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JOURNAL DE RADIOLOGIE

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JOURNAL

DE

RADIOLOGIE

PUBLIE SOUS LE PATRONAGE DE LA

Société belge de Radiologie AVEC LA COLLABORATION DE

MM. Bauer (Berlin), Beck (New-York), BEGLERE (Paris), BELOT (Paris), Biexrarr (Liege), CoxRAD (Anvers), CORIN (Liége), DEANE Brrener (Londres), Drroxr (Bruxelles), ITARET (Paris), HEILPORN (Anvers), Et. ITEXRARD (Bruxelles), Alban Kou LER (Wiesbaden), Karsis (Fiorette), LEJEUXE (Liége), Léonard Lester (Philadelphie), Levy-Dorx (Berlin), PENNEMAN (Gand), WickttaM (Paris).

REDACTEURS D: J. De Nobele Dr J. Kiynens Professeur a l'Université de Gand Radiologiste à Anvers

SECRÉTAIRE DE LA REDACTION

D: L. Hauchamps

Directeur du Laboratoire de Radiologie des hôpitaux de Bruxelles

TOME V —- ANNÉE 1911

BRUXELLES

F. ERNEST - GOOSSENS. editeur 49, rue Lebeau, 49

1911

Tro dre al

sy- 250 - 14 822€

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L'AUTO-IMMUNISATION PAR LE RADIUM ET LES RAYONS ROENTGEN

par W. DEANE BUTCHER (Londres)

Il ne fut guère possible jusqu'ici d'édifier quelque hypothèse plausible et rationnelle qui pit nous expliquer l'action qu'exer- cent sur les tissus pathologiques les rayons de Röntgen et le radium. Je voudrais présenter aux membres de la Société belge de radiologie quelques votes préliminaires qui pourront servir, Je l'espère, de base à des discussions et à des recherches ulté. rieures sur ce sujet.

L'hypothèse, sur laquelle je désire attirer votre attention, con- siste à attribuer l'action curative du radium et des rayons X à une auto-immunisation, à une radio-vaccination ou électro-vac- cination avant pour effet de stimuler les cellules à la production d'anticorps ou autres substances semblables.

Cette hypothèse de l’électro-vaccination de la radio-vacci- nation semble s'imposer de plus en plus à l'esprit pour expliquer nombre de phénomènes autrement inexplicables. Sams aucun doute, elle ne se justifie pas par des preuves péremptoires et abondantes, mais néanmoins il existe en sa faveu tout un fais- ceau de présomptions diverses.

Ce qui fit soupçonner en premier lieu la possibilité de cette action vacernatrice exercée par les rayons A, c'est le fait-qu'un Certain nombre de maladies cutanées, de nature et d’origine ab solument différentes, paraissent s'améliorer sous l'influence d’ir- radiations extrêmement faibles. Des psoriasis, des lupus, des ec Zémas se sont ainsi manifestement améliorés; une acné, qui avait résisté des années durant à tous les traitements, disparut sous

3 D D . a e e 5 e l’action des rayons, comme si le patient eùt été injecté avec un

mo

sérum approprié, Quot de plus naturel et de plus logique que de supposer que ce patient avait produit lui-même le sérum nécessaire à sa guérison sous l'influence de Virradiation ?

L'hypothèse trouva ensuite un supplément de confirmation dans les publications qui relatent l’améloration de lupus, de In face entre autres, à la suite de l'irradiation d'une région saine, de Ja jambe par exemple. D'autres affections donnèrent lieu à des observations identiques; des acnés de la face furent guéries par un traitement aux rayons A et à la haute fréquence appliqué sur des lésions similaires du dos et des épaules; les effluves de haute fréquence appliqués sur des furoncles semblèrent donner au patient l'immunité contre le développement ultérieur de la furonculose; le lupus érythémateux se montra amélioré par des irradiations rontgéniennes appliquées sur une région adjacente aux lésions; méme le carcinome tres étendu du sem a été in- fluence par une irradiation ne portant que partiellement sur la région affectée.

L'hypothèse se trouva encore confirmée par le fait que, dans certains cas de lupus et même de carcinome, Virradiation des ganglions entrepris amena une amedioration de Ja lésion pai- mitive,

Les observations suivantes nous semblent de nature à prouver cette auto-immunisation qu'engendrent les rayons X et les ef- fluves de haute fréquence,

Un jeune soldat, congédié de l'armée comme incurable, était affligé d'une acné varioliforme tres défigurante: la face, la nu- que, les épaules et le dos étaient couverts de nodules indurés et d'abcès; les effluves de haute fréquence et les rayons X ament- rent la guérison au bout de quelques semaines, On n'eut ~ecours a aucun autre traitement, ni interne, ni externe; les abcès ne furent pas incisés. Les lésions rétrocédérent progressivement : le contenu des abeës s'épaissit et finit par s'évacuer sous forme d'un bouchon de pus consistant : la peau adjacente devint nor- male. Il ne se forma plus de nouvelles abcédations : le patient se trouva immunisé contre l'infection staphylococeique.

Une pauvre jeune fille, anémique, chétive, couverte de bou-

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tons d’acné depuis de longues années, fut soumise à l'action des effluves de haute fréquence, aux rayons X et aux rayons ultra- violets: le dos et la nuque furent traités surtout de cette façon; les lésions, et même celles de la face, s'amelorerent rapidement. Les nodules s'effactent, Jes abeés tarirent nix eut plus de formation nouvelle d’abces. Cette femme se trouva guérie grace à la vaccination électrique.

Un jeune officier de marine était tourmenté par une acne, lé- gere d'ailleurs. Deux irradiations, à doses tres faibles, lui furent administrées seulement, car son rappel inopiné à bord interrompit forcément le traitement. Néanmoins, 1l se trouva à tout Jamais guéri de l'affection qui l'avait affligé toute sa vie durant. La radio-vaccination l'avait immunisé.

Une infirmiere, atteinte de lupus des narines, insista pour qu'on traitat son affection par les rayons A, bien qu'on Tent prévenue de Vinutilité absolue de ce genre de traitemnet. On Jui appliqua deux doses légères, si légères qu'on eût pu croire à grand'peine à une action quelconque, et cepend ut la patiente v trouva grand bénéfice, presque même la guérison complete.

Une femme mariée, atteinte de psoriasis, est traitée pour cette affection aux rayons A, avec ce résultat étonnant qu'elle est guérie de ses ménorragies de longue durée et qu’une ménopause précoce s'établit.

Nous pourrions aisément ajouter bien d'autres cas encore aux observations précédentes en vue de montrer l'influence profonde qu'exercent sur l'organisme tout entier les traitements par l'électricité et par les radiations. Nous pourrions encore dire que le mécanisme de l’épilation par les rayons X repose sur une action biologique plutôt que sur une action simplement destructive; il y entre en jeu, pour une part au moins, une réue- tion vitale, la phagocytose, puisqu'il a été prouvé que la chute des cheveux est plus rapide sur les régions atteintes que sur les régions saines, et qu’elle est retardée par l'application de désin- fectants qui ont pour effet de ralentir cette réaction vitale.

Mais la preuve la plus solide de l'action vaccinatrice du trai- tement électrique dérive des différents modes de traitement de

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l'ulecus rodens. Dans tout le domaine de la pathologie, il n’y a rien de plus convaincant et de plus certain que la cure des petits ulcus rodens au moyen des traitements électriques; cette affection est amenée à guérison par des moyens tres differents, par le radium, par Jes rayons X, par les rayons ultra-violets, par les effluves de haute fréquence ou par les ions zine. Et quel est done l'agent commun qui provque cette cure ?

Je dis bien cure, car il ne s'agit pas ici d'un processus de destruction, mais bien. d'un processus de réparation; il ne s'agit pas ici d'une action bactéricide, ni d'une destruction sim- plement sélective de tissus, mais bien d'une défense biologique mise en œuvre par les cellules de tout l'organisme contre lat- taque des vibrations éthérées, Le processus de défense que les cellules vivantes mettent en jeu ici contre cette influence res- semble entièrement à celui qui se produit dans l'invasion micro- bienne : ce n'est rien d'autre qu'une production d’antitoximes ou autres anticorps : c'est une véritable immunisation.

Sir Almroth Wright pense que la Finsenthérapie et la radio- thérapie doivent bien leur action, en fait, à une vaccination, mais qu'ils agissent seulement par leur action congestive qui amène au contact des tissus atteints un courant plus abondant de lymphe. |

Manifestement, cette thèse ue peut répondre entièrement à la réalité, comme il est facile de s'en convaincre par In compa- raison des effets que le radium, les ravons A et la Finsenthé- rapie exercent sur le nodule lupique. I] est raisonnable de sup- poser que les rayons X doivent leur efficacité à une production d'anticorps ou autres substances semblables au centre de la lé- sion irradiée ou plus probablement dans Jes ganglions avoisi- nants.

Notre hypothèse tend à montrer que les ondulations vibra- toires de l’éther provoquent Pauto-vaccimation par la production d'opsonines, pur le détachement de chainons latéraux d’Ehrhch, en favorisant l'ancrage de l’antitoxine à la toxine, ou en allant libérer le vaccin dans son laboratoire de production, c’est-à-dire dans les ganglions: elle nous paraît encore plus plausible quand

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nous pensons aux charges électriques de nom contraire que véhi- culent les toxines et les antitoxines, les unes remontant le cou- rant, les autres le descendant. Et n'avons-nous pas aussi acquis, dans ces derniers temps, la preuve que les microbes eux-mêmes sont entraînés et charriés par le courant électrique? |

Tout cela tend à montre:, bien plus qu'à titre d’une simple présomption, que l’électrothérapie et la radiothérapie sont tous deux redevables de leur action à Ia production ou à la mise en jeu de vaccins. Nous savons qu'une tumeur ganglionnaire peut fondre comme neige sous l’action des rayons de Röntgen; mais nous ne savons pas comment. Nous savons que ces radiations sont en état de produire à la fois (mn viro et in vitro un sérum evtolytique et même spermolytique, mais nous ne savons pas comment. Nous commençons à entrevoir la solution de ce pro- blème et à soupçonner l'identité du facteur commun qui agit dans tous ces phénomènes avec celui que l’immunisation ordi- naire nous a bien fait connaître.

Un des arguments les plus décisifs en faveur de cette théorie d'immunisation, nous le trouvons dans la période de latence qui suit toute irradiation par le radium ou par les rayons X et qui prépare la réaction. Cette latence, grosse de conséquences, me paraît des plus éloquente : elle nous dit que l'organisme se re- cueille pour rassembler toutes ses forces et toutes ses ressources et pour répondre ainst à l’agression. Cette réaction n’est pas seulement d'ordre physique ou chimique; c’est une réaction bio- logique dans laquelle la portée de la défense peut dépasser celle de l’attaque. Si je frappe un coup sur cette table, je ressentirai immédiatement les effets douloureux du contre-coup, et cela avec une intensité proportionnelle à la violence du coup porté. Si je gratifie d'un coup de poing mon voisin, celui-ci tiendra naturel- lement à me rembourser « intérêts et principal », après une courte pause d’hésitation peut-être: mais cette hésitation mo- mentanée, loin de mitiger la riposte, la rendra au contraire plus vigoureuse. De même la pause, la période de latence, qui suit toute irradiation par les rayons de l’ampoule ou du radium est proportionnelle à l'intensité de l'action subie; elle est

pe

l'indice que tous les ressorts de l'organisme sont tendus en vue de résister aux effets du courant électrique ou des oudulations d'éther.

L'avenir dira si nos deductions répondent à la réalité. Sans doute il s'écoulera beaucoup de temps avant que nous puissions disposer d’une méthode pratique nous permettant de produire et d'analyser J'autorummunisation électrique. Mais si la théo- rie d'immunisation répond à la réalité, si la production d'anti- toxines et d'anticorps constitue bien notre unique mode de de- fense contre l'invasion des microbes, alors il faut convenir que cette méthode électrique permettant de stimuler les movens dé- fensifs des cellules, de mobiliser toutes les forces naturelles de défense, toute la milice de l'organisme, que cette méthode, dis-je, est un progrès signalé sur toutes les autres méthodes d'immuni-

sation par injection de substances étrangères.

LA RADIOGRAPHIE STEREOSCOPIQUE ET LETUDE DU SYSTEME VASCULAIRE

Application de la méthode des anaglyphes pour les publications de clichés stéréoscopiques dans les revues

par le DP Mavrice D'HALLUIN

Maitre de conférences, Chef des travaux de physiologie, Chargé du service d’électrothérapie et de radiologic des dispensats à la Faculté iibre de Médecine de Lilo

PLANCHES I, II, III

L'idée de mettre en évidence par la radiographie le système artériel de l’homme injecté avec une substance opaque aux rayons X date du début de la radiographie. Depuis lors, de nom- breux anatomistes ont employé les rayons X pour l’étude du système vasculaire. Mais l'application de la stéréoscopie à ce genre d'études semble peu connue, si l’on en juge par le petit nombre de documents publiés, et cependant on y a recours dans les premiers travaux qui ont été faits sur ce sujet.

Quant à la méthode des anaglyphes, que nous croyons la plus apte à rendre facile la lecture des clichés stéréoscopiques dans les publications médicales, elle est elle-même fort ancienne. On la cite dans tous les traités s'occupant de stéréoscopie, mais en pratique elle paraît tombée dans l'oubli; on méconnait les ser-

vices qu'elle peut rendre.

Historique

Nous ne citerons pas tous les travaux concernant l’étude du système vasculaire par la radiographie. Foveau de Courmelles, dans son Traité de radiographic, cite

Jean Perrin, préparateur à l’Ecole normale supérieure, comme

8

le premier auteur qui injecta un liquide métallisé daus le sys- {ème circulatoire. L] opérait sur des grenouilles, A la suite de Perrin, 1] signale les tentatives de Braus en Allemagne, de Lin- denthal et de Haschek à Vienne. |

Dutto, en Italie (1), injecte la main avec du platre encore liquide.

Nous reviendrons plus lom sur les noms de Guilloz et Jacques, de Remy et Contremoulins. Hildebrand, Scholz, Wieting (2) semblent n'avoir pas eu connaissance de leurs travaux. Ils ci- tent seulement, avee Dutto, Harold et Niles (3) et London (4). Nous nous sommes reportés à ces references saus les trouver. Ils citent également les recherches de Sick publiées par Opitz (5). Il faut signaler en outre les travaux de Fredet (6), de Soulié (7),

de Destot et Bernard (8), de Gérard et Castiaux (9) sur la circu-

(1) Reale Academia dei Lincei, vol. V, série V, février 1896, et Archives italiennes de biologie, 1896, p. 320.

(2) Le système artériel de l'homme en stéréoscopie. Bergmann, éditeur, Wiesbaden 1901.

(3) Journal of Anatomy and Physiology, 1897.

(4) Centralblatt f. Pathol. u. Pathologische Anatomie.

(5) Fortschritte auf dem Gebiete der Rontgenstr., 1897.

(6) Recherches sur les artères de l'utérus. Thèse Paris 1899, (Journal de (Anatomie, t. NXXV, sept. 1899.)

(7) Sur les rapports des plis cutanés avec les interlignes articulaires, les vaisseaux et les gaines synoviales tendineuses. (Journal de UAnato- mie, 1901, 6, p. GOL.)

(8) La circulation artérielle du rein étudiée d'après les radiographies. Soc. de Biologie, 21 nov. 1896, p. 957. Des circulations artérielles et vei- neuses du rein étudiées au moyen des rayons de Röntgen et du stéréos- cope. Comptes rendus Acad. de Médec., 29 dée. 1896, t. IT, p. 899. Note sur la circulation artérielle du rein. (Journal de UAnatomie, 1902, pp. 570-576, planches XV a XVIIL.)

(9) GÉRARD. Comptes rendus de l'Association des Anatomistes, Mont- pellier 1902, p. 175.

GÉRARD ct CASTIAUX. Comptes rendus de l'Association des Anatomistes, Liége 1903, p. 208.

GÉRARD et Castratx. Comptes rendus de Association des Anatomistes, Toulouse 1904, p. 156.

GERARD et CASTIAUX. Comptes rendus de l'Association des Anatomistes. Toulouse 1904, p. 162.

Paul Castiaux. Circulation artérielle du rein étudiée par la radiogra- phie. Thèse de Lille 1907.

Paul Castiavx. Circulation artérielle du rein ({rnaules d'électrobiologie et de radiologie, décembre 1908).

D d

lation rénale, de Frænkel (1), de Bélot (2), de Latarjet et For- geot (3), de Looten (4), de Guy Delolm de Lalaubie (5).

Si l'on consulte les publications modernes, 1} semble bien que les rayons A aient conquis droit de cité dans le laboratoire de l'anatomiste, et des radiog.aphies viennent avantageusement il- lustrer le texte de nombreuses recherches sur l'angéiologie, Nous en avons signalé un certain nombre. Dans la plupart, il s'agit de radiographies planes, il n'est point question de stéréoscopie, sauf dans les comunications de Guilloz et Jacques, de Remy ct Coutremoulins.

Guilloz et Jacques exposèrent en octobre 1896, au Congres de Bar-le-Duc, des positifs de têtes d'adultes dont les artères étaient injectées avec une masse à base de cire et de cinabre. Une pré- sentation d’autres clichés fut faite en novembre 1896 à la So- ciété de médecine de Nancy. «a Certaines de ces épreuves étaient stéréoscopiques, entre autres celles repoésentant la projection des artères cérébrales d'un enfant vues après injection du système artériel à la masse de Teichmann (6).

Le 2 novembre 1896, Remy et Contremoulins (7) signalent l'avantage de la radiographie stéréoscopique pour les recherches anatomiques.

La recommandation de ces auteurs resta sans écho; c'est seu. lement en 1901 que nous trouvons, sous la signature de Hilde-

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(1) Vascularisation de l'appendice coecal. (Fortschritte auf dem Gie- biete der Rôontgenstr.. B. IX, H. I, 29 août 1905. pp. 1 à 6.)

(2) Procédé d'injection pour l'étude rontgengraphique des pièces ana- tomiques. (Journal de radiologie, 1908, p. 108.)

(3) Circulation artérielle de l'intestin grêle, duodénum excepté, chez l'homme et les animaux domestiques. (Journal de UAnatomie, 1910, p. 484.)

(4) Vaisseaux spléniques et lobule splénique chez Fhomme., (Journal de UAnatomie, 1910, p. 48.)

(5) Contribution à l'étude de la circulation intra-hépatique. Thèse Paris, 1910.

(6) Mrssy. De la radiographie stéréoscopique par la méthode des ré- seaux, Thèse Nancy, 1904.

(7) Emploi des rayons X pour les recherches anatomiques. angeio'ogie développement, ossification, évolution des dents (Comptes rendus Acad. des Sciences, 1896, t. I, p. 711.)

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brand, Scholz, Wieting. un important travail la radiogra- phie stéréoscopique est employée pour une étude d'ensemble du système artériel de l'homane.

Jamin et Merkel (1) se sont contentés d'étudier la vascularisa- tion du cœur, tandis que Lexer, Kuliga et Türk (2), dans un travail très documenté, se sont attachés à l'étude de la vascula- risation des os.

Enfin Keifter, Delporte et Et. Henrard (3) décrivent dans une note récente les services que leur a rendus la methode pour l'étude de la vaseularisation de l'utérus. Mais ce travail ne com- porte aucune figure à l'inverse des deux précédents, qui sont presque uniquement des recueils de planches stéréoscopiques sur papier au bromure ou papiers transparents,

Tels sont les seuls travaux que nous avons trouvés concernant la radioscopie stéréoscopique appliquée à l'étude de langéio- logie. Nous avons done cru bien œuvre utile de vulgarisateur en rappelant, par la publication de ce travail, les services que peut rendre la radiographie stéréoscopique pour les études anatomi- ques en général et l'angétologie en particulier. Dans ce but, nous avons recueilli de nombreux documents destinés à former un travail d'ensemble qui sera publié sous peu. Nos elichés ont été présentés au Congres de radiologie de Bruxelles, en septem- bre 1910. On peut y étudier Ja circulation artérielle du membre supérieur, du membre inférieur, de la tête, de plusieurs organes viscéraux d'hommes ou d'animaux.

Bien que certains détails de technique puissent paraitre des futilités soit à des anatomistes habitués à la pratique des myec- tions, soit à des radiologistes pour qui la stéréoscopie n'a plus

de secret, nous les décrirons cependant afin d'éviter les tatonne

(1) Die Koronararterien des menschlichen Herzens in stereoskopischen Rontgenbildern, Tena, Fischer, 1907.

(2) H. Hirschwald, Berlin, 1904.

(3) De la radiographie stéréoscopique comme moyen d'étude et d'en- seign'ment de l'anatomie et spécialement de la gynécologie. Technique pour la radiographie stéréoscopique. (Bulletin de la Société helye de Gynécologie et d'Obstéfrique, 1, 1909-1910.)

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ments à d’autres chercheurs désireux de se faire une collection de clichés semblables aux nôtres.

Après avoir exposé, dans une seconde partie, le principe in- génieux de la méthode des anaglyphes et. résumé son histoire, nous indiquerons les moyens de faire des clichés anaglvphtique: en vue de la stéréoprojection, ou de l'examen de positifs stéréos- copiques. Nous terminerons enfin par la description des trojs planches annexées à ce travail; le lecteur pourra ainsi se rendre compte par lui-même : de la valeur de la radiographie stéréos- copique pour l'étude de langéiologie; de l'intérêt des anaglv: phes comme mode de publication des clichés sté:éoscopiques dans les publications médicales.

PREMIERE PARTIE Préparation et injection des pièces

Les pièces doivent être isolées de telle façon que le vaisseau principal soit conservé sur une certaine longueur. S'il s'agit d’un membre détaché, des ligatures seront placées aux endroits se produiront les fuites. Ce sont recommandations banale, leur mise en pratique est seulement une affaire de patience et de soin. Les ligatures en masse, l'emploi judicieux de collodion faciliteront la besogne.

Quelle substance employer pour l'injection ? On a ici l'em- barras du choix, la plupart des masses classiques étant opaques aux ravons X. Celle qui nous a paru d’un emploi facile en même temps que d’une pénétration très satisfaisante (1), c'est la masse constituée par du vermillon en suspension dans l'essence de té-

rébenthine. Elle est d’une préparation rapide, puisqu'il suffit de

(1) La masse au vermillon est très pénétrante. On obtient des radiogra- phies les vaisseaux sont tellement nombreux que la lecture est souvent malaisée. On a avantage à ne pas trop pousser l'injection si l'on veut avoir des figures claires et démonstratives. Les pièces qui ont servi à faire les trois planches de ce travail sont relativement peu injectées. On peut mettre en évidence des vaisseaux encore plus nombreux. Le but qu'on se propose indiquera s’il faut ou non pousser l'injection aussi com- plètement que possible.

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triturer dans un mortier un peu de vermillon avec une certaine quantité d'essence. Le mélange se fait « à peu près » de facon à avoir une masse dont la fluidité est en raison directe de Ja finesse d'injection désirée. Nous nous sommes servi pour l'in- jection d'un matériel de fortune constitué par une seringue à hvdrocéle branchée sur un tube en Y qui communiquait d'autre part à la canule et à wn manometre à mercure. Tout le sys- tème (l) étant rempli de térébenthine ou de masse, on fixe la canule dans Vartere à injecter. I] suffit alors de pousser l’injec- tion en maintenant la pression au voisinage de 20 à 25 centi- metres de mercure.

Au début, la masse s'écoule rapidement et il est nécessaire de presser d’une façon constante sur le piston. Quaud la vitesse diminue, on peut, apres avoir amené Je manometre au chiffre voulu, fermer Je robinet voisin de la seringwe. Loinjection se fait alors automatiquement et le mercure baisse peu à peu au fur et à mesure que le système se vide dans la pièce à injecter. Au bout de quelque temps. on ouvre le robinet pour augmenter la pression en comprimant la seringue, et ainsi de suite jusqu'à ce que la lenteur de la descente du manomètre mdique la fin de l'opésation. Une radioscopie peut au besoin renseigner sur les progres de Finjiertion (2).

Nous avons employé des tubes en caoutchouc (3). Ils se dété- riorent rapidement et forment parfois wu mastie qui bouche facilement Jes canules de petit calibre. Mieux vaut peut-être prendre un tube en plomb (4) muni d'ajutages destinés à s’adap-

ter à la canule, au manometre et à la seringue.

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( H ya avantage à protéger le tube manométrique contre la péné- tration de la masse qui le colorant empèche l'appréciation des dénivella- tions mercurielles. H suffit de laisser un index d'air de longueur suffi- sante. La compressibilité de l'air est une source d'erreur, mais en pra- tique, cette erreur est sans importance pour les injections.

(2) CASTIAUX a précorisé de ponsser l'injection sous le contrôle des rayons X; il est assurément curieux de voir la masse opaque pénétrer dans les vaisseaux, mais des examens intermittents sont bien suffisants.

(3) Caoutchouc épais dont on se sert dans l'aspirateur de Potain.

(4) La rigidité du système rend Fappareil moms maniable. Nous avons

employé le tube qui sert dans le commerce pour les sonneries pneuma- tiques.

13

Le vermillon pourra au besoin ètre remplacé par du minium ou de la céruse en suspension dans la térébenthine, ou par une masse moins pénétrante.

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Radiographie

La vision en relief de l’image d'un objet nécessite l'obtention d'une perspective droite et d’une perspective gauche de cet ob- jet. Les appareils de photographie stéréoscopique courants por- tent deux objectifs dont les centres sont séparés l'un de l’autre par une distance de 0"066. Grace à cet artifice, on obtient en un seul temps la double perspective de l'objet photographie.

Il n'en fut pas toujours ainsi et au début de la photographie steréoscopique on emplovait un appareil ordinaire déplacé paral- lélement à l’objet, le déplacement étant de 0"066. On fai- sait ainsi deux poses successives, obtenant en deux temps la pers- pective droite et la perspective gauche. C'est cette technique que l'on emploie en radiographie stéréoscopique, mais il n'est plus ici question d'objectif, c'est l'ampoule que l'on déplace, Le dé- placement doit être fait parallèlement au plan de la table ra- diographique. La plupart des supports d'ampoule actuellement en usage permettent de Je réaliser facilement et de le mesurer. I] est dans tous les eas très facile de combiner un dispositif qui donne toute garantie au sujet du parallélisme du déplacement. Mais quelle doit être sa valeur ? De OOGG disent les uns; d’une distance calculée suivant l'épaisseur de la pièce et la dis- tance de l’anticathode à l’objet, prétendent Marie et Ribaut, qui appellent leur méthode stéréoscopie de précision (1). C'est leur méthode que nous avons suivie le plus souvent; le fait de rechercher dans une table la valeur du déplacement, la nécessité de mesurer l'épaisseur de la région sont des complications de minime importance.

La région radiographiée ne doit subir aucun déplacement du-

(1) Archives de physiologie, 1897, p. 687; 1898, p. 790. Traité de radiologie médicale, de Bouchard, p. 559.

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rant cette double pose. Pour que le changement de plaque puisse s'effectuer, 1] faut disposer l'objet sur un chassis en bois ou en aluminium muni d'une ouverture latérale par laquelle on peut facilement glisser ou retirer Ja plaque radiographique.

Voici un dispositif de fortune que nous avons souvent employé pour éviter de souiller nos chassis en y plaçant des pièces alrt- tomiques, |

On prend un vieux cliché dont on a enlevé la gélatine. Ce cliché (d'un format supérieur à celui de la plaque employée pour la radiographie), repose sur deux tringles de bois, lais- sant entre la table et lui l'espace juste suffisant pour que l'on puisse glisser au-dessous une plaque radiographique enve- Joppée (1). Grace à la transparence du verre, il est facile de constater que les deux plaques occupent au cours des deux poses la méme position, On n'a aucune perne pour retirer la plaque, il suffit de la laisser dépasser d'un quart de centimètre ou de fixer à l'enveloppe un morceau de leucoplaste qui facilite l'esca- motage.

Ce dispositif permet des radiograplies de toutes les dimen- sions; sa fragilité rendrait son emploi difficile dans la radiogra- phie clinique; mais quand on opere sur des pièces anatomiques détachées, ce reproche n'a pas sa raison d'être, car il est facile de procéder avec douceur pour ménager un matériel fragile sans doute, mais assurément peu couteux.

Ces préliminaires posés, voici comment on procède, La pièce repose sur Je chassis stéréoscopique; on fait tomber le rayon normal à l'endroit que l'on considère comane le plus favorable.. Puis regardant la pièce par la face opposée à celle qui se trouve sur le chassis (la regardant dans le sens elle se présenter sur le cliché, c'est-à-dire pour un cœur la pointe en bas, pour une mara les doigts en haut, pour un coude l'humérus en haut, etc.), l'opérateur déplace l'ampoule à sa droite de 0"033, si le

déplacement entre les deux poses doit être de 0066. La

(1) Il suffit de procéder avec délicatesse pour éviter tout déplacement,

plaque étant glissée sous le châssis, on fait la première pose après avoir placé à côté de la pièce un D taillé dans une feuille de plomb. Le D sera mis au bas de la plaque; il indiquera done d’une façon permanente l'orientation à donner à la plaque dans les examens au stéréoscope; ce premier cliché est l'image droite devant être vue par l’œ1l droit et mise à droite dans le stéréos- cope. Si on emploie un stéréoscope à miroir, on regarde le néga- tif du côté gélatine; si on fait usage d'un stéréoscope à prisme, on le regarde au contraire par la face verre.

La première pose terminée, on escamote la plaque, on la rem- place par une autre, on déplace l’ampoule (de 0"066 dans l'exemple choisi) vers la gauche de l'observateur, regardant l'objet (1) comme si son œil était à la place de l'anticathode, on met un G à la place du D; on obtient ainsi la perspective gau- che, destinée à l'œil gauche.

Nous ne décrirons pas les différents modèles de stéréoscopes, nous proposant de revenir sur ce point pour montrer combien il est facile à tout radiologiste de se construire à peu de frais un modèle lui permettant Vexamen de radiographies de tous les formats. Si la radiographie stéréoscopique n'est pas plus en honneur, c'est qu’on se laisse arrêter par la peur d’un matériel compliqué à acquérir. Nous voudrions détruire ce préjugé en montrant la radiographie stéréoscopique à la portée de tous. Il est aussi une autre raison qui déconsidere la méthode : ce sont ses difficultés, non pas les difficultés techniques, elles ne sont pas plus grandes que dans la radiographie ordinaire, mais les difficultés de lecture. Nous développerons ultérieurement. notre

manière de voir sur ce point particulier. DEUXIÈME PARTIE Les anaglyphes (2) Les couples stéréoscopiques obtenus de la manière que nous (1) Mais le regardant comme il doit être vu au stéréoscope, la lettre étant placée en bas du cliché.

(9) De ava, en haut. et “Aveiv. modeler, que l'on peut traduire : faire ressortir, mettre en relief.

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avons décrite donnent de belles images en relief si on les regarde dans un appareil dit stéreoscope. Le but de cet appareil est de laisser voir par l'æil droit seulement la perspective droite, et par l'œil gauche seulement la perspective gauche, mais en outre de faire percevoir ces images comme si elles se trouvaient con- fondues. L'emploi de miroirs ou de prismes réalise Ja fusion quand on regarde des vues stéréoscopiques juxtaposées. Le pro cédé des anaglyphes supprime prismes ou miroirs, les épreuves étant superposées, un artifice des plus ingénieux réalise la sé- paration des images, chaque œil voit seulement la perspective qui lui est destinée.

Le pincipe en est connu depuis fort longtemps : la perspec- tive droite est colorée en vert et la perspective gauche en rouge. Leur superposition donne une image confuse. Mais si on la re- garde avec un lorgnon rouge devant Til droit et vert devant Peet) gauche, ce lorgnon joue Je role de sélecteur, il masque à l'œil droit limage gauche et fait voir en noir limage droite. L'œil gauche, couvert d'un écran vert, ne voit pas l'hnage verte, mais seulement In rouge, qui lui apparait en noir à cause de la supe. position des couleurs.

Ainsi chaque ail voit la perspective qui lui couvient, les deux Images étant superposées, on n'a besoin ni de prisme, ni de mi- roir; la sensation du relief est satisfaisante.

D'après Fabre (1), Rolmann, en 1853, serait l'instigateur de la méthode. PL employait deux images colorées superposces et deux verres colorés pour les examiner.

D'Almeida (2) recommande Femploi de deux lanternes; l’une coutiéat un positif doublé d'un verre rouge, l'autre un positif doublé d'un verre vert, On réalise sur l'écran Ja superposition des images et on les regarde avec un lorgnon sélecteur.

Ducos du Haurou, Vinventeur de la trichromie, imagina d'im-

primer en rouge la perspective droite d'un couple stéréoscopique

(1) Traité encyclopédique de photographie, t. TV, p. 98. (2) C. r. Acad. des Sciences, 12 juillet 1858.

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et en vert la perspective gauche. Ces deux impressions sont su- perposées ` le lorgnon sélecteur permet la perception du relief.

Le procédé d'Almeida concerne la stéréoprojection, celui de Ducos du Hauron s'applique à l'impression. Tous deux reposent sur le même principe.

La stéréoprojection a subi des perfectionnements, Dans la technique d’ Almeida, le réglage des lanternes est un travail par- fois laborieux qui a fait rejeter le procédé de la pratique. Louis Verain (1) propose l’emploi d'une seule lanterne dans laquelle on place les deux positifs stéréoscopiques ordinaires doublés cha- cun du verre convenable, la superposition du couple sur l'écran est assurée par des prismes avant leurs bases tournées l'une con- tre l’autre. |

Thovert (2) emploie un procédé qui se rapproche du précédent.

À priori, on peut être étonné qu'il suffise de doubler un po- sitif ordinaire d’un verre coloré. Prenons un monochrome rouge, regardons-le à travers un écran rouge: l'image disparaît. Mais doublons d’un verre rouge un positif ordinaire; regardons-le à travers un lorgnon rouge, l'image est parfaitement visible. ear si le lorgnon éteint. le rouge, il n'éteint pas le noir, et le po- sitif apparait coloré en rouge. Le procédé de Toleigne-Mazo, dont on a pu voir les superbes épreuves à l’exposition de la So- ciété de physique de Paris 1909, n’a pas cet inconvénient. [Ici plus de trait noir, mais um monochrome les traits de l’image sont verts et un autre dont les traits sont rouges. L’image verte, invisible si on la regarde à travers le lorgnon vert, apparaît comme constituée par des traits noirs si on la regarde à travers un verre rouge. L'image rouge est de même éteinte par l'écran rouge et parfaitement visible en noir derrière le lorgnon vert; avec un lorgnon sélecteur, la vision en relief est parfaite. On peut observer directement le couple stéréoscopique ou, si son format. le permet, le projeter à la lanterne. Le relief est. très sal- sissant.

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(1) Photo-Revue 1907, t. II, p. 4. (2) Photo-Revue 1907, t. II, p. 4.

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Ce procédé est-il pratique pour le radiologiste ? Oui, s'il se propose de faire de la stéréo-projection; non, s'il a seulement pour objectif la possibilité de voir eu relief ses clichés stéréosco- piques, car il est plus simple de regarder au stéréoscope les négatifs grandeur naturelle.

La préparation des monochromes nous oblige à tirer une épreuve positive sur verre du couple stéréoscopique. Le prix Je revient est à considérer s'il sagit d'une plaque grand format; il entre mofns en ligne de compte si l'on fait une réduction du cliché, mais la réduction est un travail plus laborieux que le tirage d'un positif par contact. Quand on est en possession des deux positifs, il faut les transformer en monochromes rouge et vert. Nous allons décrire la technique à suivre, car la stéréo-pro- jection par les anaglyphes se rattache directement à notre sujet, puisque nous voulons appeler l'attention sur les services que peut rendre la radiographie stéréoscopique pour l’étude de l’ana- tomie. D'autre part, l’obtention des anaglvphes photographiques ouvre la voie aux procédés de tirages mécaniques. Nous avons employé le vert et le rouge, qui sont les couleurs classiques. Mais il semble que l'association de deux autres couleurs com- plémentaires donnerait exactement le même résultat.

Voyons comment on obtient les monochromes.

On peut emplover le procédé Mazo (1). La plaque immergée à H

(1) Voici le résumé des manipulations exigées pour l’application du procédé Tauleigne-Mazo. Le positif en noir est traité et lavé comme d'ordinaire. On transforme ensuite le sel d'argent réduit en sel mordant On plonge le cliché dans BA Es eue a a es Sr DONEC: Bichlorure de cuivre. . . . . . . 10 gr. Acide acétique, quelques gouttes. L'image blanchit rapidement, on peut prolonger un peu l’action du bain. L'argent réduit se transforme en chlorure d'argent blanc brunôâtre. Laver 15 à 20 minutes. Immerger ensuite dans : Baie. 5 Me Se Re me do. TOD Ce: Iodure de potassium. . . . e . . 2 gr. L'opération est terminée quand la plaque vue de dos a pris dans les grandes ombres la teinte blanc-jaune de l’iodure. Laver quelques minutes; les plaques sont prêtes à prendre la couleur.

19

d’abord dans un bain de bichlorure de cuivre, puis dans un bain d'iodure de potassium, est teinte dans un bain de vert brillant pour l’image droite, de safranine pour l’image gauche. Après lavage pour laisser dégorger les blanes,. on passe la plaque au tannin et on la fixe dans l'hyposulfite de soude. On obtient ainsi deux monochromes. Mais les manipulations sont longues,

nous avons eu à déplorer pas mal d’ennuis.

On lit par ailleurs sur la notice : « Le mode d'obtention des stereo-projections est breveté; nul ne saurait sans autorisation en produire sans s'exposer à être poursuivi pour contrefaçon » (1), et ailleurs (2) : « L'utilisation commerciale des applications du procédé décrit est intégralement réservé à la maison Mazo qui en concède l'emploi aux acquéreurs des graphostéréo- chromes (3). »

On a préparé un bain de safranine pour les épreuves gauches et un bain de vert brillant pour les épreuves droites.

On fait les solutions à 1 pour 1000; pour l’usage on prend 1 partie de solution de réserve et 20 parties d’eau, on ajoute une petite quantité d'acide acétique. I] faut accorder 12 heures à l’imbibition, si on emploie le bain dilué. On peut cependant colorer avec bain plus actif.

La coloration est suivie d’un lavage de 15 à 20 minutes pour dégorger les blancs. On fixe ensuite en employant : tannin en aiguilles 50 gr. p. 1000 cc. H?0. Après 5 à 10 minutes on lave; on termine enfin par fixage de l’image dans l’hyposulfite à 30 %. Après un quart d’heure tout le sel d'argent a disparu; on lave une demi-heure et l’on sèche rapidement le cliché.

Les deux monochromes sont ensuite superposés en repérant l’un sur l’autre le ptan le plus éloigné. L’idéal semble de faire un positif sur plaque et un autre sur pellicule. Si avec deux plaques négatives on fait deux positifs sur verre par contact les deux images sont séparées l’une de l’autre par l’épaisseur du support: on peut redouter une mise au point défectueuse de l’une ou l’autre image, mais la pratique montre que cet inconvénient est minime si les plaques ont peu d'épaisseur. Il est d'ailleurs facile, à défaut de pellicule, de réduire les clichés en photo- graphiant l’un par le côté verre, l’autre par le côté gélatine. On aura soin dans ce cas de s’arranger pour n’avoir pas à varier la mise au point.

(1) Ombres et lumière, août 1910.

(2) Ombres et lumière, avril-mai 1910, p. 1959.

(3) Ce sont les appareils qui servent à prendre les trois vues nécessai- res à la photographie en couleur par le procédé Taulcigne-Mazo.

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© J) est un procédé non brevets qui permet d'obtenir deux mono- chromes aussi satisfaisants que ceux de Mazo; les manipulations sont moins laborieuses et plus sûres, le prineipe est tout dif- ferent.

Le positif est sensibilisé en Pimmereeant quatre à cinq mi- nutes dans un bain de bichromate d’amimoniaque (1), puis on le laisse sécher a l'obscurité à l'abri de la poussière. La plaque se prépare le soir et est prête à l'usage le lendemain (2). Sa sensi- bilité est égule à celle du papier « Solio »; on évitera done de les mauipuler à une trop vive lumière. Le verre du cliché est soigneusement nettové, on met sous la plaque un papier Solio et on expose à la lumiere au chassis presse jusqu’à ce que l’on obtienne sur le papier une épreuve négative l'on voie tous les détails. La plaque est alors lavée pour éliminer le bichro- mate: on hâte cette élimination en ajoutant. du bisulfite de soude à l’eau de lavage.

On sait que la gélatine bichromatée devient insoluble sous l’action de la lumière. Les noirs du modèle protègent done la gélatine, qui conserve sous les noirs, et sous les noirs seulement, la propriété de prendre la couleur (3). On peut done descendre l’image en la plongeant dans le bain classique de ferri-cyanure de potassium et d'hyposulfite; l'opération est prolongée jusqu'à la disparition complète des traits noirs. I] faut marquer au préa- lable par un signe visible le cliché droit et le cliché gauche; le

premier est plongé dans un bain vert, le second dans un bain

(1) On emploie Bichromate d’ammoniaque 2 gr. 50 Ammoniaque 20 ce. H°0 200 cc.

(2) Il faut l’employer sans tarder, car au bout de quelques jours la plaque perd sa sensibilité.

(3) Comme il est permis de joindre l'agréable à l’utile, nos confrères qui aiment à faire dans leurs loisirs un peu de photographie, trouveront dans ce procédé un moyen facile d'obtenir de beaux positifs colorés. Mais dans ce cas, il ne faut pas descendre l'image, les noirs se colorent, et eux seulement, Grâce à leur transparence relative, on voit la couleur qui les recouvre. En choisissant bien la teinte, on obtient des effets tres artistiques. On peut varier à linfini la coloration en plongeant la plaque successivement dans plusieurs colorants. |

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rouge. On prolonge Je séjour dans le bain colorant jusqu'au mo- ment l’on trouve à chaque monochrome l'intensité voulue. On les lave ensuite quelques minutes pour dégorger les blanes. On acquiert rapidement le tour de main nécessaire pour faire de bonnes épreuves. L'exposition à la lumière doit être aussi juste que possible. Si elle est. trop courte, on risque d'avoir une gélatine qui se colore sous les blancs; si elle est trop longue, la gélatine peut ne pas prendre Ja couleur sous les noirs peu denses. Le bain colorant ne doit pas être choisi au hasard. Certaines couleurs diffusent dans la gélatine (1) et colorent la totalité de l’image; c'est le cas de la safranine et du vert brillant quand on les emploie avec la gélatine bichromatée. Les colorants de pina- typie (2) donnent au contraire des monochromes purs et stables. Au lieu de descendre le positif noir, on peut s’en servir pour tirer des planches dites d'impression. Dans ce but, on prend une pla- que voilée, descendue si elle a été développée, débromurée: en cas contraire, cette plaque est sensibilisée au bichromate, et après séchage, exposée au jour sous le positif. Comme on ne peut suivre directement la venue de l’image, il faut ou faire usage d’un photomètre, ou mettre sous l’image gauche une feuille de papier Solio, et sous l’image droite la plaque bichro- matée. L’impression suffisante de la feuille de papier solio in- diquera (si les deux clichés sont égaux), le moment le tirage de la planche est terminé. La planche est lavée pour éliminer le bichromate, puis plongée dans Te hain colorant au sortir duquel on obtient un beau monochrome. L'image est renversée et il faut la regarder non pas du côté gélatine, comme pour les positifs, mais du côté verre comme un négatif. Cette plaque peut ¢tre un des éléments du groupe anaglyphtique (3); si on l’appelle

(1) M. Lemaire va publier incessamment dans le Bulletin de la Société Industrielle de Lille la liste des colorants donnant les meilleurs résultats.

(2) Voir notice sur la pinatypie. Compagnie Parisienne des couleurs (aniline, à Creil (Oise).

(3) Si on emploie un positif descendu pour une image et une planche bichromatée pour l’autre image, on peut, à cause de l’inversion obtenue par le tirage de la planche, superposer les 2 clichés par les faces gélatine. On évite ainsi l'inconvénient à l’épaisseur du support.

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planche d'impression, c'est qu'elle peut aussi servir à tirer sur papier un nombre infini d'épreuves colorées. Au sortir du baïn colorant, on lave quelques minutes, puis on applique sous l’eau sur la gélartine de la planche soit une pelli- cule descendue ou débromurée, soit une feuille de papier gélatiné dit transfert. Avec une raclette, on assure le contact intime des deux couches, on recouvre le papier de feutre pour maintenir l humidité et au bout de quinze à vingt minutes on obtient sur le papier un décalque du cliché original. Sur le monochrome rouge, on imprime le monochrome vert; on a ainsi une anaglyphe sur papier.

Ce procédé ‘nous paraît plus délicat que le premier que nous avons décrit. Nous nous sommes étendu sur ces différents points pensant qu’un certain nombre de lecteurs s'intéressent aux pro- cédés de démonstration: or, la stéréo-projection est un procédé documentaire de premier ordre qu’on peut souhaiter voir déve- lopper davantage. A ceux qui voudront s'engager dans cette vole, nous recommandons de faire leurs premiers essais sur des vues stéréoscopiques de paysages, Ils jugeront mieux la valeur de la méthode. Le succès dépend du choix respectif des couleurs des monochromes et des teintes du lorgnon.

Nous nous sommes livré à l'étude des moyens propres à donner des monochromes stéréoscopiques sur plaques ou sur papier, afin d'arriver aux procédés (impression mécanique. Si les anagly- phes datent de Ducos du Hauron, si l'on trouve de e1 de la quel- ques cartes-postales ou albums anaglyphtiques, nous ‘n'avons trouvé aucune maison pratiquant ce procédé d’une maniere cou- rante, et nous sommes heureux de remercier ici la maison Pla- teau pour le précieux concours qu’elle nous a apporté.

Il s'agissait de trouver deux encres de couleurs complémen- taires, des écrans effaçant la couleur similaire et donnant avec l’autre un beau noir, les écrans devant être aussi clairs que pos- sible pour ne pas trop diminuer la lumiére. Toutes les encres ne sont pas bonnes pour les anaglyphes et il a fallu faire de nom- breux essais avant de trouver un rouge et un vert qui puissent être aisément ¢teints. I] serait souhaitable d’arriver à l'extinction

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complète, nous y sommes arrivé pour le rouge, et un peu moins bien pour le vert. Malgré cette imperfection que d’autres plus heureux que nous parviendront peut-être à éviter, la vision en relief est satisfaisante avec les écrans Mazo, que l'on trouve dans le commerce mais qui ont l'inconvénient d’être relative- ment opaques (1). On perd ainsi pas mal de lumière. Chacun pourra se confectionner un écran plus translucide en employant une vieille plaque débromurée ou descendue au ferricyanure et en la plongeant après lavage dans un bain colorant approprié.

Reste un autre point important : la superposition des deux images. Deux couples stéréoscopiques ne peuvent se superposer exactement en tous leurs points. Mazo conseille la superposition en répérant l'un sur l’autre les plans les plus éloignés. C’est fort bien si, dans ces conditions, les premiers plans restent assez voisins les uns des autres; mais dans un grand nombre de cas, certains traits sont vus doubles. Il est assez facile, en s’éloi- gnant et en mettant un peu de bonne volonté, de faire abstrac- tion de l’image d’ailleurs très atténuée du point mal éteint. Il nous a paru plus simple de remédier à cet inconvénient en super- posant les images sans nous inquiéter de faire coïncider tel ou tel plan, mais en recherchant empiriquement, dans une série d'épreuves différemment repérées, celle sur laquelle on voyait moins de doubles contours.

Quelles sont les critiques à apporter aux anaglyphes ?

On peut regretter la perte de lumière due à l’eanploi de l'écran sélecteur; on aura donc toujours soin de rechercher le maximum d'éclairage en s’approchant d’une fenêtre ou d’une forte source de lumière.

C’est le seul reproche sérieux que l’on puisse formuler, car la sensation du relief est parfaite et la vision du double contour peut être évitée par tâtonnement, même si on emploie des écrans éteignant incomplètement le vert. Il faut reconnaître que les vues qui font l’objet de ce travail présentent le maximum de

(1) Les écrans en verre de la même maison sont beaucoup plus trans- parents,

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difficultés ; quand deux traits fortement accusés se trouvent dans une région claire, il est plus difficile de les éteindre que dans les cas l'on à affaire à des demi-teintes.

L'avantage de la méthode est de permettre la publication d'images en relief sous la forme classique de livre. Quand il Savit d’une revue, il est facile de donner au lecteur, en même temps que la figure, le moyen de la voir en relief, en encartant dans la couverture le lorgnon sélecteur.

L'idéal serait de pouvoir employer la méthode des réseaux pour le tirage typographique des épreuves stéréoscopiques. Ier, aucun instrument ne serait nécessaire, il n’y aurait pas de perte de lumière; c'est peut-être le procédé de l'avenir; en attendant les anaglyphes paraissent la méthode la plus satisfaisante, mé- thode encore perfectible en ce qui concerne le choix respectif des écrans et des encres.

TROISIÈME PARTIE Description des planches

Les planches doivent être regardées à travers le lorgnon sélec- teur, l’écran rouge étant placé vis-a-vis de Pæil droit pour les planches I et IT, vis-à-vis de Veil gauche pour la planche ITI. Si on faisait l'inverse, on aurait une vue pseudoscopique. Au lieu d’avoir une vue antérieure, on aurait une vue postérieure. C’est d’ailleurs un avantage, il est intéressant parfois de re- garder l’image des deux façons.

Nous avons choisi trois exemples : une vue de la main, une vue de la tête, une vue de la portion inférieure d’un fœtus.

PLANCHE I ;

De nombreuses anomalies modifient le schéma classique des arteres de la main.

La figure 1 est le document radiographique qui se rapproche le plus de la description courante. On y voit en effet une arcade

superficielle et une arcade profoude bien dessinées.

95

L’arcade superficielle est formée par la. terminaison de la cu- bitale s’anastomosant avec la première interosseuse ` on voit une petite anastomose entre la radio-palmaire et l’arcade, mais c’est la une branche de dérivation accessoire, l'abouchement à plein canal se faisant avec la première iInterosseuse,

L’arcade profonde est constituée par la radiale, qui s'anasto- mose avec la radio-palmaire. On peut se demander cependant si la cinquième interosseuse palmaire n’est pas le prolongement de la radio-palmaire qui passerait suns s’anastomoser au voisinage de la radiale, fournissant un certain nombre de rameaux termi- naux dans la région du quatrième espace interosseux.

L’arcade superficielle fournit seulement deux digitales, la deuxième et la troisième: elle s'anastomose par de petits ra- meaux accessoires avec la radio-palmaire et la collatérale externe de l’index.

L’arcade profonde donne cing branches ascendantes qui re- présentent les cinq interosseuses palmaires. L’une d'elles, la troi- siame, est dédoublée et donne un rameau palmaire qui s’anasto- mose avec le tronc d’origine des collatérales interne de l’rndex et externe du médius, et un rameau dorsal qui se jette eu point se fait la bifurcation des deux rameaux précédents, La qua- trième interosseuse est fort grêle et se ramifie au voisinage du quatrième métacarpien.

La face dorcale de la main est irriguée, si l'on en excepte la dorsale du carpe, par des rameaux issus des artères de la face palmaire. La circulation des doigts est assurée par les deux col- latérales interne et externe qui forment une arcade terminale et transversale donnant naissance aux houppes vasculaires sous-un- guéales.

Indépendamment des trones principaux qui viennent d’étre décrits, on voit une multitude de rameaux musculaires et l’on se rend coripte de la richesse de la. vascularisation de la main. Cependant injection est incomplète: on peut mettre en évidence par la masse térébenthine-vermillon un nombre de petits vais-

seaux tellement grand que la silhouette des os, déjà atténuée

6%

sur cette figure, disparaît sous le voile opaque des capillaires qui s’enchevetrent dans les parties molles.

PLANCHE II

La radiographie de la tête présente de grandes dificultés. Tous les vaisseaux ne sont pas injectés, mais la planche pré- sente une vue d'ensemble relativement satisfaisante. Sur une tête finement injectée, la vascularisation est si abondante qu'on a la plus grande peine à s'y retrouver.

Pour éviter la superposition de plans artériels trop nombreux, la tête, apres injection, a été sectionnée en deux et le cerveau a été enlevé. Quand on fait une injection à buse de vermillon et de térébenthine, il suffit de laisser reposer la piece vingt- quatre à quarante-huit heures pour que le véhicule s’évapore. On peut ensuite sectionner la pièce assez facilement et. se débar- rasser du vermillon qui imprègue la surface de section en la nettoyant avec un tampon d’ouate imbibé d'essence. Pour la tête cependant,, au lieu d'employer le vermillon et la térében-

thine, nous avons cru bon d'ajouter de l’éther, de Ja craie et du talc, afin d’avoir un véhicule plus volatil et une masse plus con- sistante.

Une bonne vue stéréoscopique ne doit demander aucun com- mentaire. Mais le lecteur voudra bien reconnaître la difficulté des reproductions typographiques qui ne peuvent avoir la net- teté du négatif original. Dans la figure, on constate un peu d’empatement dans la région de la earotide primitive et l'on a peut-être quelque peine à distinguer nettement la carotide ex- terne, le trone de la temporale superficielle, la carotide interne. Voici donc une description destinée à éclaircir certains points de l'image très nette sur le négatif original.

Ou voit au premier plan la carotide primitive, qui bientôt se divise en deux branches : Ja carotide interne, qui se dirige verticalement vers le crane, y pénètre et arrive à la gouttière caverneuse dont elle suit les contours; la carotide externe,

qui fournit la thvroïdienne supérieure, la linguale, la faciale,

97

pour ne citer que les branches principales; entre ces deux der- nieres on voit la branche horizontale du maxillaire inférieur.

Si nous suivons la couse de la carotide externe depuis son point de départ, nous la voyons décrire une courbe à concavité antérieure, puis se couder brusquement pour suivre un trajet horizontal et aller d’avant en arrière. Bientôt elle suit à nou- veau un trajet ascendant et paraît se confondre avec la carotide interne. La temporale superficielle, qui semble le prolon- gement ascendant de la carotide externe, est pour la même raison peu visible, mais on la voit très nettement plus haut, se bifurquaut pour former le rameau frontal et le rameau pariétal. Quant à la maxillaire interne, seconde branche termi- nale de la carotide, elle décrit une légère courbe à concavité an- téro-inférienre et bientôt donne une branche volumineuse et ascendante, la méningée moyenne, qui se bifurque en. deux branches à l’endroit où, sur une figure plane, elle semblerait rencontrer la carotide interne. La branche antérieure et la bran- che postérieure sont aperçues dans un plan profond par rapport à la situation de la temporale superficielle, tandis que dans uu plan intermédiaire on voit la temporale profonde qui, se détachant de la maxillaire interne, suit une direction ascen- dante, croise le rameau antérieur de la méningée, puis se coude à angle droit pour se porter horizontalement en arrière.

Nous renvoyons à la légende pour les autres branches. Nous n'avons signalé que les principales, car étant donné l’ab- sence de repère décelable par la radiographie, i] est parfois dif- ficile, dans une région aussi vasculaire que la tête, de donner à chaque rameau le nom qui lui convient.

La vertébrale ne mérite pas de description particulière; on voit son trajet sinueux avant de pénétrer dans le crâne et, dans cette région, l’artère occipitale pourrait, aux veux d’un obser- vateur inattentif, paraître une branche de la vertébrale. A Vexa-

men du cliché, la confusion n'est pas possible. Praxcur IIT

Pour obtenir la planche III, nous avons injecté par l’aorte

abdominale la cavité abdominale et les membres inférieurs d’un fœtus sectionné en deux.

La masse intestinale a été érignée en haut ; pour mettre en valeur la circulation intestinale, i] faut étaler les intestins d'une facon convenable, ainsi que nous l'avons fait dans une autre circonstance. Mais nous voulions surtout ici avoir une vue d'ensemble de la circulation aortique. Les jambes ont été pla- cées de facon à avoir d'un côté une vue antérieure de l’article et de Pautre une vue latérale, L'épreuve droite ayant été colorée en rouge et la gauche en vert, il faut, pour la voir correctement, retourner le lorgnon et mettre le vert devant l'œil droit, sinon on aurait une vue postérieure du sujet, dans laquelle l'estomac serait à droite et le foie recouvert de la masse intestinale à gauche.

Indépendamment de Ja circulation intestinale, on aperçoit les reins très nettement injectés. Les artères ombilicales masquent le tronc d’origine des iliaques internes, mais le reste de la figure est d’une telle netteté que toute description est superflue; il suffit de regarder et au besoin de se reporter à la légende pour

se remémorer en un instant toute la circulation des membres inférieurs.

Conclusions

La radiographie des pièces injectées avec ute substance opa- que aux rayons X est une méthode de premier ordre pour l'étude du système vasculaire. Elle donne des résultats rapides et per- met la reproduction de documents graphiques de la plus haute Importance.

Toutefois la radiographie plane doit céder le pas à la radio- graphie stéréoscopique qui donue dans ce genre d'étude des ré-

sultats infiniment supérieurs.

L'examen des couples stéréoscopiques est aussi démonstratif que l’étude de pièces par corrosion, curiosités de musée, dont on sait la difficulté de réalisation contrastant singulièrement avec la facilité de préparation des pièces Injectées au vermillon, sou- mises ensuite à la radiographie.

La méthode des anaglvphes nous paraît digne d'être adoptée

99

pour l'illustration des publications -inédicales (1), les planches stéréoscopiques étant beaucoup plus démonstratives que les figures planes. Un simple lorgnon bicolore d'uu prix infime permet à tout lecteur de voir en relief l'image qu'il a sous les veux. En attendant que le procédé des réseaux, passé dans la pratique, supprime l'emploi de tout instrument, les anaglvphes semblent

tenir le record de la simplicité.

Explication des planches PLANCHE I Vue palmaire de la main gauche

l. Radiale. -- 2. Dorsale du carpe. - 3. Radio-palmaire. - - 4. Collatérale externe du pouce. -- 5. Collatérale interne du pouce. 6. Anastomose entre l'arcade superficielle et la colla- térale externe de l’index. T. Arcade superficielle, 8. Ra- meau palmaire de Ja troisième interosseuse. H. Deuxième interosseuse palmaire. - - 10. Collatérale externe de l'index. 11. Collatérale interne de l'index. -- 12. Collatérale externe du médius. -— 13. Rameau dorsal de la troisième interosseuse. l4. Cinquième interosseuse palmaire. 15. Cubito-palmaire. 16. Cubitale. —- 17. Deuxième digitale. ~- 18. Collatérale externe du petit doigt. 19. Collatérale interne de Vanuulaire. 20. Troisième digitale. - - 21. Collatérale externe de lannu- laire. —- 22. Collatérale interne du médius.

(1) Lors de la communication de cette note à la Société Belge de Radiologie, Bauer fit remarquer que Levy Dorn avait montré au dernier Congrès de la Société Allemande de Radiologie toute une série d'ana- glyphes radiologiques. Cet auteur publia dans Berlin. Klin. Wochensch., 1909, XLVI, p. 1459, un article intitulé « Projection von stereoskopis- chen Rontgenbildern ». Notre but a été surtout d’insister sur les ser- Vices que pourrait rendre la méthode des anaglyphes pour illustrer les. Publications médicales. C'est la première tentative que nous croyons faite dans cet ordre d’idées.

30 PLANCHE II | ue latérale de la tète

(La tête a été sectionnée par le milieu et le cerveau enlevé)

1. Carotide primitive. - - 2. Carotide externe, 3. Carotide interne. 4. Vertébrale, 5. Thyroidienne supérieure. 6. Faciale. T. Linguale. --- 8. Sous-mentale. 9. Pharyn- gienne inférieure. -— 10. Occipitale. -— 11. Temporale superfi- cielle (rameau frontal). --- 12. Maxillaire interne. 13. Tronc d'origine de la méningée moyenne. 14. Dentaire inférieure. --- 15. Palatine supérieure. --- 16. Sous-orbitaire. 17. Tempo-

rale profonde.

PLANCHE III Foetus (vue antérieure) (La regarder en mettant l'écran rouge a gauche)

1. Aoïte abdominale -- 2-2’. Intercostales. 3, Mésentéri- que. -- 4-4’. Rénales -— 5. Spermatique. —- 6-6’. Thaques. —- 5-1. Ombilicales, -— 8. Fessi¢re. - - 9-9° Sous-cutanées abdomi- nales. --- 10, Ischiatique. 11-11’. Fémorales. - - 12-12’. Hémor- rhoïdales. —- 13. Honteuse externe supérieure. 14. Honteuse externe inférieure. 15-15’. Fémorales profondes. 16-16’. Arteres de quadriceps. 17-17’. Grandes anastomotiques. --- 18-18’. Poplitées. —- 19-19’. Articulaires supérieures. 20-20’. Articulaires inférieures. 21. Jumelles, 22-22’. Tibiales an- térteures. -— 25-23’. Péronières, 24-2. Tibiales postérieu- res. -— 29-25’, Pédieuses. 26-26’. Plantaires externes. -—

27. Plantuire interne.

LES FILTRES EN RADIOTHÉRAPIE

par le D' J. BELOT

Chef de service d'Electrologie et de Radiologie a l'Hôpital Saint-Louis

L'effet physiologique d'un rayonnemeut bien défini dépend avant tout de la fraction absorbée par les éléments cellulaires considérés. Selon leur nature, les radiations voient leur action se limiter aux plans les plus superficiels ou s’étendre en profon- deur. De tous les rayonnements utilisés en thérapeutique, les rayons émis par l'ampoule de Röntgen et par les corps radio- actifs, possèdent, au plus haut degré, la propriété de traver- ser les tissus. Au cours de ce trajet, ils abandonnent une frac- tion de leur énergie; de ce dernier phénomène dépend l'effet thérapeutique. Aussi l’action des rayons X et des radiations simi- laires n’est pas limitée aux plans les plus superficiels, muis s'étend aux couches sous-jacentes. Dans certains cas, des élé- ments profondément situés ont été modifiés ou détruits grace à leur exquise sensibilité.

Cependant, si l’on considère une lésion, soumise à cette théra- peutique, le résultat dépend avant tout de la situation qu'elle occupe. Moras elle sera profonde, moins elle mesurera d’épais- seur, plus rapide sera la régression, plus grandes seront les Chances de complète guérison.

Pour s’en convaincre, il suffit d'examiner une coupe d’épithe lioma cutané soumis aux rayons de Röntgen. On constate que la dégénérescence des éléments épithéliomateux va en s’atté- Quant très rapidement de la surface cutanée vers les plans pro- fonds : souvent même, ces derniers ne présentent aucune modi- fication apparente.

== 90

La loi suivant laquelle se fait l'absorption et la transmission

des rayons X par la matière, explique ces faits, Etude physique de la filtration

ll faut se rappeler le caractere essentiellement sélectif des phénomènes d'absorption et de transmission.

Si lou prend un corps bien défini et d'épaisseur connue, la fraction du rayonnement transmise par lui dépend de la compo- sition du faisceau incident, c'est-à-dire de son degré radiochro- mométrique, et de l'épaisseur traversée,

Pour un faisceau hétérogène donné, la fraction transmise re- présente une fonction complere. Si l’on rapporte cette fraction à l'unité d'épaisseur, elle n'est pas constante pour chacune des unités traversées,

Elle augmente d'abord rapidement de chacune d'elles à la suivante; puis l'augmentation est de plus en plus lente pour tendre vers une valeur constante qui, si l'épaisseur est suffi- sante, se réalise pour les dernières unités.

En effet, la premiere unité traversée modifie le faisceau hété- rogène qui arrive à sa surface. Les rayons les moins pénétrants, les plus mous, sont arrètés. Le faisceau s’est partiellement épuré; sa pénétration a augmenté, Par suite, en traversant la seconde unité, l'absorption sera nécessairement moins élevée.

ĮI en sera de même pour chaque unité, jusqu'au moment le faisceau sera à peu pres monochromatique, c’est-à-dire sensible- ment réduit à une seule espèce de rayons. À partir de ce mo- ment, le coefficient de transmission prend une valeur constante. Si l’on fait la courbe des quantités transmises dans ces condi- tions, cette courbe est une logarithmique ou s'en rapproche de tres pres. La pénétration du faisceau considéré atteint son maximum.

Deux phénomènes d'ordre physique régissent l'absorption en radiothérapie : |

Supposons que le rayonnement soit monochromatique. Le coef-

ficient d’absorption par wa tissu considéré restera bien le même

33

pour chacune des unités d'épaisseur; mais comme le faisceau va en s‘affaiblissant d'une unité à l’autre, la quantité retenue par chacune d'elles va en décroissant rapidement, Ainsi se pro- pagent toutes les radiations. |

L'hétérogénéité du faisceau rend le problème plus complexe et le résultat plus imparfait. En effet, en traversant les premiè- res unités d'épaisseur, le rayonnement s'épure en leur abandon- nant une grande partie de son énergie : l'absorption est maxi- mum pour la première unité, décroit rapidement et n’atteint une valeur sensiblement coustante que pour les derniers élé- ments. |

Ainsi s'expliquent les fréquents insucets de la radiothérapie appliquée aux tumeurs profondes et la diminution rapidement progressive des phénomènes réactionnels, de la superficie vers la profondeur.

Ou a cherché à améliorer le résultat de diverses façons. Le choix d'un rayonnement pénétrant, les irradiations multipolai- res, Ja compression et les trames métalliques sont autant de pro- cédés intéressants et utiles. Il est un artifice qui domine tous les autres sans en supprimer un seul, c'est la filtration,

Cette méthode consiste à interposer sur le trajet du faisceau utilisé différents corps, auxquels on a donné le nom générique de filtres. |

Leur rôle est d'éliminer la plus grande partie des rayons les moins pénétrants, d’épurer le faisceau : on recueille ainsi de l'autre côté, un rayonnement se composant de la partie la plus élevée entrant dans la composition du rayonnement incident et aussi de la faible proportion des autres rayons qui à traversé le filtre,

Comme l’a très bien dit mou collègue et ami Guilleminot, les filtres à rayons X sont comparables à des flacons laveurs impar- faits, qui, dans un mélange gazeux, ne retiendraient qu’incom- pletement les impuretés, et cela non sans absorber en même temps une partie des gaz utiles. Selon les variations de compo: sition de ces gaz et suivant la qualité du liquide laveur, on re- cueille un mélange plus ou moins épuré, avec plus ou moins de perte.

_ 354

Choix du filtre

On sait que l'absorption sélective effectuée par la matière est variable d'un corps à un autre. Elle prend, par analogie avec la lumière, le nom de radiochroisme. Il existe des corps qui, pour un faisceau incident de qualité définie, effectuent au maxi- mum cette absorption sélectice, c’est-à-dire laissent passer avec une absorption minimum, les rayons les plus pénétrants et re- tiennent au passage les moins pénétrants; ces corps ont un radio- chroïsme maximum : l'aluminium appartient à cette catégorie.

D’autres, au contraire, possèdent un radiochroisme minimum : ifs présentent une trausparence anormale pour les rayons mous; tels sont l'argent et les corps de poids atomique voisin. On dit qu'ils sont aradiochroiques ou sensiblement aradiochroiques.

On a utilisé comme filtres les corps les plus divers, pris sous des épaisseurs variables.

Les considérations précédentes permettent de déterminer a priori la valeur filtrante d'un corps simple : les corps les plus radiochroïques seront les meilleurs. La valeur du poids atomi- que indiquera la place dans l’échelle de radiochroïsme.

Pour un filtre quelconque, on peut déterminer expérimenta- lement :

a) La qualité du faisceau incident et celle du faisceau émer- gent;

b) La fraction transmise par rapport a la valeur totale du rayonnement émis par l’ampoule. i

En opérant sur diverses épaisseurs d’un même corps, on ob- tiendra une série de fractions qui permettront de construire des courbes d’absorption et de transmission; ces deux valeurs sont complémentaires l’une de l’autre.

Mon collègue et ami le D" Guilleminot a, pour ces recher- ches, utilisé sa méthode fiuorométrique. Il a publié toute une série de courbes du plus haut intérêt. Elles ‘ont permis d’élu- cider quelques-unes des questions soulevées par l’important pro- blème de la filtration.

En même temps, J'ai étudié le pouvoir filtrant de différents

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corps, leur absorption sélective et les variations d'absorption d'un corps donné pour un rayonnement filtré et non filtré. J'ai eu recours à une méthode radiographique dont le prracipe a donné par M. Benoist (1).

« Noit une plaque photographique enveloppée de papier noir et placée en partie sous le corps étudié; elle reçoit du rayonne- ment total qui tombe sur ce corps, en un certain temps, une frac- tion qu'il s’agit d'évaluer.

» Pour cela, faisons tomber directement, sur une autre partie

de la même plaque, des fractions connues, telles que 110, 210,

3/10, 4/10 jusqu’à 10 10 du même rayonnement total. Il suffira, dès lors, de comparer, apres développement, la teinte obtenue sous le corps, aux diverses teintes correspondant à ces fractious connues. On saura immédiatement que la fraction transmise par le corps est égale, par exemple, à 3/10, ou comprise entre 9/10 et 6/10. »

Pour que les résultats soient exacts, il suffit que le fonction- nement de l’ampoule radiogene soit uniforme, pendant tout le cours de l’expérience. Un petit dispositif accessoire permet de Voir, sur la plaque elle-même, si les conditions expérimentales ont été réalisées.

On peut ainsi évaluer en dixièmes et même en centièmes, la fraction du rayonnement transmise. Les variations radiochro- Mométriques sont indiquées par deux radiochromometres, pla- cés l’un directement sous la plaque, l’autre sous le corps étudié.

Un châssis facile à réaliser rend ces mesures d’une grande Simplicité : la difficulté réside dans l'appréciation et la compa- raison des teintes.

Les résultats obtenus par M. Guilleminot et par moi, à l'aide de procédés très différents, sont sensiblement concordants.

Il existe évidemment un écart entre nos chiffres. On peut l’at- tribuer à ce fait que nous avons eu recours à des phénomènes différents : la fluorescence et la réduction photographique. H

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(1) L. BENOIST. Méthode et dispositif pour l'étude pratique des absorptions en radiothérapie (Arch. Electr. méd., 10 avril 1906).

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est, du reste, possible de passer de Fun à l'autre; nos courbes marchent parallèlement.

Je passerai en revue les divers corps préconisés comme filtres, en indiquant leur pouvoir filtrant et leur coefficient d'absorp- tion. Je m'’efforcerai de ne citer que peu de chiffres, afin de ne

pas compliquer ce travail.

Curr. - - Sur les indications de Kienbéck (de Vienne), on a utilisé comme filtre le cuir sous des épaisseurs variées. On disait que ce corps, de même nature que la peau, absorbait les rayons nocifs pour le tégument : l'explication était simpliste. Je eriti- quai dès le début l'emploi de ce filtre; il eut néanmoins quel- ques partisans.

Un échantillon de cuir de 5 millimètres d'épaisseur m'a donné les résultats suivants pour un faisceau incident de degré radio-

chromométrique 7 :

Rayonnement incident Ravonnement émergent Qualité = N. 7 Qualité N. 7.3 Quantité = 100 Quantité = 62

Quantité absorbée : 38 p. c.

Ce simple tableau montre que le pouvoir filtrant de ce corps est presque nul et son coefficient d'absorption élevé. Il ne doit

pas être utilisé comme filtre.

ARGENT. -— Quelques auteurs, et en particulier MM. Fleig et Frenkel, ont préconisé l'argent. A priori, ce choix ne paraissait pas heureux, car ce corps est précisément un des plus aradio- chroïques.

Les recherches de M. Guilleminot et les miennes ont montré que l’absorption globale était rapide et la filtration presque nulle.

Alusi, un rayonnement de degré 7 marque encore 7 après avoir traversé une lame d'argent de 6/10 de millimètre d'épais- seur.

Gen NY eee COURBE I

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Courbe d'absorption par l'Argent

38

Te reproduis ici une des courbes (v. courbe I) que j'ai obte- nues. En abeisses sont les épaisseurs d'argent interposées et en ordonnées l'absorption pour cent, L'allure de la courbe montre la rapidité de l'absorption.

Pour la facilité de la lecture, j'ai relevé dans un tableau

quelques-uns des chiffres obtenus :

Epaisseur Transmission Absorption

millimètres p. 100 p. 100 Degré Du IOO amaaan O. garna 7 CI see A LS. HR » d sis SE AD”. Gén . D EG SÉ) gedet Cd re S ER. sr: AU: ME re SUS mr » WEE EE ele EE 2 EO aneian - GE eae SOO core > eebe IEN 97 ae >

L'argent ne filtre done pas : il absorbe rapidement et en pure perte le rayonnement incident.

OUATE, Erorre. -- Je ne citerai que pour mémoire l’emploi de la feuille de ouate. Ce filtre eut les faveurs de quelques spé- cialistes. Son succès fut heureusement de courte durée, malgré Particle retentissant d’après lequel 1] aurait empêché toute ra- diodermite. Comme Ja feuille de carton, la feuille d’ouate peut arrêter quelques rayons très peu pénétrants, ravons pariétaux ou rayons focaux d’ampoules très molles : son pouvoir filtrant est nul.

L’étoffe rouge, bleue, noire n’a pas plus de valeur; Pigno- rance des propriétés physiques des rayons X dut présider au

choix des couleurs.

VERRE. Le verre est un filtre meilleur. Kienbück conseilla

la lame de cliché photographique.

DEI

= 49

J'ai mesuré le pouvoir filtrant d’une lame de verre mesurant 0.00143 d'épaisseur; je citerai quelques-uns des chiffres :

Qualité des rayons Epaisseur Qualité du faisceau incidents du verre émergent NE RE 0.00143 ......... 9 (faible) N? 5D ie 0.00143 ......... 7.5

La transmission du rayonnement s'effectue ainsi pour un fais- ceau 7 :

Epaisseur de verre Transmission Absorption millimètres p. 100 p. 100 Matt giereg EE 35 ea tosses D WEE 52 MGA? 2 Li ne A> aus ras 60 RF ebe d BO! E 70 D ce eer AU Se ce 80

Le verre est un bon filtre. Il élève la pénétration du rayonne- ment émergent, sans opérer sur la totalité du faisceau une ab- sorption globale trop élevée : son absorption est sélective.

Les verres sont des silicates doubles: quelques-uns sont des silicates doubles d’alumine et de fer. Le silicium. dans les Courbes de radiochroïsme établies par Benosit, se trouve très Voisin de l’aluminium. Ainsi peut s’expliquer le pouvoir filtrant du verre. On peut lui reprocher, avec raison, sa composition dif- férente d’un échantillon à l’autre: en même temps varient et le Pouvoir filtrant et le coefficient d'absorption. M. Guilleminot 4 présenté, Pan dernier, un excellent filtre de verre comparable à l’aluminium. I provenait d’une grosse masse de verre capable d’être découpée en une multitude de lames filtrantes; il avait Sur aluminium l'avantage de ne pas être conducteur. Sa fragi- lité, son prix, en épaisseurs diverses calibrées, et le fait pour le Praticien d’être tributaire d’un seul fabricant, ont retardé son adoption.

40

ALUMINIUM. -— M. Guilleminot et moi avons montré l’excel- lence de l'aluminium. Ce corps est un filtre parfait; c'est à lui que je donne la préférence.

Pour justifier ce choix, il me parait utile de résumer ici quel- ques-unes des expériences que J'ai faites.

J'ai établi expérimentalement la courbe de transmission de lames d'aluminium d'épaisseurs croissantes, pour un faisceau incident marquant 7 au radiochromometre; en même temps, J'ai mesuré les variations de composition du faisceau, ou, si l’on aime mieux, l'augmentation de son degré radiochromométrique. Le

tableau ci-dessous résume les résultats obtenus :

Alumin., épaisseurs Transmission Degrés radio- millimètres p. 1'0 chromometriques Es ae: IOU. ziarani PE T BE ` Seege E E EE Hie, ss E MUD: EE toad E RRN 2 TOWN S à 8.) TD: ` D » E E TAT MO, ee « PAS PRE TE EE Seene EE » D Le dou IO ed D DD ee N DER E EE TT D CE D TE veer dee » ES saorane LES T » D ie E J0à11 WE Ses cr: PAS EE ET »

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Il moutre que l'aluminium, tout en possédant un coefficient de transmission élevé, épure le faisceau : il élève la pénétration globale avec une absorption minimum. |

Plus probante est Pexpérience suivante (v. courbe TT) :

J’ai déterminé, pour un rayonnement incident bien defini et constamment uniforme, la fraction absorbée par des épaisseurs d’eau progressivement croissantes de 1 centimètres à 8 centi-

mètres. Puis j’ai fait les mêmes mesures, sans rien changer aux

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COURBE II

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RECETTE

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Transmissions comparées par des épaisseurs d'eau d'un faisceau incident N°7 B. filtré et non filtré.

…—— transiuission par l'eau sans tiltration Etanpa » avec filtre Aluminium 3/10 » » » » » } mme

sue iy » 9 » » » 5 »

42

conditions expérimentales, mais en filtrant le rayonnement pré- cédent à l’aide de quelques-uns des échantillons d'aluminium dont le pouvoir de transmission avait été précédemment étudié. J'ai pu ainsi tracer des courbes qui montrent le mode suivant lequel Ja filtration modifie l'absorption et la transmission, pour un ravonnement initial de degré 7.

J'ai adopté l’eau de Paris (Vanne), dont la densité est voisine de celle des tissus : l’erreur apportée au résultat par la diffé- rence de densité est faible. Du reste, je ne donne ces chiffres que comme indication, sans vouloir leur attribuer une exactitude mathématique.

Des courbes ci dessus on peut extraire le tableau suivant :

Rayonnement 7. Fractions transmises p. 100

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Epaiss. d'eau Sans Eau av. filtre Fau av. filtre Eau av. filtre traverses (cm.) filtre Alumin.310 Alumin. | mm. Alumin. 5 mm. L aaea EE 09 is HO Ae 83 Pe. ieee OU? Zei AA sis DD une 10 Oo PP GL AUD? Dites: 40 Acte 55 À E E rd | ARR AJ is. 45 OP era TOs PTE l4 sus: OU. He 39 Gun. Tu | apres er TS: cautions 26 EECH Do D. sue E suas 23 OF re DS casi ate ue E est 20

Les fractions absorhées sont romplémentaires des nombres ci-dessus.

Tes déductions que l’on peut tirer de ces chiffres sont intéres- santes.

On voit que dans le cas d'un rayonnement 7, 8 centimetres d’eau ou de tissus (si l’on veut passer de l’un à l’autre) ne transmettent plus que 5 p. e du rayonnement initial, tandis que cette quantité s'élève à T p. e. avec un filtre d'aluminium de 3/10, à 11 p. e. avec 1 millimètre, et à 20 p. c. avec 5 milli-

mètres. Les écarts entre les fractions absorbées par le premier

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centimétre sont trés grands. Sans filtre, le premier centimétre absorbe 91 p. e du rayonnement initial (7); cette fraction s'abaisse à 39 p. c. avec un filtre d'aluminium de 3 10 de milli- metre, à 29 p. €. avec un filtre de 1 millimètre d'épaisseur et à Iv p. «. avec un filtre de 5 millimètres.

Mon collègue et ami le JN Guilleminot a bien voulu me com- muniquer les courbes qu'il a obtenues à la suite de ses intéres- santes mesures sur la transmission des rayons X. Ses expériences s'ajoutent aux miennes pour montrer l'excellence et la néressité de Ja filtration. Aussi ai-je cru utile de résumer en un tableau quelques-uns des résultats qu'il a obtenus.

Ces chiffres montrent le mode selon lequel se transmet un faisceau 7 Benoist, à travers diverses épaisseurs d'aluminium, selon que ce même faisceau est filtré ou non filtré.

Les chiffres sont un peu différents de ceux que j'ai obtenus : comme je le disais précédemment, cet écart provient des métho- des utilisées et aussi de l'extrême difficulté de ces mesures.

Quoi qu'il en soit, je crois avoir suffisamment établi le rôle des filtres et leur nécessité.

Ces diverses recherches nous montrent que plus est grande l'épaisseur du filtre, plus est réduit l'écart entre la quantité ab- sorbée par les couches superficielles et celle arrêtée par les plans plus profondément situés.

Avec le filtre de 10 millimetres (aluminium), on arriverait a des résultats plus parfaits, puisque le rayonnement émergent se comporte sensiblement comme un monochromatique, ainsi que l'a démontré M. Guilleminot. Ce serait done le filtre idéal pour lésions profondément situées: mais il réduit une quantité q de rayonnement 7 émis par une ampoule au 7100 environ de

sa valeur primitive. Mesures et filtrations

Si le filtre possède le grand avantage d’épurer le faisceau qui le traverse, i] présente l'inconvénient de réduire considérable-

ment la quantité de rayons X qui arrive sur le tégument. Ainsi,

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une lame d'aluminium pur de 1 millimetre d'épaisseur inter- posee sur le trajet d'un rayonnement 6 à 7 B. réduit à la moitié environ de sa valeur quantitative le faisceau incident. La filtration ne s'opère qu'aux dépens de la quantité globale.

Il est de la plus haute importance de connaître ces variations si l’on veut atteindre et ne pas dépasser la dose thérapeutique.

Le radiochromomètre placé entre le filtre et le tegument nous renseignera sur la qualité du faisceau émergent. La mesure du facteur quantité présente de plus grandes difficultes.

L'idée qui vient à l'esprit est d'effectuer la mesure après le filtre. Cette solution est possible si lon utilise un réactif repo- sant sur le tégument lui-même. Avec la pastille de Sabouraud- Noiré, le problème est plus compliqué. Chacun sait, en effet, que ce réactif doit être placé à mi-chemin entre le foyer d'émission des radiations et la surface cutanée. On peut le recouvrir d'un petit filtre (aluminium) de même épaisseur que celui qui a été choisi. Le changement de coloration sous le filtre indiquerait Ja quantité arrivant sur le tégument. Cette pratique présente juel- ques inconvénients. [l est difficile de mettre en place et de maintenir sur la pastille le petit filtre. Sa faible surface, néces- saire pour s'adapter aux porte-pastilles des localisateurs, en rend les manipulations délicates. Mais il est un inconvénient plus sérieux sur lequel je désire appeler l'attention. Le virage du platino-cyanure s'effectue, dans les conditions habituelles, sous l'influence du rayonnement global émis par l’ampoule consi- dérée. Rien ne prouve que le fait d’interposer une lame d'alu- minium ne modifie pas les conditions du phénomène.

Quelques expériences m’ont moutré que, dans certaines cir- constances, il existait un écart important entre la quantité trans- mise par le filtre et celle indiquée par la pastille. En particulier, le contact entre le filtre et le réactif peut troubler la mesure (raYons secondaires et chaleur).

Pour ces diverses raisons, j'ai donné la préférence à une autre façon de procéder.

J’ai déterminé pour des faisceaux de rayons X de qualité connue, le eoefficient de transmission des filtres d'aluminium usuels, Un des tableaux précédents donne ces chiffres pour un

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rayonnement incident 7. M. Guilleminot a publié toute une série de courbes indiquant ces valeurs pour des faisceaux de di- verses qualités.

A l'aide de ces coefficients, on peut calculer facilement la du- rée de l’irradiation.

Il suffit d'opérer avec un matériel régulier et stable et de mesurer préalablement, sans filtration, le temps nécessaire pour obtenir la dose choisie. On note les constantes. Chaque opéra- teur les détermine pour son installation.

L’équation suivante, qua J'ai établie, rend ve calcul tres simple.

Désignons par t le temps nécessaire pour obtenir une unité IT sans filtre avee un matériel donné; par y le coefficient de trans- mission pour cent d'un filtre d'aluminium d'épaisseur connue,

et par Tr le temps que nous cherchons, nous aurons

t x 100 y

Appliquons cette formule à un filtre transmettant 50 p. c.

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d'un faisceau 7, utilisé avec un appareillage donnant a 15 centimètres une unité H en deux minutes (rayons 7). La

durée de la pose, pour une unité H, sera donnée par

2” x 100 ea E

Dans ce cas particulier, le temps de pose est. doublé.

A l’aide de cette formule, on peut construire des tables indi- quant la variation de la durée des irradiations, en fonction de l'épaisseur des filtres utilisés. J’ai adopté ce procédé à l'hôpital Saint-Louis; il évite toute erreur de calcul pour le personnel hospitalier.

Ces tables n'ont évidemment de valeur que pour une installa-

tion fonctionnant avec les mêmes constantes. Pratique de la filtration

Puisque la filtration élève la pénétration du faisceau de rayons X émis par l’ampoule, il y aura intérêt, chaque fois que

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l’on interposera un filtre, à utiliser un tube dur. Plus sera péné- trant le rayonnement incident, meilleurs seront les résultats de la filtration. En pratique, i] n'est guère possible, avec Les am- poules actuelles, de dépasser les a^ 7 ou 8 du radiochromomètre, Si l’on dépasse ce chiffre, ampoule oscille, s'éteint et se ral- lume; le fonctionnement est irrégulier. M. Guilleminot et moi avous constaté qu'un tube Chabaud, à osmo-régulateur, fonc- tionne dars les meilleures conditions de rendement et de résu- larité quand il émet des rayons 7 à 8 B. Presque toutes les am- poules utilisées en radiothérapie se comportent de la mème façon.

EMPLOI DES FILTRES. J'aborderai maintenant une question d'intérét pratique : quand et comment faut-il utiliser les filtres ?

Le rôle de la filtration me permettra de répondre à la pre- mitre partie du problème.

Le filtre a pour but de réduire au minimum la différence en- tre les fractions absorbées par les différentes couches des tissus, si on les suppose divisés en une infinité de plans parallèles. Au- trement dit, cet artifice diminue l’écart entre la quantité absor- bée par la peau et les plans sous-jacents.

Il s’ensuit que la filtration est nécessaire chaque fois que l'ir- radiation ‘doit atteindre une lésion profonde en passant au tra- vers d’une peau saine. Elle est particulièrement indiquée dans la leucémie, les néoplsames profonds, les fibromes, les tumeurs Cérébrales, les adénopathies trachéo-bronchiques, les lésions os- Seuses, ete., ete. Sou emploi est justifié pour toutes les lésions Sous-cutanées : kéloïdes, épithélioma non ulcéré, affections des glandes séhacées et sudoripares, en un mot lorsqu'il est néces- Saire de respecter l'intégrité d'un tégument sain en apparence.

Dans le traitement de la plupart des dermatoses, la filtration est inutile; il est avantageux de n'y point avoir recours. Ainsi, Virradie directement le mycosis fongoïde, les acné, pelades, tri- chophyties, eczémas, séborrhéides, verrues planes et cornees. Dans quelques cas d’acné, il peut être avantageux de commen- cer le traitement avec un rayonnement non filtré et de le con-

tinuer avec un faisceau légèrement épuré.

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Je procède de la même façon lorsque les irradiations doivent étre répétées pendant longtemps. On évite aïnsi, ou du moins on atténue les réactions cutanées, telles que la pigmentation et les télangiectasies. Un exemple fera mieux comprendre ma fa- con de procéder, J'épilerar un cuir chevelu trichophytique sans interposer un filtre. Je ferai de méme s'il s'agit d'une hyper- trichose, pour l'épilation primitive, mais j'utiliserai un filtre dans la suite. |

L'épuisseur du filtre varie avec les lésions.

Comme je l'ai dit précédemment, le filtre idéal serait celui de 10 millimètres (aluminium). Le faisceau émergent se com- porterait à peu près comme un monochromatique. Malheureu- sement, il ne laisse passer que 7/100 d'un faisceau incident 7.

La durée du temps de pose serait démesurément exagérée et he pourrait s'adapter aux exigences de la pratique.

Le filtre de 5 millimetres donne un faisceau suffisamment épuré. [l pourra être avantageusement utilisé dans la pratique courante, chaque fois que le traitement s'adressera à des lésions profondes. T] transmet de 15 à 20 p. ©. d'un rayonnement 7.

La durée de Virradiation sera notablement prolongée. Arnsi, avec mon installation, il faut près d'une heure pour obtenir sur le tégument une dose de cing unites H. Ce temps s'élève rapi- dement si Fon éloigne Ja source radiowbne pour atténuer encore l'écart entre la dose absorbée par le tégument et les plans pro- fonds. L'emploi d'ampoules dites intensives permet de réduire la durée des séances: il est nécessaire, toutefois, qu’elles soient réellement réglables, afin qu'elles puissent être maintenues au méme régune durant l'application.

J'emploie un filtre de 1 millimetre pour les lésions sous-cu- tanées et pour Jes adénopathies fistulisées de la région cervicale.

Les filtres de 5/10 à 5/10 de millimetre d'épaisseur sont réser- ves aux affections du derme et de ses annexes lorsqu'il y a in- térêt à éviter toute réaction superficielle. J'ai recours à eux pour le traitement de Vhypertrichose, de lacné (deuxième période), de l'hyperhidrose, ete., ete.

Enfin, je conseillerai d'interposer soit une feuille de carton,

49

soit une lame d'aluminium de 1/10 de millimètre, sur le trajet du rayonnement, lorsque celui-ci doit porter sur le visage, le cou, la face dorsale des mains. Cette pratique sera particulière- ment réservée au traitement des affections n’rntéressant pas la totalité de la surface cutanée; à cette catégorie appartiennent les verrues planes juvéniles. Souvent, on évitera ainsi la pré- réaction. Ce filtre arrête les rayons très mous émis par le verre de l’ampoule; il est possible qu'ils soient la cause de cet éry- theme fugace souvent observé.

I] ne faut pas oublier, du reste, que le verre de l'ampoule joue le rôle d'un filtre; à ce titre, une ampoule à parol épaisse

serait préférable.

POSITION DU FILTRE. -— doit-on placer le filtre ? Quelques auteurs l'ont déposé au contact immédiat des téguments. Je trouve cette pratique mauvaise.

M. Sagnac a montré que chaque élément de matière placé sur le trajet des rayons X émet en tous sens, des rayons dits secon- daires qui excitent à leur tour des ravons tertiaires, et ainsi de suite.

Si la matière frappée par le rayonnement renferme certains élémeuts à poids atomique suffisamment élevé, tels que le pla- tine, le plomb, le nickel, le fer, le zinc ou le cuivre, les rayons secondaires émis sont bien plus absorbables que les rayons A gé- nérateurs. I] en est, parmi eux, qui sont absorbés en grande partie par une couche d’air de 1 millimètre. Point n'est besoin, du reste, que les éléments chimiques précédemmnet énumérés et ceux qui en sont voisins, soient à l’état de pureté : il suffit qu'ils soient mélangés ou combinés à d’autres éléments.

L'activité secondaire de l’aluminium dépend, à un haut de- gre, (les traces de métaux très actifs qu’il renferme ordinaire- ment : l'aluminium pur est tres rare. '

Daus ces conditions, il est préférable d’éloigner du derme le corps filtrant; on évite ainsi l'effet des rayons secondaires : les plus nocifs sont absorbés par l'air ou par une feuille de carton dont on peut doubler le filtre.

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En pratique, la lame d'aluminium occupe l'ouverture ména- gée dans mon localisateur pour la sortie du faisceau utilisée. Un dispositif spécial a été prévu pour cet usage. Les appareils de Drault comportent un système analogue.

Avec mon localisateur, je n'ai pas constaté que la lame fil- trante ait quelque influence sur le fonctionnement du tube.

Ceux qui préfèrent utiliser un tube nu fixeront le filtre à l'aide d'une pince montée sur le porte-tube. Il devra être placé sur le trajet du faisceau, à quelques centimètres de la paroi de l'ampoule.

. Résultats de la filtration

` La pratique s'accorde avec la théorie pour justifier l’emploi des filtres en radiothérapie.

Quelques auteurs ont prétendu qu'il existait des filtres der- rière lesquels on pouvait se mettre à l'abri de toute radioder- mite. Cette opinion est fausse et on ne saurait trop la combattre. En soutenant cette hypothèse, on fait preuve d’une complète ignorance de la physique des radiations.

Le but de la filtration est de diminuer l’écart inévitable en- tre la dose superficielle et la dose profonde. Quoi que l’on fasse, quelque artifice que l'on utilise, le derme cutané et muqueux absorbera plus que les plans sous-jacents. C’est une loi phy- sique contre laquelle nous ne pouvons rien. En supposant méme que le rayonnement très filtré se comporte comme un monochro- matique, la superficie absorbera plus que la profondeur; l’ab- sorption va en décroissant suivant une exponentielle à fonction simple ou complexe.

On sait que la réaction des tissus est fonction, pour un élé- ment considéré, de la fraction de rayonnement qu’il a absorbée. Des lors, on comprendra que si par des irradiations prolongées ou répétées on arrive à faire absorber à tels éléments cellulaires la dose de radiations qui en détermine la réaction, celle-ci se produira, que le rayonnement ait été filtré ou n’ait subi au- cune épuration. Mais il est bien évident que pour une même

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dose absorbée en profondeur les éléments cutanés interposés se- ront moins influencés si on utilise un filtre convenable, La reac- tion sera moins apparente. Si l’on interprète mal le phénomène, on dira : le filtre empêche la radiodermite. En réalité, il di- minue l'écart entre la quantité absorbée par la peau et celle qu’arrétent les plans profonds.

Mais, dira-t-on, pour une même dose l'expérience montre des résultats différents. L’érythème apparaît rouge et violent si le rayonnement n’a pas été filtré; on constate à peine un peu de pigmentation si l’on a eu la précaution d'interposer un filtre.

Admettons que dans les deux expériences la quantité reçue par le tégument soit la même : on obtiendra ce résultat en pro- longeant convenablement le temps de pose dans le cas de filtra- tion. Ou l'erreur se glisse, c'est quand on parle de dose absor- bée par la peau. Les instruments de mesure nous indiquent ce qui arrive sur le tégument et ne nous renseignent qu’imparfai- tement sur ce que celui-ci absorbera. I] est bien évident que pour une même dose arrivant sur elle, la peau absorbera plus, si le faisceau n’a pas été filtré que si un filtre d'aluminium l'a préalablement épuré. Tout, en cette question, est affaire de quantité absorbée.

Aussi, en fait, peut-on admettre qu'apparemment le rayonne- ment filtré est moins nocif pour la peau. Celle-ci peut, sans en- trer en réaction aussi violente, être frappée par une quantité plus élevée parce qu'elle en arrêtera une plus faible quantité. La réaction apparente sera différente dans sa forme et son évo- lution, puisque l’absorption ne se produit pas dans des condi- tions comparables.

La pratique de la filtration permet de constater des plieno- mènes réactionnels un peu différents de ceux qui se produisent habituellement.

Ainsi, la dose qui est suivie, après un stade de latence plus ou moins long, d’un érythème nettement visible, ne s’accom- pagne souvent d’aucune réaction cutanée si le rayonnement 2 traversé un filtre efficace. Tout au plus, si la quantité a été dé- passée ou si la peau est particulièrement sensible, verra-t-on

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un peu de pigmentation brunatre, peu prononcée et ordinaire- ment fugace. Elle persistera si les irradiations sont longtemps prolougées,.

L'expérience m'a montré qu'en utilisant des filtres de 1 à Ə millimetres d'épaisseur, on peut augmenter de 1/5 à 1/4 la dose thérapeutique, sans craindre de voir apparaitre des phéno- menes réuctionnels ennuyeux.

Il m'a semblé que l'usage des filtres attenuait ou retardait l'atrophie cutanée et l'apparition des télangiectasies, J'ai ce- pendant vu quelquefois ces altérations apparaître malgré la fil- tration dans des cas le traitement avait été longtemps pour- suivi,

Quoi qu'il en soit, la filtration permet de diminuer l’inten- sité des réactions cutanées pour une même dose absorbée en profondeur. La clinique justifie la théorie.

La filtration constitue un grand progrès de la technique ra- diothérapique. Cette méthode est le fruit des recherches phy- siques sur l'absorption sélective de la matière. Grace à son em- ploi judicieux, on peut. réduire au minimum l'écart inévitable entre la quantité absorbée par la peau et celle que retiennent les couches sous-jacentes. En ajoutant à la filtration l'éloigne- ment du foyer radiogéne, le choix d’une ampoule résistante, Pirradiation multipolaire, le radiothérapeute obtiendra des ré-

sultats qu'il n’aurait pu espérer.

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TENTATIVES D'EXTRACTION D'UN CORPS ETRANGER DE LA BRONUHE GAUCHE

MORT RAPIDE PAR ŒDÈME AIGU DU POUMON} CAUSES DE L’INSUCCES

par les D” DELOBEL et R. DESPLATS

Nous croyons iutéressant de relater ce fait malheureux, en vue de rechercher les causes de notre échec et de tacher d’établir quelle doit être, dans des cas semblables, la meilleure conduite à tenir.

Le 3 décembre, au soir, le jeune Raoul S..., de Canteleu, age de 5 ans, jouant à l’école avec d’autres enfants de son age, por- tait à la bouche un corps métallique lorsqu'il éprouva tout à coup, sous les yeux de son instituteur, une quinte de toux vio- lente, quinteuse, cyanique, qui fit croire à celui-ci qu'un acci- dent sérieux s'était produit du côté des voies respiratoires.

Le Dr Decottignies consulté adressa immédiatement l'enfant à l'hôpital Saint-Antoine, dans le service de M. le Prof. Au- gier. Celui-ci, percevant à l’auscultation un souffle rude à gauche, envoya l'enfant au D" Desplats en vue d’une radoscopie. Cet examen montra d’une façon nette la présence d’un corps étranger métallique situé dans la bronche gauche, à peu de dis- tance de la bifurcation de la trachée.

Sur la demande de M. le Prof. Augier, je me rendis le len- demain matin à l’hôpital Saint-Antoine pour tâcher de procéder à l'extraction du corps étranger.

On croyait à ce moment qu’il s'agissait d'une de ces olives en plomb perforées, qui servent d'anches dans les trompettes d'en- fants. |

Sous chloroforme, l'enfant fut placé dans la position de Rose, la tête en extension forcée pendante hors du lit.

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Eclairé par le miroir de Clar, je tentai l’introduction d’un tube par les voies naturelles. Dans ce but, la langue étant forte- ment tirée en avant, je chargeal sur le tube spatule la partie profonde de la langue et l’épiglotte. J'obtins ainsi une vue très nette du larynx. je suivais les mouvements d’écartement et de rapprochement des cordes vocales.

Je poussai alors le tube bronchoscopique à travers le tube spa- tule comme guide, mais bien que m'étant attaché à suivre très exactement sa paroi antérieure, il me fut impossible, malgré plusieurs tentatives, de pénétrer dans la trachée : chaque fois mon tube s'engageait dans l’œsophage.

Je pus me rendre compte plus tard que le tube en question, bien que le plus petit de la série, ne pénétrait dans la trachée qu’à frottement dur : il ne pouvait done franchir la glotte, trop étroite pour lui livrer passage,

I] ne me restait done qu’à pratiquer la trachéotomie, et par l’orifice de trachéotomie dilaté avec l’instrument ad hoc, j'in- troduisis le tube bronchoscopique.

Bien que gêné par le sang, je pus repérer assez facilement la bifureation des bronches; inclinant alors mon tube vers la gau- che, j'entrai dans la bronche gauche et vis très nettement le corps étranger métallique a reflets grisatres.

Je tentai alors de Vextraire à l’aide de la longue pince de Guisez, mais je voyais très mal au fond de ce tube étroit : plu sieurs fois je crus le saisir, mais comme il était trop large pour passer à travers le tube, il butait à son extrémité et je dus es- saver de ramener en un seul temps le tube et la pince.

Chaque fois cette manœuvre échoua, et comme chacune de ces tentatives était assez longue, devant être précédée d’un nouvel assèchement du sang qui obstruait le fond du tube, nous déci- dâmes de remettre à l’après-midi la suite de nos tentatives.

Dans la soirée, Penfant fut transporté chez le D" Desplats pour essayer l’extraction sous le contrôle des rayons X.

Il fut placé horizontalement sur une tablette au-dessous de laquelle était disposé le tube de Crookes. Sur l’écran radiosco-

ique placé sur la poitrine de l’enfant, on suivait très dinstinc- H

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temeñt les déplacements réciproques du corps étranger et des mors de la pince.

Dans ces conditions, j’échouai d'abord avec la longue pince bronchoscopique de Guisez; l'orifice de trachée me donnant toute facilité, je la délaissai alors pour la pince larvngienne de Mo- ritz Schmidt redressée pour la circonstance, qui par sa brièveté relative, par sa malléabilité dans tous les sens, me parut être absolument l’instrument de choix.

Malheureusement (et nous comprimes mieux les raisons de notre échec lorsque nous connûmes la nature exacte du corps étranger : une douille vide en cuivre de cartouche de carabine de 6 millimètres), il me fut impossible d'obtenir une prise assez solide pour effectuer l’extraction.

Plus de dix fois (et les témoins qui sur l'écran radioscopique suivaient cette lutte impressionnante partageaient mon espoir) je crus saisir le corps étranger. Je le sentais dans les mors de ma pince et à volonté je lui imprimais des déplacements que l’on suivait sur l’écran; mais chaque fois, une fois parvenu à la hifureation de la trachée, il m’échappait. Le seul résultat que je pus obtenir fut son transport de la bronche gauche dans la bronche droite : à ce moment l'enfant, qui avait présenté une sérieuse alerte chloroformique, était trop fatigué pour nous per- mettre de continuer nos tentatives.

Le lendemain seulement, je fus fixé sur la nature exacte du corps étranger, et. tenant en main une douille semblable à celle qui avait été aspirée par l’enfant, je pus me rendre compte que les mors angulaires de ma pince n'avaient pu effectuer une prise solide sur la surface de ce cylindre, qui roulait entre eux à la façon d’une sphère.

Je portai immédiatement la douille et le manche de Moritz Schmidt chez un mécanicien de précision, lui demandant de me confectionner de suite un mors à branches parallèles, à ex- trémités pourvues de griffes devant empêcher le retour en ar- rière du corps étranger une fois saisi.

Malheureusement, Penfant mourait le soir même d’œdème aigu du poumon.

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Cherchons maintenant à établir les raisons de cet échec.

Tout d'abord, dans le ens particulier, il me parait manifeste que, sous le controle de l'écran radioscopique, j'aurais obtenu un succes immédiat, si j'avais possédé une pince exactement ap- propriée à la forme de cette douille, me permettant d'en faire une prise solide.

Je crois que l'échec des longues pinces de Guisez tient à leur trop grande longueur et partant à leur flexibilité qui empêche de diriger leurs mors, à travers un conduit sinueux, juste à len- droit voulu : ces pinces sont d’ailleurs construites pour être gui- dées dans un tube rigide. L’instrument idéal en pareil cas me paraît être réalisé par le manche de Moritz Schmidt, qui con- siste essentiellement en une pince coulissant dans un manche absolument flexible dans tous les sens : tel qu'il est, construit à l'usage de pince Jarvngienne, 1l est bien assez long pour descen- dre chez l'enfant de Vorifice de trachéotomie jusqu'aux plus petites bronches susceptibles d'abriter un corps étranger : avec quelques centimètres de longueur en plus, il pourrait servir chez les adultes de la plus haute stature. Je n'avais à ma. disposition que les trois types de anors destinés à servir comme pinces laryn- glennes, mais tous agissaient angulairement, ne pouvant par conséquent saisir un corps étranger que par un point au lieu de Pembrasser par une surface : mes tentatives pour redresser ces mors et les faire agir parallèlement ont amené la rupture des branches à cause de la trempe de l'acier.

J’ai done fait construire par la maison Collin la pince à mors parallèles que j'ai Phonneur de présenter à la Société, et j'ai tout lieu d'espérer que dans un cas semblable les dents qui en terminent les mors empécheront Je retour en arrière du corps une fois saisi.

Bien autrement intéressante et d'ordre plus général semble être la question du choix de la méthode pour rechercher les corps étrangers dans les voies respiratoires.

Notre idée d'utiliser l'écran radioscopique n'était pas nou- velle; elle a été appliquée par Wenrard à la recherche des corps

étrangers de l'œsophage et plus récemment avec un plein suc-

57

cès opératoire par les D" D’Halluin et Bernard sur un jeune enfant de 10 mois, pour l'extraction d'un corps étranger bron chique (1).

A la suite de ce brillant succès, récompensant une idée ingé- nieuse, le D D’Halluin m'invita à prendre part aux expériences qu'il institua sur des chiens, en vue de réglementer cette

thode.

Je dois à la vérité de dire que sur les chiens d'assez forte taille notamment qui survivent à nos expériences, la vision di- recte et le cathétérisme de la glotte avec une pince droite sont incontestablement plus faciles que chez le jeune enfant.

Mais il me parait hors de doute (et l'expérience malheureuse que je viens de faire me confirme dans cette opinion) que l'ex- traction sous l’écran radioscopique est appelée à devenir la mé- thode de choix pour les corps étrange:s métalliques opaques aux rayons X bien entendu (1), méthode de choix pour plusieurs raisons : d’abord, chez les enfants (et 9 fois sur 10 les accidents surviennent chez les jeunes enfants), la trachée n’admet que des tubes de calibre très étroit : la vision directe dans le fond de ces tubes est très malaisée, même avec le meilleur éclairage; une fois la pince introduite, la largeur de ses mors en obstrue à peu pres la lumière, et pour l'extraction il faut se contenter de diri- ger le tube juste sur le corps étranger et s'attacher à ne plus le bouger : la prise à la pince (les laryngologistes doivent avoir le courage de l’avouer) se fait à l’aveugle et en se guidant unique- ment sur des sensations tactiles.

De plus, autant la muqueuse de l'æsophage se montre tolé- rante vis-à-vis des manœuvres, mêmes prolongées, à travers les tubes rigides, autant la muqueuse de la trachée et des bronches

est susceptible à ce même point de vue. Lors de l’introduction

(l) Extraction des corps étrangers des voies respiratoires sous le contrôle des rayons X par le Docteur M. d'Halluin. Journal des S. med. de Lille, 23 avril 1910.

(1) J'ai procédé l'an dernier avec le Docteur d’Halluin à l'extraction d'un royau de cerise enclavé dans la glotte : dans ce cas les rayons X ne donnaient aucun renseignement.

+

§8 ..

de mon tube après la trachéotomie, bien qu’il fut le plus étroit possible, tous les assistants et moi-même étions pémiblement impressionnés par l’action traumatisante que devait exercer ce tube rigide sur une trachée d'enfant.

Déjà difficile à travers la trachée, le passage d’un tube l’est encore davantage au niveau de la glotte, et je me suis rendu compte une fois de plus que chez les jeunes enfants les manœu- vres brutales qu'il nécessite doivent fortement prédisposer à lœ- deme glottique et compromettre dans une notable mesure l’ave- nir de la fonction vocale.

Si je me trouvais dorénavant en face d'un cas semblable, voici comment J'agirals : après avoir exactement repéré le corps étranger sur l’écran radioscopique, je m’assurerais tout d’abord autant que possible de son identité et chercherais à m'en pro- curer un semblable : je ne commencerais les manœuvres d'ex- traction qu'avec la certitude de posséder une pince qui le sal- sisse solidement, dans n'importe quelle position : j’essayerais d’abord d'introduire cette pince par les voies naturelles, la tête en position de Rose, avec le tube spatule comme guide; mais en cas de difficultés trop grandes, j’éviterais de prolonger ces ten- tatives de crainte de réaction cedémateuse de la glotte (1) et je ferais immédiatement une trachéotomie temporaire qui, prati- quée aseptiquement, n’agwgrave en rien le pronostic opératoire et

facilite singulièrement la manœuvre des pinces. = Ta recherche et l'extraction du corps étranger se feront sous le contrôle de écran radioscopique. En résumé, il faut réduire au minimum les manœurres traumatisantes : il ne faut pas tã- tonner : me paraît être la grande condition du succès dans

l'extraction des corps étrangers bronchiques.

(1) Dans le cas de d'Halluin et Bernard cité plus haut (extraction d'un bigoudi de la bronche droite), l'enfant mourait le lendemain de l'opération, avec des symptômes d'œdème glottique et tracheal. Dans ce cas la pince avait été intro- duite par la glotte, sans tranchéotomie, mais des pressions avaient été exercées sur le larynx en vue d'introduire un tube qui n'avait pas pu pénétrer.

RAPPORT DU SECRÉTAIRE GENERAL

SUR LA MARCHE DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE RADIOLOGIE PENDANT L'ANNÉE 1910

Messieurs,

Le nombre de nos membres suit une progression ascendante. Nous atteignons aujourd’hui le chiffre de 129; nous sommes heu- reux de constater dans nos rangs un nombre grandissant de collegues étrangers. Cette année nous a été particulièrement favorable à ce point de vue : le succès de l'Exposition de Bru- xelles nous a valu la visite d'un grand nombre de savants, au point que, à notre séance de septembre, le nombre des radiogra- phes étrangers était au moins aussi grand que celui de nos com- patriotes. L’ordre du jour de cette séance comportait une série de communications en allemand, en anglais et aussi en fran- çais de France, si j ose m’exprimer ainsi.

Nous avons entendu avec grand plaisir le D" Deane Butcher émettre une hypothèse très originale pour expliquer l’action curative du radium et des rayons X. Voici son raisonnement Si les tumeurs et les produits anormaux apparaissent et persis- tent malgré la résistance que tout l’organisme oppose à leur dé- veloppement, c’est que la force de réaction normale est en dé- faut; or, les choses se passent comme si les rayonx X favorisaient la formation d’anticorps.

Cette hypotèse assez imprévue n’a pas encore de preuves de laboratoire à son actif, mais jusque maintenant elle constitue le seul moyen d’expliquer certains faits cliniques singuliers. C’est ainsi que M. Deane Butcher a vu de l'acné chronique et aussi du lupus disparaître chez des personnes qui avaient été irradiées, non pas à l’endroit malade, mais sur des parties du corps très

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éloignées ! Ce sont des observations qui sortent de la banalité

et qui méritent de retenir l’attention.

M. Heinz Bauer, l'ingénieur constructeur de tubes, nous a dit comment 1] avait repris l’idée de M. Bergonié consistant à mesurer le degré de pénétration des ravons X, non pas au radio- chromometre, mais en mesurant le voltage du courant action- nant le tube. Il se sert dans ce but d’un électrometre statique, unipolaire, muni d'une aiguille et d’une graduation indiquant les degrés de pénétration. Ceux-ci sont calculés sur une base simple, en prenant pour unité la perméabilité d’une lamelle de plomb de 1 10 de millimètre d'épaisseur. Son appareil, quoique sensible et délicat, est construit de façon à être maniable et à pouvoir entrer dans la pratique sans occasionner de mécompte.

Notre collègue, le D' D’Ifalluïn, qui représente parmi nous la France avec tant de distinction, nous a montré une série de cli- chés stéréoscopiques merveilleux; on y distinguait admirable- ment les artères et les artérioles injectés sur le cadavre. Il y a un procédé de démonstration qui semble appelé à un grand avenir pour lJ’étude de l’anatomie. A ce propos, notre confrère nous a fait connaître la curieuse méthode des anaglvphes. Elle consiste à faire deux clichés stéréoscopiques lun sur l’autre, l'un en rouge, l’autre en vert; il en résulte une confusion de dessin et une cacophouie de couleurs qui disparaissent immmédia- tement si on se sert de lunettes portant un verre rouge et un verre vert; chaque couleur annulant la couleur complémentaire, les images se dissocient et on constate un admirable effet sté- réoscopique.

MM. Ropiquet et Rombauts, deux coustructeurs français avl- sés, nous ont exposé le fonctionnement du sélecteur d'ondes et du contact tournant. L’'ingéniosité de ces appareils fait le plus grand honneur à leur esprit d'initiative.

Nos membres régnicoles ont fourni comme par le passé une somme considérable de travaux sur les sujets les plus divers.

Malgré les énormes progrès de la technique, le diagnostice de certaines fractures de la colonne vertébrale constitue encore une grosse difficulté pour le radiographe. Il n'est pas toujours aisé

d'obtenir un cliché parfait, notamment au niveau de la masse

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hépatique; la corpulence de certains sujets, le contenu des or- ganes digestifs chez d'autres, ne sont pas non plus pour donner de la clarte au cliché; il n’est pas jusqu'à la position du blessé qui ne puisse parfois faire croire erronément à un commence- ment de scoliose. D'autre part, les vertèbres sont constituées par du tissu spongieux tres transparent et leurs nombreuses apo- physes donnent heu à des séries de traits qui doivent être étu- diés de très près pour que l'on puisse déceler des fractures par- cellaires. Voilà pourquoi, en l’absence de déplacements consi- dérables, il faut être très prudent avant de décider s'il y a frac- ture oui ou non.

C'est ainsi qu’une fracture n’a pu ètre constatée qu'à lau- topsie et que d’autres fois on pourrait croire à une telle lésion alors qu’elle serait inexistante. Voilà les conclusions qui résul- tèrent d’une discussion nourrie à laquelle MM. Kaisin, Conrad, Heilpora, Klynens et Laureys ont surtout pris part.

Le Dr Heilporn nous a montré deux anomalies rares de la co- lonne lombaire, l'une d'elles consistait en Ja présence d’une sixième vertèbre, de forme anormale et à laquelle on devait rat tacher l'existence d’une scoliose, l’autre était une cinquième vertebre présentant de grosses apophyses bifides.

Il nous a également entretenu d’un sujet qu'il a particule rement a cœur : l’atrophie de Sudeck.

Le rhumatisme est une affection polymorphe variée quant à ses causes, à sa marche et à sa terminaison; actuellement, il constitue un véritable labyrinthe dans lequel on se retrouve bien difficilement. Le Dr Heilporn a cherché un fil conducteur qui peut. aider non seulement au diagnostic, mais surtout au pronostic; il l’a trouvé dans l'aspect radiologique des parties at- teintes. Son exposé, d'une grande clarté, a rendu d'une simpli- cité apparente au moins un sujet ingrat; à cette occasion, le Dr Bienfait a appelé l'attention sur l’importance singulière des Processus ‘nerveux dans un grand nombre de cas et il a rappelé les traits de famille qui existent enfre l’atrophie de Sudeck et certains rhumatismes chroniques avec atrophie osseuse et mus- culaire, troubles de la motilité et de la sensibilité,

Enfin, le Dr Heilporn nous a rendu un grand service en nous

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faisant connaître les nouveaux écrans renforçateurs qui dimi- nuent les temps de pose dans la mesure que vous savez.

Le D! Hauchamps n'a pas tardé à nous exhiber de belles ra- diographies extra rapides nous montrant tout le parti que nous pouvons tirer de cette belle découverte, sans modifier nos cot- teuses installations.

Les fractures du tibia s'accompagnent très souvent de frac- tures du péroné au tiers inférieur, mais il est bon de pousser les investigations plus loin et d'examiner l’os en entier: aussi le Dr Dauwe a-t-il insisté avec raison sur l'existence, assez fré- quente, de fractures du tiers supérieur de cet os, fractures qu, souvent, passent inaperçues.

Nous avons admiré la belle collection de fractures du cou-de- pied réunie par le DE Conrad et il a mis notre sagaaité à l'épreuve en nous demandant notre avis sur de singulières sions osseuses disséminées dans tout le squelette chez une femme atteinte de cancer; personne n’a pu en donner une explication inattaquable. Enfin, il nous a montré une radiographie d’une région sous-maxillaire tuméfiée et enflammée montrant une série de petits caleuls, cause de tout le mal.

La recherche des calculs rénaux a aussi occupé l'activité de nos membres. Alors qu'il n’y a pas bien longtemps on était fier de découvrir sur une plaque l’ombre indicatrice d'un calcul ré- nal, aujourd’hui on se défie des erreurs d'interprétation; on craint d'en signaler la il n’y en a pas, tant ce diagnostic qui semblerait si sûr préte à de nombreuses confusions. Aussi MM. De Nobele, Hauchamps, Lejeune et Klynens nous ont-ils conseillé d’être circonspect et de nous entourer de toutes les ga- ranties avant d'affirmer quoi que ce soit.

Le Dr Lejeune nous a exposé plusieurs observations de cal- culs rénaux diagnostiqués par la simple radioscopie. Ce pro- cédé, qui permet de voir les mouvements des organes sous l’effet de l’inspiration et de l'expiration, facilitera motablement. le diagnostic différentiel.

Le Dr Klynens a observé, avec la précision que vous savez, un estomac en bissac. I] s’agissait d’un cas d’un intérêt tout parti- culier : un ulcère de l’estomac avait produit à la longue une ré-

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traction telle que l’estomac était divisé en deux loges communi- quant par un pertuis allongé. L’extirpation de la sténose fut faite par le D" De Bom; elle permit de reconnaitre l’exacti- tude du diagnostic en même temps qu'elle rendit la santé à un malade qui souffrait depuis dix années.

Le Dr Corin, le distingué professeur de médecine légale, nous a fait connaitre une utilité nouvelle de l'examen radiographique. En pointant l'endroit une balle s’est arrêtée dans le corps et le point elle est entrée, on obtient, dans certains cas, une partie de la trajectoire: il suffit de la compléter pour donner au médecin légiste une sérieuse indication sur la position réci- proque occupée par le blessé et le tireur et même sur la distance qui les séparait.

On ne peut parler de la recherche des corps étrangers sans citer le nom de leur détective attitré ` M. le D" Henrard. Cette année encore, il nous a fait part de cas remarquables, tel celui d’une jeune fille qui porta dans sa trachée, pendant deux longs mois, une grande épingle, et celui dont il nous entretiendra aujourd’hui même concernant un épileptique qui avait l’impru- dence de conserver ses deux pièces dentaires la nuit; or, il se fit qu'elles passèrent toutes deux également dans sa trachée !

Le Ip Bienfait nous a montré un cliché très curieux se rap- portant à un cas fruste de maladie de Madelung.

On y voyait, outre la courbe du radius et le raccourcissement du cubitus, le cal d'une ancienne fracture, de l’ostéoporose et de petites exostoses multiples.

Que sont la matière, les forces naturelles, les rayons A ? Feli.r qui potuit rerum cognoscere causas | Bien rares sont ceux qui s'aventurent à répondre à cette question, le terrain étant glis- sant et dange:eux. Notre confrère Laureys a eu ce courage, et il nous a exposé une théorie nouvelle. Jusque maintenant léther, cette substance sans matière, sans poids, d’une élasticité parfaite et somme toute contraire aux lois physiques, l’éther était considéré comme le substratum du monde; sans lui, plus de milieu pour transmettre les oscillations et les forces; notre

confrère, par une adaptation adroite et raisonnée de la théorie

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des tourbillons, arrive à supprimer cette anomalie, à expliquer les phénomènes de la constitution de la matière, des forces phy- siques et chimiques et de la transmission de l'énergie.

Nos constructeurs se sont surpassés vette année; la radiogra- phie intensive a stimulé leur zèle et de tous côtés nous avons vu surgir des appareils des plus ingénieux pour produire en masse, les milliamperes désirables et pour éviter le désastreux courant de fermeture. Les tubes Rontgen, qui doivent supporter ces charges insolites, se modifient en conséquence et s'amélorent à merveille: les écrans renforcateurs viennent à leur tour soulager l'effort des appareils et la fatigue des tubes. |

Notre Journal de radiologie devient un périodique de grande valeur, le nombre de ses abonnés croit régulièrement et des ar- ticles élogieux à son adresse ont paru dans divers journaux étiangers.

La gloire en revient aux trois directeurs, les Dr Klynens, De Nobele et Hauchamps, qui ont assumé une tâche difficile et ab- sorbante. Le comité de rédaction mérite à son tour des éloges, sa valeur vient de s’augmenter de nouvelles recrues sur les- quelles nous fondons le plus gratud espoir.

L’ Exposition de Bruxelles a donné cette année une actualite particulière aux études radiologiques; nous y avons admiré les magnifiques radiographies exposées par les D" Hauchamps, Henrard et Conrad; les appareils de Reiniger, Dean, Drault, Seifert, Gaiffe, Ropiquet. Delon, ete., ete.

Deux de nos membres, MM. Hauchamps et Henrard, ont or- ganisé de nombreuses conférences publiques bien suivies, et geace au zèle et à l'esprit d’a-propos du Dr Hauchamps, le Congres international de radiologie et d'électricité, et spéciale- ment sa section médicale, ont eu un succès remarquable.

Je vous convie à applaudir avec mor, Messieurs, nos collegues Hauchamps, Henrard et Conrad, qui ont reçu du jury des ré- compenses, chacun le diplôme de grand prix, distinction qu’ils avalent si bien méritée,

D: Brexrait. 11 décembre 1910.

SOCIÉTÉ BELGE DE RADIOLOGIE

Séance du 11 décembre 1910

Deux dentiers dans la trachée

M. le Dr Errexxe HEXRARD. - - Une épileptique, âgé de 55 ans, avale pendant une attaque que le surprend pendant la nuit, deux deutiers. Comme symptômes, cet homme présente de la toux trachéale et de la difficulté de déglutition. Les examens à l'écran, en oblique postérieure, gauche et droite, pratiqués quinze jours après l’accident, font présumer que les dentiers se trouvent dans l'œsophage. Une tentative d'extraction avec la pince œsopha- gieun de Thiemann (voir Journal de radiologie, 1908, p. 308) montre que la pince passe derrière l’opacité montrée par les dentiers; une tentative d'extraction avee la pince œæsophagienne de Mathieu donne le même résultat. Pendant cet examen, des doutes surgissent au sujet de la présence des dentiers dans |’ ceso- phage. Le patient étant placé en position latérale, une nouvelle radioscopie démontre que les dentiers se trouvent en arrière du sternum, dans la trachée.

Le lendemain, la trachéoscopie, apres trachéotomie, est pra- tiquée par le Dr Goris, et les dentiers sont extraits. Le malade est actuellement guéri.

Le Dr Henrard a cru bien faire de signaler ce cas :

Pour démontrer, une fois de plus, l’utilité de recourir aux rayons A le plus rapidement possible après la déglutition d’un corps étranger. Le patient, dans le cas actuel, a certainement eté favorisé en ne présentant aucun symptôme grave pendant quinze jours :

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Pour démontrer qu'il faut être t.es prudent avant d'affir- mer la présence d'un corps étranger dans l'œsophage ou dans la trachée et pratiquer les examens obliques et latéraux :

Pour démontrer le mutuel appui que doivent se donner la bronchoscopie et la radioscopie, car, dans le cas présent, après l'extraction du premier dentier, le second ne fut pas vu au bronchoscope, sa couleur étant semblable à celle de la muqueuse, et ce nest que sur l'affirmation catégorique du radiologiste qu'il y avait un second denticr que le laryngologiste tenta une nou-

velle extraction et réussit. Discussion

M. le D' Drsrrars. -— J'ai eu l'occasion d'examiner, il y a quelques jours, un enfant de 5 ans chez lequel je diagnostiquai à l'écran un corps étranger de la bronche gauche. La trachéo-- copie, pratiquée après trachéotomie par le D De Lobel, ne permit pas même de reconnaître la présence du corps étranger. L’extraction fut tentée alors, sous l’écran radioscopique, avec une pince flexible de Guisez, avec la pince de Moritz Schmidt; vingt fois le corps étranger fut saisi, vingt fois il glissa, et il ne fut pas possible de Vextraire. Le seul résultat obtenu fut de faire passer le corps étranger de la bronche gauche dans la bron- che droite.

L'enfant étant très affaibli par les manœuvres inutiles de la trachéoscopie et ensuite par les manœuvres à l’écran, nous dé- cidames de remettre la tentative d'extraction au lendemain avec une pince mieux appropriée que l'un de nous fit faire immédia- tement. Malheureusement l'enfant était mort le lendemain et nous reconntimes alors que le corps étranger était une douille de capsule de 6 millimètres. (Voir cette communication in ex- tenso dans ce fascicule.)

M. le D DE Loner (Lille). Malgré l’insuccès de notre tentative d'extraction, insuccès que j’attribue non au procédé (puisque J'ai pu saisir plusieurs fois le corps étranger), mais

aux modèles de pinces que J'avais à ma disposition, j'estime que

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pour l’extraction des corps étrangers des voies respiratoires, au moins chez les enfants, on doit recourir à l'extraction sous l'écran plutôt qu'à la trachéoscopie. Dans le cas présent, j'ai introduit ,apres trachéotomie, le tube de Kilian le plus étroit : je nat rien vu, le tube se remplissant continuellement de mu- cosités, et je me laissais guider par des impressions tactiles. Dans ces conditions, je préfere me guider par la vue, sous l'écran radioscopique.

M. le Dr D'Haus, -- Veuillez me permettre de répondre aux D™ Henrard, De Lobel et Desplats et de faire connaitre ensuite l’apologie de la méthode que j'ai décrite ici méme, con cernant l'extraction des corps étrangers des voies respiratoires sous le contrôle des rayons X.

Le premier cas fut publié au Congres de physiothérapie de Paris, en avril 1909, et je fis la démonstration de la méthode sur un chien au Congrès pour l'avancement des Sciences de Lille, le août 1909. Le Dr Henrard nous dit qu'il redoute l’anesthésie générale réalisée dans la chambre noire nécessaire à l'examen radioscopique. Je ne partage pas son avis. L’anes- thôsie peut être faite très correctement dans ces conditions. Elle est commencée en pleine lumière, puis suspendue durant les ten- tatives d’extraction, reprise au bout de quelques instants, et l’ampoule étant éteinte, on s’éclaire à la lumière bleue, qui ne fait guère perdre le bénéfice du séjour dans l’obscurité. Cette anesthésie intermittente est facile à conduire et ne présente pas le moindre danger pour le malade, qui peut être très exacte- ment surveillé. N’oublions pas d’ailleurs que l’on peut suivre a l'écran les mouvements respiratoires et surveiller dans une cer- taine mesure les battements cardiaques.

Le Dr Henrard fait remarquer que dans le cas d'extractoin d’un corps aussi volumineux et aussi menaçant ou un dentier armé de crochets, le tube joue un rôle protecteur. Le Dr Delobel appuie sa manière de voir. Mais rappelons-nous donc que le diamètre du tube introduit à travers une plaie trachéale est pe tit, et à moins de morcellement du corps étranger, la pièce den

taire ne saurait s'y engager. En admettant qu'on ait saisi un crochet, le second se trouve fatalement en dehors du tube et le role protecteur de ce dernier est parfaitement illusoire. L'intro- duction du tube est une complication inutile, mieux vaut la pince maniée avec douceur sous le controle des rayons X. D'ailleurs, un corps pointu est moins dangereux dans un conduit rigide comme la trachée que dans le tube asophagique.

Remarquons que l'on voit parfois assez mal à l'extrémité du tube bronchoscopique, et sans Faffinnation catégorique de ‘notre confrère Henrard, le second dentier serait resté dans la trachée, puisqu'un observateur déclarait ne plus rien voir d’anormal; c'est une manœuvre aveugle; une prise faite au hasard ramena par bonheur le second corps étranger. Sous le contrôle de l'écran, on n'au.ait pas eu ces hésitations, les manœuvres eus- sent été moins aveugles.

En ce qui concerne la communication des D" Delobel et Des- plats, je suis heureux d'entendre un Jaryngologiste habile dé- clarer que l'on voit plus clair sous le contrôle de l'écran et que la manœuvre de la pince est plus aisée au cours d’une radiosco- pie que pendant un examen bronchoscopique. Leurs tentatives ont été infructueuses: ils attribuent leur imsuceës à la forme du corps étranger et aux modèles de pinces dont ils disposaient. J'ai pensé un instant qu'un corps étranger eviindrique, comme une capsule, pouvant épouser exactement la forme de la bronche. serait difficile à saisir.

Trois extractions de capsules de 6 millimètres, réalisées chez un chien, me montrèrent la possibilité de cette extraction. Les pinces dont je me suis servi ne dérapaient point sur les capsules et pouvaient les saisir dans tous leurs diamètres. Ce sont les pinces de Kilian terminées par des mors ayant la forme de ceux que l'on obse: ve sur les pinces à forcipressure, mais ces mors se rejoignant par leurs extrémités, leur corps forme une légère courbure qui rend possible la prise des pièces cylindriques.

Je trouve done à la méthode d'extraction sous le contrôle de l'écran que j'ai décrite en premier lieu, en ce qui concerne Jes

corps étrangers des voles respiratoires, une grande supériorité

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sur la bronchoscopie. Réalisable dans tous les cas de corps opa- ques aux rayons X, elle est moins traumatisante, moins aveugle, plus facile.

La trachéotomie sera souvent inutile. Bien que le cathétérisme de la glotte soit le temps le plus difficile de la méthode, il est plus facile de faire passer une pince qu’un tube, la première est moins irritante que le second.

Il faut distinguer par ailleurs les corps étrangers de la tra- chée, des deux grosses bronches, des bronches intrapulmonaires, ces derniers heureusement plus rares. Pour ceux de la trachée et des deux grosses bronches, l'extraction sous le contrôle de l'écran me paraît tellement facile que je suis tenté de Ja quali- fier de jeu d'enfant. La difficulté commence seulement quand on a affaire à un co:ps étranger des bronches intrapulmonaires. Faisons la comparaison entre les deux méthodes. À l’extrémite du tube, on voit divers orfices : on s'engage dans l’un d'eux. Va-t-on y trouver le corps étranger ? On pousse le tube aussi loin que possible ; ne voyant rien, on fait machine en arrière et l'on cathétérise au petit bonheur toutes les bronches dont on voit l’orifice, jusqu’à ce que l’on tombe dans celle qui contient le corps étranger. On est ainsi exposé à cathétériser inutilement un certain nombre de bronches, et comme rien n'indique quand on a dépassé le niveau du corps étranger, on prolonge trop loin le cathétérisme chaque fois qu’on explore une bronche voisine de celle qu'on voudrait atteindre.

Quand on emploie la pince sous le contrôle de l’écran, on ca- thétérise aussi un peu au hasard un certain nombre de bron- ches, mais on a au moins un point de repère vers lequel on se dirige. Quand on s'engage dans une bronche inhabitée, on re- counait au moins l’erreur quand on a dépassé le niveau du corps étranger: on cathétérise done les bronches sur une longueur moindre et ce cathétérisme parait dans tous les cas infiniment moins traumatisant, étant donnés les volumes respectifs du tube et de Ia pince. On peut ajouter aussi que la pince peut au be- soin être enfoncée beaucoup plus loin et pénétrer dans des ra-

mifications que le tube ne pourrait explorer.

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La méthode que nous avons décrite compte à son actif (outre les nombreux résultats positifs obtenus dans nos recherches ex- pérnnentales chez le chien), trois succès chez l'homme. Nous avons publié le premier cas; il fut malheureusement suivi de la mort de Penfant. Robert Mossis réussit à extraire une aiguille des bronches d'une jeune fille de 25 ans, et Francis Huber, chez un enfant de 9 ans, enleva un corps étranger sous le contrôle de l'écran après l'insuceès de la bronchoscopie. Ces deux cas sont rapportés dans Surgery, Gynecology and Obstetrics, mai 1910.

Je n'insisterai pas sur la technique à suivre, Payant déjà dé- crite; je me contente de recommander de procéder avec douceur et de ne jamais faire le moindre effort: c'est une condition sine qua non de l’innocuité de la méthode. L'opérateur qui manœu- vre la pince doit lui-même en suivre à l'écran tous les mouve- ments; il doit voir nettement le corps étranger et les mors de la pince. Si ces conditions ne pouvaient être réalisées, soit par im- perfection du matériel, soit par transparence du corps étranger, soit par opacité trop grande du sujet, mieux vaudrait recourir

à la bronchoscopie, qui conserve alors tous ses droits.

M. le D” LEJEUNE. - A la suite des très intéressantes coni- munications de nos confrères D’Halluin et Delobel, je voudrais vous rapporter Ja relation succincte de deux cas de corps étran- gers choisis parmi ceux que j’ai eu l’occasion d’observer, et des- quels i] me paraît possible de tirer certains renseignements utiles.

Le premier cas est celui d’un corps étranger des bronches, un petit sifflet de métal, de forme triangulaire, aspiré par un en- fant de 6 à 7 ans. Amené quelques jours après l’accident au service de laryngologie de l'hôpital de Bavière, il fut examiné par mon confrère le D” Ledoux, qui ne voulut rien tenter sans avoir préalablement soumis l’enfant à un examen radioscopique. Nous fimes cet examen et je pris également deux clichés du thorax. en pose de 1/5 et 1/10 de seconde, montrant très nette- ment le sifflet en question, situé vraisemblablement au niveau

de la bifurcation de la seconde et de la troisième lobaire droite;

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sur les clichés, on constate que la région inférieure du poumon est régulièrement opaque suivant une zone triangulaire. Le D' Ledoux décida de tenter l'extraction en avant recours à la bronchoscopie. Une première tentative ne réussit pas, mais la seconde, pratiquée le lendemain, fut suivie d'un succès complet. L'intervention ne fut suivie d'aucune suite facheuse, enfant se rétablit parfaitement. Le cas dont il s’agit a fait l’objet d’une communication présentée au Congrès de laryngologie de Bru- xelles, en 1910.

Est-ce à dire que extraction au moyen de la bronchoscopie soit préférable à celle pratiquée sous l'écran ? T est bien diffi- cile de se prononcer, aucun cas n'étant superposable au suivant. Cependant, je ne crois pas que l'extraction sous l'écran soit pré. cisément si facile qu’on se plait à le dire. Chacun de nous sait par expérience combien on se trouve gêné par une foule de dé- tails au cours de semblable intervention: d'ailleurs, comment peut-on être certain, à tous les instants de l’examen, de Vorten- tation parfaite du rayon normal, dont la moindre déviation dé- placera l’image de l’objet sur l'écran ? Et si l'introduction de la pince, sous l'écran, arrive parfois si facilement à son but, ne serait-ce pas que le corps étranger, lors de son introduction acci- dentelle dans les bronches, a suivi le chemin le plus facile et que la pince qui va à sa recherche a elle aussi et pour les mêmes raisons quelques chances de suivre précisément ce chemin ?

Le second cas est celui d'un corps étranger de l’æsophage chez un homme adulte: cet homme étant très pressé et mangeant gloutonnement, avait avalé un os. Un médecin appelé cerut pou- voir, vu la nature du corps, tenter de le pousser plus profondé- ment et ainsi le faire parvenir dans l'estomac. Cette tentative n'ayant pas réussi, le patient me fut adressé. Sous l'écran, ļ aperçus au niveau du rétrécissement cricoidien une ombre al- longée verticalement, avec partie médiane moins opaque et deux bords plus sombres, telle que la donnerait un os long, un frag- ment de cuisse de poulet. par exemple, placé dans l’axe du tube csophagien. Le patient ne pouvait nous renseigner sur l’origine de cet. os ainsi avalé.

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Je fis appeler un de mes confrères laryngologistes, le docteur Brevre, avec lequel je repérai de nouveau le corps. L'anesthésie cocainique avant été faite, l'extraction fut tentée au moyen du tube de Kilian; à l'asophagoscope, nous parvenions à voir le corps, mais autie chose était de le saisir de façon à l'extraire; la pince saisissait bien quelque chose, mais ce n'était que des frag- ments de parties molles adhérentes à l'os. Ces tentatives vaine- ment répétées, malgré le courage dont faisait preuve le patient, étaient péniblement supportées, et à un moment donné un cer- tain degré d'angoisse commençait à se manifester chez lui, ren- dant plus malaisé encore l'introduction du tube. Nous etmes alors l’idée de p'atiquer une injection de morphine; des ce mo- ment, l'introduction du tube de Kilian devint manifestement moins pénible. Mon confrère parvint enfin à saisir et à extraire Je corps. Nous nous rendimes compte que nous avions af- faire à deux vertèbres de pore, accolées et entourées encore de parties molles: ces vertèbres s'étaient placées dans le sens de leur épaisseur suivant un plan sagittal, d’où l’aspect de Pombre qui apparaissait à l'écran. Les suites de l'intervention furent nulles, le sujet guérit facilement,

J'ai voulu, par Ja relation de ce cas, attirer l’attention sur l'utilité qu'il peut y avoir à associer l'injection de morphine à l'anesthésie cocaïnique ` les difficultés devant lesquelles se trouve le médecin dans des cas de ce genre, sont parfois considérables, et aucun détail pouvant faciliter l'extraction ne me parait de- voir être négligé.

Et puisque la question de l'extraction des corps étrangers est soulevée, je me permettra d'ajouter un mot en ce qui concerne ceux de l'æsophage. Chacun admet qu'il ne peut être question d’une méthode unique répondant à tous les eas. IT faut distin- guer suivant que l’on a affaire à des corps mousses dépourvus de toute aspérité; i] faut tenir compte de la nature du corps, de son volume, de sa forme, de son siège, de la durée du séjour dans Veesophage, etc.; mais quel que soit le cas, la radioscopie doit toujours précéder toute intervention, et cela. pour les renseigne-

ments qu'elle seule peut donner. J’ai vu le cas d'un enfant

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avant avalé un petit sifflet en métal, genre d’appeau arrondi, à bords parfaitement mousses et réguliers, si l'on sen rapportati a l'exemplaire que me soumettalent les parents; mais à lexa- men sous l'écran, il apparaissait manifestement que le sifflet ar- reté dans l'æœsophage de Penfant depuis une dizaine de jours, avant été mordillé par lui, présentait des aspérités et des bords tranchants. Ne fût-ce qu’au point de vue du pronostic et des ré- serves à faire, ces renseignements, on le conçoit, présentent une énorme importance. L'enfant dont je parle ayant subi une ceso- phagotomie, on s'aperçut que l’æsophage était perforé en arrière du corps étranger, et l'enfant était emporté en quelques jours par une médiastinite.

Mais si examen démontre que l'on se trouve en présence d'un corps à bords parfaitement mousses, d’une pièce de mon- naie ou autre du même genre, alors j'estime que nous possédons dans le crochet de Kirmisson un instrument parfait, ‘ne man- quant jamais son but, et que c’est à lui que nous devons recourir. J'ai eu l’occasion d'observer un assez grand nombre de ces cas, et je ne me souviens pas d’un seul une première introduction du crochet n’a pas suffi, pourvu que celle-ci fût faite avee le secours de la narcose. Sans narcose, il en est tout autrement.

Enfin, je me permettrai de vous citer un dernier cas que j'ai également observé et pour lequel il me serait agréable d'avoir votre avis sur la ligne de conduite à suivre en semblable occur- rence. (C’est celui d’un jeune homme d'une vingtaine d'années qui avait avalé une punaise à dessin que je retrouval implant‘e vers le tiers inférieur de l’œsophage. Aucune tentative d’extrac- tion ne fut faite, et je sais que plusieurs semaines apres mon

premier examen ce corps était toujours au même endroit.

M. le Dr D'Harruix. L'extraction des corps étrangers des voies respiratoires doit être faite sous l'écran radioscopique, comme je lai écrit ici même (voir Journal de radiologie, 1909, p. 422). L’anesthésie chloroformique se fait par intermittence; quand l’enfant bouge. on rallume, on donne quelques gouttes de

chloroforme et puis on fait de nouveau l'obscurité pour exami-

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ner à l’écran. La bronchoscopie est aveugle; on doit faire le ‘uthétérisme successif des différentes bronches et se laisser guil- der par des impressions tactiles, comme l’a dit M. Delobel; sous l'écran radioscopique, on fait la même chose, mais au moins est-on guidé par la vue du corps étranger.

Je conclus : l'extraction sous l'écran est moins traumatisante, moins aveugle, plus facile.

J'ar fait des expériences sur un chien, dans les bronches du- quel trois douilles semblables à telle dont vous a parlé M. Des- plats furent introduites. Les douilles s'étaient placées dans les bronches dans des positions différentes : deux verticalement : une ouverture vers le haut: l’autre, ouverture vers le bas; la troisième s’était placée transversalement. Elles furent extraites

toutes les trois avec la même facilité sous l'écran radioscopique.

M. le Biexrarr. ~- L'emploi de la pince œsophagienne pour l’extraction des corps étrangers de l’æsophage se trouve admirablement réglé par l'examen zadioscopique concomitant, ainsi que le prouve l’observation suivante.

Un homme avait dégluti pendant son sommeil une pièce den- taire constituée par une plaque portant trois dents et terminée par deux crochets.

A l'examen oblique du thorax, on voyait parfaitement l’om- bre de ce dentier au niveau de la troisième vertébre dorsale. L’ingestion d'un cachet de 50 centigramanes de sous-nitrate de bismuth montrait qu’il y avait en effet un obstacle à cet endroit, le cachet se refusant à franchir ce point même après que le ma- lade eut absorbé plusieurs gorgées d'eau.

Le chirurgien, muni de la pince œsophagienne, se mit en me- sure de pratiquer extraction; à l'écran, on distinguait parfai- tement la pince: elle deseendait dans l'œsophage et se dirigeait vers le corps étranger. Le chirurgien: ne pouvant voir à l’écran, se guidait d’après les sensations que lui donnait la pince. A un moment donné, il sentit une résistance, saisit quelque chose entre les mors de l'instrument et déclara qu’il tenait la pièce dentaire;

or, il n'en était rien; il avait saisi un pli de la muqueuse et se

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trouvait encore à trois centimètres trop haut. Nous n’eûmes que le temps de l’arrêter , sans quoi il allait occasionner des lésions à la muqueuse.

I] saisit enfin la pièce par l'extrémité supérieure et nous la vimes monter dans l’œsophage; arrivée derrière la fourchette du sternum, elle se cala et l’opérateur eut la sensation de ne pouvoir continuer sans occasionner de graves lésions; il ouvrit la pince et nous vimes le corps étranger redescendre.

Le malade, très fatigué, à jeun depuis quelque temps, se re- fusa à un nouvel essai; on décida de lui pratiquer l’œsophago- tomie. La pince, introduite par la plaie, n’eut pas de peine à rencontrer le dentier, mais ici encore il se produisit un calage; eufin, on en eut raison et le dentier fut retiré. L’opéré guérit parfaitement.

On pourrait croire que l’arrét brusque était à la pénétra- tion du crochet inférieur dans la muqueuse. Il n'en était rien; il était produit par un pli horizontal de la muqueuse : un angle du dentier frottant contre celle-ci y provoquait la formation d'un pli qui se produisait et s’effacait alternativement jusqu’au moment il devint si marqué qu'il ne s’effaca plus et opposa un obstacle infranchissable.

A propos de l’extraction des corps étrangers des bronches, je vous dirai que j’admire beaucoup la dextérité de nos confrères de Lille; ils parviennent, à force de patience et d'adresse, a aller dénicher les corps étrangers dans la profondeur des pou- mons. Comme tout le monde n’a pas leur doigté spécial et ausst leurs appareils, je crois qu’il est utile, avant d’intervenir, de placer les sujets dans la position de Trendelenburg, la trachée presque verticale, et cela pendant plusieurs heures avec quel ques repos, bien entendu. Le corps étranger, par son poids, par suite des mouvements respiratoires qui élargissent les bronches à chaque inspiration, et par suite de la sécrétion de mucus lu- bréfiant, le corps étranger a une tendance naturelle à sortir de lui-même, ainsi qu’en témoigne une observation que j’ai eu l’honneur de vous communiquer antérieurement. (Cfr Journal

de Radiologie, vol. IV, p. 533.)

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ane, (ee

M. le Ir LEIEUXE a retrouve à l'écran, dans la partie moyenne de Teesophage, une punaise métallique qui y était figée depuis un MOIS.

On vient de nous parler ici de différents procédés: je voudrais bien savoir quelle est la conduite à tenir lorsqu'on a reconnu la présence d'un corps étranger dans læsophage ou dans les voies

respiratoires.

M. le D'E.IIEXRAaRD. Cela dépend des cas. Lorsqu'il s'agit de corps étrangers plats, comme Jes pièces de monuale, s’arré- tant au rétrécissement cricoidien de l'œsophage, il faut, à lex- clusion de tous les autres procédés, pratiquer l'extraction sous l'écran radioscopique, dans l'examen latéral, au moyen d’une pince à branche glissante. (Voir Journal de Radiologie, 1908, p. 390.)

Lorsqu'il s'agit de corps étrangers (dentiers) pouvant agrip- per la paroi œsophagienne, s'ils sont arrêtés au rétrécissement cricoidien, il faut tenter l'extraction sous l'écran; mais, si on constate la moindre résistance, pratiquer l'œsophagoscopie.

S'ils sont arrêtés au rétrécissement aortique ou dans toute la partie moyenne de l'æsophage, il faut pratiquer l'æsophagos- copie, et jamais l'œsophagotomie postérieure.

S'ils sont arrêtés au cardia, il faut pratiquer la gastrotomie, à l'exclusion de tout autre procédé.

Pour les corps étrangers des voles atériennes, je donnerai la préférence à la bronchoscopie.

A mon avis, l'extraction du corps étranger dont a parlé M. Le.

jeune doit être tentée à l’œsophagoscopie.

M. le D D'Hurruix. --- Il est évident qu'on ne peut pas établir une règle générale pour l'extraction de tous les corps étrangers. Dans le cas des deux dentiers signalé par M. Hen- rard, je n'auris pas tenté l'extraction sous l'écran, à travers |: larynx, à cause de la nature méme de ces corps étrangers. Mais pourquoi naurais-je pas tenté l'extraction sous et apres

trachéotomie ? Cette méthode est assurément moins aveugle que

ae, | aon

l'extraction sous le bronchoscope, puisqu’apres l'extraction du premier dentier, M. Goris s'est basé sur l'affirmation de M. Hen- rard qu’il y avait deux dentiers pour continuer ses recherches et extraire le second dentier. Et d'ailleurs, pourquoi, dans cer- tains cas, ne pourrions-nous pas associer les deux méthodes et

faire la bronchoscopie en nous laissant guider par la radioscopie?

M. le D’ Lisorre. —- Dans le cas de M. Henrard, j'estime que la radiologie doit accorder beaucoup d'attention aux symptômes cliniques. Ainsi, comme dans une crisé épileptique, il y a des inspirations thoraciques violentes, profondes, logiquement le radiologue peut soupconner la présence du corps étranger que l’on recherche dans les bronches avant tout.

Quant à son extraction, par quel procédé faut-il commencer H

Je répondrai : par le plus inoffensif. Primum non nocere,

e

Après avoir placé mon sujet la tête en bas, dans une position déclive, ai le corps étranger est arrondi, sans beaucoup d'angles, s’il a quelque poids, il pourra sorti: rien que par l'action de la pesanteur après quelque temps, ainsi que notre collègue Bien- fait en a fait l'expérience. S'il résiste, nous pouvons avoir sur lui une action réelle, douce, inoffensive, par des vibrations plus ou moins fortes, développées sur la cage thoracique par le mas- sage vibratoire au moyen de l’arbre flexible attaché à un moteur.

A un moment donné, nous pouvons avoir, par cette double ac- tion, la satisfaction de voir le corps étranger s'entourer de séc:é- tions et être expectoré par un accès de toux.

Nous n'avons occasionné aucun mal au sujet. Nous ne l'avons exposé à aucune complication sérieuse. Si nos tentatives restent infructueuses, il nous sera loisible d’avoir recours aux procédés que l’on vient de discuter.

M. le Dr Lavreys. La première réflexion que mia suggérée la relation de notre honoré confrère Desplats a été celle de Bien- fait et de Libotte : avec un corps étranger de petit volume, sans crochets ni aspérités, engagé dans un tuyau rigide comme une

bronche, j'aurais certainement commencé par essayer de retour-

CE - =

ar

ner le patient la tête en bas avant de recourir à des procédés plus dangereux.

Je crois d'ailleurs qu'en toutes choses il faut éviter d'être trop absolu, qu'il est illusoire de vouloir tracer une ligne de conduite ne varretur, qu'il faut savoir s'inspirer des circon- stances du moment; chaque opérateur a des préférences pour tel ou tel instrument qui lui est plus familier, ete., etc. C’est ainsi que l’autre jour, dans le cas d'une pièce de 2 centimes ayant sé- journé plusieurs semaines dans l'œsophage d'un enfant, des es- sais répétés faits à l'écran avec une pince analogue à celle de Tiemann n'ayant donné aucun résultat, parce que je ne parve- nais pas à entrer en contact avec le corps étranger que je dépas- sais toujours, et comme je craignais de produire des lésions, je me suis adressé au panier de de Graefe, qui a ramené sans en- combre de corpus delicti. |

Je crois que le panier de de Graefe ne mérite pas la condamna- tion dont il a été l’objet dans ces dernières années et que c’est un instrument merveilleux s'il est employé avec intelligence et prudence. On lui a reproché d’accrocher facilement le cartilage cricoide et de provoquer des déchirures. Mais j'ai vu une forte olive s'accrocher tout aussi fort. Pour parer à cet accrochage, il suffit en général de ramener la tête du patient en flexion sur la poitrine de facon à écarter le laryux de la coloune vertébrale,

Une autre manœuvre très avantageuse, c'est de plonger deux doigts au fond du pharynx et de leur faire jouer le rôle de poulie de renvoi pour la tige de baleine : de cette façon, la traction s'opère dans laxe de l’œæsophage et le larynx s'accroche beau- coup plus difficilement. On peut d'ailleurs substituer très avan- tageusement aux deux doigts un tube métallique légèrement incurvé, comme celui des tamponnateurs vaginaux. Dans ces cas, la tige de baleine coulisse dans le tube métallique, dont on glisse l’extrémité incurvée dans le pharynx. |

Un dernier perfectionnement du panier consiste à garnir d’un fil de soie chacune des anses du panier. Cela permet de décrocher le panier si, éventuellement, il faut, pour retirer le corps étran- ger, déployer des efforts qui semblent devoir être dangereux.

19

Dans ce cas, il suffit de repousser l'instrument, de tendre un des fils, de façon à ramener une anse du panier contre la tige de baleine. On retire alors l'instiument. S'il s'accroche encore, on répète la même manœuvre en tendant l’autre fil.

On pourrait encore songer à utiliser pour l'extraction des corps magnétiques un aimant ou un électro-aimant spécialement facouné pour cet usage.

Enfin, on pourrait également employer, concurremment avec le bronchoscope, l'aspiration au moyen d'une trompe à vide pour certains Corps.

M. le E. Henrarp. - - Si vous n’avez pas tenté l’extrac- tion avec la pince que (at décrite, je ne discute pas. Quant à l’extraction que vous avez faite avec Je panier de de Graefe, je

ne puis dire qu’une chose, c'est que l'enfant a eu de la chance.

M. le Dr LEJEUNE a toujours vu réussir l’extraction des pièces de monnaie de l’œsophage avec le crochet de Kirmisson, sous anesthésie chloroformique.

Lys. 2 } v A e wa

Fracture intra-utérine du fémur

M. le Dr Kaïsix développe, clichés à l'appui, sa communi- cation, qui paraîtra in extenso dans le prochain fascicule.

LE VE CONGRES DE RADIOLOGIE DE BERLIN

(AVRIL 1910)

I. Le radiodiagnostic A. LES AFFECTIONS OSSEUSES

Furrz KôxiG (8). Résultats du traitement des fractures sous le controle des rayons A.

Ls ravons X sont évidemment indispensables dans certaines fractures qui ne peuvent être décelées autrement; mais leur utilité est surtout grande dans la reposition des fragments. En effet, c'est le résultat de examen radiologique qui fixe les indi- cations de l'intervention opératoire. Cette dernière se pratique immédiatement apres l'accident, malgré la présence de l’œdème ou de Phématome. Une intervention immédiate ou du moins précoce est Ja condition requise pour la réussite de ces opéra- tions. Ainsi, par exemple, dans la fracture intracapsulaire du fémur, il est absolument illusoire de s'attendre à la soudure des fragments. Il faut pratiquer aussitôt la suture osseuse chez les

sujets Jeunes, la résection de la tête fémorale chez les personnes

3

as,

gées. L'intervention précoce est encore indiquée dans les frac-

tures dentelées, rendant la coaptation des fragments impossible. Parfois l’intervention sera tardive, si les moyens conservatifs

se sont montrés inefficaces.

(") Les chiffres entre parentheses, indiquent les numéros d'ordre des commu- nications qui ont été faites au Congres.

8]

En dehors de cette utilisation spéciale des ravons X, dans un but chirurgical, l’examen radiologique des fractures se bornait trop souvent jusqu'ici au diagnostic de leur nature, de leur al- lure spécifique, de leur physionomie propre. Il s'agit de montrer aujourd'hui le résultat de l'exploration systématique au cours du traitement, c’est-à-dire de suivre la formation du cal. On dis- tingue trois espèces de cals : le cas endostal partant de la moelle: le cal intermédiaire partant du bord de la fracture, de la por- tion corticale de l'os (ces deux premiers sont peu importants) ; enfin, le cal périostal, le seul qui soit efficace et constant. C’est ce dernier qui forme notamment les redoutables synostoses des fractures de l’avant-bras. Pour conclure à la guérison d’une fracture, il faut constater sur la radiographie :

La disparition du trait clair représentant la solution de continuité ;

La prolifération du cal.

En ce qui concerne le premier point, disons que le trait clair peut persister malgré le cal, lorsqu'une solution de continuité existe dans le périoste, d’un côté, ou bien qu’il y a interposi- tion de parties charnues entre les fragments; d'autres fois, il persiste en l’absence de cal; il faut alors provoquer la formation de ce dernier, en excitant les surfaces de contact par des injec- tions de teinture d’iode, par exemple. Si le cal existe aux deux fragments, sans toutefois les réunir, il faudra pratiquer une opération ostéoplastique. Enfin, citons pour mémoire, l'impor- tance de l’examen radiologique dans les fractures anciennes et

dans les cals exubérants.

Muskar (23). Signification de Veramen radiologique dans le diagnostic différentiel du pied plat.

Lorsque le pied ne supporte pas la pression du corps, le pre mier métatarsien, vu sur une radiographie latérale, cache les autres métatarsiens. Si le pied se trouve soumis à la pression statique, c’est la tête des troisième et deuxième metatarsiens qui repose sur le sol, et se trouve plus bas que les sésamoïdes du pre-

mier, contrairement à l’opinion autrefois classique. Le pied plat

subit un mouvement de pronation qui se passe dans l’articula tion calcaneo-astragalienne. Le chevauchement du calcanéum sur l'astragale produit un déplacement du pied dans sa totalité, latéralement et en dehors, ainsi que l'effacement de la voûte plantaire; les ligaments sont tendus, les articulations baillent, les os s'écrasent; le naviculaire arrive a terre, le bord du pied devient convexe; sur le cliche, la superposition des os change fu dehors des cas d'origine congénitale ou rachitique, les pieds plats reconnaissent Comme cause une statique défectueuse.

La symptomatologie de l'affection peut donner lieu à des er- reurs de diagnostic. Parmi elles, citons les exostoses calcanéen- nes, qui sont souvent douloureuses et qui sont d'origine trauma- tique, rhumatismale gonococeique. Un des troubles les plus intéressants pouvant amener des douleurs dans la voûte plan- taire, et méme Ja claudication intermittente, au mieux des arrêts spontanés dans la marche, consiste dans la calcification ou l'épaisissement des artères pédieuses ou tibiales, que l’on peut

mettre en évidence à l’aide d’ampoules très molles.

Lévy-Dorn (39). Le diagnostic radiologique du rachitisme.

I] est possible, contrairement à l'opinion habituelle, de voir sur la radiographie si le processus rachitique est guéri, ou en voie d'évolution, de suivre les progrès de la guérison, de dépis- ter la récidive éventuelle, Ce processus est caractérisé par une prolifération exubérante de tissu ostéoïde compact, mais sans chaux, qui se substitue au tissu osseux et cartilagineux, de sorte que les os perdent leur consistance, deviennent mous; de des difformités épi et diaphysaires. Sur la plaque photographique, les os se montrent translucides. Le rachitisme se traduit surtout, tant dans la diaphyse que dans l'épiphyse des os longs, par des troubles de l'ossification endochondrale. La croissance du carti- lage épiphysaire est irrégulière; Jes lignes d’ossification qui le délimitent présentent un aspect frangé.

Pour interpréter convenablement les clichés, il importe de se

rappeler : que le cartilage n'apparait pas sur la plaque; que

83

le tissu ostéoïde compact donne une ombre faible; que les tra- bécules osseuses donnent une ombre plus forte.

Le processus de guérison commence par un dépôt de chaux aux extrémités de la diaphyse sous forme d'une calotte qui s'élargit et s’aplatit; puis le processus s'étend à toute la dia- physe, le tissu ostéoide s’intiltre de chaux, les trabécules osseuses se reconstituent, la spongieuse réapparaît; l’os reprend peu à peu son apparence normale; mais souvent il conserve un aspect lourd, massif. La restitutio ad integrum constitue l’exception.

Ainsi la calcification dans le tissu ostéoïde et dans le cartilage va de pair avec la régression de la maladie. Aussi en cas de récidive la décalcification se produit-elle à nouveau; il peut se former ainsi des stratifications osseuses qui ne sont que le reflet de l’évolution saccadée, par à coups, de l'affection.

Dans les différents os, ainsi que dans les deux extrémités d’un même os, le processus rachitique peut se trouver à des stades dif- férents ; mais les parties homologues d’un même os dans les deux membres sont fréquemment atteintes au même degré, à telle enseigne que les lésions unilatérales plaident contre le rachi- tisme. En outre, il n’y a pas de rapport entre l’étendue des lé- sions et la durée probable de la cure.

B. LA TUBERCULOSE PULMONAIRE

Rreper (16). Formation de cavernes au début de la tuber- culose pulmonaire.

Pour que les cavernes puissent être diagnostiquées clinique- ment d’une façon certaine, il faut qu’elles soient grandes, su- perficielles et à parois infiltrées. Au moyen de la radiographie, on peut également dépister celles qui sont petites, centrales, non infiltrées. Evidemment, ces cavernules ne se présentent pas sous le même aspect que les grandes cavernes anciennes; celles-ci sont comme taillées à l’emporte-pièce; leur contenu est homogène, amorphe; elles se différencient nettement du tissu pulmonaire; celles-là se distinguent mal des tissus voisins; leur paroi circu- laire est parfois tenue; si elles sont isolées, elles sont enrobées

NET

dans du tissu sain, et Ja structure pulmonaire se projette sur

l'aire caverneuse.

Il importe de se pénétrer de ce fait que les cavernes ne sont pas un attribut des tubereuloses avancées, Elles sont fréquentes au debut, et sont situées alors sous la clavicule, dans le sommet, exceptionnellement dans le voisinage du hile, elles peuvent être confondues avec la section d'une bronche; il est le plus souvent impossible de Jes diagnostiquer cliniquement. Si l’on suit leur évolution ultérieure sur une série de radiographies suc- cessives, on constate leur agrandissement progressif; le plus sou- vent, elles restent longtemps stationnaires, d'autres fois elles se rétrécissent, s'asséchent, se calcifient, voire se cicatrisent entiè-

rement.

ReEDIGER (41). Les déplacements d'organes dans la phtisie

Dans la forme fibreuse de la tuberculose pulmonaire (sclé- rose cirrhose pulmonaire) Je tissu cicatriciel remplace le {issu élastique, et amène, par sa rétraction, des déplacements d'organes voisins, surtout lorsqu'il y a prédominence des lésions d'un côté. Citons parmi les conséquences d'un pareil processus, Ja déviation unilatérale de la trachée; Ja bifurcation des bron- ches, normalement cachée par la colonne vertébrale, devient vi- sible; le médiastin et le poumon qui est le moins atteint, sont attirés du côté du poumon qui l’est davantage; le cœur subit une dislocation, une torsion sur son axe, à moins d’adhérences pleu- rétiques gauches; le diaphragme, à gauche surtout, occupe une position élevée; enfin, l’œsophage peut être dévié également. Avant l’ère radiologique, toutes ces perturbations intrathoraci-

ques n'étaient ni soupconnées, ni appréciées.

ALEXANDRE BETA (42). Aperçu général sur la tuberculose pulmonaire,

L'auteur montre à la faveur d'une série de diapositives, les stades progressifs de l'invasion pulmonaire. C’est d'abord at début Pinfiltration des ganglions bronchiques; les variations

teinte des champs pulmonaires, dues à des phénomènes pleuraux

85

passé inapercus ou à une variation dans la teneur en air; puis c'est la péribronchite qui s'étend pas à pas, des ganglions du hile vers les territoires infectés, l'extension de proche en proche le long des voies Ivmphatiques, les grands foyers d'infection, produisant par une sorte de rayonnement la dissémination de foyers plus petits qui se développent à leur tour. Enfin, c'est la caséification des fovers, leur calcification ou leur évidement en cavernes. Le plus souvent, les deux poumons sont atteints, bien que les lésions prédominent d'un côté.

C. AFFECTIONS DU TRACIUS DIGESTIF

OLBERT et HOLZKNECHT (18). Atonie de l'asophage (pseudo- œsophagisme).

Le plus souvent dans les symptômes d’œsophagisme ou sté- uose haute, il ne s’agit que d’atonie, car la sonde passe faci- lement, et l’ingestion d’une quantité suffisante d’eau fait pro- gresser le bol arrêté, comme on peut s’en assurer sur l'écran; on observe donc ce fait, contradictoire en apparence, qu’une pe- tite quantité de substance pâteuse passe mal, tandis qu’une quan- tité plus considérable passe mieux. Ces affections sont greffées

sur des névroses.

Havpeck (45). Au sujet du diagnostic radiologique des ulcé- rations de la partie moyenne de l’estomac.

Ni les expériences faites chez les animaux, ni les cas elini- ques n’ont permis de constater, sur les ulcérations gastriques, un dépôt de matière bismuthée, facilitant le diagnostic de leur localisation. On obtient bien une autre origine. Voici les deux principales causes de leur production :

Lorsque l’ulcère perforant s’est étendu à la substance d'un organe voisin, le foie, le pancréas ou la paroi abdominale anté- rieure, il se creuse, au sein de leurs tissus, une niche, qui après s’être vidée partiellement, contient un peu d’air; le bismuth s’accumulant alors dans cette anfractuosité donne une image ty-

pique : l'ombre bismuthée est surmontée d’une bulle gazeuse qui

86

en accuse le contraste. Par la palpation, on ne peut pas diffé- rencier cette tache d'avec la portion moyenne de l'estomac; sui. vant que la cavité aura été creusée aux dépens du foie ou du paucréas, la respiration déplacera ou non l’ombre bismuthée ;

Des restes de la pate bismuthée peuvent s’accumuler au- dessus d’un rétrécissement, ou dans un diverticule situé en

amont, et s’immobiliser assez longtemps en cet endroit.

|

HESsMANN (19). Contribution à l'étude de la fonction du côlon.

La segmentation du bol fécal dans le côlon correspond à un stade de repos. I] ne se produit aucune locomotion de la masse copro-bismuthée dans le côlon. pendant la défécation. Cepen. dant, sous l’influence de l'effort, d’un lavement glyceriné, il se produit, il est vrai, un léger cheminement. L’évacuation du côlon serait un phénomène transitoire, de courte durée, à la péristaltique, et se produisant trois à quatre fois pendant les quinze heures de réplétion de l’organe (de la cinquième à la vingtième heures après l’ingestion).

D. PUBLICATIONS DIVERSES

GRAESSNER (20). Tuberculose primaire du rein.

L’auteur montre un cas de tuberculose primaire du rein, avec atrophie de l’organe; l’uretère dilaté est calcifié sur une grande partie de sa longueur. On conçoit la confusion possible avec la néphrolithiase.

Krennéock et Fister (29a). Déplacements des viscères intra- thoraciques dans la position renversée.

Bien que les données obtenues soient sans grande utilité pra- tique. il est du moins intéressant de constater les déplacements que subissent les organes intra-thoraciques dans cette position anormale. On peut cependant s'assurer ainsi de la mobilité ou de la fixité relative du cœur et du diaphragme. dépister de petits exsudats cachés dans les parties déclives des sinus diaphragma- tiques, observer le déplacement des liquides dans les cavernes.

-

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On suspend le sujet de l'expérience par les genoux et on main- tient cette position pendant une demi ou une minute. I] se pro- duit une réduction du diamètre vertical du poumon, lorsqu'on passe de la station verticale à la position couchée, puis une nou- velle réduction, plus forte, du méme diamètre, a lieu lorsqu'on passe du décubitus dorsal à la position renversée : en d’autres termes, le diaphragme se rapproche de la tête; la portion arté- rielle de l’ombre supracardiaque se ramasse et s'élargit; laxe longitudinal du cœur se rapproche de l'horizontale : en outre, le thorax change complètement de forme, s'élargit, de sorte que les rapports des organes y renfermés se modifient: les poumons diminuent de volume; la dilatation inspiratrice du thorax ne compensant pas la perte de l’espace résultant de la position clive du diaphragme, il se produit un sentiment de dvspnée, pour peu qu’on prolonge la durée de l'expérience.

L’amplitude de l’oscillation diaphragmatique est sujette à d’assez grandes variations : l’entéroptose, la réplétion des or- ganes abdominaux, notamment de l’estomac, la parésie ou dimi- nution du tonus diaphragmatique l’augmentent; l’adipose, Pem-

physème, la scérose pulmonaire, la diminuent.

KiexBôck (29¢). Les modifications respiratoires dans Pappa-

reil pneumatique de Brauer-Dräger.

Il résulte des constatations faites par l’auteur chez un jeune homme soumis à une augmentation de pression de 1/100° atmos- phere, à l’aide de l’appareil précité, employé au cours de cer- taines interventions sur les organes intra-thoraciques, que le périmètre thoracique augmente effectivement de 1 centimètre: que le diaphragme et le cœur s’abaissent et sont refoulés: que l’ombre cardiaque diminue légèrement de volume tandis que

l’ombre supracardiaque s’élargit.

RIEDER (48). Un cas d@acromégalie.

L’auteur cite un cas d’acromégalie chez une femme. Voici les traits principaux du tableau pathologique : les pieds et les mains sont massifs, surtout en raison de l’hyperplasie des tissus mous: hyperplasie des bases phalangiennes, exostoses aux dia-

88

phvses des os longs de la main et du pied; dolicéphalie, progna- thisme, élargissement de la selle turcique, tumeur hypophysaire visible sur le cliché, déformation du clivus, élargissement des

sinus frontaux et maxillaires. I. APPLICATIONS CHEZ LES ANIMAUX

EBERLEIN (22). Contribution à l'étude de la polydactylie chez le cheval.

La polydactylie n’est pas rare chez l'homme ni chez nos ani- maux domestiques : le cheval, le bœuf, le pore. Chez l’homme, il s’agit le plus souvent de cas tératologiques: chez les animaux, au contraire, l’origine du phénomène est atavique. En effet, une évolution relativement récente a réduit chez eux le nombre des métacarpiens ou tarsiens, et la polydactylie est tout simplement attribuable à la réapparition d'un caractère ancestral. Aussi, les doigts surnuméraires sont-ils complets et parfaitement articules avec le métacarpe ou le métatarse. Dans les cas tératologiques, il s’agit habituellement d'anomalies aceidentelles du germe ou d’un dédoublement provoqué par des brides amniotiques.

L'auteur rapporte cing cas chez le cheval se répartissant parmi

les deux variétés de polydactylie.

GoriscrHALKk (41). L'utilité des rayons X dans la médecine vétérinaire.

L'animal ne pouvant nous renseigner sur ses sensations ou ses douleurs, on conçoit l'utilité particulière des ravons X dans la médecine vétérinaire, L'anatomie comparée peut également tirer profit de la découverte de Röntgen. L'auteur montre une

série de clichés se rapportant à des cas de pathologie animale. II. La thérapeutique radiologique A. APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES

ALBERS-SCHONBERG (2). La Rôontgenthérapie en gynécologie. L'auteur, se basant sur ses expériences personnelles et sur la

littérature actuelle, arrive aux conclusions suivantes

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Les rayons X produisent l’atrophie du follicule de Graaf, d'où monopause artificielle : rapide et définitive chez les femmes au voisinage de l’âge critique; plus longue et transitoire chez les femmes plus Jeunes à cause des phénomènes de régénération ;

L'application des rayons est indiquée dans les myomes. Ceux-ci diminuent et disparaissent quelquefois complètement ; les hémorragies cessent. Ces phénomènes, qui se trouvent sous la dépendance de l’atrophie ovarique, sont peut-être dus aussi à l’action élective des rayons sur le tissu myomateux. Quelques vas cependant se montrent réfractaires. Il est bon de ne pas iu- sister alors sur la cure. Les myomes intra-muraux sont les plus favorables au traitement; les submuqueux, à cause de laug- mentation des hémorragies au début de irradiation, ne doivent pas étre traités. Egalement contre-indiqués, sont les cas qui se compliquent d’anémie posthémorragrque ;

La véritable indication de l'emploi des rayons Röntgen se trouve dans les troubles et hémorragies de la ménopause chez les femmes ayant dépassé 48 ans. Ici la cure est en général ra- pide et radicale. Même si la ménopause ne survient pas, il y a

du moins une forte amélioration des symptômes pathologiques.

Gauss (3). L’irradiation profonde appliquée en obstétrique

et en gynécologie.

L'auteur croit que cette médication se trouve indiquée dans les carcinomes inopérables ou dans les carcinomes opérés pour prévenir la récidive; dans les myomes, les métrorrhagies ord.- naires de la ménopause, dans les dysménorrhées, dans la tubercu- lose pulmonaire, en vue d'obtenir l'avortement artificiel, du moins dans les tout premiers mois de la grossesse, et d'arriver ainsi à la stérilisation qui favorise l’engraissement.

Au lieu d’irradier comme d'habitude la partie médiane, on attaque latéralement et vaginalement. On peut ainsi raccourcir la durée du traitement.

Les avantages du traitement radiothéorapique en obstétrique et en gynécologie sont assez grands pour qu'on ne puisse plus

actuellement s’en passer.

90

Tlesssrann (6), à la suite d'applications de doses massives (40 à 60 X), transforme certaines tumeurs inopérables en cas opérables .

Donan et SELKA (15). Résultats de la radiothérapie dans le

rhumatisme articulaire chronique.

Dans la polvarthrite chronique et déformante, ot les surfaces articulaires sont modifiées, les résultats sont favorables, l'amé- horation souvent durable. Ce traitement est basé sur l’action des ravons A sur les parties profondes : muscles, os et ligaments; son action analgésique est manifeste; les douleurs s’améliorent ; le gonflement périarticulaire diminue, probablement par le ta- rissement des sécrétions internes: la raideur et l’ankvlose s’amen- dent sous l’influence des ferments fibrolytiques mis en liberté par les leucocytes: les mouvements actifs et passifs s’amplifient. Dans les lésions aiguës ou subaigués, les résultats ne sont de loin pas aussi favorables que dans les formes anciennes, spécialement dans les cas d’origine gonococcique.

On applique la méthode expéditive : le malade est soumis à une série de séances au cours desquelles il recoit chaque fois une demi-dose normale; ces séances se succèdent de quinze en quinze Jours, et le traitement se prolonge pendant un an. On utilise un

filtre d'aluminium pour éviter une réaction cutanée.

SCHMIDT (1) relate certaines cas de tumeurs traités avec suc- cès par les rayons X. I] à observé une réduction très considé- rable, non pas une disparition intégrale. Il cite :

Un cas de sarcome inopérable du cou et des ganglions axil- laires;

Un cas de sarcome inopérable de Pamygdale gauche avec mé- tastases ganglionnaires ;

Une tumeur angiomateuse de la joue gauche.

Van SENGRUSCI (40) cite un eas de rhinosclérome considéra- blement amélioré en seize mois de traitement à l’aide des

rayons XÑ, ainsi qu’un eas de sarcame de l'oreille dont il a pu | |

= 91. =

amener la fonte en une dizaine de séances. Ni dans l’un ni dans l’autre cas, il n’ose affirmer la guérison définitive.

B. EFFETS DES RAYONS A SUR L'ORGANISME

REIFFERSCHEID (4). Etude histologique concernant Vinfluence

des rayons X sur les ovaires de la femme et des animaux.

Expériences chez la souris. —- Des doses relativement faibles produisent des lésions plus ou moins profondes de l’épithélium folliculaire, pouvant aller jusqu’à sa disparition, puis des modifications profondes de l’œuf; le stroma ne semble pas ou peu influencé. L'application de doses fortes entraîne la modifi- cation complète de tout le tissu ovarique.

Expériences chez le singe : Déjà macroscopiquement, on ob- serve une différence de grandeur entre l’ovaire irradié et l’ovaire intact: le premier a subi une réduction d’un tiers. Microscopi- quement, on constate encore une fois une perturbation pro- fonde de l’épithélium folliculaire et de l’œuf, mais ici, à Pin- verse de ce qui se passe chez la souris, c’est la cellule-œuf qui disparaît la première.

Expériences chez la femme où, à la suite d'opérations de di- verses natures, les ovaires ont été enlevés après avoir été irra- diés. Ici ce sont les follicules primordiaux, puis les follicules proprement dits qui sont atteints par le processus atrésique.

Max Lévy-Dorx (9). La question de Vidiosyncrasie.

Il y a d’abord l’idiosyncrasie quantitative, c’est-à-dire celle qui a rapport à la quantité des rayons X, à la dose. Beaucoup d’au- teurs nient son existence. Si l’on excepte les cas de brûlures qui se sont produits au début de l’ère radiologique, les rares acci- dents iqui depuis se rencontrent dans une utilisation diagnos- tique ou thérapeutique extraordinairement étendue, sont attri- buables à des doses se rapprochant trop de doses pathologiques pour que l’on puisse prononcer le mot d’idiosyncrasie.

Il y a lieu de distinguer aussi l’idiosynerasie qualitative, Si l’on peut dire. Dans la réaction de type normal, il faut distin- guer la dose qui produit l’érythème de celle qui produit la chute

92

Mw

des poils; celle-ci est légérement supérieure à celle-là. Mais il existe des déviations du type normal, notamment en ce qui con- cerne le moment de l'apparition de lérythème. La reaction peut être précoce : au lieu d'avoir une période d'incubation d'une di- zaine de jours, elle se produit au bout de quelques heures, au bout d'un jour. Cette réaction précoce est bien due aux rayons X, mais ce n’est pas une vraie réaction précoce; car son allure est toute différente de la réaction normale; elle peut se rencontrer à la suite d'applications de doses moindres que la normale et ne pas se produire dans des cas l’on a manifestement dépassé cette dernière. L'auteur croit fermement que ce ne sont pas les mêmes “léments cutanés qui sont influencés. Il s'agirait dans ces cas de Jésions du tissu pigmentaire et non d'une hypersensibilité vas- culaire, comme l'admettent d'autres radiologues. Il faut tenir compte enfin de la réaction tardive, se produisant au-delà des li- mites de l’incubation habituelle.

ITERMANN-PLAGEMANX (14). ; - Il résulterait d'expériences faites sur des chiens, placés dans des conditions analogues à celles se trouvent les enfants qui, atteints de luxation congé- nitale de la hanche, se trouvent soumis à des examens radiologi- ques répétés, il résulte de ces expériences, dis-je, que l’atrophie des membres et des os qui survient au cours de cette maladie est due à un défaut d'usage (atrophie par inactivité) et ne saurait être attribuée aux rayons Röntgen. Néanmoins, il est bon d'ob- server une certaine prudence dans la durée et l’espacement des

examens successifs.

Mayer (13). Traitement de la dermatite chronique profes- stonnelle à Paide de l'acide carbonique liquide.

Pour les uleérations de petite dimension et pour les épithe- liomas cornés, l'auteur a obtenu des résultats rapides et tres heu- reux par la méthode recommandée par Pusey dans le traitement des cancroides : elle consiste à appliquer sur la partie malade, pendant dix à soixante secondes, de la neige pétrie d'acide car- bonique; il se produit ainsi une réaction inflammatoire avec

brülure, et escharre éliminatrice. "7 &

EG ee C. TECHNIQUE THÉRAPEUTIQUE

GorrwaLp Scuwarz (7). Méthode de désensibilisation.

On peut, en comprimant la peau à Taide de différents sys- tèmes, par exemple de planchettes en bois, de luffa, diminuer la seusibilité de la peau et donner une dose double ou triple de la dose normale, sans obtenir de réaction. L'auteur se sert de la dose normale, sans obtenir de réaction. L'auteur se sert, lui, pour les parties convexes du corps, de la bande compressive élastique de Bier; pour les parties concaves, il emploie un coussin pneu-

matique que l’on peut aisément insuffler.

Quirine (5). Rôntgenthérapie avec séances réduites.

L'auteur s’est demandé si les appareils modernes à grande in- tensité de courant, qui diminuent dans une si forte mesure le temps d’exposition des prises radiologiques, ne s'appliqueraient pas à des essais thérapeutiques de cures expéditives. Et d’abord les conditions du problème varient, suivant que l’on se propose d'entreprendre une irradiation superficielle ou profonde. C’est évidemment une question d’ampoule. Pour atteindre la profon- deur des tissus, il faut un degré de dureté que les ampoules ne peuvent maintenir lorsqu’on se sert des appareils à haute tension, sans interrupteur. La il faut employer une ampoule dure, ou illuminer longtemps, comme dans la radioscopie, l'an- cien inducteur se montre supérieur. S'agit-il, au contraire, d'ir- radiations superficielles, comme dans les affections cutanées, les résultats de la méthode intensive sont bons.

Pour ce qui regarde la technique même de la méthode, disons que l’auteur se sert de grandes Gundelach de 20 millimètres, qui se montrent très constantes, ainsi que d’ampoules Müller, va- riété e Mammuth ». La charge est de 30 milliampères, l'illu- mination dure trois secondes et est suivie d'une pause de une demi à une minute pour permettre à l’ampoule de se refroidir quelque peu; puis a lieu une nouvelle illumination suivie d’une phase. de repos, et ainsi de suite. La distance devient ici très im- portante; un dosage minutieux, d’après le système Kienbéck, est

nécessaire, On peut obtenir ainsi en trente secondes, et à la dis-

nr

tance de 6 centimètres, une dose de 10 X (Erythemdose), soit en treute fois moins de temps que par la méthode de l’ancien inducteur, en supposant les ampoules chargées de 3 1,2 milliam- pères, encore en cinq fois moins de temps qu'en employant l'ampoule Burger (Centraltherapierühre), qui, au surplus, est tres delicate et d'un usage restreint,

On objecte à cette méthode que l'on peut facilement dépasser Ja dose, à cause de la quantité énorme de ravons émise par se- conde; Quiring estime qu'il suffit d’un peu de prudence et d’ha- bitude pour éviter cet écueil; s’il s’agit de doses fractionnées, le danger est évidemment moindre; mais si l’on désire donner la dose qui produit l’érvthème en une fois, il faut donner plutôt un peu moins, ou encore mieux l’appliquer en deux séances. Par contre, quelle économie énorme de temps cette methode ne pro- cure-t-elle pas au médecin, qui peut traiter tous les cas lui- méme ? Quel avantage pour le patient, qui peut notammeut maintenir plus facilement certaines positions difficiles ? L’au- teur fait part de ses essais et des bons résultats qu’il a obtenus dans les caneroides, le sycosis, le psoriasis, le favus, la micros- porie, etc.

D. DosaGE

KLInGELFUss (34). Etude comparative entre le dosage à l’aide

des unités électriques et celui de Saboureaud-Noiré.

La méthode de dosage des rayons X à l’aide des unités élec- triques est basée sur les indications combinées du milliampère- mètre et du sclérometre. Ce dernier instrument, très sûr et d’un maniement facile, permet de juger de la qualité des rayons X. Il comporte un nombre de divisions beaucoup plus considérable que les échelles de dureté habituellement en usage; il est done plus précis que ces dernières.

L'auteur compare la sensibilité de sa méthode à celle de Sa- boureaud-Noiré, qui est à la fois très répandue, et qui constitue le type des méthodes par virage direct. A cet effet, il institue une série d'expériences dans lesquelles il évalue le nombre

d’unités électriques nécessaires pour produire le virage de la

_ 95

pastille de platino-cyanure. Il arrive aux concfusions que non seulement son procédé peut être substitué au dosage de Sabou- reaud-Noiré, mais en outre qu'il est plus précis.

Nécessairement, il faut que les expériences soient bien con- duites : il faut notamment que, dans une même série d'expé- riences, le nombre des interruptions du primaire soit constant ; il faut régler invariablement la distance de la pastille-témoin : éviter son échauffement et l’exposer toujours au même faisceau actinique ; annuler le courant de fermeture, enfin employer une ampoule capable de maintenir son degré de dureté au cours d’une expérience.

Si nous désignons par I l'indication du milliampéremétre, par H celle du scléromètre, par t le temps de l'expérience, HIt sera la quantité d'unités électriques nécessaire au virage de la pastille-témoin. Entre certaines limites, une même valeur du produit HI peut être obtenu de différentes facons, et l'on concoit aisément que la valeur des deux facteurs variera inversement l’une de l’autre. Si, par exemple, on augmente le nombre des interruptions, les degrés du sléromètre augmentent, et il fau- dra, pour conserver au produit HI une valeur constante, donner un milliampérage moindre, afin d'obtenir, dans le même laps de temps une dose normale de 10 X. Aussi l’indication du milli- ampere est-elle par elle-même insuffisante. On pourrait, il est vrai, se passer du scléromètre, si le nombre des interruptions était constant et at d'autre part, l'ampoule pouvait toujours

conserver la même dureté, ce qui n’est pas le cas pratiquement. III. Technique A. TECHNIQUE GENERALE

Gustave Loose (25). Prises instantanées, rapides et avec pose.

On a cherché à réduire le temps de pose de diverses facons :

Ir En rendant les ampoules plus robustes, ce qui permet de les charger davantage. À ce point de vue, il semble que l’on soit

resté plus ou moins stationnaire dans ces dernières années;

95

à

En améliorant Vinstrumentation; apres le triomphe des grandes bobines sur les petites et les progrès accomplis par l'em- plot de l'interrupteur Wehnelt, on en vient aux appareils sans interrupteurs : le Grissonator, le Snook (Siemens), l'Idéal (Rei- niger). Mais il faut bien reconnaitre que les fortes intensités employées sont éminemment destructives des ampoules;

Par l'augmentation de la sensibilité des plaques photogra- phiques ou l'emploi d'écrans renforçateurs, notamment de la « Gehler-Folie ». Pratiquement, on peut classer les radiogra- phies en trois groupes, d’après la durée de la pose :

a) Epreuves ordinaires nécessitant une ou plusieurs minutes pour leur confection. Elles resteront toujours les épreuves de choix pour Jes membres et pour la grande majorité des prises exigeant de grands détails;

b) Les prises rapides dont le temps de pose est exprimé en secondes; on les obtient soit par l'écran renforcateur, la e Geh- ler-Folie », soit en augmentant l’intensité de la charge;

cl Les éprenves instantanées, obtenues en fractions de se-

conde; c'est la méthode de l'avenir.

Rosextuan (30). Vetteté et contraste des radiogrammes.

Certains diagnostics de précision exigeraient de nos clichés à la fois un grand contraste et une grande netteté, La première qualité s'obtient assez aisément à l’aide d'une ampoule molle;

Ta seconde exige :

a) Un foyer radiogène aussi petit que possible; or, cette con- dition est jusqu'à un certain point incompatible avec l’usage des ampoules molles; en effet, dans ces dernières, l’énergie des ravous cathodiques est grande ; par suite, l’échauffement de Panticathode est considérable et le fover radiogène est d’autant plus grand que l'ampoule est plus molle, c’est-à-dire donne plus de contraste, Aussi daus les prises rapides avec ampoules forte- ment chargées doit-on se servir de courants convenablement choi- sis et remplacer le platine de l’anticathode par l'iridium, dont

le point de fusion est plus élevé:

Or cae

b) Pour obtenir une image nette, il faut éviter les foyers aberrants (Vagabondierende Kathodenstrahlen). Les Präci- sionsrühre » réalisent ce desideratum.

Quant à l'emploi de l'écran renforgateur, il peut, en dimi- nuant la pose, ménager les ampoules molles et fournir un meil- leur contraste, Mais on ne peut pas prétendre obtenir ainsi des

images d’un détail achevé.

Fr DESSAUER (33). Progrès dans la radiographie instantanée.

Le problème de la radiographie instantanée consiste à faire les épreuves des diverses régions, surtout du cœur, du poumon, a l'aide d'une seule décharge de Vinducteur, provoquant dans l'ampoule une seule émission de rayons A ; il faut done que cette forte décharge, unique, soit égale à la somme des décharges mul- tiples employées actuellement pendant le temps de pose.

Il nécessite l'emploi d’un inducteur de construction spéciale; en outre, il faut que l'interruption du primaire soit unique et extra-rapide, afin d'augmenter considérablement la force élec- tro-motrice de l’induit, ce qui s’obtient à l’aide d’un interrup- teur électrique. Celui-ci consiste dans une ampoule en verre épais, pouvant résister à un grand nombre d’atmospheres et dans laquelle se trouve un fil métallique exactement calibré, en rap- port avec des électrodes extérieures; on fait passer un courant assez fort pour fondre et volatiser le fil métallique; la forte pres- sion qui se développe ainsi éteint instantanément l’étincelle pro- duite au moment de l'interruption, qui est ainsi tres courte.

On obtient de cette façon des instantanés en 1/100° de seconde.

Cette méthode extra-rapide est indiquée lorsqu'on peut se ser- vir de la « Gehler-Folie », c’est-à-dire d'un écran renforcateur à petit grain, pour les organes mobiles, tels que le cœur, le tho- rax, ete. Mais si l’on se propose d'obtenir la fine structure os- seuse, la pose est préférable. Ainsi les deux méthodes ont cha- cune leurs indications spéciales, et les bobines construites ac-

tuellement doivent donc permettre l’utilisation des deux pro- cédés, |

wet SR ES

98

GRISSON (35). Epreures rapides et instantanées à l'aide du

Grissonator.

Pour les épreuves à pose réduite ou rapide, on ne peut se dé- partir du principe suivant si l’on veut éviter la destruction ra- pide du matériel et de l'ampoule : le temps de pause qui sépare deux étincelles d'ouverture successives doit être proportionne à l'intensité de la décharge. A ce point de vue, l'auteur fait le proces de toutes les installations l’on utilise les courants al- ternatifs : transformateurs de courant continu en alternatif, re- dresseurs de courants alternatifs, appareils à l’aide desquels on n'augmente l'intensité de l'induit qu’en augmentant le nombre des phases. Tel n'est pas le cas avec le Grissonator, avec lequel on peut obtenir une intensité plus grande, sans recourir à une augmentation de vitesse dans la succession des décharges.

a) Pour les épreuves rapides, on adjoint au Grissonator jus- qu'à 6 ou 8 condensateurs, suivant Je voltage de la source élec- trique.

b) D'autres essais ont été institués pour les épreuves instan- tanées et ont pleinement réussi avec le Grissonator.

L'écran renforgateur est inutile dans les épreuves rapides, mais à conseiller depuis les améliorations récentes qu'il a subies pour les mstantaneés d'organes mobiles et pour la cinématoradio- graphie.

Le Grissonator permet d'ailleurs concurremment les manipu-

lations habituelles : la scopie, la thérapie, la pose ordinaire. B. TECHNIQUE SPÉCIALE D'EXAMEN DES ORGANES

KAESTLE (26). Moyen de contraste pour eramen des organes

digestifs.

I} n’y a pas de composés bismuthés complètement insolubles; si lon substitue le carbonate de bismuth au nitrate, on évite ainsi du moins l'intoxication par les nitrites. Mieux vaut encore abandonner complètement le bismuth. On a recommandé beau- coup de suecédanés. Parmi eux, le meilleur est l'oxyde de zirco-

mum, corps très insoluble. L’auteur démontre quelques essais

99

de solubilité de différents sels, suivis de précipitations succes- sives; comparant alors le volume des précipités produits, i] mon- tre que l’oxyde de zirconium est beaucoup plus insoluble que Je carbonate de bismuth. En outre, lion de zirconium n’est pas toxique. Mais pour obtenir avec l'oxyde de zirconium un con- traste équivalent, il faut employer une fois et demie à deux fois plus de substance qu'avec le bismuth. Comme véhicule, on uti- lise une bouillie molle s’ingérant facilement, formé de lait addi- tionné de maizena ou de mondamine. Voici, par exemple, une bonne formule :

TOT deren soe se TE 250 grammes Oxyde de zirconium..................... 7) grammes Mondamine................................ 10 grammes

La sédimentation s’y produit lentement.

Au cours de la discussion, Lorey met en doute la toxicité de l'ion de bismuth; il ne croit pas qu’il faille déconsidérer toutes les combinaisons de ce métal; la plupart des intoxications ont été produites par les nitrites et ne sont pas en rapport avec la quantité de bismuth ingérée. D'ailleurs, l’intoxication par le bismuth serait une intoxication métallique analogue, par exem- ple à l’intoxication mercurielle.

SCHMIDT (28). Technique pour l'obtention de radiographies des organes internes, dans des conditions normales, c'est-à-dire

comparables.

Pour comparer avec fruit les radiographies d’organes internes, il faut opérer toujours dans des conditions identiques, faire des prises normales ; il faut donc s’astreindre à certaines règles :

Il faut que le tronc soit droit;

Il faut empêcher le trouc de se déplacer. Ces deux condi- tions s’obtiennent par la fixation mécanique;

Employer une ampoule bien centrée; diriger le rayon nor- mal perpendiculairement a la plaque, et le faire passer en même

temps par des repères cutanés convenablement choisis, de façon

e a ee O

100

à photographier le repère métallique situé sur le trajet de ce rayon, opération qui sert ainsi de contrôle;

Faire les prises toujours à la même distance: celle-ci sera aussi grande que possible (télérüntgenographie) afin d'obtenir une déformation minimale de l'organe.

Pour ce qui regarde le choix des repères, on peut s’adresser à des repères anatomiques, malheureusement assez variables, ou à des repères mathématiques. Parmi les premiers, l’auteur pro- pose : pour les organes thoraciques, l'appendice xyphoide en avant, l'épine de l’omoplate en arrière: pour les organes abdo- minaux, les épines iliaques antérieures et supérieures en avant, le bord supérieur des crêtes iliaques en arrière; pour les organes pelviens, le bord inférieur du pubis en avant, l'extrémité du COCCYX en arrière: quant aux repères mathématiques, on les ob- tient en divisant en trois parties égales la distance des épaules à la symphyse pubienne: l’union des tiers supérieur et moyen sert de repère pour les organes thoraciques; l'union des tiers moyen et inférieur, de repère pour les organes abdominaux.

C’est a l’avenir de décider si les uns ou les autres sont prati- nuement préférables.

L'auteur fait la démonstration de l’ « Universal Apparat ». qui permet, outre la radioscopie, la réalisation des prises nor-

males dans les conditions précitées.

C. INSTRUMENTS, APPAREILS, ETC.

Horzsxecire (31). Réglage de Campoule pendant son emploi. `

L'auteur, reprenant l'idée de Barret, montre la façon d'ob- tenir une régulation automatique. Le dispositif consiste en un brûleur Bunsen en miniature, mancuvré à distance à l’aide d'un robinet et dont la flamme est dirigée sur le tube osmo-régula- teur. Evidemment, on se sert d'ampoules vieillies à l'aide des- quelles on peut ainsi voir se succéder des images de différentes qualités, ce qui est souvent avantageux, notamment dans la ra- dioscopie. La régénération de l'ampoule pendant le fonctionne-

ment n'est nullement désavantageuse pour sa vitalité.

101

Gocut (32a) démontre un appareil d'éclairage uniforme pour examen des clichés. Il consiste essentiellement en une cassette, portant deux verres mats, placés l’un derrière l’autre, dont l'ex- térieur peut recevoir la plaque; quatre volets ou jalousies mo- biles, convenablement manæuvrés, permettent de diaphragmer l’image.

Gocur (32c). Dispositif de radiographie simultanée pour les

parties correspondantes des membres.

Si l’on veut, par exemple, radiographier les deux mains en même temps, chaque image subit une déformation latérale. Pour l'éviter, l’auteur fait construire un appareil qui consiste en deux planchettes inclinées à 45° sur le plan horizontal. Elles sont donc perpendiculaires entre elles: les mains viennent pren- dre place sur les planchettes: et pour une certaine position de l'ampoule, cette dernière enverra un faisceau lumineux, dans le- quel on pourra toujours trouver deux rayons obliques symétri-

ques, qui seront normaux aux plans inclinés.

D. DosaGE

Hor.zkNECHT (10). Nouwel appareil de dosage.

L’ampoule étant un transformateur d'énergie essentiellement inconstant, il est pour ainsi dire impossible de doser la quantité cle rayons X, en s'appuyant sur des facteurs physiques, tels que le milliampérage, la dureté, ete. Aussi doit-on recourir à l'au- tres méthodes plus directes, par exemple, au virage du platino- cyanure de baryum. Le radiométre le plus employé faute de mieux est celui de Saboureaud et Noire : il présente un grand dé- faut pour un appareil de mesure, c'est de n’avoir qu’une teinte de comparaison.

Holzknecht a fait construire un radiomètre formé d'une bande colorée du vert au brun, et présentant toutes les nuances inter- médiaires. Le long de cette échelle chromatique, court une glis- sière dans laquelle prend place la pastille virée de platino-cya- nure. La méthode chromométrique employée est celle de lhé-

102

mométre de Fleisch] : les deux teintes à comparer se présentent sous la forme de champs semi-lunaires juxtaposés. On fait glis- ser le curseur le long de l'échelle jusqu'à obtenir un disque de teinte uniforme. |

Io. PRESERVATION

Warrer (12). Protection de Vobservateur contre lex rayons

secondaires.

Celui qui s'occupe journellement de rayons X doit non seule- ment éviter l'effet nocif des radiations primaires, mais égale- ment celui des radiations secondaires dont l'action est identique. On distingue deux variétés de rayons secondaires :

Ceux qui proviennent du verre de l'ampoule (Glassstrah- lung); leur quantité est loin d'être négligeable, puisqu'elle re- présente, d'après les calculs de l'auteur, les 15 p. c. de la radia-

tion primaire; leur influence varie évidemment en raison in-

verse du carré de la distance de l'ampoule. Il est bon de rappeler que ce n’est pas seulement le segment situé devant l’anticathode, mais que toute la sphère donne lieu à des ravons secondaires. Il est donc absurde de se tenir derrière Vanticathode, ou de placer les appareils dans les parties basses du laboratoire. Le meilleur moyen de préservation consiste à obturer la lumière de tous côtés. Méme alors, le cône d'illumination des rayons secondaires qui passe par l'ouverture du diaphragme est encore important; il est notamment beaucoup plus considérable que le cône des rayons primaires qui passe par la même ouverture que lui;

Les ravons secondaires, qui naissent de tous les objets exté- rieurs qui arrivent en contact avec les rayons X (Korperstrah- lung) spécialement des organes mêmes qui sont radiographiées. On sait leur action sur le voile des clichés. L'auteur montre en- core, par un exemple calculé, que ces rayons sont loin d'être né- gligeables pour l'opérateur, si leur action se répète. Le matériel employé sera disposé de facon à les arrêter autant que possible : la table d'opération, les cassettes seront blindées: examen à

l'écran se fera avec des gants; de méme les cassettes blindées

= a mgbesgemg

= 103

renfermant les ampoules et dont la parot interne est de bois, donnent des rayons secondaires qui se dégagent par le dia- phragme. Pour se débarrasser autant que possible de cette der- mere source, l’auteur conseille de placer derrière l'ouverture du diaphragme un diaphragme métallique avant la forme d'un tronc de cône, dont les génératrices convergent vers l’anticathode : le faisceau primaire peut seul passer dans ces conditions. Enfin, pour éviter l'action cumulative des rayons, il serait peut-être

utile de réduire le temps de pose autant que possible, F. QUESTIONS D'INTÉRÊT PUREMENT SCIENTIFIQUE

Krensocn (29b). Radiogrammes avee figures éclairs.

Les figures en zigzag qui apparaissent accidentellement sur les plaques, surtout depuis que l’on opère avec de fortes intensités, sont dues à des décharges électriques, dont on n'a pas encore pu trouver le mécanisme, ni trouver la voie suivie, à l’insu du pa- tient. Peut-être ces décharges se produisent-elles par les sup- ports, peut-être par le patient lui-même dont la peau s’électri- serait par influence.

Ces photographies d'éclairs en miniature présentent tantôt des traits tenus, tres nets, et se divisent dichotomiquement ; tan-

tôt les figures sont moins nettes et les traits plus épais.

Gocur (32a). Effet plastique des rayons X.

L'auteur rectifie son opinion antérieure au sujet de l'effet plastique obtenu par la combinaison stéréographique des sil- houettes de projection de certains objets, obtenues sur un écran blanc, par une source de lumière ordinaire. Cet effet plastique est réel, bien que moindre que celui que donnent les rayons X pour les mêmes objets. L'expérience réussit pour le thorax, 1o-. tamment, mais non pas avee les objets plats comme la main, encore moins avec les objets homogènes, tels qu'une demi-bille de billard, par exemple. Au contraire, pour ces derniers, avec les rayons X, l'effet plastique est immédiat, et s'obtient même

sans épreuves stéréographiques; la couche d’air plus ou moins

considérable qui se superpose aux différentes parties de l’objet, joue peut-être un rôle dans sa production, car on ne s'explique pas encore actuellement Ja facon dont les rayons X produisent cette plastique. L'interprétation du phénomène donne lieu à des opinions contradictoires, notamment entre Alexandre Bela et

Evekman, auteurs qui se sont beaucoup occupés de la question.

CTRISSON (36). Rayons ertra-mous.

Lorsqu'une ampoule Röntgen est suffisamment riche en gaz pour que la fluorescence verte fasse place à de la lumière bleua- tre ou violacée, ce qui correspond à une étincelle équivalente de 2 à 3 millimetres, elle émet encore des rayons à ondulations ra- lenties, intermédiaires entre les rayons X et les rayons B du radium. Ils sont très facilement absorbés, et donnent par suite de grands contrastes, ce qui permet d’obtenir des images figu- rant le squelette des fleurs, des feuilles, etc. Ces rayons extra- mous ont sans doute une action thérapeutique différente de celle

des ravons X.

RosENTHAL (50). Radiographres en 1/3600° de seconde.

Lorsqu'on interrompt brusquement le primaire, il n’y a pas seulement une seule impulsion dans le secondaire et par suite dats l’ampoule, mais une série d’impulsions oscillant alternati- vement en sens inverse, et dont l'intensité arrive graduellement à 0, en tombant d’un maximum.

Dans une installation bien réglée, ces impulsions doivent être toutes dirigées dans le même sens, avoir la même inténsité et se succéder régulicrement. L'auteur n'utilise que la moitié de la premiere oscillation, c'est-à-dire une impulsion unique dans un sens. I] arrive ainsi à réaliser des instantanés dont il évalue la durée, à laide d’un dispositif chronométrique spécial, à

1/3600° de seconde.

L’auteur montre également quelques clichés obtenus de cette

facon.

Dr G. PENNEMAN.

JOURNAL DE RADIOLOGIE.

VOLUME V, PLANCHE 1.

D' MAURICE D'HALLUIN.

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VOLUME V, PLANCHE 3.

JOURNAL DE RADIOLOGIE.

D' MAURICE D'HALLUIN.

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LA STÉRÉORADIOGRAPIE RAPIDE

DU THORAX ET DE L'ABDOMEN par CHARLES LESTER LEONARD (Philadelphie)

PLANCHES LV et V

De l'application d'une technique appropriée résulte toute la valeur diagnostique du radiogramme. Cette technique varie avec chaque cas, suivant la région à explorer et suivant les propriétés des tissus qui hébergent la lésion. Les progrès réalisés en radio- diagnostic ne sont que la résultante du perfectionnement de la technique et de son application judicieuse.

Les longues expositions du début de l'ère radiologique exi- geaient une immobilisation avec fixation parfaite de l'organe à à explorer : elles durent céder la place aux expositions rapides qui ne demandent d’autre immobilisation que la simple mise au repos de Porgane. Le choix du pouvoir pénétrant des radiations et la rapidité de la pose gouvernent à l'heure actuelle toute la technique du radiodiagnostic des structures osseuses et muscu- laires. Les expositions rapides ou instantanées n'ont pas à comp- ter avec les mouvements, même involontaires : elles donnent des images fouillées jusque dans les détails des tissus mous.

Les progrès techniques accomplis dans cette voie ont montré toute la valeur de la radiographie rapide, nou seulement pour l'exploration des organes doués de motilité involontaire, mais encore pour l'examen de ceux qui sont mobilisés par voisinage.

Les avantages précieux de la stéréoradiographie furent appré- clés à leur juste valeur bien avant que les expositions rapides

hous eussent permis de mettre en relief la fine structure des

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organes mous animés de mouvements. Des résultats remarqua- bles ont été obtenus par application de cette méthode en mé- decine et en chirurgie. La plasticité que donnent ces images sté- réoscopiques est particulièrement de grande valeur quand il s'agit de localiser un corps étranger ou de se rendre compte des rapports que présentent entre eux les fragments osseux en cas de fracture ou les surfaces articulaires en cas de luxation.

En général, les épreuves stéréoscopiques corrigent les défor- mations inséparables du caractère divergent des radiations émises par le foyer anticathodique; elles nous donnent une perspective fidèle; elles mettent en œuvre cette faculté, inhérente aux yeux et à l'esprit, de reconstituer la forme de l'objet, d'en apprécier la grandeur et de le situer dans les trois dimensions de l’espace. Les deux images, projetées sur une surface plane par deux points de vue différents, donnent, par une opération inverse, une plas- ticité et une perspective exactes : elles permettent à l'observa- teur d'apprécier la distance qui sépare deux points déterminés de l'objet rendu semi-transparent par la radiographie et de re- construire en perspective la forme de cet objet.

Les organes thoraciques et abdominaux sont animés de mou- vements involontaires, mais la radiographie instantanée élimine les effets facheux qui résultent de cette motilité : comparée à la stéréoradiographie sans changement rapide de plaques, elle donne des images plus définies, plus nettes. `

Heureusement, la technique est arrivée dans ces derniers temps à réaliser, en une demi-seconde, a la fois le changement des pla- ques et le déplacement de l'ampoule : les deux épreuves stéréos- copiques obtenues ainsi en ce court espace de temps ne montrent plus les défectuosités inhérentes a la stéréographie lente des or- ganes doués de motilité involontaire; elles révèlent une grande richesse de détails et de contraste, D’une part, la rapidité de la pose assure plus de structure dans les tissus mous; Ja vision sté- réoscopique, d'autre part, donne un relief plus opaque aux pe- tits fovers pathologiques et permet de les localiser les uns par rapport aux autres et par rapport aux organes circonvolsins.

Les principales applications, que nous avons faites jusqu'ici

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107

de la stérévradiograhpie rapide, se rapporteut à l'exploration du tube digestif et à l'étude de la tuberculose pulmonaire. Les lésions pulmonaires et les changements de rapports qui eu ré- sultent montrent surtout bien tout le profit que le diagnostic peut retirer de cette méthode. Celle-ci nous permettra bientot d'aborder d'étude du cœur et des differents temps de la révolu- tion cardiaque : mieux que toute autre en usage jusqu'ici, elle constituera un procédé objectif pour étudier ia morphologie va- riable du cœur au cours des differentes affections.

Eu cas de tuberculose pulmonaire, cette stéréoradiographie rapide nous révèle des foyers morbides qu'un simple négatif n'arrive jamais à mettre en valeur; le poumon, gorge d'air, se montre bourré de petits agglomérats de tubercules et traversé de bandelettes radiées d'infiltration, bandelettes nettement différen- ciables d'avec les bronches et les vaisseaux. Nous voyons non seu- Ir ment les altérations de minime importance „mais encore la tex- ture des organes thoraciques et les rapports qu'ils affectent avec le médiastin et la paroi thoracique. Nous reconnaissons isole- ment les bandelettes d'infiltration; nous les voyons, sous forme de petites traînées isolées, partir d'un centre de consolidation, plonger en rayonnant en tous sens dans la masse pulmonaire et donner ainsi l'apparence d'une fine toile d'araignée.

Les foyers de consolidation ne se préseutent plus sous forme de zones opaques entourées de tissu pulmonaire sain; ils se pré- sentent tels qu’ils sont, avec leur forme, leur grandeur, leur re- lief et dans leurs rapports avec les poumons et les organes normaux circonvolsins. Les cavernes n'apparaissent plus comme des zones peu denses au milieu d'un tissu plus dense; elles offrent a nos yeux leur forme réelle, avec des contours concaves et con- vexes d'épaisseur variable et appréciable. Les ganglions péri- brouchiques sont visibles à l'état isolé, souvent comme des baies sur leur grappe, dans un ordre déterminé les uns par rapport aux autres, tandis que dans les cas chroniques nous voyons en outre les foyers de calcification intra-ganglionnaire.

Cette méthode nous permet done, mieux que toute autre,

d'étudier les rapports que ces ganglions affectent entre eux et

= MURS

avec les vaisseaux sanguins importants : mieux que toute autre, elle nous permet d'étudier la plévre épaissie avec ses adhérences a la paroi thoracique au diaphragme et les rétractions qui se produisent dans les foyers de consolidation : car nous pouvons voir et mesurer les déplacements qu'éprouvent de ce fait le cœur et les gros vaisseaux sanguins, Si le sommet droit, par exemple, apres consolidation, arrive à se rétracter, cette rétraction en- traine souvent Te cœur et les gros vaisseaux, en haut, en arrière et à droite : cette anomalie pathologique est nettement visible sur les deux épreuves de la planche V (fig. 1 et 2) : ici l'aorte ascendante et la crosse sont attirées vers le haut et leur image est dissociée d'avec celle de l'aorte descendante, formant ainsi un are à ravon plus considérable qu'à l'état normal. Le cœur doit suivre l'aorte daus son ascension, si bien que sa pointe ar- rive à battre sur la ligne médiane, Mais toute consolidation ou toute rétraction pulmonaire exige une compensation à cette rup- ture d'équilibre intrathoracique: en fait, le déplacement anor- mal du diaphragme fut un des premiers symptômes que les radiologistes relevérent au cours de ces modifications du volume pulmonaire. Mais on s'aperçut bientôt, il est vrai, que ce n'était la qu'un mode de compensation et des études ultérieures mon- trèrent que la nature dispose de movens plus fréquents pour ré- assurer cet équilibre,

La guérison des lésions de tuberculose se produit par forma- tion de tissu cicatriciel, soit au centre des fovers de consolida- tion, soit entre les parois collabées et adossées de la caverne. Cette sclérose, qui n'est qu'une réduction du volume pulmonaire, ne peut s'accomplir qu'à la faveur d'un déplacement du dia- phragme ou des organes médiastinaux, ou de la plèvre viscerale par rapport à la plévre pariétale, car la cage thoracique, rigide, ne peut s'affaisser. En fait, nous voyons intervenir ici la pro- duction de lemphyseme compensateur dans le poumon sain, la formation de pneumothorax superficiels et Pasceusion du dia- phragme. Tous ces modes de compensation changent, il est vrai, la capacité primitive des deux poumons, mais cependant us

maintiennent un équilibre stable. L'élévation de la foliole dia-

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phragmatique du côté affecté n’est pas de nature à assurer l'équilibre aussi bien que les deux autres facteurs ; aussi intervient-elle le moins souvent dans les premiers stades de Ta maladie, quand le poumon ne présente que des lésions minimes, La formation de l'emphyseme compensateur a été observée depuis bien longtemps par les clinieiens. Mais la radiologie montra les suites bienfaisantes qui en résultent : déplacement des organes médiastinaux qui favorisent la diminution du volume et la ré- traction du poumon lésé, qui assurent le drainage des cavernes, l'adossement des parois de celles-ci et leur réunion par tissu cica- triciel. La radiologie découvrit encore ces pneumothorax super- ficiels qui se forment au voisinage des lésions et elle en indiqua la portée.

La méthode stéréoscopique montre clairement que les dépla- cements viscéraux ne sont que la résultante de emphyseme com- pensateur qui se produit dans le poumon sain et de la sclérose cicatricielle qui se produit dans le poumon affecté, tandis que le pneumothorax superficiel n’est que Ja suite directe de la rétrac- tion de la cicatrice pulmonaire.

La valeur diagnostique et pratique de la stéréoradiographie rapide résulte de la plasticité de l'image et de la richesse des détails. Cette méthode révèle avec précision la présence et la position relative des petits foyers de maladie, la grosseur et les caractères des ganglions péribronchiques, la grandeur et l'ex- tension des grosses lésions, les bandes d'infiltration, la présence et le volume des pneumothorax superficiels: elle nous aide à différencier Je normal d’avee Je pathologique : elle nous rend compte du déplacement des organes médiastinaux et de sou degré.

À l’heure actuelle, nous pouvons dire qu’il est possible de dinstinguer les lésions aiguës, chroniques et guéries; par lob- servation répétée, nous pouvons surveiller le processus de gué- rison et en surprendre le mode de production.

Dans les autres affections pulmonaires à marche plus rapide. dans la pneumonie, dans les affections suppuratives et kystiques,

vette methode nous révèle l'extension et la localisation des lésions

110

bien mieux que la radiographie ordinaire : sa valeur est parti- culièrement péremptoire dans la localisation exacte intrabron- chique ou mtrapulmonaire des corps étrangers.

L'application de la stéréoradiographie rapide à l'étude du cœur et des modifications qu'impriment à cet organe les diffé- rents processus pathologiques, nous donnera incontestablement uu aperçu plus exact et plus complet que tout autre procédé d'exploration. Les expositions, faites à la même phase de la révolution cardiaque, donneront une image plastique de la plus grande fidélité et une série de stéréoscopies faites successive- ment aux différents temps de cette révolution montrera les mo- difications de rapports entre le cœur et le diaphragme.

Si nous passons à l'étude des organes abdominaux, nous voyons que l'ombre projetée par le repas de bismuth ne se présente plus sous forme de surface dense et opaque : la vision stéréosco- pique montre, au contraire, le relief arrondi de l'organe rempli de bismuth, ainsi que les rapports que présente cet organe avec le squelette, les parois abdominales et les autres viscères. Sans conteste ,grace à cetie méthode, nous déterminerons dorénavant avec une exactitude plus grande la forme, la grandeur et la lo- calisation des néoplasmes et les suites qui résultent d'une rétrac- tion cicatricielle. Les figures de la planche TV prouvent que les prises stéréoscopiques sont Jes plus aptes à fixer la forme de l'onde péristaltique et que Vescamotage des plaques est suffisamment rapide pour photographier deux fois la même onde dans la même position.

L'aspect de l'intestin grêle est des plus remarquables: iei, les petites ondes péristaltiques se déplacent avec une rapidité suffisante à les rendre invisibles la plupart du temps sur l'écran fluoroscopique. Mais la stéréoradiographie rapide les révèle jus- que dans leurs plus petits détails et donne à leurs projections le relief qui nous permet d'en poursuivre l'étude à travers les différents segments du tube digestif: grâce A elle. nous pou- vons encore reconnaître les sténoses produites par différents pro- cessus pathologiques.

Les figures 1 et 2, planche IV, montrent une sténose immé-

411 --

diatement au-dessus de la valvule iléocæcale. L'importance de cette plasticité et des renseignements qu’elle donne est de tonte évidence quand il s'agit de reconnaitre l'oblitération du canal intestinal : ainsi le diagnostic des tumeurs malignes devient facile.

Les stéréoradiogrammes rapides ne sont pas nécessaires pour le diagnostic des lésions rénales; pourtant ils nous fournissent des renseignements importants; ils nous renseignent sur la to- pographie du rein et sur le siège intrarénal ou intra-uretéral des calculs. L'image de l'intestin rempli de gaz n’est plus confuse le rein montre ses rapports exacts avec l'intestin, vide ou rempli; les phlébolithes enfin sont bien différenciables d'avec les, calculs ureteraux.

La technique à laquelle nous avons eu recours est la suivante : pour faire de la stéréoradiographie rapide, il était de toute né- cessité de disposer d'un escamotage permettant de changer auto- matiquement et rapidement de grandes plaques. Ce dispositif a été réalisé par la Röntgen Manufacturing Company, de Phila- delphie. Sur un cadre métallique est fortement tendue une feuille peu épaisse d'aluminium; sous celle-ci peut glisser rapi- dement la cassette contenant Jes plaques photographiques. Le glissement rapide de la cassette, qui se fait en une demi-se- conde, est assuré par un ressort à boudin; un amortisseur pneu- matique garantit les plaques contre tout bris. Un dispositif mécanique déplace le tube de Rôüntgen à la distance requise, juste au moment le changement de plaque s'opère. La com- mande de ces deux changements automatiques se fait du tableau de l'appareil Snook qui sert à la confection de tous nos clichés : hous nous sommes servi d'un tube Green et Bauer, à travers le- quel nous envoyons 35 à 50 milliamperes : plaques lumière Y, développateur pyro-acétone. `

L'exposition de toutes les plaques fut de moins d’une demi- seconde, beaucoup moins qu’une demi-seconde dans Ja plupart des cas, si pas dans tous, ainsi qu'en témoigne la finesse des con- tours de la silhouette gastrique, intestinale et cardiaque. Le tube se trouvait à moins de 22 pouces de la plaque : les patients étaient

tous des adultes bien développés.

112 Explication des planches PLANCHE IV

Fig. let 2. Stenose de (on au-dessus de la valvule iéo- cæcale : auses intestinales avec ondes péristaltiques, résidu bis- muthé dans l'estomac, chambre à air de l'estomac.

Ces deux chiches furent exécutés en moins de deux secondes.

Fig. 3 et 4. Grastroptose : une heure apres le repas de bis- -muth. Péristaltisme puissant, sténose pylorique. L'angle hépa- tique du colon est distendu par une accumulation de gaz.

Ces deux clichés furent exécutés en moins de deux secondes. PLANCHE V

Fig. l et 2.-- Tuberculose pulmonaire : dislocation du cœur et de l'aorte. Adhérences diaphragmatiques, consolidation et ré-

traction du sommet. droit. Ces deux clichés furent exécutés en moins de une seconde et

demie.

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ARRACHEMENT TENDINEUX (DU MUSCLE JUMEAU EXTERNE) DÉMONTRÉ PAR LA RADIOGRAPHIE

parle IP Ans KOËTILER (Wiesbaden)

PLANCHE V

Il peut arriver quelquefois que l'exploration radiographique montre un arrachement de tendon et même qu'elle puisse seule établir ce diagnostic: Je cas suivant, que je dois à Vobligeance du Ir Heile, prouvera cette assertion. |

I s'agit d'une dame d’une quarantaine d'années. Au cours d'une excursion qu'elle fit dans la montagne, i] y a sept mois. son parasol la fit trébucher, se cassa et la patiente tomba sur les genoux, les jambes fléchies à angle droit. Des douleurs intenses se déclarèrent à l'instant, mais elles mempécherent pas néan- moins Ja blessée d'achever, sans difficultés par trop grandes, l'étape de retour, de toute une lieue de distance. Un médecin con- stata le lendemain de l’épanchement dans un genou: à Ja suite de repos et de l’application de pansements compressifs avec des éponges, une amélioration ne tarda pas à se manifester.

Quelques jours après Paccident, tandis que Ja patiente descen- dait tranquillement une allée, un bruit de craquement se fit en- tendre tout à coup au moment la jambe était en extension.

A partir de ce moment, la patiente se trouva dans l'impossibilité

de marcher : elle se traîna lamentablement à Vhétel et fit ap-

peler sans tarder le médecin qui constata, parait-il, de graves désordres du côté de l'articulation. Malgré les enveloppements et les compresses de Priessnitz, il n'y eut pas la moindre ame- lioration au bout de six semaines. i

sv. A. fe v

114

C'est alors que la patiente fut envoyée eu cure à Wiesbaden. Depuis le jour ce bruit de craquement s'était produit, le genou lui parut toujours lache, ballant, sans force : les muscles du mollet devinrent flasques. Aussi, se fiaut peu à la solidité du membre, avait-elle soin d'avancer en posant le pied toujours à plat. Couchée, elle évitait de porter le membre atteint en exten- sion complète.

Il fut démontré par un examen qu’il existait plusieurs zones iusensibles au niveau du creux poplité et des insertions muscu- laires du genou. Les compresses de Priessnitz, les bains avec l'eau de Ja source Kochbrunnen, le traitement à l’air chaud, les enveloppements avec le fango et les séances d’électrisation amen- dérent de mois en mois les symptômes accusés.

Convaineu que l'exploration radiographique ne pouvait amener dans ce cas un diagnostic positif, je négligeai malheu- reusement d'annoter tous les détails relevés à l'examen ob- jectif, qui d’ailleurs ne montrait rien de bien particulier au point de vue extérieur. Mais lorsque je pus examiner les radio- grammes et constater sur la couche sensible la lésion si intéres- sante du genou, la patiente n'était plus à ma disposition; il me fut impossible de procéder à un nouvel examen, car il ne fal- lait pas songer A la rappeler: retournée chez elle, elle se trou- vait à toute une journée de voyage. Force me fut done de Jui écrire et de la prier de m'envoyer toutes les données de l'anam- nese, dont je viens d'extraire ici les particularités essentielles, nécessaires à l’interprétation du eas.

L'image radiographique (v. pl. V, fig. 1 et 2), m'apparut d’abord comme une réelle énigme : sur les deux radiogrimmes prélevés, on distingue, au nivean de la tête du péroné, une Ost: cité tres dense, ovalaire, de 1 1 2 centimetre de diamètre.

À première vue, on croit avoir affaire à un corps étranger, à un corps métallique, à une balle Mats la présence possible d'un projectile dans Je membre devait être écartée d'une façon ab- solue. |

Cette éventualité écartée, il était logique d’attribuer cette ombre à la projection de l’os sésamoide du muscle jumeau ex- terne, mais ici cet os ne se trouve pas à sa place normale, c'est-

|

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a-dire directement derrière le condyle fémoral, il est situé H centimètres plus bas. Au surplus, toute autre interprétation parait impossible. I] ne peut s'agir d'un arrachement osseux : un fragment osseux ne peut nullement donner une silhouette s: nettement ovalaire, |

Mais cette localisation anormale de l'os sésamoïde ne peut s'expliquer ici que par Varrachement du tendon qui l'héberge. Aussi bien, avons-nous ici affaire à un de ces cas rares la dés- insertion complète d'un tendon est dépistée par la radiographie.

Ajoutons que Ja texture de cet os sésamoïde releve d'un état pathologique; elle montre une ossification très dense; on peut dire que l'os contient trois fois plus de chaux qu'à l'état normal. Cette calcification intense nous explique cette opacité dense qui pourrait faire croire à la présence d'un corps métallique: elle nous explique encore comment los sésamoide arrive à se montrer st distinctement sur limage antéro-postérieure, contrairement à ce qui se passe normalement, même quand il se révèle de la facon la plus nette sur l’image latérale.

Le déplacement de l'os sésamoide luxé vers la face interne du membre s'explique aisément par uu certain degré de rotation du membre au moment de Ja prise radiographique: le fait que la tête du péroné et le tibia superposent leurs silhouettes en témoigne.

Quel est maintenant le mécanisme de cette lésion H Nous sa- vons que la contraction des muscles jumeaux amène le pied en flexion plantaire et en supination. Or, la patiente est tombée sur les genoux; il est probable que le pied, se trouvant en flexion plantaire extrême au moment du choc, a touche le sol par sa face dorsale, que le tendon du jumeau externe (et peut-être même celui du jumeau interne aussi) a subi d'abord un arrachement partiel, et ensuite un arrachement total au moment la patiente perçut ce bruit de craquement au cours de la promenade et elle se trouva tout à coup dans l’impossi- bilité de marcher : en s’arrachant, le tendon s’est rétracté aus- sitôt sur une distance de 8 centimètres. Les troubles de la sen- sibilité mentionnés dans Vanamneése s'expliquent sans difficulté aucune.

NOUVELLE THÉORIE PHYSIQUE par Je DoS. LAUREYX

Avant d'aborder l'exposé d'une nouvelle théorie, il est né- cessaire de montrer que les théories actuellement en vigueur sont insuffisantes, soit qu'elles ne concordeut pas avee les faits, soit qu'elles ne les expliquent pas d'une facon satisfaisante. Toutes les théories actuelles supposent l'existence de l’éther, milieu éminemment subtil et élastique à travers lequel se trans- mettent les diverses manifestations de l'énergie : lumière, cha. leur rayonnante, électricité. magnétisme, ete. Cette existence d'ailleurs n'est qu'une pure hypothèse et une théorie qui par- viendrait à donner une explication satisfaisante des phénomenes en ne faisant intervenir que des entités objectives et connues, aurait évidemment le pas sur les anciennes.

D'après la plupart des physiciens, l'éther est un milieu im- pondérable, immatériel: mais dans ce cas, léther ne possédant pas de masse, il est impossible de se rendre compte des effets qu'il produit. En effet. en remplaçant la masse par sa valeur dans la formule de l'énergie cinétique e = mr? 2, on trouve que l'énergie cinétique doit ètre nulle : de méme son énergie poten- tielle, qui n’est que la transformation de son énergie cinétique. Mais dans ce cas, comment expliquer l'ébranlement d'une ré- tine, la pression de radiation lumineuse, la transformation de la lumière en chaleur obscure avec ses effets divers, mécaniques et autres.

Si au lieu de considérer le point de réception de l'onde lumi- neuse, nous cousidérons son point de départ, nous aboutissons aux mêmes conclusions. Vous connaissez tous l'expression du a coup d'épée dans l’eau ». Plus le milieu dans lequel se meut un corps est fluide et moins ce milieu absorbera de l'énergie. Si la

117 -

résistance est nulle, l'absorption sera nulle. L'éther ne saurait transmettre une énergie qu'il n’a pas absorbée, Mais, dira-t-on, les études de ces dernières années ont démontré la variabilité des masses : la masse est une quantité variable, de nature élec- tro-magnétique. nulle quand le corps est au repos, et augmen- tant jusqu'à l'infini quand le corps en considération atteint la vitesse de Ja lumière. Admettons un instant que cette notion de la variabilité des masses soit vraie je peuse pouvoir démon- trer qu'il n’en est pas ainsi. Si l'éther possède une masse fictive, une masse électro-magnétique, et que cette masse devient infinie quand l’éther atteint la vitesse de la lumière, la valeur de l'éner- gie cinétique deviendra infinie également dans ces conditions: c’est-à-dire que la moindre manifestation lumineuse demande- rait une énergie infinie, ce qui est absurde.

L'éther doit done être une substance pondérable, matérielle. Comme cette matière est répandue partout, ce n’est certainement pas un solide ou un liquide. Ce ne peut être qu'un gaz à densité tres faible, neutre de réaction, incolore et inodore.

Mais contrairement aux autres gaz :

L'éther transmet Jes vibrations (d'après fa théorie) avec une vitesse 60,000 fois plus grande que n'importe quel solide. Or, les solides transmettent les vibrations beaucoup mieux que Jes liquides et les gaz. Done l'éther, tout en étant infiniment plus subtil que n'importe quel gaz, serait d'autre part infiniment plus élastique que nimporte quel solide;

2% L’éther transmet des vibrations transversales, alors que, dans un gaz. les vibrations sont longitudinales;

L'éther devrait être incompressible, alors que la compressi- bilité est un caractère commun à tous les gaz.

Mais l’éther pourrait tenir sa rigidité du mouvement : rigidité rotationnelle de Jord Kelvin ou evrostats de M. De Heen. Mais alors, comme un point lumineux émet dans tous les sens des vi- brations transversales dont le jeu transversal est différent pour chaque ravon, i] faudrait admettre au point lumineux central une excitation spéciale et différente pour chaque rayon. En ou-

tre, si à quelque distance du premier point lumineux il s’en

IS

forme un second, le méme éther devra tourbillonner en deux sens différents dans les parties communes aux rayons provenant des deux sources.

Comment d'ailleurs expliquer l'existence d'une pression de radiation lumineuse dans la théorie vibratoire : la lumière exerce une pression mécanique faible, mais réelle, sur les objets qu'elle rencontre, phénomène démontré par l'expérience et le calcul: mais une vibration, transversale ou longitudinale, étant toujours un mouvement de va-et-vient, ne saurait Jamais réaliser une pression dans un sens ` méme dans le cas de vibration longitudi- nale, Ja pression serait toujours suivie d'une dépression, Done la lumière n'est pas un phénomène vibratoire, et de ce fait même tombe l'hypothèse de l'existence d’un milieu qui servirait à transmettre les dites vibrations.

Je crois qu'il est superflu d'entrer plus avant dans le détail des théories basées sur (other, de montrer leur manque d’unité, leurs incohérences et leurs obscurités.

Puisque la lumière n'est pas un phénomène vibratoire, et qu'elle exerce une pression, il faut admettre que c'est un phéno- mene de projection, Puisque nous connaissons des particules qui se propagent avec une vitesse voisine de celle de Ja lumière, no- tamment Jes électrons qui constituent les ravens cathodiques et les rayons B du radium: puisque nous savons, d'autre part, que la lumière est un phénomène électro-magnétique, il devient lé- gitime de supposer que la lumière n'est qu'une projection d'élec- trons. Seulement, comme l'étude de la lumière montre qu'il y a un certain jeu transversal, il faut admettre que l’électron n'est pas une particule sphérique, mais qu'il affecte la forme d'une spirille. Dans un rayon lumineux, les diverses spirilles sont sou- dées bout à bout et animées d'un double mouvement de propa- gation et de gvration autour de l'axe du rayon Jumineux.

Les ondes hertziennes sont des électrous de même forme, mais le diametre de la spire est plus grand. Les rayons calorifiques occupent une place intermédiaire entre Jes deux. Puis viennent, par ordre décroissant de longueur de diamètre de la spire : les

rayons ultra-violets, les rayons N (?), les rayons cathodiques et

119

L ECRAN TROVE. LITANLEMENT LUIINEUX LEPAIERE LE TROU DEPINGLE

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finalement les rayons A ou y. Cetie assimilation des rayons lu- mineux aux rayons cathodiques et aux ravous X est encore cor- roborée par l'existence de phénomènes communs : émission de charges negatives par les métaux dans le vide, ionisation de Pair et décharge des corps électrisés dans l'air, polarisation ro- tatoire magnétique.

Mais, dira-t-on, les ravous cathodiques ou les rayons B ne vont guère loin dans lair; mais la lumière ultra-violette ne va pas plus Join. Et puis, que faites-vous de la variabilité des masses ? A la vitesse de la lumière, la masse de F'électron devient infinie: done il est absurde d'attribuer Ja lumière à un mouvement de l'électron., Ces expériences, d'où l'on a prétendu conclure à la variabilité des masses, considéraient l'électron comme un corpus- cule de forme invariable. Mais la variabilité des résultats est due précisément à ce que la spire électronique diminue de plus en plus de diamètre à mesure que la vitesse augmente; or, l'ai- mant awit précisément, comme nous le verrons plus loin, sur la partie transversale de la spire, et plus les dimensions trans- versales de la spire se réduisent et moins Faction déviatrice de l'amant se fait sentir.

Voyons maintenant l'explication des divers phénomènes lumi- neux par l'hypothèse ci-dessus.

La pression de radiation, de méme que la propagation plus lente dans un milieu plus dense, aberration astronomique. le déplacement d'un rayon lumineux qui traverse de l’eau en mou- vement rapide, wont guère besoin d'interprétation : comparez avee la balle d'un fusil.

L'étalement de la lumière derrière un trou d'écran s'explique par le dessin 1, le pointillé représentant Ja projection de la spire sur Pécran. La réflexion est due à ce que la spire électrique frappant un plan réflecteur rebondit comme une balle: si le plan est transparent, le rayon se réfléchira se réfractera d'apres l'angle d'incidence, Si la spire. eu rencontrant un mi- lieu plus résistant suivant un certain angle, entre dans ce milieu en se rapprochant de la normale, cela est di à ce que la spire

peut se déformer ` la portion de la spire qui frappe d'abord le

plan subit un ralentissement, tandis que l’autre extrémité trans- versale de la spire continue son chemin avec la vitesse primitive, jusqu’au moment elle rencontre, elle aussi, le plan. La spire se déformant subit donc une torsion suivant l’axe du rayon lu- mineux, torsion qui la rapproche de la normale. Suivant les di- mensions de la spire, c’est-à-dire la proportion entre le diamètre transverse de la spire et sa longueur, la torsion sera plus ou moins considérable, d'autant plus forte que la spire sera plus large et plus courte. Une spire très longue et à diamètre trans- verse tres court pourra ne plus subir qu'une réfraction insigni- fiante : c’est le motif pour lequel les rayons X ne se réfractent pas. Cette différence d'effet suivant les dimensions explique aussi le spectre des couleurs : à chaque couleur correspond une spire de dimensions différentes qui subit la réfraction différem- ment des spires d'autre couleur.

Les interférences lumineuses sont dues à ce que deux ravons lumineux se rencontrant sous un angle tres obtus et à une phase différente, la spire électronique d'un des rayons vient buter contre une portion de spire d'un rayon voisin, dont la direction est précisément opposée à la sienne au moment de la rencontre.

Après avoir montré que la plupart des phénomènes lumineux s'interprètent facilement par l'hypothèse d’après laquelle la lu- mière, de même que les manifestations connexes de l’énergie, ondes hertziennes, ondes calorifiques, rayons cathodiques, rayons X, n’est qu'une projection d'électrons sous forme de spi- rilles de diamètre variable, il convient de voir comment cette hypothèse explique l'électricité, le magnétisme et la constitution de la matière elle-même. Voyons d’abord ce que c’est que l’élec- tricité.

On a cru pendant longtemps que les phénomènes électriques se passaient exclusivement dans une certaine classe de corps appelés bons conducteurs. Cette notion s’est modifiée considéra- blement dans ces dernières années et on s’accorde à attribuer un role important au diélectrique dans le mécanisme des phénu- mènes électriques.

Quand on fait passer un fil parcouru par un courant intense

122

à travers une feuille de papier saupoudrée de Fimaille de fer, la limaille s'arrange en cercles conceutriques autour du fil. C'est ce qu'on appelle le spectre magnétique d'un courant, Si dans notre imagination nous reconstituons dans l'espace l'édifice dont ce spectre ne constitue qu'un élément, nous trouvous que la li- maille de fer s'oriente en tourbillon ou en spirale autour du fil conducteur, c'est-à-dire que nous retrouvons ici la forme que nous avons cru devoir attribuer à l’électron pour expliquer les phénomènes lumineux. Nous savons d'autre part par l'étude des rayons cathodiques et des rayons 8 du radium que les électrons se propagent parfaitement à travers l'air et d'autres diélectri- ques. Il est donc légitime de conclure qu’un courant électrique est constitué au moins pour une part par un mouvement d’élec- trons s’enroulant en spirale autour du fil conducteur. Comme, d'autre part, on a par convention attribué aux électrons une charge négative, nous savons que dans une pile ce mouvement d'électrons se propage dans le circuit extérieur du pôle négatit au pôle positif de la pile; dans l’intérieur de la pile, au con- traire, du pôle positif au pôle négatif, de façon à former un circuit complet orienté dans le même sens. |

Si nous examiuous, d'autre part, ce qui se passe dans le li- quide d’une pile, par exemple un élément Daniel au sulfate de cuivre, et le liquide d’une solution qu’on veut électrolyser, par exemple une solution de sulfate de cuivre, nous trouvons qu’il s’y produit sous l’influence du dissolvant une dissociation rela- tive de l’électrolyte, acide, base ou sel, dissociation démontrée par l’étude de la tension osmotique et de la cryoscopie. Chaque molécule se sciude en un radical positif et négatif qu’ou a ap- pelés ions. Ces ions, sous l’influence du courant, se portent ou semblent se porter vers les deux pôles de la pile. Dans une solu- tion à électrolyser de sulfate de cuivre notamment, le cuivre ou

cathion se porte vers le pôle négatif : le radical « SO, » ou anion

se porte vers le pôle positif. A l’intérieur de la pile, c'est l’in-’

verse : l’anion SO, se porte sur le pôle négatif ou zinc, le cathion cuivre sur le pôle positif, charbon ou cuivre.

Arrhenius a proposé pour ce phénomène l'explication sui-

vante ` Les ions d'un electrolyte seraient porteurs respectivement d'une charge positive et négative : en vertu de leur charge, ces ions seraient attirés vers les pôles d'une pile plongeant dans d'électrolyte. Ils abandonneraieut à ces poles leur charge élec- trique et alors seulement ils pourraient exercer leurs propriétés chimiques sur les autres corps en présence. Le transport des cathions vers la cathode d’une part et des anions vers l'anode d'autre part constituerait le courant électrique.

Cette interprétation me semble passible des objections sui- vantes `

Si le mouvemeut des ions est le fait d'attractions statiques, il doit obéir à la loi qui régit l'intensité des attractions électro- statiques en fonction de la distance. Il doit en résulter que cette attraction s'exerce avec force sur les ions voisins qui sont ra- pidement accumulés, tandis qu'elle s'exerce au contraire tres faiblement sur les ions distants (notamment en raison inverse du carré de la distance). Il en résulterait au début un mou- vement tres rapide des ions les plus voisins, plus tard un mou- vement beaucoup plus lent des ions distants: en somme, une action rapidement décroissante, chose qu'on n'observe pas dans la réalité ;

Si le mouvement des ions est à une attraction électro- statique, pourquoi le même pôle qui attire les cathions dans la solution à électrolyser attire-t-elle au contraire les anions dans le liquide de la pile ?

Si le courant électrique est simplement constitué par un mouvement d'ions en sens inverse Jes uns des autres, comment s'explique alors le courant passant dans un conducteur métal- lique ?

La théorie d’Arrhenius semble en contradiction avec les notions que nous avons sur l'energie. Nous savons que la plu- part des combinaisons chimiques s'accompagnent de la mise en liberté d'une certaine quantité d'énergie. Nous savons que le phénomène de l’électrolyse ne représente que la restitution aux éléments constitutifs d'une molécule de l'énergie qui avait été

mise en liberté lors de la constitution de la molceule : cette res-

194

titution permet aux radicaux ou ions de se scinder : un ion libéré représeute donc quelque chose en plus que lion engage dans une combinaison, et la quantité d’énergie possédée en plus par Vion libéré représente probablement la force d’affinité de cet ion. Or, dans la théorie s’ Arrhenius, les ions commencent par abandonner leurs charges électriques aux pôles de la pile, et c'est alors seulement qu'ils deviennent capables de produire des combinaisons avec d'autres corps. Quoi qu'il en soit, à côté de la théorie d'Arrhenius, je propose une autre interpretation, à mon sens plus logique. des phénomènes de l’électrolyse.

Si dans un fleuve dont le courant se meut à raison de 10 kilo- metres à l'heure, nous placons deux poteaux distants de 2 kilo- metres par exemple, que sur ce fleuve nous plaçons diverses bar- ques se mouvant les unes à raison de 11 kilomètres à l'heure, les autres à raison de 9 kilomètres, si toutes ces barques remontent le courant, les unes, au bout de l'heure, auront atteint le po- teau en amont; les autres, au contraire, auront été entraînées jusqu’au poteau en aval si elles sont parties d'un même point à égale distance des deux poteaux.

Nous savons déjà par nos déductions antérieures que le cou- rant électrique est constitué en partie par un mouvement spira- loïde d’électrons se portant à l'extérieur d’une pile du pôle né- gatif vers le pôle positif. Une autre partie de ce courant est constitué par un mouvement d'ions à l'intérieur de la spirale électronique; les ions positifs, plus rapides, viennent s’accu- muler contre le pôle négatif dans la solution électrolytique, contre le pôle positif dans le liquide de Ja pile. Les anions, au contraire, se laissent entrainer en sens inverse par le courant. De méme que la spirale électronique présente un double mou- vement de propagation et de gyration, de même il est probable que Pion gire en progressant en sens inverse de l'électron, des saillies hélicoidales de lion emboitant la spirale électronitique et se vissant dans son intérieur.

Pour compléter notre connaissance du mécanisme d’un cou- rant électrique, il s’agit de savoir ce que c’est que le magné- tisme et ce que c’est que le champ magnétique d’un courant.

à

195

L'hypothèse d Ampère est certainement celle qui explique le mieux tous les phénomènes relatifs au magnétisme : d’après cette hypothèse, un aimant serait constitué par des parcelles élémentaires autour desquelles circulerait un minuscule cou- rant électrique. Puisque la molécule est Ja partie la plus petite d’un corps qui puisse exister à l’état de liberté, il faut supposer d'après cette hypothèse, que chaque molécule est entourée d’un minuscule courant électrique fermé sur lui-méme. Or, puisque nous savons déjà qu’un courant électrique est constitué par des ions se mouvant à l’intérieur et girant en sens inverse d’une spi- rale constituée par des électrons, il est légitime de croire que chaque molécule est non pas encerclée par un courant électrique fermé, mais que chaque molécule même est un courant fermé. Chaque molécule serait donc constituée par un anneau formé d'un spirale électronique complètement fermée par elle-même. A l'intérieur de cette spirale circulerait en girant un noyau constitué, dans le cas d’un corps composé, par un ion positif et un ion négatif : ces deux ions s’accolleraient en vertu de leur différence de vitesse et avec une force proportionnelle à cette différence. Les ions positifs, marchant plus rapidement, rattrap- peraient les ions négatifs et se colleraient contre eux. Ce serait la l’explication de l’affinité chimique : un ion positif moins ra- pide serait déplacé de sa combinaison par un ion plus rapide; il en résulterait la mise en liberté d’une portion de la spirale élec- tronique qui, d’après les circonstances, donnerait lieu à une manifestation électrique ou bien encore à de la chaleur ou de la lumière. Le caractère positif ou négatif d’une substance serait donc fonction de la vitesse de giration et de propagation de ses ions.

Dans une réaction chimique comme stade préparatoire, les mo- lécules s’ionisent, c’est-à-dire que la chaîne électronique se brise, l'anneau ionique, toujours entr ouvert d’ailleurs, se redresse et les ions se rangent en ligne, constituant un courant fermé d’une longueur proportionnelle au nombre des ions. Si un ion, plus rapide ou plus lent que les ions primitifs, entre dans le circuit, il y a tassement ionique et une portion de la chaîne électronique

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devient libre. Un corps bon conducteur est probablement un corps dont les molécules s'ionisent facilement, c'est-à-dire que la chaîne électronique s'ouvre, le noyau ionique se redresse et laisse passer le courant.

Tous les corps ont done des molécules sous forme d’anneaux, puisque tous les corps sont magnétiques. Ces propriétés magne- tiques sont d'autant plus développées que ces diverses molécules sout plus plates, plus larges et plus susceptibles d’étre echafau- dées et de rester dans cet état. Cest la le caractère des substances ferro-mawnétiques ou des substances à magnétisme permanent. Les autres stubstances, au contraire, ont des molécules plutôt al- longées qui ne parviennent pas à rester en équilibre stable et permanent (comparez une pile de pièces belges de nickel trouées et une pile d'aiguilles de Pravaz empilées bout à bout).

Chaque molécule matérielle constitue un aimant élémentaire avec un pole nord et sud. Deux molécules voisines dans lesquelles le courant est orienté dans le même sens s'attirent face à face et se repoussent par leurs bords. Deux molécules voisines dans les- quelles le courant est orienté en sens inverse se repoussent face à face et s’attirent par leurs bords. Quant au mécanisme de ces actions, si nous recherchons par exemple comment se fait l'at- traction de deux molécules voisines dans lesquelles le courant est orienté de la méme façon, nous trouvons que les spires électro- niques en mouvement autour des noyaux ioniques marchent en sens partiellement opposé aux endroits de contact, par exemple a la face supérieure d’une molécule et Ja face inférieure de la molécule superposée. Les électrons de la molécule inférieure se dirigent par exemple de gauche à droite à la face supérieure de cette molécule : les électrons de la molécule supérieure au con- traire de droite à gauche à la face inférieure de cette molécule. Mais cette opposition n'est cependant que partielle, parce que l’ensemble du courant électronique est orienté de la même façon dans les deux molécules. Tl en résulte que la spire électronique se redresse et s'enroule autour des deux novaux ioniques qu'il enveloppe d’une spirale commune. C’est le mécanisme de

l'attraction de deux molécules à courant orienté de la méme

127

facon. Cette explication s'applique également aux attractions électrodynamiques, c'est-à-dire aux actions réciproques de deux courants l'un sur l’autre.

Si. au contraire, le courant dans deux molécules voisines est dirigé en sens opposé, ces deux molécules se repoussent parce que les spires électroniques se rencontrent suivant une diree- tion entièrement opposée. Même mécanisme pour les répulsions de deux courants électriques.

Si.

, au lieu de se présenter l’une à l'autre suivant leurs faces, les deux molécules viennent en contact par leurs bords, il se produit, suivant le même mécanisme. une attraction par les bords quand le courant est en sens inverse dans les deux molécules, une répulsion, au contraire, quand le courant est dirigé dans le meme sens. Ces actions attractives sont également l’explication de la cohésion, de la pesanteur et de l’attraction universelle.

Si un grand nombre de molécules sont échafaudées régulitre- ment les unes sur les autres, nous avons un aimant avec ses (gies de force correspondant au trajet des’ électrons.

La spirale électronique d’un courant électrique, en s'établis- sant, oriente les molécules voisines du diélectrique de telle facon qu'elles se rangent suivant leurs bords le long de la spirale élec- tronique. Ces diverses molécules, en s'échafaudant alors les unes sur les autres suivant la spirale électronique, produisent le champ magnétique du courant.

Les molécules s'orientent de telle façon que le courant de Ja spire électronique le long de leurs bords se dispose parallèlement a la spirale électronique du courant.

Comment faut-il interpréter par notre théorie les phénomènes (induction électro-magnétique ?

Ces phénomènes sont constamment liés à la modification du champ magnétique qui enveloppe Pinduit, soit que ce champ se crée grandisse, soit qu'il diminue ou se détruise. La partie du circuit constituée par un échafaudage moléculaire de corps n'avant pas des propriétés magnétiques permanentes, dégage au moment de la formation ou de l'écroulement de l'édifice molé- claire un certain nombre d'électrons qui se jettent sur le cir-

cuit induit pour y donner naissance aux courants d’induction.

198

Montrons pour finir pat un exemple le lien qui unit entre elles les diverses manifestations de l’énergie.

Considérons un circuit fermé de pile.

Si le fil est de calibre suffisant, il y aura simplement des ma- nifestations électriques, un courant électrique constitué par lu propagation girante d’une spirale électronique le long d’un pont ionique conducteur.

Si le fil est trop mince, il s'échauffe, puis devient incandes- cent : c'est parce que les électrons, ne trouvant pas un nombre suffisaut de pouts iouiques pour eireuler, se désaxent et pro- jettent dans le diélectrique sous forme de rayons calorifiques et lumineux. Si le circuit est interrompu par un espace non con- ducteur, mais que la tension est suffisante pour vaincre cette résistance, il se produit une décharge sous forme d’étincelles avec dégagement et projection d'un certain nombre d’électrons avec grand diamètre de spire : ce sont les ondes hertziennes.

Si la décharge se produit dans un vide relatif, les électrons désaxés ont un diamètre de spire encore plus petit que les rayons lumineux; ce sont les rayons cathodiques ou les rayons £.

Enfin, si les rayons B ou cathodiques frappent certaines sur- faces, ils sont renvoyés avec des spires encore plus réduites de diamètre; ce sont les rayous A ou y.

Quant au magnétisme, c'est une propriété commune à tous les corps et liée à la structure moléculaire. Toute molécule est un minuscule courant électrique formé par une spirale élec- trouique en anneau fermé cireulant autour d'un noyau ionique. Les propriétés magnétiques des corps ne deviennent évidentes que quand les molécules sont échafaudées d'une certaine façon : dans les corps ferro-magnétiques seuls, cet échafaudage peut prendre un caractère de permanence : on se trouve alors en présence d’un aimant.

A PROPOS DU DIAGNOSTIC RADIOLOGIQUE DE L'ULCÈRE GASTRIQUE ET NOTAMMENT DE L'ULCÈRE CALLEUX

par le Dr Exxest RENAUX

` Le diagnostic d'uleère de l'estomac présente souvent des dith-

cultés considérables, et nombre d'auteurs se sont attachés à définir les éléments de ce diagnostie par les divers moyens que les laboratoires mettent à la disposition du praticien. En effet, lorsque l'ulcère évolue sans présenter les grands symptômes classiques : hématémeses, méléna, douleurs, hyperacidité, on se trouve parfois très embarrassé pour affirmer l'existence de la lésion.

Depuis quelques années, l'examen radiologique des voies di- gestives a pris une importance considérable. Les radiologues se sont habitués à vorr des choses dont la représentation sur l’écran avait jusque-là passé inapercue; ils ont fait apparajtre sur l'écran par leurs techniques des faits jusqu'alors insoupçonués. Les examens ont d’ailleurs renversé ou corrigé bon nombre de notions erronées qui avaient acquis droit de cité tant dans la physiologie que dans la pathologie des voies digestives.

Nous voudrions donner, à ce sujet, une vue d'ensemble sur quelques travaux parus dans ces six derniers mois, travaux qui apportent un faisceau d'éléments capables de faciliter dans bien des cas le diagnostic de l’ulcère gastrique.

Avant tout, 11 importe de fixer d'une façon nette et précise la technique à employer. Cerné et Delaforge (1) insistent parti-

(1) CERNE et DELAFORGE. Arch. des Maladies de UAppareil digestif, 8, 1910.

130

culièrement sur l'emploi de la crème comme véhicule du bis- muth. Ils estiment que la consistauce de cet aliment agréable à prendre permettra de mettre le mieux en valeur les réactions de l'organe à examiner. La solution gonmeuse bismuthée leur a paru déterminer une excitation insuffisante. Un autre point important consiste à n'opérer que sur un estomac parfaitement vide. Les auteurs étudient successivement les ulcères latents et les ulcères avec complications.

Les premiers peuvent évoluer sans aucun symptôme clinique; ils sont perçus radiologiquement par l'image d’un rétréeisse- ment qui, dans ces cas sera purement fonctionnel, spasmodique. Souvent, cependant, dans les cas plus avancés, on verra survenir des sténoses définitives qui se marqueront surtout à deux endroits de prédilection : le pylore et Punion du grand cul-de-sac au COTDS,

Dans le cas de sténose pvlorique, les effets sont souvent sem- blables, que Ja sténose soit due à un uleère ou à un néoplasme limité. Dans la sténose médiogastrique, les auteurs ont vu, en général, une seconde poche, un second fond se former au-dessus de la sténose: et cette région est parcourue par des mouvements péristaltiques très apparents. I] faut remarquer que ce « ford » existe méme quand la sténose ne constitue pas un obstacle sé- rieux au passage des aliments. Les auteurs croient, d’autre part, que la crème bismuthée met cette formation plus facilement en évidence que la solution gommeuse ou le repas de Rieder.

La biloculation peut être également la conséquence d’adhé- rences aux organes voisins (foie, par exemple) par suite de l'uleération. Dans ces cas, on verra Vestomae plus haut situé, parfois assez fortement oblique à droite. bien encore, lor- gane descendu à son niveau habituel, mais sur le trajet du corps. on constatera une déviation vers la droite. Si, enfin, il s'agit d'uleères sans complications, vest la présence d’un spasme annu- laire ou segmentaire avec ou sans douleur concomittante qui pourra confirmer un diagnostic en suspens.

Quelques auteurs allemands se sont aussi préoccupés du diag-

nostic radiologique de l'ulcère gastrique, particulièrement de

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l'ulcère pénétrant, ulcère calleux. La plupart de ces travaux out eu pour cause initiale les travaux de Jolasse, qui disait avoir pu mettre en évidence l'ulcère de l'estomac en constatant à la région lésée une tache bismuthique. Divers auteurs : Hau- dek, Faulhaber, Rieder, etc., pensent que cette opinion de Jolasse est tout à fait erronée. `

Martin Haudek (2) s'est livré à une série d'expériences chez l'animal, d’où il résulte que les faits avancés par Jolasse sont inexacts : la simple adhésion du bismuth à un ulcère plan ne donne pas une imege radioscopique spéciale; il faut, pour que cette image apparaisse, que lon ait affaire à un uleëre pénétrant. Tres souvent, dans ces cas, on verra un diverticule s’enfoncant dans le foie, par excmyle, et se rem) lissant d'aliment bismutné pour son compte propre, saus communication parfois avec le reste de la masse ingérée. Souvent même, on verra une bulle gazeuse surmonter la portion évaginée.

Faulhaber (3) a bien étudié ces cas de diverticule apparent sur Pésran. Dans 4 cas observés par lui, ila pu constater que le massage ne parvient pas à vider le recesus de l'aliment bis- muthé qu'il contient. Aussi l'auteur estime que l'on peut poser sans aucun doute le diagnostic d'uleère calleux quand on 10o- stale une ombre bismuthique bri ant le contour stonaral et présentant une forme de mamelon eu de champignon, ou bien eucore si l’on constate un ilot bismuthique séparé de l’eusemble. Ces recessus ne sont pas vidés par le massage. Le diagnostic e-t encore confirmé si l’on ob erve dans le voisinage une sténose en sablier. TI s'agit évidemment ici de sténoses persistantes et non de sténoses passagères et fonctionnelles. L'auteur considère d'aiiieurs ce seul signe comme suffisant jour imposer souvent le diagnostic d'uistre gastrique et il appelle Pattention sur ee fait que le rétrécissement parait beaucoup plus marqué sur l'écran qu'il ne l'est en réalité. lPeut-étre faut-il attribuer cetto

exagération de l’image à une contra ture réflexe surajoutée à la

(2) M. HiaUbDERk. Munch. Med, Woch. {910 Nos 30 et 17. (3) Faveni. Minch Med. Woch. 1910 10,

EE ee a ee

132

suite de l’ingestion de l'aliment. Sur 15 cas d’estomac en sa- blier, 10 étaient dus à un ulcère. Evidemment, il faudra tou- jours mettre ce symptôme en rapport avec l’ensemble des symp- tômes cliniques.

Les observations de Rieder (+) et de Reiche (5) confirment les faits signalés par les auteurs précédents.

Quelles conclusions tirer de ces quelques travaux ? Elles tous paraissent bien évidentes : Toute affection gastrique non ou mal définie impose l'examen radiologique. On sait trop combien sournoisement peuvent évoluer les ulcères de l'estomac, et kien des fois la radioscopie permettra de diagnostiquer un ulcere insoupgonné, En second lieu, lorsque le diagnostic d’ulcère est posé, il est nécessaire de le contrôler sur l’écran. Il est bien certain qu'un ulcère à allure pén ‘trante est justiciable d’un tout autre traitement et impose un pronostic plus sévère qu’un ulcere

plan.

(4) RiEvEr. Münchener Med. Woch. 1910 Ne 48. (5) REICHE. Munch, Med. Woch. FN Ne L.

IL

SUR UNE NOUVELLE MÉTHODE D'INTRODUCTION

DU

RADIUM DANS LES TISSUS

par MM. HARET, DANNE et JABOIN (1)

Nous avons commencé l'étude de notre nouvelle méthode dës octobre 1910. Cette méthode consiste à introduire des ions radium dans l'organisme. À cet effet, on opère une électrolyse suivant le procédé habituel, l’électrolyte étant constitué par une solution aqueuse d’un sel de radium pur.

Nous nous sommes livrés à toute une série de recherches sur le lapin, sur la génisse et sur des malades, sans occasionner au- cun accident chez les sujets en expérience (2).

Un premier lapin a été soumis à l'électrolvse, en plaçant l'électrode positive de charbon sur la face postéro-externe de la patte gauche, préalablement rasée; cette électrode était munie d’une compresse de gaze, imbibée avec 22 centimètres cubes d'une solution aqueuse radifére au microgramme, c'est-à-dire conte- nant 22 microgrammes de bromure de radium; la patte de lani- mal a été ligaturée avec du caoutehouc, à la racine du membre, au-dessus de la compresse.

L’électrode négative, constituée par une plaque d'étain re- couverte d’une compresse, a. été placée à la partie lombaire droite, qui avait été rasée également avant l'expérience. On lance le

courant : la période d’établissement de 0 a 30 milliampères

(1) Note transmise à l'Académie des Sciences dans la séance du 13 mars 1911. Cette note a fait l.objet du pli cacheté 7603 déposé à l'Académie des Sciences dans la séance du 14 novembre 1910.

(2) Nous avons effectué toutes ces expériences avec la collaboration de M. Faivre..

ne E

dure 23 minutes, cette intensité persiste pendant 30 minutes, puis la période de décroissance jusqu'a O dure 5 minutes. L'animal est sacrifié, Ja partie de la patte traitee divisée en trois couches longitudinales superposces, Fos mis également de cote. Nous avons alors recherché le radium dans chacune de ces couches, apres destruction de la matière organique, calcination avec tral- tement par le carbonate de soude et reprise par i eau acidulee, puis nous avons dosé ce radium, au bout de plusieurs jours, par la méthode de emanation, au moyen du quartz piézo-électrique, en effectuant les corrections nécessaires, Nous avons trouvé suc- cessivement ` dans la première couche, O micer. 15; dans la deu- xieme, Oo micer. I1; dans la troisième, O mier. OF; dans les os, 0 micer. 059 de sel de radium,

Un deuxième lapin a été soumis a des experiences analogues sans ligature de la patte. La patte droite n'a été traitée qu'une fois, tandis que la patte gauche a été soumise à deux électrolyses successives à sept jours d'intervalle, L'électrode positive a été chargée chaque fois avec 20 microgrammes de bromure de ra- dium placés dans 10 centimetres cubes d'eau. Apres le sacrifice

de Panimal, nous avons trouvé les résultats suivants :

Patte droite Patte gauche (1 application) (2 applications) Microgvamines Microgrammes DGGE as sas nee 0.058 0.11 Aponévrose `... 0.017 0.042 Fissu musculaire ......... 0.026 0.07 Tissu entourant los oo... 0.02 0.04 EE (0.0: 0.05

L'examen de ces chiffres démontre que les applications suc- cessives semblent additionner les quantités de sel de radium ac- cumulces.

Un troisieme lapin a été soumis à cinq électrolyses successives, à sept Jours d'intervalle, avec lélectrode positive chargée, cha- que fois, de 20 microgrammes de bromure de radium. Apres

sacrifice, nous avons trouvé, dans la peau, 0 micgr. 03 de sel de

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radium; dans l'aponévrose, 0 micgr. 02; dans le tissu muscu- laire, 0 micgr. 09; dans les os, O micgr. 08.

Pour démontrer que la pénétration du sel de radium était due a l'électrolyse, nous avous appliqué, pendant 40 minutes, sur la cuisse droite d'un quatrième lapin, une compresse imbibée comme pour nos experiences précédentes, Apres la mort de l'ani- mal, le radium a été cherché dans Ja partie sous-jacente a la compresse. Seule la partie externe de la peau en contenait U micgr. G25, alors qu'il n'y en avait pas trace dans l'aponévrose, le tissu musculaire et les os.

Eutin, la preuve de l'innocuite de ces experiences nous à ete fournie pur la survie d'un lapin traité depuis deux mois, lequel a augmenté de poids et parait en excellent état.

Nous avons répété ces expériences sur une génisse. Sur le men- bre antérieur, préalablement rasé et lavé, il a été placé à la face externe, comme électrode positive, une compresse imbibée d'une solution de 20 microgrammes de bromure de radium. Une autre compresse, imbibée d'eau pure, a été placée sur la face interne du même membre et reliée au pôle négatif. On fait passer 20 mil- lampères pendant 30 minutes. Après la séance, la région est lavée et l’animal sacrifié vingt-quatre heures apres l'expérience : la partie du membre traitée, qui mesure alors 7 centimetres d'épaisseur, est sectionnée en sept parties d'environ 1 centimetre, sauf pour la peau, l’aponévrose et l'os. Les dosages du radium

accumulé ont donné, en microgrammes, les résultats suivants

Microgrenimes

l. Peau (compresse positive) ............ 0.061 22 ALPONEVIOSE degen e , 0.019 3. Tissu musculaire ........................ 0.025 +. Tissu musculaire ........................ 0.017 et Os (milien) 24 AS E gege 0.025 6. Tissu museulaire ........................ 0.017 1. Peau (compresse négative) ........... 0.012

Une série d'expériences a été faite sur des personnes. Chez l'une d'elles, on a recueilli de Dune dans laquelle on a pu dé-

celer la présence du radium.

136

On peut done conclure de ces expériences: A

Que le radium passe dans les tissus par ionisation;

Que l'ionisation est nécessaire, lorsqu'on ne fait pas d’ef- fraction de la peau, pour porter le radium dans les tissus sous- cutanés, l'application de conpresses imbibées d'une solution ra- difere n'étant pas suffisante;

Que la pénétration de Vion radium se fait à une grande profondeur (génisse);

Que la circulation sanguine reste indépendante de ce trans- “port, puisque dans la première expérience, en dépit de la liga- ture, nous avons trouvé du radium dans les tissus musculaires et dans l'os;

Que le séjour du radium persiste un temps suffisamment long dans les tissus pour permettre, par des séances d’ ionisation “successives, à quelques jours d'intervalle, d'en obtenir une quan- lité assez grande dans les tissus pour en attendre des résultats thérapeutiques :

Que les effets de cette ionisation ue sont pas nocifs pour l'animal en expérience.

Des applications sur divers malades ont démontré que la péné- tration de Pion radium provoque une action sédative manifeste et que certaines tumeurs diminuent rapidement par l'effet de

cette nouvelle méthode d'introduction du radium dans les tissus.

INSTRUMENTS NOUVEAUX

L’Appareil radiographique UNIPULS

par l'ingénieur BREINING (Bruxelles)

Le choix d'une installation radiographique ne laisse pas que d'être souvent des plus embarrassant. Ce n’est qu'après plusieurs années d’expérimentation générale que l'ingénieur peut rensei- gner le médecin d'une façon exacte sur la valeur d'un appareil.

Les deux appareils, l’appareil /déal et l'appareil Unipuls, dont il est question ici, ont chacun des mérites différents et des indications partieulières : tous deux doivent être branchés sur un secteur de la ville; on peut les relier à des courants continus de 110 ou 220 volts ou à des courants triphasés de 45, 50 ou 60 pé- riodes.

L'appareil Zdéal, construit d'après un tout autre principe que l'appareil Unipuls, a répondu pleinement aux exigences les plus . sévères : il est d’un fonctionnement sûr, d’un maniement excep- tionnellement facile, ne produit pas de courant de fermeture et donne un rendement intensif. Le nombre d'appareils de ce genre fournis jusqu’ici a dépassé toutes les prévisions ` d’ores et déjà, il paraît bien certain que ce dispositif, abstraction faite éven- tuellement de quelques perfectionnements d'importance secon- daire, continuera à donner tel qu'il est toute satisfaction. De nombreux radiographes ont publié des rapports très élogieux sur cet appareil.

Dans ces derniers temps, on s’est efforcé de réduire le plus pos- “ible la durée d’exposition. Klingelfuss de Bâle, lord Raleigh, le D’ Grédel de Manheim, les ingénieurs Koch, Dessauer et Ro- senthal, ont travaillé avec succès à la réalisation de ce but. Peut-

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étre certains ont-ils cherché à exagérer la note et ainsi des dis- positifs plus ingénieux que pratiques ont été preconises, Quoi qu'il en soit, la technique est arrivée à l'heure actuelle à con- struire des appareils instantanés parfaitement utilisables en pra-

tique courante.

APPAREIL UNIPULS.

Distinguons d’abord les poses rapides et les poses tres courtes, c’est-à-dire réellement instantanées. Les poses rapides ont une durée de une à quatre secondes et permettent maintenant de ra- diographier en ce temps tous les organes, à condition qu'il soit fait usage d’un écran renforçateur. L'appareil 7déal convient particulièrement bien à ce genre de radiographie, mais il n'est

139

pas en état de donner des résultats satisfaisants avec des poses de 1,900 a 1;10 de seconde.

L’appareil qui convient à ces expositions instantanées est l Uni- puls; il est pourvu d’une bobine de construction spéciale pour la production du courant de haute tension et il nous permet de ra- diographier un organe avec une seule décharge inductive; les perfectionnements apportés daus ces derniers mois à cet appareil sont tels qu’il mérite d'ètre recommandé à tout le monde. Les temps d'exposition appropriés varient de 1/200 à 1,300 de se- conde.

Ces expositions instantanées donnent une grande finesse aux images radiographiques : avec elles, nous n'avons plus à tenir compte des mouvements volontaires ou involontaires et des pe- tites secousses dues aux battements artériels; avec elles, nous ob- tenons des images très’ nettes des organes toujours en mouve- ment, du cœur, des poumons, de l'estomac.

L'énergie électrique traversant le tube de Routgen et engen- drée par une seule décharge inductive est amplement suffisante pour donner une épreuve irréprochable, très fouillée, du crâne, du thorax, de l’estomac, etc., à condition, bien entendu, qu’il soit fait usage de l'écran renforçateur Sinegran. Mais nous ne pouvons obtenir ainsi la radiographie du bassin que chez les jeunes sujets : c’est la la limite du rendement atteint ac- tuellement par l’Unipuls. Faut-il ajouter que les épreuves moins difficiles que les précédentes viennent très bien, même sans emploi d'écran renforçateur ?

En faisant abstraction de ces radiographies faciles obtenables sans emploi d'écran, nous pouvons dire que l’Unipuls, avec les avantages inhérents à tout appareillage instantané, convient à tous les cas il n'y a pas de contre-indication à l’emploi du Sinegran. Un simple tour de manivelle suffit à la radiographie dans la majorité des cas.

Mais s’agit-il de radiographier un bassin d’adulte ou toute autre région exceptionnellement difficile, il faut alors lancer dans le tube plusieurs décharges inductives successives : deux,

trois, quatre tours de manivelle, rapidement exécutés et produi-

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sant deux, trois, quatre décharges rapides suffiront à l'affaire ei ` ne viendront en rien compliquer les manipulations.

Un simple commutateur permet de faire travailler l'appareil UCnipuls avec un interrupteur Pecord ou Welnelt, avec un inter- rupteur à diélectrique gaz ou tout autre type et de procéder à la radioscopie, à la radiothérapie à la radiographie lente. En raison du fort rendement de la bobine Unipuls, les temps de pose seront naturellement raccourcis si on se sert d'un interrupteur Record Wehnelt (environ dix secondes pour un bassin, sans écran renforcateur), Pour utiliser le courant alternatif, il faut faire usage d'un transformateur : des soupapes ne sont pas très recommandables pour redresser le courant alternatif.

L’appareillage se compose d’une bobine Unipuls doué d'un rendement intensif, et bien isolée avec une enveloppe d’ébonite, d'un interrupteur donnant à volonté une ou plusieurs décharges inductives et d'un tableau de distribution avec fusibles, inter- rupteur général, commutateur, lampe et amperemetre de pré- cision.

Il comprend, en outre, un interrupteur Record ou tout autre interrupteur, pour la radiographie avec pose, la radioscopie et la radiothérapie; une petite table roulante permet d'exécuter toutes les manipulations à distance.

La bobine et tous les accessoires sont logés dans une armoire de chêne tres élégante, dont les dimensions sont : hauteur, 1"50; largeur, 140; profondeur, U"S0. A la partie supérieure de lar- moire, nous avons deux prises de courant à haute tension, reliées à l'ampoule au moyen d’un dispositif à contrepoids, un spinter- mètre, une soupape plateau-points à distance explosive régla- ble et un milliampèremetre pour haute tension (100 milliam- pères), avec condensateur protecteur et support. Le poids total de l'armoire est de 430 kilogrammes.

A cet appareillage est joint enfin un statif porte-ampoule avec pince pour Pampoule et avec dispositif protecteur pour protéger le patient en position debout contre les décharges électriques.

Cet appareillage répond donc, d’une façon réellement prati-

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que, à toutes les exigences et à toutes les aspirations raisonnables du praticien. Le jour nous disposerons d'ampoules meilleures, de plaques plus sensibles et d'écrans renforcateurs plus efficaces, ce jour se trouvera réalisé le vœu exprimé depuis longtemps par les médecins, à savoir l'obtention facile et certaines de bonnes

épreuves dans les conditions les plus désavantageuses.

REV UE DE LA PRESSE

Radiodiagnostic

Méret. Corps étrangers de Voll. (La Normandie médicale, 1906, 16.)

A la suite d’un accident de travail, les experts se demandaient sil y avait un corps étranger dans l'œil ou dans l'orbite; l’oph- talmoscopie était impossible à cause de l’opacité des milieux de Pæil.

Le ID" Méret a employé le procédé de Grassmann, consistant à faire plusieurs radiographies dans diverses positions de l’œil.

Le malade est couché dans le décubitus latéral, Ja tête repo- sant sur un petit tabouret de 15 centimètres de hauteur. Le plan médian sagittal de la tête forme avec l'horizontale un angle de 30 degrés environ; ainsi la région temporale et non l’oreille ap- puie contre la plaque. la tête est calée en arrière et on fixe le compresseur en faisant passer le rayon normal par l’orbite. Il est indispensable que pour les deux ou trois poses successives, la position de la tête par rapport à la plaque reste la même.

Plusieurs cas peuvent se présenter :

L’objet n’est pas déplacé.

a) Il est intra-oculaire et coïncide avec le centre de rotation de Teil (cas très rare);

b) Il est extra-oculaire et se trouve dans l'orbite.

L'objet s’est déplacé quand l’æ1il regarde en haut (il est done intra-oculaire) ;

a) De bas en haut (il est dans l’hémisphère antérieur de l’œ1l) ;

b) De haut en bas (il est dans l’hémisphère postérieur).

Le blessé susdit avait un corps métallique dans l'œil, dans l’hémisphère antérieure, près du rentre de rotation.

Ip BrEnFArT.

~

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Beror et Cuareron. Double luxation congénitale du radius en haut et en arrière. (In Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. de Paris, 17, juillet 1910.)

Les luxations simultanées des deux os de l'avant-bras seraient tres rares (deux cas, d'après Hoffa), tandis que les Juxations con- génitales de la tête du radius seraient plus communes; 1} en seruit de même des Juxations unilatérales (25 observations) et des bilatérales (19 observations).

De nombreuses hypothèses pathowéniques ont été émises pour expliquer l’étiologie de ces luxations, hypotheses d’ailleurs in- suffisantes.

A l'examen, on sent la saillie formée par cette extrémité du radius rouler sous les doigts ou monter et s'abaisser suivant qu'on imprime au membre des mouvements de pronation, de supination, de flexion ou d’extension. Les mouvements de flexion, d’extension et de pronation sont conservés; seule la su- pination est limitée.

A la radiographie, la tête radiale apparaît en arrière de l’épi- condvle un peu au-dessus de cette saillie, en contact avec le bord de l’humérus: la capsule articulaire semble être épaissie ; le col paraît plus mince que normalement ` chaque radius mesure en effet au moins 1 centimètre de plus que le cubitus correspon- dant. La petite cavité sigmoide du cubitus, moins profonde que d'habitude, présente des saillies à sa surface, fait qui s'explique par l'absence (articulation des deux os à ce niveau. La struc- ture osseuse est normale, il n'existe pas de trace d’ostéite ni de périostite.

I s’agit done bien d’une double luxation congénitale du ra- dius, avec ses signes classiques : saillie de la tête radiale, mobi- lité exagérée de l'extrémité osseuse, allongement du radius, peristance des différents mouvements articulaires, absence de traumatisme et apparition dès la naissance: d’ailleurs la bilaté- ralité est un signe caractéristique d’une affection congénitale.

L'auteur a décelé chez ce sujet des signes indiscutables de syphilis héréditaire.

L. LEJEUNF.

Matxcot. Lésions de la colonne vertébrale chez un sinistré. Relation avec le traumatisme. (Tn Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. de Paris, 17, juillet 1910.)

C’est au point de vue de leur importance médico-légale et de

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la difficulté du diagnostic que l’auteur présente les cliches de ce cas.

Il s’agit d’un homme ayant fait une chute d’une échelle : les détails précis sur l’accident manquent, les certificats de premier constat faisant défaut. Au moment de la radiogra- phie, i] se plaint surtout de troubles fonctionnels du côté de Ja colonne vertébrale, marchant courbé, ne pouvant monter les es- caliers qu'à reculons et accusant des douleurs lombaires. Sur le lit radiographique cependant, il prend toutes les positions dési- rables et sort du cabinet en marchant comme tout le monde.

Un examen somatique, pratiqué par le Prof. Thomot, n'a pas révélé de lésions et l’on a pensé qu’il s'agissait de sinistrose.

La radiographie montre que la colonne vertébrale est plus transparente que normalement; les vertèbres dorsales ‘ne sont pas déformées, mais les lombaires sont tassées et élargies au vol- sinage des disques de conjugaison. Les apophvses transverses sont à peine visibles et les bords latéraux des corps vertébraux sont prolongés pur des crochets saillants, qui réunissent plus ou moins les vertèbres adjacentes. Il y a done décalcification par- tielle des vertèbres, tassement des corps et déformation des con- tours; 11 y a formation d’ostéophytes, et pas de fracture.

S’agit-11 d’une lécion consécutive au traumatisme, ou se trouve-t-on en présence d’une affection antérieure, telle que la spondylose rhizomélique, ou le rhumatisme vertébral ?

Dans la spondvlose, le ligament vertébral antérieur se calci- fie; les disques intervertébraux s’opacifient et les corps verté- braux ne se déforment pas.

Comme dans le rhumatisme, des ostéophites se sont formés, mais dans cette affection les disques restent transparents.

En réalité, il s’agit d’une spondylose traumatique, le trau- matisme ayant déterminé de l’ostéomalacie, d’où décalcification et tassement des vertèbres lombaires; puis à la phase ostéomala- cique a succédé une période de prolifération osseuse expliquant la présence des ostéophvtes.

D: L. LEJEUNE.

P. Przycont. De l’action des anévrysmes aortiques sur ie cœur (Ueber die Rueckwirkung der Aortenaneurysmen aufs Herz). (Mitteilungen aus den Hamburgischen Staatskrankenanstal-

ten, Bd. X, Hft 13, Hamburg, janvier 1910.)

Ce travail, basé sur soixante autopsies de sujets atteints d’ané-

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vrysine aortique, cherche à démontrer les deux propositions sui- vantes :

Les anévrysmes de l'aorte thoracique n'ont pas nécessaire- ment pour conséquence une hypertrophie du veutricule gauche;

Lorsque cette dernière existe, on peut l'expliquer en géné- ral par une sclérose généralisée du système vasculaire, une in- suffisance aortique ou une lésion rénale.

Quatre radiographies démonstratives illustrent cet ouvrage.

E. RENAvx.

Savy. Les pleurésies médiastines. (Progrès méd., 2 juill. 1910.)

L’auteur, après avoir étudié à divers points de vue ce genre d'affection, parle de l'examen radioscopique et donne d’après M. Destot, radiographe de l'Hôtel-Dieu de Lyon, les signes diag- nostiques suivants :

Formes à petit épanchement. On voit dans Ja variété an- térieure une légère bande grise qui double l’ombre cardiaque, passant à droite par le sein. Cette bande est uni ou bilatérale, suivant qu'une ou les deux plèvres sont touchées. Dans la forme postérieure, la ligne grise est juxta-rachidienne et parallèle à la colonne (Chauffard).

2 Formes à grand épanchement. --- Elles siègent ordinaire- ment dans le médiastin antérieur. Lorsqu’elles se localisent à la région postérieure, c'est toujours par une bande sombre justa- rachidienne qu’elles se révèlent.

Lorsque l’épanchement médiastinal siège à droite, la figure ra- dioscopique est celle d’un grand triangle dont la base repose sur le diaphragme, et cela par fusion de l’ombre de la pleurésie en- kystée avec l’ombre normale du cœur. Or, une péricardite avec épanchement donne également une ombre triangulaire analogue; mais il est à remarquer que dans ce cas l’ombre est animée de battements, car les liquides sont incompressibles et les pulsations cardiaques restent visibles malgré l’épanchement péricardique; lorsqu'une péricardite ne donne pas de battements à l’écran, c’est qu’il y a de la pleurésie médiastine de voisinage, bilatérale, et le fait est fréquent.

Dans la pleurésie médiastine droite, l'ombre triangulaire ne bat que du côté de la pointe du cœur, c'est-à-dire à gauche, car à droite l’épanchement pleural étouffe les battements contre le poumon compressible.

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En fin de compte, pou: distinguer si l’épanchement est uni- quement médiastinal ou également péricardique, il faut em- plover le procédé de M. Destot, qui consiste à insuffler légère- ment l'estomac, de facon à éclairer la partie inférieure du dia- phragme. Si ce musele, immobilisé par Vinflamimation voisine. apparaît alors bombant sur sa face inféieure, c'est qu'il x a un épanchement dans le péricirde, car la face inférieure du cœur n'est pas enveloppée par Ja plévre.

Losque la pleurésie médiastine siege à gauche, et que l'épan- chement est de quantité movenne, l'ombre pleurale se superpose a l'ombre eu: diique pour douner non plus un triangle à base in- férieure, mais pour simuler une ombre cardiaque qui serait sur- montée d'une aorte élargie: le diagnostic est alors à faire avec les affections de l'aorte, dont la pleurésie se distingue facilement par Pabsence de battements, Si Véponchement est considéable, on obtient alors une image triangulaire pseudo-péricardique, mais disposée inversement à celle qu'on obtient lorsque la pleu- résie est à droite.

Dr Brenrarr.

Pozzi et Proust. Contribution à l’étude des calculs de l’uretère pelvien chez la femme. Diagnostic et traitement. (Rerue de gynécologie, septembre-octobre 1909.)

Poirier distingue deux types dans la forme de l'uretète e Dans Pun, Vuretère présents à sa partie supérieure un rétrécts- sement, collet du bassinet on de T'uretere, suivant les au- teurs, et un deuxième rét-écissement à environ 15 millimetres de son orifice vésical : entre ces deux points rétrécis s'étend une dilatation fusiforme plus moins prononcée, Dans l'autre, on constate. en plus de ces deux points rétrécis, un troisième rétré- cissenent répondant au détroit supérieur ` deux dilatations fusi- formes, l'une lombaire, l’autre pelvienne, séparant ces points rétrécis: le deuxième type est aussi fréquent que le premier. »

Ces considérations anatomiques expliquent le mécanisme de Parrét des caleuls : ceux-ci siègent généralement au niveau de l'un des trois points normalement rétrécis.

Robinson a mesuré le diamètre de ces trois rétrécissements et trouve "AO pour Je supérieur, 4 millimètres pour le moyen et 25 pour l'intérieur, La fréquence de l'arrêt des calculs en ces {rois points s'explique ainsi aisément : Tes enleuls les plns fréquents sont ceux de l'extrémité. inférieure de l’uretére; puis

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viennent ceux de l'extrémité supérieure, et enfin ceux de la ré- gion moyenne.

Le rétrécissement inférieur est assurément, d'après tous les auteurs, le point le plus étroit de l’uretère. C’est la la raison principale de la fréquence plus grande des calculs à l'extrémité inférieure de l’uretère, mais ce n’est pas la seule. La courbure paraischiatique joue encore un rôle important sous ce rapport. Les deux uretères, du détroit supérieur jusqu’au point de leur abouchement vésical, forment les côtés d’un hexagone régulier : éloignés l’un de l’autre de 5 centimètres à la. hauteur du pro- montoire aussi bien qu'au niveau du trigone, ils sont au con- traire distants de 10 centimètres en regard de l’ischion, si bien que le conduit décrit à ce niveau une courbure presque angulaire à convexité externe, Cette courbure semble un peu plus marquée chez la femme que chez Phomme.

Cette particularité anatomique, ainsi que différentes autres considérations ,légitiment une étude particulière des calculs de l’uretère pelvien chez la femme. c’est-à-dire des calculs situés dans la portion du conduit qui s'étend du détroit supérieur jus- qu'à l'embouchure vésicale. Parmi ces considérations, citons les lésions concomitantes d’une inflammation du heoment large, les sensations que donnent souvent les ealeuls au toucher vaginal et la situation de ces calculs par rapport aux artères utérines et utéro-ovariennes. |

Les deux auteurs. en s'appuyant sur deux observations per- sonnelles, très détaillées, en s’appuvant en outre sur l'étude de 89 autres recueillies dans la littérature, cherchent à préciser di- vers points de diagnostic et de traitement.

Sous l’influence d’une contraction. d’un cathétérisme heu- reux, le calcul peut être expulsé: dans d’autres cas, au con- traire, il peut rencontrer un obstacle insurmontable. Deux éven- tualités peuvent se présenter alors : ou bien le caleul se trouve arrété immédiatement au-dessus d’un point rétréci et reste ab- solument mobile dans la portion sus-jacente, ou bien le calcul se fixe solidement et trouble alors au plus haut point la sécrétion urinaire. C’est un fait gros de conséquences pour l’avenir. Cet enclavement, révélé par la séparation endo-vésicale des urines, conduit à la lente mais sûre atrophie de la substance rénale, avec ou sans grande distension. avee ou sans infection : Phy- dronéphrose, la pyonéphrose ou Vatrophie simple du rein abou- tissent à la longue à la suppression fonctionnelle complète de la glande.

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Le calcul de l’uretère pelvien peut provoquer l’anurie, mais moins souvent que le calcul de l’uretère lombaire, d’après les statistiques de Morris, de Legueu et de Tenney.

Ce calcul crée par sa symptomatologie propre une entité mor- bide dont le diagnostic différentiel se pose principalement avec l'appendicite et Jes affections utéro-annexielles : pour établir ce diagnostic, les auteurs insistent sur l'importance des quatre re- cherches suivantes dont ils discutent longuement les données :

L'analyse méthodique de la douleur accompagnée parfois d’'hématurie ;

L’exploration de l'uretère par le palper et le toucher va- ginal;

La radiographie;

4 L'examen direct de Vappareil urinaire comprenant :

a) L'examen des urines pratiqué apres repos et après marche;

b) La séparation intravésicale des urines;

c) La cystoscopie;

d) Le cathétérisme des uretères,

Nous ne suivrons pas les auteurs, ni dans la discussion des données de ces différentes explorations, ni dans leur description des nombreux modes opératoires, ni dans leur analyse des 91 ob- servations publiées : ils s'adressent exclusivement à des chirur- giens et non à des radiographes.

Bornons-nous à citer, ne fût-ce que pour mémoire, toutes les méprises et toutes les erreurs auxquelles la radiographie pour calculose urétérale est sujette et qui se trouvent rapportées ici avec force détails : tels sont les phlébolithes, les fameuses taches du bassin, les conerétions calcaires vésieales, appendiculaires et para-intestinales, les dépôts calcaires dans les ligaments sacro-iliaques, dans les muscles iliaques et dans les vaisseaux utérins, les exostoses de l'os iliaque, la tuberculose calcifiée du rectum, les ganglions crétifiés, les kystes dermoides, les kystes du ligament large, Jes mvomes calcifiés et les grossesses extra- utérines.

D> Krynens.

Leven et Barrer. La chorée de Vestomac. (Presse médicale, 2 milet 1910.)

Les pathologistes essaient de prouver que les contractures et les spasmes gastriques ont toujours un substratum anatomique

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dans une lésion de Ja muqueuse, si minime soit-elle, Ils se refu- sent à admettre l'existence des contractures et des spasmes es- sentiels, c’est-à-dire apparaissant quand la muqueuse est entiè- rement normale.

En s'appuyant sur leurs recherches radioscopiques, sur les données de la clinique et sur les résultats du traitement, les au- teurs cherchent a démontrer l'existence de ces troubles moteurs essentiels : l’affection, qu'ils décrivent sous le nom de choréc de l'estomac et dont ils rapportent trois exemples cliniques ca- ractéristiques, répond à un de ces états.

La chorée de l'estomac se caractérise par une excitabilité mo- trice remarquable, pur une tendance aux spasmes et aux contrac- tures du muscle gastrique et de ses sphincters cardiaque et pylo- rique : elle se manifeste par des sYmptômes généraux très graves, généralement rebelles à la thérapeutique usuelle.

Selon les cas, on observe les aspects radioscopxjues suivants `

Le spasme ou la contracture du cardia est démontré par la pénétration plus ou moins lente du bismuth Iveopodé dans les- tomac ;

Le spasme ou la contracture de la région pylorique se tra- duit par la disparition plus ou moius complète de l'image de cette région, Cette image disparait souvent comme si la région était obstruée par un cancer. Lorsqu'il n'y a qu'uu spasme, après un temps assez court, le spasme cesse et la région pylo- rique, perméable à nouveau pour le lait de bismuth, redevient normale : d’où chances de confusion avec une tumeur à ce ni- Veil ;

Le spasme ou la contracture du sommet de la zone tubu- laire : d’où une biloculation gastrique plus ou moins prolongée, passagère ou permanente:

Des spasmes généralisés à tout l'estomac donnent naissance a de vélitibles mouvements choréiques. Ces spasmes varient constamment de siège et modifient à tout instant la forme et le calibre du viscère ;

5 À ces états spasmodiques se joint presque toujours l'aéro- phagie, qui est tantôt cause ou effet ou bien encore cause et effet dans la production de ces aspects radioscopiques si remar- quables à tant de points de vue différents.

Dr KLYNENS.

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SOULIGOUX et AuBouRG. Radiographie d’un rétrécissement du côlon descendant. (ln /ulliet. et Mém. de la Soc. de Radiot. med, de Paris, 17, juillet 1910.)

Les auteurs présentent des radiographies qui démontrent une fois de plus le grand intérêt qu'il y a à radiographier le gros intestin; cet examen a permis dans deux cas de préciser le diag- nostic de sténose intestinale et de faire le diagnostic du siège du rétrécissement.

La technique employée fut celle du lavement d'huile bismu- thee (un demi-litre d'huile d'olive et 100 grammes de carbonate de bismuth) passé au moyen de l'appareil classique avec soufflerie pour lavements lourds, suivi de la prise immédiate de Ja radio- eraphie, la plaque étant sur la paroi abdominale (ampoule Gun- delach, rayons 7, à 60 centimètres, 7 milli, 25 secondes). L'épreuve montre le dessin du rectum et du colon ilio-pel vien, mais le Javement bismuthé n’a pas pénétré dans le côlon descendant, ce qui permettait de supposer qu’un obstacle siégeait à ce niveau. Huit jours plus tard, dans le but de confirmer cet examen, on fit absorber à la malade un lait de 100 grammes de carbonate de bismuth, et la radiographie fut faite à la seizième heure apres l'ingestion. Sur l'épreuve ainsi obtenue, on voit le còlon ascendant, le colon transversal, le côlon descendant. Au mveau du côlon pelvien, il y a arrêt de P ombre; seul un mince filet de bismuth a traversé, ainsi que l'indique l'ombre qui se voit à travers la fosse iliaque interne.

L'intervention a montré qu'il existait bien un néoplasme au niveau de Punion du côlon pelvien et du côlon descendant, néo- plasme produisant la sténose.

Les épreuves radiographiques du second cas sont aussi démon- stratives.

Il n’est pas inutile de faire remarquer que les malades dont il s'agit étaient tous deux des sujets très corpulents, notamment. le second, pesant 121 kilogrammes, à paroi abdominale très épaisse, et que malgré cela le diagnostie fut très net.

D" L. LEJEUNE.

P. Aunorrc. La traversée du tube digestif. Radiographies successives de l’estomac, du duodénum, de l'intestin grêle, du cæcum et de l’anpendice iiéo-cecal, du gros intestin. (In Bullet. et Mém. de la Soc, de méd. de Paris, 10 oct. 1910.) .

Grâce aux procédés iapides dont nous disposons actuellement, Aubourg a pu obtenir de remarquables radiographies successives,

151

montrant la traversée du tube digestif, fixant ainsi l'heure à la- quelle chaque segment doit être radiographie, et permettant de tirer toute une série de conclusions pratiques sur le mode d’éva- cuation normale et pathologique de tel ou tel segment. TT est in- téressant, dit-il, de constater que le tube digestif entier agit par péristaltisme intermittent, et que plus on s'éloigne du début, plus l’intervalle des contractions est long. Les clichés qu'a pu prendre l’auteur montrent la progression d'un lait de carbonate de bismuth, depuis l'estomac jusqu'au rectum, et ce sont les no- tions actuellement acquises sur cette traversée du tube digestif, -que résume très brièvement Aubourg dans sa très intéressante

communication. Dr L. LEJEUNE.

P. Ausourc. Fonctionnement d’une gastro-anastomose dix an- nées après l'intervention. Radiographie montrant le mode d'évacuation de la bouche. Radiographie d’intestin grêle. (In Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. de Paris, 18, oc- tobre 1910.)

Le fonctionnement de la gastro-entéro-anastomose est parfait, trop parfait même, dit l'auteur, car des l'ingestion du lait de bismuth. le contenu de l’estomac s'évacue en entier dans le jé- unum en se dirigeant vers la fosse iliaque gauche, Sous le leu anastomosé, on ne trouve plus trace de liquide bismuthé, ce qui semble bien indiquer qu’à ce uiveau il y a une anastomose com- plete. Le fait le plus remarquable, c'est la rapidité du passage inmédiat du contenu de l'estomac dans Fintestin; dix minutes apiès lingestion du bismuth, Aubourg à pris une épreuve de l'intestin grêle, montrant d'une manière très nette les stries re- présentant les plis circulaires de Kerkring; la netteté est telle que l'on se rend bien compte qu’il n’y a pas de péristaltisme du- rant tout le temps de pose qui cependant a été de 22 secondes. Cette constatation infirme done l’opinion du péristaltisme con- tinu de l'intestin grêle. Chez cette opérée, le bismuth ne sé- jou. ue pas dans Pestomac, qui est. chez elle comme un cul-de-sac distendu de l’œsophage.

D: L. LEJFUNE.

Korsé. La radioscopie gastro-intestinaie. (La Gazette des eur, 2693, 1910.)

> ? ` R e ; L auteur indique d'abord l'usage du bismuth lycopodé ou non pour l'examen de l'estomac. Motilité, sécrétion, absorption, sont

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trois fonctions intimement unies, de telle sorte que si on con- nait bien l’une d’elles, la motilité par exemple, décelée par les rayons Ñ, on peut par déduction logique être éclairé sur les autres.

D’après le résultat de l'examen radioscopique, on règle sciem- ment. les doses et les intervalles de la médication hydrique. Par les rayons X, nous verrons plus d’une fois ou ou ne doit pas « faire promener leau » absorbée, car l'estomac atone se vide mieux quand le sujet est couché; i convient done de faire une cure d'horisontalité. Le clapotement de lestomac ne suffit pas pour le diagnostic d'une dilatation et pour nous guider dans la restriction des liquides. Un estomac ptosé chez une personne as- thénique congénitale clapote, mais se vide souvent bien; il est atone, mais sa motilité est encore suffisante.

I] n'est pas seulement utile de connaitre le séjour d’une eau minérale dans l'estomac pour établir à quelle distance des repas elle doit être ingérée, mais encore pour ne pas la laisser long- temps dans la cavité sr celle-ci, pour une raison quelconque, est hvperesthésique.

Cette radiologie œastrique, à peine esquissée, est done d'une utilité pratique dans le dosage des eaux minérales.

Aujourd'hui, on remplace volontiers la voie buccale par la voie anale quand l'estomac se montre intolérant. Mais cela a des Inconvénients faciles à comprendre, et on pourrait y obvier par une prudente administration buccale sous la surveillance der rayons A.

En tout cas, elle a deja fait ses preuves dans l'explication . pharmacodynamique des purgatifs salins, pour ne parler que de ceux-ci, qui intéressent tout particulièrement le médeern hydro- logue.

Lorsqu'on administre à un sujet une dose purgative de sulfate de soude ou de magnésie dans un repas bismuthé (1), ce mélange arrive dans le cecum comme à l'état normal, dans un laps de temps de quatre heures. Cette arrivée est reconnue cliniquement par lPauscultation de la région cæcale et par la radioscopie. Cette durée du parcours a été confirmée par Hertz expérimenta- lement sur deux malades, porteurs de fistules opératoires sur la dernière partie de l'iléon; en effet, le liquide éliminé par la fis- tule démontrait que le sel purgatif ne marchait pas plus vite

(1) Arthur HERrZ. Constipation and allicd intestinal disorders. Henri Frowde, éditeur, Londres.

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ni plus lentement que le bismuth. Les selles liquides, apres une première déposition smi-liquide, n'avaient pas non plus une concentration croissante de sel purgatitf. Au contraire, la plu- part des sels étaient éxcrétés par l'intestin le lendemain, lorsque la selle était déjà solide. Une moitié du sel iugéré était d'al, leurs éliminée par le rein dans un laps de temps de huit heures.

La première selle a apparu une heure et demie apres l'ubsorp- tion du sel purgatif, done deux heures et demie avant que le sel purgatif et le repas bismuthé soient arrivés dans le côlon ascen- dant. Par conséquent, l'interprétation rationnelle est la sui- vante : le purgatif salin a été absorbé par la muqueuse intesti- nale peu après son passage à travers le prlore et a produit sur l'élément névro-musculuire du côlou une hypersecretion et une hypermotilité du gros intestin. La théorie actuelle de la trans- sudation intestinale au contact du sel purgatif et de la muqueuse est donc erroné.

Voici une sorte de contre-épreuve : on donne à uu sujet un repas bismuthé à minuit; le lendemain, à 9 heures, on remarque sur l'écran l'ombre de tout le trajet du côlon. Une dose d'envi- ron + grammes de sulfate de magnésie a été alors donnée dans 230 grammes d’eau, suivie d’un déjeuner ordinaire. Une demi- heure plus tard, il y eut une selle semi-liquide abondante et l'ombre du côlon disparaissait totalement. ~

Les purgatifs salrns agissent sur le côlon exclusivement par Ja voie sanguine, sans accélérer la motilité de l'intestin grêle. Les purgatifs végétaux et l'huile de ricin agissent au contraire sur la motilité de cet intestin.

Dr BrexFait.

DrsTerxes. Radlographie du duodénum. (In Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol, méd. de Parts, ‘a° 18, octobre 1910.)

La traversée du duodénum par le lait de bismuth étant très rapide, de plus une notable partie de cette région étant masquée par l’estomac, on admet avec Holzknecht que l’on ne peut obtenir d’épreuve radiographique que de la première portion du duodé- num. Desternes, cependant, a pu obtenir une épreuve faite en une fraction de seconde, sur laquelle on peut voir la région infé- rieure de l’estomac, le pylore. et l’image du duodénum dans sa totalité et le début du jéjunum.

Lorsque le pylore occupe la position la plus déclive par rap- port à l’estomac, le lait de bismuth passe pour ainsi dire direc-

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tement dans le duodénum; quand, au contraire, il existe un cul- de-sac au-dessous du pylore, la bouillie bismuthee est, apres un temps plus ou moins long, chassée sous forme d'ondées, par les contractions péristaltiques de l'autre; mais dans l'un et l'autre cas le bismuth s'accuinulerait dans la première portion du duo- dénum que Holzknecht désigne sous le nom de « bulbe duodenal » et considère comme une annexe de l'estomac. D’après cet au- teur, le bulbe se viderait sous l'influence de contractions péri- staltiques régulières par décharges successives, et les différentes portions du duodénum seraient ainsi parcourues assez rapidement par Je bismuth finement et régulièrement fragmenté.

L'étude radioscopique et radiographique fait par Desterues confirme la descriptions donnée par Holzknecht.

Tl arrive qu'une minime partie du repas bismuthe passe de suite dans l'intestin, traversant le pylore et le duodénum pres- que sans arrét, mais le plus souvent ce n'est qu'après un temps variable que les contractions de l'antre apparaissent et chassent le bismuth daus le duodénum, 1l s’accumule en une masse opaque dans la portion à laquelle Holzknecht a donné le nom de bulbe,

L'un des clichés obtenus par Desternes montre, immédiate- ment sous le pylore, le bulbe duodénal, suivi d'une zone claire, véritable poche gazeuse duodénale; la seconde portion dont les contours, grace au bismuth, apparaissent tres nettement; puis une troisième portion, passant en partie sous l'estomac et suivie de la quatrième, l'angle duodéno-jéjunal. Le bismuth apparaît en masses compactes dans la première partie du duodénum qui remplit le rôle d'annexe de l'estomac et dans le jéjunum il progresse, tandis qu'il n'a laissé que des traces légères sur les troisième et quatrième portions, ainsi que sur le début du jé- junum, qu'il a traversé rapidement.

D: L. LEJEUNE.

BécrÈre. Présentation d’un radiogramme montrant sur le vi- vant l’image de l’appendice liéo-ceecal. (Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. méd. de Paris, 12 octobre 1909.

Il s’agit d’un cliché obtenu par l’auteur trois ans auparavant. c'est-à-dire à une époque l’on ne parlait pas de radiographie rapide et pour lequel une pose de cinq minutes fut nécessaire. Le sujet, une jeune fille de 22 ans, fut radiographiée ‘ans le décubitus abdominal, après ingestion d’un repas bismuthé,

155

L'épreuve montre la fosse iliaque droite au-dessus de l'articu- lation coxo-fémorale correspondante, le cœcum et le côlon des- cendant remplis de bisinuth et se présentant sous la forme d'uu cylindre vertical à base limitée par une ligne courbe à convexité inférieure et qui présente, à deux travers de doigt au-dessus de cette base, un des étranglements caractéristiques de l'intestin. À son extrémité supérieure se voit le côlon transverse, très re- counaissable également.

De l'extrémité inférieure semi-cerclée du cylindre cæcal se détache une ombre rubau‘née, contournée en S, large de 4 milli- - metres environ et longue de ð centimètres, se dirigeant en bas et en dedans vers excavation pelvienne. Le siège, la forme et les dimensions de cette ombre sont tellement caractéristiques qu’il n'est pus possible de douter ou elle représente l'appendice iléo- cecal,

L'auteur prévoit que la radiographie de l’appendice cessera de devenir une exception. grace à l'outillage nouveau dont nous disposons, et il se demande si cette méthode ne pourra pas nous aider à déceler les lésions de l’appendice. En tous cas, elle pourra nous renseigner sur le siège exact de cet organe.

Quant à la technique, voici celle que Béclère indique : il v a avantage à placer la plaque en contact avec la paroi abdomi- nale, à se servir d’un diaphragme localisateur et à recourir aux poses les plus courtes. L'introduction du bismuth se fera par la voie rectale sous forme de lavement, suivant les règles usitées, et l’on procédera immédiatement, ou presque, à la radiographie: ou encore par la voie buccale; dans ce dernier cas, l’auteur re- commande de faire ingérer au moins 40 grammes de carbonate de bismuth. Quant au moment d’opérer la radiographie, l’on sait que le temps peut varier dans des limites assez étendues; parfois deux heures après l’ingestion, on rencontre déjà les pre- mières ombres caractéristiques dans le cæcum; c’est au plus tard six heures après le repas que le remplissage du cæcum et du côlon ascendant est terminé. Il faut en général vingt-quatre heures au bismuth pour cheminer de l'estomac a l'ampoule rec- tale. Il sera donc bon de procéder à une série d'examens radios- copiques successivement espacés.

D" L. LEJEUNE.

AusourG. Radiographies de appendice liéo-czecal sur le vivant. (Presse médic., 28 mai 1910.)

Béclère parvint le premier à radiographier l’appendice iléo-

{58

cacal : Aubourg reproduit ici deux clichés qui moutrent le meme organe, i

Le premier cliché concerne un malade de "Aen ans : on y voit le cecum, mesurant D centimètres de hauteur et 5 centimetres de largeur. Au-dessous de son extrémité inférieure, on constate une ombre rubanée, large de 3 millimètres et longue de 6 centi- metres : c'est Vappendice rempli de bismuth. [] n'est pas pos- sible de reconnaitre son point d'insertion cæcale.

Le second cliché concerne un malade de 16 ans : on y voit le cecum ptosé, le côlon ascendant et l'appendice, long de 4 centi- metres et large de 3 millimètres.

Pour obtenir ces radiogrammes, l'auteur administra un lait de carbonate de bismuth et fit la radiographie à Ja dix-huitieme heure apres (gestion. Beelére obtint Ja silhouette de l'appen- dice à la vragt-deuxième heure.

Récemment Aubourg a pu obtenir l'image du cecum et de Pappendice, chez un enfant de 9 ans, à la huitième heure.

Dr KiyneEnNs.

Ivprz et Oxox. Le diagnostic de l’estomac en sabiier par les rayons X (The diagnosis of Hour glass stomach with the X Rays). (Arch. of the Roentgen Ray, 122, 1910.)

Le diagnostic de l'estomac eu sablier est un des triomphes de l'examen radioscopique et cependant ce serait une erreur de croire que ce diagnostic est toujours porté avec certitude : cer- tains cas ve diagnostic avait été porté ont été opérés et on a constaté l'absence du trouble en question: dans d’autres cas, le diagnostic n'avait pas été établi et cependant le malade portait un estomac à deux loges bien authentiques. Il y a done une réelle importance à étudier cette question.

I. a) Dans les premiers temps de la radioseopie stomacale, on examinait les malades plus spécialement dans le décubitus hori- zontal et on employait le lait de bismuth. [] arrivait que l'antre du pylore se remplissait de bismuth de même que le dôme sous- diaphragmatique et que l'on apercevait deux masses noires sé- parées: dans certains cas, l'aspect était absolument typique et l'on était conduit à poser le diagnostic d'estomac en sablier. Ac- tuellement, cette erreur ‘n’est plus à craindre parce que l’on pré- fere l'examen en station verticale et la soupe au porridge his. muthé,

b) La circonstance qui conduit le plus facilement à un diag-

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157

nostic erroné est la combinaison d'une forte atonie avec gastrop- tose; 1] se produit en ce cas un véritable estomac biloculaire fonc- tionnel.

L'estomae normal est un tuyau qui se moule sur son content ; sil v a ptose, le fond se trouve très bas et ce niveau descend tou- jours jusqu’à atteindre un maximum au fur et à mesure que la personne mange; mals eu même temps que le fond descend, la portion verticale s'étire, sa largeur diminue, de sorte qu’à un moment donné les parois sont accolées. À ce moment, les bou- chées qui viennent de l’æsophage s’arrétent à cet endroit et ne descendent que petit à petit. Il en résulte l aspect t absolument typique de l'estomac en sablier; or, si on examine le malade dans la position couchée, l'estomac reprend de suite aspect normal : le Fond remonte vers l’ombilic et la partie rétrécie s'élargit.

Quand la biloculation de l'estomac est fonctionnelle, le bol bis- muthé arrêté dans la partie supérieure à la forme d'un cône à sommet inférieur, qui s'allouge de temps à autre quand une partie descend vers le fond. Quand, au contraire, elle est orga- nique, il s’est formé une dilatation, le bol est beaucoup plus vo- lumineux et on peut voir que les parties qui descendent ne le font pas à partir du sommet du cône, mais bien par un pondu latéral; cet aspect, difficile à décrire en termes imagés, saute aux yeux lorsqu'on peut le dessiner.

c) Il arrive parfois que l’on constate à l'écran un estomac biloculaire: on opère et on ne constate pas ou presque pas de rétrécissement: on a avancé que dans de tels cas il s'agissait d'un spasme a l’irritation provenant de la présence d’un ul-

cére, que l’on trouvait d’ailleurs. Pour les auteurs, 1] ne serait

pas question de spasme, mais bien d’une fixation de l'estomac ; il y aurait une adhérence entre l’estomac et Je foie; lorsque le malade est debout, l'estomac pend et une partie de sa paroi, re- tenue latéralement, forme une espèce de bourse qui se remplit de bismuth.

IT. I] va des cas d'estomac biloculaire authentiques qui pas- sent inaperçus à l'examen radioscopique.

Lorsque la sténose du milieu de estomac est assez serrée, le repas bismuthé la traverse très lentement: 1] s’ensuit que le re- pas tout entier reste très longtemps daas la loge supérieure et que l’observation conclut simplement à l'existence d'un estomac particulièrement petit. Si on a soin de reprendre l’examen après quelques heures, on a l'aspect classique de l'estomac bilohé.

Ip Brexraïrt.

se aS a

Grornrr. Découvertes récentes par la radioscopie des maladies de l’estomac et de l'intestin (Recent advances in the roentgen diagnosis of diseases of the stomach and bowels). (Arch. of

the Roentgen Ray, 120, 1910.)

L'auteur recommande beaucoup de commencer examen de l'estomac par la radioscopie, et cela sans appuyer contre l’abdo- men, la pression amène en effet un déplacement des organes. La radiographie doit être réservée aux cas l’on désire une grande précision dans les détails.

Pour l’examen de l'intestin, la radiographie est néressaire: elle doit être prise le malade étant couché sur le dos et non sur le ventre.

L'examen doit être pratiqué consécutivement dans la station debout et dans Ja position couchée.

Les radiog-aphies doivent être très rapides: il y a Heu d'em- plover un écran renforeateur.

On reconnaît la pvloroptose par la mobilité du pylore qui. normalement. est fixe: en ce cas il y a aussi allongement et dimi- nution de diamètre de l’ectomae.

Dans la dilatation atonique. il y a augmentation de tous les diamètres, sauf à la partie médiane, aui est rétrécie (forme de large sablier); le péristaltisme est diminué et Vestomac ne s’adapte plus à son contenu.

Dans la dilatation par sténose prloriqne, i] v a. an contraire. hynertronhie de la museulatnre. `

Schlesinger veut que l’étroite hande elaire qui. sur les skia- grammes, sépare la chamhre à air de l’ombre de la pâte his- muthée soit due à la présence des sécrétions gastriques; dans Phvperacidité cette hande est plus large que dans l’hypoacidité.

Lors du vomissement. on voit parfaitement Vestomac remon- ter et se contracter violemment.

Un estomac normal auquel on fait ingérer un repas bismuthé double ne descend pas plus bas que s’il ne contenait qu’un repas simple; par contre, s’il y a atonie, il augmente proportionnelle- ment de volume.

A la Royal Society of medecine (Arch... 122. p. 160). Pav teur dit que les premières portions du repas hismuthé arrivent dans le cecum deux heures après Pingestion. surtout et. comme le fait Finzi. on a ajouté au repas de la gomme adragante.

D: BrENFAIT.

159 -

Leven et Barrer. Notions nouvelles introduites en médecine par examen radiologique de l’estomac. (Rapport présenté au Congrès de radiologie et d'électricité, Bruxelles 1910.)

Les auteurs ‘n'ont pas voulu faire de ce rapport une revue ge- nérale, un résumé des travaux déja parus sur cette question importante, mais ils attirent l'attention sur quelques questions relativement nouvelles, celles qui, à leur avis, présentent Je plus (importance et qu’ils ont étudiées depuis plusieurs années.

Laissant de côté la question de technique et celle de l'anato- mie, dont ils ne font que rappeler les points principaux, ils s'étendent davantage sur la radiologie pathologique de l'organe.

Rappelant que l'exploration radioscopique permet d'étudier la forme, la situation, les dimensions et le fonctionnement de l’organe. ils font ressortir qu’elle permet aussi de pratiquer une palpation directe en quelque sorte, et contrôlée par la vue, don- nant ainsi le moyen de localiser d'une facon précise la couleur ressentie par le malade.

Sans la radioscopie, cette localisation est vague, imprécise et souvent fausse: grace à elle, la localisation prend une précision remarquable et souvent imprévue: telle douleur, considérée comme douleur appendiculaire, fut souvent reconnue comme sié- geant au pylore.

La radioscopie a permis aux auteurs de confirmer l'existence de deux douleurs gastriques, essentiellement distinctes : la dou- leur solaire et la douleur viscérale.

II est important de dissocier ces deux douleurs, puisque le diagnostic, le pronostic et le traitement varieront suivant que l’on constatera chez le sujet la présence simultanée des deux dou- leurs ou Vexistence isolée de la douleur solaire, et rien n'est plus simple que cette dissociation.

La douleur solaire est due à T'hvperesthésie du plexus solaire. Elle est caractérisée par des accès douloureux d’intensité et da durée variables: le siege de ces douleurs est échelonné sur la ligne médiane, du sommet de l’appendice xvphoide à Vombilic, avec prédominance au creux épigastriques. Elles sont spontanées ou provoquées ou encore exagérées par la pression. La douleur solaire est la première variété de douleur gastrique. Quand elle existe seule, on est autorisé à admettre la dyspepsie simple non accompagnée d’une lésion viscérale, ulcére, cancer, syphilis, tu- berculose gastrique.

S’il existe une lésion gastrique, à cette douleur solaire vient s'ajouter la douleur viscérale localisée au niveau de la lésion.

160

La deuxième variété de douleur gastrique est la douleur visce- rale. dénonciatrice de la lésion gastrique, douleur toujours loca- lisée en un point fixe, douleur abdominale latérale: le siège la- téral de cette douleur viseérale s'explique très bien par la forme et la situation de l'estomac tel que nous le montre lexa- men radioscopraue.

Leven et Barret insistent sur la précision avee laquelle les ma- lades indiquent constamment le point douloureux viscéral, fixe comme Je mal lui-méme et correspondant exactement au siège de la lésion révélée et localisée par l'examen radioscopique.

Les auteurs citent à ce sujet woe observation très caractéris- tique d'une malade dont l'image radioscopique de lestomac montrant une déformation biloculuite et l'état cachectique tres prononcé laissaient supposer une lésion organique cancéreuse: une thérapeutique convenable fit disparaître Ja douleur solure, mais la malade continuait à maigrir. conservant une douleur viscérale fixe violente en un point 1étréei de l’image à l'écran. Soumise à un traitement mereuriel et ioduré, la douleur viscérale diminua dès la deuxième injection pour disparaitre définitive- ment.

Ces données sont d’une application fréquente. Si la radioscopie montre que la douleur est simplement une douleur solaire, sans aucune participation de douleur viscérale, on peut presque tou- jours affirmer la hénignité de la cause et la curabilité de laf- fection.

La radioscopie nous a obligé à renouveler la définition de la dilatation gastrique: elle nous a montré que le elapotage et son siège n’ont pas l’importance que l’on avait cru pouvoir leur at- tribuer. Les données radiologiques sur la forme et les rapports de l'estomac nous amènent à abandonner les procédés anciens d'exploration, trop imprécis et basés sur des notions qui, exac- tes sur le cadavre, ne sont plus applicables sur le vivant.

C’est l’étude du mode de remplissage du viscère qui permet de diagnostiquer la dilatation. L’estomac dilaté se remplissant comme un vase à parois inertes et flasques, le liquide s’accumule au fond, distendant la portion qu’il occupe. Les parois s’accolent dans la région vide de liquide et de gaz, simulant une fausse biloculation.

Ce mode de remplissage de l'estomac est pathognomonique de la dilatation, même si le clapotage fait défaut et si ses dimen- sions ne sont pas considérables.

Un estomac dont la limite inférieure est peu éloignée du pubis

161 -~

peut ne paa être dilaté, tandis qu'un estomac dont la limite in- férieure est voisine de l’ombilic peut être dilate.

Quant à l’ulcère de l'estomac, c'est surtout en étudiant Ja contractilité, le péristaltisme et le siège viscéral de la douleur, etc.. qu’on peut le diagnostiquer. L’ombre fixe, répondant à lar- ret d'une certaine quantité de bismuth au niveau de luleire, est un signe certain.

Considérant que étude du cancer gastrique a été mise an point par d’excellents travaux, Leven et Barret le passent sous silence pour s’étendre sur la question si intéressante des contrac- tures el spasmes gastriques essentiels; chorée de l'estomac.

Se basant sur leurs recherches radioscopiques, sur la clinique et sur les résultats de la thérapeutique, les anteurs apportent des preuves démontrant l'existence des troubles moteurs essentiels. Ils étudient, sous le nom de chorée de l'estomac, une maladie non décrite, fréquente, définie par une excitabilité motrice, par une tendance aux spasmes et aux contractures du muscle gas- trique et de ses sphincters cardiaque et prlorique, par des aspects radioscopiques spéciaux, et se manifestant par des symptômes généralement très graves, souvent rebelles à toute thérapeutique. Suivent deux observations très intéressantes desquelles les au- teurs concluent que chez les sujets dont il s'agit, l'aspect radios- copique de l'estomac présentait les particularités suivantes :

Le spasme ou la contracture du cardia, démontrée par la pénétration plus ou moins lente du bismuth dans l'estomac :

La contracture ou le spasme de la région prlorique indiqués par la disparition plus ou moins complète, mais passagère, de cette région sur |’écran:

Le spasme ou la contracture du sommet de la zone tubu- laire; la biloculation gastrique plus ou moins prolongée comme durée, passagère ou permanente, peut être ainsi réalisée :

Ces spasmes, généralisés à tout l’estomae, donnent nais- sance à de véritables mouvements choréiques. Ces spasmes va- rient constamment de siège et modifient à tout instant la forme ou le calibre de l’organe:

2" L’aérophagie se joint presque toujours à ces états spasmo- diques, étant tantôt cause, tantôt effet. ou le plus souvent cause et effet, dans la production de ces images radioscopiques.

Le traitement institué contre cette névrose motrice et sensitive de l'estomac, de l’hyperesthésie de la muqueuse, de l’aérophargie, de l'état général, a fini par amener lu wuérison persistante de ces sujets.

162

On est done en dioit de conclure à l'existence d'accidents graves liés à des spasmes essentiels en dehors de toute lésion or- ganique.

Leven et Barret passent ensuite à l'étude radioscopique de l'aérophogie dont ils rappellent les caractères essentiels :

° Augmentation de volume de la chambre à air;

Surélévation parfois extraordinaice de la moitié gauche de la voûte diaphragmatique ;

Transparence inusitée de tout l'abdomen:

4 Visibilité du bord inferieur du fore, qui n'apparait pas à l'écran normalement :

Présence possible de la pointe du cœur au-dessous de Ja voûte diaphragmatique.

Les auteurs étudient de même l'aérophagie chez le nourrisson.

Les faits nouveaux que renferme ce rapport le rend double- ment intéressant.

D' L. LEJEUNE.

SCHURMAYER. Diagnostic röntgenologique des fixations et dé- placements d'organes abdominaux (Pathologische Fixation bzw. Lageveränderung bei Abdominalorganen und die rönt- genologische Diagnosestellung). (Fortschr. a. d. Geb. d

Röntg., Bd XV, H. 6.)

La réplétion de l'estomac et de l'intestin à l'aide de pâtes bismuthées a permis le diagnostic radiologique des fixations anormales, des déplacements pathologiques des organes abdomi- neux, ou même, dans certains cas favorables, la photographie d’adhérences.

Pour examiner les organes abdominaux, on fait ingérer au patient une bouillie d'environ 300 grammes, contenant 10 p. c. de bismuth. Un premier examen à l'écran se fait dans la mati- née ou vers le milieu de la journée: il a plus spécialement en vue l'observation de l’estomac.

Généralement, apres six heures, l'estomac est complètement vidé de son bismuth: la masse principale de la bouillie se trouve alors dans le côlon, au-delà de la valvule iléo-caeale, dans Ta partie ascendante. Aussi dans la soirée pratique-f-on nn second examen : si le repas bismuthé est encore dans l'estomac, du moins en partie, ef Win pas encore cheminé jusqu'au côlon, on . peut conclure à une atonie gastrique: d'autre part, l'estomae étant vide, l'étendue plus on moins grande de l'ombre dans Vin-

163

testin permet de juger de la quantité de sucs intestinaux qui se sont ajoutés, c’est-à-dire de la fonction chylifère. Enfin, la me- sure de la quantité et Pexamen des selles d’après la méthode de Schmidt complètent l’examen radiologique et permettent ainsi de juger sérieusement les fonctions motrices et secrétoires des différents segments du tractus intestinal.

Pour ce qui regarde la technique de ces examens, qui sont gé- néralement longs, l’auteur conseille de se servir d’ampoules Müller à refroidissement à eau, d’une dureté équivalente à 5 à 6 W.

L’examen se fait concurremment avec la Rôntgenopalpation, c’est-à-dire la palpation systématique de l’ombre sous le contrôle des rayons X : tandis que la main droite fixe le patient, l’index et le médius de la main gauche, recourhés en crochet, s’enfon- cent au niveau de la région de l’ombre, en tâchant de la har- ponner; puis on fait subir à l’organe ainsi saisi des essais de mobilisation et l’on observe sur l'écran l'effet de Ja fixation sur la limitation des excursions diaphragmatiques, ce qui se produit en cas d’adhérences étendues.

Comme ces manœuvres nécessitent, d’une part. Ja liberté des deux mains, et, d'autre part, la fixation de l’écran. l’auteur a mis au point un dispositif spécial permettant de les réaliser l’une et l’autre. L’appareil tient compte en même temps d’une préser- vation effective de l'opérateur et rend possible Ja photographie simultanée de l’image radioscopique : l’auteur se sert A cet effet de plaques Afga très sensibles, et il n’est pas du tout nécessaire de faire des instantanés pour obtenir de bons radiogrammes.

Passons maintenant en revue les résultats de cette explora. tion :

I. Dans Les FIXATIONS : a) De Vestomic : les adhérences les plus fréquentes, les plus riches en conséquences cliniques et pa- thologiques sont celles qui sont situées dans les régions pylo- riques ou duodénales. Leur origine est double :

Les premières sont consécutives à la péricystite qui accom- payne la cholélithiase et les affections hépatiques. Beaucoup de coliques hépatiques sont dues, non pas à la migration de c:leuls, mais à de simples tiraillements sur la vésicule. Normalement l'estomac se trouve entièrement à gauche: dans le gonflement in- fammatoire du foie ou l’ectasie de la vésicule hiliaire. un con- taet intime s'établit entre ces organes et Vestomac: ce dernier est refoulé, déplacé: sa séreuse participe. par voisinage, au pro-

164

cessus inflammatoire: puis survient l'accalmie : le foie se retire, reprend sa position première, et les adhérences qui se sont consti- tuées attizent le pvlore vers la droite. Les cas de ce genre se trahissent par des coliques survenant. au moment du maximum d'activité du pylore et du duodénum, ou coincidant avec les contractions vésiculaires et l'évacuation biliure:

Dans un deuxième groupe, nous trouvons les adhérentes con- sécutives à lulcère et qui présentent un autre type que celu: décrit précédemment. L'estomac est déplacé davantage à droite: on a l'impression que les adhérences sont situées plus haut: le duodénum paraît fixé et se sent à la palpation sous forme d'un cordon dur: les parties cieatrieielles du prlore et du duodénui, devenues inactives et inertes, se trahissent sur l'écran. Les deux espèces d’adhérences peuvent d’ailleurs se combiner dans la cho- lélithiase s'accompagnant de symptômes hémoptoïques.

Les ligaments solides fixant l'estomac au système biliaire ou au côlon peuvent apparaître sur la radiographie: leur existence peut être confirmée par la rontgenopalpation; ils sont souvent de nature élastique:

b) Fixations du colon : l'angle droit du côlon peut être pris dans les adhérences prloriques, duodénales, hépatiques ou cys tiques. Cliniquement, ces adhérences se traduisent par des co- liques très témaces survenant plusieurs heures apres In terminal- son de la digestion et l'examen de l'ombre bismuthée montre qu'elles coincident avec le passage des matières du côlon ascen- dant dans le colon transverse. Les contractions péristaltiques du colon sont arrêtées,

IT. DANS LES DÉPLACEMENTS D'ORGANES ABDOMINAUX. - - 4) En- teroptose : elle accompagne habituellement l'abaissement total ou unilatéral du diaphragme. Celui-ci, même pendant la phase inspiratrice, occupe une position déclive, entrainant Ja disloca- tion des organes subphréniques. La position moyenne du dia- phragme du côté hépatique, mesurée sur la lene parasternale, correspond à la cinquième côte. Dans Vheépatoptose. la moitié droite de la coupole diaphragmatique suit nécessairement le mouvement d'abaissement du foie. Du côté gauche, la positiou moyenne du diaphragme est situés un demi-esprce intercostal plus bas, et dans la gastroptose, la coupole diaphragmatique s'abaisse manifestement de ce côté; de plus, Vombre cardiaque faisant habituellement corps avec le diaphragme s'isole.

Si la ptose se fait des deux côtés à la fois, nous avons l'image

Leg, LS

~- 165

de l'entéroptose typique : le diaphragme se tiouve d'une façon permanente dans sa position inspiratrice, ce qui étire les pou- mons dans le seus vertical. Outre l'immobilisation du dia- phragme, nous constatons que Je sinus diaphragmatique, au lieu de se présenter sous la forme d’un angle aigu, devient plus grand, s'ouvre; l'angle devient droit, tandis que la courbure du diaphragme s'étale, s’aplatit :

b) Néphroptose : elle est bilatérale ou unilatérale et accom- pagne souvent les ptases précédentes, Elle se reconnait à droite, sur l'écran, aux encoches tout à fait pathognomoniques que l’on observe sur la courbure hépatique du diaph'agme, au moment de l'inspiration, à l’union de son tiers médian avec le tiers extérieur. Le phénomène est suffisamment clair pour que l’on puisse l’observer méme chez des sujets gras, la palpation du rein est impossible. Sur le radiogramme, on notera les rapports du rein avec la douzième côte et les organes avoisinants; norma- lement, son pôle inférieur touche à peine le psoas et ne dépasse jamais la ligne qui joint les deux crêtes iliaques; 1] se trouve environ au niveau du corps de la deuxième ou troisième vertèbre lombaire ;

c) Gasteroptose : c'est la déviation du pylore de son assise normale sur le foie. Cliniquement, la ptose s'accompagne pres- que toujours d’ectasie gastrique, parfois d’atrophie concentrique de l’estomac. L’espace de Traube est abaissé, la grosse courbure descend jusqu’en dessous de l’ombilic. N’oublions pas que d’après les données les plus récentes, le pylore se trouve normalement a gauche de la ligne médiane. La radioscopie peut, dans la ca- chexie profonde qui accompagne parfois la gasteroptose, éclair- cir le diagnostic et écarter l’idée d’une tumeur maligne. Avant de procéder au lavage de l’estomac, il est parfois utile d’y re- courir, certaines dispositions rendant cette opération illusoire. Enfin, outre une valeur diagnostique incontestable, elle pré- sente de l’utilité pour le choix d’abord, pour le contrôle ensuite, de certaines interventions dirigées contre la dilatation stoma- cale : gastropexie, raccourcissement du ligament gastro-hépa- tique, gastro-entérostomie rétrocolique ;

d) Côlonoptose : déplacement du côlon en totalité ou d’un de ses segments. Comme nous l'avons dit précédemment, la réplé- tion du côlon ascendant a lieu au plus tard six heures après le repas de bismuth. Dans le cas de péristaltisme exagéré, l’ombre peut avoir cheminé plus vite et se trouver déjà dans le côlon transverse, ou même jusque dans le côlon descendant.

166

Le cæcun est parfais déplacé vers le bas. Le plus souvent, ce sont des déplacements de langle droit du colon ou du colon transverse auxquels on à affaire: eliniquement, oal s'agit de symptômes assez vagues consistant en une alternance de consti- pation et de diarrhées, en ballonnements, le tout simulant par- fois à s’y méprendre des crises d'appendicite. En cas de sté- nose de ces portions du côlon, de quelque nature qu'elle soit, les contractions de l'intestin grêle compriment les liquides intesti- naux, et la pression hydrodynameque qui en résulte se trouvant multipliée comme dans une presse hydraulique, se transmet sur la totalité de la paroi du côlon, qu'elle dilate, ainsi que le caecum et l’appendice.

L'auteur s'élève contre l'opinion de Holzkuecht suivant la- quelle les matières résiduelles passerarent rapidement à travers le côlon transverse et descendant, l’évacuation de ces portions se faisant en quelque sorte de facon explosive.

Les radiographies en série faites par l'auteur démontrent, au contraire, que le cheminement se fait d'une facon lente et pro- gressive. Toutetois le côlon peut se vider prématurément, C'est un fait connu en coprologie que l’ingestion d'abondantes ma- tières amvlacées peut produire une fermentation acide et provo- quer l'évacuation rapide des selles. L’abaissement du côlon transverse accompagne souvent la chute de l'estomac; mais elle peut être isolée, congénitale. Elle peut, elle aussi, entraîner une cachexie profonde et simuler une tuberculose intestinale,

Dans tous les cas, l'examen radioscopique doit chercher à ex- pliquer les phénomènes cliniques observés, au moyen de causes mécaniques ,et tirer de la les indications d'une thérapeutique rationnelle : elle suggère ainsi le traitement, elle le dirige, elle le contrôle. Car en dehors de la sanction exercée sur les inter- ventions chirurgicales, elle permet de suivre les résultats du traitement diététique ou physique. Actuellement, de très beaux résultats ont été obtenus dans le traitement des adhérences, en combinant la méthode thérapeutique physique avec l'injection de diverses substances médicamenteuses, telle la fibrolysine. Pour ce qui regarde en particulier la desmothérapie, disons que le bandage doit être bien immobile; des sous-cuisses l’empêchent de remonter: Ja forme en éventail est à conseiller; naturelle- ment, il faut qu'après son application, la ptose soit efficacement réduite, du moins partiellement. L'auteur cite quelques exem- ples de réductions, avec figures, dans des cas de gasteroptoses et de côlonoptose.

Disons entin, en terminaut, que l'exploration systématique des organes abdominaux à l’aide des rayons A peut dès mainte- nant, et dans un grand nombre de cas, remplacer avantageuse- ment la laparotomie exploratrice.

Ir G. PENNEMAN.

Barcray. Radioscopie gastrique : explication de quelques diffi- ouités de diagnostic (Gastric radioscopy : an explanation of some of the difficulties in diagnosis). (Archiv. of the Röntgen

Ray, 123, 1910.)

Apres quelques considérations générales, l'auteur décrit sa façon de faire. Il examine le malade dans la position debout et emploie tous les moyens de protection recommuaudables.

I] commence d’abord par exanuner la descente du bol bis- muthé dans l’œsophage et l’estomac, et alors seulement il fait avaler au malade la quantité nécessaire de porridge ou de pain trempé dans du lait, mélangée soit à du carbonate, soit à de l'oxychlorure de bismuth. Quand il a affaire à des personnes corpulentes, il augmente la proportion de bismuth afin de ren- dre l’image plus nette.

L’estomac normal a la forme d’un J; quand il est rempli, cette forme se maintient, le tube stomacal s’élargissant. Cela est a la tonicité de la paroi musculaire ; lorsque cette tonicité diminue, comme lors d’un dégoût subit ou de nau sées, la forme de l’estomac change, et sur le cadavre, ou toute tonicité a disparu, l’estomac est un sac aplati et non un tube.

L’auteur dit avoir observé souvent un réflexe inédit : lors- que l’écran, appuyé contre la poitrine, remonte, au cours de l'examen, et vient frapper par son bord supérieur le menton du patient, on voit tout à coup le fond de l'estomac s'élever, par suite d’une augmentation réflexe du tonus des parois. Cette remarque indique tout au moins le rapport étroit qui existe en- tre la tonicité de Vestomac et l’action du système nerveux. Aussi l’arrivée de la nourriture n’a-t-elle pas sculement pour effet d'activer la sécrétion du sue gastrique, mais aussi la toni- cité de la muqueuse. C’est pourquoi l’estomac des gourmands n’est pas atonique, alors que c’est le contraire pour l’estomac de celui qui n'a pas faim.

Lorsque l'atonie est extrème, on voit le repas bismuthé des- cendre directement dans le bas-fond de l'estomac comme dans un sac, et ce bas-fond se trouve parfois au niveau du pubis.

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Daus ce cas le malade est de suite rassasié et on doit le forcer beaucoup pour Jui faive avaler la totalité de son repas. Si on y arrive, on ne voit pas l'estomac se diliter en forme de tube qui s'élargit; on constate simplement que le bas-fond devient plus volumineux.

Il ne faut pas se hater de conclure à l'atonie, ear il yv a des causes d'erreur à envisager. C'est ainsi que l'estomac à jeun peut contenir du suc gastrique; l'estomac, plusieurs heures après un repas, contient encore de la nourriture; il en résulte que le

Le

indiquer à Fécran Ja forme d'un boudin.

bismuth, très dense, gagne de suite le fond et siv accumule, sans

[] se peut que l'on trouve à l'écran un estomac normal en J parfait et que lors de l'opération on ne rencontre qu’un sac flac- cide: c'est parce que la tonicité a disparu soit sous l'action anesthésiante du chloroforme, soit par suite des vomissements provaqués par la narcose.

Les mouvements péristaltiques sont souvent visibles, mais il est difficile de tirer des conelusions utiles à ce sujet; ils sont excités ou Inhibés par des causes multiples, telles que l’émotion du sujet, l'espèce de nourriture prise, et ainsi de suite. Quand ils sont particulièrement visibles, il y a lieu de se demander s’il n'existe pas un obstacle au pylore, un ulcère par exemple.

La tomicité et Ja péristaltique sont deux choses tres différentes et on ne peut couclure de l'existence de l'une à l'existence de l'autre, et réciproquement.

Pour conclure à une sténose, il faut s'assurer que dix heures environ apres le repas, le bismuth se trouve encore dans l'esto- mac, On sait aussi que dans les conditions normales, on voit du bismuth dans le cecum déjà quatre heures et demie et à l'angle sous-hepatique six heures et demie après le repas.

L'ulcére ou la cicatrice d'un ulcére vers le tiers supérieur de l'estomac provoque un spasme à cet endroit, et le bol alimentaire ne dépasse que difficilement ce point: pour assurer en toute sé- curite qu'il y a bien un trouble organique et non pas seule- ment une contracture fonctionnelle. 11 faut avoir constaté que le bismuth séjourne longtemps, au moins en partie, au niveau envisagé, il faut notamment qu'il en reste des traces alors qu’on a massé la région et qu'on a fait prendre du lait au malade.

De même que lou observe la contracture du pylore lorsqu'un ulcere un cancer siège dans cette région, de même on observe la contracture du cardia dans des conditions analogues. C'est

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ainsi qu'on reconnut à l'autopsie d'un malade qui présentait une forte dilatation de l’œsophage la présence d'un cancer ul- céré de la portion cardiaque de l'estomac; le cardia lui-même n'était pas rétréci, il permettait le passage de deux doigts. Un autre malade succomba pendant la gastrotomie : lui aussi avait l'œæsophage complètement dilaté et le cardia parfaitement perméable. l

Quand le repas bismuthé est retenu dans la moitié supérieure de l'estomac et qu'il s'y maintient malgré le massage, il y a beaucoup de chances pour qu'il y ait un obstacle mécanique; on peut conclure à la présence de cet obstacle si on cou<tate des mouvements péristaliiques dans la loge supérieure.

La présence des néoplasmes est difficile à constater. S'il s’en trouve dans le bas-fond, on peut remarquer une sorte d’encoche ou de contour irrégulier à la zone bismuthée, les vagues péri- staltiques cessent en ce point et réapparaissent au-delà. S’il y a un néoplasme quelque peu volumineux à la paroi postérieure de l'estomac, 1l arrive parfois que cette masse proéminente di- minue l'épaisseur du repas bismuthé en ce point et que l’on observe une zone correspondante moins noire.

On peut parfois conclure à la présence d'un ulcere du duo- denum lorsque l'on constate une ombre persistante à l'extrémité du prlore, ombre qui n'est pas atteinte par les mouvements péri- staltiques. Dans ces circonstances, on observe des mouvements péristaltiques plus nombreux et plus violents que d'habitude et on voit l'estomac se vider en un temps tres court, par exemple en une heure et demie, et le malade se plaindre d’avoir fai. La présence d’une partie du bol dans Je duodénum est tout à fait accidentelle; elle est due à l'existence de cicatrices ou de spasmes dans cette région.

Dr Brexrarr,

H. Morrwaxx (Hambourg). Des rayons X en urologie. (Zen- tralblatt f. Rantgenstrahlen, ete., 1911, Heft 1-2.)

Une étape décisive dans le progrès réalisé dans l'application des rayons X à l'urologie est marquée par l'introduction dans la technique du diaphragme compresseur par Albers-Schén- berg. Le criterium d'une bonne radiographie de calcul ré- nal fut défini par Ini : ombres bien visibles sur la plaque des apophyses transverses, de la XII’ côte et du psoas. Les oxalates donnent l'ombre la plus intense; puis viennent Jes différentes

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variétés de phosphates et en dernier lieu les urates dont le: formes cristallisées sont particulièrement perméables. On recom- mande encore de vider le tractus intestinal; Paeyr engage a insuftler de l'air (ou de l'oxygène). Un progres marqué est à l’introduction du diaphragme compresseur garni d’une éponge de Luffa (Sträter). Le diagnostic radiologique des reins devra être mis en parallèle avec d'autres, la cystoscopie, l’examen des urines, les méthodes d'examen fonctionnel de la sécrétion ré- nale. Albers-Schünberg a dressé une liste de 26 causes d'erreur dans le diagnostic radiologique des concrétions rénales. Les me- mes causes d'erreur se retrouvent dans la recherche des calculs urétéraux. La cause fréquente est constituée par les phléholites, parfois symétriques. L'erreur peut être évitée par l’introduc- tion de sondes opaques. Celles-ci révèlent aussi les anomalies de trajet des urétères vers la vessie; on peut être trompé par des concrétions prostatiques (Forsell); les calculs vésicaux parais- sent bien quand la vessie est remplie d'air ou d’oxygene, mais ce procédé est dangereux. Les diverticules de la vessie se voient bien après injection de collargol.

G. W.

Radiotherapie

(ETTINGER et FirssixGEer. Des anémies survenant dans les leu- cémies au cours du traitement radiothérapique. (Arch. des mal. du cæur et du sang, mai 1910.)

Un homme de 67 ans était traité par la radiothérapie pour une leucémie à type splénique.

En même temps que les leucocytes diminuaient en nombre, il se produisit une anémie qui cessa apres les irradiations, mais en même temps le nombre des leucocytes augmenta. Une se- conde série d’irradiations et le repos subséquent produisirent de nouveau le même résultat.

Un second malade, âgé de 33 ans, vit d'abord son état s`amé- liorer extrêmement : les globules blanes diminuaient en quan- tité alors que la proportion des globules rouges s’accroissait. Puis subitement la maladie prit une forme aiguë et le malade mourut.

Les auteurs pensent que les rayons agissent sur l’hémato-

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poiese, les globules blancs et aussi sur les globules rouges. Au point de vue du traitement, 1] y a un juste milieu à trouver pour rester dans les doses utiles et éviter les doses nuisibles; il faut done irradier avec grande prudence et surveiller continuellement les leucémiques en traitement.

D: Brenratr.

Rexé DEsrrars. Le traitement des leucémies par les rayons X. (Journal des sciences médicales de Lille, 11 juin 1910.)

Leucémie myéloide. Pas d’hypertrophie des ganglions, rate enorme, nombre très élevé de globules blancs avec mrélocytes abondants; nombre des hématies abaissé.

La radiothérapie fait peu à peu diminuer la rate. Après une légère augmentation des globules blancs, les myélocytes dimi- nueut momentanément, l’anéme diminue, Il se fait une décharge uratique au moment du maximum de destruction globulaire, d’où coliques néphrétiques ou hématuries.

Leucémie lymphatique. —- Hypertrophie ganglionnaire. Ac- tion des rayons X analogue à la précédente; le nombre des lym- phocytes, contrairement au cas précédent, ne se rapproche pas de la normale.

On n'obtient guvre de résultats que dans les formes chroni- ques; sous forme de rémission, on obtient une guérison appa- rente en soumettant périodiquement les malades aux rayons X.

D: BIENFAIT.

Ocpix et ZIMMERN. Valeur de la radiothérapie dans le traitement des adénopathles. [Gazette des hôpitaux, 87, 1910.)

L’adénopathie leucémique et le lymphosarcome seuls appel- lent obligatoirement le traitement radiothérapique. Mais vu les brillants résultats obtenus, les adénopathies bacillaires et les tumeurs aleucémiques en sont également justiciables.

L'observation clinique montre actuellement d’une façon pé- remptoire :

Que les adénopathies bacillaires au premier stade, mème les plus volumineuses, offrent à la radiothérapie un champ d’ac- tion des plus favorable;

Qu’au stade de suppuration la guérison est possible, moyen- nant l’évacuation préalable des fovers purulents;

3 Uu an stade d’atrophie seléreuse, les rayons n’ont plus d’ac- tion.

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C’est dans les adénites chroniques à évolution sous-cutanee, qui n'ont pas de tendance au ramollissement, que l'action des rayons est le plus remarquable.

Dès la première séance, si la dose de celle-ci a été suffisante, on voit les masses scrofuleuses diminuer, quelquefois après une phase de tuméfaction douloureuse. La disparition totale du gan- glion est exceptionnelle, et des chaînes ganglionnaires réduites par la radiothérapie il reste une espèce de micropolyadeénie.

L'évolution anatomique exige un temps app:éciable pour ef- fectuer son travail de régression. Au bout de cing à sept se- maines, on doit voir une régression manifeste; si, vers la dou- zième semaine elle ne s'était pas produite, il n’y aurait plus guère à espérer de l'action des rayons.

Technique. Au début de l'infiltiation bacillaire, alors qu'on ne constate encore que de l’empatement de la région ganglion- naire, sans adhérence à la peou, sans fluctuation, il faut faire à trois jours d’intervalle trois ou quatre séances courtes ne dé- passant pas 3/4 à 1 V (1 V 5 H) avec des rayons très péné- trants et filtrés au travers d'une lame d'aluminium de 5/10 de millimètre pour ménager la peau.

Après une dizaine de jours de repos, si tout s'est bien passé, recommencer de la même facon et conduire ainsi le traitement par petites séries de séances courtes.

Une fois l’atrophie obtenue, i] est indispensable de poursuivre les séances, afin de prévenir un réveil de l'affection. |

Dans le cas il y a du pus, il est nécessaire de l’évacuer par aspiration au moyen d'une seringue; il est utile de profiter de la circonstance pour injecter de l'huile 1odoformée ou de la tein- ture d’iode.

Quelques auteurs ont observé des phénomènes de généralisa- tion de la tuberculose à la suite de ce traitement; faut-il ineri- miner la radiothérapie ? Cela n'est pas certain, cette complica- tion pouvant, en effet, s’observer en dehors de tout traitement. Quant à la légère augmentation de température qui se montre parfois après les séances, elle existe aussi dans la leucémie et ne constitue aucunement une contre-indication.

Ip BrexrFarr.

Borvier. Le traitement radiothérapique des fibromes. Tech- nique et résultats. ( Za Tribune médivale, 1910, 26.)

L’auteur divise son sujet en différents chapitres : action des rayons X sur le fibrome; action sur les ovaires; influence

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de la ménopause précoce sur la tumeur: temps nécessaire a l'obtention de cette ménopause; technique employée et dosage; D résultats.

Non seulement les rayons A ont une action réelle sur les rè- gles qu'elles suppriment si la dose est suffisante, mais ils ont une action indiscutable sur les cellules fibromateuses.

L'action sur le fibrome est beaucoup plus rapide que l'action sur les règles, ainsi qu'en témoignent diverses observations. Nous prenons celle-ci comme exemple

« Le 26 juillet, j'ai commencé le traitement d'une dame ayant un fibrome très volumineux dépassant l’ombilie de deux travers de doigt: les neuf séances (trois pour chaque porte d’entrée), furent faites, puis les vacances arrivées, je ne revis cette ma- lade que le 27 septembre, deux mois ap és. Or, les règles exis- taient toujours et examen de la tumeur montra qu’il s'était fait une résorption très sensible du tibrome; celui-ci n'était plus qu'à deux travers de doigt au-dessous de l’ombilie ; il était done des- cendu de quatre travers de doigt et une diminution de même ordre de grandeur se constatait aussi dans le diamètre trans- versal.

» La régression continua encore pendant deux mois: les règles existaient toujours. »

Le médecin traitant, qui pensait que l'atrophie des fibromes ne pouvait s'expliquer que par la ménopause artificiellement produite, constata, à son grand étonnement, l'énorme diminu- tion de volume du fibrome de sa malade précédant le moment de la cessation des époques.

L'action sur les ovaires empêche les ovules d'arriver à matu- rité, puis provoque l’atrophie des ovaires, caractérisée par la perte des règles; cependant la sécrétion interne de l'ovaire con- tinue à se faire.

Pour agir sur cet organe, on doit irridier séparément chaque ovaire de facon à leur donner à chacun une dose de 2 à 3 unités I.

La diminution du volume du fibrome bien commencée par l'iradiation du fibrome, devient plus rapide encore lorsque les règles ne se montrent plus; il y a, à partir de ce moment-là. eu quelque sorte wae double action sur le fibrome, dont les di- mensions vont alors en diminuant et tendent à se rapprocher de celles de la matrice normale.

Le temps de traitement nécessaire pour amener Ja ménopause artificielle depend de la masse fibreuse placée en avant des ovaires et de lage de Ja femme.

174

Chez une femme de 40 ans ans ayant un fibrome de volume moyen, de la grosseur de deux poings, par exemple, on peut compter, avec la technique de Bordier, que les règles manque- ront le quatrième mois après le début du traitement. Chez une femme de 47 ans ayant un petit fibrome, les règles pourront ne pas venir après le deuxième mois de traitement. Si la tumeur de cette dernière était comme un fœtus à terme, cette femme de 47 ans sera encore réglée quatre mois après le début du trai- tement.

Voici la façon d’opérer de l’auteur :

La malade étant étendue sur une chaise-longue, l’ampoule est orientée de façon que sa direction principale passe par la région ovarienne droite. Une pastille de platino-cyanure est col- lée sur la peau dans cette même région. Un filtre d’aluminium de 1 millimètre, relié à une bonne terre (conduite d’eau), est appliqué sur l’abdomen à droite. La distance de l’ampoule (une Muller à eau), est en moyenne de 5 à 8 centimètres de la peau à la paroi de verre (diamètre, 16 centimètres).

L’irradiation est arrêtée lorsque la pastille a pris la teinte 9 forte de l’échelle chromométrique; suivant le rendement de ampoule, suivant l’ampérage au primaire de la bobine, le vi- rage demande de huit à dix minutes pour se produire.

La qualité des ravons employés est toujours de 10 à 12 degrés Benoist; le tube est donc très dur.

Le même jour, la même irradiation est portée du côté gauche. On laisse passer un jour avant d’irradier la partie médiane du fibrome; mais cette fois le filtre a 3""5 d'épaisseur pour que la pénétration ait lieu plus profondément et aussi pour mettre la peau des régions droite et gauche, déjà irradiées, à l’abri de la radiodermite: virage de la pastille à la teinte 0 seulement.

Un jour d'intervalle, puis reprise des irradiations à droite et à gauche, Je même jour: encore un jour d'intervalle pour la ligne médiane.

Enfin, une troisiéme irradiation est faite pour chacune des

trois portes d'entrée indiquées, mais le filtre pour la droite et

Ja gauche est pris de 1""5 d’épaisseur, celui de la région mé- diane étant toujours de 375.

Ces neuf irradiations demandent une dizaine de jours: on laisse reposer la malade pendant trois semaines et l’on s’arrange de manière que les règles aient lieu pendant le repos.

On recommence ensuite les mémes irradiations et l’on conti- nue ainsi jusqu'à ce que la guérison clinique soit obtenue, c’est-

GC ZE

175

a-dire jusqu'à ce que les regles aient bien disparu et que la tumeur ait subi une atrophie soit complete si le fibrome n’était pas volumineux, soit à peu près complete si le volume du fi- brome était très erand.

Les résultats sont superbes; on peut dite que si le fibrome ue dépasse pas la grosseur d’une tête de fœtus à terme, son atro- phie complète sera obtenue en cinq à six mois environ.

St le volume du fibroine est plus grand qu’une tête de fœtus, on ne peut pas affirmer qu'on en obtiendra l’atrophie complète : on doit s'attendre à une diminution seulement, mais à une dimi- nution considérable et telle que la malade n’en est plus gênée ; c'est ce qu’on peut appeler la guérison clinique du fibrome, puis- qu'il n’y a plus ni pertes, ni règles, et que le volume de la tu- meur est alors tellement réduit que les malades ne paraissent plus avoir le ventre plus gros qu’il ne convient pour leur taille et leur corpulence.

Les malades privées artificiellement de leurs règles éprouvent des bouffées de chaleur tout comme lors de la ménopause natu- relle; ces bouffées ne durent d’ailleurs pas aussi longtemps que celles de cette dernière. Elles passent après cing à six mois.

Ir BrexFair.

Radium

Cuevrier. Traitement préventif par le radium, des récidives des épithéliomas muqueux et glandulaires, après extirpation chirurgicale. (rch. d’électr. méd., 25 juillet 1910.)

L'auteur se défend de dire du mal du radium; il estime, au contraire, que c'est une des armes les plus actives dont nous disposons contre les tumeurs, mais i] désire s'élever contre Ja facou dont on en fait usage dans certains cas.

Laissant de côté les cancers conjonctifs, 11 ne veut s'occuper que des cancers épithéliaux, qu’au point de vue de la gravité il distingue en épithéliomas cutanés et en épithéliomsa muqueux et glandulaires.

Les épithéliomas cutanés simples sont généralement à marche lente; guérissant par des traitements divers, Chevrier admet que le radium, qui les guérit sans cicatrice, est pour eux le tral- tement de choix.

496 =

Les épithéliomas cutanés infiltrés, souvent ulcérés et avec re- tentissement ganglionnaire presque constant, résistent déjà plus à la méthode du rayonnement tel que l'a instituée Dominici, et l'auteur se demande si l’on peut se contenter pour eux de Ja radiumthérapie seule.

Les épithéliomas muqueux et ylandulaires ont présenté sous le traitement radiumthérapique des améliorations, mais Che- vrier tient à souligner que l’on n’a pas jusqu'ici eu une guérison définitive et durable, Des tumeurs, arrêtées dans leur évolution, plus tard se sont remises à évoluer; d’autres, qui avaient paru disparaître, ont reapparu dans le voisinage. L'auteur cite comme preuves de ce fait deux exemples : le radium, dit-il, a échoué parce qu’on lui demandait d'agir trop profondément et d'agir sur trop de cellules. TT faut, dit l’auteur, enlever chirurgicale. ment la fumeur, et demander au radium de détruire les résidus microscopiques oubliés toujours par le bistouri. Le radium doit done être le traitement préventif des récidives après extirpation chirurgicale. Chevrier croit qu'il est prudent, outre les applica- tions dans la plaie opératoire. d'instituer un traitement radium- thérapique transcutané au niveau de l'étape ganglionnaire sus- jJacente.

L'auteur conclut que l'emploi du radium seul contre les tu- meurs épithéliomateuses, muqueuses et glandulaires conduira à des échecs, tandis qu'en bornant sou rôle au traitement pré- ventif des récidives après extirpation chirurgicale, c'est lui as- sucer une efficacité certaine et bienfaisante.

IL Lesennr.

Lars Dose. Sur un cas de sarcome de l’amygdaie, traité par les rayons X et par le radium. (Arch. d’électr. médic.. 25 juil- let 1910.) |

L'auteur tient à rapporter ce cas pour montrer combien la ra- diumthérapie est supérieure à la radiothérapie, ou du moins comment elle peut la compléter.

IT s’agit d'un homme de 73 aus, présentant depuis deux mois une fumeur voluminense du pharynx et de Vamvedale avec en- vahissement des ganglions du cou du côté gauche. Aucune in- tervention chirurgicale n'étant possible, l'auteur se décide \ tenter le traitement radiothérapique. 22 H furent appliqués sur la tumeur du cou et 15 H sur Ja tumeur pharyngienne, le tout filtré au travers d'une lame de caoutchoue de 3 millimètres

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d'épaisseur. L’envahissement ganglionnaire continue à persister, mais trois semaines apres la tumeur du cou a régressé.

C’est à ce moment que l’auteur eut recours aux appli- cations de radium. Durant quinze jours, à raison de deux heures par jour, un appareil à vernis contenant 1 1 2 centigramane d’un sel d’activité de 500,000 fut appliqué: douze jours plus tard, la tumeur pharyngienne avait beaucoup diminué. Deux tubes d'ar- gent, contenant chacun 1 centigramme de radium, furent intro- duits daus la masse ganglionnaire et retirés une semaine après.

A ce moment, cette masse a disparu; il en est de même de la tumeur de l'amygdale; il persistait derrière la langue une tu- meur dure qui fut traitée également. L'auteur a appris que la tumeur du pharynx n'avait pas disparu complètement, et le traitement n’a pas été repris. Il s'agissait d'un sarcoma se rap- prochant beaucoup du Ivmphosareome, La diminution première des deux tumeurs fut due aux ravons X, mais la disparition de la tumeur de l’amygdale, et l'action secondaire produite sur la tumeur pharvngienne, sont dues aux applications de radium.

L'auteur fait remarquer qu'il était bien difficile de maintenir en place pendant le temps nécessaire les appareils radifères, qui génalent le patient, et que de plus il étoit malaisé de s'assurer que la position fut toujours exacte.

D L. LEJEUNE.

Janorx, Pharmaco-Bioiogie du radium. (Journal médi.c de Bru- relles, 25 août 1910.)

Il y a une grande différence entre une substance radifère et une substance radioactive. La substance radioactive est celle qui est exposée au ravonnement du radium : elle acquiert radioactivité indirecte et perd rapidement son pouvoir radio- actif. La substance radifere contient réellement du radium: par suite, elle prend une radioactivité permanente qu'elle ne per! jamais plus.

Les eaux minérales ne contiennent généralement pas de ra: dium en nature, ‘mais seulement de l'émanation : cependant des traces de métaux radioactifs ont été décelés dans certaines eaux minérales, comme celle de Kreuznach. de Bath, de Baden- Baden, de Eueques, de Dax, ete.

La plupart des eaux minérales radioactives doivent done leur pouvoir à de l'émanation dont elles se sont chargées par leur

passage sur des couches radiféres; cette cadioactivité est fugace,

178

baisse de moitié en quatre jours pour devenir nulle au bout de trois semaines environ. On peut donc dire d’une eau thermale qu'elle est vivante à la source et qu’elle meurt ensuite lente- ment pour devenir un cadavre.

On conçoit l’intérêt que comporte Ja conservation de la radioactivité : à cet effet, on peut emplover deux méthodes on peut remplacer l’émanation détruite par une émanation nouvelle. L'appareil d’Armet de Lisle et l'appareil Radiogénr réalisent, à des degrés différents de perfection, cette méthode: on peut encore ajouter un poids déterminé de radium qui four- nira à l’eau une quantité d’émanation rigoureusement égale à celle que l’on veut obtenir.

La radioactivation des eaux par addition de sel de radium a pour conséquence l’ingestion de ce corps, mais on sait depuis longtemps que des doses de radium, un million de fois plus élevées que celles nécessaires à la radioactivation des eaux natu- relles, n’offrent aucun danger.

L’émanation du radium donne des résultats dans les maladies rhumatismales et les inflammations chroniques et exerce une action sédative, analgésique incontestable.

Les boues naturelles des eaux thermales ont toujours joui d’une réputation indiscutée dans Je traitement de certaines ma- ladies, en particulier des rhumatismes. Elles tiennent, comme les eaux minérales, leur radioactivité non d’elles-mêmes, mais de ?émanation dont elles ont été chargées: on peut leur conser- ver leur radioactivité naturelle comme on le fait pour les eaux naturelles. Mais pratiquement on se sert de résidus de certains minerais avant servi à la préparation du radium; elles contien- nent, à côté de traces de radium, encore d’autres substances ra- dioactives comme l’actinium. On les emploie en bains et ap- pheations directes.

D: KLYNENS.

Douixicr. Sur la technique et les résultats de la radiumthérapie. (Journal médical francais, 15 juin 1910.)

L’outillage de la radiumthérapie se réduit : à des supports de toile ou de métal à la surface desquels du sulfate de radium est maintenu adhérent au moyen du vernis de Danne; 2 à des récipients tubulés de verre, d'aluminium, d’argent, d’or, ou de platine, hermétiquement clos, contenant un sel de radium à l'état de poudre sèche; à des ampoules de verre renfermant

179

soit une solution de bromure de radium, soit du sulfate de ra- dium en suspension dans un milieu liquide.

Les deux procédés principaux de radiumthérapie sont : Pir- radiation, qui consiste à exposer les organes au rayonnement provenant d’appareils contenant un sel de radium et |v radioactivation, qui consiste & injecter directement dans les tis- sus un sel de radium, lequel leur confère, par l’intermédiaire de son émanation, la radioactivité induite, c’est-à-dire la propriété d'émettre le rayonnement caractéristique des corps radifères.

I. L’IRRADIATION. Les deux façons essentielles d’ utiliser le rayonnement des appareils radiféres. Dominici les a dénom- mées la méthode du rayonnement composite et Ja méthode du rayonnement ultra-pénétrant.

La méthode du rayonnement composite est celle la quan- tité des rayons peu pénétrants (a et B ou B à l'exclusion des a) l'emporte de beaucoup sur celle des rayons les plus pénétrants (ravons y). Elle utilise : les appareils à sel collé sur toile ou «ur métal, en les entourant d’une gaine de baudruche ou de caoutchouc destinée simplement à les protéger contre les liquide: organiques: des appareils à sel meuble contenu dans des am- poules de verre ou des étuis d'aluminium : la quantité de rayons D l'emporte ici de beaucoup sur celle des rayons y, à cette con- dition toutefois que l'épaisseur de la paroi du récipient ne dé- passe pas 1 millimètre.

Ce qui caractérise cette méthode du ravonnement composite, c'est de procéder par applications de courte durée, d’être sou- vent destructive, de s'appliquer surtout au traitement des lé- sions cutanées superficielles.

La méthode du rayonnement ultra-pénétrant met en jeu un rayonnement essentiellement constitué par les rayons a et avec conservation d'un petit nombre de rayons B, lesquels se confon- dent, en raison de leur dureté, avec les rayons y.

Le propre de cette méthode est de procéder par applications de longue durée, d’être surtout régressive et de s’appliquer de préférence au traitement des lésions des muqueuses et des af- fections à siège sous-cutané et sous-muqueux.

Ce rayonnement ultra-pénétrant peut être obtenu soit avee les appareils à sel collé, soit avec les appareils à sel libre. Aux appareils à se] collé on superpose une lame de plomb de 4/10 de millimètre à 3 millimetres d’épaisseur : celle lame intercepte tous Jes rayons autres que les ultra-pénétrants. A l'écran métal-

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lique, on surajoute des feuilles de papier sur une épaisseur de plusieurs millimetres : ces feuilles interceptent les rayons secou- daires qui résultent de la traversée du plomb par les ravons y. enfin, l'ensemble, constitué par l'appareil radifère, l'écran de plomb et les rondelles de papier, est engainé de caoutchouc qui protège l'appareil contre les divers liquides organiques.

Dans les appareils à sel libre, le sel de radium est hermetique- ment enfermé dans des tubes métalliques : ces tubes sont utilis’s tantôt sans adjonction d'enveloppe, tantôt et de préférence, pla- cés dans un drain de caoutchoue, puis recouverts de gaze, afin d'arrêter le rayonnement secondaire.

Le rayonnement du radium produit la reduction ou la dispa- rition des phénomènes douloureux, des hémorragies d'origine angiectasique en diminuant le calibre des vaisseaux, de Plin- flammation et de la gangrène, des tumeurs bénignes et mali- unes. À ces effets se Joint une action de réparation et de cica- trisation. |

TJ. La Ranoacrivariox. - - Loinjection du sulfate de radium, à l'état de grains microscopiques en suspension dans une soli- tion isotonique avec le milieu sanguin, à démontré que le sulfate de radium pouvait séjourner jusqu'à un an et demi dans des terri- toires organiques tels que le tissu conjonetivo-vaseulaire, le tissu musculaire strié, le poumon, le foie, la rate, ete., et qu'une cer- taime quantité de ce sel pouvait être mobilisée dans l'appareil "za: uluite sanguin et y circuler dune facon continue comme en système clos.

Cette radioactivité à la fois locale et générale de lo-ganisme uwa eutraîné aucun trouble de la santé : il est permis de sup- poser qu'elle modifie la nutrition et particulièrement l'héma topoïese, |

DF KLYNENS.

Harrer. DAxxXE et Tanorn. La nouvelle méthode d'introduction du radium dans les tissus. (Académie des Sciences, 13 mars 1911.)

Cette méthode consiste à introduire du radium dans l'orga- nisme pur l'électrolvse, Les auteurs se sont livrés à toute une série de recherches sur le lapin, sur la génisse et sur des malades. Ils ont constaté que le radium passe dans les tissus par 1onisa- tion, mais que celle-ci est nécessaire pour l'introduction de ce radium sans effraction de la peau. La pénétration, indépen-

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dante de la circulation sanguine, se fait à une assez grande pro- fondeur, et le radium persiste un temps suffisamment long dans les tissus pour permettre, par des séances successives, d'en obte- nir une quantité assez grande pouvant donner des résultats the- rapeutiques.

Les etfets de cette ionisation ne sont d’ailleurs pas nocifs, et des applications sur divers malades, faites par le D" Harret, out démontré que l'ion radium provoque une action sédative mani- feste et agit favorablement sur certaines tumeurs.

ITAUCHAMPS.

Technique

Er. Henrarp. L'emploi de la radiographie stéréoscopique est indispensable pour poser certains diagnostics. (Annales de lu Soc. médico-chirurg. du Brabant, 31 mai 1910.)

La radiographie plane, dans deux directions perpendiculaires, n’est pas toujours possible : elle donne des résultats problémati- ques pour la main, l'épaule, le bassin et le thorax. En général, cette méthode est insuffisante quand il s'agit de diagnostiquer avec précision les fractures, les luxations, la situation des corps étrangers, etc.

La radiographie stéréoscopique conserve aux surfaces leur forme et leur relief. Le but de l’auteur, en rapportant d'intéres- santes observations, est d'engager à recourir souvent à ce pro- cédé qui, à son avis, n'est que trop souvent négligé.

D? Kivnens.

J. Tousox. Les rayons X en thérapeutique (Rünigen Rays in therapeutics. A suggestion from a Physicist). (Arch. of the Röntgen Ray, 123, 1910.)

M. Thomson, professeur de physique, 2 exposé a la British Medical Association une nouvelle propriété des rayons X qui vraisemblablement trouvera son utilité en thérapeutique.

On distingue les rayons durs, qui servent en radiographie; ils traversent le corps en se laissant très peu absorber, et les rayons mous, disons très mous, qui sont aborhés en quantité énorme

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et ne pénetrent qu'à quelques centiémes de millimètre. Ce sont ceux-ci qui ont occasionné tant de brûlures dans les premiers temps; ce sont eux qui ont le plus grand effet thérapeutique. Il y a donc intérét à pouvoir les produire en grande quantité, d’au- tant plus qu'ils sont très comparables aux rayons B du radium et qu'ainsi on arriverait à réaliser une grande économie.

La production de ces rayons par un tube Röntgen présente de grandes difficultés, parce que la paroi de verre, même mince, a toujours assez d'épaisseur pour les empêcher de passer. Or, le professeur Barkla, du King’s College, semble avoir trouvé le moyen d'obtenir ces rayons tr.s facilement, On sait que lorsque les rayons Röntgen frappent un métal, il se produit des rayons secondaires tres mous; ceci était connu. Mais ce qui est nou- veau, Gest que chaque métal donne des rayons secondaires d'une dureté différente. Par exemple, le fer donne des rayons d’une espèce parfaitement définie et constante; le cuivre, largent éga- lement, et ces rayons sont identiques, quelle que soit la pénétra- tion du tube Routgen employé.

La dureté du rayon secondaire est fonction du poids atomique du métal. Les corps d'un poids atomique inférieur à celui du calcium ne donnent pas de ces rayons, mais le fer, le cuivre, le zine, largent émettent chacun leur radiation caractéristique. Il est donc possible d'obtenir une véritable gamme de radiations. Le fer donne des radiations qui sont absorbées par un centième de millimètre de peau et sont à ce point de vue comparable à la lumière ultra-violette. Les radiations du cuivre sont un peu plus pénétrantes; celles de largent sont comparables aux rayons D.

D’autrte part, certaines substances arrêtent les rayons selon leur force de pénétration: par exemple, l’hydrogène laisse pas- ser complètement les rayons très mous du fer, mais il oppose une résistance nette aux rayons durs.

Nul doute que ces deux propriétés, étudiées de près, ne trou- vent leur emploi en radiothérapie.

Dr BrExFAIT.

Tr. Nocrer. Les derniers progrès de la radlographle rapide. (Arch. d’électr. médic., 25 juillet 1910.)

À Vheure ot l'outillage radiologique se transforme et subit les multiples améliorations qui teudent à le rendre de plus en plus puissant et capable de répondre aux exigences toujours

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croissantes des radiographes, l'étude de Nogier vient à son heure.

Il étudie la radiographie instantanée, puis la radiog:aphie rapide, et divise son travail en cinq parties

I. Les PRINCIPES. - - I] soulève et rappelle tout d'abord quel- ques questions primordiales trop négligées :

En radiographie instantanée, comme en radiographie ra- pide. la qualité des rayons est préférable à leur quantité.

L'auteur prouve que le temps de pose est loin d'etre inverse- ment proportionnel à l'intensité du courant qui traverse une ampoule; toutes les fois que l'on voudra faire de la radiographie instantanée, 1l faudra prendre une ampoule dure; on augmen- tera le potentiel aux bornes du transformateur en augmentant l''utensité du courant primaire sans modifier le nombre d'in- terruptions dans l’unité de temps.

Ou encore on augmentera le potentiel au secondaire en ren- dant plus brusques les ruptures du courant inducteur.

A mesure que l’on augmente l'intensité qui traverse une am- poule, on augmente du même coup l’étincelle équivalente et le degré radiochromométrique. Mais l'intensité en milliamperes au secondaire est sous la dépendance de l’intensité au primaire.

Nogier montre aïnsi qu'en triplant l'intensité au primaire, le temps d'exposition est devenu près de neuf fois plus court. Cela s'explique par le fait que le degré radiochromométrique est passé de 6 Benoist à 9 B. dans le second cas. Le faisceau de rayons X produit s'enrichit done en rayons pénétrants aux dé- pens des rayons de faible pénétration.

Ainsi se trouve expliquée l’observation de Gilmer, qu'avec un courant très intense (50 à 80 ampercs au primaire), le même de- gré de vide du tube semble s’adapter à toutes les régions, même les plus épaisses et les plus opaques. Le temps de pose seul varie.

Si l’on fait croître l'intensité dans une ampoule en aug- mentant le nombre d’interruptions au primaire, on augmente la quantité de rayons émis et la chaleur dégagée sur l'antica- thode, mais on ne modifie pas le degré radiochromométrique du faisceau émis.

De la méconnaissance de ce point il est résulté que les con- structeurs ont commis l'erreur d'augmenter dans de trop fortes proportions le nombre des interruptions. En augmentant ainsi la vitesse de l’interrupteur, on voit se multiplier les ondes, mais la hauteur de l’onde ne varie presque pas. La quantité de cha-

184 -

leur dégagée sur l'anticathode est augmentée, et ceci est d'au- tant plus dangereux que la chaleur produite semble augmenter plus vite que l'intensité.

La méme erreur a été commise dans l'utilisation des courants alternatifs;

Il existe, pour chaque ampoule, une tension limite au-des- sous de laquelle les rayons X ne peuvent être produits.

On a trop négligé la tension dans les apparetilages nouveaux, car la tension est la cause et le courant n'est que l'effet; c'est pourquoi telle ampoule qui fonctionnait tres bien avec une an- cienne installation (grand self au secondaire), fonctionne péni- blement avec les transformateurs intensifs actuels:

P Les courants de trop forte intensité metallisent ampoule et fondent l’anticathode dès qu’ils sont un peu prolongés.

En méditant ces diverses propositions, dit l’auteur, on voit se dégager comme le type de l'appareillage pour li radiographie instantanée et extra-rapide :

a) Le transformateur sera puissant et permettra d’avoir 3 la fois au secondaire une tension élevée avec une intensité suf- fisante. 200,000 volts seront suffisants: le transformateur sera à bain d'huile, et parfaitement isolé;

D) Ce transformateur sera alimenté par du courant continu;

c) L'interrupteur donnera une rupture aussi brusque que pos- sible, et le nombre maximum d'interruptious n’exeéde:a pas 100 à la seconde, Mais il sera avantageux de pouvoir disposer d'un dispositif permettant d'utiliser une seule rupture du courant primaire ;

d) L'ampoule sera à grosse masse métallique, le point d'im- pact étant en iridium ou en chrome et aura la forme d'un clou à ailettes larges novées dans un bloc d'argent, soudé lui-même a wne masse de cuivre électrolytique. Mieux encore, ajoute No- gler, pour Vinstantané veritable on se servira (ampoules non renforcées à auticathode de petit volume, mais tres résistantes;

e) Quant aux mesures, leur importance sera minime : le spin- termetre n'a plus de valeur: le radiochromomètre ne peut servir qu'avant l'épreuve: le milliampéremeétre lui-même est sujet à caution, cependant c’est à lui que l’on s'en rapportera.

IT. Les appareris. - - Nogier passe tout d'abord en revue les appareils pour Ja radiographie instantanée, rappelant Jes principes et les résultats donnés par chacun d'eux. Il étudie aiusi le Blitzapparat, de Dessauer, et l'Unipuls, de Reiniger. Il

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rappelle que ces appareils ne donnent pas d'onde inverse, qu'ils permettent d'obtenir une énorme intensité, qu'ils utilisent tou- tes les ampoules, même celles non munies de disposttif de réfri- gération, et que la durée d'exposition varie avec ces appareils entre Lat et 1,120 de seconde, sans ceran renforçateur; avec cet écran, la durée de pose peut devenir 1,200 à 1,3000 de se- coude :

Parmi les appareils pour radiographie rapide, l'auteur étu- die de même :

a) Le Contact tournant de Delon: 4) l'appareil de Snook; c) l'Eresco, de Seifert; d) l'appareil de Siemens et Halske; e) l'appareil de Maury; f) l'appareil de Gaiffe; g) celui de Ro- piquet; h) le Déviator, de Dessauer; 7) le Grisonnateur; 7) Pin- ducteur universel de Rosenthal; k) l'appareil e Telix » de Koch et Sterzel (Dresde).

L'auteur fait parfaitement ressortir la valeur de chacun de ces appareils sur lesquels d’ailleurs i] nous donnera, dans un instant, des résultats positifs.

Il]. LES AMPOULES POUR RADIOGRAPHIE INSTANTANEE ET RA- PIDE. ~ De l’avis de Nogier, on peut tirer bon parti de toutes les ampoules, avec certaines précautions; celles qui lui ont donné les meilleurs résultats sont les l’olyphos-Lridium, les Prä- cixtons-Rohre, mais la maturation lente est nécessaire et capitale. Les ampoules Gundelach Moment à anticathode courbe soat éga- lement bonnes: il en est de méme des tubes Radiologie IT, ainsi que l’ampoule Burger (Central-Réhre) et ampoule Grisson..

IV. Les MÉTHODES AUXILIAIRES. Deux moyens ont surtout été poursuivis : le premier, l’augmentation de la sensibilité des plaques photographiques, n’a pas donné de résultats; il n’est ce- pendant pas sans intárêt de rappele. que Destot, à Lyon, a em- ployé des plaques cinq cents fois plus sensibles que celles de Lumiere, étiquette bleue: le second moyen est celui des écrans renforcateurs.

Nogier étudie rapidement ces écrans, leur mode d'emploi et leurs indications. La Gehler-Folie sera surtout employée pour la tadiocinématographie. L’auteur croit qu'il vaut mieux ne pas employer pour la recherche de la tuberculose pulmonaire au début, celle de trés petits corps étrangers et méme pour celle des ealeuls rénaux.

V. LEs résuttatrs. L’auteur envisage les résutats obtenus,

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tout d’abord sans écrans reuforcateurs, c'est-àdire la radiogra- phie directe : c'est en premier lieu la pose extraordinatrement courte de 13600 de seconde, qui a permis à Rosenthal d'obtenir de splendides images du thorax. Il ne s’agit plus iei de l'utih- sation d'une rupture du courant primaire, comme dans le Blitz- apparat l'Unipuls, mais de l'utilsation d’une seule onde in- duite.

Le Blitzapparat et l'Unipuls permettent des poses variant de 1100 à 1,300 de seconde.

Quant aux autres appareils cité plus haut, ils ne permettent pas d'obtenir d'épreuves semblables en des poses aussi courtes : celles-ci ‘ne dépassent guère le cinquième de seconde.

Mais si l’on recourt aux écrans renforçateurs, et spécialement à la Grehler-l'olie, il est possible de réduire le temps de pose de 25 à 30 fois, suivant la qualité des rayons employés. Ces écrans renforçateurs sont done en réalité un immense progres.

L'auteur conclut que la radiographie instantanée n'est plus un mythe, qu'elle n'est plus un tour de force à la portée de quel- ques habiles techniciens, mais qu'elle est passée dans la pra- tique grâce à Rosenthal, et surtout à Dessauer et à Reiniger- Gebbert et Schall.

L'étude de Nowier est une mise au point parfaite de la ques- tion, traitée avec Ja maitrise qui le caractérise.

D: L. LEJEUNE.

Eve, Applications nouvelles de la stéréoscople. (Neue An- wendungen der Stereoskopie). (Fortschr. a. d. geb. d, Rönt- gestr., Bd XIII, 6.)

$ 1. Polyphanie. - - L'auteur a démontré dans un article pré- cédent (1) que pour obtenir une vision stéréoscopique exacte, ıl fallait réunir les conditions qui se trouvent réalisées dans une prise normale. Lune de ces conditions consiste dans le fait que les anticathodes sont. dans les deux prises, distantes de 65 milli- mètres. Or, si l'on considère par la pensée la position occupée per Panticathode dans la premiòre prise comme étant fixe, jl existe une infinité de points répondant à la seconde position et qui produisent chacun une image de projection différente. Ce

(1) V. à ce sujet le résumé que nous avons fait de l’article dans le Journal de Radiologie, Vol. IV, p. 408.

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sout notamment tous les points situés sur la circonférence dé- crite du point fixe comme centre, avec un rayon de 65 mill- mètres. Maintenant, si l'ou combine toutes ces images avec la première ‚obtenue lors de la première prise, il en résulte une série d’impressions stéréoscopiques différentes, mais toutes nor- males, et parni toutes ces combinaisous, il s'en trouvera qui donueront une meilleure illusion psychique que d'autres. Tel est le principe de lu méthode; daus la pratique, il y a heu de limiter le nombre des prises à trois ou quatre.

Lorsque les anticathodes se trouvent placées au sommet d'un triangle équilatéral de 65 millimetres de côté, il v a trois prises (triphauie) et trois combinaisons deux à deux. Si les antica- et la petite diagonale mesurent 65 millimètres, i] y a quatre pri- ses (tetraphanie) avec cinq combinaisons.

Dans la triphanie, examen simultané des trois épreuves peut se faire à l’aide du stéréoscope modifié à cet effet par l'adjouc- tion d'un troisième miroir ou d'une troisième lentille.

S 2. La symphanie. Elle consiste à superposer dans les- pace l'objet et son image stéréoscopique virtuelle, chtenue a l'aide d’une prise normale, de sorte que tous les points homo- logues, tant de l’objet que de son image, se trouvent localisés au même endroit de l’espace.

Voici comment il est possible de réaliser ce phénomène à l’aide du stéréoscope à miroir de Helmholtz modifié. On rend les petits miroirs centraux semi-transparents, de sorte que l'on voit au travers, à la fois l‘image réelle de l'objet et Jes images réfié- chies des deux épreuves stéréoscopiques. Celles-ci peuvent d'ail- leurs preudre place, sans que rien soit changé au résultat final. en dehors du champ visuel : il suffit d’incliner les miroirs laté- raux dans une direction convenable, L'appareil ainsi agencé s'appelle symphanor. De plus, on peut faire varier alternative- ment l’intensité d’éclairement de l’objet ou de son image et voir ainsi plus distinctement tantôt le premier, tantôt la se- conde.

On conçoit l’utilité que le chirurgien peut retirer d’une pa- réille disposition : 1l voit littéralement au travers du corps qu’il a sous les yeux ou sous la main.

On conçoit très facilement aussi qu'en enlevant l’objet et en promenant au travers de son image stéréoscopique, ne règle graduée ou tout autre instrument de mesure, on puisse s'assurer de la distance exacte qui sépare deux points déterminés. On fait alors de la stéréogrammétrie ou mieux de la symphanometrie,

~ ARE

$ 3. Métaphanie. - -Ou a cherché à obtenir sur l'écran radios- copique une vision de relief. La méthode de Davidson nécessite un appareil special basé sur la persistance des images réti- niennes : elle consiste à faire passer alternativement, et pendant un temps très court, devant chaque œil successivement masqué, limage qui lui est destiné. Les yeux se trouvent placés en face des anticathodes et à Ja même distance que celles-c1 de l'écran.

Dans ces conditions, la reconstruction mathématique de lob- jet a heù, avec cette seule restriction que l’image stéréosopique obtenue est symétrique de limage réelle par rapport à l'écran et qu'elle se trouve placée au devant de lui.

Mais de même que le borgne peut, en faisant osciller la tête, obtenir des impressions de relief, de même on peut réaliser sur l'écran la rision stéréoscopique monoculaire. On y parvient, en promenant l'anticathode dans différentes directions, pourvu que l'œil, suivant synehroniquemeut tous les mouvements de l'am- poule, se trouve sans cesse à la même distance de l’écran que l'anticathode et sur la méme verticale qu’elle. Ces mouvements de va-et-vient peuvent être réalisés de différentes façons.

Si l'on veut faire abstraction des mouvements de rapproche- ment et d’éloignement, on peut se servir de l’orthodiagraphe, les mouvements de ampoule et de écran perforé sont soli- daires. Ni Von veut, en outre, se passer des mouvements ascen- dants et descendants, on peut encore réaliser la vision stéréosco- pique monoculane en suspendant l'ampoule à l'aide de deux fils et en lui imprimant un mouvement pendulaire; l'œil suit alors svuchroniquement Jes oscillations.

Enfin, cette méthode peut être appliquée à la stéréogram- métrie, On peut à l'aide de deux visées successives, et d’un re- père convenablement manœuvré, localiser matériellement au devant de l'écran un point symétrique d’un point donné, et par suite déterminer la distance de ce dernier à l'écran. On faii ainsi de la métaphanométrie.

S'agit-il d'un corps étranger, on peut placer en un point sy- métrique un objet identique. Remplacant alors l'écran par un miroir semi-transparent, on voit à la fois, par transparence, le corps du patient, et par réflexion, limage virtuelle de l'objet à l'endroit précis il se trouve réellement. On fait alors de la métasymphanie.

D" G. PENNEMAN.

189

F. Arcerix. Mes essais de radiographies instantanées. (Bullet. et Wém. de la Soc. de Rad. méd. de Paris, 17, juillet 1910.)

C'est surtout dans Je but d'améliorer Je radiodiagnostic des calculs urinaires que l’auteur a cherché à abréger le temps de pose, ces Calculs, étant mobiles à des degrés variables, pouvant passer inaperçus.

Arcelin utilise le transformateur Gaiffe-Rochefort n lui donne une intensité de 25 milliamperes sur une ampoule don- nant des rayons n™ 6-7, et la Gehler-Folie: pose 3 et A secondes. Avec cette technique, l’auteur a obtenu des radiograplies sur lesquelles le pôle inférieur du rein est visible, et a pu découvrir ainsi deux caleuls pesant chacun 25 milligrammes. Tl en résulte done que la Gehler-Folie n'est pas un obstacle à la recherche des petits calculs ni des calculs peu opaques aux rayons X.

O

3, qui

Désirant faire de la radiographie véritablement instantanée, Arcelin a eu recours à wo transformateur à bain d'huile, con- struit par Maury, et d’une puissance de 8 kilowatts donnant 100,000 volts au secondaire. Un redresseur à haute tension est disposé de facon à ne recueillir que le sommet des courbes et à ne lancer dans l'ampoule qu'un courant de voltage sensiblement constant. Chaque onde lancée dans le tube ue dure qu'environ 15/10,000 de seconde. Le milliampéremètre, avec un tube don- nant des rayons 5-6, indique environ 60 milliamperes, en utili- sant une seule phase: en utilisant deux ou trois phases, 1] est possible de doubler ou de tripler cette intensité, pendant l’unité de temps.

Grâce à cet outillage, dont certains détails ne sont pas encore complètement terminés, l'auteur a pu obtenir en des temps très courts, se rapprochant du dixième de seconde, des radiographies du rein, déceler Ja présence de très petits calculs et distinguer hettement le pôle inférieur du rein.

L'un des eas présentés par l’auteur montre particulièrement bien l’utilité des poses courtes: i] s'agit d'un médecin lyonnais, radiographié il v a quelques mois, en apnée avec une pose de 25 secondes; l'épreuve était peu nette, au point que l’on n'osait affirmer le diagnostic de ealeuls: une autre épreuve, faite dans la suite en 5 secondes, avee écran, ne permettait pas encore une certitude. Enfin, une troisième épreuve, prise dernièrement en une fraction de seconde, a donné une ombre à contours très nets permettant d’affirmer la présence de ealeul,

Au cours de ces expériences, des tubes de diverses marques fu-

190

rent employés: mais.bientôt Vanticathode fondait en un 1:10 de seconde, ou le tube était rapidement métallisé. Actuellement, Ar- celin emploie le tube Burger qui, dit-il, résiste très bien à de très fortes intensités.

D" L. LEJEUNE.

A. Varer. Amélioration aux ampoules de Chabaud-Villard (type semi-intensif, type intensif). (Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. méd. de Paris, 18, juillet 1910.)

L'auteur rappelle les imperfections auxquelles se sont con- stamment heurtés ceux qui ont employé les tubes Chabaud-Vil- lard, c’est-à-dire le failbe module de mérite, qui ne dépasse pas en effet 20 unités Bergonié,; l’obligation du chauffage incessant de Vosmo-régulateur, et enfin l’incandescence rapide de l’antica- thode et la pauvreté en radiations utiles du moment que le méta! atteint le blanc éblouissant.

On se souvient. que le module de mérite des tubes est a le pro- duit de l’intensité maxima tolérée exprimée en mA et sous 6 Benoist, par le temps exprimé en secondes (et inférieur à une minute) pendant lequel ce courant-limite est. supporté sans dé- térioration ».

A ce terme de module de mérite des tubes, l'auteur croit qu'il y aurait avantage à ajonter celui de module de puissance MP (pour la radiographie intensive) et celui de module de stabilité MS (pour la radioscopie et la radiothérapie intensive).

Le module de puissance est. done le produit du nombre maxi- mum de mA. supportés sous Benoist. par le nombre des se- condes (au maximum 30), pendant lequel ce débit-limite est toléré par l'ampoule sans danger pour elle.

Le module de stabilité MS est le produit. du nombre maxi- mum de mA sous Benoist, par un nombre de minutes égal

12 pendant lequel ce déhit-limite sera toléré sans ramollisse- ment aucun et, d’autre part, sans durcissement progressif du tube abaissant de plus de un quart le nombre de mA qui passent dans ampoule.

La valeur pratique d'un tube sera done Sg définie si Pon connaît son module de puissance MP et son module de stabilité MS. Pour les tubes présentés par l'auteur, ces modules s'établissent comme suit Tube semi-intensif : MP = {4 mA x 30 secon: = 120 unités. MS = 2 mA x 12 minutes = 24 unités (soit à IT environ i 16 centimètres.

- 191

Tube intensif : MP = 10 mA x 30 secondes = 300 unités. MS = 2 mA x 12 minutes = 386 unités (soit 7-8 H environ).

Varet dit avoir constaté que l'élévation énorme de tempera- ture correspondant au blanc éblouissant devient sans danger réel pour Ja bonne tenue de la lame d'iridium, dès que l'épais- seur de celle-ci atteint 1 millimètre. La richesse en radiations utiles du flux émané de Vampoule ne lui a pas paru notablement diminuée par l'apparition de cette teinte éblouissante.

Voici, d’après les recherches de Varet, ce que peuvent dou- ner les nouveaux tubes construits par Chabaud-Villard

Type semi-intensif. En radiographie : ce tube peut, don- nant 3 mA, sous 12-13 centimètres d'étincelle (6.5 Benoist), sup- porter cette intensité pendant une minute.

En radiothérapie (1 à 2 mA): l’auteur a pu faire quatre à cing examens successifs sans recourir à l’osmo-régulateur.

En radiothérapie superficielle, le tube supporte 3 mA pendant 12 minutes sous 6-7 centimètres d'étincelle, soit une dose de Tou 8 H. |

En radiothérapie profonde : sous 12-13 centimètres d’étincelle, 2 mA pendant 12 minutes, soit 5 H.

Type intensif (auticathode de 3 millimètres d'épaisseur). —- Sous 10 mA et 12-13 centimètres d'étincelle, le blane éblouis- sant n’apparait qu'après la quinzième seconde. On peut prolon- ger la durée de la séance pendant 30 secondes (sous 10 mA) sans danger pour le tube, et sans diminution du flux des radiations utiles, malgré Ja vive incandescence de l’anticathode.

En radioscopie, ow peut demander à ce tube 3m A par exemple, et obtenir une illumination inconnue de beaucoup de radiolo- ristes. |

En radiothérapie superficielle, on peut exiger du tube 4 mA. qui permettront d’obtenir la dose de 5 H en 6 minutes à la dis- tance des localisateurs de Drault, et en 2 minutes à 10 centime- tres de distance.

En radiothérapie profonde, il est possible de maïntenir une intensité de 3 mA pendant 12 minutes, donnant ainsi 7-8 uni- tés H. En raccourcissant la distance des téguments à 17 centi- mètres, le même temps d'exposition. donnerait 20 à 25 H.

L'auteur, ayant fait passer dans ces ampoules intensives 25 MA pendant 10 secondes sous 12 centimètres d’étincelle, a pu constater qu’elles ne mollissaient pas. Or, comme il conseille de ne pas dépasser 10 mA, tout danger de perforation de l’anti- cathode est écarté. |

192

À l'avantage de présenter un module de puissance élevée (300 unités) une telle ampoule, ajoute Varet, est recomman- dable par sa régularité, sa souplesse, son faible encombrement, sa dépréciation minime, sa durée tres longue et son amélioration progressive.

D: L. LEJEUNE.

BÉcLÈRE. Le radiométre de Sabouraud-Noiré perfectionné par Holzknecht. (In Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. méd. de Paris, 17, juillet 1910.)

Le perfectionnement très ingénieusement apporté par Holz- knecht au radiomètre de Sabouraud-Noiré consiste en l’adjonc- tion d’une échelle graduée permettant de mesurer directement des doses inférieures à la teinte B.

Le nouvel appareil se compose d'une bande rectangulaire de celluloïde, transparente dans toute sa longueur, incolore à l’une de ses extrémités, mais se colorant de teintes graduellement croissantes Jusqu'au brun vers l’autre extrémité. T] en résulte qu'une pastille neuve de platino-evanure de baryum promenée sous cette hande présente successivement toutes les teintes qu'of- fre une pastille irradiée pendant un temps de plus en plus long. A cette bande est juxtiposée une autre échelle formée de divi- sions chiffrées permettant d'évaluer numériquement les diverses doses correspondant aux teintes présentées par les pastilles.

Tl suffit de déplacer sous la bande de celluloide une pastille neuve jusqu'au point elle prendra la teinte acquise par la pas- tille-réactif pour lire la dose donnée.

Pour faciliter la comparaison, Holzknecht donne à ses pas- tilles la forme d'une moitié de cercle, de sorte que pendant le déplacement. Ja pastille n'ayant pas servi est seule vue au tra- vers de la bande de celluloïde, tandis que l’autre moitié du cercle formée par la partie avant servi passe sous une bande de cellu- loïde complètement transparente.

Tolzknecht conseille de ne faire la comparaison qu'à la Mi- mière d'une lampe à incandescence, et non à la lumière du jour. Tne même pastille décolorée par une exposition à Ja lumière du jour pendant 2+ heures pourra encore servir: comme la déco- loration n'est pas complète, il est possible d'évaluer: le reliquat de coloration et d'en tenir compte dans la mesure de la nouvelle dose à donner.

L'échelle est étalonnée d'après l'unité H, c'est-à-dire un tiers

de la quantité de rayons qui produit sur la peau du visage de l’adulte une légère réaction.

L'appareil porte en réalité non pas une seule échelle chiffrée. mais bien quatre échelles dont le 0 coïncide, mais dont les divi- sions n'ont pas la mème longueur, puisque le degré T de la pre- mière correspond au degré H de la seconde, au degré 9 de la troi- sième et au degré 12 de la quatrième; cela tient à ce que les di- verses feuilles de platino-cyanure, dans leaquelles on découpe les pastilles, n’ont pas la méme sensibilité; aussi les pastilles por- tent-elles un indicateur qui renseigne quelle est l’échelle à la- quelle il faut recourir.

Ir L. LEJETNE.

Livres

H. Cuaperon. Traltement des épithéllomas cutanés par le grat tage et la radiothéraple. (Thèse de Paris, édit. : Steinheil, 1910.)

L'auteur passe rapidement en revue les différents traitements employés avant la radiothérapie et fait un court apercu histo- rique de l'emploi des rayons X contre cette affection: il étudie ensuite les diverses formes cliniques d’épithéliomas de la face et l'anatomie pathologique des épithéliomas cutanés, les rangeant sous quatre genres ` les spino-cellulaires, les baso-cellulaires. les nevo-cellulaires et les métastatiques. I] discute ensuite Ja forme spino-cellulaire et baso-cellulaire au point de vue de Vindication du traitement radiothérapique. À supposer que Pou sache exac- tement a quelle forme l’ou a affaire, le traitement radiothéra- pique doit-il être appliqué dans les deux eas ? Les faits démon- trent que l'influence des rayons est certaine dans les épithélio- mas spino-cellulaires tant que ceux-ci n’ont pas dépassé le derme; mais l'échec du traitement parait être la régle quand ils ont dépassé les limites de celui-ci.

A côté de la forme histologique, il faut done encore tenir compte du facteur limitation du néoplasme au derme cutané ou de son extension au-delà du derme cutané.

Dans la forme baso-cellulaire. au contraire, les guérisons avec résultat esthétique excellent sont innombrables. La radiothé-

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rapie est le traitement de choix: cependant des échecs peuvent encore se rencontrer, attribuables à ce que l’on n'a pas tenu compte des indications, Ce sont ces indications et contre-indica- tions que l'auteur passe en revue dans le chapitre suivant.

La forme, l'étendue, Ja profondeur, le siège, la présence ou l'absence d'adénopathie, sont des indications dont il faut tenir compte sous peine d'aller à des échecs.

Certains cas sont, a priori, nou justifiables de la radiothérapie : ce sont les épitlhiéliomas des lèvres. particulièrement ceux de la lèvre inférieure, Vadénopathie est tres fréquente: cependant on peut citer des exemples de guérison d'épithéliomas des mu- queuses et même de la lèvre inférieure: mais de nombreux cas se sont rencontrés Jes ravons avant été impuissants, il faut dis le début recourir à Pexerése chirurgicale, TT faut ajouter toute- fois, que les applications de rayons après cicatrisation consécu- tive à Vopération, sont formellement indiquées pour prévenir la récidive, En somme, dit Chaperon, Ja radiothérapie a peu de contreindications, et celles-ci sont restreintes encore si on com- bine le grattage à la radiothérapie, Ce traitement mixte a pour avantage de mettre à nu une surface nette, et les bourgeons épi- théliaux, ani d’ailleurs ne pénètrent pas très profondément, pourront étre atteints plus facilement et plus énergiquement. La méthode mixte est surtout indiquée dans fes formes à lésions ve- œétantes, exubérantes et envahissant une grande surface.

Tl en est de même dans les formes croûteuses, sèches ou cor- nées, dans l’épithéliome papillaire plus ou moras kératinisé, dans les cas de séborrhée préépithéliomateuse et surtout dans les épithéliomas perlés, qu'ils soient simples ou ulrérés au cen- tre. L’épithéhome plan cicatriciel de Besnier, qui est souvent rebelle à da radiothérapie par suite de la présence du tiesus fi- breux, se trouve bien du traitement mixte: il en est encore ainsi des formes uleérées au centre.

Le grattage laissant une surface plane, supprimant les anfrac- tuosités, il en résulte une répartition plus juste de Virradiation : de plus, outre que le erattawe enlève plus rapidement que les rayons Jes tissus néoplasiques, i] modifie profondément la vie du terrain, en déterminant un processus phagoevtaire intense. Les cellules saines des bords se trouvent en meilleure posture pour se multiplier, et les ravons X les stimulant, la cicatrisation se fera par conséquent beaucoup plus rapidement: cest re qui ex- plique Ja réparation quelque fois prodigieuse à laquelle on as- eiste.

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Un autre argument, tiré des phénomènes histologiques que détermine l’actiou des ravons X, plaide encore en faveur du trai. tement mixte; il peut se faire que lors de l’émiettement des bourgeons épithéliomateux qui se produit sous l'influence de la radiothérapie, un certain nombre de cellules épithéliales, non nécrosées encore, soient. mises en liberté et deviennent un élé- ment de contagion cancéreuse possible; le grattage diminue évi- demment cette éventualité, et tout en mettant plus sûrement à labri d’une possibilité de récidive, diminue Ja duree du trai- tement. .

Après avoir déerit l'outillage, Fauteur expose la technique opératoire du grattage. Celle-ci est très simple «t le plus souvent se fait sous anesthésie cocainique, aver. la curette de Besnier, de Vidal on de Volkmann. L'application des rayons suit immé- diatement le grattage, à la dose de 6 ou 7 TT. Quinze jours apres, à moins d’une réaction inflammatoire marquée et due aux rayons et non à une infection, une nouvelle dose de 5 D IT sera donnée; trois semaines plus tard, une nouvelle application de 3 à 5 H. Dans les séances qui suivront. la dose sera de 3 à 4 TT.

La guérison étant obtenue, il faut continuer Je traitement à des intervalles de plus en plus éloignés, tous les mois durant Jes trois ou quatre premiers mois: il est nécessaire de soumettre aux irradiations, les territoires ganglionnaires correspondant aux lymphatiques de la région atteinte, même si ceux-ci ont paru indemnes.

Le procédé qui consiste à faire suivre le grattage de séances fuites tous les huit ou dix jours à la dose de 3 ou 4 H presente l'inconvénient de ne pas laisser aux phénomènes réactionnels le temps d'évoluer complètement entre deux applications succes- sives, et la raison de prudence est plutôt aléatoire.

Quant à la méthode préconisée par Broen, des applications de 20 ou 30 H. l’auteur pense que le médecin a à sa disposition des moyens de destruction plus propres et plus rapides et que Ja radiothérapie n’a pas besoin d’être emplovée à la facon d'un caustique.

A côté du facteur quantité, il faut également tenir compte du facteur non moins important qualité. Les rayons 5 Benoist et au-dessous sont trop peu pénétrants: il faut employer des ravons du 7-8 B.

L'auteur fait ensuite l’étude de l’utilisation des filtres,’ résu- mant les travaux récemment parus sur cette délicate question, et spécialement ceux de Guilleminot. dont il rappelle les règles,

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à savoir : choisir un tube dur: emplover comme filtre une sub- stance radiochroïque; suivie la technique des feux croisés: éloi- gner le tuhe le plus possible pour que. de la peau au tissu morbide, 1] y ait le minimum de diminution de densité du flux. du fait de la loi du carré de la distance.

À côté de cette méthode de filtrage au travers de filtres en aluminium, Chaperon cite le procédé d’Alhau Köhler, décrit ici même pour la première fois (1), consistant, comme on le sait. en l'emploi d'un treillis en fil métallique, et qui, d'apres Köhler. permettrait, sans léser pour cela sérieusement le tégument cu- tané, d’administrer des doses de rayons dix et vingt fois plus fortes qu'habituellement.

Dans un de:nier chapitre, l'auteur étudie l’évolution des phe- nomènes de réparation, les accidents, les complications immé- diates ou tardives, et il termine par une série d'observations très intéressantes.

Quant aux conclusions, Chaperon retient que la radiothérapie est une méthode de choix, que les contre-indications absolues sont rares et doivent être tirées du siège, de l'étendue, de la pro- fondeur, de Ja rapidité de l'évolution des lésions, mais qu'elles sont encore restreintes du fait que Ja radiothérapie est une des meilleures méthodes palliatives, dans les cas les lésions sont trop étendues ou trop profondes pour être justicinbles d’une in- tervention chirurgicale. (est un procédé indolore: il agit d’une facon élective sur les cellules néoplisiques, en respectant les éléments sains: les résultats esthétiques sont supérieurs à ceux des autres procédés: le procédé est plus efficace que les autres moyens thérapeutiques et met à l'abri des récidives.

La combinaison du grattage et de la radiothérapie est souvent préférable à la radiothérapie seule, spécialement dans les cas d’épithéliomas cornés ou eroûteux et dans ceux à forme perlée et à forme bourgeonnante. Ce traitement mixte est plus rapide et agit plus profondément. Mais la guérison une fois obtenue. il est nécessaire de continuer le traitement pendant un certain temps à intervalles plus on moins éloignés, afin de prévenir toute récidive.

D' L. LEIEUNXE.

(1) V. Journal de Radiologie, Vol. III, p. 185 et Vol. IV, p. 63.

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H. Guizreuixor. Radiométrie fluoroscopique. (1 vol. in-16 de 176 pages, avec 12 fig. Steinheil, édit., Paris, 1910.)

Depuis plusieurs années, l'auteur s'est attache à cette étude de la radiométrie fluoroscopique que les tatonnements du début et les difficultés techniques rendent si délicate qu'aucun pro- cédé, aucune unité n’a encore obtenu de consécration définitive: son procédé de dosage fluoroscopique lui paraissant aujourd’hui suffisamment pratique et précis, Guilleminot, dans cet ouvrage, entreprend de le décrire complètement.

Apres avoir, dans une première pastie, étudié le moyen de doser l'intensité et In quantité du rayonnement A incident et celui d'apprécier la qualité moyenne du rayonnement, il expose les emplois de sa méthode, en radiographie, en radiothérapie. ainsi que ses emplois pour l'analyse du rayonnement X, pour la détermination du pouvoir filtrant des filtres et pour le dosage des rayous du radium.

Exposant son procédé de fluoroscopie, qui constitue un pro- cédé d’intensitométrie, 11 décrit ses trois modèles de fluorome- tres : fluoromètre clinique à vision monoculaire et binoculaie, fluoromètre de laboratoire, muni d’un analyseur de pénétration. Puis il énumère les nombreuses conditions que réclame, pour être précis, l'emploi du fluoromètre, conditions relatives à l'écran, à l’accommodation de Dal, à lPétalon de radium, à l’emploi du ruban métrique, à l'établissement des barémes pour la défini- tion de l’intensité et enfin à l'usage des totalisateurs en fonc- tion du temps. I] expose le résultat de ses recherches sur la dé- termination d’une unité d'intensité et de quantité. Lon sait que l'unité H de Holzknecht, convenant bien pour la radiothérapie, ne peut guère convenir pour la radiographie, il faut par exemple 1/125 de H pour radiographier un doigt; Guilleminot a done choisi une unité que Dour des raisons diverses, 1] a ehoi- sie égale à 1 125 de H et qu’il a cherché à rattacher au sys- teme CGS.

Dans un chapitre suivant, l'auteur étudie les différents moyens de déterminer la qualité du rayonnement incident pour, dans la seconde partie de l’ouvrage, arriver à l’étude des applications de la méthode et tout d’abord à son application à la radio- graphie.

Au moyen des trois mesures : équivalence du tube, distance de la plaque d, épaisseur de la région H, il établit la loi permet- tant de déterminer le temps de pose; puis il fait l'étude de l’op-

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position en radiographie suivant que l'on a affaire à un rayon- nement simple (monochromatique), en admettant un radio- chroisme simple des tissus. puis un radiochroïgue différent avec les tissus, et quand on à affaire à un ravonnement complexe tel que celui des tubes de Crookes. La loi de posologie établie par Guilleminot est qu'il faut un M incident par centimetre d’épais- seur, et que l'on restera dans la limite des bons contrastes avec la Gebler-Folie, en adoptant comme base de posologie 0.03 M par centimetre d'épaisseur.

Le chapitre des applications à la radiothérapie n'est pas moins importaut: l'auteur montre comment, par sa méthode, on peut établir la relation entre les doses d'énergie absorbées par les tis- sus et les effets biochimiques produits, et comment, on peut mesurer l'absorption des rayons X par les tissus et évaluer les doses transmises de couches en couches.

Puis vient l'étude des applicatious de la méthode à l'analyse des faisceaux des rayons X; en un tableau, l'auteur donne les composautes monochromatiques exprimées par leur coefficient de pénétration à travers 1 millimetre d'aluminium. I] étudie de même les applications de la radiométrie fluoroscopique à lexa- men des filtres, moutrant comment elle permet d'apprécier in- stantanéluent Je pouvoir filtrant ou radiochroisme des filtres, la dose transmise, Ja qualité moyenne du faisceau émergent et son degré d’'hétérogéneité. Ces doses et qualités sont inscrites en un tableau pour chaque épaisseur d'aluminium, depuis 0""T jusque 10 millimetres, et, pour les qualités de rayons, de 4 à 6 Benoist.

Daas un dernier chapitre, Guilleminot passe en revue Jes ap- plications de sa méthode au dosage des ravons du radium et 4 l'étude de leur action biochimique; il se résume en concluant : © La méthode tluoroscopique de radiométrie qu’il emploie consiste à comparer la fluorescence provoquée par le tube a rayons A et la fluorescence étalon due à un sel de radium déter- mine ;

L'unité d'intensité du rayonnement a’ est le quadruple de l'intensité capable de provoquer la fluorescence étalon ;

L'unité de quantité de ravonnement est la quantité donnée en une minute par 1 M d'intensité; elle est désignée par la lettre M et vaut 1 125 TH. Le dosage se fait à l’aide du fluoro- mètre mono binoculaire. Une règle à calculs spéciale donne à simple lecture en fonction de e (équivalence du tube) et de d (distance au malade à la plaque) le nombre d'unités débitées ;

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Un totaliseur enregistrant automatiquement ces unités per- met d'évites l'emploi d'une montre;

En radiographie, il faut un M mesure à la distance de la plaque pour radiographier une région de 1 centimètre d'épuis- seur, et autant d'M qu'il y a de centimètres d'épaisseur;

La qualité du rayonnement s'obtient en determinant l'equi- valence du tube a vide et l'équivalence derrière un filtre étalon; une règle à calculs donne à simple lecture la fraction transmise et le numéro de Benoist correspondant ;

En radiothérapie, il faut 900 M pour obtenir la première réaction avec du 5 Benoist. La dose maximum par mois est pour Jes téguments sains de 1200 M environ; 125 M de 9-6 Be- noist font un H (Holzknecht) et 166 M font un I (Bordier);

La méthode permet de mesurer les doses réellement absor- bées par les tissus ;

Elle permet de définir la valeur filtrante des filtres;

10° De déterminer la composition des faisceaux des rayons N;

11° De doser le rayonnement des sels de radium filtré ou non;

12 De formuler cette loi, que les effets biochimiques des ra- diations nouvelles paraissent être une fonction des doses efficaces fixées, quelle que soit la qualité du rayonnement.

Ce volume, nous montrant les avantages qu'il y a à se servir de la méthode de dosage fluoroscopique et de l'unité M bien dé- finie de Guilleminot, est le résumé des lougues et délicates re- cherches poursuivies par l’auteur durant de longues années: ıl nous donne un procédé suffisamment précis et pratique.

Dr L. LEJEUNE.

ALBERT Horra et G. A. WoLLENBERG. Arthrite déformante et rhumatisme artioulaire chronique; étude radiologique et ana- tomique (Arthritis deformans und sogenannter chronischer

Gelenkrheumatismus. Eine réntgenologische und anatomische

Studie). (Stuttgart, 1908.)

Sous le nom de rhumatisme articulaire chronique, sont com- prises en général un grand nombre d’affections d’étiologie très diverse, et que les auteurs se proposent de définir, de classer, e'n se basaut sur les éléments fournis par l'étude radiologique et anatomique. Ce travail se divise en cinq parties : la première s’occupe de la symptomatologie, de l'anatomie pathologique, de l’étiologie et du traitement de l'arthrite déformante. Les mêmes points sont ensuite envisagés pour la polyarthrite progressive primaire chronique. Le rhumatisme articulaire chronique secon-

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daire fuit l’objet des chapitres sulvauts, apres quoi nous trou- vons étudiée l'anatomie des polyarthrites chroniques. Lou: vrage se termine par l'exposé du diagnostic différentiel des poly- arthrites chroniques.

Arthrite deformante. Cette affection attaque su:tout les grosses articulations des extrémités : épaule, hanche, genou; elle se localise également à la colonne vertébrale, determinant alors la spondylite deformante. Elle se rencontre particulierement chez les individus âgés, et l'on invoque souvent, pou. expliquer son origine, le traumatisme, soit qu'il s'agisse d'un seul trauma- tisme tres appréciable, soit qu'il faille considérer de nombreux traumatismes peu intenses par eux-mêmes.

Le début de cette uffection est insidieux : le malade se plaint de douleurs vagues. et l’on constate de la crépitation et de l'atro- phie musculaire: puis surviennent les troubles de la motilité et l’ankylose.

Généralement, la lésion est movoarticulaire, et l’on ne con- state pas de troubles généraux.

Les auteurs ont pratiqué une série très nombreuse d'examens radiologiques, qui les ont conduits à admettre que la lésion pri- mitive est l'inflexion du ca. tilage, surtout au genou; à la rotule, on constate d'abord la presence de petites excroissances sur les bords de l'os, puis les contours deviennent irréguliers, et le car- tiluge disparait. Les lésions osseuses varient selon la région con- sidérée: latrophie est maïquée surtout du côté de la hanche.

La radiographie permet de constater : des déformations d'ordre mécanique: de la néoformation osseuse. L'anatomie macroscopique et microscopique des lésions fait l'objet du cha- pitre suivant : cette étude amène les auteurs à considéver les lé- sions de la synoviale dans l'arthrite déformante comme dues à un traumatisme secondaire (inneres Trauma).

Pour l'étiologie, jusqu'à présent cing théories principalement étaient données pour en donner l'explication : détérioration mécanique par usure des extrémités du membre: troubles tro- phiques séniles; modifications du système nerveux central; traumatisme; processus d’inflammation antérieurs.

Les auteurs divisent l’arthrite déformante en

a) Arthrite deformante spontanée ;

b) Arthrite déformante réactionnelle : dans la vieillesse ; après traumatisme: après inflammation;

Après quelques indications thérapeutiques et la relation de quelques cas, nous arrivons à l’étude de la

Le

sl "E 2 WP,

201

Polyarthrite progressive primaire chronique. Les auteurs Nous présentent vingt-trois cas de malades atteints de cette af- fection. Les articulations des doigts et du genou sont le plus fré- quem ent atteintes; l'articulation de la hanche le plus 1are- ment. Si Ja symétrie des lésions est un phénomène fréquent, elle Nest Cependant pas nécessaire. Les auteurs pensent que c’est à tort que l’on a dénommé ces lésions lésions déformantes, car si

la déf@r-rmation est visible à l'aspect extérieur (de la main, ‘no- timmen t), elle ne l’est nullement à la radiographie. Is estiment Préfér a Bole de conserver ce qualificatif aux affections, telle l’ar- thrite <Léformante, des lésions osseuses ou cartilagineuses sont mdiol oj quement perceptibles, abstraction faite des lésions his- topath © Lo giques dans l’un et l’autre cas. WE très grand nombre de radiographies très démonstratives de Ee articulations prouve à l’évidence que. si parfois de pe- ies ee DS toses peuvent être reconnues, dans )’ immense majorité 1 SEN on ne constate aucune déformation osseuse. Toutefois, An ec admissible que, quoique non identiques, les processus ho ate déformante et de polrarthrite progressive primaire ao puissent coexister et présenter une combinaison de iwverses lésions. Fu Ber be teurs suivent ensuite l'évolution des lésions : les stades cecha ps: s font l objet d’une étude très complète, et ils terminent déduc+ 3 = tre en émettant la proposition EE résultat de leurs maire Ons sur ce terrain : a Ñi, au cours d une polyarthrite pri- stituti es, rogressive chronique survient une modification de la con- umo. ta des extrémités articulaires qui ne peut s expliquer par active © purement mécanique, mais plutôt par une intervention arthri u cartilage et de l'os, on se trouve alors en présence d’une progre déformante compliquant secondairement la polyarthrite A SS ive ». fetio © quelques mots sur le diagnostic encore incertain de l’af- ont «4, ? Hoffa et Wollenberg exposent les théories diverses qui veus xrché à expliquer l’étiologie du mal. Ni la théorie ner- la th Ni l’hypothèse d’un rhumatisme articulaire secondaire, ni attri wie infectieuse ne peuvent satisfaire. Il faut toutefois réditg, rune importance à divers agents : conditions de vie, hé-

R ambiance.

Point de vue thérapeutique, il faut éviter les manœuvres ressement forcé; parfois, l’intervention chirurgicale ou €ctions gazeuses intra-articulaires pourront donner quel-

Jee in- Aim j que

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Rhumatisme articulaire chronique secondaire. Ici, les lé- sions radiologiques paraissent être sensiblement les mêmes que dans l’affection précédemment décrite; mais on constate en plus une tendance très marquée à l’ankylose, à la synostose des seg- ments squelettiques. Les mêmes facteurs étiologiques ont été invoqués pour la polyarthrite progressive primaire chronique. Ici, également, de nombreuses radiographies illustrent le tra- vail.

Enfin, nous trouvons une étude très documentée de l’anatomie pathologique des polyarthrites chroniques, étude les auteurs, à côté des faits recueillis dans la littérature, apportent |’ mpor- tant appoint de leurs recherches personnelles. Un chapitre de diagnostic différentiel termine cet ouvrage, d’un intérêt primor- dial pour tout praticien.

D” ERNEST RENAUX.

G.-A. WoLLENRERG. Etiologie de l’arthrite déformante (Actio-

logie der Arthritis deformans. (Ferdinand Enke, Stuttgart, 1910.)

L'auteur étudie les conditions de production de l'arthrite dé- formante : par la suite de ses observations cliniques et anatomi- ques, il croit devoir attribuer le rôle le plus important à l’artério- sclérose, non pas cependant comme agent immédiat, mais comme agent prédisposaut. Survienne chez l'artéro-scléreux le e mecha- nisches Moment » (traumatisme, processus inflammatoire, etc.), et l’arthrite déformante se développera. L'auteur considère d'ail- leurs comme prédisposant à cette affection tout état de faiblesse ou d’atrophie des os, de même que les états de marasme surve- nant dans la vieillesse, ou au cours d’affections graves, telles que cancer et tuberculose.

Ir Ernest REXAUX.

ALBAN KOHLER. Lexique des formes radiographiques limitro- phes des états encore normaux et des états déjà pathologiques (Lexikon der Grenzen des Normalen und der Anfänge des Pathologischen im Rôüntgenbilde). Gräfe et Silem, Ham- bourg, 1910.)

Le diagnostic précoce est souvent un des plus beaux triomphes de la radiographie : n'est-il pas la sauvegarde fréquente d’une santé gravement compromise ? Mais encore importe-t-il de se

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garder de toute erreur dans l’interprétation du radiogramme, car une erreur peut amener les conséquences les plus graves: la chute suit de bien près le triomphe.

Le livre que voici, et que nous devons à la plume d'un des ra- diographes les plus autorisés, est de nature à faciliter à tout le monde cette interprétation, si délicate dans maintes circon- stances : concis mais toujours précis, peu volumineux mais abon- dante en détails et en considérations judicieuses, fruit d’une la- borieuse carrière et d’une expérience basée sur l’étude attentive d’un nombre considérable de clichés, il consigne tous les écueils dont il faut se garder.

Que nous sachions, il n’existe pas de publication radiologique d'une utilité plus incontestable et plus immédiate pour tout le monde, pour le praticien que ce lexique mettra à l’abri des er- reurs flagrantes, pour le radiographe débutant dont il guidera les premiers pas hésitants, et méme pour le radiographe rompu à toutes les difficultés, qui pourra y trouver maintes fois quel- que heureuse inspiration.

Il est de ces erreurs que tout médecin, soucieux de son art et de sa personne, ne peut commettre. Telles sont ces prétendues fractures du coude chez l’enfant : telles sont ces prétendues frac- tures de Scheperd à l’astragale ; telles sont encore ces prétendus caleuls urétéraux, ces taches pelviennes, qui ne sont rien d’autre pour la plupart que des phlébolithes projetés malencontreuse- ment sur le trajet des uretéres. Et que dire de cette fameuse fabella, ce corps étranger fantôme, véritable attrape-nigaud qui alluma tant de fois l’appétit chirurgical ?

Mais ce sont des erreurs grossières, humiliantes, pièges vul- gaires tendus à l’ignorance la plus endurcie et il semble fort douteux que le livre de Kéhler parvienne jamais à ouvrir tous les yeux : il est des aveugles qui ne verront jamais.

Tl y a des causes d'erreurs plus fréquentes, plus subtiles, plus fallacieuses, que seule une étude sérieuse permet de reconnaître : ce sont toutes ces atypies, toutes ces formes inaccoutumées, tous ces détails étranges qui se montrent à chaque instant sur nos radiogrammes. Se pose alors souvent une question troublante : ces images insolites, énigmatiques, sont-elles encore du ressort de l’état normal ou bien marquent-elles les tout premiers débuts d’une lésion ? Problème grave assurément, car, d’une part, une interprétation erronée peut suggérer le diagnostic d’une lésion QUI n’existe pas et amener ainsi un traitement, voire une opéra-

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tion, souvent graves et toujours inutiles; elle peut, d'autre part, dissiper & tort les soupeons cliniques d’une affection naissante, donner une assurance trompeuse et causer, à la faveur de l’iner- tie médicale, un préjudice peut-étre fatal.

Nous chercherions en vain la solution de ces problèmes ai va- viés et si embarrassants dans nos nombreux ouvrages et atlas de radiologie normale ou pathologique, qui, eux, ne donnent que des descriptions classiques et ne reproduisent que des images ty- piques : nous avons, au contraire, toutes chances de la trouver en quelques instants dans le livre si original du radiographe de Wiesbaden, grace à la documentation considérable qui s’y ma- nifeste et à arrangement heureux des matières sous forme de lexique.

Consacrant depuis longtemps toute son attention à ces formes limitrophes de l’état normal et de l’état pathologique, Köhler a consigné ici tous les éléments qui doivent entrer en ligne de compte dans la discussion et dans l’interprétation judicieuse de ces cas st variés et ai fréquents de nature à embarrasser même la sagacité du radiographe le plus expérimenté.

Nous devons lui savoir gré d’avoir accompli œuvre si utile et si difficile. Placons done ce bon livre à la portée de notre main, tout pres de notre table de travail : 1] est un de ceux qu’on étudie avec fruit et qu’on consulte et reconsulte à chaque instant avec pleine satisfaction.

Dr K£YNENS.

De: Sa ben 2 | A ~ ; | yeunal de Mediolege. a d Z rt Dy, he 4. D Later J orad

pound de sesch, Vol LA Riinche AA. | DF Puy, Avater Aconard.

iy l Fy. 2 D Alkan Hakla.

L'EXPLORATION RADIOLOGIQUE DU CRANE

par le Professeur IR Max LEVY-DORN Chef de service à Phopital Rudolf Virechow (Berlin)

PLANCHE VI

En ce qui concerne les affections du crâne, les rayons X ne peuvent déceler un état anormal qu’à la condition que les os soient le siège d’altérations ou que la masse cérébrale héberge une substance imperméable, comme un foyer de calcification ou un corps étranger. Ils ne peuvent déce.er trace des processus évoluant dans la substance cérébrale elle-même, tels que les abcès et les tumeurs, à moins qu’une des éventualités précé- dentes ne se présente en même temps.

Tout en tenant compte de ces restrictions, nous devons con- venir que bien peu de publications se rapportent a des constata- tions radiologiques faites au cours des affections du crâne. Aussi ne sera-t-il pas inutile peut-être de rapporter quelques obser- vations intéressantes, d'autant plus que l’hospitalité du Journal de Radiologie nous permet d’illustrer l’histoire de ces cas de façon appropriée au moyen de documents photographiques con- venables.

I. Tumeur de l’hypophyse de la grosseur d’une noix

Le patient est âgé de 31 ans: il entra le 20 janvier 1908 à l'hôpital Virchow, dans le service du prof. D" Borchard. En octobre 1906, l’acuité visuelle de l'œil gauche commença à décli-

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ner et depuis trois mois, cet œil est complètement perdu. A par- tir du mois de novembre 1906 se déclarèrent souvent des acces de douleurs dans la région temporale et frontale gauches, et moins souvent au sommet du crâne et à la région occipitale. Peu à peu de champ visuel diminua aussi à droite : le patient déclare que la perception visuelle n’est conservée de ce côté droit que dans le segment nasal du champ visuel.

De tous les autres sens, le sens olfactif seul montre quelques anomalies : perception subjective de benzine; odorat un peu diminué à gauche.

À part une fatigue générale, une tendance au sommeil et une légère démence, il wy a pas d'autre particularité à noter. TI n'y a pas de vomissements, pas de convulsions, pas d’acroméga- he. La sensibilité du crane a la percussion est variable.

De l'examen ophtalmologique fait le 8 février 1506 jar e D" Fehr, nous retenons les données suivantes ` parésie de loculo- moteur gauche, et particulicrement de toutes ses branches externes (élévateur palpébral). Lenteur du réflexe pupillaire a gauche pour la lumière et la vision rapprochée. La papille est pale, à contours indécis (papille de stase régressive).

A droite, papille de stase des plus prononcée : le champ visuel n’est conservé que dans le segment nasal; pas d’autres particu- larités.

Durant la période d’observation se manifestèrent des accès intenses d'agitation : le patient sautait du lit et criait, mais se calmait vite.

Occasionnellement le crâne se montrait d’une sensibilité extréme à la palpation et le pouls tombait à 48 pulsations. -

Comme lI K, pas plus que les frictions mercurielles, ne pro- voqua d'amélioration, l'intervention sanglante fut tentée. A la première (15 février 1906), avec ineision frontale, il fut impossible d'arriver à la tumeur : mais le 26 février 1906, après rechinaison latérale du nez (Schlosser), on arriva à enlever la selle turcique et quelques petits morceaux de la tumeur.

L'examen histologique montra qu’il s'agissait d'une tumeur

hypophysaire typique, à prolifération irrégulitre, progressive,

omg

du parenchyme de l’hypophyse avec résorption osseuse. A part quelques incidents, le patient vit, apres l'opération, son état s’améliorer assez rapidement et quitta l’hôpital le 13 mai 1906. Les maux de tête ne se rejrésentérent p'us que rarement : il en fut de même des acces de surexcitation. Les facultés intellec- tuelles sont satisfaisantes. La fatigue se déclare encore rapide- ment: le patient doit avoir recours à une canne.

Le 26 juin, il rentre à lhâpital : son état s’est aggravé : fai- blesse de mémoire, douleurs de téte et de nuque, convulsions et vomissements. Mais, à part Vamaurose et l’atrophie du nerf optique du côté gauche, et le rétrécissement du champ visuel du côté droit, les symptômes oculaires avaient presque comp'ète- ment disparu. Amélioré, le patient quitta l'hôpital le 1% sep- tembre.

Le radiogramme (pl. VI, fig. 4) ci-joint fut prélevé quelques jours avant la première opération : c’est une prise frontale avec légère inc.inaison de la tête. Les corps étrangers, visibles sur l’image, proviennent de repères de plomb appliqués sur le front et sur la région occipitale pour des motifs étrangers à cette publication.

La particularité la plus frappante que nous remarquons ici, c’est une opacité sous forme de ruban, d’origine osseuse, s’éten- dant au-dessus de la partie antérieure de la selle turcique et séparée seulement de la partie postérieure de étage antérieur de la base du crane par une étroite bande : cette ombre se rap- porte probablement à une des apophyses clinoïdes antérieures, corrodée et arrachée. Le dos de Ja selle turcique n’est pas visible La région de la selle révèle une perméabilité anormale aux rayons dans une étendue d’un gros œuf. Le sinus sphénoïdal se trouve dans la partie postérieure du sphénoïde et est séparé de la face par de larges opacités. Le fond de ‘a selle du caté du pharynx se montre relativement étroit.

Radiodiagnostic : processus destructif des parties osseuses de l’étage moyen de la base du crane.

L’examen radiographique ne donne pas de renseignements précis sur l’extension du processus : car certaines parties de la

208

base du crane, telles que le dos de la selle turcique, ne se mon- trent pas sur la couche sensible, soit de par leur porosité trop grande, soit de par leur situation désavuntageuse. Les clichés, pris apres l’opération, confirment également les données précé- dentes, mais montrent d’une façon particulièrement claire les modifications produites par la résection des parties osseuses. Nous avons cru pouvoir renoncer à la reproduction d’un de ces clichés.

II. Gomme du crâne

La patiente, âgée de 44 ans, est entrée dans le service du pro- fesseur Buschke le 26 juin 1907. Elle contracta la syphilis il ya sept ans. Des ulcérations se manifestèrent aux parties génitales ainsi que des douleurs dans tous les membres; des cures mercu- riel'es intenses amenèrent la guérison. Il y a trois ans, douleurs et raideur dans les genoux. Il y a un an, il se forma sur le front une tuméfeation qui s'ouvrit; du pus et des petits fragments osseux furent éliminés par l’ouverture. Depuis cette époque, le traitement de la patiente consista en applications d’emplatres mercuriels avec administration d’iodure de IX, mais namena pas de résultat notable.

Au moment de son entrée à l’hôpital, la patiente, de petite taille et en mauvais état de nutrition, portait, un centimetre au-dessus des sourcils, deux ulcérations profondes de la gran- deur d’une pièce d'un marc, à bords nets, comme taillés à l’em- porte-pièce : le fond des ulcères était formé par de l’os nécrosé recouvert d’une couche de pus verdâtre. Le tégument adjacent était de couleur bleudtre et montrait des cicatrices blanches et nacrées. En outre, une cicatrice rayonnée occupait le dos du nez et les jambes étaient couvertes de cicatrices d’ulcères et de plaques d’eczéma. La nature syphilitique de l'affection ne pou- vait faire l’ombre d’un doute, d’autant plus que la déviation du complément avait été positive (24 août). Comme une cure aux frictions mercurielles, commencée le 8 juin, ne donna aucune amélioration notable, on enleva à la gouge le foyer de nécrose osseuse (3 août). Le 7 décembre, la patiente, non complètement rétablie, quitta l'hôpital.

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a mg a e a ie

209

Le radiogramme (pl. VI, fig. 1) prélevé (29 juillet) avant l'intervention chirurgicale, montre les particularités suivantes :

Au-dessus du sinus frontal, à gauche de la ligne médiane, los montre une zone claire de la grandeur d'une prune; le cen- tre de cette zone est occupé par un disque qui est difficilement perméable aux radiations et qui ne peut être que l’indice d’un séquestre. A droite de la ligne médiane se trouve une opacité de même grandeur et de même forme, parsemée de taches plus claires. La prise latérale, qui n’est pas reproduite ici, montrait aux endroits correspondants, des contours et opacités irrégu- lières. Les silhouettes des deux gommes étaient évidemment superposées et il n’était pas possible d'en différencier les con- tcurs. Mais ces images montraient que les os n'étaient atteints que superficiellement et cette constatation se trouva confirmée an cours de l’intervention.

Radiodiagnostic : Mème si nous ne savions rien de l’histoire chnique, devrions-nous encore conclure, avec la plus grande probabilité de par le radiogramme, à l'existence d’une gomme osseuse. La forme ronde des parties altérées, la prolifération osseuse forment les traits caractéristiques de l’affection. L’éven- tualité d'une ostéomyélite, d'une tuberculose d’un trauma- tisme ne peut arriver qu’en dernière ligne de compte.

Au surplus, la patiente revint un an plus tard (1908) à l’hô- Pital et entra dans le service de chirurgie du professeur Ilermes. A côté de brides cicatricielles, les deux ulcérations per- sistaient : elles avaient la grandeur d'une noisette et n’étaient separées l’une de l’autre que par un pont cutané de couleur rougeâtre. Une opération eut lieu le 29 juillet et consista dans l'ablation des parties ma ales à la gouge, de façon qu’il n’y eut plus qu’une grande cavité: los ne fut perforé nulle part. Le radiogramme qui fut prélevé apres cette intervention, et que nous n’avons pas reproduit, montre clairement le nouvel état

des choses. III. Fracture du crâne

L’ouvrier A. L..., âgé de 44 ans, fut transporté, le 19 février 1908, dans le service du professeur Hermes: il venait de tom-

210

ber, de deux mètres de hauteur, d’un échafaudage et était sans connaissance.

Des vomissements se produisirent à différentes reprises. Une heure après son entrée, le patient reprit connaissance. Au niveau de la bosse pariétale droite, on constate une plaie saignant quel- que peu. Ecchymose sur les paupières et ia conjonctive à droite. On ne constata pas d'hémorragie nasale ou buccale : toutefois i] y avait du sang dans les matières vomies.

Le facial droit était paralysé. On diagnostiqua une fracture de la base du crane.

Il y avait en même temps fracture de la clavicule droite. Les symptômes s’amendèrent peu à peu jusqu’au 13 mars : les vomis- sements cesstrent, le sensorium resta bon; le patient pouvait clore les paupières, froncer le sourcil. Il y a pourtant dimi- nution de l’ouïe à droite : le manche du marteau est injecté; le

tympan est normal. On suppute la possibilité d’une lésion du nerf acoustique.

Sans cause appréciable, la température monta le 13 mars et le jour suivant, de violents maux de tête se déclarèrent, avee obnubilation du sensorium et accélération du pouls: on con-

stata, en outre, Ja rétraction de l'abdomen et des vomissements bilieux.

Les symptômes de méningite cérébro-spinale aiguë persis- tèrent: la ponction lombaire ramena un liquide trouble conte- nant des leucocytes polynucléaires, mais ne contenant pas de microcoques. Le patient mourut le 21 mars. On crut à une infec- tion d’origine nasale.

Du protocole d’autopsie (von Hansemann), nous extrayons les constatations suivantes :

Infiltration purulente étendue de la pie-mere de la base de Pencéphale. Les ventricules latéraux sont dilatés et remplis de liquide séro-purulent. Destruction, par contre-coup, de la sub- stance cérébrale seulement à la partie externe du lobe temporal gauche. Du côté de la région temporale droite du crane existent

au moins cing fragments osseux, s’emboitant si bien qu’il n’est D

211

pas possible de les déprimer ou de les désajuster. En enlevant la dure-mère de la base et de la voûte cranienne, on ne peut se rendre compte de la grande extension de la fissure. En arrière des fractures décrites ci-dessus, on constate une fêlure courbe qui n’intéresse que la table externe. Un trait de fracture inté- resse le rocher droit d'avant en arrière, se divise en deux pro- longements, l’un postérieur qui atteint l'os occipital et arrive jusqu’au trou occipital; l’autre, antérieur, qui s'étend jusqu'au sinus sphénoïdal : celui-ci contient un ancien eail ot de sang.

L'examen radiographique du 11 mars, antérieur au début de la méningite (projection bitemporale (v. fig. 5), nous donne beaucoup de renseignements sur l'extension de la fracture. S'il failait faire le décompte de tous les traits de fracture, on devrait répéter mot à mot toutes les données du protocole d’au- topsie. Nous voyons sur le temporal les fines fissures aboutir au trait de fracture du rocher, qui est toutefois moins distinct. Le prolongement postérieur de ce trait de fracture est difficile à reconnaitre, mais on voit fort bien son prolongement antérieur s'étendre jusqu’au sinus sphénoidal. C’est ici que se trouve pro- bablement la porte d’entrée de l’infection.

Si on méconnaissait la distribution des sillons vasculaires du crâne, on pourrait fort bien rapporter à ceux-ci tout le jeu de fines lignes qui dérivent de la fracture.

Outre la direction capricieuse de toutes ces lignes, le fait qu’elles intéressent e rocher et la paroi postérieure de la cavité sphénoïdale plaide en faveur du radiodiagnostic de fracture.

IV. Projectile dans le cerveau

Le patient, âgé de 31 ans, hthographe, hospitalisé le 3 avril 1908 dans le service du professeur Hermes, s'était logé une balle dans la tempe droite au cours d'un accès de désespoir. Entre la queue du sourcil droit et la naissance des cheveux, existe une petite plaie ronde, à bords et à fond noircis. La plaie ne tarda pas à guérir.

Antérieurement à sa tentative de suicide, on avait interner

e

919

le patient dans un établissement à cause de son « nervosisme ». Maintenant encore, l’incohérence de sa conduite nécessita, le 15 avril, son transport à Dalldorf.

Sur le radiogramme reproduit ici (pl. VI, fig. 3) et représen- tant une prise bitemporale, nous remarquons deux marques de plomb rectangulaires, perforées à leur centre, qui servirent à localiser exactement le projectile. Nous voyons celui-ci à peu près au milieu de la cavité cranienne : nous distinguons, en outre, trois petits fragments de projectile au niveau de l’étage antérieur de la base du crâne : au-dessous d’eux se trouve encore une quatrième. La localisation établit que le projectile se trouve à 3 1/2 centimètres au-dessus et autant de centimetres à peu près en arrière du repère auriculaire : elle établit, en outre, que la balle est logée 4 centimètres en arrière de la selle tur- cique, à gauche de la ligne médiane. Les délerminations exactes sont les suivantes : diamètre transversal de la tête, 15 centi- mètres ; la tête raposant sur le côté droit, c’est-à-dire sur le côté répondant à la porte d’entrée du projectile.

Nous comptons, à partir de la plaque photographique, une distance de 11,1 centimètres jusqu'au projectile, de 7,5 centi- mètres jusqu'au petit fragment postérieur, de 6,3 centimètres et de 5,5 centimètres jusqu’au fragment inférieur.

Les éclats de projectile se trouvent donc vers la ligne médiane, un peu à droite, tandis que le projectile lui-même est logé à 3,0 centimètres à gauche de cette ligne médiane.

En vue de la localisation, nous avons employé un dispositif permettant de déplacer le tube de Rentgen latéralement et parallèlement à la plaque.

Cette observation montre une fois de plus que nous ne dis- posons pas de meilleur moyen que la radiographie pour déter- miner le siège, la forme et le nombre des projectiles. La méthode de localisation, qui consiste à faire des prises perpendiculaires et qui est encore souvent en usage, donne des résultats moins précis que la méthode à laque le nous avons recours.

Pour terminer, nous nous permettons de rapporter encore deux observations peu fréquentes.

Le radiogramme 6 (pl. VI) se rapporte à un processus syphi- litique qui avait entamé presque toute la moitié droite de Pos frontal. La projection de cet os montre de nombreuses taches claires, qui lui donnent un aspect spongieux.

Le radiogramme 2 (pl. VI) montre un sinus péricranien par traumatisme : on distingue clairement la perforation osseuse à

travers laquelle le sang s’est épanché sous le cuir chevelu, et la tuméfaction qui en résulte.

RADIOTHÉRAPIE DU RITINOSCLEROME

par le D' M.-J. WUNDERLICH (Guatémala)

Piuancnes VII, VIII, IX et X

La découverte de Röntgen, féconde en bénéfices inappréciables comme moyen d'exploration, nous a fourni aussi des armes puls- santes pour lutter efficacement contre plusieurs maladies aupa- ravant très rebelles à tout auire traitement en considérées comme incurables. Dans cette catégorie figure le rhinoscléome, appelé plus exactement sclérome respiratoire, très fréquent dans nos pays.

Encouragé par le bon résultat que j'ai obtenu dans trois cas soumis aux irradiations routgéniennes, que je fis connaître dans un petit travail au Congrès médical pan-américain, dont le sivge eut lieu dans notre ville en août 1908, et aussi par la pu- blication à la même date du Dr Quiñonez, de la république voi- sine du Salvador, dans laquelle il parle de l'emploi favorable des rayons X pour le traitement de la dite névoplasie, J ai continué mes études avec un intérêt plus grand encore, ayant appliqué, jusqu’aujourd'hui, la méthode chez seize individus de ma clien- ttle privée atteints de rhinosclérome, avec un succès remar- quable.

Dans tous les cas, guéris depuis quelque temps, le bon résultat a été durable; du moins je nat pas encore vu de récidives.

Les traits de cette maladie, dont je ferai un bref résumé, sont assez caractéristiques dans la plupart des cas pour arriver au diagnostic. En cas de doute, on pourrait prélever un morceau de tumeur pour faire l’examen histologique.

Le rhinosclérome commence habituellement par la cloison des

fosses nasales, sous la forme de nodules ou plaques dures, d’une _consistance presque cartilagineuse, avec invasion lente et pro- gressive, presque toujours symétrique, des fosses nasales, de la voûte palatine, du voile du palais, du pharynx, du larynx et même de la trachée.

Le nez élargi, très souvent énormément, a un aspect tout à fait typique et répugnant. Les nodules sont quelquefois visibles au dehors des narines, et ordinairement aussi la lèvre supérieure est envahie, et seulement dans un petit nombre de cas la lèvre infé- rieure. L’obstruction nasale arrive après un certain temps à être complète, accompagnée d’écoulement fétide. Dans les périodes avancées, l'affection devient très génante et provoque des trou- bles sérieux de la déglutition, de la phonation et de la respi- ration.

On sait que toutes les tentatives d’extirpation sont suivies de rapide récidive.

L'affection est fréquemment observée dans notre pays parmi les indigènes et les métis de la classe pauvre. Je ne lai jamais vue chez les Européens.

La contagion doit avoir lieu seulement dans des conditions très spéciales, qui ne sont pas encore bien connues, car aucun membre des familles des malades que j’ai eus en traitement n’a été vic- time de la contagion.

La radiothérapie dans cette affection est d’une action assez ra- pide : on assiste à la régression des masses néoplasiques dans un court délai et on obtient généralement la désobstruction plus ou moins complète des fosses nasales avec la diminution des di- mensions que le nez avait atteintes à cause du sclérome. L'état moral du malade, toujours très accablé, se relève dès le commen- cement du traitement, à la rapide amélioration des lésions.

Le technique que j’empluie, et à laquelle je suis arrivé avec mes expériences, est la suivante : pendant trois séances, avec un mois d'intervalle, dans chacune desquelles je fais absorber aux tissus malades la dose correspondant à la teinte B du radio- mètre et au 1 du chromoradiomètre de Bordier, suivies de

deux ou trois mois de repos, pour éviter une pigmentation très

216

marquée de la peau ou de la radiodermite très intense; en- suite on soumet le patient, en cas de nécessité, à deux autres séances avec le même intervalle, suivies d’une nouvelle période de repos. Les irradiations sont continuées de cette façon jusqu’à ce qu’on arrive au résultat voulu.

Dans les traitements des muqueuses, j administre mensuelle- ment une dose analogue sans interruption, sauf en cas de réaction intense.

L’outillage dont je me sers est le meuble d’Arsonval-Gaiffe avec des tubes Chabaud ou Muller et le localisateur du D" Belot.

La qualité des rayons appliqués est de 6-7 Benoist, tandis que la distance de anode aux tissus est maintenue a 15 centi- mètres dans le cas d'irradiation sur le nez, et à 22 centimètres quand le traitement a été dirigé sur la voûte palatine ou le pharynx. |

Dernièrement, j’ai commencé à utiliser le nouveau meuble crédence de la maison Gaiffe sur courant alternatif (120 volts, 50 périodes), muni du transformateur Rochefort 2 et de l’in- terrupteur Blondel, avec lequel j’ai réussi à obtenir le virage des pastilles de Sabouraud et Noiré à la teinte B, en quatre ou cinq minutes, l’intensité du courant au primaire ayant été de 6 ampères et de 1.2 milliampères dans le circuit du tube.

Je me propose d'employer prochainement des rayons filtrés, dans le but de pouvoir faire des séances moins espacées sans

danger de provoquer une forte réaction sur la peau.

Les portions envahies par la maladie dans ces divers cas étaient les suivantes : les fosses nasales seules, dans les observa- tions n™ 1, 11, 12, 15; les fosses nasales,la voûte palatine et l'ar- rière-gorge dans les observations nm 2, 7, 8, 9, 13, 14; les fosses nasales, la lèvre supérieure et l’intérieur de la bouche dans les observations n™ 4, 5, 6, 16; enfin, les fosses nasales, le voile du palais et le larynx chez le malade de l’observation 3 (fig. 9). Pour agir contre les masses néoplasiques du larynx menacé d’obstruction dans ce dernier cas, les irradiations furent faites a travers la peau du cou.

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917

Dans le tableau ci-contre, je ferai connaître les résultats que j'ai observés chez les seize malades traités par les irradiations.

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Ch St: d a ER RÉSULTATS DES MALADES 52 |Zo Kg Sg ai |2}

1 | Mme C. A 6 | Inject. modificat. | Gutris. compl dep. 3ans

10 2 | Mr E.G. 12 | Op.Ollier; 3 curet. » » 21/2 ans 9 3 | MD. C 8 | » » Finsentheér. » » 2 ans 1&2| 4 | Mme M.P. 6 | 2 curetages » » 8 mois 344i 5 | MrC.B. 8 | Op. Ollier Presq. guéri. En traitem 6 | MmeR.C. | 12 » » | Guéris. compl. dep. l an

7 | M°F. A. 4 | Curetage » » » 8 mois

8 | MR. U. 3 » Cautère » » » 8 mois

5&6| 9 | M°'G.G. 5 | Aucun » » » 6 mois 10 | M" R.S. 18 ue Se Presq. gucri. En traitem.

11 1] | M: M.P. 2 | Aucun Gućris. compl. dep. 6mois

12 | 12 | M™eS. H. 4 » » » » 6mois

7&8| 13 | MmeJ.Ch. | 3 » » » » I mois:

14 | MF. L. 20 | Caustiques divers | En trait. Très amélioré |

133 | 15 | M' A.S. 7 | Curetages ` » » |

l4 16 | M'E. A 13 | Op. Ollier » »

UN CAS DE < MAINS FOURCHUES »

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P.

ECTRODACTYLIE BILATERALE

par le D" J. MOREAU (Bruxelles) PLANCHE Al

Ce terme barbare d'ectrodactylhe désigne l'absence congéni- tale des doigts orteils médians; les métacarpiens métatar- siens correspondants font généralement défaut. Il résulte de ce déficit une fissure de la main, remontant jusqu'au carpe; la main se divise en deux segments divergents; de provient la dénomination populaire de main ou pied fourchu.

Cette lésion est assez rare; son étude a été poussée assez loin au cours des dernières années, grâce à la radiographie. Le ma- lade que nous avons eu l'occasion d'examiner, et dont nous re- latons ci-dessous l'observation, en y joignant les radiogrammes obligeamment fournis par le Dr Hauchamps, représente une va- riété assez curieuse d'ectrodactylie. Un intérêt d'un autre erdre s'attache à cette description, à savoir l’utilisation fonctionnelle de mains ainsi estropices; l'adaptation à cette mutilation est

réellement extraordinaire.

A

I. Vandenh..., commissionnaire, âgé de 25 ans, présente les H 3 Fa H

antécédents héréditaires suivants :

Son père est mort à A3 ans, d'une attaque d’apoplexie: il était comimissionnaire de place. Mère morte à 40 ans environ, d’empoisonnement.

D

Un frère vivant, 23 ans, bien portant.

Le

NW ` SE

019

Un frère mort à 38 ans, d’une attaque d’apoplexie (?).

Quatre sœurs vivantes, en bonne santé.

Aucun des membres de sa famille ue présente de malforma- tion congénitale.

Comme antécédents personnels, une atteinte de gale et un chancre induré, apparu depuis un mois environ.

Les malformations qu'on remarque aux mains du malade sont cougénitales. Il les attribue à une frayeur éprouvée par la mere, pendant la gestation, à la vue d'un gros crabe, Comme la plu- part des observations destinées a établir Vinfluence des émotions maternelles sur le fætus, celle-ci est bien vague et bien peu con- valncante. Rapportées par des profanes de la médecine, sans donnée certaine sur la date de la frayeur éprouvée, elles sont impuissantes à démontrer cette influence sur des organes sou- vent déjà développés -— bien ou mal -- au moment de l'émotion maternelle. |

Nous ne tirerons donc aucune conclusion des allégations du malade à ce sujet, et nous passerons à la description des malfor-7 mations.

Il s’agit d'un homme de forte stature et d'apparence tres solide. |

Malformations de la main droite

Le bras droit se termine par une main pourvue de deux doigts seulement, le pouce et l'auriculaire. La fourche yui les sépare pénètre dans le métacarpe et s'étend presque Jusque près du carpe.

Les doigts sont tous deux déviés : la phalangette du pouce est fortement inclinée en dehors, formant un augle de 80° environ avec la phalange.

A l’auriculaire, la phalangine est fléchie à angle droit sur la phalange; elle est ankylosée dans cette position; il existe en même temps une torsion ou rotation axiale du métacarpien cor- respondant, telle que la phalangine est fixée en flexion, non

point dans le sens antéro-postérieur, mais presque directement

220

eu dehors; l’extrémité du doigt arrive presque au contact du pouce, dans la position de repos.

Le pouce est tres volumineux, l'auriculaire plutôt grêle. A part ces déviations, le pouce et l’auriculaire sont normaux comme aspect. Un étranglement ou plutôt une encoche assez nette mar- que en dedans l'implantation du pouce sur son métacarpien.

A la paume de la main, les éminences thénar et hypothénar apparaissent bien constituées; une seule particularité est à no- ter: l’éminence thénar s'est rapprochée de l’hypothénar eu pre- nant une direction presque verticale (elle est ordinairement fortement oblique). L’interstice qui sépare ces éminences s'étend jusqu'à la base de la paume; la fourche se termine à angle tres aigu et se prolonge par un sillon assez profond jusqu’au talon de la main. |

A la face dorsale, il faut signaler, outre la position en tor- sion ou inclinaison du cinquième métacarpien, position qu’on perçoit nettement à la simple inspection, une saillie osseuse anormale correspondant vraisemblablement à l’os carpien sous- jacent. l

A la palpation du poignet, sous l’apophyse styloide du cubi- tus, on reconnait le pyramidal surmonté du pisiforme. Sous cet os, on remarque une encoche profonde, los crochu étant reporté fortement en dedans. Il semble y avoir aukylose du poignet (radius et cubitus avec la première rangée du carpe).

La radiographie nous fournit des notions très précises sur les

modifications du squelette des mains. Radiographie de la main droite

A droite, on constate tout d'abord que les segments osseux du pouce et de l’auriculaire existent seuls; la bifurcation s'étend jusqu’au carpe, qui est lui-même anormalement bifide.

Les phalanges et le métacarpien de l’auriculaire sont nor- maux comme nombre et configuration; leur développement s’est effectué normalement, sauf peut-être la tête de la phalange, qui

s’est atrophiée; l’ankylose phalango-phalangienne n’est point

- Am

991

due à une fusion osseuse complète. Le métacarpien est figuré de trois quarts et la phalange de protil, disposition qui facilite grandement l'opposition de l’auriculaire au pouce.

Le squelette du pouce est formé d’une phalange normale et d'une phalangette dont la base est hypertrophiée, irrégulière et porte une exostose bicorne. Le métacarpien qui supporte le pouce est plus court que normalement et très épais; sa forme est quel- que peu atypique et sa courbure est exagérée.

Les os du carpe présentent les modifications les plus pro- foudes :

Supportant le cinquième métacarpien, l'os crochu montre son contour habituel et son apophyse fortement développée. Plus haut que l'os crochu, et s’articulant normalement avec lui, se trouve le pyramidal avec le pisiforme. Puis vient un semi-lu- naire atypique, de forme conique, à base radiale; il s'articule non seulement avec le pyramidal, mais aussi avec l’os crochu. Son sommet correspond au sommet de la bifurcation; il sert de trait d’union entre la rangée interne du carpe et la rangée externe.

Celle-ci est presque méconnaissable : on y remarque un sca- phoide (?) articulé avec le radius et le semi-lunaire; il est énorme et sa forme est triangulaire avec une encoche inférieure et un trait d’épaississement a son bord interne, ce qui semble indiquer une fusion imparfaite avec un autre os. Sous lui, on trouve un os dirigé horizontalement et offrant la forme en hari- cot du scaphoide normal. Enfin, deux petits os s'articulent avec lui et donnent appui au premier métacarpien; ce sont le trapeze le trapézoïde.

Le radius et le cubitus sont normaux.

En résumé, absence complète de l’index, du médius, de l’an- nulaire et des métacarpiens correspondants; fissure du carpe avec

altérations profondes des os externes et absence du grand os. Malformations de la main gauche

La main gauche présente une déformation analogue à celle de

la droite, sans être tout à fait identique; l’ectrodactylie est donc

bilatérale, mais non symétrique. Il existe en effet quatre doigts à gauche, tandis qu'à droite on observe une bidactylie.

A gauche, la fourche n'atteint pas la base des métacarpiens; elle s'arrête un peu au-dessus du milieu de la main; elle se ter- mine par un angle fortement arrondi et fortement ouvert. Les

deux branches sont donc notablement écartées l’une de l’autre.

Chaque branche de la fourche est constituée par deux doigts : au bord cubital, on trouve l'auriculaire et l’annulaire; au bord externe, le pouce et l'index. C’est donc le médius qui fait défaut.

L’auriculaire et l’annulaire sont normaux en longueur et en volume; l’annulaire est même hypertrophié. Ces deux doigts ne présentent qu’une seule anomalie, c’est l’ankylose en flexion à augle droit au niveau de l’articulation phalango-phalangienne. Il existe, comme à droite, une inclinaison ou torsion des méta- carpieus, de telle sorte que les phalangiens et phalangines ne se dirigent point vers l'éminence hypothénar, mais bien latérale- ment vers l’index.

L’ankylose en flexion est moins prononcée à l’auriculaire; des mouvements limités sont encore possibles pour la phalangine et la phalangette. Dans la position de repos, les doigts ont une di- rection strictement parallèle.

Les métacarpiens et les parties molles correspondantes offrent leurs caractères normaux. Ces os se trouvent, comme nous venous de le dire, inclinés et en rotation vers l’axe de la main; c’est la position qu’ils prennent chez un individu sain dans certains mou- vements, par exemple pour affronter les extrémités du petit doigt et du pouce.

Le pouce et l'index sont fortement modifiés dans leur structure. En premier lieu, ils sont soudés l’un à l’autre dans presque toute leur étendue; ils sont réunis jusqu’au niveau de l'articulation interphalangienne du pouce par une palmure lache.A ce niveau, émergent en divergeant légèrement, d’une part la phalaugette du pouce, d'autre part la phalange de l’index. À cette phalange fait suite une phalangine très courte, formant un coin à base interne La phalangette s’implante latéralement, en formant

en) ee eee

un angle droit avec l'axe de la phalange et se dirige en dehors vers l’extrémité du pouce, arrivant presque au contact de ce segment.

A la palpation, on reconuait l’existence de deux métacarpiens isolés; il s’agit donc d’une syudactylie membraneuse, sans fu- sion osseuse. Les phalanges sout bien conformées, à l'excep- tion de la phalangine de l’index.

Les deux groupes de doigts sout plus écartés l’un de l’autre a gauche qu’à droite; la fourche est plus large mais la fissure ue se prolonge point dans le massif du carpe, quoique l'inspec- tion des parties mulles fasse supposer le contraire.

Il faut encore noter le mode d'implantation des métacarpiens sur le carpe. La base d’implautation du deuxième et du qua- trième métacarpien sur le carpe est fortement reportée en arrière; leurs extrémités supérieures forment donc une saillie bien marquée au dos de la main, saillie qui dépasse le plan de la face postérieure de i’avant-bras. Les métacarpiens en question sont, en totalité, sur un plan postérieur à celui du premier et du cinquième. .

En outre, le premier et le second de ces os sunt presque exac- tement superposés dans le sens antéro-postérieur. Le quatrième et le cinquième de ces os ne sont point situés l’un à côté de l'au- tre, dans le sens de la largeur de la main; le quatrième se trouve implanté sur un plan postérieur et fait une forte suillie sur le dos de la main, tandis que le cinquième est plus en avant. En somme, les deux groupes de métacarpiens forment, au dos de la main, deux versants, qui se rejoignent à angle assez aigu : le versant externe constitué par les métacarpiens du pouce et de l'index est presque vertical; l’interne, formé du quatrième et du cinquième métacarpien, est fortement oblique en avant.

Le carpe également a subi des modifications pour suivre ce mouvement des métacarpiens; il s’est fortement incurvé, les os correspondant aux deuxième et quatrième métacarpiens s'étant déviés en arrière. On palpe très nettement, à la base de l’an- nulaire, une masse osseuse faisant fortement saillie au dos de la

924

main, occupant exactement le sommet de la fourche et se pro- longeant verticalement, sur la face latérale de l’anuulaire, sur une longueur de 2 centimètres environ; elle est entièrement sou- dée à l’annulaire et correspond au médius atrophié.

Nous voyons donc aux deux mains une ectrodactylie avec ce caractère spécial que les extrémités des doigts sont déviées uni- quement en dehors. On ne peut donc parler de maius en pince de homard, malformation daus laquelle les doigts se recourbeut vers laxe médian, leurs extrémités allant à la rencontre l’un de l’autre. Dans notre cas, au contraire, les déviations sont paral- leles et les extrémités digitales s’éloignent au coutraire l’une de l'autre. La combinaison de syndactylie (pouce et index gauches) avec l’ectrodactylie mérite également d’être signalée; la coexis- tence de ces deux malformations est relatée dans un certain nom-

bre d'observations analogues. Radiographie de la main gauche

Sur la radiographie de face, on voit que les métacarpiens ne sont point étalés les uns à côté des autres, sur un même plan; ils sont superposés, le deuxième recouvrant en partie le premier et le quatrième recouvrant le cinquième; les métacarpiens ex- trémes se présentent presque de profil, ce qui montre bien le mou- vement de rotation de ces os; par suite de cette disposition, les groupes internes et externes s’opposent plus directement l’un à l’autre et la préhension, suivant le mécanisme de la pince, en est grandement facilitée.

Le squelette du pouce est normal.

A l'index, une première anomalie nous est fournie par la pha- langine; ce segment est considérablement réduit de volume; A est représenté par un petit fragment cunéiforme, intercalé entre la phalange et la phalangette, lesquelles forment un angle droit et arrivent presque en contact. |

La phalangine et la phalange paraissent en voie de fusion complète.

La phalange est plus courte que normalement; sa forme est régulière.

295

Le métacarpien qui la supporte est incliné très obliquement et arrive au contact de la phalange du pouce. La base de ce mé- tacarpien est fortement élargie, surtout du côté interne, l’on remarque une apophyse énorme, mais de configuration régu- lière. |

Le squelette du pouce et celui de l’index sont parfaitement distincts et la syndactylie qu’on constate à l’examen extérieur est purement membraneuse.

Le premier métacarpien est supporté par un trapèze normal, derrière lequel on voit un trapézoide volumineux. Ces deux os s’articulent avec un scaphoïde typique. Le semi-lunaire, le py- ramidal et le pisiforme sont également normaux. Mais le grand os et l’os crochu se sont fondus en un bloc osseux énorme, qui s'articule en dehors avec la facette interne du deuxième méta- carpien ; ensuite on trouve un intervalle non articulaire entre le deuxième et le quatrième métacarpiens; celui-ci et le cinquième métacarpien reposent sur ce bloc osseux.

Si nous en venons enfin au squelette des D et doigts, nous voyons celui de l’auriculaire absolument normal. Les phalanges de l’annulaire présentent leur conformation habituelle, sauf la tête de la phalange proprement dite, qui est atrophiée et aplatie par suite de l’ankylose à angle droit. Le quatrième métacarpien n'offre rien à signaler, si ce n’est un renflement à la face in- terne de sa base. Ce renflement représente-t-il une ébauche, ou plutôt un résidu osseux du médius avorté ? Sa forme semble le faire supposer; il est toutefois difficile de conclure de façon ca- tégorique.

Le radius et le cubitus sont normaux à gauche comme à droite. Valeur fonctionnelle des mains malformées

L’étude fonctionnelle de mains aussi fortement altérées dans leur structure anatomique, promet des conclusions intéressantes. Nous avons donc recherché attentivement le degré de mobilité de chacun des segments constituant les mains; puis nous avons examiné dans quelles conditions la préhension des objets s’effec-

996

tue, par quelles manœuvres anormales et avec quelle force. Enfin, les renseignements fournis par le malade concernant sa

profession nous ont paru dignes d'être mentionnés.

Mobilité des divers segments de la main droite

A l'auriculaire, nous trouvons une phalangette immobile; l'articulation existe cependant, car de légers mouvements passifs sont possibles; activement, le malade ne peut mouvoir ce seg- ment.

La phalangine est ankylosée complètement, en flexion à angle droit; l’obstacle qui empêche tout mouvement, si minime fût-il, ue réside point dans une fusion osseuse complète, ainsi que la radiographie le démontre : les extrémités articulaires de la pha- langine et de la phalange, qui viennent en contact, offrent leur configuration habituelle.

La phalange possède une mobilité plus réelle : elle peut se fléchir de 45° sur le métacarpien.

Enfin, le cinquième métacarpien jouit d’une mobilité tout à fait anormale dans le sens antéro-postérieur : il est capable d’une flexion à 45° sur le carpe et d’une extension de 45° éga- lement.

Au pouce, nous observons un fonctionnement analogue. La phalangette, dévice en dehors, n’est point susceptible de mouve- ments volontaires. On peut lui imprimer de légers mouvements passifs.

La phalange se fléchit jusqu’à angle de 90°.

Le premier métacarpien est capable d’une flexion de 30°.

Les deux doigts qui constituent toute la main droite possèdent une mobilité anormale dans le sens latéral; cette mobilité est tout à fait remarquable et nous en verrons plus loin toute luti- lité fonctionnelle. Ces mouvements de latéralité ont pour siège principal les articulations métacarpo-phalangiennes; ce sont donc les métacarpiens qui se déplacent en entraînant les doigts.

Le mouvement d’abduction ou d’écartement des métacarpiens

s'étend jusqu’à former un angle droit. Dans le sens du rappro-

7

chement ou de l’adduction, la mobilité est également énorme, grâce à la fissure du métacarpe et du carpe; le rappochement s'exécute jusqu'à coaptation complete des bords correspondants des doigts, sans qu'aucun interstice persiste. Môme les dévia- tions des segments ankylosés correspondent très exactement.

Les mouvements du poignet se produisent dans les articula- tions médio-carpienne et métacarpo-phalangiennes. L'ankylose radio-carpienne parait complète. En d’autres termes, la range supérieure du carpe reste immobile sur le radius; par contre, l'os crochu, d'un côté, le trapeze et trapézoïde, de l'autre côté, exécutent une partie des mouvements, qui sont complétés par le déplacement des métacarpiens sur ces os.

La flexion de la main peut atteindre l'angle droit et. l'exten- sion 49°.

Ls mouvements d’adduction et d'abduction ont respective- ment une amplitude de 45° et 30°.

De cette analyse détaillée des mouvements de la main droite, nous pouvons conclure que l'agent causal de Vectrodactylie, en détruisant la synergie fonctionnelle qui existe normalement en- tre les quatre derniers métacarpiens, assimile les métacarpiens restants aux phalanges des individus normaux, grâce à une mo- bilité très grande dans les différents sens. Les phalanges, à leur tour, jouent le rôle habituel des phalangines et phalangettes.

Quant aux segments distaux, 1ls sont privés de toute mobilité et leur utilité fonctionnelle est réduite, comme nous le verrons, à un simple rôle de point de fixation supplémentaire des objets ap-

préhendés.

Mobilité des divers segments de la main gauche

Comme nous l'avons vu, la main gauche est constituée par quatre doigts divisés en deux groupes : linterne, formé de l'annulaire et de l'auriculaire, entièrement isolés l'un de lau- tre; le groupe externe, au contraire, comprenant le poute et l'index, mais avee syndactylie : la phalangette seule du pouce

est distincte et émerge de la base de l’index. Toutefois, la syn-

dactylie appartient à la forme membraneuse; le squelette osseux des deux doigts est entièrement constitué et les divers segments du pouce possèdent une mobilité propre, indépendante de celle de l'index, quoique limitée par la présence de la membrane in- terdigitale.

Au pouce, la phalangette est susceptible d'extension (jusqu'à l’axe de la phalange) et de flexion atteignant 80°.

La phalange elle-même, bridée par la palmure, peut se porter en flexion à 49°.

Le métacarpien est, par contre, à peu près fixe. L’abduction du pouce est très réduite; à son degré maximum l’extrémité du pouce est séparée de l’extrémité de l’index par une distance de 3 centimètres. Dans l’adduction, le pouce s’applique exactement

contre l’index, dont il épouse complètement la forme.

A lindez, nous trouvons une phalangette immobile, de même que la phalangine, qui est d’ailleurs atrophiée et réduite à un petit bloc osseux informe. Passivement cependant, de légers mouvements de ces segments sont possibles. La phalange, sus-

ceptible d’une extension normale, atteint dans la flexion un an-

gle de 45°.

Quant au métacarpien, il est fixe, comme son congénère du pouce.

Le groupe interne nous montre le même accouplement d'un doigt très mobile et d’un doigt en partie ankylosé.

L’annulaire offre une phalangine soudée presque totalement (de faibles mouvements passifs existent encore) sur la phalange, en formant un angle droit; le malade peut accentuer de quelques degrés la flexion habituelle de la phalangine.

La phalangette est ankylosée en extension sur la phalangine. Une faible mobilité passive se constate dans ce segment.

La phalange fonctionne a peu près normalement; elle atteint un angle de flexion de 90°.

A l’auriculaire, la phalangette, dont l’extension est normale, atteint 40° de flexion.

La phalangine se trouve fléchie de 45° sur la phalange et tout

NAT

229

effort pour l’étendre complètement reste inutile; la flexion peut s’accentuer jusqu’a l’angle droit. La mobilité de la phalange est normale; la flexion atteint 90°. Les métacarpiens de l’annulaire et de l’auriculaire offrent une particularité curieuse; immobiles dans le sens de la flexion, ils sont susceptibles d'une hyperextension de 45°.

Nous devons examiner maintenant les mouvements des deux groupes de doigts par rapport l’un à l’autre. Dans l’adduction, ils se rapprochent jusqu’à venir en contact par les faces latérales des doigts, mais l’accolement n’est pas intime et parfait comme à la main droite; la moitié inférieure ds doigts se réunit; les métacarpiens n'arrivent pas à se toucher; un interstice vide per- siste entre eux; cet intervalle correspond à un angle de 30°.

Dans l’abduction, les groupes de métacarpiens s’écartent l’un de l’autre en formant un angle droit.

Les mouvements du poignet se mesurent dans la flexion par un angle de 60°; dans l’extension, par un angle de 45°.

L’abduction va jusqu’à 45°, tandis que l’adduction s'arrête a 30° environ.

Nous pouvons, en syuthétisant ces données, arriver aux con- clusions déjà posées pour la main droite; en ce qui concerne l’index et l’auriculaire, nous voyons les métacarpiens, libérés par la fissure, acquérir une mobilité anormale et jouer le même role que les phalanges de l’individu normal; par suite, les pha- langes de ces doigts peuvent s’assimiler aux segments termi- naux. Enfin, les phalangines et phalangettes, ankvlosées, n’ont d'autre utilité que de fournir un point d'appui supplémentaire à la préhension des objets.

Cette suppléance fonctionnelle ne s’observe pas au pouce et à l’auriculaire gauches; ici au contraire, nous voyons les méta- carplens unis à leurs voisins; pour le pouce, il existe même une adhérence anormale avec l’index, en syndactyhe membraneuse. Dès lors, les métacarpiens, les phalanges, phalangines, phalan- gettes remplissent leur rôle habituel et possèdent une mobilité qui se rapproche de la normale. `

230 Examen dynamométrique

Cet examen est évidemment faussé par le fait que l’appareil n'est point adapté à une main aussi anormale et qu’il ne peut être que difficilement saisi par le blessé. Voici néanmoins les résultats obtenus :

Le dynamomètre étant placé perpendiculairement dans la fis- sure comme entre les deux mors d’une pince (pression dans le sens transversal de la main) donne : à droite, 10, 8, 7; à gauche, 18, 13, 12.

Si Pappareil est placé comme d'habitude, maintenu contre le talon de la main et pressé par les doigts, on arrive aux chiffres suivants : à droite, 13, 8, 6; à gauche, 25, 24, 21.

La mesure de la force de traction fournit des résultats plus probants : cette épreuve se fait, comme on le sait, par traction des angles du dynamomètre au moyen d’un ou deux doigts. Or, chez notre malade, presque taute la force se concentre dans les deux doigts de la main droite et dans l’index et l’annulaire gauches. Chacun des doigts a done chez lui acquis une puissance considérable. Les chiffres suivants, qui sont très élevés, n’ont donc rien d'étonnant : 25, 40, 30, 34, 30, 28, 27.

Mode d'utilisation des mains

Une première remarque s'impose avant que d'étudier la valeur fonctionnelle des mains malformées; c’est qu’il existe une sorte de compensation anatomique de la déformation : les doigts sont réduits à un petit nombre, mais chacun d’eux a acquis un déve- loppement énorme; la radiographie nous montre des métacar- piens et des phalanges très fortes, tres solides; cette exagération est tres manifeste au pouce droit, dont le squelette est formé par des os courts et épais, donnant une impression de robustesse re- marquable. A gauche, les doigts utiles sont représentés par l’in- dex et l’annulaire; la même hvpertrophie est d'autant plus vi- sible qu'elle fait contraste avec le pouce et l’auriculaire, a sque- lette grêle et délicat. Les métacarpiens de l’index et de l’aunu-

nn d

231

laire ont acquis le même volume que le cubitus, dont. la radio-

graphie nous moutre en partie la diaphyse.

En ce qui concerne l’utilisation des mains ectrodactyles, on note une différence capitale avec les mains normales : la préhen- sion se fait suivant un mode tout à fait différent.

Habituellement, les objets sont saisis au moyen des quatre derniers doigts recourbés en crochet; l'objet, encerelé de facon plus ou moins complète, est appliqué par les doigts contre le ta- lon de la main, il trouve un point d'appui solide. Enfin. le pouce forme un crochet, recourbé en sens inverse des quatre der- niers doigts, auxquels il est opposé et sur l'extrémité desquels il vient appuyer, en renforçant ainsi leur action.

Chez notre malade, les objets sont saisis dans l’angle de fis- sure, entre les métacarpiens et les doigts, agissant à la façon des mors d’une pince ordinaire. L’effort s’exerce donc, non pas en appuyant l’objet contre la paume et le talon de la main, mais dans le sens transversal de la main, d’une facon analogue à celle qu’emploient les individus normaux pour maintenir un

corps entre deux doigts.

A droite, la préhension se fait en ouvrant et rapprochant le pouce et l’auriculaire exactement comme les mors d’une pince, chaque mors étant constitué par le métacarpien et la phalange. À gauche, l’index et Pannulaire jouent ce rôle.

Les extrémités de ces doigts prehenseurs, ankylosées à angle droit, ont une importance non négligeable: elles complètent l’occlusion de la pince vers le bas et empêchent ainsi les objets saisis de déraper, de glisser entre les mors de la pince.

A la main gauche, le pouce, très court, et l’auriculaire for- ment avec les doigts voisins deux pinces supplémentaires, con- stituées par un mors fixe immobile (index ou annulaire) et par un mors mobile (pouce et auriculaire). D’après les dires du ma- lade, elles ne sont point utilisées comme telles, mais elles servent à renforcer l’action de la pince principale, en augmentant la surface de préhension : à cet effet, le pouce et l’auriculaire sont

situés, non point latéralement par rapport aux autres doigts,

—- 232

mais plutôt en avant, de facon à pouvoir remplir le même office que ceux-ci.

Le malade exerce la profession de commissionnaire; il porte les marmottes des commis-voyageurs. Il est capable de soulever de terre et de placer sur l’épaule des colis pesant jusque 85 kilo-

grammes.

Son salaire est de fr. 1.00 par jour. +++

Nous completerons la relation de ce cas d’ectrodactylie par que ques remarques concernant la classification, l’étiologie et la thérapeutique de cette malformation.

Comme on le voit, sous le terme d’ectrodactylie sont confon- dues plusieurs lésions essentiellement différentes. I] est donc né- cessaire de les classer en plusieurs variétés distinctes. Une pre- mière division est fournie du fait que les mains ou pieds four- chus résultent, tantôt de Pabsenee pure et simple du médius ou du troisième orteil, tantôt de la soudure du squelette de ces seg- ments avec leurs congénères. Dans un cas, 1l s’agit d’une ectro- dactylie par absence ou agénésie. Dans l’autre, d’ectrodactylie par fusion. Ces deux variétés peuvent se rencontrer chez un méme malade, comme dans un cas relaté par Orth (1).

Dans chacun de ces groupes, on peut encore distinguer diffé- rents degrés suivant que le déficit ou la soudure concerne les pha- langes seulement, les phalanges avec le métacarpien et, même, dans les cas extrêmes, s'étend jusqu'aux os du carpe.

Au sujet de l'étiologie de Vectrodactylie, l'accord est Join d’être complet : les uns invoquent une origine exogène( tandis que d’autres rattachent la lésion à une cause endogène. La pre- mière hypothèse attribue un rôle capital aux adhérences et aux brides amniotiques; ces adhérences se fixent de préférence a

l'extrémité du médius; le doigt se trouve ainsi fortement tiraillé,

(1) Archiv fur Klinische Chirurgie Bd 92 H.2

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pressé contre ses congénéres, avec lesquels il peut se fusionner, soit par les parties molles simplement, soit plus complètement par soudure osseuse, lorsque l’adhérence se produit à une période très précoce du développement, avant l'ossification des pha- langes. Les brides ammiotiques agiraient suivant un mécanisme analogue : la bride s’insinuant entre deux doigts, les écarte l'un de l'autre jusqu'à les forcer à se fusionner avec les congénères sur lesquels ils sont appliqués; par les tiraillements et la traction ultérieurs, elle pénètre plus profondément et parvient ainsi à produire la scissure du métacarpe. |

Ainsi s'expliquent les cas d’ectrodactylie sans déficit osseux, d’ectrodactylie apparente, comme on pourrait l'appeler, toute la lésion se réduit à la bifurcation avec syndartylie complete.

Outre leur rôle mécanique, les adhérences et les brides ne sont point sans produire des lésions d'ordre trophique. Les doigts ou orteils intéressés sont entravés dans leur développement et cette influence peut aller jusqu'à l’atrophie complète. Non seulement les phalanges, mais encore les métacarpiens et les os du carpe peuvent étre atteints.

Voilà pour la théorie erogene. wile explique parfaitement cer- tains cas d’ectrodactylie et trouve une preuve de valeur dans la constatation rare malheureusement --- de plaies sanguine lentes à l’extrémité des doigts chez des individus attatnrs de cette malformation.

Par contre, cette théorie n’explique point la bilatéralité des lésions, encore moins la coexistence de l’ectrodaetylie aux quatre extrémités. Elle est impuissante également à faire con prendre la coexistence de malformations concomittantes, portant suit sur le squelette des mains ou des pieds, soit siégeant à d autres régions et dans d'autres tissus; on sait que l'absence du muscle ‘grand pectoral a été notée dans bon nombre d’observations. D'autre part, la radiographie a permis de déceler des lésions os- seuses qui auraient échappé à tout autre examen : telle l'absence de noyaux épiphysaires des trois derniers métacarpiens, avec ce- pendant persistance du squelette des doigts correspondants, si- gualée par Orth.

934

La seconde théorie est bien vague; elle ne fournit aucune ex- plication pathogénique vraie; d'après elle, l’arrét de développe- ment et les lésions coucomittantes seraient d'origine interne, sans que la nature de l'agent modificateur soit spécifiée; l’ectro- dactylie rentre dans le cadre des atrophies, des dystrophies, des troubles de développement d'origine indéterminée.

Somme toute, il faut bien avouer notre ignorance au sujet du mécanisme de production de l'ectrodactylie. La théorie exogène est insuffisante à expliquer tous les cas; la théorie endogène fait uniquement ressortir cette insuffisance, mais n'apporte par elle- même aucune lumière. Nous en sommes réduits à espérer de la

tératologie expérimentale des idées plus positives à ce sujet.

Nous terminerons par quelques mots sur la thérapeutique. Jus- qu'ici, on n’a guère envisagé, pour l'amélioration des ectrodac- tyles, que le traitement des syndactylies membraneuses qui co- existent si fréquemment. Cette cure doit évidemment étre tentée, mais le résultat obtenu sera toujours insuffisant. A notre avis, la chirurgie moderne doit faire plus: elle doit viser à corriger complètement, au point de vue esthétique, cette malformation disgracieuse tout en améliorant la puissance fonctionnelle du segment atteint. Lorsque la lésion viendra en traitement dans la période de l’enfance, il ne faudra pas hésiter à enlever la peau recouvrant les bords latéraux de la fourche dans la région méta- carpienne, à accoler les os métacarpiens dissociés, en les suturant au besoin par un fil métallique au niveau des têtes, de façon à reconstituer une paume de main, plus étroite évidemment que normalement, mais sans scissure; de façon aussi à ramener les doigts dans leur axe normal. La correction doit évidemment se compléter par les petites interventions nécessitées par les dévia- tions des doigts, en syndactylie, ete. Semblable intervention est indiquée seulement dans les cas de mains fourchues tri-ou quadridactyles. Pratiquée à la main gauche de notre malade, pendant son enfance, après correction des syndactylies, elle au- rait vraisemblablement fourni un résultat esthétique et fonc-

tionnel excellent ; l’ankylose des articulations extrêmes des

ee er neo

NATO

935 d

doigts ne se seraient pas produite, si l’on admet ou elle est ap- parue par inutilisation de ces articulations; que si l’on attribue son origine à une malformation embryonnaire, l’opération au- rait pu la corriger dans ce qu'elle présentait de gênant pour le travail. |

Dans le cas de mains fourchues à deux doigts droite chez

notre sujet) toute thérapeutique reste désarmée,

MOYEN FACILE POUR COUPER LE VERRE

par le D" Maurice D'ITALLUIN

Maitre des conférences à la Faculté libre de médecine de Lille

Chacun d'entre nous connait un certain nombre de trucs et ficelles de laboratoire, tantôt tours de main personnels, tantôt recettes utiles trouvées de-ci de-là. Leur publication plus fré- quente rendrait service à ceux qui, se livrant à des essais ou recherches diverses, travaillent par eux-mêmes. C’est pour répon- dre à cette idée que nous publions aujourd’hui cette note sur un moyen pratique de couper le verre. Le procédé n’est pas nou- veau; un certain nombre de lecteurs le connaissent, l’emploient peut-ctre, car en maintes circonstances il est capable de rendre de précieux services.

Supposons que l’on ait fendu une éprouvette ou un localisa- teur. Au moment de Vaccident, la fente est parfois petite, mais elle va s'allonger peu à peu et rendre l'appareil inutilisable. Grace au cravon de Berzélius, dont nous donnons plus loin le mode d'emploi et la formule, il est possible de circonscrire le mal; car, partant de l'ertrémité de la fente on la prolougera en lui faisant décrire un cercle parallèle aux bords de l’appareil. Quant la fente prolongée rejoint la fente initiale, on a réalisé une amputation circulaire de l’éprouvette ou du localisateur, qui peut servir encore pour certains usages.

Voici la manière de procéder pour mener la section à bonne fin :

On chauffe dans une flamme l'extrémité d’un crayon de Ber- zelius, on le porte ainsi à l'incandescence que Pon entretient pendant la durée de l'opération en soufflant sur l'extrémité

portée au rouge. On place alors cette extrémité au voisinage de

931

la fente sur le verre encore intact et l’on voit bientôt la fente se prolonger Jusque sous le crayon. On le recule alors et la fente suit exactement le chemin que lui trace le charbon incandes- cent. On peut ainsi décrire les courbes les plus variées, transfor- mer une fente verticale en fente horizontale, capable de réaliser une amputation circulaire de l'appareil blessé, ou donner à la section toutes les inclinaisons désirables. Certains verres se cou- pent avec une facilité remarquable; il suffit de promener le crayon en soufflant sur son extrémité pour voir la fente courir à sa suite.

Le plus souvent l'opération est moins simple. La fente ne suit pas toujours le crayon dans son mouvement de recul; il y a des périodes d’arrét, mais il suffit de laisser en place quelques instants la braise incandescente et la fente ne tarde pas à produire. Tantôt donc le crayon est animé d’un mouvement con- tinu et la fente le suit docilement. Tautôt le crayon chemine par intermittences, car il faut attendre que la fente se produise.

La méthode est très simple, quand il s’agit de verre fendu, mais si l’on désire sectionner une bouteille ou raccourcir un lo- calisateur, si l’on veut tailler, dans les fragments d'un localisa- teur en pièces, des plaques protectrices destinées à être intro- duites sous les paupières pour protéger le globe oculaire, com- ment employer le charbon ? |

I] suffit de produire sur un bord la fente initiale. On fait un petit trait à la lime, on y place le charbon incandescent, le verre saute en cet endroit; la fente est amorcée; on la prolonge dans la direction on veut l'avoir. On peut aussi chautfer le verre en y appliquant le charbon incandescent. La fente se produit par- fois au point chauffe; si elle tarde on touche avec le doigt mouillé la surface que recouvre la braise, le verre éclate en ze point, on prolonge alors la fente dans la direction prévue.

Cette manière d’opérer est remarquable par sa facilité. On peut découper le verre aussi facilement que du carton, et obte- nir des contours d’une complication inouie.

Il faut savoir cependant qu’il est difficile de réaliser une sec-

tion en ligne absolument droite comme celle obtenue avec un

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diamant guidé sur une réglette. Tout en suivant le crayon, la fente dévie parfois vers la droite ou vers la gauche; les inéga- lités de la surface de section disparaissent d’ailleurs facilement eu la frottant sur une pierre de meule.

Nous avons dit les services rendus; voici la formule des crayons dont nous nous servons.

Gomme arabique 100 gr. Choisir de petits morceaux pro- pres qu’on dissout dans 250 cc. d’eau froide;

Gomme adragante, 40 gr. avec assez d’eau bouillante pour faire une gelée de 320 cc. ;

Storax calamite, 20 gr.

Benjoin en poudre fine, 40 gr.

Dissoudre dans 100 gr. d'alcool à 83°.

On méle et dans un mortier; on y ajoute 3°, et remuant avec soin, on introduit peu à peu 250 à 275 gr. de braises de boulanger finement pulvérisées. Travailler longtemps pour avoir une pâte homogène.

La pâte sert ensuite à faire des bâtons de 20 à 25 centimètres de long, qu’ou roule au moyen d’une planchette et qu’on laisse ensuite sécher.

Il nous a paru avantageux de faire des batons assez gros ayant le volume du petit doigt.

Après l'usage, on éteint le crayon en plongeant l'extrémité dans du sable ou dans de l’eau.

DOSAGE DES RAYONS X

Réflexions sur les échelles des chromoradiometres de Holzknecht et de Bordier

par le Dr Maurice D’Harzuix Maitre de Conférences à la Faculté libre de Médecine de Lille.

J’ai l'honneur de présenter à la Société le nouveau chromo- radiometre de Holzknecht basé sur le principe de l'effet Villard déjà utilisé par Sabouraud et Noiré, et par Bordier.

L'originalité de cet appareil consiste dans la méthode em- ployée pour l’appréciation du virage de la pastille. Une pastille vierge constitué par un demi-disque de réactif au platinucya- nure glisse sous une lame de celluluid rouge brun, de coloration progressivement croissante. La pastille vierge, vue à travers les diverses régions de cette échelle, présente des teintes compara- bles à celles que prend la pastille-réactif sous l’influence d’une irradiation plus ou moins prolongée. Pour faire une détermina- tion dosimétrique, on approche la demi-pastille irradiée de la pastille vierge. Celle-ci est promenée sous la bande a coloration croissante et on s'arrête quand on a l'égalité de teinte des deux pastilles. On lit ensuite sur une table le nombre d'H correspon- dant.

La comparaison se fait à la lumière d’une lampe électrique. C'est un avantage; car l’intensité de la lumière solaire est variable, et le médecin se trouve souvent dans la nécessité de faire de la radiotérapie après le coucher du soleil.

La comparaison des teintes est facile, mais du côté des doses de 4, 5, 6 H les degrés de la table sont très rapprochés et la com- paraison devient délicate. Elle me paraît très difficile pour les tonalités qui correspondent aux teintes III et IV de l’appareil

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de Bordier. Ces raisons m'ont fait adopter la pratique de mettre le réactif sur la peau, au lieu de le placer ,comme le dit l'au- teur, à mi-distance entre l'anticathode et la peau. La dose va- riant en raison inverse du carré de la distance, i] suffit de mul- tiplier par 4 le chiffre indiqué sur la table faite pour le réactif placé à mi-distance anticathode peau. On obtient ainsi le nom-

bre d'H absorbé par la peau.

L'echelle de Holzknecht est done fort intéressante. La possi- bilité de son emploi à la lumière artificielle est un avantage, mals son principal mérite est de permettre l’appréciation des virages légers; il n’y a done pas de raison de ne pas mettre la pastille directement sur la peau, pratique trés avantageuse pour doser le rayonnement filtré.

La tentative de Ilolzknecht est très heureuse, et tout en recon- naissant sa supériorité, je tiens à relever une critique de l'au- teur, qualifiant de a peu réussi » l'essai de Bordier établissant une échelle à 9 degrés.

Malgré la réelle difficulté d'appréciation des teintes faibles justement les plus usitées (difficulté d'ailleurs diminuée avec le nouveau modèle), cet appareil m'a rendu de précieux services. Je suis étonné de ne pas le voir employé par tous les radiolo- gistes soucieux d’un peu de précision, Comment, sans Jui, oser entreprendre une épilation temporaire ou définitive, comment sans lui, oser appliquer les doses fortes ?

J'avais empiriquement constaté que la comparaison des teintes de la premiere échelle de Bordier était plus facile quand on plaçait les étalons colorés sous une plaque de verre blanc, Mais l'appréciation de la teinte O me paraissait impossible, malgré cet artifice. Aussi, Jai souvent employé l’échelle de Bordier pour calculer la dose à la peau d’après le virage d’une pastille placée à moitié de la distance anticathode peau. Dans ces con- ditions, la teinte IV obtenue à 7 ctm.5 correspond à une dose de 3175 415 centimètres: la teinte IIT à une dose de 2 i 5: la teinte II à une dose de 1 i 4. Les teintes IT, ITT, IV étant tres faciles à comparer, cette manière de procéder m'a paru très

avantageuse.

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Avec le nouvel appareil de Bordier l'appréciation des teintes faibles est. plus facile, il est done plus aisé de suivre exactement les prescriptions de l’auteur. Mais il faut toujours faire la lec- ture a la lumière du jour et les variations horaires d'intensité

lumineuse ont une réelle influence.

‘x

En résumé, l’emploi de l'échelle de Bordier à teintes multi- ples rend de précieux services en radiothérapie. Si l’on trouve difficile la comparaison des teintes faibles, on peut, comme pis aller, mettre la pastille à la moitié de la distance anticathode peau.

L’échelle de Holzknecht est très ingénieuse, mais comme à l'inverse de celle de Bordier elle est d'un emploi plus facile pour l’appréciation des teintes faibles, il est avantageux de se servir du radiochronometre de notre confrère viennois en met- tant directement la pastille sur la peau. On peut employer les* pastilles du second appareil de Bordier, mais ces pastilles étant plus sensibles que les pastilles ordinaires, la table est à refaire pour avoir une évaluation en H ou en unités I.

La question du dosage étant très importante en radiologie, J'ai cru intéressant de communiquer les modifications que J'ai adoptées pour l’usage de deux appareils dont le lecteur trouvera dans diverses publications, la description détaillée et le mode

d'emploi d’après leur auteur.

Bordier, —- Du dosage des rayons X en radiothérapie par un nouveau chromoradiometre, (Arch. Elect. Méd., 1906, pp. 363-415.)

Bordier. Technique radiothérapique. (£'acyclopédie des aide- mémoire.)

Bordier. Nouveau modèle du chromoradiomètre, (Arch. Elect. Méd., 1911, pp. 71-74.)

G. Holzknecht. Considérations nouvelles sur l’échelle pour le radiométre dd Sabouraud. (Arch. Elect. Méd., 1919, pp. 859-865.)

PRÉSENTATION DE TROIS CAS DE CALCULS DU PÉRITOINE CAUSE POSSIBLE D'ERREUR D'INTERPRÉTATION DES IMAGES RADIOLOGIQUES DE LA RÉGION ABDOMINALE

par le D' L. LEJEUNE

PLANCHE XII

Parmi les causes pouvant donner lieu à des erreurs d’inter- prétations dans les radiographies ou les examens radioscopiques de la région abdominale, et plus particulièrement dans la re- cherche de la lithiase urinaire, on a souvent cité les corps en- fermés dans la cavité intestinale, corps étrangers, scybales ou coprolithes; dernièrement, Béc'ère a rapporté le cas beaucoup plus rare, d’un calcul sous-péritonéal de la paroi du cœcum. Les trois cas que je désire vous présenter aujourd’hui, sont des con- crétions du péritoine. Je tiens à remercier mon confrère le D J. Mathieu, à l’obligeance duquel je dois de pouvoir vous rapporter ces cas présentant pour nous un grand intérêt.

1* cas. Il s'agit d'une femme d’une quarantaine d’années, qui avait subi quatre ou cing aus plus tôt une hystérectomie. Elle se présente avec des signes d’obstruction intestinale : ab- sence de selles depuis plusieurs jours, ballonnement. du ventre, vomissements poracés, etc. Lors de l’intervention, on constate qu’une frange épiploïque est adhérente au péritoine pariétal; cette frange forme un anneau dans lequel est prise une anse de l'intestin grêle. Celle-ci étant dégagée, on trouve dans l’épais- seur de la frange épiploïque, la concrétion que Je vous présente. (1° du cliché). Les suites opératoires furent normales et favo- rables,

cas. -— C'est une femme de 45 ans. Elle dit s'être toujours

bien portée jusqu’il y a sept ans, époque à laquelle elle se pré- sente à l’hôpital, portant une volumineuse tumeur du ventre. C’est seulement quelques mois auparavant qu’elle a constaté que son état de santé s’altérait. Le diagnostic de kyste de l’ovaire est posé, confirmé d’ailleurs par l’intervention ; il s’agit,en effet, d’un volumineux kyste ovarique multiloculaire, qui présente des adhérences multiples avec l’intestin et la paroi du petit bassin. On enlève les ovaires, les suites opératoires sont normales et la malade sort guérie.

Mais 1l y a trois ans, la malade se représente avec, cette fois, des signes d’adhérences : ballonnement du ventre, alternatives de diarrhée et constipation: elle se plaint de douleurs abdomi- nales, qui se manifestent surtout dans certaines positions ou à l'occasion des mouvements qu’elle fait pour se redresser et qui la forcent parfois à marcher en se tenant courbée, etc.

Au cours de l’intervention on trouve toute une série d’adhé- rences de l’épiploon à l’intestin et à la paroi abdominale. Ces brides sont rompues et à l’examen de la cavité abdominale, on trouve dans la fosse iliaque droite, dans l’épaisseur du mésen- tère de l’intestin grêle, les deux concrétions radiographiées en II du cliché et ayant le même aspect que celle que je viens de vous présenter. |

cas. Ce troisième cas me paraît plus intéressant encore, parce que, montrant à quelles coincidences les plus inattendues nous pouvons nous heurter, il est une preuve de plus de la pru- dence extrême que nous devons apporter dans l’interprétation de certaines images radiographiques. Ce cas est, à ce point du vue, à rapprocher de celui de P. Aubourg, (Bul. de la Soc. de Radiol. de Paris, 1909, p. 133.) qui, recherchant une balle de revolver dans le poumon et que lui indiquent deux radiographies successives, se trouve en face d’un calcul du poumon.

Cette fois, il s’agit d’une femme de 29 ans, qui dans la nuit du 6 décembre 1909, se tire dans le ventre, une balle de revol- ver de gros calibre (9 ™/™). Amenée a l’hôpital dans un état péritonéal très grave, le Dr J. Mathieu pratique immediatement

une laparotomie d'urgence, Vous trouverez la relation de cette intervention délicate, dans le numéro du 12 janvier dernier du journal Le Scalpel et Liége Médical. Je la résume brièvement pour en arriver aux phénomènes qui se manifestèrent chez cetle opérée quelques jours après cette communication de mon con- frère Mathieu. Celui-ci, au cours de son intervention constate qu’il existe une perforation de la paroi antérieure et de la paroi postérieure de l'estomac, ainsi qu'une perforation de part en part du jéjunum, et une déchirure de la veine rénale gauche. Les plaies de l’estomac et du jéjunum sont suturées et une liga- ture latérale est placée sur la veine rénale. La balle ne s'étant pas rencontrée au cours de l’intervention n’est pas recherchée; il est urgent d’ailleurs, vu l’état très grave de la blessée, de terminer le plus rapidement possible. Dès le lendemain l’amé- horation de cet état se produisait et s’accentuait chaque jour. au point que la malade put rentrer chez elle, lorsque le 24 jan- vier, à la suite d’excès alimentaires, elle fut prise de douleurs abdominales et de ballonnement du ventre, qui sous l’action du traitement, glace, opium, diète, disparurent; mais le 2 fé- vrier 1910, huit jours aprés, une nouvelle imprudence ayant été commise, de nouveaux phénomènes graves se déclarent : dou- leurs du ventre qui ne tardent pas à devenir intolérables; le facies est tiré, le pouls petit, filiforme puis incomptable; la température s’abaisse progressivement sous 36,8; le ventre se ballonne; 1l n’y a plus de selles ni de gaz; des vomissements sanguins abondants et répétés se produisent; le 5 févier, l’état paraît désespéré, quand le lendemain, les phénomènes s’amen- dent, l’amélioration s’accentue et la malade se rétablit com- plétement. Il est vraisemblable, ainsi que le fait remarquer le Ir Mathieu, qu’il s’est produit à la suite des vomissements pro- voqués par les excès alimentaires, une déchirure au niveau d’une suture de l’une des plaies de l’estomac ou du jéjunum, suivie d’une péritonite qui s’est enkystée.

La malade n’avait plus été revue, lorsque le 6 mars dernier, un an environ après l’intervention, elle se représente, éprouvant, dit-elle, des douleurs dans le ventre, présentant des alterna-

tives de diarrhée et de constipation, ete., bref des symptômes d’adhérences. Soumise à un examen radioscopique, je localise la balle au niveau de la région lombaire en avant de la colonne. Le 8 mars, le D” Mathieu opère cette patiente et rompt les adhé- rences. L'occasion se présentant, il était intéressant de voir si l'on ne retrouverait pas la balle. En palpant le mésentère de l'intestin gréle, tout contre son insertion à la colonne, Te Dr Mathieu percut une dureté qui lui fit l'impression d’être la balle, d'autant plus que c'était à ce niveau que je l’avais loca- lisée à l'écran. Cette dureté n'était autre chose que le calcul assez volumineux que je vous présente; ses dimensions sont de 22/16/13 min (III? du cliché).

Ces quatre calculs ont tous, comme vous le voyez, le même aspect blanc jaunatre, calcaire, irrégulier. Leur opacité aux rayons X est assez considérable et atteint 8 à 10 "/" d’alumi- nium. Ils apparaissent comme formés de parties inégalement opaques; mais radiographiés tn rico, il n’est pas douteux qu'ils n'eussent donné une image comparable à celle d’un calcul uri- naire. Sur l’un des clichés que je vous présente, j'ai radiogra- phiés toute une série de calculs, du foie, du rein, de la vessie et de l’urèthre; on peut ainsi constater qu’il en est peu parmi ceux-ci qui aient une opacité égale ou supérieure à celle des cal- culs du péritoine; parmi les calculs rénaux que je compare sur ce cliché à ces derniers, il en est plusieurs cependant qui ont été diagnostiqués par le simple examen radioscopique, diagnos- tic confirmé par l’intervention.

Il est à remarquer que ces calculs péritonéaux se sont tous rencontrés chez d’anciennes opérées.

I] est utile que le radiographe se souvienne de la présence possible de ces corps opaques, vraisemblablement plus fréquents qu'on pourrait le penser.

Si les deux premiers cas que je vous ai présentés avaient été radiographiés, et chez lesquels le diagnostic d’adhérences avait été posé, il est certain ique les ombres des calculs seraient appa- rues sur les clichés; quel aurait été le diagnostic du radiographe?

Je ignore, mais il n’est pas douteux qu’il eût été singulière-

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ment embarrassé; il est probable qu’il eût été entraîné à poser le diagnostic de calculs du système urinaire. Son embarras n’eût pas été moindre dans le troisième cas, dans lequel s’attendant à trouver l’ombre d’une balle, il eût vu apparaître deux ombres très opaques toutes deux.

N. B. La planche montre, entourés d’un trait, les calculs dont il vient d’être question; ils ont été radiographiés entourés d’une série d’autres calculs du rein, du foie, de la vessie, afin de pou- voir comparer leur opacité. Plusieurs des calculs urinaires, ont été décelés par Je simple examen radioscopique.

FRACTURE INTRA-UTÉRINE DU FÉMUR

par le D A. KAISIN-LOSLEVER

PLancHE XIII

Les cas de fractures intra-utérines en général sont des raretés, et ceux que (ai vu signaler se rapportaient aux os de l'avant- bras ou de la jam’;e; ni dans les traités ni dans les revues d’or- thopédie, je Da trouvé mention d’un seul cas de fracture de cuisse survenue avant la uaissance.

La fracture de cuisse est un accident qui se prod” it avec une fréquence relative au moment de Ja naissance, surtout quand on doit recourir au crochet pour extraire les membres inférieurs de enfant mais dans le sein maternel, les cuisses du fœtus sont si bien repliées et appliquées contre le tronc, qu’on s’imagine difficilement qu’un traumatisme survenu à la mère puisse pro- voquer leur fracture. Le cas que j'ai l'honneur de vous présen- ter a donc tout au moins pour lui l’avantage de la rareté.

Il a trait à un petit garçon qui eet le dernier venu d’une lignée de douze enfants issus d’un père alcoolique de 48 ans et d’une mère plutôt délicate de 46 ans. Huit des douze enfants sont vivants et bien portants. Deux sont morts âgés l’un de 6 1/2 mois et l’autre de 7 mois, et les deux autres sont morts avant terme, provoquant deux fausses couches. A part l’alcoo- lisme paternel et l’âge franchement mûr de la maman, il n’y» rien à noter dans les antécédents héréditaires de renfant qui nous occupe.

I] naquit sans aucune aide médicale; la mère fut simplement assistée dans son accouchement par une accoucheuse, intelligente d’ailleurs et instruite. La délivrance fut en tout point normale,

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tres facile, et ne dura que dix à quirze minutes; rien d’extra- ordinaire ‘ne fut noté ni du côté des eaux, suffisamment abon- dantes, ni du côté du placenta, non plus que du sac; aucune bride. L’enfant, petit et malingre, était cependant plein de vie et tétait avec avidité; seulement, il offrait la particularité de posséder des cuisses particulièrement volumineuses et doulou- reuses à la pression comme aux mouvements. Quand je le vis, cinq jours après la naissance, le gonflement des cuisses était considérable, il n'y avait pas trace d’ecchymose à leur niveau; mais la douleur provoquait des cris chez l'enfant des qu'on les bougeait ou déplacait; je constatai de la mobilité anormale aussi bien à droite qu'à gauche, ainsi qu'une crépitation vague : je conclus à la fracture des deux fémurs vers le milieu de leur diaphyse. L'examen radiographique pratiqué le lendemain con- firma cette conclusion et me permit de dire qu’une au moins des fractures, celle de la cuisse droite, s'était produite dans le sein maternel, car un cal osseux, volumineux, quoique incomplet, existait déjà, alors que l’enfant n’était qu’à son septième jour de vie extra-utérine.

L'évolution du cal ne se montrait pas encore du côté gauche, aussi je ne tranchai pas la question de savoir si, de ce côté, la fracture était antérieure ou postérieure à la naissance, quoique le manque de manœuvres d'extraction, Ja rapidité et la facilite de l’accouchement, la tuméfaction immédiatement constatée des deux cuisses et absence d’ecchymose tant à gauche qu’à droite soient autant de raisons d'admettre qu’elle fut antérieure à l’ac- chement tout aussi bien que du côté droit.

Interrogée par moi, la mère, qui ne portait pas trace de vio- lence, m’affirma qu’elle n’avait fait aucune chute ni reçu le moindre choc pendant toute la durée de sa grossesse. Le seul événement qui lui ait laissé un souvenir est que, un mois avant la délivrance, tandis qu’elle était au lit et passait brusquement du décubitus dorsal au décubitus latéral gauche, elle eut la sensation qu’un renversement violent et brusque du fœtus avait eu leu, et à partir de ce moment, les mouvements jusqu’alors tres nets et très fréquents de l'enfant avaient cessé ou du moins n'avaient plus été perçus.

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Qu’a donc pu être la cause de ces fractures fémorales ? La question est bien difficile à trancher. Ni un trauma en fut la cause occasionnelle, à peu près certaine, il me paraît hors de doute que les os eux-mêmes devaient, dans leur structure, offrir une predisposition marquée a de telles lésions. Si l'on observe d'al: leurs le fémur gauche, on remarque que cet os, outre son tran de fracture, présente une anomalie de structure évidente : léta- lement en forme de champignon de sa portion immédiatement susjacente au cartilage de conjugaison; à moins que ce Fait ne corresponde à un décollement épiphysaire déjà proliférant. Ce qu’il y a de sûr, c’est qu’on retrouve cette région para-cartilagi- neuse singulièrement tuméfiée sur la plaque prise trois semaines après la première et qu’elle revêt l’aspect d’un cal en pleine voie d’ossification. Et quant à moi, je suis tout dispose à admettre l'influence de la tare éthylique paternelle comme facteur prin- . cipal de cet état de fragilité extraordinaire des fémurs en question.

Comme traitement, j'avais prescrit, suivant l’usage commun en cas de fracture fémorale de la naissance, le décubitus dorsal avec la suspension verticale des membres inférieurs tenus ainsi en extension continue et en flexion à angle droit sur le trone. Mais la mère, peu scrupuleuse en fait d'exécution de prescrip- tions médicales, trouva que c'était trop difficile et se contenta de laisser son enfant le plus tranquille possible. Cette absence de traitement n’empêcha pas la consolidation de se produire, et même de se produire sans chevauchement des fragments. Le seul défaut de la consolidation survenue est, comme vous pou- vez le voir sur cette plaque, prise sept mois après la naissance de l’enfaut, une courbure à convexité externe qu'il me sera fa- cile de corriger par un appareil exerçant des pressions de de- hors en dedans au niveau du sommet des courbures et de dedans en dehors au niveau des genoux.

Et devant ce résultat en somme satisfaisant, je me demande si j eusse obtenu mieux dans le cas mon traitement aurait cts suivi convenablement, ou même dans le cas où, comme le doc-

teur Myers, j aurais appliqué un grand corset platré muni d’at-

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telles métalliques allant depuis l’omoplate jusqu'aux orteils, fléchies à angle droit au niveau du bassin et au niveau du pied, et comme le disait le D" Myers à une réunion de la section ortho- pédique de l’Académie de médecine de New-York 1900, attelles servant à faire de l’extension continue (l’anse de la bande de diachylon vient se mettre à cheval sur l'extrémité libre des at- telles, tandis que la contre-extension est assurée par la partie pelvienne de l'appareil). L'appareil tel que l’a conçu le doc- teur Myers est théoriquement. parfait, mais je doute qu'on puisse impunément l'appliquer à tout nouveau-né atteint de fracture fémorale, et si ces fractures, abandonnées à elles-mêmes, de- valent toujours se comporter aussi bien que les deux dont je vous rapporte l’histoire, il serait au moins aussi pratique de ne s’oc- cuper d'elles que quelques mois apres la naissance, alors que la résistance de Penfant est évidemment accrue, pour tont simple

ment corriger la forme de leur guérison.

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UN CAS DE LEUCEMIE MYELOGENXE

TRAITE PENDANT TROIS ANS ET DEMI PAR LES RAYONS X

par le Dr L. LEJEUNE

Les malades atteints de leucémie, qui suivent le traitement et que l’on peut encore montrer apres uu aussi long laps de temps, sont assez rares pour que j'aie désiré vous soumettre celui-ci; je remercie M. P..., d'avoir bien voulu se rendre a Bruxelles pour me permettre de vous le présenter.

M. P..., est agé de Jl aus; parmi les antécédents héréditaires, on note une sœur morte d’atfection cardiaque à l’âge de 16 ans; la mère était atteinte de maladie de Basedow et est morte su- bitement. Les antécédents persounels sont assez chargés : il y aurait eu, paraît-il, dans le tout jeune âge, une méningite com- pliquée d’accidents oculaires (cécité durant plusieurs jours). Vers l’âge de 2 ans, une fièvre thyphoide, et à 7 ans une scarla- tine. A 22 ans, une bleunorragie suivie d'une affection vésicale avec hématuries parfois inquiétantes. Pas d’affection spécifique.

La maladie actuelle parait avoir débuté vers le mois de juil- let 1907, par de la toux, un manque d’appétit très marqué et une grande faiblesse, qui amènent M. P..., à consulter son mé- decin traitant. Il ne semble pas qu’il se soit produit à ce mo- ment d’amaigrissement bien notable; le malade d’ailleurs n’a jamais été très gros. L’affection n’est pas diagnostiquée dès le début; mais vers le mois de décembre suivant, la toux devieut quinteuse, les quintes sont très violentes et très rapprochées ; elles entraînent des vomissemnts après les repas, et empèchent le malade de dormir. Il n’existe pas de douleurs dans l’hypo- condre, mais le point douloureux typique de l’appendice x1-

phoide ne fait pas défaut. On ne relève aucun trouble du coté de la vue et de l’ouie; un petit ganglion est apparu au niveau du cou ainsi que d'autres dans les aines, mais qui n’ont pas per- sisté. Le volume de la rate est considérablement augmenté. Le diagnostic de leucémie est posé; le Dr Delaive et le professeur vou Winiwarter instituent le traitement par la liqueur de Fowler et les rayons X. La liqueur de Fowler n’ayant pas été tolérée, est remplacée par le cacodylate de soude de Glasser en injections sous-cutanées. Une dose de quinze IL peut être app-iquée dans le courant du mois de décembre 1907; mais l’état du malade s'aggrave, la toux est fréquente et tres fatigante, la faiblesse est extrême; une dyspnée intense s'est établie; il y a élévation de temperature et l'on craint à ce moment l'éclosion d'une pneu- mounie. Cependant, des le début de Janvier 1908, une améliora- tion se produit; le malade peut recevoir une nouvelle dose de rayons. Malheureusement, l'amélioration ne persiste pas; quel- ques jours plus tard, la rechute terrasse le malade et le force à garder le lit. Il souffre de grands maux de tête; une toux vio- lente, qu'aucune médication ne parvient à calmer, le fatigue considérablement; il refuse toute nourriture et le manque d'ap- pétit est tel, qu’il y a de la répulsion pour les aliments et même pour les liquides. La rate atteint un volume énorme; elle descend jusque dans le bassin et dépasse largement la ligne médiane.

En février, une amélioration se produit, et le malade subit une série de séances de radiothérapie; il reçoit ainsi 36 H. Dès la fin du mois, lamlioration s’accentue sensiblement et progresse d'une facon régulière: la rate diminue de volume; l’état geng: ral est devenu beaucoup meilleur, et le malade peut reprendre ses occupations.

Les applications de rayons X, qualité 7 à 8 B, sont ainsi con- tinuées jusqu'au mois d'août, en raison de 20 H en moyenne par mois: les irradiations sont faites au niveau de la rate prinei- palement, mais aussi au niveau du sternum et des condyles fe- moraux. Le point douloureux de l’appendice xiphoïde a disparu

définitivement.

253

Vers la fin de l’année 1908, le volume de la rate est revenu à peu près à la normale. L’état général est très bon et le malade constate qu'il a augmenté de deux kilogs. et demi en un mois.

Ce n’est que vers la fin de fevrier 1905, c'est-à-dire, deux mois après le début du traitement, alors que le malade avait déjà reçu une dose assez forte de rayons, que nous avous pu avoir dés analyses nous donnant le pourcentage de l’hémoglobine, je nombre des hématies et des leucocytes; ces chiffres à ce moment étaient de 55 p. c. d'hémoglobine, 3,474,000 hématies, 139,000 leucocytes. Vers la fin de cette même année, nous retrouvons 82 p. c. dhemoglobine, 0,674,000 hématies, 91,800 leucocytes. Les myélocytes qui au début atteignaient 51,34 p. ce., tombent au chiffre de 12,9 p. c. Le traitement est continué.

Au mois de mars 1909, apparait sur la paroi abdominale, une plaque de radiodermite assez étendue, qui guérit normalement et assez rapidement.

Durant quatre mois jusqu’en juillet, aucune application de rayons n’est faite. Le volume de la rate augmente de nouveau. En juillet et septembre, le malade reçoit une dose de 40 H en- viron, de rayons filtrés au travers d’un filtre de un, puis de un millimètre et demi, mesurés au delà du filtre. Néaumoins, en novembre, la rechute est complète; la toux est réapparue vio- lente, la faiblesse est considérable et l’état est inquiétant. Le pourcentage de l’hémoglobine est de 48 p. c.; le nombre des leu- cocytes qui quelques mois plus tôt était tombé a 75,000, est re- monté à plus de 200,000. Il est cependant évident que l’état gé- néral n’est pas aussi mauvais qu’au début de l'affection.

A ce moment le traitement est repris d’une façon intensive avec rayons filtrés au travers de filtres d'aluminium de un mil- limètre d'épaisseur. La rate est prise en feux croisés par la face abdominale, la région latérale gauche, en variant autant que possible les surfaces d'irradiation. Des applications sont faites encore au niveau du sternum et des condyles du fémur. Ce n’est qu’au mois de mars qu’apparait une amélioration nette, mais qui ne persiste pas malgré l'essai qui a été fait de comprimés de

moëlle osseuse; en juillet i] y a une rechute évidente accompa-

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955

gnée de toux intense. De janvier à juillet, le malade a reçu

une dose de 120 H de rayons filtrés; 15 grammes de cacodylate

de soude ont été injectés tous les deux mois. Malgré cela la rate

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Douze injections d’hémoplase Lumière semblent le relever un

peu mais très momentanément. Le volume de la rate est devenn

: elle descend jusque contre le pubis, de telle sorte qu'il

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est impossible d'introduire entre elle et cet os le bord de la main; à droite elle s'étend jusqu’à un travers de doigt de l’aile iliaque : elle a une consistance très dure; après les repas, le malade ne peut se tenir debout, il a, dit-il, l'impression que la peau de l'abdomen est pres d’éclater; en trois semaines le tour du ventre passe de 86 à 92 centimètres. Vers la mi-décembre, les memes symptômes qu'au debut, moins marqués cependant, toux, fièvre, vomissements, sont réaparus, forcant Je malade à garder la chambre; létat général est franchement mauvais. Du- rant cette année, les séances de radiothérapie ont été faites en février-mars, mai, juillet et octobre; rayons filtrés, 7 B, envi- ron, 180 H.

En décembre, prenant la rate en feux croisés et en variant toujours le plus possible les surfaces d'irradiation, je puis faire absorber 90 H de rayons non filtrés. Dès janvier, le volume de la rate commence à diminuer; elle est redevenue mobile, et sa consistance est moindre.

Depuis, le traitement est continué en prenant la rate par tous les points accessibles, y compris la région dorsale. L'état général est, comme vous pouvez le voir, assez satisfaisant; 1! n’est, en tous cas, en rien comparable à ce qu’il était au début de l’affertion (1).

Si vous examinez les chiffres du tableau des analyses du sang, vous constaterez qu’à la période initiale de la maladie, le nom- bre des leucocytes ne dépassant pas 139,000, alors ou en février dernier, il a atteint le chiffre considérable de 288,000; et cepen-

dant l’état général, à ce moment, n’est pas mauvais.

Le diagramme montre que la courbe de l’hémoglobine et celle des hématies, sont sensiblement paralleles, sauf cependant en février 1909 où, pour 4,092,000 @hématies, l’on n’a que 48 p.e.

(4) Au moment de la correction des épreuves, juillet 1941, l’état du malade s'est maintenu; la dernière analyse du sang faite a cette date, donne 212,000 leu- cocytes, soit une diminution de 76,000; l'hémoglobine reste à 75 p.c ; maisilya diminution des hématies dont le ehiffro tombe à 3,762,000; le sang cependant est plus coloré et se coagule plus vite qu'auparavant.

27

d'hémoglobine, chiffre le plus bas atteint par ce pourcentage. Habituellement chez ce malade, pour 4,000,000 d’hématies, le pourcentage d’hémoglobine atteint 75.

L'amélioration de l’état général ne parait pas coïncider tou- Jours avec la diminution des leucocytes, ainsi que le montre l'état dans lequel vous voyez aujourd'hui le malade et le chiffre atteint par ceux-ci lors de la dernière analyse; mais l’amélio. ration de l’état général coïncide toujours aver l'augmentation du pourcentage de l’hémoglobine.

Si je nat pas continué à recourir aux rayons filtrés, ce n'est pas à dire que je ne crois pas ce procédé excellent et même nécessaire dans bien des cas et je me propose de le reprendre chez mon malade; mais je pouvais ici, vu l’énorme surface de la rate, faire absorber une très forte dose de rayons, sans courir

le risque de radiodermite.

LA RADIOLOGIE

AU TROISIÈME CONGRÈS DE PHYSIOTHÉRAPIE DES

MÉDECINS DE LANGUE FRANÇAISE (Diagnostic et traitement par les agents physiques)

(Paris 18, 19 et 20 avril 1911)

Président d’honneur : M. le professeur LaxpouzY, doyen de la Faculté de médecine.

Président : M. BECLÈRE, membre de l’Académie de médecine.

Secrétaire général : M. LAQUERRIÈRE.

Trésorier : M. DELHERM.

M. Duuatn (Lille). -- Le traitement radiothérapique et ra-

diumthérapique de la syringomyélie.

On se sera peut-être demandé s’il était bien utile de revenir, une fois encore, dans le Congrès de cette année, sur le traitement radiothérapique de la syringomryélie. En effet, les remarquables rapports présentés au Congres International de 1910, par MM. Beaujard et Marinesco, sur la radiothérapie dans les affections de la moelle épinière, lui ont accordé une si large place, leurs con- clusions à ce point de vue ont été si précises et si favorables, qu'il semblait bien que la question fùt tranchée, et que l’on dot considérer comme très efficace l’action des rayons de Rentgen sur l’évolution de cette triste affection.

259

Et pourtant, outre qu’il était intéressant de comparer cette action à celle des autres méthodes physiothérapiques, il n’était peut-être pas inutile d’insister à nouveau sur les heureux effets de cette méthode de traitement trop peu connue, selon nous. Comme le remarquait très justement l’un des rapporteurs de l’an dernier (et cette remarque est tout aussi vraie aujourd’hui) « les tentatives faites jusqu’à présent de la myéloradiothérapie, tout en donnant des résultats presqu’inattendus, n’ont cependant pas trouvé encore un grand nombre de partisans. Aussi, le nombre des observations relatives à cette question est très restreint ». Il n’a guère augmenté depuis lors...

Raison de plus pour les faire mieux connaître et mieux appré- cler.

Ce sera le modeste but de ce travail, et nous serons trop heu- reux s’il peut inspirer, de-ci, de- A. des recherches utiles, et par rendre service à quelques-uns de ces malheureux devant les- quels la médecine était jusqu'ici impuissante.

La radiothérapie a eu, comme tout autre traitement, -- des échecs : elle n’a rien, ou presque rien donné chez certains ma- lades. Mais, chose à noter, les auteurs mêmes, qui ont publié ces observations, ont eu, à côté de quelques cas rebelles, des améliorations sensibles; et, en définitive, le nombre de ces der- nières forme, dans l’ensemble, les 5/6 des cas observés : Ja pro- portion est imposante. Quel médecin s’étonnerait, d'ailleurs, qu'une thérapeutique uniforme ne soit pas fatalement, et chez tous les malades, suivie des mêmes résultats, surtout lorsqu'il s'agit d'une affection aussi variable dans son évolution et dans ses lésions anatomo-pathologiques.

Nous ne croyons pas davantage que l’on puisse nous objecter le petit nombre des observations : évidemment, nous n’en avons trouvé, dans la littérature médicale, qu’une quarantaine, et c’est peu, en principe, pour se former une opinion sur la valeur thé- rapeutique d’une méthode nouvelle. Mais que l’on veuille bien remarquer que les malades dont il sera question ici ont été traités

par douze ou quinze médecins différents, opérant chacun suivant

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sa technique personnelle, dans des milieux très divers, et que ces malades présentaient eux-mêmes des lésions assez variées. Que l'on se rappelle que dans cette affection, jusqu'ici incurable, tous ont obtenu par ce traitement les mêmes résultats, positifs contre tels symptômes, négatifs ou douteux contre tels autres, et l’on se rendra compte immédiatement que l’objection perd toute sa valeur, et que nous avons, en réalité, dans l’emploi des rayons X ou du radium, une arme puissante pour lutter coutre Je terrible mal.

Avant de développer ces idées, quelques mots d'historique.

La première observation de syringomyélie traitée par la radio- thérapie est due à MM. Oberthür et Delherm, et fut présentée par M. le professeur Raymond, en décembre 1905, dans une de ses cliniques. L’année suivante, M. Gramegna présentait au Congrès de Rome deux cas (dont l’un très intéressant) de syrin- gomvélie améliorés par la radiothérapie; puis M. Ranzoni pu- bliait. à son tour une observation analogue.

En mai 1907, MM. Beaujard et Lhermitte publiaient dans In Semaine Médicale une étude remarquable sur cette question, et faisaient ressortir le rôle prépondérant du nouvel agent théra- peutique dans une observation de MM. Ménétrier et Béclère, et dans trois observations personnelles.

La thèse du D” R. Labeau (mars 1908, Bordeaux) apporte à son tour six observations de la même maladie, la radiothéra- pie fut employée, avec des succès divers, dans le service de M. le professeur Bergonié.

Depuis lors, divers autres auteurs, MM. de Nohele, Holmgren et Olaf Wiman. Laquerrière, Marquès (de Montpellier). R. Desplats (de Lille) ont fait connaître dans les congrès de ces dernières années, et dans différentes publications, les résultats de leur expérience personnelle, et leur opinion, généralement favorable au traitement.

Enfin. en 1909. encouragés par le succès des ravons de Reent- gen, M™ Fabre et M. Touchard essayaient de leur côté l’action

des radiations du radium, et aboutissaient à des conclusions si-

261

milaires qu’ils firent connaître en premier lieu à la Société de Neurologie de Paris (6 mai 1909).

Disons maintenant quelques mots de la technique suivie par ces auteurs.

Comme dans toutes les applications thérapeutiques des rayons X, elle varie notablement suivant les auteurs, en particulier en ce qui concerne la durée et la fréquence des irradiations. Tous ont évidemment pour principe de veiller à l’intégrité de la peau. assez souvent mal nourrie chez ces malades; mais tandis que la plupart (Oberthür et Delherm, de Nobele, Marquès, Marinesco et Severeano) opèrent, en quelque sorte, par doses fractionnées, et répètent les séances tous les deux ou trois jours, d’autres pré- ferent la méthode des doses massives préconisée par M. clere, avec un intervalle de 8 à 10 jours entre les irradiations. Dans notre pratique personnelle de la myéloradiothérapie, nous nous rangeons à cette dernière manière de voir. Elle nous parait en effet, donner plus de sécurité au malade, et aussi à l’opérateur qui peut, de cette facon, juger plus exactement la susceptibilité du sujet et s'apercevoir de la moindre réaction du côté de la peau avant d'entreprendre une nouvelle séance. Reconnaissons pourtant que l’autre méthode ne semble pas avoir donné de plus mauvais résultats.

M. Gramegna suit une sorte de méthode mixte : séances tous les deux jours pendant dix jours, suivies de dix jours de repos.

Tout le monde est d'accord faut-il s’en étonner? - - pour utiliser les rayons durs (7 à 9 Benoist). De même, tous les radio- thérapeutes ont pris aujourd'hui Vhabitude d’irradier la moëlle, non pas verticalement, mais obliquement, en placant l’ampoule à une certaine distance de la ligne médiane. C’est, croyons-nous, M. Gramegna qui, s'inspirant des idées de Kienbæk, a employé le premier, et décrit cette méthode qui offre deux avantages appréciables : d’une part, les rayons n’ont à traverser que l’épaisseur des lames vertébrales, d’où meilleur rendement; d'au- tre part, elle permet d’opérer alternativement de l’un ou l'autre côté et de protéger ainsi la peau qui ne reçoit que la moitié de la

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dose totale absorbée par la moelle. On recouvre pour cela la ré- gion d’une feuille de plomb dans laquelle a été pratiquée, pa- rallèlement à la ligne médiane, mais un peu en dehors, une ou- verture rectangulaire de 2 ou 8 centimètres de largeur, et de longueur variable.

MM. Delherm et Laquerrière ont d'ailleurs présenté tout ré- cemment (10 janvier 1911), à la Société de Radioloige, un « ra- diolimitateur » dérivé de la même conception et qui s’adapte au localisateur de M. Belot.

On délimite, aussi exactement que possible, par l’examen so- matique du malade, la région à traiter, et que l’on devra irra- dier le plus régulièrement possible. Il sera du reste utile de se rappeler que les lésions sont souvent plus étendues que les symp- tomes ne le feraient supposer, et que, d’autre part, l’applica- tion large des rayons X aura pour effet d'empêcher toute nou- velle extension en hauteur du procexsus morbide.

Les séances sont plus ou moins nombreuses, suivant le mode opératoire adopté, et suivant les réslutats obtenus. On admet généralement qu’elles sont inutiles et que, par conséquent, il vaut mieux les suspendre, lorsque trois ou quatre applications n’ont donné aucun progrès nouveau. À ce moment, il semble que le traitement ait donné tout ce que l’on pouvait en attendre, et il ne sera utile d’y recourir que si la maladie paraissait vou- loir reprendre l’offensive : dans ce cas, quelques applications suf- firont généralement à enrayer sa marche (Obs. de M. Beaujard et de M. Marques).

Telle est, dans ses grandes lignes, la technique adoptée pour

la radiothérapie de la syringomyélie.

Voyons maintenant quels en sont les résultats sur les troubles moteurs, sensitifs et trophiques, enfin sur l’état général, phy- sique et psychique, du malade.

En ce qui concerne les symptômes moteurs, l'amélioration est manifeste, lorsqu'elle se produit, et elle existe, pour ainsi dire, dans tous les cas : seuls font exception quelques eas très anciens,

ou qui n’ont pu suivre complètement le traitement. Les malades

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se sentent plus forts, et retrouvent en même temps la dextérité dans les mouvements les plus délicats.

MM. Beaujard et Lhermitte, dans leur première observation, signalaient que la force musculaire avait augmenté considéra- blement. L’un des malades de M. Labeau a pu reprendre ses occupations qui consistaient à réparer de menus objets de préci- sion. Celui de M. de Nobele est arrivé, non seulement à marcher facilement, mais encore à soulever des poids et même à pouvoir déplacer un sac de cinquante kilos.

Inutile d'en citer d’autres : sur ce point, l'accord est complet. En même temps, « les réflexes rotuliens, primitivement exagé- rés, diminuent » (Beaujard et Lhermitte), les contractures, quand il en existe, cédent, au moins en partie, et le malade arrive, la plupart du temps, à mener de nouveau une vie active.

Ajoutons, pour être complet, que l’amélioration des troubles moteurs est souvent la première en date, qu’elle se produit, sui- vant les cas et l’intensité du traitement, vers la douzième séance (Gramegna), le plus souvent à la troisième ou à la quatrième.

Enfin, il sera souvent utile d’adjoindre a la radiothérapie, des que son action semblera se ralentir, les divers traitements usuels: massage, électrisation, gymnastique, qui, inutiles auparavant, auront, au contraire, à ce moment, une influence des plus heu- reuse sur l’état du malade. M. de Nobele les associe même, dès le début du traitement.

Cette augmentation de la force museulaire s'accompagne gé- néralement d’une modificatin des troubles sensitifs: mais ici, le résultat est moins brillant, moins global, si l’on peut dire.

En effet, si l’anesthésie tactile disparaît rapidement, c’est-à- dire en même temps que la faiblesse musculaire, la thermo- analgésie, au dire de tous les observateurs, est plus lente à subir l’action du traitement; pourtant, en général, elle cède à son tour, la sensibilité douloureuse reparaissant d’abord, la sensi- bilité thermique ensuite : encore faut-il avouer que cette der- nière reste souvent imparfaite.

La sensibilité profonde et le sens stéréognostique, lorsqu'ils

sont altérés, ne s’améliorent également que fort tard.

264 =

Quant aux douleurs spontanées, il est plus difficile de se pro- noncer à leur égard. M. Beaujard estime que c’est un des éléments les plus rebelles au traitement; M. Labeau a, de son côté, cité deux cas où, en raison de l'ancienneté des lésions et de l'impossibilité de poursuivre le traitement, il n’avait obtenu aucun résultat au point de vue moteur : or, dans ces deux cas, il avait noté une atténuation, passagère, il est vrai, des phénomènes douloureux. Le malade de M. Marquès, qui avait vu, en Juillet 1909, ses douleurs disparaître à la suite d'une pre- mière série (irradiations, revint à l'hôpital aussitôt qu'elles reparurent, un an après, et, cette fois encore, l’action des rayons X fut extrêmement rapide. Les avis semblent donc par- tagés. Que devons-nous en conclure ? A notre avis, Cest que, dans cet ordre de symptômes, il est extrêmement difficile d'éli- miner la suggestion, et, par suite, d'arriver à une appréciation exacte.

Quoi qu'il en soit, il faut reconnaitre qu'encore iei le résultat est loin d’être négligeable, le retour, même imparfait, de la sen- sihilité tactile, douloureuse et thermique constituant aux yeux du malade un progrès énorme.

Divers auteurs ont signalé que le retour à la normale s'effec- tue dans l’ordre inverse de l’apparition des diverses anesthésies : il semble bien que cela ne soit pas seulement vrai en ce qui con- cerne les troubles sensitifs, mais que l’on puisse en dire autant de tous les symptômes en général. C’est ainsi que dans les deux ‘as traités avec succès par M. R. Dexplats, les troubles sen- sitifs étaient apparus les derniers, il furent les premiers à dis- paraître, tandis quwordinairement les troubles moteurs sont, comme nous l’avons dit, améliorés avant tous les autres.

Si nous passons maintenant aux troubles xaso-moteurs et tro- phiques, nous voyons qu'en règle générale, ils rétrocèdent, eux aussi, sous l’influence de la radiothérapie. Les observations de MM. Beaujard et Lhermitte, et de M. Marquès (de Montpel- lier), sont à cet égard des p'us démonstratives. La circulation se rétablit, les œdèmes disparaissent; en ce qui concerne les ulcé-

rations et le panaris analgésique, la cicatrisation s opere pro-

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gressivement et les plaies perdent méme, au bout de quelque temps, ce caractère d’analgésie qui semblait au peu de vita- lité des tissus. La scoliose, elle-même, tend à s’atténuer, lors- qu'elle n’est pas trop ancienne.

Malheureusement, il n'en est pas de mème de l’atropliie mus- culaire : sauf pour les muscles très légèrement atteints, et qui réagissent encore dans une certaine mesure au courant faradi- que, il faut reconnaitre que l’on a bien peu de chose à attendre du traitement. M. de Nobele aurait obtenu des résultats plus encourageants en associant, comme nous l'avons signalé plus haut, les courants faradique et galvanique aux rayons de Reent- gen.

Malgré cet échec regrettable vis-a-vis de l'un des symptômes cardinaux de l'affection, on remarque, sous l'influence du traite- ment, une modification considérable dans la santé du malade. La force musculaire qui s’aceroit, la sensibilité tactile qui re- vient, lui permettent de quitter peu à peu la pénible inaction dans laquelle il se sentait plongé; les occupations diverses aux- quelles 1] peut désormais se livrer, chassent vite ses idées noires, et c’est à cette cause morale que lon peut surtout attribuer, à notre avis, le relèvement de l’état général.

De même, l’impuissanee génitale signalée par M. Beaujard chez un de ses malades et qui disparut après la quatrième séance, n’était-elle pas d'ordre psychique? Nous serions tenté de le croire et ce ne serait pas, pour nous, diminuer le rôle de la ra- diothérapie qui peut être considérée actuellement comme le seul traitement curatif de la syringomryelie.

Evidemment, dans nombre de cas, il ne saurait être question de guérison absolue : comme le remarquait très justement M. Bienfait, dans l'étude qu'il à consacrée à cette question, la radiothérapie est impuissante à combler les vides, et à créer, en quelque sorte, une nouvelle portion de la moelle pour remplacer celle qui a été détruite, mais il faut bien reconnaitre que, pour les lésions encore en évolution, le résultat est tres intéressant, et presque aussi parfait qu’on peut le demander. La conclusion qui

s'impose, c’est d'agir vite, car le résultat sera d'autant plus par-

= 266

fait que le traitement aura été plus précoce. Tous les observa- teurs sont d'accord sur ce point.

D'ailleurs, amelioration, —- si l'ou tient à ce mot, n’est pas simplement passagere : les premiers essais datent déjà de quelques années; or, chez tous les sujers qui ont pu être revus, deux, trois et cing ans apres le traitement, les resultats acquis se sont maintenus, et on a même parfois noté un progrès sen- sible.

I] nous reste à dire quelques mots du mode d'action biologique exercée par les rayons de Roentgen sur la moelle syringomye- lique.

On a prétendu faut-il s'en étonner? que cette action était purement suggestive et que les rayons ne pouvaient péné- trer dans la moelle en assez grande quantité pour y apporter 13 moindre modification (Vallobra).

Nous ne rappellerons pas ici les expériences faites de tous côtés, n1 les lésions produites chez les animaux soumis à des irra- diations prolongées par MM. Oudin, Barthélémy et Darrier, Jicinski, Rudis, et d'autres encore. M. Marinesco les a résumées dans son rapport de 1910, et en a tiré les conclusions néces- saires. Nous insisterons seulement sur deux faits d'ordre clini- que : d’une part, la concordance des résultats chez tous les au- teurs, d'autre part, l'efficacité du traitement beaucoup plus nette sur les troubles moteurs et trophiques que sur les troubles sensitifs, en particulier sur les douleurs spontanées. Ces deux remarques suffiraient, à elles seules, à écarter toute idée de suggestion.

L'opinion généralement admise attribue l’action des rayons A ‘à la décompression. Partant de l'analogie qui existe entre le gliome de la syringomyeélie et certaines tumeurs sarcomateuses

sur lesquelles ces radiations ont une action non douteuse, la

plupart des auteurs ont pensé la conclusion était logique qu'il s'agissait simplement d'une destruction des éléments hy- perplasiques qui compriment et détruisent peu à peu les élé-

ments nerveux. De plus, le méme phénomène se produirait vis:

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a-vis des néoformations vasculaires qui abondent daus les foyers de syringomyélie, toujours par analogie avec ce qui se passe pour les angiomes traites par la radiothérapie.

Cette explication nous parait très vraisemblable : elle ren? compte, certes, d’une partie des phénomènes constatés; mais les rayons Rœntgen n'ont-ils pas une autre action ? Pourquoi ne fout-1ls pas cesser plus surement et plus rapidement les douleurs, qui sont dues, semble-t-il, à la réaction des cellules comprimeées et souffrantes, alors que, d'une façon générale, ils augmentent considérablement la force musculaire, en méme temps qu'il: améliorent les troubles trophiques 5 Ne faut-il pas admettre qu’ils ont encore une action vivifiante, reconstituante, sur les cellules nerveuses en voie de dégénérescence, ainsi que sur les névromes de régénération décrits par différents auteurs ? Nous serions assez disposé, pour notre part, à l’admettre, et les expé- riences de M. Labeau sur l’irradiation de la moelle en voie de développement, semblent plutôt confirmer cette manière de voir.

I] nous semble, par ailleurs, inutile d'insister davantage sur cette question où, somme toute, on ne peut actuellement qué mettre des hypotheses.

Nous n’avons pas parlé de la radiumthérapie. C'est qu'en eftet tout ce que nous venons de dire de l’action des rayons X sur l’évolution de la syringomyélie semble pouvoir s'appliquer aux radiations émises par le radium. Les cing observations publiées par M™ Fabre et M. Touchard, dans le Progrès Médical, en dé- cembre 1909, donnent absolument cette impression. On nous per- mettra de citer, en partie, celle du malade qu'ils avaient pré- senté le 6 mai de la méme année à la Société de Neurologie. fl s'agissait d’un homme de 44 ans atteint de parésie des membres supérieurs et inférieurs avec exagération des réflexes rotuliens, trépidation spinale du côté gauche, atrophie musculaire de l’éminence hypothénar et du premier espace interosseux de la main gauche; tendance à la main en griffe; troubles circula- toires; thermo-analgésie sans anesthésie tactile; cyphosco-

liose, etc.

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« Nous avons employé, disent les auteurs, un appareil à pla- » teau circulaire à sels collés, d’une activité de 500,000, soit » 1/4 de bromure de radium pur, d'une dimension de 4 centi- » metres carrés, et portant 4 centigrammes de sel. Il portait un » écran de nickel de 3/10 de millimètre, ne laissant passer que » les rayons B durs, et y dits rayons ultra-pénétrants... Pendant » deux mois et demi, dix applications out été faites sur le côté » gauche de Ja colonne cervicale, cinq du côté droit, douze ap- » plications ont été faites sur la région lombaire, d'une duré: » moyenne de deux heures chacune. L'amélioration s'est tra- » duite par une plus grande facilté de tous les mouvements, et » par la régression des zones d’anesthésie et surtout de thermo- » anesthésie, et par la disparition rapide des douleurs lombaires. » Par contre, l'atrophie musculaire et la parésie des muscles » atrophics, les troubles de réflectivité n’ont pas été modifiés. » - (Fabre et Touchard.)

Comme on le voit, la similitude des résultats est parfaite.

Nous ne nous étendrons done pas davantage sur les effets de cette dernière méthode; nous ne tenterons pas, non plus, d’éta- blir un parallèle ou une comparaison entre les rayons de Rænt- gen et les radiations émises par le radium : celles-ci seraient, au dire de leurs partisans, plus pénétrantes, et d'action, par consé- quent plus-rapide; les rayons X, par contre, peuvent être appli qués sur une plus grande étendue de la moelle, ce qui est utile dans le cas présent; ils sont, de plus, à la disposition d'un plus grand nombre de médecins : c’est encore un avantage qui en fera, sans doute, multiplier les applications. Enfin, le temps n’est peut-être pas éloigné, où, grace aux travaux du professeur Barkla, de King’s Collège de Londres, nous pourrons doser, en quelque sorte, le degré de pénétration des rayons de Roentgen, en utilisant les rayons secondaires émis par un écran métallique: la conférence de sir John Thomson, de Cambridge, au Meeting de la British Médical Association (1910) a fait naître en nous, à ce sujet, de grandes espérances...

Puissent-elles n’étre pas décues! Puissions-nous posséder bien-

969

A s D 5 a x a H e

tôt l'arme idéale, sûre et precise, qui nous permettra d'étendre, dans l'intérêt d'une foule de malades, actuellement abandonnés sans espoir de guérison, le domaine et l’action de la myélora-

a

diothérapie ! Discussion

M. Favre (Lamalou). La radiothérapie ou la radiumthé- rapie n’auront d’action sur la syringomyélie que pour autant que la lésion primitive soit un gliome. Elles pourront arrêter l’évolution de celui-ci et ainsi amener de l'amélioration de cer- tains symptômes, mais n'auront aucune action sur l'affection 3 certaines parties de la moelle sont détruites.

M. Breavsarp (Paris) a traité, il y a cing ans, un syriugo- myélique et l’a guéri. La guérison s’est maintenue jusqu'à ce Jour.

M. LAQUERRIÈRE. Au point de vue des accidents traitables, il faut faire une distinction; quand les troubles dépendent d’une lésion de la moelle, il n’y a rien à faire; quand l’électro-diag- nostic donne la réaction de dégénérescence, il n’y a rien à espé- rer; quand les réactions sont à peu près normales, on obtient des améliorations.

M. Dunaix (Lille). Sur un cas de tabès grave traité par les agents physiques et notamment par la radiothérapie.

Parmi les affections chroniques qui sollicitent d’une manière répétée l’intervention du médecin, il n’en est peut être pas une qui lui suscite autant de difficultés que l’ataxie locomotrice.Tant que le malade peut encore aller et venir, et se livrer, au moins par intermittences, à ses occupations habituelles, notre rôle se borne le plus souvent à calmer les crises douloureuses, à sur- veiller le traitement spécifique, trop souvent inefficace, -- et à diriger le malade dans ses exercices de rééducation. Mais si l'affection progresse, surtout si le malheureux, à qui ses jam-

bes refusent tout service, se voit confiné au lit, l intervention du

270

médecin sera réclamée d'autant plus souvent que les complica- tions se multiplieront, et que les efforts de la thérapeutique or- dinaire seront inutiles. Dans la plupart des cas, le malade déses- péré, ne trouvaut uulle part le soulagement qu'il réclame à grands cris, se livrera à la morphine, et le terrible poison achè- vera l’œuvre commencée par la maladie...

C'est dans le but de signaler, ou de rappeler, plutôt, à nos confrères les services que peut rendre, en pareil cas, la phy- siothérapie que nous publions l’observation suivante. Qu'on veuille bien remarquer que nous nous gardons actuellement d'émettre une opinion hâtive sur l'efficacité de la radiothérapie dans le traitement de cette affection, quelque intéressant que puisse paraître son rôle dans le cas actuel : nous rapportons sim- plemeut les faits; l’avenir et l’expérience, espérons-le, nous per- mettront plus tard de conclure.

Daus le courant du mois de mai 1909, un de nos confrères nous priait d'aller voir avec lui un membre de sa famille atteint d’ataxie locomotrice, et qui, nous disait-il, était dans un état de cachexie déjà avancée.

L’affection a suivi l’évolution classique : elle a débuté insi- dieusement par de l’agitation nerveuse et quelques troubles vé- sicaux, puis sont survenues les douleurs fulgurantes, les crises gastriques, intestinales, vésicales, laryngées... Pendant ce temps, les symptômes moteurs progressaient de leur côté, et malgré les différents traitements institués, une saison à Lamalou, des exer- cices de rééducation suivis avec la plus grande énergie, l’impo- tence est devenue absolue, et, au mois de mars 1908, le malade gardait définitivement le lit. Signalons en passant qu'il a pré- senté à diverses reprises de la cystite qui fut traitée par des la- vages de vessie.

Lorsque nous sommes amené à le voir pour la première fois, son état est le suivant : amaigrissement extrême, perte complète de l'appétit, constipation opiniâtre, qui force le malheureux : faire lui-même chaque jour l’extraction manuelle de ses scy- bales, incontinence absolue de l’urine, douleurs incessantes dans

les régions de l’estomac et de l’intestin, ainsi que dans les

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membres inférieurs, malgré l’absorption, en injections hypoder- miques, de 8 à 10 centigrammes de morphine par jour. La sensibilité suus toutes ses formes est complètement abolie dans toute la partie inférieure du corps; du côté des jambes, l’ataxie est absolue, et l’atrophie musculaire, éonsidérable. Seule, l'ac- tivité intellectuelle est demeurée intacte, et le malade a tou- jours pu, de son lit, diriger dans ses grandes lignes l’industrie importante à la tête de laquelle il se trouve : il est d’ailleurs d’une intelligence remarquable, et d’une énergie peu commune. Par suite, il se rend parfaitement compte de sa situation, et ce que l’on nous demande, étant donné l'insucees de tous les trai- tements essayés, c’est surtout d’essayer de l'arracher au déses- poir qui le gagne, en un mot « de faire quelque chose », ne se- rait-ce que pour lui donner l'illusion qu’il y a encore quelque chose à faire.

Devant un tableau clinique aussi sombre, nous croyons devoir nous contenter provisoirement d’un traitement symptomatique, destiné à atténuer, si possible, les deux grandes préoccupations du malade : douleurs et constipation. Nous proposons donc des séances quotidiennes de courant continu lombo-abdominal, qui sont facilement acceptées par le patient. Malheureusement, l’amaigrissement extrême, d’une part, l’état dystrophique de ia peau, d’autre part, nous donnent, au début, bien des déboires; bientôt heureusement, grâce à des plaques très souples que nou: faisons fabriquer à l’aide de feuilles de papier d’étain super- posées, nous parvenons à faire passer, sans escarres, des inten- sités de 40 à 50 milliampères.

Vers le mois de juillet, les crises gastriques et intestinales commencent à diminuer d’intensité, la constipation se laisse vaincre plus facilement par des laxatifs légers (grains de Vals, magnésie, etc.) l'appétit augmente un peu et, par suite, l’état général du malade redevient meilleur. Une légère rechute se produit au mois d'octobre, mais ne dure guère; de sorte qu’en décembre 1909, se sentant lui-même beaucoup mieux, M. X..., nous demande de tenter sur lui un traitement plus énergique qui lui permette de reprendre l'usage de ses jambes.

Nous nous décidons alors à essayer de la radiothérapie, la première séance eut lieu le 24 décembre 1909, et fut suivie de vingt et ‘une autres pratiquées, à quiuze jours d'intervalle en- viron, dans le courant de l'année 1910. Au cours de chaque séance, nous lrradions obliquement, suivant la technique cou- rante, à travers une fenêtre de 10 x 4 centimètres pratiquée dans une feuille de plomb, un ou plusieurs segments de la moelle, de façon à faire absorber à celle-ci, dans toute sa portion dorsale et lombaire, y compris la queue de cheval, 3H environ toutes les deux séances. La réaction n’a jamais dépassé une pigmentation assez intense. Nous faisons remarquer en passant que quelques applications faites, entre temps, loco dolenti, pour calmer des douleurs gastriques ou thoraciques, n’ont jamais donné de ré- sultat très net.

Le premier résultat obtenu fut, dès la quatrième séance, une disparition progressive, et presque complète, des douleurs, ce ce qui nous permit de soustraire peu à peu notre malade à l'influence de la morphine en diminuant insensiblement le titre de la solution. Dans le courant de juin, on s'aperçoit, pur ha- sard, que la sensibilité thermique reparait dans les cuisses : le malade, en effet, s'était rendu compte qu’un peu du liquide de son injection hypodermique coulait sur sa jambe et lui donnait une impression de froid. Nous l’examinons quelques jours après, et nous remarquons que la piqûre est perçue dans toute l'étendue des membres inférieurs, moins vivement cependant au niveau des extrémités; la sensibilité tactile et thermique est également revenue, d’une manière assez imparfaite, dans les cuisses et la partie supérieure des deux jambes. La sensibilité profonde elle-même semble reparaitre, au moins confusément : le malade a perdu complètement la sensation d’homme-tronce qui lui était si pénible, et qui l’empêchait de se tenir dans un fauteuil sans l’appui continuel des bras. En même temps, l'état général s’est très amélioré, la constipation a disparu, les nuits sont bonnes d’une façon générale, et les douleurs n’apparaissent plus que par intermittences; le malade est moins amaigri, et les

masses musculaires des membres inférieurs en particulier ont

273 -—

notablement augmenté de volume. Nous lui conseillons done quelques exercices de rééducation des mouvements des jambes qu’il pratique, assis ou couché, et nous y adjoignons, dans le dans le courant de septembre, des séances de courant galvani- que, continu avec quelques interruptions, sur les membres infé- rieurs, ainsi que sur les adducteurs et sur le périné. Notre but était, en ce qui concerne ces dernières prescriptions, d'essayer de réveiller, s’il était possible, les contractions de la vessie et de son sphincter, sans recourir aux applications électriques intra- uréthrales, toujours difficilement aseptiques, et que nous n’au- rions pas osé tenter ici, en raison des antécédents urinaires du sujet.

De fait, l’incontinence d’urine est bientôt moins complète, en quelque sorte : le malade ne ressent pas, il est vrai, le besoin d’uriner, et l’émission ne s’accompagne ordinairement d’aucune sensation, mais st l’on prend la précaution de le mettre réguliè- rement toutes les deux heures, par exemple, sur la chaise percée, il urine à ce moment en jet, et peut ainsi se passer d'urinal pen- dant des journées entiéres. A cette époque, la morphine est com- plètement supprimée, à la demande du patient qui reconnait lui-même n’en avoir plus besoin.

Vers la fin du mois d'octobre, nous essayons de le faire lever . nos essais sont couronnés d’un certain succès, et, progressive- ment, notre ataxique qui depuis trente mois n’avait pas quitté le lit ou la chaise-longue, parvient à se tenir debout entre des barres parallèles, d'abord avec l’appui de son entourage, puis avec l’aide des mains, enfin sans aucun soutien; il peut bientôt faire quelques pas, et tout semble aller pour le mieux... quand, dans les premiers jours de janvier 1911, une grippe, qui atteint plusieurs’ personnes de sa famille, vient à son tour le frapper : brusquement, l’infection urinaire se réveille, et, malgré tous les soins, une pyélo-néphrite se déclare, qui emporte le malade dans le courant du mois de février.

Nous l’avons dit en commençant, nous nous garderons de vou- loir tirer ici une conclusion au sujet du rôle des rayons X dans

Je traitement du tabès; il nous a cependant paru intéressant de

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signaler ce cas d’un malade, dans Ja famille duquel on compte plusieurs médecins, et pour lequel, par conséquent, on avait employé, aussi consciencieusement que possible, les diverses thérapeutrques usitées en pareil cas. La toutes avaient échoué, la physiothérapie nous a donné les résultats les plus encourageants ; et, pour notre part, nous avons la conviction que, sans affection intercurrente dont il a été victime, notre sujet serait arrivé à une amélioration plus sensible encore, peut-être même à une vie relativement, tres relativement, active.

Et quand même les agents physiques ne pourraient, en pa- reille circonstance, que soulager nos malades, leur innocuité ab- solue, mieux que cela, leur rôle bienfaisant sur la nutrition, —- leur confèrent, à notre sens, une supériorité écrasante sur la morphine et ses succédanés, auxquels ils étaient jusqu'ici voués sans espoir de guérison.

M. CHÉRON (Paris). De la radiumthérapie des Bim? utérins. Nous pensons qu’il est préfére ble de ne pas envisager, dans

cette étude, le traitement par in radiumthérapie de tons les fhromes utérins. |

Neus savons que, par les ra:ons X, on peut agir sur les gros fibromes abdominaux et, dans certains cas, obtenir des régres- sions tout à fait importantes.

Bien que, par le radium, nous ayons obtenu des résultats très intéressants que nous avons relatés dans des publications pré- cédentes, il nous semble naturel de limiter l’action du radium aux fibromes pelviens et aux petits fibromes pelvi-abdominaux et principalement à ceux qui par leur éloignement de la paroi abdominale,sont difficilement accessibles à l’action des rayons X. La thérapeutique des petits fibromes pelvi-abdowinaux par la radiumthérapie, nous semble, au contraire, constituer un traite- ment de grand avenir à cause de la fréquence habituelle des ré- sultats obtenus jusqu'ici, tant au point de vue de l'hémostase définitive des fibromes, méme les plus hémorragiques, que de l’action obtenue sur la régression fibromateuse,

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C’est ce qui nous semble ressortir des différentes études que nous avons pu faire sur ce sujet depuis déjà plusieurs années. La persistance -des résultats obtenus depuis cette époque nous permet de pouvoir dire que la radiumthérapie des fibromes uté- rins ne constitue pas un moyen auquel on doit recourir d'une manière exceptionnelle, mais doit bien constituer une méthode de traitement auquel on doit avoir recours fréquemment à cause de sa précision, de sa simplicité d'exécution et de son inno- cuité.

Avant nous, MM. Oudin et Verchère avaient signalé, dans des travaux très intéressants exposés à l’Académie des Sciences, l’action hémostatique obtenue par une technique toute différente de la nôtre. Dominici a insisté sur l’hémostase obtenue après les applications radifères dans les cancers de l’utérus.

Quand on veut agir sur un fibrome en exerçant sur lui l’action du radium, il faut s’efforcer d'obtenir avant tout une ménopause précoce, En faisant ainsi, on obtiendra dans la suite une régres- sion du fibrome. Nous sommes arrivés à cette conception, en nous basant sur les constatations bien classiques de l’évolution fibromateuse chez les ménopausées. En effet, la ménopause spon- tanée, guérissant en général très fréquemment un grand nombre de fibromes, on pouvait penser qu’il en serait de même si on arrivait à amener un arrêt définitif des règles : c’est ce que nous nous sommes efforcés de faire, et nous avons réussi dans un très grand nombre de cas.

Le traitement comprendra deux phases :

Phase de constitution de la ménopause précoce;

Phase du traitement consécutif à l’établissement de cette ménopause provoquée.

Cette partie du traitement est souvent inutile et doit être ré- servée aux fibromes qui grandissent malgré l’arrèt définitif des règles.

Etant donné les variétés anatomiques des fibromes utérins, 11 nous est impossible de faire ici une étude d’ensemble de la tech- nique suivie.

Nous nous proposons d'examiner, tour à tour, la technique

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employée dans la forme la plus habituelle des fibrames et d’étu- dier ensuite les formes les plus rares.

Nous présentons comme type de notre description : le fibrome interstitiel de petit volume, c'est-à-dire rappelant le volume d’un utérus gravide de trois mois environ, chez des femmes qui n'ont pas dépassé l’âge s'établit la ménopause. De plus, l’utérus fibromateux est considéré comme ayant une antéversion normale.

Pour traiter ces cas, l’appareil que nous emplovons est l’ap- pareil cylindrique que Dominici avait fait établir pour appli- quer dans l’épaisseur même des néoplasmes. C’est un tube à rayonnement ultra-pénétrant, c’est-à-dire ne permettant que le passage des B durs et des y, grâce à une filtration à travers 9/10 ™/ d'argent. Le sel employé est le sulfate de radium, il est directement contenu dans le tube sans interposition d’aucun au- tre tube de verre. Le tube est revétu de tarlatane comme pour les applications vaginales dans le traitement des salpingites. I] est introduit dans la cavité cervicale et ne doit guère dépasser par son extrémité supérieure la région de l’isthme.

On peut se contenter de faire des applications uniquement cervico-utérines. Nous verrons que leur action thérapeutique est habituellement suffisante. On peut recourir également à des applications dans le corps de l’organe, surtout dans les cas le tube ne peut être maintenu dans le col.

On peut mieux surveiller la réaction produite par le radium dans une application cervico-utérine que dans une application plus profonde.

Dans la première, l’inflammation du canal cervical peut se propager au museau de tanche et étre facilement visible. Dans la seconde, il faut se fier à des signes plus indirects, tels que l'abondance de l’écoulement sanguin ou séreux.

Il y a donc intérêt, toutes les fois que cela est possible, à se contenter de l’application cervicale qui a l’avantage de néces- siter aucune manœuvre de dilatation, celle-ci n’étant pas tou- jours sans danger dans un utérus longtemps hémorragique et facile à infecter.

_ Le pansement ainsi constitué et mis en place peut rester un temps qui varie depuis six heures jusqu’à vingt-quatre heures.

La durée varie suivant la dose employée, suivant le volume de l’utérus et l’effet que l’on veut obtenir.

Pour obtenir une hémostase rapide dans un utérus rappelant le volume indiqué au début de ce chapitre, 0 gr. 05 de sulfate de radium pur laissés en place six à huit heures et replacés une dizaine de fois à des intervalles de deux ou trois jours, suffisent en général. L’on peut faire sans inconvénient la première séance de vingt-quatre heures.

Au rayonnement cervico-utérin, on peut ajouter l’action d’ap- pareils plats placés sur la paroi abdominale. Ces derniers sont représentés par les appareils contenant de 0 gr. 05 à 0 gr. 10 de radium dont les rayons traversent un filtre de deux millimètres de plomb. Les applications abdominales ne sont pas indispen- sables, car nous avons obtenu des hémostases définitives et le retrait consécutif des fibromes sans leur concours.

Envisageons maintenant la radiumthérapie dans les autres variétés de fibromes.

a) Fibromes interstitiels en rétrorersion. Ici, Vapplica- tion de radium doit être plus profonde, et le tube doit être placé dans la zone cervico-utérine de l’utérus dont on a corrigé, pour un certain temps, la situation vicieuse.

I] vaut mieux ne pas dépasser 0 gr. 05 de radium et faire des

séances de six à huit heures seulement.

b) Fibromes sous-péritonéau.r. Doit-on appliquer le panse- ment dans la cavité cervicale de l'utérus ou faire un pansement vaginal en rapport avec le fibrome quand il est aisément acces- sible ?

Nous préférons de beaucoup que le pansement radifère soit intra-cervical, l’hémostase n’ayant pas été toujours ralisée par le rayonnement agissant directement sur le fibrome. Néanmoins,

il est indispensable d’agir, en outre, sur le fibrome lui-même.

d) Fibromes avec sclérose du col. Dans ces cas, on ne peut

songer à introduire le tube dans un col absolument sclérosé,

278

comme cela se voit chez certaines femmes qui ont dépassé l’âge de la ménopause.

Il faut agir par deux voies comme précédemment, c’est-à-dire par des applications abdominales à l’aide d'appareils plats, de 0 gr. 05 en moyenne, filtrant à travers une épaisseur de 2 milli- mètres de plomb. Ces appareils doivent être revêtus de tarlatane pour arrêter le rayonnement secondaire.

Outre ces appareils, il faut appliquer un pansement vaginal constitué par une assez forte quantité de radium; 0 gr. 10 à 0 gr. 15 ne sont pas exagérés, ils doivent être laissés en place douze heures au plus et les séances doivent être répétées plu- sieurs fois en les espacant suffisamment pour éviter toute ra- diumdermite.

e) Fibromes compliqués par la présence de métrites cervicales aiguës ou inflammation annecielle. Dans ce cas, on ne peut pas traiter le fibrome immédiatement sans avoir fait disparaître l'inflammation du côté de l'utérus ou des annexes par un trai- tement préparatoire. Si cela n’était possible, 1l serait préférable de renoncer à ce mode de traitement.

Quand on aura obtenu l'arrêt définitif des règles et des hé- morragies, le traitement ne pourra être considéré comme ter- miné, car il existe toujours une tumeur fibreuse dont le volume reste sensiblement le même. À ce moment, il y a lieu de distin- guer deux cas, la conduite à tenir variant selon qu’on obtiendra, soit la ménopause précoce et l’arrêt des hémorragies, soit un effet négatif. Dans ce dernier cas, à moins d’une indication toute spéciale, le traitement doit être arrêté et il y a intérêt à pren- dre un autre parti et en particulier de faire l’ablation de la tumeur.

Si on a pu obtenir l’arrêt de la menstruation ou des hémor- ragies, la technique variera encore suivant ce qui sera observé du côté de l’évolution fibromateuse. Deux éventualités sont pos-

sibles : Le fibrome subit une évolution progressivement régressive ;

Le fibrome reste stationnaire ou le fibrome augmente,

279

Le fibrome diminue progressivement, c’est ce qui s’ob- serve habituellement. Ici toute reprise de traitement radiumthé- rapique devient inutile, la guérison se poursuit d'une manière naturelle et il n’y a plus rien à rechercher.

Le fibrome reste stationnaire ou le fibrome augmente. Ze sont des cas relativement rares et concernant principalement les fibromes sous-péritonéaux. Chez ces malades nous nous sommes généralement bien trouvés d’une reprise de traitement radium- thérapique et sous l’influence du rayonnement ultra-pénétrant du radium, on obtient une décongestion très importante, et en répétant les séances de temps en temps, soit tous les mois, soit tous les deux mois, on aide fréquemment à la régression fibro- niateuse ou on s’oppose au développement de la tumeur.

Le radium peut-il faciliter les interventions chirurgicales faites sur les fibromes utérins et y a-t-il lieu de songer à faire dans certains cas des applications préalables de rayons y? Nous devons avouer ici que la radiumehirurgie est moins intéressante que dans d’autres affections gynécologiques, telles que dans les salpingites et surtout dans les néoplasmes utérins. Pourtant il y a quelques cas le concours du chirurgien et du radiumtheé- rapeute peut être utile; ce sont les cas il existe des inflamma- tions surajoutées qui rendent le fibrome difficile à enlever ou aggraveraient le pronostic opératoire; dans ces cas, le radium peut offrir un concours précieux en faisant disparaître ces acci- dents inflammatoires et facilite par conséquent l'acte chirurgi- cal consécutif.

Une méthode médicale de traitement doit, avant tout, être exempte de danger. On ne pardonne qu'à la chirurgie des ris- ques et des échecs graves, car elle a l’avantage d'enlever d'une manière définitive, la lésion qu le médecin ne peut, en général, que lentement modifier.

Pour être digne d’être conservée dans les méthodes thérapeu- tiques à employer, il faut donc que l’application radifère soit absolument sans danger, surtout si on se rappelle que la tech- nique de l’ablation des fibromes s’est singulièrement améliorée

depuis ces derniers temps,

280

Nous pouvons affirmer qu’en suivant la technique que nous avons employée, on ne provoquera aucune irritation des régions vagino-abdominale et qu’il n’en résultera que des avantages pour les malades.

Mais il y aura-t-il à craindre des complications par suite d’er-. reurs de technique ?

I] est important de préciser ces points pour éviter à ceux qui appliqueront notre méthode les inconvénients des premiers es- sais. D'abord l'appareil laissé en contact des parties molles peut déterminer dans les jours qui suivent l’application une radium- dermite. Cet accident peut être facilement évité, si on a soim de filtrer suffisamment par de la tarlatane pour arrêter le rayonne- ment secondaire. La mise en place des appareils posés à nu dans les tissus est sans danger quand le tube est mis dans des tissus malades comme, par exemple, dans les masses néoplasiques. Dans les fibromes, la chose n’est pas applicable, puisque le tube est au contact d’une muqueuse souvent saine.

Il y a encore un danger plus important à signaler; il résulte de la filtration insuffisante du rayonnement et de la conserva- tion des B mous ou peu durs dans le faisceau radifère. C’est ce qui arrive quand on n’a pas filtré avec un métal dense, comme, par exemple, l'aluminium qui constitue un filtrage très impar- fait, ou encore, quand le métal dense n’a pas d’épaisseur déter- minée; 9/10 de millimètre d'argent peut être comme le chiffre minimum pour avoir une filtration satisfaisante, quand le pan- sement est en rapport avec les muqueuses utérines ou vaginales. Quand le pansement est cutané, il faut 2 millimetres environ.

Il y a deux variétés de radiumdermite, suivant qu’elles sont intra-uterine ou vaginale. Il est souvent possible de déceler la première, d’après la constatation de certains symptômes observés chez les malades; tels que la persistance d’écoulements sanguins ou séreux, la forte congestion du col au niveau du museau de tanche. Nous avons remarqué la radiumdermite vaginale seule- ment après l'emploi de fortes doses (0 gr. 10 à 0 gr. 15 placés de 12 à 24 heures). La radiumdermite vaginale a toujours été

peu douloureuse et rapidement guérie.

$8!

La radiumdermite n’est pas seule à éviter. Dans les applica- tious faites au début avec une longueur et une intensité que nous jugeous actuellement comme excessives, nous avons pu détermi- ner un tres faible degré de réaction pérituncale. Cette dernière est, du reste, bien différente suivant qu'il s'agit d'un néoplasme utérin ou d’un fibrome. Pour déterminer une action péritonéale chez une néoplasique, il faut une dose beaucoup plus forte que chez une fibromateuse.

Il est, du reste, facile de l'éviter dans le premier cas comme dans le second.

Il faut, en ce qui concerne le traitement des fibromes, se fier aux phénomènes de réaction observés pendant le cours du traite- ment. En procédant comme nous l'avons indiqué, ils sout pres- que nuls et se réduisent à quelques écoulements séro-sanguino lents un peu prolongés de 10 à 15 jours environ, qui disparais- sent, du reste, aisément.

Pour apprécier les résultats clinsues obtenus daus la radium- thérapie, il est utile d'examiner tour à tour les modifications apportées dans les principaux symptômes, c'est pourquoi nous examinerons successivement la valeur hémostatique du radium, l'influence exercée sur les écoulements séreux, sur les phénc- mènes douloureux, sur l’état général et enfin sur les modifica-

tions de la tumeur.

Valeur hémostatique du radium. Dans les fibromes de faible volume, l’hémostase se fait aisément; les accidents sont complètement arrétés après deux mois environ, et cela quelle que soit l’abondance de l'hémorragie.

Dans nos observations, nous avons traité des malades ayant été curettées à plusieurs reprises sans succes, et ayant des mé- norragies durant jusqu’à vingt jours par mois. Elles ont toutes été guéries, très rapidement de leurs accidents hémorragiques.

Il est intéressant d'entrer dans le détail des modifications hé- morragiques et de voir l'influence que le radium exerce sur

elles.

Pendant le premier mois du traitement, les règles reviennent

282

habituellement, mais très souvent avec un certain retard; elles sont peu abondantes et durent quelquefois assez longtemps; parfois elles consistent dans un écoulement insignifiant, se cou- tinuent pendant dix à vingt jours. Ensuite, suivant l'intensité avec laquelle le traitement a été conduit, la menstruation qui survient à nouveau présente des caractères variés; c’est soit un écoulement très peu abondant durant un ou deux jours, soit uu retard d’un mois ou d’un mois et demi, ou bien encore l'arrèt définitif des règles.

Duus les cus les applications ont été faites avec une cer- taine Intensité, les malades ont eu des écoulements très insignt- fiant ayaut duré presque un mois. Après cette période, elles en- trent habituellement dans une phase caractérisée par l'absence complete d'écoulement et de règles. |

En somme, il n'y a rien de bien fixe dans la marche de ces accidents vers la guérison. I] faut savoir, que dans certains cas, il est nécessaire de faire des applications tous Jes deux mois pour continuer l'hémostase utérine, mais tres souvent on obtient plus vite la constitution d'une ménopause précoce; l’arrét des règles est alors définitif, ou nous semble tel puisque quelques-unes de hos observations remontent déjà à plus de deux aus. (Bien en- tendu, les séances de radium n’ont pas été reprises depuis.)

Néanmoins, on peut quelyuefois arrêter l'abondance de l'écou- lement sanguin sans pourtant arrêter définitivement les règles. Ce résultat pourra être recherché, si l'on est en présence de ma- lades congestives chez lesquelles on n’est pas pressé d’instituer une ménopause précoce, Mais on n'obtient pas une hémostase aussi définitive et parfois les hémorragies ont reparu.

Les fibromes, chez les femmes qui ont dépassé la période de la ménopause et qui présentent un col absolument oblitéré, sont d'un traitement plus difficile, Pourtant avec les artifices de tech- nique précédemment décrits, on obtient des résultats définitifs. Les écoulements séreux sout, en général, supprimés et subissent

la même influence que les hémorragies.

Modifications des phénomènes douloureur. Le fibrome

am 283

apporte habituellement plus de gène que de vraie douleur. Mais au moment des règles, il existe pourtant des crises de dysménor- rhée qui sont parfois d'une bien forte intensité, d'où la nécessite d'étudier ces phénomènes pendant la menstruation et en dehors

d'elle.

Znfluence sur lu dysménorrhée. La dysmeénorrhée est gcnéralement calhmée et l'écoulement sanguin revient souvent d’une manitre iudolure, mais il faut savoir que ce soulagement n'est parfois que passager et pour débarrasser définitivement les malades de ces crises dysméuorrhéiques, il est indispensable de provoquer la ménopause.

Influence sur les douleurs intermenstruelles. Si on fait exception pour les douleurs de certaines névropathes, les dou- leurs qui accompagnent l'affection fibromateuse sout tres va- rites, tautôt réduites à de simples troubles de pesanteur, tantôt plus violentes, surtout s’il existe des phénomènes de compres- sion. Habituellement, les malades sont soulagées fort vite et ıl ne faut pas attendre la régression du fibrome pour obtenir la disparition de ces symptômes. Ceci tient a l’effet décongestif exercé sur le tissu utérin et fibreux par le radium. La rapidité de cette modification vasculaire explique comment nous avons pu parfois supprimer très vite des phénomènes douloureux chez des femmes qui présentaient des utérus exerçant sur les organes pelviens un début de compression. Cela permet d'attendre la régression du fibrome qui, comme nous le verrons plus loin, est toujours tardive.

Modifications de l'état général. Quand le traitement a été appliqué à des hemorragiques, l’état général se modifie tres vite, et les malades reprennent rapidement une vitalité qu’elles he connaissaient plus depuis longtemps. Ce qu'il y a également d’intéressant à constater, Gest que presque toutes nos malades ne sont guère gênées par la constitution de Ja ménopause pré- coce. Il est possible que la conservation de la sécrétion interne de l’ovaire ait une heureuse influence et soit, pour une certaine

part, dans l’explication de ces phénomènes.

984

4 Influence sur l'évolution fibromateuse. En nous basant sur les signes fournis par le toucher bimanuel, par certaines mensurations externes du corps utérin, mais surtout par des mensurations de cavités utérines relevées par l’hystérométrie, nous avons pu nous convaincre rapidement que la régression fibromateuse suivait l’instauration de la ménopause précoce.

Chez les 36 malades chez lesquelles les mensurations out pu étre suivies avec une certaine assiduité, nous pouvons conclure que la régression fibromateuse est habituellement un phénn- mène tardif qui commence nettement plusieurs mois après la ménopause provoquée; qu’elle semble peu marquée chez des femmes qui ont gardé l’écoulement menstruel; enfin que la di- minution fibromateuse semble se faire plus rapidement chez des malades qui ont des fibromes interstitiels.

Pour expliquer la cause de la diminution observée du côté des fibromes à la suite de la radiumthérapie, on peut invoquer, soit l’action directe des rayons y et B sur le tissu propre du fi- brome, soit encore une action vasculaire ou encore une action ovarienne, Voyons s’il est possible de déterminer le rôle que peut jouer dans la régression fibromateuse chacun de ces tissus (tis- sus fibreux, tissu vasculaire et tissu ovarien) puisque tous les trois laissent passer et retiennent une grande quantité de rayonnement. Pour cela, nous nous baserons surtout sur lexu-

men de constatations cliniques.

Action sur le tissu fibreur. D'après les résultats relevés apres la radiumthérapie, on voit que Varrét des règles ou de l’écoulement sanguin est souvent le phénomène observé primi- tivement. Nous avons déjà dit que la diminution des fibromes quand elle survient est généralement plus tardive et postérieure à la modification menstruelle : i] semble done par l'analyse des seuls faits cliniques que l’action exercée sur le tissu fibreux soit plutôt indirecte. Nous savons, en effet, que ‘orsqu’un tissu est sensible au rayonnement du radium, sa régression commence assez rapidement dans un laps de temps qui varie depuis huit

à quinze jours en moyenne;.la durée de cette régression peut

285

quelquefois être assez prolongée, mais son début suit assez ra- pidement l’application radifère. Que se passe-t-il quand on sou- met au rayonnment du radium un fibrome utérin (rayonnement ultra-pénétrant de Dominici) soit par application abdominale, soit par application intra-utérine? Le fibrome, en réalité, ne diminue pas dans les jours qui suivent et nous en sommes en- core à trouver un seul cas la régression précoce a été assez sensible pour être constatée. Nous avons, en effet, remarqué chez des malades traitées une sorte de bien-être, de diminution dans les phénomènes de pesanteur suivant souvent assez rapidement l’application de radium. Au toucher également, il semblait qu’il y ait une petite réduction de la masse, mais ceci n’est que l'effet d’une très forte décongestion de l’utérus et de la tumeur. C’est ainsi que chez certaines fibromateuses ménopausées, ne perdant donc pas de sang et présentant une grosse tumeur obdominale, nous avons pu parfois provoquer un petit écoulement sanguin apres chaque application en même temps ‘qu’une très petite di- minution du volume du ventre. Ces phénomènes de décongestion n'étaient pas wcompagnés de régression du fibrome et, par con- séquent, il n’y avait pas une action directe exercée par le rayon- nement sur le tissu fibreux. Ceci est tout à fait conforme avec ce que lor. sait sur les réactions biologiques de la cellule sous (action du radium. La cellule fibreuse appartient à un type trop différencié pour étre influencée favorablement et rapidement par les rayons ultra-pénétrants du radium. Néanmoins, il est tres difficile d’affirmer que l’énergie emmagasinée par la cellule fibromateuse sous l’influence du radium, ne se traduira pas quel- quefois par une tendance à la régression ou par une diminution dans sa vitalité surtout, s’il s’agit d’éléments jeunes d’un fi- brome à évolution rapide.

Action ovarienne. On sait combien les éléments des glandes sexuelles sont facilement détruites par les rayons X; aussi pouvait-on penser qu’il serait dangereux pour les éléments propres de l’ovaire de recevoir des rayons de radium malgré la filtration à travers une assez forte épaisseur de métal dense. Il

n’en est rien et nous avons démontré, dès nos premières publi-

~~ 9x6

cations sur nos recherches de radiumthérapie des salpino-ova- rites (1) que l’ovaire fonctionnait fort bien après avoir absorbé le rayonnement dégagé par de grandes quantités de radium (10 à 15 centigrammes de sulfate de radium pur pendant vingt- quatre heures ou quarante-huit heures environ). Nous pouvions aussi obtenir la régression des salpingo-ovarites sans obtenir: l'arrêt définitif des règles, ni sans modifier en rien la sécrétion interne de l’ovaire. En effet, nos malades après n’avoir présenté qu’un arrêt temporaire dans la fonction menstruelle gardaient dans la suite une menstruation parfaitement normale et étaient susceptibles de devenir enceintes souvent assez rapidement uy res les applications de radium. Nous avons insisté sur la fréquence relative de ces grossesses survenant chez des femmes qui présen- taient des lésions bilatérales et la radiumthérapie avait eté effectuée sur les deux annexes. Ceci démontre l’innocuité du rayonnement ultra-pénétrant vis-a-vis des éléments du follicule de Graaf et de l’ovule, par conséquent, l’absence de tuute in- fluence ovarienne sur l’évolution du fibrome après des applica-

tions de radium.

Action vasculaire. C'est par elle que doit être »xpliquée principalement la régression du fibrome après le traitement par le radium. Les éléments vasculaires sont (on le sait actuellement aujourd’hui) très sensibles à l’action du radium; en on‘re, les méthodes thérapeutiques basées sur la diminution progressive de la vascularisation du fibrome ont, du reste, fait leurs preuves depuis longtemps. L'hydrastis et l’ergotine ont été des médica- ments longtemps et encore actuellement employés, et ils ont donné parfois des résultats encourageants, et Pon a cité des faits probants de régression fibromateuse après leur emploi pro- lougé. On se rappelle également la vogue des ligatures atro-

phiantes prônées par Kustner.

(1) De la valeur du traitement radiumthérapie des salpingo-ovarites. Congrès de Physiothérapie, mars 1910.

Traitement des salpingo-ovarites et des exsudats periannexiels par le Radium, Mai 1909.

281

Tous ces moyens agissent sur l’evolution fibromateuse en mo- difiant la vascularisation de l'utérus et de la tumeur.

Nous pensons que le radium agirait de méme et que la ré- gression fibromateuse relèverait avant tout d’une modification apportée dans la vascularisation de l’organe malade.

Malgré les résultats tres brillants fournis par le radium dans ces cas, nous tenons à dire que la radiumthérapie ne guérit pas toutes les variétés de fibromes et qu’il existe un certain nombre de contre-indications à l'application de notre méthode de traite- ment. Ces contre-indications sout les suivantes

a) Ce sont d’abord les cas des femmes sont très anémiées par une tres forte hémorragie, et il est impossible de songer à faire un traitement un peu plus long. L’hémostase devant étre réalisée rapidement en quelques heures, c’est par la chirurgie qu’elle doit être obtenue et ce serait perdre un temps bien utile que de faire l'essai d’une tentative thérapeutique. Il n’en est plus de même des hémorragies très abondantes sans anémie grave puisque nous avons obtenu l’hémostase de malades perdant d’une manière extrême et l’on peut dire que ces cas sont du ressort de notre technique.

b) Nous pourrons citer encore les polypes fibreux, les fibromes donnant lieu à des compressions du côté des organes, et en par- ticulier celles si graves du côté des uretéres, de la torsion et de la suppuration des fibromes; des fibromes compliqués de salpin- gite qui ne disparaissent pas sous l’influence d’un traitement préparatoire et enfin des fibromes qui sont accompagnés de dégé- nérescence kystique des ovaires.

c) Quand un fibrome augmente malgré les applications de ra- dium, il serait iuutile de persister à vouloir le traiter par cette thérapeutique, et il est préférable de ne pas attendre qu’il y ait des complications plus sérieuses pour en faire l’ablation.

d) Le fibrome qui subit une dégénéresecnce maligne, ne doit pas être traité par le radium s’il reste opérable; ce ne serait que dans les cas la dégénérescence néoplasique serait trop avancée pour permettre une ablation qu’il faudrait songer à la traiter par la radiumthérapie.

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e) Eufin, il existe toute une série de malades chez lesquelles il y a iutérét à ne pas provoquer de ménopause précoce. Bien que, apres le radium, la sécrétion interne puisse persister, les troubles que peut apporter la suppression de l'écoulement men truel doivent faire préférer (si, bien entendu, l’état de la malade le permet) des traitements palliatifs tels que, par exemple, l’électrolyse ou les cures thermales appropriées. Ce sunt, en somme, des cas dans lesquels les malades souffrent moins de leur fibrome que de troubles de nutrition ou de troubles nerveux. Néanmoins, si la situation s’aggravait, malgré les moyens em- pluyés, on devrait recourir à l'emploi du radium ou à l'abla- tion.

Ces contre-iudications exceptées, il y a grand intérêt à géné- raliser l'emploi de la radiumthérapie des fibromes utérins et à l'appliquer d’une manière précoce; au début de nos recherches, nous appliquious ce traitement presque uniquement, dans les cas sérieux, C'est-à-dire chez des femmes ayant d'abondantes hémor- ragies. Il] vaut mieux ue pas attendre des accidents accusés et puisque la radiumthérapie des fibromes utérins peut être réalisée d’une manière si facile et donner des résultats at importants, on devrait l’appliquer chez des femmes qui présentent des symp- tomes ménorragiques et une évolution fibreuse au debut.

Autrefois, l’insuccès des méthodes médicales avait rendu uécessaire l'élargissement des indications opératoires. De la l’obligation pour le chirurgien d’opérer souvent de mauvais cas.

Aujourd’hui, la radiumthérapie des fibromes permettra au chirurgien de n’enlever que les fibromes hémorragiques d'abla- tion aisée et peu risquée. Coufites au radiumthérapeute les ma- lades trop sérieusement atteintes ne risqueront plus de succom- ber aux accidents que créent fatalement soit un état anémique grave, suit des altérations des reins ou du cœur. C’est ainsi que les albuminuriques, les cardiaques inopérables pourront étre aussi soulagées ou guéries par un moyen thérapeutique actif.

Dans ce cas, il faut traiter par le radium toutes les malades atteintes, quel que soit le volume de leur fibrome, puisqu'elles

sont inopérables.

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En terminant les questions des indications, nous ne saurions trop insister sur l'inutilité de perdre son temps à des opérations conservatrices, telles que le curettage. Un très grand nombre de nos malades avaient été curettées plusieurs fois et ce moyen n'avait été qu’un palliatif tout à fait transitoire, tandis que nous avons obtenu, au contraire, une hémostase définitive après

quelques pansements radifères,

MM. LAQUERRIÈRE et GUILLEMOT (Paris). La radiothérapie

dans le traitement du fibro-myome de l'utérus. (Résumé).

L'application de la radiothérapie à la cure des fibromes est d'origine française. C’est Foveau de Courmelles qui, le premier, publia en 1904 (11 janvier), à l’Académie des sciences, quel- ques cas de fibro-myomes soumis avec succès à cette thérapeu- tique. |

Ces observations furent confirmées par celles de Deutsch, com- muniquées vers la fin de la même année, et par celles d’Imbert, de Montpellier, relatées dans un article des Archives d'Elec- tricité Médicale de janv. 1905.

A partir de ce moment, des statistiques favorables nous sort venues un peu de tous côtés; les expériences d’Halberstaedter établissant l’action atrophiante des rayons X sur l’ovaire des la- pines ,puis celles de Bergonié, Tribondeau et Récamier qui dé- montrent la fragilité des cellules de la lignée sexuelle, don- naient un nouvel appui à la méthode nouvelle.

Foveau de Courmelles, avec des doses faibles et répétées de rayons filtrés, obtient la disparition des phénomènes douloureux, la diminution des hémorragies après parfois une augmentation passagère, la régression de la tumeur. Laquerrière communi- que, en 1905, à la Société d’Electrothérapie Je cas d’une fibro- mateuse de cinquante ans qui perd du sang depuis un an et dont l’hémorragie cède à huit séances de rayons X à doses assez fai- bles, il faisait remarquer que ce succes et les autres déjà cités

ne devaient pas nous autoriser à abandonner d'emblée les pro-

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cédés électriques pour les méthodes nouvelles. En novembre Je la même année, Kocher signale le cas d’une femme de trente- cinq ans, très améliorée par des séances fortes et répétées.

Puis, les publications d'observations et statistiques se font si nombreuses, qu’il est impossible de les analyser ici, ce sont celles de Lengfellner et Gorl, celle de Fraenkel portant sur 29 cas amé- horés, celles de Oudin et Verchère qui opèrent avec le radium, celle de Laquerrière relatant 30 cas de fibro-myomes traités a travers la paroi abdominale, et donnant des succès surtout aux approches de la ménopause avec quelquefois, pour des doses fai- bles, une augmentation passagère des hémorragies; puis, plus tard, celles d’Albers-Schénberg, très affirmatif dans ses con- clusions en faveur de la méthode qu’il regarde comme la mé- thode de choix; celle de Fraenkel qui pense que l’action sur les fibro-myomes est consécutive à l’action sur l’ovaire; celles de Schmidt, d’Evier, de Gauss, de Muskat, d’Abel, de Schultz, de Heentsch, de Krause, de Bordier, de Marques, de Spéder, etc.

C’est à ce moment (1910) que nous publiâmes notre rapport au Congrès de PA. F. A. S., à Toulouse.

Nous y constations et la différence des résultats obtenus par les divers auteurs, et la variabilité des techniques préconisées ; aussi, si après un dépouillement minutieux des travaux publiés nous étions forcés d'admettre que les rayons X, d’après beau- coup d'auteurs et des plus autorisés, donnent une amélioration des fibromes, nous étions aussi obligés de constater que lamé- lioration porte tantôt sur le volume, tantôt sur le symptôme hé- morragie, tantôt sur les symptômes subjectifs; que la diminu- tion ou la suppression de la fonction ovarienne n’est pas forci- ment connexe à la modification des autres symptômes. Nous ad- mettions une action très inégale, variable selon les cas, sur Ja tumeur et sur l’ovaire et nous appelions l’attention sur la diver- sité qui devait, selon nous, être pour une part dans la diversité des résultats. En tous cas, nous estimions que, malgré les cas heureux de Bordier, Marquès, etc., la radiothérapie chez les femmes jeunes devait rester une mesure d'exception, puisque

l'ovaire n’étant pas détruit on ne pouvait compter pour elles que

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sur un résultat passager. Chez les malades plus âgées (au-dessus de 40 ans), elle peut donner des résultats satisfaisants à elle seule, mais il paraît surtout intéressant d'étudier son associa- tion avec les traitements électriques. Le seul cas nous pen- sions pouvoir, dès à présent, préconiser emploi des rayons seuls, est le cas de fibromes aux environs de lu ménopause et surtout de fibrome avec ménopause retardée.

À ce même congrès, M. Bordier insistant à nouveau sur les bons résultats qu’il obtenait, précisait la technique particulière qu’il recommande. Il déclarait que les fibromes jeunes étaient ceux pour lesquels on observait les diminutions de volume les plus considérables et les résultats les plus complets, enfin il re- maxquait que, d’après son expérience personnelle, l’aménorrhée ræœntgénienne ne s'accompagnait pas de troubles généraux.

MM. Bergonié et Speder, Nogier, Garaud-Chotard, etc., con- firmaient les bons résultats de la radiothérapie des fibromes, mais MM. Bergonié et Speder insistaient sur ce fait qu’au dé- but du traitement ils croyaient bon d’associer l’électrothérapie à la radiothérapie.

Depuis le Congrès de Toulouse, la radiothérapie semble être devenue de pratique beaucoup plus courante : nous pourrions citer, en France, de nouveaux articles de Bordier, de Bergonié et Speder, de Foveau de Courmelles, la communication de Haret, à la Société Francaise d’Electrothérapie et de Radiologie, et la discussion qui suivit; des discussions à la Société de Médecine de Paris, une revue critique de Jeaugeas, etc.; à l’étranger les mémoires de Kroning et Gauss, de Bardachzy, de Görl et surtout les recherches histologiques de Reifterscheid qui con- firme pour les animaux les recherches de Bergonié et Tribon- deau et qui, de plus, a pu examiner les ovaires de six femmes récemment irradiées; chez toutes il a constaté de la dégénéres- cence des follicules, des troubles de l’épithélium folliculaire, de la désorganisation des ovules, des hémorragies capillaires surtout dans la zone corticale.

A Vheure actuelle, nous croyons que tout en continuant à faire les réserves que comporte toute thérapeutique nouvelle, on

WA

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peut cependant considérer que la radiothérapie du fibrome peut donner lieu à un certain nombre de conclusions d’ordre divers que nous allons exposer :

Technique. Il existe un certain nombre de techniques (Fo- veau de Courmelles, Bordier, Albers-Schénberg, Guilleminot et Laquerrière, Haret, ete.). Certains détails dépendent de com- modité instrumentale qu'il n’est pas donné à tout le monde de réaliser de la méme facon, on ne peut done songer à l’unification absolue des méthodes; mais il y a cependant quelques facteurs qui semblent maintenant pouvoir être considérés comme indis- pensables.

a) Il est de beaucoup préférable de faire des séances fortes (dose maximum compatible avec l'intégrité de l’épiderme, sur chaque porte d’entrée), espacées, plutôt que de petites séances fréquemment répétées; les doses faibles peuvent produire mo- mentanément une augmentation des hémorragies, elles néces- sitent la répétition des séances avant que la période réactionnelle soit écoulée; elles multiplient inutilement le nombre des appli- cations, etc.

b) Il est nécessaire d’utiliser des rayons très pénétrants et de les filtrer de façon à agir en profondeur.

ch Il faut multiplier les portes d'entrée, de façon à ce qu’une même région profonde soit irradiée plusieurs fois alors qu’un même territoire cutané ne l’est qu’une seule fois.

d) Il est utile de mettre l’ampoule le plus loin possible de la peau (mais en pratique, cet éloignement ne peut être très con- sidérable, car il nécessiterait des séances beaucoup trop lon- gues), de facon à diminuer la différence existant entre la quan- tité par centimètre carré, de rayons frappant les tissus suner- ficiels et celle atteignant les organes profonds.

Les auteurs ne sont pas d’accord sur le point de savoir s’il est utile d’irradier l’utérus.

Jusqu’à ces derniers temps, on estimait (Laquerrière, 1906) que les résultats étaient dus uniquement à l’inhibition ovarienne, puis la possibilité d’une action directe sur le tissu néoplasique

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s’est fait jour et nous avons cru devoir tenir compte de cette opi- nion dans notre rapport au Congrès de Toulouse, cela parce que, d’une part, il paraît y avoir, dans certains cas, une action ma- nifeste sur le volume avant qu’il y ait des modifications avnré- ciables des règles (le fait est affirmé par plusieurs auteurs et nous en avons vu des exemples) parce que, d'autre part, l’ove- riotomie qui est, de plus en plus abandonné par les chirur- giens comme palliatif du fibrome paraît donner des résultats différents de ceux de la radiothérapie.

Depuis, les avis restent partagés : MM. Bergonié et Speder estiment que la sensibilité des cellules vivantes à l’action des rayons étant en raison directe de leur activité karyokinétique, les cellules du fibrome qui sont des cellules arrivées à l'état adulte, soient moins modifiables que celles de l'épiderme; ils estiment donc que les rayons à dose thérapeutique ne peuvent agir que sur l’ovaire ou, à la rigueur, sur la muqueuse utérine; si on observe des modifications de volume dans des tumeurs fi- breuses avant que les règles soient modifiées, c’est que l’ovaire est déjà modifié en tant que centre réflexe de la circulation uté- rine (d’où modification vasculaire dans le fibrome ou autour de lui) avant d’être modifié dans sa fonction génitale proprement dite. | OB asi

Par contre, Beaujard continue à penser ou en certain cas la régression ne peut s’expliquer par la seule action de l’ovaire et Jeaugeas fait remarquer qu’en général la castration n’amène qu’une régression lente, progressive, analogue à celle que suit la ménopause, tandis que les rayons déterminent, du moins en certains cas, une régression brusque; il pense que les cellules néoplasiques en voie de formation, encore en karyokinèse se- raient attaquées et détruites, ce qui déterminerait une diminu- tion de volume plus rapide que celles résultant d’une simple ménopause. Cette hypothèse expliquerait parfaitement le fait signalé par Bordier et confirmé par Bergonié que les fibromes à évolution rapide, obéiraient au point de vue volume. beaucoup mieux que les autres. La constatation de Faber, qui a trouvé dans un cas de fibrome préalablement irradié, puis opéré, des

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nécroses nucléaires et des destructions cellulaires, confirmerait opinion de Jaugeas.

Pour nous, il nous parait possible que, au moins en certains. cas, cette opinion soit applicable, il nous parait également pro- bable que certains myomes très vasculaires peuvent réagir, au moins faiblement, comme les angiomes pour lesquels on connaît les bons effets de la radiothérapie.

Nous sommes, d’ailleurs, tout à fait d’avis que, dans la plu- part des cas, l’action directe des rayons sur la cellule du fibro- myome doit être assez faible.

Quoi qu’il en soit, il n’y a, en pratique, aucun inconvénient à irradier le fibrome lui-même; aussi, considérons-nous qu'il ne faut pas localiser étroitement les irradiations sur les régions ovariennes; d’une part, il est souvent difficile de savoir, lors- qu’un fibrome est volumineux, ot sont les ovaires et on risque rait fort, en cherchant à n’atteindre qu’eux, de ne rien attein- dre du tout, parce qu’ils seraient en dehors du champ trop mi- nime d'irradiation; d'autre part, irradiation du tissu fibroma- teux n’est vraisemblablement pas complètement inutile dans un certain nombre de cas. C’est pour ces raisons que nous conseil- lons des irradiations très larges englobant toute la région des organes génitaux.

Réactions causées par le traitement. Les séances elles- mêmes ne sont l’occasion d'aucune sensation particulière. Apres l'application, il y a parfois quelques troubles assez mal définis, d’ailleurs, et que les auteurs décrivent de façons différentes (état nauséeux, coliques, engourdissements des membres inférieurs, énervement, bouffées de chaleur, gêne de la miction, insomnie), le tout commencerait, en général, quelques heures après La séance et durerait quelques heures. Pour notre part, nous n'avons que très exceptionnellement, et d’une facon tout à fait légère, observé de réaction perçue par la malade; et d’ailletrs aucun

auteur n’a signalé de troubles véritablement désagréables.

Aussi, peut-on se demander s’il ne s’agit pas seulement de

troubles nerveux chez des névropathes. Cependant, comme ies

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constatations histologiques chez les animaux et chez la femme montrent qu’il y a des modifications ovariennes qui apparais- sent très rapidement, il est possible d'admettre que ce vérita- ble traumatisme de l’organe génital peut, en quelques cas, occa- sionner des réflexes appréciables.

En tous cas, « les troubles légers observés parfois sont incons- tants, bénins, et de courte durée (quelques heures) ». (MM.Ber- gonié et Speder.)

De méme, on a signalé des suintements sanguinolents entre les époques durant quelques heures et des pertes glaireuses ou aqueuses ` ces phénomènes n’ont jamais une importance suffisante pour les faire considérer comme un inconvénient.

Enfin, on peut dire que, depuis la filtration, on n’observe plus (accidents cutanés : on constate fréquemment de la pigmen- tation et une chute passagère des poils du pubis; en parcourari les statistiques publiées, on constate que les auteurs qui utilisent une bonne technique, ne signalent pas de réactions dépassant le simple érythème (rougeur suivie de desquamation), des doses tres fortes arrivent à cette dermite légère. Ainsi, tout en faisant toutes les réserves nécessaires sur la possibilité d’idio- syncrasie cutanée, la radiothérapie bien appliquée paraît sans aucun danger pour les téguments.

Un point particulier à signaler est que l’aménorrhée causée par les rayons ne produirait, d’après certains auteurs, aucun trouble appréciable de ménopause. Pour notre part, nous croyons simplement (et d’après notre expérience personnelle et d'après l’opinion exprimée dans plusieurs publications) que ces troubles sont en moyenne beaucoup moins marqués que dans des aménor- rhées de toute autre cause. On a donné, de ce fait, deux expli- cations : ou bien l’ovaire (ce qui est vraisemblable, d’après ce que nous savons du testicule) tout en perdant ses facultés d’or- gane reproducteur, conserverait sa fonction des glandes à sécré- tion interne, ou bien l’inhibition ræntgénienne ovarienne s’éta- blirait progressivement, laissant à l’organisme le temps de s’ha- bituer peu à peu à la privation; sans nous prononcer catégori- quement, nous pensons que la première hypothèse est la plus vraisemblable.

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Résultats thérapeutiques. Nous croyons ne pouvoir résu- mer mieux les résultats immédiats qu’en citant le texte suivant de MM. Bergonié et Speder.

« Les premières modifications notables de la menstruation et des hémorragies s’observent en moins de deux mois... Tout d'abord, l'espacement des règles redevient normal, leur abon- dance diminue notablement, ainsi que leur durée. »

Apres deux à trois mois, rarement plus, a les règles et les hémorragies cessent ».

« Les fibromes diminuent toujours et dans des proportions variables suivant des conditions encore obscures. » Cette dimi- nution pouvant aller jusqu’à la disparition.

« Les troubles dus aux fibromes et aux hémorragies disparais- sant rapidement, l’état général s'améliore, l’anémie cesse, les phénomenes de compressions disparaissent. »

Ajoutons l'ai leurs que, de l'avis d’Albers-Schénberg, qui a une expérience très étendue, on rencontre des femmes dont les hémorragies ne s’améliorent pas. D'après les statistiques, ces cas nous parlons seulement des résultats immédiats doivent étre assez rares; mais il est certain qu’il ne faut pas alors s’en- têter et qu’on doit cesser le traitement.

En ce qui concerne les résultats éloignés, il semble établi jus- qu’à présent que pour les femmes âgées par exemple au-des- sus de 45 ans -— on peut assez facilement déterminer une méno- pause définitive et que, chez ces malades, le résultat est, lui aussi, définitif.

Par contre, lorsqu’il s’agit de femmes plus jeunes et en par- ticulier de femmes au-dessous de 40 ans, il est difficile de don- ner une réponse bien précise : en effet, l'emploi d’une bonue technique est assez récent; avec une technique défectueuse, il

était impossible et l’un de nous s’était formellement pro- noncé à ce sujet -— d’avoir, sans risquer des accidents cutanés,

des résultats durables chez les femmes jeunes. Actuellement, on peut chez elles avoir des résultats complets immédiats, mais i y a trop peu de temps qu’on y est arrivé pour pouvoir se pro- noncer sur leur durée. Aubourg affirme d’une façon absolue

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qu’il ne faut pas employer les rayons parce qu’il y a rechute rapide.

Albers-Schôuberg dit que vers quarante ans e le résultat n’est pas durable à cause de la régénération ovarienne et doit être maintenue par des irradiations répétées». Pour Bergonié et Speder, la radiothérapie est surtout indiquée au-dessus de qua- rante ans, «les femmes plus jeunes peuvent eu tirer parfois grand bénéfice, à condition de continuer le traitement assez longtemps et de façon intermittente (tous les six mois, par exemple) ».

II. Indication du traitement radiothérapique :

a) Hémorragie. La radiothérapie, si elle est certainement utile pour faire disparaitre la tendance aux hémorragies, elle ue nous parait pas constituer le bon traitement d'une hemor- ragie : de nombreux auteurs ont signalé que le début du traite- ment pouvait s'accompagner d’un redoublement de l’écoulement de sang; des 1906, l’un de nous se demandait si les rayons a faible dose n'étaient pas capables d'avoir une action excitante, et en 1909, au Congrès Rœntgen, Schulz dit expressément que les effets sur l’ovaire sont par ordre de croissance suivant les doses: la stimulation; inhibition. Enfin Albers-Schôn- berg, au même Congrès, en 1910, déclare que les états anémi- ques sont une contre-indication, car a l'augmentation des hé- morragies pourrait étre une cause de mort ».

Saus aller aussi loin, bornons-nous à conclure que la radio- thérapie ne saurait constituer un traitement d'urgence du symp- tôme hémorragie, et rappelons-nous que, par contre, comme hémostatique, la radiumthérapie intra-utérine a donné à Oudin

des résultats surprenants.

b) Traitement du fibrome. La radiothérapie trouve son em- ploi le plus brillant au-dessus de 45 ans, car alors elle donne souvent des résultats rapides et définitifs.

Chez les femmes au-dessous de 40 ans nous croyons actuelle- ment qu’elle peut être essayée, car certains auteurs ont eu par- fois de bons résultats grâce à elle, et Bordier estime que ce

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sont les fibromes jeunes à marche rapide qui rétrocèdent sous son influence; mais nous estimons que son emploi ne peut être prolongé, dans l’immense majorité des cas, indéfiniment.

Si donc, on observe des rechutes, et il nous paraît probable que ces rechutes seront une règle assez constante, il y aura lieu de recourir à d’autres méthodes, en particulier à l’électrisation qui nous parait à cet âge être de beaucoup supérieur et que, pour notre part, nous préférons alors employer.

Enfiu, aujourd’hui comme il y a huit mois, nous pensons que de 40 à 45 ans, il y a lieu surtout d'étudier l'association de la

radiothérapie et de l’électrothérapie. Discussion

M. Srrepey (Paris). -- Il y a dans le traitement des fibromes, à côté de la chirurgie, un moyen efficace qui permet dans un grand nombre de cas, d'obtenir de bons résultats, c’est la radio- thérapie. Ce procédé s'impose chez les femmes de 40 à 50 ans, il n’a que des avantages, Sous l'influence des rayons X on voit deux phénomènes se produire : la suppression des règles apres douze à quinze séances (ce phénomène cependant n’est pas cons- tant); la diminution de volume du fibrome. Chez une malade traitée par M. Haret, jai vu un fibrome diminué de 2 centime- tres 1,2 de hauteur en deux mois. |

La radiothérapie est indiquée chez toutes les femmes qui ap- prochent de la ménopause, à moins que le fibrome ne comprenne les organes du petit bassin : dans ce cas il faut recourir à la chirurgie. Les fibromes à évolution abdominale sont donc jus ticiables de la radiothérapie; si la radiothérapie échoue, il faut opérer de suite parce que ces fibromes peuvent se transformer en carcinomes. L’échee de la radiothérapie sera d’ailleurs l’in- dication du traitement opératoire, parce qu’il fera présumer la transformation carcinomateuse.

Si l’on a affaire à un utérus seléreux (pas fibromateux), uté- rus géant qui saigne jusqu’à tuer les femmes, la chirurgie sera

indiquée, encore une fois si la radiothérapie a échoué.

299

Cnnclusions. Tous les procédés de physivthérapie sont des moyens palliatifs, la chirurgie est le traitement curateur; entre les deux il y a la radiothérapie qui permet de faire arriver les femmes à la ménopause.

M. Beror (Paris). Les traitements physiques du lupus. (Résumé).

Il n’existe pas un traitement unique du lupus, mais toute une série de méthodes qu’il faut savoir appliquer judicieusement selon la forme de l'affection : souvent même, il est nécessaire d'en associer plusieurs au cours d’un traitement.

Les petits lupus bien circonscrits doivent être enlevés chi- rurgicalement : la cicatrice sera traitée par la radiothérapie ou la photothérapie.

La photothérapie est le traitement de choix du lupus tumidus, non exedens peu étendu, de la joue, du front ou du menton. Les cicatrices sont belles. La méthode de Finsen est préférable aux procédés qui en sont dérivés et même à l’héliothérapie.

La radiothérapie seule ou combinée au raclage ou aux scari- fications est indiquée dans les cas de lupus plus étendu, dans les formes saillantes turgescentes, infiltrées, crotiteuses, ulcérées. Elle fait le gros œuvre, prépare le terrain, isole les uodules, mais ceux-si doivent étre détruits ensuite par la galvano-cau- térisation ou l'électrolyse. Combinée aux scarifications, selon la technique de l’auteur, elle donne d'admirables et rapides résultats dans les lupus orificiels (doses faibles).

La radiumthérapie agit à peu près comme la radiothérapie, peut être moins activement et au prix de plus grandes difficultés. Les nodules lupiques persistent.

La haute fréquence ne guérit pas le lupus. Sous forme de fulguration, après grattage, elle hâte et favorise la cicatrisa- tion .

L’électrolyse négative détermine, si on emploie une intensité suffisante, la destruction des nodules. L’ionisation lui est infé-

rieure.

300

L'air chaud, à température destructive est un très utile com- plément du grattage, dans les lupus très étendus.

Il faut soigner l'état général et à ce titre, certaines stations hydro-minérales pourront une utile adjuvant.

Locis Mrncizre (Reims). Les indications respectives des méthodes physiques et des interventions chirurgicales dans le pied plat valgus douloureux.

Qu'il s'agisse de méthodes physiques ou chirurgicales, la pre- micre condition, pour traiter des indications de l’une ou de l'au- tre de ces méthodes, est de s'entendre d’abord sur l'affection à traiter, sur sa définition; c’est, en un mot, de bien en établir l'identité.

Ne vous y trompez pas; si J'attire votre attention sur une vé- rité qui parait évidente par elle-même, c’est que souvent, en médecine ou en chirurgie, les différences de vues viennent de ce que les auteurs, bien que cela paraisse extraordinaire, ne don- nent pas aux mots et à la chose la même valeur; les uns et les

autres parlent souvent, sans le vouloir, d'une chose différente.

Le pied plat est un exemple. Partant du pied plat congéni- tal (continuant par la série des pieds plats rachitique, paraly- tique, ostéomyélitique, tuberculeux, terminant enfin par la tar- salgie de Gosselin), on aura beau jeu d’étaler les différentes théories en cours, toujours en parlant du pied plat; mais on aura parlé de choses essentiellement différentes, n’ayant pas établi l'identité de l'affection sur laquelle on voulait disserter.

Vous m'avez chargé de vous présenter un rapport sur les in- dications respectives des méthodes physiques et des interven- tions chirurgicales dans le pied plat valgus douloureux.

Je n'ai done à envisager ici que les indications d'une maladie, bien définie à mon avis : « la tarsalgie des adolescents ».

Je n'ai pas à m'occuper du pied plat congénital, du pied plat rachitique des jeunes enfants, du pied plat valgus, suite de poliomyélite, du pied plat tuberculeux proprement dit. Ce

= Jul

sont des maladies tout à fait différentes de la tursulgie des adolescents, du pied plut vulyus douloureux qui, cliniquement, constitue une affection à part.

Nous verrons cepeudant, en vous disant un mot de la patho- génie, que la chose n’est pas aussi claire qu'elle le parait, car précisèment pour la tarsalgie des adolescents, les auteurs ont, bien ma gré eux, embrouillé la question, eu faisant intervenir tour à tour les théories de la surcharge, du rachitisme, de l'ar- (rte, de l’ostéomyélite, du rhumatisme; eufiu, ie stuphyluco- que doré et le bacille de Koch n’out-11s pas été également ren- dus responsables dans cette affection?

La pathogénie du pied plat valgus douloureux servira néces- sairement de base à l’étude des indications des méthodes physi- ques et des interventions chirurgicales. |

Et comment n’appuierious-nous pas nos indications sur la pa- thogénie? Comment ne serions-nous pas amenés a discuter cette pathogénie quand, mécanothérapeutes, physiothérapeutes, nous viendrions proposer de traiter peut-être une arthrite a staphylo- coque ou une arthrite tuberculeuse, par les méthodes que vous savez?

D'autre part, comment ne pas souscrire aux seules méthodes : électricité, massages, greffes tendineuses, si le pied plat valgus douloureux est d’origine paralytique ?

D'où la nécessité d’envisager la pathogénie de la tarsalgie des adolescents.

Les théories invoquées pour expliquer la pathogénie du pied plat valgus douloureux peuvent se résumer en quatre grandes classes :

Théorie musculaire; Théorie ligamenteuse ; Théorie osseuse ; Théorie articulaire.

Théorie musculaire. Pour Duchenne de Boulogne (Etudes sur l Electrisation localisée, 1855, et in Archives de Médecine,

1872), le fait initial est la parésie du long péronier latéral,

302

dont le rôle est de maintenir la concavité plantaire. Aussi, Du- chenne donna-t-il à l'affection qui nous intéresse, l’appellation e d’impotence fonctionnelle du long pérouier latéral ».

On a fait intervenir tour à tour le long pérouier latéral, le Jambier postérieur, le jambier antérieur.

Faut-il le dire ?... Dans l'esprit d’un grand nombre de phy- sio-thérapeutes, c’est cette théorie musculaire qui paraît le mieux expliquer la lésion, parce que répondant le mieux à la thérapeutique proposée.

On a vanté successivement l’électrisation et le massage du pérouier latéral, du jambier antérieur, du jambier postérieur. Ou a combiné des mouvements passifs et actifs pour développer la fonction de ces muscles; les machines les plus ingéuieuses ont été inventées pour concourir au but cherché.Louables efforts, sans doute; toutefois, ne faisons-uous pas fausse route en nous adressant non à la cause, mais à l'effet ?

Bonnet, Guérin, Nélaton, n’admettent plus la parésie, mais la contracture des muscles, maladie analogue à la crampe des écrivains.

Ainsi donc, la paralysie et la contracture amèneraient l’une et l’autre l’abaissement de la voûte plantaire ?

Or, ces deux théories s’excluent; et, en fait, ni l’une ni l'au- tre ne donnent la solution du problème.

Duchenne recommande de rechercher la valeur du long péro- nier latéral en appliquant le pouce au niveau de la face plan- taire de l’articulation métatarso-phalangienne du gros orteil. « Commandez au malade de résister; vous constatez, dit-il, que le malade, par suite de la parésie du long péronier latéral, ne peut s’opposer à votre effort. »

A cela, il n’y a qu’une objection; si vous répétez l’expérience de Duchenne chez un malade tarsalgique, jamais vous ne véri- fierez le fait avancé par lui. Kirmisson a pour habitude de re- chercher le signe de Duchenne chez tout malade atteint de pied plat valgus douloureux; et chaque fois, nous dit-il, 11 montre à ses élèves « que ces malades sont parfaitement en état de résis- ter à l'effort que l’on fait pour affaisser chez eux la voûte plan-

taire ».

303

D'autre part, l’examen électrique indique que le long péro- nier latéral a conservé son action. Enfin, ne vous parait-il pas singulier de voir le pied se dévier en dehors, précisément dans la direction commandée par la contraction de ce long pcronier laté- ral, alors qu’ici ce muscle est paralysé ?

Quaut à la contracture du long péronier latéral, il est d'ob- servation courante qu’elle n’est pas primitive et n'apparait qu'à un stade plus avancé, aux deuxième et troisième périodes de la maladie.

Si cette théorie musculaire est à ce point erronée, comment Ducheune, dont tous ici nous admirons les travaux, a-t-il pu. ainsi se méprendre ?

Que vienuent faire alors nos procédés physiothérapiques ? Sont-ils donc inutiles pour le traitement du pied plat valgus douloureux ? Répondre par l’affirmative serait aller à l'encon- tre des résultats que chacun a pu vérifier. Cependant, constata- tion curieuse, cette thérapeutique a pris naissance en s'appuyant en partie sur une théorie pathogénique fausse. J'espère arri- ver à m'expliquer sur le paradoxe que soulève cette question.

D'abord, comment Duchenne a-t-il pu se tromper, lui dont la précision et la finesse d'observation nous sont connues?

Rappelez-vous il travaillait... à la Salpétrière, endroit propice pour observer tout ce qui a trait, de près ou de loin, à la paralysie.

D'ailleurs, nous connaissons la fréquence du pied plat paraly- tyque, et les thérapeutes se sont appliqués de façons differentes à en assurer la cure. Ne m'’eftorçai-je pas moi-même, au der- nier Congrès international de Médecine, de proposer toute une série de greffes et d’interventions susceptibles de réparer la lé- Bion.

Entre le pied plat franchement paralytique et le pied normal, il y a toute une série de degrés, de parésies plus ou moins atté- nuées, plus ou moins graves. Il existe sans doute une variété de pied plat à la paralysie ou à la parésie, (liées plus ou moins à la poliomyélite antérieure ou à toute autre lésion de la moelle, ou même des nerfs). Que Duchenne ait observé cette variété de

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pied plat, cela ne me parait pas douteux; mais il faut s'enten- dre sur le mot et sur la chose. Ce n’est point la, lu tarsalgie des adolescents, qui est une affection à part, comme je vous le disais au début de ce rapport.

Théorie ligamenteuse; Théorie mécanique; Surcharge (Be- lastungstheorie de Volkmann). —- Normalement, le pied repose sur le sol, eu arrière par les tubérosités du calcanéum, en avant par la tête des métatarsieus recouverte d’un tissu adipeux (talon untérieur).

La clef de voute répond à l’articulation médio-tarsienne, à la tete de l’astragale.

Cette voùte est apparente sur le bord interne du pied, tandis que le bord externe appuie sur le sul (empreinte d’un pied nor- mal). WW

Le pied plat et les conséquences qui en découlent, contractu- res, douleurs (tarsalgie), sont initialement dus à l'effondrement de cette voute interne du pied, par suite de l’insuffisance des ligaments.

Lorentz explique le fait avec une variante. Pour lui, il y a deux voutes plantaires : l’une interne (astragale, scaphoide et les trois premiers métatarsiens); l’autre externe (calcanéum, cubuide et les deux derniers métatarsiens). Sur cette voûte ex- terne repose la volte interne. La voüte exterue s’affaisse, la voûte interne glisse sur la voûte externe, d’où production par « surcharge » du pied plat.

Que la voûte interne repose sur le calcanéum, le cuboïde et les deux derniers métatarsiens, c’est un fait anatomique exact; mais qu’il y ait effacement de la voûte externe, c’est autre chose, car anatomiquement, il n’y a pas de voûte externe à proprement parler; normalement, cette soi-disant voûte étant effacée, le pied repose sur le sol par son bord externe.

Enfin, l’examen clinique, radiographique, anatomo-patholo- gique, au cours des interventions, montre que le déplacement se produit dans l'articulation astragalo-scaphoidienne.

La tête de l’astragale se luxe en dedans, vient faire hernie

305

sur le bord interne du pied et forme un coin osseux s'opposant à l’adduction de l’avant-pied.

Si l’on prépare comme pièce anatomique, un pied, en énu- cléant l’astragale, la voûte persistern. dit Kirmisson. Essayez d'effacer cette voûte par des manipulations énergiques, vous ver- rez se tendre le puissant ligament caleanéo-scaphoidien, reliant le calcanéum au scaphoide et aux cunéiformes. C’est ce liga- ment, et non le tendon du long péronier latéral, qui est la véri- table corde sous-tendant la voûte plantaire.

C’est la théorie défendue par Le Fort, à la Société de Chi- rurgie, en 1884. C’est également la théorie soutenue par Til- laux.

Supposez une charge exagérée reposant sur cette voûte. Le ligament calcanéo-scaphoïdien se tendra et se distendra; les eléments constitutifs de la voûte plantaire auront tendance à glisser les uns sur les autres et la voûte s’affaissera.

J’estime qu’il se produit, en outre, des mouvements de glisse- ment entre le calcanéum et l’astragale, mouvements commandés par la direction même des facettes articulaires de l’articulation astragalo-calcanéenne et dont la conséquence est un déplacement de la partie antérieure de l’astragale en bas et en dedans, pen- dant que le calcanéum se porte, lui, en dehors.

La distension des ligaments assurant le maintien de la voute plantaire est bien une des causes principales de la déviation, mais elle n’est pas la cause première. Sinon, tous les sujets sou- mis aux stations debout répétées ou à une cause quelconque de surcharge, seraient atteints de pieds plats.

Cette cause première est de toute évidence dans le pied plat du jeune enfant : c’est le rachitisme qui, comme le remarque Kirmisson, ne doit nullement être « considéré comme une mala- die du système osseux, mais bien comme une affection générale du système locomoteur, faisant porter son action sur les os, sur les ligaments, et sur l’appareil musculaire lui-même ».

Ces raisons, et nous verrons plus loin pourquoi, guideront nos interventions: ce sont elles qui, avant comme après la réfection du squelette, justifieront le traitement électrique et kinésithéra-

GS

pique, sans que, pour cela, nous soyons amenés à confondre le pied plat valgus douloureux avec le pied plat paralytique. Est-ce à dire que pied plat valgus douloureux et pied plat ra- chitique soient synonymes ? Cliniquement, non; le pied plat rachitique est le pied plat de la première enfance et ne s’ac- compagne pas de tarsalgie; au point de vue pathogénique, c’est

autre chose, et une explication est nécessaire.

Un peu avant la puberté, peuvent apparaitre diverses défor- mations osseuses ou articulaires « difformités essentielles de la croissance ». Parmi les plus fréquentes, sont la scoliose dite essentielle, et le genu valgum.

Ollier, de Lyon, a pensé que ces déformations des adolescents devraient être rattachées au rachitisme, au rachitisme tardif des grands enfants et des adolescents.

"MM. Lannelongue et Kirmisson ont adopté cette opinion. M. Marfan, qui a eu l’amabilité de répondre à mon référen- dum, m’a adressé une étude très complète sur la question.

Des examens microscopiques de Mikulicz, de Schmorl, de Læser, ont montré la similitude des lésions osseuses dans le rachitisme du premier âge et les difformités de l’adolescence.

La radiographie elle-même, nous dit M. Marfan, est venue confirmer cette similitude. `

Cliniquement, le rachitisme tardif ne diffère du rachitisme proprement dit, que par des caractères secondaires et parfois (formes généralisées) il le simule complètement.

Je puise dans le travail de M. Marfan un argument qui me paraît décisif : cet auteur a soigné, au début de sa carrière, des nourrissons rachitiques, il a pu en suivre quelques-uns jusqu’à l’adolescence.

Or, c’est surtout chez ces anciens rachitiques qu’il a vu appa- raître des difformités osseuses. Il en a conclu que ces difformi- tés sont souvent des manifestations tardives du rachitisme, qu’elles sont une reviviscence d’un rachitisme du premier âge.

Cela n’exclut pas la possibilité d’un rachitisme primitif de l’adolescence.

307

Mais quelles sont les causes du rachitisme proprement dit et du rachitisme tardif ? Etant données les dites causes, quelles indications pouvons-nous en tirer pour le traitement ?

Le rachitisme tardif n’étant généralement que le prolonge- ment ou une reviviscence du rachitisme infantile, il est naturel de lui accorder des origines identiques, infections ou intoxica- tions chroniques qui surviennent dans les périodes de l’ossifi- cation active et qui, parfois, se localisent plus ou moins sur le rachis et entraînent les modifications que l’on voit au niveau des disques intervétébraux, des vertèbres, des ligaments, des muscles eux-mêmes. Si la localisation a lieu au niveau des ge- noux, vous aurez le genu valgum; au niveau de l’articulation médio-tarsienne, nous aurons le pied plat qui peut devenir ou non le pied plat valgus douloureux et nous verrons par quel mécanisme.

C’est à cette théorie du rachitisme, à cette conception mo- derne si bien exposée par M. Marfan, qu’il me paraît indispen- sable de se rattacher pour expliquer les déviations et difformi- tés du rachitisme infantile et du rachitisme tardif. Et alors, tout en admettant l’origine rachitique et l’influence de la sur- charge pour les dites déviations, on comprendra l'importance des observations de M. Poncet, de Lyon, concernant le rhuma- tisme tuberculeux et ce les de M. Freelich décelant le staphylo- coque au niveau du pied plat.

Les études de M. Marfan, celles de ses élèves, MM. Baudoin et Feuillié sur les lésions osseuses du rachitisme, les ont amenés à conclure que le rachitisme ne doit pas être considéré comme une entité morbide, mais bien comme un syndrome dans lequel les lésions osseuses ne sont pas seules, mais occupent le premier rang. Ce syndrome traduit les réactions de l'enfant ou de lado- lescent contre les intoxications chroniques : intoxications ali- mentaires, toxi-infections digestives, syphilis, tuberculose, pyo- dermites, broncho-pneumonie prolongées, etc.

Ainsi donc, faire le diagnostic de rachitisme, c’est faire un diagnostic insuffisant. Il est encore nécessaire de rechercher

la cause, ou les causes qui ont pu donner naissance aux défor-

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mations osseuses rachitiques. Est-ce à dire que, dans la pratique, nous pourrons toujours pousser aussi loin nos investigations ? Evidemment, non; mais les faits connus, les études que nous venons de signaler, permettent, par induction, de ne pas nous méprendre sur les origines réelles du rachitisme et de ses dévia- tions osseuses. |

À propos du pied plat valgus précisément, M. Marfan cite une observation typique de rachitisme tardif. En 1890, il examine un enfant de 15 mois, manifestement rachitique; l’enfant gué- rit très bien; à 4 ans, le squelette est devenu normal au point qu’il est impossible de soupçonner l’ancien rachitisme. A 14 ans, on place l’enfant comme apprenti cuisinier; station debout pro- longée, surcharge, développement d’un pied piat valgus dou- loureux qui oblige à interrompre complètement le travail.

Théorie osseuse. Les théories osseuses, qu’il s'agisse d’un changement de rapport des os du pied (Meyer, Lorenz), de la luxation du scaphoïde, migration du calcanéum sous l’astra- gale, le tout consécutif à une affection primitive des muscles (Hencke, 1859 et 1875), ne donnent qu’une explication des phé-

nomènes secondaires et n’indiquent nullement la cause primi- tive.

Je dois cependant signaler pour mémoire une interprétation originale de Hueter, 1862-1863 : « Le pied plat valgus doulou- reux résulte de l’exagération de l’évolution normale du pied Le pied est en varus pendant la vie fœtale; il se redresse pro- gressivement jusqu’à la forme adulte. Si l’évolution continue, on arrive au pied plat valgus douloureux. »

Théorie articulaire. Théorie de l’arthrite primitive; théo- rie de l’arthrite secondaire.

Cette théorie de l’arthrite primitive, déjà entrevue par Stru- meyer, est véritablement l’œuvre de Gosselin; elle a été re- prise par son élève Cabot (lésion de l’arthrite sèche au niveau de l'articulation astragalo-scaphoïdienne et calcanéo-cuboï- dienne). Gosselin appuie sa théorie sur un examen nécropsique

chez une jeune fille de 18 ans, atteinte de tarsalgie et morte du choléra.

309

Il fait jouer un rôle important à la douleur à la pression. quand les muscles sont relachés et que le malade est au repos ; « cette douleur, dit-il, est souvent le phénomène initial et pré- cède de longtemps la contracture ».

Kirmisson, pour expliquer la douleur, admet une arthrite se- condaire. La cause initiale, c’est la surcharge de la votite plan- taire chez un sujet prédisposé, en puissance de rachitisme tar- dif. Les os et les ligaments se laissent affaisser. Il en résulte une sorte d’entorse répétée et d’arthrite chronique médio-tar- sienne. On connait la richesse des ligaments en tissu nerveux, ce qui explique la fréquence de la douleur, puis de la contrac- ture.

Voilà, en fin de cause, la théorie à laquelle nous nous rallie- rons comme expliquant le mieux les phénomènes cliniques obser- vés et les résultats thérapeutiques obtenus par le traitement. Mais, je le répéte, par rachitisme, nous n’admettons plus ici une entité morbide définie, mais un syndrome.

Nous exclurons évidemment l’arthrite bacillaire médio-tar- sienne proprement dite provoquant un ‘pied plat valgus par contracture musculaire, mais nous admettrons, comme cause du rachitisme tardif, la tuberculose, au même titre que les au- tres affections chroniques.

La tuberculose n’évolue pas ici avec ses allures habituelles : peut-être dans ce cas, agit-elle sur la médio-tarsienne, plus par ses toxines que par son bacille. Quoi qu’il en soit, le pied plat (rachitisme tardif sous l’influence de la tuberculose), ne peut et ne doit pas, cliniquement, être confondu avec la tumeur blan- che médio-tarsienne, entraînant du pied plat. Faute de s’être entendu sur les mots, peut-être s’est-on montré un peu dur dans l’argumentation opposée aux idées de M. Poncet.

À mon avis, la théorie de M. Poncet ne détruit nullement celle du rachitisme tardif et de la surcharge, à condition toute- fois que nous ne regardions le rachitisme que comme un syn- drome, et la déformation osseuse articulaire que comme un mode de réaction du tissu osseux chez les jeunes sujets, soumis à des infections ou intoxications diverses, dont la tuberculose ne doit pas être exclue,

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Traitement (résumé). De l’étude de la pathogénie, nous arrivons aux constatations suivantes :

La tarsalgie des adolescents, pied plat valgus douloureux, est une affection cliniquement bien définie et qui ne peut, en aucun cas, être confondue avec le pied plat paralytique.

La tarsalgie est due à la surcharge, chez des sujets prédis- posés, atteints, ou en imminence de rachitisme tardif ou pro- longé; l’étiologie ne laisse aucun doute.

Mais le rachitisme lui-même n’est qu’un syndrome, tradui- sant les réactions de l'appareil locomoteur, des tissus osseux, des ligaments, des muscles eux-mêmes chez l’enfant ou Plado- lescent, contre les intoxications chroniques : intoxications ali- mentaires, toxi-infections digestives, syphilis, tuberculose, pyo- dermites, broncho-pneumonies prolongées, peut-être rhumatisme lui-méme..., etc.

Or, quelle que soit la cause initiale, la clinique nous apprend que, dans la tarsalgie, nous ne devons considérer au point de vue des indications, que le syndrome rachitisme tardif, comme s’il s’agissait d'une entité morbide.

Rachitisme tardif qui est, non une maladie du système osseux seul, mais de l'appareil locomoteur : os, articulations, liga- ments, muscles eux-mêmes, qui sont les véritables ligaments actifs des articulations. Voilà le fait capital, et qui commande les indications.

Notre rôle de thérapeute se résumera done à rechercher les moyens les plus aptes à modifier la nutrition du système osseux, ligamenteux, musculaire même, bien qu’il ne s'agisse pas de paralysie au niveau du membre ou du segment de membre s’est plus particulièrement localisé le rachitisme tardif.

Pour entrer dans les détails de technique, il est indispensable de diviser cliniquement la tarsalgie en trois périodes.

La première période est caractérisée par l'absence de contrac- ture permanente.

La deuxième période est marquée par la contracture perma-

nente.

311

La troisième période a comme caractère, les rétractions, les déformations osseuses, les altérations analogues à celles de l’ar- thrite sèche; une difformité considérable du pied, son ankylose en position vicieuse, notamment au niveau de l’articulation mé- diotarsienne.

Première période. Ce que M. Mencière a dit de la patho-

génie, ce qu’il a observé cliniquement tracera sa ligne de con- duite.

La voûte plantaire est affaissée; les ligaments sont distendus ; articulation médio-tarsienne est le siège d’une sorte d’entorse chronique, le poids du corps portant à faux. Les os, les liga ments, les muscles sont le siége de troubles trophiques, qui vont se traduire par l’atrophie, au niveau des muscles; par des atro- phies et des hypertrophies, au niveau des os.

La premiére indication est de conseiller une profession qui n’exige pas la station debout prolongée.

La deuxième consiste à soutenir la voûte plantaire. (Appa- reil orthopédique.)

La troisième enfin consiste à fortifier les muscles qui servent de soutien et de ligaments actifs pour la voûte plantaire. (Hy- drothérapie, électrothérapie, massage, mécanothérapie, bicy- clette, gymnastique spéciale orthopédique.)

Deuxième période : Contracture permanente. A la deu- xième période, la physiothérapie, toute-puissante à la première, est insuffisante.

Le physiothérapeute avisé remarquera que le pied est fixé en attitude vicieuse. Il y a déjà, non seulement de la contracture, mais un certain degré de rétraction, sinon des muscles, du moins des ligaments. La déformation osseuse est déjà en marche. Demander une rectification du pied, une mise en place de ses différents éléments par la physiothérapie seule, c’est perdre un temps précieux, lasser le malade et aboutir vraisemblablement à un échec.

Il y a position vicieuse du membre; il faut obéir aux règles les plus élémentaires de la chirurgie orthopédique au niveau des

312

articulations : placer le membre en position normale. Cela est souvent difficile sans anesthésie locale ou générale.

L'auteur conseille un véritable modelage du pied, soit à Paide du coin de Lorenz, soit à l’aide de la barre caoutchoutée plus commode, qu’il a décrite. Ce modelage du pied est suivi d’une fixation pendant deux mois dans un appareil platré en hyper- correction. Après quoi, la chaussure orthopédique, l'appareil de nuit et le traitement kinésithérapique qui s’adresse à la cause, sont de rigueur.

Troisième période. Dans les phases ultimes de la maladie, quand l’astragale s’est déplacé, quand sa tête hypertrophiée ct déviée fait hernie sur le bord interne du pied, quand le sca- phoide subluxé s’est ankyloxé en position vicieuse, nous avons affaire, comme le dit Farabœuf, à un véritable pied bot irré- ductible et l’intervention sanglante est inévitable.

Le rapporteur préconise ici le modelage par évidement des os du tarse qu’il a déjà proposé pour le pied bot; modelage précédé de l’intervention d’Ogston sans enchevillement et dans des cas exceptionnels de la tarsectomie interne.

La voûte plantaire rétablie par les interventions énumérées plus haut, pour maintenir le scaphoïde et l’astragale en contact, il faut s'adresser à un appareil de contention.

Constituer d’abord une voûte plantaire normale et solide, mo- biliser ensuite : voilà la ligne de conduite à suivre.

Quand le chirurgien est intervenu, l’œuvre n’est pas ache- vée, La physiothérapie recouvre tous ses droits pendant la con- valescence ; c’est elle qui rétablit la fonction et évite la récidive, et une des indications primordiales est le dressage méthodique de la marche.

ALBERT Wein (Paris). Radiodiagnostic, radiothérapie, électrodiagnostic, électrothérapie du pied plat.

Radiodiagnostic du pied plat. Le diagnostic de pied plat est, en général, des plus faciles. L’examen du pied quand lẹ

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malade est assis, l’examen de la marche suffisent le plus souvent à l’établir sans qu’il soit utile de recourir à d'autres procédés d'investigation.

Mais il est des cas ces examens ne sont pas aussi démons- tratifs qu’on pourrait le croire. Comme le dit le professeur Kir- misson, certaines personnes atteintes de pied plat ont dans la position assise, la jambe pendante, des pieds qui paraissent tout normalement conformés; d'autres dont la marche est douloureuse et dont l'empreinte plantaire donne l'apparence des empreintes de pied plat, de tarsalgie : leur voûte plantaire s'est affaissce par suite de lésions d’ostéo-arthrites tuberculeuses. Il est done intéressant de pratiquer l'exploration radiologique des pieds des sujets dont la voûte plantaire s’est affaissée et de tacher de tirer de l'examen comparatif de radiographies de pieds sains et de radiographie de pieds plats le syndrome radiologique du pied plat.

Profil radiographique d'un pied normal. Supposons un pied normal radiographié de profil, le bord externe du pied re- posant sur la plaque (le sujet assis sur une table). Si l’on joint par un trait continu le bord supérieur du scaphuïde, le bord su- périeur du deuxième cunéiforme jusqu’à son intersection avec le bord supérieur du premier cunéiforme, la portion antérieure du bord supérieur du premier cunéiforme depuis son intersec- tion avec le bord supérieur du deuxième, le bord supérieur du premier métatarsien, on obtient une ligne courbe régulière con- cave à concavité dirigée vers la partie inférieure du pied.

Profil radiographique d'un pied plat. —- Supposons un pied plat radiographié de profil le bord externe du pied reposant sur la plaque (le sujet assis sur la table). Si l’on réunit par un trait les bords supérieurs du scaphoïde du deuxième cunéiforme, du premier cunéiforme et du premier métatarsien, comme on l’a fait dans le cas du pied normal, on obtient une ligne courbe à concavité dirigée dans sa première partie vers la partie supé- rieure et- à concavité dirigée dans sa deuxième partie vers la partie inférieure; et la concavité de la première partie de la courbe est d'autant plus prononcée que le pied est plus plat.

314

Supposons, au contraire, un sujet porteur de pied plat radio- graphié debout (plaque verticale en contact avec le bord externe du pied) : l’afftaissemnt de la voûte augmentée par suite de Ja pression exercée par le poids du corps est encore plus manifeste et la concavité dirigée vers la partie supérieure qui constitue la première partie de la ligne du profil est encore plus accusée.

Le profil 1adiographique d’un pied sain et d'un plat sont donc assez dissemblables; cette dissemblance peut être très lé- gere ou tres apparente : dans les cas légers, la ligne imaginaire qui forme le bord supérieur du squelette du pied peut seulement être tres légèrement infléchie; dans les cas graves, elle peut se courber tres profondément.

Cette inflexion ou cette courbure sont dues à un affaissement du scaphoide et du deuxième cunéiforme. Ainsi, la radiographie vient montrer que la théorie de Lorenz, pour expliquer la patho- génie du pied plat, est inexacte.

Lorenz considère que le pied est formé par deux voûtes : l’une interne, l’autre externe superposées l’une à l’autre. La voûte externe est formée du calcanéum, du cuboïde et des deux der- niers métatarsiens. La voûte interne est formée de l’astragale, du scaphoide, des trois cunéiformes et des trois premiers méta- tarsiens. Et Lorenz attribue le pied plat à l’affaissement de la voûte externe et au glissement total de la voûte interne sur elle. Mais s’il en était ainsi, les pièces osseuses qui constituent la voûte interne resteraient dans leurs rapports normaux. Or, la radiographie nous montre qu’il n’en est rien puisqu'elle nous prouve que le scaphoide et le deuxième cunéiforme se sont abais- sés par rapport aux os qui les entourent; la radiographie montre donc la justesse des arguments invoqués par M. Kirmisson pour faire résider dans une faiblesse de l'appareil ligamenteux du pied, et en particulier dans un relâchement du ligament cal- cauéo-scaphoïdien, une des causes de la production du pied

plat.

Radiothérapie du pied plat. Le traitement radiothérapique du pied plat n’existe pas. Il est certain que dans le pied plat

315

simple non douloureux, on ne voit pas par quelle aberration l’on soumettrait le pied aux rayons X. Dans le pied plat douloureux, dans la tarsalgie qui peut quelquefois étre due à une arthrite passagère des articulations médio-tarsiennes; comme le voulait Gosselin, il n’est pas illogique de penser que la radiothérapie avec le rayonnement filtré pourrait calmer les douleurs et tiiom- pher de l’état inflammatoire. Nul expérience n’a encore été faite : mais l’observation d’un cas de talalgie causé par une ostéo-arthrite que MM. Jacquet et Jaugeas ont publié récem- ment, peut faire supposer que cet essai pourrait parfois être tenté.

M. Beror. Traitement radiothérapique de Uhypertrophie de la prostate. (Résumé.)

Il y a quelques années, on a traité avec enthousiasme l’hy- pertrophie de la prostate par la radiothérapie. Comme les résul- tats n’ont pas toujours été brillants, on a abandonné cette mé- thode et l’on a eu tort. Les cas l’on a constaté des insuccès étaient ceux de vieux prostatiques, atteints de troubles graves et la radiothérapie avait été employée trop tard, mais chez les prostatiques récents la radiothérapie donne des résultats appré- ciables surtout du côté de la miction.

Trois cas traités démontrent que, lorsque l’hypertrophie n'est pas énorme, lorsque les malades ne présentent pas de troubles graves, on peut obtenir des résultats en poursuivant le traite- ment longtemps, et le mieux persiste pendant des mois.

La technique consiste à atteindre la prostate par le rectum avec un rectoscope; on fait absorber à la prostate 2 ou 3H, puis on fait des séances trans-périnéales avec Rayons filtrés (2-3-4 mm. d’aluminium).

Discussion

M. Noaier (Lyon) a traité quelques prostatiques, il a ob- tenu des résultats différents.

316 ==

M. Jauzin (Orléans). Au congrès de physiothérapie de lan dernier, M. Wuillamoz, de Lausanne, arrivait aux mêmes conclusions que M. Belot.

M. BEcLÈRE.— Il y a une période les troubles fonctionnels ne sont pas assez graves pour nécessiter une intervention chirur- gicale ou pour la faire accepter au malade; c’est à cette période

qu'il faut pratiquer la radiothérapie.

M. LAQUERRIÈRE. L'utilité de la radiographie dans les ac-

cidents.

M. Laquerrivre présente une collection de radiographies sur l'utilité de la radiographie dans les accidents. Cette collection est formée par les cas les plus probants qu’il a recueillis dans une pratique de dix aus, dans la radiographie des accidents du travail. L'auteur en tire les conclusions suivantes :

En nombre de cas, la radiographi faite suffisamment tôt permet de déceler le simulateur qui cherche à mettre sur le compte d'un accident récent des lésions anciennes; d'autre part, souvent la radiographie faite trop tard, si elle renseigne sur létat actuel du blessé et précise son infirmité, démontre aussi qu’il y a eu ou diagnostic erroné ou diagnostic incomplet et que l’infirmité aurait été très probablement évitée, si un exa- men par les rayons X avait été pratiqué d’une façon précoce.

ETIENNE HENRARD.

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JOURNAL DE RADIOLOGIE VOLUME V. PLANCHE VII. Dr WUNDERLICH

Fig. 1. Rhinosclérome datant de six ans. Fig. 2. La même malade après le traite- ment par les rayons X.

(Observation 4.)

Fig. 3. Avant le traitement par les rayons X.

Fig. 4. Après six séances,

(Observation, 09 DÄ, Google

JOURNAL DE RADIOLOGIE VOLUME V. PLANCHE VIII. Dr WUNDERLICH

Fig. 5. Etat du malade au comm mee:

Fig. 6. Apres huit mois. ment du traitement.

(Observation 9.)

Fig. 7. Cas peu avancé. Fig. 8. Après trois séances.

(Observation no 13.)

JOURNAL DE RADIOLOGIE VOLUME V. PLANCHE IX.

Dr WUNDERLICH

Fig. 9. Rhinosclérome guéri depuis deux Fig. 10. Photographie prise avant la radio- ans. (Obs. 3.). La photographie montre thérapie. (Obs. 2). L'état du malade l'état actuel du malade. est devenu parfait. La guérison s'est

maintenue depuis deux ans et demi.

Fig. 1l. Cas traité avec succès peu après le commencement de la néoplasie. (Obs.n'11) La photographie actuelle n’a pu être obtenue. IL

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JOURNAL DE RADIOLOGIE VOLUME V. PLANCHE X. Dr WUNDERLICH

Fig. 12. Le tumeur de cette femme a dis- Fig. 13.— Cas en traitement depuis deux mois. paru déjà après deux séances. (Obs. 12) L'amélioration est déjà manifeste.(Obs. n°15)

Fig. 14. Malade en traitement depuis deux mois et en voie de guérison. (Obs. 16)

JOURNAL DE RADIOLOGIE VOLUME V. PLANCHE XI. Dr MOREAU

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JOURNAL DE RADIOLOGIE VOLUME V. PLANCHE XII. Dr LEJEUNE

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AP.

JOURNAL DE RADIOLOGIE VOLUME V. PLANCHE XIII. D! KaAISIN-LOSLEVER

TECHNIQUE DE LA RADIOTHÉRAPIE DE LA LEUCÉMIE par M. le D: HAUCHAMPS

En me chargeant de vous faire rapport sur la technique de la radiothéapie de la leucémie, vous m’avez confié une tâche assu- rément flatteuse, mais délicate et difficile. C’est que nombre de questions insolubles et d'observations contradictoires se présen- tent immédiatement à l’esprit, du moment qu'il s’agit d'énoncer et de justifier un mode opératoire rationel. Nous nous bornerons ici à vous exposer notre technique personnelle ainsi que les idées directrices qui l’inspirent; mais tout en dégageant les formules pratiques, nous croyons devoir consacrer quelques considérations - à l’action biologique des radiations dans cette affection.

La première question qui se présente est de savoir quels or- ganes il faut irradier. Sur ce point, nous pouvons constater en- core maintenant de nombreuses divergences et incertitudes. Un fait bien établi, semble-t-il, est l’action différente que les rayons de Röntgen exercent sur la leucémie lymphatique et sur la leu- cémie myéloide. Dans la première forme, nous devons irradier tous les tissus malades pour obtenir leur disparition et pour rame- ner la formule leucocytaire vers la normale; nous devons irra- dier, chacun à leur tour, toutes les masses ganglionnaires super- ficielles et profondes.

Il n’en est nullement ainsi pour la seconde forme; ici l’irra- diation de tous les foyers affectés n’est nullement de néressité absolue et son action se montre en tout cas d'une efficacité bien inégale et bien différente suivant qu'elle porte sur tel ou tel organe. L’irradiation de la rate est bien plus efficace que celle de la moelle osseuse; aussi, pour certains auteurs du moins, n'y

aurait-il aucun avantage à traiter la leucémie myéloide par des

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applications portant simultanément sur la rate et sur la moelle osseuse, Le traitement de la rate seule suffit à tout; elle suffit à amener la diminution du nombre des globules blancs et le re- tour de la formule leucocytaire vers la normale; elle suffit à re- lever le nombre des globules rouges et le taux de l'hémoglobine ; elle seule est bien souvent en état de provoquer la réduction de la matité hépatique ainsi que la disparition des tumeurs ganglio- naires, des douleurs osseuses et des rétinites leucémiques, en même temps qu'un amendement considérable de l’état général du patient. En résumé, l'irradiation de la rate est en état dans la plupart des cas à donner, à elle seule, le maximum de bénéfice dont la radiothérapie soit capable.

Cette constatation, faite des le début par la plupart des ra- diothérapeutes, était bien faite, semble-t-il à première vue, pour surprendre l'attente de tous ceux qu'inspiraient les beaux tra- vaux d’Ehrlich. Mais en réalité, le magnifique résultat que nous pouvons obtenir avec la radiothérapie dans la leucémie, peut en rien entamer la conception que le savant de Francfort a énoncée au sujet du rôle de la rate. Ehrlich dénie à cet organe en état normal, à peu près toute contribution à l’hématopoiïèse, à la formation aussi bien des globules blancs que des globules rouges; pour lui, la rate serait avant tout un organe destrur- teur de globules; et si tant il est vrai qu'elle intervient bien réellement dans la régénération sanguine normale, ce ne peut être que pour une petite part, ce ne peut être que dans la genèse des globules blancs non granulés, c'est-à-dire des lymphocytes ; en tout cas elle n’interviendrait nullement dans la formation des globules granulés, c’est-à-dire dans la myélopoïèse.

Cette conception, relative au réle de la rate normale, ne nous semble nullement incompatible avec les résultats de la radio- thérapie; en cas de leucémie myéloïde, la rate est éminem- ment altérée; son tissu normal fait place à une invasion consi- dérable de tissu myéloïde auquel sont dévolus, mais d'une façon exagérée, tous les attributs de la moelle jeune. Nous avons affaire ici à un retour vers l’état fetal, à une métaplasie en puissance

de fonction hématopoïétique. D'ailleurs, cette métaplasie myé-

A-

RAT

319

loïde ne s’observe pas que dans la rate; elle se produit encore dans tous les organes qui ont présenté ce tissu myéloïde au cours du développement embryonnaire et qui ont contribué dans les stades embryonnaires, comme la rate, à l’érythropoïese et à la myélopoïèse ; au cours de la leucémie myéloide,elle s’observe donc encore dans le foie, dans les ganglions, dans la moelle osseuse des os longs, dans les reins. Bref, cette métaplasie n’est qu’un réveil de l’atavisme.

Mais pourquoi l’irradiation de la rate se montre-t-elle donc plus efficace que celle de la moelle osseuse, si intensive et si généralisée que puisse être cette dernière ? La rate, organe su- perficiel, présente aux rayons de Röntgen, une considérable sur- face d’attaque aussi bien en profondeur ou en superficie. La muelle osseuse, tissu profond, se trouve protégée tantôt par des lames osseuses relativement minces mais filtrantes, tantôt par des lames osseuses épaisses et imperméables. Aussi, quoi qu’on fasse, l’action sur la moelle ne pourra-t-elle jamais être qu’une fraction de celle sur la rate. |

Nous avons vu que le mode d’action des rayons X était bien différent suivant qu'il s’agit de la forme myélogène ou de la forme lymphatique de la leucémie, qu’on pouvait se borner dans la première à attaquer vigoureusement la rate pour voir la disparition des métaplasies myéloïdes et amendement de tous les symptômes : dans la seconde, au contraire, il est de rigueur d’attaquer toutes les hypertrophies lymphatiques sans en négli- ger aucune; car l’irradiation d'une seule masse ganglionaire, si considérable qu'elle soit et si intensivement traitée qu’elle puisse être, n’amènera jamais la fonte des autres tumeurs. Dans la leucémie myéloide, les rayons X exercent donc nettement une action à distance et il n’en est nullement ainsi dans la leucémie lymphatique.

On a cru attribuer cette action à distance à la diffusion d’une leucotoxine mise en jeu par la destruction des leuco- cytes. Cette conception fut confirmée par quelques auteurs qui crurent avoir démontré effectivement in viro et in ritro la

présence d’une leucolysine; mais malheureusement, d’autres ob-

320

servateurs en contrôlant ces recherches arrivèrent à un résul- tat tout à fait opposé; si bien qu’à l'heure actuelle, l'existence de cette leucolysine ne semble nullement prouvée, si logique ct s1 tentante que soit son admission. Cette mise en jeu d’une leu- colysine nous expliquerait en tous cas, d'une façon tres plausi- ble, comment les radiations de Röntgen exercent une action plus efficace et plus puissante sur la forme myélogene que sur la forme lymphatique; mais le dernier mot a-t-il été prononcé ici ? la recherche de substances aussi subtiles est assurément une des plus fines et des plus délicates de l'hématologie; des tentatives nouvelles mieux conditionnées apporteront peut-être la lumière définitive sur ce difficile problème.

Quoiqu'il en soit, si nous observons nos plus beaux succès, qui sont quelquefois de vraies résurrections, dans la feucémie myé- loïde et si nous avons à compter avec les plus nombreux échecs dans la forme lymphatique, nous devons attribuer ces résultats si divergents, en partie du moins, à des difficultés d’ordre tech- nique. I] est, en effet, plus facile de traiter une forme myélogene qu’une forme lymphatique; la, il suffit, à la rigueur, d’irradier un seul organe, la rate; ici, au contraire, il faut irradier tous les foyers morbides et pour ce faire il faut une attention sou- tenue et une méthode rigoureuse.

Au système lymphatique appartiennent non seulement les gan- glions lymphatiques et les tissus lymphoides de l'appareil di- gestif, mais encore les follicules lymphatiques de Ribbert qui sont répartis dans tous les organes et dans tous les tissus. Le tissu lymphoide est réellement ubiquitaire à l’état normal comme à l’état pathologique; à la moindre alerte, il est capable d'une vigoureuse réaction. Dans la leucémie lymphatique, il ne peut donc être question de métaplasie comme dans la forme myéloïde ; au point de vue anatomique, nous avons affaire ici à un proces- sus d’hyperplasie généralisé. Or, ce sont toutes ces hyperplasies visibles et invisibles qu’il faut attaquer; il faut irradier les masses ganglionaires superficielles tour à tour comme tous les paquets ganglionaires profonds abdominaux et médiastiniques ; aussi, est-il de rigueur de s’assurer de la présence des ganglions

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324

thoraciques par la radioscopie et des ganglions abdominaux par la palpation profonde, et ce n’est pas encore la que doit s’arréter notre tâche; il faut aussi attaquer toutes les hyperplasies ca- chées, inaccessibles à nos procédés d'investigation, que peuvent engendrer les follicules de Ribert, sans oublier cet organe lym- phatique, le thymus, qui se réveille souvent au cours de cette forme de leucémie. En général, nous nous contentons de traiter les ganglions superficiels et nous négligeons souvent toutes les hvperplasies profondes: ne pouvons-nous pas attribuer certains échecs à cette dernière négligence ?

Aussi, le mode opératoire, généralement dirigé contre la leu- cémie lymphatique, nous semble-t-il susceptible dès maintenant de grandes améliorations; il y a lieu ici, à notre avis, d’aban- donner quelquefois nos localisateurs qui nous ont donné, par ailleurs il est vrai, d'excellents résultats; il convient ici de pro- céder à des irradiations larges portant successivement aussi bien sur les différentes hyperplasies que sur les différents segments de l’organisme.

Il y a quelques années, en 1907, un médecin australien Law- rence proposa un nouveau mode d'application des rayons de Röntgen; ce médecin proposait de placer l’organisme à traiter au centre de faisceaux convergents de rayons X; à cet effet, il plaçait toute une série d’ampoules à des hauteurs diffé- rentes autour du malade; ainsi celui-ci était réellement plongé dans un bain de rayons X. Sans recourir à ce mode d’applica- tion, assurément encombrant et coûteux, nous devons nous en inspirer si nous voulons obtenir des résultats meilleurs dans la leucémie lymphatique. Ce n’est pas que nous voulons préconiser contre cette affection l’irradiation homogène qui est tout autre chose, puisqu’elle vise à administrer des radiations très péné- trantes et par conséquent peu absorbables et peu actives; nous voulons simplement dire qu'il convient de faire, dans la leucé- mie lymphatique, des irradiations beaucoup plus générales que celles qui sont faites habituellement.

Ces considérations nous ont semblé nécessaires pour dégager rapidement les formules et les règles pratiques suivantes :

322

Dans la leucémie myéloide, il faut surtout irradier la rate et l'attaquer sur toutes ses faces par la méthode des feux croi- sés; mais il ne faut toutefois pas être exclusif et négliger le trai- traitement de la moelle osseuse des os courts surtout et du foie: c’est la un complément nullement négligeable.

Dans la leucémie lymphatique, nous avons affaire à un trai- tement autrement difficile, autrement complexe; il doit porter tour à tour sur toutes les hyperplasies considérables, superfi- cielles et profondes, et finir par ‘es irradiations générales vigou- reuses.

Comme pour toutes les autres affections, deux modes d’irra- dation sont préconisés aussi dans la leucémie : d’abord la mé- thode lente de Freund, qui consiste à appliquer journellement de petites doses de 1 à 2 unités II par exemple et de suspendre le traitement au premier signe de radiodermite; ensuite, la mé- thode expéditive de Kienbück à laquelle se sont ralliés la plupart des radiothérapeutes et qui consiste à administrer des doses mas- hives, c’est-à-dire les doses maxima compatibles avec l'intégrité de la peau. Nous n’entrerons pas ici dans cette ancienne discus- sion ; chacune de ces méthodes a ses inconvénients et ses avan- tages, ses partisans et ses adveraires inconvertibles. Nous res- tons partisan de la méthode expéditive parce que nous y voyons l'avantage d'une mensuration plus exacte et. plus facile et parce qu'elle constitue une économie considérable de temps.

Nous ne voyons pas bien comment il est possible de traiter une leucémie lymphatique autrement que par cette méthode; avec la méthode lente il faudrait, pour un cycle complet de trai- tement, 150 à 200 séances, tandis que la méthode expéditive n'en exige qu'une vingtaine.

Durant combien de temps faut-il continuer les applications de rayons A ? Sur ce point, il y a de grandes divergences d'opi- nion; les uns cessent tout traitement après avoir obtenu un amendement considérable de l’état général et de la formule san- guine; les autres, dans les mêmes circonstances, continuent des

applications plus moins espacées afin de maintenir le béné-

fice arquis. A vrai dire, quelle que soit notre façon de faire, `

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393

nous agissons ici d’une manière empirique; car nous n'avons pas de critérium pour condamner ou justifier l’une ou l’autre façon de faire.

Il est cependant certain que l’action bienfaisante des radia- tions n’est pas indéfinie, qu’elle s’épuise de plus en plus au fur et à mesure que les récidives se succèdent plus nombreuses.

L’irradiation peut faire merveille, une première et même une deuxième et troisième fois : mais elle arrive tôt ou tard à se montrer moins bienfaisante, moins rapide, pour aboutir finale- ment a une inefficacité complète dans une des rechutes subsé. quentes qui emporte le patient.

C’est comme s’il y avait une certaine accoutumance de l’or- ganisme aux rayons X, accoutumance comparable, semble-t-il, à celle que produisent certains médicaments.

C'est précisément cette dernière considération qui nous en- gage personnellement à interrompre presque complètement le traitement, quand le patient se sent valide et à ne donner que quelques irradiations vigoureuses à des intervalles assez éloi- gnés; mais les signes manifestes d’une rechute nous détermi- nent à entreprendre un traitement nouveau complet et énergique. Durant les périodes de bien-être, il importe donc de ne pas per- dre de vue le patient, de faire, mensuellement tout au moins, un examen de son sang, de surveiller son poids, sa température et son état général, de façon à être prévenu immédiatement d'une rechute.

A ce point de vue l’examen du sang est de toute première importance; il peut non seulement nous signaler une rechute en perspective, mais il nous renseigne encore sur le pronostic immédiat de cette rechute. Au troisième Congrès international de physiothérapie, les D" Béclère ont fait connaître une nou- velle indication pronostique au cours du traitement de la leu- cémie myéloide; ils ont constaté, chez plusieurs malades atteints de cette affection, que la rechute grave, voire fatale, se distin- gue par une formule hématologique spéciale, c’est-à-dire par l'apparition de myéloblastes dans le sang périphérique : ces éléments ressemblent, à un examen superficiel, à certains lym-

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phocytes que l’on rencontre dans la leucémie lymphoide, mais, ils doivent en être différentiés nettement par leur origine et par leurs caractères histologiques. En réalité, ces myéloblastes ne sont que les précurseurs non granulés des myélocytes. Naegeli de Zurich, qui les baptisa du nom de myéloblastes, les observa le premier dans les affections graves de la moëlle osseuse et sur- tout dans les récidives fatales de la leucémie myéloïde. Aussi bien, faut-il accorder autant d'importance à la recherche de ces éléments révélateurs d'un pronostic sombre, qu’à la numération des globules.

Le pronostic de la leucémie, toujours facheux malgré notre puissante intervention, doit nous garder d’un optimisme de na- ture à compromettre notre intervention. On dit que la radiothé- rapie constituait le traitement spécifique de la leucémie et on a comparé son action à celle du mercure dans la syphilis; 1l y a l'exagération d'un enthousiasme que les résultats quelque- fois magnifiques peuvent expliquer mais non justifier; le mer- cure peut guérir la syphilis; mais les rayons X ont-ils jamais guéri une leucémie ? Dans l'état actuel de nos connaissances, nous comparerons avec plus d'exactitude le traitement de la leucémie à celui du cancer; de même que le bistouri peut donner une survie notable au malade atteint de cancer, l’irradiation peut, elle aussi, prolonger la vie de nos leucémiques de plusieurs années.

Le médecin s’exposerait à de graves reproches, aussi bien sub- jectifs que scientifiques, s’il ne faisait bénéficier son malade cancéreux des bienfaits de la chirurgie. Il s’exposerait encore a des reproches semblables s’il ne soumettait son malade leucé- mique au traitement radiothérapique; car, dans certains cas les résultats de celui-ci peuvent paraitre, à juste titre, mer- veilleux ; dans tous les cas, ils dépassent de bien loin ceux qu'ont donnés tous les autres moyens, médicaux et chirurgi- caux. Sous prétexte que les rayons A ne guérissent pas, 1l serait done souverainement injuste de méconnaitre l’incontestable pro- grès qu'ils nous out permis de réaliser dans le traitement de la leucémie.

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325

Mais ce grand pas en avant ne peut nous suffire; dès main- tenant, nous pouvons espérer encore mieux de la radiothérapie, et ce mieux nous pouvons l’attendre d’un diagnostic précoce. Depuis que l’action si intéressante des rayons X sur l’évolution de la leucémie a sollicité l'attention médicale, nous pouvons nous attendre à voir les médecins dépister de plus en plus vite cette maladie; ainsi nous arriverons à instituer un traitement d'autant plus efficace qu’il sera plus précoce.

Mais arriverons nous jamais à guérir d’une façon définitive cette affection sur laquelle le traitement radiothérapique a tant de prise ? Chi lo sa ? Pour l’espérer, il faut beaucoup d'opti- misme, encore que la guérison paraisse être dans les limites du possible. Nous ignorons complètement la nature, l’agent causal de l'affection; nous ne savons si les rayons X agissent directe- ment sur cette cause, s'ils constituent un traitement causal ou simplement symptômatique. Notre ignorance absolue relative à ces deux points doit nous imposer une tres grande réserve sur cette question et nous défendre toute prophétie optimiste ou pessimiste; le jour nous aurons des clartés suffisantes sur l'étiologie de la leucémie, nous serons rapidement, sans aucun doute, fixés sur les perspectives définitives de son traitement ra-

diothérapique.

LES MESURES DE SÉCURITÉ CONTRE LES RAYONS X EMPLOYEES AU LONDON HOSPITAL ,, par le D" BIENFAIT

Le London Hospital est un établissement considérable qui se trouve dans le nord-est de Londres, dans le quartier de White Chapel. Il contient mille lits et la consultation externe comporte journellement une moyenne de trois mille malades; aussi, le service de radiologie est-il très occupé et le personnel se trouve- t-il exposé des heures durant aux rayons X. Au début, il en est résulté de tels inconvénients que l’on s'était demandé s’il nix avait pas leu de supprimer tout au moins la radiothérapie. Il a été fait ce qu'il était logique de faire; on a multiplié les précau- tions nécessaires et on a réussi au point ou actuellement ce ser- vice ne présente plus aucun danger ni pour le personnel ni pour les malades; je pense qu’il serait difficile d'imaginer une série de mesures plus efficaces et je me propose de vous les exposer en quelques mots.

La protection du malade à soumettre à la radiothérapie est la plus simple à réaliser; il suffit de placer le tube dans une en- veloppe imperméable aux rayons X et ne permettant le passage des radiations à utiliser que par un diaphragme ou un tube d'un diamètre adéquat à la surface à traiter. Le malade reste immo- bile et ne touche pas aux appareils, il est ainsi parfaitement à l'abri.

En pratique le constructeur Dean qui a été chargé de l'amé- nagement du service radiologique, a choisi des cupules en verre plombé tres épais, opaque aux rayons X mais transparent aux rayons lumineux, De cette facon le médecin voit parfaitement la

manière de se comporter du tube, et peut le surveiller constam-

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327

ment sans grand danger. Cette cupule laisse cependant passer par sa partie supérieure et par ses deux fentes latérales des rayons X secondaires; sans doute leur quantité n’est pas grande, leur nocuité non plus,mais comme leur émission est continuelle, le personnel pourrait encore en éprouver des inconvénients.

Pour éviter ces rayons qui se répandent partout, M. Dean a eu recours à une idée originale : il renferme le malade et le tube dans une chambrette blindée d'où aucun rayon, si pénétrant qu'il soit, ne peut sortir.

Quatre chambres analogues se trouvent alignées dans une grande salle, tels quatre immenses coffres-forts. Les parois sont constituées par une armature de fer de 4™ d'épaisseur, doublée des deux côtés par une lame de plomb de 4™ également, ce qui porte l’épaisseur totale à 12" de métal. Ce métal est recouvert à son tour par une couche de 40"" de bois, destinée à retenir les rayons secondaires nés au contact du métal. La paroi de devant des chambrettes porte une fenêtre et une porte vitrée; ces vitres en verre fortement plombé ont On d’épaisseur; elles permettent de surveiller parfaitement le tube en marche et la position du malade.

La bobine est placée en dehors, au dessus de la chambrette, le tableau et l’interrupteur se trouvent également en dehors.

La paroi permet le passage des fils à haute tension et admet aussi, un tuyau à gaz dont le robinet est à l’extérieur, son extré- mité se trouve vis-à-vis du régulateur de Villard à quelques centimètres de lui; le gaz est constamment allumé en veilleuse, de sorte que si l’on juge à propos de ramollir le tube, il suffit d'ouvrir le robinet extérieur, la flamme de la veilleuse s'allonge et vient chauffer le régulateur.

La préservation des mains ne pourrait trop appeler latten- tion des opérateurs. À tout instant les doigts se trouvent direc- tement exposés aux radiations lorsque l’on rectifie,par exemple, la position du malade; sans doute les constructeurs fournissent des gants excellents, imperméables aux rayons X, mais en pra- tique ils gênent quelque peu, ils s’usent, ils coûtent cher et on arrive à s’en passer; d'autre part, il conviendrait d'arrêter le

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courant chaque fois que l’on approche la main du tube mais on e habitue au danger et on ne le fait pas. Le système de la cabine est une heureuse innovation à ce point de vue, parce qu’il permet de couper et de rétablir le courant automatiquement. Quand on ouvre la porte, un dispcsitif coupe le courant; de cette facon le médecin ou l'infirmier n'est jamais exposé aux radiations.

Au London Hospital on traite quatre malades au même mo- ment; 1] en résulte qu'il suffirait d'un instant d’inattention pour dépasser la dose de rayons X que la peau peut supporter; afin de prévenir cet inconvénient,chaque appareil est muni d'un compteur d'interruptions qui arrête le courant automatique- ment lorsque le tube a fourni une dose de 4 1/2 H.

Si pendant la radiothérapie, le médecin est exposé pendant longtemps à de petites doses de rayons X, pendant la ra- dioscopie, il est exposé pendant un temps plus court à des doses beaucoup plus forte; au fait, la radioscopie est beaucoup plus dangereuse notamment pour les mains et les doigts : le médecin se trouve, en effet, dans la direction même du faisceau et il a mille occasions de modifier la position du malade et louver- ture du diaphragme.

L'adoption de la capsule de verre surplombé ou des boites doublées de plomb pour enfermer le tube, constitue un progrès considérable qui permet de circuler dans la chambre sans grand inconvénient pendant la marche des appareils; de même l'adop- tion des vitres en verre surplombé qui recouvrent l'écran est encore un perfectionnement, mais tous ces procédés ne suffisent pas encore et M. Dean a imaginé un système assez simple qui met complètement Je médecin a labri : il consiste à entourer l'écran muni de son verre d’un cadre métallique d'une grande largeur.

L’observateur placé derrière cet espèce de bouclier ne peut plus contourner l'écran avec la main et son corps tout entier est à labri.

Cet écran muni de son cadre est évidemment très lourd, mais il glisse le long de tiges verticales et il est contrebalancé par un contrepoids. La position du malade est modifiée selon les be-

~ 4 r

a

329

soins par un siège mobile dans différents sens et que le médecin meut de l'extérieur, les diaphragmes sont ouverts ou fermés a volonté par des commandes a distance.

Telles sont les excellentes mesures de sécurité employées au London Hospital; je ne crois pas qu'il existe un autre établisse- ment l’on ait pris des précautions aussi minutieuses et aussi efficaces.

LE MESOTHORIUM : NOUVEAU SUCCEDANE DU RADIUM par le D' J. DE NOBELE

Au cours de ses recherches fondamentales sur les corps radio- actifs, Mm" Curie constata que certains minerais de thorium émettaient des radiations analogues à celles de l'uranium et du radium. Ces résultats ont été confirmés dans la suite par Schmidt et par d’autres auteurs.

Cependant, l'existence d'une activité propre au thorium lui- même, quoique très probable, n’a pas encore été prouvée d'une facon directe. Hofmann et Zerban ont affirmé que ce corps n'est pas actif quand il provient d'un minerai ne contenant pas d'ura- nium; en outre, Baskerville et Zerban prétendent que le thorium extrait d’un certain minerai brésilien est inactif. Mais tous ces résultats demandent à être confirmés. En effet, d'après des re- cherches toutes récentes de Leslie, le thorium aurait une acti- vité propre à lui-même mais tres petite, indiquant un groupe de particules a de petit parcours.

Plus tard, les travaux de divers expérimentateurs, en parti- eulier ceux de Rutherford et de Hahn, ont- démontré que l'ac- tivité du thorium est due, au moins en grande partie, à une série de produits de désagrégation du thorium et notamment à une substance fortement radioactive qui a été découverte par Hahn et qui a reçu le nom de radiothorium.

Si le radiothorium est véritablement. la partie radioactive du thorium, les différents minerais et sels de thorium doivent con- tenir du radiothorium dans la proportion de leur richesse en thorium. Or, Dadourian, en mesurant l’activité d'un sel de thorium par la radioactivité induite que ce sel communique à

une lame métallique placée dans des conditions déterminées, a

- J-

331

trouvé que les minerais de thorium tels que la thorite, la mo- uazite, la thorianite avaient en réalité une activité proportion- nelle à la teneur en radiothorium mais que les sels de thorium du commerce (nitrates, sulfates, etc.) avaient une activité moi-

tié moindre.

Boltwood, par une autre méthode, est arrivé aux mêmes ré- sultats.

On croyait pouvoir conclure de ces faits que, pendant la pré- paration des sels du commerce, une partie du radiothorium, qui constitue la partie active du thorium, s'était séparée. Mais Hahn, se basant sur la grande difficulté qu’on éprouve à séparer le ra- diothorium du thorium, admit que cette perte de radiotho- rium pendant la préparation des sels de thorium était peu pro- bable et, d'autre part, comparant des sels de thorium préparés à des époques différentes, il constata que leur activité était va- riable : d’abord normale, elle va bientôt en diminuant pendant trois ans, puis augmente légèrement et reste stable.

De cette observation, Hahn conclut que la substance que l’on sépare pendant la préparation des sels de thorium n’est pas le radiothorium, mais une substance intermédiaire entre le tho- rium et le radiothorium, substance douée de propriétés chimi- ques distinctes de celles de ces deux métaux et ayant une exis- tence relativement plus longue, il donna à cette substance le nom

de mésothorium.

Ce mésothorium se présenterait sous deux variétés à savoir : le mésothorium I qui n'émet pas de rayons constatables à l'élec- troscope et qui perd au bout de 5,5 ans la moitié de sa valeur, fait confirmé par Hahn, par Boltwood et Me Coy, et le méso- thorium II qui émet des rayons B et y et quise détruit dans uno période de 6,2 heures.

Ces deux variétés de mésothorium en se détruisant donnent naissance à du radiothorium qui émet des rayons a et qui a une période de désintégration d'environ deux ans. Ce dernier se di- truit à son tour et donne lieu à toute la série des produits de

désintégration du thorium à savoir : le thorium X, l'émanation,

332

le thorium A. B. C. D., de telle sorte que la série du thorium

peut étre représentée de la manière suivante :

Thorium. Vie moyenne, 10" ans. Rayonnement a. Meésothorium I. Vie moyenne, 5,5 ans. Rayonnement ¥ Mésothorium Il. Vie moyenne, 6,2 heures. Rayon' B+y. Radiothorium. Vie moyenne, 2 ans. Rayonnement a. Thorium. Vie moyenne, 3,6 jours. Rayonnement a + B. Emanation. Vie moyenne, 04 secondes. Rayonnem' a. Thorium A. Vie moyenne, 10,6 heures. Rayonnem' B.

Thorium B. Vie moyenne, 55 minutes. Rayonnement a. Thorium C. Vie moyenne, 1 seconde environ. Rayon! a. Thorium D. Vie moyenne, 3,00 minutes. Rayon' +y.

Dans la préparation des sels de thorium, le radiothorium reste avec le thorium tandis que le mésothorium se trouve dans les déchets de la fabrication; on peut l'en extraire par des précipi- tations répétées par l’ammoniaque.

Toutes les études que l’on a déjà faites sur les propriétés chi- miques du mésothorium semblent indiquer qu'il se place parmi les alealino-terreux et, dans une communication récente, Soddy émet l'opinion qu'il y a une véritable analogie chimique entre le mésothorium et le baryum. Le mésothorium combiné avec le brome forme un sel blane. Les propriétés des préparations de mé- sothorium paraissent identiques à celles du bromure de radium, mais s'en distinguent toutefois en ce qu'elles n'émettent que des rayons B et y. Comme d'autre part, le mésothorium se trans- forme peu à peu en radiothorium et que ce dernier émet des rayons a il en résulte que la préparation contient, au bout d'un certain temps, un mélange de radio et mésothorium et peut fournir ainsi les trois groupes de rayons a, B et y. Le mésotho- rium produisant pendant deux ans du radiothoriuni, l'activité de la préparation fraichement préparée augmente, atteint un maximum et puis diminue.

L'activité maximale est obtenue au bout d'environ 3,2 ans, à

ce moment elle atteint à peu près 1 fois 1 2 l’activité initiale.

Après 10 ans, l'activité revient à son point de départ et apres

r=!

333

20 aus, elle est réduite à environ 90 p. e. de l’activité initiale. L'activité diminue ainsi très lentement et ne tombe jamais à zero.

Avec le concours de la fabrique de thorium du Dr O. Kuôüfler et CS, à Berlin, Hahn est parvenu à extraire le mésothorium des résidus de la préparation du thorium qui sert a la fabrica- tion des manchons pour l'éclairage au gaz par incandescence, mais cette préparation exige la manipulation de quantités de substances bien plus considérables que celles neécessaires à Ja préparation de quantités équivalentes de radium. Tandis qu'une tonne de matières premières donne 1/3 de gramme de bromure de radium, elle donne moins de 10 milligrammes de mésotho- rium. Néanmoins, les résidus de minerai de thorium étant en bien plus grande abondance que ceux de l’uranium, le prix de revient du mésothorium est de beaucoup inférieur à celui du radium, à peu près trois fois moins. C’est pourquoi Hahn pro- pose de remplacer le radium dans les usages médicaux par le mélange radio-mésothorium.

Les essais entrepris de différents côtés avec cette substance montreront si son action thérapeutique est semblable à celle du radium.

Dans le but de favoriser ces recherches le D" Henri Bottin- ger, d’Elberfeld, a fait don à l’Académie des sciences de Ber- lin, d’une certaine quantité de mésothorium destiné à être prêté aux savants allemands qui désirent faire des recherches. S'il s’agit d’essais médicaux, l’emprunteur doit joindre des cap- sules destinées à recevoir le sel radioactif, ou indiquer les di- mensions de la capsule désirée. Le dosage est effectué au prix de 10 marks l'unité, par un chimiste de la maison Knôfler, à Plötzensee, qui travaille d’après les procédés de Hahn et sous le contrôle de ce dernier. Le prêt dure régulièrement six mois, mais, sur demande, 1l peut être prolongé.

Grâce à cette nouvelle institution, nous serons bientôt fixés sur la valeur thérapeutique de ce nouvel agent.’

SOCIÉTÉ BELGE DE RADIOLOGIE

CE oot

Séance du 24 janvier 1911

Le radiodiagnostic de Pulcere chronique de l’estomac |

M. le D' DE NosEze. —- A l'heure actuelle, il n'existe aucune méthode capable de rendre directement visible sur l’écran ra- dioscopique un ulcère aigu de l'estomac. En présence de cet échec on a cherché à découvrir l’ulcère aigu de l'estomac, ou tout au moins a rendre son existence pro- bable par la radioscopie, en utilisant des méthodes indirectes. |

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Fig. 4. Etude de la sécrétion de l'estomac par la méthode SCHWARZ

I = Ingestion de la capsule filbrodermique de ScHWaRz (4 grammes de bismuth, 25 centistammes de pepsine). II = Le même cachet après dissolution de la membrane.

Schwarz fait avaler par le malade des capsules contenant

du bismuth et de la pepsine, enveloppés dans du tissu fibro-der-

335

mique. L’enveloppe au bout d’un certain temps se digère grace à la pepsine et à l'acide chlorhydrique de l'estomac et le bis- muth, au lieu d’être réuni sous forme d’une boule, s'étale a la surface de l'estomac. On observe sur l'écran radivscopique le temps mis par cette enveloppe fibreuse pour être digérée. Dans les cas d’hyperacidité l'enveloppe fibreuse serait dissoute dans l’espace de 1 à 2 heures. (Voir fig. 1.)

D'autre part, on a pu coustater à différentes reprises lors de l'examen radioscopique d’un estomac atteint d'ulcère aigu, évo- luant même sans symptôme bien évident, que cet estomac pré- seutait une exagération de la motricité caractérisée par une ac- célération des mouvements et une évacuation plus rapide de son contenu par suite d'un relâchement du pylore.

Ce phénomène, comme le fait remarquer Rieder, peut avoir une grande valeur pour le diagnostic de l’ulcère aigu de lesto- mac mais expose à des causes d'erreur; ainsi chez les neurasthé- niques on peut constater cette hypermotilité en dehors de tout ulcere; d'autre part, quand l’uleère siège près du pylore cette accélération fait défaut et est quelquefois remplacée par un ra- lentissement. En outre, un cancer développé sur un ancien ul- cere peut également donner lieu à de lhypermotilité.

Toutes les méthodes directes ou indirectes destinées à poser le diagnostic radiologique de l’ulcère aigu de l'estomac sont su- jettes à caution et exposent à de nombreuses causes d'erreur.

Il en est tout autrement lorsqu'il s'agit d'un ulcère ancien de l'estomac. Cet ulcère, dans son travail de destruction progres- sive, peut atteindre la tunique séreuse de l'estomac, détruire cette dernière et donner lieu à une perforation de l'estomac.

Quand la rupture se fait directement dans la cavité abdomi- pale, ce qui a lieu surtout quand l'ulcère siège à la paroi anté- rieure de l’estomac il est rare de voir se produire une adhe- rence préservatrice, il peut se produire une péritonite généra- lisée qui emporte rapidement le malade.

Mais heureusement l’ulcère a dans la majorité des cas une marche plus lente; il produit une réaction péritonéale locale qui s'étend aux organes du voisinage et provoque des adhérences avec ces organes. Bien plus, dans ces foyers de périgastrite peu-

336

vent se développer de véritables abcès qui peuvent s’ouvrir dans les organes voisins et donner lieu ainsi à des cavités secondaires qui restent en communication avec la cavité principale de l’es- tomac.

Dans la très grande majorité des cas, c'est avec le foie et le pancréas que l’adhérence de l’estomac se produit, mais on peut la rencontrer aussi au niveau du diaphragme, du côlon, de l'in- testin grêle, de la rate, du mésentère, de la paroi abdominale, du rein et de la capsule surrénale et même avec les organes du petit bassin (Gersuny).

Fig. 2. Ulcere caleux de l'estomac (d'après Faulhaber) O = Ombilic D = Diverticule

Ces cavités secondaires ou diverticules sont surtout fréquents dans le voisinage du pylore au niveau de la petite courbure.

Si l’on fait ingérer à un malade atteint de cette affection un repas bismuthé, on observe alors à l’écran radioscopique une image bien caractéristique : on constate, généralement du côté de la petite courbure de l’estomac, un petit diverticule rempli à peu près complètement de bismuth. Ce diverticule est tantôt

337

en communication directe avec la cavité de l’estomuac, tantôt il il en est complètement isolé (voir fig. 2).

Haudek a pu constater à la partie supérieure de ce diverti- cule une zone plus claire correspondant à une bulle gazeuse (voir fig. 3 et 4).

La tache produite par le diverticule rempli de bismuth per- siste longtemps, alors même que l'estomac serait déjà en partie vidé. En outre, si l’on glisse la main entre l'écran et la paroi abdominale, on parvient à refouler la masse bismuthée du fond de l'estomac vers le haut, mais la petite portion diverticulaire ne change plus de place.

Cet aspect a été bien décrit par ITaudek, Faulhaber ainsi que par Reiche, qui a eu l’occasion d'en faire un contrôle nécrop- sique.

Fig. 3 Uleére calleux de l'estomac en sablier (d'après Haudeck). D = Duodenum; O = Ombilic; Bis = Bismuth; A. A’ = Air.

On explique de la manière suivante la formation de cette image : le repas bismuthé s'infiltrant dans tous les coins de l’es- tomac remplit en même temps la cavité secondaire que l’estomnc s'est creusée dans un organe du voisinage; le bismuth grâce à sa

338

pesanteur, vient se déposer sur les parties déclives, tandis qu’une partie de l'air contenu précédemment dans la cavité secondaire est refoulé vers le dôme de cette niche et ne peut plus a en échap- per. Il en résulte que l'ombre du diverticule est surmontée d'une zone claire due à l’air. Cette explication rend compte également pourquoi des pressions faites avec la main sur l’abdomen ne parviennent pas à faire disparaître l’ombre de ce diverticule et pourquoi ce dernier persiste longtemps alors que le contenu de l'estomac est presque expulsé.

C'est le plus souvent avec le foie ou le pancréas que l'estomac prend des adhérences, on peut mème dans bien des cas préciser

dans lequel de ces deux organes l’ulcère a pénétré.

Fig. 4. Uleére chronique de l'estomac ayant pénétré dans le foie. (Vue latérale) (d'après Haudeck.) Bi = Bismuth; A = Air; P = Paroi antérieure de l'abdomen.

S'il y a adhérence avec le foie elle se fait entre cet organe et la paroi antérieure de l'estomac, tandis que l'adhérence avec le pancréas se fait entre cet organe et la paroi posterieure de les-

tomac. Par conséquent les diverticules qui en résultent se trouvent

339

situés soit à la région antérieure soit à la région postérieure de

l'estomac et on peut Jes distinguer : En déplaçant latérale- -

ment l'ampoule, l'ombre du diverticule hépatique n'est presque:

pas déplacée, tandis que celle du diverticule pancréatique pré- sente un déplacement tres étendu.

Quand on fait pivoter le malade sur lui-même, le diverti- cule hépatique se déplace dans le méme sens, tandis que le di- verticule pancréatique se meut en sens inverse.

3 Ni le bismuth est engagé dans le foie, la tache diverticu- laire suit les mouvements respiratoires, tandis qu’elle est fixe si elle est engagée dans le pancréas. En outre, dans le premier cas, les mouvements communiqués au foie à travers la paroi ab- dominale déplacent en même temps la tache .

Dans les ulcères de l'estomac atteignant le foie, il existe généralement un point très sensible à la pression siégeant au creux épigastrique ou à gauche de la ligne médiane. Dans les ulcères pancréatiques, ce point n'existe pas.

À côté de la production de cavités diverticulaires, les ulcères chroniques de l'estomac peuvent donner lieu à d’autres lésions. Ainsi, l’inflammation périgastrique, qui accompagne presque toujours Puleére chronique, peut se propager aux organes tho- raciques et provoquer des pleurésies sèches purulentes, du pneumothorax, de la péricardite, ete.

I] peut y avoir une perforation du diaphragme et selon qu’il s’est produit ou non des adhérences protectrices, on voit se déve-

lopper un abces localisé ou un pyopneumothorax.

On a même constaté des cas la perforation d'un ulcere de l'estomac a donné lieu à un abcès gazeux du foie par lequel le diaphragme était refoulé et donnait l'apparence d’un faux pneu- mothorax subphrénique. Alors on voit à l'écran radioscopique le diaphragme fortement refoulé et représenté par une ligne noire très nette, tandis que dans le bas de la cavité on peut ob- server l'ombre du pus qui se déplace par la succussion.

La périgastrite qui accompagne presque toujours les ulcères de l'estomac produit des rétractions cicatricielles qui donnent lieu a des modifications de forme et de volume de cet organe.

Le lieu de prédilection de l’ulcère chronique de l'estomac

340

étant situé de préférence du côté de la petite courbure, la rétrac- tion cicatricielle produit souvent à ce niveau des déformations de l'estomac sous forme d’incisures accompagnées de sténoses du corps de l’organe qui prend alors la forme décrite sous le nom d'estomac en sablier ou estomac biloculaire (voir fig. 5).

Dans ce cas, l’estomac semble divisé en deux cavités, une su- périeure et une inférieure réunies par un pont plus ou moins large. L’incisure est située de préférence au niveau de la petite

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Fig. 5, Estomac en sablier (d'après JOLASSE, LEVEN et BARRET figure schématique.

courbure, quelquefois elle est double et les deux incisures vont à la rencontre l'une de l’autre. Les deux cavités ainsi produites ne sont pas de même grandeur, tantôt la supérieure est la plus grande, tantôt c'est l'inverse. Habituellement la cavité supé- rieure se termine en entonnoir.

Cet aspect spécial d'estomac en sablier a été fréquemment observé en ces derniers temps; c’est en effet le véritable triomphe de la radioscopie gastrique. Aussi Rieder voudrait-1l voir pré- céder tout traitement d'uleère chronique de l'estomac par un

examen radioscopique de cet organe pour voir si par suite d'ul-

341

cère chronique latent, il ne s'est pas produit une déformation de ce genre.

Cette recherche aurait une grande importance non seulement par le diagnostic, mais également pour le pronostic et le traite- ment.

Dans les cas d'ulecères chroniques de l'estomac, on constate en outre fréquemment des modifications de la motilité de lesto- mac. Cette dernière est habituellement exagérée.

Les déformations si caractéristiques de Vestomac atteint d'ul- cere calleux peuvent être confondues avec des déformations d'au- tre nature notamment celles consécutives au spasme ou au cancer.

Les déformations d’origine nerveuse donnent quelquefois à

l'estomac des aspects ressemblant à ceux de l'estomac en sablier.

Leven et Barret ont même décrit sous le nom de chorée de l'estomac et Enriquez sous le nom d'hvperkinésie gastrique une maladie caractérisée par une excitabilité motrice de l'estomac produisant des spasmes et des contractures du muscle gastrique qui lui donnent des aspects radiographiques spéciaux pouvant simuler dans certains cas l’estomac en sablier.

Le diagnostic différentiel entre cette affection et l'ulcere cal- leux doit se baser sur des examens répétés de l’estomac, combi- nés avec la palpation et l'emploi de préparations belladonées: en cas de troubles nerveux la forme de l’image se modifie con- stamment.

Ce diagnostie est très important à établir surtout pour ce qui concerne le traitement; car dans l'un cas il doit être chirurgical tandis que dans l’autre il doit étre purement médical.

Pour distinguer les déformations stomacales produites par les tumeurs cancéreuses d'avec celles dues à l’ulcére chronique, il faut d'abord tenir compte du fait que le carcinome siège de pré- férence à la région pylorique et produit une sténose pylorique, qui a comme conséquence une dilatation de l'estomac. D'autre part, le carcinome qui fait saillie à l'intérieur de la cavité sto- macale donne une image radioscopique à contours irréguliers

accompagnée d'une diminution de la cavité stomacale, tandis

342

que l’ulcère calleux augmente plutôt la cavité par suite du di- verticule qui s'étend dans les organes du voisinage (voir fig. 6).

Enfin, quand il y a un diverticule, la présence de la bulle d'air et le rassemblement de tout le bismuth à la partie déclive sont bien caractéristiques de l’ulcère calleux.

Fig. 6. Estomac en sablier par carcinome. D - Duodenum; T = Tumeur; O = Ombilic; À = Air.

Comme on vient de le voir, l’examen radioscopiyue de l'esto- mac peut rendre les plus grands services pour la découverte de Pulcere calleux ; grâce à ce procédé on peut reconnaître les mo- difications de forme et de volume de l’estomac consécutifs à la rétraction cicatricielle produite par lulvère et distinguer ce der- nier d'avec le cancer. Ce mode d'exploration fournit ainsi des renseignements de la plus grande valeur pour le traitement des affections de l'estomac et nous sommes convaincu que quand il sera généralisé il diminuera dans de fortes proportions les la- parotomies exploratrices si fréquemment appliquées en chirur- gie abdominale.

A

343 Fracture et luxation au niveau du poignet

M. le Kaisix-LosLEvER. ` Le Dr Heilporn nous a présenté en 1900, une étude intéressante sur les luxations des os du carpe. Ma pratique m'en a montré un cas compliqué de fracture de l'apophyse styloide du radius.

L'épreuve radiographique antéro-postérieure, prise le 23 dé- cembre 1909, le lendemain de l'accident, montre très nettement cette fracture. Quant à la luxation du semi-lunaire, elle n’est pas moins visible sur l'épreuve latérale prise le même jour.

Avant de recourir à l’ablation pure et simple du semi-lunaire luxé que le Dr Heilporn considère comme indispensable parre qu'on n'arrive pas, dit-il, à remettre cet os en place, par la voie sanglante ou non sanglante, j'ai tenté cette réduction sous chlo- roforme : forte extension et contre-extension accompagnées de pressions sur l'os luxé dans le sens de la réduction, c'est-à-dire d'avant en arrière.

La réduction s'est faite parfaitement comme nous le montre la radiographie ci-jointe (prise latérale du poignet enfermé dans l'appareil plâtré appliqué immédiatement apres la réduction, La guérison anatomique fut intégrale; la guérison fonc- tionnelle était satisfaisante deux mois après l'accident époque (21 —2 10) à laquelle le blessé put reprendre son travail.

Je n’ai pu revoir le blessé ces jours derniers, un an après l'ac- cident : J'aurais été curieux de constater si la limitation de la flexion en avant du poignet, qui persistait lors de la reprise du travail, avait persisté avait diminué. Malheureusement, 1] n'a pas répondu à mon appel : il m'a fait l'impression de erain- dre un examen qu'il considérait probablement comme provoque par sa société d'assurance dans un but de réduction d’indem-

nité.

Un nouveau cas d’artères athéromateuses déceiées par ia radiographie

M. le Dr D'HazLuix.

344

Projections stéréoscopiques par ia méthode des anaglyphes

M. le Dr D'Harztix. (Voir in extenso, volume V, page 7.)

Nouveau radiochromètre de Holzknecht

M. le D' D'Harruix présente le radiometre de Sabouraud et Noiré perfectionné par Holzknecht; cet appareil se compose es- sentiellement d'une petite bande de celluloïde transparente pré- sentant une coloration brunatre de plus en plus foncée d’une ex- trémité à l’autre, Une pastille neuve de platinocyanure déplacée sous la bande d'une extrémité vers l’autre présente done toute la série de teintes que peut offrir une pastille irradi¢e.

À cette échelle continue correspondent des divisions chiffrées permettant d'apprécier les différentes doses répondant aux di-

verses teintes de la pastille.

Fracture de l’avant-bras non consolidée au bout de quatre ans

M. le D Kryxens.- Au mois de septembre 1906, le patient, âgé de 36 ans, eut une fracture des deux os de l'avant-bras par retour de manivelle; les deux os étaient fracturés en leur milieu et ne présentaient guère de déplacement. .

Au début de janvier 1907, la radiographie fit constater, avec le défaut de consolidation, une atrophie osseuse tres prononcée des ox de la main et du poignet.

En février 1907, ostéo-synthése qui échoua comme toutes les

autres modes de traitement employés déjà.

A Vheure actuelle, il y a, indépendamment de deux grandes

cicatrices latérales, forte déformation de l’avant-bras, défaut de consolidation, atrophie osseuse très prononcée, douleur au siège

de la fracture et impotence fonctionnelle totale.

M. le Dr Lt. ` Le défaut de consolidation dans les frac- {ures reconnaissent différentes causes :

Un mauvais état de nutrition, un traitement défectueux, une application défectueuse du bandage, des antécédents syphilli- tiques. HU faut tacher d'organiser un traitement selon les causes variables.

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345

En cas de syphilis, nous n'oublierons point la médication spé- cifique. En quinze jours certaines consolidations apparaissent moyennant celle-ci, alors qu'elle se faisait attendre depuis long- temps.

La thyroïdine, le thymus sont d'autres moyens qu'il faut sa- voir utiliser.

L’électricité peut aussi nous rendre des services éclatants. Il faut pour cela recourir à la modalité de choix.

Je vous renvoie aux différents mémoires que j'ai publiés sous ce rapport : le premier au Congrès de Berne en 1902, le dernier dans un rapport à l’Académie de médecine de Belgique en 1909, et dont les conclusions ont reçu l'approbation de la docte as- semblée.

Dans ce dernier rapport, je signalais le cas qu’un chirurgien anglais m’avait adressé, un cas de fracture complète de la jambe chez un adulte de 30 ans environ la consolidation se faisait désirer depuis sept mois.

Après un mois et demi de traitement, il marchait sans sou- tien dans les rues de Bruxelles.

Depuis, il n’a conservé de sa fracture que le souvenir.

M. le Dr Krynens. Chez mon patient tous les traitements ont été essayés; il a été électrisé, massé; il a pris des comprimés

de thyroïde, de thymus.

M. le D D’Hatiuin. Un blessé s'était cassé le bras au mois de mai, et la consolidation n’étant pas obtenue en octobre, il a été soumis depuis lors au massage et au courant continu sans qu’on ait obtenu un résultat. J’ai l'intention de le sou- mettre au traitement par le radium du Dr Chevrier. (Voir Jour- nal de Radiologie, volume IV, page 421.)

M. le D' E. HENRARD a soigné dernièrement un blessé atteint depuis plusieurs mois de fracture de côte, non consolidée. La percussion de l’os fracturé a amené rapidement la guérison.

M. le Dr Laureys a vu une fracture récidivée de l’avant-bras se consolider sous l’action du glycéro-phosphate.

ETIENNE HENRARD.

346

Séance du 26 mars 1911

Rectification

À l'occasion de la lecture du procès-verbal de la derniere séance, M. le Dr LEJEUXE fait une rectification : « Le compte rendu du numéro du lo février 1911 me fait dire, page 73, 21° ligne : « Sans narcose, il en est tout autrement »; il faut lire :

« SOUS narcose ».

Un cas de leucémie traité depuis trols ans par la radiothérapie

M. le D' LEJEUNE expose sa communication (voir in extenso,

page 251, 1911). Discusston

M. Je Dr Hatcuames a traité plus de dix cas sans filtration; 1l ne fait (irradiations que sur la rate.

M. le D' DE NoBELE a traité plusieurs cas de leucémie. [l n'a pas constaté de différence dans les résultats obtenus avec les

deux méthodes, rayons filtrés ou non filtrés.

M. le D" KLYNEXS croit que la peau des leucémiques est plus

sensible aux rayons X que celle des individus sains. M. le Dr Hatcuamps ne l'a pas constaté personnellement.

Calculs du péritoine donnant à la radiographie une image analogue à celle des calculis rénaux

M. le D' LEJEUNE expose sa communication (voir in ertenso, page 242, 1911).

Discussion

M. le Dr KIYxXEXS estime que les caleuls mentrés par M. Le- jeune sent des caleuls biliaires. A l'analyse chimique, on trou-

vera probablement beaucoup de cholestérine et un peu de chaux.

4

Cem pm mg Been be r

347

Un cas de maladie de Schiatter M. le D! Kass expose sa communication Quelques cas de fractures rares du bassin

M. le D' Haucnaurs moutre plusieurs clichés de fractures rares du bassin.

Discussion

M. le D' E. HENRaRD insiste sur la réserve qu’on duit avoir avant de poser un diagnostic négatif dans les cas de trauma- tisme grave du bassin, surtout en cas d'accidents du travail, donnant lieu à une expertise medico-legale. Il lui est arrivé, précisément dans un des cas signalés par M. Hauchamps, de ne rien voir sur un cliché comprenant tout le bassin, et de trouver une fracture du sacrum sur un chehé pris avec cylindre com- presseur.

AM le D! DE NoBELE se demande si dans un des cus de M. lau- champs, 1] n’y a pas luxation sacro-illaque.

M. le D' Kuynens. --- Une lésion souvent méconnue dans les affections traumatiques de bassin est la fracture des apophyses articulaires du sacrum.

Un moyen simple de couper le verre

M. le Dr D’Hativin expose sa communication (voir in er-

tenso, page 236, 1911).

Un cas de spina bifida occulta

M. le D" Krynens. La patiente âgée de 35 ans est l’aînée de quatorze enfants dont sept vivent et sont bien portants. Vers l’âge de 15 ans, elle ressentit brusquement sans cause apparente, de violentes douleurs à la région lombaire; apres quelques mois de souffrance, durant lesquelles la malade put néanmoins conti- nuer à travailler, survint la période de soulagement.

348

Un jour cependant de la méme année, elle éprouva des dou- leurs atroces dans la jambe droite, qui se calmerent après le re- pos de la nuit et qui furent suivies d'une certaine lourdeur ac- compagnée de paresthésies.

Depuis cette époque, l'affection a toujours montré un carac- tere nettement progressif si bien que depuis dix ans, tout tra- vail est devenu impossible et le mal, qui avait débuté dans la jambe droite, a fini par attemdie la jambe gauche.

Dans les deux membres intérieurs il y a des troubles énormes de la motricité et de la sensibilité; les deux pieds sont fortement déformés en varo-equin. Depuis cing aus la malade ne supporte plus le port de chaussures et pour venir en ville déplacement tres difficile -- elle est obligée de marcher sur ses bas.

Nous n’insisterons pas sur les symptomes cliniques que mon confrère le Dr Van de Vloet décrira en details et nous montre- rons simplement les différentes radiographies qui établissent le diagnostic de spina bifida occulta d'une façon péremptoire.

Nous remarquons au niveau des vertèbres lombaires deux grandes ouvertures, deux hiatus formes au dépend des lames vertébrales ` l'ouverture supérieure répoud assez bien à la forme et à la grandeur du pouce; l'ouverture inférieure est moins grande, plus irrégulicre et est formée en partie au dépend de la partie supérieure du sacrum. (Cette communication paraitra prochainement in e.rtenso dans ces colonnes).

Er. HENRARD.

Séance du 2 mai 1911

Irradiation rationnelle des tumeurs profondes

M. le D' D'HazLzuIx expose le principe de sa méthode qui con- siste à irradier une tumeur profonde en faisant différentes ap- plications avee localisateurs placés successivement sur differen- tes parties de la peau situées Pune à cote de l’autre. Cette mé- thode superpose à certains endroits les doses de rayons X et cette

superposition est d'autant plus étendue que la tumeur est plus

349

profonde. M. D’Halluin démontre expérimentalement sa mé- thode par des schémas et plusieurs clichés montrant partaite- ment cette superposition.

Discussion

M. le D Hatcuamps peut donner de suite la preuve de luti- lité de la méthode de M. D’Halluin qu'il emploie depuis quatre ans, sans en avoir donné la démonstration scientifique que l’on vient d’entendre. Il irradie des leucémiques en appliquant les rayons sur différentes zones de la rate et il a remarqué, chez les malades irradiés ainsi, une amélioration beaucoup plus rapide

que chez ceux dont il irradiait la rate en masse, en une seule séance.

M. le D' LrJEUTNE ne veut pas critiquer la méthode de M. D’Halluin; il fait cependant remarquer ou elle peut pré- senter des inconvénients à cause de l'irrégularité de l’irradia- tion aux différentes zones de la tumeur. Fl craint qu'à certains

endroits de la tumeur, on provoque une brûlure profonde.

M. le D' D'Haus ne craint pas la brûlure dans la radio- thérapie des tumeurs profondes. A son avis on ne donne jamais trop de rayons X dans ces cas.

M. le Dr Lavreys fait remarquer que l’on cite cependant certains cas dans l'irradiation de tumeurs thyroïdiennes on a été trop loin et on a provoqué des accidents,

Radio et radiumthérapie des angiomes

M. le Dr Dvsors-Haveniru présente un cas d’angiomes tres étendus du bras et de l’avant-bras traités simultanément par des applications de rayons X et de radium. Le résultat de ce traite- ment comparatif est des plus beaux.

Le mesothorium

M. le Dr De NoBELE. Le mésothorium, qui est le corps doué du pouvoir radioactif le plus puissant de tout le groupe du

350

thorium, occupera peut être bientôt une place très importante daus le traitement par les agents physiques.

Cette substance a été isolée par Hahn et est obtenue au moyen des résidus provenant de l'extraction du thorium de la thoria- nite.

Elle émet des rayons B et y; ce n’est qu’au bout d'un certain temps qu’elle émet aussi des rayons a et se transforme alors en thorium X.

Le Dr De Nobele explique les différents modes d'application et montre une ceinture au mésothorium. :

Discusston

M. le Dr D’Hazzvuix a fait des expériences qui lui ont dé- montré que la poudre des manchons de bec Auer est radioactive : il se demande si des recherches ne devraient pas être poursuivies pour démontrer la radioactivité de cette substance bien moins couteuse. I] existe dans le commerce des compresses, que l'on dit radioactives et qui le sont certainement moins que la poudre

du bec Auer.

M. le Dr DE NoëELzE. Dans les compresses, il s’agit d'éma- nation du radium et non de radioactivité propre. Il est donc naturel qu’elles soient moins actives que la poudre de bec Auer.

M. ie Dt Kiyxexs. II est facile de démontrer la radioac- tivité du manchon du bec Auer : il suffit d'appliquer fortement un manchon Auer contre une plaque photographie au moyen d’un carton : après plusieurs jours, on obtient, par développe- ment, l’image de la trame du manchon. Dans le récent ouvrage de Soddy, la Nature du Radium, on trouve une belle

reproduction d’un de ces clichés.

Crand ulcére caileux juxtapylorique avec diverticule prévertébral

M. le Dr keeten, -— Nous devons à Handeck un grand pro- grès dans le domaine de la radiologie gastrique; il interprèta le

premier d’une façon exacte les images radiographiques que

351

donne quelquefois l’ulcere calleux de l’estomac. Sur la petite courbure on peut voir, dans ces cas, un petit diverticule, une niche, remplie en partie de bismuth et en partie d'air. Cette image entraine le diagnostic d’ulcére calleux perforant.

Le cas suivant se rapporte a une femme de 44 ans souffrant depuis plus de quinze mois. Les douleurs, quelquefois atroces, persistent jour et nuit, mais sont en règle générale surtout in- tenses vers minuit; elles sont provoquées surtout par les ali- ments; aussi la patiente craint-elle de manger et depuis une année, elle a perdu près de 26 kilogrammes. I] n’y a jamais eu d’hématémèse, ni, paraît-il, de melaena.

Un peu au-dessus de l’ombilic, on sent une tumeur, assez pe- tite, correspondant au siège principal de la douleur. L'examen du suc gastrique, une heure apres l’ingestion du repas d’ Ewald, donne une acidité totale de 3 "wo. Bien que cette dernière con- statation plaidât en faveur d'un ulcére, toute éventualité de carcinome ne pouvait pourtant être écartée.

Heureusement, l'examen radioscopique vint dissiper ce doute et montrer les chances encourageantes d'une intervention opé- ratoire. Sur la petite courbure de l'estomac, tout près du pylore, nous pouvons voir sur les clichés un diverticule rempli de bis- muth.

Le jour après le second examen radiologique, le Dr De Bom proceda a l'intervention et enleva toute la région pylorique, c'est-à-dire, une coupe transversale de 7 centimètres de lon- gueur. Le diverticule eût certainement échappé à l'attention ae l'opérateur s’il ne se fut révélé grâce au bismuth résiduel qui tapissait encore les parois de la niche en mince couche.

La guérison ne se fit point attendre et à l'heure actuelle, c’est- à-dire six mois après l’opération, cette femme se porte à mer- veille.

Discussion

M. le Dr Henrarp désirerait avoir quelques détails sur la technique et la quantité de bismuth employés.

M. le D' Kiynens. ~- La quantité de bismuth qu’il faut ad- ministrer dans ces cas, doit varier avec l’embonpoint des mala-

352

des. Le carbonate de bismuth sera administré à la dose de 25 à 30 grammes chez les personnes maigres, cachectiques, mais 1l faut dépasser notablement cette dose dans les autres cas.

La radioscopie doit précéder évidemment la radiographie: elle suffira d’ailleurs dans la plupart des cas, mais il est tou- jours utile de radiographier le patient soit dans la position cou- chée ventrale soit et de préférence dans la position debout.

La radiographie doit être rapide; l'appareil Idéal, avec 40 A. au primaire sous 110 V., avec écran renforçateur Sinégran et grande ampoule ordinaire de Gundelach, donne une belle image gastrique en une seconde dans presque tous les cas.

A propos d’un corps étranger dans l’articulation métacarpo- phaiangienne de l’auricuiaire

M. le Dr Er. HEXRARD montre une radiographie stéréoscopi- que, avec repères à la paume et à la face dorsale de la main, et une radiographie géométrique l'on voit en double la repro- duction des deux repères et du corps étranger (fragment d’ai- guille). Il parle de ce cas, très simple cependant, pour démon- trer la nécessité l’on se trouve d'associer les deux méthodes (radiographie stéréoscopique et radiographie géométrique) pour savoir l’on doit faire l’incision en vue de l'extraction.

La méthode géométrique, décrite dans la monographie de lau- teur, aurait pu faire faire ici fausse route au chirurgien; car elle indiquait que le bout cassé de l'aiguille se trouvait à 12 mìl- limétres de la surface de la paume de la main, tandis que la pointe se trouvait à 3 millimètres de la surface de la peau du dos de la main. L’incision aurait done pu être faite du côté de la face dorsale.

Mais la radiographie stéréoscopique montre que la pointe pé- nètre dans l’articulation métacarpo-phalangienne de l'aurieu- laire et se trouve piquée dans la tête articulaire du métacarpien.

L’incision postérieure aurait done nécessité louverture de l'articulation, et aurait probablement abouti à un échec; car attirer l'aiguille du côté dorsal, l'aurait fait pénétrer plus pro- fondément dans le métacarpien.

353

L'incision fut au contraire faite du côté de la paume et l’ex- traction put étre pratiquée sans ouvrir l'articulation .

La fieur de bismuth Desloaux

M. le D" HavcHamrs emploie avec succès pour l'examen de l'estomac le carbonate de bismuth pur Desleaux; ce produit a l'avantage tout d'abord d'offrir les garanties de pureté ei dési- ‘ables pour éviter les intoxications, en second lieu de se mêler beaucoup plus facilement à l’eau et au lait et de rester plus long- temps en suspension dans ces liquides que les autres produits similaires dont nous nous sommes servi jusqu’ici.

Spina bifida occulta

M. le D' DE NoBELE demande, au sujet de la communication présentée antérieurement par MM. les D™ Klynens et Van der Vloet, Un cas de spina bifida occulta, sur quels symptômes M.Van der Vloet s’est basé pour faire le diagnostic, avant que la radiographie ait démontré la présence du spina bifida.

M. le D' KLYNEXS cite, entre autres symptômes sur lesquels A. Van der Vloet s’est bosé,la présence d’une forte touffe de poils, situés à la région lombaire, symptôme signalé par tous les au- teurs. Ce sont également certains troubles de la sensibilité qui ont amené M. Vandervloet à indiquer à M. Klynens quelles

étaient exactement les vertebres atteintes.

Ampoule Bauer réglable à distance

M. le Dr Masace ier présente la nouvelle ampoule Bauer destinée à la radioscopie et munie d'un dispositif de régénéra- tion à distance : il suffit de comprimer une poire de caoutchouc pour abaisser le niveau du mercure du régulateur, et pour faire pénétrer de l'air dans l'ampoule à travers la lamelle poreuse de ce régulateur.

Er. HENRARD.

354

Sociétés belges de Physiothérapie et de Radiologie réunies.

Séance du dimanche 3 septembre à Charleroi

La séance est ouverte à 10 h. 1:2, sous la présidence de M. le Dr Verhoogen, président de la Société belge de physiothérapie.

Sont présents : MM. les D" Verhoogen, Klynens, De Key- ser, L. Hauchamps, Bienfait, Libotte, Dumont, E. Henrard, Bille, De Nobele, Laureys, Lombard, Ledent, Gunzburg et M. Novent. M. Kouindjy, de Paris, assiste egalement a la séance.

Excusés : MM. les D™ Gommaerts, Dubois-Havenith, Hau- champs J., Wybauw, De Munter et Kaisin-Loslever.

M. le président remercie administration communale de Charleroi, qui a gracieusement mis à notre disposition un des locaux de l'hôtel de ville pour y tenir la séance. Il est certain d'être l'interprète de toute l'assemblée, en félicitant M. le doe- teur Bille de la façon magistrale dont il a organisé et la partie scientifique et la partie « attractions » de la réunion de ce jour. Il l'invite à prendre place au bureau. (Applaudissements.)

M. le président souhaite la bienvenue à M. le professeur Kouindjy, qui remercie chaleureusement de la bienveillante hos- pitalité qui lui est faite.

MM. les D™ Gastou, de Paris, Sluys et Gobeaux. de Bru- xelles, sont élus membres effectifs de la Société Belge de Radio- logie, à J’unanimité des présents.

M. le Dr Gunzburg expose sa communication : /ntroduction du graphique pour ie pronustie. M. le D" Libotte: Le traite- ment électrique de l'artério-sclérose, et M. ie D' Klynens: Un cas d'estomac en bissac.

Vu l'heure avancée, la communication de M. Hauchamps est remise à la séance prochaine.

-— La séance est levée à 13 h. 12.

Etienne IIENXNRARD.

Association F rançaise pour l’Avancement des Sciences

Congrès de Dijon 1911

Présidence du Dr DELHERM

Séance du 31 juillet

MM. H. Vaevez et E. Borper. L'utilité de la radioscopie et de l’orthodiagraphie dans l'examen du cœur.

Les auteurs démontrent l'utilité de l’orthodiagraphie et de la radioscopie du cœur, et les avantages de ces méthodes sur la radiographie et la téléradiographie.

MM. H. Vaevrz et E. Borper. Valeur des données radio-

logiques appliquées à l'étude des aortites.

Séance du 2 aout.

M. ARCELIN. Eviste-t-il en radiothérapie des idiosyncrasies

spontanées ou acquises ? Rapport.

Le rapporteur, après avoir signalé le but et les différentes questions du référendum qu’il a organisé, insiste encore une fois

sur la valeur réelle des divers radiomètres. Discussion.

M. De Krarixc-Harr. A propos de la sensibilité, pose le principe suivant : la sensibilité des tissus aux rayons X est

fonction de la température; il démontre ce principe par de nom-

356

breux exemples d'auteurs et des expériences personnelles. [] conclut qu’il faut filtrer et refroidir.

M. NoGiEr. L'appréciation inexacte des doses est causée par de multiples facteurs; ainsi la forme du courant s'ajoute

aux nombreuses causes signalées: une même teinte peut déceler des actions très différentes.

M. Beror. - - Il faut non seulement s'occuper de la quantité, mais aussi de la qualité; certains appareils devraient être véri- fiés souvent. Il préfère le radiomètre de Sabouraud et Noiré à celui de Bordier.

M. GUILLEMINOT. —- La qualité moyenne d’un faisceau de rayons X est inconnue; en fait, il faudrait pouvoir mesurer exactement la quantité absorbée par le premier millimètre de tissu, ce qui n'est pas facile. |

M. Nocrer démontre la différence d'absorption par le filtre et la peau, suivant la dureté du rayonnement.

Une longue discussion s'engage alors pour connaître les varia- tions de l’homogénéité du rayonnement, suivant que l’on se sert d’une bobine ou d’un transformateur à circuit magnétique fermé, entre MM. Arvelin, Guilleminot, Bergonié, Dessauer.

M. BEror. I] n'existe pas d’idiosyncrasie vraie à mon avis, mais il existe des différences particulières.

M. Barson. Il n'existe que des différences très particu- lières, suivant la région, les sujets, ete., bien entendu si la peau est saine.

M. BERGOXIÉ abandonne très volontiers le mot idiosyncrasie et croit que, somme toute, l’on est tous d'accord, qu’il existe des facteurs individuels bien connus de chacun, qu'il en existe encore d'autres que nous ne trouverons que plus tard et qui peuvent nous donner les accidents signalés. Ces cas exception- nels, il est vrai, existent; il y a donc, des cas d'hypersensibilité tres marquée, et nous devons, malgré toutes les mesures, toutes

les précautions, le savoir atin de nous éviter des accidents.

s -

r

357

M. Bovcuacourr. -. Sur la différence de sensibilité de la peau des sujets et des régions d'un méme sujet vis-à-vis des rayons de Röntgen.

L'auteur démontre par deux observations détaillées que la radiothérapie est un traitement à déconseiller dans l'hvpertri- chose. |

Discussion.

l ; | SR

M. GASTOU propose un essai du traitement radiothérapique analogue au traitement mercuriel d'essai pour tater la sensibi- lité du sujet dans des cas semblables.

M. Bawox. —- Etat de la peau chez un malade traité par les rayons X depuis sept ans.

Il s'agissait d'un cas de leucémie mvélogène: il n'y a jamais eu d’ulcération.

M. BaRJON. -_ Très vire réaction des téguments non irradiés chez un malade. |

Il s’agit, dans ce cas, d'une intoxication.

Discussion,

M. Gasrov, à ce propos, demandk comment les radiothéra- peutes pourront se protéger contre les revendications de certains malades. Discussion entre MM. Arcelin, Nogier, Belot, Ber- gonié, à ce sujet.

M. BERGCNIÉ. --- Traitement des radiodermites aiguës.

Ces radiodermites résistent souvent à des traitements variés. J’en ai eu à traiter récemment sur lesquelles on avait appliqué des emplatres, des poudres et des pommades diverses, le tout sans grand résultat. Les douleurs étaient assez vives après ces applications et la cicatrisation ne faisait que de lents progrès. Tout a été changé du jour l’on s'est borné à faire des pan- sements au sérum artificiel à cing pour mille, sans antiseptique,

sans eau oxygénće, sans lavage même à l’eau bouillie, mais eu

358

recouvrant la région d’un cataplasme de gaze hydrophile stéri- lisée, cataplasme imbibé de sérum et recouvert de gutta-percha. La cicatrisation, dans tous les cas ainsi traités, a marché avec une vitesse inespérée.

M. Spever. -— Sur quelques formes de réaction après les erpo- sitions aux rayons X.

M. Lana, Résultats obtenus par la radiothérapie dans le traitement du lupus et des épithéliomas cutanés.

Dans les cas dont il donne les observations, l’auteur a obtenu la guérison en trois séances maximum avec des rayons mous 3 ou 4 Benoit.

M. Bairiy-Sanin. -— Un cas de lupus tuberculeuxr guéri par

la radiothérapie.

MM. Beror et Hatynccve. Traitement radiothérapique des sycosts parasitaires et non parasitatres; résultats. L'action des rayons X permet d’abréger considérablement la

durée des traitements :

Par l'épilation en masse, obtenue sans douleur;

Par les phénomènes réactionnels qui paraissent influencer favorablement les Iésions ;

Par la facilité avec laquelle sont évitées les réinoculations ;

Par la rareté des récidives, si l’on prend certaines precau- tions. |

Il importe de combiner avec l'action des rayons X, et suivant les nécessités, les divers agents physiques et médicamenteux. Cette combinaison donne des résultats qu'il serait impossible d'obtenir avec l'un de ces modes de traitement agissant séparé- ment. De nombreuses photographies montrent les bons résultats

de cette manière de procéder.

M. Lawra. ` Traitement de Uhyperhidrose plantaire par la radiothérapie.

Ce traitement a donné toute satisfaction.

M. Deturrm. La radiothérapie dans la sciatique.

zm, h T

359

M. Laseat. Contribution à l'étude de la radiothérapie dans les différentes affections de la moelle.

Les premiers résultats obtenus et signalés dans des congrès antérieurs se sont confirmés depuis lors.

Séance du 4 août.

M. NoGIER. Les progrès de Vappareillage radiologique depuis le congrès de Toulouse.

L'auteur, après avoir montré un perfectionnement des trans- formateurs Ropiquet, nous décrit le nouvel interrupteur du « Blitz apparat »; pour les ampoules, les nouvelles anticathodes des tubes Muller. Enfin le procédé de Grædel pour la radiociné- matographie. A la discussion prennent part MM. Broca, Bergo- nié, Belot, Arcelin, Réchou et Nogier.

MM. LaQuERRIÈRE et LOUBIER. - - Importance de la radiogra- phie de l’acromio-clariculaire dans les suites des traumatismes de l’épaule.

Les auteurs pensent que l'examen radiographique explique beaucoup d’impotences musculaires, en faisant constater une lésion de l’acromio-clavieulaire, et estiment, d’autre part, que

cet examen permet souvent d'éclaircir le pronostic.

M. AuBouRrG. - - Rapport sur la radiographie de l'intestin. (Rapport.)

L'auteur présente une série de clichés des divers segments intestinaux, normaux et pathologiques (duodénum, intestin grêle, gros intestin). L'examen du duodénum et du grêle s’ob- tient en faisant avaler au malade un lait de bismuth. Il est facile de radiographier la ou les phases qui présentent pour le médecin ou le chirurgien un détail de diagnostic. Normalement le duodénum n’est pas l'anse que décrivent les anatomistes : il est mobile et sa place varie suivant les positions debout ou couchée, L'auteur insiste sur les ptoses du duodénum. C’est dans

ces cas surtout qu'il existe un retard de l'évacuation de l'es- tomac.

L’examen du gros intestin se fait à l’aide du lavement bismu- thé, donné sous le contrôle de l’écran, ce qui permet de suivre de visu la progression de la masse bismuthée, de l'anus au cæ- cum, en notant les rapports, la forme, le volume, les spasmes, les arrêts; de plus, la palpation directe du gros intestin sous l'écran fluorescent permet de juger de sa mobilité. Cette mé- thode, complètement indolore, permet de déceler les spasmes, les rétrécissements, les sténoses, L'auteur présente dix-sept cli- chés de radiographies intestinales le diagnostic radiologique a eté confirmé par l'intervention chirurgicale. Les rayons X ont permis, dans certains cas, de faire le diagnostic de sténose, et surtout du siège du rétrécissement. Une série de nombreuses pro- jections est faite par l’auteur.

MM. DrEsrerxEs et Bavpos. —- La radiographie de l'intestin à l'état normal et pathologique.

La radiographie de l'intestin, devenue courante, grâce aux progres de l'appareillage, présente des indications très nettes et apporte au diagnostic des rense gnements fort utiles.

L'interprétation, souvent assez délicate, des images obtenues, doit être basée sur la connaissance parfaite des résultats fournis par l'exploration de l'organe à l'état normal.

Les auteurs présentent une série de clichés montrant les diffe- rents aspects de la traversée intestinale, selon la position du sujet et les temps successifs de Vobservation. Ils présentent des cas de ptose, de distension gazeuse, de typhlites, de can- cer, etc.

MM. Desrerxes et Hautus, -- Quelques radiographies de l’'appendire.

L'appendice est presque toujours invisible sur les radiogra- phies. Les auteurs en présentent cing cas, obtenus dans le décu- bitus ventral, mais il peut être important de rechercher d’une

manicre systématique cette image; dans deux cas, la question

361

leur a été posée pour vérifier l’état du cæcum, après l'interven- tion et pour constater l'etat de l'appendice avant l'opération.

Le D" Buffon, de Nice, signale l'importance des radiographies de l’appendice chez l'enfant. Il cite le cas d’un enfant de sept ans, opéré il y a trois ans d'abcès appendiculaire; la suppura- tion tarie et la cicatrisation obtenue, l'enfant ne fut pas opéré à froid d’appendicectomie, car, suivant les avis chirurgicaux émis, l'appendice est souvent éliminé au cours de la suppu- ration. Cependant deux ans après, nouveaux abces qui furent ouverts; une radiographie de la région iliaque montra une ombre qui ressemble exactement à celles de l'appendice que nous montre aujourd’hui le rapporteur. L'enfant fut de nouveau opéré une quatrième fois, et l’on trouva un appendice long de 7 centi- mètres, très gros, et tel que l’indiquait la radiographie. Comme on le voit par cette observation, lorsqu'un malade présente des abcès récidivants d'origine appendiculaire, la radiographie de l'appendice peut donner des indications précieuses pour l'opé- ration à froid.

M. Henri BÉCLÈRE. La radiographie du foie (voir analyse Journal de Radiologie, vol. +, page 219.

M. Foveat DE COURMELLES. Observations et réflertons sur

les rayons À.

M. Gasrov. —- Le diagnostice radiologique de la syphilis osseuse et articulaire.

Le diagnostic de la syphilis a, depuis peu, fait des progres considérables, grace aux nombreuses méthodes que la médecine emprunte aux sciences biologiques et physico-chimiques.

Les lésions ostéo-articulaires étant très fréquentes dans la syphilis, il était important d'utiliser la radiologie pour le dia- gnostic de ces lésions, qui sont souvent ignorées ou en simulent d’autres.

La syphilis osseuse doit être étudiée radioscopiquenrent et radiographiquement, qu'il s'agisse de syphilis acquise, de sy-

philis héréditaire ou de differentes dystrophies.

362

La radiologie permet souvent de faire le diagnostic des lésions osseuses de la tuberculose, des rhumatismes infectieux, de la sporotrichose, des néoplasies.

C'est sur ces différents points que porte la communication du docteur Gastou, qui présente des clichés et des positifs de diffé-

rents cas de lésions osseuses ostéo-articulaires et articulaires.

M. Barion. --- A propos de l'étude radiologique du gros in- testin. |

Ou trouve rarement la forme du gros intesfin donnée par les unatomistes, surtout dans sa partie ascendante et transverse. A son avis, le gros intestin est ptosé s'il se trouve plus bas que les crêtes iliaques.

M. Barion. Difficulté du diagnostic radtoscopique entre certains kystes hydatiques du poumon et du foie. Par deux observations, l'auteur nous démontre la difficulté

du diagnostic différentiel.

M. NOGIER. Téléradiographies instantanées du cœur et du thorar.

Séance du 5 août.

MM. Donuixicr et CuÉéRox. - - Traitement des cancers pro-

fonds par le radiu.

M. Dvrryrac. —- Statistique de quatorze cas de cancers trai-

tés par le radium.

MM. BERGONIÉ et Spever. Vouwrelle contribution à la radio- thérapie en gynécologie.

D'après notre pratique :

A. La radiothérapie est indiquée chez les femmes âgées de quarante ans et plus :

Ayant des pertes de sang (sans lésions infectieuses ou néo- plasiques ;

303

Atteintes de fibromes relativement peu anciens (einq à six ans).

B. La radiothérapie donne des résultats moins bons ou nuls dans les cas :

De fibromes chez les jeunes femmes;

De fibromes chez les femmes après la ménopause:

De fibromes vieux et volumineux;

De fibromes sous-péritonéaux.

C. Les irradiations ne doivent pas étre poursuivies trop long-

temps pour éviter toute modification trophique des téguments.

MM. Recavp et NOGIER. Estimation différente des doses de rayons X suivant les divers modes d'éclairage du chromo-

radiomètre.

Nous conseillons l'éclairage avec la lumière artificielle plus facile à réaliser partout et plus facile à uniformiser. Cet éclai- rage artificiel offre du reste un autre avantage. La teinte du platino-cyanure paraît beaucoup plus foncée quand on l’examine à la lumière artificielle. La comparaison est done plus facile; tout se passe comme si on avait augmenté la sensibilité de la pastille-réactif. Ainsi la teinte Q (au jour) du chromoradio- mètre de Bordier sera II à la lumière d’une lampe Nernst, la teinte I 1/2 sera III, la teinte II 1/2 sera IV. Mais cet éclairage nécessite la modification des teintes de l'échelle du chromoradio-

metre.

MM. Arcelin, Gros, Bergonié et Mann voudraient voir M. No- gier construire un radiochromomètre basé sur la lumière arti-

ficielle.

M. Broca. Sur le rôle du sérum dans quelques accidents dus aux rayons À. L'auteur rapporte quelques observations prouvant que l'état

général du malade joue un grand rôle dans le développement

des accidents dus aux rayons X. Des réactions anormales se pro-

364

duisent après des applications de 8 à 10 H surtout chez les sujets alcooliques ou syphilitiques. Dans le premier cas, on obtieut des guérisons très rapides par l'emploi du régime lacté, dans le second en mettant le malade au traitement antisyphilitique.

Des réactions anormales peuvent se produire lorsque l’on traite par la radiothérapie des lupus et des cicatrices vicieuses dues aux traitements antérieurs au thermo-cautére. Enfin l’auteur rapporte un cas de sphacèle de l'oreille tardif, ce qui montre qu'on ne peut affirmer l'innocuité d’une méthode d'application de rayons X qu'après bien des mois.

M. ARCELIN, - Présentation de téléradiographies du cœur et

de radiographie de pneumothora.r artificiels.

De nombreuses projections.

M™ Faure. Le radium dans le traitement du lupus vul- gaire.

Il s'agit d'une malade de quarante-huit ans, atteinte depuis l’âge de seize ans d'un lupus de la joue droite, pour lequel tous les traitements ont été essayés sans résultat.

En janvier dernier, la malade est traitée par le radium, mé- thode ultra-pénétrante. Un appareil de 6 centigrammes d’acti- vité 500,000 avee écran de plomb de 3/10 de millimètre est appli- qué pendant un quart d'heure trois fois par semaine. Au bout d'un mois, la rougeur a diminué et les bourgeons se sont apla-

tis.

Le traitement est continué avec des intervalles de repos, jus- qu'à la fin juin.

Actuellement la guérison paraît être complète, sans cicatrice, sans aucune irritation, La joue droite est légèrement plus rouge que la gauche et présente un aspect normal.

MM. AUGIER, JULIEN et VIALLE. Sur un malade atteint d'un cancer de l'estomac, ayant présenté, sous l'influence du

radium, une régression complète de la tumeur.

Il s’agit d'un malade présentant depuis trois ans des signes

366

cliniques de néoplasme de l'estomac. La tumeur était perçué sous la forme d'une petite mandarine, à droite, à deux travers de doigt au-dessus de l’ombilic. On ft une laparotomie à la cocaine; un tube de Dominici, d'un centigramme de bromure

de radium, fut placé sur la tumeur et déplacé à sa surface pen- dant trente heures.

Extérieurement un tube de deux centigrammes fut placé sur la tumeur pendant soixante-dix heures. Dix Jours après, la tumeur avait disparu; la paralysie locale a été aussi améliorée. Il y eut une reprise des forces générales, de l’embonpoint, etc.

MM. CHÉRoN et RuBExs-Duvaz. De la radiumthérapie des cancers végétants du col utérin.

Ces auteurs ont appliqué chez dix-neuf malades atteintes de cancer végétant la méthode du rayonnement ultra-pénétrant de Dominici.

En employant des doses considérables de radium pur (20 a 39 centigrammes) et un fort filtrage, ils ont pu, sans déterminer aucune lésion de la muqueuse cervico-utérine, ou avec des lé- sions de radiumdermite très passageres et indolores, obtenir la disparition totale du néoplasme, et la sclérose des tissus an- ciennement néoplasiques. Les survies prolongées furent surtout importantes dans les cas l’infiltration périutérine n'avait pas été trop étendue; elles n’ont pas dépassé un an à trois ans et demi pour des cas, du reste jugés absolument inopérables. Les récidives ont eu lieu, tantôt au point primitivement lésé, tantôt en dehors de cette zone. Dans les cas l’infiltration a été trop étendue, comme dans les cas postgravidiques, ils n’ont obtenu que des régressions incomplètes de l’infiltration, et quand cette dernière a pu être complètement obtenue, l'arrêt n’a été que transitoire.

Les auteurs insistent sur la nécessité qu’il y a de combiner Pacte chirurgical avec la radiumthérapie, mais si l’on veut que Phystérectomie soit pratiquée en temps opportun, il faut qu’elle soit faite d’une manière précoce, c’est-à-dire dès que la régres-

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sion de la néoplasie a été obtenue, parce que c’est à ce moment que l’on a le plus de chance de rencontrer le moins de cellules

néoplasiques dans les régions anciennement envahies.

M. Bordier (Lyon). Effets remarquables de la radiothé- rapie médullaire chez un atarique.

Il s'agit d’un malade atteint de tabès depuis une douzaine d'années, avec tous les signes habituels de cette maladie.

Après six séries d’irradiations faites dans les régions cervico- dorsale et lombaire, avec filtration, le faisceau étant dirigé obliquement à droite, puis à gauche, dans le plan bissecteur des plans apophysaires, épineux et transverses, une amélioration très sensible se produisit chez ce malade; les signes de Romberg et d’Argyll Robertson en particulier disparurent, ainsi que le choc du talon; le malade peut faire des mouvements de flexion sur la pointe des pieds en conservant un équilibre parfait. Les deux médecins qui le revirent après le congé de six mois constatèrent cette amélioration.

Le malade, non seulement n’a pas été mis à la réforme, mais encore a repris son service, (cheval,manceuvres), ce qu'il ne pou- vait plus faire quand il fut soumis à l’examen de la Commis- sion militaire.

Cet heureux résultat doit être attribué à la dose de rayons X qui a pu atteindre la moelle dans les régions des cordons posté- rieurs siègent les lésions du tabès : ces régions médullaires ont pu absorber une quantité de rayons d’environ 6 unités I en six mois, grâce à la technique suivie et basée sur les expériences

du même auteur sur le squelette.

Exposition du Congrès

L'exposition du Congrès fut la plus complète de toutes celles que j'ai visitées. La section s’y est réunie différentes fois d’après un programme bien défini et distribué à tous les mem- bres; successsivement chacun des constructeurs et des auteurs

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d’appareils nouveaux nous démontrèrent le but et l’usage du matériel, et immédiatement aprés avait lieu la discussion.

Nous aurons l’occasion de décrire dans un prochain fascicule les principales nouveautés.

Les docteurs Delherm et Michaut peuvent être fiers de l’orga- nisation et du succès de la section d’électricité médicale.

N'ayant pu assister à toutes les séances, nous remercions M. Bergonié d’avoir bien voulu nous autoriser à puiser dans ses Archives d'électricité médicale, 315, août 1911.

L. HAUCHAMPS.

INSTRUMENTS NOUVEAUX

Appareil Magini (1)

mmm . mm

Nouvel appareil portatif générateur de rayons X

Cet appareil contenu, avec tous ses accessoires y compris une ampoule, dans deux caisses en bois pèse en tout 21 kilogrammes. Une des caisses mesure 34 x 31 x 22, la deuxième 47 x 30 x 25.

Il peut être activé par du courant alternatif ou du courant continu.

Avec cet appareil et un écran renforçateur, il est possible d'obtenir en moins d’une minute, de très bons clichés du thorax, de la tête et du bassin.

C’est certainement le système transportable le moins lourd et le plus facile existant actuellement dans le commerce.

(1) Construit par la maison Gorla, de Milan, représentée à Bruxelles, par M. Jos. Finocchi,

ns 960

L’appareil comprend : le système générateur (modèle gardé secret par le constructeur, l’appareil est plombé), les conduc- teurs isolés nécessaires, un interrupteur électrolytique pour le

courant continu, un autre pour le courant alternatif, un écran fluoroscopique, un pied porte-tube fixé à l’une des caisses, un tube Röntgen Monopole et des pièces de rechange.

Ce nouvel appareil système Magini rendra certainement des services aux médecins, aux petits hôpitaux et dans les labora- toires de physique.

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REVUE DE LA PRESSE

Radiodiagnostic

KrerscuuEer. Diagnostic différentiel entre l’estomac en sablier de cause bénigne ou maligne (Zur Differentialdiagnose des benignen und malignen Sanduhrmagens). (Berlin. klin.

Woch., 29, 1911.)

Dans l’estomac en sablier à une tumeur maligne, la sub- division se fait par une interruption très prononcée de l’image de l’estomac dans le sens vertical et horizontal. Au contraire, dans l’estomac en sablier de cause bénigne, le rétrécissement est disposé plus ou moins dans le sens horizontal.

Dans l’estomac en sablier de cause bénigne, le sac supérieur se vide peu à peu dans l’inférieur, tandis que dans l’estomac en sablier d’origine maligne, les deux parties se remplissent également et quelquefois le point le plus déclive du sac inférieur se remplit en premier lieu.

D” De NosBELE.

Krvucer. Formation d’épines osseuses à l’olécrane. (Ueber Spornbildungen am Olekranon). (Beitr. zur klin Chirurgie, Bd. 73, Heft 2.)

L’auteur a observé à la clinique d’Iéna, une série de cas d’épines osseuses de l’olécrane et du calcaneum. De ses statis- tiques il ressort que ces exostoses sont plus fréquentes chez l’homme et principalement à un âge avancé.

Quant à leur origine, l’auteur la rattache à une inflammation chronique d’origine traumatique qui s'attaque surtout aux par- ties les plus superficielles du tendon du triceps.

Dans la plupart des cas ces épines ne donnent lieu à aucun inconvénient, mais quelquefois, par suite d'une inflammation récidivante des muqueuses voisines ou une fracture de l’épine, des troubles graves peuvent en résulter.

D: DE Noseisz.

371

LacarLLe. Des difficultés d'interprétation des renseignements radlologiques. (Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. médic. de Paris, avril 1911.)

Rappelant cette vérité toujours bonne à dire, qu’il n’y a pas des erreurs de radiographie mais des erreurs d'interprétation, l’auteur rapporte le cas d’un malade dont l’examen radiologique prêta à discussion. Il s’agit d’une affection gastrique chez un surmené de 38 ans, ayant abusé d’alcools, et chez lequel malgré un régime sévère suivi depuis deux ans, existent des crises après le repas, crises se présentant sous forme de sensations d’étran- glement ressenti au niveau de l’appendice xyphoïde pendant ou après le repas. Cette sensation est suivie d'une douleur étendue à tout l’estomac et de nausées avec oppression intense. Cet état

durait de 12 à 60 heures.

En dehors des crises, aucun symptôme n’est signalé. L’examen radioscopique montre un estomac normal; seule la position obli- que est particulière. Le bas-fond, la chambre à air, la mobilisa- tion sont normaux. L’évacuation est complète en trois heures ; la traversée de l’intestin gréle est rapide.

Le professeur A..., deux radiographes éminents, B... et C..., ayant examiné le malade, crurent devoir conclure à un ulcère ayant produit de la périgastrite et causé des adhérences entre le tiers supérieur de l’estomac et le foie, qu’ils avaient pu voir biloculé. Ils conseillèrent une intervention chirurgicale. Un en- doscopiste d’ailleurs avait trouvé un ulcère au voisinage du car- dia alors qu’un autre endoscopiste avait nié toute ulcération de ce genre.

Lacaille ayant revu le patient constata que l’estomac était mobilisable en tous sens; pour plus de certitude, outre l’examen radioscopique l’auteur prit quatre épreuves en positions diffé- rentes dont l’une la tête en bas et une autre sur le côté droit; ces épreuves montrant que l’estomac était bien mobile, 1l crut devoir nier toute adhérence avec le foie. Le patient persistant à vouloir se faire opérer, l’intervention démontra qu’il n’exis- tait pas d’adhérences avec le foie contrairement à l’affirmation des deux autres radiographes et l’auteur ajoute que nous devons être très prudents dans nos diagnostics radiologiques et être indulgents les uns pour les autres, car on est loin de tout savoir surtout et en particulier en radiologie. (Voir analyse suivante de la réponse du D” Bensaude.)

D: L. LEJEUNE.

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BExsAUDE. A propos de la communication du D’ Lacalile : DI, cultés d’interprétation des renseignements radiologiques.

(Bull. et Mém. de la Soc. de Radiol. médic. de Paris, mai 1911.)

Citant le procès-verbal de l’opération du malade ayant fait l’objet de la communication de Lacaille, Bensaude fait remar- quer que l’estomac de volume et de consistance normale s’est montré très vascularisé, sans trace de lésions, sauf peut être une ébauche de biloculation; mais l'exploration de la face posté- rieure fit découvrir que la petite tubérosité était entièrement adhérente à la paroi postérieure de l’arrière cavité des épi- ploons. L’estomac ayant été incisé, l'exploration minutieuse du pylore, du cardia et de toute la muqueuse montra qu’il n’exis- tait aucune trace de lésion. Bil n’y avait pas d’adhérences avec le foie, remarque l’auteur, il en existait entre la petite tubéro- sité et la cavité des épiploons, qui ont parfaitement pu modifier l'aspect de l’image radioscopique et même contribuer à la symp- tomologie relevée chez le malade.

DP L. LEJEUNE.

P. Avsourc. Radiographies de quelques estomacs pathoiogi- ques. (Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. méd. de Paris, janv. 1911.)

C’est surtout pour s'élever contre l’opinion de certains, que depuis la possibilité de la radiographie rapide, la radioscopie serait remplacée par la radiographie, que l’auteur désire s’éten- dre sur cette question. Radiographie et radioscopie sont deux actes complémentaires d’une même opération et non deux mé- thodes différentes; elles s’aident et se complètent mutuellement.

La radiographie n’est pour le tube digestif que le calque d'un instant des multiples phénomènes que renseigne la radioscopie ; mais la plaque photographique ayant une sensibilité plus grande que la rétine, et pouvant pour cela même donner des détails qui échapperaient à l’examen à l’écran, elle peut et doit com- pléter ce dernier. I] faut ajouter que la radiographie peut don- ner des renseignements même de forme et de rapports qu'un exa- men radioscopique pourrait ne pas donner. De plus, la radiogra- : phie rapide a l’avantage de ne pas exposer les patients et les médecins au danger de radiodermite. La radiographie rapide est donc un grand progrès, mais elle ne diminue nullement la

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valeur de l'examen radioscopique. Le mieux suivant l’auteur est, surtout pour la radiologie médicale (par opposition à la radiolo- gie chirurgicale), de faire précéder l’examen radioscopique qui permettra de radiographier suivant l’angle sous lequel on ob- tient sur le cliché le maximum de renseignements utiles.

C’est en se basant sur ce principe que l’auteur a pris toute une série de clichés, fixant un détail intéressant pour le malade et son médecin. C’est, dans un cas d’aérophagie, un cliché de profil montrant que la poche a air était rétro-cardiaque; c’est encore des ptoses corrigées par le port d’un corset spécial ou encore l’image du côlon transverse horizontal dans sa partie droite, mais excavé dans sa partie gauche et servant ainsi de lit au bas-fond de l’estomac en l’entourant complètement. Ce sont encore des clichés montrant des détails délicats de carcinomes ou de sténoses du pylore et du duodénum. Aubourg rapporte en détails l'observation d’un estomac biloculaire dont le diag- nostic radiologique ne fut pas admis par Béclère et Enriquez. Un premier examen pratiqué le matin, sur le malade à jeun, montre un estomac divisé en deux poches, l'une supérieure gauche sous-diaphragmatique, l’autre inférieure droite, pré- vertébrale, séparées l’une de l’autre par une zone claire de 8 à 10 centimètres de longueur sur 5 centimètres de largeur et mar- quée par de longs fils d'ombre bismuthée. Cette zone ainsi que les deux poches sont animées de mouvements choréiformes. Par la palpation de la poche inférieure, on fait disparaître la zone médiane. Une radiographie montre le même aspect : une poche supérieure haute de 10 centimètres sur 5 centimetres et dont la moitié inférieuve gauche et le bord inférieur présentent des aspé- rités comme s’ils étaient rongés; une poche inférieure en forme de lampe antique dont le plus grand diamètre est transversal et mesure 10 centimètres. La région pylorique est située à 6 cen- timetres à droite de la ligne médiane.

Un second cliché, pris trois heures et demi après, montre une poche stomacale avec bismuth au niveau du bord gauche de la vertebre lombaire; un anneau de bismuth en forme de pes- saire apparait au niveau de la lombaire.

Neuf heures après l'absorption, un troisième cliché montre qu'il existe encore une poche stomacale sur le bord gauche de la seconde vertèbre lombaire; l’anneau de bismuth déjà signalé est au niveau du bord droit de cette même vertèbre. Des poches à air intestinales apparaissent au-dessus, au niveau de la Ir ver-

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tèbre lombaire comme si un segment intestinal était situé au- dessus de la région pylorique. ,

Six jours plus tard, un autre examen radiologique montre un estomac se remplissant normalement, mais immédiatement ap- parait un étranglement mésogastrique, sans contractions alors que les deux poches supérieures, au contraire, présentent de fortes contractions.

Comme après les premiers examens, l'auteur conclut à la bilo- culation de l'estomac par périgastrite ou adhérences au colon transverse avec spasme surajouté.

Il est intéressant de suivre Aubourg dans les raisons qui lui ont servi de base pour établir son diagnostic de biloculation plu- tot que celui de contractions atypiques.

Contrairement à ce que l'on constate ordinairement dans les cas de chorée ou d'hvYperkinésie, la forme des ondes manque de régularité; ici ce sont plutôt des encoches sinueuses de la partie inférieure de la poche supérieure, donnant à cette région l'as- pect d’une portion rongée, comme cicatricielle,

La longueur des ondes, qui dans les fausses biloculations, sont de 2 à 5 centimètres atteignent ici 10 centimètres. Le mode d'évacuation dans la chorée, d’après Leven et Barret, est ra- pide; or, dans le cas présent, il existait un résidu gastrique trois heures et demi et neuf heures apres le repas. La situation de l'intestin, qui apparaît au dessus de la partie supérieure du canal pylorique, pouvait faire penser qu'une portion de l’intes- tin était à ce niveau ectopié par des adhérences.

La question d'étiologie (ancienne intoxication hydrargyrique grave datant de quatre ans) avait aussi son importance.

Bonniot, qui a examiné les clichés du cas en question, fait remarquer qu'il existe certains caractères sur lesquels il a attiré l'attention, et qui pourraient faire penser à une ulcération de la région juxta-pylorique, à savoir ` réduction notable des diffé- rents diamètres de la région pylorique, et son rejet vers la gau- che de la ligne médiane, la lenteur de l'évacuation,

Béclère ajoute que s'il a écarté le diagnostic de biloculation de l'estomac, c'est qu'il a constaté que les étranglements se dé- plagarent de haut en bas et de gauche à droite, et qu'il lui a suffi d'exercer une pression sur la région inférieure pour faire refluer le contenu jusqu'au pole supérieur.

Dr L. LEJEUNE.

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DesTeRNEs. Un oas de diiatation d'estomac avec spasme médio- gastrique et ptose du duodénum. (Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. médic. de Paris, janv. 1911.)

Ce cas est intéressant parce qu’il s’agit de cette chute duo- dénale encore mal connue et qui contribue à la production d’ac- cidents spasmodiques et douloureux qui, aggravant et déformant le tableau clinique, rendent le diagnostic particulièrement dif- ficile.

Il s’agit d’une femme de 41 ans, souffrant depuis son enfance de phénomènes gastriques, intestinaux et névropathiques, chez laquelle on diagnostiqua une appendicite pour laquelle on l’opera sans succès, chez laquelle on diagnostiqua ensuite successivement un ulcère d’estomac, un rein mobile, une périgastrite avec adhé- rences, etc., enfin, une sténose du pylore et que l’on opera une seconde fois sans rien trouver et qui, sur le point de subir une troisième laparotomie se soumet à l'examen radiologique.

Après ingestion d’un verre de lait bismuthé, une ombre appa- raît en forme de trapèze à petit côté inférieur horizontal, à la portion supérieure de l’estomac. Sous l'influence de contractions violentes accompagnées de douleurs et de nausées, le bord su- périeur de l’ombre apparaît sous un aspect ondulé. Mais au- cune parcelle de bismuth ne s'engage dans la portion tubulaire de l’estomac dont les bords se dessinent cependant très nette- ment montrant qu’elle n’est rétrécie en aucun point. Un second verre de lait bismuthé ingéré n’amène aucun changement pen- dant encore un quart d’heure; puis, après ce temps on aperçoit à 15 centimètres au dessous de la poche supérieure, une partie du bismuth formant une poche inférieure en avant du sacrum et séparée de la supérieure par la portion moyenne claire mesu- rant 14 centimètres. La palpation ne permet pas de refouler le bismuth de la poche inférieure vers la supérieure. Ces manœu- vres provoquent des douleurs et des nausées; la partie moyenne paraît indurée et est très douloureuse. Desternes conclut à l'ac colement des parois antérieure et postérieure de l'estomac par ulcère et adhérences avec spasme médio-gastrique.

Après huit jours de repos au lit et de médication calmante, un second examen montre qu’il n’existe plus qu’un léger spasme sus-tubulaire; l'estomac se laisse remplir et apparait tres dis- tendu avec le fond descendant jusqu’au milieu du sacrum et le pylore jusqu’à la vertèbre lombaire. L'auteur modifie son diagnostic et conclut à une dilatation grave de l'estomac avec

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spasme tantôt de la région moyenne tantôt de la région pylo- rique.

La persistance des douleurs et des vomissements, le retard de l'évacuation font croire à un chirurgien qu'il s’agit d'une sté- nose pylorique pour laquelle il opère cette malade, pratiquant une pylorotomie qui démontre une absence totale de lésion or- ganique. Quatre mois après l’intervention les malaises ayant réaparu, Desternes pratique un troisième examen radioscopique. Celui-ci démontre qu'il y a un léger spasme de la région sus- tubulaire; dilatation gastrique avec cul-de-sac descendant au milieu du sacrum; ptose du pylore atteignant le bord droit de la Am lombaire ` ptose du duodénum dont le bulbe apparaît sur le bord droit de la Jm lombaire. A trois centimètres au dessus du bulbe duodénal, la malade accuse une douleur vive et l’on per- çoit à ce niveau, une induration tres douloureuse du volume d'une mandarine, facilement mobilisable.La radiographie, prise en décubitus abdominal, montre le fond de l'estomac au ni- veau de la troisième lombaire, le pylore et le bulbe duodénal sur les flancs gauche et droit de la lombaire, la douleur s'at- ténue et l’induration disparait presque complètement; l’évacua- tion se fait activement. En résumé, les accidents s’atténuent dès qu’en position couchée, la ptose duodéno-pylorique dispa- rait. L'auteur résume l’histoire de cette malade : dilatation atonique dès l’enfance, puis production de spasmes médio-gas- trique et pylorique, retard d'évacuation, exagération du sac sous-pylorique, abaissement progressif du pylore puis du duo- dénum, et conclut :

La dilatation d'estomac peut s'accompagner de ptose du pylore et du duodénum ;

Cette ptose duodéno-pylorique peut produire le retard de l'évacuation et déterminer ou aggraver des phénomènes spas- modiques et douloureux ;

3 L’exploration radiologique seule permet de localiser les phénomènes douloureux et de les rapporter à leur véritable cause; elle doit comprendre l'examen radioscopique et radio- graphique répété pendant les moments de crise et de répit.

Dr L. LEJEUNE.

Patt ArBourG. Diagnostic chirurgloai d’une biloculation de l’estomao reconnue par l’examen aux rayons X. (Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. méd. de Paris, mars 1911.)

C’est une malade qui, à la suite d’une émotion, est prise de

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douleurs d’estomac en barre survenant par crises et provoquant des vomissements bilieux deux heures après les repas; améliorée après un traitement, une rechute se produit et la malade perd 16 kilogrammes en trois mois.

L'examen radioscopique montre nettement deux poches, la supérieure remplie de bismuth et l’inférieure trois fois plus grande, séparées l’une de l’autre par un canal sinueux de 6 à 8 centimètres sur 2. Pas de contractions au niveau de la poche supérieure ni du canal, mais la poche inférieure fonctionne nor- malement.

La laparotomie montre que la biloculation est due à une bande dure, blanche, froncée, descendant transversalement et perpen- diculairement au grand axe de l’estomac, de la petite courbure elle est très épaisse. Cette bande est adhérente au pancréas et fait penser à une coulée néoplasique. Une gastro-entéro-anas- tomose est pratiquée, dont les suites sont normales. Six semaines après l'intervention, la radioscopie montre la persistance des deux poches, mais la poche supérieure se vide rapidement en 8 minutes par les deux bouts de lanse anastomosée, fait que l’auteur observe pour la première fois.

Dr L. LEJEUNE.

Barrer et Levex. Bilocuiation gastrique par distension ga- zeuse de estomac et du côlon; déformation considérabie indépondante de toute iésion organique. (Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. méd. de Paris, févr. 1911.)

Le cas dont il s'agit tire son intérêt du fait que la radiosco- pie permet d'expliquer complètement le mécanisme de la dé- formation sans que l’on soit obligé de supposer une lésion or- ganique et parce qu’il montre le rôle important joué par le spasme du cardia dans l’aérophagie. Ce malade se plaignait surtout de crises œsophagiennes; brusquement, durant le repas, la déglutition devenait impossible et forçait le malade à rejeter les aliments ingérés.

L'examen radioscopique montre l’existence d’un spasme du cardia plus prononcé pour les liquides que pour les solides. Le lait de bismuth s’accumule à la partie inférieure du trajet cso- phagien et descend lentement au travers du cardia contracté.

L'image radiologique du médiastin et du système cardio-aor- tique est normale. Mais des zones gazeuses apparaissent très dé- veloppées surtout dans l’hypocondre gauche soulevant le dia-

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phragme et refoulant la pointe du cœur. L’estomac est comple- tement biloculé; sa cavité est divisée en deux loges, la supérieure tres distendue occupe toute la largeur de Phypocondre gauche; le lait de bismuth la remplit d'abord avant de passer dans la loge inférieure, qui elle, est située dans l’hypocondre droit. L’aspect est ainsi celui d'une cornue dont la panse représente la grosse tubérosité et dont le col dirigé en bas et en dedans serait figuré par le segment inférieur de l’estomac et est séparée de la partie supérieure par une espèce de seuil très élevé. L’examen en inci- dence latérale fait constater que la grosse extrémité ne vient pas en contact avec la paroi abdominale dont elle est séparée par une zone gazeuse très large due à l’angle splénique du côlon. Le colon transverse, d’autre part, rejette le segment inférieur à droite de la ligne médiane; i] en résulte un écrasement de la portion moyenne de la cavité gastrique, par le côlon distendu.

Cette biloculation tres différente de celle que produit le spasme médio-gastrique simple paraît bien reconnaitre comme cause principale l’action sur l’estomac distendu du gros intestin rempli de gaz, et occupant une position anormale en avant de l'estomac. |

L'auteur fait remarquer que l’aérophagie est d'autant mieux supportée que les parois gastriques et intestinales cèdent plus facilement à la distension gazeuse, tandis qu’au contraire des troubles très accentués peuvent être provoqués par une aéro- phagie modérée quand les parois résistent à cette distension.

D: L. LEJEUNE.

Dewerrivs CuiatpiTi. Les ptoses du duodénum. (Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. méd. de Paris, janv. 1911.)

Au point de vue purement anatomique, la pyloroptose co- existe avec deux types principaux de ptose duodénale. Dans le premier type, les portions moyenne et inférieure du duodénum restent en place; le sommet de l’angle sous-hépatique (1 vert. lomb.) reste fixe, d’où un allongement considérable de la pre- mière portion du duodénum avec altération de sa paroi; l’an- gle hépatique tend à se fermer; (allongement de la première portion du duodénum; « Ptose » partielle du duodénum.

Dans le second type, la pyloroptose s’accompagne de la ptose de l’angle sous-hépatique et de la portion moyenne du duo lé- num; ptose totale du duodénum.

Dans ce second type, l’angle sous-hépatique arrive souvent au uiveau de la et » ème, mais rarement de la lombaire, c'est- à-dire, à un travers de main au dessous de la place qu'il doit normalement occuper (bord supérieur de la 1 lombaire). Le pancréas ou tout au moins sa tête, participe partiellement à cet abaissement. (Pancréatoptose partielle.) Les observations de Chilaïditi portent sur 103 cas; 15 p. c. sont du premier type; 32 p. c. du second; dans 48 p. c. combinaison des deux types, (allongement de la première portion du duodénum en même temps qu’abaissement de l’angle sous-hépatique). Les 5 p. ¢. qui restent sont des cas atypiques

Ce second type, ptose totale, heurte plus les notions anato- miques reçues, (angle duodénal sous-hépatique bien fixé) que le premier type, et cependant celui-ci ne se rencontre que dans 15 p. c. des cas.

Parmi les ptoses duodénales du second type, les unes se pré- sentent avec la portion inférieure du duodénum participant au même degré à la ptose générale; dans d’autres au contraire, cette portion inférieure reste à peu près fixe tandis que les au- tres portions s’abaissent.

Il est un autre phénomène aussi remarquable que l’abaisse- ment, c’est la mobilité du duodénum. Ce déplacement peut at- teindre 3, 4 centimetres et plus. Sous la manœuvre de Chilaï- - diti, dans certaines formes de ptose, l’ascension sous l'écran du duodénum atteint jusqu’à 7 centimètres; mais cette ascension est moins fréquente et moins considérable au niveau de la por- tion inférieure du duodénum, très rare et peu prononcée au ni- veau de l’angle duodéno-jéjunal. La fixité de cet angle constatée sur le vivant par la radioscopie confirme les constatations de Glénard sur le cadavre concernant le substratum anatomique de l’entéroptose; l’angle duodéno-jéjunal reste, dans les cas de ptose, le point le mieux fixé de cette portion du tube digestif.

Cette question de la ptose du duodénum et de sa mobilité est d’autant plus intéressante qu’elle a été mise en doute par nom- bre d’anatomistes et de cliniciens et qu’elle est plus fréquente qu’on ne le pense.

D: L. LEJEUNE.

M. Havpek. Le radiodiagnostic de Puicère gastrique chronique (The Roentgen diagnosis of chronic gastric ulcer). (Arch. of the Roentgen Ray, 131.)

L'expérience journalière démontre que le bismuth ne s’accu-

380

mule pas dans les ulcères de l’estomac de façon à permettre de les déceler par l’examen aux Rayons X. Cependant, Hemmeter a décrit trois cas l’ulcère gastrique a pu être reconnu par ce procédé; aussi Haudek a-t-il trouvé intéressant d’instituer quel- ques expériences à ce sujet.

Il a introduit du bismuth dans l’estomac de personnes décé- dées et porteuses d’ulcères ronds ou d’ulcéres carcinomateux. Ce bismuth ne s’est pas accumulé dans la cavité peu profonde des ulcères, sauf dans un cas l’ulcère avait intéressé le foie et dans un autre cas il s'était. produit une forte dépression.

Dans une seconde série d'expériences pratiquées en collabo- ration avec le D" Clairmont, il enleva la muqueuse et la sous- muqueuse, près du pylore, sur une surface d’un centimètre carré sur des chiens vivants qui supportèrent très bien l’opération.

Trois jours après, il leur introduisit dans l’estomac au moyen d'une sonde, 100 c. ¢. d’eau tenant 10 grammes de bismuth en suspension

L'examen n’a donné que l'aspect ordinaire de l’estomac con- tenant du bismuth. Bien mieux, chez un sujet l'endroit opéré avait été repéré au moyen d'un fragment de plomb fixé à la mu- queuse, l’uleère artificiel passait inaperçu, on voyait seulement le repère. Comme contre épreuve, les animaux furent ouverts à nouveau afin de vérifier si l’ulcère ne s'était pas cicatrisé dans les trois jours.

A l’Allgemeine Krankenhaus à Vienne, on examine annuelle- ment 2,000 estomacs et jamais on n’a pu déceler un ulcére rond par l'examen au bismuth. Parfois on distingue des amas de bismuth séparés de la grande masse, mais alors il s’agit de cir- constances particulières; ce sont ordinairement des diverticules dus à des ulcérations et à des adhérences.

Ces amas partiels se voient surtout bien lorsqu’ils existent dans la portion verticale de l’estomac, mais lorsqu'ils se trou- vent dans la partie pylorique, ils sont difficiles à constater parce que la masse du bismuth les cache, ils ne peuvent deve- nir visibles qu’apres plusieurs heures lorsque l'estomac s’est vidé.

M. Haudek a observé jusqu’aujourd’hui 48 cas d'ulcères cal- leux. Il résume leur apparence dans ces quatre conclusions :

Il existe une petite collection de bismuth, séparée de la masse totale, le plus souvent vers la petite courbure et au mi- lieu de l’organe;

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Cette petite collection de bismuth est surmontée d’un petit dôme gazeux ;

Cette petite masse de bismuth persiste très longtemps;

4 Elle est immobile, elle n’est pas influencée par la palpa- tion ou la pression.

Depuis que Haudek a appelé l’attention sur l’ulcère calleux, plus.de trois cents observations ont été publiées. Ces ulcères pré- sentent la particularité d'échapper très facilement aux investi- gations des chirurgiens; en effet, ils se perdent au milieu d’adhé- rences et passent ainsi inaperçus; parfois un ulcère rond con- committant attire l’attention et on ne songe pas qu’il pourrait y avoir plus haut un ulcère calleux.

L’ulcére s'accompagne très fréquemment de la forme d’esto- mac dite « en sablier », de sorte que quand on aperçoit cette forme, on peut presque à coup sûr, conclure qu’il ne s’agit pas d’un cancer, affection dans laquelle on la constate très rare- ment.

Lorsque le cancer donne l’aspect d’un sablier, le contour est parfois irrégulier tandis que d’habitude il est donné par une ligne courbe bien nette quand il s’agit d’un ulcère.

Dans le cas de sténose vraie néoplasique du pylore, le repas bismuthé prend la forme d’une portion de demi disque dont le milieu se trouve sur la ligne médiane en dessous du nombril: il se peut même que ce milieu soit reporté vers la droite; cet aspect persiste plus de six heures.

Lorsqu’il s’agit d’une sténose ordinairement incomplète du pylore par suite d’une rétraction provoquée par ulcère guéri, l’ombre donnée par le bismuth reste toujours du côté gauche et sa limite du côté droit est une ligne verticale. Ce dernier point nécessite une remarque : un carcimome volumineux du pylore peut donner aussi une ligne verticale mais ici encore cette ligne est mal dessinée et parfois sinueuse.

Récemment, Faulhaber a décrit quatre cas d’ulcères calleux pénétrants ; il attache une grande importance à la forme de ea- blier qui existait dans ces quatre cas, mais il semble n’avoir pas vu le petit dôme gazeux qui existe toujours dans Le diverticule au dessus du niveau du bismuth; cependant, ce dôme est tou- jours bien visible si on examine attentivement un cliché instan- tané. Dans les 48 cas de l’auteur, la forme de sablier ne s’est présentée que dans la moitié des cas. Ce signe très important peut faire complètement défaut. Il peut aussi exister lorsqu'il

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n'y a pas d’ulcére, il s’agit alors d’un carcimome annulaire, ou d’une compression de l’estomac, ou d’un néoplasme d’une seule paroi, ou encore simplement d’un spasme.

Sur les 48 cas, il n’y avait que 6 observations d’ulcères du pylore; or, ceux-ci, on le sait, sont les plus nombreux; nous de- vons donc conclure que là, souvent, nous n’arrivous pas à re- connaître leur existence par les rayons X.

Lorsque l’ulcère n’est pas encore calleux, on peut remarquer sur la paroi de l'estomac une simple saillie qui apparait lorsque le repas bismuthé arrive à ce niveau et qui disparaît avec lui.

Parfois on observe au contraire, une encoche dans l’ombre du bismuth; cette encoche est due à une rétraction vers l’inté- rieur, due à la cicatrice d’un ulcère guéri.

Ce travail important est accompagné d’observations cliniques et de figures démonstratives qui en doublent l'intérêt.

Dr BIENFAIT.

TuFFIER et Ausourc. Radiographies du gros Intestin. (Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. de Paris, mai 1911.)

Dans le but d'explorer plus rapidement le segment inférieur du gros intestin, les auteurs ont eu recours au lavement bis- muthé qui leur a donné d’excellents renseignements sur la mor- phologie et la physiologie de cette portion du tube intestinal. Ils ont pu suivre ainsi de visu la progression d’un lavement or- dinaire de l’anus au cæcum En une ou deux minutes l’ampoule rectale est remplie; puis, le liquide bismuthé progresse et rem- plit les autres segments en cing minutes environ, y compris les légers temps d’arrét à la crète iliaque gauche, a l’angle splé- nique, au point le plus déclive du côlon transverse, a l'angle hépatique, à la créte iliaque droite. La quantité à injecter est d’un litre à peine. L’examen du malade debout permet de se rendre compte des différences énormes de siège et de forme, que l’auteur décrit en détails. La position debout abaisse l’an- gle sous-hépatique et le bas fond du cæcum, elle permet au côlon transverse de faire un lit pour le bas-fond de l’estomac, elle abaisse et élargit le côlon pelvien; seul l’angle splénique conserve à peu près sa situation très haute; c’est le point fixe de l'intestin. L'examen radiologique au moyen du lavement bis- muthé permet d'obtenir des renseignements très utiles sur la forme, la situation, le calibre, la physiologie motrice du gros

2 J83

intestin. Il peut aisément renseigner le siège d’une sténose ainsi que le degré du rétrécissement, d’atonie, de dilatation ou de ptose.

Ip L. LEJEUNE.

BEcLERE. Sur l’hépatoptose. (Bullet. et Mém. de la Soc. de Paris, janv. 1911.)

Il s’agit d’un cas présenté en mai 1899, sous le titre Abcès sous-phrénique en communication avec les bronches révélé par Veramen radioscopique trois ans après le début de la maladie, et que l’autopsie révéla comme étant un cas d’ectopie du côlon transverse.

C’est un jeune homme dont la maladie remonte à trois ans et demi et qui fut soigné dans une série d’hépitaux belges et fran- cais, pour une affection ayant débuté par un frisson violent suivi d'une période fébrile d’accidents pulmonaires aigus, puis d’une lente évolution coupée à deux reprises par une vomique abondante et fétide.

Durant un an, dans le service de Béclère, i] ne présente pas de fièvre et s’alimente bien, mais expectore chaque jour 300 grammes de crachats purulents. Les examens radioscopiques réitérés ne parviennent pas à montrer le foyer de pleurésie pu- rulente à laquelle on pense. Mais un jour cependant, la radios- copie montre un aspect nouveau : la face supérieure du foie apparait nettement séparée du diaphragme par une collection gazeuse interposée; la percussion confirme le fait. Le lendemain tout est rentré dans l’ordre; les jours suivants, tantôt le foie ne présente plus sa matité normale, celle-ci s’étant éclipsée en par- tie ou en totalité, d’autres fois au contraire, elle est normale, et chaque fois l’examen radioscopique correspond aux données de la percussion. C’est le matin, avant que le malade ait toussé et expectoré, que la radioscopie et la percussion révélent la pré- sence d’une collection gazeuse sous-phrénique.

L’estomac étant insufflé au moment la matité du foie est normale, celle-ci ne disparaissant pas, il en résulte que la collection gazeuse sous-phrénique n’est pas en communication avec l’estomac; mais la même manœuvre pratiquée sur le gros intestin ne modifie pas les rapports normaux du foie et de l’in- testin; il semblait donc que la collection ne pouvait être attri- buée & un déplacement anormal du célon transverse. C’est ainsi que l’auteur crut pouvoir conclure à |’ existence d’un abcès sous-

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phrénique en communication avec les bronches. Quelques jours plus tard l’autopsie permit à notre confrère de rectifier le diag- nostic. I] existait du côté gauche des vestiges d'une ancienne pleurésie diaphragmatique consécutive à une pneumonie de la base. Cette pleurésie, primitivement enkystée et suppurée, avait sans doute été le point de départ des vomiques et avait abouti à la symphyse des deux feuillets pleuraux avec sclérose du pou- mon sous-jacent et dilatation de tout l’arbre bronchique, d’où l’abondante expectoration purulente observée.

Le côlon venait à certains moments s’interposer entre le foie et le diaphragme; cette interposition avait lieu surtout pendant le sommeil, puis, dès le réveil, les efforts de toux avaient pour effet non seulement d’amener l’évacuation du pus accumulé dans les bronches, mais encore de ramener le côlon déplacé, dans sa position normale sous le foie.

L'auteur croit ou entre la sclérose du poumon gauche aver symphyse pleurale et l’ectopie du côlon, 1] existait non pas une simple coïncidence, mais bien une relation de cause à effet. Il est, en effet, à noter que le périmètre de la cage thoracique, à sa base, diminuait pendant l’inspiration et augmentait pendant l'expiration. Cependant, ainsi que le montrait la radioscopie, les mouvements du diaphragme étaient normaux; il en résultait ainsi une sorte d'aspiration sur la masse intestinale, plus par- ticulièrement sur le côlon transverse. Ainsi que le prévoyait l’auteur dès cette époque, c’est-à-dire il y a plus de douze ans, cette publication devait éclairer sur l’interprétation de ces as- pects radioscopiques d’interprétation malaisée et montrer que l’ectopie du côlon au dessus du foie n’est pas chose si rare qu’on pourrait le croire.

Dr L. LEJEUNE.

Cuicaipiri. A propos de ja tolérance bronchique vis-a-vis de corps étrangers. (Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. méd. de Paris, janv. 1911.)

L'auteur rapporte le cas d’un malade atteint d’un cancer de l’œsophage, chez lequel lors de l’examen radioscopique, on vit une partie du lait de bismuth, passer de la partie supérieure de l’œsophage dans les voies aériennes, au niveau de la bifurca- tion de la trachée, par une fistule œsophago-trachéale. Lon pouvait ainsi à l'écran, voir le bismuth se répandre dans les ramifications bronchiques des lobes inférieurs des deux pou-

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mons, et cela sans qu’il se produisit d’autre phénomène qu’une toux légère. Le malade lui-même dit d’ailleurs que depuis trois semaines il a remarqué qu’il avalait des aliments e de travers ». On ne constate chez ce patient, aucun signe de broncho-pneu- monie. Durant trois semaines encore il put être suivi journelle- ment à la clinique du D" Schwarz; mais après ce temps il ne revint plus ayant probablement succombé aux suites du progres de son carcinome cesophagien.

D: L. LEJEUNE.

Barsox. Sur interprétation des Images radioiogiques puimo- naires. (Zyon-Médical, 1911, 16.)

La radiographie et surtout la radioscopie apportent au mé- decin un complément d’information des plus utile. Le -radiolo- giste, seul sans renseignements ,est un sourd qui voit respirer et se mouvoir un poumon qu'il ne peut entendre. Le médecin, dans son service, est un aveugle qui entend tousser, respirer et gémir un poumon qu'il ne voit pas. On s’est bien passé de la radiologie jusque maintenant, disent quelques-uns, mais avant Laënnec on s’était bien passé de l’auscultation!

L'interprétation de l’image du hile donne encore lieu à con- testation; on sait que les ganglions normaux ne donnent pas d'images visibles et que seuls les ganglions pathologiques en- flammés, hypertrophiés, caséïfiés ou crétacés peuvent se déceler sur l’écran. i

Mais les travées partant du hile sont-elles dues aux vaisseaux ou aux bronches ?

Pour Barjon, les lignes claires sont dues aux bronches,pleines d’air, et les lignes sombres aux vaisseaux rendus massifs par le sang.

Il démontre cette opinion en montrant un cliché on dé- couvre un corps étranger des bronches en plein dans une ligne claire; la ligne sombre qui la borne vers l’intérieur correspond à une grosse branche de l'artère pulmonaire; on sait, en effet, que l'artère est toujours en dehors de la bronche.

Tant que l'auscultation ne révèle aucune atteinte du paren- chyme pulmonaire, la clarté du poumon reste entière ou à peu près, quelle que soit l'étendue de la bronchite, mais dès que ie parenchyme s’entreprend, la congestion vasculaire et les exsu- dats donnent des zones d’obscurité. A ce point de vue la radios- copie possède une certaine valeur pronostique.

D" Brenraïir.

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G. Harrison Orrox. Le diagnostic précoce de la tuberoulose puimonaire par les rayons X (Some points in the X-Ray diagnosis of early pulmonary tuberculosis). (Archives of the Roentgen Ray, 127.)

Tous ceux qui ont examiné des poumons aux rayons X con- naissent un certain aspect marbré qui caractérise la tubercu- lose. Quoique, lorsqu'on voit cette apparence, la maladie soit bien confirmée, il s’agit cependant de la première période et il arrive parfois que le clinicien soit encore dans le doute.

Il résulte d’une discussion à l’Electro-thérapeutical Section of the Royal Society of Medecine, que la tuberculose peut être décelée à un stade plus précoce par la radioscopie. L'auteur dé- clare la question malaisée à résoudre; il arrive qu’une tubercu- lose constatable par la submatité ne donne pas d’ombre suffi- sante pour un diagnostic, mais heureusement, 1l est un autre signe qu’il convient de rechercher.

Le professeur Osler a démontré, qu’au stade prémonitoire de la pueumonie, longtemps avant les signes stéthoscopiqtes, la respiration rude et les rales crépitants inspiratoires, il y a une période qui se caractérise par une diminution de la résonnance et une diminution de l’entrée de l’air,en somme par une certaine inactivité pulmonaire. Dans la tuberculose il en est de même, au point que le Dr Lees dit que la percussion donne le premier symptôme de la tuberculose au début alors que la radioscopie ne donne pas encore de résultat. Certainement, dit le D" Orton, il ne faut pas trop demander à la radioscopie, mais elle peut donner une aide utile même dans les cas visés par le Ir Lees.

Le Dr Orton examine les malades dans la position debout; le le tube Roentgen de même que les soupapes sont enfermées de facon à ce que l’obscurité soit absolument complète. Le tube est muni d’un diaphragme, il peut être déplacé facilement dans toutes les directions; l’écran est suspendu et le médecin a sous la main un rhéostat pour pouvoir varier à volonté la puissance de l’éclairage.

Avant l’examen, le médecin doit préparer sa rétine par un sé- jour d'an moins dix minutes dans l'obscurité.

Le malade doit être debout et non assis sur une chaise (a moins que sur une selle de bicyclette) sans quoi les mouvements du diaphragme n’apparaissent pas dans toute leur pureté.

Lors de l’inspiration, la quantité d’air augmente dans les poumons et la transparence augmente dans la même mesure.

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S’il y a le moindre début de tuberculose, l’œil exercé reconnait que la transparence ne varie pas à l'endroit lésé.

On comprend que pour se rendre compte de différences aussi minimes, l’œil doit s'être habitué à l'obscurité et qu’il faut pouvoir faire varier à volonté la luminosité de l'écran; un tube trop dur est incapable de faire percevoir des différences de teintes aussi nuancées.

Fréquemment, on observe une perméabilité légerement plus considérable à l’un des deux sommets; on ne peut en tirer de conclusion au point de vue diagnostic; ce qui a de la valeur, c’est la permanence d’une légère ombre dans le même sommet malgré l’inspiration profonde.

Le début de la tuberculose ne se fait pas au niveau de la pointe du sommet, mais à 4-6 cent. plus bas; cependant, le som- met entier se met au repos lorsqu’il existe un point malade. Il est bien entendu qu’il ne suffit pas d’examiner le lobe supé- rieur, il faut examiner les deux poumons en entier, parce que le foyer du début peut se trouver en un point quelconque de la masse pulmonaire.

Un signe très important est le signe de Williams, qui con- siste dans la diminution de la mobilité du diaphragmk. Ce signe est, peut-on dire, universellement admis.

D’après Orton, c’est un symptôme des plus précoces, qui ac- compagne souvent la légère diminution de transparence inspi- ratoire, même lorsqu'elle est localisée au sommet. C’est un signe constant qui parfois est marqué au point de rendre le dia- phragme immobile, mais il n’en est pas toujours ainsi surtout au début, et il faut parfois la plus grande attention pour s’en rendre compte. Lorsque le malade guérit ou encore quand l’af- fection est bien entrée dans sa phase chronique, il arrive que la mobilité revient et que ce signe perd sa valeur.

Lorsque la lésion au sommet est guérie, l’endroit qu’elle oc- cupait reste toujours un peu sombre pendant l’inspiration, mais par contre le voisinage ne participe pas au repos « de la partie malade » et ce voisinage devient très clair.

Il est intéressant d'examiner les poumons par devant et par derrière; il semble, en effet, que l’excursion du diaphragme est moins marquée du côté antérieur ou du côté postérieur selon que la lésion se trouve plutôt en avant ou en arrière.

Enfin, il est bon de rappeler que le cœur petit et développé dans le sens vertical se rencontre fréquemment chez les gens pré- disposés à la tuberculose.

D" BIENFAIT.

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Destor. Diagnostic radiographique des ostéosaroomes. (Lyon Médical, 1911, 22.) |

Il n’est pas toujours aisé de distinguer sur une radiographie un ostéosarcome; les cals bulbeux du col du fémur simulent ai- sément cette tumeur.

Parfois on se demande si on a affaire à une simple ostéomyé- lite ou & un sarcome.

Dans un cas de tuméfaction du tibia, M. Destot a pu poser le diagnostic d’ostéosarcome en constatant que le péroné est très aminci au niveau de la tuméfaction; une radiographie prise dans un autre sens vint confirmer ce diagnostic en montrant de grandes géodes séparées par des travées osseuses formant des sortes de coques.

Dr BIENFAIT.

GEORGE Pirie. Myosite ossifiante progressive (Myositis ossi- ficans progressiva). (Archives of the Ræntgen Ray, 124, 1910.)

Cette singulière maladie est heureusement rare; Munchmeyer qui lui a donné ce nom en 1869, en avait réuni douze cas. Ac- tuellement, il y en a une centaine dans la littérature.

La maladie type, ainsi qu’il ressort de l’étude de ces cent cas, se présente comme ceci :

a

L’enfant, ordinairement un garçon, présente à sa naissance une malformation du gros orteil, parfois du pouce.

Dans les deux premières années, il apparait du gonflement de divers muscles du dos et des membres, ce gonflement eétend pendant une semaine ou deux et peut disparaitre. Le gonflement réapparaît souvent, à la suite d’une légère contusion, dans le dos, les membres et quelquefois à la face. Il augmente en étendue et en dureté, il se forme des noyaux osseux de sorte que petit à petit le squelette est immobilisé.

Au début la douleur est légère et l’état général est bon, mais petit à petit, le malaise augmente, la mastication devient diffi- cile, la respiration malaisée et une atteinte de bronchite enlève fréquemment le malade.

La maladie se déclare dans la jeunesse depuis la naissance jusqu’à la vingtième année. Un des premiers symptômes con- siste dans la rigidité du dos ou des membres; si le patient vit

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assez longtemps, la maladie prend un développement remar- quable et selon l’expression de Virchow, il devient un véritable homme de pierre. Le College of Sugeons’ Museum à Londres et le Trinity College Museum à Dublin, renferment deux sque- lettes très remarquables.

L’affection est congénitale, mais non héréditaire (un cas sur cent).

Le tissu osseux de nouvelle formation se forme dans le tissu fibreux et dans le tissu musculaire.

Chose curieuse, à côté de cette calcification généralisée, on rencontre de la raréfaction osseuse et même de l’ostéomalacie.

En 1896, Jones and Morgan ont réuni 193 cas d'une affection dite Myositis ossificans traumatica qui n’est pas sans rapport avec celle qui nous occupe; elle s’en différentie complètement par les faits suivants :

L’ossification est toujours la suite d’un trauma;

L’affection reste toujours localisée:

L’extirpation n’est jamais suivie de récidive.

Le traitement de la myositis ossificans progressive a été jus- que maintenant nul ou illusoire; seul Boseck a obtenu un résul- tat chez une jeune fille de 22 ans dont les muscles de l’épaule se calcifiaient, mais le cas n’avait rien de typique.

L’auteur donne la relation d’un cas; il s’agit d'un enfant de 6 ans présentant une malformation des deux gros orteils; les photographies montrent les grosses saillies sillonnant le dos, les lombes et la nuque. Les radiographies font voir des masses opaques, allongées, disséminées et des insertions musculaires ossifiées.

Dr BIENFArr.

Beror et (Gouin. Lésions rotuliennes dans un cas d’arthrite rhumatismale du genou. (Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. méd. de Paris, févr. 1911.)

Il s’agit d’un malade de 31 ans, syphilitique depuis l’âge de 18 ans et avant présenté, il y a quatre ans, une attaque de rhu- matisme laissant comme résidu une ankylose du genou droit. Durant que l’on cherchait à mobiliser ce genou, le malade ressentit une très vive douleur et perdit connaissance. Dès ce moment, l’impotence fonctionnelle du genou fut presque com- plete. L'année suivante, nouvelle crise de rhumatisme, et en 1910, apparition d’une gomme au bras droit. Le genou droit

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est plus gros que l’autre, la douleur est localisée aux bords de la rotule dont les dimensions sont exagérées et (qui mesure envi- ron 7 centimètres verticalement et 4 centimètres transversale- ment: de plus, elle est difficilement mobilisable. Les mouve- ments de flexion de la jambe sur la cuise sont possibles, mais le malade ne peut que malaisément détacher le talon du plan du lit.

La radiographie montre la rotule augmentée de volume, sa face articulaire est irrégulière; des franges existent tout autour des bords de la rotule s'insère le tendon du quadriceps et les ailerons roturiens. On voit toute une série de lamelles opaques irrégulières, comme déchiquetées, les unes séparées du corps de Pos, les autres encore adhérentes; l'ensemble est flou et diffus.

L'auteur pense qu'il s'est agit d’un arrachement partiel du tissu spongieux sur lequel s'insèrent les fibres tendineuses, suivie d’une réaction inflammatoire violente à la suite du trau- matisme à la mobilisation forcée. Il y aurait eu en somme désagrégation de la périphérie rotulienne, effritements osseux et travées ossifiées plus ou moins séparées du corps de los.

D! L. LEJEUNE.

Terman L. Krerscumer (Chicago). Sur la valeur du cathé- ter urétérique opaque dans le diagnostic de lésions ob- scures des organes urinaires (On the value of the shadow- graph ureteric catheter in the diagnosis of obscure lesions of the urinary organes). (Surgery, Gynecology and Obstetrics. Chicago, June 1910.)

Cet article, accompagné de cing belles radiographies, est un plaidoyer en faveur de la méthode radiographique du cathété- risme urétérique à l’aide d'une bougie spéciale. Celle-ci n’est pas constituée à l’aide d'un corps élastique contenant du nitrate de bismuth ou du cinabre (Goebell) le tout couvert d’une couche de gomme laque, mais le D" Kretschmer emploie une vulgaire bougie urétérique portant dans sa lumière un fil métallique très souple (fuse wire).

Le diagnostic différentiel de certaines affections abdominales, appendicite et néphrite purulente, étant dans certains cas d'une grande difficulté clinique, l'auteur a pu arriver ainsi à une con- clusion vérifiée par l’opération.

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Il en était de même dans un cas la reconnaissance de calcul de l’uretère était malaisée.

Mais la méthode est réellement de grande valeur, c’est dans les cas assez rares de distopie rénale avec productions pa- thologiques. Et il nous montre une très belle et très instructive reproduction le cathéter radiographique, après avoir décrit une courbe à concavité dirigée vers la ligne médiane, s'arrête devant une ombre d’un centimètre et demi de largeur (ombre située au niveau du promontoire).

Le chirurgien Dean Bevan a pu enlever ce calcul rénal par voie extra-péritonéale et a obtenu un beau succes.

Dans les cas douteux, Kretschmer préconise, et cela cadre bien avec l’esprit de faire œuvre utile, de faire un cathé- térisme radiographique avant de rechercher une solution à l’aide de la laparotomie. Cette méthode plus simple met à l'arrière plan tous les symptômes que les auteurs ont décrits pour la reconnaissance d’une distopie rénale, affection rare.

D' DE Bon.

FABRE, Barson et Tut Radiographie du fœtus « in utero » sur le vivant. (Archives d'électricité médicale, 25 décembre 1910, 300.)

La radiographie du fœtus « in utero » sur le vivant, qui a longtemps été considérée comme une impossibilité, est prati- quement réalisable.

Les auteurs indiquent leur techuique et reproduisent un cli- ché très démonstratif.

Etienne HENRARD.

DS Wrizyamoz (Lausanne). Procédé radioscopique pour l'ex- traction des aiguilles. (Archives d'électricité médicale, 10 juin 1911, 311.)

Le procédé consiste à repérer, au moyen du fluoroscope à bandeau de l’auteur, la profondeur de l'aiguille par deux exa- mens a 90°, à tracer sur la peau, au moyen d’un crayon dermo- graphique, un trait correspondant à la longueur et à la direc- tion de l’image de l'aiguille sur l'écran, à inciser la peau et les tissus profonds perpendiculairement au milieu de ce trait, à introduire la pince à angle droit dans cette incision et à saisir

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l'aiguille par son milieu à faire basculer celle-ci de manière à ce que le bout le plus rapproché de la surface vienne saillir sous la peau, à faire une petite incision au sommet de cette saillie, et à saisir l'extrémité de l’aiguille avec une autre pince pour la retirer.

Cette description de l’opération, au moyen de clichés parfai- tement réussis, semble démonstrative. Nous ne pouvons cepen- dant souscrire à cette méthode pour les raisons que nous avons exposées à plusieurs reprises (1).

D'abord nous sommes adversaire de tout procédé radiosco- pique; en second lieu, il nous semble que si le procédé peut réussir dans le cas essentiellement favorable choisi par l’au-. teur (longue aiguille dans un doigt), il doit échouer dans d’au- tres cas; nous ne voyons pas bien son application dans le cas de petites aiguilles des éminences thénar ou hypothénar, ou de grandes aiguilles même de régions la radioscopie sous deux directions perpendiculaires est impossible à pratiquer, comme dans Ja partie supéricure de la cuisse, par exemple.

Etienne HENRARD.

Dr Dovarre. Sur un cas de fracture isolée des apophyses transverses. (:lrchives d'électricité médicale, 25 mai 1911, 310.)

L’auteur cite le cas d'un soldat qui, à Ja suite d’un trauma- tisme grave de la colonne lombaire, fut trouvé, grâce à la radio- graphie, atteint de fracture des apophyses transverses gauches des première, deuxième et troisième lombaires gauches, d’arra- chement d'un fragment de la partie inférieure gauche du corps de la douzième dorsale, de fracture de la douzième côte près de son articulation postérieure.

Le tableau symptomatologique de l'affection avait fait dia- gnostiquer de l’hystéro-traumatisme et les rayons X ont permis de faire le diagnostic exact.

L'auteur insiste sur importance de l'examen radiographique dans tout traumatisme de la colonne vertébrale, examen que l’on devrait pratiquer spstématiquement, notamment dans tous les cas de lumbagos traumatiques persistants.

(1) Er. HENRARD. Recherche et extraction des corps étrangers opaques aux rayons X. Bruxelles. 1910,

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La radiographie immédiate et systématique de tout trauma- tisme devrait être pratiquée ` immédiate, car on observe fré- quemment des blessés cherchant à rattacher à un aceident du travail des lésions organiques souvent anciennes; systématique, car la radiographie seule permettra souvent une appréciation plus exacte de la nature et du pronostic de l'accident. La radio- graphie, en permettant d’assigner à ces troubles une origine non plus fonctionnelle, mais peut-étre organique, modifie non seulement le diagnostic, mais encore l’évaluation de la capacité ou de la diminution, temporaire ou permanente, de la facu‘té de travail.

Etienne HENRARD.

Dr A. FrimanpEav. Etude et diagnostic des sténoses de l’æso- phage par ia radioscople. (Archives d’éiectrivité médicale, 312, 25 juin 1911.)

Voici la façon de procéder de l’auteur : le malade, en position oblique, prend un cachet de 2 gratumes de sous-nitrate de bis- muth. L'arrêt du cachet de bismuth fixe sur ia situation de la sténose. Suivant le degré du rétrécissement, le cachet demeure ou file vers l’estomac, après s'être ramol!i. Si le rétrécissement est serré, il faut donner un lait bismuthé pour étudier la forme de dilatation œsophagienne et la perméabilité de la zone rétré- cie sous-jacente; si la sténose est lâche, administrer la pate bismuthée dont la progression est moins rapide. |

Huit observations détaillées et accompagnées de schémas très démonstratifs prouvent qu’il est extrémement facile de dée er une sténose même légère de l’œsophage; aidée de la clinique, la radioscopie se montre très souvent à la hauteur du diagnostic étiologique. Les dilatations consécutives aux sténoses cancé- reuses ont une forme bien classique (cupuliforme) qui im- pose tout de suite le vrai diagnostic. Les sténoses cicatricielles se compliquent de dilatation conique. Les sténoses spasmodi- ques transitoires sont précédées de dilatation rappelant les néo- plasiques, mais de forme moins ronde.

L’œsophagoscopie permet le diagnostic étiologique par la vue ou l’étude histologique d’un fragment malade; c'est un procédé thérapeutique puisqu’elle permet l'introduction de sondes sous le contrôle de la vue, et les applications de radium, mais c’est un procédé opératoire douloureux et à contre-indications nom- breuses.

RS 394 L'auteur trouve donc préférab'e de recourir, pour l'étude des sténoses, à la radioscopie et de pratiquer l'æsophagoscopie comme examen complémentaire dans les cas douteux.

Etienne HENRARD.

Ir Drssrz. Des rapports entre l’apparence radiographique du cal et sa solidité mécanique. (Archives d'électricité médicale, 25 février 1911, 304.)

L'auteur cite d’abord les opinions de différents médecins : transparence aux rayons X permettant de recoustituer une lésion à longue échéance, opacité complète, enfin opinion moyenne disant qu'il doit généralement y avoir opacité, mais que cependant on rencontre parfois des cals solides non opaques aux rayons X.

Une série d'expériences faites sur des poulets, lapins, et des observations cliniques que l’auteur relate, ?amenent aux cou- clusions suivantes :

Que, sur une bonne radiographie de membre fracturé, le cal est toujours visibie;

Il y a un rapport certain entre l'apparence radiographique du cal et sa solidité mécanique. Plus cette apparence tend à se rapprocher de la normale, plus grande est la solidité (ceci résulte des expériences) ; |

Les observations de cas cliniques sont la confirmation com- plete des expériences sur les animaux. Elles prouvent que, lors- que le cal n’est pas visible, la consolidation clinique peut bien être faite, mais le résultat fonctionnel est mauvais et son amé- horation marche parallèlement avec l'apparition d’un cal plus net ; |

[l est difficile de déterminer par la radiographie le moment exact un membre est suffisamment consolidé pour la pra. tique. Mais ce que l’on doit faire, c’est ne permettre aucun effort fonctionnel à un fracturé ne présentant aucune ébauche de cal et se montrer encore plus exigeant dans un cas médico- légal du travail, par exemple pour autoriser la reprise du tra- vail.

Nous ne pouvons souscrire à toutes conclusions de l’auteur; certes nous n'avons pas fait, comme lui, d’études spéciales sur ce sujet, mais certains cas nous reviennent à la mémoire qui infirment ses conclusions :

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Deux très bonnes radiographies de la jambe d’un adulte, prises six mois après l'accident (fractures des deux os de la jambe au tiers supérieur) ne décèlent pas le cal, alors que la consolidation est parfaite, que ie blessé marche sans douleur et monte à cheval journellement.

P'usieurs radiographies d’un avant-bras chez un enfant, qua- tre mois après l'accident, me font diagnostiquer une pseudar- throse du radius à l'union du tiers supérieur avec les deux tiers inférieurs. L'enfant accusant de la douleur et de l’impotence fonctionnelle, tous les traitements ayant échoué, on décide une réduction à ciel ouvert et l’on trouve une fracture consolidée!

Etienne HENRARD.

D' E. Srrprr. Ostéomes muitiples après un accident du tra- vali. Considérations pathogéniques. (Archives d'électricité médicale, 25 novembre 1910, 298.)

Les ostéomes, masses plus ou moins voiumineuses de tissu osseux, se développent à l’intérieur ou au contact des muscles, des ligaments et du tissu fibreux périarticulaire, le plus sou- vent à la suite de traumatisme. Ils s’observent surtout chez l’homme jeune de quinze à trente ans.

L'observation que publie l’auteur est intéressante moins par le grand nombre (plus de 10) des ostéomes de diverses dimen- siens trouvés chez le blessé, que par leur production chez un sujet âgé (cinquante et un ans), par leur forme et leur origine probable: les renseignements donnés par la radiographie per- mettent, en effet, d'établir des rapports divers entre les ostéomes et le tissu du squelette :

Observation : Le sinistré a eu les vêtements agrippés, au ni- veau du thorax, par l'axe d’une meule faisant 92 à 100 tours par minute. Entrainés, ses membres inférieurs vinrent frapper à chaque tour contre une poutre en fer située à la périphérie de la meule. Avant que celle-ci fut arrêtée, il s’écoula une minute au moins.

La radiographie faite quatorze mois après Paceident montre les lésions suivantes : En avant du fémur, au niveau du tiers moyen, une ombre assez intense, non homogène, avant la forme d’un os de seiche vu de profil; sa longueur est de 16 centimètres environ, sa largeur maxima, de 2 centimètres; elle est séparée de l’ombre du fémur par un espace de 0,75 cent. à 1,5 cent. Du

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deuxième quart inférieur part uue ombre oblique en haut et en arrière, d'une largeur de 2 centimètres environ, à limites nettes, qui, à sa partie antérieure, se confond avec la première ombre, et en arriére peut être suivie jusque derriere la cavité médul- laire, elle s’estompe.

Ces ombres, dont l’intensité égale celle des os, ne peuvent étre dues qu'à des formations osseuses ou calcaires; elles pré- sentent une structure aréolée avec des taches claires répondant à des cavités arrondies ou irrégulièrement al'ongées. (est un ostéome développé dans l’épaisseur du quadriceps fémoral, et vraisemblablement, d’après la direction de certains interstices musculaires visibles sur le cliché, dans l’interstice celluleux entre le crural et le droit antérieur.

Quatre centimètres sous le grand ostéome,il en existe un petit. Il appartient vraisemblablement au cul de sac crural de la synoviale du genou et n’a aucune relation avec le fémur.

(renou droit. Les surfaces articulaires sont, dans leur ensem- ble, peu modifiées. Au niveau de la ligne condylo-troch'éenne externe ou un peu en arrière, une zone d’ostéochondrite dissé- quante a isolé du condyle un petit éclat osseux à bords déjà arrondis. Des pointes osseuses et de petits ostéophytes situés à la limite des surfaces articulaires (rotule, tibia), indiquent l'existence d’un processus d’arthrite déformante. Le sommet du tubercule intercondylien externe est surmonié d’un petit ostéo- phyte dentelé. Le tissu osseux du rebord antérieur du plateau du tibia, s’jnsere la corne antérieure du fibro-cartilage in- terne, est raréfié, et ies limites en sont irrégulières et anfrac- tueuses. |

Une stalagmite osseuse, en forme de corne à concavité anté- rieure et à sommet supérieur, prend naissance sur le tibia, au niveau du deuxième quart interne. Elle vient se terminer au niveau de la face postérieure du condyle externe, dont la sépare un noyau osseux situé dans son prolongement. La structure est non homogène, on reconnaît la présence de travées osseuses à direction irrégulière. Les bords sont bien limités. Par sa posi- tion et sa direction, cette corne osseuse semble due à l’ossifica- tion du ligament poplité et du faisceau moyen du tendon du demi-membraneux, quoique leurs dimensions ne soient aucune- ment en rapport avec celles de i’ostéome.

Au niveau de la tubérosité interne du coucyle interne est une excroissance osseuse, a base adhérente à l’os, qui répond aux points d’insertion du ligament latéral interne,

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La face externe du condyle externe est creusée de cavités en face desquelles sont des particules osseuses libres.

De petites ombres sont observées à l’intérieur des masses mus- culaires externe et postérieure.

La téte du péroné, raréfiée, est surmontée (teudon du biceps) de deux ostéophytes, isolés, Ju volume et de la forme de noyaux de cerise.

Au-dessus de la rotule, dans le tendon du quadriceps, une petite zone opaque correspond à un osiéome tendineux en voie de formation; aucun contact avec la rotule.

Genou gauche. Lésions analogues mais non moins accusées.

Hypocondre gauche. Magma d'ombres osseuses et cartilagi- neuses calcifiées, dues à l’arrachement des huitième, neuvième et dixième cartiiages costaux.

L'auteur explique la production de ces ostéomes post-trauma- tiques aussi nombreux que variés comme origine et comme loca- lisation :

Les ostéomes tendineux, adhérents, par la théorie de l’en- semencement périostique (Orlow-Berger) ;

Le grand ostéome intra-musculo-aponévrotique du quadri- ceps fémoral droit, par une ossification du cal conjonctif em- bryonnaire d’une rupture musculaire;

Les ostéomes aponévrotiques, tendineux ou musculaires, libres, par la théorie de la myosite ossifiante (Virchow). (Les antécédents tuberculeux héréditaires personneis du blessé, la misère endurée durant son existence, son état dyscrasique géné- ral expliquent l’éveil de cette véritable diathèse ostéogénique à l'occasion du traumatisme et la production de ces véritables foyers de myosite ossifiante.)

Etienne HENRARD.

Patty. Le triangie radioscopique axHiaire de ia pneumonie. (Lyon médical, 38, 1911.)

Chez un jeune homme de 19 ans avec fièvre et toux, l’auscul- tation fit trouver, tout à fait en haut dans le creux de l’aiselle droite, un foyer de rales crépitants très fins, sans souffle. TI s'agissait d’une pneumonie abortive d'une durée de cing jours. = L'examen radioscopique fit voir dans la position oblique et le bras étant relevé, une ombre en forme de coin a base périphé- rique axillaire et à sommet dirigé vers le hile. On pouvait le comparer comme volume, à une petite poire.

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Ce triangle radioscopique a déjà été signalé chez Penfant par M. Weill et Mouriquaud dans la pneumonie infantile.

Cette ombre triangulaire serait due à l’extravasation sanguine et au bloc fibrineux de la pneumonie et sa forme ne peut s'ex- pliquer que par la disposition vasculaire : c’est le domaine d'une division de l’artère pulmonaire.

Dr BIExFAIT.

Radiotherapie

BaBINSKI, CHARPENTIER et DELHERM. Radiothérapie de la socia- tique. (Archives d'électricité médicale, 10 juin 1911, 311.)

Les auteurs font la relation de quatre cas de sciatique-névrite, qui, d’abord traités sans succès par les méthodes habituelles, ont définitivement guéri à la suite de quelques séances de radio- thérapie. Ils sont portés à croire qu'entre la disparition des symptômes et l'exposition de Ja région lombo-sacrée aux rayons À, il y a mieux qu’une coincidence: un rapport de cause a effet.

Etienne HENRARD.

F. Wouter. Expériences sur l’action des rayons Roentgen sur le sang de l’homme. (Zeitschrift fur medizinische Elektrolo- aie und Rentgenkunde, janvier 1909.)

Le sang des sujets en expérience fut recueilli immédiatement avant l’irradiation et dans la demi-heure qui la suivait. La du- rée de l’irradiation correspondait à celle de la prise d’une radio- graphie. Chez les six personnes témoins, Wohler constata une augmentation du nombre des leucocytes allant de 500 à 1,800 mais ne constata pas de modification du nombre des globules rouges ni de la quantité d’hémoglobine. Chez les malades, les résultats furent sensiblement les mêmes quel que fût la mala- die (bien entendu les maladies du sang mises à part), ces ré- sultats furent les suivants : augmentation du nombre des leuco- cytes plus accentuée que chez les témoins, allant de 0 à 5,400, légère augmentation du nombre des globules rouges, aucune modification dans la quantité d’hémoglobine. L’age et le sexe

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des malades ne paraissent avoir aucune influence sur ces résul- tats. Le fait marquant est done la production d'une leucocytose qui paraît être un phénomène général et constant, pour autant que le nombre des cas observés (44) autorise une conclusion de ce genre. Du sang fut en outre recueilli périodiquement pendant les vingt-quatre heures qui suivirent chacune des irradiations dont les résultats immédiats viennent d'être relates. Il fut ainsi constaté que la leucocytose croit chez les personnes bien por- tantes jusque cinq à huit heures apres lirradiation pour dimi- nuer ensuite graduellement et tomber à O apres 24 heures.

Chez les malades, le maximum de leurocytose est atteint 2 à 3 heures apres l'exposition aux rayons Ræntgen, ce qui dans la plupart des cas correspondait au moment de la digestion du re- pas principal, cette leucocytose équivalait à une augmentation du nombre des globules blanes allant jusque 4,600 en moyenne tandis que chez les personnes bien portantes elle ne dépassait pas 3,600. Les résultats de Wohler concordent avee ceux que Tatarsky a obtenus chez des animaux.

Wöhler étudie ensuite l’action des rayons Rœntgen sur le sang des personnes soumises à un traitement radiothérapique, c'est- à-dire l'action des rayons Roentgen administrés à doses répé- tées. Dans un cas de goitre parenchymateux, soumis à Faction des rayons A, il constate apres un mois de traitement au cours duquel six applications ont été pratiquées, que le nombre des leucocytes est tombé de 8,600 à 6,600 malgré une leucocytose nette survenue apres chaque séance, que les globules rouges ont augmenté en nombre et que la quantité d'hémoglobine a, elle aussi, subi une légère augmentation. Trois cas de tuberculose pulmonaire apres un traitement radiothérapique montrent éga- lement une augmentation du nombre des globules rouges et une diminution de celui des globules blancs. Idem dans un cas de carcinome des bronches traité par les rayons Ræntgen.

Apres dix séances, sans résultat thérapeutique, dans un cas de kéloïde chez un enfant de 5 ans, légere diminution du nom- bre des globules rouges aussi bien que des globules blanes. Dans un cas de tuberculose pulmonaire, pour lequel six irradiations ont été pratiquées en dix jours, légere augmentation du nombre des globules rouges et des globules blancs. I] en est de même dans un cas de tuberculose pharyngée. Enfin, Wöhler constata dans un cas de careinome de l'estomac soumis à cing irradiations en 17 jours, une augmentation du nombre des leucocytes et une petite diminution de celui des globules rouges.

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En général, on peut done dire qu'il se produit apres l'appli- cation répétée des rayons Roentgen une certaine diminution du nombre des leucocytes sans qu’on atteigne cependant des chit- fres anormaux, et en même temps une augmentation du nombre des globules rouges et de la quantité d'hémoglobiue. Jamais Wöhler ne constata existence d’une albuminurie consécutive à l'emploi des rayons Roentgen.

Katsin-Los.LEVER.

Hampson. La dose d’épilation (The epilation dose). (Arch. of the Rentgen Ray, 133, 1911.)

Actuellement l’épilation dans les hôpitaux coûte de l'argent et preud beaucoup de temps quoique le même tube puisse four- nir plus de mille doses, selon la méthode employée ordinaire- ment, c'est-à-dire en faisant passer pendant dix minutes un cou- rant de 1-2 milliamperes dans un tube, dont l’anticathode se trouve a 15 ctm de la peau.

On peut économiser beaucoup de temps et obtenir du même tube, un travail double en plaçant l'anticathode à une distance telle de la peau que celle-ci reçoive une dose double.

Le calcul de la distance se fait comme ceci : quand elle est de 15 ctm., comme c’est l’usage pour la méthode de Sabouraud, elle correspond à une énergie proportionnelle au carré de cette distance, soit 15 x 15 = 225.

La moitié de cette énergie est. 112.5, ce qui correspond ap- proximativement au carré de 10.6 ctm. ; toute chose égale d'al. leurs, l'énergie fournie par une anticathode placée à 10.6 est le double de celle fournie dans les mêmes conditions à 15 ctm. Par conséquent, le même résultat sera obtenu dans la moitié du temps, c’est-adire 5 minutes au lieu de 10 minutes.

Afin d'obtenir exactement cette distance sans retard, il faut employer un appareil protecteur contenant le tube Roentgen fixé à la distance voulue une fois pour toutes.

Dans ces conditions, on ne peut faire usage de la pastille Sa- bouraud, il convient d’adopter le système Bordier, c'est-à-dire (apposer la pastille à la surface de la peau. Afin de rendre le controle plus facile, l’auteur se sert d'un disque noir portant sur une circonférence 25 teintes correspondant au total à 5 do- ses, La pastille est placée sur un rayon mobile et peut être placée vis-à-vis de chaque pastille de façon à faciliter le comparaison.

L'examen ne se fait pas à la lumière du jour, mais bien à celle d'une lampe à incandescence et dans une obscurité relative, il se fait ainsi dans les meilleures conditions. ` `

AH

Ce système est très facile et très économique, en effet, la même pastille peut servir pour plusieurs doses. On peut aussi se servir d'une pastille qui a déja servi. Par mesure d'économie, on emploie des demi pastilles. Cette économie est tres désirable dans les hôpitaux d'enfants on en fait constamment des irra- diations,

Ir BIENFalIr.

Gibert Scorr. Notes sur un cas de radiodermite avec issue fatale (Note on a case of X ray dermatitis with a fatal ter- mination). (Archives of the Rantgen Ray, mai 1911.)

M. W..., entra dans le service de radiographie du London Hospital en 1899. A cette période on examinait à l'écran pen- dant plusieurs heures par jour sans encore songer à se protéger. M. W..., n’était pas de forte constitution, il avait même subi l'extirpation de ganglions malades à la région cervicale et il souffrait depuis des années de pyorrhée alvéolaire. Sa sœur était décédée d’un carcinome de l'utérus et sa mère d’un cancer du sein.

Peu de mois après son entrée, W..., présentait à l’évidence un commencement de dermatite aux mains. En 1900, cette affection étant surtout marquée à la base des ongles et spécialement au médius droit.

En 1904, la dernière phalange de ce doigt fut désarticulée. En février 1906, ce fut le tour de la deuxième phalange, elle fut amputée puis désarticulée en juin.

La guérison ne fut jamais entière, i] persista toujours un peu de suppuration. En juin 1910, le moignon gonfla et devint tres douloureux et on désarticula la troisième phalange.

L’examen microscopique montra à l'évidence un épithélioma qui s'était développé dans l'os, tandis que la peau était simple- ment atrophiée.

On dut extirper des ganglions axillaires ce qui n’empécha pas une récidive et bientôt, le Ier mars 1911, M. W..., mourut agé de 40 ans, non pas comme il le disait lui-même en martyr de la science, mais plutôt en victime, car il n’aurait pas pu pré- voir le danger auquel il s’exposait.

Dr BrExFAIT.

MARIE, CLTNET et Pavror. Radiothérapie du goitre exophtal- mique. (Société de neurologie de Paris, 1% juin 1911.)

Les auteurs ont traité depuis deux ans, sept cas de goitre exophtalmique par la radiothérapie. Ils attribuent les bons ré-

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sultats qu'ils ont obtenus à leur technique particulière. Elle consiste à employer les doses massives (séance d’une heure, 10 H et plus) répétées deux fois par semaine. Les rayons sont toujours filtrés avec quatre millimètres d'aluminium. Quand l'amélioration se marque, les séances sont espacées mais la dose reste la même.

Résultat : jamais de radiodermite, ni de télangiéctasie, seu- lement une pigmentation passagère des tégunrents durant six mois. Apres les deux ou trois premières séances, 1] y a aggrava- tion de tous les symptômes : augmentation du volume du cou pouvant atteindre 3 et + centimètres de circonférence et plus, augmentation de l'instabilité nerveuse, de l’insomnie, de la ta- chycardie, du tremblement.

Apres cette période d’aggravation, période de latence d’une durée de quinze jours à un mois en moyenne, puis amélioration.

Les symptômes disparaissent dans l’ordre suivant : amaigris- sement, inquiétude, insomnie, tachycardie, tremblement, exoph- talnne.

Done, employer de fortes doses répétées de rayons durs filtrés.

Dr BIENFAIT.

Bornirr. Radiothérapie des fibromyomes utérins. (Lyon médi- cal, 28, 1911.) -

Par le traitement radiothérapique les fibromateuses voient leurs hémorrhagies prendre fin, en même temps que leurs rè- gles, apres la deuxième ou la troisième série d'irradiations et leur fibrome diminuer progressivement pour arriver à n'être plus perceptible à travers la paroi abdominale.

Technique du Ir Bordier : Employer des rayons 11-12 B, les filtrer au travers de James d’aluminium de 0.5 à 3.5 millime- tres. Faire neuf irradiations en série par les deux régions laté- rules et par la ligne médiane. Les irradiations se font tous les deux à trois Jours.

Une pastille est collée sur la peau et recoit les rayons filtrés (la dose totale à donner est de 5 unités I).

Le premier Jour, traiter les deux faces latérales avec un filtre d'un millimètre en visant les ovaires. Le second jour repos. Le troisième jour, irradiation médiane aver: 2""5 de filtre et une dose de 1.5 à ? unités I. Le quatrième jour repos. Le cinquième jour, irradiation des deux côtés avec 1™™5 de filtre. Le sixième jour repos. Le septième jour, irradiation médiane avec 37", Le

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huitième jour repos. Le neuvième jour, irradiation des deux cô- tés avec filtre de 2", Le dixième jour repos. Le onzième jour irradiation médiane avec filtre de "79.

Après cette série la malade se repose trois semaines et on s'ar- range pour que ses règles aient lieu pendant ce temps-là. Il fait trois et même quatre séries semblables.

Dans le 34 du même journal, le Ip Barjon dit n'avoir pu employer cette technique parce que, contrairement à M. Bor- dier, 11 a eu des radiodermites.

Dr BIENFAIT.

E. R. Morrox. Etat actuei du traitement par ies rayons X et par ie radium dans les affections malignes (The present posi- tion of the X ray and radium treatment of malignant disea- ses). (Archiv. of the Ræntgen Ray, 135, 1911.)

Après quelques considérations sur la composition du spectre, l’auteur parle de la moindre résistance des tissus de nouvelle formation. Cette moindre résistance permet d’atteindre les cel- lules, néoformées au milieu des tissus sains, par les rayons X, le radium, l’ionisation.

Si les résultats de la radiothérapie ne sont pas meilleurs, c’est parce que ce procédé de traitement cst réservé aux tumeurs ino- pérables, c’est-à-dire aux tumeurs profondes; or, les rayons per- dent énormément de leur activité lorsqu’ils ont traversé un demi pouce de tissu. En ce cas on arrive à détruire un grand nombre de cellules néoplasiques, mais on n’atteint malheureusement pas celles qui sont dans la profondeur et qui provoquent. par leur développement la propagation de la tumeur.

D'autre part, 1l n’est pas inutile de remarquer que beaucoup d’inconnues nous échappent encore en ce qui concerne la vita- lité et la résistance des tumeurs : deux néoplasmes qui paraissent identiques peuvent être très différents. Le cas s’est présenté dans la pratique du Dr Morton. Il a soigné, par la radiothérapie, deux sarcomes qui, au point de vue clinique et au point de vue microscopique étaient véritablement identiques; ils furent trai- tés par le même appareil et suivant la même technique; or, chez l’un l’effet fut absolument favorable, il était guéri deux ans apres le traitement; actuellement, quatre ans après, il ne donne aucune mauvaise nouvelle. L’autre cas fut un vrai désastre, 11 s’aggrava rapidement et les métastases furent nombreuses. On

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peut citer des observations analogues relatives à des cancers et a des épithéliomas cutanés.

Les observations d'amélioration notable sont fréquentes, mais il est très rare d'observer un cas de guérison complète semblable à celui que nous venons de relater.

Voici une observation qui ne manque pas d'intérêt : une per- soune de 52 ans avait subi l’amputation du sein gauche pour un carcinome à développement rapide (vérifié à l’examen mi- croscopique). La récidive s'était manifestée immédiatement. Elle vint consulter le Dr Morton cing mois après l'opération. A ce moment la région était tuméfiée, proéminente au point que la tumeur était aussi forte que le sein droit normal. Il y avait de gros ganglions dans le creux de l’aiselle, la malade était émaciée, pale, faible et semblait devoir être emportée en quel- ques semaines. Estimant que les demi-mesures n’étaient pas de mise en l'occurence, le radiothérapeute n’employa pas de filtre et donna une série de doses massives. La tumeur et les ganglions disparurent totalement, mais la malade eut de la dermatite et même un petit ulcère. Le creux de l’aiselle avait été également irradié, il n’avait reçu qu’une dose moitié moindre de celle ap- pliquée au thorax.

La santé revint et en quatre mois la malade arriva à un état véritablement normal pouvant vaquer à tous les soins du mé- nage.

Environ un an plus tard, la malade revint porteuse d’une forte récidive à la région scapulaire; elle subit un traitement analogue au premier, mais mitigé par l’emploi du filtrage. Elle n'eut pas de dermatite, la tumeur ne disparut pas mais son dé- veloppement fut visiblement enrayé, et finalement le décès ar- riva apres trois ans et deux mois de survie à dater de la premiere radiothérapie.

Ce résultat est fort beau, quoiqu'il ne fût pas définitif. Pour- quoi la récidive scapulaire n’a-t-elle pas disparu comme la ré- cidive pectorale ? Peut-être cela est-il au filtrage.

La radiothérapie est très utile pour faire disparaître rapide- ment les petits nodules qui apparaissent souvent dans la cica- trice d'une ablation pour cancer ou dans son voisinage; elle rend également de grands services comme sédatif de la douleur.

Les tumeurs sont envoyées à la radiothérapie beaucoup trop tard, quand elles sont absolument inopérables ; à ce moment les ravons X n’ont plus qu’une action palliative.

La radiothérapie apres intervention chirurgicale ne garantit

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pas à coup sûr contre la récidive, cependant, elle a l'effet tres utile de diminuer le nombre de ces récidives. C’est pendant l'opération même alors que la peau est largement. ouverte et. ré- tractée et que le chirurgien a enlevé tout ce qu'il pouvait enle- ver, c'est alors qu'il serait surtout utile de faire de la radiothé- rapie pour atteindre les germes profonds inaccessibles à Vail et au doigt.

Il conviendrait de compléter cette irradiation par quelques séances ultérieures faites au travers du pansement et dans la suite, de faire tous les trois mois la première année, tous les six mois la seconde année, une série (irradiations préventives.

Quand au radium, il agit comme les rayons A avec l'incon- venient de n’atteindre que de petits territoires et l'avantage d’avoir une grande fixité dans la composition des rayons. Le radium donne aussi la facilité de pouvoir être introduit profon- dément dans les organes tels que l’æsophage ou le rectum et de pouvoir ainsi étre amené au contact direct de la partie à traiter.

D! BIENFAIT.

S. Lepre. La radiothérapie dans le traitement des tumeurs malignes (The roentgen treatment of malignant tumours). (Arch. of the Rentgen Ray, 135, 1911.)

On admet généralement que l’on peut opérer à coup sur les tumeurs malignes bien localisées alors qu'elles commencent à se développer; malheureusement, trop souvent il se produit une récidive dans la cicatrice ou dans les ganglions, de sorte one nous sommes fondés a dire que la maladie n’est pas locale mais « régionale » dòs le début. Même avant que l'on puisse aper- cevoir le début d'un noyau, il existe en puissance dans la circu- lation lymphatique et le voisinage de la tumeur primitive est déjà infecté. Les Ivmphatiques jouent un double rôle de pro- tection, 1ls opposent une résistance au développement morbide et de plus, ils localisent le mal et retardent ainsi la pénétration des semences.

Si cette idée est exacte, on doit considérer qu’il n'est pas sans danger dans les opérations précoces d’enlever au loin les lym- phatiques, parce qu'on enlève ainsi une barrière naturelle et que l’on facilite en même temps l'infection subséquente.

L'action des rayons est spécifique sur les cellules morbides: aussi au début, la radivthérapie a-t-elle excité un grand enthou-

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siasme. Aujourd'hui, il n’en est plus ainsi, de nombreux cas de brûlures de la peau et aggravation du mal, dus d’ailleurs a des fautes de technique sont venues refroidir cet enthousiasme.

L'histoire du traitement des cancers par les rayons A ressem- ble à celle du traitement de la syphilis par le mercure. La dé- couverte de Paracelse le rendit immédiatement célebre mais bientôt on prit les signes d'intoxication mercurielle pour des symptômes de syphilis et en conséquence, on se mit à donner des doses énormes, D'autre part encore, on prit les signes de sy- philis pour des phénomeues dus au mercure et on arriva à met- tre cet excellent médicament à l'index. Il fallut pres de deux siècles pour arriver à débrouiller la situation. En ce qui con- cerne les tumeurs et les rayons, il existe une confusion ana- logue.

En radiothérapie il faut considérer trois facteurs, la quantité. la qualité et la durée,

La quantité se mesure difficilement, les pastilles ne donnant qu'une détermination approximative; elles sont utiles parce qu'elles indiquent un maximum qu'il ne faut pas dépasser.

La meilleure façon de protéger la peau consiste à employer « des feux convergents ». Ainsi la dose est répartie sur une grande surface et est beaucoup moins nocive.

Actuellement il est de mode de filtrer les rayons; d'apres Le- duc, cette filtration ne doit être que très faible, sans quoi les rayons durs auxquels on a recours traversent tous les tissus sans être absorbés et par conséquent sans agir.

On abuse beaucoup du nombre de séances, on les répète à in- tervalles trop rapprochés; il ne faut pas perdre de vue que la réaction dure un total de 20 à 30 jours; il y 10 à 15 jours de réaction inflammatoire et 10 à 15 jours de réparation et de gué- rison.

Pour juger de l'effet d'une première séance, il faut laisser s écouler quinze jours. La seconde irradiation ne doit pas se faire avant ce laps de temps et la quantité doit être moindre qu'à la première fois, sans quoi l'action des rayons X devient cumula- tive.

La troisième irradiation doit étre faite trois ou quatre se- maines après la seconde. Les tumeurs malignes étant le symp- tome d'une action régionale, il est illogique de limiter l'irra- diation au siège même de la tumeur; l'usage d'un diaphragme ou d'un localisateur est donc contre indiqué. Cet usage ne se comprend que dans le traitement des tumeurs superficielles aux-

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quelles on peut donner des doses considérables, encore est-il bon d'irradier quelque peu les alentours.

Dans les cas l’on observe une amélioration réelle, le traite- ment radiothérapique peut être continué pendant des mois ou des années à raison d’une irradiation par mois.

En procédant de cette maniere, les résultats de la radiothéra- pie surpassent ceux donnés par la chirurgie. Si M. Leduc dé- clare qu'il a vu de nombreux cas de cancers choisis pour lope- ration par le chirurgien et d'autres considérés comme imopé- rables, envoyés à la radiothérapie, ces derniers ont donné une survie plus considérable allant jusqua six ans, alors que certains ‘as opérés dans les meilleures conditions n'avaient que six mois de survie. |

ll considère la méthode consistant a faire la radiographie apres l'opération comme la plus mauvaise: à son avis il faut irradier avant l'opération afin d'atteindre le néoplasme et l'af- faiblir. Pendant l'opération on ouvre forcément toutes les voies Ivmphatiques et par conséquent on favorise l’ensemencement des germes et l’irradiation consécutive ne donne pas de bons ré- sultats.

Dr BrEexFait.

Gurizeminor. Diffusion des rayons X dans l’organisme. Nature des rayons de Sagnac. (Billet. et Mém. de la Soc. de Radiol, méd. de Paris, mai 1911.)

Importance possible des faibles doses en physiologie. Ac- tion possible des rayons secondaires dans les régions contiguës au cône d'irradiation primaire.

On attribue généralement nne action excitante à une dose de rayons du moment qu’elle est notablement inférieure à la dose thérapeutique. Une région du corps nradiée reçoit, autour du cone partant de l’ampoule, une dose d'irradiation secondaire; celle-ci est plus considérable qu'on ne le pourrait croire et l'on sen rend compte aisément. si l’on considère qu’un rayonnement 7 d’une intensité de 12 à 15 M, mesurés au niveau de la peau émet dans une direction voisine de celle du rayonnement secon- daire qui, mesuré à 1 ou 2 cent., a une intensité de 1 M envi. ron.I] y a lieu de se demander si ces irradiations ont une action biologique et si elles ne différent des rayons X qu’en raison de la différence des doses. Recherchant les propriétés des rayons de Sagnac, l’auteur a été amené à considérer le rayonnement secon-

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daire non comme un rayonnement nouveau émis par la matière mais comme des ravons X diffusés. Dans ces conditions, 1l suf- fira done de connaître la loi d'absorption du faisceau primaire et le coefficient de diffusion propre aux composantes pour con- naitre les doses efficaces agissant sur les tissus à la périphérie et prévoir les effets profonds.

Définition des rayons de Sagnac. © Les corps irradiés par les rayons X émettent un rayonnement secondaire composé de radiations de même nature que les X et de rayons électrisés négativement, peu pénétrants, analogues aux rayons B du radium. La proportion des rayons § et des rayons négatifs varie suivant les substances. L'émission secon- daire des métaux lourds est plus riche en rayons cathodiques que celle des métaux légers ou des substances organiques. Ces rayons cathodiques ainsi produits disparaissent par filtration à travers une couche d'air de quelques centimetres et il ne reste plus que les rayons S proprement dits. En suite d'une expérience de Sa- gnac, on à l'habitude de considérer ces rayons S comme le pro- duit d’une transformation des rayons primaires par la matiere irradiée. Le haut degré de pénétration des rayons § par les lames épaisses de substances organiques a incité l’auteur à re- prendre la question.

Méthode expérimentale suivie pour l'étude des rayons S.

a) Méthode radiographique; l’analyseur employé est consti- tué par un tube à rayons X dans sa cupule de plomb situé au dessus de deux plaques de plomb l’une de 3 centimètres, l'au- tre inférieure de 2 mm 5 percées d’un orifice pour laisser passer les rayons X. Entre les deux plaques est la plaque ou le film photographique, face gélatine tournée vers la plaque inférieure : une couronne d'aluminium d'épaisseur variable entoure l'orifice de la plaque inférieure. A 7 centimetres de cette dernière plaque se trouve une feuille d'aluminium destinée à produire les rayons secondaires :

bD) Méthode fluoroscopique; elle utilise un dispositif à peu pres semblable mais muni en plus d’une chambre noire permet- tant Panalyse fluoroscopique des rayons avec et sans filtres.

Résultats. Première loi ; un faisceau A produit par un farsceau X très filtré et quasi-monochromatique a le même coef- ficient de pénétration que lui.

Deuxième loi : un faisceau N produit par un faisceau X tres filtré et quasi-monochromatique a une intensité définie, du côté

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de l'incidence, par une formule très simple dans laquelle figure un coefficient de pénétration commun à ces dent faisceaux.

Troisième loi : Le rendement en R. N. parait tre le meme pour les différents faisceaux X simples qui entrent dans la com- position du rayonnement X donnés par les tubes à vide.

Quatrième loi : Tout faisceau X tombant sur une lame diffu- sante très épaisse donne, à intensité initiale égale, des rayons S d'intensité égale.

Conclusions De ces expériences fondamentales, l’auteur conclut : que les rayons S émis par Paluminium frappé par un rayonnement A simple sont de même qualité que ce rayonne- ment primaire; leur intensité est fonction des doses absorbées par chaque couche traversée; les qualités données par chaque couche émergent à l'extérieur en suivant les lois de la transmis- sion du rayonnement primaire. Tous les rayonnements X sim- ples ont le même coefficient de diffusion; les faisceaux X com- posés donnent des R. S. dont la somme est calculable en tenant compte des composantes du faiseau primaire. Donc, rien ne nous autorise à regarder les ravons S comme une radiation différente des X primaires; tout, au contraire, porte à admettre l’hypo- thèse de la diffusion.

Contrairement done aux travaux antérieurs, l’étude de Guil- leminot nous représente Je rayonnement secondaire non plus comme une émission nouvelle, d'une nature propre et de carac- teres spéciaux, mais comme n'étant autre chose qu’une diffusion des rayons X, et dont les propriétés seraient. étroitement liées à celles de ce faisceau X incident.

Dr L. LEJEUNE.

Borpirr. Présentation de deux malades atteints d’épithéliomas guéris par une séance de radiothérapie. (Lyon Médical, 1911, 16.)

Le premier malade portait un épithélioma de la lèvre infé- rieure, opéré et récidive, de la grandeur d'un haricot et accom- pagné de ganglions sous-maxillaires. Il recut 15 unités I.

Deux mois après cette unique séance il était complètement cicatrisé et les ganglions avaient disparu.

La personne qui fait l’objet de la seconde observation est une dame porteuse d'un large épithélioma de l'angle interne de

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l'œil s'étendant aux deux paupières, au front et au nez jusqu'à la narine; le méme traitement l'a parfaitement guérie.

Dr BiexFrarr.

Jaguer et Javoras. Deux cas de talalgie blennorragique guéris par la radiothérapie. (Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. méd. de Paris, mars, 1911.)

ENEE d 4

Se basant sur les succes de la radiothérapie dans les névral-

eles faciales et intercostales, les crises gastriques et les douleurs

lancinantes du tabès, le tie douloureux, ete., les auteurs lont appliquée à la talaleie.

Le premier cas, à antécédents personnels très chargés, exa- miné aux rayons, montre une augmentation de l'épaisseur des parties molles à l'intersection du tendon d'Achille, dont les limites apparaissent nettement du côté sain, mais sont. masquées par une opacité diffuse du côté de l'insertion calcanéenne. En ce point cet os lui-même présente un certain degré d'hyperos- tose; des deux côtés existe une saillie osseuse tres développée. La radiographie montre donc bien la localisation précise du phénomene inflammatoire, cause de la douleur.

Quatre séances de rayons A filtrés au travers d’une lame d'alu- minium à la dose de + à 5 IF amènent la disparition de la dou- leur.

Le second cas, malade de 36 ans, blennorragique comme le pre- mier, syphilitique aussi, mais cette fois traité réguli¢remeni, ce qui ne l'empêche pas de voir apparaître, après neuf ans, une ostéite du maxillaire inférieur, souffre de talalgie depuis un an, avec douleur localisée à la face inférieure du calcanéum gau- che. Pas de renseignements radiographiques. Cinq séances de radiothérapie ont eu raison de la douleur.

Les auteurs font remarquer que la talalgie est surtout fré- quente apres la blennorragie, mais que d'autres affections, la goutte, le rhumatisme peuvent aussi la produire. Souvent, la radiographie révèle l'existence d'exostoses sous-calcanéennes ou rétro-calcanéennes. Mais ce serait une erreur d'attribuer la dou- leur à cette présence d’exostose: il est des cas l’on a rencon- tré Pexostose sans douleur: d'autres fois la douleur était bila- térale alors que l'exostose était seulement unilatérale. L’exostose semblerait donc relever du même processus qui détermine la douleur. Dans les blennorragies talalgiques, il y a augmentation

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du volume du calcanéum; cette hyperostose calcanéenne prend parfois l'aspect d'une véritable caleanéite ossifiante; le méca- nisme de cette inflammation ostéo-fibreuse s'éclaire par les no- tions d’embryologie, d'anatomie normale et d'anatomie com- parée. Ce serait commettre une erreur que d'attribuer la talalgie à une bursite sous ou sus-calcanéenne ou rétro-calcanéenne. La douleur se fait surtout sentir au point d'insertion au calcanéum et la région peut s’ossifier; mais cette ossification n'est pas nécessaire pour qu’il y ait douleur. La cause de celle-ci est en somme le plus souvent le rhumatisme ostéo-fibreux des tendons volumineux s’insérant au calcanéum, et dans certains cas ces tendons s’ossifient d’où l’exostose et l’hyperostose. Cependant, la talalgie existe en dehors de toute blennorragie.

Quant au traitement, les cas qui se présentent avec exostose sont justiciables de l’intervention chirurgicale; les cas sans exostose résistent à tous les traitements; il était donc indiqué d'essayer ici l’action analgésiante des rayons X, d'autant plus que l’on était en droit d'attendre aussi un résultat du fait de l’action des rayons sur les éléments en voie de multiplication.

Dr L. LEIEUNE.

Dr Cuinron (Brest). Contribution à une technique meliieure de la radiothérapie des épithéliomas cutanés. (Archives

d'électricité médicale, 25 mars 1911, 306.)

` 2 H H ° e Sur une centaine de cas, l’auteur n'a eu que cing échecs. Voici sa technique :

Première séance : 10 à 12 H, tube demi dur, sans filtre.

Deuxième séance. Trois semaines plus tard: 5 H dans les mêmes conditions, mais avec filtre de 2/10 d’aluminium.

Troisième séance ` Trois sema‘nes plus tard, si c’est encore nécessaire, 5 H dans les mômes conditions.

Après cette troisième séance, repos de six semaines.

Au bout de ce temps, trois cas peuvent se présenter :

Le malade est guéri: pour la dernière fois, 5 H sur la cicatrice ; |

Le malade est franchement amélioré : 10 IT comme pour la première fois;

Il n’y a aucune amélioration : chirurgie et ensuite quelques applications de rayons sur la cicatrice clirurgicace. |

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Les résultats signalés, photographies à l’appui, sont particu- lièrement intéressants et notamment le cas d'un épithélioma avant envahi toute la cavité orbitaire, qui guérit après appli- cation de 30 TH dans l'espace de quatre mois.

Etienne HEXRARD.

BERGONIÉ et SrÉDER. Sur quelques formes de réactions pré- coces après des irradiations de Röntgen. (Archives d'électri- cité médicale, 25 mars 1911, 306.)

Les auteurs classent les manifestations précoces superficielles sous trois groupes :

Les réactions précoces superficielies correspondent en par- tie à la préréaction classique ` les téguments de la zone irradiée se tuméfient legerement, deviennent, au bout de deux à trois heures, sees, rouges, souvent brülants, un peu sensibles et par- fois douloureux; apres huit à dix heures, des pellicules épider- miques apparaissent, la teinte rouge devient brune, les phéno- menes sensitifs cedent peu à peu, et .’évolution est terminée en un temps variable de cing à douze jours.

Parfois la réaction dépasse les limites de la zone irradiée et gagne toute la région voisine; le gouflement notamment s'étend assez loin.

Ces phénomènes apparaissent parfois seuls; assez souvent, ils s'accompagnent de réactions précoces profondes.

2 Par réactions précoces profondes, les auteurs entendent des troubles sensitifs paraissant localisés à certains territoires nerveux organes profonds (céphalalgie, sensations de brû- lures violentes, localisées à l’intérieur de la tête, névralgie), des troubles fonctionnels de glandes et d'organes internes (séche- resse extrême de la bouche, du nez et de la gorge, gonflement des glandes parotidiennes, gingivite avec gonflement et sensi- bilité des gencives, après des irradiations sur les joues, douleurs à la palpation des ovaires, coliques, guérison de constipation opiniatre, expulsion d'ascaris lombricoides, mictions difficiles, modifications des règles comme durée et comme date, apres irra- diations pour fibromes utérins.

3 Réactions précoces générales : fatigue générale, des fris- sons, de Pabattement, de la fièvre.

Les auteurs n'expliquent pas le mécanisme de cette action précoce et si variable des radiations de Röntgen; ils ne veulent

M3

pas ajouter d’hypothéses nouvelles à celles déjà émises et se bornent à signaler les diverses réactions précoces qu’ils ont observées, espérant attirer l’attention des radiothérapeutes afin que ceux-ci les signalent et les étudient.

Peut-être, connaissant mieux le mécanisme de la production de ces réactions, et par cela même, l’action des rayons de Rônt- gen sur l’organisme, pourra-t-on encore accroître leur emploi thérapeutique.

Etienne HENRARD.

D” Beror et J. Govis. Traitements physiques de l’acné chéloi- dienne de la nuque. (Archives d'électricité médicale, 25 jan- vier 1911, 302.)

Conclusions. L’acné chéloidienne de la nuque est une affec- tion très rebelle contre laquelle ont échoué toutes les thérapeu- tiques médicales.

La radiothérapie constitue le traitement de choix. Elle déter- mine la chute des poils, puis la lente régression des tumeurs. Dans le cas de tumeurs peu volumineuses et relativement récentes, l’ablation suivie d’irradiations a donné très rapide- ment aux auteurs d’exce:lents résultats (méthode mixte).

La radiumthérapie parait devoir céder le pas a la radiothé- rapie. Elle pourra améliorer certains malades arrivés au stade terminal de leur traitement, et chez lesquels Jes rayons X parais- sent ne plus agir utilement.

Enfin il ne faut pas négliger le traitement général, associé à la radiothérapie; il modifie très heureusement le terrain et favorise ainsi une plus prompte guérison.

Etienne HENRARD.

Dr Donnrg Les effets de la teinte IV de mon chromoradio- mètre dans ie traitement des épithéliomas de la face. (€ Arch:i- ves d'électricité médicale, 10 décembre 1910, 299.)

L'auteur rapporte plusieurs cas d’épithélioma guéris par une seule application de radiothérapie (teinte IV de son chromo- radiomètre). Les résultats obtenus sont remarquables et inté- ressants à cause des traitements antérieurs subis par les ma- lades, traitements qui n’avaient amené aucun résultat. L’au- teur cite notamment le cas d’une personne soignée antérieure-

M4 ment par la radiothérapie; elle avait été soumise à quatorze applications de rayons X, sans résultats : une seule séance de la teinte IV la guérit. Voilà un bel exemple des différences observées dans les résultats thérapeutiques suivant la technique.

(Voir pour la technique Archives d'électricité médicale, 10 juin 1910.)

Etienne HENRARD.

Dr H. Bornier (Lyon). Remarques sur le traitement radiothé- rapique des fibromes utérins. (Archives d'électricité médi- cale, 10 janvier 1911, 301.)

Les cas les plus favorables sont les fibromes jeunes (trois à cinq ans, par exemple). En second lieu, les fibromes saignant beaucoup ou donnant lieu a de très fortes métrorragies. Dans ces catégories, les résultats heureux du traitement radiothéra- pique peuvent étre affirmés d’avance.

Les cas les moins favorables sont les fibromes vieux, ayant quinze ou vingt ans d’existence. On observe cependant, sous l’influence du traitement radiothérapique, une diminution du volume du fibrome. Quant aux pertes des malades de cette caté- gorie, elles peuvent disparaître complètement; il faut pour cela que la face antérieure des ovaires, la seule intéressante pour la radiothérapie à cause de ses follicules de Graaf, soit accessible aux rayons X. Un heureux effet du traitement radiothérapique à doses très fortes, c’est la disparition des phénomènes doulou- reux accusés par les ma'ades, soit spontanément, soit pendant la palpation bimanuelle.

L'importance de la technique de l’auteur (voir Archives d'électricité médicale, 10 juin 1910) est considérable dans ce traitement.

Cette technique doit ses succès à trois facteurs :

La filtration du faisceau avec des lames d’épaisseurs varia- bles et convenablement choisies;

La mesure, sous le filtre, de la dose de rayons ayant traversé la lame filtrante;

La qualité des rayons émis par l’ampoule et dont le degré radiochromométrique atteint le 12 B.

Etienne HENRARD.

415

Radium

STRASBURGER. Le traitement par émanation de radium (Ueber Behandlung mit Radiumemanation). (Munch. med. Woch, 15, 1911.)

L'auteur relate d’abord les bons résultats qu’il a obtenus de- puis deux ans par cette méthode dans plusieurs cas de rhuma- tisme qui avaient résisté à de nombreux traitements antérieurs. lI admet que, contrairement à l'opinion de Lowenthal, l’éma- nation de radium peut être observée par la peau. Partant de ce principe, il recommande dans les affections rhumatismales loca- lisées, d’appliquer loco dolenti des compresses d’eau radioactive. Quand l'affection est généralisée, il faut avoir recours à la cure de boisson ou d’inhalation.

Il résulterait des mensurations et des expériences de l’auteur que le traitement par boisson serait bien supérieur à celui par inhalation.

Ir De NoBELe.

Mésothorium

DEANE BurcHer. Un rivai du radium (A rival of radium). (Ar- chives of the Roentgen Ray, 127.)

I] résulte d’une importante communication du prof. Ruther- ford à la Rventgen Society que dans un temps peu éloigné le radium pourra étre remplacé dans une grande mesure par le thorium. Le mesothorium est la substance la plus radioactive du groupe du thorium; déjà maintenant on peut s’en procurer des échantillons qui, a égalité de prix, ont plus de puissance que les sels radiferes. Il possède aussi la propriété précieuse d’aug- menter de puissance pendant une série d’années.

Le mésothorium a été isolé récemment par Hahn des résidus obtenus par l’extraction du thorium de la thorianite.

Il émet des rayons pénétrants a et y dont la quantité tombe de moitié en cinq ans et demi.

Au début, il n’émet pas de rayon a, mais il en émet au bout de quelques années en se transformant en thorium X et en tho-

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rium émaralion. Sa richesse augmente alors vendant trois ans et demi, jusqu'à devenir une fois et demi ce qu’elle était au début. Après dix ans, cette activité reste supérieure à ce qu’elle était à son origine. j

Chaque année on extrait 700 tonnes de thorium commercial de la monazite, aussi n’est-il pas téméraire d’espérer que nous arriverons à avoir du mesothorium à un prix raisonnable.

Au point de vue médical le mésothorium est absolument com- parable au radium; ses rayons B ont la même pénétration et ses rayons y paraissent être plus pénétrants que les rayons y du radium. L’émanation paraît être plus active et mieux se prêter au traitement des affections de l'appareil respiratoire.

Le professeur Rutherford a terminé par une démonstration. Il avait du radium dans un tube de verre capillaire très fin; en approchant l'extrémité ouverte de ce tube d’un écran fluorescent, on voyait celui-ci s’éclairer sur une étendue de deux à trois cen- timètres carrés la l’émanation arrivait au contact de l'écran. N’y a-t-il pas la les prémisses d’une méthode de traitement pour les fistules ?

D" BIENFAIT.

Technique

Marie et Escaxpe (Toulouse). Importance des repères en radiographie stéréoscopique. (Archives d'électricité médicale, 25 mars 1911, 306.)

Les auteurs se servent de repères dans deux buts différents : Pour aider et faciliter la reconstitution stéréoscopique; 2 Pour faire des mesures en stéréométrie.

Les repères employés doivent être de forme irrégulière et plus ou moins opaques aux rayons X (aluminium, zinc, cuivre recuit, plomb, platine), suivant l'épaisseur de la région à radio- graphier. Quand l’objet est d'épaisseur variable (radiographie (ensemble de la tête et du cou), on doit employer des repères

faits de métaux différents dont l’opacité soit en rapport avec l’épaisseur.

Etienne HENRARD.

417

D' Th. Nocrer. Les derniers progrès de la radiographie rapide. (Archives d'électricité médicale, 25 juillet 1910, 200.)

L'auteur pose d’abord les principes de la radiographie instan- tanee :

En radiographie instantanée, comme en radiographie rapide, la qualité des rayons est préférable à leur quantité;

Ni l’on fait croître l'intensité dans une ampoule en aug- mentant le nombre d'interruptions au primaire, on augmente la quantité de rayons émis et la chaleur dégagée sur l’anticathode, mais on ne modifie pas le degré radiochromométrique du fais- ceau émis;

Il existe, pour chaque ampoule, une tension limite au- dessous de laquelle les rayons X ne peuvent étre produits;

Les courants de trop forte intensité métal'isent l’am poule fondent l’anticathode dès qu’ils sont un peu prolongés.

L'auteur décrit ensuite les différents appareils construits pour la radiographie instantanée et ceux pour la radiographie rapide; il indique les essais qu’il a pratiqués avec différents modèles d’ampoule, cite les méthodes auxiliaires : augmentation de la sensibilité des plaques photographiques, écrans renforçateurs, et signale les résultats que différents auteurs et lui-même ont obtenus.

L'auteur a parfaitement mis au point l’étude de la radio- graphie rapide et tous les radiographes liront avec intérêt ce travail très complet et très impartial.

Etienne HENRARD.

Frrepricu Jaxcs. La nouvelle machine « Idéale » pour l’excita- tion des tubes Roentgen (Die neue Ideal-Maschine zum Be- triebe von Rôntgenrôhre). (Zeitschrift fur medizinische Elektrologie und Réntgenkunde, janvier 1909.)

On connaît le renverseur de Koch transformant en vagues positives les vagues négatives du courant sinusoïdal, celui-ci ne se compose plus de la sorte que de vagues positives. Grœædel a utilisé ce principe et a fait construire chez Reiniger Gebbert et Schall, une installation pour production de Rayons Roentgen comprenant un transformateur de courant continu en courant sinusoidal, un modificateur de potentiel portant sous haute ten- sion ce courant sinusoidal et enfin un redresseur de courant qui renverse le sens des ondes négatives du courant et les rend posi-

AIS

tives. Une table mobile porte toutes les manettes et clefs de com- mande de cet appareil.

Une telle installation, très aisément maniable, convient pour produire des rayons Reentgen avec toutes les gammes d’inten- sité désirables, depuis les plus mous et les moins nombreux jus- qu'aux plus durs et aux plus abondants. Elle répond ainsi à tous les desiderata de la radiologie : pose, instantané, thérapie.

KAISIN-LOSLEVER.

G. Werner. Un nouvel appareil de mesure pour la technique radiologique (Fin neues Messgerät fur die Réntgentechnik). (Zeitschrift fur medizinische Elektrologie und Röntgen- kunde, janvier 1909.)

Les milliampèremètres intercalés dans le courant qui entre dans le tube de Roentgen ne renseignent pas sur la valeur quan- titative de ce courant mais bien sur la différence entre le courant d’ouverture et le courant de fermeture. D’autre part, les mil- liampéremétres dits électromagnétiques renseignent sur la quan- tité totale du courant qui passe, quelle ique soit sa direction : donc, les courants de fermeture et d’ouverture additionnent leurs effets pour déplacer l’aiguille indicatrice. Werner a eu l’idée de combiner l’emploi de ces deux espèces de milliampèremètres qu’il place en série dans le circuit de l’induit. Par la comparaison de leurs indications, on peut se rendre compte de la quantité to- tale d'électricité qui passe à travers le tube et du rapport qui existe entre le courant d’ouverture et le courant de fermeture, les indications des deux milliampèremètres concordent; ces in- dications divergent au contraire pour des tubes mous laissant passer dans le courant de fermeture en plus ou moins grande quantité. On peut se procurer les deux milliampèremetres com- binés chez Hartmann et Braun, à Francfort.

KaIsiIn-LOSLEVER.

FERGUSON Lemon. Localisation d’une balie dans le cerveau (Lo- calisation of a bullet in the Brain). (Arch. of the Jentgen Ray, 133, 1911.)

L’auteur a employé la méthode de Fox de Melbourne pour fixer la situation d’une balle dans le cerveau.

Cette méthode consiste à entourer la tête d’une bande métalli- que horizontale passant transversalement sur le front comme

419

un équateur. Deux bandes partent de celle-ci comme des demi méridiens, l’une transversale d’une oreille à l’autre, l’autre fron- to-occipitale.

On fait alors deux radiographies dans deux directions per- pendiculaires et on se rend facilement compte ainsi de la situa- tion exacte du corps étranger.

IF Bienrair.

Livres

H. Gocart. La bibliographie radiologique (Die Roentgen-litte- ratur). (Enke Stuttgart, 1911, 15 f.)

Ce gros volume de près de 400 pages, grand in-8°, donne la bibliographie de toutes les publications radiologiques du monde entier. Le radiologiste le plus documenté et le plus averti trou- verait à grand’peine quelque travail qui ne fût point mentionné dans ce recueil.

C’est dire quelle somme de travail l’auteur s’est imposée au jour le jour; travail inoui, travail de Bénédictin !

Dorénavant nous disposons donc d’un immense index biblio- graphique qui nous permettra de remonter en quelques instants & la source que nous voulons consulter.

En acquérant ce bon livre, nous nous éviterons quantité de recherches aussi fastidieuses que longues et nous économiserons du temps que nous pourrons employer plus utilement par ail- leurs. |

Nous croyons être l’interprête de tous les praticiens en pré- sentant au professeur Gocht, nos meilleurs remerciements et en souhaitant qu’il veuille bien continuer cette œuvre aussi absor- bante qu’utile.

J. KLYNENS.

H. Gocut. Manuel de Roentgenologie (Handbuch der Roent-

gen-Lehre.) édition avec 233 figures dans le texte. (Enke Stuttgart, 1911.)

L’excellent manuel de Gocht, qui a guidé les premiers pas de la plupart d’entre nous dans la carriére radiologique, est arrivé aujourd’hui à sa troisième édition; l’auteur, qui est un des radiographes les plus avertis, a su maintenir son ouvrage à la hauteur des immenses progrès réalisés.

£20

La seconde édition comptait un peu plus de 300 pages; l’édi- tion présente en compte au-delà de 500; en outre l'index biblio- graphique a disparu de cette édition pour constituer un gros vo- lume à part dont nous venons de rendre compte.

Nous ne chercherons pas à signaler toutes les modifications et toutes les additions que l’auteur apporte d'une facon si con- sclencieuse et si judicieuse à la nouvelle édition de son œuvre; nous nous contenterons de recommander aussi simplement que chaleureusement ce livre à l’attention de tous les radiographes quels qu’ils soient, nouveaux et anciens, expérimentés et inex- périmentés; tous y trouveront une source incomparable d'infor- mations sur tous les domaines radiologiques.

Peut-on faire meilleur éloge d’un livre? eh bien, cet éloge, le professeur Gocht le mérite; ce livre doit trouver une place en vue dans la bibliothèque de tout radiographe.

J. KLYNENS.

Er. ITExRARD. La recherche et I’extraction des corps étrangers opaques aux rayons X. (Bruxelles, 1910.)

Ce petit recueil n’a pas la prétention d’exposer des méthodes nouvelles; son but est de condenser en quelques pages Jes notions nécessaires pour mener à bien le diagnostic et l’extraction des corps étrangers.

L'auteur combat, avec conviction et non «ans excellentes ral- sons, l'extraction des corps étrangers de œsophage au moyen du panier de de Graefe, méthode aussi dangereuse que répan- due; cette méthode doit faire place à l’extraction sous l'écran radioscopique.

Pour le diagnostic et l’extraction des corps étrangers intro- duits dans les tissus, l’auteur préconise la radiographie sté- réoscopiques avec repères et le procédé géométrique, le plus an- cien en date et le plus simple. I] faut abandonner les méthodes nécessitant des appareils coûteux et des calculs compliqués.

Ce petit livre, écrit d’une plume alerte et nerveuse, captive l'attention des les premières pages et fait comprendre sans fa- tigue, tout en jouant semble-t-il, toutes ces choses qui paraissent si rébarbatives à la plupart des praticiens.

Livre modeste dans ses allures, livre excellent. à tous les points de vue, livre à recommander aux praticiens comme aux radio- graphes; chacun y trouvera grand profit.

J. KLYNENS,

SYNOSTOSE HUMERO-CUBITALE EXTRA ARTICULAIRE

par le D" S. LAUREYS

`

Le nom seul de la communicatton me semble suffisamment descriptif pour me dispenser d’une longue dissertation. Il s’agit d’une soudure entre l’humérus >t le cubitus chez un jeune gar- çon d’une dizaine d'années. Cette soudure a lieu par un pont d’os éburné qui, prenant naïissarce à la face antérieure de l’hu- mérus sur une étendue d’environ 5 centimètres et à 2 centime- tres au-dessus de l’interligne articulaire, passe de au-devant de l’articulation huméro-cwbitale et de l’apophyse coronoïde du cubitus, pour s’insérer immédiatement derrière le bec de l’apo- physe coronoïde à la face antérieure du cubitus sur une étendue d’environ trois centimètres. La corticale de l’extrémité proxi- male du cubitus est à peu près doublée d’épaisseur sur une éten- due de 8 centimètres, Le pont osseux lui-même a environ un doigt d'épaisseur. L’article semble intact.

Cette déformation, contrairement à ce que vous pourriez croire, n’est pas congénitale, mais acquise. J’ai même assisté à son dé- veloppement en ce sens que (at radiographié le sujet au moment cette lésion ne se présentait qu’à l’état d’ébauche sous forme de masses à contours vagues occupant à peu près le même siége que la lésion actuelle. Malheureusement, ce.cliché « été abimé. En somme, ce n’est qu’un ostéome ayant évolué d’une façon un peu particulière. Ce qu’il y a d’intéressant dans le cas, c’est la facon dont l’ostéome est survenu. Voici brièvement l’histoire du sujet :

Il y a quelques mois, un confrère de Turnhout adressait au Dr Torfs, d'Anvers, un jeune garçon présentant une contracture du biceps brachial et du deltoïde droit, à tel point que le bras

mi LOS

était fortement serré contre le corps et le coude fléchi à angle droit. Pour remédier à cet état, le D" Torfs allongea la portion antérieure du deltoïde par plusieurs petites entailles dans le bord antérieur du muscle. Il fit aussi l'allongement du tendon radial du biceps en le sectionnant par une incision en forme de Z et en suturant bout à bout les parties extrêmes du tendon ainsi sectionne. I] obtint ainsi sans aucune difficulté l’extension com- plete du coude et la mobilité parfaite du bras. Après l’inter- vention, le coude fut immobilisé pendant quinze jours dans des attelles en carton. Après cela, il fut procédé par le médecin de Turnhout, à des exercices consistant en des mouvements passifs et actifs. Trois semaines après l’opération, le patient faisait parfaitement tous les mouvements actifs.

Cinq semaines plus tard, soit environ deux mois après l’opé- ration, 1l se produisit un gonflement que le confrère de Turnhout

crut devoir attribuer à des manœuvres un peu trop vives : il

arréta alors les exercices pendant une huitaine de jours et fit appliquer des compresses. Quelque temps plus tard, l’enfant en

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courant est tombé sur son bras malade. A la suite de cette chute, il accusait une douleur assez vive vers le milieu de l’avant-bras, faisant songer une fracture. Quelques semaines après, il est venu se présenter chez le Dr Torfs parce que son bras devenait de plus en plus raide. Le Dr Torfs constate une ankylose à peu près complète du coude avec présence d’une masse résistante vers le milieu du cubitus, donnant la sensation d’un cal. C’est alors qu’il me l’adresse pour l’examiner aux rayons X. La ra- diographie montre une fracture du cubitus avec cal assez volu- mineux, mais démontre en même temps au-devant de l’articu- lation du coude et de la partie inférieure de l’humérus, la pré- sence de masses ayant le même aspect que le cal. Je porte le diagnostic de fracture consolidée du cubitus avec ostéome pré- cubital et je le mets en garde contre une intervention trop ha- tive. Quelques mois après l’enfant revient, et la radiographie montre la lésion telle que je viens de la décrire. On a procédé depuis à l’enlèvement de l’ostéome et jusqu'ici le résultat sem- ble parfait.

L'intérêt du cas, à côté de la curiosité anatomique, git dans le fait de voir des ostéomes se produire comme suite du trauma- tisme minimal d’exercices de mobilisation d’un coude en somme peu ou pas ankylosé. Faut-il incriminer la faiblesse du biceps qui, ayant subi l’allongement, permettait peut être une exten- sion trop brusque, injurieuse pour l’intégrité du brachial anté- rieur, muscle qui a probablement donné naissance à l’ostéome en arrachant des parcelles du périoste auquel il s’insérait ? C’est pos- sible. Je laisse à la sagacité de mes lecteurs l’explication de

l'énigme.

PRINCIPES DE MENSURATION DE LA RADIOACTIVITÉ DU RADIUM

par les D" J. De Noses et F.-L. KoxLrAuscH

Quand on veut appliquer un agent physique a la thérapeu- tique, une des premières conditions c’est de le mesurer, de le doser. Il est, en effet, aussi peu rationel de faire une application électrique ou calorifique sans mesurer le courant ou la tempé- rature que d’administrer de la morphine ou tout autre médica- ment énergique sans le peser.

Cependant, combien n’y a-t-il pas de soi-disant physiothéra- peutes qui se servent des agents puissants mis à leur disposition sans se donner la peine de les doser ?

Si ce fait se présente souvent pour les applications d’électri- cité, ou de chaleur, il est presque de règle pour ce qui concerne l'emploi des sels de radium et de leur émanation. C’est que les méthodes de mensuration de ces substances sont très délicates et ne sont guère sorties jusqu’à présent des laboratoires spéciaux l’on étudie les phénomènes de radioactivité. Il importe ce- pendant pour le clinicien de posséder un instrument simple, fa- cilement maniable, ne donnant peut être pas une précision abso- lue mais une approximation suffisante pour les usages théra- peutiques.

Ces motifs nous ont engagés à étudier les différentes méthodes de mensuration de la radioactivité décrites dans les publications spéciales, d’en résumer ici les principes et de faire connaître un appareil commode qui semble répondre à la plupart des deside- rata de la pratique médicale.

Au préalable, nous nous permettrons de rappeler quelques- unes des propriétés des corps radioactifs, propriétés que nous

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avons décrites dans un travail antérieur qui a paru dans ce journal (Application de l’émanation de radium à la thérapeu- tique, Journal de Radiologie, fascicule 19, février 1910).

Les sels de radium en émettant leurs différentes radiations se détruisent et, suivant le mot de Rutherford, se désintègrent pour donner lieu à une série de substances nouvelles dont la pre- mière serait l'émanation. Celle-ci, qui est un véritable gaz, ayant une composition atomique différente de celle du radium et ne fournissant que des rayons a se détruit bientôt à son tour pour donner lieu à des atomes nouveaux qui se déposent sur les surfaces voisines auxquelles ils communiquent la radioactivité induite. Ce sont des corps solides qui ne sont solubles que dans les acides énergiques et adhèrent fortement sur Se parois des récipients qui les contiennent.

Parmi les substances nouvelles ainsi obtenues par la désinté- gration de l’émanation, il faut citer le radium A. B. C. D. E. et F, toutes subtances d’une durée de vie variable.

Tandis que la période de demi-valeur, c’est-à-dire la moitié de la durée de la vie est de 3,8 jours pour l’émanation, elle est successivement pour les autres corps de 3 minutes, 21 minutes, 28 minutes, 40 ans, etc.

En se décomposant, l’émanation de radium ne fournit que des rayons a de même le radium A et F; ce n’est que le radium C qui donne des rayons a, B, y et le radium E des rayons B et y tan- dis qu’on ne connaît pas les rayons émis par le radium B et D. Cependant, d’après Rutherford, il n’est pas improbable que ces derniers corps émettent aussi des rayons en se décomposant. ce seraient des rayons a et B mous.

Le tableau suivant donne la série des transformations du ra. dium avec l’indication de la durée de la période de transforma- tion et les rayons émis :

Radium, période de demi-valeur, 1,760 années, rayons a (1).

(1) Dans les préparations de Radium, les rayons 8 et y n'apparaissent qu'après plusieurs semaines par suite dts produits de désintégration notamment le Radium C qui restent inclus dans la plaque.

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Emanation, période de demi-valeur, 3,8 jours, rayons a. Radium A, période de demi-valeur, 3 minutes, rayons a. Radium B, période de demi-valeur, 21 minutes, rayons ? Radium C, période de demi-valeur, 28 minutes, rayons a. BB. y. Radium D, période de demi-valeur, 40 ans, rayons ? Radium E, période de demi-valeur 6 jours, rayons B. +. Radium I`, période de demi-valeur, 143 jours, rayons a. _

Ces chiffres représentent la moitié de la durée de la vie de ces substances. Théoriquement, cette vie serait indéfinie puisque la durée varie suivant une loi exponentielle, mais en pratique ces chiffres suffisent.

Depuis Rutherford et Soddy, nous savons que les produits de transformation des corps radioactifs sont dûs à une destruction continuelle des atomes de ces substances qui se reconstituent pour former des corps nouveaux.

Chaque atome peut être considéré comme une réunion d’ions par conséquent, suivant la théorie de Rutherford, l’atome de radium se réduirait en ses ions lesquels se grouperaient d’une nouvelle manière et produiraient ainsi un autre atome d’une substance chimique nouvelle.

Quand une molécule, qui est constituée par une réunion d'atomes, se détruit, comme cela a lieu dans les réactions chi- miques, il se produit un dégagement d’énergie se manifestant par une élévation ou un abaissement de température; de même, quand l’atcme, qui est une réunion d’ions, se détruit, le déga- gement d’énergie se manifeste sous forme d’un rayonnement électrique. De telle sorte que si l’on mesure au moyen de la chaleur émise ou absorbée l’intensité d’une réaction chimique, on peut mesurer au moyen du rayonnement électrique l’intensité de la destruction atomique d’une substance radioactive. Mais pour que cette mesure soit exacte, il faut mesurer le rayonne- ment maximum émis par cette substance et ce rayonnement n’est obtenu que quand il y a ce qu’on appelle équilibre radioac- tif, c’est-à-dire qu’à chaque instant il se détruit de ce corps, une quantité égale à celle qui est produite au même instant.

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Pour bien faire comprendre ce phénomène, supposons par exemple, une quantité déterminée de radium qui, en se détrui- sant, dégage par unité de temps toujours la même quantité d’émanation; il en résulte que la proportion d’émanation va aller en augmentant avec le temps, mais cette émanation se dé- truit bientôt à son tour pour produire le radium A. B. C., ete., et il arrivera un moment la quantité d’émanation dégagée du radium sera égale à celle qui se détruit. On dit alors qu’il y a équilibre de radioactivité entre le radium et l’émanation de radium et l’on mesure ainsi la plus grande quantité d’émana- tion que l’échantillon de radium considéré peut fournir.

On pourrait mesurer la radioactivité par les phénomènes pho- tographiques, chimiques ou de phosphorescence provoqués par les sels radioactifs, mais ces procédés ne sont pas assez précis pour pouvoir étre utilisés pratiquement.La plupart des méthodes de mesure des substances radioactives sont basées sur les effets d’ionisation des gaz provoqués par ces substances.

Appareils de mesure basés sur l’ionisation

Chaque appareil de mesure destiné à évaluer les phénomènes radioactifs se compose de deux parties à savoir : l’appareil de mensuration proprement dit et la chambre d’iontisation.

L'appareil de mensuration proprement dit est généralement constitué par un électroscope ou un électromètre.

L’électroscope habituellement employé est du type à feuille d’or ou d’aluminium. Cet appareil est basé sur le phénomène électrique en vertu duquel les corps chargés d’électricité de nom contraire s’attirent et ceux chargés d’électricité de même nom se repoussent.

L'électromètre le plus utilisé pour les mesures de radioacti- vité est l’électromètre à quadrants; on se sert aussi de l’électro- mètre à binants, à feuille d’or ou à fils; mais tous ces appareils sont très délicats, assez difficiles à manier et d’un prix relative-

ment élevé. Par conséquent, le seul appareil pratique pour les

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usages médicaux est l’électroscope. Il en existe différents mo- deles, à savoir :

L'électroscope de Schmidt qui se compose d'une feuille d'or suspendue à un isolant de soufre ou d’ambroide.

L’électroscope de Geitel et Elster, qui renferme deux lames d'aluminium. Cet appareil, bien qu'il ne fournisse que des me- sures approximatives, nous semble le plus approprié aux emplois médicaux à cause de sa simplicité et de la facilité de son trans- port.

L’électroscope de Wilson ou de Danne dans lesquels la feuille et son support forment une armature du condensateur.

L'électroscope de Wulf la feuille d’or est remplacée par deux fils de quartz platinés, parallèles, soudés par leurs extré- mités inférieures à un petit carré de papier d’étain qui sert de lest et maintient les fils verticaux. C’est un appareil pratique qui fournit, moyennant quelques précautions, des mensurations tres exactes.

L’électroscope de Szilard dans lequel la feuille d’or est rem- placée par une aiguille aimantée très légère se déplaçant sur un pivot dans un plan horizontal : la répulsion électrostatique a lieu entre l'aiguille et un ruban métallique qui l’encadre et est relié électriquement avec elle.

Quand on se sert d’un électroscope à feuille d'or, par exemple celui de Geitel et Elster, les deux lames d’or ou d'aluminium se chargent au moyen d’un corps électrisé (bâton de celluloïde) et s’écartent, l'écart de ces lames est en rapport avec le potentiel auquel on les a portées. Elles restent dans cette position, mais abandonnées à elles-mêmes, elles tombent peu à peu et cela pour deux motifs : |

Parce que l'isolement n’est jamais parfait;

Parce que l’électricité s’écoule vers le sol par l’air, ce der- nier n'étant jamais complétement isolant.

L'ensemble de ces deux pertes constitue ce que l’on appelle la fuite spontanée de l'appareil; il faut toujours la connaître: dans la pratique courante, elle ne peut pas dépasser le 1/10 du courant à mesurer.

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L’air conduit d'autant mieux l'électricité qu’il est plus ionisé c'est-à-dire, au plus le rayonnement électrique auquel il est soumis est fort. I] en résulte que la rapidité plus ou moins grande de la chute des feuilles d'or peut servir de mesure à l'in. tensité du rayonnement à condition de connaître la capacité électrique de l’ensemble de l’appareil.

La chambre @rontsation ou condensateur de mesure ou appa- reil de déperdition, c’est la partie de l'appareil dans laquelle Pair est rendu conducteur sous l’influence du rayonnement élec- trique.

Cette chambre se compose généralement de deux plaques mé- talliques parallèle dont l’une est en contact avec l’électroscope et l’autre avec le sol (fig. 1); c’est sur le plateau inférieur que l’on place la substance radioactive à mesurer.

eleclroscope.

Sol Fig. 1

Mais on peut modifier la forme de ces armatures et remplacer par exemple, l’un des plateaux par un cylindre métallique et l’autre par une tige conductrice plongeant dans le premier. C’est le dispositif quia été adopté par Lowenthal et Kohlrausch pour construire l’appareil dont nous nous servous habituellement

kr NE: 2

et qui nous semble le mieux approprié aux mensuration médi- cales. Dans cet appareil (fig. 2), l’électroscope du modèle de Geitel et Elster repose sur un récipient métallique (zinc) d’une contenance de deux litres A qui est en communication avec le sol et représente l’une des armatures du condensateur. L'autre armature est représentée par une tige de cuivre Z plongeant dans le premier récipient et en contäct direct avec la tige cen- trale de l’électroscope T qui supporte les feuilles d'aluminium b, b’, et qui est isolée du sol par l'intermédiaire d’un bloc d’ambroide D,

Fig. 2. Chambre a‘ioni ation de Lowenthal et Kohl: ausch munie de l'électros- cope de Geitel et Elster A: chambre d'ionisation Z : deuxième armature du con- densateur fixée sur T : tige centrale de l’electroscope. bb.’ feuilles d'aluminium D : ambroïde isolant les feuilles de l'électroscope.

MN

Pour utiliser cet appareil, on charge l’électroscope à un po- tentiel déterminé soit au moyen d’une petite batterie d’accu- mulateurs, soit au moyen d’une faible étincelle d’induction, soit au moyen d’un bâton d’ambre, de résine ou de verre frotté avec un morceau d’étoffe ou de draps. Un procédé très simple

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et très pratique consiste à frotter directement contre la tige centrale Z de l’appareil un crayon ou porte-plume en cellu- loide. La charge ainsi communiquée aux feuilles d’alumi- nium fait dévier ces dernières d’un certain angle qui est fonc- tion du potentiel et, si l’on connaît la capacité électrique de l’ap- pareil, on peut évaluer cette charge et par conséquent mesurer le rayonnement électrique qui provoque la chute des feuilles d'aluminium. Mais la capacité varie suivant la position de la feuille d'aluminium. Il en résulte qu’il faut d’abord étalonner l’appareil pour connaître comment varie le potentiel et la ca- pacité pour chaque position des feuilles d'aluminium. Le con- structeur de l’appareil dont nous nous servons fournit avec chaque électroscope une table à double entrée indiquant le nom- bre de volts auquel correspond chaque angle de dérivation de l’électroscope. Le mouvement des feuilles mobiles est observé au moyen d’un microscope dont est muni l’appareil et la durée de la chute est mesurée à l’aide d’un compte-seconde.

Dans les conditions normales, 1a couche d’air qui existe entre les deux plateaux conduit très peu l’électricité et la fuite de l’appareil est minime. Mais, si on approche de la chambre d’io- nisation par exemple une préparation de radium recouverte d’un écran de plomb, les rayons y qui s’en échappent rendent l’air conducteur par suite de l’ionisation et on constate une chute plus rapide des feuilles mobiles de l’électroscope. Comment cela se fait-1l ?

Lorsque les rayons y rencontrent une molécule d’air, cette dernière se scinde en deux ions dont les charges électriques sont égales en valeur absolue, mais de signe contraire. D’autre part, les plateaux de la chambre d’ionisation chargés d’électricité de sens contraire attirent ou refoulent les ions suivant leur pola- rité; il en résulte un mouvement qui représente un véritable cou- rant électrique qu’il est possible de mesurer. Mais ces ions char- gés positivement ou négativement s’attirent également entre eux et peuvent se reconstituer au sein même du gaz avant d'atteindre les plateaux du condensateur auxquels ils doivent céder leur charge et donner lieu ainsi à un déficit dans l’éva- luation du courant.

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On peut éviter cet inconvénient en augmentant la valeur du champ électrique; de cette façon on accélère la vitesse de dépla- cement des ions et on empêche leur reconstitution. À ce moment le courant a atteint une valeur limite qu’on appelle courant de saturation.

Par conséquent, dans la pratique, pour obtenir ce courant de saturation, il faut toujours donner une forte charge aux feuilles de l’électroscope et ne plus faire de lecture lorsque les feuilles d'aluminium sont trop rapprochees.

Voyons maintenant comment on peut se servir de ces données pour les différentes mensurations des substances radioactives,

Mensuration des rayons y

Si l’on veut mesurer une préparation de radium, une pre- mière difficulté réside dans la complexité du rayonnement; en effet, ces substances émettent trois espèces différentes de rayons et le résultat de la mensuration représente la somme de ces trois rayons dont la proportion peut varier d’un produit à l’autre.

Néanmoins, on peut facilement surmonter cette difficulté si l’on se souvient que les rayons a sont complètement absorbés par une couche d’air de 4 à 8 centimètres ou par des plaques mé- talliques d'un centième de millimètre d’épaisseur ou par du mica ou du papier; que les rayons B sont absorbés par des pla- ques métalliques de quelques millimètres d’épaisseur, tandis que les rayons y peuvent encore traverser une lame de plomb d’un décimétre d’épaisseur. |

Si done on met entre la chambre d’ionisation et la pré- paration de radium une plaque de plomb d’au moins 5 milli- mètres d'épaisseur, seuls les rayons y arrivent à la chambre d'io- nisation et peuvent être mesurés par la rapidité de la chute des feuilles de l’électroscope.

Par la même occasion, on démontre la présence du ra- dium C dans la préparation, car c’est le premier des produits de désintégration du radium qui produise des rayons y. Nous sa- vons d’autre part que ce n’est qu’au bout de quatre semaines

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que le radium C est en équilibre radioactif avec le radium; il en. résulte que pour mesurer une préparation de radium enfermée a l'abri de l'air, il faut attendre ce laps de temps afin d'obtenir la totalité de son rayonnement, Il y a avantage, quand on fait cette mensuration au moyen de l'appareil de Lowenthal et Kohl- rausch, de placer la substance radioactive dans l’axe de l’appa- reil au-dessous de la tige centrale, de n’employer que tres peu de substance ou bien de faire agir seulement un petit faisceau de rayons limité par un écran métallique. Il faut en outre tenir compte de la distance qui sépare la substance à mesurer de la chambre d’ionisation.

Ce procédé permet de comparer l’activité de deux prépara- tions et, si on prend comme étalon une préparation de radium la quantité de radium a été déterminée par voie chimique, on peut mesurer chaque préparation radioactive en la rapportant à cette unité.

Nous ne parlerons pas ici des différentes unités de radivacti- vité qui ont été proposées; cette question n’est pas encore assez more pour pouvoir entrer dans la pratique courante. Il est à es- pérer que la commission, qui vient d’être nommée dans ce but au dernier Congrès international de Radiologie de Bruxelles, nous fournira bientôt des étalons de radioactivité auxquels nous pourrons comparer toutes les substances radioactives.

Mensuration des rayons B

Les rayons B traversent facilement de minces plaques métal- liques. Ils ionisent très énergiquement lair; environ 100 fois plus que les rayons y. |

Pour mesurer les rayons B, il suffit donc de supprimer la plaque de plomb qui couvrait la préparation radioactive et de se servir comme écran simplement des parois de la chambre d’ioni- sation (zinc) qui sont traversées par les rayons B et y. Pour con- naître la valeur des rayons B, il suffit de soustraire de l’ensem- ble la valeur des rayons y mesurés lors de la première expé-

rience.

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Habituellement, les préparations de radium sont enfermées dans du mica, du verre ou du caoutchouc qui absorbent une par- tie des rayons B; dans ce cas, la mensuration faite comme nous l’avons décrit ci-dessus ne sera plus exacte et l’on pourra seule- ment mesurer avec exactitude les rayons y.

Mensuration des rayons a

Pour cette mensuration il faut introduire directement la sub- stance à examiner dans la chambre d’ionisation, que ce soit une eau minérale, du sang, de l’urine, de la boue radioactive ou un gaz renfermant de l’émanation.

Cette mensuration étant très nécessaire pour le médecin, nous allons envisager les différents cas qui peuvent se présenter : la substance à examiner peut être ou bien sous la forme solide, ga- zeuse ou en solution.

1. Corps solide

Si on a affaire par exemple à de la boue radioactive pulvéri- sée, on met au fond du récipient une couche d’environ 1 centi- mètre d’épaisseur de cette substance. Elle donne des rayons a, B et y, mais les rayons B et y ayant une action ionisante de beaucoup inférieure à celles des rayons a, on peut en faire abstraction. Cependant, il y a une autre cause d’erreur; en effet, les rayons a sont très absorbables et peuvent être absorbés par la substance elle-même qui les émet. De telle sorte que si cette substance se présente sous une certaine épaisseur, les rayons a, émis par les couches inférieures, ne peuvent atteindre l’air de la chambre d’ionisation et sont perdus pour la mensuration alors qu’en réalité ils augmentent l’activité de la masse elle-même.

D’autre part, les rayons a ne peuvent effectuer dans l’air du condensateur de mesure qu’un trajet limité (4 à 5 centimètres pour les rayons a du radium et de ses produits de transforma- tion); par conséquent la distance entre les deux plateaux du con- densateur ne peut dépasser cette limite.

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MM. Mc Coy et Russ ont proposé de pulvériser finement la substance dans un mortier avec de l’alcool puis de l’étaler en couche très mince sur une plaque d’aluminium à l’aide d’un petit pinceau. La plaque est pesée avant et après et de l’acti- tivité de cette dernière on peut calculer l’activité qui corres- pond 41 gramme de substance dans les mêmes conditions. On pourrait ainsi faire abstraction des pertes dans la substance elle- même. Cette méthode toutefois ne donne que des résultats ap- proximatifs.

2. Corps gazeux

Ils doivent leur radioactivité à des émanations radioactives (émanations de radium, de thorium ou d’actinium). Si l’on in- troduit une certaine quantité de gaz radioactif dans la cham- bre d’ionisation, il se répartira également partout par diffusion, Chaque fois qu’on recommencera l’expérience, on aura la même répartition de gaz et par suite la même activité.

L’émanation de radium ne fournit que des rayons a; par con- séquent, aux premiers moments qui suivent l’introduction du gaz dans l'appareil, on ne mesurera que les rayons a. Mais, comme nous le savons, l’émanation donne rapidement lieu à des produits de désintégration tels que le radium À, B, C, ete., qui se déposent sur les parois du récipient. Ces derniers ioni- sent à leur tour la chambre d’ionisation et leur action vient s'ajouter à celle de l’émanation elle-même. Par conséquent, lac- tivité de l’émanation augmentera à mesure que se forment les radiums A, Bet C. Cet accroissement d'activité est très compli- qué et son explication sortirait du cadre de ce travail. Nous de- vrions tracer les courbes d’accroissement de chaque élément ra- dioactif et réunir ces quatre courbes en une courbe résultante unique.

Comme nous l’avons déjà dit antérieurement, cet accroisse- ment n’est pas illimité; il s’arrête après environ trois heures. A partir de ce moment les quatre éléments : émanation, radium A, B et C, sont à peu près à l’état d'équilibre de saturation,

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c'est-à-dire qu’il se détruit dans le même temps autant de ces nouveaux produits qu'il s’en reproduit.

Si on représente ce phénomène par une courbe (fig. 3), on re- marquera que cette dernière monte pendant les trois premières heures, puis, à partir de ce moment, devient horizontale. C’est cette valeur qu'on peut mesurer avec une certaine exactitude, tandis que toutes les mensurations faites plus tôt ne donnent

que des valeurs approximatives.

Equilibre radio actif

Juautauvohes np sn2,e7

1 heu. o 2 heures J heures. Temps en heures.

Fie. 3

Cependant, la pratique de la radiumthérapie exige une mé- thode de mensuration plus rapide qui permettrait de mesurer la quantité d’émanation existant dans un espace avant que ces trois heures soient écoulées.

Pour cela une étude minutieuse de la courbe d’activité donne un renseignement utile (fig. 4). En effet, on remarque que dix minutes apres avoir rempli la chambre de mensuration avec de l’émanation de radium, il se produit un point d’arrèt de courte durée, de telle sorte que si on examine la courbe obtenue, on voit qu’elle monte très rapidement pendant les dix premières minutes, parce que le radium A et B, qui se forment immédia- tement, manifestent leur existence. Entre la dixième et la quin- zième minute, la courbe est presque horizontale. Pendant cette période, on peut facilement faire la mensuration sans craindre de voir se produire déjà à la minute suivante une augmenta-

tion du rayonnement. A partir de la quinzième minute, la courbe

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monte de nouveau et à la troisième heure, elle redevient hori- zontale parce qu'alors l'équilibre de radioactivité entre l’éma.: nation et le radium À, B et C est atteint. La valeur de la con- stante de radioactivité, obtenue après dix minutes, représente done une partie de l’activité finale qu'on mesure après trois heures.

Lez: à" radis IO

Z d 3 eh

LEE CET, KOCH TE MÈRES Ke ee à KIERCH SS PROM nabs 280 181? ey Fig. 4

Dans le récipient de deux litres que Kohlrausch et Lowenthal ont ajouté à l’électroscope de Elster et Geitel, cette partie re- présente environ 7) p. c. du rayonnement final. De telle sorte que si on fait la mensuration après dix minutes, il suffira d'ajouter un quart au résultat obtenu pour connaitre la va- leur finale. Si le récipient, c'est-à-dire la chambre d’ionisation, a d'autres dimensions, le facteur ne sera plus le même. Cette méthode donne néaumoins des renseignements suffisamment exacts pour la pratique. |

3. Solutions

Dans presque toutes les solutions actives, par exemple le sang radioactivé, émanation est en solution.

Ici deux cas peuvent se présenter : ou bien le radium est lui- méme en solution et reproduit continuellement l’émanation, ou bien la solution renferme simplement de l’émanation.

Considérons d'abord ce dernier cas, qui est du reste te plus simple. On peut extraire l’émanation du dissolvant de plusieurs manières : bien on fait passer un courant d’air à travers la

solution, ce dernier se charge d’émanation et l’enlève au dissol-

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vant,ou bien on peut faire bouillir le liquide radioactif dans un ballon muni d’un réfrigérant ascendant et entrainer en méme temps l’émanation par un courant d’air inactif : une ébullition de 10 à 15 minutes entraîne toute l’émanation dissoute dans 5 li- tres d’eau ; c’est la méthode appliquée par Danne à son appareil de mensuration.

Une manière pratique et suffisamment approximative con- siste à agiter le liquide radioactivé avec de l’air; ce dernier se charge d’émanation que l’on peut mesurer au moyen de l’élec- troscope. E

C'est le procédé utilisé pour l’appareil de .Kohlrausch et Læwenthal. On met avec prudence dans le récipient d’ionisation le liquide dont on veut mesurer l’émanation, on obture le réci- pient et on agite le tout énergiquement pendant au moins une minute. De cette manière, la plus grande partie de l’émanation se répand dans l’air du récipient tandis qu’une très faible partie se maintient en solution dans l’eau. Cette dernière partie est d'autant plus petite que le volume de l’air du récipient est plus grand par rapport à celui de l’eau. Ainsi, si l’on met 100 cc. d’eau dans un récipient de 2 litres, on retrouve dans l’air à peu près 98 p. c. de l’émanation du liquide après avoir bien secoué.

Pour mesurer l’activité de cet air, il suffit de mettre l’élec- troscope sur le récipient et de voir combien de temps les feuilles

d'aluminium mettent à tomber.

Si, au contraire, on a affaire à une solution de radium, on peut par la méthode décrite ci-dessus, mesurer à tout instant la quan- tité d’émanation et évaluer par le fait même la quantité de sel de radium qui est en solution.

Mais dans ce cas, il ne faut pas oublier ce que nous avons dit au début par rapport aux solutions de sels de radium. En effet, si par une ébullition prolongée, on a chassé toute l’émanation contenue dans la solution, après 3,8 jours seulement la moitié de l’émanation maximale s’est reproduite. Par consé- quent, si on fait la mensuration à ce moment, le chiffre trouvé ne représentera que la moitié de l’émanation maximale obtenue

seulement après quatre semaines.

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Mais, il n’est pas toujours nécessaire d'attendre 3,8 jours pour faire cette mensuration. Dans la pratique, on peut me- surer après 24 heures et multiplier par 6 le chiffre obtenu; on connaît ainsi la valeur de l’émanation maximale émise à la pé- riode d’équilibre de la solution. |

En effet, il se dégage d’une solution d’un sel de radium :

Le jour environ 1/6 Le jour environ 3/10 Le jour environ 5/12 Le jour environ 1/2

de l’émanation totale.

Il est évident, pour que cette méthode soit exacte, que le sel de radium soit complètement soluble, sinon une partie de l’éma- nation n’est pas cédée à l’eau et est par conséquent perdue pour la mensuration. C’est ce qui arrive quand on veut mesurer par cette méthode de la boue radioactive; cette dernière est, en effet, principalement composée de sels de radium insolubles. Tout au plus peut-on utiliser cette méthode pour comparer entre elles différentes espèces de boues.

Annexe

Pour fixer les idées et pour montrer la manière d'utiliser dans la pratique les notions que nous venons d’exposer; nous don- nons ci-dessous la marche à suivre pour mesurer au moyen de l’électroscope de Geitel et Elster, muni de la chambre d’ioni- sation de Kohlrausch et Lœwenthal, la radioactivité de lair d’une salle l’on a lancé, à l’aide d’un appareil « Inhalato- rium Allra », une certaine quantité d’émanation de radium.

Pour prélever un volume déterminé de cet air, il suffit de rem- plir d’eau un des récipients servant de chambre d’ionisation et de le vider dans la salle, par déplacement lair de la salle rem- place le liquide et, bouchant le récipient, on emprisonne un vo- lume d’air égal à 2 litres.

Fic. 5. On enlève prudemment le bouchon fermant la chambre d’ionisation pleine d’air radioactivé et on le remplace par l'électrosccpe de Geitel et Elster.

Fig. 6 L'électroscope chargé, on suit au moyen du microscope la chute des feuilles d'aluminium et on note avec une montre à seconde la durée de cette chute.

4M

Cela fait, on transporte le récipient dans le laboratoire et l’on met à la place du bouchon l’électroscope de Geitel et Elster (fig. 5). On donne une certaine charge à l’électroscope en frot- tant la tige centrale avec un crayon de celluloïde et l’on évalue, au moyen du microscope, l’écart des deux feuilles d'aluminium (fig. 6.).

Nous notons ainsi à droite 11,8 et à gauche 11,8.

Additionnant ces deux valeurs pour mesurer l’écart total entre les deux feuilles, nous avons 11,8 + 11,8 = 23.6.

Cherchant ensuite sur la table fournie par le constructeur avec chaque appareil à quel potentiel correspond cet écart, nous

avons 173,6 volts. d’où 11.8 + 11.8 23.6 = 173.6 volts.

Sans toucher à l'appareil nous faisons deux minutes plus tard

une nouvelle mensuration et avons 7 + 7.3 = 14.3 = 124,1 volts

La différence entre ce résultat et celui obtenu précédemment, représente le nombre de volts perdus par suite de ionisation ; d’ot

173.6 124.1 = 49,5 volts.

L’'ionisation a done produit en deux minutes une chute de 49.5 volts ce qui représente par heure 49,5 x 30 = 1485 volts.

Mais au préalable, il faut mesurer la fuite spontanée de l'ap- pareil, ce qui se fait comme ci-dessus l’appareil étant vide.

Dans nos mensurations nous avons obtenu ainsi :

13 + 14,5 = 27,5 = 190,5 volts,

il

après 2 minutes

12,5 + 14 = 26,5 = 186,5 volts, 190,5 186,5 = 4 volts.

soit par heure 4 x 30 = 120 volts de fuite spontanée.

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I] faut décompter la fuite spontanée de la chute produite par l’émanation de radium,

soit 1485 120 = 1365 volts par heure.

Notre récipient d’ionisation contenant 2 litres, pour avoir la chute par litre il faut 1365 : 2 = 682 volts. D’où nous pouvons conclure que la radioactivité de l’air de la salle est égale à une chute de 682 volts par heure et par litre.

On possède ainsi un chiffre que l’on appelle unité volt. Ce chiffre peut être comparé avec d’autres unités par exemple l’unité Mache qui représente avec notre appareil à peu près 116 unités volts.

Institut Anatomique de la R. U. de Modène (Directeur Prof. G. Sperino)

RECHERCHES D'ANATOMIE RADIOGRAPHIQUE COMPARÉE SUR L’ARCHITECTURE INTERIEURE DE L'ÉPIPHYSE SUPÉRIEURE DU FEMUR

Note préliminaire par le D R. BALLI

Je me suis proposé d’étudier l’architecture intérieure de l’épi- physe supérieure du fémur au point de vue de l’anatomie com- parée. .

Dans ce but, j’ai fait l'examen de plusieurs fémurs, d’ani- maux adultes, conservés à sec, suivant l’axe antéro-postérieur :

Ord. Primates : Homo sapiens Cynocéphalus Babuin Macacus rhesus Ord. Carnivora: Félis Catus Canis familiaris Ord. Ungulata ` Bos taurus Capra hircus Ovis aries Danna dama Sus scrofa domestica Equus caballus Ord. Rodentia: Cavia cobaya Lepus cuniculus.

D’après cet examen il me semble, entre autre, pouvoir affir- mer que :

I. Les lignes de traction et de pression sont toujours très évi-

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dentes chez l’homme adulte; chez les singes et chez les animaux inférieurs, les lignes de pression manquent ou sont peu évi- dentes; cela, d'accord avec les idées de Walkhof, d’après lequel le système de trabécules correspondant aux lignes de pression serait caractéristique de la station verticale de l’homme; au con-

traire, les lignes de traction sont presque toujours saillantes.

IT. Le trigonum internum femoris ou triangle de Ward est plus ou moins grand selon les animaux : il est grand chez l’homme, le singe, le chat, le bœuf, la chèvre, la brebis, le pore, le cochon d’Inde, le lapin; très petit chez le daim, chez le chien

et le cheval on ne l’aperçoit pas.

II. La lamina femoralis interna (Rodet) ou lame osseuse sous-trochantérienne ou éperon fémoral est très visible à la pro-

jection antéro-postérieure surtout sur le fémur de l’homme.

IV. Les causes de ces variétés architecturales de l’épiphyse supérieure du fémur chez les divers animaux sont à rechercher surtout dans l’action différente que chaque muscle ou chaque groupe de muscles exerce sur cette épiphyse dans les différentes positions du sujet.

EXTRACTION DE CORPS ÉTRANGERS DE LA TRACHEE ET DE LA BRONCIIE GAUCHE.

par le D” Goris (1)

J'ai l’honneur de vous présenter trois corps étrangers que j'ai extraits de la trachée et de la bronche gauche par la méthode de Killian-Briinings.

Le premier de ces corps est une épingle de 5 1/2 centimetres de long, à grosse tête en verre, extraite de la trachée d'une jeune fille de 15 ans.

Les deux autres corps sont des pièces dentaires à crochets, extraites, l’une de la trachée, l’autre de la bronche gauche du méme sujet, un homme de 60 ans.

Le nombre d'observations de corps étrangers extraits des voies respiratoires par la méthode de Killian-Brünings n’est pas bien élevé. Le professeur von Eicken (2), de l’Université de Giessen, ancien assistant de Killian, en a réuni 303, dont 46 pour Killian et son école.

Quelque parfaite que soit cette méthode, et quelque prudence que l’on mette à l'appliquer, la mortalité moyenne ou elle donne est encore d'environ 10,19 p. e. (3). Les cas de mort sont dus, en général, aux complications pulmonaires. Les 303 tentatives d'extraction ne furent couronnées de succès que dans 233 cas, soit environ 75 p. c. g

C'es quelques chiffres prouvent que l'extraction des corps

étrangers des voies respiratoires moyennes n’est pas sans dan-

(1) Communication à l'Académie royale de médecine de Belgique.

(2) VON EIKEN, Die Leistungen der directen Unterschungs methoden der Luftwege. (XVIe Congr. intern. de médecine de Budapest, fasc. Laryngologie, p. 371.)

(3) Ibidem p. 380.

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gers ni sans difficultés, même entre des mains expérimentées comme Pieniasek, Gottstein, Chiari et Killian lui-même.

Elle est surtout dangereuse quand on a affaire à des corps pointus ou crochus susceptibles de perforer la trachée, ou de la déchirer, et d’entrainer comme conséquence des désordres mor- tels du côté du médiastin et des gros vaisseaux; je n’ai, dans une carrière datant de bientôt vingt-ciny ans, rencontré que deux fois des corps étrangers de la trachée et des bronches, tous deux cette année, à quelques semaines d’intervalle, et j’ai eu la satisfaction d’en débarrasser mes patients.

FIG. 1

I. Aiguille de 5 1/2 centimètres. II., Pièces dentaires ` leur position dans la trachée. 1. Pièce ramenée en premier lieu

Voici quelques notes à ce sujet :

PREMIER CAs. I] s’agit ici d’une jeune fille de 15 ans qui, au moment de sortir, pendant qu’elle se couvrait de son chale, tenait entre les dents une longue épingle à boule de verre. L’épingle disparut brusquement pendant une inspiration.

La patiente n’en fut pas trop incommodée au début. Elle se

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rendit néanmoins dans une clinique laryngologique, lexa. men au miroir ne révéla rien, ni dans le larynx ni dans la tru- chée.

Six semaines après, le 28 juin 1910, l’enfant fut prise d’accès de toux violents, subintrants, et, chose plus grave, de cra- chements de sang. Le médecin de la famille, M. le Dr Gilet, de Saint-Gilles, convaincu que ces accidents ne pouvaient être attribués qu’à l’épingle aspirée deux mois auparavant, condui- sit la patiente chez le Dr Et. Henrard pour l’examiner à l’écran radioscopique,

Fig. 2

Radiographie montrant la situation de l'épingle dans la trachée.

Le diagnostic radioscopique fut d’une précision remarquable: épingle à grosse tête de verre ou de métal, debout en position oblique, la tête en bas un peu à droite de la ligne médiane, la

pointe en haut et à gauche. L’interprétation du schéma radios- copique me porta à croire que l’épingle était immobilisée par

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l'entrée de sa pointe dans la muqueuse trachéale : la présence du sang dans les crachats et son immobilité pendant l’accès de toux plaidaient en faveur de cette opinion.

L'importance de cette donnée saute aux yeux : toute traction exercée de bas en haut dans le sens vertical devait avoir pour effet de faire pénétrer l’épingle à travers la trachée dans les gros vaisseaux ou dans la plèvre.

Aussi la conclusion de la consultation avec MM. Gilet et Henrard fut-elle que, avant toute tentative d’extraction, il fal- iait dégager la pointe de l’épingle. |

Apres cocaïnisation du pharynx et du larynx, je parvins à introduire assez rapidement dans la trachée le tube moyen de Killian et à contrôler de visu l'exactitude du diagnostic radios- copique. Puis, au moyen d’une pince à glissière de Killian à action latérale, je saisis et abaissai le corps de l’épingle; à peine avais-je fait ce mouvement, que la patiente fut prise d'un vio- lent acces de toux qui me fit retirer tube et pince.

Je chloroformai ensuite la jeune patiente, qui se trouvait trop énervée pour subir une nouvelle introduction du tube et pus constater, par une nouvelle trachéoscopie, que l'épingle n’oecu- pait plus la position qu’elle avait au début : je n’en voyais plus que la tête.

Pénétré toujours du danger qu'il y avait à tirer sur cette épingle, je retirai le tube, me proposant de faire l’extraction de l’épingle au moyen d’une trachéotomie basse : l’épingle se trou- zait dans le tube retiré; je n’en avais vu que la tête, parce que le corps engagé dans le bronchoscope, suivant l’axe de celui-ci, échappait à la vue. |

L’opérée, guérie, quitta la clinique deux jours après l’opéra- tion.

Je ne retiens de cette observation que la précision du diagnos- tie radiologique confirmé par l'examen bronchoscopique qui m'amena, avant tout, à dégager l’épingle pour éviter un désas-

tre que la traction verticale aveugle rendait presque inévitable.

DEUXIÈME CAS. Cette seconde observation est je ense, plus intéressunte encore.

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Le patient, un homme d'une soixantaine d'années, avait été pris une nuit d'un acces de haut mal; une huitaine de jours apres, comme 1l se mit à tousser et que son appareil dentaire avait disparu, son médecin, M. le Dr Devoghel, de Hal, soup- çonnuant que l'appareil avait pu étre aspiré ou dégluti pendant acces, amena son patient chez le Dr Henrard pour lui deman- der l'examen radioscopique de la cage thoracique. M. Henrard vit, au niveau de la cinquième vertebre dorsale, un corps étran- ger qu'il pensa se trouver dans l'œsophage et me demanda de contrôler sun diagnostic par l'examen cesophagoscopique. Le malade avalait parfaitement bien, même les croûtes de pain; 11 n’était incommodé que par une toux discontinue et tres aga- çante. L’examen œsophagoscopique démontra la parfaite liberté de l'œsophage.

L'introduction de l'instrument avait été très penible; aussi le malade, se trouvant précisément ne plus tousser le lendemain de examen, quitta-t-il la clinique, sans même me prévenir.

Son absence ne fut pas longue : quelques jours après, toussant plus violemment et presque sans discontinuer, 11 vint retrouver M. Ilenrard pour un nouvel examen.

M. Henrard me demanda d'introduire dans l'œsophage, sous . anesthésie cocainique, la forte pince de Mathieu, ce qui se fait très facilement sous l'éclairage radioscopique.

Voici la note que M. Henrard m'a remise à ce sujet :

« A mon grand étonnement, la pince passe derniére le den- tier. Pendant la tentative d'extraction, je vois le dentier telle- ment en avant de la pince, que je crois cette fois réellement qu'il n’est pas dans l'æsophage. Un cachet de bismuth passe eu effet très facilement ainsi que la sonde olivaire à grosse boule. J’examine alors le patient dans l'examen latéral et vois, der- dite Ie sternum, non pas un dentier, mais deux pièces dentaire séparées. »

Le point de départ de cette erreur d’interprétation fut qu’un cachet de bismuth s’était, lors du premier examen, arrêté en route, comme s’il l'avait été par le corps étranger.

Cette fois j'étais fixé : le malade ne voulut pas se soumettre

à la bronchoscopie sans anesthésie générale, à cause du caractere

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vraiment pénible qu'avait eu l’examen cesophagoscopique; il fut donc chloroformé le 19 septembre de cette année.

Il y a des sujets chez lesquels l’introduction du bronchoscope par la bouche est impossible, même pendant la narcose chloro formique : l’épaisseur considérable de la langue, la saillie par trop prononcée de langle que forme la tête en extension sur la colonne vertébrale, la longueur des dents sont les causes ordi- naires de cette impossibilité physique. Les trois causes se trou- vaient réunies chez notre sujet.

Je fis donc une trachéotomie longue et très basse à travers le corps thyroïde, et quand la plaie fut bien exsangue, j’incisai la trachée et introduisis facilement, en raison du diamètre vrai- ment extraordinaire de cet organe, le gros tube de Killian.

Je vis immédiatement, à gauche, un crochet, rien qu’un cro- chet, brillant, comme il l’est encore en ce moment, que je saisis solidement dans la pince-glissière et je ramenai, en retirant tube et pince, la pièce n°1; celle-ci devait se trouver dans l’orifice de la bronche gauche, étant donnée l’orientation du crochet.

La seconde pièce se trouvait debout dans le bas de la tran- chée : son extraction fut extrêmement aisée.

Le malade guérit sans incident.

L'intérêt de ce cas, en dehors de la technique employée pour retirer sans danger les pièces à crochet, consiste en ceci : c’est que l’wsophagoscopie directe a amené le radiologue à corriger son impression première et lui a permis non seulement de recti- fier son diagnostic premier quant à la situation du corps étran- rer, mais de me donner cet avertissement, bien précieux, de la présence de deux corps étrangers. Ces deux pièces n’en for- maient primitivement qu’une : leur fragmentation est due à un mouvement inconscient des mâchoires du patient pendant l’ac- cès.

De ces deux observations il résulte que, quand il s’agit de corps étrangers pointus ou crochus, il faut songer aux dangers qu’ils peuvent faire courir aux malades pendant leur extraction et ne négliger aucun moyen pour s'assurer de leur position : la radioscopie et la bronchoscopie sont des procédés qui se doi- vent un mutuel et puissant appui,

COMMENT LIRE UNE RADIOGRAPHIE

par le Dr Maurice D’'HALLUIN

Maitre de Conférences et Chef des travaux de physiologie. Chargé du service d'électricité médicale et de radiologie des dispensaires à la faculté libre de médecine de Lille.

Il semble que la réponse à la question, qui forme le titre de notre article, intéresse moins le radiologiste que le praticien parfois dérouté quand il se trouve en présence d’une épreuve radiographique. Cependant, comme il importe que le radiolo- giste libelle ses épreuves de facon à être compris de tous, il est bon de bien s’entendre sur la manière dont il faut conseiller de lire les radiographies.

Dans le cas d’une plaque impressionnée, la gélatine étant mise en contact avec le malade, le radiologiste doit examiner son né- gatif par le côté verre. Il a dans ce cas une image négative orientée comme l’image positive obtenue sur papier. L’une et l’autre se présentent (si on fait abstraction de la valeur des tons) comme l’image fugace obtenue sur l'écran fluorescent si l’on examine la région en la plaçant (toute chose égale d’ailleurs quant à l'emplacement du tube) par rapport à l'écran comme on l’a disposée par rapport à la gélatine de !a plaque.

Ceci admis, rien de plus simple que de désigner par une no- tation précise la position de la région, renseignement de pre- mière nécessité.

Etant donné que les os les plus nets sont ceux qui sont les plus rapprochés de la surface impressionnée par les rayons X, on pourra dans une certaine mesure faire abstraction de ceux qui sont plus éloignés et dire vue antérieure du thorax si le ster- num est contre l’écran ou la plaque; vue postérieure en cas con-

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traire. S'il s'agit d'une jambe, une vue postérieure est celle le mollet est contre la paque, la vue est dite antérieure si la face antérieure est en contact avec la surface sensible; on écrit vue latérale interne ou externe si le membre repose sur la gélatine par sa face interne ou externe.

Cette notation qui peut s'appliquer aux membres et au trone, a certainement le mérite de la simplicité et de l'exactitude. Quant une épreuve sur papier est communiquée à un confrère, il est bon d'ajouter : lire cette épreuve comme si l'on regardait a l'écran radioscopique la région examinée placée derrière l'écran dans la position qu'indique le libellé de l'épreuve. Ceci revient a dire que si le médecin veut exactement localiser les lésions qu'il a sous les yeux, il doit par la pensée ou en réalité, s'il s'agit par exemple d'une vue antérieure du thorax, mettre le malade devant lui, face à face, placer sur le thorax du sujet le positif sur papier et lire l'épreuve comme s’il faisait un examen radioscopique.

C’est le moyen d'éviter de croire à une dextrocardie en pré- sence d’une vue antérieur: du thorax. Sans doute, le radiolo- giste peut spécifier sur l'épreuve cote droit et côté gauche; cette indication qui facilite la besogne au non initié, mais transforme en un acte automatique une lecture qui doit être un acte ral- sonné.

Ceux qui procèdent comme nous venons de l’exposer, consi- dèrent sans doute que nous enfoncons des portes ouvertes, lac- cord étant unanime sur la manière de lire une radiogaphie. C'est une erreur. Dans la édition de Larat Traité pratique d'électricité médicale, Vigot édit., Paris 1910, p. 279, on lit :

a Kn reproduisant sur papier sensible le négatif, le positit » radiographique ainsi obtenu donne une image renversée. Une » main gauche semble étre une main droite, dans l'image posi- » tive d'un thorax le cœur est à droite, etc., » et ailleurs, e on » n'oubliera pas... que si on a sous les yeux l'épreuve positive, » limage est renversée et que pour l'examiner correctement, l'observateur doit supposer qu'il est placé derrière lépreuve. »

Non, l'image n'est pas renversée sur papier, l'observateur ne

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duit pas se placer derrière mais en face de l'épreuve ainsi que nous l'avons exposé tout à l'heure.

ll est toutefois bien entendu qu’il a seulement été question jusqu’ici des clichés obtenus le côté gélatine étant en contact avec la région examinée.

Depuis quelque temps l'usage des écrans renforçateurs e eat généralisé. Dès lors, au lieu d’impressionner la plaque par le côté gélatine on l’impressionne généralement par le côté verre. On obtient ainsi des images qui sont renversées par rapport aux radiogrammes pris par la méthode ancienne, gélatine en con- tact avec la région. On a une image symétrique. Une vue pal- maire de la main droite se présente comme l’image radiosco- pique d'un examen palmaire de la main gauche. Une vue laté- rale interne de la jambe droite se voit comme si l’on observait à l'écran l’image de la face latérale interne de jambe gauche.

Si l’on veut donner un conseil au praticien sur la manière de regarder la radiographie, on peut, s’il s’agit d’un membre, lui dire de lire l’épreuve comme s’il examinait le membre symétri- que, mais quand il est question du thorax ou du trone, pour évi- ter de lui laisser prendre la droite pour la gauche, et surtout pour lui permettre de raisonner sa lecture, il faudrait écrire pour une image libellée vue antérieure du thorax « lire comme si on examinait à l'écran le dos du malade ». Mais cette conception acceptable si Pon considère seulement l'orientation, est, en rea- lité, foncièrement ineracte, car une vue antérieure diffère tota- lement d'une vue postérieure étant donné que les plans les plus nets sont ceux qui sont les plus proches de la plaque !

Il y a done du fait de l'emploi des écrans renforçateurs, une petite difficulté. Petite pour le radiologiste, mais plus impor- tante pour le praticien moins initié qui peut avoir parfois sous les yeux deux radiogrammes de la même région sans comprendre pourquoi l’un est renversé par rapport à l’autre. Et si l’on se contente de dire image renversée, il peut se dire pourquoi ren- verser les images ? La lecture des radiographies étaient autre-

fois difficile, avec les progrès techniques elle le devient de plus

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en plus ! Sans doute, il est facile d'expliquer le pourquoi de l’in- version, mais tout cela complique une lecture qui pour certains est déjà laborieuse.

Nombre de radiologistes ont un profond mépris pour le posi- tif sur papier. On admet généralement que l’examen du négatif est seul valable; or, pour le négatif il n'existe pas d'inversion puisqu'on peut le regarder par le côté verre ou le côté gélatine. Sans contester le moins du monde la supériorité du négatif, il faut bien se ranger à l'avis presqu’unanime des non initiés dé- clarant souvent avoir la plus grande peine à lire un négatif tan- dis que l'examen d’une épreuve sur papier est pour eux infini- ment plus facile. Comme un grand nombre de malades sont en- voyés au spécialiste par le médecin praticien, il est nécessaire de donner satisfaction à ce dernier et de chercher non seulement à améliorer le tirage des épreuves, mais aussi à faciliter la lecture des radiogrammees.

La manière de procéder que nous avons exposée simplifie pour le non initié, l'interprétation des radiographies. Mais quand on présente un positif obtenu avec une plaque impressionnée le côté verre face à l’ampoule, on ne peut plus lire vette épreuve comme si l’on regardait à l'écran radioscopique la région examinée pla- cée derrière l'écran dans la position qu'indique le libellé de l'épreuve; il faut trouver une formule heureuse pour éviter toute complication de lecture.

(Un pourrait, il est vrai, spécifier : lire cette épreuve comme si Pon regardait à l'écran radioscopique le membre symétrique placé derrière l'écran dans la position indiquée par le libellé. Cette manière de procéder ne nous satisfait pas, elle est d'ail- leurs inutilisable pour les radiographies du thorax et du bassin, qui sont justement celles qu’il est plus intéressant de faire avec l'écran renforçateur. On pourrait dire à la rigueur : se repré- senter par la pensée, la région radiographiée placée sur l'épreuve et y reposant par la face indiquée par le libellé; faisant alors abstraction des parties molles interposées, voir l’épreuve comme si le positif était un écran blanc recevant l’ombre des os éclai- rés par une source lumineuse qui serait à la place des yeux de l'observateur.

Ars an

Cette explication est longue et complexe. Mieux vaut faire lire une épreuve radiographique comme une image radioscopi- que. On peut, à la rigueur, conseiller de lire les radiogrammes obtenus avec l'écran en regardant l'image virtuelle produite par le positif placée devant une glace; c'est encore un expé- dient dont la valeur peut être diversement interprétée.

La formule heureuse serait un palliatif; éviter l'inversion se- rait l’idéal.

Certains radiologistes placent l'écran renforcateur au dessus de la plaque qui, étant alors impressionnée par le côté gélatine, ne présente pas d'image renversée. Mais cette manière de pro- céder a des inconvénients : opacité relative de l'écran, et incer- titude d’un contact parfait entre la gélatine et l'écran. D'autres moyens permettraient de redresser l’image obtenue en impres- sionnant la plaque par son côté verre.

Le pelliculage des clichés est une opération relativement facile si l’on est soigneux. La gélatine une fois décollée, on peut la re- tourner sans peine et obtenir un cliché redressé. Cependant, les documents radiographiques étant précieux, à cause de la diffi- culté de les obtenir à répétition sans fatigue pour le malade, sans un notable supplément de travail pour l’opérateur, on hési- tera et avec raison, à courir le risque d’une détérioration d'au- tant plus à redouter qu’on manipule des plaques de grand for- mat. Cette réserve faite, le pelliculage est le remède tout indi- qué pour corriger le renversement de l’image. Mais la crainte d'exposer le document original, nous fait penser à la possibilité d'obtenir un contre-type (1). On sait qu’il est possible d’obtenir avec un négatif un second négatif, sans passer par un positif. Le second négatif ou contre-type est symétrique par rapport au

(1) Le principe du contretype est très simple. Soit un négatif norma- lement impressionné; on le développe avec soin. Cette opération a pour but de transformer en argent métallique le sel d’argent qui a subi lac- tion de la lumière, le reste de la plaque conserve l'aspect blanchâtre de l’émulsion initiale et l’opération du fixage a pour but de dissoudre le sel d'argent non réduit pour laisser sur la plaque le sel d'argent précipité

négatif original. Il peut servir à tirer sur papier des épreuves qui se présenteront comme si le cliché original avait été impres- sionné par son côté gélatine. Malheureusement, il est plus diffi- cile de faire un bon contre-type que de pelliculer un cliché. Il faut aussi deux plaques au lieu d’une et la manipulation des plaques de grand format est onéreuse. Beaucoup de radiologistes reculeront certainement devant la complication du retourne- ment de l’image par l’un des deux procédés indiqués. D'autant plus que l'ennui signalé est tres relatif, le praticien capable de lire une radiographie ne devant pas se laisser dérouter par la présentation d’une épreuve renversée.

Mais si l’on trouve un moyen facile de redresser l’image ob- tenue avec les plaques impressionnées par leur côté verre, ce procédé devra être employé systématiquement, car il évitera l'emploi de la formule simple que nous pn avons pas trouvée.

En achevant cette note, nous nous sommes rappelé un pro- cédé qui aurait pu apporter la solution cherchée.

formant les noirs du négatif. Si l'on veut un contretype, on ne fixe pas l’image, mais après lavage on la plonge dans un bain qui dissout, non pas le sel d’argent inaltéré, mais l’argent précipité. Ce bain sera une solution de bichromate ou de permanganate de potasse. Cette opéra- tion achevée, on expose à la lumière la plaque photographique; le sel d'ar- gent qui, primitivement, n'avait pas été insolé, est vivement impres- sionné, on développe alors la plaque; dans la première opération on avait obtenu sous un négatif un positif, les ombres étant en noir, les lumières en clair; dans la deuxième opération, on transforme le positif en négatif, puisque les noirs formant les ombres ont été dissous, et que les clairs correspondant aux lumieres ont été transformés en argent précipité.

Cette inversion de l'image est couramment employée pour les auto- chromes. On l'emploie journellement dans l’industrie. Il existe un certain nombre de formules qui, toutes, nécessitent un petit tour de main à attraper.

Ceux qui s'intéressent à cette question trouveront dans le travail de Tranchant : Les clichés pelliculaires contretupes et clichés retournés, un grand nombre de détails intéressants.

Voir aussi : Contretypes directs à la chambre noire et par contact. Hopp, (Bulletin de la Société française de Photographie, 1896, p. 176.)

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L’épaisseur des plaques force à mettre au tirage la couche du papier en contact avec la gélatine. Si l’on pouvait impressionner le papier en mettant sa couche en contact avec le verre du cliché, l'inversion du positif n’existerait pas. Mais,est-il possible d’évi- ter le flou ‘que l’on constate sur les épreuves tirées de cette ma- niere ?

Dans une petite brochure Les positifs sur verre (1), Fourtier indique comme méthode de tirage des diapositifs, la « Méthode des rayons parallèles ». On a (dit-il page 9) préconisé l’emploi d'un cône allongé placé sur le chassis; l’appareillage ainsi dis- posé est dirigé vers le ciel, de préférence du côté du nord la lumière est la plus égale. Un procédé plus simple consiste à pla- cer le négatif et la plaque sensible, les couches en contact dans le châssis d’une chambre noire à laquelle on donne le maximum de tirage; on nret dans l’objectif un diaphragme au 1/20 et l’on dirige la chambre vers le ciel ou une surface blanche bien éclairée; on obtient ainsi une reproduction bien nette, quel que soit le manque d’adhérence des plaques. On peut même par ce procédé retourner le phototype, l'épreuve n’en sera pas moins nette. Notons que la présence de l’objectif n’est pas absolument utile, ainsi que l’a fait justement observer M. Davanne, l’ouver- ture de la planchette sur laquelle on visse l'objectif est bien suf- fisante, la condition essentielle étant que le cône lumineux cou- vre bien la glace : on s’en assure au préalable sur le verre dépoli et au besoin on rétrécit l’ouverture à l’aide d’un carré de papier noir percé d’un trou central. »

L'expérience est facile à faire, nous l'avons réalisée avec un portrait 9/12 qui a donné un positif excellent riche en détails, à peine moins net que l'original. Mais cette diminution de net- teté qui n’est pas déplaisante pour un portrait, nous a paru inacceptable pour les radiographies. Le moyen nous paraît inu- tilisable en radiologie en nous plaçant dans les conditions indi- quées par l’auteur. Mais il y aurait peut-être quelque chose à

(1) Gauthier-Villars, éditeur, Paris, 1907.

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tirer de ce procédé qui apporterait une solution élégante et facile du problème que nous avons posé.

Signalons, pour terminer le procédé de tirage des épreuves dites au charbon (1). On utilise ici un papier sensibilisé au bi- chromate; apres exposition à la lumière du jour, on développe l'épreuve à l'eau chaude après avoir appliqué au préalable le côté gélatine sur un papier dit transfert. La pellicule se détache de son support et reste adhérente au transfert .La pellicule est retournée et si l'on arrête ici l'opération, on peut par cet arti- fice obtenir une image positive inversée par rapport à ce que l’on obtient par les tirages à la celloidine, au citrate, au bromure. Le procédé au charbon est vanté par tous les photographes. Il permet une grande élascticité dans le tirage et le développement; entre des mains expertes il donne des épreuves merveilleuses. mais le radiologiste généralement peu familiarisé avec lui hési- tera peut-être à se lancer dans cette nouvelle voie qui lui per- mettrait cependant de présenter toujours ses épreuves comme comparables à l'image obtenue sur l'écran radioscopique. Si la plaque a été impressionnée par le côté gélatine, ìl fera un double transfert, réservant le simple transfert pour les cas d’ex-

position du cliché par le côté verre.

(1) Tous les manuels de photographie enseignent en détail ce procédé.

DEUX PIECES DE MONNAIE DANS L'ESTOMAC

Emploi d'ouate hydrophile pour faciliter leur évacuation

par le Dr Maurice D’IIALILUIS

Maitre de conférences et Chef des travaux de physiologie. Chargé du service d'électricité médicale et de radiologie des dispensaires à la faculté libre de médecine de Lille.

Paul PEv..., âgé de 5 ans, se présentait le 8 juin 1911 à la consultation de l’Ilôpital Saint-Antoine. Le malade me fut adressé par M. le professeur Augier, et un examen radiosco- pique me fit voir, le jour même, un corps étranger métallique dans la région de l’estomac. Il s'agissait de deux pièces de cinq centimes collées l’une contre l’autre et donnant une image unique.

Après avoir fixé sur une plaque cette observation radiologique, Je priai la mère de me ramener l'enfant deux jours plus tard. Le second examen, pratiqué le 10 juin, me montra que les sous n'avaient pas bougé. S'ils ne se sont pas arrêtés dans l'æsophage, ils séjournaient donc depuis sept jours dans l’estomac.

Je me demandai alors si ingestion d’ouate préconisée parti- culièrement dans les cas de corps étrangers aigus aurait ici quelque efficacité. Mais, afin de pouvoir contrôler a l’écran la progression de l’ouate, je la saupoudrai de carbonate de bismuth et la roulai ensuite dans la confiture; j’en fis de petites bou- lettes que l’enfant, à jeun depuis dix heures du matin, dévora avec délice vers quatre heures de l'après-midi. La ouate bismu- thée emplissant l'estomac masqua l'ombre des sous. Il n'y avait donc pas de doute possible sur la situation des corps étrangers.

Le lendemain, 11 juin, à dix heures du matin, soit dix-huit

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heures après l’ingestion d’ouate bismuthée, je constate dans le rectum la formation d'un bol fécal volumineux, que le bismuth met en évidence; j’apercois en outre un peu de bismuth à la naissance du côlon ascendant et dans le cecum; l’ombre des pièces de monnaie apparaît nettement au fond de ce dernier organe. Les sous ont franchi la barrière pylorique, mais ils chevauchent bons derniers derrière la masse bismuthée.

Dans l'après-midi, l’enfant eut une selle copieuse; le lende- main matin, 12 juin, il expulsa les corps étrangers, et la mère spécifie nettement qu’il n’y eut pas avec eux « un de matière fécale ».

Cette observation montre que l'ingestion de ouate a nette- ment facilité l’expulsion des sous arrêtés depuis plusieurs jours dans l'estomac. Mais la ouate n’a pas enrobé le corps étranger.

Ce phénomène se produit peut-être dans les cas de corps étran- gers munis d'aspérité; il serait intéressant de vérifier par les rayons X l’exactitude de cette hypotèse, et le moyen que j'ai employé rend possible cet examen.

SOCIETE BELGE DE RADIOLOGIE

Séance du 29 octobre 1911

Contrôle radiologique de i’action de la ouate hydrophile prise en ingestion dans un cas de corps étranger des voies digestives

M. le D' D'IfarrviN montre le cheminement à travers le tube digestif d'une pièce de monnaie et d'un paquet d'ouate hydro- phile imprégnée de bismuth, ingérée en vue d'enrober la pièce de monnaie. (V. in ertenso p. 459.)

Comment lire une radiographie ?

M. le D' p’ Haruvix. La droite et la gauche d'un cliché pris sans écran renforçateur ne correspondent pas à la droite et à la gauche d’un cliché pris avec écran renforcateur; de cette diver- gence peuvent naître des difficultés d'interprétation pour les médecins non familiarisés avec les procédés de technique.Quelles indications et quelles explications convient-il de donner aux pra-

ticiens H (Voir in extenso p. 451.) Discussion

M. le D' Et. HWexrarp. La solution la plus simple, à mon avis, est d'imprimer sur le cliché un D correspondant au cote

droit du corps, que l’on emploie l'écran renforgateur ou non.

M. le Dr Kryneys croit qu’il convient de ne pas donner trop

d'explications aux médecins praticiens; car ces explications

462

sont fastidieuses pour le radiographe et inutiles pour le prati- ticien. L'usage de l'écran renforçateur change les côtés de la plaque et non pas les organes; au surplus, ces explications ne feront qu’embrouiller les idées des non initiés.

Méthode de mensuration de l’émanation du radium

M. le D DE NOBELE. Après quelques considérations sur la théorie de la mensuration, il fait la démonstration d’un appa-

pour mesurer les radiations a, B et y du radium et de son éma- nation. (V. p. 424.)

Discussion

M. le D" n’IlarzuIX demande si l'humidité atmosphérique de

la chambre d'ionisation ne constitue pas ici une cause d’erreur.

M. le D Lt. —- Les mensurations successives faites avec une même chambre d'ionisation ne sont-elles pas entachées d'er- reurs à cause des adhérences qui se produisent sur la paroi de la chambre ?

M. le Dr DE NoBeze. -—— La mince couche d’eau qui, en dépit de lavages soigneux, peut encore tapisser la chambre d’ionisa- tion à la suite de mensurations successives, arrête les rayons a, qui sont très peu pénétrants. Il y a donc, de ce fait, plutôt une diminution de rendement de l’appareil.

D'ailleurs, il faut avoir à sa disposition plusieurs chambres d’ionisation, qui sont faciles à construire et partant peu cou- teuses. Quand il y a trop de perte en rendement, 1l faut rem- placer la chambre d’ionisation.

Technique radiothérapique de la leucémie

M. le Dr Hatcuamps. -- Le traitement de la leucémie lym- phoïde commande des irradiations plus générales que celles qui sont habituellement dirigées contre cette affection : l'irradia-

tion de la rate suffit pour amener tout l'amendement possible

463

en cas de leucémie myéloïde. (Voir cette communication pages

917 et suiv. du fascicule IV, 1911.)

Discussion

M. le Dr Lisorre. La radiothérapie amène de grandes amé- horations, mais non des guérisons. De nouvelles recherches nous diront si la guérison totale, définitive, de la leucémie oa possible par des applications de rayons X. D’après les dernières recherches, l’émanation du radium serait absorbée par la peau et le poumon. Ne convient-il pas, dans le traitement des leucé- mies, de faire agir à la fois l’émanation et les rayons A ?

M. le Dr Krynens. Comme le Dr Hauchamps l’a montré, nous constatons plus d’échecs dans le traitement de la leucémie myéloïde que dans celui de la leucémie lymphatique. Cette di- vergence d'action des rayons X est bien difficile à expliquer. Este parce que le tissu myéloide apparait beaucoup plus tôt dans le développement embryologique que le tissu lymphoide ?

Fracture de la vertèbre lombaire

M. le Dr Guys. Le patient, mécanicien de son état, est tombé sur le dos, d’une hauteur d'environ deux metres; au mo- ment de l’accident, il se trouveait sur une échelle et portait sur l'épaule une grosse pièce métallique : celle-ci glissa en arrière et détermina la chute.

Le patient n’éprouva guère d’ennuis immédiats à la suite de cet accident; il ne constata ni ecchymose, ni tout autre symp- tôme; mais cing ou six semaines plus tard, 11 commença à trai- ner la jambe gauche.

La radiographie montre une lésion de la partie latérale gau- che de la vertebre lombaire.

Dr Et. HENRARD.

464

Séance du 2 décembre 1911

Rectification

M. le Dt nis, Le compte-rendu de la séance du 2 mai 1911 (voir Journal de Radiologie, année 1911, page 349), me fait dire que je ne crains pas la brûlure dans la radiothérapie des tumeurs profondes. I] y a un malentendu que je tiens à faire disparaitre.

Je ne crois pas qu'il y ait à craindre, en employant ma mé- thode, de déterminer des brûlures profondes. À mon avis, on ne donne jamais trop de rayons X dans la profondeur. Le danger est à la peau. Ma méthode permet justement, en sauvegardant la peau, de donner des doses cumulatives dans la profondeur,

mais elle ne crée pas de danger de brülure profonde.

Une synostose huméro-cubitale extra-articulaire

M. le Dr Latreys montre une radiographie prise dans le sens latéral l’on voit une traînée osseuse allant de l'humérus an cubitus. Il donne l'exposé clinique de ce cas. (Voir in ertenso, p. +21.)

Discussion

M. le D' Gasrov a vu un cas analogue récemment, mais chez

son malade la lésion n'avait pas été précédée d'un traumatisme. Diagnostic de grossesse gémellaire par la radiographie

M. le D' D’ILALLUIX montre une’ superbe radiographie prise dans le sens latéral l’on voit parfaitement deux fœtus intra- utérins. Dans l'exposé qu'il fait du cas, ce qu'il y a de particu- lièrement intéressant, c'est que la radiographie seule a permis de poser le diagnostic de grossesse gémellaire. (Cette communi-

cation paraîtra dans le prochain fascicule.) Discussion

M. le Dr KiyxExs. Mon ami le Ip Dauwe et moi, nous avons radiographié l’an passé plusieurs femmes enceintes de 7 à

465

9 mois : nous avons amené, dans ces cas, presque chaque fois, l’image du fœtus sur la couche sensible. Avec nos appareillages actuels ce genre de radiographie ne comporte plus aucune diffi-

culté, quand il s’agit de grossesse avancée.

Etude radiologique de l’épreuve de la traversée digestive normale |

M. le D' p'HazLzuixX démontre de nombreux clichés parfaite- ment réussis, à l’appui de sa communication. Il nous montre, par des radiographies, prises d'heure en heure, chez un sujet normal auquel il avait fait ingérer un bon repas, additionné toutefois de bismuth, la traversée complète du tube digestif.

(Cette communication paraitra dans le prochain fascicule.)

Discussion

M. le D: Gasrou constate que la communication de M. d'Hal. luin peut avoir une portée considérable au point de vue physio- logique. Les remarques de M. d’Halluin au sujet de l’image différente du bismuth dans l'estomac, suivant que le patient est examiné en position verticale ou horizontale, attirent égale- ment l'attention dans le traitement de certaines affections de l'estomac; les médecins conseillent notamment la position cou- chée, après le repas.

L'étude de M. d’Ilalluin nous démontre, une fois de plus, combien l'étude de la radiologie est nécessaire même en physio-

logie.

M. le Dr Harcirawps dit que l’on ne peut tenir compte de la forme de l'estomac dans le décubitus ventral, car la compression de l'abdomen est ici le facteur principal de cette forme : lembon- point, le degré de réplétion de l'organe feront varier ce fac-

teur.

M. le Dr Linorre. L’addition de bismuth aux aliments SS n'est-elle pas une cause de retard pour leur passage dans l’intes- tin P

= ABR =

À propos de la différence entre les images des viscères rem- plis de bismuth, suivant la position couchée ou verticale, M. Li- botte rappelle les travaux importants que M. Aubourg a pré- senté au Congrès de Dijon.

M. le D Kiyxexs demande à M. d’Halluin s’il est bien cer- tain qu'il a eu affaire à un estomac normal : cet estomac lui semble dilaté; il descend trop bas; il s’évacue trop lentement.

M. le D! nts, Le sujet expérimenté a toutes les ap-

parences d’un sujet normal. Caiculose rénale

M. le D" Grys. —- Vers la fin du mois de septembre, je reçus dans mon cabinet la visite d'une malade âgée de 62 ans, qui me raconta que, souffrant depuis environ 5 à 6 ans de douleurs vagues dans la région rénale gauche, elle avait présenté plu- sieurs symptômes urinaires : de l’hématurie et de la pyurie par intermittence.

Il n'y avait jamais eu de sable, ni de calculs urinaires.

Le 29 septembre dernier, je pris la radiographre de la région rénale gauche. La plaque nous montre un immense calcul rénal représentant comme le moulage fidèle de toutes les grandes divi- sions du hassinet.La néphrectomie, pratiquée quelques jours plus tard avec plein succès, confirma entièrement le diagnostic ra- diographique. L'intérêt de la communication se trouve dans le volume du calcul (9 centimètres dans son plus long diamètre) et

absence d’un diagnostic certain avant la radiographie. Appareil radiogéne portatif de Magini

M. le Dr Hatcuamrs présente le nouvel appareil portatif Ma- gini, qui sous un petit volume et à l’aide d’un Wehnelt permet la radiographie à domicile partout il y a une prise de cou-

rant. (Voir Journal de Radiologie, 1911, pp. 368 et 369.) Dr Et. HENRARD.

REVUE DE LA PRESSE

Radiodiagnostic

Harrer. Diagnostic et thérapie de l’estomac en sablier (Diag- nostische und therapeutische Erfahrungen beim Sanduhrma- gen). (drchir für klinische Chirurgie, Bd 96, Ileft 1.)

(D'après analyse de Munchener Wochenschrift.)

La plus grande difficulté du diagnostic d'estomac en sablier vrai réside dans l’existence de l'estomac en sablier spasmodique.

Les symptômes suivants parlent en faveur du spasme : replé- tion rapide du sac pendant ou peu de temps après le repas, modification des dimensions de la sténose pendant |’ observation, modification de forme de la bride rétractile qui siége habituelle- ment a la grande courbure, quelquefois disparition du spasme sous l'influence de l’atropine. Le plus souvent un des points ré- tractés consécutifs à un ulcére se trouve à la petite courbure. Le véritable estomac en sablier est produit dans la plupart des ` cas par un ulcère rond. On reconnait la sténose vraie par la len- teur du passage des aliments à travers la sténose. Une diminu- tion de la motilité parle en faveur de l’ulcere (l'estomac ne se vide que six heures après l’ingestion du repas bismuthé). On peut reconnaître l’adhérence de l'estomac à un organe voisin, par l’immobilité de l’estomac malgré les changements de position du patient. En outre, on peut reconnaître à l’écran que le point douloureux, la contraction réflexe des muscles et la résistance sont localisés à l’endroit lésé de l’estomac. Dans dix cas, on put diagnostiquer par la radiographie, un ulcère pénétrant. L’opé- ration confirma ce diagnostic. Dans tous ces cas, excepté un, il existait en même temps un estomac en sablier. La perforation existait plus souvent en arrière qu’en avant.

Souvent il existait en même temps que l’estomac en sablier une sténose du pylore.

Le carcinome de la région moyenne de l’estomac, faisant saillie dans la cavité stomacale, peut être facilement diagnos- tiqué.

468

L'examen radiographique de l'estomac après résection, mon- tre dans la position verticale, que l'estomac siégeant à gauche de la colonne vertébrale a la forme d’un estomac rétracté auquel la région pylorique fait défaut ou serait très peu développée. Cette rétration du restant de l'estomac n'atteint qu'un certain degré.

Il en résulte que les malades examinés dans la suite ne pou- aient manger en une fois que de petits repas. L’estomac reséqué montre des mouvements péristaltiques comme l'estomac sain. Sur quatre malades l'on fit la gastro-entérostomie, on ne put en trouver qu'un seul la radiographie montrait une guérison idéale et encore présentait-il du ralentissement de la motilité.

Dr DE NoBELE.

L. Luise, De Pemploi de la radiographie dans le diagnostic de la grossesse (Ueber die Anwendung des Rüntgenverfahrens bei der Diagnose der Schwangerschaft). Fortschr. a. d. Geb. d. Rontgenstr., Bd, XVIIL, H. 6, et Verh. der deutsch. Roent- gengesellsch., Bd VII, p. 50. |

Apres quelques considérations historiques, forcément courtes puisqu'il n’existe que deux ou trois publications relatives à ve sujet, Edling aborde la description de sa technique : le compres- seur d'Albers-Schôünberg est de toute nécessité; il faut radio- phier dans différentes positions et ne pas négliger la prise radio- graphique dans le décubitus latéral, droit surtout. Mais dans les premiers mois de gestation, ces prises latérales ne sont d’au- cune utilité et il faut alors s'adresser au décubitus ventral et dorsal.

Les expositions seront courtes et, sous ce rapport on peut faire mieux que Edling qui ne dispose que d’un outillage im- parfait. Avec l'écran renforcateur de Gehler, et 15 millis dans le secondaire, Edling a obtenu des images parfaites de fœtus au bout de 2 à 4 secondes d'exposition. Le pouvoir pénétrant des radiations fut de 6 Walter : les ampoules de précision Polyphos ont rendu à l'auteur d'excellents services. Enfin, il imports de vider le contenu du gros intestin avec le plus grand soin.

Edling rapporte ensuite 22 observations le diagnostic de grossesse fut exclu ou prouvé par la radiographie. L’observa- tion 2 est particulièrement intéressante; ici le radiodiagnostic de grossesse géméllaire de 4 à à mois, avec hydramnios, fut posé; la grossesse n'arriva pas à terme et il y eut délivrance de 3 fæ-

LS

469

tus pesant 730, 970 et 670 grammes, mesurant 32, 36 et 31 centi- mètres de longueur. Un examen plus minutieux du radiogramme montra que le diagnostic de grossesse trigémellaire aurait pu ət aurait même étre posé.

L'observation 8 se rapporte encore à une grossesse gémellaire de 8 mois.

Edling discute, à la suite de ces observations, les quatre points suivants : le radiodiagnostic dans les premiers mois de la gros- sesse, dans les derniers mois de la grossesse, dans les cas de grossesse géméllaire et dans les cas l’on hésite entre une tu- meur et une grossesse avancée. I] arrive ainsi aux conclusions suivantes :

Il est possible d’obtenir des images démonstratives du fœtus déjà à la fin du ou au début du mois de la grossesse;

Dans les mois subséquents, le radiodiagnostic de la gros- sesse réussit sans difficulté dans la plupart des cas;

Le radiodiagnostic de grossesse gémellaire réussit aussi déjà dans la première moitié de la grossesse et peut avoir une grande importance clinique;

Les présentations anormales, comme celles du siège et de l'épaule, peuvent être diagnostiquées par la radiographie; il en est probablement encore ainsi de l’hydrocéphalie et de certaines malformations du fœtus;

Le radiogramme ne nous permet pas en général de détermi- ner avec certitude la position de la tête dans le bassin;

Nous pouvons obtenir des images concluantes dans la gros- sesse extra-utérine aussi bien que dans la grossesse normale; mais la position assymétrique du foetus dans le bassin sera le princi- pal élément d'appréciation dans le diagnostic différentiel de ces deux espèces de grossesses ;

La technique radiographique doit être appropriée à chaque cas; suivant la période de la grossesse, on s’adressera à telle ou telle position du sujet, à telle ou telle incidence des radiations. I] est avantageux de faire la radiographie dans différentes posi- tions ;

8 Emploi de diaphragmes, repos respiratoire, expositions ra- pides (écran renforçateur Gehler, instantanés) sont nécessaires : un embonpoint exagéré, la présence d’un myome, ou un hy- dramnios notable peuvent rendre le radiodiagnosic très difficile, voire impossible ;

L'auteur n’a pu constater aucune influence pernicieuse des radiations sur la mere ou sur l'enfant.

D: KLyNENS.

470

Lots. Du diagnostic des opacités ganglionnaires dans la re- cherche radiographique des calcuis urinaires (Ueber die Diagnose der Drüsenschatten bei Steimuntersuchung des Harn- systems). Fortschr. a. d. Geb. d Réntgenstr., Bd XVII H. 6.

Le radiogramme de la région rénale droite montre deux petites opacités, l’une à côté de l’autre, en dehors du bord externe du psoas, au niveau de la vertèbre lombaire : le pôle inférieur du rein droit donne une silhouette normale, très visible, au- dessus de ces deux opacités.

Comme les deux opacités se trouvaient l’une à côté de l’autre et non pas l’une au dessus de l’autre, et qu’elles étaient distantes de la colonne vertébrale l’uretère à ce niveau avoisine la co- lonne, -— Lotsi ne crut pas à la présence de calculs urétéraux mais bien à celle de ganglions mésentériques calcifiés. Le cathé- térisme urétérique fut impossible à cause des phénomènes in- flammatoires intenses.

Un an après cette exploration, le patient revient; la radiogra- phie montre le même état des choses. Cette fois, le cathétérisme urétérique est possible et donne à droite de l’urine trouble, con- tenant de l’albumine et quantité de leucocytes.

Comme son état s'était aggravé depuis un an, le patient se soumit à une intervention qui montra que l’uretère était consi- dérablement dilaté à son extrémité supérieure et qu’il présen- tait de ce côté, à 8 centimètres de son origine, une dilatation sacculaire au fond de laquelle se trouvaient deux petits calculs.

L’injection de collargol seule, aurait pu établir le diagnos- tic exact, mais ce procédé d’exploration n’aurait pas été ici sans danger; car, il eut fallu introduire une grande quantité de cette substance, dont une notable partie serait restée forcément dans le diverticulum urétérique.

D KLYNENS.

Macuapo. Ostéosarcome du péroné (Osteosarkom der Fibula). Fortschr. a. d. Geb. d. Réntgenstr., Bd. XVII, H. 6.

Il s’agit d’un cas d’ostéosarcome de la tête du péroné sans particularité clinique.

D: KLYNENS.

- £4

Luporrr. Appréciation de la gravité des fractures du calcanéum (Zur Beurteilung der Kalkaneusfractur). Beit. zur klinis.

Chirurgie, Bd 75, Heft 2.

D'après l’auteur, on ne peut se rendre un compte exact, sur une radiographie latérale du pied, de l’étendue réelle de cette lésion. Il recommande de prendre une radiographie d’en haut et d'en arrière, c’est-à-dire en plaçant la plante du pied sur la plaque et en mettant le tube en arrière et au-dessus du tendon d'Achille pendant que la jambe est fortement portée en avant. De cette façon l’apophyse postérieure du calcanéum fait saillie en arière ct est placée directement sous l’ampoule. L’auteur trouve le plus souvent laxe longitudinal de l’os raccourci ou bien une saillie osseuse latérale.

Il admet qu'avec l’aide de la radiographie des deux pieds, pris dans deux sens différents, on peut se rendre compte du degré d’incapacité de travail d’un individu atteint même d’une ancienne fracture du calcanéum.

Si‘l’on trouve des parties claires dans la région postérieure des trabécules osseux du calcanéum, on peut en conclure à l’exis- tence d’une douleur réelle; cette dernière paraît proportionnelle à l’importance de la lésion observée.

D: DE NoBELE.

Me ccuior. La fracture isolée de la grosse tubérosité de Phu- mérus (Beitrag zur Kenntnis der isolierten Frakturen des Tu- berculum majus humeri). Beitr. zur klin. Chirurgie, Bd 75,

Heft 2.

Depuis l’emploi de la radiographie, ce genre de fracture, qui passait antérieurement pour rare, a été plus fréquemment ob- servé. La radiographie peut même être considérée comme le seul moyen de faire le diagnostic exact de cette lésion. L'auteur re- commande de prendre la radiographie pendant que le bras est en forte rotation externe, de cette facon la grosse tubérosité se présente de profil. Souvent méme, on doit faire un examen de contrôle sur l’autre épaule. Cette fracture peut être reconnue encore plusieurs années après l'accident parce que la ligne de fracture persiste longtemps; elle peut se manifester sous forme de fissure, de fragmentation incomplète, ou de fragmentation complète. Pour l’auteur, le meilleur traitement à appliquer à cette lésion serait le massage et la mobilisation précoce.

D” De NoBELE.

472

ScHEDE. La radiographie de la vertébre lombaire (Der fünfte Ledenwirbel im Réntgenbilde). Fortschr. a. d. Geb. d. Réntgenstr. Bd. XVII, H. 6.

La silhouette de la vertébre lombaire peut présenter, à l’état normal dee aspects divers,inattendus.I] arrive que le corps de cette vertebre présente une faible opacité alors que les autres vertebres lombaires ainsi que le sacrum offrent des contours nets et clairs : il arrive même qu’on ne peut rien en voir si ce n'est son arc. D'autres fois, la hauteur de la vertèbre est bien moin- dre que celle des autres vertèbres lombaires. D'autres fois encore. cette verteébre présente une direction oblique qui fait qu’une apophyse transverse est plus proche de la crète iliaque que celle de l’autre côté. Enfin, une articulation sacro-lombaire latérale peut paraitre plus opaque que l’autre.

Toutes ces particularités s'expliquent aisément : il faut se garder de les rapporter à une anomalie ou à un état pathologique.

DF KLYNENS.

Qurrinc. Diagnostic erroné de corps étranger de l’œæsophage (Zur Kasuistik der Fehldiagnose von Fremdkôrpern des Oesophagus). Fortschr. a. d. Geb. d. Réntgenstr. Bd. XVII, H. 6.

Une femme de 29 ans prétendait avoir avalé un fragment d'os et ne pouvoir avaler que des aliments de la consistance d’une bouillie : elle accusait des douleurs entre les deux omoplates.

La sonde butait contre un obstacle à 35 centimètres de profon- deur; une pression légére suffisait 4 vaincre cette résistance. L’cesophagoscopie ne donna pas de résultat concluant.

L’examen radioscopique, en position oblique, montrait dans la zone rétrocardiaque une ombre assez opaque, à un travers de main au-dessus du diaphragme; cette opacité présentait les mou- vements d’ascension et de descente qui accompagnent la déglu- tation. L’examen radiographique montrait nettement aussi cette opacité.

Le diagnostic de corps étranger ayant été posé, la femme fut opérée: incision de l’æsophage à travers la plevre, après résec- tion costale. L'intervention démontra l’absence de tout corps étranger. L’autopsie vint confirmer l'intégrité de œsophage et montra que l’opacité était due à un gros paquet de ganglions calcifiés.

D: KLYNENS.

473

SINGER et Hortzxnecnr. Symptomes objectifs de la constipa- tion spasmodiques (Ueber objective Befunde bei der spas- tischen Obstipation). (Afunch. m. Woch, 48, 1911.)

Les auteurs ont observé au moyen de la radiographie de nom- breux cas de constipation spasmodique. Pour faire leurs recher- ches ils ont eu recours à l'injection par le rectum de liquides contenant soit du bismuth, soit du sulfate de baryum. D’après eux ce mode de remplissage de l'intestin est surtout utile pour étudier les modifications de la motricité.

La quantité de liquide injecté a été en moyenne de 1700 cc. ; elle est nécessaire pour remplir tout le côlon jusqu’au cecum.

Le lavement de sulfate de Ba était préparé comme suit : dans 1 litre d’eau bouillante on verse 3/4 de litre d’eau froide dans laquelle on a au préalable délayé deux cuillerées à soupe de fé- cule de pomme de terre. On bout de nouveau et on ajoute 160 gr. de sulfate de Ba chimiquement pur mélangé à 1/4 de litre d’eau chaude. On bout le tout pendant 5 minutes puis on laisse refroi- dir à 45° pour lavement.

Le lavement au bismuth était composé comme suit : dans 1 litre d’eau bouillante ajouter deux cuillerées à soupe de féculs de pommes de terre délayée dans 1/4 de litre d’eau froide; bouil- hr 5 minutes et ajouter 120 gr. de carbonate de bismuth délayé dans 34 de litre d’eau froide. Ne plus bouillir. Remplir l'irri- gateur un peu avant l'emploi.

Les radiographies furent faites dans la position horizontale, le sujet étant couché sur le ventre, On put constater ainsi dans les cas de constipation spasmodique, une hypertonie du segment distal du côlon (surtout de I'S iliaque) se manifestant par une diminution du diamètre pouvant atteindre 25 à 50 p. e. de la normale, tandis que le segment proximal du côlon présentait soit de l’hypermotilité soit un tonus normal. La limite entre ces deux zones était variable d’un cas à l’autre, mais elle se faisait entre l'angle colique droit et le côlon descendant. Enfin, on trouve souvent une interruption spasmodique de l’image au ni- veau de l’inflexion de 1’S iliaque. Dr De NoBELe.

GROEDEL et Scuenck. Influence de ia réplétion sur la forme et la position réciproque de l’estomac et du gros intestin (Die Wechselbeziehung zwischen Füllung, Form und Lage von

Magen und Dickdarm). (Munch. m. Woch, 48, 1911.)

Les auteurs ont étudié par la méthode radiographique com- ment la réplétion du gros intestin pouvait modifier la position

474

ou la forme de l’estomac. Ils donnaient à leur patient un repas de Baryum composé de 150 gr. de sulfate de Ba avec 10 gr. de mondamine sucre et cacao et 400 gr, de lait, puis ils injectaient par le rectum un lavement de Baryum. Ils observerent ainsi que le gros intestin est peu influencé par la réplétion de l'estomac à part langle colique gauche qui est souvent reporté un peu en arrière. L’estomac est influencé par la réplétion du gros intestin (par du gaz, des matières fécales ou le lavement.).

S'il n’y a qu’une partie du côlon transverse dilatée (par exem- ple par du gaz dans les angles coliques) on trouve un déplace- ment latéral de Pestomac ou un creux. Si tout le côlon trans- verse est dilaté, l'estomac est soulevé dans son ensemble.

Dans les déplacements pathologiques de l'estomac ou du gros intestin, principalement dans les ptoses et ectasies, cette in- fluence peut être encore plus grande, de telle sorte que par exem- ple une ptose du prlore ou une ectasie mécanique de l'estomac peuvent être méconnues si l’on n’a pas au préalable vidé le gros intestin. `

D'où l’on doit tirer la conclusion que, dans tout examen ra- diologique de l'estomac, 1l faut d’abord vider complètement l'in- testin.

DP De NoBELE.

HozzxkxecxT. L’examen radiologique de estomac. (The Roent-

gendiagnosis of the stomach). (Arch. of the Rwntgen Ray, 136, 1911.)

L'examen radiologique de l'estomac fournit des données très exactes, au point que sur 100 opérations pratiquées par Eiselbergs, 100 fois l'intervention a confirmé le diagnostic posé grâce aux rayons X. Aussi, au Congrès de chirurgie de cette année a Berlin, Smieden a-t-il pu déclarer la déchéance de la laparotomie exploratrice en ce qui concerne l’estomac. Holz- knecht partage également cet avis, mais il attache en plus une grande importance a la recherche de l’acide chlorhydrique pour fixer certains points. Holzknecht a réuni une série de syndromes d'une grande valeur pratique de la façon suivante :

Syndrome I Résidu bismuthé après 6 heures;

Ombre normale de l'estomac; Anachlorhydrie.

475

Diagnostic : Petit carcinome du pylore.

TI] existe une légère sténose pylorique, perméable; la réten- tion et le défaut de tonicité sont faibles; le malade se plaint fort peu, il a surtout de l’inappétence.

La sténose est certaine, parce qu’il est connu qu’un estomac sécrétant peu d’acide, se vide en 2 ou 3 heures lorsque le pylore est libre; une rétention, constatable après 6 heures, est due inévi- tablement à un obstacle matériel. Même un estomac atonique ne prend ce laps de temps pour se vider. S'il y avait spasme, 11 pourrait aussi y avoir rétention, mais alors il y aurait en méme temps de l'excès d’acide. C’est même à la suite des études ra- diographiques de Haudek que l’on a reconnu l'existence de spasme du pylore et la rétention en cas d’hyperacidité.

Cette hyperacidité est mise en évidence par différents pro- cédés tels que l’analyse apres évacuation à la sonde ou encore, par l’ingestion de capsules « fibrodermiques » remplies de bis- muth; si ces capsules sont encore visibles à l’écran. c'est-à- dire non digérées après, au maximum cinq heures, c'est qu’il y a défaut d'acide, ce qui nous donne le :

Syndrome la

Résidu bismuthé après six heures; Aspect normal de l’estomac ; Capsules fibrodermiques intactes après cinq heures.

Diagnostic : Petit carcinome du pylore.

Nous pouvons évaluer le temps que prend l'estomac pour se vider, en examinant l’intestin.

S’il y a anachlorydrie, après six heures, l’intestin grêle a dé- versé son contenu dans le gros intestin, la tête du « train de bismuth » arrive déjà à l'angle splénique, tandis que dans le cas normal, la tête du « train » arrive seulement au côlon ascen- dant alors que « la queue » occupe encore la partie inférieure de l’iléon. Le gros intestin lui-même se contracte plus rapide- ment, ce qui explique la diarrhée fréquente des anachlorhy- driques.

Ces procédés de reconnaître dès le début l’existence d’un car- cinome du pylore sont très précieux parce qu’ils permettent d'opérer en temps utile et par conséquent avec succes.

Syndrome Ib Résidu bismuthé aprés six heures;

476

Aspect normal de l'estomac; Bismuth atteignant l'angle splénique.

Diagnostic : petit carcinome du pylore.

Cette recherche a été de beaucoup facilitée par la méthode de Haudek consistant à faire prendre deux repas bismuthés, l’un à domicile, six heures avant l’examen, repas qui permet de con- stater ou non le syndrome Ib et le second chez le médecin même ; ce dernier repas permet de constater la forme, la tonicité et la motilité de l'estomac.

Remarque. Un ulcere calleux, ancien, avec anachlorhy- drie secondaire due à l’altération de la muqueuse gastrique pourrait donner le même résultat en entraînant un défaut de motilité du pylore, mais en pratique, ce cas est très rare; de plus il peut être reconnu par la forme en sablier de l'estomac et aussi par le déplacement du pylore vers la gauche.

I] est bon de savoir qu’une injection de morphine faite avant l'examen pourrait faire voir un résidu après six heures avec un aspect normal de l'estomac.

Syndrome II

Pas de résidu après six heures; Ombre de l’estomac anormale: Estomac en forme de corne.

Diagnostic : Carcinome inopérable sans sténose.

Souvent dans ce cas le malade ne présente comme symptome clinique que de l’anorexie et une perte de poids. Il ne retire au- cun avantage de la gastro-entérostomie.

Le contour de l’ombre de l’estomac montre souvent des irré- gularités dues a la tumeur, qui est inopérable.

Quand l'estomac a acquis la forme de corne, cela indique que la tumeur est trop étendue pour que l’on puisse tenter de l'en

lever, ou du moins qu’elle a contracté trop d'adhérences avec le voisinage.

Syndrome III

Pas de résidu apres six heures;

Défectuosité de l'ombre à la partie moyenne de l'estomac ou bien au niveau du pylore;

Estomac en forme de crochet.

471

Diagnostic : Carcinome opérable de l'estomac.

Bien entendu Luthité de l'opération doit être envisagée dans chaque cas; c'est ainsi que de fortes métastases seraient une con- tre-indication.

Syndrome IV

Petit résidu apres six heures; Aspect normal.

Diagnostic : simple uleère gastrique.

Ce diagnostic est commode et tres exact. Dans tous les eas d'ulcère, il y a une perte de la motilité. Haudek n'a jamais trouvé un uleère, sans constater un retard à l’évacuation: de méme il n’a jamais vu de contracture du pylore, existant sans lésion de la paroi.

Le point douloureux doit se trouver non à l’épigastre mais ou niveau de l'estomac lui-même; il faut une certaine exp:- rience pour le trouver à coup sùr. Heureusement, d'autres symp- tomes concomittants viennent aider au diagnostic.

Ce sont :

Les mouvements antipéristaltiques ;

Le déplacement du pylore en haut et à gauche;

La forme allongée de la petite courbure;

4 La contraction de l’estomac en son milieu (permanente ou variable).

Cette description convient également à l'estomac atteint d'ul- cere calleux pénétrant dans les organes du voisinage; mais icl il y en plus la présence, bien constatable, du diverticule.

Syndrome V

Petit résidu après six heures ;

Point douloureux à la pression;

Déplacement en haut et à gauche; Forme allongée.

Diagnostic : ancien ulcère rétracté sur la petite courbure au voisinage du pylore.

Syndrome VI

Petit résidu après six heures;

478

Point douloureux et résistant à la partie moyenne de l’es- tomac ;

3 Encoche à la partie moyenne de l'estomac;

Diverticule fixe avec la cage d'air, à la petite courbure.

Diagnostic : Ulcère calleux de la petite courbure à la partie moyenne.

Même en l'absence de point douloureux, la présence de Vhy- peracidité jointe à l'existence d'un résidu après six heures est toujours caractéristique d'un ulcere.

Syndrome VII

Résidu abondant en forme de faucille horizontale, après six heures.

Diagnostic : sténose du pylore due à un ancien ulcère.

Cet aspect provient de la dilatation de l'organe et de l’atonie de la musculature jointes à une forte diminution de la motilité.

Syndrome VIII

Large résidu en forme de faucille; Encoche dans la forme du pylore.

Diagnostic : carcinome compliquant un vieil ulcére, avec sté- nose. |

Quand on rencontre en plus une altération de la forme du pylore, on conclut non à la présence d’un ancien ulcère, mais bien à celle d’un carcinome.

Syndrome IX

Pas de résidu après six heures ;

Irrégularités nettes au niveau du pylore ou de la partie moyenne ;

Reétrécissement au niveau de la grande courbure.

Diagnostic : carcinome de l'estomac développé sur un ancien uleère mais sans sténose.

Syndrome X

Estomac vide après six heures; tête du « train de bismuth » à la coudure gauche du côlon transverse;

479

Raccourcissement de l'estomac; Congestion au cardia.

Diagnostic : carcinome du cardia.

La motilité de l'estomac est augmentée en même temps qu'il y à diminution ou absence de la sécrétion acide. L’estomac peut deja être vide apres trois heures.

Le deuxième symptome indique une rétraction régulière de la paroi, et fait pencher vers le diagnostic de carcinome. En cas d'ulcére, la rétraction est inégale.

Ce syndrome pourrait être confondu soit avec l'anachlorhy- drie, soit avec le spasme du cardia.

L’anachlorhydrie, jointe à augmentation de la motilité,peut provenir de la sténose du cardia, de l’inanition, d'une gastro- entérostomie ou d’une insuffisance pylorique.

Le spasme du cardia sans dilatation est ordinairement accom- pagné d’hyperchlorhydrie.

Syndrome XI

Estomac vide en six heures. Tete de la colonne de bismuth au niveau du côlon ascendant;

Forme de l'estomac normale;

Point douloureux au niveau du duodénum.

Diagnostic : ulcère duodénal.

Syndrome XII, normal

Estomac vide en six heures. Tête de la colonne dans le colon ascendant;

Forme de l'estomac normale;

Pas d'augmentation du péristaltisme, pas d’antipéristal- tisme;

Pas de point douloureux à la pression;

Acide chlorhydrique à la dose normale.

Ces tableaux, quoique très schématiques, montrent le grand se- cours que peut apporter au chirurgien et au médecin, l’exameu radiologique de l'estomac; ils sont établis, non pas en partant d’idées théoriques, mais bien à la suite de multiples examens répétés plusieurs fois et dans beaucoup de cas, constatés tantôt par une intervention, tantôt par une autopsie. ID BrexFair.

480

Harper et Iorzkxeciur. Le double repas de bismuth (The dou- ble bismuth Meal). (Arch. of the Roentgen Ray, 136. 1911.)

Le double repas de bismuth, employé par Haudek et par Holz- knecht, simplifie beaucoup l'examen de l'estomac.

Fl consiste à faire prendre à la personne à examiner, un repas au bismuth chez elle, à 7 heures du matin. A 1 heure de l'après midi, done six heures apres Vingestion, elle se présente chez le médecin qui juge de la motilité de l'estomac en recherchant s’il reste dans cet organe du bismuth et examine en même temps la marche de cette substance dans l'intestin.

Apres cela, le malade prend le second repas de bismuth, ce qui permet au médecin de voir la tonicité, la forme et la situa- tion de Pestomac.

Cette méthode remplace la laparotomie exploratrice dans bien des cas d'affections graves, ulcéreuses ou cancéreuses de lesto- mac et de l’intestin.

D" BIENFAIT.

L. Raouzr-DEsroxcnaurs. Nouvel appareil permettant l’extrac- tion des corps étrangers et la réduction des fractures et luxa- tions sous le contrôle simultané des rayons X et de la vision directe. (ulletin et mémoires de la Société de Radiologie médicale de Paris, novembre 1911, p. 291.)

M. Raoult-Deslongchamps, ayant constaté fréquemment les nsucces des chirurgiens dans l'extraction des fragments métal- liques introduits dans nos tissus, insuvcès même apres plusieurs prises radiographiques, reconnaissant également le peu d’uti- lité du grand électro-aimant dans nombre de cas, a imaginé un dispositif permettant au radiologiste de pratiquer l'extraction des corps étrangers sous le contrôle simultané des rayons X et de la vision directe.

L'appareil se compose d'un radioscope qui se fixe devant les yeux au moyen de lacs à boucle. Ce radioscope est séparé en sa partie médiane par une eloison qui le divise en deux parties égales. Une de ces parties porte un écran au platino-cyanure de baryum qui forme du côté 1l est appliqué une chambre noire, de sorte que l'œil placé de ce côté lors de l'émission des rayons A aperçoit l'image des organes placés au-dessous avec leur diffé-

434

rence de densité; l’autre partic est ouverte à sa partie inférieure et permet à Pail de ce côté de voir en pleine lumière la région et de pratiquer au grand jour les phases successives de l’opéra- tion. Un verre plombeux placé devant les yeux les protege con- tre les rayons X.

Cet appareillage est complété par une table qui porte au-des- sous d'elle le tube à rayons X fixé sur un chariot mobile, dont la direction se commande au moyen d'une pédale. Cette pédale porte un interrupteur qui fonctionne également au pied et qui permet l'émission des rayons X au moment précis et seulement pendant le temps l’opérateur en a besoin.

Le procédé de M. Raoult-Deslongchamps semble très pratique et cependant je ne souscris pas à son emploi. Comme Belot, je crois difficilement à l’accommodation, un ceil se trouvant dans une obscurité relative et l’autre au grand jour.

Au surplus, je suis adversaire de toute intervention radios- copique pour l'extraction des corps étrangers dans les tissus, d’abord parce que, malgré tous les moyens de protection, les rayons X restent dangereux pour le chirurgien qui y est fré- quemment exposé; ensuite parce que nombre de petits corps étrangers échappent à l'écran, alors que la radiographie déter- mine facilement leur présence; en troisième lieu la radioscopie, si elle peut indiquer approximativement la place d'une balle, induit en erreur lorsqu'il s’agit de petits corps longs, comme les aiguilles, celles-ci paraissant à l’écran de direction transversale, alors qu’elles sont entéro-postérieures; la radioscopie est ici aussi mauvaise conseillère que la radiographie plane. Dans les préliminaires de sa communication l’auteur dit avoir été poussé à imaginer son nouvel appareil à cause des nombreux échecs des chirurgiens dans l'extraction des corps étrangers. Si les chirur- giens ont des échecs, ceux-ci ne sont pas dus à l'insuffisance des données que peut fournir la radiographie mais bien au fait que beaucoup de chirurgiens ne savent pas lire les radiographies ou que les radiographes ne font ni radiographies stéréoscopiques ni radiographies géométriques avec repères. J’ai décrit plusieurs fois déjà le procédé (1) que j’emploie depuis des années et je suis persuadé que son application ne peut amener d’insucces,

D: Etienne ITENRARD.

(1) Dr Etienne Henrarp. La recherche et l'extraction des corps étrangers opaques aux rayons X. Bruxelles 1910.

482

Josseraxp. Radiodiagnostic de ia Ilthlase urinaire. (Archives d'électricité médicale, 10 décembre 1911, 323.)

Les nombreux cas de lithiase urinaire que l’auteur a observés et radiographiés lui permettent d'affirmer qu’il est nécessaire de radiographier tous les cas de lithiase urinaire.

En effet, les symptômes cliniques ne correspondent pas tou- jours par leur importance à l’importance même de l'affection; de plus, ils sont souvent insuffisants pour faire un diagnostic positif; tandis qu’actuellement, on peut découvrir toutes les formations calculeuses si petites qu’elles soient, et quelle qu’en soit la nature.

Les deux grands symptômes de la lithiase urinaire sont : la douleur et l’hématurie. Mais ces deux symptômes peuvent man- quer complètement dans certains cas.

M. Josserand donne huit observations très intéressantes à di- vers points de vue et conclut :

La radiographie fournit souvent un diagnostic positif que les symptômes cliniques ne permettaient pas de poser;

La radiographie seule permet de diagnostiquer la situation, le rolume, le nombre des calculs:

Munis de ces renseignements, c’est la radiographie qui nous autorise à instituer une thérapeutique rationnelle (cure de diu- rese ou intervention chirurgicale). D' Etienne HENRARD.

Buisson. Exostose ostéogénique du genou. (Archives d'électri- cité médicale, 10 décembre 1911, 323.)

M. Buisson donne en quelques lignes l'étude très complete des exostoses, dont le diagnostic souvent ne peut être fait que par la radiographie.

Les erostoses simples dont les plus fréquentes sont les exos- toses syphilitiques, peuvent aussi exister au voisinage des lé- sions tuberculeuses de la tumeur blanche.

Les exostoses de croissance sont des productions qui ont géné- ralement une structure semblable à celle de l’os normal, formées à la partie centrale de tissu compact. Ces deux couches se conti- nuent avec celle de l'os sur lequel elles sont implantées. Lors- qu'elles sont volumineuses elles peuvent être constituées unique-

483

ment par du tissu compact et spongieux. Quelle que soit leur structure exacte, elles sont recouvertes d’une mince couche de tissu cartilagineux.

L'auteur montre une belle radiographie d’exostose osteogene- que du genou, survenue chez une jeune fille de 18 ans, à la suite d'un effort. L'évolution de la tumeur qui est grosse comme vae mandarine, a été très lente, puisqu'elle a mis trois ans pour arriver à ce volume.

IP Etienne HENRARD.

Radiotherapie

H. BornrEr (Lyon). Etudes de radiothérapie méduiiaire. Me- sure de la quantité de rayons X reçue par la moelle épinière. (Archives d'électricité médicale, 25 nov. 1911, 322.

Pour déterminer la proportion des rayons qui arrivent à pé- nétrer dans la moelle, M. Bordier a fait des expériences sur un squelette de colonne vertébrale : toutes les vertèbres étaient maintenues solidement et exactement dans leur position nor- male, elles étaient eufilées sur une tige métallique aplatie occu- pant la place de la moelle et sur laquelle les pastilles réactifs de son chromoradiomètre étaient facilement placées dans chaque expérience.

Pour remplacer l'épaisseur des masses musculaires à traverser, l’auteur a employé du coton hydrophile imbibé de la solution a Tp. e. NaCl,

Des expériences faites en irradiant successivement diverses parties de la colonne vertébrale, perpendiculairement ou sous un angle de 45 p. c., avec des rayons filtrés ou non, l’auteur arrive aux conclusions suivantes :

Pour faire de la bonne radiothérapie médullaire, il faut in- troduire le faisceau par la voie oblique, au lieu de faire des irra- diations dans le plan médian, comme on l’a fait jusqu’à pré- sent.

On devra faire une irradiation oblique à droite et une autre

484

à gauche, pour chaque région à traitor (pendant l’application, on protégera le cote non irradié par une lame de plomb).

Il faudra, chaque irradiation dounant au niveau de la peau sous le filtre deux unités I, trois irradiations pour faire arriver une unité I à la substance médullaire.

Cette dose commence à ètre sensible, et, répétée plusieurs fois, elle doit forcément produire des effets qui sont loin d’être illu- soires, ainsi qu'on peut s’en rendre compte dans une observa- tion qu'a publié l’auteur, d'un ataxique soumis à cette tech- nique radiothérapique. (Voir résumé du Journal de Radiologie, 1911, p. 366.)

Dr Et. HENRARD.

ZIMMERN et Barry. Action des rayons X sur ie corps thyroïde du lapin. (Archives d'électricité médicale, 25 novembre 1911, 322.)

La durée de la survie des animaux (environ 3 mois apres une Irradiation d'une durée de quarante minutes, dose 10 à 16 H; 0.8 à 1 m. A.) permet de supposer que la disparition des élé- ments nobles de la glande a étre progressive; cette survie est imputable à la persistance des glandules externes qui, chez le lapin, sont situées en dehors et au dessous du corps thyroïde et sur lesquelles l'action des rayons n'a pas porté. Les radiations ont détruit simultanément les deux parties de la glande; les cellules du corps thyroïde et les cellules des glandules parathy- roides incluses dans la glande : la polypnée, nettement observée chez la plupart des animaux en expérience et spécifique chez le lapin de la destruction des parathyroides, en fait foi; de plus, l'analyse microscopique n'a plus permis de retrouver trace d'élé- ments glandulaires.

D: Et. HENRARD.

CiraRitER et Deniers. Radiothérapie de la talalgie blennor- rhagique. (.lrchires d'électricité médicale, 10 décembre 1911, 323.)

MM. Chartier et Delherm présentent deux observations de talaleie blennorrhagique, ayant résisté à tous les traitements et que la radiothérapie guérit en quelques séances.

485

Ces observations sont comparables à celles déjà préseutées par Lacaille, Jacquet et Jaugeas et semblent de nature à conseiller l'emploi des rayons A dans la thérapeutique de la talalgie blen- norrhagique.

Dr Etienne ITEXRARD.

ZIMMERN, Barrez et Dunvs. Analyse microscopique des effets de Pirradiation sur le corpe thyroïde du lapin. (Arch res d'électricité médicale, 25 décembre 1911, 324.)

Les préparations faites sur les lapins qui ont servi aux expé- riences relatées dans la précédente communication des auteurs, montrent que, au niveau du corps thyroïde, on trouve exclusive- ment des vestiges de matières colloides. Les auteurs ont observe l'absence rigoureuse de tout épithelium glandulaire; on retrouve également les travées conjonctives de la glande, et dans les es- paces qu'elles limitent, au heu du tissu thvroïdien, on aperçoit un afflux leuecocytaire tres abondant.

D! Etienne HENRARD.

Radium

Baver. Action de l’émanation du radium sur ies œufs d’anl- maux Inférleurs (Ueber die Wirkung der Radiumemanation auf Kier miederer Tiere). Wiener klin Wochenschrift, 40.

L'auteur a exposé à l’action de l’émanation du radium des œufs fécondés de lézard (Bufo irridis) et de tritons (Triton al- pestris) et a constaté par l'emploi de hautes doses, un arrét de développement, une diminution de la vitalité et finalement la mort de l’animal.

Ce résultat s’obtenait plus rapidement par les irradiations di- rectes d’un sel de radium que par l'action de l’émanation elle-

meme. Dr DE NOBELE.

486

GupzENnT. Recherches cliniques sur ie traitement des arthrites et de la goutte par émanation de radium (Klinische Er- fahrungen tiber die Behandlung der Arthritiden und der Gicht mit Radiumemanation). (Berl. Alin. Woch, 47, 1911.)

L’auteur a obtenu de bons résultats dans le traitement des ar- thrites et de la goutte par l’émanation de radium sous forme (inhalation dans un espace confiné à raison de 4 à 5 unités Mache par litre d’air. Presque toujours l’auteur combinait à la cure d’inhalation et de boisson, l'injection d’un set de radium soluble dans le voisinage de l’endroit malade.

Dr DE NoBELE.

Mesothorium

Minami. L'action biologique du mésothorium (Ueber die biolo- gische Wirkung des Mesothoriums). Berlin klin. W'ochensch., 1911, 40.

D'après l’auteur, les rayons B et y du mésothorium ont une action passagère ou quelquefois nulle sur les ferments digestifs (diastase, pepsine et trypsine). Cette action consiste tantôt en une activation, tantôt en une suppression de leur propriété fer- mentative.

Faisant des irradiations, avec du mésothorium, sur des car- cinomes, des sarcomes et sur le foie, en supprimant l’émanation et les rayons a, Minami et Bickel ne constatèrent aucune in- fluence de l’autolyse. D'où ils conclurent que l'activation du ferment autolytique, que l’on constate par l'irradiation du ra- dium, est due uniquement à l’émanation, ¢’esta-adire aux rayons a, les seuls rayons émis par l’émanation.

Dr DE NOBELE.

487

Techuique

C. L. et F. A. Linpemaxn. Un nouveau verre perméable aux radiations de Roentgen (Ueber ein neues für Rôüntgenstrahlen durchlässiges Glas). (Zeitschr. f. Rüntyenkunde, Bd. 13, H. 4, 1911.)

bone TT Les radiations de 3 à 8 degrés Wehnelt sont absorbées, d’après

Walter, dans une proportion de 70 à 52 p. c. par la paroi de l’ampoule ordinaire, d’une épaisseur moyenne de 0,7 mm. Evi- demment, si cette paroi est plus épaisse et si les radiations sont plus molles encore, cette absorption est beaucoup plus considé- rable; c’est ainsi que des rayons de 3 degrés Wehnelt ne passent plus que dans la proportion de 18 p. c. au travers d’une parol d’un millimetre d'épaisseur.

Une augmentation de rendement de nos tubes est donc fort désirable; le passage au dehors d'une plus abondante quantité de radiations nous permettrait @abréger les temps d'exposition de Ja radiographie et de la radiothérapie; le passage au dehors des radiations molles et extra molles, dont Frank Schultz a montré Féminente utilité thérapeutique, ouvrirait de nouvelles perspectives à la radiothérapie.

Des déductions basées sur Ja théorie de Marxwell prouvent que la substance dont le poids atomique est le moins élevé et dont le volume atomique est Je plus grand, doit absorber Je moins de radiations. En s'inspirant de ce principe, les frères Linde- mann ont cherché à obtenir un verre dont tous les constituants présentent un faible poids atomique. Les deux corps, dont les poids atomiques sont les plus faibles, sont l'hydrogène et l'hé- lium; viennent ensuite le lithium, le beryllium et le bore.

Il ne fallait pas songer à faire entrer l'hydrogène et l’hélium dans la composition du verre : mais l'incorporation du lithium, du berryllium et du bore était faisable et les deux auteurs ont obtenu ainsi un verre nouveau, constitué par

Du lithium (poids atom. 7) au lieu de sodium (poids atom. 93), Du berylium( » » 9) au lieu de calcium » » 40), Du bore ( » » 11) au lieu de Silice ( » » 28),

Ce verre présente des qualités remarquables; il absorbe cing fois moius de radiations de pénétration moyenne que le verre

488

ordinaire, ce qui permet de raccourcir considérablement les temps d'exposition; il ne s’échauffe guère; il ne montre pas de sluorescence et ne produit pour ainsi dire pas de radiations se- condaires. Ces propriétés font que les radiographies sont parti- culièrement riches en détails et en contrastes.

Ce verre lithiné n’est pas absolument imperméable à lair : mais il est facile d’obvier à cet inconvénient en couvrant le verre d'une couche de laque absorbant peu de radiations.

Les auteurs ont établi la perméabilité comparative de ce verre et du verre ordinaire, au moyen du dispositif expérimental sui- vant; ils placèrent côte à côte sur une plaque photographique, une lame de verre lithiné d’une épaisseur de 3,51 mm., une lame cunéiforme de verre ordinaire dont l'épaisseur diminuait pro- gressivement de 3,81 mm. à 0,325 mm. et enfin, la lame d’alu- minium de la scala de Wehnelt. En radiographiant ces trois objets, successivement avec des radiations de pénétration diffé- rente, et en recherchant sur les clichés les épaisseurs correspon- dant à l'égalité de teintes, ils ont obtenu le tableau suivant :

Epaisseur du Epaisseur du Degrés Welinelt verre ordinaire verre lithiné Rapport 0 (extra-mou.) 0.64 3.9 5.5 1.2 0.66 3.0 9.39 9.9 0.70 3.5 5.03 8.0 0.91 3.5 3.89 10.0 0.97 3.9 3.62

Deux pastilles Sabouraud-Noiré, disposées exactement à égale distance de l’anticathode, mais dont l’une recevait son irradia- tion par la fenêtre de verre lithiné et l’autre par le verre ordi- naire de l’ampoule plus ou moins inclinée, montrerent un virage fort différent : la première avait déjà atteint la teinte B alors que la seconde n’accusait qu’un commencement de virage.

La paroi d’un tube ordinaire, d'épaisseur moyenne, absorbe environ 60 p. c. des radiations; le verre de lithium en absorbe tout au plus 10 à 15 p. c. Aussi, les tubes en verre lithiné nous permettent-ils de diminuer considérablement les temps d’exposi- tion et d’obtenir des images plus fouillées, plus riches en con- trastes et en détails. Les radiographies de la main, d'avant- bras, etc., obtenues au moyen de tubes pourvus d’une fenêtre de verre lithiné, le prouvent d’une façon incontestable; sur la ra-

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diographie d'une souris, (étincelle équivalente = 10 millim. dureté des radiations = 1 degré Wehnelt), on peut voir de la

façon la plus nette les poumons, le foie, le cœur et les deux reins. La radiographie d’un verre de terre montre dans tous ses dé- tails le tube digestif avec son contenu : l'ampoule, qui servit a cette prise, ne montrait aucun éclat verdatre et on pouvait déjà apercevoir les trois couches anodiques; une couche d'aluminium de 0,2 millim. absorbait totalement ses radiations.

Sur la radiographie d'un morceau de bois de sapin, on aper- cevait le contour des fibres. Dr KLYNENS.

ALBERS-SCHONBERG. L’ampoule Lindemann (Die Lindemann- rohre). Fortschritte a. d. Geb. der Roentgenstrahlen. Bd. XVII, H. 4 et (The Lindemann focus-tube.) Archiv of Roent- gen Ray, nov. 1911.)

C. L. et F. A. Lindemann sont arrivés à fabriquer une verre beaucoup plus perméable aux rayons X que le verre ordinaire fabrique avec le silicate de K et de Na. Ils remplacent :

Le sodium (poids atom. 23) par du lithium (poids atom. 7) Le calcium ( » » 40) par du beryllium ( » » 9) Le silicium( » » 28) par du bore ( » » 11)

Ce nouveau verre absorbe cing fois moins de rayons de Roent- gen que le verre ordinaire ; i] ne s’échauffe guère, il ne montre pas de fluorescence et n’engendre presque pas de radiations se- condaires. La firme Müller de Hambourg utilise ce verre dans la fabrication de certaines ampoules, et principalement des am- poules à refroidissement par eau. Une lamelle de ce verre Lin- demann, de 0,2 à 0,5 millimetres d'épaisseur, est enchâssée dans la paroi de l’ampoule à l'endroit correspondant à la sortie des rayons X.

C’est un grand progres : le rendement des ampoules se trouve ainsi considérablement augmenté; d’après Walter, le verre de l’ampoule ordinaire absorbe environ 60 p. c. des radia- tions tandis que le verre spécial de Lindemann n’en absorbe que 10 à 15 p. c.

Les tubes Lindemann donnent donc un rendement en radia-

490

tions (85-90 p. c.) bien supérieure à celui des tubes ordinaires (60 p. cl, Aussi, permettent-ils de raccourcir considérablement le temps de pose en radiographie et le temps d'irradiation en radiothérapie; ils donnent la teinte B du radiomètre Sabouraud- Noiré en deux fois moins de temps que les tubes ordinaires. En outre, ils émettent des radiations extrêmement peu pénétrantes, puisqu'il en est qui sont absorbées par une épaisseur de 0,2 mill. d'aluminium.

Au VII’ Congres allemand de Radiologie, Frank Schultz montra comment on peut utiliser, avec succès en radiothérapie, ces radiations extra-molles; dans la cure des naevi flammei elles sont plus efficaces que toutes les autres.

Les considérations précédentes engageérent Albers-Schénberg à examiner de près ces nouvelles ampoules; au cours de ses recher- ches, il conserva, à part le temps de pose, une technique uni- forme dont voici les données : redresseur à haute tension de Sie- mens-Halske, tube Lindemann à refroidissement par eau de la firme Müller, un courant secondaire 10 milliamperes, radiations de 5-6 Walter et de 3-4 Bauer, 38 centimètres de distance entre la peau et l’anticathode, tube compresseur de 13 centimètres d'ouverture. |

Ses premières recherches porterent sur l'exploration des deux sommets pulmonaires de 13 sujets : le temps d’exposition com- porta 1 minute. Or, chose aussi curieuse qu’inattendue, tous ces patients présentèrent à la suite de cette irradiation avec le tube Lindemann, un érythème correspondant exactement à l'ouver- ture du compresseur. Cet erythème était de couleur allant du rose au bleu-rougeatre; il n’était accompagné ni de démangeii- sons, ni de chaleur, ni d'aucune autre sensation subjective; ıl se manifesta cing ou six heures après l'irradiation dans quatre cas; dans le restant des cas, il ne fut pas possible d'établir la durée de la latence.

Ce résultat intéressant engagea l'auteur à rechercher, par une nouvelle série d'expériences, le temps minimum d'irradia- tion nécessaire à la production de Pérytheme; tout en conservant les mêmes données techniques précédentes, 1} diminua la duree des temps d'exposition et trouva dans ces conditions expérimen- tales, qu’une irradiation de moins de 15 secondes ne donnait plus guere d'érythème.

En dosant les radiations avec le nouveau dosimètre de Kien-

491

‘bök dans les mêmes conditions techniques décrites ci-dessus, Albers-Schénberg constata que

60 secondes d'irradiation correspondaient a environ 5-8 X.

AU Žž » » » 4. X. ZU » » » TX. 15 » » » » Rie Xi 10 » » » » 1,3 X.

Dans toutes les expériences précédentes, la peau nue fut expo- sée directement aux radiations; or, un coussinet de ouate in- terposé entre la peau et le compresseur suffit à absorber des radia- tions molles et nous donne ainsi le moyen d'éviter cet érythème.

Dans la dernière partie de sa communication, Albers-Schôn- berg examine dans quelles limites les tubes de Lindemann nous permettent d’abréger le temps d'exposition. La radiographie des sommets pulmonaires est, en quelque sorte, la pierre de touche d’une bonne technique; les parties osseuses, vertébres et côtes, doivent montrer suffisamment leur fine structure; les parties molles du cou doivent se différencier nettement; sur de bons clichés nous voyons toujours, dans les premiers espaces inter- costaux, la silhouette évidente de vaisseaux pulmonaires du sommet.

Depuis longtemps, le radiographe de Hambourg obtient en général d’excellents clichés de cette région, avec une mi- nute d'exposition, dans les conditions suivantes : tube ordinaire, décubitus dorsal, 10 milliamperes, dureté 5 Walter, distance an- ticathode-peau 38 centimètres, tube compresseur; pas d’écran renforçateur, pas d’arrét de la respiration.

Avec le tube Lindemann et dans les mêmes conditions, le meilleur temps d'exposition est de 10 à 15 secondes pour les femmes; la radiographie des sommets pulmonaires de l’homme exige un supplément de quelques secondes. Evidemment, en augmentant l'intensité du courant secondaire, il est possible de raccourcir beaucoup plus encore l'exposition; ainsi on obtient une bonne image avec 80 milliampères au bout de 1/10 de se- eonde( toujours sans écran renforçateur).

En général, ou peut dire que l’exposition nécessaire à la ra- diographie des sommets pulmonaires est de 3 à 4 fois moindre avec les tubes Lindemann qu'avec les tubes ordinaires.

D: Kiynens.

492

H. Ilorrnusex. Le raccourcissement des temps d'exposition et les propriétés des radiations du tube Lindemann (Ueber die Abkürzung der Expositionszeiten und die Eigenschaften der Strahlung bei Lindemannrôühren). Fortschr. a. d. Geb. d.

Roéutgenstr., Bd. XVII, IL. 6.

Dans ces derniers temps, on s’est évertué de raccourcir les temps d'exposition, par différents moyens :

Les écrans renforçateurs peuvent réduire ce temps à une frac- tion de seconde; mais, si bien fabriqués qu’ils soient, ils ne sont pas toujours recommandables, notamment pour la radiographie des extrémités : ici, il faut une grande finesse de détails qu’ils ne peuvent donner à cause de leur grain.

Les redreseurs à haute tension constituent un autre grand pro- grès dans ce sens; ils nous donnent une forte intensité dans le cireuit secondaire.

Les frères Lindemann nous ont donné récemment un nouveau moyen pour arriver encore à ce but. Sachant qu’une grande pro- portion des radiations est absorbée inutilement par le verre de Pampoule ordinaire, ils ont fabriqué un verre spécial, très per- méable aux radiations, méme les plus molles. La firme Müller

de Hambourg s'est chargé de la fabrication de ces nouveaux tubes.

Tandis que Albers-Schénberg, dans la communication analy- sée ci-dessus, expose les résultats que lui donna le tube Linde- mann dans la radiographie des poumons, son assistant Holtu- sen nous communique ici ses constatations et ses réflexions rela- tives à l'emploi du même tube dans la radiographie des extré- mités.

Un premier tableau donne les temps d’exposition que néces- sitent toutes les parties du corps, tronc excepté, avec tube ordi- naire et tube Lindemann. Or, dans les mêmes conditions techni- ques, ce dernier ne raccoureit pas dans la même proportion la pose qu’exigent ces différents organes; le racourcissement est considérable pour les organes peu épais, les mains et les pieds (45 p. €.) ; il est moins notable déjà pour le genou (30 p. c.) et sur- tout pour le cou-de-pied et l’épaule (20 p. ec.) ; il est à peine sen- sible pour lu hanche (5 p. c.) et même nul pour la tête.

A quel facteur faut-il attribuer ce manque de proportionna- lité ? Le tube Lindemann émet, il est vrai, plus de radiations au dehors que le tube ordinaire; mais ce surplus est constitué uni-

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quement par une plus abondante quantité de radiations molles et extra-molles, que des organes relativement peu épais arrêtent déjà en grande partie, et qu’absorbent en totalité les organes vo- lumineux et denses, comme la tête. Tout ce surplus de radiations molles n’arrive done pas toujours jusqu’à la couche sensible et y arrive d'autant, moins que l’organe exige, pour sa radiographie, des radiations plus pénétrantes. En radiographie et en radios- copie, tout comme dans la radiothérapie des processus profondé- ment situés, il n’y a guère de différence entre l'effet utile d’un tube Lindemann et celui d’un tube ordinaire, du moment qu’ils émettent tous deux des radiations dures.

Le faisceau de radiations émises par l’anticathode n’est pas homogène : il se compose, à l’intérieur de l’ampoule, de radia- tions dont le pouvoir pénétrant est très inégal; la paroi de l’am- poule ordinaire constitue un filtre puisant qui absorbe la plus grande partie des radiations molles que laisse passer un tube Lindemann. Les rayons durs, au contraire passent tout aussi bien au travers du verre de l’ampoule ordinaire qu'à tra- vers le vere spécial du tube Lindemann.

Le raccourcissement de la Dore est pourtant tel que le tube Lindemann nous donne, en 1-2 secondes, d’excellentes images de la plupart des os et des articulations,si l’on use d’une forte inten- sité de courant (40-50 milliamperes) et cela sans recourir a l'écran .renforcateur.

D: KiyNexs.

Béra Keren. Développement des plaques radiographiques à temps fixe (Entwicklung der Rüntgenaufnahmen nach Zeit- berechnung). Fortschr. a. d. Geb. d. Rôntgenstr., Bd. XVII, H. 6.

La réussite d'un cliché radiographique dépend de trois fac- teurs; de l'exactitude du temps-d'exposition, du choix approprié de la qualité des radiations et d'un développement bien compris. Celui-c1 peut corriger dans une certaine mesure des fautes com- mises soit dans le calcul de l’exposition, soit dans le choix des radiations.

Avons-nous des indices qui nous montrent que le développe- ment tire à sa fin et qu'il doit être interrompu définitivement ? L'auteur critique toutes les facons de faire habituelles, prouve que nous n'avons aucun guide qui puisse nous renseigner sûre-

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ment sur ce point et montre que la fin du développement. nous est surtout dictée par sa durée.

Nous examinons tous, il est vrai, nos plaques au cours du dé- veloppement, à la lumière incidente, par transparence, et de toutes autres manières encore; mais, c’est par routine, par ma- nière d'acquit, pour nous en faire accroire. En réalité, nous ne pouvons guère voir les détails naissants et la plupart du temps nous ne savons pas bien quels détails il importerait de voir.Nous interrompons le développement surtout parce qu’il a eu une cer- taine durée, fixée d'avance, presque inconsciemment, dans notre esprit; nous faisons du développement à temps fixe.

Nous pouvons agir sur la marche du développement de deux facons différentes : par sa durée et par la composition du bain.

Un développement prolongé renforce les contrastes ; un déve- loppement de trop courte durée donne des images faibles, floues, sans contrastes. En radiographie, les contrastes importent avant tout; le développement doit être suffisamment prolongé; mais il il y a ici une limite qu’il ne faut pas dépasser. Si le développe- ment est trop poussé, les parties couvertes deviennent opaques et sans détails; d’où un cliché dur, peu transparent, sans détails dans les noirs. Si le développement est poussé à l'extrême, nous avons un voile fâcheux qui s'étend sur toute la plaque. Aussi, faut-il mettre fin au développement sitôt que ce voile s'annonce et pour ce faire, il faut savoir distinguer le voile au déve- loppement d’avec celui qui est aux rayons secondaires. C’est d'ailleurs chose facile : le premier s'étend sur toute la plaque, sur les parties non exposées comme sur celles qui ont été impres- sionnées ` on peut encore, dans le même but, mettre une piece de monnaie sur la plaque et l’exposer aux radiations pendant la radiographie de l'organe.

En ce qui concerne la composition du bain, il faut tenir compte surtout de sa concentration et de sa teneur en bromure de potassium; peu d'alcali donne un développement lent, qui est très approprié à la surexposition. Un bain concentré donne des clichés couverts, riches en contrastes. Le bromure de potas- sium est un retardateur qui nous permet d'éviter le voile à la surexposition tout comme celui qui est provoqué par Îles ra- diations tres pénétrantes.

En tenant compte de ces considerations, nous devons donc re- chercher un mode de développement qui nous donne des clichés irréprochables quand la prise radiographique a été conforme a

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une bonne technique et qui nous permette aussi de corriger les suites facheuses inhérentes à une faute d'exposition.

La véthode de Watkins a inspiré l'auteur dans ses recherches, Voici en quoi elle consiste : quand nous plongeons une plaque impressionnée dans un bain révélateur, i] nous faut attendre un certain temps pour voir apparaître les premières traces de l'image; rest la période de latence. Or, la durée de celle-ci forme un rapport simple avec la durée du développement ulté- rieur nécessaire à l'obtention d’un excellent cliché. Pour avoir la durée de ce développement, il suffit de multiplier le temps de latence avee un facteur différentiel, variable pour chaque révélateur, mais caractéristique et invariable pour chacun. Ab- straction faite de quelques particularités, ce facteur ne dépend que de la nature du révélateur; il ne dépend ni de la formule ou de la composition du bain, ni de sa dilution ou de sa concen. tration, ni de sa température, ni de la nature ou provenance de plaque. Chaque révélateur a un facteur invariable qui ne dépend que de lui. Ces facteurs sont :

pour l’hydroquinone. 30 pour le métol. 40 pour le rodinal. 12 pour le glycine. 13 pour le métol + hydroquinone à parties égales.

Plongeons une plaque impressionnée dans un bain à l’hvdro- quinone, et, montre en mains, observons exactement le temps de latence : supposons que cette latence soit. de deux minutes. Au moment la première silhouette apparaîtra, nous connaitrons de suite la durée ultérieure du développement : celui-ci sera

complet en 2x 5=10 minutes, à compter à partir de la fin de la période de latence.

Cette méthode obvie aux inconvénients inhérents à une expo- sition défectueuse : une plaque sous-exposée aura une latence plus prolongée ou une plaque normale, et une plaque surexposée en aura une plus courte. Dans le premier cas, le caleul donne un développement plus long que dans les conditions normales et dans le second cas, un développement plus court. Dans les deux cas, on se rapproche de optimum désirable.

On a fait à cette méthode de Watkins des reproches justifiés; ainsi, l’observation de la latence prête à des erreurs dérivant de

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l'intensité plus ou moins grande de l'éclairage rouge ou de l'acuité visuelle de l'observateur. Ainsi encore, le facteur dif- férentiel du révélateur n’est pas tout à fait indépendant de la température ou de la dilution du bain. Il est. d’autres reproches encore qui sont fondés. Mais c'est une méthode simple, facile, qui exclut de grandes fautes de développement. Rien ne prouve mieux son utilité que le fait que la firme Lumière a préconisé une méthode semblable pour le développement de ses plaques autochromes.

Béla Kelen a cherché & améliorer la méthode de Watkins : voici son procédé avec ses considérations justificatives. Nous sa- vons que la plaque au bromure d'argent perd une grande partie de sa sensibilité à la lumière quand elle est plongée depuis un certain temps dans un bain développateur. I] est done logique de s'adresser à un révélateur à longue durée de latence, puisque nous pouvons examiner alors Ja plaque à un bon éclairage rouge, tout à notre aise, sans préjudice pour la qualité du cliché. L'hy- droquinone conviendrait parfaitement, s’il n'était très sen- sible à la température. L’adurol Hauff est le révélateur de choix; il a une longue durée de latence; il ne donne pas de voile et pro- duit beaucoup de contrastes; enfin, la température du bain n’a pas d'influence sur son mode d'action.

Dans un litre d'eau, dissolvons dans l’ordre les substances suivantes :

Sulfate de sodium anhydr. Merk ............... 160 gr. Carbonate de potassium pur .............. ER 240 gr. POMPOM: MAMIE peser 40 er, Bromure de potassium ..............,.,.,,........ d gr

Ce liquide est versé dans un flacon à tubulure inférieure munie d'un robinet et d'un tube de caoutchouc; une bonne couche de paraffine liquide, versée à sa surface, le préservera de tout: oxydation. Ainsi la solution reste claire et se conserve pendant des mois. Le bain révélateur se prépare extemporanément avec une partie de la solution précédente et trois parties d’eau.

Plongeons la plaque impressionnée dans ce bain, éteignons la lumière rouge, agitons le liquide pendant 30 secondes, au bout desquelles nous examinerons la plaque, sans la sortir du bain, a la lumière d'une lampe portative rouge et cela pendant une seconde à peine. Si à ce moment nous ne voyons que la silhouette

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de l’organe sur fond noir, sans détail aucun, nous ne sommes pas encore à la fin de la période de latence. Cette latence est terminée quand nous voyons quelque détail dans la silhouette, par exem- ple les os. Si le temps d'exposition a été exact, la périoda de latence sera de 3/4 de minute; en cas de surexposition, elle sera plus courte; en cas de sous-exposition, elle sera plus lon- gue. La durée de la période de latence nous dira done d'emblée si nous avons exposé, bien, trop ou trop peu.

Continuons le développement, tout en le surveillant de temps en temps. Au bout d’un intervalle de temps correspondant au double de la période de latence, nous devons normalement aper- cevoir les détails désirables et alors nous pourrons conclure au choix heureux de la qualité des radiations employées. Celles-ci auront été prises trop pénétrantes, si la plaque montre ces détails plus tôt ou si elle s’est couverte à ce moment de voile; elles au- ront été prises trop peu pénétrantes, Si à ce moment ies détails ne sont pas encore apparents. Cette seconde péricde du développe- ment nous renseigne done sur la qualité des radiations em- ployées.

Poussons toujours le développement et mettons y fin définitive- ment au bout d'un nouvel intervalle de temps correspondant en- core une fois au double de la durée de la latence.

Nous avons done choisi, comme facteur, le chiffre 4; en cal- culant ainsi à l’aide de ce facteur + la durée du développement, nous obtenons les meilleures images radiographiques, images transparentes, couvertes à souhait, qu’il s'agisse d'une main ou d’un bassin, Désirons-nous des contrastes plus forts, prenons pour base de notre calcul, le chiffre 5 ou 6; en cas contraire, nous abrégerons un peu le développement. |

L'expérience a montré que cette méthode de développement est en état de corriger considérablement les erreurs d’expo- sition Jusque quatre fois supérieure ou inférieure à celle qui eut été normale. Supposons que l'exposition optima comporte 4 se- condes; eh bien,la méthode donnera toujours des clichés satisfai- sant si l’exposition n'a été que d’une seconde ou si elle a été de 16 secondes. Et même des expositions plus fautives, peuvent encore donner des clichés utilisables.

Cette méthode corrige moins efficacement les fautes relatives aux choix des radiations; si la plaque a été impressionnée par de rayons marquant deux degrés en trop ou en trop peu, nous aurons toujours, quoi que nous fassions, un mauvais radio- gramme,

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En cas d'échec, la méthode nous renseigne de façon péremp- toire sur la nature de la faute commise; elle nous dira si cette faute dépend d’une erreur d'exposition ou d'une mauvaise qua- lité des radiations employées; elle spécifiera si l'exposition a été trop courte ou trop prolongée, si les rayons employés ont été pris trop durs ou trop mous.

D: KLYNENS.

H. Denn. Remarques sur l’évaluation des doses faibles de rayons X par le chromoradiométre de Bordler. (Archives d'électricité médicale, 25 décembre 1911, 324.)

L'évaluation des doses faibles de rayons A par le chromora- diometre de l’auteur présente quelques difficultés sur lesquelles il est utile d’être renseigné. Cette difficulté tient à la fluo- rescence du platino-cyanure de baryum que produit la lumière du jour. Lorsque la lumière solaire est vive, il faut se mettre dans une demi-obscurité, nécessaire pour apprécier les diffé- rences de teintes mais insuffisante pour provoquer la lumi- nescence.

Enfin, il y a lieu de remarquer que le chromoradiometre de Pauteur a été étalonné ave: et pour les rayons X de fort degré radiochromometrique de 7 à 10 B; avec des rayons de tres taible degré de pénétration, le virage du platino-cyanure à des teintes données ne permettrait plus de prévoir les réactions cutanées,

IP Etienne HENRARD.

Livres

CLarrMoxt et vn. L'importance de la radiologie gastrique en chirurgie (Die Bedeutung der Magenradiologie für die Chirurgie). Iéna, Fischer,'1911, 3 fr. 50.

Les statistiques opératoires de chirurgie gastrique montrent que le nombre est important encore des cas un diagnostic erroné, Lmprecis tardif a décidé d'une intervention qui s'est

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montrée ensuite injustifiée, inutile ou impuissante. Il importe qu’on puisse réduire au minimum le nombre de ces cas et, qu'a cet effet, le clinicien apprenne a connaitre toutes les ressources que la radiologie gastrique peut lui apporter. Il convient toute- fois de ne considérer celle-ci que comme un complément des au- tres méthodes cliniques.

Le secours est particulièrement précieux que la radiologie gastrique offre au chirurgien; elle lui montre si le processus pathologique atteint ou non l'estomac, elle lui révèle des alté- rations organiques ou fonctionnelles ; elle précise le siége du mal, sa nature, son extension et, souvent aussi, elle mesure les chances de l’opération.Si nous comparons la contribution qu’apportent les vieilles méthodes d'une part, et l'examen radiologique d'autre part, à la découverte d’une altération organique de l'estomac, il faut convenir que la la palpation, par exemple, n’a pu ré- poudre positivement, les rayons de Röntgen nous donnent une manifestation objective. Or, ce fait importe particulièrement pour le diagnostic de l’ulcère chronique et pour le diagnostic précoce du carcinome gastrique.

Notamment, pour ce qui est de la motilité gastrique, son étude radiologique s’impose au chirurgien ; car celle-ci est sim- ple et les faits qu’elle révèle sont importants et nombreux; elle peut, en effet, dépister une sténose pylorique débutante, un py- lorospasme; elle fait voir l’insuffisance pylorique que les moyens cliniques reconnaissent difficilement; elle donne même des aper- çus sur le chimisme gastrique (achylie) et aide ainsi au diag- nostic différentiel entre l’ulcus et le carcinome.

D'autre part, la symptomatologie de l’antipéristaltisme mé- rite un grand intérêt. La question de savoir s’il s'agit d'une hyperacidité simple ou d’un ulcus, d’une achylie simple ou d'un carcinome au début, peut-être résolue, loraqu’il existe de l'anti- péristaltisme, en faveur d'une altération organique de la paroi (l'absence d’antipéristaltisme ne peut cependant être interprétée dans un sens négatif).

Et pour ce qui concerne le diagnostic de l’estomac en sablier, non seulement l'écran fluorescent l’établit dans des cas totale- ment insoupconnés par la clinique mais en même temps il en révèle la nature bénigne ou maligne, cicatricielle ou spastique.

Mais c’est pour le diagnostic différentiel du carcinome et de Pulcus que l’aide apportée par l’écran est particulièrement pré- cieuse : contrairement aux difficultés d'interprétation qu’ap- porte l’image clinique car la tumeur, l’hémorragie, la ca-

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chexie peuvent signaler l’une et l'autre affection, —- l’image radiologique offre souvent une réponse nette et précise : une al- tération cireonserite de la paroi, un + (signe de la niche) dans l’image de remplissage, un ralentissement de l'évacuation, voilà les caractères radiologiques de l’uleus; au contraire, une altération diffuse de la paroi, un (encoche) dans l’image de remplissage, une accélération de l’évacuation annoncent le car- cinome.

Ainsi, les avantages de la radiologie gastrique, ce n’est pas seulement la facilité plus grande du diagnostic et du pronostic, c’est aussi la précision des indications opératoires; car les diffi- cultés possibles de l'intervention (adhérences, ulcére perfo- rant, ete.) sont révélées et la prudence du chirurgien, mise en éveil, peut déjouer ainsi les surprises opératoires.

D? Eve. VANDEPTT.

CONTRIBUTION CRITIQUE

A LA RONTGENOMETRIE par Hernz BAUER (Berlin)

De tous les perfectionnements si minutieux, apportés durant ces dix derniéres années 4 la construction du matériel radiolo- gique, il n’en est que trés peu qui soit tombé en partage aux méthodes et aux instruments de mesure. Et pourtant personne ne prétendra que ceux-ci répondent dans leur état actuel à toutes nos légitimes aspirations.

N’y a-t-il pas ici, dans notre sphère d’activité, un punctum minoris resistentiae qui réserve beaucoup d’ennuis à tout le monde, aux initiés comme aux débutants ? Sur ce qu’il s’agit de mesurer et sur ce qui est mesuré en fait, il règne en général beaucoup d'incertitude. Cette constatation, je l’ai pu faire main- tes fois au cours de mes conférences et de mes conversations particulières; aussi, me sera-t-il permis de croire qu’il n’est pas superflu d'examiner ici de plus près cette importante question.

Le tube de Reentgen est un transformateur électrique. Son rendement, considéré dans sa totalité comme dans ses éléments, n’est que la résultante d’une transformation de l’énergie élec- trique; aussi bien, semble-t-il possible de calculer ce ren- dement par la mensuration de l’énergie dépensée, et cela d’au- tant plus sûrement si nous parvenons à connaître l'effet utile, c’est-à-dire le rapport entre l’énergie dépensée et l’énergie trans- formée, entre l'énergie consommée et l’énergie émise et si nous en tenons compte dans nos calculs. En somme, la mensuration directe du rendement, qui seule nous intéresse, pourrait nous suf- fire complètement. Mais comme d’une part, les rayons de Rent- gen constituent une forme d'énergie extraordinairement subtile,

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dont les effets serviront bien difficilement de base à la construc- tion d'un instrument de mesure même approximativement exact et que d'autre part, l’électrométrie est une science très avancée, force nous est, de recourir de préférence, du moins à l’heure ac- tuelle, à la méthode indirecte, c’est-à-dire, à la mensuration de l’énergie employée et de n’utiliser la méthode directe que dans les cas nous n’arrivons pas à obtenir autrement une indica- tion plus exacte nous permettant notamment d'apprécier ap- proximativement la valeur de l’effet utile. Nous devons donc prendre en considération ici les deux méthodes.

I. LES METHODES INDIRECTES

L'électricité utilisée dans nos appareils est calculée en watt- heures qui constituent le produit de l’intensité par la tension et le temps. Dans le calcul du rendement de l'ampoule, nous de- vons tenir compte de ces trois facteurs.

La mensuration de l'intensité. L’intensité du courant est mesurée par le milliampèremètre dont il existe deux types : le milliampèremètre thermique et le milliampèremètre à bobine. En radiologie il ne peut être question que de ve dernier, non pas, comme on l'entend souvent dire, non pas parce que l’échauf- fement du fil métallique et conséquemment l’indication de l'ai- guille sont proportionnelles au carré de l’intensité du courant, alors que les oscillations de.l’aiguille du milliampèremètre à bobine sont directement proportionnelles à cette intensité. Cette considération ne rime à rien, puisque l’échelle des deux mil- liamperemetres est graduée directement en milliampères.

En réalité, le milliampéremétre thermique n’est pas utilisa- ble ici pour bien d'autres raisons. Dans l’ampoule passe un courant alternatif, à courbe déformée dont une phase seule est en état de produire des rayons X au niveau de l’anticathode, mais dont les deux phases interviennent dans (échauffement et par suite dans l'allongement du fil métaHique. Les oscilla- tions du milliampèremètre thermique sont donc inévitablement la résultante de l’action des deux phases du courant. |

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Il y à encore une autre raison et celle-là, on la prend bien moins en considération qui nous force à renoncer à l’emploi du milliampèremètre thermique; celui-ci n’indique que la va- leur « effective»; son cadran est étalonné en degrés correspon- dant à l’échauffement continu que produit une source conti- nue d'électricité. Or, nous avons affaire à un courant induit à phases séparées par des pauses : durant ces pauses ,le fil perd de sa chaleur. Pour une même intensité de courant, les oscillations de l’aiguille sont donc plus ou moins grandes, suivant que les pauses sont plus ou moins courtes. Le nombre des inductions, c’est-à-dire le nombre plus ou moins grand des interruptions agit encore de méme. Le milliampéremétre thermique est donc, nous le répétons, absolument inutilisable en radiologie.

Il en est tout autrement du milliampèremètre à bobine. Il importe ici, il est vrai, que la durée oscillatoire du système soit assez grande pour être quantité négligeable par rapport au nom- bre des interruptions; il est vrai encore que les deux phases du courant agissent tous deux sur l’aiguille de l’instrument en ce sens que la seconde phase du courant tend à entraîner l’aiguille dans le sens directement opposé à celui que lui imprime la pre- mière. I] en résulte que l’aiguille accuse la différence existant entre les intensités moyennes des deux phases c’est-à-dire entre l'intensité du courant d’ouverture et celle du courant de fer- meture; il peut arriver que ces deux courants aient la même intensité et alors l’aiguille se met au zéro de l’échelle; il peut arriver même que le courant de fermeture prédomine et alors l’aiguille change de sens pour parcourir la moitié négative du cadran. Les indications de l’instrument ne sont donc exactes, que pour autant que le fonctionnement de l’instrumentation ra- diogène soit irréprochable, que pour autant qu’il n’y ait pas de courant de fermeture. Aussi, est-il utile de s’assurer constam- ment de ce fonstionnement régulier, ce qui est facile avec un oscilloscope intercalé à demeure dans le circuit secondaire.

La question suivante se pose maintenant : le milliampèremè- tre indique-t-il la moyenne réelle de l’intensite du courant et par conséquent nous permet-il déterminer exactement l’in-

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tensité de l’irradiation ? Presque toutes les publications sem- blent répondre affirmativement à cette question; quand leurs auteurs veulent bien nous renseigner sur ce point, ils se con- tentent de nous dire « avec x milliampères ». En réalité, cette question comporte une répouse négative : pour déterminer, d’une façon précise, l'intensité de l’irradiation, nous devons tenir compte d’un second facteur; le temps. Et pour cela, rien ne sert de dire : « pendant 10 secondes » ou « pendant 2 minutes »; ces indications ne nous apprennent rien. Car, c’est assurément tout autre chose que de lancer 50 ou 100 flux inductifs à travers l'ampoule, pendant une seconde avec une intensité d’un mil- hampere !

Nous devons done tout au moins indiquer avec le temps totalisé le nombre d’interruptions par seconde. Et en fait, les radiographes, méme les plus scrupuleux,croient avec ces données fixer de la façon la plus rigoureuse l'intensité du courant et son équivalent de rendement. Mais & un examen approfondi, on trouve que ces données sont encore tout à fait insuffisantes pour reproduire a volonté exactement les mémes résultats. La super- ficie totale de la courbe de l'intensité du courant, pour autant que celui-ci passe dans l’ampoule, entre en ligne de compte no- tamment dans la détermination de l’intensité de l’irradiation. Or, la surface de cette courbe peut différer de valeur d’un cas à l’autre dans de larges proportions, même avec un nombre égal d’interruptions. C’est le cas pour deux interrupteurs à mercure pourvus du même nombre de contacts, tournant à la même vi- tesse et produisant par conséquent le même nombre d’interrup- tions, mais pourvus, l’un, de contacts larges et donnant des pauses courtes, et l’autre, de contacts étroits et donnant des pauses longues. Si même les deux inducteurs sont fabriqués de façon identique, s’ils ont chacun un noyau de fer de mémes dimensions, s’ils ont un même nombre de spires et un con- densateur de même capacité, les différentes courbes de magné- tisme et d’extra-courants produiront encore dans le circuit se- condaire des effets bien inégaux, dont l’inégalité sera particu- lièrement grande si les instrumentations sont différentes.

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A tout cela vient encore s’ajouter ce fait capital, & savoir que la durée d’une décharge n’est pas une valeur constante pour les ampoules de même dureté. Abstraction faite des considérations précédentes, la durée de la décharge dans l’ampoule dépend de la grandeur et de la capacité des électrodes, de l’altération plus ou moins grande de la surface du verre au voisinage des élec- trodes, etc; elle dépend, en un mot, de tout ce qui influe sur la capacité de l’ampoule; car celle-ci, au moment qui précède la décharge, n’est en somme rien d'autre qu’un condensateur dont la capacité variable influe de la facon la plus considérable sur la durée de la décharge. |

Un travail de Wertheim-Salomonson, paru dans le fascicule de février 1910 des Fortschritte auf dem Gebiete der Röntgen- strahlen et intitulé Milliampermeter und Réntgenlicht, montre combien grandes peuvent être ces différences dans les cas même le milliampéremétre accuse des valeurs identiques. Wertheim- Salomonson, dans cette communication, qui ne laisse rien à dé- sirer si ce n’est l’explication du fait, arrive a la conclusion sul- vante :

« Ainsi donc un courant de 2 milliampères, passant à travers » l’ampoule activée au moyen d’un inducteur avec des inter- » ruptions lentes, me donne 30 p. c. plus de rayons X qu’un » courant de 2 milliampères, produit par un redresseur à haute » tension donnant 110 pulsations par seconde. »

Et l’auteur ajoute en terminant :

« En tout cas, ces recherches montrent avec une suffisante » certitude que l’emploi du milliampèremètre, comme moyen de » dosimétrie, commande de la circonspection et du sens cri- tique. » |

Nous voyons donc que cet instrument, le plus exact que nous connaissions en Rœntgenométrie, est d’une valeur discutable. Néanmoins, à l’instar de Walter de Hambourg, je tiens à le recommander vivement, à le déclarer même de toute nécessité. Car, en tout état de choses, dans ce domaine nous nous voyons si dénués de ressources, il faut savoir préférer ce quelque chose à rien. Ne cherchons pas à être éclectiques ici : il n’y a vraiment pas à choisir.

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La mensuration de la tension. (Dureté). a) Procédé: subjectifs. Nous nous débattons, dans des conditions plus dé- favorables encore, quand nous voulons mesurer le second fac- teur, la tension, qui détermine la qualité, le pouvoir pénétrant des radiations. Ici dominent, à l’heure actuelle, les méthodes directes, et notamment les procédés subjectifs comme ceux de Benoist, de Walter et de Wehnelt. Celui-là qui, comme moi, fait faire dans un laboratoire depuis nombre d’années, journelle- ment jusque 60 lectures par toutes sortes de gens, celui-là seul peut se faire une idée des divergences énormes auxquelles donne lieu l’appréciation des degrés de luminosité que peut présenter une masse fluorescente. En dépit de la grande expérience que mes collaborateurs et moi, nous avons acquise dans l’emploi des radiochromomètres, nous constatons, pour presque chaque dé- termination, des divergences individuelles notables, se chiffrant quelquefois même par des 30 p. c. Nous retrouvons encore la preuve de ces divergences considérables, si nous examinons les données comparatives publiées par les auteurs; deux radiologues aussi habiles qu’expérimentés, les D™ Albers-Schônberg et Kien- béck, arrivent dans leurs données comparatives à des différences qui vont jusqu’à des 30 p. ec.

C'est ainsi que . ... 1 2 3 #4 5 ,6 Degrés Benoist- Walter

Correspondraient d’après Albers-Schônberg à. . 1.89§3.3 54.9 6.5 97.3 32 8 Degrés Wehnelt

Correspondraient ‘d'après Kienbôück,'à . . . . 2 4 #6 8 10 12 Degrés Wehnelt

Mais on peut encore montrer facilement les défectuosités de ces méthodes subjectives par voie expérimentale. Prenons par exemple l’échelle Walter : nous savons que le pouvoir péné- trant des radiations se détermine ici par le nombre de champs fluorescents produits par le passage des rayons au travers de lamelles de platine d'épaisseur croissante. Or, une expérience bien simple, que nous avons faite récemment dans notre labo- ratoire et que l’on peut facilement répéter partout et spéciale- ment l’on dispose d’un redresseur de courant à haute ten-

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sion, montre à quelles erreurs peut prêter la lecture de la scala de Walter. En utilisant les deux phases du courant, nous voyions briller nettement quatre champs tandis que les champs 5 et 6 montraient une fluorescence faible, à peine visible. En éliminant une phase du courant, nous vimes lu fluorescence de l'écran diminuer considérablement d'intensité, ce qui est d’ailleurs facile à comprendre, puisque la fluorescence n'était plus excitée que par la moitié des flux inductifs; les champs 5 et 6 n’étaient plus perceptibles à l’œ1il et le champ A lui-même ne montrait plus qu’une faible luminosité, même à l'œil par- faitement adapté à l'obscurité. Mais un film photographique, placé sous l’écran, avait été exposé aux irradiations pendant les deux expériences précédentes. Dans le premier cas l'œil apercevait six champs fluorescents —- le film, apres développe- ment, montra sept champs noirs; le septième champs n'avait pu être perçu par l’œil parce que la quantité des rayons y était trop peu abondante pour provoquer une fluorescence visible. Dans Je second cas l'œil ne percevait que quatre champs fluores- cents le film montra, après développement, huit champs noirs. L’ampoule était devenue done en réalité plus dure, ce qui s'explique facilement par les phénomènes qui s’y passent; pendant les intervalles qui séparent les décharges, la conducti- bilité électrique baisse peu à peu; en d’autres termes, la résis- tance de l’ampoule au passage du courant augmente. Il s'ensuit que chaque influx, pour se frayer passage, doit avoir une ten- sion d'autant plus forte que l'intervalle est plus long; cet ac- croissement de tension ne peut marcher de pair ou avec une aug- mentation de la pénétration des radiations. Nous avons donc affaire en réalité à un accroisement de la dureté alors que la lecture de la scala accuse plutôt une diminution de dureté. Il est inutile d’insister plus longuement sur la valeur de cet instru- ment.

Les deux autres radiochromomètres sont meilleurs en ce sens que les oscillations de la luminosité de leur écran prétent moins à erreurs parce que la lame d'argent, servant de test, projette une silhouette d'autant plus sombre que l'intensité du rayonne-

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ment est plus faible. Malheureusement, la lecture du degré radiochromométrique est mendue quelque peu difficile par la mise en jeu d’un phénomène que je ne puis m'expliquer en- core : la partie de l’écran correspondant à l’argent montre une fluorescence de couleur un peu différente (plus verdatre) de celle que présente la partie de l’écran recouverte d'aluminium; ainsi la comparaison des teintes devient assez délicate.

Une circonstance plus fâcheuse encore se présente avec l’em- ploi du radiochromomètre de Benoist. La dureté de l’ampoule est fonction de la tension du courant secondaire ; mais cette ten- sion, comme celle de tout courant alternatif, change à tout in- stant de valeur; nous avons donc affaire à un complexus de ra- diations douées de pouvoirs pénétrants bien divers. Or, les ra- diations molles sont arrêtées déjà par les épaisseurs relative- ment petites du métal de l’appareil; le faisceau des radiations, ainsi épuré et filtré par ces premières couches de chaque degré de l’échelle et ne comportant plus dès lors que des radiations pé- nétrantes, passe les couches subséquentes de chaque degré sans grande perte et cela d’autant plus intégralement qu’il s’agit des degrés les plus élevés de l’appareil.

Rentgen lui-même avait déjà reconnu ce fait : il avait mon- tré que, si une lampe d’aluminium d’un millimètre d’épais- seur arrête par exemple 40 p. c. du rayonnement émis par une ampoule donnée, cette absorption, pour deux couches ayant aussi chacune un millimetre d’épaisseur, cette absorption n’est pas de 80 p. c. comme on pourrait s’y attendre, mais seulement de 45 p. c.; done, 55 p. c. des radiations passent au travers des deux couches d'aluminium dont la seconde n’absorbe plus par conséquent que ð p. c. des radiations émergentes (60 p. c.) de la première. Et si on faisait passer ces 5 p. c. au travers d’une trol- sième couche d’aluminium, toujours de la même épaisseur que les deux premières, le coefficient d’absorption serait encore plus faible.

Aussi n'est-il pas rationnel, comme le fait Benoist, d’aug- menter l’épaisseur des degrés d’aluminium dans une proportion arithmétique, c’est-à-dire dans la proportiion de 1, 2, 3, 4,.....

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12 millimètres d'aluminium. La différence d'absorption entre les degrés 1 et 2, 2 et 3, est notablement plus forte qu'entre les degrés 5 et 6, 6 et 7, ete. D'où résulte une répartition très irré- gulière de luminosité, ce qui porte grand préjudice à la valeur de l’instrument. Walter, en s’inspirant de ces considérations, a cherché à améliorer le radiochromometre de Benoist, en don- nant aux degrés des épaisseurs progressives telles que la grada- tion lumineuse fût en quelque sorte régulière. Pour arriver à ce résultat, il dut transformer les 12 degrés Benoist en 6; aussi, cette graduation est-elle assez grossière et exclut-elle en quelque sorte toute finesse dans nos recherches. Toutefois, la modification

de Walter me paraît préférable à l’appareil original de Benoist.

La scala de Wehnelt, avec sa progression insensible qui per- met des lectures incomparablement plus fines, est à mon avis, le meilleur instrument de ce genre. L’obliquité du coin d’alumi- nium me paraît exactement calculée jusqu'au degré 7; toutefois de 7 à 9, les différences ne me semblent plus assez sensibles ; dans cette partie de l’échelle on peut assez bien avancer ou re- culer la lame d’aluminium, sans modifier sensiblement les teintes, et en tous cas sans produire ces grandes différences que nous obtenons entre les degrés 2 et 4, 4 et 6, 5 et 7, etc. Cette défectuosité est évidemment facile a corriger.

Nous avons montré précédemment les écarts que donne la lec- ture directe du degré radiochromométrique sur l'écran fluores- cent; ces écarts sont notables si même l'œil est parfaitement adapté à l'obscurité. Pour cette raison, il est recommandable, à mon avis, de déterminer le degré radiochromométrique sur la plaque photographique, aussi bien avec l’instrument de Weh- nelt ou avec celui de Benoist. Le fabricant du radiochromome- tre de Wehnelt, tenant compte de ce mode d'emploi, livre depuis ces derniers temps des instruments parfaitement adaptés à cet usage, de prix raisonnable et de maniement facile.

Mais encore faut-il se garder de certaines erreurs auxquelles la lecture sur plaque photographique peut donner lieu et pour ce, 11 convient de procéder de la facon suivante : On examine progressivement, à travers une fente étroite pratiquée dans un

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morceau de carton, toutes les parties de l’image photographique de la scala et on arrive ainsi à trouver, avec grandes facilité et exactitude, la région des teintes équivalentes.

wm

b) Les procédés objectifs.— A côté des méthodes mesurant di- rectement la dureté des radiations, mais sujettes à des erreurs subjectives, nous avons les méthodes indirectes mais objectives.

Parmi ces dernières nous trouvons tout d’abord la recherche de l’étincelle équivalente qui jouit partout d’une si grande fa- veur. Je n'insisterai pas sur ses défectuosités trop bien connues, telle que la variabilité de ses indications suivant l’état atmo- sphérique, suivant la forme et le diamètre des électrodes, etc. Walter trouve que la mensuration de l’étincelle équivalente est bien trop aléatoire que pour lui attribuer quelque valeur même à titre de contrôle d’une seule et même instrumentation. Je ne puis partager complètement cette opinion; bien au contraire: pour autant qu’il s’agisse toujours d’un seul et même appareil- lage et à titre de contrôle de la dureté, je crois que les indica- tions du spintermètre sont pour le moins aussi dignes de crédit que celles des radiochromometres précédents, sujets à des erreurs subjectives.

Je tiens à insister ici, sur une faute de connexion que j’ai vu commettre presque partout et qui donne lieu à de grandes mé- prises. Le plus souvent, nous voyons le spintermètre monté di- rectement sur les bornes de la bobine d’induction, ou du moins dans son voisinage immédiat; dans le circuit qui relie ses deux électrodes aux deux bornes de l’ampoule, nous voyons alors in- tercalés en série différents instruments, telle que soupape à gaz raréfié ou à plateau-pointe, ete. Or, dans ces conditions, l’écla- teur ne mesure pas ce qu’il devrait mesurer; i] ne nous donne nullement la longueur de l’étincelle équivalente à la résistance de l’ampoule, mais bien l’étincelle équivalente à la résistance totale du circuit secondaire, de l'ampoule radiogène et de la soupape Villard ou de la soupape à plateau-pointe. Les erreurs qui résultent de cette connexion défectueuse peuvent être très considérables, notamment si la distance explosive de létincelle

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de la soupape à plateau-pointe est grande ou si la résistance de la soupape Villard est forte. Il est indispensable que le spin- termétre soit branché en dérivation sur le courant d’alimenta- tion de l'ampoule, qu'il soit relié à cette dernière directement sans interposition d'aucun autre appareil et que les soupapes de tout genre se trouvent par conséquent dans le circuit qui relie le spintermètre à la bobine d’induction.

Je voudrais encore attirer l’attention sur un phénomène sin- gulier qui ne semble pas avoir attiré jusqu’ici l’attention; nous savons que la distance explosive de la soupape à plateau-pointe exerce une certaine influence sur la tension du courant secon- daire et partant sur le pouvoir pénétrant des radiations; un accroissement de cette distance entraîne une augmentation de la tension secondaire et de la pénétration des radiations. Mais cela n’est vrai que jusqu’à un certain degré. Sitôt que la distance ex- plosive dépasse une grandeur déterminée, nous voyons l'ampoule mollir tout à coup. Longtemps je cherchai sans succès la solu- tion de cette énigme; en fin de compte, je crois l’avoir trouvée. Dans la plupart des cas, la totalité de la tension secondaire n’est pas nécessaire au fonctionnement de l’ampoule. Supposons que l’étincelle équivalente de cette dernière soit égale à 10 cent.: supposons encore que nous obtenions au spintermètre une dis- tance explosive maxima de 12, 13 ou 14 cent., apres mise hors circuit de l’ampoule mais avec le même ampérage primaire. La différence entre les deux valeurs précédentes nous indiquera la distance maxima à la quelle nous pouvons placer le plateau et la pointe de la soupape, tout en utilisant la totalité de la ten- sion disponible. Mais sitôt que l’écart entre le plateau et la pointe dépasse cette distance maxima, l’ampoule perd une par- tie de sa tension et le résultat en est que la pénétration des ra- diations diminue.

Tous les instruments précédents ne nous renseignent que d'une façon approximative et à un moment donné sur le degré de du- reté des radiations; ils comportent en outre toutes sortes de ma- nipulations contrariantes et supposent un observateur expert. Aussi est-il facile de comprendre tout l'intérêt ou ont suscité

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dans ces derniers temps les instruments indiquant la dureté d'une façon objective au moyen des oscillations d’une aiguille et permettant de contrôler la constance de l’ampoule durant toute la durée de son fonctionnement, comme le font les mil- liampèremètres pour l’intensité du courant. Car s’il est vrai, comme il a été exposé ci-dessus, que la dureté des radiations est fonction de la tension secondaire, il est non moins exact qu’elle dépend également, en cas de constance absolue du vide, de tous les facteurs qui influent sur la tension du courant secondaire, comme les variations de la charge électrique, le nombre et la rapidité des interruptions, la self-induction, etc.; nous pour- rions même dire que l’importance de ces facteurs est plus grande qu’on ne le croit généralement. C’est ainsi que Kingelfuss mon- tre dans sa communication si précise relative è cette question (Comptes-rendus de la Société allemande de Radiologie, vol.V.) qu’un accroissement relativement minime d’intensité, de 0,5 a 1 millig., améne des modifications de dureté dans la proportion de 10 a 30 p. c., toutes les conditions d’expérimentation étant absolument identiques; pour établir ces différences, cet auteur eut recours à la radiographie de l’échelle radiochromométrique. Le sclérométre de Klingelfuss et mon qualimétre sont les deux instruments permettant un contrôle permanent de la dureté au moyen des oscillations d'une aiguille.

Le scléromètre de Klingelfuss pourrait, à mon avis, mériter l’épithète d'instrument idéal en ce sens qu’il mesure en volts une tension partielle proportionnelle à la tension totale et que ses indications par suite peuvent servir de base à un système international de mensuration comme celles du milliampèremè: tre; malheureusement, c’est un voltmètre thermique avec tous les défauts inhérents à ce genre d’instruments en tant qu'ils sont appliqués à la radiologie; il ne donne que la valeur effer- tive et ses indications dépendent du nombre et du genre des in- terruptions. Aussi, ses données ne sont-elles exactes que pour autant qu’il soit employé de concurrence avec l'interrupteur intensif de Klingelfuss qui donne 50 interruptions à la seconde : antérieurement venait encore s’ajouter à ces inconvénients celui que cet instrument n’était applicable qu’aux inducteurs de Klin-

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gelfuss pourvus de la bobine mensuratrice appropriée. Toutefois, dans ces derniers temps, le constructeur croit avoir trouvé le moyen de raccorder son scléromètre aux bobines d’induction de toute provenance ; à cet effet, il entoure l’enroulement se- condaire d’une bobine mensuratrice particulièrement bien pro- portionnée à cet enroulement et soumise comme lui aux réactions de l’induction. Mais comme l'exactitude de ce raccordement im- porte grandement, l’inducteur doit naturellement passer par l’usine de Klingelfuss. Le sclérométre se trouve alors, non plus directement dans l’enroulement secondaire même, mais dans un enroulement à part, dans un enroulement tertiaire, et si même dans ces conditions le raccordement de ces deux enroulements est parfait, on peut encore se demander si l’instrument accuse bien réellement toutes les oscillations et notamment celles qui sont dues, non pas tant à des variations du régime primaire, mais plutôt aux variations qui se produisent spontanément dans le secondaire, à l’intérieur de l’ampoule ,etc... Nous avons mon- tré plus haut les inexactitudes souvent notables qui entachent les indications du spintermètre quand les connexions de cet instru- ment avec la soupape à gaz raréfié ou à plateau-pointe sont irra- tionnelles; le scléromètre de Klingelfuss prête, dans ces mêmes conditions d'emploi, aux mêmes erreurs, mais avec cette circon- stance aggravante que nous ne pouvons y obvier par quelque changement de connexion comme nous pouvons le faire avec le spintermètre. Et si alors nous renonçons à toute soupape, nous voyons passer dans l’ampoule le courant de fermeture qui est, comme nous l’avons déjà démontré, préjudiciable à l’exactitude des indications de tout instrument de mensuration thermique.

Avec le qualimétre, nous n’avons pas à tenir compte de toutes les erreurs et de toutes les restrictions qui s’attachent à l’em- ploi des instruments à fil thermique. Mais en revanche, nous avons à décompter avec d’autres désavantages; l’aiguille du qualimètre, avant que d’arriver au repos, exécute des oscilla- tions pendant plusieurs secondes; ensuite la graduation du ca- dran qu’elle parcourt, ne correspond pas à des indications en volts mais à des épaisseurs progressives de plomb d’un dixième

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de millimètre. Ce n’est pas une fraction mais bien la totalite de la tension régnant dans le circuit secondaire, qui provoque les déplacements de l'aiguille du qualimètre. Or, comme cette tension totale n’a été mesurée jusqu'ici que par la distance ex- plosive du spintermètre et que cette mensuration comporte de nombreuses et importantes causes d'erreur, il n’était pas pos- sible de baser l’étalonnage du qualimètre sur des données aussi aléatoires comme le sont les indications en volts.

Puisque l'instrument accuse en fait la différence de potentiei existant entre un point du circuit et son ambiance, la proximité de pièces métalliques reliées à la terre peut également se réper- cuter sur les oscillations de l'aiguille et rendre inexactes ses in- dications. Walter, dans une communication récente parue dans les Fortschritte auf dem Gebiete der Réntgenstrahlen, établit que l'instrument doit se trouver à une distance d’au moins 30 ctm. de tout objet pouvant exercer pareille influence fa- cheuse.

Dans cette communication, le même auteur arrive en outre à cette conclusion, que si l'instrument associé à la bobine d'in- duction apporte bien un perfectionnement marquant, 1] n’en est pas de même quand il fonctionne sur un redresseur de courant a haute tension et qu’il ne répond alors à son but que d’une façon souvent peu satisfaisante. Il base cette opinion sur le fait que les radiochromomètres de Benoist et de Benoist- Walter observés avec « l’œil bien adapté à l'obscurité » auraient donné des in- dications divergentes de celles de mon qualimètre. C’est ainsi qu'avec une augmentation d'intensité allant de 1 à 2 et de 2 à 3 milliampères, la dureté accusée par sa scala serait restée con- stante (2, 2, et 2 1/4) tandis que mon qualimètre aurait indiqué 2.2, 3 et 4 degrés. Au cours de ma carrière, j'ai procédé à plus de cent mille déterminations de dureté et je n’ai jamais vu, que je sache, une seule ampoule garder pareille constance, quand l'intensité du courant augmentait et triplait comme ici; et, d’ailleurs, dans tous les tableaux, qui accompagnent la commu- nication de Klingelfuss, on chercherait en vain une ampoule de ce genre. Aussi dois-je croire que « l’œil si bien adapté » qui fit

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ces lectures, n'était précisément pas le bon. Des mensurations très minutieuses prouvent qu'avec les appareillages les plus divers, l'intensité et le nombre des interruptions étant bien entendu les mêmes, les indications de mon qualimétre sont si concordantes qu’elles peuvent réellement servir de critérium à l’état de l’ampoule.

Après avoir examiné de près toutes ces méthodes de mensu- ration, demandons-nous encore une fois s’il est possible, comme nous le faisons pour tous les appareils électriques, s’il est pos- sible de déduire du produit intensité x temps x tension (ou son équivalent, dureté), le rendement de l’ampoule; nous pou- vons donner une répouse affirmative à cette question, tout au moins s’il s’agit d’ampoules de dureté moyenne et si nous nous servons d'appareils de mesure très exacts permettant d'éliminer de façon méticuleuse, toute causes d’erreur. Mais ce calcul ne donne pas la valeur exacte du rendement quand il s’agit d'am- poules trop dures ou trop molles; le verre des ampoules molles absorbe une forte proportion de radiations et la forte résistance intérieure des ampoules dures provoque une grande perte en ra- diations par effluviation. Dans ces deux cas donc, le produit du calcul accusera une valeur trop grande. Mais pour les ampoules de dureté moyenne, qui répondent aux indications les plus nom- breuses de la radiothérapie, ce calcul donnera une appréciation suffisamment exacte. Toutefois, nous ne voulons pas dire ou une même valeur de rendement amène toujours le même effet théra- peutique; nous en doutons même; car les différences qualita- tives, c’est-à-dire les différences de dureté qui peuvent se pré- senter, sont souvent très notables; par conséquent le coefficient d'absorption dans la profondeur est sujet à varier fortement. Mais ce domaine d’étude n’appartient pas à la physique; ici le physicien doit céder la parole au biologiste.

II. LES METHODES DIRECTES

Restent à examiner les méthodes directes qui indiquent ap- proximativement l'effet utile de l’ampoule, c'est-à-dire ce que l’ampoule donne par rapport à ce qu’elle reçoit. Comme les ra-

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diomètres de Freund et de Schwarz n’ont guère trouvé faveur dans la pratique à cause de leur délicatesse et de leur difficulté de maniement, nous nous contenterons d'examiner ici seulement le quantimétre de Kienbôck et la pastille de Sabouraud et Noirs.

I] était à prévoir que le quantimètre de Kienbôück, que l’on di- sait « absolument exact », devait tomber un jour en discrédit, quelques minuties que l'on apportât à sa confection. Un pro- cédé, exigeant une sensibilité toujours égale du papier photo- graphique et exigeant en outre un emploi méticuleusement con- forme à toute une série de prescriptions, (composition et tem- pérature du bain révélateur, durée du développement, etc.), un pareil procédé offre dans la pratique courante de la radiothé- rapie tant d’écueils qu’il doit inéluctablement se discréditer pour l’une ou l’autre raison. Et en effet, dans un des derniers numéros de la H/unchener Medizinische Wochenschrift, Bucky se plaint amèrement des prejudices que l'inégalité de la sensibi- lité du papier quantimétrique lui avait fait commettre. Kien- bock lui-même avoua ces différences de sensibllité et recom- manda avec insistance de n’employer dorénavant son procédé que sous le contrôle minutieux d'autres méthodes. Il est évi- dent que pareil contrôle s'oppose à la généralisation du pro- cédé dans la pratique.

Il ne reste donc pour la pratique courante de la radiothéra pie, que la pastille de Sabouraud-Noiré qui est d’un maniement facile mais qui constitue en somme un procédé peu fin. Ceci me rémémore une petite histoire remontant à ma période d'as- sistant; mon chef s’ingéniait à construire un appareli de men- suration mais, quoi qu'il fit, les indications de l'instrument ne lui paraissaient pas suffisamment précises; aussi y apporta-t-il des modifications successives de plus en plus délicates. Mais rien ne servit; bien au contraire, l’instrument devint de plus en plus défectueux. Mais un beau jour un collègue, homme d'âge et d'expérience, suggéra de suivre la voie inverse à celle qui avait été suivie jusque-là et de construire un mécanisme plus simple, plus robuste; et ne voila-t-il pas que cet instrument, qui s'était montré si longtemps sensible à toutes les influences perturba-

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trices, en raison de son mécanisme subtil et délicat, se mit à fonctionner à la satisfaction complète de son inventeur. Ici nous rencontrons quelque chose d'analogue; les méthodes fines et dé- licates disparaissent et laissent le champ libre a la pastille de Sabouraud et cela parce que la valeur accusée par la pastille, c’est-à-dire la dose d'érythème, comparée aux données obtenues par d’autres méthodes, répond à une grande série d’applications et parce ou elle ne prête pas à des erreurs grossières. Les dimen- sions des cristaux de platino-cyanure de baryum et la pression sous laquelle ils ont été travaillés dans le mortier jouent un grand rôle dans le virage des pastilles; l’âge des pastilles et la tempé- rature à laquelle elles sont conservées et employées doivent éga- lement entrer en ligne de compte. C’est ainsi que les pastilles d’un cahier, déposé par mégarde dans le voisinage d’un poële, se trouvaient complètement colorées au bout d'une demi-heure. La température exceptionnelle de cet été, ainsi qu’on me l’a rap- porté de plusieurs côtés, aurait également agi sur les pastilles pendant leur conservation et les aurait rendus plus sensibles. Mais avant tout entrent ici en ligne de compte la faculté per- sonnelle de chaque observateur de distinguer les nuances de coloration et la nature de la lumière à laquelle les pastilles sont examinées ` récemment Levy-Dorn recommanda de les examiner à la lumière tempérée du jour, parce que leur coloration appa- raît notablement plus foncée à la lumière d’une lampe incan- descente et parce que la teinte B observée à la lumière artifi- cielle ne correspondrait en réalité qu’au 1/3 de la valeur réelle. Cette dernière donnée me paraît toutefois un peu exagérée; mais il est facile de démontrer que la nature de l'éclairage joue un grand rôle dans l’appréciation de la teinte; la pastille virée de platino-cyanure de baryum montre encore une forte fluores- cence que les spectres des différentes sources de lumière in- fluencent d’une façon considérable. I] serait donc très avanta- geux de faire la lecture à la lumière d’une lampe à incandes- cence puisque nous pouvons disposer toujours ainsi d’une lu- mière de couleur et d’intensité semblables.

Mais cette source de lumière n’a pas servi à l’étalonnage des

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pastilles; la teinte B a été établie uniquement avec la lumière du jour. S'il faut donc maintenir les exigences de Levy-Dorn, la pastille de Sabouraud-Noiré ne pourra être utilisée, du moins a titre de dosimètre exclusif, que par des radiologistes qui ont appris à apprécier à leur juste valeur toutes les différences de teinte au cours d’une longue carrière. Tous les autres praticiens devraient renoncer à l'emploi du procédé de Sabouraud durant les journées sombres ou pendant la soirée, car la lecture doit être faite aussi vite que possible après l’irradiation ; la coloration de la pastille rétrocède notablement, ainsi que je l’ai pu observer, méme dans l'obscurité et il n'est pas possible de procéder le matin à la lecture après avoir conservé la pastille impression- née dans l’obscurité pendant toute une nuit.

Du reste, le temps que mettent les pastilles à se décolorer sem- ble dépendre de la rapidité avec laquelle elles ont été virées : des pastilles virées rapidement par une irradiation intensive per- dent beaucoup plus vite leur coloration brune que celles qui ont été impressionnées lentement par une irradiation faible. Peut- être y a-t-il des effets thérapeutiques analogues suivant que Pir- radiation a été rapide mais intense, ou lente mais faible. J’ap- pellerai encore l’attention sur le fait que le procédé de Sabou- raud-Noiré peut prêter à des méprises d’une portée considérable, si l’on emploie, comme je l’ai vu faire maintes fois, plusieurs fois les mêmes pastilles en les décolorant aux rayons solaires après chaque irradiation. Ces pastilles virent de plus en plus fa- cilement au fur et à mesure qu’elles sont plus souvent régéné- rées, si bien qu’en fin de compte leur teinte B ne correspond plus du tout à la dose normale, à Ja dose d’érytheme.

Dans ces derniers temps, Holzknecht est arrivé à écarter en grande partie toutes les causes d'erreur que nous venons de si- gnaler, en imaginant un nouveau radiomètre basé égalment sur l'emploi de la pastille de Sabouraud-Noiré. Le nouveau radio- mètre de Holzknecht comprend, comme pièce essentielle, une bande transparente en celluloide, progressivement colorée en jaune d’une extrémité à l’autre; cette bande recouvre toute une

série de demi-pastilles de platino-cyanure de baryum qui, vus

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par transparence à travers la bande, offrent une teinte de plus en plus foncée d’une extrémité de l’échelle à l’autre; nous voyons ainsi toute la gamme de nuances que peut présenter une pastille au cours de son irradiation. La pastille-réactif, qui en réalité ne forme également qu’un demi-disque, est fixée après son irradiation sur une glissière que l’on peut déplacer d’un bout de l'échelle à l’autre; on arrive ainsi à juxtaposer exactement deux demi-disques, celui de la pastille test et celui de la pas- tille-réactif, de façon à former un disque complet; cette juxta- position facilite singulièrement l’appréciation exacte des teintes de ces demi-disques.

Le principal avantage du radiomètre Holzknecht réside dans le fait que la couleur comparative et la couleur comparée sont faites de la même substance. Pour des raisons de conservation et de stabilité, la teinte B de l’appareil de Sabouraud et Noiré n’a pu être obtenue avec du platino-cyanure, puisque celui-ci tend à dévirer spontanément : elle est constituée simplement par un carton peint dont la coloration est évidemment influencée par la lumière d’une toute autre manière que celle d’une pastille fluorescente. Dans l'instrument de Holzknecht, au contraire, la pastille témoin et la pastille-réactif sont faites de la même sub- stance, de platino-cyanure de baryum; ici, il n’y a donc plus de différence d’action de la lumière incidente, si bien que toutes les causes d’erreur inhérentes à l’emploi de différentes sources de lumière sont par le fait totalement éliminées et qu’on peut procéder à la lecture à toute heure du jour ou de la nuit. Avec le radiomètre de Holzknecht on peut, en outre, mesurer des fractions de dose : on peut encore se servir d’une pastille-réactif déjà irradi¢e sans la dévirer à la lumière du jour et évaluer exactement le supplément de brunissement qu’elle présente sous l'influence d’une nouvelle irradiation. Et comme enfin le con- trôle de la coloration progressive offre de grandes garanties pour la détermination exacte de la dose d’érythème, tous ceux qui utilisent la pastille de Sabouraud feront bien d'employer doré- navant l'instrument de Hlozknecht.

A tout considérer, le chapitre qui s'intitule « Rüntgenomé-

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trie » n’est pas de nature à nous donner toute satisfaction ; toutes ces méthodes si nombreuses, que nous en employions une seule, ou que nous en employions plusieurs concurremment, ne peuvent prétendre à cette exactitude, qui distingue à un si haut degré presque tous les autres procédés physiques de mensuration. Le but, que je me suis proposé dans ces lignes, sera complètement ` atteint, si j'ai pu engager le radiclogiste à procéder avec esprit critique dans ce domaine qui naturellement ne lui est pas fami- lier, et à sélectionner à son propre usage ce qui présente le plus de garanties d’exactitude.

RADIODIAGNOSTIC DE LA GROSSESSE

CAS DE GROSSESSE GÉMELLAIRE

DIAGNOSTIQUE PAR LES RAYONS X par le Maurice D?HALLUIN

Maître de Conférences, Chef des travaux de physiologie, Chef du service de radiologie et d’électricité médicale des dispensaires

a

à la Faculté libre de médecine de Lille.

Le diagnostic de la grossesse par les rayons X a retenu l’atten- tion des chercheurs dans les premiers temps de la découverte de Röntgen. Lon sait les difficultés du début de la radiologie réalisée avec des ampoules imparfaites exigeant des poses déme- surément longues; dans ces circonstances, Chappuis et Varnier eurent un réel mérite à chercher à résoudre le problème. Le 18 mars 1896, ils présentaient à l’Académie de médecine le ré- sultat de leurs premières recherches : ils avaient réussi à obtenir l’image de fœtus dans des utérus gravides conservés dans lal- cool. Vers la même époque, Davis publiait dans l’ American Journal of the medical Sciences (mars 1896, 268), le résultat infructueux de sa tentative faite sur une femme enceinte de huit mois. Il avait posé une heure et n’obtenait aucun résultat.

Benedict, en 1896 (Wiener medicinische Wochensch., 18, p. 825), confirme les résultats de Varnier : possibilité d’obtenir l’image du fœtus enfermé dans l’utérus, mais il considère comme chimérique un résultat positif chez la femme enceinte.

Il concluait donc comme Mullerheim (1), Oudin et Barthe- lemy (2), enregistrant la même année de semblables insuccès.

(1) MvzzerneIM. Deutsche med. Wochenschrift, 1897. (2) Op et BARTHELEMY. Bull. Acad. de Médec., 26 janvier 1896.

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En 1899, Varnier (1) publie de nouveaux résultats; il obtient des clichés positifs sur des cadavres de femmes enceintes mais il échoue encore quand il opère sur la femme vivante même dans le cas d’enfant mort.

En 1900, Bouchacourt (2) trouve sur ses clichés des fragments de squelette foetal en plaçant les femmes dans le décubitus la- téral.

Dans les années suivantes, les radiologistes semblent avoir considéré le diagnostic de la grossesse chez la femme vivante comme impossible. Cependant Imbert (3) publie en 1898 un cas chez une femme de 25 ans, soupçonnée d’hématocele, il réussit à diagnostiquer l’existence d’une grossesse extra utérine (fœtus de 5 à 6 mois, tête, tronc et membres inférieurs visibles sur le cliché).

Mellin et Sjogren (Comptes rendus de la Société des Médecins suédois, à Stockholm, Hygiea, août 1906) publient également un résultat positif dans un cas de grossesse extra-utérine (+).

Il est intéressant de retenir que les deux premiers cas de radiodiagnostic positif de grossesse ont été obtenus dans des cas de grossesse extra-utérine. Faut-il y voir l’heureuse influence de la diminution d’épaisseur des parties molles ?

Paul Krause (Société de Radiologie de Breslau, 19 juin 1906) montre un radiogramme de grossesse extra-utérine, mais il fut obtenu avec la tumeur extirpée et l’auteur n’a pas le droit d’en conclure qu’il aurait eu un résultat positif en radiographiant la mère avant l’intervention.

Les résultats positifs de Imbert et de Mellin et Sjéren ne semblent pas avoir encouragé les chercheurs ayant pour objectif

(1) Varnier. C. R. Soc. d’obstétrique de gynécol. et de pédiatrie, avril 1899.

(2) BoucHacourT. Obstétrique, 3 mars 1900.

(3) Société de Biologie, 11 juin 1898. Archives d’'E'ectr. médic., 1898, p. 268.

(4) Analysé in Forschritte auf dem Gebiete d Rentgenstrahlen. Vol. X.

Voir aussi LICHTENSTEIN : Zur Diagnostic d Extrauteringravidität durch Rôntgenoskopie. (Munchener medic. Woch., 1906.*

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la radiographie du fœtus in utero chez la femme vivante, le silence se fait sur cette intéressante question jusqu’en 1907.

La technique radiologique s’est améliorée, et Fabre présente à la Société de Chirurgie (1907) douze clichés de radiographies fœtales plus ou moins parfaites obtenues dans le décubitus dorsal.

Albers-Schénberg (Die Réntgentechnik [3° aufl.] 1910, pp. 415, 416, 417), publie deux cas de radiodiagnostics positifs chez la femme enceinte. Avec une pose de 2 minutes 1/2, il obtient des radiogrammes les ombres squelettiques du fœtus se déta- chent nettement, mais, ajoute l’auteur, le contraste est insuf- fisant pour permettre une reproduction.

Les ampoules s’améliorent d'année en année, les bobines deviennent plus puissantes, on arrive à la radiographie rapide et l’apparition des écrans renforcateurs marque une étape sen- sationnelle dans les progrès de la radiologie. Fabre, Barjon, Trillat publient en 1910 (1) une radiographie merveilleuse d’une présentation du siège. Les détails squelettiques sont vraiment remarquables.

Lars Edling, un Suédois, publie dans Fortschritte auf dem Gebiete der Réntgenstrahlen du 17 nov. 1911, un long article sur l’emploi des rayons X pour le radiodiagnostic de la gros- sesse. I] possède 22 cas et présente des schémas et des plan- ches qui sont de fort jolis documents. Parmi les planches, on voit une radiographie de grossesse triple, un cas de grossesse double; deux autres cas de grossesse simple la silhouette fœtale est fort nette, et un dernier cas enfin on voit quelques petits membres, il s’agissait d’une grossesse extra-utérine.

Edling a obtenu quatre fois des résultats positifs dans des grossesses fin 2°, début du 3°, fin et début du Je mois. Le diag- nostic précoce de la grossesse peut donc être établi par la tech- nique habituellement employée pour les radiographies abdom1- nales. Signalons (2) toutefois la technique préconisée par de Su-

(1 Archives d’Electricité médicale, 1910, v. 1033. (2) In Montpellier Médical, 27 janvier 1907, p. 93.

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rel (Société des sciences médicales de Montpellier, Ier juin 1906) qui conseille d'introduire dans le rectum une pellicule sensible maintenue en place par un ballonnet insufflé. Si cet auteur n’apporte aucun résultat à l’appui de sa méthode 1l n’en est pas de même de Darder Rodes, de Barcelone, qui publia dans les Archives d'électricité médicale (1) un intéressant article il décrit une technique personnelle consistant dans l’introduction d’une pellicule dans le vagin (2). Il ne donne pas le nombre de ses essais mais rapporte le cas d’un radiodiagnostic positif chez une femme enceinte de 3 mois au maximum.

Les derniers travaux prouvent que le problème a reçu une so- lution satisfaisante et nous avons la satisfaction d’apporter un cas personnel montrant quels précieux rneseignements les rayons X peuvent apporter dans la science obstétricale pour le diagnostic de la grossesse, du nombre et de la position des fœtus.

On attribue les insucces à la mobilité du fœtus, aux mouve- ments de la mère, à la masse de sang circulant dans la paroi hypertrophiée de l’utérus et le placenta, à l’existence du liquide ammiotique, à l’épaisseur des parties molles, et enfin à la trans- parence des os du fœtus.

La radiographie rapide permet de réduire au minimum lin- fluence des mouvements respiratoires de la mère et des déplace- ments spontanés du. fœtus; l’emploi des fortes intensités permet de traverser sans trop de peine les parties molles, le sang, le liquide ammiotique. La radiographie d’une femme enceinte reste malgré tout une difficulté. mais l’emploi des écrans renfor- cateurs simplifie le problème ; grâce à eux, même avec une instrumentation moyenne, il est possible d’obtenir de bons ré- sultats au prix de quelques tâtonnements.

Quelle position faut-il donner à la femme? Le décubitus ven- tral paraît bien difficile à obtenir chez la femme à terme, mais on peut opérer debout en faisant appuyer la paroi abdominale

ee ee Oe

(1) Dunnen Ropès. Rôüntgend'agnostice précoce de la grossesse par voie intrapelvienne. (Archives d Electricité médicale, 10 juin 1911, p. 486.)

(2) L'auteur termine son article en disant son intention d’essayer par la suite la voie rectale.

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contre la plaque. Nous avons échoué dans cette position, mais nous avions employé la technique de Fabre. Le rayon normal étant placé au dessous du pubis on emploie des rayons très obli- ques qui doivent traverser une épaisseur considérable et malgré une pose de 40”? avec écran Sinegran une longueur de rayon normal de 65 centimètres et 8 milliampères, au secondaire, nous avons obtenu sur le négatif un rond blanc bordé par un cercle périphérique l’action des rayons s’était seulement fait sentir.

La position dorsale est facile pour la patiente, mais elle à l'inconvénient d’éloigner le fœtus de la plaque. Un essai dans cette position nous a donné un insuccés (pose 25”, longueur du rayon normal 66 centimètres, 7 milliampères 1/2 au secondaire). C’est alors que nous avons essayé la radiographie dans le décu- bitus latéral, qui est très avantageux si l’on n’a pas besoin des rapports précis de la tête avec la projection du détroit supérieur. C’est la position latérale qui semble devoir donner plus facile- ment le meilleur résultat (1). C’est à elle qu’il est bon de recourir en premier lieu quitte à faire en cas de résultat positif une prise ventrale en suivant la technique de Fabre. Les résultats excel- lents obtenus par ses collaborateurs et par lui montrent que, malgré l’obliquité des rayons extrêmes on peut obtenir une radiographie excellente, mais il semble a priori que cette techni- que, bonne sans doute pour les déterminations pelvimétriques, soit peu recommandable si l’on veut obtenir nettement les parties foetales qui sont éloignées du bassin.

Ces remarques faites, voici l’exposé de notre cas personnel.

Am Duv., 30 ans 1/2, nous est adressée le 9 novembre par M. le Professeur Voituriez, nous demandant s’il est possible de vérifier par la radiographie l’existence ou l’absence de grossesse gemellaire. Aucun signe de certitude ne permettait de dire grossesse double, c’était une simple présomption. |

Nous employons pour nos radiographies une bobine de Du- cretet de 40 centimètres d’étincelle et un Webnelt. Faisant

(1) Tout au moins chez la femme à terme.

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passer dans le primaire 22 ampéres, nous obtenons au secondaire 7 milliamperes et Benoist, 8 milliampères 1/2 et Benoist dans un tube Gundelach. Nous arrivons ainsi à faire de bonnes radiographies de la cavité abdominale en 5 à 6 secondes avee écran e Sinegran », tandis que sans écran nous posions 45” pour obtenir chez un sujet moyen à 60 centimètres de distance une bonne radiographie vertébrale (avec compression) ou une radio- graphie de hanche.

Ce sont des conditions que la plupart des radiologistes peu- vent réaliser aujourd’hui.

Nous avons dit plus haut le résultat de nos tentatives en posi- tion ventrale et dorsale.

Un cliché posé 40” avec 22 amp. au primaire, 8 milliamperes

au secondaire, une longueur de rayon normal de 60 centimètres, nous a donné en position latérale gauche un cliché trop posé l’on apercevait nettement une tête et vaguement la seconde. Un autre cliché pris en position latérale droite (longueur rayon normal 60 centimètres), posé 38” avec 8, puis 9 milliam- pères au secondaire, nous a donné le cliché que nous allons décrire. I] paraît trop posé, manque d’opposition, mais 1] nous a permis de porter un diagnostic précis.

Voici reproduite in ertenso la note telle que nous l’avons remise le 10 novembre à M. le Professeur Voituriez :

Se représenter par la pensée la patiente placée sur l’épreuve et reposant sur le côté droit. Faisant abstraction des parties molles interposées, lire l’épreuve comme si le positif était un écran blanc recevant l’ombre des os éclairés par une source lumi- neuse qui serait à la place de l’observateur placé en face de la radiographie.

On voit nettement en haut l'ombre des dernières côtes et en bas une masse noire qui représente l’ombre du bassin vu de profil. La paroi antérieure ds l'abdomen de la patiente se trouve par conséquent à l’extrémité gauche de la radiographie.

On aperçoit deux têtes fœtales dans la région supérieure de l'abdomen. Les deux fœtus se regardent.

Le fœtus A présente une tête dont le diamètre occipito-frontal est de 12 centimètres. Supposant que les deux têtes ont à peu

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près les mêmes dimensions on peut dire que le fœtus A, dont l'ombre est peu ou pas agrandie, se trouve tout près de la plaque. I] serait donc situé dans le flanc droit et l’on devine la courbe de sa colonne vertébrale qui, dans une certaine mesure, épouse la forme de la courbure vertébrale de la mère. On remar- que en A’ une ombre qui représente probablement un bras.

A remarquer la netteté des contours de cette première tête sur laquelle on apercoit la ligne de la base du crane et le con- tour de l’orbite. Cette tête est dite la plus proche de la plaque parce qu’elle est la plus petite et la plus nette.

L’augmentation manifeste des dimensions de la tête du secon: fetus OF = 13 1/2, le peu de netteté des contours de cette même téte permettent de dire que ce second fetus est le plus éloigné de la plaque et se trouve dans le flanc gauche par conséquent. On distingue facilement chez lui le maxillaire inférieur. La tête est fortement fléchie, on aperçoit la courbure formée par la colonne vertébrale; on remarque en outre deux ombres qui re- présentent les os de l’avant-bras.

Les membres inférieurs ne sont pas visibles, car ils sont mas- qués par l’ombre du bassin.

La radiographie permettait donc d’apprécier nettement ła po- sition de deux fœtus. L’un dans le flanc droit, l’autre dans le Jane gauche, regardant l’un la paroi antérieure abdominale de la mère, l’autre la colonne vertébrale. Les ombres entrecroisées ont été interprêtées avant-bras, ce qui avait fait dire que les deux fœtus semblaient sur la radiographie se regarder et être eons la position de la boxe. Les deux ombres représentent bien l’avant-bras du fœtus situé dans le flanc gauche, mais l’ombre unique paraît plutôt l’ombre du membre inférieur. La suite a montré qu’il s’agissait d’un siège décomplété et la radiographie aurait permis de faire ce diagnostic, car cette ombre est trop basse pour pouvoir être le bras du fœtus du flanc droit.

Inutile d’insister sur la précision de ce diagnostic :

Le nombre des fœtus ne prête pas à contestation; leurs posi- tions respectives sont nettement décrites; bien que l’on ne puisse

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dire s’il s’agit de deux présentations du siège complété ou décom- plété, il est évident que le fœtus situé dans le flanc gauche et plus descendu s’engagera le premier. La lecture de la radiogra- phie facilita le palper, on trouva nettement la seconde tête qui n’avait pas été perçue et l’on découvrit le second foyer d’aus- cultation.

L'accouchement se produisit le 28 novembre et le Docteur Bonnet Laborderie, chef de la clinique obstétricale, nous remet

une note détaillée dont nous extrayons les lignes suivantes :

« Le toucher (réalisé à 5 h. du soir) montre une dilatation égale à une pièce de cinq francs et permet de reconnaître un siége en partie engagé. La crête sacrée du fœtus correspond exactement à la symphyse sacro-iliaque droite. Il s’agit donc d’une SIDP, et c’est le fœtus postérieur, celui dont la tête est la moins élevée sur la radiographie qui se présente ici.

» Une exploration plus complète montre la présence d’un seul pied au niveau des fesses, l’autre doit être relevé sur la face antérieure du fœtus, ce qui nous donne un siège mi-complet et mi-décomplété (mode des fesses). A 7 h. 1/2, la dilatation est complète et la parturiante entre en expulsion. Le dégagement du tronc et des épaules se fait avec la plus grande facilité sous l’action de violentes douleurs expulsives. La manœuvre de Mau- riceau ne donne lieu à aucun incident; il n’y a qu’à vaincre la résistance assez vive opposée par le périnée d’une primipare un peu âgée. L'enfant bien constitué crie aussitôt après sa nais- sance.

» À la suite du premier accouchement, les contractions ces- sent pour reprendre au bout d’un quart d’heure. À ce moment, on constate l’existence d’une seconde poche des eaux qui est rompue afin d’accélérer la marche du second accouchement. Il s'écoule une quantité d’eau qu’on peut évaluer à un demi- litre. On sent alors au niveau du détroit supérieur un siège accompagné de trois membres, deux pieds et une main. II s’agit d'un SIGA ou ST (la crête sacrée est trop haute pour être atteinte). Le bras procident est refoulé, tandis qu’on abaisse le membre inférieur le plus accessible dans le but de forcer l’enga-

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gement de la présentation. Une fois hors de la vulve on s’aper- çoit qu’on a entrainé le mauvais pied, aussi fait-on exécuter au tronc 3/4 de tour de façon a rendre antérieur ce pied posté- rieur. Le mouvement s'opère sans grande peine. Le dégagement du second fœtus est un peu plus pénible que le premier, car la parturiente ne pousse pas suffisamment. Il faut pour extraire les épaules aller chercher les bras et les abaisser, l’un après l’autre. Au moment la tête franchit le bassin on perçoit un ressaut assez marqué; la manœuvre se Mauriceau s’accomplit avec la même rapidité que précédemment. L'enfant un peu étonnée crie bientôt sans qu’il soit nécessaire de flageller.

» Les deux enfants sont de sexe féminin, ils sont âgés de 8 mois 1/2 environ, pèsent le premier 2,500 gr., le second 2,450 grammes. La longueur du premier est de 49 centimètres, celle du second de 48 centimètres. Voici, d’autre part, la longueur des principaux diamètres de la tête : pour le premier : occipito- frontal 12 centimètres; sus-occipito mentonnier 12 cent. 5; bip- pariétal 9 centimètres. Pour le second : occipito-frontal 11 cen- timètres ; sus-occipito-mentonnier 11 cent. 5; bipariétal 8 cent. 5.

» La masse placentaire étalée pesait 860 grammes. La lon- gueur des cordons était de 75 centimètres pour le premier fœtus, de 50 centimètres pour le second. Insertion marginale pour les deux. Une cloison séparant les deux œufs, il s’agit ici d’un cas de grossesse bivitelline. La quantité de liquide ammiotique est d’abondance moyenne pour les deux œufs. »

L'observation que nous avons rapportée est intéressante à divers points de vue. Elle montre que la radiographie de la grossesse à terme est réalisable par la plupart des radiologistes, et cet examen permet de donner des renseignements d’une préci- sion indiscutable. Dans notre cas, il a permis de guider un pal- per difficile; grâce aux indications de la radiographie les accou- cheurs ont réussi à trouver les pôles fœtaux et le double foyer d’auscultation. La suite de l'accouchement a montré l’exactitude du diagnostic des présentations. Le fœtus expulsé le premier étant celui qui est le plus bas sur la radiographie. Depuis l’épo-

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que la présentation de notre observation (1), nous avons eu loc- casion de radiographier plusieurs femmes enceintes de huit mois ou à terme. Ces recherches dont nous publierons ultérieurement le détail, nous montrent la possibilité d’obtenir dans la plupart des cas l’image fœtale sur la femme vivante.

(1) Voir au procès-verbal de la séance de la Société belge de Rad o logie du 2 décembre (in Journal de Radio'ogie, p. 464, 15 déc. 1911) la remarque de Klynens déclarant obtenir « presque chaque fois » l’image

`

du fœtus à peu près à terme sur la couche sensible.

HISTOIRE DE LA TRAVERSÉE DIGESTIVE

D'UN

REPAS COMPLEXE aopirionné DE CARBONATE DE BISMUTH

par le D' Maurice D'HALLUIN

Maitre de Conférences, Chef des travaux de physiologie, Chef du service de radiologie et d'électricité médicale des dispensaires à la Faculté libre de Médecine de Lille

PLANCHES XIV et XV

Grâce a l’emploi des écrans renforcateurs, le radiodiagnostic du tube digestif est devenu à la portée de tous les radiologistes ; de nombreux et remarquables travaux ont paru en ces derniers temps, ils méritent d’attirer l’attention des médecins; car l’ex- ploration radiologique de l’œsophage, de l’estomac, de l’intes- tin est fertile en renseignements précieux pour la clinique. Nous ne ferons pas ici un exposé général de l’état de la question. Des le début de notre éducation radiologique, nous avions été frappé de la forme que présente l’estomac à la lumière des rayons X et nous nous demandions comment concilier ensemble les descrip- tions des anatomistes et des chirurgiens avec celles des radiolo- gistes. Ces derniers ont cherché à établir la forme normale de cet organe. I] parait difficile de donner une image type d'un organe essentiellement polymorphe, car chez le même individu la forme varie non seulement suivant la station couchée ou de- bout, mais aussi selon le degré de replétion; il ne faut pas ou- blier en outre, les variations transitoires qui sont le résultat de contractions parfois énergiques. Si un repas type est adopté pour l’exploration, on peut à la rigueur obtenir des images com- parables entre elles; c’est généralement ce que l’on fait; mais il nous a paru intéressant de voir aussi comment un sujet digère

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non pas un repas d’épreuve mais un repas habituel pendant le- quel il mange de bon appétit la quantité d’aliments nécessaire pour assouvir sa faim. |

Le malade que l’on reçoit le matin à jeun en vue d’une explo- ration de l’estomac accepte, souvent avec résignation, le lait bis- muthé'qu’on lui présente. S’il s’agit d’une bouillie tant soit peu copieuse, 1l l’avale parfois avec peine et dégoût. Bien loin de nous la pensée de dire que le repas d’épreuve est à rejeter, mais il faut reconnaître que la manière dont le malade accepte ce qu’on lui présente peut influencer d’une manière notable le mécanisme de la digestion.

Les travaux de Pawlow ont bien mis en évidence l’influence du suc d’appétit. La digestion se fait mieux quand on présente à un sujet des aliments variés et savoureux qui, suivant l’expres- sion populaire, font venir l’eau à la bouche. Nous avons donc invité notre patient à partager notre repas qui se passa fort gai- ment, on avait soin d’additionner de bismuth chacun des ali- ments de façon toutefois à ne pas en dénaturer le goût.

D..., est âgé de 20 ans. De taille moyenne, 1l a toutes les appa- rences d’une excellente santé. C’est un gros mangeur qui ne se plaint d’aucun trouble digestif. Malgré l’addition de bismuth, 11 mangea de fort bon appétit.

L'étude de la traversée digestive du repas de notre patient nous a donné des résultats un peu inattendus, aussi avons-nous tenu à examiner son estomac par la méthode plus classique de l’ingestion du sirop bismuthé. La physiologie nous enseigne que les liquides passent à peu près directement de l’estomac dans l'intestin. L’addition de sucre, de gomme, de bismuth ralentit peut-être le passage, il est néanmoins certain qu’à l’état normal

le lait bismuthé à base de sirop gommé passe tres vite.

A 8h. 1/2, nous avons donné à D..., 350 gr. de sirop gommé additionné de 50 gr. de kaolin et de 50 gr. de carbonate de bis- muth. À 8 h. 48, nous avons pris la radiographie 1, en décu- bitus ventral. Longueur rayon normal 66 c. Rayon normal sur la ligne médiane au niveau de la ligne bis-iliaque. 6 mill. 1/2 au

e ue,

secondaire 22 amp., au primaire, Wehnelt et bobine Ducretet 40 c. Pose AT Ecran Sinegran (1).

L’estomac présente une forme en corne que l’on peut considé- rer comme normale et l’on voit se dessiner assez nettement le duodenum qui présente toutefois une portion ascendante légère ment visible qui ne devrait pas exister chez un sujet absolument normal si on s’en rapporte aux opinions actuellement en cours. L’estomac se vide bien, déjà l’on voit le bismuth accumulé dans la portion de l'intestin grêle au-dessous de la ligne bis-iliaque et l’on reconnaît tout près de l’ombre stomacale, des anses iso- lées l’on aperçoit nettement un aspect festonné représentant les plis circulaires de Kerkring.

Leur aspect est plus typique (2) encore dans la figure 2 prise à 10 h. 25, soit deux heures environ après l’ingestion du liquide bismuthée. On constate une évacuation complète du liquide sto- macal.

Voilà done un estomac de forme normale et de motilité satis- faisante, la seule remarque à retenir est la direction ascendante de la première partie du duodenum. Ajoutons qu’à midi 10, soit 3 h. 40 après l’ingestion du liquide, l'intestin grêle était pres- qu’entiérement vidé dans le gros intestin, le côlon ascendant étant completement opaque et le transverse légerement estompé.

Nous allons voir maintenant comment notre patient digéra le diner que nous lui avons offert (3). En voici le menu dont nous avons banni toute dénomination fantaisiste :

POTAGE AUX POIS CASSÉS LANGUE DE BŒUF SAUCE CRÈME VEAU PETITS POIS ET POMMES DE TERRE _ CREME RENVERSÉE FRUITS AU CHAMPAGNE CAFÉ

(1) Toutes les autres radiographies ont été prises dans des conditions identiques.

(2) Il faut tenir compte de la diminution de finesse inévitable dans un tirage typographique.

(3) Le diner fut servi à midi 45.

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Le tout fut additionné de bismuth depuis le potage jusqu’au café, notre patient absorba ainsi avec la meilleure bonne grâce 80 gr. de bismuth. |

Le premier cliché (fig. 3). Distance anticathode, 65 c., pose 5”’ (écran Sinegran) fut pris à 2 h. 15, soit 1 h. 1/2 après le début du repas dans le décubitus ventral. L’estomac est fortement rempli, au lieu de la position verticale dans l’hypochondre gau- che de la figure 1, il se présente ici en position transversale, occupe une partie notable de l’hypochondre droit et rappelle à peu près exactement la forme décrite par les anciens anatomistes et que les livres d'histoire naturelle appellent naïvement forme de cornemuse. Ce radiogramme nous montre que, suivant l’état de réplétion, l’estomac peut présenter une forme variable. On ne peut comparer la quantité de substance ingérée par les ma- lades examinés (1) avec la masse qu’absorbe à son repas princi- pal, un sujet jeune et bien portant. Il est intéressant de consta- ter que les descriptions de nos maîtres en anatomie ne sont pas si erronées qu’on a voulu parfois le dire. L’anatomie étudie un organe distendu par les gaz de la putréfaction, un viscère atone et mort, fort bien; le radiologiste examine un organe vivant, se contractant énergiquement sur son contenu, relativement peu . abondant dans les conditions habituelles d'examen. Les circon- stances différentes engendrent des descriptions discordantes. Mais l’organe vivant peut avoir, quand il est distendu par les aliments, une forme identique à celle trouvée sur le cadavre. Il n’y a pas erreur des uns ou des autres et le cliché que reproduit la figure 3, montre qu’il est possible de concilier anatomistes et radiologistes, c’est un type intermédiaire qu’on observerait plus plus souvent si l’on examinait les malades à la suite d’un repas copieux.

Mais, revenons à l’examen de notre radiogramme (fig.3), nous constatons que l'intestin grêle est déjà notablement rempli et le canal opaque réunissant l’ombre stomacale à la masse de l'intestin grêle paraît être une portion du duodeno-jejunum.

(1) Le repas do Rieder se compose de 400 gr. de pomme de terre ou de semoule bismuthée.

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La figure 4 se présente avec les mêmes caractères que la pré: cédente. Elle montre que, 2 h. 20 après le repas, l’estomac est encore très rempli. La plaque ayant été placée plus haut, la poche gazeuse apparaît nettement et l’estomac se voit ici tout entier. On aperçoit une ombre ascendante au voisinage de la colonne vertébrale, c’est la première partie du duodenum. La masse de l’iléon apparaît plus fortement injectée que dans la figure 3.

Une heure plus tard (fig. 5) (ceci nous porte à 4 heures de l’après-midi), nous trouvons un estomac diminué de volume mais encore bien rempli; la première portion du duodenum est injectée, l’iléon présente une opacité notable.

Quatre heures 22 après le début du repas (fig. 6), l’estomac est encore très opaque mais i] s’est abondamment vidé dans l’in- testin grêle; le côlon ascendant commence à s’injecter c’est lui que l’on voit occupant un trajet parallèle à l’ombre cylindrique que nous avons signalée dans la figure 3 comme une portion du duodéno-jejunum.

La comparaison avec les figures suivantes montre qu’il s’agit réellement du côlon apparaissant nettement 5 h. 20 (fig. 7) et surtout 6 h. 15 (fig. 8) après le début du repas. Dans ces der- nières épreuves on voit que l’iléon se vide rapidement, le côlon ascendant s’injecte et le transverse se dessine, formant un lit à l’estomac. Le côlon descendant commence, lui aussi, à se rem- plir de bismuth. Quant à l'estomac, il n’est pas encore vidé et cependant il est 7 heures du soir, notre patient nous quitte pour prendre son souper. N’est-il pas surprenant de trouver chez un sujet d’apparence normale une digestion aussi lente, laissant supposer chez les malades la possibilité de retards d'évacuation indépendamment même de toute lésion organique pylorique. Il serait, en outre, très curieux de suivre aux rayons X la durée de séjour des différents groupes d’aliments. Il y a une question de physiologie des plus intéressantes mais nécessitant de longues et laborieuses recherches. Les conclusions d’un tel travail (en admettant des différences notables suivant la composition de l’aliment) seraient peut-être critiquables, les expériences devant

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être faites sur le même sujet, en laissant entre chaque série un écart appréciable, on pourrait se demander si, pour une cause ou une autre un fonctionnement gastrique moins satisfaisrant ne peut être la cause d’un écart possible.

La difficulté d’un problème n’est pas une raison suffisante pour ne pas chercher à le résoudre, il est suffisamment important pour que de différents côtés les recherches soient poussées dans cette voie.

Les radiographies précédentes ont été faites pour étudier la topographie et le mode d'évacuation de l'estomac; elles mon- trent en outre la rapidité avec laquelle l’intestin grêle se vide dans le gros intestin et les dernières épreuves enregistrent les rapports de cet organe avec l'estomac. Les radiogrammes qui suivent montrent la topographie des côlons.

La figure 9, prise 20 heures après le repas, nous donne une bonne vue d’ensemble le gros intestin se présente le plus sou- veut avec son aspect caractéristique d’osselets opaques, appa- raissant comme enfilés par un lieu d’union également opaque Le cecum est déjà moins injecté que la veille; l'angle côlique droit contient peu de bismuth, le transverse se présente comme une corde formant une courbe légère à concavité du côté de la tête; le trajet est légèrement ascendant, langle côlique gauche étant notablement. plus élevé que le précédent. Le côlon descen- dant se dessine nettement, le rectum n’est pas encore visible.

Notre patient vaque à ses occupations habituelles, il a mangé le soir en nous quittant et pris son petit déjeuner avant de nous revoir le lendemain. Par la suite, il a pris ses repas régulière- ment, mais ceux-ci ne contenait pas de bismuth, c'est bien tou- jours l’histoire de la traversée digestive de notre repas bismu- thé que nous suivons grâce aux rayons X.

Le soir du second jour, soit 29 heures après le repas, nous trouvons (fig. 10), le cavum moins rempli, le transverse moins injecté dans sa portion droite. Une bulle d’air occupe l'extré- mité supérieure du colon descendant qui reste opaque dans son ensemble, IS iliaque commençant à se remplir.

Le lendemain, 34 heures après le repas (fig. 11), nous obte-

nons une radiographie assez semblable à la précédente, mais le

le cæcum est à peine visible, les ombres sont moins accusées pour le transverse, les osselets bismuthés plus petits et moins serrés, une masse confuse représente US iliaque et le rectum.

Le soir (fig. 12), nous avons pris une dernière radiographie, les côlons se vident rapidement et la masse bismuthée s’accumule dans les dernières portions de l'intestin.

Telle est l'histoire de la traversée digestive d’un repas com- plexe contenant matières albuminoïdes, hydrates de carbone, graisses ;le tout accompagné de bière, de champagne (un seul verre), de café. Il est intéressant de constater comment se rem- plissent les différents segments du tube digestif, d'étudier sur le vivant l'anatomie topographique des viscères abdominaux. Ce mode d'exploration devient aujourd’hui de plus en plus courant chez les radiologistes. Il le deviendra encore plus le jour le médecin praticien, après avoir été séduit par la précision de cette méthode, pourra apprécier la valeur incontestable et pres- qu'inespérée des radiogrammes pris en série pour étudier le sys- teme digestif.

Notre but, dans cette communication, est de montrer qu’un estomac qui, dans les conditions habituelles d'exploration se pré- sente comme un estomac type conforme aux descriptions des ra- diologistes, peut, à la suite d’un repas le patient mange à son appétit, prendre une forme qui le rapproche de celle décrite par les anatomistes.

La lenteur d'évacuation que nous avons constatée montre en outre, qu'il y aurait parfois intérêt à étudier comment les ma- lades digerent leur repas habituel. Ici se pose la question de lin- fluence probable de la nature des aliments, des sauces et condi- ments divers qu'on y ajoute.

Dans le cas choisi, sujet paraissant bien portant, repas nor- mal mangé de bon appétit, on suit aux rayons X les différentes étapes de la digestion et cette étude intéressante au point de vue physiologique montre l’intérêt de ces recherches appliquées à la clinique. De nombreux auteurs ont déjà insisté sur ces faits, la radiologie du tube digestif est à l’ordre du jour, elle donne d'ex- cellents résultats dès aujourd’hui et l’on peut prévoir dès à

présent que la comparaison des différents travaux écrits sur ce

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sujet, permettra d’établir des données nouvelles et précises qui demain deviendront classiques.

LÉGENDE DES FIGURES (PL XIV et XV.)

Toutes les radiographies annexées à ce travail ont été prises dans le décubitus ventral, le rayon normal passant sur la ligne médiane au niveau de la ligne bis-iliaque. La longueur du rayon normal fut de 65 et 66 centimètres. La pose faite en apnée dura de 5 à 7 secondes. L’inversion de l’image par rapport aux radiogrammes habitue's est due a l'emploi d’un écran renforcateur (Sinegran) le cliché étant pour ce motif impressionné par le cété verre. L’observateur regardant les radio- grammes voit à sa droite le côté droit du sujet.

Fie. I. 8 h. 48; 18 minutes après l’ingestion de lait bismuthé. Esto- mac en forme de corne; injection du duodénum et d’une partie de l'in- testin grêle.

Fie. II. 10h. 25; 1 h. 55 après l’ingestion de lait bismuthé. Esto- mac vidé; injection de l'intestin grêle, plis circulaires de Kerkring.

Fie. III. 2 h. 15 de l'après-midi; 1 h. 1/2 après le repas. Estomac fortement distendu, envahit l’hypochondre droit. Son contour supérieur est mal visible sur la fgure, tandis que sur le cliché il apparaît avec une grande netteté permettant la description lue dans le texte. Cette remarque est valable pour les vues suivantes la région pylorique est peu détaillée, tandis que l'intestin grêle forme lui aussi un placard noir sur les reproductions typographiques.

Fie. IV. 3 heures 5 de l’après-midi. 2 h. 20 après le repas. Toujours très distendu; iléon fortement injecté.

Fie. V. 4 heures 5 de l’après-m'di. 3 h. 20 après le repas. Estomac moins rempli, envahit moins l’hypochondre droit ; iléon fortement injecté.

Fie. VI. 5 h. 7 de l’après-midi. 4 h. 22 après le repas. L’estomac se vide, le pylore regagne le voisinage de la ligne médiane; l’iléon est rempli de bismuth; le colon ascendant se dessine, le transverse s’injecte ; l'ombre du gros intestin semble se prolonger ici avec celle de l'estomac : en réalité, ces deux opacités sont bien distinctes, on le constate sans peine sur les épreuves originales. |

Fie. VII. 6 h. 5 de l’après-midi. 5 h. 20 après le repas. L’estomac se vide de plus en plus, son aspect se rapproche de celui de la figure I. Le côlon se présente ici avec ses bosselures caractéristiques.

Fie. VIII. 7 h. du soir. 6 h. 15 après le repas. L’estomac a la même forme que dans la figure 7; le transverse est complétement injecté et séparé de la silhouctte stomacale par un espace clair qui apparait mal sur la reproduction. L’intestin grèle se vide de plus en plus.

Fie. IX. Radiographie prise le lendemain, 20 heures après le repas : montre le trajet des côlons.

Fie. X. 29 heures après le repas : le côlon ascendant commence à se vider; l’S iliaque s’injccte. °

Fie. XI. 34 heures après le repas : le côlon ascendant est presque vidé.

Fie. XII. Soir du deuxième jour : le côlon ascendant est vidé, les

autres régions contiennent de moins en moins de bismuth.

DE LA DÉTERMINATION DE LA LONGUEUR EXACTE

DES

FRAGMENTS D'AIGUILLE INTRODUITS DANS L'ORGANISME

par le D" Etienne HENRARD et le Lieutenant d’artillerie HENNET

L’un de nous a déja démontré dans des publications anté- rieures (1), l’utilité de l’examen radiographique (procédé sté- réoscopique avec repére métallique a la surface de la peau, et procédé géométrique avec repère également) pour la détermina- tion du siège exact des corps étrangers opaques aux rayons X introduits dans nos tissus. Mais si la méthode stéréoscopique nous démontre d’une façon approximative la grandeur des corps étrangers, si la méthode géométrique nous renseigne sur la pro- fondeur exacte, elles ne nous donnent ni l’une ni l’autre la lon- gueur exacte des fragments d’aiguille, par exemple.

Or, ce renseignement peut-être d’une grande utilité, car au cours d’une extraction, on peut casser l’aiguille, ne pas s’en apercevoir et terminer l'opération alors qu’elle n’est pas com- plète. Peut-être cette indication de la mesure exacte pourrait- elle aussi rendre des services en médecine légale.

Le procédé consiste à obtenir sur une même plaque photogra- phique deux images du corps étranger sous deux angles diffé- rents, le sujet restant dans la même position. On déterminera également sur la plaque, au moyen d’un index métallique, le pied de la perpendiculaire, abaissée du centre de l’anticathode dans la première position M de celle-ci (voir figure).

(1) Etienne HENRARD. La recherche et l'extraction des corps étrangers opaques aux rayons X. Bruxelles 1910.

540

Après avoir fait, comme pour la détermination du siège exact, un examen radioscopique rapide, indiquant la place de l’aiguille dans un plan parallèle à l’écran, on placera le sujet sur la pla- que de manière à ce que l’anticathode soit juste au-dessus du corps étranger. On fera dévier l’ampoule à droite d’une longueur

> connue, on mesurera la hauteur H de l’anticathode en posi-

tion M, à la plaque et on marquera sur la plaque au moyen d’un index métallique le pied de cette perpendiculaire, et après avoir fermé le courant on obtiendra la première ombre de l'aiguille, ainsi que celle de l’index métallique. Le courant ouvert, on retirera l’index métallique, on fera dévier l’anticathode dans un plan parallele à la plaque, de la longueur D connue, et ainsi, apres avoir fermé une seconde fois le courant, on aura une se- conde ombre de l’aiguille.

La radiographie ainsi obtenue permettra de faire toutes les mesures nécessaires à la réussite du problème.

Reproduisons schématiquement l’opération.

Soit M et N le centre de l’anticathode dans les deux positions différentes. M et N sont situés sur une ligne MN et dans un même plan P’ parallèles au plan P de la plaque, qui est hori- zontal.

Soit D, la distance connue entre les deux positions du centre de l’anticathode.

Soit H, la hauteur connue entre les plans P et P’.

Soit O le pied de la perpendiculaire abaissée de l’anticathode en M, sur la plaque.

L’ombre de O a été obtenue sur la plaque en méme temps que A’ B’ dont nous parlerons plus loin.

L'anticathode étant en M l’image du corps étranger AB sera marquée sur la plaque en A’ B’.

L’anticathode étant en N l’image de A B sera marquée en A” B”.

Réunissons par des droites M et N, MAA’, MBB’, NAA”, NBB”, MO.

A’ B’ et A” B” sont donc respectivement les intersections des

plans MAB et P, NAB et P.

5

Les rayons MA et NA constituent un plan. Le rayon MA ren- contre le plan P en A’, le rayon NA rencontre le planP en A” donc A’A”’ est l’intersection des plans MNA et P.

Mais MN étant parallèle au plan P, le plan MNA, coupe le plan P suivant une droite A’A’’ parallèle à MN. Soit d la lon- gueur A’A’’.

542

Par un raisonnement analogue, on voit que B’B’’ est aussi parallèle à MN et soit d’ la longueur B’B’’.

Le plan vertical MOA coupe le plan P en OA’. Si de A nous abaissons une perpendiculaire sur le plan P, cette droite sera

dans le plan vertical MOA’. Soit P le pied de cette perpendicu- laire.

Le plan vertical MOB coupe le plan P en OB’. Abaissons de B une perpendiculaire sur le plan P soit Q le pied de cette perpen- diculaire.

Joignons PQ. Nous constituons ainsi un trapèze ABQP, ayant pour côté l’aiguille AB dont nous cherchons la longueur, les deux verticales AP, BQ dont nous calculerons les longueurs respectives z et y et comme quatrième côté, PQ dont nous cal- culerons également la longueur.

Connaissant les longueurs z, y et PQ nous pourrons calcu- ler AB.

Calcul de z et y.

Considérons dans le plan MNAA’A”’ les triangles AMN et AA’A’’. Ces triangles étant semblables, nous pouvons écrire

Considérons dans le plan MOA’ les triangles MOA’ et APA’. AP est parallèle à MO puisque ces droites sont toutes deux per-

pendiculaires au planP. Les triangles MOA’ et APA’ sont donc

semblables et on a

H MA ou MA + AA’ x 4

AA ou H—x MA x AA! (2) identifions (1) et (2) D e H— x d x d'où d eh aD

En considérant les triangles BMN et BB’B’’ d’une part et les

543 triangles MOB’, BQB’ d’autre part, un calcul analogue don- nerait

VHS D et H sont des longueurs connues.

d et d’ peuvent être mesurés sur la radiographie.

Calcul de PQ. Les triangles MOA’, APA’ donnent

` Ip = Un. A’P=A’0 H remplaçons z par la valeur trouvée ci-dessus.

, E A'P = AO zi

De même en considérant les triangles MOB’ et BQB’, on au- rait

BQ=B0 a Les quantités D, d, d’ sont connues: les longueurs A’O et B’O peuvent être mesurées sur la radiographie.

Pour avoir PQ, on portera à partir du point O les longueurs OP = OA’ A’P et OQ = OB’ B’Q respectivement sur OA’ et OB’, on mesurera ensuite la longueur PQ.

Remarque. Si les longueurs calculées OP et OQ sont trop petites pour permettre de les porter pratiquement sur OA’ et OB’, on les multipliera par un nombre entier n et on effectuera la construction de PQ indiquée. On mesurera PQ et on divisera le nombre obtenu par n.

Calcul de AB.

Nous connaissons les longueurs +, y et PQ. Considérons le trapèze ABQP. En menant par B une parallèle à la base PQ on construirait un triangle rectangle dont les côtés de l’angle droit seraient respectivement égaux à z-y (ou à y-r) et PQ.

L’hypothénuse AB cherchée sera donc égale a

AB=Ve—y)? + PQ

544 Règle pratique

On établira le tableau suivant :

D H FE 3 (3) pe

B’Q =

Les quantités (1) sont données par l'opérateur. Les quantités (2) seront mesurées sur la radiographie. Les quantités (3) seront calculées à l’aide des formules.

d

oN a+D

a' "Tan

, TN A'P= AO zc

B'o —Ÿ DR EHD On construira PQ sur la radiographie comme il a été indi- qué et on mesurera cette longueur. | On calculera AB par la formule.

AB= Vis ap + PO

REVUE DE LA PRESSE

F. H. Jonxsox. Le traitement de certaines affections du tube digestif au moyen de rayons secondalres émis par l’argent métallique (The treatment of certain diseases of the alemen- tary tract by secondary A rays from metalle silver).

(Archives of the Rentgen ray, 137, 1911.)

Le professeur Thomson a établi que lorsque les rayons X frappent certains métaux, ils produisent des rayons secondaires dont la pénétration est spécifique pour chaque métal, et toujours inférieure en degré de pénétration aux rayons primaires. Il a établi également que l’argent émet des rayons secondaires qui ont beaucoup d’analogies avec les radiations B du radium.

De l’idée du D" Johnson d'appliquer ces propriétés au trai- tement des ulcères du tube digestif. Avant d’essayer chez les malades, il a pris, mélangé a ses aliments pendant quinze jours consécutifs, huit grammes d’argent pur en poudre fine, afin de s'assurer de l’innocuité de cette ingestion.

Le premier malade auquel 1] appliqua sa méthode présentait tous les signes d’un ulcère du côlon ascendant: diarrhée chro- nique, douleur localisée, entérorrhagies. Il lui fit d’abord faire un repas d’épreuve au bismuth, ce qui lui permit de constater la présence du bismuth dans le côlon ascendant après cinq heures. Ensuite il lui fit prendre 8 grammes d'argent précipité entière- ment mélés à un mélange de lait et de biscuit, puis cinq heures après, il le soumit à l'irradiation d'un tube Müller (8-9 Wel- nelt, 0.4 milliampères, anticathode à 25 ctm.) pendant dix mi- nutes, sans interposition de filtre.

Cette séance fut répétée trois fois par semaine pendant un mois. Au bout de ce temps les troubles intestinaux s’étaient grandement améliorés et la douleur locale avait à peu près cessé. Le traitement fut continué pendant deux mois à raison de deux séances par semaine.

Après quarante applications, le malade retourna au travail avec toutes les apparences de la guérison et quatre mois aprè; il était encore très bien portant.

546

Sept malades furent jusqu’à présent soumis à cette cure; quatre ulcères (deux du duodénum, un de l’estomac, un du côlon descendant) sont guéris; un ulcère du pylore (cancéreux?) n’a pas été amélioré, deux autres sont en traitement.

Afin de vérifier si en réalité il se produirait des rayons secon- daires dans les conditions énumérées ci-dessus, l’auteur appli- qua contre la plaque sensible de l’argent précipité et l’irradia pendant quelques secondes en filtrant au travers d’une couche d’eau assez forte pour représenter la paroi abdominale: le ré- sultat fut positif. Une contre-épreuve faite au bismuth donna un résultat négatif.

Les radiations secondaires sont peu pénétrantes, l’épaisseur d’une feuille de papier les arrête; il en résulte qu’il n’y a aucun danger pour la muqueuse du fait de ces irradiations répétées.

Dr BIENFAIT.

Lewis Grecory Coie. Les phénomènes moteurs complexes des différents types de péristaltisme gastrique sans sténose (The complex motor phenomena of various types of unobstructed gastric peristalsis). (Arch. of the Jentgen ray, 1911, 137.)

Grâce à Kastle, Rieder et Rosenthal, on est arrivé à ce résul- tat extraordinaire : la cinématographie aux rayons X des mou- vements des organes.

En ce qui concerne les mouvements péristaltiques de l’estomac, il convient, pour prendre la radiographie cinématographique d’une seule contraction durant environ dix secondes, de prendre quarante épreuves consécutives, soit quatre par seconde.

Voici, en deux mots, la technique de M. Cole :

Le patient étant à jeun, on lui fait absorber 60 grammes de sous-carbonate de bismuth en suspension dans 250 grammes d’un laitage épais. Une série de 20 à 24 radiogrammes sont faits dans la position debout et ensuite dans la position couchée. Un dispositif comprenant un écran à radioscopie permet de repérer la zone intéressante, et d'employer des plaques 24 x 30. La pose est de un dixième à un cinquième de seconde, le courant de 40-50 milliampères.

Il a trouvé qu’à l’état normal la contraction de l'estomac peut être comparée à la systole et à la diastole, constituant ainsi un cycle péristaltique. La contraction peut commencer dans la région pylorique, mais quand l’estomac est rempli, elle a son point de départ dans la région du cardia.

547

Il y a quatre types principaux, suivant que la contraction est unique ou qu’il y a concurremment de un à quatre points de départ pour l’onde péristaltique.

D: BIENFAIT.

BELoT. A propos de la radiographie des calculs vésicaux. (Bull. et Mém. de la Société de Radiologie médic. de Paris, février

1911.)

L'auteur fait une fois de plus ressortir les difficultés que pré- sente la recherche des calculs par la radiographie et la prudence avec laquelle doit agir le radiographe quand il doit interpréter l’une de ces radiographies.

Il cite le cas d’un malade ayant présenté des signes de cal- culs vésicaux et chez lequel deux radiographies très détaillées ne montraient pas de trace de calcul, alors que cependant les clichés étaient suffisamment fouillés pour déceler des ombres de corps étrangers du bassin, que l’auteur rattache à l’ossifica- tion du ligament sacro-ilia que, plutôt qu’à des phlébolithes. Ce- pendant quelques jours plus tard, la cystoscopie, étant devenue possible, décela la présence d’un calcul de la grosseur d’une noisette. Belot, prudemment avait conclu à l’absence de calcul opaque, aux rayons X; il insiste pour rappeler que c’est la for- mule que doit employer le radiographe, s’il ne veut courir le risque de commettre de lourdes erreurs de diagnostic.

Dans deux autres cas, au contraire, les clichés montraient des taches opaques anormales, qu’un spécialiste non averti, eut pu prendre pour des calculs; cependant, entourées par une zone transparente, Belot conclut que ces taches étaient des scybales, et, en effet, de nouvelles épreuves prises quelques jours plus tard et après nouvelle purgation, ne montraient plus ces corps opaques.

La présence d’une auréole gazeuse, entourant une opacité de ce genre, doit évidemment éveiller l’attention du radiographe, mais à mon avis, ce signe seul est-il insuffisant pour permettre d'affirmer qu’il s’agit d’une scybale; aussi, c’est avec raison que Belot conseille de prendre de nouveaux clichés quelques jours plus tard et après nouvelle purgation, tout en ne deman- dant à la méthode que ce qu’elle peut donner et en apportant la plus grande attention à l’étude des clichés.

Dt LEJEUNE.

548

M. Barret. Note sur le fonctionnement des ampoules radlo- gènes à anticathode refroidie par circulation d’air. (Bullet. et Mémoires de la Société de Radiologie médicale de Paris, février 1911.)

Le refroidissement des ampoules est produit par lair projeté sur l’anticathode au moyen d’une pompe de Gaffe, et amené à la pression de 500 grammes et environ 150 litres par minute.

L’ampoule Chabaud-Villard type à refroidissement d’eau, transformée par simple addition d’une tubulure permettant d'amener l’air, supporte en régime continu dans ces conditions, Dap milliamperes. Une plage de 5 à 6 millimètres de largieur devient bien incandescente, mais sans tendance à s’étendre. Les variations de l’état de vide paraissent moins à craindre que dans le cas de refroidissement par l’eau.

La tolérance de l’ampoule est limitée par l’échauffement de la cathode qui est portée assez rapidement au rouge.

Après les ampoules Gundelach spécialement construites pour admettre le refroidissement par l’air, les résultats sont plus intéressants. Le danger résultant de (échauffement de lanti- cathode n’existe plus, mais 1l se trouve reporté, tout en étant très atténué, sur la cathode.

Une telie ampoule donnant des rayons de 7 B. avec une inten- sité de 10 milliampères, peut être soumise à un fonctionnement indéfiniment prolongé. La cathode s’échautfe bien jusqu’à attein- dre le rouge cerise, mais ne le dépasse pas. Deux minutes d’arrêt suftisent d’ailleurs pour permettre à la cathode de se refroidir. Ici encore il semble que l’absence d’échauffement de l’anticathode supprime une cause importante des variations du vide. L’échauffement de la cathode produit, il est vrai, un dégagement de gaz, sensible surtout avec des ampoules neuves, mais qui devient rapidement négligeable. `

D’après les recherches de l’auteur, l’ampoule peut fonctionner au régime de 10 milliamperes durant trois quarts d’heure envi- ron, apres quoi il est nécessaire de recourir à l’emploi du système de régénération; la durée de cette seconde période de vie de ampoule peut être évaluée à deux heures à ce régime de 10 milliampères et en fonctionnement ininterrompu, ce qui don- nerait au maximum, une durée de vie totale de trois heures; cependant, la substitution de l’osmo-régulateur à tout autre mode de réglage permettrait d’allonger dans de grandes propor- tions cette breve carrière.

Dr LEJEUNE.

549

Ip Rarin et Dr Arcezin. GCalouls du rein et de l’uretère. (Paris, Maloine, 1911.)

Ce travail est divisé en deux parties : une partie clinique et une partie radiographique. Cette dernière décrit l’installation de l'hôpital Saint-Joseph, à Paris, et la technique employée.

Le point principal de la technique consiste à obtenir l’immo- bilité obsolue du rein pendant le passage des rayons X. On y arrive en combinant deux procédés : d’abord la fixation du rein par la compression, ensuite la diminution aussi considérable que possible du temps de pose; avec les installations modernes donnant de grandes intensités et avec l’aide de l’écran renforça- teur on peut réduire le temps de pose à 1[10 de seconde pour les personnes dont l’épaisseur au niveau de la région lombaire ne dépasse pas 25 centimètres.

La radiographie donne à ce point de vue une certitude absolue, la netteté des contours est parfaite.

Pour obtenir de bons clichés il est nécessaire de diaphragmer; il faut aussi déterminer exactement la qualité et la quantité des rayons utilisés. Sur un cliché trop posé, l’ombre d’un calcul peut disparaître. Ce sont les clichés moyennement posés qui permettent de faire le plus sûrement un diagnostic.

Avec les poses de plusieurs minutes, les rayons 6 Benoit donnent pour un sujet de moyenne épaisseur, les plus beaux clichés. Pour un enfant ou un sujet très mince il est préférable d'employer les rayons 5 et pour un obèse les rayons 7.

En radiographie rapide ou instantanée les rayons 7-8 Benoit donnent les clichés nets, mais présentant peu d’opposition, ils sont gris.

L'emploi des écrans renforçateurs ne gêne en rien le radio- diagnostic, ils permettent de reconnaître les plus petits calculs (0,025 gr.) comme les plus transparents (acide urique pur).

Il convient d’examiner toujours l’appareil urinaire tout entier, au moyen de trois prises : l’une pour un rein, la seconde pour l’autre rein, la troisième pour la vessie et les uretères. En effet, la douleur bien localisée au niveau d’un rein, n’indique pas avec certitude que c’est le rein qui est malade, et plusieurs fois il s’est trouvé que le calcul se trouvait dans un rein et que la douleur se manifestait au niveau de l’autre.

Une tache ou une ombre se montrant sur le trajet de l’appareil urinaire n’est pas forcément un calcul des voies urinaires. Pour démontrer l’existence du calcul, il faut introduire dans l’uretère une sonde opaque; ou bien elle viendra buter contre le calcul, ou

550

bien elle passera à côté, et on aura alors la certitude à peu près complète qu’il s’agit bien d’un calcul. Il est toujours prudent de radiographier au moins deux fois le malade à intervalle plus ou moins éloigné.

En raison de l’opacité de la région, de la fréquence relative de calculs peu opaques aux rayons X dans la vessie, de la grande facilité de les reconnaître par l'explorateur métallique, l’examen radiographique a moins d'intérêt. Il sera réservé aux cas l'exploration instrumentale sera impossible pour une raison quel- conque. I] est donc utile, pour ces cas rares, de savoir comment il faut rechercher les calculs vésicaux par la radiographie.

Lorsqu'une bonne radiographie, faite dans les conditions ordi- naires, n’aura pas donné de résultat, on peut recourir à deux artifices souvent très utiles. L’un consiste à injecter de l oxygène dans la vessie; grâce à ce ballon qui se gonfle dans la cavité pei- vienne, les organes sont repoussés, la région devient plus trans- parente, les calculs sont plus nettement visibles. Même avec ce procédé, un calcul d’acide urique pur peut échapper grâce à sa grande transparence.

Un second procédé consiste à injecter une petite quantité de solution de collargol à 7 % dans la vessie et à faire une forte compression sur la paroi abdominale du malade. Par ce moyen, nous plaçons le calcul transparent dans un milieu opaque aux rayons. Nous le voyons se dessiner en sombre sur fond clair en regardant le négatif.

Pour distinguer les calculs des taches du bassin, on peut recourir avec succès au procédé de M. Nogier : il fait plusieurs radiographies après avoir fait prendre différentes positions au malade, de sorte qu’un calcul libre dans la vessie a pu ainsi changer de place, ce que ne peut faire un noyau de calcification d’un ligament, par exemple.

Dr Dressur,

VARIA

oD

Le laboratoire d’essals des substances radioactives

Note communiquée par M. D’ArsonvaL, membre de l’Institut

à l’occasion de la présentation du Laboratoire à l'Académie des Sciences de Paris.

Le Laboratoire d’essais des substances radioactives a été créé dans le but :

D’offrir aux savants et aux industriels des moyens de con- trôle et d’essai des minerais, produits et appareils concernant la radioactivité pure et appliquée, dans des conditions de haute précision et de complète impartialité;

De mettre à la disposition des physiciens, chimistes, biolo- gistes, géologues, minéralogistes el médecins, le moyen d’acqué- rir rapidement par la pratique, la connaissance et l’usage des substances radioactives et des instruments de mesure et d’ap- plication ;

De faciliter d’une façon très large, les recherches théori- ques et pratiques tendant à l’augmentation de nos connaissances sur les substances radioactives, au perfectionnement des mé- thodes de mesure et au développement de leurs applications;

De centraliser pour leur étude et leur diffusion les docu- ments concernant les progrès de la radioactivité en tant que science pure et appliquée.

Le Laboratoire d’essais forme le complément technique in- dispensable des excellentes organisations scientifiques qui exis- tent tant en France qu’à l’étranger. L'intérêt scientifique a seul présidé à sa création.

Le Laboratoire est situé à Gif (Seine et Oise) à 26 kilomètres

de Paris. Il comprend des laboratoires d’essais physiques ,ch1- miques et biologiques et des laboratoires de recherches et de tra- vaux pratiques. Tous ces laboratoires sont convenablement ou- tillés pour permettre les recherches les plus variées sur les sub- stances radioactives.

Parmi les annexes des laboratoires il convient de signaler l'atelier de mécanique qui permet d’établir rapidement les mo- dèles d'essais, et la bibliothèque déjà très importante qui com- prend des livres, des brochures, des collections de périodiques.

Le Laboratoire d'essais proprement dit examine les échantil- lons, appareils et projets qui lui sont soumis. L’hospitalité Ja plus large est accordée aux travailleurs des laboratoires de re- cherches et de travaux pratiques; ils doivent néanmoins justifier de connaissances scientifiques suffisantes.

Pour faciliter les travaux, il a été créé trois sections spé- ciales : section minéralogique, section physique et chimique, section biologique et médicale.

Le Laboratoire est dirigé par M. Jacques. Danne, directeur du Radium et collaborateur de la première heure de Pierre Curie et de M™ Curie.

TABLE DES MATIÈRES

VOLUME V

l. Travaux originaux,

W. Deane Butcher. L’auto-immunisation par le radium et les rayons Rôntgen.............................................. Maurice D’Halluin. La radiographie stéréoscopique et l’étude du système vasculaire. Application de la méthode des anaglyphes pour les publications des clichés stéréo- scopiques dans les revues.......................................... J. Belot. Les filtres en radiothérapie.............................. Delobel et R. Desplats. Tentatives d'extraction d’un corps étranger de la bronche gauche. Mort rapide par œdème aigu du poumon. Causes de l’insuccès........................ Bienfait. Rapport du secrétaire général sur la marche de la Société Belge de Radiologie pendant l’année 1910. Charles Lester Léonard. La stéréoscopie rapide du thorax etde abdomen recrei mire Alban Köhler. Arrachement tendineux démontré par la radiographie cicoria ee Eege S. Laureys. Nouvelle théorie physique........................... Ernest Renaux. A propos du diagnostic radiologique de l’ulcère gastrique et notamment de l’ulcère calleux.... Haret, Dauwe et Jaboin. Sur une nouvelle méthode d’in- troduction du radium dans les tissus........................ Maz-Levy-Dorn. L’exploration radiologique du crane...... M.-J. Wunderlich. Radiothérapie du rhinosclérome......... J. Moreau. Un cas de « mains fourchues » ou ectrodactylie ila tera lO ees Maurice D’ Halluin. Moyen facile pour couper le verre.... Maurice D’ Halluin. Dosage des rayons X. Réflexions sur les échelles des chromoradiomètres de Holzknecht et de

Bördiér dated tical ate ak sea MU A er Var une |

L. Lejeune. Présentation de trois cas de calculs du péri-

105

‘113 116

129 133 205 214 218 236

239

554

toine cause possible d’erreur d’interprétation des images

radiologiques de la région abdominale........................ A. Kaisin-Loslerer. Fracture intra-utérine du fémur...... L. Lejeune. Un cas de leucémie myélogene.................. L. Hauchamps. Technique de la radiothérapie de la leu- COR IE Nr M ne de Ni dei eee Bienfait. Les mesures de sécurité contre les rayons X em- ployées au e London Hospital »................................. J. De Nobele. Le mésothorium : nouveau succédané du LE ÉD ee S. Laureys. Synostone huméro-cubitale extra-articulaire. J. De Nobele et F.-L. Kohlrausch. Principes de mensura- tion de la radioactivité du radium......... SE R. Balli. Recherches d’anatomie radiographique comparée sur l’architecture intérieure de l’épiphyse supérieure du MUR "eege Goris. Extraction de corps étrangers de la trachée et de la bronche gauche. an nds tt Eet Maurice D’ Halluin. Comment lire une radiographie....... Maurice D’ Halluin. Deux pièces de monnaie dans l'es- (OMAE e Ee Eden Heinz Bauer. Contribution critique à la rontgénométrie. D’ Halluin. Diagnostic de la grossesse; cas de grossesse gé- mellaire diagnostiqué par les rayons X ..................... D’Halluin. Histoire de la traversée digestive d’un repas complexe additionné de carbonate de bismuth ............ Henrard et Hennet. De la détermination de la longueur exacte des fragments d’aiguille introduits dans l’orga- EEN il. Table aiphabétique par noms d'auteurs (1) Albers Schönberg e leed age a: 88 ATCO EE 189, Arcelie et A anit: id den ce RT neue 190, 151, 155, 359, 372, Aubourg el Soult FOuk, eier gege Auboure: et Tuite rT. asset ns esta Augier, Julien et Viallé::..,.,:02 sua

(1) Les travaux originaux sont indiqués en chiffres gras.

e CCE

Babinski, Charpentier et Delherm .............................. 398 BAR nn a a A dE 443 Battez et Zimmer Ee e ee 484 Battez, Zimmern et Dubus.......................................... 485 Barclay ss ss dus ren aes cie 167 E E 385 -Daron, Fabre et Trillat eene ss ut 391 Barret: et Leven gd ee dE EEN 148, 159, 377 Baudon et Desternes ........................................ 360, 361 LE EE 485, 501 Decl Te senie ec ns ete 154, 192, 383 Béla Kolem ss a ie 493 Bela (Alexander) EE 84 Belot emgeet 31, 299, 314, 547 Belot et Chaperon eessen 143 Te E E EE 389, 413 PONSA EE 91% ele 307 Bergonie: EE 412 ICU D à EEN 59, 326 Bordier ariana ss 172, 366, 402, 409, 413, 483, 498 DERNIER EE 137 Broca ebe dE Ae 363 BUISSON: Lire nel nm ss Pi et AR 482 Chapron- -ét Delon is mine te one 143 Chaperon: A Re de den et nette 193 Charpentier, Delherm et Babinski................................. 398 Chartier et Delherm ............................................... 484 Clermont et Haudek attert 498 Clunet, Marie et Paulot............................................. 401 BI Ai aia A ee ne hi 273 CHERE Le ain a a do bo Nid nt 175 Chilaiditi e eer e leeë 378, 384 Biet a ME 411 Danne, Jaboin et Haret ..........................,............ 133, 180 OC 549 DAS EE 551 Deane Butcher 2: 22.220 Ee 1 Delherm, Charpentier et Babinski............................... 398 Delobel et Desplats ...........................................,..... 53

De Nobelé ss Rd Ee Eege 330, 334 De Nobele et Kohlrausch .................................,,....... 424 Desplats et Delobel ...............................,.............,,.... 53 DCS DIR de nai one ed M ein 171 Desternes et Baudon .......................................... 310, 361 RI ne Na SSD Sd diese ota RI E EE 153 MGSO tc satan aceasta hepeane a te te 388 Dossier EE 97 D’Halluin ............ 7, 236, 239, 451, 460, 343, 348, 521, 531 DISSOV Se nn St ane ncaa near en 39+ Dohan et- Silka EE 90 Domi EE 178 Nr EE 392 Dubois, Zimmern et Battez.......................................... 483 Dubois Havenith EE 349 Dubai D a 258, 268 Eberlëin ebe ee ee 68 (NONE EE 468 Eisler et Kienbüch ............................................,., 86 Escande et Marie ::2:::5.:53.4 aa ann nait Ames 416 Eyckman EN Eer 186 Fabre a M EE 364 Fabre, Baron et Trillat........ E E TT AE S saat E haan 391 Fergusson et Lemon .................................................. 418 Fiessinger et Œtinger ......................................,,.... 17) RE EEN 393 EE ee 89 CARO 2 a da ne ain a on 361 RRE Aen GR Sd ae 101, 103, 419 ES EEN 445 Leen, e Belot cea ee 389, 113 RD RS VO) EE 86 GI EE 98, 104 Groedel et Schenck: sant. ee EAR SEA ENEE 473 (GV. Ate ele le ne 463, 466 ee, ee EE Ee te tenes 158 ENER E EE 197, 407 Guilleminot et Laquerrière ....................................... 289

GG DAT EE 486

Haret, Jaboin et Danne `. 133, 189 SE D nn me Ge nee ue 048 Hauchamps ................................. 317, 347, 353, 355 et 368 SEENEN 400 Harter EE 467 atid ele sn Ga de NE 85, 379 Haudek et Clairmont ......................................... 498 Haudek et Holzknecht ..........................................,.. 480) Hennet: et Henrard ANEN ENEE ENN NEEN EN NNN NEE NS NENNEN) 539 Henrard et Hennet ................................................ 539 Henrard Zeie ege eer na Lite 65, 181, 258, 352 et 420 Hermann-Plagemann `... 92 Hertz et OX ee Ee 156 SE ks AE liens ot ee 86, 90 Hoffa et Wollenberg ............................................... 199 TT OM AGU ENEE 169 FEO aen EE 492 Holzknecht et Senger ............................................,.. 473 Holzknecht tege ege degen bn sad 100, 101, 474 Holzknecht et Obbert ............................................ 85 Holzknecht et Haudek .................................,..,......... 480 Jaboin, Haret et Danne .................................... 133, 180 Ja DOIN: EE 177 Jacquet et Jaugeas ees deih eg 410 AUS E A N E E do E ET 417 Jaugeas et Jacquet ...........................................,....... 410 JONIO kiyen a oo oe oe antes 546 Jossurand a de eens 482 Julien, Augier et Vialle ........................................... 364 EE EE 98 Kaisin-Loslever ............................................ 247, 313 Kienböck et Release eeh ani net tra 86 Wien DOCK EEN 87, 103 TY OMG. EE 344, 347, 350 Nage lines ess iaae e E E nT 94 DG oraren dc ne a eh ads 151 KOE a da di de Ne ou. 80 TOWEL a a r ue os 113, 202 Kohlrausch et De Nobele .......................................... 424 Kretschmer ......... EE ae 370, 399 IS PUG OR ru on adie aah soe aoe 370

TAC ee no 911 Laquerrière et Guilleminot ..................................,..... 289 Laguerriero Aal 316 Lors Bone es ee A ne aera 176 E EE 116, 421 EE 405 Te GUN eier ee mess 242, 251 Leven et Barret........................................... 148, 159, 377 Levy Dorm: Li ere cee 205, 82, 91 Lewis Gregory EE E 545 Lester-Leonard EE 105 tree, Ae 95 DOGE EE 470 Lindemann (C.-L. et F.-A.) ....................................... 487 ET TO EE 471 Machado E 470 Mainpot EE 143 Marie, Clunet et Paulot .....................................,.,.. 401 Marie et Escaude ............................,.,.,............ 406 MasG Weller ge ee dE 303 EA VER EE 92 À EE à 2 00 teen 486 E e EE 300 MICRO EE EE 471 Merel EE 142 WE OPO, EE EE 218 erer See dd do de Ee 81 MGTIO non. 403 Ët ie tte 182, 359 et 417 Nopier et Regan. Sn ae en 363 Olbert et Holzknecht .....................................,,.,. 5 Œttinger et Fiessinger 244200 170 OFON NS et eo 386 Oudin et Zimmerm .................................., 2, 171 Ozon et Hertz tte edel 156 Paulot, Clunet et Marie ............................................ 401 Pauly nn da ce the 397

Ponnéman EE 80

Pio eeh Eege 388 Pozzi-el Proust mi ni mirent 146 Proustet EE 146 Eeler lege 144 BEE a Dora M den te 93, 472 Rafin et Arceline EE 549 Raoult-Deslongchamps ..........................................,... 480 Regaud et Nogier .4.4655ds AE Eed 363 Reifferscheid sn meneur Lo 91 ET nn nu AEN 129 RIC TEE 83, 87 Rosénthal sn de e its 96, 104 MOC CR OF sn dada destin mm es 84 EEN, tee bebes 145 el 472 Schenck et Groedel ..............................,.................... 473 PC IM EENG 90, 99 Schott (Gilbert) sya hiss sine gege 401 ie EE 93 Schurmayer ......................,.,.... rarer: Re eT ert ne 162 Selker et Dohan 11... ménsieesitiodéhuns 90 Singer et Holzknecht .........................,...,.........,,.. 473 Souligoux et Aubourg ...................,................,....,..... 150 DOMED beggen erc 399 Speder et Bergonié .....................,......,,...,..,,..,....,.,.., 412 dE E 181 Trillat; Fabre et Barjon Zo See em esse 391 Tuffier et Aubourg ....05.60ccc5:cccscdecssecenaciaceseaseseesdenctens 382 WATER nee PEA E ETT TR EN CNET 190 Vialle, Augier et Jullien .......................................... 364 Walton eebe 102 Wel ee CR ec te tes ct 312 EE correa ra ee eebe 418 MONNIER vacuo ss nd incendie eee 398 Wollenberg et Hoffa ............................,..,.......,..,.... 199

Wollenberg .................., Lie de ee er

Wunderlich enr rune et tatin in idee 214 Wall yamo? oria intense a a Rew dE 391 Zimmern et Oudin `... 171 Zimmern et Battes `. 484 Zimmern, Battez et Dubus ..........................,............ 485

iil. Table idéalogique des matières

A) RADIODIAGNOSTIC a) Système osseur

Résultats du traitement des fractures sous le contrôle des

rayons X, par Fritz Kônig....................................... 80 Signification de l’examen radiologique dans le diagnostic

différentiel du pied plat, par Muskat........................ Hl Le diagnostic radiologique du rachitisme, par Levy Dorn. 82 Un cas d’acromégalie, par Rieder................................. S7 Contribution à l’étude de la polydactylie chez le cheval,

Par Epere EE 88 Arrachement tendineux démontré par la radiographie, par

Albam Köhler ana 2h a EA ENA 113 Double luxation congénitale du radius en haut et en

arrière, par Belot et Chaperon ................................. 143 Lésions de la colonne vertébrale chez un sinistré; relation

avec le traumatisme, par Maingot.............................. 143

Arthrite déformante et rhumatisme articulaire chronique : étude radiologique et anatomique, par Hoffa et Wollen-

WGI EE 199 Etiologie de l’arthrite déformante, par Wollenberg......... 202 Lexique des formes radiographiques limitrophes des états

encore normaux et des états déjà pathologiques, par

Abit: ROWLEY geet 202 L’exploration radiologique du crâne, par Levy-Dorn...... 205 Un cas de « main fourchue » ou ectrodactylie bilatérale,

Wart’ MOTARD ru 202 Fracture extra-utérine du fémur, par Kaisin-Loslever...... 247 Radiodiagnostic, radiothérapie, électrodiagnostic, électro-

thérapie du pied plat, par Albert Weil..................... 312

Fracture et luxation au niveau du poignet, par Kaisin- Loslever

56t

Fracture de l’avant-bras non consolidée au bout de quatre

ans, par RIYNéNS naar ones 344 Quelques cas de fractures rares du bassin, par Hauchamps. 347 Un cas de spina-bifida occulta, par Klynens.................. 347

Importance de la radiographie de l’acromio-claviculaire dans les suites des traumatismes de l’épaule, par La-

querrière et Bet EE 309 Le diagnostic radiologique de la syphilis, par Gastou...... 361 Formation d’épines osseuses à l’olécrane, par Kruger...... 310 Diagnostic radiologique des ostéosarcomes, par Destot ...... 388 Myosite ossifiante progressive, par George Pirie............ 388 Lésions rotuliennes dans un cas d’arthrite rhumatismale

du genou, par Belot et Goumn. 389 Sur un cas de fracture isolée des apophyses transverses, par

tere eer 392 Des rapports entre l’apparence radiographique du cal et sa

solidité mécanique, par Dissez................................. 394 Ostéomes multiples après un accident du travail. Considé-

rations pathogéniques, par Speder ........................... 395

Synostose huméro-cubitale extra-articulaire, par Laureys. 421 Recherches d'anatomie radiographique comparée sur l'ar- chitecture intérieure de l’épiphyse supérieure du fémur,

Dar Ball ss dd nn sae 443 Fracture de la cinquième vertèbre lombaire, par Ghys ... 463 Ostéo-sarcome du péroné, par Machado........................ 470 Appréciation de la gravité des fractures du calcanéum,

Dur WMO nso ait see da el ta a des 471 La fracture isolée de la grosse tubérosité de l’humérus,

par Melchior a sen Anse den ie 471 La radiographie de la cinquiéme vertebre lombaire, par

Sched SR Na e 472 Exostose ostéogénique du genou, par Buisson.................. 482 Lésions osseuses de l’ostéomyélite chronique; diagnostic

par la radiographie, par Dubois .............................. 549

b) Corps étrangers et calculs.

Deux dentiers dans la trachée, par Henrard.................. 64 Corps étrangers de (eil, par Meret.............................. 142 Contribution à l’étude des calculs de l’uretère pelvien chez

la femme. Diagnostic et traitement, par Pozzi et Proust. 146 Présentation de trois cas de calculs du péritoine; cause pos-

569

sible d’erreur d’interprétation des images radiologiques de la région abdominale, par Lejeune........................ A propos d’un corps étranger dans l’articulation méta- carpo-phalangienne de l’articulaire, par Henrard......... Procédé radioscopique pour l’extraction des aiguilles, par WY WUT O07 US rtp vada dure See Localisation d’une balle dans le cerveau, par Lemon... Extraction de corps étrangers de la trachée et de la bron- che gauche, par Goris eg Reger Deux pièces de monnaie dans l’estomac : emploi d’ouate hydrophile pour faciliter leur évacuation, par D'Hal tte, eene Calculose rénale, par Ghys ...........................,........,... Du diagnostic des opacités ganglionnaires dans la recher- che radiographique des calculs urinaires, par Lots)...... Diagnostic erroné de corps étranger de l’œsophage, par QUITTER a RS ta Radiodiagnostic de la lithiase urinaire, par Josserand.... De la détermination de la longueur des fragments d’ai- guilles introduits dans l’organisme, par Henrard et Hennel nd anal ann

Delon ie is EE c) Thorar.

Formation de cavernes au début de la tuberculose pulmo- Ware; par Rieder sn ee is mines Le déplacement d’organes dans la phtisie, par Ruediger. Aperçu général sur la tuberculose pulmonaire, par Alexan- der EE Déplacements des viscères intra-thoraciques dans la posi- tion renversée, par Kienbück et Eisler ..................... Les modifications respiratoires dans l’appareil pneuma- tique de Brauer-Dräger, par Kienbôück ..............,...... La stéréoradiographie rapide du thorax et de Vabdomen, par Lester RN oies De l’action des anévrysmes aortiques sur le cœur, par Ezy podor tee e Les pleurésies médiastines, par Savy.............................. L’utilité de la radioscopie et de l’orthodiagraphie dans l'examen du cœur, par Vaquez et Bordet..................

039

047

83

563

A propos de la tolérance bronchique vis-a-vis de corps étrangers, par Chilaiditi ...................:.........,......... De l’interprétation des images à pulmonaires, Par DAT)ON serein ed lisant dieu Le diagnostic précoce de la tuberculose pulmonaire par les rayons X, par Harisson Orton................................. Le triangle radioscopique axillaire de la pneumonie, par PONY © A hs cie

d) Abdomen et tube digestif.

Atonie de l’œsophage, par Olbert et Holzknecht ............ Au sujet du diagnostic radiologique des ulcérations de la partie moyenne de l'estomac, par Haudeck............... Contribution à l’étude de la fonction du côlon, par Hess- DIA gett EE Tuberculose primitive du rein, par Gräesgner. cu. La stéréoradiographie du thorax et de l’abdomen, par Les- teë EE EE A propos du diagnostic radiologique de l’ulcère gastrique et notamment de l’ulcère calleux, par Renaux............ La chorée de l’estomac, par Leven et Barret .................. Radiographie d’un rétrécissement du côlon descendant, par Souligoux et Aubourg ..................................,........ La traversée du tube digestif, par Aubourg.................. Fonctionnement d’une gastro-anastomose dix années après l'intervention, par Aubourg..................................... La radioscopie gastro-intestinale, par Kolbé.................. Radiographie du duodénum, par Desternes .................. Présentation d’un radiogramme montrant sur le vivant l’image de l’appendice iléo-cecal, par Béclére............ Radiographie de l’appendice iléo-cecal sur le vivant, par AM DOORS eebe Le diagnostic de l’estomac en sablier par les rayons X, par Hértz'et OSOD eege Découvertes récentes par la radioscopie des maladies de l’estomac et de l’intestin, par Groedel........................ Notions nouvelles introduites en médecin par l’examen radiologique de l’estomac, par Leven et Barret......... Diagnostic réntgénologique des fixations et déplacements d’organes abdominaux, par Schurmayer..................... Radioscopie gastrique : explication de quelques difficultés de diagnostic, par Barclay......................................,

564

Les rayons X en urologie, par Hoffmann..................... Le radiodiagnostic de l’ulcère chronique de l’estomac, par De Nobele: issu Ma ee Grand ulcère calleux juxtapylorique avec diverticule pré- vertébral, par Klynens......................................... Rapport sur la radiographie de l’intestin, par Aubourg... La radiographie de l'intestin à l’état normal et patholo- gique, par Desternes et Baudon............................... Diagnostic différentiel entre l’estomac en sablier de cause bénigne ou maligne, par Kretschmer... Des difficultés d'interprétation des renseignements radio- logiques, par Lacaille ........................., A propos de la communication du Dr Lacaille : Difficul- tés d'interprétation des renseignements radiologiques, par E E TEE Radiographies de quelques estomacs pathologiques, par EE Diagnostic chirurgical d’une biloculation de l’estomac par l’examen aux rayons A, par Aubourg .................. Biloculation gastrique par distension gazeuse de l’esto- mac et du côlon; déformation considérable indépendante de toute lésion organique, par Barret et Leven ............ La ptose du duodénum, par Chilaiditi........................... Le radiagnostic de l’ulcère gastrique chronique, par Hau- DO RS Le ee ra a er nie Radiographie du gros intestin, par Tuffier et Aubourg ... Sur l’hépatoptose, par Beclère `... Sur la valeur du cathéter urétérique opaque dans le diag- nostic de lésions obscures des organes urinaires, par Herman L. Kretschmer ....................................... Radiographie du fœtus « in utero » sur le vivant, par Fa- bré, bar jon et Tribu nn ee Etude et diagnostic des sténoses de l’œsophage par la ra- dioscopie, par Frimandeau ...........................,......... Diagnostic de la grossesse gémellaire par la radiographie, WAP AGNI WEE Etude radiologique de l’épreuve de la traversée digestive normale, par D Halluin eege Diagnostic et thérapie de l’estomac en sablier, par Hartel. De l’emploi de la radiographie dans le diagnostic de la grossesse, par Edling ................,............,.. 8. Symptômes objectifs de la constipation spasmodiques, par Senger et Holzknecht Aan EPEE ti das

565

Influence de la réplétion sur la forme et la position réci- proque de l'estomac et du gros intestin, par Groedel et PHOTIC EE

L’examen radiologique de l'estomac, par Holzknecht ..

Le double repas de bismuth, par Haudek et Holzknecht.

L’importance de la radiologie gastrique en chirurgie, par Clairmont et aude cena eee NN

Diagnostic de la grossesse; cas de grossesse gémellaire diagnostiquée par le rayon X, par D’Halluin ............

Histoire de la traversée digestive d’un repas complexe ad- ditionné de carbonate de bismuth, par D’ Halluin .........

Les phénomenes moteurs complexes des différents types de péristaltisme gastrique sans sténose, par Lewis Gregory Cole

sers seems ses ses ses ns 0 0 08e

B) RADIOTHÉRAPIE ET BIOLOGIE

L’auto-immunisation par le radium et les rayons Röntgen, par Deane-Butcher 2. La réntgenthérapie en gynécologie, par Albers Schön- DONG eeh GE ina erat eee L’irradiation profonde appliquée en obstétrique et en gy- necolomie; par Qauss NEEN E eg e Résultats de la radiothérapie dans le rhumatisme articu- laire chronique, par Dohan et Selka ........................ Etude histologique concernant l’influence des rayons X sur les ovaires de la femme et des animaux, par Reif- E E La question de l’idiosyncrasie, par Max Levy-Doru ...... Traitement de la dermatite chronique professionnelle à l’aide de l’acide carbonique liquide, par Mayer ......... Méthode de désensibilisation, par Gottwald Schwarz Roéntgenthérapie avec séances réduites, par Quiring ...... Etude comparative entre le dosage à l’aide des unités élec- triques et celui de Sabouraud et Noiré, par Klingel- EE Des anémies survenant dans les leucémies au cours du trai- tement radiothérapique, par Œttinger et Fiessinger ... Le traitement des leucémies par les rayons X, par René e ee era Store no A terne Valeur de la radiothérapie dans le traitement des adéno- pathies, par Oudin et Zimmern

CRC pes ssaeeegepeee

473 474 480) 498

52I

O31

046

93

566

Le traitement radiothérapique des fibromes. Technique et résultats, par Bordier ee ee Traitement des épithéliomas cutanés par le grattage et la radiothérapie, par Chapperon ................................ Radiothérapie du rhinosclérome, par Wunderlich ......... Un cas de leucémie myélogène, par Lejeune .................. Le traitement radiothérapique et radiumthérapique de la syringomyélie, par Duhain ..................................., Sur un cas de tabès grave traité par les agents physiques et notamment par radiothérapie, par Duhain ............ La radiothérapie dans le traitement du fibro-myome de l’utérus, par Laquerrière et Guilleminot .................. Les traitements physiques du lupus, par Belot ............... Les indications respectives des méthodes physiques et des interventions chirurgicales dans le pied plat valgus dou-

Joureux, par Louis Menciere ................................... Radiodiagnostic, radiothérapie, électrodiagnostic, élec- trothérapie du pied plat, par Albert Weil ................. Traitement radiothérapique de l’hypertrophie de la pros- tates par Eeer

Technique de la radiothérapie de la leucémie, par Hau- NGI EE Les mesures de sécurité contre les rayons X employées au

« London Hospital », par Bienfait ........................... Existe-t-il en radiothérapie des idiosyncrasies spontanées ou acquises, par Arcelin ........................................ Traitement des radiodermites aiguës, par Bergonié ......... Nouvelle contribution à la radiothérapie en gynécologie, par Bergonié et Speder .......................................... Sur le rôle du sérum dans quelques accidents dus aux ravons À; Par Broca Aen geen Aer Ee Ree Effets remarquables de la radiothérapie médullaire chez un ataxique, par Reegele ege eebe

Radiothérapie de la sciatique, par Babinski, Charpentier St Deliei eege Expériences sur l’action des rayons Ræntgen sur le sang de l’homme, par Wöhler ...............,............ ETE La dose d’épilation, par Hampson .............................. Notes sur un cas de radiodermite avec issue fatale, par Gilbert Seoti aaen en a Ses ttes Radiothérapie du goître exophtalmique, par Marie, Clu- NOU et Palol sin ne E

309 301

362

363

366

398

398 400

401

567

Radiothérapie des fibro-myomes utérins, par Bordier..... Etat actuel du traitement par les rayons X et par le ra- dium dans les affections malignes, par Morton ............ La radiothérapie dans le traitment des tumeurs malignes, part EE Diffusion des rayons X dans l'organisme. Nature des rayons de Sagnac, par Guilleminot ........................... Présentation de deux malades atteints d’épithéliomas gué- ris par une séance de radiothérapie, par Bordier ......... Deux cas de talalgie blennoragique guéris par la radio- thérapie, par Jauquet et Jaugeas ............................. Contribution & une technique meilleure de la radiothéra- pie des épithéliomas cutanés, par Chenton .................. Sur quelques formes de réactions précoces apres des irra- diations de Röntgen, par Bergonié et Speder ............ Traitements physiques de l’acné chéloidienne de la nuque, par Belot et Eege Les effets de la teinte IV de mon chromoradiomètre dans le traitement des épithéliomas de la face .................. Remarques sur le traitement radiothérapique des fibromes uteris, par Dordier Steet as Nouvel appareil permettant l’extraction des corps étran- gers et la réduction des fractures et luxations sous le con- trôle simultanés des rayons X et de la vision directe, par Raoul-Deslongchamps ...................................... Etudes de radiothérapie médullaire. Mesure de la quan- tité de rayons X reçue par la moelle épinière, par Bor- BOR. ese eae ate eects ae hw sana wean eee eee Action des rayons X sur le corps thyroide du lapin, par Zimmern ét Batter marria vactai nes dis. Radiothérapie de la talalgie blennorrhagique, par Char- neret Del her: ene Ee Analyses microscopiques des effets de l’irradiation sur le corps thyroïde du lapin, par Zimmern, Battez et Dubus. Le traitement de certaines affections du tube digestif au moyen de rayons secondaires émis par l’argent métal- lique, par Johnson .........,......................................

RADIUMTHERAPIE

Sur une nouvelle méthode d'introduction du radium dans les tissus, par Haret, Danne et Jaboin .....................

568

Traitement préventif par le radium, des récidives des épi- théliomas muqueux et glandulaires, après extirpation chirurgicale, par Chevrier......................................

Sur un cas de sarcome de l’amygdale, traité par le rayon X et par le radium, par Lars-Polling ...........................

Pharmaco-biologie du radium, par Jaboin ..................

Sur la technique et les résultats de la radiumthérapie, par Dominic nine ere ent

La nouvelle méthode d'introduction du radium dans les tissus, par Harret, Danne et Jaboin...........................

Le traitement radiothérapique et radiumthérapique de la syringomyélie, par Duhain `...

De la radiumthérapie des fibromes utérins, par Cheron ...

Le mésothorium : nouveau succédané du radium, par De

Eege |: akan ee ae Rt E E EE e dr eae a a Rel oom Se AY eee TLIC Er

NL ADR de ana dirons ne aus Sur un malade atteint d’un cancer de l’estomac ayant présenté, sous l’influence du radium, une régression complète de la tumeur, par Augier, Julien et Vialle... De la radiumthérapie des cancers végétants du col uté- rin, par Chéron et Rubens-Duval ............................ Etat actuel du traitement par les rayons X et le radium dans les affections malignes, par Morton..................... Le traitement par l’émanation du radium, par Strasbur- EE ele Un rival du radium, par Deanne Butcher ..................... Action de l’émanation du radium sur les œufs d'animaux inférieurs, par Bauer e eier Recherches cliniques sur le traitement des arthrites et de la goutte par l’émanation du radium, par Gudzent L'action biologique du mésothorium, par Minami

(E E

se

D) TECHNIQUE ET INSTRUMENTATION

La radiographie stéréoscopique et l’étude du système vas- culaire. Apllication de la méthode des anaglyphes pour la publication de clichés stéréoscopiques dans les revues, Bar Aa WU: E

La filtration en radiothérapie, par Belot

CR

569

Prises instantanées rapides et aver: pose, par Gustave Loose Netteté et contraste des radiogrammes, par Rosenthal.... Progrès dans la radiographie instantanée, par Dessauer ... Epreuves rapides et instantanées à l’aide du grissonateur, DAT OO PIS RS nier alone man Moyens de contraste pour l'examen des organes digestifs, par RAS Te eeh Technique pour l'obtention de radiographies des organes internes dans des conditions normales, c'est-à-dire com- parables, par Schmidt AEN Réglage de l’ampoule pendant sou emploi, par Holz- knecht Dispositif de radiographies simultanées pour les parties correspondantes des membres, par Gocht ................... Nouvel appareil de dosage, par Holzknecht .................. Protection de l'observateur contre les rayons secondaires, par Walther Effets plastiques des rayons X, par Gocht Rayons extra-mous, par Grisson `... Radiographies en 1/3600° de seconde ,par Rosenthal ...... La stéréoradiographie rapide du thorax et de l'abdomen, par Lister Léonard ..... RS D ele eo co ne L'appareil radrographique e Unipuls », par Breining ... L'emploi de la radiographie stéréoscopique est indispen- sable pour poser certains diagnostics, par Henrard Les rayons X en thérapeutique, par Thomson ............... Les derniers progres de la radiographie rapide, par No- PGI”. EE TEA TEE PS e tas ne Applications nouvelles de la stéréoscopie, par Eykman Mes essais de radiographies instantanées, par Arcelin Amélioration aux ampoules de Chabaud-Villard (type semi-intensif, type intensif), par Varet ..................... Le radiomètre de Sabouraud et Noiré perfectionné par Holzknecht, par Beclere eege en ns rain re Radiomètre fluoroscopique, par Guilleminot .................. Dosages des rayons X. Réflexions sur les échelles des chro- moradiometres de Holzknecht et de Bordier, par D’ Hal- luin Technique de la radiothérapie de la leucémie, par Hau- Champs cade lak Gee RL dtu nee Cee ee Irradiation rationnelle des tumeurs profondes par D'Hal. luin

Sos sensor semer msse sm n geg

See ee eeeepe eege eepgeneseesgse eege eessen beeeeesapeeeeepses ess ës eee vr eseae

sa ege eege eee wn ege pg ege e

Stones ess sn see ne se see es

96

98

570

Ampoule Bauer réglable à distance, par Masquelier ........ La fleur de bismuth Desleaux, par Hauchamps ............... Les progrés de l’appareillage radiologique depuis le Con-

grès de Toulouse, par Nogier .................................

Estimation différente des doses de rayons X suivant les di- .

vers modes d’éclairage du chromoradiométre,par Regaud CUNO EE Nouvel appareil portatif régénérateur de rayons X dit ap- pareil Magini, par Hauchampe .............................. Importance des repères en radiographie stéréoscopique, par Marie et Escaude E Les derniers progrès de la radiographie rapide, par No- EIER, Ae Ee ee La nouvelle machine e Idéale » pour l’excitation des tubes Rentgen, par Friedrich Janus .............................. Un nouvel appareil de mesure pour la technique radiolo- pique... par Werner ee tease La recherche et l’extraction des corps opaques aux rayons Mey par Herald eee ie Principe de mensuration de la radioactivité du radium, par De Nobele et Kohlrausch ................................. Comment lire une radiographie, par D’Halluin ............ Un nouveau verre perméable aux radiations de Rontgen, par C. L. et F. A. Lindemann ................................. L’ampoule Lindemann, par Albers Schönberg .............. Le raccourcissement des temps d’exposition et les proprié- tés des radiations des tubles de Lindemann, par Hol- À LA RTE eelere Développement des plaques radiographiques a temps fixé, par Dela- Kelen Asien See Remarques sur l’évaluation des doses faibles de rayons X par le chromoradiomètre de Bordier, par Bordier ...... Contribution critique à la rontgénométrie, par Heinz Pauer EE Ee Note sur le fonctionnement des ampoules radiogènes à an- ticathode refroidie par circulation d’air, par Harret ...

E) CONGRES

IV° Congrès de radiologie de Berlin (avril 1910), par Pen- ODA ee Dion en La radiologie au troisième congrès de physiotérapie des

309

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SEL

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médecins de langue française. Paris 1911, par Hen- Tard ee ee ede Association française pour l’avancement des sciences, Con- grès de Dijon 1911, par Hauchamps ........................

F) VARIA

Rapport du secrétaire-général de la Société Belge de ra- diologie sur la marche de la société pendant l’année 1910, Dar Bieniait EE

Radiogrammes avec figures d’éclairs, par Kienbéck ......

Nouvelle théorie physique, par Laureys ......................

Moyen facile pour couper le verre, par D’Halluin .........

L’utilité de la radiographie dans les accidents, par La- QUEITIÈTÈ ses... PE de nt da ant en

Laboratoire d’essais des substances radioactives, par D’Ar- lee EE

G) LIVRES

Traitement des épithéliomas cutanés par le grattage et la radiothérapie, par Chaperon ................................... Radiométrie fluoroscopique, par Guilleminot ............... Arthrite déformante et rhumatisme articulaire, par Hoffa et Woollen bere Li ner teens Ethiologie de l’arthrite déformante, par Wollenberg ....... Lexique des formes radiographiques limitrophes des états encore normaux et des états déja pathologiques, par Al- Dan. ubrenne La Bibliographie radiologique, par Gocht ................... Manuel de Rôüntgenologie, par Gocht ........................... La bibliographie radiologique, par Gocht ..................... La recherche et l’extraction des corps étrangers opaques aux rayons X, par Henrard .................................... L’ importance de la radiologie gastrique en chirurgie, par Clairmont, et Haudek: ::::56e EE Sa

Table des planches

Planche 1. D’Halluin. Main (anaglyphe). Planche 2, D’Halluin, Crane (anaglyphe).

208

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09 103 116 236

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202 419 419 419

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Planche 3. D’Halluin. Partie inférieure fœtus (anaglyphe). (Annere. Un lorgnon stéréo Magi.)

Planche 4. Lester Léonard. Radiographie d’intestin et d’es- tomac stéréoscopique.

Planche 5. Lester Léonard. Thorax stéréoscopique. Alban Köhler. Genou. Arrachement tendineux.

Planche 6. Levy Dorn. -- Affection du crane. Planches 7, 8, 9 et 10. Wunderlich. Rhinosclérome.

Planche 11. Moreau. --- Ectrodactylie.

Planche 12. Lejeune. Calculs du péritoine.

Planche 13. Kaisin-Loslever. Fracture intra-utérine du fé- mur.

Planche 14 et 15. D'Halluin.-— Traversée digestive de bismuth.

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JOURNAL DE RADIOLOGIE VOLUME V. PLANCHE XIV Dr MAURICE D'HALLUIN

JOURFAL DE RADIOLOGIE VOLUME V. PLANCHE XV Dr MAURICE D'HHALLUIN

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