il pouvait faire et que sa compilation témoigne d’un labeur énorme, dont il faut lui savoir le plus grand gré. Si les archéologues — et celui qui écrit ces lignes n’a pas méme la pré- tention d’en étre un — ne sont guere autre chose que des collection- neurs, cela tient a des causes faciles a4 mettre en évidence et dont lVeffet ne sera heureusement pas indéfini. L’archéologie n’est pas une science et encore bien moins l’archeéologie américaine. On a fait de l’américanisme comme on faisait de l’histoire naturelle au xvui® siecle et comme on en fait encore dans certains milieux et il ne pouvait en étre autrement. On observe, on voyage, on décrit, on publie des ouvrages magnifiques avec des planches admirables, mais c’est a peine si de temps en temps apparaissent quelques essais de synthése ou se note une timidité trop justifiée de la part de leurs auteurs. L’archéologie américaine en est donc 4 la phase d’observation, mais observe-t-on bien? Je me vois forcé de dire que non, puisquw il n’y a, la plupart du temps, pas méme accord sur les choses vues et puisque la science américaniste est encombrée d’une foule de faits qui n’en sont pas et qui, simplement parce qu’ils sont douteux, devraient étre immé- om Pee = ANALYSES. 531 diatement rejetés. C’est que la méthode est en général détestable, en ce sens qu’au lieu de s’appuyer sur des sciences plus exactes et a tech- nique plus avancée, l’observation archéologique n’est que trop souvent affaire de sentiment et que les voyageurs voient ce qu'ils veulent voir ou ce qu’ils croient satisfaire leur esprit de logique. D’un autre coté, la découverte et la description d’un monument plus ou moins grandiose ou d'un objet de forme étrange semblent toujours plus importantes qu’une excavation méthodique faite en un point autrefois habité et au milieu des détritus pseudo-fossilisés de popula- tions disparues. Les exemples sont la pleins d’éloquence. Citerai-je certaines publications luxueuses ot sont décrites les ruines du haut Usumacinta avec une méthode d’architecte plutot que d’archéologue et qui valent surtout par leurs photographies, mais ot on ne trouve rien qui nous conduise vers la solution espérée d’importants problémes; citerai-je certain manuel sur l’age de la pierre de |’ Amérique du Nord, qui est plutot un catalogue d’antiquaire qu'un livre de science? Il y ades pays d’Amérique dont on peut dire que l’archéologie est a peu pres inconnue. C’est le cas du Vénézuéla, de la Colombie, du Brésil, de la plus grande partie de la Bolivie et de l’Ecuador, et j’entends ici par archéologie non seulement l'étude des monuments mais celle, bien plus féconde pour l’orientation des recherches futures, de tous les restes de cultures anciennes faite selon les méthodes de la préhistoire moderne. Dans beaucoup d'autres pays, il n'y a que de timides essais d'investigations grice 4a quelque faible appui officiel, par exemple au Chili, au Pérou et en Bolivie. L’Argentine et le Mexique montrent un progrés évident, mais une fois de plus la méthode y fait défaut et sans elle on n'obtiendra aucun résultat sérieux, Le groupe anglais de l’Amé- rique du Nord est beaucoup plus avancé et je réserve ici une place toute spéciale, pour l'avenir, au Canada, qui a ajouté une section archéologique a son service géologique et qui profitera naturellemeut des progrés réalisés ailleurs. Heureusement qu'il y a quelque apparence d’évolution prochaine dans les idées et dans la maniére de travailler, et cette transformation espérée de l'américanisme sera peut-étre ce qui justifie |’insertion d'une analyse bibliographique d'un livre d'archéologie américaine dans une revue consacrée & l'histoire de la science puisque ce livre marque, & tous les points de yue, une date. En effet, la méthode, l'indispensable méthode qui est et sera toujours le résultat de la forte empreinte universitaire chez ceux qui ont eu le bonheur de la recevoir, a fait son apparition dans l’archéologie améri- gaine et elle est surtout due a des savyants européens et spécialement allemands qui ont entrainé a leur suite les docteurs et étudiants des relativement jeunes universités américaines : E. Sever, F. Boas et 532 ISIS. I. 1913. A. HrpiicKa sont, 4 mon avis, ceux qui ont fait le plus et dont on peut espérer le plus pour la rénovation des études américanistes, chacun dans une branche spéciale. Leur role, ils l’ont bien compris, était de déblayer — et A. HrpxicKa I’a fait avec une saine rudesse — tout ce qui est inutile, tout ce qui encombre la science, tout ce qui est douteux, pour préparer les observations qui seront la base des conclusions futures. ; Il est impossible de nier que le role de l’élément latin dans cette ceuvre de rénovation soit bien faible, tant au point de vue des Latins d'Europe que de ceux d’Amérique. C’est que les uns et les autres sem- blent vouloir se limiter presque uniquement a des travaux de biblio- théque qui ont certes leur importance, mais qui ne sauraient donner aucune des bases indispensables. Mettre en ordre les données des anciens et les accepter comme une confirmation précieuse des résultats de labggatoire ou d’explorations sur le terrain si elles concordent avec eux et les rejeter simplement, si elles ne concordent pas, me parait devoir étre le labeur de ceux qui se consacrent a des recherches dans les livres anciens. On peut done dire que tout est 4 faire. Cependant, de méme quilya progrés en ce qui concerne la méthode, il y a aussi des indices d’une activité prochaine dans le travail. Elle sera due, et cest la un phéno- méne constant dans l’histoire de la science, a la nécessaire résolution du plus grand probleme de l’américanisme, et c’est celui du peuplement du Nouveau Monde et de l’autochtonisme ou du non-autochtonisme des civilisations américaines. Un nouveau groupe de savants, a la téte duquel est incontestablement A. Hrpricxa, défend ouvertement la théorie de l'origine asiatique, c’est-a-dire qu’il en revient aux théories soutenues autrefois et combattue avec un succes apparent par ceux qui représentent la génération antérieure, laquelle défendait l’existence de l'homme quaternaire en Amérique. Comme il est naturel, les discus- sions qui ne manqueront pas de se produire provoqueront de nom- breuses observations dont la science profitera et permettront un pro- gres considérable dans nos connaissances. Cela ne veut d’ailleurs pas dire que la solution de ce grand probleme soit prochaine. I] n’est absolument pas prouvé, quoi qu’on en dise, que les civilisations américaines soient d’origine asiatique, mais il estimpos- sible de nier qu’elles n’aient tout au moins subide fortes influences asiatiques. D’ailleurs méme si elles étaient tout entiéres d’origine asiatique cela n’impliquerait nullement la non-existence d’un homme quaternaire américain, d’autant plus que toutes sont probablement assez récentes. D’ailleurs, je me hate d’ajouter qu'il n’y a absolument aucune preuve en faveur de l’existence de cette humanité quaternaire américaine. D’un autre coté, s'il semble certain qu’ily a eu desinfluences Cee ANALYSES. 533 asiatiques en Amérique, l’expédition Jesup a démontré qu'il y en a également eu d’américaines sur une partie de l’Asie. Et maintenant que j’ai plaidé les circonstances atténuantes, je me sens tout a fait 4 mon aise pour dire que le livre de H. Beucnar est un excellent manuel d’archéologie américaine, en ce sens qu'il donne une idée trés claire de l'état de nos connaissances en américanisme. Non seulement j’ai 4 en louer la bonne distribution des matiéres et la sareté de l'information, mais je puis dire aussi que c’est un livre agréable a lire, car il est bien et facilement écrit. La parfaite connaissance qu’a lauteur des principales langues étrangéres et méme des langues scan. dinaves nous inspire confiance et nous fait comprendre qu’aucune source de renseignements n’a pu lui étre fermée et qu'il lui a été aisé de remonter aux origines mémes. Il me faut pourtant dire qu'un autre titre que celui qu'il a choisi eut mieux convenu. Puisque H. BreucuAaT voulait nous conter l'histoire de la découverte du Nouveau Monde et puisqu’il pensait nous parler d’his- toire préhispanique plutot que de véritable archéologie, pourquoi n’a- til pas mis sur la couverture de son livre Manuel d’ Américanisme? Mais ceci est un détail qui prouve simplement une chose, c’est que nous ne nous entendons guére sur ce qu'il faut nommer archéologie. J’ai été heureux de trouver dans ce nouveau livre une bibliographie soignée et en général bien choisie. Presque tout y est, bien classé, bien présenté et je suis sir qu'elle sera des plus utiles 4 tous ceux qui com mencent, a tous les jeunes gens qu’attirent les choses de l’Amérique lointaine et aussi a plus d’un qui a commencé depuis longtemps. Cependant j'ai noté quelques mémoires oubliés, comme on le verra au cours de cette analyse. Peut-étre serait-il aussi a souhaiter que H. Brv- cHAT, dans une future édition, donne un peu plus d’importance aux savants locaux et a leurs revues, car il est certain que, grace a la con- naissance qu’ils ont souvent des langues indigénes, ils sont 4 méme de donner des avis autorisés sur beaucoup de questions anciennes. Ce que je reprocherai avec le plus de force au savant américaniste, c'est d’avoir traité par trop légérement tout ce qui a rapport ala géo- logie, 4 la géographie physique, aux faunes disparues, aux restes humains plus ou moins fossiles et aux trouvailles de silex taillés. Et qu’on ne se récrie pas, je prétends qu'il est indispensable de parler du milieu géographique avant d’éyoquer les civilisations disparues qui s’y sont développées. Comment peut-on traiter des Mayas Kkichés sans donner une idée du milieu géographique qui les a vus naitre, et, s'‘ily a des différences locales entre la culture yucateco-peténere, celle de Palenque-Yaxchilin et celle du Guatemala proprement dit, bien que toutes correspondent a Ja civilisation maya k’ichée, n’est-ce pas en partie 4 cause de la différence qu'il y a entre le Yucatan, sec, aride, 534 ISIS. I. 1913. presque absolument sans eau superficielle, ot le sol est formé par un caleaire aveuglant de blancheur, les rives de l’Usumacinta infiniment vertes, couvertes de foréts immenses, au travers desquelles on peut voyager des jours entiers sans voir le soleil, et enfin le Guatemala cen- tral aux belles collines, aux prairies magnifiques, doux et paisible? J’ai trop parcouru ces régions pour ne pas avoir fortement senti cette diversité et méme s’il y a lieu d’admettre qu’autrefois le contraste était peut-étre moins grand, il n’en est pas moins certain qu'il a dt y avoir toujours une forte différence entre elles. Dans la péninsule, chaque tz’onot ou puits naturel a été forcément le centre du village, tandis qu’au Tabasco et au Guatemala, les villages pouvaient s’étendre le long des riviéres et il est impossible que le fait de dépendre d’une facgon étroite d'une nappe d'eau, située souvent a une assez grande profon- deur, ou de n’avoir jamais 4 se préoccuper de la question de l'eau n’ait eu son influence sur les coutumes et jusque sur les rites religieux. Ilest impardonnable de ne pas montrer l’action du milieu quand elle est aussi évidente a chaque pas. La civilisation pouvait-elle étre la méme dans les riches plaines du Mississipi et dans les déserts de l’ Arizona? Pouvait-elle étre la méme sur la cote du Pérou, désolee et sans eau, sur la montana, ousur les hauts sommets glacés du méme Pérou ou de la Bolivie, et pourtant il y a eu des manifestations de cul- ture dans ces trois régions et des villes considérables ont existé a des hauteurs ot le froid est intense. Pourquoi ne se sont-elles pas etendues sur l’autre versant, au milieu des bois qui abritent les sources des grands affluents de l’Amazone? Et qu’y seraient-elles devenues si de hardis colons avaient porté aussi loin les ordres de I’Inca?... Pourquoi les immenses plaines et les énormes plateaux du Brésil n’ont-ils abrité aucune grande civilisation? Méme dans l’état actuel de nos connais- sances on peut répondre a ces questions ou tout au moins les poser et il est nécessaire de le faire. I] n’est pas niable que le milieu modele, faconne et explique, et la discussion ne peut avoir lieu que sur l’impor- tance de son influence, de sorte qu’on ne saurait la passer sous silence. Le savant auteur du livre que j’analyse n’a vraiment pas donné la place qu’ils méritent aux silex (') de Argentine et méme a ceux du Mexique et j’ai l’impression qu'il ignore ces derniers. Les étudier, n’est-ce pas faire ceuvre d’archéologue? Le célébre gisement de Trenton (New Jersey) sur lequel E. VoLk a publié un gros livre, aux détails minutieux, qui n’est pas cité, est trop rapidement considéré. Par contre, le fait qu’il n’ait pu consulter le dernier mémoire de HrpiicKa explique (4) IL est entendu qu'il n’y a pas a les considérer comme synchroniques des silex taillés d’Europe. ANALYSES. 535 pourquoi il parle assez longuement de documents argentins qui n’ont plus de valeur qu’au point de vue de l'histoire de la science. J’en dirai autant de la poterie, dont l'étude comparée est si impor- tante. Je n’ai vu que peu de chose sur celle des mounds, sur celle de Amérique du Sud et presque rien sur celle du Mexique. H. Beucnatr devrait savoir que depuis plusieurs années on fait des excavations au Mexique qui ont démontré des superpositions de civilisations mises en évidence par l'étude des restes de poterie. Il y a une grande analogie entre la décoration de certains pots des mounds et de la région du Mexique qui est formée par les Etats de Michoacan, Colima, Jalisco et le territoire de Tepic. Il y en a aussi entre la poterie sud-américaine, centre-américaine et la méme région mexicaine. La décoration de la poterie aztéque est typique et a évolué d’une facon remarquable. Or, je n'ai rien yu de tout cela dans le livre de Beucnar. Ne serait-ce pas la de l’archéologie au moins autant que l’étude des Codex? H. Bevonat a oublié qu'il y a aussi des ornements faits de coquilles au Mexique et que F. Starr a publié des gorgets mexicains. Sous peu, je prouverai Vextraordinaire analogie qu'il y a entre les ornements de coquilles américains et mexicains. H. Bevcuar est plut6t un historien qu’un véritable archéologue. Aussi certains chapitres de son livre ot il est dans son élément sont tout 4 fait remarquables. Son introduction, qui est consacrée a l'histoire de la découverte de l’Amérique, est a lire et 4 étudier. Tout ce qui se rapporte a la question du l’ou-sang, a la découverte de l’ Amérique par les Scandinaves, cing cents ans avant C, Coroms, a la recherche d’une terre occidentale au moyen age, bien qu'il ait trop laissé de cété ce que l'on peut dire, au point de vue de la géologie, de la zoologie et de la botanique, de l’Atlantide, tout cela est excellent et plaira a ceux qui se consacrent a ces questions. Tout cela démontre aussi que bien avant les voyages de Cotoms, on était conyaincu de l'existence de terres encore inconnues 4 l’ouest de l’Europe, et CoLomp lui-méme ne pouvyait ignorer qu'il y avait une ile du Brésil sur l’'atlas de Mrépicis (1351), sur le portulan de PiziGani (1367), et qu’en 1480, douze ans avant la décou- verte de l'Amérique, Joun Jay armait une expédition pour la recher- cher et il ne pouvait ignorer non plus que Vile @Antilia était indiquée sur une carte de 1424, aujourd'hui a la bibliothéque de Weimar, qu’elle se trouvait sur le globe de Martin Benarm, ete. Aprés cette introduction vient le livre I*, qui est consacré a l’'Amé- rique préhistorique et ot l'auteur étudie la période glaciaire de l'Amé- rique du Nord, les ossements humains fossiles ou supposés fossiles, les industries paléolithiques, les kjokkenmddinger et les mounds. J'ai déja dit ce qu'il fallait en penser et il ne me reste qu’a ajouter que tout ce qui concerne les mounds est suffisant et était d’ailleurs aisé a redi- 35 536 ISIS. I. 1913, ger grace 4 ce que les ceuvres principales sont facilement accessibles. Cependant je n’y ai pas vu cite le travail de G. Gorpon sur les mounds du Honduras et, en général, on peut dire que les mounds qui ne se trouvent pas aux Etats-Unis ont été passés sous silence. Toute la partie de l Amérique du Sud est bonne, bien que, comme je l’ai dit, il n'y ait pas été assez insisté sur les industries lithiques argentines. La bibliographie des Sambaquis du Brésil est trés incomplete. Le livre II tout entier traite des peuples civilisés d’Amérique et c’est certainement le meilleur de l’ouvrage, avec l’introduction. I] est divisé en quatre parties : le Mexique, les Mayas-K’ichés, les Antilles et l’Amé- rique du Sud en général. On peut dire que Brucuar n’a rien laissé passer de ce quil était important de dire sur le Mexique en dehors des observations que j’ai déja eu l'occasion de faire (!). Il ne dit cependant rien de la Basse Californie. Toute la partie mythologique et codex est bien traitée et il n’est pas douteux qu’elle rendra les plus grands services aux américanistes. Je puis en dire autant des Mayas K’ ichés. En ce qui concerne les Antilles, on ne sera pas surpris du petit nombre de renseignements que l’auteur nous apporte, si on se rend compte qu’elles nous sont bien peu connues au point de vue archéologique et qu'il n’y a malheureusement que bien peu de chances d’arriver a les mieux connaitre, surtout les petites, d’ou tout vestige ancien a a peu prés disparu, L’Amérique du Sud est égale- ment bien, mais malheureusement, en ce qui concerne le Pérou, elle n’est déja plus au courant des découvertes récentes qui n’ont été publiées que cette année. Le bon mémoire descriptif de G. Mac Curpy sur les Chiriquis de Panama nest pas mentionné. Il y est prouvé que la civilisation mexicaine s’est étendue plus loin que ne le dit BEUCcHAT. J’ai été bien étonné de ne pas voir cité le Vénézuéla ni les Guyanes dont les noms ne se trouvent méme pas dans l’index. H. BEucHAT ignore- rait-il les fouilles du lac de Valencia et les travaux de A. Ernst et ceux de G. Marcano, publiés 4 Paris méme dans les Mémoires de la Société d’anthropologie? Je n’ai rien trouvé non plus sur le Brésil, en dehors de Lagoa Santa, et pourtant il efit été intéressant de parler des pétro- glyphes deécrits par les auteurs allemands, des travaux du Museu Goeldi, de H. von IHERING, etc. Malgré toutes les critiques qu’on y peut faire, le livre de H. BEucHAT est et sera pendant longtemps indispensable a tous les archéologues. Evidemment, il serait 4 désirer qu'il eit été en quelque sorte moins classique et qu'il n’efit pas considéré seulement les grandes civilisa- tions, mais aussi toutes les manifestations de culture surtout quand (1) Un détail : il est douteux, pour ne pas dire sirement inexact, que le mot pulque soit d’origine mapuche. ANALYSES, 537 elles appartiennent a des régions dont nous savons peu de choses. Mais quand on pense au labeur extraordinaire qu’exige la rédaction d’un tel livre, on ne peut s’empécher d’admirer le courage et la persévérance de celui qui se l’est imposé et de l’assurer de la reconnaissance de tous. Ce nouveau manuel d’archéologie américaine est un digne successeur de lV Amérique préhistorique de De NADAILLAC, auquel il ressemble beau- coup, avec toutes les améliorations que pouvaient apporter trente ans de travail de plus de la part des américanistes. Quelques mots encore sur la partie matérielle qui a aussi son impor- tance. Le papier et l’impression sont excellents et les langues étran- géeres suffisamment respectées, mais, 4 mon avis, les figures sont loin d’étre assez nombreuses et quant a la cartographie elle est mauvaise. Je n’en veux pour exemple que la carte de la page 530. La plupart des éditeurs francais ont, pour les bonnes cartes claires et de belle appa- rence, un dédain que ne justifient pas les progrés des études géogra- phiques en France. JORGE ENGERRAND. DahImann-Waitz. — Quellenkunde der Deutschen Geschichte, Achte Auflage unter Mitwirkung von... [42 Mitarbeitern]..., herausgege- ben von Paut Herre, xx+1,290 pages, gr. in-8°. Leipzig, K.-F. Keer, 1912. [Brosch. : 28 Mark; gebd. 31 Mark. ] La septiéme édition dece répertoire avait été publiée il y a sept ans avec le concours de cing collaborateurs ; la nouvelle édition, augmentée et perfectionnée, est l’ceuxyre collective de quarante-deux historiens spécialistes, groupés sous la direction du docteur Paut Herre, profes- seur a l'Université de Leipzig. Le plan de la septieme édition a été conservé dans ses grandes lignes, mais il acependant été élargi ; ainsi, dans la partie relative aux disciplines connexes, on a ajouté deux rubriques : « Méthodologie » et « Bibliothéconomie ». L’ouvrage entier se compose de 13,380 paragraphes numérotés, dont chacun renseigne un ou plusieurs ouvrages. L’emploi simultané de caractéres de deux grandeurs différentes permet de reconnaitre au premier coup d’ceil les ouvrages que les auteurs considérent comme étant les plus importants. Un index de plus de 200 pages compactes, imprimées sur trois colonnes, compléte cet ouvrage monumental. Je donne ci-aprés un résumé de la table des matiéres. Pour les parties ressortissant directement au domaine d'/sis, j'ai donné la table d’une maniére plus détaillée en indiquant les noms des collabo- rateurs qui en ont été chargés. 538 ISIS. I. 1913. A) ALLGEMEINER Tem. — I. Hilfswissenschaften : 1. Methodologie (Ernst Bernuerm); 2. Landeskunde und Topographie; 3. Sprachkunde ; 4. Paliiographie; 5. Diplomatik; 6. Archivkunde ; 7. Bibliothekskunde; 8. Chronologie; 9. Siegel- und Wappenkunde; 10. Miinzkunde; 11. Genea- logie. — Il. Allgemeine und politische Geschichte : a) Nachweise und Hilfsmittel, Zeitschriften ; b) Quellen; ¢) Darstellungen [cette subdivi- sion en trois parties se reproduit partout ot il y alieu].—III. Aultur- geschichte (GEORG STEINHAUSEN), p 107-121.—IV. Rechts-, Verfassungs- und Verwaltungsgeschichte. — V. Kriegs- und Heeresgeschichte, — VI. Wirtschaftsgeschichte. — VII. Kirchengeschichte. — VIII. Ge- schichte der Erziehung, des Schulwesens und der Wissenschaften. (RicHarD GALLE, ausser Abschnitt « Philosophie » von Paun Herre), p- 191-210. — IX. Literaturgeschichte (WERNER DEETJEN) X. Ge- schichte der bilddenden Kunst (KARL Ka@rscuau u. PAut Kaurzscu). — XI. Musikgeschichte (HUGO RIEMANN). B) Die EINZELNEN ZEITALTER. — Cette seconde partie de louvrage est divisée en huit livres, correspondant chacun a l'une des périodes de l'histoire de 1Allemagne. Chacun de ces livres contient des cha- pitres consacrés, d’une part, a l’évolution juridique, administrative et économique, d’autre part, a la vie intellectuelle et a la vie privée. En résumé, le Manuel de DAHLMANN-WAITz-HERRE est un instrumeut bibliographique trés complet et trés précis, qui doit se trouver dans toute bibliotheque historique. G. Bs Maurice Vernes. — Histoire sociale des religions. — I. Les Religions occidentales dans leur rapport avec le progres politique et social. Paris, V. Grarp et E. Briere, 1911, 539 pages in-8°. [10 francs ] Partant de ce fait que, depuis la fin du siecle dernier, les diverses communions religieuses ont rivalisé d’ardeur pour 1’étude et l’applica- tion des réformes sociales, et revendiqué chacune leur destination spé- ciale 4 satisfaire les besoins nouveaux de la société contemporaine, Maurice VERNES a voulu étudier d’une maniére scientifique leur attitude en présence des questions sociales et politiques qu’elles ont rencontrées au cours de leur évolution historique. Mais est-il possible de faire cette étude dune maniére vraiment objective? L’auteur, qui y a consacré plusieurs années (1901-1907) de son enseignement au College libre des Sciences sociales, i’ Paris, est convaincu qu'il existe assez de documents exactement datés et d’ interprétation certaine, pour qu’on puisse réaliser ANALYSES. 539 une pareille étude. De méme que l’existence des grands traités permet d’écrire une histoire positive de la politique européenne, de méme il doit étre possible de répondre objectivement a des questions telles que celles-ci (p. 7-8) : « Qu’est-ce que telle religion s’est proposé de faire en matiere d’organisation sociale? Qu’a-t-elle fait ou qu’a-t-elle laissé faire? Dans le cas ou l’une ou Il’autre a projeté de modifier l'état social, est-ce l'ensemble qui a été visé, est-ce tel point particulier? De quelles mesures a-t-il été fait usage, par quels moyens a-t-on cherché a atteindre le but qu’on s’était proposé? L’influence exercée par telle religion en matiére sociale a-t-elle été directe ou indirecte, 4 échéance prochaine ou 4 long terme? ». De plus (p. 14-15) : « On pourra, en tenant compte des pays, des situations et des époques, poser la question de savoir si telle religion a pris une attitude favorable, indifférente ou défavorable en ce qui touche les libertés publiques et privées, l’indépendance de l'Etat et du citoyen, l’égalité réclamée pour les hommes de toute classe et de toute origine, l’extension des droits de la femme, la protection du vieillard et de l'enfant, les conditions du travail, l’assistance et ’hygiéne publique, la lutte contre la maladie et contre les vices, la diffusion de Vinstruction, lencouragement aux arts et aux sciences, la réforme de la justice et du systéme pénitentiaire, l’organisation de l’arbitrage pour prévenir ou restreindre les conflits armés. En conséquence, nous deman- derous aux documents authentiques et officiels ce que les grandes reli- gions intéressées dans l’éyolution des sociétés modernes ont pensé et professé en ce qui touche : 1° le droit public; 2° les libertés person- nelles; 3° les réformes sociales; 4° l'instruction et les sciences. ») J’ai souligné, dans ce programme, les questions qui intéressent plus directement Jsis, mais il est 4 peine besoin de dire que toute cette étude mérite de retenir l’attention des historiens de la science, tout au moins de ceux qui veulent bien comprendre cette discipline, telle que nous l’avyons définie. Car nous nous efforgons de préparer une Histoire sociale des sciences, dont la méthode aurait certaines analogies avec cette Histoire sociale des religions dont Maurice VerNes vient de nous donner la premiére partie. Cette partie est consacrée uniquement aux religions occidentales : judaisme, christianisme primitif, christianisme et paga- nisme, islam, catholicisme romain, protestantisme. Nous attendons avec impatience la seconde partie de cet ouvrage, relative aux religions asia- tiques. Certes, sa réalisation sera beaucoup plus difficile que celle de la premiére partie, mais ce n'est que lorsque l’ouvrage sera complet et quil sera possible de faire des comparaisons entre les religions occi- dentales et les religions asiatiques, dont les conditions de développe- ment furent si profondément différentes, que l’cuvre remarquable de Maurice Vernes acquerra toute sa signification. G. 8. 540 ISIS. I. 1913. F.G. Frazer. — The Belief in Immortality and the Worship ofthe Dead. — Vol. I. The Belief among the aborigenes of Australia, the Torres Straits Islands, New Guinea and Melanesia. (The Gifford Lectures, St. Andrews, 1911-1912) xx14+495 pages (23 x 15 cm.), London, Macmillan & Co., 1913. {10 shillings. ] Le célébre auteur du « Rameau d’or » (The Golden Bough) a entrepris de faire une enquéte systématique sur les croyances a l’immortalité et le culte des morts. Cette étude ne peut nous laisser indifférents, car elle touche de fort pres tous les problemes que soulevent les origines de la science. Le premier volume se compose d’une Introduction générale (p. 1-30), ot l’auteur expose son point de vue et sa méthode, puis de deux chapitres consacrés a ]’étude de la conception primitive de la mort (p. 31- 58) et des mythes relatifs a lorigine de la mort (p. 59-86), et enfin de dix-sept chapitres (p. 87-472), ou sont trés minutieusement décrits les idées et coutumes de quelques peuplades australiennes et océaniennes. Le volume se termine par un index (p. 473-495). Il y atrois maniéres d’étudier les questions de théologie naturelle : la maniére dogmatique, la maniére philosophique et la maniére histo- rique. Celle de Frazer est évidemment la derniere. Les idées d’immor- talité ou de survie sont intimement liées aux problémes religieux, et il est 4 peine besoin de remarquer qu'il est impossible de comprendre Vhistoire de la civilisation et méme l’histoire de la science, surtout de la science primitive, si l’on fait abstraction de ces problemes. Mais, bien entendu, il fauts’efforcer deles étudier, d’une maniére aussi désintéressée que possible, en historiens purs. Aussi bien, ces études ne pourront-elles jamais invalider aucune croyance religieuse, quoiqu’elles puissent affaiblir celles-ci. F.-G. FRAzER est si soucieux d’objectivité; — mal- gré la stricte discipline intellectuelle a laquelle son labeur immense l’a astreint depuis de longues années, — il se défie tellement de son esprit, qu'il a préféré éviter la méthode comparative, et se borner a décrire les croyances et les coutumes de chaque peuple, sans faire allusion aux autres : en agissant ainsi, il nous donne une grande lecon de prudence et de modestie Mais cependant, ce qu’il ne fait point, d’autres devront bien le faire, dont la téte sera peut-étre moins solide et moins claire que la sienne...: car l’esprit humain est ainsi fait, qu’il ne décrit que pour comparer, et qu’il ne compare que pour comprendre... Ce compte rendu serait incomplet si je ne rendais hommage, en termi- nant, au sens artistique tres subtil dont l’auteur y fait constamment preuve : non seulement la lecture de cet ouvrage, naturellement aride, en devient un véritable charme, mais de plus, ses descriptions en sont plus vivantes et j’ajouterai méme, plus exactes. Gis: _ V Bs ANALYSES. 541 Enriques, Federigo.— Scienza e razionalismo, xvit-304 pages. Bologna, Nicoua ZANICHELLI, 1912. [Lire 5.] FEDERIGO ENRIQUES si € pil volte occupato, in vari ed interessanti studi, di questioni che si riferiscono ai principi della scienza, al valore di questa ed ai metodi che in essa si adoperano. Sono comparsi cosi il il yolume sui Problemi della scienza (Bologna, Zanichelli, 1906; ed. II 1910; trad. francese, Paris, ALcan, 1909), numerosi articoli, dei quali molti pubblicati sulla rivista Scientia, ed ora il nuovo volume su Scienza e razionalismo. Questo, pure riproducendo, con opportune modifiche, articoli gia pubblicati, contiene una notevole parte ancora inedita. I soggetti trattati sono raggruppati sotto i capi seguenti : I. Ilvalore della scienza. — Il. Razionalismo ed empirismo. — Ill. Razionalismo e storicismo. —1V. La teoria dello stato e il sistema rappresentativo. — V.Il particolarismo filosofico e la Classificazione delle scienze. — VI. Scienza e religione, il problema della realta. 11 soggetto trattato fa subito ricordare lopera di due grandi ai quali dobbiamo, senza alcun dubbio, quanto di pit serio e di pit profondo sia stato scritto intorno a questo argomento nei tempi recenti, e cioé Henri Poincaré ed Ernst Macu. Non é quindi da meravigliare se, posto al confronto immediato ai lavyori dei due pensatori, quello dell’ Enrigurs, apparisca alquanto pallido e meno organico. A cio, specialmente, contribuisce una parvenza di incertezza che domina in questo seritto, e per la quale, spesso, non possiamo d’un tratto renderci completamente conto delle conseguenze finali alle quali l’autore vuole giungere. Un tal fatto pero, non rende meno interessante il libro recente che, dibattendo acutamente questioni tanto importanti e contro- verse, serve a mantenere viva l’attenzione del pubblico, ed a fare sentire una voce che ispirandosi fondamentalmente alla scienza si con- trappone in modo proficuo alla grande abbondanza di metafisicherie idealistiche che inondano il mercato librario. Discutere e criticare le opinioni emesse dall’ ENRIQUES non ¢ possi- bile in una breve recensione che deve comparire in una rivista che, pure occupandosi di questioni teorico-scientifiche, ha il suo campo di azione rivolto principalmente agli studi di indole storica. Le considera- zioni che poi, partendo dal mio punto di vista, io sarei indotto ad intra- prendere, sarebbero tali e tante da richiedere un numero di pagine che trasmuterebbero la recensione in un vero e proprio articolo. Mi limi- terd quindi ad accennare come pienamente io concordi con |'A. per la sua lotta contro il particolarismo filosofico che comprende, come corol- lario, un nuovo particolarismo delle varie discipline scientifiche (‘). (*) Contro un tale particolarismo ho avuto pit volte occasione di pronun- ciarmi, Confr, ad es. l'articolo Scienza e Filosofia (Riv. di Filosofia, lV, 1910), 542 ISIS. I. 1913. ANALYSES Invece non credo giusto l’atteggiamento assunto dall’ EnrIQuEs a pro- posito di rasionalismo e storicismo e che mi sembra piuttosto influenzato da polemiche contro una moderna scuola filosofica italiana che, pur mantenendosi ostile od indifferente rispetto al movimento scientifico, ha il merito grande di avere favorito gli studi storici, sia pure in senso unilaterale e spesso settario, nel campo della letteratura e della filosofia. Ma, come ho detto, non posso qui inoltrarmi in un vasto campo di discussioni, e mi limitero ad augurare che molti leggano il libro dell’ EnrIQUEs e che tutto quello che egli compie a favore di piu intimi rapporti fra scienza e filosofia, e per il risveglio di un vivo movimento di idee generali e gnoseologiche nel campo d’azione alquanto ristretto di molti scienziati, abbia nei fatti un pieno e meritato suc- cesso. Apo MIELI. P. Gabius, Dr. phil- — Denkdkonomie und Energieprinzip, x1u-208 p., in-8°. Berlin, [1913]. Karu Currivs. [4 Mark.} Der Verfasser ist vornehmlich bestrebt, eine allgemeinere Fassung des Gesetzes der Erhaltung der Energie, naémlich den Satz « Eine Leistungsfihigkeit auf Kosten der anderen » in den verschiedensten Denkgebieten anzuwenden. Er griindet darauf unter anderem eine Systematik der philosophischen Systeme alter und neuer Zeit, sowie eine solche der Wissenschaften. Sein eigener philosophischer Stand- punkt ist ein extrem pragmatischer. Seine weitgehenden Folgerungen auf dsthetischem, ethischen und politischem Gebiet fordern vielfach zum Widerspruch heraus, machen aber durch ihre Gedankenreife und -fiille die Lektiire anregend und genussreich. Ernst Biocu (Prossnitz). e varie osservazioni pubblicate in recensioni, comparse nella stessa rivista, negli anni 1912 e 1913. Ile Bibliographie analytique. Dans ma deuxiéme bibliographie analytique, j’avais introduit une partie nouvelle, la quatriéme partie, relative 4 l’Organisation de la Science. Cette partie n’était d’ailleurs qu’ébauchée. Aprés réflexions, il m’a paru préférable de ne conserver que les trois parties primi- tives: I. Classement chronologique. — II. Classement idéologique. — 111. Disciplines auxiliaires, en séparant toutefois par un trait, dans la deuxiéme partie, les notices relatives a l’'Organisation de celles qui sont relatives 4 | Histoire de la Science. Cette disposition est de beau- coup préférable, parce qu'il est souvent fort difficile de dire si tel ouvrage concerne seulement |’Histoire ou seulement l’Organisation de la science — cela nous prouve une fois de plus que les questions d'Histoire et d’ Organisation sont intimement mélées —; il est donc utile que ces deux rubriques ne soient pas trop séparées l'une de l’autre. La bibliographie relative 4 l’Organisation de la science est faite dans un tout autre esprit que celle relative a l’Histoire. Celle-ci doit étre avant tout compléte : il faut viser 4 signaler tout article, petit ou grand, qui apporte des faits ou des idées nouvelles. Au contraire, pour ce qui concerne l’Organisation, il faut évidemment renoncer a étre complet; on ne peut, par exemple, signaler tous les articles de syn- thése que publient les grandes reyues générales des sciences, parce qu'il est dans la nature des choses que ces articles, si intéressants quiils soient, se répétent plus ou moins les uns les autres; c’est ainsi que les grandes questions d'actualité sont traitées simultanément, et de maniére sensiblement équivalente, par elles toutes. Livré a mes propres forces, je ne puis connaitre qu'un nombre limité de faits et décrits, et d’autre part, si cette bibliographie était rédigée par plu- sieurs personnes indépendantes, elle manquerait bien vite d’homogé- néité et de systéme. Or, ce qui fait tout le prix de la revue /sis, ce qui la distingue essentiellement des revues générales quelconques, c’est évidemment l’unité et lhomogénéité des tendances qui l’animent. Je dois done me contenter de signaler les articles et les ouvrages qui me paraissent refléter le mieux l'évolution et l’organisation actuelles de la science, tout en sachant bien qu’a cété de ceux-la il en est d’autres que je ne connais pas, directement ou indirectement, mais qui mérite- raient tout autant qu'eux d’étre cités. Mon choix est nécessairement incomplet, mais cela étant admis comme une nécessité inévitable, je tache de le faire aussi bien que possible. Antiquité. 544 ISIS. I. 1913. Dorénavant, les petites notices de la chronique seront directement — inscrites dans la Bibliographie analytique; cela nous fera gagner un | peu de place, puisque tous les articles publiés par Jsis doivent etre / cités, eux aussi, dans cette bibliographie. Enfin, je ferai encore remarquer que beaucoup de mémoires ou d’ouvrages mériteraient d’étre cités plusieurs fois, a différents endroits de cette bibliographie. Mais le plus souvent j’ai di y renoncer pour ne pas la grossir démesurément. Aussi, ne saurais-je assez recommander aux lecteurs de ne pas se contenter de lire les paragraphes qui les intéressent directement, mais de parcourir toute la bibliographie. Octobre 1913. G. S. PREMIERE PARTIE Classement fondamental (chronologique). 1. — ANTIQUITE. Albert, Georg. Die Anschauungen des Altertums tiber die Lehre yon > der Verdauung. Diss. Wirzburg, 1912. ‘ Bartels. W. von. Die etruskische Bronzeleber von Piacenza in — Beziehung zu den acht Kwa der Chinesen, 274 p., in-8°, mit © 3 Tafeln. Berlin, 1912. . Hofmann. Willy. Die Kenntnisse und Anschauungen der Alten fiber — den Bau und die Funktion der Leber. Diss. Wirzburg, 1912. xs Meyer-Steineg, Theodor. Die Vivisektion in der antiken Medizin. Vortrag. 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Die helle- nistisch-rémische Kultur, x1v-+-674 p., gr. in-8°, mit 440 Abbild. im Text, 5 bunten, 6 einfarbigen Tafeln und + Karten und Plinen. Leipzig, Teubner, 1913. {10 Mk., 12.50 Mk.] Boll, Franz. Die Lebensalter. Ein Beitrag zur antiken Ethologie und zur Geschichte der Zahlen. Mit einem Anhang iiber die Schrift von der Siebenzahl. S. A. aus dem XXXI. Bde. der neuen Jahrbiicher f. das klassische Altertum, mit 2 Taf., 58 p., gr. in-8°. Leipzig, Teubner, 1913. {2.40 Mk.] Heiberg, J. L. Sindssygdom i den classiske oldtid (Maladies mentales dans l’antiquité classique). Medicinsk-historiske Smaaskrifter. Copenhague, 1913. Hirschberg, J. Eine Berichtigung zur Geschichte der a Dat GR Centralbl. f. Augenheilk., XX XVII, p. 27-29, 1913. Meyer-Steineg, Theodor. Augenirztliche Instrumente der Alten. Arch. f. Ophtalm., Bd. 84, p. 68-78, 2 Taf. 5. — GRECE. Bau mgarten, Fritz; Poland, Pranz, und Wagner, Richard. Die helle- nische Kultur. xm-+576 p., mit 479 Abb. im Text, 9 bunten und 4 einfarbigen Taf., 1 Plan und 1 Karte, 3. verm. Aufl. Leipzig, Teubner, 1913. Capelle, Wilhe!m. Zur meteorologischen Literatur der Griechen, 24 p., in-8°. Hamburg, Liittcke & Wulff, Hamburg, 1912. Courtney, J. W. The views of Plato and Freud on the etiology and treatment of hysteria : a comparison and critical study. Boston medical and surgical Journal, p. 649-652, 1913. _ Floquet, André. Homére médecin, 89 p., in-8°. Paris, Jules Rousset, 1912. (2.50 Fr.] I. Les médecins [dans l’euvre d’H.]. — II. Anatomie et chirurgie. — Ill. Médecine. — IV. Physiologie. — V. Thérapeutique. — VI. Psycho- logie. — Conclusions. «Si H. fut avant tout un poéte, il fut aussi un psycho- logue des plus profonds et un observateur des plus avisés. » Bibliographie (p. 88-89). Le texte d'H. a été étudié dans la traduction frangaise de Leconte pe Liste. ? Gillespie, C. M. The logic of Antisthenes. Arch. f. Gesch. d. 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Dans ce mémoire, l’érudit pandit de Delhi, auteur de mérituires travaux sur l’histoire de la mathématique indienne, démontre que le manuscrit trouvé a Bakhshali (district de Peshawer) en 1881, puis publié en 1888 par Harnie (Indian Antiquary, p. 83 et 275), loin d’étre, comme le croyait son éditeur, une ceuvre du ul® ou du rv® siécle de notre ére et le plus ancien manuscrit mathématique de l’Inde, ne remonte pas au dela du xu? siécle. A vrai dire, rien ne s’oppose a ce que les problémes qui y sont mentionnés aient été concus et résolus antérieurement a cette date; mais la forme de l’exposition et la graphie des symboles techniques attestent lépoque tardive de la rédaction. Les tableaux dressés par Kaye des difté- rentes et successives graphies conférent a cet article un intérét général. A propos de chacun des six sutras analysés dans ce travail, concernant tous Yarithmétique, l’auteur signale avec soin les analogies et les différences d’exposé entre ce fragment d’ouvrage et les autres traités mathématiques hindous. Il suggére méme discrétement, de-ci, de-la, une influence probable de l’Alexandrin DiopHanTE ou des méthodes de calcul musulmanes. P. Masson-Ourskt (Paris). Rangacarya, M. The Ganita-Sara-Sangraha of Mahaviracarya, with English translation and notes, xxvu-+325 p., in-8°. Madras, Government Press, 1912. 10. — ISLAM. _ Bergstrasser, Gotthelf. Hunain ibn Ishak und seine Schule. Sprach- — {slam. und Literaturgeschichtliche Untersuchungen zu den arabischen Hippokrates- und Galeniibersetzungen. Leiden, E. J. Brill, 1913. Cherfils, Christian. Le monothéisme islamique. Revue positiviste inter- nationale, t. XIII, p. 136-153. Paris, 1913. Huart, Cl. Histoire des Arabes, in-8°, t. I. Paris, Geuthner, 1912 (*). Jacob, Georg. 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Herausgeber : D' phil. Hermann yon Staden. Miinchen, Verlag des Ostens. [Das Heft : 1 Mk.; vierteljahrlich : 2.50 Mk.] 12. — EXTREME-ORIENT. b) Chine. Bartels, W. von. (Cfr. § 1: « Antiquité ». Carus, Paul. Kwan Yon pictures and their artists. Open Court, vol. XXVII, p. 202-214. Chicago, April 1913. Kwan Yon is a Chinese deity commonly considered as a Buddhist incarn- ation of love, the eternal virgin mother, the great female deity of primi- tive man. Some of the illustrations are from collection of C. L. FREER of Detroit. There are interesting details about the artists. J. c) Japon. Mikami, Yoshio. On Ajima Chokuyen’s Solution of the indeterminate equation x? + «3+... a«j= y’. Archiv for Mathematik og natur- videnskab, XXXIII, 8 p., in-8°. Kristiania, 1913. 13. — CLASSEMENT SIECLE PAR SIECLE. s‘ Vi Schréder, H. Das klinische Bild der Pest bei Procopius. Wien. klin. Wehschr., p. 581-582, 1913. Il s’agit de la peste qui désola Constantinople en 542. S° Xili Bacon, Roger. 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I, p. 274), supplementary material is here brought together, consist- ing (1) of the preface written by the publisher of the first French edition which proves that, according to his idea, the publication of such an irre- ligious book was very hazardous; (2) La Mrerrrin’s dedication of L’homme machine to HaLLeR which does not appear in the new edition and has pro- bably been omitted by the translator because it seemed inintelligible without historical explanation (which is here furnished by extracts from BER@MANN’S book Die Satiren des Herrn Machine, Leipzig, 1913); (3) BeRaMmann’s dedication of his book addressed to the spirit of La Metrrie in a style worthy of La Metrriz himself; (4) an article of BERGMANN on « La Mettrie and his mechanistic theory », followed by (5) his account of the beginning of the La Metrriz-Haer controversy, and of (6) « La Merrrir’s Personality ». Carée, K. Jorgen Christensen, en laegekyndig fynsk Bonde fra det attende Aarhundred (J. C., un paysan du xvii‘ siécle, ayant acquis une culture médicale). Fra Archiv og Museum, 1912. Clairaut. Theorie der Erdgestalt, herausgegeben von Pu. E. B. Jour- DAIN u. A. VON OETTINGEN. Ostwald’s Klassiker, n* 189, 160 p., 54 Fig. im Text, 1 Bil. Leipzig, W. Engelmann, 1913. [4.60 Mk.]} Traduction allemande de l’ouvrage de CLairavt intitulé « Théorie de la figure de la terre, tirée des principes de Uhydrostatique », publié 4 Paris en 1743 (2° édition identique a la 1**. Paris 1808). Suivie de notes biogra- phiques et d’explications (p. 144-160). Portrait de CLarraut par CaTHRLIN, gravé par CocHIN. Diehl, Wilhelm. Kleine Beitriige zur Jugendgeschichte Georg Chris- toph Lichtenbergs. Sitiddeutsche Monatshefte, X, p. 68-77. Miinchen, 1913. Doran, Alban. A demonstration of some eighteenth century obstetric forceps. Proc. R. S. of med., V1, p. 54-76, 9 fig. London, 1913. Du Roi, Ludwig. Leben und Wirken des Leibarztes D* Johann Philipp du Roi, 1741-1785. 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Ingerslev, E. Matthias Saxtorph og hans samtid. (M.S. et son temps), 440 p. Copenhague, 1913. Kilpe, Oswald. Imanuel Kant. Darstellung und Wiirdigung, 3° Aufl., vui-+-153 p. Leipzig, Teubner, 1912. Marggraf, Andreas Sigismund. Einige néue Methoden, den Phosphor im festen Zustande sowohl leichter als bisher aus dem Urin dar- zustellen als auch denselben bequem und rein aus brennbarer Materie (Phlogiston) und einem eigentiimlichen, aus dem Urin abzuscheidenden Salze zu gewinnen. Aus dem Lateinischen und Franzésischen tibersetzt und herausgegeben von G. MIELKE, Ost- wald’s Klassiker, n* 187, 54 p., 5 Fig. im Text. Leipzig, W. Engel- mann, 1913. [2.25 Mk.] Réimpression du mémoire, dont l’original a été publié dans les Miscella nea Berolinensia, t.VII, 1743, p. 324-344. Le titre en est assez explicite, pour qu'il soit nécessaire d’en dire le contenu. Suivi de notes dues 4 G. MIELKE (p. 40-53). L’éditeur de cette réimpression, né en 1856, mourut 4 Hambourg en 1912; une petite note biographique lui est consacrée 4 la fin du volume, p. 54. Pelleson, Jules. Une panacée en Hollande au xvur? siécle. Bull. de la Société archéol.-histor. Le vieux papier, p. 134-139, 3 fig., 1913. Pflugk, A. von. Die Niirnberger Brillenmacher am Ausgang des 18. Jahrhunderts. Arch. f. Augenheilkunde, t. LX XIII, p. 161-163, 1913, Porten, M von der. Die Grundlagen der Kant’schen Philosophie. Ann. der Natur u. Kulturphil., t. XII, p. 28-49, 1913. Rochette, Com. Observations physiques faites 4 Spa en 1792. Ciel et Terre, XXXIV, p. 184-190. Bruxelles, 1913. Rondeiet. Ein beriihmter Praktiker des xvi. Jahrhunderts. Int. med. Monatshefte, Mirz, p. 186-189, 1913. Schmiegelow, E. Documentum humanum til Belysning af Mastoidal- operationens Historie. Ugeskrift for Laeger, n° 11, 1913. Schumann, Georg u. Paul. Samuel Heinickes gesammelte Schriften, xu+-656 p. in-8°. Leipzig, Ernst Wiegandt, 1912. [12.50 Mk.] a BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 355 Stackel, P. Ein Satz Leonhard Eulers iiber die Rektifikation alge- ae Kurven. Porto, Acad. polyt., Annaes, VII, p. 207-213, 1913. Urban, M. Zur altmedizinischen Kochkunst der Reichen: Prag. med. Wochschr., p. 129-133, 142-144, 1913. S° XVIII-XIX Amodeo, F. e Cola, S. La riabilitazione del matematico napoletano Anni- bale Giordano. Atti d. Accad. Pontaniana, XLII, 28 p. Napoli, 1912. Berzelius, Jac. Lettres publi¢ées au nom de l’Académie des sciences de Suéde par H.-G. SépERBAuM (23x 15 cent.). Upsala, Almqvist et Wiksells. — Tome I, fase. 1. Correspondance entre Berzelius et C. L. Berthollet (1810-1822), avec un portrait de Berthollet, 105 p., 1912, Ce premier fascicule contient quarante-deux lettres, vingt et une de Brr- ZELIUS et vingt et une de BERTHOLLET. Celles-ci ont été conservées et reliées par BeRzELIvs; quant aux lettres de Berzetius lui-méme, elles sont perdues, mais on en a découvert les brouillons d’aprés lesquels cette édition est faite. Ces lettres sont toutes inédites, a l’exception de deux. La période de douze années pendant lesquelles elles furent écrites, 1810-1822 (1822: mort de BERTHOLLET) marque l’apogée de l’activité de Berzetius; ses lettres sont d’autant plus intéressantes qu’on en posséde peu de lui datant de cette époque. Le texte est suivi de notes (p. 88-103). Berzelius, Jac. Idem. Tome I, fasc. 2. Correspondance entre Berzelius et sir Humphry Davy (1808-1825), 88 p. avee un portrait de H. Davy, 1912. Vingt-trois lettres, dont neuf de B. et quatorze de D. Une des lettres de B. est accompagnée d’un appendice assez volumineux intitulé « Observa- tions faites en parcourant les éléments de la philosophie chimique ». Toutes ces lettres, sauf une, sont inédites. La plupart (16) ont été écrites entre 1808 et 1813. Puis survint une brouille entre ces deux hommes 4 tempéraments si opposés et la correspondance fut interrompue pendant huit ans. Les sept autres lettres datent de 1821 41825. — P. 76-88, notes érudites de l'éditeur H.-G. Sépersaum, l’auteur dune biographie de B. (B. Werken und Wachsen, 1779-1821. Leipzig, 1899) et l’éditeur de ses couvres posthumes. Biianzioni, Guglielmo. I precursori di Pinel. Per una rivendicazione italiana. Riv. di storia crit. d. scienze med. e nat., t. 1V, p. 75-80. Roma, 1913. A propos de ANTON Maria VaLsatva, Vincenzo CHIARUGI et GIUSEPPE Daquin. Bopp, K. Eine Schrift von Ensheim « Recherches sur les calculs diffé- rentiel et intégral » mit einem sich darauf bezichenden, nicht in die « (Euvres » tibergegangenen Brief von Lagrange. Sitzungsber. d. Akad. d. Wissensch., n° 7, 49 p. Heidelberg, 1913. Cevidalli, Attilio. Di Francesco Puccinotti medico legista. Discorso. Urbino, Tip. M. Arduini, 1912. Chaplin, Arnold. The illness and death of Napoleon Bonaparte. (A medical criticism), with three illustrations, 112 p. London, Hirschfeld Brothers, 1913. L’auteur de ce petit livre, qui ne concerne qu’indirectement l'histoire de la médecine, s'est efforcé, en tenant compte des rapports des divers méde- Se XVIII. Se XVIII-XIX. Se XVII-XIX. uw uw (or) ISIS. I. 1913. cins et des « Lowe papers » conservés au British Museum, de déterminer exactement toutes les circonstances qui ont préparé et entouré la mort de Napo.eon. Voici le plan : I. The history of the illness; Il. The post-mortem examination ; III. Criticisms and conclusions. Appendix : I. Biographies of the physicians (il ne s’agit que de notes fragmentaires et non de biographies complétes); If. The specimen in the museum of the Royal College of Sur- geons; Il. The exhumation of N. in 1840. Trois diagrammes schématiques représentent l’estomac et le foie de N., qui mourut d’un cancer a |’estomac. Depuis la publication de cet ouvrage, lauteur l’a complété par une lettre au British medical Journal, 25 janvier 1913, intitulée : The post-mortem examination of N. Jourdain, Philip E. B. An accident that led to a notable discovery. Open Court, t. XX VII, p. 39-40. Chicago, 1913. An account of the accident that led to Oersted’s discovery of the action of an electric current on a magnetic needle. J. Kiein, F. und Brendel, M. Materialien fiir eine wissenschaftliche Bio- graphie yon Gauss. Heft 2: C. F. Gauss, Fragmente zur Theorie des arithmetisch-geometrischen Mittels aus den Jahren 1797-1799, iv+34 p. Heft 3: L. Scuresincer, Ueber Gauss’ Arbeiten zur Funktionentheorie, 144 p. gr. in-8°. Leipzig, Teubner, 1912. [4.40 Mk.] Lefébure, Etienne. Les étapes d’un commis des hopitaux militaires sous l’empire. 1° fase. Angers, 1912. Léwenberg, J. Hegels Entwiirfe zur Enzyklopidie und Propidentik. Hegel Archiv, hrg. v. Georg Lasson, I, 1.58 p., in-8°. Leipzig, Felix Meiner, 1912. Neuburger, M. Joh. Peter Frank und die Neuropathologie. Wien. Klin. Wehschr., p. 627-631, 1913. PROcEs- VERBAUX des séances de ]’ Académie tenues depuis la fondation de l'Institut jusqu’au mois d’aott 1835, publiés conformément a une décision de l’Académie par MM. les secrétaires perpétuels. Paris, Gauthier-Villars. Tome I, an IV-VII (1795-1799), v1+-680 p., gr. in-4°, 1910. Tome II, an VIII-XI (1800-1804), 766 p.,1912. . L’avertissement écrit par Gaston Darboux a été publié dans le Bulletin des sciences mathématiques (2), XX XVII, p. 5-10. Paris, 1913. Reukauf, E. Goethe als Mikroskopiker. Mikrokosmos, t. V1, p. 163-165, 234-239. Rickmann, J. Godlee. The hunterian oration on Hunter and Lister and on the Museum of the Royal College of Surgeons of England. Brit. med. Journ., p. 373-378, 1913. Rosenheimer, O. und Trommsdorff, H. Joh. Bartholomaéus Tromms- dorff. Ein Lebensbild eines der gréssten Pharmazeuten und Che- mikers an der Wende des 18. 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Ostwald’s Klassiker, n* 186, 140 p., in-8°, 4 Abb. Leipzig, W. Engelmann, 1913. [5 Mk. | Réimpression du mémoire sur Jes séries de Fourrer, publié pour la pre- miére fois dans les Abhand. der Kgl. bayerischen Akademie der Wissens., II. Kl., XI. Bd,, II. Abt., Munchen 1876, p. t-xxiv, 1-101. Il est suivi (p. 124-135) de notes. Pour la biographie et la bibliographie de P. pu Bots- ReymonD, voir Ostwald’s Klass., n° 185. Chicca, T. Del. Del matematico Gaetano Giorgini e di una sua memoria inedita. Period. d. matem., XXVIII, p. 24-28, 1911-1912. Cournot. Traité de l’enchainement des idées fondamentales dans. les sciences et dans l’histoire Nouy. édition, avec un avertissement de Lévy-Bruhl, xvui+-712 p., in-8°. Paris, 1912 Craveri. Michele. Plante medicinali Ossolane delle antiche farmacopee [1832]. Malpighia, Rassegna mensile di Botanica, XXV, p. 119-137, 1912, Graebe, C. Der Entwicklungsgang der Avyogadroschen Theorie Journ. [. prakt. Chemie (2). LXXXVII, p. 141-208, 1913. Hirschberg, J. Geschichte der Augenheilkunde. 3. Buch. Frankreichs Augeniirzte yon 1800-1850, mit 13 Figuren im Texte und 9 Tafeln (Portriits). Handbuch der gesamten Augenheilkunde, 2 Aufl., XIV. Bd., 310 p., in-8*. Leipzig, W. Engelmann, 1913. Se XVIII-XIX. Se XiX. S* XIX. Se XIX-XX. 558 ISIS. I. 1913. Lippmann, Edmund 0. v. Zum hundertjahrigen Jubiliéum der Vakuum- apparate (erfunden 1812 von E. C. Howard). Chemiker Z., n° 104, 192: Loschmidt, J. Konstitutionsformeln der organischen Chemie in gra- phischer Darstellung. Hrg. v. Richard Anschiitz, 154 p., 384 Fig., Bildais. Ostwald’s Klassiker, n* 190. Leipzig, W. Engelmann. [5 Mk.] Réimpression du mémoire, publié et édité par J. Loscumipt (1821-1895) en 1861, sous le titre « Chemische Studien,I ». L’auteur passe en revue les diverses substances de la chimie organique, et ne propose pas moins de 368 formules graphiques. Loscumipt avait bien vu comme KEKULE, que le noyau benzolique était la partie essentielle de toutes les combinaisons aro- matiques, et que ce noyau était un anneau, mais il n’avait rien précisé rela- tivement aux liaisons des six atomes de C qui le constituent. La théorie de K&KULE, publiée trois ans plus tard, est évidemment plus compleéte et plus profonde. K&KULE aurait-il connu lceuvre de J. Loscumipt? D’aprés R. Anscuiitz, il semble qu'il ne l’aurait pas connue directement, mais seule- ment d'une maniére indirecte et superficielle, par HERMANN Kopp. Magaus, P. Zur Geschichte unserer Kenntnis des Kronenrostes der Griiser und einige sich daran knitipfende Bemerkungen. Verhand. d. Schweiz. Naturf.-Gesell., 95. Versamml., p. 220-225, 1912. Mangold, Ernst. Heinrich Karl Hermann Hoffmann, Professor der Botanik an der Universitat Giessen. Hessische Biogr., hrg. v. Her- mann Haupt, Bd. I, 1, p. 16-25. Darmstadt, Grossherz. Staatsver- lag, 1912. Melchior, E. Dieffenbach als Kliniker. 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Zwei Abhandlungen, herausgegeben von P. Lasarerr, 58 p., 25 Fig., 1 Bildnis. Ostwald’s Klassiker, n* 188. Leipzig, W. Engelmann, 1913. [1.80 Mk.] Les deux mémoires reproduits ont été publiés, le premier : Unter- suchungen iiber die Druckkrafte des Lichtes, dans les Annalen d. Physik, Bd. VI, p. 433-58, 1901; le second : Die Druckkrifte des Lichtes auf Gase, ibidem, XXXII, p. 411-437, 1910. Quoique tout récents, ils méritent a bon droit d’étre déj2 considérés comme classiques, car ils nous ont donné la premiére démonstration expérimentale de la pression de la lumiére de Max- WELL, et sont done d’une trés grande importance au point de vue de la théorie électromagnétique de la lumiére. Le texte des deux mémoires est suivi de notes biographiques et de notes historiques trés importantes, car elles sont empruntées 4 un autre mémoire de LesepDEw, publié en russe, et auquel il a travaillé jusqu’a sa mort. L’ouvrage est orné d’un trés beau por- trait. Mach, Ernst. {In the Open Court for January, 1913, t. XXVII, is a recent and very life- like photograph of Prof. Ernst Macu, which prefaces a translation (p. 1-16) of his « Ged&chtnis, Reproduktion und Association » from Erkenntnis und Irrtum, 2. Aufl. Leipzig, 1906. J.J Mouchelet, E. Notice historique sur ]'Ecole centrale des arts et manu- factures, 56 p., in-8°. Paris, Dunod & Pinat, 1913. [2.50 Fr.] Musatti, Cesare. L’Ateneo Veneto nel suo primo centenario. Venezia, 1912. Pratelle, Aristides. The french Newton. The Monist, XXIII, p. 458-462. Chicago, 1913. Il s’agit de CLtmence Royer ! Renouvier, Ch. Essais de critique genérale. Réimpressions. Paris, Armand Colin. 1* essai: Traité de logique générale et de logique formelle, 2 vol., in-8°, 397 et 386 p., 1912. 2° essai : Traité de psy- chologie rationnelle, 2 vol., in-8°, de 398 et 386 p., 1912. 3¢ (et der- nier) essai : Les principes de la nature, 444 p., 1913. Rivaud, A. Paul Tannery, historien de la science antique. Revue de métaphysique et de morale, XXI, p. 177-210. Paris, mars 1913. 37 S* XIX-XX. 560 ISIS. I. 1913. S$: XIX-XX. Wezel, Karl. Robert Koch. Eine biographische Studie. (Bibliothek v. Coler-von Schjerning, XXXVI), vu1+148 p., gr. in-8°, mit einem Portriit u. 5 Abb. im Text. Berlin, Aug. Hirschwald, 1912. [3.60 Mk.] Biographie compléte, rédigée dans l’ordre chronologique. C'est lactivité professionnelle et scientifique de Koon, qui a servi de fil conducteur a Yauteur et lui a inspiré la subdivision de l’'ouvrage. En annexes sont données une liste des publications de Kocu et une bibliographie trés étendue des ouvrages et mémoires consultés par l’auteur. Un beau portrait et un auto- graphe. 14. — NECROLOGIE. Nécrologie. Darwin, Sir George Howard (1845-1912). Partie E. B. JourpAIn in The Open Court, X XVII, p. 193-201. Chicago, 1913. [His achievements in dynamical astronomy and their relations with the work of Kevin and Pornoaré are briefly characterized. A principal point of this article is the emphasis laid not only on the extreme laboriousness of these achievements, but also, on the elegance of the mathematical methods used by him in his lectures. A portrait of Darwin is given. J.] Tannery, Jules (1848-1910). Mathématicien, philosophe. — Em1te Boren dans la Revue du mois, janvier 1911, p. 5-17. (Cette notice a été reproduite en téte de « Science et philosophie». p. 1-xvi. Paris, Alcan, 1912.) — ERN. HoveLAQueE dans la Revue de Paris, janvier 1911. — J. Mascart dans la Revue générale des Sciences, t. XXII, 49-50. Paris, 1911. — Bulletin des Sciences mathématiques, XXXIV, p. 193-197. Paris, 1910. — L’ Enseignement mathématique, XIII, p. 56-58. Geneve, 1910. Tatin, Victor (1843-1913). Pionnier de l’aviation, 4 laquelle il se con- sacra dés 1876; mort presque méconnu. La Nature, 1° semestre, supplément, p. 169. Paris, 1913. (Portrait). — Cu. Ricuer, dans la Revue générale des sciences, t. XXIV, p. 373. Paris, 1913. Teisserenc de Bort, Léon (1855-1913). Météorologiste. —J. Lose, dans La Nature, 1* sem., p. 159-160. Portrait. Paris, 1913. — JEAN Mascart, ibidem, p. 296-300. — Le lieutenant-colonel Pau RENARD. L’ceuvre de M. Léon Teisserenc de Bort, 14 p., in-8°, 3 fig. Paris, -Gauthier Villars, 1913. [1.25 fr ]. DEUXIEME PARTIE Classement idéologique des notices qui n’ont pu étre classées chronologiquement. 2. — GENERALITES RELATIVES A L’HISTOIRE ET A L’ORGANISATION DE LA SCIENCE. Généralités. Lippmann, Edmund 0. von. Abhandlungen und Vortrage zur Geschichte der Naturwissenschaften. 2 Bd. Leipzig, Veit & Com Mi] 4 . BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 561 Borchgrave, baron de. L’Association internationale des académies. Son organisation et ses travaux. La Vie internationale, t. IV, p. 41-44. Bruxelles, 1913. Goldscheid, Rudolf. Kulturperspektiven. Annalen der Natur- und Kulturphilosophie, t. XII, p. 3-27. Leipzig, 1913. Guillaume, Ch. Ed. Langage correct, locutions impropres. La Nature, 1* semestre, p. 226-228. Paris, 1913. Le Chatelier, H. De la science. Sa nature, son utilité et son enseigne- ment. Revue scientifique, 2° sem., p. 449-458. Paris, 1913. Otlet, Paul. Le livre dans les sciences. Le Musée du Livre, fase. 25-26, p. 379-389, in-4°. Bruxelles, 1913. Picard, Emile. La science et la recherche scientifique. Revue scienti- fique, 2° sem., p. 577-581. Paris, 1913. I. — ScIENCES FORMELLES. 3. — LOGIQUE ET THEORIE DE LA CONNAISSANCE. Pasquale d’Ercole. La logica aristotelica, la logica kantiana ed hege- liana e la logica matematica con accenno alla logica indiana, p. 101-211. Torino, Bocca, 1912. Couturat, Louis. Logistique et intuition. Revue de métaphysique et de morale, t. XXI, p. 260-268. Paris, 1913. Dingler, Hugo. Ueber die logischen Paradoxien der Mengenlehre und eine paradoxienfreie Mengendefinition. Z. fiir positivistische P hi- losophie, t. I, p. 143-150. Berlin, 1913. Kern, Berthold. Assoziationspsychologie und Erkenntnis. Z. f. posi- tivistische Phil., t. I, p. 65 91. Berlin, 1913. Mailly, Ernst. Gegenstandstheoretische Grundlagen der Logik und Logistik, 87 p., in-8°. Leipzig, Barth, 1912. Ribot, Th. Le probléme de la pensée sans images et sans mots. Revue philosophique, 2* sem., p. 50 68. Paris, 1913. L’hypothése d’une pensée pure, sans images et sans mots, est trés peu probable et, en tout cas, n'est pas prouvée. La pensée sans images n’est concevable que comme un état limite. 4. — MATHEMATIQUES. Ball, W. W. Rouse. A short account of the History of mathematics. 5 ed. xxiv-+522 p., in-8°. London, Maemillan & ©°, 1912, {10 Sh.] L’histoire des mathématiques de Bat vient d’étre rééditée une nouvelle fois. Cette 5° édition ne différant guére de la 4¢, il ne peut étre question de l’ana- lyser d’une maniére détaillée, mais nous sommes heureux d’enregistrer ici le succés de cet ouvrage, succés consacré non seulement par des rééditions assez fréquentes, mais aussi par la publication de traductions. La premiére édition, xx111-4-464 p., in-3°, parut en 1848 et fut analysée dans Bibliotheca Généralités, Logique. Mathématiques. Mathématiques. 562 iSTb. I. 1913. Mathematica, 1889, p. 56-58 par Gino Loria; la 2* édition, remaniée et augmentée, parut en 1893; les 3¢, 4° et 5° publiées en 1901, 1908, 1912 ne différent pas essentiellement de la 2°. Pour la 4° édition, voir Bibl, Math., X, p. 85-88. Une traduction italienne a été publiée chez Zanichelli, 4 Bologne, en 1903-1904, 2 vol.; voir Bibl, Math., V, p. 313-316 (EnEsTRém); une traduction francaise, également en 2 vol. avec des additions de R. pz Mon- TESSUS et diverses notes, a été éditée par Hermann, Paris, en 1906-1907; voir Bibl. Math., VIII, p. 312-315 (EnestTR6m). Boutroux, Pierre. Les étapes de la philosophie mathématique. Revue de métaphysique et de morale, t. XXI1, p. 107-131. Paris, 1913. Critique du livre de LEon BRuNScHVICG. Cajori, Florian. On the spanish symbol U for « thousands ». Bibliotheca Mathematica, t. XII, p. 133-134. Leipzig, 1912. Enestrém, G. Bemerkung zur Anfrage 108 tiber den Ursprung des Termes « ratio sub-duplicata ». Bibliotheca Mathematica, t. XII p. 180-181. Leipzig, 1912. Jourdain, Philip E. B. The nature of mathematics. The people’s books. 92 p. London, T. C. et E. C. Jack 1913 (?). [6 D.] Excellent petit livre, of lauteur fait ressortir la nature des mathéma- tiques en racontant son évolution dans ses traits principaux. Il le fait trés simplemert et avec beaucoup d’esprit. On peut se demander si les personnes qui ne connaissent guére les mathématiques le liront avec un réel profit, mais en tout cas les mathématiciens le liront avec plaisir. L’auteur est parvenu en ces 92 petites pages, 4 mettre en évidence les difficultés principales qu’ont soulevées les mathématiques élémentaires au cours de leur développement. Quand donc les éditeurs frangais nous donneront-ils de pareils livres (car- tonnés !) pour 60 centimes? Rosenblatt, A. Postepy teoryi powierzclini algebraicznych. Prace matematyczno fizyczne, XXIII, p. 51-192 1912. [| Développement de la théorie des surfaces algébriques. ] Wargny, C. Historia de las matematicas. 375 p., in-8°. Santiago, Cer- vantes, 1913 (?) [6 S.] Auerbach, Félix und Rothe, Rudolf. Taschenbuch fiir Mathematiker und Physiker. Unter Mitwirkung zahlreicher Fachgenossen. 3. Jahrgang, 1913-1914. Mit einem Bildnis Friedrich Kohlrauschs. x +463 p., in-8°. Leipzig, Teubner. [6 Mk.] Boutroux, Pierre. L’objet et la méthode de l’analyse mathématique. Revue de métaphysique et de morale, t. X XI, p. 307-328. Paris, 1913. Boutroux, Pierre. L’édifice géométrique et la démonstration. Ensei- gnement mathématique, XV, p. 298-305. 1913. Ces deux articles de P. Boutroux sont des extraits d’un livre qui vient de paraitre chez Hermann a Paris, et qui sera analysé dans le prochain numéro d’Isis. Brunschvicg, L. L’idée de la vérité mathématique. Bulletin de la Société frangaise de philos. Paris, janvier 1913. BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 563 Dittrich, Ernst. Das Weltbild im Lobaceyskyschen Raume. Ann. d. Natur.- u. Kulturphil., t, XII, p. 62-87. Leipzig, 1913. Encyclopédie des sciences mathématiques pures et appliquées, t. LU, vol. IV. Equations aux dérivées partielles. Fasc. 1. E. von Weber et G. Floquet. Propriétés générales des systémes d’équations aux dérivées partielles. Equations linéaires du premier ordre (p. 1-55); E. von Weber et E Goursat. Equations non linéaires du premier ordre (p. 56-160). Paris, Gauthier-Villars, 30 juin 1913. Hilbert, D. Grundlagen der Geemetrie. 4., durch Zusitze und Literatur- hinweise von neuem vermehrte und mit 7 Anhingen versehene Auflage. Wissenschaft und Hypothese, VII. vi+258 p., in-8°. Leipzig, Teubner, 1913. (6 Mk.] K6énigsberger, L. Die Mathematik, eine Geistes- oder Naturwissen- schaft? Sitsungsber. N° 8 d. Akad. d. Wiss., 15 p. Heidelberg, 1913. Miller, Ernst. Weiteres iiber Begriindung und Grundlagen des Pytha- goriischen Lehrsatzes. Ann. d. Natur- u. Kulturphil., t. “XII, p. 170-186. 1913. Smith, D. EB. et Goldzieher, Ch. Bibliography of the teaching of mathe- matics, 1900-1912, 95 p. Washington, Bureau of education, 1912. Voss, A. Ueber das Wesen der Mathematik. Rede. 2. durchges. u. verm- Auflage, 123 p., in-8°. Leipzig, Teubner, 1913. [+ Mk]. II. — ScIENCES PHYSIQUES. 5. — MECANIQUE. Carrington, Hereward. Earlier theories on gravitation. The Monist, t XXIII, p. 445-458. Chicago, 1913. Carus, Paul. The Principle of relativity as a phase in the development of science. The Monist, t. XXIII, p. 417-422. Chicago, 1913. Jourdain, Philip E. B. The nature and validity of the principle of least action. The Monist, t. XXIII, p. 277-293. Chicago, 1913. Bancroft, Wilder D. Une loi universelle. Revue scientifique, 2° sem., p. 385-394. Paris, 1912. 6. — ASTRONOMIE, GEODESIE METEOROLOGIE ET PHYSIQUE DU GLOBE. Hess, Wilhelm. Die Einblattdrucke des 15. bis 18. Jahrhunderts unter besonderer Beriicksichtigung ihres astronomischen und meteoro- logischen Inhaltes. Rede. 38 p., in-4°. Bamberg, J. M. Reind1], 1913. Lallemand, Ch. La Terre, sa forme et ses dimensions. Ses accidents superficiels et son relief. Discours. Revue scientifique, 2° sem., p. 162-167. Paris, 1912. Sageret, J. Le systéme du monde des Chaldéens 4 Newton. 280 p., in-16, 20 fig. Nouvelle collection scientifique. Paris, Alcan, 1913. [3.50 Fr.] Mathématiques. Mécanique. Astronomie. Astronomie. Physique. 564 ISIS. 1. 1913. Biernkess, V. La météorologie considérée comme science exacte. Revue scientifique. Paris, 5 avril 1913. Chailan, E. La réforme du calendrier. Revue scientifique, 2° sem., p. 326-331. Paris, 1912. Kohn, Heinrich. Die Entstehung der heutigen Oberflichenformen der Erde und deren Beziehungen zum Erdmagnetismus. Ann. d. Natur- u. Kulturphil., t. XII, p. 88-130. Leipzig, 19138. Lallemand, Ch. Projet d’organisation d’un service international de Vheure. Revue scientifique, 2° sem., p. 513-516. Paris, 1912. Unification internationale du calendrier. Vie internationale, t. III, p. 334-340. Bruxelles, 1913. 7. — PHYSIQUE. Pitoni, R. Cenni storici sulle leggi della caduta dei gravi. Supplem. al Period. di matem., XVI, p. 53-55. 1913. Arrhenius, Svante. Theories of solutions. (23 « 15), 247 p. New Haven, Yales University Press, 1912. Baume, Georges. La chimie physique en 1912. Journ. de chimie phy- sigue, t. XI, p. 327-404, Geneéve, 1913. Bragg, W. H. Laradioactivité considérée comme théorie cinétique d’un quatrieme état de la matiére. Conférence. Revue scientifique, 2° sem., p. 769-775. Paris, 1912. Meyer, Julius. Jahrbuch der Elektrochemie und angewandten physi- kalischen Chemie fiir 1906, t. XIII, 25 x 17, 869 p. Halle a. S., W. Knapp, 1913. Pearson, Karl. La grammaire de la science : la physique. Trad. par Lucien March sur la 3¢ éd. anglaise, 1911; xx-+-502 p., in-8°. Paris, Alcan, 1912. ; Planck, Max. Das Princip der Erhaltung der Energie. 3. Auflage. Wissenschaft und Hypothese, VI. xv1+278 p., in-8°. Leipzig, Teubner, 1913. [6 Mk.] Schiitz, Alexander von. Ueber eine Theorie der Aetherstrahlung. Ann. d. Natur- und Kulturphil., t. X11, p. 187-205. Leipzig, 1913. Siegel, G. L’électricité comme facteur de civilisation. Revue scientifique, 2¢ sem., p. 331-336. Paris, 1912. Villard, P. Le courant électrique et la ligne droite. Revue scientifique, 2° sem., p. 545-548. Paris, 1912. « On est ainsi conduit 4 admettre que l’étincelle électrique est sinueuse, parce qu’un courant quelconque tend de lui-méme a se déformer dans un sens tel que l’inductance du circuit augmente. » Voikmann, P. Einfiihrung in das Studium der theoretischen Physik, insbesondere in das der analytischen Mechanik, mit einer Ein- leitung in die Theorie der physikalischen Erkenntnis. 2. vermehrte u. verbesserte Aufl., xvi+412 p., gr. in-8°. Leipzig, Teubner,1913. [13 et 14 MK.] BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 565 8. — CHIMIE. Rubens, H. Die Entwicklung der Atomistik. Rede. Berlin, 1913. Thorpe, Sir Eduardo. Storia della chimica. Versione dall’ inglese, introduzione e note di Rinaldo Pitoni, 325 p. Torino, Societa Tipografico-editrice Nazionale, 1911. Cette traduction de l’histoire de la chimie de THorpr est enrichie de notes assez nombreuses et assez longues relatives la plupart a l’histoire de la chimie en Italie. Cette traduction est done beaucoup plus compléte que le texte original. L’ouvrage est suivi de notes bibliographiques et d’un index. Annual reports on the progress of chemistry for 1912 (22x14 em.), 344 p. London, Gurney & Jackson, 1913. Publication de la Société chimique de Londres. Job. Les progrés des théories chimiques. (Discussion : Boll et Meyer- son). Bull. de la Société francaise de philosophie, t. XIII, p. 47-62. Paris, 1913, Lindet, L. Le VIII® Congrés international de chimie appliquée, tenu a Washington et 4 New-York. Revue scientifique, 2° sem., p, 714-720. Paris, 1912. 9. — TECHNOLOGIE, Henriquez-Philippe. Un musée de la télégraphie. La Nature. Paris, 26 juillet 1913, p. 146-149, 3 fig. A propos du Musée des Postes et Télégraphes qui a été ouvert récemment a Paris, rue de Grenelle, 107. La partie postale est en voie d’organisation, la partie télégraphique est préte. Klinckowstroem, Graf Karl von. Beitriige zur Geschichte der Wasser- erschliessung. Z. des Vereins f. Gas- und Wasserfachmiinner in Oesterreich-Ungarn, H. 12-15. S. A., 30 p., in-4°, 14 Abb., 1913. Neuburger, Albert. Der Kraftwagen, sein Wesen und Werden. Voigt- linders Quellenbiicher, N* 41, 82 p., in-8°. Leipzig, 1913. Péhimann, Martin. Untersuchungen der iilteren Geschichte des anti- ken Belagerungsgeschiitzes. Jn. Diss., 44 p., in-8°. Erlangen, 1912. Painlevé, Paul; Borel, Emile, et Maurain, Ch. L'ayiation, 6° éd. revue et augmentée, 1 vol. in-16 illustré. Paris, Alean 1913. [3.50 Fr.] Union pour la sécurité en aéroplane. Cette union a ouvert un concours international pour récompenser les auteurs des dispositifs qui apporteront une contribution importante a la sécurité des appareils plus lourds que lair. Un grand prix de 400,000 francs récompensera l’auteur d’un appareil présentant un mérite exceptionnel. Les inscriptions doivent étre prises avant le 1* janvier 1914. Pour plus de détails, demander le réglement du concours rue Francois I*, 35, a Paris. Chimie. Technologie. Biologie générale. 566 ISIS. 1. 1913. III. — SCIENCES BIOLOGIQUES. 10. — BIOLOGIE GENERALE. Brickner, Gottfried. Aus der Entdeckungsgeschichte der lebendigen Substanz. Voigtlanders Quellenbiicher, N* 32, 64 p., in-8°, 18 Abb., 3 Bildn. Leipzig, 1913. [0.60 M.] Aprés une courte introduction suivent des textes ou résumés de textes de Rosert Hooke (1667), Bonaventura Corti (1773), L. C. TRevirnanus (1807), Rospert Brown (1883), M. J. von ScHLEwEN (1838, 1842), THxo- DoR Scuwann (1839), Hugo Mout (1844, 1846), Cart Naeect (1844), Max Scuoirzs (1861), Ernst Bricker (1862); enfin un lexique des termes techniques. Petit ouvrage fort bien congu et fort bien réalisé. Trillat, A. La théorie miasmatique et les idées du jour. Revue scienti- fique, t. II, p. 646-655. Paris, 1912. Achaime, P. Electronique et biologie, 728 p., in-8°. Paris, Masson & C’*, 1913. [18 Fr.] Berny, Adalbert. Organische und anorganische Evolution. Ann. d. Natur- u. Kulturphil., t. XII, p. 162-169. Leipzig, 1913. Caullery. La phylogénie et les données actuelles de la biologie. Revue du mois. Paris, avril 1913. Delage, Yves et Goldsmith, Marie. La parthénogénése naturelle et expérimentale. Bibliotheque de philosophie scientifique, 342 p. Paris, E. Flammarion, 1913. [3.50 Fr.} Douvillé, Robert. L’irréversibilité de l’évolution et les adaptations aux différents milieux [Vapres Dollo]. Revue scientifique, 2° sem., p. 462-464. Paris, 1912. Goldschmidt, Victor. Zur Mechanik des organischen Lebens. Ann. d. Natur- und Kulturphil., t. XII, p. 138-161. Leipzig, 1913. Jacobi, Arnold. Mimikry und verwandte Erscheinungen, 215 p., in-8°, 31 fig. Braunschweig, Fr. Vieweg, 1913. [8 Mk.] Leduc, Stéphane. Etudes de biophysique : la biologie synthétique, 217 p., 118 fig. Paris, A. Poinat, 1912. Développement de l’ouvrage : Theorze physico-chimique de la vie et générations spontanées (1910). Loeb, Jacques. The mechanistic conception of life. The University of Chicago Press, 1912. Szymanski, J. S. Ueber eine Gesetzmissigkeit im Verhalten der Orga- nismen. Ann. d. Natur- und Kulturphil., t. XII, p. 131-137. Leipzig, 1913. Techoueyres, D". Le sang. Réflexions sur sa constitution humorale. Revue scientifique, 2° sem., p. 107-114. Paris, 1912. Tissot, Robert. Zur Physiologie der Vitalreihe. Zeitschrift fiir posit. Phil., t. I, p. 110-142. Ber lin, 1913. BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 567 12. — MINERALOGIE, GEOLOGIE ET PALEONTOLOGIE. Haas, Hippolyt. Was uns die Steine erzihlen! Altes und Neues aus den Gebieten der Geologie und Geographie, 314 p., in-8°, 56 Abb. Berlin, Alfred Schall, 1912. Haberle, Daniel. Die Mineralquellen der Rheinpfalz und ihre naichsten Nachbargebiete in geologisch-historischer Beziehung, 103 p., 11 pl. Kaiserslautern, 1912. Paulcke, W. Das Experiment in der Geologie, x+108 p., gr. in-8°. Karlsruhe, J. Langs Buchdruckerei, 1912. Termier, Pierre. L’Atlantide. Revue scientifique, p. 33-41. Paris, 1] jany. 1913. Woodward, H. B. History of geology. History of Science series, vi+154 p., 14 portraits. London, Watt & C», 1912. {1 Sh.] E. L. Institut vulcanologique international. Ciel et Terre, XXXIV, p. 208, 1913. Cortese, Emilio. Planetologia. Manuali Hoepli, n® 397-398, vu+-387 p., 12 fig , 2 tav. Milano, Hoepli, 1913. [3 L.] Le sujet de ce petit ouvrage, dont le plan est vraiment original, est une sorte d’intermédiaire entre la géologie et la cosmologie. Il est trés clair, trés précis, rempli de faits et d’exemples numériques, et les géologues comme les astronomes le liront avec profit. Il est divisé en deux parties : 1° La Planétologie de la Terre, consacrée a l’examen des problémes de géologie et de physique terrestres (caractéristiques de la crotite terrestre, déplacement des pdles, durée des périodes géologiques, plissements de la croite, chaleur interne, marées, sismologie); 2° Planétologie comparée, consacrée a l’examen des mémes problémes, autant que possible, pour chacune des planétes du systéme solaire, en ayant égard aux analogies avec la Terre. 13. — BOTANIQUE, AGRONOMIE ET PHYTOPATHOLOGIE. Claude, Daniel. Quelques croyances anciennes relatives aux plantes. La phytognomonique La Nature, 1* sem., p. 243-245, 5 fig. Paris, 1912-1913. A propos du livre de Acnes Arper, analysé dans Jsis, I, p. 281-282. Focke, Wilhelm Obers. History of plant hybrids. The Monist, t. XXIII, p. 396-417. Chicago, 1913. Krause, Ernst H.L. Anmerkungen zum elsass lothringischen Kriiuter- buche (« Florenklein »). Mitt. d. Phil. Gesell. in Elsass-Lothringen, IV, p. 669-689. Strassburg, 1912. Krause, Ernst H. L. Die Gerste und die Indogermanen. Nalurw. Wochenschrift, N. ¥., X11, p. 199-202. Jena, 1913. Nécessité d’un accord international pour la lutte contre les maladies des plantes. Reoue générale des sciences, t. XXIV, p. 173. Paris, 1913. D’aprés un article de G. Cusoni dans le Bulletin de U' Institut international dagriculture. Minéralogie. Botanique. Zoologie. Médecine. 568 ISIS. 1. 1913. 14. — ZOOLOGIE, ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DE L’HOMME ET DES ANIMAUX. Barany, Robert. Der Schwindel und seine Beziehungen zum Bogen- gangapparat des inneren Ohrs. Bogengangapparat und Kleinhirn. (Historische Darstellung. Eigene Untersuchungen.) Die Natur- wissenschaften, p. 396-401, 425-428, 1913. Barduzzi, D. Concessioni di giustiziati a Siena per lo studio dell’ anatomia [1427, 1674]. Riv. di storia critica d. scienze med. e nat., t. IV, p. 89-90. Roma, 1913. Boruttau, H. Ueber den jetzigen Stand unserer Kenntnisse von den Elementarfunktionen des Nervensystems. [Mit Literatur des Gegenstandes seit 1905.] Z. f. positivistische Phil., t. I, p. 91-110. Berlin, 1913. ITV. — SCIENCES MEDICALES. 15. — MEDECINE. Bessiére, Aug. Ch. René. Paranoia et psychose périodique. Essai historique, clinique, nosographique, médico-légal, 163 p., in-8°. Paris, A. Leclerc, 1913. Brining, F. 100 Bande Archiv fiir klinische Chirurgie. Bd. C, Supple- ment, p. 1-124, 1913. Cabanés. Légendes et curiosités de l’histoire, 2° série, 412 p., in-16, 30 fig. Paris, Albin Michel, 1913. Cartulaire de ' Université de Montpellier, publié sous les auspices du — Conseil de l'Université de Montpellier. Tome II [Inventaires des archives anciennes de la Faculté de Médecine et supplément au tome I, avec une introduction par Joseph Calmette], cLv1m1+930 p., in-4°. Montpellier, imprimerie Lauriol, 1912. Cullerre, A. Les psychoses dans lhistoire. 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Polémique avec ALBerT TuRPAIN, ibidem, 9 aout 1913, p. 183. « Un simple changement d’échelle de l’espéce humaine [quant 4 sa taille] ne rendrait pas impossible son existence, ni méme sans doute |’existence d’une civilisation : mais ce serait une civilisation tout autre, dont les mani- festations, qu'il y aurait peut-étre quelque intérét a essayer de définir, seraient singuliérement différentes de celles dont nous sommes si fiers... » Sociologie. Préhistoire. Anthropologie et ethnologie. Les origines de la science. Les origines de la science. Archéologie. 1] | ~I bo ISIS. 1. 1913. b) Science des primitifs. Eells, Walter Crosby. On formation and use of numerals in Indian languages of North America. Bibliotheca mathematica, t. XII, p. 218-222. 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Il s’agit de l’inauguration du Musée histoire de la médecine et de la pharmacie, di aux recherches patientes et 4 la libéralité de Mr. Henry S. WeLtcomz. Ce musée se trouve Wigmore Street, 54 A, London, W. —_ Te Ce BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 573 5. — LA SCIENCE ET L’ART. HISTOIRE DE L’ART. RECHERCHES ICONOGRAPHIQUES. Carus, Paul. Evolution of artistic observation. Open Court, XXVII, p. 17-24. Chicago, Jan., 1913. « A study of the evolution of art is stillinitsinfancy. Artistic observation seems to us simple enough, and in our art schools every scholar is required to reproduce nature as he sees it. This was done not only in Egypt, Babylon and Greece, but also in China and in Japan, and yet the Chinese in their classical period reproduced nature in a different style, without true perspective and with other characteristic deviations, The truth is that people see nature differently ». There are many interesting reproductions from pictures. Deonna, W. L’erreur et l’illusion. Source de nouveaux thémes artis- tiques. Conférence, 66 p. (18.512 em.) Genéve, Albert Kiindig, 1913. « Il serait intéressant de montrer le rdle énorme qu’ont joué les erreurs, les illusions de toute sorte sur la marche de la civilisation ; et c’est 4 ]’infini qu’on pourrait énumérer les théories, les croyances dont les générations suivantes ont démontré la fausseté, mais qui ont été fécondes en consé- quences. » Gradenwitz, Alfred. L’art africain. La Nature, 2° sem., p. 229-232, 7 fig. Paris, 1913. A propos de l’expédition de Frosentus, signalée dans Jsis, I, p. 248, et de son livre : Und Afrika sprach, Berlin, Soc. Vita, 1912. Kongress fiir Aesthetik und allgemeine Kunstwissenschaft, Berlin, 7.-9. Okt. 1913. Secrétariat : Prof. Max Dessoir, Speyererstr., 9, Berlin. 16 p., in-8°. Berlin, 1913. Luquer. Le probléme des origines de l'art et l'art paléolithique. Revue philosophique. Paris, mai 1913. Récy, Georges de. L’évolution ornementale depuis lorigine jusqu’au xu® siécle. 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Georce Sartron.— Les tendances actuelles de l’his- toire des mathématiques.. ........,. 5TT Ernst Biocu (Prossnitz in Méhren).— Die chemischen Theorien bei Descartes und den Cartesianern. . 590 Gino Loria (Genova).— Le glorie matematiche della ET a hee Sena on ee eee ee 637 Warvemar Dronna (Genéve).— Un précurseur de la théorie actuelle des origines de lart (Jacqurs GAPWAREL F200 2) bol: ; OYE 655 Puipe E. B. Jourparn (Cambridge).— The origin of Caucuy’s conceptions of a definite integral and of the continuity of afunction. . ..... . 661 Il. — Histoire de la Science. Notes sur la revue Jsis (p. 704). Commémorations : FexDINAND VERBIEST (p. 705).— BrRnarp Courtois (p. 705),— Hippotyre Bayarp (p. 705). Sources :; Les classiques de la science (p. 706). Ill. — Organisation de la science. a) Généralités ; Atvo Mie.i.— Per raggiungere luniformita di scrittura det nomi propri di persona (p. 707). b) Sciences formelles: Commission internationale de l’enseignement mathé- matique (p. 708). ce) Sciences physiques : Sur la détermination des poids atomiques (p. 709).— International engineering Congress (p. 710). 38 576 SOMMAIRE. d) Sciences biologiques : Institut international d’embryologie (p. 7] 1).— Congrés international d’ethnologie et d’ethnographie (p. 712).— Institut suisse d’anthropologie générale (p. 713). IV. — Analyses. Gréce : Gino Loria. Le scienze esatte nell’ antica Grecia (p. 714). Se XV-X VI: Joaquim BensaupeE. L’astronomie nautique au Portugal a l’époque des grandes découvertes (p. 716). Organisation de la Science (généralités): F.-W. Taytor. La direction des ateliers (p. 718). Sciences formelles ;: Henri FEur, TH. FLtournoy et Ep. CiaparepE. Enquéte sur la méthode de travail des mathématiciens (p. 719).— H.-G. ZeuTHen. Die Mathematik im Altertum und im Mittelalter (p. 719).— Lton Brunscuvice. Les étapes de la philosophie mathématique (p. 721).— PiERRE Boutrovx. Les principes de ]’analyse mathématique (p. 734). Sciences physiques : RinaLpo Piront. Storia della fisica (p. 742). Préhistoire : Maurice Exstrens. La préhistoire 4 la portée de tous (p. 744). Archéologie: WatbeMAR Dronna. L’Archéologie, sa valeur, ses méthodes (p. 745). Histoire de la civilisation : Armin Tite. Weltgeschichte. Erster Band (p. 754). V. — Bibliographie analytique de toutes les publications relatives a Histoire et a lOrganisation de la Science. Introduction (p. 757). — I. Classement fondamental (chronologique) (p. 758). — II. Classement idéologique (p. 772). — UI. Disciplines auxiliaires (p. 786) ; VI. — Index du Tome I. (p. 792) Vil. — Vable des matiéres. (p. 821) Les tendances actuelles de histoire des mathématiques. L’histoire des mathématiques a atteint, de nos jours, un haut degre de perfectionnement et de précision. Sans doute, il subsiste encore des lacunes et des insuflisances nombreuses, mais dans son ensemble et dans la majorité de ses détails, ]’édifice que nous voyons déja se dresser devant nous, est solidement construit et parfaitement habitable. Faut-i! rappeler ici toutes les richesses patiemment accumulées par Pau Tannery, H. G. Zeurnen, Gaston Mituaup, sir Tuomas Heatu, ANTONIO Favaro, Gino Loria, Braunmunt, D. E. Smivu, Gustave Enestrom 7%... Et ne suflit-il pas d’ailleurs d’évoquer l’existence de cet admirable monu- ment 4 l’édification duquel Moritz Cantor a consacré sa vie : les Vorlesungen wber Geschichte der Mathematik? (4) Sans doute, cette ceuvre n’est point parfaite; il lui était du reste d’autant plus difficile d’approcher la perfection, qu’elle était plus ample (et certes, c’est manquer a la plus élémentaire justice que d’apprécier les détails d’une synthése aussi vaste avec la méme sévérité que ceux d'une étroite monographie); mais telle qu’elle est, avec tous les défauts et toutes les lacunes qui ont pu échapper a la vigilance de Cantor, elle nen reste pas moins, je le répéte, un admirable monument, dont les formes essentielles résisteront au temps. Aussi ne faut-il point s’étonner, si les historiens, dotés de pareils instruments, soient plus que jamais tentés d’orienter leur activité (') Il est d’autant moins nécessaire de rappeler l’@uvre de ces hommes aux lecteurs de notre revue, qu’é l'exception de Gustave Enestrém, et des morts (Tannery et Braunmaut), ils ont tous contribué a fonder Isis. De plus, des manuels remarquables de ZeutnHen et Gino Lona ont déja été critiqués ici (voir t. I, p. 719-721, p. 714-715); de méme deux volumes des Mémoires de Pau Tannery y ont été analysés (voir t. 1, p. 114-115; p. 509-512). 578 GEORGE SARTON. dans des directions nouvelles. Du moins, parmi les savants qui s'in- teressent activement a l’histoire des mathématiques, convient-il de faire une distinction. Les uns, que j’appellerai les historiens purs, et dont M. Gustave Enestrom est peut-étre le type le plus achevé, n’ont dans la téte qu’une seule préoccupation : perfectionner sans cesse l’ceuvre d’érudition accomplie par leurs devanciers, chercher infati- gablement de nouveaux textes, des documents plus stirs, des sources nouvelles qui permettent de dissiper les doutes qui nous restent, faire la chasse a toutes les erreurs qui persistent encore longtemps, par une singuliére jnertie, jusque dans les périodes de lhistoire qui paraissent les mieux connues; en un mot, augmenter l’étendue, l’ap- proximation et la clarté de nos connaissances, embellir sans cesse, avec un soin jaloux, le monument admirable auquel nous avons déja aceés. Les autres — qui sont plutét des philosophes, des pédagogues, des sociologues, — se préoccupent moins de perfectionner les con- naissances historiques dont nous disposons déja et dont ils sont assez préts d’étre satisfaits, que de les wiéiliser pour d’autres fins. A leurs yeux, l’histoire n’est qu’un instrument, un instrument indispensable et d’une grande efficacité, la base essentielle de toute philosophie et de toute réflexion synthétique, mais rien de plus. I] n’est pas besoin de dire que Cest surtout parmi ces derniers qu’Jsis recrute ses vrais: amis et ses collaborateurs. Leurs efforts nous intéressent donc tout particuliérement, non seulement parce qu/ils fortifient et prolongent les notres, mais encore parce qu’ils impriment a l/histoire des mathé- matiques, en ce moment avec plus dintensité que Jamas des ten- dances nouvelles enon significatives. Je pense surtout a deux ouvrages récents, tous deux de grande valeur, mais d’inspiration fort différente quoique édifiés tous deux sur la base de Vhistoire. Je veux parler de celui de M. Léon Brunsca- vice intitulé : Les étapes de la philosophie mathématique (Paris, FEuix Aucan, 1912) et des Principes de l'analyse mathématique, exposés par Pierre Boutroux dans un ouvrage, dont le tome premier seul a paru jusqu’ici (Paris, Hermann, 1914 [automne 1913!]), mais qui meérite d’étre signalé dés a présent a l’attention des philosophes et des histo- riens de la science. Je n’ai pas lintention d’analyser ici ces deux ouvrages (‘), mais simplement de présenter quelques remarques 4 (*) Cette analyse est d’ailleurs parfaitement faite en un autre endroit de la revue, par M. mite Turgiire de Montpellier. (Voir Is¢s, t. I, p. 721-742.) LES TENDANCES ACTUELLES DE L'HISTOIRE DES MATHEMATIQUES. 579 Jeur sujet et d’insister sur l’intérét tout spécial qu’ils offrent aux per- sonnes qui ont bien voulu adopter le point de vue synthétique qui domine et qui caractérise notre revue. Le livre de M. Léon Brunschvicg. — M. Léon Brunscuvice s'est donné pour tache de revivre tout entiére l’expérience mathématique, pour rechercher et réunir les éléments de cette évolution qui sont susceptibles de jeter quelque lumiére sur la théorie de la connais- sance. Il a reconnu bien vite, en effet, que la science considérée dans sa forme actuelle, ne pourrait suffire 4 résoudre le probléme de la vérité. « Dans cet état de choses, une seule ressource nous a paru demeurer : ce serait, au lieu de s’engager dans le tourbillon formé par tant de courants contraires, de considérer ce tourbillon pour lui-méme, de rechercher les conditions de sa formation et de son développement. La base de la critique philosophique serait alors dans Vhistoire de la pensée mathématique. — Nos travaux antérieurs sur Spinoza et sur PascaL nous avaient déja conduit a nous préoccuper de cet aspect de l'histoire : les positions que lun et l'autre penseurs ont prises a l’égard de la géométrie cartésienne, nous avaient paru com- mander en partie leurs conceptions respectives de la raison humaine et de l'exégése méme. I fallait maintenant étendre le champ de ces études: si on prétend tirer de Vhistoire des lecons utiles, il importe que l’on ne commence pas par choisir celles que l’on voudrail rece- voir. Pour avoir quelque chance de voir clair dans le probléme de la vérité, tel du moins qu'il se présente sur ce terrain privilégié de la mathématique, il serait désirable que l'on pit se rendre le témoi- gnage de n’avoir de parti-pris négligé aucun ordre de faits. Ainsi l’en- quéte sur la philosophie mathématique devait se prolonger 4 travers le cours entier de la civilisation, sans que l’on supposat au point de départ une définition d’une telie philosophie, sans que Von préjugeat la forme normale qu'elle était destinée a recevoir. Concurremment avec les penseurs qui se sont élevés 4 une conception systématique de la mathématique, de son rdle dans l'ensemble du savoir humain, il convenait d’interroger les savants 4 qui sont dues les méthodes de découvertes ou d’exposition, de faire état des procédés rudimentaires que les peuples non civilisés emploient pour les opérations les plus simples du calcul » (p. vi-vit). — Il n’est pas nécessaire de prolonger 580 GEORGE SARTON. davantage cette citation que j’emprunte a l’avant-propos de l’ouvrage : il apparait déja assez clairement que la conception que M. Brunscuvice se fait du réle de Vhistoire est trés voisine de celle que nous avons défendue, dans Vintroduction d’Jsis, d’une maniére tout a fait indé- pendante ('*). Je dois faire observer toutefois que M. Lron Brunscuvice n’a pas étendu ses comparaisons aussi loin que je l’aurais jugé utile moi- méme. I! s’est surtout attaché a étudier les grandes lignes de l’évolu- tion mathématique (c’est ainsi qu'il saute d’un seul bond d’Eucuipe a Fermat!): mais il faut reconnaitre qu’aprés avoir ainsi limité sa tache, il sen est admirablement acquitté. Les réalités mathématiques se prétent, d’ailleurs, fort bien a cette investigation : ainsi, pour rendre compte de l’élaboration de Ja géométrie analytique ou de l’analyse infinitésimale, c’est-a-dire des deux révolutions mathématiques les plus profondes et les plus grosses de conséquences, il faut chaque fois tenir compte de l’existence de deux courants intellectuels con- vergents. Le philosophe se trouve donc déja en présence d’une compa- raison toute préte, et qui lui est en quelque sorte imposée par les faits eux-mémes. Et comme le remarque trés justement M. Brunscuvice (p. 177): « La nécessité qui s’impose de décrire deux fois la genése du calcul infinitésimal, comme celle de la géometrie analytique, est d’un singulier appui pour l’objectivité de cette psychologie de l’intelligence dont l’étude du développement scientifique doit préparer la constitu- tion. » Au surplus, si l’on étudie dans tous ses détails, le développe- ment des connaissances mathématiques, ou plus simplement si l’on parcourt plusieurs manuels contemporains ot la science est exposée synthétiquement de diverses maniéres, on rencontre bien souvent des résultats qui sont de véritables points de convergence ou de bifurca- tion de plusieurs filiations d’idées indépendantes. L’existence de ces points de bifurcation ne constitue-t-elle pas, d’ailleurs, la meilleure dé- monstration, non seulement de la parfaite cohérence des mathéma- tiques (cela est évident), mais aussi, — étant données les origines expérimentales des diverses filiations d’idées qui viennent a coinci- der, — de leur parfaite adéquation a la réalité ? (') Voir Isis, t. I, p. 3-46. Les lecteurs me pardonneront de me citer moi- méme, comme je le ferai plusieurs fois au cours de cet article. Isis est une revue jeune, donc peu connue, et il est nécessaire d’insister plusieurs fois encore sur sa portée et sa fonction propres, pour éviter qu’elle ne soit confondue, soit avec des revues générales des sciences, soit avec des revues philosophiques ou sociolo- gigues existantes. a LES TENDANCES ACTUELLES DE L’HISTOIRE DES MATHEMATIQUES. 581 Les résultats de l’enquéte, a laquelle M. Brunseuvice sest livré, ont pleinement justifié le choix de son point de vue initial. Il le remarque a plusieurs reprises, mais je me bornerai a citer un seul fragment qui me parait particuli¢rement significatif a cet égard (p. 457-459) : « Affranchie du préjugé de la déduction universelle, la philosophie mathématique rend directement utilisable pour ses fins l'histoire de la pensée mathématique. En effet, ce qui avait, jusqu’ici, écarté de V’histoire la philosophie, ce qui méme avait provoqué entre la mathé- matique d’autrefois et la mathématique moderne cette rupture appa- rente dont |’intuitionisme a souligné la portée, cest que la formation de la pensée mathématique avait été dissimulée sous l’appareil de l’exposition et de la tradition pédagogique. Tandis que la formation est une ceuvre d’extension effective ou esprit s’appuie sur des propositions élémentaires et particuliéres pour la découverte de relations plus géné- rales, la tradition est une ceuvre de resserrement qui porte sur les notions les plus générales, de maniére a impliquer virtuellement dans leurs définitions toutes les vérités 4 démontrer; elle obéit au vieux «principe d’économie », dont la Scolastique avait donné cette formule célébre, qu’il ne faut pas multiplier les étres sans nécessité. — La philo- sophie mathématique s’était crue obligée de prolonger la tradition pédagogique ; son principal effort était de réduire le nombre des idées fondamentales, d’en exposer les conséquences sous la forme la plus concise et la plus correcte. Elle se flattait d’avoir pénétré l’essence du savoir scientifique quand elle avait reconstruit et ajusté le systéme de Ja science suivant la régle dont Leipniz osait tirer le plan de la création divine : Minimo sumptu maximus effectus. Dans une conception aussi impitoyable du principe d’économie les fondements doivent étre caleulés de maniére a supporter exactement la charge de la science déja constituée et rien de plus. Il est done toujours a craindre qu’une conquéte importante de la technique ne compromette l’équilibre de l'édifice. De fait, 4 chacune des étapes essentielles que la mathéma- tique a franchies, la philosophie a été condamnée a revenir sur des principes qui avaient paru consacrés par leur évidence ou par leur succés, a étendre les bases de la construction logique afin de |’égaler a Vhorizon élargi de la science, jusqu’au jour ot s'est enfin manifestée la contradiction inhérente a l’idée d’une déduction universelle, d’une déduction qui serait en quelque sorte tenue de se déduire elle- méme » ('). (1) Ce fragment se termine par le paragaphe qui est cité par M. Kk. TurRitR« (voir Isis, 1, p. 724-725). 582 GEORGE SARTON. Bien plus, l’étude approfondie de histoire des mathématiques nous oblige 4 comprendre que pour pénétrer la réalité et la vérité objectives de la science, i] faut vraiment la voir en action, la voir se dérouler devant nous. En ce sens, il est vrai de dire que les vérités scientifiques ne peuvent étre abstraites de leur évolution, de la chaine d’expériences et de généralisations successives 4 laquelle elles sont indissolublement liées; pour bien en pénétrer la signification et la réalité, il faut en quelque sorte embrasser d’un coup d’ceil toutes les étapes essentielles de leur élaboration, il faut en reconnaitre a la fois les racines expérimentales et les développements logiques (*). M. L&on Brunscuvice a parfaitement exprimé des idées analogues dans les termes suivants (pp. 1x-x), qui nous font connaitre les conclusions principales de son travail: « L’enquéte que nous avons entreprise pourrait paraitre se terminer a elle-méme, sans laisser subsister de réponse au probléme de la vérité, sans apporter le reméde au désarroi de la spéculation contemporaine. Mais la succession des systémes métaphysiques qui ont fait dépendre la science tout entiére de formes déterminées de l’intelligence n’est que la moitié de Vhistoire. L’autre moilié, c’est la croissance continue d’une pensée que sa richesse a faite toujours plus assurée d’elle-méme. La solution positive dont Vhistoire nous refuse la formule explicite, il ne se peut pas qu’elle ne la porte dans ses flancs; et nous apercevons méme qu’elle était présente chez les créateurs des doctrines classiques, du jour ou nous la dégageons de l’apparence de dogme universel et immuable dont ils s’étaient plu a la revétir, leguant a leurs successeurs la superstition des « formes a priori » et des « faits généraux » qui, au x1x® siécle, a paralysé la critique philosophique. — Nous le savons aujourd’hui : C’était une illusion de prétendre trouver, par une sorte de divination, Jes sources ov la science devait s’alimenter, et d’ou les eaux iraient tomber dans un canal artificiellement creusé pour les recevoir. Le cours de la mathématique a la spontanéité, il offre les mille accidents d’un fleuve naturel. Pour avoir quelque chance de reconstituer celle de ses parties que dérobe le brouillard de l’inconscience ou de la pré- histoire, il faut l’avoir suivi 1a ot il est permis de le voir se dérouler sous nos yeux, il faut en avoir percu le rythme habituel. L’analyse critique peut servir d’introduction a l’histoire; mais elle procéde de Yhistoire. Elle prolonge, pour la faire remonter aussi loin que pos- (1) Voir Isis, I, p. 26-34 et p. 193-196. LES TENDANCES ACTUELLES DE L’HISTOIRE DES MATHEMATIQUES. 583 sible dans le passé, l’attitude qui caractérise la recherche; et celle s'efforce de refondre les notions élémentaires, de facon a les rendre capables de couvrir dans toute son étendue, le savoir actuellement acquis. Rien ne ressemble moins a l’expérience scientifique que la constatation d’un donné immédiatement fourni par les objets exté- rieurs; rien ne ressemble moins aux opérations effectives du savant que le déroulement d’un discours purement logique. En fait, dés les démarches les plus simples de l’arithmétique ou de la géométrie, une connexion s’établit entre l’expérience et la raison; et de 1a s’ouvre la yoie ou l’intelligence s’‘émancipe de l’horizon borné des représentations sensibles, ou elle acquiert la capacité de pénétrer a une profondeur inespérée les relations constitutives du réel. » iil Le livre de M. Pierre Boutroux. — De méme que !ouvrage de M. Bruncuvice constitue une excellente démonstration a posteriori de l’utilité, ou mieux de la nécessité des investigations historiques pour réaliser des fins purement philosophiques, de méme, celui de M. Pierre Bourroux nous fournit la meilleure des preuves que Phistoire est aussi la base indispensable de toute étude méthodolo- gique vraiment profonde. M. Pierre Bourrovx s'est, en effet, proposé comme but celui que les extraits suivants de |’ « Avant-propos » définissent clairement (p. vint-1x): « De ’Analyse mathématique nous avons surtout en vue le contenu. Ce sont les faits mathématiques, étudiés objectivement et pour eux-mémes, qui retiendront notre attention plutét que les procédés, souvent artificiels, par lesquels ces faits sont découverts et contrdlés. Aussi Jaisserons-nous de cété — tout en en faisant connaitre le principe quand faire se pourra — les démonstrations de nombreuses propositions: propositions qu'une premiére approximation nous permet de regarder comme des axiomes évidents, ou qui sont trés élémentaires, ou, ne peuvent étre obtenues, — au contraire — que par des voies difficiles ou détournées. Nous passerons également sous silence certaines théories spéciales, qui peut-étre sont trés utiles dans les mathématiques appliquées, mais qui n’ajoutent rien A la physionomie de la science. La géométrie, par exemple, devenue aujourd’bui une simple application de l’Ana- lyse, occupe dans cet ouvrage une place restreinte: elle devait cepen- dant y figurer 4 cause du réle prépondérant qu'elle a joué dans la formation des mathématiques pures. — A ces restrictions prés, le 584 GEORGE SARTON. présent ouvrage contient, ou peu s’en faut, toutes les matiéres sur lesquelles porte le cours de mathématiques générales professé dans nos Facultes des Sciences. I] en dépasse d’ailleurs notablement le cadre, car il touche par quelques endroits 4 certains chapitres de l’Analyse moderne la plus élevée, et il reprend, d’autre part, la science mathématique a son origine, a son principe afin d’en pré- senter, aulant que faire se pourra, un tableau d’ensemble. — Mais, encore une fois, c’est uniquement le cété spéculatif de la science que nous allons envisager. » Or, la réalisation d’un pareil but implique nécessairement la création d’une euvre mixte, a la fois méthodologique et historique (4). Car comment pourrait-on mieux faire ressortir la signification réelle et la valeur relative des faits et des principes de la science, sinon en racontant leur genése et leur évolution? Du moment que l’on abandonne les modes d’exposition purement synthétiques, on est du reste irrésistiblement entrainé, par la nature méme des choses, a faire des digressions historiques plus ou moins nombreuses. Les points de vue historique et méthodologique se complétent néces- sairement et se rendent mutuellement plus profonds et plus compreé- hensifs. Aussi bien, le livre de M. Boutrovux peut-il étre considéré comme une réalisation approchée de l’un de ces manuels scientifiques « ou les matiéres soient exposées, autant que possible, dans l’ordre historique » (7), dont la revue Isis s’efforce et s’efforcera de toutes maniéres de favoriser |’élaboration. Toutefois, je veux faire observer tout de suite que le livre de M. Boutroux ne me satisfait pas entiérement & cet égard: le point de vue historique y est trop souvent sacrifié, 4 mon gré, aux exigences purement logiques, didactiques, qui lui sont en quelque sorte anta- gonistes. En effet, exposé didactique d’une question est assez souvent l’inverse de l’exposé chronologique, car ce sont généralement les idées les plus profondes et les plus simples que l’on découvre en dernier lieu. Je reproche donc a M. Bourroux de n’avoir pas adopté plus complétement, plus carrément la méthode historique, c’est- a-dire de ne s’étre pas laissé suffisamment conduire par l’évolution méme de la science. Je me hate d’ajouter cependant, que ce reproche n’a qu'une valeur toute relative; il n’est justifié que si l’on se place a notre point de vue, sensiblement différent de celui de l’auteur, car celui-ci a parfaitement fait ce qu’il a voulu faire. De plus, il ne faut (‘) Voir Isis, I, p. 26-36. (?) Voir Isis, I, p. 45. LES TENDANCES ACTUELLES DE I HISTOIRE DES MATHEMATIQUES. 585 pas oublier que nous ne connaissons encore que la premiére moitié de son ceuvre, ce qui doit nous obliger a suspendre notre jugement. Pas plus que je ne I’ai fait pour le livre de M. L. Brunscuyice, je ne puis songer 4 examiner dans ses détails l’ceuvre de M. P. Boutrovux, mais j’espére bien que l’occasion nous sera souvent donnée, de dis- cuter ici méme d’une maniére approfondie, les principes et les méthodes fondamentales de la mathématique, a la lumiére de son évo- lution propre et de |’évolution humaine tout entiére. lV En résumé, MM. Brunscuvice et Boutroux ont étudié tous deux — avec un grand zéle, eten faisant preuve d’un sens critique trés subtil — I’histoire des mathématiques, le premier en philosophe, le second en pédagogue: c’est l’histoire méme qui leur a donné la matiére, et dans une mesure variable, la trame de leur exposé. Leurs ouvrages constituent ainsi deux admirables démonstrations a posteriori de l’uti- lité et de la fécondité de la méthode historique, d’une part, au point de vue philosophique, d’autre part, au point de vue méthodologique. Aussi, si j’en ai parlé si longuement, malgré les comptes rendus étendus dont ils sont objet dans une autre partie de la revue, ce n’est pas seulement pour signaler a |’attention de tous les historiens de Ja science deux livres d’exceptionnelle importance, mais c’est encore, pour accentuer davantage, a l’oceasion de Jeur publication, le caractére et les tendances mémes de la revue. Ces tendances, je pour- rais les résumer en quelques mots, en disant que s'il existait pour l'ensemble des sciences ou de la Science humaine, des manuels ana- logues a ceux de MM. Brunscuvice et Boutroux, et vraiment irrépro- chables (a vrai dire, cela ne sera pas réalisé de si tét !), la revue Isis n’aurait presque plus aucune raison d’étre : la plus grande partie de sa lache serait accomplie. Il ne lui resterait plus qu’a collaborer a Yélaboration de la synthése psycho-sociologique, et a la systématisa- tion des recherches biographiques relatives aux héros de la science. Il est utile de prévenir ici une objection : « Votre étude est intitulée : Les tendances actuelles de l'histoire des mathématiques, mais aucun des deux livres auxquels elle est principalement consacrée, n’est un livre histoire. Ils nous offrent des applications de histoire, mais non des recherches historiques proprement dites. Les auteurs n'ont avancé en 586 GEORGE SARTON. rien notre connaissance de lhistoire; ils se sont bornés a tirer parti des connaissances déja acquises, et encore cela n’est-i] point certain, ear il faudrait examiner en détail jusqu’a quel point leur documen- tation est exacte (4). N’est-ce donc pas une erreur, de tirer argument de ces deux ouvrages, pour parler des tendances actuelles de l’his- toire ? » Non certes ! Car laissant de cété toute querelle purement verbale (peu nous importe l’étiquette qu’on mettra sur ces livres; ils sont ce qu’ils sont), n’est-il pas évident que de telles applications doivent nécessairement influencer a leur tour l’histoire méme dont elles sont jaillies ? Introduire avec assez de force les points de vue philosophique et méthodologique, pour les imposer al’attention de tous les historiens, cela ne sufiit-il point pour orienter désormais leur curiosité dans des directions nouvelles, et pour bouleverser profondément Jeurs appré- ciations sur la valeur relative des divers progrés mathématiques et des hommes qui les ont accomplis? Et de plus, il n’est pas tout a fait juste, de dire, comme quelques ¢rudits ne seront sans doute que trop tentés de le faire, que ces livres n’ajoutent rien a notre connaissance positive de V’histoire; car, d’avoir été élaborées 4 nouveau par des hommes éminents de formation intellectuelle trés différente de celle des historiens proprement dits, les idées mathématiques et les notions historiques qui s’y rapportent, en sont trés probablement devenues plus vivantes, plus riches, plus vraies enfin. Aussi bien, de telles ceuvres sont a nos yeux la meilleure justification des études historiques : car ce sont elles seules quidonnent 4 ces études un but et une signification. Oh! je sais trés bien que cette remarque fachera les historiens purs, les érudits, tels que M. Gustave ENestrOm par exemple, mais ils auraient tort toutefois de s’imaginer que ma compréhension de lhistoire implique en quoi que ce soit un désaveu ou un dénigrement de leurs travaux. Ce serait absurde. Je lai déja dit plusieurs fois : cest 4 leur exactitude et a leur précision, qu'on mesure en tout premier lieu, la valeur des recherches historiques; (4) NiPun ni l’autre ne citent M. Gustave Enestrom. Or, i] est évident, qu’on ne peut plus utiliser ’ouvrage de M. Moritz Canror, sans tenir compte des remarques nombreuses dont il a été objet de la part de M. Enesrrom et de ses collaborateurs, dans la revue B biiotheca Mathematica, depuis 1900. Il serait donc trés utile de vérifier si les faits historiques cités par MM Brunscuvice et Bourroux sont minutieusement exacts; il importe en effet que des ouvrages aussi remarquables, ne puissent donner lieu 4 aucun reproche de cette nature. Je n’ai pas eu le temps de me livrer d’une maniére méthodique a cette vérification, mais n’ai relevé aucune erreur au cours de ma leciure. LES TENDANCES ACTUELLES DE L’HISTOIRE DES MATHEMATIQUES. 587 avant d’en tirer des conclusions quelconques, il faut donc avant tout s’assurer de leur authenticilé et de leur degré de précision. C'est la tache des érudits; elle est évidemment essentielle, mais ce n’est tou- tefois qu'une tache préparatoire, qui ne nous parait vraiment justifi¢e que par les applications qu’on en peut faire: nous ne prétendons rien dautre. Il est utile de faire remarquer, que si précieux quwils soient, ni Vouvrage de M. Boutroux ni celui de M. Brunscuvice ne réalisent une synthése historico-critique compléte de la science mathématique. Cette synthése n’est méme pas réalisée d’une maniére vraiment com- pléte par ensemble de ces deux ouvrages, ensemble qui serait dailleurs évidemment inférieur a louvrage unique qui résulterait d'une fusion plus compléte de ces deux ceuvres, ou qui aurail pu étre eréé en collaboration par les deux auteurs. I! reste done encore une grande lacune dans la philosophie des mathémathiques. Pour s’en convaincre, il suffit par exemple, de songer a l’admirable ouvrage d’Erxest Macu sur la Mécanique: il est bien évident qu'il n’existe aucune synthése comparable pour les mathémaliques, et qu’en parti- culier les deux synthéses que nous venons de considérer en sont extrémement différentes. Et cependant, étant donnés les éléments d’in- formation que nous possédons (beaucoup plus nombreux et plus sars que pour la mécanique), étant données les synthéses déja faites, il semble bien que la réalisation d'une pareille ceuvre n’entrainerait plus aucune difficulté insurmontable. Quoi qu'il en soit, il est certain qu’a |’heure actuelle la science mathématique est celle dont les principes ont été étudiés de la maniére la plus approfondie; c’est aussi incontestablement la science dont lhistoire est la mieux connue; c’est enfin celle qui est édifiée de la maniére la plus solide et la plus cohérente. Aussi n’est-ce pas tant pour les historiens des sciences mathématiques que j’ai écrit cet article, que pour les historiens des autres sciences: les historiens de la biologie par exemple. Certes, le degré d’élaboration des autres sciences, n’est pas comparable a celui dés a présent atteint par les mathématiques. Mais faut-il attendre qu'une science paraisse plus ou moins achevée, pour entreprendre l'étude de sa genése et de son évo- lution: ne serait-ce point 1a un cercle vicieux ? De fait, [élaboration purement technique et l'élaboration historique et philosophique des sciences, doivent toujours étre poursuivies simullanément; cette remarque pourrait servir d’épigraphe a la revue Isis, car elle formule 588 GEORGE SARTON. en quelques mots toute sa raison d’étre. I] convient done, d’en- courager de toutes maniéres les études sur les principes et sur lhis- toire des sciences physiques et biologiques, car c'est 1a qu’existent en ce moment les plus grandes lacunes; c’est pourquoi, je voudrais que les livres de MM. Brunscnvice et Bourroux inspirassent quelques phy- siciens ou quelques naturalistes et leur servissent de modéle de ce qui peut et de ce qui doit étre fait. Mais comment se fait-il que l’histoire des mathématiques ait atteint un si haut degré de perfectionnement et de profondeur, comparati- vement a l’histoire des autres sciences? Ce ne peut étre du au hasard, ear la probabilité de ce hasard serait extraordinairement faible? Ce fait ne pourrait-il étre considéré alors comme une confirmation a pos- tertori de la classification de Comte, ou bien ne serait-il qu’une consé- quence naturelle de |’état d’achévement relatif et de la nature propre des mathématiques? Je me borne a soulever la question. I] faut noter que cette prééminence évidente de l’histoire des mathé- matiques est d’autant plus extraordinaire que cette histoire n’intéresse qu’un nombre de savants infiniment plus restreint que ne le fait par exemple, histoire de la médecine. On peut dire que tandis que la mathématique est la science dont Vhistoire est la mieux connue, je veux dire dont l’évolution est comprise de la maniére la plus profonde, la médecine est la science dont Vhistoire est la plus étudiée et la plus répandue. Songez a l’immense et terrifiante littérature, et 4 toutes les publications périodiques consacrées a l’histoire de la médecine! Songez surtout au fait que toutes les sociétés d’histoire des- sciences (du moins toutes celles que je connais, et je crois bien les connaitre toutes) sont avant tout, sinon exclusivement, des sociétés d’histoire de la médecine (ou de la pharmacie) (1). Ce contraste n’est-il pas frappant? Que faut-il en conclure? Serait-il légitime d’en déduire que la culture intellectuelle des médecins est insuffisante, trop peu profonde, et la formation de leur esprit trop empirique; ou bien, la cause de ce contraste ne devrait-elle pas étre cherchée plutét dans la matiére méme qui est soumise a leurs investi- gations? En d’autres termes, le manque de profondeur de V’histoire de (') Elles se sont méme occupées récemment (au Congrés de Médecine de Londres) & créer une fédération internationale des sociétés d’Histoire de la Médecine (cfr. par exemple : Rivista di Storia critica delle Scienze med. e natur., IV, p. 152-153. Roma, 1913). LES TENDANCES ACTUELLES DE L’HISTOIRE DES MATHEMATIQUES. 589 la médecine doit-il étre imputé aux médecins ou a la médecine elle- méme? Je me borne encore une fois A poser la question. Enfin, les études de philosophie mathématique dont nous avons parlé ici, me suggérent une derniére remarque. On voit combien l’his- toire politique différe encore essentiellement de l’histoire des sciences. L’historien des sciences, en effet, ne cesse de demander au passé, des lecons : lecons de philosophie, lecons de méthode et méme des lecons de science. I! ne cesse de confronter le passé et le présent, et d’inter- roger |’évolution de la science sur la signification et la valeur méme de celle-ci; il cherche dans l’élaboration de la pensée humaine, des preuves de son objectivité et de sa vérité. De telles préoccupations ne peuvent évidemment animer, sinon dune maniére tout a fait acces- soire, l’historien de la vie politique des peuples. I] y a longtemps qu’ils ont renoncé a chercher dans Vhistoire des lecons de politique et de savoir-vivre, Ou tout au moins de pareilles tentatives paraissent encore extrémement vaines. Les matiéres historiques que manient les his- toriens de la science et les historiens proprement dits sont done essen- tiellement distinctes : la nature intrinséque du passé politique nous est inconnue, il faut nous borner a le décrire en quelque sorte du dehors; au contraire, le passé de la science est encore, dans une mesure variable, une partie intégrante de la science. Celui qui ne con- nail que le présent de la science, ne la connait qu’imparfaitement. Peut-étre les progrés de la sociologie atténueront-ils peu a peu cette différence essentielle? Mais la sociologie et la politique deviendront- elles jamais des sciences exactes, ou des sciences comparables aux sciences biologiques et médicales? Cela n’est pas a priori impossible. Mais supposé méme qu’elles le deviennent, n’oublions pas que si nos méthodes d’investigation peuvent étre perfectionnées, notre connais- sance du passé, elle, n’est pas indéfiniment perfectible : au contraire, elle est limitée par le nombre de documents existants. Ce nombre diminue chaque jour; i] ne peut augmenter. I] est vrai que l’histoire de la science ne dispose, elle aussi, que d’un nombre limité de témoi- gnages du passé; mais, si l’on excepte les périodes préhistoriques et primitives, ces temoignages sont relativement beaucoup plus nom- breux et plus surs. L’histoire de la science est done susceptible d’une exactitude et d’une précision incomparablement plus grandes, que histoire politique. GEORGE SARTON, Die chemischen Theorien bei Descartes und den Cartesianern. 1. — Als in der ersten Halfte des siebzehnten Jahrhunderts die antike Atomistik gleich einem miachtigen, in ein neues Bett geleiteten Strom das Gebiet der rasch aufblihenden Naturwissenschaft betrat, da teilte sie sich mehrfach unter dem ablenkenden Einfluss der neuen Kenntnisse sowohl als der starken Traditionen, die hier herrschten. Ein ecinigermassen geradliniger Arm kann uber Juneius, GassEnpi, Boy.e und ihre naéchsten Anhinger, dann uber Newron bis zu Darton verfolgt werden (1). Ein zweiter befruchtete speziell die englische Philosophie und Physik : Hosses, Dicsy und Hooke sind hier die bedeutendsten Namen. Eine dritte Abzweigung von streng mecha- nistischem Charakter und doch aus starken Abinderungen der antiken Lehre hervorgegangen, wurde alsbald zur miichtigsten Stroémung auch in der Chemie : es ist die von DescartEs geschaffene. Der grosse Begrunder der modernen Philosophie und Errichter eines mechanistischen Systems des Weltbaues zog auch chemische Erschei- nungen in den Kreis der Betrachtung. Obwohl sie ihm ferner lagen und das System gerade fur ihre Erfassung nicht die geeignete Gestalt bekommen hatte, gelang es Descartes vermOége der grossen Anpassungsfahigkeit seiner Lehre, ihr auch die chemischen Erschei- nungen scheinbar restlos einzufugen. Erst etwa zwanzig Jahre nach dem Tode des Begriinders begannen die Chemiker, sich die cartesische Lehre zueigen zu machen. Ihnen hatte der Meister, an der Astronomie und Physik orientiert, viel zu tun ubrig gelassen; die cartesische Chemie musste selbst erst ge- grundet werden. Aber als Frankreich von der Begeisterung fir die neue Lehre widerhallte und als sich in Nicotas Limery ein hoch- (1) Vgl. meine Abhandlung : « Die antike Atomistik in der neueren Geschichte der Chemie », Jsis, 1913, p. 377-415. ee ee ee DIE CHEMISCHEN THEORIEN BEI DESCARTES. 591 begabter Vermittler des Uebergangs gefunden hatte, da erfolgte dieser rasch und grundlich; die cartesische Chemie wurde in kurzer Zeit auf franzosischem Boden alleinherrschend und begann auch in Deutsch- land, Holland und England starke Wirkungen zu Uben. 2. — Es lag in der Natur der Descartesschen Lehre, dass diese indirekten Wirkungen der antiken Atomistik wesentlich andere waren als deren direkte Folgen. Sie konnten vor allem weitaus nicht ebenso gunstige sein. Die Ursachen waren teils methodische, teils entsprangen sie der Besonderheit der chemischen Erscheinungen. Die Methode Descartes’ war dogmatisch und deduktiv, sie wies den Tatsachen eine andere Stellung an als die moderne Naturwissenschaft, namlich die von Instanzen, welche die Ergebnisse der Ableitung nachtraglich bestatiglen. A's nun die Tatsachen der Chemie not- wendige Abanderungen der Annahmen Descartes’ zur Folge hatten, wurde dadurch die trigerische Sicherheit, welche die Methode ver- lieh, bei den methodisch wenig geschulten Epigonen doch nicht erschuttert. Die Folge war, dass alsbald eine Fille von Hypothesen, die sich mehr oder minder streng dem System anschlossen und deren jede alleiniges Daseinsrecht beanspruchte, iber die Chemie herein- brach. Inhaltlich aber vermochte die neue Lehre von der aufdémmernden Erkenntnis der Konstanz der Elemente und auch ihrer Verbindungen keine Rechenschaft zu geben und entsprach besser den Grund- annahmen der latrochemiker; dadurch wurde ihr der Sieg erleichtert, aber sie erleichterte ibrerseits nicht den Fortschritt der Tatsachen- forschung in der neuen Richtung, im Gegenteil muss sie in dieser Hinsicht als konservativ bezeichnet werden. Ganz anders die antike Lehre; sie leistete den neuen Erkenntnissen Vorschub, war aber bei dem jugendlichen, noch wenig lebenskriftigen Zustand der letzteren eben dadurch mit neuen Burden beschwert und vermochte nicht durchzudringen. Schliesslich ist nicht zu verkennen, dass sich der antiken Lehre auch die grosseren Forscher von weiterem Gesichtskreis und schar- ferem Blick fiir Theorie und Methode anschlossen. In dieser Hinsicht reichen weder Lémeny noch Hompenc, aber auch Mayow nicht an einen Boyte beran ('). Doch muss man es vermeiden, hier Ursache und (') Juneius gehdrt einem anderen Zeitalter an, da ware der Vergleich su gewagt. Bei Marow kommt uatiirlich das relativ jugendliche Lebensalter in Betracht. 39 592 ERNST BLOCH. Wirkung zu verwechseln, denn BoyLe kam eben vermdége seiner geistigen Ueberlegenheit der antiken Atomistik naher als der Lehre DESCARTES’. Wenn daher die Kenntnis der Rolle, welehe die antike Atomistik in der neueren Chemie spielte, vor allem zum Verstaéndnis grosser Fortschritte der letzteren nétig ist, so dient hingegen die der cartesi- schen Lehre vielfach nur dem Eindringen in das Wesen der IJrr- tumer der zeitgendssischen Chemiker. Auch diese Seite historischer Betrachtung ist wichtig. Manner wie die genannten Cartesianer gehéren fir immer der Geschichte der Chemie an. Fragen wie die, warum Mayows Lehre der Vergessenheit anheimfiel, betreffen funda- mentale psychologische Probleme der wissenschaftshistorischen For- schung. Das Verstiéndnis der Phlogistontheorie G. E. Stants zu vermitteln, gehort zu den wesentlichen Aufgaben der chemisch- historischen Arbeit und es wird zu zeigen sein, dass auch hiefur die Kenntnis der Cartesianer eine unentbehrliche Voraussetzung ist. Andrerseits sind auch die gunstigen Folgen der Lehre keine geringen gewesen. 3. — René Descartes (1597-1650) hat seine naturphilosophischen Lehren in zwei Werken niedergelegt : in den dem Discours de la méthode von 1687 (4) angehingten Hssais und in den Principia philo- sophie von 1644 (?). Diese Lehren sind von mebreren Autoren ein- gehend dargestelit und kritisch geprift worden (*). Hier sind sie mit Riicksicht auf die Einfltisse, welche sie im chemischen Gebiet ubten, zu besprechen. Die beiden Werke stellen wichtige Einzelheiten abweichend dar. Die wichtigere Quelle sind die Prinzipien; ihnen folge ich, das hier Wesentliche aus dem friheren Werke einschaltend. Die Prinzipien enthalten eine auf der berthmten Theorie der Wirbel beruhende kosmogenetische Lehre. Aus ihr stammt die (1) Ich zitiere nach der Pariser Ausgabe von 1724. (2) Die Kircumannsche Uebersetzung (Philosophische Bibliothek, Nr. 26, 1870) ist namentlich in chemischen Dingen unverlisslich und wurde mit der lateinischen Ausgabe (Francofurti ad Menum, Sumptibus Friderici Knochii, 1692) verglichen. (3) Ich nenne : ScHaLLEerR, Geschichte der Naturphilosophie, I (Leipzig, 1841); EHRENFELD, Entwicklungsgeschichte der chemischen Atomistik (Heidelberg, 1906, 155-162), und besonders Lasswitz, Geschichte der Atomistik vom Mittel- alter bis Newton (Hamburg, 1890, II, 55-]25). DIE CHEMISCHEN THEORIEN BEI DESCARTES. 593 Annahme dreier « Elemente», u. zw. unterscheidet Descartes : die Materie erster Art, Sonnenstoff, Feuerelement; feine, in heftiger Bewegung und endloser Zersplitterung begriffene Teile, ohne be- stimmte Grésse und Gestalt, sondern geeignet, jedes Winkelchen zwischen den Teilchen der anderen Elemente auszufullen; die Materie zweiter Art, Himmelsstotf, Luftelement; kleine Teilchen von Kugel- gestalt, an Grosse noch weit unter der Grenze des sinnlich Wahr- nehmbaren, mit grosser Geschwindigkeit in Wirbeln rotierend, den Weltraum erfiillend; und die Materie dritter Art, Planetenstoff, Erd- element; grébere Teilchen, durch Zusammenscharung der Teilchen ersten Elements entstanden, von sehr verschiedenen Gestalten, zur Bewegung weniger geeignet, die Erde, die Planeten und Kometen bildend. In den Essais von 1637 wird zwischen erstem und zweitem Element noch nicht unterschieden, es steht bloss eine matiére subtile der matiere terrestre gegenuber. Keines der Teilchen besitzt irgend welche Qualitaten ausser Grosse, Gestalt und Bewegung. Ein leerer Raum ist undenkbar; das Wesen der Materie besteht in der rdumlichen Ausdehnung und nur in ihr. Alle anderen Eigenschaften sind keine wesentlichen Merkmale der Materie, auch die Schwere nicht ('). Die Menge der Teile eines Stoffes ist nicht von der Schwere oder Harte bedingt, sondern bloss yon der Ausdehnung (*). Schwere besitzt kein Korper an sich, sondern nur insoweit er von der Lage und Bewegung anderer Korper abbangt (°). Der Himmelsstoff besitzt keine Schwere (4): er ver- ursacht sie vielmehr, indem er durch sein viel grésseres Streben, sich von der rotierenden Erde zu entfernen, die Materie dritter Art abwarts drickt. Ein allgemeines Gesetz der Erhaltung der Masse kann daher fir Descartes nicht in Betracht kommen, 4. — Ueber die Natur des Wassers und der anderen irdischen Stoffe ist zunichst in den Essais u. zw. in der Abhandlung Les Metéores (°) Eingehenderes zu finden, Es besteht aus langen, ein- fachen (unies, also hier unverzweigten) glatten Teilchen, die kleinen Aalen gleichen und, wenn sie zusammentreffen, sich weder ver- (*) Principia, II, Abschnitt 3. (*) Princ., Ul, 19. (*) Princ., IV, 202. (*) Princ., IV, 22: (*) Princ., 1V, 166 sq. 594 ERNST BLOCH. knupfen noch so aneinander hangen, dass sie nicht leicht getrennt werden kénnten. Hingegen haben fast alle Teilchen der Erde, der Luft und der meisten anderen Korper sehr unregelmassige, ungleiche Gestalten, so dass sie, gemischt, sich festhalten und verbinden gleich den Aesten von Strauchern, die zu einer langen Hecke zusammen- wachsen. Sie bilden dann feste Korper wie Erde oder Holz. Liegen sie aber bloss aufeinander, nicht oder nur wenig verbunden, so konnen sie leicht durch die Bewegung der sie umgebenden subtilen Materie selbst bewegt und getrennt werden; sie nehmen dann viel Raum ein und bilden dinne und leichte Flussigkeiten wie Oel oder Luft. Haben die Teilchen Gestalten, die denen des Wassers ahnlich, aber feiner und zur gegenseitigen Verbindung geeignet sind, so bilden sie die Geister oder Spirituosen (esprits ou eauax-de-vie) ; sind sie aber in mehrere feine Zweige verteilt, so eignen sie sich nur, den Stoff der Luft zu bilden (#). Ein wenig anders wird der letztere in den Prinzipien aufgefasst (*). Die Luft bestehe aus kleinsten, verschieden gestalteten, biegsamen Teilchen dritten Elements, welche infolge ihrer Dunne und ihres gegenseitigen Abstandes den Bewegungen des Himmelsstoffes folgen. Folgt aber das dritte Element den weit schnelleren und heftigeren Bewegungen des ersten, so nimmt es die Gestalt der Flamme an. Dann verdrangen die aufwartsstrebenden Flammen- beziehungsweise Rauchteilchen die Luft abwarts zu, diese umstromt nicht bloss die Spitze der Flamme, sondern auch den Docht und nimmt hier, der Bewegung des dritten Elements folgend, Brennmaterial mit, solcher- art die Flamme immerfort ernahrend (3). : 5. — In den genaueren Ausfihrungen uber die Verbrennung wird schon die eigentimliche Stellung Descartes’ bei der Erklarung chemi- scher Phanomene sichtbar. Sie findet ihren kurzen bildlichen Aus- druck in der Bemerkung, die Teilchen aller KOrper wichen nicht anders voneinander ab als wie verschiedene Stticke, die man von demselben Fels abbreche (+). Wie die Anhanger der antiken Atomistik legt Descartes alle Erscheinungen streng mechanistisch aus, allein unveranderliche Atome kennt er nicht, die Korper sind nach ibm (‘) Mét., 175. (*) Princ., 1V, 80. (3) Princ., IV, 98. (4) Mét., 173. os, DIE CHEMISCHEN THEORIEN BEI DESCARTES. 595 unbegrenzt teilbar (') und ihre Teilchen zeigen nach Grésse und Gestalt jede Mannigfaltigkeit und alle Uebergiinge. Zum Bestehen des Fevers ist nach seiner Lehre zweierlei erforder- lich (7): Es missen Teilchen dritten Elements da sein, die, von der ersten Materie aufwarts gestossen, verhindern, dass es von der uber der Flamme befindlichen Luft ausgeléscht werde. Zweitens muss das Feuer an einem Korper haften, aus dem an Stelle des abziehenden Rauches stets neue Stoffe in die Flamme eintreten. Desshalb muss der Korper viele zarte Teilchen enthalten, welche durch die Stésse des ersten Elements leicht voneinander und von den Teilchen zweiten Elements getrennt werden, um die Flamme zu nahren. Weingeist z. B. besteht nur aus sehr dinnen Teilchen, zwischen denen bloss Teilchen ersten Elements Platz finden; er ernihrt daher die Flamme iiberaus leicht. Die dickeren, weichen und klebrigen Teilchen des Wassers hingegen sind iiberall von Kigelchen zweiten Elements umgeben und wirken daher der Flamme sehr entgegen. Holz besteht aus sehr verschiedenen Teilchen, die einen sind dunn, die anderen in steigendem Masse starker. Die beim Entziinden ein- tretenden Feuerteilchen bewegen zuniachst die diinnsten, dann auch die mittleren; mit deren Hilfe bringen sie auch dicke Teilchen zu schneller Bewegung, stossen die Himmelskiigelchen aus den Zwischen- raumen fort und tragen jene in die Flamme; nur die dicksten bleiben als Asche zuruck. 6. — Eine Vorstellung vom Wesen der Stoffe, wie sie hier zutage tritt, ging den Erfahrungen der [atrochemie, welche sich in der Annahme von drei ‘oder funf) « Prinzipien » verdichtet hatten, sehr wohl parallel (*). So konnte denn auch Descartes die drei von Para- ceLsus und den Jatrochemikern angenommenen Grundstoffe Queck- silber, Schwefel und Salz in sein System aufnehmen, und die Art, wie er sie sich aus der einheitlichen Materie entstanden denkt, ist sehr merkwurdig und hat z. B. auf Mayows Vorstellungen stark ein- gewirkt (*). Nach Descartes’ kosmogenetischer Lehre besass in einem spateren Stadium der Erdgeschichte die Erdrinde Poren und Gange verschie- dener Grésse, durch welche aufsteigend die Stoffe des Erdinnern (4) Prine., Il, 11. (2) Princ., 1V, 98-106. (*) S. unten § 9. (*) S. unten § 17. 596 ERNST BLOCH. ganzlich verdndert wurden (!). « Wenn die Teilchen aus etwas dichterem Stoff, z. B. Salz, in diesen Gangen aufgehalten und ge- stossen werden, so bleiben sie nicht uneben und starr, sondern sie werden glatt und biegsam, so wie ein runder Stab gliihenden Eisens durch die Schlage des Hammers zu einem langlichen Blech ver- arbeitet werden kann. Indem sie an die harten Winde stossen und sich daran reiben, scharfen sie sich gleich Messern und verwandeln sich so in scharfe Sdure und atzende Flissigkeiten, welche mit metal- lischer Materie zusammentretend, die Schusterschwarze (*), mit stei- nigen Stoffen den Alaun, und so vieles andere bilden. — Hingegen werden die weicheren Teilchen, wozu diejenigen... des stiissen Wassers gehoren, dort ganz zerstossen und so dunn, dass sie durch die Bewegung des Stoffes ersten Elements zerrissen und in viele kleine, sehr biegsame Zweiglein geteilt werden; wenn diese sich dann an andere Erdteilchen anhangen, bilden sie den Schwefel, das Harz, alle Fette und sonstigen Substanzen, die in Gruben gefunden werden. » — Schon fruher ist das Quecksilber als aus schweren, groben, runden Teilchen dritten Elements bestehend geschildert worden (3). «So haben wir dreierlei, was fur die drei bekannten Urstoffe der Chemiker, namlich Salz, Schwefel und Merkur, gelten kann; der saure Saft ist das Salz, die weichsten Zweigchen des obigen Stoffes bilden den Schwefel und das Quecksilber ist der Merkur. » 7. — Von den Salzen heisst es weiter (4), das Gemeinsame ihrer Gestalten bestehe darin, dass sie langlich, nicht biegsam und nicht zweigartig seien; je nachdem sie sonst verschieden seien, bilden sie die verschiedenen Salze, z. B. Salpeter und Salmiak, die in den engeren Erdgangen an Gestalt und Grosse verloren batten. Bezuglich des Schwefels nahert sich ferner Descartes sehr der wichtigen Ansicht vieler Zeitgenossen, welche hier als Vorlaufer STAHLS erscheinen : dass namlich der gew6bnliche Schwefel aus einem Oel und einer Sdure bestehe. « Feinste Teilchen der oben geschilderten Ausdunstungen bilden fur sich bloss die Luft ; da sie sich aber leicht mit den feinen Teilchen der geistigen Flussigkeiten verbinden und aus weichen und schlupfrigen Teilchen zweigartige (4) Princ., IV, 60-63. (2) Atramentum sutorium (Vitriolé] mit Zusatzen 2). (8) Princ., IV, 58. (*) Princ., IV, 69. DIE CHEMISCHEN THEORIEN BEI DESCARTES. 597 machen, so werden letztere durch ihre Verbindung mit den scharfen und metallischen Saften zu Schwefel. » Besonders starken Einfluss auf die Chemie hat die folgende Stelle uber die « scharfen Safte » gewonnen (1). « Ausserdem nehmen die aus den unierirdischen Wassern entwickellen Dampfe bei ihrem Auf- steigen aus dem Erdinnern viele scharfe Geister und Glige sowie Quecksilberdampfe und Teilchen anderer Metalle mit sich, und aus deren verschiedenen Mischungen bilden sich alle Mineralien (/ossilia). Unter scharfen Geistern verstehe ich jene Teilchen der scharfen Sifte sowie der fluchtigen Salze, welche, voneinander getrennt, sich so schnell bewegen, dass die Kraft, die sie nach allen Richtungen treibt, ihre Schwere Uberwiegt. » 8. — Diesen Vorstellungen schliessen sich diejenigen Uber die aktuellen, kunstlich herbeigefwhrien chemischen Prozesse methodisch durchaus an, besonders auch durch die konsequent mechanistische und doch nicht molekulartheoretische Darstellung. Hier aber trifft der Forscher eine Auswah! (?), welche seine vorwiegead physikali- sche Richtung zeigt. Vom Verbrennungsprozess wurde bereits gesprochen. Daran schliesst sich eine komplizierte Erklarung der Wirkungen des Schiess- pulvers, welche jedoch fur die Kenntnis der Folgen von Descartes’ Lehre weniger wichtig ist. Es folgt die Stelle uber die « ewigen Lampen », welche nach Erzihlungen noch nach Jahren in geschlos- senen TotengewOlben brennend gefunden worden seien. Durch eine Hilfshypothese gelingt es naturlich auch dies zu « erklaren ». Nachdem dann ganz im Sinn der oben dargelegten Hypothesen vom Schmelzen, Austrocknen, von den Dinsten und Oelen die Rede gewesen, wird der hier wichtigere Fall der Bildung von Asche und Kalk sowie von Glas behandelt. Auch die Art, wie das Feuer angewendet wird, andere die Wirkung. Manche Korper werden, durchwegs gleiclimissig erwarmt, ge- schmolzen, wihrend eine bloss an der Oberfliche leckende starke Flamme sie in Kalke verwandle. Dabei werden die feinsten Teilchen zerbrochen und fortgestossen. « Zwischen Asche und Kalk besteht nur der Unterschied, dass die Asche der Ueberrest der zum grdéssten Teile vom Feuer verzehrten Kérper ist, Kalk aber der Rest von solchen, (*) Prine., IV, 70. (2?) Princ., 1V, 109-125. 598 ERNST BLOCH. welche nach der Verbrennung fast noch ganz erhalten sind.» Die zuruckbleibenden Teilchen seien durchwegs so fest und dick, dass das Feuer sie nicht heben kénne. « Dabei haben sie unregelmassige und eckige Gestalten; deshalb bleiben sie, aufeinander liegend, nicht aneinander hangen und beriihren sich nur an kleinen Stellen. Wenn nun spater cin starkes Feuer durch lange Zeit seine Kraft gegen sie aussert, dass heisst, wenn die feinen Teilchen dritten Elements zugleich mit den Kugelchen zweiten Elements, die von dem Stoff des ersten mit fortgerissen werden, sich fortwahrend schnell und nach allen Richtungen um letzteren bewegen, so werden ihre Ecken all- mahlich abgestumpft und die Oberflache geglattet, vielleicht auch manche geb gen, und sie kriechen und fliessen daher ubereinander und beruhren sich nicht bloss in Punkten, sondern in kleinen Flachen; so verbunden bilden sie das Glas... Durch diesen Unter- schied allein, welcher durch die kraftige Anwendung des Feuers in ihnen hervorgebracht wird, erlangen sie alle Eigenschaften des Glases. » 9. — In den Beobachtungen auch auf diesem Gebiei vielfach den genialen Naturforscher verratend, in der Theorie vom heutigen Stand- punkt gesehen bizarr und durchaus unhaltbar, sind die chemischen Lehren Descartes’ bald mit tbermachtiger Autoritat an die jugendlich unselbstandige Wissenschaft herangetreten; sich mit ihnen aus- einanderzusetzen wurde fur die Chemiker zur dringenden Not- wendigkeit. Da war es denn ein widriger Umstand, dass die cartesische Natur- philosophie gerade den letzten und fur den Fortschritt wichtigsten Erkenntnissen nicht Rechnung trug. Durch die in grossem Umfang geibte Herstellung mineralischer Heilmittel hatte die praparative Arbeit, namentlich die Technik des Schmelzens, Auslaugens und Kristallisierens sowie des Sublimierens, eine relativ hohe Stufe erreicht; bei sorgfaltiger Arbeit konnte die Konstanz in den Eigen- schaften gleicher, die sprunghafte Abweichung in jenen verschiedener Stoffe nicht mehr tbersehen werden. Diese Eigenart der chemischen Erscheinungen kommt bei den Chemikern der zweiten Halfte des siebzehnten Jahrhunderts in einem Streben nach mechanischer Ver- anschaulichung der Konstanz zum deutlichsten Ausdruck. Hatte doch schon vAN Hetmont die Erhaltung der Metalle in ihren Verbindungen behauptet! Einem Leémery ist diese Einsicht schon zum sicheren Figentum geworden. Aber eben diese Gruppe von Erkenntnissen fand in der Lehre Descartes’ keine Ausdrucksmittel; die unbegrenzt et 7! DIE CHEMISCHEN THEORIEN BEI DESCARTES. 599 teilbaren und verwandelbaren Korpuskel, welche demgemiass alle Uebergange in Grosse und Gestalt aufwiesen, entsprachen ihr in keiner Weise. Hiermit in engem Zusammenhang steht es, dass Descartes yon einem theoretischen Mittel zur Erfassung der chemischen Tatsachen nicht Gebrauch machte, das bereits von Basso benttzt worden war : vom Begriff des Molekuls. Die gleichartige Scharung kleinster Teilchen zu Teilchen hoherer Ordnung findet sich in seinem Ideenkreise nicht. Den Anhangern der antiken Atomistik lag sie nahe; ihn fuhrten die Grundlagen der Lehre, die Leugnung des leeren Raumes und der Unteilbarkeit der Atome, gerade von dieser Annahme weit ab. Auch ist anzunehmen, dass das ihn leitende Ziel — die zu erklirenden Tatsachen bildeten es — bei seinem vorwiegend physikalischen Interesse die neueren chemischen Ergebnisse nicht als wesentlichen Bestandteil aufwies. Er ist daher als Chemiker gegen Basso rtick- standig. Ruhrt vom letzteren der Ausspruch her, dass die Erkenntnis von der Erhaltung der Elemente in den Verbindungen der beste Schlissel zur Naturwissenschaft sei (1), so laufen die betreffendcn Vorstellungen Descartes’ vielmehr der Elementenlehre der latro- chemiker parallel; denn diese betrachteten das Feuer als die starkste zerleyende Kraft und die Produkte der trockenen Destillation als die Grundstoffe; durch die Aehnlichkeit dieser Produkte aus Pflanzen- und Tierkérpern stets von neuem bestarkt, konnten sie bei deren steter Variation doch die vermeintlichen Grundstoffe niemals er- fassen und zu keiner festen Grundlage fiir die Lehre der Zusammen- setzung der Stoffe gelangen. Diese Richtung wird durch die cartesische Naturphilosophie begunstigt, so dass die letztere in den Lindern (Frankreich, England, Holland), wo die mechanistische Chemie herrschend wird, als Tra- gerin der iatrochemischen Prinzipien erscheint und sie der folgenden phlogistischen Epoche tberliefert. Zur selben Zeit findet durch die fortschreitende Tatsachenforschung eine Unterhéhlung der Prinzi- pienlebre in inhaltlicher Beziehung statt. Soweit sie sich metho- disch, nimlich durch die Erklarung der Erscheinungen aus nicht genau definierten und nicht rein darstellbaren Bestandteilen, in den friiheren Bahnen bewegt, findet sie im Cartesianismus keinen Gegner. Aber einige Elemente (im heutigen Sinn) und die wirkliche Zusam- ({, Lasswirz, I, 238. 600 ERNST BLOCH. mensetzung der Verbindungen treten, unerkannt, doch immer klarer zutage und da ist es ungemein interessant zu sehen, wie die Carte- sianer selbst, im Widerstand zu den Grundlagen ihrer Theorie, um den Ausdruck der neuen Tatsachen ringen. Der eine (Mayow) ver- kundet den Aufbau der « Prinzipien» aus verschiedenen ineinander nicht verwandelbaren Stoffen; ein anderer (Lémery) fugt cartesische Korpuskel zu Gebilden zusammen, welche den Molekulen vollig analog sind. | 40. — Sicherlich ist die Aufnabme der iatrochemischen Prinzipien- lehre nicht als ein Fehler Descartes’ zu betrachten. Hatte doch auch der weit kritischer veranlagte GAssENDI sie anerkannt. Zu ihrer Ueberwindung war ein vorurteilsfreier, genialer Chemiker erforder- lich. Und doch lasst sich nicht verkennen, dass bei Descartes der Schaden besonders tief sitzt und besonders schwere Folgen hat. Als Dogmatiker kann er namlich nur in jenen Wissenschaften bahn- brechend wirken, aus welchen sein System organisch hervorgegangen ist. In den entlegeneren Wissenschaftsgebieten muss er, soll seine Kraft nicht zersplittert, der Tragheitswiderstand der alteren Anschau- ungen nicht uniberwindlich werden, nach Hilfen ausblicken. So erklart es sich, dass Descartes die Prinzipien der Chemiker in die Kosmogenie einbezieht. Sie werden aber dadurch Bestandteile eines scheinbar geschlossenen Systems und erlangen, von der Autoritat des Urhebers gedeckt, neues Ansehen. Eine andere Aeusserung der gleichen Ursachen ist Descartes’ Ver- haltnis zu den Peripatetikern. In der Lehre von der kontinuierlichen Stofferfilltheit des Raumes und in der Verwerfung einer reinen Atomistik haben wir unzweifelhaft ein Kompromiss mit ARISTOTELES’ Philosophie zu sehen und Descartes’ Auffassung der Schwere und Leichtigkeit enthalt ein gutes Stiick aristotelischer Physik. Ueber diese Seite seiner Methode hat sich Descartes in solcher Weise aus- gesprochen, dass die oben ausgefiihrte Eigenschaft seines Systems deutlich genug zu entnehmen ist. Er sagt (1), er habe keinen Grundsatz benitzt, den nicht AristoTeLes und alle Philosophen friherer Jahrhunderte anerkannt hatten. « Diese Philosophie hier ist daher keine neue, sondern die Alteste und verbreitetste.» Die Philosophie Demoxrits werde nur deshalb von den meisten verworfen, weil sie den leeren Raum und die Unteilbarkeit der Atome annahm (4) Prince., IV, 200. i , DIE CHEMISCHEN THEORIEN BEI DESCARTES. 601 und den letzteren Schwere beilegte (1). Man sieht also, dass der grosse Philosoph im vollen Bewusstsein handelte, hier die Richtung des geringsten Widerstands einzuschlagen. Es ist leicht zu sehen, dass die beiden Kompromisse miteinander enge und zwar kausal zusammenhangen; das zweitgenannte ist Ur- sache der Variabilitat der cartesischen Korpuskel. Wenn man nun nachweisen kOnnte, dass die Lehre Descartes’ die Genesis der Phlogi- stontheorie gefordert hat, so ginge daraus hervor, dass der Einfluss des AristoTeLes auf die Chemie kraft dieses Auslaufers bis zu Lavoisier reicht. Fur die Giltigkeit dieses Zusammenhanges werde ich weiter unten Indizien beibringen (§ 41, 42). 11. — Den nachteiligen Einflussen Descartes’ auf die Chemie, zu welchen noch der oben (§ 2) erwahnte ble Einfluss auf das kritische Bewusstsein der Forscher tritt, steht nun ein durchgreifender Vorteil gegeniiber, dessen Bedeutung nicht anders als epochal genannt werden kann. Jas ist der Umstand, dass mit dem Augenblick, wo die neue Lehre in die Chemie eintrat, hier so wie es in den anderen anorganischen Wissenschaften bereits geschehen war, eine radikale Ausmerzung aller animistischen, teleologischen und mystischen Erkla- rungsversuche erfolgte. Descartes’ Aeusserungen uber diesen Punkt klingen sehr milde. « Wenn ich sage », heisst es z. B. (*), « dass die Kigelchen zweiten Elements sich von den Mittelpunkten, um die sie sich drehen, zu entfernen streben, so will ich ihnen damit durchaus kein Denken zuerteilen, aus dem dieses Streben hervorginge, sondern sie haben nur eine solche Lage und einen solchen Bewegungszustand, dass sie tatsichlich dahin gehen, falls keine andere Ursache sie daran hindert. » Aber es unterliegt keinem Zweifel, dass die Begeisterung, welche aus seinen Werken und denen seiner nachsten Anhanger spricht, sich an dem nie gesehenen Schauspiel entzundete, den Ablauf des Weltgeschehens streng logisch und mechanisch, ohne Zuhilfe- nahme seelischer Krafte, bis in die Einzelheiten erklirt zu sehen. Und speziell in der Chemie, welche gerade in dieser methodischen Beziehung ruckstandig war, wurde die Lehre Descartes’ zur weitaus starksten wirkenden Kraft bei der Ueberwindung von Scholastik und Mystik. Wohl in keiner anderen Wissenschaft ist dieser Uebergang so rasch erfolgt, wie es in der Chemie seit dem Auftreten Lémerys geschah. (1) Daselbdst. (?) Princ., II, 56. 602 ERNST BLOCH. 42. — Doch standen die Chemiker nicht unter dem Einfluss Descartes’ allein. Auch Gassenpis Name wurde noch lange nach dessen Tode zu den gréssten gezihlt und sicherlich hat noch vieles aus der Friihzeit der Mechanistik nachgewirkt; z. B. die Porositatslehre Bericarps (1). Die Anregungen, Descartes’ Lehre zugunsten der vorgeschritteneren chemischen Anschauungen abzuandern, fehlten also nicht und manche von den cartesischen Chemikern naherten sich auch in gewissem Grade der antiken Atomistik. Andrerseits hat Boye sich manchen cartesischen Gedanken zueigen gemacht und besonders seine chemischen Anschauungen Uber die Luft und die Verbrennungserscheinungen sind siark von Descartes beeinflusst worden. Wenn daher durch die Titel dieser und meiner vorhergegangenen Abhandlungen eine Grenze zwischen den Cartesianern und den Anhingern der antiken Atomistik gezogen erscheint, so handelt es sich nur um einen der in der Wissenschaft allgemeinen praktischen Einteilungsgriinde. Uebergiinge bestehen und die scharfe Scheidung kann nur durch eine Definition erfolgen. Ich zdhle zu den Carte- sianern jene Chemiker, welche keine Grenze der Teilbarkeit der Materte annehmen, die Prinzipienlehre der latrochemiker noch anerkennen und die notwendige Selbstkritik nicht in dem Masse tiben, um Zweifel an der Richtigkeit ihrer Erklarungen zuzulassen oder fiir dieselbe Erscheinung mehreren Erklarungsversuchen Raum 2u geben. 43. — Die gréssten Wirkungen auf das Denken der naturwissen- schaftlich Interessierten ubte die cartesische Philosophie in Frankreich, wo sie den Kreis der so zu Nennenden vermége ibres gewaltigen Ein- flusses auf den Zeitgeist stark erweiterte; ein Beispiel dafur wird unten (§ 25) angefiihrt werden. Wie sehr sie auch ausserhalb Frankreichs die Geister beschaftigte, dafir mag die ernste briefliche Diskussion sprechen, in welcher Barucu Spinoza und Rovert Boye die Gestalt der Salpeterteilchen berieten (2). Spinoza verfocht die Anschauungen Des- CARTES’; er vertrat u. a. die Unmédglichkeit des leeren Raumes und behauptete, dass die Teilchen des Salpeters am einen Ende spitz, am anderen stumpf seien und dass sie sich von jenen des Salpetergeistes (-sdure) nur durch den Ruhezustand unterschieden, da die letzteren stark bewegt seien. (*) S. aber diese Lasswirz, I, 489 sy. (?) Lasswrrz, II, 442. DIE CHEMISCHEN THEORIEN BEI DXxXSCARTES. 603 Ein cartesischer Chemiker, der als Englander ebenfalls abseits von dem breiten Wege steht, den die Entwicklung cartesischen Denkens nabm, muss hier im Interesse der chronologischen Richtigkeit als erster angefuhrt werden. Es ist Joun Mayow (1645-1679), der wegen seiner zutreffenden [deen tiber die Natur der Verbrennung und Atmung als der grosste Vorlaufer Lavoisiers betrachtet wird. Eine Reihe bewundernswerter Tatsachenerkenntnisse geben dem genialen Forscher eine weithin ragende Stellung unter den Zeitgenossen. Und jene Erkenntnisse sind so eng mit seinen hypothetischen Anschauungen verschmolzen, dass es schier unmdglich erscheint zu sagen, wo hier Ursache und Wirkung liegt und ob ohne die theoretischen Grundideen seine Erkenntnisse im gleichen Umfang, ob sie iberhaupt méglich gewesen waren. Zieht man seine Anhanglichkeit fur die iatro- chemische Prinzipienlehre und seine starken animistischen Nei- gungen (*) in Betracht, so muss man sich fragen, ob er ohne die neue Lehre imstande gewesen ware, sich zur Ueberwindung miachtiger Traditionen aufzuschwingen. Bei einer grossen Zahl_bizarrer lrrtumer, denen derselbe Forscher unterworfen war, liegt hingegen der desorientierende Einfluss der Lehre klar zutage (siehe unten, § 23). In der chemischen Geschichtsschreibung haben die naturphiloso- phischen Ideen Mayows nur wenig Beachtung gefunden. Fur seine Zeitgenossen aber, die in verwandten Denkformen befangen waren, bildeten sie sicherlich einen wesentlichen, vielleicht den wesentlichsten Grundzug seiner Lehre (2), und das viel besprochene Thema, wie sein dusserer Misserfolg zu erklaren sei, kann ohne ihre Berucksichtigung kaum anders als einseitig behandelt werden. 14. — Mayows Anschauungen uber die Atmung scheinen die erste Ursache seiner Hypothesen uber die Verbrennung und die Zusammen- setzung der Luft gewesen zu sein. In dem Tractatus de respiratione von 1668 (3) sind sie noch nicht zu jener Reife gediehen, welche die (1) Diese treten in den Tractatus (1674), p. 45, 46, 5] und 58 ganz auffallend zutage, (*) Dies kénnte aus dem Schicksal geschlossen werden, das Newtons Ideen zur selben Zeit in England erlitten. Vgl. Rossnsercer, Isaac Newton und seine physikalischen Prinzipien (Leipzig, 1895), 116. (8) Abgedruckt in den Tractatus guingue medico-physici (1674). Ich zitiere nach dieser Ausgabe. Die Uebersetzung von Koriuner (Jena, 1799) kann mit einiger Vorsicht beniitzt werden. Hingegen ist die Ausgabe von Donnan (Ostwalds Klassiker, Nr. 125) fir einen Zweck wie den vorliegenden un- zureichend 604 ERNST BLOCH. spiteren Abhandlungen auszeichnet; insbesondere erscheint hier (‘) der Sauerstoff noch unter dem Namen particulae Nitro-salinae, also als Salpeter. Spater tritt in den Mittelpunkt von Mayows chemischen Ansichten die Erkenntnis : die gemeinsame Eigenschaft der Luft und des Salpeters, die Verbrennung zu unterhalten, beruhe auf einem gemeinsamen Bestandteil, der weder mit der Luft, noch mit dem Salpeter oder auch nur der Salpetersdure identisch sei. Vielmehr enthalte jene ausserdem noch einen unwirksamen Bestandteil, der Salpeter aber ein (alkalisches) Salz. Eine Reihe wichtiger weiterer Erkenntnisse kam hinzu, von welchen zundchst nur noch zwei ange- fubrt seien : der Salpeter sei nicht, wie die Zeitgenossen glaubten, selbst brennbar; er enthalte nicht Schwe/fel (Brennbares), sondern einen zweiten Stoff, der ebenfalls fur jede Verbrennung erforderlich sei : eben jenen salpetrigen Lujtgeist (spiritus nitro-aérens). Der Salpeter bilde sich im Boden nur bei Anwesenheit von viel schwefeliger (orga- nischer) Substanz und bei guter Durchluftung. Diese und eine Reihe weiterhin zu besprechender Fortschritte lassen es um so bedauerlicher erscheinen, dass die Mayowschen Abhandlungen keinen merklichen Einfluss auf die Entwicklung der Chemie ubten. 45. — Die Lehren Descartes’ hat Mayow, wie aus dem Folgenden hervorgeht, titbernommen; jedoch nicht ohne sie in wichtigen Punkten abzudndern. Zunichst verwarf er, wie schon erwahnt, die Einheit- lichkeit des Stoffes im Universum. Die Begrindung ist flr seine relative Abhangigkeit in theoretischen Dingen sehr bezeichnend (?). Die Peripatetiker seien einst zu weit gegangen, indem sie fast fur jede Naturerscheinung ein neues Wesen ins Leben riefen (°) ; aber die Neoteriker, welche alle Naturwirkungen den verschiedenen Gestalten, Bewegungen und Ruhezustanden ein und derselben Materie zuschrie- ben, schienen ihm wieder zu weit von der alteren Lehre abzuweichen. Er wolle einen mittleren Weg gehen. . Schon die Teilchen der Materie unterschieden sich durch Gestalt und Dichtigkeit derart, dass sie durch keine Kraft ineinander verwandelt werden konnen. Dies gilt zunichst nur von den « Prinzipien ». Wie sehr diese Anschauung aber mit den oben (§ 9) betonten neueren Ergebnissen der praparativen Arbeit zusammenhing, geht daraus hervor, dass gerade Mayow die Konstanz der Bestandteile in den Verbindungen Abnlich (‘) Tract., 301. (2) Tract., 23. (3) Die « occulten EHigenschaften ». DIE CHEMISCHEN THEORIEN BEI DESCARTES. 605 wie Boyte (dem er hier nahesteht) als einer der Vorgeschrittensten seiner Zeit betonte (‘), allgemein fiir die Neutralsalze und speziell beziglich des Ammoniaks im Salmiak. Das Feuer konne nur von Teilchen bestimmter Art hervorgebracht werden und nicht, wie moderne Philosophen (Descartes!) es wollen, durch hinreichend schnelle Bewegung jeder Art von Materie. Schwefel, Salz, Wasser, caput mortuum (?) werden wesentlich im Sinne der spateren [atrochemiker aufgefasst (vgl. unten, § 27). Als Spiritus (mercurius) jedoch durfe man fortan weder die brennbaren Flussigkeiten bezeichnen, denn diese gehéren dem Schwefel zu, noch die atzenden, salzigen Geister, welche vielmehr Salze seien. Kinzig der luftartige Bestandteil des Salpeters verdiene diesen Namen. Er werde mit Recht ein Mercurius genannt, denn er sei die feinste, rascheste und atherischeste Substanz und das erste Prinzip des Lebens, der Pflanzen sowohl als der Tiere. Er musse auch an Stelle des aristotelischen Elementes Feuer treten. 16. — In einer viel niheren, wenn auch von Mayow nicht ausge- sprochenen Beziehung als zur aristotelischen steht jedoch dieser « salpetrige Luftgeist » (spiritus nitro-aéreus) zur Descartesschen Lehre, denn er ist nichts anderes als die «matiére subtile des metéores ». Nach dem letzteren Werk besteht die Luft aus zarten, dstigen, lose verbundenen Teilchen, zwischen denen sich die subtile Materie bewegt (°). Bei Mayow (+) besteht die Luft zum Teil aus dstigen, gleichsam fest ineinander gehakten Partikeln (...ramosas esse, sibique mutuo tanquam uncis invieem simplicitis, firmiter adhaerare) ; andere Teile seien sehr fein (subtiles), fest, leicht, beweglich, feurig und wirk- lich einfach. Die letzteren erzeugen den elastischen Widerstand der Luft, denn da sie steif sind und durch den Luftdruck gebogen werden, suchen sie sich wieder auszudehnen. Dieselben salpetrigen Luftteilchen fahren nach Mayow auch die Entstehung des Feuers herbei (°). Ausserordentlich fest, subtil und beweglich, werden sie durch den Stoss von Schwefelteilchen aus (4) Tract., 233. Vgl. Kopp, Gesch. d. Chemie, Il, 343 und Watpen, Lésungstheorien (Aunens, Samml. chem. u. chem,-techn. Vortrage, XV, 1910, p- 301). (*) Tract., 47-50. (3) Met., 166 sq.; vgl. oben § 4. (*) Tract., 114 sq. (*) Tract., 177 sq. 606 ERNST BLOCH. ihrer Verbindung gewaltsam losgerissen und vermoge ihrer Schnell- kraft in eine alles zerst6rende Bewegung versetzt. Es ist dies nicht anders als wenn unzahlige Teilchen von Stahl und Kiesel aneinander- schliigen; denn auch die salpetrigen Luftteilchen sind feste Korper und steif wie Stahlplattchen ('). Sie sind es, die die scharfen, kau- stischen und atzenden Eigenschaften des Feuers verursachen, seine durchdringende, auflésende Kraft, seine rote Farbe und Helligkeit (*). Im Gegensatz zu ihnen scheinen die weicheren, dickeren Schwefel- teilchen sich weniger dazu zu eignen, die Bewegung des Feuers und seine dtzenden Eigenschaften anzunehmen (°). Das Feuer ist aber nichts anderes als eine sehr starke Gahrung (*). Denn zu jeder Gahrung sind salpetriger Luftgeist und Schwefel notig. Die naturlichen Gabrungen entstehen (*), indem die Luftteilchen in salzig-schweflige Massen eindringen und die dort enthaltenen gleichen Teilchen in starke Bewegung versetzen, welche jedoch gemachlicher sei als die im Feuer. In starkste Bewegung versetzt, vermége aber der salpetrige Luftgeist allein das Feuer zu bilden (6), ohne von den Schwefelteilchen in der Bewegung unterstutzt zu werden. 47. — Dadurch, dass Verbrennung und Atmung im Mittelpunkt von Mayows Interesse stehen, ergibt sich bei ihm eine Auffassung der Gahrung, welche fur die Essiggahrung (7) und die Faulnis der Wahr- heit naher kommt als irgend eine der zeitgendssischen Theorien. Da aber das Zeitalter Gahrung und Efferveszenz — das ist die Ein- wirkung von Sdure auf Alkali (-karbonat) unter Gasentwicklung — einander sehr nahestellt, so muss sich die Einwirkung der « entgegen- gesetzten » (sauren und alkalischen) Salze derselben Erklarungsweise unterordnen (7). Beide sind reich an salpetrigen Luftteilchen, diese sind die Ursache ihrer Scharfe. Zwischen Sdure und Alkali besteht also keineswegs der starke Gegensatz, den die Chemiker annehmen (°). Dringen die beiden Stoffe ineinander ein, so stossen sie dort an die salpetrigen Luftteilchen und werden von ihnen zuruckgestossen ; daher die innere Bewegung, das Erhitzen und Aufbrausen. (1) Tract., 117, (2) Tract., 24. (3) (Tract., 22. (*4) Tract., 76. (8) Tract., 129. (6) Tract., 59. (7) Tract., 177. (*): Tract., 22. DIE CHEMISCHEN THEORIEN BEI DESCARTES. 607 Von grossem Interesse ist, wie sich Mayow die Entstehung der Sauren denkt. Er spricht davon am eingehendsten anlasslich der Bildung von Schwefelsdure durch Verbrennen von Schwefel ('*). Der Schwefel enthalt nicht, wie man vielfach annimmt (*), eine Sdure; denn er besitzt eher einen susslichen Geschmack und verbindet sich mit Alkali ohne Aufschdumen. Vielmehr wird sein saurer Geist erst wabrend des Brennens erzeugt. Er besitzt namlich ausser den « reinen Schwefelteilchen » noch solche eines fixen Salzes oder besser eines Metalls, die mit jenen aufs innigste verbunden sind. Die Flamme des brennenden Schwefels besteht nun wie jede Flamme in einem Zustand schneller Bewegung, in dem sich die salpetrigen Luft- und die Schwefelteilchen gegenseitig versetzen. Hierbei werden die Salz- teilchen des Schwefels durch die zahlreichen, einander rasch folgenden Schlage der Salpeterluftteilchen derart abgerieben und zerkleinert, dass sie sich in kleine Schwerter verwandeln, wobei sie gleichzeitig so dunn werden, dass sie einen weicheren, flissigen Zustand annehmen. So werden sie zu einer scharfen und sauren Flissigkeit, dem gewObnlichen Schwefelgeist. Auf ahnliche Weise durften die Sduren entstehen, die man bei der Destillation von Hélzern, Zucker und Honig erhalt (*).. Die Verschiedenheit der Sauren rihrt von der Verschiedenheit der Salze, aus denen sie entstehen, und dem verschie- denen Grad der Verscharfung her; doch sind sie einander alle sehr ibnlich, besonders durch den gemeinsamen Gehalt an salpetrigem Luftgeist (4). In abnlicher Weise wie aus dem Schwefel bildet sich Saéure aus Eisenvitriol und Markasit beim Erhitzen. Auch das Rosten des Eisens ist auf den salpetrigen Luftbestandteil zurackzufuhren (°). Von der Fallung spricht Mayow nur gelegentlich, u. zw. in dem Sinne, dass sie eine Aeusserung des Gegensatzes zwischen Siure und Alkali sei. So ist ihm der Niederschlag, welchen Kalkwasser mit Alkali liefert, ein Beweis fur den Saéuregehalt des ersteren (®). Diese (1) Schwefelige Sdure und die beim Stehen ihrer wisserigen Lésung an der Luft entstehende Schwefelsiure werden noch nicht unterschieden. (2) S. oben (§ 7). (3) Tract., 37 sq. (*) Sperer macht darauf aufmerksam, dass hierin eine Vorahnung der Siure- theorie Lavoisiers zu erblicken sei. Chemiker-Zeitung, 1910, p. 947. (8) Tract., 40. (°) Trac’., 63. 40 608 ERNST BLOCH. Folge der Unkenntnis des Salzcharakters der Karbonate fuhrt dann noch zu komplizierten Hypothesen uber das Verhalten des gebrannten und geldschten Kalks, die so weit fuhren, dass ein Ueberschuss an salpetrigem Lultgeist die Wirkung von Sdure auf Alkali hindere (4). 23. — In den geschilderten Ansichten Mayows sind wichtige Ergeb- nisse der modernen Chemie vorausgenommen und nur durch unver- meidliche Irrtimer getribt, welche nicht bloss der hypothetischen Grundlage, sondern auch dem mangelhaften Stand chemischer Tat- sachen entstammen. Nun aber sind noch zwei Seiten von Mayows Lehre zu behandeln, welche von den Autoren, die vornehmlich die wertvollen Teile derselben in Betracht ziehen, nicht beruhrt werden, hier aber, wo es sich um die theoretischen Zusammenhange inner- halb der Lehre sowohl als zwischen ihr und der Arbeit anderer Chemiker handelt, der Besprechung bedurfen. Ich meine die eigenartige Stellung, welche in Mayows Lehre dem salpetrigen Luftgeist zuakommt. Es ist, zum ersten, gewiss eine wichtige Frage, ob dieser als ein wdgbarer Stoff zu betrachten sei; ja es handelt sich hier um einen Kardinalpunkt in der Vorgeschichte der modernen Verbrennungstheorie. Und gerade hier ist Mayow mehr als unklar, er widerspricht sich unleugbar. Dass der salpetrige Luftgeist Gewicht habe, wird am_ scharfsten dort ausgesprochen, wo auf ihn die Gewichtszunahme des mittels der Brennlinse verkalkten Spiessglanzes zuruckgefuhrt wird (?). «... Es ist kaum verstandlich, woher jene Gewichtsvermehrung rubrt, wenn nicht von den salpetrigen und feurigen Luftteilchen, die zwischen den zu verkalkenden eingekeilt wurden. » Auf diese Stelle verweist der Autor auch dort, wo er ausfiihrt, die in den hdheren Regionen mit Salpeterluftgeist beladenen Luftteilchen seien schwerer als vorher und siinken wieder zu Erde (*). Weniger klar ist der Sach- verhalt dort (#), wo es anlisslich der Atmungsversuche heisst, die ibres salpetrigen Luftgeistes und daher ihrer Elastizitat und Schwere beraubte Luft steige im Gefisse aufwirts. Die Stelle scheint mit der als zweite angefiihrten ibereinzustimmen, aber sie widerspricht auch nicht der folgenden (°), in der der Salpeterluftgeist bereits als (4) Tract., 230. (2) Tract., 28. (3) Tract., 132. (4) Tract., 128. (*) Tract., 12). che DIz CHEMISCHEN THEORIEN BEI DESCARTES. 609 schwereloser Energietrdger erscheint. «Nach meiner Hypothese ist nicht schwer einzusehen, warum das Wasser in einem Glas (-sturz), worin ein Tier oder ein Licht eingeschlossen wurde, aufwarts steigt, auch wenn noch dieselbe Menge Luft vorhanden ist (licet aer eadem copid, ac antea in ea existat); und dass kein Grund vorhanden ist anzunehmen, dass sie verdichtet worden sei. Man kann nimlich nichts anderes einsehen als dass die Elastizitat der Luft vermindert worden sei, was von einer in den Luftteilchen vorgegangenen Ver- inderung herruhre. » Diese konne aber in nichts anderem bestehen, als « dass ihre Teilchen aus einem steifen (rigidus) Zustand in einen biegsamen (/flexzlis) ibergegangen seien». Dazu ist zu bemerken, dass die salpetrigen Luftteilchen, an den dastigen fixiert, durch den Luftdruck gebogen werden, ja wahrend des Herabsinkens infolge einer Kreisbewegung in vielen Windungen spiralig eingedreht sein (!) und dass sie bei Verbrennung und Atmung aus der Luft entfernt werden soilen. — Der Salpeterluftgeist soll ferner auch im luftleeren Raum vorhanden sein, und zwar als Trager des Lichtes (2). — Sehliesslich aber ist eine Stelle zu nennen, wo er unter Berufung auf Descartes ausdricklich als schwerelos bezeichnet wird (°). « Man muss annehmen, dass ihr keine Schwerkraft zukommt, die ibre Bewegung hemmen koénnte, sondern es ist vielmehr wahrscheinlich, dass von ihrem Stosse die Schwere der KOrper herrihre.» Hier scheint es, als hatte der Autor seine Abweichungen vom cartesischen System vorubergehend vergessen, doch ist die Identitét der « subtilen Materie», von der er spricht, mit dem salpetrigen Luftgeist klar ersichtlich. Ich habe die einschlagigen Stellen gesammelt und geordnet, um den exakten Nachweis zu erbringen, dass die Erhaltung des Gewichts fiir Mayow keinen Gegenstand der Aufmerksamkeit bildete. Sie befindet sich gleichsam nicht in den fixierten, zentralen Teilen seines geistigen Gesichtsfeldes, sondern in jener Randzone desselben, wo die Dinge unscharf und farblos gesehen werden. Man wird Donnan (*) darin beistimmen, dass Mayows Ideen noch nicht ganz geklirt waren und wird den Hauptteil des unfertigen Charakters seiner Lehre seinem frihen Tod zuschreiben miissen. 24. — Von besonderer Wichtigkeit fur die Beurteilung Mayows (1) Tract., 133. (*) Tract., 198. (3) Tract., 88. (4) Vgl. Ostwalds Klassiker, Nr. 125, 55. 610 ERNST BLOCH. durch die Zeitgenossen musste seine aligemeine theoretische Stellung werden, auf welche ebenfalls die Verbrennungstheorie massgebenden Einfluss gewann. Diese Stellung ist so zu kennzeichnen, dass er methodisch und in wichtigen Einzelannahmen ausgesprochener Car- tesianer war, durch die starken und eigenartigen Abanderungen aber, welche er dem System gab, ganz und gar allein stand. Ferner hatte die dogmatische Geschlossenheit der cartesischen Lehre bei ihm die merkwiurdige Folge, dass die eine Abinderung beziglich des Salpeter- luftgeistes eine lange Reihe von Hypothesen nach sich zog, die durch- aus Anwendungen des neuen Gedankens auf jenes System sind. Das verhalt sich etwa so, wie wenn man in einem System von Gleichungen, welche eine physikalische Theorie reprasentieren, an Stelle einer Konstanten, die in allen vorkommt, einen anderen Wert setzt. Der salpetrige Luftgeist tritt an Stelle der « subtilen Materie »; also setzt er den Sonnenkérper zusammen, « welcher nichts anderes zu sein scheint als ein unermessliches Chaos von Salpeterluftteilchen, die sich in einem bestindigen Kreise aufs schnellste herumbewegen (*). Aber er ist auch im Weltraum als Trager des Lichtes vorhanden (2) und bewirkt, mit der Linse gesammelt, Erhitzung. Rasch bewegt, bildet er die Ursache der Warme (?), ruhend das Element der Kalte (#). In schnelister Bewegung bildet er das Feuer (°). Er tritt bei der Erzeugung des Stables und des Glases aus der Flamme in diese Stoffe ein und wird zur Ursache der Elastizitat sowohl als der Sprédigkeit (6). Er verursacht die Ausdehnung des Wassers beim Gefrieren ("). Diese Ansichten in ihrer scheinbaren Geschlossenheit schienen eben deshalb nicht der Abanderung im einzelnen fahig zu sein, ohne dass man das ganze System hatte in Bewegung setzen mussen. Ebenso konnten Wahrheit und Irrtum, in seiner Lehre innig yvermengt, von den Zeitgenossen nicht oder nur durch muhsamste Nachprufung unterschieden werden. In diesem Lichte erscheint die Zurtck- haltung, welcher Mayows Werke begegneten, um vieles begreiflicher. (4) Tract., 128 sq. (2) Tract., 129, 196. () Tract., 63. (4) Tract., 139 sq. (®) Tract.,59. Leuchten als physikalischer Prozess und Brennen wurden nicht unterschieden. (6) Tract., 66,73 sq., 91. (7) Tract., 70 sq. DIE CHEMISCHEN THEORIEN BEI DESCARTES. 61] Unglucklicherweise ging diese auch bei Boye so weit, dass er selbst die uberaus wichtigen experimentellen Resultate Mayows ausseracht liess. Eine Fortsetzung aber der Versuche des letzteren und Prifung seiner Resultate scheint ganz unterblieben zu sein — bis zu Lavoisier. 25. — In Frankreich erfolgte der Eintritt des cartesischen Denkens in die Chemie durch die Lehrtitigkeit und insbesondere durch das Hauptwerk Cours de chymie von Nicotas Lémery (1645-1715), Dieser Forscher, als Experimentator hochbegabt, mit rasch zugreifendem wissenschaftlichem Interesse und Verstindnis ausgestattet, geriet in das Zeitalter des grossen Aufschwunges der cartesischen Schule. Es war um 1665, als der berihmte Ronautr (1620-1675) von Paris aus fur die Verbreitung der cartesischen Physik und Kosmologie wirkte. Verfolgen wir Lémerys Laufbahn (*), so finden wir ibn in den Jabren 1666 bis 1669 in Montpellier, zu einer Zeit wo P. S. Recis (geb. 1682) in Toulouse als gefeierter Schuler Ronautrs und Apostel der cartesi- schen Lehre wirkte. Seine aufsehenerregenden Vortrage wurden von Gelehrten, Kirchenmiinnern, Magistratspersonen besucht, an den Offentlichen Diskussionen beteiligten sich auch Frauen, und die Stadt Toulouse erwies dem Vortragenden die ganz ungewObnliche Ehrung, ihn auf dem Rathause 6ffentlich zu bewirten (*). Dass Ltmery und Réels sich kannten, geht daraus hervor, dass letzterer, 1680 nach Paris zurickgekehrt, seine Vorlesungen bei Lémery zu halten begann (*). Ob nun durch ihn oder durch die gelehrten Zusammen- kunfte, die er ab 1672 in Paris besuchte, Lémeny der cartesischen Lehre zugefihrt wurde : sein 1675 erschienener Cours setzt wichlige Anschauungen Descartes’ wie gegebene Tatsachen voraus. Lemery war damals schon berihmt. Eine gelehrte Gesellschaft hatte ihn mit einem Laboratorium ausgestatlet, er hielt mit grossem Erfolge Vorlesungen und der Verkauf seiner Medikamente sicherte ihm ein reiches Einkommen. Sein Buch wurde sogleich nach dem Erscheinen in vier fremde Sprachen Ubersetzt und zu Lebzeiten des Autors dreizehnmal in franzisischer Sprache aufgelegt ; es war « gewiss eines der erfolgreichsten Bucher, die je erschienen » (THomson). Seinen grossen Einfluss auf die chemische Wissenschaft tbte er bis (') Biographie universelle, XXIV (1819). Tuomson, History of Chemistry, 1 (1830), 236 sq. (2) « Eloge de M. Reais». Fontenetie, Histoire du renouvellement de V Académie royale des sciences en 1699, etc., 177. Amsterdam, 1709. (3) Daselbst, 179. 612 ERNST BLOCH. zu seinem Lebensende in Frankreich aus, jedoch mit einer mehr- jahrigen Unterbrechung; durch die um 1680 einsetzende Gegenrefor- mation unter Ludwig XIV. sah er sich gezwungen, fir einige Zeit nach England zu iibersiedeln, wo er 1683 Karl II. die 5. Auflage des Cours iberreichte. 1686 trat er unter dem ibermichtigen Druck zum Katholizismus tber und gelangte allmahlich wieder zu seiner friheren Stellung. 26. — Lémerys wissenschaftlicher Charakter mit seinen Vorzigen und Schwachen erklart, zusammen mit der Zeitstr6mung, ausreichend den seltenen Erfolg. Er war « der erste Franzose, welcher die Chemie ganzlich von ihrem Mystizismus befreite und sie der Welt in all ihrer urspriinglichen Einfachheit darbot » (Tuomson). Seine Erkla- rungen waren durchwegs hypothetisch ; aber indem er seine Theorien auf die Beobachtung griindete, schien er eine neue Wissenschaft zu schafien (Biogr. univ.). Die Hypothese aber, weit entfernt der Ver- breitung seiner Lehre im Wege zu stehen, musste diese unter den herrschenden Umstanden Jeichter verstindlich und wherzeugender machen. Kam er durch sie der Gelehrtenwelt entgegen, so nicht minder dem grossen Publikum; die Chemiker gewann er durch die Annahme der tiberlieferten Elementenlehre, alle fesselte er durch die originellen Experimente, von denen manche der naturphilosophischen Bedeutung nicht ermangelten; so die Demonstration der Vulkan- entstehung auf dem Experimentiertisch. Seine Untersuchungen uber die Schwefelsiiure, das Arsen, die Antimonverbindungen sichern ihm einen dauernden Platz in der Geschichte der Chemie. In einer Hinsicht zeigt sich Lemery Descartes gegenuber auch methodisch fortgeschritien, u. zw. durch die kraftige Betonung der empirischen Methode. « Ich gelobe », sagt er (!), « keiner Autoritat zu folgen, soferne sie nicht auf Erfahrung beruht. » Und : die Sch6n- heit der Chemie bestehe darin, zu priifen und nachzuahmen, was in der Natur geschieht, wahrscheinliche Grinde dafir zu finden und sagen zu kOnnen, man nahere sich der Wahrheit, sollte man sich auch von den Wegen der anderen Chemiker abwenden miissen (’). 27. — Die als Grundbestandteile aller Stoffe betrachteten Prinzipien sind bei ihm dieselben wie bei den spiteren Iatrochemikern, da er zu (*) Cours de chymie, 700. Ich zitiere nach der 11. franzésischen Ausgabe (Paris, 1730). (2) Cours, 739. DIE CHEMISCHEN THEORIEN BEI DESCARTES. 613 den drei seit PanaceLsus angenommenen : Quecksilber (Mercurius, Spi- ritus), Schwefel (Oel) und Salz noch zwei aristotelische : Erde (von den Chemikern vielfach mit caput mortuum identifiziert) und Wasser (bei den Chemikern Phliegma) hinzunimmt. Sie waren von Basso in die Chemie eingefihrt worden (‘). Lémery verteidigt lebhaft die Zuruckfihrung der Stoffe auf diese fiinf Prinzipien, deren Existenz oft schon vor der Zerlegung (durch trockene Destillation) augenfallig sei (*). Wo sie sich jedoch nicht nachweisen lassen, wie in den Edel- metallen, verzichtet er darauf, sie zur Erklarung heranzuziehen; er gebe zwar zu, dass sie in die Zusammensetzung dieser Metalle eingetreten seien, aber méglicherweise umfassten sie sich derart, dass sie nur unter veranderter Gestalt wieder austreten kénnten, und nur durch die Gestalt werden die Elemente als solche bestimmt (*). Wo sie keine betriedigende Erklarung fur die Erscheinungen liefern, wie bei den Eigenschaften des Opiums, misse man eben nach besseren Erkla- rungen suchen, selbst wenn sich die fiinf Substanzen daraus ebenso wie aus den ubrigen Vegetabilien ziehen lassen (*). In der Auffassung der « Prinzipien » schliesst sich Limery enge an Descartes an. Die Teilchen des Quecksilbers seien rund, wie der Augenschein bei dessen Zerkleinerung beweise (°). Sie seien deshalb wenig geeignet, sich aneinanderzuhangen ; daher der flussige Zustand und die Flichtigkeit des Quecksilbers. Die schwefeligen Stoffe bestehen aus biegsamen Teilchen, welche den Spitzen der Siuren in ahnlicher Weise nachgeben wie ein Stuck Leinwand oder Baumwolle der Nadel nachgibt (°). Auch ihre dstige, verzweigte Beschaffenheit wird vorausgesetzt (7). Durch diese Eigenschaften wirkt der Schwefel als Verlangsamer der Reaktionen (*). Die eingehenden Erlauterungen der verschiedenen Salze, welchem Begriff auch die Sidiuren unter- geordnet werden, kdnnen bei aller Mannigfaltigkeit als Paraphrase auf die betreffenden Aeusserungen Descarres’ bezeichnet werden. Davon unten. (1) Vgl. Lasswitz, I, 339. (2) Cours, 6. (°) Cours, 8. (*) Cours, 739. (5) Cours, 207. (*) Cours, 25, (7) Cours, 165, 542. (*) Cours, 131. 614 ERNST BLOCH. 28. — Wie verhilt es sich nun bei Lemery mit Descartes’ subtilen Materien? Sie werden bei diesem von gesundem Menschenverstand erfullten Forscher nur soweit bertcksichtigt, als es der Gegenstand erfordert; d. h. nach damatiger Sachlage behufs Darstellung der Ver- brennungsvorginge und dessen,was damit nahe zusammenhingt. Und, da diese Vorginge durchaus nicht im Mittelpunkt seines Interesses stehen, so spielt die Feuermaterie (corps de feu, particules ignées) bei ihm weitaus keine so grosse Rolle wie etwa bei Mayow. Die Feuerteil- chen seien (1), zum Unterschied von jenen des Salzes, auch in grosseren Mengen nicht wahrnehmbar; sie seien zu klein und zu stark bewegt, als dass man sie von den groberen Materien (der Erdmaterie Des- carTES’!) abgesondert wahrnehmen kOnnte. Man kenne sie nur aus ihren Wirkungen. Gelange es selbst, sie zu kondensieren, so waren sie dann keine Feuerteilchen mehr, weil sie ihre Bewegung eingebusst hatten, die ihnen eigentumlich und ein unerlasslicher Grundzug ihres Wesens sei. Das Kochen des Wassers ribrt nach Liémery (*) daher, dass die Feuerteilchen diejenigen des Wassers aufwarts stossen; aus diesem Grunde kénne kochendes Wasser nicht das Metall kupferner Kessel angreifen, denn die unausgesetzt durch die Wandung tretenden Feuerteilchen hindern es, den Grund und die Wande des Beckens zu berihren (*). Die Feuermaterie besitzt Gewicht, und daraus ergibt sich eine sehr einfache Beantwortung des Problems der Phlogistiker, woher die Gewichtszunahme beim Verkalken der Metalle rihre (*). « Es scheint, dass das Zinn bei dieser Kalzination an Gewicht abnehmen miisste, da das Feuer einen Teil seines Schwefels zerstreut ; doch nimmt es zu... Es muss in seine Poren eine grossere Gewichts- menge von Feuerteilchen eingetreten sein als an Schwefel oder einem andern fluchtigen Stoff entwichen ist. » Die Analogie mit den Ansichten Mayows fallt auf; sie geht so weit, dass uber die kérperliche Natur der Feuermaterie einerseits carte- sische Gedanken geiussert werden, andrerseits ihr Gewicht und nicht « Leichtigkeit » zugeschrieben wird. Sehr nahe steht inhaltlich die Meinung Leémerys auch jener Boytes (°). Aber welcher Abgrund (4) Cours, 384. (*) Cours, 156. (5) Daselbst. (4) Cours, 123. (5) Vgl. hieriiber meine demnachst in der Chemiker-Zeitung erscheinende Abhandlung : « Boytes Anschauungen iiber die Metallyerkalkung. » DIE CHEMISCHEN THEORIEN BEI DESCARTES. 615 scheidet die Denkmetboden der beiden Forscher! Der Beweis, welchen Boyte durch eine lange Reihe scharfsinnig erdachter und muhsam durchgefiihrter Versuche fiir die Wagbarkeit des Warmestoffs erbracht zu haben glaubt, erfiillt ihn mit einem Stolz, der aus den Worten des zurickhaltenden Mannes deutlich klingt. Fir Lémery ist dieser Beweis ganz Uberflissig; denn dass die Annahme zum Verstandnis der Tatsachen erforderlich ist, rechtfertigt sie aus- reichend. — Eine Abhandlung Boytes ist betitelt : A Discovery of the Perviousness of Glass (*). Fur Lémery ist die Durchlissigkeit des Kupfers fur den Feuerstoff nicht erst zu entdecken, sie geht samt einer zweiten Hilfshypothese aus der Bestandigkeit des Kupfers gegen heisses Wasser muhelos hervor. Es verdient noch Erwahnung, dass der Feuerstoff bei Limery wie auch bei fruheren und spiteren Chemikern (?) eine Rolle spielt, welche jener der Kohlensaure in der modernen Chemie diametral entgegen- gesetzt ist. Das Brennen des Kalkes besteht in der Einlagerung von Feuerteilchen (3) und die Kaustisierung der Alkalikarbonate mittels gebrannten Kalkes im Uebergang dieser Feuerteilchen in das Alkali (*). 29. — Im Mittelpunkt von Lémerys Interesse stehen die Reaktionen zwischen Alkalien und Siuren (nach seiner Nomenklatur). Zu den ersteren zihlt er nicht bloss Pottasche (und Soda) sowie « Uringeist », sondern auch den gebrannten Kalk, die Kalke der Schwermetalle und die letzteren selbst. Die Siuren bestehen nach ihm aus spitzen, stark bewegten Teilchen. Die erstere Eigenschaft ist aus dem Geschmack und aus den Kristall- gestalten ihrer Verbindung zu entnehmen, deren Verschiedenheit den mehr oder minder scharfen Spitzen verschieden starker Siuren zu- zuschreiben ist. Die Alkalien aber bestehen (°) aus rauhen, spréden Teilchen, deren Poren so gestaltet sind, dass die eindringenden Sdurespitzen alles, was sich ihrer Bewegung entgegenstellt, zer- brechen und hinwegriumen; je nach der Widerstandsfaihigkeit der Teilchen verursacht dies ein stirkeres oder schwacheres Aufbrausen. Es gibt so viele verschiedene Alkalien, als es solche Stoffe von ver- schiedenen Poren gibt. Zwischen den Saurespitzen und den Poren (‘) Erschienen 1673. Works, III, 723. (2) Umfassende Bedeutung gewann dann dieses Verhiltnis bei Stan. (3) Cours, 381. (4) Cours, 387. (*) Cours, 22 616 ERNST BLOCH. des Alkali muss ein richtiges Verhaltnis nach Grésse und Gestalt (une proportion) bestehen; nur dann treten die geschilderten Vorginge mit solecher Heftigkeit auf, dass die Flussigkeit sich erhitzt und auf- schaumt; denn durch Reibung wird Warme erzeugt (1). Doch kommt noch hinzu (?), dass bei der Kalzination des Alkali viele Feuerteilchen in dessen Poren eingeschlossen wurden und dort in ungestumer Bewegung sind; in dem Augenblick, wo die Saurespitzen beginnen die Poren zu Offnen, sturzen sie jibhlings gegen die Wande ihrer « kleinen Gefangnisse » und zerbrechen sic, und dies mag zum Auf- schaumen beitragen. 30. — Diese vermeintlichen Erklarungen finden nun an zablreichen Stellen des Buches, das in den Remarques die theoretischen Erlau- terungen zu den Prozessen gibt, spezielle Anwendung. Hier nur die wichtigsten Beispiele. Wenn Konigswasser Silber nicht auflést, so deshalb, weil die Spitzen des Salpetergeistes durch Addition von Salz gréber geworden sind und an den kleineren Poren des Silbers abgleiten, ohne eintreten zu koOnnen, wahrend sie in die grésseren Poren des Goldes eindringen und dort ihre Stdsse ausfuhren. Wenn hingegen der Salpeter- geist Silber auflést, so deshalb, weil seine Spitzen dunn genug und von geeigneter Gestalt sind, um in die Poren des Metalls einzutreten; sie vermogen auch in die grosseren des Goldes einzutreten, « aber sie sind zu dunn und zu biegsam, um auf diesen K6rper zu wirken; man braucht starkere und schiarfere Messer, welche, die Poren besser aus- fullend, die Kraft haben ihn zu teilen » (3). Da die Porositit eine allgemeine Eigenschaft der Kérper ist, konnen sich gelegentlich auch saure Salze als Alkalien verhalten; es muss sich nur die Saure finden, deren Spitzen dunn genug sind und von geeig- neter Gestalt, um in die kleinen Poren des Salzes zu dringen und dort ihre Erschitterungen auszufiihren. So kann das Meersalz, « welches sauer ist», ein Alkali genannt werden in Bezug auf das Vitriol6l, mit dem es aufschaumt (*). 30. — Auch diese Erklarungen klingen in manchen Punkten an jene Boy.es an, némlich genau so weit wie die gemeinsame Beeinflussung durch die antike Atomistik (die bei Limery indirekt erfolgte) und (1) Cours, 162. (2) Cours, 29, 162. (5) Cours, 468. (4) Cours, 24. ae DIE CHEMISCHEN THEORIEN BEI DESCARTES. 617 durch Descartes reicht. Man kann die letztere an exakten Merk- malen, z. B. an den Annahmen tber Gestalt und Bewegung der Saureteilchen, fast messend verfolgen. Es zeigt sich, dass Boy e stets bemuht ist, die Méglichkeit auch anderer als der cartesischen Erkla- rungen zu geben, wahrend Lémery, ganz den letzteren hingegeben, nur dort Erganzungen vornimmt, wo die Tatsachen es gebieterisch fordern und auch dann stets nur eine Auslegung bietet. Im vorliegenden Falle zeigt sich tberaus deutlich eine rein carte- sische Phase seines Gedankenganges. Liest man die obigen Ideen uber die Efferveszenz durch, so fallt auf, dass die Erklirung zunachst nur auf die rein pbysikalisch erfassten Vorgange der Erwarmung und Gasbildung gerichtet ist. Was fur Stoffe bilden sich? Diese Frage bleibt in der allgemeinen Einleitung des Buches ganz beiseite. Und eben diese eigenartige physikalische Richtung der Hypothesen ist auch ein auffallendes Merkmal der cartesischen Verbrennungs- theorien. Bei Mayow (der tberdies noch von englischen Mechanisten im gleichen Sinn beeinflusst ist) driingte sich dieselbe Wahrnehmung einem Herausgeber auf (4). Wo dann Mayow von den entstehenden Produkten Rechenschaft geben soll, gerit er in Widerspruch zum cartesischen System und der Widerspruch bleibt bestehen (*). Lémery aber als priaparativer Arbeiter muss in diese Dinge viel niber eingehen. Er muss vom Wiedererscheinen der Metalle bei gewissen Ausfillungen aus ihren Losungen Rechenschaft geben und es kommt der Umstand hinzu, dass seine Zeitgenossen noch mehr als er auch dort, wo Hydroxyde, Karbonate, Chloride u. dgl. ausfallen, an ein Wiedererscheinen des Metalls glauben, das nur einige Ab- anderungen der (physikalischen) Eigenschaften erlitten habe. Und hier ist der Punkt, wo Lémery, die cartesische Lehre erginzend, ein neues Moment hineinbringt, nimlich eine eigenartige Molekular- theorie. 31. — Die prinzipiellen Erérterungen hieriber finden sich im Kapitel iber das Knallgold (°). Wie kommt es, fragt Lemery, dass die Teilchen des spezifisch so schweren Metalls in der Losung schweben kénnen, dass sie aber unter dem Einfluss der Fallungsmittel zu Boden sinken’ Der erste Umstand wird nun in folgender Weise (1) Donnan in Ostwalds Klassikern, Nr. 125, p. 54-55. (?) Vgl. oben § 23. (3) Cours, 94, 618 ERNST BLOCH. erklart (') : die Saiurespitzen stecken in den mit ihnen verbundenen Metallteilchen und stiitzen sie als ihre Schwimmvorrichtungen (nageoires); sonst musste das Metall ausfallen, so fein es auch wire. Der Einwand, die Goldteilchen kénnten durch die Siurespitzen nur noch schwerer werden, wird durch einen Vergleich widerlegt : befestigt man ein Stuck Metall an einem Stock oder Brett, so k6nnen diese doch im Wasser schwimmen und sie tragen dann das Metall. So seien auch die Sadureteilchen sehr leichte Kérper im Vergleich zu denen des Goldes; sie nehmen ferner durch ihre grosse Oberfliche grosseren Raum in Anspruch und werden dadurech schwebend erhalten. Mie Fallung nun wird durch Tartaré! (+) oder Salmiakgeist bewirkt, die beide alkalisch seien und mit Séuren gemischt, « giihren» miissen. Sie sind von sehr « aktiven », d. h. rasch bewegten Salzteilchen erfiillt und stossen an die schwebenden Teilchen, erschiittern sie und brechen die Spitzen der Sduren ab, so dass das Gold, der Stiitze beraubt, vermOge seines Gewichtes ausfallen muss. Da aber die Reste der Siureteilchen noch scharf genug sind, um die Teile des Alkali, das viel leichter léslich ist als Gold, heftig zu zerteilen und zu durch- dringen, so trilt auch hier Aufbrausen ein. Wenn diese Erklarung zutrifft, so muss zweierlei eintreten : erstens muss das zurickbleibende KOnigswasser unfahig sein, noch Gold aufzulésen; zweitens muss das Goldpulver Spuren des Lésungsmittels an sich tragen, da der schirfste Teil der Spitzen darin geblieben ist. Beides werde durch die Erfahrung bestitigt. — Aehnlich wird die Fallung des Silbers aus seiner salpetersauren Loésung durch Kupfer erklart (?); das Kupfer spielt die Rolle des Alkali. Aber auch Salze und selbst Sduren kénnen fillend wirken, insbesundere die Salzsiure vermége der ausserordentlichen Grésse und Schwere ihrer Teilchen, die auch weniger scharf und durchdringend seien als bei anderen Siuren. Nur so erkldre sich die Fallung von Silber, Blei und Quecksilber aus Losungen durch Salzgeist und Meersalz (3). — Die Grésse der fallenden Teilchen muss jener der zu erschiitternden angemessen sein, daher kénne man die Metalle nicht durch Erschiitterung yon aussen aus ihren Lésungen fillen (4). — Auch die Fallung von ) Cours, 94 sq. ) Cours, 106. ) Cours, 430. (4) Cours, 262. DIE CHEMISCHEN THEORIEN BEI DESCARTES. 619 Schwefel aus Schwefelleber sei darauf zurickzufthren, dass das von Saure durchdrungene Alkali nicht mehr imstande sei, den Schwefel festzuhalten (). Aehnlich wie die obigen Substitutionen wird auch ein trockener Prozess erklart : die Zersetzung von Zinnober durch Alkali (*). 32. — Der Gedanke, jedes Saureteilchen in der Lésung einem Metallteilchen zuzuordnen, klingt sicherlich an Grundzige der modernen Molekulartheorie an. Aber auch von den konstanten Gewichtsverhialtnissen als einer Konsequenz daraus hat Lémery eine entfernte Vorstellung, da er sagt : wenn jede Siurespitze mit ihrem Metallteilchen versehen sei, kénne auch nicht ein Kérnchen mehr in Losung gehen (°). Ferner muss von der Ursache des Aneinanderhaftens der Teilchen Rechenschaft gegeben werden und hier differenziert sich die chemische Aflinitat ganz deutlich von den verwandten Kriften, wahrend sie von Descartes kaum geahnt, keinesfalls von Adhasion und Kohasion unter- schieden wurde. Seinem Ursprung und dem ganzen Charakter des Zeitalters entsprechend wird der Aflinitaétsbegriff rein mechanistisch gefasst. Hat eine Siure ein Metall aufgeldést, so sind ihre Spitzen in den Metallteilchen befestigt (fichées) (4). Blei (?), Antimon und Wismut vermégen infolge ihrer grossen Poren die Saureteilchen nicht so stark festzuhalten wie Gold, Silber oder Quecksilber und werden daher schon durch die schwachen Stésse des blossen Wassers gefiallt. Der Geist des Meersalzes lisst sich nicht durch Erhitzen von seiner « Erde » trennen wie jener des Salpeters; denn die sauren Geister des letzteren sind infolge der Beschaffenheit ihrer matrice (°) nicht fest genug eingeschlossen worden, wihrend beim Meersalz die « Ver- richtung der Natur » vollkommen war (°). In den Poren des durch Alkali gefiillten Metalls sind die abgebrochenen Siurespitzen so eng eingeschlossen, dass man sie auch durch wiederholtes Waschen nicht entfernen kann. Ebensowenig kann man sie aus dem Sublimat abdestillieren, in welchem sie gleichsam in der Scheide stecken (comme engainées) und darum auch in ihrer Bewegung unterbrochen (') Cours, 526. (?) Cours, 211. (8) Cours, 96. (4) Daselbst. (5) Matria2; ein Ausdruck der Iatrochemiker. (°) Cours, 427. 620 ERNST BLOCH. sind (4). Das Quecksilber behilt auch bei feinster Verteilung immer seine runde Gestalt bei; es teilt sich, erwarmt, in eine Unzahl kleiner Kigelchen, in welchen die Saureteilchen von allen Seiten eindringen, sie murbe machend und folglich von ihnen aufgebalten, so dass beide eine einzige weisse Masse, das Sublimat, geben (‘). Das Kupfer hin- gegen enthilt viel Schwefel und knupft sich bloss an die Saurespitzen mit seinen dstigen Teilchen, aus denen sie sich unzerbrochen loslésen koénnen; daher ist das Destillat vom Griinspan sauer (?). 33. — Nimmt man zu den geschilderten Hypothesen hinzu, dass, der zeitgendssischen Anschauung entsprechend, die Gahrungen ganz iibnlich erklirt werden (*) wie die « Efferveszenz » zwischen Saure und Alkali, so ergibt sich, dass Limery ein grosses Gebiet chemischer Erscheinungen bildlich dargestellt hat; und zwar gerade diejenigen, welche der zeitgenéssischen Chemie die interessantesten waren. Aber es handelt sich nicht etwa um anschauliche Darstellungen im Sinne von Fiktionen, sondern um Aussagen, denen grosser Wahrheitswert zugeschrieben wird. Umso bedeutungsvyoller in methodischer Hin- sicht ist es, dass die experimentellen Proben auf die Richtigkeit der Theorie recht sparlich gesat sind (*) und wichtige prinzipielle Fragen ganz beiseite bleiben. So z. B. werden die in Losungen unsichtbar schwebenden Metallteilchen durch Fallung unvermittelt sichtbar, ohne dass die Rede davon wire, es mussten etwa mehrere Teilchen zu- sammentreten, um ein Pulverkorn zu bilden. Vollends scheint dem Autor, der eine mit dem Tastsinn nicht wahrnehmbare Temperatur- erhoOhung mittels des Thermoskops nachweist (°), das Suchen dieser Teilchen in der Lésung mit der Lupe oder dem Mikroskop giinzlich fern zu liegen; «ies zu einer Zeit, wo SwAMMERDAM und LEEUWENHOEK bereits die roten Blutkérperchen beobachtet hatten. Ob es sich hier um eine Folge der Naivitét des Autors oder aber um eine solche verschwiegener resultatloser Versuche handelt, muss dahingestellt bleiben. Die Bestimmung der Gestalten der Siureteilchen aus dem Geschmack ist ein Erbteil aus der antiken Atomistik und auch diejenige aus der Krystallform ist eine typische mechanistische Methode. Bei Limery (1) Cours, 232. (7) Cours, 165. (5) Cours, 24, 27. (4) Eine solche Stelle betrifft die Hypothese iiber die Goldfallung. Vgl. oben § 3]. (5) Cours, 146. DIE CHEMISCHEN THEORIEN BEI DESCARTES. 621 jedoch entbehrt sie der konsequenten Durchfuhrung. Die Spitzen des Scheidewassers, welches Silber aufgeldést hat, sollen nach dessen Fallung durch Kupfer stumpfer geworden sein und nur noch das porosere Metall durchdringen kénnen ('). Sogleich nach dieser Angabe fuhrt der Autor eine Verwandlschaiftsreihe an : « das Eisen fallt das Kupfer, der Galmei das Eisen und der LikOr von Salpeter (*) fixiert den Galmeiaus demselben Grunde». Das wurde aber bedeuten, dass von den spitzen Teilen des Scheidewassers immer dickere Enden abgebrochen werden und der Rest doch noch eine gewisse Schirfe besitzt. Nach einer anderen Stelle nun, wo von der Darstellung der Antimonbutter die Rede ist (°), sollen sie an beiden Enden spitz sein. Besitzen sie demnach die Form von Spindeln, welche, in der Mitte am dicksten, nach beiden Seiten spitz zulaufen ? Darauf gibt das Buch keine Antwort. Dies ist eine der schwachsten Stellen der Lehre, der sonst kiinstlich hergestellte Parallelismus zwischen Hypothesen und Tatsachen versagt hier vOllig und an eben dieser Stelle seizt alsbald die vernichtende Wirkung der gegnerischen, der Newronschen Lehre ein (*). Die Teilchen sind bei Lémery keine Atome; auch darin ist er Carte- sianer. Gegen die Atomistik wie auch gegen Descartes’ Elementen- lehre kann die Stelle gerichtet sein, in welcher der Verfasser sich dagegen verwabrt, auf die Bestandteile der « Prinzipien » naher einzugeben \>). Er sagt, die letzteren seien noch in unzahlig viele Teilchen zerlegbar, welche mit grosserem Recht Prinzipien genannt werden kénnten. Man verstehe also unter Prinzipien in der Chemie nur Stoffe, die so weit getrennt und geteilt sind, wie unsere schwachen Krafte es vermégen, und da die Chemie eine demonstrative Wissen- schaft sei, erhalte sie nur jene Grundlage, welche greifbar und nach- weisbar (demonstratiy) ist. 34. — Ist nach alldem Lémery schweren Irrtumern unterlegen und hat sein System der inneren Geschlossenheit entbehrt, so wirkt diese Einsicht nur umso aufkladrender hinsichtlich der epochalen Bedeutung der mechanistischen Methode. Denn diese unvollkommene mechani- slische Lehre hat gegeniber den unmittelbar vorhergehenden Lehren (1) Cours, 106. (?) Starke Pottascheldsung. (3) Cours, 342. (‘) Biocu, « Atomistik», § 25 (sis, Nr. 3). (*) Cours, 5. 622 ERNST BLOCH. einen immensen, in seinen wohltitigen Folgen kaum zu iiberschatzenden Fortschritt gebracht. Man vergleiche etwa das Buch Lémerys mit den 1660 erschienenen und mehrmals aufgelegten Traité de Chimie von Nicotas LEFEsRE (*), welcher im Jahrzehnt vor Limerys Auftreten massgebend war. Bei LEFEBRE findet man einen Wust von Theorien, die aus aristotelischen, animistischen und iatrochemischen Elementen gebraut, mit vollem Ernst vorgetragen werden. Da strOmen noch unsichtbare Lebens- geister von den Sternen zur Erde nieder und befruchten die Materie mit ihren Samen, auf dass Metalle entstehen kénnen (?).. Da lenkt im Erdinnern der Archeus die metallischen Prozesse, fihrt und leitet sie sanft durch eine bewundernswerte und wberraschende Stufenfolge bis zu ihrer naturlichen Vorherbestimmung hin (*). Da ist die Kraft der Natur nicht im sterblichen und verganglichen Ko6rper..., dieser an sich hat keine Wirkung (vertu), denn alles, was er an solcher hat und haben kann, stammt unmittelbar von jenem beseelten Samen, den er in sich tragt. Dies wird augenscheinlich beim Vergehen (*) dieses Korpers, wahrend dessen sein innerer Geist sich einen oder mehrere Korper aus den Trummern des ersten schmiedet (°). Da sind noch Theorie und Praxis reinlich voneinander geschieden, die erstere findet es gewissermassen unter ihrer Wiurde, das Verstindnis einzelner Vorgange zu vermitteln. Eine Wechselwirkung zwischen den beiden Gebieten ist daher ausgeschlossen, und das liegt sicherlich im Interesse des kunstvollen Lehrgebaudes. Demgegeniiber zeugen die Worte, welche Limery den astrologischen Phantasien entgegenhalt (°), von einem kraftigen Willen zur Klarheit und zur Beschrankung auf das Nachweisbare und sie wirken wohl- tuend wie ein reinigendes Gewitter. An die Stelle der « verborgenen Qualitaten » treten bei ihm unzulingliche, aber leichtverstandliche und die Nachprufung ermdéglichende Bilder, welche die chemischen Wirkungen als Kontaktwirkungen schildern, wie gewisse Hypothesen der Gegenwart. Einem Lerisre gegeniiber reprasentiert er die (1) Ich zitiere nach : Traicte de la Chymie. Par N. Le Fesure. Leyde, 1669. (?) Daselbst, I, 58. (5) Daselbst, II, 794. (*) Corruption, also der bekannte aristotelische Ausdruck fiir die chemische Umwandlung. (°) Traicté, I, 3. (8) Cours, 74. DIE CHEMISCHEN THEORIEN BEI DESCARTES. 623 moderne Wissenschaft, der er unvergleichlich naher steht. Durch dasselbe Lebenswerk, mit dem er die Chemie neuerdings in dogma- tische Bahnen lenkte, hat er die driickenden Fesseln der scholastischen und iatrochemischen Dogmen fur immer gesprengt. Welch ganz andere Wertung fand seine Lehre bei den Zeit- und Fachgenossen als diejenigen Boyes oder Mayows! Hier befinden wir uns mitten in der mechanistischen Zeitstr6mung, an der Stelle wo sie am starksten ist, und mussen es als ein Kennzeichen fur die frihe Stufe wissenschaftlicher Entwicklung hinnehmen, dass ein relativ so unreifes System zum einflussreichsten wurde. 35. — Ein uberzeugender Beweis fur diesen Einfluss ist das Verhalten des beruhmten Zeitgenossen Lémerys, GUILLAUME Hompere (1652-1715). Dieser Forscher nimmt als Theoretiker eine eigentiim- liche Stellung ein, Er ist noch ein echter Alchemist und nach anderer Richtung wieder so weit vorgeschritten, dass er als erster einen Anfang macht mit der Bestimmung der Gewichtsverhiltnisse, in denen eine Base sich mit verschiedenen Sduren verbindet; als Mittel hiezu dient ihm die Bestimmung der Gewichtsvermehrung bei der Salzbildung (‘). In seinen Ansichten uber die Konstitution der Materie schliesst er sich enger Lémery an, dessen Lehre ihm will- kommene Mittel zur Darstellung seiner speziellen Anschauungen liefert. So sind ihm die Metalle (wie den Alchemisten) aus Queck- silber und Sechwefel zusammengesetzt. Das erstere bestehe aus glinzenden Kugelchen, die jedoch bei der Metallentstehung zu holpe- rigen, vielfach durchlécherten Kérperchen werden, in deren Poren sich der Schwefel einlagere (*). Er bilde die Bander, welche die Teilchen zusammenhalten und den festen Zustand erzeugen. Auch bewirkt er (wie bei alteren Chemikern) die Farbung; das Gold enthalte viel, das Silber wenig von ihm. Zwiscben den Bandern bestehen freie Raume und die Aufl6sung bestehe im Eindringen des Lésungs- mittels, das Schmelzen im Eindringen der Feuerteilchen in die Zwischenriume, wo sie die Teilchen trennen. Da diese ihren Schwefel im selben Zustande beibehalten, so vereinigen sie sich, sobald die Feuerteilchen entweichen, von selbst wieder, das Metall erstarrt; wisserige Losungsmitte! hingegen lassen sich nur durch starkes Erhitzen entfernen. (}) Vgl. z. B. Horrer, Histoire de la chimie, 2° éd., Paris, 1866, I, 303. (*) Histoire de Acad. Roy. des Sciences, année 1709 (Amsterdam, 171)), 133 sq. 4\ 624 ERNST BLOCH. Ueber die Sduren (*) und die Alkalien (2) aussert sich HomBere in ganz ahnlichem Sinn wie Lémery. Bezuglich der organischen Saéuren trifft er die interessante Abanderung (°), hier seien die Siurespitzen in Bindeln gelagert, wie man dies bei spitz krystallisierenden Kérpern oft sehe, z. B. beim Spiessglanz oder Hamatit. Hierin kénnte man eine Vorahnung von der komplizierteren Zusammensetzung der Pflanzensduren erblicken, doch ist naturlich der Wert solcher Hypo- thesen gering gewesen. Diese Beispiele aus Hompercs Ideenkreis mogen genigen. 36. — Weniger auffallend mag es erscheinen, dass Limerys Sohn Louis in den Spuren des Vaters einherschreitet und dessen Lehre auszubauen trachtet. Er glaubt gleich Boye, die beim Kalzinieren der Metalle eintretenden Feuerteilchen, auf die schon der Vater die Gewichtsvermehrung zuruckgefuhrt hatte, durch Bestimmung des Unterschieds wagen zu kénnen (*). Auch nach ihm geschieht die Trennung der Sdure vom Metall durch Erschitterungen, die von den Alkalien herbeigefubrt werden (°). Die Sauren 6ffnen beim Ein- dringen in die Metalle deren Poren weit und stecken dann so fest darin, dass es wie beim Kisenvitriol eines starken Feuers bedarf, um sie daraus zu vertreiben (°). Anschauungen dieser Art beherrschen durchaus die chemischen Abhandlungen der Akademiebande bis etwa 1718. Unter den wenigen Mitarbeitern auf diesem Gebiete ist als der von Anfang an zuriickhaltendste und sich auf die « Prinzipien » als theoretische Hilfsmittel beschrankende C. J. Grorrroy (der Aeltere) zu nennen, der Urheber der ersten Tables des rapports. Wo dieser aber mit Limery dem Sohn zusammenarbeitet, tritt sofort die cartesianische Zeit- strOmung zutage (7). Georrroy ist spater der wichtigste Reprasentant der neuen phlogistisch-attraktionstheoretischen Epoche, wahrend Limery stets den mechanistischen Grundsatzen seines Vaters treu bleibt. 37. — Zwei Forscher verdienen hier noch Erwahnung, welche, von ('‘) Hist. de VAc., 1709, 464. (2) Hist. de VAc., 1714, 240 sq. (3) Hist., 1709, 565. (4) Hist., 1709, 522. (5) Hist., 1714, 44. (°) Hist., 1712, 83 sq. (7) Hist., 1717, 43 sq. DIE CHEMISCHEN THEORIEN BEI DESCARTES. 625 dem franzdsischen Cartesianismus abseits stehend, den Typus der stirksten Abweichung und den der treuesten Anlehnung an das System reprasentieren. Der erste ist der Mathematiker Jonann Bernoui.i (1667-1748), dessen Erstlingswerk (*) vom Aufbrausen und der Gahrung handelt. Er ist nicht bloss von Descartes, sondern auch von dem bedeutenden mecha- nistischen Physiker Boretti beeinflusst, welcher in seinem Werke De motu animalium auf dieselben Probleme eingegangen war. Die beiden Prozesse gelten auch Bernouutt als bloss graduell ver- schieden. Es treffen bei ihnen stets zwei Stoffe zusammen, deren einen man als den wirkenden (agens), den anderen als den die Wir- kung erleidenden (patiens) unterscheiden kénne; im Falle der Effer- veszenz seien dies Saure und Alkali. Die Teile des ersteren seien tetraedrisch; die des letzteren aber sternfOrmig, némlich aus Pyra- miden zusammengesetzt, die einen Hohlraum umgrenzen, indem sie mit ihren Basiskanten zusammenstossen. Der Hohlraum aber sei von komprimierter Luft erfullt. Treffen die beiden Stoffe zusammen, so keilen sich die Tetraeder in die Raume zwischen den Pyramiden des Sternes ein und sprengen diesen, so dass die Luft entweicht; daher die Gasentwicklung. Das Schweben der Teilchen in der Lésung erklart sich aus dem Luftgehalt; zerbrochen und entleert, miissen sie zu Boden sinken, woraus sich die Fallung erklirt. Fallungen aber, bei denen kein Aufbrausen stattfindet, sind nur die Folge einer Ver- minderung des spezifischen Gewichts der Flussigkeit, in welcher nunmehr die friher schwebenden Teilchen sinken (7). Dass das Gefallte oft eine andere Farbe hat als der aufgeldste Stoff, erklart sich hinreichend aus der verinderten Lage und Gestalt der Teilchen, denn nur von diesen Umstinden hangt die Farbung ab. Der Verfasser steht also ganz und gar im physikalischen Lager; dass auch Aenderungen der stofflichen Zusammensetzung stattfinden, kommt bei ihm nicht in Frage. 38. — Auf der medizinisch-chemischen Seite steht als erfolgreicher Verfechter einer extrem cartesischen Lehre der Amsterdamer Arzt STEVEN Biankaant (Stepuanus Biancanpus, 1650-1702). Sein Name ist in der Geschichte der Chemie so ziemlich verschollen und, soweit die Férderung experimenteller Forschung in Frage kommt, wohl mit (') Dissertatio de Effervescentia et Fermentatione, 1690. Ich zitiere nach: JOHANNIS BERNOULLI, ... Opera Omnia, I, Lausanne und Genf, 1742. (?) Daselbst, 38 sq. 626 ERNST BLOCH. Recht. Fur die Geschichte der Theorien ist es bemerkenswert, dass dieser Autor die gesamte Elementenlehre Descartes’ in die Chemie eingefithrt, der Beweise ihrer geringen Eignung hiefur genug erbracht, aus den neueren Erfahrungen methodisch keinerlei Folgerungen gezogen hat und dass trotzdem sein Hauptwerk, kaum auf anderem als theoretischem Gebiet Neues bringend, weite Verbreitung fand. Es ist betitelt : Die neue heutiges Tages gebrduchliche Scheide-Kunst oder Chimia, nach den Griinden des firtrefflichen Cartesii und des Alcali und Acidi eingerichtet, erschien zuerst (1685) in hollindischer Sprache und dann in mindestens funf deutschen Auflagen (!). Ausser diesem Werk kommt noch die Schrift Diatribe de Fermentatione (?) desselben Autors fur seine theoretischen Ansichten in Betracht. In der Elementenlebre (3) lasst BLankaart die aristotelischen Ur- stoffe gelten, soferne sie im Descartesschen Sinne ausgelegt wurden. Als Prinzipien ziblt er ausser Salz, Schwefel und Quecksilber noch Wasser, Erde und Saure (*) auf. Doch lasst er sie nicht als Elemente gelten, weil sie nicht aus gleichartigen Teilchen bestehen ; immerhin seien sie nicht ganz zuruckzuweisen, zumal wenn es sich um die Zusammensetzung irdischer Dinge handle. Ilhre Erklarung erfolgt ganz in cartesischem Sinn : so beim Wasser, aus dessen verschieden grossen, aalartigen Teilchen sich die verschiedenen Léslichkeiten erkldren sollen. Die Siuren bestehen aus sehr harten, am einen Ende spitzen, am andern stumpfen Teilchen, wahrend die Salzteil- chen an beiden Enden gleich stark seien. Die Alkalien bestehen aus langen, glatten, Meisseln gleichenden Teilchen (°); andrerseits seien sie pords (°); genauere Angaben fehlen. Wahrend die Wasserteilchen nur lose aneinanderhingen, sind die dstigen des Oels schwer vonein- ander zu trennen. Das Wasser regt durch seine Bewegung die Reaktion zwischen 7 Alkali und Saure an (6), wihrend Schwefel die Reaktionen verzogert (’). (1) Gmeuin, Gesch. d. Ch., II, 331, gibt deren vier an; ich bentitze eine fiinfte, zu Hannover 1708 erschienene, obigen Titels. (2) Ich zitiere sie nach : StepH. Buancarpi, P. & M. D., Opera medica, theoretica, practica et chirurgica..., Lugduni, 1701. (5) Déiatribe, 3-8. (4) «Salz» ist (wie bei Mavow und anderen) fast gleichbedeutend mit « Alkali». (5) Scheidekunst, 5, Diatr., 56. (°) Diatr., 8. (7) Diatr., 10, 56. DIE CHEMISCHEN THEORIEN BEI DESCARTES. 627 Bei allen Reaktionen aber spielen auch das erste und das zweite Ele- ment Descartes’ unter den Namen «subtile Materie » und « Himmels- kugelchen » eine grosse Rolle. Wird Alkali mit Saéure ibergossen, so stésst es dessen Teilchen ab, gleichwie ein glatter Steinboden kugelige Steinchen zurtckstdsst, oder besser wie sehr starke Schwerter, deren Klingen mit gleicher Kraft zusammenstossen, zurtickgeworfen werden. Bei jenem Zusammen- stoss werden aber auch die Himmelskugelchen aus den Substanzen vertrieben und es muss — nach Descartes’ Grundsitzen — die subtile Materie nachfolgen ; sie versetzt die scharfen Teilchen in eine heftige Bewegung, die andauert, bis die Spitzen abgebrochen und stumpf oder die Poren des Alkali gefiillt sind (1). Die Girung unterscheidet sich von dieser Reaktion nur durch die geringere Schnelligkeit der Wir- kung; der Schwefel (die organische Substanz) wirkt als Verlangsamer. Die Auflésung der Metalle und der an Alkali reichen Steine in Sauren erfolgt durch der letzteren heftige Bewegung, welche von der subtilen Materie herbeigefiihrt wird. Dadurch wird der feste Stoff vielfach zerschnilten, zerbréckelt, zersiigt und bildet einen feinen Stoff, den Kalk ; halten aber die Siurespitzen die alkalischen sehr fest, so bilden sie mit ihnen neutrale oder fixe Salze und nehmen sie in die Flussig- keit mit (2). An den Metallen haften sie weniger fest; kommt daher ein Alkali in die Losung eines Metalls, so verlasst die Saure das letztere, um sich in die Poren des Alkali zu begeben. Das Metall muss dann in zerfressenem Zustand, also als Kalk, ausfalien (*). Bei allen Erklarungen stellt Buankaanr Saéure und Alkali in den Mittelpunkt; er zeigt sich hierin von den niederlaindischen [atro- chemikern abhingig. Auch das Feuer wird in dieser Weise erklart, da nach einer fast wértlichen Wiederholung der Ansichten Descartes’ uber die Flamme gesagt wird (4), die dritte Materie bestehe in diesem Falle aus Saure und Alkali, welche durch die subtile Materie heftig gegeneinander bewegt werden und dadurch héchst zerstorende Wir- kungen ausiiben. 39. — Diese Lehre steht derjenigen Liwenys einigermassen nahe und doch scheint dem Verfasser ein ganz anderes Ziel vorzuschweben. Bei Lémery handelt es sich darum, den Tatsachen einen anschaulichen, (1) Diatr., 57. (2) Diatr., 61. (3) Diatr., 64. (*) Diatr., 65. 628 ERNST BLOCH. leicht verstindlichen Ausdruck zu geben und er bedient sich gleich- sam des Cartesianismus als der Sprache und des Vorstellungskreises des Zeitalters, Der Vorrang der Tatsachen ist bei ihm unbestritten, wie eine Reihe der angefuhrten Stellen beweist. Anders BLANKAART; bei ihm ist das System das Gegebene und die Frage, ob und wie es zu einem Bild der Tatsachen geformt werden kénne, ist fur den Autor offenbar kein Gegenstand des Nachdenkens. Schon der Titel des einen Buches sagt, dass nicht die Hypothese sich den chemischen Tatsachen anpasst, sondern dass umgekehrt die Chemie nach der Lehre « eingerichtet » wird. So verliert die Hypothese ganz den Charakter eines Leitfadens der Forschung, auch den einer Gedachtnis- oder Vorstellungshilfe, sie wird zum Postulat, dem die Tatsachen entsprechen sollen. Hier befinden wir uns an der dussersten Grenze der methodischen Schadigung der Chemie durch Descartes’ deduktives Verfahren. Die Folgen werden auch in Einzelheiten der Theorie sichtbar; sieht doch BLanxaart selbst die Metalle als aus Sdure und Alkali bestehend an (!), das Gold inbegriffen (?), dessen einfache Natur Lemery schon deutlich geahnt hatte (*). Fragt man demgegeniiber nach dem Nutzen der cartesischen Lehre, so fallen allerdings auch hier die entschiedenen Aecusserungen gegen die Astrologie ins Auge (*), und die animistischen Hypothesen sind durch solche ersetzt, die immerhin der modernen Wissenschaft inhaltlich bedeutend naher stehen. Ihre Vorteile negativer Art bewahrt die Lehre auch hier. 40. — Die getroffene Auswahl von Autoren, welche als Chemiker weniger bedeutend, als Theoretiker aber typisch sind, mag genugen. Eine weitere Darlegung cartesischer Lehrmeinungen hatte nur noch Interesse fiir die spezielle Geschichte der Verbrennungstheorie ; diese gedenke ich in anderem Zusainmenhange zu geben. Des grissten Vertreters der Verbrennungstheorie in jenem Zeitalter muss jedoch hier Erwihnung geschchen, obwohl in seinem Denken die cartesische Lehre keine so grosse Rolle spielte, dass man ihn mit Fug einen Cartesianer nennen dirfte. Grong Ernst Stant (1660-1734) ist jedoch von Descartes’ Anschauungen gerade tiber den Verbren- nungsprozess stark beeinflusst worden und er hat andrerseits zur (1) Diatr., 8. (*) Diatr., 61. (*) Vgl. oben § 27. (*) Scheidek., 5. DIE CHEMISCHEN THEORIEN BEI DESCARTES. 629 Ueberwindung der cartesischen Lehre so viel beigetragen, dass er aus beiden Grinden hieher gehort. Der grosse Begriinder der Phlogistontheorie orientierte sich in seinem methodischen Verfahren vornehmlich nach der iatrochemi- schen Prinzipienlehre und suchte die chemischen Erscheinungen aus dem Wirken von Grundstoffen zu erkliren, die nicht rein erhaltlich und wohl definiert sein mussten. Trotzdem hatte er auschauliche mechanistische Vorstellungen iber den Aufbau der Verbindungen und uber die chemische Affinitat und brachte dieselben haufig, jedoch nur gelegentlich und unsystematisch zum Ausdruck. Ich begnige mich, dies aus seinen beiden deutschen Hauptwerken (*) zu belegen. Der Salpeter enthalt nach Sraut (2) sein « Salpeter-Wesen » nur in seinem Geiste, welcher sich so fest an den erdigen Teil setzt, dass er dabei hangen bleibt, bis ihn Hitze vertreibt. Er wird vom Alkali festgehalten. Im allgemeinen liegt in den Salzen der saure Teil nur gleichsam gefangen und verkuppelt (*). Bei der Besprechung einer Methode der Vitriolerzeugung kleidet Staut seine phlogistischen Vor- stellungen in mechanistische Gestalt. Man miisse bei diesem Ver- fahren Schwefeleisen gelinde erhitzen. « Was heisset aber hier gelinde? Die Vernunft kan es geben, dass es nicht so grob gluhen musse, dass das acidum, so an das Metall anhacket, wieder aus- getrieben werde kénne. » Das brennliche Wesen entweiche dann und nur das saure bleibe zuriick. Diese Zusammensetzung des Schwefels wird raumlich gedacht : aus der Verwandlung der schwefelsauren Salze in Schwefelmetalle mittels Kohle folge, dass das Alkali den Schwefel nicht von seiner salzigen Seite oder an seiner Sdure, sondern bloss an seinem brennlichen Wesen ergriffen und gehalten habe (4). Aber Sraut berichtet auch (°), dass er sich in jungen Jahren (in der Mitte der Achtzigerjahre etwa) mit mechanistischen Spekulationen gewohnheitsmassig beschiftigt habe. Er habe « bey gewohnlichen (‘) G. E. Srauts Zufdllige Gedanken und niitsliche Bedenken iiber den Streit von dem sogenannten Sulphure etc., Halle, 1718. — G. E. Srauvs Ausfithrliche Betrachtung und zuldnglicher Beweiss von den Saltsen, dass dieselben aus einer Zarten Erde, mit Wasser innig verbunden, bestehen. Halle, 1723. (2) Von dem Sulphure, 223. (3) Von den Saltzen, 64. (*) Von dem Sulphure, 210, (5) Daselbst, 87. 630 ERNST BLOCH. tiefsinnigen, und auf lauter Spitzen und Ecken ausgezirckelten Be- urtheilungen ber chymische Effekten, und deren Sinnen-begreifliche Umstinde und Ursachen » vergeblich zu ergriinden gesucht, wie bei dem Verbrennen des Terpentinéls Kohlenstoff entstehen kénne. Hier wie an anderen Stellen (1) wird die chemische Vereinigung als « Verknupfung » bezeichnet. Diese Aeusserungen sind mechanistisch, aber nicht ausgesprochen cartesianisch. Ganz anders verhalt es sich mit Srants Ausfiihrungen uber die Natur der Flamme (*). Das Phlogiston als « Prinzip der Brennbarkeit » ist bei Srant der gemeinsame Bestandteil in den brennbaren und verkalkbaren Koér- pern. In reinem Zustand kann es nicht dargestellt werden; und ebenso ist es «an und in sich selbst und ausser anderer Dinge, sonderlich Luft und Wassers, Beitritt und Mitwiirckung, mit nichten fluchtig noch verstaubend zu finden». Diese Stellen erinnern auf- fallend an Lémery (?). Das Phlogiston ist besonders geeignet, die feurige Bewegung anzunehmen (*). Auch das Feuer ist nicht als eine freie, fiir sich existierende (abso- lutissima) Materie aufzufassen, die vermoge ihrer Natur allein schon das bilde, was wir Feuer oder Flamme nennen. Sondern jene Materie muss sich vielmehr mit anderen verbinden, in deren Gesell- schaft sie jJener Bewegung gehorcht, welche wir die feurige, flammen- artige nennen. Sie ist geneigt, genaue und feste Verbindungen mit anderen Stoffen einzugehen. Beim Verbrennungsprozess nun tritt das Phlogiston aus diesen Stoffen aus und nimmt dabei eine rasche Wirbelbewegung (motus verticillaris, vorticosus, gyratorius) an. Die Luft oder etwas ihr Aehnliches ist fir diesen Vorgang ndétig, denn nur darin kann sich das Phlogiston verteilen. Dabei nimmt es eine so unbegrenzte Feinheit an, dass es sich unseren Blicken entzieht. 44, — Die Frage nach der Wagbarkeit des Phlogistons bleibt un- erdrtert; in dieser Weise kommt bei dem vorsichtigeren (physisch (4) Z. B. Von den Saltzen, 134. (?) Ich habe die einschlagigen Originalwerke nicht zur Hand und beniitze die iiberaus sorgfaltige Darstellung von Stauis Lehren in Kopp, Bettrdge zur Gesch. d. Chem., Ill, 1875, 211-233; insbesondere die in den Fussnoten gegebenen Originalstellen. (3) Vgl. oben § 28. (*) Kopp, Daselbst, 219 (N.). { DIE CHEMISCHEN THEORIEN BEI DESCARTES 631 alteren) Stan. die Unaufmerksamkeit beziglich der Gewichtsverhalt- nisse zum Ausdruck, die bei Mayow zu Widerspruchen fihrte (}). Nimmt man hinzu, dass in den friheren phlogistischen Ausfuh- rungen Stanis das Phlogiston als ein elastischer Stoff bezeichnet wird, dass es an einer Stelle geradezu elastica-phlogistica materia heisst, so wird die grosse Aehnlichkeit von Stants Verbrennungs- theorie mit jener Mayows augenscheinlich. Der Grund liegt darin, dass sowohl das Phlogiston wie der spiritus nitro-aereus direhte Abkémmlinge von DESCARTES’ subtiler Materie sind; sie wirken daher sehr abnlich, obwohl das Phlogiston den brennbaren Anteil in den Stoffen, der Salpeterluftgeist aber unseren Sauerstoff repriisentiert; das Phlogiston sumit nach, der Luftgeist vor der Verbrennung in der Luft als einem geeigneten Trager enthalten ist. Mayow ist von den neuen Erkenntnissen tiber Atmung, Verbrennung durch Salpeter und im abgeschlossenen Luftraum und Zusammensetzung der Luft beherrscht; Staut von den Erfolgen Becners und seiner eigenen synthetischen Arbeiten (vornehmlich tber die « Zusammensetzung » des Schwefels) bei der Erklirung der Oxydationsvorgainge. Die zweite Komponente aber, von Descartes’ Lehre gebildet, ist den beiden gemeinsam. Daraus erklirt sich die nahe Verwandschaft beider Theorien. Daraus aber auch, wie die beiden auf der Hohe der Zeit stehenden Forscher in der einen Beziehung zu gegensatzlichen Resultaten kommen konnten. Die Chemie der Gase lag noch im Argen; eine Entscheidung konnte nur durch Wagungen geschehen. Darum musste der Umstand verhangnisvoll werden, dass derselbe Stoff, um den es sich hier handelte, in der DESCARTES schen Philosophie als schwerelos erscheint. Dieser Umstand ist meines Wissens bisher von keinem Historiker der Chemie beriicksichligt worden; geht man aber auf die mechanistische Seite der Theorien ein, so tritt er klar zu Tage und seine grosse Bedeutung kann nicht wohl bestritten werden. 42. — Als sich auf franzésischem Boden die grosse Umwalzung vollzog, die an Stelle der mechanistischen Theorien eine Ver- schmelzung der Newtonschen Lehre mit dem chemischen System Stans setzte, da erschienen gerade die yon Descartes selbst her- ruhrenden Ideen als tiberflissig und bald als absurd. Seine naheren Anhanger, auch Lemery, verfielen hartem Tadel. Immerhin erhielten (1) Vgl. oben § 23. 632 ERNST BLOCH. sich gewisse Ideen, welche von den Mechanisten geschaffen oder ausgebaut worden waren, auch weiterhin ; so die Vorstellung von der Porositat der Alkalien und Metalle, ein Gedanke, den ja auch Newton aufgenommen hatte. Ein reprasentatives Werk aus der Uebergangszeit ist der 1723 zuerst erschienene Nouveau Cours de Chymie, suivant les Principes de NEW- TON et de STHALL von Senac (*). Das Buch wird vom Verfasser gleich- sam als ein Supplement zu Lemerys Hauptwerk bezeichnet (?), dessen Vorschriften hohes Lob gezollt wird, der sich jedoch nicht nach den Gesetzen der Mechanik gerichtet habe; das habe er den Spateren tiber- lassen. Senac ist ein Kompilator, er lasst Hompercs Beweise fur die Zusammensetzung der Metalle aus Quecksilber und Schwefel gelten und nimmt Lémerys wagbaren Feuerstoff und Stants Phlogiston zu gleicher Zeit an. Der erstere bedingt eine Gewichtsvermehrung, obwohl das zweite aus dem erhitzten Metall entweicht (3). Da sind denn seine Urteile uber die vergangene Epoche der Chemie von umso grosserer, weil symptomatischer Bedeutung, Boy.e ist ihm (*) ein grosser Reformator, der fast mehr geleistet habe, als man von melhreren Menschen zusammen erwarten kénne; doch habe er sich begnugt, die alten Vorurteile zu erschittern und darauf verzichtet, in die Erklarung der Erscheinungen einzutreten. Dies ist wohl beweisend dafiir, dass BoyLes Forschungen nur indirekt und nicht aus der Lekture seiner Schriften bekannt waren. Descartes’ che- mische Ansichten und Methode werden mit Entschiedenheit zuruck- gewiesen. Seine Theorie der Materie sei unhaltbar (°); seine Ele- mentenlehre leiste in der Chemie keinerlei Dienste (6); auch fur das Verstindnis der Verbrennung sei sie unzureichend. Zu sagen, dass den Wasserteilchen aalartige Gestalt zuakomme, sei eine Einbil- dung (7). Weder das freie Auge noch das Mikroskop vermogen die Dimensionen jener kleinen Teilchen wahrzunehmen; man schweigt besser, als dass man seine Ansichten auf blosse Vermutungen griindet; nicht die Wissenschaft vom Méglichen soll man suchen, die (1) Die Ausgabe von 1723 nennt nicht den Namen des Verfassers. (?) Daselbst, 151. (3) Cours, 59. (4) Cours, 3. (5) Cours, 5-7. (°) Cours, 15. (7) Cours, 25. DIE CHEMISCHEN THEORIEN BEI DESCARTES. 633 Wirklichkeit allein darf unsere Urteile stutzen ('). — Von Lémery heisst es (?) ungeachtet des gespendeten Lobes, er sei einer von jenen, die uber die Ursachen der Fallung am meisten getraumt halten und seine Erklarungen widerlegten sich ausreichend von selbst. «Warum solche Phantasien (imaginations), wo es doch keine Erscheinung gibt, die so leicht wie diese auf die Gesetze der Mechanik zuruckgefthrt werden kann ? » Immer kehrt die Forderung wieder, die Gesetze der Mechanik auf die Chemie anzuwenden, wie es Keitt und Frienp sowie ihr grosser Meister Newton getan hatten. Alle Stoffe wirken gemiass ihrer Anziehung, welche Senac magnétisme nennt. Staut, der berihmte Reformator der Chemie (*), habe nach dieser Idee gearbeitet (*); er habe sich uber alle Vorangegangenen emporgeschwungen. Endlich habe Georrroy die Chemie mit merkwirdigen Beobachtungen bereichert; « durch seine Tafel der Affinititen allein hat er der Chemie einen grosseren Dienst geleistet als eine Unzahl von Autoren durch Bande, die mit physikalischen Raisonnements angefullt sind. » Aeusserungen skeptischer Art im Sinne Newtons kehren mehrmals wieder, ebenso der Hinweis auf den empirischen Charakter der Wissenschaft. Bacons Vorschrift : Non fingendum aut excogitandum, sed inveniendum quid natura faciat aut ferat » erdffnet und beschliesst das Buch. 43. — Es ist bekannt, wie sehr Bacon selbst gegen diesen Satz ver- stossen hat. Von der Aufstellung des Programms zu seiner konse- quenten Durchfihrung ist ein weiter Weg, zu dessen Bewaltigung auch hundert Jahre nach Bacon die Krafte noch nicht reichten. Sieht man zu, wie Senac als Reprasentant seiner Zeit die Aufgabe loste, so findet man, dass er die empirische Methode kaum strenger durchfuhrte als ein Ltmery und dass sich der Protest weniger gegen Hypothesen im allgemeinen als gegen die cartesischen im besonderen richtete. Das Phlogiston spielt in dem Buch geradezu die Rolle eines Phantoms und steht doch im Mittelpunkt vieler Erklarungen, Seine Natur sei sehr schwer zu erkldren; «das Wahrscheinlichste dinkt mich zu sein, dass es eine Substanz von ausserordentlicher Elastizitat ist; durch diese setzt es sich in Freiheit, sobald es keinen Widerstand (1) Cours, 246. (2) Cours, 231. (3) Cours, Liv, Lvit. (*) Cours, Lvit. 634 ERNST BLOCH. findet, der grésser ist als seine elastische Kraft» (4). Doch sei es selbst in Korpern enthalten, die durchaus nicht diesen Anschein erwecken (?). Ks sei zu subtil, um bei Analysen zurickgehalten zu werden (*) Der Verfasser nimmt auch die irrtumlichen Schliisse Stants, z. B. dass die Einwirkung der Sauren auf Metalle von deren Gehalt an Phlogiston abhange, dass daher die Sduren auf Kalke nicht mehr einwirken (4), unbesehen in sein Buch auf (°). Newrons Lehre wird nicht bloss ihrem vollen Inhalte nach, sondern mit jener Verscbirfung tibernommen, welche ihr KerLi gegeben hatte. Denn Senac sagt vom « Magnetismus » (*), diese Kraft vermindere sich mit der Entfernung in einem groésseren als dem quadratischen Verhaltnis. In umfangreichen Berechnungen (7) sucht der Verfasser die Méglich- keit nachzuweisen, dass Porositét und Attraktion die Sdurewirkung auf Metall erkliren; wohl bezeichnet er selbst die Berechnungen als hypothetisch, aber auch das bescheidene Ziel ist nur durch starke Einschrankung des der Rechnung unterworfenen Tatsachenkreises modglich (die Wirkung von Salpetersdure auf Zinn oder Antimon bliebe in jedem Fall unerklart !). . 44, — Hs ist gewiss nicht zu leugnen, dass der Newronsche Skepti- zismus eine reinigende Wirkung ibte, die bei Senac noch nicht in vollem Masse zum Ausdruck kam. Zu viel Unkraut war bei den Cartesianern in die Halme geschossen, als dass nicht die Autoritat des gréssten Gegners der cartesischen Naturphilosophie auch wohl- tatig hatte wirken mussen. Auf chemischem Gebiete stehen jedoch den guten Folgen grosse Nachteile gegeniiber (8).. An dieser. Stelle ist vornehmlich auf das Schicksal der Lehre Mayows hinzuweisen, welche als eine cartesische von dem grossen Niedergang der mecha- nistischen Chemie aufs harteste mit betroffen wurde. BLANKAART gedenkt ihrer noch, u. zw. mit sehr anerkennenden Worten (°). Was (1) Cours, 16. (2) Cours, 20. (3) Cours, 21. (4) «Specimen Becherianum», Cours, 14. Vgl. Kopp a. a. O, 230, 94. (5) Cours, 94. (°) Cours, 153. (7) Cours, 210-215. (*) Biocn a, a. O., 410 sq. (°) Opera a. a. O., 94. DIE CHEMISCHEN THEORIEN BEI DESCARTES. 635 geschehen ware, wenu Mayow lange gelebt hatte oder wenn ihm eine Generation gefolgt ware, die den ihn bewegenden Problemen gleiches Interesse gewidmet hatte, kann kein Gegenstand exakter Forschung sein. Aber feststellen kann man, dass er mit seiner Behauptung, die Flamme werde durch einen wirksamen Bestandteil der Luft genabrt, durchaus nicht so allein stand wie es bei dem Sachverhalt nach 1700 scheinen koénnte. Ich kann nach vorlaufiger Orientierung in dem erstaunlich wenig erforschten Gebiet ausser Jean Rey und Mayow noch acht Autoren (') nennen, welche vor 1700 behaupteten, dass es ein Bestandteil der Luft sei, der Verbrennung, Verkalkung oder Atmung herbeifuhre. 45, — Das cartesische Zeitalter der Chemie zeigt diese Wissenschaft in einem Zustand allmahlicher mahsamer Emanzipation. Ibr my- stischer Charakter war vielfach die Folge ihrer Abhangigkeit von der Medizin gewesen. Der grosse Vertreter der antiken Atomistik suchte sie aus dieser wie aus jeder Abhangigkeit zu befreien und ihr den Rang einer selbstandigen Wissenschaft anzuweisen; doch waren Boytes Ziele allzu hoch und die Wissenschaft geriet in die Bahnen der Physik. Hier musste siedie grosse Wendung vom Cartesianismus zur Attraktionslehre mitmachen, aber damit ging ihre fortschreitende Befreiung von der Fessel Hand in Hand. Je héher der cartesische Chemiker stand, umso mehr formte er das System nach den Bedirf- nissen der Chemie um. Und der Eintritt der Attraktionslehre in die Chemie erfolgte gleichzeitig mit demjenigen der Phlogistontheorie als einer zweiten leitenden Idee. Reprasentierte diese eine rbckstandige chemische Methode, so doch eine ausgesprochen chemische, ja sie bedeutete, wie bekannt, einen ausserordentlichen Fortschritt der Orientierung im chemischen Tatsachengebiet. Die Wechselwirkung zwischen Hypothesen und Tatsachen fallt in diesem Zeitalter mit der Wechselwirkung zwischen der Chemie und ihren Nachbargebieten zusammen. Anfangs von den ubergrossen Einflussen fast erdrickt, schwingt sich die Chemie im Kampfe mit ihnen, aus ihrem eigenen Tatsachengebiet immer mehr Selbstandig- keit und Kraft schépfend, zu einer achtunggebietenden Stellung im System der Wissenschaften auf (*). Dr. Ernst Biocu. Prossnitz in Mihren. (4) Diesy, Wittis, Hooke, Ducios, Munp, Barsieri, GIovaNNINI, PecHLin. (2) In Nr. 3 der Isis finde ich auf S. 375 eine tadelnde Bemerkung von ALDo Mig.i iiber eine Meinung, die ich als Rezensent dusserte. Da die Angelegen- 636 ERNST BLOCH. DIE CHEMISCHEN THEORIEN BEI DESCARTES. heit mit dem obigen Thema zusammenhingt, méchte ich hier kurz darauf zuriickkommen. In Sirgeis Geschichte der deutschen Naturphilosophie heisst es auf S. 19: « Die heute ziemlich allgemein gewordene Ablehnung des Ato- mismus und Vertretung eines Energetismus finden wir... schon bei LErniz. » Da Mia. selbst betont, dass wir uns in einer Zeit des Triumphes der Atomen- lehre befinden, so hatte er wohl wie ich gefunden, dass hier der Energetik eine Bedeutung zugeschrieben wird, die ihr heute nicht mehr zukommt; denn gerade ihre antiatomistische Funktion ist, auch durch Ostwa.ps Stellungnahme, wesent- lich abgeschwacht. Meine Verteidigung gilt nicht der mechanistischen Methode, sondern der Atomenlehre, was nicht dasselbe ist. Auch leugne ich keineswegs die gesteigerte Bedeutung, welche die Energetik durch Ostwatps Wirken auch seit dem neuerlichen Erfolg der Atomistik gewonnen hat. Ich bin also mit der von Mrg.i vertretenen Ansicht im grossen Ganzen einverstanden und glaube andrerseits, dass bei Beriicksichtigung des Wortlautes der obigen Stelle seine Bemerkung von selbst entfallen ware. La nota precedente di Ernst Biocu chiarisce come l’autore nella recensione da me citata non intendesse di diminuire l’importanza della cosidetta energetica. La sua espressione Bedeutung, die thr nicht mehr zukommt, si riferiva esclusi- vamente al testo del SimeEx (dal quale io avevo di proposito astratto notandolo espressamente) e non esprimeva un’opinione personale del recensore come poteva facilmente credersi e come io avevo creduto. Questo fatto pero non esclude Yaltro che moltissimi vi sono i quali credono in un seppellimento definitivo di quel metodo che comunemente viene detto energetico, e che per essi abbiano pieno valore le cose dette nella mia nota. E desidero ancora far rilevare che la citazione dell BLocn era solamente la causa occasionale per soffermarmi all’esame di uno stato comune degli spiriti al quale, anche per spiegare lo svolgimento del mio pensiero intorno allo sviluppo dell’antica teoria greca, io ho creduto di oppormi esplicitamente. Apo MIELI. Le glorie matematiche della Granbretagna ”. Gli abitanti dei tre Regni che oggi costituiscono la Granbretagna non ebbero contatti con le grandi civilta dell’ antico Ortente e nem- meno si avvantaggiarono di alcuna relazione diretta, storicamente, provata, con il popolo greco, con quella razza prediletta dalla Natura che seppe porre a tutte le scienze ed a tutte le arti fondamenti di tale solidita da riuscire, per venti secoli, ad opporsi ad ogni tentativo @innovazioni radicali. L’invasione celtica, accaduta circa mille anni prima dell’ E. v., affidéd ai Druidi, i celebri sacerdoti della religione dominante, la parte di conservatori, diffonditori, accrescitori del sapere; ma quali fossero Ventita, la fisonomia, la tendenza della scienza di quel tempo é total- mente ignoto. GiuLio Cesare, che visitO ’Inghilterra un mezzo secolo a. C. come duce dell’esercito conquistatore e ne lascid la pid antica descrizione a noi nota, nulla ha riferito intorno alla vita intellettuale degli antichi Britanni, Una seconda invasione romana, avvenuta un secolo pili tardi e seguita da circa cinquant’ anni di lotte, assicurd a Roma il dominio sopra I'Inghilterra per forse tre secoli (é noto infatti che le ultime legioni lasciarono le isole conquistate nel 407 dell’ E. v.) e, per compenso, concesse alle regioni occupate un periodo di pace e di relativa civilta. Volte in fuga le aquile romane, la Granbretagna dest® la cupidigia di pirati oriundi dalla Germania Settentrionale, i quali, nel secolo che corre fra il 350 ed il 450, vi fecero numerose e pil o meno fortu- (#) Comunicazione fatta a Londra, il 4 aprile 1913, all’International Congress of historical studies. 638 GINO LORIA. nate incursioni, tentarono di introdurvi il Cristianesimo e, dopo una lotta bicentenaria, intorno al 600 dell’ E. v., ne compirono la con- quista. Essi perd non tardarono a venire assorbiti dagli indigeni, i quali ai nuovi venuti seppero imporre, la propria religione, le proprie leggi e persino la propria lingua, ben comprendendo che non era dai loro ospiti non desiderati che potevano ragionevolmente attendere di venire tratti dallo stato di barbarie in cui giacevano immersi. Qualche raggio di luce giunse ad essi per il tramite dei missionari, inviati nel 597 da Papa Grecorio Maeno, i quali, per primi, portarono e diffusero al di qua della Manica libri sacri e profani. D’altra parte le predicazioni fatte a Kent da Sant’ AcostINo, arcivescovo di Canter- bury, ebbero tale efficacia che, un secolo pitt tardi, era scomparsa dal paese ogni traccia di paganesimo. Gli é nei monasteri che trovavano allora la pace ed il raccoglimento necessari alla meditazione coloro che coltivavano le lettere e si consa- cravano alle serene elucubrazioni scientifiche, Ed é appunto in un chiostro, situato ai confini della Scozia con l’Inghilterra, che visse il Venerabile Bena (672-735), le cui opere servono a misurare la vastita delle sue cognizioni aritmetiche e stanno a provare quanto egli fosse animato dal nobile desiderio di renderle accessibili a persone di tutte le classi sociali; si pud dire che i suoi scritti De computo vel loquela digitorum e De ratione unciarum, per quanto oggi appajano di conte- nuto modesto, inaugurino la letteratura matematica del popolo inglese. iI L’esempio die BepA venne subito seguito da ALcuINo (735-805), nelle cui opere, prevalentemente storiche e teologiche, il matematico scopre con viva soddisfazione, una collezione di problemi aritmetici desti- nati all’ istruzione della gioventt, come chiaramente risulta dal titolo che essa porta: Propositiones ad acuendos iwvenes. Ma poi, per lungo volgere d’anni, la storia non riesce a segnalare l’apparizione di alcun nuovo elemento nella serie dei matematici inglesi. Forse tutte le energie nazionali erano allora assorbite dalle incessanti lotte, rese necessarie dalle troppo frequenti incursioni che facevano i pirati provenienti dalla Danimarca e dalla Norvegia, le quali cessarono soltanto quando gli uomini venuti dal Nord poterono can- tare gli inni di vittoria sopra la popolazione nativa : allora (1066) comincid la vera storia della razza inglese come popolo e della Gran- LE GLORIE MATEMATICHE DELLA GRANBRETAGNA. 639 bretagna come potenza europea. Siffatto profondo rivolgimente poli- tico non poté strappare dalle mani del clero il monopolio del sapere ed il governo della pubblica istruzione, né privé la lingua latina della invidiabile prerogativa di fungere quale normale veicolo di trasmissione del pensiero; d’altra parte la caratteristica frase an unlearned king is a crownned ass, attribuita ad Enrico I, uno dei primi re normanni, sta a provare come sotto il nuovo regime politice, la cultura poteva piut- tosto sperare incoraggiamenti ed ajuti, che temere oppressione e dis- pregio; ed infatti poco dopo sorgeva |’Universita di Cambridge e Scuole e Collegi venivano fondati ivi e ad Oxford. I Le comunicazioni intellettuali, stabilitesi all’ epoca delle Crociate fra i paesi meridionali d’Europa e l’antica Grecia per il tramite degli Arabi, ebbero una ripercussione anche in questo estremo angolo abi- tato dagli Anglo-Sassoni ; ché un dotto monaco inglese, ATHELARD of Batu, nel 1020, traduceva dall’Arabo in Latino, a vantaggio dei propri connazionali, gli Elementi di Evucuipe. Ora se si pensa alla constante fortuna, che nella Granbretagna arrise e tuttora non manca a questa grande opera didattica, se si fa un computo mentale dei milioni di giovani che in tutta Europa se ne servirono come libro di testo e si cOmpila un catalogo approssimativo delle innumerevoli ricerche scien- tifiche e critiche che su di essa vennero fatte o che da essa presero le mosse, é forza e dovere annoverare ]’apparizione di quella versione come un avvenimento di primo ordine nella matematica, non imme- ritevole di esser posto allo stesso livello della comparsa del Liber Abaci di Leonarpo Pisano. Sarebbe estremamente interessante il sapere quale accoglienza abbia fatto |’ Inghilterra al messaggio, che, attraverso ai secoli, le inviava uno dei pil’ grandi scienziati che abbia prodotto il fecondo suolo dell’ Ellade, ed il precisare il momento in cui ne fu percepibile la benefica influenza ; agraziatamente There are the questions nobody can answer These are the problems nobody can solve. Rocer Bacon (1214-1294) il dotto e geniale doctor mirabilis, che tanto efficacemente contribui ai progressi di vari rami della Fisica, nulla lascid scritto (almeno se, come é forza, ci si limita alle sue opere a stampa) che possa servire a gittar qualche luce sull’argomento, 42 640 GINO LORIA. quantunque professasse per le scienze esatte una tale estimazione che non esitd a proclamare che mathematics should be regarded as the alphabet of all philosophy. Lo stesso deve, pur troppo, ripetersi riguardo al suo collega Jonn Peckuam (1240-1292) ed al giustamente celebre Joun Ho tywoop (m. 1256), una delle pitt eminenti personalita apparse in Inghilterra durante le tenebre mediovali, a cui l’abituale soggiorno all’ estero vietd di esercitare in patria quel benefico influsso che potevasi da lui ragio- nevolmente attendere. IV Dell’arcivescovo di Canterbury Tuomas Brapwarpin (1290-1359), Yammirabile ed ammirato doctor profondus, il quale, grazie alle sue ricerche sopra la prospettiva e sui poligoni stellati ha un posto nella storia della Geometria, sono a tutti note alcune opere didattiche, che possono oggi servire a misurare la quantita e la qualita di matematica che nel secolo xiv veniva insegnata nelle Universita anglo-sassoni. Ma sarebbe desiderabile ed é vivamente e generalmente desiderato vengano investigati da competenti e fors’anche pubblicati aleuni suoi scritti che, a quanto si assicura, giacciono sepolti, in immeritato oblio, in biblioteche della Granbretagna. Altrettanto dicasi riguardo a due pro- fessori di Oxford Ricuarp or WALLINGFoRD (circa 1326) e Jon Maupitu (circa1340), le cui opere trigonometriche sono imperfettamente note e meriterebbero di venir poste in luce completa. Tali invocate ricerche sopra questi due geometri presumibilmente condurranno anche alla scoperta di altri scienziati, oggi dimenticati, capaci di colmare la lacuna che presenta a questo punto la storia della matematica inglese; giacché i due professori testé ricordati apparten- gono alla prima meta del secolo xiv, mentre bisogna raggiungere Vultimo quarto del secolo xv per incontrare menzione di una nuova personalitaé matematica. Alludiamo a Curuperr Tonstaut (1474-1559), il quale, dopo di avere compiuti i propri studi regolamentari a Cam- bridge ed Oxford, andd a Padova, attratto dall’alta e meritata fama di quell’Universita, ed ivi consegui la laurea in giurisprudenza. Ma, durante il sue soggiorno in Italia, s’interessd vivamente anche di scienza ; in particolare meditd a fondo sulle opere di Luca Pacto.t; anzi, tanto se ne entusiasmd che, prima di dedicarsi completamente agli affari politici e religiosi, a cui aveva deciso di consacrare tutte le proprie forze, volle dare a farawell to the science scrivendo un volume LE GLORIE MATEMATICHE DELLA GRANBRETAGNA. 641 destinato nella massima parte a rendere edotti i propri connazionali dei principi dell’algebra, nuova scienza che aveva mirabilmente pros- perato nel bel paese, durante il periodo storico interposto fra LEonarDo Fisonaccit e Luca Pacioti. Ebbe cosi origine l’opera De arte supputanti libri quatiuor (1522) la quale fece conoscere favorevolmente chi la scrisse non solo in patria, ma a tutti i dotti di Europa. + Il Tonstau é forse il primo, ma certamente non l’unico scienziato che abbia disimpegnato l’ufficio d’intermediario, nel campo scientifico, fra l’Italia e ’Inghilterra; infatti, nella gloriosa epoea galileiana i rap- porti intellettuali fra il vostro paese ed il mio furono continui ed intimi; ed Antonio Favaro, il pit profondo conoscitore di tutto quanto concerne la vita, le opere, la scuola del sommo fisico fiorentino ha esumati (1) i nomi di Secetu, SoutHweLt, Weppersurn, Waite, WiL- LOUGHBY, i quali appartengono a personaggi che vennero ad attingere notizie dirette delle idee e delle opere del pitt grande maestro che allora vantasse |’Europa scientifica e si adoperarono a diffonderle fra i propri connazionali. Inoltre un eminente geometra di questo tempo, James Grecory (1638-1675) fece lunghi soggiorni in Italia, come attes- tano alcune sue lettere superstiti (?) ed il fatto che due opere sue ven- nero stampate una a Padova e l’altra a Venezia. Ora se si riflette che nel brillante cenacolo di investigatori avente per centro GaLiLeo si elaborarono i metodi infinitesimali, nel cui maneggio si palesarono maestri Bonaventura Cavatiert ed EvVANGELISTA TorRRICELLI, € si tiene presente che non molto dopo I’Inghilterra veniva concordemente acclamata creatrice del Calcolo flussionale, si impone allo storico il bellissimo prbolema di determinare quale e quanta sia stata l’influenza esercitata da GaLiLeo sopra Newton; problema che, se studiato con profondita e senza spirito di parte 0 preconcetti di nazio- nalita, ma con l’aspirazione unica di raggiungere il vero, condurra (*) Di inglesi appartenenti alla Scuola di Gattiet parla A. Favaro in parecch Capitoli della serie Amici e corrispondenti di Galileo (pubblicata negli Atti del R. Istituto Veneto di Scienze, Lettere ed Arti) e in molti passi degli Scampoli galileiani (che egli va inserendo nelle Memorize della R. Accademia di Padova), (?) Cir. L. J. Ricaup, Correspondence of scientific men of the seventeenth century etc. (Oxford, 1841.) 642 GINO LORIA. senza dubbio a conclusioni importantissime, come sono tutte quelle capaci di projettare qualche raggio di luce sopra le recondite vie per Je quali le grandi idee rinnovatrici raggiungono la loro completa maturita. VI Sembra che il lodevolissimo tentative fatto dal TonstaLL, di rendere popolari fra i suoi connazionali i metodi ed i risultati dovuti a mate- matici continentali, non sia stato coronato che da mediocre successo, dal momento che, un po pit tardi (1540), un medico di corte, Roser RecorDE (1510-1558), poteva scrivere che gI’[Inglesi, quanto ad intelli- genza, erano superati da pochi popoli, ma che erano immersi in una vergognosa ignoranza di quanto era stato fatto altrove nel campo scien- tifico. Ed appunto per toglierli da tale deplorevole stato, egli fece un’ottima esposizione di tutta l’aritmetica e vi diedeil titolo significante di The ground of arts ; 6 un’opera che viene tuttora ricordata con onore e citata in tutte le storie della matematica perché ivi si trova per la prima volta adoperato il segno di eguaglianza (=), oggi ancora in uso; come prova della lusinghiera accoglienza che essa ebbe si possono citare due opere congeneri che il RecorbE consacro pil tardi all’algebra ed alla geometria. Influenza di gran lunga maggiore esercitd sopra i suoi conterranei un notissimo matematico dell’epoca della regina ELISABETTA, un contemporaneo di Bacone e di SHAKSPEARE, WILLIAM OvcutreD (1574-1660), il primo ideatore del regolo calcolatorio, l’egregio matematico la cui Clavis mathematica (ove trovansi usati, per indicare la moltiplicazione e la proporzione, i simboli (x, : :), che venero poi generalmente accettati) é un eccellente trattato d’aritmetica che godé di una lunga e ben meritata fortuna, attestata dalle parecchie edizioni e traduzioni donde fu onorato, nonché dal fatto che l’autore si decise a comporre un analogo volume avente per soggetto la trigo- nometria. Con RecorDE ed OucHTRED Ci avviciniamo a grandi passi all’epoca in cui la matematica inglese lascia lo stato d’infanzia per quello di feconda virilita, in cui abbandona la condizione umile di scolara per assurgere a quella imponente di maestra. II trapasso é contrassegnato da due nomi : Joun Napirr (1550-1617) e THomas Harrior (1560-1621). I] nome del primo (di cui i biografi ricordano numerose peregrina- zioni in Francia, in Germania ed in Italia) é indissolubilmente colle- gato al calcolo logaritmico, che egli, col valido concorso del suo eS sees LE GLORIE MATEMATICHE DELLA GRANBRETAGNA. 643 instancabile compatriota Henry Brices(4561-1631), ha posto a disposi- zione di tutti i caleolatori del mondo; non pago di questo insperato ajuto da lui dato ai matematici costretti ad eseguire lunghe calcola- zioni aritmetiche, egli, applicando genialmente la numerazione bina- ria, insegnd nella sua Rabdologia un’ingegnosa precedura di calcolo strumentale ('); chi, finalmente, ignora come a lord Napier la trigono- metria sferica sia debitrice di alcune nuove ed importantissimo for- mole costantemente in uso? Pit discussa @ la posizione scientifica che spetta al secondo dei matematici surricordati; ché alecuni, in base alla sua postuma Artis analytice praxis (1631), considerano VHarrior come un emulo di Vite, mentre altri ne fanno un discepolo, per non dire un plagiario, dell’eminente matematico francese; la questione di chi sia nel vero non é ancora definitivamente risoluta, perché ne! dibattito s’infiltarono molti elementi suggeriti da boria nazionale, née forse potra esserlo sino a che non siano state studiate e forse rese di pubblica ragione le opere manoscritte dell’ Harrior, religiosamente conservate nella biblioteca del British Museum: un primo esame di tali manoscritti, fatta una decina di anni fa da un mio antico discepolo che gia possiede un nome fra gli storici della matematica (*), ha gia dato tali risultati da incoraggiare a ripeterlo con maggiore agio e profondita. Pel momento a noi basti rilevare che all’Harrior risale |’introduzione del nome c@qualio canonica, nonché quella dei simboli ancora in uso per indicare le relazioni di maggiore (>) eminore (<). Vil A queste indagini, che si riferiscono al numero ed alla misura, ne fanno riscontro altre relative all’ estensione figurata. Ma, mentre le prime possiedono caratteri di vera e propria originalita, queste rives- tono, in gran parte, l’aspetto di commenti oppure di investigazioni filologiche e critiche. Della prima specie sono le lezioni tenute da Oxford da Henry Savitie (4549-1622), il munifico fondatore di due cattedre matematiche in (*) L’apparato inventato da Nepero si trova oggi esposto al South Kensigton Museum. (*) G. Vacca Sui manoscritti inediti di Tuomas Harniot (Bollettino di bibl. e storia delle scienze matematiche, t. V, 1902, p. 1-6). 644 GINO LORIA. quella Universita, e quelle professate pitt tardi a Cambridge da Isaac Barrow (1630-1677), il maestro, ’amico, i) precursore del pit grande genio che I’Inghilterra abbia dato alle scienze esatte. Si accostano invece alle consuete fatiche degli eruditi le ottime edi- zioni di ArcHIMEDE, di Aristarco, di ToLtomeo dovute al celebre Joun Watuis (1616-1703), uno dei pit attivi ed originali investigatori che ricordi la storia, unico prodigioso calcolatore mentale che abbia saputo portare qualche contributo essenziale alle nostre cognizioni matematiche. Gli é probabilmente dallo studio indefesso sopra gli seritti scienti- fici della classica Antichita, che il WALLIs trasse l’ispirazione e la forza per scrivere la sua famosa Arithmetica infinitorum, efficacissima pre- parazione ai nuovi calcoli che stavano per sbocciare, nella quale gli storici trovano per la prima volta il simbolo consueto (9) per designare Vinfinito, mentre gli odierni espositori dell’analisi ne traggono l’ele- gantissima espressione di m come prodotto di infiniti fattori. Al WaAL- LIS appartiene poi la scoperta della prima superficie algebrica non di rivoluzione di un grado superiore a due(alludo al celebre cono-cuneus), a lui anche il merito di avere collocato Lord Brouckner (1620-1684) nel posto di cui ha diritto nella storia della teoria delle frazioni continue e di avere salvato da irreparabile perdita l’ottimo trattato di trigo- nometria di Joun CasweLu (?—?). Inoltre Joun Wat.is, che ebbe molta parte nella fondazione della Societa Reale di Londra, ha fatti valere i diritti di Wituiam Neit (1637-1670) alla scoperta della prima curva algebrica rettificabile algebricamente (la parabola semi- cubica) e quelli di Cristoph Wren (1652-1723) — il celebre architetto delle cattedrale di S. Paolo — riguardo alla rettificazione della cicloide ordinaria. Tutto cid, d’altronde, é conforme all’ indole del WaLtis, il quale, a differenza della generalita de’ suoi compatriotti, senti e manifest in ogni occasione, un fervido interesse per |’evoluzione storica delle idee scientifiche : sia pure che nello scrivere il sue Treatise on algebra, both theoretical and historical (1673) gli non abbia saputo sempre vincere la propria predilezione pei connazionali e la propria ostilita verso gli stranieri, sicché molte delle sue asserzioni vennero revocate in dubbio e molte delle sue conclusioni combattute con validi argomenti; rimane sempre un serio tentativo di fondere in un tutto organico la narra- zione delle battaglie combattute con |’esposizione dei trofei della con- seguite vittorie, ond’ é ben giustificato il rimpianto che il WALLIs abbia trovato in patria epidi ammiratori e scarsi seguaci. LE GLORIE MATEMATICHE DELLA GRANBRETAGNA. 645 Né deve venire dimenticato 0 passato sotto silenzio che l’epoca in cui fiori questo matematico é contrassegnata da un attivo e pacifico scambio d’idee attraverso la Manica, il quale riusci utilissimo special- mente alla Teoria dei numeri, e del quale esistono testimonianze impressionanti nel carteggio fra il sommo matematico francese Fermat e sir KeneLm Dicey (1603-1665); inoltre il nome di Joun Pett (1610- 1685), dato da Eutero all’equazione fondamentale dell’analisi inde- terminata di secondo grado, benché assai poco appropriato, é prova della collaborazione che i matematici inglesi accordarono allora a quelli del continente, nell’intento di vincere gli ostacoli che si oppo- nevano alla risoluzione di importanti questioni poste in quel tempo all’ordine del giorno. Vill Lo scettro matematico passé in Inghilterra senza contrasti dal WAL- Lis all’uomo destinato a far assurgere le scienze esatte ad un’altezza che mai doveva venir superata: Isaac Newton (1643-1727), il genio sovrano a cui tuttora s’inchinano con la piu profonda riverenza gli scienziati di tutto il mondo. Se egli divide con Leteniz il merito di avere insegnato un procedi- mento sicuro per trattare con rigore il trascendentale concetto di « infinito », si da ridurlo ad essere un prezioso strumento per inves- tigare quanto concerne lo spazio in cui viviamo, i moti di cui esso é teatro e le forze che in esso agiscono, a lui solo la sorte concesse di legare il proprio nome alla scoperta della « gravitazione universale », concetto fondamentale che Lacrance rammaricava di non essere stato chiamato a rivelare alla umanita. I suoi Philosophie naturalis Principia mathematica (1687) vengono da molti, e non certo a torto, giudicati per la pit eminente produzione dello spirito umano ; le sue ricerche sopra la classificazione delle cubiche piane schiusero ai geo- metri un nuovo campo d’indagini e, mostrando la straordinaria fecondita del concetto di « projezione centrale », prelusero e prepara- rono l’odierna Geometria Projettiva; la sua Oltica, malgrado il punto di vista radicalmente mutato, é un’ opera tuttora consultata e citata e che si dimostra oggi ancora ben degna dell’ammirazione che suscitd al suo apparire; e persino dall’Arimelica universale, — opera didat- tica pubblicata all’ insaputa, anzi contro la volonta dell’autore, — emana ancor tanta luce che, percorrendola, viene fatto di ripetere 646 GINO LORIA. Yantica Osservazione, che non vi é soggetto, per quanto umile e trito, in cui lo sguardo acuto del genio non sappia ravvisare qualche faccia inesplorata e brillante. Mentre il periodo storico in cui imperava il WaLuis fu caratterizzato dal buon accordo fra l’Inghilterra e gli altri paesi d’Europa, quello in cui regnd Newron fu teatro di una delle pit Junghe e accanite contese scientifiche che ricordi la storia del pensiero umano; allora la Gran- bretagna scese in campo come un sol uomo per tutelare i diritti di pro- prieta di Newron sopra il calcolo infitesimale, mentre la Germania tutta insorse per sostenere le pretese che accampava Lerpniz sopra il medesimo ritrovato. La storia definitiva di questo interessante dibat- tito non fu forse peranco scritta; ma ormai tutti sono d’accordo nel riconoscere che di furto 0 plagio non é il caso di parlare, trattandosi di due metodi — il método flussionale ed il metodo differenziale — che tendono allo stesso scopo, ma la cui metafisica (se mi é lecito cosi esprimermi) é radicalmente differente. La profonda impressione prodotta dalle grandi scoperte di Newron sopra coloro che assistettero al loro apparire pud valutarsi, tanto regis- trando i lavori che ne rampollarono, quanto tenendo conto di certi fenomeni, veramente patologici, prodotti dall’illusione che i nuovi metodi potessero venire usati con successo a proposito di qualunque questione. Fra essi il pit curioso é forse quello offerto da un mate- matico tuttora citato, Joun Craic (?—?), il quale, dodici anni dopo la comparsa dell’opus magnum di Newton, dava in luce un volume intitolato Theologia christianae principia mathematica, inteso a soste- nere la tesi che la fede nella verita della religione di Cristo va dimi- nuendo col quadrato del tempo e che, quindi, nel 3150 non se ne tro- vera piu traccia. Altri giudichi se il Craic sia stato un indovino veramente ispirato od un semplice pazzo ! IX L’influsso altamento benefico, esercitato da Newton sul mezzo nel quale visse, si pud misurare redigendo un catalogo delle opere di coloro che si proclamaroro e furono suoi discepoli o seguaci. E poiché il tempo di cui dispongo e la discrezione non mi consentono di par- lare di tutti, sorvoleréd sopra coloro che — al pari di James STIRLING (4696-1770) e Parrik Murnocn (?-1744) — si sforzarono di spiegare i conceiti e le idee del grande matematico o di colmare le lacune che LE GLORIE MATEMATICHE DELLA GRANBRETAGNA. 647 avvertirono ne’suoi scritti e mi limiterd ricordare tre eminenti inda- gatori, che seppero per qualche tempo conservare alla Granbretagna legemonia fisico-matematica, che essa aveva acquistato grazie allo scopritore della gravitazione universale; alludiamo ad ABRAHAM DE Moivre (1667-1754), Rosenxt Cores (1682-1716) e Brook Tayior (1685-1731). Al primo la teoria delle probabilita deve molteplici perfezionamenti e notevoli progressi, avendo egli insegnato metodi per risolvere una folla di questioni che vi si riferiscono; il nome di lui é poi notoa chiunque siasi per poco occupato di teoria dei numeri complessi, grazie ad una relazione fondamentale di applicazione incessante; a lui finalmente spetta il merito di avere scoperta la formola che da la potenza d’un polinomio, analoga a quella che poco prima Newton aveva trovata per la potenza d’un binomio. Alla gloria del secondo, morto poco pit che trentenne, basterebbe le parole pronunciate su di lui da Newton quale funebre elogio : Had Cotes lived, we have known something. Egli fu uno dei primi che pen- sarono a comporre una raccolta di formole d’integrazione e la sua postuma Harmonia mensurarum (1722) attesta la vastita ed il successo dei suoi studi sullargomento; in tale opera si trova poi il « pulcher- rimum theorema » (usiamo le parole di Roper? Sara, che pubblicd quella opera) formante sistema col teorema di pe Motvre che testé ricordammo. Non meno grande, per fermo, di questi due é Brook Taytor, a cui si é debitori di notevoli progressi compiuti dal calcolo differenziale (basti ricordare la formola che ne porta il nome) e dal calcolo inte- grale (integrazione di parecchie classi di equazioni differenziali), non che la creazione del calcolo delle differenze finite. Ma in altro campo differentissimo egli seppe affermarsi quale pensatore genialmente originale, cioé nella Prospettiva; le nuove basi su cui egli assise tale disciplina sono cosi ben scelte e solide che il compianto GuéLiELMo FiepLer, senza conoscere il lavoro del Tayior, le elesse quando volle coordinare in un tutto organico i vari metodi della geometria deserit- tiva. Né deve passarsi sotto silenzio che i procedimenti escogitati dal- Veminente geometra inglese parvero cosi belli ed importanti a Luter Cremona, che questo credette prezzo dell opera esporli nella propria lingua ad uso dei giovani suoi connazionali (*); per cid al volume del (4) Marco Uetieni (anagramma di Luiet Cremona). J principii della prospet- tiva lineare secondo Taytor, Giornale di matematiche, t. Il, 1865. 648 GINO LORIA. TAYLor spetterebbe un poste fra i Klassiker der exakten Wissenschaften, che auguriamo non gli sia pili oltre negato. Devesi ora notare che i nuovi procedimenti di indagine matematica, scoperti da Newron e fervidamente coltivati dal suoi seguaci, non fecero diminuire negli Inglesi il culto da essi professato per gli antichi metodi geometrici, pei quali Newron stesso sentiva e manifestava un’illimitata ammirazione. A dimostrarlo basta ricordare le meritorie fatiche del grande astronomo Epmunp Ha.uey (1656-1742), al quale si é debitori, non soltanto di standard editions di ApoLLonio e MENELAO, ma anche di riuscitissimi tentativi per divinare e restituire alcuni scritti perduti dell’immortale geometra di Perga. L’esempio da lui dato venne seguito da parecchi egregi, fra cui basti ricordare RoBert Siuson (1687-1786), SamueL HorseLey (1733-1806) et Wittiam WALES (1734-1798). Ne va taciuto che il Simson mosse il primo passo verso la soluzione del pit arduo e celebre enigma offerto dalla storia della matematica greca, quello, cioé, che consiste nel determinare il significato della parola « porisma» e nello scoprire il contenuto della relativa opera di Euc.inE : inoltre egli, con ottime edizioni e giudiziosi commenti agli Elementi, si adoperd efficacissimamente a diffondere fra i propri con- nazionali la conoscenza di un’ opera didattica a nessuna seconda. xX Fra i commentatori di Newron (intesa la parola « commentatore » nel senso pit ampio della parola) emerge per larghezza di vedute e profondita di dottrina il celebre professore dell’Universita di Edin- burgo Coin Mactaurin (1698-1746) : a lui si deve un’esposizione com- pleta delle scoperte fatte da Newton nel campo della filosofia naturale ; a lui un trattato di Algebra che é un’illustrazione completa dell’ Arit- metica universale di quel grande; a lui infine A complete system of fluxions (1742) che, onorato di una traduzione francese, valse a far conoscere, tanto nel Regno Unito quanto sul continente, i metodi di calcolo infinitesimale adottati generalmente in Inghilterra. Inoltre la sua Geometria organica, opera giovanile che passa fra i suoi scritti dotati di maggiore originalita, ha per punto di partenza la celebre generazione organica delle sezioni coniche ideata dal sommo autore dei Principia; e la memoria De causa physica fluxus et refluxus maris, LE GLORIE MATEMATICHE DELLA GRANBRETAGNA. 049 premiata nel 1740 dall’Accademia di Parigi e tuttora ascritta fra i lavori classici relativi alla teoria dell’attrazione degli ellissoidi, é informata alle idee newtoniane ed é scritta nello stile degli antichi geometri, che Newron riteneva essere l’unico da usarsi dai matematici degni di tal nome (:). Nelle sue fruttifere ricerche sopra la generazione delle curve piane Maccaurin incontrd un emulo in WILLIAM BrainkERIDGE ecclesiae angli- canae presbyter, ma del resto personalita scientifica totalmente oscura. Invece, nei suoi studi intorno alle proprieta delle curve algebriche ed alla teoria delle equazioni, egli trovd un seguace, capace di soddis- fare le pil raffinate esigenze, in Epwarp Wanrine (1736-1798), uno dei pid acuti et profondi matematici che annoveri la storia. Per chiarire i « considerando » di tale lusinghiera sentenza basta tenere presente che fu lui il primo a segnalare limportanza e l’usu dell’ « equazione ai quadrati delle differenze delle radici d’un’equazione algebrica », la quale, nelle mani di Lacrance, divenne poco dopo un mirabile stu- mento per separare le radici d’un’equazione numerica ; a lui appartiene poi quella procedura per approssimare le radici d’una equazione che di consueto porta il nome di « metodo di Graere »; a lui spetta anche il merito di avere fatto conoscere un teorema fondamentale della teoria elementare dei numeri cbe il suo compatriota Joun WILSON ha scoperto e che Lacrance ha per primo stabilito con pieno rigore. Egli poi ha asserito che « qualunque numero intero si puo rappresentare come somma di un certo numero di potenze n-esime », che in par- colare « ogni numero pud considerarsi come somma di nove cubi »; é questo un teorema la cui dimostrazione fu per molto tempo uno dei piu vivi desiderio dei cultori dell’aritmetica superiore e che é citato oggi come uno dei pit brillanti risultati ottenuti dalla logica irresis- tibile di Davine Hinserr. XI Da quanto testé dicemmo emerge che molte bellissime pagine vennero scritte dai matematici Inglesi del Secolo xvi (?). Tuttavia l’in- dirizzo dato alle loro indagini (specialmente per opera del Mactaurin, (*) Mactaurin é anche autore di un lavoro di geometria che acquistd sul conti- nente una notevole diffusione grazie alla traduzione francese dovuta a E. pg Jonquikres; é un trattato veramente eccellente intornd alle proprieta delle cubiche piane. (2) Vi é quindi un po d’esagerazione nelle linee seguenti scritte da M. ARNOLD nel suo saggio The literary influence of Academies : « The man of genius 650 GINO LORIA. nella ferma fede di proseguire nella via aperta da Newton) ebbe per deplorevole risultato di isolare completamente I’Inghilterra dal fervido e feecondo movimento che aveva luogo in Germania per opera dei BEr- NOULLI e di EuLero; in Italia per merito dei Riccati, di Facnano e di LAGRANGE; in Francia per iniziativa di d’ALEMBERT e LApLAce. Mentre agile notazione differenziale suggerita e applicata dal rivale di NEwron rendeva possibile, anche agli spiriti meno eletti, uso dell’algoritmo infinitesimale, le pesanti considerazioni cinematiche e geometriche, caratteristiche del metodo flussionale, rendevano lento, stentata e difficile la scoperta di nuovi veri. Di tale condizione d’inferiorita, in cui volontariamente si erano posti i matematici inglesi di poco posteriori al MAcLauRIN, si accorse pro- babilmente James Ivory (1765-1842), il quale, liberatosi da pregiudizi di nazionalita, si rese famigliare con i concetti e Valgoritmo pro- pugnati da Lerpniz € poté cosi legare il proprio nome ad alcune pro- posizioni fondamentali della teoria dell’attrazione degli ellissoidi. Quel deplorevole state di cose essendosi prolungato durante molti decenni, venne avvertito, nel primo quarto del Secolo xix, da un gruppo di valorosi giovani matematici, i quali, appunto per sostituire Ja politica della splendid insulation con quella delle ententes cordiales, fondarono a Cambridge quella benemerita analytical Society, le cui ori- gini e le cui gesta furono narrate, con verace intelletto d'amore, da W. W. Rouse Batt ('). La searsita del tempo concessomi mi vieta di descrivere con sufficiente ampiezza la benefica influenza che seppero esercitare i membri di essa; per cid mi restringero a ricordare che fra essi emergono il Woopnnouse (4773-1827), il Peacock (1794-1858), il Baspace (1792-1871) e Jonn HerscuHert. (1792-1822), validamente coadiuvati nella loro opera di riforma, da Wituiam Wuewe.t (1794- 1860), il celebre autore dell’History of inductive sciences e dall’emi- nente astronomo BinpeEL Airy (1801-41892). A dimostrare l’efficacia dell’azione asercitata in tutta la Granbre- (Newton) was continued by the english analyst of the eightenth century, comparatively powerless and obscure followers of the renowned master. The man of intelligence (Leibniz) was continued by successors like BERNOULLI, EULER, LaGRanGk and Lapuace, the greater names of modern mathematics (Essays in criticism, vol. I, p. 87). (4) V. ilcap. VII dell’ History of the study of mathematics at Cambridge (Cam- bridge 1889) e l’articolo The Cambridge School of Mathematics pubblicato nel n° di Luglio 1912 di The mathematical Gazette. LE GLORIE MATEMATICHE DELLA GRANBRETAGNA. 651 tagna dalla Societa analitica basta tenere presente la fulgida costel- lazione di astri di prima grandezza che apparve nel cielo matematico inglese durante la Victorian age, ed il fatto, pieno di significato e gravido di portentosi risultati, che in questo periodo di tempo fra matematici inglesi e matematici continentali ebbe luogo un cosi attivo scambio d’idee da dar luogo ad una vera e propria fratellanza d’armi. Ricordiaino, infatti, che la teoria delle forme algebriche, opera pre- cipua di J. J. Sytvester (1814-1897) e A. Caytey (1824-1895), ebbe sul continente cultori di primo ordine in Hermite, AronnoLp, Brioscut, Ciesscu, GordAN, per giungere fino a Davine Hivpert, che seppe darvi un degno coronamento. Inoltre i capisaldi della teoria delle superficie del terz’ordine furono posti da un lato per opera di Cay-ey, Sytvester e Satwon (1819-1904) e dall’altro da Sreiner, Scui#r.t, GRASSMANN, sicché tale disciplina, quale si presenta nelle clas- siche memorie di L. Cremona e R. Sturm, ha l’aspetto di un fiume maestosu, sorto dalla riunione di due corsi d’acqua provenienti uno dall’Inghilterra e l’altro dalla Germania. Finalmente dalla scoperta fatta da Piucker delle relazioni che passano fra le caratteristiche di una curva piana algebrica, CayLey fu condotto a quella delle formole analoghe per le curve gobbe ad alla ricerca delle relazioni fra i carat- teri di una superficie algebrica : cosi venne aperto uno sconfinato ad ubertosissimo campo di ricerche, in cui I'Italia si spinse con ardore tutto meridionale e nel quale seppe raccogliore splendidi allori. Nella dinamica il nome di Wittiam Rowan Hamitton (1805-1865) é collegato a quelli gloriosi di Lacrance e Jacosi, mentre nella teoria dei sistemi di raggi lo é a quello di Kummer; d’altronde chi ignora come Hamitton abbia dato un potente impulso alla creazione della Teoria dei numeri complessi a quantesivogliano unita, grazie all'invenzione dei quater- nioni, che (secondo una storia 0 leggenda di cui ci sono ignoti i fon- damenti) egli avrebbe compiuta in Sicilia, durante il suo viaggio di nozze? Un altro eminente matematico inglese, Henry Stepnen Siti (1826-1883) godeva un possesso cosi pieno ed intero dei metodi della Geometria pura, dovuti a Steiner e Cuasces, e della Teoria dei numeri, secondo l’indirizzo gaussiano, da essere in grado di riuscire viltorioso in concorsi a cui le Accademie di Berlino e di Parigi avevano invitati tutti gli scienziati del mondo. Ancora: con Grorce Boo.e (1810-1864) s’inizia quel importante movimento del pensiero che condusse alla Logica matematica, soggetto di studi che, per uno strano fenomeno, dopo di avere abbandonata la madre-patria, peregrinando durante molti decenni in Germania ed in Italia, é di recente ritornato al suo luogo 652 GINO LORIA. di origine. Finalmente a tutti é noto come i nomi di GeorcEes GREEN (1793-1841), G. G. Stokes (1819-1903), WiLtiam Tuomson (1824-1907), Cierk Maxwe t (1831-1879), W.K. Cuirrorp (1845-1879), etc., s’incon- trino in ogni pagina degli scritti di analisi, di geometria, di fisica matematica usciti nel corso di quest’ultimo secolo. A quest bei nomi molti e molti altri ne potrei aggiungere se il mio discorso non avesse avuto alcuna limitazione di tempo e se non mi fossi imposta la norma costante di non parlare dei valorosi che sono tuttora sulla breccia. Ma, uno sguardo eomplessivo dell’opera scientifica di coloro che ho ricordati prova ad evidenza come l’abbandono dell’antico sistema di sdegnoso isolamento, adottato dai matematici inglesi del Secolo xvi, abbia prodotti i migliori effetti sul progresso delle scienze esatte, sicché, in nome degli interessi generali delle matematiche, si deve formulare l’ardentissimo voto che alla politica delle alleanze la Granbrettagna si mantenga costantemente fedele : cosi (per tacere di altri vantaggi) si evitera il rinnovarsi di fatti deplorevoli, quale quello della ingiustificata indifferenza del vostro paese verso intere branche, degnissione di studio, quale (per citare un solo esempio) la Geometria descrittiva, disciplina importante, sia per i teorici quanto per i pratici, alla quale esso avrebbe certamente potuto portare contributi degni di una terra che diede i natali a Brook Taytor. XI Giunto al termine di questa rapidissima rassegna delle glorie matematiche della Granbretagna, con dolore io ne avverto le manchevolezze e le lacune, sicché mi é forza riconoscere, io per primo, che il quadro che ho presentato, piuttosto che ad una pittura fedele, somigli ad un grandioso mosaico che, per la scomparsa di numerose pietruzze, non offre pit traccia di alcune figure importanti. Tali imperfezioni provengono in parte dai limiti imposti a questa comunicazione; in parte, certamente, da ignoranza da parte mia, ignoranza che non valsero a vincere gli assidui studi da me compiuti sopra il seducente argomento; ma in parte anche (sarebbe vano il negarlo!) dalla scarsita dei materiali che trovai a mia disposizione. Mentre la vostra terra offre una letteratura biografica cosi ricca e splendida da sostenere con vantaggio il paragone con qualunque altra; mentre ha manifestato in ogni tempo un tenero affetto per tutto cid che ha attinenza per la matematica greca (e per dimostrare LE GLORIE MATEMATICHE DELLA GRANBRETAGNA. 653 fa persistenza di questo interesse mi sia lecito ricordare le ponderose e geniali pubblicazioni del mio dotto amico Sir T. L. Hearn); alla storia della matematica moderna non ha prestato che mediocre attenzione, sicché gli scritti di W. W. Rouse Batu si presentano come un picco isolato in una sconfinata pianura. Una luminosa eccezione (!) é rappresentata da un uomo di vasta coltura ed ammirabile genia- lita, Avucusto DE Morean (1806-1871); ma i numerosi suoi articoli storici, essendo stati pubblicati in raccolte inaccessibili a chi vive sul continente, non conseguirono la notoriet’ che avrebbere meritato e non essercitarono l’influenza di cui erano capaci (*). Ora l’esempio da lui dato meriterebbe di essere largamente seguito! La serie dei matematici che io vi ho presentata é discontinua e presenta lacune che talvolta si estendono oltre un secolo, onde allo storico si presenta il seducente problema di colmarle nei limiti del possibile o d’investigare le cause per le quali la ricerca matematica abbia subite in Inghilterra improwvise interruzioni. Inoltre buon numero dei matematici di cui si é serbata memoria sono noti soltanto imperfettamente, sicché generale e ben giustificato é il desiderio di giungere in possesso di ritratti completi dei perso- naggi che rispondono ai nomi di Pett (*), Witsoy, BRainkKERIDGE, CASWELL, ecc. Finalmente nessuna letteratura matematica quanto l’inglese offre un numero cosi cospicuo di « opere postume »; & questa una carat- teristica che va rilevata per stabilire la serieta dintenti dei geometri della Granbretagna, molti dei quali, spontaneamente rinunciando (1) I materiali per comporre storie di alcune speciali epoche o teorie vennero diligentemente raccolti dall’Hattiwett, dal Topaunter e dal Muir; ne va dimenticato che i Proceedings of the British Association for the advancement of science contengono un gran numero di preziosi Reports sopra il passato ed il presente di altre. (2) Per cio il raccoglierli in un tutto organico é impresa desideratissima perché riuscirebbe certamente di grande utilita. (3) Molte notizie sopra questo matematico, si poco noto, si traggono dalla gia citata Correspondence of scientific men. Cosi (per non parlare di alcune sue singolarita di carattere) vi si apprende che egli tradusse e commento |’ Algebra di Ruonius, che serisse contre LONGOMONTANO (fatto questo che non sfuggi a A. von Braunmint come si vede a p. 58 del T. I delle sue Vorlesungen iber Geschichte der Trigonometrie) e compose una Tavola di quadrati; tinalmente egli pubblicé a Londra nel 1650 un’opera intitolata An Idea of Mathematics che non sembra meritare il silenzio o l’oblio di cui venne circondata degli storici della matematica. 654 GINO LORIA. LE GLORIE MATEMATICHE DELLA GRANBRETAGNA. alle seduzioni della gloria ed alla prospettiva di onorificenze ufficiali, rimandarono di giorno in giorno il momento, desiderato e temuto, di scrivere ai loro lavori la parola fine e furono toccati dalla gelida ala della morte prima di decidervisi. Orbene cid induce a domandare se i posteri abbiano saputo spremere dai manoscritti di quei grandi tutto il succo ivi racchiuso (1); e, quando si pensa ai tesori tuttora sepolti fra le carte di Lerpniz ed ai preziosi insegnamenti che si traggono attualmente dai manoscritti di Gauss, si é naturalmente indotti a coltivare la speranza che anche nelle vostre biblioteche si trovino miniere tuttora inesplorate e ricche di nobile metallo, che, in particolare NEwron, se abilmente interrogato, possa ancora insegnarci qualchecosa (*). Questo triplice ordine di studi é capace, se non erro, di attrarre chiunque abbia la facolta di sentire l’ineffabile bellezza di una ricerca storica e di dare materia ad importanti lavori. lo spero e credo che di persone in condizione di accingervisi nelle vostre isole ve ne siano molte e valorose; lo spero giacché l’impressionante Sezione scientifica del South Kensigton Museum fa fede della diffusione in Inghilterra del culto per i grandi inventori e le grandi opere. Se pero il loro numero si mostrasse esiguo ed il valore impari alla grandezza dell’intento, un incoraggiamento a siffatte desiderate fatiche potrebbe venire somministrato da un voto dell’attuale Congresso, voto che forse varrebbe a promuovere la munificenza di privati ed a stabi- lire un’azione concorde delle gloriose Universita e delle potenti Societa scientifiche che annovera la Granbretagna. Ove tale proposta sia accolta e sorta il desiderato effetto, non v’ha dubbio che nuova luce di gloria verra projettata sopra la vostra potente e nobile nazione; ed il giorno in cui apparira una Storia della Matematica nella Granbretagna, che sia all’altezza del suo téma, nessuno esultera pil sinceramente di colui che, rispondendo ad un vostro cortese invito e con l’affetto di un ospite riconoscente, si é permesso di esprimere francamente sentimenti condivisi da tutti coloro che hanno a cuore gli interessi delle scienze esatte e della loro storia. Gino Loria. Genova. (*) Tale dubbio sorge spontaneo dalla lettura della nota del Vacca citata in una nota precedente. (2) Un'edizione veramente completa delle Opere di Newton, contenente an- che gli scritti inediti, é vivamente invocata da tutti i matematici. Un précurseur de la théorie actuelle des origines de l'art (Jacques Gaffarel). On sait que les préhistoriens, pour expliquer les tresques, les dessins gravés, les sculptures en relief ou en ronde-bosse de lage paléolithique, ont recours a la théorie de la «magie sympathique» ou « homceopathique », et ont demandé la solution du probléme des origines de l’art 4 cette croyance générale des primitifs, qui suppose des liens sympathiques entre l’étre réel et son image. La représentation du bison donne a celui qui |’a peinte une sorte de possession réelle sur Yanimal vivant: transpercé de fléches, l’animal peint obligera l’animal vivant a tomber sous les coups du chasseur; ou bien encore, Ja multiplication en image de l’animal déterminera en réalité la multiplication de l’animal réel. C’est la thése que M. S. Reinacu a brillamment développée dans son article sur « L’Art et la magie » (*), et elle est actuellement trop connue pour qu il soit utile de la rappeler avec plus de détails. Ellea été généralement admise, et n’a trouvé que peu de contra- dicteurs, parmi lesquels je citerai tout récemment M. Luguet et son article sur « Le probléme des origines de l'art et l’art paléolithique » (*) ; Pierre Mitte, qui joint a son talent littéraire une documentation scientifique précise, ce qui est rare (*), et encore, si je le comprends (') L’Anthropologie, 1903, p. 257 et ss.; Cultes, mythes et religions, t. I. p. 125 et ss. (*) Revue philosophique, 1913, p. 471 et ss.; réplique de M. Reinacu, Rev. arch,, 1913, I, p. 128-129. (3) Dépéche de Toulouse, 1913; reproduit in Rev. arch., 1913, LU, p. 125 etss. — Toutefois Pierre Mice accorde a la mentalité enfantine cette croyance ma- gique: Caillou, voyant qu’on vient de couper, parce qu’elle est mal réussie, la téte de son portrait, croit tout épouvanté qu’on a coupé sa téte véritable. «Encore une fois, il ainventé la magie. Sa logique infirme et magnifique est 45 656 WALDEMAR DEONNA. bien, M. G. Mituaup, dans sa «Note sur les origines de la science» (*): sans nier que |’élément magique puisse intervenir aux origines de l'art figuré, ces auteurs veulent toutefois réagir contre une explication qui leur parait trop étroite, et revendiquent encore une place pour la création désintéressée de |’ceuvre d’art primitive. Quoi qu’il en soit, et, sans que nous ayions 4 prendre parti dans ce debat, explication des origines magiques de l'art a été, depuis lors, appliquée a d’autres arfs, a l'art égyptien (7), comme a l’art grec, ou Yon montre qu’elle permet de comprendre, dans |’archaisme, |’abon- dance des figures de femmes et d’animaux, et la rareté des représen- tations masculines (3). Les documents qui ont permis d’étayer cette theorie sont presque tous empruntés a |’art de ceux qu’on appelait jadis des « sauvages », aux primitifs actuels, et, dans son bel ouvrage sur «La Caverne d’Altamira », M. Brevit a donné de nombreux exemples typiques a rapprocher de ceux des paléolithiques. Je reconnais les grands services que l’ethnographie rend a |’archéo- logie, préhistorique ou classique, et méme a Vhistoire de lart moderne, et je me suis moi-méme efforce de montrer que la coopé- ration de ces disciplines permet de mieux comprendre certains problémes, insolubles a vouloir les étudier avec les seules lumiéres du passé mort. L’ethnographie a conquis sa place dans les études prehistoriques, 4 bon droit; elle l’obtiendra bientét dans les études classiques, malgré les protestations de quelques esprits retardataires, ne pouvant admettre qu’on recherche des points de comparaison entre la mentalité d’un sculpteur grec et celle d’un artiste négre ! (*) remontée au temps ou un esprit habitait réellement, pour tous, les images des étres, par la seule raison qu’elles avaient été faites avec l’intention d’imiter ces étres, au temps ov l’on croyait vraiment qu’offenser une effigie, c’était offenser sa cause». Caillou et Tili (3), p. 214-215. (4) Isis, 1913, I, p. 53 et ss. (2) Capart, Les débuts de lVart en Egypte, p. 207. (°) Cf. Dkonna, L’archéologie, sa valeur, ses méthodes, I, p.198, référ. ; Ip., Lewpression des sentiments dans Vart grec, 1914, p. 151, référ. () Cf. mes travaux : L’Archéologie, sa valeur, ses méthodes, t. I-Ill, 1912; Archéologie et histoire del’art, Paris, FLammanion, Bibliothéque de philosophie scientifique, pour paraitre; « Qu’est-ce que l’archéologie? », Scientia, pour paraitre. UN PRECURSEUR DE LA THEORIE DES ORIGINES DE L’ARY. 657 - Je me demande toutefois si l’on n’est pas trop enclin aujourd'hui a ne trouver de lumiére que chez les « sauvages », et si l'on ne néglige pas, pour aller les chercher trés loin, en Afrique ou en Australie, les documents qui se trouvent plus prés de nous, a portée de la main. Si Lane, Frazer, et leur école, ont mis sur le méme pied et mélé les rites et superstitions européennes et américaines, anciennes et -modernes, il semble toutefois que les historiens de l’art figuré ne cherchent guére leurs paralléles qu’aux pays des demi-civilisés éloigneés. I] serait peut-étre bon de réagir contre cette tendance, bien quelle soit trés naturelle, étant donnée la faveur dont jouissent, a l’heure actuelle, les études ethnographiques, et les services qwelles ont déja rendus. Je crois que nous devons chercher nos faits explicatifs, non seulement dans les documents récents et éloignés de nous dans l’espace, mais aussi dans ceux qui, tout en ne remontant pas a une ¢poque reculée, et descendant jusqu’a nos jours, sont plus rapprochés de nous géogra- phiquement. Je puis facilement interpréter maints détails de la poterie grecque par l’examen des poteries que fabriquent aujourd’hui sous mes yeux, et dans mon pays, les potiers de Suisse et de Savoie (') aussi bien que je puis le faire en allant examiner les potiers du Maroc et de l’Algérie, dont toutefois la mentalité est plus éloignée de la mienne (*), On dira que cela n'a pas grande importance, puisque la méthode est la méme. Assurément, mais peut-étre que l’intérét en devien- dra plus grand. Interpréter les peintures quaternaires par celles que tracent les primitifs actuels de Amérique et de VOcéanie, voila qui est fort bien; mais les interpréter par des pratiques plus yoisines de nous dans lespace, empruntées 4 notre propre pays, et, sinon a notre temps actuel, du moins a celui de nos ancétres trés rapprochés, n’est-ce pas mieux ? Dans le premier cas, « anciens » et « sauvages » m’apparaissent comme des acteurs qui jouent devant moi une piéce a laquelle je demeure étranger ; dans le second, je comprends mieux la mentalité dont ces phénomeénes sont la transcrip- tion matérielle, puisqu’elle peut étre encore la mienne... (‘) Cf. mon article « Poteries saveyardes et poteries antiques +, Vos anciens ct. deurs ceuvres, Genéve, 1913, n° 4, p. 85 9q. (2) van Gunner, Etudes d’ethnographie algérienne, 1911. 658 WALDEMAR DEONNA. On dira encore qu’entre la mentalité des paléolithiques et celle des primitifs actuels il ya davantage de parenté, puisque de part et d’autre ils en sont a des phases voisines dedéveloppement, et qu’on ne saurait sans risques comparer la premiére avec celle d’une civilisation avancée. Mais une civilisation comme la nétre n’est point homogéne ; elle se compose de strates superposées : les plus basses, dans le domaine des idées, sont celles des superstitions de toutes sortes, de fa. mentalité populaire et enfantine (); dans le domaine technique de l'art, ce sont celle des artistes inexpérimentés, et tous retrouvent la méme mentalité et la méme technique que nos ancétres primitifs des temps quaternaires. Et ies couches sus-jacentes sont celles qui ont évolué vers le progrés des idées et de la technique. Or, si lon cherche dans ces couches profondes, on trouvera facilement les documents que l’on demande aujourd’hui de préférence aux « sauvages », et je voudrais que l’historien d'art utilisat plus souvent ces vieux auteurs délaissés, que l’on cite parfois avec une curiosité respectueuse, mais que l’on se garde d’ouvrir sans que l’on y soit obligé par la recherche de quelque sujet spécial : ces ouvrages que les savants ont consacrés depuis le xv° siécle a la magie, a l’astro- logie, aux superstitions de toutes sortes, et ou ils ont accumulé péle- méle les récits des anciens avec les faits empruntés a Jeur propre époque. C’est dans l’un d’eux que se trouve déja esquissée la théorie des origines magiques de l’art, sous une forme un peu embarrassée, il est vrai, Mais toutefois suflisamment explicite pour qu’on puisse faire de son auteur un précurseur des idées actuelles. Il s’est servi, si l’on veut, d’éléments antérieurement connus, mais cest |l’enchainement logique de ces faits dans sa pensée qui me parait intéressant. Il s’agit de Jacques Garraret (1601-1681), auteur des Curtostiex inouyes sur la sculpture talismanique des Persans, Vhoroscope des patriarches, et la lecture des étoiles, ouvrage qui, paru en 1629 a Paris, eut plusieurs éditions (?). L’auteur expose, avec une foule (!) Notons que les enfants agissent souvent en vertu du principe de magie sympathique (SuLiy, Essai sur U’enfance, p. 115), comme du reste nous autres adultes (Darwin, |’ Expression des émotions, 2, p. 6, 36, 67, ex.). (2) S.1., 1637; Paris, 1650 ; trad. Micuag.is, en latin, Hambourg, 1676. Je cite d’aprés |’édition de 1650. UN PRECURSEUR DE LA THEORIE DES ORIGINES DE L’ART. 659. d’exemples a l’appui, la théorie connue et remontant a l’antiquité, des analogies entre les étres animés et inanimés, et les liens sympathiques qui les unissent. Il énumére tout d’abord une quantité d’exemples de « pierres- figures », de ces pierres naturelles qui affectent une apparence humaine, ou animale, et qu’on appelait des « gamahés » ('). Elles ont une étroite relation avec lobjet qu’elles reproduisent accidentelle- ment, et influent sur lui: si certaines d’entre elles repoussent les animaux dont elles sont l'image, d’autres les attirent, et c’est ainsi que la pierre ophite, comme le remarquait déja Pine, guérit les mor- sures des reptiles par l’effet des marbrures qu'elle montre, analogues a celles du serpent (*). Mais les pierres naturelles ne jouissent pas seules de ces propriétés : ce sont aussi les dessins et sculptures faites de main d homme: Grécoire De Tours ne raconte-t-il pas qu’on trouva a Paris, en creusant les fondations d’un édifice, une piéce de métal montrant des serpents, des rats et du feu; qu’on eut tort de la négliger, car peu apres la ville fut envahie par des serpents et des rats, et fut la proie de violents incendies (3). Ce sont la, dira-t-on, des faits qui étaient connus avant GAFFAREL, et dont textes et monuments anciens, qu'il cite du reste, donnent des exemples significatifs. Assurément. Mais alors, pourquoi ne point les utiliser quand on parle de la magie sympathique a la base des ceuvres pa!éolithiques ? Au lieu de citer les primitifs actuels, ne puis-je aussi bien rappeler les exemples que donne GaArFrareL, et qui s’appliquent merveilleusement aux dessins de chasse et de péche paléolithiques : « Comme pareillement, pour assembler et pécher le poisson, dire en gravant l'image d’un poisson...; comme enfin, pour rendre un chasseur fortuné a la chasse, graver sur de l’étain, plomb ou cuivre, l'image d’un chasseur, ayant un are tendu en la main avec la sagette dessus »... (*) N’a-t-on pas 1a le commentaire de certaines fresques quaternaires, ou l’on voit des hommes armés de l’are poursuivre des bisons ? (°) Aprés avoir amassé de tels exemples, |’auteur n’avait qu'un pas a (4) P. 74 et ss. Cf. aussi advertissement. (2) P. 91 et ss. (3) P. 112 et ss. (*) P. 151-152. (5) Ex. : fresques de Cogul, d’Albarracin, Rev. arch., \912,t. [, p. 217, fig. 24; p. 220, fig. 27, etc. 660 WALDEMAR DEONNA. UN PRECURSEUR DE LA THEORIE. faire pour élaborer dans le sens actuel la théorie des origines de l'art figuré : « Ceux donc qui sont scavans aux secrets de l’ancienne théo- logie, assurent que les premiers qui mirent des images aux temples, semblables 4 celles avec lesquelles Jes anges avaient paru sur terre, ce ne fut qu’a dessein d’attirer plus facilement par la force de la ressem- blance ces bienheureux esprits » (*). Changeons quelques termes, mettons a la place de ces images bibliques les fresques quaternaires, au lieu de temples parlons de cavernes; n’est-ce pas déja la thése soutenue par les préhistoriens actuels, celle des origines magiques de Yart ? Toutefois, 4 partir de ce point, GarrareL dévie, et, en croyant fervent qui prescrit |’odieuse magie, il explique ces influences sympathiques par les astres; il ne déduit done pas les conclusions naturelles que on aurait pu attendre d’un exposé aussi logique. La manie astrolo- gique, comme la crainte de la magie, ou plutét la crainte de l’Eglise et le désir de ne point avancer quelque opinion dangereuse, |’en ont empéché. Qu’ett dit Mgr l’évéque de Nantes, a qui l’auteur dédiait son ouvrage, si celui-ci avait eu recours a la magie pour expliquer que les images des temples, attirant les anges « par la force de la ressem- blance », recevaient ce pouvoir de principes considérés comme diaboliques ? N’est-il pas curieux de constater, qu’aprés avoir renié avec dédain toutes ces vieilles théories fondées sur l’analogie, qu’aprés avoir voulu interpréter par des principes métaphysiques les origines de Vart, invoqué le sens désintéressé du beau, on revienne, par d’autres voies, aux vieilles idées? Pareil retour a eu lieu en médecine; l’ancienne médecine des signatures, dont GaFFrAREL nous entretient longuement aussi (?), revit dans certaines méthodes médicales modernes, et la médication organique de Brown-SequarD n’est que |’adoption, par 1a science officielle, des vieilles croyances populaires, fondées, a tort ou a raison, sur la guérison par l’analogie (3). Wa pear DEONNA. Geneve, décembre 1913. (4) P. 123. (?) Cf. Capanis-Barraub, Remédes de bonne femme, p. 137 et ss. (3) Ibid., p. 336 et ss., L’opotherapie a travers Uhistotre et dans la médecine populaire ; Horrrer, Organotherapie bei Gallo-Kelten und Germanen, 1912. The origin of Cauchy’s conceptions of a definite integral and of the continuity of a function. Many words which are often used have at least two very different meanings. Thus, the word « mathematics» is sometimes used to denote the processes which have been and are now used to discover entities or truths of a certain kind, and sometimes to denote the entities or truths discovered by means of these processes. From this verbal confusion has grown a very harmful confusion which has shown itself repeatedly in discussions on the principles of mathe- matics, when some who rightly perceived the great importance of discovery mistakenly imagined that logic was at fault in ignoring the processes of discovery — «intuition ». We speak of « the history of mathematics », and this, in the fullest sense, would seem to mean the history of those processes which have been used to attain to knowledge of those truths which mathematicians, qud mathematicians, seek to find out. At least, this would presumably be the ideal history of mathematics : as it is, we can only even approach this ideal in a very few cases. Mathematicians usually consider that the description of their processes of thought is of little importance, and that the chief interest of their work lies in the concepts and the truths and proofs of them that they reach, or think that they reach, or try to reach. Consequently, the history of mathematics is usually made up of only a part of the above description of processes, and the description and comparison of the various notions that men have had of mathematical truths, mathematica! entities, and mathematical methods. Again, we speak of «the principles of mathematics », when we are not speaking of the principles that may have guided mathematicians in their search for certain truths, but of the logical analysis of these truths. Much the same is the case with the word « concept» or « concep- 662 PHILIP E. B. JOURDAIN. tion». In the logical meaning of the word, what we call a «concept » is the entity itself that may be partially or wholly discovered, but has itself no origin or development. It did not come into being at a certain time and plaee and proceed to maturity or death, any more than a proposition may be true at one time and false at another. A particular human being may have been the first to recognize its character, and he would have recognized it at a certain time, and he or others may have gradually known more about it or forgotten it as lime went on; but this is a totally different question. Because some reflective savage of past ages may have been the first to form an idea of the number 2 or recognize the truth of the proposition 2 + 2 = 4at some early period of the world’s history, we obviously cannot con- clude that the concept in question or the truth in question first had its being then. A solipsist may think that his friend only exists in his perception, and he cannot be decisively refuted as long as he confines his attention to sense-perceptions; but, if he attempts to extend his solipsism to the domain of logic and mathematics, he can be refuted. It may be urged that a proposition may be true now and false, for example, last year. Thus, «the present year is 1913» may seem to be the expression of such a proposition. Now, while even such logicians as BooLE and MacCo.u spoke of « propositions which are sometimes true and sometimes false», modern logicians carefully distinguish between the constant «propositions» and the «propositional fune- tions» which depend on one or more «variables» — representatives of any member or members of classes of determined arguments. The above is the expression of a propositional function; the « variable » is the time, and is indicated by the words «the present year». These words may refer to any year, but, when a phrase marking a certain date, — like « the year in which I wrote these lines» or «the year in which the battle of Waterloo took place », — is substituted for the above words, we get an expression of a proposition, of something true or false eternally. In this essay, the words «process of conception» will be used to denote a psychological process whose object it is to discover a logical entity called a «concept». Now, as a slight acquaintance with the history of science teaches us, there is a third thing which it is impor- tant to consider : it is a partial glimpse of that which is here called the «concept», which has often been mistaken for a complete view of the concept. Examples of vague and instinctive perceptions of concepts are afforded by the work of Euter treated in the present essay. These THE ORIGIN OF CAUCHY’S CONCEPTIONS. 663 vague perceptions were thought by him and others completely to denote a concept: thus, EuLer’s« continuous function» was thought to denote the precise concept which we now eal] «analytic function». Such a partial glimpse, and not that part of the concept which is glimpsed, will here be called a «conception». Thus, conceptions and the process of conception are of a psychological nature and form part of the subject-matter of what is called «the history of mathe- matics»; while concepts are logical entities and form part of the sub- ject-matter of what is called «the principles of mathematics». We shall now be able both to use correctly the current phrases about the origin and development of conceptions and to discard, to a great extent, the language of pedantry. If, led astray by the ambiguities of ordinary language, we confuse what is here called a «process of con- ception» with a «concept», our confusion is analogous to that between the tools used for excavation and what is excavated (*); if we do not distinguish between a «concept» and a «conception», we are confusing an object with the blurred images of it in the mirrors of ourminds. A conception, being psychological, is something belong- ing to one man, though it is, perhaps, a fairly good copy of that belonging to another, and so we may speak of « Euter’s conception » or «Caucny’s conception». Buta concept is nobody’s property. A conception is often given to the world, and becomes everybody’s pro- perty: a concept is not even everybody’s property Concepts are dealt with by logic, in which all psychological ques- tions are irrelevant; but deduction is as much at a standstill if con- ceptions are given it to work with as geometry would be if it had to work with strings instead of conceptual lines, and knots in them instead of points. To deal with conceptions seems to me the chief present function of history. Some are of opinion that history is an end in itself, and some think that the only good in history is its heuristic value. It seems clear to me that history provides an enormously valuable — perhaps the only — means of attaining a just idea of our knowledge by stimulus to criticize. Then, it gives a stimulus to original discovery; and then, again to criticism. Since Caucuy’s time, we have had some definite knowledge of the (*) Cf. my little book on The nature of mathematics, Edinburgh and London, 1913, p. 8-9, 83-84. I there proposed to distinguish between « Mathematics -, a class of concepts, and « mathematics », a psychological process. 664 PHILIP E. B. JOURDAIN. concepts denoted by the words « function », « integral », and « con- tinuous function ». Caucuy, indeed, only defined the « definite integral » of a certain class of functions, — a restriction partly removed by Riemann and others, — but it was defined with con- sciousness of what functions were to be included and what excluded. The case was different with Euter. He only had a vague feeling of what ought appropriately to be classed as a « function », and conse- quently had only glimpses of certain concepts which seemed to him to be fitly named « integral » and « continuous function ». He was in the same kind of position as those people who hold that X was a poet without being exactly sure how « poet » should be most appropriately defined. The process of search for the complete concept of « definite inte- gral », of which parts only had been seen by the minds’ eyes of mathe- maticians, has been, broadly speaking, a process of sucessive genera- lization. The conception of the « continuity » of a function has had a different history. The original meaning was even more vague, and less of it was preserved as time went on. Indeed, it almost seems as if the name was the only permanent thing about it. It is well-known (‘) that, though Leipniz, in continuity with his- torical development, conceived the integral calculus as a calculus summatorius (?), yet, in the formal development of the process of integration by Jonann Bernou.ii and Euter, that aspect of the integral as the inverse of a differential became more prominent, and Euter, indeed, defined the integral calculus, at the beginning of his Jnstitu- liones calculi integralis of 1768, as the method of finding, from a given relation of differentials, the relation of the quantities themselves. Indeed, Euter only used the sum-conception for the approximate evaluation of integrals. The sum-conception was reinstated as the fundamental notion of the integral calculus by Caucny. In his Résumé des lecons données @ Pécole polytechnique sur le calcul infinitesimal of 1823, the existence of a limit — an arithmetical translation of the geometrical « area » — of certain sums formed with the aid of a continuous function )(2) was proved to exist (3) and called by the old name of « definite integral ». (4) Ci. A. Voss, « Differential und Integralrechnung», Emcykl. der math. Wiss., vol. I, A 2, p. 88-89, 95. (?) With Newton, integration was simply «the inverse antha of fluxions ». (3) See section XVIII, below. THE ORIGIN OF CAUCHY’S CONCEPTIONS. 665 It was a function of the limits of the integral and the form of /{(z). Caucny’s manner of founding the integral calculus showed, by con- struction, the existence of the class of functions such as F(z2) which admit for derivative a given continuous (') function f(a). Before Caucny, such integrals were found, and thus shown to exist, for many {(z)’s; but Caucuy proved the general proposition. This sum-conception was already mentioned in Caucny’s memoir on definite integrals of 1814, but no indication was given either there or, so far as Iam aware, elsewhere of the reasons which led Caucny to the abandonment of Euter’s conception of the integral. This point isa very important one in the history of the theory of functions, because of the fact that the sum-definition underlies both the conception of Caucuy and Gauss of an integral between complex limits, and those of Caucuy, Riemann, pu Bots-Reymonp, Smirn, Darsoux, Jorpan, and more modern authors (*) of an integral of a real non-analylic function between real limits. This gap between the conceptions of EuLer and those of Caucuy remained unfilled in my paper on « The Theory of Functions with Caucuy and Gauss » (*), although, in the historical investigations into the theory of functions which I made as preparatory to a connected account of the development of the theory of transfinite numbers (*), and which led to the writing of the before mentioned paper, I have briefly indicated (°) how, in my opinion, the gap must be filled. In short, it seems to me that Fourien’s discovery of the tri- gonometrical representation of certain discontinuous functions led to the perception that, by the sum-conception of a definite integral, we can easily define the definite integrals of such functions, while these integrals are not differentiable at all points. In the following paper, I have also attempted a thorough investiga- (1) This word is to be taken in the modern sense, which was first given by Caucuy. See sections XI, XIII, and XIV below. (*) Cf. H. Leseseux, Legons sur Uintégration et la recherche des fonctions primitives, Paris, 1904; W.H. Youna, « On the General Theory of Integration », Phil. Trans., A, vol. CCIV, 1905, p. 221-252, and Scnornriins, Die Entwich- elung der Lehre von den Punktmannigfaltigheiten, part Il, Leipzig, 1908, p. 3)8-325. (3) Bibl, Math. (3), vol. VI, 1905, p. 190-207; cf. especially the note on p. 193. (4) Cf. Archiv der Math. und Physik (3), vol. X, 1906, p. 254-281, and fol- lowing volumes. (®) Ibid., note on p. 261. 666 PHILIP EK. B. JOURDAIN. tion of the change in meaning of the term « continuous function ». This change is frequently neglected and has given rise to many mis- interpretations of expressions of views held by older analysts. This change was also brought about by the work, especially of Fourter, on trigonometrical developments; but Fourier himself always used the term « continuous function » in the sense which it had before Caucny. The point of view from which the two chief subjects of this paper — the reinstatement of the sum-conception of an integral and the deve- lopment of the notion of « continuity » — can best be considered is that of the profound modification of the conceptions of pure mathematics which was a result of Fourter’s work. It is well known that Fourier had precise notions on the convergence of series and demonstrated the convergence of the series and integrals named after him in a manner which, at bottom, is exact, and is, in fact, the way which was later put into the form of a model of mathematical deduction by Dinicutet. In my « Note on Fourier’s Influence on the Conceptions of Mathematics » (1), | have shown that Fourrer came very close to the discovery of non-uniform convergence. Fourier, as we should expect from what we know of his views on the relation of mathematics to physics, never carried out the purely mathematical development of his conceptions. This was done by Caucuy, and the theories of func- tions of real and of complex variables and the various theories which grew out of them and have now become almost autonomous, show how transcendantly important these conceptions were. I will now give a more detailed account of the contents of the foi- lowing essay. After a short account (§ I) of the early history of the conception and word « function », and a notice (§ II) of the early instances of the integration of partial differential equations, which is of some impor- tance in connection with EuLer’s notion of « continuity » of a function and is not discussed in Moritz Cantor’s Geschichte, 1 proceed (§ LI) to give as complete a set of references that I can to the treatment of and controversies on the problem of vibrating cords with D’ALEMBERT,. Euter, Danie. BernouLii, and Lacrance, and a rather more detailed discussion of the distinction that arose chiefly therefrom between (*) Proc. Fifth internat. Congress of Mathematicians (1912), Cambridge, 1913, vol. II, p. 526-527, The subject of the present paper was shortly touched upon in § I of this communication. THE ORIGIN OF CAUCHY’S CONCEPTIONS. 667 « continuous » and « discontinuous » functions, as shown in the works of Ever, Lacrance, Arsocast (§ IV), Lacroix (§ V), and Fou- rier (§ VI). A short summary of the history of the determination of the coefficients in trigonometrical series before the time of Fourter is given in § VII; in § VIII, Fourter’s first example of the determination of coefficients is considered, for it clearly shows the psychological necessity of extending, by the sum-conception, the conception of a definite integral even to such functions whose integral has not at every point a determinate differential quotient; and, in § 1X, Fourten’s analytical representation, by integrals, of what ArsoGast would call « contiguous but discontinuous functions » is given. In §§ X, XI, and XII, Caucny’s early memoirs of 1815, 1814, and 1821 are con- sidered from the point of view of a search for early indications of the new conception of « continuity » and the sum-conception of a definite integral. After a summary (§ XIII) of the development of the con- ception of function from Ever to Caucny, with some reflections and further details, § XIV deals with the formulation of the conception of the « continuity » of a function which was given by Botzano in 1817 and is almost identical with that of Caucuy; and § XV is on the curious combination of the old and new conceptions of « continuity » pre- sented in De Monéan’s text-book of 1842. Caucny’s simple example constructed for the same purpose as those of Fourier (§ [X) is given in § XVI; Caucny’s « singular integrals » are discussed in § XVII; and Caucny’s « existence theorems » are discussed in § XVIII. One of the chief characteristics of modern mathematics is the use that is made of the notion of variability, which finds an expression in what is pictured to be the motion of a point along a line, on a plane, or in space. It appears that the difficulties in the idea of motion shown to exist by Zeno caused the ancient Greeks to look with disfa- vour on any attempt to introduce the idea of motion into their system of geometry — at any rate in the rigorous form in which they strove finally to present it. Modern mathematics is characterized at the beginning and up to about the middle of the nineteenth century by almost a disdain of logic, and, to a logician, the rapid growth of the mathematical sciences on foundations which were quite unexamined, but turned out to be, to a great extent, solid, seems almost to point to 6638 PHILIP E£. B. JOURDAIN. some very fairly trustworthy instinct for the truth in mathematicians which gave rise to a faith that has often been justified. The notion of a « variable », to which corresponds a point moving on an ordinate and generating a curve, was familiar to Descartes and FERNAT, Was expressed explicitly by RopervaL, and was put to great use in mechanics by Gatiteo and Newton. This correspondence of posi- tions of two points, one moving on the abscissa and the other on the moving ordinate drawn through the first point, first had to have a special name when the discovery of the infinitesimal calculus showed that it was necessary to consider such correspondences more gene- rally than had hitherto been the case. Thus (1) Leibniz, in 1692, used the word «function» to denote lengths — like ordinate, tangent, radius of curvature, etc., — which stand in a definite relation to the variable points of a curve. In the more modern sense, the word was used by JonaNnn Bernou.xi from 1698 onwards, and taken over and exhibited as fundamental in analysis by Euter. At the beginning of EuLEr’s Introductio of 1748, a « function » of a variable quantity was defined as «an analytical expression composed in any way of that variable quantity and numbers or constant quantities », and, some years before this, CLarraut and Ever had used the modern notation of a function, which consists of a letter placed before the letter representing the variable. It must be remembered that the word or other notation used to denote a conception is, in itself, of little importance. What is important is the first perception — even though it be not quite clear — ofaconcept and of its great importance for our mathematical ana- lysis. The name and notation are only outward and visible signs of this; they were invented because it was foreseen that the notion would play a great part in that generality in the conception and expression of certain truths for which mathematicians strive. It is not difficult, especially at the present time, to show that the classification which Euer gave of « algebraic » and « transcendental » functions is open to criticism. But we shal] now have to examine the circumstances which led to the extension of the conception and word « function » beyond the « analytical expressions » of BernouLii and Kutex. Thus, Euter was soon led to consider « arbitrary functions » by the integration of partial differential equations. (4) The history of the conception of function before and after EuLeR was dealt with by A. Prinasagim and J. Moux (cf. § XII). THE ORIGIN OF CAUCHY’S CONCEPTIONS. 669 il Eucer (*) first investigated partial differential equations. In a memoir of 1734, he succeeded in integrating completely differential equations with three variables by making « arbitrary functions » enter into their integrals. Butheseemsto have forgotten this calculus of par- tial differentials until d’ALeMbert used it in mechanics and was the first to show its importance. D’ALempeErt, as we shall see, maintained that these arbitrary functions must each be expressed, for ils whole course, by one and the same — algebraic or transcendental — equation. This property was, at that time, expressed by the phrase : « the function is subject to the law of continuity ». On the other hand, Evter main- tained that the curves which the arbitrary functions represent need (4) «Additamentum ad dissertationem de infinitis curvis ejusdem generis », Comment. Acad. Petrop., vol. VII, 1734 and 1735 (published 1740), p. 184- 200 (this memoir immediately follows one « De infinitis curvis ejusdem generis, seu methodus inveniendi aequationes pro infinitis curvis ejusdem generis » on p- 174-183, where p. 180 near the end is a mistake for p. 190, and thus the fol- lowing pages are numbered wrongly by 10). See, among other places, p. 192, $19. This fact was mentioned by Jacques ANrTonIr JosEPH CousIN (Astronomie physique, 1787). Cf. Arsogast, Mémoire of 1791, quoted below, p. 3. This fact is not noticed by M. Cantor in his account ( Vorlesungen tiber Geschichte der Mathematik, vol. Ill, p. 881-882) of the memoir of Eu.er’s in question. That part of the second edition of J. F. Montucta’s, Histoire des Mathéma- tiques (vol. III, Paris, 1802, p. 342 352) wich dealt with the integration of partial differential equations, was only printed after Montucla’s death, and Jéromk pg LALANDE, who then completed the work, had it revised by Lacroix, who added a note (p. 344) which is all the more valuable as the early history of partial dif- ferential equations is not completely dealt with in M. Cantor's Geschichte. Cf. also S. F. Lacroix, Traité du calcul différentiel et du calcul intégral, vol. 1, p. Xu, 225-249. We may also mention here that Lacroix (Monruc.a, op. cit., p. 344) remar- ked that Nictaus Brrnoutu (Acta Eruditorum, 1720; Jonann Bernov.wi's Opera, vol. Il, p. 443) investigated the relations between the partial differentials in an exact equation involving two variables, and his work implicitly contains Fontainn’s results. This was not mentioned by Canror (op. cit., vol. III, p. 473). On Fontaine's and Crainaots researches on this subject, cf Mon- TUCLA, op. cit. p. 167-171, 190-193; Canior, op, cit., p, 882-889. However, this is not immediately connected with our present subject, since the integration of exact equations only depends on that of functions of one variable and all the functions which appear in the integrals are determined, arbitrary constants alone entering into the final form of the integrals. 670 PHILIP FE. B. JOURDAIN. not be subject to any law, but may be « irregular and discontinuous », that is to say, either formed by the assemblage of many portions of different curves, or traced by the arbitrary motion of a hand moving without a law. [t was first in the discussion of the equation of vibrating cords that these reasonings appeared. Il “~ — \t was pD’ALemBert with whom began (1), in 1747, a systematic inves- tigation of the problem of vibrating cords and of the partial difteren- tial equation to which it leads. p’ALEMBERT was only concerned, at first, with proving that the problem has an infinity of solutions besides the one which Brook Taytor found in 1713. From Euter’s (1748) development of, and commentary on, p’ALEMBERT’s memoir, it would appear at first sight as though their solutions only differed in points of secondary importance. But, as Burkuarprt (?) says, D’ALEMBERT and Euter used, indeed, the same words, but connected different ideas with the words. The controversy (*) which then arose bee (?) On the history of the problem and the controversies to which it gave rise, cf. M. Cantor, op. cit., p. 900-906 ; Montucta, op. cit., p. 659-667; the refe- rences (to which this section is a supplement) in my paper in the Archiv der Math. und Phys. (3), vol. X, 1906, p. 255-256; H. Lesrseur, Legons sur les séries trigonométriques, Paris, 1906, p. 19-36; E.W. Hosson, The theory of func- tions of areal variable, and the theory of Fourier’s series, Cambridge, 1907, p.635- 641; and G. A Gipson. «On the History of the Fourier series », Proc. Edinb. Math. Soc. vol. XI, 1892-1893, p. 137-166. But the most detailed history of this problem and the controversies is given on p. 10-14 of H. Buskuarpt’s bulky report: « Entwickelungen nach oscillirenden Functionen und Integration der Differentialgleichungen der mathematischen Physik», Jahresber. der Deutsch. Math. Ver., vol. X, Part II, Leipzig, 1901-1908. In this report is brought out (in the section on p. 47-342) the fact that the theory of trigonometrical series did not wholly rise from the problem of vibrating cords, but also in part from the need shown by theoretical astronomy of developments of analytic functions in such series. Secondly, on p. 1-10 is an account of the treatment, by the Brr- NOULLIS, EuLER, and others, of vibrating systems, before the date of d’ALEm- BERT’S memoir of 1747. Thirdly, there are some important corrections and remarks on the well-known historical sketch in Rizmann’s « Habilitations schrift »; for them see p. 12, 41. (?) Op. cit., p. 14. (3) Jbid., p. 14-18. THE ORIGIN OF CAUCHY’S CONCEPTIONS. 671 o DAvemBERT and Euter served the useful purpose of compelling the disputants to state their conceptions precisely : both understood by the word equation an equation between two analytical expressions, and neither of them had the least doubt that two such expressions which coincide for a definite interval of the variable must also coincide outside this interval. They differed in the use of the word function; p’ALembert always imagined a function as an analy- tical expression, while EuLee imagined it as representing an arbitrarily — graphically — given curve (‘). Ewuter believed that it was admis- sible to apply certain of the operations of the infinitesimal calculus to arbitrary curves, but the legitimacy of his reasoning was generally contested (7). p’ALembert (3) maintained that irregular curves, not being expressible by one definite function through their whole course, (!) Histoire dz Acad. de Berlin, 1748 (published in 1750), p. 80: « Ayant done décrit une semblable courbe anguiforme, soit réguliére, contenue dans une certaine équation, soit irréguliére ou méchanique, son appliquée [ordinate] quel conque fournira les fonctions dont nous avons besoin pour la solution du pro- bléme.» Eurer (Ibid., p. 84) also remarked: « Ayant ainsi donné la solution générale, comprenons y encore quelques cas, auxquels la courbe anguiforme est une courbe connue, dont les parties soient liées en vertu de la loi de continuité, de maniére que sa nature puisse étre comprise par une équation.» Then he gave the solution in a series of sines, referred to below; and he did not say expli- citly whether the series was finite or not. We may remark here that, in the first chapter of the second volume of EuLEr’s Introductio in Analysin Infinitorum (Lausanne, 1748), curves are divided into «continuous curves» and «discontinuous curves». «Curves» are opposed to «functions», and, in the first chapter of the first volume, a function is (p. 4) defined as an analytical expression and no mention is made of « discontinuous functions-. The division referred to in the second volume is (p. 6): « Ex hac linearum curvarum idea statim sequitur earum divisio in continuas, et disconti- nuas seumiztas. Linea scilicet curva continua ita est comparata, ut ejus na- tura par unam ipsius # Functionem [that is, analytical expression] definitam exprimatur. Quod si autem linea curva ita sit comparata, ut variae ejus por- tiones BM, MD, DM, etc., per varias ipsius@ Functiones exprimantur : ita ut, postquam ex una Functione portio BM fuerit definita, tum ex alia Functione portio MD describatur; hujusmodi lineas curvas discontinuas seu misxtas et irre- gulares appellamus ; -propterea quod non secundum unam legem constantem for- mantur, atque ex portionibus variarum curvarum continuarum componuatur . (?) Lepescur, Séries trigonométriques, p. 20n. (3) Histoire del Acad, de Berlin, 1750, p. 358; d’Atempert’s « Addition au mémoire sur la courbe que forme une corde tendue, mise en vibration» is on p- 355-360 of this volume. Cf. Opuscules, vol. I, 1761, p. 7; Lagraner, (Euvres, vol, 1, p, 68. \\ ' 672 PHILIP E. B. JOURDAIN. cannot form the subject of analysis. « It seems to me, » says D'ALEM- BERT, « that we cannot express y analytically in a more general man- ner than by supposing it to be a function of t and of s. But, with this supposition, we only find the solution of the problem for the cases in which the different figures of the vibrating cord can be inclu- ded in one and the same equation. In all the other cases, it seems to me impossible to give a general form to y ». We will here pass over many of the details of the researches and discussions of Danie. Bernoutui, EuLer, and p’ALemsert (*), remarking that BernouLii (1753) stated, on very inadequate grounds, that wholly arbitrary functions could be represented by trigonometrical series. It is worth while to notice that Macu’s (?) statement that Bernoutti only used finite periodic series and Fourier was the first to use infinite series of this nature is contradicted by Rremann’s (*) account. Here RieMANN stated that BerNouLLi appealed to the fact that there are an infinity of constants in the solution by trigonometrical series : _ TL Mee . str y=asin + Bsin—— + ysin—— +... which he gave, and these coefficients can be so determined as to make y = /(x) any assigned curve. The historical circumstances are as follows (+). In his memoir of 1748, EuLer had given (5) the above equation as a particular solution; and Bernovuui (°) observed this, but held, on physical grounds, that the solution was perfectly general. Euter, in his criticism (1753) of Bernoutu’s memoir, did not admit this gene- rality, for that would be equivalent to admitting that every curve could be represented by a trigonometrical series, and this proposition he considered to be certainly false, seeing that a curve given by a trigo- nometrical series is periodic — a property not possessed by all curves. It may be remarked that the objection was frequently urged that an algebraic function could not be represented by a trigonome- (4) Cf. BurKHARDT, op. cit., p. 18-24. (2) Die Principen der Warmelehre, 2" ed., Leipzig, 1901, p. 104, 111. (5) Partielle Differentialgleichungen, ed. Hartenporrr, Braunschweig, 1869, p. 43-44. (4) Cf. Gipson, loc. cit., p. 142. (5) Histoire de V Acad. de Berlin, 1748, p. 84-85. (°} Ibid., 1753, p. 147. THE ORIGIN OF CAUCHY’S CONCEPTIONS. 673 y trical series, because the series gives a periodic curve while the func- tion does not. It is possible that there was a difficulty, not only in believing that, when a function is defined for a given range of values of the argument, its course outside that range is not determined, but also that a function whose course within a certain range is not deter- mined by its course within another interval within that range may be determined for certain other ranges. It was Fourier who first recog- nized and stated both of these apparently paradoxical facts. Retur- ning, now, to Euter; when seeking to establish his position, he remarked (*) that it might be argued that, since there is an infinite number of constants, a, B, ,..., at our disposal, it must be possible to make the proposed curve coincide with any given curve; but he stated explicitly that Bernoutui himself had not used this argument (°). BerNnout.t, indeed, did not seem, in his memoir of 1753, to have quite grasped the mathematical consequences of his solution; his results seemed so satisfactory in their explanation of the facts of observation that he was prepared to maintain the generality of his solution on that ground alone. In a letter addressed to Ciatraut and published in the Journat des Scavans for March, 1759 (3), he stated very clearly the substance of his memoirs of 1753 and the line of reasoning that had led him to his treatment of the problem. In criticizing Eu.er’s views of his memoirs he (*) explicitly accepted the argument from the infinite number of disposable constants. The weakness of the argument from the infinity of constants does not seem, in spite of RiemMAnn’s assertion to the contrary in his lec- tures, to have been brought forward by Evuten. Diricuer (5), in his second memoir (1837) on the representation of arbitrary functions by trigonometrical series, pointed out in the follo- wing way that the infinity of coefficients of a power-series cannot be arbitrarily determined. The coefficients of a rational whole function of « of the nth degree can be determined so that the series becomes equal to an arbitrary function f(z) for n +- 1 values of xz. Further, the coefficient of the mth term of the series approaches a certain limit (*) Histoire de l’Acad. de Berlin, 1753, p. 200. (?) «.... n'a pas fait cette objection. » (*°) P. 59-80; cf. Burkwarpt, op. cit., p. 21. (4) Loe. ecit., p. 77. (°) Repertorium der Physik, vol. 1, p. 161; Ostwald’s Klassiker, n° 116, p. 16-17. // 674 PHILIP E. B. JOURDAIN. Nas n increases without limit; but we cannot conclude the false result that a wholly arbitrary function can be represented by a power- series, We now come to the investigations of Lacrance (*) and the discus- sions on these investigations between p’ALEMBERT, LAGRANGE, and. DANIEL BERNOULLI (?). LAGRANGE (1759) resolved the problem of vibrating cords for a cord loaded with a finite number of masses and then passed to the case of an infinity of masses; and concluded that, as in the first case the law of continuity need not subsist, it need not do so in the second. However, some time afterwards, having solved the same problem by a different analysis, he approached in part to D’ALEMBERT’s Opinion, and, without admitting that arbitrary functions are subject to the law of continuity, limited their discontinuity by requiring that the diffe- m7” « rential quotients should make a leap nowhere in the curve oa™ which represents the initial figure of the cord (°). And yet Lacrance in 1759 came very near to the discovery of (Fourter’s) formula for the development of an arbitrary function in a trigonometrical series (*). And it must be noticed that p’ALempert, EuLer, and LaGrance all agreed in holding that BernouLui’s solution was not general; but, while p’ALEmBERT (>), in order to be able to hold that Bernou.ut’s solution was less general than his own, had to assert that even an analytically given periodic function cannot always be represented by a trigonometrical series, LAGRANGE (°) believed that he could prove this possibility (7). But Fourrer’s assertion (1807) that an arbitrary function could be expressed by a trigonometrical series appeared to LAGRANGE so impossible that he combated it in the most decided way. RremANn (8) stated that, according to an oral communication from (4) BuRKHARDT, op. cit., p. 27-37 (p. 25-27 contain an account of EULER’s inves- tigations of 1746-1748 on the propagation of sound in air). (2) Ibid., p. 37-43. (3) On the views of d’ALEMBERT, EULER, and LaGRANGE, see also Dz MoRGAN, The differential and integral calculus, London, 1842, p. 727-729. (+) BurKHARDT, op. cit., p. 32-33 ; Gipson, loc. cit., p. 143-144. (5) Opuse. math. vol. I, p. 42 art. XXIV. (°) Mise. Taur., vol. If., 1766, p. 221, art. XXV. (7) Cf. Rizmann, Ges. math. Werke, Leipzig, 1876, p. 218; 1892 edition, p. 232. (*) Ges. math. Werke, 1876, p. 219; 1892, p. 233. THE ORIGIN OF CAUCHY’S CONCEPTIONS. 675 DiricuLet, there is a manuscript on this point in the archives of the Paris Academy of Sciences. lV Out of these discussions grew tbe investigations as to what discon- tinuities in the integrals of partial differential equations were permis- sible, of Conporcet, LAapLace, Di CaLuso, Arpocast ('), DE Lorena, and others (7). We must consider the important distinction formulated by Arpogast. Lovis-Francois-ANTOINE ARBOGAST’S Memoir (*), which gained the prize offered by the Academy of St. Petersburg in 1787 for the best answer to the problem: « Si les fonctions arbitraires, auxquelles on parvient par l’intégration des équalions a trois ou plusieurs variables, représentent des courbes ou surfaces quelconques, soit algébriques ou transcendantes, soit méchaniques, discontinues, ou produites par un mouvement volontaire de la main; ou si ces fonctions renferment seulement des courbes continues représentées par une équation algébrique ou transcendante (4), » led to results in conformity with EuLer’s views; but the most important feature in it from our present point of view is the distinction expressed there (°) for the first time between discontinuity and discontiguity. « The law of continuity cousists », says Anpocast, «in that a quantity cannot pass from one state to another without passing through all the intermediate states which are subject to the same Jaw. Algebraic functions are regarded as continuous because the different values of these functions depend in the same manner on those of the variable; and, supposing that the variable increases continually, the function will receive corres- ponding variations; but it will not pass from one value to another without also passing through all the intermediate values. Thus the (4) Burkuannt, op. cit., p. 43-45, (?) Cf. Lacroix, op. cit., vol. IL, p. xut., 228-238, (2) Mémoire sur la nature des fonctions arbitraires qui entrent dans les inté- grales des équations aux différentielles partelles, St Petersburg, 1791. Cf. M. Cantor, op, cit., vol. IV, Leipzig, 1908, p. 880 (article by C. R. WaLinur). Cf. Ibid., p. 878-882 on the nature of the arbitrary function in the integrals of partial differential equations. Cf. also p. 552-553, 790-791. (4) Cf. a note on p, 44 of BuRKHARDT, op, cit. (5) ARBOGAST, op. cit., p. 9-I1. 676 PHILIP ER. B. JOURDAIN. ordinate y of an algebraic curve, when the abscissa x varies, cannot pass brusquely from one value to another; there cannot be a saltus (saut) from one ordinate to another which differs from it by an assignable quantity; but all the successive values of y must be linked together by one and the same law which makes the extremities of these ordinates make up a regular and continuous curve. « This continuity may be destroyed in two manners : « (1) The function may change its form, that is to say, the law by which the function depends on the variable may change all at once. A curve formed by the assemblage of many portions of different curves is Of this kind... It is not even necessary that the function y should be expressed by an equation for a certain interval of the variable; it may continually change its form, and the line representing it, instead of being an assemblage of regular curves, may be such that at each of its points it becomes a different curve; that is to say, it may be entirely irregular and not follow any law for any interval however small. « Such would be a curve traced at hazard by the free movement of the hand. These kinds of curves can neither be represented by one nor by many algebraic or transcendental equations. » Arsogast called all such curves « discontinuous curves », and similarly for « disconti- nuous surfaces » and functions. Then: « (2) The law of continuity is again broken when the different parts of a curve do not join on to one another (ne tiennent pas les wnes aux autres)... We will call curves of this kind «discontiguous curves», because all their parts are not contiguous », and similarly for « conti- guous functions ». Arsoeast then decided that the arbitrary functions which enter the solution of partial differential equations of the first (4) and second (?) orders need neither be continuous nor contiguous, and maintained(*) against d’ALemBerT that, in the equation of vibrating cords, a saltus in the values of d°y/dz? is permissible — the equation only requires that in that case 0*y/dt? should make the same saltus at the same place. It is of some interest to notice that MontucLa, who just mentions (+) the work of Arsoeast in this connexion, shows what is apparently the (*) ARBoaast, op. cit., p. 12-53. (*) Ibid., p. 54-94. (3) Ibid., p. 77. (4) Op. cit., vol. IL, p. 351. _ a ee ~~ THE ORIGIN OF CAUCHY’S CONCEPTIONS. 677 influence of Arsocast’s nomenclature in a passage shortly before the one in which he mentions Arsocast’s memoir. « EuLEeR », says Mon- TucLa (1), « prétendoit que cela n’étoit pas nécessaire, et que ces fonc- tions pouvoient méme étre discontinues, au point d’étre représentées par les ordonnées d’une courbe quelconque sans équation, telle que seroit une courbe tracée 4 la main et libero ducto, et méme sans conti- guité dans ses parties, comme une suite de points placés ad libitum. » Although the second edition of S. F. Lacroix’s Traite de calcul diffe- rentiel et de calcul intégral \*) is subsequent to the communicated results of Fourier (*), it is so much under the influence of the ideas of Ever and Lacrance that we will consider it shortly before dealing with Fourier’s work. In the first place, we have the following defini- tion of a function. « Toute quantité dont la valeur dépend d’une ou de plusieurs autres quantités, est dite fonction de ces derniéres, soit qu'on sache ou qu’on ignore par quelles opérations il faut passer pour remonter de celles-ci a la premiére. (4) » This definition has been noticed by Princsnem (°) as being, in its wording, similar to the famous one due much later by Diricutet, which was the principal sign of the fact that, owing principally to the discoveries of Fourier, the notion of functionality was to be thenceforward divorced from the idea of analytically expressible relation. However, as PrinesHemm remarked, the examples show that Lacroix did not really anticipate DIRICHLET. With regard to « continuity », Lacroix only once, so far as I can dis- cover, although he mentioned (®) Arpocast, used the name of « dis- contiguity »(7). I havecollected in a note the references to statements, which do not seem to contain anything new, about the « law of conti- (*) Op. cit., vol. Ill, p. 350. (2) Paris, vol. I, 1810; vol. Il, 1814; vol. IIl, 1819. (*) These results were not, however, printed fully until 1822; a short account of them was published by Poisson in 1808, *) Op. cit., vol. I, p. 1-4. (®) Encykl, der math. Wiss., vol. I, A. 1, p. 7. (°) Op. cit., vol. Il, p. 686, xx; vol. Ill, p. xm, 310-311, (7) Ibid., vol. III, p. 249. 678 PHILIP E. B. JOURDAIN. nuity » in geometry and analysis (*). Continuity presupposes, accor- ding to him, an analytical expression, but arbitrary functions in the integrals need not be subject to the law of continuity. Another example of Lacrorx’s standpoint being that of LAGRANGE in his earlier works, is afforded by his treatment of convergence (’). The general idea of convergence is assumed as something already known and the word « convergence » is applied to the getting smaller of the terms of a series. We know that Fourier laid stress on this important point (°). VI We now come to the treatment of « continuity » of functions with Fourier (4). We shall refer to the English translation, by A. FrEE- MAN (°), Of the Théorie analytique de la chaleur of 1822, to the reprint of the Théorie in the first volume of Darsoux’s edition of the OEwvres de Fourier, and to the first part of the prize essay of 1811 — which is, in essentials the same as much of the Théorie — printed in 1824 in the fourth volume (for 1819-1820) of the Mémoires del Institut. The first mention of what Fourier understood by a « discontinous » function in the Théorie is in article 14: « ...We may develop in con- vergent series, or express by definite integrals, functions which are not subject to a constant law, and which represent the ordinates of irregular or discontinuous lines. This property throws a new light on the theory of partial differential equations, and extends the employment of arbitrary functions by submitting them to the ordi- nary processes of analysis. » (°) /) In article 219, Fourier proves that the result that a function is deve- (!) Op. cit., vol. I, p. 454; vol. II, p. 161, 673, 685-686, vol. III, p. 249, 307- 311. (2) Ibid., vol. I, p. 4-13. (3) We may notice, by the way, that Monructa (op. cit., vol. III, p. 207-209, 22In; cf. p. 258-259) used correct expressions about the theory of convergence, but did not do so on p. 209-210 (ibid.). (4) On Fourtr,s works and those allied ones of his contemporaries, cf. BURKHARDT, op. cit., p. 409-526. (8) The analytical theory of heat, Cambridge, 1878. (6) Guvres, vol. I., p. 10; Freeman’s translation, p. 22. This was stated in the same words in 1811 (Memoires, p. 191-192). THE ORIGIN OF CAUCHY’S CONCEPTIONS 679 lopable in a series of sines of multiple arcs, which had been obtained under the supposition that the function can be developed in a series of powers, can be extended « to any functions, even to those which are discontinous and entirely arbitrary » (1); and, in the next article, he remarks that, « whatever the given curve may be which corres- ponds to / (x), whether we ean assign to it an analytical equation, or whether it depends on no regular law, it is evident that it always serves to reduce in any manner whatever the trigonometric curve; so that the area of the reduced curve has, in all possible cases, a definite value, which is the value of the coefficient of sin a in the development of the function » (?) In article 228, Fourier says : « With regard to those series in which only the sines and cosines of multiple ares enter, it is equally easy to prove that they are convergent, although they represent the ordinates of discontinuous lines. » (5) «It is remarkable», says Foursmr in article 230, «that we can express by convergent series, and, as we shall see in the sequel, by definite integrals, the ordinates of lines and surfaces which are not subject to a continuous Jaw. We see by this that we must admit into analysis functions which have equal values whenever the variable receives any values whatever included between two given limits, even though, on substituting in these two functions, instead of the variable, a number included in another interval, the results of the two substitutions are not the same. The functions which enjoy this property are represented by different lines, which coincide in a definite portion only of their course, and offer a singular species of finite osculation., » (+) (*) Oeuvres, vol. 1, p. 207; Freeman, p. 184. This passage occurs on p. 299 of the Mémoires. (®, G@urres, vol. I, p. 210; Freeman, p. 156; Mémdires, p. 301-302. On the formation of the coefficients by integration, Darsoux (@2nvres de Fourier, vol. I, p. 208-209) remarked in a note that « the determination of the coefficients of the series by definite integrals which keep a meaning even when the function is dis- continuous is due wholly to Fourier». It must be remembered that Darsoux, like most writers after the publication (1821) of Cavcny’s Analyse algébrique, used the word « discontinous» in a different sense to that in which FourmER used it. (3) Guvres, vol. 1, p. 221; Freeman, p. 196. In the Mémoires, p. 314-315, there is the same passage, except that «certain» replaces « equally easy», (4) Guvres, vol. 1, p. 224; Freeman, p, 199; Mémoires, p. 318. 680 PHILIP E. B. JOURDAIN. From this passage we see that Fourter considered it as true — per- haps self-evidently so — that two functions which are continuous in form coincide throughout if they coincide for any connected portion, however small, of the domain of the variable. In article 416, Fourier, speaking of the curve represented by the arbitrary function f (a), when « the number p is infinitely great », that, « for one of these points situated at a certain distance from the point c, the value of f(a) varies infinitely little when we increase the distance by a quantity less than 2n/p»; and: «In this [infinitely small] interval the function f(a) does not vary. » (1) In article 417, Fourier emphasizes that / (#) «is entirely arbitrary and not subject to a continous law » (?}, and: « We do not suppose these ordinates to be subject to a common law; they succeed each other in any manner whatever, and each of them is given as if it were a single quantity. It may follow from the very nature of the problem, and from the ana- lysis which is applicable to it, that the passage from one ordinate to the following one is effected in a continuous manner. But special conditions are then concerned, and the general equation, considered by itself, is independent of these conditions. It is rigorously appli- cable to discontinuous functions. » (3) Vil We will now sum up what there is to say about the determination of the coefficients of trigonometrical series. EuLer (4), in 1754 and 1755, had expressed certain rational functions by infinite, series which proceed according to sines and cosine of integer multiples of ares; but it was only later that he (°) actually determined the coeffi- cients in the same way as that followed by Fourier. The processes of Euter, Lacrance, and Fourier for the summation of trigonometric series were dealt with by LesescuE (6), who has also made various interesting historical remarks. (4) Geuvres, vol. I, p. 498-499; Freeman, p. 429 (similarly in article 423 ; Oeuvres, vol. I, p.510, Freeman, p. 439). This partis not in the Mémoires. (7) Guvres, vol. I, p. 499-500; Freeman, p. 430. (3) Guvres, vol. I, p. 500; FReeman, p. 430. (4) R. Rewrr, Geschichte der unendlichen Reihen, Tibingen, 1889, p 127- 129, 131-132; cf. p. 138. (5) Ibid., p. 138-140; Gipson, loc. cit., p. 145. (8) Séries trigonométriques, p. 23-36. a a tein a THE ORIGIN OF CAUCHY’S CONCEPTIONS. 681 Vill We will now consider the first example treated by Founter (*) of determination of coetlicients in a trigonometrical series. Fourter’s problem was to determine the coefficients in the infinite cosine-series which is to represent the constant 1, so that 1b, cos r+ bz cos 32 + bz cos 52+... He found, by means which are not rigorous but are interesting and suggestive, 4 ! 4 a { =— (cos t—>COS 3x + 5 0s d@— ...) (1), an equation valid for all values of 2 between -+- rm /2 and — m/2, and, by the periodic nature of the terms, a function / (a) is represented by the series on the right of (1) for all values of x, as follows: f(z) = +1 for —1/2 .< Zeeman, P., 778. Zehden, G., 552. Xyengar, S., 297. Zéliony, 785. Zeller, S., 165. Re Zeller von Zellenberg, H., 165. Zervos, S., 148, 294. Yamasaki, 299. Zeuthen, H. G., 144-145, 172, 176, Yang Chou, 4149, 516. 749-724, 783. Ying, L. W., 544. Ziegler, I., 790. Young, Th., 167. Zimmermann, 164. Young, W. H., 665. Zolla, D., 784. Yperman, J., 154, 500, 762. Zweifel, P., 171. Table des Matiéres de la Bibliographie anaiytique. Il eut été inutile de publier une Table des matiéres compléte de ce volume, car cette table est déja comprise dans la Bibliographie ana- lytique elle-méme. Tous les articles et toutes les notes publiés dans Isis, sont en effet signalés, chacun a sa place, dans cette bibliographie. Les articles du fascicule 1 ont été signalés dans la Il* bibliographie, p. 293-325; les articles des fascicules suivants dans la IV° biblio- graphie, p. 757-791. Mais pour rendre la consultation de ces quatre bibliographies — auxquelles nos lecteurs devront avoir trés souvent recours — plus aisée, on a rédigé la table ci-dessous; celle-ci se rapporte donc uniquement a ces bibliographies analytiques. Les endroits de cette bibliographie qui mentionnent des articles publiés dans Jsis, sont caractérisés par l'emploi de chiffres italiques. Si l'on veut done retrouver les articles publiés dans notre revue sur la science arabe par exemple, il suffit de se reporter dans la table ci-dessous au mot Jslam : cette table nous renvoie alors aux pages 297, 760 et 761 of nous trouverons les renseignements désirés et beaucoup d'autres par surcroit. D'autre part, si l’on veut se documenter sur THomas p'’AQUIN par exemple, on peut recourir a l’'Jndex des auteurs, mais on peut aussi consulter, trés rapidement, a l'aide de la table ci-dessous, les parties de la bibliographie analytique relatives au xm siécle. On y trouvera non seulement l’indication des travaux consacrés (a notre point de vue) a l’ceuvre de Tuomas p’Aguin, mais de plus, on y verra renseignés les mémoires relatifs 4 ses contemporains et 4 son époque : le lecteur sera ainsi irrésistiblement entrainé a4 faire de la synthése historique, et sa mémoire sera constamment secourue. Ces deur exemples suffisent 4 faire comprendre les avantages de la disposition adoptée. PREMIERE PARTIE. CLASSEMENT FONDAMENTAL (CHRONOLOGIQUE). Antiquilé : p. 544, 758. Civilisations des caractéres cunéiformes « p. 145, 295-294, 544, . Egypte : p. 145-444, 294, 758. . Antiquité classique : p. 144-145, 294-295, 545, 758. . Gréce : p. (M5147, 295-296, 545-546, 758-760. Ver uw = $22 . Rome : p. 147-148, 296, 546. . Byzance : p. 148, 760. ISIS. I. 1913. 6 7 8. Moyen age : p. 148-449, 296, 546, 760. 9 . Inde : p. 449, 297, B47, 760. 40. Islam : p. 149-454, 297, 547-548, 760-761. 44. Orient: p. 151, 548, 764. §2. Batréme-Orient. a) Genéralités : p. 154, 761. b) Chine : p. 154-452, 297-298, 548, 762. c) Japon : p. 152, 298-299, 548. 45. Classement siecle par siécle. Seyi: p- 548. Se vi-vir : p. 452. S* vi: p. 152. Sex: p. 452. Se x1: p. 152, 762. Se xn: p. 153, 299, 762. S¢ xn-xim : p. 453. Se xm : p. 153, 299, 548-549, 762. Se xm-xrv : p. 155-154, 500, 762. St xiv: p. 154, 500, 549. Se xiv-xv : p. 154, 300, 763. Se xv: p. 154-156, 500-501, 549, 763. S¢ xv-xwi : p. 156, 301, 549, 763-764. St xvi: p. 457-458, 301-302, 549-550, 764-765. S¢ xvi-xvu: p. 158-159, 502-503, 550- 554, 765. Se xvi: p. 159-461, 303-304, 5541-552, 765 766. S* xvu-xvit : p. 164-4162, 504-305, 552-555, 766-767. Se xvur : p. 162-165, 305-306, 555- 555, 767-768. Se xvu-xix : p. 165-168, 506-307, 555- 597, 768-769. Se xix: p. 168-171, 308-309, 557-558, 769-771. Se xix-xx: p. 171-172, 509-540, 558- 560, 777. 44. Nécrologie : p. 172-175, 311-312, 560. DEUXIEME PARTIE. CLASSEMENT IDEOLOGIQUE DES NOTICES QUI N’ONT PU ETRE CLASSEES CHRONOLOGIQUEMENT. 4. Methodologie. But et signification des recherches historiques : p. 175- 174, 312, 772. 2. Généralités relatives a Vhistoire et a Vorganisation de la science : p- 174, 342-313, 324, 560-561, 772-773. 1. — Scrences FORMELLES. 5. Logique et théorie de la connaissance : Hoe . Mathématiques p. 564, 774. : p. AT4A76, 545-344, 324, 561-565, 774775. 15. 19. 6. . Mécanique : p. 176, 563, 775-776. . Astronomie, géodésie, météorologie et physique du globe : p. 176, TABLE DES MATIBRES. 623 Il. — Sciences puysigurs. 344, 525, 565-564, 776-777. . Physique : p. 177, 344, 325, 564, 777-778. . Chimie et industrie chimique : p. 177, 314-515, 325, 565, 778-779. . Technologie : p. A77A78, 315, 565, 779. Ill. — Scrences BioLociques. . Biologie generale : p, 178, 545-516, 566, 779-780. . Géographie : p. 179, 516, 325, 781. . Mineralogie, géologie et paléontologie : p. 179, 567, 781. Botanique, agronomie et phytopathologie : p. 179, 346, 567, 787. - Zoologie, anatomie et physiologie de l'homme et des animauc : p. 179-180, 546, 568, 782-783. IV. — Sciences WEDICALES. 5. Médecine et urt vétérinaire : p. 180-182, 516-518, 325, 568-569, 787. . Epidémiologie. Histoire des maladies : p. 182, 569-570, 784. . Pharmacologie : p. 182-185, 518, 570, 784. V. — Sciences sociovocigues. . Psychologie : p. 185, 518, 570, 784-785. Sociologie et politique positive : p, 570-571, 785. TROISIEME PARTIE. DISCIPLINES AUNILIAIRES. — NOTICES QUI N'ONT PU BTRE CLASSEES CHRONOLOGIQUEMENT. . Préhistoire ; p. 185-184, 349, S74, 786. . Anthropologie et ethnologie : p. 184, 319-320, 571, 786-787. . Les origines de la science. a) Généralites : p. 184, 320, 571, 787. b) Science des primitifs : p. 185, 520-524, 572, 787. c) Science populaire : p. 185, 324, 572. . Archéologie, musées et collections : p. 186, 524, 572, 787-788. . La science de Vart, histoire de (art, recherches iconographiques : p. 186, 524-3522, 575, 788. Histoire de la civilisation : p. (86-187, 522, 575, 788-789. ~~ 824 ISIS. I. 1913. TABLES DES MATIERES. 7. Sctence et occultisme, histoire des sciences occultes, histoire de la sorcellerie : p. 487, 522, 574, 789. 8. Science et religion, histoire des religions : p. 187, 323, 789-790. 9. Sctence et philosophie, histoire de la philosophie : p. 188, 323-394, 574, 794. Catalogues d@ouvrages doccasion relatifs a UVhistoire de ld science : p. 189-490, 325-526. oJ —— a Was ‘ dal Tu 5% ‘ 5 4 i \ ut Kieren i 5 4 3 ey ; / ‘4 ’ d t ‘ ‘ ¥ wad ‘ y Gi. ; F v ‘ i “* ' t * ! ‘“ 1 ae ; ‘ id Aa y F he 4 ¢ j — = Ne » * * Wwe * » A H cay Y Pad es Lae * Isis Vel Physic al A Applied Sci. Serials PLEASE DO NOT REMOVE CARDS OR SLIPS FROM THIS POCKET UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY STORAGE nies fe Ss,