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JOURNAL DE RADIOLOGIE

JOURNAL

DE

RADIOLOGIE

PUBLIE SOUS LE PATRONAGE DE LA

Société belge de Radiologie AVEC LA COLLABORATION DE

MM. Bauer (Berlin), Beck (New-York), BÉGLÉRE (Paris), BELOT (Paris), Brenrarr (Liége), Conrad (Anvers), Corin (Liege), Deane Borcuer (Londres), Dupont (Bruxelles), larer (Paris), Hemporn (Anvers), Et. Hexrarb (Bruxelles), Alban KüuLer (Wiesbaden), Karsis (Fiorette), LEIEUNE (Liege), Léonard Lesrer (Philadelphie), Levy-Dorx (Berlin), PENNEMAN (Gand), WickHau (Paris).

RÉDACTEURS D: J. De Nobele D J. Kiynens Professeur à l'Université de Gand Radioclouiste à Anvers

SECRÉTAIRE DE LA REDACTION

D: L. Hauchamps

Directeur du Laboratoire de Radiologie des hôpitaux de Bruxelles

TOME V —- ANNÉE 1911

BRUXELLES

F. ERNEST - GOOSSENS. éditeur 49, rue Lebeau, 49

1911

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LAUTO-IMMUNISATION PAR LE RADIUM ET LES RAYONS ROENTGEN

par W. DEANE BUTCHER (Londres)

I] ne fut guère possible jusqu'ici d'édifier quelque hypothèse plausible et rationnelle qui pit nous expliquer l’action qu’exer- cent sur les tissus pathologiques les rayons de Röntgen et le radium. Je voudrais présenter aux membres de la Société belge de radiologie quelques notes préliminaires qui pourront servir, je l'espère, de base à des discussions et à des recherches ulté rieures sur ce sujet.

L'hypothèse, sur laquelle je désire attirer votre attention, con- siste à attribuer l’action curative du radium et des rayons X à une auto-immunisation, à une radio-vaccination ou électro-vac- cination avant pour effet de stimuler Jes cellules à Ja production d'anticorps ou autres substances semblables,

Cette hypothèse de l'électro-vaccination ou de la radio-vacci- nation semble s'imposer de plus en plus à l'esprit pour expliquer nombre de phénomènes autrement inexplicables. Sans aucun doute, elle ne se justifie pas pur des preuves péremptoires et abondantes, mais néanmoins i] existe en sa faveur tout un fais- ceau de présomptions diverses.

Ce qui fit soupçonner en premier lieu. la possibilité de cette action vaccrnatrice exercée par les rayons X, c'est le fait qu'un certain nombre de maladies cutanées, de nature et d’origine ab solument différentes, paraissent s'améliorer sous l'influence d'ir- adiations extrêmement faibles. Des psoriasis, des lupus, des ec zemas se sont ainsi manifestement améliorés; une acné, qui avait résisté des années durant à tous les traitements, disparut sous

l’ : . e . a o , e s , y action des rayons, comme si le patient eut été injecté avee un

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sérum approprié. Quoi de plus naturel et de plus logique que de supposer que ce patient avait produit lui-même le sérum nécessaire à sa guérison sous l'influence de lirradiation ?

L'hypothèse trouva ensuite un supplément de confirmation dans les publications qui relatent l'amélioration de lupus, de la face entre autres, à la suite de Virradiation d'une région saine, de la jambe par exemple. D'autres affections donnèrent leu à des observations identiques; des acnés de la face furent guéries par un traitement aux rayons X et à la haute fréquence appliqué sur des lésions similaires du dos et des épaules; les effluves de haute fréquence appliqués sur des furoncles semblèrent donner au patient l'immunité contre le développement ultérieur de In furonculose; le lupus érythémateux se montra amélioré par des irradiations rontg@éniennes appliquées sur une région adjacente aux lésions; même le carcinome très étendu du sein a été in- fluencé par une irradiation ne portant que partiellement sur la région affectée.

L'hypothèse se trouva encore confirmée par le fait que, dans certains cas de lupus et mème de carcinome, l’irradiation des ganglions entrepris amena une amédioration de la lésion pri- mitive,

Les observations suivantes nous semblent de nature à prouver cette auto-immunisation qu’engendrent les rayons X et les ef- fluves de haute fréquence. |

Un jeune soldat, congédié de l'armée comme incurable, était affligé d’une acné varioliforme tres défigurante; la face, la nu- que, les épaules et le dos étaient couverts de nodules indurés et d'abcès; les effluves de haute fréquence et. les rayons X amene- rent la guérison au bout de quelques semaines. On n'eut ~ecours à aucun autre traitement, ni interne, ni externe; les abcès ne furent pas incisés. Les lésions rétrocédérent progressivement : le contenu des abcès s’épaissit et finit par s’évacuer sous forme d'un bouchon de pus consistant : la peau adjacente devint nor- male. Il ne se forma plus de nouvelles abeédations : le patient se trouva immunisé contre l'infection staphvlococeique.

Une pauvre jeune fille, anémique, chétive, couverte de bou-

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tons d’acné depuis de longues années, fut soumise à l'action des effluves de haute fréquence, aux rayons X et aux rayous ultra- violets; le dos et Ja nuque furent traités surtout de cette façon; les lésions, et même celles de la face, s'améliorèrent rapidement. Les nodules s'effacè ent, les abcës tarirent : il n'y eut plus de formation nouvelle d’abces. Cette femne se trouva guérie grace à la vaccination électrique. |

Un jeune officier de marine était tourmenté par une acné, lé- gere d'ailleurs. Deux irradiations, à doses très faibles, lui furent administrées seulement, car son rappel inopiné à bord interrompit forcément le traitement. Néanmoins, il se trouva à tout jamais guéri de l'affection qui l'avait affligé toute sa vie durant. La radio-vaccimation l'avait immunisé. |

Une infirmière, atteinte de lupus des marines, insista pour qu'on traitat son affection par les rayons X, bien qu'on l'eût prévenue de Vinutilité absolue de ce genre de traitemnet. On lui appliqua deux doses légères, si légères qu'on eût pu croire à grand’peine à une action quelconque, et cependant la patiente y trouva grand bénéfice, presque même la guérison complète.

Une femme mariée, atteinte de psoriasis, est traitée pour cette affection aux rayons X, avec ce résultat étonnant qu’elle est guérie de ses ménorragies de longue durée et qu’une ménopause précoce s'établit.

. Nous pourrions aisément ajouter bien d'autres cas encore aux observations précédentes en vue de montrer l'influence profonde qu'exerceut sur l'organisme tout entier les traitements par l'électricité et par les radiations. Nous pourrions encore dire que le mécanisme de l'épilation par les rayons X repose sur une action biologique plutôt que sur une action simplement destructive; il y entre en jeu, pour une part au moins, une réac- tion vitale, la phagocytose, puisqu'il a été prouvé que la chute des cheveux est. plus rapide sur les régions atteintes que sur les régions saines, et qu’elle est retardée par l'application de désin- fectants qui ont pour effet de ralentir cette réaction vitale,

Mais la preuve la plus solide de l'action vaccinatrice du trai- tement électrique dérive des différents modes de traitement de

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l'ulecus rodens. Dans tout Je domaine ‘de la pathologie, il n°x a rien de plus convaincant et de plus certain que la cure des petits ulcus rodens au moyen des traitements électriques; cette affection est amenée à gœué:ison par des moyens tres différents, par le radium, par les ravons X, par les rayons ultra-violets, par les effluves de haute fréquence par les ions zine. Et quel est done l'agent commun qui provque cette cure ?

Je dis bien cure, car il ne s'agit pas ici d'un processus de destruction, mais bien d'un processus de réparation; il ne s'agit pas ici d’une action bactéricide, ni d'une destruction sin- plement sélective de tissus, mais bien d’une défense biologique mise en œuvre par les cellules de tout l'organisme contre lat- taque des vibrations éthérées. Le processus de défense que les cellules vivantes mettent en jeu ici contre cette influence res- semble entierement à celui qui se produit dans l'invasion miero- bienne : ce n'est rien d'autre qu'une production d’antitoxines ou autres anticorps : c'est une véritable immunisation.

Sir Almroth Wright pense que la Frasenthéripie et la radio- thérapie doivent bien leur action, en fait, a une vaccination, mals qu'ils agissent seulement par leur action congestive qui amène au contact des tissus attemts un courant plus abondant de lymphe.

Manifestement, cette these ne peut répondre entièrement à la réalité, comme il est facile de s'en convaincre par la compa- ‘aison des effets que le radium, les rayons X et la Finsenthé- rapie exercent sur le nodule lupique. I] est raisonnable de sup- poser que les rayons X doivent leur efficacité à une production d'anticorps ou autres substances semblables au centre de la lé- sion irradiée ou plus probablement dans les ganglions avoisi- nants.

Notre hypothèse tend à montrer que les ondulations vibra- toires de l'éther provoquent l’auto-vaccination par la production d'opsonines, par le détachement de chainons latéraux d’'Ehrlich, en favorisant l'ancrage de l'antitoxine à la toxine, ou en allant libérer le vaccin dans son laboratoire de production, c’est-à-dire

dans les ganglions; elle nous paraît encore plus plausible quand

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nous pensons aux charges électriques de nom contraire que véhi- culent les toxines et les antitoxines, les unes remontant le cou- rant, les autres le descendant. Et n'avons-nous pas aussi acquis, dans ces derniers temps, la preuve que les microbes eux-mêmes sont entrainés et charriés par le courant électrique ?

Tout cela tend à montre:, bien plus qu'à titre d'une simple présomption, que l'électrothérapie et la radiothérapie sont tous deux redevables de leur action à la production ou à la mise en jeu de vaccins. Nous savons qu'une tumeur ganglionnaire peut fondre comme neige sous l'action des rayons de Röntgen; mais nous ne Savons pas comment. Nous savons que ces radiations sont en état de produire à la fois in viro et in vitro un sérum cvtolytique et même spermolytique, mais nous ne savons pas comment. Nous commençons à entrevoir la solution de ce pro- bleme et à soupconner l'identité du facteur commun qui agit dans tous ces phénomènes avec celui que Vimmunisation ordi- naire nous a bien fait connaitre.

Uu des arguments les plus décisifs en faveur de cette théorie d'immunisation, nous le trouvons dans la période de latence qui suit toute irradiation par le radium ou par les rayons X et qui prépare la réaction. Cette latence, grosse de conséquences, me paraît des plus éloquente : elle nous dit que l’organisme se re- cueille pour rassembler toutes ses forces et toutes ses ressources et pour répondre ainsi à l’agression. Cette réaction n’est pas seulement d'ordre physique ou chimique; c’est une réaction bio- logique dans laquelle la portée de la défense peut dépasser celle de l'attaque. Si je frappe un coup sur cette table, je ressentirai immédiatement les effets douloureux du contre-coup, et cela avee une intensité proportionnelle à la violence du coup porté. Si je gratifie d’un coup de poing mon voisin, celui-ci tiendra naturel- lement à me rembourser « intérêts et principal », après une courte pause d'hésitation peut-étre; mais cette hésitation mo- mentanée, loin de mitiger la riposte, Ja rendra au contraire plus vigoureuse. De même la pause, la période de latence, qui suit toute irradiation par les rayons de ampoule ou du radium

est proportionnelle à l'intensité de l'action subie; elle est

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l'indice que tous les ressorts de l'organisme sont tendus en vue de résister aux effets du courant électrique ou des ondulations d'éther.

L'avenir dira si nos déductions répondent à la réalité. Sans doute il s’écoulera beaucoup de temps avant que nous puissions disposer d'une méthode pratique nous permettant de produire et d’analvser d'autommmunisation électrique. Mais si la théo- rie d'immunisation répond à la réalité, si la production d'anti- toxines et d'anticorps constitue bien notre unique mode de dë- fense contre Pinvasion des microbes, alors il faut convenir que cette méthode électrique permettant de stimuler les moyens dé- fensifs des cellules, de mobiliser toutes les forces naturelles de défense, toute la milice de l'organisme, que cette méthode, dis-je, est un progrès signalé sur toutes les autres méthodes d’immuni-

sation par injection de substances étrangères.

LA RADIOGRAPHIE STÉRÉOSCOPIQUE ET L'ÉTUDE DU SYSTÈME VASCULAIRE

Application de la méthode des anaglyphes pour les publications de clichés stéréoscopiques dans les revues

par le D” Maurice pp HALLUIN

Maitre de conférences, Chef des travaux de physiologie, Chargé du service d’électrothérapie et de radiologie des dispensaire3 à la Faculté iibre de Médecine de Lisle

Praxcurs I, II, III

L'idée de mettre en évidence par la radiographie le système artériel de l’homme injecté avec une substance opaque aux rayons X date du début de la radiographie. Depuis lors, de nom- breux anatomistes ont employé les rayons X pour l'étude du système vasculaire. Mais l'application de la stéréoscopie à ce genre d'études semble peu connue, si l'on en juge par le petit nombre de documents publiés, et cependant on y a recours dans les premiers travaux qui ont été faits sur ce sujet.

Quant à la méthode des anaglyphes, que nous croyons la plus apte à rendre facile la lecture des clichés stéréoscopiques dans les publications médicales, elle est elle-même fort ancienne. On la cite dans tous les traités s'occupant de stéréoscopie, mais en pratique elle paraît tombée dans l'oubli; on méconnait les ser-

vices qu’elle peut rendre.

Historique

Nous ne citerons pas tous les travaux concernant l’étude du système vasculaire par la radiographie. Foveau de Courmelles, dans son Traité de radiographie, cite

Jean Perrin, préparateur à |’ Ecole normale supérieure, comme

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le premier auteur qui injecta un liquide métallisé dans le sys- tème circulatoire. Il opérait sur des grenouilles. A la suite de Perrin, il signale les tentatives de Braus en Allemagne, de Lin- denthal et de Ilaschek à Vienne.

Dutto, en Italie (1), injecte la main avec du plâtre encore liquide, |

Nous reviendrons plus loin sur les noms de Guilloz et Jacques, de Remy et Contremoulins. Hildebrand, Scholz, Wietine (2) semblent n'avoir pas eu connaissance de leurs travaux. Ils ci- tent seulement, avee Dutto, Harold et Siles (3) et London (4). Nous nous sommes reportés à ces références sans les trouver. [ls citent également Jes recherches de Sick publiées par Opitz (5). I] faut signaler en outre les travaux de Fredet (6), de Soulié (7), de Destot et Bernard (8), de Gérard et Castiaux (9) sur la circu-

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(1) Reale Academia dei Lincei, vol. V, série V, février 1896. et Archires ilaliennes de biologie, 1896, p. 320.

(2) Le système artériel de l'homme en stéréoscopie. Bergmann, éditeur, Wicsbaden 1901.

(3) Journal of Anatomy and Physiology, 1897.

(4) Centralblatt f. Pathol. u. Pathologische Anatomie.

(5) Fortschritte auf dem Gebiete der Rontgenstr., 1897.

(6) Recherches sur les artères de l'utérus. Thèse Paris 1899, (Journal de V Anatomie, t. NXXV, sept. 1899.)

(7) Sur les rapports des plis cutanés avec les interlignes articulaires, les vaisseaux et les gaines synoviales tendineuses. (Journal de UAnato- mie, 1901, 6, p. 601.)

(8) La circulation artérielle du rein étudiée d'après les radiographies. Soc. de Biologie, 21 nov. 1896, p. 957. Des circulations artérielles et vei- neuses du rein étudiées au moyen des rayons de Röntgen ct du stéréos- cope. Comptes rendus Acad. de Médec., 29 déc. 1896, t. II. p. 899. Note sur la circulation artérielle du rein. (Journal de U Anatomie, 1902, pp. 570-576, planches XV à XVII.)

(9) GÉRaRD. Comptes rendus de VAssociation des Anatomistes, Mont- pellier 1902, p. 175.

GÉRARD et CASTIATX, Comptes rendus de l'Association des Anatomistes, Liége 1903, p. 208.

GÉRARD et CASTIAUX. Compte, rendus de l'Association des Anatomistes, Toulouse 1904, p. 156.

GÉRARD et CASTIAUX. Comptes rendus de l'Association des Anatomistes. Toulouse 1904, p. 162.

Paul Castraux. Circulation artérielle du rein étudiée par la radiogra- phie. Thèse de Lille 1907,

Paul Casriaux, Circulation artérielle du rein (Anales d'éleclrobiologie et de radiologie, décembre 1908).

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lation rénale, de Frenkel (1), de Belot (2), de Latarjet et For- geot (3), de Looten (4), de Guy Delolm de Lalaubie (5).

Si l'on consulte les publications modernes, il semble bien que les rayons X went conquis droit de cité dans le Jaboratoire de l'anatonuste, et des radiog.aphies viennent avantageusement il- lustrer le texte de nombreuses recherches sur langéiologie, Nous en avons signalé un certain nombre. Dans la plupart, il s'agit de radiographies planes, il n'est point question de stéréoscopie, sauf dans les comunications de Guilloz et Jacques, de Remy et Contremoulins.

Guilloz et Jacques exposèrent ea octobre 1896. au Congres de Bar-le-Duc, des positifs de têtes d'adultes dont les artères étaient injectées avec une masse à base de cire et de cinabre. Une pré- seutation d’autres clichés fut faite en novembre 1896 a la So- ciété de médecine de Nancy. « Certaines de ces épreuves étaient stéréoscopiques, entre autres celles représentant la projection des artères cérébrales d'un enfant vues après injection du système artériel à la masse de Teichmann (6).

Le 2 novembre 1896, Remy et Contremoulins (7) signalent l’avantage de la radiographie stéréoscopique pour les recherches anatomiques.

La recommandation de ces auteurs resta sans écho; c'est seu.

lement en 1901 que nous trouvons, sous la signature de Hilde-

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(1) Vascularisation de Pappendice cœcal. (Fortschritte auf dem Gie- biete der Rontgenstr., B. IN, H. I, 29 août 1905, pp. 1 à 6.)

(2) Procédé d'injection pour l'étude rôntgengraphique des pièces ana- tomiques. (Journal de radiologie, 1908, p. 108.) i

(3) Circulation arterie'le de l'intestin grêle, duodénum excepté, chez l'homme et les animaux domestiques. (Journal de UAnatomie, 1910, p. 181.)

(4) Vaisseaux spléniques et lobule splénique chez Vhomme. (Journal de l'Anatomie, 1910, p. 48.)

(5) Contribution à l'étude de la circulation intra-hépatique. These Paris, 1910.

(6) Mussy. De la radiographie stéréoscopique par la méthode des ré- seaux. These Nancy, 1904.

(7) Emploi des rayons X pour les recherches anatomiques. angeio'ogie développement, ossification, évolution des dents (Comptes rendus Acad. des Sciences, 1896, t. I, p. 711.)

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brand, Scholz, Wieting, un important travail la radiogra- phie stéréoscopique est employée pour une étude d'ensemble du système artériel de l'homme.

Jamin et Merkel (1) se sont contentés d'étudier la vascularisa- tion du cœur, tandis que Lexer, Kuliga et Ttirk (2), dans un travail très documenté, se sont attachés à l'étude de la vascula- risation des os.

Eufin Keifter, Delporte et Et. Henrard (3) décrivent dans une note récente les services que leur a rendus la methode pour l'étude de la vascularisation de l'utérus. Mais ce travail ne com- porte aucune figure à l'inverse des deux précédents, qui son! presque uniquement des recueils de planches stéréoscopiques sur papier au bromure ou papiers transparents.

Tels sont. les seuls travaux que nous avons trouvés concernant la radioscopie stéréoscopique appliquée à l'étude de J'angéio- logie. Nous avons done cru bien œuvre utile de vulgarisateur en rappelant, par la publication de ce travail, les services que peut rendre la radiographie stéréoscopique pour les études anatomi- ques en général et l'angéiologie en particulier. Dans ce but, nous avons recueilli de nombreux documents destinés a former un travail d’ensemble qui sera publié sous peu. Nos clichés ont été présentés au Congres de radiologie de Bruxelles, en septem- bre 1910. On peut y étudier Ja circulation artérielle du membre supérieur, du membre inférieur, de la tête, de plusieurs organes viscéraux d'hommes d'animaux.

Bien que certains détails de technique puissent paraître des futilités soit à des anatomistes habitués à la pratique des injec- tions, soit à des radiologistes pour qui la stéréoscopie n'a plus

de secret, nous les décrirons cependant afin d'éviter les tatonne-

(1) Die Koronararterien des menschlichen Herzens in stereoskopischen L'ontgenbildern. Tena, Fischer, 1907.

(2) H. Hirschwald, Berlin, 1994.

(3) De la radiographie stéréoscopique comme moyen d'étude et d'en- seign'ment de l'anatomie et spécialement de la gynécologie. Technique pour la radiographie stéréoscopique. (Bulletin de la Société belge de Gynécologie et d'Obstétrique, 1, 1909-1910.) |

= 11

ments à d’autres chercheurs désireux de se faire une eollection de clichés semblables aux nôtres.

Apres avoir exposé, dans une seconde partie, le principe in- wénieux de Ja méthode des anaglvphes et résumé son histoire, nous indiquerons les movens de faire des clichés anaglvphtique: en vue de la stéréoprojection, ou de l'examen de positifs stéréos- copiques. Nous terminerons enfin par la description des trois planches annexées à ce travail; le lecteur pourra ainsi se rendre compte par lui-même : de la valeur de la radiographie stéréos- copique pour l’étude de Vangéiologie; de l’intérét des anagly. phes comme mode de publication des clichés stéréoscopiques dans

les publications médicales. PREMIERE PARTIE Préparation et injection des pièces

Les pièces doivent être isolées de telle façon que le vaisseau principal soit conservé sur une certaine longueur. N'il s'agit d'un membre détaché, des ligatures seront placées aux endroits se produiront les fuites. Ce sont la recommandations banales, leur mise en pratique est seulement une affaire de patience et de soin. Les ligatures en masse, l'emploi judicieux de collodion faciliteront la besogne.

Quelle substance employer pour l'injection ? On a ici l'em- barras du choix, la plupart. des masses classiques étant opaques aux ravons X. Celle qui nous a paru d'un emploi facile en même temps que d’une pénétration tres satisfaisante (1), c'est la masse coustituée par du vermillon en suspension dans l'essence de té-

rébenthine. Elle est d’une préparation rapide, puisqu'il suffit de

(1) La masse au vermillon est très pénétrante. On obtient des radiogra- plies ot les vaisseaux sont tellement nombreux que la lecture est souvent malaisée. On a avantage à ne pas trop pousser l'injection si l'on veut avoir des figures claires et démonstratives. Les pièces qui ont servi a faire les trois planches de ce travail sont relativement peu injectées. On peut mettre en évidence des vaisseaux encore plus nombreux. Le but qu’on se propose indiquera s'il faut ou non pousser l’injection aussi com- plètement que possible.

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triturer dans un mortier un peu de vermillon avec une certaine quantité d'essence. Le mélange se fait « à peu pres » de facon à avoir une masse dont la fluidité est en raison directe de Ja fiuesse d'injection désirée. Nous nous sommes servi pour l'in- jection d'un matériel de fortune constitué par une seringue A hydrocele branchée sur un tube en Y qui communiquait d'autre part à la canule et à un manometre à mercure. Tout le sys- tème (1) étant rempli de térébenthine ou de masse, on fixe la canule dans Fartère à injecter. [I suffit alors de pousser Vinjec- tion en maintenant la pression au voisinage de 20 à 25 centi- metres de mercure.

Au début, la masse s'écoule rapidement et il est nécessaire de presser d’une façon constante su: le piston. Quand la vitesse diminue, on peut, apres avoir amené le manomètre au chiffre voulu, fermer Je robinet voisin de la seringue. L'injection se fait alors automatiquement et le mercure baisse peu à peu au fur et à mesure que le système se vide dans la piece à injecter. Au bout de quelque temps. on ouvre le robinet pour augmenter la pression en comprimaut Ja seringue, et ainsi de suite Jusqu'à ce que la lenteur de la descente du manomètre indique la fin de l'opé:ation. Une radioscopie peut au besoin renseigner sur les progres de l'injection (2).

Nous avons employé des tubes en caoutchouc (3). Ils se dété- norent rapidement et forment parfois un mastic qui bouche facilement les canules de petit calibre. Mieux vaut peut-être prendre un tube en plomb (4) muni d’ajutages destinés à s’adap- ter à la canule, au manometre et à la seringue. |

(D) Tl ya avantage à protéger le tube manométrique contre la péné- tration de Ja masse qui le colorant empéche l'appréciation des dénivella- tions mercurielles. H suffit de laisser un index d'air de longueur suffi- sante. La compressibilité de l'air est une source d'erreur, mais en pra-

tique, cette erreur est sans importance pour les injections.

(2) CASTIAUX a préconisé de pousser l'injection sous le eontrôole des rayons X; il est assurément curieux de voir la masse opaque pénétrer dans les vaisseaux, mais des examens intermittents sont bien suffisants.

(3) Caoutchone épais dont on se sert dans l'aspirateur de Potain.

(t) La rigidité du système rend l'appareil moins maniable. Nous avons employé le tube qui sert dans le commerce pour les sonneries pneuma- tiques.

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Le vermillon pouria au besoin être remplacé par du minium ou de la céruse en suspension dans la térébenthine, par une

masse moins pénétrante.

Radiographle

La vision en relief de l’image d'un objet nécessite l'obtention d'une perspective droite et d'une perspective gauche de cet ob- jet. Les appareils de photographie stéréoscopique courants por- tent deux objectifs dont les centres sont séparés l'un de l'autre par une distance de 0™066. Grace à cet artifice, on obtient en un seul temps la double perspective de l'objet photographié.

Il n'en fut pas toujours ainsi et au début de la photographie stéréoscopique on employait un appareil ordinaire déplacé paral- lèlement à l'objet, le déplacement étant de 0066. On fai- sait ninsi deux poses successives, obtenant en deux temps la pers- pective droite et la perspective gauche. C'est cette technique que l'on emploie en radiographie stéréoscopique, mais il n’est plus iei question d'objectif, c'est l'ampoule que l'on déplace. Le dé- placement doit être fait parallèlement au plan de la table ra- diographique. La plupart des supports d'ampoule actuellement en usage permettent de le réaliser facilement et de le mesurer. Il est dans tous les cas très facile de combiner un dispositif qui donne toute garantie au sujet du parallélisme du déplacement. Mais quelle doit être sa valeur? De 0"066 disent les uns; (une distance calculée suivant l'épaisseur de Ja pièce et la dis- tance de l’anticathode à l'objet, prétendent Marie et Ribaut, qui appellent leur méthode stéréoscopie de précision (1). C'est leur méthode que nous avons suivie le plus souvent; le fait de rechercher dans une table la valeur du déplacement, la nécessité de mesurer l’épaisseur de la région sont des complications de minime importance.

La région radiographiée ne doit. subir aucun déplacement du-

(1) Archives de physiologie, 1897, p. 687; 1898, p. 790. Tiaité de radiologie médicale, de Bouchard, p. 559.

rant cette double pose, Pour que le changement de plaque puisse s'effectuer, Il faut disposer l'objet sur un chassis en bois ou en aluminium muni d'une ouverture latérale par laquelle on peut facilement glisser ou retirer la plaque radiographique.

Voici un dispositif de fortune que nous avons souvent employé pour éviter de souiller nos chassis en y plaçant des pièces amt- tomiques,

On prend un vieux cliché dont on a enlevé la gélatine. Ce cliché (d'un format supérieur à celui de la plaque employée pour la radiographie), repose sur deux tringles de bois, lais- sant entre la table et lui l'espace Juste suffisant pour que l'on puisse glisser au-dessous une plaque radiographique enve- loppée (1). Grace à la transparence du verre, il est facile de constater que les deux playues occupent au cours des deux poses la méme position. On n'a aucune perne pour retirer la plaque, il suffit de la laisser dépasser d'un quart de centimètre ou cle fixer à l'enveloppe un morceau de leucoplaste qui facilite lesca- motage,

Ce dispositif permet des radiographies de toutes les dimen- sions: sa fragilité rendrait son emploi difficile dans la radiogra- phie clinique; mais quand ou opère sur des pièces anatomiques détachées, ce reproche n'a pas sa raison d'être, car il est facile de procéder avec douceur pour ménager un matériel fragile sans doute, mais assurément peu coûteux.

Ces préliminaires posés, voici comment on procède, La pièce repose sur le chassis stéréoscopique; on fait tomber le rayon normal à l'endroit que l'on considère comme le plus favorable. Puis regardant la pièce par la face opposée à celle qui se troure sur le chassis (la regardant dans le sens elle se présentera sur le cliché, c'est-à-dire pour un cœur la pointe en bas, pour une marn les doigts en haut, pour un coude l’humérus en haut, ete.), l'opérateur déplace Vampoule à sa droite de 0"033, si le déplacement entre les deux poses doit être de 0"066. La

(1) H suffit de procéder avec délicatesse pour éviter tout déplacement.

plaque étant glissée sous le chassis, on fait la premiere pose après -avoir placé à côté de la pièce un D taillé dans une feuille de plomb. Le D sera mis au bas de la plaque; il indiquera done d'une facon permanente Vonentation à donner à la plaque dans les examens au stéréoscope; ce premier cliché est l'image droite devant être vue par l'œil droit et mise à droite dans le stéréos- cope, Si on emploie un stéréoscope à miroir, on regarde le néga- tif du côté gélatine; si on fait usage d'un stércoscope à prisme, on le regarde au contraire par la face verre.

La premiere pose terminée, on escamote la plaque, on la rem- place par une autre, on déplace Tampoule (de 0"066 dans l'exemple choisi) vers la gauche de l'observateur, regardant l'objet (1) comme si son ceil était à la place de f'anticathode, on met un G à la place du D; on obtient ainsi la per ert tive gau- che, destinée à Vail gauche.

Nous ne décrirons pas les différents modeles de stéréoscopes, nous proposant de revenir sur ce point pour montrer combien il est facile à tout radiologiste de se construire à peu de frais un modele lui permettant l'examen de radiographies de tous les formats. Si la radiographie stéréoscopique n’est pas plus en honneur, c'est qu'on se laisse arrêter par Ja peur d'un matériel compliqué à acquérir. Nous voudrions détruire ce préjugé en montrant la radiographie stéréoscopique à la portée de tous. Il est aussi une autre raison qui déconsidère la méthode : ce sont ses difficultés, non pas les difficultés techniques, elles ne sont pas plus grandes que dans la radiog:aphie ordinaire, mais les difficultés de lecture. Nous développerons ultérieurement notre

manière de voir sur ce point particulier. DEUXIEME PARTIE Les anaglyphes (2) Les couples stéréoscopiques obtenus de la manière que nous (1) Mais le regardant comme il doit être vu au SEEREOSCODE, la lettre étant placée en bas du cliché.

(91 De ava, en haut. et “Aueav. modeler, que l'on peut traduire : faire ressortir, mettre en relief.

= AG es

avons décrite donnent de belles images en relief si on les regard dans un appareil dit stereoscope. Le but de cet appareil est de laisser voir par l'œil droit seulement la perspective droite, et par l'œil gauche seulement la perspective gauche, mais en outre de faire percevoir ces images comme st elles se trouvaient con- fondues. L'emploi de miroirs ou de prismes réalise la fusion quand on regarde des vues stéréoscopiques juxtaposées. Le pro cédé des anaglyphes supprime prismes miroirs, les épreuves étant superposées, un artifice des plus ingénieux réalise la sė- paration des images, chaque œil voit seulement Ja perspective qui lui est destinée.

Le p.incipe en est connu depuis fort longtemps : la perspec- tive droite est colorée Ca vert et la perspective gauche en rouge. Leur superposition donne une image confuse. Mais si on la re- garde avec un lorgnon souge devant Poul droit et vert devant l'œil gauche, ce Jorgnon joue le role de sélecteur, il masque à l'œil droit l'image gauche et fait voir en noir l'image droite. L'œil gauche, couvert d'un écran vert, ne voit pas limage verte, mais seulement la rouge, qui lui apparait en noir à cause de la supe.position des couleurs,

Ainsi chaque œil voit la perspective qui lui convient, les deux Images étant superposées, on n'a besoin ni de prisme, ni de mi- roir; Ja sensation du relief est satisfaisante.

D'après Fabre (1), Rolmann, en 1853, serait l'instigateur de la méthode. I] employait deux images colorées superposces et doux verres colorés pour les examiner.

D'Almeida (2) recommande l'emploi de deux lanternes; l’une contient un positif doublé d'un verre rouge, l'autre un positif doublé d'un verre vert. On réalise sur l'écran la superposition des images et on les regarde avec un lorgnon sélecteur.

Ducos du Hauron, l'inventeur de la trichromie, imagina d'im-

primer en rouge la perspective droite d'un couple stéréoscopique

ee ee

(1) Traité encyclopédique de photographie, t. TV, p. 98. (2) C. r. Acad. des Sciences, 12 juillet 1858,

ea 11

et en vert la perspective gauche. Ces deux impressions sont su- perposées : Je lorgnon sélecteur permet la perception du relief.

Le procédé d'Almeida concerne la stéréoprojection, celui de Ducos du Tauron s'applique à l'impression. Tous deux reposent sur le même principe.

La stéréoprojection a subi des perfectionnements. Dans la technique d'Almeida, le réglage des lanternes est un travail par- fois laborieux qui a fait rejeter le procédé de la piatique. Louis Verain (1) propose l'emploi d'une seule lanterne dans laquelle on place les deux positifs stéréoscopiques ordinaires doublés cha- ceun du verre convenable, la superposition du couple sur l'écran est assurée par des prismes avant leurs bases tournées l'une con- tre l’autre.

Thovert (2) emploie un procédé qui se rapproche du précédent,

A priori, on peut ètre étonné qu'il suffise de doubler un po- sitif ordinaire d'un verre coloré, Prenons un monochrome rouge, regardons-le à travers un écran rouge; image disparait. Mais doublons d’un verre rouge un positif ordinaire; regardous-le à travers un lorgnon rouge, l'image est parfaitement visible. ca: si le lorgnon éteint le rouge, il n'éteint pas le noir, et le po- sitif apparaît coloré en rouge. Le procédé de Toleigne-Mazo, dont on a pu voir les superbes épreuves à l'exposition de la So- ciété de physique de Paris 1909, n'a pas cet. inconvénient. [ci plus de trait noir, mais un monochrome les traits de l'image sont verts et un autre dont les traits sont rouges. L'image verte, invisible si ou la regarde à travers le lorgnou vert, apparait comme constituée par des traits noirs si on la regarde à travers un verre rouge. L'image rouge est de même éteinte par l'écran rouge et parfaitement visible en noir derrière le lorgnon vert; avee un lorgnon sélecteur, la vision en relief est parfaite. On peut observer directement le couple stéréoscopique ou, si son format le permet, le projeter à la lanterne. Le relief est très sai-

sissant.

eee

(1) Photo-Revue 1907, t. II, p. 4. (2) Photo-Revue 1907, t. II, p. 4.

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Ce procédé est-il pratique pour le radiologiste ? Oui, s'il se propose de faire de la stéréo-projection; non, s’il a seulement pour objectif la possibilité de voir en relief ses clichés stéréosco- piques, car il est plus simple de regarder au stéréoscope les négatifs grandeur naturelle,

La préparation des monochromes nous oblige à tirer une épreuve positive sur verre du couple stéréoscopique. Le prix de revient est à considérer s'il s’agit d'une plaque grand format; il entre mofus en ligne de compte si l'on fait une réduction du cliché, mais la réduction est un travail plus laborieux que le tirage d'un positif par contact. Quand on est en possession des deux positifs, il faut les transformer en monochromes rouge et vert. Nous allons décrire la technique à suivre, car la stéréo-pro- jection par les anaglyphes se rattache directement à notre sujet, puisque nous voulons appeler l'attention sur les services que peut rendre la radiographie stéréoscopique pour l’étude de l’ana- tomie. D'autre part, l'obtention des anaglyphes photographiques ouvre la voie aux procédés de tirages mécaniques. Nous avons emplové le vert et le rouge, qui sont les couleurs classiques. Mais il semble que l'association de deux autres couleurs con:- plémentaires donnerait exactement le même résultat. |

Voyons comment on obtient les monochromes.

On peut employer le procédé Mazo (1). La plaque immergée

(1) Voici le résumé des manipulations exigées pour l'application du procédé Tauleigne-Mazo. | Le positif en noir est traité et lavé comme d’ordinaire. On transforme ensuite le sel d'argent réduit en sel mordant On plonge le cliché dans PAU: oca Sn 6 OS à à © à "AOC Bichlorure de cuivre. . . . . . . 10 gr. Acide acétique, quelques gouttes. L'image blanchit rapidement, on peut prolonger un peu l’action du bain. L'argent réduit se transforme en chlorure d'argent blanc brunatre. Laver 15 à 20 minutes. Immerger ensuite dans : Baw e eo se wi oe à & & 4s & + 100 Ce, Iodure de potassium. . . . . . à 2 gr. L'opération est terminée quand la plaque vue de dos a pris dans les grandes ombres la teinte blanc-jaune de l’iodure. Laver quelques minutes; les plaques sont prêtes à prendre la couleur.

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d’abord dans un bain de bichlorure de cuivre, puis dans un bain d’iodure de potassium, est teinte dans un bain de vert brillant pour l’image droite, de safranine pour l’image gauche. Après lavage pour laisser dégorger les blanes, on passe la plaque au tannin et on la fixe dans l'hyposulfite de soude. On obtient ainsi deux monochromes. Mais les manipulations sont longues,

nous avons eu à déplorer pas mal d’ennuis.

On lit par ailleurs sur la notice : « Le mode d'obtention des stéréo-projections est breveté; nul ne saurait sans autorisation en produire sans s'exposer à être poursuivi pour contrefacon » (1), et ailleurs (2) : « L'utilisation commerciale des applications du procédé décrit est intégralement réservé à la maison Mazo qui en concède l'emploi aux acquéreurs des graphostéréo- chromes (3). »

On a préparé un bain de safranine pour les épreuves gauches et un bain de vert brillant pour les épreuves droites.

On fait les solutions à 1 pour 1000; pour l’usage on prend 1 partie de solution de réserve et 20 parties d’eau, on ajoute une petite quantité d'acide acétique. Il faut accorder 12 heures à l’imbibition, si on emploie le bain dilué. On peut cependant colorer avec bain plus actif.

La coloration est suivie d’un lavage de 15 à 20 minutes pour dégorger les blancs. On fixe ensuite en employant : tannin en aiguilles 50 gr. p. 1000 cc. H?O. Après 5 à 10 minutes on lave; on termine enfin par fixage de l'image dans l’hyposulfite à 30 %. Après un quart d’heure tout le sel d'argent a disparu; on lave une demi-heure et l’on sèche rapidement le cliché.

Les deux monochromes sont ensuite superposés en repérant l’un sur l'autre le plan le plus éloigné. L'idéal semble de faire un positif sur plaque et un autre sur pellicule. Si avec deux plaques négatives on fait deux positifs sur verre par contact les deux images sont séparées l’une de l’autre par l'épaisseur du support; on peut redouter une mise au point défectueuse de l’une ou l’autre image, mais la pratique montre que cet inconvénient est minime si les plaques ont peu d'épaisseur. Il est d'ailleurs facile, à défaut de pellicule, de réduire les clichés en photo- graphiant l’un par le côté verre, l'autr par le côté gélatine. On aura soin dans ce cas de s'arranger pour n'avoir pas à varier la mise au point.

(1) Ombres et lumière, août 1910. (2) Ombres et lumière, avril-mai 1910, p. 1959.

(3) Ce sont les appareils qui servent à prendre les trois vues nécessai- res à la photographie en couleur par le procédé Tauleigne-Mazo.

O() =

T] est un procédé non brevets qui permet d'obtenir deux mono- chromes aussi satisfaisants que ceux de Mazo; les manipulations sont moins laborieuses et plus sûres, le principe est tout dif- férent.

Le positif est sensibilisé en Vinmanergeant quatre à cinq mi- nutes dans un bain de bichromate d'anmontaque (1), puis on Je laisse sécher à l'obscurité à labri de la poussière. La plaque se prépare le soir et est prête à l'usage le lendemain (2). Sa sensi- bilité est égale à celle du papier « Solio »; on évitera done de les manipuler à une trop vive lumière. Le verre du cliché est soigneusement nettoyé, on met sous la plaque un papier Solio et on expose a la lumière au chassis presse jusqu’à ce que l'on obtienne sur le papier une épreuve négative on voie tous les détails. La plaque est alors lavée pour éliminer le bichro- mate; on hate cette élimination en ajoutant du bisulfite de soude a l’eau de lavage.

edlatine bichromatée devient insoluble sous

=

On sait que da l'action de la lumière. Les noirs du modèle protègent done la gélatine, qui conserve sous les noirs, et sous les noirs seulement, la propriété de prendre la couleur (3). On peut done descendre l'image en la plongeant dans le bain classique de ferri-cyanure de potassium et d'h\posultite; l'opération est prolongée jusqu'à la disparition complète des traits noirs. Il faut marquer au préa- lable par un signe visible le cliché droit et le cliché gauche; le

premier est plongé dans un bain vert, le second dans un bain

(1) On emploie Bichromate d’ammoniaque 2 gr. 50 Ammoniaque 20 ce. H°0 200 cc.

(2) Il faut l’employer sans tarder, car au bout de quelques jours la plaque perd sa sensibilité.

(3) Comme il est permis de joindre l'agréable à Vutile, nos confrères qui aiment à faire dans leurs loisirs un peu de photographie. tiouveront dans ce procédé un moyen facile d'obtenir de beaux positifs colorés. Mais dans ce cas, il ne faut pas descendre l'image, les noirs se colorent, et eux seulement. Grâce à leur transparence relative, on voit la couleur qui les recouvre. En choisissant bien la teinte, on obtient des effets tres artistiques. On peut varier à Pinfini la coloration en plongeant la plaque successivement dans plusieurs colorants.

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rouge. On prolonge le séjour dans le bain colorant jusqu'au mo- ment ou l’on trouve à chaque monochrome l'intensité voulue. On les lave ensuite quelques minutes pour degorger les blanes. On acquiert rapidement le tour de main nécessaire pour faire de bounes épreuves. L'exposition à la lumière doit être aussi juste que possible. Si elle est trop courte, on risque d’avoir une gélatine qui se colore sous les blanes: si elle est trop longue, la gélatine peut ne pas prendre la couleur sous les noirs peu denses. Le bain colorant ne doit pas être choisi au hasard. Certaines couleurs diffusent dans Ja gélatine (1) et colorent la totalité de l’image; c'est le cas de la safranine et du vert brillant quand on les emploie avec la gélatine bichromatée. Les colorants de pina- typie (2) donnent au contraire des monochromes purs et stables. Au lieu de descendre le positif noir, on peut s’en servir pour tirer des planches dites d'impression. Dans ce but, on prend une pla- que voilée, descendue si elle a été développée, débromurée; en cas contraire, cette plaque est sensibilisée au bichromate, et après séchage, exposée au jour sous le positif. Comme on ne peut suivre directement la venue de l’image, i] faut ou faire usage d’un photomètre, ou mettre sous l’image gauche une feuille de papier Solio, et sous l'image droite la plaque bichro- matée. L’impression suffisante de la feuille de papier solio in- diquera (si les deux clichés sont égaux), le moment le tirage de Ja planche est terminé, La planche est lavée pour éliminer le bichromate, puis plongée dans Te bain colorant au sortir duquel on obtient un beau monochrome. D’ image est renversée et il faut la regarder non pas du côté gélatine, comme pour les positifs, mais du côté verre comme un négatif. Cette plaque peut être

un des éléments du groupe anaglyphtique (3); si on l'appelle

(1) M. Lemaire va publier incessamment dans le Bulletin de la Société Industrielle de Lille la liste des colorants donnant les meilleurs résultats.

(2) Voir notice sur la pinatypie. Compagnie Parisienne des couleurs d'aniline, à Creil (Oise).

(3) Si on emploie un positif descendu pour une image et une planche bichromatée pour l’autre image, on peut, à cause de l'inversion obtenue par le tirage de la planche, superposer les 2 clichés par les faces gélatine. On évite ainsi l'inconvénient à l'épaisseur du support.

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planche d’impression, c'est qu’elle peut aussi servir à tirer sur papier un nombre infini d'épreuves colorées. Au sortir du baïn colorant, on lave quelques minutes, puis on applique sous l’eau sur la gélartine de la planche soit une pelli- cule descendue ou débromurée, soit une feuille de papier gélatiné dit transfert. Avec une raclette, on assure le contact intime des deux couches, on recouvre le papier de feutre pour maintenir l'humidité et au bout de quinze à vingt minutes on obtient sur le papier un décalque du cliché original. Sur le monochrome rouge, on imprime le monochrome vert; on a ainsi une anaglyphe sur papier.

Ce procédé ‘nous parait plus délicat que le premier que nous avons décrit. Nous nous sommes étendu sur ces différents points pensant qu’un certain nombre de lecteurs s'intéressent aux pro- cédés de démonstration; or, la stéréo-projection est un procédé documentaire de premier ordre qu’on peut souhaiter voir déve- lopper davantage. A ceux qui voudront s'engager dans cette vole, nous recommandons de faire leurs premiers essais sur des vues stéréoscopiques de paysages. Ils Jugeront mieux Ja valeur de la méthode. Le succès dépend du choix respectif des couleurs des monochromes et des teintes du lorgnon.

Nous nous sommes livré à l’étude des moyens propres à donner des monochromes stéréoscopiques sur plaques ou sur papier, afin d’arriver aux procédés d'impression mécanique. Si les anagly- phes datent de Ducos du Hauron, si l'on trouve de e1 de quel- ques cartes-postales ou albums anaglyplitiques, nous n'avons trouvé aucune maison pratiquant ce procédé d’une maniere cou- rante, et nous sommes heureux de remercier iei la maison Pla- teau pour le précieux concours qu’elle nous a apporté.

Il s'agissait de trouver deux encres de couleurs complémen- taires, des écrans effaçant la couleur similaire et donnant avec l’autre un beau noir, les écrans devant étre aussi clairs que pos- sible pour ne pas trop diminuer la lumière. Toutes les encres ne sont pas bonnes pour les anaglyphes et il a fallu faire de nom- breux essais avant de trouver un rouge et un vert qui puissent être aisément éteints. I] serait souhaitable d’arriver à l’extinction

= 09

complète, nous y sommes arrivé pour le rouge, et un peu moins bien pour le vert. Malgré cette imperfection que d’autres plus heureux que nous parviendront peut-être à éviter, la vision en relief est satisfaisante avec les écrans Mazo, que l’on trouve dans le commerce mais qui ont l'inconvénient d’être relative- meut opaques (1). On perd ainsi pas mal de lumière. Chacun pourra se confectionner un écran plus translucide en employant une vieille plaque débromurée ou descendue au ferricyanure et en la plongeant après lavage dans un bain colorant approprié.

Reste un autre point important : la superposition des deux images. Deux couples stéréoscopiques ne peuvent se superposer exactement en tous leurs points. Mazo conseille la superposition en répérant l'un sur l’autre les plans les plus éloignés. C’est fort bien si, dans ces conditions, les premiers plans restent assez voisins les uns des autres; mais dans un grand nombre de eas, certains traits sont vus doubles. Il est assez facile, en s’éloi- gnant et en mettant un peu de bonne volonté, de faire abstrac- tion de l’image d’ailleurs très atténuée du point mal éteint. Il nous a paru plus simple de rémédier à cet inconvénient en super- posant les images sans nous inquiéter de faire coincider tel ou tel plan, mais en recherchant empiriquement, dans une série d'épreuves différemment repérées, celle sur laquelle on voyait moins de doubles contours.

Quelles sont les critiques à apporter aux anaglyphes ?

On peut regretter la perte de lumière due à l'emploi de l'écran sélecteur; on aura donc toujours soin de rechercher le maximum d'éclairage en s’approchant d’une fenêtre ou d’une forte source de lumière. |

C’est le seul reproche sérieux que l'on puisse formuler, car la sensation du relief est parfaite et la vision du double contour peut être évitée par tatonnement, même si on emploie. des écrans éteignant incomplètement le vert. I] faut reconnaître que les vues qui font l’objet. de ce travail présentent le maximum de

(1) Les écrans en verre de la même maison sont beaucoup plus trans- parents.

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difficultés; quand deux traits fortement accusés se trouvent dans une région claire, il est plus difficile de les éteindre que dans les cas lon a affaire à des demi-teintes.

L'avantage de la méthode est de permettre la publication d'images en relief sous la forme classique de livre. Quand il Sagit d’une revue, il est facile de donner au lecteur, en même temps que la figure, le moyen de la voir en relief, en encartant dans la. couverture le lorgnon sélecteur.

L'idéal serait de pouvoir employer la méthode des réseaux pour le tirage typographique des épreuves stéréoscopiques. Ici, aucun instrument ne serait nécessaire, 1] n'y aurait pas de perte de lumière; c'est peut-être le procédé de l'avenir; en attendant les anaglyphes paraissent la méthode la plus satisfaisante, mé- thode encore perfectible en ce qui concerne Je choix respectif

des écrans et des encres.

TROISIÈME PARTIE Description des planches

Les planches doivent être regardées à travers le lorgnon sélec- teur, l’écran rouge étant placé vis-a-vis de Vail droit pour les planches I et IT, vis-a-vis de l'ail gauche pour la planche IIT. Si on faisait l'inverse, on aurait une vue pseudoscopique. Au heu d’avoir une vue antérieure, on aurait une vue postérieure. C’est la d’ailleurs un avantage, i] est intéressant parfois de re- garder l’image des deux façons.

Nous avons choisi trois exemples : une vue de la main, une

vue de la tête, une vue de la portion inférieure d’un foetus. PLANCHE I

De nombreuses anomalies modifient le schéma classique des artères de la main. |

La figure 1 est le document radiographique qui se rapproche le plus de la description courante. On y voit en effet une arcade

superficielle et une arcade profonde bien dessinées,

L’arcade superficielle est formée par la terminaison de la cu- bitale s’anastomosant avee la première interosseuse; on voit une petite anastomose entre la radio-palmaire et Varcade, mais c’est la une branche de dérivation accessoire, l'abouchement à plein canal se faisant avec la première interosseuse,

L'arcade profoude est constituée par la radiale, qui s'anasto- mose avec la radio-palmaire. On peut se demander cependant si la cinquième interosseuse palmaire n'est pas le prolongement de la radio-palmaire qui passerait sans s'anastomoser au voisinage de la radiale, fournissant un certain nombre de rameaux termi- naux dans la région du quatrième espace interosseux.

L’arcade superficielle fournit seulement deux digitales, la deuxième et la troisième; elle s'anastomose par de petits ra- meaux accessoires avec la radio-palmaire et la collatérale externe de l’index.

L'arcade profonde donne cing brauches ascendantes qui re- présentent les cinq interosseuses palmaires, L'une d'elles, Ja troi- sième, est dédoublée et donne un rameau palmaire qui s’anasto- mose avec le trone d’origine des collatérales interne de Vindex et externe du médius, et un rameau dorsal qui se Jette eu point se fait la bifurcation des deux rameaux précédents. La qua- trième interosseuse est fort grêle et se ramifie au voisinage du auatrienre métacarpien.

La face dorcale de la main est 1rriguée, si l'on eu excepte la dorsale du carpe, par des rameaux issus des artères de la face palmaire. La circulation des doigts est assurée par les deux col- latérales interne et externe qui forment une arcade terminale et transversale donnant naissance aux houppes vasculaires sous-un- puéales.

Indépendamment des troncs principaux qui viennent d'être décrits, on voit une multitude de rameaux musculaires et l'on se rend compte de la richesse de la vascularisation de la main. Cependant l'injection est incomplete; on peut mettre en évidence par la masse térébenthine-vermillon un nombre de petits vais-

seaux tellement grand que la silhouette des os, déjà attenuce

26 |

sur cette figure, disparaît sous le voile opaque des capillaires qui s’enchevétrent dans les parties molles.

PraxcHe II

La radiographie de la téte présente de grandes dificultés. Tous les vaisseaux ne sont pas injectés, mais la planche pré- sente une vue d'ensemble relativement satisfaisante. Sur une tête finement injectée, la vascularisation est si abondante qu'on a la plus grande peine a S'Y retrouver.

Pour éviter la superposition de plans artériels trop nombreux, la tête, apres injection, a été sectionnée en deux et le cerveau a été enlevé. Quand on fait une injection à buse de vermillon et de térébenthine, il suffit de laisser reposer la piece vingt- quatre a quarante-huit heures pour que le véhicule s’évapore. On peut ensuite sectionner la pièce assez facilement et. se débar- rasser du vermillon qui unpregne la surface de section en la nettoyant avee un tampon d'ouate imbibé d'essence. Pour la tête cependant,, au Heu d’emplover le vermillon et la térében- thine, nous avons cru bon d'ajouter de Péther, de la craie et du tale, afin d'avoir un véhicule plus volatil et une masse plus con- sistante.

Une bonne vue stéréoscopique ne doit demander aucun com- mentaire. Mais le lecteur voudra bien reconnaitre la difficulté des reproductions typographiques qui ne peuvent avoir la net- teté du négatif original. Dans la figure, on constate un peu d'empâtement dans la région de la carotide primitive et l'on a peut-être quelque peine à distinguer nettement la carotide ex- terne, le trone de la temporale superficielle, la carotide raterne. Voici done une description destinée à éclaircir certains points de l'image très nette sur Je négatif original.

Ou voit au premier plan la carotide primitive, qui bientôt se divise en deux branches : Ja carotide interne, qui se dirige verticalement vers le crane, y pénètre et arrive à la gouttière caverneuse dont elle suit les contours; la earotide externe,

qui fournit la thvroïdienne supérieure, la linguale, la faciale,

OT Set

pour ne citer que les branches principales; entre ces deux der- nières on voit la branche horizontale du maxillaire inférieur.

Si nous suivons la couse de la carotide externe depuis son point de départ, nous la voyons décrire une courbe à concavite antérieure, puis se couder brusquement pour suivre un trajet horizontal et aller avant en arrière. Bientôt elle suit à nou- veau un trajet ascendant et paraît se confondre avec la carotide interne. La temporale superficielle, qui semble le prolon- gement ascendant de la carotide externe, est pour la même raison peu visible, mais on la voit très nettement plus haut, se bifurquant pour former le rameau frontal et le rameau pariétal. Quant à la maxillaire interne, seconde branche termi- nale de la carotide, elle décrit une légère courbe à concavité an- téro-inférienre et bientot donne une branche volumineuse et ascendante, la méningée moyenne, qui se bifurque en. deux branches à l'endroit où, sur une figure plane, elle semblerait rencontrer la carotide interne. La branche antérieure et la bran- che postérieure sont aperçues daus un plan profond par rapport à la situation de la temporale superficielle, tandis que dans un plan intermédiaire on voit la temporale profonde qui, se détachant de la maxillaire interne, suit une direction ascen- dante, croise le rameau antérieur de la méningée, puis se coude à angle droit pour se porter horizontalement en arrière.

Nous renvoyons à la légende pour les autres branches. Nous n'avons signalé que les principales, car étant donné Vab- sence de repère décelable par la radiographie, il est parfois dif- ficile, dans une région aussi vasculaire que la tête, de donner a chaque rameau le nom qui lui convient.

La vertébrale ne mérite pas de description particulière; on voit son trajet sinueux avant de pénétrer dans le crane et, dans cette région, l'artère occipitale pourrait, aux veux d'un obser- “ateur Inattentif, paraitre une branche de li vertébrale. À lexa-

men du cliché, la confusion n'est pas possible. PLANCHE ITI

Pour obtenir la planche III, nous avons injecté par l’aorte

‘abdominale la cavité abdominale et les membres inférieurs d’un foetus sectionné en deux.

La masse intestinale a été érignée en haut ; pour mettre en valeur la circulation intestinale, il faut étaler les intestins d’une facon convenable, ainsi que nous Favons fait dans une autre circonstance, Mais nous voulions surtout tel avoir une vue d'ensemble de la circulation aortique. Les jambes ont été pla- cées de facon à avoir d'un côté une vue antérieure de l'article et de Pautre une vue latérale. L'épreuve droite ayant été colorée en rouge et la gauche en vert, il faut, pour la voir correctement, retourner le lorgnon et mettre le vert devant l'œil droit, sinon on aurait une vue postérieure du sujet, dans laquelle l'estomac serait à droite et le fore recouvert de la masse intestinale à gauche.

Indépendamment de la circulation intestinale, on aperçoit les reins très nettement injeetés. Les artères ombilicales masquent le trone d’origine des iliagues internes, mais le reste de la figure est d'une telle netteté que toute description est superflue; i suffit de regarder et au besoin de se reporter à la légende pour se remémorer en un instant toute la eireulation des membres inférieurs.

Conclusions

La radiographie des pieces injectées avec we substance opa- aue aux rayons X est une méthode de premier ordre pour l’étude du système vaseulaire, Elle donne des résultats rapides et per- met la reproduction de documents graphiques de la plus haute importance.

Toutefois la radiographie plane doit cédez Je pas à la radio- graphie stéréoscopique qui donne dans ce genre d'étude des ré- sultats infiniment supérieurs.

L'examen des couples stéréoscopiques est aussi démonstratif que Pétude de pièces par corrosion, curiosités de musée, dont on sait la difficulté de réalisation contrastant singulièrement avec la facilité de préparation des pièces injectées au vermillon, sou- mises ensuite à la radiographie.

La méthode des anaglyphes nous paraît digne d'être adoptée

99

pour l'illustration des publications médicales (1), les planches stéréoscopiques étant beaucoup plus démonstratives que les figures planes. Un simple lorgnon bicolore d'un prix infime permet à tout lecteur de voir en relief l'image qu'il a sous les veux. En attendant que le procédé des réseaux, passé dans la pratique, supprime l'emploi de tout instrument, les anaglyphes semblent

tenir le record de la simplicité.

Explication des planches PLANCHE | Vue palmaire de la main gauche

1. Radiale. —- 2. Dorsale du carpe. 3. Radio-palinaire. 4. Collatérale externe du pouce, -- 5. Collatérale interne du pouce. —- 6. Anastomose entre Parcade superficielle et la colla- térale externe de Vindex, -- 7. Arcade superficielle, 8. Ra- meau palmaire de la troisième interosseuse. -- 9. Deuxième interosseuse palmaire. 10. Collatérale externe de l'index. 11. Collaterale interne de l'index. - 12. Coflatérale externe du médius. - 13. Rameau dorsal de la troisième interossuse, 14. Cinquième interosseuse palmaire. - 15. Cubito-palmaire. - 16. Cubitale. - - 17. Deuxième digitale. IS. Collatérale externe du petit doigt. - 19. Collatérale interne de l'annulaire. 20. Troisième digitale. 21. Collatérale externe de l'annu-

laire. -- 22. Collatérale interne du médius.

(1) Lors de la communication de cette note a la Société Belge de Radiologie, Bauer fit remarquer que Levy Dorn avait montré au dernier Congres de la Société Allemande de Radiologie toute une série d'ana- glvphes radiologiques. Cet auteur publia dans Berlin. Klin. Wochensch., 1909, XLVI, p. 1459, un article intitulé « Projection von stereoskopis- chen Rôntgenbildern ». Notre but a été surtout d’insister sur les ser- vices que pourrait rendre la méthode des anaglyphes pour illustrer les publications médicales. C'est la première tentative que nous croyons faite dans cet ordre d'idées.

39 PLaxcHE II Lue latérale de la téte

(La tète a été sectionnée par le milieu et le cerveau enlevé)

1. Carotide primitive. 2. Carotide externe. 3. Carotide interne. 4. Vertébrale, 5. Thyroidienne supérieure. -— 6. Faciale. -- 7. Linguale. - - 8. Sous-mentale. —- 9. Pharyn- gienne inférieure, —- 10. Occipitale. -— 11. Temporale superfi- cielle (rameau frontal). - - 12. Maxillaire interne. 13. Tronc d'origine de la méningée moyenne, —- 14. Dentaire inférieure, - - 15. Palatine supérieure. -- 16. Sous-orbitaire. 17. Tempo-

rale profonde.

PLANCHE IIT Fetus (vue antérieure) (La regarder en mettant l'écran rouge à gauche)

1. Aorte abdominale —- 2-2", Intercostales. -— 3. Mésentéri- que. - - 4-4’. Rénales -- 5. Spermatique. -- 6-6’. Tliaques. - - 3-17. Ombilicales. -- 8. Fessiére. - - 9-9 Sous-cutanées abdomi- nales, - 10. Isehiatique. -— 11-11”. Fémorales. 12-12’. Hémor- rhoïdales. - 13. Honteuse externe supérieure, -— 14. Honteuse externe inférieure. ~- 15-15'°. Fémorales profondes. -- 16-16’. Arteres de quadriceps. --- 17-17’. Grandes anastomotiques. -- 18-18. Poplitées. --- 19-19’. Articulaires supérieures. - - 20-20”, Articulaires inférieu,es. 21. Jumelles, --- 22-22’. Tibiales an- térieures, -— 23-23. Péronieres. -- 24-24’. Tibiales postérieu- res. 29-25’. Pédieuses. 26-26". Plantaires externes. ---

27. Plantaire interne.

LES FILTRES EN RADIOTHERAPIE

par le D' J. BELOT

Chef de service d'Electrologie et de Radiologie a l'Hôpital Saint-Louis

L'effet physiologique d'un rayonnement bien défini dépend avant tout de la fraction absorbée par les éléments cellulaires considérés. Selon leur nature, les radiations voient leur action se limiter aux plans les plus superficiels ou s'étendre en profon- deur. De tous les rayonnements utilisés en thérapeutique, les rayons émis par l’ampoule de Röntgen et par les corps radio- actifs, possèdent, au plus haut degré, la propriété de traver- ser les tissus. Au cours de ce trajet, Us abandonnent une frac- tion de leur énergie; de ce dernier phénomène dépend l'effet thérapeutique. Aussi l’action des rayons X et des radiations simi- laires n'est pas limitée aux plans les plus superficiels, mais s'étend aux couches sous-jacentes. Dans certaïns cas, des élé- ments profondément situés out été modifiés ou détruits grace à leur exquise sensibilité.

Cependant, si l’on considère une lésion, soumise à cette théra- peutique, le résultat dépend avant tout de la situation qu’elle occupe. Moins elle sera profonde, moins elle mesurera d'épais- seur, plus rapide sera la régression, plus grandes seront les chances de complète guérison.

Pour s’en convaincre, il suffit d'examiner une coupe d’épithe- lioma cutané soumis aux rayons de Röntgen. On constate que la dégénérescence des éléments épithéliomateux va en s’atté- nuant très rapidement de la surface cutanée vers les plans pro- fonds : souvent même, ces derniers ne présentent aucune modi- fication apparente.

= BO

La loi suivant laquelle se iait l'absorption et la trausmission

des rayons X par la matière, explique ces faits, Etude physique de la filtration

Il faut se rappeler le caractère essentiellement sélectif des phénomènes d'absorption et de transmission.

Si Von prend un corps bien défini et d'épaisseur connue, la fraction du rayonnement transmise par lui dépend de la compo- sition du faisceau incident, c'est-à-dire de son degré radiochro- mométrique, et de l'épaisseur traversée.

Pour un faisceau hétérogène donné, la fraction transmise re- présente une fonction complexe. Si l’on rapporte cette fraction à l'unité d'épaisseur, elle n'est pas constante pour chacune des unités traversées.

Elle augmente d'abord rapidement de chacune d'elles à la suivante: puis augmentation est de plus en plus lente pour tendre vers une valeur constante qui, si l'épaisseur est suffi- sante, se réalise pour les dernières unités.

En effet, la première unité traversée modifie le faisceau hété- rogène qui arrive à sa surface. Les rayons les moins pénétrants, les plus mous, sont arrêtés. Le faisceau s'est partiellement épuré; sa pénétration a augmenté. Par suite, en traversant la seconde unité, l'absorption sera nécessairement moins élevée.

Il en sera de même pour chaque unité, jusqu’au moment le faisceau sera à peu pres monochromatique, c'est-à-dire sensible- ment réduit à une seule espèce de rayons. À partir de ce mo- ment, le coefficient de transmission prend une valeur constante. Si Von fait la courbe des quantités transmises dans ces condi- tions, cette courbe est une logarithmique ou s'en rapproche de tres pres. La pénétration du faisceau considéré atteint son maximum. |

Deux phénomènes d'ordre physique régissent l'absorption en radiothérapie :

Supposons que le rayonnement soit monochromatique. Le coef-

ficient d'absorption par un tissu considéré restera bien le même

33

pour chacune des unités d'épaisseur; mais comme le faisceau va en s'affaiblissant d'une unité à l'autre, la quantité retenue par chacune d'elles va en décroissant rapidement. Ainsi se pro- pagent toutes les radiations.

L'hétérogénéité du faisceau rend le problème plus complexe et le résultat plus imparfait. En effet, en traversant les premiè- res unités d'épaisseur, le rayonnement s'épure en leur abandon- nant une grande partie de son énergie : l'absorption est maxi- mum pour la premiere unité, décroit rapidement et n'atteint une valeur sensiblement coustante que pour les derniers élé- ments.

Ainsi s'expliquent les fréquents insuccès de la radiothérapie appliquée aux tumeurs profondes et la diminution rapidement progressive des phénomènes réactiounels, de la superficie vers la profondeur.

Ou a cherché à améliorer le résultat. de diverses façons. Le choix d'un rayonnement pénétrant, les irradiations multipolai- res, la compression et les traines métalliques sont autant de pro- cédés intéressants et utiles. Il est un artifice qui domine tous les autres sans en supprimer un seul, c'est la filtration.

Cette méthode consiste à interposer sur le trajet du faisceau utilisé différents corps, auxquels on a donné le nom générique de filtres.

Leur rôle est d'éliminer la plus grande partie des rayons les moius pénétrants, d’épurer le faisceau : on recueille ainsi de l'autre côté, un rayonnement se composant de la partie la plus élevée entrant dans la composition du rayonnement incident et aussi de la faible proportion des autres rayons qui a traversé le filtre.

Conme l'a très bien dit mon collègue et ami Guilleminot, les filtres à rayons X sont comparables à des flacons laveurs impar- faits, qui, dans un mélange gazeux, ne retiendraient qu’incom- plétement les impuretés, et cela non sans absorber en même temps une partie des gaz utiles. Selon les variations de compo- sition de ces gaz et suivant la qualité du liquide laveur, on re- cueille un mélange plus ou moins épuré, avee plus ou moins

de perte.

34 Choix du filtre

On sait que l'absorption sélective effectuée par la matière est variable d'un corps à un autre. Elle prend, par analogie avec la lumière, le nom de radiochroisme. Il existe des corps qui, pour un faisceau incident de qualité définie, effectuent au maxi- mum cette absorption sélectice, c’est-à-dire laissent passer avec une absorption minimum, les rayons les plus pénétrants et re- tiennent au passage les moins pénétrants; ces corps ont un radio- chroisme maximum : l'aluminium appartient à cette catégorie.

D’autres, au contraire, possèdent un radiochroisme minimum : ‘ls présentent une transparence anormale pour les rayons mous; tels sont l'argent et les corps de poids atomique voisin. On dit qu'ils sont aradiochroiques ou sensiblement aradiochroiques.

On a utilisé comme filtres les corps les plus divers, pris sous des épaisseurs variables.

Les considérations précédentes permettent de déterminer a priori la valeur filtrante d'un corps simple : les corps les plus radiochroiques seront les meilleurs. La valeur du poids atomi- que indiquera la place dans l’échelle de radiochroisme.

Pour un filtre quelconque, on peut déterminer expérimenta- lement :

a) La qualité du faisceau incident et celle du faisceau émer- gent;

b) La fraction transmise par rapport 4 la valeur totale du rayonnement émis par l’ampoule.

En opérant sur diverses épaisseurs d'un même corps, on ob- tiendra une série de fractions qui permettront de construire des courbes d'absorption et de transmission: ces deux valeurs sont complémentaires l’une de l’autre.

Mon collègue et ami le D" Guilleminot a, pour ces recher- ches, utilisé sa méthode fiuorométrique. Il a publié toute une série de courbes du plus haut intérêt. Elles ont permis d’élu- cider quelques-unes des questions soulevées par l’important pro- blème de la filtration.

En même temps, Jai étudié le pouvoir filtrant de différents

E ae

corps, leur absorption sélective et les variations d'absorption d'un corps donné pour un rayonnement filtré et non filtré. J'ai eu recours à une méthode radiographique dont le principe a eté donné par M. Benoist (1).

a Soit une plaque photographique enveloppée de papier noir et placée en partie sous le corps étudié; elle reçoit du ravonne- ment total qui tombe sur ce corps, en un certain temps, une frac- tion qu'il s’agit d'évaluer. |

» Pour cela, faisons tomber directement, sur une autre partie de la même plaque, des fractions connues, telles que 110, 2/10, 3/10, 4/10 jusqu'à 10 10 du méme rayonnement total. Il suffira, dès lors, de comparer, apres développement, la teinte obtenue sous le corps, aux diverses teintes correspondant à ces fractions connues, On saura immédiatement que la fraction transmise par le corps est égale, par exemple, à 410, ou comprise entre 9/10 et 6/10. »

Pour que les résultats soient exacts, il suffit que le fonction- nement de ampoule radiogéne soit uniforme, pendant tout le cours de l'expérience. Un petit dispositif accessoire permet de voir, sur la plaque elle-même, si les conditions expérimentales ont été réalisées.

On peut ainsi évaluer en dixièmes et même en centivmes, la fraction du rayonnement transmise. Les variations radiochro- mométriques sont indiquées par deux radiochromomètres, pla- cés l’un directement sous la plaque, l'autre sous le corps étudié.

Un chassis facile à réaliser rend ces mesures d'une grande simplicité : la difficulté réside dans l'appréciation et la compa- raison des teintes.

Les résultats obtenus par M. Guilleminot et par moi, à l'aide de procédés tres différents, sont sensiblement concordants.

Il existe évidemment un écart entre nos chiffres. On peut l'at- tribuer à ce fait que nous avons eu recours à des phénomènes différents : la fluorescence et la réduction photographique. Il

(1) L. Benorst. Méthode et dispositif pour l'étude pratique des absorptions en radiothérapie (Arch. Electi. méd., 10 avril 1906).

2b

est, du reste, possible de passer de l'un à l'autre; nos courbes marchent parallèlement,

Je passerai en revue Jes divers corps préconisés comme filtres, en indiquant leur pouvoir filtrant et leur coefficient d'absorp- tion, Je m'efforcerai de ne citer que peu de chiffres, afin de ne

pas compliquer ce travail.

Curr. - - Sur les indications de Kienbock (de Vienne), on a utilisé comme filtre le curr sous des épaisseurs variées. On disait que ce corps, de même nature que la peau, absorbait les rayons nocifs pour le tégument : l'explication était simpliste. Je criti- quai des le début l'emploi de ce filtre; il eut néanmoins quel- ques partisans.

Un échantillon de cuir de 5 millimètres d'épaisseur m’a donné les résultats suivants pour un faisceau incident de degré radio-

chromométrique 7 :

Ravonnement incident Ravonnement émergent Qualité = N. 7 Qualité--N. 7.9 Quantité = 100 Quantité = 62

Quantité absorbée : 38 p. ce.

Ce simple tableau montre que le pouvoir filtrant de ce corps est presque nul et son coefficient d'absorption élevé. Il ne doit

pas être utilisé comme filtre.

ARGENT. Quelques auteurs, et en particulier MM. Fleig et Frenkel, ont préconisé l'argent. A priori, ce choix ne paraissait pas heureux, car ce corps est précisément un des plus aradio- chroïques.

Les recherches de M. Guilleminot et les miennes ont montré que l'absorption globale était rapide et la filtration presque nulle.

Ainsi, un rayonnement de degré T marque encore T après avoir traversé une lame d'argent de 6/10 de millimètre d’épais- seur.

COURBE I

a

Sherk

CONTE

Re Re on

a À

—— Of Ve ey Pe

Courbe d'absorption par Argent

= 98

Je reproduis ici une des courbes (v. courbe I) que j'ai obte- nues, En abcisses sont les épaisseurs d'argent mterposées et en ordonnées l'absorption pour eent. L'allure de la courbe montre la rapidité de lPabsorption.

Pour la facilité de la lecture, pai relevé dans un tableau

quelques-uns des chiffres obtenus

x

Epaisseur * Transmission Absorption

millimètres p. 100 p. 100 Degré OF SEEN IOO ee ees Das T OCL serae ME is Ion. » DJ E IE ienser o EEE » OG". ses Dk: Te SR Li O59. Pere AU ee SO. sas » De sis. | nimesi SSe ae » LS pymes T auses eo ae » SA aiea 7) TEE OT ans >

L’argent ne filtre done pas : il absorbe rapidement et en pure

perte le rayonnement incident.

OuaTe, Hrorrr. -- Je ne citerai que pour mémoire l’emploi de la feuille de ouate. Ce filtre eut les faveurs de quelques spé- cialistes. Son succès fut heureusement de courte durée, malgré l’article retentissant d’après lequel il aurait empêché toute ra- diodermite, Comme la feuille de carton, la feuille d’ouate peut arrêter quelques rayons très peu pénétrants, rayons pariétaux ou rayons focaux d’ampoules très molles : son pouvoir filtrant est nul.

L’étoffe rouge, bleue, noire n’a pas plus de valeur; Pigno- rance des propriétés physiques des rayons X dut présider au

choix des couleurs.

VERRE. Le verre est un filtre meilleur. Kienb6ek conseilla

la lame de cliché photographique.

39

J'ai mesuré le pouvoir filtrant d’une lame de verre mesurant

0.00143 d'épaisseur; je citerai quelques-uns des chiffres :

Qualité des rayons Epaisseur Qualité du faisceau incidents du verre émergent NO? =: 0.00143 ooo... 9 (faible)

NO O29: jus 0.00143 ......... N°75

La transmission du rayonnement s'effectue ainsi pour un fais- ceau 7 :

Epaisseur de verre Transmission Absorption millimètres p. 100 p. 100 DD re 65 ..…. fers at 35 Dh a eee ree AG Listes hasccnee 52 MAD 66a pe Goeiaecideed AQ: manni 60 RS ces DNS man 70 SR T M rA ie rase 80

Le verre est un bon filtre. T] élève la pénétration du rayonne- ment émergent, sans opérer sur la totalité du faisceau une ab- sorption globale trop élevée : son absorption est sélective.

Les verres sont des silicates doubles; quelques-uns sont des silicates doubles d’alumine et de fer. Le silicium, dans les courbes de radiochroïsme établies par Benosit, se trouve très voisin de l’aluminium. Ainsi peut s’expliquer le pouvoir filtrant du verre. On peut lui reprocher, avec raison, sa composition dif- férente d’un échantillon à l’autre: en même temps varient et le pouvoir filtrant et le coefficient d'absorption. M. Guilleminot a présenté, l’an dernier, un excellent filtre de verre comparable à l’aluminium. Il provenait d’une grosse masse de verre capable d’être découpée en une multitude de lames filtrantes ; il avait sur l’aluminium l’avantage de ne pas être conducteur. Sa fragi- lité, son prix, en épaisseurs diverses calibrées, et le fait pour le praticien d’être tributaire d’un seul fabricant, ont retardé son

adoption.

40

ALUMINIUM. -— M. Guilleminot et moi avons montré l’excel- lence de l'aluminium. Ce corps est un filtre parfait; c'est à lui que je donne la préférence.

Pour justifier ce choix, il me parait utile de résumer ici quel- ques-unes des expériences que j'ai faites.

J'ai établi expérimentalement la courbe de transmission de lames (aluminium d'épaisseurs croissantes, pour un faisceau incident marquant 7 au radiochromometre; en même temps, J'ai mesuré les variations de composition du faisceau, ou, si l’on aime mieux, l'augmentation de son degré radiochromométrique. Le

tableau ci-dessous résume les résultats obtenus :

Alumin., épaisseurs Transmission Degres radio-

millimétres p. 1:0 chromometriques (| Un i | De as esse DS deb | » (Ne ec A ue ATE Taas Pa WML. nest S à 8.9 LPS Se à T E » Dome Un de RS e ER aS « A A ee re » 3 Dittman ieee Sy onea A » O20) Homer TO Nesle D E EE Ph ee » He sans FA. sis sat » EO e E eee 10à 11

TO re aus TES ice »

Il montre que l'aluminium, tout en possédant un coefficient de transmission élevé, épure le faisceau : il élève la pénétration globale avec une absorption minimum.

Plus probante est l'expérience suivante (v. courbe IT) :

J'ai déterminé, pour un rayonnement racident bien défini et constamment uniforme, la fraction absorbée par des épaisseurs d'eau progressivement croissantes de 1 centimètres à 8 centi-

mètres. Puis j'ai fait les mêmes mesures, sans rien changer aux

ar

CourBE

A EN ME eee D EE DO ON D D UE ON A FER DE ES 2 NE A D D PA EE D DEP A EN OO 2 ON A EE ESS D EE D ao ae ee ER —— name ee CEE EEE a

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Transmissions comparées par des épaisseurs d'eau d’un faisceau incident N°7 B. filtré et non filtré,

æm transmission par l'eau sans filtration DÉS DE des » s » avec filtre Aluminium 3/10

42

conditions expérimentales, mais en filtrant le rayonnement pré- cédent à l’aide de quelques-uns des échantillons d’aluminium dont le pouvoir de transmission avait été précédemment étudié. J'ai pu ainsi tracer des courbes qui montrent le mode suivant lequel la filtration modifie l’absorption et la transmission, pour un ravonnement initial de degré 7.

J'ai adopté l’eau de Paris (Vanne), dont la densité est voisine de celle des tissus : l’erreur apportée au résultat par la diffé- rence de densité est faible. Du reste, je ne donne ces chiffres que comme indication, sans vouloir leur attribuer une exactitude mathématique.

Des courbes ci dessus on peut extraire le tableau suivant :

Rayonnement 7. Fractions transmises p. 100 o ER

Epaiss. d'eau Sans Eau av. filtre Eau av. filtre Eau av. filtre traversces (cm.) filtre Alumin. 3.10 Alumin. | mm. Alumin. 5 mm. E aes A0 ue. GD. E E A E TS 83 RER 80 ........ CE nss ID- orsaki 70 Dia cas. 20. AO 40 ae. 55 e ee TA eu | rer BO daemon 45 NN E AO: a À ET RER du. 30 Bees. Ds 10 ee. 15 26 Ti Ds, G ire | Pre 23 o Die ss PE ee 20

Les fractions absorbées sont complémentaires des nombres ci-dessus.

Les déductions que l’on peut tirer de ces chiffres sont intéres- santes.

On voit que dans le cas d’un rayonnement 7, 8 centimètres d’eau ou de tissus (si l’on veut passer de l’un à l’autre) ne transmettent plus que 5 p. c. du rayonnement initial, tandis que cette quantité s'élève à T p. e. avec un filtre d'aluminium de 3/10, à 11 p. ec. avec 1 millimètre, et à 20 p. c. avec 5 milli-

mètres. Les écarts entre les fractions absorbées par le premier

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centimètre sont très grands. Saus filtre, le premier centimètre absorbe 51 p. c. du rayonnement initial (7); cette fraction s'abaisse à 39 p. c. avec un filtre d'aluminium de 3 10 de milli- metre, à 29 p. e. avec un filtre de 1 nnllimètre d'épaisseur et à 17 p. e. avec un filtre de 5 millimetres.

Mon collègue et ami le D' Guilleminot a bien voulu me com- muniquer les courbes qu'il a obtenues à la suite de ses intéres- santes mesures sur la transmission des rayons X. Ses expériences s'ajoutent aux miernes pour montrer l'excellence et la nécessité de la filtration. Aussi ai-je cru utile de résumer en un tableau quelques-uns des résultats qu'il a obtenus.

Ces chiffres montrent le mode selon lequel se transmet un faisceau T Benoist, à travers diverses épaisseurs d'aluminium, selon que ce même faisceau est filtré ou non filtré.

Les chiffres sont un peu différents de ceux que j'ai obtenus : comme Je le disais précédemment, cet écurt provient des métho- des utilisées et aussi de l'extrême difficulté de ces mesures.

Quoi qu'il en soit, Je crois avoir suffisamment établi le rôle des filtres et leur nécessité,

Ces diverses recherches nous montrent que plus est grande l'épaisseur du filtre, plus est réduit l'écart entre la quantité ab- sorbée par les couches superficielles et celle arrêtée par les plans plus profondément situés.

Avec le filtre de 10 millimètres (aluminium), on arriverait à des résultats plus parfaits, puisque le rayonnement émergent se comporte sensiblement conrme un monochromatique, ainsi que la démontié M. Guilleminot. Ce serait done le filtre idéal pour lésions profondément situées; mais il réduit une quantité q de rayonnement 7 émis par une ampoule au 7 100 environ de

sa valeur primitive. Mesures et filtrations

Si le filtre possède le grand avantage d’épurer le faisceau qui le traverse, il présente l'inconvénient de réduire considérable-

ment la quantité de rayons X qui arrive sur le tégument. Ainsi,

D

une lame (aluminium pur de 1 millimètre d'épaisseur inter- posée sur le trajet d’un rayonnement 6 à 7 B. réduit à la moitié environ de sa valeur quantitative le faisceau incident. La filtration ne s'opère qu'aux dépeus de la quantité globale.

Il est de la plus haute importance de connaître ces variations si l’on veut atteindre et ne pas dépasser la dose thérapeutique.

Le radiochromomètre placé entre le filtre et le tégument nous renseignera sur la qualité du faisceau émergent. La mesure du facteur quantité présente de plus grandes difficultés.

L'idée qui vient à l'esprit est d'effectuer la mesure apres le filtre. Cette solution est possible si l'on utilise un réactif repo- saut sur le tégument lui-méme. Avec la pastille de Sabouraud- Noiré, le problème est plus compliqué. Chacun suit, en effet, que ce réactif doit être placé à mi-chemin eutre le foyer d'émission des radiations et la surface vutanée. Ou peut le recouvrir d'un petit filtre (aluminium) de même épaisseur que celui qui a été choisi. Le changement de coloration sous le filtre indiquerait la quantité arrivant sur le tégument. Cette pratique présente quel- ques inconvénients. [l est difficile de mettre en place et de maintenir sur la pastille le petit filtre. Sa faible surface, néces- saire pour s'adapter aux porte-pastilles des localisateurs, en rend les manipulations délicates. Mais il est un inconvenient plus sérieux sur lequel je désire appeler l'attention. Le virage du platino-cyanure s'effectue, dans les conditions habituelles, sous l'influence du rayonnement global émis par l'ampoule consi- dérée. Rien ne prouve que le fait d’interposer une lame d'alu- minium ne modifie pas les conditions du phénomène.

Quelques expériences m'ont montré que, dans certaines cir- constances, il existait un écart important entre la quantité trans- mise par le filtre et celle indiquée par la pastille. En particulier, le contact entre le filtre et le réactif peut troubler la mesure (rayons secondaires et chaleur). |

Pour ces diverses raisons, jai donné la préférence à une autre façon de procéder.

J’ai déterminé pour des faisceaux de rayons X de qualité connue, le coefficient de transmission des filtres d'aluminium usuels. Un des tableaux précédents donne ces chiffres pour un

44

_

rayonnement incident 7. M. Guilleminot a publié toute une série de courbes indiquant ces valeurs pour des faisceaux de di- verses qualités.

A l'aide de ces coefticients, on peut calculer facilement la du- rée de Virradiation. IL suffit d'opérer avee un matériel régulier et stable et de mesurer préalablement, sans filtration, le temps nécessaire pour obtenir la dose choisie. On note les constantes, Chaque opéra- teur les détermine pour son installation.

L’équation suivante, que j'ai établie, rend ce calcul très simple.

Désignons par t le temps nécessaire pour obtenir une unité IT sans filtre avee un matériel donné; par y le coefficient de trans- mission pour cent d'un filtre d'aluminium d'épaisseur connue,

et par Tr le temps quenous cherchons, nous aurons

t x 100 y

Tx

l

Appliquons cette formule à un filtre transmettant 50 p. c. d'un faisceau 7, utilisé avec un appareillage donnant à 15 centimètres une unité IL en deux minutes (rayons 7). La

durée de la pose, pour une unité H, sera donnée par

Te 2 x10

50

4?

Dans ce cas particulier, le temps de pose est. doublé,

A l’aide de cette formule, on peut construire des tables indi- quant la variation de la durée des irradiations, en fonction de l'épaisseur des filtres utilisés. J'ai adopté ce procédé à l'hôpital Saint-Louis; il évite toute erreur de caleul pour le personnel hospitalier.

Ces tables n’ont évidemment de valeur que pour une installa-

tion fonctionnant avec les mêmes constantes. Pratique de la filtration

Puisque la filtration élève la pénétration du faisceau de

rayons X émis par l’ampoule, il y aura intérêt, chaque fois que

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l’on interposera un filtre, à utiliser un tube dur. Plus sera péné- trant le rayonnement incident, meilleurs seront les résultats de la filtration. En pratique, il n'est guère possible, avec les am- poules actuelles, de dépasser les ‘n° 7 ou 8 du cadiochromometre, Si l'on dépasse ce chiftre, l'ampoule oscille, s'éteint et se ral- lume; le fonctionnement est irrégulier. M. Guilleminot et moi avons constaté qu'un tube Chabaud, à osmo-régulateur, fone- tionne dars les meilleures conditions de rendement et de régu- larité quand il émet des rayons 7 à 8 B. Presque toutes les am- poules utilisées en radiothérapie se comportent de la mème façon.

EMPLOI DES FILTRES. -— J'aborderai maintenant une question d'intérêt. pratique : quand et comment faut-il utiliser les filtres ?

Le role de la filtration me permettra de répondre à la pre- mière partie du problème.

Le filtre a pour but de réduire au minimum la différence en- tre les fractions absorbées par les différentes couches des tissus, si on les suppose divisés en une infinité de plans parallèles. Au- trement dit, cet artifice diminue l'écart entre la quantité absor- bée par la peau et les plans sous-jacents.

Il s'ensuit que la filtration est nécessaire chaque fois que l'ir- radiation ‘doit atteindre une lésion profonde en passant au tra- vers d’une peau saine. Elle est particulièrement indiquée dans la leucémie, les néoplsames profonds, les fibromes, les tumeurs cérébrales, les adénopathies trachéo-bronchiques, les lésions os- seuses, etc., ete. Son emploi est justifié pour toutes les lésions sous-cutanées : kéloïdes, épithélioma non ulcéré, affections des glandes séhacées et sudoripares, en un mot lorsqu'il est néces- saire de respecter l’intégrité d'un tégument sain en apparence.

Dans le traitement de la plupart des dermatoses, la filtration est inutile; il est avantageux de n'y point avoir recours. Ainsi, jirradie directement le mycosis fongoide, les acnés, pelades, tri- chophyties, eczémas, séborrhéides, verrnes planes et cornées. Dans quelques cas d’acné, il peut être avantageux de commen- cer le traitement avec un rayonnement non filtré et de le con-

tinuer avec un faisceau légèrement épuré.

Je procède de la même façon lorsque les irradiations doivent étre répétées pendant longtemps. On évite arnsi, ou du moins on atténue les réactions cutances, telles que la pigmentation et les télangiectasies. Un exemple fera mieux comprendre ma fa- con de procéder, J’épilerai un cuir chevelu trichophytique sans interposer un filtre. Je ferai de méme s'il s'agit d'une hyper- trichose, pour l'épilation primitive, mais j utiliserai un filtre dans la suite,

L’épuisseur du filtre varie avec les lésions.

Comme je l'ai dit précédemment, le filtre idéal serait celui de 10 millimètres (aluminium). Le faisceau émergent se com- porterait à peu pres comme un monochromatique. Malheureu- sement, il ne laisse passer que 7/100 d'un faisceau incident 7.

La durée du temps de pose serait démesurément exagérée et ne pourrait s'adapter aux exigences de la pratique.

Le filtre de 5 millimètres donne un faisceau suffisamment épuré. I] pourra être avantageusement utilisé dans la pratique courante, chaque fois que le traitement s'adressera à des lésions profondes. Il transmet de 15 à 20 p. ¢. d'un rayonnement 7.

La durée de Virradiation sera notablement prolongée. Ainsi, avec mon installation, il faut près d'une heure pour obtenir sur le tégument une dose de cing unités H. Ce temps s'élève rapi- dement si l'on éloigne la source radiogène pour atténuer encore l'écart entre la dose absorbée par le tégument et les plans pro- fonds. L'emploi d’ampoules dites intensives permet de réduire la durée des séances; il est nécessaire, toutefois, qu’elles soient réellement réglables, afin qu'elles puissent être maintenues au même régime durant l'application.

J'emploie un filtre de 1 millimètre pour les lésions sous-cu- tanées et pour les adénopathies fistulisées de la région cervicale.

Les filtres de 4/10 à 5/10 de millimetre d'épaisseur sont réser- ves aux affections du derme et de ses annexes lorsqu'il y a in-. térêt à éviter toute réaction superficielle, J'ai recours à eux pour le traitement de l'hypertrichose, de l'acné (deuxième période), de l'hyperhidrose, ete., ete.

Enfin, je conseillerai d‘interposer soit une feuille de carton,

49 .—

soit une lame d'aluminium de 1/10 de millimètre, sur le trajet du rayonnement, lorsque celui-ci doit porter sur le visage, le cou, la face dorsale des mains. Cette pratique sera particulière- ment réservée au traitement des affections n’intéressant pas la totalité de la surface cutanée; à cette catégorie appartiennent les verrues planes juvéniles. Souvent, on évitera ainsi la pré- réaction. Ce filtre arrête les rayons très mous émis par le verre de l'ampoule; il est possible qu’ils soient la cause de cet éry- thème fugace souvent observé.

I] ne faut pas oublier, du reste, que le verre de l'ampoule joue le rôle d'un filtre; à ce titre, une ampoule à paroi épaisse

serait préférable,

PosrrIoN DU FILTRE. -- doit-on placer le filtre ? Quelques auteurs l'ont déposé au contact immédiat des téguments. Je trouve cette pratique mauvaise.

M. Sagnac a montré que chaque élément de matiere placé sur le trajet des rayons X émet en tous sens, des rayons dits secon- daires qui excitent à leur tour des rayons tertiaires, et ainsi de suite.

Si la matière frappée par le rayonnement renferme certains éléments à poids atomique suffisamment élevé, tels que le pla- tine, le plomb, le nickel, le fer, le zinc ou le cuivre, les rayons secondaires émis sont bien plus absorbables que les rayons X gé- nérateurs. I] en est, parmi eux, qui sont absorbés en grande partie par une couche d'air de 1 millimètre. Point n'est besoin, du reste, que les éléments chimiques précédemmnet énumerés et ceux qui en sont voisins, soient à l’état de pureté : il suffit qu'ils soient mélangés ou combinés à d'autres éléments.

L'activité secondaire de l'aluminium dépend, à un haut de- gré, des traces de métaux très actifs qu'il renferme ordinaire- ment : l'aluminium pur est tres rare.

Dans ces conditions, il est préférable d’éloigner du derme le corps filtrant; on évite ainsi l'effet des rayons secondaires : les plus nocifs sont absorbés par l’air ow par une feuille de carton dont on peut doubler le filtre.

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En pratique, la lame d'aluminium occupe l'ouverture ména- gée dans mon localisateur pour la sortie du faisceau utilisée. Un dispositif spécial a été prévu pour cet usage. Les appareils de Drault comportent un système analogue.

Avec mon localisateur, je n'ai pas constaté que la lame fil- trante ait quelque influence sur le fonctionnement du tube.

Ceux qui préférent utiliser un tube nu fixeront le filtre a l'aide d'une pince montée sur le porte-tube. I] devra être placé sur le trajet du faisceau, à quelques centimètres de la paroi de l'ampoule.

Résultats de la filtration

La pratique s'accorde avee la théorie pour justifier l'emploi des filtres en radiothérapie.

Quelques auteurs ont prétendu qu`il existait des filtres der- rière lesquels on pouvait se mettre à l'abri de toute radioder- mite. Cette opinion est fausse et on ne saurait trop la combattre. En soutenant cette hypothèse, on fait preuve d'une complète -ignorance de la physique des radiations.

Le but de la filtration est de diminuer l'écart inévitable en- tre la dose superficielle et la dose profonde. Quoi que l’on fasse, quelque artifice que lon utilise, le derme cutané et muqueux absorbera plus que les plans sous-jacents. C’est une loi phy- sique contre laquelle nous ne pouvons rien. En supposant même que le rayonnement très filtré se comporte comme un monochro- matique, la superficie absorbera plus que la profondeur; lab- sorption va en déeroissant suivant une exponentielle à fonction simple ou complexe.

On sait que la réaction des tissus est fonction, pour un élé- ment considéré, de la fraction de rayonnement qu’il a absorbée. Des lors, on comprendra que si par des irradiations prolongées ou répétées on arrive à faire absorber a tels éléments cellulaires la dose de radiations qui en détermine la réaction, celle-ci se produira, que le rayonnement ait été filtré ou n’ait subi au-

cune épuration. Mais il est bien évident que pour une même

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dose absorbée en profondeur les éléments cutanés interposés se- ront moins influencés si on utilise un filtre convenable. La réac- tion sera moins apparente. Si l’on interprète mal le phénomene, on dira : le filtre empêche la radiodermite. En- réalité, il di- munue l'écart entre la quantité absorbée par la peau et celle qu’arrétent les plans profonds.

Mais, dira-t-on, pour une même dose l'expérience montre des résultats différents. L’érythéme apparaît rouge et violent si le rayonnement n'a pas été filtré; on constate à peine un peu de pigmentation si l’on a eu la précaution d’interposer un filtre.

Admettons que dans les deux expériences la quantité reçue par le tégument soit la méme : on obtiendra ce résultat en pro- longeant convenablement le temps de pose dans le cas de filtra- tion. erreur se glisse, c'est quand on parle de dose absor- bée par la peau. Les instruments de mesure nous indiquent ce qui arrive sur le tégument et ne nous renseignent qu’imparfai- tement sur ce que celui-ci absorbera. Il est bien évident que pour une même dose arrivant sur elle, la peau absorbera plus, si le faisceau n’a pas été filtré que si wo filtre d’aluminium l’a préalablement épuré. Tout, en cette question, est affaire de quantité absorbée.

Aussi, en fait, peut-on admettre qu’apparemment le rayonne- ment filtré est moins nocif pour la peau. Celle-ci peut, sans en- trer en réaction aussi violente, être frappée par une quantité plus élevée parce qu’elle en arrétera une plus faible quantité. La réaction apparente sera différente dans sa forme et son évo- lution, puisque l’absorption ne se produit pas dans des condi- tions comparables.

La pratique de la filtration permet de constater des phéno- mènes réactionnels un peu différents de ceux qui se produisent habituellement.

Ainsi, la dose qui est suivie, après un stade de latence plus ou moins long, d’un érythème nettement visible, ne s’accom- pagne souvent d’aucune réaction cutanée si le rayonnement a traversé un filtre efficace. Tout au plus, si la quantité a été dé- passée ou si la peau est particulièrement sensible, verra-t-on

un peu de piginentation brunatre, peu prononcée et ordinaire- ment fugace. Elle persistera si les irradiations sont longtemps prolongées.

L'expérience m'a montré qu'en utilisant des filtres de 1 à ) millimètres d'épaisseur, on peut augmenter de 1/5 à 1/4 la dose thérapeutique, sans craindre de voir apparaître des phéno- menes réactionnels ennuyeux.

Il m'a semblé que l'usage des filtres atténuait ou retardait Patrophie cutanée et l'apparition des télangiectasies. J'ai ce- pendant vu quelquefois ces altérations apparaitre malgré la fil- tration dans des cas le traitement avait été longtemps pour- suivi.

Quoi qu'il en soit, la filtration permet de diminuer l'inten- sité des réactions cutanées pour une même dose absorbée en profondeur. La clinique justifie la théorie.

La filtration constitue un grand progrès de la technique ra- diothérapique. Cette méthode est le fruit des recherches phy- siques sur l'absorption sélective de la matière. Grace à son em- ploi judicieux, on peut réduire au minimum l'écart inévitable entre la quantité absorbée par la peau et celle que retiennent les couches sous-jacentes. En ajoutant à la filtration l'éloigne- ment du foyer radiogène, le choix d'une ampoule résistante, l'irradiation multipolaire, le radiothérapeute obtiendra des ré- sultats qu’il n'aurait pu espérer.

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TENTATIVES D'EXTRACTION D'UX CORPS ÉTRANGER DE LA BRONUHE GAUCHE

MORT RAPIDE PAR ŒDÈME AIGU DU POUMON] CAUSES DE L'INSUCCÈS

par les D" DELOBEL et R. DESPLATS

Nous croyons intéressant de relater ce fait malheureux, en vue de rechercher les causes de notre échec et de tâcher d'établir quelle doit être, dans des cas semblables, la meilleure conduite à tenir.

Le 3 décembre, au soir, le jeune Raoul S..., de Canteleu, âgé de 5 ans, jouant à l’école avec d'autres enfants de son âge, por- tait à la bouche un corps métallique lorsqu'il éprouva tout à coup, sous les yeux de son instituteur, une quinte de toux vio- lente, quinteuse, cyanique, qui fit croire à celui-ci qu'un acci- dent sérieux s'était produit du côté des voies respiratoires.

Le D' Decottignies consulté adressa iminédiatement Penfant à l'hôpital Saint-Antoine, dans le service de M. le Prof. Au- gier. Celui-ci, percevant à Jauscultation un souffle rude à gauche, envoya l'enfant au D" Desplats en vue d’une radoscopie. Cet examen montra d’une façon nette la présence d’un corps étranger métallique situé dans la bronche gauche, à peu de dis- tance de la bifurcation de la trachée.

Sur la demande de M. le Prof. Augier, je me rendis le len- demain matin à l'hôpital Saint-Antoine pour tacher de procéder à l'extraction du corps étranger.

On croyait à ce moment qu'il s'agissait d'une de ces olives en plomb perforées, qui servent d'anches dans Jes trompettes d’en- fants.

Sous chloroforme, l'enfant fut placé dans la position de Rose, la téte en extension forcée pendante hors du lit.

aan) oe

Eclairé par le miroir de Clar, je tentai introduction d’un tube par les voies naturelles. Dans ce but, la langue étant forte- ment tirée en avant, je chargeai sur le tube spatule la partie profonde de la langue et l’épiglotte. J’obtins ainsi une vue très nette du larynx, je suivais les mouvements d’écartement et de rapprochement des cordes vocales.

Je poussai alors le tube bronchoscopique à travers le tube spa- tule comme guide, mais bien que m’étant attaché à suivre très exactement sa paroi antérieure, il me fut impossible, malgré plusieurs tentatives, de pénétrer dans la trachée : chaque fois mon tube s’engageait dans l’œsophage.

Je pus me rendre compte plus tard que le tube en question, bien que le plus petit de la série, ne pénétruit dans la trachée qu’à frottement dur : il ne pouvait done franchir la glotte, trop étroite pour lui livrer passage.

T] ne me restait done qu’à pratiquer la trachéotomie, et par l’orifice de trachéotomie dilaté avec l'instrument ad hoc, j'in- troduisis le tube bronchoscopique.

Bien que gêné par le sang, je pus repérer assez facilement la bifureation des bronches; inclinant alors mon tube vers la gau- che, j’entrai dans la bronche gauche et vis très nettement le corps étranger métallique à reflets grisatres.

Je tentai alors de l’extraire à l’aide de la longue pince de Guisez, mais je voyais tres mal au fond de ce tube étroit : plu sieurs fois je crus le saisir, mais comme 1] était trop large pour passer a travers le tube, il butait A son extrémité et je dus es- saver de ramener en un seul temps le tube et la pince.

Chaque fois cette manceuvre échoua, et comme chacune de ces tentatives était assez longue, devant étre précédée d’un nouvel assèchement du sang qui obstruait le fond du tube, nous déci- dames de remettre à l’après-midi la suite de nos tentatives.

Dans la soirée, Penfant fut transporté chez le D" Desplats pour essayer extraction sous le contrôle des rayons X.

Il fut placé horizontalement sur une tablette au-dessous de laquelle était disposé le tube de Crookes. Sur l’écran radiosco- pique placé sur la poitrine de Penfant, on suivait tres dinstinc-

ay 5 eee

tement les déplacements réciproques du corps étranger et des mors de la pince.

Dans ces conditions, j’échouai d'abord avec la longue pince bronchoscopique de Guisez; l’orifice de trachée me donnant toute facilité, je la délaissai alors pour la pince laryngienne de Mo- ritz Schmidt redressée pour la circonstance, qui par sa brièveté relative, par sa malléabilité dans tous les sens, me parut étre absolument l’instrument de choix.

Malheureusement (et nous comprimes mieux les raisons de notre échec lorsque nous conntimes la nature exacte du corps étranger : une douille vide en cuivre de cartouche de carabine de 6 millimètres), i] me fut impossible d'obtenir une prise assez solide pour effectuer l’extraction.

Plus de dix fois (et les témoins qui sur l’écran radioscopique suivaient cette lutte impressionnante partageaient mon espoir) je crus saisir le corps étranger. Je le sentais dans les mors de ma pince et à volonté je lui imprimais des déplacements que l’on suivait sur l’écran; mais chaque fois, une fois parvenu à la bifurcation de la trachée, il m’échappait. Le seul résultat que je pus obtenir fut son transport de la bronche gauche dans la bronche droite : à ce moment l'enfant, qui avait présenté une sérieuse alerte chloroformique, était trop fatigué pour nous per- mettre de continuer nos tentatives.

Le lendemain seulement, je fus fixé sur la nature exacte du corps étranger, et tenant en main une douille semblable à celle qui avait été aspirée par enfant, je pus me rendre compte que les mors angulaires de ma pince n'avaient pu effectuer une prise solide sur la surface de ce cylindre, qui roulait entre eux à la facon d’une sphère.

Je portai immédiatement la douille et le manche de Moritz Schmidt chez un mécanicien de précision, lui demandant de me confectionner de suite un mors à branches parallèles, à ex- trémités pourvues de griffes devant empêcher le retour en ar- rière du corps étranger une fois saisi.

Malheureusement, l’enfant mourait le soir même d’ædème aigu du poumon.

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Cherchons maintenant à établir les raisons de cet échec. Tout d’abord, dans Je cas particulier, il me paraît manifeste

que, sous le contrôle de l'écran radioscopique, j'aurais obtenu un succès immédiat, si J'avais possédé une pince exactement ap- propriée à la forme de cette douille, me permettant d'en faire une prise solide.

Je crois que l'échec des longues pinces de Guisez tient à leur trop grande longueur et partant à leur flexibilité qui empéche de diriger leurs mors, à travers un conduit sinueux, Juste à len- droit voulu : ces pinces sont d'ailleurs construites pour être gui- dées dans un tube rigide. L’instrument idéal en pareil cas me paraît être réalisé par le manche de Moritz Schmidt, qui con- siste essentiellement en une pince coulissant dans un manche absolument flexible dans tous les sens : tel qu'il est, construit à l’usage de pince laryngienne, i] est bien assez long pour descen- dre chez l'enfant de Vorifice de trachéotomie jusqu'aux plus petites bronches susceptibles d'abriter un corps étranger : avec quelques centimètres de longueur en plus, i] pourrait servir chez les adultes de la plus haute stature, Je n'avais à ma disposition que les trois types de mors destinés à servir comme pinces la:vn. giennes, mais tous agissarent angulairement, ne pouvant par conséquent saisir un corps étranger que par un point au lieu de l’embrasser par une surface : mes tentatives pour redresser ces mors et les faire agir parallèlement ont amené la rupture des branches a cause de la trempe de l'acier.

Vai done fait construire par la maison Collin la pince à mors parallèles que J'ai l'honneur de préseuter à la Société, et j'ai tout lieu d'espérer que dans un cas semblable les dents qui en terminent les mors empécheront Je retour en arrière du corps une fois saisi. |

Bien autrement intéressante et d'ordre plus général semble étre la question du choix de la méthode pour rechercher les corps étrangers dans les voies respiratoires.

Notre idée d'utiliser l'écran radioscopique n'était pas nou- velle; elle a été appliquée par Henrard à la recherche des corps

étrangers de læsophage et plus récemment avec un plein suc-

nor

cès opératoire par les D" D’Halluin et Bernard sur un jeune enfant de 10 mois, pour l'extraction d'un corps étranger bron- chique (1).

À la suite de ce brillant succès, récompensant une idée ingé- nieuse, le D" D’Halluin m'invita à prendre part aux expériences qu'il institua sur des chiens, en vue de réglementer cette thode.

Je dois à la vérité de dire que sur les chiens d'assez forte taille notamment qui survivent à nos expériences, la vision di- recte et le cathétérisme de la glotte avec une pince droite sont incontestablement plus faciles que chez le jeune enfant.

Mais il me parait hors de doute (et l'expérience malheureuse que je viens de faire me confirme dans cette opinion) que l'ex- traction sous l’écran radioscopique est appelée à devenir la mé- thode de choix pour les corps étrangers métalliques opaques aux rayons X bien entendu (1), méthode de choix pour plusieurs raisons : d’abord, chez les enfants (et 9 fois sur 10 les accidents survieunent chez les jeunes enfants), la trachée n’admet que des tubes de calibre tres étroit : Ja vision directe dans le fond de ces tubes est. très malaisée, même avec le meilleur éclairage; une fois la pince introduite, la largeur de ses mors en obstrue à peu près la lumière, et pour l’extraction il faut se contenter de diri- ger le tube juste sur le corps étranger et s'attacher à ne plus le bouger : la prise à la pince (les laryngologistes doivent avoir le courage de l'avouer) se fait à l’aveugle et en se guidant unique- ment sur des sensations tactiles.

De plus, autant. la muqueuse de l'æsophage se montre tolé- rante vis-à-vis des manœuvres, mêmes prolongées, à travers les tubes rigides, autant la muqueuse de la trachée et des bronches

est susceptible à ce même point de vue. Lors de l'introduction

(1) Extraction des corps étrangers des voies respiratoires sous le contrôle des rayons X par le Docteur M. d‘Halluin. Journal des S. med, de Lille. 23 avril 1910,

(1) J'ai procédé l'an dernier avec le Docteur d'Halluin à l'extraction d'un noyau de cerise enclave dans la glotte : dans ce cas les rayons X ne donnaient aueun renseignement.

de mon tube après la trachéotomie, bien qu'il fut le plus étroit possible, tous les assistants et moi-même étions pémiblement impressionnés par l'action traumatisante que devait exercer ce tube rigide sur une trachée d'enfant.

Déjà difficile à travers la trachée, le passage d'un tube l’est encore davantage au niveau de la glotte, et je me suis rendu compte une fois de plus que chez les jeunes enfants les manœu- vres brutales qu’il nécessite doivent fortement prédisposer à lœ- deme glottique et compromettre dans une notable mesure lave-

nir de la fonction vocale.

Si je me trouvais dorénavant en face d'un cas semblable, voici comment j’agirais : apres avoir exactement repéré le corps étranger sur l’écran radioscopique, je m’assurerais tout d’aboril autant que possible de son identité et chercherais à m'en pro- curer un semblable : je ne commencerais les manœuvres d’ex- traction qu'avec la certitude de posséder une pince qui le sai- sisse solidement, dans n'importe quelle position : J’essarerais d’abord d'introduire cette pince par les voies naturelles, la tête en position de Rose, avec le tube spatule comme guide; mais en cas de difficultés trop grandes, j’éviterais de prolonger ces ten- tatives de crainte de réaction œdémateuse de la glotte (1) et je ferais immédiatement une trachéotomie temporaire qui, p'ati- quée aseptiquement, n’aggrave en rien le pronostic opératoire et facilite singulièrement Ja manœuvre des pinces.

La recherche ct l'estraction du corps étranger se feront sous le contrôle de Vécran radioscopique. En résumé, il faut réduire au minimum les manœurres traumatisantes : il ne faut pas tå- tonner : me paraît être la grande condition du succès dans

l'extraction des corps étrangers bronchiques.

(1) Dans le cas de d'Halluin et Bernard cité plus haut (extraction d'un bigoudi de la bronche droite), l'enfant mourait le lendemain de l'opération, avec des symptômes d'œdème glottique ettrachéal. Dans ce cas la pince avait été intro- duite par la glotte, sans tranchéotomie, mais des pressions avaient été exercées sur le larynx en vue d'introduire un tube qui n'avait pas pu pénétrer.

RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL

SUR LA MARCHE DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE RADIOLOGIE

PENDANT L'ANNÉE 1910

Messieurs,

Le nombre de ‘nos membres suit une progression ascendante. Nous atteignons aujourd’hui le chiffre de 129; nous sommes heu- reux de constater dans nos rangs un nombre grandissant de collegues étrangers. Cette année nous a été particuliérement favorable à ce point de vue : le succès de l’ Exposition de Bru- xelles nous a valu la visite d’un grand nombre de savants, au point que, à notre séance de septembre, le nombre des radiogra- phes étrangers était au moins aussi grand que celui de nos com- patriotes. L’ordre du jour de cette séance comportait une série de communications en allemand, en anglais et aussi en fran- cals de France, si J ose m’exprimer ainsi.

Nous avons entendu avec grand plaisir le D" Deane Butcher émettre une hypothèse très originale pour expliquer l’action curative du radium et des rayons X. Voici son raisonnement : Si les tumeurs et les produits anormaux apparaissent et persis- tent malgré la résistance que tout l'organisme oppose à leur dé- veloppement, c’est que la force de réaction normale est en dé- faut; or, les choses se passent comme si les rayonx X favorisaient la formation d’anticorps.

Cette hypotèse assez imprévue n’a pas encore de preuves de laboratoire à son actif, mais jusque maintenant elle constitue le seul moyen d’expliquer certains faits cliniques singuliers. C’est ainsi que M. Deane Butcher a vu de l’acné chronique et aussi du lupus disparaître chez des personnes qui avaient été irradiées, non pas à l’endroit malade, mais sur des parties du corps très

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éloignées ! Ce sont des observations qui sortent de la banalité et qui méritent de retenir l’attention.

M. Heinz Bauer, l'ingénieur constructeur de tubes, nous a dit comment il avait repris l’idée de M. Bergonié consistant à mesurer le degré de pénétration des rayons X, non pas au radio- chromomètre, mais en mesurant le voltage du courant action- nant le tube. Il se sert dans ce but d’un électromètre statique, unipolaire, muni d'une aiguille et d'une graduation indiquant les degrés de pénétration. Ceux-ci sont calculés sur une base simple, en prenant pour unité Ja perméabilité d’une lamelle de plomb de 1:10 de millimètre d'épaisseur. Son appareil, quoique sensible et délicat, est construit de facon à être maniable et à pouvoir entrer dans la pratique sans occasionner de mécompte.

Notre collègue, le D! D’Halluin, qui représente parmi nous la France avec tant de distinction, nous a montré une série de cli- chés stéréoscopiques merveilleux; on y distinguait admirable- ment les artères et les artérioles injectés sur le cadavre. Il y a la un procédé de démonstration qui semble appelé à un grand avenir pour l'étude de l'anatomie. A ce propos, notre confrère nous a fait connaître la curieuse méthode des anaglyphes. Elle consiste à faire deux clichés stéréoscopiques l'un sur l'autre, l'un en rouge, l’autre en vert; il en résulte une confusion de dessin et une cacophonie de couleurs qui disparaissent immédia- tement si on se sert de lunettes portant un verre rouge et un verre vert; chaque couleur annulant la couleur complémentaire, les images se dissocient et on constate wa admirable effet sté- réoscopique.

MM. Ropiquet et Rombauts, deux constructeurs francais avi- sés, nous ont exposé le fonctionnement du sélecteur d'ondes et du contact tournant. L'ingéniosité de ces appareils fait le plus grand honneur à leur esprit d'initiative.

Nos membres régnicoles ont fourni comme par le passé une somane considérable de travaux sur les süjets les plus divers.

Malgré les énormes progres de la technique, le diagnostic de certaines fractures de la coloune vertébrale constitue encore une gross difficulté pour le radiographe. IT n'est pas toujours aisé

d'obtenir un cliché parfait, notamment au niveau de la masse

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hépatique; la corpulence de certains sujets, le contenu des or- ganes digestifs chez d'autres, ne sont pas non plus pour donner de la clarté au cliché; il n'est pas jusqu’à la position du blessé qui ue puisse parfois faire croire erronément à un commence- ment de scoliose. D’autre part, les vertèbres sont constituées par du tissu spongieux t:ès transparent et leurs nombreuses apo- physes donnent lieu à des séries de traits qui doivent être étu- diés de très près pour que l’on puisse déceler des fractures paw- cellaires. Voilà pourquoi, en l’absence de déplacements consi- dérables, il faut être tres prudent avant de décider sil y a frac- ture oui ou non.

C’est ainsi qu’une fracture n’a pu étre constatée qu'à lau- topsie et que d’autres fois on pourrait croire à une telle lésion alors qu’elle serait inexistante. Voilà les conclusions qui résul- tèrent d’une discussion nourrie à laquelle MM. Kaisin, Courad, Heilpora, Klynens et Laureys out surtout pris part.

Le D! Heilporn nous a montré deux anomalies rares de la co- lonne lombaire, l'une d'elles consistait en la présence d’une sixième vertèbre, de forme anormale et à laquelle on devait rat tacher l’existence d’une scoliose, l’autre était une cinquième vertebre présentant de grosses apophyses hifides.

I] nous a également entretenu d’un sujet qu'il a particule rement à cœur : l'atrophie de Sudeck.

Le rhumatisme est une affection polymorphe variée quant à ses causes, à sa marche et à sa terminaison; actuellement, il constitue un véritable labyrinthe dans lequel on se retrouve bien difficilement. Le D" Heilporn a cherché un fil conducteur qui peut aider non seulement au diagnostic, mais surtout au pronostic; il l’a trouvé dans l'aspect radiologique des parties at- teintes. Son exposé, d’une grande clarté, a rendu d’une simpli- cité apparente au moins un sujet ingrat; à cette occasion, le D' Bienfait a appelé l'attention sur l'importance singulière des processus nerveux dans un grand nombre de cas et il a rappelé les traits de famille qui existent entre l’atrophie de Sudeck et certains rhumatismes chroniques avec atrophie osseuse et mus. culaire, troubles de la motilité et de la sensibilité.

Enfin, le D* Heilporn nous a rendu un grand service en nous

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faisant connaître les nouveaux écrans renforçateurs qui dimi- nuent les temps de pose dans la mesure que vous savez.

Le D: Hauchamps n’a pas tardé à nous exhiber de belles ra- diographies extra rapides nous montrant tout le parti que nous pouvons tirer de cette belle découverte, sans modifier nos coû- teuses installations.

Les fractures du tibia s'accompagnent très souvent de frac- tures du péroné au tiers inférieur, mais il est bon de pousser les investigations plus loin et d'exanuner los en entier; aussi le D' Dauwe a-t-il insisté avec raison sur l'existence, assez fré- quente, de fractures du tiers supérieur de cet os, fractures qu , souvent, passent inaperçues.

Nous avons admiré la belle collection de fractures du cou-de- pied réunie par le D! Conrad et il a mis notre sagaaité à l'épreuve en nous demandant notre avis sur de singulières sions osseuses disséminées dans tout le squelette chez une femme atteinte de cancer; personne n'a pu en donner une explication inattaquable. Enfin, il nous a montré une radiographie d’une région sous-maxillaire tuméfiée et enflammée montrant une série de petits calculs, cause de tout le mal.

La recherche des calculs rénaux a aussi occupé l’activité de nos membres. Alors qu’il n’y a pas bien longtemps on était fier de découvrir sur une plaque l'ombre indicatrice d'un calcul ré- nal, aujourd’hui on se défie des erreurs d'interprétation; on craint d’en signaler il n’y en a pas, tant ce diagnostic qui semblerait si sûr préte à de nombreuses confusions. Aussi MM. De Nobele, Hauchamps, Lejeune et Klvnens nous ont-ils conseillé d’être circonspect. et de nous entourer de toutes les ga- ranties avant d'affirmer quoi que ce soit.

Le D! Lejeune nous a exposé plusieurs observations de cal- culs rénaux diagnostiqués par la simple radioscopie. Ce pro- cédé, qui permet de voir les mouvements des organes sous l’effet de l'inspiration et de l’expiration, facilitera motablement le diagnostic différentiel.

Le D! Klynens a observé, avec la précision que vous savez, un estomac en bissac. I] s'agissait d’un cas d'un intérêt tout parti- culier : un ulcére de l’estomac avait produit à la longue une ré-

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traction telle que l'estomac était divisé en deux loges communi- quant par un pertuis allongé. L’extirpation de la sténose fut faite par le D' De Bom; elle permit de reconnaitre l’exacti- tude du diagnostic en méme temps qu’elle rendit Ja santé a un malade qui souffrait depuis dix années.

Le D" Corin, le distingué professeur de médecine légale, nous a fait connaître une utilité nouvelle de l’examen radiographique. En pointant l’endroit une halle s’est arrêtée dans le corps et le point elle est entrée, on obtient, dans certains cas, une partie de la trajectoire: il suffit de la compléter pour donner au médecin légiste une sérieuse indication sur la position réci- proque occupée par le blessé et le tireur et même sur la distance qui les séparait. |

On ne peut parler de la recherche des corps étrangers sans citer le nom de leur détective attitré : M. le D” Henrard. Cette année encore, 11 nous a fait part de cas remarquables, tel celui d’une jeune fille qui porta dans sa trachée, pendant deux longs mois, une grande épingle, et celui dont il nous entretiendra aujourd’hui même concernant un épileptique qui avait l’impru- dence de conserver ses deux pièces dentaires la nuit; or, il se fit qu’elles passèrent toutes deux également dans sa trachée !

Le D" Bienfait nous a montré un cliché très curieux se rap- portant à un cas fruste de maladie de Madelung.

On y voyait, outre la courbe du radius et le raccourcissement du cubitus, le cal d’une ancienne fracture, de l’ostéoporose et de petites exostoses multiples. |

Que sont la matière, les forces naturelles, les rayons X ? Felir qui potuit rerum cognoscere causas ! Bien rares sont ceux qui s’aventurent à répondre à cette question, le terrain étant glis- sant et dangereux. Notre confrère Laureys a eu ce courage, et il nous a exposé une théorie nouvelle. Jusque maintenant l’éther, cette substance sans matière, sans poids, d’une élasticité parfaite et somme toute contraire aux lois physiques, l’éther était considéré comme le substratum du monde; sans Jui, plus de milieu pour transmettre les oscillations et les forces; notre confrère, par une adaptation adroite et raisonnée de la théorie

eee en

des tourbillons, arrive a supprimer cette anomalie, a expliquer les phénoménes de la constitution de la matiere, des forces phy- siques et chimiques et de la trausmission de l'énergie.

Nos constructeurs se sont surpassés cette année; la radiogra- phie intensive a stimulé leur zèle et de tous côtés nous avons vu surgir des appareils des plus ingénieux pour produire en masse, les milliamperes désirables et pour éviter le désastreux courant de fermeture. Les tubes Röntgen, qui doivent supporter ces charges insolites, se modifient en couséquence et s’améliorent a merveille; les écrans renforcateurs viennent à leur tour soulager l'effort des appareils et la fatigue des tubes.

Notre Journal de radiologic devient un périodique de grande valeur, le nombre de ses abonnés croit régulièrement et des ar- ticles élogieux à son adresse ont paru dans divers journaux étrangers.

La gloire en revient aux trois directeurs, les D™ Klynens, De Nobele et Hauchamps, qui ont assumé une tâche difficile et ab- sorbante. Le comité de rédaction mérite à son tour des éloges, sa valeur vient de s’augmenter de nouvelles recrues sur les- quelles nous fondons le plus grand espoir.

L’ Exposition de Bruxelles a donné cette année une actualité particulière aux études radiologiques; nous y avons admiré les magnifiques radiographies exposées par les D" Hauchamps, Henrard et Conrad; les appareils de Reiniger, Dean, Drault, Seifert, Gaiffe, Ropiquet. Delon, ete., ete.

Deux de nos membres, MM. Hauchamps et Henrard, ont or- ganisé de nombreuses conférences publiques bien suivies, et grace au zèle et à l'esprit d’à-propos du D" Hauchamps, le Congrès international de radiologie et d'électricité, et spéciale- ment sa section médicale, ont eu un succès remarquable.

Je vous convie à applaudir avec moi, Messieurs, nos collègues Hauchamps, Henrard et Conrad, qui ont reçu du jury des ré- compenses, chacun le diplôme de grand prix, distinction qu'ils avalent si bien méritée.

D: Brexrarr. 11 décembre 1910.

SOCIETE BELGE DE RADIOLOGIE Séance du 11 décembre 1910

Deux dentiers dans la trachée

M. le D" Evrienne HEXRARD.- - Une épileptique, âgé de 55 ans, avale pendant une attaque que le surprend pendant la nuit, deux dentiers. Comme symptômes, cet homme présente de la toux trachéale et de la difficulté de déglutition. Les examens à l'écran, en oblique postérieure, gauche et droite, pratiqués quinze jours apres l'accident, font présumer que les dentiers se trouvent dans l'æsophage. Une tentative d'extraction avec la pince csopha- gienu de Thiemann (voir Journal de radiologie, 1908, p. 308) montre que la pince passe derrière l'opacité montrée par les dentiers; une tentative d'extraction avec la pince wsophagienne de Mathieu donne Je même résultat. Pendant cet examen, des doutes surgissent au sujet de la présence des dentiers dans l'æso- phage. Le patient étant placé en position latérale, une nouvelle radioscopie démontre que les dentiers se trouvent en arrière du sternum, dans la trachée. |

Le lendemain, la trachéoscopie, apres trachéotomie, est pra- tiquée par le D" Goris, et les dentiers sont extraits. Le malade

est actuellement guéri.

Le D' Henrard a cru bien faire de signaler ce cas :

Pour démontrer, une fois de plus, l'utilité de recourir aux rayons X le plus rapidement possible après la déglutition d’un corps étranger. Le patient, dans le cas actuel, a certainement été favorisé en ne présentant aucun svmptôme grave pendant

quinze jours;

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Pour démontrer qu'il faut être tes prudent avant d'affir. mer la présence d'un corps étranger dans l'œsophage ou dans la trachée et pratiquer les examens obliques et latéraux :

Pour démontrer le mutuel appui que doivent se donner la bronchoscopie et la radioscopie, car, dans le cas présent, apres l'extraction du premier dentier, le second ne fut pas vu au bronchoscope, sa couleur étant semblable à celle de la muqueuse, et ce n'est que sur l'affirmation catégorique du radiologiste qu'il y avait un second dentier que le laryngologiste tenta une nou-

velle extraction et réussit. Discussion

M. le D' Desriars. - - J'ai eu l'occasion d'examiner, il y a quelques jours, un enfant de 5 ans chez lequel je diagnostiquai à l'écran un corps étranger de Ja bronche gauche. La trachéo~. copie, pratiquée apres trachéotomie par le D” De Lobel, ne permit pas même de reconnaitre la présence du corps étranger. L’extraction fut tentée alors, sous l'écran radioscopique, avec une pince flexible de Guisez, avec la pince de Moritz Schmidt ; vingt fois le corps étranger fut saisi, vingt fois il glissa, et il ne ful pas possible de l'extraire, Le seul résultat obtenu fut de faire passer le corps étranger de la bronche gauche dans la bron- che droite.

L'enfant étant tres affaibli par les manœuvres inutiles de la trachéoscopie et ensuite par Jes manœuvres à l’écran, nous dé- cidames de remettre la tentative d'extraction au lendemain avec une pince mieux appropriée que l’un de nous fit faire immédia- tement. Malheureusement l'enfant était mort le lendemain et nous reconntimes alors que le corps étranger était une douille de capsule de 6 millimetres. (Voir cette communication in ex- tenso dans ce fascicule.)

M. le D' DE Loner (Lille). Malgré l’insuccès de notre tentative d'extraction, insuccès que j’attribue non au procédé (puisque J'ai pu saisir plusieurs fois le corps étranger), mais

aux modèles de pinces que J'avais à ma disposition, j'estime que

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pour l'extraction des corps étrangers des voies respiratoires, au moins chez les enfants, on doit recourir à l'extraction sous l'écran plutôt qu'à la trachéoscopie. Dans le cas présent, J'ai introduit ,apres trachéotomie, le tube de Kilian le plus étroit : je n’ai rien vu, le tube se remplissant continuellement de mu- cosités, et je me laissais guider par des impressions tactiles. Dans ces conditions, je préfère me guider par la vue, sous l'écran radioscopique.

M. le D' D’Hazruix. -— Veuillez me permettre de répondre aux D™ Henrard, De Lobel et Desplats et de faire connaitre ensuite l’apologie de la méthode que j'ai décrite ici méme, con cernant l'extraction des corps étrangers des voies respiratoires sous le contrôle des rayons X.

Le premier cas fut publié au Congrès de physiothérapie de Paris, en avril 1909, et je fis la démonstration de la méthode sur un chien au Congrès pour l'avancement des Sciences ile Lille, le +août 1909. Le D' Henrard nous dit qu'il redoute l’anesthésie générale réalisée dans la chambre noire nécessaire à l’examen radioscopique. Je ne partage pas son avis. L'anes- thésie peut être faite très correctement dans ces conditions. Elle est commencée en pleine lumière, puis suspendue durant les ten- tatives d'extraction, reprise au bout de quelques instants, et ampoule étant éteinte, on s’éclaire à la lumière bleue, qui ne fait guère perdre le bénéfice du séjour dans l'obscurité. Cette anesthésie intermittente est facile à conduire et ne présente pas le moindre danger pour le malade, qui peut être très exacte- ment surveillé. N’oublions pas d'ailleurs que l’on peut suivre a Vécran les mouvements respiratoires et surveiller dans une cer- taine mesure les battements cardiaques.

Le D' Henrard fait remarquer que dans le cas d'extractoin d’un corps aussi volumineux et aussi menaçant qu'un dentier armé de crochets, le tube joue un rôle protecteur. Le D" Delobel appuie sa manière de voir. Mais rappelons-nous done que le diamètre du tube introduit, à travers une plaie trachéale est pe tit, et à moins de morcellement du corps étranger, la piece den

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taire ne saurait s'y engager. En admettant qu'on ait saisi un crochet, le second se trouve fatalement en dehors du tube et le role protecteur de ce dernier est parfaitement illusoire, L'intro- duction du tube est une complication inutile, mieux vaut la pince maniée avec douceur sous le contrôle des rayons X. D'ailleurs, un corps pointu est moins dangereux dans un conduit rigide comme la trachée que dans le tube cesophagique.

Remarquons que l'on voit parfois assez mal à l'extrémité du tube bronchoscopique, et sans l'affirmation catégorique de ‘notre confrère Henrard, le second dentier serait resté dans la trachée, puisqu'un observateur déclarait ne plus rien voir d’anormal ; c'est une manœuvre aveugle; une prise faite au hasard ramena par bonheur le second corps étranger. Sous le contrôle de l'écran, on n'au-ait pas eu ces hésitations, les manœuvres eus- sent été moins aveugles.

En ce qui concerne la communication des D™ Delobel et Des- plats, je suis heureux d'entendre un larvagologiste habile dé- clarer que l’on voit plus clair sous le contrôle de l'écran et que la manœuvre de Ja pince est plus aisée au cours d'une radiosco- ple que pendant un examen bronchoscopique. Leurs tentatives ont été infructueuses ; ils att:ibuent leur insuecés à la forme du corps étranger et aux modèles de pinces dont ils disposaient. J'ai pensé un instant qu'un corps étranger cylindrique, comme une capsule, pouvant épouser exactement la forme de la bronche. serait difficile à saisir.

Trois extractions de capsules de 6 millimètres, réalisées chez un chien, me montrèrent la possibilité de cette extraction. Les pinces dont je me suis servi ne dérapaient point sur les capsules et pouvaient Jes saisir dans tous leurs diamètres. Ce sont les pinces de Kilian terminées par des mors ayant la forme de ceux que l’on obse:ve sur les pinces à forcipressure, mais ces mors se rejoignant pur leurs extrémités, leur corps forme une légère courbure qui rend possible la prise des pièces cylindriques.

Je trouve donc à la méthode d'extraction sous le contrôle de l'écran que j'ai décrite en premier lieu, en ce qui concerne les

corps étrangers des voies respiratoires, une grande supériorité

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sur la bronchoscopie. Réalisable dans tous les cas de corps opa- ques aux rayons À, elle est moins traumatisante, moins aveugle, plus facile. l

La trachéotomie sera souvent inutile. Bien que le cathétérisme de la glotte soit le temps le plus difficile de la méthode, il est plus facile de faire passer une pince qu’un tube, la première est moins irritante que le second.

Il faut distinguer par ailleurs les corps étrangers de la tra- chée, des deux grosses bronches, des bronches intrapulmonaires, ces derniers heureusement plus rares. Pour ceux de la trachée et des deux grosses bronches, extraction sous le contrôle de l'écran me parait tellement facile que je suis teuté de Ja quali- fier de jeu d'enfant. La difficulté commence seulement quand on à affaire à un co.ps étranger des bronches intrapulmonaires. Faisons la comparaison entre les deux méthodes. A l'extrémite du tube, on voit divers orfices : on s'engage dans l'un d'eux. Va-t-on y trouver le corps étranger ? On pousse le tube aussi loin que possible; ne voyant men, on fait machine en arrière et l'on eathétérise au petit bonheur toutes les bronches dont on voit l'orifice, jusqu'à ce que l’on tombe dans celle qui contient le corps étranger. On est ainsi exposé à cathétériser inutilement un certain nombre de bronches, et comme rien n'indique quand a dépassé le niveau du corps étranger, on prolonge trop loin le cathétérisme chaque fois qu'on explore une bronche voisine de celle qu'on voudrait atteindre.

Quand on emploie Ja pince sous le contrôle de Pécran, on ca- thétérise aussi un peu au hasard un certain nombre de brou- ches, mais on a au moins un point de repère vers lequel on se dirige. Quand on s'engage dans une bronche inhabitée, on re- connaît au moins l’er:eur quand on a dépassé le niveau du corps étranger: on cathétérise done les bronches sur une longueur moindre et. ce cathétérisme parait dans tous les cas infiniment moins traumatisant, étant donnés les volumes respectifs du tube et de la pince. On peut ajouter aussi que la pince peut au be- soin être enfoncée beaucoup plus loin et pénétrer dans des ra-

mifications que le tube ne pourrait explorer.

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La méthode que nous avons décrite compte a son actif (outre les nombreux résultats positifs obtenus dans nos recherches ex- périmentales chez le chien), trois suecès chez l’homme. Nous avons publié le premier cas; il fut malheureusement suivi de la mort de Venfant. Robert Mossis réussit à extraire une aiguille des bronches d’une jeune fille de 25 ans, et Francis Huber, chez un enfant de 9 ans, enleva un corps étranger sous le contrôle de l'écran apres l'insuceès de la bronchoscopie. Ces deux cas sont rapportés dans Surgery, Gynecology and Obstetrics, mai 1910.

Je n’insisterai pas sur la technique à suivre, ayant déjà dé- crite; je me contente de recommander de procéder avec douceur et de ne jamais faire le moindre effort: c’est une condition sine qua non de l’innocuité de la méthode. L'opérateur qui manœu- vre la pince doit lui-même en suivre à l'écran tous les mouve- ments; il doit voir nettement le corps étranger et les mors de la pince. Si ces conditions ne pouvaient être réalisées, soit par im- perfection du matériel, soit par transparence du corps étranger, soit par opacité trop grande du sujet, mieux vaudrait recourir à Ja bronchoscopie, qui conserve alors tous ses droits.

M. le D” LEJEUNE. - - A la suite des très intéressantes com- munications de nos confrères D’Halluin et Delobel, je voudrais vous rapporter la relation succincte de deux cas de corps étran- gers choisis parmi ceux que J'ai eu l’occasion d'observer, et des- quels il me paraît possible de tirer certains renseignements utiles.

Le premier cas est celui d’un corps étranger des bronches, un petit sifflet de métal. de forme triangulaire, aspiré par un en- fant de 6 à 7 ans. Ameñné quelques jours après l’accident au service de laryngologie de l’hôpital de Bavière, il fut examiné par mon confrère le D" Ledoux, qui ne voulut rien tenter sans avoir préalablement soumis l’enfant à un examen radioscopique. Nous fimes cet examen et je pris également deux clichés du thorax, en pose de 1/5 et 1/10 de seconde, montrant. très nette- ment le sifflet en question, situé vraisemblablement au niveau de la bifurcation de la seconde et de la troisième lobaire droite;

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sur les clichés, on constate que la région inférieure du poumon est régulièrement opaque suivant une zone triangulaire. Le D" Ledoux décida de tenter l'extraction en ayant recours à la bronchoscopie. Une première tentative ne réussit pas, mais la seconde, pratiquée le lendemain, fut suivie d’un succès complet. L'intervention ne fut suivie d'aucune suite facheuse, Penfant se rétablit parfaitement. Le cas dont il s'agit a fait l’objet d’une communication présentée au Congrès de laryngologie de Bru- xelles, en 1910.

Est-ce à dire que l'extraction au moyen de la bronchoscopie soit préférable à celle pratiquée sous l'écran ? Il est bien diffi- cile de se prononcer, aucun cas n'étant superposable au suivant. Cependant, je ne crois pas que l'extraction sous l'écran soit pré- cisément si facile qu'on se plait à le dire. Chacun de nous sait par expérience combien on se trouve gêné par une foule de dé- tails au cours de semblable intervention; d'ailleurs, comment peut-on être certain, à tous les instants de l'examen, de Porien- tation parfaite du rayon normal, dout la moindre déviation dé- placera l’image de l’objet sur l'écran ? Et si l'introduction de la pince, sous l'écran, arrive parfois si facilement à son but, ne serait-ce pas que le corps étranger, lors de son introduction acci- dentelle dans les bronches, a suivi le chemin le plus facile et que la pince qui va à sa recherche a elle aussi et pour les mêmes raisons quelques chances de suivre précisément ce chemin ?

Le second eas est celui d'un corps étranger de l’œsophige chez un homme adulte; cet homme étant très pressé et mangeant gloutonnement, avait avalé un os. Un médecin appelé crut pou- voir, vu la nature du corps, tenter de le pousser plus profondé- ment et ainsi le faire parvenir dans l'estomac. Cette tentative n’ayant pas réussi, le patient me fut adressé. Sous l'écran, j aperçus au niveau du rétrécissement cricoidien une ombre al- longée verticalement, avec partie médiane moins opaque et deux bords plus sombres, telle que In donnerait un os long, un frag- ment de cuisse de poulet par exemple, placé dans l’axe du tube cesophagien. Le patient ne pouvait nous renseigner sur l’origine

de cet os ainsi avalé.

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Je fis appeler un de mes confréres laryngologistes, le docteur Breyre, avec lequel je repérai de nouveau le corps. L'anesthésie cocainique ayant été faite, l'extraction fut tentée au moyen du tube de Kilian; à l’œæsophagoscope, nous parvenions à voir le corps, Mais autre chose était de le saisir de façon à l'extraire; la pince saisissait bien quelque chose, mais ce n’était que des frag- ments de parties molles adhérentes à l'os. Ces tentatives vaine- ment répétées, malgré le courage dont faisait preuve le patient, étaient péniblement supportées, et à un moment donné un cer- tain degré d'angoisse commençait à se manifester chez lui, ren- dant plus malaisé encore l'introduction du tube. Nous etunes alors l’idée de pratiquer une injection de morphine; dès ce mo- ment, l'introduction du tube de Kilian devint manifestement moins pénible. Mon confrère parvint enfin à saisir et à extraire le corps. Nous nous rendimes compte que nous avions af- faire à deux vertébres de pore, accolées et entourées encore de parties molles; ces vertèbres s'étaient placées dans le sens de leur épaisseur suivant un plan sagittal, d'où l’aspect de l'ombre qui apparaissait à l'écran. Les suites de l'intervention furent nulles, le sujet guérit facilement.

J'ai voulu, par Ja relation de ce cas, attirer l'attention sur l'utilité qu'il peut y avoir à associer l'injection de morphine a Panesthésie cocainique; les difficultés devant lesquelles se trouve le médecin dans des cas de ce genre, sont parfois considérables, et aucun détail pouvant faciliter l'extraction ne me parait de- voir être négligé.

Et puisque la question de l'extraction des corps étrangers est soulevée, je me permettrai d'ajouter un mot en ce qui concerne ceux de l’æsophage. Chacun admet qu'il ne peut être question d’une méthode unique répondant à tous les cas. Il faut distin- guer suivant que l’on a affaire à des corps mousses dépourvus de toute aspérité; il faut tenir compte de la nature du corps, de son volume, de sa forme, de son siège, de la duvée du séjour dans l’œæsophage, ete.; mais quel que soit le cas, la radioscopie doit toujours précéder toute intervention, et cela. pour les renseigne-

ments qu'elle seule peut donner, J'ai vu le cas d'un enfant

avant avalé un petit sifflet en métal, genre d’appeau arrondi, a bords parfaitement mousses et réguliers, si l'on s'en rapportait a l'exemplaire que me soumettaient les parents; mais à lexa- men sous l'écran, il apparaissait manifestement que le sifflet ar- rêté dans l'œsophage de l'enfant depuis une dizaine de jours, avant été mordillé par lui, présentait des aspérités et des bords tranchants. Ne fat-ce qu'au point de vue du pronostic et des ré- serves à faire, ces renseignements, on le concoit, présentent une énorme importance. L'enfant dont je parle ayant subi une æso- phagotoinie, on s'aperçut que l’æsophage était perforé en arrière du corps étranger, et l'enfant était emporté en quelques jours par une médiastinite.

Mais si l’examen démontre que l'on se trouve en présence d'un corps à bords parfaitement mousses, d’une piece de mon- naie ou autre du même genre, alors j'estime que nous possédons dans Je crochet de Kirmisson un instrument parfait, ‘ne man- quant jamais son but, et que c'est à lui que nous devons recourir. J'ai eu l’occasion d'observer un assez grand nombre de ces cas, et je ne me souviens pas d’un seul une première introduction du crochet n’a pas suffi, pourvu que eelle-c1 fût faite avec le secours de la narcose. Sans narcose, Il en est tout autrement.

Enfin, je me permettrai de vous citer un dernier cas que J'a! également observé et pour lequel il me serait agréable d'avoir votre avis sur la ligne de conduite à suivre en semblable occur- rence. (est celui d’un jeune homme d'une vingtaine d'années qui avait avalé une punaise à dessin que je retrouvait implantée vers le tiers inférieur de l’æsophage. Aucune tentative d'extrac- tion ne fut faite, et je sais que plusieurs semaines après mon

premier examen ce corps était toujours au même end'oit.

M. le D D'Haurruix. -~ L’extraction des corps étrangers des voies respiratoires doit étre faite sous l’écran radiosopique, comme je lai écrit ici même (voir Journal de radiologie, 1909, p. 422). L’anesthésie chloroformique se fait par intermittence:

quand l’enfant bouge, on rallume, on donne quelques gouttes de

chloroforme et puis on fait de nouveau l'obscurité pour exami-

(oe

ner à lécran. La bronchoscopie est aveugle; on doit faire le cathétérisme successif des différentes bronches et se laisser gui- der par des impressions tactiles, comme l’a dit M. Delobel; sous l'écran radioscopique, on fait la même chose, mais au moins est-on guidé par la vue du corps étranger.

Je conclus : extraction sous l'écran est moins traumatisante, moins aveugle, plus facile.

J’ai fait des expériences sur un chien, dans les bronches du- quel trois douilles semblables à celle dont vous a parlé M. Des- plats fureut introduites. Les douilles s'étaient placées dans les bronches dans des positions différentes : deux verticalement ; une ouverture vers le haut: Pautre, ouverture vers le bas: la troisième s'était placée transversalement. Elles furent extraites

toutes les trois avec la même facilité sous l’écran radioscopique.

M. le D" Brexratr. - - L'emploi de la pince œæsophagienne pour l'extraction des corps étrangers de l’œsophage se trouve admirablement reelé par l'examen zadioscopique concomitant, ainsi que le prouve l’observation suivante.

Un homme avait dégluti pendant son sommeil une piece den- taire constituée par une plaque portant trois dents et terminée par deux crochets.

A l'examen oblique du thorax, on voyait parfaitement l'om- bre de ce dentier au niveau de la troisième vertébre dorsale. L’ingestion d’un cachet de 50 centigrammes de sous-nitrate de bismuth montrait qu’il y avait en effet un obstacle à cet endroit, le cachet se refusant à franchir ce point même apres que le ma- lade eut absorbé plusieurs gorgées d’eau.

Le chirurgien, muni de la pince œsophagienne, se mit en me- sure de pratiquer l’extraction: à l'écran, on distinguait parfai- tement la pince; elle descendait dans l'æsophage et se dirigeait vers le corps étranger. Le chirurgiens ne pouvant voir à l’écran, se guidait d'apres les sensations que lui donnait la pince. À un moment donné, il sentit une résistance, saisit quelque chose entre les mors de Pinstrument et déclara qu’il tenait la pièce dentaire ;

or, il n'en était rien; il avait saisi un pli de la muqueuse et se

ae |

trouvait encore à trois centimètres trop haut. Nous n’eûmes que le temps de l’arréter , sans quoi il allait occasionner des lésions à la muqueuse.

I] saisit enfin la pièce par l'extrémité supérieure et nous la vimes monter dans l’œsophage; arrivée derrière la fourchette du sternum, elle se cala et l'opérateur eut la sensation de ne pouvoir continuer sans occasionner de graves lésions; il ouvrit la pince et nous vimes le corps étranger redescendre.

Le malade, très fatigué, à jeun depuis quelque temps, se re- fusa à un nouvel essai; on décida de lui pratiquer l’œsophago- tomie. La pince, introduite par la plaie, n’eut pas de peine à rencontrer le dentier, mais ici encore il se produisit un calage; enfin, on en eut raison et le dentier fut retiré. L'opéré guérit parfaitement.

On pourrait croire que l'arrêt brusque était à la pénétra- tion du crochet inférieur dans la muqueuse. Il n'en était rien; i] était produit par un pli horizontal de la muqueuse : un angle du dentier frottant contre celle-ci y provoquait la formation d'un pli qui se produisait et s’effacait alternativement jusqu’au moment il devint si marqué qu’il ue s’effaga plus et opposa un obstacle infranchissable.

A propos de l’extraction des corps étrangers des bronches, je vous dirai que j'admire beaucoup la dextérité de nos confrères de Lille; ils parviennent, à force de patience et d’adresse, a aller dénicher les corps étrangers dans la profondeur des pou- mons. Comme tout le monde n’a pas leur doigté spécial et aussi leurs appareils, je crois qu’il est utile, avant d'intervenir, de placer les sujets dans la position de Trendelenburg, la trachée presque verticale, et cela pendant plusieurs heures avec quel ques repos, bien entendu. Le corps étranger, par son poids, par suite des mouvements respiratoires qui élargissent les bronches à chaque inspiration, et par suite de la sécrétion de mucus lu- bréfiant, le corps étranger a une tendance naturelle à sortir de lui-même, ainsi qu’en témoigne une observation que J'ai eu l'honneur de vous communiquer antérieurement. (Cfr Journal

de Radiologie, vol. IV, p. 533.)

is 9G acs

M. le D" LEJEUNE a retrouvé à l'écran, dans la partie moyenne de l’œæsophage, une punaise métallique qui y était figée depuis un mois.

On vient de nous parler ici de différents procédés; je voudrais bien savoir quelle est la conduite a tenir lorsqu’on a reconnu la présence d'un corps étranger dans l'æsophage ou dans les voies

respiratoires.

M. le D'E. HExRaRp. - - Cela dépend des cas. Lorsqu'il s'agit de corps étrangers plats, comme les pièces de monnaie, s’arré- tant au rétrécissement cricoïdien de l’æsophage, il faut, à lex- clusion de tous les autres procédés, pratiquer l'extraction sous l'écran radioscopique, dans l'examen latéral, au moyen d’une pince à branche glissante. (Voir Journal de Radiologie, 1908, p. 390.)

Lorsqu'il s'agit de corps étrangers (dentiers) pouvant agrip- per la paroi @sophagienne, s'ils sont arrêtés au rétrécissement cricoïdien, 1l faut tenter l'extraction sous l’écran; mais, on constate la moindre résistance, pratiquer l'æsophagoscopie.

Wils sont arrêtés au rétrécissement aortique ou dans toute la partie moyenne de l’esophage, il faut pratiquer l’æsophagos- copie, et jamais l’œæsophagotomie postérieure.

S'ils sont arrêtés au cardia, il faut pratiquer la gastrotomie, à l'exclusion de tout autre procédé.

Pour les corps étrangers des voies atériennes, je donnerai la préférence à la bronchoscopie.

A mon avis, l'extraction du corps étranger dont a parlé M. Le-

jeune doit être tentée à l'esophagoscopie.

M. le D D'Wanrery. -- T est évident qu'on ne peut pas établir une règle générale pour l'extraction de tous les corps étrangers. Dans Je cas des deux dentiers signalé par M. Hen- rard, je n'auais pas tenté l'extraction sous l'écran, à travers |: larynx, à cause de la nature méme de ces corps étrangers. Mais pourquoi D'aurais-je pas tenté l'extraction sous l'écran après

trachéotonne ? Cette méthode est assurément moins aveugle que

- -

PT

l'extraction sous le bronchoscupe, puisqu'après l’extiaction du. premier dentier, M. Goris s'est basé sur l'affirmation de M. Hen- rard qu’il y avait deux dentiers pour continuer ses recherches et extraire le second dentier. Et d'ailleurs, pourquoi, dans cer- tains cas, ne pourrions-nous pas associer les deux méthodes et

faire la bronchoscopie en nous laissant guider par la radioscopie?

M. le D' Linorrre. ~- Dans le cas de M. Henrard, j'estime que la radiologie doit accorder beaucoup d'attention aux symptômes cliniques. Ainsi, comme dans une crise épileptique, il y a des inspirations thoraciques violentes, profondes, logiquement le radiologue peut soupconner la présence du corps étranger que l’on recherche dans les bronches avant tout,

Quant à son extraction, par quel procédé faut-il commencer ?

Je répondrai : par le plus inoffensif. Primum non nocere.

Après avoir placé mon sujet la tête en bas, dans une position déclive, si le corps étranger est arrondi, sans beaucoup d'angles, s'il a quelque poids, il pourra sorti: rien que par l'action de Ja pesanteur après quelque temps, ainsi que notre collègue Bien- fait en a fait l'expérience. S'il résiste, nous pouvons avoir sur lui une action réelle, douce, inoffensive, par des vibrations plus ou moins fortes, développées sur la cage thoracique par le mus- sage vibratoire au moyen de l'arbre flexible attaché à un moteur.

À un moment donné, nous pouvons avoir, par cette double ac- tion, la satisfaction de voir le corps étranger s'entourer de séc:é- tions et être expectoré par un accès de toux.

Nous n'avons occasionné aucun mal au sujet. Nous ne l'avons exposé à aucune complication sérieuse. Ni nos tentatives restent infructueuses, 1] nous sera loisible d'avoir recours aux procédés que l’on vient de discuter.

M. le Dt Lavrerys. ~- La première réflexion que m'a suggérée la relation de notre honoré confrère Desplats a été celle de Bien- fait et de Libotte : avec un corps étranger de petit volume, sans crochets ni aspérités, engagé dans un tuyau rigide comme une

bronche, j'aurais certainement commencé par essayer de retour-

78

ner le patient la tête en bas avant de recourir à des procédés plus dangereux,

Je crois d’ailleurs qu'en toutes choses il faut éviter d'être trop absolu, qu'il est illusoire de vouloir tracer une ligne de conduite ne vartetur, qu'il faut savoir s'inspirer des circon- stances du moment; chaque opérateur a des préférences pour tel ou tel instrument qui lui est plus familier, ete., ete. C’est ainsi que l’autre jour, dans le cas d'une piece de 2 centimes ayant sé- journé plusieurs semaines dans l’œsophage d'un enfant, des es- sais répétés faits à l’écran avec une pince analogue à celle de Tiemann n’ayant donné aucun résultat, parce que je ne parve- nais pas à entrer en contact avec le corps étranger que je dépas- sais toujours, et comme je craignais de produire des lésions, je me suis adressé au panier de de Graefe, qui a ramené sans en- combre de corpus delicti.

Je crois que le panier de de Graefe ne mérite pas la condamna- tion dont il a été l’objet dans ces dernières années et que c’est un instrument merveilleux s’il est employé avec intelligence et prudence. On lui a reproché d’accrocher facilement le cartilage cricoïde et de provoquer des déchirures. Mais j'ai vu une førte olive s’accrocher tout aussi fort. Pour parer à cet accrochage, il suffit en général de ramener la tête du patient en flexion sur la poitrine de facon à écarter le larynx de la colonne vertébrale.

Une autre manœuvre très avantageuse, c’est de plonger deux doigts au fond du pharynx et de leur faire jouer le rôle de poulie de renvoi pour la tige de baleine : de cette facon, la traction s'opère dans laxe de l’œæsophage et le larynx s'accroche beau- coup plus difficilement. On peut d'ailleurs substituer très avan- tageusement aux deux doigts un tube métallique légèrement incurvé, comme celui des tamponnateurs vaginaux. Dans ces cas, la tige de baleine coulisse dans le tube métallique, dont on glisse l’extrémité incurvée dans le pharynx.

Un dernier perfectionnement du panier consiste à garnir d’un fil de soie chacune des anses du panier. Cela permet de décrocher le panier si, éventuellement, i] faut, pour retirer le corps étran- ger, déployer des efforts qui semblent devoir être dangereux.

Dans ce cas, il suffit de repousser l'instrument, de tendre un des fils, de facon à ramener une anse du panier contre la tige de baleine. On retire alors l'instiument. S'il s'accroche encore, on répète la même manœuvre en tendant l’autre fil.

On pourrait encore songer à utiliser pour lextraction des corps magnétiques un aimant ou un électro-aimant spécialement faconné pour cet usage.

Enfin, on pourrait également employer, concurremment avec le bronchoscope, l'aspiration au moven d'une trompe à vide pour certains corps.

M. le E. HENXRaRn. - Si vous n'avez pas tenté l’extrac- tion avec la pince que j'ai décrite, je ne discute pas. Quant à l'extraction que vous avez faite avec le panier de de Graefe, je

ne puis dire qu’une chose, c’est que l'enfant a eu de la chance. M. le D" LEJEUNE a toujours vu réussir l'extraction des pieces

de monnaie de l'œsophage avee le crochet de Kirmisson, sous

anesthésie chloroformique.

Fracture intra-utérine du fémur

M. le D" Karsis développe, clichés à l'appui, sa communi- cation, qui paraîtra in extenso dans le prochain fascicule.

LE VE CONGRES DE RADIOLOGIE DE BERLIN

(AVRIL 1910)

I. Le radiodiagnostic

A. LES AFFECTIONS OSSEUSES

Fritz KôüxiG (8). Résultats du traitement des fractures sous le contrôle des rayons XÑ.

Ls ravons X sont évidemment indispensables dans certaines fractures qui ne peuvent être décelées autrement; mais leur utilité est surtout grande dans la reposition des fragments. En effet, c'est le résultat de l'examen radiologique qui fixe les indi- cations de l'intervention opératoire. Cette dernière se pratique immédiatement apres l'accident, malgré la présence de l'œdème ou de l'hématome. Une intervention immédiate ou du moins précoce est la condition requise pour la réussite de ces opéra- tions. Ainsi, par exemple, dans la fracture intracapsulaire du fémur, il est absolument illusoire de s'attendre à la soudure des fragments. I] faut pratiquer aussitôt la suture osseuse chez les sujets jeunes, la résection de la tête fémorale chez les personnes âgées. L'intervention précoce est encore indiquée dans les frac- tures dentelées, rendant Ja coaptation des fragments impossible.

Parfois l’intervention sera tardive, si les moyens conservatifs

se sont montrés inefficaces.

(C) Les chiffres entre parentheses, indiquent les numéros d'ordre des commu- nications qui ont été faites au Congres.

8]

En dehors de cette utilisation spéciale des ravons X, dans un but chirurgical, l'examen radiologique des fractures se bornait trop souvent jusqu'ici au diagnostie de leur nature, de leur al- lure spécifique, de leur physionomie propre. Il s’agit de montrer aujourd'hui le résultat de l'exploration systématique au cours du traitement, c’est-à-dire de suivre la formation du cal. On dis- tingue trois espèces de cals : le cas endostal partant de la moelle; le cal intermédiaire partant du bord de la fracture, de la por- tion corticale de los (ees deux premiers sont peu importants); enfin, le cal périostal. le seul qui soit efficace et constant. C'est ce dernier qui forme notamment les redoutables synostoses des fractures de lavant-bras. Pour conclure à la guérison d'une fracture, il faut constater sur la radiographie :

La disparition du trait clair représentant la solution de continuité;

2 La prolifération du cal.

En ce qui concerne le premier point, disons que le trait clair peut persister malgré le cal, lorsqu'une solution de continuité existe dans le périoste, d’un côté, ou bien qu'il y a interposi- tion de parties charnues enire les fragments; d'autres fois, il persiste en l'absence de cal; il faut alors provoquer la formation de ee dernier, en excitant les surfaces de contact par des injec- tions de teinture d’iode, par exemple. Si le cal existe aux deux fragments, sans toutefois les réunir, il faudra pratiquer une opération ostéoplastique. Enfin, citons pour mémoire, l'impor- tance de l’examen radiologique dans les fractures anciennes et

dans les cals exubérants.

Meskat (23). Signification de Veramen radiologique dans le diagnostic différentiel du pied plat.

Lorsque le pied ne supporte pas la pression du corps, le pre mier métatarsien, vu sur une radiographie latérale, cache les autres métatarsiens. Si le pied se trouve soumis a la pression statique, c’est la tête des troisième et deuxième metatarsiens qui repose sur le sol, et se trouve plus bas que les sésamoïdes du pre-

mier, contrairement à l’opinion autrefois classique. Le pied plat

82

subit un mouvement de pronation qui se passe dans l'articula tion calecanéo-astragalienne., Le chevauchement du calcanéum sur l’astragale produit un déplacement du pied dans sa totalité, latéralement et en dehors, ainsi que l'effacement de la voûte plautaire; les ligaments sont tendus, les articulations bâillent, les os s'écrasent; le naviculaire arrive à terre, le bord du pied devient convexe; sur le cliche, la superposition des os change on dehors des cas d'origine congénitale ou rachitique, les pieds plats reconnaissent comme cause une statique défectueuse.

La symptomatologie de l'affection peut donner lieu à des er- reurs de diagnostic. Parmi elles, citons les exostoses calcanéen- hes, qui sont souvent douloureuses et qui sont d'origine trauma- tique, rhumatismale ou gonococcique. Un des troubles les plus intéressants pouvant amener des douleurs dans la voûte plan- taire, et même Ja claudication intermittente, au mieux des arrêts spontanés dans la marche, cousiste dans la calcification ou l'épaisissement des artères pédieuses ou tibiales, que l’on peut

mettre en évidence à l'aide d’ampoules très molles.

Lévy-Dorx (39). Le diagnostic radiologique du rachitisme.

Il est possible, contrairement à l'opinion habituelle, de voir sur la radiographie si le processus rachitique est guéri, ou en voie d'évolution, de suivre les progres de la guérison, de dépis- ter la récidive éventuelle. Ce processus est caractérisé par une prolifération exubérante de tissu ostéoide compact, mais sans chaux, qui se substitue au tissu osseux et cartilagineux, de sorte que les os perdent leur consistance, deviennent mous; de des difformités épi et diaphysaires. Sur la playue photographique, les os se montrent translucides. Le rachitisme se traduit surtout, tant dans la diaphyse que dans l’épiphyse des os longs, par des troubles de l'ossification endochondrale. La croissance du carti- lage épiphysaire est irréguliere; les lignes d’ossification qui le délimitent présentent un aspect frangé.

Pour interpréter convenablement les clichés, il importe de se

rappeler : que le cartilage n'apparait pas sur la plaque; que

-

ee.

le tissu ostéoide compact donne une ombre faible; que les tra- hécules osseuses donnent une ombre plus forte.

Le processus de guérison commence par un dépôt de chaux aux extrémités de la diaphyse sous forme d'une calotte qui s'élargit et s’aplatit; puis le processus s’étend à toute la dia- physe, le tissu ostéoïde s’infiltre de chaux, les trabécules osseuses se recoustituent, la spongieuse réapparaît; l’os reprend peu à peu son apparence normale; mais souvent il conserve un aspect lourd, massif. La restitutio ad integrum constitue l'exception.

Ainsi la calcification dans le tissu ostéoïde et dans le cartilage va de pair avec la régression de la maladie. Aussi en cas de récidive la décalcification se produit-elle à nouveau; il peut se former ainsi des stratifications osseuses qui ne sont que le reflet de l’évolution saccadée, par a coups, de l'affection.

Dans les différents os, ainsi que dans les deux extrémités d’un même os, le processus rachitique peut se trouver à des stades dif- férents ; mais les parties homologues d’un même os dans les deux membres sont fréquemment atteintes au même degré, à telle enseigne que les lésions unilatérales plaident contre le rachi- tisme. En outre, il n’y a pas de rapport entre l’étendue des lé- sions et la durée probable de la cure.

B. LA TUBERCULOSE PULMONAIRE

Rieper (16). Formation de cavernes au début de la tuber- culose pulmonaire.

Pour que les cavernes puissent étre diagnostiquées clinique- ment d’une facon certaine, il faut qu’elles soient grandes, su- perficielles et à parois infiltrées. Au moyen de la radiographie, on peut également dépister celles qui sont petites, centrales, non infiltrées. Evidemment, ces cavernules ne se présentent pas sous le même aspect que les grandes cavernes anciennes; celles-ci sont comme taillées à l’emporte-pièce; leur contenu est homogène, amorphe; elles se différencient nettement du tissu pulmonaire; celles-là se distinguent mal des tissus voisins; leur paroi circu- laire est parfois tenue; si elles sont isolées, elles sont enrobées

» oe <x

dans du {issu sain, et la structure pulmonaire se projette sur l'aire caverneuse.

I] importe de se pénétrer de ce fait que Jes cavernes ne sont pas un attribut des tuberculoses avancées. Elles sont fréquentes au début, et sont situées alors sous la clavicule, dans le sommet, exceptionnellement dans le voisinage du hile, elles peuvent être confondues avec la section d'une bronche; il est le plus souvent impossible de les diagnostiquer cliniquement. Si Fon suit leur évolution ultérieure sur une série de radiographies suc- cessives, on constate leur agrandissement progressif; le plus sou- vent, elles restent longtemps stationnaires, d'autres fois elles se rétréeissent, s’assechent, se calcifient, voire se cicatrisent entiè-

remeut.

ReepicerR (41). Les déplacements d'organes dans la phtisie

Dans la forme fbreuse de la tuberculose pulmonaire (sclé- rose cirrhose pulmonaire) Je tissu cicatriciel remplace le tissu élastique, et amène, par sa rétraction, des déplacements d'organes voisins, surtout lorsqu'il + a prédominence des lésions d'un côté. Citons parmi les conséquences d'un pareil processus, la déviation unilatérale de la trachée; la bifurcation des bron- ches, normalement cachée par la colonne vertébrale, devient vi- sible; le médiastin et le poumon qui est le moins atteint, sont attirés du côté du poumon qui l’est davantage; le cœur subit une dislocation, une torsion sur son axe, à moins d'adhérences pleu- rétiques gauches; le diaphragme, à gauche surtout, occupe une position élevée; enfin, l'œsophage peut être dévié également. Avant Pere radiologique, toutes ces perturbations intrathoraci-

ques n’étaient ni soupconnées, ni appréciées,

ALEXANDRE Berna (42). Apercu général sur la tuberculose pulmonaire.

L'auteur montre à la faveur d'une série de diapositives, les stades progressifs de l'invasion pulmonaire. C'est d'abord au début l'infiltration des ganglions bronchiques: les variations d>

teinte des champs pulmonaires, dues à des phénomènes pleuraux

ne

passé inaperçus ou à une variation dans la teneur en air; puis c'est la péribronchite qui s'étend pas à pas, des ganglions du hile vers les territoires infectés, l'extension de proche en proche le long des voies lvmphatiques, les grands foyers d’infection, produisant par une sorte de rayonnement la dissémination de foyers plus petits qui se développent à leur tour. Enfin, c’est la caséification des fovers, leur calcification ou leur évidement en “avernes. Le plus souvent, les deux poumons sont atteints, bien

que les lésions prédominent d'un côté. C. AFFECTIONS DU TRACTUS DIGESTIF

OLBERT et Hozzkxecrrr (18). Atonie de l'usophage (pseudo- wsophagisme).

Le plus souvent dans les symptômes d’cesophagisme ou sté- nose haute, il ne s’agit que d’atonie, car la sonde passe faci- lement, et ingestion d’une quantité suffisante d’eau fait pro- gresser le bol arrêté, comme on peut s’en assurer sur l'écran; on observe donc ce fait, contradictoire en apparence, qu’une pe- tite quantité de substance pâteuse passe mal, tandis qu’une quan- tité plus considérable passe mieux. Ces affections sont greffées

sur des névroses.

Havpeck (45). Au sujet du diagnostic radiologique des ulcé- rations de la partie moyenne de l'estomac.

Ni les expériences faites chez les animaux, ni les cas celini- ques n’ont permis de constater, sur les uleérations gastriques, un dépôt de matière bismuthée, facilitant le diagnostic de leur localisation. On obtient bien une autre origine. Voici les deux principales causes de leur production : |

Lorsque l’ulcére perforant s’est étendu à la substance d'un organe voisin, le foie, le pancréas ou la paroi abdominale anté- rieure, il se creuse, au sein de leurs tissus, une niche, qui après s'être vidée partiellement, contient un peu d’air; le bismuth s’accumulant alors dans cette anfractuosité donne une image ty-

pique : l'ombre bismuthée est surmontée d'une bulle gazeuse qui

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en accuse le contraste. Par la palpation, on ne peut pas diffé- rencier cette tache d'avec la portion moyenne de l'estomac; sut vant que la cavité aura été creusée aux dépens du foie ou du pancréas, la respiration déplacera ou non l'ombre bismuthée ;

Des restes de la pate bismuthée peuvent s’accumuler au- dessus d'un rétrécissement, ou dans un diverticule situé en

amont, et s'immobiliser assez longtemps en cet endroit.

ILESSMANN (19). Contribution à l'étude de la fonction du colon.

La segmentation du bol fécal dans le colon correspond à un stade de repos. I] ne se produit aucune locomotion de la masse copro-bismuthée dans Je côlon, pendant la défécation. Cepen- dant, sous l'influence de effort, d’un lavement glyceriné, il se produit, il est vrai. un léger cheminement. L’évacuation du côlon serait un phénomène transitoire, de courte durée, à la péristaltique, et se produisant trois à quatre fois pendant les quinze heures de réplétion de l’organe (de la cinquième à la vingtième heures après l’ingestion).

D. PUBLICATIONS DIVERSES

GRAESSNER (20). Tuberculose primaire du rein.

L'auteur montre un cas de tuberculose primaire du rein, avec atrophie de l’organe; l’uretère dilaté est calcifié sur une grande

partie de sa longueur. On conçoit la confusion possible avec la néphrolithiase.

KreNpôck et Ersrer (29a). Déplacements des viscères intra- thoraciques dans la position renversée.

Bien que les données obtenues soient sans grande utilité pra- tique, il est du moins intéressant de constater les déplacements que subissent les organes intra-thoraciques dans cette position anormale. On peut cependant s’assurer ainsi de la mobilité ou de la fixité relative du cœur et du diaphragme, dépister de petits exsudats cachés dans les parties déclives des sinus diaphragma- tiques, observer le déplacement des liquides dans les cavernes.

87

On suspend le sujet de l'expérience par les genoux et on main- tient cette position pendant une demi ou une minute. I] se pro- duit une réduction du diamètre vertical du poumon, lorsqu'on passe de la station verticale à la position couchée, puis une nou- velle réduction, plus forte, du même diamètre, a lieu lorsqu’on passe du décubitus dorsal à la position renversée : en d’autres termes, le diaphragme se rapproche de la tête: la portion arté- rielle de l'ombre supracardiaque se ramasse et s'élargit; l’axe longitudinal du cœur se rapproche de l'horizontale: en outre, le thorax change complétement de forme, s'élargit, de sorte que les rapports des organes y renfermés se modifient: les poumons diminuent de volume; la dilatation inspiratrice du thorax ne compensant pas la perte de l’espace résultant de la position clive du diaphragme, il se produit un sentiment de dyspnée, pour peu qu’on prolonge la durée de l'expérience.

L’amplitude de l’oscillation diaphragmatique est sujette à (assez grandes variations : lentéroptose, la réplétion des or- ganes abdominaux, notamment de l’estomac, la parésie ou dimi- nution du tonus diaphragmatique l’augmentent; l’adipose, lem-

physème, la scérose pulmonaire, la diminuent.

Krexñück (29c). Les modifications respiratoires dans Pappa- reil pneumatique de Brauer-Dräger.

Il résulte des constatations faites par l’auteur chez un jeune homme soumis à une augmentation de pression de 1/100° atmos- phere, à l’aide de l'appareil précité, employé au cours de cer- taines interventions sur Jes organes intra-thoraciques, que le périmètre thoracique augmente effectivement de 1 centimetre: que le diaphragme et le cœur s'abaissent et sont refoulés: que ombre cardiaque diminue légèrement de volume tandis que l’ombre supracardiaque s’élargit.

Rrener (48). Un cas d’acromégalie.

L’auteur cite un cas d’acromégalie chez une femme. Voici les traits principaux du tableau pathologique : les pieds et les mains sont massifs, surtout en raison de l’hyperplasie des tissus

mous; hyperplasie des bases phalangiennes, exostoses aux dia-

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phvses des os longs de la main et du pied; dolicéphalie, progna- thisme, élargissement de la selle turcique, tumeur hypophysaire visible sur le cliché, déformation du clivus, élargissement des sinus frontaux et maxillaires.

IK. APPLICATIONS CHEZ LES ANIMAUX

EBERLEIN (22). Contribution à l'étude de la polydactylie chez le cheval.

La polydactylie n’est pas rare chez homme ni chez nos ani- maux domestiques : le cheval, le bœuf, le pore. Chez l’homme, il s’agit le plus souvent de cas tératologiques; chez les animaux, au contraire, l’origine du phénomène est atavique. En effet, une évolution relativement récente a réduit chez eux le nombre des métacarpiens tarsiens, et la polydactylie est tout simplement attribuable à la réapparition d'un caractère ancestral. Aussi, les doigts surnuméraires sont-ils complets et parfaitement articulés avec le métacarpe ou le métatarse. Dans les cas tératologiques, il s’agit habituellement d'anomalies accidentelles du germe ou d’un dédoublement provoqué par des brides amniotiques.

L’auteur rapporte cing cas chez le cheval se répartissant parmi les deux variétés de polydactylie.

GortrscHALK (91). L’utilité des rayons X dans la médecine vétérinaire.

L'animal ne pouvant nous renseigner sur ses sensations ou ses douleurs, on coneoit l'utilité particulière des rayons X dans la médecine vétérinaire. L’anatomie comparée peut également tirer profit de la découverte de Röntgen. L'auteur moutre une

série de clichés se rapportant à des cas de pathologie animale. II. La thérapeutique radiologique A. APPLICATIONS THÉRAPEUTIQUES

ALBERS-SCTHONBERG (2). La Riintgenthérapie en gynécologie. L’auteur, se basant sur ses expériences personnelles et sur la

litterature actuelle, arrive aux conclusions suivantes

—-

= m, owe ee 8 i—i

= BO ae

Les rayons X produisent l'atrophie du follicule de Graaf, d'où monopause artificielle : rapide et définitive chez les femmes au voisinage de l’âge critique; plus longue et transitoire chez les femmes plus jeunes à cause des phénomènes de régénération ;

L'application des rayons est indiquée dans les myomes. Ceux-ci diminuent et disparaissent quelquefois complètement; les hémorragies cessent. Ces phénomènes, qui se trouvent sous la dépendance de l'atrophie ovarique, sont peut-être dus aussi à l'action élective des rayons sur le tissu myomateux. Quelques eas cependant se montrent réfractaires. I] est bon de ne pas im- sister alors sur la cure. Les myomes intra-muraux sont les plus favorables au traitement; les submuqueux, à cause de laug- mentation des hémorragies au début de l’irradiation, ne doivent pas être traités. Egalement contre-indiqués, sont les cas qui se compliquent d’anémie posthémorragique :

La véritable indication de l'emploi des rayons Röntgen se trouve dans les troubles et hémorragies de la ménopause chez les femmes avant dépassé 48 ans. Ici la cure est en général ra- pide et radicale. Même si la ménopause ne survient pas, il v a

du moins une forte amélioration des symptômes pathologiques.

Gauss (3). L'irradiation profonde appliquée en obstétrique

et en gynécologie.

L'auteur croit que cette médication se trouve indiquée daus Jes carcinomes inopérables ou dans les carcinomes opérés pour prévenir la récidive; dans les myomes, les métrorrhagies ord.- naires de la ménopause, dans les dvsménorrheées, dans la tubercu- Jose pulmonaire, en vue d'obtenir l'avortement artificiel, du moins dans les tout premiers mois de la grossesse, et d'arriver ainsi à la stérilisation qui favorise l'engraissement.

Au lieu d'irradier comme d'habitude la partie médiane, on attaque latéralement et vaginalement. On peut ainsi raccourcir la durée du traitement.

Les avantages du traitement radiothéorapique en obstétrique et en gynécologie sont assez grands pour qu'on ne puisse plus

actuellement s'en passer.

90

TIessmann (6). à Ja suite d'applications de doses masstres (40 a 60 X), transforme certaines tumeurs inopérables en cas opérables .

Donan et SELKA (15). Résultats de la radiothérapie dans le

rhumatisme articulaire chronique.

Dans la polyarthrite chronique et déformante, les surfaces articulaires sont modifiées, Jes résultats sont favorables, l'amé- oration souvent durable. Ce traitement est basé sur l’action des rayons X sur les parties profondes : muscles, os et ligaments; son action analgésique est manifeste; les douleurs s’améliorent ; le gonflement périarticulaire diminue, probablement par le ta- rissement des sécrétions internes; la raideur et l’ankylose s’amen- dent sous l’influence des ferments fibrolytiques mis en liberté par les leucocytes: les mouvements actifs et passifs s’amplifient. Dans les lésions aiguës ou subaigués, les résultats ne sont de loin pas aussi favorables que dans les formes anciennes, spécialement dans les cas d’origine gonococcique.

On applique Ja méthode expéditive : le malade est soumis à une série de séances au cours desquelles il recoit chaque fois une demi-dose normale; ces séances se succèdent de quinze en quinze Jours, et le traitement se prolonge pendant un an. On utilise un

filtre d'aluminium pour éviter une réaction cutanée.

SCHMIDT (1) relate certaines cas de tumeurs traités avec suc- ces par les rayons X. Il a observé une réduction très considé- rable, non pas une disparition intégrale. Tl cite :

Un cas de sarcome inopérable du cou et des ganglions axil- laires;

Un cas de sarcome inopérable de amygdale gauche avec mé- tastases ganglionnaires;

Une tumeur angiomateuse de la joue gauche.

Van Sencsuscn (40) cite un cas de rhinosclérome considéra- blement amélioré en seize mois de traitement à laide des

rayons X, ainsi qu’un cas de sarcome de l'oreille dont il a pu

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amener la fonte en une dizaine de séances. Ni dans l’un ni dans

l’autre cas, il n’ose affirmer la guérison définitive. B. EFFETS DES RAYONS X SUR L'ORGANISME

REIFFERSCHEID (4). Etude histologique concernant Vinfluence

des rayons X sur les ovaires de la femme et des animaux.

Expériences chez la souris. -— Des doses relativement faibles produisent des lésions plus ou moins profondes de l’épithélium folliculaire, pouvant aller jusqu’à sa disparition, puis des modifications profondes de l’œuf; le stroma ne semble pas ou peu influencé. L'application de doses fortes entraine la modifi- cation complète de tout le tissu ovarique.

Expériences chez le singe : Déjà macroscopiquement, on ob- serve une différence de grandeur entre l’ovaire irradié et l’ovaire intact; le premier a subi une réduction d’un tiers. Microscopi- quement, on constate encore une fois une perturbation pro- fonde de l’épithélium folliculaire et de l’ œuf, mais ici, à Pin- verse de ce qui se passe chez la souris, c’est la cellule-œuf qui disparaît la première.

Expériences chez la femme où, à la suite d’opérations de di- verses natures, les ovaires ont été enlevés après avoir été irra- diés. Ici ce sont les follicules primordiaux, puis les follicules proprement dits qui sont atteints par le processus atrésique.

Max Lévy-Dorx (9). La question de l’idiosyncrasie.

Il y a d’abord l’idiosynerasie quantitative, c’est-à-dire celle qui a rapport à la quantité des rayons X, à la dose. Beaucoup d'au- teurs nient son existence. Si l’on excepte les cas de brûlures qui se sont produits au début de l’ére radiologique, les rares acci- dents qui depuis se rencontrent dans une utilisation diagnos- tique ou thérapeutique extraordinairement étendue, sont attri- buables à des doses se rapprochant trop de doses pathologiques pour que l’on puisse prononcer le mot d’idiosyncrasie.

Il y a lieu de distinguer aussi l’idiosynerasie qualitative, si Pon peut dire. Dans la réaction de type normal, il faut distin- guer la dose qui produit l’érythème de celle qui produit la chute

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des poils; celle-ci est légèrement supérieure à celle-là. Mais il existe des déviations du type normal, notamment en ce qui con- cerne le moment de l'apparition de l'érythème. La reaction peut être précoce : au lieu d'avoir une période d'incubation d’une di- zuine de jours, elle se produit au bout de quelques heures, au bout d'un jour. Cette réaction précoce est bien due aux rayons XÑ, mais ce n’est pas une vraie réaction précoce; car son allure est toute différente de la réaction normale; elle peut se rencontrer a la suite d'applications de doses moindres que la normale et ne pas se produire dans des cas l'on a manifestement dépassé cette dernière. L'auteur croit fermement que ce ne sont pas les mêmes éléments cutanés qui sont influencés, Il s'agirait dans ces cas de lésions du tissu pigmentaire et non d’une hypersensibilité vas- culaire, comme l’admettent d'autres radiologues. I] faut tenir compte enfin de la réaction tardive, se produisant au-delà des li- mites de l’incubation habituelle.

ERMANN-PLAGEMANX (14). : - Il résulterait d'expériences faites sur des chiens, placés dans des conditions analogues à celles se trouvent les enfants qui, atteints de luxation congé- nitale de la hanche, se trouvent soumis a des examens radiologi- ques répétés, il résulte de ces expériences, dis-je, que l’atrophie des membres et des os qui survient au cours de cette maladie est due à un défaut d'usage (atrophie par inactivité) et ne saurait être attribuée aux rayons Röntgen. Néanmoins, il est bon d’ob- server une certaine prudence daus la durée et l’espacement des

examens successifs.

Mayer (13). Traitement de la dermatite chronique profes-

stonnelle à l'aide de l'acide carbonique liquide.

Pour les uleérations de petite dimension et pour les épithe- liomas cornés, l’auteur a obtenu des résultats rapides et tres heu- reux par la méthode recommandée par Pusey dans le traitement des cancroïdes : elle consiste à appliquer sur la partie malade, pendant dix à soixante secondes, de la neige pétrie d'acide car- bonique; il se produit ainsi une réaction inflammatoire avec

brülure, et escharre éliminatrice.

s 93 C. TECHNIQUE THÉRAPEUTIQUE

GorrwaLD SCHWARZ (7). Méthode de désensibilisation.

On peut, en comprimant la peau à laide de différents sys- tèmes, par exemple de planchettes en bois, de luffa, diminuer la sensibilité de la peau et donner une dose double ou triple de la dose normale, sans obtenir de réaction. L’auteur se sert de la dose normale, sans obtenir de réaction. L'auteur se sert, lui, pour les parties convexes du corps, de la bande compressive élastique de Bier; pour les parties concaves, il emploie un coussin pneu-

matique que l’on peut aisément insuffler.

QUIRING (5). Röntgenthérapie avee séances réduites.

L'auteur s'est demandé si les appareils modernes à grande in- tensité de courant, qui diminuent dans une si forte mesure le temps d'exposition des prises radiologiques, ne S'applhiqueraient pas à des essais thérapeutiques de cures expéditives, Et d'abord les conditions du problème varient, suivant que l’on se propose d'entreprendre une irradiation superficielle ou profonde, C’est évidemment une question d'ampoule. Pour atteindre la profon- deur des tissus, il faut un degré de dureté que les ampoules ne peuvent maintenir lorsqu'on se sert des appareils à hante tension, sans interrupteur. il faut employer une ampoule dure, ou illuminer longtemps, comme dans la radioscopie, l'an- cien inducteur se montre supérieur. S'agit-il, au contraire, d'ir- radiations superficielles, comme dans les affections cutanées, les résultats de la méthode intensive sont bons.

Pour ce qui regarde la technique même de la méthode, disons que l’auteur se sert de grandes Gundelach de 20 millimètres, qui se montrent très constantes, ainsi que d'ampoules Müller, va- riété «e Mammuth ». La charge est de 30 milliampères, l'illu- mination dure trois secondes et est suivie d'une pause de une demi à une minute pour permettre à l'ampoule de se refroidir quelque peu; puis a lieu une nouvelle illumination suivie d’une phase de repos, et ainsi de suite. La distance devient ici très im- portante; un dosage minutieux, d’après le système Kienbück, est

nécessaire, On peut obtenir ainsi en trente secondes, et à la dis-

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tance de 6 centimètres, une dose de 10 X (Erythemdose), soit en trente fois moins de temps que par la méthode de l'ancien inducteur, en supposant Jes ampoules chargées de 3 1/2 milliam- pères, ou eucore en cing fois moins de temps qu’en employant l’ampoule Burger (Centraltherapierühre), qui, au surplus, est très délicate et d’un usage restreint.

On objecte à cette méthode que l’on peut facilement dépasser la dose, à cause de Ja quantité énorme de rayons émise par se- conde; Quiring estime qu’il suffit d’un peu de prudence et d’ha- bitude pour éviter cet écueil; s’il s’agit de doses fractionnées, le danger est évidemment moindre; mais si l’on désire donner la dose qui produit l’érvthème en une fois, 11 faut donner plutôt un peu moins, ou encore mieux l’appliquer en deux séances. Par contre, quelle économie énorme de temps cette methode ne pro- cure-t-elle pas au médecin, qui peut traiter tous les cas lui- méme ? Quel avantage pour le patient, qui peut notamment maintenir plus facilement certaines positions difficiles ? L’au- teur fait part de ses essais et des bons résultats qu’il a obtenus dans les cancroides, le sycosis, le psoriasis, le favus, la micros-

porie, etc.

D. Dosacr

KLINGELFuSS (34). Etude comparative entre le dosage à l’aide

des unités électriques et celui de Saboureaud-Noire.

La méthode de dosage des ravons X à l’aide des unités élec- triques est basée sur les indications combinées du milliampere- mètre et du scléromètre. Ce dernier instrument, très sûr et d’un maniement facile, permet de juger de la qualité des rayons X. Il comporte un nombre de divisions beaucoup plus considérable que les échelles de dureté habituellement en usage; 1l est done plus précis que ces dernières.

L'auteur compare la sensibilité de sa méthode à celle de Sa- boureaud-Noiré, qui est à la fois très répandue, et qui constitue le type des méthodes par virage direct. A cet effet, il institue une série d'expériences dans lesquelles il évalue le nombre d’unités électriques nécessaires pour produire le virage de la

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pastille de platino-cyanure. I] arrive aux conclusions que non seulement son procédé peut être substitué au dosage de Sabou- reaud-Noiré, mais en outre qu'il est plus précis.

Nécessairement, 1] faut que les expériences soient bien con- duites : il faut notamment que, dans une même série d’expé- riences, le nombre des interruptions du primaire soit constant; il faut régler invariablement la distance de la pastille-témoin ; éviter son échauffement et l’exposer toujours au même faisceau actinique; annuler le courant de fermeture, enfin employer une ampoule capable de maintenir son degré de dureté au cours d’une expérience.

Si nous désignons par I Vindication du milliamperemetre, par H celle du scléromètre, par t le temps de l'expérience, HIt sera la quantité d'unités électriques nécessaire au virage de la pastille-témoin. Æ£ntre certaines limites, une même valeur du produit HI peut être obtenu de différentes façons, et l’on conçoit aisément que la valeur des deux facteurs variera inversement l’une de l’autre. Si, par exemple, on augmente le nombre des interruptions, les degrés du sléromètre augmentent, et il fau- dra, pour conserver au produit HI une valeur constante, donner un milliampérage moindre, afin d'obtenir, dans le même laps de temps une dose normale de 10 X. Aussi l’indication du milli- ampere est-elle par elle-méme insuffisante. On pourrait, 11 est vrai, se passer du scléromètre, si le nombre des interruptions était constant et si ,d’autre part, l’ampoule pouvait toujours :

conserver la même dureté, ce qui n’est pas le cas pratiquement. III. Technique

A. TECHNIQUE GÉNÉRALE

GusTAVE LoosE (23). Prises instantanées, rapides et avec pose. On a cherché à réduire le temps de pose de diverses facons :

En rendant les ampoules plus robustes, ce qui permet de les charger davantage. A ce point de vue, il semble que l’on soit

resté plus ou moins stationnaire dans ces dernières années ;

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En améliorant Vinstrumentation; apres le triomphe des grandes bobines sur les petites et les progrès accomplis par lem- ploi de l'interrupteur Welhnelt, on en vient aux appareils sans interrupteurs : le Grissonator, le Snook (Siemens), l Idéal (Rei- niger). Mais il faut bien reconnaitre que les fortes intensités employées sont éminemment destructives des ampoules;

Par l'augmentation de la sensibilité des plaques photogra- phiques Femploi d'écrans renforgateurs, notamment de la « Gehler-Folie ». Pratiquement, on peut classer les radiogra- phies en trois groupes, d'après la durée de la pose :

a) Epreuves ordinaires nécessitant une ou plusieurs minutes pour leur confection. Elles resteront toujours les épreuves de choix pour les membres et pour la grande majorité des prises exigeant de grands détails;

b) Les prises rapides dont le temps de pose est exprimé en secondes; on les obtient soit par l'écran renforcateur, la « Geh- ler-Folie », soit en augmentant l'intensité de la charge;

c) Les épreuves instantanées, obtenues en fractions de se-

conde: c’est la méthode de l'avenir.

` RosExTHAL (30). Vetteté et contraste des radiogrammes.

Certains diagnosties de précision exigeraient de nos clichés à la fois un grand contraste et une grande netteté. La première qualité s'obtient assez aisément à laide d'une ampoule molle: Ta seconde exige :

a) Un foyer radiogène aussi petit que possible; or, cette con- dition est jusqu'à un certain point incompatible avec l'usage des ampoules molles; en effet, dans ces dernières, l'énergie des rayons cathodiques est grande ; par suite, l'échauffement de Panticathode est considérable et le fover radiogène est d’autant plus grand que l'ampoule est plus molle, c'est-à-dire donne plus de contraste. Aussi dans les prises rapides avec ampoules forte- ment chargées doit-on se servir de courants convenablement choi- sis et remplacer le platine de l'anticathode par Viridium, dont le point de fusion est plus élevé;

== e a

b) Pour obtenir une image nette, il faut éviter les foyers aberrants (Vagabondierende Kathodenstrahlen). Les Präci- sionsrohre » réalisent ce desideratum.

Quant à l'emploi de l'écran renforçateur, il peut, en dimi- nuant la pose, ménager les ampoules molles et fournir un meil- leur contraste, Mais on ne peut pas prétendre obtenir ainsi des

images d'un détail achevé.

Fr Dessacer (33). Progrès dans la radiographie instantanée.

Le probleme de la radiographie instantanée consiste à faire les épreuves des diverses régions, surtout du cœur, du poumon, a l’aide d'une seule décharge de Vinducteur, provoquant dans l'ampoule une seule émission de rayons X; il faut done que cette forte décharge, unique, soit égale à la somme des décharges mul- tiples employees actuellement pendant le temps de pose.

Tl nécessite l'emploi d'un inducteur de construction spéciale; en outre, il faut que l'interruption du primaire soit unique et extra-rapide, afin d'augmenter considérablement la force élec- tro-motrice de l’induit, ce qui s'obtient à l’aide dun interrup- teur électrique. Celui-ci consiste dans une ampoule en verre épais, pouvant résister à un grand nombre d’atmospheres et dans laquelle se trouve un fil métallique exactement calibré, en rap- port avec des électrodes extérieures; on fait passer un courant assez fort pour fondre et volatiser le fil métallique: la forte pres- sion qui se développe ainsi éteint instantanément l’étincelle pro- duite au moment de ‘interruption, qui est ainsi tres courte.

On obtient de cette façon des instantanés en 1/100° de seconde.

Cette méthode extra-rapide est indiquée lorsqu'on peut se ser- vir de la « Gehler-Folie », c'est-à-dire d’un écran renforçateur à petit grain, pour les organes mobiles, tels que le cœur, le tho- rax, ete. Mais si l’on se propose d'obtenir la fine structure os- seuse, la pose est préférable. Ainsi les deux méthodes ont cha- cune leurs indications spéciales, et les bobines coustruites ac- tuellement doivent donc permettre l'utilisation des deux pro-

cédés.

Q8

Grissox (37). Epreures rapides et instantanées à l'aide du

Grissonator.

Pour les épreuves a pose réduite ou rapide, on ne peut se dé- partir du principe suivant si l'on veut éviter la destruction ra- pide du matériel et de l'ampoule : le temps de pause qui sépare deux étincelles d'ouverture successives doit être proportionné à l'intensité de la décharge. A ce point de vue, l'auteur fait le proces de toutes les installations l'on utilise les courants al- ternatifs : transformateurs de courant continu en alternatif, re- dvesseurs de courants alternatifs, appareils à l’aide desquels on n'augmente l'intensité de l’induit qu’en augmentant le nombre des phases. Tel n'est pas le cas avec le Grissonator, avec lequel on peut obtenir une intensité plus grande, sans recourir à une augmentation de vitesse dans la succession des décharges.

a) Pour les épreuves rapides, on adjoint au Grissonator jus- qu'à 6 ou 8 condensateurs, suivant le voltage de la source élec- trique.

bD) D'autres essais ont été institués pour les épreuves instan- tanées et ont pleinement réussi avec le Grissonator.

L'écran renforçateur est inutile dans les épreuves rapides, mais à conseiller depuis les améliorations récentes qu’il a subies pour les instantanés d'organes mobiles et pour la cinématoradio- graphie.

Le Grissonator permet d’ailleurs concurremment les manipu-

lations habituelles : la scopie, la thérapie, la pose ordinaire. B. TECHNIQUE SPÉCIALE D'EXAMEN DES ORGANES

KaArESsTLE (26). Moyen de contraste pour Veramen des organes digestifs.

Il n’y a pas de composés bismuthés complètement insolubles : si l'on substitue le carbonate de bismuth au nitrate, on évite ainsi du moins l’intoxieation par les nitrites. Mieux vaut encore abandonner complètement le bismuth. On a recommandé beau- coup de succédanés. Parmi eux, le meilleur est oxyde de zirco-

nium, corps très insoluble. L’auteur démontre quelques essais

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de solubilité de différents sels, suivis de précipitations succes- sives; comparant alors le volume des précipités produits, il mon- tre que l’oxyde de zirconium est beaucoup plus insoluble que Je carbonate de bismuth. En outre, l'ion de zirconium n’est pas toxique. Mais pour obtenir avec l’oxyde de zirconium un con- traste équivalent, il faut employer une fois et demie à deux fois plus de substance qu'avec le bismuth. Comme véhicule, on uti- lise une bouillie molle s'ingérant facilement, formé de lait addi- tionné de maizena ou de mondamine. Voici, par exemple, une boune formule :

Dat eion a ne 250 grammes Oxyde de zirconium..................... 15 grammes Mondanmine:.ssasasa is 10 grammes

La sédimentation s’y produit lentement.

Au cours de la discussion, Lorey met en doute la toxicité de Vion de bismuth; il ne croit pas qu'il faille déconsidérer toutes les combinaisons de ce métal; la plupart des intoxications ont été produites par les nitrites et ne sont pas en rapport avee la quantité de bismuth ingérée. D’ailleurs, l’intoxication par le bismuth serait une intoxication métallique analogue, par exem-

ple à l’intoxication mercurielle.

SCHMIDT (28). Technique pour l'obtention de radiographies des organes internes, dans des conditions normales, c'est-à-dire

comparables.

Pour comparer avec fruit les radiographies d'organes internes, il faut opérer toujours dans des conditions identiques, faire des prises normales ; il faut done s’astreindre à certaines règles :

Il faut que le tronc soit droit;

Il faut empêcher le trone de se déplacer. Ces deux condi- tions s’obtiennent par la fixation mécanique;

Employer une ampoule bien centrée; diriger le rayon nor- mal perpendiculairement à la plaque, et le faire passer en même

temps par des repères cutanés convenablement choisis, de facon

100

à photographier le repère métallique situé sur le trajet de ce rayon, opération qui sert ainsi de controle;

Faire les prises toujours à la même distance; celle-ci sera aussi grande que possible (télérüntgenographie) afin d’obtenir une déformation minimale de l'organe..

Pour ce qui regarde le choix des repères, on peut s’adresser à des reperes anatomiques, malheureusement assez variables, ou à des repères mathématiques. Parmi les premiers, l’auteur pro- pose : pour les organes thoraciques, l’appendice xyphoïde en avant, l’épine de l’omoplate en arrière; pour les organes abdo- minaux, les épines iliaques antérieures et supérieures en avant, le bord supérieur des crêtes iliaques en arrière; pour les organes pelviens, le bord inférieur du pubis en avant, l’extrémité du coccyx en arrière; quant aux repères mathématiques, on les ob- tient en divisant en trois parties égales la distance des épaules à la symphyse pubienne; l'union des tiers supérieur et moven sert de repère pour les organes thoraciques; Vunion des tiers moyen et inférieur, de repère pour les organes abdominaux.

C’est à l’avenir de décider si les uns ou les autres sont prati- quement préférables.

L'auteur fait la démonstration de l’ « Universal Apparat », qui permet, outre la radioscopie, la réalisation des prises nor-

males dans les conditions précitées. C. IXSTRUMENTS, APPAREILS, ETC.

ITorzkxecirr (31). Réglage de l'ampoule pendant son emploi.

L'auteur, reprenant l’idée de Barret, montre la façon d'ob- tenir une régulation automatique. Le dispositif consiste en un brûleur Bunsen en miniature, manœuvré à distance à l’aide d’un robinet et dont la flamme est dirigée sur le tube osmo-régula- teur. Evidemment, on se sert d’ampoules vieillies à l’aide des- quelles on peut ainsi voir se succéder des images de différentes qualités, ce qui est souvent avantageux, notamment dans la ra- dioscopie. La régénération de l'ampoule pendant le fonctionne-

ment n'est nullement désavantageuse pour sa vitalité.

—_— —— o> ~ nn e eg

——

101

Gocnt (32a) démontre un appareil d'éclairage uniforme pour examen des clichés. Il consiste essentiellement en une cassette, portant deux verres mats, placés l’un derrière l’autre, dont l'ex- térieur peut recevoir la plaque; quatre volets ou jalousies mo- biles, convenablement manceuvrés, permettent de diaphragmer l’image.

Gocur (32c). Dispositif de radiographie simultanée pour les

parties correspondantes des membres.

Si l'on veut, par exemple, radiographier les deux mains en même temps, chaque image subit une déformation latérale. Pour l'éviter, l'auteur fait construire un appareil qui consiste en deux planchettes inclinées à 45° sur le plan horizontal. Elles sont donc perpendiculaires entre elles: les mains viennent pren- dre place sur les planchettes: et pour une certaine position de l'ampoule, cette dernière enverra un faisceau lumineux, dans le- quel on pourra toujours trouver deux ravons obliques symétri- ques, qui seront normaux aux plans inclines.

D. Dosacer

HorzkĚxecur (10). Nourl appareil de dosage.

L’ampoule étant un transformateur d'énergie essentiellement inconstant, il est pour ainsi dire impossible de doser la quantité de rayons X, en s'appuyant sur des facteurs physiques, tels que le milliampérage, la dureté, ete. Aussi doit-on recourir à d'au- tres méthodes plus directes, par exemple, au virage du platino- evanure de baryum. Le radiométre le plus employé faute de mieux est celui de Saboureaud et Noire; il présente un grand dé- faut pour un appareil de mesure, c'est de n'avoir qu’une teinte de comparaison.

Holzknecht a fait construire un radiometre formé d'une bande colorée du vert au brun, et présentant toutes les nuances inter- médiaires. Le long de cette échelle chromatique, court une glis- sière dans laquelle prend place la pastille virée de platino-cya-

nure. La méthode chromometrique employée est celle de lhé-

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mometre de Fleisch] : les deux teintes à comparer se présentent sous la forme de champs semi-lunaires juxtaposés, On fait glis- ser Je curseur le long de l'échelle jusqu'à obtenir un disque de teinte uniforme.

E. PRESERVATION

Warrer (12). Protection de lobserrateur contre les rayons

secondaires.

Celui qui s'occupe journellement de rayons X doit non seule- ment éviter l'effet nocif des radiations primaires, mais égale- ment celui des radiations secondaires dont l’action est identique. On distingue deux variétés de rayons secondaires :

Ceux qui proviennent du verre de l’ampoule (Glassstrah- lung); leur quantité est loin d'être négligeable, puisqu'elle re- présente, d'après les calculs de l’auteur, les 15 p. e. de la radia- tion primaire; leur influence varie évidemment en raison in- verse du carré de la distance de l’ampoule. Il est bon de rappeler que ce n’est pas seulement le segment situé devant l’anticathode, mais que toute la sphère donne lieu à des rayons secondaires. Il est donc absurde de se tenir derrière Vantieathode, ou de placer les appareils dans les parties basses du laboratoire. Le meilleur moyen de préservation consiste à obturer la lumière de tous côtés. Méme alors, le cône (illumination des rayous secondaires qui passe par l'ouverture du diaphragme est encore important; il est notamment beaucoup plus considérable que le cône des rayons primaires qui passe par la même ouverture que lui;

Les ravons secondaires, qui naissent de tous les objets exté- rieurs qui arrivent en contact avec Jes rayons X (Korperstrah- lung) spécialement des organes mémes qui sont radiographiées. On sait leur action sur le voile des clichés. L'auteur montre en- core, par un exemple caleulé, que ces rayons sont loin d’être né- gligeables pour l'opérateur, si leur action se répète. Le matériel employé sera disposé de facon à les arrêter autant que possible : la table d'opération, les cassettes seront blindées: l'examen à

l'écran se fera avec des gants: de même les cassettes blindées

103

renfermant les ampoules et dont la paroi interne est de bois, donnent des rayons secondaires qui se dégagent par le dia- phragme. Pour se débarrasser autant que possible de cette der- niere source, l'auteur conseille de placer derrière l'ouverture du diaphragme un diaphragme métallique ayant la forme d'un trone de cone, dont les génératrices convergent vers l'anticathode : le faisceau primaire peut seul passer dans ces conditions. Enfin, pour éviter l’action cumulative des rayons, il serait peut-être

utile de réduire le temps de pose autant que possible. F. QUESTIONS D'INTÉRÈT PUREMENT SCIENTIFIQUE

KIENBOCK (29b). Radiogram mes avec figures d'éclairs.

Les figures en zigzag qui apparaissent accidentellement sur les plaques, surtout depuis que l'on opère avec de fortes intensités, sont dues a des décharges électriques, dont on n'a pas encore pu trouver le mécanisme, ni trouver la voie suivie, à l'insu du pa- tient. Peut-être ces décharges se produisent-elles par les sup- ports, peut-être par le patient lui-même dont la peau s’électri- serait par influence.

Ces photographies d'éclairs en miniature présentent tantôt des traits tenus, très nets, et se divisent dichotomiquement ; tan- tôt les figures sont moins nettes et les traits plus épais.

Gocur (32a). Effet plastique des rayons X.

L'auteur rectifie son opinion antérieure au sujet de l'effet plastique obtenu par la combinaison stéréographique des sil- houettes de projection de certains objets, obtenues sur un écran blanc, par une source de lumière ordinaire. Cet effet plastique est réel, bien que moindre que celui que donnent les rayons X pour les mêmes objets. L'expérience réussit pour le thorax, no- tamment, mais non pas avec les objets plats comme la main, encore moins avec les objets homogènes, tels qu'une demi-bille de billard, par exemple. Au contraire, pour ces derniers, avec les rayons X, l'effet plastique est immédiat, et s’obtient même

sans épreuves stéréographiques; la couche d’air plus ou moins

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considérable qui se superpose aux différentes parties de l’objet, Joue peut-être un rôle dans sa production, car on ne s'explique pas encore actuellement la facon dont les rayons X produisent cette plastique. L'interprétation du phénomène donne lieu à des opinions contradictoires, notamment entre Alexandre Bela et

Evekman, auteurs qui se sont beaucoup oceupés de la question.

GRISSON (36). Rayons ertra-mous.

Lorsqu'une ampoule Röntgen est suffisamment riche en gaz pour que la fluorescence verte fasse place à de la lumière bleuà- tre ou violacée, ce qui correspond à une étincelle équivalente de 2 à 3 millimètres, elle émet encore des rayons à ondulations ra- lenties, intermédiaires entre les rayons X et les rayons B du radium, Ils sont très facilement absorbés, et donnent par suite de grands contrastes, ce qui permet d'obtenir des images figu- rant le squelette des fleurs, des feuilles, ete. Ces rayons extra- mous ont sans doute une action thérapeutique différente de celle

des rayons X.

.

Rosexruar (90). Radiographres en 1/3600 de seconde.

Lorsqu'on interrompt brusquement le primaire, il n’y a pas seulement une seule impulsion dans le secondaire et par suite dans l’ampoule, mais une série d’impulsions oscillant alternati- vement en sens inverse, et dont l'intensité arrive graduellement a 0, en tombant d’un maximum.

Dans une installation bien réglée, ces impulsions doivent être toutes dirigées dans le même sens, avoir la même intensité et se succéder régulierement. L'auteur n'utilise que la moitié de la premiere oscillation, c’est-à-dire une impulsion unique dans un sens. [l arrive ainsi à réaliser des instantanés dont il évalue la durée, à l'aide d’un dispositif chronométrique spécial, à 13600" de seconde.

L'auteur montre également quelques clichés obtenus de cette façon.

D" G. PENNEMAN.

LA STEREORADIOGRAPHIE RAPIDE

DU THORAX ET DE IL'ABDOMEN par CHARLES Lester LEONARD (Philadelphie)

PLANCHES IV et V

De l'application d'une technique appropriée résulte toute la valeur diagnostique du radiogramme. Cette technique varie avec chaque cas, suivant la région à explorer et suivant les propriétés des tissus qui hébergent Ja lésion. Les progrès réalisés en radio- diagnostic ne sont que la résultante du perfectionnement de la technique et de son application Judicieuse.

Les longues expositions du début de l'ère radiologique exi- geaient une immobilisation avec fixation parfaite de l'organe a à explorer : elles durent céder la place aux expositions rapides qui ne demandent d’autre immobilisation que la simple mise au repos de l’organe. Le choix du pouvoir pénétrant des radiations et la rapidité de la pose gouvernent à l'heure actuelle toute la technique du radiodiagnostic des structures osseuses et muscu- laires. Les expositions rapides ou instantanées n'ont pas à comp- ter avec les mouvements, même involontaires : elles donnent dex images fouillées jusque dans les détails des tissus mous.

Les progrès techniques accomplis dans cette voie ont montré toute la valeur de la radiographie rapide, non seulement pour l'exploration des organes doués de motilité involontaire, mais encore pour l’examen de ceux qui sont mobilisés par voisinage.

Les avantages précieux de la stéréoradiographie furent appré- clés à leur juste valeur bien avant que les expositions rapides

nous eussent permis de mettre en relief la fine structure des

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organes mous animés de mouvements. Des résultats remarqua- bles ont été obtenus par l'application de cette méthode en mé- decine et en chirurgie. La plasticité que donnent ces images sté- réoscopiques est particulièrement de grande valeur quand il s'agit de localiser un corps étranger ou de se rendre compte des rapports que présentent entre eux les fragments osseux en cas de fracture ou les surfaces articulaires en cas de luxation.

En général, les épreuves stéréoscopiques corrigent les défor- mations inséparables du caractère divergent des radiations émises par le foyer anticathodique; elles nous donnent une perspective fidèle; elles mettent en œuvre cette faculté, inhérente aux yeux et à l'esprit, de reconstituer la forme de l’objet, d'en apprécier la grandeur et de le situer daus les trois dimensions de l’espace. Les deux images, projetées sur une surface plane par deux points de vue différents, donnent, par une opération inverse, une plas- ticité et une perspective exactes : elles permettent à l’observa- teur d'apprécier la distance qui sépare deux points déterminés de l’objet rendu semi-transparent par la radiographie et de re- construire en perspective la forme de cet objet.

Les organes thoraciques et abdominaux sont animés de mou- vements involontaires, mais la radiographie instantanée élimine les effets facheux qui résultent de cette motilité : comparée à la stéréoradiograplie sans changement rapide de plaques, elle donne des images plus définies, plus nettes.

Heureusement, la technique est arrivée dans ces derniers temps à réaliser, en une demi-seconde, à la fois le changement des pla- ques et le déplacement de l'ampoule : les deux épreuves stéréos- —copiques obtenues ainsi en ce court espace de temps ne montrent plus les défectuosités inhérentes à la stéréographie lente des or- ganes doués de motilité involontaire; elles révèlent une grande richesse de détails et de contraste. D’une part. la rapidité de la pose assure plus de structure dans les tissus mous; la vision sté- _reoscopique, d'autre part, donne un relief plus opaque aux pe- tits foyers pathologiques et permet de les localiser les uns par rapport aux autres et par rapport aux organes eircohvoisins.

Les principales applications, que nous avons faites jusqu'ici

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de la stéréoradiograhpie rapide, se rapportent à l'exploration du tube digestif et à l'étude de la tuberculose pulmonaire, Les lésions pulmonaires et les changements de rapports qui en ré- sulteut montrent surtout bien tout le profit que le diagnostic peut retirer de cette méthode. Celle-ci nous permettra bientôt d'aborder d’étude du cœur et des différents temps de la révolu- tion cardiaque : mieux que toute autre en usage jusqu'ici, elle constituera un procédé objectif pour étudier ia morphologie va- riable du cœur au cours des différentes affections.

Su cas de tuberculose pulmonaire, cette stérgoradiographie rapide nous révèle des foyers morbides qu'un simple négatif n'arrive jamais à mettre en valeur; le poumon, gorgé d'air, se montre bourré de petits agglomérats de tubercules et traversé de bandelettes radiées d'infiltration, bandelettes nettement différen- ciables d'avec les bronches et les vaisseaux. Nous voyons non seu- lement les altératious de minime importance ,mais encore la tex- ture des organes thoraciques et les rapports qu'ils affectent avec le médiastin et la paroi thoracique. Nous reconnaissons isolé- ment les bandelettes d'infiltration; nous les voyons, sous forme de petites traînées isolées, partir d'un centre de consolidation, plonger en rayonnant en tous sens dans la masse pulmonaire et donner ainsi l'apparence d'une fine toile d'araignée.

Les foyers de consolidation ue se présentent plus sous forme de zones opaques entourées de tissu pulmonaire sain; ils se pré- seutent tels qu’ils sont, avec leur forme, leur grandeur, leur re- lief et dans leurs rapports avec les poumons et les organes normaux circonvoisins. Les cavernes n'apparaissent plus comme des zones peu denses au milieu d'un tissu plus dense; elles offrent a nos yeux leur forme réelle, avec des contours concaves et con- vexes d'épaisseur variable et appréciable. Les ganglions péri- brouchiques sont visibles à l'état isolé, souvent comme des baies sur leur grappe, dans un ordre déterminé les uns par rapport aux autres, tandis que dans les cas chroniques nous voyons en outre les foyers de calcification intra-ganglionnaire.

Cette méthode nous permet donc, mieux que toute autre,

9 » Md 3 j. d'étudier les rapports que ces ganglions affectent entre eux et

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avec Jes vaisseaux sanguins importants : mieux que toute autre, elle nous permet d'étudier la plèvre épaissie avec ses adhérences a la paroi thoracique au diaphragme et les rétractions qui se produisent dans les foyers de consolidation : car nous pouvons voir et mesurer les déplacements qu'éprouvent de ce fait le cœur et les gros vaisseaux sanguins. Si le sommet droit, par exemple, après consolidation, arrive à se rétracter, cette rétraction en- traine souvent le cœur et les gros vaisseaux, en haut, en arrière et à droite : cette anomalie pathologique est nettement visible sur les deux épreuves de la planche V (fig. 1 et 2) : ici l'aorte ascendante et la crosse sont attirées vers le haut et leur image est dissociée d'avec celle de l'aorte descendante, formant ainsi un are à rayon plus considérable qu'à l’état normal. Le cœur doit suivre l'aorte dans son ascension, si bien que sa pointe ar- rive à battre sur la ligne médiane. Mais toute consolidation ou toute rétraction pulmonaire exige une compensation à cette rup- ture d'équilibre imtrathoracique: en fait, le déplacement anor- mal du diaphragme fut un des premiers symptômes que les radiologistes releverent au cours de ces modifications du volume pulmonaire. Mais on s'aperçut bientôt, il est vrai, que ce n’était la qu'un mode de compensation et des études ultérieures mon- trerent que la nature dispose de movens plus fréquents pour ré- assurer cet équilibre,

La guérison des lésions de tuberculose se produit par forma- tion de tissu cicatriciel, soit au centre des fovers de consolida- tion, soit entre les parois collabées et adossées de la caverne. Cette sclérose, qui n'est qu'une réduction du volume pulmonaire, ne peut s'accomplir qu'à la faveur d'un déplacement du dia- phragme ou des organes médiastinaux, ou de la plèvre viscérale par rapport à la plèvre pariétale, car la cage thoracique, rigide, ne peut saffaisser, En fait, nous voyons intervenir iei la pro- duction de Vemphyséme compensateur dans le poumon sain, la formation de pneumothorax superficiels et l'ascension du dia- phragme. Tous ces modes de compensation changent, il est vrai, la capacité primitive des deux poumons, mais cependant ils maintiennent un équilibre stable. L’élévation de la foliole dia-

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phragmatique du côté affecté n’est pas de nature à assurer l'équilibre aussi bien que les deux autres facteurs ; aussi intervient-elle le moins souvent dans les premiers stades de la maladie, quand le poumon ne présente que des lésions minimes. La formation de l’emphysème compensateur a été observée depuis bien longtemps par les cliniciens. Mais la radiologie montra les suites bienfaisantes qui en résultent : déplacement des organes médiastinaux qui favorisent Ja diminution du volume et la ré- traction du poumon lésé, qui assurent le drainage des cavernes, l’adossement des parois de celles-ci et leur réunion par tissu cieca- triciel. La radiologie découvrit encore ces pneumothorax super- ficiels qui se forment au voisinage des lésions et elle en indiqua la portée.

La méthode stéréoscopique montre clairement que les dépla- cements viscéraux ne sont que la résultante de l’emphysème com- pensateur qui se produit dans le poumon sain et de la sclérose cicatricielle qui se produit dans le poumon affecté, tandis que le pneumothorax superficiel n’est que la suite directe de la rétrac- tion de la cicatrice pulmonaire.

La valeur diagnostique et pratique de la stéréoradiographie rapide résulte de la plasticité de l’image et de la richesse des détails. Cette méthode révèle avec précision la présence et la position relative des petits foyers de maladie, la grosseur et les caractères des ganglions péribronchiques, la grandeur et Tex- tension des grosses lésions, les bandes d'infiltration, la présence et le volume des pneumothorax superficiels: elle nous aide à différencier le normal d’avec le pathologique : elle nous rend compte du déplacement des organes médiastinaux et de son degré.

A l’heure actuelle, nous pouvons dire qu’il est possible de dinstinguer les lésions aiguës, chroniques et guéries; par l’ob- servation répétée, nous pouvons surveiller le processus de gué- rison et en surprendre le mode de production.

Dans les autres affections pulmonaires à marche plus rapide. dans la pneumonie, dans les affections snppuratives et kvstiques,

cette méthode nous révèle l'extension et la localisation des lésions

110

bien mieux que la radiographie ordinaire : sa valeur est parti- culierement péremptoire dans la localisation exacte intrabron- chique ou intrapulmonaire des corps étrangers.

L'application de la stéréoradiographie rapide à l'étude du cœur et des modifications qu'impriment à cet organe les diffé- rents processus pathologiques. nous donnera incontestablement un aperçu plus exact et plus complet que tout autre procédé d'exploration.. Les expositions, faites à la même phase de la révolution cardiaque, donneront une image plastique de la plus grande fidélité et une série de stéréoscopies faites successive- ment aux différents temps de cette révolution montrera les mo-

difications de rapports entre le cœur et le diaphragme.

Si nous passons à l’étude des organes abdominaux, nous voyons que l'ombre projetée par le repas de bismuth ne se présente plus sous forme de surface dense et opaque ; la vision stéréosco- pique montre, au contraire, le relief arrondi de l'organe rempli de bismuth, ainsi que les rapports que présente cet organe avec le squelette, les parois abdominales et les autres viscères. Sans conteste ,grace à cette méthode, nous déterminerons dorénavant avec une exactitude plus grande la forme, la grandeur et la lo- calisation des néoplasmes et les suites qui résultent d’une rétrac- tion cicatricielle. Les figures de la planche IV prouvent que les prises stéréoscopryties sont les plus aptes à fixer la forme de londe péristaltique et que l’escamotage des plaques est suffisamment rapide pour photographier deux fois la même onde dans la même position.

L'aspect de l'intestin grêle est des plus remarquables: ici, les petites ondes péristaltiques se déplacent avec une rapidité suffisante à les rendre invisibles la plupart du temps sur l’écran fluoroscopique. Mais la stéréoradiographie rapide les révèle jus- que dans leurs plus petits détails et donne à leurs projections le relief qui nous permet d’en poursuivre l'étude à travers Jes différents segments du tube digestif; grâce à elle. nous pou- vons encore reconnaître les sténoses produites par différents pro- cessus pathologiques.

Les figures 1 et 2, planche IV, montrent une sténose immé-

41 =

diatement au-dessus de la valvule iléocmcale.: L'importance de cette plasticité et des renseignements qu'elle donne est de toute évidence quand il s’agit de reconnaitre l’oblitération du canal intestinal : ainsi le diagnostic des tumeurs malignes devient facile.

Les stéréoradiogrammes rapides ne sont pas nécessaires pour le diagnostic des lésions rénales; pourtant ils nous fournissent des renseignements importants; ils nous renseignent sur la to- pographie du rein et sur le siège intrarénal ou intra-urétéral des caleuls. L'image de l'intestin rempli de gaz n’est plus confuse le rein montre ses rapports exacts avec l'intestin, vide ou rempli; les phlébolithes enfin sont bien différenciables d'avec les calculs ureteraux.

La techuique à laquelle nous avons eu recours est la suivante : pour faire de la stéréoradiographie rapide, il était de toute ne- cessité de disposer d’un escamotage permettant de changer auto- matiquement et rapidement de grandes plaques. Ce dispositif a été réalisé par la Réntgen Manufacturing Company, de Phila- delphie. Sur un cadre métallique est fortement tendue une feuille peu épaisse d'aluminium: sous celle-ci peut glisser rapi- dement la cassette contenant les plaques photographiques. Le glissement rapide de la cassette, qui se fait en une demi-se- conde, est assuré par un ressort à boudin: un amortisseur pneu- matique garantit les plaques contre tout bris. Un dispositif mécanique déplace le tube de Röntgen à la distance requise, juste au moment le changement de playue s'opère. La com- mande de ces deux changements automatiques se fait du tableau de l'appareil Snook qui sert à Ta confection de tous nos clichés : nous nous sommes servi d’un tube Green et Bauer, à travers le-

quel nous envoyons 35 à 50 milliampères : plaques lumière Y, développateur pyro-acétone.

L'exposition de toutes les plaques fut de moins d’une demi- seconde, beaucoup moins qu'une demi-seconde dans la plupart des cas, si pas dans tous, ainsi qu'en témoigne la finesse des con- tours de la silhouette gastrique, intestinale et cardiaque. Le tube se trouvait à moins de 22 pouces de la plaque : les patients étaient tous des adultes bien développés.

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Explioation des planohes PLANCHE IV

Fig. 1 et 2. Sténose de l’iléon au-dessus de la valvule 1léo- cœæcale : auses intestinales avec ondes péristaltiques, résidu bis- muthé dans l'estomac, chambre à air de l'estomac.

Ces deux clichés furent exécutés en moins de deux secondes.

Fig. 3 et 4+. - - Gastroptose : une heure après le repas de bis- muth. Péristaltisme puissant, sténose pylorique. L’angle hépa- tique du côlon est distendu par une accumulation de gaz.

Ces deux clichés furent exécutés en moins de deux secondes.

PLANCHE V

Fig. 1 et 2. Tuberculose pulmonaire : dislocation du cœur et de l’aorte. Adhérences diaphragmatiques, consolidation et ré- traction du sommet droit.

Ces deux clichés furent exécutés en moins de une seconde et demie.

ARRACHEMENT TENDINEUX (DU MUSCLE JUMEAU EXTERNE)

DÉMONTRÉ PAR LA RADIOGRAPHIE

par le DP Arinax KOEN LER (Wiesbaden)

PLANCHE V

Il peut arriver quelquefois que l'exploration radiographique montre un arrachement de tendon et méme qu'elle puisse seule établir ce diagnostic: le cas suivant, que je dois à l’obligeance du D" Heile, prouvera cette assertion.

I] sagit d'une dame d’une quarantaine d'années. Au cours d'une excursion qu'elle fit dans la montagne, il y a sept mois. son parasol la fit trébucher, se cassa et la patiente tomba sur les genoux, les jambes fléchies à angle droit. Des douleurs intenses se déclarèrent à Vinstant, mais elles n’empéchérent pas nean- moins Ja blessée d'achever, sans difficultés par trop grandes, l'étape de retour, de toute une lieue de distance. Un médecin con- stata le lendemain de l’épanchement dans un genou; à la suite de repos et de l'application de pansements compressifs avec des éponges, une amélioration ne tarda pas à se manifester,

Quelques jours après l'accident, tandis que la patiente descen- dait tranquillement une allée, un bruit de craquement se fit en- tendre tout à coup au moment la jambe était en extension. À partir de ce moment. Ja patiente se trouva dans l’impossibilits de marcher : elle se traina lameutablement à l'hôtel et fit ap- peler sans tarder le médecin qui constata, paraît-il, de graves désordres du côté de l'articulation. Malgré les enveloppements et les compresses de Priessnitz, il n’v eut pas la moindre amé- horation au bout de six semaines.

114 :

C'est alors que la patiente fut euvoyée eu cure à Wiesbaden. Depuis le jour ce bruit de craquement s'était produit, le genou lui parut toujours lache, ballant, sans force : les muscles du mollet devinreut flasques. Aussi, se fiant peu à la solidité du membre, avait-elle soin d'avancer en posant Je pied toujours à plat. Couchée, elle évitait de porter Je membre atteint en exten- sion complète.

Il fut démontré par un examen qu'il existait plusieurs zones iusensibles au niveau du creux paplité et des insertions muscu- laires du genou. Les compresses de Priessnitz, les bains avec l'eau de la source Kochbrunnen, le traitement à Pair chaud, les enveloppements avec le fango et les séances d’électrisation amen- dèrent de mois en mois les symptômes accusés.

Convaineu que l'exploration radiographique ve pouvait amener dans ce cas un diagnostice positif, je négligeai malheu- reusement d’annoter tous les détails relevés à l’examen ob- jectif, qui d’ailleurs ne montrait rien de bien particulier au point de vue extérieur, Mais lorsque je pus examiner les radio- grammes et constater sur Ja couche sensible la lésion si intéres- sante du genou, la patiente n'était plus à ma disposition; il me fut impossible de procéder à un nouvel examen, car il ne fal- lait pas songer à la rappeler: retournée chez elle, elle se trou- vait à toute une journée de voyage. Force me fut done de lui écrire et de la prier de m'envoyer toutes les données de Panan- nèse, dont. je viens d'extraire ici les particularités essentielles, nécessaires à l’interprétation du cas.

L'image radiographique (v. pl. V, fig. 1 et 2). m’apparut d’abord comme une réelle énigme : sur les deux radiogrammes prélevés, on distingue, au niveau de la tête du péroné, une opa- cité tres dense, ovalaire, de 1 1 2 centimetre de diamètre.

À première vue, on croit avoir affaire à un corps étranger, à un corps métallique, à une balle .Mais la présence possible d’un projectile dans le membre devait être écartée d’une façon ab- solue.

Cette éventualité écartée, il était logique d’attribuer cette ombre à la projection de l’os sésamoïde du muscle jumeau ex- terne, mais ici cet os ne se trouve pas à sa place normale, c'est-

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a-dire directement derrière le condyle fémoral, il est situé S centimètres plus bas. Au surplus, toute autre interprétation parait impossible. Il ne peut s'agir d'un arrachement osseux : un fragment osseux ne peut nullement donner une silhouette s: nettement ovalaire.

Mais cette localisation anormale de l'os sésamoide ne peut s'expliquer ici que par Parrachement du tendon qui l'héberge. Aussi bien, avons-nous ici affaire à un de ces cas rares la dés- insertion complete d'un tendon est dépistée par la radiographie.

Ajoutons que la texture de cet os sésamoïde relève d'un état pathologique; elle montre une ossification très dense; on peut dire que l'os contient trots fois plus de chaux qu’à l’état normal. Cette calcification intense nous explique cette opacité dense qui pourrait faire croire à la présence d’un corps métallique; elle uous explique encore comment l'os sésamoïde arrive à se montrer st distinctement sur l'image antéro-postérieure, contrairement à ce qui se passe normalement, même quand il se révèle de la façon la plus nette sur l'image latérale.

Le déplacement de l'os sésamoïde luxé vers la face interne du membre s'explique aisément par un certain degré de rotation du membre au moment de la prise radiographique: le fait que la tête du péroné et le tibia superposent leurs silhouettes en témoigne.

Quel est maintenant le mécanisme de cette lésion ? Nous sa- vons que la contraction des muscles jumeaux amène le pied en flexion plantaire et en supination. Or, la patiente est tombée sur les genoux: il est probable que le pied, se trouvant en flexion plantaire extrême au moment du choc, a touche le sol par sa face dorsale, que le tendon du jumeau externe (et peut-être même celui du jumeau interne aussi) a subi d'abord un arrachement partiel, et ensuite un arrachement total au moment la patiente percut ce bruit de craquement au cours de la promenade et elle se trouva tout à coup dans l’impossi- bilité de marcher : en s’arrachant, le tendon s'est rétracté aus- sitôt sur une distance de 8 centimètres. Les troubles de la sen- sibilité mentionnés dans l’anamnèse s'expliquent sans difficulté aucune,

NOUVELLE THEORIE PHYSIQUE par le D'S. LAUREYS

Avant d'aborder l'exposé d'une nouvelle théorie, il est né- cessaire de montrer que les théories actuellement en vigueur sont insuffisantes, suit qu'elles ne concordent pas avec les faits, soit qu’elles ne les expliquent pas d'une facon satisfaisante. Toutes les théories actuelles supposent l’existence de l’éther, milieu éminemment subtil et élastique à travers lequel se trans- mettent les diverses manifestations de l'énergie : lumière, cha- leur rayonnante, électricité, magnétisme, ete. Cette existence d'ailleurs n'est qu'une pure hypothèse et une théorie qui par- viendrait à donner une explication satisfaisante des phénomènes en ne faisant intervenir que des entités objectives et connues, aurait évidemment le pas sur les anciennes.

D’après la plupart des physiciens, l’éther est un milieu im- pondérable, immatériel: mais dans ce cas, l’éther ne possédant pas de masse, il est impossible de se rendre compte des effets qu'il produit. En effet, en remplaçant la masse par sa valeur dans la formule de l'énergie cinétique e = me?,2, on trouve que l'énergie cinétique doit être nulle : de même son énergie poten- tielle, qui n’est que la transformation de son énergie cinétique. Mais dans ce cas, comment expliquer l'ébranlement d'une ré- tine, la pression de radiation lumineuse, la transformation de la lumière en chaleur obscure avec ses effets divers, mécaniques et autres.

Si au lieu de considérer le point de réception de l'onde lumi- neuse, nous considérons son point de départ, nous aboutissons aux mêmes conclusions. Vous connaissez tous l'expression ‘du « coup d'épée dans l’eau ». Plus le milieu dans lequel se meut un corps est fluide et moins ce milieu absorbera de l'énergie. Si la

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résistance est nulle, l'absorption sera nulle, L'éther ne saurait transmettre une énergie qu’il n’a pas absorbée, Mais, dira-t-on, les études de ces dernières années ont démontré la variabilité des masses : la masse est une quantité variable, de nature élec- tro-magnétique, nulle quand le corps est au repos, et augmen- tant jusqu'à l’infini quand le corps en considération atteint la vitesse de la lumière. Admettons un instant que cette notion de la variabilité des masses soit vraie - - je pense pouvoir démon- trer qu’il n’en est pas ainsi. Si l’éther possède une masse fictive, une masse électro-magnétique, et que cette masse devient infinie quand l’éther atteint la vitesse de la lumière, la valeur de l’éner- gie cinétique deviendra infinie également dans ces conditions; c'est-à-dire que la moindre manifestation lumineuse demande- rait une énergie infinie, ce qui est absurde.

L’éther doit done être une substance pondérable, matérielle. Comme cette matière est répandue partout, ce n'est certainement pas un solide ou un liquide. Ce ne peut être qu'un gaz à densité tres faible, neutre de réaction, incolore et inodore.

Mais contrairement aux autres gaz

L'éther transmet les vibrations (d'apres fa théorie) avec une vitesse 60,000 fois plus grande que n'importe quel solide. Or, les solides transmettent les vibrations beaucoup mieux que les liquides et les gaz. Donc l'éther, tout en étant infiniment plus subtil que n'importe quel gaz, serait d'autre part infiniment plus élastique que n’importe quel solide; |

% L’éther transmet des vibrations transversales, alors que, dans un gaz, les vibrations sont longitudinales; | 3 L’éther devrait être incompressible, alors que la compressi- bilité est un caractere commun a tous Jes gaz.

Mais l’éther pourrait tenir sa rigidité du mouvement : rigidité rotationnelle de lord Kelvin ou gvrostats de M. De Heen. Mais alors, comme un point lumineux émet dans tous les sens des vi- brations trausversales dont Je jeu transversal est différent pour chaque rayon, il faudrait admettre au point lumineux central une excitation spéciale et différente pour chaque rayon. En ou-

tre, si à quelque distance du premier point lumineux il s’en

118

forme un second, le même éther devra tourbillonner en deux sens différents dans les parties communes aux rayons provenant des deux sources.

Comment d'ailleurs expliquer l'existence d’une pression de radiation lumineuse dans la théorie vibratoire : la lumière exerce une pression mécanique faible, mais réelle, sur les objets qu'elle rencontre, phénomène démontré par l'expérience et le calcul: mais une vibration, transversale ou longitudinale, étant toujours un mouvement de va-et-vient, ne saurait Jamais réaliser une pression dans un sens : même dans le cas de vibration longitudi- uale, la pression serait toujours suivie d'une dépression. Done la lumière n'est pas un phénomène vibratoire, et de ce fait même tombe l'hypothèse de l'existence d'un milieu qui servirait à transmettre les dites vibrations.

Je crois qu'il est superflu d'entrer plus avant dans le détail des théories basées sur l’éther, de montrer leur manque d'unité, leurs incohérences et leurs obscurités.

Puisque la lumière n'est pas un phénomène vibratoire, et qu’elle exerce une pression, 1l faut admettre que c'est un phéno- mène de projection. Puisque nous connaissons des particules qui se propagent avec une vitesse voisine de celle de la lumière, no- tamment les électrons qui constituent les rayons cathodiques et ‘les rayons B du radium; puisque nous savons, d'autre part, que la lumière est un phénomène électro-magnétique, il devient lé- gitime de supposer que la lumière n’est qu’une projection d’élec- trons. Seulement, comme l'étude de la lumière montre qu’il y a un certain jeu transversal, il faut admettre que l’électron n’est pas une particule sphérique, mais qu'il affecte la forme d’une spirille. Dans un rayon lumineux, les diverses spirilles sont sou- dées bout à bout et animées d’un double mouvement de propa- gation et de gyration autour de l'axe du rayon lumineux.

Les ondes hertziennes sont des électrons de même forme, mais le diamètre de la spire est plus grand. Les rayons calorifiques occupent une place intermédiaire entre les deux. Puis viennent, par ordre décroissant de longueur de diamètre de la spire : les

rayons ultra-violets, les rayons N (?), les rayons cathodiques et

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finalement les rayons A ou y. Cette assimilation des rayons lu- mineux aux rayons cathodiques et aux rayons X est encore cor- roborée par l'existence de phénomènes communs : émission de charges negatives par les métaux dans le vide, ionisation de Pair et décharge des corps électrisés dans l'air, polarisation ro- tatoire magnétique.

Mais, dira-t-on, les rayons cathodiques ou les rayons B ne vont guère loin dans l'air; mais la lumière ultra-violette ne va pas plus loin. Et puis, que faites-vous de la variabilité des masses ? A la vitesse de la lumière, la masse de l'electron devient infinie; done Il est absurde d'attribuer la lumière à un mouvement de l'électron. Ces expériences, d'où l’on a prétendu couclüre à la variabilité des masses, considéraient l’électron comme un corpus- cule de forme invariable. Mais Ja variabilité des résultats est due précisément à ce que la spire électronique diminue de plus en plus de diamètre à mesure que la vitesse augmente; or, l'ai- mant agit précisément, comme nous le verrons. plus loin, sur la partie transversale de la spire, et plus les dimensions trans- versales de la spire se réduisent et moins l'action déviatrice de l'aimant se fait sentir. .

Voyons maintenant l'explication des divers phénomènes lumi- neux par Phypothèse ci-dessus.

La pression de radiation, de méme que Ja propagation plus lente dans un milieu plus dense, l'aberration astronomique, le déplacement d'un rayon lumineux qui traverse de l’eau en mou- vement rapide, n'ont guère besoin d'interprétation : comparez avec la balle d’un fusil.

L'étalement de la lumière derrière un trou d’écran s'explique par le dessin 1, le pointillé représentant la projection de la spire sur l'écran. La réflexion est due à ce que la spire électrique frappant un plan réflecteur rebondit comme une balle; si le plan est transparent, le rayon se réfléchira ou se réfractera d'apres Pangle d'incidence. Si la spire, eu rencontrant un mi- lieu plus résistant suivant un certain angle, entre dans ce milieu en se rapprochant de Ja normale, cela est à ce que la spire

peut se déformer : la portion de la spire qui frappe d'abord le

plan subit un ralentissement, tandis que l’autre extrémité trans- versale de la spire continue son chemin avec la vitesse primitive, jusqu'au moment elle rencontre, elle aussi, le plan. La spire se déformant subit donc une torsion suivant l'axe du rayon lu- mineux, torsion qui la rapproche de la normale. Suivant les di- mensions de la spire, c'est-à-dire la proportion entre le diamètre transverse de la spire et sa longueur, la torsion sera plus ou moins considérable, d'autant plus forte que la spire sera plus large et plus courte. Une spire très longue et à diamètre trans- verse tres court pourra ne plus subir qu'une réfraction insigni- fiante : c'est le motif pour lequel les rayons X ne se réfractent pas. Cette différence d’effet suivant les dimensions explique aussi le spectre des couleurs : à chaque couleur correspond une spire de dimensions différentes qui subit la réfraction différem- ment des spires d’autre couleur.

Les interférences lumineuses sont dues à ce que deux ravons lumineux se rencontrant sous un angle très obtus et à une phase différente, la spire électronique d'un des rayons vient buter contre une portion de spire d'un rayon voisin, dont la direction est précisément opposée à la sienne au moment de la rencontre.

Après avoir montré que la plupart des phénomènes lumineux s interprètent facilement par l'hypothèse d'apres laquelle la lu- mière, de même que les manifestations connexes de l’énergie, ondes hertziennes, ondes calorifiques, rayons cathodiques, rayons X, n’est qu’une projection d’électrons sous forme de spi- rilles de diamètre variable, il convient de voir comment cette hypothèse explique l'électricité, le magnétisme et la constitution de la matière elle-même. Voyons d’abord ce que c’est que l’élec- tricité.

On a cru pendant longtemps que les phénomènes électriques se passaient exclusivement dans une certaine classe de corps appelés bons conducteurs. (Cette notion s’est modifiée considéra- blement dans ces dernières années et on s’accorde à attribuer un rôle important au diélectrique dans le mécanisme des phénu- menes électriques. |

Quand on fait passer un fil parcouru par un courant intense

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à travers une feuille de papier saupoudrée de limaille de fer, la limaille s'arrange en cercles concentriques autour du fil. C'est ce qu’on appelle le spectre magnétique d’un courant. Si dans notre imagination nous reconstituons dans l'espace l'édifice dont ce spectre ne constitue qu'un élément, nous trouvons que la h- maille de fer s'oriente en tourbillon ou en spirale autour du fil conducteur, c'est-à-dire que nous retrouvous ici la forme que uous avons cru devoir attribuer à l’électron pour expliquer les phénomènes lumineux. Nous savons d’autre part par l’étude des rayons cathodiques et des rayons B du radium que les électrons se propagent parfaitement à travers lair et d'autres diélectri- ques. Il est donc légitime de conclure qu’un courant électrique est constitué au moins pour une part par un mouvement d’élec- trons s’enroulant en spirale autour du fil conducteur. Comme, d'autre part, on a par convention attribué aux électrons une charge négative, nous savons que dans une pile ce mouvement d'électrons se propage dans le circuit extérieur du pôle négatit au pôle positif de la pile; dans l’intérieur de la pile, au con- traire, du pôle positif au pôle négatif, de façon à former un cireuit complet orienté dans le mème sens.

Si nous examinous, d'autre part, ce qui se passe dans le li- quide d’une pile, par exemple un élément Daniel au sulfate de cuivre, et le liquide d’une solution qu’on veut électrolyser, par exemple une solution de sulfate de cuivre, nous trouvons qu’il s’y produit sous l’influence du dissolvant une dissociation rela- tive de l’électrolyte, acide, base ou sel, dissociation démontrée par l’étude de la tension osmotique et de la cryoscopie. Chaque molécule se sciude en un radical positif et négatif qu’on a ap- pelés ions. Ces ions, sous l’influence du courant, se portent ou semblent se porter vers les deux pôles de la pile. Dans une solu- tion à électrolyser de sulfate de cuivre notamment, le cuivre ou cathion se porte vers le pôle négatif : le radical « SO, » ou anion se porte vers le pôle positif. A l’intérieur de la pile, c’est l’in- verse : l'’anion SO, se porte sur le pôle négatif ou zinc, le cathion cuivre sur le pôle positif, charbon ou cuivre. = Arrhenius a proposé pour ce phénomène l'explication sui-

vante : Les ions d'un electrolyte seraient porteurs respectivement d'une charge positive et négative : en vertu de leur charge, ces ions seraient attirés vers les pôles d'une pile piougeant dans d'electrolyte. Ils abandonueraient à ces pôles leur charge élec- trique et alors seulement ils pourraient exercer leurs propriétés chimiques sur les autres corps en présence. Le transport des cathions vers la cathode d’une part et des aniops vers l'anode d'autre part constituerait le courant électrique.

Cette interprétation me semble passible des objections suil- vantes :

Si le mouvement des ions est Je fait d’attractions statiques, il doit obéir à la loi qui régit l'intensité des attractions électro- statiques en fonction de la distance. I] doit en résulter que cette attraction s'exerce avec force sur les ions voisins qui sont ra- pidement accumulés, tandis qu’elle s'exerce au contraire tres faiblement sur les ions distants (notamment en raison inverse du carré de la distance). I] en résulterait au début un mou- vement très rapide des ions les plus voisins, plus tard un mou- vement beaucoup plus lent des ions distants; en somme, une action rapidement décroissante, chose qu'on n’observe pas dans la réalité;

Si le mouvement des ions est à une attraction électro- statique, pourquoi le même pôle qui attire les cathions dans la solution à électrolyser attire-t-elle au contraire les anions dans le liquide de la pile ?

Si le courant électrique est simplement constitué par un mouvement d’ions en sens inverse les uns des autres, comment s’explique alors le courant passant dans un conducteur metal- lique ?

La théorie d'Arrhenius semble en contradiction avec les notions que nous avons sur l'énergie. Nous savons que la plu- part des combinaisons chimiques s’accompagnent de la mise en liberté d’une certaine quantité d'énergie. Nous savons que le phénomène de l’électrolyse ne représente que la restitution aux éléments constitutifs d'une molécule de l'énergie qui avait été

mise en liberté lors de la constitution de la molécule : cette res-

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titution permet aux radicaux ou ions de se scinder : un ion libéré représente donc quelque chose en plus que lion engage dans une combinaison, et la quantité d’énergie possédée en plus par l'ion libéré represente probablement Ja force d'affinité de cet ion. Or, dans la théorie s’Arrhenius, les ions commencent par abandonner leurs charges électriques aux pôles de Ja pile, et c’est alors seulement qu'ils deviennent capables de produire des combinaisons avec d'autres corps. Quoi qu'il en soit, à côté de la théorie d'Arrhenius, je propose une autre interprétation, a mon sens plus logique, des phénomènes de l’électrolyse.

Si dans un fleuve dout le courant se meut à raison de 10 kilo- metres à l'heure, nous plagons deux poteaux distants de 2 kilo- mètres par exemple, que sur ce fleuve nous plaçons diverses bar- ques se mouvant les unes à raison de 11 kilomètres à l'heure, les autres à raison de 9 kilomètres. si toutes ces barques remontent le courant, les unes, au bout de l'heure, auront atteint le po- teau en amont; les autres, au contraire, auront été entraînées jusqu’au poteau en aval si elles sont parties d'un même point à égale distance des deux poteaux.

Nous savons déjà par nos déductions antérieures que le cou- rant électrique est constitué en partie par un mouvement spira- loïde d’électrons se portant à l'extérieur d'une pile du pôle né- gatif vers le pôle positif. Une autre partie de ce courant est constitué par un mouvement d'ions à l'intérieur de la spirale électronique; les ions positifs, plus rapides, viennent s’accu- muler contre le pôle négatif dans la solution électrolytique, contre le pôle positif dans le liquide de la pile. Les anions, au contraire, se laissent entraîner en sens inverse par le courant. De même que la spirale électronique présente un double mou- vement de propagation et de gyration, de même il est probable que Pion gire en progressant en sens inverse de l’électron, des saillies hélicoidales de l'ion emboitant la spirale électronitique et se vissant dans son intérieur.

Pour compléter notre connaissance du mécanisme d’un cou- rent électrique, il s’agit de savoir ce que c’est que le magné- tisme et ce que c’est que le champ magnétique d’un courant.

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L'hypothèse d'Ampère est certainement celle qui explique le mieux tous les phénomènes relatifs au magnétisme : d'après cette hypothèse, un aimant serait constitué par des parcelles élémentaires autour desquelles circulerait un minuscule cou- raut électrique. Puisque la molécule est la partie la plus petite d’un corps qui puisse exister à l’état de liberté, il faut supposer d'après cette hypothèse, que chaque molécule est entourée d’un minuscule courant électrique fermé sur lui-même. Or, puisque nous savons déjà qu'un courant électrique est constitué par des ions se mouvant à l’intérieur et girant en sens inverse d’une spi- rale constituée par des électrons, il est légitime de croire que chaque molécule est non pas encerclée par un courant électrique fermé, mais que chaque molécule même est un courant fermé. Chaque molécule serait donc constituée par un anneau formé d’un spirale électronique complètement fermée par elle-même. A l’intérieur de cette spirale circulerait en girant un noyau constitué, dans le cas d’un corps composé, par un ion positif et un ion négatif : ces deux ions s'accolleraient en vertu de leur différence de vitesse et avec une force proportionnelle à cette différence. Les ions positifs, marchant plus rapidement, rattrap- peraient les ions négatifs et se colleraient contre eux. Ce serait la l'explication de l’affinité chimique : un ion positif moins ra- pide serait déplacé de sa combinaison par un ion plus rapide; il en résulterait la mise en liberté d'une portion de la spirale élec- tronique qui, d’après les circonstances, donnerait lieu à une manifestation électrique ou bien encore à de la chaleur ou de la lumière. Le caractère positif ou négatif d’une substance serait donc fonction de la vitesse de giration et de propagation de ses Ions.

Dans une réaction chimique comme stade préparatoire, les mo- Iécules s’ionisent, c'est-à-dire que la chaine électronique se brise, l'anneau ionique, toujours entr’ouvert d’ailleurs, se redresse et les ions se rangent en ligne, constituant un courant fermé d’une longueur proportionnelle au nombre des ions. Si un ion, plus rapide ou plus lent que les ions primitifs, entre dans le circuit, il y a tassement ionique et une portion de la chaine électronique

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devient libre. Un corps bon conducteur est probablement un corps dont les molécules s’ionisent facilement, c’est-à-dire que la chaîne électronique s'ouvre, le noyau ionique se redresse et laisse passer le courant.

Tous les corps ont done des molécules sous forme d’auneaux, puisque tous les corps sont magnétiques. Ces propriétés magné- tiques sont d'autant plus développées que ces diverses molécules sont plus plateg, plus larges et plus susceptibles d’être échafau- dées et de restet dans cet état. C’est la le caractère des substances ferro-magnetiques ou des substances à magnétisme permanent. Les autres stubstances, au contraire, ont des molécules plutét al- longées qui ne parvienneut pas à rester en équilibre stable et permanent (comparez une pile de pièces belges de nickel trouées et une pile d'aiguilles de Pravaz empilées bout à bout).

Chaque molécule matérielle constitue un aimant élémentaire avec un pôle nord et sud. Deux molécules voisines dans lesquelles le courant est orienté dans le même sens s’attirent face à face ct se repoussent par leurs bords. Deux molécules voisines dans les- quelles le courant est orienté en sens inverse se repoussent face à face et s’attirent par leurs bords. Quant au mécanisme de ces actions, si nous recherchons par exemple comment se fait l’at- traction de deux molécules voisines dans lesquelles le courant est orienté de la méme façon, nous trouvons que les spires électro- niques en mouvement autour des noyaux ioniques marchent en sens partiellement opposé aux endroits de contact, par exemple à la face supérieure d’une molécule et la face inférieure de Ja molécule superposée. Les électrons de la molécule inférieure se dirigent par exemple de gauche à droite à la face supérieure de cette molécule : les électrons de la molécule supérieure au con- traire de droite à gauche à la face inférieure de cette molécule. Mais cette opposition n’est cependant que partielle, parce que l’ensemble du courant électronique est orienté de la même façon dans les deux molécules, Il en résulte que la spire électronique se redresse et s'enroule autour des deux noyaux ioniques qu’il enveloppe d’une spirale commune. (C’est le mécanisme de

l'attraction de deux molécules à courant orienté de la même

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facon. Cette explication s'applique également aux attractions électrodynamiques, c’est-à-dire aux actions réciproques de deux courants l'un sur l’autre.

Si, au contraire, le couraut dans deux molécules voisines est dirigé en sens opposé, ces deux molécules se repoussent parce que les spires électroniques se rencontrent suivant une direc- tion entièrement opposée. Même mécanisme pour les répulsions de deux courants électriques.

Si, au lieu de se présenter l’une à l'autre suivant leurs faces, les deux molécules viennent en contact par leurs bords, il se produit, suivant le même mécanisme, une attraction par les bords quand le courant est en sens inverse dans les deux molécules, une répulsion, au contraire, quand le courant est dirigé dans le même sens, Ces actions attractives sont également l’explication de la cohésion, de la pesanteur et de l'attraction universelle.

Si un grand nombre de molécules sont échafaudées régulière- ment Jes unes sur Jes autres, nous avons un aimant avec ses iignes de force correspondant au trajet des électrons.

La spirale électronique d'un courant électrique, en s’établis- sant, oriente les molécules voisines du diélectrique de telle facon qu'elles se rangent suivant leurs bords le long de la spirale élec- tronique. Ces diverses molécules, en s’échafaudant alors les unes sur les autres suivant la spirale électronique, produisent le champ magnétique du courant.

Les molécules s’orientent de telle façon que le courant de la spire électronique le long de leurs bords se dispose parallèlement à la spirale électronique du courant. |

Comment faut-il interpréter par notre théorie les phénomènes d’induction électro-magnétique ? |

Ces phénomènes sont constamment liés à la modification du champ magnétique qui enveloppe l’induit, soit que ce champ se crée ou grandisse, soit qu’il diminue ou se détruise. La partie du circuit constituée par un échafaudage moléculaire de corps n'ayant pas des propriétés magnétiques permanentes, dégage au moment de la formation ou de Vécroulement de l'édifice molé- culaire un certain nombre d'électrons qui se jettent sur le cir-

cuit induit pour y donner naissance aux courants d’induction.

Montrons pour finir par un exemple le lien qui unit entre elles les diverses manifestations de l’énergie.

Considérons un circuit fermé de pile.

Si le fil est de calibre suffisant, il y aura simplement des ma- nifestations électriques, un courant électrique constitué par la propagation girante d'une spirale électronique le long d’un pont ionique conducteur.

Si le fil est trop mince, il S'échauffe, puis devient incandes- cent : c’est parce que les électrons, ne trouvant pas un nombre suffisant de ponts iouiques pour circuler, se désaxent et se pro- jettent dans le diélectrique sous forme de rayons calorifiques et lumineux. Si le circuit est interrompu par un espace non con- ducteur, mais que la tension est suffisante pour vaincre cette résistance, 1] se produit une décharge sous forme d’étincelles avec dégagement et projection d'un certain nombre d'électrons avec grand diamètre de spire : ce sont les ondes hertziennes.

Si la décharge se produit dans un vide relatif, les électrons désaxés ont un diamètre de spire encore plus petit que les rayons lumineux; ce sont les rayons cathodiques ou les rayons B .

Enfin, si les rayons BB ou cathodiques frappent certaines sur- faces, ils sont renvoyés avec des spires encore plus réduites de diamètre; ce sont les rayons X ou y.

Quant au magnétisme, c’est une propriété commune à tous les corps et liée à la structure moléculaire. Toute molécule est un minuscule courant électrique formé par une spirale élec- tronique en anneau fermé circulant autour d’un noyau ionique. Les propriétés magnétiques des corps ne deviennent évidentes que quand les molécules sont échafaudées d’une certaine façon : dans les corps ferro-magnétiques seuls, cet échafaudage peut prendre un caractère de permanence : on se trouve alors en présence d’un aimant.

A PROPOS DU DIAGNOSTIC RADIOLOGIQUE DE L'ULCÈRE GASTRIQUE ET NOTAMMENT DE L’ULCERE CALLEUX

par le D" Euxesr RENAUX

Le diagnostic d'uleère de l'estomac présente souvent des difti- cultés considérables, et nombre d'auteurs se sont attaches à définir les éléments de ce diagnostie par les divers movens que les laboratoires mettent à la disposition du praticien. En effet. lorsque l’ulcère évolue sans présenter les grands symptômes classiques : hématéméses, méléna, douleurs, hyperacidité, on se trouve parfois très embarrassé pour affirmer l'existence de la lésion.

Depuis quelques années, l'examen radiologique des voies di- gestives a pris une imjortince considérable. Les radiologues se sont habitués à roir des choses dont la représentation sur l’écran avait jusque-là passé inaperçue: ils ont fait apparaitre sur l'écran par leurs techniques des faits jusqu'alors msoupçonnés. Ces examens ont d’ailleurs renversé ou corrigé bon nombre de notions erronées qui avaient acquis droit de cité tant dans la physiologie que dans la pathologie des voies digestives.

Nous voudrions donner, à ce sujet. une vue d'ensemble sur quelques travaux parus dans ces six derniers mois, travaux qui apportent un faisceau d'éléments capables de faciliter dans bien des cas le diagnostic de l’ulcère gastrique.

Avant tout, il importe de fixer d'une façon nette et précise la technique à employer. Cerné et Delaforge (1) insistent parti-

(1) CERNE et DELAFORGE. Arch. des Maladies de l'Appareil digestif, 8, 1910,

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culièrement sur l'emploi de la creme comme véhicule du bis- muth. Ils estiment que la consistauce de cet aliment agréable à prendre permettra de mettre le mieux en valeur les réactions de l'organe à examiner. La solution gommeuse bismuthée leur a paru déterminer une excitation insuffisante. Un autre point important consiste à n’opérer que sur un estomac parfaitement vidé. Les auteurs étudient successivement les ulcères latents et les ulcères avec complications.

Les.premiers peuvent évoluer sans aucun symptôme clinique; ils sont perçus radiologiquement par l’image d’un rétrécisse- ment qui, dans ces cas sera purement fonctionnel, spasmodique. Souvent, cependant, dans les cas plus avancés, on verra survenir des sténoses définitives qui se marqueront surtout à deux endroits de prédilection : le pylore et l’union du grand cul-de-sac au corps, |

Dans le cas de sténose prlorique, les effets sont souvent sem- blables, que la sténose soit due à un uleère ou à un néoplasme limité. Dans la sténose médiogastrique, les auteurs ont vu, en général, une seconde poche, un se-ond fond se former au-dessus de la sténose; et cette région est parcourue par des mouvements péristaltiques très apparents. I] faut remarquer que ce « ford » existe même quand la sténose ne constitue pas un obstacle sé- rieux au passage des aliments. Les auteurs croient, d'autre part, que la crème bismuthée met cette formation plus facilement en évidence que Ja solution gonmmeuse ou le repas de Rieder.

La biloculation peut être également la conséquence : d’adhé- rences aux organes voisins (foie, par exemple) par suite de l'ulcération. Dans ces cas, on verra l'estomac plus haut situé, parfois assez fortement oblique à droite, on bien encore, lor- gane descendu à son niveau habituel, mais sur le trajet du corps. on constatera une déviation vers la droite. Si, enfin, il s'agit d'uleères sans complications, c'est la présence d’un spasme annu- laire ou segmentaire avec ou sans douleur concomittante qui pourra confirmer un diagnostic eu suspens.

Quelques auteurs allemands se sont aussi préoccupés du diag- nostic radiologique de l’ulcère gastrique, particulièrement de

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l’ulcère pénétrant, ulcere calleux. La plupart de ces travaux ont eu pour cause initiale les travaux de Jolasse, qui disait avoir pu mettre en évidence l’ulcère de l'estomac en constatant à la région lésée une tache bismuthique. Divers auteurs : Hau- dek, Faulhaber, Rieder, ete., pensent que cette opinion de Jolasse est tout à fait erronée.

Martin Haudek (2) s’est livré à une série d'expériences chez l'animal, d’où il résulte que les faits avancés par Jolasse sont inexacts : la simple adhésion du bismuth à un uleère plan ne donne pas une image radioscopique spéciale; il faut, pour que cette image apparaisse, que Pon ait affaire à un uleère pénétrant. Très souvent, dans ces cas, on verra un diverticule s’enfoneant dans le foie, par exemple, et se remplissant d'aliment bismuthé pour son compte propre, sans communication parfois avec le reste de la masse ingérée. Souvent même, on verra une bulle gazeuse surmonter la portion évaginée.

Faulhaber (3) a bien étudié ces cas de diverticule apparent sur l'écran, Dans 4 cas observés par lui, il a pu constater que le massage ne parvient pas à vider le recessus de l’aliment bis- muthé qu’il contient. Aussi l'auteur estime que lon peut poser suns aucun doute le diagnostic d'uleère calleux quand on ron- state une ombre bismuthique brisant le contour stomacal et présentant une forme de mamelon ou de champignon, ou bien encore si l’on constate un îlot bismuthique séparé de l’ensemble. Ces recessus ne sont pas vidés par le massage. Le diagnostic est encore confirmé si l’on observe dans le voisinage une sténose en sablier. Il s’agit évidemment ici de sténoses persistantes et non de sténoses passagères et fonctionnelles. L'auteur considère d'ailleurs ce seul signe comme suffisant pour imposer souvent le diagnostic d’ulcére gastrique et i] appelle l’attention sur ce fait que le rétrécissement parait beaucoup plus marqué sur l'écran qu'il ne l'est en réalité. Peut-être faut-il attribuer cette exagération de l’image à une contracture réflexe surajoutée à la

(2) M. HaubEk. Minch. Med, Woch. 1910 Nos 30 et 47, (3) Fauttnanen. Minch Med. Woch. 1910 40

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suite de l’ingestion de l'aliment. Sur 15 cas d’estomac en sa- blier, 10 étaient dus à un ulcère. Evidemment, il faudra tou- jours mettre ce svmptome en rapport avec l’ensemble des symp- tômes cliniques.

Les observations de Rieder (4) et de Reiche (5) confirment les faits signalés par les auteurs précédents.

Quelles conclusions tirer de ces Quelques travaux ? Elles tous paraissent bien évidentes : Toute affection gastrique non ou mal définie impose l'examen radiologique. On sait trop combien sournoisement peuvent évoluer les ulcères de l'estomac, et Fien des fois la radioscopie permettra de diagnostiquer un ulcere insoupçonné. En second lieu, lorsque le diagnostie d’ulcère est posé, il est nécessaire de le contrôler sur l'écran. Il est bien certain qu'un ulcére à allure pén‘trante est justiciable d’un tout autre traitemeut et impose un pronostic plus sévère qu’un ulcere plan.

(4) RIELER. Misachener Med. Woch. 1910 Ne 48, (0) RECHE. Miinch. Med. Woch. 1911 Ne L.

SUR UNE NOUVELLE MÉTHODE D'INTRODUCTION

DU

RADIUM DANS LES TISSUS

par MM. HARET, DANNE et JABOIN (1)

Nous avons commencé l'étude de notre nouvelle méthode des octobre 1910. Cette méthode consiste à introduire des ions radium dans l'organisme. A cet effet, on opère une électrolyse suivant le procédé habituel, electrolyte étant constitué par une solution aqueuse d'un sel de radium pur.

Nous nous sommes livrés à toute une série de recherches sur le lapin, sur la génisse et sur des malades, sans oceasionner au- cun accident chez les sujets en expérience (2).

Un premier lapin a été soumis à lélectrolvse, en plaçant l'électrode positive de charbon sur la face postéro-externe de la patte gauche, préalablement rasée; cette électrode était munie d'une compresse de gaze, imbibée avec 22 centimètres cubes d'une solution aqueuse radifere au microgramme, c'est-à-dire conte- nant 22 microgrammes de bromure de radium; la patte de lani- mal a été ligaturée avec du caoutchouc, à la racine du membre, au-dessus de la compresse.

L’électrode négative, constituée par une plaque d'étain re- couverte d'une compresse. a été placée à la partie lombaire droite, qui avait été rasée également avant l'expérience, On lance Île

courant : la période d'établissement de 0 à 30 milhamperes

(1) Note transmise à l'Académie des Sciences dans la séance du 13 mars 1911. Cette note a fait L.objet du pli cacheté 7603 déposé à l'Académie des Sciences dans la séance du 14 novembre 1910.

(2) Nous avons effectué toutes ces expériences avec la collaboration de M. Faivre.

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dure à minutes, cette intensité persiste pendant 30 minutes, puis la période de décroissance jusqu'à 0 dure 5 minutes. L'animal est sacrifié, la partie de la patte traitée divisée en trois couches longitudinales superposees, 1 os mis également de côté. Nous avons alors recherche le radium dans chacune de ces couches, apres destruction de la matière organique, calcination avec tral- tement par le carbonate de soude et reprise par i eau acidulée, puis nous avons dosé ce radium, au bout de plusieurs jours, par la methode de emanation, au moyen du quartz piézo-électrique, en effectuant les corrections necessaires. Nous avons trouve suc- cessivement : dans la premiere couche, 0 micgr. 19; dans la deu- xieme, O0 micgr. 1l; dans la troisième, O micgr. 04; dans les os, 0 micgr. 059 de sel de radium.

Un deuxième lapin a été soumis a des experiences analogues sans ligature de la patte. La patte droite n'a été traitée qu’ une fois, tandis que la patte gauche a été soumise à deux électrolyses successives à sept jours d'intervalle. L’électrode positive a été chargee chaque fois avec 20 microgrammes de bromure de ra- dium placés dans 10 centimètres cubes d’eau. Après le sacrifice

de l'animal, nous avons trouvé les résultats suivants :

Patte droite Patte gauche ( application) (2 applications) Microgrammies Microgranmies Peau ......... oi 0.058 0.11 Aponévrose ................ 0.017 0.042 Tissu musculaire ......... 0.026 0.07 Tissu entourant l'os ...... 0.02 0.04 E RE ENEE E A EEO ER 0.03 0.05

L'examen de ces ehiffres démontre que les applications suc- cessives semblent additionner les quantités de sel de radium ac- cumulées.

Un troisième lapin a été soumis à cinq électrolyses successives, à sept jours d'intervalle, avec l’électrode positive chargée, cha- que fois, de 20 microgrammes de bromure de radium. Après

sacrifice, nous avons trouvé, dans la peau, 0 micgr. 03 de sel de

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radium; dans l’aponévrose, 0 micgr. 02; dans le tissu muscu- laire, 0 micgr. 09; dans les os, 0 micgr. 08.

Pour démontrer que la pénétration du sel de radium était due à l’électrolyse, nous avons appliqué, pendant 40 minutes, sur la cuisse droite d’un quatrième lapin, une compresse imbibée comme pour nos expériences précédentes. Après la mort de lani- mal, le radium a été cherché dans la partie sous-jacente a la compresse. Seule la partie externe de la peau en contenait 0 micgr. 023, alors qu'il n'y en avait pas trace dans l’aponévrose, Je tissu musculaire et les os.

Enfin, la preuve de l’innocuité de ces expériences nous a été fournie par la survie d’un lapin traité depuis deux mois, lequel a augmenté de poids et parait en excellent état.

Nous avons répété ces expériences sur une génisse. Sur le mem- bre antérieur, préalablement rasé et lavé, i] a été placé à la face externe, comme électrode positive, une compresse imbibée d'une solution de 20 microgrammes de bromure de radium. Une autre compresse, imbibée d'eau pure, a été placée sur la face interne du même membre et reliée au pôle négatif. On fait passer 20 mil- liampères pendant 30 minutes. Après la séance, la région est lavée et l'animal sacrifié vingt-quatre heures après l'expérience : la partie du membre traitée, qui mesure alors 7 centimètres d'épaisseur, est sectionnée en sept parties d'environ 1 centimètre, sauf pour la peau, l’aponévrose et l'os. Les dosages du radium

accumulé ont donné, en microgrammes, les résultats suivants :

Microwrammes

1. Peau (compresse positive) ............ 0.061 2. Aponévrose siennes 0.019 3. Tissu musculaire ........................ 0.025 4. Tissu musculaire ........................ 0.017 5. Os (mileu) asser 0.025 6. Tissu musculaire ........................ 0.017 1. Peau (compresse négative) ........... 0.012

Une série d'expériences a été faite sur des personnes. Chez l'une d'elles, on a recueilli de l'urine dans laquelle on a pu dé-

celer la présence du radium.

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On peut done conclure de ces expériences :

Que le radium passe dans les tissus par ionisation;

Que l'ionisation est nécessaire, lorsqu'on ne fait pas d'ef- fraction de la peau, pour porter le radium dans les tissus sous- cutanés, l'application de compresses 1mbibées d'une solution ra- difère n'étant pas suffisante;

Que la pénétration de lion radium se fait à une grande profondeur (génisse); |

Que la circulation sanguine reste indépendante de ce trans- port, puisque dans la premiere experience, en dépit de la liga- ture, nous avons trouve du radium dans les tissus museulaires et dans los:

Que le séjour du radium persiste un temps suffisamment long dans les tissus pour permettre, par des séances d'ionisation successives, à quelques jours d'intervalle, d'en obtenir une quan- tte assez grande dans les tissus pour en attendre des résultats thérapeutiques ;

Que les effets de cette ionisation ne sont pas nocifs pour l'animal en expérience.

Des applications sur divers malades ont démontré que la pénc- {ration de Vion radium provoque une action sédative manifeste et que certaines tumeurs diminuent rapidement par l'effet de

cette nouvelle méthode d'introduction du radium dans les tissus.

INSTRUMENTS NOUVEAUX

L’Appareil radlographique UNIPULS

par l'ingénieur BREINING (Bruxelles)

Le choix d'une installation radiographique ne laisse pas que d'etre souvent des plus embarrassant. Ce n'est qu'après plusieurs années (experimentation générale que l'ingénieur peut rensei- ener le médecin d'une facon exacte sur la valeur d'un appareil.

Les deux appareils, l'appareil /déal et l'appareil Unipuls, dont il est question ici, ont chacun des mérites différents et des indications particulières : tous deux doivent être branchés sur un secteur de la ville; on peut les relier à des courants continus de 110 ou 220 volts ou à des courants triphasés de 45, 50 ou 60 pé- riodes.

L'appareil /déal, construit d’après un tout autre principe que l'appareil Unipuls, a répondu pleinement aux exigences les plus sévères : il est d'un fonctionnement sûr, d’un maniement excep- tionnellement facile, ne produit pas de courant de fermeture et donne un rendement intensif. Le nombre d'appareils de ce genre fournis jusqu'ici a dépassé toutes les prévisions : d’ores et déjà, il paraît bien certain que ce dispositif, abstraction faite éven- tuellement de quelques perfectionnements d'importance secon- daire, continuera à donner tel qu'il est toute satisfaction. De nombreux radiographes ont publié des rapports très élogieux sur cet appareil.

Dans ces derniers temps, on s'est efforcé de réduire le plus pos- sible la durée d'exposition. Klingelfuss de Bale, lord Raleigh, le D? Grédel de Manheim, les ingénieurs Koch, Dessauer et Ro- senthal, ont travaillé avec succès à la réalisation de ce but. Peut-

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etre certains ont-ils cherché à exagérer la note et ainsi des dis- positifs plus ingénieux que pratiques ont été préconisés. Quoi qu'il en soit, la technique est arrivée à l'heure actuelle à con- struire des appareils instantanés parfaitement utilisables en pra-

tique courante.

APPAREIL UNIPULS.

Distinguons d’abord les poses rapides et les poses tres courtes, c’est-à-dire réellement instantanées. Les poses rapides ont une durée de une à quatre secondes et permettent maintenant de ra- diographier en ce temps tous les organes, à condition qu’il soit fait usage d’un écran renforçateur. L’appareil 7déal convient

particulièrement bien à ce genre de radiographie, mais il n’est

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pas en état de donner des résultats satisfaisants avec des poses de 1,500 à 1,10 de seconde. |

L'appareil qui convient à ces expositions instantanées est lU nr- puls; il est pourvu d’une bobine de construction spéciale pour la production du courant de haute tension et il nous permet de ra- diographier un organe avec une seule décharge inductive; les perfectionnements apportés dans ces derniers mois à cet appareil sont tels qu'il mérite d'étre recommande à tout le monde. Les temps d'exposition appropriés varient de 1/200 a 1,300 de se- conde.

Ces expositions instantanées donnent une grande finesse aux images radiographiques : avec elles, nous n'avons plus à tenir compte des mouvements volontaires ou involontaires et des pe- tites secousses dues aux battements artériels; avec elles, nous ob- tenons des images très nettes des organes toujours en mouve- ment, du cœur, des poumons, de l'estomac.

L'énergie électrique traversant le tube de Röntgen et eugen- drée par une seule décharge inductive est amplement suffisante pour donner une épreuve irréprochable, très fouillée, du crâne, du thorax, de l’estomac, ete., à condition, bien entendu, qu'il soit fait usage de l’écran renforçateur Sinegran. Mais nous ne pouvons obtenir ainsi la radiographie du bassin que chez les Jeunes sujets = c'est la Ja limite du rendement atteint ac- tuellement par l’Unipuls. Faut-il ajouter que les épreuves moins difficiles que les précédentes viennent très bien, même sans emploi d’écran renforçateur *

En faisant abstraction de ces radiographies faciles obtenables sans emploi d'écran, nous pouvons dire que l’Unipuls, avec les avantages inhérents à tout appareillage instantané, convient à tous les cas il n’y a pas de contre-indication à l’emploi du Sinegran. Un simple tour de manivelle suffit à la radiographie dans la majorité des cas.

Mais s'agit-il de radiographier un bassin d’adulte ou toute autre région exceptionnellement difficile, il faut alors lancer dans le tube plusieurs décharges inductives successives : deux, trois, quatre tours de manivelle, rapidement exécutés et produi-

140

sant deux, trois, quatre décharges rapides suffiront à l'affaire et he viendront en rien compliquer les manipulations,

Un simple commutateur permet de faire travailler l'appareil Cnipuls avec un interrupteur Record ou Wehnelt, avec un inter- rupteur à diélectrique gaz ou tout autre type et de procéder à la radioscopie, à la radiothérapie à la radiographie lente. En raison du fort rendement de la bobine Ünipuls, les temps de pose seront naturellement raccourcis si on se sert d’un interrupteur Record ou Wehnelt (environ dix secondes pour un bassin, sans écran renforçateur). Pour utiliser le courant alternatif, il faut faire usage d'un transformateur : des soupapes ne sont pas tres recommandables pour redresser le courant alternatif.

L’appareillage se compose d’une bobine Unipuls doué d'un rendement intensif, et bien isolée avec une enveloppe d’ébonite, d'un interrupteur donnant à volonté une ou plusieurs décharges inductives et d'un tableau de distribution avec fusibles, inter- rupteur général, commutateur, lampe et ampèremètre de pré- cision.

Il comprend, en outre, un interrupteur Record ou tout autre interrupteur, pour la radiographie avec pose, la radioscopie et la radiothérapie; une petite table roulante permet d'exécuter toutes les manipulations à distance.

La bobine et tous les accessoires sont logés dans une armoire de chêne tres élégante, dont les dimensions sont : hauteur, 1™50; largeur, 1°40; profondeur, 080. A la partie supérieure de lar- moire, nous avons deux prises de courant à haute tension, reliées à l'ampoule au moyen d'un dispositif à contrepoids, un spiuter- mètre, une soupape plateau-points à distance explosive régla- ble et un milliamperemetre pour haute tension (100 milliam- pères), avec condensateur protecteur et support. Le poids total de l'armoire est de 430 kilogrammes.

A cet appareillage est Joint enfin un statif porte-ampoule avec pince pour l'ampoule et avec dispositif protecteur pour protéger Je patient en position debout contre les décharges électriques.

Cet appareillage répoud donc, d’une façon réellement prati-

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que, à toutes les exigences et à toutes les aspirations raisonnables du praticien. Le jour nous disposerons d’ampoules meilleures, de plaques plus sensibles et d'écrans renforcateurs plus efficaces, ce Jour se trouvera réalisé le vœu exprimé depuis longtemps par les médecins, à savoir l’obtention facile et certaines de bonnes

épreuves dans les conditions les plus désavantageuses.

REVUE DE LA. PRESSE

Radiodiagnostic

Méret. Corps étrangers de l’ootl. (La Normandie médicale, 1906, 16.)

A la suite d’un accident de travail, les experts se demandaient sil y avait un corps étranger dans l'œil ou dans l'orbite; l’oph- talmoscopie était impossible à cause de l’opacité des milieux de Veil.

Le D” Méret a employe le procédé de Grussnrinn, consistant à faire plusieurs radiographies dans diverses positions de l’œil.

Le malade est couché dans le décubitus latéral, la tête repo- sant sur un petit tabouret de 15 centimètres de hauteur. Le plan médian sagittal de la tête forme avec l'horizontale un angle de 30 degrés environ; ainsi la région temporale et non l'oreille ap- puie contre la plaque, la tête est calée en arrière et on fixe le compresseur en faisant passer le rayon normal par l'orbite. Il est indispensable que pour les deux ou trois poses successives, la position de la tête par rapport à la plaque reste Ja même.

Plusieurs cas peuvent se présenter :

L'objet n’est pas déplacé.

a) Il est intra-oculaire et coincide avec Je centre de rotation de l’œil (cas très rare);

b) Il est extra-oculaire et se trouve dans l’orbite.

L'objet s’est déplacé quand l’œil regarde en haut (il est donc intra-oculaire) ;

a) De bas en haut (i) est dans l’hémisphère antérieur de Peeil);

b) De haut en bas (il est dans l’hémisphère postérieur).

Le blessé susdit avait un corps métallique dans Pœil, dans l’hémisphère antérieure, près du centre de rotation.

D" BIEeNFaIrt.

143

Beror et Crarrrox. Double luxation congénitale du radius en haut et en arrière. (In Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. de Paris, 17, juillet 1910.)

Les luxations simultanées des deux os de Vavant-bras seraient tres rares (deux cas, d'après Hoffa), tandis que les luxatious con- génitales de la tête du radius seraient plus communes; il en serait de méme des luxations unilatérales (25 observations) et des bilatérales (19 observations).

De nombreuses hypothèses pathogéniques ont été émises pour expliquer l'étiologie de ces luxations, hypothèses d'ailleurs in- suffisantes.

A l’exumen, on sent la saillie formée par cette extrémité du radius rouler sous les doigts ou monter et s'abaisser suivant qu’on imprime au membre des mouvements de pronation, de supination, de flexion ou d’extension. Les mouvements de flexion, d’extension et de pronation sont conservés; seule la su- pination est limitée.

À la radiographie, la tête radiale apparaît en arrière de l’épi- condyle un peu au-dessus de cette saillie, en contact avec le bord de l’humérus: la capsule articulaire semble être épaissie ; le col paraît plus mince que normalement: chaque radius mesure en effet au moins 1 centimètre de plus que le cubitus correspon- dant. La petite cavité sigmoide du cubitus, moins profonde que d'habitude, présente des saillies à sa surface, fait qui s'explique par absence d'articulation des deux os à ce niveau. La struc- ture osseuse est normale, i] n'existe pas de trace d’ostéite ni de périostite. | |

Il s’agit done bien d’une double luxation congénitale du ra- dius, avec ses signes classiques : saillie de la tête radiale, mohbi- lité exagéré de lextrémité osseuse, allongement du radius, peristance des différents mouvements articulaires, absence de traumatisme et apparition dès la naissance: d’ailleurs la bilaté- ralité est un signe caractéristique d’une affection congénitale.

L'auteur a décelé chez ce sujet des signes indiscutables de svphilis héréditaire.

eo D" L. LEJEUNE.

Mai“cor. Lésions de la colonne vertébrale chez un sinistré. Relation avec le traumatisme. (In Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. de Paris, 17, juillet 1910.)

C’est au point de vue de leur importance médico-légale et de

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la difficulté du diagnostic que l’auteur présente les clichés de ce cas.

Il s'agit d’un homme avant fait une chute d'une échelle : les détails précis sur l'accident manquent, les certificats de premier constat faisant défaut. Au moment de la radiogra- phie, i] se plaint surtout de troubles fonctionnels du côté de Ta colonne vertébrale, marchant courbé, ne pouvant monter les es- caliers qu'à reculons et accusant des douleurs lombaires. Sur le lit radiographique cependant, il prend toutes les positions dési- rables et sort du cabinet en marchant comme tout le monde.

Un examen somatique, pratiqué par le Prof. Thoinot, n'a pas révélé de lésions et l’on a pensé qu'il s’agissait de sinistrose.

La radiographie montre que la colonne vertébrale est plus transparente que normalement; les vertèbres dorsales ‘ne sont pas déformées, mais les lombaires sont tassées et élargies au vol- sinawe des disques de conjugaison. Les apophyses transverses sont à peine visibles et les bords latéraux des corps vertébraux sont prolongés par des crochets saillants, qui réunissent plus ou moins les vertèbres adjacentes. Tl y a done décalcification par- tielle des vertèbres, tassement des corps et déformation des con- tours; il v a formation d’ostéophytes, et pas de fracture.

S’agit-1] d’une lécion consécutive au traumatisme, ou se trouve-t-on en présence d’une affection antérieure, telle que Ja spondvlose rhizomélique, ou le rhumatisme vertébral ?

Dans la spondylose, le ligament vertébral antérieur se ealei- fie; les disques intervertébraux s’opacifient et Jes corps verté- braux ne se déforment pas.

Comme dans le rhumatisme, des ostéophites se sont formés, mais dans cette affection les disques restent transparents.

En réalité, il s’agit d’une spondylose traumatique, le trau- matisme avant déterminé de l’ostéomalacie, d’où décalcification et tassement des vertèbres lombaires; puis à la phase ostéomala- cique a succédé une période de prolifération osseuse expliquant la présence des ostéophvtes.

D L. LEJEUNE.

P. Przvconr. De l'action des anévrysmes aortiques sur le cœur (Ueber die Rueckwirkung der Aortenaneurvsmen aufs Herz). (Mitteilungen aus den Hamburgitschen Staatskrankenanstal-

ten, Bd. X, Hft 13, Hamburg, janvier 1910.)

Ce travail, basé sur soixante autopsies de sujets atteints d’ané-

4145

vrysme aortique, cherche à démontrer les deux propositions sui- vantes :

Les anévrysmes de lao:te thoracique n'ont pas nécessaire- ment pour conséquence une hvpertrophie du ventricule gauche ;

Lorsque cette dernière existe, on peut l'expliquer en géné- ra] par une selérose généralisée du système vasculaire, une in- suffisance aortique ou une lésion rénale.

Quatre radiographies démonstratives illustrent cet ouvrage.

E. RENAUX.

Savy. Les pleurésies médiastines. (Progrès méd., 2 juill. 1910.)

L’auteur, apres avoir étudié à divers points de vue ce genre d'affection, parle de l'examen radioscopique et donne d’après M. Destot, radiographe de l'Hôtel-Dieu de Lyon, les signes diag- nostiques suivants

Formes à petit épanchement. On voit dans la variété an- terieure une légò:e bande grise qui double l’ombre cardiaque, passant à droite par le sein. Cette bande est uni ou bilatérale, suivant qu’une ou les deux plèvres sont touchées. Dans la forme postérieure, la ligne grise est juxta-rachidienne et parallèle à la colonne (Chauffard).

V Formes à grand épanchement. Elles siègent ordinaire- ment dans le médiastin antérieur. Lorsqu’elles se localisent à la région postérieure, c'est toujours par une bande sombre justa- rochidienne qu'elles se révèlent.

Lorsque l’épanchement médiastinal siège à droite, la figure ra- dioscopique est celle d'un grand triangle dont la base repose sur le diaphragme, et cela par fusion de l’ombre de la pleurésie en- kystée avec l'ombre normale du cœur. Or, une péricardite avec epanchement donne également une ombre triangulaire analogue; mais il est à remarquer que dans ce cas Pombre est animée de battements. car les liquides sont incompressibles et les pulsations cardiaques restent visibles malgré lépanchement péricardique ; lorsqu'une péricardite ne donne pas de battements à l’écran, c'est qu'il y a de la pleurésie médiastine de voisinage, bilatérale, et le fait est fréquent.

Dans la pleurésie médiastine droite, l'ombre triangulaire ne bat que du côté de la pointe du cœur, c'est-à-dire à gauche, car a droite l’épanchement pleural étouffe les battements contre le poumou compressible.

1444

En fin de compte, pour distinguer si l’épanchement est uni- quement médiastinal ou également péricardique, il faut em- plover le procédé de M. Destot, qui consiste à insuffler légère- ment l'estomac, de facon à éclairer Ja partie inférieure du dia- phragme. Si ce muscle, immobilisé par linflamimation voisine, apparaît alors bombant sur sa face inférieure, c'est qu'il y a un épanchement dans le péricarde, car la face inférieure du cœur n'est pas enveloppée par la plèvre.

Losque la pleurésie médiastine siège à gauche, et que l'épan- chement est de quantité moyenne, l'ombre pleurale se superpose à l'ombre cardiaque pour donner non plus un triangle à base in- férieure, mais pour simuler une ombre cardiaque qui serait sur- montée d'une aorte élargie; le diagnostic est alors à faire avec les affections de l'aorte, dont la pleurésie se distingue facilement par Pahsence de battements. Si Vépenchement est considé able, on obtient alors une image triangulaire pseudo-péricardique, mais disposée inversement à celle qu'on obtient lorsque la pleu- résie est à droite. |

D" BrExFAIT.

Pozzi et. Proust. Contribution à l’étude des calculs de l’uretère pelvien chez la femme. Diagnostic et traitement. / Pere de gynécologie, septembre-octobre 1909.)

Poirier distingue deux types dans Ja forme de l'uretète : « Dans Pun, Vuretére présents à sa partie supérieure un rétrécis- sement. collet du bassinet ou de l'uretère, suivant les au- teurs, et un deuxième rét-écissement à environ 15 millimètres de son orifice vésical : entre ces deux points rétrécis s'étend une dilatation fusiforme plus moins prononcée, Dans l'autre, on constate, en plus de ces deux points rétrécis, un troisième rétré- cissement répondant au détroit supérieur : deux dilatations fusi- formes, l’une lombaire, Pautre pelvienne, séparant ces points rétrécis; le deuxième type est aussi fréquent que le premier. »

Ces considérations anatomiques expliquent le mécanisme de l’arrét des calculs : ceux-ci siègent généralement au niveau de Pun des trois points normalement rétrécis.

Robinson a mesuré le diamètre de ces trois rétrécissements et trouve 372 pour le supérieur, + millimètres pour fe moyen et 2mm pour l’inférieur. La fréquence de l'arrêt des calculs en ces trois points s'explique ainsi aisément : les ealeuls les plus fréquents sont ceux de l’extrémité inférieure de l’uretère: puis

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viennent ceux de l'extrémité supérieure, et enfin ceux de la ré- gion moyenne.

Le rétrécissement inférieur est assurément, d'après tous les auteurs, le point le plus étroit de l’uretère. C’est la la raison principale de la fréquence plus grande des calculs à l’extrémité inférieure de l’uretère, mais ce n’est pas la seule. La courbure paraischiatique joue encore un rôle important sous ce rapport. Les deux uretères, du détroit supérieur jusqu’au point de leur abouchement vésical, forment les côtés d’un hexagone régulier : éloignés l’un de l'autre de 5 centimètres à la hauteur du pro- montoire aussi bien qu'au niveau du trigone, ils sont au con- traire distants de 10 centimètres én regard de l’ischion, si bien que le conduit décrit à ce niveau une courbure presque angulaire a convexité externe, Cette courbure semble un peu plus marquée chez la femme que chez Thomme.

Cette particularité anatomique, ainsi que différentes autres

considérations ,légitiment une étude particulière des calculs de Vuretére pelvien chez la femme. c’est-à-dire des calculs situés dans la portion du conduit qui s'étend du détroit supérieur jus- qu'à l'embouchure vésicale. Parmi ces considérations, citons les lésions concomitantes d’une inflammation du ligoment large. les sensations que donnent souvent les caleuls au toucher vaginal et la situation de «es calculs par rapport aux artères utérines et utero-ovariennes. - Les deux auteurs, en s'appuyant sur deux observations per- sonnelles, très détaillées, en s’appuvant en outre sur l'étude de S9 autres recueillies dans la littérature, cherchent à préciser di- vers points de diagnostic et de traitement.

Sous l'influence d’une contraction, d’un cathétérisme heu- reux, le caleul peut être expulsé: dans d'autres cas. au con- traire, il peut rencontrer un obstacle insurmontable. Deux éven- tualités peuvent se présenter alors : ou bien le calcul se trouve arrété immédiatement au-dessus d'un point rétréci et reste ab- solument mobile dans la portion sus-jacente, ou bien le calcul se fixe solidement et trouble alors au plus haut point. la sécrétion urinaire. C’est un fait gros de conséquences pour l'avenir. Cet enclavement, révélé par la séparation endo-vésicale des urines, conduit à la lente mais sûre atrophie de la substance rénale, avec ou sans grande distension. avee ou sans infection : Phy- dronéphrose, la pyonéphrose ou l’atrophie simple du rein abou- tissent à la longue à la suppression fonctionnelle complète de Ja glande,

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Le calcul de Puretére pelvien peut provoquer l’anurie, mais moins souvent que le calcul de l'uretèere lombaire, d'après les statistiques de Morris, de Legueu et de Tenney.

Ce calcul crée par sa symptomatologie propre une entité mor- bide dont le diagnostic différentiel se pose principalement avec l’appendicite et les affections utéro-annexielles : pour établir ce diagnostic, les auteurs insistent sur l'importance des quatre re- cherches suivantes dont ils diseutent longuement les données :

L'analyse méthodique de la douleur accompaguée parfois d’hématurie ;

2 L’exploration de l'uretère par le palper et le toucher va- ginal;

La radiographie;

L’examen direct de l'appareil urinaire comprenant :

a) L'examen des urines pratiqué apres repos et après marche;

b) La séparation intravésicale des urmes;

e) La cystoscopie;

d) Le cathétérisme des uretères.

Nous ne suivrons pas les auteurs, ni dans la discussion des données de ces différentes explorations, ni dans leur deseription des nombreux modes opératoires, ni dans leur analyse des 91 ob- servations publiées : ils s'adressent. exclusivement à des chirur- giens et non à des radiographes.

Bornons-nous à citer, ne fût-ce que pour mémoite, toutes les méprises et toutes les erreurs auxquelles la radiographie pour caleulose urétérale est sujette et qui se trouvent rapportées ici avec force détails : tels sont les phlébolithes, les fameuses taches du bassin, les concrétions eulcaires vésieales, appendiculaires et para-intestinales, les dépôts calcaires dans les ligaments sacro-Ihaques, dans les museles iiaques et dans les vaisseaux utérins, les exostoses de Vos iliaque. la tuberculose calcifiée du rectum, les ganglions crétifiés, les kystes dermoides, les kystes du ligament large, les mvomes calcifiés et les grossesses extra- utérines.

DF Kiynens.

Leven et Barrer. La chorée de l'estomac. (Presse médicale, 2 juilhet 1910.)

Les pathologistes essaient de prouver que les contractures et les spasmes gastriques ont toujours un substratum anatomique

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dans une lésion de la muqueuse, si minime soit-elle. Ils se refu- sent à admettre l'existence des contractures et des spasmes es- sentiels, c'est-à-dire apparaissant quand Ja muqueuse est entiè- rement normale.

En s'appuyant sur leurs recherches radioscopiques, sur les données de la clinique et sur les résultats du traitement, les au- teurs cherchent à démontrer l'existence de ces troubles moteurs essentiels : l'affection, qu'ils décrivent sous le nom de chorée de l'estomac et dont ils rapportent trois exemples cliniques ca- ractéristiques, répond à un de ces états.

La chorée de l'estomac se caractérise par une excitabilité mo- trice remarquable, par une tendance aux spasmes et aux contrac- tures du muscle gastrique et de ses sphincters cardiaque et pylo- rique; elle se manifeste par des symptômes généraux tres graves, généralement rebelles à la thérapeutique usuelle.

Selon les cas, on observe les aspects radioscopmues suivants

I? Le spasme la contracture du cardia est démontré par la pénétration plus ou moins lente du bismuth Iveopodé dans les- tomiac ;

Le spasme ou la contracture de la région prlorique se tra- duit par la disparition plus ou moins complete de l'image de cette région, Cette image disparait souvent comme s1 la région était obstruée par un cancer. Lorsqu'il ny a qu'un spasme, après un temps assez court, le spasme cesse et la région pylo- rique, perméable à nouveau pour le lait de bismuth, redevient normale : d'où chances de confusion avec une tumeur à ce ni- veau:

3 Le spasme ou la contracture du sommet de la zone tubu- laire : d'où une biloculation gastrique plus ou moins prolongée, passagere permanente;

Des spasines généralisés à tout l'estomac donnent naissance a de velitubles mouvements choréiques, Ces spasmes varient coustamment de siège et modifient à tout instant la forme et le alibre du viscère ;

3 A ces états spasmodiques se joint presque toujours l'aéro- phagie, qui est tantôt cause ou effet bien encore cause ef effet dans la production de ces aspects radioscopiques si remar- quables à tant de points de vue différents.

KLYNENS.

150

SOULIGOUX et AUBOURG. Radiographie d’un rétrécissement du côlon descendant. (In Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. med, de Paris, 17, juillet 1910.)

Les uuteurs présentent des radiographies qui démontrent une fois de plus le grand intérêt qu'il y a à radiographier le gros intestin; cet examen a permis dans deux cas de préciser le diag- nostie de sténose intestinale et de faire le diagnostic du siège du ` rétrécissement.

La technique employee fut celle du lavement d'huile bismu- thee (un demi-litre d'huile d'olive et 100 grammes de carbonate de bismuth) passé au moyen de l'appareil classique avec soufflerie pour lavements lourds, suivi de la prise immédiate de la radio- graphie, la plaque étant sur la paroi abdominale (ampoule Gun- delach, rayons 7, à 60 centimètres, 7 milli, 25 secondes). L'épreuve montre le dessin du rectum et du colon ilio-pel vien, mais le Javement bismuthé n'a pas pénétré dans le célou descendant, ce qui permettait de supposer qu’un obstacle siégeait ace niveau, Huit jours plus tard, dans le but de confirmer cet examen, on fit absorber à Ja malade un lait de 100 grammes de earbonate de bismuth, et la radiographie fut faite a la seizième heure apiès Vingestion, Sur l'épreuve ainsi obtenue, on voit le edlon ascendant, le côlon transversal, le côlon descendant. Au niveau du côlon pelvien, il y a arrêt de ombre; seul un mince filet de bismuth a traversé, ainsi que l'indique l'ombre qui se voit à travers la fosse iliaque Interne.

L'intervention a montré qu'il existait bien un néoplasme au niveau de l’union du côlon pelvien et du colon descendant, néo- plasme produisant la sténose,

Les épreuves radiographiques du second cas sont aussi démon- stratives.

Il n’est pas inutile de faire remarquer que les malades dont il s’agit étaient tous deux des sujets très corpulents, notamment le second, pesant 121 kilogrammes, à paroi abdominale très épaisse, et que malgré cela le diagnostie fut très net.

D: L. LEJEUNE.

P. Avunourc. La traversée du tube digestif. Radiographies successives de l’estomac, du duodénum, de l'intestin grêle, du cæcum et de l’appendice liéo-cæcal, du gros intestin. (In Bullet. et Mém. de la Soc. de méd. de Paris, 10 oct. 1910.)

Grâce aux procédés iapides dont nous disposons actuellement, Aubourg a pu obtenir de remarquables radiographies successives,

141

moutrant la traversée du tube digestif, fixant ainsi l'heure à la- quelle chaque segment doit être radiographié, et permettant de tirer toute une série de conclusious pratiques sur le mode d'éva- cuation normale et pathologique de tel ou tel segment. [] est in- téressant, dit-1], de constater que le tube digestif entier agit par péristaltisme intermittent, et que plus on s'éloigne du début, plus l’intervalle des contractions est long. Les clichés qu'a pu prendre l’auteur montrent la progression d'un lait de carbonate de bismuth, depuis l'estomac jusqu'au rectum, et œ sont les no- tions actuellement acquises sur cette traversée du tube digestif, que résume très brièvement Auboure dans sa tres intéressante communication. |

D! L. LEJEUNE.

P. Ausourc. Fonctionnement d’une gastro-anastomose dix an- nées après l'intervention. Radiographie montrant le mode d'évacuation de ia bouche. Radiographie d’intestin grêle. (lu Bullet. et Mém. de la Soc. de Radial, de Parts, n°18, ov- tobre 1910.)

Le fonctionnement de la gastro-entéro-anastomose est parfait, trop parfait même, dit l'auteur, car dès ingestion du lait de bismuth, le contenu de l'estomac s'évacue en entier dans le jé- unum en se dirigeant vers la fosse iliaque gauche. Sous le lieu anastomosé, on ne trouve plus trace de liquide bismuthé, ce qui semble bien indiquer qu'à ce niveau il y a une anastomose com- plete. Le fait le plus remarquable, c'est la rapidité du passage immédiat du contenu de l'estomac dans l'intestin; dix minutes apres Vingestion du bismuth, Aubourg a pris une épreuve de l'intestin grêle, montrant d’une manière très nette les stries re- présentant les plis circulaires de Kerkring; la netteté est telle que l’on se rend bien compte qu'il n’y a pas de péristaltisme du- raut tout. le temps de pose qui cependant a été de 22 secondes. Cette constatation infirme done l’opinion du péristaltisme con- tinu de l'intestin grêle. Chez cette opérée, le bismuth ne sé- jou. ue pas dans l’estomac, qui est. chez elle comme un cul-de-sac distendu de l’œsophage.

D" L. LEJEUNE.

Ko.nk. La radioscopie gastro-intestinale. (Za Gazette des eaur, 2693, 1910.)

L'auteur radique d'abord l'usage du bismuth lycopodé non pour l'examen: de l'estomac. Motilité, sécrétion, absorption, sont

210 Le

trois fonctions intimement unies, de telle sorte que si on con- nait bien l'une d'elles, la motilité par exemple, décelée par les rayons Ñ, on peut par déduction logique être éclhuré sur les autres.

D'après le résultat de Vexamen radioscopique, on regle seiem- ment les doses et les intervalles de la médication hydrique. Par les rayons Ñ, nous verrons plus d'une fois qu'on ne doit pas « faire promener l'eau » absorbée, car l'estomac atone se vide mieux quand le sujet est couché: il convient donc de faire une eure d'horisontalité. Le clapotement de l'estomac ne suffit pas pour le diagnostic d'une dilatation et pour nous guider dans la restriction des liquides. Un estomac ptosé chez une personne as- thénique congénitale clapote, mais se vide souvent bien; il est atone, mais sa motilité est encore suffisante.

[l west pas seulement utile de connaître le séjour d'une ean minérale dans l'estomac pour établir à quelle distance des repas elle doit être ingérée, mais encore pour ne pas la laisser long- temps dans la cavité s' celle-ci, pour une raison quelconque, est hyperesthésique,

Cette radiologie gastrique, à peine esquissée, est donc d'une utilité pratique dans le dosage des eaux minérales,

Aujourd'hui, on remplace volontiers la voie buccale par la voie anale quand l'estomac se montre intolérant. Mais cela a des inconvénients faciles à comprendre, et ou pourrait y obvier par une prudente administration buccale sous la surveillance der ravons XÑ.

En tout cas, elle a deja fait ses preuves dans l'explication pharmacodynamique des purgatifs salins, pour ne parler que de ceux-ci, qui intéressent tout particulièrement le médecin hydro- logue.

Lorsqu'on administre à un sujet une dose purgative de sulfate de soude ou de magnésie dans un repas bismuthé (1), ce mélange arrive dans le ceeunt comme à l'état normal, dans un laps de temps de quatre heures. Cette arrivée est reconnue cliniquement par l’auscultation de la région cwecale et par la radioscopie. Cette durée du parcours a été confirmée par Hertz expérimentu- lement sur deux malades, porteurs de fistules opératoires sur la dernière partie de l'iléon: en effet, le liquide éliminé par la fis- tule démontrait que le sel purgatif ne marchait pas plus vite

(1) Arthur HERTZ. Constipation and allicd intestinal disorders. Henri Frowde, éditeur, Londres,

153

ni plus lentement que le bismuth. Les selles liquides, apres une “première déposition semi-liquide, n'avaient pas non plus une concentration croissante de sel purgatif. Au contraire, la plu- part des sels étaient éxcrétés par l'intestin le lendemain, lorsque la selle était déjà solide. Une moitié du sel ingéré était d'ail- leurs éliminée par le rein dans un laps de temps de huit heures,

La première selle a apparu une heure et demie apres l’absorp- tion du sel purgatif, done deux heures et demie avant que le sel pureatif et le repas bismuthé soient arrivés dans Je colon ascen- dant. Par conséquent, Vinterprétation rationnelle est Ja suli- vante : le purgatif salin a été absorbé par la muqueuse mtesti- nale peu apres son passage à travers Je pylore et a produit sur l'élémeut névro-musculuire du côlon une hypersécrétion et une hypermotilité du gros intestin. La théorie actuelle de la trans- sudation intestinale au contact du sel purgatif et de la muqueuse est done erroné.

Voici une sorte de contre-épreuve : on donne à un sujet un repas bismuthé à minuit; le lendemain, à 9 heures, on remarque sur l'écran l'ombre de tout le trajet du côlon. Une dose d’envi- ron + grammes de sulfate de magnésie à été alors donnée dans 230 grammes d’eau, suivie d’un déjeuner ordinaire, Une demi- heure plus tard, il y eut une selle semi-liquide abondante et l'ombre du côlon disparaissait totalement.

Les purgatifs salrns agissent sur le côlon exclusivement par la vole sanguine, sans accélérer la motilité de l’intestin gréle. Les purgatifs végétaux et l'huile de ricin agissent au contraire sur la motilité de cet intestin.

D: BrenFair.

Drsrernes. Radlographie du duodénum. (In Bullet. et Mém. de la Sac. de Radiol, méd. de Paris, ‘n° 18, octobre 1910.)

La traversée du duodénum par le lait de bismuth étant très rapide, de plus une notable partie de cette région étant masquée par Pestomac, on admet avec Tolzknecht que l'on ne peut obtenir d’épreuve radiographique que de la première portion du duodé- num. Desternes, cependant, a pu obtenir une épreuve faite en une fraction de seconde, sur laquelle on peut voir la région infé- rieure de l’estomac, le pylore, et l’image du duodénum dans sa totalité et le début du jéjunum.

Lorsque le pylore occupe la position ia plus déclive par rap- port à l’estamac, le lait de bismuth passe pour ainsi dire direc-

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tement dans le duodénum; quand, au countraire, il existe un cul- de-sac au-dessous du pylore, la bouillie bismuthée est, apres un temps plus ou moins long, chassée sous forme d'ondées, par les contractions péristaltiques de l'antre; mais dans Fun et l'autre cas le bismuth s’accwnulerait dans la première portion du duo- dénum que Holzknecht désigne sous le nom de « bulbe duodénal » et considère comme une annexe de l'estomac. D'après cet au- teur, le bulbe se viderait sous l'influence de contractions péri- staltiques régulières par décharges successives, et les différentes portions du duodénum seraient ainsi parcourues assez rapidement par le bismuth finement et régulièrement fragmenté.

L'étude radioscopique et radiographique fait par Desternes confirme la descriptions donuée par Holzknecht.

Il arrive qu'une minime partie du repas bismuthé passe de suite dans l'intestin, traversant le pvlore et le duodénum pres- que sans arrêt, mais le plus souvent ce n’est qu'après un temps variable que les contractions de l'antre apparaissent et chassent le bismuth dans le duodénum, il s’accumule en une masse opaque dans la portion à laquelle Holzknecht a donné le nom de bulbe.

L'un des clichés obtenus par Desternes montre, immédiate- ment sous le pvlore, le bulbe duodénal, suivi d'une zone claire, véritable poche gazeuse duodénale; la seconde portion dont les contours, grace au bismuth, apparaissent tres nettement; puis une troisième portion, passant en partie sous Vestomac et suivie de la quatrième, l'angle duodéno-jéjunal. Le bismuth apparait en masses compactes dans la première partie du duodénum qui remplit le rôle d'annexe de l'estomac et dans le jéjunum il progresse, tandis qu'il n'a laissé que des traces légères sur les troisième et quatrième portions, ainsi que sur le début du jé- jwaum, qu'il a traversé rapidement.

D" L. LEJEUNE.

Bécrèine. Présentation d'un radiogramme montrant sur le vi- vant l’image de l’appendice Iléo-cæcal. (Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. méd. de Paris, 12 octobre 1909.

Il s’agit d’un cliché obtenu par l’auteur trois ans auparavant, c'est-à-dire à une époque l’on ne parlait pas de radiographie rapide et pour lequel une pose de cing minutes fut nécessaire. Le sujet, une jeune fille de 22 ans, fut radiographiée ‘ans le décubitus abdominal, après ingestion d’un repas bismuthé,.

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L'épreuve moutre la fosse iliuque droite au-dessus de larticu- lution coxo-fémorale correspondante, le cecum et le côlon des- cendant remplis de bismuth et se présentant sous la forme d’un cylindre vertical à base limitée par une ligne courbe à convexité inférieure et qui presente, à deux travers de doigt au-dessus de cette base, un des étranglements caractéristiques de l'intestin. A son extrémité supérieure se voit le colon transverse, très re- counaissable également.

De l'extrémité inférieure semi-cerclée du cylindie cecal se détache une ombre rubannée, eontournée en S, large de + milli- mètres environ et longue de 5 centimètres, se dirigeant en bas et en dedans vers l’excavation pelvienne, Le siege, la forme et les dimensions de cette ombre sunt tellement caractéiistiques qu’il n'est pas possible de douter qu'elle représente l'appendice iléo- cecal,

L'auteur prévoit que la radiographie de Vappendice cessera de devenir une exception, grace à l'outillage nouveau dont nous disposons, et il se demande si cette méthode ne pourra pas nous aider à deceler les lésions de l’appendice. En tous cas, elle pourra nous renseigner sur le siège exact de cet organe.

Quant à la technique, voici celle que Béclère indique : il y- a avantage à placer la plaque en contact avec la paroi abdomi- nale, à se servir d’un diaphragme localisateur et à recourir aux poses les plus courtes. L'introduction du bismuth se fera par la voie rectale sous forme de lavement, suivant les règles usitées, et l’on procédera immédiatement, presque, à la radiographie: ou encore par la voie buccale; dans ce dernier cas, l’auteur re- commande de faire ingérer au moins 40 grammes de carbonate de bismuth. Quant au moment d’opérer la radiographie, l'on sait que le temps peut varier dans des limites assez étendues: parfois deux heures après l’ingestion, on rencontre déjà les pre- mières ombres caractéristiques dans le cæcum; c’est au plus tard six heures apres le repas que le remplissage du caecum et du côlon ascendant est terminé. I] faut en général vingt-quatre heures au bismuth pour cheminer de l'estomac à l'ampoule rec- tale. Il sera donc bon de procéder à une série d'examens radios- copiques successivement espacés.

D? L. LEJEUNE.

AUBOURG. Radiographles de appendice iléo-cæcal sur le vivant. (Presse médic., 28 mai 1910.)

Béclère parvint le premier à radiographier l’appendice iléo-

156

cecal : Aubourg reproduit iei deux clichés qui moutrent le meme organe.

le premier cliché concerne un malade de 35 ans : on y voil le cecum, mesurant 6 centimetres de hauteur et 5 centimètres de largeur. Au-dessous de son extrémité inférieure, on constate une ombre rubanée, large de 3 millimètres et longue de 6 centi- metres : c'est l'appendice rempli de bismuth. H n'est pas pos- sible de reconnaitre sou point d'insertion cecale,

Le second cliché concerne un malade de 16 mis : on y voit Je cecum ptosé, le côlon ascendant et l'appendice, long de 4 centi- mètres et large de 3 millimetres.

Pour obtenir ces radiogrammes, l'auteur administra un lait de carbonate de bismuth et fit Ja radiographie à la dix-huitième heure apres l'ingestion. Beelere obtint la silhouette de lappen- dice à la vingt-deuxieme heure,

Récemment Aubourg a pu obtenir Pimage du cecum et de l'appenudice, chez un enfant de 9 ans, à la huitième heure.

KrYNExSs.

errs et Oxon. Le diagnostic de l’estomac en sablier par les rayons X (The diagnosis of Hour glass stomach with the X Rays). (Arch. of the Roentgen Ray, 122, 1910.)

Le diagnostic de l'estomac en sablier est un des triomphes de l'examen radioscopique et cependant ce serait une erreur de croire que ce diagnostic est toujours porté avec certitude : cer- tains cas ce diagnostic avait été porté ont été opérés et on a constaté l'absence du trouble en question; dans d’autres cas, le diagnostic n'avait pas été établi et cependant le malade portait un estomac à deux loges bien authentiques. Il v a done une réelle importance à étudier cette question.

I. a) Dans les premiers temps de Ja radioscopie stomacale, on examinat les malades plus spécialement dans le décubitus hori- zontal et on emplovait le lait de bismuth. [] arrivait que l'antre du pylore se remplissait de bismuth de même que le dôme sous- diaphragmatique et que l'on apercevait deux masses noires sé- parées: dans certains cas, l'aspect était absolument typique et Pon était conduit à poser le diagnostic d'estomac en sablier. Ac- tuellement, cette erreur ‘n'est plus à craindre parce que l’on pré- fera Pexamen en station verticale et la soupe au porridge bis: muthé.

b) La circonstance qui conduit le plus facilement à un diag-

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157

nostic erroné est la combinaison d'une forte atonie avec gastrop- tose: 1] se produit en ce cas un véritable estomac bilocujaire fonc- tonnel.

L'estomac normal est un tuyau qui se moule sur son contenu; sil y a ptose, le fond se trouve très bas et ce niveau descend tou- jours Jusqu'à atteindre un maximum au fur et à mesure que la personne mange; mais en même temps que le fond descend, la portion verticale s’étire, sa largeur diminue, de sorte qu’à un moment donné les parois sont accolées, A ce moment, les bou- chées qui viennent de l’œæsophage s’arrétent à cet endroit et ne descendent que petit à petit. Il en résulte l'aspect absolument typique de l'estomac en sablier: or, si on examine Je malade dans la position couchée, l'estomac reprend de suite l'aspect normal : le fond remonte vers l'ombilie et la partie rétrécie s'élargit. |

Quand la biloculation de estomac est fonctionnelle, le bol bis- muthé arrêté dans la partie supérieure a la forme d'un cône a sommet Inférieur, qui s'allonge de temps à autre quand une partie descend vers le fond. Quand, au contraire, elle est orga- nique, il s’est formé une dilatation, le bol est beaucoup plus vo- lumineux et on peut voir que les parties qui descendent ne le font pas à partir du sommet du cône, mais bien par un conduit lateral; cet aspect, difficile à décrire en termes images, saute aux veux lorsqu'on peut le dessiner.

e) Il arrive parfois que l'on constate à l'écran un estomac Inloculaire; on opère et on ne constate pas ou presque pas de rétrécissement: on a avancé que dans de tels eas il s'agissait d'un spasme à l'irritation provenant de la présence d’un ul- cère, que l’on trouvait d'ailleurs. Pour les auteurs, il ne serait pas question de spasme, mais bien d'une fixation de lestomne: il y aurait une adhérence entre l’estomac et le foie: lorsque le malade est debout, l'estomac pend et une partie de sa paroi, re- tenue latéralement, forme une espère de bourse qui se remplit de bismuth.

IT. Il y a des cas d'estomac biloculaire authentiques qui pas- sent Inapercus à l'examen radioscopique.

Lorsque la sténose du milieu de Vestomae est assez serrée, le repas bismuthé la traverse très lentement: il s'ensuit que le re- pas tout entier reste très longtemps dans la Toge supérieure et que l’observation conclut simplement à l'existence d'un estomac particulièrement petit. Si ou a soin de reprendre l’examen après quelques heures, on a l'aspect classique de l'estomac bilobé.

D" Brenralr.

{158 --

Grorner. Découvertes récentes par la radioscopie des maladies de l’estomac et de l'intestin (Recent advances in the roentgen diagnosis of diseases of the stomach and bowels). (Arch. of

the Roentgen Ray. 120, 1910.)

L'auteur recommande beaucoup de commencer l'examen de l'estomac par la radioscopie, et cela sans appuver contre l’abdo- men, la pression amène en effet un déplacement des organes. La radiographie doit être réservée aux cas l’on désire une gronde précision dans les détails.

Pour l’examen de l'intestin, la radiographie est nécessaire: elle doit être prise le malade étant couché sur le dos et non sur le ventre.

L'examen doit être pratiqué consécutivement dans la station debout et dans la position couchée.

Les radiog-aphies doivent être très rapides: il + a Neu d'em- plover un écran renforeateur.

On reconnaît la prloroptose par la mobilité du pylore qui.

normalement, est fixe: en re eas il yv a anssi allongement et dimi-

nution de diamètre de l'estomac.

Dans la dilatation atonique. il y a augmentation de tous les diamètres. sauf À la partie médiane, aui est rétrécie (forme de large sahlier}: le périetiltieme est diminué et l’estomar ne adapte plus à son contenu.

Dans la dilatation par sténase prlorique, il v a. au eontraire, hrnertronhie de la museulature.

Schlesinger veut que l’étroite bande claire qui. sur les skia erammes, sépare la chambre à air de l’ombre de la pâte his- muthée soit due A la présence des sécrétions gastriques; dans Vhvperacidité cette hande est plus large que dans l’hypoacidité.

Tors du vamissement, on voit parfaitement Vestomac remon- ter et se contracter violemment.

Un estomac normal auquel on fait ingérer un repas bismuthé double ne descend pas plus bes que s’il ne contenait qu’un repas simple; par contre, s’il x a atonie, il augmente proportionnelle- ment de volume.

A la Royal Society of medecine (Arch... 122. p. 160), Pav teur dit que Jes premières portions du repas hismuthé arrivent dans le cecum deux heures après l’incestion. surtout si, comme le fait Finzi, on a ajouté au repas de la gomme adragante.

D: BrExFAIT.

159

Leven et Barrer. Notions nouvelles introduites en médecine par l’examen radiologique de l’estomac. (Rapport présenté au Congrès de radiologie et d'électricité, Bruxelles 1910.)

Les auteurs n'ont pas voulu faire de ce rapport une revue gé- nérale, un résumé des travaux déjà parus sur cette question huportante, mais ils attirent Pattention sur quelques questions relativement nouvelles, celles qui, à leur avis, présentent Je plus d'importance et qu’ils ont étudiées depuis plusieurs années.

Laissant de côté la question de technique et celle de lPanato- mie, dont ils ne font que rappeler les points principaux, ils s'étendent davantage sur la radiologie pathologique de l'organe.

Rappelant que l'exploration radioscopique permet d'étudier la forme, Ja situation, les dimensions et le fonctionnement de Vorgane. ils font ressortir qu’elle permet aussi de pratiquer une palpation directe en quelque sorte, et contrôlée par la vue, don- nant ainsi le moyen de localiser d'une facon précise la couleur ressentie par le malade.

Sans la radioscopie, cette localisation est vague, imprécise et souvent fausse: grace à elle, la localisation prend une précision remarquable et souvent imprévue: telle douleur, considérée comme douleur appeudiculaire, fut souvent reconnue comme sié- geant au pylore.

La radioscopie a permis aux auteurs de confirmer l'existence de deux douleurs gistriques, essentiellement distinetes : la dou- leur solaire et la douleur viscérale.

T] est important de dissocier ces deux douleurs, puisque le diagnostic, le pronostic et le traitement varieront suivant que Von constatera chez le sujet la présence simultanée des deux dou- leurs ou existence isolée de Ja douleur solaire, et rien nest plus simple que cette dissociation.

La douleur solaire est due à Vlyperesthésie du plexus solaire. Elle est caractérisée par des accès douloureux d’intensité et de durée variables: le siege de ces douleurs est échelonné sur la ligne médiane, du sommet de Vappendice xyphoide à l’ombilie, avec prédominance au creux épigastriques. Elles sont spontanées ou provoquées ou encore exagérées par la pression. La douleur solaire est la première variété de douleur gastrique. Quand elle existe seule, on est autorisé à admettre la dyspepsie simple non accompagnée d’une lésion viscérale, uleère, cancer, syphilis, tu- berculose gastrique.

S’1l existe une lésion gastrique, à cette douleur solaire vient &’ajouter la douleur viscérale localisée au niveau de la lésion.

b

La deuxième variété de douleur gastrique est la douleur viseé- rule, dénonciatrice de la lésion gastrique. douleur toujours loca- lisée en un point fixe, douleur abdominale latérale: le siège la- téral de cette douleur viscérale s'explique trés bien par da forme et. la situation de l'estomac tel que nous le montre lexa- men radioscopique.

Leven et Barret insistent sur la précision avec laquelle les ma- lades indiquent constamment le point douloureux viscéral, fixe comme le mal lui-même et correspondant exactement au siège de la lésion révélée et localisée par l'examen radioscopique.

Les auteurs citent à ce sujet wae observation très caractéris- tique d'une malade dont l'image radioscopique de Vestom-e montrant une déformation biloculaiie et l'état cachectique tres prononcé laissaient supposer une lésion organique cancérense : une thérapeutique convenable fit disparaître la douleur solaire, mais la malade continuait à imaivrir, conservant une douleur viscérale fixe violente en un point 1étréei de l’image à l’écran. Soumise à un traitement mereuriel et toduré, la douleur viscérale diminua dès la deuxième injection pour disparaitre définitive- ment.

Ces données sont d’une application fréquente. Si la radioseopie montre que la douleur est simplement une douleur solaire, sans aucune participation de douleur viscérale, on peut presque tou- jours affirmer la bénignité de la cause et la curabilité de laf- fection.

La radioscopie nous a obligé à renouveler Ja définition de la dilatation gastrique: elle nous a montré que le clapotage et son siège n’ont pas importance que l’on avait cru pouvoir leur at- tribuer. Les données radiologiques sur la forme et les rapports de l’estomac nous amènent à ahandonner les procédés anciens d'exploration, trop 1mprécis et basés sur des notions qui, exar- tes sur le cadavre, ne sont plus applicables sur Je vivant.

C’est l'étude du mode de remplissage du viscère qui permet de diagnostiquer la dilatation. L’estomae dilaté se remplissant comme un vase à parois inertes et flasques, le liquide s’accumule au fond, distendant la portion qu’il occupe. Les parois s'accolent dans la région vide de liquide et de gaz, simulant une fausse biloculation.

Ce mode de remplissage de l'estomac est pathownomonique de la dilatation, même si le clapotage fait défaut et si ses dimen- sions ne sont pas considérables.

. Un estomac dont la limite inférieure est peu éloignée du pubis

161

peut ne pas être dilaté, tandis qu'un estomac dont Ja limite in- férieure est voisine de l’ombilie peut être dilate.

Quant à Puleére de l'estomac, eest surtout en étudiant la contractilité, le péristaltisme et le siège viscéral de la douleur, ete.. qu'on peut le diagnostiquer. L'ombre fixe, répondant à Par- rôt d'une certaine quantité de bismuth au niveau de l'uleère, est un signe certain.

Considérant que l'étude du cancer gastrique a été mise au point par d’excellents travaux, Leven et Barret le passent sous silence pour s'étendre sur la question si intéressante des contrac- tures ef spasmes gastriques essentiels; chorée de l'estomac.

Se basant sur leurs recherches radioscopiques, sur la clinique et sur les résultats de la thérapeutique, les auteurs apportent des preuves démontrant l'existence des troubles moteurs essentiels. Ils étudient, sous le nom de chorée de l'estomac, une maladie non décrite, fréquente, définie par une excitabilité motrice, par une tendance aux spasmes et aux contractures du muscle gas- trique et de ses sphincters ca: diaque et prlorique, par des aspects radioscopiques spéciaux, et se manifestant par des symptômes généralement très graves, souvent rebelles à toute thérapeutique. Suivent deux observations très intéressantes desquelles les au- teurs concluent que chez les sujets dont il s'agit. l'aspect radios- copique de lestomac présentait les particularités suivantes :

Le spasme ou la contracture du cardia, démontrée par la pénétration plus ou moins lente du bismuth dans l’estomac:

La contracture ou le spasme de la région prlorique indiqués par la disparition plus ou moins complète, mais passagère, de cette région sur l’écran:

Le spasme ou Ja contracture du sommet de la zone tubu- laire; la biloculation gastrique plus ou moins prolongée comme durée, passagere permanente, peut être ainsi réalisée:

Ces spasmes, généralisés à tout l'estomac, donnent nais- sance à de véritables mouvements choréiques. Ces spasmes va- rient constamment de siège et modifient à tout instant Ja forme ou le calibre de l’organe:

9 L'aérophagie se Joint presque toujours à ces états spasmo- diques, étant tantôt cause, tantôt effet, on le plus souvent cause et effet, dans la production de ces images ridioscopiques.

Le traitement institué contre cette névrose motrice et sensitive de l'estomac, de l'hyperesthésie de la muqueuse. de l’aérophagie, de létat général, a fini par amener la guérison persistante de ces

sujets.

162

On est done en droit de conclure à l'existence d'accidents graves liés à des spasmes essentiels en dehors de toute lésion or- wanique.

Leven et Barret passent ensuite à l'étude radioscopique de l'aérophogie dont ils rappellent les caractères essentiels :

Augmentation de volume de la chambre à air:

Surélévation parfois extraordinaire de la moitié gauche de la voûte diaphragmatique:

Transparence inusitée de tout l'abdomen :

Visibilité du bord inferieur du foie, qui n'apparaît pas à l'écran normalement :

Présence possible de Ja pointe du cœur au-dessous de la voûte diaphragmatique.

Les auteu:s étudient de méme l'aérophagie chez le nourrisson.

Les faits nouveaux que renferme ce rapport le rend double- ment intéressant.

D' L. LEJEUNE.

ScourMAYER. Dlagnostic röntgenologique des fixations et dé- placements d’organes abdominaux (Pathologische Fixation baw. Lageverinderung bei Abdominalorganen und die rönt- venologische Diagnosestellung). (Fortschr. a. d. Geb. d

Rontg., Bd XV, H. 6.)

La réplétion de l'estomac et de l’intestin a Taide de pâtes bismuthées a permis le diagnostic radiologique des fixations anormales, des déplacements pathologiques des organes abdomi- neux, ou même, dans certains cas favorables, la photographie d’adhéreñnces.

Pour examiner Jes organes abdominaux, on fait ingérer au patient une bouillie d'environ 300 gammes, contenant 10 p. e. de bismuth. Un premier examen à l'écran se fait dans la mati- née ou vers le milieu de la journée; il a plus spécialement en vue l'observation de Vestomac.

Généralement, après six heures, l'estomac est complètement vidé de son bismuth: la masse principale de la bouillie se trouve alors dans le côlon, au-delà de la valvule iléo-cæcale, dans la partie ascendante, Aussi dans la soirée pratique-t-on un second examen : si le repas bismuthé est encore dans l'estomac, du moins en partie, ef n'a pas encore cheminé jusqu'au côlon, on peut conclure à une atome gastrique: d’autre part, l'estomac étant vide, l'étendue plus ou moins gande de l'ombre dans l’in-

ES ne, Om, Go PS, ee ar

163

testin permet de juger de la quantité de sucs intestinaux qui se sont ajoutés, c’est-à-dire de la fonction chylifère. Enfin, la me- sure de la quantité et l’examen des selles d’après la méthode de Schmidt complètent l’examen radiologique et permettent ainsi de juger sérieusement les fonetions motrices et secrétoires des différents segments du tractus intestinal.

Pour ce qui regarde la technique de ces examens, qui sont gé- néralement longs, l’auteur conseille de se servir d’ampoules Müller à refroidissement à eau, d’une dureté équivalente à » à 6 W. |

L'examen se fait concurremment avec la Réntgenopalpation, c’est-à-dire la palpation systématique de l’ombre sous le contrôle des rayons X : tandis que la main droite fixe le patient. index et le médius de la main gauche. recourhés en crochet, s’enfon- cent au niveau de la région de Vombre, en tâchant de la har- ponner: puis on fait subir à l’organe ainsi saisi des essais de mobilisation et l’on observe sur l'écran effet de Ja fixation sur la limitation des excursions diaphragmatiques. ce qui se produit en cas d’adhérences étendues.

Comme ces manœuvres nécessitent, d’une part, la liberté des deux mains, et, d’antre part, In fixation de Véeran, l’autenr a mis au point un dispositif spécial permettant de les réaliser l’une et l’autre. L'appareil tient compte en même temps d’une préser- vation effective de l'opérateur et rend possible Ja photographie simultanée de l’imawe radioscopique : Vanteur se sert à cet effet de plaques Afga très sensibles. et il n’est pas du tont nécessaire de faire des instantanés pour obtenir de hons radiogrimmes,

Passons maintenant en revue les résultats de cette explora- tion :

I. Dans tes rrxattoxs : a) De l'estomac : les adhérences les plus fréquentes, les plus riches en conséquences cliniques et pa- thologiques sont celles qui sont situées dans Jes régions pylo- riques ou duodénales. Leur origine est double :

Les premières sont consécutives à la névicystite qui accom- pagne la cholélithiase et les affections hépatiques. Beaucoup de coliques hépatiques sont dues, non pas à la migration de esleuls, mais à de simples tiraillements sur la vésicule. Normalement l'estomac se trouve entièrement à gauche: dans le gonflement in- flammatoire du foie ou Vectasie de la vésicule hilinire, un con- tact ratime séteblit entre ces organes et Vestomac: ce denier est refoulé, déplacé: sa séreuse participe, par voisinage. au pra-

164

cessus inflammatoire: puis survient l'accalmie : le foie se retire, reprend sa position première, et les adhérences qui se sont consti- tuées attizent le prlore vers la droite, Les cas de ce genre se trahissent par des coliques survenant an moment du maximum d'activité du prlore et du duodénum, ou coïneidant avec les contractions vésiculaires et Pévacuation biliaire:

Dans un deuxième groupe, nous trouvons les adhérences con- sécutives à Vulcére et qui présentent un autre type que celui décrit précédemment, T’estomac est déplacé davantage à droite: on a impression que Jes adhérences sont situées plus haut: Île duodénum paraît fixé et se sent à la palpation sous forme d'un cordon dur: les parties cieatricrelles du prlore et du duodénum, devenues inactives et inertes, se trahissent sur l'écran. Les deux espèces d’adhéreneces peuvent d'ailleurs se combiner dans la cho- lélithiase s’accompagnant de symptômes hémoptoïques.

Les ligaments solides fixant l'estomac au système biliaire ou au colon peuvent apparaitre sur la radiographie: leur existence peut être confirmée par la rout@enopalpation; ils sont souvent de nature élastique:

b) Fixations du colon : l'angle droit du côlon peut etre pris dans les adhérences prloriques, duodénales, hépatiques cys tiques, Cliniquement, ces adhérences se traduisent par des co- liques très tenaces survenant plusieurs heures après la terminal- son de la digestion et examen de ombre bismuthée montre qu'elles coincident avec le passige des matières du côlon ascen- dant dans Je côlon transverse. Les contractions péristiltiques du colon sont arrêtées.

TT. DANS LES DÉPLACEMENTS D'ORGANES ABDOMINAUX. - - 4) En- teroptose : elle accompagne habituellement l'abaissement total ou uuilatéral du diaphragme, (Celui-ci, méme pendant la phase inspiratrice, occupe une position déclive, entraînant la disloca- tion des organes subphréniques. La position moyenne du dia- phragme du côté hépatique, mesurée sur la hene parasternale, correspond à la cinquième côte. Dans l'hépatoptose, la moitie droite de la coupole diaphragmatique suit nécessairement le mouvement d'abaissement du foie. Du côté gauche, la positiou moyenne du diaphragme est située un denmi-espace intercostal plus bas, et dans la gastroptose, la coupole diaphragmatique S'abaisse manifestement de ce côté: de plus, l'ombre cardiaque faisant habituellement corps avec le diaphragme s’isole.

Si la ptose se fait des deux côtés à la fois, nous avons l'image

165

de l'entéroptose typique : le diaphragme se trouve d'une façon permanente dans sa position inspiratrice, ce qui étire les pou- mons dans Je sens vertical. Outre limmobilisation du dia- phragme, nous constatons que le sinus driphragmatique, au lieu de se présenter sous la forme d'un angle aigu, devient plus erand, s'ouvre; l'angle devient droit, tandis que la courbure du diaphragme s'étale, s'aplatit :

b) Néphroptose : elle est bilatérale unilaterale et accom- pagne souvent les ptoses précédentes. Elle se reconnait à droite, sur l'écran, aux encoches tout à fait pathognomoniques que lon observe sur la courbure hépatique du diaph'agme, au moment de l'inspiration, à l’union de son tiers médian avec le tiers extérieur. Le phénomène est suffisamment clair pour que l'on puisse l'observer méme chez des sujets gras, la palpation du rein est impossible. Sur le radiogramme, on notera les rapports du rein avec la douzième côte et les organes avoisinants; norma- lement, son pôle inférieur touche à peine le psoas et ne dépasse jamais la ligne qui joint les deux crêtes illaques; il se trouve environ au niveau du corps de la deuxième ou troisième vertèbre lombaire ;

c) Gasteroptose : c'est la déviation du pylore de son assise normale sur le fore. Cliniquement, la ptose s'accompagne pres- que toujours dectasie gastrique, parfois d’'atrophie concentrique de l'estomac. L'espace de Traube est abaisse, la grosse courbure descend jusqu’en dessous de l'ombilie. N'oublions pas que d'après les données les plus récentes, le prlore se trouve normalement a gauche de la ligne médiane. La radioscopie peut, dans la ca- chexie profonde qui accompagne parfois la gasteroptose, éclair- cir le diagnostic et écarter l'idée d'une tumeur maligne. Avant de procéder au lavage de Vestomac, il est parfois utile ly re- cour, certaines dispositions rendant cette opération illusoire. Enfin, outre une valeur diagnostique incontestable, elle pré- sente de l'utilité pour le choix d’abord, pour le contrôle ensuite, de certaines interventions dirigées contre la dilatation stoma- cale : gastropexie, raccourcissement du ligament gastro-hépa- tique, gastro-entérostomie rétrocolique ;

d) Célonoptose : déplacement du côlon cu totalité ou d'un de ses segments. Comme nous l'avons dit précédemment, la réple- tion du côlon ascendant a Heu au plus tard six heures après le repas de bismuth. Dans le cas de péristaltisme exagéré, l’ombre peut avoir chemine plus vite et se trouver déjà dans Je côlon transverse, ou même jusque dans le côlon descendant.

166

Le cæcun est parfais déplacé vers le bas. Le plus souvent, ce sont des déplacements de l'angle droit du côlon ou du colon transverse auxquels on a affaire: cliniquement, 11 s'agit de symptômes assez vagues consistant en une alternance de consti- pation et de diarrhées, en ballonnements, le tout simulant par- fois à s’y méprendre des crises d'appendicite. En cas de stc- nose de ces portions du côlon, de quelque nature qu’elle soit, les contractions de l'intestin grêle compriment. les liquides mtesti- naux, et la pression hvdrodvnamique qui en résulte se trouvant multipliée comme dans une presse hYdraulique, se transmet sur la totalité de la paroi du côlon, qu'elle dilate, ainsi que le cæcum et l’appendice.

L'auteur s'élève contre l'opinion de Holzknecht suivant la- quelle les matières résiduelles passeraient rapidement à travers le colon transverse et descendant, l'évacuation de ces portions se faisant en quelque sorte de facon explosive.

Les radiouraphies en série faites par l'auteur demontrent, au contraire, que le cheminement se fait d'une façon lente et pro- gressive. Toutefois le côlon peut se vider prématurément, C'est un fait counu en coprologie que l'ingestion d’abondantes ma- tières amvlacées peut produire une fermentation acide et provo- quer l'évacuation rapide des selles. L’abaissement du côlon transverse accompagne souvent la chute de l'estomac; mais elle peut être isolée, congénitale. Elle peut, elle aussi, entraîner une cachexie profonde et simuler une tuberculose intestinale.

Dans tous les cas, l'examen radioscopique doit chercher à ex- pliquer Jes phénomènes eliniques observés, au moyen de causes mécaniques ,et tirer de la les indications d'une thé:apeutique rationnelle : elle suggère ainsi le traitement, elle le dirige, elle le contrôle. Car en dehors de la sanction exercée sur les inter- ventions chirurgicales, elle permet de suivre les résultats du traitement diététique ou physique. Actuellement, de trés beaux résultats ont été obtenus dans le traitement des adhérences, en combinant Ja méthode thérapeutique physique avec l’injection de diverses substances médicamenteuses, telle la fibrolysine. Pour ce qui regarde en particulier la desmothérapie, disons que le bandage doit être bien immobile; des sous-cuisses l’empêchent de remonter: Ja forme en éventail est à conseiller; naturelle- ment, il faut qu'après son application, la ptose soit efficacement réduite, du moins partiellement. L’auteur cite quelques exem- ples de réductions, avec figures, dans des cas de gasteraptoses et de côlonoptose.

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Disons enfin, en terminant, que l'exploration systématique des organes abdominaux à l’aide des rayons X peut dès mainte- nant, et dans un grand nombre de cas, remplacer avantageuse- ment la laparotomie exploratrice.

D' G. PENNEMAN.

Barciay. Radloscopie gastrique : explication de queiques diffi- cuités de diagnostic (Gastric radioscopy : an explanation of some of the difficulties in diagnosis). (Archiv. of the Röntgen

Ray, 123, 1910.)

Apres quelques considérations générales, l'auteur décrit sa façon de faire. Il examine le malade dans la position debout et emploie tous les moyens de protection recommandables.

I] commence d’abord par examiner la descente du bol bis- tuuthé dans l’wsophage et Vestomac, et alors seulement 1l fait avaler au malade la quantité nécessaire de porridge ou de pain trempé dans du lait, mélangée soit à du carbonate, soit à de l'oxychlorure de bismuth. Quand il a affaire à des personnes corpulentes, il augmente la proportion de bismuth afin de ren- dre l’image plus nette.

L’estomac normal a la forme d'un J; quand il est rempli, cette forme se maintient, le tube stomacal s’élargissant. Cela est à la tonicité de la paroi musculaire ; lorsque cette tonicité diminue, comme lors d'un dégoût subit ou de nau sées, la forme de l’estomac change, et sur le cadavre, ou toute touicité a disparu, l’estomac est un sac aplati et ‘non un tube.

L’auteur dit avoir observé souvent un réflexe inédit : lors- que l'écran, appuyé contre la poitrine, remonte, au cours de l'examen, et vient frapper par son bord supérieur le menton du patient, on voit tout à coup le fond de l’estomac s’élever, par suite d'une augmentation réflexe du tonus des parois. Cette remarque indique tout au moins le rapport étroit qui existe eu- tre la tonicite de l’estomac et l’action du système nerveux. Aussi l’arrivée de la nourriture n’a-t-elle pas seulement pour effet d'activer la sécrétion du suc gastrique, mais aussi la toni- cité de la muqueuse. C’est pourquoi l'estomac des gourmands n’est pas atonique, alors que c’est le contraire pour l’estomac de celui qui n'a pas faim.

Lorsque l'atonie est extrème, on voit le repas bismuthé des- cendre directement dans le bas-fond de l’estomac comme dans un sac, et ce bas-fond se trouve parfois au niveau du pubis.

168

Dans ce cas le malade est de suite rassasié et on doit le forcer beaucoup pour lui taire avaler la totalité de son repas. St on yv arrive, on ne voit pas [estomac se diliter en forme de tube qui s'élargit; on constate simplement que le bas-fond devient plus volumineux.

I] ne faut pas se hater de conclure à Vatonie, eur il y a des causes d'erreur à envisager, C'est ainsi que l'estomac à jeuu peut contenir du suc gastrique: l'estomac, plusienrs heures apres un repas, contient encore de Ja nourriture: il en résulte que le bismuth, très dense, gagne de suite le fond et s’y aceumule, sans indiquer à l'écran la forme d'un boudin.

Ll se peut que Von trouve à l'écran un estomac normal en J partait et que lors de l'opération on ne rencontre qu'un sac flac- cide; c'est parce que la tonicité a disparu soit sous l'action auesthésiante du chloroforme, soit par suite des vomissements provoqués par la narcose.

Les mouvements péristaltiques sont souvent visibles, mais il est difficile de tirer des conclusions utiles à ce sujet; ils sont excités ou nlubeés par des causes multiples, telles que l'émotion du sujet, l’espece de nourriture prise, et ainsi de suite. Quand ils sont particulièrement visibles, il y à leu de se demander s’il n'existe pas un obstacle au pylore, un ulcére par exemple.

La tonicité et la péristaltique sont deux choses très différentes et on ne peut conclure de l'existence de l'une à l'existence de l'autre, et réciproquement.

Pour conclure à une sténose, 1l faut s'assurer que dix heures environ apres le repas, le bismuth se trouve encore dans l'esto- mac. On sait aussi que dans les conditions normales, on voit du bismuth dans le cecum déjà quatre heures et demie et à Vangle sous-hépatique six heures et. demie après le repas.

L'uleère ou la cicatrice d'un ulcère vers le tiers supérieur de l'estomac provoque un spasme à cet endroit, et le bol alimentaire ne dépasse que difficilement ce point: pour assurer en toute sé- eurité qu'il y a bien la un trouble organique et non pas seule- ment une contracture fonctionnelle, il faut avoir constaté que le bismuth séjourne longtemps, au moins en partie, au niveau envisage, il faut notamment qu'il en reste des traces alors qu’on a massé la région et qu’on a fait prendre du lait au malade.

De même que l'on observe la contracture du pylore lorsqu'un ulcère ou un cancer siège dans cette région, de même on observe la contracture du cardia dans des conditions analogues. C'est

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ainsi qu'on reconnut à Vautopsio d'un malade qui présentait une forte dilatation de œsophage la présence d'un cancer ul- céré de la portion cardiaque de l'estomac; le cardia lui-même n'était pas rétreci, il permettait le passage de deux doigts. Un autre malade suecomba pendant la gastrotomie : lui aussi avait l'œsophage complètement dilaté et le cardia parfaitement perméable.

Quand le repas bismuthé est retenu dans la moitié supérieure de l'estomac et qu'il s'y maintient malgré le massage, 11 y a beaucoup de chances pour qu'il y ait un obstacle mécanique; on peut conclure à la présence de cet obstacle si on constate des mouvements péristaltiques dans la loge supérieure.

La présence des néoplasmes est difficile à constater. S'il s’en trouve dans le bas-fond, on peut remarquer une sorte d’encoche ou de contour irrégulier à la zone bismuthée, les vagues péri- staltiques cessent en ce point et réapparaissent au-delà. S'il y a un néoplasme quelque peu volumineux à la paroi postérieure de l'estomac, il arrive parfois que cette masse proéminente di- minue l'épaisseur du repas bismuthé en ce point et que l’on observe une zone correspondante moins noire.

On peut parfois conclure à la présence d’un ulcère du duo- denum lorsque l’on constate une ombre persistante à l'extrémité du pylore, ombre qui n’est pas atteinte par les mouvements péri- staltiques. Dans ces circonstances, on observe des mouvements péristaltiques plus nombreux et plus violents que d'habitude et on Voit l'estomac se vider en un temps très court, par exemple en une heure et demie, et le malade se plaindre d’avoir faim. La présence d’une partie du bol dans le duodénum est tout à fait accidentelle; elle est due à l'existence de cicatrices ou de spasmes dans cette région.

D! BienFarr.

H. Horraann (Hambourg). Des rayons X en urologie. (Zen- tralblatt f. Réntgenstrahlen, ete., 1911, Heft 1-2.)

Une étape décisive dans le progrès réalisé dans l'application des rayons X à l'urologie est marquée par l’introduction dans la technique du diaphragme compresseur par Albers-Schén- berg. Le criterium d'une bonne radiographie de calcul ré- nal fut défini par lui : ombres bien visibles sur la plaque des apophyses transverses, de la XII” côte et du psoas. Les oxalates donnent l'ombre la plus intense; puis viennent les différentes

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variétés de phosphates et en dernier lieu les urates dont le: formes cristallisées sont particulièrement perméables. On recom- mande encore de vider le tractus intestinal; Paeyr engage à insuftler de lair (ou de l'oxygène). Un progrès marque est du à l’introduction du diaphragme compresseur garni d’une éponge de Luffa (Sträter). Le diagnostic radiologique des reins devra étre mis en parallele avec d'autres, la cystoscopie, l'examen des urines, les méthodes d'examen fonctionnel de la sécrétion ré- nale. Albers-Schünberg a dressé une liste de 26 causes d’erreir dans le diagnostic radiologique des concretions rénales. Les mé- mes causes d'erreur se retrouvent dans la recherche des calculs urétéraux. La cause fréquente est constituée par les phlébolites, parfois symétriques. L'erreur peut être évitée par l’introduc- tion de sondes opaques. Celles-ci révèlent aussi les anomalies de trajet des urétères vers la vessie; on peut être trompé par des concrétions prostatiques (Forsell); les calculs vésicaux parais- sent bien quand la vessie est remplie d'air ou d’oxygène, mais ce procédé est dangereux. Les diverticules de la vessie se voient bien après injection de collargol.

G. W.

Radiotherapie

(ETTINGER et FiEssıxcErR. Des anémies survenant dans les leu- cémies au cours du traitement radiothérapique. (Arch. des mal. du cœur et du sang, mai 1910.)

Un homme de 67 ans était traité par la radiothérapie pour une leucémie a type splénique.

En méme temps que les leucocytes diminuaient en nombre, il se produisit une anémie qui cessa après Jes irradiations, mais en même temps le nombre des leucocytes augmenta. Une se- conde série d’irradiations et le repos subséquent produisireni de nouveau le méme résultat.

Un second malade, âgé de 33 ans, vit d'abord son état s'amé- horer extrêmement : les globules blancs diminuaient en quan- tité alors que la proportion des globules rouges s’accroissait. Puis subitement la maladie prit une forme aiguë et le malad: mourut.

Les auteurs pensent que les rayons agissent sur l'hémato-

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poiese, les globules blancs et aussi sur les globules rouges. Au point de vue du traitement, il y a un juste milieu à trouver pour rester dans les doses utiles et éviter les doses nuisibles; il faut donc irradier avec grande prudence et surveiller continuellement les leucémiques en traitement. | D" BIENFAIT.

exé DesrLars. Le traitement des leucémies par les rayons X. (Journal des sciences médicales de Lille, 11 juin 1910.)

Leucémie myéloide. Pas d’hypertrophie des ganglions, rate énorme, nombre tres élevé de globules blancs avec myélocytes abondants; nombre des hématies abaissé.

La radiothérapie fait peu à peu diminuer la rate. Apres une légère augmentation des globules blancs, les myélocytes dimi- nuent momentanément, l’anéme diminue. I] se fait une décharge uratique au moment du maximum de destruction globulaire, d’où coliques néphrétiques ou hématuries.

Leucémie lymphatique. Wypertrophie ganglionnaire. Ac- tion des rayons X analogue à la précédente ; le nombre des lym- phocytes, contrairement au cas précédent, ne se rapproche pas de la normale.

On n'obtient guère de résultats que dans les formes chroni- ques; sous forme de rémission, on obtient une guérison appa- rente en soumettant périodiquement les malades aux rayons X.

D" BIENFAIT.

Ovnis et ZIMMERN. Valeur de la radiothérapie dans le traitement des adénopathles. (Gazette des hôpitaux, 87, 1910.)

L’adénopathie leucémique et le lymphosarcome seuls appel- lent obligatoirement le traitement radiothérapique. Mais vu les brillants résultats obtenus, les adénopathies bacillaires et les tumeurs aleucémiques en sont également justiciables.

L’observation clinique montre actuellement d’une façon pé- remptoire

Que les adénopathies bacillaires au piemier stade, meme les plus volumineuses, offrent à la radiothérapie un champ d’ac- tion des plus favorable ;

Qu'au stade de suppuration la guérison est possible, moyen- nant l'évacuation préalable des foyers purulents;

3. Qu'an stade d’atrophie seléreuse, les rayons n’ont plus d’ac- tion.

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C'est dans les adénites ehroniques à évolution sous-cutanee, qui n'ont pas de tendance au ramollissement, que l'action des rayons est le plus remarquable.

Des la première séance, si la dose de celle-ci a été suffisante, on voit les masses scrofuleuses diminuer, quelquefois après une phase de tuméfaction douloureuse. La disparition totale du gan- vlion est exceptionnelle, et des chaînes ganglionnaires réduites par la radiothérapie il reste une espèce de micropolyadénie.

L'évolution anatomique exige un temps app.éciable pour ef- ` fectuer son travail de régression. Au bout de cing à sept se- maines, on doit voir une régression manifeste; si, vers la dou- zième semaine elle ne s'était pas produite, il n’y aurait plus guère à espérer de l'action des rayons.

Technique. Au debut de linfilt:ation bacillaire, alors qu'on ne constate encore que de empatement de la région ganglion- naire, sans adhérence à la peou. sans fluctuation, il faut faire a trois jours d'intervalle trois ou quatre séances courtes ne dé- passant pas 44 à 1 V d V = 5 H) avec des rayons très péné- trants et filtrés au travers d’une lame d'aluminium de 5/10 de millimètre pour ménager la peau.

Après une dizaine de jours de repos, si tout s'est bien passé, recommencer de la même facon et conduire ainsi le traitement par petites séries de séances courtes.

Une fois l’atrophie obtenue, il est indispensable de poursuivre les séances, afin de prévenir un réveil de l'affection.

Dans le cas il y a du pus, il est nécessaire de l’évacuer par aspiration au moyen d’une seringue; il est utile de profiter de la circonstance pour injecter de l'huile iodoformée ou de la tein- ture dode.

Quelques auteurs ont observé des phénomènes de généralisa- tion de la tuberculose à la suite de ce traitement; faut-il incri- miner la radiothérapie ? Cela n'est pas certain, cette complica- tion pouvant, en effet, s’observer en dehors de tout traitement. Quant à la légère augmentation de température qui se montre parfois apres les séances, elle existe aussi dans la leucémie et ne constitue aucunement une contre-indication.

BrexrFarr.

Boxpirr. Le traitement radiothérapique des fibromes. Tech- nique et résultats, (La Tribune médivale, 1910, 26.)

L’auteur divise son sujet en différents chapitres : action des rayons X sur le fibrome ; action sur les ovaires; influence.

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de la ménopause précoce sur la tumeur: temps nécessaire a l'obtention de cette ménopause; technique employee et dosage; G* résultats.

Non seulement les ravons X ont une action réelle sur les rè- gles qu'elles suppriment si la dose est suffisante, mais ils ont une action Indiscutable sur les cellules fibromateuses.

L'action sur le fibrome est beaucoup plus rapide que l'action sur les règles, ainsi qu'en témoignent diverses observations. Nous prenons celle-ci comme exemple

« Le 26 juillet, j'ai commencé le traitement d'une dame avant un fibrome très volumineux dépassant l’ombilie de deux travers de doigt; les neuf séances (trois pour chaque porte d'entrée). furent faites, puis les vacances arrivées, Je ne revis cette ma- lade que le 27 septembre, deux mois apiès. Or, les règles exis- taient toujours et Pexamen de la tumeur montra qu’il s'était fait une résorption très sensible du fibrome; celui-ci n'était plus qu'à deux travers de doigt au-dessous de Pombilie; il était donc des- cendu de quatre travers de doigt et une diminution de même ordre de grandeur se constatait aussi dans le diamètre trans- versal,

» La régression continua encore pendiwat deux mois: les règles existaient toujours. »

Le médecin traitant, qui pensait que l'atrophie des fibromes ne pouvait s'expliquer que par la ménopause artificiellement produite, constata, à son grand étonnement, l'énorme diminu- tion de volume du fibrome de sa malade précédant le moment de la cessation des époques.

L'action sur les ovaires empêche les ovules d'arriver à matu- rité, puis provoque Vatrophie des ovaires, caractérisée par la perte des règles: cependant la sécrétion interne de l'ovaire con- tinue à se faire.

Pour agir sur cet organe, on doit irridier séparément chaque ovalre de facon à leur donner à chacun une dose de 2 à 3 unités T.

La diminution du volume du fibrome bien commencée par l'ir-adiation du fibrome, devient plus rapide encore lorsque les régles ne se montrent plus: il y a, à partir de ce moment-là, en quelque sorte une double action sur le fibrome, dont les di- mensions vont alors en dimiuuant et tendent à se rapprocher de celles de la matrice normale.

Le temps de traitement nécessaire pour amener Ja ménopause artificielle depend de la masse fibreuse placée en avant des ovaires et de l'age de Ja femme.

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Chez une femme de 40 ans ans ayant un fibrome de volume moven, de la grosseur de deux poings, par exemple, on peut compter, avec la technique de Bordier, que les règles mangue- ront le quatrième mois après le début du traitement. Chez une femme de 47 ans avant un petit fibrome, les règles pourront ne pas venir apres le deuxiéme mois de traitement. Si la tumeur de cette dernière était. comme un fœtus a terme, cette femme de 47 ans sera encore réglée quatre mois après le début du trai- tement.

Voici la façon d'opérer de l’auteur :

La malade étant étendue sur une chaise-longue, l'ampoule est orientée de façon que sa direction principale passe par la région ovarienne droite. Une pastille de platino-cvanure est col- lée sur la peau dans cette méme région. Un filtre d'aluminium de 1 millimètre, relié à une bonne terre (conduite d’eau), est appliqué sur l'abdomen à droite. La distance de l’ampoule (une Muller à eau), est en moyenne de 5 à 8 centimètres de Ja peau à la paroi de verre (diamètre, 16 centimetres),

L’irradiation est arrêtée lorsque la pastille a pris la teinte 9 forte de l’échelle chromométrique; suivant Je rendement de l’ainpoule, suivant j’ampérage au primaire de la bobine, Je vi- rage demande de huit à dix minutes pour se produire.

La qualité des rayons employés est toujours de 10 à 12 degrés Benoist; le tube est done tres dur.

Le même jour, la même irradiation est portée du côté gauche. On laisse passer un jour avant d’irradier la partie médiane du fibrome; mais cette fois le filtre a 3™™5 d'épaisseur pour que la pénétration ait heu plus profondément et aussi pour mettre la peau des régions droite et gauche, déjà irradiées, à labri de la radiodermite: virage de la pastille à Ja teinte 0 seulement.

Un jour d'intervalle, puis reprise des irradiations à droite et à gauche, le même jour: encore un jour d'intervalle pour Ja ligne médiane.

Enfin, une troisième irradiation est faite pour chacune des trois portes d'entrée indiquées, mais le filtre pour la droite et la gauche est pris de 1™5 d'épaisseur, celui de la région mé- diane étant toujours de 37m3,

Ces neuf irradiations demandent une dizaine de jours: on laisse reposer la malade pendant trois semaines et l’on s’arrange de manière que les règles aient lieu pendant le repos.

On recommence ensuite les mémes irradiations et l'on conti- nue ainsi jusqu’à ce que la guérison clinique soit obtenue, c’est-

a-dire Jusqu'à ce que les regles aient bien disparu et que la tumeur ait subi une atrophie soit complète si le fibrome n’était pas volumineux, soit à peu près complete si le volume du fi- brome était très grand.

Les résultats sont superbes: on peut dire que si le fibrome ne dépasse pas la grosseur d’une tête de fœtus à terme, son atro- phie complete sera obtenue en cing à six mois environ.

Ni le volume du fibrome est plus grand qu'une tête de fœtus, on ne peut pas affirmer qu'on en obtiendra l’atrophie complète : on doit S’attendre à une diminution seulement, mais à une dimi- nution considérable et telle que la malade n'en est plus génée; c'est ce qu'on peut appeler Ja guérison clinique du fibrome, puis- qu'il n'y a plus ni pertes, ni règles, et que le volume de la tu- meur est alors tellement réduit que les malades ne paraissent plus avoir le ventre plus gros qu’il ne convient pour leur taille ¢t leur corpulence.

Les malades privées artificiellement de leurs règles éprouvent des bouffées de chaleur tout comme lors de la ménopause natu- relle; ces bouffées ne durent d’ailleurs pas aussi longtemps que celles de cette dernière, Elles passent apres einq à six mois.

D: Brenrair.

Radium

CHEVRIER. Traitement préventif par le radium, des récidives des épithéliomas muqueux et glandulaires, après extirpation chirurgicale. (Arch. d’électr. méd., 25 juillet 1910.)

L'auteur se défend de dire du mal du radium; il estime, au contraire, que c'est une des armes les plus actives dont nous disposons contre les tumeurs, mais il désire s'élever contre la facon dout on en fait usage dans certains cas.

Laissant de côté les cancers conjonctifs, 11 ne veut s'occuper que des cancers épithéliaux, qu’au point de vue de la gravité il distingue en épithéliomes cutanés et en épithéhomsa muqueux et glandulaires.

Les épithéliomas cutanés simples sont généralement à marche . lente; guérissant par des traitements divers, Chevrier admet que le radium, qui les guérit sans cicatrice, est pour eux le trai- tement de choix.

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Les épithéliomas cutanés infiltrés, souvent ulcérés et avec re- tentissement ganglionnaire presque constant, résistent déjà plus à la méthode du rayounement tel que l'a instituée Dominici, et l'auteur se demande si l’on peut se contenter pour eux de la radiumthérapie seule.

Les épithéliomas muqueas et glandulaires ont présenté sous le traitement radiumthérapique des améliorations, mais Che- vrier tient à souligner que l’on n'a pas jusqu'ici eu une guérison définitive ct durable. Des tumeurs, arrêtées dans leur évolution. plus tard se sont remises à évoluer; d’autres, qui avaient paru disparaitre, ont réapparu dans le voisinage, L'auteur cite comme preuves de ce fait deux exemples : le radium, dit-il, a échoue parce qu’on lui demandait d'agir trop profondément et d'agir sur trop de cellules. TI faut, dit l’auteur, enlever ehirurgicale- ment la tumeur, et demander au radium de détruire les résidus microscopiques oubliés toujours par le bistouri. Le radium doit done être le traitement préventif des récidives après extirpation chirurgicale, Chevrier croit qu'il est prudent, outre les applica- tions dans la plaie opératoire, d'instituer un traitement radium- thérapique transcutané au nireau de l'étape ganglionnaire sus- Jacente.

L'auteur conclut que l'emploi du radium seul contre les tu- meurs épithéhomateuses. muqueuses et glandulaires conduira à des échecs, tandis qu'en boruant son rôle au traitement pré- ventif des récidives après extirpation chirurgicale, c’est lui as- euler une efficacité certaine et bienfaisante.

D' L. LeJ ENE.

Lars Porixc. Sur un cas de sarcome de l’amygdale, traité par les rayons X et par le radium. (Arch. d’électr. médic., 25 juil- let 1910.)

L’auteur tient a rapporter ce cas pour montrer combien la ra- diumthérapie est supérieure à la radiothérapie, ou du moins comment elle peut la compléter.

Il s’agit d'un homme de 73 aus, présentant depuis deux mois une tumeur volumineuse du pharynx et de l'amvgdale avec en- _vahissement des ganglions du cou du côté gauche. Aucune in- tervention chirurgieale n'étant possible, l'auteur se décide 3 tenter le traitement radiothérapique. 22 H furent appliqués sur la tumeur du cou et 15 H sur la tumeur pharyngienne, le tout filtré au travers d'une lame de caoutchouc de 3 millimètres

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d’épaisseur. L’envahissement ganglionnaire continue à persister, mais trois semaines apres la tumeur du cou a régresse.

C’est à ce moment que l’auteur eut recours aux appli- cations de radium. Durant quinze jours, à raison de deux heures ` par jour, un appareil à vernis contenant 1 1 2 centigramme d’un sel (activité de 500,000 fut appliqué; douze jours plus tard, la tumeur pharyngienne avait beaucoup diminué. Deux tubes d’ar- vent, contenant chacun 1 centigramme de radium, furent intro- duits dans la masse ganglionnaire et retirés une semaine après.

A ce moment, cette masse a disparu; il en est de même de Ja tumeur de VPamygdale; il persistait derrière la langue une tu- meur dure qui fut traitée également, L'auteur a appris que la tumeur du pharynx n'avait pas disparu complètement, et le traitement n’a pas été repris. Il s'agissait d’un sareome se rap- prochant beaucoup du Jvmphosarcons, La diminution première des deux tumeurs fut due aux rayons X, mais la disparition de la tumeur de l’amygdale, et l’action secondaire produite sur la tumeur pharYngienne, sont dues aux applications de radium.

L'auteur fait remarquer qu'il était bien difficile de maintenir en place pendant le temps nécessaire les appareils radifères, qui génaient le patient, et que de plus il était malaisé de s'assurer que la position fut toujours exacte.

D L. LEJEUNE.

JaBorx. Pharmaco-Blologie du radium. (Journal médt.c de Bru- welles, 25 août 1910.)

H v a une grande différence entre une substance radifère et une substance radioactive. La substance radioactive est celle qui est exposée au rayonnement du radium : elle acquiert radioactivité indireete et perd rapidement son pouvoir radio- actif. La substance radifère contient réellement du radium: par suite, elle prend une radioactivité permanente qu'elle ne per! jamais plus.

Les eaux minérales ‘ne contiennent généralement pas de ra- dium en nature, mais seulement de l'émauation : cependant des traces de métaux radioactifs ont été décelés dans certaines eaux minérales, comme celle de Kreuznach. de Bath. de Baden- Baden, de Lucyues, de Dax, ete.

Le plupart des eaux minérales radioactives doivent donc leur pouvoir à de Vémanation dont elles se sont chargées par leur passage sur des couches radiferes; cette cadioactivaté est fugace.

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baisse de moitié en quatre jours pour devenir nulle au bout de trois semaines environ. On peut donc dire d'une eau thermale qu'elle est vivante à la source et quelle meurt ensuite lente- ment pour devenir un cadavre.

On conçoit l'intérêt que comporte la conservation de la radioactivité : à cet effet, on peut employer deux méthodes on peut remplacer l'émanation détruite par une émanation nouvelle, L'appareil d'Armet de Lisle et l'appareil Radiogènr réalisent, à des degrés différents de perfection, cette méthode: on peut encore ajouter un poids déterminé de radium qui four- nira à l’eau une quantité d'émanation rigoureusement égale à celle que l’on veut obtenir.

La radioactivation des eaux par addition de sel de radium a pour conséquence l’ingestion de ee corps, mais on sait depuis longtemps que des doses de radium, un million de fois plus élevées que celles nécessaires à la radioactivation des eaux natu- relles, n’off:ent aucun danger, |

L'émanation du radium donne des résultats dans les maladies rhumatismales et Jes inflammations chroniques et exerce une action sédative, analgésique incontestable. un Les boues naturelles des eaux thermales ont toujours joui d'une réputation indiscutée dans le traitement certaines ma- ladies, en particulier des rhumatismes. Elles tiennent, comme les eaux minérales. leur radioactivité non d’elles-mémes, mais de emanation dont elles ont été chargées: on peut leur conser- ver Jenr radioactivité naturelle comme œf fait poür les eaux naturelles. Mais pratiquement on se sert de résidus de certains minerais avant servi à la préparation du radium; elles contien- nent, à côté de traces de radium, encore d’autres substances ra- dioactives comme actinium. On Jes emploie en bains et en ap- pheations directes. |

D: Kiynens.

Douixicr. Sur la technique et les résultats de la radiumthérapie. (Journal médical francais, 15 juin 1910.)

L'outillage de la radiumthérapie se réduit : à des supports de toile ou de métal à la surface desquels du sulfate de radium est maintenu adhérent au moyen du vernis de Danne; à des récipients tubulés de verre, (aluminium, d'argent, d’or, ou de platine, hermétiquement clos, contenant un se] de radium à l’état de poudre sèche; à des ampoules de verre renfermant

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—179

soit. une solution de bromure de radium, soit du sulfate de ra- dium en suspension dans un milieu liquide.

Les deux procédés principaux de radiumthérapie sont : lir- radiation, qui consiste à exposer les organes au rayonnement provenant d'appareils contenant un sel de radium et In radioactivation, qui consiste à injecter directement dans les tis- sus un sel de radium, leyuel leur confère, par l'intermédiaire de son émavuatiou, la radioactivité induite, c'est-à-dire la propriété d'émettre le rayonnement caractéristique des corps radiféres.

I. Dorreaprarrox, —- Les deux facons essentielles d'utiliser le rayonnement des appareils radiféres. Dominici les a dénom- mées la méthode du rayonnement composite et Ja méthode dr rayonnement ultra-pénétrant.

La méthode du rayonnement composite est celle Ja quan- tité des rayons peu pénétrants (a et B ou B à l'exclusion des a) l'emporte de beaucoup sur celle des rayons les plus pénétrants (rayons y). Elle utilise : les appareils à sel collé sur toile ou sur métal, en les entourant d'une gaine de baudruche ou de caoutchoue destinée simplement à les protéger contre les liquide-

eyo

organiques: des appareils à sel meuble contenu dans des arı- poules de verre ou des étuis d'aluminium : la quantité de rayons £ l'emporte ici de beaucoup sur celle des rayons y, à cette eon- dition toutefois que l'épaisseur de Ja paroi du récipient ne dé- passe pas 1 millimètre. |

Ce qui caractérise cette méthode du ravonnement composite, c'est de procéder par applications de courte durée, d'être sou- vent destructive, de s'appliquer surtout au traitement des le- sions eutanées superficielles.

La méthode du rayonnement ultra-pénétrant met en jeu un rayonnement essentiellement constitué por les rayons o et avec conservation d'un petit nombre de rayons B, lesquels se confon- dent, en raison de leur dureté, avee les rayons y.

Le propre de cette méthode est de procéder par applications de longue durée, d'être surtout régressive et de s'appliquer de preference au traitement des lésions des muqueuses et des af- fections à sieve sous-cutané et sous-muqueux.

Ce or-Vounement ultra-pénétrant peut être obtenu soit avee les appareils à sel collé, soit avec les appareils à sel libre. Aux appareils à sel collé on superpose une lame de plomb de 4 10 de millimètre à 3 millimètres d'épaisseur : celle lame intercepte fous les rayons autres que les ultra-pénétrants. A T'écran métal-

== 48D

lique, on surajoute des feuilles de papier sur une épaisseur de plusieurs millimètres : ces feuilles iuterceptent les rayons secon- daires qui résultent de la traversée du plomb par les rayons y. Enfin, l'ensemble, constitué par l'appareil radiféve, l'écran de plomb et les rondelles de papier, est engainé de caoutchouc qui protège l'appareil contre les divers liquides organiques.

Dans les appareils à sel libre, le sel de radium est hermétique- ment enfermé dans des tubes métalliques : ces tubes sont utilisés tantôt sans adjonction d'enveloppe. tantôt et de préférence. pla- ees dans wo drain de caoutchoue, puis recouverts de gaze, afin d'arrêter le rayonnement secondaire.

Le rayonnement du radium produit la reduction ou la dispa- rition des phénomènes douloureux, des hémorragies d'origine angiectasique en diminuant le calibre des vaisseaux, de l'in- flammation et de la gangrène, des tumeurs bénignes et mali- gnes. À ces effets se joint une action de réparation et de elen- trisation.

IT. La kaproacrivarion. L'iniection du sulfate de radiwm. a l’état de grains microscopiques en suspension dans une solu- tion isotonique avec Je milieu sanguin. a démontré que le sulfate de radium pouvait séjourner jusqu'à un an et demi dans des terri- toires organiques tels que le tissu conjonetivo-vasculaire, le tissu musculuire strié, le poumon, le foie, la rate, ete., et qu'une cer- taine quantité de ce sel pouvait être mobilisée dans l'appareil vasculaire sanguin et y cirewer d'une facon continue comme en systeme clos.

Cette radioactivité à la fois locale et générale de lo ganisme wa entrainé aucun trouble de la santé : il est permis de sup- poser qu'elle modifie la nutrition et particulièrement l'héma topoïese,

Di KLYNENS.

Harrier, DAxxE et Janorx. La nouvelle méthode d'introduction du radium dans les tissus. (Académie des Sciences, 13 mars 1911.)

Cette méthode consiste à introduire du radium dans lorga- nisme par l’électrolvse. Les auteurs se sont livrés à toute une serie de recherches sur le lapiu, sur la génisse et sur des malades. Hs ont constaté que Je radium passe dans les tissus par lonisa- tion, mais que celle-ci est nécessaire pour l'introduction de ce radium sans effraction de la peau. La pénétration, indépeu-

nn. Le, Æ i, gE + A es, Nes, À

me SO |

181

dante de la circulation sanguine, se fait à une assez grande pro-. tondeur, et le radium persiste un temps suffisamment long dans les tissus pour permettre, par des séances successives, d’en obte- nir une quantité assez grande pouvant donner des résultats tke- ra peutiques.

Les effets de cette ionisation ne sont d’ailleurs pas nocifs, et des applications sur divers malades, faites par le D" Harret, out démontré que l’ion radium provoque une action sédative mani- feste et agit favorablement sur certaines tumeurs.

Havcuamprs.

Technique

Er. Henrarp. L'emploi de ia radiographie stéréoscopique est indispensabie pour poser certains diagnostlos. (Annales de lu Soc. médico-chirurg. du Brabant, 31 mai 1910.)

La radiographie plane, dans deux directions perpendiculaires, n’est pas toujours possible : elle donne des résultats problémati- ques pour la main, l'épaule, le bassin et le thorax. En général, cette méthode est insuffisante quand il s'agit de diagnostiquer avec précision les fractures, les luxations, Ia situation des corps étrangers, etc.

La radiographie stéréoscopique conserve aux surfaces leur forme et leur relief. Le but de l’auteur, en rapportant d'intéres- santes observations, est d'engager à recourir souvent à ce pro- cédé qui, à son avis, n'est que trop souvent négligé.

D: KiyNens.

J. THousox. Les rayons X en thérapeutique (Röntgen Rays in therapeutics. A suggestion from a Physicist). (Arch. of the Röntgen Ray, 123, 1910.)

M. Thomson, professeur de physique, a exposé a la British Medical Association une nouvelle propriété des rayons X qui vraisemblablement trouvera son utilité en thérapeutique.

On distingue les rayons durs, qui servent en radiographie; ils traversent le corps en se laissant très peu absorber, et les rayons mous, disons très mous, qui sont aborbés en quantité énorme

182

et ne pénètrent qu'à quelques centiémes de millimètre. Ce sont ceux-ci qui ont occasionné tant de brûlures dans les premiers temps: ce sont eux qui ont le plus grand effet thérapeutique. Il y a donc intérêt à pouvoir les produire en grande quantité, d'au- tant plus qu'ils sont très comparables aux rayons 8 du radium et qu’ainsi on arriverait à réaliser une grande économie.

- La production de ces rayons par un tube Röntgen présente de erandes difficultés, paree que la paroi de verre, méme mince, a toujours assez d'épaisseur pour les empêcher de passer. Or, le professeur Barkla, du King's College, semble avoir trouvé le moyen d'obtenir ces rayons tr.s facilement, On sait que lorsque les rayons Röntgen frappent un métal, il se produit des rayons secondaires tres mous; ceci était connu. Mais ce qui est nou- veau, Gest que chaque métal donne des rayons secondaires d'une dureté différente. Par exemple, le fer donne des rayons d'une espèce parfaitement définie et constante; le cuivre, l'argent éga- lement, et ces rayons sont identiques, quelle que soit la pénétra- tion du tube Routgen employe.

La dureté du rayon secondaire est fonction du poids atomique du métal. Les corps d'un poids atomique inférieur à celui du calcium ne donnent pas de ces rayons, mais le fer, le cuivre, le zinc, argent émettent chacun leur radiation caractéristique. Il est done possible d'obtenir une véritable gamme de radiations. Le fer donne des radiations qui sont absorbées par un centième de millimètre de peau et sont à ce point de vue comparable à la lumière ultra-violette. Les radiations du cuivre sont un peu plus pénétrantes: celles de largent sont comparables aux rayons B.

D’autrte part, certaines substances arrêtent les rayons selon leur force de pénétration; par exemple, l’hydrogène laisse pas- ser complètement les rayons très mous du fer, mais il oppose une résistance nette aux ravons durs.

Nul doute que ces deux propriétés, étudiées de près, ne trou- vent leur emploi en radiothérapie. |

De BrENFAIT.

Tir. Noctrr. Les derniers progrès de la radiographie rapide. (Arch. d'électr. médic., 25 juillet 1910.)

~

À l'heure l'outillage radiologique se transforme et:subit les multiples améliorations qui teudent a le rendre de plus en plus puissant et capable de répondre aux exigences toujours

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croissantes des radiographes, l'étude de Nogier vient ‘à son heure. |

Il étudie la radiographie instantanée, puis la radiog:aphie rapide, et divise son travail en cinq parties

J. LES PRINCIPES. Il soulève et rappelle tout d'abord quel- ques questions primordiales trop négligées :

En radiographie instantanée, comme en rediographie ra- pide. la qualité des ravons est préférable à leur quantité.

L'auteur prouve que le temps de pose est loin d'être inverse- ment proportionnel à l'intensité du courant qui traverse une ampoule; toutes les fois que l'on voudra faire de la radiographie instantanée, il faudra prendre une ampoule dure; on augmen- tera le potentiel aux bornes du transformateur en augmentant l'intensité du courant primaire sans modifier le nombre d'in- terruptions dans l'unité de temps.

Ou encore on augmentera le potentiel au secondaire en ren- dant plus brusques les ruptures du courant inducteur.

A mesure que l'on augmente l'intensité qui traverse wae ani- poule, on augmente du même coup l'étincelle équivalente et le degré radiochromometrique. Mais l'intensité en milliamperes au secondaire est sous la dépendance de l'intensité au primaire.

Nogier montre aïnsi qu'en triplant l'intensité au primaire, le temps d'exposition est devenu près de neuf fois plus court. Cela s'explique par le fait que le degré radiochromométrique est passé de 6 Benoist à 9 B. dans le second cas. Le faisceau de rayons X produit s'enrichit done en rayons pénétrants aux dé- pens des rayons de faible pénétration. |

Ainsi se trouve expliquée l’observation de Gilmer, qu'avec un courant tres intense (90 à 80 amperes au primaire), le méme de- gré de vide du tube semble s'adapter à toutes les régions, même les plus épaisses et les plus opaques. Le temps de pose seul varie.

Si l’on fait croître l'intensité dans une ampoule en aug- mentant le nombre d’interruptions au primaire, on augmente la quantité de rayons émis et la chaleur dégagée sur l'antica- thode, mais on ne modifie pas le degré radiochromométrique du faisceau émis.

De la méconnaissance de ce point il est résulté que les con- structeurs ont commis l'erreur d'augmenter dans de trop fortes proportions le nombre des interruptious. En augmentant ainsi la vitesse de l'interrupteur, on voit se multiplier les ondes, mais la hauteur de l'onde ne varie presque pas. La quantité de cha-

184 - |

leur dégagée sur l'anticathode est augmentée, et ceci est d'au- tant plus dangereux que la chaleur produite semble augmenter plus vite que J'intensite.

La méme erreur a été commise dans Putilisation des courrant alternatifs; |

J] existe, pour chaque ampoule, une tension limite au-des- sous de laquelle les ravons X ne peuvent être produits.

On a top négligé la tension dans les appareillages nouve wx, eur la tension est la cause et le courant n'est que l'effet: c'est pourquoi telle ampoule qui fonctionnait tres bien avec une an- cienne installation (graud self au secondaire), fonctionne péni- hlemeut avec les transformateurs intensifs actuels:

Les courants de trop forte intensité métallisent Vampoule et fondent l’anticathode dès qu’ils sont un peu prolongés.

Eu meéditant ces diverses propositions, dit l'auteur, on voit se dégager comme le type de Vappareillage pour la radiographie instantanée et extra-rapide :

a) Le transformateur sera puissant et permettra d’avoir à la fois au secondaire une tension élevée avec une intensité suf- fisante. 200.000 volts seront suffisants: le transformateur sera à bain d'huile, et parfaitement isolé;

b) Ce transformateur sera alimenté par du courant continu:

e) L'interrupteur donnera une rupture aussi brusque que pos- sible, et le nombre maximum d'interruptious n'excéde:a pas 100 a la seconde, Mais il sera avantageux de pouvoir disposer d'un dispositif permettant d'utiliser une seule rupture du courant primaire ;

d) L'ampoule sera à grosse masse métallique, le point d'imn- pact étant en iridium ou en chiome et aura la forme d'un clou a ailettes larges novées dans un bloe d'argent, soudé lui-même à une masse de cuivre électrolytique. Mieux encore, ajoute No- gier, pour l'instantané veritable on se servira d’ampoules non renforcées à anticathode de petit volume, mais tres résistantes ;

e) Quant aux mesures, leu: importance sera minime : le spin- termétre n'a plus de valeur: le radiochromomètre ne peut servir qu'avant l'épreuve: le milliumpéremètre lui-même est sujet à caution, cependant c'est à lui que l’on s'en rapportera.

IT. Les apparniis. -- Nogier passe tout d'abord en revue les appareils pour Ja radiographie instantanée, rappelant les principes et les résultats donnés par chacun d'eux. Il étudie ainsi le-Blitzapparat, de Dessauer, et l'Unipuls, de Reiniger. Il

185

rappelle que ces appareils ne donnent pas d'onde inverse, qu'ils permettent d'obtenir une énorme intensité, qu'ils utilisent tou- tes les aiupoules, même celles non munies de disposttif de réfri- vération, et que la durée d'exposition varie avec ces appareils entre 150 et 1,120 de seconde, sans Ceran renforçateur; avec cet écran, la durée de pose peut devenir 1,200 à 1/3000 de se- conde:

Parmi Jes appareils pour radiographie rapide, l'auteur étu- die de même

a) Le Contact tournant de Delon; b) Fapparcil de Snook ; c) VEresco, de Seifert; d) l'appareil de Siemens et Halske; e) l'appareil de Maury; 7) l'appareil de Gaiffe; g) celui de Ro- piquet; A) le Déviator, de Dessauer; j) le Grisounateur; j) lin- ducteur universel de Rosenthal; 4) l'appareil « Felix » de Koch et Sterzel (Dresde).

: L'auteur fait parfaitement ressortir la valeur de chacun de ces appareils sur lesquels d'ailleurs il nous donnera, dans un instant, des résultats positifs.

UT. LES AMPOULES POUR RADIOGRAPHIE INSTANTANÉE ET RA- PIDE. De l'avis de Nogier, on peut tirer bon parti de toutes les ampoules, avec certaines précautions; celles qui lui ont donné les meilleurs résultats sont les Polyphos-Tridium, les Prä- sistons-Réhre, mais la maturation lente est nécessaire et capitale. Les ampoules Gundelach Moment à anticathode courbe sont éga- lement bonnes: il eu est de méme des tubes Radiologie IT, ainsi que Pampoule Burger (Central-Röhre) et Vampoule Grisson,.

[V. Les MÉTHODES AUXILIAIRES. Deux moyens out surtout été poursuivis : le premier, l'augmentation de la sensibilité des plaques photographiques, n'a pas donné de résultats; il n’est ce- pendant pas sans intérét de rappele. que Destot, à Lyon, a em- ployé des plaques cinq cents fois plus sensibles que celles de Lumiere, étiquette bleue: le second moven est celui des écrans reuforcateurs.

Nogier étudie rapidement ces écrans, leur mode d'emploi et leurs indications. La Gehler-Folie sera surtout employée pour la vadiocinématographie. L'auteur croit qu'il vaut mieux ne pas employer pour la recherche de la tuberculose pulmonaire au début, celle de tres petits corps étrangers et méme pour celle des calculs rénaux.

V. Les RÉSULTAïS. --- L'auteur envisage les résutats obtenus,

186

tout d’abord sans écrans renforçateurs, c’est-adire la radiogra- phie directe : c'est cn premier lieu la pose extraordinairement courte de 1/3600 de seconde, qui à permis a Rosenthal d'obtenir de splendides images du thorax. Il ne s’agit plus ici de l’utili- sation d’une rupture du courant primaire, comme dans le Blitz- apparat ou l’Unipuls, mais de l’utilsation d'une seule onde in- duite.

Le Blitzapparat et l'Unipuls permettent des poses variant de 1/100 à 1,300 de seconde.

Quant aux autres appareils cités plus haut, ils ne permettent pas d'obtenir d'épreuves semblables en des poses aussi courtes : celles-ci ‘ne dépassent guère le cinquième de seconde.

Mais si l'on recourt aux écrans renforçateurs, et spécialement à la Gehler-f'olie, il est possible de réduire le temps de pose de 2) à 30 fois, suivant la qualité des rayons employés. Ces écrans renforeateurs sont done en réalité un immense progrès.

L'auteur conclut que la radiographie instantanée n’est plus un mythe, qu'elle n'est plus un tour de force à la portée de quel- ques habiles techniciens, mais qu'elle est passée dans la pra- tique grace à Rosenthal, et surtout à Dessauer et à Reiniger- Gebbert et Schall.

L'étude de Nogier est une mise au point parfaite de la ques- tion, traitée avec la maitrise qui le caractérise,

D' L. LEJEUNE.

Kyxsan. Applications nouvelles de la stéréoscople. (Neue An- wendungen der Stercoskopie). (Fortschr. a. d. geb. d, Rönt- gestr., Bd XIII, 6.)

$ 1. Polyphanie. --- L'auteur a démontré dans un article pré- cédent (1) que pour obtenir une vision stéréoscopique exacte, il fallait réunir les conditions qui se trouvent réalisées dans une prise normale. L’une de ces conditions consiste dans le fait que les anticathodes sont. dans les deux prises, distantes de 65 milli- mètres. Or, si l’on considère par la pensée la position occupée par l’anticathode dans la première prise comme étant fixe, il existe une infinité de points répondant à la seconde position et qui produisent chacun une image de projection différente. Ce

ee Se Ee come Ee

(1) V. à ce sujet le résumé que nous avons fait de l’article dans le Journal de Jadiologie, Vol. IV, p. 408.

187

sont notamment tous les points situés sur la circonférence dé- crite du point fixe comme centre, avec un rayon de Go milli- metres. Maintenant, si l'on combine toutes ces images avec la première obtenue lors de la première prise, il en résulte une série d'impressions stéréoscopiques différentes, mais toutes nor- males, et parmi toutes ces combinaisons, i] s'en trouvera qui donneront une meilleure illusion psychique que (autres. Tel est le principe de la méthode; dans la pratique, il y a lieu de limiter le nombre des prises a trois ou quatre.

Lorsque les anticathodes se trouvent placées au sommet d'un triangle équilatéral de 65 millimètres de côté, il y a trois prises (triphanie) et trois combinaisons deux à deux. St les antica- et la petite diagonale mesurent 65 millimètres, il y a quatre pri- ses (tetraphanie) avee cinq combinaisons.

Dans la triphanie, examen simultané des trois épreuves peut se fuire à l’aide du stéréoscope modifié à cet effet par l'adjonc- tion d'un troisième miroir ou d'une troisieme lentille.

N 2. La symphanie. Elle consiste à superposer dans les- pace l'objet et son image steréoscopique virtuelle, obtenue a l'aide d’une prise normale, de sorte que tous les points homo- logues, taut de l’objet que de son image, se trouvent localisés wu meme endroit de l'espace.

Voici comment il est possible de réaliser ce phénomène à l'aide du stéréoscope à miroir de Helmholtz modifié. On rend les petits miroirs centraux semi-transparents, de sorte que l'on voit au travers, à la fois l'image réelle de l'objet et les images réflé- chies des deux épreuves stéréoscopiques. Celles-ci peuvent d'ail- leurs preudre place, sans que rien soit changé au résultat final. en dehors du champ visuel : il suffit d’incliner les miroirs laté- raux dans une direction convenable, L'appareil ainsi agencé s'appelle symphanor. De plus, on peut faire varier alternative- ment l'intensité d’éclairement de l'objet ou de son image et voir ainsi plus distinctement tantôt. le premier, tantôt la se- conde.

On conçoit l’utilité que le chirurgien peut retirer d'une pa- reille disposition : il voit littéralement au travers du corps qu'il a sous les yeux ou sous la main.

On conçoit très facilement aussi qu'en enlevant l'objet et en promenant au travers de son image stéréoscopique, une règle graduée ou tout autre instrument de mesure, on puisse s'assurer de la distance exacte qui sépare deux points déterminés, On fait alors de la stéréogrammétrie mieux de la symphanométrie,

~ 488

$ 3. Métaphanie. On a cherché a obtenir sur l'écran radios- copique une vision de relief, La méthode de Davidson nécessite un appareil spécial basé sur la persistance des images réti- mennes : elle consiste à faire passer alternativement, et pendant un temps tres court, devant chaque ceil successivement masque, l'image qui lui est destiné. Les yeux se trouvent placés en face des anticathodes et à Ja même distance que celles-c1 de lécran.

Dans ces conditions, la reconstruction mathématique de l'ob- jet a lieu, avec cette seule restriction que l’image stéréoscopique obtenue est symétrique de l'image réelle par rapport à l’écran et qu’elle se trouve placée au devant de lui. |

Mais de même que le borgne peut, en faisant osciller la tête, obtenir des impressions de relief, de même on peut réaliser sur Pécran la vision stéréoscopique monoculaire. On y parvient, en promenant l'anticathode dans différentes directions, pourvu que Peo], suivant synehroniquement tous les mouvements de l'am- poule, se trouve sans cesse à la même distance de l'écran que l'anticathode et sur la méme verticale qu’elle, Ces mouvements de va-et-vient peuvent être réalisés de différentes façons. |

Si Von veut faire abstraction des mouvements de rapproche- ment et d’éloignement, on peut se servir de lorthodiagraphe, les mouvements de Fampoule et de lécran perforé sont soli- daires, Ni l'on veut, en outre, se passer des mouvements ascen- dants et descendants, on peut encore réaliser la vision stéréosco- pique monoculaire en suspendaut l'ampoule a l’aide de deux fils et en lui imprimant un mouvement pendulaire; l'œil suit alors synchroniquement Jes oscillations.

Enfin, cette méthode peut être appliquée à la stéréogram- métrie. On peut à l'aide de deux visées successives, et d’un re- père convenablement mancamuvré, localiser matériellement au devant de l'écran un point symétrique d’un point donné, et par suite déterminer la distance de ce dernier à l'écran. On fai ainsi de la métaphanométrie.

S'agit-il d'un corps étranger, on peut placer en un point sy- métrique un objet identique. Remplaçant alors l'écran par un miroir semi-transparent, on voit à la fois, par transparence, le corps du patient, et par réflexion, l’image virtuelle de l’objet à l'endroit précis il se trouve réellement. On fait alors de la métasymphanie.

D' G. PENNEMAN.

189 -~

F. Arcenix. Mes essais de radiographies instantanées. (ulle. ct Mém. de la Soc. de Rad. méd. de Paris, 17, juillet 1910.)

(“est surtout dans le but d'améliorer le radiodiagnostic des caleuls urinaires que l'auteur a cherché à abréger le temps de pose, ces calculs, étañnt mobiles à des degrés variables, pouvant pusser iuaperçus.

Arcelin utilise le transformateur Gaiffe-Rochefort n°3, qui lui donne une intensité de 25 milliamperes sur une ampoule don- naut des rayons n” 6-7, et la Gehler-Folie; pose 3 et 5 secondes. Avec cette technique, l'auteur a obtenu des radiographies sur lesquelles le pâle inférieur du rein est visible, et a pu découvrir ainsi deux calculs pesant chacun 25 milligramimes. Il en résulte done que la Gehler-Folie n'est pas un obstacle à la recherche des petits calculs ni des calculs peu opaques aux rayons X.

Désirant faire de la radiographie véritablement instantanée, Areelin a eu recours à wo transformateur à bain d'huile, con- struit par Maury, et d’une puissance de 8 kilowatts donnant 100,000 volts au secondaire. Un redresseur à haute tension est disposé de facon à ne recueillir que le sommet des courbes et à ne lancer dans l'ampoule qu'un courant de voltage sensiblement constant. Chaque onde lancée dans le tube ne dure qu'environ 15/10,000 de seconde. Le millhiampéremètre, avee un tube don- nant des rayons 5-6, indique environ 60 milliampeères, en utili- sant une seule phase: en utilisant deux.ou trois phases, il est possible de doubler ou de tripler cette intensité, pendant Punite de temps.

Grace à cet outillage, dout certains détails ne sont pas encore complètement terminés, l'auteur a pu obtenir en des temps tres courts, se rapprochant du dixième de seconde, des radiographies du rein, déceler Ja présence de très petits calculs et distinguer uettement le pôle inférieur du rein.

L'un des cas présentées par l’auteur montre particulièrement bien l'utilité des poses courtes: il s'agit d'un médecin lyonnais, radographié il y a quelques mois, en apnée avec une pose de 25 secondes; l'épreuve était peu nette, au point que l’on n’osait affirmer le diagnostie de caleuls: une autre épreuve, faite dans la suite en 5 secondes, avec écran, ne permettait pas encore une certitude. Enfin, une troisième épreuve, prise dernièrement en une fraction de seconde, a donné une ombre à contours très nets permettant d'affirmer la présence de enleul.

Au cours de ces expériences, des tubes de diverses marques fu-

190 -

rent employés; mais bientôt Vanticathode fondait en un 1:10 de seconde, on le tube était rapidement métallisé. Actuellement, Ar- celin emploie le tube Burger qui, dit-il, résiste tres bien à de très fortes intensités.

D' L. LEJEUNE.

A. Varner. Amélioration aux ampoules de Chabaud-Villard (type semi-intensif, type intensif}. (Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. méd. de Paris, 18, juillet 1910.)

L'auteur rappelle les imperfections auxquelles se sont con- stamment heurtés ceux qui ont emplové les tubes Chabaud-Vil- lard, c'est-à-dire le failbe module de mérite, qui ne dépasse pas en effet 20 unités Bergonié,; l'obligation du chauffage incessant de l’osmo-régqulateur, et enfin Vincandescence rapide de l'antica- thode et la pauvreté en radiations utiles du moment que le méta! atteint le blanc éblouissant.

On se souvient. que le module de mérite des tubes est « le pro- duit de Vintensité maxima tolérée exprimée en mA et sous & Benoist, par le temps exprimé en secondes (et inférieur à une minute) pendant lequel ce courant-limite est supporté sans dé- térioration ».

À ce terme de module de mérite des tubes, l'auteur croit qu'il y aurait avantage à ajouter celui de module de puissance MP (pour la radiographie intensive) et celui de module de stabilité MS (pour Ja radioscopie et la radiothérapie intensive).

Le module de puissance est donc le produit du nombre maxi- mum de mA. supportés sous Benoist, par le nombre des se- condes (au maximum 30), pendant lequel ce débit-limite est toléré par l'ampoule sans danger pour elle.

Le module de stabilité MS est le produit du nombre maxi- mum de mA sous Benoist, par un nombre de minutes égal à 12 pendant lequel ce déhit-Jimite sera toléré sans ramollisse- ment aucun et, d’autre part, sans dureissemeut progressif du tube abaissant de plus de un quart le nombre de mA qui passent dans ampoule.

Tia valeur pratique d'un tube sera done entièrement définie si l’on connaît son module de puissance MP et son module de stabilité MS. Pour les tubes présentés par l'auteur, ces modules s’établissent comme suit :

Tube semi-intensif : MP = 4 mA x 30 secondes = 120 unités. MS = 2 mA x 12 minutes = 24 unités (soit D H environ à 16 centimètres.

- 191

Tube intensif : MP = 10 mA x 30 secondes = 300 unités. MS = 2 mA x 12 minutes = 36 unités (soit 7-8 H environ).

Varet dit avoir constaté que l’élévation énorme de tempéra- ture correspondant au blanc éblouissant devient sans danger réel pour la bonne tenue de la Jame d'iridium, dès que l'épais- seur de celle-ci atteint 1 millimètre. La richesse en radiations utiles du flux émané de l’ampoule ne lui a pas paru notablement diminuée par l'apparition de cette teinte éblouissante.

Voici, d’après les recherches de Varet, ce que peuvent dou- ner les nouveaux tubes construits par Chabaud-Villard :

Type semi-intensif. En radiographie : ce tube peut, don- nant 3 mA, sous 12-13 centimètres d’étincelle (6.5 Benoist), sup- porter cette intensité pendant une minute.

En radiothérapie (1 à 2 mA): l’auteur a pu faire quatre à cing examens successifs sans recourir à l’osmo-régulateur.

En radiothérapie superficielle, le tube supporte 3 mA pendant 12 minutes sous 6-7 centimètres d’étincelle, soit une dose de T ou 8 H.

En radiothérapie profonde : sous 12-13 centimètres d’étincelle, 2 mA pendant 12 minutes, soit 5 H.

Type intensif (anticathode de 3 millimètres d'épaisseur). -— Sous 10 mA et 12-13 centimètres d’étincelle, le blane éblouis- sant n'apparaît nu'après la quinzième seconde. On peut prolon- ger la durée de la séance pendant 30 secondes (sous 10 mA) sans danger pour le tube, et sans diminution du flux des radiations utiles, malgré la vive incandescence de l’anticathode.

in radioscopie, on peut demander à ce tube 3mA par exemple, et obtenir une illumination inconnue de beaucoup de radiolo- gistes.

En radiothérapie superfieiclle, on peut exiger du tube 4 mA. qui permettront. d'obtenir la dose de 5 H en 6 minutes à la dis- tance des loealisateurs de Drault, et en 2 minutes à 10 centimè- tres de distance.

En radiothérapie profonde, i] est possible de maintenir une intensité de 3 mA pendant 12 minutes, donnant ainsi 7-8 uni- tés H. En raceourcissant la distance des téguments à 17 centi- mètres, le même temps d'exposition donnerait 20 à 25 H.

L’auteur, ayant fait passer dans ces ampoules intensives 25 mA pendant 10 secondes sous 12 centimètres d’étincelle, a pu constater qu’elles ne mollissaient pas. Or, comme il conseille de ne pas dépasser 10 mA, tout danger de perforation de l'anti- cathode est écarté.

92

A l'avantage de présenter un module de puissance élevée (300 unités) une telle ampoule, ajoute Varet, est recomman- dable par sa régularité, sa souplesse, son faible encombrement. sa dépréciation minime, sa durée très longue et son amélioration progressive,

D' L. LEJEUNE.

BécLère. Le radiomètre de Sabouraud-Noiré perfectionné par Hoizknecht. (In Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. méd. de Paris, 17, juillet 1910.)

Le perfectionnement très ingénieusement apporté par Holz- knecht au radiomètre de Sabouraud-Noiré consiste en l’adjone- tion d’une échelle graduée permettant de mesurer directement des doses inférieures à la teinte B.

Le nouvel appareil se compose d'une bande rectangulaire de celluloide, transparente dans toute sa longueur, incolore à Pune de ses extrémités, mais se colorant de teintes graduellement croissantes Jusqu'au brun vers l'autre extrémité. T] en résulte qu'une pastille neuve de platino-eyanure de baryum promenée sous cette bande présente successivement toutes les teintes qu’of- fre une pastille ivradiée pendant un temps de plus en plus long. A cette bande est juxtaposée une autre échelle formée de divi- sions chiffrées permettant d'évaluer numériquement les diverses doses correspondant aux teintes présentées par les pastilles.

Il suffit de déplacer sous la bande de celluloïde une pastille neuve jusqu'au point elle prendra la teinte acquise par la pas- tille-réactif pour lire la dose donnée.

Pour faciliter la comparaison, Holzknecht donne à ses pas- tilles la forme d’une moitié de cercle. de sorte que pendant le déplacement, Ja pastille n'ayant pas servi est seule vue au tra- vers de la bande de celluloïde, tandi: que l’autre moitié du cercle formée jar la partie avant servi passe sous une bande de cellu- Joïde complètement transparente.

Tlolzknecht conseille de ne faire la comparaison qu'à la lu- mière d'une lampe à incandescence, et non à la lumière du jour. Une même pastille décolorée par une exposition à la lumière du jour pendant 24 heures pourra encore servir: comme la déco- loration n’est pas complète, il est possible d’évaluer le reliquat de coloration et d'en tenir compte dans la mesure de la nouvelle dose à donner.

L’échelle est étalonnée d’après l'unité II, c'est-à-dire un tiers

193 f

de la quantité de rayons qui produit sur la peau du visage de Padulte une légère réaction.

L’appareil porte en réalité non pas une seule échelle chiffrée. mais bien quatre échelles dont le 0 coïncide, mais dont les divi- sions n'ont pas la même longueur, puisque le degré 7T de la pre- mière correspond au degré 8 de la seconde, au degré 9 de la troi- sième et au degré 12 de la quatrième; cela tient à ce que les di- verses feuilles de platino-cvanure, dans Jeaquelles on découpe les pastilles, n’ont pas la même sensibilité; aussi les pastilles por- tent-elles un indicateur qui renseigne quelle est l'échelle à la- quelle il faut recourir.

D" L. LEJEUNE.

Livres

H. Crraperox. Traltement des épithéliomas cutanés par le grat tage et la radiothérapie. (Thèse de Paris, édit. : Steinheil, 1910.)

L'auteur passe rapidement en revue les différents traitements employés avant la radiothérapie et fait un court apercu histo- rique de l'emploi des rayous X contre cette affection: i étudie ensuite les diverses formes cliniques d’épithéliomas de la face et l'anatomie pathologique des épithéliomas cutanés, les rangeant sous quatre genres : les spino-cellulaires, les baso-cellulaires, les nevo-cellulaires et les métastatiques. TI diseute ensuite la forme spino-cellulaire et baso-cellulaive au point de vue de Vindication du traitement radiothérapique. A supposer que l'on sache exac- tement à quelle forme l'on a affaire, le traitement radiothéra- pique doit-il être appliqué dans Jes deux eas ? Les faits démon- trent que l'influence des rayons est certaine dans les épithélio- mas spino-cellulaires tant que ceux-ci n'ont pas dépassé le derine: mais l'échec du traitement parait être Ja reels quand ils ont dépassé Jes limites de celui-ci.

A côté de la forme histologique, il faut done encore tenir compte du facteur limitation du néoplisme au derme cutané ou de son extension au-delà du derme cutané.

Dans la forme baso-cellulaire. au contraire, les guérisons avee résultat esthétique excellent sont innombrables. La radiothé-

194

rapie est le traitement de choix; cependant des échecs peuvent encore se rencontrer, attribuables a ce que l’on Wa pas tenu conipte des indications. Ce sont ces indications et contre-indica- tions que l'auteur passe en revue dans le chapitre suivant.

La forme, l'étendue, la profondeur, le siège, la présence ou Vabsence d'adénopatlhie, sont des indications dont il faut tenir compte sous peine d'aller à des échecs.

Certains cas sont, a priori, non justifiables de la radiothérapie : ce sont les épithéliomas des Jevres, particulièrement ceux de la lèvre inférieure, l'adénopathie est très fréquente; cependant on peut citer des exemples de guérison d'épithéliomas des mu- queuses et même de la lèvre inférieure: mais de nombreux eas se sont rencontrés les ravons avant été impuissants, il faut dés le début recourir à Fexerèse chirurgicale, T faut ajouter toute- fois, que les applications de ravons après cicatrisation consécu- tive à l’opération, sont formellement indiquées pour prévenir la récidive. En somme, dit Cheperon, la radiothérapie à peu de coutremdications, et celles-ci sont restreintes encore si on com- bine Je grattage à la radiothérapie. Ce traitement mixte a pour avantage de mettre à nu une surface nette, et les bourgeons épi- théliaux, qui d’ailleurs ne pénètrent pas très profondément, pourront être atteints plus facilement et plus énergiquement. La méthode mixte est surtout indiquée dans fes formes à lésions vé- æétantes, exubérantes et envahissant une grande surface.

Il en est de même dans les formes crotiteuses, sèches ou cor- nées, dans J'épithéliome papillaire plus morns kératinise, dans les cas de séhorrhée préépithélinmateuse et surtout dans les épithéliomas perlés, qu'ils soient simples ou ulcérés au cen- tre. L’épithéliome plan cicatriciel de Besnier, qui est souvent rebelle à la radiothérapie par suite de la présence du tissus fi- breux, se trouve bien du traitement mixte: il en est encore ainsi des formes nleérées au centre.

Le grattage laissant une surface plane, supprimant les anfrac- tuosités, il en résulte une répartition plus juste de l’irradiation : de plus, outre que le grattage enlève plus rapidement que les rayons les tissus néoplasiques, il modifie profondément la vie du terrain, en déterminant un processus phagocytaire intense. Les cellules saines des bords se trouvent en meilleure posture pour se multiplier, et les rayons X les stimulant, la cicatrisation se fera par conséquent beaucoup plus rapidement; c'est ce qui ex- plique la réparation quelque fois prodigieuse à laquelle on as- siste.

Un autre argument, tiré des phénomènes histologiqnes que détermine l’action des ravons X, plaide encore en faveur du trai. tement mixte: i] peut se faire que lors de l’émiettement des bourgeons épithéliomateux qui se produit sous l'influence de la radiothérapie, un certain nombre de cellules épithéliales, pon nécrosées encore, soient mises en liberté et deviennent un élé- ment de contagion cancéreuse possible; Je grattage diminue évi- demment cette éventualité, et tout en mettant plus sûrement à l’abri d’une possibilité de récidive, diminue la durée du trai- tement.

Après avoir déerit Voutillage, l'auteur expose la technique opératoire du grattage. Celle-ci est très simple et le plus souvent se fait sous anesthésie cocainique, avec la enrette de Besnier, de Vidal ou de Volkmann. L'application des rayons suit nnmé- diatement le grattage. à la dose de 6 ou 7 IT. Quinze jours apres, à moins d'une reaction inflammatoire marquee et due aux rayons et non à une infection, une nouvelle dose de 5 ou @ IT sera donnée; trois semaines plus tard, une nouvelle application de 3 à 5 H. Dans les séances qui suivront, la dose sera de 3 à 4 H.

La guérison étant obtenue, i] faut continuer le traitement à des intervalles de plus en plus éloignés, tous les mois durant Jes trois ou quatre premiers mois: il est nécessaire de soumettre aux irradiations, les territoires ganglionnaires correspondant aux lymphatiques de la région atteinte, même si ceux-ci ont paru indemnes.

Le procédé qui consiste à faire suivre le grattage de séances faites tous les huit ou dix jours à la dose de 3 ou 4 H présente J'inconvénient de ne pas laisser aux phénomènes réactionnels le temps d'évoluer complètement entre deux applications succes- sives, et la raison de prudence est plutôt aléatoire.

Quant à la méthode préconisée par Broca, des applications de 20 30 H. l’auteur pense que le médecin a à sa disposition des moyens de destruction plus propres et plus rapides et que Ta radiothérapie n'a pas besoin d’être emplovee à la facon d'un caustique.

A côté du facteur quantité, il faut également tenir compte du facteur non moins important qualité. Les rayons 5 Benoist et au-dessous sont trop peu pénétrants: il faut employer des ravons du 7-8 B.

L'auteur fait ensuite l'étude de l'utilisation des filtres, résu- mant les travaux récemment parus sur cette délicate question, et spécialement ceux de Guilleminot, dont il rappelle les règles,

196

à savoir : choisir un tube dur: employer comme filtre une sub- stance radiochroïque: suiv.e la technique des feux croisés: éloi- ener le tube le plus possible pour que. de la peau au tissu morbide, il y ait Je minimum de diminution de densité du flux. du fait de Ja loi du carré de la distance.

A côté de cette méthode de filtrage au travers de filtres en aluminium, Chaperon cite le procédé d'Alban Kohler, déerit ivi même pour lv première fois (1), consistant, comme on le sait. en l'emploi d'un treillis en fil métallique, et qui, d'après Köhler, permettrait, sans léser pour cela sérieusement le tegument en- tané, d’administrer des doses de rayons dix et vingt fois plus fortes qu’habituellement.

Dans un desnier chapitre, l'auteur étudie l'évolution des phe- uomenes de réparation, les accidents, les complications immé- diates ou tardives, et il termine par une série d'observations très intéressantes.

Quant aux conclusions, Chaperon retient que la radiothérapie est une méthode de choix, que les contre-tndications absolues sont rares et doivent étre tirées du siege, de l'étendue, de la pro- fondeur, de la rapidité de l'évolution des lésions, mais qu'elles sont encore restreintes du fait que Ja radiothérapie est une des meilleures méthodes pallritives, dans Jes ens les lésions sont trop étendues ou trop profondes pour être Justiciables d'une in- tervention chizurgicale. Cest un procédé indolore: i] agit d'une facon élective sur Jes cellules néoplasiques, eu respectant Jes éléments sains: les résultats esthétiques sont supérieurs à ceux des antres procédés: le procédé est plus efficace que les autres moyens thérapeutiques et met à l'abri des récidives.

La combinaison da grattage et de la radiothérapie est souvent préférable à la radiothérapie seule, spécialement dans Jes cas d’épithéliomas cornés ou eroûteux et dans ceux à forme perlée et à forme bourgeonnante. Ce traitement mixte est plus rapide et agit plus profondément, Mais la guérison une fois obtenue. il est nécessaire de continuer le traitement pendant un certain temps à intervalles plus ou moins éloignés, afin de prévenir toute récidive.

D' L. LEJEUNE.

(1) V. Journal de Radiologie, Vol. HI, p. 185 et Vol. IV, p. 63.

= 197 =

H. GurirEkuisor. Radiométrie fluoroscopique. (1 vol. in-16 de 156 pages, avec 12 fig. Steinheil, édit., Paris, 1910.)

Depuis plusieurs années, l'auteur s'est attaché à cette étude de la radiométrie fluoroscopique que les tatonnements du début et les difficultés techniques rendent si délicate qu'aucun pro- cédé, aucune unité n’a encore obtenu de consécration définitive: sou procédé de dosage fluoroscopique lui paraissant aujourd’hui suffisamment pratique et précis, Guillemtnot, dans cet ouvrage, entreprend de le décrire complètement.

Apres avoir, dans une première patie, étudié le moyen de doser l'intensité et la quantité du rayonnement NX incident et celui d'apprécier la qualité moyenne du rayonnement, il expose les emplois de sa méthode, en radiographie, en radiothérapie. ainsi que ses emplois pour l'analyse du rayonnement X, pour la détermination du pouvoir filtrant des filtres et pour le dosage des ravous du radium.

Exposant son procédé de fluoroscopie, qui constitue wa pro- cédé d'intensitométrie, il décrit ses trois modèles de fluorome- tres : fluoromètre clinique à vision monoculaire et binoculaie, fluoromeétre de laboratoire, muni d'un analyseur de pénétration. Puis il énumere les nombreuses conditions que réclame, pour être précis, l'emploi du fluoromeétre, conditions relatives à l'écran, à l’accommodation de Pail, à l'étalon de radium, à l'emploi du ruban métrique, à établissement des barémes pour la défini- tion de l'intensité et enfin à l'usage des totalisateurs en fonc- tion du temps. I] expose le résultat de ses recherches sur la dé- termination d’une unité d'intensité et de quantité. L’on sait que l'unité H de Holzknecht, convenant bien pour la radiothérapie, ne peut guère convenir pour la radiographie, 1] faut par exemple 1/125 de H pour radiographier un doigt; Guilleminot a done choisi une unité que ,pour des raisons diverses, il a choi- sie égale à 1 125 de H et qu’il a cherché à rattacher au sys- teme CGS.

Dans un chapitre suivant, l'auteur étudie les différents moyens de déterminer la qualité du rayonnement incident pour, dans la seconde partie de l’ouvrage, arriver à l’étude des applications de la méthode et tout d’abord à son application à la radio- graphie.

Au moyen des trois mesures : équivalence du tube, distance de la plaque d, épaisseur de Ja région H, il établit la loi permet- tant de déterminer Je temps de pose; puis il fait l'étude de lop-

498

position en radiographie suivant que l’on a affaire à un rayon- nement simple (inonochromatique), en admettant un radio- chroisme simple des tissus, puis un radiochroisive différent avec les tissus, et quand on a affaire à un rayonnement complexe tel que celui des tubes de Crookes. La loi de posologie établie par Guilleainot est qu'il faut un M incident par centimètre d’épais- seur, et que l'on restera dans la Jimite des bons contrastes avec la Crebler-Folie, en adoptant comme base de posologie 0.03 M par centimetre d'épaisseur,

Le chapitre des applications à la radiothérapie n'est pas moins important; l'auteur montre comment, par sa méthode, on peut établir la relation entre les doses d'énergie absorbées par les tis- sus et les effets biochimiques produits, et comment on peut mesurer l'absorption des ravons X par les tissus et évaluer les doses transmises de couches en couches,

Puis vient l'étude des applications de la méthode à l'analyse des faisceaux des rayons X; en un tableau, l’auteur donne les composantes monochromatiques exprimées par leur coefficient de pénétration à travers 1 millimetre d'aluminium. Il étudie de méme les applications de la radiométrie fluoroscopique à l’exa- men des filtres, montrant comment elle permet d'apprécier in- stantanémuent le pouvoir filtrant ou radiochroisme des filtres, la dose transmise, la qualité moyenne du faisceau émergent et son degré d'hétérogénéité. Ces doses et. qualités sont inscrites en un tableau pour chaque épaisseur d'aluminium, depuis 0""1 jusque 10 millimètres, et, pour Jes qualités de ravons, de 4 à 6 Benoist.

Dans un dernier chapitre, Guilleminot passe en revue les ap- plications de sa méthode au dosage des rayons du radium et à Pétude de leur action biochimique; il se résume en concluant

La méthode fluoroscopique de radiométrie qu’il emploie consiste à comparer la fluorescence provoquée par le tube à rayons X et la fluorescence étalon due à un sel de radium déter- mine;

L'unité d'intensité du rayonvement My est le quadruple de l'intensité capable de provoquer la fluorescence étalon;

3 L'unité de quantité de rayonnement est la quantité donnée en une minute par 1 M d'intensité; elle est désignée par la lettre M et vaut 1125 d'H. Le dosage se fait à l’aide du fluoro- mètre mono binoculaire. Une règle à calculs spéciale donne à simple lecture en fonction de e (équivalence du tube) et de d (distance au malade à la plaque) le nombre d'unités débitées :

199

Un totaliseur enregistrant autumatiquement Ges unités per- met d'éviter l'emploi d'une montre;

D En radiographie, il faut un M mesuré à la distance de la plaque pour radiographier une région de 1 centimetre d'épats- seur, et autant d'M qu'il y a de centimètres d'épaisseur;

La qualité du rayonnement s'obtient en déterminant l'équi- valence du tube à vide et l’équivalence derrière uu filtre étalon ; une règle à calculs doune à simple lecture la fraction transmise et le uuméro de Benoist correspondant ;

En radiothérapie, il faut 900 M pour obtenir la premicre réaction avec du 9 Benoist. La dose maximum pur mois est pour les téguments sains de 1200 M environ; 125 M de 9-6 Be- noist font un H ({olzknecht) et 166 M font un L (Bordier);

La méthode permet de mesurer les doses réellement absor- bées par les tissus ;

Elle permet de définir la valeur filtraute des filtres ;

10° De détermiuer la composition des faisceaux des rayons X;

11° De doser le rayonnement des sels de radium filtre ou non;

12° De formuler cette loi, que les effets biochimiques des ra- diations nouvelles paraissent être une fonction des doses efficaces fixées, quelle que soit la qualité du rayonnement.

Ce volume, nous montrant les avantages qu'il y à à se servir de la méthode de dosage fluoroscopique et de l'unité M bien dé- finie de Guilleminot, est le résumé des longues et délicates re- cherches poursuivies par l’auteur durant de longues années; ıl nous doune un procédé suffisamment précis et pratique.

D: L. LEJEUNE.

ALBERT Horra et G. A. WoLLeNsBeRG. Arthrite déformante et rhumatisme articuiaire chronique; étude radiologique et ana- tomique (Arthritis deformans und sogenannter chronischer Gelenkrheumatismus. Eine réntgenologische und anatomische

Studie). (Stuttgart, 1908.)

Sous le nom de rhumatisme articulaire chronique, sout com- prises en général un grand nombre d’affections d’étiologie très diverse, et que les auteurs se proposent de définir, de classer, en se basaut sur les éléments fournis par l'étude radiologique et anatomique. Ce travail se divise en cing parties : la premiere s'occupe de la symptomatologie, de l’anatomie pathologique, de l’étiologie et du traitement de l'arthrite déformante, Les mêmes points sont ensuite envisagés pour la polvarthrite progressive primaire chronique. Le rhumatisme articulaire chronique secon-

200

daire fait l'objet des chapitres suivauts, après quoi uous trou- vons étudiée l'anatomie des polvarthrites chroniques. D'ou- vrage se termine pat l'exposé du diagnostic différentiel des poly- arthrites chroniques,

Arthrite deformante. - - Cette affection attaque su. tout les grosses articulations des extrémités : épaule, hanche, genou; elle se localise également à la colonne vertébrale, déterminant alors la spoudylite déformante. Elle se rencontre particulièrement chez les individus ages, et lon invoque souvent, pou. expliquer sou origine, le traumatisme, soit qu'il s'agisse d'un seul trauma- tisme très appréciable, soit qu'il faille considérer de nombreux traumatismes peu intenses par eux-mêmes.

Le début de cette affection est insidieux : le malade se plant de douleurs vagues. et Pon constate de la erépitation et de latro- phie musculaire: puis surviennent les troubles de Ja motilite et Pankylose.

Généralement, la lésion est monourticulaire, et l’on ne con- state pas de troubles généraux.

Les auteurs ont pratiqué wne série tres nombreuse d'examens “adiologiques, qui les ont conduits à admettre que la lésion pri- mitive est l'inflexion du ca.tilawe, surtout au genou: à la rotule, on constate d'abord la présence de petites excroissances sur les bords de l'os, puis les contours deviennent irréguliers, et le car- tilge disparait. Les lésions osseuses varient selon la région con- sidérée: l’atrophie est maïquée surtout du côté de la hanche.

La radiographie permet de constater : des déformations d'ordre mécanique: de la néoformation osseuse, L'anatomie macroscopique et microscopique des lésions fait l'objet du cha- pitre suivant : cette étude amène les auteurs à considérer les lé- sions de la synoviale dans l'arthrite déformante comme dues à un traumatisme secondaire (inneres Trauma).

Pour l’étiologie, jusqu'à présent cing théories principalement étaient données pour en donner l'explication : détérioration mécanique par usure des extrémités du membre: troubles tro- phiques séniles; modifications du système nerveux central; traumatisme; processus d’inflanmation antérieurs.

Les auteurs divisent l’arthrite déformante en :

a) Arthrite déformante spontanée ;

D) Arthrite déformante réactionnelle : dans la vieillesse ; après traumatisme: après inflammation;

Après quelques indications thérapeutiques et la relation de quelques cas, nous arrivons à l’étude de la

201

Polyarthrite progressive primaire chronique. Les auteurs nous présentent vingt-trois cas de malades atteints de cette af- fection. Les articulations des doigts et du genou sont. le plus fré- quemment atteintes; l'articulation de la hanche le plus 1are- ment. Si la symétrie des lésions est un phénomène fréquent, elle n’est cependant pas nécessaire. Les auteurs pensent que c’est à tort que l’on a dénommé ces lésions lésions déformantes, car si la déformation est visible à l'aspect extérieur (de la main, ‘no- tamment), elle ne l'est nullement à la radiographie. [ls estiment préférable de conserver ce qualificatif aux affections, telle l’ar- thrite déformante, des lésions osseuses ou cartilagineuses sont radiologiquement perceptibles, abstraction faite des lésions his- topatholociques dans l’un et l’autre cas.

Un très grand nombre de radiographies très démonstratives de diverses articulations prouve à l’évidence que, si parfois de pe tites exostoses peuvent être reconnues, dans l’immense majorité des cas, on ne constate aucune déformation osseuse. Toutefois, il est très admissible que, quoique non identiques, les processus d'arthnite déformante et de polvarthrite progressive primaire chronique puissent coexister et présenter une combinaison de leurs diverses lésions.

Les auteurs suivent ensuite l’évolution des lésions : les stades successifs font l’objet d’une étude très complète, et ils terminent ce chapitre en émettant la proposition suivante, résultat de leurs déductions sur ce terrain : « Si, au cours d’une polyarthrite pri- maire progressive chronique survient une modification de la con- stitution des extrémités articulaires qui ne peut s’expliquer par un mode purement mécanique, mais plutôt par une intervention active du cartilage et de l’os, on se trouve alors en présence d’une arthrite déformante compliquant secondairement la polyarthrite progressive ».

Après quelques mots sur le diagnostic encore incertain de l’af- fection, Hoffa et Wollenberg exposent les théories diverses qui ont cherché à expliquer l’étiologie du mal. Ni la théorie ner- veuse, ni l'hypothèse d’un rhumatisme articulaire secondaire, ni la théorie infectieuse ne peuvent satisfaire. I] faut toutefois attribuer une importance à divers agents : conditions de vie, hé- rédité, ambiance.

Au point de vue thérapeutique, il faut éviter les manœuvres de redressement forcé; parfois, l’intervention chirurgicale ou les injections gazeuses intra-articulaires pourront donner quel- que résultat.

909

Rhumatisme articulaire chronique secondaire. Ici, les lé- sions radiologiques paraissent être sensiblement les mêmes que dans l'affection précédemment décrite; mais on constate en plus une tendance très marquée à l’ankylose, à la synostose des seg- ments squelettiques. Les mêmes facteurs étiologiques ont éte invoqués pour la polyarthrite progressive primaire chronique. Ici, également, de nombreuses radiographies illustrent le tra- vail.. `

Enfin, nous trouvons une étude très documentée de l'anatomie pathologique des polyarthrites chroniques, étude les auteurs. à côté des faits recueillis dans la littérature, apportent 1 mpor- tant appoint de leurs recherches personnelles. Un chapitre de diagnostic différentiel termine cet ouvrage, d'un intérêt primor- dial pour tout praticien.

D" Ernest RENAUX.

G.-A. WoLiennerc. Etiologie de Varthrite déformante (Aetio- logie der Arthritis deformans. (Ferdinand Enke, Stuttgart, 1910.)

L'auteur étudie les conditions de production de l'urthrite dé- formante : par la suite de ses observations cliniques et anatomi- ques, il croit devoir attribuer le rôle le plus important à l'artério- sclérose, non pas cependant comme agent immédiat, mais comme agent prédisposant. Survienne chez l'artéro-scléreux le « mecha- nisches Moment » (traumatisme, processus inflammatoire, ete.), et l’arthrite déformante se développera. L'auteur considère d'ail- leurs comme prédisposant à cette affection tout état de faiblesse ou d’atrophie des os, de même que les états de marasme surve- nant dans la vieillesse, ou au cours d'affections graves, telles que cancer et tuberculose.

D" Ernest RENAN.

ALBAN KôuLer. Lexique des formes radiographiques limitro- phes des états encore normaux et des états déja pathologiques (Lexikon der Grenzen des Normalen und der Anfänge des Pathologischen im Réntgenbilde). Gräfe et Silem, Ham- bourg, 1910.)

Le diagnostic précoce est souvent un des plus beaux triomphes de la radiographie : n'est-il pas la sauvegarde fréquente d’une santé gravement compromise ? Mais encore importe-t-il de se

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garder de toute erreur dans l’interprétation du radiogramme, car une erreur peut amener les conséquences les plus graves; la chute suit de bien prés le triomphe.

Le livre que voici, et que nous devons à la plume d'un des ra- diographes les plus autorisés, est de nature à faciliter à tout le monde cette interprétation, si délicate dans maintes circon- stances : concis mais toujours précis, peu volumineux mais abon- dante en détails et en considérations judicieuses, fruit d’une la- borieuse carrière et d’une expérience basée sur l'étude attentive d’un nombre considérable de clichés, il consigne tous les écueils dont 1] faut se garder.

Que nous sachions., il n'existe pas de publication radiologique d'une utilité plus incontestable et plus immédiate pour tout le monde, pour le praticien que ce lexique mettra à labri des er- reurs flagrantes, pour le radiographe débutant dont il guidera les premiers pas hésitants, et méme pour le radiographe rompu à toutes les difficultés, qui pourra y trouver maintes fois quel- que heureuse inspiration.

Il est de ces erreurs que tout médecin, soucieux de son art et de sa personne, ne peut commettre. Telles sont ces prétendues fractures du coude chez l'enfant ; telles sont ces prétendues frac- tures de Scheperd à l’astragale; telles sont encore ces prétendus calculs urétéraux, ces taches pelviennes, qui ne sont rien d’autre pour la plupart que des phlébolithes projetés malencontreuse- ment sur le trajet des uretères. Et que dire de cette fameuse fabella, ce corps étranger fantôme, véritable attrape-nigaud qui alluma tant de fois l’appétit chirurgical ?

Mais ce sont des erreurs grossières, humiliantes, pièges vul- gaires tendus à Vignorance la plus endurcie et il semble fort douteux que le livre de Köhler parvienne jamais à ouvrir tous les veux : il est des aveugles qui ne verront jamais.

Il y a des causes d'erreurs plus fréquentes, plus subtiles, plus fallacieuses, que seule une étude sérieuse permet de reconnaître : ce sont toutes ces atvpres, toutes ces formes inaccoutumées, tous ces détails étranges qui se montrent à chaque instant sur nos radiogrammes. Se pose alors souvent une question troublante : ces images insolites, énigmatiques, sont-elles encore du ressort de l’état normal ou bien marquent-elles les tout premiers débuts d'une lésion ? Problème grave assurément, car, d’une part, une interprétation erronée peut suggérer le diagnostic d’une lésion qui n'existe pas et amener ainsi un traitement, voire une opéra-

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tion, souvent graves et toujours inutiles; elle peut, d’autre part, dissiper à tort les soupçons cliniques d'une affection naissante, donner une assurance trompeuse et causer, à la faveur de liner- tie médicale, un préjudice peut-être fatal.

Nous chercherions en vain la solution de ces problèmes si va- riés et si embarrassants dans nos nombreux ouvrages et atlas de radiologie normale ou pathologique, qui, eux, ne donnent que des descriptions classiques et ne reproduisent que des images ty- piques : nous avons, au contraire, toutes chances de la trouver en quelques instants dans le livre si original du radiographe de Wiesbaden, grâce à la documentation considérable qui s’y ma- nifeste et à l'arrangement heureux des matières sous forme de lexique.

Consacrant depuis longtemps toute son attention à ces formes limitrophes de l’état normal et de l’état pathologique, Köhler a consigné ici tous les éléments qui doivent entrer en ligne de compte dans la discussion et dans l’interprétation judicieuse de ces Cas si variés et si fréquents de nature à embarrasser méme la sagacité du radiographe le plus expérimenté.

Nous devons lui savoir gré d’avoir accompli œuvre si utile et si difficile. Placons done ce bon livre à la portée de notre main, tout pres de notre table de travail : il est un de ceux qu’on étudie avec fruit et qu’on consulte et reconsulte à chaque instant avec pleine satisfactiou.

D: Krynens.

L'EXPLORATION RADIOLOGIQUE DU CRANE

par le Professeur D? Max LEVY-DORN

Chef de service à Vhopital Rudolf Virchow (Berlin) Praxcuer VI

En ce qui concerne les affections du crane, les rayons X ne peuvent déceler un état anormal qu’à la condition que les os soient le siège d’altérations ou que la masse cérébrale héberge une substance imperméable, comme un foyer de calcification ou un corps étranger. Ils ne peuvent déceier trace des processus évoluant dans la substance cérébrale elle-même, tels que les abcès et les tumeurs, à moins qu’une des éventualités précé- dentes ne se présente en même temps.

Tout en tenant compte de ces restrictions, nous devons con- venir que bien peu de publications se rapportent à des constata- tions radiologiques faites au cours des affections du crâne. Aussi ne sera-t-il pas inutile peut-être de rapporter quelques obser- vations intéressantes, d'autant plus que l'hospitalité du Journal de Radiologie nous permet d'illustrer l’histoire de ces cas de façon appropriée au moyen de documents photographiques con- venables.

I. Tumeur de Phypophyse de la grosseur d’une noix

Le patient est âgé de 31 ans: il entra le 20 janvier 1908 à l'hôpital Virchow, dans le service du prof. D" Borchard. En

octobre 1906, l’acuité visuelle de leil gauche cornmença à déchi-

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ner et depuis trois mois, cet œil est complètement perdu. À par- tir du mois de novembre 1906 se déclarèrent souvent des accès de douleurs dans la région temporale et frontale gauches, et moins souvent au sommet du crane et à la région occipitale. Peu à peu le champ visuel diminua aussi à droite : le patient déclare que la perception visuelle n’est conservée de ce côté droit que dans le segment nasal du champ visuel.

De tous les autres sens, le sens olfactif seul montre quelques anomalies : perception subjective de benzine; odorat un peu diminué à gauche.

A part une fatigue générale, une tendance au sommeil et une légère démence, il n’y a pas d'autre particularité à noter. Il n'y a pas de vomissements, pas de convulsions, pas d'acroméga- lie. La sensibilité du crane à la percussion est variabie.

De l'examen ophtalmologique fait le 8 février 1206 jar ie D" Fehr, nous retenons les données suivantes : parésie de loculo- moteur gauche, et particulièrement de toutes ses branches externes (élévateur palpébral). Lenteur du réflexe pupillaire à gauche pour la lumière et la vision rapprochée. La papille est pile, à contours indécis (papiile de stase régressive).

A droite, papille de stase des plus prononcée : le champ visuel n’est conservé que dans le segment nasal; pas d’autres particu- larités.

Durant la période d’observation se manifestèrent des accès intenses d'agitation : le patient sautait du lit et criait, mais se calmait vite.

Occasionnellement le crâne se montrait d’une sensibilité extreme à la palpation et le pouls tombait à 48 pulsations.

Comme lI K, pas plus que les frictions mercurielles, ne pro- voqua d'amélioration, l'intervention sanglante fut tentée. A la première (15 février 1906), avec meision frontale, il fut impossible d'arriver à la tumeur : mais le 26 février 1906, apres reclinaison latérale du nez (Schlosser), on arriva à enlever la selle turcique et quelques petits morceaux de la tumeur.

L'examen histologique montra qu’il s'agissait d'une tumeur

hypophysaire typique, à prolifération irrégulière, progressive,

`

207

du parenchyme de l’hypophyse avec résorption osseuse. A part quelques incidents, le patient vit, après l'opération, son état s'améliorer assez rapidement et quitta l'hôpital le 13 mai 1906. Les maux de tête ne se rep. résentirent plus que rarement : il en fut de méme des acces de surexcitution. Les facultés intellec- tuelles sont satisfaisantes. La fatigue se déclare encore rapide- ment : le patient doit avoir recours à une canne.

Le 26 juin, il rentre à l’hâpital : son état s’est aggravé : fai-

blesse de mémoire, douleurs de tête et de nuque, convulsions et

vomissements. Mais, à part l’amaurose et l’atrophie du nerf

optique du côté gauche, et le rétrécissement du champ visuel du côté droit, les symptômes oculaires avaient presque comp'ète- ment disparu. Amélioré, le patient quitta l’hôpital le 1% sep- tembre.

Le radiogramme (pl. VI, fig. 4) ci-joint fut prélevé quelques jours avant la première opération : c’est une prise frontale avec légère inc.inaison de la tète. Les corps étrangers, visibles sur l'image, proviennent de repères de plomb appliqués sur le front et sur la région occipitale pour des motifs étrangers à cette publication.

La particularité la plus frappante que nous remarquons ici, c'est une opacité sous forme de ruban, d’origine osseuse, s’éten- dant au-dessus de la partie antérieure de la selle turcique et séparée seulement de la partie postérieure de i’élage antérieur de la base du crâne par une étroite bande : cette ombre se rap- porte probablement à une des apophyses clinoïdes antérieures, corrodée et arrachée. Le dos de la selle tureique n’est pas visible La région de la selle révèle une perméabilité anormale aux rayons dans une étendue d'un gros œuf. Le sinus sphénoïdal se trouve dans la partie postérieure du sphénoïde et est séparé de la face par de larges opacités. Le fond de ‘a selle du côté du pharynx se montre relativement étroit.

Radiodiagnostic : processus destructif des parties osseuses de l’étage moyen de la hase du crane.

L'examen radiographique ne donne pas de renseignements

précis sur l’extension du processus : car certaines parties de la

208

base du crane, telles que le dus de la selle turcique, ne se mon- trent pas sur la couche sensible, soit de par leur porosité trop grande, soit de par leur situation désavantageuse. Les clichés, pris apres l’opération, confirment également les données précé- dentes, mais montrent d’une façon particuli¢rement claire les modificatious produites par la résection des parties osseuses. Nous avons cru pouvoir renoncer à la reproduction d'un de ces clichés.

II. Gomme du crane

La patiente, âgée de 44 ans, est entrée dans le service du pro- fesseur Buschke le 26 juin 1907. Elle contracta la syphilis il y a sept ans. Des ulcérations se manifestèrent aux parties génitales ainsi que des douleurs dans tous les membres; des cures mercu- rielies intenses amenèrent la guérison, Il y a trois ans, douleurs et raideur dans les genoux. Il y a un an, il se forma sur le front une tuméfeation qui s’ouvrit; du pus et des petits fragments osseux furent éliminés par louverture. Depuis cette ápoque, le traitement de la patiente consista en applications d’emplatres mercuriels avec administration d’iodure de K, mais n’amena pas de résultat notable.

Au moment de son entrée à l’hôpital, la patiente, de petite taille et en mauvais état de nutrition, portait, un centimètre au-dessus des sourciis, deux ulcérations profondes de la gran- deur d’une piece d’un marc, à bords nets, comme taillés à l’em- porte-pièce : le fond des ulcères était formé par de l’os nécrosé recouvert d’une couche de pus verdâtre. Le tégument adjacent était de couleur bleuatre et montrait des cicatrices blanches et nacrées. En outre, une cicatrice rayonnée occupait le dos dn nez et les jambes étaient couvertes de cicatrices d’ulcères et de plaques d’eczéma. La nature syphilitique de l'affection ne pou- vait faire l’ombre d’un doute, d'autant plus que la déviation du complément avait été positive (24 août). Comme une cure aux frictions mercurielles, commencée le 8 juin, ne donna aucune amélioration notable, on enleva à la gouge le foyer de nécrose osseuse (3 août). Le 7 décembre, la patiente, non complètement rétablie, quitta l’hôpital.

209

Le radiogramme (pl. VI, fig. 1) prélevé (29 juillet) avant l'intervention chirurgicale, montre les particularités suivantes :

Au-dessus du sinus frontal, à gauche de la ligne médiane, los montre une zone claire de la grandeur d’une prune; le cen- tre de cette zone est occupé par un disque qui est difficilement perméable aux radiations et qui ne peut être que l’indice d’un séquestre. À droite de la ligne médiane se trouve une opacité de même grandeur et de même forme, parsemée de taches plus claires. La prise latérale, qui n’est pas reproduite ici, montrait aux endroits correspondants, des contours et opacités irrégu- lières. Les silhouettes des deux gommes étaient évidemment superposées et il n’était pas possible d’en différencier les con- teurs. Mais ces images montraient que les os n'étaient atteints que superficiellement et cette constatation se trouva confirmée an cours de l’intervention.

Radiodiagnostic : Môme si nous ne savions rien de l’histoire clinique, devrions-nous encore conclure, avec ia plus grande probabilité de par le radiogramme, à l’existence d’une gomme osseuse. La forme ronde des parties altérées, la prolifération osseuse forment les traits caractéristiques de d’affection. L’éven- tualité d’une ostéomyéiite, d’une tuberculose ou d’un trauma- tisme ne peut arriver qu’en dernière ligne de compte.

Au surplus, la patiente revint un an plus tard (1908) à l’hô- pital et entra dans le service de chirurgie du professeur Ilermes. A côté de brides cicatricielles, les deux ulcérations per- sistaient : elles avaient la grandeur d’une noisette et n’étaient separées l’une de l’autre que par un pont cutané de couleur rougeatre. Une opération eut lieu le 29 juillet et consista dans l'ablation des parties ma ades à la gouge, de façon qu'il n’y eut plus qu’une grande cavité: l'os ne fut perforé nulle part. Le radiogramme qui fut prélevé après cette intervention, et que nous n’avons pas reproduit, montre clairement le nouvel état

des choses.

III. Fracture du crâne

L’ouvrier A. L..., âgé de 44 ans, fut transporté, le 19 février 1908, dans le service du professeur Hermes: il venait de tom-

10

ber, de deux metres de hauteur, d’un échafaudage et était sans connaissance.

Des vomissements se produisirent a différentes reprises. Une heure apres son entrée, le patient reprit connaissance. Au niveau de la bosse pariétale droite, on constate une plaie saignant quel- que peu. Eechymose sur les paupières et la conjonctive à droite. On ne constata pas d'hémorragie nasale ou buccale : toutefois il y avait du sang dans les matières vomies.

Le facial droit était paralysé. On diagnostiqua une fracture de la base du crane.

Il y avait en même temps fracture de la clavicule droite. Les symptômes s’amendérent peu à peu jusqu’au 13 mars : les vomis- . sements cessèrent, le sensorium resta bon; le patient pouvait clore les paupières, froncer le sourcil. I] y a pourtant dimi- nution de l'ouïe à droite: le manche du marteau est injecté; le tympan est normal. On suppute la possibilité d’une lésion du nerf acoustique.

Sans cause appréciable, la température monta le 13 mars et le jour suivant, de violents maux de tête se déclarèrent, avec obnubilation du sensorium et accélération du pouls: on con-

stata, en outre, la rétraction de l’abdomen et des vomissements bilieux.

Les symptômes de méningite cérébro-spinale aiguë persis- tèrent: la ponction lombaire ramena un liquide trouble conte- nant des leucocytes polynucléaires, mais ne contenant pas de microcoques. Le patient mourut le 21 mars. On crut à une infec- tion d’origine nasale.

Du protocole d’autopsie (von Hansemann), nous extrayons les constatations suivantes :

Infiltration purulente étendue de la pie-mère de la base de l'encéphale. Les ventricules latéraux sont dilatés et remplis de liquide séro-purulent. Destruction, par contre-coup, de la sub- stance cérébrale seulement à la partie externe du lobe temporal gauche. Du côté de la région temporale droite du crâne existent au moins cing fragments osseux, s’emboitant si bien qu’il n’est

pas possible de les déprimer ou de les désajuster. En enlevant la dure-mère de la base et de la voûte cranienne, on ne peut se rendre compte de la grande extension de la fissure. En arrière des fractures décrites ci-dessus, on constate une félure courbe qui n'intéresse que la table externe. Un trait de fracture inté- resse le rocher droit d'avant en arrière, se divise en deux pro- longements, l’un postérieur qui atteint l'os occipital et arrive jusqu’au trou occipital; l’autre, antérieur, qui s'étend jusqu’au sinus sphénoidal : celui-ci contient un ancien eail'ot de sang.

L'examen radiographique du 11 mars, antérieur au début de la méningite (projection bitemporale (v. fig. 5), nous donne beaucoup de renseignements sur l'extension de la fracture. S'il fallait faire le décompte de tous les traits de fracture, on devrait répéter mot à mot toutes les données du protocole d’au- topsie. Nous voyons sur le temporal les fines fissures aboutir au trait de fracture du rocher, qui est toutefois moins distinct. Le prolongement postérieur de ce trait de fracture est difficile à reconnaitre, mais on voit fort bien son prolongement antérieur s'étendre jusqu’au sinus sphénoïdal. C’est ici que se trouve pro- bablement la porte d’entrée de l'infection.

Si on méconnaissait la distribution des sillons vasculaires du crane, on pourrait fort bien rapporter à ceux-ci tout le Jeu de fines lignes qui dérivent de la fracture.

Outre la direction capricieuse de toutes ces lignes, le fait qu’elles intéressent ie rocher et la paroi postérieure de la cavité

sphénoïdale plaide en faveur du radiodiagnostic de fracture.

IV. Projectile dans le cerveau

Le patient, agé de 31 ans, Hthographe, hospitalisé le 3 avril 1908 dans le service du professeur Hermes, s'était logé une balle dans la tempe droite au cours d'un aceès de désespoir. Entre la queue du soureil droit et la naissance des cheveux, existe une petite plaie ronde, à bords et à fond noircis. La plaie ne tarda pas à guérir.

Antérieurement à sa tentative de suicide, on avait interner

919 _

le patient dans un établissement à cause de son a nervosisme ». Maintenant encore, l’incohérence de sa conduite nécessita, le 15 avril, son transport à Dalldorf.

Sur le radiogramme reproduit ici (pl. VI, fig. 3) et représen- tant une prise bitemporale, nous remarquons deux marques de plomb rectangulaires, perforées à leur centre, qui servirent a localiser exactement le projectile. Nous vovons celui-ci à peu près au milieu de la cavité cranienne: nous distinguons, en outre, trois petits fragments de projectile au niveau de l’étage antérieur de la base du crane: au-dessous d’eux se trouve encore une quatrième. La localisation établit que le projectile se trouve à 3 1/2 centimètres au-dessus et autant de centimètres à peu près en arrière du repère auriculaire : elle établit, en outre, que la balle est logée 4 centimètres en arrière de la selle tur- cique, à gauche de la hgne médiane. Les déterminations exactes sont les suivantes : diamètre transversal de la téte, 15 centi- mètres; la tête raposant sur le côté droit, c’est-à-dire sur le côté répondant à la porte d’entrée du projectile.

Nous comptons, à partir de la plaque photographique, une distance de 11,1 centimètres jusqu'au projectile, de 7,5 centi- mètres jusqu’au petit fragment postérieur, de 6,3 centimètres et de 5,5 centimètres jusqu’au fragment inférieur.

Les éclats de projectile se trouvent donc vers la ligne médiane, un peu à droite, tandis que le projectile lui-même est logé à 3,9 centimetres à gauche de cette ligne médiane.

En vue. de la localisation, nous avons employé un dispositif permettant de déplacer le tube de Rentgen latéralement et parallèlement à la plaque.

Cette observation montre une fois de plus que nous ne dis- posons pas de meilleur moyen que la radiographie pour déter- miner le siège, la forme et le nombre des projectiles. La méthode de localisation, qui consiste à faire des prises perpendiculaires et qui est encore souvent en usage, donne des résultats moins précis que la méthode à laque.le nous avons recours.

Pour terminer, nous nous permettons de rapporter encore deux observations peu fréquentes.

21:

Le radiogramme 6 (pl. VI) se rapporte à un processus svphi- htique qui avait entamé presque toute la moitié droite de l'os frontal. La projection de cet os montre de nombreuses taches

claires, qui lui donnent un aspect spongieux.

Le radiogramme 2 (pl. VI) montre un sinus péricranien par traumatisme : on distingue clairement la perforation osseuse à travers laquelle le sang s’est épanché sous le cuir chevelu, et la tuméfaction qui en résulte.

RADIOTHÉRAPIE DU RIINOSCLÉROME

par le D' M.-J. WUNDERLICH (Guatémala)

PLaxcues VII, VIII, IX et X

La découverte de Röntgen, féconde en bénéfices inappréciables comme moyen d'exploration, nous a fourni aussi des armes puis- santes pour lutter efficacement contre plusieurs maladies aupa- ravant très rebelles à tout autre traitement en considérées comme incurables. Dans cette catégorie figure le rhinoscléome, appelé plus exactement sclérome respiratoire, très fréquent dans nos pays. |

Encouragé par le bon résultat que j'ai obtenu dans trois cas soumis aux irradiations rüutgéniennes, que je fis connaître dans un petit travail au Congres médical pan-américain, dont le siège eut lieu dans notre ville en août 1908, et aussi par la pu- bheation à la mème date du D" Quiñonez, de la république voi- stne du Salvador, dans laquelle il parle de l’emploi favorable des rayons X pour le traitement de la dite néoplasie, Jj ai continué mes études avec un intérét plus grand encore, ayant appliqué, jusqu’aujourd’ hui, la méthode chez seize individus de ma clien- tele privée atteints de rhinosclérome, avec un succes remar- quable.

Dans tous les cas, guéris depuis quelque temps, le bon résultat a été durable; du moins je n'ai pas encore vu de récidives.

Les traits de cette maladie, dont je ferai un bref résumé, sont assez caractéristiques dans la plupart des cas pour arriver au diagnostic. En cas de doute, on pourrait prélever un morceau de tumeur pour faire l’examen histologique.

Le rhinosclérome commence habituellement par la cloison des

= r

EE

fosses nasales, sous la forme de nodules ou plaques dures, d’une consistance presque cartilagineuse, avec invasion lente et pro- gressive, presque toujours symétrique, des fosses nasales, de la voûte palatine, du voile du palais, du pharynx, du larynx et même de la trachée.

Le nez élargi, très souvent énormément, a un aspect tout à fait typique et répugnant. Les nodules sont quelquefois visibles au dehors des narines, et ordinairement aussi la lèvre supérieure est envahie, et seulement dans un petit nombre de cas la lèvre infé- rieure. L’obstruction nasale arrive après un certain temps à être complète, accompagnée d'écoulement fétide. Dans les périodes avancées, l’affection devient très génante et provoque des trou- bles sérieux de la déglutition, de la phonation et de la respi- ration.

On sait que toutes les tentatives d’extirpation sont suivies de rapide récidive.

L'affection est fréquemment observée dans notre pays parmi les indigènes et les métis de la classe pauvre. Je ne l’ai jamais vue chez les Européens.

La contagion doit avoir lieu seulement dans des conditions très spéciales, qui ne sont pas encore bien connues, car aucun membre des familles des malades que j'ai eus en traitement n’a été vic- time de la contagion.

La radiothérapie dans cette affection est d’une action assez ra- pide : on assiste à la régression des masses néoplasiques dans un court délai et on obtient généralement la désobstruction plus ou moins complète des fosses nasales avec la diminution des di- mensions que le nez avait atteintes à cause du sclérome. L'état moral du malade, toujours très accablé, se relève dès le commen- cement du traitement, à la rapide amélioration des lésions.

Le technique que j’emploie, et à laquelle je suis arrivé avec mes expériences, est la suivante : pendant trois séances, avec un mois d'intervalle, dans chacune desquelles je fais absorber aux tissus malades la dose correspondant à la teinte B du radio- mètre et au 1 du chromoradiomètre de Bordier, suivies de deux ou trois mois de repos, pour éviter une pigmentation très

216

marquée de la peau ou de la radiodermite très intense: en- suite on soumet le patient, en cas de nécessité, à deux autres séances avec le mème intervalle, suivies d'une nouvelle période de repos. Les irradiations sont continuées de cette façon jusqu’à ce qu'on arrive au résultat voulu.

Dans les traitements des muqueuses, j administre mensuelle- ment une dose analogue sans interruption, sauf en cas de réaction intense.

L’outillage dont je me sers est le meuble d’Arsonval-Gaiffe avec des tubes Chabaud ou Muller et le localisateur du D? Belot.

La qualité des rayons appliqués est de 6-7 Benoist, tandis que la distance de l’anode aux tissus est maintenue à 15 centi- mètres dans le cas d'irradiation sur le nez, et à 22 centimètres quand le traitement a été dirigé sur la voûte palatine ou le pharynx.

Dernièrement, j'ai commencé à utiliser le nouveau meuble crédence de la maison Gaïifte sur courant alternatif (120 volts, 50 périodes), muni du transformateur Rochefort 2 et de l’in- terrupteur Blondel, avec lequel j’ai réussi à obtenir le virage des pastilles de Sabouraud et Noiré à la teinte B, en quatre ou cing minutes, l'intensité du courant au primaire ayant été de 6 ampères et de 1.2 milliampères dans le circuit du tube.

Je me propose d'employer prochainement des rayons filtrés, dans le but de pouvoir faire des séances moins espaeées sans

danger de provoquer une forte réaction sur la peau.

Les portions envahies par la maladie dans ces divers cas étaient les suivantes : les fosses nasales seules, dans les observa- tions n™ 1, 11, 12, 15; les fosses nasales,la voûte palatine et l'ar- rière-gorge dans les observations n™ 2, 7, 8, 9, 13, 14; les fosses nasales, la lèvre supérieure et l’intérieur de la bouche dans les observations n™ 4, 5, 6, 16; enfin, les fosses nasales, le voile du palais et le larynx chez le malade de l’observation 3 (fig. 9). Pour agir contre les masses néoplasiques du larynx menacé d’obstruction dans ce dernier cas, les irradiations furent faites a travers la peau du cou.

17

Dans le tableau ci-contre, je ferai connaitre les résultats que j ai observés chez les seize malades traités par les irradiations.

| |

z Sa Sos 21 © 22 | TE = oe a8 S- alge oe > à 3.3: TRAITEMENTS | Soe Se. ae S = Æ 8. ANTÉRIEURS SANS ro Š 3 | 3 E e 2 | £ K | re | DES MALADES eme E & 2 à LENS, 18 I us Em 3 | | | l | Mme C. A. | 6 | Inject. modificat. | Guéris. compl dep. Sans 10 | 2 | Mr E.G. 12 | Op.Ollier; 3 curet. » w 22 ans | 9 3 | MD. C. 8 | » » Finsenther. » » 2 ans i | 1&2 | 4 | Mme M.P. 6 | 2 curetaves » » 8 mois 3 & 4 | 5 ; MC. B. | 8 | Op. Ollier Presy. guér. En traitem | | 6 | MRC | 12 » » Guéris. compl. dep. l si | 7TIMF.A 4 | Curetage » » » 8 mois | M R.U | 3 » Caulère | » » » 8 mois 0 & 6 | 9 | Mr G. G 5 | Aucun » » » 6 mois | | 3 euret.; électrol.;! yo. Rose | | | 10 M'R.S. 18 Finsenthérapie Presq. gueri. En traitem. 1] | 1] | Mr M. P. 2 | Aucun Guéris.compl. dep. 6 mois 12 | 12 | Mme S. H. 4 » » » » 6mois | r 7&8 ! 33 | Mme J. Ch. 3 » » » » I mois | | l4 MrF.L. 20 | Caustiqnes divers En trait. Très amélioré 13 | 15 | Mr A.S. 7 | Curetages » » | | | l4 | 16 | Mr E. A 13 | Op. Ollier » » |

UN CAS DE « MAINS FOURCHUES »

OU

ECTRODACTYLIE BILATÉRALE par le DF J. MOREAU (Bruxelles)

PLANCHE XI

Ce terme barbare d'ectrodactylie désigne l'absence congéni- tale des doigts ou orteils médians; les métacarpiens ou métatar- siens correspondants font généralement défaut. Il résulte de ce déficit une fissure de la main, remontant jusqu’au carpe; la main se divise en deux segments divergents; de provient la dénomination populaire de main ou pied fourchu.

Cette lésion est assez rare; son étude a été poussée assez loin au cours des dernières années, grâce à la radiographie. Le ma- lade que nous avons eu l'occasion d'examiner, et dont nous re- latons ci-dessous l'observation, en y joignant les radiogrammes obligeamment fournis par le D" Hauchamps, représente une va- rieté assez curieuse d'ectrodactvlie. Un intérêt d’un autre crdre s'attache à cette description, à savoir l’utilisation fonctionnelle de mains ainsi estropiées; l'adaptation à cette mutilation est

réellement extraordinaire.

I. Vandenh..., commissionnaire, âgé de 25 ans, présente les

antécédents héréditaires suivants :

Son père est mort à 55 ans, d'une attaque d’apoplexie; il était commissionnaire de place. Mère morte à 40 ans environ, d’empoisonnement.

Un frère vivant, 23 ans, bien portant.

919

t

Un frère mort à 38 ans, d’une attaque d’apoplexie (?).

Quatre sœurs vivantes, en bonne santé.

Aucun des membres de sa famille ne présente de malforma- tion congénitale.

Comme antécédents personnels, une atteinte de gale et un chancre induré, apparu depuis un mois environ. |

Les malformations qu'on remarque aux mains du malade sont cougénitales. Il les attribue à une frayeur éprouvée par la mere, pendant la gestation, à la vue d'un gros crabe. Comme la plu- part des observations destinées à établir influence des émotions maternelles sur le fœtus, celle-ci est bien vague et bien peu con- vaincante. Rapportées par des profanes de la médecine, sans donnée certaine sur la date de la frayeur éprouvée, elles sont impuissantes à démontrer cette influence sur des organes sou- vent déjà développés - - bien ou mal -— au moment de l'émotion maternelle.

Nous ne tirerons donc aucune conclusion des allégations du malade à ce sujet, et nous passerons à la description des malfor- mations.

I] s’agit d’un homme de forte stature et d'apparence très

solide.

Malformations de la main droite

Le bras droit se termine par une main pourvue de deux doigts seulement, le pouce et l’auriculaire. La fourche ui les sépare pénètre dans le métacarpe et s'étend presque jusque pres du carpe.

Les doigts sont tous deux déviés : la phalangette du pouce est fortement inclinée en dehors, formant un angle de 30° environ avec la phalange.

A lauriculaire, la phalangine est fléchie a angle droit sur la phalange; elle est ankylosée dans cette position; il existe en même temps une torsion ou rotation axiale du métacarpien cor- respondant, telle que la phalangine est fixée en flexion, non

point dans le sens antéro-postérieur, mais presque directement

220

en dehors; l'extrémité du doigt arrive presque au contact du pouce, daus la position de repos.

Le pouce est tres volumineux, l'auriculaire plutôt grèle. A part ces déviations, le pouce et l’auriculaire sont normaux comme aspect. Un étranglement ou plutôt une encoche assez nette mar- que en dedans l'implantation du pouce sur son métacarpien.

A la paume de Ja main, les éminences thénar et hypothénar apparaissent bien constituees; une seule particularité est à no- ter: l’éminence thenar s’est rapprochée de Phypothénar en pre- ant une direction presque verticale (elle est ordinairement fortement oblique). L'interstice qui sépare ces éminences s'étend jusqu'à la base de la paume; la fourche se termine à angle très aigu et se prolonge par un sillon assez profond jusqu’au talon de la main.

A la face dorsale, U faut signaler, outre la position en tor- siou ou inclinaison du cinquième métacarpien, position qu’on perçoit nettement à a simple inspection, une saillie osseuse anormale correspondant vraisemblablement à l’os carpien sous- jacent.

A la palpation du poignet, sous l'apophyse styloïde du cubi- tus, on reconnait le pyramidal surmonté du pisiforme. Sous cet os, on remarque une encoche profonde, los crochu étant reporté fortement en dedans. Il semble y avoir ankylose du poignet (radius et cubitus avec la première rangée du carpe).

La radiographie nous fournit des notions très précises sur les

modifications du squelette des mains. Radiographle de la main droite

A droite, on constate tout d'abord que les segments osseux du pouce et de l’auriculaire existent seuls; la bifurcation s'étend jusqu’au carpe, qui est lui-même anormalement bifide.

Les phalanges et le métacarpien de l’auriculaire sont nor- maux comme nombre et configuration; leur développement s’est effectué normalement, sauf peut-être la tête de la phalange, qui

s’est atrophiée; l’ankylose phalango-phalangienne n’est point

221

due à une fusion osseuse complète. Le métacarpien est figuré de trois quarts et la phalange de profil, disposition qui facilite grandement l’opposition de l’auriculaire au pouce.

Le squelette du pouce est formé d’une phalange normale et d’une phalangette dout la base est hypertrophiée, irrégulière et porte une exostose bicorne. Le métacarpien qui supporte le pouce est plus court que normalement et très épais; sa forme est quel- que peu atypique et sa courbure est exagérée. |

Les os. du carpe préseutent les modifications les plus pro- fondes :

Supportant le cinquième métacarpien, l'os crochu montre son contour habituel et son apophyse fortement développée. Plus haut que l'os crochu, et s’articulant normalement avec lui, se trouve le pyramidal avec le pisiforme. Puis vient un semi-lu- naire atypique, de forme conique, à base rudiale; il s'articule non seulement avec le pyramidal, mais aussi avec l’os crochu. Son sommet correspond au sommet de la bifurcation; il sert de trait d'union entre la rangée interne du carpe et la rangée externe.

Celle-ci est presque méconnaissable : on y remarque un sca- phoide (?) articulé avec le radius et le semi-lunaire; 11 est énorme et sa forme est triangulaire avec une encoche inférieure et un trait d’épaississement a son bord interne, ce qui semble indiquer une fusion imparfaite avec un autre os. Sous lui, on trouve un os dirigé horizontalement et offrant la forme en hari- cot du scaphoïde normal. Enfin, deux petits os s’articulent avec lui et donnent appui au premier métacarpien; ce sont le trapeze le trapézoïde.

Le radius et le cubitus sont normaux.

En résumé, absence complète de l’index, du médius, de l’an- nulaire et des métacarpiens correspondants; fissure du carpe avec altérations profondes des os externes et absence du grand os.

Malformations de la main gauche

La main gauche présente une déformation analogue à celle de la droite, sans être tout à fait identique; l’ectrodactylie est donc

Q22

=

bilatérale, mais non symétrique. Il existe en effet quatre doigts à gauche, tandis qu'à droite on observe une bidactyhe.

A gauche, la fourche n'atteint pas la base des métacarpiens; elle s’arrète un peu au-dessus du milieu de la main; elle se ter- mine par un angle fortement arrondi et fortement ouvert. Les deux branches sont done notablement écartées Pune de l'autre.

Chaque brauche de la fourche est constituée par deux doigts : au bord cubital, on trouve l’auriculuire et l’annulaire; au bord externe, le pouce et l'index. C’est donc le médius qui fait défaut.

L’auriculuire et l'annulaire sont normaux en longueur et en volume; l'annuluire est même hypertrophié. Ces deux doigts ne présentent qu’une seule anomalie, c'est l’aukylose en flexion à angle droit au niveau de l’articulation phalango-phalangienne. Il existe, comme à droite, une inclinaison ou torsion des méta- carpiens, de telle sorte que les phalangiens et phalangines ne se dirigent point vers l’éminenuce hypothénar, mais bien latérale- ment vers l’index.

L’ankylose en flexion est moins prononcée à l’auriculaire; des mouvements limites sont encore possibles pour la phalangine et Ja phalangette. Dans la position de repos, les doigts ont une di- rection strictement parallele.

Les métacarpiens et les parties molles correspondantes offrent leurs caractères normaux. Ces os se trouvent, comme nous venons de le dire, inclinés et en rotation vers laxe de la main; c’est la position qu’ils prennent chez un individu sain dans certains mou- vements, par exemple pour affronter les extrémités du petit doigt et du pouce.

Le pouce et l’index sont fortement modifiés dans leur structure, En premier lieu, 1ls sont soudés l’un à l’autre dans presque toute leur étendue; ils sont réunis jusqu’au niveau de l’articulation interphalangienne du pouce par une palmure lache.A ce niveau, émergent en divergeant légèrement, d’une part la phalangette du pouce, d'autre part la phalange de l’index. A cette phalange fait suite une phalangine très courte, formant un coin à base interne La phalangette s'implante latéralement, en formant

un angle droit avec l’axe de la phalange et se dirige en dehors vers l’extrémité du pouce, arrivant presque au contact de ce segment.

A la palpation, on reconnait L'existence de deux métacarpiens isolés; 11 s’agit done d'une syndactylie membraneuse, sans fu-. sion osseuse. Les phalanges sont bien conformées, à l'excep- tion de la phalangine de l'index.

Les deux groupes de doigts sout plus écartés l’un de l’autre à gauche qu'à droite; la fourche est plus large mais la fissure ne se prolonge point dans le massif du carpe, quoique l'inspec- tion des parties molles fasse supposer le contraire.

Il faut encore noter le mode d'implantation des métacarpiens sur le carpe. La base d'implantation du deuxième et du qua- trième métacarpien sur le carpe est fortement reportée en arrière; leurs extrémités supérieures forment donc une saillie bien marquée au dos de la main, saillie qui dépasse le plan de la face postérieure de i’avant-bras. Les métacarpiens en question sunt, en totalité, sur un plan postérieur à celui du premier et du cinquième.

En outre, le premier et le second de ces os sout presque exac- tement superposés dans le sens antéro-postérieur. Le quatrième et le cinquième de ces os ne sont point situés l’un à côté de l'au- tre, dans le sens de la largeur de la main; le quatrième se trouve implanté sur un plan postérieur et fait une forte saillie sur le dos de la main, tandis que le cinquième est plus en avant. En somme, les deux groupes de métacarpiens forment, au dos de la main, deux versants, qui se rejoignent à angle assez aigu : le versant externe constitué par les métacarpiens du pouce et de l’index est presque vertical; l’interne, formé du quatrième et du cinquième métacarpien, est fortement oblique en avant.

Le carpe également a subi des modifications pour suivre ce mouvement des métacarpiens; il s’est fortement incurvé, les os correspondant aux deuxième et quatrième métacarpiens s’étant déviés en arrière. On palpe très nettement, à la base de lamn-

nulaire, une masse osseuse faisant fortement saillie au dos de la

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main, occupant exactement le sommet de la fourche et se pro- longeant verticalement, sur la face latérale de l’annulaire, sur une longueur de 2 centimetres environ; elle est entièrement sou- dée à Pannulaire et correspond au médius atrophié.

Nous voyons donc aux deux mains une ectrodactylie avec ce caractère spécial que les extrémités des doigts sont déviées uni- quement en dehors. On ue peut donc parler de mains en pince de homard, malformation dans laquelle les doigts se recourbeut vers laxe médian, leurs extrémités allant à la rencontre l'un de l’autre. Dans notre cas, au contraire, les déviations sont paral- leles et les extrémités digitales s’éloignent au contraire l’une de l’autre. La combinaison de syndactylie (pouce et index gauches) avec l'ectrodactylie mérite également d'ètre signalée; la coexis- tence de ces deux malformations est relatée dans un certain nom-

bre d'observations analogues. Radiographie de la main gauche

Sur la radiographie de face, on voit que les métacarpiens ne sont point étales les uns à côté des autres, sur un mème plan; ils sont superposés, le deuxième recouvrant en partie le premier et le quatrième recouvrant le cinquième; les métacarpiens ex- trêmes se présentent presque de profil, ce qui montre bien le mou- vement de rotation de ces os; par suite de cette disposition, les groupes internes et externes s'opposent plus directement l’un a l’autre et la préhension, suivant le mécanisme de la pince, en est grandement facilitée.

Le squelette du pouce est normal.

À l'index, une première anomalie nous est fournie par la pha- langine; ce segment est considérablement réduit de volume; il est représenté par un petit fragment cunéiforme, intercalé entre Ja phalange et la phalangette, lesquelles forment un angle droit et arrivent presque en contact.

La phalangine et la phalange paraissent en voie de fusion complète.

La phalange est plus courte que normalement; sa forme est régulière.

= DOF as

Le métacarpien qui la supporte est incliné trés obliquement et arrive au contact de la phalange du pouce. La base de ce mé- tacarpien est fortement élargie, surtout du côté interne, l’on remarque une apophyse énorme, mais de configuration régu- lière.

Le squelette du pouce et celui de l'index sont parfaitement distincts et la syndactylie qu’on coustate à l'examen extérieur est purement membraneuse.

Le premier métacarpien est supporté par un trapèze normal, derrière lequel on voit un trapézoïde volumineux. Ces deux os s’articulent avec un scaphoïde typique. Le semi-lunaire, le py- ramidal et le pisiforme sont également normaux. Mais le grand os et Pos crochu se sont fondus en un bloc osseux énorme, qui s'articule en dehors avec la facette interne du deuxième méta- carpien; ensuite on trouve un intervalle non articulaire entre le deuxième et le quatrième métacarpiens; celui-ci et le cinquième métacarpien reposent sur ce bloc osseux.

Si nous en venons enfin au squelette des - et doigts, nous voyons celui de l’auriculaire absolument normal. Les phalanges de l’annulaire présentent leur conformation habituelle, sauf la tête de la phalange proprement dite, qui est atrophiée et aplatie par suite de l’ankylose à angle droit. Le quatrième métacarpien n'offre rien à signaler, si ce n’est un renflement à la face in- terne de sa base. Ce renflement représente-t-1l une ébauche, ou plutôt un résidu osseux du médius avorté ? Sa forme semble le faire supposer; il est toutefois difficile de conclure de façon ca- tégorique.

Le radius et le cubitus sont normaux à gauche comme à droite. Valeur fonctionnelle des mains malformées

L'étude fonctionnelle de mains aussi fortement altérées dans leur structure anatomique, promet des conclusions intéressantes. Nous avons done recherché attentivement le degré de mobilité de chacun des segments constituant les mains; puis nous avons examiné dans quelles conditions la préhension des objets s’effec-

tue, par quelles manœuvres anormales et avec quelle force. Enfin, les renseignements fournis par le malade concernant sa

profession nous ont paru dignes d'être mentionnés.

Mobilité des divers segments de la main droite

A l'auriculaire, nous trouvons une phalangette immobile; l'articulation existe cependant, car de légers mouvements passifs sont possibles; activement, le malade ne peut mouvoir ce seg- ment.

La phalangine est ankvlosée complètement, en flexion à angle droit; l’obstacle qui empêche tout mouvement, si minime füt-1l, ne réside point dans une fusion osseuse complete, ainsi que la radiographie le démontre : les extrémités articulaires de la pha- langine et de la phalange, qui viennent en contact, offrent leur configuration habituelle.

La phalange possède une mobilité plus réelle : elle peut se fléchir de 45° sur le métacarpien.

Enfin, le cinquième métacarpien jouit d’une mobilité tout à fait anormale dans le sens antéro-postérieur : il est capable d’une flexion à 45° sur le carpe et d’une extension de 45° éga- lement.

Au pouce, nous observons un fonctionnement analogue. La phalangette, déviée en dehors, n’est point susceptible de mouve- ments volontaires. On peut lui imprimer de légers mouvements passifs.

La phalange se fléchit jusqu’à angle de 90°.

Le premier métacarpien est capable d’une flexion de 30°.

Les deux doigts qui constituent toute la main droite possèdent une mobilité anormale dans le sens latéral: cette mobilité est tout à fait remarquable et nous en verrons plus loin toute l’uti- hté fonctionnelle. Ces mouvements de latéralité ont pour siège principal les articulations métacarpo-phalangiennes; ce sont donc les métacarpiens qui se déplacent en entraînant les doigts.

Le mouvement d’abduction ou d’écartement des métacarpiens s’étend jusqu’à former un angle droit. Dans le sens du rappro-

227

chement ou de l’adduction, la mobilité est également énorme, grace à la fissure du métacarpe et du carpe; le rappochement s'exécute jusqu’à coaptation complète des bords correspondants des doigts, sans qu'aucun interstice persiste. Même les dévia- tions des segments ankylosés correspondent très exactement.

Les mouvements du poignet se produisent dans les articula- tions médio-carpienne et métacarpo-phalangiennes. L’ankylose radio-carplenne paraît complète. En d'autres termes, la rangée supérieure du carpe reste immobile sur Je radius; par contre, l'os crochu, d'un côté, le trapeze et trapézoïde, de lautre côté, exécutent une partie des mouvements, qui sont complétés par le déplacement des métacarpiens sur ces os.

La flexion de la main peut atteindre l'angle droit et l’exten- sion 49°.

Ls mouvements d’adduction et d'abduction ont respective- ment une amplitude de 45° et 30°.

De cette analyse détaillée des mouvements de la main droite, nous pouvons conclure que l'agent causal de Vectrodactyle, en détruisant la synergie fonctionnelle qui existe normalement en- tre les quatre derniers métacarpiens, assimile les métacarpiens restants aux phalanges des individus normaux, grace à une mo- bilité très grande dans les différents sens. Les phalanges, a Jeur tour, jouent le rôle habituel des phalangines et phalangettes.

Quant aux segments distaux, ils sont privés de toute mobilité et leur utilité fonctionnelle est réduite, comme nous le verrons, à un simple rôle de point de fixation supplémentaire des objets ap-

préhendés, Mobilité des divers segments de la main gauche

Comme nous l'avons vu, la main gauche est constituée par quatre doigts divisés en deux groupes : l'interne, formé de Vannulaire et de auriculaire, entièrement isolés l'un de l'au- tre; le groupe externe, au contraire, comprenant le pouce et l'index, mais avee syndactyhe : la phalangette seule du pouce

est distincte et émerge de la base de l’index. Toutefois, la syn-

dactylie appartient a la forme membraneuse; le squelette osseux des deux doigts est entitrement constitué et les divers segments du pouce possèdent une mobilité propre, indépendante de celle de l'index, quoique limitée par la présence de la membrane in- terdigitale.

Au pouce, la phalangette est susceptible d'extension (jusqu'à laxe de la phalange) et de flexion atteignant 80°. |

La phalange elle-même, bridée par la palmure, peut se porter en flexion à 45°.

Le métacarpien est, par contre, à peu près fixe. L’abduction du pouce est très réduite; à son degré maximum l'extrémité du pouce est séparée de l’extrémité de l'index par une distance de 3 centimetres. Dans l’adduction, le pouce s'applique exactement

contre Pindex, dont il épouse complètement la forme.

A l’index, nous trouvons une phalangette immobile, de même que la phalangine, qui est d’ailleurs atrophiée et réduite à un petit bloc osseux informe. Passivement cependant, de légers mouvements de ces segments sont possibles. La phalange, sus-

ceptible d’une extension normale, atteint dans la flexion un an- gle de 45°.

Quant au métacarpien, il est fixe, comme son congénere du pouce.

Le groupe interne nous montre le même accouplement d’un doigt très mobile et d’un doigt en partie ankylosé.

L’annuluire offre une phalangine soudée presque totalement (de faibles mouvements passifs existent encore) sur la phalange, en formant un angle droit; le malade peut accentuer de quelques degrés la flexion habituelle de la phalangine.

La phalangette est ankylosée en extension sur la phalangine. Une faible mobilité passive se constate dans ce segment.

La phalange fonctionne à peu près normalement; elle atteint un angle de flexion de 90°. |

À l’auriculaire, la phalangette, dont l’extension est normale, atteint 40° de flexion. |

La phalangine se trouve fléchie de 45° sur la phalange et tout

229

effort pour l’étendre complètement reste inutile; la flexion peut s’accentuer jusqu’à l'angle droit.

La mobilité de la phalange est normale; la flexion atteint 90°.

Les métacarpiens de l’annulaire et de auriculaire offrent une particularité curieuse; immobiles dans le sens de la flexion, ils sont susceptibles d’une hyperextension de 45°.

Nous devons examiner maintenant les mouvements des deux groupes de doigts par rapport l’un a l’autre. Dans l’adduction, ils se rapprochent jusqu’à venir en contact par les faces latérales des doigts, mais l’accolement n’est pas intime et parfait comme à la main droite; la moitié inférieure ds doigts se réunit; les métacarpiens n'arrivent pas à se toucher; un interstice vide per- siste entre eux; cet intervalle correspond à un angle de 30°.

Dans l’abduction, les groupes de métacarpiens s’écartent Pun de l’autre en formant un angle droit.

Les mouvements du poignet se mesurent dans la flexion par un angle de 60°; dans extension, par un angle de 45°.

L’abduction va jusqu’à 45°, tandis que l’adduction s'arrête à 30° environ.

Nous pouvons, en synthétisant ces données, arriver aux con- clusions déjà posées pour la main droite; en ce qui concerne l'index et l’auriculaire, nous voyons les métacarpiens, libérés par la fissure, acquérir une mobilité anormale et jouer le même role que les phalanges de l’individu normal; par suite, les pha- langes de ces doigts peuvent s’assimiler aux segments termi- naux. Enfin, les phalangines et phalangettes, ankvlosées, n'ont d’autre utilité que de fournir un point d'appui supplémentaire à la préhension des objets.

Cette suppléance fonctionnelle ne s'observe pas au pouce et a l'auriculaire gauches; ici au contraire, nous voyons les méta- carpiens unis à leurs voisins; pour le pouce, 1] existe même une adhérence anormale avec l’index, en syndactylie membraneuse. Dès lors, les métacarpiens, les phalanges, phalangines, phalan- gettes remplissent leur rôle habituel et possèdent une mobilité qui se rapproche de la normale,

230 Examen dynamométrique

Cet examen est évidemment faussé par le fait que l'appareil n’est point adapté à une main aussi anormale et qu’il ne peut être que difficilement saisi par le blessé. Voici néanmoins les résultats obtenus :

Le dynamometre étant placé perpendiculairement dans la fis- sure comme entre les deux mors d’une pince (pression daus le sens transversal de la main) donne : à droite, 10, 8, 7; à gauche, 18, 13, 12.

Si l'appareil est placé comme d'habitude, maintenu contre le talon de la main et pressé par les doigts, on arrive aux chiffres suivants : à droite, 13, 8, 6; à gauche, 25, 24, 21.

La mesure de la force de traction fournit des résultats plus probants : cette épreuve se fait, comme on le sait, par traction des angles du dynamometre au moyen d’un ou deux doigts. Or, chez notre malade, presque toute la force se concentre dans les deux doigts de la main droite et dans l’index et l’annulaire gauches. Chacun des doigts a done chez lui acquis une puissance considérable. Les chiffres suivants, qui sont très élevés, n'ont done rien d'étonnant : 25, 40, 30, 34, 30, 28, 27.

Mode d'utilisation des mains

Une première remarque s'impose avant que d'étudier la valeur fonctionnelle des mains malformées; c’est qu’il existe une sorte de compensation anatomique de la déformation : les doigts sout réduits à un petit nombre, mais chacun d’eux a acquis un déve- loppement énorme; la radiographie nous montre des métacar- piens et des phalanges très fortes, très solides; cette exagération est tres manifeste au pouce droit, dont le squelette est formé par des os courts et épais, donnant une impression de robustesse re- marquable. A gauche, les doigts utiles sont représentés par l’in- dex et l’annulaire; la méme hypertrophie est d'autant plus vi- sible qu'elle fait contraste avec le pouce et l’auriculaire, à sque-

lette grêle et délicat. Les métacarpiens de l’index et de l’annu-

231

laire ont acquis le même volume que le cubitus, dont la radio- graphie nous montre en partie la diaphyse.

En ce qui concerne l’utilisation des mains ectrodactyles, on note une différence capitale avec les mains normales : la préhen-

sion se fait suivant un mode tout à fait différent.

Habituellement, les objets sont saisis au moyen des quatre derniers doigts recourbés en crochet; l'objet, encerelé de facon plus ou moins complète, est appliqué par les doigts contre le ta- lon de la main, il trouve un point d'appui solide. Enfin, le pouce forme un crochet, recourbé en sens inverse des quatre der- niers doigts, auxquels il est opposé et sur l'extrémité desquels il vient appuyer, en renforçant ainsi leur action.

Chez notre malade, les objets sont saisis dans l'angle de fis- sure, entre les métacarpiens et les doigts, agissant à la façon des mors d’une pince ordinaire. L’effort s’exerce donc, non pas en appuyant l'objet contre la paume et le talon de la main, mais dans le sens transversal de la main, d’une façon analogue à celle qu’emploient les individus normaux pour maintenir un corps entre deux doigts.

A droite, la préhension se fait en ouvrant et rapprochant le pouce et l’auriculaire exactement comme les mors d’une pince, chaque mors étant constitué par le métacarpien et la phalange. A gauche, l’index et l’annulaire jouent ce rôle.

Les extrémités de ces doigts préhenseurs, ankvlosées à angle droit, ont une importance non négligeable; elles complètent l’occlusion de la pince vers le bas et empêchent ainsi les objets

saisis de déraper, de glisser entre les mors de la pince.

A la main gauche, le pouce, très court, et l’aurieulaire for- ment avec les doigts voisins deux pinces supplémentaires, con- stituées par un mors fixe immobile (index ou annulaire) et par un mors mobile (pouce et auriculaire). D’après les dires du ma- lade, elles ne sont point utilisées comme telles, mais elles servent à renforcer l’action de la pince principale, en augmentant la surface de préhension : à cet effet, le pouce et l’auriculaire sont situés, non point latéralement par rapport aux autres doigts,

232

mais plutôt en avant, de facon à pouvoir remplir le même office que ceux-ci. |

Le malade exerce la profession de commissionnaire; il porte les marmottes des commis-voyageurs. Il est capable de soulever de terre et de placer sur l’épaule des colis pesant jusque 85 kilo- grammes.

Son salaire est de fr. 1.50 par jour. w ku

Nous complèterons la relation de ce cas d'ectrodactylie par que'ques remarques concernant la classification, V'étiologie et la thérapeutique de cette malformation.

Comme on le voit, sous le terme d’ectrodactylie sont confon- dues plusieurs lésions essentiellement différentes. Il est donc né- cessaire de les elasser en plusieurs variétés distinctes. Une pre- mière division est fournie du fait que les mains ou pieds four- chus résultent, tantôt de Pabsence pure et simple du médius ou du troisième orteil, tantôt de la soudure du squelette de ces seg- ments avec leurs congénères. Dans un eas, il s'agit d’une ectro- dactylie par absence ou agénésie. Dans l’autre, d’ectrodactyhe par fusion. Ces deux variétés peuvent se rencontrer chez un même malade, comme dans un cas relaté par Orth (1).

Dans chacun de ces groupes, on peut encore distinguer diffé- rents degrés suivant que le déficit ou la soudure concerne les pha- langes seulement, les phalanges avec le métacarpien et, même, dans les cas extrêmes, s'étend jusqu'aux os du carpe.

Au sujet de l'étiologie de Vectrodactylie, l'accord est loin d’étre complet : les uns invoquent une origine exogène( tandis que d’autres rattachent la lésion à une cause endogène. La pre- mière hypothèse attribue un rôle capital aux adhérences et aux brides amniotiques; ces adhérences se fixent de préférence a

l'extrémité du médius; le doigt se trouve ainsi fortement tiraillé,

(1) Archiv fur Klinische Chirurgie Bd 92 H.2

233

pressé contre ses congénères, avec lesquels il peut se fusionne, soit par les parties molles simplement, soit plus complètement par soudure osseuse, lorsque l’adhérence se produit à une période très précoce du développement, avant l'ossification des pha- langes. Les brides ammiotiques agiraieut suivant un mécanisme analogue : la bride s’insinuant entre deux doigts, les écarte lun de l'autre jusqu'à les forcer a se fusionner avec les congénères sur lesquels ils sont appliqués; par les tiraillements et la traction ultérieurs, elle pénètre plus profondément et parvient ainsi à produire la scissure du métacarpe.

Ainsi s'expliquent les cas d’ectrodactylie sans déficit osseux, d’ectrodactyhe apparente, comme on pourrait l'appeler, toute la lésion se réduit à la bifurcation avec syndactyhe complete.

Outre leur rôle mécanique, les adhérences et les brides ne sgnt point sans produire des lésions d’ordre trophique. Les doigts ou orteils intéressés sont entravés dans leur développement et cette influence peut aller jusqu’à l’atrophie complète. Non seulement les phalanges, mais encore les métacarpiens et les os du carpe peuvent étre atteints.

Voilà pour la théorie exogène. wile explique parfaitement cer- tains cas d’ectrodactylie et trouve une preuve de valeur dans la constatation -— rare malheureusement --- de plaies sanguine lentes a l'extrémité des doigts chez des individus attetnrs de cette malformation.

Par contre, cette théorie n'explique point la bilatéralité des lésions, encore moins la coexistence de l’ectrodactylie aux quatre extrémités. Elle est impuissante également à faire con prendre la coexistence de malformations concomittantes, portant soit sur le squelette des mains ou des pieds, soit siégeant à d autres régions et dans d’autres tissus; on sait que l'absence du muscle grand pectoral a été notée dans bon nombre d’observations. D'autre part, la radiographie a permis de déceler des lésions os- seuses qui auraient échappé à tout autre examen : telle l’absence de noyaux épiphysaires des trois derniers métacarpiens, avec ce- pendant persistance du squelette des doigts correspondants, si- gualée par Orth.

234 :

La seconde théorie est bien vague; elle ne fournit aucune ex- plication pathogénique vraie; d'après elle, l'arrêt de développe- ment et les lésions coucomittantes seraient d’origine interne, sans que la nature de l’agent modificateur soit spécifiée; l'ectro- dactylie reutre daus le cadre des atrophies, des dystrophies, des roubles de développement d’origine indeterminée.

Somme toute, 1l taut bien avouer notre ignorance au sujet du mécanisme de production de l'ectrodactyhe. La théorie exvgène est insuffisante à expliquer tous les cas; la théorie endogène fait uniquement ressortir cette insuffisance, mais n’apporte par elle- meme aucune lumière. Nous en sommes réduits à espérer de la

tératulogie expérimentale des idées plus positives à ce sujet.

Nous terminerous par quelques mots sur la thérapeutique. Jus- qu'ici, on n’a guère envisagé, pour l'amélioration des ectrodac- tyles, que le traitement des syndactylies membraneuses qui co- existent si fréquemment. Cette cure doit évidemment être tentée, mais le résultat obtenu sera toujours insuffisant. A notre avis, la chirurgie moderne duit faire plus; elle doit viser à corriger complètement, au point de vue esthétique, cette malformation disgracieuse tout en améliorant la puissance fonctionnelle du segment atteint. Lorsque la lésion viendra en traitement dans la période de l'enfance, il ne faudra pas hésiter à enlever la peau recouvrant les bords latéraux de la fourche dans la région méta- carplenne, à accoler les os métacarpiens dissociés, en les suturant au besoin par un fil métallique au niveau des têtes, de façon à reconstituer une paume de main, plus étroite évidemment que normalement, mais sans scissure; de façon aussi à ramener les doigts dans leur axe normal. La correction doit évidemment se compléter par les petites interventions nécessitées par les dévia- tious des doigts, en syndactylie, etc. Semblable intervention est indiquée seulement dans les cas de mains fourchues tri-ou quadridactyles. Pratiquée à la main gauche de notre malade, pendant son enfance, apres correction des syndactylies, elle au- rait vraisemblablement fourni un résultat esthétique et fonc- tionnel excellent ; l’ankylose des articulations extrêmes des

935

doigts ne se seraient pas produite, si l’on admet qu’elle est ap- parue par inutilisation de ces articulations; que si l’on attribue son origine à une malformation embryonnaire, l'opération au- rait pu la corriger dans ce qu'elle présentait de gênant pour le travail.

Dans le cas de mains fourchues à deux doigts droite chez

notre sujet) toute thérapeutique reste désarmée,

MOYEN FACILE POUR COUPER LE VERRE

par le D' Maurice DDUALLUIN

Maitre des conférences a la Faculté libre de médecine de Lille

Chacun d’entre nous connait un certain nombre de trucs et ficelles de laboratoire, tantôt tours de main personnels, tantôt recettes utiles trouvées de-ci de-là. Leur publication plus fré- quente rendrait service à ceux qui, se livrant à des essais ou recherches diverses, travaillent par eux-mêmes. C’est pour répon- dre à cette idée que nous publions aujourd’hui cette note sur un moyen pratique de couper le verre. Le procédé n’est pas nou- Veau; un certain nombre de lecteurs le connaissent, l’emploient peut-être, car en maintes circonstances il est capable de rendre de précieux services.

Supposons ‘que lon ait fendu une éprouvette ou un localisa- teur. Au moment de l'accident, la fente est parfois petite, mats elle va s'allonger peu à peu et rendre l'appareil inutilisable. Grâce au crayon de Berzélius, dont nous donnons plus loin le mode d'emploi et la formule, il est possible de circonscrire le mal; car, partant de l'ertrémité de la fente on la prolongera en lui faisant décrire un cercle parallèle aux bords de l’appareil. Quant la fente prolongée rejoint la fente initiale, on a réalisé une amputation circulaire de l’éprouvette ou du localisateur, qui peut servir encore pour certains usages.

Voici la manière de procéder pour mener la section à bonne fin :

On chauffe dans une flamme l'extrémité d’un crayon de Ber- zelius, on le porte ainsi à l'incandescence que l’on entretient pendant la durée de l'opération en soufflant sur l'extrémité

portée au rouge. On place alors cette extrémité au voisinage de

237

la fente sur le verre encore intact et l'on voit bientôt la fente se prolonger jusque sous le crayon. On le recule alors et la fente sult exactement le chemin que lui trace le charbon incandes- cent. On peut ainsi décrire les courbes les plus variées, transfor- mer uue fente verticale en fente horizontale, capable de réaliser une amputation circulaire de l'appareil blessé, ou donner à la section toutes les inclinaisons désirables. Certains verres se cou- pent avec une facilité remarquable; il suffit de promener le crayon en soufflant sur son extrémité pour voir la fente courir à sa suite.

Le plus souvent l’opération est moins simple. La fente ne suit pas toujours le crayon dans son mouvement de recul; i] y a des périodes d’arrét, mais il suffit de laisser en place quelques instants la braise incandescente et la fente ne tarde pas à se produire. Tantôt donc le crayon est animé d’un mouvement con- tinu et la fente le suit docilement. Tantôt le crayon chemine par intermittences, car il faut attendre que la fente se produise.

La méthode est très simple, quand il s’agit de verre fendu, mais si l’on désire sectionner une bouteille ou raccourcir un lo- calisateur, si l’on veut tailler, dans les fragments d’un localisa- teur en pièces, des plaques protectrices destinées à être iutro- duites sous les paupières pour protéger le globe oculaire, com- ment employer le charbon ?

Il suffit de produire sur un bord la fente initiale. On fait un petit trait à la lime, on y place le charbon incandescent, le verre saute en cet endroit; la fente est amorcée; on la prolonge dans la direction on veut l'avoir. On peut aussi chautfer le verre en y appliquant le charbon incandescent. La fente se produit par- fois au point chauffe; si elle tarde on touche avec le doigt mouillé la surface que recouvre la braise, le verre éclate en ze point, on prolonge alors la fente dans la direction prévue.

Cette manière d’opérer est remarquable par sa facilité. On peut découper le verre aussi facilement que du carton, et obte- nir des contours d’une complication inouie.

Il faut savoir cependant qu’il est difficile de réaliser une sec-

tion en ligne absolument droite comme celle obtenue avec un

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diamant guidé sur une réglette. Tout en suivant le crayon, la fente dévie parfois vers la droite ou vers la gauche; les inéga- lités de la surface de section disparaissent d’ailleurs facilement en la frottant sur une pierre de meule.

Nous avons dit les services rendus; voici la formule des crayons dont nous nous servons.

Gomme arabique 100 gr. Choisir de petits morceaux pro- pres qu’on dissout dans 290 cc. d’eau froide;

Gomme adragante, 40 gr. avec assez d’eau bouillante pour faire une gelée de 320 cc. ;

Storux calamite, 20 gr.

Benjoin en poudre fine, 40 gr.

Dissoudre dans 100 gr. d'alcool à 88°.

On mêle et dans un mortier; on y ajoute 3°, et remuant avec soin, on introduit peu à peu 250 à 275 gr. de braises de boulanger finement pulvérisées. Travailler longtemps pour avoir une pâte homogène.

La pâte sert eusuite à faire des batons de 20 à 25 centimetres de long, qu’on roule au moyen d'une planchette et qu’on laisse eusuite sécher.

I] nous a paru avantageux de faire des bâtons assez gros ayant le volume du petit doigt.

Après l'usage, on éteint le crayon en plongeant l'extrémité dans du sable ou dans de l’eau.

DOSAGE DES RAYONS X

Réflexions sur les échelles des chromoradiometres de Holzknecht et de Bordier

par le D" Maurice D’ITALLUIN Maitre de Conférences à la Faculté libre de Médecine de Lille.

J’ai l'honneur de présenter à la Société le nouveau chromo- radiometre de Holzknecht basé sur le principe de l'effet Villard déja utilisé par Sabouraud et Noiré, et par Bordier.

L’originalité de cet appareil cousiste dans la méthode em- ployée pour l’appréciation du virage de la pastille. Une pastille vierge constitué par un demi-disque de réactif au platinocya- nure glisse sous une lame de celluloid rouge brun, de coloration progressivement croissante. La pastille vierge, vue à travers les diverses régions de cette échelle, présente des teintes compara- bles à celles que prend la pastille-réactif sous l’influence d’une irradiation plus ou moins prolongée. Pour faire une détermina- tion dosimétrique, on approche la demi-pastille irradiée de la pastille vierge. Celle-ci est promenée sous la bande à coloration croissante et on s’arréte quand on a l’égalité de teinte des deux

pastilles. On lit ensuite sur une table le nombre d’H correspon- dant.

La comparaison se fait à la lumière d’une lampe électrique. C'est un avantage; car l’intensité de la lumière solaire est variable, et le médecin se trouve souvent dans la nécessité de faire de la radiotérapie après le coucher du soleil.

La comparaison des teintes est facile, mais du côté des doses de 4, 5, 6 H les degrés de la table sont très rapprochés et la com- paraison devient délicate. Elle me paraît très difficile pour les tonalités qui correspondent aux teintes IIT et IV de l’appareil

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de Bordier. Ces raisons m’ont fait adopter la pratique de mettre le réactif sur la peau, au lieu de le placer ,comme le dit l'au- teur, à mi-distance entre l’anticathode et la peau. La dose va- riant en raison inverse du carré de la distance, il suffit de mul- üiplier par 4 le chiffre indiqué sur la table faite pour le réactif placé à mi-distance anticathode peau. On obtient ainsi le nom- bre d'H absorbé par la peau.

L’échelle de IFolzknecht est done fort intéressante. La possi- bilité de son emploi à la lumi¢re artificielle est un avantage, mais son principal mérite est de permettre l'appréciation des virages légers; il n’y a donc pas de raison de ne pas mettre la pastille directement sur la peau, pratique très avantageuse pour doser le rayonnement filtré.

La tentative de Ilolzknecht est tres heureuse, et tout en recon- naissant sa supériorité, Je tiens à relever une critique de l'au- teur, qualifiant de « peu réussi » l'essai de Bordier établissant une échelle à 5 degrés.

Malgré la réelle difficulté d'appréciation des teintes faibles justement les plus usitées (difficulté d’ailleurs diminuée avec le nouveau modèle), cet appareil m’a rendu de précieux services. Je suis étonné de ne pas le voir employé par tous les radiolo- gistes soucieux d’un peu de précision, Comment, sans Jui, oser entreprendre une épilation temporaire ou définitive, comment sans lui, oser appliquer les doses fortes ?

J'avais empiriquement constaté que la comparaison des teintes de la première échelle de Bordier était plus facile quand on plagait les étalons colorés sous une plaque de verre blanc. Mais l’appréciation de la teinte O me paraissait impossible, malgré cet artifice. Aussi, Jai souvent employé l’échelle de Bordier pour calculer la dose à la peau d’après le virage d’une pastille placée à moitié de Ja distance anticathode peau. Dans ces con- ditions, la teinte IV obtenue à 7 etm.5 correspond à une dose de $175 à 15 centimètres: la teinte III à une dose de 2 1 5; la teinte II à une dose de 1 i 4. Les teintes IT, IIT, IV étant tres faciles à comparer, cette manière de procéder m'a paru très avantageuse.

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Avec le nouvel appareil de Bordier l'appréciation des teintes faibles est plus facile, il est done plus aisé de suivre exactement les prescriptions de l'auteur. Mais il faut toujours faire la lec- ture à la lumière du jour et les variations horaires d'intensité lumineuse ont une réelle influence. |

En résumé, l’emploi de l'échelle de Bordier à teintes multi- ples rend de précieux services en radiothérapie. Si l’on trouve difficile la comparaison des teintes faibles, on peut, comme pis aller, mettre la pastille à la moitié de la distance anticathode | peau.

L’échelle de Holzknecht est très ingénieuse, mais comme à l'inverse de celle de Bordier elle est d’un emploi plus facile pour l'appréciation des teintes faibles, il est avantageux de se servir du radiochronometre de notre confrère vieunois en met- tant directement la pastille sur la peau. On peut employer les pastilles du second appareil de Bordier, mais ces pastilles étant plus sensibles que les pastilles ordinaires, la table est à refaire

pour avoir une évaluation en IT ou en unités I.

La question du dosage étant très importante en radiologie, J'ai cru intéressant de communiquer les modifications que J'ai adoptées pour l’usage de deux appareils dont le lecteur trouvera dans diverses publications, la description détaillée et le mode

d'emploi d’après leur auteur.

Bordier. Du dosage des rayons X en radiothérapie par un nouveau chromoradiométre. (Arch. Elect. Méd., 1906, pp. 363-415.)

Bordier. Technique radiothérapique. (Encyclopédie des aide- mémoire.)

Bordier. Nouveau modele du chromoradiométre. (A4rch.Elect. Méd., 1911, pp. 71-74.)

G. Holzknecht. -- Considérations nouvelles sur l'échelle pour le radiomètre dd Sabouraud. (Arch. Elect. Méd., 1910, pp. 859-865.)

PRESENTATION DE TROIS CAS DE CALCULS DU PERITOINE CAUSE POSSIBLE D'ERREUR D'INTERPRÉTATION DES IMAGES RADIOLOGIQUES DE LA RÉGION ABDOMINALE

par le D' L. LEJEUNE

PLANCHE XII

Parmi les causes pouvant donner lieu à des erreurs d’inter- prétations dans les radiographies ou les examens radioscopiques de la région abdominale, et plus particulièrement dans la re- cherche de la lithiase urinaire, on a souvent cité les corps en- fermés dans la cavité intestinale, corps étrangers, scybales ou coprolithes; dernièrement, Béc'ère a rapporté le cas beaucoup plus rare, d’un calcul sous-péritonéal de la paroi du cœcum. Les trois cas que je désire vous présenter aujourd’hui, sont des con- crétions du péritoine. Je tiens à remercier mon confrère le D' J. Mathieu, à l’obligeance duquel je dois de pouvoir vous rapporter ces cas présentant pour nous un grand intérêt.

cas. I] s'agit d'une femme d’une quarantaine d’années, qui avait subi quatre ou cinq ans plus tôt une hystérectomie. Elle se présente avec des signes d’obstruction intestinale : ab- seuce de selles depuis plusieurs jours, ballonnement du ventre, vomissements poracés, etc. Lors de l’intervention, on constate qu’une frange épiploïque est adhérente au péritoine pariétal; cette frange forme un anneau dans lequel est prise une anse de l'intestin grêle. Celle-ci étant dégagée, on trouve dans l’épais- seur de la frange épiploïque, la concrétion que je vous présente.

(1° du cliché). Les suites opératoires furent normales et favo- rables.

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2 cas. - - C'est une femme de 45 ans. Elle dit s'être toujours bien portée jusqu’il y a sept ans, époque a laquelle elle se pré- sente a l’hôpital, portant une volumineuse tumeur du ventre. C'est seulement quelques mois auparavant qu’elle a constaté que sou état de santé s’altérait. Le diagnostic de kyste de l'ovaire est posé, confirmé d’ailleurs par intervention; il s'agit,en effet, d'un volumineux kyste ovarique multiloculaire, qui présente des adhérences multiples avec l’intestin et la paroi du petit bassin. On enlève les ovaires, les suites opératoires sont normales et la malade sort guérie.

Mais il y a trois ans, la malade se représente avec, cette fois, des signes d’adhérences : ballonnement du ventre, alternatives de diarrhée et constipation; elle se plaint de douleurs abdomi- nales, qui se manifestent surtout dans certaines positions ou à l'occasion des mouvements qu’elle fait pour se redresser et qui la forcent parfois à marcher en se tenant courbée, ete.

Au cours de l’intervention on trouve toute une série d'adhé- rences de l’épiploon à l’intestin et à la paroi abdominale. Ces brides sont rompues et à l’examen de la cavité abdominale, on trouve dans la fosse iliaque droite, dans l’épaisseur du mésen- tere de l’intestin grêle, les deux concrétions radiographiées en II du cliché et ayant le même aspect que celle que je viens de vous présenter.

cas. Ce troisième cas me paraît plus intéressant encore, parce que, montrant à quelles coincidences les plus inattendues nous pouvons nous heurter, il est une preuve de plus de la pru- dence extrême que nous devons apporter dans l'interprétation de certaines images radiographiques. Ce cas est, à ce point de vue, à rapprocher de celui de P. Aubourg, (Bul. de la Soc. de Radiol. de Paris, 1909, p. 133.) qui, recherchant une balle de revolver dans le poumon et que lui indiquent deux radiographies successives, se trouve en face d’un calcul du poumon.

Cette fois, il s’agit d’une femme de 29 ans, qui dans la nuit du 6 décembre 1909, se tire dans le ventre, une balle de revol- ver de gros calibre (9 ™™). Amenée à l'hôpital dans un état

péritonéal très grave, le D" J. Mathieu pratique immédiatement

une laparotomie d’urgence. Vous trouverez la relation de cette intervention délicate, dans Je numéro du 12 janvier dernier du journal Le Scalpel et Liége Médical. Je la résume brièvement pour en arriver aux phénomènes qui se manifestérent chez cetle opérée quelques jours après cette communication de mon con- frère Mathieu. Celui-ci, au cours de son intervention constate qu’il existe une perforation de la paroi antérieure et de la paroi postérieure de l’estomac, ainsi qu’une perforation de part en part du jéjunum, et une déchirure de la veine rénale gauche. Les plaies de l'estomac et du jéjunum sont suturées et une liga- ture latérale est placée sur la veine rénale. La balle ne s'étant pas rencontrée au cours de l’intervention n’est pas recherchée ; il est urgent d’ailleurs, vu l’état très grave de la blessée, de terminer le plus rapidement possible. Dès le lendemain l’amé- lioration de cet état se produisait et s’accentuait chaque jour, au point que la malade put rentrer chez elle, lorsque le 24 jan- vier, à la suite d’excès alimentaires, elle fut prise de douleurs abdominales et de ballonnement du ventre, qui sous l’action du traitement, glace, opium, diète, disparurent; mais le 2 fé- vrier 1910, huit jours après, une nouvelle imprudence ayant été commise, de nouveaux phénomènes graves se déclarent : dou- leurs du ventre qui ne tardent pas à devenir intolérables; le facies est tiré, le pouls petit, filiforme puis incomptable; la température s’abaisse progressivement sous 36,8°; le ventre se ballonne; il n’y a plus de selles ni de gaz; des vomissements sanguins abondants et répétés se produisent; le 5 févier, l’état paraît désespéré, quand le lendemain, les phénomènes s’amen- dent, l’amélioration s’accentue et la malade se rétablit com- plétement. Il est vraisemblable, ainsi que le fait remarquer le D' Mathieu, qu’il s’est produit à la suite des vomissements pro- voqués par les excès alimentaires, une déchirure au niveau d’une suture de l’une des plaies de l’estomac ou du jéjunum, suivie d’une péritonite qui s’est enkystée.

La malade n’avait plus été revue, lorsque le 6 mars dernier, un an environ après l’intervention, elle se représente, éprouvant, dit-elle, des douleurs dans le ventre, présentant des alterna-

tives de diarrhée et de constipation, ete., bref des symptômes d’adhérences. Soumise à un examen radioscopique, je localise la balle au niveau de la région lombaire en avant de la colonne. Le 8 mars, le D” Mathieu opère cette patiente et rompt les adhé- rences. L'occasion se présentant, il était intéressant de voir si l'on ne retrouverait pas la balle. En palpant le mésentère de l'intestin gréle, tout contre son insertion à la colonne, le D” Mathieu perçut une dureté qui lui fit l'impression d'être la balle, d'autant plus que c'était à ce niveau que je Vavais loca- lisée à l'écran. Cette dureté n’était autre chose sue le caleul assez volumineux que je vous présente; ses dimensions sont de 2216/13 ™™ (TIT? du cliché).

Ces quatre calculs ont tous, comme vous le voyez, le méme aspect blanc jaunatre, calcaire, irrégulier. Leur opacité aux rayons X est assez considérable et atteint 8 à 10 ™/™ d’alumi- nium. Ils apparaissent comme formés de parties inégalement opaques; mais radiographiés in vivo, il n’est pas douteux qu’ils n’eussent donné une image comparable à celle d’un calcul uri- naire. Sur l’un des clichés que je vous présente, j'ai radiogra- phiés toute une série de calculs, du foie, du rein, de la vessie et de l’urèthre; on peut ainsi constater qu’il en est peu parmi ceux-ci qui alent une opacité égale ou supérieure à celle des cal- culs du péritoine; parmi les raleuls rénaux que je compare sur ce cliché à ces derniers, il en est plusieurs cependant qui ont été diagnostiqués par le simple examen radioscopique, diagnos- tic confirmé par l'intervention.

Tl est à remarquer que ces calculs péritonéaux se sont tous rencontrés chez d’anciennes opérées.

Il est utile que le radiographe se souvienne de la présence possible de ces corps opaques, vraisemblablement plus fréquents qu'on pourrait le penser.

Si les deux premiers cas que je vous ai présentés avaient été radiographiés, et chez lesquels le diagnostic d’adhérences avait été posé, il est certain ique les ombres des calculs seraient appa- rues sur les clichés; quel aurait été le diagnostic du radiographe? Je l'ignore, mais il n’est pas douteux qu’il eût été singulière-

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ment embarrassé; il est probable qu’il eût été entraîné à poser le diagnostic de calculs du système urinaire. Son embarras n’ett pas été moindre dans le troisième cas, dans lequel s’attendant à trouver l’ombre d’une balle, il eit vu apparaitre deux ombres

très opaques toutes deux.

N. B. La planche montre, entourés d'un trait, les calculs dont il vient d'être question; ils ont été radiographiés entourés d'une série d’autres calculs du rein, du foie, de la vessie, afin de pou- voir comparer leur opacité. Plusieurs des calculs urinaires,

ont été décelés par le simple examen radioscopique.

FRACTURE INTRA-UTERINE DU FEMUR

par le D A. KAISIN-LOSLEVER D XIII

Les cas de fractures intra-utérines en général sont des raretés, et ceux que j’ai vu signaler se rapportaient aux os de l'avant- bras ou de la jame; ni dans les traités ni dans les revues d’or- thopédie, je wa trouvé mention d’un seul cas de fracture de cuisse survenue avant la naissance.

La fracture de cuisse est un accident qui se prod” it avec une fréquence relative au moment de la naissance, surtout quand on doit recourir au crochet pour extraire les membres inférieurs de l’enfant mais dans le sein maternel, les cuisses du fœtus sont si bien repliées et appliquées contre le tronc, qu’on s'imagine difficilement qu’un traumatisme survenu à la mère puisse pro- voquer leur fracture. Le cas que j'ai l’honneur de vous présen- ter a donc tout au moins pour lui l’avantage de la rareté.

Il a trait à un petit garçon qui est le dernier venu d’une lignée de douze enfants issus d’un père alcoolique de 48 ans et d’une mere plutôt délicate de 46 ans. Huit des douze enfants sont vivants et bien portants. Deux sont morts âgés l’un de 6 1/2 mois et l’autre de 7 mois, et les deux autres sont morts avant terme, provoquant deux fausses couches. A part l’alcoo- lisme paternel et l’âge franchement mûr de la maman, il n’y» rien à noter dans les antécédents héréditaires de Tenfant qui nous occupe.

I] naquit sans aucune aide médicale; la mère fut simplement assistée dans son accouchement par une accoucheuse, intelligente d’ailleurs et instruite. La délivrance fut en tout point normale,

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très facile, et ne dura que dix à quirz minutes; rien d’extra- ordinaire ‘ne fut noté ni du côté des eaux, suffisamment abon- dantes, ni du côté du placenta, non plus que du sae; aucune bride. L’enfant, petit et malingre, était cependant plein de vie et tétait avec avidité; seulement, il offrait la particularité de posséder des cuisses particulièrement volumineuses et doulou- reuses à la pression comme aux mouvements. Quand je le vis, cinq jours après la naissance, le gonflement des cuisses ‘était considérable, il n'y avait pas trace d'ecchymose à leur niveau; mais la douleur provoquait des cris chez l'enfant des qu’on les bougeait ou déplaçait; je constatai de Ja mobilité anormale aussi bien à droite qu’à gauche, ainsi qu'une crépitation vague : je conclus à la fracture des deux fémurs vers le milieu de leur diaphyse. L'examen radiographique pratiqué le lendemain con- firma cette conclusion et me permit de dire qu’une au moins des fractures, celle de la cuisse droite, s'était produite dans le sein maternel, car un cal osseux, volumineux, quoique incomplet, existait déjà, alors que l’enfant n'était qu'à son septième jour de vie extra-utérine.

L'évolution du cal ne se montrait pas encore du côté gauche, aussi je ne tranchai pas la question de savoir si, de ce côté, la fracture était antérieure ou postérieure à la naissance, quoique le manque de manœuvres d'extraction, la rapidité et la facilite de l’accouchement, la tuméfaction immédiatement constatée des deux cuisses et l'absence d’ecchymose tant à gauche qu’à droite soient autant de raisons d'admettre qu’elle fut antérieure à lac- chement tout aussi bien que du côté droit.

Interrogée par moi, la mère, qui ne portait pas trace de vio- lence, m'affirma qu'elle n'avait fait aucune chute ni reçu le moindre choc pendant toute la durée de sa grossesse. Le seul événement qui lui ait laissé un souvenir est que, un mois avant la délivrance, tandis qu’elle était au lit et passait brusquement du décubitus dorsal au décubitus latéral gauche, elle eut la sensation qu’un renversement violent et brusque du fœtus avait eu lieu, et à partir de ce moment, les mouvements jusqu'alors tres nets et très fréquents de l’enfant avaient cessé ou du moins navaient plus été perçus.

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Qu’a donc pu étre la cause de ces fractures fémorales ? La question est bien difficile a trancher. Si un trauma en fut la cause occasionnelle, à peu près certaine, il me parait hors de doute que les os eux-mêmes devaient, dans leur structure, offrir une prédisposition marquée à de telles lésions. Si l'on observe d'ail- leurs le fémur gauche, on remarque que cet os, outre son trait de fracture, présente une anomalie de structure évidente : léta- lement en forme de champignon de sa portion immédiatement susjacente au cartilage de conjugaison; à moins que ce fait ne corresponde à un décollement. épiphysaire déjà proliférant. Ce qu’il y à de sûr, c’est qu’on retrouve cette région para-cartilagi- neuse singulièrement tuméfiée sur la plaque prise trois semaines après la première et qu’elle revêt l'aspect d’un cal en pleine voie d’ossification. Et quant à moi, je suis tout dispose à admettre l'influence de la tare éthylique paternelle comme facteur prin- cipal de cet état de fragilité extraordinaire des femurs en question.

Comme traitement, j'avais prescrit, suivant l’usage commun en cus de fracture fémorale de la naissance, le décubitus dorsal avec la suspension verticale des membres inférieurs tenus ainsi en extension continue et en flexion à angle droit sur le trone. Mais la mère, peu scrupuleuse en fait d'exécution de prescrip- tions médicales, trouva que c'était trop difficile et se contenta de laisser son enfant le plus tranquille possible. Cette absence de traitement n’empécha pas la consolidation de se produire, et même de se produire sans chevauchement des fragments. Le seul défaut de la consolidation survenue est, comme vous pou- vez le voir sur cette plaque, prise sept mois après la naissance de l’enfant, une courbure à convexité externe qu'il me sera fa- cile de corriger par un appareil exerçant des pressions de de- hors en dedans au niveau du sommet des courbures et de dedans en dehors au niveau des genoux.

Et devant ce résultat en somme satisfaisant, je me demande 61 jJ eusse obtenu mieux da‘us le cas mon traitement aurait ét: suivi convenablement, ou même dans le cas où, comme le doc-

teur Myers, j'aurais appliqué un grand corset plâtré muni d’at-

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telles métalliques allant depuis l’omoplate jusqu’aux orteils, fléchies à angle druit au niveau du bassin et au niveau du pied, et comme le disait le D' Myers à une réunion de la section ortho- pédique de l’Académie de médecine de New-York 1900, attelles servant à faire de l’extension continue (l’anse de la bande de diachylon vient se mettre à cheval sur l'extrémité libre des at- telles, tandis que la contre-extension est assurée par la partie pelvienne de l'appareil). L'appareil tel que l’a conçu le doc- teur Myers est théoriquement. parfait, mais je doute qu'on puisse impunément l'appliquer à tout nouveau-né atteint de fracture fémorale, et si ces fractures, abandonnées à elles-mêmes, de- vaient toujours se comporter aussi bien que les deux dont je vous rapporte l'histoire, il serait au moins aussi pratique de ne s’oc- cuper d'elles que quelques mois après la naissance, alors que Ja résistance de l’enfant est évidemment accrue, pour tont simple-

ment corriger la forme de leur guérison.

UN CAS DE LEUCÉMIE MYELOGENE

TRAITE PENDANT TROIS ANS ET DEMI PAR LES RAYONS X

par le L. LEJEUNE

Les malades atteints de leucémie, qui suivent le traitement et que l’on peut encore montrer apres uu aussi long laps de temps, sont assez rares pour que j'aie désiré vous soumettre celui-ci; je remercie M. P..., d’avoir bien voulu se rendre à Bruxelles pour me permettre de vous le présenter.

M. P..., est âgé de 31 ans; parmi les antécédents héréditaires, on note une sœur morte d'affection cardiaque à l’âge de 16 ans; la mère était atteinte de maladie de Basedow et est morte su- bitement. Les antécédents personnels sont assez chargés : il y aurait eu, paraît-il, dans le tout jeune âge, une méningite coni- pliquée d’accidents oculaires (cécité durant plusieurs Jours). Vers l’âge de 2 ans, une fièvre thyphoide, et à 7 ans une scarla- tine. À 22 ans, une blennorragie suivie d’une affection vésicaie avec hématuries parfois inquiétantes. Pas d'affection spécifique.

La maladie actuelle paraît avoir débuté vers le mois de juil- let 1907, par de la toux, un manque d’appétit très marqué et une grande faiblesse, qui amènent M. P..., à consulter son mé- decin traitant. Il ne semble pas qu’il se soit produit à ce mo- ment d’amaigrissement bien notable; le malade d’ailleurs n’a jamais été très gros. L’affection n’est pas diagnostiquée dès le début; mais vers le mois de décembre suivant, la toux devient quinteuse, les quintes sont très violentes et très rapprochées; elles entraînent des vomissemnts après les repas, et empechent le malade de dormir. Il n'existe pas de douleurs dans lhypo- condre, mais le point douloureux typique de l’appendice xi-

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phoide ne fait pas défaut. On ne relève aucun trouble du côté de la vue et de l’ouie; un petit ganglion est apparu au niveau du cou ainsi que d’autres dans les aines, mais qui n’ont pas per- sisté. Le volume de la rate est considérablement augmenté. Le diagnostic de leucémie est pose; le D" Welaive et le professeur von Winiwarter instituent le traitement par la liqueur de Fowler et les rayons X. La liqueur de Fowler n'ayant pas été tolérée, est remplacée par le cacodylate de soude de Glasser en injections sous-cutanées. Une dose de quinze H peut être app.iquée dans le courant du mois de décembre 1907; mais l’état du malade s'aggrave, la toux est fréquente et très fatigante, la faiblesse est extréme; une dyspnée intense s’est établie; il y a élévation de température et l'on craint à ce moment l'éclosion d'une pneu- monie. Cependant, dès le début de janvier 1908, une améliora- tion se produit; le malade peut recevoir une nouvelle dose ‘le rayons. Malheureusement, l’amelioration ne persiste pas; quel- ques jours plus tard, la rechute terrasse le malade et le force à garder le lit. Il souffre de grands maux de tête; une toux vio- lente, qu'aucune médication ne parvient à calmer, le fatigue considérablement; il refuse toute nourriture et le manque d'ap- pétit est tel, qu’il y a de la répulsion pour les aliments et même pour les liquides. La rate atteint un volume énorme; elle descend jusque dans Je bassin et dépasse largement la ligne médiane.

En février, une amélioration se produit, et le malade subit une série de séances de radiothérapie; il reçoit ainsi 36 H. Des la fin du mois, l’amlioration s’accentue sensiblement et progresse d'une facon régulière; la rate diminue de volume; l’état géné- ral est devenu beaucoup meilleur, et le malade peut reprendre ses occupations.

Les applications de rayons X, qualité 7 à 8 B, sont ainsi con- tinuées jusqu’au mois d'août, en raison de 20 H en moyenne par mois: les irradiations sont faites au niveau de la rate princi- palement, mais aussi au niveau du sternum et des condyles fe- moraux. Le point douloureux de Pappendice xiphoïde a disparu

définitivement.

Vers la fin de l’aunce 1908, le volume de la rate est revenu à peu pres à la normale. L'état général est très bon et le malade constate qu'il a augmenté de deux kilogs. et demi en un mois.

Ce n’est que vers la fin de février 1908, c'est-à-dire, deux mois apres le début du traitement, alors que le malade avait déjà reçu une duse assez forte de rayons, que nous avous pu avoir des analyses nous donnant le pourcentage de l’hémoglobine, je nombre des hematies et des leucocytes; ces chiffres à ce moment étaient de 99 p. c. d’hémoglobine, 3,474,000 hématies, 159,000 leucocytes. Vers la fin de cette méme année, nous retrouvons S? p. c. d'hémoglobine, 5,674,000 hématies, 91,800 leucocytes. Les myélocytes qui au début atteignaient 51,34 p. e., tombent au chiffre de 12,9 p. c. Le traitement est continue.

Au mois de mars 1909, apparaît sur la paroi abdominale, une plaque de radiodermite assez étendue, qui guérit normalement et assez rapidement.

Durant quatre mois jusqu’en juillet, aucune application de rayons n’est faite. Le volume de la rate augmente de nouveau. En juillet et septembre, le malade reçoit une dose de 40 H en- viron, de rayons filtrés au travers d’un filtre de un, puis de un millimètre et demi, mesurés au delà du filtre. Néanmoins, en novembre, la rechute est complète; la toux est réapparue vio- lente, la faiblesse est considérable et l’état est inquiétant. Le pourcentage de l’hémoglobine est de 48 p. c.; le nombre des leu- cocytes qui quelques mois plus tot était tombé à 75,000, est re- monté à plus de 200,000. Il est cependant évident que l’état gé- néral n’est pas aussi mauvais qu'au début de l’affection.

A ce moment le traitement est repris d’une façon intensive avec rayons filtrés au travers de filtres d'aluminium de un mil- limètre d'épaisseur. La rate est prise en feux croisés par la face abdominale, la région latérale gauche, en variant autant que possible les surfaces d'irradiation. Des applications sont faites encore au niveau du sternum et des condyles du fémur. Ce n’est qu’au mois de mars qu’apparait une amélioration nette, mais qui ne persiste pas malgré l'essai qui a été fait de comprimés de

moëlle osseuse; en juillet il y a une rechute évidente accompa-

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gnée de toux intense. De janvier a juillet, le malade a reça une dose de 120 II de rayons filtrés; 15 grammes de cacodylate de soude ont été injectés tous les deux mois. Malgré cela la rate

continue à augmenter de volume; la toux persiste, mais l’état

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général est assez bon. En octobre, le malade se sent plus faible. Douze injections d’hémoplase Lumière semblent le relever un peu mais très momentanément. Le volume de la rate est devenu

; ; p énorme; elle descend jusque contre le pubis, de telle sorte qu il

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est impossible d’introduire entre elle et cet os le bord de la main; à droite elle s'étend jusqu'à un travers de doigt de l'aile iliaque : elle a une consistance tres dure; après les repas, le malade ne peut se tenir debout, il a, dit-il, l'impression que la peau de l'abdomen est pres d’éclater; en trois semaines le tour du ventre passe de 86 à 92 centimètres, Vers la mi-décembre, les memes symptomes qu'au début, moins marqués cependant, toux, fièvre, vomissements, sont réaparus, forçant le malade à garder la chambre; l’état général est franchement mauvais. Du- rant cette année, les séances de radiothérapie ont été faites en février-mars, mai, juillet et octobre; rayons filtrés, T B, envi- rou, 180 H.

Eu décembre, prenant la rate en feux croisés et en variant toujours le plus possible les surfaces d'irradiation, je puis faire absorber 90 H de rayons non filtrés. Des janvier, le volume de Ja rate commence à diminuer; elle est redevenue mobile, et sa consistance est moindre.

Depuis, le traitement est continué en prenant la rate par tous les points accessibles, y compris la région dorsale. L'état général est, comme vous pouvez le voir, assez satisfaisant; 1! n’est, en tous cas, en rien comparable à ce qu'il était au debut de Paffeetion (1).

Si vous examinez les chiffres du tableau des analyses du sang, vous constaterez qu'à la période initiale de la maladie, le nom- bre des leucocytes ne dépassant pas 139,000, alors qu’en février dernier, il a atteint le chiffre considérable de 288,000; et cepen- dant l’état général, à ce moment, n’est pas mauvais.

Le diagramme montre que la courbe de l'hémoglobine et celle des hématies, sont sensiblement parallèles, sauf cependant en février 1909 où, pour 4,092,000 d’hématies, l’on n’a que 48 p.e.

(i) Au moment de la correction des épreuves, juillet 1911, l'état du malade s'est maintenu; la dernière analyse du sang faite à cette date, donne 212,000 leu- cocvtes, soit une diminution de 76,000; l'hémoglobine reste à 75 p.c : maisilya diminution des hématies dont le ehiffro tombe à 3,702,000: le sang cependant est plus coloré et se coagule plus vite qu'auparavant.

d'hémoglobine, chiffre le plus bas atteint par ce pourcentage. Habituellement chez ce malade, pour 4,000,000 d'hématies, le pourcentage d’hémoglobine atteint 79.

L'amélioration de l’état général ne parait pas coïncider tou- jours avec la diminution des leucocytes, ainsi que le montre l'état dans lequel vous voyez aujourd'hui le malade et le chiffre atteint par ceux-ci lors de la dernière analyse; mais l’amélio- ration de l’état général coïncide toujours avec l'augmentation du pourcentage de l’hémoglobine.

Si je n’ai pas continué à recourir aux rayons filtres, ce n’est pas à dire que je ne crois pas ce procédé excellent et même nécessaire dans bien des cas et je me propose de le reprendre chez mon malade; mais je pouvais ici, vu l’énorme surface de la rate, faire absorber une très forte dose de rayons, sans courir

le risque de radiodermite.

LA RADIOLOGIE

AU TROISIEME CONGRES DE PHYSIOTHERAPIE DES

MEDECINS DE LANGUE FRANCAISE (Diagnostic et traitement par les agents physiques) (Paris 18, 19 et 20 avril 1911)

Président d'honneur : M. le professeur Lanpovuzy, doyen de la Faculté de médecine.

Président : M. BECLÈRE, membre de l’Académie de médecine. L Secrétaire général : M. LAQUERRIÈRE. ve Trésorier : M. DELHERM. ii M. Duxaix (Lille). Le traitement radiothérapique et ra-

diumthérapique de la syringomyélie.

On se sera peut-être demandé s’il était bien utile de revenir, E

une fois encore, dans le Congrès de cette année, sur le traitement

radiothérapique de la syringomyélie. En effet, les remarquables a rapports présentés au Congrès International de 1910, par MM. \ Beaujard et Marinesco, sur la radiothérapie dans les affections de a

la moelle épinière, lui ont aecordé une si large place, leurs con- 1i clusions à ce point de vue ont été si précises et si favorables, i qu’il semblait bien que la question fût tranchée, et que l’on dut D considérer comme très efficace l’action des rayons de Roentgen a, sur l’évolution de cette triste affection.

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Et pourtant, outre qu’il était intéressant de comparer cette action à celle des autres méthodes physiothérapiques, il n’était peut-être pas inutile d’insister à nouveau sur les heureux effets de cette méthode de traitement trop peu connue, selon nous. Comme le remarquait très justement l’un des rapporteurs de l’an dernier (et cette remarque est tout aussi vraie aujourd’hui) « les tentatives faites jusqu’à présent de la myéloradiothérapie, tout en donnant des résultats presqu’inattendus, n’ont cependant pas trouvé encore un grand nombre de partisans. Aussi, le nombre des observations relatives à cette question est très restreint ». Il n’a guère augmenté depuis lors...

Raison de plus pour les faire mieux connaître et mieux appré- cier.

Ce sera le modeste but de ce travail, et nous serons trop heu- reux s’il peut inspirer, de-ci, de-'a, des recherches utiles, et par la reudre service à quelques-uns de ces malheureux devant les- quels la médecine était jusqu’ici impuissante.

La radiothérapie a eu, comme tout autre traitement, -- des échecs : elle n’a rien, ou presque rien donné chez certains ma- lade. Mais, chose à noter, les auteurs mêmes, qui ont publié ces observations, ont eu, à côté de quelques cas rebelles, des améliorations sensibles; et, en définitive, le nombre de ces der- nières forme, dans l’ensemble, les 5/6 des cas observés : la pro- portion est imposante. Quel médecin s’étonnerait, d’ailleurs, qu'une thérapeutique uniforme ne soit pas fatalement, et chez tous les malades, suivie des mêmes résultats, surtout lorsqu'il s'agit d’une affection aussi variable dans son évolution et dans ses lésions anatomo-pathologiques.

Nous ne croyons pas davantage que l’on puisse nous objecter le petit nombre des observations : évidemment, nous n’en avons trouvé, dans la littérature médicale, qu’une quarantaine, et c'est peu, en principe, pour se former une opinion sur la valeur thé- rapeutique d’une méthode nouvelle. Mais que l’on veuille bien remarquer que les malades dont il sera question ici ont été traités

par douze ou quinze médecins différents, opérant chacun suivant

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sa technique personnelle, dans des milieux très divers, et que ces malades présentaient eux-mêmes des lésions assez variées. Que l'on se rappelle que dans cette affection, jusqu'ici incurable, tous ont obtenu par ce traitement les mêmes résultats, positifs contre tels symptômes, négatifs ou douteux contre tels autres, et l’on se rendra compte immédiatement que l'objection perd toute sa valeur, et que nous avons, en réalité, dans l'emploi des rayons X ou du radium, une arme puissante pour lutter contre le terrible mal.

Avant de développer ces idées, quelques mots d'historique.

La première observation de svringomyélie traitée par la radio- thérapie est due à MM. Oberthür et Delherm, et fut présentée par M. le professeur Raymond, en décembre 1905, dans une de ses cliniques. L’année suivante, M. Gramegna présentait au Congrès de Rome deux cas (dont l’un très intéressant) de syrin- gomyélie améliorés par la radiothérapie: puis M. Ranzoni pu- bliait à son tour une observation analogue.

En mai 1907, MM. Beaujard et Lhermitte publiaient dans la Semaine Médicale une étude remarquable sur cette question, et faisaient ressortir le rôle prépondérant du nouvel agent théra- peutique dans une observation de MM. Ménétrier et Béclère, et dans trois observations personnelles.

La these du D” R. Labeau (mars 1908, Bordeaux) apporte à son tour six observations de la même maladie, la radiothéra- pie fut employée, avec des succès divers, dans le service de M. le professeur Bergonié.

Depuis lors, divers autres auteurs, MM. de Nobele, Holmgren et Olaf Wiman, Laquerrière, Marquès (de Montpellier), R. Desplats (de Lille) ont fait connaître dans les congrès de ces dernières années, et dans différentes publications, les résultats de leur expérience personnelle, et leur opinion, généralement favorable au traitement.

Enfin, en 1909, encouragés par le succès des ravons de Reent- gen, M™ Fabre et M. Touchard essayaient de leur côté l’action des radiations du radium, et aboutissaient à des conclusions si-

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milaires qu’ils firent connaître en premier lieu à la Société de Neurologie de Paris (6 mai 1909).

Disons maintenant quelques mots de la technique suivie par ces auteurs.

Comme dans toutes les applications thérapeutiques des rayons X, elle varie notablement suivant les auteurs, en particulier en ce qui concerne la durée et la fréquence des irradiations. Tous ont évidemment pour principe de veiller à l’intégrité de la peau. assez souvent mal nourrie chez ces malades; mais tandis que la plupart (Oberthür et Delherm, de Nobele, Marquès, Marinesco et Severeano) opèrent, en quelque sorte, par doses fractionnées, et répètent les séances tous les deux ou trois jours, d’autres pré- ferent la méthode des doses massives préconisée par M. Be clère, avec un intervalle de 8 à 10 jours entre les irradiations. Dans notre pratique personnelle de la myéloradiothérapie, nous nous rangeons à cette dernière manière de voir. Elle nous parait en effet, donner plus de sécurité au malade, et aussi à l’opérateur qui peut, de cette façon, juger plus exactement la susceptibilité du sujet et s’apercevoir de la moindre réaction du côté de la peau avant d’entreprendre une nouvelle séance. Reconnaissons pourtant ique l’autre méthode ne semble pas avoir donné de plus mauvais résultats.

M. Gramegna suit une sorte de méthode mixte : séances tous les deux jours pendant dix jours, suivies de dix jours de repos.

Tout le monde est d'accord faut-il s’en étonner? pour utiliser les rayons durs (7 à 9 Benoist). De même, tous les radio- thérapeutes ont pris aujourd'hui l’habitude d’irradier la moëlle, non pas verticalement, mais obliquement, en plaçant l’ampoule à une certaine distance de la ligne médiane. C’est, croyons-nous, M. Gramegna qui, s'inspirant des idées de Kienbæk, a employé le premier, et décrit cette méthode qui offre deux avantages appréciables : d’une part, les rayons n’ont à traverser que l'épaisseur des lames vertébrales, d’où meilleur rendement: d'au- tre part, elle permet d’opérer alternativement de l’un ou l’autre côté et de protéger ainsi la peau qui ne reçoit que la moitié de la

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dose totale absorbée par la moelle. On recouvre pour cela la ré- gion d'une feuille de plomb dans laquelle a été pratiquée, pa- rallélement à la ligne médiane, mais un peu en dehors, une ou- verture rectangulaire de 2 ou 3 centimètres de largeur, et de longueur variable.

MM. Delherm et Laquerri¢re ont d’ailleurs présenté tout ré- cemment (10 Janvier 1911), à la Société de Radioloige, un « ra- diolimitateur » dérivé de la même conception et qui s'adapte au localisateur de M. Belot.

On délimite, aussi exactement que possible, par l’examen so- matique du malade, la région à traiter, et que l’on devra irra- dier le plus régulièrement possible. Il sera du reste utile de se rappeler que les lésions sont souvent plus étendues que les symp- tomes ne le feraient supposer, et que, d'autre part, l'applica- tion large des rayons X aura pour effet d’empécher toute nou- velle extension en hauteur du processus morbide.

Les séances sont plus ou moins nombreuses, suivant le mode opératoire adopté, et suivant les réslutats obtenus. On admet généralement qu’elles sont inutiles et que, par conséquent, il vaut mieux les suspendre, lorsque trois ou quatre applications n’ont donné aucun progrès nouveau. À ce moment, 1] semble que le traitement ait donné tout ce que l’on pouvait en attendre, et il ne sera utile d’y recourir que si la maladie paraissait vou- loir reprendre l’offensive : dans ce cas, quelques applications sut- firont généralement à enrayer sa marche (Obs. de M. Beaujard et de M. Marques).

Telle est, dans ses grandes lignes, la technique adoptée pour

la radiothérapie de la syringomyéhe.

Voyons maintenant quels en sont les résultats sur Jes troubles moteurs, sensitifs et trophiques, enfin sur l’état général, phy- sique et psychique, du malade.

En ce qui concerne les symptômes moteurs, l'amélioration est manifeste, lorsqu'elle se produit, et elle existe, pour ainsi dire, dans tous les cas : seuls font exception quelques cas très anciens,

ou qui n’ont pu suivre complètement le traitement. Les malades

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se sentent plus forts, et retrouvent en même temps la dextérité

dans les mouvements les plus délicats.

MM. Beaujard et Lhermitte, dans leur première observation, signalaient que la force musculaire avait augmenté considéra- blement. L'un des malades de M. Labeau a pu reprendre ses occupations qui consistatent à réparer de menus objets de préci- sion. Celui de M. de Nobele est arrivé, non seulement à marcher facilement, mais encore à soulever des poids et même à pouvoir déplacer un sac de cinquante kilos. |

Inutile d’en citer d’autres : sur ce point, l'accord est complet. En même temps, « les réflexes rotuliens, primitivement exags- rés, diminuent » (Beaujard et Lhermitte), les contractures, quand il en existe, cèdent, au moins en partie, et le malade arrive, la plupart du temps, à mener de nouveau une vie active.

Ajoutons, pour être complet, que l'amélioration des troubles moteurs est souvent la première en date, qu’elle se produit, sui- vant les cas et l’intensité du traitement, vers la douzième séanre (Gramegna), le plus souvent à la troisième ou à la quatrième.

Enfin, il sera souvent utile d’adjoindre à la radiothérapie, dés que son action semblera se ralentir, les divers traitements usuels: massage, électrisation, gymnastique, qui, inutiles auparavant, auront, au contraire, à ce moment, une influence des plus heu- reuse sur l’état du malade. M. de Nobele les associe même, dès le début du traitement.

Cette augmentation de la force musculaire s'accompagne gé- néralement d’une modificatin des troubles sensitifs: mais ici, le résultat est moins brillant, moins global, si l’on peut dire.

En effet, si l’anesthésie tactile disparaît rapidement, c’est-a- dire en même temps que la faiblesse musculaire, la thermo- analgésie, au dire de tous les observateurs, est plus lente à subir l’action du traitement; pourtant, en général, elle cède à son tour, la sensibilité douloureuse reparaissant d’abord, la sensi- bilité thermique ensuite : encore faut-il avouer que cette der- nière reste souvent imparfaite.

La sensibilité profonde et le sens stéréognostique, lorsqu'ils

sont altérés, ne s’améliorent également que fort tard.

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Quant aux douleurs spontanées, il est plus difficile de se pro- noncer à leur égard. M. Beaujurd estime que c’est lA un des éléments les plus rebelles au traitement; M. Labeau a, de son côté, cité deux cas où, en raison de l’ancienneté des lésions et de l'impossibilité de poursuivre le traitement, il n’avait obtenu aucun résultat au point de vue moteur : or, dans ces deux cas, il avait noté une atténuation, passagère, il est vrai, des phénomènes douloureux. Le malade de M. Marques, qui avait vu, en juillet 1909; ses douleurs disparaître à la suite d'une pre- mière série d’irradiations, revint à l'hôpital aussitôt qu'elles reparurent, un an après, et, cette fois encore, l’action des rayons X fut extrêmement rapide, Les avis semblent donc par- tagés. Que devons-nous en conclure ? A notre avis, c'est que, dans cet ordre de symptômes, il est extrêmement difficile d'éli- miner la suggestion, et, par suite, d’arriver à une appréciation exacte.

Quoi qu’il en soit, il faut reconnaître qu'encore ici le résultat est loin d’être négligeable, le retour, même imparfait, de la sen- sibilité tactile, douloureuse et thermique constituant aux yeux du malade un progrès énorme.

Divers auteurs ont signalé que le retour à la normale s’effec- tue dans l’ordre inverse de l'apparition des diverses anesthésies : il semble bien que cela ne soit pas seulement vrai en ce qui con- cerne les troubles sensitifs, mais que l’on puisse en dire autant de tous les symptômes en général. C’est ainsi que dans les deux cas traités avec succès par M. R. Desplats, les troubles sen- sitifs étaient apparus les derniers, il furent les premiers à dis- paraître, tandis qu’ordinairement les troubles moteurs sont, comme nous l’avons dit, améliorés avant tous les autres.

Si nous passons maintenant aux troubles raso-moteurs et tro- phiques, nous voyons qu’en règle générale, ils rétrocèdent, eux aussi, sous l'influence de la radiothérapie. Les observations de MM. Beaujard et Lhermitte, et de M. Marques (de Montpel- lier), sont à cet égard des p'us démonstratives. La cireulation se rétablit, les œdèmes disparaissent; en ce qui concerne les ulcé-

; ; ne He eee rations et le panaris analgésique, la cicatrisation s opere pro-

=— 265

gressivement et les plaies perdent même, au bout de quelque temps, ce caractère d'analgésie qui semblait au peu de vita- lite des tissus. La scoliose, elle-méme, tend à s'atténuer, lors- qu'elle n’est pas trop ancienne.

Malheureusement, il n’en est pas de mème de Vutrophie mus- culaire : sauf pour les muscles très légèrement atteints, et qui réagissent encore dans une certaine mesure au courant faradi- que, il faut reconnaître que l’on a bien peu de chose à attendre du traitement. M. de Nobele aurait obtenu des résultats plus encourageants en associant, comme nous l'avons signalé plus haut, les courants faradique et galvanique aux rayons de Rœænt- gen.

Malgré cet échec regrettable vis-a-vis de l’un des symptômes cardinaux de l'affection, on remarque, sous l’influence du traite- ment, une modification considérable dans Ja santé du malade. La force musculaire qui s’aceroit, la sensibilité tactile qui re- vient, lui permettent de quitter peu à peu la pénible inaction dans laquelle il se sentait plongé; les occupations diverses aux- quelles il peut désormais se livrer, chassent vite ses idées noires, et c'est à cette cause morale que l'on peut surtout attribuer, à notre avis, le relèvement de l’état général.

De même, l’impuissance génitale signalée par M. Beaujard chez un de ses malades et qui disparut apres la quatrième séance, n’était-elle pas d’ordre psychique? Nous serions tenté de le croire et ce ne serait pas, pour nous, diminuer le rôle de la ra- diothérapie qui peut être considérée actuellement comme le seul traitement curatif de la syringomyélie.

Evidemment, dans nombre de cas, il ne saurait être question de guérison absolue : comme le remarquait tres justement M. Bienfait, dans l'étude qu'il a consacrée à cette question, la radiothérapie est impuissante à combler les vides, et à créer, en quelque sorte, une nouvelle portion de la moelle pour remplacer celle qui a été détruite, mais il faut bien reconnaitre que, pour les lésions encore en évolution, le résultat est très intéressant, et presque aussi parfait qu’on peut le demander. La conclusion qui

s'impose, c’est d'agir vite, car le résultat sera d'autant plus par-

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fait que le traitement aura été plus précoce. Tous les observa- teurs sout d'accord sur ce point,

D'ailleurs, Vamehoration, si l'on tient à ce mot, n'est pas simplement passagere : les premiers essais datent déjà de quelques années; or, chez tous les sujets qui ont pu être revus, deux, trois et cing ans apres le traitement, les resultats acquis se sout maintenus, et on a meme parfois noté uu progres sen- sible.

I] nous reste a dire quelques mots du mode d'action biologique exercée par les rayons de Rantgen sur la moelle syringomye- lique.

On a prétendu -- faut-il s’en étonner? que cette action était purement suggestive et que les rayons ne pouvaient péné- trer dans la moelle en assez grande quantité pour y apporter ‘a moindre modification (Vallobra).

Nous ne rappellerons pas ici les expériences faites de tous côtés, ni les lésions produites chez les animaux soumis à des irra- diations prolongées par MM. Oudin, Barthélémy et Darrier, Jicinski, Rudis, et d’autres encore. M. Marinesco les a résumées dans son rapport de 1910, et en a tiré les conclusions néces- saires. Nous iusisterons seulement sur deux faits d'ordre clini- que : d’une part, la concordance des résultats chez tous les au- teurs, d'autre part, l'efficacité du traitement beaucoup plus nette sur les troubles moteurs et trophiques que sur les troubles sensitifs, eu particulier sur les douleurs spontanées. Ces deux remarques suffiraient, à elles seules, à écarter toute idée de suggestion.

L'opinion généralement admise attribue l’action des rayons X à la décompression. Partant de l’analogie qui existe entre le gliome de la syringomyélie et certaines tumeurs sarcomateuses sur lesquelles ces radiations ont une action non douteuse, la plupart des auteurs ont pensé la conclusion était logique qu'il s'agissait simplement d’une destruction des éléments hy- perplasiques qui compriment et détruisent peu à peu les éle-

ments nerveux. De plus, le même phénomène se produirait vis-

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a-vis des néoformations vasculaires qui abondent dans les foyers de syriugomyélie, toujours par analogie avec ce qui se passe pour les angiomes traités par la radiothérapie.

Cette explication nous parait tres vraisemblable : elle rend compte, certes, d'une partie des phénomènes constatés; mais les rayons Rentgen n'ont-ils pas une autre action * Pourquoi ne fuut-ils pas cesser plus sûrement et plus rapidement les douleurs, qui sont dues, semble-t-il, à la réaction des cellules comprimées et souffrautes, alors que, d’une façon générale, ils augmentent considérablement la force musculaire, en même temps qu'ils améliorent les troubles trophiques ? Ne faut-il pas admettre qu’ils ont encore une action vivifiante, reconstituaute, sur les cellules nerveuses en voie de dégénérescence, ainsi que sur les névromes de régénération décrits par différents auteurs ? Nous serions assez disposé, pour notre part, à l’admettre, et les expé- riences de M. Labeau sur l’irradiation de la moelle en voie de développement, semblent plutôt confirmer cette manière de voir.

Il nous semble, par ailleurs, inutile d'insister davantage sur cette question où, somme toute, on ne peut actuellement qué mettre des hypotheses.

Nous n’avous pas parlé de la radiumthérapie. C'est qu'en effet tout ce que nous venous de dire de l’action des rayons X sur l’évolution de la syringomyélie semble pouvoir s'appliquer aux radiations émises par le radium. Les cing observations publiées par M™ Fabre et M. Touchard, dans le Progrès Médical, en dé- cembre 1909, donnent absolument cette impression. On nous per- mettra de citer, en partie, celle du malade qu’ils avaient pré- seuté le 6 mai de la même année à la Société de Neurologie. Il s'agissait d’un homme de 44 ans atteint de parésie des membres supérieurs et inférieurs avec exagération des réflexes rotuliens, trépidation spinale du côté gauche, atrophie musculaire de l’éminence hypothénar et du premier espace interosseux de la main gauche: tendance à la main en griffe; troubles circula- toires; thermo-analgésie sans anesthésie tactile; cyphosco- liose, etc.

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« Nous avons employé, disent les auteurs, un appareil à pla- » teau circulaire à sels collés, d’une activité de 500,000, soit » 1/4 de bromure de radium pur, d’une dimension de + centi- » mctres carrés, et portant 4 centigrammes de sel. I] portait un » écran de nickel de 3/10 de millimètre, ne laissant passer que » les rayons B durs, et y dits rayons ultra-péncétrants... Pendant » deux mois et demi, dix applications ont été faites sur le côté » gauche de la colonne cervicale, cing du côté droit, douze ap- » plications ont été faites sur la région lombaire, d’une duré: » moyenne de deux heures chacune. L'amélioration s’est tra- » duite par une plus grande facilté de tous les mouvements, et » par la régression des zones d'anesthésie et surtout de thermo- » anesthésie, et par la disparition rapide des douleurs lombaires. » Par contre, l’atrophie musculaire et la parésie des muscles » atrophiés, les troubles de réflectivité n'ont pas été modifiés. » (Fabre et Touchard.)

Comme on le voit, la similitude des résultats est parfaite.

Nous ne nous étendrons done pas davantage sur les effets de cette dernière méthode; nous ne tenterons pas, non plus, d'éta- blir un parallele ou une comparaison entre les rayons de Reent- gen et les radiations émises par le radium : celles-ci seraient, au dire de leurs partisans, plus pénétrantes, et d’action, par consé- quent plus rapide; les rayons XÑ, par coutre, peuvent être appli qués sur une plus grande étendue de la moelle, ce qui est utile dans le cas présent; ils sont, de plus, à la disposition d’un plus grand nombre de médecins : c’est encore un avantage qui en fera, sans doute, multiplier les applications. Enfin, le temps n’est peut-être pas éloigné, où, grace aux travaux du professeur Barkla, de King’s Collège de Londres, nous pourrons doser, en quelque sorte, le degré de pénétration des. rayons de Rœntgen, en utilisant les rayons secondaires émis par un écran métallique: la conférence de sir John Thomson, de Cambridge, au Meeting de la British Médical Association (1910) a fait naître en nous, à ce sujet, de grandes espérances...

Puissent-elles n’étre pas déçues! Puissions-nous posséder bien-

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tot l'arme idéale, sûre et precise, qui nous permettra d'étendre, dans l'intérêt d’une foule de malades, actuellement abandonnés sans espoir de guérison, le domaine et l’action de la myélora- dicthérapie !

Discussion

M. Faure (Lamalou). La radiothérapie ou la radiumthe- rapie n'auront d'action sur la syringomyélie que pour autant que la lésion primitive soit un gliome. Elles pourront arrêter l'évolution de celui-ci et ainsi amener de l’amélioration de cer- tains symptômes, mais n’auront aucune action sur l'affection «i

certaines parties de la moelle sont détruites.

M. Brausarp (Paris) à traité, il y a cinq aus, un syringo- myélique et l’a guéri. La guérison s’est maintenue jusqu'à ce Jour.

M. LAQUERRIÈRE. Au point de vue des accidents truitubles, il faut faire une distinction; quand les troubles dépendent d’une lésion de la moelle, il n’y a rien à faire; quand l’électro-diag- nostic donne la réaction de dégénérescence, il n’y a rien à espé- rer; quand les réactions sout à peu près normales, on obtient des améliorations.

M. Duunain (Lille). Sur un cas de tabès grave traité par les agents physiques et notamment par la radiothérapie.

Parmi les affections chroniques qui sollicitent d’une manière répétée l’intervention du médecin, 1l n’en est peut être pas une qui lui suscite autant de difficultés que l’ataxie locomotrice. Tant que le malade peut encore aller et venir, et se livrer, au moins par intermittences, à ses occupations habituelles, notre rôle se borne le plus souvent à calmer les crises douloureuses, à sur- veiller le traitement spécifique, trop souvent inefficace, et à diriger le malade dans ses exercices de rééducation. Mais si l'affection progresse, surtout si le malheureux, à qui ses jam- bes refusent tout service, se voit confiné au lit, intervention du

médecin sera réclamée d’autant plus souvent que les complica- tious se multiplieront, et que les effurts de la thérapeutique or- dinaire seront inutiles. Dans la plupart des cas, le malade déses- péré, ne trouvant nulle part le soulagement qu'il réclame à grands cris, se Livrera à la morphine, et le terrible poison ache- vera l’œuvre commencée par la maladie...

C'est daus le but de signaler, ou de rappeler, plutôt, - à nos confrères les services que peut rendre, en pareil cas, la phy- siothérapie que nous publions l’observation suivante. Qu'on veuille bien remarquer que nous nous gardons actuellement d'émettre une opinion hative sur l’efficacité de la radiothérapie daus le traitement de cette affection, quelque intéressant que puisse paraître sou rôle dans le cas actuel : nous rapportons sim- plement les faits; lavenir et l’expérience, espérous-le, nous per- mettront plus tard de couclure.

Dans le couraut du mois de mai 1909, un de nos confrères nous priait d'aller voir avec lui un membre de sa famille atteint d’ataxie locomotrice, et qui, nous disait-il, était dans un état de cachexie déja avancée.

L’affection a suivi l’évolution classique : elle a débuté insi- dieusement par de l’agitation nerveuse et quelques troubles vé- sicaux, puis sont survenues les douleurs fulgurantes, les crises gastriques, intestinales, vésicales, laryngées... Pendant ce temps, les symptômes moteurs progressalent de leur côté, et malgré les différents traitements institués, une saison à Lamalou, des exer- cices de rééducation suivis avec la plus grande énergie, l'impo- . tence est devenue absolue, et, au mois de mars 1908, le malade gardait définitivement le lit. Signalons en passant qu'il a pré- senté à diverses reprises de la cystite qui fut traitée par des la- vages de vessie.

Lorsque nous sommes amené à le voir pour la première fois, son état est le suivant : amaigrissement extréme, perte complète de l'appétit, constipation opiniatre, qui force le malheureux : faire lui-même chaque jour l’extraction manuelle de ses sey- bales, incontinence absolue de l'urine, douleurs incessantes dans

les régions de l'estomac et de l'intestin, ainsi que dans les

membres inférieurs, malgré absorption, en injections hy poder- miques, de 8 à 10 centigrammes de morphine par jour. La seusibilité sous toutes ses formes est complètement abolie dans toute la partie inférieure du corps; du côté des jambes, l’ataxie est absolue, et l’atrophie musculaire, considérable. Seule, l'ac- tivité intellectuelle est demeurée intacte, et le malade a tou- jours pu, de son lit, diriger dans ses grandes lignes l’industrie importante à la tête de laquelle il se trouve : il est d’ailleurs d'une intelligence remarquable, et d’une énergie peu commune. Par suite, il se rend parfaitement compte de sa situation, et ce que l’on nous demande, étant donné l'insuccès de tous les trai- tements essayés, c'est surtout d'essayer de l'arracher au déses- poir qui le gagne, en un mot « de faire quelque chose », ne se- rait-ce que pour lui donner l'illusion qu’il y a encore quelque chose à faire.

Devant un tableau clinique aussi sombre, nous croyons devoir nous contenter provisoirement d’un traitement symptomatique, destiné à atténuer, si possible, les deux grandes préoccupations du malade : douleurs et constipation. Nous proposons donc des séances quotidiennes de courant continu lombo-abdominal, qui sont facilement acceptées par le patient. Malheureusement; l’amaigrissement extrême, d'une part, l’état dystrophique de ia peau, d’autre part, nous donnent, au début, bien des déboires; bientôt heureusement, grâce à des plaques très souples que nous faisons fabriquer à l’aide de feuilles de papier d’étain super- posées, nous parvenons à faire passer, sans escarres, des inten- sités de 40 à 50 milliampères.

Vers le mois de juillet, les crises gastriques et intestinales commencent à diminuer d'intensité, la constipation se laisse vaincre plus facilement par des laxatifs légers (grains de Vals, magnésie, etc.) l'appétit augmente un peu et, par suite, l’état général du malade redevient meilleur. Une légère rechute se produit au mois d'octobre, mais ne dure guère; de sorte qu’en décembre 1909, se sentant lui-même beaucoup mieux, M. X..., nous demande de tenter sur lui un traitement plus énergique qui lui permette de reprendre l'usage de ses jambes.

272

Nous nous décidons alors à essayer de la radiothérapie, la première séance eut lieu le 24 décembre 1909, et Fut suivie de vingt et une autres pratiquées, à quinze jours d'intervalle en- viron, dans le couraut de l'année 1910. Au cours de chaque séance, nous irradions obliquement, suivant la technique cou- rante, a travers une fenétre de 10 x 4 centimètres pratiquée daus une feuille de plomb, un ou plusieurs segments de la moelle, de façon à faire absorber à celle-ci, dans toute sa portion dorsale et lombaire, y compris la queue de cheval, 3IL environ toutes les deux séances. La réaction n'a jamais dépassé une pigmentation assez intense. Nous faisons remarquer en passant que quelques applications faites, entre temps, loco dolenti, pour calmer des douleurs gastriques ou thoraciques, wont jamais donné de ré- sultat très net.

Le premier résultat obtenu fut, dès la quatrième séance, une disparition progressive, et presque complète, des douleurs, ce ce qui nous permit de soustraire peu à peu notre malade à l'influence de la morphine en diminuant insensiblement le titre de la solution. Dans le courant de juin, on s'aperçoit, par ha- sard, que la sensibilité thermique reparait dans les cuisses : le malade, en effet, s'était rendu compte qu'un peu du liquide de son injection hypodermique coulait sur sa jambe et lui donnait une impression de froid. Nous l’examinons quelques jours après, et nous remarquons que la piqûre est perçue dans toute l’éteudue des membres inférieurs, moins vivement cependant au niveau des extrémités; la sensibilité tactile et thermique est également revenue, d’une manière assez imparfaite, dans les cuisses et la partie supérieure des deux jambes. La sensibilité profonde elle-même semble reparaitre, au moins confusément : le malade a perdu complètement la sensation d’homme-trone qui lui était si pénible, et qui empêchait de se tenir dans un fauteuil sans l’appui continuel des bras. En même temps, l'état général s’est très amélioré, la constipation a disparu, les nuits sont bonnes d’une façon générale, et les douleurs n'apparaissent plus que par intermittences; le malade est moins amaigri, et les

masses musculaires des membres inférieurs en particulier ont

273

notablement augmenté de volume. Nous lui conseillons done quelques exercices de rééducation des mouvements des jambes qu’il pratique, assis ou couché, et nous y adjoignons, dans le dans le courant de septembre, des séances de courant galvani- que, continu avec quelques interruptions, sur les membres infé- rieurs, ainsi que sur les adducteurs et sur le périné. Notre but était, en ce qui concerne ces dernières prescriptions, d'essayer de réveiller, s’il était possible, les contractions de la vessie et de son sphincter, sans recourir aux applications électriques intra- uréthrales, toujours difficilement aseptiques, et que nous n'au- - rions pas osé tenter ici, en raison des antécédents urinaires du sujet.

De fait, l’incontinence d’urine est bientôt moins complète, en quelque sorte : le malade ne ressent pas, il est vrai, le besoin d’uriner, et l’émission ne s’accompagne ordinairement d’aucune sensation, mais si l’on prend la précaution de le mettre réguliè- rement toutes les deux heures, par exemple, sur la chaise percée, il urine à ce moment en jet, et peut ainsi se passer d’urinal pen- dant des journées entières. À cette époque, la morphine est com- plètement supprimée, à la demande du patient qui reconnaît lui-même n’en avoir plus besoin.

Vers la fin du mois d'octobre, nous essayons de le faire lever . nos essais sont couronnés d’un certain succès, et, progressive- ment, notre ataxique qui depuis trente mois n’avait pas quitté le lit ou la chaise-longue, parvient à se tenir debout entre des barres parallèles, d’abord avec l’appui de son entourage, puis avec l’aide des mains, enfin sans aucun soutien; il peut bientôt faire quelques pas, et tout semble aller pour le mieux... quand, dans les premiers jours de janvier 1911, une grippe, qui atteint plusieurs personnes de sa famille, vient à son tour le frapper : brusquement, l’infection urinaire se réveille, et, malgré tous les soins, une pyélo-néphrite se déclare, qui emporte le malade dans le courant du mois de février.

Nous l’avons dit en commençant, nous nous garderons de vou- loir tirer ici une conclusion au sujet du rôle des rayons X dans

Je traitement du tabès; il nous a cependant paru intéressant de

signaler ce cas d’un malade, dans la famille duquel on compte plusieurs médecins, et pour lequel, par conséquent, on avait employé, aussi consciencieusement que possible, les diverses thérapeutrques usitées en pareil cas. La toutes avaient échoué, la physiothérapie nous a donné les résultats les plus encourageants; et, pour notre part, nous avons la conviction que, sans l’affection intercurrente dont il a été victime, notre sujet serait arrivé à une amélioration plus sensible encore, peut-être même à une vie relativement, - très relativement, active.

Et quand même les agents physiques ne pourraient, en pa- reille circonstance, que soulager nos malades, leur innocuité ab- solue, mieux que cela, leur rôle bienfaisant sur la nutrition, leur confèrent, à notre sens, une supériorité écrasante sur la morphine et ses succédanés, auxquels ils étaient jusqu'ici voués sans espoir de guérison.

M. CHÉRON (Paris). De la radiumthérapie des frames utérins.

Nous pensons qu’il est préfére: ble de ne pas envisager, dans cette étude, le traitement par la radiumthérapie de tons les fhromes utérins.

Nous savons que, par les ra; ons X, on peut agir sur les gros fitromes abdominaux et, dans certains cas, obtenir des regres- sions tout 4 fait importantes.

Bien que, par le radium, nous ayons obtenu des résultats tres intéressants que nous avons relatés dans des publications pré- cédentes, 11 nous semble naturel de limiter l’action du radium aux fibromes pelviens et aux petits fibromes pelvi-abdominaux et principalement à ceux qui par leur éloignement de la paroi abdominale,sont difficilement accessibles à l’action des rayons X. La thérapeutique des petits fibromes pelvi-abdotinaux par la radiumthérapie, nous semble, au contraire, constituer un iraite- ment de grand avenir à cause de la fréquence habituelle des ré- sultats obtenus jusqu’iei, tant au point de vue de l'hémostase définitive des fibromes, même les plus hémorragiques, que de l’action obtenue sur la régression fibromateuse.

275

C’est ce qui nous semble ressortir des différentes études que nous avons pu faire sur ce sujet depuis déja plusieurs années, La persistance des résultats obtenus depuis cette époque nous permet de pouvoir dire que la radiumthérapie des fibromes uté- rins ne constitue pas un moyen auquel on doit recourir d’une manière exceptionnelle, mais doit bien constituer une méthode de traitement auquel on doit avoir recours fréquemment à cause de sa précision, de sa simplicité d’exécution et de son inno- cuité.

Avant nous, MM. Oudin et Verchère avaient signalé, dans des travaux très intéressants exposés à l’Académie des Sciences, l’action hémostatique obtenue par une technique toute différente de la nôtre. Dominici a insisté sur l’hémostase obtenue après les applications radifères dans les cancers de l’utérus.

Quand on veut agir sur un fibrome en exerçant sur lui l’action du radium, il faut s'efforcer d'obtenir avant tout une ménopause précoce. En faisant ainsi, on obtiendra dans la suite une régres- sion du fibrome. Nous sommes arrivés à cette conception, en nous basant sur les constatations bien classiques de l’évolution fibromateuse chez les ménopausées. En effet, la ménopause spon- tanée, guérissant en général très fréquemment un grand nombre de fibromes, on pouvait penser qu’il en serait de méme si on arrivait à amener un arrêt définitif des règles : c’est ce que nous nous sommes efforcés de faire, et nous avons réussi dans un très grand nombre de cas.

Le traitement comprendra deux phases :

Phase de constitution de la ménopause précoce;

Phase du traitement consécutif à l’établissement de cette ménopause provoquée.

Cette partie du traitement est souvent inutile et doit être ré- servée aux fibromes qui grandissent malgré l'arrêt définitif des régles.

Etant donné les variétés anatomiques des fibromes utérins, il nous est impossible de faire ici une étude d’ensemble de la tech- nique suivie.

Nous nous proposons d’examiner, tour à tour, la technique

2-976 =

employée dans la forme la plus habituelle des fibrames et d’étu- dier ensuite les formes les plus rares.

Nous présentons comme type de notre description : le fibrome interstitiel de petit volume, ¢’est-a-dire rappelant le volume d'un utérus gravide de trois mois environ, chez des femmes qui n'ont pas dépassé l’âge s'établit la ménopause. De plus, l’utérus fibromateux est cousidéré comme ayant une antéversion normale.

Pour traiter ces cas, l’appareil que nous employons est l'ap- pareil cylindrique que Dominici avait fait établir pour appli- quer dans l’épaisseur même des néoplasmes. C’est un tube & rayonnement ultra-pénétrant, c'est-à-dire ne permettant que le passage des B durs et des y, grace à une filtration à travers 9/10 = Targent. Le sel employé est le sulfate de radium, il est directement contenu dans le tube sans interposition d’aucun au- tre tube de verre. Le tube est revêtu de tarlatane comme pour les applications vaginales dans le traitement des salpingites. Il est introduit. dans la cavité cervicale et ne doit guère dépasser par son extrémité supérieure la région de l’isthme.

On peut se contenter de faire des applications uniquement cervico-utérines. Nous verrons que leur action thérapeutique est habituellement suffisante. On peut recourir également à des applications dans le corps de l'organe, surtout dans les cas le tube ne peut étre maintenu dans le col.

On peut mieux surveiller la réaction produite par le radium dans une application cervico-utérine que dans une application plus profonde.

Dans la première, l’inflammation du canal cervical peut se propager au museau de tanche et être facilement visible. Dans la seconde, il faut se fier à des signes plus indirects, tels que l’abondance de l’écoulement sanguin ou séreux.

Il y a donc intérêt, toutes les fois que cela est possible, à se contenter de l’application cervicale qui a l’avantage de néces- siter aucune manœuvre de dilatation, celle-ci n’étant pas tou- jours sans danger dans un utérus longtemps hémorragique et facile à infecter.

Le pansement ainsi constitué et mis en place peut rester un temps qui varie depuis six heures jusqu’à vingt-quatre heures.

La durée varie suivant la dose employée, suivant le volume de l’utérus et l'effet que l’on veut obtenir.

Pour obtenir une hémostase rapide dans un utérus rappelant le volume indiqué au début de ce chapitre, 0 gr. 05 de sulfate de radium pur laissés en place six à huit heures et replacés une dizaine de fois à des intervalles de deux ou trois jours, suffisent en général. L’on peut faire sans inconvénient la première séance de vingt-quatre heures.

Au rayonnement cervico-utérin, on peut ajouter l’action d’ap- pareils plats placés sur la paroi abdominale. Ces derniers sont représentés par les appareils contenant de 0 gr. 05 à 0 gr. 10 de radium dont les rayons traversent un filtre de deux millimètres de plomb. Les applications abdominales ne sont pas indispen- sables, car nous avons obtenu des hémostases définitives et le retrait consécutif des fibromes sans leur concours.

Envisageons maintenant la radiumthérapie dans les autres variétés de fibromes.

a) Fibromes interstitiels en rétroversion. Ici, l’applica- tion de radium doit être plus profonde, et. le tube doit être placé dans la zone cervico-utérine de l'utérus dont on a corrigé, pour un certain temps, la situation vicieuse.

Il vaut mieux ne pas dépasser 0 gr. 05 de radium et faire des

séances de six à huit heures seulement.

b) Fibromes sous-péritonéau.r. Doit-on appliquer le panse- ment dans la cavité cervicale de l'utérus ou faire un pansement vaginal en rapport avec le fibrome quand il est aisément acces- sible ?

Nous préférons de beaucoup que le pansement radifère soit intra-cervical, l’hémostase n’ayant pas été toujours ralisée par le rayonnement agissant directement sur le fibrome. Néanmoins,

il est indispensable d'agir, en outre, sur le fibrome lui-même.

d) Fibromes avec sclérose du col. Dans ces cas, on ne peut

songer à introduire le tube dans un col absolument sclerosé,

278

comme cela se voit chez certaines femmes qui ont dépassé l’âge de la ménopause.

IT faut agir par deux voies comme précédemment, c’est-à-dire par des applications abdominales à l’aide d'appareils plats, da 0 gr. 05 en moyenne, filtrant à travers une épaisseur de 2 milli- metres de plomb. Ces appareils doivent être revétus de tarlatane

pour arrêter le rayonnement secondaire.

Outre ces appareils, il faut appliquer un pansement vaginal constitué par une assez forte quantité de radium; 0 gr. 10 à 0 gr. 15 ne sont pas exagérés, ils doivent être laissés en place douze heures au plus et les séances doivent être répétées plu- sieurs fois en les espaçant suffisamment pour éviter toute ra- diumdermite.

e) Fibromes compliqués par la présence de métrites cervicales argués ou @inflammation anneviclle. Dans ce cas, on ne peut pas traiter le fibrome iminédiatement sans avoir fait disparaître l'inflammation du côté de l’utérus ou des annexes par un trai- tement préparatoire. Si cela n’était possible, 1l serait préférable de renoncer à ce mode de traitement.

Quand on aura obtenu l'arrêt définitif des règles et des hé- morragies, le traitement ne pourra étre considéré comme ter- miné, car il existe toujours une tumeur fibreuse dont le volume reste sensiblement le méme. A ce moment, il y a lieu de distin- guer deux cas, la conduite à tenir variant selon qu’on obtiendra, soit la ménopause précoce et l’arrêt des hémorragies, soit un effet négatif. Dans ce dernier cas, à moins d’une indication toute spéciale, Je traitement doit être arrêté et il y a mtérét à pren- dre un autre parti et en particulier de faire l’ablation de la tumeur.

Si on a pu obteuir l’arrêt de la menstruation ou des hémor- ragies, la technique variera encore suivant ce qui sera observé du côté de l’évolution fibromateuse. Deux éventualités sont pos-

sibles : Le fibrome subit une évolution progressivement régressive ;

Le fibrome reste stationnaire ou le fibrome augmente,

279 #

Le fibrome diminue progressivement, c'est ce qui s’ob- serve habituellement. Ici toute reprise de traitement radiumthé- rapique devient inutile, la guérison se poursuit d’une manière naturelle et il n’y a plus rien à rechercher.

Le fibrome reste stationnaire ou le fibrome augmente. Le sont des cas relativement rares et concernant principalement les fibromes sous-péritonéaux. Chez ces malades nous nous sommes généralement bien trouvés d’une reprise de traitement radium- thérapique et sous l’influence du rayonnement ultra-pénétrant du radium, on obtient une décongestion très importante, et en répétant les séances de temps en temps, soit tous les mois, soit tous les deux mois, on aide fréquemment à la régression fibro- mateuse ou on s’oppose au développement de la tumeur.

Le radium peut-il faciliter les interventions chirurgicales faites sur les fibromes utérins et y a-t-il lieu de songer à faire dans certains cas des applications préalables de rayons y? Nous devons avouer ici que la radiumehirurgie est moins intéressante que dans d’autres affections gynécologiques, telles que dans les salpingites et surtout dans les néoplasmes utérins. Pourtant il y a quelques cas le concours du chirurgien et du 1adiumthé- rapeute peut être utile; ce sont les cas 1] existe des inflamma- tions surajoutées qui rendent le fibrome difficile à enlever ou aggraveraient le pronostic opératoire; dans ces cas, Je radium peut offrir un concours précieux en faisant disparaître ces acci- dents inflammatoires et facilite par conséquent lacte chirurgi- cal consécutif.

Une méthode médicale de traitement doit, avant tout, être exempte de danger. On ne pardonne qu'à la chirurgie des ris- ques et des échecs graves, car elle a l'avantage d'enlever d’une manière définitive, la lésion qu le médecin ne peut, en général, que lentement modifier.

Pour être digne d’être conservée dans les méthodes thérapeu- tiques à employer, il faut donc que l’application radifère soit absolument sans danger, surtout si on se rappelle que la tech- nique de l’ablation des fibromes s’est singulièrement améliorée depuis ces derniers temps,

y : 280

Nous pouvons affirmer qu’en suivant la technique que nous avons employée, on ne provoquera aucune irritation des régions vagino-abdominale et qu’il n’en résultera que des avantages pour les malades.

Mais i] y aura-t-il à craindre des complications par suite d’er- reurs de technique ?

Il est important de préciser ces points pour éviter à ceux qui appliqueront notre méthode les inconvénients des premiers es- sais. D'abord l'appareil laissé en contact des parties molles peut déterminer dans les jours qui suivent l’application une radium- dermite. Cet accident peut être facilement évité, si on a soin de filtrer suffisamment par de la tarlatane pour arrêter le rayonne- ment secondaire. La mise en place des appareils posés à nu dans les tissus est sans danger quand le tube est mis dans des tissus malades comme, par exemple, dans les masses néoplasiques. Dans les fibromes, la chose n’est pas applicable, puisque le tube est au contact d’une muqueuse souvent saine.

Il y a encore un danger plus important à signaler; il résulte de la filtration insuffisante du rayonnement et de la conserva- tion des B mous ou peu durs dans le faisceau radifère. C’est ce qui arrive quand on n'a pas filtré avec un métal dense, comme, par exemple, aluminium qui constitue un filtrage très impar- fait, ou encore, quand le métal dense n'a pas d'épaisseur déter- minée; 5/10 de millimètre d'argent peut être comme le chiffre minimum pour avoir une filtration satisfaisante, quand le pan- sement est en rapport avec les muqueuses utérines ou vaginales. Quand le pansement est cutané, il faut 2 millimètres environ.

Il y a deux variétés de radiumdermite, suivant qu’elles sont intra-utérine ou vaginale. Il est souvent possible de déceler la première, d’après la constatation de certains symptômes observés chez les malades; tels que la persistance d’écoulements sanguins ou séreux, la forte congestion du col au niveau du museau de tanche. Nous avons remarqué Ja radiumdermite vaginale seule- ment après l'emploi de fortes doses (0 gr. 10 à 0 gr. 15 placés de 12 à 24 heures). La radiumdermite vaginale a toujours été

peu douloureuse et rapidement guérie,

081

La radiumdermite n’est pas seule à éviter. Dans les applica- tious faites au debut avec une longueur et une intensité que nous Jugeons actuellement comme excessives, nous avons pu détermi- ner un tres faible degré de réaction péritoncale, Cette dernière est, du reste, bien différente suivant qu'il s'agit d'un néoplasme utérin d'un fibrome. Pour déterminer une action péritoncale chez une néoplasique, il faut une dose beaucoup plus forte que chez une fibromateuse.

Il est, du reste, facile de l'éviter dans le premier cas comme dans le second.

I] faut, en ce qui concerne le traitement des fibromes, se fier aux phénomènes de réaction observés pendant le cours du traite- ment. En procédant comme nous l'avons indiqué, ils sont pres- que nuls et se réduisent à quelques écoulements séro-sanguino lents un peu prolongés de 10 à 15 jours environ, qui disparais- sent, du reste, aisément.

Pour apprécier Jes résultats cliniques obtenus dans la radium- thérapie, il est utile d'examiner tour à tour les modifications apportées dans les principaux symptômes, c'est pourquoi nous exuminerons successivement la valeur hémostatique du radium, l'influence exercée sur les écoulements séreux, sur les phéne- mènes douloureux, sur l'état général et enfin sur les modifica- tions de la tumeur.

Valeur hémostatique du radium. Dans les fibromes de faible volume, l’hémostase se fait aisément; les acerdents sont complètement arrêtés après deux mois environ, et cela quelle que soit l’abondance de l'hémorragie.

Dans nos observations, nous avons traité des malades ayant été curettées à plusieurs reprises sans succes, et ayant des mé- norragies durant jusqu'à vingt Jours par mois. Elles ont toutes été guéries, très rapidement de leurs accidents hémorragiques.

Il est intéressant d’entrer dans le détail des modifications hé- morragiques et de voir l'influence que le radium exerce sur

elles.

Pendant le premier mois du traitement, les regles reviennent

282

habituellement, mais très souvent avec un certain retard; elles sont peu abondantes et durent quelquefois assez longtemps; parfois elles consistent daus un écoulement insignifiant, se con- tinuent pendant dix à vingt jours. Ensuite, suivant l'intensité avec laquelle le traitement a été conduit, la menstruation qui survient à nouveau presente des caractères variés; c’est soit un écoulement tres peu abondant durant un ou deux jours, soit un retard d'uu mois vu d’un mois et demi, ou been encore l'arret définitif des règles.

Dans les cas les applications ont été faites avec une cer- taiue intensité, les malades ont eu des écoulements très insign- fiant ayant duré presque un mois. Après cette période, elles en- trent habituellement dans une phase caractérisée par l'absence complete d'écoulement et de règles.

En somme, il n'y a rien de bien fixe dans la marche de ces accidents vers la guérison. 1l faut savoir, que dans certains cas, il est nécessaire de faire des applications tous Jes deux mois pour continuer l'hémostase uterine, mais très souvent on obtient plus vite la constitution d'une ménopause précoce; l’arrèt des règles est alors définitif, ou nous semble tel puisque quelques-unes de hos observations remontent déjà à plus de deux ans. (Bien en- tendu, les séances de radium n’ont pas été reprises depuis.)

Néanmoins, on peut queltyuefois arreter l'abondance de l'écou- lement sanguin sans pourtant arréter définitivement les règles. Ce résultat pourra être recherché, si l'on est en présence de ma- lades congestives chez lesquelles on n'est pas pressé d'instituer une ménopause précoce, Mais on n'obtient pas une hémostase aussi définitive et parfois les hémorragies ont reparu.

Les fibromes, chez les femmes qui ont dépassé la période de la ménopause et qui présentent un col absolument oblitéré, sont d'un traitement plus difficile. Pourtant avec les artifices de tech- nique précédemment décrits, on obtient des résultats définitifs. Les écoulements séreux sont, en général, supprimés et subissent la même influence que les hémorragies.

Modifications des phénomènes douloureur. Le fibrome

283

apporte habituellement plus de gène que de vraie douleur. Mais au moment des règles, il existe pourtant des crises de dysménor- rhée qui sont parfois d'une bien forte intensité, d’où la nécessité d'étudier ces phénomènes peudant la menstruation et en dehors

d'elle.

Znjluence sur la dysménorrhée. La dysménorrhce est gcucralement calmce et Ll'ecoulement sanguin revient souvent d'une manière indolore, mais il faut savoir que ce soulagement u est parfois que passager et pour dubarrasser définitivement les malades de ces crises dysménorrhéiques, il est indispensable de provoquer la ménopause.

Influence sur les douleurs intermenstruelles. Si on fait

exception pour les douleurs de certaines névropathes, les dou- leurs qui accompagnent l'affection fibromateuse sont tres va- rites, tantot réduites à de simples troubles de pesanteur, tantôt plus violentes, surtout s'il existe des phénomènes de compres- sion. Habituellement, les malades sont soulagées fort vite et ıl ne faut pas attendre la régression du fibrome pour obtenir la disparition de ces symptômes. Ceci tient à l'effet décongestif exercé sur le tissu utérin et fibreux par le radium. La rapidité de cette modification vasculaire expligue comment uous avons pu parfois supprimer très vite des phénomènes douloureux chez des femmes qui présentaient des utérus exerçant sur les organes pelviens un début de compression. Cela permet d'attendre la régression du fibrome qui, comme nous le verrons plus loin, est

toujours tardive.

Modifications de l'état général. Quand le traitement a été appliqué à des hémorragiques, l'état général se modifie très vite, et les malades reprennent rapidement une vitalité qu’elles ne connaissaient plus depuis longtemps. Ce qu'il y a également d'intéressant à constater, c'est que presque toutes nos malades ne sont guère génées par la constitution de la ménopause pré- coce. I] est possible que la conservation de la sécrétion interne de l’ovaire ait une heureuse influence et soit, pour une certaine

part, dans l’explication de ces phénomènes.

984

Influence sur l’évolution fibromateuse. En nous basant sur les signes fournis par le toucher bimanuel, par certaines mensurations externes du corps utérin, mais surtout par des mensurations de cavités utérines relevées par l’hystérométrie, nous avons pu nous convaincre rapidement que la régression

fibromateuse suivait l'instauration de la ménopause précoce.

Chez les 36 malades chez lesquelles les mensurations ont pu étre suivies avec une certaine assiduité, nous pouvons conclure que la régression fibromateuse est habituellement un phéno- mene tardif qui commence nettement plusieurs mois après la ménopause provoquée; qu'elle semble peu marquée chez des femmes qui ont gardé l’écoulement menstruel; enfin que la di- minution fibromateuse semble se faire plus rapidement chez des malades qui ont des fibromes interstitiels.

Pour expliquer Ja cause de la diminution observée du côté des fibromes à la suite de la radiumthérapie, on peut invoquer, soit l’action directe des rayons y et B sur le tissu propre du fi- brome, soit encore une action vasculaire ou encore une action ovarienne., Voyons s’il est possible de déterminer le rôle que pent jouer dans la régression fibromateuse chacun de ces tissus (tis- sus fibreux, tissu vasculaire et tissu ovarien) puisque tous les trois laissent passer et retiennent uue grande quantité de rayonnement. Pour cela, nous nous baserons surtout sur l’exu-

men de constatations cliniques.

Action sur le tissu fibreur. D'après les résultats relevés apres la radiumthérapie, on voit que l'arrêt des règles ou de l'écoulement sanguin est souvent le phénomène observé primi- tivement. Nous avons déja dit que la diminution des fibromes quand elle survient est généralement plus tardive et postérieure à la modification menstruelle : il semble done par l'analyse des seuls faits cliniques que l’action exercée sur le tissu fibreux soit plutôt indirecte. Nous savons, en effet, que :orsqu’un tissu est sensible au rayonnement du radium, sa régression commence assez rapidement dans un laps de temps qui varie depuis huit

à quinze jours en moyenne; la durée de cette régression peut

OS =

quelquefois être assez prolongée, mais son début suit assez ra- pidement l’application radifère. Que se passe-t-il quaud on sou- met au rayonnment du radium un fibrome utérin (rayonnement ultra-pénetrant de Dominici) soit par application abdominale, soit par application imtra-utérine?’ Le fibrome, en réalité, ne diminue pas dans les jours qui suivent et nous en sommes en- core à trouver un seul cas la régression précoce a été assez sensible pour être constatée. Nous avons, en effet, remarqué chez des malades traitées une sorte de bien-être, de diminution dans les phénomènes de pesanteur suivant souvent assez rapidement l'application de radium. Au toucher également, il semblait qu’il y ait une petite réduction de la masse, mais ceci n’est que l'effet d’une tres forte décongestion de l'utérus et de la tumeur. C'est ainsi que chez certaines fibromateuses ménopaustes, ne perdant donc pas de sang et présentant une grosse tumeur obdominale, nous avons pu parfois provoquer un petit écoulement sanguin apres chaque application en méme temps qu’une très petite di- minution du volume du ventre. Ces phénomènes de décongestion n’étaient pas «ccompagnés de régression du fibrome et, par con- sequent, il n’y avait pas une action directe exercée par le rayon- nement sur le tissu fibreux. Ceci est tout à fait conforme avec ce que l’on sait sur les réactions biologiques de la cellule sous s’action du radium. La cellule fibreuse appartient à un type trop différencié pour être influencée favorablement et rapidement par les rayons ultra-pénétrants du radium. Néanmoins, 1l est très difficile d’affirmer que l'énergie emmagasin¢ée par la cellule fibromateuse sous l’influence du radium, ue se traduira pas quel- quefois par une tendance à la régression ou par une diminution dans sa vitalité surtout, s’il s’agit d’éléments jeunes d’un fi-

brome à évolution rapide.

Action ovarienne. On suit combien les éléments des glandes sexuelles sont facilement détruites par les rayons X; aussi pouvait-on penser qu’il serait dangereux pour les éléments propres de l’ovaire de recevoir des rayons de radium malgré la filtration à travers une assez forte épaisseur de métal dense. 1] n’en est rien et nous avons démontré, dès nos premières publi-

aya) Zs O<6 Z

cations sur nos recherches de radiumthérapie des salpino-ova- rites (1) que l'ovaire fonctionnait fort bien après avoir absorbé le rayounement dégagé par de grandes quantités de radium (10 à 15 centigrammes de sulfate de radium pur pendant vingt- quatre heures ou quarante-huit heures environ). Nous pouvions aussi obtenir la régression des salpingo-ovarites sans obtenir l'arrêt définitif des règles, ni sans modifier en rien la sécrétion interne de l’ovaire. Eu effet, nos malades après n'avoir préseuté qu’un arrêt temporaire dans la fonction menstruelle gardaient dans la suite une menstruation parfaitement normale et étaient susceptibles de devenir enceintes souvent assez rapidement uy res les applications de radium. Nous avons insisté sur la fréquence relative de ces grossesses survenant chez des femmes qui présen- taient des lésions bilatérales et la radiumthérapie avait été effectuée sur les deux annexes. Ceci démontre l’innocuité du rayounement ultra-pénétrant vis-a-vis des éléments du follicule de Graaf et de l’ovule, par conséquent, l’absence de toute in- fluence ovarienne sur l’évolution du fibrome après des applica-

tions de radium.

Action vasculaire. C’est par elle que doit être »xnliquée principalement la régression du fibrome après le traitement par le radium. Les éléments vasculaires sont (on le sait actuellement aujourd’hui) très sensibles à l’action du radium; en ou‘re, les méthodes thérapeutiques basées sur la diminution progressive de la vascularisation du fibrome ont, du reste, fait leurs preuves depuis longtemps. L’hydrastis et l’ergotine ont été des médica- ments longtemps et encore actuellement employés, et ils ont donné parfois des résultats encourageants, et l’on a cité des faits probants de régression fibromateuse apres leur emploi pro- longé. On se rappelle également la vogue des ligatures atro-

phiantes prônées par Kustner.

(1) De la valeur du traitement radiumthérapie des salpingo-ovarites. Congrès de Physiothérapie, mars 1910.

Traitement des salpingo-ovarites et des exsudats periannexiels par le Radium, Mai 1909.

Tous ces moyens agissent sur l’évolution fibromateuse en mo- difiant la vascularisation de l'utérus et de la tumeur.

Nous peusons que le radium agirait de même et que la ré- gression fibromateuse reléverait avant tout d’une modification apportée dans la vascularisation de l’organe malade.

Malgré les résultats très brillants fournis par le radium dans ces Cas, nous tenons à dire que la radiumthérapie ne guérit pas toutes les variétés de fibromes et qu’il existe un certain nombre de contre-indications à l’application de notre méthode de traite- ment. Ces contre-indications sont les suivantes

a) Ce sont d’abord les cas des femmes sunt très anémiées par une très forte hémorragie, et il est impossible de songer à faire un traitement un peu plus long. L’hémostase devant étre réalisée rapidement en quelques heures, c’est par la chirurgie qu’elle doit être obtenue et ce serait perdre un temps bien utile que de faire l’essai d’une tentative thérapeutique. Il n’en est plus de même des hémorragies très abondantes sans anémie grave puisque nous avons obtenu l’hémostase de malades perdant d’une manière extrême et l’on peut dire que ces cas sont du ressort de notre technique. |

6) Nous pourrons citer encore les polypes fibreux, les fibromes donnant lieu à des compressions du côté des organes, et en par- ticulier celles si graves du côté des uretères, de la torsion et de la suppuration des fibromes; des fibromes compliqués de salpin- gite qui ne disparaissent pas sous l’influence d’un traitement préparatoire et enfin des fibromes qui sont accompagnés de dégé- nérescence kystique des ovaires.

c) Quand un fibrome augmente malgré les applications de ra- dium, il serait inutile de persister à vouloir le traiter par cette thérapeutique, et il est préférable de ne pas attendre qu’il y ait des complications plus sérieuses pour en faire l’ablation.

d) Le fibrome qui subit une dégénéresecnce maligne, ne doit pas être traité par le radium s’il reste opérable; ce ne serait que dans les cas la dégénérescence néoplasique serait trop avancée pour permettre une ablation qu’il faudrait songer à la traiter par la radiumthérapie.

238

e) Eufin, il existe toute une série de malades chez lesquelles il y a intérèt à ne pas provoquer de ménopause précoce. Bien que, apres le radium, la sécrétion interne puisse persister, les troubles que peut apporter la suppression de l'écoulement men. truel doivent faire préférer (si, bien enteudu, l'état de la malade le permet) des traitements palliatifs tels que, par exemple, Pélectrolyse ou les cures thermales appropriées. Ce sont, en somme, des cas dans lesquels les malades souffrent moins de leur fibrome que de troubles de nutrition ou de troubles nerveux. Néanmoius, si la situation s’aggravait, malgré les moyens em- ployés, on devrait recourir à l'emploi du radium ou à l'abla- tion.

Ces contre-iudicationus exceptées, il y a grand intérêt à géné- raliser l’emploi de la radiumthérapie des fibromes utérins et à lappliquer d’une manière précoce; au début de nos recherches, nous appliquions ce traitement presque uniquement, dans les cas sérieux, c'est-à-dire chez des femmes ayant d’abondantes hémor- ragies, Il vaut mieux ne pas attendre des accidents accusés et puisque la radiumthérapie des fibromes utérins peut être réalisée d'une manicre si facile et donner des résultats si importants, on devrait l’appliquer chez des femmes qui présentent des symp- tomes ménorragiques et une évolution fibreuse au début.

Autrefois, l’insuccès des méthodes médicales avait rendu nécessaire l’élargissement des indications opératoires. De la l'obligation pour le chirurgien d'opérer souvent de mauvais cas.

Aujourd’hui, la radiumthérapie des fibromes permettra au chirurgien de n’enlever que les fibromes hémorragiques d’abla- tion aisée et peu risquée. Confices au radiumthérapeute les ma- lades trop sérieusement atteintes ne risqueront plus de succom- ber aux accidents que créent fatalement soit un état anémique grave, soit des altérations des reins ou du cœur. C’est ainsi que les albuminuriques, les cardiaques inopérables pourront être aussi soulagées ou guéries par un moyen thérapeutique actif.

Dans ce cas, il faut traiter par le radium toutes les malades atteintes, quel que soit le volume de leur fibrome, puisqu’elles

sont inopérables.

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En terminant les questions des indications, nous ne saurions trop insister sur l'inutilité de perdre son temps à des opérations conservatrices, telles que le curettage. Un très grand nombre de nos malades avaient été curettées plusieurs fois et ce moyen n'avait été qu’un palliatif tout à fait transitoire, tandis que nous avons obtenu, au contraire, une hémostase définitive après quelques pansements radifères,

MM. LAQUERRIÈRE et GUILLEMOT (Paris). La radiothérapie

dans le traitement du fibro-myome de l'utérus. (Résumé).

L'application de la radiothérapie à la cure des fibromes est d'origine française. C'est Foveau de Courmelles qui, le premier, publia en 1904 (11 janvier), à l’Académie des sciences, quel- ques cas de fibro-myomes soumis avec succès à cette thérapeu- tique.

Ces observations furent confirmées par celles de Deutsch, com- muniquées vers la fin de la même année, et par celles d’Imbert, de Montpellier, relatées dans un article des Archives d’Elec- tricité Médicale de janv. 1905.

À partir de ce moment, des statistiques favorables nous sont venues un peu de tous côtés; les expériences d’Halberstaedter établissant l’action atrophiante des rayons X sur l’ovaire des la- pines ,puis celles de Bergonié, Tribondeau et Récamier qui dé- montrent la fragilité des cellules de la lignée sexuelle, don-

naient un nouvel appui à la méthode nouvelle.

Foveau de Courmelles, avec des doses faibles et répétées de rayons filtrés, obtient la disparition des phénomènes douloureux, la diminution des hémorragies après parfois une augmentation passagère, la régression de la tumeur. Laquerrière communi- que, en 1905, à la Société d’Electrothérapie Je cas d’une fibro- mateuse de cinquante ans qui perd du sang depuis un an et dont l’hémorragie cède à huit séances de rayons X à doses assez fai- bles, il faisait remarquer que ce succes et les autres déjà cités ne devaient pas nous autoriser à abandonner d'emblée les pro-

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cédés électriques pour les méthodes nouvelles. En novembre Je Ja mème année, Kocher signale le cas d'une femme de trente- cing ans, très améliorée par des séances fortes et répétées.

Puis, les publications d'observations et statistiques se font si nombreuses, qu'il est impossible de les analyser ici, ce sont celles de Lengfellner et Gürl, celle de Fraenkel portant sur 29 cas amé- liorés, celles de Oudin et Verchère qui opèrent avec le radium, celle de Laquerrière relatant 30 cas de fibro-myomes traités à travers la paroi abdominale, et donnant des succès surtout aux approches de la ménopause avec quelquefois, pour des doses fai- bles, une augmentation passagère des hémorragies; puis, plus tard, celles d’Albers-Schônberg, tres affirmatif dans ses con- clusions en faveur de la méthode qu’il regarde comme la mé- thode de choix; celle de Fraenkel qui pense que l’action sur les fibro-myomes est consécutive à l’action sur l’ovaire; celles de Schmidt, d’Evier, de Gauss, de Muskat, d’Abel, de Schultz, de Hoenisch, de Krause, de Bordier, de Marquès, de Spéder, etc.

C’est à ce moment (1910) que nous publiames notre rapport au Congrès de PA. F. A. S., à Toulouse.

Nous y constations et la différence des résultats obtenus par les divers auteurs, et la variabilité des techniques préconisées ; aussi, si après un dépouillement minutieux des travaux publiés nous étions forcés d'admettre que les rayons X, d’après beau- coup d'auteurs et des plus autorisés, donnent une amélioration des fibromes, nous étions aussi obligés de constater que lamé- lioration porte tantôt sur le volume, tantôt sur le symptôme he- morragie, tantôt sur les symptômes subjectifs; que la diminu- tion ou la suppression de la fonction ovarienne nest pas forcr- ment connere à la modification des autres symptômes. Nous ad- mettions une action très inégale, variable selon les eas, sur la tumeur et sur l'ovaire et nous appelions l'attention sur la diver- sité qui devait, selon nous, être pour une part dans la diversité des résultats. En tous cas, nous estimions que, malgré les cas heureux de Bordier, Marquès, etc., la radiothérapie chez les femmes jeunes devait rester une mesure d'erception, puisque

l'ovaire n’étant pas détruit on ne pouvait compter pour elles que

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sur un résultat passager. Chez les malades plus agées (au-dessus de 40 ans), elle peut donner des résultats satisfaisants à elle seule, mais il parait surtout intéressant d'étudier son associa- tion avec les traitements électriques. Le seul cas nous pen- sions pouvoir, dès à présent, préconiser Vemplot des rayons seuls, est le cas de fibromes aux environs de la ménopause et surtout

de fibrome avec ménopause retardée.

À ce même congrès, M. Bordier insistant à nouveau sur les bons résultats qu’il obtenait, précisait la technique particulière qu’il recommande. Il déclarait que les fibromes jeunes étaient ceux pour lesquels on observait les diminutions de volume les plus considérables et les résultats les plus complets, enfin il re- maxuait que, d’après son expérience personnelle, l’aménorrhée ræntgénienne ne s’accompagnait pas de troubles généraux.

MM. Bergonié et Speder, Nogier, Garaud-Chotard, etc., con- firmaient les bons résultats de la radiothérapie des fibromes, mais MM. Bergonié et Speder insistaient sur ce fait qu’au dé- but du traitement ils croyaient bon d’associer l’électrothérapie à la radiothérapie.

Depuis le Congrès de Toulouse, la radiothérapie semble être devenue de pratique beaucoup plus courante : nous pourrions citer, en France, de nouveaux articles de Bordier, de Bergonié et Speder, de Foveau de Courmelles, la communication de Haret, à la Société Francaise d’Electrothérapie et de Radiologie, et la discussion qui suivit; des discussions à la Société de Médecine de Paris, une revue critique de Jeaugeas, etc.; à l'étranger les mémoires de Kroning et Gauss, de Bardachzy, de Gôrl et surtout les recherches histologiques de Reifferseheid qui con- firme pour les animaux les recherches de Bergonié et Tribon- deau et qui, de plus, a pu examiner les ovaires de six femmes récemment irradiées: chez toutes il a constaté de la dégéneres- cence des follicules, des troubles de l’épithélium folliculaire, de la désorganisation des ovules, des hémorragies capillaires surtout dans la zone corticale.

A l'heure actuelle, nous croyons que tout en continuant à faire les réserves que comporte toute thérapeutique nouvelle, on

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peut cependant considérer que la radiothérapie du fibrome peut

donner lieu à un certain nombre de conclusions d’ordre divers que nous allons exposer :

Technique. I] existe un certain nombre de techniques (Fo- veau de Courmelles, Bordier, Albers-Schénberg, Guilleminot et Laquerriere, Haret, etc.). Certains détails dépendent de com- modité instrumentale qu'il n’est pas donné à tout le monde de réaliser de la méme façon, on ne peut donc songer à l'unification absolue des méthodes; mais il y a cependant quelques facteurs qui semblent maintenant pouvoir être considérés comme indis- pensables.

a) Il est de beaucoup préférable de faire des séances fortes (dose maximum compatible avec l'intégrité de l’épiderme, sur chaque porte d’entrée), espacées, plutôt que de petites séances fréquemment répétées; les doses faibles peuvent produire mo- mentanément une augmentation des hémorragies, elles néces- sitent la répétition des séances avant que la période réactionnelle

soit écoulée; elles multiplient inutilement le nombre des appli- cations, etc.

b) Il est nécessaire d’utiliser des rayons très pénétrants et de les filtrer de façon à agir en profondeur.

c) Il faut multiplier les portes d'entrée, de façon à ce qu’une même région profonde soit irradiée plusieurs fois alors qu'un même territoire cutané ne l’est qu’une seule fois.

d) Il est utile de mettre l’ampoule le plus loin possible de la peau (mais en pratique, cet éloignement ne peut être très con- sidérable, car il nécessiterait des séances beaucoup trop lon- gues), de facon à diminuer la différence existant entre la quan- tité par centimètre carré, de rayons frappant les tissus super- ficiels et celle atteignant les organes profonds.

Les auteurs ne sont pas d’accord sur le point de savoir s’il est utile d’irradier l’utérus.

Jusqu’à ces derniers temps, on estimait (Laquerrière, 1906) que les résultats étaient dus uniquement à l’inhibition ovarienne, puis la possibilité d’une action directe sur le tissu néoplasique

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s’est fait jour et nous avons cru devoir tenir compte de cette opi- nion dans notre rapport au Congrès de Toulouse, cela parce que, d’une part, il parait y avoir, dans certains cas, une action ma- nifeste sur le volume avant qu’il y ait des modifications avnré- ciables des règles (lé fait est affirmé par plusieurs auteurs et nous en avons vu des exemples) parce que, d'autre part, lova- riotomie qui est, de plus en plus abandonné par les chirur- giens comme palliatif du fibrome paraît donner des résultats différents de ceux de la radiothérapie.

Depuis, les avis restent partagés : MM. Bergonié et Speder estiment que la sensibilité des cellules vivantes à l’action des rayons étant en raison directe de leur activité karvokinétique, les cellules du fibrome qui sont des cellules arrivées à l'état adulte, soient moins modifiables que celles de l’épiderme; ils estiment donc que les rayons à dose thérapeutique ne peuvent agir que sur l’ovaire ou, à la rigueur, sur la muqueuse utérine; si on observe des modifications de volume dans des tumeurs fi- breuses avant que les règles soient modifiées, c’est que l'ovaire est déjà modifié en tant que centre réflexe de la circulation uté- rine (d’où modification vasculaire dans le fibrome ou autour de lui) avant d’étre modifié dans sa fonction génitale proprement dite.

Par contre, Beaujard continue à penser qu’en certain cas la régression ne peut s’expliquer par la seule action de l’ovaire et Jeaugeas fait remarquer qu’en général la castration n’améne qu’une régression lente, progressive, analogue à celle que suit la ménopause, tandis que les rayons déterminent, du moins en certains cas, une régression brusque; il pense que les cellules néoplasiques en voie de formation, encore en karyokinèse se- raient attaquées et détruites, ce qui déterminerait une diminu- tion de volume plus rapide que celles résultant d'une simple ménopause. Cette hypothèse expliquerait parfaitement le fait signalé par Bordier et confirmé par Bergonié que les fibromes à évolution rapide, obéiraient au point de vue volume, beaucoup mieux que les autres. La constatation de Faber, qui a trouvé dans un cas de fibrome préalablement irradié, puis opéré, des

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nécroses nucléaires et des destructions cellulaires, confirmeralt opinion de Jaugeas.

Pour nous, il nous parait possible que, au moins en certains cas, cette opinion soit applicable, il nous parait également pro- bable que certains myomes très vasculaires peuvent réagir, au moins faiblement, comme les angiomes pour lesquels on connaît les bons effets de la radiothérapie.

Nous sommes, d’ailleurs, tout à fait d’avis que, dans la plu- part des cas, l’action directe des rayons sur la cellule du fibro- myome doit être assez faible.

Quoi qu’il en soit, il n’y a, en pratique, aucun inconvénient à irradier le fibrome lui-même; aussi, considérons-nous qu'il ne faut pas localiser étroitement les irradiations sur les régions ovariennes; d’une part, il est souvent difficile de savoir, lors- qu’un fibrome est volumineux, sont les ovaires et on risque rait fort, en cherchant à n’atteindre qu’eux, de ne rien attein- dre du tout, parce qu’ils seraient en dehors du champ trop mi- nime d'irradiation; d’autre part, l’irradiation du tissu fibroma- teux n’est vraisemblablement pas complètement inutile dans un certain nombre de cas. C'est pour ces raisons que nous conseil- lons des irradiations très larges englobant toute la région des organes génitaux.

Réactions causées par le traitement. Les séances elles- mêmes ne sont l'occasion d'aucune sensation particulière. Apres l'application, il y a parfois quelques troubles assez mal définis, d’ailleurs, et que les auteurs décrivent de façons différentes (état nauséeux, coliques, engourdissements des membres inférieurs, énervement, bouffées de chaleur, gêne de la miction, insomnie), le tout commencerait, en général, quelques heures apres la séance et durerait quelques heures. Pour notre part, nous n'avons que très exceptionnellement, et d’une façon tout a fait légère, observé de réaction perçue par la malade; et d’ailletrs aucun

auteur n’a signalé de troubles véritablement désagréables.

Aussi, peut-on se demander s’il ne s’agit pas seulement de > 1 = troubles nerveux chez des névropathes. Cependant, comme ies

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constatations histologiques chez les animaux et chez la femme montrent qu’il y a des modifications ovariennes qui apparais- sent tres rapidement, il est possible d’admettre que ce vérita- ble traumatisme de l’organe génital peut, en quelques cas, occa- sionner des réflexes appréciables.

En tous cas, « les troubles légers observés parfois sont incons- tants, bénins, et de courte durée (quelques heures) ». (MM. Ber- gonié et Speder.)

De même, on a signalé des suintements sanguinolents entre les époques durant quelques heures et des pertes glaireuses ou aqueuses; ces phénomènes n’ont jamais une importance suffisante pour les faire considérer comme un inconvénient.

Enfin, on peut dire que, depuis la filtration, on n’observe plus d'accidents cutanés : on constate fréquemment de la pigmen- tation et une chute passagère des poils du pubis; en parcourant les statistiques publiées, on constate que les auteurs qui utilisent une bonne technique, ne signalent pas de réactions dépassant le simple érythème (rougeur suivie de desquamation), des doses très fortes arrivent à cette dermite légère. Ainsi, tout en faisant toutes les réserves nécessaires sur la possibilité d’idio- syncrasie cutanée, la radiothérapie bien appliquée parait sans aucun danger pour les téguments.

Un point particulier à signaler est que l’aménorrhée causée par les rayons ne produirait, d’après certains auteurs, aucun trouble appréciable de ménopause. Pour notre part, nous croyons simplement (et d’après notre expérience personnelle et d’après l'opinion exprimée dans plusieurs publications) que ces troubles sont en moyenne beaucoup moins marqués que dans des aménor- rhées de toute autre cause. On a donné, de ce fait, deux expli- cations : ou bien l’ovaire (ce qui est vraisemblable, d’après ce que nous savons du testicule) tout en perdant ses facultés d’or- gane reproducteur, conserverait sa fonction des glandes à sécré- tion interne, ou bien l'inhibition rœntgénienne ovarienne s’éta- blirait progressivement, laissant à l’organisme le temps de s’ha- bituer peu à peu à la privation; sans nous prononcer catégori- quement, nous pensons que la première hypothèse est la plus vraisemblable,

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Résultats thérapeutiques. Nous croyons ne pouvoir résu- mer mieux les résultats immédiats qu’en citant le texte suivant de MM. Bergonié et Speder.

a Les premières modifications notables de la menstruation et des hémorragies s’observent en moins de deux mois... Tout d'abord, Vespacement des règles redevient normal, leur abon- dance diminue notablement, ainsi que leur durée. »

Après deux à trois mois, rarement plus, « les règles et les hémorragies cessent ».

a Les fibromes diminuent toujours et dans des proportions variables suivant des conditions encore obscures. » Cette dimi- nution pouvant aller jusqu'à la disparition.

« Les troubles dus aux fibromes et aux hémorragies disparais- sant rapidement, l'état général s'améliore, l’anémie cesse, les phénomènes de compressions disparaissent. »

Ajoutons d’ai_leurs que, de l'avis d’ Albers-Schénberg, qui a une expérience tres étendue, on rencontre des femmes dont les hémorragies ne s’améliorent pas. D’après les statistiques, ces cas nous parlons seulement des résultats immédiats doivent être assez rares; mais il est certain qu’il ne faut pas alors s’en- téter et qu’on doit cesser le traitement.

En ce qui concerne les résultats éloignés, il semble établi jus- qu’à présent que pour les femmes âgées par exemple au-des- sus de 45 ans -— on peut assez facilement déterminer une méno- pause définitive et que, chez ces malades, le résultat est, lui aussi, définitif.

Par contre, lorsqu'il s’agit de femmes plus jeunes et en par- ticulier de femmes au-dessous de 40 ans, il est difficile de don- ner une réponse bien précise : en effet, l'emploi d’une bonue technique est assez récent; avec une technique défectueuse, il

était impossible et l’un de nous s’était formellement pro- noncé à ce sujet -— d’avoir, sans risquer des accidents cutanés,

des résultats durables chez les femmes jeunes. Actuellement, on peut chez elles avoir des résultats complets immédiats, mais il y a trop peu de temps qu’on y est arrivé pour pouvoir se pro- noncer sur leur durée. Aubourg affirme d’une façon absolue

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qu'il ne faut pas employer les rayons parce qu’il y a rechute rapide.

Albers-Schénberg dit que vers quarante ans « le résultat n’est pas durable à cause de la régénération ovarienne et doit être maintenue par des irradiations répétées». Pour Bergonié et Speder, la radiothérapie est surtout indiquée au-dexsus de qua- rante uns, « les femmes plus jeunes peuvent en tirer parfois grand bénéfice, à condition de continuer le traitement assez longtemps et de façon intermittente (tous les six mois, par exemple) ».

II. Indication du traitement radiothérapique

a) Hémorragie. Ta radiothérapie, si elle est certainement utile pour faire disparaitre la tendance aux hémorragies, elle ne nous parait pas constituer le bon traitement d'une hemor- ragie : de nombreux auteurs ont signalé que le début du traite- ment pouvait s'accompagner d’un redoublement de l’écoulement de sang; des 1906, l’un de nous se demandait si les rayons à faible dose n’étaient pas capables d’avoir une action excitante, et en 1909, au Congres Ræntgen, Schulz dit expressément que les effets sur l'ovaire sont par ordre de croissance suivant les doses: la stimulation; Vinhibition. Eufin Albers-Schôün- berg, au même Congres, en 1910, déclare que les états anémi- ques sont une contre-indication, car « l’augmentation des hé- morragies pourrait être une cause de mort ».

Sans aller aussi loin, bornons-nous à conclure que la radio- thérapie ne saurait constituer un traitement d'urgence du symp- tome hémorragie, et rappelons-nous que, par contre, comme hémostatique, la radiumthérapie intra-utérine a donné à Oudin

des résultats surprenants.

b) Traitement du fibrome. La radiothérapie trouve son em- ploi le plus brillant au-dessus de 45 ans, car alors elle donne souvent des résultats rapides et définitifs.

Chez les femmes au-dessous de 40 ans nous croyons actuelle- ment qu’elle peut être essayée, car certains auteurs ont eu par- fois de bons résultats grâce à elle, et Bordier estime que ce

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sont les fibromes jeunes à marche rapide qui rétrocèdent sous son influence; mais nous estimons que son emploi ne peut être prolongé, dans l’immeuse majorité des cas, indéfiniment.

Si donc, on observe des rechutes, et il nous paraît probable que ces rechutes seront une regle assez constante, il y aura lieu de recourir à d'autres méthodes, en particulier à l’électrisatiou qui nous parait à cet age être de beaucoup supérieur et que, pour hotre part, nous préférous alors employer.

Enfin, aujourd’hui comme il y a huit mois, nous pensons que de 40 à 45 ans, il y a lieu surtout d'étudier l'association de la radiothérapie et de l’électrothérapie.

Discussion

M. SiREDEY (Paris). Il y a dans le traitement des fibromes, à cote de la chirurgie, un moyen efficace qui permet dans un grand nombre de cas, d’obtenir de bons résultats, c’est la radio- thérapie. Ce procédé s'impose chez les femmes de 40 à 50 aus, il n’a que des avantages. Sous l’influence des rayons X on voit deux phénomènes se produire : la suppression des règles apres douze à quinze séances (ce phénomène cependant n’est pas cons- tant); la diminution de volume du fibrome. Chez une malade traitée par M. Haret, j'ai vu un fibrome diminué de 2 centime- tres 1/2 de hauteur en deux mois. k

La radiothérapie est iudiquée chez toutes les femmes qui ap- procheut de la ménopause, à moins que le fibrome ne comprenne les organes du petit bassin : dans ce cas il faut recourir à la chirurgie. Les fibromes à évolution abdominale sont donc jus ticiables de la radiothérapie; si la radiothérapie échoue, il faut opérer de suite parce que ces fibromes peuvent se transformer en carcinomes. L’échec de la radiothérapie sera d’ailleurs l’in- dication du traitement opératoire, parce qu’il fera présumer la trausformation carcinomateuse.

Si l’on a affaire à un utérus scléreux (pas fibromateux), uté- rus géant qui saigne jusqu'à tuer les femmes, la chirurgie sera

indiquée, encore une fois si la radiothérapie a échoué.

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Cnnclusions. Tous les procédés de physiothérapie sont des moyens palliatifs, la chirurgie est le traitement curateur; entre les deux il y a la radiothérapie qui permet de faire arriver les femmes à la ménopause.

M. Beror (Paris). Les traitements physiques du lupus. (Résumé).

Il n’existe pas un traitement unique du lupus, mais toute une série de méthodes qu’il faut savoir appliquer judicieusement selon la forme de l’affection : souvent mème, il est nécessaire d’eu associer plusieurs au cours d'un traitement.

Les petits lupus bien circonscrits doivent être enlevés chi- rurgicalement : la cicatrice sera traitée par la radiothérapie ou la photothérapie.

La photothérapie est le traitement de choix du lupus tumidus, non exedens peu étendu, de la joue, du front ou du menton. Les cicatrices sont belles. La méthode de Finsen est préférable aux procédés qui en sont dérivés et même à l’héliothérapie.

La radiothérapie seule ou combinée au raclage ou aux scari- fications est indiquée daus les cas de lupus plus étendu; dans les formes saillantes turgescentes, infiltrées, crotiteuses, ulcérées. Elle fait le gros œuvre, prépare le terrain, isole les nodules, mais ceux-s1 doivent être détruits ensuite par la galvano-cau- térisation ou l’électrolyse. Combinée aux scarifications, selon la technique de l’auteur, elle donne d'admirables et rapides résultats dans les lupus orificiels (doses faibles).

La radiumthérapie agit à peu près comme la radiothérapie, peut être moins activement et au prix de plus grandes difficultés. Les nodules lupiques persistent.

La haute fréquence ne guérit pas le lupus. Sous forme de fulguration, après grattage, elle hâte et favorise la cicatrisa- tion .

L’électrolyse négative détermine, si on emploie une intensité suffisante, la destruction des nodules. L’ionisation lui est infé-

rieure.

300

L'air chaud, à température destructive est un très utile com- plement du grattage, dans les lupus trés étendus.

Il faut soigner l’état général et à ce titre, certaines stations hydro-minérales pourront une utile adjuvant.

Louis Mexcikre (Reims). Les indications respectives des méthodes physiques et des interventions chirurgicales dans ts pied plat valyus douloureux.

Qu'il s'agisse de méthodes physiques ou chirurgicales, la pre- mière condition, pour traiter des indications de l’une ou de l'au- tre de ces méthodes, est de s’entendre d’abord sur l'affection à traiter, sur sa définition; c’est, en un mot, de bien en établir l'identité.

Ne vous y trompez pas; si J attire votre attention sur une vé- rité qui paraît évidente par elle-même, c’est que souvent, en médecine ou en chirurgie, les différences de vues viennent de ce que les auteurs, bien que cela paraisse extraordinaire, ne don- nent pas aux mots et à la chose la méme valeur; les uns et les

autres parlent souvent, sans le vouloir, d’une chose différente.

Le pied plat est un exemple. Partant du pied plat congéni- tal (continuant par la série des pieds plats rachitique, paraly- tique, ostéomyélitique, tuberculeux, terminant enfin par la tar- salgie de Gosselin), on aura beau jeu d'étaler les différentes théories en cours, toujours en parlant du pied plat; mais on aura parlé de choses essentiellement différentes, n’ayant pas étabii l'identité de l'affection sur laquelle on voulait disserter.

Vous m'avez chargé de vous présenter un rapport sur les in- dications respectives des méthodes physiques et des interven- tions chirurgicales dans le pied plat valgus douloureux.

Je n'ai donc à envisager ici que les indications d’une maladie, bien définie à mon avis : « la tursalgie des adolescents ».

Je n’ai pas à m'occuper du pied plat congénital, du pied plat rachitique des jeunes enfants, du pied plat valgus, suite de poliomyélite, du pied plat tuberculeux proprement dit. Ce

sol

sont des maladies tout à fait diftépentes de la tarsalgie des adolescents, du pied plat valgus douloureux qui, cliniquement, constitue une affection à part.

Nous verrons cependant, en vous disant un mot de la patho- génie, que la chose n’est pas aussi claire qu’elle le parait, car précisément pour la tarsalgie des adolescents, les auteurs ont, bien ma‘gré eux, embrouillé la question, en faisant intervenir tour à tour les théories de la surcharge, du rachitisme, de l'ar- thrite, de l’ostéomyélite, du rhumatisme; enfin, ie staphyloco- que doré et le bacille de Koch n’ont-ils pas été également ren- dus responsables dans cette affection?

La pathogénie du pied plat valgus douloureux servira néces- sairement de base à l’étude des indications des méthodes physi- ques et des interventions chirurgicales.

Kt comment n’appuierions-nous pas nos indications sur la pa- thogénie? Comment ne serious-nous pas amenés à discuter cette pathogénie quand, mécanothérapeutes, physiothérapeutes, nous viendrions proposer de traiter peut-être une arthrite à staphylo- coque ou une arthrite tuberculeuse, par les méthodes que vous savez?

D'autre part, comment ne pas souscrire aux seules méthodes : électricité, massages, greffes tendineuses, si le pied plat valgus douloureux est d’origine paralytique ?

D'où la nécessité d'envisager la pathogénie de la tarsalgie des adolescents.

Les théories invoquées pour expliquer la pathogénie du pied plat valgus douloureux peuvent se résumer en quatre grandes classes :

Théorie musculaire; Théorie ligamenteuse; Théorie osseuse ; Théorie articulaire.

Théorie musculaire. Pour Duchenne de Boulogne (Etudes sur l'Electrisation localisée, 1855, et in Archives de Médecine,

1872), le fait initial est la parésie du long péronier latéral,

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dont le rôle est de maintenir la concavité plantaire. Aussi, Du- chenne douna-t-1l à l'affection qui nous intéresse, l'appellation « d’impotence fonctionnelle du long péronier latéral ».

On a fait intervenir tour à tour le long péronier latéral, le jambier postérieur, le jambier antérieur.

Faut-il le dire ?... Dans l'esprit d’un grand nombre de phy- sio-thérapeutes, c’est cette théorie musculaire qui paraît le mieux expliquer la lésion, parce que répondant le mieux à la thérapeutique proposée.

On a vanté successivement l’électrisation et le massage du péronier latéral, du jambier antérieur, du jambier postérieur. On a combiné des mouvements passifs et actifs pour développer la fonction de ces muscles; les machines les plus ingénieuses ont été inventées pour concourir au but cherché.Louables efforts, sans doute; toutefois, ne faisons-nous pas fausse route en nous adressant non à la cause, mais à l’eftet ?

Bonnet, Guérin, Nélaton, n’admettent plus la parésie, mais la contracture des muscles, maladie analogue à la crampe des écrivains.

Ainsi donc, la paralysie et la contracture ameneraient l’une et l’autre l’abaissement de la voûte plantaire ?

Or, ces deux théories s’excluent; et, en fait, ni l’une ni l’au- tre ne donnent la solution du problème.

Duchenne recommande de rechercher la valeur du long péro- nier latéral en appliquant le pouce au niveau de la face plan- taire de l'articulation métatarso-phalangienne du gros orteil. «a Commandez au malade de résister; vous constatez, dit-il, que le malade, par suite de la parésie du long péronier latéral, ne peut s’opposer a votre effort. »

A cela, il n’y a qu’une objection; si vous répétez l’expérience de Duchenne chez un malade tarsalgique, jamais vous ne véri- fierez le fait avancé par lui. Kirmisson a pour habitude de re- chercher le signe de Duchenne chez tout malade atteint de pied plat valgus douloureux; et chaque fois, nous dit-il, il montre à ses élèves « que ces malades sont parfaitement en état de résis- ter à l'effort que l’on fait pour affaisser chez eux la voûte plan-

taire ».

303

D'autre part, l’examen électrique indique que le loug péro- nier latéral a conservé son action. Enfin, ne vous parait-il pas singulier de voir le pied se dévier en dehors, précisément dans la direction commandée par la contraction de ce lung péronier laté- ral, alors qu’ici ce muscle est paralysé ?

Quant à la contracture du long péronier latéral, il est d'ob- servation courante qu’elle n’est pas primitive et n’apparait qu’à un stade plus avancé, aux deuxième et troisième périodes de la maladie.

Si cette théorie musculaire est à ce point erronée, comment Duchenne, dont tous ici nous admirons les travaux, a-t-il pu ainsi se méprendre ?

Que viennent faire alors nos procédés physiothérapiques ? Sont-ils donc inutiles pour le traitement du pied plat valgus douloureux ? Répondre par l’affirmative serait aller à l’encon- tre des résultats que chacun a pu vérifier. Cependant, constata- tion curieuse, cette thérapeutique a pris naissance en s’appuyant en partie sur une théorie pathogénique fausse. J’espère arri- ver à m'expliquer sur le paradoxe que soulève cette question.

D'abord, comment Duchenne a-t-il pu se tromper, lui dont la précision et la finesse d'observation nous sont connues?

Rappelez-vous il travaillait... à la Salpétrière, endroit propice pour observer tout ce qui a trait, de pres ou de loin, à la paralysie.

D'ailleurs, nous connaissons la fréquence du pied plat paraly- tyque, et les thérapeutes se sont appliqués de facons différentes à en assurer la cure. Ne m’efforcai-je pas moi-même, au der- nier Congrès international de Médecine, de proposer toute une série de greffes et d’interventions susceptibles de réparer la lé- sion.

Entre le pied plat franchement paralytique et le pied normal, il y a toute une série de degrés, de parésies plus ou moins atté- nuées, plus ou moins graves. Il existe sans doute une variété de pied plat à la paralysie ou à la parésie, (liées plus ou moins à la poliomyélite antérieure ou à toute autre lésion de la moelle, ou même des nerfs). Que Duchenne ait observé cette variété de

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pied plat, cela ne me parait pas douteux; mais il faut s'enten- dre sur le mot et sur la chose. Ce n'est point la, la tarsalgie des adolescents, qui est une affection à part, comme je vous le disais

au début de ce rapport.

Théorie ligamenteuse; Théorie mécanique; Surcharge (Be- lastungstheorie de Volkmann). —- Normalement, le pied repose sur le sol, en arrière par les tubérosités du calcanéum, en avant par la tête des métatarsiens recouverte d’un tissu adipeux (talon antérieur).

La clef de voûte répond à l'articulation médio-tarsienne, à la tète de l’astragale.

Cette voûte est apparente sur le bord interne du pied, tandis que le bord externe appuie sur le sol (empreinte d’un pied nor- mal).

Le pied plat et les conséquences qui en découlent, contractu- res, douleurs (tarsalgie), sont initialement dus à l’effondrement de cette voute interne du pied, par suite de l'insuffisance des ligaments.

Lorentz explique le fait avec une variante. Pour lui, il y a deux voûtes plantaires : l’une interne (astragale, scaphoide et les trois premiers métatarsiens); l’autre externe (calcanéum, cuboïde et les deux derniers métatarsiens). Sur cette voûte ex- terne repose la voûte interne. La voûte externe s’affaisse, la voûte interne glisse sur la voûte externe, d’où production par « surcharge » du pied plat.

Que la voûte interne repose sur le calcanéum, le cuboide et les deux derniers métatarsiens, c’est un fait anatomique exact; mais-qu’il y ait effacement de la voûte externe, c’est autre chose, car anatomiquement, il n’y a pas de voûte externe à proprement parler; normalement, cette soi-disant voûte étant effacée, le pied repose sur le sol par son bord externe.

Enfin, l’examen clinique, radiographique, anatomo-patholo- gique, au cours des interventions, montre que le déplacement se produit dans l’articulation astragalo-scaphoïdienne.

La tête de l’astragale se luxe en dedans, vient faire hernie

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sur le bord interne du pied et forme un coin osseux s’opposant à l’adduction de l’avant-pied.

Si l’on prépare comme pièce anatomique, un pied, en énu- cléant l’astragale, la voûte persistera, dit Kirmisson. Essayez d'effacer cette voûte par des manipulations énergiques, vous ver- rez se tendre le puissant ligament calcanéo-scaphoïdien, reliant le calcanéum au scaphoïde et aux cunéiformes. C’est ce liga- ment, et non le tendon du long péronier latéral, qui est la véri- table corde sous-tendant la voûte plantaire.

C’est la théorie défendue par Le Fort, à la Société de Chi- rurgie, en 1884. C’est également la théorie soutenue par Til- laux.

Supposez une charge exagérée reposant sur cette voûte. Le ligament calcanéo-scaphoïdien se tendra et se distendra; les eléments constitutifs de la voûte plantaire auront tendance à glisser les uns sur les autres et la voûte s’affaissera.

J’estime qu’il se produit, en outre, des mouvements de glisse- ment entre le calcanéum et l’astragale, mouvements commandés par la direction même des facettes articulaires de l’articulation astragalo-calcanéenne et dont la conséquence est un déplacement de la partie antérieure de l’astragale en bas et en dedans, pen- dant que le calcanéum se porte, lui, en dehors.

La distension des ligaments assurant le maintien de la voûte plantaire est bien une des causes principales de la déviation, mais elle n’est pas la cause première. Sinon, tous les sujets sou- mis aux stations debout répétées ou à une cause quelconque de surcharge, seraient atteints de pieds plats.

Cette cause première est de toute évidence dans le pied plat du jeune enfant : c’est le rachitisme qui, comme le remarque Kirmisson, ne doit nullement être « considéré comme une mala- die du système osseux, mais bien comme une affection générale du système locomoteur, faisant porter son action sur les os, sur les ligaments, et sur l’appareil musculaire lui-même ».

Ces raisons, et nous verrons plus loin pourquoi, guideront nos interventions; ce sont elles qui, avant comme après la réfection du squelette, justifieront le traitement électrique et kinésithéra-

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pique, sans que, pour cela, nous soyons amenés à confondre le pied plat valgus douloureux avec le pied plat paralytique.

Est-ce à dire que pied plat valgus douloureux et pied plat ra- chitique soient synonymes ? Cliniquement, non; le pied plat rachitique est le pied plat de la première enfance et ne s’ac- compagne pas de tarsalgie; au point de vue pathogénique, c’est autre chose, et une explication est nécessaire.

Un peu avant la puberté, peuvent apparaître diverses défor- mations osseuses ou articulaires « difformités essentielles de lu croissance ». Parmi les plus fréquentes, sont la scoliose dite essentielle, et le genu valgum.

Ollier, de Lyon, a pensé que ces déformations des adolescents devraient être rattachées au rachitisme, au rachitisme tardif des grands enfants et des adolescents.

MM. Lannelongue et Kirmisson ont udopté cette opinion. M. Marfan, qui a eu l’amabilité de répondre à mon référen- dum, m'a adressé une étude très complète sur la question.

Des examens microscopiques de Mikulicz, de Schmorl, de Læser, ont montré la similitude des lésions osseuses dans le rachitisme du premier âge et les difformités de l’adolescence.

La radiographie elle-méme, nous dit M. Marfan, est venue confirmer cette similitude.

Cliniquement, le rachitisme tardif ne diffère du rachitisme proprement dit, que par des caractères secondaires et parfois (formes généralisées) il le simule complètement.

Je puise dans le travail de M. Marfan un argument qui me paraît décisif : cet auteur a soigné, au début de sa carrière, des nourrissons rachitiques, il a pu en suivre quelques-uns jusqu à l’adolescence.

Or, c’est surtout chez ces anciens rachitiques qu’il a vu appa- raître des difformités osseuses. I] en a conclu que ces difformi- tés sont souvent des manifestations tardives du rachitisme, qu’elles sont une reviviscence d’un rachitisme du premier age.

Cela n’exclut pas la possibilité d’un rachitisme primitif de l'adolescence.

307

Mais quelles sont les causes du rachitisme proprement dit et du rachitisme tardif ? Etant données les dites causes, quelles indications pouvons-nous en tirer pour le traitement ?

Le rachitisme tardif n’étant généralement que le prolonge- ment ou une reviviscence du rachitisme infantile, il est naturel de lui accorder des origines identiques, infections ou intoxica- tions chroniques qui surviennent dans les périodes de l’ossifi- cation active et qui, parfois, se localisent plus ou moins sur le rachis et entraînent les modifications que l’on voit au niveau des disques intervétébraux, des vertèbres, des ligaments, des muscles eux-mêmes. Si la localisation a lieu au niveau des ge- . noux, vous aurez le genu valgum; au niveau de l’articulation médio-tarsienne, nous aurons le pied plat qui peut devenir ou non le pied plat valgus douloureux et nous verrons par quel mécanisme.

C’est à cette théorie du rachitisme, à cette conception mo- derne si bien expose par M. Marfan, qu’il me paraît indispen- sable de se rattacher pour expliquer les déviations et difformi- tés du rachitisme infantile et du rachitisme tardif. Et alors, tout en admettant l’origine rachitique et l’influence de la sur- charge pour les dites déviations, on comprendra l’importance des observations de M. Poncet, de Lyon, concernant le rhuma- tisme tuberculeux et ce les de M. Freelich décelant le staphylo- coque au niveau du pied plat.

Les études de M. Marfan, celles de ses élèves, MM. Baudoin et Feuillié sur les lésions osseuses du rachitisme, les ont amenés à conclure que le rachitisme ne doit pas être considéré comme une entité morbide, mais bien comme un syndrome dans lequel les lésions osseuses ne sont pas seules, mais occupent le premier rang. Ce syndrome traduit les réactions de l’enfant ou de l’ado- lescent contre les intoxications chroniques : intoxications ali- mentaires, toxi-infections digestives, syphilis, tuberculose, pyo- dermites, broncho-pneumonie prolongées, etc.

Ainsi donc, faire le diagnostic de rachitisme, c’est faire un diagnostic insuffisant. Il est encore nécessaire de rechercher

la cause, ou les causes qui ont pu donner naissance aux défor-

30S

mations osseuses rachitiques. Est-ce à dire que, dans la pratique, nous pourrons toujours pousser aussi loin nos investigations ? Evidemment, non; mais les faits connus, les études que nous venons de signaler, permettent, par induction, de ne pas nous méprendre sur les origines réelles du rachitisme et de ses dévia- tions osseuses.

A propos du pied plat valgus précisément, M. Marfan cite une observation typique de rachitisme tardif. En 1890, il examine un enfant de 15 mois, manifestement rachitique; l’enfant guć- rit très bien; à 4 ans, le squelette est devenu normal au point qu’il est impossible de soupçonner l’ancien rachitisme. A 14 ans, on place l’enfant comme apprenti cuisinier; station debout pro- longée, surcharge, développement d’un pied piat valgus dou- loureux qui oblige à interrompre complètement le travail.

Théorie osseuse. Les théories osseuses, qu’il s’agisse d’un changement de rapport des os du pied (Meyer, Lorenz), de la luxation-du scaphoide, migration du calcanéum sous l’astra- gale, le tout consécutif à une affection primitive des muscles (Hencke, 1859 et 1875), ne donnent qu’une explication des phé-

nomènes secondaires et n’indiquent nullement la cause primi- tive. |

Je dois cependant signaler pour mémoire une interprétation originale de Ilueter, 1862-1863 : « Le pied plat valgus doulou- reux résulte de l’exagération de l’évolution normale du pied Le pied est en varus pendant la vie fœtale; il se redresse pro- gressivement jusqu’à la forme adulte. Si l’évolution continue, on arrive au pied plat valgus douloureux. »

Théorie articulaire. Théorie de l’arthrite primitive; théo- rie de l’arthrite secondaire.

Cette théorie de l’arthrite primitive, déjà entrevue par Stru- meyer, est véritablement l’œuvre de Gosselin; elle a été re prise par son élève Cabot (lésion de l’arthrite sèche au niveau de l'articulation astragalo-scaphoïdienne et calcanéo-cuboi- dienne). Gosselin appuie sa théorie sur un examen nécropsique

chez une jeune fille de 18 ans, atteinte de tarsalgie et morte du choléra.

Il fait jouer un rôle important à la douleur à la pression, quand les muscles sont relachés et que le malade est au repos; « cette douleur, dit-il, est souvent le phénomène initial et pré- cède de longtemps la contracture ».

Kirmisson, pour expliquer la douleur, admet une arthrite se- condaire. La cause initiale, c’est la surcharge de la voûte plan- taire chez un sujet prédisposé, en puissance de rachitisme tar- dif. Les os et les ligaments se laissent affaisser. I] en résulte une sorte d’entorse répétée et d’arthrite chronique médio-tar- sienne. On connaît la richesse des ligaments en tissu nerveux,

ce qui explique la fréquence de la douleur, puis de la contrac- ture.

Voilà, en fin de cause, la théorie à laquelle nous nous rallie- rons comme expliquant le mieux les phénomènes cliniques obser- vés et les résultats thérapeutiques obtenus par le traitement. Mais, je le répète, par rachitisme, nous n’admettons plus ici une entité morbide définie, mais un syndrome.

Nous exclurons évidemment l’arthrite bacillaire médio-tar- sienne proprement dite provoquant un ‘pied plat valgus par contracture musculaire, mais nous admettrons, comme cause du rachitisme tardif, la tuberculose, au même titre que les au- tres affections chroniques.

La tuberculose n’évolue pas ici avec ses allures habituelles ; peut-être dans ce cas, agit-elle sur la médio-tarsienne, plus par ses toxines que par son bacille. Quoi qu’il en soit, le pied plat (rachitisme tardif sous l’influence de la tuberculose), ne peut et ne doit pas, cliniquement, être confondu avec la tumeur blan- che médio-tarsienne, entraînant du pied plat. Faute de s’être entendu sur les mots, peut-être s’est-on montré un peu dur dans l’argumentation opposée aux idées de M. Poncet.

A mon avis, la théorie de M. Poncet ne détruit nullement celle du rachitisme tardif et de la surcharge, à condition toute- fois que nous ne regardions le rachitisme que comme un syn- drome, et la déformation osseuse articulaire que comme un mode de réaction du tissu osseux chez les jeunes sujets, soumis à des infections ou intoxications diverses, dont la tuberculose ne doit pas être exclue,

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Traitement (résumé). De l'étude de la pathogénie, nous arrivons aux constatations suivantes :

La tarsalgie des adolescents, pied plat valgus douloureux, est une affection cliniquement bien définie et qui ne peut, en aucun cas, être confondue avec le pied plat paralytique.

La tarsalgie est due à la surcharge, chez des sujets prédis- posés, atteints, en imminence de rachitisme tardif ou pro- longé; l’étiologie ne laisse aucun doute.

Mais le rachitisme lui-même n'est qu’un syndrome, tradui- sant les réactions de l’appareil locomoteur, des tissus osseux, des ligaments, des muscles eux-mêmes chez Venfant ou lado- lescent, contre les intoxications chroniques : intoxications ali- mentaires, toxi-infections digestives, syphilis, tuberculose, pyo- dermites, broncho-pueumonies prolongées, peut-être rhumatisme lui-méme..., ete.

Or, quelle que soit la cause initiale, la clinique nous apprend que, dans la tarsalgie, nous ne devons considérer au point de vue des indications, que le syndrome rachitisme tardif, comme s’il s’agissait d’une entité morbide.

Rachitisme tardif qui est, non une maladie du systéme osseux seul, mais de l’appareil locomoteur : os, articulations, hga- ments, muscles eux-mêmes, qui sont les véritables ligaments actifs des articulations. Voilà le fait capital, et qui commande les indications.

Notre rôle de thérapeute se résumera done à rechercher les moyens les plus aptes à modifier la nutrition du système osseux, ligamenteux, musculaire même, bien qu’il ne s’agisse pas de paralysie au niveau du membre ou du segment de membre s’est plus particulièrement localisé le rachitisme tardif.

Pour entrer dans les détails de technique, il est indispensable de diviser cliniquement la tarsalgie en trois périodes.

La première période est caractérisée par l’absence de contrac- ture permanente.

La deuxième période est marquée par la contracture perma-

nente.

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La troisième période a comme caractère, les rétractions, les déformations osseuses, les altérations analogues à celles de l’ar- thrite sèche; une difformité considérable du pied, son ankylose en position vicieuse, notamment au niveau de l’articulation mé- diotarsienne.

Première période. Ce que M. Mencière a dit de la patho-

génie, ce qu’il a observé cliniquement tracera sa ligne de con- duite.

` La voûte plantaire est affaissée; les ligaments sont distendus ; l'articulation médio-tarsienne est le siège d’une sorte d’entorse chronique, le poids du corps portant a faux. Les os, les liga. ments, les muscles sont le siége de troubles trophiques, qui vont se traduire par l’atrophie, au niveau des muscles; par des atro- phies et des hypertrophies, au niveau des os.

La première indication est de conseiller une profession qui n’exige pas la station debout prolongée.

La deuxième consiste à soutenir la voûte plantaire. (Appa- reil orthopédique.)

La troisième enfin consiste à fortifier les muscles qui servent de soutien et de ligaments actifs pour la voûte plantaire. (Hy- drothérapie, électrothérapie, massage, mécanothérapie, bicy-

clette, gymnastique spéciale orthopédique.)

Deurième période : Contracture permanente. A la deu- xième période, la physiothérapie, toute-puissante à la première, est insuffisante.

Le physiothérapeute avisé remarquera que le pied est. fixé en attitude vicieuse. I] y a déjà, non seulement de Ja contracture, mais un certain degré de rétraction, sinon des muscles, du moins des ligaments. La déformation osseuse est déjà en marche. Demander une rectification du pied, une mise en place de ses différents éléments par la physiothérapie seule, c’est perdre un temps précieux, lasser le malade et aboutir vraisemblablement à un échec.

Il y a position vicieuse du membre; il faut obéir aux règles les plus élémentaires de la chirurgie orthopédique au niveau des

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articulations : placer le membre en position normale. Cela est souvent difficile sans anesthésie locale ou générale.

L'auteur conseille un véritable modelage du pied, soit à l’aide du coin de Lorenz, soit à l’aide de la barre caoutchoutée plus commode, qu’il a décrite. Ce modelage du pied est suivi d’une fixation pendant deux mois dans un appareil plâtré en hyper- correction. Apres quoi, la chaussure orthopédique, l'appareil de nuit et le traitement kinésithérapique qui s'adresse à la cause, sont de rigueur.

Troisième période. Dans les phases ultimes de la maladie, quand l’astragale s’est déplacé, quand sa tête hypertrophiée et déviée fait hernie sur le bord interne du pied, quand le sca- phoïde subluxé s’est ankylosé en position vicieuse, nous avons affaire, comme le dit Farabœuf, à un véritable pied bot irré- ductible et l’intervention sanglante est inévitable.

Le rapporteur préconise ici le modelage par évidement des os du tarse qu’il a déjà proposé pour le pied bot; modelage précédé de l'intervention d'Ogston sans enchevillement et dans des cas exceptionnels de la tarsectomie interne.

La voûte plantaire rétablie par les interventions énumérées plus haut, pour maintenir le scaphoide et l’astragale en contact, il faut s'adresser à un appareil de contention.

Constituer d’abord une voûte plantaire normale et solide, mo- biliser ensuite : voilà la ligne de conduite à suivre.

Quand le chirurgien est intervenu, l’œuvre n’est pas ache- vée., La physiothérapie recouvre tous ses droits pendant la con- valescence; c’est elle qui rétablit la fonction et évite la récidive, et une des indications primordiales est le dressage méthodique de la marche.

ALBERT WEIL (Paris). Radiodiagnostic, radiothérapie, électrodiagnostic, électrothérapie du pied plat.

Radiodiagnostic du pied plat. Le diagnostic de pied plat est, en général, des plus faciles. L’examen du pied quand le

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malade est assis, l'examen de la marche suffisent le plus souvent à l’établir sans qu'il soit utile de recourir à d'autres procédés d’ investigation.

Mais il est des cas ces examens ne sont pas aussi démons- tratifs qu’on pourrait le croire. Comme le dit le professeur Kir- misson, certaines personnes atteintes de pied plat ont dans la position assise, la jambe pendante, des pieds qui paraissent tout normalement conformés : d’autres dont la marche est douloureuse et dont l'empreinte plantaire donne l'apparence des empreintes de pied plat, de tarsalgie : leur voûte plantaire s’est affaissée par suite de lésions d’ostéo-arthrites tuberculeuses. Il est donc intéressant de pratiquer l'exploration radiologique des pieds des sujets dont la voûte plantaire s’est affaissée et de tâcher de tirer de l’examen comparatif de radiographies de pieds sains rt de radiographie de pieds plats le syndrome radiologique du pied plat.

Profil radiographique d'un pied normal. Supposons un pied normal radiographié de profil, le bord externe du pied re- posant sur la plaque (le sujet assis sur une table). Si l’on joint par un trait continu le bord supérieur du scaphoide, le bord su- périeur du deuxième cunéiforme jusqu’à son intersection avec le bord supérieur du premier cunéiforme, la portion antérieure du bord supérieur du premier cunéiforme depuis son intersec- tion avec le bord supérieur du deuxième, le bord supérieur du premier métatarsien, on obtient une ligne courbe régulière con- .

cave à concavité dirigée vers la partie inférieure du pied.

Profil radiographique d'un pied plat. Supposons un pied plat radiographié de profil le bord externe du pied reposant sur la plaque (le sujet assis sur la table). Si l’on réunit par un trait les bords supérieurs du scaphoïde du deuxième cunéiforme, du premier cunéiforme et du premier métatarsien, comme on l’a fait dans le cas du pied normal, on obtient une ligne courbe à concavité dirigée dans sa première partie vers la partie supé- rieure et à concavité dirigée dans sa deuxième partie vers la partie inférieure; et la concavité de la première partie de la courbe est d’autant plus prononcée que le pied est plus plat.

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Supposons, au contraire, un sujet porteur de pied plat radio- graphié debout (plaque verticale en contact avec le bord externe du pied) : l’affaissemnt de la voûte augmentée par suite de Ja pression exercée par le poids du corps est encore plus manifeste et la concavité dirigée vers la partie supérieure qui constitue la premiere partie de la ligne du profil est encore plus accusée.

Le profil radiographique d’un pied sain et d’un plat sont donc assez dissemblables; cette dissemblance peut être très lé- gere ou très apparente : dans les cas légers, la ligne imaginaire qui forme le bord supérieur du squelette du pied peut seulement être très légèrement infléchie; dans les cas graves, elle peut se courber très profondément.

Cette inflexion ou cette courbure sont dues à un affaissement du scaphoide et du deuxième cunéiforme. Ainsi, la radiographie vient montrer que la théorie de Lorenz, pour expliquer la patho- génie du pied plat, est inexacte.

Lorenz considère que le pied est formé par deux voûtes : l’une interne, l’autre externe superposées l’une à l’autre. La voûte externe est formée du calcanéum, du cuboïde et des deux der- niers métatarsiens. La voûte interne est formée de l’astragale, du scaphoide, des trois cunéiformes et des trois premiers méta- tarsiens. Et Lorenz attribue le pied plat à l’affaissement de la voûte externe et au glissement total de la voûte interne sur elle. Mais s’il en était ainsi, les pièces osseuses qui constituent la voûte interne resteraient dans leurs rapports normaux. Or, la radiographie nous montre qu’il n’en est rien puisqu'elle nous prouve que le scaphoïde et le deuxième cunéiforme se sont abais- sés par rapport aux os qui les entourent; la radiographie montre donc la justesse des arguments invoqués par M. Kirmisson pour faire résider dans une faiblesse de l’appareil ligamenteux du pied, et en particulier dans un relâchement du ligament cal- canéo-scaphoïdien, une des causes de la production du pied

plat.

Radiothérapie du pied plat. Le traitement radiothérapique du pied plat n’existe pas. Il est certain que dans le pied plat

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simple non douloureux, on ne voit pas par quelle aberration l’on soumettrait le pied aux rayons X. Dans le pied plat douloureux, dans la tarsalgie qui peut quelquefois ¢tre due à une arthrite passagère des articulations médio-tarsiennes; comme le voulait Gosselin, il n’est pas illogique de penser que la radiothérapie avec le rayonnement filtré pourrait calmer les douleurs et triom- pher de l’état inflammatoire. Nul expérience n’a encore été faite : mais l'observation d’un cas de talalgie causé par une ostéo-arthrite que MM. Jacquet et Jaugeas ont publié récem- ment, peut faire supposer que cet essai pourrait parfois être tenté.

M. Beror. Traitement radiothérapique de Uhypertrophie de la prostate. (Résumé.)

Il y a quelques années, on a traité avec enthousiasme l’hy- pertrophie de la prostate par la radiothérapie. Comme les résul- tats n’ont pas toujours été brillants, on a abandonné cette mé- thode et l’on a eu tort. Les cas l’on a constaté des insuccès étaient ceux de vieux prostatiques, atteints de troubles graves et la radiothérapie avait été employée trop tard, mais chez les prostatiques récents la radiothérapie donne des résultats appré- ciables surtout du côté de la miction.

Trois cas traités démontrent que, lorsque l’hypertrophie n’est pas énorme, lorsque les malades ne présentent pas de troubles graves, on peut obtenir des résultats en poursuivant le traite- ment longtemps, et le mieux persiste pendant des mois.

La technique consiste à atteindre la prostate par le rectum avec un rectoscope; on fait absorber à la prostate 2 ou 3H, puis on fait des séances trans-périnéales avec Rayons filtrés (2-3-4 mm. d'aluminium).

Discussion

M. Nocrer (Lyon) a traité quelques prostatiques, il a ob- tenu des résultats différents.

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M. Jauzix (Orléans). Au congrès de physiothérapie de lan dernier, M. Wuillamoz, de Lausanne, arrivait aux mêmes conclusions que M. Belot.

M. BEcLÈRE.— Il y a une période les troubles fonctionnels ne sont pas assez graves pour nécessiter une intervention chirur- gicale ou pour la faire accepter au malade; c’est à cette période qu’il faut pratiquer la radiothérapie.

M. LAQUERRIÈRE. L'utilité de la radiographie dans les ac- cidents.

M. Laquerrière présente une collection de radiographies sur l’utilité de la radiographie dans les accidents. Cette collection est formée par ies cas les plus probants qu’il a recueillis dans une pratique de dix ans, dans la radiographie des accidents du travail. L’auteur en tire les conclusions suivantes :

En nombre de cas, la radiographi faite suffisamment tot permet de déceler le simulateur qui cherche à mettre sur le compte d’un accident récent des lésions anciennes; d’autre part, souvent la radiographie faite trop tard, si elle renseigne sur l’état actuel du blessé et précise son infirmité, démontre aussi qu’il y a eu ou diagnostic erroné ou diagnostic incomplet et que l’infirmité aurait été très probablement évitée, si un exa- men par les rayons X avait été pratiqué d’une façon précoce.

ETIENNE HENRARD.

TECHNIQUE DE LA RADIOTHERAPIE DE LA LEUCEMIE par M. le D: IWAUCHAMPS

En me chargeant de vous faire rapport sur la technique de la radiothéapie de la leucémie, vous m'avez confié une tâche assu- rément flatteuse, mais délicate et difficile. C’est que nombre de questions insolubles et d'observations contradictoires se présen- tent immédiatement à l’esprit, du moment qu'il s'agit d'énoncer et de justifier un mode opératoire rationel. Nous nous bornerons ici à vous exposer notre technique personnelle ainsi que les idées directrices qui l'inspirent; mais tout en dégageant les formules pratiques, nous croyons devoir consacrer quelques considérations à l’action biologique des radiations dans cette affection.

La première question qui se présente est de savoir quels or- ganes il faut irradier. Sur ce point, nous pouvons constater en- core maintenant de nombreuses divergences et incertitudes, Un fait bien établi, semble-t-il, est l'action différente que les rayons de Röntgen exercent sur la leucémie lymphatique et sur la leu- cémie myéloïde. Dans la première forme, nous devons irradier tous les tissus malades pour obtenir leur disparition et pour rame- ner la formule leucocytaire vers la normale; nous devons irra- dier, chacun à leur tour, toutes les masses ganglionnaires super- ficielles et profondes.

Il n’en est nullement ainsi pour la seconde forme: ici l'irra- diation de tous les foyers affectés n’est nullement de nécessité absolue et son action se montre en tout cas d'une efficacité bien inégale et bien différente suivant qu'elle porte sur tel ou tel organe. L’irradiation de la rate est bien plus efficace que celle de la moelle osseuse; aussi, pour certains auteurs du moins, n'y

aurait-il aucun avantage à traiter la leucémie myéloide par des

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applications portant simultanément sur la rate et sur la moelle osseuse. Le traitement de la rate seule suffit à tout; elle suffit à amener la diminution du nombre des globules blancs et le re- tour de la formule leucocytaire vers la normale; elle suffit à re- lever le nombre des globules rouges et le taux de l’hémoglobine: elle seule est bien souvent en état de provoquer la réduction de la matité hépatique ainsi que la disparition des tumeurs ganglio- naires, des douleurs osseuses et des rétinites leucémiques, eu meme temps qu'un amendement considérable de l'état général du patient. En résumé, l'irradiation de la rate est en état dans la plupart des cas à donner, à elle seule, le maximum de bénéfice dont la radiothérapie soit capable.

Cette constatation, faite dès le début par la plupart des ra- diothérapeutes, était bien faite, semble-t-il à premiere vue, pour surprendre l'attente de tous ceux qu'inspiraient les beaux tra- vaux d’Ehrlich. Mais en réalité, le magnifique résultat que nous pouvons obtenir avec la radiothérapie dans la leucémie. peut en rien entamer la conception que le savant de Francfort a énoncée au sujet du rôle de la rate. Ehrlich dénie à cet organe en état normal, à peu pres toute contribution à l'hématopoièse, à la formation aussi bien des globules blancs que des globules rouges; pour lui, la rate serait avant tout un organe destrur- teur de globules: et si tant il est vrai qu'elle intervient bien réellement dans la régénération sanguine normale, ce ne peut être que pour une petite part, ce ne peut être que dans la genèse des globules blancs non granulés, c'est-à-dire des lymphocytes; en tout cas elle n’interviendrait nullement dans la formation des globules granulés, c’est-à-dire dans la myclopoiese.

Cette conception, relative au rôle de la rate normale, ne nous semble nullement incompatible avec les résultats de la radio- thérapie; en cas de leucémie myéloïde, la rate est éminem- ment altérée; son tissu normal fait place à une invasion consi- dérable de tissu myéloïde auquel sont dévolus, mais d’une façon exagérée, tous les attributs de la moelle jeune. Nous avons affaire ici à un retour vers l’état foetal, à une métaplasie en puissance

de fonction hématopoïétique. D'ailleurs, cette métaplasie myé-

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loide ne s'observe pas que dans la rate; elle se produit encore dans tous les organes qui ont présenté ce tissu myéloïde au cours du développement embryonnaire et qui ont contribué dans les stades embryonnaires, comme la rate, à l’érvthropoïèse et à la myélopoiése; au cours de la leucémie myéloïde,elle s’observe donc encore dans le foie, dans les ganglions, dans la moelle osseuse des os longs, dans les reins. Bref, cette métaplasie n’est qu’un réveil de l’atavisme.

Mais pourquoi l’irradiation de la rate se montre-t-elle donc plus efficace que celle de la moelle osseuse, si intensive et. si généralisée que puisse être cette dernière ? La rate, organe su- perficiel, présente aux rayons de Röntgen, une considérable sur- face d'attaque aussi bien en profondeur qu'en superficie. La muelle osseuse, tissu profond, se trouve protégée tantôt par des lames osseuses relativement minces mais filtrantes, tantôt par des lames osseuses épaisses et imperméables. Aussi, quoi qu’on fasse, l’action sur la moelle ne pourra-t-elle jamais être qu'une fraction de celle sur la rate.

Nous avons vu que le mode d'action des rayons X était bien différent suivant qu'il s'agit de la forme myélogene ou de la forme lymphatique de la leucémie, qu’on pouvait se borner dans la première à attaquer vigoureusement la rate pour voir la disparition des métaplasies myéloïdes et l'amendement de tous les symptômes : dans la seconde, au contraire, 1l est de rigueur d'attaquer toutes les hypertrophies lymphatiques sans en négli- ger aucune; car l’irradiation d’une seule masse ganglionaire, si considérable qu’elle soit et si intensivement traitée qu'elle puisse être, n’amenera jamais la fonte des autres tumeurs. Dans la leucémie myéloïde, les rayons X exercent done nettement une action à distance et il n’en est nullement ainsi dans la leucémie lymphatique.

On a cru attribuer cette action à distance à la diffusion d’une leucotoxine mise en jeu par la destruction des leuco- cytes. Cette conception fut confirmée par quelques auteurs qui crurent avoir démontré effectivement in vivo et in vitro la

présence d’une leucolysine; mais malheureusement, d'autres ob-

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servateurs en controlant ces recherches arrivèrent a un résul- tat tout à fait opposé; si bien qu'à l'heure actuelle, l'existence de cette leucolysine ne semble nullement prouvée, si logique et si tentante que soit son admission. Cette mise en jeu d'une leu- colysine nous expliquerait en tous cas, d'une facon très plausi- ble, comment les radiations de Réntgen exercent une action plus efficace et plus puissante sur la forme myélogène que sur la forme lymphatique; mais le dernier mot a-t-il été prononcé ici F la recherche de substances aussi subtiles est assurément une des plus fines et des plus délicates de l'hématologie; des tentatives nouvelles mieux conditionnées apporteront peut-être la lumière définitive sur ce difficile problème.

Quoiqu'il en soit, si nous observons nos plus beaux succes, qui sont quelquefois de vraies résurrections, dans la feucémie myé- loide et si nous avons à compter avec les plus nombreux échecs dans la forme lymphatique, nous devons attribuer ces résultats si divergents, en partie du moins, à des difficultés d'ordre tech- nique. I] est, en effet, plus facile de traiter une forme myélogene qu’une forme lymphatique; la, il suffit, à la rigueur, d’irradier un seul organe, la rate; ici, au contraire, il faut irradier tous les foyers morbides et pour ce faire il faut une attention sou- tenue et une méthode rigoureuse.

Au systeme lymphatique appartiennent non seulement les gan- glions lymphatiques et les tissus lyÿmphoïdes de l’appareil di- gestif, mais encore les follicules lymphatiques de Ribbert qu sont répartis dans tous les organes et dans tous les tissus. Le tissu lymphoide est réellement ubiquitaire à l’état normal comme à l’état pathologique; à la moiudre alerte, il est capable d’une vigoureuse réaction. Dans la leucémie lymphatique, il ne peut donc être question de métaplasie comme dans la forme myéloïde; au point de vue anatomique, nous avons affaire ici à un proces- sus d’hyperplasie généralisé. Or, ce sont toutes ces hyperplasies visibles et invisibles qu'il faut attaquer; il faut irradier les masses ganglionaires superficielles tour à tour comme tous les paquets ganglionaires profonds abdominaux et médiastiniques; aussi, est-il de rigueur de s’assurer de la présence des ganglions

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thoraciques par la radivscopie et des ganglions abdominaux par la palpation profonde, et ce n’est pas encore que doit s’arréter notre tâche; il faut aussi attaquer toutes les hyperplasies ca- chées, inaccessibles à nos procédés d’investigation, que peuvent engendrer les follicules de Ribert, sans oublier cet organe lym- phatique, le thymus, qui se réveille souvent au cours de cette forme de leucémie. En général, nous nous contentons de traiter les ganglions superficiels et nous négligeons souvent toutes les hyperplasies profondes; ne pouvons-nous pas attribuer certains échecs à cette dernière négligence ?

Aussi, le mode opératoire, généralement dirigé contre la leu- cémie lymphatique, nous semble-t-il susceptible dès maintenant de grandes améliorations; il y a lieu ici, à notre avis, d'aban- donner quelquefois nos localisateurs qui nous ont donné, par ailleurs il est vrai, d'excellents résultats; il convient ici de pro- céder a des irradiations larges portant successivement aussi bien sur les différentes hyperplasies que sur les différents segments de Vorganisme.

Il y a quelques années, en 1907, un médecin australien Law- rence proposa un nouveau mode d’application des rayons de Röntgen; ce médecin proposait de placer l'organisme à traiter au centre de faisceaux convergents de rayons X; à cet effet, il plaçait toute une série d’ampoules à des hauteurs diffé- rentes autour du malade; ainsi celui-ci était réellement plongé dans un bain de rayons X. Sans recourir à ce mode d’applica- tion, assurément encombrant et coûteux, nous devons nous en inspirer si nous voulons obtenir des résultats meilleurs dans la leucémie lymphatique. Ce n’est pas que nous voulons préconiser contre cette affection l’irradiation homogène qui est tout autre chose, puisqu'elle vise à administrer des radiations très péné- trantes et par conséquent peu absorbables et peu actives; nous voulons simplement dire qu’il convient de faire, dans la leucé- mie lymphatique, des irradiations beaucoup plus générales que celles qui sont faites habituellement.

Ces considérations nous ont semblé nécessaires pour dégager

rapidement les formules et les règles pratiques suivantes :

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Dans la leucémie myéloide, il faut surtout irradier la rate et l’attaquer sur toutes ses faces par la méthode des feux croi- sés; mais il ne faut toutefois pas être exclusif et négliger le trai- traitement de la moelle osseuse des os courts surtout et du foie: c'est un complément nullement négligeable.

Dans la leucémie lymphatique, nous avons affaire à un trai- tement autrement difficile, autrement complexe; il doit porter tour à tour sur toutes les hyperplasies considérables, superfi- clelles et profondes, et finir par ‘es irradiations générales vigou- reuses.

Comme pour toutes les autres affections, deux modes d'irra- dation sont préconisés aussi dans la leucémie : d’abord la mé- thode lente de Freund, qui consiste à appliquer journellement de petites doses de 1 à 2 unités HI par exemple et de suspendre le traitement au premier signe de radiodermite; ensuite, la mé- thode expéditive de Kienböck à laquelle se sont ralliés la plupart des radiothérapeutes et qui consiste à administrer des doses mas- sives, C'est-à-dire les doses maxima compatibles avec l'intégrité de la peau. Nous n'entrerons pas ici dans cette ancienne discus- sion; chacune de ces méthodes a ses inconvénients et ses avan- tages, ses partisans et ses adveraires inconvertibles. Nous res- tons partisan de la méthode expéditive parce que nous y voyons l'avantage d'une mensuration plus exacte et plus facile et parce qu'elle constitue une économie considérable de temps.

Nous ne voyons pas bien comment il est possible de traiter une leucémie lymphatique autrement que par cette méthode; avec Ja méthode lente il faudrait, pour un cycle complet de tral- tement, 150 à 200 séances, tandis que la méthode expéditive n'en exige qu'une vingtaine.

Durant combien de temps faut-il continuer les applications de rayons X ? Sur ce point, il y a de grandes divergences d’opi- nion; les uns cessent tout traitement après avoir obtenu un amendement considérable de l’état général et de la formule san- guine; Jes autres, dans les mêmes circonstances, continuent des applications plus ou moins espacées afin de maintenir le béné-

fice acquis. A vrai dire, quelle que soit notre façon de faire,

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nous agissons ici d’une manière empirique; car nous n’avons pas de critérium pour condamner ou justifier l'une ou l’autre façon de faire.

Il est cependant certain que l’action bienfaisante des radia- tions n’est pas indéfinie, qu’elle s’épuise de plus en plus au fur et à mesure que les récidives se succèdent plus nombreuses.

L'irradiation peut faire merveille, une première et même une deuxieme et troisième fois : mais elle arrive tôt ou tard à se montrer moins bienfaisante, moins rapide, pour aboutir finale- ment à une inefficacité complète dans une des rechutes subsé- quentes qui emporte le patient.

C'est comme s’il y avait une certaine accoutumance de lor- ganisme aux rayons X, accoutumance comparable, semble-t-1}, à celle que produisent certains médicaments.

C’est précisément cette dernière considération qui nous en- gage personnellement à interrompre presque complètement le traitement, quand le patient se sent valide et à ne donner que quelques irradiations vigoureuses à des intervalles assez éloi- gnés; mais les signes manifestes d’une rechute nous détermi- nent à entreprendre un traitement nouveau complet et énergique. Durant les périodes de bien-être, il importe donc de ne pas per- dre de vue le patient, de faire, mensuellement tout au moins, un examen de son sang, de surveiller son poids, sa température et son état général, de façon à être prévenu immédiatement d’une rechute.

A ce point de vue l’examen du sang est de toute première importance; il peut non seulement nous signaler une rechute en perspective, mais il nous renseigne encore sur le pronostic immédiat de cette rechute. Au troisième Congrès international de physiothérapie, les D™ Béclere ont fait connaître une nou- velle indication pronostique au cours du traitement de la leu- cémie myéloide; ils ont constaté, chez plusieurs malades atteints de cette affection, que la rechute grave, voire fatale, se distin- gue ‘par une formule hématologique spéciale, c’est-à-dire par l'apparition de myéloblastes dans le sang périphérique : ces

éléments ressemblent, à un examen superficiel, à certains lym-

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phocytes que l’on rencontre dans la leucémie lymphoide, mais, ils doivent en étre différentiés nettement par leur origine et par leurs caractères histologiques. En réalité, ces myéloblastes ne sont que les précurseurs non granulés des myélocytes. Naegeli de Zurich, qui les baptisa du nom de myéloblastes, les observa le premier dans les affections graves de la moëlle osseuse et sur- tout dans les récidives fatales de la leucémie myéloide. Aussi bien, faut-il accorder autant d'importance à la recherche de ces éléments révelateurs d’un pronostic sombre, qu'à la numération des globules.

Le pronostic de la leucémie, toujours facheux malgré notre puissante intervention, doit nous garder d'un optimisme de na- ture à compromettre notre intervention. On dit que la radiothé- rapie constituait le traitement spécifique de la leucémie et on a comparé son action à celle du mercure dans la syphilis; il y a l’exagération d'un enthousiasme que les résultats quelque- fois magnifiques peuvent expliquer mais non justifier; le mer- cure peut guérir la syphilis; mais les rayons X ont-ils jamais guéri une leucémie ? Dans l’état actuel de nos connaissances, nous comparerons avec plus d’exactitude le traitement de la leucémie à celui du cancer; de même que le bistouri peut donner une survie notable au malade atteint de cancer, Virradiation peut, elle aussi, prolonger la vie de nos leucémiques de plusieurs années.

Le médecin s’exposerait à de graves reproches, aussi bien sub- jectifs que scientifiques, s’il ne faisait bénéficier son malade cancéreux des bienfaits de la chirurgie. Il s'exposerait encore à des reproches semblables s’il ne soumettait son malade leucé- mique au traitement radiothérapique; car, dans certains cas les résultats de celui-ci peuvent paraître, à juste titre, mer- veilleux ; dans tous les cas, ils dépassent de bien loin ceux qu'ont donnés tous les autres moyens, médicaux et chirurgi- caux. Sous prétexte que les rayons X ne guérissent pas, il serait done souverainement injuste de méconnaitre l'incontestable pro- grès qu'ils nous ont permis de réaliser dans le traitement de la

leucémie.

Mais ce grand pas en avant ne peut nous suffire; dès maiu- tenant, nous pouvons espérer encore mieux de la radiothérapie, et ce mieux nous pouvons l'attendre d'un diagnostic précoce. Depuis que l’action si intéressante des rayons X sur l’évolution de la leucémie a sollicité l'attention médicale, nous pouvons nous attendre à voir les médecins dépister de plus en plus vite cette maladie: ainsi nous arriverons à instituer un traitement d'autant plus efficace qu'il sera plus précoce,

Mais arriverons nous jamais à guérir d’une façon définitive cette affection sur laquelle le traitement radiothérapique à tant de prise ? Chi lo sa ? Pour l’espérer, il faut beaucoup d'opti- misme, encore que la guérison paraisse être dans les limites du possible. Nous ignorons complètement la nature, Pagent causal de Vaffection; nous ne savons si les rayons X agissent directe- ment sur cette cause, s'ils constituent un traitement causal ou simplement symptomatique. Notre ignorance absolue relative aces deux points doit nous imposer une tres grande réserve sur cette question et nous défendre toute prophétie optimiste ou pessimiste; le jour nous aurons des clartés suffisantes sur l'étiologie de la leucémie, nous serons rapidement, sans aucun doute, fixés sur les perspectives définitives de son traitement ra-

diotherapique.

LES MESURES DE SECURITE CONTRE LES RAYONS X EMPLOYEES AU “* LONDON HOSPITAL ,, par le DT BIENYFAIT

Le London Hospital est un établissement considérable qui se trouve dans le nord-est de Londres, dans le quartier de White Chapel. I] contient mille lits et la consultation externe comporte journellement une moyenne de trois mille malades; aussi, le service de radiologie est-il très occupé et le personnel se trouve- t-il exposé des heures durant aux rayons X. Au début, il en est résulté de tels inconvénients que l’on s'était demandé s'il n'y avait pas lieu de supprimer tout au moins la radiothérapie. I] a été fait ce qu'il était logique de faire; on a multiplié les précau- tions nécessaires et on a réussi au point qu’actuellement. ce ser- vice ne présente plus aucun danger ni pour le personnel ni pour les malades; je pense qu'il serait difficile d'imaginer une série de mesures plus efficaces et je me propose de vous les exposer en quelques mots.

La protection du malade à soumettre à la radiothérapie est la plus simple à réaliser; il suffit de placer le tube dans une en- veloppe imperméable aux rayons X et ne permettant le passage des radiations à utiliser que par un diaphragme ou un tube d'un diamètre adéquat à la surface à traiter. Le malade reste immo- bile et ne touche pas aux appareils, il est ainsi parfaitement à l'abri.

En pratique Je constructeur Dean qui a été chargé de lamé- nagement du service radiologique, a choisi des cupules en verre plombé très épais, opaque aux rayons X mais transparent aux rayons lumineux. De cette facon le médecin voit parfaitement la

manière de se comporter du tube, et peut le surveiller constam-

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ment sans grand danger. Cette cupule laisse cependant passer par sa partie supérieure et par ses deux fentes latérales des rayons À secondaires; sans doute leur quantité n’est pas grande, leur nocuité non plus,mais comme leur émission est continuelle, le personnel pourrait encore en éprouver des inconvénients.

Pour éviter ces rayons qui se répandent partout, M. Dean a eu recours à une idée originale : il renferme le malade et le tube dans une chambrette blindée d’où aucun rayon, si pénétrant qu'il soit, ne peut sortir.

Quatre chambres analogues se trouvent alignées dans une grande salle, tels quatre immenses coffres-forts. Les parois sont constituées par une armature de fer de 4"" d'épaisseur; doublée des deux côtés par une lame de plomb de 4" également, ce qui porte l’épaisseur totale à 12"" de métal. Ce métal est recouvert a sou tour par une couche de 40"" de bois, destinée à retenir les rayons secondaires nés au contact du métal. La paroi de devant des chambrettes porte une fenêtre et une porte vitrée; ces vitres en verre fortement plombé ont 6™ d'épaisseur; elles permettent de surveiller parfaitement le tube en marche et la position du malade.

La bobine est placée en dehors, au dessus de la chambrette, le tableau et l'interrupteur se trouvent également en dehors.

La paroi permet le passage des fils à haute tension et admet aussi, un tuyau à gaz dont le robinet est à l'extérieur, son extré- mité se trouve vis-à-vis du régulateur de Villard à quelques centimetres de lui; le gaz est constamment allumé en veilleuse, de sorte que si l’on juge à propos de ramollir le tube, il suffit d'ouvrir le robinet extérieur, la flamme de la veilleuse s'allonge et vient chauffer le régulateur.

La préservation des mains ne pourrait trop appeler l'atten- tion des opérateurs. À tout instant les doigts se trouvent direc- tement exposés aux radiations lorsque l’on rectifie,par exemple, la position du malade; sans doute les constructeurs fournissent des gants excellents, imperméables aux rayons X, mais en pra- tique ils génent quelque peu, ils s’usent, ils coûtent cher et on arrive à s’en passer; d’autre part, il conviendrait d’arréter le

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courant chaque fois que l'on approche la main du tube mais on shabitue au danger et on ne le fait pas. Le système de la cabine est une heureuse innovation à ce point de vue, parce qu'il permet de couper et de rétablir le courant automatiquement. Quand on ouvre la porte, un dispesitif coupe le courant; de cette facon le médecin ou VPinfirmier n’est jamais exposé aux radiations.

Au London Hospital on traite quatre malades au même mo- ment; il en résulte qu'il suffirait d'un instant d’inattention pour dépasser la dose de rayons X que la peau peut. supporter; afin de prévenir cet inconvénient,chaque appareil est muni d’un compteur d'interruptions qui arrête le courant automatique- ment lorsque le tube a fourni une dose de 4 1/2 H.

Si pendant la radiothérapie, le médecin est exposé pendant longtemps à de petites doses de rayons X, pendant la ra- dioscopie, il est exposé pendant un temps plus court à des doses beaucoup plus forte; au fait, la radioscopie est beaucoup plus dangereuse notamment pour les mains et les doigts : le médecin se trouve, en effet, dans la direction même du faisceau et il a mille occasions de modifier Ja position du malade et l’ouver- ture du diaphragme.

L'adoption de la capsule de verre surplombé ou des boites doublées de plomb pour enfermer le tube, constitue un progres considérable qui permet de circuler dans la chambre sans grand inconvénient pendant la marche des appareils; de même l’adop- tion des vitres en verre surplombé qui recouvrent l’écran est encore un perfectionnement, mais tous ces procédés ne suffisent pas encore et M. Dean a imaginé un système assez simple qui met complétement le médecin à l'abri : il consiste à entourer l'écran muni de son verre d’un cadre métallique d'une grande largeur. |

L’observateur placé derrière cet espèce de bouclier ne peut plus contourner l'écran avee la main et son corps tout entier est à Pabri.

Cet écran muni de son cadre est évidemment tres lourd, mais il glisse le long de tiges verticales et il est contrebalancé par

un contrepoids. La position du malade est modifiée selon les be-

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soins par un siège mobile dans différents sens et que le médecin meut de l’extérieur, les diaphragmes sont ouverts ou fermés à volonté par des commandes à distance.

Telles sont les excellentes mesures de sécurité employees au London Ilospital; je ne crois pas qu'il existe un autre établisse- ment l’on ait pris des précautions aussi minutieuses et. aussi efficaces.

LE MESOTHORIUM : NOUVEAU SUCCEDANE DU RADIUM par le D! J. DE NOBELE

Au cours de ses recherches fondamentales sur les corps radio- actifs, M™ Curie constata que certains minerais de thorium émettaient des radiations analogues à celles de l'uranium et du radium, Ces résultats ont été confirmés dans la suite par Schmidt et par d'autres auteurs.

Cependant, l'existence d'une activité propre au thorium lul- même, quoique très probable, n'a pas encore été prouvée d’une facon directe. Hofmann et Zerban ont affirmé que ce corps n'est pas actif quand il provient d'un minerai ne contenant pas d'ura- nium; en outre, Baskerville et Zerban prétendent que le thorium extrait d’un certain mineral brésilien est inactif. Mais tous ces résultats demandent à être confirmés. En effet, d’après des re- cherches toutes réventes de Leslie, le thorium aurait une acti- vité propre à lui-même mais très petite, indiquant un groupe de particules a de petit parcours.

Plus tard, les travaux de divers expérimentateurs, en parti- eulier ceux de Rutherford et de Hahn, ont démontré que l'ac- tivité du thorium est due, au moins en grande partie, à une série de produits de désagrégation du thorium et notamment à une substance fortement radioactive qui a été découverte par Hahn et qui a reçu le nom de radiothorium.

Si le radiothorium est véritablement la partie radioactive du thorium, les différents minerais et sels de thorium doivent coun- tenir du radiothorium dans la proportion de leur richesse en thorium. Or, Dadourian, en mesurant l'activité d’un sel de thorium par la radioactivité induite que ce sel communique à

une lame métallique placée dans des conditions déterminées, a

trouve que les minerais de thorium tels que la thorite, la mo- nazite, la thorianite avaient en réalité une activité proportion- nelle a la teneur en radiothorium mais que les sels de thorium du commerce (nitrates, sulfates, etc.) avaient une activité moi- tié moindre.

Boltwood, par une autre méthode, est arrivé aux mêmes ré- sultats.

On croyait pouvoir conclure de ces faits que, pendant la pré- paration des sels du commerce, une partie du radiothorium, qui constitue la partie active du thorium, s'était séparée. Mais Hahn, se basant sur la grande difficulté qu’on éprouve à séparer le ra- diothorium du thorium, admit que cette perte de radiotho- rium pendant la préparation des sels de thorium était peu pro- bable et, d’autre part, comparant des sels de thorium préparés à des époques différentes, il constata que leur activité était va- riable : d’abord normale, elle va bientôt en diminuant pendant

trois ans, puis augmente légèrement et reste stable.

De cette observation, Hahn conclut que la substance que l'on sépare pendant la préparation des sels de thorium n'est pas le radiothorium, mais une substance intermédiaire entre le tho- rium et le radiothorium, substance douée de propriétés chimi- ques distinctes de celles de ces deux métaux et ayant une exis- tence relativement plus longue, 11 donna à cette substance le nom

de mésothorium.

Ce mésothorium se présenterait sous deux variétés à savoir : le mésothorium I qui n’émet pas de rayons constatables à l'élec- troscope et qui perd au bout de 5,5 ans la moitié de sa valeur, fait confirmé par Hahn, par Boltwood et Me Coy, et le méso- thorium II qui émet des rayons B et y et qui se détruit dans une période de 6,2 heures.

Ces deux variétés de mésothorium en se détruisant donnent naissance à du radiothorium qui émet des rayons a et qui a une période de désintégration d’environ deux ans. Ce dernier se dé- truit à son tour et donne lieu à toute la série des produits de désintégration du thorium à savoir : le thorium X, l’émanation,

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le thorium A. B. C. D., de telle sorte que la série du thorium

peut être représentée de la manière suivante :

Thorium, Vie moyenne, 10" ans. Ravonnement a. Meésothorium I. Vie moyenne, 9,9 ans. Rayonnement * Mésothorium HH. Vie moyenne, 6,2 heures. Rayon' B+7.

Radiothorium. Vie moyenne, 2 ans, Rayonnement a. Thorium, Vie moyenne, 3,6 jours. Rayonnement a+. Emanation. Vie moyenne, 54 secondes. Ravonnem! a. Thorium A. Vie moyenne, 10,6 heures. Ravonnem! 8.

Thorium B. Vie moyenne, 55 minutes. Ravounement a. Thorium C. Vie moyenne, 1 seconde environ. Ravon! a. Thorium D. Vie moyenne, 3,00 minutes. Rayon! B+7.

Dans la préparation des sels de thorium, le radiothorium reste avec le thorium tandis que le mésothorium se trouve dans les déchets de la fabrication; on peut l'en extraire par des précipi- tations répétées par l'ammoniaque.

Toutes les études que l'on a déjà faites sur les propriétés chi- miques du mésothorium semblent indiquer qu'il se place parmi les alealino-terreux et, dans une communication récente, Soddy émet l'opinion qu'il y a une véritable analogie chimique entre le mésothorium et le baryum. Le mésothorium combiné avec le brome forme un sel blanc. Les propriétés des préparations de me- sothorium paraissent identiques à celles du bromure de radium, mais s'en distinguent toutefois en ce qu'elles n'émettent. que des rayons B et y. Comme d'autre part, le mésothorium se trans- forme peu à peu en radiothorium et que ce dernier émet des rayons a il en résulte que la préparation contient, au bout d'un certain temps, un melange de radio et mésothorium et peut fournir ainsi les trois groupes de rayons a, B et y. Le mésotho- rium produisant pendant deux ans du radiothoriuni, l'activité de la préparation fraichement préparée augmente, atteint un maximum et puis diminue.

L'activité maximale est obtenue au bout d'environ 4,2 ans, à ce moment. elle atteint à peu près 1 fois 1 2 l’activité initiale.

Après 10 ans, l'activité revient à son point de départ et apres

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20 aus, elle est réduite à environ 50 p. e. de l'activité initiale. L'activité diminue ainsi très lentement et ne tombe jamais à zero.

Avec le concours de la fabrique de thorium du D" O. Knöfler et C", à Berlin, Hahn est parvenu à extraire le mésothorium des résidus de la préparation du thorium qui sert à la fabrica- tion des manchons pour l'éclairage au gaz par incandescence, mais cette préparation exige la manipulation de quantités de substances bien plus considérables que celles nécessaires à la préparation de quantités équivalentes de radium. Tandis qu'une tonne de matières premières donne 1/3 de gramme de bromure de radium, elle donne moins de 10 milligrammes de mésotho- rium. Néanmoins, les résidus de minerai de thorium étant en bien plus grande abondance que eeux de l'uranium, le prix de revient du mésothorium est de beaucoup inférieur à celui du radium, à peu pres trois fois moins. C'est pourquoi Tahu pro- pose de remplacer le radium dans les usages médicaux par le mélange radio-mésothorium.

Les essais entrepris de différents côtés avec cette substance montreront si son action thérapeutique est semblable à celle du radium.

Daus le but de favoriser ces recherches le D" Henri Bôttin- ger, d’Elberfeld, a fait don à l’Académie des sciences de Ber- lin, d’une certaine quantité de mésothorium destiné a être prêts aux savants allemands qui désirent faire des recherches. S'il s’agit d'essais médicaux, l’emprunteur doit Joindre des cap- sules destinées à recevoir le sel radioactif, ou indiquer les di- mensions de la capsule désirée. Le dosage est effectué au prix de 10 marks l’unité, par un chimiste de la maison Knôfler, à Plötzensee, qui travaille d'après les procédés de Hahn et sous le contrôle de ce dernier. Le prét dure régulièrement six mois, mais, sur demande, il peut être prolonge.

Grâce à cette nouvelle institution, nous serous bientôt fixés sur la valeur thérapeutique de ce nouvel agent.

SOCIETE BELGE DE RADIOLOGIE Séance du 24 janvier 1911

Le radiodiagnostic de l’uloère chronique de l'estomac M. le D' DE None re. A l'heure actuelle, il n'existe méthode capable de rendre directement visible sur l'écran ra- dioscopique un ulcère aigu de l’estomac. ‘n présence de cet échec on a cherché à découvrir Pulcere aigu de l'estomac, ou tout au moins à rendre son existence pro- bable par la radioscopie, en utilisant des méthodes indirectes.

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Fig. 1. Étude de la sécrétion de l'estomac par la méthode da SCHWARZ

I = Ingestion de la capsule fibrodermique de Scuwarz (4 grammes de bismuth, 25 centigrammes de pepsine). II = Le méme cachet apres dissolution de la membrane.

Schwarz fait avaler par le malade des capsules contenant du bismuth et de la pepsine, enveloppés dans du tissu fibro-der-

335

mique. L’enveloppe au bout d'un certain temps se digère grace à la pepsine et à l'acide chlorhydrique de l'estomac et le bis- muth, au lieu d'être réuni sous forme d'une boule, s’étale à la surface de l'estomac. On observe sur l'écran radioscopique le temps mis par cette enveloppe fibreuse pour être digérée. Dans les cas d’hyperacidité l’enveloppe fibreuse serait dissoute dans l’espace de 1 à 2 heures. (Voir fig. 1.)

D'autre part, on a pu constater à différentes reprises lors de l'examen radioscopique d'un estomac atteint d'uletre aigu, évo- luaut même sans symptôme bien évident, que cet estomac pré- sentait une exagération de la motricité caractérisée par une ac- célération des mouvements et une évacuation plus rapide de son contenu par suite d’un relâchement du pylore.

Ce phénomène, comme le fait remarquer Rieder, peut avoir une grande valeur pour le diagnostic de lulcère aigu de l'esto- mac mais expose à des causes d'erreur; ainsi chez les neurasthe- niques on peut constater cette hypermotilité en dehors de tout ulcere; d'autre part, quand l’ulcère siège pres du pylore cette accélération fait défaut et est quelquefois remplacée par un ra- lentissement. En outre, un cancer développé sur un ancien ul- cere peut également donner lieu à de Phypermotilite.

Toutes les méthodes directes indirectes destinées à poser le diagnostic radiologique de l'ulcère aigu de l'estomac sont su- jettes à caution et exposent à de nombreuses causes d'erreur.

Il en est tout autrement lorsqu'il s'agit d’un ulcère ancien de l'estomac. Cet ulcère, dans son travail de destruction progres- sive, peut atteindre la tunique séreuse de l'estomac, détruire cette dernière et donner lieu à une perforation de l'estomac.

Quand la rupture se fait directement dans la cavité abdomi- nale, ce qui a lieu surtout quand l’uletre siège à la paroi anté- rieure de l’estomac il est rare de voir se produire une adhé- rence préservatrice, 1l peut se produire une péritonite généra- lisée qui emporte rapidement le malade.

Mais heureusement l’ulcère a dans la majorité des cas une marche plus lente; il produit une réaction péritonéale locale qui s'étend aux organes du voisinage et provoque des adhérences avec ces organes. Bien plus, dans ces foyers de périgastrite peu-

336

vent se développer de véritables abcés qui peuvent s’ouvrir dans les organes voisins et donner lieu ainsi à des cavités secondaires qui restent en communication avec la cavité principale de l'es- tomac.

Dans la très grande majorité des cas, c'est avec le foie et le pancréas que l’adhérence de l’estomac se produit, mais on peut la rencontrer aussi au niveau du diaphragme, du côlon, de lin- testin grêle, de la rate, du mésentère, de la paroi abdominale, du rein et de la capsule surrénale et même avec les organes du

petit bassin (Gersuny).

Fig. 2. Ulcére caleux de l'estomac (d'après Faulhaber) O = Ombilic D = Diverticule

Ces cavités secondaires ou diverticules sont surtout fréquents dans le voisinage du pylore au niveau de la petite courbure.

Si l’on fait ingérer à un malade atteint de cette affection un repas bismuthé, on observe alors à l’écran radioscopique une image bien caractéristique : on constate, généralement du côté de la petite courbure de l'estomac, un petit diverticule rempli à peu près complètement de bismuth. Ce diverticuie est tantôt

—. y

337

en communication directe avec la cavité de l'estomac, tantôt il il en est complètement isolé (voir fig. 2).

Haudek a pu constater à la partie supérieure de ce diverti- cule une zone plus claire correspondant à une bulle gazeuse (voir fig. 3 et 4).

La tache produite par le diverticule rempli de bismuth per- siste longtemps, alors même que l'estomac serait déjà en partie vidé. En outre, si l’on glisse la rain entre l'écran et la paroi abdominale, on parvient à refouler la masse bismuthée du fond de l'estomac vers le haut, mais la petite portion diverticulaire ne change plus de place.

Cet aspect a été bien décrit par Ilaudek, Faulhaber ainsi que

par Reiche, qui a eu l’occasion d’en faire un contrôle nécrop- sique.

Fig. 3 Ulcère calleux de l'estomac en sablier (d'après Haudeck). D = Duodenum ; O = Ombilic ; Bis = Bismuth; A. A’ = Air.

On explique de la manière suivante la formation de cette image : le repas bismuthé s’infiltrant dans tous les coins de l’es- tomac remplit en même temps la cavité secondaire que l’estomnc s’est creusée dans un organe du voisinage; le bismuth grâce à sa

338

pesanteur, vient se déposer sur les parties déclives, tandis qu’ une partie de lair contenu précédemment dans la cavité secondaire est refoulé vers le dôme de cette niche et ne peut plus s'en échap- per. I] en résulte que l'ombre du diverticule est surmontée d’une zone claire due à l'air. Cette explication rend compte également pourquoi des pressions faites avec la main sur l'abdomen ne parviennent pas a faire disparaître l’ombre de ce diverticule et pourquoi ce dernier persiste longtemps alors que le contenu de l'estomac est presque expulsé.

C'est le plus souvent avec le foie ou le pancréas que l'estomac prend des adhérences, on peut même dans bien des cas préciser dans laquel de ces deux organes l’ulcère a pénétré.

Fig. 4. Ulcère chronique de l'estomac ayant pénétré dans le foie. (Vue latérale) (d'après Haudeck.) Bi = Bismuth; A = Air; P = Paroi antérieure de l'abdomen.

S’il y a adhérence avec le foie elle se fait entre cet organe et la paroi antérieure de l’estomar, taudis que l’adhérence avec le pancréas se fait entre cet organe et la paroi postérieure de l'es-

tomac. Par conséquent les diverticules qui en résultent se trouvent

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339

situés soit à la région antérieure soit à la région postérieure de l'estomac et on peut les distinguer : En déplaçant latérale- ment l'ampoule, l'ombre du diverticule hépatique n’est presque pas déplacée, tandis que celle du diverticule pancréatique pré- sente un déplacement très étendu.

Quand on fait pivoter le malade sur lui-même, le diverti- cule hépatique se déplace dans le même sens, tandis que le di- verticule pancréatique se meut en sens inverse.

‘3° Si le bismuth est engagé dans le foie, la tache diverticu- laire suit les mouvements respiratoires, tandis qu'elle est fixe si elle est engagée dans le pancréas. En outre, dans le premier cas, les mouvements communiqués au foie à travers la paroi ab- dominale déplacent en même temps la tache .

Dans les ulcères de l'estomac atteignant le foie, il existe généralement un point tres sensible à la pression siégeant au creux épigastrique à gauche de la ligne médiane. Dans les ulcères pancréatiques, ce point n'existe pas.

A coté de la production de cavités diverticulaires, les ulcères chroniques de l'estomac peuvent donner lieu à d’autres lésions. Ainsi, l'inflammation périgastrique, qui accompagne presque toujours l'ulcèere chronique, peut se propager aux organes tho- raciques et provoquer des pleurésies seches ou purulentes, du pneumothorax, de la péricardite, ete.

Il peut y avoir une perforation du diaphragme et selon qu'il s’est produit ou non des adhérences protectrices, on voit se déve- lopper un abcès localisé ou un pyopneumothorax.

On a même constaté des cas la perforation d'un ulcère de l'estomac a donné lieu à un abcès gazeux du foie par lequel le diaphragme était refoulé et donnait l'apparence d’un faux pneu- mothorax subphrénique. Alors on voit à l'écran radioscopique le diaphragme fortement refoulé et représenté par une ligne noire très nette, tandis que dans le bas de la cavité on peut ob- server l'ombre du pus qui se déplace par la succussion.

La périgastrite qui accompagne presque toujours les ulcères de l’estomac produit des rétractions cicatricielles qui donnent lieu à des modifications de forme et de volume de cet organe.

Le lieu de prédilection de l’ulcère chronique de l’estomac

340

étant situé de préférence du côté de la petite courbure, la rétrac- tion cicatricielle produit souvent à ce niveau des déformations de l'estomac sous forme d’incisures accompagnées de sténoses du corps de l'organe qui prend alors la forme décrite sous le nom d'estomac en sablier ou estomac biloculaire (voir fig. 5).

Dans ve cas, l’estomac semble divisé en deux cavités, une su- périeure et une inférieure réunies par un pont plus ou moins large. L’incisure est située de préférence au niveau de la petite

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Fig. 5. Estomac en sablier (d’après JOLASSE, LEVEN et BARRET figure schématique.

courbure, quelquefois elle est double et les deux incisures vont à la rencontre l’une de l’autre. Les deux cavités ainsi produites ne sont pas de même grandeur, tantôt la supérieure est la plus grande, tantôt c'est l’inverse. Habituellement la cavité supé- rieure se termine en entonnoir.

Cet aspect spécial d’estomac en sablier a été. fréquemment observé en ces derniers temps; c’est en effet le véritable triomphe de la radioscopie gastrique. Aussi Rieder voudrait-il voir pré- céder tout traitement d’ulcére chronique de l’estomac par un examen radioscopique de cet organe pour voir si par suite d’ul-

341

cere chronique latent, il ne s'est pas produit une déformation de ce genre.

Cette recherche aurait une grande importance non seulement par le diagnostic, mais également pour le pronostic et le traite- ment. |

Dans les cas d'ulcères chroniques de l'estomac, on constate eu outre fréquemment des modifications de la motilité de l'esto- mat. Cette dernière est habituellement exagérée.

Les déformations si caractéristiques de l'estomac atteint d'ul- cère calleux peuvent être confondues avec des déformations d'au- tre nature notamment celles consécutives au spasme ou au cancer.

Les déformations d'origine nerveuse donnent quelquefois a

l'estomac des aspects ressemblant à ceux de l'estomac en sablier.

Leven et Barret ont même décrit sous le nom de chorée de l'estomac et Enriquez sous le nom d’hyperkinésie gastrique une maladie caractérisée par une excitabilité motrice de l'estomac produisant des spasmes et des contractures du muscle gastrique qui lui donnent des aspects radiographiques spéciaux pouvant simuler dans certains cas l’estomac en sablier.

Le diagnostic différentiel entre cette affection et Vulcere cal- leux doit se baser sur des examens répétés de l’estomac, combi- nés avec la palpation et l’emploi de préparations belladonées: en cas de troubles nerveux la forme de l’image se modifie con- stamment.

Ce diagnostic est très important à établir surtout pour ce qui concerne le traitement; car dans l'un cas il doit étre chirurgical tandis que dans l’autre il doit étre purement médical.

Pour distinguer les déformations stomacales produites par les tumeurs cancéreuses d'avec celles dues à l’ulcère chronique, 11 faut d’abord tenir compte du fait que le carcinome siège de pré- férence à la région pylorique et produit une sténose pylorique, qui a comme conséquence une dilatation de l'estomac. D'autre part, le carcinome qui fait saillie à l’intérieur de la cavité sto- macale donne une image radioscopique à contours irréguliers accompagnée d'une diminution de la cavité stomacale, tandis

342

que ulcere calleux augmente plutôt la cavité par suite du di- verticule qui s'étend dans les organes du voisinage (voir fig. 6).

Enfin, quand 1] y a un diverticule, la présence de la bulle d'air et le rassemblement de tout le bismuth à la partie déclive

sont bien caractéristiques de Pulcere calleux.

Fig. 6. Estomac en sablier par carcinome. D = Duodenum; T = Tumeur; O = Ombilic; À = Air.

Comme on vient de le voir, l'examen radioscopique de l'esto- mac peut rendre les plus grands services pour la découverte de Pulcere calleux ; grace à ce procédé on peut reconnaitre les mo- difications de forme et de volume de l'estomac consécutifs à la rétraction cicatricielle produite par lulcère et distinguer ce der- nier (avec le cancer. Ce mode d'exploration fournit ainsi des renseignements de la plus grande valeur pour le traitement des affections de l’estomac et nous sommes convaincu que quand il sera généralisé il diminuera dans de fortes proportions les la- parotomies exploratrices si fréquemment appliquées en chirur- gie abdominale.

343 Fracture et luxation au niveau du poignet

M. le D? Katstx-Lostever. Le D' Heilporn nous a présenté en 1900, une étude intéressante sur les luxations des os du carpe. Ma pratique m'en a montré un cas compliqué de fracture de l'apophyse styloide du radius.

L'épreuve radiographique antéro-postérieure, prise le 23 dé- cembre 1909, le lendemain de l'aceident, moutre très nettement cette fracture. Quant à la luxation du semi-lunaire, elle n'est pas moins visible sur l'épreuve latérale prise le même jour.

Avant de recourir à l’ablation pure et simple du semi-lunaire luxé que le D" Heilporn considère comme indispensable parce qu'on n'arrive pas, dit-il, à remettre cet os en place, par la voie sanglante ou non sanglante, j'ai tenté cette réduction sous chlo- roforme : forte extension et contre-extension accompagnées de pressions sur Vos luxé dans le sens de la réduction, c'est-à-dire d'avant en arrière.

La réduction s’est faite parfaitement comme nous le montre la radiographie ¢i-jointe (prise latérale du poignet enfermé dans l'appareil platré appliqué immédiatement apres la réduction, La guérison anatomique fut intégrale; la guérison fonc- tionnelle était satisfaisante deux mois apres l'accident époque (21—2—10) a laquelle le blessé put reprendre son travail.

Je n’ai pu revoir le blessé ces jours derniers, un an après l'ac- cident : j'aurais été curieux de constater si la limitation de la flexion en avant du poignet, qui persistait lors de la reprise du travail, avait persisté ou avait diminué. Malheureusement, il n’a pas répondu à mon appel : il m'a fait l’impression de crain- dre un examen qu'il considérait probablement comme provoqué par sa société d'assurance dans un but de réduction d'indem-

nité.

Un nouveau cas d’artères athéromateuses déocelées par la radiographie

M. le D’ D'HALLUIX.

344 Projections stéréoscopiques par la méthode des anaglyphes

M. le D D'Ilarzuix. (Voir in ertenso, volume V, page 7.)

Nouveau radiochrométre de Holzknecht

M. le D D'Harivin présente le radiomètre de Sabouraud et Noire perfectionné par Holzknecht; cet appareil se compose es- sentiellement d'une petite bande de celluloïde transparente pré- sentant une coloration brunatre de plus en plus foncée d'une ex- trémité à l'autre. Une pastille neuve de platinocyanure déplacée sous la bande d'une extrémité vers lautre présente donc toute la série de teintes que peut offrir une pastille irradiée.

A cette échelle continue correspondent des divisions chiffrées permettant d'apprécier les différentes doses répondant aux di-

verses teintes de la pastille.

Fracture de l’avant-bras non consolidée au bout de quatre ans

M. le D' KeyxExXSs. Au mois de septembre 1906, le patient, agé de 36 ans, eut une fracture des deux os de l'avant-bras par retour de manivelle; les deux os étaient fracturés en leur milieu et ne présentaient guère de déplacement.

Au début de janvier 1907, la radiographie fit constater, avec le défaut de consolidation, une atrophie osseuse très prononcée des os de la main et du poignet.

En février 1907, ostéo-synthèse qui échoua comme toutes les autres modes de traitement employes déjà.

A l'heure actuelle, il y a, indépendamment de deux grandes cicatrices latérales, forte déformation de l’avant-bras, défaut de consolidation, atrophie osseuse très prononcée, douleur au siège

de la fracture et Impotence fonctionnelle totale.

M. le D' Linoris. Le défaut de consolidation dans les frac- tures reconnaissent différentes causes :

Un mauvais état de nutrition, un traitement défectueux, une application défectueuse du bandage, des antécédents syphilli- tiques. I] faut tacher d'organiser un traitement selon les causes variables.

345

En cas de syphilis, nous n'oublierons point la médication spé- cifique. Eu quinze jours certaines consolidations apparaissent moyennant celle-ci, alors qu'elle se faisait attendre depuis long- temps.

La thyroidine, le thymus sont d'autres moyens qu'il faut sa- voir utiliser.

L'électrieité peut aussi nous rendre des services éclatants. T] faut pour cela recourir à la modalité de choix.

Je vous renvoie aux différents mémoires que j'ai publiés sous ce rapport : le premier au Congrès de Berne en 1902, le dernier dans un rapport à l'Académie de médecine de Belgique en 1909, et dont les conclusions ont reçu l'approbation de la docte as- semblée.

Dans ce dernier rapport, Je signalais le cas qu'un chirurgien anglais m'avait adressé, un cas de fracture complète de la jambe chez un adulte de 30 ans environ la consolidation se faisait désirer depuis sept mois.

Apres un mois et demi de traitement, 1} marchait sans sou- tien dans les rues de Bruxelles.

Depuis, il n’a conservé de sa fracture que le souvenir.

M. le D! Kuynens. Chez mon patient tous les traitements ont été essayés ; il a été électrisé, maxsé ; ila pris des comprimés de thyroïde, de thymus.

M. le D' D’Hazruix. Un blessé s'était cassé le bras au mois de mai, et la consolidation n’étant pas obtenue en octobre, il a été soumis depuis lors au massage et au courant continu sans qu’on ait obtenu un résultat. J’ai l’intention de le sou- mettre au traitement par le radium du D" Chevrier. (Voir Jour- nal de Radiologie, volume IV, page 421.)

M. le D' E. IIE=xRARD a soigné dernièrement un blessé atteint depuis plusieurs mois de fracture de côte, non consolidée. La

percussion de l’os fracturé a amené rapidement la guérison.

M. le D' LavureEys a vu une fracture récidivée de l’avant-bras se consolider sous l’action du glycéro-phosphate.

ETIENNE HENRARD.

346

Séance du 26 mars 1911

Rectification

A l'occasion de la lecture du procès-verbal de la dernière séance, M. le Lesecne fait une rectification : « Le compte rendu du numéro du lo février 1911 me fait dire, page 73, 21° ligne : « Sans narcose, il en est tout autrement » ; il faut lire :

SOUS narcose B.

Un cas de leucémie traité depuis trois ans par la radiothérapie

M. le D' LEJEUNE expose sa communication (voir in ectenxso, page 291, 1911).

Discu NN lon

M. le D' HWavenasrs a traité plus de dix cas sans filtration; i} ne fait d'irradiations que sur la rate.

M. le D' DE NoBELze a traité plusieurs cas de leucémie. [l n'a pas constaté de différence dans les résultats obtenus avec Tes

deux méthodes, rayons filtrés ou non filtrés.

M. le D" KLYXEXS croit que la peau des leucémiques est plus

sensible aux rayons X que celle des individus sains.

M. le D’ Hatcuamps ne l'a pas constaté personnellement.

Calculs du péritoine donnant à la radiographie une image analogue à celle des calculs rénaux

M. le D' LEJEUNE expose sa communication (voir in ertenso, page 242, 1911).

Discussion M. le D’ Kiynexs estime que les calculs mentrés par M. Le-

jeune sent des calculs bilhiaires. A l'analyse chimique, on tren:

vera probablement beaucoup de cholestérine et un peu de chaux.

347

Un cas de maladie de Schiatter

M. le D! Katsin expose sa communication

Queiques cas de fractures rares du bassin

M. le D' HavcHamps montre plusieurs clichés de fractures rares du bassin.

Discussion

M. le D' E. HENRARD insiste sur la réserve qu’on doit avoir avant de poser un diagnostic négatif dans les cas de trauma- tisme grave du bassin, surtout en cas d'accidents du travail, donnant lieu à une expertise médico-légale. Il lui est arrivé, précisément dans un des cas signalés par M. Hauchamps, de ne rien voir sur un cliché comprenant tout le bassin, et de trouver une fracture du sacrum sur un cliché pris avee cylindre com- presseur.

M.le D' De NoBELE se demande si dans un des cas de M. Hau- champs, il n’y a pas luxation sacro-iliaque.

M. le D' Kuynens. - - Une lésion souvent méconnue dans les affections traumatiques de bassin est la fracture des apophyses

f

articulaires du sacrum. Un moyen simple de couper le verre

M. le D' D’Hazzuix expose sa communication (voir in esr- tenso, page 236, 1911).

Un oas de spina bifida occulta

`

M. le D' Kiynens. -— La patiente âgée de 35 ans est laînée de quatorze enfants dont sept vivent et sont bien portants. Vers l'âge de 15 ans, elle ressentit brusquement sans cause apparente, de violentes douleurs à la région lombaire; après quelques mois de souffrance, durant lesquelles la malade put néanmoins conti- nuer à travailler, survint la période de soulagement.

348

Un jour cependant de la mème année, elle éprouva des dou- leurs atroces dans la jambe droite, qui se calmèrent après le re- pos de la nuit et qui furent suivies d'une certaine lourdeur ac- compaguée de paresthésies.

Depuis cette époque, l'affection a toujours montré uu carac- tere nettement progressif si bien que depuis dix ans, tout tra- vail est devenu impossible et le mal, qui avait débuté dans la Jambe droite, a fini par atteindre la jambe gauche.

Dans les deux membres inférieurs il y a des troubles énormes de la motricité et de la sensibilité; les deux pieds sont fortement déformés en varo-equin. Depuis cing ans la malade ne supporte plus le port de chaussures et pour venir en ville- - déplacement tres difficile -- elle est obligée de marcher sur ses bas.

Nous n'insisterons pas sur les sYmptômes cliniques que mon confrère le D" Van de Vloet décrira en détails et nous montre- rons simplement les différentes radiographies qui établissent le diagnostic de spina bifida occulta d’une façon péremptoire.

Nous remarquons au niveau des vertèbres lombaires deux grandes ouvertures, deux hiatus formés au dépend des lames vertébrales ; louverture supérieure répond assez bien à la forme et à la grandeur du pouce; l'ouverture inférieure est moins grande, plus irrégulicre et est formée en partie au dépend de la partie supérieure du sacrum. (Cette communication paraitra prochainement in ertenso dans ces colonnes).

Er. HENRARD.

Séance du 2 ma) 1911

Irradiation rationnelle des tumeurs profondes

M. le D' p Hareris expose le principe de sa méthode qui con- siste à irradier une tumeur profonde en faisant différentes ap- plications avec lovalisateurs placés successivement sur différen- tes parties de la peau situées l’une à côté de l’autre. Cette mé- thode superpose à certains endroits les doses de ravons X et cette

superposition est d'autant plus étendue que la tumeur est plus

349

profonde. M. D’Halluin démontre expérimentalement sa mé- thode par des schémas et plusieurs clichés montrant parfaite- ment cette superposition.

Disc u SS lo [LE

M. le D' Harcnamrs peut donner de suite la preuve de luti- lité de la méthode de M. D’Halluin qu'il emploie depuis quatre ans, sans eu avoir donné la démonstration scientifique que l’on vient d’entendre. Il irradie des leucémiques en appliquant les rayons sur différentes zones de la rate et il a remarqué, chez les malades irradiés ainsi, une amélioration beaucoup plus rapide que chez ceux dont il irradiait la rate en masse, en une seule sance.

M. le D' LEJEUNE ne veut pas critiquer la méthode de M. D’Halluin; il fait cependant remarquer qu’elle peut pré- senter des inconvénients à cause de l’irrégularité de l’irradia- tion aux différentes zones de la tumeur. Il craint qu'à certains

endroits de la tumeur, on provoque une brülure profonde.

M. le D' D'HarzuiN ne craint pas la brûlure dans la radio- thérapie des tumeurs profondes. À son avis on ne donne jamais trop de rayons X dans ces cas.

M. le D" Lavreys fait remarquer que l'on cite cependant certains cas dans l’irradiation de tumeurs thyroidiennes on a été trop loin et on a provoqué des accidents.

Radio et radiumthérapie des angiomes

M. le D' Dusois-HAvENITH présente un cas d’angiomes très étendus du bras et de l’avant-bras traités simultanément par des applications de rayons X et de radium. Le résultat de ce traite- ment comparatif est des plus beaux.

Le mesothorium

M. le D' De NoBELE. Le mésothorium, qui est le corps doué du pouvoir radioactif le plus puissant de tout le groupe du

350

thorium, occupera peut être bientôt une place tres importante dans le traitement par les agents physiques.

Cette substance a été isolée par Hahn et est obtenue au moyen des résidus provenant de l'extraction du thorium de la thoria- nite.

Elle émet des rayons B et y; ce n'est qu'au bout d'un certain temps qu'elle émet aussi des rayons a et se trausturme alors en thorium X.

Le D' De Nobele explique les différents modes d'application et montre une ceinture au mésothorium.

Discussion

M. le D' D’HazzuiN a fait des expériences qui lui ont dé- moutré que la poudre des manchons de bec Auer est radioactive : il se demande si des recherches ne devraient pas étre poursuivies pour démontrer la radivactivité de cette substance bien moins couteuse. Il existe dans le commerce des compresses, que l'un dit radioactives et qui le sont certainement moins que la poudre du bec Auer.

M. le D" DE None tr. Dans les compresses, il s'agit d’éma- nation du radium et non de radioactivité propre. I] est donc naturel qu'elles soient moins actives que la poudre de bec Auer.

M. ie Dt Kiynens. Il est facile de démontrer la radioac- tivité du manchon du bee Auer : il suffit d'appliquer fortement un manchon Auer contre une plaque photographie au moyen d’un carton : après plusieurs jours, on obtient, par développe- ment, l’image de la trame du manchon. Dans le récent ouvrage de Soddy, la Nature du Radium, on trouve une belle

reproduction d’un de ces clichés.

Crand uicère calleux juxtapylorique avec diverticule prévertébral

M. le D! Kiynens. Nous devons à Handeck un grand pro- grès dans le domaine de la radiologie gastrique; il interpréta le

premier d’une facon exacte les images radiographiques que

31

donne quelquefois l’ulcere calleux de l'estomac. Sur la petite courbure on peut voir, dans ces cas, un petit diverticule, une niche, remplie en partie de bismuth et en partie d'air. Cette image entraine le diagnostic d’ulcere calleux perforant.

Le cas suivant se rapporte à une femme de 44 ans souffrant depuis plus de quinze mois. Les douleurs, quelquefois atroces, persistent jour et nuit, mais sont en règle générale surtout iu- tenses vers minuit; elles sont provoquées surtout par les ali- ments; aussi la patiente craint-elle de manger et depuis une aunée, elle a perdu pres de 26 kilogrammes. I] n’y a jamais eu d’hématémeése, ni, parait-1l, de melaena.

Un peu au-dessus de l’ombilic, on sent une tumeur, assez pe- tite, correspoudant au siège principal de la douleur. L'examen du suc gastrique, une heure après l’ingestion du repas d’ Ewald, donne une acidité totale de 3 ° oo. Bien que cette dernière con- statation plaidat en faveur d'un ulcere, toute éventualité de carcinome ue pouvait pourtant être écartée.

Heureusement, l’examen radioscopique vint dissiper ce doute et montrer les chances encourageantes d’une intervention opé- ratoire. Sur la petite courbure de l'estomac, tout près du pylore, nous pouvons voir sur les clichés un diverticule rempli de bis- muth.

Le jour après le second examen radiologique, le D” De Bom procèda à l'intervention et enleva toute la région pylorique, c'est-à-dire, une coupe transversale de 7 centimètres de lon- gueur. Le diverticule eût certainement échappé à l'attention ae l'opérateur s’il ne se fut révélé grâce au bismuth résiduel qui tapissait encore les parois de la niche en mince couche.

La guérison ne se fit point attendre et à l'heure actuelle, c’est- à-dire six mois apres l'opération, cette femme se porte à mer- veille.

Discussion

M. le D: Henrarp désirerait avoir quelques détails sur la technique et la quantité de bismuth employés.

M. le D" Krynens. La quantité de bismuth qu'il faut ad- ministrer dans ces cas, doit varier avec l’embonpoint des mala-

32

des. Le carbonate de bismuth sera administré à la dose de loa 30 grammes chez les personnes maigres, cachectiques, mais il faut dépasser notablement cette dose dans les autres cas.

La radioscopie doit précéder évidemment la radiographie; elle suffira d’ailleurs dans la plupart des cas, mais il est tou- jours utile de radiographier le patient soit dans la position cou- chee ventrale soit et de préférence dans la position debout.

La radiographie doit être rapide; l'appareil Idéal, avec 40 A. au primaire sous 110 V., avec écran renforçateur Sinegran et grande ampoule ordinaire de Gundelach, donne une belle image

gastrique en une seconde dans presque tous les cas.

A propos d’un corps étranger dans l'articulation métacarpo- phalangienne de l’auriculaire

M. le D' Er. HExRAaRD montre une radiographie stéréoscopi- que, avec repères à la paume et à la face dorsale de la main, et une radiographie géométrique l’on voit en double la repro- duction des deux repères et du corps étranger (fragment d'ai- guille). Il parle de ce cas, tres simple cependant, pour démon- trer la nécessité l’on se trouve d'associer les deux méthodes (radiographie stéréoscopique et radiographie géométrique) pour savoir l’on doit faire l’incision en vue de l'extraction.

La méthode géométrique, décrite dans la monographie de l'au- teur, aurait pu faire faire ici fausse route au chirurgien; var elle indiquait que le bout cassé de l'aiguille se trouvait à 12 mil- limètres de la surface de la paume de la main, tandis que la pointe se trouvait à 3 millimètres de la surface de la peau du dos de la main. L’incision aurait done pu être faite du côté de la face dorsale.

Mais la radiographie stérévscopique montre que la pointe pé- nètre dans [articulation métacarpo-phalangienne de l’auricu- laire et se trouve piquée dans la tête articulaire du métacarpien.

L’incision postérieure aurait done nécessité l'ouverture de l'articulation, et aurait probablement abouti à un échec; car attirer l’aiguille du côté dorsal, l'aurait fait pénétrer plus pro- fondément dans le métacarpien.

——e ee

353

L’incision fut au contraire faite du côté de la paume et l'ex- traction put être pratiquée sans ouvrir l'articulation .

La fleur de bismuth Desleaux

M. le D" Waceuasers emploie avee succès pour l'examen de l'estomac le carbonate de bismuth pur Desleaux; ce produit a l'avantage tout d’abord d'offrir les garanties de pureté si dési- rables pour éviter les intoxications, en second lieu de se mêler beaucoup plus facilement à l’eau et au lait et de rester plus long- temps en suspension dans ces liquides que les autres produits

similaires dont nous nous sommes servi jusqu'ici. Spina bifida occulta

M. le D' De Nopetr demande, au sujet de la communication présentée antérieurement par MM. les D™ Klynens et Van der Vloet, Un cas de spina bifida occulta, sur quels symptômes M. Van der Vloet s'est basé pour faire le diagnostic, avant que la radiographie ait démontré la présence du spina bifida.

M. le D' KryxExs cite, entre autres symptômes sur lesquels M. Van der Vloet s'est bosé, la présence d’une forte touffe de poils, situés à la région lombaire, symptôme signalé par tous les au- teurs. Ce sont également certains troubles de la sensibilité qui ont amené M. Vandervloet à indiquer à M. Klynens quelles

étaient exactement les vertèbres atteintes. Ampoule Bauer réglable à distance

M. le D" MASQUELIER présente la nouvelle ampoule Bauer destinée à la radioscopie et munie d'un dispositif de régénéra- tion à distance : il suffit de comprimer une poire de caoutchouc pour abaisser le niveau du mercure du régulateur, et pour faire pénétrer de l'air dans l'ampoule à travers la lamelle poreuse de ce régulateur.

Er. HENRARD.

354 —.

Sociétés belges de Physiothérapie et de Radiologie réunies.

Séance du dimanche 3 septembre à Charleroi

La séance est ouverte à 10 h. 12, sous la présidence de M. le D' Verhoogen, président de la Société belge de physiothérapie.

Sont presents : MM. les D" Verhoogen, Klynens, De Key- ser, L. Hauchamps, Bienfait, Libotte, Dumont, E. Henrard, Bille, De Nobele, Laureys, Lombard, Ledent, Gunzburg et M. Novent. M. Kouindjy, de Paris, assiste également à la séance.

Excusés: MM. les D” Gommaerts, Dubois-Havenith, Hau- champs J., Wybauw, De Munter et Kaisin-Loslever.

M. le président remercie ladministration communale de Charleroi, qui a gracieusement mis à notre disposition un des locaux de l'hôtel de ville pour y tenir la séance. Il est certain d'être l'interprète de toute l’assemblée, en félicitant M. le doe- teur Bille de la façon magistrale dont il a organisé et la partie scientifique et la partie « attractions » de la réunion de ce jour. IT l'invite à prendre place au bureau. (Applaudissements.)

M. le président souhaite la bienvenue à M. le professeur Kouindjy, qui remercie chaleureusement de la bienveillante hos- pitalité qui lui est faite.

MM. les D™ Gastou, de Paris, Sluys et Gobeaux. de Bru- xelles, sont élus membres effectifs de la Société Belge de Radio- logie, à J’unanimité des présents.

M. le D' Gunzburg expose sa communication : /ntroduction du graphique pour le pronestic. M. le D" Libotte : Le traite- ment électrique de Uartério-sclérose, et M. je D' Klynens: Un cas d'estomac en bissac.

Vu l'heure avancée, la communication de M. Hauchamps est remise à la séance prochaine.

La séance est levée à 13 h. 12.

Etienne HENRARD.

Association Française pour l’Avancement des Sciences

Congrès de Dijon 1911

Présidence du D" DELHERM

Séance du 31 juillet

MM. H. Vaquez et E. Borner. L'utilité de la radioscopie et de l’orthodiagraphie dans Veramen du cœur.

Les auteurs démontrent l'utilité de l’orthodiagraphie et de la radioscopie du cœur, et les avantages de ces méthodes sur la

radiographie et la téléradiographie.

MM. H. Vaauez et E. Borper. Valeur des données radio-

logiques appliquées à U étude des aortites.

Séance du 2 août.

M. Arcenin. Existe-t-il en radiothérapie des idiosyncrasies

spontanées acquises ? Rapport.

Le rapporteur, après avoir signalé le but et les différentes questions du référendum qu’il a organisé, insiste encore une fois

sur la valeur réelle des divers radiometres.

Discussion.

M. DE KearixG-Ilarr. —- A propos de la sensibilité, pose le principe suivant : la sensibilité des tissus aux rayons X est

fonction de la température; il démontre ce principe par de nom-

356

breux exemples d'auteurs et des expériences personnelles. Il conclut qu'il faut filtrer et refroidir.

M, NoGier. L'appréciation inexacte des doses est causée par de multiples facteurs; ainsi la forme du courant s'ajoute aux nombreuses causes signalées; une même teinte peut déceler des actions très différentes.

M. Beror. - - Il faut non seulement s'occuper de la quantité, mais aussi de la qualité; certains appareils devraient être véri- fiés souvent. I] préfère le radiométre de Sabouraud et Noiré à celui de Bordier.

M. GUILLEMIXNOT. - - La qualité moyenne d’un faisceau de rayons X est inconnue; en fait, il faudrait pouvoir mesurer exactement la quantité absorbée par le premier millimetre de tissu, ce qui n'est pas facile.

M. Nocrer démontre la diffénence d'absorption par le filtre et la peau, suivant la dureté du rayonnement. | = Une longue discussion s'engage alors pour connaître les varia- tions de l’homogénéité du rayonnement, suivant que l'on se sert d’une bobine ou d’un transformateur à circuit magnétique fermé, entre MM. Arcelin, Guilleminot, Bergonié, Dessauer.

M. Beror. -— I] n'existe pas d'idiosynerasie vraie à mon avis,

mais il existe des différences particulières.

M. Baryon. - - I] n'existe que des différences tres particu- lières, suivant la région, les sujets, etc., bien entendu si la peau

est saine.

M. BERGoNTÉ abandonne très volontiers le mot idiosyneraste et croit que, somme toute, l’on est tous d'accord, qu’il existe des facteurs individuels bien connus de chacun, qu’il en existe encore d'autres que nous ne trouverons que plus tard et qui peuvent nous donner les accidents signalés. Ces cas exception- nels, il est vrai, existent; il y a donc, des cas d'hypersensibilite tres marquée, et nous devons, malgré toutes les mesures, toutes les précautions, le savoir afin de nous éviter des accidents.

357

M. Bovcnacocurt. Sur la différence de sensibilité de la peau des sujets et des régions d'un méme sujet vis-à-vis des rayons de Röntgen.

L'auteur démontre par deux observations détaillées que la radiothérapie est un traitement à déconseiller dans l'hypertri- chose.

Discussion. « rpg" - . , > z 3 K x M. Gasrov propose un essai du traitement radiothérapiqu analogue au traitement mercuriel d'essai pour tater la sensibi- lité du sujet dans des cas semblables,

M. Barios. - Etat de la peau chez un malade traité par les rayons X depuis sept ans.

Il s'agissait d’un cas de leucémie myélogène; il n’y a jamais eu d’ulrération. |

M. Baron. - - Très vire réaction des téguments non irradiés chez un malade.

9 : » e a Il s'agit, dans ce cas, d’une intoxication.

Discussion.

M. Gasrov, à ce propos, demande comment les radiothéra- peutes pourront se protéger contre les revendications de certains malades. Discussion entre MM. Arcelin, Nogier, Belot, Ber-

gonié, à ce sujet.

M. BERGCNIÉ. ~- Traitement des radiodermites aiguës.

Ces radiodermites résistent souvent à des traitements variés. J'en ai eu à traiter récemment sur lesquelles on avait applique des emplatres, des poudres et des pommades diverses, le tout sans grand résultat. Les douleurs étaient assez vives apres ces applications et la cicatrisation ne faisait que de lents progrès. Tout a été changé du jour l’on s'est borné à faire des pan- sements au sérum artificiel à cing pour mille, sans antiseptique,

sans eau oxygénce, sans lavage mème à l'eau bouillie, mais en

358

recouvrant la région d'un cataplasme de gaze hydrophile stéri- lisée, cataplasme imbibé de sérum et recouvert de gutta-percha. La cicatrisation, dans tous les cas ainsi traités, a marché avec

une vitesse inespérée.

M. SPEDER. Sur quelques formes de réaction après les expo-

sitions aux rayons X.

M. Laskar. —- Résultats obtenus par la radiothérapie dans le traitement du lupus et des épithéliomas cutanés.

Dans les cas dont il donne les observations, l’auteur a obtenu la guérison en trois séances maximum avec des rayons mous 3

ou 4 Benoit.

M. Baniy-Sarix. Un cas de lupus tuberculeur guéri par

la radiothérapie.

MM. Beror et Hatyxccr. Traitement radiothérapique des sycosts parasitaires et non parasitaires ; résultats. L'action des rayons X permet d'abréger considérablement la

durée des traitements :

Par l'épilation en masse, obtenue sans douleur;

2 Par les phénomènes réactionnels qui paraissent influencer favorablement les lésions ;

Par la facilité avec laquelle sont évitées les réinoculations;

Par la rareté des récidives, si l’on prend certaines precau- tions.

Il importe de combiner avec l'action des rayons À, et suivant les nécessités, les divers agents physiques et médicamenteux. Cette combinaison donne des résultats qu'il serait impossible d'obtenir avec l'un de ces modes de traitement agissant séparé- ment. De nombreuses photographies montreut les bons résultats

de cette manière de procéder.

M. Lawrat. Traitement de l'hyperhidrose plantaire par la radiothérapie.

Ce traitement a donné toute satisfaction.

M. DELHERM. La radiothérapie dans la sciatique.

nn D

359

M. Lapeav. Contribution à Vétude de la radiothérapie dans les différentes affections de la moelle.

Les premiers résultats obtenus et signalés dans des congrès antérieurs se sont confirmés depuis lors.

Séance du + août.

M. NoGtER. Les progrès de Vappareillage radiologique depuis le congrès de Toulouse.

L'auteur, après avoir montré un perfectionnement des trans- formateurs Ropiquet, nous décrit le nouvel interrupteur du « Blitz apparat »; pour les ampoules, les nouvelles anticathodes des tubes Muller. Enfin le procédé de Greedel pour la radiociné-

matographie. A la discussion prennent part MM. Broca, Bergo- nié, Belot, Arcelin, Réchou et Nogier.

MM. LAQUERRIÈRE et LOUBIER. Jmportance de la radiogra- phie de Vacromio-clavicularre dans les suites des traumatismes de l’épaule.

Les auteurs pensent que l'examen radiographique explique beaucoup d’impotences musculaires, en faisant constater une lésion de l’acromio-claviculaire, et estiment, d'autre part, que

cet examen permet souvent d'éclaircir le pronostic.

M. Avrourc. - Rapport sur la radiographie de l'intestin. (Rapport.)

L'auteur présente une série de clichés des divers segments intestinaux, normaux et pathologiques (duodénum, intestin grêle, gros intestin). L'examen du duodénum et du grêle s’ob- tient en faisant avaler au malade un lait de bismuth. Il est facile de radiographier la ou les phases qui présentent pour le médecin ou le chirurgien un détail de diagnostic. Normalement le duodénum n’est pas l'anse que décrivent les anatomistes : il est mobile et sa place varie suivant les positions debout ou

. . , NY eee j couchée. L'auteur insiste sur les ptoses du duodénum. C’est dans

360

ces cas surtout qu'il existe un retard de l'évacuation de l'es- tomac.

L'examen du gros intestin se fait à l’aide du lavement bismu- thé, donné sous le contrôle de l'écran, ce qui permet de suivre de visu la progression de la masse bismuthée, de l’anus au cæ- cum, en notant les rapports, la forme, le volume, les spasmes, les arrêts; de plus, la palpation directe du gros intestin sous l'écran fluorescent permet de juger de sa mobilité. Cette mé- thode, complètement indolore, permet de déceler les spasmes, les rétrécissements, les sténoses. L'auteur présente dix-sept cli- chés de radiographies intestinales le diagnostic radiologique a été confirmé par l'intervention chirurgicale. Les rayons X out permis, dans certains cas, de faire le diagnostic de sténose, et surtout du siège du rétrécissement. Une série de nombreuses pro- Jections est faite par l’auteur.

MM. Desrerxes et Batpox. --- La radiographie de l'intestin à l'état normal et pathologique.

La radiographie de l'intestin, devenue courante, grâce aux progres de Vappareillage, présente des indications très nettes et apporte au diagnostic des rense gnements fort utiles.

L'interprétation, souvent assez délicate, des images obtenues, doit être basée sur la connaissance parfaite des résultats fournis par l’exploration de l'organe à l'état normal.

Les auteurs présentent une série de clichés montrant les diffé- rents aspects de la traversée intestinale, selon la position du sujet et les temps successifs de l’observation. Ils présentent des cas de ptose, de distension gazeuse, de typhlites, de can-

cer, ete.

MM. Desrernes et Batvon. - - Quelques radiographies de

Pappendice.

L'appendice est presque toujours invisible sur les radiogra- phies. Les auteurs en présentent cinq cas, obtenus dans le décu- bitus ventral, mais il peut être important de rechercher d'une

manière systématique cette image; dans deux cas, la question

361

leur a été posée pour vérifier l'état du cecum, apres l'interven- tion et pour constater l'état de l'appendice avant l'opération.

Le D' Button, de Nice, signale l'importance des radiographies de l’appendice chez l'enfant. Il cite le cas d'un enfant de sept uus, opéré il y à trois ans d'abcès appendiculaire; la suppura- tion tarie et la cicatrisation obtenue, l'enfant ne tut pas opéré à froid dappendicectomie, car, suivant les avis chirurgicaux émis, l'appeudice est souvent éliminé au cours de la suppu- ration. Cependant deux ans apres, nouveaux abcès qui furent ouverts; une radiographie de Ja region iliaque montra une ombre qui ressemble exactement à celles de l'appendice que nous montre aujourd'hui le rapporteur. L'enfant fut de nouveau opéré une quatrieme fois, et l'on trouva un appendice long de 7 centi- metres, tres gros, et tel que l'iudiquait la radiographie. Comme on le voit par cette observation, lorsqu'un malade présente des abcès récidivants d'origine appendiculaire, la radiographie de l'appendice peut donner des indications précieuses pour l'opé- ration à froid.

M. Henri BÉCLÈRE. La radiographie du foie (voir analyse Journal de Radiologie, vol. 4, page 219.

M. Foveau pe COURMELLES. Observations et réflexions sur les rayons À.

M. Gasrou. —- Le diagnostic radiologique de la syphilis osseuse et articulaire.

Le diagnostic de la syphilis a, depuis peu, fait des progrès considérables, grace aux nombreuses méthodes que la médecine emprunte aux sciences biologiques et physico-chimiques.

Les lésions ostéo-articulaires étant très fréquentes dans la syphilis, il était important d'utiliser la radiologie pour le dia- gnostic de ces lésions, qui sont souvent ignorées en simulent d’autres.

La syphilis osseuse doit être étudiée radioscopiquenrent et radiographiquement, qu’il s'agisse de syphilis acquise, de sy- philis héréditaire ou de différentes dystrophies.

362

La radiologie permet souvent de faire le diagnostic des lésions osseuses de la tuberculose, des rhumatismes infectieux, de la sporotrichose, des néoplasies.

C'est sur ces différents points que porte la communication du docteur Gastou, qui présente des clichés et des positifs de diffé-

rents cas de lésions osseuses ostéo-articulaires et articulaires.

M. Barson. A propos de l'étude radiologique du gros in- testin.

On trouve rarement la forme du gros intestin donnée par les anatomistes, surtout dans sa partie ascendante et transverse. A son avis, le gros intestin est ptosé s'il se trouve plus bas que les crêtes iliaques.

M. Barion. - Difficulté du diagnostic radtoscopique entre

certains kystes hydatiques du poumon et du foie.

Par deux observations, l’auteur nous démontre la difficulté du diagnostie différentiel.

M. Noûier. ~~ Téléradiographies instantanées du cœur et du thora.

Séance du à août.

MM. Dominicr et Cnérox. -- Traitement des cancers pro-

fonds par le radium.

M. Dupryrac. —- Statistique de quatorze cas de cancers trait- tés par le radium.

MM. BERGONIÉ et SPEDER. Nourelle contribution à la radio- thérapie en gynécologie.

D'après notre pratique :

r

rées de

A. La radiothérapie est indiquée chez les femmes âg

quarante ans et plus : Ayant des pertes de sang (sans lésions infectieuses ou néo- plasiques ;

363

2 Atteintes de fibromes relativement peu anciens (cing à six ans).

B. La radiothérapie donne des résultats moins bons nuls dans les cas :

De fibromes chez les jeunes femmes;

Jo fw

De fibromes chez les femmes après la ménopause:

De fibromes vieux et volumineux;

De fibromes sous-péritonéaux.

C. Les irradiations ne doivent pas étre poursuivies trop long-

temps pour éviter toute modification trophique des téguments.

MM. Recaup et NoGIER. -— Estimation différente des doses de rayons X suivant les divers modes d'éclairage du chromo-

radiomètre.

Nous couseillons l'éclairage avec la lumière artificielle plus facile à réaliser partout et plus facile à uniformiser. Cet éclai- rage artificiel offre du reste un autre avantage. La teinte du platino-cyanure paraît beaucoup plus foncée quand on l'examine à la lumière artificielle. La comparaison est done plus facile; tout se passe comme si on avait augmenté la sensibilité de la pastille-réactif, Ainsi la teinte O (au jour) du chromoradio- metre de Bordier sera II à la lumière d'une lampe Nernst, la teinte E 1/2 sera III, la teinte IT 1/2 sera IV. Mais cet éclairage nécessite la modification des teintes de l'échelle du chromoradio-

metre. q

MM. Arcelin, Gros, Bergonié et Mann voudraient voir M. No- gier construire un radiochromomètre basé sur la lumière arti-

ficielle.

M. Broca. Sur le rôle du sérum dans quelques accidents

dus aux rayons xX.

L’auteur rapporte quelques observations prouvant que l'état général du malade joue un grand rôle dans le développement

des accidents dus aux rayons X. Des réactions anormales se pro-

364

duisent après des applications de 8 à 10 H surtout chez les sujets uleooltques ou syphilitiques. Dans le premier cas, on obtient des guérisons très rapides par l'emploi du régime lacté, dans le second en mettant le malade au traitement antisvphilitique.

Des réactions anormales peuvent se produire lorsque l’on traite par la radiothérapie des lupus et des cicatrices vicieuses dues aux traitements antérieurs au thermo-cautére. Enfin l'auteur rapporte un cas de sphacèle de l'oreille tardif, ee qui montre qu'on ne peut affirmer l'innocuité d'une méthode d'application de ravons X qu'après bien des mois.

M. ARCELIX, Présentation de téléradiographies du cœur et

de radiographie de pneumothorax artificiels.

De nombreuses projections.

M™ Faure. Le radium dans le traitement du lupus vul- gaire.

Il s'agit d'une malade de quarante-huit ans, atteinte depuis l'âge de seize ans d’un lupus de la joue droite, pour lequel tous les traitements ont été essayés sans résultat.

En janvier dernier, la malade est traitée par le radium, mé- thode ultra-pénétrante. Un appareil de 6 centigrammes d’acti- -vité 500,000 avec écran de plomb de 3/10 de millimètre est appli- qué pendant un quart d'heure trois fois par semaine. Au bout d'un mois, la rougeur a diminué et les bourgeons se sont apla- tis.

Le traitement est continué avec des intervalles de repos, jus- qu'à la fin juin.

Actuellement la guérison paraît être complète, sans cicatrice, sans aucune irritation. La joue droite est légèrement plus rouge

que la gauche et présente un aspect normal.

MM. AUGIER, JULIEN et VIALLE. - - Sur un malade atteint , a d'un cancer de Vestomac, ayant présenté, sous l'influence du

radium, une régression complète de la tumeur.

Il s’agit d’un malade présentant depuis trois ans des signes

a Re eT aes eS Sa rh TE

365

cliniques de néoplasme de l'estomac. La tumeur était perçue sous la forme d'une petite mandarine, à droite, à deux travers de doigt au-dessus de l'ombilic. On fit une laparotomie à la cocaine; un tube de Dominici, d'un centigramme de bromure

de radium, fut placé sur la tumeur et déplacé a sa surface pen- dant trente heures.

Extérieurement un tube de deux ceutigrammes fut placé sur la tumeur pendant soixante-dix heures. Dix Jours après, la tumeur avait disparu; la paralysie locale a été aussi améliorée.

Il y eut une reprise des forces générales, de l'embonpoint, ete.

MM. Cuéron et RuBexs-DuvaL. -- De la rad tumthérapie des cancers végétants du col utérin.

Ces auteurs ont appliqué chez dix-neuf malades atteintes de cancer végétant la méthode du rayonnement ultra-pénétrant de Dominici.

En employant des doses considérables de radium pur (20 à 35 centigrammes) et un fort filtrage, ils ont pu, sans déterminer aucune lésion de la muqueuse cervico-utérine, ou avec des lé- sions de radiumdermite très passagères et indolores, obtenir la disparition totale du néoplasme, et la sclérose des tissus an- ciennement néoplasiques. Les survies prolongées furent surtout importantes dans les cas l’infiltration périutérine n'avait pas été trop étendue; elles n’ont pas dépassé un an à trois ans et demi pour des cas, du reste jugés absolument inopérables. Les récidives ont eu lieu, tantôt au point primitivement lésé, tantôt en dehors de cette zone. Dans les cas l'infiltration a été trop étendue, comme dans les cas postgravidiques, ils n’ont obtenu que des régressions incomplètes de l’infiltration, et quand cette dernière a pu être complètement obtenue, l'arrêt n’a été que transitoire.

Les auteurs insistent sur la nécessité qu’il y a de combiner l’acte chirurgical avec la radiumthérapie, mais si l’on veut que l’hystérectomie soit pratiquée en temps opportun, il faut qu’elle soit faite d’une manière précoce, c’est-à-dire dès que la régres-

366

sion de la néoplasie a été obtenue, parce que c’est a ce moment que l’on a le plus de chance de rencontrer le moins de cellules néoplasiques dans les régions anciennement envahies.

M. Bornier (Lyon). Effets remarquables de la radiothé-

rapie médullaire chez un ataxrique.

Il s’agit d’un malade atteint de tabès depuis une douzaine d'années, avec tous les signes habituels de cette maladie.

Apres six séries d’irradiations faites dans les régions cervico- dorsale et lombaire, avec filtration, le faisceau étant dirigé obliquement à droite, puis à gauche, dans le plan bissecteur des plans apophysaires, épipeux et transverses, une amélioration très sensible se produisit chez ce malade; les signes de Romberg et d’Argyll Robertson en particulier disparurent, ainsi que le choc du talon; le malade peut faire des mouvements de flexion sur la pointe des pieds en conservant un équilibre parfait. Les deux médecins qui le revirent après le congé de six mois constaterent cette amélioration.

Le malade, non seulement n’a pas été mis à la réforme, mais encore a repris son service, (cheval,manceuvres), ce qu’il ne pou- vait plus faire quand il fut soumis à l’examen de la Commis- sion militaire.

Cet heureux résultat doit être attribué à la dose de rayons X qui a pu atteindre la moelle dans les régions des cordons posté- rieurs siègent les lésions du tabès : ces régions médullaires ont pu absorber une quantité de rayons d’environ 6 unités I en six mois, grace à la technique suivie et basée sur les expériences

du même auteur sur le squelette.

Exposition du Congrès

L’exposition du Congrès fut la plus complète de toutes celles que j’ai visitées. La section s’y est réunie différentes fois d’après un programme bien défini et distribué à tous les mem- bres; successsivement chacun des constructeurs et des auteurs

367

d’appareils nouveaux nous démontrèrent le but et l'usage du matériel, et immédiatement après avait lieu la discussion.

Nous aurons l’occasion de décrire dans un prochain fascicule les principales nouveautés.

Les docteurs Delherm et Michaut peuvent être fiers de l’orga- nisation et du succès de la section d’électricité médicale.

N'ayant pu assister à toutes les séances, nous remercions M. Bergonié d'avoir bien voulu nous autoriser à puiser dans ses Archives d'électricité médicale, 315, août 1911.

L. HavucHAMPs.

INSTRUMENTS NOUVEAUX

Appareil Magini (1) Nouvel appareil portatif générateur de rayons X

Cet appareil contenu, avec tous ses accessoires y compris une ampoule, dans deux caisses en bois pèse en tout 21 kilogrammes. Une des caisses mesure 34 x 31 x 22, la deuxième 47 x 30 x 29.

Il peut être activé par du courant alternatif ou du courant continu. i

i | ii

x I

Avec cet appareil et un écran renforçateur, il est possible d'obtenir en moins d’une minute, de très bons clichés du thorax, de la tête et du bassin.

C’est certainement le système transportable le moins lourd et le plus facile existant actuellement dans le commerce.

(1) Construit par la maison Gorla, de Milan, représentée à Bruxelles, par M. Jos. Finocchi.

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L'appareil comprend : le système générateur (modèle gardé secret par le constructeur, l’appareil est plombé), les conduc- teurs isolés nécessaires, un interrupteur électrolytique pour le

courant continu, un autre pour le courant alternatif, un écran fluoroscopique, un pied porte-tube fixé à l’une des caisses, un tube Röntgen Monopole et des pièces de rechange.

Ce nouvel appareil système Magini rendra certainement des services aux médecins, aux petits hôpitaux et dans les labora- toires de physique.

REVUE DE LA PRESSE

Radiodiagnostic

Krerscumer. Diagnostic différentiel entre estomac en sablier de cause bénigne ou maligne (Zur Differentialdiagnose des benignen und malignen Sanduhrmagens). (Berlin. klin. Woch., 29, 1911.)

Dans l’estomac en sablier à une tumeur maligne, la sub- division se fait par une interruption très prononcée de l’image de l’estomac dans le sens vertical et horizontal. Au contraire, dans l’estomac en sablier de cause bénigne, le rétrécissement est disposé plus ou moins dans le sens horizontal.

Dans l’estomac en sablier de cause bénigne, le sac supérieur _se vide peu à peu dans l’inférieur, tandis que dans l’estomac en sablier d’origine maligne, les deux parties se remplissent également et quelquefois le point le plus déclive du sac inférieur se remplit en premier lieu.

D” DE NoBELE.

Krucer. Formation d'épines osseuses à l’olécrane. (Ueber Spornbildungen am Olekranon). (Beitr. zur klin Chirurgie, Bd. 73, Heft 2.)

L’auteur a observé à la clinique d’Iéna, une série de cas d’épines osseuses de l’olécrane et du calcaneum. De ses statis- tiques il ressort que ces exostoses sont plus fréquentes chez l’homme et principalement à un âge avancé.

Quant à leur origine, l’auteur la rattache à une inflammation chronique d’origine traumatique qui s’attaque surtout aux par- ties les plus superficielles du tendon du triceps.

_ Dans la plupart des cas ces épines ne donnent lieu à aucun inconvénient, mais quelquefois, par suite d’une inflammation récidivante des muqueuses voisines ou une fracture de l'épine, des troubles graves peuvent en résulter.

D De Norris.

371

LacarLLe. Des diffloultés d'interprétation des renseignements radlologiques. (Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. médic. de Paris, avril 1911.)

Rappelant cette vérité toujours bonne à dire, qu’il n’y a pas des erreurs de radiographie mais des erreurs d’interprétation, l’auteur rapporte le cas d’un malade dont l’examen radiologique prêta à discussion. Il s’agit d’une affection gastrique chez un surmené de 38 ans, ayant abusé d’alcools, et chez laquel malgré un régime sévère suivi depuis deux ans, existent des crises après le repas, crises se présentant sous forme de sensations d’étran- glement ressenti au niveau de l’appendice xyphoïde pendant ou après le repas. Cette sensation est suivie d’une douleur étendue

à tout l’estomac et de nausées avec oppression intense. Cet état durait de 12 à 60 heures.

En dehors des crises, aucun symptôme n’est signalé. L'examen radioscopique montre un estomac normal; seule la position obli- que est particulière. Le bas-fond, la chambre à air, la mobilisa- tion sont normaux. L’évacuation est complète en trois heures; la traversée de l’intestin grêle est rapide.

Le professeur A..., deux radiographes éminents, B... et C..., ayant examiné le malade, crurent devoir conclure à un ulcère ayant produit de la périgastrite et causé des adhérences entre le tiers supérieur de l’estomac et le foie, qu’ils avaient pu voir biloculé. Ils conseillèrent une intervention chirurgicale. Un en- doscopiste d’ailleurs avait trouvé un ulcère au voisinage du car- dia alors qu’un autre endoscopiste avait nié toute ulcération de ce genre.

Lacaille ayant revu le patient constata que l’estomac était mobilisable en tous sens; pour plus de certitude, outre l’examen radioscopique l’auteur prit quatre épreuves en positions diffé- rentes dont l’une la tête en bas et une autre sur le côté droit; ces épreuves montrant que l’estomac était bien mobile, 11 crut devoir nier toute adhérence avec le foie. Le patient persistant à vouloir se faire opérer, l'intervention démontra qu’il n’exis- tait pas d’adhérences avec le foie contrairement à l’affirmation des deux autres radiographes et l’auteur ajoute que nous devons être très prudents dans nos diagnostics radiologiques et être indulgents les uns pour les autres, car on est loin de tout savoir surtout et en particulier en radiologie. (Voir analyse suivante de la réponse du D” Bensaude.)

D: L. LEJEUNE.

372

BExsAUDE. A propos de la communication du D' Laoailie : Diffi- cultés d’interprétation des renseignements radiologiques.

(Bull. et Mém. de la Soc. de Radiol. médic. de Paris, mai 1911.)

Citant le procès-verbal de l’opération du malade ayant fait l’objet de la communication de Lacaille, Bensaude fait remar- quer que l’estomac de volume et de consistance normale s’est montré tres vascularisé, sans trace de lésions, sauf peut étre une ébauche de biloculation; mais l'exploration de la face posté- rieure fit découvrir que la petite tubérosité était entièrement adhérente à la paroi postérieure de l’arrière cavité des épi- ploons. L’estomac ayant été incisé, l'exploration minutieuse du pylore, du cardia et de toute la muqueuse montra qu’il n’exis- tait aucune trace de lésion. S’il n’y avait pas d’adhérences avec le foie, remarque l’auteur, il en existait entre la petite tubéro- sité et la cavité des épiploons, qui ont parfaitement pu modifier l'aspect de l’image radioscopique et même contribuer à la symp- tomologie relevée chez le malade.

D: L. LEJEUNE.

P. Avsourc. Radiographies de quelques estomaos pathologi- ques. (Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. méd. de Paris, janv. 1911.)

C’est surtout pour s'élever contre l'opinion de certains, que depuis la possibilité de la radiographie rapide, la radioscopie serait remplacée par la radiographie, que l’auteur désire s’éten- dre sur cette question. Radiographie et radioscopie sont deux actes complémentaires d’une même opération et non deux me- thodes différentes; elles s’aident et se complètent mutuellement.

La radiographie n’est pour le tube digestif que le calque d'un instant des multiples phénomènes que renseigne la radivoscopie : mais la plaque photographique ayant une sensibilité plus grande que la rétine, et pouvant pour celà même donner des détails qui échapperaient à l'examen à l'écran, elle peut et doit com- pléter ce dernier. Il faut ajouter que la radiographie peut don- ner des renseignements même de forme et de rapports qu'un exa- men radioscopique pourrait ne pas donner. De plus, la radiogra- phie rapide a l’avantage de ne pas exposer les patients et les médecins au danger de radiodermite. La radiographie rapide est donc un grand progrès, mais elle ne diminue nullement la

: 373

valeur de l’examen radioscopique. Le mieux suivant l'auteur est, surtout pour la radiologie médicale (par opposition à la radiolo- gie chirurgicale), de faire précéder l’examen radioscopique qui permettra de radiographier suivant l’angle sous lequel on ob- tient sur le cliché le maximum de renseignements utiles.

C’est en se basant sur ce principe que l’auteur a pris toute une série de clichés, fixant un détail intéressant pour le malade et son médecin. C’est, dans un cas d’aérophagie, un cliché de profil montrant que la poche à air était rétro-cardiaque; c’est encore des ptoses corrigées par le port d’un corset spécial ou encore l’image du côlon transverse horizontal dans sa partie droite, mais excavé dans sa partie gauche et servant ainsi de lit au bas-fond de l'estomac en l’entourant complètement. Ce sont encore des clichés montrant des détails délicats de carcinomes ou de sténoses du pylore et du duodénum. Aubourg rapporte en détails l’observation d’un estomac biloculaire dont le diag- nostic radiologique ne fut pas admis par Béclère et Enriquez. Un premier examen pratiqué le matin, sur le malade à jeun, montre un estomac divisé en deux poches, l’une supérieure gauche sous-diaphragmatique, l’autre inférieure droite, pré- vertébrale, séparées l’une de l’autre par une zone claire de 8 a 10 centimètres de longueur sur 5 centimètres de largeur et mar- quée par de longs fils d’ombre bismuthée. Cette zone ainsi que les deux poches sont animées de mouvements choréiformes. Par la palpation de la poche inférieure, on fait disparaître la zone médiane. Une radiographie montre le même aspect : une poche supérieure haute de 10 centimètres sur 5 centimètres et dont la moitié inférieure gauche et le bord inférieur présentent des aspé- rités comme s’ils étaient rongés; une poche inférieure en forme de lampe antique dont le plus grand diamètre est transversal et mesure 10 centimètres. La région pylorique est située à 6 cen- timètres à droite de la ligne médiane.

Un second cliché, pris trois heures et demi après, montre une poche stomacale avec bismuth au niveau du bord gauche de la vertèbre lombaire; un anneau de bismuth en forme de pes- saire apparaît au niveau de la lombaire.

Neuf heures après l'absorption, un troisième cliché montre qu’il existe encore une poche stomacale sur le bord gauche de la seconde vertebre lombaire; l’anneau de bismuth déjà signalé est au niveau du bord droit de cette même vertèbre. Des poches à air intestinales apparaissent au-dessus, au niveau de la 1™ ver-

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tebre lombaire comme si un segment intestinal était situé au- dessus de la région pylorique.

Six jours plus tard, un autre examen radiologique montre un estomac se remplissant normalement, mais immédiatement ap- parait un étranglement mésogastrique, sans contractions alors que les deux poches supérieures, au contraire, présentent de fortes contractions,

Comme apres les premiers examens, l’auteur conclut à la bilo- culation de l'estomac par périgastrite ou adhérences au côlon transverse avec spasme surajouté.

Il est intéressant de suivre Aubourg dans les raisons qui lui ont servi de base pour établir son diagnostic de biloculation plu- tot que celui de contractions atypiques.

Contrairement à ce que l'on constate ordinairement dans les eas de chorée ou d'hvperkinesie, la forme des ondes manque de régularité; ici ce sont plutôt des encoches sinueuses de la partie inférieure de la poche supérieure, donnant à cette région las- pect d'une portion rongée, comme cicatricielle.

La longueur des ondes, qui dans les fausses biloculations, sont de 2 à 5 centimetres atteignent ici 10 centimètres. Le mode d'évacuation dans la chorée, d'après Leven et Barret, est ra- pide; or, dans le cas présent, il existait un résidu gastrique trois heures et demi et neuf heures après le repas. La situation de lintestin, qui apparait au dessus de la partie supérieure du canal pylorique, pouvait faire penser qu'une portion de l'intes- tin était à ce niveau ectopié par des adhérences.

La question d'étiologie (ancienne intoxication hydrargyrique grave datant de quatre ans) avait aussi son importance.

Bonniot, qui a examiné les clichés du cas en question, fait remarquer qu'il existe certains caractères sur lesquels il a attiré l'attention, et qui pourraient faire penser à une ulcération de la région juxta-pylorique, à savoir : réduction notable des diffe- rents diamètres de la région pylorique, et son rejet vers la gau- che de la ligne médiane, la lenteur de l'évacuation.

Béclère ajoute que s'il a écarté le diagnostic de biloculation de l'estomac, c'est qu'il a constaté que les étranglements se dé- plaçaient de haut en bas et de gauche à droite, et qu’il lui a suffi d'exercer une pression sur la région inférieure pour faire refluer le contenu jusqu'au pole supérieur.

D" L. LEJEUNE.

375

DestTeERNES. Un cas de dilatation d’estomac avec spasme médio- gastrique et ptose du duodénum. (Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. médic. de Paris, janv. 1911.)

Ce cas est intéressant parce qu’il s’agit de cette chute duo- dénale encore mal connue et qui contribue à la production d’ac- cidents spasmodiques et douloureux qui, aggravant et déformant le tableau clinique, rendent le diagnostic particulièrement dif- ficile.

Il s’agit d’une femme de 41 ans, souffrant depuis son enfance de phénomènes gastriques, intestinaux et névropathiques, chez loquelle on diagnostiqua une appendicite pour laquelle on l’opèra sans succes, chez laquelle on diagnostiqua ensuite successivement un ulcère d'estomac, un rein mobile, une périgastrite avec adhé- rences, ete., enfin, une sténose du pylore et que l'on opera une seconde fois sans rien trouver et qui, sur le point de subir une troisième laparotomie se soumet à l'examen radiologique.

Après ingestion d’un verre de lait bismuthe, une ombre appa- rait en forme de trapèze à petit côté inférieur horizontal, à la portion supérieure de l’estomac. Sous l'influence de contractions violentes accompagnées de douleurs et de naustes, le bord su- périeur de l'ombre apparaît sous un aspect ondulé. Mais au- cune parcelle de bismuth ne s'engage dans la portion tubulaire de l’estomac dont les bords se dessinent cependant très nette- ment montrant qu’elle n’est rétrécie en aucun point. Un second verre de lait bismuthé ingéré n’amène aucun changement pen- dant encore un quart d'heure; puis, après ce temps on aperçoit à 15 centimètres au dessous de la poche supérieure, une partie du bismuth formant une poche inférieure en avant du sacrum et séparée de la supérieure par la portion moyenne claire mesu- rant 14 centimètres. La palpation ne permet pas de refouler le bismuth de la poche inférieure vers la supérieure. Ces manœæu- vres provoquent des douleurs et des nausées; la partie moyeune paraît indurée et est très douloureuse. Desternes conciut à Pac colement des parois antérieure et postérieure de l'estomac par ulcère et adhérences avec spasme médio-gustrique.

Après huit jours de repos au lit et de médication calmante, un second examen montre qu’il n'existe plus qu'un léger spasme sus-tubulaire: l'estomac se laisse remplir et apparait très dis- tendu avec le fond descendant jusqu'au milieu du sacrum et le pylore jusqu'à la vertèbre lombaire. L'auteur modifie son diagnostic et conclut à une dilatation grave de l'estomac avec

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spasme tantôt de la région moyenne tantôt de la région pylo- rique.

La persistance des douleurs et des vomissements, le retard de l'évacuation font croire à un chirurgien qu'il s’agit d'une sté- nose pylorique pour laquelle il opère cette malade, pratiquant une pylorotomie qui démontre une absence totale de lésion or- ganique. Quatre mois après l'intervention les malaises ayant réaparu, Desternes pratique un troisième examen radioscopique. Celui-ci démontre qu'il y a un léger spasme de la région sus- tubulaire; dilatation gastrique avec cul-de-sac descendant au milieu du sacrum; ptose du pylore atteignant le bord droit de la lombaire; ptose du duodénum dont le bulbe apparaît sur le bord droit de la 4" lombaire. A trois centimètres au dessus du bulbe duodénal, la malade accuse une douleur vive et l’on per- çoit à ce niveau, une induration très douloureuse du volume d’une mandarine, facilement mobilisable.La radiographie, pr'se en décubitus abdominal, montre le fond de Vestomac au ni- veau de la troisième lombaire, le pylore et le bulbe duodenal sur les flancs gauche et droit de la lombaire, la douleur s'at- ténue et l’induration disparaît presque complètement; l'évacua- tion se fait activement. En résumé, les accidents s’atténuent dès qu’en position couchée, la ptose duodéno-pylorique dispa- rait. L’auteur résume l’histoire de cette malade : dilatation atonique dès l'enfance, puis production de spasmes médio-gas- trique et pylorique, retard d'évacuation, exagération du sa: sous-pylorique, abaissement progressif du pylore puis du duo- dénum, et conclut. :

La dilatation d'estomac peut s'accompagner de ptose du pylore et du duodénum ;

Cette ptose duodéno-pylorique peut produire le retard de Pévacuation et déterminer ou aggraver des phénomènes spas- modiques et douloureux;

L’exploration radiologique seule permet de localiser les phénomènes douloureux et de les rapporter à leur véritable cause; elle doit comprendre l'examen radioscopique et radio- graphique répété pendant les moments de crise et de répit.

D” L. LEJEUNE.

Pact Avsovurc. Diagnostic chirurgicali d’une biloculation de l’estomac reconnue par examen aux rayons X. (Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. méd. de Paris, mars 1911.)

C’est une malade qui, à la suite d’une émotion, est prise de

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douleurs d’estomac en barre survenant par crises et provoquant des vomissements bilieux deux heures après les repas; améliorée après un traitement, une rechute se produit et la malade perd 16 kilogrammes en trois mois.

L'examen radioscopique montre nettement deux poches, la supérieure remplie de bismuth et l’inférieure trois fois plus grande, séparées l’une de l’autre par un canal sinueux de 6 à 8 centimètres sur 2. Pas de contractions au niveau de la poche supérieure ni du canal, mais la poche inférieure fonctionne nor- malement.

La laparotomie montre que la biloculation est due à une bande dure, blanche, froncée, descendant transversalement et perpen- diculairement au grand axe de l'estomac, de la petite courbure elle est très épaisse. Cette bande est adhérente au pancréas et fait penser à une coulée néoplasique. Une gastro-entéro-anas- tomose est pratiquée, dont les suites sont normales. Six semaines après l'intervention, la radioscopie montre la persistance des deux poches, mais la poche supérieure se vide rapidement en 8 minutes par les deur bouts de l’anse anastomosée, fait que l’auteur observe pour la première fois.

D: L. LEJEUNE.

Barret et Leven. Biloculation gastrique par distension ga- zeuse de l’estomac et du côlon; déformation considérable indépendante de toute lésion organique. (Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. méd. de Paris, févr. 1911.)

Le cas dont il s’agit tire son intérêt du fait que la radiosco- pie permet d'expliquer complètement le mécanisme de la dé- formation sans que l’on soit obligé de supposer une lésion or- ganique et parce qu’il montre le rôle important joué par le spasme du cardia dans l’aérophagie. Ce malade se plaignait surtout de crises esophagiennes; brusquement, durant le repas, la déglutition devenait impossible et forçait le malade à rejeter les aliments ingérés.

L’examen radioscopique montre l'existence d’un spasme du cardia plus prononcé pour les liquides que pour les solides. Le lait de bismuth s’accumule à la partie inférieure du trajet ceso- phagien et descend lentement au travers du cardia contracté.

L’image radiologique du médiastin et du système cardio-aor- tique est normale. Mais des zones gazeuses apparaissent très dé- veloppées surtout dans l’hypocondre gauche soulevant le dia-

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phraeme et refoulant la pointe du cœur. L’estomac est comple- tement biloculé; sa cavité est divisée en deux loges, la supérieure tres distendue occupe toute la largeur de lhypocondre gauche; le lait de bismuth la remplit d'abord avant de passer dans la loge inférieure, qui elle, est située dans Vhypocondre droit. L'aspect est ainsi celui d'une cornue dont la panse représente la grosse tubérosité et dont le col dirigé en bas et en dedans serait figuré par le segment inférieur de l’estomac et est séparée de la partie supérieure par une espèce de seuil très élevé. L'examen en inci- dence latérale fait constater que la grosse extrémité ne vient pas en contact avec la paroi abdominale dont elle est séparée par une zone gazeuse très large due à l'angle splénique du côlon. Le colon transverse, d'autre part, rejette le segment inférieur à droite de la ligne médiane; il en résulte un écrasement de la portion moyenne de la cavité gastrique, par le côlon distendu.

Cette biloculation très différente de celle que produit le spasme médio-gastrique simple paraît bien reconnaitre comme cause principale l’action sur l’estomac distendu du gros intestin rempli de gaz, et occupant une position anormale en avant de l'estomac.

L'auteur fait remarquer que l’aérophagie est d'autant mieux supportée que les parois gastriques et intestinales cèdent plus facilement à la distension gazeuse, tandis qu’au contraire des troubles très accentués peuvent être provoqués par une aéro- phagie modérée quand les parois résistent à cette distension.

D: L. LEJEUNE.

Dresxerrivs Curarpit1. Les ptoses du duodénum. (Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. méd. de Paris, janv. 1911.)

Au point de vue purement anatomique, la pyloroptose co- existe avec deux types principaux de ptose duodénale. Dans le premier type, les portions moyenne et inférieure du duodénum restent en place; le sommet de l’angle sous-hépatique (1™ vert. lomb.) reste fixe, d’où un allongement considérable de la pre- mière portion du duodénum avec altération de sa paroi; lan- gle hépatique tend à se fermer; (allongement de la première portion du duodénum; « Ptose » partielle du duodénum.

Dans le second type, la pyloroptose s'accompagne de la ptose de l’angle sous-hépatique et de la portion moyenne du duo lé- num; ptose totale du duodénum.

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Dans ce second type, l’angle sous-hépatique arrive souvent au niveau de la et v ème, mais rarement de la lombaire, «’est- à-dire, à un travers de main au dessous de la place qu'il doit normalement occuper (bord supérieur de la 1™ lombaire). Le pancréas ou tout au moins sa tête, participe partiellement à cet abaissement. (Pancréatoptose partielle.) Les observations de Chilaïditi portent sur 103 cas; 15 p. e. sont du premier type; 32 p. c. du second; dans 48 p. e. combinaison des deux types, (allongement de la première portion du duodénum en même temps qu’abaissement de l'angle sous-hépatique). Les 5 p. ¢. qui restent sont des cas atypiques

Ce second type, ptose totale, heurte plus les notions anato- miques reçues, (angle duodénal sous-hépatique bien fixé) que le premier type, et cependant celui-ci ne se rencontre que dans 15 p. c. des cas.

Parmi les ptoses duodénales du second type, les unes se pré- sentent avec la portion inférieure du duodénum participant au même degré à la ptose générale; dans d’autres au contraire, cette portion inférieure reste à peu près fixe tandis que les au- tres portions s’abaissent. |

Il est un autre phénomène aussi remarquable que l’abaisse- ment, c’est la mobilité du duodénum. Ce déplacement peut at- teindre 3, 4 centimètres et plus. Sous la manœuvre de Chilaï- diti, dans certaines formes de ptose, l’ascension sous l’écran du duodénum atteint jusqu’à 7 centimètres; mais cette ascension est moins fréquente et moins considérable au niveau de la por- tion inférieure du duodénum, très rare et peu prononcée au ni- veau de l’angle duodéno-jéjunal. La fixité de cet angle constatée sur le vivant par la radioscopie confirme les constatations de Glénard sur le cadavre concernant le substratum anatomique de l’entéroptose; langle duodéno-jéjunal reste, dans les cas de ptose, le point le mieux fixé de cette portion du tube digestif.

Cette question de la ptose du duodénum et de sa mobilité est d’autant plus intéressante qu’elle a été mise en doute par nom- bre d’anatomistes et de cliniciens et qu’elle est plus fréquente qu’on ne le pense.

D: L. LEJEUNE.

M. Havprr. Le radiodiagnostic de Pulcère gastrique chronique (The Roentgen diagnosis of chronic gastric ulcer). (Arch. of the Roentgen Ray, 131.)

L’expérience journalière démontre que le bismuth ne s’accu-

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mule pas dans les ulcères de l’estomac de façon à permettre de les déceler par l’examen aux Rayons X. Cependant, Hemmeter a décrit trois cas l’ulcére gastrique a pu être reconnu par ce procédé; aussi Haudek a-t-il trouvé intéressant d’instituer quel- ques expériences à ce sujet.

I] a introduit du bismuth dans l’estomac de personnes décé- dées et porteuses d'ulcères ronds ou d’ulceres carcinomateux. Ce bismuth ne s’est pas accumulé dans la cavité peu profonde des ulcères, sauf dans un cas l’ulcère avait intéressé le foie et dans un autre cas 1l s’était produit une forte dépression.

Dans une seconde série d'expériences pratiquées en collabo- ration avec le D" Clairmont, il enleva la muqueuse et la sous- muqueuse, près du pylore, sur une surface d’un centimètre carré sur des chiens vivants qui supportèrent très bien l’opération.

Trois jours apres, il leur introduisit dans l’estomac au moyen d’une sonde, 100 c. c. d’eau tenant 10 grammes de bismuth en suspension |

L'examen n’a donné que l'aspect ordinaire de l’estomac con- tenant du bismuth. Bien mieux, chez un sujet l’endroit opéré avait été repéré au moyen d’un fragment de plomb fixé à la mu- queuse, l’ulcère artificiel passait inaperçu, on voyait seulement le repère. Comme contre épreuve, les animaux furent ouverts à nouveau afin de vérifier si l’ulcère ne s’était pas cicatrisé dans les trois Jours.

A l’Allgemeine Krankenhaus à Vienne, on examine annuelle- ment 2,000 estomacs et jamais on n’a pu déceler un ulcére rond par l’examen au bismuth. Parfois on distingue des amas de bismuth séparés de la grande masse, mais alors il s’agit de cir- constances particulières; ce sont ordinairement des diverticules dus à des ulcérations et à des adhérenves.

Ces amas partiels se voient surtout bien lorsqu'ils existent dans la portion verticale de l’estomac, mais lorsqu'ils se trou- vent dans la partie pylorique, ils sont difficiles à constater parce que la masse du bismuth les cache, ils ne peuvent deve- nir visibles qu'après plusieurs heures lorsque l'estomac s’est vidé.

M. Haudek a observé jusqu’aujourd’hui 48 cas d’ulcères cal- leux. Il résume leur apparence dans ces quatre conclusions :

Il existe une petite collection de bismuth, séparée de la masse totale, le plus souvent vers la petite courbure et au mi- lieu de l’organe;

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Cette petite collection de bismuth est surmontée d’un petit dôme gazeux; Cette petite masse de bismuth persiste très longtemps;

Elle est immobile, elle n’est pas influencée par la palpa- tion ou la pression.

Depuis que Haudek a appelé l’attention sur l’ulcère calleux, plus de trois cents observations ont été publiées. Ces ulcères pré- sentent la particularité d'échapper très facilement aux investi- gations des chirurgiens; en effet, ils se perdent au milieu d’adhé- rences et passent ainsi inaperçus; parfois un ulcère rond con- committant attire l'attention et on ne songe pas qu’il pourrait y avoir plus haut un ulcère calleux.

L’ulcére s'accompagne très fréquemment de la forme d'esto- mac dite « en sablier », de sorte que quand on aperçoit cette forme, on peut presque à coup sûr, conclure qu’il ne s’agit pas d’un cancer, affection dans laquelle on la constate très rare- ment.

Lorsque le cancer donne l’aspect d’un sablier, le contour est parfois irrégulier tandis que d’habitude il est donné par une ligne courbe bien nette quand il s’agit d’un ulcère.

Dans le cas de sténose vraie néoplasique du pylore, le repas bismuthé prend la forme d’une portion de demi disque dont le milieu se trouve sur la ligne médiane en dessous du nombril; il se peut même que ce milieu soit reporté vers la droite; cet aspect persiste plus de six heures.

Lorsqu’il s’agit d’une sténose ordinairement incomplète du pylore par suite d’une rétraction provoquée par ulcère guéri, l'ombre donnée par le bismuth reste toujours du côté gauche et sa limite du côté droit est une ligne verticale. Ce dernier point nécessite une remarque : un carcimome volumineux du pylore peut donner aussi une ligne verticale mais ici encore cette ligne est mal dessinée et parfois sinueuse.

Récemment, Faulhaber a décrit quatre cas d’ulcères calleux pénétrants ; il attache une grande importance à la forme de sa- blier qui existait dans ces quatre cas, mais il semble n’avoir pas vu le petit dôme gazeux qui existe toujours dans Le diverticule au dessus du niveau du bismuth; cependant, ce dôme est tou- jours bien visible si on examine attentivement un cliché instan- tané. Dans les 48 cas de l’auteur, la forme de sablier ne s’est présentée que dans la moitié des cas. Ce signe très important peut faire complètement défaut. Il peut aussi exister lorsqu'il

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n’y a pas d'ulcère, il s’agit alors d’un carcimome annulaire, ou d'une compression de l’estomac, ou d’un néoplasme d'une seule paroi, ou encore simplement d’un spasme.

Sur les 48 cas, il n’y avait que 6 observations d’ulceres du pylore; or, ceux-ci, on le sait, sont les plus nombreux; nous de- vons done conclure que la, souvent, nous n’arrivons pas à re- connaitre leur existence par les rayons X.

Lorsque l’uleère n’est pas encore calleux, on peut remarquer sur la paroi de l'estomac une simple saillie qui apparait lorsque le repas bismuthé arrive à ce niveau et qui disparaît avec lui.

Parfois on observe au contraire, une encoche dans l’ombre du bismuth; cette encoche est due à une rétraction vers l'inté- rieur, due à la cicatrice d’un uleère guéri.

Ce travail important est accompagné d’observations cliniques et de figures démonstratives qui en doublent l'intérêt.

D: BIenNFalIr.

TCFFIER et AvnourGc. Radlographies du gros intestin. (Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. de Paris, mai 1911.)

Dans le but d'explorer plus rapidement le segment inférieur du gros intestin, les auteurs ont eu recours au lavement bis- muthé qui leur a donné d'excellents renseignements sur la mor- phologie et la physiologie de cette portion du tube intestinal. Ils ont pu suivre ainsi de visu la progression d'un lavement or- dinaire de Vanus au cecum En une ou deux minutes l’ampoule rectale est remplie; puis, le liquide bismuthé progresse et rem- plit les autres segments en cinq minutes environ, y compris les légers temps d'arrêt à la créte iliaque gauche, à langle splé- nique, au point le plus déclive du côlon transverse, à l’angle hépatique, à la crete iliaque droite. La quantité à injecter est d'un litre à peine. L'examen du malade debout permet de se rendre compte des différences énormes de siège et de forme, que l’auteur décrit en détails. La position debout abaisse l’an- gle sous-hépatique et le bas fond du cæcum, elle permet au côlon transverse de faire un lit pour le bas-fond de l’estomac, elle abaisse et élargit le côlon pelvien; seul l’angle splénique conserve’ à peu près sa situation très haute; c’est le point fixe de l'intestin. L'examen radiologique au moyen du lavement bis- muthé permet d'obtenir des renseignements très utiles sur la forme, la situatiou, le calibre, la physiologie motrice du gros

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intestin. I] peut aisément renseigner le siege d'une sténose ainsi que le degré du rétrécissement, d’atonie, de dilatation ou de ptose.

D” L. LEJEUNE.

BéciÈire. Sur Phépatoptose. (Bullet. et Mém. de la Soc. de Paris, janv. 1911.)

Il s’agit d'un cas présenté en mai 1899, sous le titre Abcés sous-phrénique en communication avec les bronches révélé par l’e.ramen radioscopique trois ans après le début de la maladie, et que l'autopsie révéla comme étant-un cas d’ectopie du côlon transverse.

C’est un jeune homme dont la maladie remonte à trois ans et demi et qui fut soigné dans une série d'hôpitaux belges et fran- çais, pour une affection ayant débuté par un frisson violent suivi d'une période fébrile d’accidents pulmonaires aigus, puis d’une lente évolution coupée à deux reprises par une vomique abondante et fétide.

Durant un an, dans le service de Béclère, il ne présente pas de fièvre et s’alimente bien, mais expectore chaque jour 300 grammes de crachats purulents. Les examens radioscopiques réitérés ne parviennent pas à montrer le foyer de pleurésie pu- rulente à laquelle on pense. Mais un jour cependant, la radios- copie montre 'un aspect nouveau : la face supérieure du foie apparaît nettement séparée du diaphragme par une collection gazeuse interposée; la percussion confirme le fait. Le lendemain tout est rentré dans l’ordre; les jours suivants, tantôt le foie ne présente plus sa matité normale, celle-ci s’étant éclipsée en par- tie ou en totalité, d’autres fois au contraire, elle est normale, et chaque fois l’examen radioscopique correspond aux données de la percussion. C’est le matin, avant que le malade ait toussé et expectoré, que la radioscopie et la percussion révèlent la pré- sence d’une collection gazeuse sous-phrénique.

L’estomac étant insufflé au moment la matité du foie est normale, celle-ci ne disparaissant pas, il en résulte que la collection gazeuse sous-phrénique n’est pas en communication avec l’estomac; mais la même manœuvre pratiquée sur le gros intestin ne modifie pas les rapports normaux du foie et de l’in- testin ; il semblait donc que la collection ne pouvait être attri- buée à un déplacement anormal du côlon transverse. C’est ainsi que l’auteur crut pouvoir conclure à l’existence d’un abcès sous-

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phréuique en communication avec les bronches. Quelques jours plus tard l'autopsie permit à notre confrère de rectifier le diag- nostic. Il existait du côté gauche des vestiges d’une ancienne pleurésie diaphragmatique consécutive à une pneumonie de la base. Cette pleurésie, primitivement enkystée et suppurée, avait sans doute été le point de départ des vomiques et avait abouti a la symphyse des deux feuillets pleuraux avec sclérose du pou- mon sous-jacent et dilatation de tout l'arbre bronchique, d'où l’abondante expectoration purulente observée.

Le colon venait à certains moments s’interposer entre le foie et le diaphragme; cette interposition avait lieu surtout pendant le sommeil, puis, dès le réveil, les efforts de toux avaient pour effet non seulement d'amener l’évacuation du pus accumulé dans les bronches, mais encore de ramener le côlon déplacé, dans sa position normale sous le foie.

L'auteur croit qu'entre la sclérose du poumon gauche aver symphyse pleurale et l’ectopie du côlon, il existait non pas une simple coincidence, mais bien une relation de cause a effet. Il est, en effet, à noter que le périmètre de la cage thoracique, a sa base, diminuait pendant l'inspiration et augmentait pendant l'expiration. Cependant, ainsi que le montrait la radioscopie, les mouvements du diaphragme étaient normaux; il en résultait ainsi une sorte d'aspiration sur la masse intestinale, plus par- ticulièrement sur le côlon transverse. Ainsi que le prévoyait l’auteur dès cette époque, c’est-à-dire il y a plus de douze ans, cette publication devait éclairer sur l’interprétation de ces as- pects radioscopiques d'interprétation malaisée et montrer que Pectopie du côlon au dessus du foie n’est pas chose si rare qu’on pourrait le croire.

D” L. LEJEUNE.

CHILAIDITI. A propos de la tolérance bronohique vis-à-vis de corps étrangers. (Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. méd. de Paris, janv. 1911.)

L’auteur rapporte le cas d’un malade atteint d’un cancer de Pæsophage, chez lequel lors de l’examen radioscopique, on vit une partie du lait de bismuth, passer de la partie supérieure de l’œsophage dans les voies aériennes, au niveau de la bifurca- tion de la trachée, par une fistule œsophago-trachéale. L’on pouvait ainsi à l’écran, voir le bismuth se répandre dans les ramifications brouchiques des lobes inférieurs des deux pou-

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mons, et cela sans qu’il se produisit d’autre phénomène qu’une toux légère. Le malade lui-même dit d'ailleurs que depuis trois semaines il a remarqué qu’il avalait des aliments « de travers ». On ne constate chez ce patient, aucun signe de broncho-pneu- monie. Durant trois semaines encore il put être suivi journelle- ment à la clinique du D" Schwarz; mais après ce temps il ne revint plus ayant probablement succombé aux suites du progrès de son carcinome œsophagien. D" L. LEJEUNE.

Barsox. Sur Pinterprétation des images radiologiques pulmo- naires. (Lyon-Médical, 1911, 16.)

La radiographie et surtout la radioscopie apportent au mé- decin un complément d’information des plus utile. Le radiolo- giste, seul sans renseignements ,est un sourd qui voit respirer et se mouvoir un poumon qu’il ne peut entendre. Le médecin, dans son service, est un aveugle qui entend tousser, respirer et gémir un poumon qu’il ne voit pas. On s’est bien passé de la radiologie jusque maintenant, disent quelques-uns, mais avant Laënnec on s’était bien passé de l'auscultation!

L'interprétation de l’image du hile donne encore lieu à con- testation; on sait que les ganglions normaux ne donnent pas d’images visibles et que seuls les ganglions pathologiques en- flammés, hypertrophiés, caséïfiés ou crétacés peuvent se déceler sur l’écran.

Mais les travées partant du hile sont-elles dues aux vaisseaux ou aux bronches ?

Pour Barjon, les lignes claires sont dues aux bronches,pleines d’air, et les lignes sombres aux vaisseaux rendus massifs par le sang.

Il démontre cette opinion en montrant un cliché on dé- couvre un corps étranger des bronches en plein dans une ligne claire; la ligne sombre qui la borne vers l’intérieur correspond à une grosse branche de l’artère pulmonaire; on sait, en effet, que l’artère est toujours en dehors de la bronche.

Tant que l’auscultation ne révèle aucune atteinte du paren- chyme pulmonaire, la clarté du poumon reste entière ou à peu près, quelle que soit l’étendue de la bronchite, mais dès que le parenchyme s’entreprend, la congestion vasculaire et les exsu- dats donnent des zones d’obscurité. À ce point de vue la radios- copie possède une certaine valeur pronostique.

D* Bienralt.

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G. Iarrisox Orrox. Le diagnostic précoce de ia tuberculose pulmonaire par les rayons X (Some points in the X-Ray diagnosis of early pulmonary tuberculosis). (Archives of the Roentgen Ray, 127.)

Tous ceux qui ont examiné des poumons aux rayons X con- naissent un certain aspect marbré qui caractérise la tubercu- lose. Quoique, lorsqu’on voit cette apparence, la maladie soit bien confirmée, il s’agit cependant de la première période et 1] arrive parfois que le clinicien soit encore dans le doute.

Il résulte d'une discussion à l’Electro-thérapeutical Section of the Royal Society of Medecine, que la tuberculose peut etre décelée à un stade plus précoce par la radioscopie. L'auteur dé- clare la question malaisée à résoudre; il arrive qu’une tubercu- lose constatable par la submatité ne donne pas d’ombre suffi- sante pour un diagnostic, mais heureusement, 1l est un autre signe qu’il convient de rechercher.

Le professeur Osler a démontré, qu'au stade prémonitoire de la pneumonie, longtemps avant les signes stéthoscopiques, la respiration rude et les rales crépitants inspiratoires, il y a une période qui se caractérise par une diminution de la résonnance et une diminution de l’entrée de l’air,en somme par une certaine inactivité pulmonaire. Dans la tuberculose i] en est de méme, au point que le D" Lees dit que la percussion donne le premier symptôme de la tuberculose au début alors que la radioscopie ne donne pas encore de résultat. Certainement, dit le D” Orton, il ne faut pas trop demander à la radioscopie, mais elle peut donner une aide utile même dans les cas visés par le D" Lees.

Le D" Orton examine les malades dans la position debout; le le tube Roentgen de même que les soupapes sont enfermées de façon à ce que l'obscurité soit absolument complète. Le tube est muni d’un diaphragme, il peut être déplacé facilement dans toutes les directions; l'écran est suspendu et le médecin a sous la main un rhéostat pour pouvoir varier à volonté la puissance de l’éclairage.

Avant l’examen, le médecin doit préparer sa rétine par un sé- jour d’au moins dix minutes dans l'obscurité.

Le malade doit être debout et non assis sur une chaise moins que sur une selle de bicyclette) sans quoi les mouvements du diaphragme n’apparaissent pas dans toute leur pureté.

Lors de l'inspiration, la quantité d'air augmente dans les poumons et la transparence augmente dans la même mesure.

S'il y a le moindre début de tuberculose, l’œil exercé reconnait que la transparence ne varie pas à l’endroit lésé.

On comprend que pour se rendre compte de différences aussi minimes, l’œil doit s’être habitué à l'obscurité et qu’il faut pouvoir faire varier à volonté la luminosité de l'écran; un tube trop dur est incapable de faire percevoir des différences de teintes aussi nuancées.

Fréquemment, on observe une perméabilité légèrement plus considérable à l’un des deux sommets; on ne peut en tirer de conclusion au point de vue diagnostic; ce qui a de la valeur, c’est la permanence d’une légère ombre dans le meme sommet malgré l’inspiration profonde.

Le début de la tuberculose ne se fait pas au niveau de la pointe du sommet, mais à 4-6 cent. plus bas; cependant, le som- met entier se met au repos lorsqu'il existe un point malade. Il est bien entendu qu’il ne suffit pas d’examiner le lobe supé- rieur, il faut examiner les deux poumons en entier, parce que le foyer du début peut se trouver en un point quelconque de la masse pulmonaire.

Un signe très important est le signe de Williams, qui con- siste dans la diminution de la mobilité du diaphragme. Ce signe est, peut-on dire, universellement admis.

D'après Orton, c’est un symptôme des plus précoces, qui ac- compagne souvent la légère diminution de transparence inspi- ratoire, même lorsqu'elle est localisée au sommet. C’est un signe constant qui parfois est marqué au point de rendre le dia- phragme immobile, mais 1l n’en est pas toujours ainsi surtout au début, et il faut parfois la plus grande attention pour s’en rendre compte. Lorsque le malade guérit ou encore quand laf- fection est bien entrée dans sa phase chronique, il arrive que la mobilité revient et que ce signe perd sa valeur.

Lorsque la lésion au sommet est guérie, l'endroit qu'elle oc- cupait reste toujours un peu sombre pendant l’inspiration, mais par contre le voisinage ne participe pas au repos « de la partie malade » et ce voisinage devient très clair.

Il est intéressant d’examiner les poumons par devant et par derrière; il semble, en effet, que l’excursion du diaphragme est moins marquée du côté antérieur ou du côté postérieur selon que la lésion se trouve plutôt en avant ou en arrière.

Enfin, il est bon de rappeler que le cœur petit et développé dans le sens vertical se rencontre fréquemment chez les gens pré- disposés à la tuberculose.

D' BIENFAIT.

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Destor. Diagnostic radiographique des ostéosarcomes. (Lyon Médical, 1911, 22.)

Il n’est pas toujours aisé de distinguer sur une radiographie un ostéosarcome; les cals bulbeux du col du fémur simulent ai- sement cette tumeur.

Parfois on se demande si on a affaire à une simple ostéomyé- lite ou & un sarcome.

Dans un cas de tuméfaction du tibia, M. Destot a pu poser le diagnostic d’ostéosarcome en constatant que le péroné est tres aminci au niveau de la tuméfaction; une radiographie prise dans un autre sens vint confirmer ce diagnostic en montrant de grandes géodes séparées par des travées osseuses formant des sortes de coques.

D' BIENFAIT.

GEORGE Pirie. Myosite ossifiante progressive (Myositis ossi- ficans progressiva). (Archives of the Ruantgen Ray, 124, 1910.)

Cette singulière maladie est heureusement rare; Munchmeyer qui lui a donné ce nom en 1869, en avait réuni douze cas. Ac- tuellement, il y en a une centaine dans la littérature.

La maladie type, ainsi qu’il ressort de l’étude de ces cent cas, se présente comme ceci :

L'enfant, ordinairement un garçon, présente à sa naissance une malformation du gros orteil, parfois du pouce.

Dans les deux premières années, il apparait du gonflement de divers muscles du dos et des membres, ce gonflement s'étend pendant une semaine ou deux et peut disparaitre. Le gonflement réapparaît souvent, à la suite d’une légère contusion, dans le dos, les membres et quelquefois à la face. I] augmente en étendue et en dureté, 1l se forme des noyaux osseux de sorte que petit à petit le squelette est immobilisé.

Au début la douleur est légère et l’état général est bon, mais petit à petit, le malaise augmente, la mastication devient diffi- cile, la respiration malaisée et une atteinte de bronchite enlève fréquemment le malade.

La maladie se déclare dans la jeunesse depuis la naissance jusqu’à la vingtième année. Un des premiers symptômes con- siste dans la rigidité du dos ou des membres; si le patient vit

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assez longtemps, la maladie prend un développement remar- quable et selon l’expression de Virchow, il devient un véritable homme de pierre. Le College of Sugeons’ Museum à Londres et le Trinity College Museum à Dublin, renferment deux sque- lettes tres remarquables.

L’affection est congénitale, mais non héréditaire (un cas sur cent).

Le tissu osseux de nouvelle formation se forme dans le tissu fibreux et dans le tissu musculaire.

Chose curieuse, à côté de cette calcification généralisée, on rencontre de la raréfaction osseuse et même de l’ostéomalacie.

En 1896, Jones and Morgan ont réuni 193 cas d'une affection dite Myositis ossificans traumatica qui n’est pas sans rapport avec celle qui nous occupe; elle s’en différentie complètement - par les faits suivants :

L’ossification est toujours la suite d’un trauma;

L’affection reste toujours localisée:

L’extirpation n’est jamais suivie de récidive. |

Le traitement de la myositis ossificans progressive a été jus- que maintenant nul ou illusoire; seul Boseck a obtenu un résul- tat chez une jeune fille de 22 ans dont les muscles de l'épaule se calcifiaient, mais le cas n’avait rien de typique.

L'auteur donne la relation d’un cas; il s’agit d’un enfant de 6 ans présentant une malformation des deux gros orteils; les photographies montrent les grosses saillies sillonnant le dos, les lombes et la nuque. Les radiographies font voir des masses opaques, allongées, disséminées et des insertions musculaires ossifiées,

D" BIENFAI'T.

Beror et Gouix. Lésions rotuliennes dans un cas d’arthrite rhumatismale du genou. (Hullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. méd. de Paris, févr. 1911.)

Il s’agit d’un malade de 31 ans, syphilitique depuis l’âge de 18 ans et avant présenté, 11 y a quatre ans, une attaque de rhu- matisme laissant comme résidu une ankylose du genou droit. Durant que l’on cherchait à mobiliser ce genou, le malade ressentit une très vive douleur et perdit connaissance. Dès ce moment, l’impotence fonctionnelle du genou fut presque com- plete. L'année suivante, nouvelle crise de rhumatisme, et en 1910, apparition d’une gomme au bras droit. Le genou droit

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est plus gros que l'autre, la douleur est localisée aux bords de la rotule dont les dimensions sont exagérées et iqui mesure envi- ron 7 centimetres verticalement et 4 centimètres transversale- ment; de plus, elle est difficilement mobilisable. Les mouve- ments de flexion de la jambe sur la cuise sont possibles, mais le malade ne peut que malaisément détacher le talon du plan du lit.

La radiographie montre la rotule augmentée de volume. sa face articulaire est irrégulière; des franges existent tout autour des bords de la rotule s'insère le tendon du quadriceps et les ailerons roturiens. On voit toute une série de lamelles opaques irrégulières, comme déchiquetées, les unes séparées du corps de l'os, les autres encore adhérentes; l’ensemble est flou et diffus.

L'auteur pense qu'il s’est agit d’un arrachement partiel du tissu spongieux sur lequel s’insèrent les fibres tendineuses, suivie d'une réaction inflammatoire violente à la suite du trau- matisme à la mobilisation forcée. Il y aurait eu en somme désagrégation de la périphérie rotulienne, effritements osseux et travées ossifiées plus moins séparées du corps de l'os.

D: L. LEJEUNE.

Herman L. Krerscumer (Chicago). Sur ia valeur du cathé- ter urétérique opaque dans le diagnostic de iésions ob- scures des organes urinaires (On the value of the shadow- graph ureteric catheter in the diagnosis of obscure lesions of the urinary organes). (Surgery, Gynecology and Obstetrics. Chicago, June 1910.)

Cet article, accompagné de cinq belles radiographies, est un plaidoyer en faveur de la méthode radiographique du cathete- risme urétérique à l'aide d'une bougie spéciale. Celle-ci n'est pas constituée à l’aide d'un corps élastique contenant du nitrate de bismuth ou du cinabre (Goebell) le tout couvert d’une couche de gomme laque, mais le D" Kretschmer emploie une vulgaire bougie urétérique portant dans sa lumière un fil métallique très souple (fuse wire).

Le diagnostic différentiel de certaines affections abdominales, appendicite et néphrite purulente, étant dans certains cas d'une grande difficulté clinique, l’auteur a pu arriver ainsi à une con- clusion vérifiée par l’opération.

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Il en était de même dans un cas la reconnaissance de calcul de l'uretere était malaisée.

Mais la méthode est réellement de grande valeur, c'est dans les cas assez rares de distopie rénale avec productions pa- thologiques. Et il nous montre une très belle et très instructive reproduction le cathéter radiographique, après avoir décrit une courbe à concavité dirigée vers la ligne médiane, s'arrête devant une ombre d’un centimètre et demi de largeur (ombre située au niveau du promontoire).

Le chirurgien Dean Bevan a pu enlever ce calcul rénal par voie extra-péritonéale et a obtenu un beau succès.

Dans les cas douteux, Kretschmer préconise, et cela cadre bien avec l’esprit de faire œuvre utile, de faire un cathé- térisme radiographique avant de rechercher une solution à l’aide de la laparotomie. Cette méthode plus simple met à l'arrière plan tous les symptômes que les auteurs ont décrits pour la reconnaissance d’une distopie rénale, affection rare.

D' DE Bom.

Fagre, Bariox et Triar. Radlographie du fœtus « In utero » sur le vivant. (Archives d'électricité médicale, 25 décembre 1910, 300.)

La radiographie du fœtus a in utero » sur le vivant, qui a longtemps été considérée comme une impossibilité, est prati- quement réalisable.

Les auteurs indiquent leur technique et reproduisent un cli- ché très démonstratif.

Etienne HENRARD.

D" .Wtiryamoz (Lausanne). Procédé radioscopique pour Pex- traction des alguliles. (Archives d'électricité médicale, 10 juin 1911, 311.)

Le procédé consiste à repérer, au moven du fluoroscope à bandeau de l’auteur, la profondeur de l’aiguille par deux exa- mens à 90°, à tracer sur Ja peau, au moyen d'un crayon dermo- graphique, un trait correspondant à la longueur et à la direc- tion de l’image de l'aiguille sur l'écran, à inciser la peau et les tissus profonds perpendiculairement au milieu de ce trait, à introdüire la pince à angle droit dans cette incision et à saisir

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l'aiguille par son milieu,a faire basculer celle-ci de manière à ce que le bout le plus rapproché de la surface vienne saillir sous la peau, à faire une petite incision au sommet de cette saillie, et à saisir l'extrémité de l'aiguille avec une autre pince pour la retirer.

Cette description de l’opération, au moyen de clichés parfai- tement réussis, semble démonstrative. Nous ne pouvons cepen- dant souscrire à cette méthode pour les raisons que nous avons exposées à plusieurs reprises (1).

D'abord nous sommes adversaire de tout procédé radiosco- pique; en second lieu, il nous semble que si le procédé peut réussir dans le cas essentiellement favorable choisi par lau- teur (longue aiguille dans un doigt}, il doit échouer dans d’au- tres cas; nous ne voyons pas bien son application dans le cas de petites aiguilles des éminences thénar on hypothénar, ou de grandes aiguilles même de régions la radioscopie sous deux directions perpendiculaires est impossible à pratiquer, comme dans Ja partie supéricure de la cuisse, par exemple.

Etienne JIENRARD.

D" Dovarre. Sur un cas de fracture isolée des apophyses transverses. (:irchives d'électricité médicale, 25 mai 1911, 310.)

L'auteur cite le cas d’un soldat qui, à la suite d'un trauma- tisme grave de la colonne lombaire, fut trouvé, grâce à la radio- graphie, atteint de fracture des apophyses transverses gauches des première, deuxième et troisième lombaires gauches, d’arra- chement d'un fragment de la partie inférieure gauche du corps de la douzième dorsale, de fracture de la douzième côte près de son articulation poslérieure.

Le tableau symptomatologique de l'affection avait fait dia- gnostiquer de l’hystéro-traumatisme et les rayons X ont permis de faire le diagnostic exact.

L'auteur insiste sur importance de l’examen radiographique dans tout traumatisme de la colonne vertébrale, examen que l’on devrait pratiquer spstématiquement, notamment dans tous les cas de lumbagos traumatiques persistants.

(1) Er. HENRARD. Recherche et extraction des corps étrangers opaques aux rayons X. Bruxelles. 1910. :

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La radiographie immédiate et systématique de tout trauma- tisme devrait être pratiquée : immédiate, car on observe fré- quemment des blessés cherchant à rattacher à un aceident du travail des lésions organiques souvent anciennes; systématique, car la radiographie seule permettra souvent une appréciation plus exacte de la nature et du pronostic de l'accident. La radio- graphie, en permettant d’assigner à ces troubles une origine non plus fonctionnelle, mais peut-être organique, modifie non seulement le diagnostic, mais encore l’évaluation de la capacité ou de la diminution, temporaire ou permanente, de la facu.té de travail. -

Etienne ITEXRARD.

D’ A. FrimaxpraU. Etude et diagnostic des sténoses de l’æso- phage par ia radioscople. (Archives d'électricité médicale, 312, 25 juin 1911.)

Voiei Ja façon de procéder de l’auteur : le malade, en position oblique, prend un cachet de 2 grammes de sous-nitrate de bis- muth. L'arrêt du cachet de bismuth fixe sur ia situation de la sténose. Suivant le degré du rétrécissement, le cachet demeure ou file vers l’estomac, après s'être ramolli. Si le rétrécissement est serté, 11 faut donner un lait bismuthé pour étudier la forme de dilatation cesophagienne et la perméabilité de la zone rétré- cie sous-jacente; si la sténose est lâche, adiñninistrer la pate bismuthée dont la progression est moins rapide.

Huit observations détaillées et accompagnées de schémas très démonstratifs prouvent qu’il est extrêmement facile de déce er une sténose même légère de l’œsophage; aidée de la clinique, la radioscopie se montre très souvent à la hanteur du diagnostic étiologique. Les dilatations consécutives aux sténoses cancé- reuses ont une forme bien classique (cupuliforme) qui im- pose tout de suite le vrai diagnostic. Les sténoses cicatricielles se compliquent de dilatation conique. Les sténoses spasmodi- ques transitoires sont précédées de dilatation rappelant les néo- plasiques, mais de forme moins ronde.

L’cwsopbagoscopie permet le diagnostic étiologique par la vue ou l'étude histologique d’un fragment malade; c'est un procédé thérapeutique puisqu’elle permet l’introduction de sondes sous le contrôle de la vue, et les applications de radium, mais c’est un procédé opératoire douloureux et à contre-indications nom- breuses.

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L’auteur trouve donc préférab'e de recourir, pour l'étude des stenoses, à la radioscopie et de pratiquer l'æsophagoscopie comme examen complémentaire dans les cas douteux.

Etienne HENRARD.

D" Dissez. Des rapports entre l'apparence radiographique du cal et sa solidité mécanique. (.\ rchires d'électricité médicale, 25 février 1911, 304.) ;

L'auteur cite d'abord les opinions de différents médecins : transparence aux rayons X permettant de reconstituer une lésion à longue échéance, opacité complète, enfin opinion moyenne disant qu'il doit généralement y avoir opacité, mais que cependant on rencontre parfois des cals solides non opaques aux rayons X.

Une série d'expériences faites sur des poulets, lapins, et des observations cliniques que l’auteur relate, l'aménent aux con- clusions suivantes :

Que, sur une bonne radiographie de membre fracturé, le cal est toujours visibie;

Il y à un rapport certain entre l'apparence radiographique du cal et sa solidité mécanique. Plus cette apparence tend à se rapprocher de la normale, plus grande est la solidité (ceci résulte des expériences) ;

Les observations de cas cliniques sont la confirmation com- plete des expériences sur les animaux. Elles prouvent que. lors- que le cal n’est pas visible, la consolidation clinique peut bien être faite, mais le résultat fonctionnel est mauvais et son amé- horation marche parallèlement avec l'apparition d’un cal plus net ;

Il est difficile de déterminer par la radiographie :e moment exact un membre est suffisamment consolidé pour la pra- tique. Mais ce que l’on doit faire, c’est ne permettre aucun effort fonctionnel à un fracturé ne présentant aucune ébauche de cal et se montrer encore plus exigeant dans un cas médico- légal du travail, par exemple pour autoriser la reprise du tra- vail.

Nous ne pouvons souscrire à toutes conclusions de l’auteur; certes nous n’avons pas fait, comme lui, d’études spéciales sur ce sujet, mais certains cas nous reviennent à la mémoire qui infirment ses conclusions :

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Deux très bonnes radiographies de la jambe d’un adulte, prises six mois après l’accident (fractures des deux os de la jambe au tiers supérieur) ne décèlent pas le cal, alors que la consolidation est parfaite, que ie blessé marche sans douleur et monte à cheval journellement.

P.usieurs radiographies d’un avant-bras chez un enfant, qua- tre mois après l'accident, me font diagnostiquer une pseudar- throse du radius à l'union du tiers supérieur avec les deux tiers inférieurs. L'enfant accusant de la douleur et de l'impotence fonctionnelle, tous les traitements ayant échoué, on décide une réduction à ciel ouvert et l’on trouve une fracture consolidée!

Etienne HENRARD.

D' E. Sprper. Ostéomes multiples après un accident du tra- vail. Considérations pathogéniques. (Archives d'électricité médicale, 25 novembre 1910, 298.)

Les ostéomes, masses plus ou moins voiumineuses de tissu osseux, se développent à l’intérieur ou au contact des muscles, des ligaments et du tissu fibreux périarticulaire, le plus sou- vent à la suite de traumatisme. Ils s’observent surtout chez l’homme jeune de quinze à trente ans.

L'observation que publie l’auteur est intéressante moins par le grand nombre (plus de 10) des ostéomes de diverses dimen- siens trouvés chez le blessé, que par leur production chez un sujet âgé (cinquante et un ans), par leur forme et leur origine probable; les renseignements donnés par la radiographie per- mettent, en effet, d'établir des rapports divers entre les ostéomes et le tissu du squelette :

Observation : Le sinistré a eu les vêtements agrippés, au ni- veau du thorax, par l’axe d’une meule faisant 92 à 100 tours par minute. Entrainés, ses membres inférieurs vinrent frapper à chaque tour contre une poutre en fer située à la périphérie de la meule. Avant que celle-ci fut arrêtée, il s’écoula une minute au moins.

La radiographie faite quatorze mois après l’accident montre les lésions suivantes : En avant du fémur, au niveau du tiers moyen, une ombre assez intense, non homogène, ayant la forme d’un os de seiche vu de profil; sa longueur est de 16 centimètres environ, sa largeur maxima, de 2 centimètres; elle est séparée de l’ombre du fémur par un espace de 0,75 cent. à 1,5 cent. Du

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deuxième quart inférieur part une ombre oblique en haut et en arrière, d’une largeur de 2 centimètres environ, à limites nettes, qui, à sa partie antérieure, se confond avec la première ombre. et en arrière peut être suivie jusque derriere la cavité médul- laire, elle s’estompe.

Ces ombres, dont l'intensité égale celle des os, ne peuvent être dues qu'à des formations osseuses ou calcaires; elles pré- sentent une structure aréolée avec des taches claires répondant a des cavités arrondies ou irrégulierement allongées. (‘est un ostéome développé dans l’épaisseur du quudriceps fémoral, et vraisemblablement, d'après la direction de certains interstices musculaires visibles sur le cliché, dans l’interstice celluleux entre le crural et le droit antérieur.

Quatre centimètres sous le grand ostéome,il en existe un petit. I] appartient vraisemblablement au cul de sac crural de la synoviale du genou et n’a aucune relation avec le fémur.

Genou droit. Les surfaces articulaires sont, dans Jeur ensem- ble, peu modifiées. Au niveau de la ligne condylo-troch'éenne externe ou un peu en arrière, une zone d’ostéochondrite dissé- quante a isolé du condyle un petit éclat osseux à bords déjà arrondis. Des pointes osseuses et de petits ostéophytes situés à la limite des surfaces articulaires (rotule, tibia), indiquent l'existence d’un processus d’arthrite déformante. Le sommet du tubercule intercondylien externe est surmonié d’un petit ostéo- phyte dentelé. Le tissu osseux du rebord antérieur du plateau du tibia, s’jnsere la corne antérieure du fibro-cartilage in- terne, est raréfié, et ies limites en sont irrégulières et anfrac- tueuses.

Une stalagmite osseuse, en forme de corne à concavité anté. rieure et à sommet supérieur, prend naissance sur le tibia, au niveau du deuxième quart interne. Elle vient se terminer au niveau de la face postérieure du condyle externe, dont la sépare un noyau osseux situé dans son prolongement. La structure est non homogène, on reconnaît la présence de travées osseuses à direction irrégulière. Les bords sont bien limités. Par sa posi- tion et sa direction, cette corne osseuse semble due à l’ossifica- tion du ligament poplité et du faisceau moyen du tendon du demi-membraneux, quoique leurs dimensions ne soient aucune- ment en rapport avec celles de l’ostéome.

Au niveau de la tubérosité interne du concyle interne est une excroissance osseuse, à base adhérente à l’os, qui répond aux points d’insertion du ligament latéral interne,

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La face externe du condyle externe est creusée de cavités en face desquelles sont des particules osseuses libres.

De petites ombres sont observées à l'intérieur des masses mus- culatres externe et postérieure.

La téte du péroné, raréfiée, est surmontée (teudon du biceps) de deux ostéophytes, isolés, Ju volume et de la forme de noyaux de cerise.

Au-dessus de la rotule, dans le tendon du quadriceps, une petite zone opaque correspond à un ostéome tendineux en voie de formation; aucun contact avec la rotule..

Genou gauche. Lésions analogues mais non moins accusées.

Hypocondre gauche. Magma d'ombres osseuses et cartilagi- ueuses calcifiées, dues à l’arrachement des huitième, neuvième et dixième cartiiages costaux.

L'auteur explique la production de ces ostéomes post-trauma- tiques aussi nombreux que variés comme origine et comme loca- lisation :

Les ostéomes tendineux, adhérents, par la théorie de l'en- semencement périostique (Orlow-Berger) ;

Le grand ostéome intra-musculo-aponévrotique du quadri- ceps fémoral droit, par une ossification du cal conjonctif em- bryonnaire d’une rupture musculaire;

Les ostéomes aponévrotiques, tendineux ou musculaires, libres, par la théorie de la myosite ossifiante (Virchow). (Les antécédents tuberculeux héréditaires persouneis du blessé, la misère endurée durant son existence, son état dyscrasique géné- ral expliquent l’éveil de cette véritable diathese ostéogénique à l’occasion du traumatisme et la production de ces véritables foyers de myosite ossifiante. )

Etienne HENRARD.

Pauzy. Le triangie radioscopique axillaire de la pneumonie. (Lyon médical, 38, 1911.)

Chez un jeune homme de 19 ans avec fièvre et toux, l’auscul- tation fit trouver, tout à fait en haut dans le creux de l’aiselle droite, un foyer de rales crépitants tres fins, suns souffle. Fl s'agissait d’une pneumonie abortive d'une durée de cinq jours.

L'examen radioscopique fit voir dans la position oblique et le bras étant relevé, une ombre en forme de coin à base périphé- rique axillaire et à sommet dirigé vers le hile. On pouvait le comparer comme volume, à une petite poire.

398

Ce triangle radioscopique a déjà été signalé chez l'enfant par M. Weill et Mouriquaud dans la pneumonie infantile.

Cette ombre triangulaire serait due à l’extravasation sanguine et au bloc fibrineux de la pneumonie et sa forme ne peut s'ex- pliquer que par la disposition vasculaire : c’est le domaine d'une division de l'artère pulmonaire.

D! BIENFAIT.

Radiothérapie

BABINSKI, CHARPENTIER et DELHERM. Radiothérapie de la socla- tique. (Archives d'électricité médicale, 10 juin 1911, 311.)

Les auteurs font la relation de quatre cas de sciatique-névrite, qui, d’abord traités sans succès par les méthodes habituelles, ont définitivement guéri à la suite de quelques séances de radio- thérapie. Ils sont portés à croire qu'entre la disparition des symptômes et l'exposition de Ja région lombo-sacrée aux rayons X, il y a mieux qu’une coincidence: un rapport de

cause a effet. Etienne HENRARD.

F. Wou Ler. Expériences sur l’action des rayons Roentgen sur le sang de l’homme. (Zeitschrift fur medizinische Elektrolo- gie und Ræwntgenkunde, janvier 1909.)

Le sang des sujets en expérience fut recueilli immédiatement avant l’irradiation et dans la demi-heure qui la suivait. La du- rée de l’irradiation correspondait à celle de la prise d’une radio- graphie. Chez les six personnes témoins, Wöhler constata une augmentation du nombre des leucocytes allant de 500 à 1,800 mais ne constata pas de modification du nombre des globules rouges ui de la quantité d’hémoglobine. Chez les malades, les résultats furent sensiblement les mêmes quel que fût la mala- die (bien entendu les maladies du sang mises à part), ces ré- sultats furent les suivants : augmentation du nombre des leuco- cytes plus accentuée que chez les témoins, allant de 0 à 5,400, légère augmentation du nombre des globules rouges, aucune modification dans la quantité d'hémoglobine. L'âge et le sexe

399

des malades ne paraissent avoir aucune influence sur ces résul- tuts. Le fait marquant est done Ja production d'une leucocytose qui paraît être un phénomène général et constant, pour autant que le nombre des cas observés (44) autorise une conclusion de ce genre, Du sang fut en outre recueilli périodiquement pendant les vingt-quatre heures qui suivirent chacune des irradiations dont les résultats immédiats viennent d'être relatés. IT fut ainsi constaté que la leucocytose croit chez les personnes bien por- tantes jusque cing à huit heures après l'irradiation pour dimi- nuer ensuite graduellement et tomber à O après 24 heures.

Chez les malades, le maximum de leucocytose est atteint 2 à 3 heures après l'exposition aux rayons Ræntgen, ce qui dans la plupart des cas correspondait au moment de la digestion du re- pas principal, cette leucocytose équivalait à une augmentation du nombre des globules blancs allant jusque 4,600 en moyenne tandis que chez les personnes bien portantes elle ne dépassait pas 3,600. Les résultats de Wöhler concordent avec ceux que Tatarsky a obtenus chez des animaux.

Wöhler étudie ensuite l'action des rayons Roentgen sur le sang des personnes soumises à un traitement radiothérapique, e'est- à-dire l’action des rayons Roentgen administrés à doses répé- tées. Dans un cas de goitre parenchymateux, soumis à l'action des rayons X, 1l constate après un mois de traitement au cours duquel six applications ont été pratiquées, que le nombre des leucocytes est tombé de 8,600 à 6,600 malgré une leucocytose nette survenue après chaque séance, que les globules rouges ont augmenté en nombre et que la quantité d'hémoglobine a, elle aussi, subi une légère augmentation. Trois cas de tuberculose pulmonaire après un traitement radiothérapique montrent. éga- lement une augmentation du nombre des globules rouges et une diminution de celui des globules blancs. Idem dans un ceas de ‘arcinome des bronches traité par les rayons Roentgen.

Après dix séances, sans résultat thérapeutique, dans un cas de kéloïde chez un enfant de 5 ans, légère diminution du nom- bre des globules rouges aussi bien que des globules blanes. Dans un cas de tuberculose pulmonaire, pour lequel six irradiations ont été pratiquées en dix jours, légère augmentation du nombre des globules rouges et des globules blancs. Il en est de même dans un cas de tuberculose pharyngée. Enfin, Wöhler constata dans un cas de carcinome de l'estomac soumis à cinq irradiations en 17 jours, une augmentation du nombre des leucocytes et une petite diminution de celui des globules rouges,

£00

En général, on peut donc dire qu'il se produit apres l'appli- cation répétée des rayons Rœntgen une certaine diminution du nombre des leucocytes sans qu’on atteigne cependant des chit- tres anormaux, et en même temps une augmentation du nombre des globules rouges et de la quantité d'hémoglobine. Jamais Wöhler ne constata l'existence d'une albuminurie consécutive à l'emploi des rayons Ruentgen.

KaisiN-LOSLEVER.

Ilaupsox. La dose d'épilation (The epilation dose). (Arch. of the Ræntyen Ray, 133, 1911.)

Actuellement l'épilation dans les hôpitaux coùte de l'argent et prend beaucoup de temps quoique le même tube puisse four- uir plus de mille doses, selon la méthode employée ordinaire- ment, c'est-à-dire en faisant passer pendant dix minutes un cou- raut de 1-2 milliampères dans un tube, dont l'anticathode se trouve à 19 ctm de la peau.

On peut économiser beaucoup de temps et obtenir du méme tube, un travail double en plaçant l’anticathode à une distance telle de la peau que celle-ci reçoive une dose double.

Le calcul de la distance se fait comme ceci : quand elle est de 15 ctm., comme c'est l'usage pour la méthode de Sabouraud, elle correspond à une énergie proportionnelle au carré de cette distance, soit 19 x 15= 225.

La moitié de cette énergie est 112.5, ce qui correspond ap- proximativement au carré de 10.6 ctm.; toute chose égale d'ail- leurs, l'énergie fournie par une anticathode placée à 10.6 est le double de celle fournie dans les mêmes conditions à 15 ctm. Par conséquent, le même résultat sera obtenu dans la moitié du temps, c’est-adire 5 minutes au lieu de 10 minutes.

Afin d’obtenir exactement cette distance sans retard, ‘il faut employer un appareil protecteur contenant le tube Roentgen fixé à la distance voulue une fois pour toutes.

Dans ces conditions, on ne peut faire usage de la pastille Sa- bouraud, il convient d'adopter le système Bordier, c’est-à-dire d’apposer la pastille à la surface de la peau. Afin de rendre le contrôle plus facile, l’auteur se sert d'un disque noir portant sur une circonférence 25 teintes correspondant au total à 5 do- ses. La pastille est placée sur un rayon mobile et peut être placée vis-à-vis de chaque pastille de façon à faciliter la comparaison.

L'examen ne se fait pas à la lumière du jour, mais bien à celle d’une lampe à incandescence et dans une obscurité relative. il se fait ainsi dans les meilleures conditions.

401

Ce système est très facile et très économique, en effet, la même pastille peut servir pour plusieurs doses. On peut aussi se servir d’une pastille qui a deja servi. Par mesure d'économie, on emploie des demi pastilles. Cette économie est tres désirable dans les hôpitaux d'enfants on en fait constamment des irra- diations.

D” BiexFair.

Girisert Scorr. Notes sur un cas de radiodermite avec issue fatale (Note on a case of X ray dermatitis with a fatal ter- mination). (Archives of the Rentgen Ray, mai 1911.)

M. W..., entra dans le service de radiographie du London Hospital en 1899. A cette période on examinait à l'écran pen- dant plusieurs heures par jour sans encore songer à se protéger. M. W..., n’était pas de forte constitution, il avait même subi l’extirpation de ganglions malades à la région cervisale et il souffrait depuis des années de pyorrhée alvéolaire. Sa sœur était décédée d’un carcinome de l’utérus et sa mère d'un cancer du sein. |

Peu de mois après son entrée, W..., présentait à l'évidence un commencement de dermatite aux mains. En 1900, cette affection étant surtout marquée à la base des ongles et spécialement au médius droit.

En 1904, la dernière phalange de ce doigt fut désarticulée. în février 1906, ce fut le tour de la deuxième phalange, elle fut amputée puis désarticulée en juin.

La guérison ne fut jamais entière, 1l persista toujours un peu de suppuration. En juin 1910, le moignon gonfla et devint tres douloureux et on désarticula la troisième phalange. |

L'examen microscopique montra à l'évidence un épithélioma qui s’était développé dans l'os, tandis que la peau était simple- ment atrophiée.

On dut extirper des ganglions axillaires ce qui n’empécha pas une récidive et bientôt, le 1% mars 1911, M. W..., mourut agé de 40 ans, non pas comme il le disait lui-même en martyr de la science, mais plutôt en victime, car il n’aurait pas pu pré- voir le danger auquel il s’exposait.

D" Brena.

Marre, CLUNET et Patriot. Radiothérapie du goitre exophtal- mique. (Société de neurologie de Paris, juin 1911.)

Les auteurs ont traité depuis deux ans, sept cas de goitre exophtalmique par la radiothérapie. Ils attribuent les bons ré-

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sultats qu'ils ont obtenus à leur technique particulière. Elle consiste à employer les doses massives (séance d'une heure, 10 Il et plus) répétées deux fois par semaine. Les rayons sont toujours filtrés avee quatre millimetres d'aluminium. Quand l'amélioration se marque, les séances sont espacées mais la dose reste la meme.

Résultat : jamais de radiodermite, ni de télangiectasie, seu- lement une pigmentation passagère des téguments durant six mois. Apres les deux ou trois premières séances, il y a aggrava- tion de tous les symptômes : augmentation du volume du cou pouvant atteindre 3 et 4 centimètres de circonférence et plus, augmentation de l'instabilité nerveuse, de l’insomnie, de la ta- chveardie, du tremblement.

Après cette période d'aggravation, période de latence d'une durée de quinze jours à un mois en moyenne, puis amélioration.

Les symptômes disparaissent dans l'ordre suivant : amaigris- sement, inquiétude, insomnie, tachycardie, tremblement, exoph- talnne.

Donc, employer de fortes doses répétées de rayons durs filtrés.

D: BrExFaAIT.

Borniire. Radiothérapie des fibromyomes utérins. (Lyon médr-

cal, 23, 1911.)

Par le traitement radiothérapique les fibromateuses voient leurs hémorrhagies prendre fin, en même temps que leurs rè- gles, apres Ja deuxième ou la troisième série d’irradiations et leur fibrome diminuer progressivement pour arriver à n'être plus perceptible à travers la paroi abdominale.

Technique du D" Bordier : Employer des rayons 11-12 B, les filtrer au travers de lames d'aluminium de 0.5 à 3.5 millime- tres. Faire neuf irradiations en série par les deux régions laté- rales et par la ligne médiane. Les irradiations se font tous les deux à trois jours. |

Une pastille est collée sur la peau et reçoit les rayons filtrés (la dose totale à donner est de 5 unités I).

Le premier jour, traiter les deux faces latérales avec un filtre d'un millimètre en visant les ovaires. Le second jour repos. Le troisième jour, irradiation médiane avec 2™5 de filtre et une dose de 1.5 à 2 unités I. Le quatrième jour repos. Le cinquième jour, irradiation des deux côtés avec 15 de filtre. Le sixième jour repos. Le septième jour, irradiation médiane avec 3™, Le

403

huitième jour repos. Le neuvième jour, irradiation des deux cô- tés avec filtre de 2". Le dixième jour repos. Le onzième jour irradiation médiane avec filtre de 3™™5.

Après cette série la malade se repose trois semaines et on s'ar- range pour que ses règles aient lieu pendant ce temps-là. Il fait trois et même quatre séries semblables.

Dans le 34 du même journal, le D" Barjon dit n'avoir pu employer cette technique parce que, contrairement à M. Bor- dier, il a eu des radiodermites.

D' BIENFAIT.

E. R. Morrox. Etat aotuel du traitement par les rayons X et par ie radium dans les affeotions malignes (The present posi- tion of the X ray and radium treatment of malignant disea- ses). (Archiv. of the Rentgen Ray, 135, 1911.)

Après quelques considérations sur la composition du spectre, l'auteur parle de la moindre résistance des tissus de nouvelle formation. Cette moindre résistance permet d’atteindre les cel- lules, néoformées au milieu des tissus sains, par les rayons X, le radium, l’ionisation.

Si les résultats de la radiothérapie ne sont pas meilleurs, c’est parce que ce procédé de traitement «st réservé aux tumeurs ino- pérables, c’est-à-dire aux tumeurs profondes; or, les rayons per- dent énormément de leur activité lorsqu'ils ont traversé un demi pouce de tissu. En ce cas on arrive à détruire un grand nombre de cellules néoplasiques, mais on n’atteint malheureusement pas celles qui sont dans la profondeur et qui provoquent par leur développement la propagation de la tumeur.

D'autre part, il n’est pas inutile de remarquer que beaucoup d’inconnues nous échappent encore en ce qui concerne la vita- lité et la résistance des tumeurs ; deux néoplasmes qui paraissent identiques peuvent être très différents. Le cas s’est présenté dans la pratique du D" Morton. Il a soigné, par la radiothérapie, deux sarcomes qui, au point de vue clinique et au point de vue microscopique étaient véritablement identiques; ils furent trai- tés par le même appareil et suivant la même technique; or, chez l'un l'effet fut absolument favorable, il était guéri deux ans après le traitement; actuellement, quatre ans après, il ne donne aucune mauvaise nouvelle. L’autre cas fut un vrai désastre, il s’aggrava rapidement et les métastases furent nombreuses. On

Me

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peut. citer des observations analogues relatives à des cancers et à des épithéliomas cutanés.

Les observations d'amélioration notable sont fréquentes, mais il est tres rare d'observer un cas de guérison complete semblable à celui que nous venons de relater.

Voici une observation qui ne manque pas d'intérêt : une per- sonne de 92 ans avait subi l’amputation du sein gauche pour un carcinome à développement rapide (vérifié à l’examen mi- croscopique). La récidive s'était manifestée immédiatement. Elle vint consulter le D’ Morton cing mois apres l'opération. A ce moment la région était tuméfiée, proéminente au point que la tumeur était aussi forte que le sein droit normal. Il y avait de gros ganglions dans le creux de l’aiselle, la malade était émaciée, pale. faible et semblait devoir être emportée en quel- ques semaines, Estimant que les demi-mesures n’étaient pas de mise en l'occurence, le radiothérapeute n’employa pas de filtre et donna une série de doses massives. La tumeur et les ganglions disparurent totalement, mais la malade eut de la dermatite et même un petit ulcere. Le creux de l’aiselle avait été également irradié, il n'avait reçu qu’une dose moitié moindre de celle ap- pliquée au thorax.

La santé revint et en quatre mois la malade arriva à un état véritablement normal pouvant vaquer à tous les soins du mé- nage.

‘nviron un an plus tard, la malade revint porteuse d’une forte récidive à la région scapulaire; elle subit un traitement analogue au premier, mais mitigé par l’emploi du filtrage. Elle n'eut pas de dermatite, la tumeur ne disparut pas mais son dé- veloppement fut visiblement enrayé, et finalement le décès ar- riva après trois ans et deux mois de survie à dater de la première radiothérapie.

Ce résultat est fort beau, quoiqu'il ne fût pas définitif. Pour- quoi Ja récidive scapulaire n’a-t-elle pas disparu comme la ré- cidive pectorale ? Peut-être cela est-il au filtrage.

La radiothérapie est très utile pour faire disparaître rapide- ment les petits nodules qui apparaissent souvent daus la cica- trice d'une ablation pour cancer ou dans son voisinage; elle rend également de grands services comme sédatif de la douleur.

Les tumeurs sont envoyées à la radiothérapie beaucoup trop tard, quand elles sont absolument inopérables ; à ce moment les rayons À n'ont plus qu’une action palliative.

La radiothérapie après l’intervention chirurgicale ne garantit

pas à coup sûr contre la récidive, cependant, elle a l'effet très utile de diminuer le nombre de ces récidives. C’est pendant l'opération même alors que la peau est largement ouverte et ré- tractée et que le chirurgien a enlevé tout ce qu'il pouvait enle- ver, c’est alors qu’il serait surtout utile de faire de la radiothe- rapie pour atteindre les germes profonds inaccessibles à l'œil et au doigt.

[l conviendrait de compléter cette Irradiation par quelques séances ultérieures faites au travers du pansement et dans la suite, de faire tous les trois mois la premiére année, tous les six mois la seconde année, une série d'irradiations préventives.

Quand au radium, il agit comme les rayons X avec l'incon- venient de n’atteindre que de petits territoires et l'avantage d'avoir une grande fixité dans la composition des rayons. Le radium donne aussi la facilité de pouvoir être introduit profon- dément dans les organes tels que l'æsophage on le rectum et de pouvoir ainsi être amené au contact direct de la partie à traiter.

D' BrExFAIT.

S. Lepre. La radiothérapie dans ie traitement des tumeurs malignes (The roentgen treatment of malignant tumours). (Arch. of the Rantgen Ray, 135, 1911.)

On admet généralement que l’on peut opérer à coup sûr les tumeurs malignes bien localisées alors qu'elles commencent à se développer; malheureusement, trop souvent il se produit ung récidive dans la cicatrice ou dans les ganglions, de sorte que nous sommes fondés à dire que la maladie n’est pas locale mais « régionale » dès le début. Même avant que l’on puisse aper- cevoir le début d’un noyau, il existe en puissance dans Ja circu- lation lymphatique et le voisinage de la tumeur primitive est déjà infecté. Les lymphatiques jouent un double rôle de pro- tection, 1ls opposent une résistance au développement morbide et de plus, ils localisent le mal et retardent ainsi la pénétration des semences.

Si cette idée est exacte, on doit considérer qu’il n’est pas sans danger dans les opérations précoces d'enlever au loin les lym- phatiques, parce qu’on enlève ainsi une barrière naturelle et que l’on facilite en même temps l’infection subséquente.

L'action des rayons est spécifique sur les cellules morbides: aussi au début, la radiothérapie a-t-elle excité un grand enthou-

406

siasme. Aujourd'hui, il nen est plus ainsi, de nombreux cas de brülures de la peau et d'aggravation du mal, dus d’ailleurs a des fautes de technique sont venues refroidir cet. enthousiasme.

L'histoire du traitement des cancers par les rayons X ressem- ble à celle du traitement de la syphilis par le mercure. La dé- couverte de Paracelse le rendit immédiatement célebre mais bientot on prit les signes d'intoxication mercurielle pour des svmptomes de syphilis et en conséquence, on se mit à donner des doses énormes, D'autre part encore, on prit les signes de sv- philis pour des phénomeues dus au mercure et on arriva à met- tre cet excellent médicament à l'index. Il fallut pres de deux siècles pour arriver à débrouiller la situation. En ce qui cou- cerne les tumeurs et les rayons, il existe une confusion ana- logue.

En radiothérapie il faut considérer trois facteurs, la quantité. la qualité et la durée.

La quantité se mesure difficilement, les pastilles ne donnant qu'une determination approximative; elles sont utiles parce qu'elles indiquent un maximum qu'il ne faut pas dépasser.

La meilleure facon de protéger la peau consiste à employer a des feux convergents ». Ainsi la dose est répartie sur une grande surface et est beaucoup moins nocive.

Actuellement il est de mode de filtrer les rayons; d'après Le- duc, cette filtration ne doit ètre que tres faible, sans quoi les ravons durs auxquels on à recours traversent tous les tissus sans être absorbés et par conséquent sans agir.

On abuse beaucoup du nombre de séances, on les répète à in- tervalles trop rapprochés; il ne faut pas perdre de vue que la reaction dure un total de 20 à 30 jours; il y 10 à 15 jours de reaction inflammatoire et 10 à 15 jours de réparation et de guc- TISON.

Pour juger de l'effet d'une première séance, il faut laisser s'écouler quinze jours. La seconde irradiation ne doit pas se faire avant ce laps de temps et la quantité doit être moindre qu’à la première fois, sans quoi l’action des rayons X devient cumula- tive.

La troisième irradiation doit être faite trois ou quatre se- maines apres Ja seconde, Les tumeurs malignes étant le symp- tome d’une action régionale, il est illogique de limiter l’irra- diation au siege même de Ja tumeur; l'usage d’un diaphragme d'un localisateur est donc contre indiqué. Cet usage ne se comprend que dans le traitement des tumeurs superficielles aux-

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quelles on peut donner des doses considérables, encore est-il bon d'irradier quelque peu les alentours.

Dans les cas l’on observe une amélioration réelle, le traite- ment radiothérapique peut être continué pendant des mois ou des années à raison d'une irradiation par mois. |

an procédant de cette manière, les résultats de la radiothéra- pie surpassent ceux donnés par la chirurgie. Si M. Leduc dé- clare qu'il a vu de nombreux cas de cancers choisis pour l'ops- ration par le chirurgien et d'autres considérés comme mopé- rables, envoyés à la radiothérapie, ces derniers ont donné une survie plus considérable allant jusque six ans, alors que certains cas opérés dans les meilleures conditions n'avaient que six mois de survie.

Il considère Ja méthode consistant à faire la radiographie apres l'opération comme la plus mauvaise: à son avis il faut ivradier avant l'opération afin d'atteindre le néoplasme et l'af- faiblir. Pendant l'opération on ouvre foreément toutes les voies Ivmphatiques et par conséquent on favorise l'ensemencement des germes et l'irradiation consécutive ne donne pas de bons ré- sultats.

D" Brenratr.

Gricreuixor. Diffusion des rayons X dans l’organisme. Nature des rayons de Sagnac. (Bullet. et Mém. de la Soc. de Radiol. méd. de Paris, mai 1911.)

Importance possible des faibles doses en physiologie. Ac- tion possible des rayons secondaires dans les régions contigués au cône d'irradiation primaire.

On attribue généralement une action excitante à une dose de rayons du moment qu'elle est notablement inférieure à la dose thérapeutique. Une région du corps irradiée reçoit, autour du cone partant de l’ampoule, une dose d'irradiation secondaire ; celle-ci est plus considérable qu’on ne le pourrait croire et l'on s’en tend compte aisément si l'on considère qu'un rayonnement 7 d'une intensité de 12 à 15 M, mesurés au niveau de la peau émet dans une direction voisine de celle du rayonnement secon- daire qui, mesuré à 1 ou 2 cent., a une intensité de 1 M envi. ron. [1 y a lieu de se demander si ces irradiations ont une action biologique et si elles ne différent des rayons X qu’en raison de la différence des doses. Recherchant les propriétés des rayons de Sagnac, l’auteur a été amené à considérer le rayonnement secon-

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daire non comme un ravonnement nouveau émis par la matière mais comme des rayons X diffusés. Dans ces conditions, il suf- fira donc de connaître la loi d'absorption du faisceau primaire et le coefficient de diffusion propre aux composantes pour con- naître les doses efficaces agissant sur les tissus à la périphérie et prévoir les effets profonds.

Définition des rayons de Saguac.

Les corps irradiés par les ravons X émettent un rayonnement secondaire composé de radiations de même nature que les X et de rayons électrisés négativement, peu pénétrants, analogues aux rayons A du radium. La proportion des rayons S et. des rayons négatifs varie suivant les substances. L'émission secon- daire des métaux lourds est plus riche en rayons cathodiques que celle des métaux légers ou des substances organiques. Ces rayons cathodiques ainsi produits disparaissent par filtration à travers une couche d'air de quelques centimetres et il ne reste plus que les rayons N proprement dits. En suite d'une expérience de Sa- gnac, on à l'habitude de considérer ces ravons S comme le pro- duit d'une transformation des rayons primaires par la matiere irradiée. Le haut degré de pénétration des rayons S par les lames épaisses de substances organiques a incité l'auteur à re- prendre la question.

3 Méthode expérimentale suivie pour l'étude des rayons S.

a) Méthode radiographique; Vanalyseur employé est consti- tué par un tube à rayons X dans sa cupule de plomb situé au dessus de deux plaques de plomb l’une de 3 centimetres, lau- tre inférieure de 2 "" 5 percées d'un orifice pour laisser passer les rayons X. Entre les deux plaques est la plaque ou le film photographique, face gélatine tournée vers la plaque inférieure; une couronne d'aluminium d'épaisseur variable entoure l'orifice de la plaque inférieure. À 7 centimètres de cette dernière plaque se trouve une feuille d'aluminium destinée à produire les rayons secondaires ;

bD) Méthode fluoroscopique; elle utilise un dispositif à peu pres semblable mais muni en plus d’une chambre noire permet- tant l'analyse fluoroscopique des rayons avec et sans filtres.

Résultats. Première loi : un faisceau S produit par un faisceau X très filtré et quasi-monochromatique a le même coef- ficient de pénétration que lui.

Deuxième loi : un faisceau N produit par un faisceau X très filtré et quasi-monochromatique a une intensité définie, du côté

SE ë ne am mn -

409

de l'incidence, par une formule très simple dans laquelle figure un coefficient de pénétration commun à ces deux farsceane.

Troisième loi : Le rendement en R. N. parait étre le meme pour les différents faisceaux X simples qui entrent dans la com- position du rayonnement X donnés par les tubes à vide.

Quatrième loi : Tout faisceau X tombant sur une lame diffu- sante très épaisse donne, à intensité initiale égale, des rayons S d'intensité égale.

Conclusions De ces expériences fondamentales, l'auteur conclut : que les rayons S émis par l'aluminium frappé par un rayonnement X simple sont de méme qualité que ce rayonne- ment primaire; leur intensité est fonction des doses absorbées par chaque couche traversée; les qualités données par chaque couche émergent à l'extérieur en suivant les lois de la transmis- sion du rayonnement primaire. Tous les rayonnements X sim- ples ont le même coefficient de diffusion; les faisceaux X com- posés donnent des R. S. dont la somme est calculable en tenant compte des composantes du faiseau primaire, Done, rien ne nous autorise à regarder les ravons S comme une radiation différente des X primaires; tout, au contraire, porte à admettre l'hvpo- these de la diffusion.

Contrairement donc aux travaux antérieurs, l'étude de Guil- leminot nous représente le rayonnement secondaire non plus comme une émission nouvelle, d’une nature propre et de carac- teres spéciaux, mais comme n'étant autre chose qu'une diffusion des rayons XÑ, et dont les propriétés seraient étroitement liées à celles de ce faisceau X incident.

D: L. Liveune.

Borpirr. Présentation de deux malades atteints d’épithéliomas guéris par une séance de radiothérapie. (Lyon Médical, 1911, 16.)

Le premier malade portait un épithélioma de la lèvre infé- rieure, opéré et révidivé, de la grandeur d’un haricot et accom- pagné de ganglions sous-maxillaires. I] recut 15 unités I.

Deux mois après cette unique séance il était complètement cicatrisé et les ganglions avaient disparu.

La personne qui fait l’objet de la seconde observation est une dame porteuse d’un large épithélioma de l'angle interne de

410

l'œil s'étendant aux deux paupières, au front et au nez jusqu à la narine; Je méme traitement l'a parfaitement guérie.

D' Bienxrarr.

JaauEr et Jacoras. Deux cas de talalgie blennorragique guéris par la radiothérapie. (/ullet. ef Mém. de la Soc. de Radiol. med, de Paris, wars, 1911.) |

X

Se basant sur les succès de la radiothérapie dans les névral- gies faciales et intercostales, les crises gastriques et les douleurs lancinantes du tabes, le tie douloureux, ete., les auteurs l'ont appliquée à da talalete.

Le premier cas, à antécédents personnels très chargés, exa- miné aux rayons, montre une augmentation de l'épaisseur des parties molles à J'intersection du tendon d'Achille, dont les hmites apparaissent nettement du côté sain, mais sont masquees par une opacité diffuse du côté de l'insertion calcanéenne. En ce point cet os lui-même présente un certain degré d'hvperos- tose; des deux côtés existe une saillie osseuse très développée. La radiographie montre done bien la localisation précise du phénomène inflammatoire, cause de la douleur.

Quatre séances de rayons X filtrés au travers d'une lame d’alu- minium à la dose de 4 à 5 H amènent la disparition de la dou- leur.

Le second cas, malade de 36 ans, blennorragique comme le pre- mier, syphilitique aussi, mais cette fois traité régulièrement, ce qui ne l'empêche pas de voir apparaitre, après neuf ans, une ostéite du maxillaire inférieur, souffre de talalgie depuis un an, avec douleur localisée à la face inférieure du calcanéum gau- che. Pas de renseignements radiographiques. Cinq séances de radiothérapie ont eu raison de la douleur.

Les auteurs font remarquer que la talalgie est surtout fre- quente après la blennorragie, mais que d'autres affections, la goutte, le rhumatisme peuvent aussi la produire. Souvent, la radiographie révèle l'existence d'exostoses sous-calcanéennes ou rétro-calcanéennes. Mais ce serait une erreur d'attribuer la dou- leur à cette présence d'exostose: il est des cas l’on a rencon- tré l'exostose sans douleur: d'autres fois la douleur était bila- térale alors que Vexostose était seulement unilatérale. L’ exostose semblerait done relever du même processus qui détermine la douleur. Dans les blennorragies talalgiques, i] y a augmentation

TL nn.

411

du volume du calcanéum; cette hyperostose caleanéenne prend parfois l'aspect d'une veritable caleanéite ossifiante; le méca- nisme de cette inflammation ostéo-fibreuse s'éclaire par les no- tions embryologie, d'anatomie normale et d'anatomie com- parée. Ce serait commettre une erreur que d'attribuer la talalgie a une bursite sous ou sus-caleanéenne ou rétro-calcanéenne. La douleur se fait surtout sentir au point d'insertion au caleanéum et la région peut s'ossifier; mais cette ossification n’est pas nécessaire pour qu'il y ait douleur. La cause de celle-ci est en somme le plus souvent le rhumatisme ostéo-fibreux des tendons volumineux s’insérant au calcanéum, et dans certains cas ces tendons s’ossifient d’où Pexostose et l'hyperostose. Cependant, la talalgie existe en dehors de toute blennorragie. | Quant au traitement, les cas qui se présentent avec exostose sont justiciables de l'intervention chirurgicale; les cas sans exostose résistent à tous les traitements; il était done indiqué d'essayer ici l’action analgésiante des rayons X, d'autant plus que l’on était en droit d'attendre aussi un résultat du fait de l'action des rayons sur les éléments en voie de multiplication.

D' L. LEIEUxE.

D' Curnron (Brest). Contribution à une technique meilleure de la radiothérapie des épithéliomas cutanés. (Archives

d'électricité médicale, 25 mars 1911, 306.)

Sur une centaine de cas, l’auteur n'a eu que cinq échecs. Voici sa technique :

Première séance: 10 à 12 H, tube demi dur, sans filtre.

Deuxième séance. Trois semaines plus tard: 5 H dans les mêmes conditions, mais avec filtre de 2/10 d'aluminium.

Troisième séance : Trois sematnes plus tard, si c’est encore nécessaire, 5 H dans les mémes conditions.

Apres cette troisieme séance, repos de six semaines.

Au bout de ce temps, trois cas peuvent se présenter :

Le malade est guéri: pour la dernière fois, à H sur la cicatrice ;

Le malade est franchement amélioré: 10 IT comme pour la première fois;

I] n’y a aucune amélioration : chirurgie et ensuite quelques applications de rayons sur la cicatrice chirurgicale.

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Les résultats signalés, photographies à l'appui, sont particu- lièrement intéressants et notamment Je cas d’un épithélioma ayant envahi toute la cavité orbitaire, qui guérit après appli- cation de 50 H dans l'espace de quatre mois.

Etienne ITENRARD.

BERGONIÉ et SpepER. Sur quelques formes de réactions pré- coces après des irradiations de Röntgen. (.1 relives d'électri- cité médicale, 25 mars 1911, 306.)

Les auteurs classent les manifestations précoces superficielles sous trois groupes :

Les réactions précoces superficielles correspondent en par- tie à la préréaction classique : les tégunients de la zone irradiée se tumefient legerement, deviennent, au bout de deux à trois heures, secs, rouges, souvent brülants, un peu sensibles et par- fois douloureux; apres huit à dix heures, des pellicules épider- miques apparaissent, la teinte rouge devient brune, les phéno- menes sensitifs cèdent peu à peu, et évolution est terminée en un temps variable de cinq à douze jours.

Parfois la réaction dépasse les limites de la zone irradiée et gagne toute la région voisine; le gonflement notamment s'étend assez loin.

Ces phénomènes apparaissent parfois seuls; assez souvent, 1ls s'accompagnent de réactions précoces profondes.

2 Par réactions précoces profondes, les auteurs entendent des troubles sensitifs paraissant localisés à certains territoires nerveux ou organes profonds (céphalalgie, sensations de brù- lures, violentes, localisées à l’intérieur de la tête, névralgie), des troubles fonctionnels de glandes et d'organes internes (séche- resse extrême de la bouche, du nez et de la gorge, gonflement des glandes parotidiennes, gingivite avec gonflement et sensi- bilité des gencives, apres des irradiations sui les joues, douleurs à la palpation des ovaires, coliques, guérison de constipation opiniatre, expulsion d'asvaris lombricoides, mictions difficiles, modifications des règles comme durée et comme date, après irra- diations pour fibromes utérins.

3% Réactions précoces générales : fatigue générale, des fris- sons, de l'abattement, de Ja fièvre.

Les auteurs n’expliquent pas le mécanisme de cette action précoce et si variable des radiations de Röntgen; ils ne veulent

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pas ajouter d’hypothéses nouvelles à celles déjà érhises et se bornent à signaler les diverses réactions précoces qu’ils ont observées, espérant attirer l’attention des radiothérapeutes afin que ceux-ci les signalent et les étudient.

Peut-être, connaissant mieux le mécanisme de la production de ces réactions, et par cela même, l’action des rayons de Rônt- gen sur l’organisme, pourra-t-on encore accroître leur emploi thérapeutique.

| Etienne HENRARD.

D” Becor et J.Gotrx. Traitements physiques de i’aoné chéloi- dienne de la nuque. (Archives d'électricité médicale, 25 jan- vier 1911, 302.)

Conclusions. L’acné chéloidienne de la nuque est une affec- tion très rebelle contre laquelle ont échoué toutes les thérapeu- tiques médicales.

La radiothérapie constitue le traitement de choix. Elle déter- mine la chute des poils, puis la lente régression des tumeurs. Dans le cas de tumeurs peu volumineuses et relativement récentes, l’ablation suivie d'irradiations a donné très rapide- ment aux auteurs d’exce.lents résultats (méthode mixte).

La radiumthérapie paraît devoir céder le pas à la radiothé- rapie. Elle pourra améliorer certains malades arrivés au stade terminal de leur traitement, et chez lesquels les rayons X parais- sent ne plus agir utilement. |

Enfin il ne faut pas négliger le traitement général, associé à la radiothérapie; 1l modifie très heureusement le terrain et favorise ainsi une plus prompte guérison.

Etienne HENRARD.

D" Borpier. Les effets de la teinte IV de mon chromoradio- mètre dans le traitement des épithéliomas de la face. (Archi- ves d électricité médicale, 10 décembre 1910, 299.)

L'auteur rapporte plusieurs cas d’épithélioma guéris par une seule application de radiothérapie (teinte IV de son chromo- radiomètre). Les résultats obtenus sont remarquables et inté- ressants à cause des traitements antérieurs subis par les ma- lades, traitements qui n’avaient amené aucun résultat. L’au- teur cite notamment le cas d’une personne soignée antérieure-

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ment par la radiothérapie; elle avait été soumise à quatorze applications de rayons X, sans résultats: une seule séance de la teinte IV la guérit. Voilà un bel exemple des différences observées dans les résultats thérapeutiques suivant la technique. (Voir pour la technique Archives d'électricité médicale, 10 juin 1910.)

Etienne HENRARD.

D: H. Bornier (Lyon). Remarques sur le traitement radiothé- rapique des fibromes utérins. (Archives d'électricité médi- cale, 10 janvier 1911, 301.)

Les cas les plus favorables sont les fibromes jeunes (trois à cinq ans, par exemple). En second lieu, les flbromes saignant beaucoup ou donnant lieu à de très fortes métrorragies. Dans ces catégories, les résultats heureux du traitement radiothéra- pique peuvent être affirmés d’avance.

Les cas les moins favorahles sont les fibromes vieux, ayant quinze ou vingt ans d’existence. On observe cependant, sous l’influence du traitement radiothérapique, une diminution du volume du fibrome. Quant aux pertes des malades de cette caté- gorie, elles peuvent disparaître complètement; il faut pour cela que la face antérieure des ovaires, la seule intéressante pour la radiothérapie à cause de ses follicules de Graaf, soit accessible aux rayons X. Un heureux eftet du traitement radiothérapique à doses très fortes, c’est la disparition des phénomènes doulou- reux accusés par les malades, soit spontanément, soit pendant la palpation bimanuelle.

L'importance de la technique de l’auteur (voir Archives d'électricité médicale, 10 juin 1910) est considérable dans ce traitement.

Cette technique doit ses succès à trois facteurs :

La filtration du faisceau avec des lames d’épaisseurs varia- bles et convenablement choisies;

La mesure, sous le filtre, de la dose de rayons ayant traversé la lame filtrante;

La qualité des rayons émis par l’ampoule et dont le degré radiochromométrique atteint le 12 B.

Etienne HENRARD,

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Radium

STRASBURGER. Le traitement par émanation de radium (Ueber Behandlung mit Radiumemanation). (Munch. med. Woch,

15, 1911.)

L’auteur relate d’abord les bons résultats qu’il a obtenus de- puis deux ans par cette méthode dans plusieurs cas de rhuma- tisme qui avaient résisté à de nombreux traitements antérieurs. IT admet que, contrairement à l’opinion de Lowenthal, l’éma- nation de radium peut être observée par la peau. Partant de ce principe, 1] recommande dans les affections rhumatismales loca- lisées, d’appliquer loco dolenti des compresses d’eau radioactive. Quand l’affection est généralisée, il faut avoir recours à la cure de boisson ou d’inhalation.

I] résulterait des mensurations et des expériences de l’auteur que le traitement par boisson serait bien supérieur à celui par inhalation.

D" DE NoBELE.

Mésothorium

Deane Burcuer. Un rival du radium (A rival of radium). (Ar- chives of the Roentgen Ray, 127.)

Il résulte d’une importante communication du prof. Ruther- ford a la Roentgen Society que dans un temps peu éloigné le radium pourra étre remplacé dans une grande mesure par le thorium. Le mesothorium est la substance la plus radioactive du groupe du thorium; déja maintenant on peut s’en procurer des échantillons qui, à égalité de prix, ont plus de puissance que les sels radifères. Il possède aussi la propriété précieuse d’aug- menter de puissance pendant une série d’années.

Le mésothorium a été isolé récemment par Hahn des résidus

obtenus par l’extraction du thorium de la thorianite.

Il émet des rayons pénétrants a et y dont la quantité tombe de moitié en cinq ans et demi.

Au début, il n’émet pas de rayon a, mais il en émet au bout de quelques années en se transformant en thorium X et en tho-

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rium émaralion. Sa richesse augmente alors vendant trois ans et demi, jusqu’à devenir une fois et demi ce qu’elle était au début. Après dix ans, cette activité reste supérieure à ce qu’elle était à son origine.

Chaque année on extrait 700 tonnes de thorium commercial de la monazite, aussi n’est-il pas téméraire d'espérer que nous arriverons à avoir du mesothorium à un prix raisonnable.

Au point de vue médical le mésothorium est absolument com- parable au radium; ses rayons B ont la même pénétration et ses rayons y paraissent étre plus pénétrants que les rayons y du radium. L’émanation paraît être plus active et mieux se prèter au traitement des affections de l’appareil respiratoire.

Le professeur Rutherford a terminé par une démonstration. Il avait du radium dans un tube de verre capillaire très fin; en approchant l’extrémité ouverte de ce tube d’un écran fluorescent, on voyait celui-ci s’éclairer sur une étendue de deux à trois cen- timetres carrés la l’émanation arrivait au contact de l'écran. N'y a-t-il pas les prémisses d’une méthode de traitement pour les fistules ?

D" BIENFAIT.

‘Technique

Marie et Escape (Toulouse). Importance des repères en radlographle stéréoscopique. (Archives d'électricité médicale, 25 mars 1911, 306.)

Les auteurs se servent de repères dans deux buts différents : Pour aider et faciliter la reconstitution stéréoscopique; Pour faire des mesures en stéréométrie.

Les repères employés doivent être de forme irrégulière et pius ou moins opaques aux ravons X (aluminium, zinc, cuivre recuit, plomb, platine), suivant l'épaisseur de la région à radio- graphier. Quand l’objet est d'épaisseur variable (radiographie d'ensemble de la tête et du cou), on doit employer des repères

faits de métaux différents dont l'opacité soit en rapport avec l’épaisseur.

Etienne HENRARD.

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D Th. Nowier. Les derniers progrès de la radiographie rapide. (Archives d'électricité médirale, 25 juillet 1910, 200.)

L'auteur pose d’abord les principes de la radiographie instan- tanée :

En radiographie instantanée, comme en radiographie rapide, la quaiité des rayons est préférable à leur quantité;

Si l’on fait croître l'intensité dans une ampoule en aug- mentant le nombre d’interruptions au primaire, on augmente la quantité de rayons émis et la chaleur dégagée sur l’anticathode, mais on ne modifie pas le degré radiochromométrique du fais- ceau émis;

Il existe, pour chaque ampoule, une tension limite au- dessous de laquelle les rayons X ne peuvent être produits;

Les courants de trop forte intensité métal-isent l’ampoule ou fondent l'anticeathode dès qu’ils sont un peu prolongés.

L'auteur décrit ensuite les différents appareils construits pour la radiographie instantanée et ceux pour la radiographie rapide; il indique les essais qu'il a pratiqués avec différents modèles d’ampoule, cite les méthodes auxiliaires : augmentation de la sensibilité des plaques photographiques, écrans renforçateurs, et signaie les résultats que différents auteurs et lui-même ont obtenus.

L'auteur a parfaitement mis au point l'étude de la radio- graphie rapide et tous les radiographes liront avec intérêt ce travail très complet et très impartial.

Etienne ITENRARD.

FRIEDRICH Jaxus. La nouvelie machine « Idéale » pour l’excita- tion des tubes Roentgen (Die neue Ideal-Maschine zum Be- triebe von Rôüntgenrühre). (Zeitschrift fur medizinische Elektrologie und Réntgenkunde, janvier 1909.)

On connait le renverseur de Koch transformant en vagues positives les vagues négatives du courant sinusoidal, celui-c1 ne se compose plus de la sorte que de vagues positives. Gredel a utilisé ce principe et a fait construire chez Reiniger Gebbert et Schall, une installation pour production de Rayons Rœntgen comprenant un transformateur de courant continu en courant sinusoidal, un modificateur de potentiel portant sous haute ten- sion ce courant sinusvidal et enfin un redresseur de courant qui renverse le sens des ondes négatives du courant et les rend posi-

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tives. Une table mobile porte toutes les manettes et clefs de com- mande de cet appareil.

Une telle installation, très aisément maniable, convient pour produire des rayons Reentgen avec toutes les gammes d’inten- sité désirables, depuis les plus mous et les moins nombreux jus- qu'aux plus durs et aux plus abondants. Elle répond ainsi à tous les desiderata de la radiologie : pose, instantané, thérapie.

KaAIsin- LOSLEVER.

G. Werner. Un nouvel apparell de mesure pour la technique radiologique (Ein neues Messgerät fur die Rôntgentechnik). (Zeitschrift fur medizinische Elektrologie und Röntgen- kunde, janvier 1909.)

Les milliamperemétres intercalés dans le courant qui entre dans le tube de Reentgen ne renseignent pas sur la valeur quan- titative de ce courant mais bien sur la différence entre le courant d’ouverture et le courant de fermeture. D’autre part, les mil- liampèremètres dits électromagnétiques renseignent sur la quan- tité totale du courant qui passe, quelle ique soit sa direction : donc, les courants de fermeture et d’ouverture additionnent leurs effets pour déplacer l’aiguille indicatrice. Werner a eu l’idée de combiner l’emploi de ces deux espèces de milliampèremètres qu’il place en série dans le circuit de l’induit. Par la comparaison de leurs indications, on peut se rendre compte de la quantité to- tale d'électricité qui passe à travers le tube et du rapport qui existe entre le courant d’ouverture et le courant de fermeture, les indications des deux milliampèremètres concordent; ces in- dications divergent au contraire pour des tubes mous laissant passer dans le courant de fermeture en plus ou moins grande quantité. On peut se procurer les deux milliampèremètres com- binés chez Hartmann et Braun, à Francfort.

KAISIN-LOSLEVER.

Frercuson Lemon. Localisation d’une balle dans le cerveau (Lo- calisation of a bullet in the Brain). (Arch. of the Ræntgen Ray, 133, 1911.)

L’auteur a employé la méthode de Fox de Melbourne pour fixer la situation d’une balle dans le cerveau.

Cette méthode consiste à entourer la tête d’une bande métalli- que horizontale passant transversalement sur le front comme

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un équateur. Deux bandes partent de celle-ci comme des demi méridiens, l’une transversale d’une oreille à l’autre, l’autre fron- to-occipitale.

On fait alors deux radiographies dans deux directions per- pendiculaires et on se rend facilement compte ainsi de la situa- tion exacte du corps étranger.

D' BrenrFair.

Livres

H. Gocur. La bibliographie radiologique (Die Roentgen-litte- ratur). (Enke Stuttgart, 1911, 15 f.)

Ce gros volume de près de 400 pages, grand in-8°, donne la bibliographie de toutes les publications radiologiques du monde entier. Le radiologiste le plus documenté et le plus averti trou- verait à grand’peine quelque travail qui ne fût point mentionné dans ce recueil.

C’est dire quelle somme de travail l’auteur s’est imposée au jour le jour; travail inoui, travail de Bénédictin !

Dorénavant nous disposons donc d’un immense index biblio- graphique qui nous permettra de remonter en quelques instants à la source que nous voulons consulter.

En acquérant ce bon livre, nous nous éviterons quantité de recherches aussi fastidieuses que longues et nous économiserons du temps que nous pourrons employer plus utilement par ail- leurs.

Nous croyons être l’interprête de tous les praticiens en pré- sentant au professeur Gocht, nos meilleurs remerciements et en souhaitant qu’il veuille bien continuer cette œuvre aussi absor- bante qu’utile.

J. KLYNENS.

H. Gocut. Manuel de Roentgenologle (Handbuch der Roent- gen-Lehre.) édition avec 233 figures dans le texte. (Enke Stuttgart, 1911.)

L’excellent manuel de Gocht, qui a guidé les premiers pas de la plupart d’entre nous dans la carriére radiologique, est arrivé aujourd’hui à sa troisième édition; l’auteur, qui est un des radiographes les plus avertis, a su maintenir son ouvrage à la hauteur des immenses progrès réalisés.

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La seconde édition comptait un peu plus de 300 pages; l'édi- tion présente en compte au-delà de 500; en outre l’index biblio- graphique a disparu de cette édition pour constituer un gros vo- lume à part dont nous venons de rendre compte.

Nous ne chercherons pas à signaler toutes les modifications et toutes les additions que l’auteur apporte d’une façon si con- sclencieuse et si judicieuse à la nouvelle édition de son œuvre; nous nous contenterons de recommander aussi simplement que chaleureusement ce livre à l’attention de tous les radiographes quels qu’ils soient, nouveaux et anciens, expérimentés et inex- périmentés; tous y trouveront une source incomparable d'infor-

mations sur tous les domaines radiologiques.

Peut-on faire meilleur éloge d'un livre? eh bien, cet eloge, le professeur Gocht le mérite; ce livre doit trouver une place en vue dans la bibliothèque de tout radiographe.

J. KIYNENS.

Er. Henrarp. La recherohe et extraction des corps étrangers opaques aux rayons X. (Bruxelles, 1910.)

Ce petit recueil n’a pas la prétention d'exposer des méthodes nouvelles; son but est de condenser en quelques pages les notions nécessaires pour mener à bien le diagnostic et l'extraction des corps etrangers.

L'auteur combat, avec conviction et non sans excellentes ral- sons, l'extraction des corps étrangers de l’œsophage au moyen du panier de de Graefe, méthode aussi dangereuse que répan- due; cette méthode doit faire place à l’extraction sous l'écran radioscopique.

Pour le diagnostic et l’extraction des corps étrangers intro- duits dans les tissus, l’auteur préconise la radiographie sté- réoscopiques avec repères et le procédé géométrique, le plus an- cien en date et le plus simple. I] faut abandonner les méthodes nécessitant des appareils coûteux et des calculs compliqués.

Ce petit livre, écrit d'une plume alerte et nerveuse, captive l'attention dès les premières pages et fait comprendre sans fa- tigue, tout en jouant semble-t-il, toutes ces choses qui paraissent si rébarbatives à la plupart des praticiens.

Livre modeste dans ses allures, livre excellent à tous les points de vue, livre à recommander aux praticiens comme aux radio- graphes; chacun y trouvera grand profit.

J. KLYNENS.

C Un. RO ë

SYNOSTOSE HUMERO-CUBITALE EXTRA ARTICULAIRE

par le D" S. LAUREYS

Le nom seul de la communication me semble suffisamment deseriptif pour me dispenser d'une longue dissertation. Il s'agit d'une soudure entre lhumérus »t le cubitus chez un jeune gar- çon d'une dizaine d'années. Cette soudure a lieu par un pont d'os éburné qui, prenant naissarcee à la face antérieure de l'hu- mérus sur une étendue d’environ 5 centimètres et a 2 centime- tres au-dessus de l'interligne articulaire, passe de au-devant de l'articulation humeéro-cubitale et de Papophyse coronoide dn cubitus, pour s'insérer immédiatement derrière le bec de lapo- physe coronoïde à ła face antérieure du cubitus sur une étendue d'environ trois centimètres. La corticale de l'extrémité proxi- male du cubitus est à peu près doublée d'épaisseur sur une éten- due de 8 centimètres. Le pont osseux lui-même a environ un

doigt d'épaisseur. L’article semble intact.

Cette déformation, contrairement à ce que vous pourriez croire, n'est pas congénitale, mais acquise. J’ai même assisté à son dé- veloppement en ce sens que j'ai radiographié le sujet au moment cette lésion ne se présentait qu'à l’état d’ébauche sous forme de masses à contours vagues occupant à peu près le même siége que la lésion actuelle. Malheureusement, ce cliché & été abimé. àn somme, ce n’est qu’un ostéome ayant évolué d'une façon un peu particulière. Ce qu’il y a d’intéressant dans le cas, c'est la facon dont l'ostéome est survenu. Voici brièvement l'histoire du sujet :

Il y a quelques mois, un confrère de Turnhout adressait au D" Torfs, d'Anvers, un jeune garçon présentant une contracture du biceps brachial et du deltoide droit, à tel point que le bras

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était fortement serré contre le corps et le coude fléchi à angle droit. Pour remédier à cet état, le D" Torfs allongea la portion antérieure du deltoïde par plusieurs petites entailles dans le bord antérieur du muscle. Il fit aussi l'allongement du tendon radial du biceps en le sectionnant par une incision en forme de Z et en suturant bout à bout les parties extrêmes du tendon ainsi sectionné. I] obtint ainsi sans aucune difficulté l'extension com- plete du coude et la mobilité parfaite du bras. Après l'inter- vention, le coude fut immobilisé pendant quinze jours dans des attelles en carton. Après cela, il fut procédé par le médecin de Turnhout, à des exercices consistant en des mouvements passifs et actifs. Trois semaines après l'opération, le patient faisait parfaitement tous les mouvements actifs.

Cinq semaines plus tard, soit environ deux mois après l’opé- ration, il se produisit un gonflement que le confrére de Turnhout

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crut devoir attribuer à des manœuvres un peu trop vives : il arrêta alors les exercices pendant une huitaine de jours et fit appliquer des compresses. Quelque temps plus tard, l’enfant en

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courant est tombé sur son bras malade. A la suite de cette chute, il accusait une douleur assez vive vers le milieu de l’avant-bras, faisant songer une fracture. Quelques semaines après, il est venu se présenter chez le D" Torfs parce que son bras devenait de plus en plus raide. Le D" Torfs constate une ankylose à peu près complète du coude avec présence d’une masse résistante vers le milieu du cubitus, donnant la sensation d’un cal. C’est alors qu’il me l’adresse pour l’examiner aux rayons X. La ra- diographie montre une fracture du cubitus avec cal assez volu- mineux, mais démontre en même temps au-devant de l’articu- lation du coude et de la partie inférieure de l’humérus, la pré- sence de masses ayant le même aspect que le cal. Je porte le diagnostic de fracture consolidée du cubitus avec ostéome pré- cubital et je le mets en garde contre une intervention trop hà- tive. Quelques mois après l'enfant revient, et la radiographie montre la lésion telle que je viens de la décrire. On a procédé depuis à l’enlèvement de l’ostéome et jusqu’ici le résultat sem- ble parfait.

L'intérêt du cas, à côté de la curiosité anatomique, git dans le fait de voir des ostéomes se produire comme suite du trauma- tisme minimal d’exercices de mobilisation d’un coude en somme peu ou pas ankylosé. Faut-il incriminer la faiblesse du biceps qui, ayant subi l'allongement, permettait peut être une exten- sion trop brusque, injurieuse pour l'intégrité du brachial anté- rieur, muscle qui a probablement douné naissance à l’ostéome en arrachant des parcelles du périoste auquel il s’insérait ? C’est pos- sible. Je laisse à la sagacité de mes lecteurs l’explication de

l'énigme.

PRINCIPES DE MENSURATION DE LA RADIOACTIVITE DU RADIUM

par les D" J. DE Nosese et F.-L. KonLrauscH

Quand on veut appliquer un agent physique à la thérapeu- tique, une des premières conditions c’est de le mesurer, de le doser. I] est, en effet, aussi peu rationel de faire une application électrique ou calorifique sans mesurer le courant ou la tempé- rature que d’administrer de la morphine ou tout autre médica- ment énergique sans le peser.

Cependant, combien n’y a-t-il pas de soi-disant physiothéra- peutes qui se servent des agents puissants mis à leur disposition sans se donner la peine de les doser ?

Si ce fait se présente souvent pour les applications d’électri- cité, ou de chaleur, il est presque de règle pour ce qui concerne l'emploi des sels de radium et de leur émanation. C’est que les méthodes de mensuration de ces substances sont très délicates et ne sont guère sorties jusqu’à présent des laboratoires spéciaux l'on étudie les phénomènes de radioactivité. Il importe ce- pendant pour le clinicien de posséder un instrument simple, fa- cilement maniable, ne donnant peut être pas une précision abso- lue mais une approximation suffisante pour les usages théra- peutiques.

Ces motifs nous ont engagés à étudier les différentes méthodes de mensuration de la radioactivité décrites dans les publications spéciales, d’en résumer ici les principes et de faire connaitre un appareil commode qui semble répondre à la plupart des deside- rata de la pratique médicale.

Au préalable, nous nous permettrons de rappeler quelques- unes des propriétés des corps radioactifs, propriétés que nous

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avons décrites dans un travail antérieur qui a paru dans ce journal (Application de l’émanation de radium a la thérapeu- tique, Journal de Radiologie, fascicule 19, février 1910).

Les sels de radium en émettant leurs différentes radiations se détruisent et, suivant le mot de Rutherford, se désintègrent pour donner lieu à une série de substances nouvelles dont la pre- mière serait l'émanation. Celle-ci, qui est un véritable gaz, ayant une composition atomique différente de celle du radium et ne fournissant que des rayons a se détruit bientôt à son tour pour donner lieu à des atomes nouveaux qui se déposent sur les surfaces voisines auxquelles ils communiquent la radioactivité induite. Ce sont des corps solides qui ne sont solubles que dans les acides énergiques et adhèrent fortement sur les parois des récipients qui les contiennent.

Parmi les substances nouvelles ainsi obtenues par la désinté- gration de l’émanation, 1] faut citer le radium A. B. C. D. E. et F, toutes subtances d’une durée de vie variable.

Tandis que la période de demi-valeur, c’est-à-dire la moitié de la durée de la vie est de 3,8 jours pour l’émanation, elle est successivement pour les autres corps de 3 minutes, 21 minutes, 28 minutes, 40 ans, etc.

En se décomposant, l’émanation de radium ne fournit que des rayons a de même le radium À et F; ce n’est que le radium C qui donne des rayons a, B, y et le radium E des rayons B et y tan- dis qu’on ne connaît pas les rayons émis par le radium B et D. Cependant, d’après Rutherford, il n’est pas improbable que ces derniers corps émettent aussi des rayons en se décomposant. ce seraient des rayons a et B mous.

Le tableau suivant donne la série des transformations du ra- dium avec l'indication de la durée de la période de transforma- tion et les rayons émis :

Radium, période de demi-valeur, 1,760 années, rayons a (1).

(1) Dans les préparations de Radium, les rayons 3 et y n'apparaissent qu'après plusieurs semaines par suite d's produits de désintégration notamment le Radium C qui restent inclus dans la plaque.

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Emanation, période de demi-valeur, 3,8 jours, rayons a. Radium A, période de demi-valeur, 3 minutes, rayons a. Radium B, période de demi-valeur, 21 minutes, rayons ? Radium C, période de demi-valeur, 28 minutes, rayons a. B. y. Radium D, période de demi-valeur, 40 ans, rayons ? Radium E, période de demi-valeur 6 jours, rayons £. y.

Radium I’, période de demi-valeur, 143 jours, rayons a.

Ces chiffres représentent la moitié de la durée de la vie de ces substances. Théoriquement, cette vie serait indéfinie puisque la durée varie suivant une loi exponentielle, mais en pratique ces chiffres suffisent.

Depuis Rutherford et Soddy, nous savons que les produits de transformation des corps radioactifs sont dûs à une destruction continuelle des atomes de ces substances qui se reconstituent pour former des corps nouveaux. |

Chaque atome peut être considéré comme une réunion d'ions par conséquent, suivant la théorie de Rutherford, l’atome de radium se réduirait en ses ions lesquels se grouperaient d’une nouvelle manière et produiraient ainsi un autre atome d'une substance chimique nouvelle.

Quand une molécule, qui est constituée par une réunion d’'atomes, se détruit, comme cela a lieu dans les réactions chi- miques, 1l se produit un dégagement d’énergie se manifestant par une élévation ou un abaissement de température; de même, quand l’atcme, qui est une réunion d’ions, se détruit, le déga- gement d’énergie se manifeste sous forme d’un rayonnement électrique. De telle sorte que si l’on mesure au moyen de la chaleur émise ou absorbée l’intensité d’une réaction chimique, on peut mesurer au moyen du rayonnement électrique l’intensité de la destruction atomique d’une substance radioactive. Mais pour que cette mesure soit exacte, il faut mesurer le rayonne- ment maximum émis par cette substance et ce rayonnement n’est obtenu que quand il y a ce qu’on appelle équilibre radioac- tif, c'est-à-dire qu'à chaque instant il se détruit de ce corps, une quantité égale à celle qui est produite au même instant.

427

Pour bien faire comprendre ce phénomene, supposons par exemple, une quantité déterminée de radium qui, en se détrui- sant, dégage par unité de temps toujours Ja même quantité d’émanation; il en résulte que la proportion d’émanation va aller en augmentant avec le temps, mais cette émanation se dé- truit bientôt à son tour pour produire le radium A. B. C., ete., et il arrivera un moment la quantité d’émanation dégagée du radium sera égale à celle qui se détruit. On dit alors qu’il y a équilibre de radioactivité entre le radium et Vémanation de radium et l’on mesure ainsi la plus grande quantité d’émana- tion que l’échantillon de radium considéré peut fournir.

On pourrait mesurer la radioactivité par les phénomènes pho- tographiques, chimiques ou de phosphorescence provoqués par les sels radioactifs, mais ces procédés ne sont pas assez précis pour pouvoir étre utilisés pratiquement.La plupart des méthodes de mesure des substances radioactives sont basées sur les effets

(Vionisation des gaz provoqués par ces substances. Appareils de mesure basés sur l’ionisation

Chaque appareil de mesure destiné à évaluer les phénomenes radioactifs se compose de deux parties à savoir : l'appareil de mensuration proprement dit et la chambre d’ionisation.

L'appareil de mensuration proprement dit est généralement constitué par un électroscope ou un électrometre.

L'électroscope habituellement employé est du type à feuille d’or ou d’aluminium. Cet appareil est basé sur le phénomène , électrique en vertu duquel les corps chargés d'électricité de nom contraire s’attirent et ceux chargés d'électricité de même nom se repoussent.

L’électromètre le plus utilisé pour les mesures de radioacti- vité est l’électromètre à quadrants; on se sert aussi de l’électro- mètre à binants, à feuille d’or ou à fils; mais tous ces appareils sont très délicats, assez difficiles à manier et d'un prix relative-

ment élevé. Par conséquent, le seul appareil pratique pour les

428

usages médicaux est l'électroscope. Il en existe différents mo- deles, à savoir :

L’électroscope de Schmidt qui se compose d'une feuille d'or suspendue à un isolant de soufre ou d'ambroiïde.

L’électroscope de Geitel et Elster, qui renferme deux lames d'aluminium. Cet appareil, bien qu'il ne fournisse que des me- sures approximatives, nous semble le plus approprié aux emplois médicaux à cause de sa simplicité et de la facilité de son trans- port.

L’électroscope de Wilson ou de Danne dans lesquels la feuille et son support forment une armature du condensateur.

L'électroscope de Wulf la feuille d’or est remplacée par deux fils de quartz platinés, parallèles, soudés par leurs extré- mités inférieures à un petit carré de papier d'étain qui sert de lest et maintient les fils verticaux. C’est un appareil pratique qui fournit, moyennant quelques précautions, des mensurations tres exactes.

L’électroscope de S: lard dans lequel la feuille d’or est rem- placée par une aiguille aimantée très légère se déplaçant sur un pivot dans un plan horizontal : la répulsion électrostatique a lieu entre l’aiguille et un ruban métallique qui l’encadre et est relié électriquement avec elle.

Quand on se sert d'nn électroscope à feuille d'or, par exemple celui de Geitel et Elster, les deux lames d’or ou d'aluminium se chargent au moyen d’un corps électrisé (bâton de celluloïde) et s’écartent, l’écart de ces lames est en rapport avec le potentiel auquel on les a portées. Elles restent dans cette position, mais abandonnées à elles-mêmes, elles tombent peu à peu et cela pour deux motifs :

Parce que l’isolement n’est jamais parfait;

Parce que l'électricité s’écoule vers le sol par l'air, ve der- nier n'étant jamais complètement isolant. © L'ensemble de ces deux pertes constitue ce que l'on appelle la fuite spontanée de l'appareil; il faut toujours la connaitre; dans la pratique courante, elle ne peut pas dépasser le 1/10 du courant à mesurer.

i e

429

L'air conduit d'autant mieux l'électricité qu’il est plus ionisé c'est-à-dire, au plus le rayonnement électrique auquel il est soumis est fort. I] en résulte que la rapidité plus moins grande de la chute des feuilles d’or peut servir de mesure à Pin- tensité du rayonnement à condition de connaître la capacité électrique de l’ensemble de l'appareil.

La chambre d’'ionisation ou condensateur de mesure ou appa- reil de déperdition, c’est la partie de l'appareil dans laquelle lair est rendu conducteur sous l’influence du rayonnement élec- trique.

Cette chambre se compose généralement de deux plaques mé- talliques parallèle dont l’une est en contact avec l'électroscope et l’autre avec le sol (fig. 1); c’est sur le plateau inférieur que

l’on place la substance radioactive à mesurer.

elec/roscope

Sol

Fig. 1

Mais on peut modifier la forme de ces armatures et remplacer par exemple, l’un des plateaux par un cylindre métallique et l’autre par une tige conductrice plongeant dans le premier. C'est le dispositif qui a été adopté par Lowenthal et Kohlrausch pour construire l’appareil dont nous nous servons habituellement

430

et qui nous semble le mieux approprié aux mensuration médi- cales. Dans cet appareil (fig. 2), l’électroscope du modèle de Geitel et Elster repose sur un récipient métallique (zinc) d’une contenance de deux litres A qui est en communication avec le sol et représente l’une des armatures du condensateur. L'autre armature est représentée par une tige de cuivre Z plongeant dans le premier récipient et en contact direct avec la tige cen- trale de l’électroscope T qui supporte les feuilles d'aluminium b, b’, et qui est isolée du sol par l'intermédiaire d’un bloc d’ambroide D,

Fig. 2. Chambre wioni ation de Lowenthal et Kohl: ausch munie de l'électros- cope de Geitel et Elster A: chambre d'ionisation Z : deuxième armature du con- densateur fixée sur T : lige centrale de l’electroscope. bb.’ feuilles d'aluminium D : ambroide isolant les feuilles de l'électroscope.

Pour utiliser cet appareil, on charge l’électroscope à un po- tentiel déterminé soit au moyen d’une petite batterie d’accu- mulateurs, soit au moyen d’une faible étincelle d’induction, soit au moyen d’un baton d’ambre, de résine ou de verre frotte avec un morceau d’étoffe ou de draps. Un procédé très simple

434

et très pratique consiste à frotter directement contre la tige centrale Z de l’appareil un crayon ou porte-plume en cellu- loïde. La charge ainsi communiquée aux feuilles d’alumi- nium fait dévier ces dernières d’un certain angle qui est fonc- tion du potentiel et, si l’on connait la capacité électrique de l’ap- pareil, on peut évaluer cette charge et par conséquent mesurer le rayonnement électrique qui provoque la chute des feuilles d'aluminium. Mais la capacité varie suivant la position de la feuille d'aluminium. Il en résulte qu’il faut d’abord étalonnér l'appareil pour connaître comment varie le potentiel et la ca- pacité pour chaque position des feuilles d'aluminium. Le con- structeur de l’appareil dont nous nous servons fournit avec chaque électroscope une table à double entrée indiquant le nom- bre de volts auquel correspond chaque angle de dérivation de l’électroscope. Le mouvement des feuilles mobiles est observé au moyen d’un microscope dont est muni l’appareil et la durée de la chute est mesurée à l’aide d’un compte-seconde.

Dans les conditions normales, ia couche d’air qui existe entre les deux plateaux conduit très peu l'électricité et la fuite de l'appareil est minime. Mais, si on approche de la chambre d’10- nisation par exemple une préparation de radium recouverte d'un écran de plomb, les rayons y qui s’en échappent rendent lair conducteur par suite de l’ionisation et on constate une chute plus rapide des feuilles mobiles de l’électroscope. Comment cela se fait-il ?

Lorsque les rayons y rencontrent une molécule d’air, cette dernière se scinde en deux ions dont les charges électriques sont égales en valeur absolue, mais de signe contraire. D'autre part, les plateaux de la chambre d’ionisation chargés d’électricité de sens contraire attirent ou refoulent les ions suivant leur pola- rité; il en résulte un mouvement qui représente un véritable cou- rant électrique qu’il est possible de mesurer. Mais ces ions char- gés positivement ou négativement s’attirent également entre eux et peuvent se reconstituer au sein même du gaz avant d'atteindre les plateaux du condensateur auxquels ils doivent céder leur charge et donner lieu ainsi à un déficit dans l’éva- luation du courant.

432

On peut éviter cet inconvénient en augmentant la valeur du champ électrique; de cette façon on accélère la vitesse de dépla- cement des ions et on empêche leur reconstitution. À ce moment le courant a atteint une valeur limite qu’on appelle courant de saturation.

Par conséquent, dans la pratique, pour obtenir ce courant de saturation, i] faut toujours donner une forte charge aux feuilles de l’électroscope et ne plus faire de lecture lorsque les feuilles d'aluminium sont trop rapprochées.

Voyons maintenant comment on peut se servir de ces données

pour les différentes mensurations des substances radioactives. Mensuration des rayons y

Si l'on veut mesurer une préparation de radium, une pre- mière difficulté réside dans la complexité du rayonnement; en effet, ces substances émettent trois espèces différentes de rayons et le résultat de la mensuration représente la somme de ces trois rayons dont la proportion peut varier d’un produit à l’autre.

Néanmoins, on peut facilement surmonter cette difficulté si l’on se souvient que les rayons a sont complètement absorbés par une couche d’air de 4 à 8 centimètres ou par des plaques mé- talliques d’un centième de millimètre d’épaisseur ou par du mica ou du papier; que les rayons B sont absorbés par des pla- ques métalliques de quelques millimètres d'épaisseur, tandis que les rayons y peuvent encore traverser une lame de plomb d’un décimètre d’épaisseur. |

Si done on met entre la chambre d’ionisation et la pré- paration de radium une plaque de plomb d’au moins 5 milli- mètres d'épaisseur, seuls les rayons y arrivent à la chambre d'10- nisation et peuvent être mesurés par la rapidité de la chute des feuilles de l’électroscope. . f

Par la mĉme occasion, on démontre la présence du ra- dium C dans la préparation, car c’est le premier des produits de désintégration du radium qui produise des rayons y. Nous sa- vons d'autre part que ce n’est qu’au bout de quatre semaines

433

que le radium C est en équilibre radioactif avec le radium; il en résulte que pour mesurer une préparation de radium enfermée a labri de l’air, il faut attendre ce laps de temps afin d’obtenir la totalité de son rayonnement. Il y a avantage, quand on fait cette mensuration au moyen de l'appareil de Lowenthal et Kohl- rausch, de placer la substance radioactive dans l’axe de l’appa- reil au-dessous de la tige centrale, de n’employer que très peu de substance ou bien de faire agir seulement un petit faisceau de rayons limité par un écran métallique. Il faut en outre tenir compte de la distance qui sépare la substance à mesurer de la ‘chambre d’ionisation.

Ce procédé permet de comparer l’activité de deux prépara- tions et, si on prend comme étalon une préparation de radium Ja quantité de radium a été déterminée par voie chimique, on peut mesurer chaque préparation radioactive en la rapportant à cette unité.

Nous ne parlerons pas ici des différentes unités de radioacti- vité qui ont été proposées; cette question n’est pas encore assez mure pour pouvoir entrer dans la pratique courante. Il est à es- pérer que la commission, qui vient d’être nommée dans ce but au dernier Congrès international de Radiologie de Bruxelles, nous fournira bientôt des étalons de radioactivité auxquels nous

pourrons comparer toutes les substances radioactives.

Mensuration des rayons B

Les rayons B traversent facilement de minces plaques métal- liques. Ils ionisent très énergiquement lair; environ 100 fois plus que les rayons y.

Pour mesurer les rayons B, il suffit done de supprimer la plaque de plomb qui couvrait la préparation radioactive et de se servir.comme écran simplement des parois de la chambre d'ioni- sation (zinc) qui sont traversées par les rayons B et y. Pour con- naître la valeur des rayons B, il suffit de soustraire de l’ensem- ble la valeur des rayons y mesurés lors de la première expé- rience,

434

Habituellement, les préparations de radium sont enfermées dans du mica, du verre ou du caoutchouc qui absorbent une par- tie des rayons B; dans ce cas, la mensuration faite comme nous l'avons décrit ci-dessus ne sera plus exacte et l’on pourra seule- ment mesurer avec exactitude les rayons y.

Mensuration des rayons a

Pour cette mensuration il faut introduire directement la sub- stance à examiner dans la chambre d’ionisation, que ce soit une eau minérale, du sang, de l’urine, de la boue radioactive ou un gaz renfermant de l’émanation.

Cette mensuration étant très nécessaire pour le médecin, nous allons envisager les différents cas qui peuvent se présenter : la substance à examiner peut être ou bien sous la forme solide, ga- zeuse ou en solution.

1. Corps solide

Si on a affaire par exemple à de la boue radioactive pulvéri- sée, on met au fond du récipient une couche d’environ 1 centi- mètre d'épaisseur de cette substance. Elle donne des rayons a, B et y, mais les rayons B et y ayant une action ionisante de beaucoup inférieure à celles des rayons a, on peut en faire abstraction, Cependant, il y a une autre cause d’erreur; en effet, les rayons a sont très absorbables et peuvent être absorbés par la substance elle-même qui les émet. De telle sorte que si cette substance se présente sous une certaine épaisseur, les rayons a, émis par les couches inférieures, ne peuvent atteindre l’air de la chambre d’ionisation et sont perdus pour la mensuration alors qu’en réalité ils augmentent l’activité de la masse elle-même.

D'autre part, les rayons a ne peuvent effectuer dans l'air du condensateur de mesure qu’un trajet limité (4 à 5 centimètres pour les rayons a du radium et de ses produits de transforma- tion); par conséquent la distance entre les deux plateaux du con- densateur ne peut dépasser cette limite.

435

MM. Me Coy et Russ ont proposé de pulvériser finement la substance dans un mortier avec de l’aleool puis de l’étaler en couche très mince sur une plaque d'aluminium à l'aide d’un petit pinceau. La plaque est pesée avant et après et de l'acti- tivité de cette dernière on peut calculer l'activité qui corres- pond à 1 gramme de substance dans les mêmes conditions. Ou pourrait ainsi faire abstraction des pertes dans la substance elle- même. Cette méthode toutefois ne donne que des résultats ap- proximatifs.

2. Corps gazeux

Ils doivent leur radioactivité à des émanations radioactives (émanations de radium, de thorium ou d’actinium). Si l’on in- troduit une certaine quantité de gaz radioactif dans la eham- bre d’ionisation, il se répartira également partout par diffusion, Chaque fois qu’on recommencera l'expérience, on aura la même répartition de gaz et par suite la même activité.

L’émanation de radium ne fournit que des rayons a; par con- séquent, aux premiers moments qui suivent l'introduction du gaz dans l'appareil, on ne mesurera que les rayons a. Mais, comme nous le savons, l’émanation donne rapidement lieu à des produits de désintégration tels que le radium A, B, C, ete., qui se déposent sur les parois du récipient. Ces derniers ioni- sent à leur tour la chambre d'ionisation et leur action vient s'ajouter à celle de l’émanation elle-même. Par conséquent, lac- tivité de l’émanation augmentera à mesure que se forment les radiums À, Bet C. Cet accroissement d'activité est très compli- qué et son explication sortirait du cadre de ce travail. Nous de- vrions tracer les courbes d’accroissement de chaque élément ra- dioactif et réunir ces quatre courbes en une courbe résultante unutque.

Comme nous l'avons déjà dit antérieurement, cet accroisse- ment n’est pas illimité; il s’arrête après environ trois heures. A partir de ce moment les quatre éléments : émanation, radium A, Bet C, sont à peu près à l’état d’équilibre de saturation,

436

c'est-à-dire qu'il se détruit dans le même temps autant de ces nouveaux produits qu'il s'en reproduit.

Ni on représente ce phénomène par une courbe (fig. 3), on re- marquera que cette dernière monte pendant les trois premières heures, puis, à partir de ce moment, devient horizontale. C’est cette valeur qu'on peut mesurer avec une certaine exactitude, tandis que toutes les mensurations faites plus tôt ne donnent

que des valeurs approximatives.

£ guilibre radio actif

(uawauLsohey FD 110) 2A

lheu e 2 heures J heures Temps en heures.

Fig. 3

Cependant, la pratique de la radiumthérapie exige une mé- thode de mensuration plus rapide qui permettrait de mesurer la quantité d'émanation existant dans un espace avant que ces trois heures soient écoulées. |

Pour cela une étude minutieuse de la courbe d'activité donne un renseignement utile (fig. 4). En effet, on remarque que dix minutes après avoir rempli la chambre de mensuration avec de l'émanation de radium, il se produit un point d'arrêt de courte durée, de telle sorte que si on examine la courbe obtenue, on voit qu'elle monte très rapidement. pendant les dix premières minutes, parce que le radium A et B, qui se forment immédia- tement, manifestent leur existence. Entre la dixième et la quin- zième minute, la courbe est presque horizontale. Pendant cette période, on peut facilement faire la mensuration sans craindre de voir se produire déjà à la minute suivante une augmenta-

tion du rayonnement. A partir de la quinzième minute, la courbe

437

monte de nouveau et à la troisième heure, elle redevient hori- zoutale parce qu'alors l'équilibre de radioactivité entre l’éma- nation et le radium A, B et C est atteint. La valeur de la eon- stante de radioactivité, obtenue après dix minutes, représente done une partie de l’activité finale qu'on mesure après trois heures.

Lean bre

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minces minus Cm rs T ->

FIG. 4

Dans le récipient de deux litres que Kohlrausch et Loewenthal ont ajouté à Vélectroscope de Elster et Geitel, cette partie re- présente environ 79 p. €. du rayonnement final. De telle sorte que si on fait la mensuration après dix minutes, il suffira d'ajouter un quart au résultat obtenu pour connaitre la va- leur finale. Si le récipient, c’est-à-dire la chambre d’ionisation, a d'autres dimensions, le facteur ne sera plus le même. Cette methode donne néanmoins des renseignements suffisamment exacts pour la pratique. |

3. Solutions

Dans presque toutes les solutions actives, par exemple le sang radioactive, émanation est en solution.

Ici deux cas peuvent se présenter : ou bien le radium est lui- méme en solution et reproduit continuellement l’émanation, ou bien la solution renferme simplement de l’émanation.

Considérons d’abord ce dernier cas, qui est du reste le plus simple. On peut extraire l’émanation du dissolvant de plusieurs manières : ou bien on fait passer un courant d'air à travers la

solution, ce dernier se charge d’émanation et l’enlève au dissol-

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vant,ou bien on peut faire bouillir le liquide radioactif dans un ballon muni d’un réfrigérant ascendant et entraîner en même temps l'émanation par un courant d’air inactif : une ébullition de 10 à 15 minutes entraîne toute l’émanation dissoute dans 5 li- tres d'eau; c'est la méthode appliquée par Danne à son appareil

de mensuration.

Une manière pratique et suffisamment approximative con- siste à agiter le liquide radivactivé avec de lair; ce dernier se charge d'émanation que l’on peut mesurer au moyen de l’élec- troscope.

C'est le procédé utilisé pour l'appareil de Kohlrausch et Lowenthal. On met avec prudence dans le récipient d’ionisation le liquide dont on veut mesurer l’émanation, on obture le réci- pient et on agite le tout énergiquement pendant au moins une minute. De cette manière, la plus grande partie de l'émanation se répand dans lair du récipient tandis qu’une très faible partie se maintient en solution dans l’eau. Cette dernière partie est d'autant plus petite que le volume de l'air du récipient est plus grand par rapport à celui de l’eau. Ainsi, si l'on met 100 ce. d'eau dans un récipient de 2 litres, on retrouve dans l'air à peu pres 98 p. c. de l’émanation du liquide après avoir bien secoué.

Pour mesurer l’activité de cet air, il suffit de mettre l’élec- troscope sur le récipient et de voir combien de temps les feuilles

d'aluminium mettent à tomber.

Si, au contraire, on a affaire à une solution de radium, on peut par la méthode décrite ci-dessus, mesurer à tout instant la quan- tité d’émanation et évaluer par le fait même la quantité de sel de radium qui est en solution.

Mais dans ce cas, 11 ne faut pas oublier ce que nous avons dit au début par rapport aux solutions de sels de radium. En effet, si par une ébullition prolongée, on a chassé toute l'émanation contenue dans la solution, après 3,8 jours seulement la moitié de l’émanation maximale s’est reproduite. Par consé- quent, si on fait la mensuration à ce moment, le chiffre trouve ne représentera que la moitié de l’émanation maximale obtenue

seulement après quatre semaines,

439

Mais, il n’est pas toujours nécessaire d’attendre 3,8 jours pour faire cette mensuration. Dans la pratique, on peut me- surer apres 24 heures et multiplier par 6 le chiffre obtenu; on connaît ainsi la valeur de l’émanation maximale émise à la pé- riode d’équilibre de la solution.

En effet, il se dégage d’une solution d’un sel de radium :

Le 1* jour environ 1/6 Le jour environ 3/10 ae bis Le jour environ 5/12 de l emanation totale.

Le jour environ 1/2

Il est évident, pour que cette méthode soit exacte, que le sel de radium soit complétement soluble, sinon une partie de l’éma- nation n’est pas cédée à l’eau et est par conséquent perdue pour la mensuration. C’est ce qui arrive quand on veut mesurer par cette méthode de la boue radioactive; cette dernière est, en effet, principalement composée de sels de radium insolubles. Tout au plus peut-on utiliser cette méthode pour comparer entre elles différentes espèces de boues.

Annexe

Pour fixer les idées et pour montrer la manière d’utiliser dans la pratique les notions que nous venons d’exposer; nous don- nons Ci-dessous la marche à suivre pour mesurer au moyen de l’électroscope de Geitel et Elster, muni de la chambre d’ion1- sation de Kohlrausch et Lowenthal, la radioactivité de lair d’une salle l’on a lancé, à l’aide d’un appareil « Inhalato- rium Allra », une certaine quantité d’émanation de radium.

Pour prélever un volume déterminé de cet air, il suffit de rem- plir d’eau un des récipients servant de chambre d’ionisation et de le vider dans la salle, par déplacement l’air de la salle rem- place le liquide et, bouchant le récipient, on emprisonne un vo- lume d’air égal à 2 litres.

Fic. 5. On enlève prudemment le bouchon fermant la chambre d’ionisation pleine d’air radioactivé et on le remplace par lélectroscope de Geitel et Elster.

Fia. 6 L'électroscope chargé, on suit au moyen du microscope la chute des feuilles d’aluminium et on note avec une montre & seconde la durée de cette chute.

44

Cela fait, on transporte le récipient dans le laboratoire et l’on

`

met à la place du bouchon l’électroscope de Geitel et Elster (fig. 5). On donne une certaine charge à l’électroscope en frot- tant la tige centrale avec un crayon de celluloide et Pon évalue, au moyen du microscope, l'écart des deux feuilles d'aluminium (fig. 6.). |

Nous notons ainsi à droite 11,8 et à gauche 11,8.

Additionnant ces deux valeurs pour mesurer l'écart total entre les deux feuilles, nous avons 11,8 + 11,8 = 23.6.

Cherchant ensuite sur la table fournie par le constructeur avec chaque appareil à quel potentiel correspond cet écart, nous avous 173,6 volts.

d'où 11.8 + 11.8 = 23.6 = 173.6 volts.

Sans toucher à l'appareil nous faisons deux minutes plus tard

une nouvelle mensuration et avons 7 + 7.3 = 143 = 124,1 volts |

La différence entre ce résultat et celui obtenu précédemment, représente le nombre de volts perdus par suite de ionisation ; d’où

173.6 124.1 = 49,5 volts.

L’ionisation a done produit en deux minutes une chute de 49.5 volts ce qui représente par heure 49,5 x 30 = 1485 volts.

Mais au préalable, il faut mesurer la fuite spontanée de l'ap- pareil, ce qui se fait comme ci-dessus l'appareil étant vide.

Dans nos mensurations nous avons obtenu ainsi :

13 + 14,5 = 27,5 = 190,5 volts, après 2 minutes

12,5 + 14 = 26,5 = 186,5 volts, 190,5 186,5 = 4 volts.

soit par heure 4 x 30 = 120 volts de fuite spontanée.

442

Il faut décompter la fuite spontanée de la chute produite par l’émanation de radium,

soit 1485 120 = 1365 volts par heure.

Notre récipient d’ionisation contenant 2 litres, pour avoir la chute par litre il faut 1365 : 2 = 682 volts. D’où nous pouvons conclure que la radioactivité de l’air de la salle est égale à une chute de 682 volts par heure et par litre.

On possède ainsi un chiffre que l’on appelle unité volt. Ce chiffre peut étre comparé avec d’autres unités par exemple l'unité Mache qui représente avec notre appareil à peu pres 116 unités volts.

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Institut Anatomique de la R. U. de Modène (Directeur Prof. G. Sperino)

RECHERCHES D'ANATOMIE RADIOGRAPHIQUE COMPARÉE SUR L’ARCHITECTURE INTERIEURE DE L'ÉPIPHYSE SUPÉRIEURE DU FEMUR

Note préliminaire par le D" R. Baur

Je me suis proposé d’étudier l'architecture intérieure de l’épi- physe supérieure du fémur au point de vue de l'anatomie com- parée.

Dans ce but, j’ai fait examen de plusieurs fémurs, d'ani- maux adultes, conservés à sec, suivant l’axe antéro-postérieur :

Ord. Primates : Homo sapiens Cynocéphalus Babuin Macacus rhesus Ord. Carnivora: Félis Catus Canis familiaris Ord. Ungulata : Bos taurus Capra hircus - Ovis aries Danna dama Sus scrofa domestica Equus caballus Ord. Rodentia: Cavia cobaya Lepus cuniculus.

D’après cet examen il me semble, entre autre, pouvoir affir- mer que :

I. Les lignes de traction et de pression sont toujours très évi-

444

dentes chez l’homme adulte; chez les singes et chez les animaux inférieurs, les lignes de pression manquent ou sont peu évi- dentes; cela, d'accord avec les idées de Walkhof, d'après lequel le système de trabécules correspondant aux lignes de pression serait caractéristique de la station verticale de l'homme; au con-

traire, les lignes de traction sont presque toujours saillantes.

IT. Le trigonum internum femoris triangle de Ward est plus ou moins grand selon Jes animaux : il est grand chez l'homme, le singe, le chat, le bœuf, la chèvre, la brebis, le porc, le cochon d'Inde, le lapin; très petit chez le daim, chez le chien

et le cheval on ne l’aperçoit pas.

IHI. La lamina femoralis interna (Rodet) ou lame osseuse sous-trochantérienne ou éperon fémoral est très visible à la pro-

jection antéro-postérieure surtout sur le fémur de l’homme.

IV. Les causes de ces variétés architecturales de l'épiphyse supérieure du fémur chez les divers animaux sont à rechercher surtout dans l’action différente que chaque muscle ou chaque groupe de muscles exerce sur cette épiphyse dans les différentes

positions du sujet.

EXTRACTION DE CORPS ÉTRANGERS DE LA TRACHEE ET DE LA BRONCHE GAUCHE.

par le D" Gorts (1)

J'ai l'honneur de vous présenter trois corps étrangers que j'ai extraits de la trachée et de la bronche gauche par la méthode de Killian-Brünings.

Le premier de ces corps est une épingle de 5 1/2 centimètres de long, à grosse tête en verre, extraite de la trachée d’une jeune fille de 15 ans.

Les deux autres corps sont des pièces dentaires à crochets, extraites, l’une de la trachée, l’autre de la bronche gauche du même sujet, un homme de 60 ans.

Le nombre d'observations de corps étrangers extraits des voies respiratoires par la méthode de Killian-Briinings n'est pas bien élevé. Le professeur von Eicken (2), de l'Université de Giessen, ancien assistant de Killian, en a réuni 308, dont 46 pour Killian et son école.

Quelque parfaite que soit cette méthode, et quelque prudence que l’on mette à l'appliquer, la mortalité moyenne qu’elle donne est encore d'environ 10,19 p. e. (3). Les cas de mort sont dus, en général, aux complications pulmonaires. Les 303 tentatives d'extraction ne furent couronnées de succes que dans 233 cas, soit environ 19 p. c.

Ces quelques chiffres prouvent que l’extraction des corps

étrangers des voies respiratoires moyennes n'est pas sans dan-

(1) Communication à l'Académie royalejde médecine de Belgique.

(2) VON EIKEN, Die Leistunyen der directen Unterschungs methoden der Luftirege. (XVIe Congr. intern. de médecine de Budapest, fase. Laryngologie, p. 311.)

(3) Zbidem p. 380.

446

gers ni sans difficultés, méme entre des mains expérimentées comme Pieniasek, Gottstein, Chiari et Killian lui-méme.

Elle est surtout dangereuse quand on a affaire à des corps pointus ou crochus susceptibles de perforer la trachée, ou-de la déchirer, et d’entrainer comme conséquence des désordres mor- tels du côté du médiastin et des gros vaisseaux; je n’ai, dans une carrière datant de bientôt vingt-cing ans, rencontré que deux fois des corps étrangers de la trachée et des bronches, tous deux cette année, à quelques semaines d’intervalle, et j’ai eu la satisfaction d’en débarrasser mes patients.

Fie. 1

I. Aiguille de 5 1/2 centimetres. II.. Pièces dentaires : leur position dans la trachée. 1. Pièce ramenée en premier lieu

`

Voici quelques notes à ce sujet :

PREMIER cas. Il s’agit ici d’une jeune fille de 15 ans qui, au moment de sortir, pendant qu’elle se couvrait de son châle, tenait entre les dents une longue épingle à boule de verre. L’épingle disparut brusquement pendant une inspiration.

La patiente n’en fut pas trop incommodée au début. Elle se

SAUT =

rendit néanmoins dans une clinique laryngologique, lexa- men au miroir ne révéla rien, ni dans le larynx ni dans la tru- chée.

Six semaines après, le 28 juin 1910, l'enfant fut prise d’accès de toux violents, subintrants, et, chose plus grave, de cra- chements de sang. Le médecin de la famille, M. le D" Gilet, de Saint-Gilles, convaincu que ces accidents ne pouvaient être attribués qu’à l'épingle aspirée deux mois auparavant, condui- sit la patiente chez le D" Et. Henrard pour l’examiner à l'écran radioscopique,

FIG. 2

Radiographie montrant la situation de l'épingle dans la trachée.

Le diagnostic radioscopique fut d’une précision remarquable: épingle à grosse tête de verre ou de métal, debout en position oblique, la tête en bas un peu à droite de la ligne médiane, la

pointe en haut et à gauche. L’interprétation du schéma radios- copique me porta à croire que l’épingle était immobilisée par

448

l'entrée de sa pointe dans la muqueuse trachéale : la présence du sang dans les crachats et son immobilité pendant l'accès de toux plaidaient en faveur de cette opinion.

L'importance de cette donnée saute aux yeux : toute traction exercée de bas en haut dans le sens vertical devait avoir pour effet de faire pénétrer l'épingle à travers la trachée dans les gros vaisseaux ou dans la plèvre.

Aussi la conclusion de la consultation avec MM. Gilet et Henrard fut-elle que, avant toute tentative d'extraction, il fal- lait dégager la pointe de l'épingle.

Apres cocaimisation du pharynx et du larynx, je parvins à introduire assez rapidement dans la trachée le tube moyen de Killian et à contrôler de visu l'exactitude du diagnostic radios- copique. Puis, au moyen d’une pince à glissière de Killian à action latérale, je saisis et abaissai le corps de l'épingle; à peine avais-je fait ce mouvement, que la patiente fut prise d’un vio- lent acces de toux qui me fit retirer tube et pince.

Je chloroformai ensuite la jeune patiente, qui se trouvait trop énervée pour subir une nouvelle introduction du tube et pus constater, par une nouvelle trachéoscopie, que l'épingle n'occu- pait plus la position qu’elle avait au début : je n’en voyais plus que la téte.

Pénétré toujours du danger qu'il y avait à tirer sur cette épingle, je retirai le tube, me proposant de faire l’extraction de l’épingle au moyen d’une trachéotomie basse : l’épingle se trou- vait dans le tube retiré; je n’en avais vu que la tête, parce que le corps engagé dans le bronchoscope, suivant laxe de celui-ci, échappait à la vue.

L’opérée, guérie, quitta la clinique deux jours après l'opéra- tion.

Je ne retiens de cette observation que la précision du diagnos- tic radiologique confirmé par l'examen bronchoscopique qui m’amena, avant tout, à dégager l’épingle pour éviter un désas-

tre que la traction verticale aveugle rendait presque inévitable.

DEUXIÈME cas. -— Cette seconde observation est, je pense, plus intéressante encore.

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Le patient, un homme d’une soixantaine d'années, avait été pris une nuit d'un acces de haut mal; une huitaine de jours apres, comme il se mit à tousser et que son appareil dentaire avait disparu, son medecin, M. le D" Devoghel, de Hal, soup- çonnant que l'appareil avait pu étre aspire ou dégluti pendant l'accès, amena son patient chez le D" Henrard pour lui deman- der l'examen radioscopique de la cage thoracique. M. Henrard vit, au niveau de la cinquième vertebre dorsale, un corps étran- ger qu’il pensa se trouver dans lwsophage et me demanda de contrôler son diagnostic par l'examen wsophagoscopique. Le malade avalait parfaitement bien, même les croûtes de pain; il n'était incommodé que par une toux discontinue et très aga- çante. L’examen csophaguscopique démontra la parfaite liberté de l’wsophage.

L'introduction de l'instrument avait été très pénible; aussi le malade, se trouvant précisément ue plus tousser le lendemain de l’examen, quitta-t-il la clinique, sans même me prévenir.

Son absence ne fut pas longue : quelques Jours apres, toussant plus violemment et presque sans discontinuer, il vint retrouver M. Henrard pour un nouvel examen.

M. Henrard me demanda d'introduire dans l’œsvphage, sous anesthésie cocainique, la forte pince de Mathieu, ce qui se fait très facilement sous l’éclairage radioscopique.

Voici la note que M. Henrard m'a remise à ce sujet :

« À mon grand étonnement, la pince passe derriére le den- tier. Pendant la tentative d'extraction, je vois le dentier telle- ment en avant de la pince, que je crois cette fois réellement qu’il n’est pas dans l’wsophage. Un cachet de bismuth passe en effet très facilement ainsi que la sonde olivaire à grosse boule. J’examiue alors le patient dans l'examen latéral et vois, der- rière le sternum, non pas un dentier, mais deux pièces dentairæ séparées. »

Le point de départ de cette erreur d'interprétation fut qu'un cachet de bismuth s'était, lors du premier examen, arrêté en route, comme s’il lavait été par le corps étranger.

Cette fois j'étais fixé : le malade ne voulut pas se soumettre

à la bronchoscopie sans anesthésie générale, à cause du caractere

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vraiment pénible qu’avait eu l’examen cesophagoscopique; il fut done chloroformé le 19 septembre de cette année.

Il y a des sujets chez lesquels l'introduction du bronchoscope par la bouche est impossible, méme pendant la narcose chloro formique : l'épaisseur considérable de la langue, la saillie par trop prononcée de l'angle que forme la tête en extension sur la colonne vertébrale, la longueur des dents sont les causes ordi- naires de cette impossibilité physique. Les trois causes se trou- vaient réunies chez notre sujet.

Je fis donc une trachéotomie longue et très basse à travers le corps thyroide, et quand la plaie fut bien exsangue, j’incisai la trachée et introduisis facilement, en raison du diamètre vrai- ment extraordinaire de cet organe, le gros tube de Killian.

Je vis immédiatement, à gauche, un crochet, rien qu’un cro- chet, brillant, comme il l’est encore en ce moment, que je saisis solidement dans la pince-glissière et je ramenai, en retirant tube et pince, la pièce n°1; celle-ci devait se trouver dans l’orifice de la bronche gauche, étant donnée l’orientation du crochet.

La seconde pièce se trouvait debout dans le bas de la tran- chée : son extraction fut extrêmement aisée.

Le malade guérit sans incident.

L'intérêt de ce cas, en dehors de la technique employée pour retirer sans danger les pièces à crochet, consiste en ceci : c’est que l’œsophagoscopie directe a amené le radiologue à corriger son impression première et lui a permis non seulement de recti- fier son diagnostic premier quant à la situation du corps etran- ger, mais de me donner cet avertissement, bien précieux, de la présence de deux corps étrangers. Ces deux pièces n’en for- maient primitivement qu’une : leur fragmentation est due aun mouvement inconscient des mâchoires du patient pendant l'ac- ces.

De ces deux observations il résulte que, quand il s’agit de corps étrangers pointus ou crochus, il faut songer aux dangers qu’ils peuvent faire courir aux malades pendant leur extraction et ne négliger aucun moyen pour s’assurer de leur position : la radioscopie et la bronchoscopie sont des procédés qui se doi- vent un mutuel et puissant appui,

COMMENT LIRE UNE RADIOGRAPHIE

par le D" Mavrice D'HALLUIN

Maitre de Conférences et Chef des travaux de physiologie. Chargé du service d'électricité médicale et de radiologie des dispensaires à la faculté libre de médecine de Lille.

Il semble que la réponse à la question, qui forme le titre de notre article, intéresse moins le radiologiste que le praticien parfois dérouté quand il se trouve en présence d’une épreuve radiographique. Cependant, comme il importe que le radiolo- giste libelle ses épreuves de façon à être compris de tous, il est bon de bien s’entendre sur la manière dont il faut conseiller de lire les radiographies. |

Dans le cas d’une plaque impressionnée, la gélatine étant mise en contact avec le malade, le radiologiste doit examiner son né- gatif par le côté verre. Il a dans ce cas une image négative orientée comme l’image positive obtenue sur papier. L’une et l’autre se présentent (si on fait abstraction de la valeur des tons) comme l’image fugace obtenue sur l'écran fluorescent si l’on examine la région en la plaçant (toute chose égale d’ailleurs quant à l’emplacement du tube) par rapport à l’écran comme on l’a disposée par rapport à la gélatine de !a plaque.

Ceci admis, rien de plus simple que de désigner par une no- tation précise la position de la région, renseignement de pre- mière nécessité.

Etant donné que les os les plus nets sont ceux qui sont les plus rapprochés de la surface impressionnée par les rayons X, on pourra dans une certaine mesure faire abstraction de ceux qui sont plus éloignés et dire vue antérieure du thorax si le ster- num est contre l’écran ou la plaque; vue postérieure en cas con-

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traire. S'il s'agit d’une jambe, une vue postérieure est celle le mollet est contre la paque, la vue est dite antérieure si la face antérieure est en contact avec la surface sensible; on écrit vue latérale interne ou externe si le membre repose sur la gélatine par sa face interne ou externe.

Cette notation qui peut s'appliquer aux membres et au trone, a certainement le mérite de la simplicité et de l'exactitude. Quant une épreuve sur papier est communiquée à un confrere, il est bon d'ajouter : lire cette épreuve comme si l'on regardait à l'écran radioscopique la région examinée placée derrière l'écran dans la position qu'indique le libellé de l'épreuve. Ceci revient à dire que si le médecin veut exactement localiser les lésions qu'il a sous les yeux, il doit par la pensée ou en réalité, s'il s'agit par exemple d’une vue antérieure du thorax, mettre le malade devant lui, face à face, placer sur le thorax du sujet le positif sur papier et lire l'épreuve comme s’il faisait un examen radioscopique.

(“est le moyen d'éviter de croire à une dextrocardie en pré- sence d'une vue antérieure du thorax. Sans doute, le radiolo- giste peut spécifier sur l'épreuve côté droit et côté gauche; cette indication qui facilite la besogne au non initié, mais transforme en un acte automatique une lecture qui doit être un acte ral- sonne. 5

Ceux qui procèdent comme nous venons de lexposer, consi- dèrent sans doute que nous enfonçons des portes ouvertes, l'ac- cord étant unanime sur la manière de lire une radiogaphie. (Cest une erreur. Dans la édition de Larat Traité pratique d'électricité médicale, Vigot édit., Paris 1910, p. 279, on lit :

« En reproduisant sur papier sensible le négatif, le positif » radiographique ainsi obtenu donne une image renversée. Une » main gauche semble être une main droite, dans l’image posi- » tive d'un thorax le cœur est à droite, ete., » et ailleurs, « on » n'oubliera pas... que si on a sous les yeux l'épreuve positive, » limage est renversée et que pour examiner correctement, l'observateur doit supposer qu'il est placé derrière l'épreuve. »

. 8 , bd 9 k Non, l’image n'est pas renversée sur papier, l'observateur ne

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doit pas se placer derrière mais en face de l'épreuve ainsi que nous l'avons exposé tout a l'heure. ll est toutefols bien entendu qu’il a seulement été question

jusqu’ici des clichés obtenus le cété gélatine étant en contact avec la région examinée.

Depuis quelque temps l’usage des écrans renforçateurs s’est généralisé. Dès lors, au lieu d’impressionner la plaque par le côté gélatine on l’impressionne généralement par le côté verre. On obtient ainsi des images qui sont renversées par rapport aux radiogrammes pris par la méthode ancienne, gélatine en con- tact avec la région. On a une image symétrique. Une vue pal- maire de la main droite se présente comme l’image radiosco- pique d’un examen palmaire de la main gauche. Une vue laté- rule interne de la jambe droite se voit comme si l’on observait à l'écran l’image de la face latérale interne de jambe gauche.

Si l’on veut donner un conseil au praticien sur la manière de regarder la radiographie, on peut, s’il s’agit d’un membre, lui dire de lire l’épreuve comme s’il examinait le membre symétri- que, mais quand il est question du thorax ou du tronc, pour évi- ter de lui laisser prendre la droite pour la gauche, et surtout pour lui permettre de raisonner sa lecture, il faudrait écrire pour une image libellée vue antérieure du thorax « lire comme si on examinait à l’écran le dos du malade ». Mais cette conception acceptable si l’on considère seulement l'orientation, est, en réa- lité, foncièrement ineracte, car une vue antérieure diffère tota- lement d’une vue postérieure étant donné que les plans les plus nets sont ceux qui sont les plus proches de la plaque!

Il y a donc du fait de l'emploi des écrans renforgateurs, une petite difficulté. Petite pour le radiologiste, mais plus impor- tante pour le praticien moins initié qui peut avoir parfois sous les yeux deux radiogrammes de la même région sans comprendre pourquoi l’un est renversé par rapport à l'autre. Et si l’on se contente de dire image renversée, il peut se dire pourquoi ren- verser les images ? La lecture des radiographies étaient autre-

fois difficile, avec les progrès techniques elle le devient de plus

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en plus ! Sans doute, il est facile d'expliquer le pourquoi de l'in- version, mais tout cela complique une lecture qui pour certains est deja laborieuse.

Nombre de radiologistes ont un profond mépris pour le posi- tif sur papier. On admet généralement que l’examen du négatif est seul valable; or, pour le négatif il n'existe pas d'inversiou puisqu'on peut le regarder par le côté verre ou le côté gélatine. Sans contester le moins du monde la supériorité du négatif, ıl faut bien se ranger à l'avis presqu’unanime des non initiés dé- clarant souvent avoir la plus grande peine a lire un négatif tau- dis que Pexamen d'une épreuve sur papier est pour eux infini- ment plus facile, Comme un grand nombre de malades sont en- voyés au spécialiste par le médecin praticien, il est nécessaire de donner satisfaction à ce dernier et de chercher non seulement a améliorer le tirage des épreuves, mais aussi à faciliter la lecture des radiogrammes.

La manière de procéder que nous avons exposée simplifie pour le non initié, l'interprétation des radiographies. Mais quaud on présente un positif obteru avec une plaque impressionnée le cote verre face à l'ampoule, on ne peut plus lire cette épreuve comme si l'on regardait à l'écran radioscopique la région examinée pla- cée derrière l'écran dans Ja position qu’indique le libellé de l'épreuve; il faut trouver une formule heureuse pour éviter toute complication de lecture.

On pourrait, il est vrai, spécifier : lire cette épreuve comme si l'on regardait à l'écran radioscopique le membre symétrique placé derrière l'écran dans la position indiquée par le libellé. Cette manière de procéder ne nous satisfait pas, elle est d'ail- leurs inutilisable pour les radiographies du thorax et du bassin, qui sont justement celles qu’il est plus intéressant de faire avec l'écran renforçateur. On pourrait dire à la rigueur : se repré- senter par la pensée, la région radiographiée placée sur l’épreuve et y reposant par la face indiquée par le libellé; faisant alors abstraction des parties molles interposées, voir l'épreuve comme si le positif était un écran blane recevant l’ombre des os éclai- rés par une source lumineuse qui serait à la place des yeux de l'observateur. |

-— 455

Cette explication est longue et complexe. Mienx vaut faire lire une épreuve radiographique comme une image radioscopi- que. On peut, à la rigueur, conseiller de lire les radiogwrammes obtenus avec l'écran en regardant l'image virtuelle produits par le positif placée devant une glace; c'est encore un expé- dient dont la valeur peut être diversement. interprétée.

La formule heureuse serait un palliatif; éviter l'inversion se- rait l'idéal.

Certains radiologistes placent l'écran renforcateur au dessus de la plaque qui, étant alors impressionnée par le côté gélatine, he presente pas d'image renversée. Mais cette manitre de pro- céder a des inconvénients : opacité relative de Vécran, et incer- titude d’un contact parfait entre la gélatine et l'écran. D'autres moyens permettraient de redresser l’image obtenue en impres- sionnant la plaque par son côté verre.

Le pelliculage des clichés est une opération relativement facile si l’on est soigneux. La gélatine une fois décollée, on peut la re- tourner sans peine et obtenir un cliché redressé. Cependant, les documents radiographiques étant précieux, à cause de la diffi- culté de les obtenir à répétition sans fatigue pour le malade, sans un notable supplément de travail pour l'opérateur, on hési- tera et avec raison, à courir le risque d’une détérioration d'au- tant plus à redouter qu’on manipule des plaques de grand for- mat. Cette réserve faite, le pelliculage est le remède tout indi- qué pour corriger le renversement de l’image. Mais la crainte d'exposer le document original, nous fait penser à la possibilité d'obtenir un contre-type (1). On sait qu'il est possible d'obtenir avec un négatif un second négatif, sans passer par un positif.

Le second négatif ou contre-type est symétrique par rapport au

(1) Le principe du contretype est très simple. Soit un négatif norma- lement impressionné; on le développe aveo soin. Cette opération a pour but de transformer en argent métallique le sel d'argent qui a subi l’ac- tion de la lumière, le reste de la plaque conserve l'aspect blanchatre de Pémulsion initiale et l’opération du fixage a pour but de dissoudre le sel d'argent non réduit pour laisser sur la plaque le sel d'argent précipité

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négatif original. I] peut servir à tirer sur papier des épreuves qui se présenteront comme si le cliché original avait été impres- slonné par son côté gélatine. Malheureusement, il est plus diffi- cile de faire un bon contre-type que de pelliculer un cliché. Il faut aussi deux plaques au lieu d'une et la manipulation des plaques de grand format est onéreuse. Beaucoup de radiologistes reculerout certainement devant la complication du retourne- ment de l’image par l’un des deux procédés indiqués. D'autant plus que l’ennui signalé est très relatif, le praticien capable de lire une radiographie ne devant pas se laisser dérouter par la présentation d’une épreuve renversée.

Mais si l’on trouve un moyen facile de redresser l’image ob- tenue avec les plaques impressionnées par leur côté verre, ce procédé devra être employé systématiquement, car 1l évitera l'emploi de la formule simple que nous n’avons pas trouvée.

En achevant cette note, nous nous sommes rappelé un pro- cédé qui aurait pu apporter la solution cherchée.

formant les noirs du négatif. Si l'on veut un contretype, on ne fixe pas l’image, mais après lavage on la plonge dans un bain qui dissout, non pas le sel d'argent inaltéré, mais l’argent précipité. Ce bain sera une solution de bichromate ou de permanganate de potasse. Cette opéra- tion achevée, on expose à la lumière la plaque photographique; le sel d'ar- gent qui, primitivement, n’avait pas été insolé, est vivement impres- sionné, on développe alors la plaque; dans la première opération on avait obtenu sous un négatif un positif, les ombres étant en noir, les lumières en clair; dans la deuxième opération, on transforme le positif en négatif, puisque les noirs formant les ombres ont été dissous, et que les clairs correspondant aux lumières ont été transformés en argent précipité.

Cette inversion de l'image est couramment employée pour les auto- chromes. On l'emploie journellement dans l’industrie. Il existe un certain nombre de formules qui, toutes, nécessitent un petit tour de main à attraper.

Ceux qui s'intéressent à cette question trouveront dans le travail de Tranchant : Les clichés pelliculaires contretypes et clichés retournés, un grand nombre de détails intéressants.

Voir aussi : Contretypes directs à la chambre noire et par contact. HovıLLARD. (Bulletin de la Société française de Photographie, 1896, p. 176.)

457 =

L’épaisseur des plaques force à mettre au tirage la couche du papier en contact avec la gélatine. Si Pon pouvait impressionner le papier en mettant sa couche en contact avec le verre du cliché, l’inversion du positif n’existerait pas. Mais,est-il possible d’évi- ter le flou que l’on constate sur les épreuves tirées de cette ma- niere ?

Dans une petite brochure Les positifs sur verre (1), Fourtier indique comme méthode de tirage des diapositifs, la « Méthode des rayons parallèles ». On a (dit-il page 9) préconisé l'emploi d’un cône allongé placé sur le chassis; l’appareillage ainsi dis- posé est dirigé vers le ciel, de préférence du côté du nord la lumière est la plus égale. Un procédé plus simple consiste à pla- cer le négatif et la plaque sensible, les couches en contact dans le châssis d’une chambre noire à laquelle on donne le maximum de tirage: on met dans l'objectif un diaphragme au 1/20 et l’on dirige la chambre vers le ciel ou une surface blanche bien éclairée; on obtient ainsi une reproduction bien nette, quel que soit le manque d’adhérence des plaques. On peut même par ce procédé retourner le phototype, l'épreuve n'en sera pas moins nette. Notons que la présence de l'objectif n’est pas absolument utile, ainsi que l’a fait justement observer M. Davanne, louver- ture de la planchette sur laquelle on visse l'objectif est bien suf- fisante, la condition essentielle étant que le cône lumineux cou- vre bien la glace : on s'en assure au préalable sur le verre dépoli et au besoin on rétrécit ouverture à l’aide d’un carré de papier noir percé d’un trou central. »

L'expérience est facile à faire, nous l'avons réalisée avec un portrait 9/12 qui a donné un positif excellent riche en détails, à peine moins net que l'original. Mais cette diminution de net- teté qui n’est pas déplaisante pour un portrait, nous a paru inacceptable pour les radiographies. Le moyen nous paraît inu- tilisable en radiologie en nous plaçant dans les conditions indi-

quées par l’auteur. Mais il y aurait peut-étre quelque chose a

(1) Gauthier-Villars, éditeur, Paris, 1907.

AS =

tirer de ce procédé qui apporterait une solution élégante et facile du probleme que nous avons posé.

Signalons, pour terminer le procédé de tirage des épreuves dites au charbon (1). On utilise ici un papier sensibilisé au bi- chromate; après exposition à la lumière du jour, on développe l'épreuve à l’eau chaude après avoir appliqué au préalable le côté gélatine sur un papier dit transfert. La pellicule se détache de son support et reste adhérente au transfert .La pellicule est retournée et si l’on arrête ici l'opération, on peut par cet arti- fice obtenir une image positive inversée par rapport à ce que l’on obtient par les tirages à Ja celloïdine, au citrate, au bromure. Le procédé au charbon est vanté par tous les photographes. Il permet une grande élaseticité dans le tirage et le développement; entre des mains expertes il donne des épreuves merveilleuses. mais le radiologiste généralement peu familiarisé avec lui hési- tera peut-être à se lancer dans cette nouvelle voie qui lui per- mettrait cependant de présenter toujours ses épreuves comme comparables à l'image obtenue sur l'écran radioscopique. Si la plaque a été impressionnée par le côté gélatine, il fera un double transfert, réservant le simple transfert pour les cas d’ex-

position du cliché par le côté verre.

(1) Tous les manuels de photographie enseignent cn détail ce procédé.

DEUX PIECES DE MONNAIE DANS L'ESTOMAC

Emploi d'ouate hydrophile pour faciliter leur évacuation

par le D' Maurice D'ITALLUIX Maitre de conférences et Chef des travaux de physiologie.

Chargé du service d'électricité médicale et de radiologie des dispensaires ala faculté libre de médecine de Lille.

Paul PEv..., âgé de 5 ans, se présentait le 8 juin 1911 à la consultation de l'Hôpital Saint-Antoine. Le malade me fut adressé par M. le professeur Augier, et un examen radiosco- pique me fit voir, le jour même, un corps étranger métallique dans la région de l'estomac. Il s'agissait de deux pieces de cing centimes collées l’une contre l'autre et donnant une image unique.

Après avoir fixé sur une plaque cette observation radiologique, je priai la mère de me ramener l'enfant deux jours plus tard. Le second examen, pratiqué le 10 juin, me montra que Îles sous n'avaient pas bougé. S'ils ne se sont pas arrétés dans lœsophage, ils séjournaient done depuis sept jours dans l'estomac.

Je me demandai alors si l’ingestion d’ouate préconisée parti- culièrement dans les cas de corps étrangers aigus aurait ici quelque efficacité. Mais, afin de pouvoir contrôler à Vécran la progression de l’ouate, je la saupoudrai de carbonate de bismuth et la roulai ensuite dans la confiture; j'en fis de petites bou- lettes que l’enfant, à jeun depuis dix heures du matin, dévora avec délice vers quatre heures de l'après-midi. La ouate bismu- thée emplissant l'estomac masqua l'ombre des sous. Il n'y avait donc pas de doute possible sur la situation des corps étrangers.

Le lendemain, 11 juin, à dix heures du matin, soit dix-huit

460

heures après l’ingestion d’ouate bismuthée, je constate dans le rectum la formation d’un bol fécal volumineux, que le bismuth met en évidence; j’aperçois en outre un peu de bismuth a la naissance du côlon ascendant et dans le cœcum; l’ombre des pieces de monnaie apparait nettement au fond de ce dernier organe. Les sous ont franchi la barrière pylorique, mais ils chevauchent bons derniers derrière la masse bismuthée.

Dans l'après-midi, l'enfant eut une selle copieuse; le lende- main matin, 12 juin, il expulsa les corps étrangers, et la mere spécifie nettement qu’il n’y eut pas avec eux « un de matière fécale ».

Cette observation montre que l’ingestion de ouate a nette- ment facilité l’expulsion des sous arrêtés depuis plusieurs Jours dans l’estomac. Mais la ouate n’a pas enrobé le corps étranger.

Ce phénomène se produit peut-être dans les cas de corps étran- gers munis d’aspérité; il serait intéressant de vérifier par les rayons X l’exactitude de cette hypotèse, et le moyen que j'ai employé rend possible cet examen.

SOCIETE BELGE DE RADIOLOGIE

Séance du 29 octobre 1911

Contrôle radiologique de l’action de la ouate hydrophile prise en ingestion dans un cas de corps étranger des voies digestives

M. le D" p’ HarLtis montre le cheminement à travers le tube digestif d’une pièce de monnaie et d'un paquet d’ouate hydro- phile imprégnée de bismuth, ingérée en vue d’enrober la pièce

de monnaie. (V. in extenso p. 409.)

Comment lire une radiographie ?

M. le D' p’ Harrius. La droite et la gauche d'un cliché pris sans écran renforçateur ne correspondent pas à la droite et à la gauche d’un cliché pris avec écran renforçateur; de cette diver- gence peuvent naître des difficultés d'interprétation pour les médecins non familiarisés avec les procédés de technique.Quelles indications et quelles explications convient-1l de donner aux pra-

ticiens ? (Voir in extenso p. 451.) Discussion

M. le D' Et. HExRraRD. --— La solution la plus simple, à mon avis, est d'imprimer sur le cliché un D correspondant au côte

droit du corps, que l’on emploie l'écran renforgateur ou non.

M. le D’ Kiynews croit qu'il convient de ne pas donner trop

d'explications aux médecins praticiens; car ces explications

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sont fastidieuses pour le radiographe et inutiles pour le prati- ticien. L'usage de l’écran renforçateur change les côtés de la plaque et non pas les organes; au surplus, ces explications ne feront qu’embrouiller les idées des non initiés.

Méthode de mensuration de l’émanation du radium

M. le DE Norte. Après quelques considérations sur la théorie de la mensuration, il fait la démonstration d’un appa-

pour mesurer les radiations a, B et y du radium et de son éma-

nation. (V. p. 424.) Discussion

M. le D' n’Tlanicin demande si l'humidité atmosphérique de

la chambre (ionisation ne constitue pas ici une cause d'erreur.

M. le D? Linorrr. - - Les mensurations successives faites avec une même chambre d'ionisation ne sont-elles pas entachées d'er-

reurs à cause des adhérences qui se produisent sur la paroi de la chambre ?

M. le D' DE Noses. -— La mince couche d’eau qui, en dépit de lavages soigneux, peut encore tapisser la chambre d’ionisa- tion à la suite de mensurations successives, arréte les rayons a, qui sont très peu pénétrants. Il y a donc, de ce fait, plutôt une diminution de rendement de l’appareil.

D'ailleurs, il faut avoir à sa disposition plusieurs chambres d’ionisation, qui sont faciles à construire et partant peu coù- teuses. Quand il y a trop de perte en rendement, il faut rem- placer la chambre d’ionisation.

Technique radiothérapique de fa leucémie

M. le D" Hatcuamps. Le traitement de la leucémie lym- phoide commande des irradiations plus générales que celles qui sont habituellement dirigées contre cette affection : l’irradia-

tion de la rate suffit pour amener tout l'amendement possible

463

er cas de leucémie myéloïde. (Voir cette communication pages 317 et suiv. du fascicule IV, 1911.)

Discussion

M. le D" Linorre. La radiothérapie amène de grandes amé- hiorations, mais non des guérisons. De nouvelles recherches nous diront si la guérison totale, définitive, de la leucémie em possible par des applications de rayons X. D’après les dernières recherches, l’émanation du radium serait absorbée par la peau et le poumon. Ne convient-il pas, dans le traitement des leucé-

mies, de faire agir à la fois l’émanation et les rayons X ?

M. le D” KzYNExXS. Comme le D' Ilauchamps l’a montré, nous constatons plus d'échecs dans le traitement de la leucémie myéloïde que dans celui de la leucémie lymphatique. Cette di- vergence d'action des rayons X est bien difficile à expliquer. Est-ce parce que le tissu myéloide apparaît beaucoup plus tôt dans le développement embryologique que le tissu lymphoide ?

Fracture de la vertébre lombaire

M. le D’ Guys. Le patient, mécanicien de son état, est tombé sur le dos, d’une hauteur d'environ deux mètres; au mo- ment de Paccident, il se trouveait sur une échelle et portait sur l’épaule une grosse pièce métallique : celle-ci glissa en arrière et détermina la chute.

Le patient n’éprouva guère d’ennuis immédiats à la suite de cet accident; il ne constata ni ecchymose, ni tout autre symp- tome; mais cinq ou six semaines plus tard, 1l commença à trai- ner la jambe gauche.

La radiographie montre une lésion de la partie latérale gau- che de la vertébre lombaire.

D: Et: Hexrarv.

464

Séance du 2 décembre 1911

Rectification

M. le D" pIlarLvis. -- Le compte-rendu de la séance du 2 mai 1911 (voir Journal de Radiologie, année 1911, page 349), me fait dire que je ne crains pas la brûlure dans la radiothérapie des tumeurs profondes, Il y a un malentendu que je tiens à faire disparaitre.

Je ne crois pas qu'il y ait à craindre, en employant ma mé- thode, de déterminer des brûlures profondes. A mon avis, on ne donne jamais trop de rayons X dans la profondeur. Le danger est à la peau. Ma méthode permet justement, en sauvegardant la peau, de donner des doses cumulatives dans la profondeur,

mais elle ne crée pas de danger de brûlure profonde. Une synostose huméro-cubitale extra-articulaire

M. le D" LaUREYSs montre une radiographie prise dans le sens latéral Pon voit une trainée osseuse allant de l'humérus an cubitus. Il donne l'exposé clinique de ce cas. (Voir in extenso,

p. 421.)

Discussion

M. le D" Gastou a vu un cas analogue récemment, mais chez

son malade la lésion n’avait pas été précédée d’un traumatisme. Diagnostic de grossesse gémeilaire par la radiographie

M. le D" D'IlALLUIN montre une superbe radiographie prise dans le sens latéral l’on voit parfaitement deux fœtus intra- utérins. Dans l'exposé qu'il fait du cas, ce qu'il y a de particu- lièrement intéressant, c'est que la radiographie seule a permis de poser le diagnostic de grossesse gémellaire. (Cette communi-

cation paraîtra dans le prochain fascicule.) Discussion

M. le D! KLyNExs. Mon ami le D' Dauwe et moi, nous

avons radiographié l’an passé plusieurs femmes enceintes de 7 à

465

9 mois : nous avons amené, dans ces cas, presque chaque fois, l’image du fœtus sur la couche sensible. Avec nos appareillages actuels ce genre de radiographie ne comporte plus aucune diffi- culté, quand il s’agit de grossesse avancée.

Etude radiologique de I’épreuve de la traversée digestive normale

M. le Dt p’Hatitin démontre de nombreux clichés parfaite- ment réussis, à l’appui de sa communication. I] nous montre, par des radiographies, prises d’heure en heure, chez un sujet normal auquel il avait fait ingérer un bon repas, additionné toutefois de bismuth, la traversée complete du tube digestif.

(Cette communication paraîtra dans le prochain fascicule.)

Discussion

M. le D! Gasrou constate que la communication de M. d’Hal- luin peut avoir une portée considérable au point de vue physio- logique. Les remarques de M. d’Halluin au sujet de l'image différente du bismuth dans l'estomac, suivant que le patient est examiné en position verticale ou horizontale, attirent égale- ment l’attention dans le traitement de certaines affections de l'estomac; les médecins conseillent notamment la position cou- chée, après le repas. |

L'étude de M. d’Halluin nous démontre, une fois de plus, combien l’étude de la radiologie est nécessaire même en physio- logie.

M. le D' Haccuamps dit que l’on ne peut tenir compte de la forme de l’estomac dans le décubitus ventral, car la compression de l’abdomen est ici le facteur principal de cette forme : l'embon- point, le degré de réplétion de l’organe feront varier ce fac- teur.

M. le D' Lisorre. L’addition de bismuth aux aliments n’est-elle pas une cause de retard pour leur passage dans l’intes- tin P

466

A propos de la différence entre les images des viscéres rem- plis de bismuth, suivant la position couchée ou verticale, M. Li- botte rappelle Jes travaux importants que M. Aubourg a pré- senté au Congres de Dijon.

M. le D Kiyxexs demande à M. d’Halluin s'il est bien cer- tain qu'il a eu affaire à un estomac normal : cet estomac lui

semble dilaté; il descend trop bas; il s’évacue trop lentement.

M. le D' p’ Hauivin. Le sujet expérimenté a toutes les ap- parences d'un sujet normal.

Calculose rénale

M. le D' Guys. Vers la fin du mois de septembre, je reçus dans mon cabinet la visite d'une malade âgée de 62 ans, qui me raconta que, souffrant depuis environ 5 à 6 ans de douleurs vagues dans la région rénale gauche, elle avait présenté plu- sieurs symptômes urinaires : de l’hématurie et de la pyurie par intermittence.

Il n’y avait jamais eu de sable, ni de calculs urinaires.

Le 29 septembre dernier, je pris la radiographie de la région rénale gauche. La plaque nous montre un immense ealcul rénal représentant comme le moulage fidèle de toutes les grandes divi- sions du hassinet.La néphrectomie, pratiquée quelques jours plus tard avec plein succès, confirma entièrement le diagnostic ra- diographique. L'intérêt de la communication se trouve dans le volume du caleul (9 centimètres dans son plus long diamètre) et

l'absence d'un diagnostic certain avant la radiographie. Apparel! radlogène portatif de Magini

M. le D' Hatcuamrs présente le nouvel appareil portatif Ma- gini, qui sous un petit volume et à l’aide d'un Wehnelt permet la radiographie à domicile partout il y a une prise de cou-

rant. (Voir Journal de Radiologie, 1911, pp. 368 et 369.) D: Et. HENRARD.

REVUE DE LA PRESSE

Radiodiagnostic

Harre. Diagnostic et thérapie de l’estomac en sablier (Diag- nostische und therapeutische Erfahrungen beim Sanduhrma- gen). (Archiv für klinische Chirurgie, BA 96, Heft 1.) (D'après analyse de Munchener Wochenschrift.)

La plus grande difficulté du diagnostic d'estomac en sablier vrai réside dans l'existence de l'estomac en sablier spasmodique.

Les symptômes suivants parlent en faveur du spasme : replé- tion rapide du sac pendant ou peu de temps après le repas, modification des dimensions de la sténose pendant l'observation, modification de forme de la bride rétractile qui siège habituelle- ment à la grande courbure, quelquefois disparition du spasme sous l'influence de l’atropine. Le plus souvent un des points ré- tractés consécutifs à un ulcère se trouve à la petite courbure. Le véritable estomac en sablier est produit dans la plupart des eas par un ulcère rond. On reconnait la sténose vraie par la len- teur du passage des aliments à travers la sténose. Une diminu- tion de la motilité parle en faveur de l'uleère (l'estomac ne se vide que six heures après l’ingestion du repas bismuthé). On peut reconnaître Vadhérence de l’estomac à un organe voisin, par immobilité de l'estomac malgré les changements de position du patient. En outre, on peut reconnaître à l'écran que le point douloureux, la contraction réflexe des muscles et la résistance sont localisés à l'endroit lésé de l'estomac. Dans dix cas, on put diagnostiquer par la radiographie, un ulcère pénétrant. L'opé- ration confirma ce diagnostic. Dans tous ces cas, excepté un, il existait en même temps un estomac en sablier. La perforation existait plus souvent en arrière qu’en avant.

Souvent il existait en même temps que l'estomac en sablier une sténose du pylore.

Le carcinome de la région moyenne de l'estomac, faisant saillie dans la cavité stomacale, peut étre facilement diagnos- tique,

468

L'examen radiographique de l’estomac après résection, mon- tre dans la position verticale, que l'estomac siégeant à gauche de la colonne vertébrale a la forme d’un estomac rétracté auquel la région pylorique fait défaut ou serait très peu développée. Cette rétration du restant de l'estomac n’atteint qu’un certain degré.

Il en résulte que les malades examinés dans la suite ne pou- aient manger en une fois que de petits repas. L’estomac reséqué montre des mouvements péristaltiques comme l'estomac sain. Sur quatre malades l’on fit la gastro-entérostomie, on ne put en trouver qu'un seul la radiographie montrait une guérison idéale et encore présentait-il du ralentissement de la motilité.

D: DE NoBELE.

L. En:1xc. De l’emploi de la radlographie dans ie diagnostic de la grossesse (Ueber die Anwendung des Réntgenverfahrens bei der Diagnose der Schwangerschaft). Fortschr. a. d. Geb. d. Rontgenstr., Bd, XVII, H. 6, et Verh. der deutsch. Roent- gengesellsch., Bd VII, p. 50.

Apres quelques considérations historiques, forcément courtes puisqu'il n'existe que deux ou trois publications relatives à ce sujet, Edling aborde la description de sa technique : le compres- seur d'Albers-Schünberg est de toute nécessité; il faut radio- phier dans différentes positions et ne pas négliger la prise radio- graphique dans le décubitus latéral, droit surtout. Mais dans les premiers mois de gestation, ces prises latérales ne sont d’au- cune utilité et il faut alors s'adresser au décubitus ventral et dorsal.

Les expositions seront courtes et, sous ce rapport on peut faire mieux que Edling qui ne dispose que d’un outillage im- parfait. Avec l'écran renforçateur de Gehler, et 15 millis dans le secondaire, Edling a obtenu des images parfaites de fœtus au bout de 2 à + secondes d'exposition. Le pouvoir pénétrant des radiations fut de 6 Walter : les ampoules de précision Polyphos ont rendu à l'auteur d'excellents services. Enfin, il importe de vider le contenu du gros intestin avec le plus grand soin.

Edling rapporte ensuite 22 observations le diagnostic de grossesse fut exclu ou prouvé par la radiographie. L’ observa- tion 2 est particulièrement intéressante; ici le radiodiagnostie de grossesse géméllaire de 4 à 5 mois, avec hydramnios, fut posé; la grossesse n'arriva pas à terme et il y eut délivrance de 3 fæ-

469

tus pesant 730, 970 et 670 grammes, mesurant 32, 36 et 31 centi- mètres de longueur. Un examen plus minutieux du radiogramme montra que le diagnostic de grossesse trigémelluire aurait pu ət aurait du même être posé.

L'observation 8 se rapporte encore à une grossesse gémellaire de 8 mois.

Edling discute, à la suite de ces observations, les quatre points suivants : le radiodiagnostic dans les premiers mois de la gros- sesse, dans les derniers mois de lu grossesse, dans les cas de grossesse gémeéllaire et dans les cas ou l’on hesite entre une tu- meur et une grossesse avancée. Il arrive ainsi aux conclusions suivantes :

il est possible d'obtenir des images démonstratives du fœtus deja à la fin du ou au début du mois de la grossesse;

Daus les mois subséquents, le radiodiagnostic de la gros- sesse réussit sans difficulté dans la plupart des cas;

Le radiodiagnostic de grossesse gémellaire réussit aussi déjà dans la première moitié de la grossesse et peut avoir une grande importance clinique;

Les présentations anormales, comme celles du siège et de l'épaule, peuvent être diagnostiquées par la radiographie; il en est probablement encore ainsi de l’hydrocéphalie et de certaines malformations du foetus;

Le radiogramme ne nous permet pas en général de détermi- her avec certitude la position de la tête dans le bassin;

Nous pouvons obtenir des images concluantes dans la gros- sesse extra-uterine aussi bien que dans la grossesse normale; mais lu position assymétrique du foetus dans le bassin sera le princi- pal élément d’appréciation dans le diagnostic différentiel de ces deux espèces de grossesses ;

La technique radiographique doit être appropriée à chaque cas; suivant la période de la grossesse, on s'adressera à telle ou telle position du sujet, à telle ou telle incidence des radiations. Il est avantageux de faire la radiographie dans différentes posi- tions ;

Emploi de diaphragmes, repos respiratoire, expositions ra- pides (écran renforçateur Gehler, instantanés) sont nécessaires : un embonpoint exagéré, la présence d’un myome, ou un hy- dramnios notable peuvent rendre le radiodiagnosic très difficile, voire impossible ;

L'auteur n’a pu constater aucune influence pernicieuse des radiations sur la mère ou sur l’enfant.

D: Kiynens.

470

Lots1. Du diagnostic des opacités ganglionnalres dans la re- cherche radiographique des calculs urinaires (Ueber die Diagnose der Drüsenschatten bei Steinuntersuchung des Harn- systems). Fortschr. a. d. Geb. d. Rüntgenstr., Bd XVII H. 6.

Le radiogramme de la région rénale droite montre deux petites opacités, l’une à côté de l’autre, en dehors du bord externe du psoas, au niveau de la vertèbre lombaire : le pôle inférieur du rein droit donne une silhouette normale, très visible, au- dessus de ces deux opacités.

Comme les deux opacités se trouvaient l’une à côté de l’autre et non pas l’une au dessus de l’autre, et qu’elles étaient distantes de la colonne vertébrale l’uretère à ce niveau avoisine la co- lonne, Lotsi ne crut pas à la présence de calculs urétéraux mais bien à celle de ganglions mésentériques calcifiés. Le cathé- térisme urétérique fut impossible à cause des phénomènes in- flammatoires intenses. |

Un an après cette exploration, le patient revient; la radiogra- phie montre le même état des choses. Cette fois, le cathétérisme urétérique est possible et donne à droite de l’urine trouble, con- tenant de l’albumine et quantité de leucocytes.

Comme son état s'était aggravé depuis un an, le patient se soumit à une intervention qui montra que l’uretère était consi- dérablement dilaté à son extrémité supérieure et qu’il présen- tait de ce côté, à 8 centimètres de son origine, une dilatation sacculaire au fond de laquelle se trouvaient deux petits calculs.

L’injection de collargol seule, aurait pu établir le diagnos- tic exact, mais ce procédé d’exploration n’aurait pas été ici sans danger; car, il eut fallu introduire une grande quantité de cette substance, dont une notable partie serait restée forcément dans le diverticulum urétérique. | D: KLYNENS.

Macuapo. Ostéosarcome du péroné (Osteosarkom der Fibula). Fortschr. a. d. Geb. d. Réntgenstr., Bd. XVII, H. 6.

Il s’agit d’un cas d’ostéosarcome de la tête du péroné sans particularité clinique. | D: Kiynens.

A

Lupozrr. Appréclation de la gravité des fractures du calcanéum (Zur Beurteilung der Kalkaneusfractur). Bert. zur klinis.

Chirurgie, Bd 75, Heft 2.

D'après l’auteur, on ne peut se rendre un compte exact, sur une radiographie latérale du pied, de l'étendue réelle de cette lésion. Il recommande de prendre une radiographie d’en haut et d'en arrière, c’est-à-dire en plaçant la plante du pied sur la plaque et en mettant le tube en arrière et au-dessus du tendon d'Achille pendant que la jambe est fortement portée en avant. De cette façon l’apophyse postérieure du calcanéum fait saillie en arière ct est placée directement sous l’ampoule. L'auteur trouve le plus souvent l’axe longitudinal de l’os raccourci ou bien une saillie osseuse latérale.

I] admet qu'avec l'aide de la radiographie des deux pieds, pris dans deux sens différents, on peut se rendre compte du degré d’incapacité de travail d’un individu atteint même d’une ancienne fracture du calcanéum.

Si l’on trouve des parties claires dans la région postérieure des trabécules osseux du calcanéum, on peut. en conclure à l’exis- tence d’une douleur réelle; cette dernière paraît proportionnelle à l’importance de la lésion observée.

D' DE Nose e.

Meccutor. La fracture isolée de la grosse tubérosité de l’hu- mérus (Beitrag zur Kenntnis der isolierten Frakturen des Tu- berculum majus humeri). Beitr. zur klin. Chirurgie, Bd 75,

Heft 2.

Depuis l’emploi de la radiographie, ce genre de fracture, qui passait antérieurement pour rare, a été plus fréquemment ob- servé. La radiographie peut même être considérée comme le seul moyen de faire le diagnostic exact de cette lésion. L'auteur re- commande de prendre la radiographie pendant que le bras est en forte rotation externe, de cette façon la grosse tubérosité se présente de profil. Souvent même, on doit faire un examen de contrôle sur l’autre épaule. Cette fracture peut être reconnue encore plusieurs années après l’accident parce que la ligne de fracture persiste longtemps; elle peut se manifester sous forme de fissure, de fragmentation incomplète, ou de fragmentation complète. Pour l’auteur, le meilleur traitement à appliquer à cette lésion serait le massage et la mobilisation précoce.

D' DE NoBELE.

472

ScHEDE. La radiographie de la vertèbre lombaire (Der fünfte Ledenwirbel im Rôntgenbilde). Fortschr. a. d. Geb. d. Réntgenstr. Bd. XVII, H. 6.

La silhouette de la vertèbre lombaire peut présenter, à l'état normal,des aspects divers inattendus. Il arrive que le corps de cette vertébre présente une faible opacité alors que les autres vertèbres lombaires ainsi que le sacrum offrent des contours nets et clairs : il arrive même qu’on ne peut rien en voir si ce n'est son arc. D’autres fois, la hauteur de la vertébre est bien moin- dre que celle des autres vertèbres lombaires. D’autres fois encore, cette vertebre présente une direction oblique qui fait qu’une apophyse transverse est plus proche de la crète iliaque que celle de l’autre côté. Enfin, une articulation sacro-lombaire latérale peut paraître plus opaque que l’autre.

Toutes ces particularités s'expliquent aisément : il faut se garder de les rapporter à une anomalie ou à un état pathologique.

D! KLYNENS.

Quirinc. Diagnostic erroné de corps étranger de l’œsophage (Zur Kasuistik der Fehldiagnose von Fremdkorpern des Oesophagus). Fortschr. a. d. Geb. d. Rüntgenstr. Bd. XVII, H. 6.

Une femme de 29 ans prétendait avoir avalé un fragment d’os et ne pouvoir avaler que des aliments de la consistance d'une bouillie : elle accusait des douleurs entre les deux omoplates.

La sonde butait contre un obstacle à 35 centimètres de profon- deur; une pression légère suffisait à vaincre cette résistance. L’œsophagoscopie ne donna pas de résultat concluant.

L'examen radioscopique, en position oblique, montrait dans la zone rétrocardiaque une ombre assez opaque, à un travers de main au-dessus du diaphragme; cette opacité présentait les mou- vements d’ascension et de descente qui accompagnent la déglu- tation. L’examen radiographique montrait nettement aussi cette opacité.

Le diagnostic de corps étranger ayant été posé, la femme fut opérée: incision de l’œsophage à travers la plèvre, après résec- tion costale. L'intervention démontra l'absence de tout corps étranger. L’autopsie vint confirmer l'intégrité de l’œsophage et montra que l’opacité était due à un gros paquet de ganglions calcifiés.

D” Kziynens.

473

SINGER et Hoizknecnt. Symptomes objectifs de la oonstipa- tion spasmodiques (Ueber objective Befunde bei der spas- tischen Obstipation). (Munch. m. Woch, 48, 1911.)

Les auteurs ont observé au moyen de la radiographie de nom- breux cas de constipation spasmodique. Pour faire leurs recher- ches ils ont eu recours à l’injection par le rectum de liquides contenant soit du bismuth, soit du sulfate de baryum. D’après eux ce mode de remplissage de l’intestin est surtout utile pour étudier les modifications de la motricité.

La quantité de liquide injecté a été en moyenne de 1700 cc. ; elle est nécessaire pour remplir tout le colon jusqu’au cecum.

Le lavement de sulfate de Ba était préparé comme suit : dans 1 litre d’eau bouillante on verse 3/4 de litre d’eau froide dans laquelle on a au préalable délayé deux cuillerées à soupe de fé- cule de pomme de terre. On bout de nouveau et on ajoute 160 gr. de sulfate de Ba chimiquement pur mélangé à 1/4 de litre d’eau chaude. On bout le tout pendant 5 minutes puis on laisse refroi- dir à 45° pour lavement.

Le lavement au bismuth était composé comme suit : dans 1 litre d’eau bouillante ajouter deux cuillerées à soupe de féculs de pommes de terre délayée dans 1/4 de litre d’eau froide; bouil- lir 5 minutes et ajouter 120 gr. de carbonate de bismuth délayé dans 3/4 de litre d’eau froide. Ne plus bouillir. Remplir l’irri- wateur un peu avant l'emploi.

Les radiographies furent faites dans la position horizontale, le sujet étant couché sur le ventre. On put constater ainsi dans les cas de constipation spasmodique, une hypertonie du segment distal du côlon (surtout de 1’S iliaque) se manifestant par une diminution du diamètre pouvant atteindre 25 à 90 p. c. de la normale, tandis que le segment proximal du côlon présentait soit de Phypermotilité soit un tonus normal. La limite entre ces deux zones était variable d'un cas à l’autre, mais elle se faisait entre l’angle colique droit et le côlon descendant. Enfin, on trouve souvent une interruption spasmodique de l’image au ni- veau de l’inflexion de 1’S iliaque. D" DE NOoBELE.

GROFDEL et SCHENCK. Influence de la réplétion sur la forme et la position réciproque de l’estomao et du gros intestin (Die Wechselbeziehung zwischen Füllung, Form und Lage von Magen und Dickdarm). (Munch. m. Woch, 48, 1911.)

Les auteurs ont étudié par la méthode radiographique com- ment la réplétion du gros intestin pouvait modifier la position

474

ou la forme de l’estomac. Ils donnaient à leur patient un repas de Baryum composé de 150 gr. de sulfate de Ba avec 10 gr. de mondamine sucre et cacao et 400 gr. de lait, puis ils injectaient par le rectum un lavement de Baryum. Ils observèrent ainsi que le gros intestin est peu influencé par la réplétion de l'estomac à part l’angle colique gauche qui est souvent reporté un peu en arrière. L’estomac est influencé par la réplétion du gros intestin (par du gaz, des matiéres fécales ou le lavement).

S’il n’y a qu’une partie du côlon transverse dilatée (par exem- ple par du gaz dans les angles coliques) on trouve un déplace- ment latéral de l’estomac ou un creux. Si tout le côlon trans- verse est dilaté, l’estomac est soulevé dans son ensemble.

Dans les déplacements pathologiques de l’estomac ou du gros intestin, principalement dans les ptoses et ectasies, cette in- fluence peut être encore plus grande, de telle sorte que par exem- ple une ptose du pylore ou une ectasie mécanique de l'estomac peuvent être méconnues si l’on n’a pas au préalable vidé le gros intestin.

D'où l’on doit tirer la conclusion que, dans tout examen ra- diologique de l’estomac, il faut d’abord vider complètement l’in- testin.

D' DE NoBELE.

HozzxkNecaT. L’examen radiologique de l’estomac. (The Roent- gendiagnosis of the stomach). (Arch. of the Rentgen Ray, 136, 1911.)

L’examen radiologique de l'estomac fournit des données très exactes, au point que sur 100 opérations pratiquées par Eiselbergs, 100 fois l’intervention a confirmé le diagnostic posé grâce aux rayons X. Aussi, au Congrès de chirurgie de cette année à Berlin, Smieden a-t-il pu déclarer la déchéance de la laparotomie exploratrice en ce qui concerne l’estomac. Holz- knecht partage également cet avis, mais 11 attache en plus une grande importance à la recherche de l’acide chlorhydrique pour fixer certains points. Holzknecht a réuni une série de syndromes d’une grande valeur pratique de la façon suivante :

Syndrome I Résidu bismuthé après 6 heures;

Ombre normale de l'estomac;

Anachlorhydrie.

475

Diagnostic : Petit carcinome du pylore.

I] existe une légere sténose pylorique, perméable; la réten- tion et le défaut de tonicité sont faibles; le malade se plaint fort peu, il a surtout de l’inappétence.

La sténose est certaine, parce qu’il est connu qu’un estomac sécrétant peu d’acide, se vide en 2 ou 3 heures lorsque le pylore est libre; une rétention, constatable après 6 heures, est due inévi- tablement à un obstacle matériel. Même un estomac atonique ne prend ce laps de temps pour se vider. S’il y avait spasme, il pourrait aussi y avoir rétention, mais alors il y aurait en méme temps de l’excès d’acide. C’est même à la suite des études ra- diographiques de Haudek que l’on a reconnu existence de spasme du pylore et la rétention en cas d’hyperacidité.

Cette hyperacidité est mise en évidence par différents pro- cédés tels que l’analyse après évacuation à la sonde ou encore, par l’ingestion de capsules « fibrodermiques » remplies de bis- muth; si ces capsules sont encore visibles à l’écran. c’est-à- dire non digérées après, au maximum cinq heures, c’est ay 4] y a défaut d’acide, ce qui nous donne le :

Syndrome Ia

Résidu bismuthé après six heures; Aspect normal de l’estomac ; Capsules fibrodermiques intactes aprés cing heures.

Diagnostic : Petit carcinome du pylore.

Nous pouvons évaluer le temps que prend l’estomac pour se vider, en examinant l’intestin.

S’il y a anachlorydrie, après six heures, l’intestin gréle a de- versé son contenu dans le gros intestin, la téte du « train de bismuth » arrive déjà à langle splénique, tandis que dans le cas normal, la tête du « train » arrive seulement au côlon ascen- dant alors que « la queue » occupe encore la partie inférieure de l’iléon. Le gros intestin lui-même se contracte plus rapide- ment, ce qui explique la diarrhée fréquente des anachlorhy- driques.

Ces procédés de reconnaître dès le début l’existence d’un car- cinome du pylore sont très précieux parce qu’ils permettent d’opérer en temps utile et par conséquent avec succès.

Syndrome Ib Résidu bismuthé après six heures;

St IR: =

Aspect normal de l’estomac; Bismuth atteignant l’angle splénique.

Diagnostic : petit carcinome du pylore.

Cette recherche a été de beaucoup facilitée par la méthode de Ilaudek consistant à faire prendre deux repas bismuthés, l'un à domicile, six heures avant l’examen, repas qui permet de con- stater ou non le syndrome Ib et le second chez le médecin même; ce dernier repas permet de constater la forme, la tonicité et la motilité de l’estomac.

Remarque. Un ulcère calleux, ancien, avec anachlorhy- drie secondaire due a l’altération de la muqueuse gastrique pourrait donner le même résultat en entrainant un défaut de motihté du pylore, mais en pratique, ce cas est très rare; de plus il peut être reconnu par la forme en sablier de l’estomac et aussi par le déplacement du pylore vers la gauche.

Il est bon de savoir qu’une injection de morphine faite avant l'examen pourrait faire voir un résidu après six heures avec un aspect normal de l’estomac.

Syndrome II

Pas de résidu après six heure; Ombre de l’estomac anormale; Estomac en forme de corne.

Diagnostic : Carcinome inopérable sans sténose.

Souvent dans ce cas le malade ne présente comme symptome clinique que de l’anorexie et une perte de poids. Il ne retire au- cun avantage de la gastro-entérostomie.

Le contour de l’ombre de l’estomac montre souvent des irré- gularités dues à la tumeur, qui est inopérable.

Quand l'estomac a acquis la forme de corne, cela indique que la tumeur est trop étendue pour que l’on puisse tenter de l'en

lever, ou du moins qu’elle a contracté trop d’adhérences avec le voisinage.

Syndrome ITI

Pas de résidu apres six heures;

2 Défectuosité de l’ombre à la partie moyenne de l’estomar ou bien au niveau du pylore;

Estomac en forme de crochet.

471

Diagnostic‘: Carcinome opérable de l'estomac.

Bien entendu l’utliité de Vopération doit être envisagée dans chaque cas ; c’est ainsi que de fortes métastases seraient une con- tre-indication.

Syndrome IV

Petit résidu après six heures; Aspect normal.

Diagnostic : simple ulcère gastrique.

Ce diagnostic est commode et très exact. Dans tous les cas d'ulcère, il y a une perte de la motilité. Ilaudek n’a jamais trouvé un ulcère, sans constater un retard à Vévacuation; de même il n’a jamais vu de contracture du pylore, existant sans lésion de la paroi.

Le point douloureux doit se trouver non à l’épigastre mais ou niveau de l’estomac lui-même; il faut une certaine exp=- rience pour le trouver à coup sûr.Heureusement, d’autres symp- tomes concomittants viennent aider au diagnostic.

Ce sont :

Les mouvements antipéristaltiques ;

Le déplacement du pylore en haut et à gauche;

La forme allongée de la petite courbure;

4 La contraction de l’estomac en son milieu (permanente ou variable).

Cette description convient également à l’estomac atteint d’ul- cere calleux pénétrant dans les organes du voisinage; mais ici il y en plus la présence, bien constatable, du diverticule.

Syndrome V

Petit résidu après six heures ;

Point douloureux à la pression;

Déplacement en haut et à gauche; Forme allongée.

Diagnostic : ancien ulcère rétracté sur la petite courbure au voisinage du pylore.

Syndrome VI

Petit résidu après six heures;

478

Point douloureux et résistant à la partie moyenne de les- tomac ;

Lucoche à la partie moyenne de l'estomac ;

4 Diverticule fixe avec la cage d’air, à la petite courbure.

Diagnostic : Ulcère calleux de la petite courbure à la partie moyenne. |

Même en l'absence de point douloureux, la présence de l’hy- peracidité jointe à l’existence d’un résidu après six heures est toujours caractéristique d’un ulcère.

Syndrome VII

Résidu abondant en forme de faucille horizontale, après six heures.

Diagnostic : sténose du pylore due à un ancien ulcère.

Cet aspect provient de la dilatation de l’organe et de l’atonie de la musculature jointes à une forte diminution de la motilité.

Syndrome VIII

Large résidu en forme de faucille; Encoche dans la forme du pylore.

Diagnostic : carcinome compliquant un vieil ulcère, avec sté- nose.

Quand on rencontre en plus une altération de la forme du pylore, on conclut non à la présence d’un ancien ulcère, mais bien à celle d’un carcinome.

Syndrome IX

Pas de résidu après six heures;

Irrégularités nettes au niveau du pylore ou de la partie moyenne ;

Rétrécissement au niveau de la grande courbure.

Diagnostic : carcinome de l’estomac développé sur un ancien ulcère mais sans sténose.

Syndrome X

Estomac vide après six heures; tête du « train de bismuth » à la coudure gauche du côlon transverse;

479

Raccourcissement de l'estomac; Congestion au cardia.

Diagnostic : carcinome du cardia.

La motilité de l'estomac est augmentée en même temps qu'il y a diminution ou absence de la sécrétion acide. L’estomac peut deja être vide après trois heures.

Le deuxième symptome indique une rétraction régulière de la paroi, et fait pencher vers le diagnostic de carcinome. En cas d’ulcère, la rétraction est inégale.

Ce syndrome pourrait être confondu soit avec l’anachlorhy- drie, soit avec le spasme du cardia.

L’anachlorhydrie, jointe à l'augmentation de la motilité,peut provenir de la sténose du cardia, de l’inanition, d’une gastro- entérostomie ou d’une insuffisance pylorique.

Le spasme du cardia sans dilatation est ordinairement accom- pagné d’hyperchlorhydrie.

Syndrome XI

Estomac vide en six heures. Tête de la colonne de bismuth au niveau du côlon ascendant;

Forme de l'estomac normale:

Point douloureux au niveau du duodénum.

Diagnostic : ulcère duodénal.

Syndrome XII, normal

Estomac vide en six heures. Tête de la colonne dans le colon ascendant:

Forme de l’estomac normale;

Pas d’augmentation du péristaltisme, pas d’antipéristal- tisme;

Pas de point douloureux à la pression;

Acide chlorhydrique à la dose normale.

Ces tableaux, quoique très schématiques, montrent le grand se- cours que peut apporter au chirurgien et au médecin, l’exameu radiologique de l’estomac; ils sont établis, non pas en partant d'idées théoriques, mais bien à la suite de multiples examens répétés plusieurs fois et dans beaucoup de cas, constatés tantôt par une intervention, tantôt par une autopsie.

D" BIENFAIT.

480

Havupex et Houzkxecutr. Le double repas de bismuth (The dou- ble bismuth Meal). (Arch. of the Roentgen Ray, 136, 1911.)

Le double repas de bismuth, employé par Haudek et par Holz- knecht, simplifie beaucoup l’examen de l’estomac.

Il consiste à faire prendre à la personne à examiner, un repas au bismuth chez elle, à 7 heures du matin. A 1 heure de l'après midi, done six heures apres l’ingestion, elle se présente chez le médecin qui juge de la motilité de l’estomac en recherchant s’il reste dans cet organe du bismuth et examine en même temps la marche de cette substance dans l'intestin.

Après cela, le malade prend le second repas de bismuth, ce qui permet au médecin de voir la tonicité, la forme et la situa- tion de l’estomac.

Cette méthode remplace la laparotomie exploratrice dans bien des cas d’affections graves, ulcéreuses ou cancéreuses de l’esto- mac et de l’intestin.

D" BIENFAIT.

L. Raourr-DEsroxcnAurs. Nouvel appareil permettant l’extrac- tlon des corps étrangers et ia réduction des fractures et luxa- tions sous le contrôle simultané des rayons X et de la vision directe. (Bulletin et mémoires de la Société de Radiologie médicale de Paris, novembre 1911, p. 291.)

M. Raoult-Deslongchamps, ayant constaté fréquemment les insucces des chirurgiens dans l’extraction des fragments métal- liques introduits dans nos tissus, insuccès même après plusieurs prises radiographiques, reconnaissant également le peu d’uti- hité du grand électro-aimant dans nombre de cas, a imaginé un dispositif permettant au radiologiste de pratiquer l'extraction des corps étrangers sous le contrôle simultané des rayons X et de la vision directe.

L'appareil se compose d’un radioscope qui se fixe devant les yeux au moyen de laes à boucle. Ce radioscope est séparé en sa partie médiane par une cloison qui le divise en deux parties égales. Une de ces parties porte un écran au platino-cyanure de baryum qui forme du côté il est appliqué une chambre noire, de sorte que l'œil placé de ce côté lors de l’émission des rayons X aperçoit l’image des organes placés au-dessous avec leur diffé-

rence de densité; l’autre partic est ouverte à sa partie inférieure et permet à œil de ce côté de voir en pleine lumière la région et de pratiquer au grand jour les phases successives de l’opéra- tion. Un verre plombeux placé devant les yeux les protege con- tre les rayons X.

Cet appareillage est complété par une table qui porte au-des- sous d'elle le tube à rayons X fixé sur un chariot mobile, dont la direction se commande au moyen d'une pédale. Cette pédale porte un interrupteur qui fonctionne également au pied et qui permet l’émission des rayons X au moment précis et seulement pendant le temps l'opérateur en a besoin.

Le procédé de M. Raoult-Deslongchamps semble très pratique et cependant je ne souscris pas à son emploi. Comme Belot, je crois difficilement à l’accommodation, un œil se trouvant dans une obscurité relative et l’autre au grand jour.

Au surplus, je suis adversaire de toute intervention radios- copique pour l'extraction des corps étrangers dans les tissus, d’abord parce que, malgré tous les moyens de protection, Îles rayons X restent dangereux pour le chirurgien qui y est fré- quemment exposé; ensuite parce que nombre de petits corps étrangers échappent à l’écran, alors que la radiographie déter- mine facilement leur présence; en troisième lieu la radioscopie, si elle peut indiquer approximativement la place d’une balle, induit en erreur lorsqu'il s’agit de petits corps longs, comme les aiguilles, celles-ci paraissant à l’écran de direction transversale, alors qu’elles sont entéro-postérieures; la radioscopie est ici aussi mauvaise conseillère que la radiographie plane. Dans les préliminaires de sa communication l'auteur dit avoir été poussé à imaginer son nouvel appareil à cause des nombreux échecs des chirurgiens dans l'extraction des corps étrangers. Si les chirur- giens ont des échecs, ceux-ci ne sont pas dus à l’insuffisance des données que peut fournir la radiographie mais bien au fait que beaucoup de chirurgiens ne savent pas lire les radiographies ou que les radiographes ne font n1 radiographies stéréoscopiques ni radiographies géométriques avec repères. J’ai décrit plusieurs fois déjà le procédé (1) que j’emploie depuis des années et je suis persuadé que son application ne peut amener d’insuceès.

DF Etienne HENRARD.

(1) Dr Etienne HEXRARD. La recherche et l'extraction des corps étrangers opaques aux rayons X. Bruxelles 1910.

482

JossERAND. Radiodiagnostic de la lithlase urinaire. (Archives d'électricité médicale, 10 décembre 1911, 323.)

Les nombreux cas de lithiase urinaire que l’auteur a observes et radiographiés lui permettent d’affirmer qu’il est nécessaire de radiographier tous les cas de lithiase urinaire.

En effet, les symptômes cliniques ne correspondent pas tou- jours par leur importance a l'importance même de l'affection; de plus, ils sont souvent insuffisauts pour faire un diagnostic positif; tandis qu’actuellement, on peut découvrir toutes les formations calculeuses si petites qu’elles soient, et quelle qu’en soit la nature.

Les deux grands symptomes de la lithiase urinaire sont : la douleur et l’hématurie. Mais ces deux symptômes peuvent man- quer complètement dans certains cas.

M. Josserand donne huit observations très intéressantes à di- vers points de vue et conclut :

La radiographie fournit souvent un diagnostic positif que les symptômes cliniques ne permettaient pas de poser;

La radiographie seule permet de diagnostiquer la situation, le volume, le nombre des calculs;

Munis de ces renseignements, c’est la radiographie qui nous autorise à instituer une thérapeutique rationnelle (cure de diu- rèse ou intervention chirurgicale). D" Etienne lHENRARD.

Buissox. Exostose ostéogénique du genou. (Archives d’électri- cité médicale, 10 décembre 1911, 323.)

M. Buisson donne en quelques lignes l’étude très complète des exostoses, dont le diagnostic souvent ne peut être fait que par la radiographie.

Les exostoses simples dont les plus fréquentes sont les exes- toses syphilitiques, peuvent aussi exister au voisinage des lé- sions tuberculeuses de la tumeur blanche.

Les erostoses de croissance sont des productions qui ont géné- ralement une structure semblable à celle de l’os normal, formées à la partie centrale de tissu compact. Ces deux couches se conti- nuent avec celle de los sur lequel elles sont implantées. Lors- qu'elles sont volumineuses elles peuvent être constituées unique-

483

ment par du tissu compact et spongieux. Quelle que soit leur structure exacte, elles sont recouvertes d’une mince couche de tissu cartilagineux.

L'auteur montre une belle radiographie d’exostose ostéogéné- que du genou, survenue chez une jeune fille de 18 ans, à la suite d’un effort. L'évolution de la tumeur qui est grosse comme vae mandarine, a été tres lente, puisqu'elle a mis trois ans pour arriver à ce volume.

D" Etienne TIIENRARD.

Radiotherapie

H. Bornier (Lyon). Etudes de radiothérapie méduilaire. Me- sure de la quantité de rayons X reçue par la moelle épinière. (Archives d'électricité médicale, 25 nov. 1911, 322.)

Pour déterminer la proportion des rayons qui arrivent a pé- nétrer dans la moelle, M. Bordier a fait des expériences sur un squelette de colonne vertébrale : toutes les vertèbres étaient maintenues solidement et exactement dans leur position nor- male, elles étaient enfilées sur une tige métallique aplatie occu- pant la place de la moelle et sur laquelle les pastilles réactifs de son chromoradiomètre étaient facilement placées dans chaque expérience.

Pour remplacer l’épaisseur des masses musculaires à traverser,

l’auteur a employé du coton hydrophile imbibé de la solution à T p. c. NaCl.

Des expériences faites en irradiant successivement diverses parties de la colonne vertébrale, perpendiculairement ou sous un angle de 45 p. c., avec des rayons filtrés ou non, l’auteur arrive aux conclusions suivantes : |

Pour faire de la bonne radiothérapie médullaire, il faut in- troduire le faisceau par la voie oblique, au lieu de faire des irra- diations dans le plan médian, comme on l’a fait jusqu’à pré- sent.

On devra faire une irradiation oblique à droite et une autre

484

à gauche, pour chaque région à traiter (pendant l'application, on protégera le côté non irradié par une lame de plomb).

Il faudra, chaque irradiation donnant au niveau de la peau sous le filtre deux unités I, trois irradiations pour faire arriver une unité I à la substance médullaire.

Cette dose commence à tre sensible, et, répétée plusieurs fois, elle doit forcément produire des effets qui sont loin d’étre illu- soirées, ainsi qu'on peut s'en rendre compte dans une observa- tion qu'a publié l’auteur, d’un ataxique soumis à cette tech- nique radiothérapique. (Voir résumé du Journal de Radiologie, 1911, p. 366.)

DF Et. Henrarp.

ZIMMERN et Barry. Action des rayons X sur ie corps thyroide du lapin. (Archives d'électricité médicale, 23 novembre 1911, he 322.

La durée de la survie des animaux (environ 3 mois apres une irradiation d'une durée de quarante minutes, dose 10 à 16 Il; 0.8 à 1 m. A.) permet de supposer que la disparition des élé- ments nobles de la glande a du ètre progressive; cette survie est imputable à la persistance des glandules externes qui, chez le lapin, sont situées en dehors et au dessous du corps thyroïde ei sur lesquelles l'action des rayons n'a pas porté. Les radiations ont détruit simultanément les deux parties de la glande; les cellules du corps thyroïde et les cellules des glandules parathy- ioïdes incluses dans la glande : la polypnée, nettement observée chez Ja plupart des animaux en expérience et spécifique chez le lapin de la destruction des parathyroïdes, en fait foi; de plus, l'analyse microscopique n’a plus permis de retrouver trace d'élé- ments glandulaires.

D: Et. ITEXRAR».

Carrier et DeLnerm. Radiothérapie de la talalgie blennor- rhagique. (Archires d'électricité médicale, 10 décembre 1911, 323.)

MM. Chartier et Delherm présentent deux observations de talalgie blennorrhagique, ayant résisté à tous les traitements et que la radiothérapie guérit en quelques séances.

485

Ces observations sont comparables à celles déjà présentées par Lacaille, Jacquet et Jaugeas et semblent de nature à conseiller l'emploi des rayons X dans la thérapeutique de la talalgie blen- norrhagique.

D: Etienne ITENRARD.

ZIMMERN, Barrez et Duncs. Analyse microscopique des effets de Pirradiation sur le corps thyroïde du lapin. (Archires

d'électricité médicale, 25 décembre 1911, 324.)

Les préparations faites sur les lapins qui ont servi aux expé- riences relatées dans la précédente communication des auteurs, montrent que, au niveau du corps thyroïde, on trouve exclusive- ment des vestiges de matières colloïdes. Les auteurs ont observé l'absence rigoureuse de tout épithélium glandulaire; on retrouve également les travées conjonctives de la glande, et dans les es- paces qu’elles limitent, au lieu du tissu thyroïdien, on aperçoit un afflux leucocytaire très abondant.

D: Etienne HENRARD.

Radium

Baver. Aotion de l’émanation du radium sur ies œufs d'anil- maux inférieurs (Ueber die Wirkung der Radiumemanation auf Ever niederer Tiere). Wiener klin Wochenschrift, 40.

L’auteur a exposé à l’action de l’émanation du radium des œufs fécondés de lézard (Bufo irridis) et de tritons (Triton al- pestris) et a constaté par l’emploi de hautes doses, un arrét de développement, une diminution de la vitalité et finalement la mort de l’animal.

Ce résultat s’obtenait plus rapidement par les irradiations di- rectes d’un sel de radium que par l’action de l’émanation elle- meme.

D: DE NosBELE.

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GupzEent. Recherches oliniques sur le traitement des arthrites et de la goutte par l’émanation de radium (Klinische Er- fahrungen tiber die Behandlung der Arthritiden und der Gicht mit Radiumemanation). (Berl. Alin. Woch, 47, 1911.)

L’auteur a obtenu de bons résultats dans le traitement des ar- thrites et de la goutte par l’émanation de radium sous forme (inhalation dans un espace confiné à raison de 4 à 5 unites Mache par litre d’air. Presque toujours l’auteur combinait a la cure d’inhalation et de boisson, l'injection d’un set de radium soluble dans le voisinage de l’endroit malade.

D' DE NoBELE.

Mesothorium

Mrnami. L’action biologique du mésothorium (Ueber die biolo- gische Wirkung des Mesothoriums). Berlin klin. Wochensch., 1911, 40.

D’après l’auteur, les rayons B et y du mésothorium ont une action passagère ou quelquefois nulle sur les ferments digestifs (diastase, pepsine et trypsine). Cette action consiste tantôt en une activation, tantôt en une suppression de leur propriété fer- mentative.

Faisant des irradiations, avec du mésothorium, sur des car- cinomes, des sarcomes et sur le foie, en supprimant l’émanation et les rayons a, Minami et Bickel ne constatèrent aucune in- fluence de l’autolyse. D’où ils conclurent que l’activation du ferment autolytique, que l’on constate par l’irradiation du ra- dium, est due uniquement à l’émanation, c’està-àdire aux rayons a, les seuls rayons émis par l’émanation.

D DE NOBELE.

487

Tsachnique

C. L. et F. A. Linpemwaxn. Un nouveau verre perméable aux radiations de Roentgen (Ueber ein neues fiir Réntgenstrahlen durchlässiges Glas). (Zeitschr. f. Rüntgenkunde, Bd. 13, H. 4, 1911.)

Les radiations de 3 à 8 degrés Wehnelt sont absorbées, d’après Walter, dans une proportion de 70 à 52 p. c. par la paroi de ampoule ordinaire, d’une épaisseur moyenne de 0,7 mm. Evi- demment, si cette paroi est plus épaisse et si les radiations sont plus molles encore, cette absorption est beaucoup plus considé- rable; c’est ainsi que des rayons de 3 degrés Wehnelt ne passent plus que dans la proportion de 18 p. c. au travers d’une paroi d’un millimetre d'épaisseur.

Une augmentation de rendement de nos tubes est donc fort désirable; le passage au dehors d’une plus abondante quantité de radiations nous permettrait d’abréger les temps d’exposition de la radiographie et de la radiothérapie; le passage au dehors des radiations molles et extra molles, dont Frank Schultz a montré l’éminente utilité thérapeutique, ouvrirait de nouvelles perspectives à la radiothérapie.

Des déductions basées sur la théorie de Marxwell prouvent que la substance dont le poids atomique est le moins élevé et dont le volume atomique est le plus grand, doit absorber le moins de radiations. En s’inspirant de ce principe, les frères Linde- mann ont cherché à obtenir un verre dont tous les constituants présentent un faible poids atomique. Les deux corps, dont les poids atomiques sont les plus faibles, sont l'hydrogène et l’hé- lium; viennent ensuite le lithium, le beryllium et le bore.

Il ne fallait pas songer à faire entrer l’hydrogène et l’hélium dans la composition du verre : mais l’incorporation du lithium, du berryllium et du bore était faisable et les deux auteurs ont obtenu ainsi un verre nouveau, constitué par :

Du lithium (poids atom. 7) au lieu de sodium (poids atom. 23), Du berylium( » » 9) au lieu de calcium ( » » 40), Du bore ( » » 11) au lieu de Silice ( » » 28),

Ce verre présente des qualités remarquables; il absorbe cing fois moins de radiations de pénétration moyenne que le verre

488

ordinaire, ce qui permet de raccourcir considérablement les temps d'exposition; il ne s’échaufte guère; il ne montre pas de Juorescence et ne produit pour ainsi dire pas de radiations se- condaires. Ces propriétés font que les radiographies sout parti- culièrement riches en détails et en contrastes. Ce verre lithiné n’est pas absolument imperméable à l’air

mais il est facile d’obvier à cet inconvénient en couvrant le verre d’une couche de laque absorbant peu de radiations.

Les auteurs ont établi la perméabilité comparative de ce verre et du verre ordinaire, au moyen du dispositif expérimental sui- rant; ils placèrent côte à côte sur une plaque photographique, une lame de verre lithiné d’une épaisseur de 3,51 mm., une lame cunéiforme de verre ordinaire dont l’épaisseur diminuait pro- gressivement de 3,81 mm. à 0,325 mm. et enfin, la lame d’alu- minium de la scala de Wehnelt. En radiographiant ces trois objets, successivement avec des radiations de pénétration diffé- rente, et en recherchant sur les clichés les épaisseurs correspon- dant à l’égalité de teintes, ils ont obtenu le tableau suivant :

Epaisseur du > Epaisseur du Degrés Wehnelt verre ordinaire verre lithiné Rapport 0 (extra-mou.) 0.64 3.5 5.5 1.2 0.66 3.5 5.35 5.5 0.70 3.5 5.03 8.0 0.9! 3.5 3.89 10.0 0.97 3.5 3.62

Deux pastilles Sabouraud-Noiré, disposées exactement à égale distance de l’anticathode, mais dont l’une recevait son irradia- tion par la fenêtre de verre lithiné et l’autre par le verre ordi- naire de l’ampoule plus ou moins inclinée, montrèrent un virage fort différent : la première avait déjà atteint la teinte B alors que la seconde n’accusait qu’un commencement de virage.

La paroi d’un tube ordinaire, d’épaisseur moyenne, absorbe environ 60 p. c. des radiations; le verre de lithium en absorbe tout au plus 10 à 15 p. c. Aussi, les tubes en verre lithiné nous permettent-ils de diminuer considérablement les temps d’exposi- tion et d'obtenir des images plus fouillées, plus riches en con- trastes et en détails. Les radiographies de la main, d’avant- bras, etc., obtenues au moyen de tubes pourvus d’une fenêtre de verre lithiné, le prouvent d’une façon incontestable; sur la ra-

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diographie d’une souris, (étincelle équivalente = 10 millim.. dureté des radiations = 1 degré Wehnelt), on peut voir de la

façon la plus nette les poumons, le fore, le cœur et les deux reins. La radiographie d’un verre de terre montre dans tous ses dé- tails le tube digestif avec son contenu : l’ampoule, qui servit à cette prise, ne montrait aucun éclat verdâtre et on pouvait déjà apercevoir les trois couches anodiques ; une couche d'aluminium de 0,2 millim. absorbait totalement ses radiations.

Sur la radiographie d’un morceau de bois de sapin, on aper- cevait le contour des fibres.

D: KLYNENS.

ALBERS-SCHONBERG. L’ampoule Lindemann (Die Lindemann- rohre). Fortschritte a. d. Geb. der Roentgenstrahlen. Bd. XVII, H. 4 et (The Lindemann focus-tube.) Archer of Roent- gen Ray, nov. 1911.)

C. L. et F. A. Lindemann sont arrivés à fabriquer une verre beaucoup plus perméable aux rayons X que le verre ordinaire fabriqué avec le silicate de K et de Na. Ils remplacent :

Le sodium (poids atom. 23) par du lithium (poids atom. 7) Le calcium ( » » 40) par du beryllium ( » » 9) Le silicium( » » 28) par du bore ( » » 11)

Ce nouveau verre absorbe cinq fois moins de rayons de Roent- gen que le verre ordinaire ; il ne s’échauffe guère, il ne montre pas de fluorescence et n’engendre presque pas de radiations se- condaires. La firme Müller de Hambourg utilise ce verre dans la fabrication de certaines ampoules, et principalement des am- poules à refroidissement par eau. Une lamelle de ce verre Lin- demann, de 0,2 à 0,5 millimètres d'épaisseur, est enchassée dans la paroi de l’ampoule à l’endroit correspondant à la sortie des rayons X.

C’est un grand progrès : le rendement des ampoules se trouve ainsi considérablement augmenté; d'après Walter, le verre de l’ampoule ordinaire absorbe environ 60 p. c. des radia- tions tandis que le verre spécial de Lindemann n’en absorbe que 10 à 15 p. c.

Les tubes Lindemann donnent donc un rendement en radia-

490

tions (85-90 p. c.) bien supérieure à celui des tubes ordinaires (60 p. c.). Aussi, permettent-ils de raccourcir considérablement le temps de pose en radiographie et le temps d'irradiation en radiothérapie; ils donnent la teinte B du radiometre Sabouraud- Noiré en deux fois moins de temps que les tubes ordinaires. En outre, ils émettent des radiations extrêmement peu pénétrantes, puisqu’il en est qui sont absorbées par une épaisseur de 0,2 mill. d'aluminium.

Au VIT° Congrès allemand de Radiologie, Frank Schultz montra comment on peut utiliser, avec succès en radiothérapie, ces radiations extra-molles; dans la cure des naevi flammei elles sont plus efficaces que toutes les autres.

Les considérations précédentes engagerent Albers-Schönberg à examiner de près ces nouvelles ampoules; au cours de ses recher- ches, il conserva, à part le temps de pose, une technique uni- forme dont voici les données : redresseur à haute tension de Sie- mens-Halske, tube Lindemann à refroidissement par eau de la firme Müller, un courant secondaire 10 milliampères, radiations de 5-6 Walter et de 3-4 Bauer, 38 centimètres de distance entre la peau et l’anticathode, tube compresseur de 13 centimètres d'ouverture.

Ses premières recherches portèrent sur l'exploration des deux sommets pulmonaires de 13 sujets : le temps d'exposition com- porta 1 minute. Or, chose aussi curieuse qu’inattendue, tous ces patients présenterent à la suite de cette irradiation avec le tube Lindemann, un érythème correspondant exactement à l’ouver- ture du compresseur. Cet erythème était de couleur allant du rose au bleu-rougeatre; il n’était accompagné ni de démangeai- sons, ni de chaleur, ni d'aucune autre sensation subjective; 1l se manifesta cing ou six heures après l’irradiation dans quatre cas; dans le restant des cas, il ne fut pas possible d’établir la durée de la latence.

Ce résultat intéressant engagea l’auteur à rechercher, par une nouvelle série d'expériences, le temps minimum d'irradia- tion nécessaire à la production de l’érytheme; tout en conservant les mêmes données techniques précédentes, il diminua la durée des temps d’exposition et trouva dans ces conditions expérimen- tales, qu’une irradiation de moins de 15 secondes ne donnait plus guère d’érytheme.

En dosant les radiations avec le nouveau dosimètre de Kien-

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bok dans les mêmes conditions techniques décrites ci-deseus, Albers-Schônberg constata que

60 secondes d'irradiation correspondaient à environ 5-8 X.

90 d » » > 4. X. 20» » » » 2,1 X. 15 » » » 25 -X: 10 » » » » 1,3 X.

Dans toutes les expériences précédentes, la peau nue fut expo- sée directement aux radiations; or, un coussinet de ouate in- terposé entre la peau et le compresseur suffit à absorber des radia- tions molles et nous donne ainsi le moyen d'éviter cet érythème.

Dans la dernière partie de sa communication, Albers-Schôn- berg examine dans quelles limites les tubes de Lindemann nous permettent d’abréger le temps d'exposition. La radiographie des sommets pulmonaires est, en quelque sorte, la pierre de touche d’une bonne technique; les parties osseuses, vertèbres et côtes, doivent montrer suffisamment leur fine structure; les parties molles du cou doivent se différencier nettement; sur de bons clichés nous voyons toujours, dans les premiers espaces inter- costaux, la silhouette évidente de vaisseaux pulmonaires du sommet.

Depuis longtemps, le radiographe de Hambourg obtient en général d’excellents clichés de cette région, avec une mi- nute d’exposition, dans les conditions suivantes : tube ordinaire, décubitus dorsal, 10 milliampères, dureté 5 Walter, distance an- ticathode-peau 38 centimètres, tube compresseur; pas d’écran renforçateur, pas d’arrêt de la respiration.

Avec le tube Lindemann et dans les mêmes conditions, le meilleur temps d’exposition est de 10 à 15 secondes pour les femmes; la radiographie des sommets pulmonaires de l’homme exige un supplément de quelques secondes. Evidemment, en augmentant l'intensité du courant secondaire, il est possible de raccourcir beaucoup plus encore l’exposition; ainsi on obtient une bonne image avec 80 milliampères au bout de 1/10 de se- conde( toujours sans écran renforçateur).

En général, ou peut dire que l’exposition nécessaire à la ra- diographie des sommets pulmonaires est de 3 à 4 fois moindre avec les tubes Lindemann qu’avec les tubes ordinaires.

DF KLYNENS.

499

Il. Honrutsen. Le raccourcissement des temps d'exposition et les propriétés des radiations du tube Lindemann (Ueber die Abkürzung der Expositionszeiten und die Eigenschaften der Strahlung bei Lindemannréhren). Fortschr. a. d. Geb. d.

Réntgenstr., Bd. XVII, H. 6.

Dans ces derniers temps, on s’est évertué de raccourcir les temps d’exposition, par différents moyens :

Les écrans renforcateurs peuvent réduire ce temps à une frac- tion de seconde; mais, si bien fabriqués qu’ils soient, ils ne sont pas toujours recommandables, notamment pour la radiographie des extrémités : ici, il faut une grande finesse de détails qu’ils ne peuvent donner à cause de leur grain.

Les redreseurs à haute tension constituent un autre grand pro- gres dans ce sens; ils nous donnent une forte intensité dans le circuit secondaire.

Les freres Lindemann nous ont donné récemment un nouveau moyen pour arriver encore à ce but. Sachant qu’une grande pro- portion des radiations est absorbée inutilement par le verre de l’ampoule ordinaire, ils ont fabriqué un verre spécial, très per-: méable aux radiations, même les plus molles. La firme Müller de Hambourg s’est chargé de la fabrication de ces nouveaux tubes.

Tandis que Albers-Schénberg, dans la communication analy- sée ci-dessus, expose les résultats que lui donna le tube Linde- mann dans la radiographie des poumons, son assistant Holtu- sen nous communique ici ses constatations et ses réflexions rela- tives à l’emploi du même tube dans la radiographie des extré- mités.

Un premier tableau donne les temps d'exposition que néces- sitent toutes les parties du corps, tronc excepté, avec tube ordi- naire et tube Lindemann. Or, dans les mêmes conditions techni- ques, ce dernier ne raccourcit pas dans la même proportion la pose qu’exigent ces différents organes; le racourcissement est considérable pour les organes peu épais, les mains et les pieds (42 p. c.); il est moins notable déjà pour le genou (30 p. c.) et sur- tout pour le cou-de-pied et l’épaule (20 p. c.) ; il est à peine sen- sible pour la hanche (5 p. c.) et même nul pour la tête.

À quel facteur faut-il attribuer ce manque de proportionna- lité ? Le tube Lindemann émet, il est vrai, plus de radiations au dehors que le tube ordinaire; mais ce surplus est constitué uni-

493

quement par une plus abondante quantité de radiations molles et extra-molles, que des organes relativement peu épais arrètent déjà en grande partie, et qu’absorbent en totalité les organes vo- lumineux et denses, comme la tête. Tout ce surplus de radiations molles n’arrive donc pas toujours jusqu’à la couche sensible et y arrive d’autant moins que l'organe exige,pour sa radiographie, des radiations plus pénétrantes. En radiographie et en radios- copie, tout comme dans la radiothérapie des processus profondé- ment situés, il n’y a guère de différence entre l'effet utile d'un tube Lindemann et celui d’un tube ordinaire, du moment qu’ils émettent tous deux des radiations dures.

Le faisceau de radiations émises par l’anticathode n’est pas

p p homogène : il se compose, à l’intérieur de l’ampoule, de radia- tions dont le pouvoir pénétrant est très inégal; la paroi de l’am- poule ordinaire constitue un filtre puisant qui absorbe la plus grande partie des radiations molles que laisse passer un tube Lindemann. Les rayons durs, au contraire passent. tout aussi bien au travers du verre de ampoule ordinaire qu'à tra- vers le vere spécial du tube Lindemann.

Le raccourcissement de la pose est pourtant tel que le tube Lindemann nous donne, en 1-2 secondes, d'excellentes images de la plupart des os et des articulations,si l’on use d'une forte inten- sité de courant (40-50 milliampères) et cela sans recourir à l'écran renforcateur.

D: Kiynexs.

BÉLA Keren. Développement des plaques radiographiques à temps fixe (Entwicklung der Rüntgenaufnahmen nach Zeit- berechnung). Fortschr. a. d. Geb. d. Rüntyenstr., Bd. XVII, H. 6.

La réussite d’un cliché radiographique dépend de trois fac- teurs; de l’exactitude du temps d’exposition, du choix approprié de la qualité des radiations et d’un développement bien compris. Celui-1 peut corriger dans une certaine mesure des fautes com- mises soit dans le calcul de l’exposition, soit dans le choix des radiations. |

Avons-nous des indices qui nous montrent que le développe- ment tire à sa fin et qu’il doit être interrompu définitivement ? L'auteur critique toutes les facons de faire habituelles, prouve que nous n’avons aucun guide qui puisse nous renseigner stire-

494

ment sur ce point et montre que la fin du développement. nous est surtout dictée par sa durée.

Nous examinons tous, il est vrai, nos plaques au cours du dé- veloppement, à la lumière incidente, par transparence, et de toutes autres manières encore; mais, C’est par routine, par ma- mere Vacquit, pour nous en faire accroire. En réalité, nous ne pouvons guère voir les détails naissants et la plupart du temps nous ne savons pas bien quels détails il importerait de voir. Nous interrompons le développement surtout parce qu’il a eu une cer- taine durée, fixée d'avance, presque inconsciemment, dans notre esprit; nous faisons du développement à temps fixe.

Nous pouvons agir sur la marche du développement de deux façons différentes : par sa durée et par la composition du bain.

Un développement prolongé renforce les contrastes; un déve- loppement de trop courte durée donne des images faibles, floues, sans contrastes. En radiographie, les contrastes importent avant tout ; le développement doit être suffisamment prolongé; mais il il y a ici une limite qu’il ne faut pas dépasser. Si le développe- ment est trop poussé, les parties couvertes deviennent opaques et sans détails; d’où un cliché dur, peu transparent, sans détails dans les noirs. Si le développement est poussé à l’extrême, nous avons un voile facheux qui s’étend sur toute la plaque. Aussi, faut-il mettre fin au développement sitôt que ce voile s’annonce et pour ce faire, il faut savoir distinguer le voile au déve- loppement d’avee celui qui est aux rayons secondaires. C’est d’ailleurs chose facile : le premier s’étend sur toute la plaque, sur les parties non exposées comme sur celles qui ont été impres- siounées; on peut encore, dans le même but, mettre une pièce de monnaie sur la plaque et l’exposer aux radiations pendant la radiographie de l’organe.

En ce qui concerne la composition du bain, il faut tenir compte surtout de sa concentration et de sa teneur en bromure de potassium; peu d'alcali donne un développement lent, qui est tres approprié à la surexposition. Un bain concentré donne des clichés couverts, riches en contrastes. Le bromure de potas- sium est un retardateur qui nous permet d'éviter le voile à la surexposition tout comme celui qui est provoqué par les ra- diations tres pénétrantes.

En tenant compte de ces considérations, nous devons donc re- chercher un mode de développement qui nous donne des clichés irréprochables quand la prise radiographique a été conforme a

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une bonne technique et qui nous permette aussi de corriger les suites facheuses inhérentes à une faute d'exposition.

La sréthode de Watkins a inspiré l'auteur dans ses recherche, Voici en quoi elle consiste : quand nous plongeons une plaque impressionnée dans un bain révélateur, il nous faut attendre un certain temps pour voir apparaître les premières traces de l'image; c’est la période de latence. Or, la durée de celle-ci forme un rapport simple avec la durée du développement ulte- rieur nécessaire à l’obtention d'un excellent. cliché. Pour avoir la durée de ce développement, il suffit de multiplier le temps de latence avee un facteur différentiel, variable pour chaque révélateur, mais caractéristique et invariable pour chacun. Ab- straction faite de quelques particularités, ce facteur ne dépend que de la nature du révélateur; il ne dépend ni de-la formule ou de la composition du bain, ni de sa dilution ou de sa cones. tration, ni de sa température, ni de la nature ou provenance de plaque. Chaque révélateur a un facteur invariable qui ne dépend que de lui. Ces facteurs sont :

5 pour l’hydroquinone.

30 pour le métol.

40 pour le rodinal.

12 pour le glycine.

13 pour le métol + hydroquinone à parties égales.

Plongeons une plaque impressionnée dans un bain à l'hydro-

quinone, et, montre en mains, observons exactement le temps de latence : supposons que cette latence soit de deux minutes. Au moment la première silhouette apparaîtra, nous connaitrons de suite la durée ultérieure du développement : celui-ci sera complet en 2 x 5= 10 minutes, à compter à partir de la fin de la période de latence. . Cette méthode obvie aux inconvénients inhérents à une expo- sition défectueuse : une plaque sous-exposée aura une latence plus prolongée qu’une plaque normale, et une plaque surexposée en aura une plus courte. Dans le premier cas, le calcul donne un développement plus long que dans les conditions normales et dans le second cas, un développement plus court. Dans les deux cas, on se rapproche de l’optimum désirable.

On a fait à cette méthode de Watkins des reproches justifiés ; ainsi, l’observation de la latence prête à des erreurs dérivant de

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l'intensité plus ou moins grands de l'éclairage rouge ou de l'acuité visuelle de l'observateur. Ainsi encore, le facteur dif- férentiel du révélateur n'est pas tout à fait indépendant de la température ou de la dilution du bain. Il est d'autres reproches encore qui sont fondés. Mais c'est une méthode simple, facile, qui exclut de grandes fautes de développement. Rien ne prouve mieux son utilité que le fait que la firme Lumière a préconisé une méthode semblable pour le développement de ses plaques autochromes. |

Béla Kelen a cherché à améliorer la méthode de Watkins : voici son procédé avec ses considérations justificatives. Nous sa- vons que la plaque au bromure d'argent perd une grande partie de sa sensibilité à la lumière quand elle est plongée depuis un certain temps dans un bain développateur. Il est done logique de s'adresser à un révélateur à longue durée de latence, puisque nous pouvons examiner alors la plaque à un bon éclairage rouge, tout à notre aise, sans préjudice pour la qualité du cliché. L’hy- droquinone conviendrait parfaitement, s’il n'était très sen- sible à la température. L’adurol Hauff est le révélateur de choix; il a une longue durée de latence; il ne donne pas de voile et pro- duit beaucoup de contrastes; enfin, la température du bain n'a pas d'influence sur son mode d’action.

Dans un litre d'eau, dissolvons dans l’ordre les substances suivantes :

Sulfate de sodium anhydr. Merk ............... 160 gr. Carbonate de potassium pur .............cce eee 240 gr. PALO! (PEON. ns cat let ec 40 gr. Bromure de potassium ............................ 3d gr.

Ce liquide est versé dans un flacon à tubulure inférieure munie d’un robinet et d’un tube de caoutchouc; une bonne couche de paraffine liquide, versée à sa surface, lo préservera de toute oxydation. Ainsi la solution reste claire et se conserve pendant des mois. Le bain révélateur se prépare extemporanément avec une partie de la solution précédente et trois parties d’eau.

Plongeons la plaque impressionnée dans c2 bain, éteignons la lumière rouge, agitons le liquide pendant 30 secondes, au bout desquelles nous examinerons la plaque, sans la sortir du bain, a la lumière d'une lampe portative rouge et cela pendant une seconde à peine. Si à ce moment nous ne voyons que la silhouette

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de l’argane sur fond noir, sans détail aucun, nous ne sommes pas encore à la fin de la période de latence. Cette latence est terminée quand nous voyons quelque détail dans la silhouette, par exem- ple les os. Si le temps d'exposition a été exact, la période de latence sera de 3/4 de minute; en cas de surexposition, elle sera plus courte; en cas de sous-exposition, elle sera plus lon- gue. La durée de la période de latence nous dira done d'emblée Si nous avons exposé, bien, trop ou trop peu.

Continuons le développement, tout en le surveillant de temps en temps. Au bout d'un intervalle de temps correspondant au double de la période de latence, nous devons normalement aper- cevoir les détails désirables et alors nous pourrons conclure au choix heureux de la qualité des radiations employées. Celles-e1 auront été prises trop pénétrantes, si la plaque montre ces détails plus tôt ou si elle s’est couverte à ce moment de voile; elles au- ront été prises trop peu pénétrantes, si à ce moment ies détails ne sont pas encore apparents. Cette seconde période du développe- ment nous renseigne done sur la qualité des radiations em- ployées.

Poussons toujours le développement et mettons y fin définitive- ment au bout d’un nouvel intervalle de temps correspondant en- core une fois au double de la durée de la latence.

Nous avons done choisi, comme facteur, le chiffre 4; en cal- culant ainsi à l’aide de ce facteur + la durée du développement, nous obtenons les meilleures images radiographiques, images transparentes, couvertes à souhait, qu'il s'agisse d’une main ou d’un bassin. Désirons-nous des contrastes plus forts, prenons pour base de notre calcul, le chiffre 5 ou 6; en cas contraire, nous abrégerons un peu le développement.

L'expérience a montré que cette méthode de développement est en état de corriger considérablement les erreurs d’expo- sition jusque quatre fois supérieure ou inférieure à celle qui eut été normale. Supposons que l’exposition optima comporte + se- condes; eh bien,la méthode donnera toujours des clichés satisfai- sant si l’exposition n’a été que d’une seconde ou si elle a été de 16 secondes. Et même des expositions plus fautives, peuvent encore donner des clichés utilisables.

Cette méthode corrige moins efficacement les fautes relatives aux choix des radiations; si la plaque a été impressionnée par de rayons marquant deux degrés en trop ou en trop peu, nous aurons toujours, quoi que nous fassions, un mauvais radio- gramme,

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En cas d'échec, la méthode nous renseigne de façon péremp- toire sur la nature de la faute commise; elle nous dira si cette faute dépend d’une erreur d’exposition ou d’une mauvaise qua- lité des radiations employées ; elle spécifiera si l'exposition a été trop courte ou trop prolongée, si les rayons employés ont été pris trop durs ou trop mous.

D: Kiynens.

IT. Borvirr. Remarques sur Pévaluation des doses faibles de rayons X par le chromoradiométre de Bordier. (Archives d'électricité médicale, 25 décembre 1911, 324.)

L'évaluation des doses faibles de rayons X par le chromora- diomètre de l’auteur présente quelques difficultés sur lesquelles il est utile d’être renseigné. Cette difficulté tient à la fluo- rescence du platino-cyanure de baryum que produit la lumière du jour. Lorsque la lumière solaire est vive, il faut se mettre dans une demi-obscurité, nécessaire pour apprécier les diffé- rences de teintes mais insuffisante pour provoquer la lumi- nescence.

Enfin, il y a lieu de remarquer que le chromoradiometre de l'auteur a été étalonné avec et pour les rayons X de fort degré radiochromometrique de 7 à 10 B; avec des rayons de tres faible degré de pénétration, le virage du platino-cyanure à des teintes données ne permettrait plus de prévoir les réactions cutanées.

D' Etienne HENRARD.

Livres

CLArRMoNT et HatprKk. LE’ importance de la radiologie gastrique en chirurgle (Die Bedeutung der Magenradiologie fiir die Chirurgie). Iéna, Fischer, 1911, 3 fr. 50.

Les statistiques opératoires de chirurgie gastrique montrent

que le nombre est important encore des cas un diagnostic , . ° . CA A . > . . . 9 E

erroné, imprécis ou tardif a décidé d'une intervention qui s est !

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montrée ensuite injustifiée, inutile ou impuissante. I] importe qu'on puisse réduire au minimum le nombre de ces cas et, qu'à cet effet, le clinicien apprenne a connaitre toutes les ressources que la radiologie gastrique peut lui apporter. Il convient toute- fois de ne considérer celle-ci que comme un complément des au- tres méthodes cliniques.

Le secours est particulièrement précieux que la radiologie gastrique offre au chirurgien; elle lui montre si le processus pathologique atteint ou non l’estomac, elle lui révèle des alte- rations organiques ou fonctionnelles ; elle precise le siége du mal, sa nature, son extension et, souvent aussi, elle mesure les chances de l’opération.Si nous comparons la contribution qu’apportent les vieilles méthodes d’une part, et examen radiologique d'autre part, à la découverte d’une altération organique de l'estomac, il faut convenir que la la palpation, par exemple, n’a pu re- pondre positivement, les rayons de Röntgen nous donnent une manifestation objective. Or, ce fait importe particulièrement pour le diagnostic de l’ulcère chronique et pour le diagnostic précoce du carcinome gastrique.

Notamment, pour ce qui est de la motilité gastrique, son étude radiologique s’impose au chirurgien ; car celle-ci est sim- ple et les faits qu’elle révèle sont importants et nombreux; elle peut, en effet, dépister une stenuse pylorique débutante, un py- lorospasme; elle fait voir l’insuffisance pylorique que les moyens cliniques reconnaissent difficilement; elle donne mème des aper- çus sur le chimisme gastrique (achylie) et aide ainsi au diag- nostic différentiel entre l’ulcus et le carcinuome.

D'autre part, la symptomatologie de l’antipéristaltisme mé- rite un grand intérêt. La question de savoir s’il s’agit d'une hyperacidité simple ou d’un ulcus, d’une achylie simple ou d’un carcinome au début, peut-être résolue, lorsqu'il existe de l'anti- péristaltisme, en faveur d'une altération organique de la paroi (l'absence d’antipéristaltisme ne peut cependant être interprétée dans un sens négatif).

Et pour ce qui concerne le diagnostic de l'estomac en sablier, non seulement l'écran fluorescent l’établit dans des cas totale- ment insoupçonnés par la clinique mais en même temps il en révèle la nature bénigne ou maligne, cicatricielle ou spastique.

Mais c’est pour le diagnostic différentiel du carcinome et de l’ulcus que l’aide apportée par l’écran est particulièrement pré- cieuse : contrairement aux difficultés d’interprétation qu’ap- porte l’image clinique car la tumeur, l’hémorragie, la ca-

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chexie peuvent signaler l’une et l’autre affection, l’image radiologique offre souvent une réponse nette et précise : une al- tération circonscrite de la paroi, un + (signe de la niche) dans l'image de remplissage, un ralentissement de l’évacuation, voilà les caractères radiologiques de l’ulcus; au contraire, une altération diffuse de la paroi, un —- (encoche) dans l’image de remplissage, une accélération de l’évacuation annoncent le car- cinome.

Ainsi, les avantages de la radiologie gastrique, ce n’est pas seulement la facilité plus grande du diagnostic et du pronostic, c’est aussi la précision des indications opératoires; car les diffi- cultés possibles de l'intervention (adhérences, ulcére perfo- rant, etc.) sont révélées et la prudence du chirurgien, mise en éveil, peut déjouer ainsi les surprises opératoires.

D” Eva. VANDEPUtUt.

CONTRIBUTION CRITIQUE

A LA RONTGENOMETRIE par He1nz BAUER (Berlin)

De tous les perfectionnements si minutieux, apportés durant ces dix dernières années à la construction du matériel radiolo- gique, il n’en est que très peu qui soit tombé en partage aux méthodes et aux instruments de mesure. Et pourtant personne ne prétendra que ceux-ci répondent dans leur état actuel à toutes nos légitimes aspirations.

N'y a-t-il pas ici, dans notre sphère d'activité, un punctum minoris resistentiae qui réserve beaucoup d’ennuis à tout le monde, aux initiés comme aux débutants ? Sur ce qu’il s’agit de mesurer et sur ce qui est mesuré en fait, il règne en général beaucoup d'incertitude. Cette constatation, je l’ai pu faire main- tes fois au cours de mes conférences et de mes conversations particulières; aussi, me sera-t-il permis de croire qu’il n’est pas superflu d'examiner ici de plus près cette importante question.

Le tube de Rœntgen est un transformateur électrique. Son rendement, considéré dans sa totalité comme dans ses éléments, n’est que la résultante d’une transformation de l’énergie élec- trique; aussi bien, semble-t-il possible de calculer ce ren- dement par la mensuration de l’énergie dépensée, et cela d’au- tant plus sûrement si nous parvenons à connaître l’effet utile, c’est-à-dire le rapport entre l’énergie dépensée et l’énergie trans- formée, entre l’énergie consommée et l’énergie émise et si nous en tenons compte dans nos calculs. En somme, la mensuration directe du rendement, qui seule nous intéresse, pourrait nous suf- fire complètement. Mais comme d’une part, les rayons de Rent- gen constituent une forme d’énergie extraordinairement subtile,

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dont les effets serviront bien difficilement de base à la construc- tion d’un instrument de mesure même approximativement exact et que d'autre part, l’électrométrie est une science très avancée, force nous est, de recourir de préférence, du moins à l’heure ac- tuelle, à la méthode indirecte, c’est-à-dire, à la mensuration de énergie employée et de n’utiliser la méthode directe que dans les cas nous n’arrivons pas à obtenir autrement une indica- tion plus exacte nous permettant notamment d’apprécier ap- proximativement la valeur de l’effet utile. Nous devons donc prendre en considération ici les deux méthodes.

I. LES METHODES INDIRECTES

L’électricité utilisée dans nos appareils est calculée en watt- heures qui constituent le produit de l'intensité par la tension et le temps. Dans le calcul du rendement de l’ampoule, nous de- vons tenir compte de ces trois facteurs.

La mensuration de l’intensité. L’intensité du courant est mesurée par le milliampèremètre dont il existe deux types : le milliamperemétre thermique et le milliampèremètre à bobine. En radiologie il ne peut être question que de ce dernier, non pas, comme on l’entend souvent dire, non pas parce que l’échauf- fement du fil métallique et conséquemment l'indication de l'ai- guille sont proportionnelles au carré de l’intensité du courant, alors que les oscillations de l’aiguille du milliampèremètre a bobine sont directement proportionnelles à cette intensité. Cette considération ne rime à rien, puisque l’échelle des deux mil- liampèremètres est graduée directement en milliampères.

En réalité, le milliampèremètre thermique n’est pas utilisa- ble ici pour bien d’autres raisons. Dans l’ampoule passe un courant alternatif, à courbe déformée dont une phase seule est en état de produire des rayons X au niveau de l’anticathode, mais dont les deux phases interviennent dans l’échauffement et par suite dans l’allongement du fil métallique. Les oscilla- tions du milliampèremètre thermique sont donc inévitablement la résultante de l’action des deux phases du courant.

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Il y a encore une autre raison et celle-là, on la prend bien moins en considération qui nous force à renoncer à l’emploi du milliampèremètre thermique; celui-ci n’indique que la va- leur « effective»; son cadran est étalonné en degrés correspon- dant à l’échauffement continu que produit une source conti- nue d'électricité. Or, nous avons affaire à un courant induit à phases séparées par des pauses : durant ces pauses ,le fil perd de sa chaleur. Pour une même intensité de courant, les oscillations de l’aiguille sont donc plus ou moins grandes, suivant que les pauses sont plus ou moins courtes. Le nombre des inductions, c’est-à-dire le nombre plus ou moins grand des interruptions agit encore de même. Le milliampèremètre thermique est donc, nous le répétons, absolument inutilisable en radiologie.

Il en est tout autrement du milliampéremétre à bobine. Il importe ici, il est vrai, que la durée oscillatoire du système soit assez grande pour être quantité négligeable par rapport au nom- bre des interruptions; il est vrai encore que les deux phases du courant agissent tous deux sur l’aiguille de l’instrument en ce sens que la seconde phase du courant tend à entraîner l’aiguille dans le sens directement opposé à celui que lui imprime la pre- mière. Il en résulte que l’aiguille accuse la différence existant entre les intensités moyennes des deux phases c’est-à-dire entre l'intensité du courant d'ouverture et celle du courant de fer- meture; il peut arriver que ces deux courants aient la même intensité et alors l’aiguille se met au zéro de l’échelle; il peut arriver même que le courant de fermeture prédomine et alors l’aiguille change de sens pour parcourir la moitié négative du cadran. Les indications de l’instrument ne sont donc exactes, que pour autant que le fonctionnement de l’instrumentation ra- diogène soit irréprochable, que pour autant qu’il n’y ait pas de courant de fermeture. Aussi, est-il utile de s’assurer constam- ment de ce fonstionnement régulier, ce qui est facile avec un oscilloscope intercalé à demeure dans le circuit secondaire.

La question suivante se pose maintenant : le milliampereme- tre indique-t-il la moyenne réelle de l’intensite du courant et par conséquent nous permet-il de déterminer exactement Pin-

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tensité de l’irradiation ? Presque toutes les publications sem- blent répondre affirmativement à cette question; quand leurs auteurs veulent bien nous renseigner sur ce point, ils se con- tentent de nous dire « avec x milliamperes ». En réalité, cette question comporte une réponse négative : pour déterminer, d’une facon précise, l’intensité de l’irradiation, nous devons tenir compte d’un second facteur; le temps. Et pour cela, rien ne sert de dire : « pendant 10 secondes » ou « pendant 2 minutes » ; ces indications ne nous apprennent rien. Car, c’est assurément tout autre chose que de lancer 50 ou 100 flux inductifs à travers l'ampoule, pendant une seconde avec une intensité d’un mil- liampere !

Nous devons done tout au moins indiquer avec le temps totalisé le nombre d’interruptions par seconde. Et en fait, les radiographes, méme les plus scrupuleux,croient avec ces données fixer de la façon la plus rigoureuse l’intensité du courant et son équivalent de rendement. Mais & un examen approfondi, on trouve que ces données sont encore tout 4 fait insuffisantes pour reproduire à volonté exactement les mêmes résultats. La super- ficie totale de la courbe de l’intensité du courant, pour autant que celui-ci passe dans l’ampoule, entre en ligne de compte no- tamment dans la détermination de l'intensité de l’irradiation. Or, la surface de cette courbe peut différer de valeur d’un cas à l’autre dans de larges proportions, même avec un nombre égal d’interruptions. C’est le cas pour deux interrupteurs à mercure pourvus du même nombre de contacts, tournant à la même vi- tesse et produisant par conséquent le même nombre d’interrup- tions, mais pourvus, l’un, de contacts larges et donnant des pauses courtes, et l’autre, de contacts étroits et donnant des pauses longues. Si même les deux inducteurs sont fabriqués de façon identique, s’ils ont chacun un noyau de fer de mêmes dimensions, s’ils ont un même nombre de spires et un con- densateur de même capacité, les différentes courbes de magné- tisme et d’extra-courants produiront encore dans le circuit se- condaire des effets bien inégaux, dont l’inégalité sera particu- lièrement grande si les instrumentations sont différentes,

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A tout cela vient encore s’ajouter ce fait capital, & savoir que la durée d’une décharge n’est pas une valeur constante pour les ampoules de méme dureté. Abstraction faite des considérations précédentes, la durée de la décharge dans l’ampoule dépend de la grandeur et de la capacité des électrodes, de l’altération plus ou moins grande de la surface du verre au voisinage des élec- trodes, etc; elle dépend, en un mot, de tout ce qui influe sur la capacité de l’ampoule; car celle-ci, au moment qui précède la décharge, n’est en somme rien d’autre qu’un condensateur dont la capacité variable influe de la facon la plus considérable sur la durée de la décharge.

Un travail de Wertherm-Salomonson, paru dans le fascicule de février 1910 des Fortschritte auf dem Gebiete der Röntgen- strahlen et intitulé Milliampermeter und Rüntgenlicht, montre combien grandes peuvent être ces différences dans les cas même le milliampèremètre accuse des valeurs identiques. Wertheim- Salomonson, dans cette communication, qui ne laisse rien à dé- sirer si ce n’est l’explication du fait, arrive à la conclusion sul- vante : |

« Ainsi donc un courant de 2 milliamperes, passant à travers » l'ampoule activée au moyen d’un inducteur avec des inter- » ruptions lentes, me donne 30 p. c. plus de rayons X qu'un ‘» courant de 2 milliampères, produit par un redresseur à haute » tension donnant 110 pulsations par seconde. »

Et l’auteur ajoute en terminant :

« En tout cas, ces recherches montrent avec une suffisante » certitude que l’emploi du milliampèremètre, comme moyen de » dosimétrie, commande de la circonspection et du sens cri- tique. »

Nous voyons donc que cet instrument, le plus exact que nous connaissions en Rentgenométrie, est d’une valeur discutable. Néanmoins, à l’instar de Walter de Hambourg, je tiens à le recommander vivement, à le déclarer même de toute nécessité. Car, en tout état de choses, dans ce domaine nous nous voyons si dénués de ressources, il faut savoir préférer ce quelque chose à rien. Ne cherchons pas à être éclectiques ici : il n’y a vraiment pas à choisir.

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La mensuration de la tension. (Dureté). -- a) Procédés subjectifs. Nous nous débattons, dans des conditions plus dé- favorables encore, quand nous voulons mesurer le second fac- teur, la tension, qui détermine la qualité, le pouvoir pénétrant des radiations. Ici dominent, à l’heure actuelle, les méthodes directes, et notamment les procédés subjectifs comme ceux de Benoist, de Walter et de Wehnelt. Celui-là qui, comme moi, fait faire dans un laboratoire depuis nombre d’années, journelle- ment jusque 60 lectures par toutes sortes de gens, celui-là seul peut se faire une idée des divergences énormes auxquelles donne lieu l’appréciation des degrés de luminosité que peut présenter une masse fluorescente. En dépit de la grande expérience que mes collaborateurs et moi, nous avons acquise dans l’emploi des radiochromomètres, nous constatons, pour presque chaque dé- termination, des divergences individuelles notables, se chiffrant quelquefois même par des 30 p. c. Nous retrouvons encore la preuve de ces divergences considérables, si nous examinons les données comparatives publiées par les auteurs; deux radiologues aussi habiles qu’expérimentés, les D™ Albers-Schônberg et Kien- bôck, arrivent dans leurs données comparatives à des différences qui vont jusqu’à des 30 p. c.

C'est ainsi que . |. .. 1 2 3 4 5 6 Degrés Benoist- Walter

Correspondraient d’après Fe Albers-Schônberg a. . 1.8883.3 4.9 6.5 7.3 8 Degrès Wehnelt

Correspondraient ‘d’après Kienbôück, à . . . . 2 4 #6 8 10 12 Degrés Wehnelt

Mais on peut encore montrer facilement les défectuosités de ces méthodes subjectives par voie expérimentale. Prenons par exemple l'échelle Walter : nous savons que le pouvoir péné- trant des radiations se détermine ici par le nombre de champs fluorescents produits par le passage des rayons au travers de lamelles de platine d’épaisseur croissante. Or, une expérience bien simple, que nous avons faite récemment dans notre labo- ratoire et que l’on peut facilement répéter partout et spéciale- ment l’on dispose d’un redresseur de courant à haute ten-

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sion, montre à quelles erreurs peut prêter la lecture de la scala de Walter. En utilisant les deux phases du courant, nous voyions briller nettement quatre champs tandis que les champs 9 et 6 montraient une fluorescence faible, à peine visible. En éliminant une phase du courant, nous vimes la fluorescence de l’écran diminuer considérablement d'intensité, ce qui est d'ailleurs facile à comprendre, puisque la fluorescence n’était plus excitée que par la moitié des flux inductifs; les champs 5 et 6 n’étaient plus perceptibles à l’œil et le champ 4 lui-même ne montrait plus qu’une faible luminosité, même à l'œil par- faitement adapté à l'obscurité. Mais un film photographique, placé sous l'écran, avait été exposé aux irradiations pendant les deux expériences précédentes. Dans le premier cas l'œil apercevait six champs fluorescents - le film, après développe- ment, montra sept champs noirs; le septième champs n'avait pu être perçu par l’œil parce que la quantité des rayons y était trop peu abondante pour provoquer une fluorescence visible. Dans Je

second cas l'œil ne percevait que quatre champs fluores- cents le film montra, apres développement, huit champs

noirs. L’ampoule était devenue donc en réalité plus dure, ce qui s’explique facilement par les phénomènes qui s’y passent; pendant les intervalles qui séparent les décharges, la conducti- bilité électrique baisse peu à peu; en d’autres termes, la résis- tance de l’ampoule au passage du courant augmente. Il s’ensuit que chaque influx, pour se fraver passage, doit avoir une ten- sion d’autant plus forte que l'intervalle est plus long; cet ac- croissement de tension ne peut marcher de pair qu’avec une aug- mentation de la pénétration des radiations. Nous avons done affaire en réalité à un accroisement de la dureté alors que la lecture de la scala accuse plutôt une diminution de dureté. Il est inutile d’insister plus longuement sur la valeur de cet instru- ment.

Les deux autres radiochromometres sont meilleurs en ce sens que les oscillations de la luminosité de leur écran prétent moins à erreurs parce que la lame d'argent, servant de test, projette une silhouette d’autant plus sombre que l’intensité du rayonne-

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ment est plus faible. Malheureusement, la lecture du degré radiochromométrique est nendue quelque peu difficile par la mise en jeu d’un phénomène que je ne puis m’expliquer en- core : la partie de l’écran correspondant à l’argent montre une fluorescence de couleur un peu différente (plus verdâtre) de celle que présente la partie de l’écran recouverte d'aluminium ; ainsi la comparaison des teintes devient assez délicate.

Une circonstance plus fâcheuse encore se présente avec l’em- ploi du radiochromomètre de Benoist. La dureté de l’ampoule est fonction de la tension du courant secondaire; mais cette ten- sion, comme celle de tout courant alternatif, change à tout in- stant de valeur: nous avons donc affaire à un complexus de ra- diations douées de pouvoirs pénétrants bien divers. Or, les ra- diations molles sont arrêtées déjà par les épaisseurs relative- ment petites du métal de l’appareil; le faisceau des radiations, ainsi épuré et filtré par ces premières couches de chaque degré de l’échelle et ne comportant plus dès lors que des radiations pé- nétrantes, passe les couches subséquentes de chaque degré sans grande perte et cela d’autant plus intégralement qu’il s’agit des degrés les plus élevés de l’appareil.

Rœntgen lui-même avait déjà reconnu ce fait : il avait mon- tré que, si une lampe d’aluminium d’un millimètre d’épais- seur arrête par exemple 40 p. c. du rayonnement émis par une ampoule donnée, cette absorption, pour deux couches ayant aussi chacune un millimètre d’épaisseur, cette absorption n’est pas de 80 p. c. comme on pourrait s’y attendre, mais seulement de 45 p. c.; donc, 55 p. c. des radiations passent au travers des deux couches d’aluminium dont la seconde n’absorbe plus par conséquent que 5 p. c. des radiations émergentes (60 p. c.) de la première. Et si on faisait passer ces 5 p. c. au travers d’une troi- sième couche d’aluminium, toujours de la même épaisseur que les deux premières, le coefficient d'absorption serait encore plus faible.

Aussi n’est-il pas rationnel, comme le fait Benoist, d’aug- menter l’épaisseur des degrés d’aluminium dans une proportion arithmétique, c’est-à-dire dans la proportiion de 1, 2, 3, 4,.... -

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12 millimètres d’aluminium. La différence d'absorption entre les degrés 1 et 2, 2 et 3, est notablement plus forte qu'entre les degrés 5 et 6, 6 et 7, ete. D’où résulte une répartition très irré- gulière de luminosité, ce qui porte grand préjudice à la valeur de l’instrument. Walter, en s’inspirant de ces considérations, a cherché à améliorer le radiochromometre de Benoist, en don- nant aux degrés des épaisseurs progressives telles que la grada- tion lumineuse fût en quelque sorte régulière. Pour arriver à ce résultat, il dut transformer les 12 degrés Benoist en 6; aussi, cette graduation est-elle assez grossière et exclut-elle en quelque sorte toute finesse dans nos recherches. Toutefois, la modification de Walter me paraît préférable à l’appareil original de Benoist.

La scala de Wehnelt, avec sa progression insensible qui per- met des lectures incomparablement plus fines, est à mon avis, le meilleur instrument de ce genre. L’obliquité du coin d’alumi- nium me paraît exactement calculée jusqu’au degré 7; toutefois de 7 à 9, les différences ne me semblent plus assez sensibles ; dans cette partie de l’échelle on peut assez bien avancer ou re- culer la lame d’aluminium, sans modifier sensiblement les teintes, et en tous cas sans produire ces grandes différences que nous obtenons entre les degrés 2 et 4, 4 et 6, 5 et 7, etc. Cette défectuosité est évidemment facile a corriger.

Nous avons montré précédemment les écarts que donne la jes ture directe du degré radiochromométrique sur l'écran fluores- cent; ces écarts sont notables si même l'œil est parfaitement adapté à l’obscurité. Pour cette raison, il est recommandable, à mon avis, de déterminer le degré radiochromométrique sur la plaque photographique, aussi bien avec l'instrument de Weh- - nelt qu’avec celui de Benoist. Le fabricant du radiochromome- tre de Wehnelt, tenant compte de ce mode d'emploi, livre depuis ces derniers temps des instruments parfaitement adaptés à cet usage, de prix raisonnable et de maniement facile.

Mais encore faut-il se garder de certaines erreurs auxquelles la lecture sur plaque photographique peut donner lieu et pour ce, il convient de procéder de la façon suivante : On examine

progressivement, à travers une fente étroite pratiquée dans un

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morceau de carton, toutes les parties de l’image photographique de la scala et on arrive ainsi à trouver, avec grandes facilité et exactitude, la région des teintes équivalentes.

b) Les procédés objectifs.— A côté des méthodes mesurant di- rectement la dureté des radiations, mais sujettes à des erreurs subjectives, nous avons les méthodes indirectes mais objectives.

Parmi ces dernières nous trouvons tout d’abord la recherche de l’étincelle équivalente qui jouit partout d’une si grande fa- veur. Je n’insisterai pas sur ses défectuosités trop bien connues, telle que la variabilité de ses indications suivant l’état atmo- sphérique, suivant la forme et le diamètre des électrodes, etc. Walter trouve que la mensuration de l’étincelle équivalente est bien trop aléatoire que pour lui attribuer quelque valeur même a titre de contrôle d’une seule et même instrumentation. Je ne puis partager complètement cette opinion; bien au contraire: pour autant qu’il s’agisse toujours d’un seul et même appareil- lage et à titre de contrôle de la dureté, je crois que les indica- tions du spintermètre sont pour le moins aussi dignes de crédit que celles des radiorhromomètres précédents, sujets à des erreurs subjectives. |

Je tiens à insister ici, sur une faute de connexion que j'ai vu commettre presque partout et qui donne lieu à de grandes mé- prises. Le plus souvent, nous voyons le spintermètre monté di- rectement sur les bornes de la bobine d’induction, ou du moins dans son voisinage immédiat; dans le circuit qui relie ses deux électrodes aux deux bornes de l'ampoule, nous voyons alors in- tercalés en série différents instruments, telle que soupape à gaz raréfié ou à plateau-pointe, ete. Or, dans ces conditions, l’écla- teur ne mesure pas ce qu’il devrait mesurer; il ne nous donne nullement la longueur de l'étincelle équivalente à la résistance de l’ampoule, mais bien l’étincelle équivalente à la résistance totale du circuit secondaire, de l'ampoule radiogène et de la soupape Villard ou de la soupape à plateau-pointe. Les erreurs qui résultent de cette connexion défectueuse peuvent être très considérables, notamment si la distance explosive de l’étincelle

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de la soupape à plateau-pointe est grande ou si la résistance de la soupape Villard est forte. T] est indispensable que le spin- termètre soit branché en dérivation sur le courant d’alimenta- tion de l’ampoule, qu’il soit relié à cette dernière directement sans interposition d’aucun autre appareil et que les soupapes de tout genre se trouvent par conséquent dans le circuit qui relie le spintermètre à la bobine d’induction.

Je voudrais encore attirer l'attention sur un phénomène sin- gulier qui ne semble pas avoir attiré jusqu’ici l'attention; nous savons que la distance explosive de la soupape à plateau-pointe exerce une certaine influence sur la tension du courant secon- daire et partant sur le pouvoir pénétrant des radiations; un accroissement de cette distance entraîne une augmentation de la tension secondaire et de la pénétration des radiations. Mais cela n’est vrai que jusqu’à un certain degré. Sitôt que la distance ex- plosive dépasse une grandeur déterminée, nous voyons l’ampoule mollir tout à coup. Longtemps je cherchai sans succès la solu- tion de cette énigme; en fin de compte, je crois l’avoir trouvée. Dans Ia plupart des cas, la totalité de la tension secondaire n’est pas nécessaire au fonctionnement de l’ampoule. Supposons que l’étincelle équivalente de cette dernière soit égale a 10 cent.: supposons encore que nous obtenions au spintermétre une dis- tance explosive maxima de 12, 13 ou 14 cent., après mise hors circuit de l’ampoule mais avec le même ampérage primaire. La différence entre les deux valeurs précédentes nous indiquera la distance maxima à la quelle nous pouvons placer le plateau et la pointe de la soupape, tout en utilisant la totalité de la ten- sion disponible. Mais sitôt que l'écart entre le plateau et la pointe dépasse cette distance maxima, l’ampoule perd une par- tie de sa tension et le résultat en est que la pénétration des ra- diations diminue.

Tous les instruments précédents ne nous renseignent que d'une façon approximative et à un moment donné sur le degré de du- reté des radiations; ils comportent en outre toutes sortes de ma- nipulations contrariantes et supposent un observateur expert. Aussi est-il facile de comprendre tout l'intérêt qu'ont suscité

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dans ces derniers temps les instruments indiquant la dureté d’une façon objective au moyen des oscillations d’une aiguille et permettant de contrôler la constance de l’ampoule durant toute la durée de son fonctionnement, comme le font les mil- liampèremètres pour l'intensité du courant. Car s’il est vrai, comme il a été exposé ci-dessus, que la dureté des radiations est fonction de la tension secondaire, il est non moins exact qu’elle dépend également, en cas de constance absolue du vide, de tous les facteurs qui influent sur la tension du courant secondaire, comme les variations de la charge électrique, le nombre et la rapidité des interruptions, la self-induction, etc.; nous pour- rions même dire que l’importance de ces facteurs est plus grande qu’on ne le croit généralement. C’est ainsi que Kingelfuss mon- tre dans sa communication si précise relative è cette question (Comptes-rendus de la Société allemande de Radiologie, vol.V.) qu’un accroissement relativement minime d’intensité, de 0,5 a 1 millig., amène des modifications de dureté dans la proportion de 10 à 30 p. c., toutes les conditions d’expérimentation étant absolument identiques ; pour établir ces différences, cet auteur eut recours à la radiographie de l’échelle radiochromométrique. Le scléromètre de Klingelfuss et mon qualimètre sont les deux instruments permettant un contrôle permanent de la dureté au moyen des oscillations d’une aiguille.

Le scléromètre de Klingelfuss pourrait, à mon avis, mériter l’épithète d’instrument idéal en ce sens qu’il mesure en volts une tension partielle proportionnelle à la tension totale et que ses indications par suite peuvent servir de base à un système international de mensuration comme celles du milliampeéreme- tre; malheureusement, c’est un voltmétre thermique avec tous les défauts inhérents à ce genre d’instruments en tant qu'ils sont appliqués à la radiologie; il ne donne que la valeur effe:- tive et ses indications dépendent du nombre et du genre des in- terruptions. Aussi, ses données ne sont-elles exactes que pour autant qu’il soit employé de concurrence avec l'interrupteur intensif de Klingelfuss qui donne 50 interruptions à la seconde : antérieurement venait encore s'ajouter à ces inconvénients celui que cet instrument n’était applicable qu’aux inducteurs de Klin-

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gelfuss pourvus de la bobine mensuratrice appropriée. Toutefois, dans ces derniers temps, le constructeur croit avoir trouvé le moyen de raccorder son scléromètre aux bobines d’induction de toute provenance ; à cet effet, il entoure l’enroulement se- condaire d’une bobine mensuratrice particulièrement bien pro- portionnée à cet enroulement et soumise comme lui aux réactions de l’induction. Mais comme l’exactitude de ce raccordement im- porte grandement, l’inducteur doit naturellement passer par l’usine de Klingelfuss. Le scléromètre se trouve alors, non plus directement dans l’enroulement secondaire même, mais dans un enroulement à part, dans un enroulement tertiaire, et si même dans ces conditions le raccordement de ces deux enroulements est parfait, on peut encore se demander si l’instrument accuse bien réellement toutes les oscillations et notamment celles qui sont dues, non pas tant à des variations du régime primaire, mais plutôt aux variations qui se produisent spontanément dans le secondaire, à l’intérieur de l’ampoule ,etc... Nous avons mon- tré plus haut les inexactitudes souvent notables qui entachent les indications du spintermètre quand les connexions de cet instru- ment avec la soupape à gaz raréfié ou à plateau-pointe sont irra- tionnelles; le sclérométre de Klingelfuss prête, dans ces mêmes conditions d'emploi, aux mêmes erreurs, mais avec cette circon- stance aggravante que nous ne pouvons y obvier par quelque changement de connexion comme nous pouvons le faire avec le spintermètre. Et si alors nous renonçons à toute soupape, nous voyons passer dans l’ampoule le courant de fermeture qui est, comme nous l'avons déjà démontré, préjudiciable à l'exactitude des indications de tout instrument de mensuration thermique.

Avec le qualimétre, nous n’avons pas à tenir compte de toute: les erreurs et de toutes les restrictions qui s’attachent à l’em- ploi des instruments à fil thermique. Mais en revanche, nous avons à décompter avec d’autres désavantages; l'aiguille du qualimètre, avant que d'arriver au repos, exécute des oscilla- tions pendant plusieurs secondes; ensuite la graduation du ca- dran qu’elle parcourt, ne correspond pas à des indications en volts mais à des épaisseurs progressives de plomb d’un dixième

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de millimètre. Ce n’est pas une fraction mais bien la totalité de la tension régnant dans le circuit secondaire, qui provoque les déplacements de l’aiguille du qualimètre. Or, comme cette tension totale n’a été mesurée jusqu’ici que par la distance ex- plosive du spintermètre et que cette mensuration comporte de nombreuses et importantes causes d’erreur, il n’était pas pos- sible de baser l’étalonnage du qualimètre sur des données aussi aléatoires comme le sont les indications en volts.

Puisque l’instrument accuse en fait la différence de potentie: existant entre un point du circuit et son ambiance, la proximité de pièces métalliques reliées à la terre peut également se réper- cuter sur les oscillations de l’aiguille et rendre inexactes ses in- dications. Walter, dans une communication récente parue dans les Fortschritte auf dem Gebiete der Réntgenstrahlen, établit que l'instrument doit se trouver à une distance d’au moins 30 ctm. de tout objet pouvant exercer pareille influence fa- cheuse.

Dans cette communication, le méme auteur arrive en outre à cette conclusion, que si l'instrument associé à la bobine d’in- duction apporte bien un perfectionnement marquant, il n’en est pas de méme quand il fonctionne sur un redresseur de courant a haute tension et qu’il ne répond alors à son but que d’une façon souvent peu satisfaisante. I] base cette opinion sur le fait que les radiochromomètres de Benoist et de Benoist-Walter observés avec « l’œil bien adapté à l'obscurité » auraient donné des in- dications divergentes de celles de mon qualimètre. C’est ainsi qu'avec une augmentation d'intensité allant de 1 à 2 et de 2 à 3 milliamperes, la dureté accusée par sa scala serait restée con- stante (2, 2, et 2 1/4) tandis que mon qualimétre aurait indiqué 2.2, 3 et 4 degrés. Au cours de ma carriere, jai procédé à plus de cent mille déterminations de dureté et je n’ai jamais vu, que je sache, une seule ampoule garder pareille constance, quand l'intensité du courant augmentait et triplait comme ici; et, d’ailleurs, dans tous les tableaux, qui accompagnent la commu- nication de Klingelfuss, on chercherait en vain une ampoule de ce genre. Aussi dois-je croire que « l'œil si bien adapté » qui fit

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ces lectures, n’était précisément pas le bon. Des mensurations très minutieuses prouvent qu'avec les appareillages les plus divers, l'intensité et le nombre des interruptions étant bien entendu les mêmes, les indications de mon qualimétre sont si concordantes qu’elles peuvent réellement servir de critérium à l’état de l’ampoule.

Après avoir examiné de près toutes ces méthodes de mensu- ration, demandons-nous encore une fois s'il est possible, comme nous le faisons pour tous les appareils électriques, s'il est pos- sible de déduire du produit intensité x temps x tension (ou son équivalent, dureté), le rendement de l’ampoule; nous pou- vons donner une réponse affirmative à cette question, tout au moins s’il s’agit d’ampoules de dureté moyenne et si nous nous servons d'appareils de mesure tres exacts permettant d'éliminer de façon méticuleuse, toute causes d’erreur. Mais ce calcul ne donne pas la valeur exacte du rendement quand il s’agit d’am- poules trop dures ou trop molles; le verre des ampoules molles absorbe une forte proportion de radiations et la forte résistance intérieure des ampoules dures provoque une grande perte en ra- diations par effluviation. Dans ces deux cas donc, le produit du calcul accusera une valeur trop grande. Mais pour les ampoules de dureté moyenne, qui répondent aux indications les plus nom- breuses de la radiothérapie, ce calcul donnera une appréciation suffisamment exacte. Toutefois, nous ne voulons pas dire qu'une même valeur de rendement amène toujours le même effet théra- peutique; nous en doutons méme; car les différences qualita- tives, c’est-à-dire les différences de dureté qui peuvent se pré- senter, sont souvent tres notables; par conséquent le coefficient d'absorption dans la profondeur est sujet à varier fortement. Mais ce domaine d'étude n'appartient pas à la physique; ici le physicien doit céder la parole au biologiste.

II. LES METHODES DIRECTES

Restent à examiner les méthodes directes qui indiquent ap- proximativement l'effet utile de l'ampoule, c'est-à-dire ce que l’ampoule donne par rapport à ce qu'elle reçoit. Comme les ra-

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diométres de Freund et de Schwarz n’ont guère trouvé faveur dans la pratique à cause de leur délicatesse et de leur difficulté de maniement, nous nous contenterons d’examiner ici seulement le quantimètre de Kienbôck et la pastille de Sabouraud et Noir?.

Il était à prévoir que le quantimètre de Kienbôck, que l’on di- sait « absolument exact », devait tomber un jour en discrédit, quelques minuties que l’on apportât à sa confection. Un pro- cédé, exigeant une sensibilité toujours égale du papier photo- graphique et exigeant en outre un emploi méticuleusement con- forme à toute une série de prescriptions, (composition et tem- pérature du bain révélateur, durée du développement, etc.), un pareil procédé offre dans la pratique courante de la radiothé- ‘apie tant d’écueils qu’il doit inéluctablement se discréditer pour lune ou l’autre raison. Et en effet, dans un des derniers numéros de la Munchener Medizinische Wochenschrift, Bucky se plaint amèrement des préjudices que l'inégalité de la sensibi- lité du papier quantimétrique lui avait fait commettre. Kien- bôck lui-même avoua ces différences de sensibllité et recom- manda avec insistance de n’employer dorénavant son procédé que sous le contrôle minutieux d’autres méthodes. Il est évi- dent que pareil contrôle s’oppose à la généralisation du pro- cédé dans la pratique.

Il ne reste donc pour la pratique courante de la radiothéra pie, que la pastille de Sabouraud-Noiré qui est d’un maniement facile mais qui constitue en somme un procédé peu fin. Ceci me rémémore une petite histoire remontant à ma période d’as- sistant; mon chef s’ingéniait à construire un appareli de men- suration mais, quoi qu’il fit, les indications de l’instrument ne lui paraissaient pas suffisamment précises; aussi y apporta-t-il des modifications successives de plus en plus délicates. Mais rien ne servit; bien au contraire, l'instrument devint de plus en plus défectueux. Mais un beau jour un collègue, homme d'âge et d'expérience, suggéra de suivre la voie inverse à celle qui avait été suivie jusque-là et de construire un mécanisme plus simple, plus robuste; et ne voilà-t-il pas que cet instrument, qui s'était montré si longtemps sensible à toutes les influences perturba-

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trices, en raison de son mécanisme subtil et délicat, se mit a fonctionner à la satisfaction complète de son inventeur. Ici nous rencontrons quelque chose d'analogue; les méthodes fines et dé- licates disparaissent et laissent le champ libre à la pastille de Sabouraud et cela parce que la valeur accusée par la pastille, c'est-à-dire la dose d’érytheme, comparée aux données obtenues par d’autres méthodes, répond à une grande série d'applications et parce qu'elle ne prête pas à des erreurs grossières. Les dimen- sions des cristaux de platino-cyanure de baryum et la pression sous laquelle ils ont été travaillés dans le mortier jouent un grand rôle dans le virage des pastilles; l’âge des pastilles et la tempé- rature à laquelle elles sont conservées et employées doivent éga- lement entrer en ligne de compte. C’est ainsi que les pastilles d’un cahier, déposé par mégarde dans le voisinage d’un poële, se trouvaient complètement colorées au bout d’une demi-heure. La température exceptionnelle de cet été, ainsi qu’on me l’a rap- porté de plusieurs côtés, aurait également agi sur les pastilles pendant leur conservation et les aurait rendus plus sensibles. Mais avant tout entrent ici en ligne de compte la faculté per- sonnelle de chaque observateur de distinguer les nuances de coloration et la nature de la lumière à laquelle les pastilles sont examinées; récemment Levy-Dorn recommanda de les examiner à la lumière tempérée du jour, parce que leur coloration appa- rait notablement plus foncée à la lumière d’une lampe incan- descente et parce que la teinte B observée à la lumière artifi- cielle ne correspondrait en réalité qu’au 1/3 de la valeur réelle. Cette dernière donnée me paraît toutefois un peu exagérée; mais il est facile de démontrer que la nature de l'éclairage joue un grand rôle dans l’appréciation de la teinte; la pastille virée de platino-cyanure de baryum montre encore une forte fluores- cence que les spectres des différentes sources de lumière in- fluencent d’une façon considérable. I] serait donc très avanta- geux de faire la lecture à la lumière d’une lampe à incandes- cence puisque nous pouvons disposer toujours ainsi d’une lu- mière de couleur et d’intensité semblables.

Mais cette source de lumière n’a pas servi à l’étalonnage des

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pastilles; la teinte B a été établie uniquement avec la lumière du jour. S'il faut done maintenir les exigences de Levy-Dorn, la pastille de Sabouraud-Noiré ne pourra être utilisée, du moins à titre de dosimètre exclusif, que par des radiologistes qui ont appris à apprécier à leur juste valeur toutes les différences de teinte au cours d’une longue carrière. Tous les autres praticiens devraient renoncer à l'emploi du procédé de Sabouraud durant les journées sombres ou pendant la soirée, car la lecture doit être faite aussi vite que possible après l’irradiation ; la coloration de la pastille rétrocède notablement, ainsi que je l’ai pu observer, méme dans Vobscurité et il n’est pas possible de procéder le matin à la lecture après avoir conservé la pastille impression- née dans l'obscurité pendant toute une nuit.

Du reste, le temps que mettent les pastilles à se décolorer sem- ble dépendre de la rapidité avec laquelle elles ont été virées : des pastilles virées rapidement par une irradiation intensive per- dent beaucoup plus vite leur coloration brune que celles qui ont été impressionnées lentement par une irradiation faible. Peut- être y a-t-il des effets thérapeutiques analogues suivant que l'ir- radiation a été rapide mais intense, ou lente mais faible. J’ap- pellerai encore l’attention sur le fait que le procédé de Sabou- raud-Noiré peut prêter à des méprises d’une portée considérable, si l'on emploie, comme je l’ai vu faire maintes fois, plusieurs fois les mêmes pastilles en les décolorant aux rayons solaires après chaque irradiation. Ces pastilles virent de plus en plus fa- cilement au fur et à mesure qu’elles sont plus souvent régéné- rées, si bien qu’en fin de compte leur teinte B ne correspond plus du tout à la dose normale, à Ja dose d’érythème.

Dans ces derniers temps, Holzknecht est arrivé à écarter en grande partie toutes les causes d’erreur que nous venons de si- gnaler, en imaginant un nouveau radiomètre basé égalment sur l'emploi de la pastille de Sabouraud-Noiré. Le nouveau radio- mètre de Holzknecht comprend, comme pièce essentielle, une bande transparente en celluloïde, progressivement colorée en jaune d'une extrémité à l’autre; cette bande recouvre toute une

série de demi-pastilles de platino-cyanure de baryum qui, vus

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par transparence a travers la bande, offrent une teinte de plus en plus foncée d’une extrémité de l’échelle à l’autre; nous voyons ainsi toute la gamme de nuances que peut présenter une pastille au cours de son irradiation. La pastille-réactif, qui en réalité ne forme également qu’un demi-disque, est fixée apres son irradiation sur une glissière que l’on peut déplacer d’un bout de l'échelle à l’autre; on arrive ainsi à juxtaposer exactement deux demi-disques, celui de la pastille test et celui de la pas- tille-réactif, de façon à former un disque complet; cette juxta- position facilite singulièrement l’appréciation exacte des teintes de ces demi-disques.

Le principal avantage du radiomètre Holzknecht réside dans le fait que la couleur comparative et la couleur comparée sont faites de la même substance. Pour des raisons de conservation et de stabilité, la teinte B de l’appareil de Sabouraud et Noiré n’a pu être obtenue avec du platino-cyanure, puisque celui-ci tend à dévirer spontanément : elle est constituée simplement par un carton peint dont la coloration est évidemment influencée par la lumière d’une toute autre manière que celle d’une pastille fluorescente. Dans l’instrument de Holzknecht, au contraire, la pastille témoin et la pastille-réactif sont faites de la même sub- stance, de platino-cyanure de baryum; ici, il n’y a donc plus de différence d’action de la lumière incidente, si bien que toutes les causes d’erreur inhérentes à l’emploi de différentes sources de lumière sont par le fait totalement éliminées et qu’on peut procéder à la lecture à toute heure du jour ou de la nuit. Avec le radiomètre de Holzknecht on peut, en outre, mesurer des fractions de dose : on peut encore se servir d’une pastille-réactif déjà irradiée sans la dévirer à la lumière du jour et évaluer exactement le supplément de brunissement qu’elle présente sous l'influence d’une nouvelle irradiation. Et comme enfin le con- trôle de la coloration progressive offre de grandes garanties pour la détermination exacte de la dose d’érythème, tous ceux qui utilisent la pastille de Sabouraud feront bien d'employer doré- navant l’instrument de Hlozknecht.

A tout considérer, le chapitre qui s'intitule « Rüntgenomé-

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trie » n’est pas de nature à nous donner toute satisfaction ; toutes ces méthodes si nombreuses, que nous en employions une seule, ou que nous en employions plusieurs concurremment, ne peuvent prétendre à cette exactitude, qui distingue à un si haut degré presque tous les autres procédés physiques de mensuration. Le but, que je me suis proposé dans ces lignes, sera complètement atteint, si j'ai pu engager le radiologiste à procéder avec esprit critique dans ce domaine qui naturellement ne lui est pas fami- lier, et à sélectionner à son propre usage ce qui présente le plus de garanties d’exactitude.

RADIODIAGNOSTIC DE LA GROSSESSE

CAS DE GROSSESSE GÉMELLAIRE

DIAGNOSTIQUE PAR LES RAYONS X par le D' Maurice D'HALLUIN

Maitre de Conférences, Chef des travaux de physiologie, Chef du service de radiologie et d’électricité médicale des dispensaires à la Faculté libre de médecine de Lille.

Le diagnostic de la grossesse par les rayons X a retenu l’atten- tion des chercheurs dans les premiers temps de la découverte de Röntgen. L’on sait les difficultés du début de la radiologie réalisée avec des ampoules Jmparfaites exigeant des poses déme- surément longues; dans ces circonstances, Chappuis et Varnier eurent un réel mérite à chercher à résoudre le problème. Le 18 mars 1896, ils présentaient à l’Académie de médecine le ré- sultat de leurs premières recherches : ils avaient réussi à obtenir l’image de fœtus dans des utérus gravides conservés dans l’al- cool. Vers la même époque, Davis publiait dans l’American Journal of the medical Sciences (mars 1896, 268), le résultat infructueux de sa tentative faite sur une femme enceinte de huit mois. I] avait posé une heure et n’obtenait aucun résultat.

Benedict, en 1896 (Wiener medicinische Wochensch., 18, p. 825), confirme les résultats de Varnier : possibilité d’obtenir l’image du fœtus enfermé dans l'utérus, mais il considère comme chimérique un résultat positif chez la femme enceinte.

Il concluait donc comme Mullerheim (1), Oudin et Barthe- lemy (2), enregistrant la même année de semblables insuccès.

(1) MvzzeRHEIM. Deutsche med. Wochenschrift, 1897. (2) Ounin et BARTHELEMY. Bull. Acad. de Médec., 26 janvier 1896.

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En 1899, Varnier (1) publie de nouveaux résultats; 1] obtient des clichés positifs sur des cadavres de femmes enceintes mais il échoue encore quand il opère sur la femme vivante même dans le cas d’enfant mort.

En 1900, Bouchacourt (2) trouve sur ses clichés des fragments de squelette foetal en plaçant les femmes dans le décubitus la- téral.

Dans les années suivantes, les radiologistes semblent avoir considéré le diagnostic de la grossesse chez la femme vivante comme impossible. Cependant Imbert (3) publie en 1898 un cas chez une femme de 25 ans, soupçonnée d’hématocele, il réussit à diagnostiquer l’existence d’une grossesse extra utérine (fœtus de 5 à 6 mois, tête, tronc et membres inférieurs visibles sur le cliché).

Mellin et Sjégren (Comptes rendus de la Société des Médecins suédois, à Stockholm, Hygiea, août 1906) publient également un résultat positif dans un cas de grossesse extra-utérine (4).

Il est intéressant de retenir que les deux premiers cas de radiodiagnostic positif de grossesse ont été obtenus dans des cas de grossesse extra-utérine. Faut-il y voir l’heureuse influence de la diminution d'épaisseur des parties molles ?

Paul Krause (Société de Radiologie de Breslau, 19 juin 1906) montre un radiogramme de grossesse extra-utérine, mais 1l fut obtenu avec la tumeur extirpée et l’auteur n’a pas le droit d’en conclure qu’il aurait eu un résultat positif en radiographiant la mère avant l’intervention.

Les résultats positifs de Imbert et de Mellin et Sjéren ne semblent pas avoir encouragé les chercheurs ayant pour objectif

(1) Vanier. C. R. Soc. d’obstétrique de gynécol. et de pédiatrie, avril 1899.

(2) BoucxacourT. Obstétrique, 3 mars 1900.

(3) Société de Biologie, 11 juin 1898. Archives d'E'ectr. médic., 1898, p. 268.

(4) Analysé in Forschritte auf dem Gebiete d. Rentgenstrahlen. Vol. X.

Voir aussi LICHTENSTEIN : Zur Diagnostic d. Extrauteringravidität durch Roéntgenoskopie. (Munchener medic. Woch., 1906.`

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la radiographie du fœtus in utero chez la femme vivante, le silence se fait sur cette intéressante question jusqu’en 1907.

La technique radiologique s’est améliorée, et Fabre présente à la Société de Chirurgie (1907) douze clichés de radiographies fœtales plus ou moins parfaites obtenues dans le décubitus dorsal.

Albers-Schônberg (Die Réntgentechnik [3° aufl.] 1910, pp. 415, 416, 417), publie deux cas de radiodiagnostics positifs chez la femme enceinte. Avec une pose de 2 minutes 1/2, il obtient des radiogrammes les ombres squelettiques du fœtus se déta- chent nettement, mais, ajoute l’auteur, le contraste est insuf- fisant pour permettre une reproduction.

Les ampoules s’améliorent d'année en année, les bobines deviennent plus puissantes, on arrive à la radiographie rapide et l’apparition des écrans renforcateurs marque une étape sen- sationnelle dans les progrès de la radiologie. Fabre, Barjon, Trillat publient en 1910 (1) une radiographie merveilleuse d’une présentation du siège. Les détails squelettiques sont vraiment remarquables.

Lars Edling, un Suédois, publie dans Fortschritte auf dem Gebiete der Réntgenstrahlen du 17 nov. 1911, un long article sur l’emploi des rayons X pour le radiodiagnostic de la gros- sesse. Il possède 22 cas et présente des schémas et des plan- ches qui sont de fort jolis documents. Parmi les planches, on voit une radiographie de grossesse triple, un cas de grossesse double; deux autres cas de grossesse simple la silhouette fœtale est fort nette, et un dernier cas enfin on voit quelques petits membres, il s'agissait d’une grossesse extra-utérine.

Edling a obtenu quatre fois des résultats positifs dans des grossesses fin 2°, début du 3°, fin et début du mois. Le diag- nostic précoce de la grossesse peut done être établi par la tech- nique habituellement employée pour les radiographies abdomi-

nales. Signalons (2) toutefois la technique préconisée par de Su-

(1 Archives d’Electricité médicale, 1910, v. 1033. (2) In Montpellier Médical, 27 janvier 1907, p. 93.

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rel (Société des sciences médicales de Montpellier, juin 1906) qui conseille d’introduire dans le rectum une pellicule sensible maintenue en place par un ballonnet insufflé. Si cet auteur n’apporte aucun résultat à l’appui de sa méthode 1l n’en est pas de même de Darder Rodes, de Barcelone, qui publia dans les Archives d'électricité médicale (1) un intéressant article ot il décrit une technique personnelle consistant dans l’introduction d’une pellicule dans le vagin (2). Il ne donne pas le nombre de ses essais mais rapporte le cas d’un radiodiagnostic positif chez une femme enceinte de 3 mois au maximum.

Les derniers travaux prouvent que le problème a reçu une so- lution satisfaisante et nous avons la satisfaction d’apporter un cas personnel montrant quels précieux rneseignements les rayons X peuvent apporter dans la science obstétricale pour le diagnostic de la grossesse, du nombre et de la position des fœtus.

On attribue les insuccès à la mobilité du fœtus, aux mouve- ments de la mère, à la masse de sang circulant dans la paroi hypertrophiée de l’utérus et le placenta, à l’existence du liquide ammiotique, à l’épaisseur des parties molles, et enfin à la trans- parence des os du fœtus. |

La radiographie rapide permet de réduire au minimum lin- fluence des mouvements respiratoires de la mère et des déplace- ments spontanés du fœtus; l’emploi des fortes intensités permet de traverser sans trop de peine les parties molles, le sang, le liquide ammiotique. La radiographie d’une femme enceinte reste malgré tout une difficulté. mais l’emploi des écrans renfor- cateurs simplifie le problème ; grâce à eux, même avec une instrumentation moyenne, il est possible d’obtenir de bons ré- sultats au prix de quelques tatonnements.

Quelle position faut-il donner à la femme? Le décubitus ven- tral paraît bien difficile à obtenir chez la femme à terme, mais on peut opérer debout en faisant appuyer la paroi abdominale

Se © me

(1) Darper Ropks. Rôntgend'agnostic précoce de la grossesse par voie intrapelvienne. (Archives d'Electricité médicale, 10 juin 1911, p. 486.)

(2) L'auteur termine son article en disant son intention d’essayer par la suite la voie rectale.

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contre la plaque. Nous avons échoué dans cette position, mais nous avions employé la technique de Fabre. Le rayon normal étant placé au dessous du pubis on emploie des rayons très obli- ques qui doivent traverser une épaisseur considérable et malgré une pose de 40’’ avec écran Sinegran une longueur de rayon normal de 65 centimètres et 8 milliampères, au secondaire, nous avons obtenu sur le négatif un rond blanc bordé par un cercle périphérique l’action des rayons s’était seulement fait sentir.

La position dorsale est facile pour la patiente, mais elle a l'inconvénient d’éloigner le fœtus de la plaque. Un essai dans cette position nous a donné un insuccès (pose 25”, longueur du rayon normal 65 centimètres, 7 milliamperes 1/2 au secondaire). C’est alors que nous avons essayé la radiographie dans le décu- bitus latéral, qui est très avantageux si l’on n’a pas besoin des rapports précis de la tête avec la projection du détroit supérieur. C’est la position latérale qui semble devoir donner plus facile- ment le meilleur résultat (1). C’est à elle qu’il est bon de recourir en premier lieu quitte à faire en cas de résultat positif une prise ventrale en suivant la technique de Fabre. Les résultats excel- lents obtenus par ses collaborateurs et par lui montrent que, malgré l’obliquité des rayons extrêmes on peut obtenir une radiographie excellente, mais il semble a priori que cette techni- que, bonne sans doute four les déterminations pelvimétriques, soit peu recommandable si l’on veut obtenir nettement les parties foetales qui sont éloignées du bassin.

Ces remarques faites, voici l’exposé de notre cas personnel.

M™* Duv., 30 ans 1/2, nous est adressée le 9 novembre par M. le Professeur Voituriez, nous demandant s’il est possible de vérifier par la radiographie l'existence ou l’absence de grossesse gemellaire. Aucun signe de certitude ne permettait de dire grossesse double, c’était une simple présomption.

Nous employons pour nos radiographies une bobine de Du- cretet de 40 centimètres d’étincelle et un Wehnelt. Faisant

(1) Tout au moins chez la femme à terme.

526

passer dans le primaire 22 amperes, nous obtenons au secondaire 7 milliampères et 6 Benoist, 8 milliamperes 1/2 et Benoist dans un tube Gundelach. Nous arrivons ainsi à faire de bonnes radiographies de la cavité abdominale en 5 à 6 secondes avec écran « Sinegran », tandis que sans écran nous posions 45” pour obtenir chez un sujet moyen a 60 centimètres de distance une bonne radiographie vertébrale (avec compression) ou une radio- graphie de hanche.

Ce sont la des conditions que la plupart des radiologistes peu- vent réaliser aujourd’hui.

Nous avons dit plus haut le résultat de nos tentatives en posi- tion ventrale et dorsale.

Un cliché posé 40” avec 22 amp. au primaire, 8 milliampères au secondaire, une longueur de rayon normal de 60 centimètres, nous a donné en position latérale gauche un cliché trop posé ou l’on apercevait nettement une tête et vaguement la seconde.

Un autre cliché pris en position latérale droite (longueur rayon normal 60 centimètres), posé 38” avec 8, puis 9 milliam- pères au secondaire, nous a donné le cliché que nous allons décrire. I] paraît trop posé, manque d’opposition, mais il nous a permis de porter un diagnostic précis.

Voici reproduite in ertenso la note telle que nous l'avons remise le 10 novembre à M. le Professeur Voituriez :

Se représenter par la pensée la patiente placée sur l’épreuve et reposant sur le côté droit. Faisant abstraction des parties molles interposées, lire l'épreuve comme si le- positif était un écrau blanc recevant l’ombre des os éclairés par une source lumi- neuse qui serait à la place de l’observateur placé en face de la radiographie.

On voit nettement en haut l’ombre des dernières côtes et en bas une masse noire qui représente l’ombre du bassin vu de

profil. La paroi antérieure d2 l'abdomen de la patiente se trouve par conséquent à l’extrémité gauche de la radiographie.

On aperçoit deux têtes fœtales dans la région supérieure de l'abdomen. Les deux fœtus se regardent.

Le fœtus A présente une tête dont le diamètre occipito-frontal est de 12 centimètres. Supposant que les deux têtes ont à peu

près les mêmes dimensions on peut dire que le fœtus A, dont l’ombre est peu ou pas agrandie, se trouve tout pres de la plaque. Il serait donc situé dans le flanc droit et l’on devine la courbe de sa colonne vertébrale qui, dans une certaine mesure, épouse la forme de la courbure vertébrale de la mère. On remar- que en A’ une ombre qui représente probablement un bras.

À remarquer la netteté des contours de cette première tête sur laquelle on aperçoit la ligne de la base du crâne et le con- tour de l’orbite. Cette téte est dite la plus proche de la plaque parce qu’elle est la plus petite et la plus nette.

L'augmentation manifeste des dimensions de la tête du second fœtus OF = 13 1/2, le peu de netteté des contours de cette même téte permettent de dire que ce second fœtus est le plus éloigné de la plaque et se trouve dans le flanc gauche par conséquent. On distingue facilement chez lui le maxillaire inférieur. La tête est fortement fléchie, on aperçoit la courbure formée par la colonne vertébrale; on remarque en outr2 deux ombres qui re- présentent les os de l’avant-bras.

Les membres inférieurs ne sont pas visibles, car ils sont mas- qués par l’ombre du bassin.

La radiographie permettait donc d’apprécier nettement la po- sition de deux fœtus. L’un dans le flanc droit, l’autre dans le dane gauche, regardant l’un la paroi antérieure abdominale de (a mère, l’autre la colonne vertébrale. Les ombres entrecroisées ont été interprétées avant-bras, ce qui avait fait dire que les deux fœtus semblaient sur la radiographie se regarder et être dans la position de la boxe. Les deux ombres représentent bien l’avant-bras du fœtus situé dans le flanc gauche, mais l’ombre unique paraît plutôt l’ombre du membre inférieur. La suite a montré qu’il s’agissait d’un siège décomplété et la radiographie aurait permis de faire ce diagnostic, car cette ombre est trop basse pour pouvoir être le bras du fœtus du flanc droit.

Inutile d’insister sur la précision de ce diagnostic :

Le nombre des fœtus ne prête pas à contestation; leurs posi- tions respectives sont nettement décrites; bien que l’on ne puisse

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dire s’il s’agit de deux présentations du siège complété ou décom- plété, il est évident que le foetus situé dans le flanc gauche et plus descendu s’engagera le premier. La lecture de la radiogra- phie facilita le palper, on trouva nettement la seconde tête qui n’avait pas été perçue et l’on découvrit le second foyer d'aus- cultation.

L'accouchement se produisit le 28 novembre et le Docteur Bonnet Laborderie, chef de la clinique obstétricale, nous remet une note détaillée dont nous extrayons les lignes suivantes :

« Le toucher (réalisé à 5 h. du soir) montre une dilatation égale à une pièce de cinq francs et permet de reconnaître un siége en partie engagé. La crête sacrée du fœtus correspond exactement à la symphyse sacro-iliaque droite. Il s’agit done d’une SIDP, et c’est le fœtus postérieur, celui dont la tête est la moins élevée sur la radiographie qui se présente ici.

» Une exploration plus complète montre la présence d’un seul pied au niveau des fesses, l’autre doit être relevé sur la face antérieure du fœtus, ce qui nous donne un siège mi-complet et mi-décomplété (mode des fesses). À 7 h. 1/2, la dilatation est complète et la parturiante entre en expulsion. Le dégagement du tronc et des épaules se fait avec la plus grande facilité sous l’action de violentes douleurs expulsives. La manœuvre de Mau- riceau ne donne lieu à aucun incident; il n’y a qu’à vaincre la résistance assez vive opposée par le périnée d’une primipare un peu âgée. L’enfant bien constitué crie aussitôt après sa nais- sance.

» À la suite du premier accouchement, les contractions ces- sent pour reprendre au bout d’un quart d’heure. À ce moment, ‘on constate l’existence d’une seconde poche des eaux qui est rompue afin d’accélérer la marche du second accouchement. Il s’écoule une quantité d’eau qu’on peut évaluer à un demi- litre. On sent alors au niveau du détroit supérieur un siège accompagné de trois membres, deux pieds et une main. Il s’agit d’un SIGA ou ST (la crête sacrée est trop haute pour être atteinte). Le bras procident est refoulé, tandis qu’on abaisse le membre inférieur le plus accessible dans le but de forcer l’enga-

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gement de la présentation. Une fois hors de la vulve on s’aper- çoit qu’on a entraîné le mauvais pied, aussi fait-on exécuter au tronc 3/4 de tour de façon à rendre antérieur ce pied posté- rieur. Le mouvement s’opère sans grande peine. Le dégagement du second fœtus est un peu plus pénible que le premier, car la parturiente ne pousse pas suffisamment. Il faut pour extraire les épaules aller chercher les bras et les abaisser, l’un après l’autre. Au moment la tête franchit le bassin on perçoit un ressaut assez marqué; la manœuvre se Mauriceau s’accomplit avec la même rapidité que précédemment. L’enfant un peu étonnée crie bientât sans qu’il soit nécessaire de flageller.

» Les deux enfants sont de sexe féminin, ils sont âgés de 8 mois 1/2 environ, pèsent le premier 2,500 gr., le second 2,450 grammes. La longueur du premier est de 49 centimètres, celle du second de 48 centimètres. Voici, d’autre part, la longueur des principaux diamètres de la tête : pour le premier : occipito- frontal 12 centimètres; sus-occipito mentonnier 12 cent. 5; bip- pariétal 9 centimètres. Pour le second : occipito-frontal 11 cen- timétres ; sus-occipito-mentonnier 11 cent. 5; bipariétal 8 cent. 5.

» La masse placentaire étalée pesait 860 grammes. La lon- gueur des cordons était de 75 centimètres pour le premier fœtus, de 50 centimètres pour le second. Insertion marginale pour les deux. Une cloison séparant les deux œufs, il s’agit ici d’un cas de grossesse bivitelline. La quantité de liquide ammiotique est d’abondance moyenne pour les deux œufs. »

L'observation que nous avons rapportée est intéressante à divers points de vue. Elle montre que la radiographie de la grossesse à terme est réalisable par la plupart des radiologistes, et cet examen permet de donner des renseignements d’une préci- sion indiscutable. Dans notre cas, il a permis de guider un pal- per difficile; grâce aux indications de la radiographie les accou- cheurs ont réussi à trouver les pôles fœtaux et le double foyer d’auscultation. La suite de l'accouchement a montré l’exactitude du diagnostic des présentations. Le fœtus expulsé le premier étant celui qui est le plus bas sur la radiographie. Depuis l’épo-

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que la présentation de notre observation (1), nous avons eu l'oc- ¿asion de radiographier plusieurs femmes enceintes de huit mois ou à terme. Ces recherches dont nous publierons ultérieurement le détail, nous montrent la possibilité d'obtenir dans la plupart des cas l’image fœtale sur la femme vivante.

(1) Voir au procès-verbal de la séance de la Société belge de Rado- logie du 2 décembre (in Journal de Radio'ogie, p. 464, 15 déc. 1911) la remarque de Klynens déclarant obtenir « presque chaque fois » l’image du fœtus à peu près à terme sur la couche sensible.

HISTOIRE DE LA TRAVERSÉE DIGESTIVE

D'UN REPAS COMPLEXE aopirionné DE CARBONATE DE BISMUTH

par le D’ Maurice D'HALLUIN

Maître de Conférences, Chef des travaux de physiologie, Chef du service de radiologie et d'électricité médicale des dispensaires à la Faculté libre de Médecine de Lille

PLANCHES XIV et XV

Grâce à l’emploi des écrans renforcateurs, le radiodiagnostic du tube digestif est devenu à la portée de tous les radiologistes ; de nombreux et remarquables travaux ont paru en ces derniers temps, ils méritent d’attirer l’attention des médecins; car l’ex- ploration radiologique de l’œsophage, de l’estomac, de l’intes- tin est fertile en renseignements précieux pour la clinique.Nous ne ferons pas ici un exposé général de l’état de la question. Dès le début de notre éducation radiologique, nous avions été frappé de la forme que présente l’estomac à la lumière des rayons X et nous nous demandions comment concilier ensemble les descrip- tions des anatomistes et des chirurgiens avec celles des radiolo- gistes. Ces derniers ont cherché à établir la forme normale de cet organe. I] paraît difficile de donner une image type d’un organe essentiellement polymorphe, car chez le même individu la forme varie non seulement suivant la station couchée ou de- bout, mais aussi selon le degré de replétion; il ne faut pas ou- blier en outre, les variations transitoires qui sont le résultat de contractions parfois énergiques. Si un repas type est adopté pour l’exploration, on peut à la rigueur obtenir des images com- parables entre elles; c’est généralement ce que l’on fait; mais 11 nous a paru intéressant de voir aussi comment un sujet digére

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non pas un repas d’épreuve mais un repas habituel pendant le- quel il mange de bon appétit la quantité d’aliments nécessaire pour assouvir sa faim.

Le malade que l’on reçoit le matin à jeun en vue d’une explo- ration de l’estomac accepte, souvent avec résignation, le lait bis- muthé:qu’on lui présente. S’il s’agit d’une bouillie tant soit peu copieuse, il l’avale parfois avec peine et dégoût. Bien loin de nous la pensée de dire que le repas d’épreuve est à rejeter, mais il faut reconnaître que la manière dont le malade accepte ce qu’on lui présente peut influencer d’une manière notable le mécanisme de la digestion.

Les travaux de Pawlow ont bien mis en évidence l’influence du suc d’appétit. La digestion se fait mieux quand on présente à un sujet des aliments variés et savoureux qui, suivant l’expres- sion populaire, font venir l’eau à la bouche. Nous avons done invité notre patient à partager notre repas qui se passa fort gai- ment, on avait soin d’additionner de bismuth chacun des ali- ments de façon toutefois à ne pas en dénaturer le goût.

D..., est âgé de 20 ans. De taille moyenne, il a toutes les appa- rences d’une excellente santé. C’est un gros mangeur qui ne se plaint d'aucun trouble digestif. Malgré l’addition de bismuth, 11 mangea de fort bon appétit.

L'étude de la traversée digestive du repas de notre patient nous a donné des résultats un peu inattendus, aussi avons-nous tenu à examiner son estomac par la méthode plus classique de l’ingestion du sirop bismuthé. La physiologie nous enseigne que les liquides passent à peu près directement de l’estomac dans l'intestin. L’addition de sucre, de gomme, de bismuth ralentit peut-être le passage, il est néanmoins certain qu’à l’état normal le lait bismuthé à base de sirop gommé passe très vite.

A 8h. 1/2, nous avons donné à D..., 350 gr. de sirop gommé additionné de 50 gr. de kaolin et de 50 gr. de carbonate de bis- muth. A 8 h. 48, nous avons pris la radiographie 1, en décu- bitus ventral. Longueur rayon normal 66 c. Rayon normal sur la ligne médiane au niveau de la ligne bis-iliaque. 6 mill. 1/2 au

PE Dee

secondaire 22 amp., au primaire, Wehnelt et bobine Ducretet 40 c. Pose 5”. —- Ecran Sinegran (1).

L’estomac présente une forme en corne que l’on peut considé- rer comme normale et l’on voit se dessiner assez nettement le duodenum qui présente toutefois une portion ascendante légère ment visible qui ne devrait pas exister chez un sujet absolument normal si on s’en rapporte aux opinions actuellement en cours. L’estomac se vide bien, déjà l’on voit le bismuth accumulé dans la portion de l'intestin grêle au-dessous de la ligne bis-iliaque et l’on reconnaît tout près de l’ombre stomacale, des anses iso- lées l’on aperçoit nettement un aspect festonné représentant les plis circulaires de Kerkring.

Leur aspect est plus typique (2) encore dans la figure 2 prise à 10 h. 25, soit deux heures environ après l’ingestion du liquide bismuthée. On constate une évacuation complète du liquide sto- macal.

Voilà donc un estomac de forme normale et de motilité satis- faisante, la seule remarque à retenir est la direction ascendante de la première partie du duodenum. Ajoutons qu’à midi 10, soit 3 h. 40 après l’ingestion du liquide, l’intestin grêle était pres- qu’enti¢rement vidé dans le gros intestin, le côlon ascendant étant complètement opaque et le transverse légèrement estompé.

Nous allons voir maintenant comment notre patient digéra le dîner que nous lui avons offert (3). En voici le menu dont nous avons banni toute dénomination fantaisiste :

POTAGE AUX POIS CASSÉS LANGUE DE BŒUF SAUCE CREME VEAU PETITS POIS ET POMMES DE TERRE CREME RENVERSÉE FRUITS AU CHAMPAGNE CAFÉ

(1) Toutes les autres radiographies ont été prises dans des conditions identiques.

(2) Il faut tenir compte de la diminution de finesse inévitable dans un tirage typographique.

(3) Le diner fut servi à midi 46.

a 534 =

Le tout fut additionné de bismuth depuis le potage jusqu’au café, notre patient absorba ainsi avec la meilleure bonne grâce 80 gr. de bismuth.

Le premier cliché (fig. 3). Distance anticathode, 65 c., pose 5” (éran Sinegran) fut pris à 2 h. 15, soit 1 h. 1/2 après le début du repas dans le décubitus ventral. L’estomac est fortement rempli, au lieu de la position verticale dans l’hypochondre gau- che de la figure 1, il se présente ici en position transversale, occupe une partie notable de l’hypochondre droit et rappelle à peu près exactement la forme décrite par les anciens anatomistes et que les livres d’histoire naturelle appellent naïvement forme de cornemuse. Ce radiogramme nous montre que, suivant l’état de réplétion, l’estomac peut présenter une forme variable. On ne peut comparer la quantité de substance ingérée par les ma- lades examinés (1) avec la masse qu’absorbe à son repas princi- pal, un sujet jeune et bien portant. Il est intéressant de consta- ter que les descriptions de nos maîtres en anatomie ne sont pas si erronées qu’on a voulu parfois le dire. L’anatomie étudie un organe distendu par les gaz de la putréfaction, un viscère atone et mort, fort bien; le radiologiste examine un organe vivant, se contractant énergiquement sur son contenu, relativement peu abondant dans les conditions habituelles d'examen. Les circon- stances différentes engendrent des descriptions discordantes. Mais l’organe vivant peut avoir, quand il est distendu par les aliments, une forme identique à celle trouvée sur le cadavre. Il n’y a pas erreur des uns ou des autres et le cliché que reproduit la figure 3, montre qu’il est possible de concilier anatomistes et radiologistes, c’est un type intermédiaire qu’on observerait plus plus souvent si l’on examinait les malades à la suite d’un repas copieux.

Mais, revenons à l’examen de notre radiogramme (fig.3), nous constatons que l’intestin grêle est déjà notablement rempli et le canal opaque réunissant l’ombre stomacale à la masse de l'intestin grêle paraît être une portion du duodeno-jejunum.

(1) Le repas do Rieder se compose de 400 gr. de pomme de terre ou de semoule bismuthée.

535

La figure 4 se présente avec les mêmes caractères que la pré: cédente. Elle montre que, 2 h. 20 après le repas, l’estomac est encore très rempli. La plaque ayant été placée plus haut, la poche gazeuse apparaît nettement et l’estomac se voit ici tout entier. On aperçoit une ombre ascendante au voisinage de la colonne vertébrale, c’est la première partie du duodenum. La masse de l’iléon apparaît plus fortement injectée que dans la figure 3.

Une heure plus tard (fig. 5) (ceci nous porte à 4 heures de l’après-midi), nous trouvons un estomac diminué de volume mais encore bien rempli; la première portion du duodenum est injectée, l’iléon présente une opacité notable.

Quatre heures 22 après le début du repas (fig. 6), l’estomac est encore très opaque mais il s’est abondamment vidé dans l’in- testin grêle; le côlon ascendant commence à s’injecter c’est lui que l’on voit occupant un trajet parallèle à l’ombre cylindrique que nous avons signalée dans la figure 3 comme une portion du duodéno-jejunum.

La comparaison avec les figures suivantes montre qu’il s’agit réellement du côlon apparaissant nettement 5 h. 20 (fig. 7) et surtout 6 h. 15 (fig. 8) après le début du repas. Dans ces der- nières épreuves on voit que l’iléon se vide rapidement, le côlon ascendant s’injecte et le transverse se dessine, formant un lit à l'estomac. Le côlon descendant commence, lui aussi, à se rem- plir de bismuth. Quant à l’estomac, il n’est pas encore vidé et cependant il est 7 heures du soir, notre patient nous quitte pour prendre son souper. N’est-il pas surprenant de trouver chez un sujet d'apparence normale une digestion aussi lente, laissant supposer chez les malades la possibilité de retards d'évacuation indépendamment même de toute lésion organique pylorique. Il serait, en outre, très curieux de suivre aux rayons X la durée de séjour des différents groupes d’aliments. Il y a une question de physiologie des plus intéressantes mais nécessitant de longues et laborieuses recherches. Les conclusions d’un tel travail (en admettant des différences notables suivant la composition de l’aliment) seraient peut-être critiquables, les expériences devant

= $36

être faites sur le même sujet, en laissant entre chaque série un écart appréciable, on pourrait se demander si, pour une cause ou une autre un fonctionnement gastrique moins satisfaisrant ne peut être la cause d’un écart possible.

La difficulté d’un problème n’est pas une raison suffisante pour ne pas chercher à le résoudre, il est suffisamment important pour que de différents côtés les recherches soient poussées dans cette voie.

Les radiographies précédentes ont été faites pour étudier la topographie et le mode d'évacuation de l'estomac; elles mon- trent en outre la rapidité avec laquelle l’intestin gréle se vide dans le gros intestin et les dernières épreuves enregistrent les rapports de cet organe avec l’estomac. Les radiogrammes qui suivent montrent la topographie des côlons.

La figure 9, prise 20 heures après le repas, nous donne une bonne vue d'ensemble le gros intestin se présente le plus sou- vent avec son aspect caractéristique d’osselets opaques, appa- raissant comme enfilés par un lieu d’union également opaque Le cæcum est déjà moins injecté que la veille; l’angle côlique droit contient peu de bismuth, le transverse se présente comme une corde formant une courbe légère à concavité du côté de la tête ; le trajet est légèrement ascendant, l’angle célique gauche étant notablement plus élevé que le précédent. Le côlon descen- dant se dessine nettement, le rectum n’est pas encore visible.

Notre patient vaque à ses occupations habituelles, il a mangé le soir en nous quittant et pris son petit déjeuner avant de nous revoir le lendemain. Par la suite, il a pris ses repas régulière- ment, mais ceux-ci ne contenait pas de bismuth, c’est bien tou- jours l’histoire de la traversée digestive de notre repas bismu- thé que nous suivons grâce aux rayons X.

Le soir du second jour, soit 29 heures après le repas, nous trouvons (fig. 10), le cecum moins rempli, le transverse moins injecté dans sa portion droite. Une bulle d’air occupe l’extré- mité supérieure du côlon descendant qui reste opaque dans son ensemble, 1’S iliaque commençant à se remplir.

Le lendemain, 34 heures après le repas (fig. 11), nous obte- nons une radiographie assez semblable à la précédente, mais le

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le cæcum est à peine visible, les ombres sont, moins accusées pour le transverse, les osselets bismuthés plus petits et moins serrés, une masse confuse représente l’S iliaque et le rectum.

Le soir (fig. 12), nous avons pris une dernière radiographie, les célons se vident rapidement et la masse bismuthée s’accumule dans les dernières portions de l'intestin.

Telle est l’histoire de la traversée digestive d'un repas com- plexe contenant matières albuminoïdes, hydrates de carbone, graisses ;le tout accompagné de bière, de champagne (un seul verre), de café. Il est intéressant de constater comment se rem- plissent les différents segments du tube digestif, d'étudier sur le vivant l'anatomie topographique des viscères abdominaux. Ce mode d’exploration devient aujourd’hui de plus en plus courant chez les radiologistes. Il le deviendra encore plus le jour le médecin praticien, après avoir été séduit par la précision de cette méthode, pourra apprécier la valeur incontestable et pres- qu'inespérée des radiogrammes pris en série pour étudier le sys- teme digestif.

Notre but, dans cette communication, est de montrer qu’un estomac qui, dans les conditions habituelles d'exploration se pré- sente comme un estomac type conforme aux descriptions des ra- diologistes, peut, à la suite d’un repas le patient mange à son appétit, prendre une forme qui le rapproche de celle décrite par les anatomistes.

La lenteur d'évacuation que nous avons constatée montre en outre, qu’il y aurait parfois intérét à étudier comment les ma- lades digèrent leur repas habituel. Ici se pose la question de l'in- fluence probable de la nature des aliments, des sauces et. condi- ments divers qu’on y ajoute.

Dans le cas choisi, sujet paraissant bien portant, repas nor- mal mangé de bon appétit, on suit aux rayons X les différentes étapes de la digestion et cette étude intéressante au point de vue physiologique montre l’intérêt de ces recherches appliquées à la clinique. De nombreux auteurs ont déjà insisté sur ces faits, la radiologie du tube digestif est à l’ordre du jour, elle donne d'ex- cellents résultats dès aujourd’hui et l’on peut prévoir dès à présent que la comparaison des différents travaux écrits sur ce

038

sujet, permettra d'établir des données nouvelles et précises qui demain deviendront classiques.

LÉGENDE DES FIGURES (PI. XIV et XV.)

Toutes les radiographies annexées & ce travail ont été prises dans le décubitus ventral, le rayon normal passant sur la ligne médiane au niveau de la ligne bis-iliaque. La longueur du rayon normal fut de 65 et 66 centimètres. La pose faite en apnée dura de 5 à 7 secondes. L’inversion de l’image par rapport aux radiogrammes habitue's est due à l'emploi d’un écran renforcateur (Sinegran) le cliché étant pour ce motif impressionné par le cété verre. L’observateur regardant les radio- grammes voit à sa droite le côté droit du sujet.

Fra. I. 8 h. 48; 18 minutes après l’ingestion de lait bismuthé. Esto- mac en forme de corne; injection du duodénum et d’une partie de l'in- testin gréle.

Fie. II. 10 h. 25; 1 h. 55 après l’ingestion de lait bismuthé. Esto- mac vidé; injection de l'intestin grêle, plis circulaires de Kerkring.

Fie. III. 2 h. 15 de l'après-midi; 1 h. 1/2 après le repas. Estomac fortement distendu, envahit l’hypochondre droit. Son contour supérieur est mal visible sur la fgure, tandis que sur le cliché il apparaît avec une grande netteté permettant la description lue dans le texte. Cette remarque est valable pour les vues suivantes la région pylorique est peu détaillée, tandis que l’intestin grêle forme lui aussi un placard noir sur les reproductions typographiques.

Fie. IV. 3 heures 5 de l’après-midi. 2h. 20 après le repas. Toujours très distendu; iléon fortement injecté.

Fie. V. 4 heures 5 de l’après-m'di. 3 h. 20 après le repas. Estomac moins rempli, envahit moins l’hypochondre droit ; iléon fortement injecté.

Fie. VI. 5 h. 7 de l’après-midi. 4 h. 22 après le repas. L’estomac se vide, le pylore regagne le voisinage de la ligne médiane; l’iléon est rempli de bismuth; le côlon ascendant se dessine, le transverse s’injecte; l’ombre du gros intestin semble se prolonger ici avec celle de l'estomac ; en réalité, ces deux opacités sont bien distinctes, on le constate sans peine sur les épreuves originales.

Fie. VII. 6 h. 5 de l'après-midi. 5 h. 20 après le repas. L’estomac se vide de plus en plus, son aspect se rapproche de celui de la figure I. Le côlon se présente ici avec ses bosselures caractéristiques.

Fie. VIII. 7 h. du soir. 6 h. 15 après le repas. L’estomac a la même forme que dans la figure 7; le transverse est complètement injecté et séparé de la silhouette stomacale par un espace clair qui apparaît mal sur la reproduction. L’intestin grèle se vide de plus en plus.

Fra. IX. Radiographic prise le lendemain, 20 heures après le repas : montre le trajet des côlons.

F1a. X. 29 heures après le repas : le côlon ascendant commence à se vider; lS iliaque s’injecte.

Fie. XI. 34 heures apres le repas : le côlon ascendant est presque vidé.

Fic. XII. Soir du deuxième jour : le côlon ascendant est vidé, les

autres régions contiennent de moins en moins de bismuth.

DE LA DETERMINATION DE LA LONGUEUR EXACTE

DES

FRAGMENTS D'AIGUILLE INTRODUITS DANS 'L’ORGANISME

par le D" Etienne HENRARD et le Lieutenant d'artillerie HENNET

L'un de nous a déjà démontré dans des publications anté- rieures (1), l’utilité de l'examen radiographique (procédé sté- réoscopique avec repère métallique à la surface de la peau, et procédé géométrique avec repère également) pour la détermina- tion du siège exact des corps étrangers opaques aux rayons X introduits dans nos tissus. Mais si la méthode stéréoscopique nous démontre d’une façon approximative la grandeur des corps étrangers, si la méthode géométrique nous renseigne sur la pro- fondeur exacte, elles ne nous donnent ni l’une ni l’autre la lon- gueur exacte des fragments d’aiguille, par exemple.

Or, ce renseignement peut-être d’une grande utilité, car au cours d’une extraction, on peut casser l’aiguille, ne pas s’en apercévoir et terminer l’opération alors qu’elle n’est pas com- plète. Peut-être cette indication de la mesure exacte pourrait- elle aussi rendre des services en médecine légale.

Le procédé consiste à obtenir sur une même plaque photogra- phique deux images du corps étranger sous deux angles diffé- rents, le sujet restant dans la même position. On déterminera également sur la plaque, au moyen d’un index métallique, le pied de la perpendiculaire, abaissée du centre de l’anticathode dans la première position M de celle-ci (voir figure).

(1) Etienne HENRARD. La recherche et l'extraction des corps étrangers opaques aux rayons X. Bruxelles 1910.

Après avoir fait, comme pour la détermination du siège exact, _ un examen radioscopique rapide, indiquant la place de l’aiguille dans un plan parallèle à l’écran, on placera le sujet sur la pla- que de manière à ce que l’anticathode soit juste au-dessus du corps étranger. On fera dévier l’ampoule à droite d’une longueur

z connue, on mesurera la hauteur H de l’anticathode en posi-

tion M, a la plaque et on marquera sur la plaque au moyen d’un index métallique le pied de cette perpendiculaire, et après avoir fermé le courant on obtiendra la première ombre de l'aiguille, ainsi que celle de Vindex métallique. Le courant ouvert, on retirera l’index métallique, on fera dévier l’anticathode dans un plan parallèle à la plaque, de la longueur D connue, et ainsi, après avoir fermé une seconde fois le courant, on aura une se- conde ombre de l’aiguille.

La radiographie ainsi obtenue permettra de faire toutes les mesures nécessaires à la réussite du problème.

Reproduisons schématiquement l’opération.

Soit M et N le centre de l’anticathode dans les deux positions différentes. M et N sont situés sur une ligne MN et dans un même plan P’ parallèles au plan P de la plaque, qui est hori- zontal.

Soit D, la distance connue entre les deux positions du centre de l’anticathode.

Soit H, la hauteur connue entre les plans P et P’.

Soit O le pied de la perpendiculaire abaissée de l’anticathode en M, sur la plaque.

L’ombre de O a été obtenue sur la plaque en méme temps que A’ B’ dont nous parlerons plus loin.

L’anticathode étant en M l’image du corps étranger AB sera marquée sur la plaque en A’ B’.

L’anticathode étant en N l’image de A B sera marquée en A” B”.

Réunissons par des droites M et N, MAA’, MBB’, NAA”, NBB”, MO.

A’ B’ et A” B” sont donc respectivement les intersections des

plans MAB et P, NAB et P.

541

Les rayons MA et NA constituent un plan. Le rayon MA ren- contre le plan P en A’, le rayon NA rencontre le planP en A” done A’A’’ est l’intersection des plans MNA et P.

Mais MN étant parallèle au plan P, le plan MNA, coupe le plan P suivant une droite A’A’’ parallèle à MN. Soit d la lon- - gueur A’A”.

a) EA

Par un raisonnement analogue, on voit que B’B’’. est aussi parallèle a MN et soit d’ la longueur B’B’’.

Le plan vertical MOA coupe le plan P en OA’. Si de A nous abaissons une perpendiculaire sur le plan P, cette droite sera dans le plan vertical MOA’. Sait P le pied de cette perpendicu- laire. |

Le plan vertical MOB coupe le plan P en OB’. Abaissons de B une perpendiculaire sur le plan P soit Q le pied de cette perpen- diculaire. |

Joignons PQ. Nous constituons ainsi un trapèze ABQP, ayant pour côté l’aiguille AB dont nous cherchons la longueur, les deux verticales AP, BQ dont nous calculerons les longueurs respectives z et y et comme quatrième côté, PQ dont nous cal- culerons également la longueur.

Connaissant les longueurs z, y et PQ nous pourrons calcu- ler AB.

Calcul de z et y.

Considérons dans le plan MNAA’A”’ les triangles AMN et AA’A’’. Ces triangles étant semblables, nous pouvons écrire

Considérons dans le plan MOA’ les triangles MOA’ et APA’. AP est parallèle à MO puisque ces droites sont toutes deux per- pendiculaires au planP. Les triangles MOA’ et APA’ sont done semblables et on a

H MA’ ou MA + AA! xo AA‘

ou

identifions (1) et (2)

d’ot

En considérant les triangles BMN et BB’B’’ d’une part et les

sa AD =

triangles MOB’, BQB’ d’autre part, un calcul analogue don- nerait d'

VHS D et H sont des longueurs connues. d et d’ peuvent être mesurés sur la radiographie. Calcul de PQ. | Les triangles MOA’, APA’ donnent A'P=A0—

AP x AO H H

remplacons z par la valeur trouvée ci-dessus.

! I A'P = AO 5

De même en considérant les triangles MOB’ et BQB’, on au- rait

BQ=BO 5 Les quantités D, d, d’ sont connues; les longueurs A’O et B’O peuvent étre mesurées sur la radiographie.

Pour avoir PQ, on portera a partir du point O les longueurs OP = OA’ A’P et OQ = OB’ B’Q respectivement sur OA’ et OB’, on mesurera ensuite la longueur PQ.

Remarque. Si les longueurs calculées OP et OQ sont trop petites pour permettre de les porter pratiquement sur OA’ et OB’, on les multipliera par un nombre entier n et on effectuera la construction de PQ indiquée. On mesurera PQ et on divisera le nombre obtenu par n.

Calcul de AB.

Nous connaissons les longueurs +, y et PQ. Considérons le trapèze ABQP. En menant par B une parallèle à la base PQ on construirait un triangle rectangle dont les côtés de l’angle droit seraient respectivement égaux à z-y (ou à y-r) et PQ.

L’hypothénuse AB cherchée sera donc égale à

AB=V(e—y)? + PO

544 Règle pratique

On établira le tableau suivant :

a\JY = 3 Oo

B’Q =

Les quantités (1) sont données par l’opérateur. Les quantités (2) seront mesurées sur la radiographie. Les quantités (3) seront calculées à l’aide des formules.

a!

Sat D

0 4 A'P=AO 775D

FT a D

On construira PQ sur la radiographie comme il a été indi- qué et on mesurera cette longueur. On calculera AB par la formule.

AB= V (a—y)? + PQ?

REVUE DE LA PRESSE

F. H. Jounson. Le traitement de certaines affections du tube digestif au moyen de rayons secondaires émis par l’argent métallique (The treatment of certain diseases of the alemen- tary tract by secondary X rays from metallic silver).

(Archives of the Rentgen ray, 137, 1911.)

Le professeur Thomson a établi que lorsque les rayons X frappent certains métaux, ils produisent des rayons secondaires dont la pénétration est spécifique pour chaque métal, et toujours inférieure en degré de pénétration aux rayons primaires. I] a établi également que l’argent émet des rayons secondaires qui ont beaucoup d’analogies avec les radiations B du radium.

De la l’idée du D” Johnson d'appliquer ces propriétés au trai- tement des ulcères du tube digestif. Avant d’essayer chez les malades, il a pris, mélangé à ses aliments pendant quinze jours consécutifs, huit grammes d’argent pur en poudre fine, afin de s'assurer de l’innocuilé de cette ingestion.

Le premier malade auquel il appliqua sa méthode présentait tous les signes d’un ulcère du côlon ascendant: diarrhée chro- nique, douleur localisée, entérorrhagies. Il lui fit d’abord faire un repas d’épreuve au bismuth, ce qui lui permit de constater la présence du bismuth dans le côlon ascendant après cinq heures. Ensuite il lui fit prendre 8 grammes d’argent précipité entière- ment mélés à un mélange de lait et de biscuit, puis cinq heures après, il le soumit à l’irradiation d’un tube Müller (8-9 Wel- nelt, 0.4 milliampères, anticathode à 25 ctm.) pendant dix mi- nutes, sans interposition de filtre.

Cette séance fut répétée trois fois par semaine pendant un mois. Au bout de ce temps les troubles intestinaux s’étaient grandement améliorés et la douleur locale avait à peu près cessé. Le traitement fut continué pendant deux mois à raison de deux séances par semaine.

Après quarante applications, le malade retourna au travail avec toutes les apparences de la guérison et quatre mois aprè; i] était encore trés bien portant.

fa, BAB ==

Sept malades furent jusqu’à présent soumis à cette cure: quatre ulcères (deux du duodénum, un de l’estomac, un du côlon descendant) sont guéris; un ulcére du pylore (cancéreux?) n’a pas été amélioré, deux autres sont en traitement.

Afin de vérifier si en réalité il se produirait des rayons secon- daires dans les conditions énumérées ci-dessus, l’auteur appli- qua contre la plaque sensible de l’argent précipité et l’irradia pendant quelques secondes en filtrant au travers d’une couche d’eau assez forte pour représenter la paroi abdominale; le ré- sultat fut positif. Une contre-épreuve faite au bismuth donna un résultat négatif.

Les radiations secondaires sont peu pénétrantes, l’épaisseur d’une feuille de papier les arrête; il en résulte qu’il n’y a aucun danger pour la muqueuse du fait de ces irradiations répétées.

D" BIENFAIT.

Lewis GreGory Cote. Les phénomènes moteurs complexes des différents types de péristaltisme gastrique sans sténose (The complex motor phenomena of various types of unobstructed gastric peristalsis). (Arch. of the Rentgen ray, 1911, 137.)

Grace a Kastle, Rieder et Rosenthal, on est arrivé à ce résul- tat extraordinaire : la cinématographie aux rayons X des mou- vements des organes. |

En ce qui concerne les mouvements péristaltiques de l’estomac, il convient, pour prendre la radiographie cinématographique d’une seule contraction durant environ dix secondes, de prendre quarante épreuves consécutives, soit quatre par seconde.

Voici, en deux mots, la technique de M. Cole :

Le patient étant à jeun, on lui fait absorber 60 grammes de sous-carbonate de bismuth en suspension dans 250 grammes d’un laitage épais. Une série de 20 à 24 radiogrammes sont faits dans la position debout et ensuite dans la position couchée. Un dispositif comprenant un écran à radioscopie permet de repérer la zone intéressante, et d'employer des plaques 24 x 30. La pose est de un dixième à un cinquième de seconde, le courant de 40-50 milliampères.

Il a trouvé qu’à l’état normal la contraction de l'estomac peut être comparée à la systole et à la diastole, constituant ainsi un cycle péristaltique. La contraction peut commencer dans la région pylorique, mais quand l'estomac est rempli, elle a son point de départ dans la région du cardia.

547

Ilya quatre types principaux, suivant que la contraction est unique ou qu’il y a consurremment de un à quatre points de départ pour l’onde péristaltique.

D' BIENFAIT.

Beror. A propos de ia radiographie des calouls vésicaux. (Bull. et Mém. de la Société de Radiologie médic. de Paris, février 1911.)

L’auteur fait une fois de plus ressortir les difficultés que pré- sente la recherche des calculs par la radiographie et la prudence avec laquelle doit agir le radiographe quand il doit interpréter l’une de ces radiographies.

Il cite le cas d’un malade ayant présenté des signes de cal- culs vésicaux et chez lequel deux radiographies très détaillées ne montraient pas de trace de calcul, alors que cependant les clichés étaient suffisamment fouillés pour déceler des ombres de corps étrangers du bassin, que l’auteur rattache à l’ossifica- tion du ligament sacro-iliaque, plutôt qu’à des phlébolithes. Ce- pendant quelques jours plus tard, la cystoscopie, étant devenue possible, décela la présence d’un calcul de la grosseur d’une noisette. Belot, prudemment avait conclu a l’absence de calcul opaque, aux rayons X; il insiste pour rappeler que c’est la for- mule que doit employer le radiographe, s’il ne veut courir le risque de commettre de lourdes erreurs de diagnostic.

Dans deux autres cas, au contraire, les clichés montraient des taches opaques anormales, qu’un spécialiste non averti, eut pu prendre pour des calculs; cependant, entourées par une zone transparente, Belot conclut que ces taches étaient des scybales, et, en effet, de nouvelles épreuves prises quelques jours plus tard et apres nouvelle purgation, ne montraient plus ces corps Opaques. .

La présence d’une auréole gazeuse, entourant une opacité de ce genre, doit évidemment éveiller l'attention du radiographe, mais & mon avis, ce signe seul est-il insuffisant pour permettre d’affirmer qu’il s’agit d’une scybale; aussi, c’est avec raison que Belot conseille de prendre de nouveaux clichés quelques jours plus tard et après nouvelle purgation, tout en ne deman- dant à la méthode que ce qu’elle peut donner et en apportant la plus grande attention à l’étude des clichés.

D' LEJEUNE,

548

M. Barret. Note sur le fonctionnement des ampoules radio- gènes à anticathode refroidie par circulation d'air. (Bullet. et Mémoires de la Société de Radiologie médicale de Paris,

février 1911.)

Le refroidissement des ampoules est produit par l’air projeté sur l’anticathode au moyen d’une pompe de Gaiffe, et amené a la pression de 500 grammes et environ 150 litres par minute.

L’ampoule Chabaud-Villard type à refroidissement d’eau, transformée par simple addition d’une tubulure permettant d'amener l’air, supporte en régime continu dans ces conditions, 9 à 6 milliamperes. Une plage de 5 à 6 millimètres de largieur devient bien incandescente, mais sans tendance à s'étendre. Les variations de l’état de vide paraissent moins à craindre que dans le cas de refroidissement par l’eau.

La tolérance de l’ampoule est limitée par l’échauffement de la cathode qui est portée assez rapidement au rouge.

Après les ampoules Gundelach spécialement construites pour admettre le refroidissement par l’air, les résultats sont plus intéressants. Le danger résultant de l’échauffement de lanti- cathode n’existe plus, mais i] se trouve reporté, tout en étant tres atténué, sur la cathode.

Une telie ampoule donnant des rayons de 7 B. avec une inten- sité de 10 milliampéres, peut être soumise à un fonctionnement indéfiniment prolongé. La cathode s’échauffe bien jusqu’à attein- dre le rouge cerise, mais ne le dépasse pas. Deux minutes d'arrêt suflisent d’ailleurs pour permettre à la cathode de se refroidir. Ici encore il semble que l’absence d’échauffement de l’anticathode supprime une cause importante des variations du vide. L’échauffement de la cathode produit, il est vrai, un dégagement de gaz, sensible surtout avec des ampoules neuves, mais qui devient rapidement négligeable.

D'après les recherches de l’auteur, l’ampoule peut fonctionner au régime de 10 milliampères durant trois quarts d’heure envi- ron, après quoi il est nécessaire de recourir à l’emploi du système de régénération; la durée de cette seconde période de vie de l'ampoule peut être évaluée à deux heures à ce régime de 10 milliampères et en fonctionnement ininterrompu, ce qui don- nerait au maximum, une durée de vie totale de trois heures; cependant, la substitution de l’osmo-régulateur à tout autre mode de réglage permettrait d'allonger dans de grandes propor- tions cette brève carrière,

D" LEJEUNE.

RE CREER

549

D” Rarin et D" Arcen. Calouls du rein et de l’uretère. (Paris, Maloine, 1911.)

Ce travail est divisé en deux parties: une partie clinique et une partie radiographique. Cette dernière décrit |’ installation de |’hépital Saint-Joseph, à Paris, et la technique employée.

Le point principal de la technique consiste à obtenir l’immo- bilité obsolue du rein pendant le passage des rayons X. On y arrive en combinant deux procédés : d’abord la fixation du rein par la compression, ensuite la diminution aussi considérable que possible du temps de pose; avec les installations modernes donnant de grandes intensités et avec l’aide de l’écran renforça- teur on peut réduire le temps de pose à 1[10 de seconde pour les personnes dont l’épaisseur au niveau de la région lombaire ne dépasse pas 25 centimètres.

La radiographie donne à ce point de vue une certitude absolue, la netteté des contours est parfaite.

Pour obtenir de bons clichés il est nécessaire de diaphragmer: il faut aussi déterminer exactement la qualité et la quantité des rayons utilisés. Sur un cliché trop posé, l’ombre d’un calcul peut disparaître. Ce sont les clichés moyennement posés qui permettent de faire le plus sûrement un diagnostic.

Avec les poses de plusieurs minutes, les rayons 6 Benoit donnent pour un sujet de moyenne épaisseur, les plus beaux clichés. Pour un enfant ou un sujet très mince il est préférable d'employer les rayons 5 et pour un obèse les rayons 7.

En radiographie rapide ou instantanée les rayons 7-8 Benoit donnent les clichés nets, mais présentant peu d’opposition, ils sont gris.

L’emploi des écrans renforçateurs ne gêne en rien le radio- diagnostic, ils permettent de reconnaître les plus petits calculs (0,025 gr.) comme les plus transparents (acide urique pur).

Il convient d'examiner toujours l’appareil urinaire tout entier, au moyen de trois prises : l’une pour un rein, la seconde pour l’autre rein, la troisième pour la vessie et les uretères. En effet, la douleur bien localisée au niveau d’un rein, n’indique pas avec certitude que c’est le rein qui est malade, et plusieurs fois il s’est trouvé que le calcul se trouvait dans un rein et que la douleur se manifestait au niveau de l’autre.

Une tache ou une ombre se montrant sur le trajet de l’appareil urinaire n’est pas forcément un calcul des voies urinaires. Pour démontrer l’existence du calcul, il faut introduire dans l’uretère une sonde opaque; ou bien elle viendra buter contre le calcul, ou

59

bien elle passera à côté, et on aura alors la certitude à peu près complète qu’il s’agit bien d’un calcul. Il est toujours prudent de radiographier au moins deux fois le malade à intervalle plus ou moins éloigné.

En raison de l’opacité de la région, de la fréquence relative de calculs peu opaques aux rayons X dans la vessie, de la grande facilité de les reconnaître par l’explorateur métallique, l’examen radiographique a moins d’intérêt. Il sera réservé aux cas l’exploration instrumentale sera impossible pour une raison quel- conque. Il est donc utile, pour ces cas rares, de savoir comment il faut rechercher les calculs vésicaux par la radiographie.

Lorsqu’une bonne radiographie, faite dans les conditions ordi- naires, n’aura pas donné de résultat, on peut recourir à deux artifices souvent très utiles. L’un consiste à injecter de l’oxygène dans la vessie; grâce à ce ballon qui se gonfle dans la cavité pei- vienne, les organes sont repoussés, la région devient plus trans- parente, les calculs sont plus nettement visibles. Même avec ce procédé, un calcul d’acide urique pur peut échapper grâce à sa grande transparence.

Un second procédé consiste à injecter une petite quantité de solution de collargol à 7 % dans la vessie et à faire une forte compression sur la paroi abdominale du malade. Par ce moyen, nous plaçons le calcul transparent dans un milieu opaque aux rayons. Nous le voyons se dessiner en sombre sur fond clair en regardant le négatif.

Pour distinguer les calculs des taches du bassin, on peut recourir avec succès au procédé de M. Nogier : il fait plusieurs radiographies après avoir fait prendre différentes positions au malade, de sorte qu’un calcul libre dans la vessie a pu ainsi changer de place, ce que ne peut faire un noyau de calcification d’un ligament, par exemple.

D' BIenralt.

VARIA

ee

Le laboratoire d’essais des substances radioactives

Note communiquée par M. D’ArsonvaL, membre de l’Institut

à l'occasion de la présentation du Laboratoire à l’Académie des Sciences de Paris.

Le Laboratoire d’essais des substances radioactives a été créé dans le but :

D’offrir aux savants et aux industriels des moyens de con- trôle et d’essai des minerais, produits et appareils concernant la radioactivité pure et appliquée, dans des conditions de haute précision et de complète impartialité;

De mettre à la disposition des physiciens, chimistes, biolo- gistes, géologues, minéralogistes el médecins, le moyen d’acqué- rir rapidement par la pratique, la connaissance et l’usage des substances radioactives et des instruments de mesure et d’ap- plication ;

De faciliter d’une façon très large, les recherches théori- ques et pratiques tendant à l’augmentation de nos connaissances sur les substances radioactives, au perfectionnement des mé- thodes de mesure et au développement de leurs applications;

De centraliser pour leur étude et leur diffusion les docu- ments concernant les progrès de la radioactivité en tant que science pure et appliquée.

Le Laboratoire d’essais forme le complément technique in- dispensable des excellentes organisations scientifiques qui exis- tent tant en France qu’à l'étranger. L'intérêt scientifique a seul présidé à sa création.

Le Laboratoire est situé à Gif (Seine et Oise) à 26 kilomètres

502

de Paris. Il comprend des laboratoires d’essais physiques ,chi- miques et biologiques et des laboratoires de recherches et de tra- vaux pratiques. Tous ces laboratoires sont convenablement ou- tillés pour a les recherches les plus variées sur les sub- stances radioactives -

Parmi les annexes des laboratoires il convient de signaler l'atelier de mécanique qui permet d’établir rapidement les mo- dèles d'essais, et la bibliothèque déjà très importante qui com- prend des livres, des brochures, des collections de périodiques.

Le Laboratoire d'essais proprement dit examine les échantil- lons, appareils et projets qui lui sont soumis. L’hospitalite la plus large est accordée aux travailleurs des laboratoires de re- cherches et de travaux pratiques; ils doivent néanmoins justifier de connaissances scientifiques suffisantes.

Pour faciliter les travaux, il a été créé trois sections spé- ciales : section minéralogique, section physique et chimique, section biologique et médicale.

Le Laboratoire est dirigé par M. Jacques Danne, directeur du Radium et collaborateur de la première heure de Pierre Curie et de M™ Curie.

TABLE DES MATIERES

VOLUME V

l. Travaux originaux,

W. Deane Butcher. L’auto-immunisation par le radium et les rayons Rôüntgen............................................ Maurice D’Halluin. La radiographie stéréoscopique et l’étude du système vasculaire. Application de la méthode des anaglyphes pour les publications des clichés stéréo- scopiques dans les revues...................................... ne J. Belot. Les filtres en radiothérapie.............................. Delobel et R. Desplats. Tentatives d'extraction d’un corps étranger de la bronche gauche. Mort rapide par œdème aigu du poumon. Causes de l’insuceës........................ Bienfait. Rapport du secrétaire général sur la marche de la Société Belge de Radiologie pendant l’année 1910. Charles Lester Léonard. La stéréoscopie rapide du thorax et Pabdomen:sss de amande Alban Köhler. Arrachement tendineux démontré par la PAUIOPLAP UIC his remettent EE S. Laureys. Nouvelle théorie physique........................... Ernest Kenaur. A propos du diagnostic radiologique de l’ulcère gastrique et notamment de l’ulcère calleux.... Haret, Dauwe et Jaboin. Sur une nouvelle méthode d’in- troduction du radium dans les tissus........................ Maz-Levy-Dorn. L’ exploration radiologique du crane...... M.-J. Wunderlich. Radiothérapie du rhinosclérome......... J. Moreau. Un cas de « mains fourchues » ou ectrodactylie Dilatérale 22 ns ana es die Maurice D’ Halluin. Moyen facile pour couper le verre.... Maurice D’ Halluin. Dosage des rayons X. Réflexions sur les échelles des chromoradiomètres de Holzknecht et de Bofdièr 2 2 na A A

L. Lejeune. Présentation de trois cas de calculs du péri-

= x ae? i em =e

ey av

=,

toine cause possible d’erreur d’interprétation des images

radiologiques de la région abdominale........................ 242 A. Kaisin-Loslever. Fracture intra-utérine du fémur...... 247 L. Lejeune. Un cas de leucémie myélogéne.................. 201 L. Hauchamps. Technique de la radiothérapie de la leu-

COMIC Sie sized ns Enei Eu E 317 Bienfait. Les mesures de sécurité contre les rayons X em-

ployées au « London Hospital »................................. 326 J. De Nobele. Le mésothorium : nouveau succédané du

PAC IUD ei dent end end A 330

S. Laureys. Synostone huméro-cubitale extra-articulaire. 42i J. De Nobele et F.-L. Kohlrausch. Principes de mensura-

tion de la radioactivité du radium........................... 421 R. Balli. Recherches d'anatomie radiographique comparée

sur l’architecture intérieure de l’épiphyse supérieure du

eUT ourer eA cause seu tcstacen tien de Mawdeoeiitas 443 Goris. Extraction de corps étrangers de la trachée et de la

bronche gauche... 445 Maurice D’ Halluin. Comment lire une radiographie....... 451 Maurice D’Halluin. Deux pièces de monnaie dans l’es-

Oae rererere és ec Mec teaser 460

Heinz Bauer. Contribution critique à la rontgénométrie. 501 D’ Halluin. Diagnostic de la grossesse: cas de grossesse gé-

mellaire diagnostiqué par les rayons X ..................... 021 D’ Halluin. Histoire de la traversée digestive d’un repas complexe additionné de carbonate de bismuth ............ 031

Henrard et Hennet. De la détermination de la longueur exacte des fragments d’aiguille introduits dans l’orga- BIEDE D dt et 039

ij. Table alphabétique par noms d'auteurs (1)

Albers Schönberg ...................,......,................. 88, 489 Arclin 2 su 189, 355 Arcelin et Rafil inchs Sun Nains os 049 PAD OUND sie sente 190, 151, 155, 359, 372, 376 Aubourg et SOUIOUR. du ci pact has Dern en 150 Aubourg et Tuffier.................................................. 382 Augier, Julien et Vialle............................................. 364

() Les travaux originaux sont indiqués en chiffres gras.

CC

Babinski, Charpentier et Delherm .............................. 398 Pa ed de nie in 443 Battez et Zimmern ..................................,......... 484 Battez, Zimmern et Dubus.......................................... 485 Barclay en ee ete bed 167 PATIO lee ais debat ences 385 Barjon, Fabre et Trillat ...............................,...,....,... 391 Barret et Leven .........................,..,..........., 148, 159, 377 Baudon et Desternes ....................................,.. 360, 361 DO ES D LE) RE se oe O EG 485, 501 Decl cass sii aiiscuadnn as ato EIERE 154, 192, 383 Bela Kelen ..... © ce i ate ata ck E c gan aes aa ae 493

Bla (Alesander) 5eme a situ 84 Belot a te nc 31, 299, 314, 517 Belot et Chaperon : isa dees netoldecwaieumavink 143 Belot St Gouin 4.23246 sated nina etes ni nee 389, 413 Bensaude ni nc Dr des ci tit 372 Dërgoni 2eme become er dads dot Bergonié et Speder ................................................... 412 Bintan ad ed de ia a LOT 59, 326 Bordier 25e 172, 366, 402, 409, 413, 483, 498 DIR eee eee lo en 137 Aia Re 363 Buisson aneren ina ai touts 482 Chaperon et Belot ni oran a ain 143 ChADETOA nn nl eus hanetene cations ondesees 193 Charpentier, Delherm et Babinsk1................................. 398 Chartier et Delherm ............................................... 484 Clermont et Haudek ............................................,.... 498 Clunet, Marie et Paulot............................................ 401 CHRO cursen tee ca teeter iain T 273 Chëvrier del a OM anu ed ne 175 Chilaiditi icidsindidouhiaseayankielaiwnniiasebdiiiiaiehatuaies 378, 384 ETN GG a A 411 Danne, Jaboin et Haret ....................................... 133, 180 DArDOIS orane eee at eal ie ee helenae 549 DA TrSOn Vall sis eh en nb dao aodiecete’ 991 Deane Büteher ihr henderson aes 1 Delherm, Charpentier et Babinsk1............................... 398

Delobel et Desplats .......................... .....,................. _ 53

De: Nobel: icccsieincinedsvae re tt Reese 330, 334 De Nobele et Kohlrausch .......................................... 424 Desplats et Delobel ............................................... 53 DCS OCR pier ss A cn 171 Desternes et Baudon ........................................ 310, 361 Destérnes 152 RS nn an mines 319 DÉS EDES x. eee nd 153 DOS zren erence eth ae buay eds natin 388 Dessant a aa co denied u 97 D’Halluin ............ 7, 236, 239, 451, 460, 343, 348, 521, 531 ASS a nt da ao 394 Dohan et Silka ....................................... nn 90 IDGINIDICL: Le DE De aa a 178 Douaro en mot al no in 392 Dubois, Zimmern et Battez......................................... 483 Dubois-Havenith .................,.............,,,.........e 349 Dükan ts de 258, 268 Eberlein sarod A eee a ad Ra ae oe 68 AD 4.953 a be ie GR ed lie das 468 Eisler et Kienbôüch 2 86 Escande et Marie 21.24 diet alia Sas 416 Eyekman SSSR a noie res 186 Fabre (M NL arte ua 364 Fabre, Barjon et Trillat............................................ 391 Fergusson et Lemon: unase de nain, 418 Fiessinger et Œtinger ....................,.....,.... rc 17) Fimandesu ee Le NOR ds tn 393 CASSER RD ne ee ten ele 89 SO ns ae 361 OGG ceca er den ne ce 101, 103, 419 HOTS. Serie scenes tab ates eects teen E A 445 Gouen et Belot 2222520 uen. 389, 413 (Graes her we cease aa oes ee a ee ae ee 86 CDS OR Re 98, 104 Groedel et Schenck 2. 473 OESE an do DU A dd Cd ee 463, 466 Groedel sirean NE eeepc 158 Git em NGG ed on nadabee 197, 407 Guilleminot et Laquerrière ....................................... 289

CAEN no an ek ede eee ii tds 486

Haret, Jaboin et Danne .................................... 133, 189 Hamel ssid eis aa nee none to do ie et 548 Hauchamps sistema. 317, 347, 353, 355 et 368 VAM PSO My, ne Me UT ntm lees Nues 400 À 0 7e TS EE S 467 Hadik Li SU ND Ni die 85, 379 Haudek et Clairmont ............................................. 498 Haudek et Holzknecht .................................,.......... 480 Hennet et Henrard 42340 539 Henrard et Hennet: hice scpcckcs ences ua ad 539 Hentai... huit einen 65, 181, 258, 352 et 420 Hermann-Plagemann ............................................. 92 Hertz et OKON... ara Lena th se. 156 WH GS Sin 1 Wea I dd Ne sels 86, 90 Hoffa et Wollenberg .....................................,,...... 199 OMAN Le seekers bn na in beatin eens 16) Holthuüren 2 nn de cl ne 492 Holzknecht et Senger ............................................... 473 Holzknecht uni ee 100, 101, 474 Holzknecht et Obbert ..................................,.......,.. 85 Holzknecht et Haudek ..................................,........., 480 Jaboin, Haret et Danne .................................... 133, 180 ADO ae AR Rd NU ee eee 177 Jacquet et Jaugeas ................................................... 410 PAS SI RS A D a ds E NS 417 Jaugeas et Jacquet ....................................,.......... 410 gy OBDOON no a E E a a 546 Jossürand a ies da nee A EO id aus 482 Julien, Augier et Vialle ........................................... 364 Kaestlë aa casa iced LR NA ect 98 Kaisin-Loslever .............................................. 247, 343 Kienbéck et Eisler............................................. 86 Kienböck 525 ne A de Re ... 87, 103 ly HONS: e eons 344, 347, 390 RIRE LEURS Da hd Mid labos 94 KODDE creerea E de A N E TO 151 KONIE sais ne ne 80 Bo) Oi.) EE E ET E T EEES E ES 113, 202 Kohlrausch et De Nobele ..............................,........... 424 Kretschmer Re ace E 310, 390

Wek: RU roue 310

ace a tee ee cc na den on 311 Laquerrière et Guilleminot ...........................,........... 289 LDAQUÉTTIÈER 2 en da etats 316 Tate-Poling® scx cigs de ho 176 Laureys ne de an a ae de wees 116, 421 DELOC da a ed nec à 405 Lejen center ern ni ps es N 242, 251 Leven et Barret........................................... 148, 159, 377 Ty y= Dorm 2 clas borers a acanal hove: 205, 82, 91 Lewis Gregory Cole ........................................... 545 Lester-Leonard 2:52. idees en 105 LOS a a a te 95 LOG ca Ao Andee dl A A ee oies 470 Lindemann (C.-L. et F.-A.) oo... c cece cece cena nee 487 DAdO sores cine T 471 Machado masene e stad sation ES 470 MAIN GOU opener cc ot rs teehee 143 Marie, Clunet et Paulot ........................................... 401 Marie et Escaude 52 ls nl iso 406 MASQUeNER SE Sa ut it iii 303 Mayer orcs cota herc ae csduncaaedikatoiseeis E eee ae aaa aes 92 Monami 2 Le ne el don no 486 Menciero: SA oui. 300 Merchi ereen M bee 471 Moreh asien st Aa ne Ant a cnasiuateed 142 Moreni cisesccuecde ac tamssats ae tah aan ood elemors cantata RNS 218 Meiskat a ec aa eo ii 81 Monon 2 ds li da ed a dns 403 NODION Lan eee eencue 182, 359 et 417 Nogier et Repondre T tonne 363 Olbert et Holzknecht .................................,2. 5 (Ettinger et Fiessinger ............................................. 170 ORDRE nee dent eaten Gaene 386 Oudin et Zimmer: ni ue eee in ead ode eee 171 Oxon et Herr nn E 156 Paulot, Clunet et Marie ...............................,,....,.... 401 Paie Rd te tite tes 397

Pöinëman 222. 2 E esos IS 80

Das (> D I oe Oe One eee NE TEC ET et 388 Pose et Proust: 255 2 n ne 146 Proust et Pozzi liant a Nue 146 WPYZY BOGE. nn visit aide Mad Anar ne) 144 ( QUINDE En a ea est oases 93, 472 Rafin et Arcelin .......... EEEE DM en dE 549 Raoult-Deslongchamps ...................................,.....,.... 480 Regaud et Nogier 55e naine concis iensess 363 Reiferscheid ss. RS N en 91 BRU IE CRT tuoi a a a N a 129 Rieder orure sieden ane a e N 83, 87 Rosenthal ee nine ad en se. 96, 104 Rüedeger 202 nues din die emeee line it au 84 DE A a E E E O E 145 SORA. 2540: hr es EEA A Ee AE E 472 Schenck et Groedel ...................................,............ 473 SC HIN 1G À Goss des ern att uses eco Sa 90, 99 Denote: (Gilbert): ic ges nario trance 401 CH WATS ia neo nc ans 93 DOC NUTR VOR nl he Nes er. 162 Selker et Dohan ..................................................... 90 Singer et Holzknecht .........................,...,..,...,,..,, 473 Souligoux et Aubourg ............................................... 150 POCO dines a et he tale Role ts 395 Speder et Bergonié ................................................... 412 TROMBON da DR Greco 181 Trillat, Fabre et Barjon ............................................. 391 Tuffier et Aubourg ......... A EEIE E EE AAE EEE 382 Varot US 190 Vialle, Augier et Jullien ...................................,...... 364 NV alter Li a de escola dueedasaienr condenses 102 IVS: RE tte S 312 W erher neath une il D io 418 Wohler aeons Re Rd he ec ce 398 Wollenberg et Hoffa ................................................ 199

Wollenberg. sorori noer en nie amener 202

Wunderlich Si ssccitePinn cha deainn tec beret aes nea a Pade 214 ANULIVAMOZE ie A thes tated etudes 391 Zimmern et 'ONGiIN..sn israel 171 Zimmern et Battez ................................................ 484 Zimmern, Battez et Dubus .........................,........... 485

ili. Table idéaiogique des matières

A) RADIODIAGNOSTIC a) Système osseux

Résultats du traitement des fractures sous le contrôle des

rayons X, par Fritz Kônig....................................... 80 Signification de l’examen radiologique dans le diagnostic

différentiel du pied plat, par Muskat........................ 81 Le diagnostic radiologique du rachitisme, par Levy Dorn. 82 Un cas d’acromégalie, par Rieder................................. 37 Contribution à l’étude de la polydactylie chez le cheval,

par Eberlein iruretan aan neo oies 88 Arrachement tendineux démontré par la radiographie, par

Alban RON Ier a ren rame 113 Double luxation congénitale du radius en haut et en

arrière, par Belot et Chaperon .........................,,...... 143 Lésions de la colonne vertébrale chez un sinistré; relation

avec le traumatisme, par Maingot.............................. 145

Arthrite déformante et rhumatisme articulaire chronique : étude radiologique et anatomique, par Hoffa et Wollen-

DOTE Adicts ana sash Ba vee insanity a dent 199 Etiologie de l’arthrite déformante, par Wollenberg......... 202 Lexique des formes radiographiques limitrophes des états

encore normaux et des états déjà pathologiques, par

Albam Kohler SES de 202 L’exploration radiologique du crane, par Levy-Dorn...... 205 Un cas de « main fourchue » ou ectrodactylie bilatérale,

Dar MOTO adimuncnaet cant r A AA 202 Fracture extra-utérine du fémur, par Kaisin-Loslever...... 247 Radiodiagnostic, radiothérapie, électrodiagnostic, électro-

thérapie du pied plat, par Albert Weil..................... 312

Fracture et luxation au niveau du poignet, par Kaisin- LOSC carp RS thie a AG eae ee ea 343

564 >

Fracture de l’avant-bras non consolidée au bout de quatre ans, Dar RY NENG icap sin Quelques cas de fractures rares du bassin, par Hauchamps. Un cas de spina-bifida occulta, par Klynens.................. Importance de la radiographie de l’acromio-claviculaire dans les suites des traumatismes de l’épaule, par La- querrière et Loutier....................... ee doi Luis Le diagnostic radiologique de la syphilis, par Gastou...... Formation d’épines osseuses à l’olécrane, par Kruger

Diagnostic radiologique des ostéosarcomes, par Destot .....

Myosite ossifiante progressive, par George Pirie............ Lésions rotuliennes dans un cas d’arthrite rhumatismale du genou, par Belot et Gouin................................. Sur un cas de fracture isolée des apophyses transverses, par Donare as sect na pate on lou Des rapports entre l’apparence radiographique du cal et sa solidité mécanique, par Dissez................................ Ostéomes multiples après un accident du travail. Considé- rations pathogéniques, par Speder ........................... Synostose huméro-cubitale extra-articulaire, par Laureys. Recherches d’anatomie radiographique comparée sur l'ar- chitecture intérieure de l’épiphyse supérieure du fémur, par Dalli 22 sui ni sn si delet Fracture de la cinquième vertèbre lombaire, par Ghys ... Ostéo-sarcome du péroné, par Machado........................ Appréciation de la gravité des fractures du calcanéum, Dar: DUO aise e ss ns non. La fracture isolée de la grosse tubérosité de l’humérus, Dar: Melchior send ee ne des La radiographie de la cinquième vertebre lombaire, par SODES nd nie ne dial A Net: Exostose ostéogénique du genou, par Buisson.................. Lésions osseuses de l’ostéomyélite chronique; diagnostic par la radiographie, par Dubois ..............................

b) Corps étrangers et calculs.

Deux dentiers dans la trachée, par Henrard.................. | Corps étrangers de l’œ1l, par Meret................,............. . Contribution a l’étude des calculs de l’uretère pelvien chez

la femme. Diagnostic et traitement, par Pozzi et Proust. Présentation de trois cas de calculs du péritoine; cause pos-

wo 569

sible d’erreur d’interprétation des images radiologiques de la région abdominale, par Lejeune........................ A propos d’un corps étranger dans l’articulation méta- carpo-phalangienne de l’articulaire, par Henrard......... Procédé radioscopique pour l’extraction des ne par WULIVOMOZ non ot de ni ii Localisation d’une balle dans le cerveau, par Lemon...

Extraction de corps étrangers de la trachée et de la bron-

che gauche, par Goris .......................,.................. Deux pièces de monnaie dans l’estomac : emploi d’ouate hydrophile pour faciliter leur évacuation, par D’Hal- UM Re D A an urine cite nee Calculose rénale, par Ghys ........................................ Du diagnostic des opacités ganglionnaires dans la recher- che radiographique des calculs urinaires, par Lotsi...... Diagnostic erroné de corps étranger de l’œsophage, par CIO a eat ae cesarean canna setae Radiodiagnostic de la lithiase urinaire, par Josserand.... De la détermination de la longueur des fragments d’ai- guilles introduits dans l’organisme, par Henrard et Iennet: SR es de 00

Doo eme a nn c es dns c) Thorar.

Formation de cavernes au début de la tuberculose pulmo- naire par Rióder Lin it Sie end merisier corne Le déplacement d’organes dans la phtisie, par Ruediger. Apercu général sur la tuberculose pulmonaire, par Alexan- der DONG at cgi tt ac wise rossi E tae enna aes Déplacements des viscères intra-thoraciques dans la posi- tion renversée, par Kienbéck et Eisler ..................... Les modifications respiratoires dans l’appareil pneuma- tique de Brauer-Dräger, par Kienbéck ..................... La stéréoradiographie rapide du thorax et de l’abdomen, par Lester Leonard.......... tas Gh ie a eee De l’action des anévrysmes aortiques sur le cœur, par Proy godo croma nee To non Les pleurésies médiastines, par Savy.............................. L’utilité de la radioscopie et de l’orthodiagraphie dans examen du cœur, par Vaquez et Bordet..................

039

047

563

A propos de la tolérance bronchique vis-à-vis de corps étrangers, par Chilaiditi ........................................ De l'interprétation des images radiologiques pulmonaires, Par. Bar jou aseene a I Le diagnostic précoce de la tuberculose pulmonaire par les rayons X, par Harisson Orton................................. Le triangle radioscopique axillaire de la pneumonie, par Pauly oeu N OA

d) Abdomen et tube digestif.

Atonie de l’œsophage, par Olbert et Holzknecht ............ Au sujet du diagnostic radiologique des ulcérations de la partie moyenne de l'estomac, par Haudeck............... Contribution à l’étude de la fonction du côlon, par Hess- MAD urira eosin teens E EA Tuberculose primitive du rein, par Graessner.................. La stéréoradiographie du thorax et de abdomen, par Les- ter Leonard: MN Se nd E ai A propos du diagnostic radiologique de l’ulcère gastrique et notamment de l’ulcère calleux, par Renaux............ La chorée de l’estomac, par Leven et Barret .................. Radiographie d’un rétrécissement du côlon descendant, par Souligoux et Aubourg ...............................,........... La traversée du tube digestif, par Aubourg.................. Fonctionnement d’une gastro-anastomose dix années après intervention, par Aubourg.................................... : La radioscopie gastro-intestinale, par Kolbé.................. Radiographie du duodénum, par Desternes .................. Présentation d’un radiogramme montrant sur le vivant l’image de l’appendice iléo-cecal, par Bécleére............ Radiographie de l’appendice iléo-cecal sur le vivant, par ADOLTA EE and naines noce Le diagnostic de l’estomac en sablier par les rayons X, par Hertz et OR GN nr insectes _ Découvertes récentes par la radioscopie des maladies de l’estomac et de l’intestin, par Groedel........................ Notions nouvelles introduites en médecin par l’examen radiologique de l’estomac, par Leven et Barret......... Diagnostic rôntgénologique des fixations et déplacements d’organes abdominaux, par Schurmayer...….................. Radioscopie gastrique : explication de quelques difficultés de diagnostic, par Barclay.......................,,....,.........

564

Les rayons X en urologie, par Hoffmann........ ETEEN Le radiodiagnostic de l’ulcère chronique de l'estomac, par De Nobelë serenan a a Grand ulcère calleux juxtapylorique avec diverticule pré- vertébral, par Klynens.......................................... Rapport sur la radiographie de l’intestin, par Aubourg... La radiographie de l'intestin à l’état normal et patholo- gique, par Desternes et Baudon.............................. Diagnostic différentiel entre l'estomac en sablier de cause bénigne ou maligne, par Kreischmer........................ Des difficultés d'interprétation des renseignements radio- logiques, par Lacaille ....................................,.. e À propos de la communication du D" Lacaille : Difficul- tés d'interprétation des renseignements radiologiques, Dar -Bénsaude sis a N E Radiographies de quelques estomacs pathologiques, par AUDOUTO dinar aE A tions Diagnostic chirurgical d’une biloculation de l’estomac par l’examen aux rayons X, par Aubourg .................. Biloculation gastrique par distension gazeuse de l’esto- mac et du côlon; déformation considérable indépendante de toute lésion organique, par Barret et Leven ............ La ptose du duodénum, par Chilaïditi........................... Le radiagnostic de l’ulcère gastrique chronique, par Hau- dek RO Goines ontia tawese eee tues dn aman cau ae noses Radiographie du gros intestin, par Tuffier et Aubourg ... Sur l’hépatoptose, par Beclere ................................, Sur la valeur du cathéter urétérique opaque dans le diag- nostic de lésions obscures des organes urinaires, par Herman L. Kretschmer ..................................,...... Radiographie du fœtus « in utero » sur le vivant, par Fa- bre, Barjon et Trillat sise Etude et diagnostic des sténoses de l’œsophage par la ra- dioscopie, par Frimandeau ............................,........

Diagnostic de la grossesse gémellaire par la radiographie,

Dar D Halluin na en uen rene

_ Etude radiologique de l’épreuve de la traversée digestive

4

normale, par D’Halluin ................................,,,.. Diagnostic et thérapie de l’estomac en sablier, par Hartel. De l’emploi de la radiographie dans le diagnostic de la grossesse, par Edling ...............ccccccccusncecvecescceeueceaes Symptômes objectifs de la constipation Ses Lo par Senger et Holzknecht is nee mt

390

391

393

461

465 467

468

473

"fi

565

Influence de la réplétion sur la forme et la position réci- proque de l'estomac et du gros intestin, par Groedel et SCOOTER dente ne A

L'examen radiologique de l'estomac, par Holzknecht

Le double repas de bismuth, par Haudek et Holzknecht.

L'importance de la radiologie gastrique en chirurgie, par

Clarrmont et Haudek: 3 Mens he rie Diagnostic de la grossesse; cas de grossesse gémellaire diagnostiquée par le rayon X, par D’Halluin ............ Histoire de la traversée digestive d'un repas complexe ad- ditionné de carbonate de bismuth, par D’Halluin ......... Les phénomenes moteurs complexes des différents types de péristaltisme gastrique sans sténose, par Lewis Gregory Cole

ss ses sem 00000 eevee

B) RADIOTHÉRAPIE ET BIOLOGIE

L’auto-immunisation par le radium et les rayons Röntgen, par Deane-Butcher 20 La réntgenthérapie en gynécologie, par Albers Schôün- BONO” rs ss ds die As L'irradiation profonde appliquée en obstétrique et en gv- nécologie, par Gauss ...... cece ccc eeeeee eee eeeeeeceeeeueees Résultats de la radiothérapie dans le rhumatisme articu- laire chronique, par Dohan et Selka ........................ Etude histologique concernant l'influence des rayons X sur les ovaires de la femme et des animaux, par Reif- fersheid La question de l’idiosynerasie, par Max Levy-Doru ...... Traitement de la dermatite chronique professionnelle a l’aide de l'acide carbonique liquide, par Mayer ......... Méthode de désensibilisation, par Gottwald Schwarz Rôntgenthérapie avec séances réduites, par Quiring ...... Etude comparative entre le dosage à l’aide des unités élec- triques et celui de Sabouraud et Noiré, par Klingel- TUSSE acca tisoracndinc ame AE E E tail soourdontianas iar Des anémies survenant dans les leucémies au cours du trai- tement radiothérapique, par Œttinger et Fiessinger ... Le traitement des leucémies par les rayons X, par René Desplats .................. nee Ree E eer ORES Valeur de la radiothérapie dans le traitement des adéno- pathies, par Oudin et Zimmern

eos eeee

ss ss ss ss eee ses se

566

Le traitement radiothérapique des fibromes. Technique et résultats, par Bordier ..................................,........ Traitement des épithéliomas cutanés par le grattage et la radiothérapie, par Chapperon ................................ Radiothérapie du rhinosclérome, par Wunderlich ......... Un cas de leucémie myélogène, par Lejeune .................. Le traitement radiothérapique et radiumthérapique de la syringomyélie, par Duhain .......................,...,.,... Sur un cas de tabès grave traité par les agents physiques et notamment par radiothérapie, par Duhain ............ La radiothérapie dans le traitement du fibro-myome de l'utérus, par Laquerrière et Guilleminot .................. Les traitements physiques du lupus, par Belot ............... Les indications respectives des méthodes physiques et des interventions chirurgicales dans le pied plat valgus dou-

loureux, par Louis Mencière .......................,........... Radiodiagnostic, radiothérapie, électrodiagnostic, élec- trothérapie du pied plat, par Albert Weil ................. Traitement radiothérapique de l’hypertrophie de la pros- tate; par à Lei (EP TT A eon ees Technique de la radiothérapie de la leucémie, par Hau- CA DS ina am Tan edited nute Les mesures de sécurité contre les rayons X employées au « London Hospital », par Bienfait ........................... Existe-t-1l en radiothérapie des idiosyncrasies spontanées ou acquises, par Arcelin ........................................ Traitement des radiodermites aiguës, par Bergonié ......... Nouvelle contribution à la radiothérapie en gynécologie, par Bergonié et Speder ....................................,.... Sur le rôle du sérum dans quelques accidents dus aux rayons X, par Broca isssrrsiemrim naines Effets remarquables de la radiothérapie médullaire chez un ataxique, par Bordier .......................................

Radiothérapie de la sciatique, par Babinski, Charpentier ët Deller, 5 innocent in Expériences sur l’action des rayons Rœntgen sur le sang de l’homme, par Wöhler ............................ ra La dose d’épilation, par Hampson .............................. Notes sur un cas de radiodermite avec issue fatale, par Gilbert: SCOR: Lt Aa dt shine Radiothérapie du goître exophtalmique, par Marie, Clu- net et: Paulo: ue ns one se.

567

Radiothérapie des fibro-myomes utérins, par Bordier..... Etat actuel du traitement par les rayons X et par le ra- dium dans les affections malignes, par Morton ............ La radiothérapie dans le traitment des tumeurs malignes, par LOC SR Se den a ads Diffusion des rayons. X dans l’organisme. Nature des rayons de Sagnac, par Guilleminot ........................... Présentation de deux malades atteints d’épithéliomas gué- ris par une séance de radiothérapie, par Bordier ......... Deux cas de talalgie blennoragique guéris par la radio- thérapie, par Jauquet et Jaugeas ............................. Contribution à une technique meilleure de la radiothéra- pie des épithéliomas cutanés, par Chenton .................. Sur quelques formes de réactions précoces apres des irra- diations de Röntgen, par Bergonié et Speder ............ Traitements physiques de l’acné chéloïdienne de la nuque, par- Belot et Gouin... eee Les effets de la teinte IV de mon chromoradiomètre dans le traitement des épithéliomas de la face .................. Remarques sur le traitement radiothérapique des fibromes utérins, par Bordier ....................................,........ Nouvel appareil permettant l'extraction des corps étran- gers et la réduction des fractures et luxations sous le con- trôle simultanés des rayons X et de la vision directe, par Raoul-Deslongchamps ...................................... Etudes de radiothérapie médullaire. Mesure de la quan- tité de rayons X reçue par la moelle épinière, par Bor- EL) A TT baad ene nanerne NNS Action des rayons X sur le corps thyroide du lapin, par Zimmerm et Ballerines made Radiothérapie de la talalgie blennorrhagique, par Char- tier èt Delberm aise en saleesaesseee Analyses microscopiques des effets de l’irradiation sur le corps thyroide du lapin, par Zimmern, Battez et Dubus. Le traitement de certaines affections du tube digestif au moyen de rayons secondaires émis par l’argent métal- Nque,: par JONNSON 2 ele teccre.

RADIUMTHERAPIE

Sur une nouvelle méthode d’introduction du radium dans les tissus, par Haret, Danne et Jaboin .....................

480

568

Traitement préventif par le radium, des récidives des épi- théliomas muqueux et glandulaires, apres extirpation chirurgicale, par Chevrier....................,................

Sur un cas de sarcome de l’amygdale, traité par le rayon X

et par le radium, par Lars-Polling ........................... Pharmaco-biologie du radium, par Jaboin ........ un Sur la technique et les résultats de la radiumthérapie, par Dommel aiie RS Late de La nouvelle méthode d'introduction du radium dans les tissus, par Harret, Danne et Jaboin........................... Le traitement radiothérapique et radiumthérapique de la syringomyélie, par Duhain .............................. noue

De la radiumthérapie des fibromes utérins, par Cheron ... Le mésothorium : nouveau succédané du radium, par De ah NA PRO RE DS re nt nes. en Radio et radiumthérapie des angiomes, par Dubois-Have- TI GM: 2h ares Le radium dans le traitement du lupus vulgaire, par DIPS: A DEC) ner in ua cène Sur un malade atteint d’un cancer de l'estomac ayant présenté, sous l’influence du radium, une régression complete de la tumeur, par Augier, Julien et Vialle...

De la radiumthérapie des cancers végétants du col uté-

rin, par Chéron et Rubens-Duval ........................ ale Etat actuel du traitement par les rayons X et le radium dans les affections malignes, par Morton...................6.

Le traitement par l’émanation du radium, par Strasbur- ger Un rival du radium, par Deanne Butcher ..................... Action de l'émanation du radium sur les œufs d'animaux inférieurs, par Bauer sscrrsdes Pisses hse ndacaviediceesvaceiets Recherches cliniques sur le traitement des arthrites et de la goutte par l’émanation du radium, par Gudzent ...... L'action biologique du mésothorium, par Minami............

D) TECHNIQUE ET INSTRUMENTATION

La radiographie stéréoscopique et l’étude du système vas- culaire. Apllication de la méthode des anaglyphes pour la publication de clichés stéréoscopiques dans les revues, ae ea i, cere. cecnch cet dd ee eo

La filtration en radiothérapie, par Belot

ns se

569

Prises instantanées rapides et avec pose, par Gustave Loose ..... i Netteté et contraste des radiogrammes, par Rosenthal... Progrès dans la radiographie instantanée, par Dessauer ... Epreuves rapides et instantanées à l’aide du grissonateur, par UPISU She CR A en PEETER Moyens de contraste pour l'examen des organes digestifs, Par AN elle en ot die oc Technique pour l'obtention de radiographies des organes internes dans des conditions normales, c’est-à-dire com- parables, par Schmidt ................................ Ds Réglage de l’ampoule pendant son emploi, par Holz- kiecki ni an AAT Dispositif de radiographies simultanées pour les parties correspondantes des membres, par Gocht

CR ER)

Nouvel appareil de dosage, par Holzknecht .................. Protection de l’observateur contre les rayons secondaires, par Walther: ss dues ess Le ose

Effets plastiques des rayons X, par Gocht ..................... Rayons extra-mous, par Grisson ........................,,...., Radiographies en 1/3600° de seconde ,par Rosenthal ...... La stéréoradiographie rapide du thorax et de abdomen, par Lister Léonard ..... A eRe ead Semen oan ae eee eae L’appareil radiographique « Unipuls », par Breining ... L'emploi de la radiographie stéréoscopique est indispen- sable pour poser certains diagnostics, par Henrard Les rayons X en thérapeutique, par Thomson ............... Les derniers progres de la radiographie rapide, par No- gier Applications nouvelles de la stéréoscopie, par Eykman Mes essais de radiographies instantanées, par Arcelin Amélioration aux ampoules de Chabaud-Villard (type semi-intensif, type intensif), par Varet ..................... Le radiometre de Sabouraud et Noiré perfectionné par Holzknecht, par Beclère ............................ EEE eee Radiomètre fluoroscopique, par Guilleminot .................. Dosages des rayons X. Réflexions sur les échelles des chro- moradiomètres de Holzknecht et de Bordier, par D'Hal- luin Technique de la radiothérapie de ła leucémie, par Hau- NVA TNS i A a Irradiation rationnelle des tumeurs profondes par D’Hal-

eeenes

96

109

=— 570

Ampoule Bauer réglable à distance, par Masquelier ........ La fleur de bismuth Desleaux, par Hauchamps ............... Les progrès de l’appareillage radiologique depuis le Con- grès de Toulouse, par Nogier ................................ Estimation différente des doses de rayons X suivant les di- vers modes d’éclairage du chromoradiomètre,par Regaud et NODOT autoa ion insectes Nouvel appareil portatif régénérateur de rayons X dit ap- pareil Magini, par Hauchamps .............................. Importance des repères en radiographie stéréoscopique, par Marie et Escaude ........................................... Les derniers progrès de la radiographie rapide, par No- PIECE es ee due A ei DR Ganda enna La nouvelle machine « Idéale » pour l’excitation des tubes Rentgen, par Friedrich Janus .............................. Un nouvel appareil de mesure pour la technique radiolo- gique, par Werner ............................................... La recherche et l’extraction des corps opaques aux rayons Xo par Henrard isa a a asie Principe de mensuration de la radioactivité du radium, par De Nobele et Kohlrausch ................................. Comment lire une radiographie, par D’Halluin ............ Un nouveau verre perméable aux radiations de Rontgen, par C. L. et F. A. Lindemann ................................. L’ampoule Lindemann, par Albers Schönberg .............. Le raccourcissement des temps d’exposition et les proprié- tés des radiations des tubles de Lindemann, par Hol- _ WAUSON nain sun T E E niet ete Développement des plaques radiographiques 4 temps fixé, par Dela: Kelen 2 sise eme cation Remarques sur l’évaluation des doses faibles de rayons X par le chromoradiométre de Bordier, par Bordier ...... Contribution critique 4 la rontgénométrie, par Heinz MD ANON RS E ea eee: Note sur le fonctionnement des ampoules radiogènes à an- ticathode refroidie par circulation d’air, par Harret ...

E) CONGRÈS

IV° Congrès de radiologie de Berlin (avril 1910), par Pen- DEMAN ori r E TEE La radiologie au troisième congrès de physiotérapie des

420

80

571

médecins de langue francaise. Paris 1911, par Hen- BAEC. sites Ganson iy oueane desc a a Association française pour l’avancement des sciences, Con- grès de Dijon 1911, par Hauchamps ........................

F) VARIA

Rapport du secrétaire-général de la Société Belge de ra- diologie sur la marche de la société pendant l’année 1910, PAE ONT AI, seen A EA ais

Radiogrammes avec figures d’éclairs, par Kienbôck ......

Nouvelle théorie physique, par Laureys ......................

Moyen facile pour couper le verre, par D’Halluin .........

L’utilité de la radiographie dans les accidents, par La- QUE TTICTO: nee AO noter None

Laboratoire d’essais des substances radioactives, par D’Ar- SONVAL: SR a dede usine cu

G) LIVRES

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Table des planches

Planche 1. D’Halluin. Main (anaglyphe). Planche 2. D’Halluin, Crane (anaglyphe).

59 103 116 236

316

991

193 197

199 202

202 419 419 419

420

572

Planche 3. D’Halluin. Partie inférieure foetus (anaglyphe). (Annere. Un lorgnon stéréo Magi.)

Planche 4. Lester Léonard. Radiographie d’intestin et d'es- tomac stéréoscopique. Planche 5. Lester Léonard. —- Thorax stéréoscopique. Alban Köhler. Genou. Arrachement tendineux.

Planche 6. Levy Dorn. -— Affection du crane. Planches 7, 8, 9 et 10. Wunderlich. Rhinosclérome. Planche 11. Moreau. Ectrodactylie.

Planche 12. Lejeune. Calculs du péritoine.

Planche 13. Kaisin-Loslever. Fracture intra-utérine du fée- mur.

Planche 14 et 15. D'Halluim.— Traversée digestive de bismuth.

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JOURNAL DE RADIOLOGIE.

VOLUME V, PLANCHE 1.

D” MAURICE D’HALLUIN.

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rs =, sae

VOLUME V, PLANCHE 2.

JOURNAL DE RADIOLOGIE.

D' MAURICE D’HALLUIN.

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JOURNAL DE RADIOLOGIE. VOLUME V, PLANCHE 3.

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TD

JOURNAL DE RADIOLOGIE ; VOLUME V. PLANCHE VII. . D" WUNDERLICH

Fig. 1. Rhinosclérome datant de six ans. Fig. 2. La même malade après le traite- ment par les rayons X.

(Observation 4.)

Fig. 3. Avant le traitement par les rayons X.

Fig. 4, Après six séances.

; Digitized by Ka OOG LC (Observation 5.)

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JOURNAL DE RADIOLOGIE VOLUME V. PLANCHE VIII.

Dr WUNDERLICH

Fig. 5. Etat du malade au comm -nce-

Fig. 6. Apres huit mois. ment du traitement. 7 P

(Observation 9)

Fig. 7. Cas peu avancé. Fig. 8. “Anrepctiigis séances.

DiaitPed t

(Observation no 13.)

JOURNAL DE RADIOLOGIE VOLUME V. PLANCHE X. D! WUNDERLICH

Fig. 12. Le tumeur de cette femme a dis- Fig. 13. Cas en traitement depuis deux mois. paru déjà après deux séances. (Obs. 12) L'amélioration est déjà manifeste. (Obs. n°15)

Fig. 14. Malade en traitement depuis deux mois et en voie de guérison. (Obs. 16)

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Se ee EE ER ee Ne ee a I ay is à mn mit put men)

JOURNAL DE RADIOLOGIE VOLUME V. PLANCHE XI. Dr MOREAU

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JOURNAL DE RADIOLOGIE VOLUME V. PLANCHE XII. Dr LEJEUNE

JOURNAL DE RADIOLOGIE VOLUME V. PLANCHE XIII. D! KaAISIN-LOSLEVER

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JOURNAL DE RADIOLOGIE VOLUME V. PLANCHE XIV

Dr MAURICE D'HALLUIN

JOURFAL DE RADIOLOGIE VOLUME V. PLANCHE XV

Dr Matnice D'HALLUIN

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Année 1911 Volume V i

= RO ee re c

Journal de Radiologie

Annales de la Société belge de Radiologie

SOMMAIRE

Travaux originaux

W. Deane Butcher. Lauto-immunisation par le radian

et les Mons TOUT Ol sews sas e a O E AR TE l Maurice Halluin. La radiographie stéréoscopique et l'étude du système vasculaire. Application de la mé- thode des anaglyphes pour les publications des clichés stéréoscopiques dans les revues... haie T J. Belot. Les filtres en radiothérapie... ss 31 Delobel et R. Desplats. Tentatives d'extraction d'un corps étranger de la bronche gauche. Mort rapide par adéme aigu du poumon, Causes de linsuecès..... cece es D3 Bienfait. Rapport du Secrétaire général sur la marche de la Société belge de Radiologie pendant l'année 1910...... 59 Société belge de Radiologie Séance du 11 décembre 1910... 65 Vic Congres de Radiologie Berlin: Gavril T90 essieu 80

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Société belge de Radiologie

Seance du dimanche 11 décembre 1910

Sont présents : MM. les D™ Libotte, Dubois-Havenith, Bien- fait, L. Hauchamps, E. Henrard, D’Halluin, Morlet. Boine, Desplats. Hauchamps, Kaisin-Loslever, Klynens, Laureys, Le- jeune, Dupont, De Coster et De Lobel (de Lille) et MM. Mas- quelier et Breining. |

Se sont excusés : MM. les D" Dubois Trépagne, Conrad, De Munter.

La séance est ouverte à 10 1/2 heures, sous la présidence de M. Libotte, président.

Le procès-verbal de la. dernière séance est adopté.

Le rapport annuel du secrétaire est lu et adopté.

M. le président remercie M. Bienfait de son rapport si com- plet et le félicite. (Applaudissements.)

Le trésorier présentera son rapport annuel à la prochaine séance. MM. les D" Dubois-Havenith et Henrard, à la demande de M. Hauchamps, examineront les livres du trésorier.

M. le D” Dubois-Ifavenith est élu président par 14 voix et 1 bulletin blanc, sur 15 votants, en remplacement de M. le D' Li- botte, non rééligible.

M. le D' Klynens est élu vice-président par 14 voix et 1 bul- letin blanc, sur 15 votants.

MM. les D" Bienfait, L. Hauchamps et E. Henrard sont réélus respectivement secrétaire, trésorier et secrétaire-adjornt, par 14 voix et 1 bulletin blanc, sur 15 votants.

M. le D” Libotte, avant de céder le fauteuil de la présidence à son successeur, remercie les membres des excellents rapports qu’il a eus avec eux pendant les deux années de sa présidence ; 1] félicite ses confrères de la quantité et de la qualité des tra- vaux produits à la Société: il forme le vœu de voir la Societe grandir en importance et ne doute pas que, à la lueur de l’écran, la Société ne brille d’un nouvel éclat dans le monde scientifique.

Ty =

M. le D" Desots-Havesxtrir remplace le D" Libotte à la pré-

sidence et prononce les paroles suivantes

Messieurs,

Je suis tres flatté d'avoir été appelé par vos suffrages à pre sider la Société belee de radiologie. Voulez-vous me permettre d'eutrer tout de suite en fonctions et d'ouvrir Ja séance en ré- duisant lallocution présidentielle à l'expression de mes remer- ciements les plus sincères pour le grand honneur que vous venez de me faie et que Je n'ambitionnais point?

Je pourrais vous parler de mes appréhensions au sujet de mon insuffisance: J'aime mieux vous dire que la tâche de votre pré- sident m'a toujours paru rendue facile par Je concours dévoué des anciens que je vois à mes côtés au bureau, ainsi que par la bonne volonté de chacun de vous. Je m’appliqueral à ne pas trop vous faire regretter votre choix.

Eu succédant à M. Libotte, je mai pas la prétention de Te remplacer. Je suis sûr d’être votre interprète à tous en le re merciant du zèle et du tact qu'il a apportés dans ses fonctions.

La séance est ouverte.

MM. les D" Famenne, de Florenville, et Jos. Jouet, de Les- sines, sont nommés membres effectifs à l'unanimité des mem- bres présents.

La présentation de MM. les D" Lenger, de Liége, et Hen- drickx. de Bruxelles, n’avant pas été signalée par erreur dans la convocation, est remise à la séance prochaine.

Les dates suivantes sont fixées pour les séances de la Société : 29 janvier, 26 mars, 28 mat. 30 juillet et 3 décembre. Le lieu ct la date de la séance qui doit se tenir en province seront fixés ultérieurement.

M. le D' Dusots-Haventru, président, remercie M. le D D: Lobel (de Lille) de Vintérét qu'il porte à la Société belge de radiologie. Il le remercie d’avoir bien voulu prendre part à la

discussion et exprime l'espoir de le revoir parmi nous.

- La séance est levée à 13 1/2 heures.

111° Congrès de physiothérapie des médecins de langue frangalse

Traitement et diagnostic par les agents phystques

Paris, 18, 19 et 20 avril 1911

En raison du Congrès international de physiothérapie, la Commission d'organisation a cu devoir supprimer en 1910 le Congrès des médecins de langue francaise. Mais le succes du Congrès international, comme la réussite de nos Congrès de 1908 et de 1909, ont bien prouvé toute l'importance de ces manifes- tations. C’est pourquoi nous venons dès à présent vous demander votre adhésion pour notre réunion de 1911.

L'expé-ience des Congrès tant nationaux qu'internationaux nous a montré le bien-fondé, pour quelque temps encore tout au moins, des principes qui ont inspiré les fondateurs de nos réunions.

Aussi nous continuons à ne pas admtetre la divisions en sec- tions; 1] importe toujours, ca effet, que les physiothérapeutes se commussent davantage les uns les autres et associent leurs efforts mutuels pour la propagation de leur méthode respective.

D'autre part, Pimportance considérable, lors de la réunion 1n- ternationale de l'exposition de radiographie, a prouvé qu'il était impossible de séparer le « phvsiodi.gnostie », si l’on peut oser ce néologisme, de la physivikérapie p oprement dite + le masso- diaguostic, l’électro-diagnostie aussi bien que le radio-diagnostic, malgré l'importance croissante de ce procédé d'examen, ont en- core besoin qu'on attire sur eux Vattention des physiothéra- _ peutes.

Enfin nous organisons, à côté du Congres proprement dit, une exposition.

Cette exposition aura certainement pour noyau principal des radiographies (el à ce propos nous pouvons dès à présent vous aviser que grâce à la libéralité des sociétés a française d'électro- thérapie ct de radiologie médicale » et « de radiologie de Paris » nous serons à même d'exposer daus de bonnes conditions un æ-and nombre de négatifs), mais comprendra également des pho- lographies, des dessins, des appareils, ete.

Pour faciliter l’organisation matérielle, adresser le plus tôt possible : |

La liste des communications que l'on a l'intention de faire

V

(Si ces communications ne concernent pas les questions à l'ordre du jour, prière de tenir compte de l’article 6 du règlement) ;

La liste des objets que l’on compte exposer, en indiquant leurs dimensions et en disant s'ils doivent être posés sur le sol, ou sur des tables -- être accrochés mur - - être vus par tra'as- parence.

l ae dn aad Commission d'organisation

Président : D" Béclere, membre de l'Académie de médecine, médecin des hôpitaux de Paris.

Secrétaire général, D" A. Laquerri¢re, 2, rue de la Bienfai- sance, Paris.

Bureau de la Comnussion d'organisation

Président : M. le D" Béclère, membre de l’Académie de mé- decine (Société d’électrothérapie).

Vice-présidents : MM. Hirsberg, René Mesnard, Kouindjy, Saquet (Société de kinesithérapie), Albert Weil, Sollier, Zim- mern (Société d'électrothérapie).

Secrétaire général : D" A. Laquerri¢re, 2, rue de la Bienfai- sunce, Paris.

Secrétaire général-adjoint : D" Wetterwald.

Trésorier : D" Delherm, rue de la Bienfaisance, 2.

Horaire provisoire

Mardi 18 avril, à 9 heures du matin, première séance : dis- cours d'ouverture du Président du ongres, nomination des bu- reaux, communications. - A 2 heures du soir, deuxième séance.

Mercredi 19 avril, à 9 heures du matin, troisième séance, —- A 2 heures du soir, quatrième séance.

Jeudi 20 avril, à 9 heures du matin, cinquième séance. A 2 heures du soir, sixième séance et clôture. Banquet du Congres (les dames sont particulièrement priées d'assister à ce banquet).

Questions à l'ordre du jour

La Commission a décidé de mettre à l'ordre du jour huit ques- tions : les quatre premières ne sont pas l'objet de rapports, mais les congressistes sont instamment priés de préparer des travaux afin que la discussion ait toute l'ampleur qu'elle mérite. Ce sont : sciatique, Jupus vulgaire, hypertrophie de la prostate, hémorra- gie de la ménopause.

REN o ea

Les quatre autres donneront lieu à la lecture des rapporis suivants :

Entéro-colite muco-membranense

MM. Dausset. - - Thermo et photothérapie. Desplats. - - Electrothérapie. Froussard. Hydrologie et hydrothérapie. Lanel. - Kinesithérapie.

t t mn

MM.

Milon. --- Diététique.

Pied plat douloureux

Albert Weil. Radiodiagnostic, électrodiagnostic, élec- trothérapie.

Mencicres. Indications respectives des agents physiques et des interventions chirurgicales.

René Mesnard. - - Kinesithérapie.

X. Thérapeutique hydrominérale et thermothérapie.

Syringomyélie

Delherm. - Electrodiagnostie et électrothérapie. Duharn. Radiothérapie. Kouind}y. -- Kinesithérapie.

Fibrome autérin

MM. Bralaut. Kinesithérapie.

René de Langenhagen. —— Hydrologie et hydrothérapie. Oudin. - - Radiumthé:apie. Laquerrière et Guilleminot. - Electrothérapie et radio-

thérapie.

STATUTS ET REGLEMENT

Article premier. - - Sous le patronage de la Société française d’électrothérapie et de radiologie médicale et de la Société de kinesithérapie. il est fondé un Congres annuel des médecins de langue française.

Ce Congrès aura lieu à Paris dans la semaine qui suit Pâques.

Article 2. -- Le Congrès a pour but Tétude comparée des di- verses applications médicales et hyveiéniques des agents physi-

. VI

ques, leur développement et leur propagation. Les cemmunica- tious portant sur des considérations techniques particulières a chacun de ces agents, devront être laissées de côté afin d’être ré- scrvees aux sociétés spéciales, seules compétentes pour les dis- cuter.

ORGANISATION

Article 3. -- Le Congrès est ouvert à tous les médecins de lan- gue française. La cotisation est fixée à 10 franes et donne droit au volume des comptes rendus et aux avantages matériels qui pourront etre obtenus en faveur des congressistes.

Les membres de la famille des congressistes (femme et enfants non mariés) accompaguant ceux-ci jouiront des mêmes avan- tages matériels moyennant une cotisation de 10 francs.

Si, ultérieurement, le Congrès était complété par une exposi- tion d'appareils de physiothérapie, un règlement fixerait les conditions de participation au Congrès des constructeurs.

Article 4. - Toutes les questions d'organisation seront réglées par une Commission composée de : un président, sept vice-pré- sidents, un secrétaire général, un secrétaire général-adjoint, un trésorier et de membres en nombre indéterminé.

Cette commission sera formée par les délégués des Sociétés d’électrothérapie et de kinesithérapie, qui s’adjoindront les per- sounalités qu'ils jugeront utiles.

Le Président sera pris alternativement chaque année dans cha- cune des deux sociétés.

Article 5. La Commission d'organisation dresse la liste des questions mises à l’ordre du jour et désigne les rapporteurs si clle juge nécessaire la présentation de rapports. Elle décide s'il v a lieu de réserver dans l'ordre du jour une place aux commu- nications ne concernant pas les questions mises à l’ordre du jour.

Article 6. Les communications n'ayant pas trait aux ques- tions mises àl'ordre du jour devront être remises à la Commis- sion au moins dix jours avant le Coungrès. Une sous-commission, nommée à cet effet, examinera si ces travaux présentent un ca- ractère général devant les faire accepter par le Congrès ou si, au contraire, leur caractère technique ne nécessite pas leur ren- vor à une société spéciale.

Article T. -~ Lors de la premiere séance, le Congrès nomme les Présidents de chaque séance.

=. Vill: ==

Le Président a plein pouvoir pour diriger Ja discussion, et en pu.ticulier pour que les orateurs ne dépassent pas le temps régle- mentaire qui leur est accordé et pour qu'ils n'entrent pas dans des details trop techniques incapables d'intéresser les confrères s'occupant d'autres agents physiques.

Article 8. - - La Commission d'organisation préparera à l'avance l’ordre du jour des séances, et lors de la première séance le Congves, sur sa proposition, décidera par un vote le temps qui sera mis à la disposition : des rapporteurs; des auteurs des communications; des orateurs prenant part à la discussion.

Article 9. -- Les rapporteurs devront remettre leur rapport à la commission à la date fixée par celle-ci. de facon à ce que ces rapports soient imprimés et distribués avant le Congres. La Commission fixera le nombre de pages d'impression auquel au- ront droit les rapporteurs.

Article 10, Les comptes rendus des séances seront publiés par Jes soins de la Commission d'organisation. Ils compren- dront :

Les rapports:

2 Les communications (chaque auteur devra remettre son texte avant la fin de chaque séance). La Commission aura Île droit de limiter la longueur des communications;

Les discussions (chaque orateur devra remettre, au plus turd, à la fin de chaque séance, le texte résumant ses paroles).

Article 11. -- La (Commission d'organisation pourra, sans avoir besoin de motiver sa décision, ne pas faire pa.aitre aux comptes rendus les communications qu'il lui semblerait utile de supprimer.

Article 12. --- Les auteurs devront présenter eux-mêmes leur communication, cependant le Président de chaque séance pourra autoriser, en cas d’empêchement, un autre congressiste à en donner la lecture. Les congressistes s'engagent à ne publier un texte portant la mention « Communication au Congrès », que s'il est la reproduction rigoureusement exacte du texte qui aura été présenté en séance, et que s'il n'a pas été supprimé des comptes rendus par la Commission d'organisation.

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Année 1911 Volume V No 2

ournal de Radiologie

Annales de la Société belge de Radiologie

SOMMAIRE

Travaux originaux

Charles Lester Leonard, La stévéoscopie rapide du thorax

erde l'abdonté sms ae rs nue 105 Alban Köhler. Arrachement tendineux (du musele jumeau externe) démontré par la radiographie....................... 113 S. Laureys. Nouvelle théorie phvsique........................ 116 Ernest Renawr. A propos du diagnostic radiologique de l'ulcère gastrique et notamment de l'uleëre ealleux...... 129 Haret, Danne et Jaboin. Sur une nouvelle méthode d'in- troduction du radium dans les tissus... 13:3

instruments nouveaux

Breming. L'appareil radiographique Unipuls................ 131

Revue de la Presse

RADIODIAG NOSTIC

Corps étrangers de l'œil, par Meret... cee 142 Double luxation congénitale du radius en haut et en ar- rière, par Belot et Caaperon.......................,..,....... 14: Lesions de la colonne vertébrale chez un sinistré. Relation avec le traumatisme, par Maingot.....................,....... 143 De l'action des anévrysmes aortiques sur le cœur, par Do. TEN Ode comik nania a e e S 14 Les pleurésies médiastines, par Savy... errr 145 Contribution à l'étude des caleuls de Vuretere pelvien chez la femme, par Pozzi et Proust................................. 145 La chorée de l'estomac, par Leven et Barret................. 148 Radiographie d'un rétrécissement du côlon ascendant, par Souligoux et Aubourg ......................,....,,..,..,... 150

imprimerie médicale et scientifique L. Severeyns, 34, rue Botenique, 34, Bruxelles,

La traversée du tube digestif. Radiographies successives de l'estomac, du duodénum, de l'intestin grêle, du cecum et de l'appendice iléo-cæcal, du gros intestin, par P. Au- UC oud E eae ede ees aie

Fonctionnement d'une gastro-anastomose dix années apres l'intervention. Radiographie montrant le mode d’éva- euation de la bouche. Radiographie d'intestin grêle par Pe AOS si ceases tended a aaa a eee

La radioscopie gastro-intestinale, par Kolbé ........... ere

Radiograpie du duodénum, par Desternes ......................

Présentation d'un radiogramme montrant sur le vivant l'image de l'appendice iléo-ceecal, par Béclère.............

Radiographies de l'appendice iléo-ceecal sur le vivant, par PUIG’ sposini e a gwaoeosonseeenereieaeme te nee

Le diagnostic de l'estomac en sablier par les rayons X, par Hertz CU OR OMY nee took ald a a

Découvertes récentes par la radioscopie des maladies de l'estomac et de l'intestin, par Groedel........................

Notions nouvelles introduites en médecine par l'examen radiologique de l'estomac, par Leven et Barret............

Diagnostic rôntgenologique des fixations et déplacements d'organes abdominaux, par Schurmayver.....................

Radioscopie gastrique : explication de quelques difficultés de diienoté, par Barclay oea suerte ne scaee ts

Des ravons X en urologie, par H. Hoffmann..................

RADIOTHERAPIE

Des anémies survenant dans les leucémies au cours du tral- tement radiothérapique, par (ŒEttinger et Fiessinger...... Le traitement des leucémies par les ravons X, par René Penlan “sesso nue cies Senet E E er dsne eee Valeur de la radiothérapie dans le traitement des adéno- pathies, par Oudin et Zimmern ..........................,..... Le traitement radiothérapique des fibromes. Technique et résultats, par Bordier 24554 as

RADIUM

Traitement préventif, par le radium, des récidives des épi- théliomas muqueux et glandulaires, après extirpation ehirureicale par Cheers n AN r

Sur un cas de sarcome de l’amygdale, traité par les ravous X et par le radium, par Lars Poling....... PET

150

1%

176

=s: Upe

Pharmaco-biologie du radium, par Jabot... ee lia Sur la technique et les résultats de la radiumthérapie, par DOMINIC: Ra canne 173 La nouvelle méthode d'introduction du radium dans les tis-, sus, par Harret, Danne et J aboin A we 159

TECHNIQUE

L'emploi de la radiographie stéréoscopique est indispen- sable pour poser certains diagnostics, par Et. Henrard... ISL

Les rayons X en thérapeutique, par J. Thomson............ 181

Les derniers progres de la radiographie rapide, par Th. No- |

BEL aurae O AT E T nee Nene amen ee ewe 182 Applications nouvelles de la stereéoscopie, par Exkmau... 186 Mes essais de radiographies instantanées, par F. Arcelin... 189 Amélioration avx ampoules de Chabaux-Villard (type semi-

intensif, type intensif), par A. Varet...................... 190 Le radiomètre de Sabouraud-Noire pertectionne par Holz-

knecht, par Béclére.:ssss end tie < 19?

Livres Traitement des épithéhiomas cutanés par le grattage et la

radiothérapie, par H. Chaperon ...........c cece cece eens 193

Radiométrie fluoroscopique, par H. Guilleminot .......... 197

Arthrite déformante et rhumatisme articulaire chronique ; étude radiologique et anatomique, par Albert Hoffa et GA. Woallenbeie 24e amiante 199

Etiologie de l’arthrite déformante, par G.-A. Wollenberg 202

Lexique des formes radiographiques limitrophes des états encore normaux et des états déjà pathologiques, par Al-

ban -KOhler 242222. ne ht Bove datielaihea we 202

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Société belge de Radiologie

Séance du 26 mars 1911

La séance est ouverte à 10 heures, sous la présidence de M.le D' Dubois-Ilavenith, président.

Sont présents : MM. les D“ Dubois-Havenith, Klynens, Bien- fait, L. Hauchamps, E. Ileurard, J. Hauchamps, Libotte, Kai- sin, De Nobele, D’Halluin, Boine, Bille, Matagne, Lejeune, Poirier, Conrad, Jouret, Laureys, Famenne, et M. Breining.

Excusé : M. le D” Jadoul.

Le procès-verbal de la dernière séance est adopté, avec une rectification de M. le D" Lejeune.

MM. les D” Libotte et E. Henrard sont nommés délégués au Congrès de physiothérapie des médecins de langue française.

M. le D" Bille aura l'obligeance d’organiser à Charleroi, la séance qui doit avoir lieu cette année en province; cette propo- sition est adoptée à l’unanimité.

M. le D' Hauchamps prie les membres qui sont en possession de livres de la bibliothèque de la Société, de bien vouloir les renvoyer.

La séance est levée à 12 h. 30.

Séance du 2 décembre 1911

Présents : MM. les D" Dubois-Havenith, Klynens, Bienfait, L. Hauchamps, Et. Henrard, Libotte, De Nobele, d’Halluin, Gaston, Ghys, Laureys, Hauchamps pére, Joseph Jouret, Go- beaux, Boine et MM. Heinz Bauer, Masquelier, Zinocchi et Breining.

Excusés : MM. les D™ Kaisin-Loslever et Coenen.

La séance est ouverte à 10 h. 1/2, sous la présidence de M. vu- bois-Havenith, président.

M. le président s'excuse de n'avoir pu assister aux deux séan- ces précédentes, des circonstances fortuites l'en ayant empêché. M. le président souhaite la bienvenue à MM. Gastou (de Paris) et Heinz Bauer (de Berlin) qui sont parmi nous aujourd'hui. MM. Gastou et Heinz Bauer remercient.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

MM. les D™ Casman (d'Anvers) et Billiard (de Rouen) sont élus membres à l’unanimité des membres présents.

Les dates des séances de l’année prochaine sont fixées comme suit :

Dimanches 25 février, 28 avril, 30 juin, 27 octobre et 8 dé-

oe

cembre 1912, à 10 h. 1/2, à Bruxelles, à la Maison des Méde- cins. Entre juin et octobre, une séance extraordinaire aura lieu en province, La date et le lieu de réunion en seront fixés ulté- rieurement.

M. le D? Klynens expose la proposition faite en langue alle- mande par M. Heinz Bauer au sujet de la collaboration de la Société à la publication française des monographies radiologi- ques qui forment la Bibliotek der physikalisch-medizinischen Techniken publiée sous la direction de ILeinz-Bauer.

La question de principe, qui avait d’ailleurs été admise par le Comité de rédaction, est également voté par la société.

M. le secrétaire général lit son rapport annuel. (Adopté. )

M. le trésorier présentera son rapport à la prochaine séance.

Congrès de physiothérapie des médecins de langue française (Diagnostic et traitement par les agents physiques) Paris, 8, 9 et 10 avril 1912

Mon cher Confrére,

Le Congrés international qui devait avoir leu a Berlin en avril prochain, étant remis à 1913, nous avons décidé de tenir le 4 Congrès de Physiothérapie des médecins de langue française a Pâques 1912. |

Je vous envoie ci-joint le règlement général du Congres (édi- tion primitive) en vous rappelant qu’il a été décidé en 1911, d'adjoindre aux No:iétés organisatrices, la Société de Radiolo- gie de Paris. |

La Commission d'organisation a choisi comme président le professeur Bergonié, et a décidé de mettre à l’ordre du jour les questions suivantes : |

I. Obésité. —II. Les rhumatismes «hroniques. III. Cou- perose, Angiome, Nœvi. - - IV. Pied bot congénital. —- V. An- nexites. VI. Syndromes thyroidiens. —- Les trois premiers

seulement devant être l'objet de rapport.

La Commission d'organisation, iqui a été prise un peu au dé- pourvu par la décision inattendue du Comité international, pere que vous voudrez bien faciliter sa tache en lui envoyant le plus tôt possible et votre adhésion et le titre de vos communica- tions.

Recevez, je vous en prie, l’assurance de mes sentiments les meilleurs.

Le secrétaire général, D" A. LAQUERRIÈRE.

Secrétariat général : 2, rue de la Bienfaisance, Paris (virr‘)

Année 1911 . Volume V No 6

ournal de Radiologie

Annales de la Société belge de Radiologie

Travaux originaux

Heinz Bauer. Contribution critique à la réntgénométrie. 501 WM. D'Halluin. Radiodiagnostic de la grossesse. Cas de

grossesse gémellaive diagnostiqué par les rayons X ... 521 M. D Halluin. Histoire de la traversée digestive d’un re- pas complexe additionné de carbonate de bismuth ...... O31

E. Henrard et Lieutenant Hennet. De la détermination de la longueur exacte des fragments d’aiguille introduits dans l'organisme een ann Mean 539

Revue de la presse

Le traitements de certaines affections du tube digestif au moyen de rayons secondaires émis par largent mé- tallique, par F.-H. Johnson ............................,...... 945

Les phénomènes moteurs complexes des différents types de péristaltisme gastrique sans sténose, par Lewis Gregory

CON ee ou ta s... 046 À propos de la radiographie des calculs vésicaux, par Pelot cie dd nn Cat 047

Note sur le fonctionnement des ampoules radiogènes à anticathode refroidie par circulation d’air, par M. Barret.. 548

Calculs du rein et de l’uretère, par Rafin et Arcelin ...... 549 Varia Le laboratoire d’essai des substances radioactives. Note communiquée par M. d’Arsonval .............................. 552

Congrès de Pauslothérapie des médecins de langue française DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT PAR LES AGENTS PHYSIQUES (Paris, 9, 10, 11 avril 1912)

Mon eher Confrère,

La Commission d'organisation a dans ses dernières séances décidé de modifier assez sérieusement les rouages administratifs de nos Congrès.

D'une part, la Commission d'organisation sera, pour les Con- grès suivants, composée de tous les membres avant adhéré con- sécutivement aux trois derniers Congrès.

D'autre part, le Conseil, chargé plus particulierement de lor- ganisation matérielle de chaque Congrès, comprendra les délé-

= 9

pues des différentes Sociétés de physiothérapie de langue fran- çaise, au prorata des membres de chacune de ces sociétés inscrits au Congrès précédent.

Dans ces conditions, afin que la Belgique ait dans nos organes directeurs la place à laquelle lui donne droit et le nombre de ses physiothérapeutes et l’excellence de leurs travaux, nous venons vous demander de nous envoyer votre adhésion, sûrs que vous tiendrez à participer à nos Congrès dent le succès est sans cesse grandissant et qui ont déjà si puissamment contribué aux pro- grès et à la diffusion de la physiothérapie.

Nous vous prions donc de nous adresser le plus tôt possible :

Votre adhésion et le montant de votre cotisation;

La liste de vos communications;

La liste des objets que vous désirez exposer en nous indi- quant leurs dimensions;

4 Celles des sociétés de physiothérapie de langue française (deux au plus par chaque adhérent) au bénéfice desquelles vous désirez que votre nom soit compté.

Nous vous serions enfin très reconnaissants de préciser exacte- ment votre point d’entrée sur les réseaux de chemins de fer français.

Recevez, mon cher Collègue, l’assurance de nos sentiments les meilleurs.

Le Président, Le Trésorier, Le Secrétaire général, P" BERGONIÉ. D' L. DELHERM. D” A. LAQUERRIÈRE.

BUREAU DE LA COMMISSION D'ORGANISATION

Président : M. te professeur Bergonié (Société francaise d’Elec- trothérapie).

Vice-Présidents : MM. Hirschberg, Kouindjy, René Mesnard (Société de Kinesithérapie), Sollier, Zimmern (Société d’ Elec- trothérapie), Dominci, Guilleminot, P' Weiss (Société de Radiologie de Paris).

Secrétaire général : D' Laquerrière, 2, rue de la Bienfaisance, Paris.

Secrétaire général adjoint : DX Wetterwald.

Trésorier : D' Delherm, 2, rue de la Bienfaisance, Paris.

Directeur de l'E.rposition : D" Haret, rue Pierre-Haret.

Vice-Présidents étrangers : MM. Libotte, de Bruxelles; Ga- gnier, de Montréal (Société d’Electrothérapie); Cyriax, de Londres; Profanter de Franzensbad, Bohême (Société de Ki- nesithérapre); Henrard, de Bruxelles; Wuillamoz, de Lau- sanne (Société de Radiologie).

HORAIRE PROVISOIRE

Le 9 avril, à 9 heures, séance d’ouverture; à 2 heures, deu- xième séance; dans la soirée, séance de la Société de Kinesithé- rapie, séance de la Société de Radiologie.

sobre: ter

Le 10 avril, à 9 heures, troisième séance; à 2 heures, qua- trième séance; à 7 h. 1/2 du soir, banquet.

Le HI avril, à 9 heures, cinquième séance; à 2 heures, séance de clôture; à 5 heures, conférence organisée par la Société de Radiologie; à 8 h. 1/2, assemblée générale et séance de la So- ciété francaise d’Electrothérapie et de Radiologie.

QUESTIONS A L'ORDRE DU JOUR

Trois questions ne seront pas l’objet de rapports, ce sont : Pied bot congénital; Diabète; Insomnie. Trois autres questions donneront lieu aux rapports suivants :

Les agents physiques dans ies rhumatismes chresiques

Diététique, M. Laumonier (Paris);

Electrothérapie, M. Rocques (Bordeaux):

Hydrologie, MM. Ch. et L.Lavielle (Dax);

Hydrothérapie, M. Falibois (Paris);

Kinesithérapie manuelle, M. Rosemblith (Paris);

Mécanothérapie, M. Sandoz (Paris);

Radiodiagnostic, M. Desternes (Paris);

8 Radiothérapie, M. Jaugeas (Paris);

Radiumthérapie et boues radioactives, M. Haret (Paris); 10° Thermothérapie, M. Miramond de Laroquette (Mâcon).

Les agents physiques dans Pobésité

Climatothérapie, hygiène et sports, M. Heckel (Paris);

Diététique, M. Marcel Labbé (Paris);

Electrothérapie, M. Speder (Bordeaux);

4 Hydrologie et hydrothérapie, M. Darbois de Jubainville (Brides-les-Bains) ;

Kinesithérapie manuelle, M. Danjou (Nice);

Mécanothérapie, M. Gommaertz (Gand).

7 Thermothérapie et luminothérapie, M. Amblard (Vittel).

Les agents physiques dans le goitre exephtaimique

Electrothérapie, M. Chartier (Boulogne);

Thérapeutique hydrominérale, M. Piatot (Bourbon-Lancy) ;

Hydrothérapie, M. Dubois (Saujon);

Radiothérapie, M. Ledoux-Lebard (Paris).

La question « couperose, angiome, nœvi » qui a été retirée de l’ordre du jour en raison du Congres de Dermatologie, qui se tient à Rome à la même époque, sera néanmoins l’objet d’un certain nombre de communications.

Résumé des statuts et règlements en vigueur pour le Congrès de 1912

La Commission d'organisation a décidé de nombreuses modifications qui ne pourront entrer en vigueur que pour le Congrès suivant.

I. Le Congrès de Physiothérapie desi:médecins) de langue

eh

française est organisé chaque année, sauf les années a lieu

le Congres international, à Paris, dans la semaine qui suit

Pâques, par les délégués des Sociétés françaises « d’Electrothéra- ]

pie et de Radiologie », « de Kinesithérapie», « de Radiologie de

Paris », qui s’adjoignent les personnalités nécessaires.

II. Le Congrès se compose : De membres actifs qui doivent être médecins et verser une cotisation de 15 francs; ils prennent seuls part aux discussions;

De membres adhérents (constructeurs, etc.) qui peuvent participer à l’exposition, ont droit aux volumes de comptes ren- dus, mais ne prennent pas part aux travaux; leur cotisation est de 15 francs;

3 De membres associés appartenant à la famille des con- gressistes (femme ou enfants non mariés) qui ont droit aux avantages matériels mais ne reçoivent pas les volumes; leur coti- sation est de 10 francs.

III. Les communications n’ayant pas trait aux questions mises à l’ordre du jour doivent être remises à la Commission d'organisation au moins dix jours avant le Congrès; une sous- Commission examinera si ces travaux présentent un caractère général permettant de les accepter ou si au contraire leur carac- tère trop technique ne nécessite pas leur renvoi à une société spéciale. De même, durant les discussions, le président a plein pouvoir pour empêcher les orateurs d’entrer dans des détails trop techniques incapables d’intéresser les confrères s’occupant d’autres agents physiques. Le texte de chaque communica- tion doit être remis à la fin de la séance ; la Commission d’orga- nisation aura le droit de limiter la longueur des communica- tions; chaque orateur doit remettre, au plus tard à la fin de chaque séance, le texte résumant ses interventions dans les dis- cussions.

La Commission d’organisation pourra, sans avoir besoin de motiver sa décision, ne pas faire paraitre aux comptes rendus les communications qu’il lui semblerait utile de supprimer. —- Les auteurs s’engagent à ne publier un texte portant la men- tion « communication au Congrès » que s’il est la reproduction exacte du texte présenté en séance, et que s’il n’a pas été sup- primé des comptes rendus par la Commission d’organisation.

Secrétaire général : LAQUERRIÈRE, 2, rue de la Bienfaisance, Paris, VIII"

Pour tous renseignements s’adresser au secrétariat du Journal de Radiologie (D' Hauchamps, rue des Minimes, 22, Bru- xelles) des bulletins de souscription sont déposés.

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VAT 4

15 FÉVRIER 1911 Fascioule 1

JOURNAL

DE

ADIOLOGIE

PUBLIÉ SOUS LE PATRONAGIC DE LA

Société belge de Radiologie

AVEC LA COLLABORATION DE

IM. Bauer (Berlin), Beck (New-York), BécLéke (Paris), BELOT (Paris), Bienrarr (Liége), Conrap (Anvers), Corn (Liége), DEANE Botcuer (Londres), Dupont (Bruxelles), Haret (Paris), Hemrorn Anvers), Et. Henrard (Bruxelles), Alban Köarer (Wiesbaden), Aus (Florefle), Leseune (Liége), Léonard LESTER (Philadelphie), Levy-Donx (Berlin), Penneman (Gand), Wickram (Paris).

REDACTEURS D: J. De Nobele D: J. Kiynens Professeur À l'Université de Gand Railiologiste à Anvers SECRÉTAIRE DE LA REDACTION

Dr L. Hauchamps

Directeur du Laboratoire de Radiologie des hôpitaux de Bruxelles

BRUXELLES

F. ERNEST -GOOSSENS. éditeur 49, rue Lebeau, 49

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Le Journal de Radiologie

parait tous les deux mois et forme chaque année un gros volume de plus de 600 pages aveg nombreuses figures et planches hors-texte : chaque fascicule contient des Tra- vaux originaux, les comptes rendus de Gongres et de Sociétés savantes, une Revue analytique très soignée et trés complète de tous les travaux français et étrangers de radiologie, la description d'appareils nou: veaux, ete.

Tout ce qui concerne Ja rédaction et l'administration doit ètre adressé au D HAucHàmps, rue des Minimes, 22, Bruxelles,

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Le Journal de Radiologie accorde 25. tirés-a-part aux auteurs qui en feront la demande par écrit en envoyant leur manuserit

La reproduction des articles originaux est interdite, a moins d'autorisation écrite de la Rédaction:

ABONNEMENTS Belgique. .... . : . 20 francs Union Postale. .... . 23 francs

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