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Quant au port général du DaiLcus de Desfontaines, il a certainement été mal rendu dans sa figure, car il est impossible au premier abord de le confondre avec celui de la « Flore française. » Notre Dazictis InspHÙis français des côtes de la Manche et de l'Océan ne peut être davantage confondu avec le D. giLîiimïfer de Lamarck. Cette fois encore les caractères tirés du fruit pour- raient suffire à établir la différence. Le D . giumnifer a les fruits plus larges, armés d'aiguillons trlangnlaïres^ dilatés et coit- ■flîieiits à la base ; les aiguillons sont toujours, au contraire, très grêles et bien distincts dès la base dans le D. hispidus DC. D'autre part, les feuilles du D. guntniifer sont luisantes et presque complèteinent glabres sur la face supérieure^ tandis que celles du D. hispidus DC. sont velues sur les de?ix faces. Enfin le port et surtout l'aspect sont différents. Je préciserai mieux d'ailleurs tous ces caractères distinctifs dans le tableau récapitulatif qui termine cet article. Peut-on davantage prétendre à l'identité du D. 7naritimus With. et du D. hispidiLS DC. ? Je ne le crois pas. Sans avoir à me prononcer ici sur la similitude des D. inaritimus et guin- inifer^ je dirai simplement que quelques caractères essentiels du Daucîis des côtes anglaises excluent absolument toute idée d'as- similation avec celui des falaises des environs du Tréport ou de Biarritz. La plante de Withering, comme le D. gumniijer, a les feuilles d'tni vert sombre, luisant « leaves of a clark green, glossy {\) » et les aiguillons des fruits sont aplatis « bristles of tlie seeds flattened (2) » ; il est donc inutile d'insister davantage. D'autre part, la figure que donne W'ithering de son Daiicus n'a absolument rien du port du D. hispidus DC; or elle est, dit-il, d'une irréprochable exactitude : « The gênerai habit, and pré- cise shape of the leaves are accurately delineated j>. 1. W. Withering^ An arrangement of British plants, uSi8. t. II, p. yA2. — PI. 32, p. 74. 2. Macgillivray, A systematic arrang:ement of British plants Uy \V. Withcrini,--^ çorrected and condensed, 1837, p. i4f). Abbé Masclef. — Note sny le Daiicus hispidus DC 21 Enfin doit-on considérer le DmLciis hi'spidiLS comme une simple variété maritime du D. Carota ? Par s^'&f nuis plus petits et pl/is c'troïts, ses aiguillons crochns ordinairement dirtgés en gi'aiide partie vers le IiaiU^ sa villosité si particîilière et tout un ensemble de caractères affectant son port g-énéral, le D. his- pidus diffère autant, à mon avis, du D. Carota qu'en diffère lui- même le D. giunniifer ; c'est donc, comme ce dernier, une forme vég-étale assez nettement caractérisée pour occuper dans la flore de France une place bien déterminée. III. — Quelle doit-être cette place, ou mieux quelle est la valeur spécifique du Daticus hispidus DC. ? En comparant quel- ques-uns de mes nombreux spécimens avec des échantillons de D. Carota et de D. ginnniifer^ j'ai été surpris d'observer entre ces trois types, en particulier pour le fruit, qui présente, à mon avis, les caractères distinctifs les plus importants, certaines formes de transition parfaitement graduées ; quelques-unes pouvaient indifféremment être rapportées au Carota^ au guniniifer ou à V hispidîis . En présence de ces transitions nombreuses et insen- sibles, je suis arrivé à cette conclusion que toutes les formes de Daticîis que l'on rencontre sur le littoral de la Manche et de l'Océan sont dérivées d'une seule et même espèce, le D . Carota de Linné. Cependant, comme malgré cette origine commune on distingue facilement au milieu de ce grand nombre de formes intermédiaires trois principales qui, étudiées séparément, pour- raient être considérées comme des espèces distinctes et autour desquelles viennent se grouper toutes les autres, je ne considère pas les Daîictis gîintîjiifer ç^t hispidus comme de simples variétés ; ce sont, avec le D. Carota de Grenier et Godron, des sous-es- pèces^ ou mieux des types., qui servent comme de jalons pour aider à subdiviser un stirpe primitif unique. De cette façon, on leur conserve dans la classification la place due à leurs carac- tères et on montre leur dépendance réciproque. C'est ce que je me suis efforcé d'établir dans le tableau suivant. Il résume et pré- cise même tout ce que je viens de dire. Jugeant inutile d'y repro- duire les descriptions d'auteurs bien connus, je me suis contenté d'indiquer dans ces courtes diagnoses quelques caractères sail- lants tirés du port général de la plante et surtout de la forme, de la grandeur et de la disposition du fruit et de ses aiguillons. Je les fais suivre d'un court aperçu sur la distribution géogra- 22 JOURNAL DE BOTANIQUE phique de chacun de ces types sur le littoral français de la Manche et de l'Océan, de manière à éviter à l'avenir toute con- fusion dans les Flores. Daucus Carota L., Spec. 348. Type X : Carota. — {D. Carota Gren. et Godr,, FI. fr. p. 665.). Fruit ellipsoïde^ à face comrnissurale environ 1 fois plus longue que large (2""" de larg. sur 4""" de long, en moy.) ; aiguillons subulés dès la base^ disposés autour de la face coramissurale en rayo72nant, per- pendiculaires à l'axe. Forma littoralis .• Tige presque nulle^ rameaux très courts, sou^"ent étalés complètement sur le sol, âispides, feuilles d'um'ert glauque^ assez consistantes. Cette forme est répandue sur toutes les côtes de la Manche et de l'Océan; elle y fructifie souvent mal. Type [i : gummifer. — {D. gummifer Lamk, Dict. I, p. 634; Gren. et Godr., FI. fr., p. 669; Lloyd!, FI. p. 151 ; etc. — D. maritimus With.?) Fruit ovoïde, à face commissurale environ aussi longue que large (2-3'"'"), aiguillons souvent de moins de i™'" de long., triangiclaires^ dilatés et confluents à la base, généralement tous ascendants. Tige courte, épaisse, hérissée, ainsi que la base des rameaux, de poils réfléchis ; feuilles épaisses, luisantes et presque complètement glabres sur la face supérieure. Plante de i à 3 décim., d'u)i vert jau- nâtre dans toutes ses parties. — Falaises crayeuses du Blanc-Ne^; (Pas-de-Calais) et du- Tréport (Seine-Infér.)! ; au sud de cette localité on le rencontre çà et là sur les falaises et les rochers maritimes jusqu'à la Vilaine (Cfr. Gren. et Godr., de Brébisson, Lloyd, FL); Poulinguen (Bardin in Lloyd) et lie Leven (Bureau!) dans la Loire-Inférieure; falaises de la Chambre d'Amour à la pointe Sainte-Anne^ Bass.-Pyrén. (Blanchet!, Foucaud, etc.). Type Y : hispidus. — {D./iispidus DC, Fl.fr. 4, p. ^^2^, non Des- font.) Fruit plus petit et plus étroit que dans les deux types précédents, à face commissurale plus de 1 fois plus longue que large (envir. i""" de larg. sur 3""" de long.) ; aiguillons très grêles^ subulés dès la base,, crochus aie sommet, quelquefois ramifiés, ceux des deux tiers supé- rieurs ordinairement ascendants et formant un angle aigu avec la ligne N. Patouillard. — Fragments mycologiqiies. 23 commissurale périphérique, ceux dn t/'ets i)ifcrieitr souvent dirigés vers le bas. Tige coiirfe^ épaisse e/ ford/ic, ainsi que la base des rameaux; feuilles un peu moins épaisses que dans le ly^Q giimmi/er, velues sur les deux Jaces. Plante de J à 4 décim., d'un vert pâle dans toutes ses parties, couverte^ surtout à la base, de longs poils blancs réfléchis; se distingue à première vue du D. gummifer par son aspect blanchâtre. — Lieux herbeux, escarpements et éboulis des falaises crayeuses à'Aulf, de Mers (Somme) et d/c Tréport (Seiu.-Infér.) ! ; falaises crayeuses de la Chambre d'Amour et des envir. de Saint- Jean de-Luz, Basses-Pyrénées! (Herb. Masclef, ex herb. Blanchet). FRAGMENTS MYCOLOGIQUES (Suite.) Par M. N. PATOUILLARD Le genre Lachnocladium Lev. Lorsque Leveillé, dans ses Champignons dit Mnséum (i) étudia les Hyménomycètes rameux à forme de Clavaire, il dis- tribua les espèces ligneuses ou coriaces dans deux genres : Merisina Fers, et Eriocladîts Lev. I^e genre Merisnta Fers, fut modifié de façon qu'il se trouva limité aux « Clavaires qui ont la consistance de Théléphores » . Toutes les espèces dont les ramifications sont étalées en lames et qui ont l'hyménium nettement unilatéral furent rejetées dans les Théléphorées vraies. D'autre part, les Hyménomycètes clavariformes dont la sur- face est plus ou moins velue furent placés dans un genre spécial, établi sous le nom Ôl Eriocladîts et caractérisé comme il suit : « Rcceptaculîtjn coriaceniji, raniosnni; rami conipressi vel tereies, loinentosï, ubîqite frncti'feri} Fitngi coralloideï, epixylî vel tei'reslres. » Flus tard le nom â^ Eriocladîts fut chanofé en celui de Lachno- cladium (in Dict. d'Orbigny) qui a été conservé depuis cette époque par tous les auteurs. Les Lachnocladium correspondent aux Clavaires de la section « Velutinae » de V Epicrisis de Fries; déjà dans cet ouvrage, I. Annales des Sciences naturelles, 1846, 24 JOURNAL. Di: BOTANIQUE puis dans le SîLutina Vegct. Scaridin. du même auteur, on fait remarquer que toutes les Clavaires velues sont à spores inconnues. Les auteurs plus récents sont ég-alement muets sur les caractères carpolog"iques de ces Champignons. C'est à l'étude de ces caractères que nous nous sommes atta- chés dans la présente note. Nous avons mis à contribution la riche collection du Muséum d'Histoire naturelle, qui renferme presque tous les types des auteurs. L'examen de la diagnose de Leveillé citée plus haut montre qu'il n'était pas absolument certain de la distribution de rh3'mé- nium sur toute la surface des rameaux; c'est qu'en effet, si quel- ques espèces ont l'hyménium réellement amphig-ène et comme telles sont de véritables Clavaires, il en est un grand nombre o\x la membrane fructifère ne recouvre qu'une face unique des branches, ou est localisée en des points bien déterminés : ces es- pèces se rapprochent donc plus des Théléphores que des Cla- vaires. Ces deux manières d'être ont fait eue certains mycolo- gues placent le genre LachnocIadÙLm à la suite des Clavaires, comme le faisait Leveillé, et que d'autres (Berkeley : CiLbaii Fungi\ etc.) le mettent parmi les Théléphorées. En réalité, ce groupe est composé d'éléments hétérogènes qui doivent être éloignés les uns des autres comme il sera indiqué plus loin. La même remarque doit être faite pour le genre Merisma (Pers.) Lev. : les espèces de ce genre qui ont l'hyménium am- phigène, ayant une consistance dure, tenace, deviennent des Pterîtia^ tandis que les autres, à hyménium limité, doivent ren- trer dans une des sections des Lachnocladmni. Examinés au point de vue de la villosité, les Lac Jmocladmm nous fournissent des observations parallèles à celles de la distri- bution de l'hyménium : les L. brasiliense Lev. et !.. diva- ricaiiun {Merisina Lev.), qui ont l'hyménium amphigène, ont les rameaux couverts uniformément d'un tomentum délicat constitué par des poiVs aigus, rarement simples, plus souvent ra- meux, étoiles ou irrégulièrement fourchus dichotomes. Ces deux espèces seules dans toutes celles que nous avons étudiées nous ont montré de véritables poils, et dans toutes les deux nous n'avons pu rencontrer les spores. Ailleurs (L. furcellatuiii^ L. Itihidosiini^ etc.) la surface des X. P.\TouiLi,ARu. — Fragments inycologiqncs. 25 rameaux est couverte 'Xyxvi^t piilvértilence (à l;i loupe) limitée à 7Uieface unique. Cette pulvérulence est causée non par de véri- tables poils, mais simplement par des amas de spores disposées en petits tas sur toute la partie fertile. A ce sujet il est nécessaire de remarquer que tous les spécimens que nous avons vus étaient secs, de même que les descriptions orig-inales ont été faites sur des plantes d'herbier, en sorte que rien ne prouve que ces Cham- pignons étaient pulvérulents à l'état frais. En effet, bon nombre de Clavaires indigènes, qui sont glabres sur le vivant, deviennent pulvérulentes par dessiccation; tellessont les Cl. aurea, Botrytis^ condejisaia, flaccida, fiavida^ etc. , et si on ne connaissait pas leur consistance ainsi que leur hyménium amphigène, on serait tenté de les faire rentrer dans le genre LacJmocladiiuji. Quelques ç:s^hc&s{L.fimalis, aciculare, covipressimi), placées primitivement par Leveillé dans le genre Merisma (Ann. Se. Nat., 1845, 2, p. 207, 208), ont les rameaux absolument glabres : ils ne sont ni sétuleux ni pulvérulents, mais le tronc commun est seul velu à la manière de beaucoup de Théléphores : les poils sont formés par des paquets d'hyphes séparés de la masse géné- rale. Les spécimens que nous avons eus entre les mains étaient Stériles, en sorte que la place de ces plantes reste douteuse. Ajoutons que leur tissu est différent de celui des autres Lachno- cladiuni ; les hyphes sont plus volumineuses, plus tenaces, et la consistance des plantes est tout à fait ligneuse. Enfin il en est qui ont les rameaux glabres {L. cartilagi- iietim Bk.) mais qui ne rentrent pas moins dans notre genre, à cause de l'hyménium unilatéral, aisément reconnaissable à une coloration différente. La forme générale des Lachnocladium est celle des Clavaires de la section Rajnaria^ c'est-à-dire qu'ils sont formés d'un tronc commun qui se divise en rameaux plus ou moins fourchus. Ces rameaux sont cylindracés ou aplatis, aigus, arrondis ou élargis au sommet, lisses sur les deux faces ou ayant l'une d'elles (géné- ralement la face fertile) plus ou moins canaliculée. Les bifurca- tions des rameaux ont en général une forme semi-circulaire, les aisselles sont aplaties et fertiles sur les deux faces . La consistance est très variable; certaines espèces sont pres- que charnues, d'autres sont cartilagineuses, et quelques-unes sont absolument ligneuses. 26 JOURNAL DE BOTANIQUE Les spores appartiennent à deux types bien distincts : les unes sont ovoïdes, lisses et de couleur ocre pâle ; les autres sont ovoïdes apiculées à une extrémité, brunes et échinulées verru- queuses. Les considérations qui précèdent nous amènent à classer le genre LachnocladÙLin de la manière suivante. Section I. — Lachnocladium Lev. Rameaux cyltndracés, e7iHerement tome?iteux par des poils simples ou rameux^ spores inco?inues. Fla?ites coriaces. 1. Lachnocladium brasiliense Lev., Ann. Se. nat., 1846, Champign. du Mus. n" 215. (Eriocladus.) Herb. Mus. Par. : vSur les troncs; Bahia, Brésil (Blanchet). — Guyane (Mélinon). — 7yielep/iora brasiliensis l^ox . ^ Herbarium of the U- S. Norfh Pacific Exploring Expédition imder comm. Ringgold aftd Rodgers (C. Wright coll.). 2. Lachnocladium divaricatum Berk. Herb. Mus. Par. : Clavaria divaricata Berk. {^Merisma Lev.). Surinam (Hostman, n' 301). Section II. — Coniocladium Pat. Rameaux arrondis ou comprimés, plus ou moins charnus, co- riaces, ca7^tilagineux, élastiques , Hyménium unilatéral . Spores ocra- cées pâles , lisses. Epixyles ou terrestres. 3. Lachnocladium (^Eriocladus) furcellatum Lev. loc. cit. n° 211. — Spores 8-9 X 4-5 ?■• Herb. Mus. Par. : Clavaria furcellata Fr., Bolivie, vallées entre Tipoani et Apolobamba (Weddel, 1847); Rio-de-Janeiro (Aug. Saint- Hilaire). 4. Lachnocladium cartilagineum Berk. et Curt. Sporis 6-7 X 4-5 /■• Herb. Mus. Par. : L. cartilagineum B. et C, Fungi Cubenses IVrightiani, n^ 388. 5. Lachnocladium geniculatum Lev., loc. cit. y n" 192. Spores 4X3 ^• Herb. Mus. Par. : Clavaria goiiculata Lev. ; Paramaribo (Kegel, n°586). 6. Lachnocladium pallidum B. et C, Cuban Fungi n" 460. Spores ovoïdes, subglobuleuses; 4;-'-. Herb. Mus. Par. : Clavaria pallida'ii. QiC^Fungi Cub. Wrightiani ; San Andres Tuxtla (Mexique). 7. Lachnocladium cervinum B. et C, loc. cit., n^ 459. Spores du précédent; 5 [>-. E. Malixval'd. — A propos du RaniiiicuUis rliiLTopliyllos. 27 Ilcrb. Mus. Par. : Clavan'a cerviiia I>. et C. Cuba (Wright); Gua- deloupe (L'IIerminier). 8. Lachnocladium clavarioideum Pat. nov. sp. — Stipe renflé à la base, comprimé, strié, blanc roussàtre, long- de 2-4 centimètres sur 3-4 millim. d'épaisseur, divisé au sommet en ra- meaux fastigiés, comprimés et canaliculées, bi-trichotomes, épais de 1/2 à I millim.; pointes stériles, long-ues et fauves, zone hymé- nifère d'un blanc roussàtre, unilatérale, lisse; spores ovoïdes, à peine jaunâtres (sub lente), lisses, aune gouttelette; 4-5 X 3 y-. Plante tenace, ayant l'aspect d'une Clavaire. Hauteur 5-8 centimètres. Sur la terre. Guyane Française (Maroni) ; Melinon n° 70. Affine au L. cartilagineuvi^ mais à spores plus petites. 9. Lachnocladium violaceum Pat. nov. sp. — Stipe tu- béreuxàla base, haut de 1-5 centimètres, très grêle (2-3 millim. d'épaisseur), comprimé, blanchâtre, divisé au sommet en rameaux fastigiés, violets grisâtres, épais de i millim. environ, bi-tricho- tomes, comprimés, canaliculés, aigus à l'extrémité. Zone hymé- nifère unilatérale, glabre, blanchâtre , spores ovoïdes, jaunâtres, lisses, 4-5 X Z\>-' Plante tenace, haute de 5 à 8 centimètres. Sur le sol humide, sous bois. Guyane Française (Maroni), Melinon n" loi. (A suivre.) ^ A PROPOS DU RANUNCULUS CHMROPHYLLOS Nous avons reçu de M. Malinvaud la lettre suivante que nous nous em- pressons de publier. Monsieur le Directeur, L'auteur d'une « Note sur le Raimnciihis chcerophyllos y> insé- rée dans le dernier numéro de votre Journal, examinant avec une érudition et une compétence incontestables, relativement à cette espèce, la question de nomenclature que j'avais précédemment traitée (i), se prononce en faveur de la réforme proposée par M. Freyn et qu'il a d'ailleurs adoptée depuis longtemps dans ses ouvrages. C'est une conclusion contraire à celle de mon article. Voulez-vous me permettre, sans rentrer dans le fond du débat, I. Journal de Botanique, N" du 16 décembre 1888. 28 JOURNAL DE BOTANIQUE de répondre à mon savant contradicteur par une simple re- marque? D'après M. Freyn et ceux qui partagent sa manière de voir, le Ranttncîihis cJLœropliyllos de la tradition linnéenne et le R. JlabcllaliLs Desf. correspondraient au même type, et, les deux expressions étant ainsiparfaitement synonymes, laseconde, plus précise que la première, la remplacerait avantageusement. Mais, ainsi que je l'ai déjà fait observer, la prémisse sur la- quelle est fondée cette innovation n'est admise que par quelques botanistes; le plus grand nombre, à l'exemple de Grenier, de Boissier, de M. Cosson, etc., distinguent la plante africaine, au moins à titre de variété, de l'espèce française; ils estiment que flabellaUts n'est pas synonyme de chasrophyllos^ et l'abandon de ce dernier terme les oblige d'en créer un nouveau. On peut apprécier l'opportunité de cette controverse par ses conséquences. Naguère, sauf quelques réserves tliéoi'ïqiies^ tout le monde était d'accord sur l'emploi du terme cha^rophyllos et l'espèce ainsi nommée n'était pas, du moins pratiquement^ au nombre des litigieuses. La nouvelle casuistique est venue changer tout cela. Tandis que beaucoup de botanistes res- teront fidèles à une tradition séculaire, quelques-uns s'appli- queront à rechercher dans l'obscurité des textes prélinnéens l'emploi présumé le plus orthodoxe du nom spécifique remis en question, et comme cette sorte d'exégèse, ainsi que l'a fort bien montré mon savant contradicteur, est une source d'interpréta- tions variées, la forme privilégiée mise en possession du nom linnéen sera, pour l'un des commentateurs le Ranunciilits Ageriï Bertol,, pour un autre le i?. 7jnllefolmtiisY3.h\^ etc., de sorte qu'une expression qui avait jadis un sens précis et fixé par l'u- sage sera désormais indécise et sujette à l'équivoque. La meil- leure nomenclature, à mon avis, la plus favorable au progrès scientifique, serait celle qui assignerait à chaque objet un nom correct et universellement accepté. Nous sommes fort loin, hé- las ! de cet idéal, mais ce n'est pas une raison pour s'en éloigner de plus en plus en obscurcissant ce qui restait clair jusqu'à ce jour. Aussi je me rallie pleinement, pour ma part, à la conclu- sion formulée dans les termes suivants par l'illustre Boissier : « RamtncîUîCS chéerophyllos : Ex cl. J. Freyn et aliorum ob- servationibus patet Linnaei descriptionem et specimina ejus lier- Notice biographique sur //. Loret. 29 baiii ad aliani vel alias species clubias spectare ; nihilominus ne confusio major oriatur prescriptionis jure leg-em prioritatis tem- perans hanc speciem ab omnibus botanicis sub hoc nomine jam- dudum notani, cl. Tv\men {Jouj^nal 0/ Botajiy, 1872) secutus, sub ch.• {2) ce qu'elle exige pour prospérer. Les espèces dont il s'agit ici paraissent surtout rechercher le voisinage de l'eau et une atmos- phère imprégnée d'humidité; en Suède, en Angleterre, dans le nord de la France, elles trouvent normalement ces conditions sur le bord de la mer; mais plus à l'intérieur, elles sont obligées de rechercher le voisinage des cours d'eau, où les conditions cli- matériques d'humidité ont certains points de ressemblance. y. — Espèce à dispersion occidentale. — Cette espèce, le Carex arenaria, qui recherche et habite plus spécialement les bords de l'Océan, de la Manche, de la mer du Nord et de la Bal- tique, y est évidemment attirée par \2l grande humidité des côtes occidentales (3). Ici, comme dans la catégorie précédente, ce n'est plus l'influence tout-à-fait locale du climat maritime spécial au nord de la France qui doit entrer en ligne de compte, mais bien le climat maritime de l'Europe occidentale en général. ^) Causes locales phis secondaires . — Ces causes, énumé- rées plus haut, n'ont pas l'importance générale du climat -inari- 1. Cfr. C. F. Nyman, Conspectus florae Europae, 1878-1884. 2. A. de CandoUe, Géog^raphie botanique raisonnée, t. I, p. 450. 3. Ibid., p. 246. .'6 lOUKNAL l)K BOTANIQUE time; elles n'agissent que sur telle ou telle espèce en particulier, et leur action, toujours combinée avec la précédente, ne paraît pas suffisante, dans les conditions actuelles, pour déterminer, à elle seule, la présence de nos espèces littorales dans les sables maritimes du Nord. a. — Influence dît sol. — Il est évidemment inutile de rappeler l'influence de la natiLj^e physique des sables jftaritiutes ; il ne peut donc être question pour le moment que de leur influence chimique. Le calcaire contenu dans les sables des dunes et des g-alets a peu d'influence sur les espèces littorales, peut-être a-t-il une action tout à fait secondaire sur le Medicago miniina qui semble le rechercher. Le Chlorure de Sodium doit avoir un rôle plus important; son action est évidente sur le Glaucium flavunt qui a souvent l'aspect d'une plante halophile ; elle est également probable sur le Car ex arenaria. Ces deux espèces se compor- tent d'ailleurs sur tout le littoral français comme deux maritimes pré/érenfes. ^. — Le manque relatif de conctirrents dans nos sables mari- times permet une multiplication plus facile des espèces littorales, ou même leur introduction des contrées voisines, mais dans le cas présent cette influence est absolument subordonnée à celle du climat maritime. y, — Quant aux causes géologiques antérieures elles ont pu déterminer la présence actuelle de quelques-unes de nos espèces littorales, mais cette question, peu importante si Ton considère exclusivement les conditions actuelles de végétation sur notre littoral, sera traitée dans un chapitre spécial à la fin de ces études de Géographie botanique. J'ai déjà fait remarquer en passant que le Car ex arenaina paraît avoir existé sur le littoral de la Somme avant l'âge de la formation de la tourbe. (A suivre.) NOTA Par suite d'une erreur de composition le texte de la page [442 (a" du 16 dé- cembre 1888, lij^nes 12 et suivantes) a été tronque; il doit être rétabli de la ma- nière suivante : Le Salix REPENS — Var. argentea — est répandu dans toutes les dunes, dans les bas-fonds humides et un peu marécageux ! Enfin le Setaria VIRIDIS — Var. reclinata — a été trouvé à Cayettx par AL Debray ; je l'ai également récolté dans les dunes près à' E ta pies / Le Gérant : Louis Morot. Imi... ai p4- l>«ul«rl- B»c*ercJi« 3' ANNÉE N- 4 '6 FEVRIER 1889 t,a,u_a n_n_-u-i xruVTj'u'^j">r>nrir-r"»~>nn~if-i~ii-i~ir'¥~ir*irt-i "■"»nr*i"i~i~i"i~ i*ii">*i~i*'i~i~i~i~~~~~r~ "i~" " "i~ ----■ — - — "■--- - — » — — »»-»»----» — »--- -.-.-.^».^»».^-.»» »»^»|— -|- — -^^^— g.,,^ JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT OBSERVATIONS SUR DEUX PRIMULA A GRAINES ANATROPES Par M. A. FRANCHET On sait que dans les graines des Hottouia l'embryon est per- pendiculaire au hile, lequel est situé tout près du micropyle et dans le même plan que lui ; en d'autres termes les g-raines des Hottoma sont anatropes. Dans celles de tous les Priîmtla con- nus jusqu'ici, le hile occupant un point quelconque, ordinaire- ment le milieu, de la face ventrale^ il en résulte que la ligne formée par la cicatrice hilaire est parallèle à la direction de l'embryon, d'où une hémitropie de la graine plus ou moins ac- centuée. L'anatropie des graines chez les Hottom'a, l'hémitropie chez les Primiila, voilà en réalité à quoi se réduit la différenciation des ■deux genres, pour lesquels Endlicher a été jusqu'à établir deux tribus distinctes. Cette division en deux genres et en deux tri- bus pour des plantes dont les affinités sont si évidentes, et que Linné n'avait que péniblement séparées, a pourtant été acceptée sans contestation par tous les phytographes, sans doute parce qu'elle ne souff^rait pas d'exception, et que d'autre part elle cor- respondait, pour les plantes qui en étaient l'objet, à des condi- tions de végétation et d'existence réellement dissemblables, les Hotionia étant des plantes éminemment aquatiques, les Prf- miUa affectionnant, sauf de rares exceptions, les stations élevées €t le plus souvent sèches. Il n'y aurait donc point lieu de revenir sur cette question sans la découverte récente de A&w:^ Priimila à graines anatropes comme celles des Hottoma, le P. Dslavayi et le P. vincïfloray appartenant l'un et l'autre à la flore des plus hautes régions de la Chine occidentale, et que plusieurs particularités morpholo- 50 JOURNAL DE BOTANIQUE giques rendent d'autre part fort remarquables. Ainsi, seuls (i) parmi leurs cong-énères, sauf peut-être une espèce himalayenne, ils sont normalement uniflores; leur fleur, sensiblement plus grande que dans tous les autres Pri'mitla, naît avant les feuilles, ou, tout au moins, se développe en même temps, et non posté- rieurement comme on le voit d'ordinaire; les eraines, absolu- ment lisses, ont leur tégument externe formé de grandes cellules hexagonales et débordent tout autour de l'embryon, sauf dans le voisinage du hile, en une large expansion aliforme et translu- cide; elles sont aussi très comprimées, de forme arrondie, ou plus ou moins nettement trapézoïdale, ou rectang-ulaire. Dans tous les Prïmida connus les graines sont épaisses, anguleuses, souvent papilleuses et dans tous les cas absolument dépourvues d'aile. L'anatropie des graines du P. Delavayi et du P. viiiciflora n'est complète, je dois le dire, qu'à leur parfaite maturité. Dans l'ovule et dans les o-rai- nés jeunes l'hémitropie de- meure encore évidente, surtout chez le P. Delavayi (fig. i), La cicatrice du hile s'y montre Fig. I. en effet réellement ventrale, Grainos jeunes (orossies)ch. Prùmda Delavayi. I^jg,^ ^^g \^ plaCC qu'elle OCCUDC Aj hile; /■«^micropvlc; ;', radicule; c, coL}-ledons. ±11 1 sur cette région soit très va- riable et déterminée d'ailleurs par la position elle-même des graines toujours extrêmement nombreuses et pressées les unes contre les autres sur le placenta. Il en résulte, comme M. Bâil- lon l'a tout d'abord observé, que sur un même placenta, selon que le hile occupe le milieu de la face ventrale ou presque la base de la graine jeune, celle-ci peut-être considérée comme hémitrope ou, dans le dernier cas, comme réalisant presque l'anatropie, avec toutes les positions intermédiaires possibles. Alais, comme je viens de le dire, ce n'est que dans la graine I. Le P. Elvesiana Kinç, du Sikkim-IIimalaya, appartient très probablement au înème groupe que les P. Dela-jayi et vinciflora, dont il a la végétation ; mais ses graines me sont restées inconnues. S'il en est ainsi, ces trois Pr/inu/a pour- ront constituer un groupe particulier, Oniphcilogramma, dénomination proposée en 1885 pour le P. Delavayi {CL Bull. Soc. bol. de France, vol. XXXII, ]j. 272), et que M. Pax, Monoi^^r. Priiit., a cru devoir remplacer par celle de BarbaluT. Fig. 2. Graine mûre (grossie) du T^ri- ■ntjila Delavayi. A. l'~K.\NciiET. — Sur deux Primula à fframcs anafropes. 51 niùre que l'anatropie se montre réelle (fig-, 2); par suite sans doute d'un développement inég-al, le hile se rapproche de plus en plus du micropyle, jusqu'à lui devenir contigu, et se trouve ainsi placé sensiblement sur le même plan; la graine, d'oblongue qu'elle était dans sa jeunesse, devient trapézoidale ou presque arrondie, en même temps que l'aile s'accroît au point d'égaler au moins la moitié de la largeur de l'em- bryon avec son abondant albumen. Tout ceci s'applique plus particuliè- rement au P. Delavayi ; dans le P. vin- cifïora^ chez lequel l'expansion aliforme de la gi^aine se produit assez tardive- ment, l'hémitropie se montre peu nette^ même dans l'ovule ; la jeune graine apparaît fixée par son angle ventral inférieur, son hile oblique se trouvant ainsi sensiblement rapproché du micro- pyle, sans être pourtant absolument dans le même plan que lui. Ce n'est que plus tard, toujours en conséqence de l'inégal déve- loppement de la graine, que l'obliquité du hile disparaît tout à fait et que l'anatropie devient complète, A cette pé- riode (fig. 3), la graine se montre aussi largement ailée que celle du P. Delavayi ; sa forme est également trapézoi- dale ou même nettement rectangulaire ; ses dimensions presque moitié moindres et le réseau plus lâche des cellules du tégument externe permettent de la distinguer assez facilement de celle du P. Delavayi. Si maintenant l'on compare les graines mûres des Hottonia avec celles des deux PinimUa. dont je viens de parler, on se convaincra facilement que l'anatropie existe au même degré et se présente dans les mêmes conditions chez les deux genres. On en peut conclure à la nécessité de supprimer tout au moins la tribu des Hottoniées et de ne conserver le genre Hottoriia que sur la seule considération des conditions particulières dans les- uelles il végète, distinction qui pourra peut-être sembler de Fig. 3. Graincb (grossies) du Prinitila viiici/iora. 52 JOURNAL DE BOTANIQUE mince valeur à ceux qui considèrent le genre dans son accep- tion la plus large. — ^ INFLUENCE DE L'EXPOSITION SUR L'ACCROISSEMENT DE L'ÉCORCE DES SAPINS Par M. Emile MER J'ai publié dans \ç. Journal de Botaniqne^i) une série d'observations relatives à l'influence de l'exposition sur le développement du bois dans les Sapins. J'ai montré que lorsque le tronc de ces arbres se trouve fortement insolé, ainsi que cela a lieu sur les versants exposés à l'Ouest et principalement sur les lisières, les couches ligneuses sont notablement réduites sur la face du tronc qui reçoit directement le so- leil, raèrne lorsque les branches et les racines sont bien plus dévelop- pées de ce côté. Il en résulte une excentricité plus ou moins prononcée de la moelle. J'ai attribué ce fait à un ralentissement de l'activité cam- biale résultant, particulièrement en été, de l'action du soleil sur le tronc dégarni de branches. Mais le carabium ne produit pas seulement du bois ; il forme encore de l'écorce. Il était dès lors nécessaire, pour compléter cette étude, de rechercher si le développement de l'écorce se trouve ralenti comme celui du bois et s'il l'est dans les mêmes proportions ou pour parler en termes plus précis, si le rapport coî'iico-ligneiix varie sous l'inlluence de l'exposition (2). Ce sont ces recherches que je vais exposer. I Je dois en premier lieu faire connaître les conditions dans lesquelles il est nécessaire d'opérer pour recueillir les éléments permettant d'éta- blir avec précision le rapport cortico-ligneux. L'écorce doit être assez développée pour que son épaisseur puisse être appréciée à l'aide; d'une échelle divisée en millimètres. Il faut donc s'adresser à des sujets déjà assez âgés et n'ayant pas spécifiquement une écorce trop mince. D'autre part cet âge ne doit pas être trop avancé, afin que l'écorce ne soit pas encore rhytidômée. On ne peut en effet tirer des conclusions certaines de mesures prises sur des écorces où le rhytidùme a déjà acquis une certaine extension, non seulement parce qu'une plaque de rhytidôme 1. 2' annce, p. 165 et siiiv. ; 184 et suiv. 2. l'ar rapport cortico-li^iievix, j'entcncU le rap]iort entre l'épaisseur de récnrce en un point donné du tronc et la long-ueur du rayon aboutissant à ce point, longueur mesurée .sous écorce. I.e mot écorce doit du reste être pris ici dans son acception vulg'aire. E. Mer. — De l'accroissement de l'ecorce des Sapins. 53 peut avoir perdu une portion plus ou moins grande de sa substance soit spontanément, soit pendant les manipulations accompagnant l'aba- tage de l'arlirc et la préparation de la rondelle, mais encore parce que l'épaisseur de cette plaque ne représente plus l'épaisseur du tissu vi- vant. Elle a pu se dessécher ou au contraire absorber de l'eau, suivant les circonstances atmosphériques, se décomposer même plus ou moins sous l'iulluence des nombreux organismes qui y ont élu domicile. Aussi me paraît-il impossible d'apprécier avec exactitude le rapport cortico- ligneux sur un arbre avant dépassé un certain âge, variable du reste avec l'espèce. Du moins des mesures prises dans ces conditions ne sauraient avoir aucun intérêt au point de vue physiologique, puis- qu'elles ne fourniraient que des indications erronées sur l'épaisseur réelle de l'ecorce formée depuis le jeune âge. Les chances d'erreur sont encore plus nombreuses quand les écailles de rhytidômeont commencé à se soulever, parce que la surface de l'ecorce présente des reliefs et des anfractuosités qui rendent toute mesure incertaine. D'après ce qui précède, il est peu d'essences qui se prêtent à l'étude des influences du milieu sur la croissance de l'ecorce. I,e Hêtre, le Charme se rhvtidôment assez tard, mais leur écorce jusque-là reste bien mince; les variations d'épaisseur qu'elle éprouve sont par suite peu appréciables. Les divers Pins, le Mélèze ont une écorce épaisse, mais qui se rhytidôme de bonne heure. L'Epicéa, et surtout le Sapin sont, parmi nos essences indigènes, celles qui m'ont paru présenter le plus de facilités pour cette recherche, parce que l'ecorce, tout en acquérant une certaine épaisseur, ne commence guère à se rhytidômer que vers l'âge de 40 à 50 ans pour la première, de 60 à 70 ans pour la seconde. C'est sur des sujets de cet âge que mes observations ont été faites. J'ai observé, en outre, dans la prise des mesures, certaines précautions qu'il est bon de faire connaître. Ainsi, lorsque j'avais des échantillons sur lesquels se trouvaient quelques plaques seulement de rhytidôme, j'évi- tais de prendre les mesures dans les régions, assez limitées du reste, où se trouvaient ces plaques. De même je laissais de côté celles où je remarquais des cicatrices de branches tombées, parce que l'ecorce est toujours plus épaisse en ces points et se rhytidôme plus tôt. [e me gar- dais bien aussi de prendre mes mesures aux points où le contour de la section présentait soit des saillies trop prononcées, soit au contraire des sinus, parce que l'ecorce 3^ est toujours plus épaisse, bien que pour des causes différentes comme je l'expliquerai plus loin. Si je ae prenais pas mes mesures sur les points où l'ecorce avait reçu un développement exagéré, j'avais soin de ne pas les prendre davantage sur ceux ou elle était trop mince par une cause accidentelle, telle que l'érosion provenant des instruments ayant servi à préparer la 54 JOURNAL DE BOTANIQUE rondelle. Enfin, d'une manière générale, je ne me bornais pas à noter l'épaisseur de l'écorce sur un seul point de la région où je voulais re- cueillir cette détermination, je le faisais encore sur plusieurs points voisins, de manière à obtenir une moyenne aussi exacte que possible. Même dans les échantillons où le contour de l'écorce est le plus régu- lier, il existe certaines inégalités peu appréciables et qui auraient suffi à fausser les résultats si j'avais limité mes mesures à un seul point. Ces mesures ont été évaluées aussi bien pour le bois que pour l'écorce à un demi-millimètre près. C'est la plus grande approximation à laquelle il m'ait paru possible d'arriver dans la pratique. Les observations dont il va être question en premier lieu ont été faites sur des Epicéas de lisière, exposés à l'Ouest, voisins de ceux qui font l'objet du tableau I. fV. Journal de Botanique, s'^ an/iée, p. 166 et i6-j .) Il est donc inutile que je décrive de nouveau leur situation. Pour chacun d'eux l'épaisseur du bois et celle de l'écorce fut mesurée à la base sur la section d'abatage, tant du côté de la lisière que du côté du massif (i). Les mesures sont inscrites dans le tableau A. Elles sont évaluées en millimètres et les rapports cortico-ligneux en millièmes. Il en sera de même dans tous les tableaux qui suivront. TABLEAU A COTÉ DE LA ÉCOKCE LISIÈRE co TÉ DU M ÉCORCE \SSIF SUMÉROS BOIS RAPPORT C. L. BOIS RAPPORT C. L I 75 5 66 145 10 69 2 50 5 100 105 7 66 3 50 3 60 75 5 66 4 53 2 37 75 4 53 5 80 3 37 100 2 20 6 54 2 37 92 -^ 0 3^ Moyennes 60 3,33 56 98 5,01 51 On voit que sur la partie du tronc tournée vers la lisière l'écorce est généralement plus mince que sur la partie tournée vers le massif, mais le rapport cortico-ligneux est en moyenne plus élevé dans le premier cas. Par suite de l'exposition le développement de l'écorce a donc été moins entravé que celui du bois. Dans cet exemple l'activité cambiale avait été très ralentie parce que les arbres se trouvaient fortement insolés. Il y avait lieu de s'assu- rer si, dans les circonstances où la chaleur est moins ardente, aux cx- I, Bien que ces Epicéas ne fussent àjjés que de 45 ans environ, l'écorce était, assez rhytidômée principalement sur la face tournée vers la lisière. C'est là, comme je l'ai fait comprendre, une condition défavorable pour cette recherche. Mais les écailles de rhytidôme n'étaient pas encore soulevées, ce qui m'a permis de prendre les mesures avec une exactitude relative. R. Mek. — De l'accroissement de l'ccorcc des Sapins. 55 positions méridionales par exemple, le rapport cortico-Iigneux ne s'élève pas et si l'écorce, au lieu d'être plus développée sur la face échauffée que sur l'autre face, par comparaison seulement avec le bois, ne l'est pas d'une manière absolue. Des recherches ont été entreprises à cet effet dans un massif de vSapins âgés de 60 à 75 ans, en pente rapide exposée au Sud, à une altitude moyenne de 800 mètres. I.es sujets mesurés se trouvaient soit à quelque distance de la lisière, soit sur le bord de clairières. Je choisis des arbres éloignés d'au moins I m. des plus rappiochés, afin de n'avoir pas à tenir compte de l'in- fluence du voisinage (i). Sur les sections d'abatage pratiquées à o m. 20 du sol et pour chacune des faces Nord et vSud (Sapins), Est et Ouest (Epicéas) je mesurai le rayon de la moelle à l'écorce, ainsi que l'épaisseur de celle-ci (tabl. B). TABLEAU B. SAPINS EST ÉPICÉAS NORD suu OUEST ^""^ Rapp. Rapp. Rapp. Rapp. .N'" Bois. Écorce. c. i. Bois. Écorce. cl. N„s Bnis- Écorce. c. l. Bois. Écorce. cl. I 120 4 33 100 7 70 I 60 3 5 55 S 9 2 125 II 88 1 10 1 1 100 2 70 4 57 S5 3 56 3 108 10 92 ^5 10 105 3 66 2 30 47 3 63 4 95 3,5 36 «'5 8 1^3 4 5S 4 72 50 4 80 5 160 5 31 55 8 145 5 90 3 33 85 4 4" 6 «50 6 40 120 8 66 6 80 4 50 58 3 51 / 95 8 84 JOO 10 100 7 82 3 36 75 5 66 S 1 10 6 54 «5 ('.5 76 8 150 6 40 100 9 90 9 120 g 75 120 10 86 9 120 4 33 95 7 73 10 165 7i5 45 95 9 94 II 95 6 63 75 7 93 12 i«5 7 37 170 8 47 Uey. 127 6,8 56 99 8 92 Moy. 68 3 39 68 4 59 De tous les Sapins lîg-uranl au tableau B, le n" 7 est le seul dont le rayon soit plus faible vers la rampe que vers la pente {2). Cela tient à ce que, pour une cause quelconque, la présence d'un obstacle, d'une grosse pierre ou d'une souche, par ex., le développement des racines a été entravé de ce côté. Le rajjport cortico- Iigneux n'en est pas moins plus développé vers la pente, ce qui met bien en I. Lorsque deux Sapins se trouvent très rapprochés, à moins de i m. par ex. pour l'âge de 60 ans, les couches ligneuses sont plus minces sur les faces voisines que sur les faces opposées. Il en résulte une perturbation dans l'accrois- sement de l'écorce qui masque ou exagère plus ou moins, suivant le cas, l'in- fluence de l'exposition. 2. Je crois devoir prévenir une fois pour toutes, afin d'éviter toute confusion, que par r(i;OT/ir j'entends la partie du versant située au-dcsstis de l'arbre, du côté de la montagne, et par pente la partie du même versant, située au-dessous de Tarbre, du côté de la Tallée. 56 JOURNAL DE BOTANIQUE évidence l'influence de l'exposition Sud. Probablement pour le même motif la croissance du bois avait été encore bien plus restreinte du côté de l'O. puisque le rayon de ce côté ne mesurait que 7(), tandis cju'il était de 155 du côté de l'E. Cependant l'écorce avait la même épaisseur (8 millim.) de part et d'autre. L'in- tluence de l'exposition O. est donc ici bien manifeste. Le Sapin n" 8 était ombragé par des voisins et ne recevait la lumière directe que par une trouée. De ce côté son écorce était plus épaisse que sur tout le reste de la section : elle avait 7 millim. d'épaisseur. Quelquefois par suite de l'intervention d'autres causes, l'influence de l'expo- sition est moins évidente, mais ressort cependant à la suite d'une analyse minu- tieuse. C'est ce qui se présente dans les deux cas suivants : i" Un Sapin, situé parmi ceux qui font l'objet du tableau B présentait les mesures suivantes : , ^ Epaisseur du bois. . . 160 ; ,, Nord. , , ,,. Rapport c. 1. (08. ( — de l ecorce. 11 \ ' ' „ , S Epaisseur du bois. • . 1 1 ^ > „ , Sud. i 1 ,,' ' . Rapport c. 1. 71). f — de 1 ecorce. g \ ' ' ' Cet arbre était fortement courbé à la base, le côté convexe tourné vers la pente. Contrairement à ce qui a lieu d'ordinaire dans ces sortes de courbures occasionnées par le poids de la neige, l'éboulement d'un rocher ou la chute d'un arbre voisin, le plus grand rayon était situé vers la rampe, du côté concave par conséquent (i). On verra plus loin que lorsque les accroissements du bois sont très considérables, notamment au niveau des courbures, l'écorce est loin de se développer dans la même proportion et (]ue dans ce cas le rapport cortico- ligneux est faible. Mais ici l'épaisseur de l'écorce sur le côté S. était relative- ment si grande qu'il faut attribuer ce résultat en partie à l'exposition. Et en effet cet arbre se trouvait sur le bord d'une clairière placée au-dessous de lui, ce qui permettait au soleil de frapper la face exposée au Sud. 2" Sur un autre Sapin faisant partie du même massif que le précédent, les mesures suivantes furent relevées : , S Epaisseur du bois. . . 185 J ^ Nord. , 1 iw ï Rapport c. 1. 54. ( — de 1 ecorce. 10 S S Epaisseur du bois. . . i8o J Sud. \ j ,,' î Rapport c. 1. 38. I — de lecorce. /S Ici le raj^port cortico-ligneux est plus faible à l'exposition Sud, bien qu'il n'y ait qu'une faible différence entre l'épaisseur du bois du côté N. et du côté S. Cela tient à ce que l'écorce est notablement plus mince sur ce dernier côté, bien que l'arbre soit situé sur la lisière. La différence entre ce résultat et ceux constatés précédemment provient de ce qu'au niveau où les jnesures ont été prises, le tronc, par suite d'un déracinement partiel remontant à la jeunesse de l'arbre, était très incliné, la face tournée vers la pente, touchant presc[ue le sol. H en était résulté que cette face s'était trouvée, pendant le cours de son déve- loppement, soustraite à la lumière directe qui venait au contraire frapper la face Nord, dans toute la partie du tronc couchée vers la terre. Le tableau B montre que le rapport cortico-ligneux s'élève aux ex- I. Cet efîét était dû à la présence de racines plus nombreuses et plus fortes vers la rampe, ce qui avait favorisé le développement du bois de ce côté. L'influence de la rampe avait ici triomphé de celle de la courbure géotropique. E. Meu. — De l'accroisscDieut de l'ccorcc des Sapins. 57 positions S. et O. non seulement parce que le bois y est moins déve- loppé, mais encore parce que, dans bien des cas tout au moins, l'écorce y est plus épaisse. Il existe donc une sorte de balancement entre la production du bois et celle de l'écorce, celle-ci augmentant quand la première diminue. S'il n'en était pas de même pour les Epicéas du ta- bleau A, c'est parce que sur la lisière O. le soleil était par trop ardent et ralentissait le fonctionnement du cambium, aussi bien dans sa forma- tion corticale que dans sa formation ligneuse, en moindre proportion toutefois pour cette dernière. Au S. et à l'O. le rapport cortico-ligneux est donc plus grand parce que le bois s'y accroît moins et l'écorce sou- vent davantage. Un des termes du rapport et fréquemment les deux sont modifiés de manière à concourir à son élévation. J'ai cherché à savoir si les variations du rapport cortico-ligneux constatées à la base des arbres se maintiennent sur toute la hauteur du tronc. Dans ce but des rondelles furent prélevées de 4 en 4 mètres, jusqu'à la hauteur de 12 m., niveau de la naissance des branches. Pour chacune d'elles le rapport cortico-ligneux fut calculé d'après les mesures relevées sur le diamètre parallèle à la ligne de plus grande pente (N. S.) ainsi que sur le diamètre perpendiculaire à cette ligne (E. O.). Les rap- ports cortico-ligneux résultant de ces mesures sont inscrits dans le tableau C. Les arbres faisaient partie du même massif que ceux dont il a été question dans le tableau B. Seulement ils étaient plus éloignés de la lisière. Leur végétation était vigoureuse. TABLEAU G. N" BASE Moy. A 4'" Moy. A 8'^^ Moy. A 12™ Moy. (SAPINS) I 3 3 4 5 6 7 8 9 Moy. 65 51 73 70 65 47 58 73 56 58 47 S« 53 50 50 52 47 54 62 50 56 68 57 57 4' 47 57 47 48 47 52 5' 48 49 45 53 63 63 50 S° 74 73 61 35 40 60 50 46 37 4» 37 43 53 B • » B 5.=î 67 65 52 59 44 56 60 53 53 57 64 56 48 53 72 70 64 57 .=;8 50 47 45 50 46 49 46 44 46 39 45 55 38 44 53 64 45 54 43 57 67 64 58 33 49 44 44 42 43 43 52 46 46 49 46 55 62 46 82 94 81 75 40 47 60 49 49 44 44 55 54 49 3P 41 60 41 55 46 50 46 49 38 41 49 44 43 • > a . » » » » » 3t 37 5« 43 41 38 39 50 43 42 • > s » » > • » > 50 55 65 59 5'ï 40 47 47 47 4-» 44 48 51 43 49 51 54 56 56 (EPICEAS) 43 1 50 58 57 52 35 26 33 36 32 32 1 36 39 37 36 28 23 31 22 26 37 43 48 47 44 31 24 32 29 89 23 j 28 21 22 24 ! 26 29 32 30 29 23 26 28 24 26 23 35 27 23 54 57 » 65 54 53 45 n » 54 » 24 58 )OURNAL DE BOTANIQUE De rexamen du tableau C ressortent les faits suivants : i" A tous les niveaux le rapport cortico-ligneux est moins élevé au N. et à l'E. qu'au S. et à l'O. ; 2" Pour chaque arbre ce rapport est maximum à la base; il diminue ensuite pour se relever, en ce qui concerne les Sapins, entre 8 et 12 m. et atteindre parfois à ce dernier niveau la valeur qu'il avait à la base(r); 3'^ Le rapport cortico-ligneux oscille, pour les Sapins étudiés, en- tre 40 et 59 (enmoy. 50,6) et pour les Epicéas où il est sensiblement plus faible, entre 24 et 47 (en moyenne 32) ; 4" Dans tous ces arbres le bois était généralement plus développé au N. qu'au S. et à l'E, qu'à l'O. L'écorce suivait assez souvent une marche inverse. Toutefois elle était généralement plus mince que dans les sujets dont il est question au tableau B, parce qu'au lieu d'être, comme ces derniers, à proximité de la lisière, les arbres auxquels elle appartenait se trouvaient dans le massif et moins vivement frappés par le soleil. En calculant, d'après les données renfermées au tableau C, la moyenne du rapport cortico-ligneux pour chacune des expositions, j'ai dressé le tableau D. TABLEAU D SAPINS ÉPICÉAS Expositions N" 1 N' 2 N" 3 N" 4 N" 5 N' 6 N' 7 N- 8 N'^ 9 N ' 1 N^ 2 Nord 52 45 4" 57 49 42 42 40 34 35 20 Est 51 53 43 64 52 48 53 47 3« 34 26 Sud 63 5^) 57 5» 48 54 67 49 50 40 2,2 Ouest 59 53 55 54 45 54 56 45 44 40 26 Moyennes 57 53 50 58 48 49 54 46 41 37 27 Il résulte de ce tableau que si l'on faisait passer par l'axe de chaque arbre deux plans diamétraux orientés l'un N.-E., S.-O.; l'autre S.-E., N.-O., on diviserait le tronc en quatre portions exposées chacune à l'un des points cardinaux, les portions tournées vers le Sud et l'Ouest ayant généralement moins de bois et plus d'écorce que les deux autres, I. Le rapport cortico-lig^neux diminue à partir de la base, parce que dans rétat de massif serré où se trouvaient les Sajiins d'observation, les accroisse- ments ligneux suivaient une marche inverse. Très minces dans la région infé- rieure, ils allaient en augmentant vers la cime. On verra plus loin que l'activité génératrice de l'écorce persiste quand celle du bois est déjà ralentie. Quant au relèvement du rapport cortico-ligneux dans les parties hautes du tronc, il tient peut-être à ce que celles-ci sont plus vivement frappées par le soleil que les parties moyennes. On remarquera que ce relèvement est plus sen- sible dans les sujets vigoureux du tableau C cjue dans ceux à végétation lan- guissante du tableau E, sans doute parce que ces derniers étant dominés, la cime n'était guère plus insolée que la partie moyenne. J. CosTAXTiN. — Tulasnella, Prototremella, Pachysterij^ma. 59 Des mesures semblables furent prises à la base du tronc sur des Mélèzes de 45 ans, dépérissants comme ils le sont dans les Vosges à cet âo^e. Ils étaient situés dans un massif clair d'Epicéas, et exposés les uns au Sud, les autres à l'Est. Ils mesuraient de o m. 75 à i m. de tour. Les rapports cortico-ligneux sont inscrits en millièmes dans le tableau E. TABLEAU E N"' NORD EST SUD OUEST I 97 » 107 » 2 117 121 133 166 3 108 113 117 121 4 166 123 "5 171 Moyennes 122 119 118 152 Dans tous ces Mélèzes les rapports cortico-ligneux étaient plus éle- vés à rO. qu'à l'E. Au Sud il en était de même relativement au Nord, à l'exception du n" 4. L'écorce de ces arbres se trouvait rliytidômée, condition fâcheuse, ainsi que je l'ai dit, pour ces sortes de mesures. Mais comme elle était très épaisse et que cette épaisseur variait sensiblement suivant l'expo- sition, les résultats ci-dessus me semblent pouvoir être admis. (A suivre.) TULASNELLA, PROTOTREMELLA, PACHYSTERIGMA Par M. J. COSTANTIN On observe souvent dans l'évolution d'une science des pé- riodes pendant lesquelles une question bien posée reste de longues années sans réponse; puis, tout à coup, après une lente maturation, plusieurs chercheurs publient presque simul- tanément la solution du problème. Tulasne avait autrefois décrit la structure d'un Champignon ayant les caractères extérieurs du Corticitmt incarnatiun mais en différant par les basides qui présentaient des stérigmates ren- flés en massue. N'attribuant pas, à tort, à ce caractère une grande importance il en fit une variété pim'cola. Il a fallu pour résoudre ce problème, d'une part que la lente étude analytique de la structure anatomique des Hyménomycètes établît l'uniformité de la structure de la baside dans les innombrables espèces de ce groupe, d'autre part que les travaux sur les Protobasidiomycètes ou Hétérobasidiés montrassent les grandes variations dé cet or- 6o JOURNAL DF: oOTANIQUR gane. Ceci explique comment, après une sorte de sommeil de seize années, la variété précédente a été élevée par trois auteurs différents, en 1888, presque en même temps, à la dignité de genre. Ces trois genres sont Tzilasnella Schroeter, Pi^ototre- inellaVdXo\xA\-3ixA et Pachysicrigma Brefeld, Istvanffy et Olsen. Cette surabondance de noms, bien qu'intéressante à signaler, est regrettable, et le nom le plus ancien de Schroeter devra seul subsister si l'on ne veut pas transformer la botanique en une tour de Babel. Bien qu'ils aient obtenu les mêmes résultats fondamentaux, quelques divergences se manifestent dans les interprétations des trois observateurs. M. Schroeter a décrit (i) une seule espèce du genre nouveau, le Ttilasnella lilacina, développée sur les tiges du SarotJiaimnis ; selon lui, les basides ovoïdes sont semblables à celles des Tré- mellinées, mais comme elles ne sont pas cloisonnées, il regarde le genre précédent comme intermédiaire entre les Sebaci'na (Tré- mellinée coriace) et les Thelephora. Il le place en appendice des Trémellinées avant les Dacryomycètes. M. Patouillard n'a décrit (2) également qu'une espèce du genre Prototreuiella , le P. Tiilasuei, qu'il a pu observer sur les Saules et les Peupliers ; il n'a pu l'identifier d'une manière cer- taine avec l'espèce de Tulasne, Il place nettement la plante dans les Hétérobasidiés. Cette interprétation tient à ce que l'auteur range les Dacryomycètes dans ce groupe. M. Brefeld n'est pas de cet avis (3). Les Dacryomycètes sont pour lui des Autobasidiomycètes ; aussi place-t-il les Pachyste- rigvia au voisinage des Hypochmis. Il en décrit quatre espèces : Pachystei'ignia fjigax nov. sp., rntilaus nov. sp., violaceunt nov. sp. et incarnafîiin. Il me semble, en somme, que les Tiilasnella représentent un terme de transition entre les Hypochnacées et les Dacryomy- cètes ; ils se rapprochent des premiers par leur hyménium disjoint, leur aspect de CorWciiim , des seconds par le renflement de leurs stérigmates. I. Kryplog. Flora von Sch/esien, j). 3Q7, fascicule reçu le 6 juillet j888, à la bibliothèque de l'Rcole Normale. 1. Joiirii. de Boi.y n" du 16 août t888. 3. Autobasidiomyceten, p. 5, paru à 1 1 lin de l'année 1888. C. Sauvageau. — Sur la racine des plantes aqiixtîqttes : les Potamogeton. (Si CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DU SYSTÈME MÉCANIQUE DANS LA RACINE DES PLANTES AQUATIQUES LES POTAMOGETON Par M. C. SAUVAGEAU M. L. Olivier, par ses recherches sur l'appareil tégumentaire des racines {\), a établi que « chez les Monocotylédones, l'endo- derme et la membrane périphérique du cylindre central sont susceptibles d'épaississement, ces assises n'étant point généra- trices de tissus secondaires, lorsqu'elles ont acquis leurs carac- tères propres. L'épaississement a surtout pour but de protéger les faisceaux libériens » (p. 71). Presque toutes les plantes que l'auteur a étudiées sont des [Tantes terrestres; quelques-unes, Cal la pains tris, Pontederia crassipes, T y plia latifolia, sont aquatiques, et il spécifie que chez celles-ci, lors même que l'en- doderme s'épaissit, « l'assise périphérique du cylindre central se compose uniquement de cellules à parois minces » (p. 69). L'endoderme s'épaissit donc pour jouer un rôle protecteur des faisceaux libériens. Depuis, cette assise a été étudiée à un point de vue plusgénéral par M. Schwendener, dans son beau travail intitulé : « Die Schiitz- scheideii iiiid ihre Verstaerknngeii » (2). Les conclusions de l'auteur sont bien connues, en particulier celle-ci, que le climat et le mode de vie exercent une grande influence sur le rôle mé- canique de l'endoderme, que si la plante vit sur des murailles, sur des rochers, est exposée à la sécheresse, cette assise se ren- force par des couches d'épaississement, tandis que si la plante vit dans des endroits humides, elle conserve des parois minces. M. Schwendener montre {loc, cit.^ p. 60 et 61) que les rhizomes, partageant le même milieu que les racines, possèdent un épais- sissement comparable au leur, et construit sur le même modèle, mais qu'un parallélisme aussi parfait ne peut s'établir entre les tiges feuillées submergées des plantes aquatiques flottantes et nageantes, et leurs racines s'étendant dans le sol, car les racines 1. L. Olivier, Reckerches sur l'appareil té gtimentaire des racines. (Ann. Se. nat., Bot., f: série, t. XI, 1881.) 2. Schwendener, Die Schiitzscheiden nnd ihre Verstaerkungcn (Physikalische Abhandlungen der koeni.çlichen Akademie der Wissenschaften zu Berlin, 1882, P- 75» 5 Pl-i- V ■ \ 62 JOURNAL DE BOTANIQUE qui vivent cachées dans le limon ne peuvent réclamer une cons- truction aussi solide que les organes caulinaires, influencés par le mouvement de l'eau. Aussi, dit-il, ne doit-on pas s'étonner de voir les Poiamogeton hicens , pectmaULs ^ crtspît.s et natans, par exemple, posséder dans leur tige une gaine épaissie, tandis que leur racine se contente d'une gaîne à parois minces. M. Schwendener avait étudié l'endoderme seulement par la méthode de l'anatomie comparée. M. Costantin a repris la ques- tion dans plusieurs mémoires, en étudiant les différents tissus et les modifications qu'ils subissent sous l'influence des milieux, par « la méthode de l'anatomie comparative », en réunissant l'expérience et l'observation anatomique. Ses conclusions con- firment d'ailleurs celles que M. Schwendener avait formulées au sujet de l'endoderme, et il termine son mémoire sur la racine en disant : « Les racines aériennes sont les plus épaissies et les plus lignifiées »; « la lignine se forme difficilement sous terre, dans l'eau et à l'obscurité. Les conséquences de cette moditica- tion sont très importantes, car les fonctions du tissu fondamen- tal et de l'endoderme se trouvent par cela même entièrement changées (i). » Tout récemment, un travail d'ensemble sur l'anatomie compa- rée des Phanérogames aquatiques a été publié par M. Schenck (2); ce mémoire, bien que fait à un point de vue différent, vérifie les travaux des auteurs précédents. L'auteur se préoccupe surtout de rechercher la série des modifications anatomiques qui con- duisent des plantes aquatiques les plus différenciées aux Mono- cotylédones submergées dont la structure anatomique est la plus dégradée et la plus inférieure. Dans la racine de ces der- nières, les épaississements et la lignine n'existent plus; ainsi M. Schenck dit à propos de l'endoderme de la racine : «... chez les Elodea^ Poiamogeton densus et crisptts, Vallisueria, Leinna trïsulca, les parois radiales seules sont imprégnées de subérine sous la forme de stries. Partout l'endoderme reste à parois déli- cates » {loc. cit.^ p. 59). Plus loin, l'auteur décrit en détail la racine adventive du Po- tainogetoii natans qu'il prend comme type de la racine des I. Costantin, Recherches sur l'influence qu'exerce le milieu sur la structure des racines. (Ann. Se. nat., Bot., 7" série, t. I, 1885, p. 178.) 1. H. Schenck, Vergleichende Anatoinie der submersen Gewaec/tse, mit 10 Ta- feln. (Bil)liothc-ca botanica, Cassel, 1886, i"' fasr.) C. Sauvaoiîau. — Sur la racine des plantes aquatiques : les Potamog^eton. 63 plantes Monocotylédones submerg-ées, et dit en terminant : « A l'exception des tubes criblés, les éléments du cylindre central épaississent tant soit peu leur paroi » {loc. cit., p. 71). Il ne parle nullement de l'endoderme qu'il représente cependant très épaissi dans la figure 77 ; ce fait passe donc pour l'auteur comme inaperçu, tandis qu'à propos de l'épaississement de la même as- sise dans la tige des Potamots, il insiste à plusieurs reprises sur les conditions extérieures qui peuvent en amener la formation. Chez les autres Potauingetoii cités, non seulement il ne retrouve plus aucun épaisissement des cellules conjonctives ou endoder- miques, mais les vaisseaux résorbent leur paroi propre dès le début. Le cas duPr?/. natans^ à peine cité par M. Schenck, est cepen- dant moins étrange et moins exceptionnel qu'on pourrait le sup- poser, car un grand nombre d'espèces du genre Potcunogefon présentent dans leurs racines le même phénomène. Non seule- ment l'endoderme peut épaissir ses cellules, soit sur toute leur périphérie, en O, soit sur leur face interne et leurs faces ra- diales, en Uj mais en outre les places perméables manquent fré- quemment. L'assise corticale extérieure à l'endoderme peut même le renforcer dans son rôle mécanique en s' épaississant et en se lignifiant avec plus ou moins d'intensité. Tous les éléments du cylindre central sont à leur tour susceptibles de s'épaissir et de se lignifier d'une manière frappante; seuls, les tubes criblés font exception, en conservant toujours leur paroi cellulosique. La modification de l'endoderme précède celle des cellules con- jonctives du cylindre central, et souvent reste seule; parfois, mais exceptionnellement, la sclérose se montre d'abord dans la moelle. Ces épaississements se rencontrent dans les parties âgées, mais peuvent faire défaut ; il faut toujours les chercher à la base des racines. Fréquemment les racines qui poussent à un même nœud sont épaissies et lignifiées à des degrés différents ; quel- ques-unes peuvent être très profondément modifiées, tandis que d'autres voisines le sont beaucoup moins, et leur diamètre ne peut être un guide dans la recherche de ces modifications, car il peut varier beaucoup dans les racines nées sur un même verti- cille, et les racines étroites peuvent être plus épaissies que celles qui sont plus larges. Le degré d'agitation de l'eau dans laquelle 64 JOURNAL DE BOTANIQUE vit la plante n'est point non plus une cause permettant de pré- voir a prïorz \2i valeur ou môme l'existence de modifications, La structure du cylindre central de la racine des Pota7Jtoge- ton est assez simple. Au dessous de l'endoderme, le pcricycle est toujours bien distinct et reconnaissable, les faisceaux libé- riens sont réduits chacun à un seul tube criblé, accompag-né de une ou parfois deux ou trois cellules annexes. Ces tubes criblés, toujours formés aux dépens du péricycle et continus à l'endo- derme, se disting-ent des autres cellules par leur section trans- versale quadrang-ulaire ou pentag^onale, et paraissent vides de matière protoplasmique, tandis que la cellule annexe, ou les cel- lules annexes contiguës, taillées aussi dans le péricycle, plus étroites, sont remplies de protoplasme (i). Les faisceaux li- gneux, formés chacun de un ou plusieurs vaisseaux isolés ou réunis côte à côte, alternent plus ou moins régulièrement avec les faisceaux libériens et sont souvent en nombre moindre. Fré- quemment, en vieillissant, ces vaisseaux dont la section était primitivement arrondie, acquièrent, tout en conservant la net- teté de leurs parois, un contour plus irrégulier, grâce aux cel- lules contiguës qui font une légère saillie dans la lumière du vaisseau. La disposition et l'importance des vaisseaux est assez variable suivant les espèces, et aussi, mais à un degré moindre, suivant les individus; les plus internes ont un plus grand dia- mètre et sont très nettement réticulés; parfois 2-3 gros vaisseaux se réunissent au centre au contact, ou laissent entre eux une moelle étroite de quelques cellules. Si le nombre et l'importance des vaisseaux diminuent, il y a une tendance à la formation d'un vaisseau axile unique, représentant tout le système ligneux, ou contre lequel s'appuient quelques vaisseaux moins importants; les ornements ligneux dans ce dernier cas sont moins visibles que dans le premier. Ces éléments sont séparés par des cellules conjonctives qui peuvent être considérées, soit comme du paren- chyme ligneux, soit comme du parenchyme libérien, et s'épais- sir à un degré plus ou moins considérable en devenant des fibres ponctuées. I. M. Van Tic.<îheiTi, dans son grand travail sur la Racine [Recherckes sur la symétrie de slnictiirc des plantes vasculaires, Ann. Se. nat., Bot., 5" série, t. XIII), n'a décrit et fig-uré qu'une seule espèce de Potamogcton^ le P. luceiis, dont il représente les tubes criblés (lijj. 37) comme situés dans l'assise sous-péricyclique. Je les ai au contraire toujours rencontrés dans le péricycle. C. Sauvageau. — Sur /a racine des plantes aquatiques : les Potamogeton. 65 Les racines des Potamogeton planiaginetis Ducros, Robbiiisïi Oakes, polygoiufolius Pourr., natans L., présentent beaucoup de points de ressemblance, principalement avant l'apparition des modifications dues à la sclérose. Leur cylindre central possède 3-7 tubes criblés, pourvus chacun d'une cellule annexe qui en est séparée vers l'intérieur par une cloison tangen- tielle, ou jjourvus parfois de deux cellules annexes séparées par deux cloisons obliques (fig. i, 2, 3, 4). Chaque faisceau ligneux est composé de 1-2-3 vaisseaux, dont les plus 6^" /'o/. //««/^^e"^«"^. Coupe faite dans . „ „ _^ii '•! ^ mie réirion jeune (vr. 4^0). Dans ternes, au contact du periCycle, sont cette Cgure^et dan.^esiLntes, spirales, et les plus internes réticulés; ceux-ci peuvent se toucher ou laisser entre eux quelques cellules conjonctives. Les coupes transversales faites dans une région peu âgée montrent que l'endoderme, dans les points opposés aux tubes criblés, lignifie ses cellules sans les épaissir; les autres cellules de la même assise ne sont que partiellement modifiées. A la base d'une racine âgée de Pot. plantaginetis (fig. 2), ry-^j»^ (M^ les tubes criblés sont indi(]ués par des hacluires. M. Pot. plaiitiigiiieus. Base d'une racine âgée (gr. 430). Fig. },. Pot. polygonifolius. Racine jeune (gr- 430). l'endoderme a toutes ses cellules uniformément épaissies en O ; les places perméables, quand elles existent, sont toujours très étroites, comprenant chacune une ou plus rarement deux cel- lules; elles correspondent bien aux faisceaux ligneux, mais sont toujours en nombre bien moindre, et peuvent même manquer à 66 JOURNAL DE BOTANIQUE différents niveaux. Parfois quelques cellules de l'assise corticale sus-endodermique subissent la même modification, mais plus tardivement, en quelques points correspondant à des faisceaux libériens. L'endoderme s'épaissit de la sorte avant les éléments conjonctifs du cylindre central. Dans celui-ci^ les cellules tout à fait centrales, entre les gros vaisseaux, sont très épaissies, lig-ni- fiées, et ont pris la structure ponctuée; en outre les tubes cri- blés, avec leur cellule annexe, sont entourés d'un cadre de cel- lules épaissies et li- gnifiées, formé par les cellules péricy- cliques directement à leur contact, à peu près aussi modifiées que celles de l'en- doderme, et vers l'intérieur par des cellules conjoncti- ves moins profon- dément modifiées. Mais la paroi tan- gentielle de sépara- tion entre le tube criblé et sa cellule annexe reste tou- jours cellulosique ; c'est d'ailleurs un fait que nous retrouverons dans toutes les racines qui produiront un cadre épais autour du liber, La sclérose du péricycle peut s'étendre à d'autres cellules qu'aux voisines des tubes criblés. Parfois aussi les quelques cellules de la moelle restent cellulo- siques et à parois minces. On constate de même, dans la racine âgée du Pot. polygoiiî- foliîis (fig. 4), que les cellules entourant le liber, les cellules de la moelle, et parfois des cellules sus-endodermiques se sont sclérifiées; mais l'endoderme, qui s'est épaissi et lignifié unicjue- ment pour former les cadres libériens, laisse en face de chaque faisceau ligneux une place perméable large, à éléments peu ou point lignifiés. Il en résulte pour la racine du Pot. polygonifolùis une struc- Fig-. 4. Pot. polygonifoUus. Base de racine àgép (gr. 430). C. Sauvageau. — Sur/:i racine des plantes aquatiques : les Potamojreton. 67 ture radiée assez nette, qui la distinoue des racines précédentes dans lesquelles les places perméables étaient rares et étroites. C'est là son mode d'épaississement général. Cependant, dans quelques exemplaires, il va plus loin, et j'ai observé des racines qui, à leur base, avaient une lignitïcation plus avancée; les coupes possédaient une g-aine complète et uniforme, quelques- unes montraient une ou deux interruptions d'une seule cellule non modifiée ; la moelle volumineuse était complètement scléri- tiée ; seuls, les éléments du péricycle opposés aux vaisseaux étaient restés cellulosiques, mais des coupes pratiquées à quel- ques centimètres au-dessous de la base revenaient à la structure typique. C'est surtout par son mode d'épaississement de l'endoderme que la racine du Pot. nataiis se distingue des précédentes. Au début, les cellules de l'en- doderme s'épaississent non plus sur tout leur pourtour, mais en U, en laissant entre elles des places perméables larges, en nombre variable, et correspon- dant à des faisceaux ligneux (fig. 5). Plus tard cet épaissis- senient augmente pour chaque cellule, en conservant la même ^''g- 5- Pot. nalans{'gx. r~,o). lorme ; le nombre des cellules modifiées augmente aussi, de sorte que les places perméables deviennent de plus en plus étroites et de plus en plus rares, et même font défaut sur beaucoup de coupes. La sclérification gagne les cellules de l'avant-dernière assise corticale pour aug- menter la protection du cylindre central ; et quant à celui-ci on peut le rencontrer totalement modifié, avec toutes ses parois cellulaires épaissies et lignifiées, à la seule exception des parois tangentielles qui séparent chaque tube criblé de sa cellule annexe. La région centrale devient ainsi un véritable cylindre scléreux. M. Schenck, dans le mémoire cité plus haut, décrit, en outre de la racine du Pot. natans, celle des Pot. densus, crisptts et pectiiiatus ; pour lui, celle-ci est de beaucoup la plus dégradée; on y voit encore 5 tubes libériens, mais le système vasculaire n'y est plus représenté que par un canal axile sans parois pro- 68 lOURNAL DE BOTANIQUE près, et par conséquent sans aucune trace d'épaississement. Je n'ai pas rencontré d'exemplaires aussi dég-radés que celui dé- crit par cet auteur; des plantes recueillies dans le département de la Gironde avaient bien des racines très étroites, mais leur cylindre central montrait toujours, avec 4-5 tubes criblés, 1-2 vaisseaux axiles, larges, à paroi propre, lignifiée, se laissant fa- cilement reconnaître. Sur des Pot. pectinalus L., recueillis l'été dernier au Croisic, dans une mare proche de la mer, j'ai cons- taté une structure beau- coup plus différenciée ; les rhizomes étaient pro- fondément enfoncés dans la vase, et il était difficile de les en extraire avec leurs racines. Le diamètre de ces racines, prises sur un même rhizome, varie du simple au double, et se traduit par le nombre différent des assises corti- cales et des éléments du cylindre central. Les plus grosses et en même temps les plus âgées sont pour- vues d'un endoderme dont toutes les cellules forte- ment et uniformément épaissies en O ne laissent aucune place perméable (fig. 6) ; le péricycle à larges cellules renferme 8-9 tubes criblés et quelques rares cellules épaissies et lignifiées. Le centre est occupé par un large vaisseau axile, entouré de grosses cellules conjonctives à parois minces, et les faisceaux ligneux en nombre un peu moindre que les tubes libériens sont assez régulièrement disposés. Les cellules qui les entourent laissent au contact des vaisseaux des méats qui semblent s'agrandir avec l'âge, de sorte que quelques-uns de ces vais- seaux sont comme isolés sur une partie de leur contour, qui devient en même temps moins net; ils peuvent même s'isoler complètement, et certaines coupes manquent ainsi de quelques- uns des vaisseaux les plus extérieurs, soit que leur paroi ait été résorbée, soit (ui'elle ait été enlevée par le rasoir. Fig. (). Poi. pectinatiis (gx . 430). C. Sauvaceau. — Sur la racine des plantes aquatiques : les Potaniogc-t'jn. 6() L'endoderme des racines plus étroites et plus jeunes prises sur le même rhizome était déjà uniformément épaissi en O et liofnifié. La racine du Pof. nncrocarpiis Boiss. et Reut. possède à peu de choses près la même structure et la même modification, mais son endoderme laisse de larges places perméables. Dans le Pot. l'îtfescens Schrad., l'endoderme présente une particularité que j'ai retrouvée dans une douzaine de racines de cette plante ; les places perméables sont assez larges, et les au- tres cellules endodermiques peuvent acquérir un épaisssement tel que leur lumière devient très petite. Mais il est remarquable qu'une bonne partie des tubes criblés sont recouverts par des cellules endodermiques lignifiées et non épaissies, dont la paroi ondulée paraît plutôt flasque que rigide, et les tubes criblés pé- nètrent pour ainsi dire dans leur intérieur en poussant la paroi qui les en sépare. Ce sont alors les cellules de l'avant-dernière assise corticale qui s'épaississent et renforcent en ces points l'endoderme; l'avant-dernière assise corticale jouerait donc ici un rôle mécanique au moins aussi important que l'endoderme. Toutes les racines qui viennent d'être passées en revue étaient relativement bien différenciées sous le rapport du nombre des vaisseaux ligneux ; mais les racines des espèces dont la diffé- renciation est moins avancée présentent des modifications sem- blables résultant du développement du système mécanique avec âge. Bien que le Pot. U^ichoides Cham. et Schl., et principalement le Pot. grauiiiieiis L., et le Pot. luceiis L., soient des espèces de grande taille et dont les feuilles supérieures sont fréquem- ment flottantes, leurs racines sont grêles, le cylindre central comprend 4-7 tubes criblés, 1-2 vaisseaux larges, axiles, réticulés, correspondant aux g-ros vaisseaux des racines précédentes, et tout près desquels sont des vaisseaux étroits, spirales, généra- lement en même nombre que les faisceaux libériens. L'épaissis- sement de l'endoderme du Pot. hicens se produit en O, inéga- lement pour ses différentes cellules (fig. 7), et les places perméables, d'abord assez nombreuses , deviennent ensuite rares; celui du Pot. tinchoides., également en O, est plus faible, et dans le Pot. gram''neus on voit seulement quelques cellules épaissies en U comme dans le Pot. iiatans., et au nombre de 1-2-3 pour chaque tube criblé protégé (fig. 8). 70 JOURNAL DE BOTANIQUE Les racines du Pot. pjisilhis L., sont très grêles et leur structure est très simplifiée ; les tubes criblés conservent leur nombre habituel, mais le système ligneux est représenté par Fig. 7. Pot. £ttkpninetts-\ar . 4,^0). FiK. 8. Pot. ti4£6MS (gr. 430). Fig. 9. Pot. pzisilltis (gt. 430). un unique vaisseau axile large, parfois deuut vaisseaux contigus, réticulés, mais moins lignitiés que dans les espèces précédentes, et entourés parfois de quelques cellules conjonctives lignifiées et légèrement épaissies transformées en fibres ligneuses. Très généralement leur endoderme, complètement épaissi en O, forme une gaine solide et ré- sistante à places perméables très rares (fig. 9) , On en rencontre dans lesquelles l'avant-der- nière assise corticale renforce l'endoderme, et dont tous les éléments du cylindre central sont épaissis et lignifiés, à part la cloison tangentielle de séparation entre chaque tube criblé et sa cellule annexe, qui reste toujours mince et cellulosique. Malgré leur minceur, les racines de cette espèce submergée sont donc tout aussi sclérifiées que les racines aériennes les plus modifiées de beaucoup de plantes. D'après M. H. Schenck, le Pot. ci'ispiis L., n'a plus de vaisseaux à parois propres {loc. cit. p. 61 et fig. 79); au centre du cylindre central est un canal axile, large, limité par la paroi des cellules voisines qui font un léger bombement dans sa cavité; il en est de même des canaux situés autour et qui alternent avec les 4-5 tubes criblés. Cependant ces canaux ne sont point des lacunes, comme le croit cet auteur, mais de vrais vaisseaux. En effet, en examinant des coupes très minces à un fort grossisse- ment, on peut toujours facilement reconnaître dans les angles de ces vaisseaux de tous petits méats triangulaires laissés entre \ C. Sauvageal'. — Sur la racine des plantes O'jnatiques : les Potamnyfcton. 71 la i:»aroi des cellules contiguës et la paroi propre du vaisseau ; celle-ci est continue, plus mince que celle des cellules conjonc- tives, et formée de cellulose plus condensée. D'ailleurs, sur des coupes longitudinales traitées par l'eau de javelle, puis par le vert d'iode et le brun d'aniline, la paroi cellulosique des vais- seaux se colore en brun clair, et Ton voit à sa surface de très légers et très délicats ornements, assez espacés, d'un brun vert plus foncé, réticulés pour les 1-2 vaisseaux axiles, spirales pour les autres. Mais si les éléments ligneux restent ainsi toujours très peu lignifiés, l'endoderme au contraire épaissit fortement ses cellules en O et les lignifie , en ne laissant que de très rares places perméables, souvent absentes. Quelques racines ont plu- sieurs cellules de renforcement de l'endoderme épaissies et lignifiés, de même que certains éléments du cylindre central, et il est probable que l'on doit pouvoir trouver des exemplaires tout aussi modifiés que les Pot. natans, Pot. piisillus., etc. Chez le Pot. perfoliatits L., et le Pot. ampli folÙLS Fuck., dont le cylindre central a également une structure très dégradée, les cellules endodermiques qui sont opposées au liber sont légè- rement épaissies en O et lignifiées ; les autres sont des places perméables. Le Pot. deiiS7ts L., a ses vaisseaux dans le même état d'in- fériorité que le Pot. cj'ïspus., mais fréquemment plusieurs de ses tubes criblés ont découpé 2-3 cellules annexes, dont l'une exté- rieurement, et alors ils ne sont plus au contact direct de l'endo- derme. Celui-ci n'est jamais épaissi, mais seulement lignifié sur les parois radiales et tangentielle externe, qui restent beaucoup plus minces que les parois des cellules des différentes assises corticales. Dans les racines âgées, l'assise sous-subéreuse et l'assise sus-endodermique s'épaississentj mais sans se lignifier. En résumé, on voit donc que toutes les espèces de Potamots étudiées précédemment ont de vrais vaisseaux ; plusieurs d'entre elles peuvent subir dans leur cylindre central une sclé- rose très complète et très profonde, respectant seulement la cloison libérienne ; les modifications sont moins abondantes ou même très faibles chez d'autres espèces dans lesquelles il est cependant probable que l'on pourra observer une sclérose com- parable sur des exemplaires plus favorables. Lorsque la sclérose est faible, elle se montre dans les cellules endodermiques op- posées au liber. 72 JOURNAL DE BOTANIQUE Comme on a pu le remarquer, les phénomènes d'épaississe- ment et de lignification cités plus haut ne sont point en rapport avec la division en sections établie dans le genre Potamogeton. Ils ne sont point non plus un résultat de l'état d'agitation de l'eau, car à part les exemplaires du Pot. plantagineiis , qui pro- viennent des torrents des environs d'Antibes, ceux du Pot. ru- fescens et quelques Pot. crïspJLS qui ont été recueillis dans une petite rivière à cours assez rapide, les autres espèces non exoti- ques proviennent de mares, de bassins ou de fossés, dont l'eau était dormante et nullement agitée. La sclérification de l'endoderme et du cylindre central ne se fait d'ailleurs pas au même degré pour les différentes racines nées à un même nœud. Ainsi, entre autres exemples, sur un pied de Pot. pîisïlUis, recueilli en juillet dans un fossé dont l'eau peu profonde, presque stagnante, était recouverte de plantes aquatiques et en particulier d'une épaisse couche Ci Hydrocharïs, j'ai étudié comparativement, en faisant des coupes à leur base, quatre racines développées à un même nœud; la sclérose s'y manifestait à des degrés différents pour chacune d'elles. Dans la plus modifiée, tout le cyhndre central était épaissi et lignifié, de même que l'endodeime, à part de très rares places per- méables, et plusieurs cellules de l'avant-dernière assise corticale; dans la moins modifiée, les cellules endodermiques, bien qu'à peine épaissies, étaient toutes très nettement et très uniformément lignifiées sur tout leur pourtour, et toutes les cellules du cy- lindre central avaient conservé leur paroi cellulosique, sauf l'unique, vaisseau axile. Les deux autres racines présentaient des états intermédiaires entre les deux précédents. Les faits qui viennent d'être exposés ne concordent donc pas avec les conclusions des auteurs qui ont cru que le milieu aqua- tique diminuait ou faisait disparaître complètement la sclérose des éléments de soutien et de protection, mais montrent au con- traire que le développement de la lignine dans la racine des Potamogeton peut se faire aussi abondamment que dans beau- coup de racines aériennes. Si la sclérose de ces éléments a pour principal effet de protéger les racines aériennes ou souterraines contre la sécheresse, elle doit avoir un rôle différent chez des espèces submergées qui ne peuvent résister à l'absence de l'eau; elle n'est point non plus en rapport avec la structure plus ou moins différenciée du système conducteur ni avec le degré d'agitation de l'eau ambiante. Le Gérant : Louis Morot. »»*^ - J Mwtcfc, trap., 22, l'i. DiinfeTl-R»chcrea«- 3' ANNEE N* 5 i" MARS i88q JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT CONTRIBUTION A LA FLORE DE L'AMÉRIQUE ÉQUATORIALE Note sur u?ie colleciion de plaj/ies récoltées dans l' Amérique éqitatoriale par M. H. Poortmav7i en 1881-82 Par M. DRAKE DEL CASTILLO Les plantes dont on va lire l'énumération et la description ont été recueillies, en 1881 et 1882, par M. H. Poortmann, sous la direction de M. Edouard André, dans la Cordillièredes A.ndes, vers la limite de l'Equateur et du Pérou, autour de Loja et de Huacapamba. M. P. Maury a décrit dans ce recueil les Cypé- racées rapportées de F Amérique du Sud par M. Edouard André; peut-être lira-t-on avec quelque intérêt une notice sur des plantes provenant des mêmes régions, et appartenant à deux familles sur lesquelles il reste sans doute bien des études à faire : les Ericacées et les Campanulacées. Quelques mots sur les pays visités par M. Poortmann. Loja (ou Loxa), capitale de la province du même nom, la plus méridionale de la République de l'Equateur, est située près de l'endroit où la Cordillière des Andes, courant du Sud-Est au Nord-Ouest, change de direction en entrant dans l'Equateur, et s'infléchit vers le Nord; elle cesse alors de porter le nom d'Andes du Pérou pour recevoir celui d'Andes de Quito, Pres- que immédiatement au Sud de Loja se forment deux chaînes parallèles, réunies, un peu au Nord de cette ville, par le chaînon d'Acayana. Une fente de la chaîne orientale permet aux eaux du Rio Zamora, l'une des rivières sur lesquelles Loja est bâtie , de s'écouler, vers l'Atlantique, dans le Rio Santiago, et, de là, dans le Maragnon. Loja est donc placée, à 2,220 mètres d'altitude {MM. Vidal- Seiièze et Jean Nœtzli^ in Bull, Soc. Géogr. Par. î88S)^ au fond d'une vallée entourée, presque de tous 74 JOURNAL DE BOTANIQUE côtés, par de hautes montagnes (3.000 mètres); le climat y est, paraît-il, tempéré (18° — 20" c) et très humide (/. c). M. Poort- mann a exploré les deux chaînes aux environs de Loja : la Sierra de Zamora, sur la chaîne orientale; les montagnes de Chonta-Cruz, Villonaca, le plateau de Chuquiribamba, et les hauteurs de Cisne, sur la chaîne occidentale. Huacapamba (ou Huancabamba) est dans le Pérou, au sommet d'une vallée tributaire du Maragnon. Les environs de Loja paraissent être d'une grande richesse botanique : ils ont fourni à Hartweg près de la moitié des Cam- panulacées, environ le tiers des Ericacées, et plus du sixième de la collection totale des espèces trouvées par lui dans la longue portion des Andes qui s'étend de la limite du Pérou au-delà de Bogota. Ce n'est pas le moment d'examiner les causes de ce fait de géographie botanique. L'étude de la distribution des plantes dans la région andine a été ébauchée par plusieuts auteurs, à commencer par Humboldt qui, à larges traits, en a magistralement jeté les fondements ; mais cette étude ne pourra être faite d'une manière complète, qu'après que les matériaux, heureusement fort nombreux, dont on dispose, auront été suffisamment travaillés. ERICACE^ (subordo Vacciniearum) Macleania Hook. 1. M. Salapa Benth. et Hook., Gen., 11^^66. Ceraéosiemma Salapa Benth., PI. Harfzv., p. 141. — Tyria Salapa Klotzsch, in Linnâsa, xxiv, p. 21. Hauteurs de Cisne (Poortmann 80!). Recueilli aussi aux environs de Loja par Hartweg (754!). 2. M. Poortmanni sp. nov. Arbor glabra (3-6 m. alta). Folia (6 cent, long-a; 25 mil!, lata) oblongo- subspathulata, acutiuscula, infernè attenuata. Florum fasciculi numerosi, axillares, folio breviores, ferè sessiles, pedicellis quàm flores brevioribus, bracteolis parvis ovato-deltoideis acutis. Calyx (3-4 mill.) brevis, campa- nulatus, dentibus 5 ovato-deltoideis. Corolla « purpurea » cylindraceo- campanulata (12 mill. longa), lobis 5 acutis recurvis tubo brevioribus. Bacca obovoidea apice truncata. Envi'r o fis de Loja (Poortmann^ 126!) Dkakb DEL Castillo. — Coittribution a la flofe de l'Amérique équatonale. 75 Ce Macleania a l'inflorescence de la plupart des espèces du genre ; mais il s'en distingue bien nettement par la forme de ses feuilles. PSAMMISIA KlotSSch. I. P. penduliflora Kl., in Linnsea, xxiv, 4j. Thibaudiapenduliflora DC, Prodr. vu, p. 562, n° 7. Cor di Hier es de Zatnora (Poortmann 271 !) Orth^A Klot:zsch. I. O. abbreviata J-/. -'-^^z'. Arbor vel arbuscula (2-8 m. alta) glaberrima, ramulis la;vibus com- pressiusculis. Folia subquintuplinervia, reticulata, elliptica (7 cent, long'a; 3 lata) acuminata, basi constricta, petiolo brevissimo. Racemi axillares, abbreviati (rhachide i cent, longo), pedicellis leviter nutantibus (2 cent, longis). Calyx brevis (2 mill.), limbo campanulato subintegro dentibus 5 parvis interdum obsolescentibus. Corolla « dense rosea vel dilutè miniata, fauce albâ » tubo cylindraceo (3 cent, et ultra longo ; 3 mill. lato), dentibus 5 brevibus. Staminum fîlamenta vix ciliata. Rio de Sa7t Francisco (Poortmann 314!) Voisine de VO. secundiflora KL, cette espèce en diffère par son inflorescence ramassée et par la forme de son calice. Oreanthes Benth. I. O. buxifolius Benth., PL Harizueg., p. 140. Hauteurs de Cisne (Poortmann 83 !), localité indiquée par Bentham. Ceratostemma Juss. I. G, Kn6iVQ^Vi}xiCQ. sp.nov. Arbuscula (bi-metralis) glaberrima. Folia ovata (8 cent, longa; 4 lata) acuminata, basi constricta, septuplinervia, petiolo brevissimo. Pedunculi axillares, solitarii, brevissimi (2-3 mill.), ad basin bracteis oblongis acumina- tis instructi, pedicellum unicumad basin bibracteolatum (15 mill. longum) ad apicem incrassatum gerentes. Calyx (vix i cent, longus) latè campanulatus, limbo integro minute 5-denticulato. Corolla miniata, ampla, subcylindracea (4 cent, loaga; 2 lata), lobis oblongis (i cent.) acutis. Staraina corolla paulô breviora. Fructus maturus ignotus. Huacapamba (Poortmann 222 !) Voisine par son port du C. speciosum Ed. André (///. hort. 1870, p. 52, pi. ix), et originaire des mêmes régions, cette espèce en diffère par des caractères importants : son calice est entier et non quinqué- lobé, ce qui la réunit aux Siphona^idra Kl. ; de plus les feuilles du C. speciosum ne sont ni rétrécies à la base, ni acuminées. Cavendishia Lindl, I. G. melastomoides Benth. et Hook., Gen.II, p.S70. 76 JOURNAL DE BOTANIQUE Thibaiidia melastomoides H. B. K., Nov. gen. III, 212. — Proclesia melastomoides Klotsch, in Lhinsea, xxiv, p. 32. Himcapamba (Poortmann 213!) D'après M. Poortmann, les bractées sont rouge-carmin, le calice vert, et la corolle blanche. Thibaudia h. B. K. 1. T. floribunda H. B. K,, Nov. gen. et sp. III, 210, t. 2^4. Villonaca (Poortmann 68!). Dans les échantillons rapportés par M. Poortmann, les feuilles sont un peu plus petites que dans le type de Humboldt et Bonpland. Le fruit est une drupe « comestible », ovale-oblongue, couronnée par les lobes épaissis du calice, d'abord rouge, puis noirâtre. La tige est « gonflée au-dessus du sol » et a la forme d'un tubercule « gros comme une tête d'enfant. ». Ce caractère semble commun à beaucoup d'Eri- cacées. Vaccinium Limr. I . V. escallonioides sp. nov. Repens, ramulis adscendentibus teretibus hirsuto-pubescentibus. Folia conferta, oblongo-elliptica (i cent, long^a, 3-4 mill. lata), utrinque acuta, supernè calloso-dentata, infernè intégra, pennivenia, venis in utrâque pagina prominulis, superiore glabrâ, inferiore haud secùs ac petiolos pu- bescente. Flores in axiliis solitarii, g-eminati, vel ternati, folia subœquantes ; pedicelli flore breviores, bracteolis 2 oppositis ovatis acutis instructi. Calyx (3 mill. longus) campanulatus, lobis ovatis acuminatis. Corolla (4 milI. long'a) tubuloso-campanulata, « dense rosea vel miniata ». Antherae muti- cae, tubulis his brevioribus anticè dehiscentibus, filamentis pilosis. Fructus baccatus, parvus. Chonta-Crttz (Poortmann 94 !). A été trouvé dans l'Equateur par M. Grisar. Cette espèce se place, dans la section Neiirodesia Kl., à côté du V. reflexum Hook., Bot. Mag. 5781, trouvé dans les mêmes régions; mais ce dernier a des rameaux pendants, des fleurs plus nombreuses, et les tubes des anthères très courts. 2. V. Mortinia Benth., PI. Hartw.p. 221. Ravin de Santa-Barbara (Poortmann 185!). (Subordo Ericinearum.) Gaultheria Linn. I. G. reticulata H. B. K., Nov. Gen., III, 221 . Villonaca (Poortmann 792!). A été trouvé dans les mêmes régions par Humboldt et Ilartweg. E. Mer. — De l'accroissement de l'écorce des Sapins. 77 2. G. loxensis Bcnth., PL Hartw. p. 143., «" "jpo. Chonta-Crus (Poortmann 96!). Les fleurs sont roses ou rouges ; les bractées d'un rouge vif. Befaria Mut. 1. B. grandiflora H. B. K,, PI. seq.., II. p. 122, t. 11p. Sans localité (Poortmann 89!). A été trouvé aux environs de Loja par Humboldt et Hartweg. 2. B. décora sp. nov. ^Arbuscula (2-3 m. alta) ramulis teretibus vix conspicuè puberulis. Folia oblong-o-eliiptica (4 cent, longa; i lata) acuta, in petiolum brevem atte- nuata, g-labra, suprà lucida, subtùs g-laucescentia, venis parùm conspicuis. Racemi (4-5 cent, longi) sub apice ramulorum conferti, ferrugineo-tomen- telli, 8-ioflori, bracteis oblongis acutis caducis. Pedicelli (10-15 ™ill- lo^gi) bracteolis mox orbati. Calyx puberulus, campanulatus (3 mill. long-us), lobis 6 oblongis subacutis. CoroUa glabra ardenter rubra, laciniis (2 cent, longis) oblongis basi attenuatis. Fructus maturi non visi. Chonta-Cru2 (Poortmann 116!), Se trouve aussi dans la collection Vidal-Senèze. Ce Befaria se rapproche du B. resinosa Mutis, qui a des feuilles arrondies à la base, et des fleurs plus grandes. (A suivre.) -^ INFLUENCE DE L'EXPOSITION SUR L'ACCROISSEMENT DE L'ÉCORCE DES SAPINS (Suite.) Par M. Emile MER II De ce qui précède il résulte qu'aux expositions du S. et de l'O. le rapport cortico-ligneux est plus élevé qu'à celles du N. et de l'E, et que la différence est d'autant plus grande que les arbres sont plus inso- lés. Il faut en rechercher la cause dans le fait suivant : quand l'accrois- sement du bois se trouve ralenti pour un motif quelconque, celui de l'écorce ne diminue pas dans la même proportion et parfois même augmente. C'est ce qui ressort des observations suivantes ; 1° — Des Sapins et des Epicéas à végétation languissante furent abattus dans le même massif que ceux faisant l'objet du tableau C. Sur chacun d'eux les rapports cortico-ligneux furent calculés à divers niveaux comme précédemment. Ils sont exprimés en millièmes dans le tableau F. 78 3 3 4 5 6 7 Moy I a Moy JOURNAL DE BOTANIQUE TABLEAU F. BASE A 4"' A 8"^ A 13" Hoj. géné- rale NO- ■«-3 M •a a Moy. -a o as ta s 4-» =3 Moy. ta t3 S 15 03 0 o Moy. o •a 4.^ S O Moy [SAPINS) 7» 60 83 79 72 37 47 65 45 48 58 66 S» 53 58 7' 69 55 74 67 47 58 48 57 52 44 47 62 63 54 76 58 78 52 66 46 45 53 53 49 46 45 55 49 49 87 104 104 90 96 63 83 75 78 75 60 57 62 66 61 52 70 58 54 58 31 36 43 54 40 42 60 &3 65 56 6î 64 63 72 64 47 58 67 60 57 59 57 61 60 59 63 76 74 81 78 53 66 59 71 62 62 62 82 Si 71 69 71 73 71 91 46 56 58 59 54 53 56 63 62 58 55 54 71 75 62 55 58 88 69 67 46 » 45 55 > 49 • 49 > • 66 60 > 6i • 63 > 65 > • » » > 55 54 69 64 60 (ÉPICÉAS) BASE A i" A 3" A s-" 76 33 46 53 52 59 33 45 47 46 47 34 24 23 32 » » » » B 50 42 36 41 42 34 29 30 40 33 45 30 33 25 33 30 24 28 27 27 63 37 41 47 41 46 31 S7 43 39 46 32 28 24 33 » » > R > On voit que les variations du rapport cortico-ligneux suivent dans le tableau précédent la même allure à peu près que chez les Sapins vi- goureux. Seulement ce rapport acquiert à tous les niveaux une valeur plus élevée. Il oscille entre 46 et 73 (en moyenne 62). 2" — Quand sur un côté du tronc l'accroissement du bois est ralenti par une des nombreuses influences que j'ai signalées comme produisant l'excentricité de la moelle (i), le rapport cortico-ligneux est plus élevé de ce côté. Je me contenterai de le prouver pour deux cas lorsque l'excentricité est causée : a) par l'influence de la rampe, P) par celle du voisinage. a). J'ai montré que généralement les couches ligneuses des Sapins sont plus larges vers la rampe que vers la pente, parce que les racines sont plus volumi- neuses et plus nombreuses du coté de la rampe (2}. Le rapport cortico-ligneux est-il influencé par cette inégalité du développe- ment du bois? C'est ce que les observations suivantes font connaître. Elles ont été effectuées sur des Sapins de 60 ans peuplant un versant Nord, exposition qui fut choisie pour que l'influence excercée par le soleil pût être négligée (ta- bleau G). TABLEAU G N" RAMPE PEN TE RAP BOIS ÉCOKCE RAPPORT C. L. BOIS ÉGORGE PORT C. L. I 90 6. 66 50 5. 100 2 86 5.5 64 77 6. 77 3 107 4-5 42 85 4-5 52 Moy. 94 5.3 57 70 5.1 76 1. Voir C. R. de l'Académie des Sciences, Janvier 1888. 2. V. Revue des Eaux et Forêts. T. 27, pp. 461 et suiv. ; 523 et suiv. ; suiv.; T. 28, pp. 19 et suiv.; 67 et suiv.; 119 et suiv. !ï62 et 60 60 55 ■39 51 61 68 6S 43 33 38 E. Mek . — De l'accroissement de l'écorce des Sapins. 79 C'est du côté de la pente que le rapport cortico-Iigneux est le plus élevé. Sur les points où les accroissements du bois sont moins développés, la formation de l'écorce ne diminue pas en égale proportion. Elle est quelquefois vers la pente aussi et même plus épaisse que vers la rampe. P). Une trop grande proximité entre deux arbres est, comme je l'ai fait remar- quer plus haut, une cause puissante d'excentricité de la moelle. Ici encore le rapport cortico-ligneux diftére sur les faces voisines de ce qu'il est sur les faces opposées, comme le montre le tableau H. TABLEAU H Distance COTÉ DU VOISIN COTÉ OPPOSÉ Exposi- ^ -^ ^1 ^ — . ^ ^ ^ ^ . Essences tion entre les arbres Bois Ecorce Rapport c. 1. Bois Ecorce Rapport c. 1. centim. millim. millim. millim. millim. Sapin Sud lO 65 6 82 82 6 73 id. id. lO 117 8 68 130 8 61 Epicéa id. 15 53 3 56 62 2 32 id. id. 0 54 4 74 90 3 33 id. id. n 85 4 47 "5 5 43 id. id. 40 45 6 133 138 7 50 id. id. 70 80 5 62 . 180 10 55 id. Nord 0 45 4 88 105 6 57 Moy< snnes 19 71 5 76 113 5 50 On voit que le rapport cortico-ligneux est toujours plus élevé sur les faces voisines, c'est-à-dire sur celles où le bois s'est le moins accru. Généralement les racines sont plus développées sur les faces libres que sur les faces voisines. Mais il peut arriver exceptionnellement qu'elles soient du premier côté entravées pour une cause quelconque (un obstacle, par ex.). C'est alors sur les faces rapprochées que les an- neaux ligneux du tronc sont le plus larges. Dans ce cas le rapport cor- tico-ligneux est plus élevé du côté libre, comme le montre le tableau suivant TABLEAU I Distance entre les arbres 40 10 65 33 Moyennes COTE DU VOISIN BOIS 150 100 130 120 105 121 ECORCE EAPPOKT C L. 6 5 3 6 4 5 40 50 38 54 38 44 COTE OPPOSE BOIS ECORCE RAPPORT C. L. 100 9 90 85 5 59 90 10 III "3 7 56 100 6 ào 97 7 76 3° — Le tronc des Sapins est fréquemment, comme on le sait, le siège de ces tumeurs produites par V Œcïdïum elatinum et connues sous le noms de Chaudrons. L'extension du mycélium de ce Champi 8o JOURNAL DE BOTANIQUE gnon étant dans le principe moins prompte que le développement du tronc, la tumeur se trouve d'abord localisée sur un côté de celui-ci. Le chaudron peut être dit alors unilatéral . Ses progrès étant ensuite plus rapides que ne l'est l'accroissement en grosseur du tronc, il embrasse celui-ci sur une portion plus ou moins grande de son pourtour et finit par l'envahir complètement . Il est alors ajim/laire. Or dans le cours de mes recherches sur toutes les causes pouvant produire l'excentricité de la moelle des sapins, j'ai remarqué que lorsque le chaudron est unila- téral, les accroissements ligneux du tronc sont plus étroits dans les régions situées du même côté au-dessus et au-dessous de lui et cela sur une longueur plus ou moins grande, parfois même jusqu'à la base. Il en résulte que sur ces points l'excentricité de la moelle est plus accusée ( i ) . Comme conséquence des faits exposés précédemment, le rapport cortico-ligneux doit être plus élevé dans ces régions . C'est en effet ce que montre l'observation. On peut en juger d'après les exemples suivants où figurent, exprimés comme toujours en milliè- mes, les rapports cortico-ligneux, calculés à l'aide de mesures prises sur des Sapins situés à diverses expositions et attaqués par des chau- drons sur différentes faces de leur tronc. Ces Sapins étaient tous assez écartés des voisins pour qu'il n'y ait pas à faire entrer en ligne de compte l'influence exercée par ceux-ci sur leur accroissement. Sapin n" 1. — Situé sur un versant exposé au Nord. Le chaudron se trouve à 3 mètres au-dessus du sol, sur le côté du tronc tourné vers le Nord et un peu sur celui tourné vers l'Est. TABLEAU J NORD EST SUD OUEST MOY. Base 77 82 64 64 71 A 1° au-dessous du chaudron 56 51 42 61 52 Immédiatement sous le chaudron . . . 142 58 46 109 88 Au milieu du chaudron 100 100 75 75 87 A i" au-dessus du chaudron 58 54 40 55 51 A4"' — — 50 45 45 47 46 Moyennes. . . 80 65 52 68 98 En laissant de côté la section faite au milieu du chaudron (2), on voit qu'à tous les niveaux, le rapport cortico-ligneux est plus élevé sur la face chaudronnée (Nord) que sur la face opposée (Sud) et que la différence entre les rapports cortico-ligneux sur ces deux faces, maxima 1. La réduction dans la largeur des accroissements au-dessus et au-dessous du chaudron est une conséquence de l'excitation causée à ces niveaux dans l'as- sise cambiale par la présence du parasite. Les matériaux nutritifs qui affluent dans la tumeur sont puisés de préférence dans les régions voisines, lesquelles se trouvent alors appauvries. 2. Cette section ne figure au tableau ci-dessus que parce qu'il en sera question, plus loin. E. Mer. — De l'accroissement de l'écorce des Sapins. 8i au dessus et au-dessous du chaudron, va en diminuant vers la base ou vers le haut à partir de la tumeur. Il ne faut pas oublier cependant qu'il y a lieu de tenir compte, dans l'apprc^ciation de ce résultat, de deux autres influences que j'ai fait ressortir précédemment : celle du niveau, en vertu de laquelle le rapport cortico-ligneux diminue à partir de la base, et celle de la rampe, en vertu de lac[uelle ce rapport est toujours plus élevé vers la pente. Dans cet exemple, les rapports cortico-ligneux devaient donc être à tous les niveaux plus considérables sur la face tournée vers le Nord que sur celle tournée vers le Sud, parce que la première correspondait à la fois à la pente et au côté chaudronné. L'in- fluence de la rampe et celle du chaudron s'étaient ajoutées pour dimi- nuer les accroissement ligneux du côté de la pente. D'autre part, les différences entre les rapports cortico-ligneux de la base et des régions situées au-dessus et au-dessous du chaudron étaient moins grandes qu'elles ne l'eussent été si. le chaudron avait été plus rap- proché de la base. Sapin n" 2. — Situd* sur un versant exposé au NorJ, chiudronné du côté de la rampe, par conséquent vers le Sud, à 4 mètres du srl. TABLEAU K XOKD EST SU» OUEST MOY. Base 52 45 42 54 48 A i"" de la base 31 32 31 38 44 A 3" de la base et à i" au-dessous du chaudron . 41 38 34 39 38 Au niveau du chaudron 42 40 m 58 63 A 1" au-dessus du chaudron 42 41 70 45 49 Moyennes. . . 41,6 39,3 57,6 46,8 48,4 Ici le chaudron se trouvait du côté de la rampe. Son influence qui était de ré- duire les accroissements ligneux de ce côté se trouvait contrebalancée par celle de la rampe. Aussi est-ce seulement un peu au-dessus de la tumeur que le rap- port cortico-ligneux est plus élevé sur la face chaudronnée que sur la face op- posée. Sapin n" j. — Situé sur un versant exposé au Sud. Le chaudron se trouve à 2 mètres du sol sur le côté du tronc tourné vers TOuest et un peu sur le côté tourné vers le Nord. TABLEAU L NORD EST SUD OUEST MOY. Base 52 83 103 95 83 A 1" de la base 70 A a" de la base, immédiatement sous le chaudron . 76 Dans le chaudron 180 Immédiatement au-dessus du chaudron 57 A 1 mètre — — ...... 49 A 4 mètres — - — 49 Moyennes. . . 76 74 80 75 74 77 75 122 87 66 107 200 134 69 71 122 79 59 66 04 59 62 81 65 64 70 83 106 83 «-' JOURNAL UE BUTANiyUti Dans cet exemple, on n'a plus à tenir compte de l'influence de la rampe, puis- que la tumeur se trouve de côté. Mais à son influence sur les accroissements 11- j^neux et par suite sur le? rapports cortico-lig-neux vient s'a joutcir celle de l'ex- ])Osition à l'Ouest qui agit dans le même sens. Toutefois l'influance du chaudron est manifeste, puisque la différence entre les rapports cortico-ligneux des faces lîst et Ouest est m.ixima dans les rég^ions qui l'avoisinent, tandis que cette diffé- rence devrait être plus grande à la base, ainsi qu'on l'a vu précédemment, si l'influence de l'exposition existait seule. Sapin 11^ 4. — Situé sur un versant exposé au Sud. Le chaudron se trouve à 2 mètres du sol sur le côtî du tronc tourné vers l'Ouest. 11 s'étendait un peu sur le côté tourné vers le Sud. TABLEAU M NORD EST SUD OUEST MOY. r.ase 50 04 86 85 78 A i^jSg du sol et à o'",5o au-dessous du chaudron. 47 70 85 77 69 Dans le chaudron 70 103 12 258 110 A 1"' au-dessus du chaudron. . 47 64 71 74 64 Moyennes. . . 53 82 62 123 80 La différence entre les rapports cortico-ligneux sur la face chaudronnée et sur celle qui lui est opposée est sensiblement la même à tous les niveaux, en laissant de côté, bien entendu, les mesures prises dans la tumeur elle-même. Mais cette uniformité est une preuve de l'influence exercée par celle-ci, puisque, d'après ce qui a été dit plus haut, sur un Sapin intact le rapport cortico-ligneux va en décroissant à partir de la base. D'autre part, pour un même niveau, il est bien plus élevé à l'Ouest qu'à l'Est. Une aussi grande différence ne se constate pas d'ordinaire dans un Sapin non chaudronné. J'ai cru devoir entrer dans tous les détails qui précédent pour montrer quelle complexité règne dans la manifestation de ces phéno- mènes et quelle attention il faut apporter lorsqu'on cherche à interpré- ter les résultats. 4° — On remarque parfois sur le contour des sections transversales pratiquées dans le tronc des Sapins la présence de sinus, dus à ce que sur ces points le bois s'est formé avec moins d'activité que dans les régions voisines. Mais l'écorce y est en revanche plus épaisse. C'est ce que mettent en évidence les données suivantes relevées sur des ron- delles de Sapins exposés au Sud. a). L'écorce avait une épaisseur de 6 vers le Nord et de 8 vers le Sud. Dans lin sinus cette épaisseur était de 9. [i). L'épaisseur de l'écorce variait suivant les points entre 7 et 9. Dans un sinus elle était de 12. y). Le Sapin n' 7 du tableau C présentait un sinus sur la face tournée vers l'Ouest (rondelle de base). L'épaisseur du bois correspondant à ce sinus était de 83, celli: de l'écorce de 9,5. Le rapport corticoligneux était donc de 114, tandis que de part et d'autre de ce sinus, l'épaiss .ur du bois était de 86, celle de l'é- corce de 7; rapport cortiro-ligneux : 8i. ' * 0). Le Sapin n" 8 (même tableau) offrait sur sa face Xord-Ouest (rondelle pré- p. Vuii.i EMIN-. — Suy les affinités des Frankéniéi. 8.; levée à 2 mètres du sol) un sinus pour lequel l'épaisseur du bois était de iî), celle de l'écorce de 5 et le rapport cortico-lig^neux de 56. La moyenne de ce rapport j^our l'ensemble de la section était de 43 seulement. s). îînfm sur la face Sud du Sapin n" 9 (même tableau, rondelle de base) se trouvaient deux sinus. Pour l'un le rapport cortico-ligneux était de 60, pour l'au- tre de 50; tandis qu'il était de 51 seulement pour la région interposée entre ces deux sinus et de 41 pour l'ensemble de la rondelle. Dans les sinus que présente le contour du bois, le rapport cortico-lio^neux est donc sensiblement plus élevé, non seulement parce que le bois est moins déve- loppé, mais parce que l'écorce l'est davantage. Les deux formations tendent à être complémentaires (i). De tous les faits qui viennent d'être exposés il résulte que lorsque l'accroissement du bois est ralenti, que ce soit d'une manière générale, par suite d'un abaissement dans l'activité végétative de l'arbre résul- tant de la stérilité du sol, d'une situation trop ombragée ou bien que ce ralentissement soit local et dû à une inégale répartition des racines et des branches, à l'invasion de parasites, à des accidents météoriques, à des mutilations causées par l'homme, le développement de l'écorce est entravé d'une manière moins sensible et parfois même se trouve accru. Il semble que la formation de l'écorce ait besoin de conditions moins favorables que la formation ligneuse, que l'assise cambiale soit moins exigeante à cet égard et que, lorsqu'elle devient impuissante à produire du bois, elle puisse encore faire de l'écorce. Cette conclusion permet de se rendre compte de l'influence diffé- rente, et en quelques cas opposée, de l'exposition sur la formation du bois et de l'écorce. C'est précisément parce que, aux expositions du S. et de rO., la croissance diamétrale du bois est ralentie sur les faces de l'arbre les plus insolées que l'écorce y acquiert, relative- ment et parfois d'une manière absolue, plus d'épaisseur. {^A suivre.) SUR LES AFFINITÉS DES FRANKÉNIÉES Par M. Paul VUILLEMIN Le petit groupe des Frankéniées, réduit au g-enre unique qui lui donne son nom, est un de ceux qui embarrassent le plus les classificateurs. Les uns, à la suite d'Eichler, le placent dans la famille des Hypéricacées ; d'autres, comme Benthamet Hooker, le croient plus voisin des Caryophyllées. Sans même rappeler que de CandoUe rapprochait les Frankéniées des Violacées, des Linacées, etc., il nous suffira d'ajouter que Decaisneet Leraaoïit 1. C'est ce qui a lieu normalement chez le Charme. Les couches lig-ncuscs dans cette essence sont, comme on le sait, flexueuses, ce qui s'aperçoit peu à l'extérieur, l'écorce comblant en partie les inégalités de contour du bois. 84 JOURNAL IJIi BOTANK^Ub: ont insisté sur leurs analogies avec les Plombaginées, pour indi- quer la délicatesse du problème taxinomique qui se pose à leur sujet et la nécessité d'utiliser toute donnée scientifique capable d'en éclairer la solution. En faisant appel aux caractères anatomiques, M, Douliot (i) vient de révéler une notable différence entre les Frankéniées et les Hypéricées, puisque le périderme est exodermique dans les premières, péricyclique dans les secondes. D'autres détails de structure déjà connus corroborent cette première indication. En ( ffet, l'absence de canaux ou de poches oléifères et la présence de g-landes épidermiques irréductibles aux systèmes sécréteurs des Hypéricées caractérisent nettement les Frankéniées. Si le périderme exodermique éloigne les Frankéniées des Hypéricées, il les écarte également des Plombaginées, où il naît aux dépens du péricycle. C'est une nouvelle preuve à l'appui de l'opinion que nous avons émise (2) en refusant de voir, dans les organes excréteurs des Frankéniées et des Plombaginées, malgré les ressemblances liées à une adaptation commune, un argument décisif en faveur d'une filiation commune des deux groupes. En dehors de leur valeur propre, les caractères anatomiques, employés comme moyen de contrôle, ont l'avantage de nous engager à soumettre les données de la morphologie florale à une critique plus sévère. Or le calice gamosépale persistant des Frankéniées diffère des sépales libres des Hypéricées. L'an- drocée nettement méristémone de celles-ci s'oppose aux deux cycles d'étamines simples de celles-là et, comme le remarquent Bentham et Hooker, la polystémonie, sur laquelle on a établi, dans le genre Frankenia^ une section Hypericopsis^ n'a qu'un poids médiocre dans un genre où les étamines sont presque constamment anisomères avec les pétales. Il s'agirait plutôt, dans ce cas exceptionnel et isolé, d'une réminiscence de la dis- position aphanocyclique que d'une tendance à la ramification des étamines. La placentation pariétale est loin d'être réalisée, chez les Hypéricacées, au même degré que chez les Frankéniées. Sauf dans le genre Ascyri{7u , où d'ailleurs la capsule devient septicide, t:mdis que celle des Frankenïa est loculicide, les bords carpel- 1. H. Douliot, Recherches sur le périderme (Journal de Botanique, t. III, 1889, p. 37)- 2. P. Vuillemin, Recherches sur quelques glandes epidermtques (Annales dei sciences naturelles, Botanique, 7° série, t. V, 1887, p. 152). p. VuiLi.EMiN-. — Sur /es affinités des Fraiikéniées. 85 laires se reploient chez toutes les Hypéricées et, puisque la pla- centation pariétale constitue généralement un état dérivé, les cas nombreux dans lesquels les loges sont complètement termées et la placentation axile paraîtront être le type essentiel de cette fa- mille. Les caractères anatomiques confirment d'ailleurs les no- tions morphologiques pour nous montrer dans les Hypéricacées un groupe, sinon entièrement confondu, du moins étroitement enchaîné avec les Clusiacées . Enfin l'albumen farineux des Fran- kem'a n'a pas son équivalent chez les Hypéricées. Les Caryophyllées ne pourront jamais, à cause de leur pla- centation axile, absorber directement les Frankéniées, bien que la fleur, l'inflorescence, l'appareil végétatif, le port même aient plus d'un point de contact entre les représentants de ces deux séries de plantes. Nous avons déjà eu l'occasion de signaler (i), dans la stucture du péricycle de la tige, une analogie entre les deux groupes. Et en effet si cette zone, chez les Frankenia^ reste souvent molle aux nœuds, où elle produit des racines, elle a, dans les entrenœuds, une tendance à devenir scléreuse dans sa portion externe, tout comme chez les Caryophyllées. Mais son développement est très restreint : la zone lignifiée se réduit par exemple à deux assises, dont les parois cellulaires sont peu épaissies, et la zone herbacée n'a qu'un rang de cellules. Chez les Caryophyllées, au contraire, le péricycle est doué d'une activité considérable, rappelant celle dont il jouit chez les Chénopodia- cées, allant, exceptionnellement il est vrai, jusqu'à la formation de faisceaux surnuméraires (i), et se manifestant habituellement par la production du périderme. A côté de ces données plus ou moins négatives sur les affi- nités des Frankéniées, la morphologie florale, éclairée par l'ana- tomie, va nous fournir des renseignements plus positifs, en marquant décidément la place des Frankéniées parmi les Tama- ricacées. Ce rapprochement ne date pas d'aujourd'hui. Decaisne et Lemaout s'y sont longuement arrêtés. Four eux, en effet, la famille des Frankéniacées « se rapproche des Tamariscinées par l'hypopétalie, l'ovaire uniloculaire à placentation pariétale, les ovules ascendants anatropes, la capsule à valves médio-sémini- I. P. Vuillemin, Stir le péricycle des Caryophyllées (Bulletin de la Société bo- tanique de France, t. XXXII, 1885, p. 282). I. L. Morot, Recherches sur le péricycle (Annales des sciences nat., Bota- nique, 6* série, t. XX, 1885, p. 219; 86 JOURNAL DE BOTANIQUE fères et l'embryon droit ; mais les Tamariscinées en diffèrent par les sépales presque libres, imbriqués, les anthères introrses, la graine exalbuminée, les feuilles alternes, l'inflorescence en épis.» Nous observerons qu'une des principales différences indiquées, anthères introrses, est inconstante, puisque les Tamari'x \q.s ont généralement extrorses. D'autre part les Fouquiérées, consi- dérées comme famille dans le Prodrome, réunies aux Franké- niacées par Endlicher, puis aux Tamariscinées par Bentham et Hooker et par la plupart des botanistes modernes, forment un trait d'union entre les deux groupes. Malgré leur albumen charnu, les feuilles alternes, les sépales libres, etc., placent les Fouquiérées auprès des Tainai'ïx et la petite tribu des Réaumu- riées, Tamaricacées à albumen farineux, les rattache directement aux Frankenia. Nous ne pensons pas non plus que l'on doive tenir grand compte de ce fait que les verticilles staminaux sont formés de trois pièces chez les Frankenia, au lieu d'être isomères aux pétales comme dans les Tamaricées. Chez ces dernières en effet, à part le Tamarix tetra^idra où tous les cycles floraux peuvent être tétramères, on observe, aussi bien que chez les Frankéniées, le passage de cycles plus nombreux à des cycles ternaires ; seule- ment chez les Frajtkem'a ce passage s' effectue entre la corolle et l'androcée, chez les autres entre l'androcée et le pistil. Chez les unes et chez les autres on trouve d'ailleurs, sauf exception, deux cycles d'étamines. La placentation est essentiellement pariétale, parfois même avec exagération, puisqu'elle devient basilaire chez les Tamarix. A ce point de vue encore, la réunion des Frankéniées aux Ta- maricées est bien plus naturelle que leur rapprochement des Hypéricées. La disposition des feuilles est loin d'être toujours un caractère de famille, et un groupe comprenant à la fois les Frankéniées à feuilles opposées et les Tamaricées à feuilles alternes ne nous semble pas manquer d'homogénéité pour ce seul motif. En tous cas, l'uniformité de structure intime de l'appareil végétatif com- pense largement cette divergence extérieure. L'épiderme est partout caractérisé par ses éléments plus ou moins prolongés en papilles ou en poils mécaniques unicellu- laires, par sa surface enduite de croûtes résineuses ou calcaires, Variété. 87 chez les Remiintirïa, les Tamarix , les Myricarïa^ comme chez les Frankcm'a^ par ses organes excréteurs, qui présentent une identité absolue chez les Tamaricées et les Frankéniés et non pas une simple analogie comme les glandes de ces deux groupes comparées à celles des Plombaginées. L'exoderme est le lieu de formation du périderme chez les Myricaria et Tamarix, aussi bien que chez les Frankema. Dans les deux groupes, le cambium de la tige envoie des prolongements d'un faisceau à l'autre et forme un cercle gêné-" rateur continu ; le péricycle tend aussi chez les Tamaricées à organiser un anneau scléreux ininterrompu, bien que sur le dos des faisceaux ils s'épaississent beaucoup plus que dans l'espace correspondant aux rayons médullaires. En somme, l'anatomie et la morphologie florale nous auto- risent également à placer les Frankéniées, à titre de tribu, dans la famille desTamaricacées, Cette tribu, caractérisée parle calice gamosépale et les "feuilles opposées, se relie à celle des Tama- ricées par l'intermédiaire des Réaumuriées et des Fouquiérées. La famille des Tamaricacées, avec l'extension qu'on lui donne ici, présente, dans son corps végétatif et dans son appareil repro- ducteur, une homogénéité supérieure à celle de bien des familles considérées comme très naturelles. VARIÉTÉS Masse d'inclusion au savon. Application â la botanique et à la matière médicale, par M. Godfrin. Les procédés de technique microtomique applicables aux drogues d'origine végétale en sont encore à l'état naissant ; ils sont loin de la perfection qu'ont acquis ceux dont font usage les botanistes et surtout les zoologistes. C'est au point qu'il y a peu de temps il était impossible et qu'aujourd'hui il est encore fort difficile d'obtenir de bonnes coupes totales dans la plupart des drogues. Cet état d 'infériorité s'explique facilement, si on pense que les pro- duits de la matière médicale représentent presque toujours des mem- bres de la plante qui ont atteint tout leur développement, où le sté- réome est très développé, qui sont en un mot très durs et d'une hété- rogénéité très marquée. D'autre part, les micro tomes connus jusqu'ici ont été construits pour couper des objets n'offrant aucune résistance. 88 JOURNAL DE BOTANIQUE Cependant quelques tentatives heureuses ont été entreprises pour combler cette lacune; M. le Docteur Vinassa, privat-docent à l'Univer- sité de Berne, a imaginé un microtome qui est encore peu connu en France et que je crois devoir recommander ici parce qu'il m'a rendu de réels services. A l'aide de cet instrument, dont la description se XxovMG: àdLWà Zeitschrift fi'irivisse}ischaftl7che Mikroskopie (i),j'ai pu couper la plupart des racines, écorces, rhizomes et bois officinaux, dont quelques-uns avaient près de trois centimètres de diamètre. Les bois durs ont seuls résisté. C'est le seul microtome qui m'ait donné de tels résultats. L'auteur donna, en même temps que la description de son appareil, une méthode d'inclusion dans le vide à la gélatine glycé- rinée. D'après mes observations, cette substance, dont M. Vinassa dit le plus grand bien et qui s'appliquerait à la plupart des cas, ne convient qu'à peu de corps; en effet elle est toujours molle, flexible ettremblot- tante et ne peut par conséquent offrir un soutien suffisant aux tissus. De plus, la gélatine retenant fortement l'eau, l'évaporation de la solu- tion initiale de gélatine glycérinée, pour l'amener à la consistance voulue, est d'une longueur désespérante et la fin de l'opération ne peut être appréciée facilement. J'ai cherché une masse exempte autant que possible de ces incon- vénients; je l'ai trouvée dans le savon, employé depuis longtemps en histologie. Mais s'il est vrai que cette substance, parla privation d'eau, peut prendre une consistance très dure et peu flexible, en revanche elle devient cassante et friable. Il fallait donc faire entrer le savon dans une composition qui lui conservât ses qualités et atténuât autant que possible ses défauts. D'après cela le problème comprenait deux incon- nues ; le choix du savon et le choix des substances avec lesquelles il devait être mêlé. Tout d'abord j'ai rejeté les savons du commerce, parce que leur composition est mal définie, complexe et très variable, et que, d'autre part, j'ai pensé qu'il était possible d'obtenir des savons de meilleure qualité pour le but poursuivi. Je me suis arrêté à celui d'huile de ricin et de soude qui se prépare avec la plus grande facilité, est d'un grain très fin et qui, par dessication, peut acquérir une grande dureté. Pour l'obtenir on fait dissoudre dans environ 15 parties d'eau à 50" ou 60'% 2 parties en poids de soude caustique et on ajoute 8 parties d'huile de ricin. La saponification se fait immédiatement. Il faut même veiller à ce que la température ne s'élève pas trop, auquel cas la masse devient I. D' Vinassa. Beilyaege suy pharmakognostischen Mikroskopie. — Zeitschrift fiir wissenschaftliche Mikroskopie und fur mikroskopische Technik, Heft 3, Band II, page 309; Band IV, page 295. Variété. 8;) spumeuse et déborde iacilemcnt du vase. Une fois la saponification terminée, on purifie le produit par les procédés connus. Pour cela on ajoute de l'eau salée en maintenant la température de fusion. Le savon, insoluble dans l'eau chlorurée sodique, monte à la surface. On laisse refroidir et on obtient un pain de savon que l'on traite encore une fois, après fusiondansl'eau, par le sel marin, et cela comme précédemment. Le pain qui résulte de la seconde opération est découpé en morceaux qui sont mis à sécher et que l'on conserve pour l'usage; il contient encore beaucoup d'impuretés, telles que carbonnate de soude, chlorure de sodium, dont on le débarrassera au moment opportun. Avec le savon ainsi préparé, il s'agit maintenant de faire la masse d'inclusion définitive. Elle est composée comme suit : Savon ci-dessus 50 gr. Alcool à 90" 160 gr. environ Gélatine fine 2 gr. 5 Glycérine 20 gr. Eau 25 gr. Le savon est dissous dans l'alcool légèrement chauffé, puis on filtre. Une seule opération, avec une seule quantité d'alcool, donne donc la solution savonneuse et enlève les impuretés du savon. D'autre part on fait dissoudre à une douce chaleur la gélatine dans le mélange d'eau et de glycérine. On ajoute cette solution à la première; le mélange reste limpide, malgré la présence simultanée de la gélatine et de l'alcool. Dans cette solution le savon représente à peu près la cinquième partie du poids total du liquide. C'est ce liquide qui sera plus tard évaporé après qu'il aura pénétré les objets d'étude et les englobera dans une masse d'inclusion solide. Pour faire les inclusions dans cette masse, voici la marche que j'ai toujours suivie. Les objets, placés dans l'alcool ordinaire, sont d'abord soumis au vide d'une trompe, jusqu'à ce qu'il ne s'en échappe plus de bulles gazeuses, ce qui dure une ou deux heures. Cette première opé- ration a pour but, comme on le devine, de chasser l'air des objets, en y faisant pénétrer un liquide très fluide, l'alcool, et de faciliter par là les imprégnations ultérieures . Ce résultat obtenu, on porte les objets dans l'eau et on les soumet de nouveau au vide ; l'eau remplace l'al- cool et ramollit ces objets, ce que l'on cherchait ; si on n'est pas pressé, on peut les y laisser un jour. Une fois les objets ramollis, 'on les porte dans le liquide d'inclusion et on chauffe au bain-marie à une température d'environ 50°. L'alcool et une partie de l'eau s'évaporent; le liquide savonneux remplace l'eau, pénètre les objets et s'y concentre, les englobant dans une masse qui durcira par refroidissement. On cesse de chauffer lorsque la surface du ço JOURNAL DE BOTANIQUE liquide se recouvre d'une pellicule. La quantité de liquide initial doit être assez abondante pour que, à la fin de l'évaporation, les objets y bai- gnent encore ; cette quantité est facile à déterminer si on se rappelle que le poids de la partie non évaporée est la cinquième partie environ du poids total du liquide. Au moyen d'une pince on retire les objets main- tenant imprégnés de la masse savonneuse, on les dépose sur des pla- ques de verre ; au bout de quelques minutes le liquide d'inclusion qui les a pénétrés s'est solidifié et on peut immédiatement procéder à l'exé- cution des coupes. Cependant il vaut mieux laisser le matériel se des- sécher un jour ou deux à la température du laboratoire. Avec un peu d'habitude on juge facilement si les préparations ont acquis le degré de dessication nécessaire. Si ce degré avait été dépassé, on n'aurait qu'à placer les objets dans un flacon ou un petit cristallisoir exacte- ment fermé et dont on aurait mouillé les parois. Dans ce milieu saturé d'humidité, le savon reprend vite de la mollesse. Et maintenant quelle est la raison de la composition de cette masse d'inclusion? J'ai déjà dit que le savon sec, très dur, est malheureuse- ment trop friable ; dès lors l'idée me vint d'y ajouter de la gélatine, corps qui possède beaucoup de liant. Le véhicule, malgré l'eau et la glycérine qu'il renferme, peut être considéré comme alcoolique; j'ai donné la préférence à l'alcool sur l'eau pour un grand nombre de raisons, dont les principales sont que l'alcool s'évapore plus vite que l'eau et fournit un résidu savonneux moins visqueux ; de plus, pendant l'évapo- ration le liquide alcoolique ne se boursoufûe pas à la surface comme avec l'eau. On a souvent objecté que le savon, à cause de sa grande alcalinité, altère les membranes et doit être rejeté comme masse d'inclu- sion. Je ferai d'abord remarquer que le traitement du savon d'huile de ricin par l'alcool, comme il est dit dans le mode de préparation de la masse, élimine la plus grande partie des carbonates alcalins; ensuite, avant d'adopter le savon, j'ai fait l'expérience suivante : des corps émi- nemment gonflables dans l'eau, tels que la gomme arabique et cette Algue employée en pharmacie sous le nom deCarra^a/ien, ont été placés d'une part dans de l'eau tenant en dissolution 5 0/0 de potasse causti- que et de l'autre dans de l'alcool potassé au même titre. Dans l'eau al- calinisée, le Carragahen fut réduit en bouillie au bout de quelques mi- nutes; la gomme, bien entendu, ne tarda pas à se dissoudre; dans l'alcool, au contraire, le Carragahen résista indéfiniment à la dissolution et ne fît que se gonfler légèrement en reprenant le volume et la consis- tance qu'il a à l'état frais; la gomme ne fut pas altérée. De cette simple expérience je conclus que les membranes cellulaires n'ont rien à crain- dre dans un milieu alcalin alcoolique, ce qui me détermina à adopter l'alcool comme véhicule et le savon comme corps solide principal. La Variété. 91 glycérine ajoutée au mélange empêche la dessication complète du savon et contribue avec la gélatine à le rendre moins cassant. Enfin l'eau a pour but d'étendre quelque peu l'alcool et d'empêcher le durcis- sement des objets. La masse d'inclusion dont il est ici question est jaunâtre, presque transparente, ne se dessèche jamais complètement. Son grain est très fin; on peut la couper en tranches extrêmement minces qui ne se bri- sent pas et n'adhèrent pas au couteau ; enfin elle est d'une dureté déjà considérable. Grâce à elle, j'ai pu obtenir des coupes dans des drogues où je n'avais pu le faire par aucun autre procédé, pas même après in- clusion dans la gélatine glycérinée, telles que le Carex des sables, le bulbe de Colchique, le rhizome de petit Houx, les racines de Baptisia tùictoria, de Dictame blanc, de Gentiane, de Saponaire, de Réglisse, de Garance, d'Ipéca, les graines de Strophantus^ le firuit de Fenouil, la Galle de Chine, le Carragahen, le Poivre noir, etc. Enfin tous les corps dont la coupe a réussi dans la gélatine glycérinée ont pu être aussi coupés dans la masse savonneuse. Mais ce n'est pas seulement pour les objets durs que la substance en question m'a rendu des services; j'en ai encore retiré le plus grand profit pour les corps mous et minces, qui ne peuvent supporter la pres- sion des pinces du microtome et qui fléchissent au choc du couteau. Pour ces corps, comme les feuilles, les Mousses, les tiges et racines grêles, les petits thalles de cryptogames etc., je conduis les opérations comme il a été dit ci-dessus jusqu'à et y compris l'inclusion dans le savon et la dessication subséquente. Ensuite les corps, enrobés dans la masse d'inclusion, sont recou- verts d'une forte couche de paraffine que l'on coule en prisme autour d'eux, absolument comme dans les procédés d'inclusion au moyen de cette substance seule. La paraffine et le savon adhèrent complètement entre eux et le tout, paraffine, savon, objet d'étude, fait corps. Le prisme ainsi obtenu est débité en coupes au moyen du microtome à bascule dit de Dumaige, d'après la méthode habituelle. On a donc ici les avantages de la paraffine qui est de maintenir les corps flexibles, sans en avoir l'inconvénient qui est de dessécher les objets et de les rendre friables à un point tel qu'ils se réduisent en poudre au passage du couteau ; les coupes font même la chaîne. Par ce procédé mixte, j'ai pu obtenir d'excellentes coupes dans des feuilles très minces, problème toujours difficile, comme on sait; enfin il m'a été possible de coupera i/ioo de millimètre plusieurs Algues gélatineuses comme le Carragahen, ce que jusqu'ici je n'avais jamais pu réussir. Ces Algues, en effet, à l'état sec sont cassantes, cornées, et ne peuvent se couper; si on les humecte, elles deviennent trop molles et du reste dans ce cas leur flexibilité et 92 JOURNAL DE BOTANIQUE leur viscosité sont un obstacle presque invincible. D'après ce qui a été dit plus haut de l'action de la potasse alcoolique sur les corps mucila- gineux, cette Algue avait pris une bonne consistance et j'ai pu en obte- nir des coupes irréprochables. On voit donc que la masse d'inclusion au savon que je propose, ainsi que les procédés opératoires qui l'accompagnent, peuvent être de la plus grande utilité, non seulement aux pharmacographes, mais encore aux botanistes. CHRONIQUE Voici le programme des herborisations projetées par les professeurs de l'Uni- versité de Montpellier pour le second semestre de l'année scolaire 1888-1889 : 10 mars, Plan des Quatre-Seigneurs. 17 — . Bois du Mas de Maig-ret et de la Madeleine. 24 — Coteaux de Bione. 31 — Prairies de Lattes. 7 avril, Landes de Caunelles. 14 — Vallon de Fontvalès à Murviel. 5 mai, Plaine de Saint-Martin de Londres (toute la journée). 12 — Bois de la Colombière. 19 — Montagne des Capouladoux (toute la journée). 28 — Dunes de Maguelone. 2 juin, Bois (siliceux) de la Moure. 9 — (Pentecôte), Bois de Pardailhan (toute la journée). 16 — Marais de Vie et des Aresquiers. 33 — Terrains salés des Onglous à Agde (toute la journée). 30 — Garigues de la Valette. 7 juillet. Forêt de Saint-Pierre-la-Fag-e et de Soubès, près Lodève (du sa- medi soir au dimanche soir). Lorsque le nom de la localité n'est suivi d'aucune indication, l'herborisation ne se prolonge pas au delà de la demi-journée. Les herborisations sont dirigées par tous les professeurs de Botanique de l'Université; toutes les personnes qui s'intéressent à la botanique, étudiants ou non, sont libres d'y prendre part. M. G. BoNNiER ouvrira son cours à la Sorbonne le mercredi 20 mars, à 10 h. 1/2, et le continuera le samedi et le mercredi de chaque semaine à la même heure. Il traitera des végétaux cryptogames. Le cours de M. Bureau commencera le samedi 23 mars, à 2 h., et se conti- nuera à la même heure, chaque samedi des mois de mars et d'avril, dans le grand amphithéâtre du Muséum d'Histoire naturelle. Le professeur étudiera les plantes fossiles phanérogames et leurs affinités dans la flore actuelle. Le Gérant : Louis Morot. r«r4«. - i M*rMk, lIBp., '22. pi. [fulifert- r.o<:acreall. J 3« ANNÉE N" 6 i6 MARS 1889 JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT NOTE SUR DES ORCHIDEES DES ENVIRONS DE PARIS (X Orchis Ltiizetiana nov. hybr.) Par M. E. G. CAMUS Nous espérons être agréable aux botanistes parisiens en fai- sant connaître quelques faits nouveaux sur les Orchidées des environs de Paris. Il sagit d'abord de deux Orchidées anomales ayant une ana- logie plus apparente que réelle. La première est un Gyimiadema conopea (récolté par M. Luizet dans les marais de la Genevraie prèsd'Episy) à fleurs munies chacune de deux éperons f(P/. //,/". /). Ces fleurs ne sont pas doubles, le labelle est unique, normalement à 3 lobes, et ayant à la base deux dépressions donnant naissance à deux éperons. Cette forme anomale n'avait, je crois, pas en- core été observée ; on avait déjà trouvé des Gymiiadenia et des Orchis munis de plusieurs éperons, mais chacun d'eux provenait d'une division particulière du périanthe. La deuxième plante est un Cephalaniheragrandiflora{rh.co\\.ô. par MM. Chevallier et Camus dans le ravin d'En-Haut, près d'Esches) à fleurs géminées {PI. II, f. 2). Les deux ovaires sont soudés et chaque fleur possède deux labelles qui sont aussi sou- dés. Cette anomalie est, dans les Orchidées, moins rares que la précédente ; nous l'avons observée dans les Ophrys arac huttes et araiiifera. \^2l troisième plante représentée par notre planche est une hybride que nous dédions à M. Luizet, botaniste distingué qui l'a découverte dans le marais tourbeux d'Episy. Les parents présumés sont VOrchts incarnata çA. XO. laxiflO' va. La diagnose de cette plante se résume ainsi : Tubercules radicaux aplatis, digités-palmés. Tige assez grêle, haute de 5 décim. environ, cylindrique, dressée, un peu flexueuse 98 JOURNAL DE BOTANIQUE Striée et violacée au sommet. Feuilles dressées légèrement canaliculées, linéaires, larges de 2 centim. environ ; les inférieures obtuses au som- met, les supérieures aiguës; bractées^ surtout les inférieures, dépassant les fleurs. Ovaire contourné, légèrement courbe au sommet. Eperon conico-cylindrique, horizontal ou descendant, un peu plus court que l'ovaire. Labelle trilobé, à lobes latéraux assez larges, dirigés en bas, arrondis subcrénelés en avant ; lobe médian entier, plus long que les lobes latéraux. Divisions du périanthe libres; les extérieures allongées obtuses, les deux latérales étalées-dressées, à la fin recourbées en arrière ; di- visions intérieures plus courtes que les extérieures, conni ventes. Fleurs peu nombreuses, d'un pourpre un peu violacé, disposées en épi lâche {PI. II, f. 3). Cette plante est intermédiaire entre XO. laxzjîora dont elle a le port général, quoique plus grêle, et VO. iiicariiata dont elle a les bractées, l'éperon et les tubercules digités. ETUDES SUR LA GEOGRAPHIE BOTANIQUE DU NORD de la France (Suite.) Par M. l'abbé MASCLEF D. Espèces de l'intérieur non modifiées. — Je n'ai pas la prétention d'énumérer ici toutes les espèces appartenant à la flore intérieure de la région du Nord qui pénètrent dans les sables maritimes et peuvent s'y fixer sans se modifier à la façon des formes littorales étudiées précédemment ; je vais simplement indiquer celles que l'on y rencontre le plus fréquemment et qui sont vraiment caractéristiques de la flore des dunes et des galets. Elles sont à peine au nombre d'une ^trentaine. Je résume en quel- ques mots leur distribution géographique., les classant en diffé- rentes catégories suivant les principales causes probables de leur dispersion. a) — Quatre d'entre elles, Thalictrum imiiusl^.y Erythrœa ptilchella Pries, Orobanc ke Galii Dnb. et Corynepliortis canes- cens Y, B., paraissent attirées dans nos sables du littoral par l'influence du clignai inariiime. Ce sont, en effet, des espèces dont la dispersion dans l'Europe occidentale est bien plus méri- dionale que boréale. Depuis les côtes de l'Ouest jusqu'à celles Abbé Masclef. — Sur la géographie botanique du Nord de la France. 99 de TAngleterre, de la Hollande et même de la péninsule Scan- dinave, elles sont beaucoup plus fréquentes sur les bords de la mer qu'à l'intérieur des terres; dans la région du Nord, en par- ticulier, elles sont très rares à l'intérieur (i). Elles se comportent donc comme les espèces littorales .^ et doivent vraisemblablement être soumises aux mêmes influences. (2) Toutes quatre peuvent être considérées comme commîmes dans nos sables maritimes ; leur dispersion offre cependant quelques particularités à signaler. Le CORYNEPHORUS CANESCKNS est fréquent dans toute la ré- gion des dunes ; on le rencontre également au milieu des galets près de l'embouchure de la Somme. L'Orob ANCHE GALII se rencontre dans toutes les dunes ^ para- site sur divers Galïuin, mais comme toutes les Orobanchées il est très irrégulièrement disséminé; il abonde par place et manque sur certains autres points. Le Thalictrum minus, également spécial aux dunes, m.anque au Nord du Pas-de-Calais, dans celles d' Ambleteuse^ de Wissant et de Calais. C'est surtout dans le département du Nord qu'il est abondant, vers Gravelines et Dunkerque. — La forme la plus fréquente dans nos dunes est celle qui a été décrite par Dumortier sous le nom de Tk. dunense. — Le Th. minus est une espèce calcicole préférente ; il trouve donc dans les sables calcaro-siliceux des dunes une station chimique favorable. L'ErythRvEA pulchella existe sans lacune dans toutes les dunes, de la Belgique à la Somme ; on le retrouve également tout autour de l'estuaire de ce fleuve jusqu'aux environs d'Abbe- ville. Il végète indifféremment au milieu des sables arides, sur 1 . Le Corynephorus canescens a été trouvé dans le département du Pas-de- Calais dans deux localités sablonneuses de la région des collines d'Ariois, à Saint-Pol (Boulay) et entre Hesdigneul et Labuissière (Dovergne, Mascl.). — Le Thalictrum minus et YOrobanche Galii n'ont plus, dans ces derniers temps, été signalés d'une manière exacte que dans quelques localités le long du fleuve de la Somme qui paraît être leur limite normale de dispersion intérieure dans le nord de la France. — \J Erythréea pulchella a, à peu près, la même distribution que les deux espèces précédentes dans le département de la Somme, mais on la rencontre sur plusieurs points du Pas-de-Calais dans des régions et des stations très diffé- rentes. (Consulter pour plus de détails la Flore de la Somme et le Catalogue du Pas-de-Calais.) 1. Toutes nos espèces littorales., exclusives ou non, rentrent dans la catégorie de celles que Grisebach, dans « la végétation du globe », désigne sous le nom ^espèces atlantiques. loo JOURNAL DE BOTANIQUE les pelouses sèches et dans les endroits un peu marécageux. — Cette espèce est indiquée par les auteurs comme étant une silî- cicole pi'éférente , elle est loin de rencontrer toujours sur le littoral du Nord des terrains dépourvus de calcaire^ et par conséquent de se manifester comme telle. C'est d'ailleurs sur des terrains calcaires qu'on la rencontre le plus fréquemment à l'intérieur. — On pourrait joindre à cette première liste une espèce, le Jasïone montana^ dont nous avons déjà étudié la distribution dans nos sables maritimes à propos des forutes h'tiorales. Cette espèce a en Europe une dispersion gréog-raphique à peu prés identique à celle des quatre précédentes ; elle est de même très rare à l'intérieur dans la région du Nord(i). Sa fréquence sur le littoral du nord de la France peut donc aussi justement être attribuée à Xinfltience du climat maritime. — Comme X Ery- thrasa littoralis^ le J. inontana doit être considéré comme indif- férent à la nature chimique du sol ; je dois dire cependant qu'il recherche dans certaines dunes, à Wimereux, par exemple, les endroits les plus pauvres en calcaire. Aux environs de Douai il existe sur la silice pure ! b) — Douze espèces calcicoles exclusives ou seulement pré- férentes, Clematis Vitalbal^.^ Diplotaxis ieimifolia'DC^ D.mn- ratis DC, Trifolium fragife7'um\^.^ Anthyllis Vulneraria'L,.^ Erynginm campestre L., Centatirea Calcitrapa L,., Chlora ferfoliata'L,.^ Lycopsis arvensis\^.^ Cynoglossîtm officinale \^.^ Echiîim vîUgare L., et Scleropoa rigida Gris., se voient assez souvent dans les dunes ou au milieu des galets, surtout à l'ar- rière, à proximité des terres où elles trouvent leur station habituelle. Elles ont presque toujours dans les sables maritimes l'aspect de plantes introduites; on peut dire, sans crainte de se tromper, qu'elles viennent de l'intérieur y rechercher le calcaire^ la concun^ence vitale^ si faible dans ces terrains, ne s'opposant nullement à leur propagation. Toutes ces espèces peuvent être regardées comme communes^ bien qu'elles manquent sur bien des points. Elles sont souvent I. i^e. Jastone monlaita manque dans le Pas-de-Calais; dans le Nord il existe aux environs de Douai, à Montigny (Gossart), Pont-à-Raches (Mascl.) et Flines (Necker!); dans la Somme il est signalé à Villers-Tournelle (Guilbert) et à N.-D. de Grâce près Amiens? (Pauquy). Abbé Mascuef. — Sur la géographie botanique du Nord de la France. loi très abondantes dans leurs habitations comme toutes les espèces introduites. — Le Trifolijuiifragiferîcm est assez rare à l'intérieur ; il peut, sous bien des rapports, être rapproché des espèces de la catégorie précédente et subit probablement aussi l'influence du climat inariti77te. c) — Quatre autres espèces semblent simplement recher- cher dans les sables maritimes la nature physique du terrain ; ce sont : Senebiera Coroiiopus Poir., Hypoch^ris glabraL,.^ Hiera- cimn 2unbellatuni L. et Festuca tenîtifolia Sibth. L'Hypoch^ris GLABRA n'existe que dans les dunes de Calais à Saugatte (Boulay) et de la Candie à l'Authie! ; les trois autres espèces sont communes, l'HlERAClUM UMBELLATUM seulement dans les dunes, les Senebiera Coronopus et Festuca tenui- FOLIA, indifféremment dans les dunes et au milieu des g-alets. — Le Pinus maritima L. planté en si grande abondance dans certaines parties des dunes, surtout entre la Somme et l'Authie, doit être rangé dans la même catégorie. d) — Le Thesium humifusumX^Q.^ d'après sa distribution géographique générale si restreinte (i), doit être considéré comme indigène dans nos sables maritimes. Il est plus fréquent sur le littoral du Nord, comme sur les côtes de l'Ouest et de la Belgique, parce qu'il y trouve réunies X-Oxilt. les conditions phy- sico-chimiques favorables à son développement, c'est-à-dire un terrain sablonneux très propice à son parasitisme et du calcaire. Cette espèce existe dans le département du Nordy dans les dunes fixées entre Dunkerque et la frontière belge (Flahault) ; dans le Pas-de-Calais et la Somme ^ çà et là dans toutes les dunes depuis Wissant jusqu' à Saint- Quentin-en-Tourmont. é) — Je parlerai prochainement, à propos de la végétation des marais du littoral, du Li paris Lœselii Rich. et d^s J?tnczis tenageia, obtusiflorus et lampocarpzis Ehrh., que l'on rencontre quelquefois dans les endroits humides et marécageux des dunes. /) — Je termine par l'étude de l'une des espèces les plus remarquables de la flore des dunes du nord de l'Europe occi- dentale, le Pyrola rotundifolia L. I. Espace de l'Europe occidentale, à aire de dispersion très petite : habite depuis l'Angleterre et la Flandre occidentale jusque dans le Languedoc et le Jura suisse. I02 JOURNAL DE BOTANIQUE Dans notre région cette espèce est très abondante sur cer- tains points des dunes : dans le Marquenterre I (de Vicq., etc.), aux environs ^Etaples et de Coiidette!, dans les dunes de /<3; Slack (Giard) et de Tardinghen (de Laraarlière) , enfin aux environs de Dunkerqtie (Flahault). Elle y recherche surtout les endroits humides et un peu marécageux à l'abri des forêts de Pins ou des buissons ^ Hïppophae et de Salix repens. — Elle ina7iqtie dans les dunes du Calaisis. Le Pyrola ai^ejtarïa semble bien indigène dans nos dunes ; c'est à mon avis une plante absolument indifférente au voisinage de la mer. Il se pose à son sujet une question intéressante que je vais essayer de résoudre. Jusqu'ici on a généralement admis (i) que ce n'est pas le type linnéen qui existe dans les dunes, mais bien la forme trouvée par Koch dans l'île de Norderney et décrite par lui sous le nom de var. arenaria{2). Cette affirmation est beaucoup trop exclusive. J'ai recueilli et étudié un nombre con- sidérable d'échantillons et à peine en ai-je vu deux ou trois représentant la forme arenaria bien caractérisée dans toutes ses parties ; mais, d'autre part, il est presque aussi rare de rencon- trer le type parfait. Le plus généralement on trouve des formes qui établissent le passage entre le type et sa variété : par leurs feuilles de 2 à 5 centim., arrondies, ovales ou subrénif ormes, très rarement subaiguës et par \euvs pédicelles dépassant le plus souvent le calice, elles se rapprochent beaucoup du type, tandis que par leurs sépales presque constamment obtus et arrondis, même dans les formes très développées et à grandes feuilles, elles peuvent être rapportées à la forme arenaria{^. Cette forme arenaria n'est point d'ailleurs exclusivement liiiorale ; elle paraît, dans le nord de la France, particulière 1. Gt'enieret Godron, Flore de France; de Vicq, Flore de la Somme; Dumor- tier, Bouquet du littoral belge; etc. 2. Koch, Synopsis florae germanicas et helveticae, p. 478 : « Pyj'ola rotundifo- lia (L. sp. 567), staminibus sursum curvatis, stylo declinato apice arcuata, petalis obovatis, laciniis calycis lanceolatis acuminatis, apice recurvatis, coroUam dimi- diam aequantibus, racemo sequali... Variât : p. arenaria, minor, foliis dimidio minoribus acutiusculis, pedunculis calycem Vix aequantibus, laciniis calycis latioribus oblongis obtusiusculis. 3. Les échantillons publiés dans V Hei'bier des flores locales de France, N" 157, des dunes de Saint-Quentin-en-Tourmoiit, Somme, et dans les Plantir GalliiP septenirio7ialis et Belgii, N" 202, des dunes de Merlimont, Pas-de-Calais, sont très mélangés ; on peut y voir toutes les formes de transition que je viens de signaler. Abbé Masjlef. — Sur la géographie èo(anû/ue du Nord de la France. 103 aux stations sablonneuses en général. Elle a été trouvée par de Mélicocq(i) aux environs de Béthune^ sur les digues du canal, entre Gorre et cette ville, dans un terrain sablonneux et couvert ; je la possède également d'une autre localité sablonneuse du Pas-de-Calais, de Matringhen près Aire-sur-la-Lys. Les échan- tillons provenant de ces deux localités concordent bien avec la description de Koch, sinon peut-être pour les ^-^^^/^^ qui, sans être lancéolés et triangulaires au sommet, comme dans le type, ne sont pas aussi nettement arrondis que dans la plupart des formes de nos dunes, tout en étant cependant oblongs, obtus. j'ajouterai qu'il est très rare de rencontrer dans le nord de la France, soit dans les dunes, soit à l'intérieur, des formes pré- sentant sur leurs hampes florifères ^/z^^ de detix bractées (4, 5 ou 6), comme cela s'observe constamment sur les Pyroles des côtes dîi Yorkshire ozt du co'>nté de Lancastre (2). Que conclure de tout cela sinon que le Pyrola rotîindifolïa est une espèce très polymorphe dans les dunes et dans les sta- tions sablonneuses en général, et que certaines descriptions ou déterminations qui en ont été faites sont fautives ou du moins trop peu générales, par suite de l'examen d'un nombre insuffisant de spécimens.'' Conclusions. — Je résume rapidement les caractères de la végétation des sables inariiïmes. Vingt espèces véritablement maritimes y paraissent fixées par l'influence du chlortire de sodium contenu dans le sol ou distribué par les brumes de la mer. Vingt-sept sont des espèces de l'intérieur qui, sous l'in- fluence du sel marin, des vents de la mer ou de X aridité de la station, s'y modifient assez profondément pour constituer des jformes littorales spéciales qui y remplacent exclusivement les types spécifiques. Treize, bien que n'étant nullement maritimes, sont exclusi- vement littorales dans notre région. Le climat mari titne s&vnble. déterminer leur présence de préférence à toute autre influence. 1. De Alélicocq, Plantes croissant spontanément aux environs de Béthune, 1849, p. 223 (sub nom. P. serotina de Mélic). — Herbier des flores locales de France, N" 158*. 2. /. E. Planchon, Note sur le Pyrola rotmtdijolin, Var. arenaria Koch (An- nales des Sciences naturelles, série 3, t. 18, p. 370. 185 ■>. ). V I04 JOURNAL DE BOTANIQUE Vingt-sept autres enfin sont des espèces que l'on retrouve également à l'intérieur des terres dans la région du Nord. Les unes, beaucoup plus communes sur le littoral, semblent encore dépendre de Vinfluence dîù climat maritime ; les autres, d'une dispersiont souvent inverse, ne sont pas pour la plupart indi- gènes dans les sables maritimes et y viennent rechercher, grâce au manque relatif de concurrents , la natzire physique ou chimique du sol. C'est un total de 87 espèces vasculaires, dont 60 dicotylé- dones, 25 -monocotylédones , i gymnosperme et i cryptogame. Sur ces 87 espèces, 25 sont annuelles, 5 bisanmielles , 3 an- nuelles ou bisannuelles , i (Viola sabulosaj annuelle, bisan- nuelle ou vivace, 45 vivaces et 6 ligneîcses. Elles sont réparties en 34 familles dont 27 de dicotylédones et 5 de monocotylédones ^ dans les proportions suivantes : 18 Graminées, 3 Borraginées, 8 Papilionacées, 3 Joncées, 7 Crucifères, 2 Violariées, 5 Composées, 2 Silénées, 4 Rubiacées, 2 Géraniacées, 4 Gentianées, 2 Ombellifères, 3 Renonculacées, 2 Cypéracées. 3 Alsinées, Les 19 autres familles (Papavéracées, Rosacées, Taraaris- cinées, Campanulacées , Pyrolacées, Convolvulacées, Oroban- chées , Labiées, Plantaginées , Salsolacées , Polygonées , Santalacées , Eléagnées , Euphorbiacées , Salicinées , Aspara- ginées. Orchidées, Abiétinées, Equisétacées), n'ont qti'un seul représentant ; il est vrai que trois d'entre elles, les Tamaris- cinées^ Santalacées et Eléagnées n'ont que cet unique représen- tant dans le nord de la France. L'influence du sel marin semble primer toutes les autres. Non seulement elle fixe dans les dunes ou sur les levées de galets une vingtaine d'espèces véritablement maritimes ^ mais elle y modifie profondément huit espèces de la flore terrestre, donnant à quelques-unes de ces formes littorales l'aspect de plantes halophyles. C'est donc 28 espèces, soit près de 1/3, qui sont soumises à cette influence, sans parler d'espèces comme Glauciîim flavum et Carex arenaria sur lesquelles elle est Abbé Masclef. — Sur la géographie èoiani'qué du Nord de la France. 105 encore bien probable. Elle s'exerce seule, à l'exclusion de toute autre, clans les parties les plus voisines de la mer, où la propor- tion de Chlorure de Sodium est encore insuffisante (0,3 à 0,1 0/0) pour exercer une action répulsive sur la plupart des espèces de la flore terrestre ; beaucoup plus à l'intérieur, quand la propor- tion de sel marin tombe à quelques centièmes seulement, elle se fait encore sentir d'une façon manifeste sur certaines espèces, tandis qu'elle paraît nulle sur toutes les autres qui les accom- pagnent. Ce fait montre combien il faut peu de sel marin dans le sol pour les espèces maritimes qui le recherchent; mais dans ces conditions le Chlorure de Sodium déposé par les buées de la mer doit suppléer à la m.inime quantité contenue dans les sables. C'est à cette dernière action, dont le mode et les con- ditions nous échappent, et qu'il faudrait rechercher par des expériences nombreuses et suivies, que l'on doit probablement attribuer la présence de certaines espèces maritimes à une grande distance de nos côtes. La flore des terrains soumis à faction directe des eaux salées est surtout caractérisée, avons-nous vu, par la présence des Salsolacées et des Plonibaginécs ; dans les sables inari- tùnes^ au contraire, ce sont les Graminées qui dominent. Sur les 18 représentants de cette famille que l'on y rencontre, 11 su- bissent l'influence du sel marin (9 maritimes sur 20, 2 formes littorales sur 8). A côté des Graminées nous trouvons parmi les 28 espèces soumises à l'influence salée du sol ou de l'atmosphère, 3 Crucifères , 2 Alsinées^ i Salsolacée, i Cypéracée, i Tamaris- cinéCy familles qui comptent, après les Salsolacées, les Plomba- ginées et les Graminées, le plus grand nombre de représentants parmi les plantes halophyles et maritimes. Après l'influence du sel marin , celle du climat maritime paraît la plus importante. Nous avons vu toute l'action qu'elle doit avoir sur 18 espèces qui, bien qu'indifférentes à l'influence précédente, ne s'écartent pas ou très peu du littoral dans le nord de la France. Les espèces de cette nouvelle catégorie n'étant nullement halophyles appartiennent un peu indifféremment à n'importe quelle famille ; nous y trouvons cependant 2 Gra- ininées, 2 Silénées^ i Crucifère , 3 Papilionacées ^ i Cypéracée^ familles fréquemment représentées sur les bords de la mer. Sur les 87 espèces de nos sables maritimes, en voici donc 46, io6 JOURNAL DE BOTANIQUE c'est-à-dire plus de la moitié, qui ne peuvent guère vivre loin de la mer et semblent avoir leur existence intimement liée avec son voisinage. Cette proportion est relativement considérable ; elle montre dès à présent combien la flore, déjà si pauvre, du nord delà France, compterait d'espèces en moins si cette région n'était pas litttorale. Les autres influences ne sont plus qu'accessoires et ne se font souvent sentir que d'une manière accidentelle; celles du calcaire^ des vents de la mer et de V aridité de la station méri- tent cependant quelque attention. La première attire 12 espèces dont 3 Borraginées^ 2 Crucifères et 2 Papilionàcées ; les deux autres fitodifient une vingtaine d'espèces où dominent surtout les Rubiacées (4), les Ge'raîiiacées (2) et les Graminées {2). A un point de vue plus général et plus philosophique, il faut faire une large part dans les sables maritimes à la hitte pour l'existence. Le manqtie de concurrents nombreux sur des terrains où de grands espaces sont encore presque sans végétation et un climat phis doux favorisent l'introduction des espèces continen- tales ; mais ces causes favorables sont souvent contrebalancées ou du moins atténuées par deux influences contraires, X aridité de la station et surtout \ influence répulsive du sel 7narin. La lutte pour rexiste7ice ne transforme nullement les espèces ; elle en soumet seulement quelques-unes à l'action modificatrice du m.ilieîc. On s'aperçoit aisément à propos de c&c\.-âÀn^^ formes lit- torales de l'influence considérable qu'a pu avoir le ■jnilieu sur la formation de certaines variétés considérées aujourd'hui comme espèces distinctes ; c'est certainement cette action qui a été et est encore la plus puissante et doit avant tout être recherchée dans toute question ayant trait à l'origine de l'espèce végétale. (A suivre^ INFLUENCE DE L'EXPOSITION SUR L'ACCROISSEMENT DE L'ÉCORCE DES SAPINS Par M. Emile MER III Si, d'après ce qui vient d'être dit, il est manifeste que le dévelop- pement de récorce aux expositions chaudes soit lié au ralentissement dans la production ligneuse, est-ce la seule cause pour laquelle le rap- E. Mek. ^ De l'accroissement de l'ecorce des Sapins. 107 port cortico-ligneux est plus élevé à ces expositions ? C'est ce que je vais examiner. L'exposition au S. et à l'O. n'a pas seulement pour résultat de favoriser la formation corticale relativement à celle du bois, elle exerce encore sur l'ecorce une autre influence : elle active la formation du rhytidôme (i). Ainsi, sur les versants exposés au S. et à l'O. le rhytidôme s'élève à une plus grande hauteur sur les faces de l'arbre tournées vers ces expositions que sur les faces opposées. La différence est principalement frappante sur les sujets occupant les lisières. C'est ce que mettent en évidence les observations suivantes faites sur des Epicéas de 45 ans situés sur la lisière inférieure d'un massif exposé au Sud. On mesura sur la face tournée vers la lisière, ainsi que sur celle tournée vers le massif, la hauteur au-dessus du sol à laquelle commençaient à appa- raître des plaques rhytidômiques. Le tour des arbres fut pris à i™, 30 du sol. Toutes ces mesures sont exprimées en centimètres. N- TOUR LISIÈRE MASSIF N°' TOUR LISIÈRE MASSIF I ^i 170 100 6 (2) 60 100 0 2 65 130 0 7 81 180 100 3 87 2^5 170 8 104 350 160 4 84 170 50 9 67 170 50 5 75 250 130 10 72 300 180 Hauteur moyer me du rhy tidôrae poi ir les 10 arbres. 204 94 On voit que dans ces arbres le rhytidôme s'élevait du côté de la lisière à une hauteur double de celle qu'il occupait sur la face du tronc tournée vers le massif. Les Epicéas dont il vient d'être question étaient assez vigoureux. Voici maintenant des mesures prises sur des Epicéas placés sous les premiers et par suite d'une végétation languissante. Quoique de même âge que les précédents, leurs dimensions étaient bien plus faibles. Les plaques rhytidômiques étaient plus épaisses et plus soulevées par la sécheresse. N"' TOUR LISIÈRE MASSIF- N™ TOUR LISIÈRE MASSIK I 40 225 200 4 45 130 100 2 32 100 70 5 3à lOO 30 3 48 160 80 Hauteur moyenne du rhytidôme pour les 5 arbres 143 96 Différence . , . . . 67 1. D'une manière générale le rhytidôme apparaît quand l'ecorce a acquis une certaine épaisseur. Aussi, toutes choses égales d'ailleurs, les écorces minces se rhytidôment-elles plus tard que les écorces épaisses. C'est ainsi que les Sapins se rhytidôment plus tard que les Pins et le Mélèze, le Hêtre et le Charme plus tard que le Chêne et l'Orme. 11 faut tenir compte cependant des différences spécifiques. L'Epicéa, bien qu'ayant, à âge égal, une écorce plus mince que le Sapin, se rhy- tidôme plus tôt. 2. Le n" 6 situé au dessus du n" 5 se trouvait en partie abrité du ..oleil. Ausgi se trouvait-il moins rhytidôme que ses voisins. io8 JOURNAL ÙE BOTANIQUE La différence entre les hauteurs auxquelles s'élève le rhytidôme suivant les faces est donc plus sensible sur les sujets vigoureux que sur les arbres raalvenants. J'ai cherché à savoir si cette différence diminue en même temps qu'augmtînte l'éloignement de la lisière. Dans ce but les mesures sui- vantes furent relevées sur des arbres situés de plus en plus profondé- ment dans le massif. A 4" DE LA LISIERE N"' TOUR LISIÈRE MASSIF I 6o 160 100 2 5° 180 120 4 49 150 50 5 38 60 0 5 49 225 150 6 29 80 0 7 28 50 10 8 57 80 60 Haut. moy , du r hytid.123 61 Diftérence 49 A 15-" DE LA LISIÈRE. N°' TOUR LISIÈRE MASSIF 15 57 160 100 i6 * 29 40 40 17 58 160 130 i8 44 40 0 19 52 550 450 20 60 130 60 23 40 200 60 Haut moy .durhytid. 183 133 Différence 72 A lo™ DE LA LISIERE. N"' TOUR LISIÈRE MASSIF 9 64 195 170 10 35 90 60 11 60 100 40 12 32 180 100 13 50 30 30 14 57 100 100 Haut. moy. durhytid. 12G 83 Difiérence 65 A 20°' DE LA LISIÈRE. N"' TOUR LISIÈRE MASSIF 24 22 20 0 25 50 90 60 26 62 130 60 27 51 30 10 28 57 170 50 Haut.moy.durhytid. 88 42 Différence 47 Les n"' 12 et 24 avaient perdu leur cime. Elle avait dépéri sous le couvert des arbres voisins. Le n" 19 avait beaucoup souffert des incisions qui lui avaient été faites par des maraudeurs pour recueillir la résine. Les plaques de rhytidôme dont son écorce était recouverte étaient épaisses et très rapprochées. Il en étai de même du n° 23 qui avait perdu beaucoup de résine par suite de l'amputa- tion mal exécutée de branches assez nombreuses. A 25° DE LA LISIERE. N"' TOUS LISIÈRE MASSIF 29 66 20 0 30 59 200 100 31 59 180 50 32 70 160 100 33 55 150 30 îaut moy .durhytid. 118 56 Différence 47 OBSERVATIONS Arbre très vigoureux. Végétation languissante par suite d'é- branchements. Mal venant. E. Mek. — De l'accroissement de l'écorce des Sapins. 109 On voit que la différence entre les hauteurs du rhytidôme sur les laces tournées vers la lisière et vers le massif est moins considérable que pour les arbres occupant la lisière Elle varie entre d'assez larges limites suivant le degré de végétation des individus observés ; mais au delà d'une certaine distance elle ne paraît pas diminuer à mesure qu'augmente l'éloignement de la lisière. Les différences de hauteur du rhytidôme sont encore plus accusées sur les li- sières exposées à l'Ouest, comme on peut en jug-er par les chiffres suivants : TOUR LISIERE MASSIF • 83 320 IIO • 75 250 100 80 300 10 • 40 150 0 255 55 Différence . , 200 Hauteur moyenne du rhytidôme A 6 mètres de cette lisière, un Épicéa situé en plein massif était rhytidôme sur 60 du côté de la lisière et sur 20 du côté opposé. A 12 mètres de la lisière, un autre situé sur le bord d'une petite clairière ex- posée à l'Ouest était rhytidôme sur 140 du côté Ouest et sur 30 seulement du côté Est. Les mesures suivantes furent prises sur des Epicéas situés dans un massif très clairière, faiblement incliné vers l'O. Les arbres y étaient mal venants par suite de l'état dénudé du sol. Leur écorce très rhyti- dômée était couverte de lichens (i). On a pris la hauteur des rhyto- dômes sur les faces tournées vers l'O. et vers l'E. OUR OUEST 79 100 84 180 60 100 » 70 112 Différence . . EST 40 30 10 10 Haut, moyenne du rhytidôme 112 22 90 L'écorce était envahie par le rhytidôme jusqu'à une assez grande hauteur, parce qu'en raison de l'état clairière du massif et de l'épaisseur de l'écorce, le I. Il est à remarquer que les lichens envahissent de préférence les écorces rhytidômées des arbres situés dans les clairières ou sur les lisières et qu'ils acquièrent plus d'extension sur les faces du tronc tournées vers le S. et l'O., même lorsque les faces opposées sont rhytidômées. Cela tient d'une part à ce que ces organismes se fixent plus facilement sur les plaques de rhytidôme, y trouvent une alimentation abondante et d'autre part à ce qu'ils ont besoin pour s'accroître d'une lumière assez vive. C'est sans doute leur présence sur les écorces crevas- sées, lesquelles, comme je viens de le montrer, appartiennent généralement aux sujets de végétation languissante, qui a fait croire que l'envahissement des lichens est nuisible aux arbres. IIO JOURNAL DE BOTANIQUE soleil avait accès directement sur le tronc. Pour le même motif la diffrence des hauteurs du rhytidôme sur les deux faces était très accentuée. Des mesures analogues furent prises sur des Epicéas occupant le bas d'un versant exposé au Nord, situés les uns sur la lisière, les autres à quelque distance de cette lisière. vSUR LA LISIÈRE A 3" DE LA LISIÈRE A 5" DE LA LISIÈRE TOUR LISIÈRE MASSIF TOUR LISIÈRE MASSIF TOUR LISIÈRE UASSIP 67 110 40 52 60 38 70 50 0 40 75 20 50 30 20 67 150 130 50 IIO 30 55 50 40 70 140 100 50 130 80 37 0 0 60 50 50 40 130 30 » • - » • 70 63 150 100 » » M » • • Hauteur moy . Hauteur moy. Hauteur moy. du rhytid. 117 50 du rhytid. . 35 22.50 du rhytid . 97 70 Diftérence . 42 Diflérence 63 Diftérence. 72 L'influence de la chaleur solaire est telle que sur les lisières ex- posées au Sud, ce n'est pas précisément sur la face du tronc la plus dégagée que l'écorce se couvre le plus de rhytidôme, mais sur le côté qui reçoit les rayons du S.-O., lors même que ces rayons ne peuvent lui parvenir qu'obliquement, après avoir été quelque peu tamisés par les cimes des arbres voisins. Non seulement le rhytidôme s'y élève plus haut, mais encore les plaques y sont plus épaisses et plus soule- vées par la dessication. C'est ce que montrent les chiffres relevés sur trois Epicéas placés sur une lisière exposée au Sud. Ils indiquent la hauteur du rhytidôme sur les faces tournées respectivement sur la lisière Sud, vers le massif et vers le S.-O. TOUR UASSIF LISiÈRE SUD -OUEST 70 106 120 140 86 100 130 143 «7 60 » 100 Voici encore quelques exemples qui montrent combien est puis- sante l'influence de l'exposition O. sur la formation du rhytidôme. Un Epicéa de 78 de tour est situé en plateau sur une lisière exposée à l'Est, laquelle est séparée de la lisière opposée par un massif bien fourni, large de 50 mètres environ. La face de cet arbre, tourné vers l'Ouest, se trouvait donc assez garantie du soleil par les cimes des arbres composant le massif. Le rhyti- dôme s'élevait cependant à la même hauteur (40) sur cette face que sur la face orientée vers l'Est. Un autre Épicéa de 80 de tour se trouvait enfoncé d.-ins le massif à 10 mètres de l'arbre dont il vient d'être question, séparé par conséquent de la lisière Ouest par une bande de bois de 40 mètres de large. Malgré cette inégalité d'abri, le E. Mer. — ^ur l'accroissement de l'écorce des Sapins. m rhytidôme s'élevait à 120 du sol sur la face tournée vers l'Ouest et à 100 seule- ment sur la face opposée. Les expositions au S. et à l'O. précipitent l'apparition du rhyti- dôme pour deux motifs : 1° parce qu'elles favorisent, comme on l'a vu, le développement de l'écorce ; 2° parce qu'elles occasionnent la mort des parties superficielles de ce tissu. En effet, l'observation montre que, toute influence d'exposition mise à part, les écorces se rhytidôraent, dès qu'elles ont acquis une cer- taine épaisseur. Ainsi, chez les Sapins situés en plein massif, les plaques rhytidômiques apparaissent plus tôt sur la face du tronc tournée vers la rampe que sur la face opposée, parce que l'écorce y est plus épaisse (i). La rapidité d'accroissement de l'écorce est donc, d'une manière générale cause de précocité du rhytidôme. Mais l'insuffisance de nutrition en est une cause plus puissante encore . Bien des exemples le prouvent et notamment l'effet produit sur l'écorce par réchauffement solaire. Cet échauffement a pour résultat de la nécroser sur une épaisseur plus ou moins grande. Les diverses obser- vations dont j 'ai rendu compte établissent ce fait d'une manière bien évidente. Les arbres dont la végétation est ralentie, soit parce qu'ils croissent dans de mauvais sols ou à des altitudes supérieures à leur aire de végétation optima, soit parce qu'ils ont été mutilés par l'homme ou les météores, ont une écorce très rhytidômée, bien qu'elle soit sou- vent moins épaisse que l'écorce non rhytidômée de sujets vigoureux (2). Par contre, une écorce épaisse peut rester longtemps avant de se rhytidômer, quand elle est le siège d'une nutrition très active. A cet égard l'observation suivante est concluante : Un Sapin exposé au Nord avait été dans sa jeunesse fortement incliné vers la pente par le poids de la neige qui s'était amassée sur lui. Comme presque toujours en pareil cas, il s'était redressé par le géotropisme. Il en était résulté une courbure prononcée à convexité tournée vers la pente et formation de bois rouge de ce côté, indice d'une nutrition abondante (3). Ce cas se présente fréquemment dans les sapinières des hautes montagnes. Ordinairement l'assise cambiale, surexcitée par l'active nutrition dont elle est le siège pendant le redres- sement géotropique, produit en-dessous et au niveau de la courbure 1. Elle y est plus épaisse d'une manière absolue, car l'activité cambiale étant plus développée vers la rampe, il se forme à la fois plus de bois et plus d'écorce que vers la pente, bien que le rapport cortico-ligneux y soit plus faible, comme je l'ai montré. 2. Cette écorce est moins épaisse parce que l'activité cambiale est faible dans ces arbres, aussi bien en ce qui concerne la formation corticale que la for- mation ligneuse. Mais le rapport cortico-ligneux y est presque toujours plus éleyé. 3. V. Compte-rendu Acad. des Se, février 1887. 112 JOURNAL DE BOTANIQUE des couches de bois bien plus développées du côté convexe que du côté concave. Mais ici le contraire avait eu lieu. Bien que les couches de bois rouge (vers la pente) fussent assez larges, celles du côté con- cave (vers la rampe) l'étaient encore plus. En voici le motif. Par suite du renversement dont l'arbre avait été le siège, les racines du côté de la pente s'étaient trouvées arrêtées dans leur développement ; on n'en voyait presque pas ; par contre elles avaient pris un grand accroisse- ment vers la rampe (i). Le bois situé de leur côté s'était donc très dé- veloppé. Mais si la couche cambiale avait formé des accroissements moins larges vers la pente, elle avait en revanche produit de ce côté une écorce tout à fait anormale pour l'âge de l'arbre (2). Or, malgré son épaisseur, cette écorce n'était pas encore rhytidômée. La nutrition joue donc un rôle important dans la formation du rhy- tidôme. Lorsque l'écorce arrive à dépasser une certaine épaissevur, n'étant plus suffisamment nourrie, elle se nécrose par places. Ce dépé- rissement est encore activé par la dessiccation. Sous les plaques mortes, il se forme un tissu générateur qui devient, comme le montre l'obser- vation, le siège d'une abondante nutrition (3). Le phellogène me paraît donc devoir être considéré, non pas comme provoquant la formation du rhytidôme, mais comme en étant la conséquence. Les éléments de ce tissu se multipliant activement sous les plaques rhytidômiques ont pour effet d'augmenter l'épaisseur de l'écorce (4) . De tout ce qui précède, il résulte que l'exposition au S. et à l'O. favorise la croissance de l'écorce : 1° en ralentissant celle du bois; 2° en provoquant l'apparition précoce des plaques de rhytidôme. (A suivre.) 1. V. Revue des Eaux et Forêts. T. 27, p. 570 et suiv. 2. Elle avait 13 d'épaisseur vers la pente et 5 seulement vers la rampe, 3. Les aliments qui se rendaient aux parties mortes, ne trouvant plus d'em- ploi, s'accumulent dans les régions limites encore vivantes. 4. Si l'écorce est plus épaisse aux endroits où elle se rhytidôme, ce n'est pas seulement parce qu'elle l'était déjà avant l'appariton de ces plaques, mais encore parce que la naissance de celles-ci entraîne la création de foyers d'épaissis- sement. CHRONIQUE M. Dehérain, professeur de. physiologie végétale appliquée à l'agriculture, fera son cours au Muséum, le mardi et le samedi, à 2 h., à partir du mardi 26 mars. Il traitera du développement des végétaux. M. G. ViLLK, ouvrira son cours le samedi 23 mars, à 3 h. 1/2, dans le grand amphithéâtre du Muséum, et le continuera le mardi et le samedi à la même heure. Le Gérant : Louis Morot. fi.. ipI. biMjfei^- n«*;taore«« T,' ANXKE N" 7 1" AVRIL i88t) JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis iVIOROT NOMOCHAJ^IS NOUVEAU GENRE DE LILI ACÉ ES-TULIPÉES Par M. A. FRANCHET Perianthium deciduum, segmentis patentibus dissimilibus; calycis segmenta ovata, breviter acuminata, integerrima, foveola destituta; petala late ovata, margine dentato-fimbriata, basi foveolata; foveola magna, flabelliformis, emedio a limbo soluta, multifida, lobis oblongis, incisis ; stamina 6, basi segmentis breviter coalescentibus illisque duplo breviora ; filamenta inferne circiter ad médium usque inflato-cla- viformia, parte inflata cava apice rotundata, exinde subulata; antherœ oblongo-ovatae, medio dorsofixae, e latere longitudinaliter déhiscentes ; disons tennis, annularis, integer, parvus; ovarium sessile, ovato-oblon- gum, trilocnlare, loculisraultiovulatis; stylus capsulae snbecquilongus, apice paulo incrassatus, stigmate obscure trilobo; capsula ignota. Bulbns squamosus, squamis albidis oblongis, carnosis, imbricatis ; fibrae radicales crassae, nunc fusiformes, villosse; caulis pedalis vel paulo ultra; folia lanceolata, sparsa vel 3-6 verticillata ; flores i vel 3-4 axillares, speciosi, virginei subnutantes; sepala pallide rosei, saepius immaculati ; petala rubescentia, raaculis violaceis conspersa, foveola nigro-purpurea. Genus inter Liliinn et Fritillariajn médium; bulbi indole, antheris dorsofixis styloque Liliis vere affinis; petalis foveolatis ad Fritilla- riam vertitur. Ab utroque génère differt : staminum filamentis parte inferiore inflatis, cavisque; foveola multifida et semilibera, quod in nuUo génère affini observatum; perianthii lobis exterioribus et interio- ribus dissimilibus, omnibus late patentibus. N. pardanthina. Yun-nan, in pascuis montis Koua-la-po, supra Hokin; fl. 2 jun. i883(I)elavay, n° 257). Le tubercule est formé d'écaillés étroites, charnues, comme celui de certains Lis ; dans les individus grêles les feuilles sont ordinairement éparses et la fleur solitaire. Les individus robustes, 114 JOURNAL DE BOTANIQUE atteignant jusqu'à o"', 60, ont presque toujours les feuilles ver- ticillées par 4-6, sauf les inférieures et les supérieures, et ils ont jusqu'à 4 fleurs larges de 6-8 cent.; ces fleurs sont très ouvertes ; leurs divisions étalées horizontalement présentent la particula- rité singulière d'être nettement dissemblables. Les 3 externes ovales, entières sur les bords, sont le plus souvent dépourvues de macules violacées ; les 3 intérieures largement ovales, à bords dentés-fimbriés, parsemées de taches d'un pourpre brun, offrent en outre à leur base une large macule d'un pourpre foncé en partie recouverte par une écaille flabelliforme qui est libre dans sa moitié supérieure et divisée jusqu'au milieu en 5-8 lobes étroits, élargis et lobules au sommet. Les filets staminaux sont très remarquables par le renflement de leur portion inférieure, obovale-claviforme, creuse et à parois très minces, arrondie au sommet et surmontée par une pointe subulée qui porte l'anthère insérée par le milieu du dos. Cette charmante Liliacée, qu'on peut espérer voir cultiver un jour, fait l'ornement des pâturages à sol calcaire de la mon- tagne de Koua-la-po, dans le district de Tali, où elle végète parmi les herbes, à la manière des Lis. EXPLICATION DE LA PLANCHE III Noinockaris pardanthina. I. Sépale. — 2. Pétale. — 3. Étamine. — 4. Pistil. — 5. Ovaire. INFLUENCE DE L'EXPOSITION SUR L'ACCROISSEMENT DE L'ÉCORCE DES SAPINS (Suite.) Par M. Emile MER IV Par ce qui précède on voit que, lorsque le développement du bois se trouve ralenti pour une cause quelconque, celui de l'écorce l'est à un degré moindre et même parfois est accru. Le fonctionnement du cam- bium est alors modifié : il forme relativement plus d'écorce que de bois. J'ai cherché à savoir quel changement subit le rapport cortico- ligneux dans le cas opposé, c'est-à-dire lorsque, par suite d'une excita- tion quelconque, l'épaisseur des couches ligneuses est excessive. Ces E. Mek. — De raccroisscmcut de l'écofce des Sapins. 115 cas sont assez fréquents clans les sapinières. Je vais en passer quelques- uns en revue. 1° Lorsque les Sapins ont été clans leur jeunesse fortement inclinés vers le sol par le poids de la neige, ils se redressent ensuite en vertu du géotropisme, ce qui produit une courbure très prononcée. Au des- sous de la courbure la moelle est très excentrique vers la rampe, une section transversale pratiquée à ce niveau est fortement ovale et le bois correspondant au côté tourné vers la pente se trouve formé de couches très larges présentant une structure particulière. Il est dur, très dense et coloré en orange par une imprégnation assez intense de tannin et de résine. Par contre, le bois correspondant au petit rayon tourné vers la rampe est formé de couches très minces. II y a donc eu de ce dernier côté un ralentissement notable dans le développement, tandis que du côté opposé le cambium avait une activité tout à fait anormale. Presque toujours le redressement géotropique s'opère avec trop d'énergie. Le tronc dépassant la verticale se trouve incliné vers la rampe. Un second redressement s'effectue alors en sens inverse du premier. Il en résulte une seconde courbure opposée à la première, c'est-à-dire convexe vers la rampe. La moelle est alors à ce niveau rejetée vers la pente et les couches formées de bois orange occupent toute la convexité de la courbure. Comment se comportent les rapports cortico-ligneux sur ces faces successivement concaves et convexes.' C'est ce que le tableau N est destiné à faire ressortir. Les Sapins qui en font l'objet avaient soixante ans, ils étaient exposés au sud. Le côté convexe de la pre- mière courbure était donc]tourné vers le S., celui de la deuxième courbure vers le N. TABLEAU N. Sons la 1" Courbure. Au niveau de la 1'" Courbure. Sous la 2" Courbure. Au Diveau de la 2' Courbure. N°' N. E. S. 0. N. E. S. 0. N. E. S. 0. N. 45 E. S. 0. I 62 94 56 lOI 69 119 87 109 64 (^Z 100 95 47 64 ^2 2 90 72 55 89 50 59 66 76 44 51 66 72 63 58 79 74 3 94 102 SI 106 79 79 69 71 3'' 85 83 75 60 72 63 86 Moy. 82 89 54 98 66 85 74 85 49 66 83 80 56 59 68 74 Sous la première courbure, le bois est bien plus développé vers le S. que vers le N. (88 et 64 pour le n" 1 — 108 et 55 pour le n" a— 136 et 53 pour le n" 3.) Les rapports cortico-ligneux sont, au contraire, plus élevés au N. qu'au S. Au niveau de la première courbure, l'influence de la rampe reprend le dessus, peut-être même celle de la deuxième courbure commence-t-elle à se faire sentir. Le bois est un peu plus développé au N. qu'au S. (58 et 57 pour i — 70 et 60 pour 2 — 76 et 72 pour 3.) Les rapports cortico-lign-.ux changent aussi de sens et, sauf pour le n" 3, sont plus élevés au S. qu'au N. ii6 JOURNAL DE BOTANIQUE Sous la deuxième courbure, l'influence du g-éotropisme auquel est due cette coubure s'ajoutant à celle de la rampe, la différence entre les couches tournées vers le N. et celles tournées vers le S. s'accentue (54 et 40 pour i — 67 et 45 pour 2 — 115 et 42 pour 3). Les rapports cortico-lig-neux continuent à être plus élevés au S. qu'au N. Enfm au niveau de la deuxième courbure, les différences dans le développe- ment des couches de bois deviennent plus faibles. En même temps la différence entre les rapports cortico-ligneux diminue. Le tronc, présentant dans toute cette région, ainsi que je l'ai fait remarquer, une section ovale très prononcée, le grand axe dirigé suivant la ligne de plus grande pente, c'est A'ers les expositions E. et O. que le bois est le moins déve- loppé. Aussi est-ce de ces cotés que les rapports cortico-ligneux sont générale- ment les plus élevés. J'ai remarqué que ce n'est pas au niveau de chaque courbure, comme on l'aurait cru, mais un peu au dessous, que la différence entre les rayons est le plus sensible. C'est là que, dans les deux cas, le géotro- pisme se fait le plus vivement sentir, bien que le maximum d'effet apparent, c'est-à-dire le point où la courbure est le plus prononcée, soit placé un peu plus haut. J'ai constaté ce fait dans la plupart des courbures. 2" De toutes les influences occasionnant l'excentricité de la moelle dans les Sapins, la courbure par redressement géotropique est de beau- coup la plus puissante. Il en est une autre qui produit aussi une excen- tricité assez prononcée, c'est celle que j'ai désignée sous le nom d'in- fluence du voisinage. Lorsque deux arbres sont rapprochés, les accrois- sements sont réduits sur les faces voisines et très développés sur les faces opposées, par suite d'un balancement nutritif dont la cause est différente de celle qui agit dans les courbures (i). Le bois des couches larges présente une structure analogue à celle que l'on remarque sur le côté convexe des courbures; il y est très dense et la teinte en est orangée (2). J'ai voulu savoir si, de même que dans les courbures, ce dévelop- pement anormal du bois entraîne un abaissement du rapport cortico- ligneux. Je me bornerai à mentionner l'observation suivante qui fut faite sur un Épicéa de quarante-cinq ans, situé dans un massif exposé au Sud. Il était séparé d'un arbre semblable par une très faible distance (o"',75). La ligne qui reliait leurs centres étant transversale au versant 1. Quand deux arbres se trouvent à une faible distance l'un de l'autre, les racines et les rameaux se développant peu sur les faces voisines, la nourriture se porte du côté opposé, tandis que dans les courbures c'est l'excitation causée par le géotropisme qui produit un grand développement de bois sur une face et par suite la réduction des couches sur l'autre face. Dans le premier cas, l'exagération de la production ligneuse sur un côté est la conséquence de la diminution sur l'autre. Dans le deuxième cas elle en est la cause. 2. C'est surtout dans les Epicéas que se remarque cette coloration qui est beaucoup plus rare dans les Sapins même très rapprochés. E. Mek. — De raccrotssemcnt de l'écorce des Sapins. 117 (perpendiculaire à celle de plus grande pente), l'influence du voisinage n'était pas contrebalancée par celle de la rampe, puisque celle-ci agis- sait sur le diamètre parallèle à la ligne de plus grande pente. La lon- gueur des rayons ainsi que l'épaisseur de l'écorce furent mesurées dans quatie directions : du côté de l'arbre voisin et du côté opposé d'une part, vers la rampe et vers la pente d'autre part. Ces mesures furent prises à deux niveaux : à la base et à un mètre du sol. Elles sont consignées dans le tableau O. TABLEAU O COTÉ COTÉ COTÉ TOURNÉ COTÉ TOURNÉ NIV. DB l'arbre VOISIN OPPOSÉ VERS LA RAMPE VERS LA PENTE MOy.deS Bois Écorce Rap.cl. Bois Écorce Rap.c.l. Bois Ecorne Rap.c.l. Bois Écorce Rap.cl. Rap.c.I. B:se 60 2.5 41 71 2.5 35 78 3 38 63 2.5 39 38 al"'. 54 1-5 27 6z 1-5 23 60 lo 25 57 1-5 26 25 Moy. 57 2 34 67 2 29 69 2,25 31.5 60 2 32.5 31 On voit que le rapport cortico-ligneux est plus élevé du côté de l'arbre voisin que du côté opposé, vers la pente que vers la rampe. Ici, comme dans les courbures, le développement de l'écorce n'est pas proportionnel à celui du bois. 3*^ Il est encore de nombreuses circonstances dans lesquelles le bois acquiert chez les Sapins un développement exagéré. J'en exami- nerai deux. a) Le tronc de ces arbres est fréquemment le siège de mutilations locales, de meurtrissures par suite d'un éboulement de roches, de la chute d'arbres voisins ou précipités des régions supérieures. Il en résulte des plaies plus ou moins étendues. Non seulement l'écorce est enlevée, mais encore le bois est entamé assez profondément. Sur les bords de chaque plaie apparaît ensuite un tissu de recouvrement présentant en section transversale de très larges couches d'accroissement qui pro- gressent les unes vers les autres et finissent, au bout de quelques années, par se rejoindre dans la partie médiane de la plaie. C'est ce qu'on appelle les bourrelets. Le grand développement des zones qui le constituent est dû : i" à l'accumulation sur les bords de la plaie des matériaux destinés à alimenter le tissu qui a disparu ; 2" à la diminu- tion de pression exercée par l'écorce sur le cambium, par suite de son interruption. Le tissu de ces bourrelets a une structure analogue à celle que j'ai signalée plus haut dans les cas d'excentricité par suite de courbures ou du voisinage. Il se distingue par sa densité, le poli qu'il acquiert sous le rabot et sa teinte orange. Les couches ligneuses du côté opposé à la plaie ne participent pas à ce développement exagéré, parfois même celles qui se forment dans Ii8 JOURNAL DE BOTANIQUE cette région, après l'apparition des bourrelets, sont plus étroites, tou- jours en vertu du balancement nutritif, que celles qui s'étaient formées auparavant. Il en résulte une grande inégalité entre le diamètre passant par la plaie et le diamètre qui lui est perpendiculaire passant par les bour- relets (i); ce qui donne aux sections pratiquées à travers la plaie une forme ovalaire très prononcée. Ceci posé, pour ra'assurer si l'écorce acquiert aux extrémités du grand diamètre une épaisseur proporlionnelle à celle du bois, je mesurai les rayons R et R' du grand diamètre, puis, sur le diamètre perpendi- culaire, le rayon r aboutissant au côté opposé à la plaie (2), enfin l'épais- seur de l'écorce à l'extrémité de chacun de ces rayons. Ces mesures ainsi que le rapport cortico-ligneux sont inscrits ci-après : Moy. 60 BOIS ECORCE RAPPORT C. L R 64 ?-5 54 ) M R' 53 3-5 66 s ^ r 47 3 63 L'épaisseur de l'écorce a un peu augmenté aux extrémités; mais l'augmentation n'a pas été en moyenne proportionnelle à celle du bois. fÇ' Le même résultat fut obtenu sur une plaie produite par le rési- nage d'un Epicéa. R représente l'un des rayons composant le grand diamètre passant par les bourrelets, et r l'un des rayons (celui abou- tissant au coté opposé à la plaie) du petit diamètre perpendiculaire au premier. Ce petit diamètre passait par la plaie. BOIS ECORCE RAPPORT C. R 155 3 IQ r II 2 181 Le rapport cortico-ligneux est bien plus faible du coté du bourrelet. 5" Ce n'est pas seulement à la suite de balancements nutritifs ou de traumatismes que se produit un développement exagéré des couches ligneuses. L'excitation causée dans l'assise cambiale par la présence de parasites peut aboutir au même résultat. Il se forme alors des tu- meurs dans lesquelles le bois et l'écorce acquièrent un accroissement insolite. Mais cet accroissement se fait-il dans le même rapport pour l'un et l'autre de ces tissus? C'est ce que j'ai cherché à voir sur les tumeurs dont il a été ques- tion précédemment : sur les chaudrons. Dans ce but, j'ai inscrit aux tableaux J.-M. les rapports cortico-ligneux résultant des mesures 1. La plaie est supposée ici assez large pour que les bourrelets à leur début se forment presque aux extrémités d'un diamètre. 2. Il était inutile de mesurer le rayon aboutissant à la plaie, puisque celle-ci n'était pas encore recouverte par les nouveaux accroissements. K. AIek. — De l'accroisseinenf de l'écorcc des Sapins. 119 prises sur des sections transversales pratiquées à travers les chaudrons. Dans le tableau J, ce rapport est de 100 sur les faces chaudronnées, de 75 seulement sur les faces opposées. Il est bien plus élevé qu'à aucun autre niveau de l'arbre, sauf sur la section pratiquée immédiate- ment sous lui, où il s'élève à 142, par suite d'une diminution considé- rable dans l'épaisseur des couches de bois de cette région. Dans le tableau K, ce rapport est m sur la face chaudronnée, 40 à 58 seulement sur les autres faces. Il est en moyenne plus élevé à ce niveau qu'aux niveaux inférieur ou supérieur. Dans le tableau L, ce rapport est 180 et 200 sur les faces chaudron- nées, 66 et 107 sur les autres. C'est encore à ce niveau qu'il est de beaucoup le plus élevé. Dans le tableau M, ce rapport est 103 et 258 sur les faces chau- dronnées, de 70 et 12 sur les autres. C'est toujours à ce niveau qu'il est le plus considérable. On voit que, sous l'influence du parasite, l'écorce s'est développée cette fois bien plus que le bois (i). 6° Il arrive fréquemment, dans les sapinières, que deux arbres, après avoir vécu très rapprochés, se rencontrent et s'accolent par suite des progrès de l'accroissement. Les couches ligneuses deviennent de plus en plus étroites sur les faces en contact et finissent même par ne plus se former. Au contraire, sur les cotés, dans les régions limitant celles qui se touchent, ces accroissements, toujours par suite du balan- cement nutritif dont j'ai signalé précédemment plusieurs exemples, acquièrent une épaisseur de plus en plus grande. Pendant ce temps, les deux écorces sont fortement comprimées. Mais elles le sont inégale- ment, suivant les points. Elles le sont moins dans les régions qui sont arrivées les premières en contact, puisque les couches d'accroissement I. Il semble que dans les tumeurs d'orig-ine parasitaire il en soit généralement de même. Ainsi pour Tune de ces tumeurs de Pin d'Alep que M. Vuillemin a reconnu tout récemment être produites par des bactéries (C. R. Académie des Sciences. Dec. 188S et janv. 1889 ), j'ai constaté que l'écorce avait une épaisseur parfois double de celle du bois mesuré sur le rayon. En dessous de la tumeur, dans le tissu normal, le rapport cortico- ligneux était de 50. Le Frêne est dans certains cas le siège de tumeurs d'aspect analogue à celles dont il vient d'être question, quoique probablement d'origine différente, car s'il existe dans l'écorce, comme je l'ai constaté, des poches à bactéries, la moelle et le bois sont parcourues par de nombreux filaments mycéliens. Dans la région saine qui se trouvait au-dessous d'une de ces tumeurs, je me suis assuré que le rapport cortico-ligneux était de 12, tandis qu'au niveau de la tumeur, il était de 500. Le Hêtre est fréquemment dans les Vosges, aux altitudes dépassant 900 mètres, le siège de tumeurs sur la nature desquelles je ne suis pas encore fixé, mais qui ont peut-être une origine parasitaire. Cette maladie envahit des massifs entiers. Elle y est certainement, plus encore que le climat, la cause qui entrave la végé- tation du Hêtre dans ces régions. Là encore, la formation de l'écorce est relati- vement plus développée que celle du bois. Ainsi, au-dessous d'une de ces tumeurs, le rapport cortico-ligneux fut trouvé de 36, et de 200 dans la tumeur. I20 JOURNAL DE BOTANIQUE ont cessé de s'y former. C'est surtout dans les régions limites, là où ces couches acquièrent un grand développement, que les écorces sont le plus comprimées, précisément par suite de cet accroissement exagéré du bois. Aussi les écorces s'amincissent-elles de plus en plus sur ces points. Dans cette lutte (résistance des écorces, expansion du tissu générateur, rendue irrésistible par suite de l'accumulation des matières destinées antérieurement à alimenter le cambium, actuellement inerte, des faces en contact), les écorces finissent par être perforées ou résor- bées. Les assises cambiales se rejoignent alors et fusionnent . Les écorces, dans cette région, séparées des lambeaux qui restent inclus dans le bois, sont, par suite des nouveaux accroissements, rejetées de plus en plus vers l'extérieur et se reconnaissent longtemps encore sous forme dedeux cordons longitudinaux, séparés par un étranglement (i). Or, pendant les premières années postérieures au fusionnement, les couches ligneuses qui se forment sous ces cordons d'écorce et dans leur voisinage sont généralement très larges, beaucoup plus que dans les autres parties du tronc. Mais les choses ne se passent plus ici comme dans les cas de courbures, d'excentricité, de recouvrement de plaies, où rien n'entravait le développement. Dans les soudures, tant que le cambium n'est pas parvenu à remplir les vides séparant les plans tangents aux deux troncs, il est gêné dans son fonctionnement par la sinuosité des contours. Produit-il dans ce cas plus d'écorce que de bois? C'est ce qu'il y avait intérêt à connaître. Je me bornerai à citer un exemple. R et R' sont les rayons aboutissant aux extrémités du diamètre passant par les centres de deux Sapins fusionnés, r et r' sont les rayons aboutissant à des points du contour voisins des cordons corticaux dont j'ai parlé. La longueur de ces rayons et l'épaisseur des écorces corres- pondantes sont incrits ci-après : BOIS ECORCE RAPPORT C R ■ 53 3-5 66 r 57 4-5 78 R' 60 3-5 58 r' 51 4-5 So On voit que le rapport cortico-ligneux est sensiblement plus élevé dans le voisinage des cordons corticaux refoulés par les couches d'ac- croissement. Si donc sur ces points il s'était formé beaucoup de bois, il s'était produit plus d'écorce encore. I. Après la fusion, il subsiste, isolées dans le bois, deux bandes d'écorce, pressées l'une contre l'autre, effilées à leurs extrémités, parce que la compression y était plus considérable, comme je l'ai expliqué plus haut. Ces deux bandes sont recti- ligncs si les arbres avaient mêmes dimensions. Elles sont curvilijjnes s'ils étaient inégaux. Dans ce cas, c'est vers le plus petit qu'est tournée la concavité de la courbure . H. Doui.ioï. — Influence de la lumière sur le développement du liège. 121 Lorsque, au lieu d'évaluer le rapport cortico -ligneux dans le voisi- nage de ces cordons, on l'évalue au niveau même du cordon, on lui trouve une valeur bien plus considérable (2S5 dans l'ex. précédent), (i) L'ensemble des observations rapportées dans ce chapitre permet d'établir les points suivants : Tandis que le rapport cortico-ligneux s'élève lorsque la croissance du bois S3 ralentit, il s'abaisse ou s'élève quand cette croissance s'exa- gère. Il s'abaisse à la suite d'influences physiologiques (courbures, dé- veloppement inéquilatéral, etc.) ou de certains traumatismes (frottures, résinage), L'écorce ne se forme pas alors dans les mêmes proportions que le bois. Il s'élève au contraire dans les tumeurs produites par la présence des parasites, de même que dans les cas de soudures. L'é- corce acquiert alors un plus grand développement que le bois. Le fonctionnement du cambium varie donc suivant le genre d'exci- tations dont il est le siège. {A suivre.) -»A^<^-^iAi^''»vA— INFLUENCE DE LA LUiMIERE SUR LE DÉVELOPPEMENT DU LIÈGE Par M. H. DOULIOT Examinons différentes coupes transversales de tiges aériennes de Dicotylédones : Saule, Drimys, Erable, Virgilie, Cotoneas- ter, Prunier, Jujubier, Cornouiller, Chrysophylle, etc., repré- sentées dans les figures ci-jointes. Nous pourrons constater le développement inégal du liège sur les deux faces d'un rameau dont l'une est éclairée vivement tandis que l'autre est dans l'ombre. J'ai observé ce phénomène sur un grand nombre de plantes oii le périderme est superficiel, soit épidermique, soit sous-épidermique, tandis que, dans les tiges aériennes où le pé- riderme est profond, il acquiert la même épaisseur dans toute son étendue. De plus, j'ai constaté que les tiges qui poussent à l'abri de la lumière, sans être enterrées, sont dépourvues de pé- riderme longtemps après que les tiges de même âge en possè- dent plusieurs assises. Si nous rapprochons ces faits des expériences de AL Dufour sur les feuilles, expériences qui mettent en évidence l'influence I. Bien que cette grande épaisseur de l'écorce au niveau des cordons ne pa- raisse pas due à la superposition de deux parties voisines, je ne crois pas néan- moins devoir l'invoquer, à cause des plissements dont cette région a été le siège. 122 JOURNAL DE BOTANIQUE de la lumière sur le développement de la cuticule, nous serons conduits à admettre que la même cause agit dans le cas qui nous occupe. Dans les recherches d'anatomie physiologique, on s'efforce de ne faire varier qu'une cause à la fois quand on soumet une plante à des expériences, et quand on observe les effets dus à cette cause on a soin que toutes choses soient égales d'ailleurs, notamment l'âge de la plante, son alimentation, ses rapports avec les objets extérieurs, son atmosphère, etc. Si nous exami- nons un rameau horizontal aérien, nous pouvons admettre que de tous côtés il est entouré de la même atmosphère, que tous ses points reçoivent les mêmes aliments, et que les seules causes qui puissent agir différemment sur les deux faces sont la pesan- teur et la radiation. Si donc nous trouvons qu'en tous les points de la face supérieure l'épaisseur du liège est beaucoup plus considérable qu'aux points correspondants de la face inférieure, nous sommes portés à croire que seules la pesanteur et la lu- mière ont influé sur cette formation. Si, au lieu d'observer un rameau horizontal, nous observons un rameau vertical, nous faisons disparaître l'une des deux causes en question, la pesanteur, et le développement plus con- sidérable du liège du côté du midi que du côté du nord est dû à la seule influence de la lumière. Quant à la pesanteur seule, elle n'a aucune influence sur le développement du liège d'un rameau horizontal. Si on coupe les rameaux qui, n'ayant jamais reçu la lumière directe du soleil, ont poussé à la lumière diffuse dans l'épaisseur d'un fourré, on constate que le liège a le même développement sur toute la pé- riphérie, et cependant la pesanteur agit sur eux comme sur ceux qui sont vivement éclairés. La lumière est donc accélératrice du développement du liège. Le résultat atteint est utile à la plante. Le liège est imper- méable dans les tiges aériennes où il est toujours subérifié, très souvent même imprégné de lignine ; il a donc pour effet de retar- der l'évaporation de l'eau qui circule dans la plante ; cette éva- poration serait certainement plus rapide du côté vivement éclairé que de l'autre, si un liège plus abondant de ce côté ne venait compenser le premier effet de la lumière. La tige a un rôle conducteur dans la vie du végétal, et il im- H. DoL'LiOï. — Iiifua'ticc de la luii/iere sur le développement du liège. 123 m cor CD Acer oblonoum. Cornus stiicta. Prunus spinosa. Chrysophyllum piriforme. m Drimys glauca. Virgilia lutea. Salix caprea Zizyphus chinensis. Dans toutes ces figures, la partie gauche correspond à la face éclairée meau, la partie droite à la face non éclairée. du ra. 124 JOURNAL DE BOTANIQUE porte que le tissu qui la revêt protège de Tévaporation les liqui- des qu'elle conduit. Comment agit la lumière? Par quel mécanisme physique ou chimique accélère-t-elle la production du liège ? La question est actuellement sans réponse. Toutefois, il est permis de croire que la lumière agit sur l'état hygrométrique des tissus. Le liège manque dans les plantes aquatiques et dans les rameaux des plantes aériennes qui se développent dans l'eau. Les racines aquatiques sont, dans un grand nombre de plantes, dépourvues de formations péridermiques ; l'humidité retarde le développe- ment du périderme ; on est par suite porté à admettre que l'in- fluence de la lumière est due à une diminution de l'état hygro- métrique des tissus sur lesquels elle agit. -*- LA FLORE D'ETAMPES EM 1747 d'après descurain et guettard Par M. E. ROZE Dans la préface de son ouvrage intitulé : Observations sur les plantes^ et publié à Paris en 1 747 , Guettard ( i) , docteur en médecine de la Faculté de Paris, de l'Académie royale des sciences, et médecin-botaniste du duc d'Orléans, raconte qu'il avait hérité des manuscrits de son grand- père, François Descurain, maître apothicaire à Etamp^'s, qui, jusqu'à sa mort, arrivée dans sa quatre-vingt-deuxième année, en 1740, avait pris soin de consigner sur un Catalogue les résultats de ses herborisa- tions autour de cette ville. Guettard ajoute « que, dans cet ouvrage, il s'était proposé deux choses : i" de faire connaître les plantes qui viennent aux environs d'Etampes; 2" de rapporter des Observations qui regardent surtout les glandes et les filets ou poils de ces plantes » . Il avoue, du reste, : car il s'était contenté « de traduire en français le Cata- logue que celui-ci avait écrit en latin, en adaptant toutefois aux phrases anciennes de Tournefort ou des Bauhins celles plus récentes de Van Royen ou de Linné, ce qui ne pouvait manquer de faire plaisir aux étudiants en botanique « . En laissant de côté les Observations, en général curieuses, publiées par Guettard, ainsi que les indications locales concernant les plantes I. Né à Etampes en 1715, mort en 1786. E. RozE. — La Flore d'Elampcs en iJ4';. 125 étrangères aux environs d'Etampes, notamment celles d'Orléans et quelques autres du centre et de l'ouest de la France, pour ne s'en tenir qu'à la partie du livre qui reproduit l'oeuvre patiente de Descurain, l'intérêt que cette œuvre peut présenter n'apparaît pas tout d'abord, dissimulé qu'il est sous l'étiquette de l'ancienne nomenclature, aujour- d'hui si peu compréhensible. Mais j'ai été vivement frappé de la clarté toute nouvelle que jette sur cet ouvrage la traduction synonymique des phrases descriptives dans la nomenclature binaire moderne. Et j'en ai été d'autant plus surpris que Mérat ne le cite pas dans sa Liste chronologique des ouvrages publiés sur les plantes des environs de Paris et que Germain de Saint- Pierre, dans son Guide du botaniste^ n'en reproduit que quelques extraits qui n'en donnent qu'une idée fort incomplète. Dans le Catalogue de Descurain, très consciencieusement établi, avec l'indication détaillée des localités pour les plantes rares ou peu communes, se trouvent inscrites près de mille espèces de la Flore pari- sienne comprenant environ iSo cryptogames et 820 phanérogames. Il m'a paru qu'il y avait quelque profit à tirer de ce travail, qui permet de se faire une idée de la végétation de certains points des environs de Paris, telle qu'elle existait il y a près de 150 ans. Aussi, pour tirer le meilleur parti possible de ces documents, ai-je réparti par localités les plantes qu'y notait Descurain et que Guettard y signalait en 1747, de façon à présenter successivement, groupées autour de Dourdan, de la Ferté-Alais, de Malesherbes, d'Etampes et d'Etrechy, les espèces plus ou moins rares qui y ont été observées au commencement de l'autre siècle. Et, pour conserver aux indications de l'auteur toute leur authenticité, j'ai cru convenable de faire suivre les noms modernes des plantes de leurs localités respectives, en reproduisant ces indica- tions d'après le texte même de Guettard : on retrouvera, du reste, aisément presque toutes ces localités, mais parfois sous des noms diffé- remment écrits, sur la Carte de l'Etat-maior au -— ^ — . ' J »o uuu La Flore de Dourdan est encore à faire : l'ouvrage de Guettard mentionne dans les environs de cette ville les plantes suivantes : Peta- sites vulgaris, proche Dourdan en sortant de la ville par la Porte Saint-Pierre pour aller au moulin Moreau et le long de la rivière ; Ty- pha latifolia et angusiifolia, dans des marais et marres des environs de Dourdan ; Fumana vîdgarîs, autour de Dourdan ; Lychnis Viscaria et Serratiila tiiictoria, dans les bois des environs de Dourdan ; Alsijie segetalis^ dans les campagnes qui sont autour de la forêt de Dourdan du côté de Louis (i) et de Bande ville; Sorbiis iorininalis oX Aria^ dans la forêt de Dourdan ; Phyteuma spicaiiim, dans cette forêt, aux 1. D'après la carte précitée, il s'agit de la ferme et de la forêt de l'Ouye. 126 JOURNAL DE BOTANIQUE environs de Louis ; Linaria Pelliceriana^ aux environs du couvent de Louis, proche Dourdan ; Sticta piilmonacea, dans la foret de Dourdan où ce Lichen est attaché aux arbres; Mofiù'a fonta)ia^ sur les bords d'un étang qui est entre Dourdan et Rochefort ; Litto) ella lacustris, le long de l'étang Despréaux, proche le chemin de Bande ville à Rochefort. î A IO-I2 kilomètres de Dourdan, en se dirigeant sur Paris, dans les bois deBaville(i) ; Ranuncalus ckéerop/iyllos, Genista pilosa et an- glica; dans les prés de la vallée de Dourdan jusqu'à Baville, OrcAïs coriophora\ dans les bois du Alarest proche Baville, Aquilegia vulgaris^ et dans les champs voisins l)iula graveolens ; dans les campagnes qui sont vis-à-vis de l'hermitage de Baville, proche le bois de Chantropars, Alsine segetalis, et sur la montagne de l'hermitage Saint-Nicolas proche Baville, Linaria Pelliceriana. Dans la demi-lune du château de Baville et dans les landes de Jouy proche ce même endroit, Buple- vrum tenicissimum ; dans les landes de jouy proche Baville : Rhyn- chospora alha^ Ceniunculus miuimiis^ Motitia foniana, Cice7zdia Jîli- formis, Scutellaria mijior^ Tilléea muscosa^ Drosera roiundifolia; puis, Lomaria spicant, le long des aulnets qui sont au bas des landes de Jouy. Très peu de plantes sont signalées du côté de Saint- Yon ou de Boissy-sous-Saint-Yon : Spiraiithes autumiialis, Genista angifca, Digitalis pur pur ea. Mais dans les bois, les bruyères ou les prés de Brières-le-Château (ou Bruyères-le-Châtel) se trouvent : Lychnis vis- caria^ Serratula tinctoria, Senecio adoiiidifolius (.9), Aquilegia vul- garis, Trifoliicm subterraneum^ Scirpus fluitans, Limosellaaquatica, Helosciadiicm iiiioidaium. s Un petit nombre d'espèces se trouvent de même incidemment signa- lées à la Ferté-Alais ou dans les environs de Vayres, savoir : « * Fu- mana vu/ oaris {2), autour delà Ferté-à-Leps ; Linaria Pelliceriana, sur les montagnes qui sont proche la Ferté-à-Leps et qui sont de sable et chargées de roches de grès ; * Lychnis viscaria dans les bois des envi- rons de la Ferté-à-Leps ; Orchis conopea et Tetragonolobiis siliquosus, dans les prés de la vallée qui s'étend depuis la Ferté-à-Leps jusqu'à Cerny et au delà ; * Schœnus nigricans, dans les prairies de la Ferté- à-Leps; Orckis pyramidalis, dans les bois de Villiers i:)roche la Ferté- à-Leps, sur la pente de ce bois qui regarde le couvent; * Hypochssris maciclata, dans le bois de Villiers proche la Ferté-à-Leps; Veronica 1. Ces indications de Guçttard pourraient être vérifiées dans une herborisation de Saint-Cheron à Breuillet. 2. L'astérisque devant le nom spécifique indique que la plante figure dans les Flores comme ayant été observée près de la même ville, mais sans qu'il y ait nécessairement toujours conformité dans la citation précise de la localité (Cfr. le Guide pratique de Botam'qiie rurale, de M. G. Camus, aux herborisations de la Ferté-Aleps, Malesherbes, Étampes et Etrechy). E. RozE. — La Flore d'Étainpcs eti ly^y. 127 spicafa, autour de Vayrcs; l^halaiis^ium ramosum^ dans les bois de Beaumont, au bout du chemin qui conduit à Vayres, du côté de ce village; Laser pitium lafifolium^ dans les bois de Beaumont à gauche du chemin de Vayres; * Peucedamcm Cervaria, dans les bois de Beau- mont en descendant à Vayres. » Parmi les espèces indiquées comme se trouvant à Malesherbes, Guettard a le soin de distinguer celles qui figuraient sur un manuscrit du P. Barrelier (i), dont il devait la communication à « Messieurs de Jussicu » ; ce sont les suivantes : « A Malsherbe ou aux environs (sans autres détails) : * Ophiobis. S. minima J. G. Baker, /. c, p. 136. Var. Gaîllardiana (Fig. i), frondibus paulo majoribus, petiolatis. Fig. I. — Salvinia tninima, var. Gaîllardiana. : i, port de la plante; 2, fronde vue de face 5 3, appareil fructifère. supra iater nervos ad marg-inem 3-4 fasciculis pilorum raunitis distincta. — Fructus juvenilisg-lobosus ad basin petioli affixus, cristato-reticulatus; con- ceptacula...? An species altéra? Embouchure du Guaviare, Septembre, A. Gaill., n. 188 /t. 36, f. 17-19- 132 JOURNAL DE BOTANIQUE Rochers de Maipures, J. Chaff., n. 215; rochers granitiques des bois humides des bords de l'Orénoque, Salvajito, Août, A. Gaill., n. 112. LINDS^A L. trapeziformis Dry, in Trans. Limi. Soc, III, p. 42, t. 9; Hook., /. c, I, p. 214. Haut-Orénoque, J. Chaff., n. 509. ADIANTUM A. interraedium Sw., in Ad. Hohn., 181 7, p. 76; Hook., /. c.^ m, p. 25. Var. ô triangulatum Moore, Index Fî'h'c, p. 29. — A. triangu- latum Kaulf., Emtin. Filic, p. 204. VuLGO : Cidantrillo . Bois humides entre Atures et Maipures, Août, A. Gaill., n. 253. Var. bipinnahim^. E. Boemer, mss. in Herb. Mus. Par, Rocher du Sipapo, J. Chaff., n. 327. A. prionophyllum H. B. K., /. c, I, p. 16; Hook., /. ^., II, p. 21. Entre les roches granitiques, Savane d' Atures, Juillet, A. Gaill., n. 129. A. rhomboideum H. B. K., Le, I, p. i6; Hook., /. c, II, p. 2^,. Rochers de l'Orénoque, Maipures, J. Chaff., n. 315. A. obtusum Desv., in Berlin. Mag., V, p. 327 ; Hook. et Grew, le. Filic, t. 188; Hook., /. c., II, p. 19. Haut-Orénoque, J. Chaff. n. 506. ADIANTOPSIS A. radiata Fée, Gen. Filic.., p. 145; Moore hid. Filic., p. iS. — Adiantum radiatum L., Sp. PL, p. 1556; Plumier, Filic, p. 55, t. 100; — Hypolepis radiata Hook., /. c, II, p. 72, t. 91, f. A. Rochers d'Atures, J. Chaff., n. 301. PTERIS P. Aquilana L., Sp. PL, p. 1533; Hook., /. ^., II, p. 196. Var. y caudataY^oo^.., l. c; — P. caudata L., Sp. PL, p. 1533 ; Jacq., le Rar., t. 645. Savane de San- Fernando,. J. Chaff., n. 345. MENISCIUM M. reticulatum Sw., Syn. Filic, p. 19; Hook., /. c, V, p. 165; J. G. Baker, Filic. BrasiL, p. 563, t. 36, f. 7-8, t. 49, f. 3. Bords du rui&seau de la Hariquita, J. Chaff., n. 6, p. Maury. — Ènumération des plantes du Haut-Oréttoque. 133 , ASPLENIUM A. auritum Sw., FI. Tnd. Occid., III, p. 1616; Hook., /. c, III, p. 178; Fournier, Foiig. du Mexique, p. 106; Mooré, Ind. Fih'c, p. 115. Var. ^ monodon Fournier, l. c; — A. monodou Lichm., Filic. Mexic, p. 96. Sur les branches des arbres, rive gauche de rOrénoque entre Maipures et San-Fcrnando, Août, A. Gaill., n. 242; Haut-Orénoque, J. Chaff., n. 507. A. formosum Willd., Sp. PL, V, p. 329; Hook., /. c, III, p. 143; Moore, hid. Fi lie. ^ p. 132. Rochers d'Atures, J. Chaff., n. 300. ANTHROPHYUM A. cayennense Kaulf., ^;/?^;«. Filic, p. 192; Kunze, Analect. Pierid., p. 30, t. 19, f. 2; Hook., /. c, V, p. 171. — Hemioniiis cayennenseY)ç.sx .^ Berlin Mag., V, p. 311. Haut-Orénoque, J. Chaff., n. 510. GYMNOGRAMME G. Calomelanos Kaulf., Enum. Filic, p. 76; Hook., l.c.^N., p. 148; Sturm, in Mart. FI. Brasil., p. 556, t. 35, f. 14-16, — Acros- fichujfi Calomelanos \u.^ Sp. PL, p. 1529; Sw., Syn. Filic. ^ p. 15. Haut-Orénoque, J. Chaff., n. 505. ASPIDIUM Asp. macrophyllum Sw., Syn. Filic, p. 43 et 239; Hook., /. c, IV, p. 58. — Cardioclcena macrophylla. Fée, Gen. Filic, t. 24, B, I. Haut-Orénoque, J. Chaff,, n. 508. POLYPODIUM P. attenuatum H. B,, in Willd., Sp. PL, V, p. 91, sub Gcnio- phlebio; Hook., Le, V, p. 24. Rochers, Maipures, J. Chaff., n. 213. P. piloselloides L., Sp. PL, p. 1542; Hook., /. c, V, p. i^. — Craspedaria piloselloidesYëe.^ Gen. Filic, p. 264. Var. ^ moniliforme Hook., /. c; — P. cayennense Desv., Joicrn. Bot., VI, p. 257; — P. ciliatum Willd., Sp. PL, VI, p. 257. Fougère enlaçant les troncs des arbres, San-Fernando de Atabapo, Septembre, A. Gaill., n. 197. P. Phyllitidis L., Sp. PL, p. 1543 ; Plumier, Filic^ t. 130 et 131 ; Hook., /. c, V, p. 38. — Campyloneuron Moritzianum Fée, Poly- 134 JOURNAL DE BOTANIQUE pod.^ p. 258; — P. 7'epevs Mett., Filic. Hori. Lips.^ p. 34, t. 24, f. 1-2. Haut-Orénoque, J Chaff., n. 504. P. persicariaefolium Schrad., Goeïf. g. Aua.y 1824, p. 867; Hook,, /. c.f V, p. 55; J. G. VjdJKç.r^ Fïh'c. B7^astl., p. 535, t. 35, f. 8-11, t. 48, f. II bîs. — Mîcrograt?ime persicasfolium Presl, Tent. Pterid., p. 213, t. 9, f. 7. Bois humides, Maipures, J. Chaff., n. 216; sur les arbres, bords de rOrénoque, Raudal d'Atures, Juin, A. Gaill., n. 17. P. percussum Cav., in Sw., Syn. Filic., p. 26; Hook., /. ^., V, P- 55- Sur les arbres, San-Fernando, J. Chaff., n. 344; sur les troncs pourris, rive gauche de l'Orénoque, au-dessous de San-Fernando, Août, A. Gain., n. 271. Ad hanc speciem forsan refertur spécimen incompletum alterum : Entre Maipures et San-Fernando, Septembre, A. Gaill, , n. 195. P. Schomburgkianum Kunze, in Schkuhr, Fil. Suppl., p. 88, t. 42; Hook., /. c, V, p. 68. Arboricole, rive gauche de l'Orénoque au-dessous de San-Fer- nando, Août, A. Gaill., n. 196; Haut Orénoque, J. Chaff., n. 503. P. pulchrum Mart. et Galeotti, /^///V. Mexic.^ p. 41, t. 8, f. 2; Hook., /. c, IV, p. 200. Rochers d'Atures, J, Chaff., n. 303 ; sur les rochers, dans les bois humides des bords de l'Orénoque, Salvajito, Raudal d'Atures, Juillet, A, Gaill., n. 109. P. aturense n. sp. (Fig. 3). Rhizomate elong-ato, crasso, radiciljus numerosis obtecto; frondibus lanceolatis, 25 cm. longis, rig-idis, crassiusculis, superne attenuatis, acu- minatis, iuferne pinnulis vix brevioribus ; petiolo lutescente squamoso, gra- cili; pinnulis obliquis, supra atroviridibus, glabris, i-nerviis, lanceolatis, acuminatis, apice dentato-lobatis, marg-ine subundulata crassa albida, basi dilatatis, nervo unico promiuulo, subtus la;te-viridibus, squamosis; soris rotundis, rufesccutibus, latis, inter mesonervon et marg^inem 7-9 seriatis, remotiusculis; sporang"iis ovoideis, crassiusculis, glabris, longe pediccllatis, annuli articulis subhyalinis ; sporis ellipsoideis, luteis, minutissine punctu- latis. — P. nutanti Blume affmis, suppetit P. elegans Poiret, plumula H. B. K. atque suspenstini L. diversis characteribus. Sur les roches granitiques, bois humides 'des bords de l'Orénoque, Salvajito, Raudal d'Atures, Juillet, A. Gaill., n. m. SCHIZÉACÉES SCHIZ/EA S. pennula Sw., Sy?i. F'ilic.y p. 150 et 359; J. G. Baker, Syn. p. Maurv. — Énuméraiion des plantes du flaut-Orenoque. 135 Fig- 3- — Polypodium ahirense : i, port ; 2, pinnule grossie vue par la face inférieure; 3, sore; 4, sporange; 5, spore; 6, poil écailleux. 136 JOURNAL DE BOTANIQUE Filic, p. 430. — 6". trilateralis Schkuhr, Krypt. Gew.^ p. 137, t. 136; Hook. et Grew., le. Filic, t. 54; — Actinostachys trilateralis J. Svs\\Ùi^vù.Hook.Journ.t I, p. 202; — A. pemiulaYioo^,., Ge)/. Filic, t. iii'\ Bois de San-Fernando, J. Chaff., n. 346; bois des environs de San-Fernando de Atabapo, Août, A. Gaill, n. 241. ANEMIA A. oblongifolia Sw., Syn. Filic, p. 156; Mart., le Crypt. Brasil., p. 114, n. 10; J. G. Baker, Syn. Filic, p. 431. — Osmunda oblo7igifolia Cav., le, VI, p. 69, t. 592, f. 2. VuLGO : Culantrillo. Savane d'Atures, J. Chaff., n. 208. A. tomentosa Sw., Syn. Filic, p. 157; Moore Ind. Filic, p. 69. Specimina incompleta frondibus sterilibus, glabrescentibus. Rochers, Maipures, J. Chaff., n. 206. LYGODIUM L. volubile Sw., Syn. Filic, p. 152 ; Sturm, in Mart. FI. Brasil., Schiseac,-^. 177, t. 14, f. 17-18; J. G. Baker, Syn. Filic, p. 438. — L. scandens^c^vi}ax, Krypt. Gew., p. 138, t. 138. Haut-Orénoque, J. Chaff., n. 511. L. venustum Sw., Syn. Filic, p. 153 et 383;] Schkuhr, Krypt. Gew., p. 140, t. 139; Mart,, le Crypt. Brasil., p. 119, t. 57, f. 2; Sturm, /. c, p. 172, t. 14, f. 1-5. i'* Forma hirsuta. Tiges grêles s'élevant à 2 mètres de terre environ en s'enlaçant aux arbustes du voisinage ; au pied des roches granitiques de Puerto- Zamuro, Juin, A. Gaill., n. 13. 2° Forma glabra. Rochers à Caicara, J. Chaff., n. 161. {A suivre.) INFLUENCE DE L'EXPOSITION SUE L'ACCROISSEMENT DE L'ÉCORCE DES SAPINS (Fin.) Par M. Emile MER V RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS PRATIQUES. Les observ'ations qui précèdent peuvent être résumées ainsi qu'il E. Mer. — De l'accroissement de l'êcorce des Sapins. 137 suit : i"* Sur les versants exposés au Sud et à l'Ouest l'assise cambiale des Sapins est ralentie dans son fonctionnement sur la face frappée par le soleil, mais la formation du bois est plus atteinte que celle de l'ê- corce parce ralentissement. Il en résulte que le rapport cortico-ligneux est plus fort sur cette face que sur la face opposée. a'' J'ai montré que le rapport cortico-ligneux s'élève dans toutes les circonstances où la formation du bois est moins active, et que le déve- loppement de l'êcorce, sans être précisément complémentaire de celui du bois, ne varie pas dans la même proportion. On est donc autorisé à en conclure que si, aux expositions chaudes, l'êcorce est relativement plus épaisse que le bois, c'est précisément parce que l'accroissement de ce dernier se ralentit. 3° L'influence de l'exposition sur le développement relatif de ces deux tissus varie suivant l'intensité de réchauffement. A cet égard trois cas doivent être distingués : a) Dans l'intérieur des massifs l'effet produit est moins sensible que sur les lisières, à cause de l'abri que les cîmes procurent au tronc. Bien que, dans ces conditions, le rapport cortico-ligneux soit plus élevé sur le côté insolé de chaque arbre que sur le côté opposé, le ra- lentissement de croissance du bois sur le premier de ces côtés n'est pas tel que l'êcorce puisse y acquérir une épaisseur supérieure à celle qu'elle possède sur le second où, par suite de ce que j'ai appelé l'in- fluence de la rampe, l'activité cambiale est plus grande. [i) Sur les lisières Sud, ainsi que dans leur voisinage, la croissance du bois est plus ralentie que dans le massif. Aussi l'êcorce se déve- loppe tellement sur la face insolée qu'elle acquiert une épaisseur supé- rieure à celle qu'elle possède sur l'autre face. y) Mais ce balancement nutritif a une limite et quand la formation licrneuse est par trop affaiblie, ainsi que cela se présente sur les lisières O., la formation corticale est atteinte à son tour, bien que toujours dans une moindre proportion. L'êcorce est alors, en valeur absolue, plus mince que sur le côté ombragé du tronc, le rapport cortico-ligneux s'y maintenant néanmoins supérieur. 4° Qu'il s'agisse d'arbres vigoureux ou d'arbres à végétation lan- guissante, le rapport cortico-ligneux atteint son maximum à la base du tronc. Il diminue ensuite pour se relever dans la partie supérieure, où il atteint quelquefois la valeur qu'il avait à la base. A tous les niveaux c'est sur la face exposée au S. et à l'O. qu'il est le plus fort. Il a une valeur moyenne sensiblement plus élevée dans les Sapins que dans les Epicéas. ^ Le rapport cortico-ligneux variant en sens inverse de la crois- sance du bois, on est autorisé à supposer que pour un arbre il aug- 138 JOURNAL DE BOTANIQUE mente avec l'âge et, si l'on considère les oscillations qu'il subit dans le temps, que c'est pendant la phase descendante de l'accroissement ligneux qu'il atteint sa valeur maxima. 6° Toutes choses égales d'ailleurs, chez les arbres à végétation languissante pour quelque motif que ce soit, le rapport cortico-ligneux est plus élevé que chez ceux à croissance rapide. 7° Ce n'est pas seulement en ralentissant le développement du bois que les expositions S. et O. élèvent la valeur du rapport cortico-li- gneux, mais en favorisant la formation du rhytidôme, laquelle en- traîne l'apparition d'un tissu générateur et l'interposition de nouvelles assises qui contribuent dans une certaine mesure à épaissir l'écorce. 8° Puisque le rapport cortico-ligneux diminue quand la formation du bois augmente, on doit supposer que, lorsque par suite d'une surac- tivité cambiale elle s'accroît démesurément, le rapport cortico-ligneux doit devenir très faible. L'observation montre que l'effet varie suivant le genre d'excitations auquel est soumis le cambium. Tandis que le rapport s'abaisse dans le cas des courbures produites par le redresse- ment géotropique, ainsi que dans les cas d'excentricité excessive de la moelle causée par ce que j'appelle l'influence du voisinage, il s'élève au contraire sous l'influence des parasites. Le chaudron en offre un exemple remarquable. De l'étude que je viens de faire découlent un certain nombre d'ap- plications. A l'exception assez rare des espèces où l'écorce est utilisée pour le tannage, ce tissu, pour la plupart des arbres forestiers, constitue un déchet, parce qu'il ne sert à aucun usage. On doit donc chercher à apprécier l'importance de ce déchet et, par des opérations de culture appropriées, le restreindre autant que possible. Il ne saurait être regardé comme une quantité négligeable. A l'aide d'un calcul bien simple il est facile de s'assurer que, lorsque le rapport cortico-ligneux est en moyenne de 0,05 pour un arbre, le rapport du volume de l'écorce au volume total est de 10%. Lorsque le rapport cortico-ligneux est de 0,07 à 0,08, le rapport de ces mêmes volumes s'élève jusqu'à 1570 en- viron. Le premier cas s'applique aux Sapins vigoureux qui font l'ob- jet du tableau C, et le second aux Sapins de végétation languissante dont il est question au tableau F. Ce déchet cortical est, d'après ce qui précède, plus considérable sur les versants exposés au S. et à l'O., et pour un même arbre, il est plus grand sur la portion du tronc tournée vers ces expositions. Il est plus élevé dans les peuplements clairières que dans les massifs pleins. Mais c'est principalement sur les arbres des lisières méridionales qu'il E. Mer. — De l'accroissement de l'écorce des Sapins. 139 atteint sa plus jurande valeur. Le bois des arbres occupant les versants exposés au S. et à l'O. est plus apprécié, parce que la densité en est généralement plus grande et surtout parce que les défauts y sont moins fréquents et y acquièrent moins de gravité. Il est bon de savoir que ces qualités sont jusqu'à un certain point contrebalancées par une aug- mentation du déchet cortical. Les Sapins dont la végétation est lan- guissante sont peu recherchés parce que, outre leurs faibles dimen- sions, ils ont un bois dur, peu homogène, se prêtant mal au travail. On a vu que ces arbres ont un rapport cortico-ligncux très élevé. Leurs défauts sont donc encore aggravés par un déchet considérable. Or un déchet, quelque faible qu'il soit sur l'unité, finit par devenir très appréciable sur l'ensemble. Puisque la proportion d'écorce varie avec le degré de vigueur de la végétation et par suite avec le traitement, il devra être tenu compte de cet élément dans les expériences de sylviculture où l'on se propose de déterminer l'accroissement de volume résultant de telle ou telle opération. Pour avoir des résultats comparables, il sera nécessaire de prendre les mesures non pas sur l'écorce, comme on se contente gé- néralement de le faire, mais sous l'écorce, afin de ne pas comprendre dans les calculs l'épaisseur de celle-ci. Enfin les mesures devront être prises à différentes hauteurs, puisque l'on a vu que le rapport cortico- ligneux varie suivant les niveaux. Il sera donc le plus souvent néces- saire d'abattre l'arbre d'expérience et de prélever des rondelles de distance en distance. Peut-on arriver à restreindre dans une certaine mesure le déchet causé par l'épaisseur de l'écorce.'' C'est ce qu'il me reste à exami- ner. On a vu que le ralentissement de la végétation est la principale cause de l'élévation du rapport cortico-ligneux. On devra donc cher- cher à activer, par tous les moyens possibles, la croissance des arbres et cela dès leur jeunesse. Il faudra les placer dans des conditions telles que cette croissance s'effectue à toutes les périodes de leur exis- tence, rég-ulièrement et uniformément sur tout leur contour. On devra enfin les préserver de toutes mutilations, car ces mutilations, outre leurs conséquences fâcheuses sur la qualité des bois, entraînent tou- jours un ralentissement plus ou moins prolongé de la croissance li- gneuse et par suite une production exagérée d'écorce. Il sera surtout nécessaire de soustraire les arbres, dans la mesure du possible, à toutes les influences qui produisent l'excentricité de la moelle, puisque dans ce cas, le développement du bois étant ralenti d'un côté, le rapport cortico-ligneux s'élève de ce côté. Pour arriver à ce résultat, il im- porte de veiller sans cesse à ce que les arbres soient bien répartis sur le terrain,, de manière que leur cîme et leurs racines puissent se déve- 140 JOURNAL DE BOTANIQUE lopper symétriquement. Cette égale répartition des tiges, que l'on cherche si rarement à réaliser, est à mon sens une des règles les plus essentielles à observer en sylviculture. Je l'ai déjà recommandée à plu- sieurs reprises. C'est en l'observant qu'on peut obtenir la plus grande production de matière ligneuse et la meilleure qualité des bois. Mais c'est principalement sur les versants exposés au S. et à l'O; qu'on devra s'efforcer d'abaisser le rapport cortico-ligneux, parce que c'est, comme on l'a vu, sur ces versants que ce rapport est le plus élevé. On y parviendra de deux manières : i° en activant la végéta- tion des arbres qui tend toujours à se ralentir aux expositions chaudes ; 2° en protégeant leur tronc contre les atteintes directes du soleil. Quelques explications sont ici nécessaires. La seule source de fertilité des forêts consiste dans la couverture de débris organisés qui s'accumulent sur le sol et dans les fermenta- tions dont elle est le siège. Pour que ces fermentations se produisent avec toute l'activité nécessaire, il faut un degré assez prononcé d'hu- midité laquelle fait trop souvent défaut sur les versants tournés vers les expositions chaudes. La terre se dessèche, se tasse et devient sté- rile. Pour obvier à ces inconvénients qui se font d'autant plus sentir que les arbres, en vieillissant, élèvent plus leurs cimes et découvrent davantage la terre, il est nécessaire d'y maintenir un sous-étage très serré ou d'y introduire une végétation arbustive, destinée à soustraire le sol à un échauffement trop intense. Cette précaution, indispensable au maintien de la fertilité, sera encore utile à un autre point de vue. Elle aura pour effet, en préservant dans une certaine mesure le tronc des arbres contre les rayons du soleil, d'entraver l'épaississement trpp rapide de l'écorce et de prévenir la formation exagérée du rhytidôme. C'est surtout dans les clairières, dans les vides même de peu d'im- portance, enfin sur les lisières, que cette protection est efficace. Dans les massifs à périmètre sinueux, le nombre des arbres de lisière est considérable. Il est nécessaire, si L'on veut tirer un bon parti de ces arbres trop souvent négligés, de les élaguer quand ils sont jeunes pour ne pas laisser les branches prendre trop d'accroissement, ce qui rend le tronc impropre aux usages industriels. Mais alors ce tronc dé- garni est échauffé par le soleil. Il en résulte, comme je l'ai fait voir, un ralentissement notable dans la production ligneuse. On obviera à cet inconvénient en établissant devant ces arbres un rideau protecteur composé d'espèces résistant à la chaleur et destiné à couvrir le sol ainsi qu'à abriter les troncs. E. RozE. — La Flore d'Éiampes en i74T . 141 LA FLORE D'ÉTAMPES EN 1747 d'après descurain et guettard (Fin.) Par M. E. ROZE 1° Herborisation à l'ouest d'Étampes, par le faubourg Saint-Martin, en remontant le cours de rAIlouette, jusqu'à Saint-Hilaire (i), avec retour par Chalo-Saint-Marc, Longuetoise, Valnay, le long de la Challouette (12 à 13 kilomètres, aller et retour). Les espèces suivantes y sont indiquées par Guettard : « Fonfinalïs antïpyreéica ; ce\Xe Mousse est très commune dans plusieurs des rivières qui passent dans la ville, surtout dans celle qui fait aller les moulins à papier; Hypitum rusci- forme, attachée aux pierres des bords et aux piliers des pierres qui servent de ponts sur le ruisseau qui passe au moulin de l'Hôtel-Dieu, cette Mousse est très adhérente à ces pierres ; Scolopendrium ofjîcùiale, le long des rivières qui traversent la ville, et dans plusieurs puits; Amarantics Blitum, commune le long des maisons mêmes de la ville ; Anthriscus sylvestris, autour des maisons du fauxbourg Saint-Martin ; Tulostoma brumale, ce Champignon sur les murs des jardins de ce fauxbourg ; ALgopodium Podagraria, dans ces jardins ; Smapis nigra^ Hyoscyamus 7iiger^ aux environs de ce fauxbourg ; Chara viilgaris et fr agi lis, Alisma ranmiculoides^ Hydrocharis Morsns-Rajiée, dans quelques fossés, lacunes et eaux dormantes autour de la paroisse Saint- Martin ; Brisa EragrosHs^ dans les terres qui sont vis-à-vis du cime- tière de la porte Saint-Jacques et aux environs de cet endroit ; Teesda- lia nudicaulis^ sur les vanrs du cimetière de la porte Saint-Jacques; Loroglossum hircinum^ Chenopodium Bomis-Heiiricus , Silène conica, Lactuca vii^osa, dans ce cimetière ; Panicum Crus-galli, dans les fossés de la porte Saint-Jacques; Dianthus prolifer, sur les murs de la ville; Andropogon Ischcsjnum, sur les glacis des fossés de la ville ; * Tragus racemosus (2) , dans les champs et les vignes qui sont à gauche du grand chemin, depuis la porte Saint- Jacques jusqu'aux Capucins; * Polycnemtim arvense^ dans plusieurs champs incultes et parmi les bleds ; Parnassia palusiris, Valeriana dioica, Menyantkes irifoliata, communs dans les prés des environs de la ville; Aspletiiiim septen- trionale (3), sur la pente des montagnes qui sont le long du chemin de Saint-Hilaire, vis-à-vis de Valnay : il y est assez commun et il y 1. Lieu de naissance d'Etienne Geoffroy Saint-Hilaire, dont la statue est à Étampes. 2. Woods l'a également récolté dans le grand chemin, près de la porte Saint- Jacques, 3. Mérat l'indique avec doute à Etampes. 142 JOURNAL DE BOTANIQUE forme quelquefois des touffes considérables; Ceterach officinarum^ sur les rochers qui sont le long du chemin de Saint- Hilaire; * Aspe- rula arvensis, dans les champs, le long de ce chemin ; Otiom's Nafrix, Genisia anglïca, Cai7ipanula rotundî'/olia, Melissa Nepeta, Stachys germanica et Salvia Sclarea, le long de ce même chemin \ [à 3-4 kilo- mètres au nord de Saint-Hilaire : Asai-um europœum^ dans les bois de Chesnay et de Boutervilliers, et Leonurus Marrubiastrum L. (?), autour de la marre du Chesnay] ; Ari(m niaculatum^ autour du village de Saint-Hilaire ; Cephalanthera lancifoliay dans les bois du Grand-Saint- Mars, et Daphtie Laiireola, dans le village de ce nom ; Btula Heleniicm, dans le parc de Cherelles proche Longuetoise ; Stachys alphm, le long du chemin de Longuetoise ; * Asperula arvensis, sur les mon- tagnes qui sont à la gauche du chemin de Valnay; jEgopodiiim Poda- grarïa, Ophrys aranifera, dans le parc de ce nom; Ophioglossum viilgatum^ Thalictrum Jlavum et lucidicm^ Sciitellai'ia galericitlata^ Geutiajia Pneui7iona7ithe^ dans les prés et les aulnets de Valnay; Orchis mïlïfaris et Sïmïa, en montant la montagne de Valnay, dans le bois, et dans les prés qui sont au bas ; Cytisus siipinus, le long du petit bois de Valnay ; Limodorumabortivum^ Cephalanthera la7icifolia, Iris /œtidissima, Narcissus Pseîido-Narcissus, Malus communis et Pirus com?nu?7is, Stachys sylvatica, Chlora perfoliata dans les bois de Valnay ; Viburnum Opulus^ à Valnay et sur les murs ; Tulosioma brumale; Potainogetoit serrât uni L., dans la rivière de Challouette, proche le moulin ; Batrachospermum moniliforme, cette Algue com • mune dans la rivière qui passe à Valnay, depuis cet endroit jusqu'à Saint-Martin. » 2° Herborisation au sud d'Etampes, par le faubourg Saint-Pierre, le Petit Saint-Mard, Vauroux, Ormoy et Boissy-la-Rivière, en remon- tant le cours de la Juine, puis en suivant le cours de cette rivière par la Vallée-Potin, Bierville, Artondu et Vauvert (aller et retour, 13 et 14 kilomètres environ). Guettard 3^ signale les espèces suivantes : « ^gopodiiim Podagraria^ dans les jardins du fauxbourg Saint-Pierre; Linaria spuria et Elatine, dans les champs des environs de ce faux- bourg ; Teucrium Chamœdrys, sur les meurges des vignes des envi- rons de la paroisse Saint-Pierre; Calamintha Nepeta^ dans les masures des environs de cette paroisse ; Veronica Teucrium, sur le bord des prés, entre la porte Saint-Gilles et les Potereaux, et celle de Saint- Pierre ; Gfiaphalium luteo-album^ proche les Potereaux ; Achillea Ptarmica, dans un pré qui est à la gauche et environ à moitié chemin delà porte Saint-Gilles; Asplenium Ruta-muraria^ sur les murs de la ville du côté des prés ; Polygonum amphibium, dans plusieurs fossés et dans la rivière à la porte Saint-Gilles ; Physalis Alkekengi, le long E. RozE. — La Flore d'Ëtampes en iy4'j. 143 des prés, proche le Petit-Saint-Mars; Sherardia arvensis, dans les champs du Petit-Saint-Mars ; Asclepias Vi7icetoxici(m, sur les groux de X'auroux; Thalictrum Jïavwit et lucidum, dans les prés, depuis Saint-Pierre en allant à Ormoy; Slac/iys germa?iica, à l'entrée d'Or- moy ; Anihy/Iis Vulneraria et Ribes Uva-Crispa^ à Ormoy; Fedicu- laris sylvatica et palusiris, dans les prés humides d'Ormoy ; Sapotia- ria of/îd/ialis^ le long du chemin de Boissi-la- Rivière; Drosera rofim- difoiia (i), entre la rivière de Juine et de Climon, proche la Vallée- Potin; [le Drosera longifolia est indiqué à 2-^^ kilomètres plus au sud, dans les prés de Saclas, avec le Salvia Sclarea et le Cirsium eriopho" rw?t\ ; Anagallis tenella, Pinguicula viilgaris^ Pedicularis sylvatica et palustris, dans les prés qui sont autour de Bierville ; Siackys palustris, le long des ruisseaux de Bierville; Potamogeton compressum L. (?), en allant à Bierville dans les marres où l'on fait rouïr le chanvre, et dans une petite fontaine qui est vis-à-vis d'Artondu ; Phalaris arimdinacea^ du côté de Vauvert, entre les aulnets; Batrackost>ermum monili forme ^ dans la rivière qui coule proche Vauvert; Orchis conopea, macnlata et latifolia^ Epipactis palustris, Polygala amara, In nia salicina^ Scorsonera humilis, Linicni catharticum, Silaus pratensis^ dans les prés de Vauvert; Pinguicicla vulgaris et Anagallis tenella, dans les prés qui sont autour de ^'auvert ; Œnanthe Jïstnlosa et Lachenalii, Hydrocotyle vulgaris, dans les prés bas autour de Vauvert ; Verbascum Lychnitis, sur les rochers de Vauvert. i> 3° Herborisation au nord d'Étampes, par Vaudouleurs, Morigny, Villemartin et Champigny, à peu de distance de la Juine, en revenant par Jeurre, ]\lalassis, Brunehaut, Montfaucon, puis par la route natio- nale et le long du Juineteau (9 à 10 kilomètres aller et retour). Les espèces qui suivent y sont indiquées par Guettard : « Anthémis niixta L., à l'entrée d'Etampes; Ophioglossum vulgatum^ dans le petit pré qui est derrière Vaudouleurs ; Helleborus fcetidus, sur les collines et * Alsine setacea, dans les sables, autour de Vaudouleurs; Anthyllis Vulneraria^ sur les montagnes de INIorigny ; Carduncellus mitissi- mus^ proche Morigny, dans les vignes du chantier du Terrier; Matri- caria Parthenium^ dans les masures de Morigny ; /*r^«ia;«/>^^^ »?«râ:- lis^ dans le parc de l'abbaye de Morigny; Myriophyllum spicaium et verticillalum, dans les lacunes des environs de Morigny ; Zi?;««<^^^- lyrrhiza^ Potamogeton crispum et serratum, Utricularia vulgaris, Bide fis triparti ta, Stachys palustris, dans les marais, fossés et ruis- seaux de Morigny; Iris fœtidissima^ dans les bois de Morigny; Equi- I. « On ne trouve pas toujours du Rossolis où vient le Sphagmim ; mais où se trouve le Rossolis, on y rencontre ordinairement, pour ne pas dire toujours, cette Mousse au milieu de laquelle il paraît végéter mieux que partout ailleurs. » (Guettard.) 144 JOURNAL DE BOTANIQUE setum arvense, Linaria spicria et Elatine^ dans les champs autour de Morigny; Epipaciis pahcstris^ Hydrocharis Morsus-Raiice^ Triglo- chin palustre^ Phellandrium aquaticum^ Œnanthe Jîstulosa ç.V Lache- naliï, Althéea ofjîcinalisi Gentiana Pjieumonanthe ^ Scorsonera hu- milis, dans les prés, fossés, eaux dormantes, aulnets et lieux humides des environs de Villemartin; Tris fœHdJssima^ dans les bois de Ville- martin; * Aspericla arvensis^ dans les champs qui regardent l'occident de la montagne de la garenne de Villemartin; Loroglosswn hircinum^ Anthyllis Viihieraria, Campatiula glomerata^ sur cette montagne; Echinospenmcm Lappiila^ le long du chemin de cette garenne ; Cla- donia rangiferina ç:\. Jnniperns commimis, communs dans cette même garenne, avec Co7tium jnaculaium, puis, proche de la fontaine, Gen- Uana ger7nanica et Conysa sqicarrosa, et dans les terres autour de la garenne, Caucalis lepfophylla L. (?) ; Arabis ThaHana dans les vignes, Nepeta Cataria dans les hayes, Ajicga Chaméepiiys dans les sables, et Mairïcarïa Partheiiium dans les masures, autour de Villemartin; Spiranthes auùimnalis^ en septembre, dans les endroits humides ei stériles autour de la montagne de Champigny; Scutellaria galericic- laia., autour des chaussées de Champigny; Ophioglossum vulgatum, dans les terres incultes et humides qui sont proche Jeurre ; Sagittaria sagittifolia^ dans les fossés du château de Jeurre; Samolus Vale- randi, Lysimachia vulgarïs, Stellaria nemorum, Gentiana Pneitmo- naiithe, Soiecio pahidosus^ dans les aulnets et les prés de Jeurre ; An- chusa ofjïcïnalîs, dans les bléds ; Nepeta Cataria, dans les hayes, proche Jeurre ; Co?inim macidatum, proche Jeurre, le long du grand chemin; Senecio paludosiis, dans les près de Malassis; Ophioglossum vulgatmn^ dans les lacunes qui sont vis-à-vis Brunehault ; Polystichicm cristatiim^ dans les aulnets de Brunehault; Myriophyltum spicatum et verticillatum, Triglochin palustre, Hydrocharis Morsits-Ranœ, Spar- gaiiiiim ramosum et simplex, dans les lacunes, fossés et eaux dor- mantes autour de Brunehault ; Utricaria vulgaris, dans les fossés du Château de ce nom; Cynoglossnm officinale, dans le parc; Erysimum Alliaria, dans les cépées, et Orobai2che major dans le bois de Brune- hault; Podospennum, laciniaium^ trouvé une fois le long du grand chemin, vis-à-vis du petit bois de Brunehault; Echinospermum Lap- pula^ dans les vignes autour de Montfaucon; Saxifraga granulata et Arabis Thaliana^ communs dans le petit bois qui est au bas de Montfaucon; * Neslia panicnlata^ dans les bleds qui sont autour de Montfaucon, où se trouve plus tard le Stellera Passerina; Tulostoma brtunale, sur les murs du parc de Saint-Lazard (i), le long du grand chemin ; Ophrys myodes, arachnites et apifera^ Arisiolochia Clemati- 1. Saint-Lazard n'est pas indiqué sur la Carte. R. RozE. — l.a Flore d'Étampes en 1^4^. 145 tis, Cynoglossum officinale^ Veronica arve/isis, Bryoïiia alba, S:7po- iiarja ofjicinalis., dans le parc de Saint-Lazard; Géranium lucidiiniy dans le bois et sur les murs de Saint-Lazard ; Saiy ri 11.771 hircimtTn, Li- thospermiii/i officinale^ * Leo7iuriis Cardiaca, Co7iy2a sqiiarrosa^ dans les bois de Saint -Lazard ; Lysimachia 7iemorif7)i, o^itic^itidi?, 2mç,c\q L. Nuiiimularia^ dans les prés autour de Saint-Lazard; Micscari race- îTtosum et co/7iosum, Pla7itago arenai^ia^ Corrigiola littoralis^ Linaria supina, AJKga Cha/Ttéepitys^ * Alsiiie seiacea, * Silène Olites^ dans les sables autour de Saint- Lazard; Hyoscyamus niger, commun le long du grand chemin depuis Saint-Lazard jusqu'à Jeurre. s [A 8-10 kilomètres d'Ktampes, vers l'est, se trouvent d'après Guettard : Aspleniu7Jt scp- tenirionale^ sur les rochers de Bouvilles, à gauche, peu avant ce vil- lage, avec Celer ach offici7iaru7]i; Andropogon Isckâ?7Jtu7}i, le long des vignes, à l'entrée de Bouvilles, et, dans les environs, Globularia viil- garis, Stachys ger7fianica et Fumana vulgaris (très abondant) ; sur les montagnes, Teucriur/t 77tonta7iitm; enfin, dans les bois de Bouvilles, Veronica spicala, Getitiana Criiciata et gert7ta7iica, Cephalanthera rubra, Buxiis se/iipervirens, Cytisus SHpinus\. 4° Herborisation aux environs d'Etrechy par Saint-Martin de la Roche, le bois du Roussay, Fontainelivault, le bois de la Barre, les moulins de Pierre-Brou et de Vaux, Gravelles et Vintué (environ 7 à 8 kilomètres). Guettard y mentionne les espèces qui suivent : « A7ithe- mis 7nixla, proche Et^echy, le long du grand chemin ; Xanthiic77i slru- mariuin, le long du grand chemin proche Etrechy, sous la porte même de ce bourg et proche la Chapelle des Corps saints ; Asplefiiin7t sep- te7itrionale, dans les fentes et les trous des rochers qui sont sur le haut de la montagne de Saint-Martin de la Roche; Polystichit77i cristaliiTu^ dans les creux de ces rochers ; Verbasciwi LycJuiitis, entre les roches de Saint-Martin; Sagi7ia erecla L., sur la montagne de Saint-Martin; Ciiscuta epithy77tzc7n, abondant sur les bruyères du haut de la montagne de Saint-Martin; * Slellera Passerina^ dans les bleds en allant à l'her- mitage de Saint-Martin de la Roche ; Chlora perfoliala, en montant à cet hermitage; Hypn 11771 serpens (i); Genisia afiglica, à l'entrée du bois du Rousset proche l'herraitage ; Scilla bifolia et Endy77iioîi nutans, très communs, OrnilhogaliiTTi ii77ibellatu77i^ Arian 7naculatu77i, Orchis tnaculata, Platanihera bifolia, OphryS77iyodes, * apifera et arach7iiles, Neottia Nidus-Avis, Genisia titictoria et sagittalis ^ Tj-ifoliian rubens 1. « J'ai trouvé, dit Guettard, cette Mousse attachée aux parois extérieures d'une auge de pierre où coule l'eau qui dégoutte de la roche de l'hermitage Saint- Martin. Cette roche forme une caverne assez spacieuse pour contenir à l'aise dix à douze personnes... Cette caverne est très agréable et très commode potir se mettre à couvert dans l'été des rayons du soleil de midi, comme il nous arrivait ordinairement lorsque nous herborisions dans les bois voisins. » 146 JOURNAL DE BOTANIQUE et monianum^ Malus communis et Pirus commimis, Vinca minor^ Ru- bia tinciorum, Peucedanion Oreoselimcm^ Turritis hirsuta\^.^ Malva alcta, Hypericum jtiofjtamim, Verotiica spicata^ Digiialis purpurea, Galeohdolon luteum^ Dianikus Armeria, Lactuca saligna^ dans les bois du ^onssQi\ Jii?igerma?î?iïa g idnque de niaéa^ Bryum capillare^ Mnium affine et undulafum, et Neckera pen?iaia^ sur les rochers de ces bois, le long du chemin haut qui conduit à la ferme et qui est parallèle à l'allée Blanche ; Polypodïum vulgare, Aspleniiim Trichomajies, Ruta- 7nuraria et Adianium-nigrttm, dans les fentes de ces rochers; Ophrys aranifera, derrière la ferme; Cephalanthera lancifolia, Poiygala amara^ Globiilaria vulgaris, sur le haut de la montagne du Rousset ; Geraniwn lucidiim, dans les masures du Parc du Rousset ; Coronilla minima et * Heliantheinum pulveriiletiium, dans les terres arides et in- cultes des environs du Rousset; * Lùiaria Pelliceriafta, assez com- mune sur le haut des montagnes du Rousset ; * Aceras anthropo- phora, sur la pente de la montagne ; Lychm's Viscaria^ en descendant de Vaucelas pour aller au bois du Rousset, à l'entrée du bois, où il est commun; * Cardtmcellus tnitissimiis ^ entre les bois du Rousset et la montagne de Chaufour; [à l'automne, dans les fonds humides ou sur les hauteurs des bois du Rousset, comme Champignons : Cortinarius vïolaceus, Caniharellus iyifundibuliformis, tiibœformis, sintiosus et cibarius, Craferellus cornucopioideSy Hydnum repandu?n, Clavaria rugosa et pisfillaris^ Schisophyllian commune. Phallus impudicus, Scleroderma vulgare et verrucosum^ Leotia lubrica, Torrubia ophio- glossoides, Crucibulwn vulgare et Cyathus sirialus]] Cucubalus bac- cifer, dans les hayes de Fontaine-Livaux ; Limodorutn aborlivum, sur la pente de la montagne des bois' de la Barre, du côté qui regarde Champigny; Platanthera bifolïa, Scilla bifolia, Corydalis soh'da^ Vi)ica minor, Asclepias Vincetoxicumy Turritis hirsuta L. , Hyperi- cum 7no?îlanum, Veronica spicala, Digiialis purpurea, Dianthus Ar- m.eria^ Siletie nutans, Lychnis Viscaria, dans les bois de la Barre; Asplenium Trichomanes, Ruta-muraria et Adiantujit-nigrum^ Poly- podium vulgare^ Polyslichu7n cristatum^ dans les fentes des rochers de ces bois ; Alisiiia Planlago, dans les trous remplis d'eau et dans les rochers au haut des bois de la Barre; Sfipa pennata et Ranunculus chcerophyllos dans le haut de ces bois ; Poiygala amara, Globularia vulgaris^ Teucrium montanum , sur la montagne de la Barre; * Lina- ria Pelliceriana, assez commun sur le haut de la montagne de la Barre; Mespilus germanica^ dans les bois de la Barre, vers le haut de la montagne, entre les rochers; Gentiana germanica^ sur le haut des bois de la Barre, où elle est commune; [et dans ces bois, comme Champignons : Lepiota procera, Scleroderma vulgare et verrucosum, E. Koziî. — La Flore d'Eiaiiipcs en 1747. 147 Pesïjya scufellata ;] Sagi/ia nodosa, le long d'une saignée des prés qui sont au bas des bois de la Barre, du côté du moulin de Pierre-Broux ; Spergula pc}ita7idray dans les champs qui sont au bout de la chaussée de Pierre-Broux, le long des bois de la Barre; une belle Mousse, Phi- lonotis fontana, puis Orchis maculataç.\. latifolia, CladiiimMariscus, Pinguicula vulgaris, Iiiula saltcina, dans les prés des environs de Pierre-Broux; Selinum palustre L., (?) le long des fossés de ces prés; Scutellaria galerictilata, Stachys paliisfrïs, Bidens tripartita, autour des chaussées, le long des ruisseaux et dans les fossés aqueux de Pierre-Broux; Utricularia vulgaris çX. Rammculiis Lingiia, dans les fossés de la levée de Pierre-Broux ; Triglochïji palustre, proche le moulin de Pierre-Broux ; Nyinphcea alba, autour de ce moulin ; Cype- rus longus, très commun le long de la rivière de Juine, proche ce moulin ; * Epipactls palustris et Scorsoitera Aumïlis, dans les prés du moulin de Vaux; Teucriu7n tnontamim^ dans les terres incultes des environs de Gravelles; Cucubalus bacctfer, le long du chemin de Gra- velles; Peiccedanuni palustre, le long des fossés de Gravelles et de Vin- thué; Nymplisea alba et Lythruin Hyssopifolia, dans les fossés autour de Vinthué. » [En dehors des espèces indiquées dans les localités ci-dessus, Guettard en signale d'autres également intéressantes dans quelques stations plus ou moins éloignées d'Etrechy. Ainsi, dans les bois de Premières ou de Villeneuve-sur-Auvers, au milieu desquels se trouve la Grange-des-bois : Cephalanthera rubra, Aceras aiithropophora, Phalangium Liliago, Ruscus aculeatus, Campanitla persicifolia et Trachelium^ Scleranthus perennis, Silefie Otites, Aquilegia vulga- ris, Genista pilosa, Ononïs Columme, Trifolium rubens et motita- num, Lathyrus tuberosus, Lithospermum purpicreo-cseruleum, Melit- tis melissophyllum,, Teucrium jnontanufn^ Epilobium montanum, Gé- ranium lucidum (très abondant sur les rochers de Villeneuve-sur-Au- vers), Fumana vulgaris, Seseli montanmn qi glaucum, Peiccedanum Cervciria et Oreoselinum, Serratula tinctoria, Inula salicina, Hy- pochéeris maculata, Antennaria dioica; dans les saignées des prés qui sont autour de Chamarande et de Gillevoisin, et dans les fossés qui sont yis-à-vis ce dernier château : Nitella translucens, Char a hispida, Utri- cularia jninor?^ Enfin, on a pu remarquer que les espèces les plus communes n'a- vaient pas été inscrites dans les listes précédentes, Gueltard ne leur assignant pas de localité particulière ou les désignant seulement comme croissant çà et là assez abondamment. Or, il convient de men- tionner ici un certain nombre d'espèces moins communes et cependant traitées comme telles : Ceratophylliim demersum et sicbmersuin. Or- 148 JOURNAL DE BOTANIQUE chis Morio, Alliimt sphœrocepJialum, Jicncus squarrosiis, Cyperus fuscus qX. flavesce7is , Carex Pseudo- Cyperus., Festuca gigantea^ Tamus communis, Parnassia palustrïs, Nigella arvensis, Aneinotie Puisa- tilla^ Sium latifoUum^ Jasione mo7ita>ia, Asperula tinctoria, Helian- themum giittatum, Brufiella grandi flora^ Ajuga pyraviidalis, Oro- èanche ramosa L. (sur le Chanvre), Saponaria Vaccaria, Carthamus lanatus, Chrysantheinum segetmn^ Chondrilla juncea, Picris hiera- cioïdes, etc. Nous terminerons en faisant remarquer que si les botanistes du XIX* siècle n'ont pas jusqu'ici contrôlé toutes les indications de Descu- rain, en revanche ils ont signalé la présence de quelques espèces inté- ressantes que Guettard ne mentionne pas dans son ouvrage ; ainsi au- tour d'Etampes : Lintim Leojiu, Trïgonella moiispeliaca, Tri?iïa vul- garis, Turgema lati/olïa, Veronica prsecox, Valerianella coro?iaia, Micropus erecfifs^ Arnoseris mïnïma, Tragopogoji major, Eiiphorbia falcata^ Carex Schreberi ; et autour d'Etrechy : Adofiïsjlammea, Ery- simum orientale, Bulliarda Vaillantii, Rubia peregrina, Micropus erectifs, Potamogeton pusillits. La liste de ces espèces n'ajoute, il est vrai, que bien peu de chose aux constatations de Descurain; elle n'en complète pas moins, à notre avis, l'idée que l'on pourrait se faire d'après lui de la Flore d'Etampes. CHRONIQUE Un Congrès international d'Horticulture sera tenu à Paris, à l'occasion de l'Exposition, du i6 au 21 août. Les personnes qui désirent y prendre part sont priées de faire parvenir leur adhésion, avant le i" juin, au Président du Comité, 84, rue de Grenelle, à Paris. Une exposition internationale de Botanique g-éographique, commerciale et industrielle doit avoir lieu à Anvers en 1890. A cette exposition sera annexée une exposition rétrospective et générale de microscopie. MM. Otto Lindberg, professeur à l'Université d'Helsing-fors, dont les travaux bryologiques sont bien connus, est mort le 20 février dernier. M. de Lagerheim, qui avait déjà préconisé l'emploi de l'acide lactique pour l'étude des Algues sèches {Sfovc Hedzvigia, 1888, p. 58, çX Journal de Botanique, 1888, p. 448) le recommande également aux mycologues, principalement pour l'étude des Péronosporées et des Urédinées {Revue mycologique, 1889, p. 95). Le mode d'emploi est celui que l'auteur a indiqué pour les Algues. Le Gérant : Louis Morot. J Marsoli. Imp.. '22, H. i'unfuri- noclicreAM. 3* ANNÉE N° 9 i" MAI 1889 JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur : M. Louis IVIOROT RECHERCHES SUR L'ORIGINE DES SUÇOIRS DES PHANÉROGAMES PARASITES Par M. GRANEL L'étude anatomique des organes absorbants des plantes pha- nérogames parasites a depuis longtemps occupé l'attention, M. de Solms-Laubach (i) en a fait connaître la structure définitive d'une manière qui ne laisse rien à désirer ; cependant la nature morphologique de ces suçoirs n'est pas si bien définie qu'on ne puisse encore entreprendre utilement des recherches sur ce point. La structure de l'organe adulte ne révèle pas en effet sa véritable nature, et l'étude du développement peut seule fournir la solution du problème. Le développement des suçoirs a été étudié par M. Leclerc du Sablon (2), d'abord chez le Me/a7Upyru77^ prafejise, puis dans diverses Rhinanthées et Santalacées, Pour ce savant, la partie du suçoir du Mélampyre qui s'enfonce dans la plante nourricière a pour origine l'assise pilifère de la racine ; il y a par conséquent, au point de vue morphologique aussi bien qu'au point de vue physiologique, une relation étroite entre les suçoirs et les poils radicaux. Suivant lui, l'assise pilifère prend une part prépondé- rante dans la formation du suçoir en constituant les cellules absor- bantes. En développant son sujet dans un mémoire ultérieur, l'auteur n'a rien changé à sa manière de voir, au sujet des suçoirs du Melauipyruvt et des Rhinanthées; mais il admet que, chez les Santalacées, les cellules de l'assise pilifère, mortes ou exfoliées, 1, Ueber den Bau und Entwicklung- der Ernaehrungsorgane parasitischer Phanerogamen. (Jahrbûcher fur wissenschaftliche Botanik, t. VII, p. 509.) 2. Observations anatomiques sur la structure et le développement des suçoirs du Melampyrum pratense (Bulletin de la Soc. bot. de France, t. XXXIV, p. 134; 22 avril 1887) et Recherches sur les organes d'absorption des plantes parasites (Ann. des Sciences natur., f Série, Bot., t. VI, p. 90-117, et PI. I-III, 1887). I50 JOURNAL DE BOTANIQUE sont remplacées comme organes absorbants par les cellules d'une assise plus profonde, difficile à déterminer. Tout récemment, M. L. Koch (i), étudiant le développe- ment des Rhinanthées et plus spécialement le Rhinautlnts uiinor^ adopte les idées de M. Leclerc du Sablon sur l'orig-ine des suçoirs du Melauipyrtiut et, sans insister sur le rôle joué par l'assise pilifère, étudie le mode de pénétration du suçoir dans la plante nourricière, ainsi que les modifications que subissent les divers tissus. De mon côté, j'ai étudié l'origine des suçoirs d'abord chez les Santalacées et chez un certain nombre de plantes développant leurs organes d'absorption sur leurs racines ou sur leurs tiges, plus tard chez quelques Rhinanthées (2). Chez les Santalacées {Osyris alba, Thesmm divaricattmt)^ le prei}tier développement dîc stiçoïr a lieti dans les couches moyennes du parenchyme cortical, alors qtie l'assise pilifère est déjà flétrie et en voie d' exfoliation. Plus tard seulement, l'endo- derme et le péricycle sont intéressés par les divisions cellulaires qui gagnent peu à peu et de proche en proche les éléments pa- renchymateux du cylindre central. Finalement ils se mettent en continuité anatomique avec les éléments issus de l'écorce et for- ment ainsi l'ensemble du suçoir. Aux cellules vasculaires formées de bonne heure s'en ajoutent successivement d'autres qui naissent en divers points et qui se réunissent pour former l'axe vascu- laire du suçoir. Chez les Rhinanthées {Melampyrîwi nemorosum, Euphrasia officinalis, Odontites luteci) étudiées par nous, la marche du déve- loppement du suçoir est, dans ses traits principaux, la même que chez les Santalacées. Au contact d'une racine ou d'une parcelle d'humus renfermant des matières nutritives utiles à la plante, le suçoir commence à se développer dans le parenchyme cortical, au- dessous de l'assise pilifère (PI. IV, fig. i ; f, 4; f. 7 ; pr.). L'assise pilifère se présente sous des aspects très variés. Le plus souvent elle se flétrit de bonne heure {Odontites hitea, f. 7). D'autres fois, elle a déjà disparu sur la plus grande partie de la racine; 1. Zur Entwickelung-sgeschichte der Rhinanthaceen {Rhinanthiis tnmorKhrh.), (Prings. Jahrb. fiir wissensch. Bot., t. XX.) 2. Note sur l'origine des suçoirs de quelques Phanérogames parasites, par M. Granel (Bull, de la Soc. bot. de France, t. XXXIV, p. 313; pi. IV et V, 22 juillet 1887) et Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, 18 février 1889. Granel. — Sur l'origine des suçoirs des Phattérogames parasites. 151 mais, au contact d'une parcelle d'humus, au voisinage d'un suçoir en voie de formation, elle prend un très grand développement (f. 2, ^/.). Dans ce cas, les cellules qui la constituent s'allongent beaucoup, sans se cloisonner toutefois, et jouent leur rôle habi- tuel de poils absorbants ou celui d'organes fixateurs. Les cellules sous-jacentes à l'assise pilifère qui constituent les initiales du suçoir s'allongent d'abord tangentiellement, puis se divisent par des cloisons dans diverses directions (fig. 2, fig. 5). Ce foyer de développement est très localisé d'abord et tranche nettement sur l'ensemble des tissus voisins par la multiplicité des divisions cellulaires qu'il subit. Les cellules voisines du paren- chyme cortical ne tardent pas à participer, dans une certaine mesure, à cette division; mais la prolifération y est moins active que dans les cellules du groupe initial. Le parenchyme cortical est déjà très développé ; son développement se traduit à l'exté- rieur par un petit mamelon, par une légère protubérance, alors que l'endoderme et le péricycle n'ont subi encore aucune modi- fication (fig. 2, fig. 5). La prolifération gagne vers le cylindre central d'un côté, vers la plante nourricière de l'autre. Les cel- lules de l'endoderme se divisent plus ou moins tardivement en direction radiale et tangentielle, et le péricycle participe enfin à ces divisions (fig. 3). Il se forme ainsi un cône de pénétration qui a pour sommet les cellules sous-jacentes à l'assise pilifère. Les cellules terminales de ce cône refoulent devant elles les tissus aplatis et en voie d'ex- foliation, dissolvent probablement aussi les parois de la plante attaquée et pénètrent dans ses tissus (f. 6). Le suçoir ainsi constitué n'est pas seulement formé d'une masse de parenchyme cellulaire renfermant un protoplasma plus ou moins dense ; les tissus de la racine sont reliés à ceux de la plante nourricière par une traînée de vaisseaux formant un véri- table axe vasculaire dans le suçoir. Cet axe vasculaire est formé d'un faisceau de cellules annelées et spiralées réunies bout à bout (f. 6). La différenciation de ces vaisseaux aux dépens des cellules qui entrent dans la constitution du suçoir se fait par places et dans des endroits indéterminés. Ce n'est pas le plus souvent au contact d'un faisceau du bois de la racine que la diffé- renciation commence, se continuant ainsi jusqu'à l'extrémité du suçoir. Souvent l'endoderme n'est pas encore modifié que les 152 JOURNAL DE BOTANIQUE cellules spiralées sont déjà formées au premier foyer de dévelop- pement du suçoir et en divers points du parenchyme cortical en voie de division; d'autres fois, la différenciation des cellules vasculaires se fait beaucoup plus tardivement. Dans tous les cas, les cellules vasculaires se développent par places et se mettent plus tard en continuité anatomique. Les cellules du suçoir qui s'enfoncent dans la plante nourricière sont toujours dépourvues d'ornements au début ; mais on en trouve fréquemment sur les suçoirs un peu âgés. Chez X Orobanche mùior, c'est, comme pour les Santalacées et les Rhinanthées, dans les couches moyennes du parenchyme cortical qu'a lieu le premier développement du suçoir. Plus tard seulement, l'endoderme et le péricycle sont intéressés par les divisions cellulaires qui gagnent les éléments parenchymateux assez abondants dans la partie libéro-ligneuse du cylindre central. Les suçoirs de la Cuscute qui sont formés par la tige ont un mode de développement qui rappelle beaucoup celui des suçoirs formés par les racines des espèces que nous venons d'examiner. Il ne saurait être question ici d'assise pilifère; mais l'épiderrae est différencié comme organe de fixation, tandis que le suçoir est tout entier d'origine plus profonde et se développe aux dé- pens de quelques assises du parenchyme cortical. Il se produit de bonne heure, alors que le suçoir ne fait pas encore saillie au dehors, une différenciation très nette d'une assise superficielle parfaitement distincte des assises corticales externes. Cette assise superficielle remplira vis-à-vis du suçoir le rôle d'épiderme, tandis que l'épiderme de la tige et les deux ou trois assises corti- cales situées au-dessous seront rejetées sur le côté sans prendre aucune part à la constitution du suçoir. En résumé, le développement des suçoirs temporaires peut être ramené à un seul type. Chez toutes les plantes parasites sur racines étudiées par nous, l'assise pilifère ne contribtie pas à la formation du stiçoir, qui naît plus profondément dans le paren- chyme cortical. Les tissus ainsi formés se joignent plus ou moins tardivement à l'endoderme et au péricycle, qui se divisent à leur tour pour relier le cylindre central aux formations vasculaires du suçoir. Chez les parasites sur tiges (Cuscute), la marche du développement est identique. Les initiales du suçoir se différen- cient aux dépens des couches moyennes du parenchyme cortical. Granki.. — Suy l'origine des suçoirs des Phanérogames parasites. 153 qui se rejoignent plus tard avec celles du cylindre central égale- ment modifiées. Les cellules épidermiques subissent un allonge- ment considérable et constituent un organe fixateur sans avoir le moindre rapport morphologique avec le suçoir. La nature morphologique des suçoirs a été très discutée ; ces formations ont été longtemps assimilées à des racines latérales ou à des radicelles. Rien dans l'étude du développement ne nous semble devoir faire considérer les suçoirs que nous venons d'étudier comme des racines modifiées. Leur origine est toute différente. Ce sont des formations exogènes au début, qui se relient plus tard avec des formations plus ou moins importantes issues de l'endoderme et du péricycle. Les suçoirs n'ont pas dès lors l'origine péricy clique des radicelles, ils ne présentent pas d'ailleurs la moindre trace de coiffe, et la disposition de leur système vasculaire ne permet pas davantage de les assimiler à des racines. EXPLICATION DES FIGURES (PI. IV). Abréviations. — /^, parenchyme cortical; pi, assise piHfère; pr, pro- cambium; end, endoderme; //r, péricycle; /, liber; b, bois; vs, vais- seaux développés dans le suçoir. Fig'. I. — Melampyru-m nemorosum. — Coupe transversale dans une racine où un suçoir commence à se former. Le développement du suçoir dé- bute dans le parenchyme cortical au dessous de l'assise pilifère. Fig-. 2. — Melampyrum nemorosum. — Etat moyen du développement du suçoir. — Les cellules de l'assise pilifère, qui s'étaient allongées au voi- sinage du suçoir, sont mortes ou en partie exfoliées. La division cellu- laire est très active dans le parenchyme cortical. Fig. 3. — Melampyrum nemorosum. — Etat plus avancé du développement d'un suçoir. L'endoderme et le péricycle intéressés à leur tour par les dirisions cellulaires sont maintenant en continuité anatomique avec le parenchyme cortical. Fig. 4. — Euphrasia officinalis. — Coupe transversale dans une racine présentant un suçoir en voie de formation. Les initiales du suçoir {pr') se développent dans le parenchyme cortical au-dessous de l'assise pili- fère exfoliée. Fig. 5. — Euphrasia officinalis. — Le foyer de développement du suçoir est en voie de division très active. Fig. 6. — Euphrasia officinalis. — Les initiales du suçoir s'allongent pour pénétrer dans la plante nourricière. Vaisseaux développés dans l'axe du suçoir. Fig. 7. — Odontites lutga. — Coupe transversale d'une racine montrant le premier début du développement d'un suçoir dans le parenchyme cor- tical au-dessous de l'assise pilifère morte et en partie exfoliée. 15+ JOURNAL DE BOTANIQUE LISTE DES ALGUES RECUEILLIES A L'ILE MIQUELON PAR M. LE DOCTEUR DELAMARE Par M. P. HARIOT C'est seulement au commencement de ce siècle, pendant les années 1816 et 1819-1820, qu'un botaniste s'occupa des Algues de l'île Miquelon. Bachelot de la Pylaie recueillit un assez grand nombre de ces végétaux, dont une partie seulement fut décrite, en 1829, dans la Flore de Terre-Neuve et des îles Saint- Pierre et Miclon. Dans ce travail, l'auteur signale à Miquelon les espèces suivantes : Laminaria Agaruvi ^ i7i7tsœfolia , linearis, longi- crzLris, caperata^ det^viatodea , platynei'vis , stenoloba; Fucus vesiculosîis (avec trois variétés), bicornis, edentatiis , Fueci^ ini- clonensis, filiforim's ; Halidrys nodosa, gracilis; Furcellaria fastigiata. Un grand nombre d'autres espèces recueillies par de la Pylaie se trouvent dans l'herbier du Muséum et dans l'herbier Thuret. En 1825, le même auteur avait publié : Qîielqîies Observations sur les prodîictions de l'Ile de Terre-Neuve (Annales se. nat., 1825, p. 177). Il y décrit les Laminaria longicrziris ^ caperata, dermatodea et quelques {ovvcl&s de Laminaria digitata Q.t Alaria esculenta. Depuis cette époque jusqu'en 1881, la flore algologique de Miquelon ne fut plus l'objet d'aucune recherche. En 1883, M. le docteur Delamare, médecin de la Marine, envoya au Muséum le résultat de ses récoltes. Ces dernières comprennent 36 Algues, dont deux nouvelles pour la Flore de l'Amérique du Nord. L'une est le Sorocarpus uvasforviis, qui n'a encore été indiqué que dans la Baltique et à Helgoland. L'autre est absolument inédite. Je l'ai dédiée à M. le docteur Delamare, en souvenir de la part qu'il a prise à l'élaboration de la flore de l'île Miquelon. C'est la seule espèce qui, jusqu'ici du moins, paraisse spéciale à cette île. CHLOROPHYCE^ I. Cladophora arcta (Dillw.) Kûtzing Phycologia gejierah's^ p. 263. Dans l'anse à Trois Pics, 31 mai 1882 (n" 20). Var. vaucheriasformis. Covfervavaucheriœformis C. Agardh, Systema^ p. 11 S. .S"/;/^ loco (n° 19). p. Hariot. — Liste des Algues recueillies a l'île Miquelon. 155 2. Monostroma pulchrum Farlow, Marine Algas of New En- gland, P* 4^'' Dans l'anse à Trois Pics, 31 mai 82 (n° 23). Cette belle espèce avait été déjà recueillie par de la Pylaie (Herb. Thuret et Muséum sub U/va Linza var.). 3. M. Blyttii (Areschoug) Wittrock, Mo?iog. Monostr.^ p. 49, t. IV, fig. II. Partie sud de la rade, janvier-février 1882 (n" 2'^. Observé à Miquelon par de la Pylaie, le M. Blytlii^ plante bo- réale, paraît bien voisin des M. obscurion çXfusciim. 4. Ulva clathrata C. Agardh, Species Algartcm^ i, p. 422. ? 6. erecta (Lyngb.) Le Jolis, Algues marines de Cherbourg^ p. 52. Etang d'eau saumâtre ne communiquant plus avec la mer depuis un mois, 18 juillet 1882 (n" 106). C'est probablement à VUlva clathrata^ ainsi que le fait remarquer M. Le Jolis, qu'il faut rapporter VEnteromorpha erecia (Hook.). La plante de Miquelon paraît concorder avec la description et les exem- plaires de Bretagne et d'Angleterre : comme ces derniers, elle est soyeuse et adhère au papier. PH^OPHYCE^ 5. Sorocarpus uvseformis Pringsheim, Morphologie der Meeres- Algen^ p. 9, t. 3, A (1862). — Hauck, Meeres Algejt^ p. '^^i. Ectocarpus siliculosus p. uvéeformis Lyngbye, Hydroph. danica^ p. 132, t- 43) ^' Dans l'anse à Trois Pics, 31 mai 1882 (m 20). Ce genre encore peu connu n'a été rencontré jusqu'ici que sur les côtes sud et ouest du Danemark : dans la mer Baltique, à Hofmans- gave dans l'île de Fionie (Lyngbie), près de Sonderburg dans l'île voisine d'Alsen (Reinke) et à Helgoland dans la mer du Nord (Prings- heim). Il est parfaitement caractérisé par la disposition de ses tricho- sporanges en grappe de raisin. Les sores mesurent de 84-168 [x. 6. Pylaiella littoralis (L.) Kjelman, Ectocarpeer ^ p. 99. Dans l'anse à Trois Pics, 31 mai 1882 (n° 20), mêlé au Cladophora arda et au Dictyosiphoji fœjiiculaceus. Sporanges pluriloculaires ! 7. Chordaria flagelliformis C. Agardh, Synopsis Algarum^ p. XIL Dans l'anse à Trois Pics, 17 février 1882 (n° 27); 2 août 1882 (no 109). 8. Desmarestia aculeata Lamouroux, Essaie p. 25. Côte de l'Ouest, 10 déc. 1881 (n° 28) ; Rade de Miquelon à la pointe fSÔ )UUKNAL DE BOTANIQUE (n"* 29, 30, 31), 16 mars 1882; anse de Miqiielon, 17 mai 1882 (n° 25); rejeté au rivage, partie sud de la rade, 31 mai 1882 (n° 32). 9. Dictyosiphon fœniculaceus Hudson, Flora anglica^ p. 164. Dans l'anse à Trois Pics, 31 mai et 21 juillet 1882 (n°^ 20, 21 et 107). 10. Scytosiphon lomentarium (Lyngb.) G. Agardh, Species Al- garum^ I, p. 126. Dans l'anse à Trois Pics, i^'' juin 1882 (n° 40) . Delamarea, gen. nov. Thallus cylindraceus, tubulosus, simplicissimus, subcoriaceus, fibris radicalibus affixus, stratis duobus cellularum contextus : cellulis interio- ribus majoribus elongatis, versus peripheriam minoribus et brevibus, corticalibus in paranemata inarticulata saccata libéra demum evolutis, Sporangia unilocularia ovata, magna, inter paranemata per totam super- ficiem thalli sparsa. Sporangia plurilocularia. 1 1 . Delamarea parodoxa. — Gregaria, thallis filiformibus, pedall- bus, contortis, 1,5 ad 2 millim. crassis, basi attenuatis fere capil- laribus, fibris radicalibus mono- siphoniis articulatis, hic illic pro- liferis. Zoosporangiis unilocula- ribus 40 ad 54 /x longis, 33 ad 40 \>. latis ; paranematibus oblon- gis vel cylindraceo-clavatis, 60 ad 90 /:a longis, 30 ad 40 f/. crassis ; pilis articulatis hyalinis interspar- sis. — Color in sicco fuscus. Sub- stantia coriaceo-membranacea. Delamarea tarodo.a. Vere fructificat. Hab. ad insulam Miquelon, in sinu dicto « Anse à Trois Pics ». Par son aspect extérieur, la structure'de sa fronde et sa fructification, le genre Delamarea rappelle certaines|,Chordariées, le Chorda Filum et le Scytosipho7i lotneniarius. Il se distingue toutefois de toutes les Chor- dariées par ses paraphyses qui ne sont pas articulées. Il s'éloigne d'autre part du Chorda Filum, dont les paraphyses sont également uni- cellulaires, par la forme de ses sporanges. On sait que dans le Chorda^ comme chez les Laminariées, les sporanges uniloculaires sont étroite- ment oblongs. En outre la fronde du Chorda Filum est de structure plus compliquée, puisqu'elle présente des filaments internes formant des diaphragmes transversaux qui découpent la cavité en loges super- posées. C'est avec le Scytosiphon que la ressemblance est la plus grande. La contexture de la fronde est tout à fait pareille dans les deux genres, avec cette seule différence que les paraphyses ne sont pas aussi constamment et aussi uniformément développées dans le Scylost- p. Hariot. — Liste des Algues recueillies à l'île Miquelon. 15/ phon que dans le Delamarea. Mais divers caractères empêchent de considérer le Delamarea comme une espèce de Scylosiphon. Il y a d'abord la différence de fructification. Dans les Scylosiphofi^ les tri- chosporanges sont seuls connus et on ne connaît les sporanges unilo- culaires dans aucun des genres qui possèdent des sporanges plurilo- culaires de même structure. De plus le mode de végétation des deux plantes est tout à fait différent. La fronde du Scytosipho7i lomentarius est fixée au substratum par un disque lobé (Thuret, Recherches sur les soospores des Algues^ p . 30) ; celle du Delamarea^ au contraire, adhère au sol par des rhizoïdes filamenteux articulés, dont quelques- uns jouent le rôle de stolons et émettent de nouvelles frondes autour de la fronde primaire. Ces jeunes frondes sont d'abord monosiphoniées et confervoïdes, mais bientôt les articles se découpent par des cloisons longitudinales en plusieurs cellules qui se divisent ensuite en diverses directions. En même temps que cette multiplication a lieu et que la fronde s'accroît en épaisseur, les cellules internes se détruisent et la fronde se creuse. 12. Chorda Filum Lamouroux, Essaie p. 26. Bords de la rade, 25 avril 1882 (n° 393). 13. C. tomentosa Lyngbie, Hydrophytologia danica^ p. 75, t. 19. Dans l'anse à Trois Pics, 21 juillet 1882 (n° 107). {A suivre.) ENUMERATION DÈS PLANTES DU HAUT- ORÉNOQUE Récoltées par MM. J. Chaffanjon et Â. Gaillard (Suite.) Par M. P. MAURY GRAMINÉES MANISURIS M. granularisSw., Prodr., p. 25 ; Lam., Encycl., f. 839. Savane de Moitaco, J. Chaff., n. 285. ANDROPOGON A. Montufari H. B. K., /. c, I, p. 184; — Kunth, E^ium.^ I, p. 486. — Trachypogon Monltifarï ^ees ab Esenb., Agrosf. Brasil., p. 342. — T. polymorphus Hack., FI. Brasil, , Gram., p. 263. Savane d'Atiures, J. Chaff., n. 269. ■ 158 JOURNAL DE BOTANIQUE A. contortus L.^Sp., éd. 2 II, p. 1045; AIL, F/. Pedem., n. 2277, t. 91, f. 4; H. B. K., /, c, I, p. 185. VuLGO ; Sajeta. — Les graines s'attachent aux vêtements et pro- duisent des piqûres fort désagréables. Savane d'Atures, Août, A. Gaill.,n. 136. A. leucostachys H. B. K., /. c, I. p. 1S7 ; Kunth, /. c, p, 495. Savane dAtures, J. Chaff., n. 270. A. fastigiatusSw., FI. Ind. Occid., I, p. 207 ; H. B. K., /. ^., I» p. 000, t. 64. — Diectomis fastigiate P. de Beauv., Agrost, p. 133, t. 2^, f. 5. Lieux rocheux, Savane d'Atures, J. Chaff., n. 275. A. aturensis n. sp. (Fig. 4). Fig. 4. — Andropogon aturensis; i, portion de chaume avec gaîne ; 2, épillet; 3, article du rhachis; 4, glume vue de dos et de face; 5, glume supérieure; 6 et 7, fleur; 8, arête. Culmis 0.75 cm. altis, basi radiées firmas, ramosas, tenues proebentibus, simplicibus, glaberrimis, luteo-roseis, omnino et imprimis prope nodos incrassatos plus minusve cericiferis; vaginis teretibus, striatis, g-labris, internodiis brevioribus, margine rosea, cericifera; ligulis 2 mm. longis, striatis, glabris, recte truncatis, pallide rufo-brunneis ; laminis 30-40 cm. longis, linearibus, inferne margine parum ciliatis, convolutis, superne p. Maury. — Enumération des plantes du Haut-Orénoqtie. 159 longe acuminatis, subtus carina, nervis mar^'inibusque scabridis, viridibus vel basi luteolis et medio rubentibus ; panicula laxa, ramulosa; spiculis in apice pedunculorum binis, g-labris; spicis 4-5 mm. longis e vagina spathi- formi, lata, acuminata, dorsoviridi, margine rubella, glabra, multispiculatis; pedicellis filiformibus, hirtellis, superne articulatis; racheos articulis tenui- bus, elongatis, subcuneiformibus, angulatis, luteis, superne dilatatis, emar- ginatis, pilosis; pilis albis, seriatis, lateribus affixis, basin(]ue cingcntibus; spiculis sessilibus, 6-8 mm. longis, oblcngis in parte inferiore luteolis, in superiore rubentibus; glumis approximatis, prima oblonga, emarginata, pallida, dorso canaliculato-hirtella, 5-nervia; secunda subhyalina, nitida margine ciliata, 3-nervia, nervo medio in aristam tenuem, longam, hirtel- lam abiente; tertia membranacea, oblonga, pilosula; quarta margine ciliata, albida, in aristam validan:, 3 cm. longam, ad médium geniculatam, in parte inferiore fuscescentem, hispidulam, tortam, in superiore subulatam rufo-luteam; antheris brevibus, rufis, exertis; stigmate lanceolato,plumoso, exserto. — Inter A. ceriferum Hack. et A. rufum Kunth, quibus affinis, coUancandus ab utroque vero valde dissimilis. Lieux rocheux, savane d'Atures, J, Chaff., n. 276. A. bicornis L., Sp. PL, éd. i, II, p. 1046; Kunth, /. c, p. 494; Hack. in Gram. Brasil, II part. 3, p. 2'èT,. — Anathericm bicorne P. de Beauv., Agrost.^ p. 128 et 150, t. 22, f. i. Lieux très humides, La Hariquita, J. Chaff., n. 65. PASPALUM P. papillosum Spreng., Syst. Veget., I,p. 244;Doell, Fl.Brasïl., Gram., II, pars II, p. 54. — Paspalus micltiflorus Poiret, E?icycl., SuppL, IV, p. 309. Rochers, Savane de Maipures, J. Chaff., n. 277. P. Chaffanjonii n. sp. (Fig. 5). Rhizomate squamis late obovatis, obtusis vel subacutis, sulcatis, pilosis obtecto ; culmis pluribus 70-80 cm. altis, sulcatis, glabris ; vaginis basi efîolia- tis, ad médium et superne margine, ore et ligula ciliatis; foliis linearibus, 5-6 cm. latis, 20-25 ^™* longis, acuminatis, acutis, hirtellis imprimis facie inferiore; panicula brevi, 4-stachya; spicis infimis 8 cm. longis, superio- ribus abbreviatis; rachi flexuosa; spiculis biseriatis, alternis, numerosis, parum remotis, pilosis adlatus quasi lanatis, ovato-acutis, cinereis; glumis ovalibus acutis, sessilibus a^qualibus, spicam ante postqùe anthesin invol- ventibus et superantibus; paleis vel valvulis coriaceis albidis aut pallide luteolis, nitidis, la;vibus, obsoletissime piinctulatis, inferiore involuta, brève acuminata, superiore involvente, acutata, alis hyalinis recurvatis; staminibus 3, antheris crassis, atro-violaceis, parum exsertis, stigmatibus 2, plumosis, atro-rufis, vix exsertis; caryopsi immatura. — In vicinitate P. Amnodes Trin. et P. blepharophori Rcem. et Schult. coUocandum nec affine ; characteriis propriis eximium. ' ^ Savane humide, Bocadel Pao, J. Chaff., n. 291. i6o JOURNAL DE BOTANIQUE Fig. g. — Paspalum Chaffanjonii ; i, port; 2, chaume et ligule; 3, ligule; 4, fragment d'inflo- rescence; 5, le même grossi; 6, sommet de l'épi; 7, glumes; 8, glumelles; 9, fleur entière; 10, fleur ouverte. p. Maury. — Éntimératton des plantes du Hatit-Orénoque. i6i. P. plicatum Michx, FL Bor, Amer., I, p. 45; Doell, /. c.y p. 76. Bords de rOrénoque, Almacen, J. Chaff., n. 295. P. virgatum L., Sp. PL, éd. II, p. 81; H. B. K, /. c, p. 92; Trin., Spec. Gram., XI, t. 131, 132; Doell, /. c, p. 88. Y\K. ^ glal)rïusculum'Doç\\. Èois, San-Fernando, J. Chaff,, n, 342. P. stellatum Fluegge, Monog-r., ^. 64; Trin., /. c, XXIV, t. 284; Doell, /. c, p. 92. — P. cuyabe?îse Trin., /. c, t. 284. Savane d'Atures, Août, A. Gaill., n. 135. P. carinatum Fluegge, /. c, p. 65; H. B. K., /. c, p. 85; Doell, /. c, p. 96. Lieux secs, La Hariquita, J. Chaff., n. 47, A typico differre videtur spicis brevioribus, spicularum glumis acuminatis, pilis albidis. P. lanciflorumTrin., /. c, XXIV, t. 286; Doell, /. c.y p. 97. Varietas gluma postica apice obtusata vel truncata. Savane d'Atures, J. Chaff., n. 278. P. chrysodacty Ion Doell, /. t., p. 118. — P, catiescens Nées ab Esenb . , in Trin . Diss . II ; — Pajiicicm ckrysodactylon Trin . ^ Act. Petrop., 1835, p. 197; Steud., Syn., Gram.^ p. 38. Savane d'Atures, Août, A. Gaill., n. 134, HELOPUS H. punctatus Nées ab Esenb., Agrost. Brasil., p. 16; Doell, /. c, p. 125. — Agrostis pmictata Lam., Encycl., I, p. 17; — Eriochloa punctata Hamilt., Prodr., p. 5; Kunth, /. <:., I, p.. 72. Savane d'Atures, J. Chaff., n. 265. PANICUM , P. rottboellioides H. B. K., /. c, p. 96; Steud., Syn. Gram., p. 56. Savane d'Atures, J. Chaff., n. 266. F. velutinosum Nées ab Esenb., Agrost. Brasil., p. 121 ; Trin., Sp. Gram., XV, t. iSo; Doell, /. c, p. 186. Bords de rOrénoque, Almacen, J. Chaff., n. 294. F. Megiston Schultes, Mafit., II, p. 248; Steud., /. c, p. 64. — P. altissimum Meyer, Prim. FI. Esseq., p. 63. Bords de l'Orénoque, Maipures, J. Chaff., n. 287. F. latifolium L., Sp. PL, éd. I, p. 88; Steud., /. c, p. 69. — P, divaricatum L. , /. c, p. 86; Kunth, /. c, p. 175; — P. glulino- i62 JOURNAL DE BOTANIQUE sumLam., ///., p. 174, t. 43, f. 3 ; — P. ruscifoliiim H. B. K., /. c, p. 121 ; — P. agglutiiians Kunth, /. c, p. 120. VuLGO : Carresillo. Lieux humides, El Tornio, J, Chaff., n. 150; Bois ombragés, bords de l'Orénoque, Raudal d'Atures, Juillet, A. Gaill., n. 97. P. cayenense Lamk. ,///., t. 908; Kunth, Syn. PL Mquinoci.,, I, p. 177; Doell, /, ^., p. 219. — P. campestre Neesab Esenb., Agrost. Brasil.^ p. 197; Triu., Spec. Gram.^ XX, t. 229. Var. ^ divaricaium Doell, /. c. Bords de l'Orénoque, Las Bonitas, J. Chaff., n. 297; Bois des environs de San-Fernando de Atabapo, Sept,, A. Gaill., n. 165. P. zizanioides H. B. K., /. c, p. 100; Kunth, Ennm.^ I, p. 88; Doell, /. c, p. 288. — P. pseudorisoides Steud., /. <:., p. 75 ; — P. orisoidesSv^.^ Prod. FI. Ind. Occid.^ I, p. 162. Bords de l'Orénoque, savanes humides, Mapire, J. Chaff., n. 290. P. petrosum Trin., Spec. Gram.^ XXIV, t. 280 ; Steud,, Le, p. 55. — Tylothrasya peirosa Doell, /. ^., p. 296, t. 37. Savane d'Atures, J. Chaff., n. 272. P. Thrasya Trin., Mem. Petrop. Se. nat^ I, p. 22S ; Steud. /. c, p. 55. — Thrasya paspaloides H. B. K., /. c, p. 89, t. 39; Kunth, /. c, suppl., p. 50, t. X, f. 3. Savane des Raudals, Quahiros, J. Chaff., n. 280. P. micranthum H. B. K., /. c, p. 105; Steud., /. <:., p. 90; Doell, /. c.^ p. 251. Var. hirtum, spiculis numerosioribus; pedicellis laevibus, violaceis; glumis hirtis, valvulis subhyalinis minute hirtellis, subnerviis. Cerro Carichaud, savane sèche, J. Chaff., n. 284. P. leucophseum H. B. K., Le, p. 97; Kunth, /. c, p. 124; Trin., Spec. Grajfi.^ XIX, t. 220; Doell, /. ^., p. 136. — Trichacne insularis Neesab Esenb., Agrost. BrasiL, p. 86 ; — Panicum hisulare Meyer, FL Esseq.^ p. 60. Forma major, foliis 25 mm. latis, acutis, supra scabriusculis, subtus puberulis; panicula lata, corymboidea; glumis medio glabrescentibus, late- ribus tantum pilosis. Bords de l'Orénoque, Mapire, J. Chaff., n. 286. p. species. — An nova? Specimina certe reducta, minima (5-8 cm. alta) sed characteris propriis satis distincta : radicibus fibrosis; culmis pluribus ad nodos ciliatis; vaginis sulcatis, pilis basi tuberculatis obtectis ; foliis lanceolatis, nervosis, supra glabris, subtus ad marginem ciliatis; paniculis Iaxis, ramis subdichotomis. p. Maury. — Èntcntératîon des plantes du Haut-Orénoque. 163 filiformibus, angulatis, hirtellis ^vel scabridis; spiculis solitariis, termina- libus, ovatis; glumis glabris, late obovatis, 7-nerviis, brève mucronatis, viridibus, basi apiceque rubellis, inferiore vag^inante, spicula; dimidio bre- viore; valvulis nitidis, glabris, ovatis, obtusis. — Proximum P. dichotomo L, sed diversum. Petite graminée des lieux humides, Puerto-Zamuro, Juin, A. Gaill., n. 29. SETARIA S. macrostachya Kunth, Agrosi Syn., p. 154; H. B. K., /. c, p. iio. — Panîcum setosum Sw., Prodr. FI. Ind. Occid., I, p. 139; Doell, l. c, p. 162 ; — P. macrosiachyiait Doell, /. c, p. 166. Bords de l'Orénoque, Mapire, J. Chaff., n. 288. OLYRA O. latifolia, L. Amssiiit. Acad.,Y^ p. 408; H. B. K. /. <;., p. 197. O. paniculata Sw,, Obs. Boé., p. 347 ; — O. arundinacea H. B. K., /. c, p. 197. Forma culmis, vaginis, foliisque pubescentibus. Bois de Maipures, J. Chaff., n. 319. SPOROBOLUS S. tenacissimus P. de Beauv., Essay.^ p. 26. — Vïlfa tenacis- sinta H. B. K., /. <;., p. 138; Kunth, Enum.^ I, p. 211 ; Trin., Spec. Gram.^ t. 60 ; — Agrostis ienacissïma Jacq., Coll., I, p. 85 et le. rar,^ t. 16. Savanes sèches, bords de l'Orénoque, J, Chaff., n. 264. DACTYLOCTENIUM D. mucronatum Willd., Enum. hort. Berol., II, p. 1029; P. de Beauv., /. c., p. 160; Doell, /. ^., p. 87. — D. éegypHacum Willd., l.c.\ H. B. K., /. ^., p. 157. Savane de Maipures, J. Chaff., n. 268; Savane d'Atures, Août, A. Gain., n. 139. ERAGROSTIS E. poœoides P. de Beauv., /. c, p. 71, t. 14, f; 11 ; Steud., /. c.^ p. 263. Savane d'Atures, J. Chaff., n. 267. E. incana n. sp. (Fig. 6). Radicibus fibrosis, firmis; culmis pluribus, caespitosis, erectis, 80 cm. altis et ultra, foliatis, simplicibus, teretibus, sulcatis, glabris, ad nodos rufescentibus vel fusco-nig-rescentibus; foliorum vaginis sulcatis, glabris, orepilosiusculis, ligula brevissima, ciliata; foliis planis, longe acuminatis, 1 cm. latis, 30 cm. longis, rigidiusculis, glabris, margine sursum scabrius- 164 JOURNAL DE BOTANIQUE culis, viridibus; panicula laxa, 20 cm. long-a, sublanceolata, axe commuai et ramulis angulatis, scabridis, ramis remotis vel pluribus subverticillatis, suberectis; spiculis late ovato-lanceolatis, 6-8 floris; glumis lanceolatis, Fig. 6. — Eragrostis incana : i, épilUît ; 2, fleur entière ; 3, bractée de la base de l'épillet ; 4, glume inférieure ; 5, ovaire ; 6, glumellule. hyalino-albidis vel purpurascentibus, i-nerviis, carina viridi scabridis; valvulis concoloribus, inferiore late-obovata, tricarinata, carinis basi bar- batis, apice tantum una média, tantum tribus aristatis, dorso scabridis; superiore bicarinata, carinis scabridis, obovata, obtusata, lateribus supra recurvatis; stig-matibus 2, plumosis, vix exsertis, violaceis; staminibus 3, antheris brevibus, inclusis, pallide luteolis. — E. psammodes Trin. et E. aturensi H. B. K. af finis, sed major, spiculis maximis, albidis vel laete purpurascentibus. Bords de rOrénoque, Boca del Pao, J. Chafï"., n. 2S9 ; Savane humide, Mapire, J. Chaff,, n. 296. CHRONIQ^UE Dans une communication faite dernièrement à l'Académie des sciences, M. P. Vuillemin attribue à un Champig-non du genre Didymospkasria, le D. populina, la maladie qui, depuis un certain nombre d'années, attaque le Peuplier pyrami- dal, notamment en Lorraine. 11 résulte de ses expériences que ce parasite est utilement combattu par l'emploi des solutions cupriques ; il recommande égale- ment d'élaguer les rameaux inférieurs, plus facilement infestés que les autres. On annonce la mort de M. Peyritsch, d'Innsbruck, auteur d'une monographie des Laboulbéniacées, et de plusieurs travaux de morphologie et de tératologie végétales. Le Gérant : Louis Morot. 2'2, p4. DMiiforl- Rookereaa. 3° ANNÉE N" lo i6 MAI 1889 JOUMÂL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT FRAGMENTS MYCOLOGIQUES Par M. N. PATOUILLARD Champignons extra-européens . Lentinus crispus nov. sp. — Chapeau de 3 centim. de diamètre, orbiculaire, en entonnoir, ocracé pâle, glabre excepté au centre où il est ponctué par de petites écailles appliquées et brunes; marge droite, plissée crispée; tissu mince, blanchâtre. Stipe dressé, central, cylindrique, un peu renflé à la base, brun roux, long de 3 centim. et épais de 3 millim. , couvert d'un tomen- tum court et serré. Lames décurrentes, étroites, peu distantes, à bords entiers, pâles ; spores incolores, ovoïdes, lisses (5-6 X 4 y-)« Plante dure, coriace. Sur brindilles pourries, dans le sable. Ciudad Bolivar (Vene- zuela). Août. Coll. L. Savoye. — Goprinus paucilamellatus nov. sp. — Chapeau charnu, tendre, blanc, campanule convexe, obtus au sommet qui est un peu jaunâtre et écailleux ; diamètre 5-6 centimètres ; bords en- tiers, minces et lisses. Lames très peu nombreuses (20 à 25), étroites (2-3 millim. de largeur), brunes roussâtres, très dis- tantes; espaces interlaraellaires blanchâtres et lisses. Spores grandes (15-20 X 10-12 p), citriformes, fauves brunâtres, munies d'un large pore au sommet. Stipe central, blanc, long de 10-12 centimètres, épais de 5 millim. environ, cylindrique, régulier, strié sur toute sa longueur. Anneau et volve nuls. Sur la terre fumée. C. Bolivar (Venezuela). Août. Coll. L. Sa- voye. — Lenzites endophsea nov. sp. — Chapeau sessile, semi- orbiculaire, rigide, large de 5-6 centim. sur 4-5 de long, plan, ombre pâle, plus foncé en arrière, zone, rugueux près des bords, subtomenteux. Tissu épais (5 millim.), fauve ferrugineux, non 166 lOURNAL DE BOTANIQUE zone. Lames rayonnantes, serrées, anastomosées, à marge en- tière, ocracées pâles, larges de 5-6 millim. en arrière, atténuées en avant. Sur les troncs. La Trinité. Mai. Coll. L. Savoye. Obs. — Plante voisine du L. subferi^7Lgiuea Berk., mais plus mince ; elle pourrait être une forme lenzitoïde du Tratnetes odorata. — Polyporus depauperatus nov. sp. — Chapeau gris, glabre, pectine sillonné, mince, papyracé, sessile, inséré par toute la face postérieure qui est largement décurrente. Hymé- nium blanc de neige, tomenteux (à la loupe), en grande partie stérile. Pores petits, entiers, arrondis, blancs crème, à cloisons minces, disposés par petits groupes, principalement sous la partie du chapeau qui est réfléchie. Sur troncs d'arbres. Puerto-Cerico (Haut-Orénoque). Mai. Coll. A. Gaillard. Obs. — Chapeau large de 1-2 centimètres, épais de 2-3 millim., décurrent en arrière sur une longueur de 2 à 3 centim. Tissu blanc. — Trametes bombycina nov. sp. — Plante coriace, mince, souple, étalée sur le support, libre à la partie supérieure qui est réfléchie en un chapeau orbiculaire, onduleux, tomen- teux-soyeux, ocracé pâle, plus ou moins zone, à marge aiguë. Hyménium rougeâtre, pâle, sillonné; pores larges, peu pro- fonds, sinueux et irréguliers, séparés par des cloisons épaisses, disposés concentriquement suivant les sillons de l'hyménium ; marge stérile, étroite et glabre sous la partie réfléchie du cha- peau, tomenteuse et large dans la partie résupinée. Tissu pâle. Plante de 6-8 centimètres de largeur, épaisse de 1-2 milli- mètres. Sur le bois mort. Saigon (Cochinchine). Coll. Henry, n" 122. — Hexag-ona heteropora nov. sp. — Résupiné, mince, étalé longitudinalement, ocracé pâle, marge stérile, étroite, glabre, blanche puis brune. Pores anguleux, entiers, à cloisons minces, d'abords petits, puis alvéolés. Sur les troncs pourris. Puerto Zamuro (Haut-Orénoque). Avril. Coll. A. Gaillard. Obs. — Cette plante forme des plaques de 6 à 10 centimètres de longueur et dont l'épaisseur est à peine de i millim. ; leur N. Patouii.uakd. — Fragments fnycologiqucs. 167 couleur est fauve blanchâtre avec des reflets lég-èrement rosés. La première année les pores ont environ un demi-millimètre de diamètre et la marge est blanche, la deuxième année les pores atteignent deux millimètres et la marge prend une couleur brune. — Irpex subflavus nov. sp. — Chapeau subéreux, dimi- dié, plan, ocracé, zoné-sillonné, tomenteux, à bords obtus, épais. Hyménium couleur tabac claire; dents nombreuses, dis- posées sans ordre, cylindriques, ou aplaties et canaliculécs; près des bords elles s'unissent de manière à former des pores irréguliers; marge stérile. Tissu jaune citron. Sur le bois mort. Tonkin. (Herb. Mus. Par.) Obs. — Plante de 3-6 centim. de largeur, sur 1-2 de lon- gueur; tissu épais de i millim.; dents longues de 23 millim.; maro^e stérile de 2 millim. environ. Ce Champignon, qui dérive évidemment d'un Polypore, res- semble aux formes irpicoïdes du Polyporzis flavics ]nngh.. ^ mais la couleur du chapeau et celle de l'hyménium, sa consistance^ son épaisseur, etc., sont différentes. — Lachnocladium cirratum nov. sp. — Plante formant des touffes denses, mesurant 8-15 centimètres de diamètre sur 8-10 de hauteur. Ces touffes sont formées d'un très grand nom- bre de souches distinctes les unes des autres, mais naissant côte à côte, longues de 3-5 millimètres, épaisses de 1-2, se divisant dès la base en un nombre variable de rameaux (ordinairement 4-6) grêles (i millim.), qui se divisent bientôt et à plusieurs re- prises en branches de plus en plus grêles se terminant en vrilles enroulées sur elles-mêmes ou enlaçant les rameaux voisins. La couleur générale de la touffe est ocracée blanchâtre ; les rameaux sont cylindriques ou un peu comprimés ; l'une des faces est blan- châtre et pulvérulente, l'autre face est ocracée et glabre; l'extré- mité est simple et aiguë. Spores très peu colorées, presque blan- ches, ovoïdes arrondies, lisses ou un peu anguleuses mais non échinulées ou verruqueuses, munies d'une gouttelette centrale (4X3 ."-)• Sur la terre. Guyane française. (Herb. Mus. Par.) Obs. — Cette espèce, qui appartient à la section Coniocla- diUDi^ a le port de certains Lichens fruticuleux; elle se rappro- che par quelques caractères du L. cariïlaginetLut, mais en est bien distincte ainsi que de toutes ses congénères. i68 ' JOURNAL DE BOTANIQUE — Fracchiœa g-lomerata nov. sp. — Périthèces ordinai- rement groupés en nombre considérable, rarement épars, ostio- lés, noirs, ruguleux, subglobuleux (1/4 de millim.), à la fm légè- rement aplatis ou déprimés, coriaces carbonacés; croûte my- célienne nulle. Thèques claviformes, longuement stipitées (90 X 12-15 p), multispores ; paraphyses niUles ; spores incolores, cylindriques, courbées, munies d'une gouttelette à chaque extré- mité, très petites (6X1 p). Sur écorces d'arbres. Palissades d'Atures (Haut-Orénoque). Coll. A. Gaillard. — Amphisphseria strychnicola nov. sp. — Périthèces épars, noirs, ponctiformes, dimidiés, ostiolés. Thèques cylin- dracées, à 8 spores unisériées (iio X 16 .J'-); paraphyses nom- breuses, filiformes, simples ou rameuses. Spores fusiformes, étranglées à la cloison, brunes-verdâtres (25-28 X 6-7 i^^. Sur écorce de Strychnos Gtibleri. Haut-Orénoque. Coll. A. Gaillard. — Lembozia orbicularis nov. sp. — Périthèces allongés, obtus aux extrémités, noirs, ternes, s'ouvrant par une fente lon- gitudinale, disposés par groupes de 3-8 au centre d'une tache orbiculaire brune, ayant 3-4 millim. de diamètre et formée de fibrilles rayonnantes. Ces taches sont éparses ou confluentes en séries allongées, ou en plaques formant pellicule à la surface de la feuille. Thèques ovoïdes obtuses (50 X 20 a), à parois épais- ses et à 8 spores ovoïdes, uniseptées, arrondies aux extrémités, étranglées à la cloison, brunes, mesurant 12-15 •''- sur 5-6. A la face supérieure des feuilles d'un Dracâ37ta. Zanzibar. (Herb. Mus. Par.) — Tuberculina Pelargonii nov. sp. — Parasite sur V ^cidmui du PîLccinïa grauulaïa's qui prend une couleur brune foncée. Spores ovoïdes, incolores, lisses, à contenu granuleux (8-10 X 6 ,« ) formant une couche épaisse à la surface de l'yEci- dium. Sous les feuilles d'un Pelargonmm. Yemen. (Deflers n" 295.) (A szu'vfe.) C. Sauvageau. — Sur la racine des plantes .aquatiques. 169 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DU SYSTÈME MÉCANIQUE DANS LA RACINE DES PLANTES AQUATIQUES LES ZOSTERA, CYMODOCEA ET POSIDONIA Par M. C. SAUVAGEAU ]'ai indiqué récemment, dans la région centrale d'un certain nombre d'espèces de Potauiogeton (i), l'existence d'un système mécanique composé de cellules à parois épaissies et lignifiées, dont la production et l'importance paraissent indépendantes de l'état de l'eau dans laquelle vivent ces plantes. Il m'a paru inté- ressant de rechercher s'il existait dans la racine de plantes nette- ment aquatiques d'espèces différentes, mais de genres voisins, croissant dans des conditions semblables, un stéréome de nature et d'importance comparables et répondant aux mêmes besoins de solidité et de fixation dans le sol. Pour cela, je me suis adressé à nos plantes marines indigènes. Les exemplaires étudiés de Zostera uiartna L. ont été récoltés au Croisic, à Arcachon et dans l'étang de Thau ; ceux de Zosiera nana Roth., au Croisic, à Arcachon et à Hendaye ; M. Flahault a bien voulu me procurer des exemplaires de Cyniodocea asquorea Kœnig, recueillis à Antibes et à Banyuls, et de Posidonia Caulini Kœnig, provenant d'Agde. La structure anatomique de la racine de ces plantes marines étant connue d'une façon fort incomplète, j'en donnerai une courte description en étudiant le système mécanique. Chez tous les Potainogeion, la région corticale est plus ou moins semblable; ainsi, les cellules delà couche pilifère qui por- tent des poils absorbants persistent presque toujours plus long- temps que leurs congénères, comme je l'ai déjà signalé chez le Najas (2); l'assise subéreuse, toujours évidente, lignifie ses cel- lules en les épaississant plus ou moins suivant les espèces et les individus. L'assise sous-subéreuse reste toujours simple; ses cellules très légèrement collenchymateuses sont plus nombreuses que celles des assises corticales plus internes, et par conséquent ne sont pas disposées en séries radiales avec elles ; elle appar- tient cependant à l'écorce interne, car elle a la même origine et 1. Journ. de Botan., 16 févr. 1889. 2. Journ. de Botan., i" janv. i88g. I70 JOURNAL Dit BOTANIQUE s'en distino^ue seulement par des cloisons radiales plus nom- breuses. Au début, toutes les cellules de l'écorce interne com- prises entre l'assise sous-subéreuse et le cylindre central sont rég-ulièrement disposées en séries radiales et concentriques ; plus tard les assises les plus internes conservent seules cette disposi- tion régulière, et les cellules des i, 2, 3 assises extérieures se séparent en files radiales, perdent souvent tout leur protoplasme, s'allongent suivant le rayon, et leurs parois se rapprochent fré- quemment jusqu'au contact, de manière à produire des canaux aérifères allongés radialement, plus ou moins irréguliers, séparés par des murs étroits de cellules aplaties ; les murs de cette zone lacuneuse s'appuient contre les cellules de l'assise sous-subé- reuse, qui sont toujours intimement réunies entre elles et aux cellules subéreuses, sans méats. Le rôle mécanique de la région extérieure de l'écorce est donc faible chez les Poiavtogetoii ; il n'en est pas de même chez les plantes marines. Le rhizome rampant du Zostera marina L., composé d'entre- nœuds de 1-4 centim. de longueur, émet à chaque nœud, un peu au-dessous de l'insertion de la feuille, deux groupes latéraux de racines adventives, dont le nombre varie avec la vigueur de la plante, mais qui s'élève fréquemment à une quinzaine, accolées l'une à l'autre. Ces racines, pourvues chacune d'une coléorhize, naissent et se développent simultanément, et peuvent atteindre une assez grande longueur, en restant grêles, cylindriques, non ramifiées. Leur durée n'est jamais bien grande, car tandis que la plante s'accroît en avant et développe de nouveaux entre-nœuds, les entre-nœuds postérieurs deviennent de plus en plus bruns, noirâtres, et meurent. M. Duchartre, qui a étudié cette plante il y a quelques années, a donné peu de détails sur la structure ana- tomique de sa racine (i). De même que chez les autres espèces aquatiques, le cylindre central de la racine du Zostera i7iarina est très étroit par rap- port à la région corticale (fig. i). En coupe transversale, l'assise pilifère est formée de cellules allongées radialement, à parois minces; les cellules qui portent les poils ont les parois plus épaisses que leurs congénères, et s'enfoncent plus profondément 1. Duchartre. Quelques observations sur les caractères aiiatomiqiies des Zos- tera et Cymodocea, à propos d'une plante trouvée près de Montpellier. (Bull. Soc. Bot., t. XIX, 1872, p. 289.) C. Sauvageau. — Sur la racine des plantes aquatiques. 171 dans l'assise sous-jacente en repoussant une cellule de l'assise subéreuse^ qui est plus petite et à contenu plus dense et plus granuleux que ses voisines. De même que dans le Najas et le Potavtogetoii, ces cellules pilifères persistent plus long-temps que les cellules de la même assise dépourvues de poils. L'assise sous-jacente, appelée souvent assise stibéreitse , mé- rite ici beaucoup mieux, comme nous allons le voir, le nom plus général ^ exodernie que lui a donné M. Vuillemin (i) ; les cellules à con- tour polygonal épaissies en o, par- fois jusqu'au point d'obturer com- plètement leur lumière, sont légè- rement teintées en jaune brunâtre, et leur lamelle moyenne est rendue plus apparente par une teinte plus foncée. L'endoderme présente les mêmes caractères ; il comprend une quinzaine de petites cellules très régulièrement épaissies en o, sans aucun vide formant place perméa- ble, mais sa couleur est des plus ac- centuées et peut atteindre le brun assez foncé. On pourrait croire, par analogie avec les Potauiogetoii, que ces deux assises ainsi régulière- Fiçr. i ment épaissies et colorées doivent être en même temps lignifiées et transformées en un vrai scléren- chyme. Il n'en est rien, car seule la lamelle moyenne qui entoure chaque cellule est lignifiée, tout en restant parfois extrêmement mince. En effet, par le vert d'iode et le carmin aluné, la lamelle moyenne seule se colore en vert et les couches d'épaississement en rose ; la lame verte est toujours facilement visible sur tout le pourtour des cellules endo- dermiques, tandis qu'elle est plus apparente sur les parois radiales I. P. Vuillemin. L'exodernie. (Bull. Soc. Bot., t. XXXIII, p. 80. Séance du 22 janvier 1886.) Racine de Zostera marina (gr. 390 .T — A. Assise pilifère. — B. Exo- derme. — C. Couche coUenchymateuse. — D. Zone lacuneuse de l'écorce. — E. Cylindre centrai. — Dans cette figure et dans les suivantes les tubes libériens sont indiqués par des hachures. i; 172 JOURNAL DE BOTANIQUE des cellules exodermiques que sur leurs faces tangentielles. La réaction du chlorure de zinc iodé, ou de l'acide phosphorique iodé (i), confirme ce résultat, car la lamelle moyenne se colore en brun, tandis que l'épaississement devient violet ; les couches d'épaississement sont donc de nature cellulosique. On obtient toujours ce résultat, que les préparations soient traitées directe- ment par les réactifs, ou qu'elles aient subi préalablement l'ac- tion de l'eau de Javelle. L'écorce comprise entre l'endoderme et l'exoderme se com- pose de trois zones : une zone interne, parenchymateuse, formée de 3-5 rangées de cellules arrondies, disposées en séries radiales et concentriques, et aussi parfois assez régulièrement en spirale, tout au moins suivant 2-3 tours de spire ; puis une zone lacu- neuse de 2-3 rangées de cellules séparées, comme dans les Pota- uiogeton, en files radiales étroites qui délimitent des espaces in- tercellulaires naturellement disposés dans le même sens; parfois, cependant, ces cellules restent unies entre elles et continuent régulièrement la zone interne; mais cette dernière disposition est exceptionnelle, bien que M. Duchartre la considère comme normale et caractéristique. La zone externe collenchymateuse joue un rôle mécanique très marqué, par l'épaisseur de ses parois ; elle est formée, tout au moins à la base des racines, de 2-3 ran- gées de cellules à parois cellulosiques, épaisses, à angles arron- dis, sans méats entre elles ni avec l'exoderme ; les plus intérieures sont les plus larges. Il est facile de suivre sur déjeunes racines le développement de cette zone, qui appartient en réalité plutôt à l'écorce interne qu'à l'écorce externe. Ainsi, au début, lorsque l'assise pilifère et l'exoderme sont différenciés, et que toutes les assises corticales sont déjà formées et très régulièrement dispo- sées, la plus extérieure de celles-ci se cloisonne longitudinale- ment radialement, puis ses cellules ainsi augmentées en nombre s'allongent radialement beaucoup plus que leurs congénères, et, avant de s'épaissir, se cloisonnent tour à tour tangentiellement une ou deux fois, sans laisser de méats entre elles ni av^ec les cellules de l'exoderme. Ce système collenchymateux correspond donc à l'assise sous-subéreuse des Potainogeton. Le cylindre central est remarquable par sa simplicité. Les I. Mangin. Sur les réactifs iodés de la cellulose. (Bull. Soc. Bot., t. XXXV, 1888, p. 421.) C. S.vuvAaKAi'. - Su/' /il racine des plantes aquatiques. 173 cellules du përicycle sont allonq;ées radialement, g-orgées de protoplasme, mais 4,5 d'entre elles se sont cloisonnées de ma- nière à séparer vers l'extérieur et contre l'endoderme un tube criblé de section pentag-onale, qui paraît vide de protoplasme, et vers l'intérieur une cellule annexe. Ce péricycle constitue à lui seul tout le système conjonctif du cylindre central : car en dedans de lui se trouvent uniquement quelques cellules vides de matière azotée, à parois blanches, nacrées, minces, ondulées, dont le nombre varie de 3 à 9 suivant le diamètre du cylindre central, et c}ue je considère comme des cellules conductrices représen- tant le système vasculaire. Les vrais vaisseaux font dont com- plètement défaut, et aucune cellule n'a ses parois épaissies ni lignifiées. Dans la racine du Zost. marina, le système mécanique de renforcement s'obtient donc par l'épaississement cellulosique de l'exoderme et de l'endoderme, et par la transformation en col- lenchyme de la zone externe de l'écorce. Dans celle du Zost. 7iana Roth., le cylindre central, l'endoderme et l'exoderme ont les mêmes caractères que précédemment; mais la zone interne de l'écorce est représentée comme chez les Pofainogeton par une seule rangée régulière de cellules, mais un peu plus larges, et légèrement épaissies. La zone interne a aussi une tendance à la disposition en spirale, ses assises sont moins nombreuses, mais les cellules sont plus larges ; ainsi l'on voit fréquemment une cellule de la troisième rangée à partir de l'endoderme avoir une lumière aussi large que toute la surface du c^^lindre central. Ainsi, tandis que des Potainogeton recueillis dans des fossés ou dans des mares, comme Pot. polygonifoliits, Pot. natans, Pot. pusillus, etc., peuvent subir dans l'endoderme et dans le cylindre central de leurs racines une sclérification complète, les Zostera qui forment dans l'Océan de véritables prairies sous- marines, souvent mises à découvert à chaque marée basse, et qui doivent lutter contre la force des lames, ont un système mé- canique moins important et dans lequel le sclérenchyme fait défaut. \^&PhucàgrostisinajorQ,2Ào\. , ou Cymodocea éequorea KœnigX [^X exclu de la Flore de France par Grenier et Godron, a été trouvé depuis dans différentes localités du littoral méditerranéen, ce C'est une plante herbacée à tige rampante, à feuilles rubanées, qui 174 JOURNAL DE BOTANIQUE forme des prairies sous-marines à la façon du Postdonia Cauh'm, ou mieux du Zostera marina dont elle se rapproche davantage par la dimension des feuilles. Elle croît dans les criques peu pro- fondes, à fond de sable vaseux, qui ne sont pas trop exposées au choc des vagues. Elle s'avance plus près du rivage que le Posidonia , et ne paraît pas descendre aussi bas(i). » Son rhizome rampant est fixé au sol par des racines atteignant fréquemment 30-40 centimètres de longueur, et dont le diamètre peut dépasser 3 millimètres à la base ; elles se ramifient assez abondamment, et leurs nombreuses radicelles concourent puissamment à la fixa- tion de la plante ; leur situation et leur ordre d'apparition ont été décrits avec beaucoup de soin par M. Bornet dans son excel- lent travail sur cette plante. Il a établi que « les racines sortent de la partie inférieure de la tige, un peu au-dessous de la ligne d'insertion des feuilles. Les premières naissent par paires de chaque côté de la tige ; mais plus tard il n'y en a qu'une seule par entre- nœud... Dans les parties du rhizome dont les entre- nœuds sont allongés, il y a une forte racine au niveau de chaque renflement. Là où les entre-nœuds sont courts, les racines sont beaucoup plus grêles ou manquent tout à fait (2). » M. Bornet a étudié très brièvement la structure anatomique de ces racines ; il s'est plutôt attaché à l'étude de l'origine des racines adventives et des radicelles. M. Duchartre, dans son mémoire cité plus haut, se proposant d'établirpar des différences anatomiques entre les divers organes végétatifs des caractères distinctifs entre le Zostera et le Cynto- docea, donne une courte description de la région corticale de la racine, et pense que les racines de ces deux plantes se ressem- blent par leur cylindre central. [ L'écorce de la racine est très large par rapport au cylindre central, son assise pilifère doit tomber très facilement, car toutes les coupes que j'ai faites dans un grand nombre de racines et de radicelles conservées dans l'alcool l'avaient perdue (3). L'assise subéreuse ou exoderme est formée à la base des racines âgées Xy I * 1- Ed. Bornet. Recherches sur le Phucigrostis major Carol. (Ann. Sr. nat., Bot., 5*^ série, t. I, 18:54, p. 8.) ♦ / 2. Ed. Bornet, loc. cit., p. i:). 3. M. Born:t {loc. cit.., p. 43) dit que c: les p^ils ne reposant pas sur la couche cpidermicjue, ils sortent des cellules situées au-dessous d'elle. » Il m'a donc été imposfi :l3 de vérifier cette obsery-ation. C. Sal'vageau. — Sur la racine des plantes aquatiques. 175 de cellules toutes également épaissies en U (fig*. 2), Tépaississe- ment s'arrètant presque toujours sur les parois radiales avant d'atteindre la paroi externe. Ces cellules ne sont cependant pas toutes également lignifiées, car si les réactifs indiquent toujours (]ue leur lamelle moyenne a subi la lignification, ils montrent aussi que l'épaississeraent est complètement cellulosique chez les unes, parfaitement lignifié chez les autres, ou encore que les couches successives d'épaississement sont d'autant moins ligni- fiées qu'elles sont plus jeunes et plus internes. Au-dessous est une zone épaisse d'une dizaine d'assises de cellules coUenchymateuses qui doivent jouer le rôle mécanique le plus important dans cette ra- cine. Ses cellules les plus exté- rieures sont étroites et sans méats, les plus intérieures sont plus lar- ges et laissent de très petits méats intercellulaires, dont la paroi fait assez fréquemment saillie, surtout aux angles, sous forme de petits globules plus ou moins réguliers, souvent pédicellés, et qui peuvent même aller d'une paroi à la paroi opposée (i). On voit au-dessous une zone lacuneuse constituée par des files radiales de cellules, de môme que chez les Potamogeton et les Zostera, mais plus impor- tante, et dont les éléments appar- tiennent à une puissante zone parenchyraateuse interne, à cel- lules très régulièrement disposées en assises radiales et concen- triques. N'ayant pas eu à ma disposition de sommet de racine, je n'ai pas pu suivre le développement des différentes zones cor- Fig. 2. — Base de racine âgée de Cyino- docea sequorea. Région corticale (gr. 70). — A. Exoderme. — B. Zone coUenchy- inateuse. — C. Zone lacuneuse. — Les cellules sécrétrices sont indiquées par un pointillé. 1 . Ces petits g-lobules ou protubérances dans les méats doivent être analogues aux bàtonnt-ts décrits par M. H. Schenck chez certaines Marattiacées {Ber. de7' deut. Bot. GcselL, Band IV, 1886); sur des coupes longitudinales j'en ai observé qui étaient très longs et pendants dans la lumière du canal, mais ils sont beau- coup plus fréquents ^ous forme de très petits globules, entiers ou comme seg- mentés, adhérents à la paroi, et parfois en nombre considérable dans un môme canal. Toutes les racines n'en possèdent pas autant. J'en ai d'ailleurs rencontré dans la rac.ne d'autres plantes aquatiques, telles que les Zostera marina prove- nant d'Arc a -.lion et des racines é'Elodea canadetisis. 176 JOUKNAL DR IU)'1AN1QUF': tîcales ; mais par l'étude des radicelles minces, on voit que non seulement la zone lacuneuse appartient à la zone interne, mais que la zone externe, quand elle est très mince, est réduite à 1-2 assises dont les cellules sont opposées aux cellules sous-jacentes ; son développement est donc le même que celui des assises col- lenchymateuses du Zostera. L'endoderme conserve toujours ses parois minces, très peu lignifiées, mais plus sombres que celles des autres cellules; son rôle mécanique doit être faible, comparé surtout à la zone col- lenchymateuse. L'écorce possède un appareil sécréteur assez abondant. Des cellules irrégulièrement réparties dans la zone collenchymateuse, mais plus répandues au voisinage de l'assise subéreuse, renferment une matière granuleuse, d'un brun jaunâtre ou d'un brun orangé ; quelques-unes d'entre elles ont un contenu plus foncé, plus épais^ et qui paraît plus homogène et adhérent à la paroi cellulaire. Elles ont la même forme et les mêmes dimensions que leurs voi- sines, et s'en distinguent seulement par une paroi un peu plus foncée; souvent isolées, elles peuvent être cependant contiguës ou superposées sans qu'il existe de communication directe entre elles. La zone corticale interne en renferme aussi quelques-unes, mais en nombre bien moindre; on peut souvent les reconnaître, même après avoir dissous la matière sécrétée, parce que la paroi est légèrement plus épaisse et de forme plutôt ovale qu'arrondie. L'eau de Javelle jaunit cette matière sécrétée, puis la dissout, mais un peu plus lentement que le protoplasme ; le perchlorure de fer exerce sur elle une action à peine sensible, et le chlorure de zinc iodé lui donne une coloration plus foncée qu'au cyto- plasme. Certaines couleurs d'aniline, comme la safranine, le vert d'iode, le bleu de méthylène, etc., la colorent facilement, et avec d'autant plus d'intensité qu'elle est plus homogène et plus dense. Dans le cylindre central, beaucoup plus large que celui des Zostera, le péricycle est bien caractérisé (fig. 3) ; les cellules sont remplies de protoplasme, sauf les tubes criblés à section penta- gonalc que certaines cellules ont séparés par une cloison tan- gentielle; on rencontre jusqu'à 8 tubes criblés séparés l'un de l'autre par 3, 4, 5 cellules péricycliques qui sont très courtes en coupe longitudinale. Les vaisseaux vrais, à parois ornées d'épaississements ligni- C. Sauvageau. — Sur ia racine des plantes aquatiques. 177 fiés, font complètement défaut ; ils sont remplacés par des sortes de canaux vasculaïres très régulièrement disposés en alternance avec les faisceaux libériens et situés immédiatement au-dessous du péricycle. Souvent une seule cellule constitue le canal, ses parois sont légèrement concaves par suite de la légère saillie des cellules contiguës ; mais parfois le canal est formé par la réunion de 2,3 cellules dont la paroi de séparation a disparu, et son contour devient ainsi très irrégulier. On trouve aussi des canaux qui n'ont pas subi cette évolution tout entière, ils sont indiqués par 2,3 cellules contigûes qui ont perdu leur contenu azoté, dont les parois périphéri- ques commencent à devenir concaves, et dont les parois mitoyennes, très minces et ondulées, paraissent en train de se résorber, La moelle forme un mas- sif assez important de cellules dont les parois intimement réunies sans méats, et même légèrement arrondies aux angles, restent toujours cellulosiques. Le plus souvent une, plus rarement deux de ses cellules se transforment en une cellule sécrétrice analogfue à celles de l'écorce. Le système mécanique de la racine du Phucagi^ostis major est donc formé principalement par l'assise subéreuse et une épaisse zone collenchymateuse. L'endoderme épaissit à peine ses cellules. Aussi, les grosses racines conservées dans l'alcool diminuent de diamètre, deviennent profondément ridées ; mais les coupes reprennent dans l'eau leur diamètre normal. Les vaisseaux ligneux se retrouvent cependant au point d'in- sertion des radicelles, comme M. Bornet l'a figuré. On les ren- contre même à la base des radicelles âgées, où ils forment dans la racine mère, sur une hauteur qui ne dépasse pas la largeur de la radicelle et à la base de celle-ci, de petits faisceaux formés d'articles courts, à ornements spirales non déroulables, ou spiro- réticulés. Fig. 3. — Base d'une racine âgée de Cytnodocea ieqitorea (la même que dans la Cg-. 2.) — Cy- lindre central (gr. 210). 178 JOURNAL DE BOTANIQUE Le Posidonfa Caulïni Kœnig, qui végète dans la Méditerra- née à une plus grande profondeur que le Zostera et le Cytno- docea et dont il est par conséquent difficile de se procurer des échantillons en très bon état, a été l'objet en 1860 d'une étude attentive et d'un mémoire détaillé de la part de Grenier (i). Avant lui, cette plante n'avait été décrite que d'une façon incomplète et inexacte ; aussi, l'une de ses conclusions est que le lecteur de la Flore de France ne doit guère tenir compte de la description qu'il y a donnée de cette plante, description qu'il avait empruntée aux Icônes de Rei- chembach [loc. cit., p. 365). A ma connaissance, cette plante n'a pas été étudiée spéciale- ment depuis cette époque. Le rhizome rampant et ligneux est assez gros et cou- vert par des feuilles distiques, larges et longues, qui pren- nent naissance à des nœuds très rapprochés. Les racines adventives sortent assez irré- gulièrement de sa face infé- rieure; elles sont noires, tor- tueuses, très ramifiées, ligneu- ses, et leur ensemble doit Fig. 4. — Base lie racine âgée de Posido7tia ^ a r • Caulini. Région corticale (gr. iio).- A. Assise formCr UU SyStCmC de faxatlOU pilifère - BSclérenchyme d'origine exoder- ^^.^g golide ; IcS pluS âgécS qUC mique? — C. Zone externe de parenchyme. — > jr o ^ Les cellules sécrétrices sont indiquées par un j'gi rCUCOntréeS avaient Un pointillé. T - 1 Ml- ^ diamètre de 4 millimètres; mais comme ces plantes, avant d'être rejetées sur le rivage, ont été arrachées, puis roulées par les vagues, les parties moins résistantes sont détruites, les racines sont tronquées, et je n'ai pas pu en étudier le sommet. La racine du Posidonia Caîihni3. une structure plus complexe I. Ch. Grenier. Recherches sur le Posidonia Caulini Kœnig. (Bull. Soc. bot. France, 1860, t. VII.) — Le même volume du Bullethi renferme sur cette plante des observations de J. Gay, Germain de Saint-Pierre, Ad. Brongniart et A. Gris. C. Sauvageau. — Sur la racine des plantes aquatiques. 179 que celle des plantes précédentes. L'assise pilifère, formée en coupe transversale de cellules aplaties et plus larges que celles qui sont sous-jacentes, a ses parois épaissies et lig-nifiécs(fîg. 4) ; et il est remarquable que les poils et les cellules qui les portent se colorent par le vert d'iode, tandis que le parenchyme cortical se teinte en rose par le carmin aluné. L'exoderme unique ou assise subéreuse est remplacé par une zone de plu- sieurs couches de cellules de sclérenchyme, étroites, épais- sies, sans méats, qui se confon- dent vers l'inté- rieur avec une zone de paren- chyme à parois minces et à très petits méats triangulaires. Dans les racines âgées, la région sclérifiée com- prend 6-8 assi- ses de cellules et la zone de parenchyme externe a une épaisseur 4-5 fois plus grande. Tandis que, dans le Zostera et le Cymodocea, la zone externe se terminait brusquement vers l'intérieur, ici ses cellules se séparent peu à peu, de manière à se continuer avec les rangées radiales de la zone lacuneuse, qui peut avoir une épaisseur d'une dizaine de cellules. Il y a également passage insensible à la zone parenchymateuse interne formée de cellules régulièrement dis- posées et qui est formée aussi d'une dizaine d'assises. Comme je l'ai dit, je n'ai pas pu étudier l'origine de ces différentes zones; mais dans les radicelles étroites on trouve une assise pilifère, une zone scléreuse de i , 2, 3 rangées de cellules, une zone paren- chymateuse externe, large, qui constitue à elle seule presque Fig. 5. — Posidoiiia Catiliiti. — Cylindre central de la même racine que dans la Cg. 4 (gr. 190). iSo JOURNAL DE BOTANIQUE toute l'écoi'ce ; la zone lacuneuse fait défaut et la zone interne, réduite à 2-3 assises de cellules, passe insensiblement à la zone externe. Il est probable que la zone scléreuse est une produc- tion exodermique, et que la zone parenchymateuse externe cor- respond au collencliyme du Zostera et du Cymodocea . De même que dans le Cymodocea éeqiLorea^ certaines cellules de l'écorce renferment un contenu brun, dense et abondant ; elles sont nombreuses dî.ns la zone scléreuse, et aussi dans la zone de parenchyme externe, où elles ne se distinguent de leurs voisines que par un contour un peu plus arrondi ; elles peuvent être isolées ou accolées l'une à l'autre, sans communication directe entre elles, et sont dépourvues de grains d'amidon, tandis que leurs voisines en renferment. La matière brune se colore par le chloro-iodure de zinc, la safranine, le vert d'iode, le bleu de mé- thylène, comme celle du Cyi7todocea. Ces cellules sécrétrices sont moins nombreuses dans la zone corticale interne et font défaut dans le cylindre central. Les cellules de l'endoderme ont leurs plissements radiaux à peine marqués ; celles qui sont opposées aux faisceaux libériens forment de petits arcs protecteurs de sclérenchyme, renforcés parfois par quelques cellules de l'assise corticale extérieure qui sont également épaissies et lignifiées (fig. 5). Dans les racines larges, on peut compter jusqu'à quinze de ces arcs sclérifiés, en même nombre que les faisceaux libériens. Au centre du cylindre central, est une large moelle dont les cellules fortement épaissies et lignifiées n'arrivent pas au contact des faisceaux vasculaires. Dans les radicelles étroites et jeunes, l'endoderme est modifié avant la moelle ; cependant sa lignification se fait de bonne heure. Entre cette masse sclérifiée et l'endoderme est une masse con- jonctive cellulosique, dans laquelle sont situés les faisceaux libé- riens et ligneux. Ceux-ci constituent de petits massifs de 2-5 vaisseaux étroits, spirales et principalement réticulés, qui alter- nent régulièrement avec les faisceaux libériens situés dans le pé- ricycle, et formés chacun d'un seul tube criblé, souvent moins apparent que dans les plantes précédentes. Le péricycle, formé aussi d'éléments moins bien caractérisés, ne produit point avec l'endoderme de cadres libériens épaissis comme ceux des Pota- mogeton. En résumé, l'anatomie de ces plantes diffère profondément, p. Hariot. — Liste des Algues recueillies à l'île Miqnelo7t. i8i et si l'on peut invocjuer l'influence du milieu aquatique pour expli- quer l'absence d'éléments lignifiés dans la racine du Zostei'a et du Cyinodocca , il faut remarquer que le Posïdom'a Cmtlini, qui est plus profondément submergé, possède au contraire un système ligneux conducteur très net et un système mécanique sclérifié très important, qui rend les racines très dures et doit leur donner une grande solidité de fixation. Les racines des plantes submer- gées qui croissent dans l'eau douce ou dans la mer ne se com- portent donc pas d'une façon identique au point de vue de leur appareil de soutien. Quelques-unes peuvent posséder un sté- réome puissant composé de cellules de sclérenchyme nombreuses et fortement épaissies {Posïd. Caulinï, Pot. plautagùieiis^ Pot. polygonifolùts , Pot. natans...)^ d'autres épaississent leurs parois sans les lignifier {Zost. marina, Zost. nana, Cymodocea asqtio- rea...) et leur système mécanique est un véritable coUenchyme, d'autres enfin sont dépourvues de tout épaississemJfent {Naj. major, N. 7mnor...). La méthode de « l'anatomie comparative » a montré que des racines aériennes, quand elles deviennent sou- terraines, ou que des racines souterraines, quand elles vivent dans l'eau, perdent en partie ou en totalité la propriété d'épaissir et surtout de lignifier leurs cellules; mais cette conclusion de l'expérience tient peut-être, dans certains cas, à une sorte d'état maladif des racines, qui est le résultat de leur existence dans un milieu différent de celui pour lequel elles sont adaptées, et si elle est vraie pour les plantes dont on fait varier le milieu, elle ne peut s'appliquer à toutes les plantes normalement submer- gées, puisque quelques-unes d'entre elles possèdent au contraire un système sclérifié très puissant. LISTE DES ALGUES RECUEILLIES A L'ILE MIQUELON PAR M. LE DOCTEUR DELAMARE (Sitite.) Par M. P. HARIOT 14. Laminaria flexicaulis Le Jolis, Bxajnen des espèces con- fondues sous le nom de Laminaria digitata, p. 57. Dans l'anse à Trois Pics, janvier-mars 1882 (n'^^ 37, 38, 51). 15. L. caperata de la Pylaie, Ann. se. nat.^ I, 4, p. 180, t-9, c. (1825). i82 JOURNAL DE BOTANIQUE L. Lamonronxït 'Qory mss in herb. Mus. Par, Ile Miquelon, ianvier-mars (n° 49). 16. L. longicruris de la Pylaie, A/ifi. se. vat. I, 4, p. 177, t. 9, a et b (1825). L. Ophiura Bory in herb. Mus. Par. Trouvé flottant au bout du Cap Miquelon, 14 juillet 18S2 (n° 129), La fronde peut être atténuée à la base (V. cuneata de la Pylaie), cor- dée ou très élargie (V. platibasis de la Pyl.). Le Laminaria longicruris est placé par M. Le Jolis dans la section « Sacckaritice » caractisée par « canales in stipite nulli.^ sitb epidermide autem frondis numerosi, parvi T . Pour Areschoug, au contraire, la même plante est caractérisée par « truncus imjîma parte in sectione transversali orbem lacunarum in interiore cortice osie?idens » . Mais il ajoute que les lacunes ne sont pas faciles à observer et qu'elles se trouvent surtout vers l'extrême base dans la région moyenne de l'écorce. Elles sont beaucoup plus rares dans les autres parties du stipe qui sont cireuses et seulement dans la région interne, {Cfr, Areschoug, Observationes phycologicée^ III, p. 8). Je n'ai pu rencontrer ces lacunes dans les spécimens de Terre-Neuve et de Miquelon, qu'il m'a été per- mis d'examiner. 17. Laminaria (Hafgygia) Cloustoni (Edmonston) Le Jolis, loc. cit.., p. 56. Hafgygia Cloustoni k.xQ.SQ!i\o\x-. Sporophora non visa. Ad carpella arida CamelinaB sylvesirzs in Arvernia. -«-»«>■«»- SUR L'ENDODERME DE LA TIGE DES SELAGINELLES Par M. LECLERC DU SABLON On connaît la structure de la tige des Sélaginelles. Si l'on prend comme exemple une tige mince de Selaginella hortensis, on reconnaît dans une section transversale deux régions nette- ment séparées par de très grandes lacunes et réunies seulement l'une à l'autre par de minces trabécules formés chacun d'une seule cellule très allongée dans le sens du rayon de la coupe. La partie périphérique annulaire est formée uniquement de parenchyme cellulaire; la partie centrale qui renferme le bois b et le liber correspond au moins partiellement au cylindre central. Mais, où est la limite précise entre l'écorce et le cylindre central? en d'autres termes, où est l'endoderme? Les anatomistes sont peu explicites à ce sujet. Les traités classiques ne font pas men- tion de l'endoderme de la tige des Sélaginelles. Dans son mé- moire sur le passage de la tige à la racine, M. Gérard, sans in- sister d'ailleurs sur ce point, appelle endoderme l'assise la plus \ 2o8 JOURNAL DE BOTANIQUE çxterne p de la partie centrale de la tige ; les cellules qui forment les trabécules seraient donc, d'après] cette manière de voir, l'avant-dernière assise de l'écorce. Ce vague qui règne dans la détermination de l'endoderme de la tige des Sélaginelles tient sans doute à ce qu'on n'a si- gnalé dans aucune assise les caractères spéciaux de l'en- doderme. Ces caractères existent ce- pendant, mais dans des con- ditions où on ne les trouve pas ordinairement. On voit, en effet, sur la figure, que les cellules des trabécules e por- tent un cadre subérifié comme les cellules ordinaires d'endo- derme. Cette assise est donc l'endoderme et l'assise la plus externe p de la partie centrale est le péricycle appuyé directement contre le liber. Le cadre subé- rifié que porte chaque cellule de l'endoderme est légèrement épaissi, mais ne laisse pas, en général, voir de plissements. Il est intéressant de remarquer que, dans ce cas, les cellules de l'endoderme ne jouent pas le rôle qu'on leur attribue généra- lement. On dit qu'au moyen de leurs plissements les cellules de l'endoderme s'engrènent les unes avec les autres de façon à adhérer fortement les unes aux autres et à constituer un appareil de protection pour le cylindre central. Chez les Sélaginelles, il en est tout autrement ; les cellules de l'endoderme sont complè- tement isolés les unes des autres et ne peuvent jouer le même rôle mécanique que chez les autres plantes. J'ai retrouvé l'endoderme avec les mêmes caractères dans les autres espèces de Sélaginelles que j'ai étudiées, c'est-à-dire dans le kS. caulescens, le 6". ïnœquifolïa et le ►S. iriangularis . p. Mauky. — Énitméraiion des plantes du Hatit-Orénoque. 2(x> ÉNUMÉRATION DES PLANTES DU HAUT- ORÉN O QUE Récoltées par MM. J. Chaffanjon et A. Gaillard (Suite.) Par M. P. MAURY HYPOLYTRUM H. longifolium Nées ab Esenb., Cyp. Brasïl., p. 66; Bôckeler, /. c, XXXVII, p. 124. Culmeis brevioribus, spiculis minirais. Haut-Orénoque, J. Chaff., n. 513. DICHROMENA D. nervosa Vahl, /. c, p. 209. — D. ciliata Vahl, /. c, p. 240. — Rhyiichospora nervosa Bcklr, /. c, XXXVII, p. 529. VuLGO : Copeta de Ba7ioquon. Lieux secs, La Hariquita, J. Chaff., n, 41 ; plaines d'Atures, Mai, A. Gaill., n. 2. D. puberaVahl, /. c, p. 241. — D. Humôoltïana'^eesah Esenb., /. c.y p. m; — Rky//ckospora pubera'BckXx.^ /. c, XXXVII, p. 528. Cerro Mogote, J. Chaff., n. 282. RHYNCHOSPORA R. capitata Rœm. et Schuh., Syst.^ II, p. 88; Bôckeler, l. c, XXXVII, p. 538. — Chsetospora capitata H. B. K., /. c.^ p. 129. Savane dAtures, Août, A. Gaill, n. 138. R. barbata Kunth, Emtm.^ II, p. 290; Bôckeler, /. c, XXXVII, P- 545- YxR.glabra {Chsstospora pterocarpa H. B. K., /. c.^ p. 230). Lieux tressées, La Hariquita, J. Chaff., n. 516. R. hirsuta Vahl, /. c.^ p. 231 ; Bôckeler, /. c, XXXVII, p. 612, — Dichromena hirsuta Kunth, /. c, p. 281. Savane, Maipures, J, Chaff., n, 279. R. c;;phalotes Vahl, Enum., II, p. 237 ; Bôckeler, /. c, XXXVII, p. 630. VuLGO : Corosillo. La Hariquita, J. Chaff., n, 34. R. elegantula n, sp. (Fig. 10). Culmis cœspitosis, filiformibus, 20-30 <="\ altis; radicibus fibrosis, capilla- 2IO JOURNAL DE BOTANIQUE ribus; foliis angulatis, apice scabridis, setaceis, remotis, culmo brevioribus; panicula laxa, subcorymbosa, ramisremotissimis, basi bractea breviore se- tacea suffiiltis 5 spiculis solitariis, breviuscule pedunculatis, supremis subses- silibus,lanceolatis,teretibus, angustis^S-io™™. Iong-is,floribus 2-3 fructiferis ; squamis oblongis, obtusato-mucronatis,carinatis, nitidis, fuscis, infimis 2ste- rilibus, caryopsi squama multo breviore, oblonga, basi stipitata, apice trun- cata, bilobata vel bidentata, rostro acuto basi dilatato, marg-inata, undula- to-rugosa, nitida, cinerascente vel àlbida; stylo longissimo, breviter bifi- de, vix exserto. — J^. /unci/ormi Bœcklr. arcte affinis, corymbis et spiculis laxioribus majoribusque, caryopsi oblonga nec subglobosa imprimis distin- guitur. VuLGO : Paj'a de morickal. Lieux humides, savane d'Atures, J. Chaff., n. 274. Fig. 10. — Rhynchospora elegantiila : i, épillet ; 2, le même grossi ; 3, fleur (^\ 4, fleur j3; 5, achaine. SCLERIA Se. verticillata Muehl., Descr. ûb. Gram., p. 226; Bôckreler,/. c, XXXVIII, p. 445. — Se. tenella Kunth, /. <:., p. 353; — Hypoporum tenellum Nées ab Esenb., /. c, p. 171, t. 9, fig. 2. Cerro Mogote, J. Chaff., n. 283 ; savane rocheuse, Atures, J. Chaff., n. 271. S. bracteata Cavan., le, V, t. 457; Bôckeler, /. c, XXXVIII, p. Maury. — Ënumeralion des plantes du Haut- Oréno que. 21 1 p. 515. — Se. floribundaYi. B. K., l.c.^ p. 20 \ Macrolomia bracteata Nées ab Esenb., /. c, p. 182, t. 24. VuLGO : Cortadera o Sable végétal. Lieux humides, La Hariquita, [. Chaff., n. 66. ERIOCAULONÉES PHILODICE P. Hoffmannseggii Mart., in Nov. Act. Acad. nat. car.., XVII, i, 17, t. 3; Kôrnicke, in FI or. Brasil.., I, pars i, p. 304, t. 38. Foliis interdum magiselongatis. Bords de l'Atabapo, San-Fernando, Sept., A. GailL, n. 167. P^PALANTHUS p. Lamarckii Kunth, /. c, III. p. 506; Kôrnicke /. c, p. 356. — Eriocauloiifasciciclatum Lamk., EncycL, III, p. 276, t. 50, f . 3 ; — E. Lamarckii Steud., Syiiops.., II, p. 276; — Péepalanthus Ottonis Klotsch xaR. Schomburgk Reise in Brit. Guyana, III, p. 11 15. Cerro Mogote, J. Chaff., n. 114. P. subtilis Miq., in Naturk. Verh. v. d. Holl. Maatsck. d. Wiss. te Haarlem^'H^ p. 221, t. 65; Kôrnicke, /. ^., p. 358. — P. subulatus Klotsch, /. c, p. II 16. Sur les rochers granitiques, savane d'Atures, JuilL, A. Gaill., n. 95. P. Humboldtii Kunth, /. c, III, p. 535; Kôrnicke, /. ^., p. 447. — Eriocaulon umbellatum H. B. K., /. c, p. 252. Rochers des bords de l'Orénoque du Meta à Atures, J. Chaff., n. 121; rochers duraudalSanBorja, J. Chaff., n. 137. P. fertilis Kôrnicke, /. c.^ p. 448, t. 58, f. i. Plante des lieux humides, San Fernando de Atabapo, Sept., A. Gain., n. 174. P. caulescens Kunth, /. c, III, p. 537; Kôrnicke, /.\&c\\.., l. c, p. 11 15. Piedra San Borja, J. Chaff., n. 122. ERIOCAULON E. Humboldtii Kunth, /. c, III, p. 544; Kôrnicke, /. c.^ p. 497 ; Klotsch, /. <::•., p. 1064. VuLGO : Tucilla. Savane d'Atures, J. Chaff., n. 255. 212 JOURNAL DE BOTANIQUE ALISMACÉES LOPHIOCARPUS L. guyanensis M. Micheli, in A. et C. D C, Monogr. PAanerog,, m, p. 62. Raudal de Munu, J. Chaff., n. 134''. AROIDÉES PISTIA P. Stratiotes L,, Zeyl.^ p. 152, n. 322; A. Engler in A. et C.DC. Monogr. Phanerog. 11, p. 634. Var. y obcordata A. Engler. Rio Guaviare, près de son embouchure, Sept., A. Gaill. n. 186. CALADIUM C. picturatum C. Koch in Wochenschr. f. Géertn., 1862 p; 135; A. Engler, /. c, p. 465. Lieux humides près d'un raorichal, Puerto-Zamuro, Mai, A. Gaill. n. 9. Cum dubio ad C. picturatum ducimus spécimen mancum a Gaillardio lectum : flores enim fœmineos, a larvis destitutos, non vidimus. Una tamen e numerosis formis Caladii esse videtur, distincta folii unici limbo anguste hastato, lobis acutis, postico quam anticis parum longiori, ad nervum médium albescenti; pedunculo inferne rufescenti, superne Yiridi; spatha viridi apice albida. {A suivre.) RECTIFICATION Dans l'article publié par M. Garcin dans le dernier numéro sur le Pigment de VEuglena sanguinea, il s'est glissé une erreur que nos lecteurs auront du reste rectifiée d'eux-mêmes A la page 193, au lieu de « La chrysoquinone, qui avait été généralement considérée comme fort voisine de la chlororufine, s'éloigne tout à fait de la rufine : car elle ne montre en A aucune ôa?zde d'absorption, ainsi qtce le fait cette dernière. » Il faut lire : « La chrysoquinone, qui avait été généralement considérée comme lort voisine de la chlororufine, s'éloigne tout a lait de la rufine : car elle montre en A une bande d'absorptiofi, ce que 72e fait pas cette dernière. » Le Gérant : Louis Morot. - J Menck. iiup-. 2'^, p4. Dtuifert- nocker«*« 3* ANNEE N" 13 i'"' JUILLET 1889 JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT LES HERBORISATIONS AUX ENVIRONS DE MONTPELLIER (Suite.) Par M. Ch. FLAHAULT IV. — Les bois siliceux dans la -région de l'Olivier. Les terrains siliceux sont beaucoup moins répandus dans la plaine méditerranéenne française que les terrains calcaires ; nous avons vu que la g-arig-ue (qui est calcaire, par définition) occupe la plus g-rande partie de la surface non cultivée, et le territoire sans culture est très étendu ; il n'y reste pourtant plus que quel- ques débris de forêts méritant à peine le nom de bois. Les terrains siliceux ont de grands avantages sur les sols calcaires au point de vue de la conservation des forêts. Les cal- caires, quel que soit leur âge g-éologique, sont le plus souvent compacts et presque toujours métamorphisés ; ils ont subi des pressions, des oscillations et des fractures qui en font, lorsqu'ils n'ont pas été recouverts par des alluvions, un sol fendillé dans lequel les pluies s'infiltrent immédiatement et sur place sans laisser de traces sensibles. La garigue ne peut devenir produc- tive que par des reboisements d'une réussite plus difficile que partout ailleurs, et rien ne fait prévoir que les populations du midi doivent, de longtemps, chercher des éléments de prospérité dans la culture forestière ; il semble que l'horreur des arbres soit instinctive chez elles, que chaque individu la subisse fatalement, comme par héritag-e, tant on y prend soin de détruire les arbres, là même où seuls ils pourraient assurer quelques revenus de la propriété, et sauveg-arder le pays contre les dévastations des torrents débordés. Aussi la garigue sera-t-elle longtemps lé refuge de beaucoup de représentants de la flore spontanée ! Les sols siliceux ont plus de fraîcheur ; s'ils sont dominés par des couches calcaires, ils sont arrosés par des sources, et s'ils 2141 JOURNAL DE BOTANIQUE occupent eux-mêmes les surfaces les plus élevées, la moindre dé- pression y devient une mare ou un marais. Dans tous les cas, les eaux s'y emmagasinent lentement, etsont utilisées successivement par les plantes. Les espèces arborescentes s'y développent avec vigueur, et résistent longtemps à la destruction due aux efforts de l'homme; les arbrisseaux y sont serrés et forment facilement des broussailles impénétrables, de véritables maquis, défendus par leur épaisseur même contre la dent des troupeaux les plus affamés. La reconstitution du vignoble méridional leur portera pour- tant une nouvelle atteinte. Plusieurs des variétés de vignes amé- ricaines qui se prêtent le mieux à la reconstitution comme porte- greffes ou comme producteurs directs prospèrent beaucoup mieux dans les sols siliceux qu'ailleurs ; nos modestes bois de Gram- mont, de Doscares et autres sont très menacés. Espérons que les hommes éclairés qui les possèdent voudront conserver aux bota- nistes de Montpellier des souvenirs qui ne sont pas sans gloire, et des ressources particulièrement précieuses pour nous en raison de la faible distance qui nous en sépare. Linné, on se le rappelle, avait reçu de son ami Boissier de Sauvages tant de richesses puisées dans le trésor du bois de Grammont qu'il paraît s'être fait une idée fort exagérée de son étendue ; la petite mare qu'on y trouve encore était un lac pour lui. Comment le savant suédois, accoutumé à la pauvreté des forêts du nord, eût-il pu croire quêtant d'espèces, et si précieuses, se puissent rencontrer sur un si faible espace ? Tous ces bois, clairsemés sur uneétendue de quelques kilomè- tres carrés, paraissent bien n'en avoir fait qu'un autrefois ; pour- tant la carte du diocèse de Montpellier, dressée par les ordres des Etats de Languedoc à la veille de la Révolution, les figure déjà séparés par des vignes. Leur défrichement partiel remonte donc à plus d'un siècle; il aurait pourtant été activé, s'il est vrai, comme on le rapporte, que les prisonniers autrichiens internés à MontpeUier pendant les guerres du premier empire furent em- ployés à ce travail. Les charrues à vapeur et les attelages de six à huit paires de bœufs atteignent plus rapidement le même but. Les botanistes regretteront ces bois, s'il le faut, mais ils ne se plain- dront pas pourtant et ne protesteront pas comme ils le font lors- qu'ils voient dépouiller la montagne sans autre résultat qu'une me- C. I'laiiaui.t. — Les herborisations aux environs de Montpellier. 215 nace constante pour les cultures et pour les habitants des plaines. Les sols siliceux de notre plaine méridionale sont d'àg-e et de formations très variés. Ce sont parfois des alluvions quaternaires du Rhône, comme dans les localités classiques de Grammont, Doscares, Saint-Aunès et Mézouls, ou des alluvions de même âg-e descendues des Cévennes le long de la vallée de l'Hérault, comme à Pézénas. Ailleurs ce sont des grès du Crétacé supérieur, correspondant, ou peu s'en faut, au Danien supérieur du Nord, comme à Clapiers, ou des poudingues à gros éléments du même âge, formant une partie du Garumnien de Leymerie, comme on en voit aux collines de Montarnaud. A Saint-Georges, à Murviel, à Courpoiran, dans les gorges du Verdus près de Saint-Guilhem-le-Désert, la flore de la silice se développe sur des dolomies oolithiques parsemées de nodules siliceux. Les grès siliceux carbonifères et triasiques et les schistes per- miens sont abondants aux environs de Lodève et de Clermont l'Hérault. Enfin, pour compléter cette série, des éruptions ont couvert de roches basaltiques quelques points de notre territoire. Ce sont vers le sud, les derniers représentants des pays d'Au- vergne. Les schistes dévoniens, siluriens et cambriens s'appuient sur les arêtes granitiques des Cévennes, mais ils n'apparaissent guère au-dessous de la limite de TOlivier. Presque partout, au niveau où ces schistes anciens sontànu,le Châtaignier remplacel'Olivier. Nous nous arrêterons au niveau supérieur de l'Olivier, pour reve- nir plus tard à nos montagnes. Si au lieu de nous élever, nous cherchons au delà de nos limites immédiates les ilôts toujours restreints formés par les ter- rains siliceux dans la plaine de la Méditerranée française, nous en retrouverons au centre des Corbières, à Durban notamment, où les schistes siluriens affleurent à moins de cent mètres d'alti- tude ; sur le bord occidental de ce massif, on retrouve les grès siliceux du Garumnien, connus sous le nom de grès d'Alet ; à Fontfroide, à Boutenac, à Fontlaurierj c'est-à-dire au bord sep- tentrional des Corbières, la silice apparaît sous forme de grès du Crétacé supérieur dont nous n'avons pas l'analogue aux environs de Montpellier. 2i6 JOURNAL DE BOTANIQUP: Tout près de là nous pouvons explorer trois monticules qui émerg-ent au milieu d'une riche plaine d'alluvions, si petits, si modestes, que l'état-major les a nég-ligés comme des accidents de surface insig-nifiants ; les trois taupinières de Quillanet ont pour- tant reçu la visite de nombreux géologues ; elles sont dues à un af- fleurement de méiaphyre avec quartz bipyramidé et méritent aussi d'attirer l'attention des botanistes. Les schistes anciens forment encore tout le massif des Albères, c'est-à-dire les contreforts des Pyrénées orientales qui, partant du col de Bellegarde, sont baignés par la Aléditerranée, du Cap Creux à Collioure. De l'autre côté du Rhône les terrains siliceux sont aussi très variés ; mais ils y occupent des espaces plus étendus, et la plaine plus étroite se confond davantage avec les basses montagnes. En nous étendant sur des détails géologiques de peu d'intérêt par eux-mêmes pour les Botanistes, nous n'avons eu d'autre but que de rappeler combien, dans le bassin de la Méditerranée, la composition des terrains est différente de celle des terrains cor- respondants au Nord du plateau central. La silice se présente dans notre midi sous des formes très variées, aux époques géologiques les plus éloignées les unes des autres. Or, tous ces lambeaux de sols siliceux disséminés de loin en loin dans notre région méditerranéenne, quel que soit d'ailleurs l'état physique de la roche siliceuse, présentent cer- tains caractères communs de végétation qui frappent les yeux les moins exercés à de pareilles observations. Les arbrisseaux en sont beaucoup plus caractéristiques que les espèces arbores- centes. Les Cistes y tiennent la plus grande place ; les Bruyères {Erica arborea, scoparia, cinerea, Calhina vitlgarïs) et le LavandîLla Stœchas ne leur cèdent guère en importance. Les Calycotoine spinosa, Ulex parviflorus , Geuisfa candïcans , et, parmi les Cistes, les Cisttts crispîcs , C. ladaniferzis , C. laurï- folhis, C. popiUifolius ^ C. nigricmis^ ne se trouvent pas partout, mais on ne les rencontre jamais en dehors des bois siliceux. Les espèces herbacées n'y sont pas moins localisées. Les Hclïantheimtvt giMatuin, Toipis barbata, Andryala sùmata^ Brïza major, Verom'ca officinalis^ Ltisula cainpestris, Ltipimts reticîUattis, L.hirsiLUts, LinariaPelliceriaiia , Trifolmm sitjfoca- ium, Geiiisia pilosa^ Hieracmm Jatibei^tiamini , H. sylvatïctiin, Ch. Fi.ahault. — Les herborisations aux environs de Montpellier. 217 H. îimbellatiin, Orchis Morio ^j pkta Reichenbach fil,, se trou- vent dans nos sols siliceux, quel que soit leur état physique et ne se rencontrent pas ailleurs dans notre région. Il faut y ajouter une série de Graminées fort remarquables à plus d'un titre, telles que : Vidpia scùiroides Gmelin, K. yî/zV/^i?/// Reichenbach, Nar- ditrits Lachenalii Godron, Air a Citpaiiiana Gussone, et X An- thoxanthiiut odoraiîun L. dont la présence nous semble indépen- dante de la nature du sol dans l'Europe tempérée. Quelques- unes des espèces que nous venons de mentionner ne sont pas rigoureusement liées pourtant à l'existence de la silice dans le sol. Nous connaissons un point, situé à peu de distance de Montpellier, où quelques individus ai Ulex parviflorus se sont développée au milieu d'une garigue, à côté du Geiiista Scor- plîiS. Les Silène gallzca, Polygala vttlgar/s., Jasioîie inoiitana, Veroiiica Teucriiim, Hieraciunt Pilosella, se trouvent partout dans nos bois siliceux, mais on les rencontre parfois ailleurs. UHe- liaiitheimtm vttlgare et le Beiom'ca officinalis sont moins carac- téristiques encore, bien qu'on ne les trouve pas communément en dehors des sols siliceux. D'autres espèces enfin, qui échappent facilement aux recher- ches, doivent être mentionnées comme propres à nos bois siliceux; ce sont TilUea muscosa, Asterolimtin siellaUtut, Carex œdipo- styla Duval-Jouve. On rencontre aussi que dans les bois siliceux de la plaine quelque Châtaigniers ; mais ils sont toujours dominés par le Pin maritime, s'ils sont associés. A l'état isolé même, le Châtaignier ne prospère pas dans notre plaine; il y subit évidemment des con- ditions climatériques auxquelles il est mal adapté, car on le voit prospérer dans les mêmes sols au delà de 350 à 400 mètres d'al- titude. On pourrait en dire autant de V Aitarrliimnit bellidifoliian^ du Digitalis ptirpurea., du Sarothantims scoparitts ^ qu'on ren- contre ça et là dans nos bois siliceux peu élevés, mais qui n'occu- pent une place importante dans la constitution de la flore qu'au dessus de la région de l'Olivier. On a cru jadis que le Châtaignier croissait sur le calcaire oolithique à Saint-Guilhem le désert; mais E. Dumas et Dunal ont dès longtemps trouvé ce calcaire parsemé de nombreux no- dules siliceux qui ne modifient en rien l'aspect physique de la 2i8 JOURNAL DE BOTANIQUE roche, mais qui suffisent à fournir la silice au Châtaignier, et en expliquent la présence. Le Chène-vert n'est pas exclu des terrains siliceux ; il y pros- père même, comme sur les terrains calcaires, s'il n'est pas en con- currence avec d'autres espèces ; mais le Chêne-liège prédomine et supplante plus ou moins son congénère lorsqu'ils sont associés ; d'autre part^ le Pin maritime étouffe le Chêne-vert et l'élimine complètement. Le Pin d'Alep se rencontre aussi dans les terrains siliceux, mais il y occupe une place très subordonnée. Rien n'est plus instructif, quand il s'agit d'acquérir la notion nette des différences qui existent entre la flore des terrains cal- caires et celle des terrains siliceux du midi, que d'examiner avec quelque attention les points où ces terrains sont en contact. Tout près de Durban, dans les Corbières, un lambeau de grès siliceux du Crétacé supérieur est compris entre deux lèvres de calcaire blanc, s'étendant le long de coteaux à pente assez forte. L'opposition des deux flores y est si tranchée qu'elle frappe les yeux à grande distance. La végétation du sol siliceux fait une tache d'un vert foncé qui court tout le long des coteaux, en sui- vant rigoureusement les accidents de la stratification. Une pointe de calcaire de quelques mètres de superficie seulement fait saillie dans les grès ; on n'y trouve pas une seule des espèces qui cou- vrent d'épais buissons les grès environnants. Il y a quelques années, la Pinède de Durban fut brûlée; l'incendie s'étendit sur tout le bois siliceux, mais il s'arrêta sur tout le pourtour précisé- ment au contact des deux terrains et ménagea la pointe calcaire isolée dans les grès. C'est qu'avec les grès siliceux disparaissent aussi le Pinmaritime^ dont la présence justifie le nom de Pinède donné à beaucoup de bois siliceux du midi, et en même temps les Erïca scoparia et arborea, Calhtna vtdgaris^ Cïstus populi- folius, salvî'folùis , nïgrïcans^ latirifolnis , Calycotome spinosa-, Vlex parviflortis , Lavandtda Stœchas ; les broussailles serrées que forment ces végétaux s'embrasent et communiquent l'incendie avec une étonnante rapidité. Immédiatement au delà des limites du grès, la végétation frutescente est formée par le Chêne- vert, les Jimipcrîis pJiœiiï- cca, Ai}ielaiichier zmlgai^is^ Coronilla Enienis^ Rosmarimis officinalis et Btiœus seinpervirens . Des Cistes qui formaient tout à l'heure la masse principale du bois, il ne reste plus que quelques Cu. Im.ahaui.ï. — Les licrborisations aux environs de Afoii/pe/h'ei: 219 individus épars de C. albidus et de C. moiispeliensis, les seuls auxquels la silice ne soit pas nécessaire. On arrive au même résultat par la comparaison des trois ilôts mélaphyriques de Quillanet avec les coteaux calcaires qui les environnent. Il n'ont que quelques mètres de surface; les Cistes et les Bruyères y font un maquis en miniature, tandis que les roches calcaires sont à peine couvertes de quelques herbes domi- nées par les touffes épineuses du Genita Scorpius. La distribution des Cistes dans la région méditerranéenne française donne lieu à quelques remarques intéressantes : deux d'entre eux seulement sont indifférents quant à la nature du sol (C albidus, C. monspclieiisis)\ le C . salvifolius se rencontre assez fréquemment dans les calcaires riches en dolomie, comme à la montagne de Cette, dans les gorges de l'Hérault, en aval de Saint-Guilhem-le-Désert. Tous les autres paraissent exiger des sols riches en silice. Ils montrent aussi des aptitudes très diverses relativement à l'altitude où ils prospèrent. Les C. albidus, moiis- peliensis et ^(^/^'/)^//?/5' s'étendent des plaines inférieures jusqu'au voisinage de la liiuite supérieure du Chêne-vert; le C. salvifo- lius dépasse même les deux autres en altitude ; le C. latiH/olizis paraît préférer la région élevée à la plaine ; on le trouve ça et là dans les bois siliceux de la région basse ; mais c'est vers 400 m. qu'il prend une place prépondérante. Quelques autres, au con- traire, ne dépassent pas la plaine et la zone la plus chaude; tels sont : C. crisptts, C. populifolitis , C. ladaniferjLS ^ C. nigi^cans. Quelques plantes, intéressantes à divers titres, méritent d'être signalées à l'occasion de quelques localités. Les quelques buissons qui entourent encore la mare de Grara- mont et qui gardent le nom de bois, par souvenir du passé, don- nent asile aux Genisia candicans, Vicia atropîLrpurea, Pinipi- nellapereginna; tout près de là, au bois de la Moure, nous ren- controns les Genisia pilosa, Orchis Mario f ,5 picta^ Serapias Lingna, Isoetes Dnriéei; à Doscares, on trouve les Galinm maritimiim^ Thrincia luberosa, Linaria grasca, Cytimis liypo- cysiis; on peut signaler à Saint- Aunes : Bifora radians^ Myosotis versicolor, Air a Cjipaniana, Calycolome spznosa; k^lézonls, un propriétaire instruit a introduit dans ses bois le Cistus ladani- ferus^ le RJuis Cotimis, l' Ulex enropieus, VEphedra altissima, \ç. Juniperus drupacea. 220 JOURNAL DE BOTANIQUE Les Spïrœa Filïpeiidula, Vicia atropurpiu^ea, V. bite.a, Helianthetmmt gtittatitm^ Lupiniis Jiirsutiis, Silène gallica, Verbascum maiale, Trifolitint rubens, se rencontrent dans toute cette rég-ion siliceuse voisine de Montpellier. Un peu plus loin de nous, à Saint-Georges et à Murviel, à Montarnaud et à Puéchabon, il est facile d'observer plusieurs hybrides de Cistes, C. albido X crispas, crispa X albidîis, inoiis- peliensi X salvifolius , salvi folio X nionspeliensis , Imirifolio X ■^nonspsliensis {C. Ledoii Lamarck) et monspelieiisi X laiirifo- liîis ; ce sont là des hybrides expérimentalement démontrés, rlommés d'après la comparaison avec les produits obtenus par les fécondations croisées réalisées autrefois par AI. Bornet à la villa Thuret. A Murviel, on peut récolter encore : Onobrychis Capiii-galli, ^iSHpiiia^ LathyriLS Nissolia, Geunisylvaticum^ Fiimaria major, Cephalanthera rubra, etc. A Montarnaud et à Puéchabon, tout démontre que l'altitude est déjà plus élevée ; le Châtaignier y atteint des dimensions respectables, bien qu'il ne soit pas très fréquent; dans les bois prospèrent C Iirysantheuuwt coryvtbosum et utontanum^ Melit- tis nielissophylliLin , Tliymus Serpyllmn^ Teucritmi Scorodonia, Salvia verticillata, Kceleria valesiaca, Andropogon Grylhis, Danthoiiia decinnbens , Saponaria ocymoides, Geraniwn san- guineum, Potentilla hirta, Trifoliiun riibens^ LitJiosperinum purpîireo-casruleunt^ Passeriiia Thymelea, EiipJwrbia Duvalii Lecoq et Lamotte, Phalaiigitim Liliago, Anacamptis pyravii- dalis , Melica tinijîora, Carex olbieiisis. Toutes ces plantes ne sont pas spéciales aux terrains siliceux; mais elles nous indi- quent le voisinage de la limite supérieure de l'Olivier. Dès que nous l'aurons dépassée, nous nous trouverons dans la zone du Châtaignier, où prédominent les Digitalis purpîtrea , Anai^rhimun bellidifoliuui^ Teiicrium Scorodonia. C'est le com- mencement de la flore de's montagnes ; laissons-la de côté pour le moment et, quittant les abords immédiats de Montpellier, arrê- tons-nous vers l'Ouest sur l'ilôt basaltique de Roquehaute, près de Béziers. Nous y trouverons les Isoetes Dtirisei, Echiîini plau- tagineîim , Liipimis hirstitus et reticiilatiis, Ulex parviflot^îcs , Jîmcus capitaiiis, Hordeitm CapîU-Medasœ. Plus loin encore, aux environs de Narbonne, nous pourrons Cit. Fi.AHAUi.T. — Les herborisations a-ix environs de },[ontpellicr. 221 explorer les coteaux de Boutenac et de Fontfroide, justement fameux parmi les botanistes ; le Bulletin de la Société botanique de France a rendu compte d'herborisations très riches dans ce massif siliceux des basses Corbières (i). Nous ne pouvons songer à ajouter à ce qui a été dit sur ces localités priviléo-iées par nos confrères, M. Maugeret et M. G. Gautier; nous sortirions d'ail- leurs du cadre que nous nous sommes tracé en nous éloignant davantage de JMontpellier. Des mares se sont formées naturellement dans les dépressions de quelques-uns de nos bois siliceux; d'autres ont été creusées pour les besoins de diverses exploitations. La plupart d'entre elles sont depuis longtemps célèbres dans le monde botanique, malgré leur peu d'étendue ; elles sont particulièrement favorables à l'herborisation; assez profondes pour n'être pas ordinairement épuisées par les sécheresses de l'été, elles offrent aux plantes aquatiques qui ne redoutent pas les températures élevées des condicions très avantageuses. Quelques minutes suffisent pour que nous récoltions dans la mare de Grammont Elceocharis palnstris, Acoriis Calaimcs, Rammculns Philonofis, 2k. nmincatus, Batrachiimt Dro7ietii, Isoetes setacea^ Callitriclie hautulata, Graiiola offîcinalis . Les mares de Rigaud, situées aux portes d'Agde, sont de vieilles carrières creusées dans le basalte ; on y récolte le Damasoninm polyspennnin Cosson et VElatine Fabri Grenier, Myosiirus ini- iiimits, Lythmvi bibracteaiiim^ L. tliymifolia , Près lia cervina. Il en est de même des mares de Roquehaute; elles occupent le sommet d'un petit plateau d'origine volcanique, d'où les ingé- nieurs du grand siècle tirèrent les meilleurs matériaux qui aient été employés aux travaux du canal du midi ; on y peut récolter : Raiiunculus laterijloriis DC., Peplis erecta, Bulliardia Vaillan- tii, Sedum csespitosum., Cicendia filifonnis ., Myosotis câsspilosa Schultz !i pai'viflora Brébisson, Isoetes setacea, Marsilea pn- bescenSy Pilnlaria m'nuta Durieu, Velezia rigida, Œiianthe silaifolia ; Juncns pygniœiis^ striatus , Tenageya, capitatits, etc. Au delà de nos limites, les mares de la colline de Biot près d'An- tibes, et même les ravins humides de l'Estérel ou des Albères, nous fourniraient en partie les mêmes espèces et les mêmes sujets d'observation. I. Bulletin de la Soc. bit. de France, IX, 1862, et XXXV, i838. 222 lOURNAL. Di: BOTANIQUE C'est du 20 mai au 15 juin qu'il faut herboriser dans les bois siliceux de la plaine méditerranéenne; c'est du i'""au6 juin qu'on y fera les plus abondantes récoltes. Cette époque passée, beau- coup de vég-étaux qui les caractérisent se dessèchent et dispa- raissent ; c'est vers les dunes et les plages, et sur les bords des grands marais salants, qu'il convient d'aller herboriser en atten- dant que la canicule nous invite à chercher les sommets. OBSERVATIONS SUR LE POLLEN DES CYCADEES Par M. Léon GUIGNARD Le pollen des Cycadées a été étudié dans ces dernières an- nées par M. Juranyi (i) et par M. Treub (2), qui en ont suivi le développement à partir du plus jeune âge. Tout récemment, M. Strasburger (3) s'en est occupé au point de vue de la mem'- brane. Certains faits anormaux ou exceptionnels, signalés par M. Juranyi au sujet de la division nucléaire dans les cellules mères du pollen, m'ayant semblé devoir être vérifiés, j'ai profité d'une occasion qui m'était offerte d'étudier des fleurs mâles de Cycas, Zamia et Ceratozamia pour chercher à contrôler les faits observés. Incidemment, mon attention s'est portée sur une ques- tion d'un intérêt général, concernant la structure du noyau au repos, examinée à nouveau l'an dernier dans un important mé- moire par M. Strasburger (4). La division indirecte du noyau est caractérisée, comme on sait, par une série de phénomènes qui se succèdent dans un ordre déterminé. Le plus important consiste en ce que les segments qui, à un moment donné, apparaissent distincts les uns des autres dans le noyau, se dédoublent suivant leur longueur chacune en deux moitiés égales; celles-ci se séparent l'une de l'autre au stade de la plaque nucléaire pour se transporter, en sens inverses, aux deux pôles du fuseau achromatique, où elles 1. Juranyi, Beobacht. ûber Kerntheilung (Sitzungsber. der ung-arischen Acad" d. Wiss., p. 70, 1882). 2. Treub, Recherches sur les Cycadées (Ann. du Jardin bot. de Buiteazorg-, vol. II, 1885). 3. Strasburg-er, Ueber das Wachsthum vegetabilischer Zellha-ute, 1889. 4. Strasi)urg-er, Sur la division des jioyaiix cellulaires, la division des cellules et la fécondation (Journal de Botanique, mars 1888). — Ueber Kern-und ZclUhei- lung int PJlamenreiche, 1888. L. GuiGNARi). — Observations sur le pollen des Cycadées. 223 vont concourir à la formation des deux nouveaux noyaux. Le dédoublement longitudinal de chacun des segments primaires peut avoir lieu avant la naissance de la plaque nucléaire, presque aussitôt après leur différenciation dans le noyau encore pourvu de sa membrane ; mais les deux moitiés restent rappro- chées, souvent même elles se réunissent intimement l'une à l'autre, par suite de la contraction et du raccourcissement dont les seg-ments sont le sièg-e, jusqu'à la formation de la plaque nucléaire. C'est seulement à ce stade qu'elles se séparent défini- tivement pour se diriger vers les deux pôles opposés. 11 en est ainsi, par exemple, dans la plupart, sinon dans la totalité, des cellules mères de pollen entrant en division {Lilium, Allium, FiHtillarïa, Alstrœmerïa , etc.) et dans diverses cellules ani- males (Salamandre, etc.). Ailleurs ce dédoublement ne se mani- feste qu'au moment de l'orientation et de la disposition des segments chromatiques en plaque nucléaire (tissus végétatifs, albumen). Dans le premier cas, le phénomène essentiel de la ka- ryokinèse est plus hàtif que dans le second; mais dans l'un comme dans l'autre, c'est au stade de la plaque nucléaire que les segments secondaires, nés par dédoublement longitudinal des segments primaires, se distribuent, à nombre égal, en deux groupes destinés à former les noyaux futurs. Cette règle générale, établie par de nombreuses recherches, comporterait certaines exceptions, si les données fournies pour divers cas étaient réellement fondées ou ne représentaient pas simplement des anomalies accidentelles. Pour M. Juranyi, le dédoublement longitudinal des segments primaires, chez le Ceratozaniia longffolfa, aurait lieu surtout après leur arrivée aux pôles et non au stade de la plaque nu- cléaire (i). D'autre part, M. Carnoy dit avoir constaté de même les indices d'un dédoublement aux pôles dans les noyaux du sac embryonnaire du Paris quadrifolïa , du Maïantheimim bffolmin, et dans ceux du périanthe du Liliuui caiididtiui (2). Dans les spermatocytes de la vSalamandre, M. Flemming a constaté d'une façon certaine (3), à côté de la karyokinèse normale, une 1. Loc. cit., p. 71-7Î, fiç. G. etc. 2. Carnoy, La cytodiérhse ches les Arthropodes (La Cellule, t. I, p. 332, 1885). 3. Flemming-, Neue Beitrdge sur Kenntniss der Zellc (Arch. f. Mikrosk Anat., t. XXIX, p. 400, 442). 224 JOURNAL DE BOTANIQUE modification analogue, à certains égards, à la précédente, qu'il désigne sous le nom. && forfue hétérotyptqzce. Dans ces cellules, les segments secondaires destinés à former les nouveaux noyaux sont au nombre de 12; dès leur arrivée aux pôles du fuseau, ils offrent un dédoublement longitudinal donnant naissance à 24 segments. MM. Ed. Van Beneden et Van Neyt (i) auraient vu parfois pendant la reconstitution du noyau, dans les œufs en segmentation de l'Ascaride mégalocéphale, les segments secon- daires se dédoubler avant de se résoudre en fins granules reliés entre eux par des filaments. Il est vrai que M. Boveri révoque en doute cette observation (2). D'ailleurs, parmi ces divers cas, celui des spermatocytes de la Salamandre est le seul qui soit nettement établi. Une opinion analogue à celle de M. Juranyi avait été émise par M. Heuser au sujet des noyaux des cellules mères poUini- ques du Tradescantïa. J'ai montré (3) qu'elle n'était pas fondée, et que les segments chromatiques se dédoublent au stade de la pla- que nucléaire. Si le dédoublement longitudinal, au lieu d'avoir lieu au stade de la plaque nucléaire, ne se produisait qu'après l'arrivée aux pôles des segments chromatiques non dédoublés, comme dans l'opinion de ces deux derniers observateurs, on pourrait se de- mander quelle est la raison d'être de la plaque nucléaire et com- ment il peut se faire que les segments se distribuent toujours à nombre égal entre les deux nouveaux noyaux, car une réparti- tion égale de la substance chromatique ne peut s'expliquer que par la séparation des deux moitiés de chaque segment dédoublé au stade de la plaque nucléaire ; la scission longitudinale appa- raît d'autant plus nécessaire que les segments primaires peuvent avoir une longueur différente, et que, d'autre part, s'ils se cou- paient simplement en travers, comme on l'avait cru jadis, les deux tronçons destinés chacun à l'un des deux noyaux futurs pourraient de même être inégaux. Avant d'exposer les résultats que l'étude du Ceratozamia 1. E. Van Beneden et Van Neyt, Nouv. recherches sur la fécondation et la division vtilosique ches l' Ascaride mé galoc&phale ^ p. 40, 1887, 2. Boveri, Ucber Differencirung der Zellkerne zvakrend der Furchung des Eies von Ascaris rnegalocepkala (Anat. An/eiy-er, p. 68 », 1887). 3. L. Guijjnard, Nouv. recherches sur le noyau cellulaire (Ann. des Se. nat. Bot., 1885, p. 358). L. GuiGNAKi). — Obset'valions sur le pollett des Cycadées. 225 m'a fournis sur cette première question, je désire attirer l'atten- tion sur un second point qui consiste à savoir si le noyau à l'état de repos renferme un fdament chromatique unique, con- tinu, ainsi qu'on l'a admis juscju'au récent mémoire de M. Stras- burger, ou bien si, comme le pense aujourd'hui cet éminent botaniste, il contient des segments chromatiques toujours libres et distincts, mais dont les nombreux replis empêcheraient d'apercevoir les extrémités libres dans la masse chromatique pelotonnée du noyau au repos. Dans les cellules mères poUiniques des plantes chez lesquelles les segments chromatiques peuvent être comptés avec certitude, le nombre de ces derniers offre une fixité remarquable pour une espèce donnée. Ainsi que je l'ai fait remarquer jadis (i), il est de 1 2 pour le Lilùini, de 8 pour V Allium et X Alstrœmeria, de 16 pour le Listera. D'autre part, au cours des divisions qui donnent naissance à l'oosphère, dans le sac embryonnaire des diverses espèces de Lilmm que j'ai pu examiner à cet égard, on peut de même compter 12 segments chromatiques dans les noyaux sexuels. M. Strasburger est arrivé aux mêmes résultats pour les cellules mères de pollen des plantes indiquées (2) ; il retrouve également le nombre 12 dans celles du Tradescantïa, de X Helleborits fœtidîLS , du Clilorophyton Sternbergiaiitim. Comme le nombre observé dans les cellules mères de pollen se maintient tel, par le fait même du dédoublement longitudinal, jusque dans le noyau générateur du tube poUinique (2), il en ré- sulte que pour le Lis, par exemple, au moment de la féconda- tion, le noyau mâle et le noyau femelle se mélangent à nombre égal de bâtonnets. On entrevoit l'intérêt de cette fixité si l'on remarque que c'est seulement dans les cellules sexuelles qu'on l'observe, car dans les tissus végétatifs, comme aussi dans les cellules primor- diales de la jeune anthère avant la formation définitive des cel- lules mères de pollen, et dans celles de l'ovule à l'exception du sac embryonnaire, le nombre des segments chromatiques varie (dans le sac embryonnaire lui-même, il n'est d'ailleurs pas fixe 1 . L. Guignard, Recherches sur la structure et la division du noyau cellu- laire (Ann. des Se. nat. liot., o" série, t. XVII, p. 40). 2. Tout récemment, j'ai pu les compter dans les tubes polliniques du Liliunt Martagon^ où j'ai rencontré plusieurs cas de division du noyau générateur; la plaque nucléaire et, par suite, chacune de ses moitiés offraient 12 segments. 226 )OURNAL DE BOTANIQUE pour les antipodes). Pour le Lis en particulier, les observations récentes de M. Strasburger (i) et les miennes (2) montrent qu'il est ordinairement de 16, Un fait analogue se retrouve dans d'au- tres plantes. Il y a donc réduction de nombre pour les segments chromatiques des cellules sexuelles : comment se fait cette ré- duction et par quel moyen s'établit la fixité observée dans les dernières cellules? Si l'inverse existait, on pourrait concevoir jusqu'à un certain point que, la formation des éléments sexuels représentant en quelque sorte le point culminant de la vie de la plante et du développement de ses cellules, ces éléments nais- sent et se différencient quand les segments chromatiques ont atteint le nombre qui caractérise la plante considérée. Or, c'est précisément le contraire qui existe, à en juger du moins par les cas observés. jusqu'aux plus récentes observations de M. Strasburger, on a admis que ce nombre apparaît dans le noyau au moment où il se prépare à la division et grâce à la segmentation transversale d'un filament chromatique unique. Au premier abord, il est évi- dent que la fixité de nombre se conçoit beaucoup plus facilement si l'on suppose l'existence de filaments distincts et autonomes dans le noyau au repos. Pour que le noyau au repos renferme un filament unique, il faut nécessairement qu'il y ait soudure bout à bout des segments chromatiques arrivés aux pôles du fuseau après la division de la plaque nucléaire. Or, on comprend que la reconstitution de ce filament unique soit un des phénomènes les plus compliqués de la karyokinèse. (A suivre.) NOTE SUR UNE THYMÉLÉACÉE NOUVELLE DU TONKIN Par M. DRAKE DEL CASTILLO Parmi les plantes récemment rapportées du Tonkin par M. Ba- lansa, il en est une qui mérite d'appeler l'attention au point de vue botanique et économique. C'est une Thyméléacée, du genre IVïcksirœnu'a Endl, ; elle est inédite, et peut donc recevoir le nom de celui qui en a, le premier, enrichi nos herbiers. Voici sa description : 1. Ueber Kern-und Zclléhcilung, p. 51, 1888. 2. Nouvelles recherches..., p. 334, 1885. Drake dei- Castii.lo. — Note sur une Thyincléacée nouvelle du Tonkin. 227 Wickstrœmia Balansae .v/'. nov. xVrbuscula (bi-metralis) cortice brunneo, novellis velutinis, rarau- lis tcretibus ad apicem sparsè Scriceo-pubescentibus, demùm glabratis. Folia subchartacca, intCi^ra, oblonga, ovata ( 10-12 cent, longa, 3-5 lata), acuta, basi in petiolum brevissimum (3-4 raill.) constricta, nervis pin- natis incurvis utrinque ad 18, additis nonnunquàm intermediis multo minoribus, paucis confluentibus vel anastomantibus, pagina superiore glabrà, inferiore siraul ac petiolum adpressè pubescente vel pubenilâ. Panicula thyrsoidea, tcrminalis, nutans, ampla, multiflora (ad 20 cent, lata, pedunculis primariis 10-15 cent, longis), tota praesertim supernè sericeo-pubescens, bracteis parvulis (1-2 mill. longis), acutis. Flores ad apicem pedunculorum quaterni,primùmbracteolis ovatis (6-7 mill. lon- gis) obtusis extùs puberulis intùs glabris caducis fulcrati. Perianthium sordide album, extùs dense sericeum, tubulosum (i cent, longum, 3 mill. latum), utrinque attenuatum, lobis (1-2 mill. longis) obtusiusculis erectis.Staminaad apicem perianthii inserta. Disci squamae in cyathum varié lobatum connatae. Ovarium villoso-sericeum ; ovulum margina- tum. Fructus perianthio inclusus, pericarpio extùs villoso sicco ; semen brunneum, laeve, lineare-oblongum, utrinque acutum, anticè lineâ pro- minulâ longitudinaliter percursum. Embryo cotyledonibus crassiuscu- lis villosulis. On voit, d'après cette description, que le IV. Balansae occupe une place spéciale dans le g^enre. Son inflorescence ne rappelle guère que celle du W. japoiiica Miq. ; encore sa panicule est-elle bienplus ample que dans cette dernière espèce. Une autre particu- larité de l'inflorescence est la disposition des fleurs par quatre au sommet des rameaux de l'inflorescence : elles sont enveloppées pendant quelque temps dans deux bractées ovales qui forment une sorte de gros bouton et qui tombent ensuite. Ce caractère est peut-être unique dans le genre. Le périanthe du W. Balansse offre aussi des particularités intéressantes : ses lobes sont dres- sés, tandis qu'ils sont étalés dans la plupart des autres espèces du genre; de plus, le périanthe des Wickstrœmia est, en général, caduc, ou ne persiste qu'en partie : ici, il est complètement per- sistant, enveloppe entièrement le fruit, et ne le laisse tomber qu'à maturité, en se fendant longitudinalement. Le disque est cyathi- forme, mais incisé d'une manière assez variable. Enfin un dernier trait caractéristique de cette espèce est une sorte d'aile qui borde longitudinalement l'ovule : on retrouve, plus tard, une trace de cette aile dans une ligne saillante qui s'étend le long de la face antérieure de la graine. 3 23 JOURNAL DE BOTANIQUP: Le Wickstrœima Balansée n'est pas connu à l'état spon- tané (i), mais il est cultivé par les TJiôs et les Mans qui le dési- gnent sous le nom de Caï-gio et qui emploient les fibres de son écorce à faire du papier d'assez bonne qualité. Des fragments de cette écorce et des échantillons de ce papier figurent, cette année, à l'Exposition universelle. La plante n'est pas cultivée dans le Delta, mais seulement dans la région montagneuse du N.-O. du Tonkin, sur le versant des collines. Les indigènes repro- duisent la plante par serais. A cet effet, ils recueillent, au mois d'avril, des fruits, mûrs à cette époque, et les sèment à l'abri du soleil, dans un terrain convenablement préparé. La plantule commence à sortir de terre vers le quarantième jour ; au bout de trois ou quatre mois, on repique les jeunes plants en laissant entre eux l'intervalle d'un mètre. L'arbrisseau n'est bon à recéper, pour la première fois, qu'à la fin de la troisième année : mais les recépages suivants se font tous les deux ans, pendant un certain nombre d'années, à cause de la grande rusticité de la plante. On dépouille, à la main, les tiges de leur écorce, pendant qu'elles sont encore vertes ; on obtient ainsi des lanières que Ton fait sécher et que l'on transporte ensuite à Hanoï, où se fait la fabri- cation. Cette fabrication consiste à réduire en pâte les écorces et à en relier les fibres au moyen d'un mucilage retiré, par ma- cération, des copeaux du bois d'une Laurinée {Aciinodaphne cochinchinensis Meissn.) que les indigènes appellent Caï-iio. Cette dernière plante a été trouvée par M. Balansa, à l'état spontané aux environs de Ozton-bi (en fleurs au mois de novembre 1885) et de TJLÎL-Phap (en fruits au mois d'avril 1887 ; en fleurs au mois de décembre 1888). Cette propriété de fournir une matière susceptible d'être transformée en papier n'est pas, on le sait, particulière au W. Balansa?, dans la famille des Thyméléacées. Ainsi, entre autres, une plante d'un genre voisin {Edgeioorthia papyrifera Zucc.) fournit l'écorce dont on fait le meilleur papier de Chine et du Japon. Il y a aussi VLnWickstrœima [JV. ùidica Linn.), répandu dans l'Inde et dans l'Océanie, dont les fibres corticales sont employées à la confection des vêtements de certaines peuplades polynésiennes. I. Les rensci|jnements qui suivent, sur cette plante, sont dus à M. Balansa. Le Gérant : I^ouis Morot. rarï*. - J Meriok. uap,, 22, p4. btiiiferl- noe4iere««. 3" ANNÉE N" 14 16 JUILLET 1889 JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT OBSERVATIONS SUR LE POLLEN DES CYCADEES (Fin.) Par M. Léon GUIGNARD Dans la plupart des noyaux au repos, les éléments chromati- ques sont tellement enchevêtrés et contournés que, même avec l'aide des réactifs colorants, l'observation ne permet pas de se faire une opinion sur la constitution de la charpente nucléaire. En faisant agir, dans certaines conditions (i), l'eau de Javelle sur les noyaux de l'albumen {Fritillaria, Galanthîts , Leucoïunz) et des cellules mères de pollen {Lilium biilbiferum, Allimn)^ M. Strasburger a vu des segments libres ou tout au moins des bouts libres dans ces noyaux examinés avant leur entrée en di- vision, ce qui l'a conduit à cette conclusion, qu'il n'y a pas con- tinuité des anses chromatiques, et par conséquent ni soudure à la dernière phase de la division, ni segmentation transversale à la première. A la suite de ses observations sur la Salamandre, M. Rabl (2) avait de même émis l'idée que les segments chromatiques pour- raient bien être libres dans le noyau au repos, mais il n'en avait pas fourni la preuve. L'étude du pollen des Cycadées me paraît intéressante aux deux points de vue qui viennent d'être mentionnés, et pour cette raison j'examinerai successivement la structure du noyau au repos et les différents stades de la division, en prenant comme exemple le Ceratozaiitia inexicana. Fixé dans son état normal par les réactifs appropriés, le noyau au repos d'une cellule mère de pollen offre une charpente cliro- matique dont les nombreux replis sont tellement enchevêtrés et I. Loc. cit., p. 36 et suiv. a. Rabl, Ueber Zelltkeilung (Morph. Jahrb., t. X). 230 JOURNAL DE BOTANIQUE délicats qu'il est impossible de les suivre dans leur trajet au sein de la masse nucléaire (voir Planche V, ûg. i). Même quand les approches de la division se manifestent par la contraction et l'é- paississement des replis, on ne peut décider avec certitude s'il existe des seg-ments libres dans la masse pelotonnée (ûg. 2). Une circonstance plutôt accidentelle que cherchée m'a permis d'observer les noyaux dans des conditions particulièrement fa- vorables, sans qu'il fût besoin d'employer des réactifs tels que l'eau de Javelle, dont l'action est difficile à modérer et à suspen- dre au moment précis où commence la dissolution des éléments figurés du noyau. Un g-rand nombre d'étamines de Ceratozaima ayant été placées dans de l'alcool absolu employé en quantité insuffisante pour éviter une hydratation assez prononcée de ce liquide, la fixation des noyaux se produisit dans des conditions telles qu'une partie de la masse pelotonnée se trouva refoulée sur le côté contre la membrane nucléaire, tandis que l'autre partie déroulait ses replis dans tout le reste de la cavité du noyau. Le même résultat peut être obtenu, quoique avec beaucoup moins de chances de réussite, par l'emploi direct d'un alcool dilué. Les noyaux ainsi fixés avaient déjà commencé à contracter leurs anses chromatiques ; sans cette circonstance, l'étude de leur structure n'eût pas été possible. L'un deux est représenté dans la fig-. 3, à un fort grossisse- ment. A gauche, on voit une agglomération de replis chroma- tiques serrés les uns contre les autres et dans lesquels se trouve le nucléole ; cette partie du j>eloton comprend environ le tiers de la masse totale. Parfois, l'amas formé par ces anses chromatiques refoulées est plus considérable, et une même coupe de sac polli- nîque présente de notables différences. A droite de la même figure, les anses peuvent être suivies dans leur trajet. Observées à l'aide d'objectifs à immersion et après coloration par l'hématoxyline, elles m'ont souvent paru former, malgré leurs sinuosités et leurs brusques changements de direction, un filament ininterrompu, dans toute la partie de la cavité nucléaire oVl le refoulement n'avait pas eu lieu. Lorsque les noyaux ne montraient aucune extrémité chroma- tique libre, il y avait lieu de se demander et de rechercher si une telle apparence n'était pas due à l'accolement des bouts libres aux L. GuiGNARD. — Observations sur le pollen des Cycadées. 231 anses situées dans leur voisinag-e ; mais dans ce cas, l'aspect eût été celui d'un reticulum. Je crois avoir remarqué, il est vrai, qu'il en est parfois ainsi ; de même, on aperçoit assez souvent un ou deux bouts se terminant librement dans la cavité nucléaire, alors même que les noyaux n'ont pas été entamés parle rasoir. Tout en reconnaissant combien ces derniers faits peuvent venir à l'appui de l'hypothèse des segments normalement distincts et indépendants dans le noyau au repos, il faut tout d'abord faire les remarques suivantes. Comme on le verra plus loin, la plaque nucléaire est formée par 8 segments chromatiques dans le Ceratozautia ; par consé- quent le nombre des extrémités libres est de 16. Or, dans les novaux dont la partie facilement observable représentait en movenne la moitié de la masse totale des anses chromatiques, on n'apercevait qu'une ou deux extrémités libres ou accolées à une anse chromatique voisine, rarement un nombre un peu plus élevé, dans les cas où le filament ne se montrait pas ininterrompu. On est amené par cela même à penser que, si les segments sont réellement préformés, presque toutesleurs extrémités se trouvent constamment dans la partie contractée, ce qui, à la suite d'un grand nombre d'observations, ne laisse pas de paraître assez peu probable. Il est évident, d'autre part, que l'alcool, en agissant sur le filament nucléaire, peut déterminer sa rupture en un ou plu- sieurs points : dès lors, on s'explique la présence de quelques bouts libres ou entraînés mécaniquement au contact d'anses chromatiques situées dans leur voisinage, ce qui donne l'appa- rence d'un reticulum. D'ailleurs, j'ai assez souvent remarqué, sur le trajet d'une ou de plusieurs anses, des parties étirées et grêles comme des fils, qu'une coloration intense avec l'hémato- xyline permettait seule d'apercevoir; il y avait tout lieu de croire qu'elles étaient dues à l'action de l'alcool. On peut se demander également si, quand on distingue des bouts libres, la segmenta- tion transversale du filament n'est pas en voie de se manifester, circonstance qui vient compliquer la question, d'autant que, comme je l'ai fait remarquer, c'est seulement au moment où le noyau se prépare à la division par la contraction et l'épaississe- ment de ses anses chromatiques que l'étude de la structure est possible. Déjà, dans la fîg. 3, on peut apercevoir en certains points. 232 JOURNAL DE BOTANIQUE ■ sur le trajet des anses, une double série de granulations chroma- tiques, ce qui montre que le dédoublement longitudinal est proche. Un peu plus tard^ quand plusieurs extrémités libres sont visibles (fîg. 4), ce dédoublement devient manifeste dans toutes les anses chromatiques, et les moitiés parallèles s'écartent peu à peu l'une de l'autre, soit sur un point quelconque de leur lon- gueur, soit surtout vers les bouts (fig. 5). Puis la membrane nu- cléaire disparaît et les anses, se raccourcissant de plus en plus, se rapprochent au centre delà cellule mère. Bientôt leur nombre devient facile à compter, même avant l'apparition du fuseau achromatique (fig. 6 et 7). Tandis que M. Juranyi en trouve de 8 à 24 dans le Ceratozamia, j'en ai toujours compté 8, non-seu- lement dans les noyaux des cellules mères, mais aussi dans tous ceux qui en dérivaient jusqu'à la formation définitive du grain de pollen. Incurvés d'abord vers le milieu de leur longueur, les seg- ments primaires doubles finissent par se redresser presque com- plètement à l'équateur du fuseau ; puis chaque moitié glisse en sens inverse vers les pôles (fig. 8 et 9). Les phénomènes ulté- rieurs sont conformes à la règle générale (fig. 10 à 14), et je passe les détails sous silence. Comme M. Strasburger a étudié tout récemment la formation des membranes dans les Cycadéees et a même bien voulu faire mention des quelques indications que je lui avais fournies à cet égard, il me suffira de signaler seule- ment les particularités qu'on observe au cours des divisions qui se produisent dans le grain de pollen lui-même. Ces divisions se produisent de telle façon que l'axe du fuseau est perpendiculaire au plus grand diamètre du grain (fig. 17 et 23). Le premier fuseau est déjà formé de deux moitiés un peu inégales, la base commune des cônes qu'elles représentent étant plus rapprochée de la face plane du grain de pollen (fig-, 17). Une différence marquée s'observe dans l'orientation des seg- ments secondaires arrivés aux pôles, et la cloison cellulosique qui vient séparer les deux g-roupes prend la forme d'un verre de montre (fig. 19, 20); il en résulte une petite cellule lenticulaire, pourvue d'un noyau aplati, à charpente chromatique très dense, et une grande cellule dont le noyau grossit et laisse voir un reticulum moins serré. Au stade delà plaque nucléaire, ce gros noyau offre à son L. CiuiGNARD. — Observations sur te pollen des Cycadées. 233 tour 8 segments chromatiques doubles (il a été seul représenté dans la fig. 22, la cellule étant vue par sa face convexe). Les deux moitiés du fuseau sont très dissemblables, ainsi que les deux groupes de segments secondaires après la division de la plaque nucléaire (fig. 24). La seconde cloison, presque hé- misphérique, se superpose à la première (fig. 25). Dès lors, le grain de pollen renferme deux petites cellules considérées jus- qu'à ces derniers temps comme un prothalle rudimentaire, n'ayant aucun rôle à remplir au moment de la formation du tube pollinique qui se développe à l'opposé et dans lequel pénètre seul le gros noyau situé dans la grande cavité du grain. D'après les observations de M. Juranyi, il peut se faire une troisième petite cellule, par suite de la division de ce dernier noyau; mais il ne paraît pas en être ainsi dans le Ceratozamia mexicana. La formation des cellules soi-disant prothalliennes est donc successive; il en est de même chez les Gnétacées et les Coni- fères (i). Par suite, elles ne peuvent, en réalité, être assimilées à une formation prothaUienne, et il est beaucoup plus rationnel de les considérer, avec M. Strasburger, comme un produit d'éli- mination accompagnant la différenciation des éléments sexuels, élimination qu'on retrouve dans la même circonstance chez les animaux. De cette courte description du développement du pollen chez le Ceratozainia, il résulte que l'anomalie signalée par M. Juranyi n'existe pas. L'examen du Zantia cycada^folïa&i du Cycas Rttmt'm'ana m'a fourni des résultats analogues. Je n'ai pas davantage réussi à constater, dans les plantes mentionnées par M. Carnoy, les faits exceptionnels que cet auteur dit avoir aperçus. Quant à la structure du noyau au repos, on voit que les faits observés parlent plutôt en faveur de l'existence d'un filament chromatique ininterrompu chez le Ceratozamia , du moins dans les noyaux des cellules polliniques. Assurément, l'hypothèse de la soudure par les extrémités, pendant la reconstitution du noyau, des segments chromatiques arrivés aux pôles, introduit dans le phénomène une assez grande complication, puisqu'elle implique la nécessité d'une segmenta- I. Strasburger, Neiie Unters. iiber den Befruchstungsvorgattg bel den Pha- nerogamen, p. 3 et 4, 181S4. 234 JOURNAL DE BOTANIQUE tion transversale ultérieure, au moment où le noyau entrera à son tour en division. Comme le nombre des segments chromatiques est le même dans les divisions qui se succèdent dans les cellules mères de pollen, on a quelque peine à concevoir qu'il puisse se maintenir tel par des seg^mentations répétées. En outre, M, Stras- burgerfait remarquer avec raison qu'on ne comprend pas très bien que la soudure se fasse avec régularité, surtout si quelques- uns des segments arrivent en retard au pôle on n'y prennent pas 'orientation nécessaire. D'autre part, comme on l'a vu plus haut, le nombre des seg- ments est toujours moins élevé dans les noyaux sexuels que dans les noyaux purement végétatifs; par suite, dans l'hypo- thèse de la préexistence de segments libres, il laut supposer ou bien une résorption d'un certain nombre de ces derniers, ou bien une fusion de plusieurs d'entre eux. Or, jusqu'ici, ni l'un ni l'autre de ces deux cas ne s'appuie sur un seul fait d'observation. Admettre la soudure de quelques-uns des segments, c'est réin- troduire la même complication que dans l'hypothèse d'un fila- ment unique, avec cette conséquence forcée qu'il doit en résulter une inégalité notable dans la longueur de ces segments com- parés les uns aux autres. S'il est vrai que leur longueur varie dans un même noyau, cette variation n'est pas plus marquée dans les cellules sexuelles que dans les cellules végétatives ; elle ne m'a jamais paru, d'ailleurs, aller du simple au double. Ne peut-on pas supposer que les éléments chromatiques, au moment où les noyaux se constituent et se différencient en tant que noyaux sexuels, sont le siège de changements internes par- ticuliers, destinés à leur conférer les caractères propres qu'on observe en eux dans tel ou tel groupe de plantes ? Chez les Phanérogames, le noyau mâle qui doit se fusionner avec le noyau femelle dans l'acte de la fécondation ne présente plus au moment où il pénètre dans l'oosphère, de segments dis- tincts ; il est pourtant admissible que les segments qu'il ren- ferme, bien qu'en apparence confondus et fusionnés, conservent néanmoins leur autonomie ; et défait, on les voit réapparaître après quelque temps au contact du noyau femelle (i). Mais cette manière de voir ne peut, en tout cas, s'appliquer aussi I. Cette constatation, que j'ai faite pour plusieurs cas, sera l'objet d'un tra- vail spécial. L. GuiGSAKu. — Observalio)is sur le pollen des Cycadécs. 235 facilement à ce qui se passe chez les Cryptogames vasculaires. Dans mes recherches récentes sur les anthérozoïdes (i), je crois avoir montré que, pour donner le corps de ces derniers, le noyau de la cellule mère subit une métamorphose complète en se nourrissant du protoplasme de cette dernière. Il est impossible d e retrouver, dans le corps de l'anthérozoïde, une structure nuclé- aire nettement différenciée, à plus forte raison d'y distinguer des seg-ments chromatiques même accolés ou enchevêtrés les uns avec les autres. Ace sujet, je dois faire remarquer que je ne puis considérer comme exacts les résultats énoncés tout récemment par M. Belajeff (i), concernant les Fougères et les Prèles. Cet obser- vateur admet que le corps de l'anthérozoïde renferme, dans sa partie la plus épaisse seulement, un filament nucléaire. Après avoir examiné de nouveau ces mêmes plantes, je ne puis que maintenir mes résultats antérieurs. Bien que la substance chromatique du corps de l'anthéro- zoïde se montre presque homogène, j'ai constaté récemment que, dans le PiliUaria globulifera^ l'anthérozoïde, arrivé dans l'arché- gone, se transforme d'abord, au contact du noyau de l'oosphère, en un petit amas chromatique, où l'on commence bientôt par apercevoir des granulations distinctes, puis des segments libres, nombreux et courts, qui se confondent bientôt avec ceux du noyau femelle, au contact duquel on les distingue pendant un court espace de temps. A l'intérieur de l'oosphère des Crypto- games, comme dans celle des Phanérogames, des segments chromatiques apparaissent donc différenciés à un moment donné ; mais s'il est possible, à la rigueur, d'admettre leur préexistence et leur maintien chez les Phanérogames, il est beaucoup plus difficile de croire qu'ils persistent dans le corps de l'anthéro- zoïde, pour redevenir libres et distincts, à un moment donné du phénomène de la fécondation. Il y a donc, comme on le voit, un certain nombre d'objec- tions sérieuses contre l'hypothèse de la transmission de noyau à à noyau, à travers toutes les divisions nucléaires, qui s'opèrent dans une plante, de segments chromatiques autonomes. On sait d'ailleurs que, dans toutes ces divisions, les segments secondaires arrivés aux pôles présentent une contraction très marquée, 1. L. Guiçnard, Développement et structure des anthérozoïdes (Revue gé- nérale de Botanique, 1889). 236 JOURNAL DE BOTANIQUE pendant laquelle ils s'accolent les uns aux autres en s'incurvant plus ou moins, comme pour reformer une charpente chroma- tique unique, dont les éléments présentent une étroite connexité. EXPLICATION DE LA PLANCHE V. Ceratosamia mexicana. Fig". I . — Cellule mère de pollen avec son noyau au repos. Gr. 800. Fig. 2. — Cemmencement de la contraction du filament nucléaire. Gr. 800. Fig. 3. — Cellule mère dont le contenu a été fixé par ralcool dilué. Le fila- ment chromatique du noyau est partiellement refoulé sur un coté, à gauche, où il forme une masse confuse; à droite, les replis se montrent continus. Gr. 1400. Fig. 4. — Même mode de fixation. On aperçoit quatre extrémités libres dont deux sont reliées par un mince filet protoplasmique. L'indice du dédoublement longitudinal se manifeste déjà par la présence de deux séries parallèles de granulations chromatiques. Gr. 1400. Fig. 5. — Noyau fixé dans son aspect normal, après la segmentation. Les moitiés de chaque segment sont très distinctes et plus ou moins écartées Tune de Tautre. Gr. 1400. Fig. 6. — La membrane du noyau a disparu 5 les segments doubles ont continué leur contraction. Gr. 800. Fig. 7. — Stade plus avancé: les 8 segments, faciles à compter, ont pour la plupart la forme d'un V. Gr. 800. Fig. 8. — Plaque nucléaire, offrant déjà un commencement de séparation des moitiés de segments. Gr. 800. Fig. 9. — Séparation plus avancée des deux moitiés de chacun des seg- ments. Gr. 800. Fig. 10. — Arrivée aux pôles des huit segments secondaires, qui ont pris pour la plupart la forme ë'U. Gr. 800. Fig. II. — Contraction aux pôles des segments secondaires. Gr. 800. Fig. 12. — Un desnouveaux noyaux dontles éléments chromatiques, après la centraction, commencent à former une masse serrée. Gr. 800., Fig. 13. — Les deux nouveaux noyaux, ou noyaux secondaires, à l'état de repos. Gr. 300. Fig. 14. — Aspect d'une cellule mère après la dernière division et la for- mation des cloisons. Gr. 300. Fig. 15. — Jeune grain de pollen isolé, avec ses deux membranes et son noyau au repos; grains amylacés dans le protoplasme. Gr. 800. Fig. 16. — Aspect des huit segments chromatiques après la disparition de la membrane nucléaire. Gr. 800. Fig. 17. — Fuseau nucléaire, montrant la séparation des moitiés de chaque segment. Gr. 800. Fig. 18. — Arrivée des segments secondaires aux pôles du fuseau; le groupe inférieur présente un aspect particulier dû à la position de ses segments dans un même plan. Gr. 800. Dkake DEL Castii.i.o. — Contribution a la flore de l'Amérique equaloriaU. 237 Fig-. iQ. — Contraction des segments dans chaque groupe •, apparition de la cloison de cellulose qui séparera la petite cellule de la grande. Gr. 800. Fig. 20, — Formation complète de la cloison ; noyaux au repos. Gr. 800. Fig. 21. — Le noyau de la grande cellule, entré en division, montre ses huit segments chromatiques. Gr. 800. Fig-. 22. — Disi)osition et forme des segments dans la grande cellule, vue par sa partie supérieure. La petite cellule n'est pas représentée. Gr.8cx). Fig-. 23. — Fuseau nucléaire de la grande cellule, avec sa moitié inférieure surbaissée. Gr. 800. Fig-. 24. — Arrivée aux pôles des deux groupes chromatiques ; le groupe inférieur offre la même disposition que dans la fig. 18. Gr. 800. Fig. 25. — Grain de pollen adulte. La seconde cloison s'appuie sur la pre- mière. Gr. 800. CONTRIBUTION A LA FLORE DE L'AMERIQUE ÉQUATORIALE Note sur une collection de plantes récoltées dans l' Amérique équatoriale par M, H. Foortmann eti iSSi-82 (Fin.) Par M. DRAKE DEL CASTILLO CAMPANULACE^ (Subordo Lobeliearum) Centropogon Presl. 1. C. erianthus Benth. et Hook., Gen. 11^ s-^7' Siphocampylus erianthus Benth., PL Hartweg., p. 139, n° 7 78. Villonaca près Loja (Poortmann 79 !). 2. C. erythraeus sp. nov. Frutex bi-metralis, totus dense lanatus, pilis arbusculiformibus rubris, foliorum pagina superiore demùm scabrâ. Folia coriacea ovata (4-5 cent, longa; 2-3 lata), basi attenuata, suprà rugosa, petiolo crasse. Flores jin axillis superioribus solitaria, pedicellis folio brevioribus. Calycis tubus he- misphaericus (8 mill. longus) lobis linearibus brevibus. Corolla purpurea tubulosa parùm arcuata, lobis linearibus acutis recurvis. Tubus stamineus dense villosus; anthera; setuloso-pilosae ; appendicis pili liberi. Fructus (e schedulâ) « globoso-compressus > verisimiliter baccatus. Cebadal près de Loja (Portmann 283 !). L'absence des Iruits rend très difficile la distinction entre les Centropogon à anthères dépourvues d'appendice cartilagineux, et les Siphocampylus. Cependant Bentham et Hooker ayant rangé l'espèce précédente parmi les Centropogon., il semble qu'on peut lui réunir génériquement celle-ci. Elle en a le port et l'organisation florale : 238 JOURNAL DE BOTANIQUIÎ mais elle en diffère par son tomentum rougeàtre et beaucoup plus épais, ainsi que par la forme de ses feuilles. Le C. erythréeiis se place aussi à côté du C. Hartivegii Benth. et Hook.; mais celui-ci a des feuilles et des fleurs beaucoup plus grandes, et est, en outre, recou- vert d'une pubescence laineuse entièrement blanche. 3. C. gracilis sp. nov. Arbor vel arbuscula (4-8 m. alta) ramis flexuosis gracilibus g-labris vel apice hispidulis. Folia membranacea ovata (6-12 cent, longa; 4-7 lata), in petiolum brevem (8-15 mill.) contortum abrupte ang-ustata, pag-inâ supe- riore g-laberrimâ, inferiore haud secùs ac petiolum pilis mollibus ad nervos densioribus vestita, margine dentibus callosis remotiusculis instructo. Cymae terminales abbreviata; (ad 2 cent, longue; pedicelHs 15 mill. longis), inilo- rescentiâ totà hispidà, bracteolis oblongo-ubovatis obsolète serratis. Calycis (i cent.long-i) seg'menta oblongo-lanceolata, tenuiter serrata. Corolla auran- tiaca, intus g-labra (3-4 cent, longa), incurva, tubo c^dindrico (i cent. 1/2 long-o), fauce ampliatà, limbi lobis anticis ovato-deltoideis acuminatis, pos- ticis oblong-is acutis.Tubus stamineus çlaber; antherae dorso dense villosa;, minoribus appendice cartilaglneà coronatis. Bacca ignota. Environ de Loja (Portmann 150!). Voisine du C. solanifoliics Benth., cette espèce en diffère par ses feuilles pubescentes en-dessous, par son inflorescence assez fortement hispide, par son calice à lobes légèrement dentés et par ses anthères velues sur le dos. 4. C. reticulatus sp. nov. Herbacea, caulibus contortis apice tomentellis. Folia haud remota, ovata (limbo 7-10 cent, long-o, 4-7 lato), acuta, basi in petiolum (2-3 cent, long-um) gracilem attenuata, membranacea, supra g"labra, subtùs pallida, reticulata, in nervis et venis tomentella, marg-ine revoluto dentibus callosis instructo. Flores solitarii, axillares, pedunculo gracili quàm petiolum vix duplo longiore bracteolis 2 parvis setaceis basi instructo. Calycis (5-6 mill. longi) subg-lobosi dentés lineares, tubo breviores. Corolla violacea (2-3 cent, long-a), tubo leviter arcuato, fauce vix ampliatà, lobis recurvis linea- ribus acutis (5-6 mill, longis). Tubus stamineus corollam superans, pilosus, antheris glabris; appendicis pili liberi. Bacca (i cent, lata) subglobosa. Semina obo-'ata. Poortmann ! (sans étiquette). Cette espèce rappelle le C. siirinamensis Presl., par son port; mais elle en diffère par sa consistance herbacée, par ses feuilles atté- nuées à la base, par son pétiole grêle et par ses anthères glabres. 5. C. capitatus -v/. nov. Herba elata, caulibus validiusculis. Folia sub apicem caulis approximata, oblongo-lanceolata (25-45 cent, long-a, 8-15 lata) basi attenuata, ferè sessi- lia, tenuiter serrata suprà glabra, subtùs pallidiora, tomentella. Racemus Drake i)i:l Castii.i.o. — Contribution a la flore de l'Amérique équatoriale. 239 terminalis, multiflorus, abbreviatus, subcapitatus, foliis floralilnis (2-3 cent, long-is, 1-2 latis) ovatis vel obovatis basi attenuatis quàm flores circiter dimidin brevioribus. Calyx tubo oblon^^o (5 mill.), lobis linearibus (i cent, long-is) acutis remote denticulatis. Corollae purpureae supernè puljerulat; parùm arcuata; (2-3.cent. long-as) tubus basi attenuatus, faux sensim atte- nuata, lobi oblonsji, acuti. TuIjus stamineus glaber; antherae pilosa; ; appcn- dicis pili connati. Bacca ig^nota. Hiiacapaaiba (i) (Poortmann 198]). Espèce très remarquable par son ]3ort et son inflorescence. 6. C. gesneraeformis sp. nov. Herbacea, tota molliter pubescenti-hirsuta, foliis oblongis (15-25 cent, longis, 5-q latis) acutis infernè in petiolum longum attenuatis, maririne denticulato; floralibus oblong^o-obovatis multo brevioribus. Pedicelli 2-5, graciles (5-6 cent, longi), in racemum terminalem brevem conferti. Calyx ovoideo-campanulatus (12 mill. longus,8 latus), dentibus deltoideo-oblongis acutis. Corolla (4-5 cent, longa; i lata) cylindraceo-campanulata, vix ar- cuata, inferne attenuata, supernè leviter ampliata, ore oblique, lobis oblongo-deltoideis subulatis, posticis majoribus. Tubus stamineus glaber; antherae basi et dorso hispidae; appendixcartilaginea. Huacapamba (Poortmann 224 !). Cette espèce se rapproche du C. besleroides H. B.K., par la forme de ses fleurs ; mais sa consistance est herbacée, et la forme de ses feuilles est différente ainsi que l'inflorescence. 7. C. hirtiflorus sp. nov. Herbacea (i m. 1/2 alta), tota piHs fulvis arbusculiformibus vestita. Folia elliptica (12 cent, longa, 6 lata), acuminata, basi acuta, breviter pe- tiolata. Flores axillares, folio subbreviores (pedicellis 6 cent, longis). Caly- cis tubus hemisphapricus (6-8 mil!, latus); limbi lacinii lineares subulati. Corolla tubulosa leviter aixuata, fauce vix ampliata lobis incurvis linearibus acutis. Tubus stamineus dense pubescens; anthera; supernè setulis fulvis instructas; appendicis pili liberi. Fructus ignotus. Rio de San Francisco (Poortmann 317 !). Bien que les fruits manquent aux échantillons de M. Poortmann, ce collecteur les donne comme ressemblant à ceux du n° 283, c'est-à- dire à ï une petite boule aplatie. » Les termes semblent convenir à une baie de Cenfropogon. Malgré sa consistance herbacée, le C. hir- HJioriis rappelle les C. erianthus et barbatus Benth. et Hook. 8. C. pallidus sp. nov. Herbacea, glaberrima, tota pallidè viridis. Folia oblongo-lanceolata (15 I. C'est par erreur que nous avons confondu (p. 74) cette localité qui est dans la province de Loja, avec Huancabamba qui est dans le Pérou. 240 JOURNAL DE BOTANIQUE cent, longa, 3 lata) acuminata, in petiolum (1-2 cent, long-um) attenuata, inaequaliter inciso-dentata. Racemus terminalis paucitlorus. Calyx tubo oblongo, lobis linearibus. Corolla parùm arcuata lobis oblong'is. Bacca ovoidea (i cent, long-a); semina oblonga. Zaraguro (Poortmann ^2>?> ')• ^ ECHINOBOTRYUM ET STYS^NUS Par M. J. COSTANTIN MM. Reinke et Berthold ont publié en 1879, dans un travail sur les Champignons détruisant la pomme de terre (i), une note sur le Stysaiius Steuionitis ; ce mémoire, bien que contenant des résultats intéressants, n'a été analysé dans aucun journal ou recueil bibliographique de botanique (2) ; seul, de Bary le cite sans d'ailleurs parler de la plante précédente. En 1886, M. Mat- tirolo (3), ayant découvert un Melanospora qui donne pour forme imparfaite le Siysanus Steinonitis , suivit le développement de ce dernier, et fut amené à contredire complètement les résultats des deux premiers observateurs. Les faits consignés dans ces deux mémoires, l'un presque inconnu, l'autre ne traitant qu'incidemment du Siysanus, nous étaient inconnus quand M. Rolland et moi (4) avons publié une note qui confirmait d'une manière complète les résultats de MM. Reinke et Berthold, comme je m'en suis assuré récemment en lisant leur mémoire que j'ai pu enfin me procurer. Une consé- quence que nous n'avions pas déduite, tirée peut-être sans preuves suffisantes par MM. Reinke et Berthold, se trouve en puissance dans notre travail et c'est sur elle que je veux insister ici. Nous avons décrit dans nos cultures un appareil à spores ver- ruqueuses et noires ; les deux auteurs allemands le regardent comme appartenant à un Echinoboti'yjun. Ce rapprochement a été nié par M. Mattirolo qui déclare n'avoir jamais pu vérifier ce fait; 1. Reinke et Berthold. Die Zersetzung^ der Kartoffel durch Pilze. Berlin, 1879, p. 51, pi. V et VI. 2. Ni dans le Bolanische Zeitung, ni dans le Botanischer Jahresbericitt, ni dans le Botanisches Centralblatt qui a commencé à paraître l'année suivante. 3. Alaltirolo. SuUo sviluppo di due nuovi Hypocreacei e sulle spore-bulbilli degli Ascomiceti (Nuovo Giornale Botanico italiano, XVIII, n° 2, p. 121, 2 pi.) 4. Costantin et Rolland. Développement d'un Siysanus et d'un Hormodendron (Bull, de la Soc. bot., 1888, séance 13 juillet, p. 291). J. CosTANTiN. — Rchinobotryum et Stysanus. 241 il cite et figure comme premier stade du développement du wS"/y- j-^/mj- une forme qu'il appelle ^<;/(r7^/>/;«, constituée par un fda- ment court, simple, terminé en haut par une tête de spores en sympode. Ces spores naissent d'une manière très analogue à ces têtes sporifères que nous avons appelées pseudo-capitules. On voit d'abord une spore terminale, puis au-dessous une conidie semblable rejetant la première de côté ; ceci se répétant alterna- tivement d'un côté et de l'autre, on a une tête qui dans certains cas, dit l'auteur, rappelle un Cephalosporiunt. Ces premiers stades ressemblent à ceux que nous avons décrits ; ils ne diffè- rent que par la nature des spores, noires et verruqueuses pour nous, incolores pour M. Mattirolo. Nous verrons un peu plus loin qu'il n'y a peut-être pas un abîme infranchissable entre ces deux structures, car les spores verruqueuses et noires se trans- forment bientôt en spores lisses et presque incolores. Il nous paraît cependant assez difficile de rapprocher des Acladium les stades primordiaux de l'auteur italien, car dans toutes les es- pèces comprises dans ce genre les spores paraissent insérées à une distance notable du sommet (i). Nous savons, en outre, que le pseudo-capitule se transforme rapidement en chapelet. Les différences, peut-être plus apparentes que réelles, que je constatais entre nos résultats et ceux de M. Mattirolo, m'ont en- gagé à entreprendre de nouvelles cultures, ce que j'ai pu faire très aisément à l'aide de mes anciens matériaux conservés dans mon herbier-serre de Mucédinées. En vérifiant l'exactitude de nos premières recherches, j'ai été amené à constater l'identité de M Echinobotryîun ati^ttm et du Stysamis Stenioniiïs et c'est ce résultat intéressant que je vais établir et discuter maintenant. MM. Reinke et Berthold ont désigné sous le nom d'Echtno- botryum les fascicules de spores verruqueuses et noires dont nous avons parlé plus haut. On peut se demander d'abord si cette détermination, que M. Mattirolo admet sans objection, est suffisamment justifiée. Les appareils fructifères que j'ai repré- sentés sur la planche VI (fig. 3, 4 et 5) ne paraissent pas, au premier aspect, rentrer dans la définition du genre précédent I. Voir BonordenHandb. fig-. 98 [A.curvxlum)^ fig-. loi {consperstim), Harz Einig. neu. Hyph., pi. IV, fig-. 2 [pallidum], et même la fig-ure de Y Acladium iiiveuin Sacc. ^^ Haplaria nivea Léveillé, Ann. se. nat. 1843, VII, fig-. 7 qui se rapproche des Gonatobotrys. 242 JOURNAL DE BOTANIQUE donnée par Corda (i). Cet auteur caractérisait, en effet, les Champignons de ce groupe par leur vie parasitaire sur les pieds des Stysanus^ par l'absence de mycélium et par les capitules sporifères sessiles. Cette définition a été modifiée à la suite des recherches de M. Saccardo (2), qui a montré que le parasitisme n'est qu'accidentel, car plusieurs espèces se développent en sa- prophytes sur le bois; dans ces conditions de vie, le mycélium apparaît très nettement et il peut s'agréger en faisceaux de fila- ments parallèles; enfin, la fructification, portée sur des filaments courts, noirs, simples ou ramifiés, n'est pas nécessairement com- posée de spores terminées par un long rostre comme dans les figures dues à Corda. , La diagnose du genre étant ainsi transformée, le Champignon que j'ai figuré (fig. 3, 4, 5) peut être regardé comme VEchino- botryuin atru7n, car ses spores sont verruqueuses et il accom- pagne le Stys. Stemoiiitis (3). L'exactitude de cette conclusion se trouve confirmée par une observation faite dans une culture sur crottin de cheval stérilisé où j'ai pu voir sur quelques pieds de Stysanus des fascicules de spores ^ Echùiobotryum (pi. VI, fig. 24). \J Echinobotryunt ne reste pas toujours à l'état simple : je l'ai rencontré à l'état agrégé dans une culture d'un mois sur la pomme de terre ; il présente alors le même aspect qu'un Stysa- nus court et trapu dont la tète ne serait plus couverte de chape- lets mais de pseudo-capitules de spores (pi. VI, fig. 6). Cette forme fasciculée ne se rapporte plus aux Siysajius mais aux Spo- rocybe (4). Cependant aucune espèce décrite dans ce dernier genre ne paraît cadrer avec la plante précédente; ceci tient peut-être à sa rareté et à la rapidité de la chute des grosses spores noires verruqueuses. J'ai pu, en effet, assister sur un autre milieu (5) au remplacement des spores précédentes par des conidies lisses, d'un jaune brunâtre, puis légèrement cen- drées, presque incolores. Ces conidies nouvelles se disposent 1. Corda, Prachtflora, p. 17, pi. Vni, et Stiirm, Deutsch. Flora III, t. II, p. 51, pi. 26. 2. Saccardo^ Fung-i italici, fig;. 780, 80 et 1199. Sylloji^e, IV. 3. La seule différence est l'absence de rostre à l'extrémité de la spore, mais la forme et les dimensions de ces or:J-anes reproducteurs peuvent varier et MM. Reinke et Berthold ont observé des spores piri formes. ^. Les spores sont noires et non en chapelet. . Culture sur crottin de cheval. J. CosTANTm. — Rchin(il)otryiim et Stysamis. 243 en chapelet, et la Stilbée inconnue apparaît comme un Stysamts. J'ai pu, dans quelques cas, observer des stades de transition où les tètes sporifères étaient couvertes de spores verruqueuses à la périphérie et composées au centre de petites conidies lisses. Une pareille association se retrouve à tous les âges et la figure 25 (pi. VI) la met en évidence sur un individu jeune. Une objection vient à l'esprit en examinant ces premières préparations : on peut attribuer ce nouvel aspect à une exten- sion, jusqu'ici non décrite, du parasite; X Ec kinobotryuîn , qui d'ordinaire n'attaque que le pied, couvrirait de ses capitules serrés la tête du Stysamis de manière à masquer les conidies normales de ce dernier. Cette objection peut être levée par la culture attentive et répétée des spores cV Ec/unobotryum. Cette recherche m'a conduit à vérifier les résultats indiqués l'an passé. J'ai d'abord constaté que ces spores n'exigent pas pour ger- mer un repos de deux mois comme l'indiquent MM. Reinke et Berthokl ; quinze jours ou trois semaines après la différenciation des spores, leur germination s'effectue, et elle réussit sur les milieux les plus divers (i). Un seul tube apparaît et le plus sou- vent de côté, ou vers une partie amincie (fig. 7). Le troisième jour déjà, dans les cultures sur pomme de terre, on observe de petites touffes hémisphériques blanches de 5 millimètres, qui deviennent légèrement grisâtres en atteignant un centimètre vers le cinquième jour. Au bout de ce temps, l'existence d'un grand nombre de conidies se manifeste, et deux jours après, leur germination, au fond du tube de culture sur le liquide et sur les pans de la pomme de terre, est visible à l'œil nu. Pendant ces premiers jours, on voit apparaître les pseudo-capitules (fig. S à II). Les premières spores sont légèrement verruqueuses et noi- râtres et rappellent tout à fait celles qui viennent de les produire, mais les spores suivantes restent peu colorées ou incolores et lisses ; on a bientôt des têtes peu colorées ou complètement in- colores comme celles qui ont été décrites par M. Mattirolo. Par une série de transitions insensibles, on voit alors les ramifica- tions apparaître, le pédicelle s'allonger et la transformation d'un Echinobotryum à spores incolores en une sorte de Pénicille se produire (fig. 12, 13, 15, 17). (A suivre.) I. Pomme de terre bouillie, gélatine et bouillon de veau neutre et acide, agar- agar et décoction de crottin, gélatine et moût de bière glycérine à 20 7„. 24a JOURNAL DE BOTANIQUE CHRONIQ.UE Congrès botanique. — Le Congrès organisé par la Société bota- nique de France, à l'occasion de l'Exposition universelle, se tiendra à Paris, du 20 au 25 août. Le programme suivant a été arrêté à titre provisoire par le Comité d'organisation; il pourra être modifié dans ses détails, s'il y a lieu, dans la première séance du Congrès. Mardi 20 août. — Séance d'ouverture du Congrès, à 2 heures, à Thôtel de la Société d'horticulture, rue de Grenelle, 84. Le soir, à 8 heures et demie, réception des membres étrangers. Mercredi 21 août. — Le matin, à 9 heures, séance consacrée à l'examen de la i''' question {^De V utilité qu'il y aurait a établir entre les différentes sociétés, les différente tmisées botaniques , tme entente pour arriver à dresser des cartes de la répartition des espèces et des genres de végétaux sur le globe). — et autres communications, s'il y a lieu. Dans l'après-midi, visite à l'Exposition universelle. Jeudi 22 août. — Excursion aux environs de Paris. Vendredi 22 août. — Le matin, à 9 heures, séance consacrée à l'examen de la 2'' question [Des caractères que l'anatomie pent foitrnir à la classifi- cation) .^ — et autres communications, s'il 5' a lieu. Dans l'après-midi, visite aux collections et laboratoires botaniques du Muséum d'histoire naturelle et des autres grands établissements scien- tifiques. Samedi 24 août. — Le matin, à 9 h., séance : communications diverses. Dans l'après-midi, visite à l'Exposition universelle. Dimanche 2^ août. — Banquet offert aux botanistes étrangers. Dans la semaine qui suivra, auront lieu diverses excursions botaniques dont le programme sera définitivement arrêté pendant le Congrès. Les botanistes étrangers ou français n'habitant point Paris sont ins- tamment priés de faire connaître au Secrétariat, dès leur arrivée, leur adresse à Paris. Le 20 août, jour de l'ouverture du Congrès, le Secrétariat sera ouvert pour recevoir les inscriptions, de 9 heures du matin à 5 heures du soir, rue de Grenelle, 84. Les objets destinés à l'Exposition de géographie botanique devront être adressés franc de port, au siège de la Société botanique, rue de Grenelle, 84, le 15 août au plus tard, à moins qu'ils ne scient apportés par les membres du Congrès eux-mêmes. Dans ce cas ils devront être remis au Secrétariat le 19 août ou dans la matinée du 20 août au plus tard. Les titres des mémoires ou communications doivent être remis au Secrétariat au plus tard la veille de la séance dans laquelle ils seront présentés. Le volume des Actes du Cengrès sei-a envoyé à tous les botanistes étrangers y ayant pris part. Le Gérant: Louis Morot. Paris. — J Mersck. imp., Z'^ pi. buaforl* Ile«hcreA«. 3' ANNÉE N" 15 T" AOUT 1889 JOUMAL DE BOTANIQUE Directeur : M. Louis iVIOROT ECHINOBOTRYUM ET STYSANUS (Fin.) Par M. J. COSTANTIN De pareilles métamorphoses peuvent être également obser- vées dans une culture sur gélatine et bouillon de viande neutra- lisé; les formes pénicilliales (fig. 14) prédominent, mais on peut observer des états intermédiaires analogues aux précédents constitués par des Pénicilles à spores mi-partie en chapelets, mi- partie en pseudo-capitules (fig. 18, 19, 20), Au début de la formation de l'état agrégé de X Echinobotrynin^ on observe un état semblable à rameaux assez écartés et noirs, à spores en pseudo -capitules (fig. 21). On sait maintenant, et je n'insiste pas sur ce point, comment de cette sorte de pinceau on arrive au Stysmitis. Cette étude permet de constater une fois de plus que Ton peut passer des formes les plus simples aux états les plus complexes par une série de transformations insensibles et successives, et qu'à un grand nombre de ces stades la plante peut produire des conidies et dans certaines conditions se maintenir longtemps arrêtée à ce point de son évolution; dans la culture sur gélatine, en particu- lier, c'est la forme Pénicille qui prédomine. Des faits analogues ont déjà été indiqués pour plusieurs plantes, principalement pour les Fuinago par M. Zopf. Avec l'âge, les cultures précédentes sur pomme de terre changent d'aspect ; au bout d'un mois le substratum est envahi sur plusieurs faces par un gazon court, noirâtre, où abonde V Echinobotrytmt tel qu'il est représenté par les figures i à 6 et 21 ; une autre face offre un mycélium élevé, cotonneux, grisâtre, où les têtes des Stysamis se montrent assez abondamment. Beau- coup plus tard, après quelques mois, les derniers forment une véritable forêt. 246 JOURNAL DE BOTANIQUE Le milieu a une influence sur la précocité de l'apparition et sur la multiplicité de ces derniers appareils reproducteurs, car sur le crottin de cheval, au bout d'un mois, les Stysawiis sont incomparablement plus nombreux que dans la culture précé- dente. Les semis précédents étaient faits avec des spores de même orig-ine. Toutes provenaient d'une plante qui, depuis près d'un an et demi, est cultivée principalement sur la pomme de terre. Si le milieu agit sur une g-énération, on conçoit qu'il agisse sur une longue série de générations; aussi n'ai-je pas été trop étonné en voyant l'aspect très différent d'une autre culture faite tout ré- cemment en partant d'un Stysaiiics développé spontanément sur un Fœnicîihùin. Au bout de quelques jours de culture sur pomme de terre, il y avait plus de tête de Stysanus que dans les an- ciennes cultures au bout d'un mois. On pourrait être tenté d'attribuer de telles variations à une autre espèce, mais l'étude que j'ai pu faire jusqu'ici de cette cul- ture récente ne paraît pas justifier cette manière de voir. Sans vouloir trop insister sur cette dernière question encore peu étudiée, on peut penser qu'elle donnera peut-être la clé de bien des contradictions. M. Mattirolo dit en particulier que pen- dant une quinzaine de jours, dans ses cultures à l'automne, il a obtenu les périthèces d'un Melanospora. Jusqu'ici, dans les con- ditions de mes expériences, je n'ai pas vérifié le fait, mais je ne désespère pas d'y arriver. De l'étude actuelle je conclus que les résultats des recher- ches de M, Mattirolo ne sont pas incompatibles avec celles de MM. Reinke et Berthold, et que X EchiiiobotryîtiJt appartient au Stysamis. Il paraît également naturel d'admettre qu'il doit en être ainsi des autres Echinobotryiwi qui se rencontrent sur d'au- tres Siysaiiîis {E. parasitans sur ^S. Capitt-Medusée , E. Ci'Un sur ^S. moniloides) ; ce genre disparaîtrait donc peut-être en en- tier (i). Enfin la fasciation de V Echiiwbotryiim conduit à penser que la distinction des Sporocybe et des Stysanus n'est pas toujours nette. Cette étude fait en outre entrevoir qu'un examen attentif des formes imparfaites permettra de simplifier notablement la nomenclature très compliquée de cette partie de la Mycologie. I. Il resterait à examiner si l'^'. /igz'^ qui se dévehippe sur l'Aulne, et qui paraît assez différent, appartient au même g;roupe. Abbé Masclef. — Sur la géographie botanique du. Nord de la France. 247 EXPLICATION DE LA PLANCHE VI. Fig. I . — Echinobotryum avec une spore terminale. Fig-. 2. — La spore terminale rejetée de côté par le développement d'une spore sous-jacente. Figf. 3. — Ramification du pied. Fig. 4, 5. — Fascicule porté et inséré sur un filament brun. Fig-. 6. — Etat ag-rég-é. Fig-. 7. — Germination. Fig-. 8, 9, 10. — Apparition des premières conidies incolores (culture sur pomme de terre). Fig-. II. — Fascicules incolores ou peu colorés ressemblant à V Echinobo- tryum (même milieu). Fig. 12, 13, 15, 17. — Stades de transition de la forme en pseudo-capitule à la forme en chapelets (culture sur pomme de terre). Fig-. 14. — Forme pénicilliale produite sur gélatine et bouillon de veau. Fig. 16, 18, 19 et 20. — Formes en pinceau dans lesquelles les spores sont encore en pseudo-capitules (même milieu). Fig, 21. — Forme Echinobotryum bien différenciée commençant à se déve- lopper pour s'agréger. Fig. 22. — Mycélium de Stysamis. Fig. 23. — Pied de Stysanus sur les côtés duquel apparaît une forme en pinceau. Fig. 24. — Pied du Stysanus avec une forme Echinobotryum analogue à la précédente. Fig. 25. — Stysaitîis montrant l'association des spores normales et des spores verruqueuses. -«-we-«*- ETUDES SUR LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DU NORD de la France (Stiite.) Par M. l'abbè MASCLEF III. — Vécrétati07i des marais. Il existe sur le littoral du Nord de la France, en arrière des dunes, deux régions marécageuses importantes, mais d'une phy- sionomie fort différente. La première, exclusivement constituée par des alhivions tottrbetises , souvent mélangées de sables, s'é- tend de la baie de la Somme à celle de l'Aitthie. Dans le Mar- quenterre, à l'embouchure de la Maye et de Saint-Quentin-en- Tourmont à Monchaux, on ne voit contre la dune que quelques endroits complètement submergés, et il faut pénétrer de plu- 248 JOURNAL DE BOTANIQUE sieurs lieues dans l'intérieur des terres jusqu'au delà des villag-es de Rue et de Quend, pour rencontrer, sur une longueur d'une dizaine de kilomètres, de larges surfaces présentant bien l'as- pect de véritables marais tourbeux ; mais de l'autre côté de l'Authie, entre Berck-sur-mer et Cucq près Etaples, les tour- bières atteignent tout leur développement et occupent, sur une longueur de deux lieues environ et une largeur de deux à trois kilomètres, la dépression située entre les dunes et l'ancien cor- don littoral. Aux environs d'Etaples le marais disparaît brusque- ment; on trouve cependant encore à peu de distance de là un marécage tourbeux de quelque importance que l'on doit ratta- cher à cette première série de marais, c'est la Claire-Eau, au mi- lieu des dunes de Condette. L 'autre grande région marécageuse du littoral commence à Calais et se continue jusqti' en Belgique. Cette fois les alluvions superficielles sont généralement ^/^/^^//i'^3' et ce n'est que ça et là que l'on voit affleurer la tourbe. Dans ces conditions le dessè- chement du marais était plus facile; aussi, bien que son fond soit souvent d'un niveau inférieur à celui de la haute mer, a-t-il été presque entièrement conquis par la culture, et il forme cette curieuse région des Wattergands et des Moëres dont la végéta- tion, toute d'introduction récente, sera étudiée avec celle des plaines de Flandre. Seules les parties tourbettses ou même sim- plement sableuses qui demeurent complètement submergées ou à l'état de prairies marécageuses, peuvent nous intéresser dans la présente étude et doivent être rapprochées des parties analo- gues de la catégorie précédente. C'est surtout au nord de Dun- kerque, vers Téteghem et Ghyvelde, que ces marécages sont le plus développés. Pour que l'étude des marais du littoral soit complète, il im- porte de distinguer une troisième zone, d'une étendue beaucoup moindre, mais d'une importance géographico-botanique bien plus considérable, puisque les influences marines s'y font sentir plus que dans les deux premières ; je veux parler des quelques mares plus ou moins étendues, à fonds sablonneux et quelquefois tourbeux, que l'on rencontre au milieu des dunes sur n'importe quel point du littoral. Quelques-unes ne sont complètement sub- mergées que pendant la saison des pluies et offrent vers la fin des étés très secs de nombreux points de ressemblance avec Abbé Masclef.— Sur la géographie botanique du Nord de la France. 24(1 certaines stations de la zone des lie?tx Jmim'des précédemment distino-uée dans les dunes. Toute division devient alors arbitraire et l'on voit que souvent la vég-étation des marais du littoral ne doit être considérée que comme un complément naturel de celle des dunes. Au premier abord la flore de tous ces divers marécages ne présente pas un cachet maritime bien spécial ; on se croirait même la plupart du temps dans nos marais de l'intérieur, mais en y herborisant avec attention on observe vite ça et là quelques espèces spéciales à cette partie du littoral et dépendantes des diverses influences qui s'y font sentir. Ces espèces, les seules dont je dois parler ici, sont au nombre de dix-huit : huit halophiles , sept marithnes , deux littorales et une variété littorale. A. Espèces halophiles. — Ces espèces sont : Althasa qf- ficinalisl^.^ Jîincîis Gerardi ho'is.^ ScirptcsglaîtcztsSm. (S. Ta- bernœuiontani Gmel.; ^. lacustris L., p, digyniis Godr.), ^S. '>na- ritiinus L., Carex divisa YiwAs>.^ Rtunex palustris Sm., Sa- molus Valerandi L. et Ti'iglochin palustre L. Leur présence dans divers marais salés de l'intérieur, bien plus que sur les bords de la mer dont elles s'écartent assez facilement, prouve qu'elles recherchent avant tout la présence du sel marin. On les retrouve toutes, le Carex divisa excepté, dans les marais salants de la Lorraine (Godron) ; les Scirpus glaticus, Juncus Gerardi et Althxa officinalis existent dans les marécages salés de ia Limagne (Lamotte et F. Héribaud); cette der- nière se voit encore à l'état spontané dans les terrains salifères du Jura (Grenier) ; enfin dans les marais salés de l'Allier on peut recueillir Carex divisa, Scirpus glaucîts, S. maritinuis et Tri- glochin pahtstre (du Buysson). Aucune de ces plantes ne peut être considérée comme halophile exclusive en France. Dans la région du Nord, au contraire, quatre (Althasa officinalis , Jimcus Gerardi, Scirptis glauctis et Carex divisa) se comportent comme telles; les Scirptis maritimus et Runiex palzistris {\), encore presque exchisifs, remontent la Somme jusqu'à Amiens (Gonse), I. Le Rumex pabistris a été trouvé à l'intérieur des terres, à Lille, par M. l'abbé Boulay. Dovergne, dans son Catalogue manuscrit, le signale près de l'embouchure de la Canche à Brimetix et Maresquel. 250 JOURNAL DE BOTANIQUE et seuls les Samohts V alerandi et TrïglocJmi pahistre ne sont que préférents . L'Alth^A OFFICINALIS est spontané et fréquent au bord des fossés et des chemins, dans tout le Marque7tterre et de l'Azithïe à la Canche! Il existe également auprès de Ditiikerque. Les JUNCUS Gerardi et SciRPUS GLAUCUS se retrouvent ça et là dans tous les marécages du littoral ; tous deux pénètrent assez profondément à l'intérieur en remontant le long- des embou- chures et des rivières ! Le Carex DIVISA existe dans les marais de Saint- Quentin- en- Toîirmont (de Vicq) ; on le retrouve avec les deux espèces précédentes dans les prairies salées de V emboîichttre de la Souiine! Le Carex divisa n'a pu être retrouvé à Botdogne et à Berck où Rigaux et Dovergne le signalent. Le RUMEX FALUSTRIS, presqu'aussi rare, se trouve sur quel- ques points de l'embouchure de la Somme, dans les utai^ais de ^aint- Quentin- en- Tourmont (de Vicq), 2. Berck (Wignier) et à Gravelines (Boulay). Les SCIRPUS maritimus, Samolus Valerandi et Triglochin PALUSTRE sont communs sur tout le littoral dans les grands ma- rais, les lieux humides des dunes et même des falaises ! Voyons maintenant s'il est possible de faire concorder la présence de ces espèces halophiles dans les marécages du littoral septentrional de la France avec leur affection marquée pour le sel marin; en d'autres termes, y trouven t-elles cette substance qu'elles recherchent partout où elles peuvent la rencontrer, ou du moins est-ce bien elle qui a pu y déterminer leur présence ? Pour celles qui se trouvent dans les marécages des dttnes le doute n'est pas possible; comme nous l'avons vu, en effet, dans le paragraphe précédent, la proportion de Chlorure de Sodium y est encore bien suffisante pour exercer une action efficace. Mais la réponse n'est pas aussi aisée quand il s'agit des grands marais situés en arrière des djines, ceux-ci n'étant nullement salés. La difficulté est cependant plus apparente que réelle, et elle s'aplanit assez facilement si l'on fait appel aux documents historiques et géologiqîtes (i). Primitivement ces marais, pério- I. a). — Marais iourbeux entre la Somme et la Canche. — L'existence d'un cordon littoral ancien composé de sables et de galets, au pied d'une ancienne falaise crayeuse courant entre la baie de la Somme et la Canche, « prouve qu'à Abbé Masclef. — Sur la géographie botanique du Nord de la France. 251 diquement soumis à des inondations marines, étaient fortement salés, et ce n'est que très lentement qu'ils ont pu être col- matés parles eaux douces de nos rivières. Encore au XVII'' siècle une époque antérieure à la formation des tourbes la mer s'étendait bien plus à l'Ouest. Après la formation du cordon littoral, la mer a dû reculer beaucoup à l'Est, abandonnant une plaj^e de sable sur l'extrémité de laquelle une dune s'est élevée. L'espace compris entre la dune et l'ancien cordon est devemt tcn marais soumis, au moins pendant les premiers temps^ à des inondations marines, mais qui a été colmaté surtout par les alluvions d'eau douce de la Candie, de la Maie, de l'Authie et très probablement de la Soinme ; ce marais a été progres- sivement recouvert par les dunes, qui, depuis qu'elles sont fixées, sont à leur tour attaquées par la mer. Le marais a même complètement disparu vers Etaples, où la dune est venue s'appliquer contre l'ancienne falaise. » (Notice explicative de la carte géologique de Alontreuil). La mare de Condette, dont j'ai déjà parlé, peut être res^-ardée comme le dernier vestige de ces marais vers le Nord. Au Sud, la main de l'homme est venue, dans ces derniers siècles, aider et compléter l'œuvre des phénomènes géologiques et l'action envahissante du sable. ■< Au ix" siècle, le territoire de Rue, couvrant une superficie de 20.000 hectares environ, était un lac, connu sous le nom de Marquenterre ; au xvir siècle encore, la Somme, l'Authie, la ]\Iaye s'épanchaient sur cette grande surtace, et les marées d'équinoxe la couvraient périodiquement. Imitant l'exemple que leur avaient donné les Flamands de Dunkerque et de Nieuport, les paysans de Picardie ont agrandi leurs domaines par la conquête de ces terres inondées. Les îlots qui s'é- levaient çà et là au milieu des lacs et des étangs, les dunes du littoral et la longue ondulation de terrains qui se termine au promontoire du Crotoy, ont servi de points d'attache pour la construction des remparts qui ont servi a arrêter les marées. Les routes du Marquenterre ne sont autre chose que d'anciennes le- vées de défense établies contre la mer; au moyen de fossés d'écoulement, de digues ou renclotures parfaitement entretenues, d'aqueducs en maçonnerie éle- vés sous la direction d'un syndicat, le pays a été complètement assaini. >. (E. Reclus, Nouvelle Géographie universelle ; II, la France, p. 793). b). — Marais entre Calais et la Belgique. — « A l'époque de la domination romaine, les terres basses qui s'étendent au Nord-Est des collines de l'Artois et que traverse aujourd'hui la ligne de frontières entre la France et la Belgique étaient couvertes par les eaux. Encore aux ix" et x'' siècle, toutes les campagnes étaient inondées jusqu'à Watten, puis, au Sud d'un étroit défilé, le marais s'éta- lait largement dans le voisinage de Saint-Omer. Cette ville, l'ancien Portus Ithius ou Sithius, « recevait dans son port des embarcations de mer, et dans les terres d'alluvion qui l'entourent on a trouvé des carènes englouties... Un bour- relet de dunes formé par le vent et les flots, et percé de distance en distance par des chenaux d'entrée, indique la langue de sable sur laquelle s'élevèrent pendant le moyen-âge les villes de Calais, de Gravelines, de Dunkerque. Abrités par ce rivage, et sans cesse envahis par les alluvions que leur apportaient l'Aa et ses affluents, les lacs intérieurs de la Flandre, dont l'étendue était d'environ 80.000 hectares, diminuaient graduellement de surface et se changeaient en ma- rais... Dès le vii° siècle on commença des travaux d'endiguement autour des îles semées dans le golfe de Flandre. Agrandissant le domaine de proche en proche, les industrieux riverains rattachèrent peu à peu toutes ces îles au conti- nent, et l'estuaire, vidé d'année en année, fut changé en un réseau de fossés d'é- coulement... En temps de guerre, on a souvent eu recours à l'ouverture des écluses pour noyer les campagnes qui entourent les places fortes de la côte fla- mande... En 1793, les digues ayant été percées par mesure de défense, les deux tiers de l'arrondissement de Dunkerque, situés au-dessous du niveau marin, res- tèrent inondés pendant plusieurs années: les fonds des Moëres furent chan- g-és en une mer permanente. » (E. Reclus, loc. cit. p. 795 à 799.) 252 JOURNAL DE BOTANIQUE les marais entre la Somme et la Canche subissaient des inonda- tions marines à l'époque des grandes marées, et il n'y a pas un siècle que toute la région des Moëres fut complètement recou- verte par l'eau de mer. Dans ces conditions il n'est nullement étonnant d'y rencontrer quelques espèces Jialophiles qui, attirées d'abord par la présence du sel marin, ont fini, par une adaptation lente^ à s'habituer dans un milieu non salé, quand le Chlorure de Sodium, après une diminution graduée et presque insensible, eut complètement disparu. On observe souvent des faits ana- logues d'adaptation à l'embouchure des fleuves; certaines espèces halophiles les remontent, quelquefois très loin, s'habi- tuant ainsi peu à peu à l'eau douce. B. Espèces maritimes. — Les plantes de cette catégorie habitant les marécages du littoral du Nord, sont : Sagz'na inari- tiina Don {S. stricta ¥vi&s)^ JiDicîiS marztimus 'Lvak..^ Scirpîts Savii ^€q. et Maur., 6'. Rothii Y\.0'^^^ç. {S. pungens Vahl.), ►S. paucifloriLS Lightf., Sc/iœn?is nigricans L. ox Alopecurtis bul- bosus L. '^n France, les trois premières sont des maritiines exclu- sives, le Scirpîts Rothii x\& s'écarte des bords de la mer que pour remonter quelques grands fleuves et les autres sont simplement préférentes ; daizs la région du Nord, au contraire, cinq, Sagina ■}nariti7na, Jzuicus maritimus , Scirpîts Savii, S. Rothu et Alo- pecîtrus <^«/(^(9^?^^, sont absolument exclusives et le Scirpîts pauci- fiortts peut encore être considéré à peu près comme tel, bien qu'il remonte la Somme jusqu'aux environs d'Abbeville (de Vicq) et la Canche jusqu'à Hesdin ? (Dovergne). Quant au Schce- nus nigricans il se comporte dans le Nord comme dans le reste de la France, en inariti7ne préférente . Le Sagina MARITIMA se retrouve ça et là sitr tout le littoral du départetnent de la Somme ! ; plus au nord il devient plus rare et n'est plus signalé qu'à Calais (Boulay). Il a cependant pu échapper aux recherches à cause de sa petitesse. Il affectionne surtout comme station les lieux humides et herbeux des dunes ou du voisinage immédiat de la mer ; on ne le trouve pas dans les grands marais proprement dits. Le JUNCUS MARITIMUS, qui habite indifféremment les maréca- ges des dunes et les marais qui sont en arrière, est assez répandu de la Somme à la Canche! (de Vicq, Dovergne) ; plus au nord Abbé Masclef. — Sttf la géographie botanique du Nord de la France. 253 il n'a plus été trouvé dans ces derniers temps qu'à Tardinghen, Pas-de-Calais (de Lamarlière). Les SciRPUS S A VII et S. Rothii sont très rares dans le nord de la France. Le premier existe dans les marais de Saint- Quen- iùi-eu-Tourmont et du Petit-Laviers près Cambron, Somme (de Vicq) ; il n'a pu être retrouvé dans les quelques localités du Pas-de-Calais où Dovergne le signale. Le second est indiqué dans la Somme par de Vicq dans les marais de Saïnt-Qtientin- eti- Tour mont ^ Saint- Fïr min et entre la May e et le Crotoy ; dans le Pas-de-Calais, Rigaux le mentionne à Etaples, dans le marais près la Canche, où il n'a pas été revu après maintes herborisa- tions. Le SciRPUS PAUCIFLORUS se rencontre ça et là dans les marais tourbeux et les prés sablonneux humides dans toute la région des grands marais entre la Somme et la Canche! (de Vicq, Bou- ay, etc.). On ne l'a pas trouvé depuis très longtemps sur d'au- tres points de notre littoral. L'AlopecuruS BULBOSUS existe sur plusieurs points maréca- geux antour de la baie de Somme (de Vicq) ; sa présence dans d'autres localités est fort hypothétique. Cette espèce se com- porte dans le nord autant comme une espèce halopJiile que comme une maritime proprement dite. Quant au Schœnus NIGRICANS, il est d'une très grande abon- dance sur le littoral, surtout entre la Somme et la Canche; on ne le trouve pas seulement dans les grands marais tourbeux mais encore dans la plupart des marécages sablonneux! La présence de ces espèces maritimes dans nos marécages du littoral n'a nullement besoin d'être expliquée ; les influences ma- ritimes, encore efficaces dans les dunes profondes, ne le sont guère moins dans les marais qui en sont proches. J'ai d'ailleurs déjà eu l'occasion de faire remarquer, à propos d'autres es- pèces maritimes , que l'action de la mer peut se faire sentir à de très grandes distances. G. Espèces littorales. — Je ne considère comme appar- tenant vraiment à cette catégorie que le Gentiana Amarella L. et \ç. Jiincus Tenageia'L,. Leur présence dans nos marais du littoral peut très bien être attribuée aux influences climatériques qui s'y font sentir dans les conditions diverses longuement développées 254 JOURNAL DE BOTANIQUE à propos dQS dunes, l^e Juncîcs Tenageia appartient plus spécia- lement à la flore méridionale de l'Europe et tend dans le nord de la France vers sa limite de dispersion boréale; le Gentiana Amarella, au contraire, est plutôt une espèce septentrionale. Cette dernière, exclusivement localisée en France sur les côtes occidentales^ depuis le nord de la Bretagne jusqu'en Belgique où elle se comporte de la même façon, doit même être regardée comme un des meilleurs types de nos plantes littorales ou atlantiques (Grisebach). Le Gentiana Amarella habite surtout dans les marécages sablonneux des dunes; il est indiqué entre la Somme et la Canche, dans la Somme, au Crotoy, à Saint-Firmin, dans les dunes de Saint-Quentin-en-Tounnont et dans le marais de Quend (de Vicq), dans le Pas-de-Calais, à Berck et à Merli- mo7it (Wignier) ; M. l'abbé Boulayl'a trouvé dans le Nord aux environs de Diuikerque. LeJUNCUS Tenageia (i) n'a encore été signalé sur le littoral du Nord qu'aux environs de Boulogne, dans les marais de Con- dette (Rigaux) et à Wimille (Giard) ; selon ces auteurs il abonde dans ces deux localités sablonneuses. — Un bon nombre d'espèces intéressantes de la flore du nord de la France, Comariwt palustre L., Cineraria palustris L., Gentiana Pneumonanthe L., Liparis Lœselii Rich., Car ex liinosa L., etc,^ ne se trouvent que dans nos marais du littoral ou y sont beaucoup plus répandues qu'à l'intérieur, mais l'on ne peut pour cette seule raison les considérer comme littorales dans le Nord ; ce sont des espèces des grands marais tourbeux en général qui ont pu disparaître de l'intérieur par suite du dessè- chement systématique et que l'on doit regarder dans les marais du littoral, beaucoup moins éprouvé sous ce rapport, comme les derniers représentants de l'ancienne végétation tourbeuse des plaines du Nord. L'une de ces dernières espèces, très rare en France, le Cine- raria palus t7'-is , bien que de moins en moins abondante sur notre littoral, couvre encore de grands espaces sur quelques points des marais des dunes entre la Somme et Boulogne-sur-Aler, surtout 1. Le y^. Tenageia signalé à l'intérieur du département du Nord à Pont-a- Raches près Douai (Lestiboudois) et aux environs de Saint-A»iaiid (de Méli- cocq), n'a pas été retrouvé dans ces derniers temps. Abbé Masclef. — Sur la géographie botanique du Nord de la France. 255 ■^^rs Saiiit-Qîientni-eii-Tourinont ; on doit attribuer cette abon- dance au manque, dans ces habïtations , de concurrents nom- breux permettant la multiplication facile de cette plante par ses nombreuses aig^rettes. Ce fait de géographie botanique est d'au- tant plus intéressant à signaler qu'il est à rapprocher d'un autre absolument identique observé pour la même espèce, par De- caisne, sur le littoral de la Hollande (i). D. Forme littorale. — La forme spéciale au littoral dont il s'agit ici est le Lotus corniculatus L. — Form. temtïs {L. tsnui- foli'us Rchb. ; L. ienuis Kit,, Gren. et Godr.) ; elle est assez com- mune sur toutes nos côtes dans les lieux humides, les prairies et au bord des fossés dans les marais. On ne sait trop à quoi attri- buer la formation de cette forme grêle, qui dilfifère surtout du type par ses folioles et ses stipules lancéolées-linéaires et ses pédoncules filiformes., et que l'on ne retrouve jamais nettement caractérisée à l'intérieur ; ne serait-ce pas plutôt à l'action répul- sive et comme appauvrissante du sel marin qu'à la constitution physique de la station ? Conclusions. — Les grands marais tourbeux et les divers marécages situés en arrière ou à l'intérieur des dunes nous four- nissent donc une nouvelle série de 18 espèces, dont la présence sur le littoral est dépendante des diverses influences locales qui s'y font sentir ; elles augmentent d'autant les listes établies lors de l'étude des terrains soumis à V action directe des eatix salées et des sables maritimes . Sur ces 18 espèces, 6 sont des dicotylédones çX 12 des mono- cotylédones ; 14 sont vivaces, i bisamiuelle ou vivace et 3 seule- ment anmtelles . Les 6 dicotylédones appartiennent chacune à une famille dif- férente : Alsinées, Malvacées, Papilionacées, Gentianées, Pri- I. Bulletin de la Société botanique de France, 1855, t. II, p. 643. « M. Decaisne rapporte qu'au mois d'Août dernier il a visité, en Hollande, les travaux de des- sèchement, aujourd'hui achevés, de la mer de Harlem, et qu'il a va une grande partie du sol le plus récetnment mis à sec couverte de Cineraria palustris, espèce habituellement rare dans ce pays et en général peu abondante dans les localités où elle se rencontre. Elle s'est ainsi développée depuis deux ans seule- ment sur quelques terrains desséchés de la mer de Harlem, en telle quantité qu'elle y forme des champs de fleurs jaunes. Au dire des habitants du pays, le vent soulève parfois des nuées d'aigrettes de cette plante, qui obscurcissent pres- que le ciel. » 256 JOURNAL DE BOTANIQUE mulacées, Polygonées. Les 12 monocotylédones sont réparties en 4 familles, dans les proportions suivantes ; 7 Cypéracées, i Joncaginée, 3 Joncées, i Graminée. La famille dominante est ici celle des Cypéracées (7 espèces sur 18, soit plus de 1/3). D'une manière générale on peut donc désigner nos marécages du littoral sous le nom de zone des Cypé- racées, comme nos sables maritimes sous celui de zone des Gra- minées et les terrains soumis à l'action directe des eaux salées sous celui de zone des Salsolacées. Les deux faits de géographie botanique les plus importants qui se dégagent des quelques considérations précédentes sont tout d'abord, V adaptatioti lente de certaines halophiles à l'eau douce, ce qui explique, pour la suite, leur dispersion facile dans des terrains non salés, et en second lieu X éloignement de la mer de quelques maritimes^ sans que pour cela les influences marines cessent d'exercer sur elles une action incontestable. {A suivre.) $K — FRAGMENTS MYCOLOGIQUES (Suite.) Par M. N. PATOUILLARD Polyporus arcuatus Pat. nov. sp, — Chapeau flabelli- forme, simple ou lobé par la soudure incomplète de deux indi- vidus, dur, rigide, incurvé en avant et sur les côtés, prolongé en arrière en un stipe ascendant, courbé, cylindrique, élargi en disque à la base. Glabre ou à peine villeux à la loupe, gris de souris, orné de zones nombreuses plus foncées et séparées par des sillons peu profonds. Stipe concolore, marge droite, entière. Hyménium concave, fauve rougeâtre, non décurrent et marginé en arrière, stérile sous la marge qui est plus pâle. Pores très petits, anguleux, visibles à la loupe seulement; cloisons minces, entières. Tubes fauves, longs de 2 millimètres; tissu pâle, blan- châtre, dur, épais de 4-5 millimètres au milieu. Sur les troncs. Nouvelle-Guinée. Plante atteignant de 8 à 12 centimètres de longueur dont 2 à 4 pour le stipe; celui-ci est inséré sur le dos du chapeau et se N. Patouili.ard. — Fragments mycologiques. 257 continue avec lui de manière à ramener l'hyménium vers la terre. Cette disposition donne au Champig-non l'aspect d'une coquille de Gryphée arqi-iée. — Polyporus pachyphlœus Pat. nov. sp. — Chapeau sessile, dimidié, semi-orbiculaire, convexe, g-labre. dur, sillonné concentriqueraent, tuberculeux, brun noir, un peu luisant, plus pâle en avant ; marge obtuse. Il est recouvert d'une croûte épaisse de 3-4 millimètres, dure, à cassure compacte, noirâtre. Tissu fauve, très dur, rayonné fibreux et zone. Tubes très longfs, dis- posés par couches, fauves; cystides allongées, aiguës, brunes, nombreuses; spores subglobuleuses, lisses, incolores (sub lente), 5-6 jtA. Hyménium plan ou un peu concave, brun, pores arron- dis, petits, à cloisons entières. Sur les troncs. Iles Fidji (Filhol, 1875), Herb. Mus. Paris ; Ka- merun (Afrique centrale), Herb. Mus. Berlin. Plante de grandes dimensions, atteignant 30-40 centimètres de largeur sur une épaisseur d'environ 10 centimètres au point d'insertion ; les tubes ont une longueur à peu près égale à l'épais- seur du tissu. Affine au Pol. senex Nées et Mtg., notre Champi- gnon s'en distingue facilement par la grandeur relative des tubes et du tissu, la présence de cystides volumineuses, des spores à peu près incolores et une croûte très épaisse. — Polyporus rufo-ochraceus Pat. nov. sp. — Chapeau coriace, rigide, peu épais, arrondi en avant, régulièrement atté- nué en arrière, jaune d'ocre, zone concentriquement, couvert de stries divergentes, nombreuses et tenues, à peine villeux, marge infléchie. Stipe latéral, cylindracé, ocre brun, pubérulent, élargi en disque à la base. Hyménium plan, non décurrent, brun roux; porestrèspetits, anguleux, àcloisons minces; tubes courts, fauves; spores ocracées^ ovales, lisses, tronquées en avant (8-10X6-7 [j-). Tissu pâle, blanchâtre, mince. Sur les troncs. Brésil (Weddel), Herb. Mus. Par. Chapeau long de 3 centimètres sur 21/2 de large et épais de 2 millimètres; stipe long de i centimètre environ sur 2-3 milli- mètres de diamètre. Ressemble au P. nmtabilis Berk. et surtout au P . fibrilloso-radians Mtg, mais il est bien distinct de toutes les espèces voisines par ses tubes colorés et ses spores ocracées. — Polyporus Delavayi Pat. nov. sp. — Subéreux, con- vexe, infléchi vers le bord, sessile, rigide, orbiculaire, un peu 258 JOURNAL DE BOTANIQUE onduleux à la marge qui est aiguë, couvert d'une couche mince glabre ou un peu villeuse (à la loupe), châtain rougeâtre, non luisante, tachée de noirâtre, plus pâle au pourtour; diamètre 8-IO centimètres. Tissu soyeux, fauve pâle, épais de i centi- mètre en arrière et de 2 millimètres en avant. Hyménium ocracé pâle, plan concave; pores petits, quadrangulaires, à cloisons obtuses, très entières. Tubes longs de 5-8 millimètres, plus courts en avant et atteignant les bords du chapeau. Spores lisses, ovoï- des, apiculées à la base, contenant une gouttelette oléagineuse jaunâtre (6-8 X 3 y-)- Sur les vieux troncs à Ta-long-tan (Yun-nan). Delavay. Plante voisine du Po/. ochroletictts Berk. , mais distincte par sa couleur, ses tubes moins longs, ses spores plus petites et de forme différente, etc. Les Pol. Delavayi Pat., Pol. ochroleucus Bk, Pol. volvatîis Peck et quelques autres forment un groupe de Polypores à spores blanches exactement parallèle au Ganodernia parmi les espèces à spores colorées. — Hexag-ona aequalis Pat. nov. sp. — Sessile, subdimi- dié, inséré latéralement; chapeau fauve brunâtre, plan, orbiculaire, glabre, sillonné pectine, scabre par des crêtes rayonnantes, nombreuses, couchées et peu saillantes; marge droite, mince, sinueuse; diamètre 12 centimètres, largeur 8 centimètres; tissu subéreux, brun terne, également épais sur toute son étendue (2-3 millimètres). Hyménium convexe, brun rosé, stérile sous la marge: alvéoles larges (3-4 millimètres), à 4-5 angles arrondis, entières près des bords, anastomosées et sinueuses en arrière; cloisons subéreuses, épaisses (1/2 - i millimètre), obtuses, en- tières. Tubes bruns pâles, un peu violacés près de l'ouverture, profonds d'environ 15 millimètres vers le point d'insertion du chapeau et diminuant insensiblement en se rapprochant du pour- tour. Sur les troncs. San Carlos de Rio Negro (Venezuela). Leg. L. Savoye. Plante très voisine de VH. glabra Lév. ; elle en diffère par son chapeau vergeté de lignes saillantes, par la coloration diffé- rente de son tissu, la teinte violacée de l'hyménium, etc. — Gapnodium fructicolum Pat. nov. sp. — Périthèces nombreux, noirs, rigides, dressés, subcharnus, longs de i milli- mètre environ, renflés à la base, étalés en disque au sommet. N. Patouiclakd. — Fragments mycologiqites. 259 villeux. Thèques en massue, longuement stipitées (60 X 12 a), à 8 spores. Spores subglobuleuses, lisses, non septées, brunes (6-8 u). Pycnides mélang-ées aux périthèces ascophores, noires, ovoïdes, obtuses et percées d'un pore au sommet; stylospores fusoïdes ( 6 X i y), nombreuses, à peine brunâtres. Conidies ovoïdes, brunes, en chapelets partant du mycélium qui court entre les périthèces et les pycnides. Habite sur les fruits d'un Myrsine du Yun-nan (Leg. Dela- vay). Ces fruits sont entièrement couverts de périthèces et pa- raissent sétuleux à la loupe. Espèce voisine du C. uiaxùmim^^. et du C. arrhizum Pat. et Gail., mais en diffère par plusieurs caractères. — Acanthostigma? Hederae Pat. nov. sp. — Epiphylle: mycélium brun-noir formé de fdaments grêles, septés, rameux, plus ou moins moniliformes, rapprochés et entrelacés de façon à former une pellicule mince facilement séparable du support. Pé- rithèces épars sur le mycélium, globuleux (30-60 pc), subasto- mes ( ?), bruns, à parois flexibles, celluleuses, portant 6-8 soies divergentes, éparses, effilées, brunes, d'une longueur égale à celle des périthèces et d'une largeur d'environ 3-4 ,«. à sa base. Thèques claviformes, subsessiles, à 8 spores (60 X 10 a) ; para- physes nulles. Spores incolores, droites ou un peu courbées, cylindracées, atténuées à une extrémité, à 3 cloisons ou plutôt à protoplasma divisé en quatre masses réfringentes (12 X 3 /x). Pycnides mélangées aux périthèces, de même forme qu'eux mais plus petites ; elles sont également sétuleuses à la surface ; stylospores hyalines, ovoïdes fusiformes, simples (3-4 X i,5 [>)■ Habite la face supérieure des feuilles de Lierre qu'elle re- couvre d'un enduit fuligineux analogue à certains Capriodium. Nantes (Loire-Inf.) Leg. Menier. Nous ne plaçons cette plante qu'avec doute dans le genre AcantJwsU'gma^ car ses affinités avec les Périsporiacées (Meliola et Capnodmin) sont indiscutables. 26o JOURNAL DE BOTANIQUE ÉNUMÉRATION DES PLANTES DU HAUT- ORÉNO QUE Récoltées par MM. J. Chaffanjon et A. Gaillard [Suite.) Par M. P. MAURY COMMELYNÉES DICHORISANDRA D. Aubletiana Rœm. et Schult., Syst.^ xii, p. 1181 ; C. B. Clarke, in A. et C. DC Mouogr. Phanerogam., m, p. 273. Terrains liumides des bords de l'Orénoque, J. Chaff., n. 302; Salvajito, Raudal d'Atures, Août, A. Gaill., n. 155. TINANTIA T. Sprucei C. B, Clarke, /. ^., p. 287. Lieux humides, El Torno, J. Chaff., n. 148 XYRIDÉES XYRIS X. lacerata Pohl, ex descript. Seuber in FI. Brasii., m, pars i, p. 216. Savane humide d'Atures, J. Chaff., n. 34; savane dAtures, Juillet, A. Gaill., n. 106. Recte in prima generis sectione speciem coUocavit Seuber, at fig"ura saa n. 11, tabula; xxvi, valyas medio placentiferas praebet. An lapsus? Speciminum nostrorum semina fundo capsula; affixa sunt. ABOLBODA A. pulchella H. et B., PI. œquenoct., m, p. iio, t. 114; Kunth, Enum., IV, p. 25. Puerto-Zamuro, près Atures, Juill., A. Gaill., n. 107 PONTEDERIACÉES EICHHORNIA E. natans Solms-Laubach, in A. et C. DC, Monog. Phanerog., IV, p. 526. Var. P pauctjlora Solms-Laubach. Raudal de Muau. J. Chaff., n. 134. {A suivre.) Le Gérant: Louis Mokot. 3" ANNEE N" 16 16 AOUT 1889 JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT COMMUNICATIONS PRELIMINAIRES SUK LA STRUCTURE DE LA TIGE DES SÉLAGINELLES Par M. VLADESCU Je trouve dans le n° 12, du 16 juin 1889, de ce Journal une note de M. Leclerc du Sablon, sur l'endoderme de la tig-e des Sélaginelles. Ce fait m'a décidé à publier ces communications préliminaires, où sont exposés les résultats auxquels je suis arrivé sur la structure de la tige de ces plantes, que j'ai étudiée dans le laboratoire de M. Van Tieghem, pendant les années 1886, 1887, 1888, et que j'espère prochainement publier sur les Lyco- podùiées. Je réserve donc les détails de description, les varia- tions qu'on observe suivant les espèces, les discussions et les fig-ures pour ce dernier travail et je me contente d'exposer ici les points principaux. L — On sait, depuis les travaux d'Hofraeister, Pfefifer,Treub, etc., que la tige des Sélaginelles tire son origine d'une cellule (rarement plus) généralement à deux faces, qui produit alterna- tivement à droite et à g"auche des seg-ments. Chaque segment se divise d'abord, par une cloison anticline verticale, en deux moitiés inégales, correspondant aux rangées des feuilles. Chaque moitié de segment ainsi formée se comporte comme il suit : par une cloison péricline tangentielle, située vers son tiers interne, elle se divise en deux cellules, dont une plus petite interne, et une autre plus grande externe. La grande cellule externe se divise ensuite encore une fois, par une autre cloison parallèle à la précédente, en deux cellules inégales. Chaque moitié de segment se trouve de la sorte divi- sée en trois cellules inégales, la plus grande étant la plus externe. 262 JOURNAL DE BOTANIQUE II. — La cellule externe, par des divisions ultérieures péri- cliniques et anticliniques, dans tous les sens, produira de dehors en dedans Vépiderme et Xécorce^ qui formera plus tard le sclé- renchyme de la tige. III. — La cellule interne donnera naissance aussi par des divisions répétées dans tous les sens, mais plus rares dans le sens transversal, à un ensemble de tissus, en forme d'ellipsoïde allong-é, qui se différencie comme il suit de dedans en dehors : a. Une lame centrale de tissu vasctdaire, généralement diarche et à développement centripète, comme l'a déjà fait connaître Russow. b. Sur les deux côtés de la lame vasculaire, deux laines de tissu parenchymateux, formées de cellules allongées et très étroites, riches en contenu et qui vont en diminuant d'épaisseur vers les extrémités de la lame vasculaire, où elles disparaissent souvent. C'est ce oj^^'^^i^^^^ parenchyuie fasciculairc du nom de Strangparencîiym que Potonié a donné au tissu analogue des Fougères. c. Enveloppant de toute part ces lames, il y a un cylindre de tissu formé de tjibes criblés, plus larges sur les bords latéraux de l'ellipsoïde central et plus étroits aux extrémités. C'est la zone libérienne, dont le développement montre la même marche que la lame vasculaire, c'est-à-dire commence aux extrémités de l'ellipsoïde central sous forme de deux arcs^ qui se réunissent plus tard sur les bords latéraux, à mesure que les cellules de ces parties prennent le caractère des tubes criblés, que j'ai trouvés exactement comme les a décrits M. de Janczewski. IV. — Tout le tissu compris entre le tissu formé par la cel- lule externe et celui formé par la cellule interne, que je viens d'indiquer, est formé par la cellule moyenne des seg-ments. Le mode de production de ce tissu étant particulier aux Sélaginelles, je décrirai d'abord la marche même de cette pro- duction, pour préciser ensuite les différentes zones qui peuvent y être distinguées et caractérisées. Tout d'abord la cellule moyenne commence à se diviser, par des cloisons anticlines transverses, en plusieurs cellules super- posées. Chacune de celles-ci se divise par des cloisons anticlines radiales en plusieurs cellules qui enveloppent de toutes parts le massif ellipsoïdal central, issu de la cellule interne. \'i..\i>Escv. — Sur la structure de la tige des Sélaginelles. 263 Chacune des cellules de ce manchon se divise ensuite par des cloisons périclines tangentielles en un certain nombre de cel- lules (de trois à cinq, et même plus), et on peut voir sur de bonnes préparations, par l'épaisseur différente des membranes cellulaires, le contour de l'ancienne cellule et la rangée radiale de 3-5 cellules à laquelle elle a donné naissance. Ce cloisonne- ment tanoentiel commence d'abord dans les cellules situées sur les côtés de l'ellipsoïde central, où le cloisonnement est aussi plus accentué, et s'étend vers les extrémités, où il ne se produit généralement que trois ou même deux cellules par rangée. V. — Les cellules qui composent chaque rangée radiale ainsi formée donnent naissance à trois couches différentes : a. La cellule la plus interne, s'il y a trois ou quatre cellules dans la rangée {pu les deux celhtles internes^ s'il y a plus de quatre cellules dans la rangée), formera, par des divisions longi- tudinales perpendiculaires, un tissu à éléments allongés et un peu plus larges que ceux qu'ils entourent, c'est-à-dire que ceux de Tellipsoïde central issu de la cellule interne des segments. Ce tissu, qui enveloppe de toutes parts la zone libérienne, n'est autre que le péricycle de la tige des Sélaginelles, ou du moins son représentant. b. La cellule la plus externe, s'il y a trois cellules dans la rangée {pti les deîix celhtles les plus externes, s'il y a quatre ou plus de quatre cellules dans la rangée), se divise aussi par des cloisons longitudinales et forme un tissu à éléments très larges, qui ressemblent en tout aux éléments de l'écorce, tissu qui n'est autre que la zone corticale qui se trouve en contact avec les tra- bécules. Elle se distingue du reste de l'écorce, qui provient delà cellule externe des segments, par le diamètre plus faible de ses cellules, par leur membrane plus mince et plus longtemps cellu- losique et par leur contenu qui ressemble à celui des tissus plus internes. On peut la désigner sous le nom à'écorce interne. c. La cellule unique^ qui se trouve dans chaque rangée entre les cellules qui produiront le péricycle et celles qui formeront l'écorce interne, prend des caractères particuliers. Tout d'abord elle reste indivise, et commence à s'isoler sur son pourtour qui touche aux rangées voisines, c'est-à-dire sur les faces radiales et transversales, et cela à cause du développe- ment du péricycle et de l'écorce interne. Il se forme delà sorte, 264 JOURNAL DE BOTANIQUE entre ces cellules uniques de chaque rangée et par leur sépara- tion, des espaces lacuneuxqui constituent une atmosphère con- tinue, comprise entre l'écorce interne et le péricycle, interrom- pue seulement par les cellules isolées qui réunissent ces deux zones. Ces cellules isolées peuvent acquérir le caractère de cellules en- doderuiïqîtes ; elles restent dans ce cas simples, indivises, s'allon- geant seulement pour suivre la croissance en épaisseur de la tige, et prennent en même temps une direction oblique à cause de l'allongement inégal des tissus qui sont en dehors d'elles et de ceux qui se trouvent en dedans. Dans ce cas, ce qu'on nomme les trabécîUes représente Vendoderuze. Ou bien les cellules isolées se divisent de nouveau dans le sens tangentiel, produisant ainsi des rangées isolées de cellules. Ce nouveau cloisonnement se fait dans le sens centripète : la cellule se divise d'abord en deux, puis de ces deux cellules filles l'externe ne se divise que dans le sens radial ou transversal, tandis que la cellule interne se divise de nouveau dans le sens tangentiel; de ces deux nouvelles cellules filles l'externe se di- vise comme la précédente dans le sens radial ou transversal, tandis que l'interne se divise de nouveau par une cloison tan- gentielle en deux cellules, et ainsi de suite, de trois à quatre fois. L'ensemble des cellules formées par les divisions radiales ou transversales des cellules externes de divers ordres constituera la partie externe des trabécîcles, partie où ces dernières sont constituées d'au moins deiix files de cellules unies sur leurs faces radiales ou transversales. C'est ce qu'on peut nommer Xécorce trabécîdaire. D'autre part, la cellule interne simple, qui termine dit côté interne chaque trabécitle et qui a donné naissance par ses divi- sions tangentielles à l'écorce trabéculaire, cojistituera l'eîido- derme. Il se trouve de la sorte que les trabécules sont simples à leurs extrémités internes — qui sont formées par l'endoderme — et composées à leurs extrémités externes (écorce trabéculaire). Chaque cellule endodermique, à cause du mode même de déve- loppement que nous avons décrit, s'articule donc à chacune de ses deux extrémités avec deux cellules : du côté interne avec deux cellules péricycliques, du côté externe avec deux cellules trabéculaires. Vi.ADEscu. — Sur la slneclurc de la tige des Sélaginelles. 265 De part et d'autre, la cellule endodermique avance un peu entre les deux cellules avec lesquelles elle s'articule, de sorte que celles-ci sont amenées à s'insérer un peu sur les côtés de la cel- lule endodermique. Cela se voit très bien du côté de l'écorce trabéculaire, où l'extrémité de la cellule endodermique est en forme de dôme, présentant ainsi des surfaces d'insertion plus laro;es pour les deux cellules de l'écorce trabéculaire. Enfin les cellules endodermiques sont, le plus souvent, plus larges du côté de' l'écorce trabéculaire et plus étroites du côté du péri- cycle; quelquefois même elles manifestent bien deux moitiés différentes : une interne plus longue, cylindrique, et une autre externe plus large, évasée en tronc de cône. Au point d'union de ces deux moitiés se trouve l'épaississement caractéristique, qui a ici la forme d'un anneau. Dans les jeunes cellules on voit cet épaississement sous forme de deux points latéraux (points obscurs de Caspary). C'est au mois de décembre de l'année 1887, quand je me trouvais dans le laboratoire de M. Van Tieghem, que j'ai eu l'oc- casion d'observer ce caractère et cette situation de l'endoderme dans la tige des Sélaginelles. La portion annulaire épaissie de la cellule endodermique se subérifie de bonne heure et pour quelque temps c'est la seule partie subérifiée. Mais un peu plus tard tout le contour des cel- lules endodermiques se subérifie et cette subérification atteint tous les autres éléments qui limitent l'atmosphère intérieure, mais seulement sur les faces qui touchent à cette atmosphère, ce qui prouve l'influence de cette dernière. Quant au rôle de cet endoderme particulier, ce ne peut pas être un rôle protecteur — dans le sens propre du mot — pour les tissus externes; bien plus, c'est un rôle conducteur. Ce rôle, d'ailleurs, nous le discuterons dans le travail général, dont j'ai fait mention plus haut, où je montrerai aussi que tout le tissu provenant de la segmentation des cellules moyenne et interne des segments, est nn tissiL condîictetir , savoir : le tissu vascu- laire, le tissu libérien et le parenchyme conducteur (Leitparen- chym des Allemands), ce dernier comprenant le parenchyme fas- ciculaire, le péricycle, l'endoderme, l'écorce trabéculaire et l'écorce interne. VI. — On voit donc que je trouve pour la tige des Sélaginelles 266 • JOURNAL DE BOTANIQUE une origine com7}tii7ie pour le péricycle (tissu qui enveloppe la zone libérienne), pour X endoderm-e et pour un certain nombre de couches internes de l'écorce (écorce trabéculaire et écorce interne). On ne peut donc pas, pour les Sélaginelles du moins, tracer la limite du cylindre central et de l'écorce entre le péri- cycle et l'endoderme, comme le croit le savant professeur du Muséum ; mais on peut rattacher tous les tissus qui se trouvent en dehors du liber à l'écorce, comme l'ont déjà fait Russow et Treub, mais avec les différences qui résultent de la description précédente. VII. — Tous ces tissus que j'ai reconnus dans la tig-e des Sélaginelles, je les ai trouvés aussi dans leurs racines, et il y a une continuité parfaite entre les tissus du même nom, sauf les différences qui s'introduisent par l'absence d'une atmosphère interne. Jassy, le 10 juillet iS8p. ENUMERATION DES PLANTES DU H AUT-ORÉNO QUE Récoltées par MM. J. Chaffanjon et k. Gaillard (Suite.) Par M. P. MAURY SMILACÉES SMILAX S. maypurensis Willd., Sp. PL, H. B. K., /. c, p. 270; A. DC, in Monogr. Phanerog. I, p. m. Specimina perfecta, mascula florifera, fœminea fructifera. Limbi toliorum variabiles tum aculeati, tum inermes, 5-18 cm. long-i ; flores masciili pedi- cellis filiformibus 2 cm. long-is; stamina 1/2 petalis breviora, antheris. ellipsoideis, obtusis, filamentis a^qualibus; flores fœminei déficientes; baccœ pisi minoris mag'nitudine, sicca; nigrescentes. Bois de San-Fernando de Atabapo, J. Chaff., n. 343 ; bois de San- Fcrnando, août, A, Gaill., n. 190. p. Maury. — Ènumération des plantes du Haut-Oyénoque. 267 DIOSCOREACEES. DIOSCOREA D. Holmioidea n. sp. (fig. 11). Planta volubilis mascula ramis sulcatis glabris, foliis alternis petiolatis, deltoideo-cordatis, aut latioribus aut oblong-is, maxime variis , mem- brauaceis, 9-7 nerviis, tribus nervis mediis a- ream lanceolatam de- terminantibus , apice cuspidatis, basi et sinu plus minusve auriculis rotundatis ; petiolis sul- catis g-labris 5-7 cm. long"is basi tortis; ra- cemis axillaribus sim- plicibus 20-30 cm. lon- gis, subtilissimc sca- briusculis, filiformibus flexuosis, floribus re- flexis, solitariis, pedicel- latis, pedicello 1-2 mm. longo basi bibracteato ; periyonio hypocrateri- formi 6-partito, glabro, viridulo, 2 mm. lato, lobis lanceolato-oblon- gis, obtusiusculis ; sta- minibus tribus sepali- nis, petalinis nullis, fi- lamento brevi, anthera introrsa luteo-albida, elliptica, biloculari, du- plo long-iore ; rudimen- to styliuo nullo. — Plu- rimis notis D. hepta- nettras Vell., et magis SpeciebuS sectionis Hel- Fig. n. — Dioscorea Holmioidea . - j . rr • 2 et 2', une ileur rf détachée ; fleur ç^. mias triandris aftinis. sp. n. : I, fragment de rameau ; 3, étamiae ; 4, diigramrae de la VuLGO : Bora. Taillis humides des bords de rOrénoque, Salvagito, Août, A. Gain., n. wx. 268 JOURNAL DE BOTANIQUE D. species. Spécimen fructiferum foliis D. inegalobotyyœ, cayennensis aut trachy- carpcP, alternis, 7-nerviis, basi cordatis, apice acuminatis, mucronulatis, 6-7 cm. longis, petiolis filiformibus 4-5 cm. lonçis, basi tortis; spicis axilla- ribus polycarpis; capsula reflexa brevi pedicellata, trialata, rotunda, cerasi magriitudine; seminibus parvis rotundatis, brunneo-rubris, late membrana- ceo-alatis. Puerto-Zamuro, Juillet, A. GailL, n. 126. x\MARYLLIDÉES CURCULIGO C. scorzonersefolia r3enth,, FI. Ai/sir., VI, p. 449; Baker in Journ. Liiui. Soc, XVII, p. 124. — Hypoxïs scorzojier^rrfolïa'Ldimk.^ Eiicycl.^ ni, p. 183. Boca del Pao, lieux humides, J. Chaff., n. 78. BARBACENIA B. Alexandrinae Rob. Schomb., Vergl., Bd. Il, p. 342; Rich. Schomb., /. c, p. 1066. — Vellosia tubjjlora H. B. K., /. c, p. 300; Radia iîchiJJora A. Rich., in Kunth, Syn. PI. cPqinfioct., I, p. 300. VuLGO : Paja tucilla. Savane d'Atures, sur les rochers recouverts d'un peu de terre, Juillet, A. Gain., n. 100: Maipures, rochers secs, J. Chaff., n. 326. IRIDÉES CIPURA C. paludosa Aubl., PI. Guyan.^ I, p. 38, t. 13; Klatt, \vlFI. Bra- sil., III, p. 514, t. 64, f. I. — apura hiimilis çX gracilis, H. B. K., /. c.,p. 320. Plante des lieux humides, savane d'Atures, Juillet, A. GailL, n. 70 et Puerto-Zamuro, ibid, n. 101. NAK.lsiibglobosa.^ floribus minimis, flavis ; ovario longe pedicellato; capsula subg-lûbosa, i cm. longa, violaceo-punctata, triloculari. VuLGO : Paya. Puerto-Zamuro, Juillet, A. Gaill., n. 118. HiEMODORACÉES SCHIECKIA S. orinocensis Meisn., Ce?z.. PL., p. 397 et Comme?ii.^ p. 300. — Wachendorjia orinocensis H. B. K., /. ^. , I, p. 319, f. 698. Savane d'Atures, Salvajito, Août, A. GailL, n. 52-''. p. Maury. — Énumération des plantes du HaïU-Orénoque. 269 S. flavescens n. sp. (fig. 12). Caule simpHce basi tuberoso, villoso, pilis long-is flavescentibus eglan- dulis, 30-55 cm. alto; foliis linearibus, plurinerviis, planis, acuminatis, Fig. 12. — Schieckia congesta sp. n. : i, port; 2, ileur détachée grossie; 3, coupe longitudi- nale de la même tleur ; 4, un pétale avec staminode; 5, étamine fertile; 6, fruit; 7, graines; 8, diagramme de la fleur. 20-30 cm. longis, 8-10 mm. latis, radicalibus vaginantibus glabris/caulinis brevibus squamaeformibus, hirtis; paniculee terminalis ramis abbreviatis 270 JOURNAL DE BOTANIQUE pedicellisque nuUis villosis, bracteis acuminatis, striatis, marg'ine msmbra- naceis; periaotho sexpartito, hirto, rubro-llavescenti, partibus tribus ex- ternis pauUo latioribus, linearibus, subcoriaceis, internis glabris, membra- naceis, obtusis; staminibus basi insertis quinque quorum unicum longius, filamento crasso, anthera fertili; ovarii liberi stylo stamen maj us sequante, cylindrico, torto; capsula triquetra, ang-uste marg-inata, triloculari, loculis 2-3 spermis. — A specie prcecedente manifeste distincta. Endroits sablonneux et humides, Savane d'Aturcs, Salvajito, Août, A. GailL, n. 52; savane humide, J. Chaff,, n. 185. BROMÉLIACÉES PITCAIRNIA P. pungens H. B. K. /. -wjmj> JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT NOTE SUR DEUX NOUVEAUX GENRES DE BAMBUSÉES Par M. A. FRANCHET GLAZIOPHYTON, gen: nov. (Bambusece-Arundinariâs), Spiculae secus ramulos ultimos spicatae, cylindrico-subulatae, biflorae vel rarius uni-triflorae, rachilla elongata,glabra, subfloribus articulata; flores hermaphroditi, superiore magis acutato ; gluma vacua ad basin spiculae saepius abortu unica, vel nunc in spiculis superioribus glumae vacuae duae, trinerviae cum mucronulo brevi; rachilla ultra florem supe- riorem fertilem in glumellas inanes subabortivas producta; glumella inferior 5-7 nervia, nervo dorsali in carinam proéminente; giumella superior acutebicarinata, ad carinas et secus marginem longe ciliata; lo- diculae très, obovatae, apice integerrimje, nec ciliatae; stamina 3 sub anthesi parum exsertae, filamentis liberis; ovarium glabrum subsessile, oblongum, apice paulo incrassatum ; styli 2 e basi liberi et longissime plumosi ; caryops ignota. Rhizoma vix hypogseum culmos dimorphos edens, alteros graciles foliatos nunquam florigeros rarissime evolutos, alteros elatos praeter basin vaginatam perfecte aphyllos, enodes, intus transversim crebre septatos, saepius stériles, passim e nodis apicalibus florigeros ; inflo- rescentia jubaeformis, amplissima, ramis gracilibus elongatis numero- sissimis e nodis pluribus (3-7) superpositis erumpentibus et quasi fasciculatis, eleganter arcuato-dependentibus ; ramuli ultimi spiculigeri saepius ad axillam bracteae scariosae gemini vel terni, altero brevissimo unispiculato, alteris elongatis plurispiculatis, spiculis 2-'i^ sessilibus, dissitis ; ramuli spiculigeri omnes bractea propria stipati et praeteraea bracteola dorso bicarinata glumellam superiorem perfecte fingenie antice donati, sed situ et forma cum glumis illi superpositis minime confundenda. Glaziophyton mirabile. — Glabrum; folia auguste lanceolaia, acuminata, margine scabra, multinervia cum nervulisnonnullis transver- 278 JOURNAL DE BOTANIQUE salibus, basi cordata in petiolum brevissimura contracta ; vaginae cylin- dricae stricte adpressae, ore pilosae; culmi stériles vel florentes digiti minoris vix crassitie, 8-12 pédales, strictissimi; panicula fere usque tripedalis; spiculae lucidae perfecte levés, 12-15 mill. longae, vix 3 mill, latge. Hab. in vicinitate urbis Rio de Janeiro, ad cacumina montis Tingua (Glaziou, n. 8.999) '■> ^^ monte Morro da Bandeira prope Petropolin (id. n. 14.383) et ad cacumina Serra de Orgaos (id. n. 17.914). Le G. imrabile a été découvert aux environs de Rio de Janeiro par M. Glaziou, qui a dû suivre son évolution durant quinze années avant d'être suffisamment édifié sur ses affinités. M. Glaziou a bien voulu me faire part de toutes les observa- tions qu'il a faites et do°nt je présente ici le résumé. Cette Bambusée' affectionne les stations découvertes, éle- vées et sèches, où ses longs rhizomes rampent presque à la sur- face du sol, produisant de distance en distance de grosses nodo- sités revêtues de larges écailles luisantes et d'où sortent des tig-es aériennes à peine de la grosseur du petit doig^t, atteignant trois à quatre mètres, dressées, raides, insensiblement atté- nuées jusqu'au sommet ; dans cet état la plante rappelle absolu- ment le Scirpîis lactistrîs non fleuri. Ces tiges aériennes ne portent jamais de véritables feuilles ; seule leur portion inférieure, sur une longueur d'environ o"",4o à o™, 50, est recouverte d'écaillés engainantes étroitement appli- quées ; ces tiges sont aussi absolument dépourvues de nœuds dans toute la longueur du mérithalle et n'en présentent qu'un seul sous forme d'un bourrelet terminal marquant le terme, ou plutôt l'arrêt de leur développement, lorsqu'elles sont stériles, ce qui est le cas le plus ordinaire. Enfin, autre particularité non moins inté- ressante chez une Graminée, cette tige, dont les parois sont très minces, est creuse intérieurement et, sauf vers la base dans la ré- gion recouverte par les gaines, cloisonnée transversalement jus- qu'au sommet par des diaphragmes rapprochés. Ces diaphragmes produisent extérieurement des bourrelets annulaires, très appa- rents lorsque la plante est sèche ou qu'on la presse entre les doigts ; c'est tout à fait ce qui se produit chez le Cypei'tcs arti- cnlaius et chez quelques autres espèces du même groupe. L'existence de cloisons transversales dans la tig-e des Graminées n'est pourtant pas un, fait isolé et propre au A. Franchet. — Sur deux nouveaux genres de Bambusées. 279 Glaziophyton ; M. Balansa en a constaté depuis longtemps l'existence chez certains Zizania^ tels que Z. aqiiatîca, et il est probable qu'ils seront observés dans d'autres espèces ; je ne les ai moi-même rencontrés d'ailleurs dans aucune autre Bambusée. C'est seulement dans cet état aphylle et stérile que^ durant Glasiophyton mirabile. A. — I, bractée raméale; 2 préfeuille; 3, bractée florale (stérile); 4, glumelle inférieure 5, glumelle supérieure; (>, fleur rudimentaire. — a, préfeuille; 5, glume; c, glumelle infé- rieure; d, fleur. de longues années, M. Glaziou a trouvé la plante ; le hasard le mit enfin sur la voie du mode de production des tiges feuillées. A la suite d'un de ces incendies, si fréquents dans les bois de ces régions, toutes les \\^ç.^ joncif ormes stériles furent détruites presqu'au ras du sol et remplacées par d'autres tiges très grêles, peu élevées, également cloisonnées en dedans, présentant pour la plupart vers leur tiers supérieur, à l'aisselle d'une assez grande bractée scarieuse, des rameaux fascicules foliiferes. Ces nou- velles tiges, dont le diamètre est de 3 à 4 mill. , ne dépassent guère o™,6o et les feuilles qu'elles portent sont toujours petites, étroi- 28o JOURNAL DE BOTANIQUE tement lancéolées ; cette sorte de tige foliifère est probablement appelée à disparaître promptement, puisqu'on ne la trouve jamais simultanément avec les iigesjoiici'forjnes., soit que ces dernières demeurent stériles, soit qu'elles deviennent florifères. Il faut croire que ce dernier cas est aussi rare que celui de l'apparition des tiges feuillées et qu'il ne se produit que dans des conditions toutes particulières de végétation. M. Glaziou n'a en effet observé la floraison de la plante qu'une seule fois et seu- lement sur les tiges que j'appelle ici jo7iciformes ; dans cette cir- constance elles lui ont semblé avoir atteint leur maximum de dé- veloppement en grosseur et en élévation. L'arrêt de développe- ment si nettement indiqué chez les tiges jonciforines vouées à la stérilité par l'existence d'un nœud apical, est, en cas de florai- son, remplacé par une superposition de nœuds plus ou moins écartés et portant chacun, latéralement et à l'aisselle d'une brac- tée scarieuse, de longs rameaux florifères fascicules, qui consti- tuent par leur ensemble une grande panicule égalant parfois un mètre et courbée en élégant panache. L'inflorescence du Glaziophyioji offre quelques particularités intéressant l'inflorescence des Graminées en général. On sait en effet que, dans presque toutes les espèces qui composent cette fa- mille, les divisions de l'inflorescence, au moins dans leurs der- nières ramifications, sont absolument nues à la base. Dans le Gla- ziophyton , tous les rameaux portant les épillets sont accompagnés d'une bractée propre. Ce fait pourrait bien d'ailleurs se présenter dans un certain nombre de Bambusées dont l'inflorescence très compliquée, qui n'a pas été jusqu'ici nettement définie, semble de nature à éclaircir les doutes qui peuvent encore exister sur le mode de ramification de la panicule des Graminées. Les rameaux spicifères du Glaziophyton sont ordinairement rapprochés, comme fascicules, au nombre de 2-4, et leur base est incluse dans la bractée de l'axe primaire à l'aisselle de la- quelle ils se produisent, de sorte que cette bractée semble au pre- mier coup d'œil leur être commune à tous. Chacun d'eux pré- sente d'autre part à sa base une bractée propre axillante, ayant la forme et la consistance d'une glume et de plus, à la partie antérieure, une bracttcle mince, ou préfeuille, bicarénée(i) sur I. Il est inutile d'insister sur l'origine de cette double carène dorsale et du canal qui en ré?ulie ; elle est le résultat de la compression opérée par le rameau A. Franchet. — Suy deux nouveaux genres de Bambusées. 281 le dos, ciliolée sur les carènes et sur les bords, c'est-à-dire offrant la plus complète similitude avec une glumelle supérieure florale. Il en résulte qu'avec ses rameaux spicifères portant cha- cun à leur base une bractée et une préfeuille glumelliforme, per- sistant l'une et l'autre, chaque portion d'inflorescence est cons- tituée absolument de la même façon qu'un épillet, la ressem- blance étant poussée jusqu'à la complète analogie de forme des organes axillants; seulement, dans l'épillet, c'est la fleur qui se trouve substituée à un rameau. Cette persistance des bractées axillantes, qui, je crois^ n'a été constatée dans aucune autre Graminée, permet peut-être d'ap- précier avec quelques justesse le mode d'inflorescence du Gla- ziophyton ; d'une part chacun des rameaux portant des fleurs et d'autre part la disposition des rameaux étant unilatérale, il en résulte que les rameaux spicifères fournissent, dans cette espèce, une véritable cyme unipare. L'épillet des Glaziophytoii est étroit, cylindrique, subulé, luisant, long de 15 à 18 mill., sur i mill. de largeur environ; il présente à sa base une ou deux glumes stériles, puis 1-3 (ordi- nairement 2) fleurs hermaphrodites; il est terminé par une fleur rudimentaire atrophiée, longuement pédicellée; le rachis est toujours glabre, articulé, très fragile, assez allongé entre chaque fleur. La plante appartient incontestablement par son organisation florale au groupe des Bambusées-Arundinariées et peut prendre place entre les Arîtndinaria et les Phyllostachys^ ces derniers présentant comme elle des bractées à la base des rameaux flori- fères, tout en s'en éloignant par son ovaire stipité et par ses styles; les Aritndùiari'a ont des épillets le plus souvent multiflores. Mais c'est surtout par ses caractères végétatifs que le GlaziO' phytoii se distingue nettement de toutes les Bambusées connues, et à plus juste titre peut-être que la plupart des autres genres du groupe auquel il appartient. Il y a longtemps du reste que Kunth a fait observer que, chez les Graminées, la grande majo- rité des genres ne pouvait être séparé clairement que sur la considération de caractères pris dans leurs organes de végé- tation, les organes floraux ne fournissant souvent que des élé- ments de distinction vague et d'une appréciation discutable. opposé sur le dos de la bractéole ou préfeuille : on sait que la carène des glu- melles supérieures florales est due à une cause semblable. 283 JOURNAL DE BOTANIQUE MICROCALAMUS, gen. nov. (Bambuseoe-Arundinariée) Spiculae ovatse, parum compressa;, biflorae, floribus dissimilibus, inferiore ovato neutre vel masculo, superiore subulato, subincurvo, hermaphrodito ; glumae 2 late ovatae concavae, margine ciliolatae, brevis- sime mucronatae, inferiore trinervi, superiore duplo longiore 5-nervi; flos neuter vel masculus : glumella inferior ovato-lanceolata, 7-nervis, conspicue carinata ; glumella superior tenuissime membranacea, hya- lina, apice fimbriata, carinis obtusis margineque haud ciliolatis ; sta- mina 3 ; flos hermaphroditus : glumella inferior rigide chartacea obscure 5-nervis, glumellam superiorem illi floris masculi simillimam arcte involvens ; lodiculae très minimse, obovatae, apice truncatge ; stamina 3, filamentis liberis haud exsertis ; ovarium sessile axi pilosa insidens, ovato-oblongum, glabrum, apice rotundatum ; styli 2 latediscreti, elon- gati, gracillimi, parte superiore tantum longe plumosi. Flores pani- culati, panicula pauciflora terminalis, rachide valde angulata, pilosula, sub floribus articulata. — E coespite crassiusculo pluricaulis vel saepius unicaulis demum graciliter rhizomatosum ; culmi graciles, erecti, vel arcuati, striati, glabri, basi vaginis foliorum anni praeteriti vestiti, cœterum longe nudati, apice tantum uninodes et supra nodum bre- viter foliosi floriferique ; nodus barbatus e squamis ramum saepius hori- zontale edens; vaginae parum inflatae, undique pilosulae, ore pilosae; limbus lanceolatus, acuminatus, inpetiolum breviter attenuatus, glaber, multinervis, venulis transversis crebris; petiolus cum vagina articu- latus, secus lineam articulationis pilosus. M. barbinodis. Hab. — Africa tropica occidentalis ; Congo, Ogooué, in silvis ad Djobé (ThoUon, n. 765). Le Microcalai7tus barbifiodis est encore une de ces Bara- busées herbacées de très petite taille qui semblent, jusqu'ici du moins, être particulières à l'Afrique tropicale occidentale, ou même s'y montrer à l'exclusion des espèces robustes. Sa souche est assez épaisse et donne naissance à un petit nombre de tiges radicantes, qui deviennent promptement des rhizomes grêles. A chaque nœud il se produit une tige également grêle, haute de o'^,25 à o™,5o et à peine du diamètre d'une plume de pigeon. Cette tige est d'abord dressée ou arquée, pourvue à la base de quelques gaines appartenant aux feuilles de l'année précédente, puis très longuement nue et présentant un seul nœud situé dans A. Franchet. — Suy deux nouveaux genres de Bambusées. 183 sa partie supérieure ; ce nœud donne naissance à un rameau qui se développe en formant un angle droit avec la tige. 11 semble qu'après la floraison la tige devienne de plus en plus arquée jusqu'à toucher le sol et s'enraciner au nœud; le rameau dont l'évolution est commencée conserve sa position qui devient alors verticale; c'est lui qui, l'année suivante, constituera la tige flori- fère. Ce mode de végétation demande sans doute une confir- mation ; mais il parait ressortir bien clairement de l'ensemble des spécimens envoyés par M. Thollon.. C'est seulement au-dessus du nœud dont il vient d'être ques- Microcalatnus barbinodis, B. — I, glume; 2 et 3, ghimelles inférieures; 4, glumelle inférieure de la fleur supérieur . fl, glume; b, glumelle inférieure; c, glumelle supérieure de la fleur inférieure; d, fleui. tion, et dans une portion assez raccourcie de la tige, que se pro- duisent les feuilles, généralement au nombre de 3 ou 4 ; la panicule terminale ne dépasse ordinairement pas la feuille supé- rieure; elle est pyramidale, formée de rameaux inégaux, souvent rapprochés par 2 à 4 le long d'un axe très anguleux et finement scabre; les épillets petits (o^jOÔ), en partie avortés, sont 'arti- culés avec le rameau et très caducs. Le Microcalaimis est la seule Bambusée africaine, connue' jusqu'ici, qui n'ait que 3 étamines. Elle paraît bien distincte dans la tribu des Arundinariées, à laquelle elle appartient, par ses épillets biflores dissemblables et dont la fleur inférieure est neutre ou mâle ; par ses longs styles très écartés, extrêmement a84 JOURNAL DE BOTANIQUE grêles, plumeux seulement dans leur partie supérieure ; par ses glumelles supérieures dépourvues de cils sur les carènes et sur les bords, caractère qui a été rarement observé chez les Bam- busées ; enfin par son mode de végétation. NOTE SUR LE GENRE CEPHALEUROS (Fin.) Par M. P. HARIOT M. Ward a remarqué que le thalle du Strigula complanata contient souvent du carbonate de chaux en petits granules. Lorsqu'on examine par sa face inférieure un de ces thalles en- croûtés, le tissu opaque, avec ses lignes rayonnantes et concen- triques, rappelle à s'y méprendre les Corallinées du groupe des Mélobésiées. D'oii vient cette abondance de matière minérale ? Il serait intéressant d'en noter l'apparition et d'en suivre le déve- loppement sur la plante vivante. Les feuilles qui donnent asile à ces Lichens {Camellia^ etc.), de nature coriace, contiennent fré- quemment dans leurs tissus des cristaux d'oxalate de chaux. Y a-t-il un rapport à établir ? Lesgonidies des Strigula sont-elles toujours fournies par le Cephaieziros mrescens ? L'examen des espèces contenues dans l'herbier du Muséum conduit à répondre négativement. Il est aisé de voir que le Cephaleuros entre dans la composition des Strigîila Feei\ coi7zplanata^ nematJiora, viridissima, ciliata et elegans. Dans le Strigîila Rotula, de même que dans le Strigula racoplaca Mont, in herb. {Racoplaca tenuissima Fée), on trouve une Algue discoïde appartenant bien au même groupe que le précédent, mais elle en diffère beaucoup par ses cellules plus petites, l'absence de rhizoïdes et de poils. C'est une plante iden- tique à celle qui donne les gonidies de VOpegrapha filicina Mont. M. Bornet l'a provisoirement rapportée au genre Pkyllac- iidium Kûtz. D'après M. Hansgirg, elle doit rentrer dans le genre P/zy^c/^/Z/'j- Millardet (i). Tout autres sont les gonidies du Strigula actinoplaca Nyl. Il est probable qu'elles appartiennent au Protococczcs viridis. I. Bornet, Recherches sur les gonidies des Lichens (Ann. se. nat. 5, xvii, p. 62 f. 1-6,1873).— Hd^TLSgirgyUeber die GailunÇ Crenacantha Kiiis., Periphlegmatium Kûts., ««^ Hansgirgia de 7)j«/ (Flora, i"mars 1889), p. Hariot. — Note sur le genre Cephaleuros. 285 Les côtes rayonnantes qu'on aperçoit sur le disque du Lichen sont formées par des incrustations de carbonate de chaux. Le Strignla Babi'jigiojii (^qvIs..) d'Angleterre n'est pas un Lichen, attendu qu'il n'a pas de gonidies. La couche entrelacée hori- zontale est constituée par les hyphes du Champignon. On voit sans peine leur connexion avec les filaments bruns qui produisent les spores. Le StHgzUa Mïcrothyrium. Mont, est tout simplement un Fig. I. Fig. 2. Strigula ciliata (Mont.). Opegrafha filicina (Mont.). Nouvelle-Calédonie. Herb. Thuret. Fig. 3. Hansgirgia Jlabelligera. sec. Wildeman. disque d'épiderme décoloré, ainsi qu'il est facile de le constater en coupant une feuille verticalement. Les petits conceptacles qu'on remarque sur quelques disques s'y trouvent comme sur les autres parties de la feuille. En terminant , il me sera permis de faire remarquer combien la description des Lichens laisse à désirer , puisque des diffé- rences aussi considérables que celles dont il vient d'être question ne s'y trouvent pas mentionnées. Je crois être dans la réalité en concluant des observations précédentes que : 386 JOURNAL DE BOTANIQUE 1° Le g-enre Cephaleuros est parfaitement autonome et non constitué par une anamorphose ou forme anormale d'un ^S/r?^?//*^. 2° Legenreikry<;(?zV/^^, créé en 1877, doit être remplacé par le genre Cephaletiros ^ plus ancien de 50 années, puisqu'il a été établi dès 1827. 3° Le genre Cephalettros participe à la formation de la plu- part des espèces dugenre Strïgîtla. D'autres espèces empruntent leurs gonidies à un Phycopeltis et à une Protococcacée. 4° Les Strïgîtla Babmgioni et Microthyrmm ne sont pas des Lichens. Les recherches que j'ai dû faire sur le Cephaleuros et les Strigula m'ont conduit à examiner certaines Algues du groupe des Trentepohliacées, caractérisées par leur disposition en disque plus ou moins flabelliforme. J'avais pensé tout d'abord que le Strigîda Rottcla empruntait Fig. 4. Phyllactidium tropicutn Mœb. — s. v., sporanges vides, Porto Rico. Fig. 5- Mycoidea parasitica Hansg. Phycotheca univ. n" 227. ses gonidies à V Hansgi'rgïa flabellïgera (Wildeman). Mais cette dernière plante s'en distingue par ses cellules moins ténues et par leur disposition moins régulière, flabelliforme. Elle ne semble pas différer du Phyllaciidhiin signalé par M, Bornet; cette Algue ne m'a pas présenté de fructifications, de sorte qu'il est difficile de se former une idée arrêtée à son sujet. La comparaison entre V Hansgirgia (Wildeman) et le Phyl- laciidium tropicîun^ dont je dois des échantillons authentiques à l'obligeance de M. Mœbius, d'Heidelberg, montre nettement, en désaccord avec l'opinion de M. de Toni ( i ) , que ces deux Algues T. Interno aU'identita del Phyllactidium tropicum Mœbius con la Hansgirgia flabellïgera (Rend. R. Ac. Lincei, iv, fasc. 9, sera. 2, nov. 1886). p. Hakiot. — Note sur le genre Cephaleuros. 287 sont différentes. La plante de M. de Toni présente des cellules beaucoup plus grandes. Dans le Phyllactidùun tropictun que j'ai étudié, les sporanges sont terminaux, situés au sommet d'une fde de cellules., tout comme M. Ward l'a représenté dans les figures 40 et 41 de la planche XX de son mémoire. M.Moebius y a signalé des filaments nombreux, dressés, naissant à la sur- face de l'Algue, filaments que je n'ai pas rencontrés. D'ailleurs, dans VHansgirgia, dont on n'avait d'abord décrit que les spo- ranges intercalaires, M. de Wildeman vient de découvrir des filaments fructifères (i) qui présentent une grande ressemblance avec ceux de divers Trentepohlïa. Les caractères tirés de la fructification rapprochent donc ces deux Algues du Mycoïdea pa7-asitica qui, entre autres caractères, s'en distingue néanmoins par ses cellules moins rigides et la présence de rhizoïdes qui fixent énergiquement l'Algue à son support. Dans YHansgirgïa et le Phyllactidiuin la croissance exclusivement superficielle du thalle permet de l'enlever facilement et dans toute son intégrité avec la pointe d'une aiguille, ce qui n'a pas lieu 2c^^q,\^ Mycoïdea. Quant à la plante considérée par M. Hansgirg comme le Mycoïdea parasi'tzca {i) ^ plante dont il regarde le Phycopeltïs Millardet comme une première phase du développement, il est impossible d'y voir l'Algue décrite par A. Cunningham. Les échantillons distribués sous le n° 227 du Phycotheca tiniver salis ne laissent aucun doute à cet égard. Elle doit être réunie au Phyllactidmin tropicum^ dont elle présente les mêmes cellules, les spo- ranges de même dimension et semblable- ment disposés. Il reste encore une autre espèce inté- ressante qui semble se rapprocher beau- coup de V Hansgirgia flabelligera : c'est le Phyllactidiimt arundïnaceum Monta- gne, recueilli par Durieu de Maison- neuve, en Algérie, sur les chaumes des Phragmites. Il présente, comme la plante Fig. 6. Phyïlactidiittit arundtnacetitn (Mont.). Algérie. I. Encore quelques mots à propos de X Hansgirgia flabelligera (Soc. Roy. de Bot. de Belgique, xxviii, p. 34, 9 fév. 1889). â88 JOURNAL DE BOTANIQUE de M. de Toni, des cellules intercalaires qui pourraient bien être des sporanges. Il est difficile de se prononcer avec certitude. En admettant, avec M. Hansg-irg-, que les genres Hajisgirgia (de Toni) et PhyllactidÙLin (Bornet) Mœbius non Kûtzing-^ doivent appartenir au genre Phycopeltis (i), ce dernier genre se tiouverait actuellement composé des espèces suivantes : , i" Phycopeltis epiphytojt Millardet (1868); 2° Ph. flabeiligera (de Toni) Hansgirg (1888) ; 3° Ph. tropica (Mœbius) Hansg. — Mycoïdea parasi'tïca (Hansg.) non Cunninghara (1889); 4° Phy- copeltis {Phyllactidiîtm sp. Bornet) dont les cellules entrent dans la composition de V Opegrapha filicina et de certains Stri- gîcla; ^'^} Ph. artmdijiacea {^iont.) sub Phyllactiditwt (1846). Mais aussi longtemps que la fructification de toutes ces plantes ne sera pas bien connue et qu'on ne saura pas si elles constituent des êtres définitifs ou seulement des formes passagères, leur rapprochement ne peut être que provisoire. NOUA^LLES RECHERCHES PHYSIOLOGIQUES SUR LA GERMINATION DES GRAINES Par M. Edouard HECKEL. Il n'est pas indifférent, au début de cette étude, de faire con- naître les circonstances qui m'y ont conduit : on verra, par là, la filiation des faits et des recherches qui successivement m'ont amené à parcourir le cycle expérimental indiqué par le titre même du mémoire (2). Le 22 juin 1876, pendant un séjour à Nancy, je fus appelé par un pharmacien de cette ville, pour constater dans son labo- 1. Hansgirg. Loc. cit. Il est probable que c'est également une Trentepohliée du même groupe qui fournit les gonidies du genre Trichothelium (Mûll. Arg.). Dans la diagnose du genre, M. MùUer d'Argovie dit en effet « systema gonidiale phyllactideo-chroo- lepoideum » et plus loin " gonidia ptilchre pyllaciidialia ». Il en serait de même du Stereocklamys horridula (Miill. Arg.). (Cfr. Pyrenocarpeas cubeiises ia Engler's botanischen jarbûchern, vi. 4. p. 418. 1885). 2. J'ai pensé que ce procédé d'exposition, bien qu'inusité, serait accueilli favo- rablement, parce que, tout en rompant avec les traditions classiques, il donne plus de vie aux recherches, et permet plus facilement la lecture toujours pénible d'une longue série d'expériences physiologiques. E. Heckel. — Sur la gcnninatîon des gyaines. 289 ratoire un phénomène de g-ermination assez curieux dont une mauvaise interprétation, toute contraire à la vérité et aux intérêts de ce praticien, avait éveillé quelque crainte dans son esprit. Voici les faits; on m'excusera de m'y appesantir un peu, je le crois nécessaire, non pas à cause de l'intérêt qu'ils peuvent pré- senter en eux-mêmes, mais en raison de ce que cette circonstance fortuite a servi de point de départ à toutes les recherches dont je me propose de donner ici le détail. Le 20 au matin, on avait préparé, pour les besoins de l'offi- cine, du soufre lavé destiné à l'usage interne (i). Ce soufre très humide (il venait de subir de nombreux lavag-es) fut étendu à midi, le même jour, sur une large caisse en bois dans un des compartiments d'une étuve maintenue entre 40 et 60° C. Immédiatement au-dessus du casier à soufre, se trouvaient, dans la même étuve, des semences de Brassica nigra (Moutarde noire), qui, placées là pour être desséchées en vue d'une plus facile pulvérisation, furent le même jour fréquemment agitées, afin de renouveler autant que possible les surfaces d'évaporation. Durant cette manœuvre rapide, [opérée par un garçon de labo- ratoire avec plus de précipitation que de soin, beaucoup de graines tombèrent sur le soufre humide par dessus la boîte à petits bords qui les contenait, et à travers les mailles du grillage de séparation placé entre les deux cases de l'étuve. Dans ce mi- lieu, malgré la baisse de température de la nuit (le thermomètre descendit à 20** C.) (2), elles germèrent très rapidement. Le 21 à 10 heures du matin, c'est-à-dire après 22 heures, les graines avaient poussé des germes de o™,02 de long et le 22 à midi, quand je fus appelé par le pharmacien que ce luxe de végéta- tion étonnait et inquiétait d'autant plus qu'il l'attribuait à un développement subit de Champignons capables de comprouieitre son soufre (sic), les semis avaient atteint o"',025 et o'",030, mais ils étaient flétris, le soufre ayant perdu toute son humidité et le milieu étant resté quelque temps à la température de 50°. L'ex- 1. On sait que la préparation du soufre lavé a pour but de débarrasser la fleur de soufre du commerce de Vacide sul/urique et de Vacide sulfureux qu'elle renferme toujours, substances qui pourraient nuire à l'emploi médical. Cette manipulation se fait naturellement avec le plus grand soin et on peut, dès lors, considérer le soufre qui provient de cette préparation comme étant absolument pur ou à peu près. 2. L'étuve était probablement complètement abandonnée la nuit ou chauffée d'une façon irrégulière. 20O JOURNAL DE BOTANIQUE plication du fait ne fut pas difficile à trouver ; elle calma les vaines alarmes du pharmacien, et je me promis de mettre à l'étude les différentes questions que cette observation singulière soulevait dans mon esprit. Il était évident que la germination d'abord, puis le développe- ment du jeune embryon avaient trouvé là pour se produire avec une si grande rapidité des conditions spéciales qui ne se re- trouvent pas à l'état de nature, même le plus favorable, et que les expérimentations n'ont point réalisées jusqu'ici, si on s'en rap- porte aux derniers documents fournis sur ce point de physio- logie végétale par les travaux de A. de CandoUe {De la gennï- nation sous des degrés divers de température constante, in « Bi- bliothèque universelle» et « Revue suisse », novembre 1865). — Le soufre, en dehors de son action spéciale en tant que support bien approprié par sa ténuité, par sa porosité, par son humidité enfin, pour favoriser la germination, serait-il intervenu comme agent chimique en fournissant abondamment au jeune végétal un des principaux éléments constituants de son organisme ? En un mot, le soufre, après avoir agi comme substratum germinatif favorable, aurait-il été absorbé par le jeune végétal? Mais alors sous quel état? Aurait-il passé dans les tissus de la plante à l'état naturel ou sous la forme d'acide sulfureux om d'acide suif tirique} On sait, en effet, que les lavages les plus consciencieusement opérés laissent toujours dans la fleur de soufre des quantités minimes, mais appréciables aux réactifs, de ces composés sulfu- reux. Dès lors l'acide sulfurique , à dose infinitésimale, aurait-il la propriété d'activer la germination et agirait-il à l'égal de f acide chlorhydrigue en permettant la pénétration plus rapide de l'eau d'imbibition à travers le spermoderme (i)? Faudrait-il par suite admettre comme exactes les affirmations de Léa (2) qui déclare, antérieurement à Vogel (3) et contradictoirement aux observations ^de ce dernier auteur, que les graines peuvent germer en présence d'une faible quantité d'acide sulfurique (4)? 1. Hutstein. — Sur la germination des graines sous l'influence d'agents chi- miques acides (Garten-Flora. Mars 1855, p. 80.). 2. Chem. Centralblatt, p. 688, 1867. 3. Das Keimen der Samen (De la g^ermination des graines) in Sitsungsberichfe der kôniglictt. bayer. Akad. der Wissenscha/len su Mïcnclten. 1870. II, Heft 118. 4. Cette question de l'influence des acides à dose forte ou faible a préoccupé depuis longtemps les physiologistes bien avant les recherches des deux savants allemands que je viens de citer. Je lis en effet, dans Meyen {Neues System der E. Heckel. — Szir la germination des graines. agi D'autre part, les faits observés dans l'étuve de Nancy semblent protester contre les résultats des expériences classi- ques dues à Edwards et Colin {De l'infltience de la températtire sur la gcnninatwji. — Annales des Sciences naturelles, 2" Sé- rie, 1834, pp. 257-270, Paris.] et contre ceux plus récents du mémoire déjà cité de A. de Candolle. On sait, en effet, que le point saillant de ce dernier travail consiste surtout dans la déter- mination pour un certain nombre de graines d'une température de germination favorable au-dessus et au-dessous de laquelle le phénomène devient de plus en plus difficile et de plus en plus lent. Une généralisation a permis au savant botaniste genevois d'établir, comme conséquence de ce travail, que, en général, de 10 à 20° C, le processus germinatif s'opère avec le plus de rapi- dité : or, dans le cas actuel, entouré il est vrai de circonstances spéciales, le phénomène, affranchi de l'influence de la tempé- rature favorable, loin de se ralentir au-dessus de 20° (temps fa- vorable maximum) a doublé de rapidité au-dessus de ce chiffre thermique. Quel est donc l'élément inconnu qui avait troublé la marche d'un phénomène à phases en apparence bien et rigou- reusemenf déterminées ; quelles conditions en avaient modifié si profondément les résultats ? Tous ces points absolument nou- veaux ne pouvant être éclaircis, dans l'état des recherches faites sur ces diverses questions, que par une série d'expériences, je les conduisis ainsi qu'il suit. La double influence de la température et de l'humidité étant pour le moment laissée de côté, la première question à étudier était de savoir si le soufre lavé et le soufre en fleur du coimnerce (non lavé) présentent des différences en tant que substratum germinatif, c'est-à-dire si les substances que le soufre impur ren- ferme en abondance sont susceptibles, soit par leur nature même, soit par leur dose, de hâter ou de retarder la germination et, dans le cas de l'affirmative, à quelle dose leur action se mani- feste , à quelle autre elle cesse de se faire sen tir .Pour ces recherches , des graines de Brassica nigra L. et de Sinapis alba L. furent choisies en bon état (une à une) et provenant de la récolte de Pfiansenphysiolo gie. Berlin 1838, p. 309) la phrase suivante : « Tout récemment « M. Goeppert (Froriep's Noiisen. N' 861, mars 1834) a fait connaître des obser- « valions par lesquelles des acides, tels que sulfuriqtie, asotique^ citrique, à « faible dose, ont une action accélératrice sur la germination, tandis que l'inter- « vention des alcalis fixes agit en sens contraire. » 292 JOURNAL DE BOTANIQUE l'année (i). Soixante d'entre elles (60) et de chaque espèce furent semées le 12 mai 1877 (T= 16° C.) simultanément et réparties dans trois vases contenant, l'un du sable grauiiique calciné {2)^ l'autre du soufre stiblïmé et le troisième du soufre lavé. Ces vases, au nombre de 6, maintenus dans des conditions de température parfaitement identiques furent arrosés de la même quantité d'eau distillée; ils contenaient chacun le même poids de substratum (soufre ou sable), et le soufre sublimé présentait une réaction manifestement acide aux réactifs colorés. Ainsi semées ces graines se comportèrent comme suit : Le 14, à I heure du soir, les radicules apparaissent simulta- nément (pour Brassica aussi bien que pour Sinapis) dans le sable et dans le soufre lavé. Rien dans le soufre sublimé. (T=i6°,5)(3). Le 1 5 , à midi , le développement est , dans le sable , plus avancé , mais de peu, que dans le soufre lavé. Rien dans le soufre sublimé (T = i7%2). Le 16, à 4 heures du soir, le développement se poursuit 1. J'ai considéré comme absolument inutile de me préoccuper de l'origine autofécondée ou croisée de ces g^raines, les recherches de Darwin (Des effets de la féco7tdation croisée et de la fécondation directe, trad. Ed. Heckel, p. 359) ne donnant rien de certain sur la priorité germinative à accorder aux dernières sur les premières. Un point plus important consiste à n'employer que des graines de même volume ou à peu près. J'y arrivais en faisant passer les graines de Brassica à travers les trous d'une passoire et en n'utilisant que celles qui avaient franchi ces ouvertures et rejetant les autres. 2. Le choix du sable siliceux était ici imposé par la nécessité d'employer comme substratum une matière dépourvue d'action chimique sur l'acide sulfurique con- tenu dans le soufre sublimé. Quant à la calcination, elle avait pour but de faire disparaître du sable toute matière organique pouvant agir comme engrais et de placer ce substratum dans les mêmes conditions que le soufre sublimé lavé qui ne renferme pas de matière organique. 3. 11 est à remarquer que, dans cette expérience plusieurs fois répétée, la germination s'est produite en 45 h. à une température voisine de 17"; ce résultat est absolument contraire à ceux que M. A. de CandoUe signale dans son remar- quable travail déjà cité. Pour Sinapis alba, un laps de temps de 3 jours 1/2 serait nécessaire, dans ces conditions, pour arriver à la germination, et la tempé- rature de 12 à 13°, d'après ce savant, serait celle qui fournirait les résultats que j'indique. A ce degré, d'après M. A. de Candolle, les graines de Sinapis alba. germent en 42 heures. Je dois rappeler ici qu'une seule expérience de germina- tion sur le soufre lavé, la seule signalée avant celle-ci, avait été pratiquée par M. O. Réveil qui l'indique dans ses recherches concernant V Action des poisons sur les plantes (Thèse pour le doctorat ès-sciences naturelles. Lyon 1855, p. 86), mais la graine mise en cause était une Graminée (Orge) et l'expérimentateur, uniquement préoccupé de constater, sans tendance explicative, l'influence nocive du substratum, n'a indiqué ni la température, ni la durée de la germination. C'est donc là une expérience inutile au point de vue qui nous occupe. E. Heckel. — Sur la germination des graines. 293 lentement, mais d'une manière à peu près égale, dans le soufre lavé et dans le sable. Rien encore dans le soufre sublimé (T=io°). Le 17, à 1 1 heures du matin, même état ; rien dans le soufre su- blimé. Les 19, 20 et 21, le développement a marché plus rapide- ment dans le sable que dans le soufre lavé. Rien n'a levé dans le soufre subhmé (T=ii°,5). Les 22 et 23, les jeunes plants ont jauni et se sont flétris. Rien encore dans le soufre sublimé. Soumis à l'analyse, ce soufre m'a donné ogr. 525 d'acide sulfurique libre pour 100 grammes de son poids ; d'autres échan- tillons de diverses provenances et donnant aux réactifs colorés à peu près le même rouge, ont fourni une moyenne de o gr. 45 du même acide (i). Cette première expérience, quoique laissant dans l'ombre l'in- fluence de l'acide sulfureux du soufre sublimé et la limite infé- rieure de l'action de l'acide sulfurique, avait cependant pour ré- sultat démettre en évidence : 1° que, sur le soufre sublimé, la ger- mination ne saurait se produire et que le fait est dû soit à la trop grande abondance d'acide sulfurique (5 gr. 28 pour 1000) (2), soit à l'action de l'acide sulfureux (3) ; 2° que, sur le soufre lavé et sur le sable, la germination est simultanée ; que, par conséquent, le soufre n'a aucune action ni hâtive ni retardatrice sur le processus germinatif, même dans des graines qui renferment normalement cette substance. Ce soufre ne paraît pas non plus agir favorablement, qu'il soit absorbé ou non^ après le développement de la jeune plan- tule, puisque l'accroissement de cette dernière est plus rapide, pendant le même laps de temps, les conditions ambiantes res- tant égales, dans le sable quartzeux que dans le soufre. Il importait, ces points acquis, de déterminer expérimen- talement le mode d'action de l'acide sulfureux et la limite d'in- fluence nocive de l'acide sulfurique pour quelques graines d'ordre 1. J'ai dosé l'acide sulfurique au moyen de sulfate de baryte, dont le poids pour 50 gr. de soufre sublimé a été de o gr. 77, ce qui donne o gr. 528 d'acide pour 100 gr. de soufre, et o gr. 052 pour les 10 grammes de cette substance qui ont servi de substratum. 2. Les auteurs classiques, et en particulier Van Tieghem ( Traité de Botanique, t. I. Paris, 1881), sont d'accord pour admettre que 1/500 d'acide sulfurique suffit pour suspendre la germination de toutes les graines. 3. Aucun auteur ne s'est jusqu'ici, à ma connaissance, occupé de l'action de ce corps. 294 JOURNAL DE BOTANIQUE différent. Pour ce qui a trait à l'action de ce dernier corps, qui offre surtout quelque intérêt quand son action s'applique à des semences renfermant normalement du soufre, il y a discordance entre les savants. Vogel {loc. cit.) déclare que «des doses fort minimes d'huile de vitriol suffisent pour arrêter à tout jamais l'acte g-erminatif » . Voici du reste comment il appuie ses asser- tions : « Pour ce qui a traita l'acide sulfurique, j'ai déterminé les limites dans lesquelles une solution agit ou n'agit pas sur la ger- mination des graines. J'ai employé d'abord une solution à 2 pour 100 d'acide sulfurique, puis une autre à ogr. 40 et enfin une troisième à o gr. 08 pour 100. Dans les deux premières so- lutions, pas de germination ; dans la troisième là moitié des se- mences germa, mais aucune plante n'arriva à complet développe- ment. » (A stiivre.) CHRONIQ.UE Le Congrès botanique. Le Congrès botanique org-anisé par la Société botanique de France s'est tenu à Paris, du 20 au 25 août, sous la présidence de M. Fischer de Waldheim, professeur à TUniversité de Varsovie, assisté de MM. W. Bar- bey, de Genève, Th. Durand, de Bruxelles, C. Hansen, de Copenhague, M. Hartog-, de Cork, Koltz, de Luxembourg-, O. Penzig-, de Gènes, Tirai- riazeff, de Moscou, Ed. Bureau et L. Guig-nard, de Paris, vice-présidents; de MM. J. Daveau, de Lisbonne, Grecescu, de Bucharest, M. Kraus, de Luxembourg-, E. Poniropoulos, d'Athènes, P. Maury, de Paris, et P. Vuil- lemiu, de Nancy, secrétaires. Une commission composée de M. Ed. Bureau, président, de MM. le D"" Cosson, de Tlnstitut, O. Penzig, P. P. j. Koltz, G. Rouy, et P. Maury, membres, a été chargée, dès la première séance, d'examiner les différents points compris dans la première question : De l'utilité qu'il y aurait à éta- blir entre les différejites Sociétés, les différents Musées botaniques, une en- tente pour arriver à dresser des cartes de la répartition des espèces et des genres de végétaux sur le globe. A la suite du rapport présenté au Congrès par M. Ed. Bureau, au nom de cette commission, et après une discussion intéressante de la question, il a été pris par le Congrès un certain nombre de décisions dont voici les principales : Il y a lieu de faire du tracé des cartes de géographie botanique comprenant plusieurs pays, une œuvre internationale. A cet effet, la commission nommée par le Congrès fonc- tionnera en permanence, avec son siège provisoire à Paris, ju.squ'à la réu- nion d'un prochain Congrès international. Elle recevra et concentrera les Chronique. 295 documents nécessaires, diriq'era rexccution de premiers projets de carte, fournira à tous les botanistes qui le désireront les indications indispensables pour la participation à Tœuvre commune et préparera un rapport sur les premiers efforts effectués. Le type de carte adopté est une carte au ^ ^ ^^ ^^^^ ou, à défaut, celle dont Téchelle s'en rapprochera le plus. Chaque botaniste pointera sur une carte de ce genre les espèces de sa région à raison d'une, de deux, trois ou quatre espèces par carte, de telle sorte que les pointages soient toujours nets et restent parfaitement distincts pour chaque espèce. La commission réunira ces divers pointages sur une carte définitive. Ces propositions, adoptées par le Congrès, concordent avec les conclu- sions d'un travail de M. le professeur Drude, de Dresde, dont lecture a été donnée en séance. Il y a également intérêt à noter un autre travail relatif à la même question présenté par M. E. Pâque, dans lequel l'auteur propose une notation universelle des espèces et des genres sur les cartes de géo- graphie botanique. La seconde question proposée par le comité d'organisation du Con- grès : Des caractères que l' anatomie peut fournir a la classification des végétaux, a été traitée par M. Vesque et a été l'objet d'une discussion im- portante de la part d'un certain nombre de botanistes présents. M. Vesque a montré que l'anatomie, n'étant que la connaissance plus approfondie d'or- ganes déjà connus par un examen macroscopique, ne faisait qu'étendre, que préciser la caractéristique d'un type végétal, et que par conséquent elle ne pouvait être laissée de côté dans la classification. Reste à faire choix des caractères anatomiques, à établir parmi eux un ordre hiérarchique, une subordination semblable à celle qui a été établie parmi les caractères ex- ternes et qui est d'une valeur taxonomique si grande. Dans la seconde partie de son travail, M. Vesque s'efforce de faire cette distinction des ca- ractères. En dehors de ces deux questions, de nombreux travaux ont été'présentés au Congrès. Nous nous bornerons à les indiquer. M. le professeur E. Poniropoulos a cherché à établir, pour les plantes ligneuses de Grèce, une concordance entre les noms des anciens auteurs grecs, les noms vulgaires actuels et la nomenclature botanique. MM. Ed. BornetetC^h. Flahault ont exposé les résultats de leurs remar- quables recherches sur les plantes dites perforantes qui vivent dans le test calcaire des mollusques et qu'ils rapportent à des Algues chlorosporées et phycochromacées ou à des Champignons. Jusqu'à ce jour ces plantes étaient peu connues; le travail des deux savants algologues révèle, sur leur organi- sation et leur vie, des faits importants. M. E. Roze s'est occupé de l'action de la chaleur sur les enveloppes flo- rales. M. L. Guignard, poursuivant ses délicates recherches sur le noyau, ap- porte des aperçus tout nouveaux sur l'union, dans la fécondation, des deux noyaux qui doivent former l'embryon. Un résultat du plus haut intérêt, in- diqué par M. Guignard, est la possibilité entrevue de pouvoir déterminer la sexualité d'un embryon d'après la structure et le nombre des bâtonnets du filament des noyaux générateurs. 296 JOURNAL DE BOTANIQUE M. D. Clos fait connaître de nouveaux exemples de lobatîon ou anoma- lie de feuilles simples. M. Bescherelle décrit un certain nombre de Mousses et Hépatiques des Colonies françaises, du Brésil et du Paraguay. M. Ad. Chatin sig-nale le Goodyera repens dans une pinière du bois Saint-Pierre aux Essarts-le-Roy (Seine-et-Oise). M. Ed. André a étudié et déterminé les nombreuses Broméliacées qu'il avait récoltées au cours de son voyage d'exploration dans la Colombie et TEcuador. M. M. Hartog signale un réactif et un colorant nouveau pour Tétude des Saprolégniées. M. Em. Mer décrit les modifications de croissance et les altérations du bois consécutives aux lésions du tronc des Sapins et Epicéas. M. P. Reinsch propose une échelle universelle de micrographie. M. G. Camus présente une série d'hybrides d'Orchidées des environs de Paris. M. E. Malinvaud annonce d'intéressantes découvertes pour la flore de France et notamment pour le département du Lot. MM. Battandier et Trabut font connaître un certain nombre de plantes rares ou nouvelles pour l'Algérie. M. H. Léveillé a fait dans les montagnes des Neilgheries, dans l'Inde, de curieuses observations sur la fleur d'un Œnothera. M le D''Edm. Bonnet a démontré que l'herbier conservé au Muséum sous le nom de Gaston d'Orléans devait être attribué à P. Boccone. M. Th. Durand décrit un genre nouveau de Liliacées, de l'Afrique cen- trale. M. Roujou, enfin, s'est appliqué à rechercher les causes de la variation de la taille chez les végétaux. Le Congrès a été très heureusement complété par des visites intéres- santes aux cultures de M. de Vilmorin, à Verrières-le-Buisson, aux herbiers du Muséum, de M. le D"" E. Cosson, de M. G. Rouy, enfin à l'Exposition universelle. P. M. Nouvelles diverses. Nons avons le regret d'annoncer à nos lecteurs la mort du Révérend Miles Joseph Berkeley, le savant botaniste anglais si connu par ses travaux mycolo- giques. M. A. Englkb, de l'Université de Breslau, est nommé professeur de Botanique systématique et directeur du Jardin botanique et du Muséum de Berlin, en rem- placement de M. Eichler. M. J. Urban est nommé sous-directeur du Jardin botanique et du Muséum de Berlin. Le Cerani: Louis Moeot. 3" ANNEE N" i8 16 SEPTEMBRE 188, JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT NOUVELLES RECHERCHES PHYSIOLOGIQUES SUR LA GERMINATION DES GRAINES Par M. Edouard HECKEL. Comme il me paraissait très important de connaître aussi exactement que possible la dose d'acide sulfurique capable de suspendre la germination (i) et que l'écart entre les chiffres de Vogel et de Van Tieghem (2) est comme i est à 2, pour la même quantité d'eau, je résolus de reprendre les expériences capables de me conduire à un chiffre exact. ' Il m'intéressait aussi de savoir, je l'ai dit déjà , si , au-dessus de la dose nocive, l'acide sulfurique n'agissait pas à l'égal de tous les autres acides, c'est-à-dire en tant qu'accélérateur du processus germinatif. Pour y arriver, je fis germer des graines de Brassïca iiïgra L. et de Sinapi's alba L. dans l'appareil de Nobbe, en les arrosant avec de l'eau distillée contenant des doses progressives d'acide sulfurique, en commençant par une goutte. Cet acide sul- furique avait été purifié au préalable avec le plus grand soin. i"' Expérience. — Le 20 novembre 1879, à 9 h. 1/2 du ma- tin, mis simultanément à germer les graines bien choisies et de même calibre, de l'année, dans le liquide acidulé (rougissant manifestement le papier tournesol; et dans l'eau distillée pure; le tout mis dans une chambre maintenue à 13'^ le jour et à (f la nuit. Les observations sont prises deux fois par jour : le soir à 2 heures et le matin à 9 heures. 1. Cette connaissance m'était de première nécessité pour suivre d'autres recher- ches sur la germination, et en particulier concernant l'influence de l'électricité sur ce processus. On verra qu'elles ont été utilisées dans une étude concernant l'action du fluide électrique sur la germination des graines. 2. Ce savant indique (Traité de Botxnique, 1881, p. 105) l'acide sulfurique comme vénéneux à la dose de i pour 500 de liquide, tandis que la proportion la plus faible signalée ci-dessus par Vogel est de 2 pour 500 (ou o gr. 40 pour looj. 2-18 JOURNAL DE BOTANIQUE Le 22, à 9 heures du matin, la germination s'est produite dans tous les vases, mais elle est un peu plus avancée dans l'eau aci- dulée. 2" Expérience. — Avec acide sulfurique 2 gouttes pour eau 500 grammes. Le 23 novembre, à midi, mis à germer (T= 18' le jour et 9" la nuit). La germination, pour une cause restée incon- nue, ne s'est pas produite du tout. Je crois à un accident. 3° Expérience. — Avec acide sulfurique 3 gouttes pour 500 grammes. Mis à germer le 23 novembre, à 10 h. i /4 du matin, simultanément (T= 16°) des graines de B . nigra et de Sinapis alba. Le 25, à 9 heures du matin, germination dans Sinapis alba et simultanément dans le témoin. Rien dans Brassica nigra. Le 26, à 9 heures du matin, dans Sinapis alba développement complet de part et d'autre. Dans Brassica nigra commence- ment de germination pour les graines non acidulées ; rien dans les autres. Le 27, le développement se poursuit dans les jeunes plan- tules de Sinapis alba^ mais avec un retard pour celles qui sont dans l'eau acidulée. Dans Brassica nigra très peu de graines ont germé dans l'eau acidulée, à peu près toutes dans l'eau non acidulée. 4" Expérience. — Avec acide sulfurique, 4 gouttes pour eau 500 gr. (T = 10°). — Le 27 novembre, à deux heures 45 du soir, mis à germer Brassica dans l'appareil de Nobbe. Le 3 dé- cembre au matin, germination comme dans l'eau acidulée, rien dans l'eau distillée. Le 5 (après 7 jours), la germination apparaît dans l'eau dis- tillée. 5" Expérience. — Avec acide, 5 gouttes pour eau 500 gr. Le 30 novembre, à neuf heures 30 du matin, mis à germer Brassica (T= 10"). Le 7 décembre, à huit heures du matin, ger- mination avancée dans l'eau acidulée. Rien dans l'eau distillée, où le phénomène ne commence qu'à midi environ. 6*^ Expérience. — Avec acide sulfurique, 6 gouttes pour eau distillée 500 gr. Le 3 décembre, mis à germer Brassica nigra à trois heures 12 du soir (T = 10"). Le 10, à neuf heures du matin, germination dans l'eau acidulée chez de nombreuses graines ;, quelques-unes seulement ont levé dans l'eau distillée. 7" Expérience. — Avec acide sulfurique,. 8 gouttes pour E. Heckel. — Sur la genninaiion des graines. 29^ 500 gT. d'eau. Brassica m'gra (T = po")- Le 4 décembre, à neuf heures du matin, mis à germer. Le 10,. à neuf heures du matin, une graine a gernié dans l'eau aciduilé, rien dans l'eau distillée. 8" Expérience. — Acide, 9 gouttes po'uir 500 gr, d'eau Smapi's alba et Bras&ica uïgra (T = 1 2"). Le 1 6 décembre, à dix heures du matin, mis à germer. Le 19,. à neuf heures du ma- tin, apparition des premières radicules dans l'eau acidulée pour Sinapis alba., rien pour Bras sic a m'gra. Le 20 décembre, à dix heures du matin, germination dans Brassica acidulé. 9" Expérience. — Avec 10 gouttes d'acide dans 500 gr. eau distillée. — Brasska.nigra et Sinapis alba. — Le 30 dé- cembre 1879, mis à germer. Le 3 janvier 1880, à neuf heures,, germination dans eau acidulée, rien dans eau distillée j>ouar Brassica. Pour Sinapis alba., le 301 décembre, rais à germer ; le 2 janvier, à neuf heures du matin, germination dans eau acidulée : le- soir, les graines plongées dans l'eau digtillée lèvent. 10" Expérience. — Avec 1 1 gouttes d'acide. Le 8 février i88o, à midi, niiis à germer; germination le lo^ à sept heures du soir : dans eau distillée, la germination n'est apparente quie le 1 1 , à cinq heures du soir. 11" Expérience. — Avec 13 gouttes d'acide dans 500 gr, d'eau distillée. Lepidium sativnm. Le 10 février, mis à ger- mer (T = 12 j. Le II, à onze heures du matin, germination en} 20 heures. Dans le témoin, la germination se produit à huit heures du soir. N. B. — (Dans les jours suivants, et à partir de cette expé- rience^ on remarque que Les jeunes plants levés dans l'acide sul- furique ne se développent pas si bien que dans l'eau distillée pure.) Le 10 février, à trois heures 15 du soir, même expérience à la même dose, avec ►S/;^(fï/z'i' alba.' àa.ns Feau acidulée, germii- nation le 13 février, à midi; dans l'eau distillée, le 13, à cinq heures du soir. 12" Expérience. — Avec 16 gouttes d'acide pour eau- 500 gr. : mis à germer le 2 mars- 1880,. à trois heures du soir ; germination le 4 mars, à trois heures du soir, dans l'eau acidulée. Dans l'eau distillée, germination le 5, à sept heures du matin. 300 JOURNAL DE BOTANIQUE 13" Expérience. — Avec 20 gouttes d'acide pour eau 500 gr. Le 4 mars, 1880, à sept heures du soir (T = 18"). Germination le 6, à midi, dans une graine seulement. Rien dans eau distillée. 14' Expérience. — Acide 21 gouttes pour eau 500 gr. Le 6 mars 1880, à midi (T = i"]''). Germination le 8 mars, à sept heures du soir, dans l'eau distillée, rien dans l'eau acidulée. Le 9, le 10, le II, rien dans l'eau acidulée. Il résulte de cette première série d'expériences que : i" con- trairement aux assertions de Vogel et de Van Tieghem, l'acide sulfurique pur n'arrête pas définitivement l'acte de la germi- nation aux doses peu élevées que ces auteurs ont fixées (i) : il faut atteindre le chiffre de 2 pour 100 en poids du liquide immer- geant pour obtenir ce résultat ; 2" cet acide jouit de la propriété de hâter la germination jusqu'au moment où il la suspend, mais cette propriété est surtout accentuée aux petites doses (de 5 à 8 gouttes pour 500 gr. d'eau), pour reprendre ensuite avec plus d'activité aux doses un peu plus fortes (15 à 20 gouttes pour 500 gr. d'eau); toutefois, dans ce dernier cas, les germes précocement développés meurent de bonne heure. C'est donc au détriment de la plantule que le processus germinatif est hâté, et on pourrait comparer le phénomène à un véritable avortement (expulsion prématurée du jeune embryon du milieu des enve- loppes de sa graine). Donc, dans notre expérience sur le soufre sublimé qui ren- ferme plus de 5 pour 1000 d'acide sulfurique, cet acide a pu, à lui seul, suspendre la germination. L'acide sulfureux aurait-il pu agir si énergiquement sur l'acte germinatif? Pour le connaître, (et c'était important, aucun auteur n'ayant porté son attention sur ce point) j'instituai les expériences suivantes. La grande difficulté était de trouver Vins7tbst7^atîijusnv\equ.e\. l'acide sulfureux fut sans action rapide, mais qui pût absorber au fur et à mesure l'acide sulfurique qui se forme toujours dans les solutions de cet acide employées pour arroser les graines. I. Il me semble que la grande différence constatée entre ces résultats et ceux que je donne ici pourrait s'expliquer en admettant que l'acide employé par ces expérimentateurs n'était pas absolument pur : il est certain qu'une très faible quantité d'arsenic (et l'acide sulfuricjue du commerce en renferme toujours) suffit à arrêter la germination d'une façon définitive, ainsi qu'il résulte des expériences de M. A. Chatin et des miennes (Comptes-rendus de l'Académie des Sciences. 2 mai 1875, t. LXXX, p. 117:;). Je n'ai employé dans mes expériences que de l'acide sulfurique chimiquement pur. V.. \]ec\va.. — Sur la {rcyniination des graines. 301 Je pris pour cela du calcaire pur (poudre de marbre blanc) et y semai Brassi'ca nigra et Sînapis alba (i). I''' Expérience. — Le i6 novembre, à 3 heures du soir, mis à g-ermer dans 4 vases, dont 2 témoins arrosés d'eau distillée, et 2 arrosés d'une solution d'acide sulfureux (T = 13" le jour et 9° la nuit). Le 20 novembre, germination dans le vase témoin Sînapis alba, rien dans la solution sulfureuse. Le 21, à 9 heures du matin, germination dans Brasstca nigra arrosé d'eau dis- tillée, rien dans la solution sulfureuse. Le 22 novembre, la germination continue dans l'eau distillée. Dans l'acide sulfureux (T = 13" et 9°), je cesse de mettre de nouvelle solution sulfureuse. Le 23 novembre, la g^ermination continue dans l'eau distillée, où les radicules sont pourvues de leurs poils. Dans l'acide sul- fureux quelques graines de Brassica nigra ont germé ; il n'y a du reste plus aucune odeur d'acide sulfureux dans le vase à germination, il n'est pas douteux que tout s'est évaporé ou s'est transformé en sulfite et sulfate de chaux. Le 24 novembre, la germination continue très activement dans les vases à eau distillée. Dans Sinapis alba arrosé d'acide sulfureux, rien; dans Brassica nigra et acide sulfureux, germi- nation très accentuée. Le 25 novembre, le développement continue dans Brassica nigra traité par l'acide sulfureux ; rien dans Sinapis alba ayant subi le même traitement. Les 26, 27 et 28 novembre, même observation. IL ExpÉRIE^XE. — Les graines de Brassica nigra mises sur le sable calcaire arrosé d'acide sulfureux en solution, le 23 no- vembre, à 6 heures du soir, germent très vigoureusement le 27 au soir. J'avais cessé le 25 de mettre de l'eau sulfureuse. 111'= Expérience. — L'acide sulfureux paraissant agir sur les I. On pourrait m'objecter, il est vrai, que l'anhydride sulfureux n'est pas sans action sur le carbonate de chaux humide et donne naissance à du sulfite, puis à ' du sulfate de chaux. Rien n'est plus exact, toutefois cette action de l'acide sulfu- reux sur le calcaire est assez lente; la solution qui arrosait les graines était renou- velée assez fréquemment pour avoir la certitude qu'i les semences mises en expé- rience ont été constamment en présence de l'acide sulfureux, et de l'acide sulfu- reux seulement, car l'acide sulfurique était absorbé au fur et à mesure de sa formation. Quant au sulfite de chaux on sait qu'il est trop peu soluble dans l'eau (i p. 800}, même en présence de l'acide sulfureux qui augmente sa solubilité, pour avoir à craindre que son action retardatrice de la germination ait pu se faire sentir. 303 JOURNAL DE BOTANIQUE semences de Siiiapïs ^/(5(2 d'une manière nuisible, et en empêcher complètement la germination, j'ai agi spécialement sur ces graines dans une expérience qui leur est propre. Le 28 novembre 1879, ^4 heures du soir, mis des graines choisies à g-ermer dans 3 appareils de Nobbe dont le godet était garni de marbre pilé : deux de ces godets furent arrosés de so- lution sulfureuse (i), le troisième reçut de l'eau distillée (c'est le témoin). Le 20, à 9 heures du matin, rien d'atictui côté ; les g-raines arrosées de solution sulfureuse et qui sont normalement d'une couleur jaune-blanche, deviennent verdàtres. Le 30, à 9 heures du matin, toujours rien ; ces graines ont pris une couleur plus verdàtre encore. Le 2 décembre, à 2 heures du soir, la g-ermination est marquée dans le témoin, rien dans l'eau sulfurée. Le 3 décembre, rien encore dans l'eau sulfurée. Je suspends l'arrosage avec la solution d'acide sulfureux et la remplace par l'eau distillée. Malgré cette substitution, rien dans les graines de St'ncipî's alba^ traitées par l'acide sulfureux, ne montre dé- sormais un commencement de g-ermination. D'autres expériences sur Tropœohim i7iaJ7is^ Gcramiim Ro- bertianum , Fagopyruut escidenUivi^ qui renferment toutes du soufre, ont donné le même résultat que Sùiapi's alba. D'après ces faits, il me paraît évident que l'acide sulfureux, à la même dose, ag^it d'une façon très différente sur des graines similaires, en empêchant les unes {Sî'uapi's alba) d'arriver jamais à g-ermi- nation et en suspendant seulement dans les autres ce processus, pendant toute la durée du contact avec ces g-raines, pour le laisser reprendre quand il est transformé en acide sulfurique absorbé alors par le substratum. L'acide sulfureux n'agit donc pas sur la germination en tant que substance toxique aussi activement que sur les plantes^ car, d'après Van Tieghem (2), « l'acide sulfureux, même à petite dose, nuit aux plantes vertes ; il détermine sur les feuilles des taches olivâtres qui bientôt deviennent brunes. » En tant que changement de couleur, c'est généralement le contraire qui arrive, dans les graines. Nous l'avons déjà vu. L'acide sulfureux 1. Je versai à chaque arrosag^e environ 15 g;r. de cette solution qui, on le sait, renferme à la pression de o"" 76 et à la tempérarure de 20", 27 lois son volume d'acide sulfureiu'X ; c'est dire ^que 15 jçr. d'eau de cette solution renferment 405'" de ce gaz. 2. Traité de Botanique, Paris, 1881, p. 169. E. Heckel. — Sur la gcniiinaiion des graines. 303 paraît être en assez petite quantité dans le soufre sublime pour ne pas suspendre à lui seul la g-ermination ni l'arrêter définiti- vement. En somme, si nous revenons maintenant aux faits particuliers à rétuve de Nancy, nous voyons que: 1" le soufre n'a pas pu hâter vraisemblablement la germination (i) puisqu'il n'est pas absorbé (2); 2" l'acide sulfurique qui aurait pu hâter la germina- tion manquait, et en tout cas il m'aurait pas suffi à déterminer la promptitude étonnante du phénomène ; 3" l'acide sulfureux de- vait manquer aussi, mais, en tout cas, il eût été, par sa faible quantité et par son innocuité sur Brassica Jii'gra, impuissant à retarder le phénomène. Il fallait donc rechercher ailleurs les conditions qui avaient favorisé le développement de Brassica nigra dans l'expérience initiale et accidentelle. Etait-ce la tem- pérature au degré élevé de 40 à 60" C. , aidée de l'humidité, qui avait pu déterminer cette exubérance de vitalité germinative ? Au contraire, devait-on attribuer ce phénomène peu commun de rapidité de germination et d'élongation hâtive à ce que les o-raines de Moutarde notre avaient subi, avant de tomber sur le soufre lavé et humide, une dessication de quelques heures de durée à la température de 6û"? Les deux causes pourraient bien avoir engendré cumulativement ce résultat, mais l'une d'elles était aussi capable de l'avoir produit isolément et sans le secours synergique de l'autre C'étaient là autant de questions à résoudre. La première ne pouvait l'être, pas plus que la seconde du reste, avec les don- nées acquises. La question de l'influence delà vapeur d'eau et des températures élevées sur la germination des graines de mo- i.'La foi en l'influence du soufre sur la g-ermination est cependant tris pro- fonde, car Detmer { Flv-f/^/r/^. Phys. des Keimungsi)roccss, p. 513) s'cixprhne ainsi qu'il .suit ; « Bcsch/ennigend sollen auf den Keimnugsproccss vieler « Samen einzuirken : Scltivefelblumen... » Mes expériences infirmant cette ma nière de voir étaient cependant publiées dans leurs principaux résultats dès le mois de novempre 1879, dans le Bulletin de la Société botanique et horticole de Provence et l'ouvrage de Detnier datedei88o. 2. l'ai prouvé dans un mémoire antérieur inséré au Bulletin de la Société botanique et horticole de Provence (nov. 187c)) et intitulé - Recherches physiolo- giques sur la germination de quelques graines .de CruciJ'eres ■• que des semences de Sinapis alba et de Brassica nigra germent sirr le rsoufre bien lavé et bien pur dans le même laps de temps que sur le sable quartzeux ; que, d'autre part, le soufre renfermé dans les jeunes plantules provenant de cette g-ennination n'y est pas en plt:s grande quantité d'un côté que de l'aatre. 304 JOURNAL DE BOTANIQUE nocotylédones et de dicotylédones a été à peine effleurée. On ne connaît de récents que les travaux de F. Hadebrandt (i) et encore n'ont-ils porté que sur 20 espèces cultivées. Il résulte des recherches de ce physiologiste viennois que les graines les plus résistantes, après un séjour de 10 heures dans l'eau à 50" C, ont germé dans la proportion de 39 0/0 {Colza) seulement, ou de 40 0/0 {Brassicd) au plus; à 55'^ il n'y avait plus de germination possible. Pour le blé, 60 0/0 de graines germèrent après 5 heures d'immersion dans l'eau à 50° C, mais i 0/0 seulement après 10 heures d'immersion. L'Orge, l'une des espèces les moins résistantes, après 10 heures de séjour dans l'eau à 30" n'eut que 36 0/0 de ses graines qui germèrent ; après 5 heures, à 40", 5 0/0 ; et après 10 heures, i 0/0. L'effet nocif produit d'après cet auteur était, en général, beaucoup plus fort et plus prompt quand les graines avaient subi au préalable un gonflement par l'humidité avant le commencement de l'expérience. Comme on le voit, les résultats ont été fort différents suivant les espèces, et il n'y aurait rien de surprenant que le Bras- sïcanigra eût pu supporter pendant 10 heures une température humide comprise entre 40 et 60°, avec alternative de baisse à 22" pendant la nuit, sans déperdition des propriétés germina- tives. Mais ici, bien au contraire de ce qui se produit, la ger- mination a été considérablement hâtée, et ce résultat est plus surprenant. Il est vrai que les graines de Bj-assïca nigra, loin d'avoir, avant l'expérience, été gonflées par l'humidité, se trou- vaient, ainsi que je l'ai indiqué, dans des conditions diamétrale- ment opposées : elles avaient subi une dessication plus ou moins prolongée à l'air sec maintenu entre 40 et 60". Cette opération avait-elle prédisposé favorablement les graines à l'influence de l'humidité? Des expériences n'avaient point été faites en vue de résoudre cette question, mais l'action de la température sèche avait été reprise par Honel (2). Quoique les données sur ce sujet fussent déjà assez nombreuses, mais 1. Der Einfiuss des Quellmigswassev verschiedeney Temperaturen au/ die Keim/dhigkeit der Samen (De riniluence de l'eau de source à diftérentes tempé- ratures sur les propriétés g^erminatives des graines). VVissenschaftl. prakt. Unter- such. auf dem Gebiet des Pllanzenbaues. Bd. II, p. 47, I076. 2. Wclche Warmgrade trockene Sameii ertragen oknc die Keiinjihigkeit anztibiïssen (Quel degré de température sèche peuvent supporter les graines sans perdre leur faculté germinative). Ibid., p. 77, 1876. A. Franchët. — Observation sur le genre Guaduella Franck: 305 spéciales il est vrai à (juchiues espèces, ce savant a examiné à ce point de vue 15 à 18 plantes indigènes et a trouvé que la plupart d'entre elles ayant leurs graines convenablement dessé- chées (contenant au plus 3 0/0 d'humidité) peuvent supporter pendant une heure une température de 1 10" C. sans inconvénient. Quant à la limite supérieure, il ne l'a pu fixer d'une façon ab- solue, ayant trouvé des différences énormes d'une espèce à l'autre, et, dans la même espèce, des différences individuelles marquées. En général, cependant, il a pu dire qu'un séjour de 15 minutes entre iio et 125" est fatal. Comme on le voit, l'au- teur, uniquement préoccupé de la question de nocivité, n'a point recherché si une certaine dessication, à une température favorable et moins élevée que celle qu'il a fait intervenir, était capable de hâter le processus germinatif ; d'autre part, il n'avisé que les températures extrêmes. {A suivre."] OBSERVATION SUR LE GENRE GUADUELLA Franch. Par M. A. FRANCHËT M. Hackel, dans son travail sur la classification des Graminées, n'a pas cru devoir conserver le genre Giiadiiella autrement qu'à titre de section des Gîiadita. Le genre GiLadtiella avait été établi pour une Bambusée herbacée du Gabon qui pouvait se distinguer des Guadiia de l'Amérique du Sud non seulement par son port, mais aussi par quelques caractères floraux tels que la compression très sensible des épillets, la brièveté des glumelles, l'élongation des styles. A ces caractères, dont la valeur géné- rique peut sans doute être contestée, comme il arrive pour tant d'autres genres de Graminées, je puis aujourd'hui en ajouter un autre que j'avais méconnu à l'examen des premiers spécimens décrits. On sait que dans tous les genres de Bambusées, à l'exception d'un seul, le Planoti'a, les feuilles ont leur pétiole articulé avec la gaine. Cette articulation est très apparente chez les feuilles de tout âge et se montre sous la forme d'une ligne coupant trans- versalement la série des nervures au point précis ou le pétiole se joint à la gaine. Chez les Planoiia, cette ligne transversale de scission n'existe pas et les séries de nervures parallèles se conti- 3o6 JOURNAL DE BOTANIQUE nuent de la gaine à la feuille. Dans le Gnaditella 7naraniifolia, la ligne de scission n'existe pas non plus et ne semble pas même pouvoir exister ; dans toutes les Bambubées en effet, et même chez les Planoiia, toutes ces nervures sont parallèles, de sorte que, à l'exception de celles des feuilles de ce dernier genre, elles sem- blent comme juxtaposées bout à bout au point de rupture du pé- tiole et de la gaine. La nervure médiane des feuilles du Guadiiella se comporte autrement ; elle se divise en effet en deux dans la portion pétiolaire, de façon à figurer un V dont la pointe pénètre assez profondément dans la région de la gaine. Dans ces condi- tions il semble qu'elle manque de prédisposition à se séparer transversalement, et de fait aucun des nombreux spécimens de Gîiadella que j'ai pu voir ne présente les gaines privées de leur limbe, particularité qui caractérise si bien les autres Bambusées. Tous les auteurs qui ont parlé des Planotia s'accordent pour donner une grande importance au fait de la continuité de la gaine avec la feuille ; il semble donc logique de ne pas lui en attribuer une moindre chez toute autre Bambusée présentant la même particularité, comme c'est le cas du Guadiiella. Le G. jnarantifolia a été retrouvé dans le Cong-o français (Ogoouéj dans l'île de N'Djolé (ThoUon, n, 716); il croît dans les lieux humides et ombragés et atteint jusqu'à 2 m. d'élévation, sans pour cela cesser d'être herbacé. -* SUR LES PROCÉDÉS POUR REPRÉSENTER ■LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES PLANTES Par M. J'abbé HY Une des questions les plus vastes et les plus complexes de la botanique est celle qui touche à la répartition des espèces végétales à la surface du globe. La difficulté s'augmente 'encore, en même temps que l'intérêt s'accroît, si, de l'état actuel de la nature,, on essaye de remonter aux causes diverses qui ont dû le produire. La composition cliimique du sol, les conditions clima- tériques, la localisation et le déplacement des créations anté- rieures sont autant d'éléments qui doivent entrer dans l'équation de ce problème. De la seule place actuellement occupée par Abl)i.- Hy. — Srir la distribiitwn gco graphique des plantes. 307 une plante on pourra être conduit à conjecturer l'aliment qui lui est nécessaire, l'intensité et la qualité des radiations conve- nables pour ses diverses fonctions, peut-être môme l'origine et les migrations de son espèce. Mais avant de passer ainsi des faits aux lois, il faut réunir des indications positives, nombreuses et exactes, qui permettent des généralisations ultérieures; il faut pouvoir exprimer, par une méthode simple et nette, la distribution présente des végétaux. Ce problème tout pratique figurait en tète du programme que la Société botanique de France proposait à l'examen des bo- tanistes réunis par ses soins en Congrès à Paris, au mois d'août dernier. A cette occasion, des projets ont été discutés, des réso- lutions votées ; il semble donc que la question soit jugée sans appel. Malgré cela, le lecteur me pardonnera l'importunîté ou la témérité d'en parler brièvement ici, persuadé que la solution reste tout entière à trouver, et que notamment les procédés adoptés par la Commission du Congrès soulèvent des difficultés d'exécution telles que le fonctionnement s'en trouvera fatale- ment paralysé. Il serait facile de contester d'abord la compétence législative d'une réunion qui se déclara internationale, à la dernière heure, sans que rien dans son mode de convocation, ni même dans sa composition effective, lui permît de justifier ce titre. Mais ju- geons-la plutôt par ses ^ctes. La plupart des membres venaient, il faut bien le dire, dans l'intention de s'éclairer eux-mêmes, bien plus que pour apporter des lumières : deux mémoires seulement répondaient à la ques- tion posée. Celui du R. P. Pàque, de Charleroi, ne fut apprécié que par un petit nombre d'auditeurs attentifs ; la Commission n'en tint aucun compte. Celui de M. Drude, le savant spécialiste de Dresde, n'eut pas même les honneurs d'une lecture publique, car on jugea à propos dépasser outre, au lieu d'attendre l'arri- vécj annoncée comme prochaine, de cet important document. La Commission avait, du moins, à faire preuve d'une connais- sance approfondie de la question, et à présenter au Congrès des propositions bien définies, mûries préalablement par une étude attentive. La désillusion ne tarda pas à devenir manifeste, pour tout 3o8 JOURNAL DE BOTANIQUE esprit non prévenu, en suivant la discussion incohérente et dif- fuse qui se prolong-ea au-delà des limites marquées au pro- gramme du Congrès. Mais l'erreur principale fut de prendre comme point de départ l'imitation des procédés suivis par la Société géologique ; c'est faute d'avoir su l'éviter que la Com- mission s'est heurtée parla suite à toutes sortes de difficultés. En fait, il n'y a rien de comparable entre la méthode suivie par les géologues pour la confection de leurs cartes et celles qui peuvent convenir aux botanistes. Au géologue une carte itiiiqzte suffit à établir les affleurements, si variés qu'ils soient, des diverses for- mations terrestres sur une région déterminée. Le botaniste, pour une setile de ses espèces, aura besoin de cartes nombreuses, puisque les résultats n'ont d'intérêt que si l'on considère la dis- persion générale de cette espèce sur le globe. On voit de suite où peut conduire la répétition de ces cartes nombreuses autant de fois que l'exige le nombre considérable aussi des espèces vé- gétales. Et la Commission n'a pas reculé devant le nombre incal- culable de feuilles sacrifiées à un simple travail préparatoire d'in- ventaire (i). A dire vrai, cette méthode de pointage sur une carte n'est pas absolument à proscrire, lorsque, une fois arrivé au terme des recherches, il s'agit d'exprimer d'une façon saisissante aux yeux les résultats obtenus sur une espèce ayant un intérêt particulier. Encore faudrait-il l'amender, de façon à la rendre pratique, en restreignant ces tracés aux espèces notables et spécialement ca- I. Pour s'en rendre un compte exact, il faut remarquer que les défauts de la méthode se trouvent singulièrement aggraves par suite même des dispositions suivantes : i" L'échelle adoptée pour les cartes par la Commission étant beaucoup trop grande, le nombre des cartes exigées pour une même espèce se trouve propor- tionnellement multiplié. Si l'on considère que certaines plantes recouvrent plus de la moitié de la surface du globe, et que chaque carte ])réconisée ne comprend pas une surface égale à 1/800 de celle de la terre ferme, on voit que plus de 400 cartes seront ainsi sacrifiées au pointage de cette seule espèce. En prenant une moyenne entre les aires de dispersion des diverses plantes, on peut conjec- turer que chacune comporterait l'usage de 50 cartes au moins. 2" La Commision n'ayant désigné aucune plante, ni groupe de plantes, pour diriger spécialement les recherches, l'observateur de bonne volonté se trouve placé devant la perspective de 50 cartes répétées autant de fois que l'exigent les 200.000 Phanérogames connues. Et les plantes Cryptogames en plus! L'imagination déjà se refuse à ce calcul, mais la réalité dépasserait encore de beaucoup ces limites, car on suppose, dans cette première supputation, que les mêmes cartes passent successivement entre les mains des divers collaborateurs à cette œuvre gigantesque. Abbé Hy. — S/tr la dislribulion géographique des plantes. 309 ractéristiques, en opérant surtout sur une échelle moins vaste, 20 à 50 fois plus petite, par exemple, que celle adoptée. Mais vouloir l'appliquer au début, quand il s'agit de réunir des docu- ments, c'est une erreur complète, que le bon sens suffit à pros- crire ; c'est prendre à rebours une question qui semble cependant admettre un mode de solution plus pratique. Avant d'aborder cette seconde partie, à peine est-il besoin de le faire observer, toutes les idées émises ici ne peuvent avoir qu'une valeur purement indicative : elles suffiront à montrer, toutefois, qu'il est possible de trouver un mode de notation simple et suffisamment précis pour exprimer l'aire de disper- sion d'une plante donnée et la faire connaître par correspon- dance. Beaucoup de systèmes analogues ont été déjà proposés ; d'autres peuvent surgir, plus ingénieux et plus simples encore, entre lesquels une Commission dûment autorisée aurait la mis- . sion de choisir pour l'imposer comme mesure générale. Toutes réserves faites sur la portée de cette méthode, en voi- ci quelques traits. L'habitat d'une espèce peut être exprimé par une formule donnant les trois éléments les plus importants à faire connaître : la latitude^ la longitude et l'altitude. Ces formules, en outre, ont l'avantage de s'appliquer à n'importe quelle carte ou sphère terrestre. 1° La latitude, condition dominante, peut s'indiquer par le nombre même marquant les degrés, de o" à 90'', de l'équateur aux pôles. Ce sera le coefficient de la formule, avec le signe — pour les latitudes australes. Pour plus grande précision, on peut faire suivie ce nombre d'un chiffre indiquant le dizième de degré. Ainsi tous les lieux situés sur la latitude de Paris auraient pour coefficient 49^,9 ; celui de Buenos- Ayres serait — 34°, 6 (i). 2" La longitude, condition un peu secondaire ici, comporte par suite une moindre précision. Supposons la surface du globe divisée par les 12 principaux cercles horaires en 24 fuseaux, chaque lettre de l'alphabet latin peut les désigner brièvement. (Je dis 24 lettres de l'alphabet latin, z'et/ étant une même lettre.) I. Il est facile de déduire ce dernier chiffre décimal de l'expression de la lati- tude donnée ordinairement en minutes : il suffit de diviser le nombre de minutes par 6, et d'ajouter au quotient une unité, quand il y a un reste. 3ro )OUKNAL DR BOTANIQUE a désig-nerait ainsi le premier fuseau à l'est de Paris, 5 celui situé à l'ouest du même méridien, avec tous les intermédiaires. On donnera une précision très suffisante à cette lettre en lui annexant un indice, de i à 90, marquant les sixièmes de deg^rés terrestres. La longitude de Marseille s'indiquerait a^,^^ celle de Bor- deaux z.^. 3" Enfin l'altitude, élément très important, puisqu'il corrig-e d'une part L'indication trop absolue de la latitude, et qu'il fixe d'autre part la position précise de l'habitat d'une plante, peut s'indiquer d'une façon non moins simple et rapide. On pourrait employer dans ce but les lettres de l'alphabet grec : les dix pre- mières de, 5'- à/., désignant, de 100 en 100 mètres, les principaux échelons jusqu'à i.ooo mètres; puis une seconde série, de "a àj, les échelons intermédiaires, de 200 en 200 mètres, entre i.ooo mètres et 3.000 mètres ; enfin les dernières, de 9 à <»- A propos du dernier Congrès de Botanique. M. Ed. Bureau, professeur au Muséum, nous adresse la lettre suivante que nous nous empressons de publier. Monsieur le Directeur et cher Confrère, M. l'abbé Hy, dans le dernier numéro de votre Journal, vient de publier une critique assez vive des travaux du Congrès interna- tional de Botanique qui s'est tenu à Paris au mois d'août dernier, de ceux du moins qui ont trait à l'établissement des cartes destinées à représenter la distribution géographique des plantes. Bien que, dans cet écrit, la commission que j'ai eu l'honneur de présider soit traitée un peu légèrement, et que le Congrès lui-même soit accusé d'être tombé dans « une erreur complète que le bon sens suffit à proscrire », je ne discuterai pas les articles de M. l'abbé Hy, persuadé que la polémique n'a jamais convaincu personne et prend inutilement un temps qui serait mieux employé au tra-- A propos du dernier Congrès de Botanique. 327 vail. Mais si les opinions peuvent varier, il n'en est pas de même des faits ; il est nécessaire qu'ils soient exactement connus, et notre honoré confrère aime trop la vérité pour regretter qu'elle soit établie sur quelques points où il paraît insuffisamment ren- seigne. M. Hy dit que rien dans le mode de convocation, ni même dans la composition effective du Congrès, ne justifie le titre d'international. Voici quel a été le mode de convocation : la Société bota- nique de France a envoyé des lettres d'invitation dans tous les pays, aux présidents de toutes les Sociétés s'occupant de Bota- nique, en les priant de transmettre l'invitation aux membres de ces Sociétés. Les invitations ont été renouvelées quelques se- maines avant le Congrès. Des annonces ont été mises longtemps à l'avance dans les journaux scientifiques et dans les journaux politiques, La publicité a été aussi étendue que possible. Quant à la composition effective du Congrès, les botanistes qui y ont assisté appartenaient à seize nationalités différentes. C'est exactement le chiffre des nationalités représentées au Congrès botanique international de Florence en 1876. Quinze pays ont pris part au Congrès international de Paris en 1867, et onze seulement au Congrès international de Londres en 1866. Je n'établis pas de comparaison avec les Congrès mixtes de Bota- nique et d'Horticulture; mais il est clair que, parmi les Congrès spéciaux de Botanique, il n'y en a jamais eu de plus interna- tional que le Congrès de Paris en 1889. C'est cette constatation en séance qui a fait décider l'adjonction au titre du Congrès du mot international, lequel, du reste, n'est nullement indispen- sable; personne, en effet, n'a contesté et ne contestera jamais le caractère international aux deux Congrès de Bruxelles : Congrès de Botanique horticole en 1877, Congrès de Botanique et d'Hor- ticulture en 1881, qui n'ont pas jugé nécessaire défaire figurer cet adjectif dans leur titre, et dans chacun desquels quinze pays ont été représentés. Ce qui importe ce n'est pas le mot, mais le caractère de la réunion. Une autre rectification me paraît indispensable. M. l'abbé Hy dit : « Le travail de M. Drude, le savant spé- cialiste de Dresde, n'eut pas même les honneurs d'une lecture publique ; » or, ce mémoire, traduit en français sur la demande 328 JOURNAL DE BOTANIQUE de M, Drude lui-même, est parvenu au Congrès le samedi 24 août, et a été lu dans la séance tenue le soir du même jour. Les idées qui y sont exposées ont été unanimement approuvées, et on a été frappé de leur concordance remarquable avec les conclusions auxquelles la commission était arrivée de son côté. Il est bien probable que M. l'abbé Hy n'assistait pas à cette séance. Le désaccord entre son observation et les faits serait sans cela fort étonnant. Mais ce qui n'étonnera pas moins, c'est qu'ayant à proposer une méthode pour désigner l'aire de dispersion des végétaux, il n'ait pas demandé la parole pour l'exposer et montrer par & exemple comment la notation ;+c„ est, suivant lui, préférable au pointage sur une carte des localités oii l'espèce est constatée. Nous espérons qu'il voudra bien développer ses idées dans le prochain Congrès. En attendant, nous connaissons assez notre laborieux et zélé confrère pour être convaincu qu'il ne mettra pas de divergences de vues dans la manière de procéder au dessus des intérêts de la science, et qu'il prendra la part qui lui revient dans une œuvre dont il reconnaît 1' « intérêt évident », Qu'il emploie les procédés qui lui paraîtront les meilleurs. Le Congrès n'a rien imposé, rien proscrit. Une réunion de cette nature n'est pas un tribunal. Le Congrès de 1867, qui a adopté les lois de la nomenclature, a simplement recommandé ces lois comme le meilleur guide à suivre pour la nomenclature dans le régne végétal. Le Congrès de 1889 recommande, pour arriver à connaître exactement l'aire de chaque espèce, le procédé qui lui paraît le plus clair et le plus précis ; voilà tout. Ceux qui vou- dront adopter la voie indiquée la prendront, d'autres suivront un autre chemin ; mais ce qu'il y a d'important c'est que tous nous marchons vers le même but et j'espère bien qu'avec du travail et de la patience, nous l'atteindrons. Veuillez recevoir. Monsieur le Directeur et cher Confrère, l'assurance de mes sentiments distingués. Ed. Bureau. Z,e Gérant: Louis Morot. tarH. — J .Mersck, unp., z-z, pi. btuiftfl* R«- de diam. ; cloisons mesurant 30 \>- d'épaisseur. Spores ovoïdes, incolores, lisses, à deux gout- telettes, 6-7 X 2-3 [■>■. 16. Polyporus stipitarius Berk. et Curt. Joium. Lhi. Soc. X, p. 304. — Avec le précédent (n° i''). Spores ovoïdes, lisses, incolores, à deux gouttelettes, 8-10 ^. 17. Polyporus flavescens Mtg. Cent. VII, p. 36. — Au pied des arbres (n" 14). Spores incolores, ovoïdes, lisses, 8-9 X 3 i^* 18. Polyporus Auberianus Mtg. Sylloge n" 500. — Sur tronc de Magnolia Plnuueri. 19. Polyporus scruposus Fr, Epier. ■p. 473 fP. isïdioïdes Bk., P, gilvîis Schw.). — Sur les souches de différents arbres 20. Polyporus licnoides Mtg. Ciiba p. 401. — Troncs d'arbres (n*" 49). 21. Polyporus hirsutus Fr. Syst. Myc. I, p. 867. — Sur divers arbres {Caryophyllus aromaticîis, Bois lézard, etc.) (n"'' 20, 29). 22. Polyporus pinsitus Fr. Epier, p. 479. — Bois mort (n° 43). 23. Ganoderma lucidum (Leyss.) Krst. — Troncs d'ar- bres (n° 16). Nos spécimens sont remarquables par l'abondance des spores qui couvrent la face supérieure du chapeau : en certains points la couche atteint i centim. d'épaisseur. N. Patouillaru. — Fragments mycologiqncs. 341 24. Poria carneo-pallens Bk. var. cïnerea. — Sur le bois mort, à terre (n" 12). Semblable au type, mais d'une couleur cendrée qui passe au rougeàtre par le froissement. 25. Poria obducensPers. Myc. Eur. 2, p. 104; N^xcarnea. — Sur les troncs de Cyatliea arborea (n" 24). 26. Poria ferrug-inosa Fr. Syst. I. p. 378. — Troncs pourris (n"^ 50, 62). 27. Glœoporus conchoides Mtg-. Syll. n° 561. — Forme résupinée, sur racines des arbres morts (n" 40). 28. Lenzites repanda Fr. Epier, p. 404. — Sur les troncs (n° 19). 29. Trametes sepium Berk. , Dasdalea Rav. Fitng. Car. fas. I. n° 21. — Sur Spoiidi'as Moinbiu. 30. Trametes hydnoides Fr. Epier, p. 490. — Sur les troncs (n" 63). 31. Myriadoporus Dussii Pat. BiUl. Soc. myc. Fr. 1889. — Troncs d'arbres (n" 17), Forme vésiculaire de P. igniaritis ou de P. inarmoraius. 32. Daedalea Burserae Pat. nov. sp. — Largement ré- supiné, tuberculeux, marge parfois réfléchie en petits cha- peaux bruns en dessus; tissu brun très mince. Pores très étroits, serrés, allongés, sinueux, contournés, à cloisons obtuses et épais- ses. Hyménium d'abord recouvert d'une pruine jaune citron, puis glabre et brun noir. Sur le bois pourri de Bursera guimnifera (n° 38). Cette plante se distingue aisément de toutes ses congénères par la pulvérulence jaune qui recouvre les cloisons de l'hyménium. 33. Stereum fasciatum Schw. Carol. n° 1012. — Sur les troncs (n° 57). 34. Stereuininacrorrhizuïn(Lev.) Champ. Mus. p. 146. — Sur le bois pourri dans la terre (n'^ 34). 35. Auricularia polytricha Mtg. Fr. Fung. Nat. p. 26. — Sur Magnolia Plumieri {p^ 37). 36. Guepiniopsis fissus (Berk.) Fung. Brit. Mus. p. 883. — Sur bois pourri (n° 32). Gttepijtiopsis Jîssus. Spores. 342 JOURNAL DE BOTANIQUE Dans nos spécimens^ les spores ont l'aspect ordinaire, mais on peut observer un certain nombre de celles-ci qui sont septées dans leur partie moyenne ; quelques-unes d'entre elles ont même un léger étranglement à la cloison. Dans le o-enre Giiepinïopsis^ la présence ou l'absence de cloisons dans les spores ne nous semble pas un caractère spécifique suffisant ; aussi nous pensons que le G. Peziza (Tul.) dont les spores sont septées n'est pas distinct du G. viertUimis (Pers.) ; du reste le port • de ces deux plantes est absolument identique. 37. Gyathus microsporus Tul. — Sur le bois pourri (n°33)- Cette plante réduite en poudre est employée comme aphro- disiaque par les indigènes. 38. Asterina pelliculosa Berk., mélangée à un Capno- dmm stérile. — Sur feuilles vivantes à& Syzygmm calyptranthes (n°6). 39. Hypoxylon rubig-inosum Fr. Stim. V.S.-^, 384. — Sur écorce de Bursera balsamifera (n° 10). 40. Hypoxylon serpens Fr. Sum. V. kS. p. 384. — Avec le précédent. 41. Hypoxylon marginatum Berk. Cub. Fîmgi n° 830. — Sur bois mort (n° 53). 42. Daldinia vernicosa Ces. et de Not. — Sur tronc de Psidmni (n° 60). 43. Xyiaria cornuta Fr. forme conidifère. — Sur bois -pourri provenant de France (n° 31). 44. Valsa congesta Fat. nov. sp. — Périthèces noirs, ovoïdes, étirés en un long col, droit ou flexueux, groupés en nombre considérable, à peine immergés dans le support, longs d'environ 3 millim. Thèques claviformes, courtes (20 X 4-5 ?) à 8 spores. Spores incolores , cylindracées , courbées (4X1 .")• Valsa contesta. g^j. tronc pourri et décortiqué a- Port, gr. nat. - é. Port grossi. — . ,, .. ... /on c. Coupe- d'un groupe de périthèces. dC Mailglfeva lUCllCa (n ']) . — d. Tlièque. — e. Spores, A propos du Ùoiigyes botanique. 343 45. Nectria rhytidospora Pat. n, sp. — Périthèces très petits (1/3 millim.), ovoïdes, lisses, papilles au sommet, mous, t orangés roug-es, épars ou groupés par 3-4. Thèques cylindracées à 8 spores unisériées. Paraphyses nulles. f/a Spores incolores, ovoïdes, divisées par une cloison (^ moyenne en deux loges un peu inégales, étranglées à Nectria ^ cloisoH, couvertes de stries longitudinales fines et rhytidospora. gerrécs ( 1 3 - 1 6 X 6- 7 a) . Spores. ^ .«^ , . Parasite sur l'espèce précédente, 46. Triblidiella rufula Sacc. — Sur brindilles pourries K 5)- 47. Puligo septica Rosttki. — Sur la terre et les débris K 65). 48. Stemonitis fusca Rosttki. — Sur le bois mort (n° 45). 49. Stilbum cinnabarinum Mtg. — Sur écorce de bois dur, pourri (n° 61). A propos du Congrès botanique. M. l'abbé Hy nous prie de communiquer ià nos lecteurs, la lettre suivante : Monsieur le Directeur et cher Confrère, Permettez-moi de soumettre à vos lecteurs deux mots de réponse à la lettre de M. Bureau, insérée au dernier numéro de votre Journal. Le savant professeur du Muséum, président de la commission chargée de diriger, au dernier Congrès botanique, la discussion rela- tive à la répartition des espèces végétales, ne discute aucun des argu- ments, aucune des conclusions de la note où j'ai eu l'honneur d'appré- cier les travaux de cette commission. Il .y relève seulement deux faits, dont il conteste l'exatitude, et formule un seul reproche, auquel il me sera facile de répondre. Le premier fait contesté est relatif au mode de convocation du Congrès. Il est indiscutable que la formule de convocation ne faisait aucune mention de Congrès iidematiotial . C'est tout ce que j'ai dit et voulu dire. Du reste, il ne m'appartient point de juger cette question purement nominale, à laquelle je faisais une simple allusion de quatre lignes. Le deuxième fait est relatif au mémoire de M. Drude. Il est incon- testable — que le mémoire était annoncé dès le commencement du 344 JOURNAL DE BOTANIQUE Congrès, avant la fixation de Tordre du jour; — que toute la discussion s'est faite et terminée, que les résolutions ont été votées, sans qu'on ait lu le mémoire. L'a-t-on lu plus tard, après la question vidée, dans une dernière séance de clôture? Cela est possible, mais est-ce suffisant? Le public jugera. Quant au dernier reproche de n'avoir pas développé en séance les critiques que je me suis permises plus tard, ni exposé le système de notation qui a fait le véritable objet de ma note, voici ce que j'ai à répondre : Les objections principales, au nombre de trois, que j'ai relevées dans ma note, ont toutes été formulées en séance, mais la Commission n'en a tenu aucun compte. 1° Le R. P. Pâque a essayé de montrer le défaut capital du système adopté, en faisant ressortir le nombre excessif des cartes rendues né- cessaires. 2° La nécessité d'attirer spécialement l'attention des observateurs sur un groupe limité de végétaux a été signalée par M. le D"" Cosson, de l'Institut, qui a proposé notamment les arbres forestiers comme sujet très convenable pour les premières recherches. Ce fait est d'autant plus digne de remarque que M. le D"" Cosson s'était vu associer, à la dernière heure, à la Commission d'initiative, désireuse sans doute de compter dans ses rangs un membre aussi compétent, mais moins sou- soucieuse, peut-être, de mettre à profit son expérience. 3" Sur la question délicate de l'échelle à adopter, j'ai eu l'honneur d'exposer en séance mon humble avis, en proposant un quadrillé basé sur les coordonnées géographiques, ce qui éliminait tout désaccord, chacun restant libre d'adopter les proportions qui lui conviendraient pour les cartes. Au fond, le système de notation que j'ai eu l'occasion d'exposer depuis n'est que le développement de cette idée. Ces diverses observations seront-elles consignées au procès- verbal? C'est ce que nous montrera seulement la rédaction définitive des actes du Congrès. Ce qui est certain, c'est que, pour ma part, ayant formulé l'obser- vation précédente à la séance du mercredi 2 1 août, je n'ai pu m'assurer si l'on en avait tenu compte dans le procès- verbal, par la raison que lecture n'a pas été faite de ce procès-verbal au commencement de la séance suivante du 2^ août. Agréez je vous prie, M. le Direteur, l'assurance de mes meilleurs sentiments . F.-C. Hy. Le Gérant : Louis Morot. MA. - J. M«nok. limr., 22, i>l. baufert- nMkwMm. 3' AXXER N" 21 }" NOVRMRRK 1889 «MwMW*MfMWWM«A«W«^*^MM^^MM'WNMAA^AAAAM^MAMAAM«SAnAnMMMnnnAMAAAMMMMM^^IMA^^tMMAAMMMMAMAMAMMMAMMAM«^ < JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT NOTES SUR LE GENRE TRENTEPOHLIA MARTIUS Par M. P. HARIOT Parmi les Chlorophycées, il en est quelques-unes, réunies sous le nom deTi^entepohh'acées , qui présentent un intérêt tout spécial par leur habitat, leurs caractères organoleptiques et, par dessus tout, par le rôle qu'elles jouent dans la composition des Lichens. Elles croissent partout autour de nous, sur la roche la plus aride, sur les plantes aquatiques, sur les feuilles aussi bien que sur les rameaux des arbres ; on ne saurait gratter une écorce sans en découvrir quelqu'une (i). Elles constituent la portion g-onidiale d'un grand nombre de Lichens. Dans certains d'entre eux, même, les Trente polilia existent encore assez purs pour qu'on puisse percevoir l'odeur caractéristique de violette qu'ils répandent et déterminer leurs caractères spécifiques. Leur ancien nom {Chi^oolepîis) est employé actuellement pour désigner une variété de système gonidial {gonidi'a cJiroolepoidea) (2). Qui plus est, certains Cœnogonmm ne sont Lichens que de nom; l'examen microscopique montre qu'ils sont entièrement formés d'une Algue parfaitement pure {Cœnogonmm confervoides, dialep- tuni^ etc.). Leur place dans la classification est à côté des Ciadopkoray dont ils ont le faciès général, mais dont ils s'éloignent par leur coloration habituellement plus ou moins vive, leur station pres- que toujours ten'estre, leur mode de fructification. 1. « Les Tyentepohlia prospèrent dans des circonstances où on n'aurait pas cru leur présence possible et j'en ai rencontré jusqu'au bord immédiat de la mer, sur des iaois baignés par l'eau salée. » Bornet, Recherches sur les gonidies des Li- chens (Ann. se. nat. 3. XVII. 1873, p. 56.). Lyngbye a rencontré le T. aurea sur des morceaux de bois submergés dans les lacs de la Suède et M. Farlow, dans les mêmes conditions, aux Etats-Unis. 2. Nylander, De gonidiis et eorum Jorinis diversis aniniadversiones, (Flora, p. 358, 1877.) 346 JOURNAL DE BOTANIQUE L'odeur de violette dont ces Algues sont douées peut se ren- contrer dans toutes les espèces quand elles sont fraîches ou en bon état de conservation ; un long- séjour en herbier ne les en prive pas toujours, cardes échantillons du Tr. polycarpa , récoltés il y a plus d'un siècle (en 1767) par Comnierson dans le détroit de Mag-ellan, la laissent encore percevoir quand on les mouille. En Europe, le Tr. Jolithus est particulièrement connu sous ce rapport, d'où son nom et les désignations de Veilcheiwioos^ Veil- cJiensteùi^ dont il est affecté dans les parties montagneuses de l'Allemagne où on le rencontre. Le caractère tiré de l'absence ou de la présence d'odeur ne saurait être considéré comme sérieux, et devra être rejeté de la classification. La couleur ne paraît pas non plus devoir entrer en ligne de compte, du moins pas autant que l'ont admis la plupart des algo- logues. La coloration varie dans la même plante avec l'état de la plante elle-même, avec le mode de conservation et de dcssication. Sur le vivant, elle diffère absolument de celle que revêtira la plante sèche. Le T . polycarpa ,'^\vls, comWi sous le nom de T.flava, dans la nature est coloré en orangé vif; dans les herbiers, il est toujours jaune ou verdàtre. Enfm un caractère, sur lequel on a beaucoup trop insisté, doit être énergiquement rejeté : c'est celui qui a été tiré de l'aspect de la membrane cellulaire. Dans les espèces européennes {T. atù- rea et surtout T. JolitJms)^ cette enveloppe est presque tou- jours plus ou moins striée en spirales; dans le T. polycarpa^ c'est presque l'exception de trouver la plante à l'état normal. Cet aspect a été généralement mal interprété ; ou bien on en a tiré des caractères spécifiques, ou bien on y a vu des Jiy plies, hyphê- nieSy etc. et on a pris les échantillons ainsi déformés pour des productions lichéniques. La moindre observation attentive et l'emploi prudent des réactifs (chloroiodure de zinc, acide phos- phorique iodé) montrent nettement ce qu'il en est. Les plantes qui croissent dans les lieux arides, exposées à de longues intermit- tences de sécheresse et d'humidité, présentent habituellement cette déformation qui en change totalement l'aspect ; la mem- brane cellulaire forme alors un sol artificiel qui est on ne peut plus propice au développement et à la germination de spores de Champignons ou d'Algues inférieures. C'est pour avoir méconnu l'importance de ce caractère et sa véritable signification, qu'un I p. H.VKioT. — Notes sur le genre Trentepohlia May tins. 347 certain nombre de Cœnogoniiiui ont été publiés {C.corrugaiuin^ cancellatuin^ etc.). Puisque j'en suis à parler des Cœjiogojtitun, yç.n profiterai pour faire observer qu'il faudrait se garder de considérer comme Lichens tout ce qui a été décrit sous ce nom. S'il est de vrais Cœiiogoniiuu à gonidies revêtues par des hyphes de Champi- gnons, pourvus d'organes de fructification (apothécies), il en est d'autres dans lesquels on rechercherait vainement ces caractères. Les descriptions des lichénographes indiquent en effet des Lichens de ce genre avec la mention « absqtte hyphis obdncenti- bus » ; ce sont des Trentepohlia purement et simplement, sur lesquels j'aurai plus loin l'occasion de revenir. Le nombre est de plus en plus rare chaque jour des botanistes qui admettent encore que les Chroolep7is^ St'rosip/ioii, etc., quoique non envahis par des filaments fongiques, sont des Lichens, stériles il est vrai, mais malgré tout des Lichens (i). Cette singulière théorie revien- drait à considérer les Algues les mieux caractérisées et les Lichens comme appartenant à un même groupe de crypto- games. On s'est beaucoup occupé, depuis quelques années, des végé- taux de cette famille. On a surtout étudié leurs formes à thalles rayonnants ou flabelliformes, si élégantes, si remarquables et encore si peu connues au point de vue de leur développe- ment (2). Les TreniepoJilia n'ont pas été délaissés pour cela : de nouvelles espèces ont été décrites ; on a cherché à suivre leur évolution, mais d'une manière qui ne satisfait pas complète- ment l'esprit. N'a-t-on pas dit, en effet, sans preuve à l'appui, que le ProtococciLS caldarioriun n'était qu'un état unicellulaire du développement du T. lageiu'fera Hild. ? 11 est également certain que des protonemas de Mousses ont pu être confondus avec des Algues appartenant au groupe des Trentepohliacées (Goiigro- •< I. Haud pauca alia gênera saspissime quoquesolumthallo sterili cccurrunt, sic « quoad plurimas species : Scylonetua, Sirosipkon^ Ckroolepus, Gongrosira, go- ■< nimiis et gonidiis inter se valde dissimilia, Algis vulgo relata : sed apothecia " lichenea apud certas species habent, tamquarn in scriptis raeis variis indicavi », Nylander, Lichenes Fuegix et Patagoniie, p. 29 (1888). 2. De Toni, Sopra un nuovo génère di Trenlepokliacee (Xotarisia, III, p. 581, 1888); Id., Intorno ail' idcntlta del Phyllactidiura tropicum con la Hansgirgia flabelligera (Rend. R. Ac. Lincei, IV, 9, 1888). — De Wildeman, Observations sur quelques foynies d'Algues terrestres épiphytes (Bull. Soc. Roy. Bot. Belgique, XXVII, p. 119, 1888); Id. Encore quelques mots a propos de /'Hansgirgia flabel- ligera {lac. cit.^ XXVIII, p. 34, 1889). .. 348 JOURNAL DE BOTANIQUE sira ericeto7'UiJt , Treniepohlia ilicïcola, Chroolcpiis jiicundus d'après M. Hansgirg) (i). Il m'a paru intéressant de tracer une monographie de ce genre polymorphe, sur lequel tout n'a pas été dit, tant s'en faut, et de publier les observations qu'il m'a été donné de faire sur les nombreux échantillons d'herbier qui sont à ma disposition et sur les types authentiques qui m'ont été communiqués. Il ne me semble pas inutile de faire brièvement l'historique des espèces qui composent le genre Trentepolilm . Fondé en 1817 par Martius (Flora erlaiigeiisis p. 351) pour le Byssiis atirea^ ce genre fut rapidement adopté par C. Agardh (Systema Algarwji, 1824), mais avec adjonction d'Algues appartenant à une toute autre classe et au genre Chantj^ansza. En même temps, C. Agardh créait le genre Chroolepiis, qui se trouve faire double emploi et doit par suite être supprimé. Le Systeuia Algartim indiquait sept espèces : Ch. Jolïthiis, connu de Micheli dès 1729 et de Linné; CJi. odorattis, également cité par Micheli et par Lyngbye (1819); Ch. lichenicola (EnglisJi botany^ t. 1609, 1808); Ch. 7-iibictindiis (Roth Caialecia, 3. p. 298. 1806); Ch. cobal- tigiiieus (WùUfen in Jacquin Collectanea 2. p. 175, 1788); Ch. ebeneîis Micheli et Dillwyn et enfin le Treiitepohlïa aurea que signalaient Morison dès 1672 et Pétiver en 1702. En 1836, Nées et Montagne décrivent leur Trentepohlia poly- carpa ; en 1841 , Hooker et Arnott font connaître la même plante sous le nom de Alycineina ? flava. Kûtzing, en 1843, fait paraître son PJiycologia generalis où, en outre des espèces d' Agardh, il décrit les Ch. iinibrïmis, hercyniens^ rnpestris, S2ilphîire7ts, les variétés glouierahcs , toi7teiitos7is et alpimis du Ch. mireus, Ch. periruianus , flavîts et villostis et le Proioçoccus lunbrimis q^\ plus tard est rentré dans la synonymie. Deux ans plus tard, en 1845, 1^ Phycologi'a gennam'ca du même auteur renferme comme nouveautés les Ch. abietinics, vehUinits, oleiferiis., les V2it{étés pîilvznains, ïiicrassaitis et lanosîis du Ch. atiretis, et Protococcus crustace7is^ nouvelle désignation du Prot. mnbrïmts du précédent ouvrage. Le Spea'es Algartim, publié en 1849, contient toutes les espèces précédemment citées et en plus les Ch. cœriLletLin, riparùmi, zrregîilare^ odoraiiim ^ aurantiactim^ I. Hansgirg-, Ueber Trentepohlia (Flora, p. 81, 1887). r. IIakiot. — N'ofcs sur le genre 'Vvvr\\.e\MM\:i Marlitis. 349 flavîim ^ vigidnluin. Parmi les espèces douteuses ou peu connues, sont énumérés les Ch. nielœmuii, Ariiotin, riibicîuidiivi , iiieso- mêlas ^ cobalU'giiicniii, lickeni'coïa^x. ilicicola. Floto\v,en 1850, fait connaîtrele Ch.} Kœrbcri, et Montagne, en 1852, dans le Flora ck/lena, donne les caractères distinctifs de son 7\ Tuckenuanniana . En 1854, dans le quatrième volume des Tabulée phycologicœ^ Kûtzing- figure une partie des Algues énumérées dans son Species et décrit une nouvelle espèce, le Ch. inouï II forme Naegeli . Puis viennent le Ch. cinerascens Montagne, 1856; le Ch. chi- «^//^2> Harvey, 1859; le Ch. lagemferiLS Hildebrandt, 1861 ; le C/^. ^rrt'c/Z^Rabenhorst, 1863, et, indiqué seulement de nom par Itzigsohn, en 1868, le Ch. megalorrhynchiim. Le Flora etiropiea Algarum de Rabenhorst (1868) renferme deux nouvelles espèces, les Ch. Bleischii ^x.jîicîmdîis\ M. Gobi, en 1871 , publie un très intéressant mémoire sur les Chroolepîts&t décrit le Ch.tmcinatus .YJ Hedzvigia de 1883 énumère les Algues nouvelles rapportées de l'Inde anglaise par Kurz et énumère six espèces de Chroolepiis : Ch. botryoides., elongattun, fusco- atrîun, tenue, lùirziï ^t calamïcola. On voit ensuite paraître : en 1874, le Ch. sinense de Raben- horst; en 1875, le Ch. polyarthrwu d'Al. Braun et les Ch. enïo- phyticus &t7niisczcola deM.^e\nsch.\ en 1876, le Ch.capitellaUis Ripart; en 1878, le Ch. Blezschnv. Pïceée Wille, le Ch. siibsim- plex Caspary etle Ch. moniïs-tabîila? Reinsch. Nordstedt décrit, en 1882, une très curieuse espèce du Brésil le Tr. plei'ocarpa ; M. Hansgirg, en 1886, le Tr. IFllleana, en 1888 les Tr. Rtmschiï et de Baryana; M. de Wildeman, en 1888, les Tr. Lagerheimii, monilia, torzdosa et diffusa. Enfin, M. Farlow, en 1889, a distribué sous le N" 202 des Alg^e Amerz'cée borealis exsiccata? , le Tr. setifera dont la description doit prochainement paraître, et MM. Wittrock et Nordstedt le Tr. reciirvata (Algie aqzL^ dulcis exsiccaiœ. 19, n° 914). Enfin M. de Toni, dans son Sylloge Algai-'tim (1. p. 235 et 261) , énumère 37 espèces de ce genre et en exclue 8 ; avec quatre autres plantes qui n'y figurent pas, on se trouve donc actuelle- ment en présence de 41 espèces, nombre qui sera certainement modifié par suite de plusieurs réductions et de quelques aug- mentations. 350 JOURNAL DR BOTANIQUE Comme toutes les Algues vertes, les Trentepohh'a sont des plantes éminemment polymorphes; aussi ne faut-il pas s'étonner si les espèces ont été à ce point prodiguées. Quels sont donc les caractères sur lesquels on peut les baser ? Il ne faudrait pas tout d'abord accorder une trop grande confiance à la disposition des zoopporanges, qui peuvent être, dans une même plante, latéraux, sessiles ou pédicellés, terminaux ou supportés par des cellules qui ont pris une forme spéciale (T. iLiicïnata, pleiocarpa , etc.), ainsi que le prouvent les recherches de M. de Wildeman et mes propres observations ; la dimension de ces organes est également fort variable. C'est à la forme des cellules du thalle qu'il faut avoir recours, à leurs dimensions relatives suivant les deux axes; c'est là qu'on trouvera les données les plus sures pour l'établisse- ment des espèces ; ces cellules peuvent être cylindriques, toru- leuses, moniiiformes; l'extrémité des filaments et des rameaux peut aussi fournir de bons caractères; quant à l'épaisseur de la membrane, elle ne saurait entrer en ligne de compte : elle varie avec l'âge et l'exposition. Certaines espèces présentent en outre une différenciation tranchée entre les filaments horizontaux, ram- pant à la surface du substratum, pouvant même constituer un disque, et les filaments dressés qui en proviennent : ces caractères ne sauraient être passés sous silence. Je diviserai donc les Trentepohh'a que j'ai étudiés en : i° Es- pèces à cellîiles cylindriqiLes ; 2" Espèces à cellnles ionUeiLses ou inom'lifonnes . Je ferai remarquer que la plupart des plantes à longs filaments se rencontrent dans le premier groupe, tandis que celles qui se développent en couche pulvérulente ou peu saillante peu- vent être généralement comprises dans le second. iyA suivre.) LA VÉGÉTATION A 165 LIEUES DU POLE NORD Par M. Ed. JARDIN En publiant, dans un autre recueil (i), la liste des plantes recueillies par l'expédition du lieutenant Greely dans la baie de Lady Franklin, nous l'avions fait i)récéder de quelques observa- tions sur la végétation polaire. Cette liste était suivie de notes succinctes sur chacune des plantes ramassées autour de la I. Bulletin de la Société botanique de France, séance du 22 mars 1889. Ed. JARDIN'. — La végétation à 16^^ aeiies du pôle N'ord. 351 Station de rexpédition. Des motifs particuliers ont empêché cette seconde partie de notre travail de paraître dans ce recueil; flous la donnons ici telle qu'elle avait été préparée. Mais avant, il nous semble utile de dire, en quelques mots^ ce que c'était que cette expédition. En t88i, une convention avait été passée entre les princi- pales nations maritimes d'Europe et d'Amérique, pour org-aniseï' des missions charg-ées de faire des observations météorologiques et magnétiques dans les régions les plus voisines des deux pôles. L'expédition préparée par les Etats-Unis, et composée de 24 personnes, était commandée par le lieutenant Greely. Elle s'établit dans la baie de Lady Franklin, autour du fort Conger, par 81" 44' de latitude N. et 67" 18' de longitude O., le 12 août 1882. Malgré toutes les précautions prises, le personnel, à bout de ressources, quitta le fort le 9 août 1883, et le peu de survivants, 7 seulement, put être rapatrié (i). Les plantes recueillies autour du fort et dans la baie de Lady Franklin ont pu, heureusement pour la science, parvenir aux Etats-Unis. Elles ont été déterminées par le savant botaniste docteur Georges Vasey, et elles sont actuellement déposées au Muséum d'Histoire naturelle de l'institution Smithsonienne à Washington, 13'' département, n" 16064 (2)- PHANÉROGAMES 1. Ranunculus nivalis R. Br. — Croît depuis le bord de la mer jusqu'à 1800 pieds. Il s'élève de 5 à 6 pouces. C'est une des grandes plantes de cette terre de glace. Martins l'indique au cap Nord, dont le sommet le plus élevé est à 308 mètres au-dessus du niveau de la mer. Il végète aussi au Labrador, au Spitzberg, autour de rAltenfjord et dans les montagnes Rocheuses. 2. Ranunculus afflnisR. Br. — Même station. Cette plante atteint jusqu'à 6 pouces. Torrey et Gray l'indiquent au détroit de Kotzebue et à l'île Mel ville. Dans la Nouvelle-Zemble, par 68" 76' de latitude N., on compte 10 Renonculacées. 3. Papaver nudicaule L. — Quelquefois toutes les fleurs sont 1. Pour plus de détails, consulter Dans les Glaces arctiques, journal de la mission au pôle Nord, du lieut. Greely. Librairie Hachette, Paris. 2. Le docteur Vasey en a publié la liste dans le Botanical Ga::ette^ vol. X, 1885, p. 364-366, et le général Greely l'a publiée de nouveau avec notes, comme appendice ix", dans son livre : Three yeai'S of Arctic sea {Note du secrétaire-ad- joint de la Société S)nithsonienné). 352 JOURNAL DE BOTANIQUE blanches. Indique dans la Flore des Etats-Unis comme existant dans le Labrador, l'Amérique arctique, à Unalaska. Il existe dans la Sibérie, au Spitzberg et dans les montagnes du Finmarck. D'après de CandoUe, deux espèces seulement appartiennent à la Sibérie (i). 4. Cochlearia ofRcinalis L.? — De i à 3 pouces de haut. Cette petite plante a été trouvée au cap Nord, dans l'Amérique arctique, autour de l'Altenfjord. La var. ,3 est le Cochlearia groenlandica de Wi- thering. 5. Braya alpina Stenb. et Hoppe, v. glabella (B. picrpurascejis R. Br.). — On trouve cette espèce sur les parties les plus glacées des mon- tagnes de Carinthie et de Laponie. Une variété est indiquée dans les montagnes Rocheuses. Est-ce la même que le B. glabella de l'Amé- rique arctique, dont fait mention Richard, dans le journal du voyage de Franklin? 6. Vesicaria arctica Rich. — Croît depuis le bord de la mer jusqu'à une altitude de 1000 pieds. Les plus grands échantillons ont 4 pouces de haut et 6 à 7 pouces de large. C'est VAlyssum arcticicm de Worms- kiold, indiqué dans l'Amérique britannique depuis le Canada jusqu'aux régions arctiques, et dans l'île d'Anticosti. 7. Parrya arenicola Hook. f. ? — N'est pas indiqué dans la Flore des États-Unis de Torrey et Gray, qui mentionnent les P. macrocarpa R. Br. et artica R. Br. 8. Eutrema Edwarsii R. Br. — Est signalé dans l'Amérique arc- tique et dans l'île Saint-Laurent. Ledebours l'indique dans le « Flora Rossica », 9. CheiranthuspygmœusAdans. {HesperispvgmœiisYiook). — Se trouve depuis 50 jusqu'à 1000 pieds d'altitude. Les échantillons recueil- lis sont jeunes et presque tous de moins de 2 pouces de haut. Le plus grand a 6 pouces. Quelques pieds portent la tige et les siliques des années précédentes. La Flore des Etats-Unis signale cette espèce dans l'Amérique arctique et au détroit de Kctzebue. An id ac H. pygmœa Sa- vigny, Eiicycl. meth.'i 10. Draba hirta L. (D. arcHca Wahl.). — Atteint de 2 à 3 pouces de haut. Le D. hirta Sm. (nonLinn.) est le D. ntpestris d'Alton. Les D. hirta FI. dan. et imcricella Whlbg. en sont voisins. La Flore des F^tats-Unis indique cette espèce dans l'Amérique arctique et subarctique, au détroit de Kotzebue et dans les montagnes Rocheuses. On l'a recueillie autour de l'Altenfjord. 11. Draba rupestris R. Br. — Torrey et Gray indiquent cette es- I. M. Rouy (_Soc. bot. de France, 12 avril 1889) possède cette plante de la Nouvelle-Zemble, des Alpes de Dovre, des montagnes de Laponie voisines du lac Smandra et du Groenland. Ed. Jardin. — La végétation a 16) lieues du pôle Nord. 353 pècc dans les montagnes Rocheuses, et ajoutent qu'elle ne se distingue pas bien du D. /lirla^ var. 4 de Hooker (2" voy. de Parry). Il y a beau- coup d'incertitude au sujet de la détermination de ces petites espèces, ij. Draba alpina L. — Etait en fleurs le 16 juin. Les auteurs de la Flore des Etats-Unis distinguent dans cette espèce : a siliques glabres, P siliques velues, y fleurs blanches, 6 fleurs jaunes. Elle se trouve à l'île Melville, sur les rivages de la mer Arctique et dans le détroit de Kotzebue. i^. Lychnis apetala L. — Depuis le rivage jusqu'à 1000 pieds d'altitude. Les échantillons ont de i à 5 pouces de haut, et portent rarement i à 3 fleurs. Cette plante existe au Spitzberg (lat. 79" 55'), au Groenland, au Labrador et dans la baie de Baffin. La liste du lieutenant Greely ne signale pas le Sile/ieacaiilïs, plante essentiellement hyperboréenne, qui a été vue en fleurs, par M. de Saussure, au milieu des neiges du mont Blanc (3470'" d'altitude). 14. Lychnis trifloraR. Br. — Se trouve mêlé avec le L. apetala. La tige et les feuilles plus pubescentes; le plus souvent i fleur, rare- ment 3. 15. Arenaria groenlandica Spring.? — N'a été trouvé qu'en feuilles. 16. Arenaria verna L. (non Ville) v. hirta{Alsi)ie ver?ia Whlbg.). — Croît de 200 à 1000 pieds d'altitude. 17. Cerastium alpinum L. [C. lanatum Lamk.?). — Indiqué au cap Nord, autour del'Altenfjord, et depuis le Groenland jusqu'à Sitka. Le type a deux variétés, l'une à feuilles et sépales presque glabres, l'autre (C Fis:hei'ianun Ser, inDC.) velue, à poils plus rigides. La liste du lieutenant Greely n'indique pas ces légères différences. iS. Stellaria longipes Goldie, var. Edwarsii T. et G. — On la récolte dans la baie de Lady Franklin, depuis le bord de la mer jusqu'à 1000 pieds d'altitude. Elle a de 2 à 4 pouces de haut. C'est le 6". iS'c/- zciair.?// R. Br., 6". nitida et ovalifolia? de Hooker. Elle est indiquée sur les rivages de la mer Arctique, au détroit de Behring et dans les montagnes Rocheuses. La Nouvelle-Zemble compte 14 Cary ophy liées. 19. Potentilla nivea L. — Se trouve depuis la côte jusqu'à 1000 pieds d'altitude; de 2 à 5 pouces de haut. C'est une espèce assez répan- due. Elle croît en Norwège, dans l'Altenfjord, au cap Nord, en Sibérie, dans l'Amérique arctique. 'On ne l'a pas encore signalée en Islande. M. de Mohll'indique au Lautaret, dans le Dauphiné, et dans une partie du Valais et du Tyrol, qui sont des terrains primitifs. Hooker {Bot. Mag.) décrit les différentes formes de cette espèce sporadique, qui varie considérablement : les P. betonicâs/olia Poir. et leucophylla Pall. peuvent s'y rapporter. 354 JOURNAL DE BOTANIQUE 20. Potentilla nivea L. var, qiiinata Lange. — C'est le P. nivea Wahlbg., qui croît autour de l'Altenfjord. 21. Potentilla pulchella R. Br. — La Flore de l'Amérique du Nord indique cette espèce dans les îles de la mer Arctique et sur le littoral, entre les rivières Makensie et Coppermine. D'après R.Brown, ce serait le P. sericea de Gréville. {^A suivre.) * L'HERBIER ET LES MANUSCRITS D'ALBERT DE HALLER Par M. Ed. BONNET. Il existe, à la Galerie de Botanique du Muséum, un herbier assez important attribué à Albert de Haller, le contemporain et l'illustre ad- versaire de Linné; c'est tout ce que nous apprend une tradition soigneu- sement conservée, mais qui ne s'accompagne d'aucune preuve et reste muette sur les circonstances qui ont amené cette collection de Berne à Paris. Les archives et les registres du Muséum gardent, sur ce sujet, le même silence; quant aux deux auteurs qui se sont plus spécialement occupés de l'histoire des herbiers et des grandes collections publiques ou privées, les renseignements qu'ils nous fournissent sont loin défaire la lumière sur la question en litige. Lasègue [Herb. Delesserti^. 342) affirme que « l'herbier du grand Haller est conservé à Milan » et M. Alphonse de Candolle {La Phyfo- graphie p. 417), après avoir mentionné un seul herbier de Haller dé- posé à l'Université de Gœttingue, fait remarquer que l'indication de Lasègue doit être erronée ; sur ce point, l'auteur de la Phytographie a parfaitement raison, et j'ajouterai même que Lasègue a vraisembla- blement puisé ce renseignement inexact dans un article anonyme de la Biographie Universelle (Suppl. tom. 66, p. 374). Que Haller ait composé un herbier pour l'Université dans laquelle il professa pendant 17 ans l'anatomie et la botanique, il n'y a là rien que de très naturel; mais il ne faut pas oublier que Haller, après avoir quitté Gottingue en 1753, vint se fixer définitivement à Berne, sa pa- trie, et que c'est dans cette ville qu'il publia, en 1768, son ouvrage capital YHisioria sfirpium indigenarum Helvetia; ; notre auteur avait dii nécessairement réunir, pour la rédaction de ce grand travail, une importante collection de plantes sèches. Que sont devenues ces collec- tions, doit-on leur identifier l'herbier conservé à Paris et, dans ce cas, par quel concours de circonstances le Muséum en est-il devenu proprié- taire? telles sont les questions que je me propose d'examiner et que je crois être en mesure de résoudre. Et d'abord, quelques mots sur la collection elle-même. L'herbier F.ii. Bonnet. — L'herbier et les ntamiscrils d'Albert de Haller. 050 aUi'ibuéà I lallcr, forme 60 vol urnes in-folio de 47 cent. clehautsur33ci-nt. de larsje, à demi-reliure en veau brun ; chaque volume porte au dos, outre un numéro d'ordre, l'indication de la classe ou du groupe, quelquefois des genres qu'il renferme ; l'ensemble de ces inscriptions donne la clef du système suivi dans l'arrangement de la collection et reproduit exacte- ment les grandes lignes et les principales divisions de la classification Hallérienne. L'herbier débute, comme VHistoria stirpiiim Ilelvetictf, par les Planipetalœ (Cichoraceoc) et se termine par les Epiphyllo- siîcrmoc (Filices) et les Cryptogames cellulaires; il présente, dans sa disposition générale, tous les défauts du système de Haller, c'est-à-dire qu'à côté de quelques familles très naturelles il contient de nombreux groupes absolument artificiels. A l'intérieur de la plupart des volumes, on trouve un ex-Iibris anonyme mais très caractéristique ; c'est une élégante vignette qui vane dans ses dimensions, dans sa forme et dans ses détails, mais dont le principal sujet exprime invariablement la même idée : au premier plan d'un paysage, une chenille, une chrysalide et un papillon les ailes dé- Fac-similc d'un exlibris de Haller. ployées ; dans un cartouche, la devise « Non tota périt » . Cette allusion à la vie future concorde parfaitement avec ce que nous connaissons du caractère de Haller, chrétien sincère, qui donna une édition de la Bible 356 JOURNAL DE BOTANIQUE et prit la défense de la religion naturelle contre La Metterie et de la révélation contre Voltaire. Quant aux échantillons qui figurent dans la collection, ils pro- viennent de divers pays de l'Europe centrale et septentrionale, du nord de l'Asie, du Canada, de plusieurs jardins botaniques, notamment de celui de G(]ettingue, mais les plantes de Suisse sont en grande majorité. Sur les étiquettes, j'ai relevé une série de dates comprises entre les années 1732 et 1769; beaucoup ne sont pas datées; ces documents se divisent naturellement en deux catégories : à la première correspond une série d'étiquettes accompagnant les plantes reçues en échange ou envoyées par des correspondants, c'est ce qu'indiquent clairement les variétés d'écriture, le mode de rédaction et souvent les indications spé- ciales portées sur ces papiers. La seconde catégorie, la plus nombreuse, comprend des étiquettes d'une écriture fine, irrégulière et assez difficile à lire, dont les indications brèves, souvent même incomplètes, se rap- portent presque exclusivement à des espèces de Suisse et plus spécia- lement de la région Bernoise ; elles accompagnent les plantes récoltées par l'auteur de l'herbier et sont toujours dépourvues de signature. Ce- pendant, si l'on examine avec attention ces petits papiers, on ne tarde pas à reconnaître qu'ils ont été taillés dans des fragments de lettres et que quelques-uns portent encore au revers la suscription « Monsieur, Monsieur de Haller » , suivie d'un titre plus ou moins mutilé, mais qu'on peut, sans grande difficulté, restituer de la façon suivante : Direc- teur des salines de Or on sait que Haller, de retour à Berne, exerça différentes charges publiques, judiciaires ou administratives, notamment celle de directeur des salines de Roche, et qu'il introduisit d'utiles perfectionnements dans l'exploitation de ces salines. Toutes ces particularités semblent, au premier abord, ne constituer que des présomptions; elles ont, en réalité, une importance capitale, comme il sera facile d'en juger par la suite de ce travail. Peu de temps après la mort de Haller, arrivée le 12 décembre 1777, les collections dépendant de sa succession furent achetées par Joseph 11, empereur d'Autriche, et données à l'Université de Pavie; dix-huit ans plus tard, l'herbier et les volumes les plus précieux de la bibliothèque de Haller quittaient Pavie pour n'y plus rentrer. Dans la première moitié de l'année 1796, les commissaires de la République Française près l'armée d'Italie saisissaient dans les musées, dans les couvents et les universités des villes occupées par nos troupes, les objets d'art, de science et de curiosité qui leur paraissaient les plus dignes d'orner et d'enrichir les collections des grands établissements publics de Paris. Un article du Magasin Encyclopédique(2'^ année 1796, tome 2, p. 276), dont les éléments sont empruntés au Moniteur Uni- versel^ fournit, sur les prélèvements artistiques et scientifiques opérés Ed. Bonnet. — L'/icrbier et les manuscrits d'Albert de Haller. 357 au nom de la République-, de curieux renseignements que je crois d'autant plus utile de reproduire ici, qu'ils ne sont point entièrement étrangers à mon sujet : « Les commissaires du gouvernement à la recherche des objets des a sciences et arts ont adressé, au Directoire, la note des difterents a objets de sciences et d'arts qu'ils ont recueillis et qui sont déjà en « route pour la France « Les objets les plus importants pour les sciences sont Les ma- « nuscrits de Léonard de Vinci. L'herbier de Haller, en 60 volumes. « Trois ouvrages du même savant, avec les additions et les corrections « de sa main. La collection des substances volcaniques recueillies par « Spallanzani. « La plus grande partie de ces objets est déjà à Tortone. Les com- « missaires écrivent qu'ils font partir le reste pour la même ville, où « tout restera en dépôt jusqu'à ce qu'il soit décidé quelle sera la voie a la plus facile et la plus sûre pour le faire parvenir en France. » Après plusieurs mois et de nombreuses vicissitudes (i), les col- lections réunies par les commissaires français arrivèrent enfin à Paris et furent immédiatement réparties entre le Musée du Louvre, la Biblio- thèque nationale, le Jardin des Plantes et l'Institut; une note, insérée au Moniteur Universel A\x 8 frimaire an V (28 novembre 1796), contient les détails les plus précis à ce sujet; c'est un document historique qui vaut la peine d'être mis sous les yeux du lecteur. « Notice des objets de sciences, d'arts et de curiosité arrivés d'I- « talie « Etat des caisses destinées pour le Jardin des Plantes : i" L'her- a bier de LIaller, en soixante volumes, provenant de l'Université de « Pavie. 2" Une collection de substances volcaniques faite par Spallan- a zani et extraite de l'Université de Pavie. 3" Quatre volumes de a Haller et d'autres livres provenant de l'Université de Pavie. 4" Mi- a néraux donnés par le P. Pini, de Milan; deux aiguilles decrystal de a: roche, provenant de la Bibliothèque A mbroisienne de Milan; deux a cadres renfermant des lamelles de différents bois, provenant de la « Société économique de Milan. Différentes graines de Milan. 5" Mi- « néraux provenant de l'Institut de Bologne, (f L'herbier d'Aldro- « vande, en 16 volumes, provenant du même Institut. 7" Grande pierre a de Florence, provenant de la Bibliothèque Ambroisienne de Milan, a 8° Collection de marbres et pierres fines, provenant de l'Institut de a Bologne. 9° Figures manuscrites d'Aldrovande, en dix-sept volumes, a provenant de l'Institut de Bologne. I. Voir pour plus de détails l'introduction placée en tète du travail de M. Ch. Kavaisson-MoUien : Les manuscrits de Léonard de Vinci; Paris 1881, un vol. in-folio. 358 lOURNAL DC BOTANIQUE I Etat des caisses destinées pour l'Institut national :... Douze petits « manuscrits de Léonard de Vinci sur les sciences... Les tables anato- « miques de LIaller avec des corrections et additions de sa main. » Malgré leur importance et leur intérêt scientifique, ces collections ne furent point inscrites sur les registres du Muséum; cependant, les procès-verbaux des séances de l'assemblée des professeurs nous appren- nent qu'en 1815, les objets provenant de l'Université de Bologne, ainsi que d'autres collections dont je n'ai pas à m'occuper en ce moment, furent rendus aux ayants-droit; toutefois, le procès- verbal qui constate cette restitution, le fait-il d'une manière tout à fait sommaire et sans entrer dans aucun détail. Malgré le laconisme des archives de notre grand établissement d'histoire naturelle, j'ai pu faire une constatation utile, à savoir que, tandis que la Prusse, la Hollande, les Etats-Pontificaux exigeaient la restitution de tous les objets de science, d'art ou de curiosité qui leur avaient été enlevés autrefois, l'empereur d'Autriche, donnant à ses co-alliés l'exemple d'une grande modération et d'un rare désintéresse- ment, renonçait spontanément à toute idée de revendication; bien plus, les registres de cette époque nous ont conservé le souvenir de deux visites que François II fit au iMuseum, dans le but d'établir des relations d'échange entre le Jardin de Schœnbrunn et celui de Paris et de procurer à ce dernier un certain nombre de plantes rares qui manquaient dans ses cultures. Le Muséum et l'Institut conservèrent donc la paisible possession des collections saisies par le gouvernement de la République enLombardie. Des trois ouvrages de LIaller mentionnés dans le Magasin encyclo- pédique^ deux furent attribués à la bibliothèque de l'Institut, où ils se trouvent encore ; ce sont les Icônes anatomicœ (8 fascicules reliés en sept volumes in-folio) et la Bibliotheca anatomica (2 tomes reliés' en quatre volumes in-4) ; le troisième, représenté par les quatre volumes donnés au Jardin des Plantes, suivant la note du Moniteur, figure aujourd'hui sur le catalogue de la bibliothèque de cet établissement sous la cote B^ 13; c'est VHisioria stirpium indigenarwn Helvetias. Tous ces volumes sont interfoliés et chargés de notes de la main de LIaller, qui a en outre apposé sa signature sur quelques-uns d'entre eux; à l'intérieur, ou trouve Vex-libris allégoriqueque j'ai déjà signalé sur les fascicules de l'herbier con- servé à la Galerie de botanique, a\ec la devise : non tota périt; f ^^"^ quekjues volumes sont en outre / ^--t*---' munis d'un second ex-libris aux Fac-similé de l'écriture . aurea est souvent envahi parles hypes d'un Champi- gnon et en cet état il constitue le Cystocoleus eôeneus Thw^aites, qui n'a pas encore été vu fructifié. Le parasitisme ne paraît pas nécessaire, car on rencontre fréquemment ces filaments mycéliens répandus à la sur- face de substances de nature diverse, telles que des Mousses, des plumes, des brindilles de bois, etc. On le rencontre aux Etats-Unis (Farlow) sous cette forme singulière que.Kûtzing a figurée comme Bulbotrichia peruana (Tab. phycol., IV, t. 97, f. 3). 1. On trouve en Normandie et en Bretag^ne des formes à filaments très étroits (6-10 y-) qui ont quelquefois été prises pour le X. abictiiia ; il en est de même dans l'Amérique du Nord, où l'on a considéré des variations analogues comme appartenant au T. lagenifera. Le X, lichenicola, appartient certainement à une forme réduite du X. aurea, qui se développe fréquemment sur le thalle des Lichens crustacés. 368 JOURNAL DE BOTANIQUE = Trentepohlia 7mc?'naia Gohi{snh Chroolepjis), 1872(1). M. Gobi a décrit sous ce nom, en 1872, une plante caractérisée par la cellule recourbée en crochet qui supporte les zoosporanges; de plus les cellules végétatives basilaires présentent quelque rapport avec le T. umbrina. On serait tenté, de prime abord, d'accorder une grande importance à ce singulier mode de fructification, si on n'avait rencontré des exemples analogues dans d'autres espèces du même genre (2). M. de Wildeman s'est, de plus, assuré que l'humidité était une condition de formation et de développement de cette disposition anomale des zoosporanges. M. Kny (3) pense même que cette déformation de la cellule qui sert de support pourrait bien être due à une Chytridiuée. Quatre années après, le D^'Ripart, qui ne connaissait pas le mémoire de M. Gobi, publia, sous la désignation de Chroolepus capitellatum (4), une espèce qui lui parut nouvelle et qu'il rapprocha du T. umbrùia^ à cause de la forme de quelques-unes de ses cellules végétatives. Cette plante était caractérisée par sa singulière fructification : «r la dernière cel- lule, celle qui se trouve à l'extrémité supérieure du filament et dans la- quelle se produisent les zoospores, grossit plus;que les autres, devient sphérique, tandis que celle qui la supporte immédiatement s'allonge, prend une forme cylindrique et a un diamètre un peu moindre. Au niveau de leur articulation, la paroi correspondante de chacune d'elles s'épaissit de manière à former deux rebords saillants, séparés par l'interligne arti- culaire. Le tout représente une colonne munie d'un petit chapiteau i . La plante de Ripait est restée à peu près inconnue ; j'ai eu la bonne for- tune de pouvoir l'examiner et il ressort de cet examen qu'elle doit être de tous points assimilée au T. tmcinata et rentrer dans la synonymie. Le T. uncinata présente, il est vrai, des rapports avec le T. umbrina par ses cellules inférieures, mais ce n'est pas une raison pour l'éloigner des espèces à cellules cylindriques qui se rencontrent quelquefois éga- lement pourvues de cellules toruleuses. Par' ses filaments fructifères, il ne saurait être distingué du T. aurea^ dont on le considérera comme une simple variation, due probablement à une déformation. Son aspect exté- rieure est celai du T. aurea^ bien qu'il forme un gazon plus court à la surface des écorces. Le T. uncinata a été observé aux environs de Saint-Pétersbourg, 1. Gobi, Algologiscke Sbidien //iJ^r Chroolepus A g. (Bull. Acad. iinp. Se. de Saint-Pétersbourg;, VIII, p. 36, c. tab., 1872). — Hanstjirg, Prodronuis der A/gett- flora von Bochmen, I, p. 88, f. 38, 1886. 2. De Wildeman, Observations sur quelqîies /ormes du genre Trentepohlia (Bull. Soc. Roy. de Botan. de Belgique, XXVH.) — Id., Stir quelques formes du genre Trentepohlia (toc. cit.). — Id., Observations algologiqties (/oc. cit.). 3. Kny, Botanische Zeitung-, p. 897, 1872. 4. Ripart, Notice stir quelques espèces rares ou nozivelles de la flore crypto- gamique du centre de la Fyance (Bull. Soc. bot. de France, XXIII, p. 167, 1876.) p. Hariot. — Notes sur le genre Trentepohlia Mariais. 369 par M. Gobi (type), de Prague (M. Hansgirg), de Bourges parRipart (7". capitellatd) ; je lai trouvé également sur une écorce recueillie au Chili par Cl. Gay. = Trentepohlia vehitina Kûtzing (sub Chroolepîis)., 1845 (i). Le T. veliitina est assez rarement représenté dans les herbiers; aussi n'est-il pas facile de se faire une juste idée de sa valeur spécifique. J'ai reçu de l'herbier de Berlin, sous ce nom, une plante absolument identique à la figure de Kûtzing et correspondant exactement à la description qu'il en donne. Les filaments sont grêles, très ramifiés, chargés de zoosporanges abondants ; le système des filaments couchés est manifestement toruleux. On ne saurait mieux comparer cette plante qu'avec les petites formes du T. aurea qu'on rencontre en Bretagne, en Normandie, aux Etats-Unis, ou encore avec celle qui croît sur les Lichens et constitue pour la plupart des algologues, le Ck. l/chefiïcola. Le T. velutina, par tous ses caractères, doit donc rentrer comme synonyme dans le T. aurea. Les cellules mesurent 10-14 H- X. 28 [x ; les zoosporanges sont sphé- riques et présentent comme dimension environ 20 p.. = TrentepoJilïa lichem'cola Engl . Bot . (sub Conferva) , 1808 (2). Cette forme partage avec la précédente le privilège d'être à peu près inconnue des botanistes, qui, pour la plupart, l'ont placée dans les species dubi^, depuis C. Agardh (3) jusqu'à M. de Toni. Dillwyn, en 1809 {Brïiisk Coiifervce, p. 56), dit en parlant de cette plante : « This species is nearly related to C. aurea, from \vhich sorae of the filaments seem scarcely to differ except in their smaller size. » Le jugement porté par Dillwyn paraît exact si on examine la figure citée de VEnglish Botafiy, qui représente des touffes d'une petite espèce filamenteuse croissant à la surface des Lichens. Les dimensions indi- quées par M. Cooke (British fresh zvater Algée, p. 187) semblent encore corroborer le dire de Dillwyn, d'autant plus que l'algologue anglais regarde cette plante comme une variété du T. abietina, qui a été fréquemment confondu avec les formes grêles et chétives du T, aurea; de plus, il l'indique comme croissant non seulement sur les Lichens mais aussi sur les vieux arbres. La figure donnée par M. Cooke (t. 72, f. 3) représente une plante à cellules bien toruleuses pour un T. aicrea ou un T. abietina; sauf cette petite différence, la descrip- 1. Kûtzing, Phycologia germanica, p. 228. — Tabul. -phycol.^ IV, t. 91, f. 4. — Hansg-irg-, Prodromus der Algenflora von Boehmen, p. 89 (1886). 2. Engltsh Botany, t. 1600. — De- Toni, Sylloge Algarum, I, p. 247 {1889). 3. C. Agardh, Systema Algarum, p. 34 (1824). 370 JOURNAL DE BOTANIQUE tion des auteurs anglais se rapporte parfaitement à la plante que l'on trouve fréquemment sur les Lichens crustacés (Normandie, Bretagne, Melun, Chili, etc.). Il y a plus : la plante lichénicole ne saurait être distinguée en quoi que ce soit du Tr. aurea qui croît dans les lieux secs du littoral, non plus que du Tr. velutina. J'ai reçu de l'herbier de Kew, par la bienveillante entremise de M. G. Massée, un fragment de la plante type deSowerby. J'ai été très étonné de rencontrer une espèce à cellules toruleuses-fusiformes, ana- logue au T. Bleischii auquel je la rapporte. Je suppose que le même support présentait deux plantes distinctes, dont l'une, le vrai T. liche- nicola, tel que l'ont décrit et figuré les algologues anglais, ne saurait être séparée du T. aurea. Obs. — Le T. lichenicola a été indiqué aux Etats-Unis par M. WoUe (i) et complètement identifié au T. abietina. Je ne connais pas la plante qu'a eue en vue le botaniste américain. 2. — Trentepohlia polycarpa Nées et Montagne (2), 1836. En 1836, Nées et Montagne décrivaient sous le nom de T. polycarpa une Algue recueillie à l'île Juan Fernandez par Bertero. La description donnée par ces auteurs prouve qu'ils ont tenu un grand compte de la striation des filaments et des zoosporanges « filis longioribus modo ramificatis muricato-asperis, articulis valde irregularibus et obliteratis linea tanturamodo tenuissima pellucida indicatis, maximeque fructibus ad latera ramorum crebris sessilibus subcylindricis aut ovalibus tuber- culato-asperis. s C'est cette même plante que M. Kûtzing reprend, en 1843, sous la dénomination de Chroolepits Jlavus, dans le Phycologia, ge?ieraHs, p. 284. Deux années auparavant, en 1 841 , Hooker et Arnott(3) avaient proposé le nom de Mycinema? flava pour une plante qui crois- sait sur les feuilles du Quadria heterophylla et rapportée du Chili par le capitaine Beechey. Dans son Species Algarum (1849), Kûtzing distingue deux variétés : l'une, ,S rigidulum, originaire de la Terre de Feu et des Malouines, l'autre, y stérile, déjà considérée, dès 1843, comme espèce spéciale dans le Phycologia geiieralis. Nous verrons plus loin quelle est la valeur qu'on doit leur accorder. Dès l'année 1767, Commerson avait recueilli dans le détroit de Magellan, à Port Gallant, la même plante, qu'il appelait « Mucedo fer- ruginea amentorum instar stipites fruticum si ce os investieiïs s . Bory 1. WoUe, Fresh vjater Algx of United States, p. 122, t. 116, f. 7, 8 (1887). 2. Nées et Montagne, Jungermanniearunt Herbarii Monta gneani, etc. (Ann. se. nat., 2, V, p. 71, 1836). — Kûtzing-, Tab. phycol. IV. t. 96, f. i. 3. Ilooker et W. Arnott, The Botany oj Captain Beechey's voyage, p. 54(1841). p. Hakiot. — Notes sur le genre Trentepohlia Marines. 37 ï de Saint-Vincent (i) la désignait sous le nom de Scyiouenia auranlici'- cas, mais sans la moindre description. L'examen de nombreux types m'a parfaite- ment démontré que toutes ces plantes étaient ab- solument identiques et que la priorité revenait de droit au Troitepohlia po/ycarpa, publié depuis 1836. De plus, il est hors de doute, par l'inspec- tion même d'échantillons authentiques, que le T. po/ycarpa de Montagne et le Ch.flavum v. ri- gidîdum ne sauraient être distingués d'aucune manière; tout est semblable dans ces deux plantes : même disposition des filaments et des rameaux, dimensions égales, même desquamation des cel- lules, fruits semblablement placés. Il est impos- sible d'admettre l'opinion de M. de Wilde- man (2) qui semble vouloir séparer la variété ^ rigidulum du T. polycarpa^ et encore moins celle de M, de Toni {Syll.^ I, p. 239) qui consi- dère la variété citée plus haut comme devant ren- trer dans le T. villosa Kûtz., qui me semble suf- fisamment distinct du T. polycarpa. M. de Wil- deman [loc. cit.) dit qu'il lui paraît naturel de fondre en une seule espèce les T.flava et villosa^ espèce qui s'appellerait T. polycarpa. Je ne sau- rais souscrire à cette manière de voir, les T, flava et polycarpa ayant dès leur création été destinés à re- présenter une seule et même plante. Quant au re- proche adressé à Kûtzing {Tabiclas phycologicse^ IV, t. 90, f. I, a et d) d'avoir figuré des filaments envahis parles hyphes d'un Champignon, il ne saurait en au- cune façon être maintenu. Le célèbre algologue a par- faitement rendu l'aspect caractéristique que donne aux Trentepohlia cette desquamation caractéristique sur laquelle j'ai déjà eu l'occasion d'insister. En 1873, dans son remarquable mémoire sur les gonidies des Lichens, M. Bornet a fait voir que les Trentepohlia filamenteux de grande taille, voisins du T. Jîava, entraient dans la composition de certains Cœnogonium. Il a lui-même indiqué le T. villosa comme l'Algue du Cœn. co7îfervoides. Les observa- 1. Bory in d'Urville, Flore des Iles Malouines, p. 595 (1825), in Bull. Soc. Linn. de Paris. 2. De Wildeman, Observations sur quelques formes dtt genre Trentepohlia (Bull. Soc. Roy. de Botanique de Belgique, XXVII, 1888). Fig. 1. — Trentepohlia poly' carpa Nées et Mtg. Ran" cagua (Chili) (Cl. Gay)- a. Zoosporanges pédicellés (gross. 330). Fig. 2. — Myduema ? jffaz'a Hook. et Ar- nott. Chili (Cpt. Beechey) gr. 330. 372 JOURNAL DE BOTANIQUE tions que j'ai faites sur un grand nombre de Cœ)iog07iiiim m'ont montré que cette opinion était de tous points justifiée. Le T.polycarpa ne con- tribue pas seulement à former certains Lichens; on le rencontre admi- rablement pur dans de prétendus Cœiio- goninm. C'est encore lui qui constitue en réalité les C. cancellatmn et corrii- gatum de Leighton (i) et le C. pid- vinatum Krph. (2) du Pérou. Les « ele- menta 00 duc en Ha grosse corrugata et inimité cancellata i ne sont que la con- séquence de la production de stries et de squames aux dépens de la membrane cellulaire, ainsi que j'ai pu m'en assurer par l'examen d'échantillons authenti- ques. 11 est probable que le C. retistria- z'w/zLeight. se trouve dans le même cas. Le T. Tuckerma?iia7ia Mtg. (3) ne diffère pas non plus du T. polycarpa, dont Montagne ne le différenciait que par sa couleur verte, ses cellules trois à quatre fois plus longues que larges, ses zoosporanges sphériques, lisses, ainsi que les filaments. Il est impossible d'éta- blir une espèce sur des caractères aussi variables. Je puis affirmer que le Chr, montis tabula Reinsch (4) n'en est pas non plus distinct. Cette der- nière plante, créée pour une Algue du Cap de Bonne-Espérance, se retrouverait également, d'après M. Reinsch, au Chili et au Pérou. La description ne permet guère de conserver quelques doutes à ce sujet (diam. filam. 16-22 a, diam. spor. 39-45 u-). La variété tenuior GrunoAV ne saurait non plus, à mon avis, être distinguée, quoique M. de Wilde- man la rattache au T. villosa (5). Le T. polycarpa est une plante au moins aussi polymorphe que le Fig. 3. — TreniepoJilia Ttickermanîana Montg. — Texas (Herb. Montagne), (gross. 330). 1. Leighton, On the Lichens of Ceylon (Trans. of the Linnean Society of London, 27, p. 172, 1871-1872). 2. Kremijelhûber, Aiifsaehlung îind Beschreibung der Flechten wclche D^ H. Wavya Rtlley von Fernsee vott swei Reisen tim die Erde mitbrachte (Verhandl. der k.k. zool. bot. Cesellschaft in Wicn, XXVI, p. 445, 1877). 3. Cl. Gay, Historia physica, y folytica de Cliile, VIII, p. 274 (1S52). 4. P. Reinsch, Fresh zuater Algie prom the Cape of Good lîope (Pr, of the Linn. Soc, XVI, p. 245 (1878). 5. Grunow, Rcise seiner Maj'estaet Frcgatte Novara^ etc., Algen, p. 41 (1867). — De Wildeman, Sur quelques espèces du genre Trentepohlia (Soc. Roy. de Bot. de Belg-., 12 octobre 1880, p. 97.) p. IlAuior. — Notes sur le ç^cnrc Trentepohlia Marliiis. 373 T. aurea : ras[)cct extérieur varie à riiifini, en rapport avec le terrain nourricier et les conditions ck; température. Tantôt c'est un gazon court, haut tout au plus de quelques millimètres; tantôt ce sont des fila- ments qui dépassent 2 ou 3 centimètres. Quand cette Algue est fraîche, elle présente une coloration rouge-orangée, très vive, qui disparaît rapidement et passe au jaune plus ou moins pâle et même au vert gai. Les caractères microscopiques ne sont pas moins variables. Les dia- mètres des cellules présentent tous les intermédiaires entre 10 et 32 [l sur 24 à So a de longueur. La moyenne des dimensions dans les plantes que j'ai examinées peut être fixée de 14-20 sur 40 [x. Quelquefois les fila- ments et les rameaux sont tellement, obscurcis par les stries et les de- squamations qu'il devient impossible d'apercevoir les cloisons transver- sales. On trouve toutes les grosseurs de zoosporanges depuis 24 jus- qu'à 44 [A ; la moyenne est généralement de 36 p.. La disposition adoptée pour la fructification n'est pas non plus uni- forme : si la plupart du temps les zoosporanges sont placés en files, en grand nombre le long des filaments, il peut en être souvent aussi tout autrement. On trouve en effet des sporanges terminaux, d'autres pédi- cellés à l'extrémité de ramules latéraux ou d'une cellule uncinée. M. de Wildeman a signalé des grappes de zoosporanges sessiles disposés à droite et à gauche des rameaux. Il m'a été permis d'examiner des échantillons provenant des régions suivantes : Afrique: Cap de Bonne-Espérance (Lesson) ; ^^?> .• Ceylan (Ferguson, Thwaites), Java (Zollinger), Chine (Barthe), Philippines (Llanos); Océanie .-Td^xli (Jardin, Lépine), Nouvelle-Calédonie (Ba- lansa); Amérique: Etats-Unis (FarloAv), Mexique (Farlow, MûUer), Bolivie (Gaudichaud), Pérou (Wavra), Chili (Cl. Gay), Juan Fer- nandez (Bertero), Malouines (d'Urville, Hooker), Terre de Feu (Com- merson, Spegazzini, Savatier, Hariot), Brésil (Salzmann), Guadeloupe (Mazé et Schramm). Syn. — La synonymie du Trenfepohlia polycarpa peut donc être fixée de la manière suivante : Treniepohlia polycarpa Nées et Mont., loc. cit. (1S36). Scytonema? aurantiacus Bory in d'Urville, Flore des Malouines, P- 595 (1825). Mycinema? fia va W. Hooker et Aniott, loc. cit. (1841). Chroolepus flavus [inclus var. [î el y) Kût:^.^ loc. cit. (1843 ^^ 1849). Chroolepus aureus Hook. et Harv., FI. antarctica, \. part II, p. 502 (1847). Trentepohlia Tuckermaniana Mo/il.., loc. cit. (1856). Cœnogonium cancellatum Z,^f^/3/(?y/, loc. cit., p. 172(1872). 374 JOURNAL DE BOTANIQUE Cœnogonium corrugalum Leighion^ id. Chroolepus montis tabulae Reinsch^ loc. cit., (1875). Cœnogonium pulvinatum Krempelhilber^ loc. cit., (1877). — confervoides Auct. mulL, non Nylander ! — patagonicum Millier Arg.^ Lichen. Beitr. 1264 [Flora, 1888, p. 47). Une question se pose ici : le T.polycarpa est-il réellement distinct du T. aurea? Si l'on n'examinait que les extrêmes, on pourrait har- diment répondre oui. Mais il existe tant de variations, qu'après mûre réflexion il pourrait être permis d'hésiter. Les échantillons authentiques du T. polycarpa (la plante de W. Hooker, celle de Montagne) pré- sentent, il faut bien le reconnaître, des ressemblances telles avec la plante d'Europe qu'on ne peut manquer d'en être frappé. Le système de ramification est fréquemment le même ; les dimensions des articles ne sauraient être prises en sérieuse considération, étant, dans bien des cas, identiques ; il en est de même de la grosseur des zoosporanges, qui peuvent atteindre dans le T. aurea jusqu'à 38 [x. Peut-on tirer un caractère distinctif du nombre des zoosporanges ? Je ne le crois pas : si ces organes sont, d'une manière générale, plus nombreux dans le T. polycarpa, le fait n'est pas sans exception. Montagne lui-même, en décrivant son T. polycarpa en 1836, ne le différenciait du T. aurea que par ses filaments plus longs diversement ramifiés, muriqués, ver- ruqueux, par ses articles très irréguliers et oblitérés, à peine délimités par une ligne pellucide très ténue, et surtout par ses firuits sessiles, abondamment rassemblés sur les flancs des rameaux, tuberculeux- hérissés. Ici encore, c'est le caractère tiré des stries qui l'a emporté, et nous savons maintenant ce qu'il en faut penser. En 1852, le même auteur ne sépare son Ch. Tuckermanianum du T. aurea que par ses spores sessiles : or la plante de Montagne ne saurait être éloignée du T. poly- carpa. 11 me semble qu'en présence de ces faits, à la suite de l'examen d'un grand nombre d'individus de diverses provenances, il m'est permis de proposer de considérer les T. aurea et polycarpa, sinon comme iden- tiques, tout au moins comme des races d'une même espèce. Le T.. po- lycarpa serait, dans les pays chauds, le représentant du T. aurea d'Europe et en serait, par suite, une race européenne. Je crois en conséquence qu'il n'est pas trop téméraire de diviser le T. aurea de la manière suivante, qui semble répondre à la distribution géogra- phique. var. genuijia (inclus. Tr. uncùzata, velu- Trenfepohlia aurea Martius \ tina et licheriicola.). var, polycarpa. C. CopiNEAu. — Note sur le Meum adonidifolium, 375 Ohs. — On a quelquefois considéré le Chrysothrix noli-iaiigere (i) et son thalle stérile, le Feribotryuin Favo/ii Fr. comme synonyme du Mycinemal flava et par suite du T. polycarpa. Il y a là une erreur manifeste; les gonidies de ce Lichen sont fournies par une Algue glo- buleuse protococcoïde et les filaments ne sont que des hyphes de nature fungique. VARIÉTÉS Note sur le Meum adonidifolitim. Le Meum adonidifolium Gay, dont M. Rouy, vient défaire paraître la notice dans ses Suites à la Flore de France (Le Naturaliste, i*^'' oc- tobre 1889), a toute une histoire fort utile à connaître. M. Chabert publia cette espèce dans le Bulletin de la Société bota- nique de France^ 1860, p. 575 (et non 576), et M. Gay joignit au tra- vail de M. Chabert une longue note terminée par une seconde descrip- tion, fort détaillée, de l'espèce nouvelle. Le Co7îSpectus de Nyman relègue (p. 292) le M. adonidifolium au rang de sous- espèce, dépendant du M. Mtctellina. La Flore des Alpes du D'' Bouvier rétablit (p. 290 et non 289) le M. adonidifolium coravae. espèce. Enfin, en 1884, M. Chabert indique au mont Iseran une nouvelle station (omise par M. Rouy) du M. adonidifolium^ qu'il ne considère plus, lui-même, que comme une simple variété du M. Mutellina [Bull. Soc. Bot. de Fr. 1884, p. 369). Mais un jugement plus sévère encore a été porté sur lui par son au- teur même, M. Gay, en même temps qu'il en signale la présence au Mont-Dore. En effet, nous lisons dans le Bulletin de la Société bota' nique (1862, p. 28) la rétractation suivante, qui ne peut qu'honorer celui qui l'a faite et que nous regrettons de ne pouvoir citer en entier : « J'ai été obligé de reconnaître, après étude, qu'il n'y avait pas c lieu de se fier aux caractères indiqués, qu'ils étaient tous variables, c et que par conséquent l'espèce n'était pas tenable. Ce n'est qu'une c forme élancée du Meum Mutellina.^ qui, nain dans la zone alpine au col « du Sancy, à 1785 mètres d'altitude, comme dans toute la chaîne des « Alpes, allonge considérablement sa tige et ses feuilles radicales lors- « qu'il descend dans la zone subalpine, comme il le fait à Tigues et à € la Val-en-Tarantaise(ii20 et 1400 m. d'altitude) et sur les flancs de I. Massalongfo, Sulla Chrysothrix noli-tangere Mont. (Atti del Istituto veneto, V, sér. m, 1860). — De Toni [Notarisia, 1888, p. 518). — Streinz (Nomenclator Ftmgoritm, ^. 407). — Montagne, i^^ra chilena, VIII, p. 213 (1852); Sylloge, p. 382 (1856). 376 JOURNAL DE BOTANIQUE « la gorge de l'Enfer au Mont-Dore (ait. d'environ 1600 m. et au-des- c sous) . Cette forme est pourtant bonne à conserver dans les herbiers « pour montrer quel aspect différent une différence de taille, accom- t X 40 - 60 [j-. Les zoosporanges arrondis ou plus sou- vent elliptiques présentent habituellement les dimensions suivantes : 18 - 24 ,(/ X 24 - 32 [1.. Ils sont quelquefois latéraux ou terminaux, mais, dans le plus grand nombre des cas, leur disposition remarquable rap- pelle assez exactement le mode de fructification du Cephaleuros {My- coidea\ c'est-à-dire qu'ils sont portés par une cellule allongée, géné- ralement recourbée en crochet. Ils sont réunis par groupes de 2 à 6 ou 7 à la surface d'une cellule spéciale dont les dimensions se sont accrues. Cette disposition présente également des rapports avec ce qu'on remarque dans le T, uncinata. En 1882, M. Nordstedt (2) a fait connaître un Treniepohlia origi- naire du Brésil et l'a désigné sous le nom de T.pleiocarpa. Les carac- tères de la fructification sont les mêmes que dans la plante d'Agardh; les dimensions des différents organes sont également identiques ; il en résulte que les deux espèces doivent être réunies de la manière suivante : Treiitepoklia arborum C. Agardh, Syst. Algar., p. 88 (1824). Syji : Cœnogonium confervoides ^V>'/. , loc. cit. (1859). Trentepohlia pleiocarpa Noi^dsi.^ loc. cit. (1882). J'ai observé cette plante des localités suivantes : Europe : Vienne (Autriche) de Lagerheim, in caldariis, absque fructu ; Amérique : Gua- deloupe (Duchassaing) , Brésil (Weddell, Gaudichaud, Loefgren); Nouvelle Grenade (Lindig) ; Océanie : Tahiti (Lépine), îles Mariannes (Gaudichaud). 8. — Trentepohlia abietina Flotow (sub Chrooleptis), 1845 (3)- C'est en 1845, dans \ç.Phycologia germanica de Kùtzing, que parut la description du T. abietina^ espèce voisine des petites formes du T. aurea^ et qui paraît assez fréquente dans le nord et le centre de l'Eu- rope et dans l'Amérique septentrionale. Les dimensions des articles varient entre 4 et 10 /x sur 12 à 48 p. de longueur. Souvent la cellule terminale, ou plutôt la cellule unique nais- sant directement du filament couché plus ou moins toruleux, comme I. Nylander, Quelques observations sur le genre Cœnogonium (Ann. se. nat., 4' s., XVI, p. 92, 1861). — CJr : Ann. jc. nat., 4*= s., t. XI, p. 242, 1859. 1. Wittrock et Nordstedt, Algx aquie dulcis, fasc. o, n" 40g (1882). 3. In Kiitzing, Phycologia germanica, p. 228 (1845). — Tab. pfiyc., IV, t. 91, f. 3. — Hansgirg, Prodromus der Algeuflora von Boehmen, I, p. 85 (1886). p. Hariot. — Noies sur le genre Trentepohlia Martius. 385 dans les formes grêles du T. aurea, présente des dimensions beaucoup plus considérables qui peuvent atteindre jusqu'à 6 X 48 1^- Les zoosporanges sont très variables comme disposition : latéraux la plu- part du temps, ils peuvent être situés à l'extrémité des filaments ou même surmonter une cellule allongée qui naît directement de la partie couchée. Leur grosseur varie de 12 à 20 [x; sphériques dans le plus grand nombre des cas, ils se montrent quelquefois légèrement ovoides (12 X 16 , Tr. fronds diflorm ; basai filaments irregulary moniliform, irre^ulary branched, cells 12-16 \t- by 6-9 \>- averag-e, at first ovoid-cylindrical, becoming- shorter and broader and length irregulary globose ; vertical filaments 150-200 //- high, simple, setiform, composed of cells which become gradually longer and narrower towards the tapering tips. Zoosporangia formed from the swaller basai cells, broadly ovate, 22-30 [>■ long by 16-30 ,"- broad, with short necks. — On the bark of Quercus alba. Norwich, comm. Mr W. A. Setchell. » 2. Krempelhûber, Lichenes brasilienses collecti a D" Glasioii in pi'oviitcia brasiliensi Rio de Janeiro (Flora, 1886, p. 230). Des deux autres Cœnogonium également décrits dans ce numéro, je n'ai vu que le C. pttlvinalum, .qui doit rentrer dans le T. polycarpa. 388 JOURNAL DE BOTANIQUE effusicm^ qu'il fait précéder et suivre de points de doute et qu'il accom- pagne de la mention « planta dubia i, une petite Algue qui croît sur Fig. 12. — Trentepohlia se- ti/o'a Farlow. — Etats- Unis (Failow). — Gr. 330. Fig- '3- — Trentepohlia sctifera Farlow. — a, a. Zoosporanges (fil. I, gross. 450; fil. 2, gross. 330). — Etats-Unis (Farlow). les écorces. Elle y forme une couche extrêmement mince dont les caractères concordent exactement avec ceux du T. setifera. Dans la description originale, Krempelhûber dit, en parlant de cette plante : « loculis inter septa gonidiis parvis viridibus repletis » . Ces préten- dues gonidies i^mïcrogo/ndïes) ne paraissent pas être autre chose que des granulations protoplasmiques. Hab. — Etats-Unis (Farlow) ; Brésil, ad cortices (Glaziou, n° 3434) ; id., ad lacinias M(t;/// Stictae cujusdam (in herb. Mus. Par.). {A suivre.) NOTE SUR LES AFFINITÉS ANATOMIQUES DU GENRE PODOON Par M. Louis MOROT Le genre Podooii, qui comprend jusqu'ici une seule espèce, le P. Delavayi, a. été créé par M. Bâillon (i) pour une plante à caractères assez singuliers, découverte par M. l'abbé Delavay, au-dessus de Tapin-tze (Yun-nan), le 22 août 1882. La constitu- tion de la fleur femelle, seule connue à cette époque, avait I. H. Bâillon, C/n nouveau type apérianthé {^nW. mensuel de la Soc. Linnéenne de Paris, n" 86, séance du 3 mai 1887). L. MoROT. — Note sur les affinités anatontiqucs du ^enre Podoon. 380 d'abord conduit M. Bâillon à rapporter ce genre, avec doute, il est vrai, à la famille des Phytolaccacécs. Depuis, cet auteur a pu en étudier la fleur mâle et son étude, modifiant beaucoup sa première opinion sur les affinités de cette plante, l'a amené à la placer, comme type amoindri, à la fin de la famille des Sapin- dacées (i). D'autre part, sur ses indications, M. Franchet a publié ce g-enre comme constituant à lui seul une famille distincte, celle des Podoonacées (2). En présence de ces hésitations, il m'a semblé qu'il ne serait pas sans intérêt de contrôler et de compléter par l'étude de la structure anatomique les caractères fournis par l'organographie. Grâce à l'obligeance de M. Franchet, j'ai pu examiner dans ce but à la fois des échantillons secs de l'herbier du Muséum de Paris et des plantules fraîches provenant de germination. Voici, en quelques mots, les principaux résultats de cet examen. Racine. — La jeune racine du Podoon possède quatre fais- ceaux ligneux, et au centre de chacun des faisceaux libériens alternant avec eux il existe un large canal sécréteur. C'est exactement la structure qu'a décrite M. Van Tieghera chez le Rhns Toxicodendron et qui, d'après ses indications, se retrouve chez les Pùiaa'a vera, P. Lentïscus , P. TerebîntJius, Schiims Molle, Spondias cytherea, etc. (3). C'est, en un mot, la structure générale delà racine des Anacardiacées. Tige. — La tige du Podoon présente également, dans chacun de ses faisceaux libériens primaires, un large canal sécréteur plongé au milieu même de la masse des tubes criblés. L'appari- tion de ces canaux est extrêmement précoce et précède de beaucoup la formation de l'arc fibreux qu'on voit, plus tard, adossé à chaque faisceau libérien. Dans le liber des faisceaux intercalaires aux faisceaux principaux, les canaux se montrent même avant la différenciation des vaisseaux du bois. Nous retrouvons donc encore ici une concordance parfaite avec la description que donne M. Van Tieghem de la structure d'une jeune tige de Pistacia Terebinthus ou de P. Lentisats (4) , et 1. H. Bâillon, Les fleurs mâles du Podoon {loc. cit., n" 100, séance du 3 juil- let 1889). 2. A. Franchet, Plantx Delavayame , p. 145, 1889. 3. Van Tieghem, Mémoire sur les canaux sécréteurs des plantes (Ann. se. nat., Bot., 5» s., t. XVI, 1872). 4. Van Tieghem, loc. cit. 390 JOURNAL DE BOTANIQUE l'on sait que cette localisation des canaux sécréteurs dans le liber est caractéristique dans la famille des Anacardiacées. On sait aussi, par les travaux de M. Trécul et de M. Van Tieghem, que les Spondïas et quelques S\ima.cs {Rhzcs Toxïcodendron, typhina, etc.) possèdent en outre un cercle de canaux sécréteurs à la périphérie de la moelle, à la pointe des faisceaux libérolig-neux principaux (2). Indépendeniment des canaux libériens primaires, il se forme ultérieurement, comme l'ont observé les deux auteurs cités plus haut, d'autres canaux sécréteurs dans le liber secondaire de la tige des Anacardiacées. Je n'en ai pas vu dans le liber secon- daire de la tige du Podooii. Celle-ci n'en présente pas non plus dans la moelle, mais il s'en forme plus ou moins tardivement dans l'écorce, au voisinage de l'épiderme. FeîLi'Ile. — Dans le pétiole de la feuille du Podoon^ il existe d'abord cinq faisceaux libéro- ligneux disposés en arc à sa face inférieure, et chacun d'eux possède, dans son liber, un canal sécréteur. Plus tard, on trouve dans ce pétiole un sixième faisceau étalé à sa face supérieure et aussi de petits faisceaux intercalaires ; tous ces faisceaux possèdent également un canal sécréteur dans leur portion libérienne. En outre, il existe dans le pétiole des plantes adultes des canaux sécréteurs dans le parenchyme cortical. En résumé, au point de vue anatomique, le genre Podoon s'éloigne de la famille des Sapindacées par la présence dans ses divers membres, racine, tige et feuille, de canaux sécréteurs qui manquent dans cette famille. Par la situation de ces canaux dans le liber, il se rapproche au contraire de la famille des Anacardiacées, mais, en même temps, il en diffère par l'existence de canaux corticaux. Cette particularité, jointe aux caractères tirés de l'organisa- tion florale, semble donc justifier la création, pour ce genre, de la famille spéciale des Podoonacées. 2. Trécul, Des vaisseaux propres dans les Térébinthinées (Compt. rend. Acad. des se, LXV, 1867). — Van Tieghem, loc. cit. Variété. y)^ VARIÉTÉ L'emploi de l'Agar-Agar comme fixatif des coupes microtomiques. M. Gravis recommande, pour fixer sur porte-objet les sections d'or- ganes inclus dans la paraffine et coupés au microtome, l'emploi de l'Agar-Agar ou gélose, qu'il expérimente avec succès depuis plusieurs années (i). Préparation. Un demi gramme d'Agar-Agar est découpé en petits morceaux qu'on jette dans 500 grammes d'eau distillée; après quelques heures, lorsque la substance s'est gonflée dans l'eau, on chauffe dou- cement jusqu'à l'ébuUition que l'on maintient un quart-d'heure envi- ron, pour obtenir une dissolution conij^lète. Après refroidissement, on filtre la liqueur à travers une toile fine et on la conserve dans de petits flacons bouchés à l'émeri, dans chacun desquels on ajoute un morceau de camphre pour empêcher le développement des moisissures et des bactéries. Mode d'emploi. Les lames porte-objet ont besoin d'une grande pro- preté pour être mouillées par le fixatif. Celui-ci y est étendu avec un pinceau en une couche sur laquelle les coupes sont rangées au moyen d'une pince fine; cette opération est très facile, surtout lorsque les coupes ont été obtenues en ruban continu. Aussitôt après, on chauffe doucement la préparation au-dessus d'une très petite flamme de bec de Bunsen, pour ramollir la paraffine sans la fondre. Les sections s'éta- lent, les coupes enroulées se déroulent d'elles-mêmes. La lame se refroidit immédiatement; la paraffine se fige et on peut, si cela est né- cessaire, faire écouler l'excès de fixatif en tenant la préparation verti- calement pendant quelques instants. Il faut ensuite laisser sécher com- plètement le fixatif, ce qui exige plusieurs heures. Pour dissoudre la paraffine, on fait usage d'essence de térében- thine tiède ou de chloroforme, et le dissolvant est ensuite chassé paj quelques gouttes d'alcool fort qu'on fait couler d'une pipette sur la lame légèrement inclinée. Si l'objet a été coloré en entier avant l'inclusion, on dépose la lame dans un flacon contenant de l'alcool absolu pour déshydrater les cou- pes ; on les éclaircit au moyen d'une goutte d'essence de girofle et fina- lement on les couvre de baume de Canada et d'une lamelle. Si les coupes doivent être colorées sur le porte-objet, la lame est I. A. ÇjXz.\\s^ L'Agar-Agar comme fixatif des coupes microtomiques Bull, de la Soc. belge de Microscopie, t. XV). 392 JOURNAL DE BOTANIQUE placée dans un bain colorant, puis lavée à l'alcool et montée au baume. On peut aussi faire agir sur les coupes fixées tel réactif qu'on juge convenable : potasse, acide étendu, etc. On procède ensuite à la déshy- dratation par l'alcool absolu et au montagre comme il vient d'être dit. Avantages du procédé. Le fixatif étant tout à fait liquide à la tem- pérature ordinaire, les coupes se laissent ranger facilement sur la lame; les plis que forme parfois le rasoir disparaissent et il ne reste pas d'air sous les coupes. En outre les coupes sont dilatées avant de se coller au verre, et les cellules végétales, qui se déforment si facilement pen- dant l'inclusion dans la paraffine, reprennent leurs formes et leurs di- mensions primitives. L'Ao^ar-A^ar bien séché sur le verre est insoluble dans les diffé- rents réactifs : alcool, éther, chloroforme, glycérine, solutions salines, acides ou alcalines ; seule l'eau distillée gonfle le fixatif et compromet la fixation. Enfin l'Agar-Agar ne se colore pas dans les bains colorants, si ce n'est parfois dans les intervalles qui séparaient les tranches de paraf- fine lorsque le fixatif a été employé en trop grande abondance. Quant au montage définitif il peut se faire, soit dans le baume de Canada, soit simplement dans la glycérine. CHRONIQUE M. CouRCHET a été nommé professeur à l'Ecole supérieure de Pharmacie de Montpellier, et M. Grankl à la Faculté de Médecine de la même ville, M. LiGNiER est nommé professeur de Botanique à la Faculté des sciences de Caen. M. G. de Lagerheim a accepté la chaire de Botanique à l'Université de Quito (Equateur). M. Borodin remplace à l'Université de Saint-Pétersbourg- M. Famintzin, démis- sionnaire. M. Palladin succède à M. Pitra, décédé, comme professeur d'anatomie et de physiolog-ie végétales à l'Université de Charkow. M. DiNGLER a été nommé professeur de Botanique à l'Académie forestière d'Aschaffenbourg-. On annonce la mort de M. Sébastien Vidal, directeur du Jardin botanique de Manille, connu par ses travaux sur la flore des îles Philippines. On annonce ég-a- lement la mort de M. L. Lesquekeux, auteur de travaux de paléontologie bota- nique et de bryologie, décédé à l'âge de 89 ans. Il vient de se fonder en Italie, grâce à l'initiative de M. Hermann Ross, assis- tant au Jardin botanique de Palerme, une Société pour l'échange des plantes italiennes et du bassin méditerranéen. Le Gérant : Louis Morot. ►••rW - J viurac^ imp., 2:^* pi. t>Miir*-rt' r.'i^fc^r-w». V ANNEE N" 24 16 DECEMBRE 1889 _fi_fi_n.'i,'ui'u"-^-'tAru"uii'Win.ri 'inru-in -i-i-»t~i~i'~i~"-^'* -■■-■■--■■-■ — ■-■-■»■-- -»—.—— »j»»j-.--»»»a»»^ * JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT NOTES SUR LE GENRE TRENTEPOHLIA MARTIUS {Suite.') Par M. P. HARIOT s° Cellulis torulosis vel monilifor7îtibus. II. — Trentepohlia lagenifera Hildebrandt (sub Cliroo- lepus)^ 1861 (i). C'est pour une plante rencontrée dans une serre d'Allemagne que cette espèce a été créée. Deux années plus tard, Rabenhorst l'a re- trouvée dans la serre aux Orchidées du Jardin botanique de Dresde et distribuée sous le nom de Chroolepus gracile (2), Depuis cette époque, elle paraît avoir été fréquemment recueillie dans des conditions ana- logues. Antérieurement, Leprieur avait envoyé de la Guyane, sous le n" 543, la même plante, que Montagne avait désignée sous le nom A' Oïdium aureum Link, ainsi qu'en témoignent des échantillons con- servés dans l'herbier Thuret et dans celui du Muséum. - La figure publiée par Rabenhorst (Flora eicropcea Algarum^ III, p. 300, f. 104) donne une bonne idée de cette Algue qui est très poly- morphe. Les filaments toruleux sont composés de cellules plus ou moins allongées, tantôt moniliformes, tantôt fusiformes, assez forte- ment renflées au milieu et rétrécies aux deux extrémités; quelquefois aussi la partie supérieure des filaments est à peu près cylindrique. Ils naissent d'un filament basilaire toruleux. Les dimensions sont des plus variables et comprises entre 6 — 12 X 20 — 24 ,^-. Les zoosporanges sont habituellement caractéristiques : sphériques quelquefois, ils sont, la plupart du temps, en forme de bouteilles (d'où le nom imposé à la plante) et elliptiques; ils mesurent 8 — 12 X 20 1/.. Ils sont latéraux , terminaux ou disposés à l'extrémité d'un ramuscule 1. Hildebrandt, Botanische Zeittmg, p. 85,1. III {\%6\). — ^\\\&, Algologische Mittheilungen (Pringsheim's Jahrbûcher fur wissensch. Bot., p. 427 (1887). 2. Rabenhorst, Algen Europas, n" 1507 (Botan. Zeit., 1863, p. 244). 394 JOURNAL DE BOTANIQUE latéral, affectant souvent des dispositions différentes dans un même échantillon. J'ai pu examiner des échantillons des provenances suivantes : Amé- rique : Cayenne (Leprieur) ; Europe : Italie : Padoue (de Toni) ; Alle- magne : Berlin (Hennings), Dresde (Rabenhorst) ; Autriche : Prague (Hansgirg) ; Suède (Nordstedt) ; Finlande (Hisinger). — Les spécimens de la Guyane, de Dresde, de Suède et de Finlande sont développés sur des écorces ; les autres croissent sur des feuilles (Ciwculigo, Pan- da?ius, etc.) 12. — Trentepohiia Jolithus L. (sub Bysstts)^ 1763 (i). C'est le plus anciennement connu des Trentepohiia^ puisque, dès l'année 1600, Schwenckfelt, le signale sous la dénomination de Jolithus seu lapis violaceus (2). Linné, en 1753, en fait un Byssus, et Acharius successivement un Lichen sous les noms génériques de Lichen et de Lepraria (3). En 181 1, C. Agardh rangea cette plante parmi les Conferva^ et en 1824 parmi les Chroolepus (4). L'iconographie ne l'a pas non plus négligée, depuis Micheli jusqu'à Kûtzing (5). Le T. Jolithus forme une croûte tomenteuse rougeâtre à l'état frais, verdâtre ou vert-olive quand elle est sèche, plus ou moins épaisse, ré- duite quelquefois à une mince pellicule. Ces dif- férences ont donné lieu à la création d'un certain nombre d'espèces qu'il u'a pas été possible de maintenir. La couleur plus ou moins variable avec la dessication ne saurait fournir d'utiles indica- tions. L'odeur de violette qu'il répand — plus v\g.i^.-Trentepohiiajo- encorc quc les autres espèces du même genre — itthusi.. Italie (Piccone). j^- ^ £^^j. donner Ics uoms de Veilchenstei?i . Veil- — a. r ructincation peui- ' cellée (gross. 350). chefimOOS . Les filaments sont plus ou moins longuement rameux, à rameaux généralement peu développés et raides. Les cellules à membrane épaisse souvent striée sont, dans le plupart des cas, doliiformes, ven- trues au milieu, légèrement rétrécies aux deux extrémités, quelquefois cylindriques, celles des filaments basilaires arrondies-torule'uses. Les 1. Linné, Spec. plant., éd. I (1753), p. 1169, n" i. — Wallroth, Compendium florx germanicx, IV, p. 151 (1833). 2. Schwenckfelt, Stirpium et Jossilitim Silesise Catalogns (lôcxj), p. 382. 3. Acharius, Liche7io graphite Siieci^ Prodromus (1798), p. 11. — Metkodus hichenum (1803), p. 8. 4. C. Agardh, Dispositio Algarum Stieciie (1811), p. 33. — Systema Algarum (1824), p. 34. 5. Kûtzing', Tabulée phycologiCce, IV, t, 92, f. 3; t. 95, f. i et 2. p. Hariot. — Notes sur le genre Trentepohlia Mariius. 395 dimensions varient entre 14 - 35 X 24 — 50|:x. Celles de la base atteignent 40 — 44 u. Les zoosporanges sont très variables de position^ latéraux, intercalaires ou terminaux; ils peuvent être pédicellés sur une cellule recourbée en crochet ou simplement rétrécie. On trouve ces différents modes de fructification sur le même échantillon. M. de Wilde- man a signalé le premier ces zoosporanges pédicellés que j'ai retrouvés sur des échantillons d'Italie (Piccone) et des Pyrénées (Ripart). Les fructifications de forme sphérique mesurent de 20 à 48 ;/-. Dans une forme de la Nouvelle-Zélande, séparée par M. Nordstedt {T. Jolithits f. crassior), ces organes varient de 36 — 40 X 45 — 54:^- (i)* Les zoos- poranges pédicellés sont de plus faibles dimensions que les autres. Kûtzing proposa, dès 1S43 (Phycologia generalis^ p. 284), le nom de Ch. rupestre pour une plante créée précédemment par Nées; en 1845 {Phvcologia germajiica^ p. 229), il fît connaître le Ch. hercyjncum. Flotow publia dans les Algen Sachsens de Rabenhorst (n° 202) le Ch. 60- vinum caractérisé « strato teniii^ subpulverulento^ ferrugineo-sangui- jieo, siccato colore vix mutato ». Le même auteur, en 1850, avait re- gardé comme espèce distincte et décrit comme telle le Ch. Kœrberi (2). Ses caractères le rapprochent, d'après l'auteur lui-même, des Ch. her- cynïcum et rupestre, dont il aurait la ténuité, mais ses filaments seraient plus épais, plus raides et plus noueux, les articles plus longs et plus larges, aux cloisons plus étranglées, la teinte plus vive. Je n'ai pas vu cette plante, mais celles avec lesquelles on la compare ne m'ont abso- lument rien présenté de différentiel ; aussi suivrai-je l'opinion de la plupart des algolcgues en les réunissant purement et simplement au T. Jolithits. Quant à la couleur, on ne saurait y attacher la moindre importance, Rabenhorst donnant, sous le n'^ 202 de ses Algen Sachsens, le type du Ch. bovinum qui est d'une teinte vert-olive, tandis qu'il devrait, d'après la description, être resté rouge. Sous le n°20i, regardé par Rabenhorst comme le véritable T. Jolithus, on trouve une plante très mince qui a conservé sa coloration rouge primitive. La dessication semble se jouer des caractères de couleur attribués par les auteurs. Le T. Jolithits paraît donc être une espèce assez polymorphe ; mal- gré cela elle est assez reconnaissable et il est certainement difficile de la confondre avec une autre. M. Grunow, dans la relation du voyage de la Novara, a décrit, sous le nom de Ch. odoratum var. pulvinatitm, une plante qui doit, sans le moindre doute, être rapportée au T. Jolithits^ dont elle constitue une variation insignifiante à filaments plus grêles, à cellules plus régulières. Les zoosporanges mesurent 30 a. Très répandu à la surface du globe, le T.Jolithus habite de préfé- 1. Nordstedt, Fresh water Algx collected by Mr Berggren in New-Zealand (Kongl. Svenska Vetenskaps Akad. Handlingar, 22, n" 8, p. 16 (1888). 2. Flotow, Botan. Zeitung, p. 76 (1850). 396 JOURNAL DE BOTANIQUE rence les parois des rochers humides dans la région montagneuse, quoiqu'il ait été à diverses reprises récolté sur des Mousses {Ch. Jo- liihusvzx. muscîCo/a'Ra.henh. , Ch. odoratianvax . pulvinahimGcrvinow). Je l'ai vu et examiné des localités suivantes : Europe : France : Vosges (Montagne), Pyrénées (Ripart), Savoie (Brard) ; Allemagne: Wurtem- berg (Martens), Saxe (Kûtzing) ; in Algen Sachsens, n"^ 201 et 202 (Flotow), Algen Buropas, n° 2.096 (Rabenhorst) ; Autriche: Tyrol (Gremblich), Moravie (Nave) ; Norvs^ège (Areschoug, n''344, Wittrock); Suède (C. Agardh) ; Italie (Piccone, Carestia) ; — Amérique : Bolivie (Mandon); — Océanie : Nouvelle-Zélande (Grunow), Australie (Wil- çox). Obs. — Sous le n" 921 b des Algée aquse dulcis de MM. Wittrock et Nordstedt a été publié, sous la désignation de T. Jolithns^ un T. aii- rea absolument normal. 13. — Trentepohlia diffracta Krempelhûber (sub Cœno- gonmm)^ 1876 (i). On ne saurait éloigner du T. Jo- lithus une plante décrite par Krem- pelhûber sous le nom de Cœnogo- nium diffractum^ avec doute cepen- dant sur l'attribution générique. Un simple examen suffit pour montrer que ce prétendu Lichen est une Algue. La diagnose donnée par l'au- teur a besoin d'être complétée « thal- lus flavo-viridis e filamentis brevi- bus pulvinatis constitutus, pulvinu- lis inaequalitates substrati (corticis asperi expansi) late, ut videtur, et interrupte obtegentibus (ita ut thal- lus diffracto-pulvinatus appareat); fi- lamenta crassiuscula,absque démen- tis obducentibus, septata, ad septa nonnihil contracta, contentu viridi grumoso, crass. 0,022 — 0,023 '"/m ! apotheciadesunt». Les zoosporanges - Trentepohlia diffracta Krcmp. — spllériqUCS, VOluminCUX, SOUt laté- Brésil (Glaziou). — a, siros. 120; ^,> .^^j^4. Wittrock, Poiîiis-Jortecknmg oepver Skandinaviens vaexter, p. 16 (iBSo). 398 JOURNAL DE BOTANIQUE Le T. odorata est essentiellement corticole et paraît se plaire de préférence sur les Hêtres et les Bouleaux. Le type de Lyngbye, qu'il m'a été permis d'étudier, est remarquable par ses filaments dressés, très rapprochés, parallèles, constitués par des cellules plus ou moins toruleuses, quelquefois plus ou moins rectangulaires, à peine resserrées, atténuées au sommet. Les filaments sont brièvement rameux; quelques uns rappellent par la forme de leurs cellules le Ch. oleiferum figuré parKûtzing. Les zoosporanges sont terminaux, latéraux ou intercalaires, arrondis, quelquefois ovoïdes. Ils mesurent de 24 à 26 [jl. Les dimen- sions des cellules varient de 10— 16 X 16 — 20 y. Dans d'autres échan- tillons de même provenance, recueillis par Hornemann et par Hoffman Bang, on trouve des organes de fructification arrondis (13 — 21 u) ou ellipsoïdes (16 X 24 i^-). Outre le type du Danemark (Fionie), je n'ai vu déplantes analogues, qu'on puisse avec probabilité rapporter au T. odorata, que des localités suivantes : Europe : Berlin (Braun) ; France, département de l'Aube, ad Betulam. Le Ch. odoratum ^^ auraniiacum Kûtz. que son auteur en distingue comme il suit « strato aurantio-rubro^ trichomatibus sitbramosis... articuHs ellipticis, limbo hyalino léevi cincHs, nucleo aurantio » , peut être regardé, par l'ensemble de ses caractères, comme appartenant au T. odorata^ mais ses filaments ne sont pas disposés aussi régulière- ment, ses ramifications sont moins développées, et sous ce rapport il ne serait pas étonnant que ce fût un trait de passage au T. iimbrïna (Rabenhorst, Algen Europas, n° 2.255). Les zoosporanges mesurent environ 20 ,«/.. Obs. — La plante publiée par Rabenhorst sous le n° 616 de ses Algen Sachsens n'appartient pas au T. odorata et devra être rappor- tée au T. Bleischii. Le Ch. odoratumxzx. pulvinatum Grunow (i) n'est qu'une forme grêle du T. Jolithus. On rapproche également, depuis C, Agardh, du T. odorata, le Coii- ferva rubicunda Roth. Cette espèce, que personne n'a jamais vue, et sur laquelle on ne peut que faire des hypothèses, pourrait tout aussi bien appartenir au T. umbrina., d'après certains détails tiiés de la des- cription et l'habitat indiqué. 15. — Trentepohlia Bleischii Rabenhorst (sub Chroole- pîis), 1868 (2). Rabenhorst avait distribué, sous le n° 1.496 des Algen Europas, 1. Grunow, Reise seincr Majestaet Fregatte Novara um die Erde. Algcn, p. 41 (1867). 2. Rabenhorst, Flora europ^ea Aîgarum, III, p. 373- — Wille, Botaniska No- tiser, 6, p. 171 (1878). p. Hariot. — Notes sut* le genre Trentepohlia Marfms. 39g une Trentcpohliacce qu'il rapportait comme forme elonj^afasiU Ch. um- brinus. C'est elle qu'il éleva au rang d'espèce sous le nom de Ch. Bleis- chii. Le type de Rabenhorst, recueilli sur le Bouleau en Silésie, est re- marquable par ses filaments allongés flexueux, rameux, à cellules ellip- tiques, fusiformes, fortement étranglées, environ i '/s à 2 fois plus longues que larges; quelques-unes sont presque carrées; celles de la base des filaments, arrondies, sont revêtues d'une membrane assez épaisse, translucide. Elles mesurent 16 — 24X20 — 48/^.. Les zoos- poranges, de forme sphérique, présentent comme dimension de 24 à 30 jM. Dans cette plante, comme dans le T. odorata^ on retrouve une certaine régularité de disposition des filaments et une cohérence assez grande des cellules (i). Avec de légères modifications, nous avons vu cette même plante des localités suivantes : Europe. France : Fontainebleau, ad Betulam (Roussel) ; Silésie (Bleisch) ; Suède ( Wittrock); Angle- terre : cum T. lichenicola (Soverby, ex. specim. authent.). Amérique. Etats-Unis et Canada, ad Betulam, Abietem nigram et Bal' sameam (Farlow, Ravenel). La plupart des échantillons que nous avons étudiés étaient étiquettes Ch. odoratus, espèce qui en est bien peu différente. La plante de Suède publiée par Wittrock et Nordstedt est peu typique : ses cellules sont généralement arrondies et à peine fusiformes. M. Wille, dans son mémoire sur la copulation des Treiiiepohlia (p. 171), a proposé comme variété nouvelle la forme Picese du T. Bleischii et l 'a figurée en fructification (fig. 10-18). Il la caractérise de la façon suivante : « minus ramosa, gametangiis distinctis majoribus; diam. cellularum Fig. 16. — Trentepohlia Bleischii Rab. — Silésie (Bleisch). — Gross. 350. I. Dans les espèces à cellules toruleuses, ces org-anes ont fréquemment une certaine tendance à se séparer [thalle pulvérulent, dissocié); dans d'autres cas elles adhèrent assez solidement entre elles et demeurent cohérentes {thalle cohé- rent). 400 JOURNAL DE BOTANIQUE vegetantium 21-27 [;.., crass. vtevibr. \-t^ [jl.; diam. gamet. 27-37 //- ; orif.gamet. 4-5 [j. ». Les filaments sont moins réguliers que dans le type, mais ce qui rend cette forme remarquable, c'est l'épaisseur de la membrane d'enveloppe qui est lamelleuse et peut aller jusqu'à 6 //.. Des échantillons d'Upsal publiés par MM. Wittrock et Nordstedt (n" 221) présentent des cellules pour la plupart arrondies (24-28 ix), quelques-unes plus petites, plus régulièrement disposées (16 p.) et des zoosporanges qui peuvent atteindre jusqu'à 40 [x. Ces derniers organes sont terminaux, latéraux ou intercalaires. C'est également à cette variété qu'il faut rapporter le n° 616 (ad Behilai7t) des « Algen Sachse?is >, ainsi qu'une plante sur écorce de Picea recueillie dans le département de l'Aube et publiée sous le nom de T. abietina. Obs. — Ces deux formes ne sont probablement pas rares ; il est à peu près certain qu'une grande partie des plantes conservées dans les herbiers sous le nom de T. odorata et récoltées sur l'écorce du Bou- leau appartient au type. Le T. Bleischii var. Picece et le T. umbrina ont été de la part de M. Wille (i) l'objet d'observations intéressantes relatives à la copu- lation des zoospores. Dans la première de ces plantes, ces organes, de forme d'abord irrégulière, puis ovoïdes-elliptiques, munis de deux cils qui les dépassent, se réunissent deux à deux par leur extrémité ciliée et donnent naissance à un corps (zygote) d'abord trigone, puis glo- buleux, 4-cilié, dont les dimensions varient entre 13 et 15 p.. On y a signalé également des pseudozygotes, munis de 4 cils, qui tireraient leur origine non d'une copulation de zoospores, mais de la division imparfaite du contenu d'un zoosporange. Dans le T. umbrhia^ les choses se passent à peu près de même . Il arrive quelquefois dans cette dernière plante que les zoospores se recouvrent d'une membrane d'en- veloppe dans l'intérieur même du zoosporange. 16. — Trentepohlia umbrina Kùtzing- (sub Proiococcus)^ 1843 (2). — PL VIII. C'est en 1843, dans le Phycologia generalis, que Kûtzing crée son ProtococcHS îimbrimcs^ et quelques pages plus loin il décrit la même plante sous un autre nom générique, comme Chroolepus umbrinus. En 1845, dans le Phycologia germanica^ il conserve le nom de P. U7n- brinus pour une autre plante toute diftérente, et remplace le premier nom par celui de P. crustaceus. Les descriptions sont maintenues 1. Wille, loc. cit., p. 171, fig-. 1-18. 2. Kûtzing, Phycologia generalis, p. i6q, t. 7, fig-. 1-3(1843). — Id., p. 283, t. 7, f. 2. — Phycologia gcrmanica, p. 146 (1845). — Species Algarum, p. 427 (1849). — Tab. phycol, I, t. 2, f. 4; IV, t. 92, f. 2. Bornet, Recherches sur les gonidies des Lichens, p. 10 (1873). p. Hariot. — Notes sur le genre Trentepohlia Martius. 401 clans le SpeciesAlj^arwn avec la mention suivante « hœc species (Prot. crustaceus) in Chroolepus aureum et Lecideam parasemam trans- matatur ». Dans ce dernier ouvrage, Kûtzing fait une espèce nouvelle pour une plante qui lui avait été envoyée de Falaise par de Brébisson : le Ch. irregulare (p. 427 ; l^ab. phyc. iv, t. 94, f. i.). En 1863, Raben- horst(i) sépare également du T. umbriiia le Ch. querci/ium^ mais en 1808, dans le Flora europœa Algaritm, p. 372, il le lui réunit comme var. b. qicercitia caractérisée « strato ie/iuïsst'mo rubello^ arti- culis ad ijijs crass/s >. On verra plus loin ce qu'il en faut penser. C'est encore à cette espèce qu'il faut rapporter le Pleurococcus sé- riai us Wood (2). Le T. umbriiia est la plus répandue de toutes les espèces du genre, il n'est pas une écorce qui n'en soit recouverte ; on le trouve jusque sur les pieux des estacades recouverts par l'eau de mer à chaque marée. Il se développe, ainsi que le fait remarquer M. le Dr Bornet (loc. cit., p. 10), sous les couches extérieures desécorces, où il enfonce ses filaments rempanis jusqu'à près d'un millimètre de profondeur, sans que rien trahisse sa présence au dehors. Quand la plante se trouve à l'abri de la lumière, les cellules, au lieu d'avoir un contenu orangé, mélangé de gouttelettes oléagineuses, renferment de la chlorophylle. Il est beaucoup plus rare de le rencontrer sur les rochers, où il n'a été qu'exceptionnellement mentionné {Ch. irregulare, in Rab. Alg. Europ., n° 2077 ; Moravie : Nave). Par son abondance, le T. iimbrina est prédisposé à fournir les go- nidies de bon nombre de Lichens. On rencontre fréquemment ses cellules envahies par des hyphes; c'est certainement ce début de lichenisation que Kûtzing a représenté sous le nom de Ch. monili- forme (Tab. phyc, IV, t. 97, f. i). Le T. iimbrina, malgré sa dispersion considérable, n'est pas très polymorphe ; il varie même fort peu dans les dimensions de ses diffé- rents organes. Le type de Kûtzing présente des filaments irréguliers non disposés en files parallèles comme dans le T. odorata; les cellules arrondies mesurent de 16 à 20 t/.; les terminales, un peu plus longues (20-28 {jl), sont généralement arrondies et rarement un peu atténuées. Ces caractères se retrouvent sensiblement identiques dans des échantillons recueillis dans de nombreux points de l'Europe et de l'Amérique du Nord, avec quelques légères variantes : les cellules ï. 'R.2ih&nhorst, Kryptogamen Flora von Sacksen, I, p. 255 (1863). — Algen Sachs ens, n" 425. 2. Wood, A contribution to the history 0/ the fresh water Algas of Nortk America, p. 78, t. X, f. 2 (1872). 402 JOURNAL DE BOTANIQUE peuvent être arrondies, ou plus ou moins elliptiques, ou ovoïdes, quelquefois mrme rectangulaires à peine étranglées aux cloisons; elles peuvent renfermer ou non des gouttelettes huileuses; la membrane cellulaire est généralement assez épaisse; leurs dimensions varient entre 1214 et 30 [x. Les zoosporanges sont latéraux, terminaux ou intercalaires, ouverts par un pore qui présente d'assez faibles dimensions ; ils peuvent être pédicellés (Belgique, Moravie). Ils mesurent de 18 à 28 [j. et sont géné- ralement arrondis. Le Ch. irregulare ne présente pas de caractères distinctifs qui per- mettent de le maintenir même comme variété. L'examen du type de Brébisson fait voir des cellules arrondies variant de 16 à 24 p.; la mem- brane assez épaisse est exactement identique avec ce que l'on voit dans le T. umbriiia ; il en est de môme d'échantillons conservés sous ce nom dans l'herbier Thuret et que je ne saurais différencier. Les précédentes observ^ations ^s'appliquent exactement au Ch. qiier- ci)mm Rab. qui, du moins dans l'échantillon distribué et conservé dans l'herbier Thuret, est envahi par des hyphes et déjà passé à l'état de gonidies. Les espèces qui précèdent se distinguent facilement, si l'on étudie les formes extrêmes : impossible de confondre les T. odorata^ timbrina et Bleischii examinés sur des échantillons types. Mais dans la pra- tique, il n'en est plus ainsi, et quelquefois rien n'est embarrassant comme de rapporter une plante à Tune des trois espèces citées. La meilleure preuve est que, parmi les nombreux spécimens qui me sont passés sous les yeux, je n'ai pu en rapporter qu'un bien petit nombre avec suffisamment de certitude au T. odorata tel que le connaissait Lyngbye. Les plantes qui portent ce nom dans les herbiers n'y corres- pondent pas exactement et quelquefois aussi ne cadrent pas non plus d'une manière satisfaisante avec les deux autres espèces. Kùtzing a le premier montré la difficulté en étiquettant Ch. odoratus des échantil- lons qui n'appartiennent pas à cette plante. Le Ch. odorafum fi aaraiitiacum semble établir le passage entre le T. umbrina à filaments irrégulièrement disposés, à thalle plus ou moins pulvérulent et les T. odorata et Bleischii plus réguliers (le premier surtout) et à thalle plus cohérent. Entre les deux dernières espèces, on trouverait des caractères distinctifs dans la forme des cellules et leurs dimensions différentes. Il ne me paraît donc pas impossible de consi- dérer ces trois plantes comme appartenant à un même type spécifique (ainsi que le proposait déjà M. Gobi), divisible en deux sous-espèces, l'une odorata (comprenant le T. Bleischii).^ l'autre umbrina, réunies entre elles par la variété aiirantiactim, La synonymie pourrait dès lors p. Hariot. — Notes sur le genre Trentepohlia Martms. 403 être établie de la manière suivante en conservant le nom le plus an- cien commr nom de l'espèce complcxt' (i) .' a odorata (inclus. Ch. oleiferum^ befulinunt). Forma : Bletschit Rab. (incl. var. ,5 Piceœ). For- T. ODORATA (Wigtj:;crs) Witlrock { ma intermedia : Ch. odoraticm V. aurantiacuin. p icmbrina Kiitz. (incl. Ch. quer- cmum^ irregtilm''e). Je résumerai les caractères distinctifs de ces sous-espèces dans un tableau synoptique qui complétera ce travail. 17. — Trentepohlia rigidula MûUer Arg. (sub Cœnogo- nizutt)., 1882 (2). En 1837, Fée dans la deuxième partie de son Essai sur les Cryp- togames des écorces exotiques officinales ^ p. 113, t. XLII, n°39, a signalé la singu- lière structure du thalle du Leca7iora bys- siplaca qui se présente sous la forme de filaments rameux en collier, étranglés à des distances égales et paraissant être d'une consistance molle. Ce que le cé- lèbre lichenologue a pris pour une struc- ture spéciale du thalle d'un Lichen, n'est autre chose qu'une espèce de Trentepohlia que M. Mûller d'Argovie a fait connaître en 1882 sous le nom de Cœnogoniuin ri- gidulum. Les filaments sont habituelle- ment chargés de squames et de fibrilles qui ne sont que des dépendances de la membrane cellulaire. D'ailleurs, sur le v\^.,^.-TrcntepohUarigiduia^i^\\. même échantillon, on trouve des cellules ^rg. — ciarence-River (Wiicox). r ■ 111 .A, gro65. ^30; B, gross. 120. partaitemeut normales dont les parois n'ont point subi la singulière dégénérescence qu'on remarque chez un grand nombre d'espèces du même genre. I. Au moment où ce travail est à l'impression, je trouve, dans une nouvelle note de M. de Wildeman, l'expression d'idées du même ordre. M. de Wildeman ne reconnaît dans les T. umbrina. Bleisckii et odorata que deux formes diffé- rentes, l'une se rapprochant du type T. tunbrina^ l'autre de la variété elongata {T. Bleisckii). Je suis aussi heureux de me trouver en parfaite communauté d'idées avec M. de Wildeman à propos des divisions absolument artificielles ad- mises par M. Hansg-irg- d'abord, puis par M. de Toni, pour classer les Trente- pohlia {C/r. de Wildeman, Sur quelques espèces du genre Trentepohlia, ifi Soc. Roy. de Bot. de Belg;., 12 oct. .889, p. 95). 2. Muller Arg-., Lickenologische Beitraege, in Flora (1882, p. 490, n" 517). 404 JOURNAL DE BOTANIQUE Les filaments sont défléchis, ascendants, rigides, d'une couleur verdâtre ou jaunâtre, ramifiés en dichotomie ; les cellules toruleuses, fusiformes, plus ou moins globuleuses sont ventrues, fortement étran- glées aux deux extrémités, à membrane très mince, lisse ou hérissée- squamuleuse « superficie hvphejnoideo-hirtella ». Elles mesurent dans leur partie renflée de i6 à 24 «x et 12 à 15 dans leur portion rétrécie; leur longueur varie de 24 à 36 [x. Les zoosporanges sont inconnus. M. de Wildeman (i) a fait connaître récemment la même plante sous le nom de T. torulosa, en y rapportant d'ailleurs le Cœnogoiiium de M. MuUer, dont le nom spécifique] doit rester, en vertu des droits de priorité. On le rencontre aussi bien à la surface des rochers que sur l'écorce des arbres, mais toujours associé à des thalles de Lichens sur lesquels il vit en parasite, que ces thalles renferment ou non des Chroolépidées comme éléments gonidiaux (Graphis, Leptotrema, Lecanora, etc.). Il paraît très fréquent au Brésil, où M. le docteur Wainio l'a abondam- ment récolté. J'ai vu le T. rigidula des localités suivantes : Asie : Java (herb. Faculté de Caen) . — Océafzie : Tahiti (Grunow), Clarence River (Wilcox). — Amérique : Chili (Pœppig); Paraguay : Cerro y aguaron (Balansa, n'^ 4243); Brésil : Minas Geraes (D"" Wainio). Je ne serais pas étonné que cette espèce se rencontrât dans le sud des Etats-Unis et qu'il lui fallût rapporter la figure donnée par M. Wolle (2) comme appartenant à une forme du T. umbrina. C'est du T. Bleischii que le T. rigidula semble le plus se rappro- cher, mais il s'en distingue suffisamment par sa ramification plus déve- loppée, d'aspect plus régulier, par ses cellules plus étranglées à mem- brane moins épaisse. Obs. — C'est au T. rigidula que doivent vraisemblablement être rapportées les gonidies qui entrent dans la constitution du Cœ)iogonium moniliforme Tuckerman (3). 18. — Trentepohiia Monilia de Wildeman, 1888 (4). M. de Wildeman a signalé, croissant avec le T. torulosa, une autre plante très voisine, trop voisine peut-être bien. Les cellules sont lisses, un peu plus petites, plus arrondies et mesurent généralement de 16 à 28 p.. Fréquemment elles sont envahies par les hyphes d'un Champi- 1. De Wildeman, Sur quelques formes du /^«r^ Trentepohiia (Bull. Soc. Roy. de Bot. de Belgiciue, XXVII, p. 4, 1888). 2. Wolle, Ftesk waier Algx of the United States, p. 123, t. 116, f. 1-3 (1887). 3. Nylander, Quelques observations sur le genre Cœnogonium (Ann. Se. nat., IV, 16, p. 92, 1861). 4. De Wildeman, loc. cit., p. 4. Variétés. 4^5 gnon qui les enserre et leur communique un aspect tout particulier. Sauf ces caractères d'une très mince va- leur, le T. moin'iia pourrait peut-être, avec juste raison, être réuni à la plante précédente, dont on rencontre des spéci- mens à peu près identiques de forme et de dimensions. Hah. — Amérique : Chili (Poeppig), en compagnie du T. rigidiila et du T. atc- rea (petite forme analogue au T. licheni- cola Auct.). Obs. — Les hyphes qui recouvrent les cellules du T. Monilia se rencontrent dans d'autres espèces : T. aurea (Chili, Tyrol), polycarpa (Brésil, Guadeloupe, Tonkin), etc. M. P. Reinsch (i), qui a signalé ce parasitisme, a donné à ce Champignon le nom d'Erysibe Chroolepidis. Dans le Sylloge de M. de Toni, les localités des T. rigidula çX Monilia ont été en partie interposées. La désignation de Clarence River doit se rapporter au T. rigidiila. Fig. i8. — Treutcpohlia Moiiilia de Wildeman. — Chili (Pœppig). — Gross. 330. VARIETES Ranunculus Steveni Andrz. et R. acris L, ; Par M. E. MALINVAUD M. "Fr. Townsend a reproduit sous ce titre, dans le « Journal of Botany » de M. Britten (Vol. XXVII, p. 140), des observations pu- bliées par M. Kerner dans les « Schedae ad floram exsiccatam austro- hungaricam », recueil peu connu en France. La plupart de nos collè- gues de province n'ayant pas l'occasion de consulter le « Journal of Botany * , nous croyons être agréable à ceux qui herborisent et sont obligés de s'occuper des espèces critiques, en résumant ici les remar- ques de M. Kerner d'après l'exposé que nous devons à M. Townsend. On y trouve, relativement à un groupe de formes très litigieuses du genre Ranunculus, des aperçus nouveaux ou s'écartant notablement de la synonymie généralement admise par les botanistes français; il n'est donc pas sans intérêt de leur signaler cette divergence à titre de renseignement, et sans vouloir nous-môme dès à présent nous pronon- cer sur le fond du débat. I. P. Reinsch, Contributiones ad Algologiam et Fungologiam, p. 96, t. V, f. 3 (1875). 4o6 JOURNAL DE BOTANIQUE D'après M. Kerner, les diverses formes nommées Rannnculus acris L. par le plus grand nombre des botanistes se rapportent à deux espèces, R. Sieveni Kndïz. et R. acris L., dont la première a été prise pour la seconde par M, Jordan et par d'autres botanistes français. Le R. Steveni Andrz. est caractérisé par ses rhizomes longs et charnus, couverts en dessus des vestiges des pétioles, et par la pubes- cence luisante de ses feuilles. M. Kerner en décrit trois variétés : i" la première correspond au R. Friesanus Jord. (et non Friesianus, comme l'écrit à tort M. Tow^nsend); elle a des rhizomes horizontaux longue- ment rampants et le bec des carpelles très court ; - - 2" la deuxième est le R. vtilgatus ]oxd. in Boreau FI. du Centre^ éd. 3, p. 15 {R. Steveni Freyn i7i Willk. et Lange Prodr.flor. hisp.)\ avec des rhizomes ho- rizontaux longuement rampants, elle offre des carpelles terminés par un bec recourbé en hameçon; — enfin 3° une troisième forme, qui est le R. acris Jord. Observ.^ fasc. VI (1846), présente des rhizomes courts et abondants, et le bec des carpelles courts. On cultive dans les jardins botaniques de Prague la variété n'^ i ci- dessus (sous le nom de R. Serbie us) et le n" 3, que les caractères des rhizomes, d'après AL Kerner, rapprocheraient du véritable R. acris L. Suivant le même auteur, le R. constantinopolitanus des botanistes de Transylvanie est une forme extrême, dont les divisions des feuilles sont larges et obovales. Le R. stlvaticus Pries [non Thuill.) constitue un type intermédiaire, que M, Jordan, après l'avoir rapporté en pre- mier lieu à son R. Friesanus, distingua ensuite sous le nom de R. ne- morivagiis. Schur, auteur d'une Flore estimée de Transylvanie, sut d'abord reconnaître le R. Steveni, puis le débaptisa en l'appelant R. stri- gulosus. Le R. malacophyllus du même auteur n'est autre que le R. constantinopolitanus déjà mentionné, et il y taisait aussi rentrer le véritable R. Steveni, qui est commun dans les jardins de Vienne ; son R. Csatoi est une forme à larges feuilles du R. Steveni. Le R. Steveni est commun en France et se retrouve, au Sud, sur les hautes montagnes de l'Aragon; il existe aussi en Suisse II devient rare eu Allemagne et dans le centre de l'Europe et n'y serait même, comme en Suède, qu'à l'état sporadique et seulement au voisinage des habitations; par contre, il est commun dans la Hongrie et la Galicie orientales, en Transylvanie, en Roumanie et en Volhynie; ou ne l'a pas signalé en Italie. Deux espèces très voisines, le R. granatensis Boiss. et le R. serbicus Vis., lui sont associées, la première en Espa- irne, la seconde dans la péninsule des Balkans. M. Kerner décrit ensuite XqR. acris L. Spec. plant, éd. i, p. 554 (1753), qui serait exactement le/?. Borseanus de M. Jordan, ce der- nier ayant indûment considéré le R. Steveni comme représentant le Variétés. 407 véritable R. acris. Le type linnéen ainsi rétabli est largement répandu dans l'Europe centrale et jusque dans les régions arctiques. M. Kerner attribue peu de valeur aux caractères tirés de la forme des divisions des feuilles ou du plus ou moins de rareté ou d'abondance des poils sur les tiges ou sur les pétioles. Au printemps, dit-il, ou rcni- contre des formes habituellement glabres, avec les divisions des feuilles étroites, tandis qu'en automne les tiges et les pétioles sont plutôt ve- lus et les divisions des feuilles sont larsfes. Le R. coloce7isis Menvh. n'est qu'une forme des bois et lieux couverts. Le nom de R. 7ieapoli- ianifs serait plus ancien que celui de R. Boréeanus, mais la dénomina- tion linnéenne doit être conservée. M. Towsend croit que le R. acris L. {R. Borseanus Jord.) est la forme la plus commune en iVngleterre. On y trouve aussi certaines va- riétés du R. Stevem, mais il est probable que le R. Friesanus n'y existe pas. Cet exposé, où il n'est question que d'un groupe très restreint de formes du genre Ranunculus, donne un aperçu des incertitudes et des obscurités qu'on rencontre à chaque pas lorsqu'on s'engage dans les sentiers de l'Ecole analytique : i" Désaccord des auteurs les plus auto- risés sur les espèces fondamentales : le Ranunculus acris L., d'après MM. Kerner et Towsend, correspondrait au R. Borssanus de M. Jor- dan, qui relègue cette espèce linnéenne dans une variété du R. Ste- veni Kxidsz.\ — 2° désaccord d'un auteur avec lui-même : telle plante, rapportée d'abord par M. Jordan à son R. Friesanus, change ce nom contre celui de R. nemorivagns; telle autre est nommée par Schur R. Sieveni, puis R. strigidosus; — 3*^ citons, pour mémoire, les ap- préciations différentes sur la valeur qu'il convient d'accorder à tel ou tel caractère ; — 4° les noms faisant double emploi, une des charges les plus lourdes sous lesquelles- succombe la nomenclature botanique, et certains auteurs se complaisent à l'aggraver avec une insouciance qu'on ne saurait juger trop sévèrement. Schur a mérité, sous ce rap- port, de justes reproches; ses R. strigidosus^ malacophyllus et Csatoi sont un échantillon de la facilité avec laquelle il rebaptisait à sa ma- nière d'innombrables formes étudiées précédemment par d'autres et possédant depuis longtemps leur état-civil. « Ab oîiomatoinania libéra nos, Domine! » ^AA^S^^^^^^^VS«^^'«^(^^%<^« Note sur le liège des feuilles Par M. Louis Morot La formation de liège dans le pétiole des feuilles n'est signalée par les auteurs des ouvrages classiques que chez un petit nombre de plan- tes. Ainsi M. Van Tieghem, dans son Traité de Botanique {p!^ édition, 4o8 lOURNAL DE BOTANIQUE p. 865), en cite seulement des exemples chez le Termiualia, le Si- maba et VHoya carnosa. En réalité, on pourrait en ajouter beaucoup d'autres. Ainsi il convient d'indiquer, à côté du Simaba cité plus haut, un certain nombre d'autres Simarubacées, telles que Simaruba ofjïcinalis, Brucea ferriiginea, Picrœna febrifuga^ etc., chez lesquelles l'assise sous-épidermique du pétiole devient génératrice de liège. Il en est de même, parmi les Sapindacées, de plusieurs espèces de Ciipaiiia., no- tamment des C. canescens, emarginata, pseudorhiis, qui développent sous leur épiderme une couche de six à huit assises de liège, parfois davantage; chez la dernière de ces espèces, cette production périder- mique est même très précoce. On trouve également du liège, moins développé, il est vrai, à la périphérie du pétiole de diverses Diptéro- carpécs, comme le Vateria ïndica, le Doona cordifolia, les Dipiero- carpns alaéus ei iurbî/iatus. Chez cette dernière espèce, j'ai en outre observé dans certaines feuilles la formation, probablement acciden- telle, d'une couche péridermique plus profonde. Le liège y prenait naissance entre le liber des faisceaux et les groupes fibreux péricycli- ques qu'il débordait même, de manière à les entourer partiellement. Il y aurait lieu de rechercher les conditions du développement du liège dans les feuilles. Le seul but de cette courte note est d'appeler l'attention des anatomistes sur un phénomène beaucoup plus fréquent qu'on ne le croit d'ordinaire. CHRONIQUE On installe actuellement à Fontainebleau un laboratoire de biologie végétale auquel est affecté un terrain pris sur la forêt et destiné aux cultures expérimen- tales en plein air. La direction en est confiée à M. Gaston Bonnier, professeur de Botanique à la Sorbonne. Il vient de se fonder dans la Haute-Vienne g-râce à l'activité de M. Ch. Legendre, une Société botanique du Limousin déjà très florissante, et à laquelle nous souhaitons le plus grand succès. Nous apprenons la mort de M. le professeur W. R. Me Nab, de Dublin. Le Gérant : Louis Morot. 9ttfH. ~ 3. Meraok. Uap., 22, pi. Doufcrt- nochere4«. Journal de Botanique 3^ année . PI I If. Patoiull.ird del. V. 3onnef ^c^ . 1. Lachnocladium 6i6anteum Pat.__ 2, L. msiône Pat.__ 3 . L. furcellatum Fr. 4, L. cartila6ineum B et C _. 5, L. brasiliense Lev. _ 6. L.Çuyaiiense Pat. 7 L. 6uadelupense Lev _ ô L tubulosum Fr. Imp. Oé/iy-ttros . I^ttrt.t Journal de Botanique 5' année, PL II £'. G. CiXfïiUJ- del Y. Bonnet se-. 1. Gymnadenia conopea, II . Cephalanthera 6randifIora. III, X Orchis Luizetiana nov. l-iybr /fïiii. (irfUf-ifro.r. Pfi Journal de 'Botanique 3 'Année, PL. II; Ch. Caism del et lith. Imp Edouard Bry, Paris. Nomocharis pardanthma Franch. J ■■'J ■A é '.oJ 4 '1 --ii ■■Il W % à Journal de Botanique 3^ Année. PI. IV. .-^^^ P'^- M M. Grand del. . V. Bonnet j-c MELAMPYRUM NEMOROSUM (1-3) EUPHRASIA OFFICINALIS ( 4-6 ) ODONTITES LUTEA ( 7) Parts . Inif} Ce/u/-^rtfs lumal de Botan: 3^4niiee.Pl. 5, 4 ,-i>,- y W,^^ '^.^V - ^ V/v» l\ m.si ^i^ if il ^ W 18 ^ ^ 19 ÊÊà 4- 22 P /. Otnaïuirti del . '^Hitbr,^^ 23 . 24 ^ 25 #f?f^Sxv K Bonnet .rr •,Tc rvrA"^"- Ptiris. Jinf*. (îoixii'Oros Journal de Botanique. 3' Année, PL. VI. J. Costantin del. et lith. Imp. Edouard Bry,Paris. Echmobotryum et S ty s anus. Journal de Botanique 3^ Année, PL. VIL F E A D L noiiana, asl._MiUoilith. Imp Edouard Bry, Paris. Boielus plorans var. EleuLheros LRoiiand Journal de" Botanique 3" année. J^l VIII. #' /^ % ^ C è irt^ Kd.Boriu-t .M. \' lionnel sa. TRENTEPOHLIA UMBRINA (KUTZING) BORNET, SUR UN MORCEAU DE BOIS. A. COUPE MONTRANT LA PENETRATION DES FILAMENTS DANS LE SUBSTRATUM B, ZOOSPORANGES _ C. ZOOSPORES fnif>. Gény Gros .Pat-ir N« I. !"• JANVIER 1889 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Ed. Bôrnet. — Note sur tiiie voicvelle espèce de Lavii}iaire (Lamina- ria Rodriguezii) de la Méditerranée. (Bulletin de la Société bota- nique de France, t. XXXV, i pi.) L'espèce nouvelle décrite par M. le D"" Bornet a été découverte par M. J. Rodriguez, au S. E. de Port-Mahon. On la retrouve sur les côtes sud, est et nord de Minorque et elle existe également à Syracuse. L'aspect général de cette Laminaire rappelle celui dn Laumian'a saccha- rïna; mais elle s'en distingue à première vue par sa fronde non bosse- lée et presque toujours composée de deux lames séparées par un étran- glement très étroit, lames qui coexistent pendant la plus grande par- tie de l'année. En outre, le Latitinaria Rodriguezii^ contrairement à ce qui a lieu pour les Laminaires des côtes atlantiques de l'Europe, présente à sa partie inférieure à la fois des rhizoïdes, servant d'appa- reil fixateur, et des stolons ramifiés constituant des sortes de rhizomes sur lesquels naissent les jeunes frondes. La plante atteint ses plus grandes dimensions en juin et juillet. A cette époque, la fronde de l'année a pris toute sa taille et celle de l'année précédente est encore presque entière. Chaque lame peut at- teindre 80 centimètres de long et 30 de large. La fronde est portée par un stipe cylindrique, un peu comprimé au sommet où il conflue avec la lame, n'ayant pas plus de 10 centimètres de long et 4 milli- mètres d'épaisseur. Le stipe, les stolons et les rhizoïdes sont pourvus, dans leur zone sous-corticale, de canaux gommeux qui forment également un réseau à mailles polygonales dans la couche sous-corticale de la lame. Les sores fructifères se trouvent sur les bords inférieurs de la vieille lame; ils sont linéaires ou spatules, larges de 2 centimètres, longs de 8 à 10 centimètres. Les sporanges et les paraphyses ont une grande ressemblance avec ceux du L. saccharina. M, Bornet fait remarquer que des cinq espèces de Laminariées si- gnalées dans la Méditerranée le L. Rodriguezii est la seule qui soit spéciale à cette mer et la seule dont l'indigénat ne soit pas contestable, et, d'autre part, que les Laminaires dont le mode de végétation est le même que celui de la nouvelle espèce méditerranéenne habitent toutes l'Océan Pacifique. L. Morot, — Il — p. A. Dangeard. — Mémoires sur les Chytridinées. (Le Botaniste, i""* série, 2" fasc, novembre i888, 2 pi.) Après un exposé des travaux publiés sur les Chytridinées, l'auteur passe en revue un certain nombre d'espèces nouvelles, en attribuant à chacune sa place dans la famille qu'il divise en deux grands groupes comprenant, l'un, les genres dépourvus de mycélium, l'autre, les genres qui possèdent des filaments nourriciers, fussent-ils rudimentaires. Les genres du premier groupe sont nécessairement parasites à l'intérieur des cellules de l'hôte ; ce groupe se subdivise lui-même en deux sec- tions selon que le sporange est simple ou composé. Dans le second groupe, les sporanges ainsi que le mycélium peuvent affecter diverses dispositions par rapport à l'hôte : quelquefois le sporange seul est exté- rieur; parfois il n'y a que les extrémités du mycélium qui pénètrent dans la cellule hospitalière ; enfin il peut arriver que l'espèce soit com- plètement endogène. Les espèces nouvelles décrites par M. Dangeard dans ce mémoire so t : VOlpidium Sphœritas, dans la première section (sporange simple) du premier groupe (pas de mycélium) ; le Micromyces Zygonii^ dans la seconde section (sporange composé) du premier groupe ; les Chytridium Braufiï, zoophthorum, Brebrssofin, sïmplex, Elodese et Rhisidium catenatum, dans le second groupe (sporange pourvu de filaments nourriciers). M. F. Rosen avait établi dans le genre Chytridium une section Deiitigera pour des espèces caractérisées par des sporanges présentant à leur sommet des sortes de dents. M. Dangeard fait rentrer cette sec- tion dans le genre Rhisidium. Suivant M. Dangeard, le rôle des Chytridinées serait exclusivement destructeur. Aussi ne croit-il pas que les Nephromyces signalés dans le rein de certains Tuniciers par M. Giard soient, comme le pense cet auteur, utiles à leur hôte. Il hésite aussi à rapporter au Cladochyirium tuberculorum observé par AI. Vuillemin dans les tubercules radicaux des Légumineuses les filaments mycéliens habitant ces tubercules avec lesquels ils constituent des mycorhizes endotropiques. En terminant son mémoire, l'auteur résume comme il suit les prin- cipaux points qui lui paraissent bien établis dans la biologie des Chy- tridinées. « Contrairement à ce que l'on pense généralement, les Chrytridinées ne se trouvent jamais dans un milieu en putréfaction. < La lumière favorise l'émission des zoospores ; aussi est-ce après une journée bien ensoleillée que l'on a chance de pouvoir assister à la sortie des corps reproducteurs. € L'humidité ne peut être mise en cause que pour les espèces ter- I — m — restres; or, on sait que les Synchyirtum habitent les endroits humides, le bord des rivières ; une rosée abondante est nécessaire à la dissémi- nation des spores mobiles. < La température a aussi une influence sur le développement ; mais son action paraît moins générale; en effet, si la plupart des espèces vivent et se reproduisent pendant la belle saison, quelques-unes subis- sent leur évolution pendant l'hiver. L. M. A . Giard. — ■ Note sur deux types remarquables d' Entomophthorées ^ Empusa Fresenii Noio. et Basidiobolus Ranarum Eid.., suivie de la description de quelques espèces nouvelles. (Extrait des comptes rendus des séances de la Société de Biologie, 24 novembre 1888.) Witlaczil a décrit (^Archiv. fier Mikrosk. Anat.y xxiv, 1885) sous le nom de Neosygites Aphidis un parasite des pucerons qu'il a classé parmi les Grégarinides. D'autre part, Nowakowsky a signalé en 1883 {^Comptes rendus de l' Académie de Cracovie, p. 171, pi. xii), sous le nom à^ Empusa freseniana^ une Entomophthorée étudiée de nouveau récemment par R. Thaxter qui l'a observée en diverses localités sur VApkis Mali çX. plusieurs autres espèces de pucerons, et qui, dans sa monographie des Entomophthorées d'Amérique {Memoirs of Boston Society of nat. hist. vol. IV, n° 6, 1888), la nomme Triplosporium Fresenii. De ses propres observations et de la comparaison des figures de Thaxter avec celles de Witlaczil, M. Giard croit pouvoir conclure à l'identité au moins générique de cette Entomophthorée avec le Neoaygites Aphidis. Quant aux espèces du genre Basidiobolus de Eidam, elles parais- sent à M. Giard ne représenter qu'une des phases du développement d'un groupe particulier d'Entomophthorées parasites des Muscides. Le Basidiobolus Ranarum Eid. présente, comme on sait, des spores du- rables de deux sortes : les unes jaunes ou presque incolores, les autres d'un brun foncé à épispore épaissi et encroûté. M. Giard a retrouvé ce double aspect des hypnospores chez V Entomophthora Calliphorse, avec des dimensions presque identiques pour les deux espèces. Or le Basidiobolus s'observe sur les excréments de grenouilles, de raineltes, de lézards, qui renferment souvent en énorme quantité des débris de Calliphora. D'autre part, à l'intérieur du tube digestifde ces animaux» qui ne vivent que de proies vivantes, on ne trouve le Champignon qu'à l'état de spores ou d'hyphes très faiblement développés. M. Giard incline donc à penser que les spores durables de YE. Calliphorse sont avalées avec le diptère ; ces spores germent dans le tube digestif et prennent leur complet développement sur les excréments où elles donnent des hyphes et des conidies plus un petit nombre d'hypnos- — IV — pores. Les Calh'pkora, à leur tour, s'infestent en cherchant leur nour- riture sur ces excréments, leur seule présence, les mouvements de la trompe et des pattes suffisant pour favoriser la projection des conidies. A l'intérieur de la mouche, le Champignon donne exclusivement des spores durables incapables de reproduire directement le parasite chez un autre diptère sans une nouvelle migration. M. Giard se propose, d'ailleurs, de vérifier son hypothèse en faisant avaler des diptères in- festés à des batraciens pris dans des localités où le Basidiobohts n'existe pas et en essayant la culture des spores de VE. Calliphora? sur des excréments de batraciens préalablement stérilisés. Enfin l'auteur signale plusieurs Entomophthorées nouvelles : 1° Entomophthora sacckarina, parasite de la chenille de V Euckeh'a JacobcSée .\^es spores conidiennes, pyriformes, mesurant 17 à 18 ^. dans leur plus grande dimension, forment sur les poils de la chenille des petits amas d'aspect saccharin, 2" Entomophthora Plusise, parasite de la chenille du Plusia gam- ma. Les chenilles atteintes présentent un aspect velouté comme certains végétaux à poils succulents ; les touffes formées par les hyphes don- nent au tégument l'aspect ridé et vermiculé. Un acarien très abondant sur les chenilles infestées concourt probablement à la propagation du Champignon, dont il transporte les conidies. 3° MetarhïsïuiJi Chrysorrhe^e, parasite des chenilles du Liparîs Chrysorrhea vivant sur les Chênes du Jardin d'acclimatation du bois de Boulogne. Les chenilles infestées renfermaient des hyphes unicel- lulaires, d'une couleur brunâtre, terminés par des conidies irrégulière- ment ovoïdes, mesurant 5 u. de long sur 3 u. de large et renfermant généralement deux globules huileux réfringents. 4° Metarhi:2ium? Leptophyei, parasite du Leptophyes punctatîs- sirnUy orthoptère assez rare vivant sur les Ormes. Le mycélium est net- tement cloisonné; les spores sont de deux sortes : les unes sont des conidies très petites et ovoïdes courtes, les autres, un peu plus grandes, de 6 à 8 .w-, ovoïdes allongées et divisées en deux par une cloison trans- verse. Le Champignon présente desrhizoïdes nombreux qui font adhé- rer largement l'insecte par toute sa face ventrale à la face inférieure des feuilles. L. M. L. Mangin. — Recherches sur la pénétratio/i on. la sortie des gaz da^is les plantes. (Annales de la science agronomique française et étrangère, t. I, 1888.) Les gaz absorbés ou dégagés par les végétaux pendant l'accomplis- sement des phénomènes respiratoire et chlorophyllien peuvent péné- trer dans le corps de la plante par diffusion à travers les membranes V — cutinisées qui recouvrent la surface des organes exposés à l'air, et direc- tement par l'ostiole des stomates. M. Mangin s'est proposé, dans une série de recherches, d'établir la part qui revient à chacune des voies d'introduction ou d'exhalation des gaz, et il a tiré de ces recherches les conclusions suivantes : i'^ La diffusion des gaz à travers les surfaces cutinisées est indépen- dante des variations de température oscillant dans les limites de la végé- tation. 2° La diffusion est, pour chaque gaz, proportionnelle à la différence des pressions que ce gaz exerce sur les deux faces de la membrane. 3° La vitesse de diffusion est variable pour les différents gaz et les nombres trouvés ne différent pas sensiblement de ceux que M. Graham a donnés pour le caoutchouc. 4° Si l'on compare les coefficients de perméabilité de diverses espèces, c'est-à-dire la quantité d'acide carbonique qui diffuse par heure et par centimètre carré de surface, on trouve que : a) le coefficient de perméabilité est notablement plus grand pour les feuilles submergées que pour les feuilles aériennes ; b) la perméabilité des deux faces des feuilles dissemblables est iné- gale, elle est ordinairement plus forte pour la face inférieure que pour la face supérieure ; c) la valeur de cette perméabilité ne dépend pas de l'épaisseur de la cuticule, elle dépend surtout des matières cireuses qui imprègnent cette substance, et ces matières se rencontrent chez toutes les feuilles, aussi bien submergées qu'aériennes ; d^ la durée de la vie des feuilles influe sur la perméabilité, les feuilles tombantes étant souvent plus perméables que les feuilles pé- rennes ; mais en même temps, il semble que le nombre ou la grandeur des stomates augmentent, toutes choses égales d'ailleurs, à mesure que diminue la perméabilité. 5'^ L'occluçion des stomates par un enduit qui conserve intacte la perméabilité des membranes diminue les échanges gazeux respiratoires dans une proportion qui peut varier du cinquième à la moitié. Cette diminution, faible pour les feuilles dont la respiration est peu active, peut devenir nulle quand la température est basse; elle est au contraire considérable pour les feuilles jeunes ou les teuilles tombantes. L'affai- blissement du phénomène respiratoire par l'occlusion des stomates est dû seulement à ce que l'oxygène n'arrive plus en quantité suffisante; les feuilles éprouvent un commencement d'asphyxie qui se traduit par l'exhalation d'acide carbonique. 6° L'occlusion des stomates affaiblit dans une très forte proportion l'échange gazeux chlorophyllien; la diminution peut aller jusqu'aux — VI deux tiers, elle est souvent égale à la moitié. Cette diminution est due à ce que l'acide carbonique ne peut plus pénétrer que lentement, par diffusion, dans les tissus de la feuille. 7* La valeur du coefficient de perméabilité des membranes est ordi- nairement, sauf pour la respiration à de basses températures, trop faible pour que la diffusion entretienne les échanges gazeux avec leur inten- sité normale; les stomates sont donc indispensables à la circulation des gaz chez les plantes aériennes. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES Arbeiten des botanischen Instituts in Wûrzburg. (3" Bd., Heft IV) Julius Sachs. Erfahrung-en ûber die Behandlung- chlorotischer Garten- pflanzen. — F. NoU. Ueber die Funktion der Zellstofffasern der Caulerpa proliféra. — Id. Ueber den Einfluss der Lag"e auf die morpholog'ische Ausbildung' einiger Siphoneen. — Id. Ueber das Leuchten der Schistostega osmundacea Schimp. — Id. Die Farbstoffe der Chromatophoren von Ban- gia fusco-purpurea Lyngb. — Id. Beitrag zur Kenntniss der physikalischen Vorgaenge, welche den Reizkrùmmungen zu Grunde liegen. — E. Detlefsen. Die Lichtabsorption in assimilirenden Blaettern. — Julius Sachs. Nachtrag zu der Abhandlung- « ûber chlorotische Gartenpflanzen ». Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft Bd VI, H. 8 W. Palladin. Ueber Zersetzungsproducte des Eiweiss-vStoffe in den Pflanzen bei Abwesenheit v®a freiem Sauerstoff. — Ernst H. L. Krause Zwei fur die deutsche Flora neue Phanerogamen {Statice balnisiensis Fries, Allium Kochii Lange). — Franz Schùtt. Weitere Beitraege zur Kenntniss des Phycoerythrins. — Karl Reiche. GefluegelteStengel undherablaufende Blaetter. — T. F. Hanauseck. Ueber die Samenhautepidermis der Capsicum- Arten. — C. Celakovsky. Ueber einen Bastard von Anthémis cotula L. und Matricaria inodora L. — Douglas H. Campbell. Einige Notizen ûber die ¥^'^AmwvL^\ovi Marsilia legyptiaca. — H. Klebahn. Zur Entvvickelungsgeschi- chte der Zwangsdrehungen. — H. Molisch und S. Zeisel. Ein neues Vorkom- men von Cumarin. — M. Moebius. Berichtigung zu meinerfrûherenMittheil- lung ûber eine neue Sûsswasserfloridee. — Oscar Eberdt. Ueber das Pallissadenparenchym. — L. Wittmack. Die Heimath der Bohnen und der Kûrbisse. — Fr. Koernicke. Bemerkungen ueber dcnFlachs des heutigen und alten iEgyptens. — C. Steinbrinck. Ueber die Abhaengigkeit der Richtung hygroskopischer Spannkraefte von der Zellwandstruktur. — VII Botanisches Centralblatt (Bd XXXVI). n" II. J. G. 0. Tepper. Remerkungen iiber die Kangaroo-Insel und einig-e Charakter-Pflanzea derselben {Forts.). — R. von Wettstein. Notiz betreffend die Verbreitung- der Laerchenkrankheit. n" 12. J. G. 0. Tepper, Id. {Schluss). Botanische Zeitung (i888). n" 50. M. W. Beyerinck. Die Bactérien der Papilionaceenknoellchen {Schluss), n" 51. Ed. Fischer. — ■ Zur Kenntniss der Pilzgattung- Cyttaria. Bulletin de la Société botanique de France (1888, 4) L. Guignard et Colin. Sur la présence de réservoirs à g-omme chez les Rhamnées. — H. Emery. Le bourgeon du Tulipier. — J. Daveau. Un Armeria nouveau : A. Rouyana. — A. Pomel. Etudes sur des espèces barba- resques des tvpes des Evax et des Filago {Evax lineari/olia, E. psilantha, E. mucronaia, Evacopsis angicstifolia spp. nn., Pseudevax subg. n., Ps. mauritanica sp. n., Filago mitntdica sp. n.). — Battandier et Trabut. Ex- cursion botanique dans le Sud de la jProvince d'Oran. — Ch. Degagny. Sur l'antagonisme des matières chromatiques et du protoplasma à Tétat naissant. — E. Cosson. De speciebusl g-eneris Polygala ad subgenus Chamasbuxus pertinentibus. — Ed. Bornet. Note sur une nouvelle espèce de Laminaire [Laminaria Rodriguesii) de la Méditerranée. — P. A. Dan- geard. Sur la formation des renflements souterrains àa.xi.sX'Eranthis hyema- lis. — F Duchartre. Remplacement des étamines par des carpelles chez le Sedum anglicutn. — G. Camus. Quelques localités nouvelles de plantes inté- ressantes des environs de Paris. — Ch. Flahault. Herborisations alg-ologiques d'automne au Croisic. Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences (T. CVII, no 22) Berthelot et G. André. Nouvelles expériences sur le dosage de l'azote dans les terres végétales. — Ch. Brongniart. Les Entomophthorées et leur application à la destruction des insectes nuisibles. — F. Vuillemin. Sur une bactériocécidie ou tumeur bacillaire du Pin d'Alep. — Ant. Magnin. Sur l'hermaphrodisme parasitaire et le polymorphisme floral du Lychnis dioica. Hedwigia (Bd XXVII, 1888). Heft 7-8. 0. Nordstedt. EinigeCharaceenbestimmungen (C/^a^a sabmollusca, n. sp.) Heft 9-10. M. Moebius. Ueber einig^e in Portorico gesammelte Sûsswasser-und. VIII Luft-Algen [Phyllactidtunt tropicutn, nov. gen. nov. spec). — F. Stephani. Calycularia crispula Mitten. — Anton Hansgirg. De Spirogyra insigni Ktz. nov. var. fallacî^ Zygnemate chalybeospermo nov. sp. et Z. rkyncko- nemate nov. sp., adjecto conspectu subgenerum, sectionum subsectionum- que generis Spirogyyie Link et Zygne mails De By. ■ — P. A. Karsten. Fragmenta mycologica XXIII {Patinellaria subcserulescens, Melanopsam- ma syringica, Dotidella Philadelphi, Exosporium deflectens, Monosporium crustaceiim^ spp. nn.). — Id. XXIV [Leptosphseria Spirasas, Ottkia Ame- lanchieris, Aposphseria Amelanchieris, Vermicularia miniina, spp. nn.). — G. Lagerheim. Eine neue Entorrhisa {E. digitatd). Journal of Botany (décembre 1888) Spencer Le M. Moore. Photolysis in Lemna trisulca. — George Murray. Catalogue of the marine Alga; of the West Indian région (Contm.) — G. Claridge Druce. Notes on the Flora of Ben Laiogh. — G. G. Babington. On botanical nomenclature. — J. G. Baker. On a new Acrostichutn from Tri- nidad [_A. Hartii)). — James Britten and G. S. Boulger. Biographical Index ofBritish and Irish Botanists. — Wm. 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Cette opi- nion n'est pas partagée par M. Beyerinck : les bactérioïdes sont, d'après lui, des Bactéries transformées par la vie intra-cellulaires qui ont perdu leur pouvoir évolutif et qui fonctionnent comme des corps albuminoïdes; ils sont reliés à la forme normale, le Bacillus radicicola^ par une série d'états transitionnels dans lesquels la puissance végétative va en croissant. Les Bactéries capables de se développer se trouvent soit dans les très jeunes tubercules, soit dans la zone de méristème des tubercules âgés. La position dans laquelle naissent les tubercules semble d'abord justifier cette théorie, car ils se forment le plus souvent près d'une ra- cine principale à l'endroit de la sortie d'une racine secondaire, c'est-à- dire en un point où les Bacilles ont pu pénétrer. L 'expérience paraît, d'autre part, justifier la théorie de M. Beyerinck, car il a toujours vu naître les tubercules à la suite d'une infection. Si l'on sème dans un vase de fer blanc fermé et stérilisé avec la terre qu'il contient des graines de Vicia, Lathyrus, etc., et qu'on les arrose avec de l'eau du sol stérilisée, les plantes se développent, fleurissent, mais les tubercules n'apparaissent jamais. Le Bacillus radicicola qui produirait les tubercules se trouve par- tout dans le sol ; il a pu être isolé et cultivé à l'état de pureté ; c'est un microbe aérobie qui se développe bien sur différents milieux. Ses formes sont très variables et en rapport avec la puissance végétative ; cette dernière s'apprécie par les dimensions de la colonie issue d'un Bacille. On sait, en effet, que dans les cultures sur gélatine les micro- bes se développent en petites masses arrondies plus ou moins grosses issues d'un élément. Si la colonie est petite, elle se compose presque entièrement de Bacilles ayant la forme des bactérioïdes, c'est-à-dire de bâtons assez épais et ramifiés en Y. Si la colonie est grosse, on observe des bâtonnets et des formes bactériennes normales. On y distingue même, dans ce cas. des éléments tiès petits, mobiles, que l'auteur com- pare à des zoospores [Sckzunermer') ; ce serait à Taide de ces cléments d'une petitesse extrême que se propagerait l'infection. Le mode de pénétration des Bactéries à l'intérieur des racines n'est pas décrit, car l'auteur admet que le Bacillus radicicola n'attaque pas la cellulose ; il y a là un point obscur qui laisse le lecteur incertain sur la portée du travail. Les Bactéries seraient d'abord très petites et peu distinctes des microsomesprotoplasmiques, elles grandiraient et s'agen- ceraient en réseau et à ce moment on pourrait tout à fait les confondre avec le cytoplasme. Les bactérioïdes étant dus à des Bactéries, on doit les retrouver ailleurs, partout où peuvent pénétrer ces dernières. M. Beyerinck en a observé dans les poils radicaux, dans l'écorce des racines et même dans les rhizomes, mais jamais dans les organes non souterrains. En résumé, il paraît établi qu'il existe dans les tubercules des Lé- gumineuses une Bactérie très polymorphe qui, à certains états, prend une forme rappelant celle des bactérioïdes. Cette dernière observation peut conduire à penser que les bactérioïdes dérivent du Bacillus radi- cicola^ mais cette hypothèse ne peut être établie par l'expérience puis- que les bactérioïdes auraient perdu la faculté d'évoluer (i). j. COSTANTIN. G. Colomb. — Sur la place de quelques Fougères dans la classijîca- lio/i. (Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences, t. CVII, n'^25, 18S8.) En se basant sur la disposition du bois dans les stèles du pétiole des Fougères, l'auteur est conduit à rétablir l'ancien genre Lastréea avec cinq espèces françaises : L. Filix-fœmiiia (auquel se rattacherait comme variété, d'après Duval-Jouve, le Folypodium rhœticum), L. Oreopleris, L. Tkelypleris, L. Fhegopteris et L. Dryopteris. Il en ré- sulte que, dans la flore française, le genre Folypodium ne comprendrait plus qu'une seule espèce, le F. vulgare. L. Morot. Oskar Kirchner. — Ueber einoi im Mohiioel lebendeii Filz [Sur u)i Champignon vivant dans l'huile d' œillette^. (Berichte der deut- schen botanischen Gesellschaft, Bd VI, 1888, p. CI.) Le Champignon observé par AI. Kirchner forme dans l'huile d'œillette un précipité composé de petites cellules incolores, isolées ou groupées. Ces cellules, qui mesurent 1,5 à 3,5 \>- de diamètre sur une I. Quant aux filaments mucilaifineux qui traversent les cellules, et sur la nature desquels on a ijeaucoup discuté, M. Heyerinck ne les rejjarde pas comme étant de nature jiarasitaire, ils réunissent toujours les noyaux et seraient le résultat de ia désorganisation du tonnelet nucléaire. longueur 40 à 50 fois plus grande, se multiplient par bourgeonm-ment à la manière des levures. Pendant leur vé-gétation, on voit se former autour des groupes de cellules des gouttelettes d'un liquide doué d'un pouvoir réfringent un ptu différent de celui de l'huile environnante et semblant provenir d'une décomposition de certains éléments de l'huile. On observe aussi parfois des cristaux en aiguilles qui peuvent être formés par un acide gras. Enfin de petites bulles de gaz se dégagent du précipité. Tant que le Champignon reste submergé dans Thuile, il végète et se multiplie à la façon d'un Saccharomyces. Mais, au contact de l'air, par exemple, quand on a vidé les vases de culture, sur les parois des- quels reste le Champignon, celui-ci, selon M. Kirchner, entre dans une phase nouvelle de développement qui ne permet pas de le ranger parmi les Saccharomycètes. Aussi l'auteur en fait le représentant d'un groupe particulier, sous le nom à^ Elseomyces olei, et le regarde comme se rapprochant des Ustilaginées. Voici en quoi consisterait ce développement particulier. Dans l'huile en voie de dessication, les cellules voisines se pressent les unes contre les autres en nombre parfois considérable, le plus souvent en une seule assise, aplatissent leurs faces en contact, et constituent des amas sans forme déterminée. Puis, tandis que la plupart de ces cellules se vident peu à peu, quelques-unes au contraire se renflent aux dépens, semble-t-il, des autres, et arrondissent leur contour en se remplissant d'un épais contenu renfermant un grand nombre de granulations. Ces cellules deviennent des spores, dont la membrane s'épaissit et prend une vive coloration brune. A leur maturité, elles ont la forme d'un citron; d'autres fois elles sont rondes ou un peu allongées et mesurent 4 6 [j. suivant leur petit diamètre, et jusqu'à 8 suivant le grand. L'au- teur n'en a pas observé la germination. On peut dès lors se demander pourquoi il en fait des spores, plutôt que de simples cellules enkystées, et sur quel fondement sérieux repose l'opinion qui lui fait éloigner le Champignon en question des Saccharomycètes pour le rapprocher des Ustilaginées. Ajoutons que l'espèce décrite par lui semble, par la plupart de ses caractères, très voisine de celle qui a été décrite par M. Van Tieghem sous le nom de Saccharomyces olei (i). Cette levure, observée dans l'huile d'olive et cultivée dans l'huile d'olive et l'huile d'œillette, se développait dans toute l'étendue du liquide sans s'étendre à la surface, le rendait trouble, comme laiteux. En même temps, l'huile subissait une altération profonde, devenait acide et se I. Ph. Van Tieghem. Sur la végélalion dans l'imile, 2" note, (Bull, de la Soc. bot. de France, t. XXVIII, p. 70, 1881) et Recherches sur la vie dans l'huile i;id., p. 137). saponifiait, en prenant l'aspect d'une pâte dont un lavage à l'eau extrayait de la glycérine. Il ne se dégageait pas de gaz pendant le phénomène (i). L. Moroï. Abbé Masclef. — Compte-refidu des herborisations de la Faculté des sciences de Paris. (Bulletin scientifique de la Faculté des sciences de Paris, t. I, iS88, et Bulletin des sciences naturelles de la Faculté des sciences de Paris, i88S, n"^ 1,3, 4, 5.) Les herborisations dont il s'agit ont été faites, sous la direction de M. le professeur G, Bonnier, dans le cours de l'année 18S8, le 29 avril à l'Etang-la- Ville et Marly-le-Roi, le 13 mai à Meulan et dans les bois de Triel, le 17 juin à Fontainebleau. Parmi les plantes récoltées dans la première de ces excursions, il est intéressant d'en signaler trois nouvelles pour la localité : le Géra- nium pyrenaiciim, près d'Etang, sur les talus de la route qui va du vil- lage à la forêt de Marlv, et, dans cette forêt, le Daph7ie Mezereum et le Ruscus aculeatus. Le Scolopendriicm officinale ^ abondant sur les bords d'un ruisseau, près d'Etang, a été indiqué, non loin de là, dans le puits de l'ancien parc de Marly. Au cours de la deuxième excursion, une plante qui recherche constamment le calcaire dans certaines régions de la France, X Alyssum calycinum, a été récoltée dans un terrain siliceux, ne faisant aucune effervescence avec les acides. Beaucoup plus encore que les précédentes, l'excursion à Fontaine- bleauà fourni à M. l'abbé Masclef l'occasion de remarques intéressantes concernant la géographie botanique, au point de vue de la distribution des espèces en régions botaniques distinctes et surtout de Vi/ifiuence du terrain sur la végétation. Ainsi, de la gare à la Croix du Grand- Veneur, la nature chimique variée du sol explique la grande proportion, 75 0/0 environ, des es- pèces indifférentes qu'on y rencontre. Pourtant sur bien des points, grâce précisémeut à cette constitution variée, on observe une végéta- tion tantôt nettement silicicole, tantôt franchement calcicole. Aux en- virons de Notre-Dame de Bon-Secours, par exemple, sur les parties I. M. Kirchner ne faisant mention d'aucun travail antérieur au sien sur le même sujet, on serait tenté de croire qu'il a été le premier à observer la vég-é- tation dans l'huile. Il n'est donc pas hors de propos de rappeler que M. Van Tieghem, outre les deux notes indiquées ci-dessus, en a publié deux autres sur cette question ^ Bulletin de la Société botanique de France, t. XXVII, p. 358, i8»o, et t. XXVIII, p. 300, 1881). Dans ces quatre notes il décrit la végétation dans les huiles non épurées les plus diverses d'un certain nombre d'organismes ; tels sont, outre le Saccharomyces Olei, un Verticiliuin, un Cluetomiuni, un Slerigmatocystis, le Pénicillium glaucum, divers Mucor, notamment les M. spmosus et p/etirocystis, une Jlonère, etc. basses, où le calcaire: de Brie est recouvert d'une couche épaisse de sable des terrasses, et surtout sur les pentes sablonneuses du grand pla- teau du nord-est, avant d'arriver au carrefour du Gros-Fouteau, on voit apparaître des espèces silicicoles plus ou moins préférentes, qui cou- vrent parfois seules de grands espaces, ou ailleurs se trouvent en com- pagnie d'espèces indifférentes qui, moins bien douées pour la lutte, sont toujours en faible proportion. Quand, au contraire, sur le plateau ou les terrasses, le calcaire affleure, ou est recouvert de limon calcaire, où même simplement d'une légère couche de sable, on voit apparaître la végétation calcicole, avec des plantes indifférentes plus nombreuses que parmi les espèces silicicoles. Suivant M. l'abbé Masclef, la com- position chimique du sol ne doit entrer que pour une très faible part dans cette distribution inégale des espèces indifférentes, et il faut en chercher l'explication dans l'étude des conditions d'existence et dans l'influence physique du sol. La végétation des mares, vallon et rochers d'Apremont, ou mieux des sables et des grès de Fontainebleau en général, est caractérisée par la présence d'un grand nombre d'espèces silicicoles exclusives avec quelques indifférentes, et l'absence totale de calcicoles. De Barbison aux mares de Bellecroix, sur les parties basses delà forêt, les espèces indifférentes prédominent. La végétation des maré- cages de Bellecroix, situés au milieu des sables et des grès de Fon- tainebleau, est presque exclusivement silicicole. Grâce à la présence du calcaire de Beauce qui affleure ou est sim- plement recouvert d'une légère couche de limon, la flore du plateau de Bellecroix et de la Butte Saint-Louis est nettement calcicole, avec un certain nombre d'espèces indifférentes, mais exclusion complète des silicicoles. Il convient de signaler ici que VArenaria setacea, qui avait été indiqué comme manquant sur le calcaire, abonde à côté du Gloôu- larïa viilgaris^ au milieu des rocailles calcaires, sur la pente dénudée d'un coteau, au bord de la route des Monts de Truys. Disons en terminant ce court résumé qu'une partie non moins inté- ressante du compte rendu de M. l'abbé Masclef consiste dans ses remar- ques sur la répartition géographique en France des principales espèces récoltées au cours de ces diverses herborisations. L. Morot. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. Bd VI. Heft 9. R. Dietel. Ueber eiue ncue auf Euphorbia dulcis Jacq. vorkommende Melampsora. — Joseph Beauvais. Ueber den anatomischen Bau \'on Grin- delia r obus ta. Bd VI, Generalversammlung-s-Heft. M. Reess. Anton de Bary. — E. Pfitzer. Robert Casparv. — W. G. Farlow. Asa Gray. — G. Haberlandt. Hubert Leitgeb. — H. Klebahn. Weitere Beobachtung-en ûber die Blasenroste der Kiefern. — M. Bûsgen. Ueber die Art und Bedeutuno; des Tiiierfangs bei Utricularia vii.Igai'is L. — E. Zacharias. Ueber Entstehung- und Wachsthum der Zellhaut. — Hermann Moeller. Anatomische Untersuchung^en liber das Vorkommen der Gerbsaeure. — L. Beissner. Ueber Juo^endformen von Pflanzen, speciell von Coniferen. — B. Franck. Ueber den liinfluss, velchen das Sterilisiren des Erdbodens auf die Pflanzen-Entwickelun(^ ausûbt. — L. Klein. Ein neues Exkursionsmikroskop. — L. Klein. Beitraeg-e zur Morphologie und Biolotrie der Gattung Volvox. — Oskar Kirchner. Ueber einen in Mohnoel lebenden Pilz. Botanical Gazette (Décembre (i8S8j. William R. Dudley. Strassburg and its botanical laboratory. — Emily L. Gregory. Development of cork-wings on certain trees. III. — L. N. Johnson. A tremp in [the North Carolina Mountains. II. — J. W. Chicke- ring. — vSome Maine plants, — E. J. Hill. Some Indiana plants. Botanisches Centralblatt (Bd XXXVII 1889). n" I. F. G. Kohi. Wachstum und Eiweissgehalt vegetabilischer Zellhaeute. — J. J. Kieffer. Neue Mittheilungen ûber lotringische Milbengallen. n" 2. Anton Hansgirg. — Noch einmal ûber Bacillits inuralis Tom. und ûber einige neue Eormeu von Grotten-Schizoph^ten. Botanische Zeitung. (1888, n°52) H. Hartig. Ueber die Bedeutung der Reservestoffe fur den Baum. — Ed. Fischer. Zur Kenntuiss der Pilzgattung Cyttaria (Schl.), (1889 n" i.i J. Wiesner. Der absteigende W'asserstrom and dessen physiologische Bedeutung. n" 2. J. Wiesner. Id. (Schluss). — H. Moiisch. Ueber den Farbenwechsel authokvanhacltiger Blaetter bei rasch eintretendem Tode. — XV Journal of Botany (18N9, janvier). J. G. Baker. New pctaloid .Monocotyledons from Cape C-olony {Dios- corea Burchclii, D. malifolia, D. Mundtii, D. tindatiloba^ D. Forbesii, D. Tysoni^ Hypoxis SciUlyi, H. Woodii, //. actcininaia, H. colchicifolia, II. oIis;otricha, Vellosia villosa, V. kiiinilt's, spp. nn.). — G. Barrett- Halmilton and L. S. Glascott. Plants found near New Ross, Ireland. — Alfred Fryer. Notes on Poudweeds [Poiainoveton coriaceus). — David Mc Ardle. Hcpatica; of Wicklow. — W. Moyle Rogers. Notes on the Flora ot South Hants. — James Britten and G. S. Boulger. Biographical Index of British and Irish Botanists. — G. H. Wright. Distribution of Calo^rhssa Lepricurii — J. Benbow. Crépis taraxacifolia in Middlesex. — F. J. George. Autumnal ûowniinjj; ni Mcrc^i/'/a/zs perennis. — Herbert D. Geldart. New Bauffshire Records.— W. Moyle Rogers. 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Bemerkungen zur Flora von Ungarn (Forts.). M. Kronfeld. Bemerkungen ûber volksthùmliche Pflanzennamen. — P. B. Kiessling. Notizen zur Pflanzengeographie Nieder-Oesterreichs. — E. Formanek. Beitrag zur Flora von Bosnien und der Hercegovinaf/T^r^j.). -- Winter. Scesaplana! {Forts.). n" 12. Ant. Heimerl. Beitrag zur niederoesterreichischen Pilz-Flora. — Br. Blocki. Potcntilla Andrzejowskii n. sp. — L. Simonkai. Id. [Forts.]. — K. Vandas. Id. (Forts.). — A. F. Entleutner. Id. [Forts.). — Vincenz V. Borbas. Ueber die Formen des Broiiius ercctus Huds. — Fr. Kocbek. Bildungsabweichungen in Paris quadrifolia L. — Ed. Formanek. Id. (Forts.). — Winter. Id. (Sckluss). Revue de Botanique (T. VII, n^* 78, 79). H. Gay. Florule de Blida [fin]. — L. Corbière. Mousses et Hépatiques des environs de Blida récoltées en 1887 par M. H. Gay. — J. Bel. Les Champignons supérieurs du Tarn {suite). Revue mycologique (janvier 1889). Abbé Barbiche. Note sur YOmphalia i-etosta Fr. var. Lotharingie. — Briard. Champig-nons nouveau.x de TAube {Vermictilaria Rammcuh Briard, V. Davalliana Briard et Hariot, Cytospora Harioti Briard, Cama- 7'osporiuin Grossîilariœ Briard et Hariot, Pyrenochieta leptospora Saccardo et Briard, Diplodia Aparine Briard, spp, nn.). — C. Roumeguére. La maladie des Châtaig-niers. — N. Patouillard. Le genre Coleopuccinia (C sinensis Pat. sp. n.). Revue générale de Botanique (T. I, n" i, 1889). Ed. Bornet. Note sur V Ectocarpus {Pylaiella) fnlvesceus Thuret. — Léon Guignard. Développement et constitution des anthérozoïdes. I. Cha- racées, — Gaston Bonnier. l^tudes sur la végétation de la vallée de Cha- monix et de la chaîne du Mont-Blanc. — Henri Jumelle. Assimilation et transpiration chlorophylliennes. ^H^iAAi^AAMMAMMi^MAMMAA^^^ PUBLICATIONS DIVERSES Mémoires publiées par la Société philomathique à l'occasion du centenaire de sa fondation (i888j. P. Duchartre. Organisation de la fleur des Delpkinium, en particulier du D. elatum cultivé. — E. Roze. Recherches biologiques sur Wisolla filiculoides. — Drake del Castillo. Note sur deux genres intéressants de la famille des Composées : Fitchia Hook. F. et Retnya Hillebr. — Ed. Bureau. Etudes sur flore fossile du calcaire grossier parisien. — A. Franchet. Monographie du genre Paris. 0. Brefeld. Untersuchungen aus dem Gesammtgebiete der Mykologie. VIII. Hett, Basidiomyceten III. ^Autobasidiomyceten. Charles B. Plowright. A Mouograph of the British Uredinex and Usti- laginccT. Part» — J Mericà, Inip.. 22, ijl. Dcnfcrt- Rftckere»» N» 3.— 1" FÉVRIER 1889. Supplément au Journal de Botanique. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE O. Brefeld. — Basidiomyceten . III. Aufobasidioinyceten. Uniersu- chungen aus dem Gesammtgebiete der Mykologie. VIII. \Basi- diomycètes . III. Aiitobasidiotfiycèies . Recherches sur l'ensemble de la Mycologie, 8^ fascicule] avec l'aide de MM. Istvanffy et Johan- Olsen. 290 pages et 12 planches, 1888. Le dernier volume de M. Brefeld traitait surtout des Protobasidio- mycètes; celui-ci renferme les résultats de ses études sur les Flyméno- mycètes que l'auteur appelle Autobasidiomycètes. Au milieu des faits innombrables consignés dans ce mémoire volu- mineux et très important, nous relèverons deux faits principaux d'un véritable intérêt se rapportant à l'histoire des Nyctalis et du Polyporus annosus. Nyctalis. — M. Brefeld a résolu d'une manière définitive la ques- tion pendante depuis les mémoires de de Bary et de Tulasne où se trou- vaient des explications différentes de la nature des Asterophora. Il a montré que cette couverture d'un brun marron qui s'observe sur le chapeau du Nyctalis asterophora appartient bien à cette Agaricinée, et non à un Hypomyces comme l'avait cru Tulasne. Les astérophores ne sont que les chlamydospores de l'Agaric. La démonstration a été faite simplement en cultivant les basidiospores du Nyctalis dans un milieu obtenu en faisant une décoction de la Russule {R. nigricans ou adusta) sur laquelle se développe l'Agaric parasite. Ce milieu nutritif s'obtient en faisant macérer des tranches de la Russule noire qui ont été desséchées à l'étuve. On obtient dans ces conditions un riche développement du parasite jusqu'à la formation complète de l'appareil reproducteur. La démonstration de la véritable nature des chlamydos- pores aurait d'ailleurs pu être donnée au début de la culture, car les auteurs ont trouvé sur des cultures issues de la basidiospore la forma- tion presque immédiate de V Asterophora; dans un cas môme, ils ont pu constater que la basidiospore en germant pouvait se transformer directement en chlamydospore étoilée. Dans ces premiers états de développement les chlamydospores sont associées à un autre appareil reproducteur imparfait rappelant complètement les Oidium. En général, c'est la forme oïdiale qui apparaît la première ; elle se maintient pen- dant quelques générations, puis est bientôt remplacée par la génération astérophorc. Si cette dernière est très riche, l'appareil du Nyctalis ne se produit pas, ou, s'il se forme, les basidiospores ne se montrent pas. Il y a donc une compensation entre le développement de l'appareil XVllI basiclial et celui des chlamydospores. Chez le Nyctalis parasiticay les basides manquent même presque toujours. Il y a lieu, en effet, de distinguer deux Nyctalis et non deux Hypomyces comme le pensait Tulasne ; le N. parasitica est caractérisé, non seulement par les chla- mydospores lisses, mais aussi par la répartition de ces derniers appareils : tandis qu'elles se trouvent surtout à la surface du chapeau chez le N. asterophora, elles se localisent presque complètement dans la couche hyméniale chez le N. parasitica. La découverte intéressante d'une forme oïdiale chez les Basidio- mycètes n'a pas été faite uniquement dans le genre précédent; un grand nombre d'Agaricinées [Collybia, Pholiota, Stropharia, Clitocybe, Psilocybe, Psathyra)^ d&Po\y^orëes {^Polyporits, Trametes, Déedalea)^ d'Hydnées [Phlebia, etc.) présentent à la germination les mêmes cha- pelets. Ils affectent quelquefois une forme spiralée {Hypholoma, PanœoluSi Galera elNanco?'ia)^ et comme ils sont réunis en fascicules, la forme conidienne rappelle dans ce cas, bien que les auteurs ne le disent pas, les Helicomyces. Dans le Collybia conigena la forme oïdiale se produit de la ma- nière suivante. La basidiospore donne de courts filaments dont les extrémités se fragmentent en conidies, en direction centripète. Cette transformation s'étend bientôt à toutes les parties filamenteuses jusqu'à la spore, de sorte qu'on ne distingue plus cette dernière. L'une quel- conque des conidies ainsi formées présente en germant les mêmes phénomènes et donne une deuxième génération oïdiale, une troisième, etc. En un mot, si Tonne connaissait pas le point de départ, on pour- rait penser que l'on a affaire à VOidium lactis ou aux formes voisines, qui présentent d'ailleurs d'assez grandes ressemblances avec certaines grosses Bacillariées. Il paraîtrait donc résulter des faits précédents qu'un grand nombre d'Oidiiim, et peut-être de formes affines rangées dans les Bacillariées, dériveraient de Basidiomycètes supérieurs. M. Brefeld a trouvé, dans une autre espèce, une forme conidienne beaucoup plus différenciée que les Oïdium ou les Asterophora précé- dents. Polyporus a7inosiis. — C'est en cultivant les spores du Polyporus annosus (qui est identique au Trametes radiciperda de Hartig) que les trois observateurs ont vu apparaître un appareil conidien filamenteux si curieux et si spécial qu'ils ont cru d'abord avoir affaire à une impu- reté comme il s'en glisse quelquefois même dans les cultures faites avec le plus de soin. Il n'en était rien, comme l'ont établi plus de soixante cultures nouvelles dans lesquelles la même forme se déve- loppa. Elle se montre d'abord sous la forme d'une tige dressée, renflée à son extrémité en une tête couverte de spores comme dans un Œdoce- XIX — phalum^ mais cet aspect ne persiste pas longtemps ; bientôt la tête se ramifie ainsi que le pied qui s'allonge et il se produit une forme al. Kw.lcrl' RwskenM. M" 4 _,6 FÉVRIER 1880. Supplonent au ]o\xxn-3\ de Botanique. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Beauvisage. — Observations sur deux Roses prolifères (Annales de la Société botanique de Lyon, 1887, avec i planche). Les observations de M. Beauvisage portent sur deux modes très différents de prolifération présentés par deux Roses dont le réceptacle était ramifié, chez la première par son bord, dans la région staminifère, chez la seconde par son fond, dans la région carpellaire. La première de ces fleurs, appartenant à la variété connue sous le nom de Souvenir de Ici Mal maison, montrait à l'analyse : i" des parties hypertrophiées du bord de la coupe réceptaculaire, aplaties et très nettement localisées dans la région interne de la portion staminifère -, 2° au bord supéro-externe de chacune de ces ramifications récepta- culaires, un groupe d'organes floraux (pétales, étamincs et carpelles) à insertions unilatérales ; 3° en dedans de chacun de ces groupes, une véritable fleur, incomplète par l'absence de calyce, mais pourvue d'un axe réceptaculaire bien caractérisé et d'une symétrie propre. L'auteur n'a pu arriver à reconnaître dans cette fleur les organes appendiculaires à l'aisselle desquels les ramifications réceptaculaires avaient pu prendre naissance, non plus qu'à trouver dans l'androcée des caractères de forme ou de disposition qui pussent venir à l'appui des théories émises sur la nature stipulaire ou foliolaire des étamines des Rosacées. La seconde fleur, appartenant au Rosa gallica^ présentait dans sa région centrale un grand nombre de masses globuleuses exsertes, vertes et non rosées comme dans le premier cas. Le réceptacle en était large, court, ventru à la base et un peu rétréci vers son bord supérieur. Celui-ci donnait insertion à cinq sépales normaux et à de nombreux pétales d'autant plus petits qu'ils étaient situés plus en dedans, sans offrir toutefois aucune forme de passage aux étamines, qui manquaient absolument sous leur forme normale. Les parois latérales de la cavité réceptaculaire étaient lisses, et son fond, à peu près plan, portait, au lieu de carpelles, un faisceau d'organes de deux sortes, des languettes foliacées, linéaires-aigûes ou subulées, entremêlées d'un grand nombre de pédicelles cylindriques terminés à une plus ou moins grande hauteur au-dessus de l'orifice du réceptacle par des boutons comprenant des sépales de forme et de dimensions variables, des pétales, des étamines et des carpelles. Plusieurs de ces pédicelles étaient entièrement libres et correspon- XXII daient à la face interne d'une languette foliacée à l'aisselle de laquelle ils semblaient prendre naissance. D'autres étaient connés dans une certaine étendue avec les deux bords de la languette foliacée. Dans ces deux cas le bouton terminant le pédicelle était pourvu de cinq sépales régulièrement quinconciaux. Dans d'autres cas, plusieurs pédicelles étaient connés entre eux jusqu'à une hauteur variable et paraissaient correspondre tantôt à une seule, tantôt à plusieurs languettes foliacées semblant connées avec eux, soit par leurs bords, soit par leur face interne. Enfin, pour plusieurs d'entre ceux-ci, la languette foliacée paraissant avoir son insertion réelle sur le fond du réceptacle venait, par suite d'une concrescence assez étendue, constituer le premier sépale du cycle quinconcial du bouton terminal, et dans ce cas les quatre autres sépales se détachaient successivement, à des hauteurs variables, du pédicelle qui les portait. De ces observations, M. Beauvisage croit pouvoir conclure, sous toutes réserves d'ailleurs, que les languettes foliacées représentaient les carpelles, ayant repris leur caractère de feuilles, et les pédicelles, des ramifications réceptaculaires nées à l'aisselle de ces carpelles, i Le deuxième cas, ajoute-t-il, permettrait de supposer que le pédicelle n'est autre chose que le placenta accru et prolifère, ce qui tendrait à confirmer la théorie de la nature axilc du placenta, en ce qui concerne les Roses. Enfin le dernier cas, montrant un carpelle qui devient sépale, pourrait faire supposer que, malgré certaines apparences, il a son origine réelle sur le pédicelle, et établir une transition entre les deux hypothèses morphologiques suivantes : supposant admise la nature axile du placenta, celui ci naît-il à l'aisselle de la feuille carpellaire, ou, au contraire, lui donne t il insertion? Les deux hypothèses peuvent être vraies, comme aussi celle qui écarterait toute homologie entre les pédicelles en question et des placentas, et les envisagerait comme des productions entièrement nouvelles. > L. Morot. Aug. Daguillon. — Sur le polymorphisme foliaire des Abiéiinées (Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences, t. CVIII, n° 2, 1SS9). On sait que l'on a signalé chez plusieurs espèces de Pins deux formes différentes de feuilles : la forme primordiale, succédant immé- diatement aux cotylédons, qui se conserve pendant la première ou les premières années, et qui est représentée par des feuilles éparses, fine- ment dentelées sur leurs bords ; la forme définitive, représentée par des feuilles à peu près lisses, fasciculécs. A ce polymorphisme exté- rieur correspondent des différences anatomiques analysées par l'auteur chez les divers genres qui composent les Abiétinées vraies. — XXIII De ses observations il conclut que « l'existence de feuilles primor- diales est assez constante chez les Abiétinées, Le passa<^e de la forme primordiale à la forme définitive se fait sans transition, comme dans les Pins, ou par gradations insensibles, comme dans les Sapins. Ce pas- sage est caractérisé presque toujours par le développement progressif de l'hvpoderme et du sclérenchymc adjacent au système libéro-ligneux, et dans cetains genres par le dédoublement de la nervure centrale en deux faisceaux, sous un endoderme commun; en un mot, par une différenciation croissante dans la morphologie interne de l'organe. » L. MOROT. H. Jumelle, — Assimtlaiion et trarispiration chloropkylHe)ines, (Re\'ue générale de Botanique, t. I, n" i, 1S89.) L'auteur, dans cette note, rend compte des expériences qu'il a faites en vue de rechercher s'il existe entre les deux phénomènes de l'assi- milatioû et de la chlorovaporisation, provoqués tous deux par l'absorp- tion de radiations lumineuses, une dépendance réciproque, si l'arrêt de l'un d'eux modifie l'autre, et dans quel sens. La conclusion de ses recherches est que quand la fonction chlorophyllienne persistajit, r assimilation est suspendue, l'intensité de la transpiration chloro- phyllienne est augmentée. Une seule explication de ce fait, dit-il, semble possible. On sait que, d'après M. Wiesner, une partie seulement de la lumière qui tra- verse la chlorophylle sert à la décomposition de l'acide carbonique ; la chaleur provenant de l'autre partie produit de la vapeur d'eau. Or, si l'assimilation est supprimée, la partie des radiations lumineuses qui servait à la décomposition de l'acide carbonique reste libre. Il en résulte une plus grande quantité de chaleur emmagasinée dans la plante, et, par suite, une plus forte vaporisation. L. M. PUBLICATIONS PERIODIQUES Botanische Jahrbûcher fur Systematik, Pflanzengeschichte und Pflanzengeographie (Bd X, H. iv, 1888). Ed. Palla. Zur Kenntniss der Gattung- Scirpus. — K. Schumann. Uebcr einige verkannte oder wenig- gekannte Geschlechter der Rubiaceen Siid- Amerikas. — E. Warming. Ueber Groenlands Veg^etation. — H. Solereder. Beitraeg-e zur vergleichenden Anatomie der Aristolochiaceen nebst Bemerkungen ûber den systematischen Wert der Secretzellen bei den Piperaceen und ûber die Structur der Blattspreite bei den Gyrocarpeen. XXIV Bulletin de la Société philomathique de Paris. (7" s., t. 12, n''^4, 1888.) A. Franchet. Note sur les Cypripedium de la Chine occidentale (C. margaritaceutn sp. n.). Bulletin of the Torrey botanical Club (déc. i8(';8). A. HoUick. A récent discovery of Hybrid Oaks on vStaten Island. — F. S. Collins. Alg-s from Atlantic City, N. J. — J. F. James. Notes on Development of Corynites Curtissii.^ Th. Meehan. The l^ract in TUia. — E. E. Sterns. The bulblets oi Lycopodiuni lucidnhini. Hedwigia (1888, 11-12;. C. Warnstorf. Revision der Spha2"na in der Bryotheca europœa von Rabenhorst und in einig-en aelteren Sammlungen. — F. Stephani. W^estin- dische Hepaticaî {Aneura Zollingeri, A. Schivaneckei^ Kantia poi^ioricen- sis, Taxilejeunea antillana, T. Eggersiana, Cololejennea stylosa^ C. Sintenisii, Micropterygiinn portoricense, M. Martianuyn, Radula poriori- censis, R. tectiloba^ Baaziana Kriigiana, Eulej'cttnea Urbaiii, Radula Eggersiana, nn. spp. — P. Dietel. Ueber einige auf Compositen vorkom- mende Rostpilze. — H. Klebahn. Beobachtung ûber die Sporen-Entleerung des Ahornrunzelschorfs Rhytisma acerinum Fr. — S. Nawaschin. Ueber das auf Sphagmtm sqnarrosiim Pers. parasitirende Helotium [H. Schim- peri n. sp.). Journal of Botany (féviier i88q). Alfred Fryer. Notes on Pondvveeds. — J. G. Baker. New petaloid Mono- COtyledons from Cape Calony [Asparagus Samtdersia?, A. myriocladits^ Kniphofia Northiœ, K. inodesta, K. Tysoni, Gasteria radulosa, G. irans- vaaleiisis, Aloc lepiophylla, A. Brozunii, Apicra inrgida,Haworthia colum- naris^ nn. spp.) — James Britten and G. S. Boulger. Bioyraphical Index of British and Irish Botanists (Contin.). — J. W. White. Juiicns Gerardi hois. — B. Daydon Jackson. Daboecia. — P. Ewing. Flora of Heinn Laoig^h. PUBLICATIONS DIVERSES C. Aigret et V. François. Flore élémentaire des Cryptogames. V. A. Poulsen. .\natomiske Studier over Eriocaulaceerne. Ed. Straàburger. 1 listologische Beitraege, Heft. II. Ueber das Wachs- thum vegetabilisciier Zellhaeute. Hugo de Vries. Intracellulare Pangenesis. Parts. — i Mène». Inif., 'Il, \-"-«-'j"'j"u"iJ"u"u" JTJWVT- 1- i-'-"iri.ri ~ii 1 -^ — — -^— — .—- . ^-^— ^^— - — -.-— — — ----- — — — ---—» — »»»^»»»» — — — ---..- . . . . ^ REVUH BIBLIOGRAPHIQUE H. Klebahn. — Weitere Bcobachtungen ueber die Blasenroste der Kiefern (Nouvelles observations sur la Rouille des Pins) [Berichte der deutscheu bot. Gescll. ; (:>" année, Assemblée ^générale; page XLV]. La Rouille du Pin Weyraouth, étudiée principalement au Bûrger- park de Brème, est causée par la forme iccidienne du Cronartium Ribicola Dietr. A cet état, i'Urédinée, nommée par l'auteur Perider- miuin Sfrobi, attaque les rameaux âgés d'au moins 3 ans et provoque une tuméfaction de l'écorce bien plus notable que le Peridermium Pini coriicola sur le Pin sylvestre. Le parasite du Weymouth est aussi plus précoce que celui du Pin vulgaire. Les ravages causés par cette maladie sont assez graves pour compromettre la culture du Pinus Strobus en certains points. Pour la combattre, on écartera des pépi- nières les Groseillers et notamment le Ribes nigrum; on proscrira des régions forestières les espèces improductives de Ribes ; on brûlera les arbres malades. Les spermogonies du P. Strobi laissent exsuder un liquide sucré et répandent un parfum qui doit attirer les insectes. L'auteur n'est pas éloigné d'admettre que cette attraction aurait pour effet le transport des spermaties sur un organe femelle. Il a vu, chez plusieurs Urédinées, en relation avec les jeunes aecidies, des formations que l'on pourrait peut-être considérer comme des trichogynes. Si les spermaties repro- duisent le mycélium, les insectes en les transportant, transmettent la maladie d'arbre en arbre. [Rappelons que, d'après M. Woronin, il existé un mutualisme de même ordre entre les Sclerotinia des Vacci- niées et les insectes]. Le Cronartium Ribicola est connu en Europe depuis 1872. D'après Magnus, il avait été récemment importé d'Amérique. Il est bien dis- tinct du Cronartium asclepiadeum. Cette dernière espèce paraît faire défaut dans des régions où l'on a observé le Peridermimit Pini Cor- iicola. M. Klebahn est disposé à croire qu'il existe une seconde espèce, confondue sous ce nom avec celle dont M. Cornu a découvert l'hétéraecie. P. Vuillemin. Paul Sorauer. — Der Mehlthau der Apfelbaeume [Le Meunier des Pommiers\ (Hedwigia, 1889. Hft. i). Le Meunier des Pommiers a été attribué à divers genres d'Ery- siphées. Pour l'auteur, il est causé par le Sphserotheca Castagneî (forma Mali voisine de forma Vero7iîcée de Rabenhorst) . Il envahit les feuilles et les rameaux, les couvre de couidies et en aiTête la crois- sance. Il ne forme ses périthèces que sur les pousses tendres dont il a entravé le développement et sur les pétioles des plus jeunes feuilles. Les périthèces n'ont pas encore été observés sur les Poiriers attaqués. P. VuiLLEMIN. E. Roze. — Recherches biologiques sttr /'AzoUa filiculoides Lamark (Mémoires publiés par la Société philomathique à l'occasion de son centenaire, pp. 215-227, i pL). Il résulte des observations de l'auteur que, contrairement à l'opi- nion admise, les massules à androspores et les protubérances du gy- nosporange, loin de servir de flotteurs, ont au contraire pour but de faire descendre les spores au fond de l'eau, où s'effectue la féconda- tion. Après une description détaillée des phénomènes qui précèdent et accompagnent la fécondation et du développement de l'embryon, M. Roze rend compte d'un certain nombre d'expériences d'oii il résulte que des spores qui avaient supporté pendant l'hiver un froid de — 7'^ n'en ont pas moins donné au printemps des anthérozoïdes et des archégones, lesquels ont produits des embryons. Le froid détruit au contraire les organes reproducteurs du Salvinia^ qui flottent à la surface de l'eau. D'autre part, la chaleur favorise la fécondation, qui s'effectue en quatre à cinq jours par une température de 30°, en dix à treize jours à 14°. Une température plus basse arrête tout développe- ment. Enfin des embryons libres avec rudiments des deux feuilles primordiales ont en partie résisté pendant plusieurs mois à une tem- pérature basse descendue à + 5" seulement. L. Morot, PUBLICATIONS PÉRIODIQUES Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft (Bd. VI, H. 10, 1888). A. Wieler. Ueber den Ort der Wasserleitung- im Holzkoerper dico- tyler und gymnospermer Holzgewaechse. — Julius Wortmann. Einige kurze Bemerkungen zu einer Abhandlungf von Dr. Fr. NoU. Botanical Gazette (Vol. XIV, 1889). n" I, janvier. Rotany in the University of Pennsylvania. — Emily L. Gregory. Deve- XX\Il lopment of coik-\ving;"s on certain trces. IV. — Lester F. Ward. l'hc « King-- Dcvil «. — A. A. Crozier. Another death from eatinc^ Cictita maculata. — M. E. Murtfeld. Floral cccentricities. — Geo. F. Atkinson. Another phos- phorescent mushroom. n° 2, février. John Donnell Smith. Undescribed plants from Guatemala. VI. — Hen- rietta E. Hooker. On Cuscuta Gronovii. — Emily L. Gregory. Develop- ment of cork-wing-s on certain trees. V. — Charles R. Barnes. Notes on North American Mosses. — Walter Deane. A few Cape Cod plants. Botanisches Centralblatt (Bd. XXXVII) J. Bornmiiller. Ein Beitrag- zur Eichenflora des sûdoestlichen Europa. no 6. Vinc. de Borbas. Tilia Richterî Borb. n. hybr. und zu der Geschichte der Silberlinde, Botanische Zeitung (1889). n"5. W. Zopf. Ueber Pilzfarbstoffe (Forts ) n" 6. Id. (Schluss.) Le Botaniste (i'"'' s., fasc. III). P. A. Dangeard. Recherches sur le mode d'union de la tige de la racine chez les Dicotylédones. Bulletin de la Société botanique de France. (T. XXXV, 1888, Session extraordinaire à Narbonne.) Abbé H. Coste. Mes herborisations dans le bassin du Dourdou. — Abbé E. Baichére. Note sur la vég'étation des environs de Carcassonne, — B. Martin. Sur une Euphorbe hybride. — Oliver. Lathyms temiifolms Desf. — Abbé L. Vincent. Note sur I. Blanche. — E. Mouillefarine. Sur une famille de botanistes : les Thomas de Bex. — Abbé Baichére. Herborisa- tions dans le Cabardès et le Minervois (Versant oriental de la Montaj^ne Noire, Aude}. — Ch. Flahault. L'herbier méditerranéen formé à la Faculté des Sciences de Montpellier. — P. Vuillemin. Sur les Pézizes des chancres des Csnifères. — G. Gautier. Rapport sur Therborisation au Pech de l'Agnèle. Herborisation aux îles de Laute et de Sainte-Lucie. Excursion aux pinèdes de Houtenac. Excursion au mont Alaric. Herborisation aux Sidrières de Fitou et de Leucate. Excursion aux g-orges de la Pierre-lisse. Excursion à Font-Estramer. Herborisation à la forêt des Fanges. Her- borisation à la forêt et au Pla-d'Estable. Herborisation au Pont-de-la- Fous. — Copineau. Excursion à Saint- Antoine de Galamus. Excursion aux — XXVIII Etroits d'Aler. Ilerborisatioa dans la vallée de Véraza. — Abbé Hy. Notes sur les Lichens recueillis aux environs de Quillan. — Abbé L. Chevalier. Liste (les Mousses et des Hépatiques récoltées dans la forêt des Fang-es. — ■ G. Gautier. Liste méthodique des plantes, Phanérogames et Cryptogames supérieures, récoltées pendant la session des Corbières. — G. Rouy. Notice sur les collections botaniques de M. Gaston Gautier. Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Paris (n° 96). H. Bâillon. Sur un mode particulier de propagation du Mildew. — L. Pierre. Sur le genre Melientha. — H. Bâillon. Remarques sur le genre Thenardia. — H. Bâillon. Sur le Dissolœna verticillata Lour. Deutsohe botanische Monatsschrift (janvier 1889). V. V. Borbas. Die Hybriden der pentapetalen Linden. — E. Sagorski. Plantée criticae Thuringiee. II. — G. Voerlein. Beitraege in bezug auf die Verbreitung der Potentilla-h.xX.&a.., — E. Figert. Mentha paiiciflora n. sp. — Th. Beling. Fùnfter Beitrag zur Pflauzenkunde des Harzes und seiner naechsten nordwestlichen Vorberge. Oesterreichische botanische Zeitschrift (1889, n- i). A. Hansgirg. Beitraege zur Keantniss der quarnerischen und dalmati- nischen Meeresalgen. — Br. Blocki. Potentilla Knappii n. sp. — J. Murr. Wichtigere neue Funde von Phanerogamen in Nordtirol. — L. Simonkai. Bemerkungen zur Flora von Ungarn. — K. Vandas. Beitraege zur Kennt- nîss der Flora von Sùd-Hercegovina. — A. F. Entleutner. Uie periodi- schen Lebensercheinungen der Pflanzenwelt in den Anlagen von Meran. — ■ Ed. Formanek. Beitrag zur Flora von Bosnien und der Hercegovina. Revue de Botanique (F. VII, n° 80). J. Bel. Les Champignons supérieurs du Tarn {Suite). — Thériot. Relevé de mes observations bryologiques dans la Sarthe pendant Tannée 1888. Revue générale de Botanique (T. I, n» 2). Kolderupe Rosenvinge. Influence des agents extérieurs sur l'organisa- tion polaire et dorsiventrale des plantes. — L. Guignard. Développement et constitution des anthérozoïdes. II et III. Muscinées et Fougères, — Gaston Bonnier. Etudes sur la végétation de la vallée de Chamonix et de la chaîne du Mont-Blanc (Suite). — A. de Planta. Note sur la composition des tubercules de Crosnes du Japon. lup., 'Z'I, p4. fteufert- ll««bere»«. N" 6. — i6 MARS i88;). Suppk'ment ?iu Journal de Boianiqttg. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE H. Bâillon. — Suy un mode particulier de propagation du Mildew (Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Paris, n° 96). M. Bâillon, qui avait depuis longtemps cru observer la présence de l'œuf du Peronospora viticola dans les fentes de l'écorce des sarments, rend compte d'une expérience, faite dans son laboratoire, qui semble, en effet, démontrer la réalité de la propagation du Mildew par ce pro- cédé. Cette expérience a été faite sur deux sarments dépouillés de feuilles, provenant d'un plan infecté, et plantés, après l'entrée en repos de la vigne, dans des vases contenant du gravier et privés à peu près com- plètement d'eau jusqu'au moment où ils sont entrés en végétation au printemps suivant. A la fin de l'été, les feuilles étaient couvertes de touffes de Peronospora. Le Mildew pourrait donc se reproduire du fait même de la plante qui le porte sans qu'il soit nécessaire de faire intervenir, comme agent d'infection, les vignobles voisins. L. Morot. A. Franchet. — Mission scientifique du Cap Horn (1S82-83), Tome V, Botanique. Phanérogamie (ln-4, 86 p., 12 pi , 18S9). Comme le fait remarquer l'auteur, après les nombreux travaux auxquels a donné lieu la végétation des terres magellaniques, il reste peu à glaner sur ce territoire, vaste il est vrai, mais dans lequel « tout semble concourir à l'appauvrissement de la flore : un sol coupé par d'innombrables bras de mer; un relief qui, dans ses parties les plus accentuées, atteint à peine 6co mètres ; sur de nombreux points, une absence presque complète de terre végétale et enfin, par dessus tout, une moyenne de température absolument insuffisante pour le déve^• loppement complet du plus grand nombre des formes végétales. » Aussi la végétation phanérogame des terres magellaniques, y compris les Malouines, ou Falkland, et la côte patagonienne, ne comprend- elle guère que 400 espèces. Un des principaux intérêts de ce travail résulte d'une plus grande précision dans l'indication des localités, qui sont elles-mêmes, pour la plupart des espèces signalées, beaucoup plus nombreuses que dans aucune des listes antérieures. En outre, malgré la pauvreté de la flore, 18 espèces nouvelles sont décrites par M. Franchet : Raiiuncu- lus Savatieri, Laç^enophora Harioti^ Cotula Hombroni, * Senecio Hya- XXX desii, * Lettceria Haluiii^ Chloréea Bugainvilleana, * Elynatithus so- dalium^ * Carex urolepïs, * Carex incompta, * Uncinia macrotricha, * Utîcinia cylindrica, * Agrostis ah'oides, Air a aciphylla^ * Trisetum Dozei, Poa Commersoni, * J^estuca pogona/ii/ia, * Festiica Commer- soni, * Isoetes Savaiieri (remarquable par ses feuilles rigides et pres- que vulnérantes) . Les espèces marquées d'un astérisque sont figurées dans de fort belles planches, de môme que le Pseiidopanax lœtevireris et le Lepidothamniis Fonki. II convient encore de signaler l'existence en Patagonie de VAlso- phila priiinata Kaulfuss, espèce à large dispersion, mais qui n'avait pas encore été indiquée au sud de l'île Juan Fernandez, et d'attirer l'attention sur les intéressantes remarques de M. Franchet au sujet de la distribution géographique du Priinula farinosa Linné et de XUn- ci?iia microglochin Sprengel. Le PiHmiila farinosa est très répandu, comme on sait, dans toute la zone arctique et dans la région alpine de l'Europe et de l'Asie centrale. Dans l'Amérique du Nord la plante n'a été signalée que dans la zone froide, et ne dépasse pas la région raon- tao^neuse du Colorado. Or elle franchit de là les hauts sommets des Andes pour aller constituer, à plusieurs milliers de kilomètres, deux station», l'une dans les Malouines, l'autre dans l'archipel magellani- que. La distribution géographique de VUnci?tia tnicrog/ochin est à peu près la même : dispersée dans toute la zone arctique, avec quel- ques stations dans les Alpes suisses, la Sibérie et l'Himalaya, elle se retrouve à la Terre-de-Feu et à Port-Galant. Ajoutons enfin que, grâce à un séjour prolongé, les deux médecins de l'Expédition, MM. les Docteurs Hyades et Hahn, ont pu étudier soigneusement la végétation de ces contrées et fixer les conditions de développement d'un certain nombre d'espèces. En outre, par leurs soins et ceux de M. Hariot, également attaché à l'Expédition, plu- sieurs plantes ont été envoyées vivantes aux cultures du Muséum, et, grâce aux indications fournies sur leur mode d'existence, elles y ont prospéré et fleuri (i). L. Morot. H. Marshall "Ward. — A Lily-disease [La maladie du Lis^ (Annals of Botany, vol. II, n° VIL november iS88 ; p. 319-382, 4 pi. doubles). Le Lis est sujet à présenter des taches brunâtres sur les tiges, les feuilles, les pédoncules, le périanthe. Cette maladie est causée par un Polyactis qui, d'après M. Ward, pourrait bien être la forme conidienne 1. Sisyriiichium laxtun Link, Erigeron Myosotis Pers., Valeriana lapathi- Jolia Vahl, Anneria ckilensis, var. ■inagcllauica Boiss., Ac:vna ascendeus Y ahl, A' lœvigata, var. vemilosa, Priinula magellanica Lamk., Samolus spatulatits Duby, Berbcris empetrijolia Lamlc. XXXl — d'un Sclerotinia se comportant en vrai parasite. Le mycélium est muni de pelotes adhésives constituées, soit par Textrcmilé rentlée d'un hyphe, soit par des filaments ramifiés et enchevêtrés ; il excrète un ferment susceptible de digérer la cellulose. Grâce à ce liquide, le parasite se firaie un chemin dans l'épaisseur des parois gonllées de l'épiderme ; les cellules du lis sont dissociées, comprimées par les parois gélifiées et finalement détruites. Les filaments peuvent aussi perforer les membranes. A la surface des taches se dressent des coni- diophores, munis d'un bouquet terminal de petits capitules ou plus rarement d'une série de bouquets semblables superposés sur un sym- pode. L'auteur a observé de curieuses anastomoses entre des branches mycéliennes dont la rencontre n'était pas fortuite, mais préparée par des incurvations spéciales. P. Vuillemin, PUBLICATIONS PÉRIODIQUES Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft (Bd. VII, H I, 1889). K. Pappenheim. Zur Frag-e der Verschlussfaehigkeit der Hoftûpfel im Splintholze der Coniferen. — Hugo de Vries. Ueber die Contraction der Chloi ophyllbaender bei Spirogyra. — J. B. de Toni. Ueber die alte Schneealg-en-Gattung- Chionyphe Thienemann. — C. Beckmann. Carex reniota X canescens A. Schultz. Carex Arthtiriana Beckmann et Figert. — B. Frank. Ueber den experimentellen Nachweis der Assimilation freieu Stickstoffs durch erdbodenbevvohnende Algen. — Ludwig Klein. Neue Beitraege zur Kenntniss der Gattung Volvox. — K. Schumann. Untersu- chungen ûber das Borragoid. Botanische Zeitung (1889). n°s 7 et 8. J. Reinke. Ein Fragment aus der Naturgeschichte der Tilopterideen. nog. J. Reinke. Id. (Schluss). — Cari Wehmer. Das Verhalten des oxalsau- ren Kalkes in den Blaettern von Symphoricarpus , Alnus und Craia^gus. n° 10. Cari Wehmer. Id. (Schluss). Botanisches Centralblatt (Bd XXXVII). nûs 7 et 8. Josef Boehm. Staerkebildung in den Blaettern von Sediim spcctabile Boreau. — B. Joensson. Entstehung schwefelhaltiger Oelkoerper in den Mycelfaeden von Pénicillium glaucum. XXXII n° 9. Cari Lauterbach. Untersuchungen ûber Bau und Entwicklung der Sekretbehaelter bei den Cacteen, unter Berùcksichtigung' der allgemeinea anatomischen Verhaeltnisse der letzteren. n° 10. C. Lauterbach. Id. (Forts.). — Sadebeck. Zur Frage ûber Nag-Kasser von Mesua ferrea. Bulletin de la Société botanique de France (T. XXXV, n» 5). J. A. Battandier. Note sur quelques plantes d'Algérie rares ou nou- velles {Silène Rouyana,, Bupleuru>n mauritanicum, Caruut Ckaberti, Cen- tatirea Cossoniana, C. Pomeliana, Carduncellus Dtivauxii, C. cespitosus^ Zollikoferia arborescens, Thymus dreatensis, Thesiuni mater i tan ic uni , nn, spp.). — Prillieux. Tumeurs ligneuses ou broussins des Vignes. — Gui- nier. Développement anormal de bourgeons de Hêtre à l'automne. — Ed. Heckel. Sur la présence et la nature des cystolithes dans le genre Exos- temmà (Rubiacées). — H. Lecomte. Note sur le développement des parois criblées dans le liber des Angiospermes. — E. G. Camus. Une herborisa- tion à Pourville, près de Dieppe. — Paul Maury. Sur les affinités du genre Susum. — Louis Mangin. Sur les réactifs iodés de la cellulose. — A. Fran- chet. Notes sur quelques Primula du Yunnan {Primuta pellucida n. sp.). — L. Daniel. Structure anatomique comparée de la feuille et des folioles de l'involucre dans les Chirocacées. — Gaston Bonnier. Etude expérimen- tale de l'influence du climat alpin sur la végétation et les fonctions des plantes. — R. Zeiller. Sur la présence dans les Pyrénées de VAspidium aculeatum var. Braunii. — B. Martin. Note sur deux Centatirea de la Flore du Gard. Journal of Botany (mars 1889). Alfred Fryer. Notes on Pondweeds {Potamogeton falcatus n. sp.). — George Murray and Léonard A. Boodle. A systematic and structural Account of the Genus Avrainvillea Decne. — R. H. Beddome. Two nevv Athyriums from the N. W. Himalayas {Athyrium Duthiei, A. Macdonelli, nn. spp.). — Frederick J. Hanbury. Further Notes on Hieracia new to Britain {Hieraciiim BacJzhoiisei , H. caledonicum, H. Fàrrense, H. proxi- mum, nn. spp.). — F. Buchanan White. The collecting and study of Willows. — James Britten and G. S. Boulger. Biographical Index ofBritish and Irish Botanists {Contin.). — Alfred Fryer. Gnaphalium uliginostim L., var. pilulare Wahl. — Reginald W. ScuUy. Further Notes on the Kerry Flora. — W. H. Pearson. Marsupella Siableri Spruce. — Edward S. Mar- shall. A new British Festuca. — Frederick J. Hanbury. CallHricke trun- cata Guss. in Gloucestershire. ^rtfl — J Merteh. Ua*., lit. «* «>«uiart- ■ N" 7. — 1°' AVRIL i88q. Suppléineni au ]o\xxx\?\ de Botanique. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE H. Jumelle. — InJIuence des substances mï/iérales sur" la slructure des végétaux. (Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences, t. CVIII, n" 9, 4 mars 1889.) M. Jumelle ayant cultivé en même temps, dès le début de la ger- mination, des Lupins, les uns dans l'eau distillée, les autres, toutes conditions égales d'ailleurs, dans une solution minérale nourricière, a constaté, à partir de l'apparition de la cinquième ou sixième feuille, des différences très nettes portant à la fois sur la morphologie externe et sur la structure anatomique, différences qui s'accentuent avec le développement. Ainsi, après soixante jours de végétation, le nombre des feuilles est, en moyenne, le même dans les deux lots de plantes. A ce mo- ment la tige des plantes poussant dans l'eau distillée atteint une hauteur moyenne de o'",22, les entre-nœuds sont longs et grêles, les feuilles petites et très vertes ; la tige des plantes nourries de sels ne mesure environ que o"',i^i ^^s entre-nœuds sont courts et épais, les feuilles grandes et jaunâtres. En même temps l'examen anatomique montre que la présence ;des substances minérales coïncide avec une production plus grande de parenchyme et une formation moindre d'éléments de soutien. Enfin, chez les plantes pourvues de sels, les cellules du parenchyme de la face supérieure se distinguent assez peu nettement, par leur forme, de celles de la face inférieure; en outre l'épiderme offre des cellules à parois plus ondulées et des stomates plus nombreux que celui des plantes élevées dans l'eau pure. On sait que de semblables variations de structure ont été déjà signalées sous l'influence d'autres conditions et que l'obscurité, Tombre, l'humidité de l'air ou du sol, ont une tendance à augmenter la proportion de l'eau dans les cellules. Or les plantes pourvues de sels renferment aussi plus d'eau que celles qui en sont privées, et celte inégalité, comme il résulte d'expériences faites par l'auteur, est due à la présence même des sels, qui attirent et retiennent une certaine quan- tité d'eau. C'est donc moins à l'absence de sels qu'à la diminutien d'eau de constitution qui en résulte que semblent devoir être attribuées les modifications de structure présentées par les plantes cultivées dans l'eau distillée. L. M. Roux et Yersin. — Contribution à l'étude de la diphthérie (Annales de l'Institut Pasteur, 1888, n° 12). Bien que le travail de MM. Roux et Yersin soit plus médical que XXXIV — botanique, nous croyons cependant devoir l'analyser à cause de sa haute portée. Le Bacille de la diphthérie a été découvert par Klebs et cultivé par Lœftler qui est arrivé à reproduire les fausses membranes du croup en badigeonnant le pharynx de divers animaux avec des cultures pures de la Bactérie. Cependant" il pouvait rester des doutes après cette étude sur la cause de la maladie, car jamais ce dernier expérimentateur n'était arrivé à observer les phénomènes de paralysie qui accompagnant la diphthérie. Ces doutes ne peuvent plus exister après le travail de MM. Roux et Yersin. Ils ont cultivé le Bacille de Klebs sur le sérum coagulé, sur la gélose nutritive, sur le bouillon de veau légèrement alcalin. Ils ont pu, en excoriant la muqueuse du pharynx des lapins, des pigeons, avec un fil de platine chargé de ces cultures, reproduire la maladie avec les membranes du croup. De minutieuses recherches leur ont appris que le Bacille se localisait en ce seul point de l'organisme; on ne le retrouve ni dans le sang, ni dans aucun organe. Comment se pro- duisent donc les paralysies observées à la suite du croup? Ces para- lysies, que Lœffler n'avait pu reproduire, ont été observées par les auteurs à la suite d'inoculation dans le pharynx et dans la trachée, ou d'injection microbienne intra-veineuses. Le microbe n'existant pas dans le sang, ce dernier résultat a conduit à penser à l'existence d'un poison diphthérique sécrété par le microbe qui pénétrerait dans le sang et produirait les accidents secondaires (paralysies, etc., et la mort). Cette hypothèse a été confirmée par les faits, car en inoculant le liquide de culture, filtré sur porcelaine, de manière à supprimer les Bacilles, on arrive à produire, suivant la dose, des paralysies, des diarrhées (qui avaient échappé jusqu'ici) et enfin souvent la mort. Ce travail suscite un grand nombre de questions. L'emploi des vaccins n'amènera-t-il pas plus tard des accidents secondaires graves? Les essais faits depuis plusieurs années sur le charbon, la septicémie, le charbon symptomatique, montrent que les vaccins ne causent aucune affection aux animaux. Il n'en est pas ainsi pour la dipthérie et la maladie causée par le Bacille pyocyanique, de sorte qu'il faut mo- mentanément renoncer à l'espoir de guérir préventivement ces maladies. Cependant « toutes les expériences sur les animaux tendent à prouver que le Bacille de la diphthérie ne se développe que sur une muqueuse déjà malade; aussi voit-on que la diphthérie est surtout fréquente à la suite de la rougeole et de la scarlatine. On ne doit donc jamais négliger l'angine de ces deux maladies, il faut pratiquer fréquemment des lavages phéniqués de la bouche et du larynx des enfants atteints de la rougeole et de la scarlatine. » Les résultats de cette étude font, en outre, pressentir que « l'avenir XXXV nous montrera sans doute que beaucoup d'affections organiques dont nous ne voyons pas clairement la cause sont dues à des actions tardives de ce genre. Beaucoup de néphrites, ou de maladies nerveuses, dont on ignore l'origine ou que l'on rapporte à des causes banales, sont peut-être la suite d'une infection microbienne qui a passé inaperçue. » J- C. F. A. F. C. Went. — Die Vacitolen in den FortpJIanamigssellen der Algeii [Les vacuoles dans les cellules reproductrices des Algues\ (Botanischc Zeitung, 18S9, n''i2, p. 197.) Les précédentes recherches de l'auteur ayant presque exclusive- ment porté sur les vacuoles des cellules végétatives, il a voulu les étendre aux cellules reproductrices. Il a étudié dans ce but les zoospores du Codium tomefilosum, du Chastotnorpha serea, du Sporo- chnus pedunculalus, de V Arthrocladia villosa, les organes mâles et femelles du Cysiosira abrota7iifolia et du Sargassum lini/oliuitty les pollinides, les carpospores et les tétraspores d'un certain nombre de Floridées. Partout il est arrivé aux mêmes conclusions : les vacuoles des différents corps reproducteurs proviennent, par voie de division, de la vacuole de leur cellule mère. L. M. »M»i'WS<^i»>»l>lctnent au ]o\xrx\-3\ de Botanique. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE F. Delpino. — Osserva^îone sopra i batteriocecidii e la sorge^ite (fasoio in ujia pianta di Galega officinalis {Observations sur les baciériocécidies et l'origine de l'azote dans tm pied de Galega offi- cinalis]. (Malpighia, t. II, p. 385.) L'auteur commence par signaler qu'il a observé sur des racines de plusieurs Trèfles et d'autres Légumineuses des tubercules vides qui présentaient à leur sommet un orifice régulier semblant indiquer qu'il avait servi à la sortie des hôtes de la protubérance. Ces tubercules seraient donc bien de nature pathologique, de véritables cécidies, et non des magasins de réserves comme l'ont soutenu plusieurs auteurs. Il n'y a d'ailleurs, dit-il, pour se convaincre du peu de fondement de cette dernière opinion, qu'à se rappeler qu'il se forme des tubercules volumineux dès le début de la germination des Haricots, des Fè^'es, des Yesces, c'est-à dire à l'époque du maximum de consommation et du minimum de production de la plante ; comment admettre en outre que des arbres de grande taille, comme \eRobi?iia^ pourvus de feuilles, de fleurs et de fruits en abondance, puissent avoir des magasins de réserves aussi petits et aussi ridicules^ à une si grande distance du lieu de consommation. Quant à l'agent producteur des cécidies il semble bien que ce soient des Bactéries. M. Delpino les a suivies dans les tubercules d'un pied de Galega officinalis arraché avec précaution au début de son développement et cultivé ensuite dans l'eau naturelle renouvelée chaque jour. Les racines, bien lavées pour les débarrasser des parti- cules de terre, portaient un grand nombre de jeunes protubérances vo- lumineuses. Leur contenu consistait en corpuscules bactériformes , d'aspect et de dimension variables, subglobulaires ou un peu allongés, paraissant formés d'un seul ou au plus de deux ou trois éléments cel- lulaires. Au bout d'une semaine de culture, la plante commençait à développer vigoureusement ses rameaux et avait produit d'abondantes racines, dépourvues de tubercules. Quant aux Bactéries elles avaient changé de forme : eUes étaient devenues des Bacilles à huit cellules, rectilignes pour la plupart, d'autres curvilignes ou recourbés en S. Ayant plus tard coupé une des racines chargées de tubercules pour la cultiver séparément dans de l'eau renouvelée chaque jour, M. Delpino a vu les cellules des Bacilles se dissocier bientôt, comme cela arrive pour la formation des spores quand le milieu nutritif s'épuise. xxxviii — Une fois tous les tubercules sacrifiés pour l'examen anatomique, la plante, dont les racines de plus en plus nombreuses étaient chaque jour lavées sous un jet d'eau avec le plus grand soin, continua à vé- géter d'une façon luxuriante, pendant plusieurs mois, jusqu'à la flo- raison, qui fut magnifique. Quant aux fruits ils ne se développèrent pas, ce que l'auteur attribue tout à la fois à l'insuffisance du phosphore et de la magnésie, et au défaut de pollinisation par les insectes. Durant toute cette culture, à deux reprises différentes seulement, pour remédier à un début de dessication des feuilles attribuée au manque de potasse, un peu de cendres avait été ajouté à l'eau, une première fois trois cuillerées pendant 48 heures, la seconde fois deux cuillerées pendant 24 heures. Quant à l'azote indispensable à la végé- tation de la plante, M. Delpino pense qu'il faut en attribuer l'origine à l'ammoniaque existant dans l'atmosphère, en proportion très faible, il est vrai, mais passant de là dans l'eau où les racines l'absorbent avide- ment, phénomène en parfaite 'harmonie, remarque l'auteur, avec le développement énorme des racines toutes les fois qu'elles se trouvent au contact d'une masse d'eau abondante. L. MOROT. * F. von Thumen. — Die Pilze dss Aprikosenbaumes (Armeniaca vulgaris Lam.). Eine Motiographie \Chaiiipignons de l'Abricotier. Monographie^ (Ans den Laboratorien des k. k. chemisch-physiolo- gischen Versuchsstation fur Wein und Obstbau zu Klosternenburg. 18S8, n'^ I.) I. Champignons attaquant les fruits. Phyllosticta vindobonensis Thûm. — Modifie l'aspect du fruit et diminue sa valeur. Phoma Armeniaca? Thûm. — Se montre depuis peu en Autriche et cause des dommages. Il se forme sur l'enveloppe des fruits des plages enfoncées de 1°"" à i*^™ 5 ; la chair brunit en-dessous et devient amère, astringente ; le fruit ne pourrit cependant pas, Monilia fructigena Pers. — Se montre aussi sur les autres arbres fr-aitiers et produit des dommages. Le mycélium se propage sous la peau et la perce pour fructifier. Monilia laxa Sacc. et Vogl. — A des propriétés analogues. Glceosporium lasticolor Berk. — N'a été observé jusqu'ici qu'en Ancfleterre. Il forme des plaques d'un brun brunâtre. Epochnium virens Mart. — Produit la pourriture des fruits. Sporotrichicm lyococcon Ehrenb. — Vient aussi sur les Pruniers et Pommiers. Melanomma Miner vas H. Fab. XXXTX II. Champignons attaquant les feuilles. Puccùiia Primoruin Lk. — S'observe aussi sur les Prunelliers. Podosphéerîa in'dacfyla De Bary. — Assez commun dans l'Amé- rique du Nord, où il produit le blanc des Abricotiers. Capnodium Armetiiacâs Thûm. Phyllosticia circumscissa Cooke. — Un des plus dangereux ennemis des cultures de la plante dans l'Australie méridionale. Clasterosporium Amygdaleariim Sacc. — Souvent épidcmique dans l'Europe centrale et méridionale, où il cause des dégâts sérieux. Cladosporiidii herbariorum Lk. — Est quelquefois nuisible. III. Champignons attaquant les branches et la tige. Valsa ambiens Fr.; V. cï?ictaYr.] V. leucostoma Fr.; Eictypella primastrï SdiCC] Cenangium prunastriYx.\ Diplodia Prum Fuck.\ D. Amygdalâs Cooke; Cytlspora leucosio7?taSa.cc.^ et C. cincia Sacc, formes spermogoniales des Valsa leucostoma et cincia; Melanconium fusiforme Sacc; Hymeniila Armejiiacée Schulz ; Coryneitm Beij'e- rinckii, étudié récemment par M. Vuillemin, forme imparfaite de V Ascospora Beijerinckii, J. Costantin. •WWKA^^A^S^W^AA^W PUBLICATIONS PERIODIQUES Botanische Zeitung (1889.) n° 13. Egon Ihne. — Ueber die Schwankang-en der Aufblûhzeit. n° 14. J. Wortmann. Beitraege zur Physiologie des Wachsthums. Botanisches Centrallblatt. (Bd XXXVII.) n° 12. Cari Lauterbach. — Untersuchungen ûber Eau und Entwicklung- des Sekretbehaelter bei den Cacteen {Forts.). n° 13. Cari Lauterbach. Id. (ScAtuss). — Ludwig. Bemerkung- ûber Phragmi- dium albidtim. — Anton Hansgirg. Bemerkung-en ûber einig-e von S. Wino- gradski neulich aufgestellte Gattungen und Arten von Bakterien. — Th. Bokorny. — Bemerkung zu Prof. Josef Boehm's Mittheilung ûber Staerke- bildungin den Blaettern von Sedum spectabile Boreau. — T. F. Hanausek. Zur Frage ûber Nag-Kassar von Mesua ferrea; Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Paris. n° 97. L. Pierre. Snr V Rarmandia. — L. Durand. Note sur rorganogénie du Poa annua. — H. Bâillon. Les stipules et les bractées des Circées. — H. Bâillon. Types nouveaux d'Apocynacées (Suite). — H. Bâillon. Sur quel- ques Gynopogoii néo-calédoniens. Deutsche botanîsche Monatsschrift. (VlIIJahrg^., 1889.) n" 2, février. Mùnderlein. — Die Flora von Windsheim in Baj-ern. — E. Figert. Bo- tanische Mittheilungen aus Schlesien. — Oscar Burchard. Moose aus Nord- land in Norwegen. — Winter. In's Engadin ! n° 3, mars. 0. V. Seemen. Zwei neue Weiden : Salix Straehleri und ^. Scktimann- iana. — E. Sagorski. Plantae criticae Thuringiae. III. — J. Bornmùller. Zur Flora derUmgebung Leipzigs. Journal of Botany. (Avril 1889.) George Murray and A. Léonard Boodle. A systematic and structural Account of the Genus Avraiitvillea Decne [Contin.). — James Britten. Dr. Leemann's Study-set. — C. B. Moffat. Plants near Ballyhyland, Co. Wex- ford. — F. J. Hanbury and H. J. Cosmo Melville. New County Records for Sutherland, Caithness, and Ross. — H. and J. Groves. On Epilobium alpi- num and E. anagallidifolium. — D. D. The Rev. Churchill Babington. — Wm. Philips. William Allport Leighton. — James Britten and G. S. Boul- ger. Biographical Index of British and Irish Botanists [Contin.). — Arthur Bennett. Carex elytroides Fries in Britain. — G. C. Druce. Calamagvostis horealis Laestad. in Scotland. — A. G. More. Erica mediterranea yar. hiber- nica in Achill Island. — J. W. White. Ruius pallidus W. et N. in North Somerset. ■ — Alfred Fryer. Polygala calcarea F. Schultz in Cambrid- geshire. Oesterreichische botanische Zeitschrift. (1889.) no 2, février. A. Hansgirg. Beitraegezur Kenntniss der quarnerischen und dalmatini- schen Meeresalgen {Schluss). — V. v. Borbas. Tilia semicuneata Rupr.? in Galizien. — J. Murr. Wichtige neue Funde von Phanerogamen in Nord- tirol {Schluss). — Br. Blocki. Potentilla Tynieckii n. sp. — K. Vandas. Beitraegezur Kenntniss der Flora von Sûd-Hercegovina {Forts.). — L. Si- monkai. Bemerkungen zur Flora von Ungarn. X. — Ed. Formanek. Beitrag zur Flora von Bosnien und der Hercegovina {Forts.), — R. F. Solla. Ein Tag in Migliarino. Revue mycologique. (Avril 1889.) N. Sorokine. Matériaux pour la flore cryptogamique de TAsie centrale. — C. Spegazzini. Fungi nonnulli Paraguarias et Fuegia (Phaneromyees, nov. gen.). — G. Lagerheim. L'acide lactique, excellent agent pour Tétude des Champignons secs. — P. A. Karsten. Fungi quidam novi vel minus bene cogniti. N» 9. — 1" MAI 1889. Supplément au ]oyxrvL^ de Botanique. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Devaux. — Du mécanisme des échanges gasetix chea les plantes aqua- tiques (Ann. des se. nat., Bot., y'" s., t. 9, 1889). De nombreuses études ont déjà été faites sur la nature des gaz émis ou absorbés par les plantes tant aériennes qu'aquatiques. Mais le mé- canisme même des échanges gazeux n'a fait jusqu'ici l'objet que de bien peu de travaux. Les recherches de M. Devaux dans cette voie délicate peuvent être considérées comme fournissant déjà des résul- tats fort importants. Ces recherches ont porté sur les plantes aqua- tiques, dont la structure est plus simple et qu'il est plus facile d'avoir dans des conditions bien déterminées. Dans la première partie de son travail, l'auteur étudie les échanges gazeux entre l'air des lacunes et le milieu ambiant. Les gaz émis par les plantes peuvent suivre deux voies différentes : ou bien ils se diffusent à travers les parois des cellules, ou bien ils s'échappent à l'état de bulles. Il est évident que par diffusion il peut également se produire des entrées de gaz dans les plantes. Pour étudier la diffusion à travers les tissus d'une plante aquatique, VElodea par exemple, M. Devaux la place dans un entonnoir, son extrémité inférieure plongeant dans un peu de mercure, et il coule au- tour, jusqu'au quart environ de la partie élargie, de la gélatine fusible à 30*^, opération qui n'endommage pas la plante. On laisse couler le mercure et l'extrémité de la tige est ainsi dégagée. On peut alors relier, au moyen d'un tube de caoutchouc, la partie redressée de l'en- tonnoir à une pompe à mercure et faire complètement le vide dans la plante. Puis la partie restée libre au-dessus de la gélatine est laissée dans l'air ou plongée dans l'eau; de l'air pénètre donc dans la plante; on peut l'extraire et en déterminer la composition. En comparant la diffusion dans ses expériences et celle qui se pro- duit dans diverses autres circonstances, M. Devaux arrive à cette con- clusion : < La diffusion à travers les parois cte la plante est très ana- logue à celle qui se produirait à travers une latne liquide immobili- sée. » En outre « la rentrée par diffusion est la même, que la plante soit dans l'air ou dans l'eau. » Les bulles que l'on voit fréquemmment se dégager de l'intérieur des plantes sortent toujours par des déchirures de la plante (section, blessure, etc.). En recueillant ces bulles et faisant l'analyse des gaz qui les constituent, M. Devaux arrive à cette conclusion importante : — XLII — « L'atmosphère interne des plantes submergées est de l'air presque pur, ayant à peu près la composition de l'air libre, si l'eau est nor- malement aérée, i On a émis souvent une opinion inverse. Cela tient en grande partie à ce que l'on n'avait pas soin de prendre de l'eau lar- gement aérée. La respiration de la plante tendrait évidemment à modi- fier cette composition, mais les échanges diffusifs qui se produisent avec les gaz dissous dans l'eau extérieure compensent l'effet de la res- piration. Outre ces bulles venant de l'intérieur des plantes aquatiques, il se forme souvent à leur surface des bulles beaucoup plus petites. Elles proviennent des atmosphères superficielles extrêmement minces qui existent toujours à la surface des plantes aquatiques et en général de tous les corps plongés dans l'eau. Les bulles de la première espèce viennent des lacunes des plantes aquatiques; celles de la seconde es- pèce existent seules pour les plantes dépourvues de lacunes : un grand nombre d'Algues sont dans ce cas. Les diverses circonstances atmos- phériques peuvent faire varier dans des limites assez étendues la com- position de l'air dissous dans l'eau; on conçoit donc que l'air des la- cunes présente aussi des compositions variables : c'est ce que l'auteur a démontré. 9. La saturation normale des eaux naturelles, dit-il, c'est-à-dire leur équilibre parfait avec l'atmosphère, est souvent atteinte, mais ne sub- siste jamais, car les pressions gazeuses y subissent des oscillations con- tinuelles. « Il en résulte que l'atmosphère des lacunes subit aussi des varia- tions continuelles de pression. Ces variations sont positives pendant le jour et dues alors à deux causes, la sursaturation et le dégagement d'oxygène; elles sont négatives pendant la nuit, parce que ces deux causes cessent d'agir ; pourtant il arrive parfois que la pression est po- sitive au commencement de la nuit par suite d'un excès de saturation diurne. « Des variations semblables, mais plus étendues, se produisent avec les saisons. » Dans une seconde partie, l'auteur s'occupe des échanges gazeux entre la cellule et le milieu qui l'entoure. Il insiste d'abord sur le grand développement de l'appareil aérifère qui fait que les diverses cellules sont toujours très rapprochées des lacunes; il montre que les méats se forment de très bonne heure et existent déjà tout près de l'extrémité même du cône végétatif de la tige. L'étude des gaz des lacunes lui per- met d'énoncer cette proposition : « Le milieu gazeux externe de cha- que cellule d'une plante submergée est de l'air libre ou dissous dans lequel les pressions gazeuses sont très voisines de ce qu'elles sont dans l'air libre. » Cet énoncé et les résultats exposés dans la première partie sur la diffusioa des «raz conduisent alors l'auteur à cette conclusion : « // existe toujours de l'air dissous dans toutes les parties constitutives d'une plante aquatique submergée. — Dans toutes les cellules ^ chaque gaz possède à peu près une pression uniforme qui est la vtême que dans l'air libre, v Comme on le voit, le travail de M. Devaux nous fournit des ren- seignements précieux sur certains phénomènes des plus importants de la vie cellulaire et de la biologie générale. L. Dufour. Garcin. — Recherches sur les Apocynées (Annales de la Société bota- nique de Lyon, 15'' année). Ce travail, qui est une nouvelle application de Tanatomie à la sys- tématique, comprend deux parties, l'une purement botanique, l'autre traitant spécialement de la matière médicale. Dans la première partie, l'auteur étudie la structure histologique d'un certain nombre d'espèces d'Apocynées, et il en conclut que cette famille, très naturelle au point de vue morphologique, ne l'est pas moins au point de vue anatomique. Les plantes qui la composent sont essentiellement caractérisées dans leur tige par la présence de deux libers, l'un externe, l'autre interne, de laticifères inarticulés et d'un péricycle renfermant des faisceaux de fibres à parois épaisses mais cellulosiques. Le liber interne semble d'ailleurs avoir une signifi- cation différente de celui des Cucurbitacées. Ces mêmes caractères se retrouvent dans la famille des Asclépiadées, destinée vraisemblable- ment à être réunie d'une façon définitive à celle des Apocynées. La seconde partie du travail de M. Garcin est une étude détaillée des drogues fournies par les racines, tiges, feuilles et fruits de diverses espèces d'Apocynées, telles qu'elles sont employées en médecine. Nous sigfnalerons notamment ses intéressantes recherches sur les Stro- phanthiis. L. MoROT. O^W»i^<»»^^^i^^^^»i^^^i^^^^^^ PUBLICATIONS PÉRIODIQUES Botanische Zeitung. (1889 n"*^ 15 et 16.) J. Wortmann. Beitraeg-e zur Physiolog-ie des Wachsthums {Forts.). Botanisches Centralblatt (Bd XXXVIU). n» I. E. Dennert. Anatomie und Chemie des Blumenblatts. — M. Lierau. XLIV -— Das botanischc Muséum uad bot, Laboratorium fiir Waarenkunde zu Ham- burtJ- n" 2. E. Dennert. Id. {Forts.). — M. Lierau. Id. {Forts.). — F. G. Kohi. Zur Kalko.xalat-Bildungr in der Pflanze. *> Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. CBd VII, H. 2, i88q.) W. Pfeffer. Ueber Oxydationsvorg-aenge in lebenden Zellen. — R. Har- tig. Bemerkungfen zu A. Wieler^s Abhandlung : Ueber den Ort der Was- serleitung- im Holzkoerper, etc. — W. Zopf. Oxalsaeuregaehrung (an Stelle von Alcoholgaehrung') bel einem typischen (endosporen) Saccharomyceten {S. Hansenii n. sp.) — M. Westermayer. Bemerkungen zu der Abhandlung von Gregor Kraus : Grundlinieu zu einer Physiologie des Gerbstoffs. — H. Ambronn. Das optische Verhalten und die Structur des Kirchgummis. R. A. Philippi. — Ueber einige chilenische Pflanzengattungen. Flora. (1889, Heft I.) K. Goebel. Ueber die Jugendformen der Pflanzen. — W. Pfeffer. Loew und Bokorny's Silberreduction in Pflanzenzellen. — F. Ludwig. Beobach- tungen von Fritz MûUer an Hypoxis decumbeits. — A. Hansgirg. Ueber die Gattung Crenacantlia¥A.z.., Periplegmatium Ktz.,und Hans^/rft'a De Toni. — J. Mùller. Lichenes Sandwicenses. — J. MùUer. Observationes in Li- chenes argentinenses. — Ed. Widmer. Beitrag zur Kenntniss der rothblû- henden Alpen-Primeln. — Th. Loesener. Ueber einige neue Pflanzenarteu aus Brasilien. Oesterreichische botanische Zeitschrift. (1889). n" 3, mars. A. Kerner v. Marilaun. Ueber das Wechseln der Bliithenfarbe an einer und derselben Art in verschiedenen Gegenden. — Julius Wiesner. Zur Erklaerung der wechselnden Geschwindigkeit des Vegetationsrhythmus. — M. Wilkomm. Ueber einige kritische Labiaten der spanisch-baleari- schen Flora. — G. Haberlandt. Ueber das Laengenwachsthum und den Geo- tropismus der Rhizoiden von Mar chatitia und Lunularia . — HansMolisch. Notiz liber das Verhalten von Gmgko biloba L. in Finstern. — P. Ascher- son. Zur Synonymie der Eurotia ceratoides G. A. Mey und einiger aegyp- tischer Paronychieen. — J. Freyn. Ueber einige kristische Arabis-Kv\.ç.n. — R. V. Wettstein. Pimis digenea {P. nigra Arn. X montatta Dur.). PUBLICATIONS DIVERSES L. Trabut. Étude sur THalfa {Stipa tenacissima) . Julius Wiesner. Biologie der Pflanzen. a;Z. wi »«mAW K^chorr-Mi N° lo. — 10 MAI 1889. Sufip/e'meni au ]o\ivnvL\ de Botanique. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Hermann Ross. — Coniribiczioni alla couoscenza del iessuto assi- milât or e e dello sviluppo del periderma net fusti délie plante povere di foglie o a fil le, [Contributions à la co?znaissance du tissu assimi- lateur et du développeijtent du périderme da?is la tige des plantes pauvres en feuilles ou aphylles.] (Nuovo Giornalebotanicoitaliano, Vol. XXI, n«2, 15 avril 1889). Les recherches de l'auteur ont porté sur un certain nombre de plantes appartenant à des familles diverses, à tige arrondie, aplatie ou sillonnée, telles que Spartium junceum^ Polygonum^ Ep/iedra, Poly- galaspeciosa, Pelargonium tetragonum^ Jasminum, Russelia^ Colletia, Baccharis^ Bossiséea^ Carmichaslia^ Muehlenbeckia platyclada, P/iyl- lanthus^ Sarothainnus vulgaris, Genista^ Rétama Retam, Plumbago aphylla^ Casuarina, Il résume ainsi ses observations. Les plantes qui, dépourvues de feuilles ou n'en portant qu'un petit nombre, possèdent du tissu assimilateur dans la tige montrent généra- lement une tendance à conserver longtemps intacts leur épiderme et leur écorce, de manière à rendre possible une assimilation suffisante ; leur accroissement en épaisseur est tout d'abord peu notable et l'appa- rition du périderme est retardée. Celui-ci peut ne se développer que sur une partie de la tige, ou naître sous forme de taches ou de lignes longitudinales éparses sans ordre qui ne se fusionnent que plus tard pour recouvrir la tige sur tout son pourtour. Quand l'accroissement en épaisseur commence, l'espace nécessaire aux nouveaux tissus peut être obtenu par l'arrondissement des tiges d'abord aplaties ou par l'élargissement des sillons, de manière que le tissu assimilateur persiste le plus longtemps possible. Dans d'autres cas, le périderme naît entre les groupes de tissu assi- milateur, sous forme de bandes longitudinales régulières, qui s'élar- gissent en proportion de l'accroissement en épaisseur. Le tissu assi- milateur n'est pas altéré (Casuarina) ou ne l'est que très peu (Spar- tiuinj. Dans les Genêts et quelques genres voisins, où des cordons sclé- reux s'étendent sans interruption depuis l'épiderme à travers toute l'écorce, le périderme se forme au milieu des bandes de tissu assimi- lateur, au fond des sillons primitifs, conservant longtemps des deux côtés le reste du parenchyme à clilorophylle. L. Morot. XLVl S. Winogradsky. — Sur le pléojnorphîsme des Bactéries (Annales de l'Institut Pasteur, 1889, p. 249). E. Metchnikoff. — Note sur lepléomorphisme des Bactéries (Id.p. 26^). M. Zopf a autrefois cru découvrir le polymorphisme des Bactéries; malheureusement la méthode qu'il employait était imparfaite, et il ne citait comme milieu de culture que « l'eau de marais fraîche » ou l'eau d'égout, comme quelqu'un l'a dit spirituellement. Le succès de cette théorie a été éphémère et on parait revenir à la fixité des espèces de Bactéries comme la concevait AI. Cohn. M. Winoçrradskv a largement contribué pour sa part à renverser ces idées par l'étude des Bactéries sulfureuses; il reprend aujourd'hui cette question à l'occasion d'un nouveau cas de polymorphisme découvert par M. Metchnikoff chez le Spirobacillus Cienkowskii, dont l'autonomie lui inspire quelques doutes. Il semble même vouloir restreindre la portée des observatious faites ^\xx\ç: Micrococcus prodigiosus^ ■çdxW.^3Ji>sç.xzw^^Q^\ a, comme on le sait, constaté dans des conditions absolument rigoureuses de pureté que le Micrococcus ovale se transforme en Bacille et en filaments. M. Winogradsky ajoute « qu'aucune espèce ne peut être caractérisée par une forme géométrique fixe, et M. Cohn ne l'a jamais fait. » Il n'en est pas moins vrai, comme le fait observer M. Metchnikoff, que le Coccobacillus prodïgïosusa. été regardé par M. Cohn comme un All- er ococcus et qu'il a été rangé parmi les Bacillus par M. Flûgge, un des champions les plus zélés de la fixité. Les variations provoquées par M. Wasserzug n'ont pas dépassé ces limites, ajoute M. Wino- gradsky ; elles démontrent au moins que, dans certains cas, une plante peut passer par l'état Micrococcus puis par l'état Bacillus. M. Wino- gradsky croit devoir ranger ces métamorphoses parmi les phénomènes e morbides et pathologiques > qu'on ne doit pas mettre sur le même rang que les phénomènes normaux. S'il en était ainsi, nous devrions renoncer à faire toute expérience et toute culture ; or, une connaissance plus approfondie des choses a montré qu'on ne torturait pas la nature dans les laboratoires et que la plupart des observations qu'on y fait peuvent être répétées dans la nature. D'ailleurs, comment définir les phénomènes normaux et ceux qui ne le sont pas? M. Winogradsky est-il aussi bien sûr que chez les Champignons, pour lesquels il admet le polymorphisme, le développement se modifie toujours tout à coup. Il semble que la question des conditions dans lesquelles se produisent les variations est encore trop obscure pour qu'il soit permis d'être si affirmatif. Ne pourrait-on pas croire, d'un autre côté, à l'invariabilité de certaines formes conidiennes qui se — xr.vii maintiennent pendant un nombre indéfini de générations sans aucune variation, et dont la parenté avec d'autres formes parfaites a été dé- montrée d'une manière irréfragable. Il ne faut pas oublier que M. Winogradsky n'a pas réussi à cultiver purement ses Bactéries sulfureuses ; il a pu les conserver tant bien que mal sous une lamelle pendant quinze jours ou un mois, aussi ne peut- on attribuer à ses résultats la portée qu'il paraît vouloir leur donner. Quelques Bacilles, comme celui du choléra, qui ont été cultivés pure- ment, se transforment de Bacilles en Spirilles; aussi tout fait penser qu'il y a des variations restreintes chez les Bactériacées, Une méthode rigoureuse de culture résoudra définitivement la question, mais on ne saurait négliger des observations bien faites comme celles de M. Met- chnikoff et on ne doit pas oublier combien cette méthode de concomi- tance et de continuité de formes a rendu de services à la mycologie malgré ses imperfections. J. Costantin. PUBLICATIONS PERIODIQUES Berichte der deutschen botaniscben Gesellschaft. (Bd VU, Heft 3, 1889.) W. Belajeff. Ueber Bau und Entwickelung- der Spermatozoiden bei den Gefaesskryptogamen. — W. Palladin. Kohlehydrate als Oxydationspro- dukte der Eiweisstoffe. — H. Hellriegel. Bemerkungen zu dem Aufsatze von B. Frank « Ueber den Eintluss, welchen das vSterilisiren des Erdbo- dens auf die Pflanzen-Entwickelung- ausûbt ». — H. Hellriegel und H. Wil- farth. Erfolg"t die Assimilation des freien Stickstoffs durch die Leg^uminosen unter Mitwirkung niederer Organismen? — Erich Schmidt. Ein Beitrag- zur Kenntniss der secundaeren Markstrahlen. Botanical Gazette. (avril 1889J. F. Renauld and J. Cardot. NewMossesofNorth America. II. — Stanley Coulter. Histology of the leaf of Taxodium. II. — Byron D. Halsted. A modification of the versatile anther. — Thomas Meehan. The winter leaves of Corydalis glatica and C. flavula. — Byron D. Halsted. Pollen mother- cells. Botanische Zeitung (1889). n°s 17 et 18. J. Wortmann. Beitraege zur Physiolog-ie des Wachsthums {Forts, und Schluss). n° 19. H. de Vries. Ueber die Permeabilitaet der Protoplaste liir Harnstofif. XLVUI Botanisches Centralblatt (Bd. XXXVIII). n" 3. E. Dennert. Anatomie und Chemie des Blumcnblatts [Forts.). — R. Hesse. Zur JMituicklung-sg-eschichte der Tuberaceen und Elaphomyceten. — M. Lierau. Das botanische Muséum und bot. Laboratorium fur Waaren- kunde zu Hamburg- {Forts.). — F. G. von Herder. \i. R. von Trautvetter. n" 4. E. Dennert. Id. {ScMuss). — F. G. von Herder. Id. [Forts.). n» 5. Paul Dietel. Ueber Rostpilze, deren Teleutosporen kurz nach ihrer Reife keinien. — 0. Loew und Th. Bokorny. Ueber das Verhalten von Pfl^nzenzellen zu stark verdûnnter alkalischer Silberloesung-. — F. G. V. Herder. Id. {Forts.). Le Naturaliste. (i88g.) ler Mars. G. Rouy. Suites à la Flore de France de Grenier et Godron {Rosa mi- crantha). i^r Avril. P. Hariot. La Truffe, organisation, classification. -- G. Rouy. Suites à la Flore de France de Grenier et Godron {Rosa mollis). Nuovo Giornale botanico italiano (Vol. XXI, n° 2, avril 1889). C Massalongo. Nuovi Miceti delFag-ro veronese. — A. Piccone. Alghe délia crociera del « Corsaro » aile Azzore. — H. Ross. Contribuzioni alla conoscenza del tessuto assimilatore e dello sviluppo del periderma nei fusti délie plante povere di fog'.ie o afiUe. — L. Micheletti. Index schedularum criticarum in Lichenes exsiccatos Italiai (auctore A. B. Massalongo). — U. Martelli. Caso teratologico nella Magnolia anomefclia vSalisb. — BuL- LETiNo DELLA SociETA BoTANiGA ITALIANA : L. Macchiati, La Syncdra pulchella Kûtz. var. abnormis M., ed altre Uiatomacee délia sorgente di Ponte Nuovo (Sassuolo); G. Cicioni, Sopra una varietà délia Myosotis in- termcdia.^ e del Polygoiiiun dumctonim ; A. Goiran, Alcune notizie suUa flora veroiese; G. Arcangeli, Sulla funzione trofilegica délie foglie ; L. Mac- chiati, Le Diatomacee délia fortezza di Castelfranco Bolognese; A. Goiran, Alcune notizie sulla flora veronese ; G. Arcangeli, Sulla struttura dei serai délia Victoria regia Lindl; U. Martelli, Una uuova specie di Riccia; Sul Poly parus gelsortim Fr. ; L. Celotti, Contribuzione alla micologia roinana; C. Avetta, Seconda contribuzione alla llora délia Scioa; R. Pirotta, Osser- vazioni sopra alcuni Funghi; C. Lumia, Uel miscuglio gassoso nel sicono del Fico {Fictis Carica)\ A. Terracciano, Le Viole italiane spettanti alla sezione Melanium D. C. Appunti di studii filogenctico-sistematici ; C. Avetta, Terza contribuzione alla flora dello Scioa ; G. Cuboni, Esperienze per la diffuzione délia Entomophthora Crylli Fres. contro le cavallete ; C. Avetta, Prima contribuzione alla flora dello Scioa. P^»». — J M*4M». bar.. 22. «^ ««i/tr^ 'iechere**. N" II. — i" JUIN i88g. Supp/émeiti au ]n\irr\:û de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE C. Acqua. — Nuova contribusione allô studio dei crisialli di ossa- laio di calcio iielle plante \Nouvelle contribution à l'étude des cris- taux d'oxalatede chaux dans /^.y//â;«/^.y].(Malpighia, vol. III, 18S9, p. I7> I Pl-)- Les observations de l'auteur, qui ont porté sur diverses espèces appartenant aux genres Oxalis, Rumex et Picurnia (Phytolacca), l'ont conduit aux conclusions suivantes. Les cellules cristallifèressont le lieu d'orig-ine de l'oxalate de chaux, mais non de l'acide oxalique. Celui-ci prend naissance dans toutes les cellules du parenchyme cortical et médullaire, où il se combine avec la potasse. L'oxalate de potasse qui en résulte passe d'une cellule à une autre par les espaces intercellulaires et arrive ainsi aux cellules cristallifères. Les solutions provenant du sol et contenant des sels de chaux diffusent au contraire à travers les molécules cellulosiques des membranes. Ces sels de chaux ne peuvent pénétrer dans les cellules ordinaires du parenchyme à cause des propriétés osmotiques de l'ec- toplasme ou couche périphérique du plasma. Arrivés au contact des cellules cristallifères, ils y pénètrent au contraire, l'ectoplasme de ces cellules ayant précisément la propriété osmotique de laisser passer les sels de chaux. C'est donc dans ces cellules que les deux réactifs se rencontrent et qu'a lieu la formation des cristaux. Quant à l'oxalate soluble, il s'accumule dans les espaces intercellu- laires, où l'auteur en a déterminé la cristallisation par l'emploi de certains réactifs, de sorte qu'on peut les regarder comme de véritables organes excréteurs. Il est vraisemblable que ces espaces intercellu- laires sont revêtus d'une couche plasmique qui protège les oxalates so- lubles contre le contact des sels de chaux qui imprègnent les mem- branes. L. MOROT. Alfred W. Bennett and George Murray. — A Handbook of cryp- togamic Botany [Manuel de Botanique cryptogamique\ (Londres, Longmans, Greenand C°, 1889.) Il n'avait pas été publié en Angleterre d'ouvrage général de Cryp- togamie depuis celui de Berkeley en 1857. Or on sait combien ont été considérables depuis cette époque le*s progrès accomplis dans cette partie de la Botanique. Cette lacune est aujourd'hui comblée par l'ex- cellent Manuel que viennent de faire paraître MAL Bennett et Murray. Ce Manuel est entièrement au courant de la science, et la lecture en est facilitée par un nombre considérable de figures soit originales, soit empruntées à divers ouvrages. Il comprend sept subdivisions : i° les Cryptogames vasculaires ; 2° les Muscinées ; 3° les Characées, que les auteurs n'ont pas cru devoir ranger dans les Algues et dont ils font un groupe intermédiaire entre ces dernières et les Muscinées ; 4'^ les Algues, qu'ils partagent en Floridées, Confervoïdées hétérogames, Fucacées, Phaeosporées, Conjuguées, Confervoïdées isogames, Multi- nucléées et Cœnobiées ; 5° les Champignons, formant deux groupes, les Phycomycètes (Oomycètes et Zygomycètes) et les Sporocarpés (Ascomycètes, Urédinées et Basidiomycètes), les Lichens étant répar- tis dans ce groupe à leurs places respectives ; 6" les Mycétotozoaires (Myxomycètes et Acrasiés); 7° les Protophytes, comprenant deux groupes, les Schizophycées (Protococcoïdées, Diatomacées, Cyano- phycées) et les Schizomycètes (Bactéries). Chacune des 28 classes entre lesquelles se trouvent réparties les Cryptogames dans ce système de classification fait l'objet d'une étude détaillée plus ou moins longue où les principaux types sont passés en revue. Les Cryptogames fossiles n'ont pas été non plus oubliés. Enfin des listes bibliographiques très étendues ajoutées à chaque chapitre fournissent au lecteur d'utiles renseignements et facilitent les recherches des cryptogamistes. L. Morot. Léon Guignard. — Développement et constitution des anthérozoïdes (Revue générale de Botanique, t. I, n°* i, 2, 3, 4, 1889). L'anthérozoïde des Characées, des Muscinées, des Cryptogames vasculaires a, comme on sait, la forme d'un filament spirale pourvu de cils. Le noyau de la cellule-mère joue un rôle essentiel dans sa forma- tion : il ne se dissout pas, comme on l'avait cru, et concourt par trans- formation directe à donner le corps de l'anthérozoïde, tandis que les cils proviennent directement du protoplasme. Mais le corps de l'anthé- rozoïde dérive-t-il seulement du noyau, ou à la fois du noyau et du protoplasme ? Comment se fait la transformation ? Comment et à quel moment naissent les cils? Telles sont les questions que M. Guignard s'est proposé de résoudre dans le travail qu'il vient de faire paraître dans la Revue générale de Botanique et dont il a donné un résumé dans plusieurs notes insérées aux Comptes rendus de l'Académie des Sciences. Ce travail est accompagné de cinq planches qui mettent en évidence les conclusions de l'auteur. L Characées. — Au point de vue morphologique, c'est le noyau seul qui se transforme directement, sans se découper en spirale comme on pourrait le croire, pour donner le corps de l'anthérozoïde chez les — Ll — Characées. La formation de ce dernier ne commence donc pas dans le protoplasme. Les cils sont bien d'origine protoplasmique ; entraînés par l'extréminé antérieure du corps, sur laquelle ils sont insérés, ils acquièrent leur longueur définitive des la première phase du développe- ment. Au moment où l'anthérozoïde va prendre naissance, le noyau se porte sur le côté de la cellule-mère, de façon à n'être plus recouvert sur sa face externe que par une couche très mince de protoi^lasme hya- lin. Ensuite apparaît, sur cette face externe, une petite bande d'épais- sissement, plus réfringente que le reste du noyau, qui la produit par une métamorphose spéciale de sa substance. Cette bande fait corps avec le noyau, sans former à sa surface une crête saillante, et ressemble à un croissant court et très ouvert. Bientôt une de ses extrémités s'allonge et le noyau semble alors pourvu d'une sorte de bec qui est l'extrémité antérieure du corps de l'anthérozoïde. Dès ce moment les deux cils se différencient, à partir de l'extrémité antérieure sur laquelle ils s'insèrent, dans la mince couche protoplas- mique hyaline recouvrant la surface externe du noyau et qui se con- tinue pour les former tout autour du protoplasme granuleux situé à la face interne. Ils acquièrent immédiatement leur longueur définitive qui est égale à celle du corps adulte. Peu après leur formation ils se détachent du protoplasme granuleux et s'écartent plus ou moins les uns des autres. Pendant que l'extrémité antérieure de l'anthérozoïde commence à contourner la surface du protoplasme granuleux, l'extrémité posté- rieure se forme à l'opposé, par l'allongement de la bande d'épaississe- ment, et s'accroît en sens inverse, pour venir bientôt se juxtaposer à la première, ce qui donne le premier tour de spire. L'accroissement con- tinuant, le noyau s'étire peu à peu entre les deux extrémités du corps, de sorte que le renflement qu'il formait sur le trajet de la spirale en voie d'allongement a disparu lorsque cette dernière comprend environ deux tours. Quant au protoplasme il est insensiblement digéré et em- ployé à la nutrition de l'anthérozoïde, et il finit par disparaître en ne laissant que quelques granulations à la face interne de l'extrémité postérieure du corps. L'anthérozoïde adulte forme un peu plus de trois tours de spire. Il oÔre toutes les réactions de la nucléine ; à sa surface, on voit une enveloppe hyaline extrêmement mince. II. Hépatiques, Mousses, Fougères. — Ici encore, c'est le noyau seul qui se transforme directement, en s'allongeant, en une bande spiralée pour donner le corps de l'anthérozoïde. Les cils naissent de très bonne heure aux dépens d'une couche protoplasmique hyaline différenciée à cet effet à la surface du noyau et du protoplasme nutritif. LU — Ce dernier est, soit complètement, soit partiellement absorbé pendant l'accroissement du corps de l'anthérozoïde . La transformation mor- phologique du noyau s'accompagne de modifications internes qui rendent finalement le corps spirale homogène et également chroma- tique, sauf dans la partie postérieure qui est un peu moins colorable par les réactifs de la nucléine. Ce corps est pourvu d'une enveloppe hyaline excessivement mince. III. Algues. — Les anthérozoïdes des Algues, en laissant de côté les Characées, ont un mode de formation et une structure qui les dis- tinguent de ceux des groupes précédents. Ce ne sont plus des noyaux métamorphosés, mais de véritables cellules dont la constitution peut d'ailleurs offrir quelques variations. M. Guignard en a étudié le déve- loppement dans deux familles où ils représentent deux types bien diffé- rents, les Fucacées et les Floridées. Fucacées. — Chaque anthéridie donne naissance à 64 anthérozoïdes. Au gros noyau primitif succèdent, par des bipartitions répétées, 64 petits noyaux uniformément répartis dans le protoplasme. Les chroma- tophores se divisent aussi et deviennent plus nombreux que les noyaux ; les uns restent d'abord incolores, les autres prennent une teinte jaune, puis orangée, et forment des globules colorés de volume variable. A chaque noyau s'accole un chromatophore incolore qui deviendra le point rouge de l'anthérozoïde. Pour constituer le corps de ce dernier, le protoplasme se répartit autour des noyaux. Le chromatophore accolé au noyau prend peu à peu la teinte orangée caractéristique du /A?'/«^«/ «î« Journal de Botanique. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE G. F. Atkinson. — A)iother phosphorescoit mushroom \Un nouveau Champignon phosphorescenf\. (Botanical Gazette, Vol. XIV, n° i, T889). L'auteur de cette note rapporte un exemple de phosphorescence qu'il a eu l'occasion d'observer avec plusieurs témoins sur le Clitocybe illudens Schvv. Il résulte de ses observations que la phosphorescence est localisée dans l'hyménium et probablement dans la portion direc- tement adjacente de l'hyménophore; le pied et la partie charnue du chapeau ne sont pas phosphorescents. Le phénomène persiste après la récolte de la plante tant que l'hyménium conserve de l'humidité. L. MOROT. U. Martelli. — Caso terafologico nella Magnolia anonaefolia Salisb. S^Cas tératologique chez le Magnolia anonaefolia Salisb^. (Nuovo Giornale botanico. Vol. XXI, n" 2, avril 18S9, i pi.). L'auteur a observé sur une trentaine de fleurs d'un Magnolia a7ioncefolia cultivé au jardin botanique de Florence, des carpelles mé- langés aux étamines. Dans le plus grand nombre de cas il n'en exis- tait qu'un, parfois deux, parfois davantage. Contrairement à ce qui avait été signalé par d'autres auteurs, l'anomalie était surtout fréquente dans le tour de spire le plus extérieur et rare dans le second et le troisième. Au lieu de renfermer deux ovules comme les carpelles normaux, ces carpelles anormaux n'en renfermaient qu'un; l'un pourtant en pos- sédait deux. L. M. Oreste Mattirolo. — Sul polimorfismo délia Pleospora herbarum TuL, e sul valore specifico délia Pleospora Sarcinulse e délia Pleospora Alternariae di Gibelli et Grifjîni [Sur le polymorphisme du Pleospora herbarum Tul. et la valeur spécifique du Pleospora Sarcinulae et rt^?/: Pleospora Alternariae de Gibelli et Gri/fivi]. (Mal- pighia, Vol. II, fasc. IX-X, p. 357.) Les conclusions nouvelles du travail de M. Mattirolo sur la ques- tion si débattue du Pleospora herbarum se rapprochent beaucoup de celles de Gibelli et Griffini, c'est-à-dire qu'il y aurait deux Pleospora, — Lvin — l'un ayant pour conidies la forme Sarcùiula, l'autre la forme AHer- naria. Le tableau suivant résume les recherches de l'auteur : Pleospora Alternarîce Gibelli et Griffini = PI. infectoria Fuck, PI. vulgaris Niessl. Forme ascophore. Alternaria temtis r>iees (Gibelli et Griffini). Forme conidiale. Forme pycnidifère (Mattirolo). Pleospora Sarcinulas Gibelli et Grif- fini = Pleospora herbarum Tu- lasne et Auc.t. Forme ascophore. Macrosporium Sarcinula {Conidia didytna Tulasne) observée par Tu- lasne, Gibelli et Griftini, Bauke, de Bary, Kohi et Mattirolo. Forme conidiale. Forme pycnidifère observée par Tulasne, Bauke, Gibelli et Griffini. Forme microconidienne (Bauke). Forme sclérotiale (Bauke). Ces résultats diffèrent sur plusieurs points de ceux de M. Kohi pu- bliés en dernier lieu en 1883. M. Kohi n'avait pas observé la forme mi- croconidienne qui avait été découverte par M. Bauke; son existence sa trouve confirmée par M. Mattirolo. Il est malheureusement à regretter que cette forme ne soit pas décrite, car Tulasne a autrefois signalé l'existence d'un appareil à petites spores qui n'est autre que Y Hormo- dendron cladosporioides, forme naine du Cladosporiwn herbarum. M. Kohi n'avait pu démontrer la relation de V Alternaria qu'avec des pycnides à stylospores. M. Mattirolo confirme les résultats de Tulasne, Gibelli et Griffini et Bauke en établissant un lien avec un Pleospora. Inversement, M. Kohi n'avait pas mentionné d'appareil pycnidifère pour le PI. Sarciniilée ; cet appareil existe, d'après les observations de l'auteur italien. En somme, même après ces nouvelles recherches, il reste bien des points obscurs a élucider dans l'étude compliquée du polymorphisme de ces Champignons. M. Kohi en cultivant vlXx Pleospora^ q^\^2l.x\çs dimensions de ses spores se rattachait au PL Alternariée , dit avoir obtenu des Macrosporium; ce résultat, sur lequel M. Mattirolo ne parait pas avoir assez insisté, semble indiquer que la dimension des spores et des asques est peut-être variable chez les Ascomycètes et que les deux espèces de Pleospora ne sont peut-être que deux variétés qui peuvent se maintenir dans certaines conditions de culture. J. COSTANTIN. LIX — PUBLICATIONS PÉRIODIQUES Anales de la Sociedad espanola de Historia natural. (Tomo XVIII, Cuadei no i"K Ferez Lara. Florula g^aditana {Contint. — Rodriguez Risueno. Estudio microgratico de los aloes. — Rodriguez y Femenias. Algas de las Baléares. Botanische Jahrbuecher fuer Systematik, Pflanzengeschichte und Pflanzengeographie. Bd. X, Heft V. H. Solereder. Beitraege zur verg-leichenden Anatomie der Aristolochia- ceen, nebst Bemerkungen ûber den sj^stematischen Wert der Secretzellen bei den Piperaceen und ûber die Structur der Blattspreite bei den Gyro- carpeen {Schluss). Bd. XI, Heft I. M. Kronfeld. Ueber die biolog-ischen Verhaeltnisse der v4^<3«//«w-Blûte. — 0. Drude. Ueber die Principien in der Unterscheidung- von Vegetations- formationen, erlaeutert an der centraleuropaeischen Flora. — L. Witt- mack. Plantae Lehmannianae in Guatemala, Costarica, Columbia, Ecuador, etc. coUectae. Bromeliaceas. — Ferd. Fax. Nachtraeg-e und Ergaenzungen zu der Monographie der Gattung Acer. — Ant. Heimerl. Neue Arten von Nyctaginaceen. — Vict. Schiffner. Die Gattung Belleborus. Botanische Zeitung (1889), n°^ 22 et 23. Arthur Meyer. Ueber die Entstehung der Scheidewaende in dem sekret- fûhrenden, plasmafreien Intercellularraume der Vittae der Umbelliferen {Forts, und Schluss). Botanisches Centralblatt (Bd XXXVIII). n° 8. Cari Ochsenius. Ueber Maqui [Forts.). n" 9. Cari Ochsenius. Id. {Sckluss). — H. Tedin. Die primaere Rinde bei unsern holzartigen Dikotylen, deren Anatomie und deren Funktion als schûtzendes Gevvebe {Schluss). — G. A. Karlsson. Uas Transfusionsgewebe bei den Goniferen. — R. Jungner. Ueber Rumex crispus L. X Hippolapa- thum. — R. Jungner. Ueber die Anatomie der Dioscoreaceen. n" 10. Emil Nickel. Bemerkungen ûber die Farbenreaktionen und die Aldehyd- natur des Holzes. — G. A. Karlsson. Das Transfusionsgewebe bei den Coniferen {Schluss). — A. L. Gronwall. Ueber die Stellung der maennli- chen Blùten bei den Orthotrichum-\rt.ç.n. — R. Jungner. Ueber die Anato- — LX — mie der Dioscoreaceen (Sc/i/uss). — Th. M. Fries. Einige Bemerkung-en ûber die Gattung Pilophorus. Bulletin de la Société botanique de France. (T. XXXVI, n" 2, 1889). G. Rouy. Le Silazts virescens Boiss. dans les Pyrénées-Orientales. — D. Clos, Le Stachys ambigna Sm, est-il espèce, variété ou hybride? — H. Jumelle. Marche de raccroissement en poids des différents membres d'une plante annuelle. — Devaux. Sur quelques modifications singulières observées sur des racines de Graminées croissant dans l'eau. — L. Daniel. Structure anatomique comparée de la feuille et des folioles de l'involucre dans les Corymbifères. — A. Letourneux. Note sur un voyage botanique à Tripoli de Barbarie. — E. Cosson. Plantai in Cyrenaica et agro Tripoli- tano, aniio 1875, a cl. J. Daveau lectae ( Tunica Dav^ana Coss. sp. nov., Hypericunt Decaisneanum Coss. et Dav. sp. nov., Teucriiim Davasanum Coss. sp. nov.) — R. Rlondel. Sur le parfum et son mode de production chez les Roses. Hedwigia (Bd XXVIII, 1889). I. Ed. Fischer. Bemerkungen ûber einige von Dr. H. Schinz in Sûdwesta- frika gesammelte Gastromyceten. — Paul Sorauer. Phytopathologische Notizen. I. Der Mehlthau der Apfelbaeume. — Anton Hansgirg. Ueber die Gattung Phyllactidhim (Bor.) Moeb. non Ktz. , nebst einer systematischen Uebersicht aller bisher bekannten Confervoiden-Gattungen und Untergat- tungen. — Ant. Hansgirg. Nachtraege zu den in Hedwigia 1888 n° 5 und 6, n° 9 und 10 veroeffentlichten Abhandlungen. — P. Dietel. Bemerkungen ûber einige in-und auslaendische Rostpilze. — J. B. de Toni. Ueber einige Algen aus Feuerland und Patagonien. — P. A. Karsten. Fragmenta myco- logica XXV. — P. Magnus. Bemerkungen zu der von P. Dietel awi Euphor- bta dulcis Jacq. entdeckten Melampsora. 2. P. Dietel. Ueber das Vorkommen von zweierlei Teleutosporen bei der Gattung Gymnosporangium. — G. Lagerheim. Ueber einige neue oder bemerkenswerthe Uredineen ( Uromyces Ilolwayi^ Uredo arctïcus, nn. spp.) -- P. A. Karsten. Fragmenta mycologica XXVI. — P. Magnus. Thorea ramosissima Bory bei Belgrad in Serbien und deren weitere Verbreitung. M. Raciborski. Ueber einige neue Myxomyceten Polens. — P. A. Saccardo. Mycetes aliquot australienses a cl. J. G. O. Tepper lecti et a cl. prof. F. Ludwig communicati {Pleuroliis chastophylhis^ Panus laieritius^ Cyphella polycepkala^ Uromyces Tepperianus, Dimerosporium Ludtoigianutn, Nutn- mularia pusilla, spp. nn.) — F. Stephani. Hepaticae Australia;. I. {Aneura stolonifera, Anthoceros carnosus , Bassania filifortnis ^ Dendroceros Mul~ leri, spp. nn.). — K. Prantl. Die Assimilation freien Stickstoffs und der Pa- rasitismus von Nostoc. N'' i;,. — T' lUILT.RT 1880. Supplément an yowxn^X de Botanique. j^w^v^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^*'^^'^^^**^^^^*^**^^'^^^^^^^^^*^ BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE T. Caruel. — Contribuzione alla flora délie Galapagos [Contributioa à la flore des Galapagos). (Rendiconti délia R. Acaderaia dei Lin- cei. Vol. V, fasc. 9, 1889.) La flore des îles Galapagos, situées dans le Pacifique, sous l'équa- teur, à 150 lieues de la côte américaine, a été décrite par J. D. Hooker, en 1847, dans les « Transactions of the Linnean Society », et par N. J. Andersson, en 1857, dans les i Actes de l'Académie de Slokholra ». En 1884, la corvette italienne Veéior Pisani 2l visité les Galapagos du 21 au 31 mars, et le lieutenant G. Chierchia en a rapporté des plantes qui ont été étudiées par M. Caruel. Ces plantes étaient au nombre de 51, dont 11 étaient dans un état imparfait qui en a empêché la détermination. Des 40 autres, 22 n'avaient pas encore été signalées dans ces îles, et 2 étaient inédites. Une bonne partie des échantillons non déterminés peut être rapportée à des espèces non encore signalées, de sorte que, en tenant compte des travaux de Hooker et Andersson, on peut estimer que la flore des Galapagos comprend de 414 à 425 formes spécifiques. Des 18 espèces déjà signalées, 11 ont été trouvées dans une localité nouvelle. Hooker et Andersson ont insisté sur les trois considérations sui- vantes : 1° le caractère essentiellement américain de la flore; 2" l'énor- me proportion des plantes endémiques; 3'^ la localisation des plantes le plus souvent dans une seule île, parfois dans deux, très rarement dans ua plus grand nombre. Le premier point se trouve pleinement confir- mé : les espèces ajoutées sont, ou exclusivement américaines, ou large- ment répandues dans les pays tropicaux ou subtropicaux ; une seule, le Paspalum sci^obiculatiim, n'était connue jusqu'ici que dans l'Ancien Monde. 11 ne semble pas en être de même des deux autres points : des 22 espèces ajoutées, deux seulement sont nouvelles et propres à ces îles ; d'autre part, sur les 18 espèces rencontrées dans des localités nou- velles, 7 doivent passer de la catégorie des espèces propres à une seule île à celles des espèces communes à deux, et quatre autres, signalées dans deux des îles seulement se retrouvent dans trois. Quant aux deux espèces inédites, l'une est un Cyperus, du groupe des C. strigosiis, insignis^ densifloriis, que M. Caruel nomme C.ga- lapagensîs, l'autre un Polygonum, dont l'échantillon ne portait ni fleurs LXII — ni fruits, mais bien distinct des espèces voisines, et auquel M. Caruel a donné le nom de P. galapagense. L. Morot. Louis Petit. — Nouvelles 7'eckerches sur le pétiole des Phanérogames (Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, 1889). L'auteur, dans ce nouveau mémoire, s'est proposé de contrôler par de nouvelles observations les résultats de ses précédentes recherches sur la disposition des faisceau libéroligneux dans le pétiole des Dico- tylédones, et d'y ajouter l'étude de l'organogénie du pétiole, du trajet des faisceaux dans les feuilles composées, et celle du pétiole des Monocotylédones et des Gymnospermes. L'ensemble de ses travaux l'amène à conclure que, chez les Dico- tylédones, les faisceaux pétiolaires sont généralement, à la caracté- ristique (coupe transversale pratiquée au sommet du pétiole), distincts dans les plantes herbacées, soudés en arc ou en anneau dans les plantes arborescentes, frutescentes et même sous-frutescentes. Il n'en est plus de même chez les Monocotylédones et les Gymnospermes, dont les pétioles conservent des faisceaux isolés sur toute leur longueur. Enfin le pétiole permet de reconnaître certaines familles (Dioscoréacées, Cupulifères, Salicinées, Balanopsées, Juglandées, Géraniacées, Mal- vacées. Crucifères, Labiées, etc.), certaines tribus (Marantées) et même certains genres {Pelargonium, Liquidambor, Platanus^ Cercis, Bauhinia). L. M. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES Boletim da Sociedade Broteriana. (VI, fasc. 3.) Apontamentos sobre a flora da Zambezia (Exploraçao do medico M. Ro- drigues de Carvalho). — J. Daveau. Contributions pour l'gtude de la flore portugaise : Plumbaginées du Portugal. — G. B. de Toni. Manipule d'Algas portuguezas colhidas pelo sr. A. F. Moller. Botanical Gazette (Vol. XIV, n" 0, juin 1889). H. L. Bolley. Sub-épidermal rusts. — J. N. Rose. Achenia oi Coreopsis. — B. D. Halsted. Sensitive stamens in Composita;. — B. D. Ealsted. Pero- nospora upon ("ucumbers. — E. J. Hill. Laciuca Scariola L. — E. J. Hill. Aster piarmicoidcs var. lutescens Gray. — C. B. Atwell. A phase of cou- jugation in Spirogyra. — LXIII — Botanische Zeitung (1889). n" 24. F. Noach. Ueber Mikorhizenbildende Pilze. n°^ J5 et 26. W. L. Peters. Die Organismen des Sauerteigs und ihre Bedeutung fiir die Brotgaehrung-. Botanisches Centralblat (Bd XXXVIII). n» II. J. Eriksson. Eine neue Fahnenhafer-Varietaet. 11° 12. Aladar Richter. Rubtis Fabryi Alad. Richt. aov. sp. und Rosa subdu- plicata Borb. var. nov. albiflora A. Richt. Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences (T. CVII, 1889). n" 17. P. P. Dehérain. Pertes et gains d'azote constatés au champ d'expé- riences de Grignon, de 1875 ^ i88q. — Grand'Eury. Développement sou- terrain, semences et affinités des Sigillaires. — Ch. Musset. Mouvements spontanés du style et des stigmates du Glaïeul {Gladiolus segetum). — E. Rodier. Sur la formation et la nature des sphéro-cristaux. n° 20. B. Renault. Sur un nouveau genre fossile (Ptychoxylon) de tige cyca- déenne . n° 21. A. Trécul. Sur la nature radiculaire des stolons des Nephrolepis. — Grand'Eury. Calamariées : ArthropUus et Calamodendron. — Éd. Prillieux. Sur la maladie du Peuplier pyramidal. n° 22. Ph. Van Tieghem. Sur le pédicule de la racine des Filicinées. Jahrbûcher fur wissenschaftliche Botanik. (Bd XX, Heft 3, 1889.) H. Rodewald. Weitere Untersuchungen ûber den Stoff-und Kraft- Umsatz im Athmungsprocess der Pflanze. — P. Roeseler. Das Dicken- wachsthum und die Entwickelungsgeschichte der secundaeren Gefaess- bûndel bei den baumartigen Lilien. — Karl Schumann. Blûthenmorpholo- gische Studien. Journal of Botany (Juin i88g.) Henry Trimen. Additions to the Flora of Ceylon, 188^-88 (Balanecarptes seylanicus , Eugenia pedunculata, Ceropegîa parviflora, Coleus elongaius. — LXIV — Loranthus inabéeoides, Gamoila Fergusoniî^ spp. nn.). — Maxwell T. Mas- ters. An erraticivy {Hedera Hélix). — J. G. Baker. New Ferns from Wes- tern China [Hymenophylhim Henryi, Aspidiîim basipinnatmn, Nephrodiutn Fordii, N. rampans, Polypodium involutum, P. S7ibkastatum^ Gymno- gramme gigantea, G. grammitoidcs). — W. H. Painter. Additionnai Notes on the Flora of Derbyshire. — James Britten and G. S. Boulger. Biogra- phical Index of British and Irish Botanits (Contin.). — H. S. Thompson. Rare Plants in Soramersetshire. — R. F. and F. P. Thompson. Curions Form of Corylus Avellana. — Alfr. Fryer. Irish Potamog-etons. — Edward S. Marshall. Primula hybrids. — West Gornish Plants. — C. G. Babington. Hypericum linariifolùim Vahl in Caernarvonshire. — Arthur Bennett. Caithness Botany. — E. F. Linton. Norfolk Plants. Malpighia (Vol. III, fasc. iii-iv). F. Delpino. Valore morfologico délia squama ovulifera délie Abietinee e di altre Conifere. — A. Bottini. Noterelle briolog-iche. — V. Fayod. Note sur une nouvelle application de la photog-raphie en botanique. — Luigi Marcatili. Sui fasci midollari fogliari dei Ficus. — S. Belli. Osservazioni su alcune specie del Gen. Hicracium.^ nuove per la Flora Pedemontana e su alcuni loro caratteri differenziali. — S. Belli. Le Festuche Italiane del R. Museo botanico Torinese enumerate secondo la Monografia di Hackel. — 0. Mattirolo e L. Buscalioni. Sulla struttura deg-li spazii intercellulari nei Tegumenti seminali délie Papilionaces. — C. Acqua. Alcune osserva- zioni sul luog-o di orig-ine delP ossalato calcico nelle plante. — Ugo Brizi. Prima contribuzione alP Epaticologia romana. Le Naturaliste. I*' juin. D. Bois. Les Palmiers à cire. — G. Rouy. Suites à la Flore de France de Grenier et Godron {Sempervivnm piliferitm). 15 juin. P. Maury. La Botanique à l'Exposition universelle : les arbres nains du japon. — D. Bois. Les Palmiers à cire (/?«). Revue générale de Botanique. (T. I, n'' 6, 15 juin i88q.) Ed. Prillieux. I -es tumeurs à Bacilles des branches de l'Olivier et du Pin d'Alep. — Kolderup Rosenvinge. Influence des agents extérieurs sur l'organisation polaire et dorsiventrale des plantes {Fin). Expériences sur les Papilionacées. — Henri Jumelle. Recherches physiologiques sur le développement des plantes annuelles {Suite). — Gaston Bonnier. Obser- vations sur les Renonculacées de la flore de France. — Léon Dufour. Revue des travaux relatifs aux méthodes de technique publiés en 1888 et jusqu'en avril 1889 {Suite). »M^^ PUBLICATIONS DIVERSES. J. Hérail. Traité élémentaire de Botanique, d'après la deuxième édition du Methodisches Lehybuck der allgemeinen Botanik de W. J. Behrens. John Lubbock. La vie des plantes (Ouvrage traduit et annoté par M. Edmond Bordage). Eugène Niel. Catalogue des plantes phanérogames vasculaires et cryp- togames semi-vasculaires croissant spontanément dans le département de TEure. Paris. — J. Uerscli, irap. i2, V\. Denfert-Rochereau. ^'o ,-. _ i"' AOUT 1889. Snf>p/e)iicn( an ]ouvn:\\ de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Plowright. — A Monograpk of the British Uredinece and UsHla- gines' {Description des Urédinées et des Ustilaginées anglaises']. Londres (Kegan), 1889. Sous ce titre, M. Plowright vient de publier un excellent livre. La description des espèces d' Urédinées et d'Ustilaginées y est précédée d'un résumé complet de la biologie de ces Champignons et des caractères de leurs, appareils végétatifs et reproducteurs. L'histoire de l'hétérœcie des Urédinées est l'objet d'un chapitre spécial auquel l'auteur ajoute des conseils sur les méthodes de culture des spores et les précautions à prendre pour semer un parasite sur la plante hospita- lière et l'y faire fructifier. Ces indications sont particulièrement pré- cieuses, émanant de M. Plowright, qui a fait de nombreuses cultures et établi par des expériences directes l'hétérœcie de 1 1 espèces d'Uré- dinées. Aussi croyons-nous devoir les reproduire ici en substance. Imaginons que l'on se propose de vérifier l'hétérœcie du Puccinia GraminiSy qui forme, comme 'ou sait, ses écidiospores sur l'Epine- Vinette, ses urédos et ses téleutospores sur les Graminées. Le premier point dont il faut s'assurer, c'est que la plante sur laquelle on sèmera le parasite ne le nourrit pas déjà ; des graines de BerberiSy semées à la fin de l'automne ou en hiver, donneront au printemps suivant de bons sujets d'expérience, dont l'immunité sera certaine. On en fera deux lots; les uns seront destinés à être inoculés, les autres serviront de témoins. Pour les contaminer, on prendra des téleutospores sur lé Blé, on les fera germer sur l'eau, oià elles émettront leurs sporidîes. Mais avant d'arroser \ç^J3erberis avec cette eau, il convient de mouiller les feuilles avec de l'eau ordinaire répandue au moyen d'un arrosoir à pomme. On recouvre la plante d'une cloche de verre et on attend quel- ques minutes au bout desquelles on répand sur les feuilles déjà mouil- lées l'eau qui contient les sporidies. Puis on replace la cloche, qu'on arrose à l'extérieur. Ce semis a plus de chance de réussir si on le pra- tique le soir. Huit ou dix jours après se rencontrent les taches jaunes des spermogonies ; les écidium apparaissent au bout de la deuxième ou troisième semaine. L'infection du Blé par les écidiospores du Berberis se pratique delà même manière; il faut noter cependant qu'elle est moins facile que la précédente, attendu que les écidiospores ne conservent pas longtemps leur faculté germinative. La culture des Gymnosporangiiim est très facile en partant des téleutospores formées sur les Genévriers, que l'on sème comme nous venons de le dire pour le Puccinia gra- minis; mais, pour obtenir la forme écidienne sur le Poirier {Rœstelia cancellatd)^ il faut faire le semis sur des plantes de deux ans : car, avec des plantules de germination, on n'obtient que des spermogonies, le jeune Poirier perdant son teuillage avant le dévelopiDcment des écidium. Georges Poirault. PUBLICATIONS PERIODIQUES. Botanische Zeitung (1889). n°* 29 et 30. Julius Wortmann. Ueber die Beziehung- der Reizbewegungen wachsen- der Organe zu den normalen Wachsthumserscheinungen (Forts, und Schluss). Botanisches Centralblatt (XXXIX). n°^ 3 et 4. E. Overton. Reitrag- zur Kenntniss der Gattung- Volvox. — 0. Boeckeler. Ein neues Cyperaceen-Genus. — Sadebeck. Ueber die durch Pilzangriffe hervorgebrachten maseraehnlichen Zeichnungen in tropischen Hoelzern. Flora (1889, Heftll). H. Schenck. Ueber die Luftwurzeln von Avicemiia tomentosa und Lagun- cularia racctiiosa. — A. Hansen. Die Verflûssigung von Gélatine durch Schimmelpilze. — W. Jaennicke. Die Sandilora von Mainz. — A. Weise. Beitraege zur mecanischen Théorie der Blattstellungen an Axillarknospen. — C. Haussknecht. Kleinere Mitteilungen. — J. Mûller. Lichenologische Beitraege. Nuovo Giornale botanico italiano. (Vol. XXI, n" 3, juillet 1889). J. Mueller. Lichenes Sebastianopolitani lecti a cl. D. Glaziou {Parmelia Glasiovii, Psora versicolor, Callopisma subviiclliiiiun , C. brasiliense^ C. fusco-lividuin, C. iencllu>}i, Lccaizia subsquamosa, Rinodina gyalec- ioides^ R. inelanotropa, R. diffi^acta, Pertusaria xantholeucoides^ P. ies- sellaria, Lecanora sulphurata^ L. argillaceo-fusca, L. dispersula, L. tny- riocarpa, L. myrioirema, L. leptoplaca, Bnellia iestacea^ B. diploloma, B. hypomelana^ Opegrapha leioplaca, O. fariniclenta^ Graphina consan- guinea^ Clathroporina transiucens^ spp. nn.). — T. Caruel. L'Orto e il Museo botanico di Firenze nell'anno scolastico 1887-88. — A. Bottini. Sulla struttura dcU'oliva. — Rodolfo Farneti. Enumerazione dei Muschi del Bolognese. Prima centuria. — Bulletino della Societa botanica ITALIANA : A. Goiran. Sulla estrazione del Vischio o Pania da Viburnum — r-xxi — Lantana L., Ilex Aquifolium L. e da altre piante; G. Arcangeli, Sullo sviluppo di calore dovuto alla respirazione nei recettacoli dei Fun^hi; U. Martelli, SuUa Cham.vyops humilis var. dactylocarpa; A. Goiran, Di una siiijrolare espericnza praticata sopra le corolle di Cyclamen persicum; A. Goiran, sulla presenza di MelUlis albida Guss. nel Veronese; G Massa- longo, Nova species e jj^enere Taphrina{T. Oreoselini)\ L. Macchiati, Le sostanze coloranti deg-li strobili deir^(5/Vj t';»;*:^/.^/ E. Baroni, Sopra alcuni Licheni raccolti nel l'iceno e nello Abruzzo ; G. Arcangeli, Sopra due Fung^hi raccolti nel Pisano ; C. Massalongo, Osservazioni intorno alla 7a- phrina Umbelliferariim Rostrup, e T. Oreoselini; E. Tanfani, Viscum album e Viscum laxum\ E. Gelmi, Contribuzione alla flora dell' isola Corfù ; E. Tanfani, Sopra una mostruosità di Opkrys araiiifera; G. Arcan- geli, Sopra un caso di sinanzia osservato uella Saxifraga {Bergeria) cras- sifolia L.; E. Tanfani, Sopra alcune specie e varietà di Dianthus istituite sopra anomalie di sviluppo; G. Arcangeli, Elenco délie Muscinee fino ad ora raccolte al Monte Amiata; F. Panizzi, Descrizione délia M^ehringia frutescens ; A. Goiran, Sulla presenza di Bellevalin romana, Reich. nel Veronese; L. Micheletti, Sulla subspontaneità del Lepidium virginicum in Italia; S. Sommier, Erborazioni fuori di stagione ; C. Massalongo, Nuova specie di Lejeunea scoperta dal Dott. C. Rossetti in Toscana. Oesterreichische botanische Zeitschrift (1889). n" 6. L. Celakovsky. Ueber Potentilla Lindackcri Tausch und Potentilla ra- diata Lehm. — R. v. Beck. Trichome in Trichomen. — Cajetan Lippitsch. Ueber das Einreissen der Laubblaetter der Musaceen und einiger verwand- ter Pflanzen. — F. Sauter. Ueber die Potentillen des mittleren Tirols. — Karl Fritsch. Ueber die Eig-cnthûmliclikeiten ausserordentlich ûppig ent- wickelter Schoessliuge des schwarzen Hollunders. — Eustach Woloszczak, Das Artenrecht der Soldanella hungarica Simk. — K. Vandas. Beitraege zur Kenntniss der Flora von Sùd-Herceg-ovina {Forts.). n« 7. Th. V. Heldreich. Die Malabaila- Xrt&n der griechischen Flora. — Richard v. Wettstein. Die Gattungen Erysimum und Cheiranthus. Ein Bei- trag- zur Systematik der Cruciferen, — L. Celakovsky. Ueber Potentilla Lindackeri Tausch und Potentilla radiata Lehm. — P. Ascherson. Zur Synonymie der Eurotia ceratoides (L.) C. A. Mey. und einiger aeg-yptischer Paronychieen {Forts.). — P. Dietel. Ueber die Aecidien von Melampsora Euphorbias dulcis Otth. und Puccinia sitvatica Schroet. — Cajetan LippitSCh. Ueber das Einreissen der Laubblaetter der Musaceen und einiger verwand- ter Pflanzen {Forts. undSchl.). — Lad. Celakovsky. Thymus quinquecostatus sp. n. — K. Vandas. Beitraege zur Kenntniss der Flora von Sud Hercego- vina {Forts.). Revue mycologique {juillet 188 ç). A. N. Berlese, F. Saccardo et C. Roumeguére. Fungi lusitanici a cl. MoUer lecti. Séries II {Eutypella minuta.^ Rosellinia amblystoma^ An- ihostoma ancefis^ Lcpiosphasria conimbricensis , Pleospora Ptisiiila, Sphas- ropsis minuta^ na. spp.). — H. Bonnet. Du parasitisme de la Truffe et de la couleur de son mycélium. — C. Roumeguére. Fungi selecti exsiccati. Cen- turie L. — N. Sorokine. Matériaux pour la tlore cryptog-amique de l'Asie centrale (suite). {Ap/ianisiis^ iT^n. nov.). — F. Fautrey. Champignons nouveaux trouvés dans la Côte-d'Or {^Gloniopsis Lantanœ, Dinemasporium epixylon, Hendersonia Epilobii, Coryneum discolor, Pcsialocia yEsculi, Fusariiim parasiticitnt, nn. spp.). Verhandlungen der k. k. zoologisch-botanischen Gesellschaft in Wien (Bd XXXIX, 1889). I. Quartal. H. Braun. Bemerkungen ùber einige Arten der Gattung- Meniha. — J. Doerfler. L'ober Varietaeten und Missbildungen des Equisetu))i Tclinateja Ehrb. — M. v. Eichenfeld. Doronicum Halâcsyi, n. hybr. — Cari Fritsch. Ueber Spirsea und die mit Unrecht zu dieser Gattung g^estellten Rosiiloren. — Drag. Hirc. Die Haengefichte in Croatien. — Frid. Krasser. Ueber die fossileu Pflanzenreste der Kreideformation in Maehren. — Frid. Krasser. Bemerkung-en iiber die V\\y\ci'gÇ:mç.\on Platanus . — M. Kronfeld. Monogra- phie der Gattung Typha Tourn. — M. Kronfeld. Ueber Hétérogamie von Zea Mays und Typha latifolia. — H. Molisch. Ueber eine neue Cumarin- pflanze. — Em. Râthay. Ueber das friihe Ergrûnen der Graeser unter Baeumen. — Em. Ràthay. Ueber extraflorale Nectarien. — L. v. Vukotino- vic. Beitrag zur Kenutniss croatischer Eichen. — R. v. Wettstein. Ueber die Arten der Gattung Astragalus^ Sectio Melanocercis uud dcren geogra- phische Verbreitung. II. Quartal. F. Arnold. Lichenologische Ausfliige in Tirol. XXIV. Finkenberg. — G. R. V. Beck. Ueber die Entwikelung und den Bau der Schwimmorgane \oViNeptuniis.ole7'acca\^Viwxv. — G. R. V. Beck. Trichomen in Trichomen. — G. R. von Beck. Ueber die Sporenbildung der Gattung P/ilyctospora Corda. — G. R. V. Beck. Die Obstsorten der Malayenlaender. — H. Braun. Beitrag zur Flora von Persieu. — M. R. v. Eichenfeld. Floristische Mittheilung aus der Umgegend vonjudenburg. — G. Fritsch. Ueber die systematisehe Glie- derung der Gattuorangium made in 1887 and 1888. — Charles Robertson. Flovers and Insects. — C W. Hargitt. Cu- rious case of variation in Calla. — F. W. Anderson. Poisonous plants and the symptoms they produce. — Douglas H. Campbell. The study of Fucus in inland laboratories. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences (T. CIX). (T.CIX, n^i.) Ed. Heckel. Sur les écailles et les glandes calcaires épidermiques des — LXXVl ■ — Globulariées et des Sélaginées. — B. Renault. Sur les feuilles de Lepido- dendron. no 2. P. A. Dangeard. Sur la nouvelle famille des Polyblepharidese. n° 3. Ad. Guébhard. Sur les partitions anormales des frondes de Fougères. n<>5. P. A. Dangeard. Etude du noyau dans quelques groupes inférieurs des végétaux. — Pierre Lesage. Influence du bord de la mer sur la structure des feuilles. Hedwigia (Bd XXVIII, Heft 3, 1889). P. Stephani. Hepaticae Australias. II. — F. Hauck, Ueber das Vorkommen von Marchescttia spongioides Hauck in der Adria, und das Massenauftreten von Callithamnion seirospermum Griff. im Aegaeischen Meere. — P. Dietel. Kurze Notizen ûber einige Rostpilze. — F. Hauck. Ueber einige von J. M. Hildebrandt im Rothen Meere und im Indischen Océan gesammelte Algen. — P. A. Karsten. P'ungi aliquot novi in Brasilia a Dre Edw. Wainio anno 1885 lecti. — P. A. Karsten. Fragmenta mycologica. XXVII. Revue générale de Botanique. (F. I, n- 7). Léon Dufour. Une nouvelle espèce de Chanterelle {Cantharellus crassi- pes). — Henri Jumelle. Recherches physiologiques sur le développement des plantes annuelles. 2'^ partie. Influence du milieu sur l'accroissement en poids. — Gaston Bonnier. Observations sur les Renonculacées de la Flore de France {Suiie). — Abbé Hue. Revue des travaux sur la description et la géographie botanique des Lichens, publiés en 1888. Revue bryologique (16^ année). n° I. Philibert. Etudes sur le péristome. VIII. Différences entre les Némato- dontées et les Arthrodontées; transitions entre ces deux groupes {suite). — F. Renauld et J. Cardot. Notice sur quelques Mousses de l'Amérique du Nord {suite). — kvSi^Wû.. Hypnum Sauter i^'iHypnuinfastigiatîcm. — Amann. Notice sur une mycose du sporange des Mousses. n° 2. Liste des Bryologues du monde. n''3. Corbière. Weisia Alberti n. sp. — F. Gravet. Sur la couleur des Sphai- gnes. — Philibert. Brytim imbricatum et Bryum comense. — Elisabeth G. Britton. Grimmia torqiuaia Homs. fertile. — Philibert. Etudes sur le pé- ristome. VIII. Différences entre les Nématodontées et les Arthrodontées; transitions entre ces deux groupes {suite) . J Pttte. — J. Uérech, imp. 22, PI. Denfert-Rocbcrcac. N" 17. — X*' SEPTEMBRE 1889, Supplément atc Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE L. Dufour. — ■ Une ?iouvelle espèce de Chanterelle (Revue générale de Botanique, T. I, n° 7, juillet 1889, i pi.). Il s'agit d'une espèce trouvée par l'auteur, au mois de novembre 1888, dans la forêt des Cèdres de Teniet-el-Haad (province d'Alger), aune altitude d'environ 1450 mètres. Cette Chanterelle est assez voi- sine d'une espèce américaine décrite par M. Peck sous le nom de Can- iharellus brevipes. Elle lui ressemble par ses lames violacées et son pied parfois aminci à la base. Mais ce pied est à la fois plus court et plus épais ; le chapeau est plus petit, les spores plus allongées. M. Du- four a nommé cette nouvelle espèce C. crassipes. L, Morot. C. Massalongo. — Nova s pecies e génère Taphrina (Bulletino délia Società botanica italiana zV^Nuovo Giornale botanico italiano, 1889, n° 3, p. 422). Osservasioni ïntorjio alla Taphrina Umbelliferarum Rostrup e T. Oreoselini {Observations relatives aie T. Umbelliferarum Rostrup et au T. Oreoselini] (Id. p. 442). L'espèce observée par M. Massalongo sur les feuilles du Peuceda^ num Oreoselini se distingue de toutes les autres espèces du genre par la situation de ses asques, qui naissent entre l'épiderme et les cellules en palissade et non entre l'épiderme et la cuticule. L'auteur lui a donné le nom de Taphrina Oreoselini. Il a eu depuis l'occasion de s'assurer que cette espèce était la même qui avait été observée par M. Rostrup sur les feuilles de V Heracleum Sphondylium et du Peiccedanum palustre et nommée par lui Taphrina Umbelliferarum. Seulement ce dernier auteur n'en a pas donné de véritable diagnose et n'a pas mentionné la situation caractéristique des asques. L. Morot. B. Stein. — Ueber afrika^iische Flechten [Lichens africains']. (Jahres- Bericht der Schlesischen Gesellschaft fur vaterl. Cultur. — Bericht ûber die Thâtigkeit der botan. Section im Jahre 1888, p. 133.) I. Lichens du Kilimandjaro. — M. Hans Meyer qui a fait, en 1887, l'ascension de cette montagne couverte de neige du centre de l'Afrique, y a recueilli, entre 2000 et 6ooa mètres, 26 espèces de Lichens, dont ,5 nouvelles : Stereocaulon Meyeri, Ramalina Meyeriy Gyrophora um- — LXXVIII bîlicarioîdes, Urceolarîa Sieifensandu^ Pyreniiîa Gravenreiiiku Stein spp. nn. IL Liche7is d'Usambara. — La région montagneuse d'Usambara est située au nord de Rufidji, à la même latitude environ que Zanzibar. M. Hans Meyer y a recueilli, en août et septembre 1888, 23 espèces de Lichens, dont 2 nouvelles : Phlyctis Meyeri et Bombyliospora Meyerz Steia spp. nn.. IIL Lzc/iens du Coiigo. — Parmi les 22 espèces de Lichens récoltées iau Congo, en 1SS5-86, par M. Ledien, AL Stein décrit 4 espèces nou- velles : Parmelia conge?isis, Crocynia Leopoldi, Dimelëeiia Stanleyi et Mixodictyon icvtadophiloides Stein spp. nn. L. Morot. A. Zahlbruckner. — Eîne hisher unheschrlebene Sapotacee Neii-Caledonîens [[/ne Sapotacee non encore décrite de la Nouvelle-Calédonie']. (Oester- reichische botanische Zeitschriff 1889, n° 8.) L'auteur n'ayant eu à sa disposition que des échantillons dépourvus de fruits avait à hésiter entre les trois g-enres Lucutna, Sideroxylon et Chryso- phyllum, et il a eu recours, pour trancher la question, à un caractère indiqué par Miquel et tiré du mode de nervation des feuilles. Voici, en effet, ce que dit Miquel {in Martins : Flora brasiliensis, Vol. VIII, 1863, p. 4g) : « In Sideroxylis folia rrg-ulariter tenerrimeque transverse venoso- striulata et striulis his densissimis utplurimum impressis efficitur, ut folio- rum paginae nitore quodam metallico-sericeo luceant, quum nervi secundarii tertiariique plane sint inconspicui. Apud Luctimas autem hœ foliorum ^triulse omnino desunt, sed costse costulaeque plus minus validai semper observantur et in Chrysophylli denique speciebus praeter striulas in foliorum pagina superiore eodem modo, quam in Sideroxylis provenientes etiam nervi secundarii et reliquorum ordinum satis sunt perspicui, » Les feuilleç de la plante en question présentant la nervation caractéristique du genre Lucuma, c'est à ce genre que Ta rapportée M. Zahlbruckner, sous le nom de Lticuma Baillo7iii. A ce caractère tiré de la nervation s'ajoute encore la forme bien spéciale des poils bifurques qui revêtent la face inférieure des feuilles. L. Morot. ^WMWWWMWMM«MMMM^VM«AMM# PUBLICATIONS PERIODIQUES Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft (Bd VII, Heft 6.) C. Correns. Culturversuche mit dem Pollen von Primula acaulis Lamp Boletim da Sociedade Broteriana. (VI, fasc 4). J. B. de Toni. Segundo manipule de Algasportuguezas. — W. Nylander» Lichens du Nord du Portugal, (VII, fasc. i). Joaquim de Mariz. Uma excursao botanica em Traz os Montes. — Ou- tra excursao botanica na mesma Provincia. Botanical Gazette. (Vol. XIV, n' 8, août 1889). W. G. Farlow. Notes on Fung-i. I. — Lucien M. Unterwood. Notes on our Hepaticae. I. Nothern species. — Douglas H. Campbell. Studies in nuclear division. — John M. Coulter. Some notes in Hypericum. — Thomas Meehan. Sterility of Violets. — Constance G. Du Bois. Dionsea musclpula, — Byron D. Halsted. Observations upon Barberry flowers. — Byron D. Halsted. Notes upon Lithospermum Botanische Jahrbûcher fur Systematik, Pflanzengeschichte und Pflanzengeographie. (Bd XI, Heft 2). V. Schiffner. Die Gattung- Helleborus {Schluss). — Ernest H. L. Krause. Beitrag- zur Kenntniss der Verbreitung- der Kiefer in Norddeutschland. — F. Niedenzu. Ueber den anatomischen Bau der Laubblaetter der Arbu- toideaî und Vaccinioideae in Beziehung- zu ihrer systematischen Gruppierung und g-eographischen Verbreitung-. Botanische Zeitung (1889). n°s 33 et 34. A. Wieler. Ueber Anlage und Ausbildung von Libriformfasern in Abhaeng-igkeit von aeusseren Verhaeltnissen (Forts, wtd Schluss). Botanisches Centralblatt (XXXIX). n° 6. E. Overton. Beitrag zur Kenntniss der Gattung- Volvox (Forts.). — Eustach Woloszczak. Ueber die Dauer der Keimfaehigkeit der Samen und Terminalknospeubildung- bei den Weiden. n» 7. E. Overton. Id. {Forts.). — J. B. de Toni. Ueber Phyllactidium arundî- naceum. Mont. Bulletin de la Société botanique de France. (T. XXXVI, n° 3). F. de Szyszylowicz. Une excursion botanique au Monténégro. — Thou- venin. Sur l'appareil de soutien dans les tiges de Saxifrages. — L. Daniel. Structure comparée de la feuille et des folioles de l'involucre dans les Cyna- rocéphales et g-énéralités sur les Composées. — Ed. Bornet. Les Nostoca- cées du Systema Algarum de C. A. Agardh (1824) et leur synonymie ac- tuelle (1889). — ■ Ant. Le Grand. Note sur le Cyperus distachyos et quelques espèces des Corbières. — A. M. Hue. Lichenes yilnnanenses a cl. Delavay prœsertim annis 1886-1887 collecti. — LXXX — Journal of Botany (août 1889). B. Carrington. and W. H. Pearson. A new Hepatic {Lepidosîa reversa). — W. H. Beeby. On some british Viola forms. — E. S. Marshall. Notes on Highland plants. — George Murray. Catalog-ue of the marine Alga; of the West Indian région {Contin.) — Arthur Bennett. The Synonymy of Pota- mogeton rufescens Shrad. — Archer Briggs. Orchîs latifolio-maculata Towns. (?) in Devon. — James Britten and G. S. Boulger. Biographical Index of British and Irish botanists. Malpighia (Vol. III, fasc. v-vi). G. Gibelli e S. Belli. Rivista critica délie specie di Trifolium italiani délia sezione Chronosemium Ser. in D. C. Prod. II, p. 204. — 0. Penzig. Alcune osservazioni teratologiche. — A. N. Berlese. Sullo sviluppo di alcuni Ifomiceti. — A. Poli. Note di Microtecnica. — 0. Penzig. Fiante nuove o rare trovate in Liguria. * Notarisia (4^ année, juillet 1889). G. Lagerheim. Note sur le Chsetomorpha Blanc heàiza Mont. — D. Levi- Morenos. Ricerche suUa fitofagia délie larve di Friganea. — G. B. de Toni. Interno al génère Ecklonia Hornem. — F. Castracane. Aggiunta alla flora diatomologica italiana. — D. Levi-Morenos. Alcune osservazioni e proposte suUa diatomologia lacustre italiana. — Elenco délie Diatomee osservate nei laghi italiani, Oesterreichische botanische Zeitschrift. (XXXIX, n° 8). Richard v. Wettstein. Die Gattungen Erysimutn und Cheiranthus (Forts.). — L. Celakovsky. Althisa armeniaca Ten. in Ungarn. — A. Zâhl- bruckner. Fine bisher unbeschriebene Sa[)otacee New-Caledoniens, — J. A. Baeumler. Mycologische Notizien. II. — Eustach Woloszczak. Kritr- sche Bemerkungen ûber siebenbiirgische Weiden. — K. Vandas Beitraege' zur Kenntniss der Flora von Siid-Hercegovina {Sckluss). — P. Ascherson. Zur Synonymie der Eurotia ceratoides (L.) C. A. Mey. und einiger aegyp- tischer Paronychieen [Forts). Revue générale de Botanique. (T. I, no 8). L. Trabut. UAbies mimidica. Détermination de ses affinités avec les Ahîes méditerranéens. — A. Seignette. Recherches sur les tubercules. — Henri Jumelle. Recherches physiologiques sur le développement des plantes annuelles {Fin). — Gaston Bonnier. Observations sur les Renon- culacées de la Flore de France [Suite). — A. Franchet. Revue des tra- vaux sur la botanique descriptive et la géograhie botanique des plantes de l'Asie publiés en 1888. N" 18. - 16 SEPTEMBRE 1880. Supplément au ]oviXn?\ de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE P. A. Dangeard. — Sur la nouvelle famille des Polyblcpharideae (Comptes rendus de l'Académie des sciences, t. CIX, n** 2). Cette famille, dit l'auteur, constitue un groupe très homogène, com- prenant trois genres : Polyblepharides (P. singularis Dangeard), Pyramïmonas {P. Tetrarhynchiis Schmarda) et Chlor aster {C.gyrans Ehr. et C. agilis Kent). La structure des Polyblépharidées est identique à celle des Chla- mydomonadinées, mais le développement se fait différemment : dans cette dernière famille, il y a une multiplication par sporanges et une reproduction sexuelle, tandis que chez les Polyblépharidées on trouve une division longitudinale ou un simple enkystement. Les espèces de cette famille vivent dans l'eau ; les aliments solides ne pénètrent plus à l'intérieur du corps comme pour les espèces de la famille des Tetramitina par l'intermédiaire de laquelle les Polyblé- pharidées se détachent des Flagellés ; la différenciation végétale s'y accuse par l'apparition de la chlorophylle, du corpuscule amylifère et de la membrane cellulosique. Ce sont des Algues au môme titre que les Chlamydomonadinées, L. M. Ed. Janczewski. — Les hybrides du genre Anémone. I et II (Extrait du Bulletin international de l'Académie des sciences de Cracovie. - Juin 1889). L'auteur rend compte dans cette note des expériences qu'il a exécutées sur le croisement des espèces du genre Anémone au cours de l'étude monographique qu'il a entreprise de ce genre. Les résultats de ses recherches qui ont porté d'une part sur les Pul- satilles, d'autre part sur les Anémones à fruits cotonneux, confirment en général les lois d'hybridité déjà connues. Les espèces qui diffèrent entre elles par la dissémination et la structure du fruit et de la graine, ainsi que par le mode de leur germination et par d'autres caractères biologiques, sont absolument incapables de produire des hybrides. Plus elles sont proches, plus on a de chances d'obtenir des produits hybrides qui restent presque toujours stériles sitôt que leurs parents appartenaient à deux espèces bien distinctes par leurs caractères mor- phologiques. La différence dans la structure des grains du pollen n'est i.xxxii pas un obstacle au croisement des espèces et à la fécondité des organes femelles de l'hybride. Toutes les tentatives de l'auteur pour féconder les Pulsatilla patens^ vidgaris. Halleri, albana par le pollen d'une autre espèce ont échoué. Au contraire le P. pratensis fécondé par les espèces précédentes et par le P. vernalis donne des graines fécondes, mais il ne se laisse pas féconder par le P. alpina qui diffère des autres Pulsatilles notamment par le mode de germination. Quand aux Anémones étudiées par M. de Janczewski (A. virgi)iiaiia^ silvesiris, japonica, midtifida hudsoniana et tnultijîda magellanicd), elles se croisent dans les deux sens. Les espèces du so\x?,'gç.n.re. Ansmaiianthe, dans lequel l'auteur réunit les Anémones à fruit cotonneux qui ne possèdent pas de rhizome tubéreux, ne peuvent pas être croiséesavec celles du sous-genre Oriba^ comprenant les espèces à fruit semblable qui développent un rhizome tubéreux (A. coronaria, horiensis, palmcita, caroliiiiana, biflord). L. M. Pierre Lesage. — Influence du bord de la mer sur la structure des feuilles (Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences, t. CIX, n'^ s). L'auteur donne dans cette note le résumé des recherches compara- tives qu'il a entreprises sur la structure des feuilles des plantes qui vivent au bord de la mer et celle des feuilles des mêmes plantes végétant dans l'intérieur des terres. Les recherches ont d'ailleurs été complétées par une série de cultures dans lesquelles l'élément variable était le sel marin, cultures qui lui ont permis de vérifier les résultats de ses obser- vations précédentes. Voici les conclusions auxquelles l'a conduit son travail.; Les plantes vivant au bord de la mer ont généralement des feuilles plus épaisses que lorsqu'elles végètent à l'intérieur des terres. L'augmentation d'épaisseur est accompagnée d'un grand développe- ment du tissu palissadique par rapport au mésophylle. Les méats intercellulaires et les lacunes se réduisent beaucoup dans les feuilles du littoral. La chlorophylle tend à diminuer dans les feuilles des plantes qui poussent au bord de la mer, surtout dans les stations inondées ou recevant en abondance les embruns des vagues. La carnosité, le développement des palissades, la réduction des lacunes et la diminution de la chlorophylle peuvent être provoqués dans des cultures expérimentales par la présence du sel marin. L. M. — LXXXIII — PUBLICATIONS PÉRIODIQUES Botanische Zeitung (1889). n° 35- F. Rosen. Systematische und biologische Beobachtung-ea ûber Ero- phila vertia. Botanisches Centralblatt (XXXIX). a°8. E. Overtôn. Beitrag zur Kenntniss der Gattung- Volvox. (Forts). — Beck V. Mannagetta. Zu D"" E. Woloszczak's « Einig-e Worte zur Geschichte des Wiener Herbariums. » n" g. E. Overton. li. (Forts.). — Br. Blocki. Rosa gypsicola n. sp. Bulletin de la Société botanique de France. (T. XXXVI, n° 4). Michel Gandoger. Plantes de Judée. — Bainier. Sur VAbsidia aertilea. — P. Maury. Sur la morpholog-ie des tubercules du Stachys affinîs Bg^e. — A. Seignette. Recherches anatomiques et physiolog-iques sur les « Crosnes du Japon. » — Ed. Jardin. Excursion botanique à 165 lieues du pôle Nord - Léon Guignard. Observations sur la structure et la division du noj^au dans les cellules-mères du pollen des Cycadées. — Abbé Hue. Lichens du Cantal et de quelques départements voisins, récoltés en 1887- 1888, par M. l'Abbé Fuzet, curé de Saint-Constans, 2'^ série. Le Botaniste d'" série, fasc. V). P. A. Dangeard. Recherches de morphologie et d'anatomie vég-étales. (I. De Vaxe en général; II. Etude anatomique des Pinguicula ; III, Mono- graphie anatomiquedes AcantJwphyllum). — Étude du noyau dans quelques groupes inférieurs de végétaux. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences (T. CIX). n" 6. Th. Schlœsing. Sur les relations de l'azote atmosphérique avec la terre végétale. — Louis Claudel. Sur les matières colorantes du spermodermc dans les Angiospermes. n'^ 7. Sappey. De l'appareil vasculaire des animaux et des végétaux, étudié comparativement par la méthode des coupes et parla méthode thermochi- mique. LXXXIV — Journal of Botany. (Septembre i88g). George Murray. Catalogue of the marine Alg-ae of the West Indian ré- gion. — James Britten. Mundia Kunth v. Mundtia Harv. — Arthur Ben- nett. The synonymy oi Potamogeion Zîsîi. — F. Buchanan Withe. A list of british Willows. — David McArdler. Hepaticse of Co. Wicklow. — J. G. Baker. On a new species of Pohpodùim from Jamaica {P. Faivceitii). — James Britten and G. S. Boulger. Biographical Index of British and Irish Botanists {Contin.). — William Carruthers. Report ofthe département of Botany, British Muséum, for 1888. Le Naturaliste (15 août 1889). Bonnet. Florule de Dar-el-Beïda (Maroc). (i^'' septembre). Bonnet. Id. (Suite et fin). — P. Hariot. Notes sur quelques Roses peu connues. Oesterreichische botanische Zeitschrift. (XXXIX, n" 9). M. Willkomm. Neue Arten der spanisch-portugiesischen Flora. — R. V. Wettstein und G. Sennholz. Zwei neue hybride Orchideen. — J. Vele- novsky. LepHotrichum Vel. Born., eine neue Cruciferengattung aus dem Gebiete der pontischen Flora.— P. Ascherson. Zur Synonymie der Eurotia ceratoides (L.) C. A. Mey. und einiger aegyptischer Paronychieen(^r/»^^»<»»»»^<»»^^»^^*»^^^w»*ww^ PUBLICATIONS PÉRIODIQUES Annales des sciences naturelles, Botanique, 7« série. T. IX, no^ 4, 5, 6. V. Fayod. Prodrome d'une histoire naturelle des Agaricinées {Suite et fin). T. X, no^ I, 2, 3. G. de Saporta. Dernières adjonctions à la flore fossile d'Aix-en-Pro- vence. Annals of Botany (Vol. III, n» X). J. D. Hooker. On Pachytheca. — C. A. Barber. The structure of Pachy- theca. — ■ J. E. T. Aitchison. The source of Badsha or Royal Salep. — P. Groom. On the functioa of laticiferous tubes. — A. B. Rendle. On the vesicular vessels of the Onion, — T. Johnson. The nursing- of the embryo and soin" other points in Myaodendron pnnctulaiutn Banks et Sol. — T. W. Fulton. The dispersion of the spores of Fung-i by the ag-ency of Insects, with spécial référence to tlie Phalloidei. — F. 0. Bower. On the Pitcher oi Nepenthes : a study in the morphology of leaf. — J. M. Macfar- lane. Observations on Pitchered inscctivorous plants, — C. B. Clarke. An abnormal Cyperacea. — A. E. Shipley. On Macrosporiiiui parasUictiin. — S. H. Vines. On the mcchanism of stomata. Botanical Gazette. Vol. XIV, n^ 0, sept. 1889). H. M. Richards. The Uredo-?.X.7^'gç. of Gymnospoi-angium. — H. L. Russel. Observations on the température of Trees. — Thomas Morong. Paragfuay and its Flora. I. — C. B. Atwell. Abnormal Roses. — F. W. Anderson. Indian snnff. Botanische Zeitung (47 Jahrg-ang). n" 3q. J. H.Wakker. Bau und Dickenwachsthum des Steng-els von Abrus preca- iorius. n"^ 40 et 41. B. L. Robinson. Beitraeg-e zur Kenntniss der Stammanatomie von Phyto- crene macrophylla Bl. Botanisches Centralblatt (Bd XXXIX, n» 13). 0. Lœw und Th. Bokorny. Ueber das Verhalten von Pflanzenzellen zu stark verdûnnter alkalischer Silberloesung. II. Bulletin de la Société botanique de France. (T. XXXVI, n» 5, i88q). Hue. Lichens du Cantal {suite). — A. Seignette. Note sur les tubercules du Spir^aFilipendula et du Veratrum album. — Emery. Epanouissement, Acille et sommeil des périanthes. — E. Cosson. Gramineae duas nova; tune- t'inœ e ;^enere Sporobolus {S. Tourne!ixii\ S . Isetevircns). — Henri Hua. Anémone nemorosa L. var. anandra. — M. Niel. Sur un phénomène remar- quable de vitalité présenté par des souches de Sapin. — T. Caruel. l^ç. Flora italiana et ses critiques. — Louis Mangin. Observations sur la membrane du grain de pollen mûr. — J. Vallot. Causes physiologiques qui produisent le rabougrissement des arbres des cultures japonaises. — P. Maury. Sur les procédés employés par les Japonais pour obtenir des arbres nains. — Eugène Bastit. Comparaison entre le rhizome et la tige feuillée des Mousses. — L. Daniel. Structure anatomique comparée des bractées florales, des feuilles verticales et des feuilles engainantes. — J. Poisson. Note sur un Champignon rapporté au genre Mylitta. — Abbé Hy. Sur la présence en Anjou de V Eqiiisetum littorale Kiihhvein. — D. Luizet. Sur des Orchîs hybrides, provenant du croisement de V Accras anthropophora R. Br. et de VOrchis militaris'L,.^ découverts à Fontainebleau, le 30 mai 1889, par MM. Guignart et Luizet. — Alfred Chabert. Deuxième note sur la flore — XCII — d'Algérie. — Emery. Sur les variations de Teau dans les périanthes. — Doumet-Adanson. Note sur un Sapin hybride. — Paul Brunaud. Champi- gnons à ajouter à la Flore mycologique des environs de Saintes (3'^ série). — G. Camus. Localités nouvelles de plantes plus ou moins rares des envi- rons de Paris et du Nord de la France. — Ch. Degagny. Orig-ine nucléaire du protoplasma (3'' note). Sur l'origine des diastases dans la digestion du nucelle. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences (T. CIX) no 8. Berthelot. Remarques sur les conditions où s'opère la fixation de l'azote par les terres argileuses. — Berthelot. Recherches nouvelles sur la fixa- tion de l'azote par la terre végétale. Influence de l'électricité. — A. Gautier. Observations relatives à la communication précédente de M. Berthelot. — A. Giard. Sur la castration parasitaire de V Hypericum perforatum L. par la Cecidotnya Hyperici Bremi et par Y Erysiphe Martii Lev. n° 9. Th. Schlœsing. Sur les relations de l'azote atmosphérique avec la terre végétale. Réponse à M. Berthelot. — G. Raulin. De l'action des phosphates sur la culture des céréales. — G. Timiriazeff. Sur le rapport entre l'inten- sité des radiations solaires et la décomposition de l'acide carbonique par les végétaux. — Ed. Heckel et Fr. Schlagdenhauffen. Sur la sécrétion oléo- gommorésineuse des Araucarias. n° 10. G. Ville. Recherches sur les relations qui existent entre la couleur des plantes et la richesse des terres en agents de fertilité. — G. Timiriazeff. La protophylline dans les plantes étiolées. Journal of Botany. (Octobre 1889). William West. The fresh-water Aîga; of North Yorkshire {Gonatosygon lasve^ Cosniarium graitulatum, C. eèoracense, C. lepidum^s^^^ . nn.). — George Murray. Catalogue of the marine Algae of the West Indian région {concluded). —The Rev. M. J. Berkeley, M. A., F. R. S.— James Britten. and G. S. Boulger. Biographical Index of Britishand Irish Botanists (Contin.). — George Henslow. Lentinus scleroticola, Murray. — William Whitwell. Arenaria gothica Fries in Britain. — J. W. Williams. Lilium Alartagon naturalised in Worcestershire. — Arthur Bennett. Carex Iwvigata Sm^ var. — Atriplex tatarica'L,. — G. C. Druce. Plants ot North Bucks. — - J. Sargeaunt. Euphorbia Esula in Northamptonshire. Le Naturaliste (i*"' octobre 1889). P. Maury. La (Botanique à l'Exposition : les Cactées du Mexique. — G. Rony. Suite à la Flore de France de Grenier et Godron {suite) : Pctt- cedanum lancifolium Lange, Heracleunt alpinum Linné, Meum adonidi- folium^. Gay, Bupleiiruni corsicum Cosson et Kralik. tarte. ~ J. Mer««k, Unp., 2'A W- ^>Miftifft-Re«liereA«. N» 21.— i" NOVEMBRE 1880. Supplément au ]o\\xv^Vi\ de Botanique. '""""*''" i~i'ii~ii^rin^mi REVUE BIBLIOGRAPHIQUE J. G. Baker. — Handbook of the BroiMeliace.e (in-8'\244p., Lon- don, 18S9). M. J. G. Baker vient de publier pour les Broméliacées un manuel analogue à celui qu'il a déjà donné sur les Fougères et leurs alliés ; c'est la description de toutes les espèces qu'il a pu voir sèches ou vivantes et aussi de celles dont il a eu une description certaine. Les espèces énu- mérées dans cet ouvrage sont au nombre d'environ Soo, chiffre de plus de moitié supérieur à celui qu'indiquait Bentham en 1883. On peut donc dire que M. Baker donne la description de presque toutes les Broméliacées. A ce point de \Tie, son livre a une valeur réelle, puisque jusqu'à ce jour il n'existait aucune monographie complète de la famille et que l'on était obligé de chercher dans une foule de recueils plus ou moins faciles à consulter la description des espèces connues. Il est seulement à regretter que l'auteur ait cru devoir réunir, comme il l'a fait, bon nombre de genres et d'espèces que les broméliographes maintien- dront certainement distincts en dépit de cette tentative. Ainsi, M. Ba- ker comprend, par exemple, dans le genre ALchmea, des plantes des mieux caractérisées comme genres différents et arrive à composer un groupe des moins homogènes et susceptible d'une étude nouvelle plus approfondie (i). On pourrait appliquer la même remarque à son genre Tillandsia. Quoi qu'il en soit, et ces réserves faites, on ne peut que louer M. Baker d'avoir entrepris et mené jusqu'au bout un travail de révision comme celui-ci, qui va être désormais le point de départ d'études sérieuses sur les Broméliacées. Nous pensons être utile à nos lecteurs en leur donnant tout entière la classification fort simple et très facile à saisir de M. Baker. TRIBU I : BROMELIE^ Ovaire infère, fruit indéhiscent, feuilles le plus souvent spinescentes sur les bords. 1. Pétales unis en un tube distinct, ordinairement aussi long" que les sé- pales : 1. Karaias, — 36, — Amer, tropic. a. Greigia^ — 2>t — Chili tempéré. 3. Distiacanthîis^ — 2, — Colombie, Amazone. I. Sig:nalons en passant une légère rectification à faire. M. Baker attribue le nom A'jEchmea gigantea à deux plantes différentes : i" au Chevallieya gigantea Maury, 2" à X Hoplophytuni giganteum E. Morren; il y a ainsi deux Mchmea gi- gantea dans le livre de M. Baker (p. 45 et p. 65). — XCIV — 2. Pétales libres ou unis seulement par leur base : A. Sépales unis en un tube distinct au-dessus de l'ovaire creusé en coupe : a. Inflorescence capitée : 4. Cryptanihus^ — u, — Brésil, Guyane, j. Distigantkus,^ i , — Guyane. 6. Ortgiesia^ — 2, — Urug'uay, Brésil mérid. 7. Ochagavia, — i, — Juan Fernandez. p. Inflorescence en panicule ou épi : 8. Fernseea^ — i, — Brésil centr. p. Romtbergia^ — i, — Nouvelle Grenade. 10. Portea, —3, — Brésil. B. Sépales libres ou rarement soudés : a. Stigmates courts, non tordus : 11. Ananas^ — 3, — Amer, tropic 13. Acanthostachys^ — 2, — Brésil centr. /j. Bromelia, — 6, — Amer, tropic. ^ 14. Rkodostachys^ — 7, — Arg-ent., Chili. ^j y 5. Ara^ococcus, — i, — Guyane, Amazone. p. Stigmates longs, tordus : lâ. Streptocalyx.^ — 8, — Brésil, Guyane, l'j. jEckmea, — 128, — Amer, tropic. 18. Bilbergia, — 46, — Amer, tropic. mérid. 1 p.. Quesnelia^ — 12, — Brésil, Guyane. TRIBU II : PITCAIRNIE.E Capsule trivalvaire; graines sans fuuicule, divisé en filaments; feuilles spinescentes ou non : 1. Capsule libre seulement à son extrémité : 20. Brochinia — -3, — Guyane, Brésil. ai. Bakeria — i, — Brésil? 2. Capsule libre sauf près de la base : 22. Pitcairnia^ — 130, — Amer, tropic. 3. Capsule entièrement libre : 23. Piiya.^ — 14, — Chili, Andes péruv. et Colomb. 4. Capsule septicide, styles courts : 24. Coitendorfia, — 6, — Brésil, Argent. 5j . Dyckia^ — 34, — Brésil, Uruguay, Argent. 2â. Hechtia^ — 7, — Mexique, Texas. TRIBU III : TILLANBSIEJE Fruits toujours trivalvaires, supèrés; graines munies d'un long funicule divisé en filaments; feuilles toujours spinescentes : 1. Corolle gamopétale : sy. Sodiroa., — 7, — Ecuador, Colombie. 28. Caraguaia^ — 39, — Antilles, Guyane, Andes. 2p. Gusmania^ — 5, — .Amer, tropic. — xcv 2. Corolle polypétale : jo. Catopsis, — 15, — Amer, tropic. ^1. Tillandsia, — 323, — Amer, tropic. Maury Kingo Miyabe. — On the Life-hisfory of Macrosporiura parasiticurn Thum. [Sur l'histoire lia (iéveloppeine)it du Macrosporiuin parasi- ticurn TY/z/V/^.]. (Annals of Botany, Vol. III, n° ix, 26 pages et 2 pi.). Ayant eu à sa disposition le Macrosporium parasilicum qui atta- quait des Oignons des Bermudes, l'auteur, un japonais travaillant au laboratoire cryptogamique d'Harward sous la direction de M.Farlow, a cherché à cultiver cette plante. Il a pleinement réussi dans des chambres humides de Van Tieghem ou des flacons d'Erlenmayer, en employant comme milieux nutritifs des décoctions d'Oignons ou de Dattes; il a pu non seulement reproduire le Macrosporium^ mais assis- ter à toutes les phases du développement des périthèces en relation avec cette plante. Il n'a pas observé de phénomène de fécondation, car les périthèces se forment aux dépens de deux ou trois cellules qui émettent des appendices et se cloisonnent en même temps de façon à faire un massif parenchymateux au centre duquel se différencient ulté- rieurement les asques. Ces périthèces sont ceux du Pleospora herbarum; or, comme on sait, par les recherches d'un grand nombre d'auteurs concordantes sur ce seul point, que la forme conidienne du Pleospora herbarum est le Macrosporium SarcinuléB de Berkeley, l'auteur en a conclu que le Macrosporium parasilicum de M. de Thûmen devait être identique à l'espèce de Berkeley. Cet exemple montre une lois de plus que l'on ne saurait trop avertir les créateurs de petites espèces qu'il ne faut pas attribuer le plus souvent de grande importance au caractère tiré de la vie parasitaire. De Bary avait déjà soupçonné que quelques Pleospora peuvent être classés parmi les parasites facultatifs, et plusieurs auteurs (Spegazzini pour la Vigne et le Medicago saliva^ Berlese pour le Sam- bucus nigra, etc.) ont vérifié la justesse de ses présomptions pour le Pleospora herbarum. La vie saprophytique se reproduit plus aisément que la vie parasi- taire, car, sur douze essais de cultures sur Oignons vivants, deux seule- ment ont réussi et le développement du Macrosporium ne se reprodui- sait que sur les gaines des feuilles et non sur les parties vertes actives. Les recherches de l'auteur l'ont amené à formuler son opinion sur la question du polymorphisme du Pleospora herbarum; il expose ses con- clusions avec une précision qui peut paraître un peu absolue. Selon lui : 1° L'existence de pycnides appartenant au Pleospora herbarum est douteuse. • ; ■ " XCVl 2° \J Alternaria n'est pas une forme conidienne d'un Pleospora. Je ne viens pas apporter ici d'arguments tirés d'une étude spéciale de ces deux points précis, mais il me semble que l'auteur est bien caté- gorique dans ses négations. Il n'a pas obtenu de Pleospora en cultivant VAlteniaria. J'avoue que je n'ai pas été jusqu'ici plus heureux; mais n'ayant pas obtenu d'autres périthèces, je n'ai pas cru devoir conclure qu'il n'y avait pas de relation entre eux, d'autant plus que deux expé- rimentateurs habiles, M. Laurent (i) et M. Mattirolo (2) affirment qu'ils sont arrivés à une autre conclusion. Le déterminisme expérimental est beaucoup plus compliqué qu'on ne le suppose d'ordinaire, et on né- glige bien souvent d'indiquer les conditions précises de ses expé- riences; on ne doit pas, en tous cas, transformer un essai infructueux en un résultat positif. Ainsi, dans son étude incidente de VAlternaria, M. Kingo Miyabe n'a observé aucune variation de cette forme ; pour moi, j'ai pu en constater de très remarquables. De même, contraire- ment à ce qu'affirme l'auteur, M. Mattirolo prétend que le Pleospora herbaritm peut produire des pycnides. On ne saurait donc, à ce pro- pos, trop conseiller aux chercheurs de ne pas présenter leurs résultats négatifs sous une forme positive, car si l'on n'a pas observé une chose, cela ne prouve pas qu'elle n'existe point. Ces remarques faites, je reviens à une partie intéressante du travail de M. Kingo Mi^^abe sur laquelle il n'a pas insisté, et que je puis com- pléter par des observations personnelles : c'est la définition nouvelle du Macrosporium Sarcinul^s qui résulte à la fois de son étude et de la mienne. J'ai recueilli un Pleospora herbarum sur des tiges desséchées de Colza; j'ai semé des ascospores, dont les dimensions et la struc- ture correspondent bien au P. SarcmiilcB, et j'ai obtenu sur pomme de terre des Macrospo- rium Sarciniilée. J'ai constaté que les spores ne sont pas tou- jours t,erminales; elles naissent souvent latéralement, sur des fila- ments encore jeunes ; on voit très communément une partie inté- rieure brun-verdâtre et au-dessus le filament redevient presque in- colore, pour se colorer un peu plus haut ; un peu au-dessus du Macrosporiu7n Sarcinula. a et 5, filaments jeunes avec spores latérales très jeunes; c, grande spore mûre encore en position sur le côté d'un filament ; «sT, spore tombée germant et produisant une spore se- condaire à l'extrémité d'un cours filament 1. Ann. de l'Inst. Pasteur, 1888, nov. et déc. 2. Malpighia, 1888, II, p. 357. — XCVII — plan où l'ou observe la variation de teinte, une spore existe de côté; elle est alors encore jeune, incolore et très petite (fig. a etb). Ces spores latérales paraissent tomber avec une assez grande facilité et on ne les observe pas souvent en place à la maturité. On peut en observer ce- pendant quelquefois en position comme le montre la figure c. M. Kingo Miyabe a observé de son côté, dans des cultures qui n'ont pas été ouvertes et qui sont restées en repos, la germination des spores en place sur le filament ; elles produisent des spores secondaires à l'extrémité de courts tubes tels probablement que ceux représentés figure d/ces spores secondaires peuvent elles-mêmes donner des spores tertiaires. Il semble que l'on ait là une ébauche de chapelet offrant peut-être une certaine analogie avec les chapelets imparfaits de cer- taines cultures ôi!Alternaria. Je ne veux pas, pour le moment, tirer d'autre conséquence ; j'espère que l'étude des variations des Macrosporium et des périthèces de l'autre me permettra de porter un peu de lumière dans l'obscure ques- tion de l'histoire des Pleospora. J. Costantin. M. Moebius. — Bearbeitung der von H. Schenck in Brasilien ges am- incit en Algen\Ètude des Algues récoltées au Brésil par H. Schencfî\ (Hedwigia, 18S9, Heft 5; pages 309-347; pi. X et XI.) Ce travail comprend la description de 64 espèces, dont 31 nouvelles pour la flore brésilienne. On y trouve la diagnose de deux genres et cinq espèces inédits : Spirocoleus, ^. 11. Oscillariacearum : trickomatibus articulatis^ spiralibus, simplicibus, vagina conspicica prœditis. Ce genre est aux Spirulina, ce que les Lyngbya sont aux Oscillaria . Spirocoleus Lagerheimii sp. n. : Sp. trickomatibus tenicibics^ diametro ca. 2 u., distincte articulatis, anfractibus Iaxis ca. 30 w, dis- tantibus, diametro spirée ca. 10 y-, articulis diametro longioribus ; tri- chotnatibus rarius singulis, ssepius compluribus iti stratuîn indefini- tiim consociatis. Hab. inter folia et foliota Charse Hornemanni, in Lagoa de Rodrigo de Fr citas ad Rio de Janeiro. Entophysa, g. n. Chlorosphagracearum : Thallus iii Algis majo- ribus sub cuticula vigcns^ e cellula subrotunda una vcl c compluribits ccllulis divisionc unius cellules cxortis constitutus, membrana crassa^ loco quodam in verrucam vcl stipellum producta, chromatophoro unico parie ti no discoideo. Sporse divisio?ie content us cellules succedanea evolutas per foramen inembranss externsB ac simul cuticula? hospitis exeunt. Les Chlorosphsera Klebs diffèrent des Entophysa par le mode d'existence et par les chromatophores. Les Kentrosphâeria Borzi s'éloignent des deux genres par la naissance simultanée des zoospores. Les excroissances de la membrane, qui préparent l'issue des zoos- pores, se retrouvent chez certains Keiitrosphseria et Chlorochytrium. UEntopkysa ne partage la propriété de vivre dans l'épaisseur des membranes qu'avec V Entocladia Reinke et les formes quelque peu douteuses de V Entoderma de Reinsch. Entophysa Charse sp. n. Diameter cellularjnn 14-70 /x; sporas 8-64 i)i uiia cellula evolvu7itur . Hab. 7/1 Chara Hornemanni ?V/ aqna subsalsa prope Rio de Janeiro. Ces cellules renferment parfois des colonnettes cristallines, inso- lubles dans l'eau, la glycérine, l'acide acétique, rapidement solubles dans la potasse, l'acide chlorhydrique et l'acide sulfurique, sans former dans ce dernier réactif d'aiguilles de gypse. Acetabularia Schenckii sp. n. : Stipite simplici ad 2 cm. alto, pelta terminali infuiidibidiformi diarn. ad 5 jni/r. prœdito. Pelfam radii 30-50, qtcorum meinbrana in niargine liber o acu)}iine obi usa instructa est^ constituunt. Radii umbilicales superiores dichotomi a latere sese non conlitigunt ; radii umbilicales inferiores., superioribus majores., dichotomi vel iterum dichotomi, extrinsecus tantum se con- tinguiit ; i/itei' quos gibberes totidem, quoi siint radii, capict stipitis cir- cumdant. Sporas ovato-globosée^ ntimerosse, diam. 80 ;/.. — Hab in Taho frio, ad oram Brasiliœ. C'est la première Acetabularia signalée sur les côtes de l'Amérique du Sud. La calcification paraît due exclusivement au carbonate ; on ne trouve pas l'oxalate signalé par Leitgeb chez 1'^ . mediterranea. La mem- brane comprend trois couches, dont l'interne jaunit par l'iode, tandis que l'iode et l'acide sulfurique ne donnent à aucune la coloration carac- téristique de la cellulose. On trouve dans toutes les parties de la plante de l'inuline, de l'amidon et des cristalloïdes. Dictyopteris Hauckiana sp. n. : Frons dichotoma, ad^cm. alla, 2 ad 2, mm. lata^ in parte i)iferiore tennis, compressa in parte sup. membranacea, nervo medio et nervis margi/ialibus percursa, inter nervos e duabus cellularitm stratis constitua est. Sporangia irregula- riter per totam frondem, nervis exceptis, sparsa, siiperficiem non super antia, singulas sporas continent. Hab. ad Olinda apud Pernam- buco in oris Brasilice. L'axe de la nervure médiame est occupé par de petites cellules à parois fermes qui pourraient jouer un rôle conducteur. Au-dessus et au-dessous sont des éléments fusiformes à parois très épaisses, strati- fiées, munies de canaux poreux simples, non liquifiées, mais prenant une coloration jaunâtre par ces réactifs iodés et remplissant une fonction mécanique. Les nervures marginales sont composées totalement de telles fibres disposées en faisceaux sous les grandes cellules superfi- cielles. — xcix Les cellules-mères des sporanges découpent sur leur base ou leur côté de petites cellules stériles. Quand il n'y a qu'une de ces cellules situées à la base, on peut la comparer au pédicelle des oospores ex- ternes de Dicfyopfcris polypodioic/cs, Dicfyota^ etc. Gracilaria Salzmanni Bornet sp. n. M. Bornet a reconnu dans cette Algue une espèce inédite, qui existe, avec cystocarpes, dans la collection Salzraann à Montpellier, Outre ces descriptions d'espèces nouvelles, on trouve dans ce mé- moire des détails sur la germination des tétraspores de Cerainiinum clavulafiun Ag. et sur les pelotes adhésives du Catenella impiidica Kûtz. et d'une espèce rapportée avec quelque doute à VAinphiroa brasiltana Decaisne. Dans le Catenella^ les cellules superficielles du bouton adhésif s'allongent en filaments presque incolores. Au contact d'un support la cuticule éclate, les filaments s'étirent, s'écartent et se fixent si solide- ment aux racines des Palétuviers, par exemple, qu'on ne saurait les en détacher sans arracher un morceau de l'arbre. YJAmphiroa s'applique au support par un coussinet calleux, peu ou point calcifié. P. Vuillemin. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES Botanische Zeitung (1889). n" 42. B. L. Robinson. Beitraege zur Kenntniss der Stammanatomie von Phy- tocrene niacrophylla Bl. (Forts.). Botaniches Centralblatt (Bd XL, n^ i). Rudolph Hesse. — Zur Entwikelungsgeschichte der Hymenogastreen. Leticogaster /îoccosus^ eine neue H3'menog'astreen-Species. — 0. JueL Morphologische Untersuchungen ûber Kœnigia islandica L. n'^ 2. Rudolph Hesse. M. (Schluss). — 0. Juel Id. (Schluss). — Th. M. Fries Ueber Stenanthus curviflorus Loennr. n° 3. Paul Kummer. Die Moosflora der Umgegend von Hann-Miinden. Bulletin de la Société impériale des Naturalistes de Moscou. (1889, no i). K. F. Meinshausen. Die Sparganien Russlands. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences (T. CIX). n* II. Berthelot. Sur la fixation de l'azote atmosphérique. — Berthelot. Obser- c — vations sur la formation de Tammoniaque et de composés azotés volatils, aux dépens de la terre vég-étale et des plantes. — Th. Schlœsing. Sur la nitrifîcation de Tammoniaque. — Péchard. Influence, dans les terres nues, du plâtre et de Pargile sur la conservation de l'azote, la fixation de Tazote atmosphérique et la nitrifîcation. n° 13. Dom B. Rimelin. — Sur la cause probable des partitions frondales des Fougères. no 15. Louis Mangin. — Sur la présence des composés pectiques dans les vé- gétaux. Nuovo Giornale botanico italiano. (Vol. XXI, n" 4, octobre 1889). BuLLETiNO DELLA SociETA BOTANiCA ITALIANA : E. Armitage, Appunti sulla flora deir isola di Malta; Achille Terracciano. La flora délia Basilicata, contribuzioni I, II, III; G. Cuboni, Le forme teratologiche nei fioridi Diplo- taxis erzicoidesDC e loro causa; Achille Terracciano, La flora délia Basi- licata, contribuzioni, IV; C. Massalongo, Illustrazione de una nuova varietà di Frullania dilatata (L.) Dmrt. ; L. Micheletti, Ancora sulla subspontaneità del Lepidiuni virginicum L. in Italia, nota supplementare; L. Micheletti, Sulla presenza dello Sntyrnium perfoliatiim L. e delP Osyris alba L. nel Monte Murello; A. N. Berlese, Note intorno al Polyporus hispidus del Fries, ed alP Agaricum Gelsis sett Moris etc. Mich. nov. pi. gen. 118, n. 7; U. Martelli, Sulla Taphrina de/ormans^ nota preliminare; 6. Arcangeli, Sopra alcune Epatiche récolte in Calabria. Revue générale de Botanique. (T. I, n'^ 10, 15 octobre 1889). J. Costantin. vSur les variations des Alternaria et des Cladosporium (Fin). — A. Seignette. Recherches sur les tubercules (Suite). — Henri Jumelle. Revue des travaux de physiologie végétale parus en 1888 et jus- qu'en juillet 1889 (Fin). — De Saporta. Revue des travaux de paléontologie végétale parus en 1888 ou dans le cours des années précédentes. PUBLICATIONS DIVERSES Hermann Dingler. Die Bewegung der pflanzlichen Flugorgane, ein Bei- trag zur Physiologie der passiven Bewegungen im Pflanzenreich. Friedrich Hildebrand. Ueber einige Pflanzenbastardierungen. (Souder- Abdruck aus der Jenaischen Zeitschrift fiir Naturwissenschaft, XXXIII, Bd. N. F. XVI). W. Migula. Die Characeen. (Dr. L. Rabenhorst's Kryptogaraen Flora von Deutschland, Oesterreich und der Schweiz, Bd V.) J. B. de Toni. — Sylloge Algarum. Vol. I Sect. I et II. Chlorophycea;. . — l. Mervofe, Imp-, 22, pi. &«;^^5'. Il a remarqué que les premières se comportent presque toujours différemment des secondes sous l'action de certains réactifs; ainsi le chlorure de calcium iodé, qui colore en rose les fibres libériennes, colore les fibres extra- libériennes en jaune, comme les tissus lignifiés. Ch. III. — Les éléments essejitiels du liber. — On a distingué depuis longtemps deux sortes de tubes criblés : les uns, du type Courge^ sont séparés entre eux par des cloisons transversales ou un peu obliques, transformées en cribles dans toute leur étendue, ou sur une partie seu- lement de leur surface; les autres, du type Vigne ^ sont terminés par des cloisons très obliques et pourvues de plusieurs cribles. Cette distinc- tion, commode parce qu'elle facilite la description, n'a aucune valeur taxonomique, car des plantes du même genre, les espèces du genre Vitis^ par ex., possèdent des tubes criblés de deux types différents, et les Cissus et Ampélopsis ne possèdent guère que des tubes criblés du type Courge. —Il est cependant très intéressant de remarquer que dans le liber primaire des tiges., aussi bien que dans le liber des feuilles .^ les tubes appartiennent toujours au type de la Courge, quelle que soit la formé des tubes de la tige, et que dans les racines ils ont la même forme que dans la tige. D'ailleurs, outre les cribles situés sur les cloisons ter- minales, les tubes peuvent en posséder d'autres, habituellement plus petits, sur les cloisons longitudinales qui les séparent d'un autre tube criblé, ou d'une cellule-compagne, ou même d'une cellule de paren- chyme libérien. Les cellules-compagnes sont caractéristiques du liber des Angio- spermes ; elles proviennent de la même cellule procambiale ou cambiale que le tube criblé auquel elles sont contiguës. L'orientation de la cloi- son qui sépare la cellule-compagne du tube criblé est très irrégulière dans le liber primaire, mais dans le liber secondaire le cloisonnement se produit de telle façon que la cellule-compagne se trouve générale- ment placée entre le tube criblé d'une part, le parenchyme libérien ou un rayon médullaire d'autre part. — cm Ch. IV, , — Développement des parois criblées. — On sait que, d'après MM. de Janczewski et Wilhclm, la future cloison criblée, d'abord cellulosique dans toute son étendue, n'est pas ponctuée avant le développement des mamelons calleux, et que ceux-ci proviennent d'une modification locale de la cellulose. Au contraire, d'après M. Russow, la portion de membrane qui doit plus tard se transformer en im crible est déjà ponctuée avant l'apparition du cal. Ces deux inter- prétations sont inexactes, d'après M. Lccomte, et il expose une manière de voir eu contradiction formelle avec celle de ses devanciers. Au chlorure de zinc iodé, dont l'action est souvent trop lente et trop dif- fuse, il substitue l'emploi de deux réactifs nouveaux de la cellulose, le chlorure de calcium iodé et le bichlorm'e d'éiain iodé, dont la connais- sance est due à M. Mangin. Il a pu ainsi constater que la membrane destinée à devenir un crible, comme toutes les autres membranes extrê- mement jeunes, n'est pas tout d'abord constituée par de la cellulose, mais par une substance probablement de nature azotée que ne colore pas le chlorure de calcium iodé. Bientôt, cette cloison se transforme en cel- lulose suivant des filaments entrecroisés limitant des mailles qui sont les futures ponctuations ; alors, les filaments cellulosiques sont recou- verts sur les deux faces de la membrane par la substance constituante de la cloison primitive, et les mailles qu'ils circonscrivent sont tou- jours occupées par cette même substance; l'épaisseur de cette membrane est devenue plus grande dans les joints qui correspondent aux fila- ments de cellulose. Chez les Gymnospermes, où le contenu des tubes est toujours très aqueux, les choses en restent là, et les mailles des cribles sont simplement des points privilégiés, offrant aux échanges osmotiques d'un tube à l'autre un terrain plus favorable que le reste de la membrane. Mais si le liquide des tubes est épais et très riche en a'iburaine [Cucurbita, Viiis, Tilia, Lagenaria, etc.), le courant os- motique atteint une très grande énergie, et peu à peu la substance formant l'axe des mailles se laisse traverser par une traînée du liquide épais, qui se fraye un chemin de plus en plus large. La cloison est alors réellement criblée. Mais chez beaucoup de plantes la perfora- tion des cloisons criblées est extrêmement douteuse, et la structure des cribles ne paraît pas alors différer essentiellement de celle que présen- tent les membranes de cellules appartenant au parenchyme mou. Tous les cribles du liber primaire se forment ainsi par différenciation d'une seule plage, et appartiennent au type Courge; mais il peut arriver Vitis, Tilia, etc.), sous l'influence de la pression du contenu du tube, que ces cloisons s'étendent avant leur perforation, et le crible simple se fragmente en plusieurs cribles pour donner une plage criblée. Les cribles du type Courge représentent donc l'état jeune du type Vigne. CIV — Ch. V. — Développej7ient^ forme., structure et principales réac- tions du cal. — L'origine si simple des plaques criblées entraîne une origine tout aussi simple du cal, et que i\I. Lecomte démontre par plu- sieurs exemples. Le cal est dû au développement exagéré de la mince couche de la membrane qui recouvre les filaments de cellulose ; la pre- mière couche de cal fait donc partie intégrante de la membrane cellu- laire, et plus tard elle s'épaissit aux dépens du contenu albuminoïde des deux tubes séparés par le crible; aussi paraît-il y avoir une relation entre l'épaisseur du cal et l'abondance du contenu albuminoïde des des tubes criblés. Quand le crible est fermé, il possède des stries fines qui sont le dernier vestige des filaments muqueux qui traversaient les mailles des cribles pendant la période d'activité, pour réunir les con- tenus de deux tubes voisins. L'acide rosolique, recommandé par j\L Szyszylow^icz ne donne qu'une coloration très fugace et peu nette. Le chlorure de calcium iodé est bien préférable ; il colore le cal en rose, mais si on le fait agir après avoir traité la préparation par le bleu d'aniline, le cal prend une belle coloration rouge vineux pendant que le crible se colore en violet. Ch. VL — Le contenu des tubes cribles et des cellules-compagnes . — Les tubes criblés ne doivent pas être considérés comme constituant un tissu mort, jouant le rôle passif de conducteur, mais bien celui d'un tissu vivant grâce à l'activité du protoplasme qu'ils renferment. En effet, si le noyau des tubes criblés disparaît de bonne heure, ce n'est pas par simple dissolution, mais bien par fragmentation, et Ton peut encore parfois le retrouver dans le protoplasme pariétal des tubes en activité. Le protoplasme se creuse d'une vacuole de plus en plus grande renfermant de l'eau avec des substances albumoïdes en dissolution, et il est bientôt réduit à une couche pariétale très mince se continuant au niveau des cribles. Les tubes renferment de très petits grains d'amidon se colorant plus ou moins en rouge par les réactifs iodés, jamais en bleu ; mais cependant les tubes à la période d'activité fonctionnelle ne con- duisent guère que des substances albuminoïdes, et l'auteur n'a jamais observé le passage direct des grains d'amidon, qui d'ailleurs existent chez beaucoup de plantes dont les cribles ne sont pas réellement perforés pendant la période d'activité. Quant aux cellules-compagnes, elles sont toujours dépourvues d'amidon, leur protoplasme est très abondant et en mouvement continuel, et le noyau a des dimensions plus grandes que dans les cellules voisines du parenchyme; particulièrement chez les Monocotylédones, le noyau est très volumineux et très allongé. Ch. VIL — Trafisport des matériaux par le liber. — Lorsqu'on pratique une décortication annulaire sur une branche, les fruits que — cv — porte la branche prennent un accroissement exagéré, et au-dessus de la zone décortiquée il se produit un bourrelet plus ou moins épais. L'examen au microscope de ce bourrelet montre que l'ensemble du liber et de l'écorce s'est accru en plus forte proportion que le bois, et que le liber surtout a pris une grande épaisseur ; ce dernier est donc plus riche que l'écorce en substances nutritives capables d'être utilisées pour l'accroissement. Au contraire, si l'on se contente de gratter l'écorce jusqu'aux fibres libériennes, les bourrelets, formés presque uniquement de liège, sont sensiblement de même volume aux deux lèvres de la plaie, et l'accroissement en diamètre n'est pas plus considérable au- dessus de la décortication qu'au-dessous. Le liber a donc des propriétés essentiellement conductrices pour les substances nourricières de la plante. D'ailleurs, sur des plantes fraîches et qui possèdent des cribles net- tement perforés (Courge, Vigne..,), on observe fréquemment des bou- tons muqueux traversant les cribles et pénétrant d'un tube dans l'autre. Dans les expériences de décortication annulaire, les tubes criblés de la partie située au-dessus de la section possèdent un contenu riche en substances albuminoïdes, sans renfermer plus d'amidon que les tubes situés au-dessous, et l'amidon est accumulé dans le parenchyme libé- rien et cortical, d'où la conclusion que les substances albuminoïdes sont transportées par les tubes criblés et que l'amidon et les substances ter- naires passent de proche en proche dans les cellules parenchyraateuses. Les auteurs qui considèrent les tissus criblés comme un tissu mort et dont le protoplasme joue un rôle uniquement passif doivent admettre que la diffusion, qui est toujours un phénomène très lent, est la prin- cipale cause de transport. Mais comme l'activité de ces tubçs, au point de vue du transport des matières albuminoïdes, s'éteint quand ils ont perdu leur revêtement protoplasmique pariétal, comment admettre que ce protoplasme est simplement passif? Pour M. Lecomte, la vitalité du protoplasme des tubes n'est donc pas seulement un fait qu'il a constaté, mais une nécessité qui s'impose pour expliquer le rôle de ces éléments. Les expériences de décortication annulaire, et surtout la direction des boutons muqueux passant au travers des cribles, montrent que le sens du transport est habituellement descendant dans le liber d'une tige adulte, mais cependant dans certains cas, comme dans celui d'une très jeune pousse souterraine de Rubus^ il est ascendant. Ch. Vin. — ModiJîcatio7is apportées dans les iubes criblés par l'âge et les saisons. — L'auteur n'a pu que vérifier sur ce sujet les obser- vations faites avant lui, observations qui d'ailleurs, pour être complètes, exigeraient une étude suivie de plusieurs années. Mais il a fait d'inté- ressantes expériences sur des tissus de diverses espèces de iCourge qu'il — CVI — a fait germer soit à la lumière, soit à l'obscurité ; dans le premier cas, les cribles sont perforés; mais si on place ensuite ces mêmes plantes à l'obscurité pendant un mois, les cloisons s'épaississent, et du cal se forme; dans le deuxième cas, on trouve dans les tubes de l'axe hypo- cotylé des plaques calleuses dont l'épaisseur est souvent plus consi- dérable que le diamètre même des tubes ; ce cal se dissout d'ailleurs en totalité ou en partie, si les jeunes plantules sont placées ensuite à la lumière. Ces résultats fort intéressants montrent donc bien que le dé- veloppement du cal est sous la dépendance directe des phénomènes de nutrition, puisqu'à l'obscurité la fonction chlorophyllienne est sup- primée et le dégagement de vapeur d'eau notablement diminué. C. Sauvage AU. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES Annals of Botany (Vol. III, n'^ XI). D. H. Scott and George Brebner. On the Anatomy and Histog-eny of Strychnos. — F. 0. Bower. Ihe comparative examination of the meristems of Ferns, as a Phylog-enetic Study. — J. Bretland Farmer. Contributions to the Morpholog-y and Physiolog-y of Pulpy Fruits. — Sydney H. Vines. On Epinasty and Hyponasty. — A. Ernst. On two cases of Laminar Enations from the Surfaces of Leaves. — E. T. Lowe. Note on the Propag-ation of Ferns. — D. H. Scott. The distribution of Laticiferous Tissue in the Leaf. Berichte der deutschen botanischen Gesellscbaft. (Bd VII, Heft 7). Th. Bokorny. Fine bemerkenswerthe Wirkung- oxydirter Eisenvitriol- loesungen auf lebende Pflanzenzellen. — Th. Bokorny. Ueber den Nachweis vonWasserstoffsuperox)d in lebenden Pflanzenzellen. — W. Wahrhch. Ana- tomische Eig-enthûmlichkeit einer Vampyrella. — E. Schulze. Ueber Bildung- von Rohrzucker in edolirten Keimpflanzen. — Franz Liidtke. Beitraeg-e zur Kenntniss der Aleuronkoerner. — Hugo de Vries. Ueber die Erblichkeit der Zwang-sdrehuug-. — Hugo de Vries. Eine Méthode zur Herstellung farb- loser Spirituspraeparate. Botanische Zeitung (1889). n° 43. B. L. Robinson. Beitraeg-e zur Kenntniss der Stammanatomie von Phytocrene macrophylla Bl. {Sckluss.') no^ 44 et 45. H. zu Solms-Laubach. Die Heimath und der Ursprung des cultivirten Melonenbaumes, Carica Papaya L. CVIl Botanisches Centralblatt (Bd. XL). n^ 4. C. Councler. Aschenanalysen verschiedener Pflanzen und Pflanzentheile, — Paul Kummer. Die Moostlora der Umg-eg-end von Ilann.-Miinden {Sc/i/uss.). n° 5. C. Councler. Id. (ScAHuss.). — M. Kronfeld. Johann Josef Peyritsch. n'^ 6. 0. Loew und Th. Bokorny. Ueber das Verhalten von Pflanzenzellen zu stark verdûnnter alkalischer Silberloesung'. II. — C. Warnstorf. Spkagnum crassicladum Warnst., ein neiles Torfmoos fur Europa aus der Sub- secundumgruppe. — Robert Keller. Das Potentillarium von Herrn H. Siegfried in Wintertliur. — M. Kronfeld. J. J. Peyritsch {Forts.). Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences (T. CIX). n° 17. G. Ville. Recherches sur les relations qui existent entre les caractères physiques des plantes et la richesse du sol en éléments de fertilité. — A. Muntz. Sur le rôle de l'ammoniaque dans la nutrition des végétaux supérieurs. > n» 18. G. de Saporta. Sur quelques hybrides observés dernièrement en Pro- vence. — E. Bréal. Fixation de Tazote par les Légumineuses. Flora (1889, Heft III). F. Noll. Die wichtigsten Ergebnisse der botanischen Zellen-Forschung in denletzten 15 Jahren. — H. Dingler. Ueber die Function und das Lei- tungsvermoegen der pflanzlichen Flugorgane. — C v. Lagerheim. Studien ûber die Gattungen Conferva und Mikrospora. — P. Merker. Gunnera macrophylla Bl. — L. Imhaeuser. Entwiklungsgeschichte und Formenkreis von Prasiola. — K. Goebel. Der Aufbau von Utriciilaria. — G. Correns. Ueber Dickenwachsthum durch Intussusception bei einigen Algenmem- branen. — Fr. Mùller. Abaenderung des Blûthenbaues von Hedychimn co- ronarium in Folge ungenùgender Ernaehrung. — W. Zopf. Vorkommen von Fettfarbstoffen bei Pilzthieren (Mycetozoen). — J. Millier. Lichenes Oregonenses. — Stizenberger. Neuseelaendische Lichenen in allgemeiner zugaenglichen Exsiccatenwerken. Hedwigia TBd XXVIII, 1889). Heft 4. E. Kissling. Zur Biologie der Botrytis cinerea. — F. Stephani. Hepa- ticae Australias. Ill {Sckhcss}. — P. Dietel. Ueber das Vorkommen von /"«^^r- ciniaperplexans Plow. in Deutschland. — P. Magnus. Kurze Notiz zu P. Dietel's ûber die Puccinien auf Asphodehis. — Fr. Blonski. Fungi polonici novi. Heft 5. H. Rehm. Exotische Ascomyceten. — C. Warnstorf. Ueber das Ver- haeltniss zwiachen Sphagnum imbricatam (Hornsch.) Russ., Sph. portori- — CVIII censé Hampe und Sph. Herminieri Scbpr. — M. Moebius. Bearbeitung der voa H. Schenck in Brasilien gesammeltea Algeu. Journal of Botany (novembre 1889). Frédéric N. Williams. Revision of the spécifie Forms of the Genus Gypsophila. — F. Buchanan White. A. Puzzle ina Topographical Botany ». — Arthur Bennett. 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Rouy. vSuites à la Flore de France de Grenier et Godron (Suite) : Viscum laxum. — G. Houlbert. Pratique élémentaire d'anatomie végé- tale (Suite). Revue mycoîogique (octobre 1889). F. Gavara. Contributions à la Flore mycologique de la Lombardie {Py- renopezlza longiasca, HeloUum Verbenx, Leptosphxria Pkytolaccée, Phy- sospora elegans, Didymaria Salicis, Helmmtlwspormtn sigmoideum, Ma- crosporium Calycanthi, Dendrophoma Convallarîa; , Cltxtophotna Orizce, Pyrenocha^ta Rtibi-Idêei, Conyothyrium Orysse, Septoria The^e, Discosia Theas, Colletotrichum oligochsetum^ C. ampelinum, spp. nn.). — P. A. Sac- cardo et A. N. Berlese. ]\Iycetes aliquot guineenses a cl. cl. A. Moller et F. Newton lecti in Ins. S. Thomœ et Principis [Polyporus torquescens, Polysticiiis Mollerianits, Tranietes discolor, Favolus Jocobasus, Stereum pulchelhim, S. amphirhytes , Leptospha?ria Musarum, Aletasphaeria Cuma- nella^ Helminthosporium parasiticum, spp. nn.). — P. A. Karsten. Aliquot species novae Fungorum : Patellarîa bicolor, Allophylaria terrigena, Nec- tria cinnabarina, var. amygdalina, Cysiospora cincla, \-ar. amygdalina, Patellina bicolor, Hyphoderma la;tum. — P. A. Karsten. Fungi novi brasi- lienses : Patellaria bacillifera, Didymella truncata, Rkabdospora rudis^ Eurotiopsis, n. gen., E. niinhna^ Microspatha, n. gen., M. glauca, Cylin- drocolla corticola. — N. Sorokine. Matériaux pour la Flore cr)'ptogamique de l'Asie centrale (suite). tftrts. — J klench, unp., 22, pt. Duorwl-nockoream. N» 23.— 1" DÉCEMBRE 1889. Supplément an ]o\\xx\':A de Botanique. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE J. Paul Lachmann. — Contributions à l'histoire naturelle de la racine des Fougères. (Annales de la Société botanique de Lyon.) Ce travail des plus remarquables, présenté par l'auteur comme thèse de doctorat à la Faculté des sciences de Paris, se divise en trois par- ties : la première est consacrée à la morphologie externe et à la biologie de la racine des Fougères ; la deuxième, à l'insertion des racines laté- rales ; la troisième, à l'histoire des racines gemmipares. I. Morphologie externe et biologie. — A l'exception de quelques Trichomanes, toutes les Fougères produisent des racines latérales. Ces organes naissent toujours en des points déterminés dans le méristème primitif du sommet de la tige, mais leur sort est différent suivant les espèces. Tantôt, après avoir traversé l'écorce de la tige, elles sortent et s'allongent au dehors. Tantôt (Cyathéacées), elles cessent de croître dès que leur extrémité a fait saillie à l'extérieur (i). Tantôt, leur crois- sance intracaulinaire est si lente qu'elles n'arrivent pas à traverser l'é- corce avant la sclérification de sa partie périphérique; elles demeurent ainsi emprisonnées et indéfiniment latentes. Tandis que les racines des Phanérogames vivaces par un rhizome se désorganisent et sont remplacées chaque année, les racines des Fou- gères ont une longévité remarquable. L'acide filicitannique qui imprè- gne et colore en brun les membranes de leur appareil tégumentaire contribue sans doute à leur conservation. Le diamètre des racines est en général assez faible (i mm. â I mm. 1/2). Leur nombre est en relation avec le pouvoir transpiratoire des feuilles. Dans les espèces dont 1 epiderme est garanti contre la transpiration par un revêtement cireux ou pileux [Polypodiion glaucum, plusieurs Acrostichacées) , les racines sont peu abondantes et disposées sans ordre. Ailleurs, leur nombre est en relation avec le nombre des feuilles : il y a, correspondant à chaque feuille, une racine chez les Athîirium^ deux chez les Osnninda et Todea., trois chez certains Aspi- dium. Ce nombre, généralement constant, peut croître avec l'âge chez certaines espèces et s'élever jusqu'à 200 chez les Cyathéacées arbores- centes. n. Insertion des racines latérales. — On avait cru jusqu'ici que les racines des Fougères naissaient sur le pétiole et que leur cylindre I. C'est le développement ultérieur de ces racines qui avait fait croire à la production par ces Fougères de véritables racines adventives. ex — central émanait d'un faisceau pétiolaire. Il n'en est ainsi que dans un seul cas, pour le Ceratopteris thalictroides. Partout ailleurs, les racines tir 671 1 leur origine de la tige. C'est en isolant par la [dissection de grandes portions du système fasciculaire que M. Lachmann est arrivé à la connaissance exacte des rapports des racines avec les faisceaux de la tige et des feuilles. Une autre méthode d'investigation, donnant d'excellents résultats, consiste à éclair cir les tiges par la potasse et par l'eau de javel et à colorer par la fuchsine ammoniacale les faisceaux dont le bois prend une teinte rouge qui les rend visibles à travers le parenchyme fondamental transparent. Ces procédés, appliqués à un grand nombre de Fougères, conduisent l'auteur à formuler les deux règles suivantes : i°Les racines sont disposées sans ordre défini swx les tiges rampantes ou grimpantes qui ont leurs faisceaux concentrés en un cordon axile (Hymenopkyllum, Gleickenia), ou fusionnés latérale- ment en un cylindre creux (Microlepia), ou anastomasés en mailles inégales et irrégulières ?ie correspondant pas aux feuilles (Polypodium^ Platycerium). Le plus souvent, dans ce cas, les racines occupent, exclusivement ou de préférence, la face ventrale. 2" Les racines sont localisées sous les feuilles quand la tige est par- courue par des faisceaux unis en un réseau dont les mailles régulières correspondent aux feuilles. On trouve, par exemple, une racine mé- diane sous chaque feuille dans le Ceterach ofjîcifiarum et le Blechnum Spicant; deux racines, l'une médiane, l'autre latérale, dans les Cysto- //(?r/j-/ deux racines latérales dans les Osmunda et Todea; trois racines dans V Aspidium violaceum et VA. Filix-mas ; enfin des racines en nombre variable insérées, soit par des faisceaux radicifères distincts (Alsophila).^ soit sur un tronc radicifère commun (Scolopendrium offi- cinarum). A propos des Osmondacées, M. Lachmann a montré que l'anomalie dans la course des faisceaux signalée par M. de Bary (voir Van Tieghem, Traité de Botanique, \'^ édition, p. 735), et par laquelle les Osmondes se rapprocheraient des Dicotylédones, n'est qu'appa- rente, et que dans ce groupe, comme dans la plupart des Fougères à tige dressée, les faisceaux sont anastomosés en réseaux à mailles cor- respondant aux feuilles. Entre les deux groupes ainsi définis par M. Lachmann, à savoir celui des tiges à mailles vasculaires inégales et à racines éparses, et celui des tiges à mailles égales et à racines sous-foliaires, on trouve des termes de passage. Beaucoup de Davallia de la section Eudavallia ont un système fasciculaire à mailles irrégulières avec racines localisées sous des bourgeons latéraux ; d'autre part, on trouve des racines éparses chez des Fougères à mailles vasculaires égales et correspondant aux euilles, par exemple VOnoclea sensibilis, VAspidittin Serra, VAllosu- rus crispus, VAneimia fraxint/olia^ etc. — CXI — L'anatomie vient à rajjpui de la morphologie pour rapprocher cer- taines tribus d'une mCme famille, les Aspléniées des Aspidiécs, les Adianthées des Ptéridées, les Balantiées des Cyathées; mais ailleurs, en se fiant aux caractères anatomiques, on serait tenté d'établir des subdivisions que la morphologie ne justifie pas. Un genre aussi homo- gène que le genre Adianthuin, par exemple, présente dans sa structure caulinaire une surprenante variabilité. Ce fait, ajouté à beaucoup d'autres, nous commande une grande réserve dans l'application des caractères anatomiques à la classification. Les autres Filicinées rappellent les Fougères au point de vue de l'insertion des racines. Les Marattia ont une racine médiane sous chaque feuille. Les Angiopteris en ont deux latérales comme les Osmondes. Dans les Ophioglossées, on trouve aussi les racines en correspondance avec les feuilles. L'insertion des racines chez les Mar- siliacées rappelle ce qui se passe chez les Budavallia La ressemblance est moins évidente avec les Equisétacées et elle s'efface tout à fait chez les Lycopodinées. Si on passe aux Phanérogames, on voit que Tinsertion sous-foliaire ne s'y rencontre qu'à titre d'exception, très constante il est vrai, chez le Nuphar luteiwt et quelques Aroidées. Comment s'effectue le raccordement du cylindre central de la racine avec le faisceau de la tige? Suivant M. Lachmann, ce raccordement peut être direct^ auquel cas le cylindre central de la racine est entouré par une zone corticale propre à partir de sa base et pendant son trajet intracortical qui est oblique descendant (Aneïnua, Osmunda); mais cette zone corticale peut manquer et le cylindre central de la racine est alors directement en contact avec l'écorce de la tige-mère qu'il tra- verse à peu près perpendiculairement (Adianthicm). Ailleurs le raccor- dement a lieu par V intermédiaire d'un faisceau radical à structure caulinaire enveloppé par le parenchyme de la tige-mère qu'il traverse en prenant une direction oblique ascendante. IIL Des racines gemmipar es. — D'après Karsten et M. Trécul, la production de bourgeons adventifspar modification déjeunes mamelons radiculaires serait, chez les Fougères, un phénomène assez fréquent. Un tel changement dans la destination de l'ébauche radiculaire n'est pas impossible, et M. Lachmann en décrit un exemple dans VAnisogo- nium seramporense; en tous cas, il n'a pas lieu chez les Nephrolepis, dont les stolons sont bien décidément de nature caulinaire. En effet, ils sont exogènes et procèdent d'une cellule superficielle de la tige ; ils sont dépourvus de coiffe et produisent souvent des feuilles et des racines latérales, lesquelles naissent, comme celles des autres Fougères, très près du sommet ; leur structure anatomique n'est pas celle d'une racine, car ils renferment un corps ligneux central entouré d'une zone libé- — CXII rienne continue. L'existence de poils scarieux analogues à ceux qu'on rencontre sur la tige principale et le mode de ramification de ces stolons, qui simule parfois une dichotomie semblable à celle qu'on observe dans la tige de plusieurs Fougères, achève la démonstration de leur nature caulinaire. Cinq planches très soigneusement exécutées, consacrées surtout à la course des faisceaux, et des figures intercalées dans le texte, consa- crées à la structure anatomique, complètent ce travail qu'en raison de son importance nous avons cru devoir analyser avec quelque détail. Georges Poirault. m^l^0l0t^^0*^t^^>0t^ft^t^l^l^t0*0^ PUBLICATIONS PÉRIODIQUES Botanical Gazette. (Vol. XIV, n" ig, octobre 1889). George T. Goodale. Protoplasm and its history. — Thomas Morong. Paraguay and its flora. II. — F. L. Scribner. The grasses of Roane Moun- tain. — Byron D. Halsted. Pickerelweed pollen. — Botany in the American Association. — The botanical Club of the A. A. A. S. Botanische Zeitung (47. jahrgang, 1889). nos ^5 et ^y^ H. zu Solms-Laubach. Die Heimath und der Ursprung des cultivirten Melonenbaumes, Carica Papaya L. {Forts.). Botanisches Centralblatt (Bd. XL). n° 7. 0. Loew und Th. Bokorny. Ueber das Verhalten von Pflanzenzellen zu stark verdûnnter alkalischer Silberloesung. II. {Sckluss). — Br. Blocki. Rosa Knappii n. sp. — Robert Keller. Das Potentillarium von Herrn H. Siegfried in Winterthur {Forts.). — M. Kronfeld. Johann Josef Peyritsch {Sckluss,). n°8. Robert Keller. Das Potentillarium von Herrn H. Siegfried in Winterthur (Forts.), Oesterreichische botanische Zeitschrift (1889). n» 10 (octobre). H. Zukal. Ueber die Entstehung einiger Nostoc- und Glœocapsa-^oxvaçxi. — J. Freyn. Plante Karoana;- — Fr. Krasan. Kalk und Dolomit in ihrem Einflusse auf die Végétation. — V. v. Borbas. Ueber Arten der Gattung Tilia mit sitzenden Bracteen. — P. Magnus. Notizen ûber bemerkenswerthe Vegetationserscheinungen im Sommer 1889. *Hli. — i. Hwiok, imp., 22, pi. MnhM-KMkerau. N" 24.— 16 DÉCEMBRE 1889. Supplément au ]o\irn:i\ de Botanique. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE L. Trabut. — Etude sur l'Haï fa (Stipa tenacissima). Alger, 1889. Le gouvernement général de l'Algérie ayant institué, en 18S8, un concours sur l'étude des causes de dépérissement de l'Halfa, M. Trabut présenta un mémoire très étendu, comprenant 22 planches, et qui obtint le premier prix. L'Halfa [Stipa tenacissima L.) est très répandu dans le sud-est de l'Espagne, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie et la Tripolitaine. Il appar- tient à la famille des Graminées, tribu des Stipées ; l'organisation de sa fleur le rapproche des Avena^ dont il diffère surtout par ses épillets à une seule fleur. L'Halfa est une herbe vivace, à rhizome très rameux, formant des souches d'abord compactes, mais qui deviennent circulaires ou circinées par le dépérissement des rameaux anciens du centre. Les ramifications du rhizome se terminent par les pousses feuillées, qui sont générale- ment rapprochées au nombre de deux ou trois sur les rameaux formés l'année précédente. Le chaume, plein et finement strié, a une hauteur de o m. 60 à i m. 50 ; il est recouvert par les gaines très longues de trois ou quatre feuilles prenant leur origine sur les 5 centimètres infé- rieurs, de sorte que toute la partie supérieure est privée de noeuds. Au sommet, il donne naissance à de nombreux rameaux fascicules formant par leur ensemble une panicule allongée. Les feuilles constituent la partie essentielle de la plante, puisqu'elles renferment les fibres utilisées par l'induslrie ; elles ont une gaine lisse à bords scarieux et une ligule bi-auriculée, velue. Le limbe a une lon- gueur moyenne de o m. 50 à o m. 80; il peut atteindre i m. 20. Pen- dant la période de végétation, il est étalé avec 7 fortes nervures faisant saillie à la face supérieure; sous l'influence de la sécheresse, le limbe se referme et les deux bords viennent au contact, de telle sorte que la feuille paraît alors presque cylindrique . L'auteur étudie successivement la structure des divers organes de la plante. Les fibres des feuilles s'arrêtent brusquement au voisinage de la ligule ; elles ont une forme de fuseau, leur longueur moyenne est de I mm. 5 et leur diamètre de lo/* ; elles ne sont pas toutes lignifiées, et en certains points de la feuille elles paraissent formées de cellulose pure ou presque pure. La faible longueur des fibres ne permet pas de les employer isolées, — CIIV mais en files adhérentes; le rouissage chimique ne peut donc être employé, car il séparerait trop facilement les fibres les unes des autres. Un chapitre intéressant est consacré par M. Trabut à l'action du milieu sur la nature et le développement des fibres. Déjà M. Duval- Jouve avait remarqué (Ann. se. nat., Bot., 1875) '¥^^ ^^ Stipa pennata^ transporté des coteaux arides dans le Jardin des plantes de Montpellier, dans un sol gras et abrité par les arbres, avait produit des feuilles à faisceaux fibreux moitié moins gros que ceux des feuilles appartenant aux plants des stations naturelles. Pour le Festuca ovina^ M. Heckel a trouvé que dans un sol humide le lumen des fibres est plus grand que celui des fibres provenant des plantes poussant dans un sol sec. En ce qui concerne l'Halfa, les expositions sèches et chaudes favorisent le développement du tissu fibreux ; aussi les feuilles qui proviennent des Hauts-Plateaux secs et arides ont des fibres plus grosses et à parois plus épaisses que celles qui croissent sur la limite des forêts et dans les forêts du Tell ; il n'est donc pas étonnant que le commerce ait distingué ces deux formes résultant d'une adaption à des conditions climatériques différentes. Les causes actuelles de dépérissement signalées par l'auteur sont assez nombreuses. D'abord il n'est pas rare de voir, près des postes militaires, les hommes arracher les jeunes rhizomes pour les donner aux chevaux qui en sont assez friands. Mais la principale cause réside dans une exploitation intempestive de la plante : en effet, si on arrache les feuilles pendant la période de végétation, les rameaux se désarticulent très facilement ; de plus, les feuilles à ce moment ne se détachent pas au niveau de la ligule, mais beaucoup plus bas, et la tige, mise à nu dans une région habituellement recouverte, se décompose alors rapi- dement. Enfin M. Trabut signale un certain nombre de parasites animaux et végétaux dont la présence nuit incontestablement à la plante et dont il paraît assez difficile de la débarrasser. Parmi les parasites animaux, l'auteur cite des larves de Cephus, un Puceron particulier à l'Halfa et une larve inconnue qui se creuse un long canal dans l'intérieur de la feuille. Les Champignons parasites de l'Halfa sont les suivants : Lepto- sphceria Stipœ Trab., Sphcerella chlorina Sacc. et Trab , Pleospora infectoria Fuck., Macrophoma Macrochloa; Trab., Septoria Stipâs Trab., Vermicidaria culmigena Desmaz., Hendersonia Macrochloœ Trab., Stigmella SHpas Trab., Helminthosporium Siipée Trab. Toutes ces causes réunies ont fait diminuer sensiblement dans ces dernières années la production de l'Halfa en Algérie. L'intérêt de cette production ne réside pas seulement dans le commerce d'exportation — cxv -^ qu'elle alimente et qui représente annuellement une somme de 8 à lo millions de francs; mais l'Halfa est une des rares plantes pouvant vivre sur les Hauts-Plateaux ; il empêche le sol de se raviner, régula- rise les cours d'eau, facilite la pénétration de l'eau sous la terre et permet par conséquent l'alimentation des sources. Sa disparition aurait pour conséquence inévitable la misère et la famine des nomades du sud. Il paraît donc nécessaire de conserver cette plante à la végétation algérienne, et M. Trabut pense que le meilleur moyen d"y arriver serait d'empêcher l'exploitation pendant la période végétative. Le gouverne- ment général de l'Algérie s'est rendu à cette opinion et, par un arrêté en date du 14 décembre 18S8, il a interdit la cueillette de l'Halfa du 16 janvier au 15 mai pour le Tell et du i'^'" mars au i^^'" juillet pour la région des Hauts-Plateaux. Le dernier chapitre nous offre un tableau des diverses applications de l'Halfa ; nous ne saurions malheureusement, dans ce simple compte- rendu, analyser comme il conviendrait cette partie fort intéressante du travail de M. Trabut, H. Lecomte. •WWMAAAMf PUBLICATIONS PÉRIODIQUES Berichte der deutschen botanischen Gesellchaft (Bd. VII). Heft 8. Richard von Wettstein. Untersuchungen ûber Nîgyitella angustifolia Rich. — W. Jaennicke. Gekeimte Samen in Frûchten von Impatiens longicornis Wall. — J. Freyn. Colchicum Bornmiilleri sp. nov. und Bioloofisches ûber dieselbe. — R. Reiss. Ueber die Natur der Reservecel- lulose und ûber ihre Aufloesung-sweise bei der Keimung- der Samen. — E. Palla. Ueber Zellhautbildung^ und Wachsthum kernlosea Protoplasmas. — B. Franck. Ueber die Pilzsymbiose der Leg"uminosen. — N. Tischutkin. Die Rolle der Bactérien bei der Veraenderung- der Eiweisstoffe auf den Blaettern v©n Pingtiicula. — E. Schulze. Ueber die stickstoffreien Reser- vestoffe einiger Leguminosensamen. Gcneralversammlungs-Heft. E. Askenasy. Hermann Theodor Geyler. — E. Heinricher. Johann Peyritsch. — 0. Hoffmann. W. Watke. — Busch. Untersuchungen ûber die Frage ob das Licht zu den unmittelbaren Lebensbedingungen der Pflanzen oder einzelner Pflanzenorgane gehoert. — E. Zacharias. Ueber die Zellen der Cyanophyceen. — H. Gonwentz. Ueber Thyllen und Thyl- CXVI — len-aehnliche Bildungen, vornehmlich im Holze der Bernsteinbaeume. — Kronfeld. Ueber vergrûnte Blûthen von Typha minima. — Kronfeld, Zur Biologie der zahmen Rebe. — ■ Kronfeld. Ueber die kunstliche Besiedelung einer Pflanze mit Ameisen, — Josef Boehm. Ursache des Saftsteigens. — Ludwig Klein. Ueber einen neuen Typus der Sporenbildung bei den endosporen Bactérien. Botanical Gazette. (Vol. XIV, n" II, novembre 1889). Roland Thaxter. A new American Phytophthora (Pk. Phaseoli n. sp.). — John M. Coulter and J. N. Rose. Notes on North American Umbelliferae. I. {Peucedamim Hassei, P. Torreyi, P. evitiatum, P. Lemmoni, P. Plum- meras, Erynghim Lemmoni, Carum Lemmoizi, spp.nn., Tœniopleurum gen, nov., T. Hovellii sp. n.). — F. D. Kelsey. Study of Montana Erysipheai {Erysiphe sepidta E. et E. sp. n.). — F. W. Anderson. The fruit of Ribes aureîim Pursh. — John M. Holzinger. Notes on Minnesota Plants. — G. B, Atwell. A deep-water Nostoc. — Geo. F. Atkinson. Preliminary note on the synonymy of Eniothrix grande Wolle. Botanîsche Zeitung (47, jahrgang, 1889). n°s 48 et 49. H. Graf zu Solms-Laubach. Die Heimath und der Ursprung des culti- virten Melonenbaumes, Carica Papaya L. {Forts, tmd Schluss). Botanisches Centralblatt (Ed. XL). n" 9. P. Knuth. Die Bestaeubungseinrichtung von Eryngium maritimum L. und Cakile maritima L. — Alfred W. Bennett. Note on cryptogamic Terminology. Reply to Herr Moebius. — Robert Keller. Das Potentilla- rium vonHerrnH. Siegfried in Winterthur {Schluss). n" 10. S. Rostowzew. Ein interessanter Wohnort wilder Pflanzenformen, oder Verzeichniss der « Galitschja Gora » wildwachsenden Pflanzen. — Hartig. Mittheilung einiger Untersuchungen pflanzenpathologischer Natur. — Von Tubeuf. Ueber Formen von Viscttm album. Jahrbûcher fur wissenschaftliche Botanik. (Bd. XXI, Heft I, 1889.) E. Bachmann. Ueber nichtkrystallisirte Flechtenfarbstoffe, ein Beitrag zur Chemie und Anatomie der Flechten. — Franz Lùdtke. Beitraege zur Kenntniss der Aleuronkoerner. — Lad. Celakovsky. Ueber die Cupula von Fagus und Casianea. tic4a. — J MWM^ Imp.. 22,pl. &«n«eff(-nocher«*m. TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS I. — Articles originaux. Bonnet (Ed.). — L'herbier et les manuscrits d'Albert de Haller. . , 354 Bureau (Ed.). — A propos du dernier Congrès de Botanique . , . 326 Camus (E. G.). — Note sur les Orchidées des environs de Paris : X Orchis Luisetiana nov. hybr 97 COPINEAU (C). — Note sur le Meunt adonifoliiim 375 — Note sur le Vicia villosa Roth 31 COSTANTIN (}.). — Eckinobotryum ç.\. Stysanus 240, 245 — Recherches sur le Cladosporium herbarum l — Sur la culture du Nyctaîis asterophora 313 — Tulasnella, Prototrentella, Pachysterigtna 59 Dangeard. — Notice biographique sur J. Morière 13 Delavay (abbé). — Le tomentum d'une Mutisiacée employé comme matière textile 16 DoULlOT (H.). — Influence de la lumière sur le développement du liège 121 — Recherches sur le périderme 37 Drake DEL Castillo. — Contribution à la Flore de TAmérique équatoriale 73, 237 — Note sur une Thyméléacée nouvelle du Tonkin 226 Flahault (Ch.). — Les herborisations aux environs de Montpellier. 213 Franchet (A.). — Nomocharis, nouveau genre de Liliacées-Tulipées. 112 — Note sur deux nouveaux genres de Bambusées 277 — Note sur le Rantmciclus chéerophyllos L 11 — Observation sur le genre Guadella Franch 305 — Sur deux /'^/«««/a à graines anatropes 49 — Un nouveau type de il/«j« .• il/, lasiocarpa 329 Garcin (A. G.). — Sur le pigment de V Euglena sanguinea Ehrbh . 189 GODFRIN. — Masse d'inclusion au savon. Application à la botanique et à la matière médicale 87 Granel. — Recherches sur l'origine .des suçoirs des Phanérogames parasites 150 GuiGNARD (Léon). — Observations sur le pollen des Cycadées. 222, 229 Hariot (P.). — Liste des Algues recueillies à l'île Miquelonpar M. le D'-Delamare I54i 181, 194 — Note sur le genre Cephaleuros 274, 284 — Note sur le genre Trentepohlia Martius 345, 366, 378, 393 — Voyez Karsten. Heckel (Edouard). — Nouvelles recherches physiologiques sur la germination des graines 288, 297, 315, 332 :H50J cxvin Table alphabétique des noms d'auteurs. Hy (abbé). — A propos du Congrès botanique 343 — Sur les procédés pour représenter la distribution géographique des plantes 306 Jardin (Ed.). — La végétation à 165 lieues du pôle Nord. . . 350, 361 Karsten (P. A.), et Hariot (P.). — Fungi nonnuUi gallici .... 206 Lagerheim (G.). — Sur un nouveau genre d'Urédinées 185 Leclerc du Sablon. — Note sur les suçoirs des plantes parasites . 183 — Sur Tendoderme de la tige des Sélaginelles 207 LuiZET (D.). — Herborisation à Fontainebleau 201 Malinvaud (E.). — A propos du Raminctilus chasrophyllos .... 27 — Ranunculus Sieveni Andrz. et R. acris L 405 Masclef (abbé). — Etudes sur la géographie botanique du Nord de la France 39. 9^, 247 — La présence du Cochlearia anglica L. dans le département du Pas- de-Calais 376 — Note sur le Daucus hispidusDC 17 Maury (P.). — Enumération des plantes du Haut-Orénoque récoltées par MM. J. Chaffanjon et A. Gaillard. . 129, 157, 196, 209, 260, 266 — Le tracé des cartes de géographie botanique au congrès interna- tional de Botanique 31g Mer (Emile). — Influence de l'exposition sur l'accroissement de l'é- corce des Sapins 52, 77, 106, 114, 136 MOROT (Louis). — Note sur le liège des feuilles 407 — Note sur les affinités anatomiques du genre Podoon 388 Patouillard (N.). Champignons extra-européens 165 — Fragments mycologiqùes 256 — Le genre Lachnocladium Lév 23, 33 — Note sur quelques Champignons de la Martinique 335 Rolland (L.). — Une nouvelle espèce de Bolet 377 RozE (E.). — La flore d'Etampes en 1747, d'après Descurrain et Guettard 124, 141 Sauvageau (C). — Contribution à l'étude du système mécanique dans la racine des plantes aquatiques : les Potamogeion 61 — Contribution à l'étude du système mécanique dans la racine des plantes aquatiques : les Zostera, Cymodocea et Posidinia 169 — Sur la racine du Najas 3 Vladescu. — Communications préliminaires sur la structure de la tige des Sélaginelles 261 VuiLLEMlN (Paul). — Sur les affinités des Frankénices 83 II. — Comptes rendus. AcQCA (C). — Nouvelle contribution à l'étude des cristaux d'o- xalate de chaux dans les plantes XLViii André (Ed.). — Bromeliacese Andreame LXXXV Arbaumont (J. d'). — Voyez Vlvllanes. Atkinson (G. F.). — Un nouveau Champignon phosphorescent. LVii Table alphabétique des noms d'auteurs. cxix Bâillon (H.). — Sur un mode particulier de propagation du Mildew XXIX Baker (J. G.). — Handbook of the Bromeliacea; xciii Beauvisage. — Observations sur deux Roses prolifères. ... xxi Bennet (Alfred W.) et George Ml'rret. — Manuel de Botani- que cryptogamique XLix Beyerinck (M. W.). — Les Bactéries des tubercules des Lé- gumineuses IX BORNET (Ed.). — Note sur une nouvelle espèce de Laminaire de la Méditerranée l Brefeld (O.). — Basidiomycètes xvii Caruel (T.). — Contribution à la flore des Galapagos LXi Colomb (G.)- — Sur la place de quelques F^ougères dans la classification x Daguillon (Aug.). — Sur le polymorphisme foliaire des Abié- tinées xxii Dangeard (P. A.). — Mémoire sur les Chytridinées ii — Sur la nouvelle famille des Polyblepharideas Lxxxi Delpino (F.). — Observations sur les bactériocécidies et l'ori- gine de l'azote dans un pied de Galega officinalis XXXVII Devaux. — Du mécanisme des échanges gazeux chez les plan- tes aquatiques XLi DuFOUR (L.). — Une nouvelle espèce de Chanterelle Lxxvii Franchet (A.). — Mission scientifique du Cap Horn. Botanique. Phanérogamie xxix Garcin. — Recherches sur les Apocynées XLiii Giard (A.). — Note sur deux types d'Entomophthorées, Empusa Eresem'l Now. et Bast'diobolus Ra7iarum Kid Ill Guignard (Léon). — Développement et constitution des anthé- rozoïdes L Janczewski (Ed.). — Les hybrides du genre Anémone .... LXXXI Jumelle (H.). — Assimilation et transpiration chlorophylliennes. xxiii — Influence des substances minérales sur la structure des végétaux. xxxiii KiRCHNER (O.). — Sur un Champignon vivant dans l'huile d'oeil- lette X Klebahn (H.). — Nouvelles observations sur la Rouille des Pins, xxv Klein (L.). — Etudes morphologiques et biologiques sur le genre Volvox. LXxili Kroutitzky (P.). — Mouvements des gaz dans les plantes. . . lxv Lachmann (J. Paul). — Contributions à l'histoire naturelle de la racine de Fougères Cix Lagerheim (G- de). — Note sur le Chxtomorpha Blancheana Mont Lxxxvii Lecomte (H.). — Contribution à l'étude du liber des Angios- permes CI Lesage (Pierre). — Influence du bord de la mer sur la structure des feuilles Lxxxii cxx Table alphabétique des noms d'auteurs. Mangin (L.). — Recherches sur la pénétration ou la sortie des g^az dans les plantes iv Martelli (U.)- — ^-as tératologique chez le Magnolia anonasfo- lia LVll Masclef. — Compte rendu des herborisations de la Faculté des sciences de Paris xii Massalongo (C). — Nova species e génère Taphrina .... Lxxvii MattirOLO (Oreste). — Sur le polymorphisme du Plcospora herbarum Tul. et la valeur spécifique du Pleospora Sarci- milas et du PI. Alternariée de Gibelli et Griffmi LVii Metchnikoff (E.). — Note sur le pléomorphisme des Bactéries. XLVi MiYABE (Kingo). — Sur Thistoire du développement du Macros- poriutn parasiticutn , XCV Moebius (M.). — Etude des Algues récoltées au Brésil par H. Schenck xcvii MuRRAY (George). — Voyes Bennett. Petit (Louis). — Nouvelles recherches sur le pétiole des Pha- nérogames LXII Plowright. — Description des Urédinées et Ustilaginées an- glaises . LXIX Ross (Hermann). — Contributions à la connaissance du tissu as- similateur et du développement du périderme dans la tige des plantes pauvres en feuilles ou aphylles XLv Roux et Yersin. — Contribution à Tétude de la diphthérie . . xxxiii RozE (E.). — Recherches biologiques sur V Asolla filiculoides . xxvi Schenck (H,), — Sur Taérenchyme lxxxix SoRAUER (Paul). — Le Meunier des Pommiers XXV Stein (B.). — Lichens africains Lxxvii Thumen (F. von). — Les Champignons de l'Abricotier .... xxxviii Trabut (L.). — Etude sur THalfa cxni ViALLANES (A.) et }. d'ARBAUMONT. — Florc de la Côte-d'Or, lui Ward (H. Marshall). — La maladie du Lis xxx Went (F. A. F. C). — Les vacuoles dans les cellules reproduc- trices des Algues xxxv WiNOGRADSKY (S.). — Sur le pléomorphisme des Bactéries. , . XLVi Yersin. ^ Voye^ Roux. Zahlbruckner (A.). — Une Sapotacée non encore décrite de la Nouvelle-Calédonie , Lxxviii TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES {Les comptes rendus du Bulletin bibliographique sont précédés . . . d'une astérisque.) * Abiétiaées (Sur le pol3'morphisme foliaire des), par M. AUG. Daguillon * Abricotier (Les Champig-nonsder), par M. F. VON Thumen. . Accroissement de Técorce des Sapins (Influence de l'exposition sur T), par M. Emile Mer 52, 77, io6, 114, * Aérenchyme (Sur T), par M. A. Schenck Affinités anatomiques du genre Podoon (Note sur les), par M. Louis Morot Affinités des Frankéniées (Sur les), par M. Paul Vuillemin. . Agar-agar comme fixatif des coupes microtomiques (L'emploi de T). * Algues récoltées au Brésil par H. Schenck (Etudes des), par M. MOEBIUS Algues recueillies à l'île Miquelon par M. le D'' Delamare (Liste des), par M. P. Hariot 154, 181, * Anthérozoïdes (Développement et constitution des), par M. LÉON GUIGNARD * Apocynées (Recherches sur les), par M. Garcin * Assimilation et transpiration chlorophylliennes, par M. H. JUMELLE * Azolla filiculoides (Recherches biologiques sur 1'), par M. E. ROZE * Azote (Observations sur les bactériocécidies et l'origine de 1'), dans un pied de Galega officinalis, par M. F. Delpino. . . * Bactéries des tubercules des Légumineuses (Les), par M. M. W. Beyerinck * Bactériocécidies (Observations sur les) et l'origine de l'azote dans un pied de Galega officinalis, par M. F. Delpino . . . Bambusées (Note sur deux nouveaux genres de), par M. A. Franchet * Basidiomycètes, par M. O. Brefeld Bolet (Une nouvelle espèce de), par M. L. Rolland * Bronieliaceae (Handbook. of the), par M. J. G. Baker * Bromeliacea; Andreana;, par M. Ed. André * Cap Horn (Mission scientifique du). Botanique. Phanéroga- mie, par M. A. Franchet Cartes de géographie botanique (Le tracé des) au congrès inter- national de Botanique, par M. P. Maury XXII XXXVIII 136 LXXXIX . 3«8 83 391 XCVII 194 L XLIII XXIII XXVI XXXVII IX XXXVII 277 XVII XCIII LXXXV XXIX 319 cxxii Table alphabétique des matières. * Cas tératolog"ique chez le Magnolia anonsefolia, par M. U. MaRTELLI LVIl Cephaleuros (Note sur le genre), par M. P. Hariot . . . 274, 28^. * Chxtomorpha Blanckeana Mont. (Note sur le), par M. G. DE LaGERHEIM LXXXVII Chambres chaudes 30 Champig^nons de la Martinique (Notes sur quelques), par M. N. Patouillard 335 Champig-nons extra-européens, par M. N. Patouillard. . . . 165 * Champignon phosphorescent (Un nouveau), par M. G. F. AtKINSON LVII * Champignon (Sur un) vivant dans l'huile d'oeillette, par M. O. KiRCHNER X * Champignons de l'Abricotier (Les), par M. F. VON Thumen.. xxxviii * Chanterelle (Une nouvelle espèce de), par M. L. Dufour. . . Lxxvii * Chytridinées (Mémoire sur les), par M. P. A. Dangeard. . . n Cladosporitim herbarum (Recherches sur le), par M. J. Cos- TANTIN I Cochlearia anglica L. dans le département du Pas-de-Calais (La présence du), par M. Fabbé Masclef 376 Congrès botanique (Le) 294 Congrès botanique (A propos du), par M. Tabbé Hy 343 Congrès de Botanique (A propos du dernier), par M, Ed. Bu- reau 326 Culture du Nycialis asterophora (Sur la), par M. J. COSTANTIN. 313 Cycadées (Observations sur le pollen des), par M. Léon Gui- GNARD 222, 229 Dauctis hispidus DC. (Note sur le), par M. Tabbé Masclef . . 17 * Diphthérie (Contribution à l'étude de la) par MM. Roux et Yersin XXXIII Distribution géographique des plantes (Sur les procédés pour représenter la), par M. Tabbé Hy 306 * Echanges gazeux (Du mécanisme des) chez les plantes aqua- tiques, par M. Devaux XLI Echinobotryum ç.\. Stysanus, ■<^2iT Vi..'\. Ç.OSIKXi.11^. . . . 240, 245 Endoderme de la tige des Sélaginelles (Suri'), par M. Leclerc DU Sablon 207 * Ëntomophthorées (Note sur deux types d'), par M. A. Giard. m * Etudes morphologiques et biologiques sur le genre Volvox, par M. L. Klein lxxii Euglena sanguinea Ehrbg. (Sur le pigment de 1'), par M. A. G. Garcin. . . , 189 * Flore de la Côte-d'Or, par MM. A. Vl\llanes et J. d'AR- baumont LUI Flore de l'Amérique équatoriale (Contribution à la), par M. DRAKE DEL CASTILLO 73, 237 * Flore des Galapagos (Contribution à la), par M. T. Caruel. lxi Table alphabétique des matières. cxxiii Flore d'Etampes en 1747 (La), d'après Descurrain et Guettard, par M. M. RozE 124, 141 * Fougères (Contributions à l'histoire naturelle de la racine des), parM. J. P. Lachmann cix * Fougères dans la classification (Sur la place de quelques), par M. G. Colomb x Fragments mycologiques, par M. N, Patouillard 256 Frankéniées (Sur les affinités des), par M. PaUL Vuillemin . . 83 Fungi nonnuUi gallici, par MM, P. A. Karsten et P. Hariot . 206 * Gaz dans les plantes (Mouvements des), par M. P. Krou- TITZKY LXV * Gaz dans les plantes (Recherches sur la pénétration ou la sortie des), par M. L. Mangin IV Géographie botanique du Nord de la France (Etudes sur la), par M. l'abbé Masclef 39, 98, 247 Germination des graines (Nouvelles recherches physiologiques sur la), par M. Ed. Heckel 288, 297, 315, 332 Guadella Franch. (Observation sur le genre), par M. A. Fran- CHET 305 * Halfa (Etude sur 1'), par M. L. Trabut cxiii Haut-Orénoque (Enumération des plantes du) récoltées par MM. J. Chaffanjon et A. Gaillard, par M. P. Maury. 12g, 157, 196, 20g, 260, 266 Herbier et les manuscrits d'Albert de Haller (L'), par M. Ed. Bonnet 354 Herborisation à Fontainebleau, par M. D. LuiZET 201 Herborisations aux environs de Montpellier (Les), par M. Ch. Flahault 213 * Herborisations de la Faculté des sciences de Paris (Compte rendu des), par M. Masclef xii * Hybrides (Les) du genre Anémone, par M. Ed. Janczewsky. lxxxi Inclusion au savon (Masse d'), par M. Godfrin 87 Influence de la lumière sur le développement du liège, par M. DOULIOT I2X Influence de l'exposition sur l'accroissement de l'écorce des Sa- pins, par M. Emile Mer 52, 77, 106, 114, 136 * Influence des substances minérales sur la structure des végé- taux, par M. H. Jumelle xxxiii * Influence du bord de la mer sur la structure des feuilles, par _ M. P. Lesage Lxxxii Invertine (Nouvelle méthode pour reconnaître de petites quanti- tés d') 32 Zac/î«^^/a^ï«w Lév. (Le genre), par M. N. Patouillard. 23, 33 * Laminaire de la Méditerranée (Note sur une nouvelle espèce de), par M. Ed. Bornet i * Légumineuses (Les Bactéries des tubercules des Légumi- neuses), par M. M. W. Beyerinck ix cxxiv Table alphabétique des matières. * Liber des Ang-iospermes (Contribution à Tétude du), par M. H. Lecomte CI * Lichens africains, par M, B, Stein Lxxvii Lièg-e (Influence de la lumière sur le développement du), par M. H. DOULIOT 121 Liège des fjeuilles (Note sur le), par M. Louis Morot 407 Liliacées-Tulipées {Nomocharis, nouveau genre de), par M. A. Franchet 112 Lis (La maladie du), par M. H. Marshal Ward xxx Loret (Notice biog-raphique sur H.) 29 Lumière (Influence de la) sur le développement du lièg-e, par M. H. DouLioT 121 * Manuel de Botanique cryptogamique, par MM. Alfred W. Bennett et George Murray xlix Masse d'inclusion au savon, par M. Godfrin 87 Meum adonifolium {^oX.ç: s\yr\ç).,-\^2LV M.. C. COPINEAU .... 375 * Meunier des Pommiers (Le), par M. P. Sorauer xxv * Mildew (Sur un mode particulier de propagation du), par M. H. Bâillon xxix Morière (Notice biographique sur J.); par M. P. A. Dangeard. 13 Mîisa lasiocarpaiy^xx nouveau type de Musa ;), par M. A. Fran- chet 329 Nomocharis, nouveau genre de Liliacées-Tulipées, par M. A. Franchet 112 Notice biographique sur H. Loret 29 Notice biographique sur J. Morière, par M. P. A. Dangeard . 13 * Nova species e génère Taphrina, par M. C. Massalongo. , Lxxvii Nyctalis asterophora (Sur la culture du), par M. J. Costantin. 313 Orchidées des environs de Paris (Note sur les), par M. E. G. Camus 97 Origine des suçoirs des Phanérogames parasites (Recherches sur T), par M. Granel 150 * Oxalate de chaux (Nouvelle contribution à Tétude des cris- taux d') dans les plantes, par M. C. ACQUA XLViii Périderme (Recherches sur le), par M. H. DOULIOT 37 Périderme dans la tige des plantes pauvres en feuilles ou aphylles (Contributions à la connaissance du tissu assimila- teur et du développement du), par M. Hermann Ross . . . XLV * Pétiole des Phanérogames (Nouvelles recherches sur le) , par M. L. Petit lxii Pigment de VEuglena sanguinea Ehrbg. (Sur le), par M. A. G. Garcin i 189 Plantes aquatiques (Contribution à Fétude du système mécani- que dans la racine des), par M. C. Sauvageau .... 61, 169 * Pléomorphisme des Bactéries(Notesur le), par M. E. Metchni- KOFF xlvi * Pléomorphismedes Bactéries (Surle),parM. S. Winogradsky. xlvi Table alphabétique des ntaiières, cxxv Podoon (Note sur les affinités anatomiques du genre), par M. Louis Morot 388 Pôle Nord (La végétation à 165 lieues du), par M. Ed. Jardin. 35"i 361 Pollen des Cycadées (Observations sur le), par M. LÉON Gui- GNARD . 222, 229 * Polyblepharideie (Sur la nouvelle famille des), par M. P. A. Dangeard LXXXI * Polymorphisme (Sur le) du Pleospora herbartint Tul. et la valeur spécifique du Pleospora Sarcinulas et du PL AUerna- r/^ de Gibelli et Griffini, par M. O. Mattiroi.o LVli * Polymorphisme foliaire des Abiétinées (Sur le), p.ir M. AUG. DaGUILLON , , XXII * Pommiers (Le Meunier des), par M. P. Sorauer xxv Primula à graines anatropes (Sur deux), par M. A. Franchet. 4g Procédés pour représenter la distribution géographique des plantes (Sur les), par M. Tabbé H Y 306 * Racine des Fougères (Contributions à l'histoire naturelle de la), par M. J. P. Lachmann CIX Racine des plantes aquatiques (Contribution à l'étude du sys- tème mécanique dans la), par M. Ç, Sauvageau . , . .61, 169 Racine du Najas {"àwr la), par M. C. Sauvageau 3 Ranu7iculus cliserophyllos L. (Note sur le\ par M. A. Fran- CHET II Rantmculus ckœrophyllos (A propos du), par M. E. Malin- VAUD 27 Rajzunculus Sleveni Anàrz. et R. acris L., par M. E. Malin- VAUD 405 * Roses prolifères (Observations sur deux), par M. Beauvi- SAGE XXI * Rouille des Pins (Nouvelles observations sur la), par M, H. Klebahn XXV * Sapotacée non encore décrite de la Nouvelle-Calédonie (Une), par M. A. Zahlbruckner Lxxviii Savon (Masse d'inclusion au), par M. GoDFRiN 87 Sélaginelles {Sur l'endoderme de la tige des), par M. Leclerc DU Sablon 207 Sélaginelles (Communications préliminaires sur la structure de la tige des), par M. Vladescu 261 Société mycologique de France (Session extraordinaire de la) . 360 Suçoirs des Phanérogames parasites (Recherches sur l'origine des), par M. Granel 150 Suçoirs des plantes parasites (Note sur les), par M. Leclerc du Sablon 183 * Sur l'histoire du développement du Macrosporium parasiti- cum, par M. Kingo Miyabe XCV * cxxvi Xable alphabétique des madères. Système mécanique dans la racine des plantes aquatiques (Con- tribution à Tétude du), par M. C. Sauvageau 6i, 169 Thyméléacée nouvelle du Tonkin (Note sur une), par M. Drake DEL Castillo 226 Tige des Sélaginelles (Communications préliminaires sur la structure de la), par M. Vladescu 261 Tissu assimilateur (Contributions à la connaissance du) et du développement du périderme dans la tige des plantes pauvres en feuilles ou aphylles, par M Hermann Ross XLV Tomentum d'une Mutisiacée employé comme matière textile (Le), par M. Tabbé Delavay 16 * Transpiration chlorophylliennes (Assimilation et), par M. H. Jumelle xxiii Treniepoklia.'M.aYÛws (Note sur le genre), par M. P. Hariot. 345. 366, 37«. 393 * Tubercules des Légumineuses (Les Bactéries des), par M. M. W. Beyerinck IX Tulasnella, Prototremella, Packysterigma, par M. J. COSTANTIN. 59 Urédinées (Sur un nouveau genre d') par M. G. Lagerheim. . 185 * Urédinées et des Ustilaginées anglaises (Description des), par M. Plowright lxix * Vacuoles dans Jes cellules reproductrices des Algues (Les), par M. F. A. F. C. Went xxxv Végétation à 165 lieues du pôle Nord (La), par M. Ed. Jardin. 35o> 361 Vicia villosa Roth (Note sur le), par M. C. Copineau 31 Volvox (Etudes morphologiques et biologiques sur le genre), par M. L. Klein lxxiii TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS DE PLANTES {Les noms des espèces et variétés nouvelles sont imprimés en caractères gras. Les nombres en chiffres romains correspondent à la pagination du Bulletin bibliographique .) ABiiiTiNÉES, XXI. — Abolboda pulchella, 260. — Acasna ascendens, XXX. — A. laevigata, var. venulosa, xxx. — Acanthostigma? Hederae Pa- touillard, 250. — Acer oblong^um, 123. — A. platanoides, Lxvi. — Aceras anthropophora, 146, 202. — Acetabularia Schenckii, xcviii. — Achillea Ptarmica, 142. — Acisanthera variabilis, xc. — Acladium, 241. — Acorus Calamus, 221. — Acrostalag^mus cinnabarinus, 3. — Actinodaphne cochin- chinensis, 228. — Adiantopsis radiata, 132. — Adiantum, CXI. — A. inter- mediura, 132. — A. obtusum, 132. — A. prionophyllum, 132. — A. rhom- boideum, 132. — Adonis flammea, 148. — ^chmea, Lxxxvi, xciii. — iEcidium elatinum, 79. — iEgopodium Podagraria, 141, 142. — Aeranthus micranthias, 273. — -^schynomene hi.spida, xc. — R. sensitiva, xc. — Ag-arum Turneri, 183. — Agropyrum violaceum, 365. — Agrostis alpina, 365. — • A. airoides, xxx. - A. punctata, 161. — A. tenacissima, 163. — Ahnfeltia plicata, ig6. — Ailantus glandulosus, 206. — Airaaciphylla, xxx, — A. arctica, 364. — A. cupaniana, 217. — A. praecox, 202. — A. subspi- cata, 365. — Ajug-a Chama^pitys, 144. — A. genevensis, 202. — A. pyra- midalis, 148. — Alaria esculenta, 194. — Algues, lu. — Alisma Plantago, 146. — A. ranunculoides, 141. — Allium, 225. — A. flavum, 204. — A. sphaerocephalum, 148. — Allosurus crispus, ex. — Alopecurus alpinus, 364. — A. bulbosus, 252. — A. geniculatus, 203. — Alsine seg-etalis, 125, 126. — A. setacea, 143, 145. — A. verna, 353. — Alsophila, ex. — A. blechnoides, 131. — A. pruianata, xxx. — Alstrœmeria, 225. — Alternaria, XCVL — A. tenuis, i, LVin. — Althaea officinalis, 144, 249, 250. — Alyssum arcticum, 352. — A. calycinum, xii. — A. montanum, 205. — Amarantus Blitum, 141. — Amelanchier vulgaris, 218. — Amphiroa brasiliana, XCIX. — Amphisphaeria strychnicola Patouillard, 168. — Anacamptis pyramida- lis, 202, 220. — Anagallis tenella, 143. — Ananas, lxxxvl — Anarrhinum belliditolium, 217, 220. — Anchusa officinalis, 144. — Ancistrolobus pul- chellus, 37. — Andropogon aturensis P. Maury, 158. — A. bicornis, 159. — A. contortus, 158. — A. fastigiatus, 158. — A. Gryllus, 220. — A. Ischae- mum, 141. — A. leucostachyp, 158. — A. Montufari, 157. — Androsace glacialis, 362. — A. septentrionalis, 363. — Androsaceus tiaimatocephalus, 336. — Andryala sinuata, 216. — Aneimia, CXL — A. fraxinifolia, ex, — A. oblongifolia, 136. — A. tomentosa, 136. — Anémone biflora, lxxxil — A. caroliniana, Lxxxn. — A. coronaria, Lxxxii. — A, hortensis, Lxxxn. — A. japonica, LXXxn. — A. multifida, LXXxn, — A. palmata, Lxxxii, — A. Pulsatilla, 148, 202. — A. silvestris, 202, LXXxn. — A. vir- giniaca, LXXxn. — Angiopteris, CXL — Anisogonium seramporense, cxi. cjcxriii Table alphabétique des noms de plantes. — Antennaria dioici, 147. — Anthémis mixta, 143, 145. — Anthoxanthum odoratum, 217. — Anthriscus sylvestris, 141. — Anthrophyum cayennense, 133. — Anthyllis Vulneraria, 100, 143, 204. — ApocynÉes, XLlii. — Aqui leg-ia vulg^aris, 126, 147. — Arabis sagittata, 201. — A. Thaliaaa, 144. — ArctagTOstis latifolia, 364. — Arenaria groenlandica, 353. — A. setacea, XIII. — A. triflora, 205. — A. verna, var. hirta, 353. — Aristolochia Cle- matitis, 144. — Armeria chilensis, var. magellanica, xxx. — Arnica alpina, 363. — A. montaua, 363. — • Arnoseris minima, 148. — AroidÉes, cxi. — Arthrocladia villosa, xxxv. — Artocarpus incisa, 338. — Arum macula- tum, 142, 145. — Asarum europaium, 142. — Asclépiadées, xliii. — As- clepias Vincetoxicum, 143, 146, 202. — Ascophyllum nodosum, 194. — As- cyrum, 37, 84. — A. Crux-Andreae, 39. — Asperula arvensis, 142. — A. tinctoria, 148, 202. — Aspidium, Cix. — A. Filix-mas, CX. — A. fragile, 365. — A. macrophyllum, 133. — A. Serra, CX. — A. violaceum, ex. — Asplenium Adiantum-nigrum, 146, 203. — A. auritum, 133, — A. formo- sum, 133. — A. lanceolatum, 204. — A. Ruta-rouraria, 142, 146. — A. sep- tentrionale, 141, 145. — A. Trichomanes, 146. — Asterina pelliculosa, 342. — Asterolinum stellatum, 217. — Asterophora, 313.* — Athurium, Cix. — Auricalaria polytricha, 341. — Avena subspicata, 365. — Azolla carolinia- na, 130. — A. filiculoides, xxvi. Baccharis, XLV. — Bacillus phosphorescens, 32. — B. radicicola, ix. — Bactéries, ix, xlvi. — Balanopsées, lxii. — Bambusées, 277, 305. — Banksia, 16. — Barbacenia Alexandrinse, 268. — BasidiobolusRanarum, m. — Batrachium Drouetii, 221. — Batrachospermum moniliforme, 142. — Bauhinia, LXii. — Befaria décora Drake del Castillo, 77. — B. grandiflora, 77. — B. resinosa, 77. — Berberis, LXix, — B. empetrifolia, xxx. — Ber- teroa incana, 204. — Betonica officinalis, 217. — Bidens tripartita, 143, 147, XC. — Bifora radians, 219. — Bilbergia, Lxxxvi. — Blechnum Spi- cant, ex. — Boletus plorans, var. Eleutheros L. Rolland, 377. — Bomby- liospora Meyeri, Lxxviii. — Bossiaea, XLV. — Botrytis argillacea, xix. — B. epig-aia, xix. — Brassavola cucuUata, 272. — Brassica Napus, 334. — B. nigra, 289, 297, 315, 332, 334. — Braya alpina, var. glabella, 352. — B. pur- purascens, 352. — Briza Eragrostis, 141. — B. major, 216. — BROMÉLIA- CÉES, LXXXV, xcill. — Brucea ferruginea, 408. — Brunella grandiflora, i^j^. — Bryonia alba, 145. — Bryum capillare, 146. — Bulbotrichia perua- na, 367. — Bulliardia Vaillantii, 148, 203, 221. — Buplevrum tenuissimum, 126. — Burmannia bicolor, 273. — B. brachyphylla, 273. — B. quadriflora, 273. — Bursera balsamifera, 342. — B. gummifera, 341. — Butomus um- bellatus, 127. — Buxus sempervirens, 145, 218. — Byssus aurea, 348. Caladium picturatum, 212. — Calamintha Nepeta, 142. — Calathea My- rosma, 270. — Calla palustris, 61. — Callitriche hamulata, 221. — Calluna vulgaris, 216. — Calycotome spinosa, 216. — Camelina sylvestris, 207. — Campanula glomerata, 144, 202. — C. persicifolia, 147, 204. — C. rotun- difolia, 142. — C. Trachelium, 147. — Campylocentroa micranthum, 273. — Cantharellus cibarius, 146. — C. crassipes, Lxxvii. — C. infqndibuli- formis, 146. — C. sinuosus, 146. — C, tuba;formis, 146. — Caperonia hete- ropeialoides, xc. — Capnodium Armeniaca:, xxxix. — Capnodium fiucti- Table alphabétique des noms de plantes. cxxik COlum Patouillaid, J58. — Carag^uata, Lxxxvi. — (^aidainine pratensis, 15. — Carduncellus mitissimus, 143, 146. — Carex œdipostyla, 217. — C. are- naria, 40, 44, 47, 48, 104. — C. atrofusca, 364. — C. dij^itata, 202. — C. divisa, 249, 250. — C. divulsa, 202. — C. ericetorum, 202. — C. humilis, 202, 204. — (3. incompta, xxx. — C. limosa, 254. — C. montana, 205. — C. nardifolia, 364. — C. nardiaa, 364. — C. obesa, 205. — C. olbiensis, 220. — C. petraea, 364. — C. Pseudo-Cyperus, 148. — C. rupestris, 364. — C. Schreberi, 148, 203. — C. subspathacca, 364. — C. tomentosa, 202. — C. urolepis, XXX. — C. ustalata, var. minor, 364. — C. vesicaria, 203. — C. vulg-aris, var. hyperborea, 364. — Carmichaîlia, XLV. — Carthamus la- natus, 148. — Caryophyllées, 83. — Caryophyllus aromaticus, 340. — Cassiope tetragona, 363. — Casuarina, XLV, — Catasetum Bungerotii, 272. — Catenella impudica, xcix. — Catopsis, Lxxxvi. — Cattleya superba, 272. — C. violacea, 272. — Caucalis leptophylla, 144. — Cavendishia me- lastomoides, 75. — Cenangium prunastri, xxxix. — Centaurea Calcitrapa, loq. — Centropog'on capitatus, 238. — C. erianthus, 237. — C. erythraeus, 237. — C. g-esner£eformis, 239. — ■ C. gracilis, 238. — C. pallidus, 239. — C. reticulatus, 238. — Centunculus minimus, 126. — Cephalanthera ensifo- lia, 2o3. — C. grandiflora, 97. — C. lancifolia, 142, 146. — C. rubra, 145, 147, 202, 220. — Cephaleuros, 274, 284. — C. densus, 276. — C. virescens, 275, 284. — Cephalothecium roseum, 3. — Ceraminium clavulatum, xcix. — Ceramium rubrum, 195. — Cerastium alpinum, 353. — C. Fischeria- num, 353. — C. lanatum, 353. — Ceratella gracilis, 35. — Ceratophyllum demersum, 147. — C. submersum, 147. — Ceratopteris thalictroides, ex. — Ceratostemma Andreanum Drake del Castillo, 75. — C. Salapa, 74. — C. speciosum, 75. — Ceratozamia longifolia, 223. — C. mexicana, 229. — Cercis, LXii. — Ceterach officinarum, 127, 142, 145, cx. — Chastomorpha aerea, xxxv. — C. Blancheana, Lxxxvii. — Chastospora capitata, 209. — Chamseneriutn halimifclium,363. — Chantransia, 348. — Chara fœtida, 141. — C. hispida, 147. — C, vulgaris, 141. — CharacÉes, L. — Charme, 53, 83. — Châtaignier, 117. — Cheiranthus pygmœus, 352. — Chêne-liege, 218. — Chêne-vert, 218. — Chenopodium album, 207. — C. Bonus-Henricus, 141. — C^hlora perfoliata, 100, 127, 142, 145. — Chloraea Bug-ainvilleana, XXX. — Chloraster agilis, Lxxxi. — C. g-yrans, Lxxxi. — Chlorophyton Sternbergianum, 225. — Cbondrilla juncea, 148, 201. — Chondrus crispus, 195. — Chorda Filum, 157. — C. tomentosa, 157, — Chordaria flagellifoi- mis, 155. — Chroolepus, 347. — C, aureus, 373. — C. betulinum, 403. — C. Bleischii, 399. — C. bovinum, 395. — C. capitellatum, 368. — C.flavum, var. rigidulum, 371. — • (3. flavum, var. tahitense, 383. — C. flavus, 370, 373. — C. gracile, 393. — C. hercynicum, 395. — C. irregulare, 401, 402, 403. — C. jolithus, var. muscicola, 396. — C. jucundus, 348. — C. Koerbe- "ï 395- — C. Lichenicola, 369. — C. moniliforme, 401. — C. montis tabulas, 372, 374. — C. odoratum, var. aurantiacum, 398, 402, 403. — C. odoratum, var. pulvinatum, 395. — C. oleiferum, 397, 403. — C. polyarthrum, 379. — C. quercinum, 403. — C. rupestre, 395. — Chrysanthemum corymbosum 220. — C. montanum, 220. — C. segetum, 148. — Chrysophyllum piriior- me, 123. — Chrysothrix noli-tangere, 375. — Chytridinées, ii. — Chy- cxxx Table alphabétique des noms de plantes. tridium Brauni, il. — C. Brebissonii, il. — C. Elodeae, ii. — C. simplex, ii. — C. zoophthorum, ll. — Cicendia filiformis, 126, 221. — Cineraria palus- tris, 254. — Cipura paludosa, 268. — Cirsium eriophorum, 143. — Cistus albido X crispus, 220. — C. albidus, 21g. — C. crispo X albidus, 220. — C. crispus, 216. — C. ladaniferus, 216. — C. laurifolio X monspeliensis, 220, — C. laurifolius, 216. — C. monspeliensi X laurifolius, 220. — C monspeliensi X salvifolius, 220. — C. monspeliensis, 219. — C. nigricans, 216. — C. populifolius, 216. — C. salvifolio X monspeliensis, 220. — C. salvifolius, 218. — Cladium Mariscus, 147. — Cladochytrium tuberculorum, II. — Cladonia rang-iferina, 144. — Cladophora arcta, 154. — Cladosporium herbariorum, xxxix. — C. herbarum, i, LViii. — Clasterosporium tenuis- simum, i. — C. Amyg-dalearum, xxxix. — Clavaria acutissima, 35. — C. aurea, 25. — C. Botrytis, 25. — C. carbonaria, 33. — C. cervina, 26. — C. Cladonia, 35. — C. condensata, 25. — C. cyanocephala, 35. — C. divarica- ta, 26. — C. flaccida, 25. — C. flavida, 25. — C. furcellata, 26. — C. g"eni- culata, 26. — C. pallida, 26. — C. pistillaris, 146. — C. rugosa, 146. — Clematis Vitalba, 100. — Cleome spinosa, xc. — Clitocj'be illudens, LVll. — Clusiacées, 85. — Coccobacillus prodigiosus, XLVi. — Cochlearia an- glica, 376. — C. danica, 376. — C. groenlendica, 352. — C. ofrminalis,352. — Codium tomentosum, xxxv. — Cœnogonium cancellatum, 347, 372, 373. — C. confervoides, 371, 374, 3S1. — C. corrug-atum, 347, 372, 374. — C. diffractum, 396. — C. effusum, 388. — C. moniliforme, 404. — C. patago- nicum, 373. — C. pulvinatum, 372, 374. — C. retistriatum, 372. — C. rigi- dulum, 403. — CoUetia, XLV. — Collybia bisulcata, 336. — C. coni- gena, xviii. — C. excentrica, 336. — C. stipitaria, 336. — Comarum palustre, 254. — Conferva odorata, 397. — C. rubicunda, 398. — C. vaucheria^formis, 154. — Conium maculatum, 144. — Conyza squar- rosa, 145. — Coprinus discipes Patouillard, 339. — C. paucilamella- tus Patouillard, 165. — Corallina oflicinalis, 196. — Cornouiller, 121. — Cornus stricta, 123. — Coronilla Emerus, 218. — C. minima, 146. — Cor- rigiola littoralis, 145. — Corticium incarnatum, 59. — Cortinarius viola- ceus, 146. — Corydalis solida, 146. — Corynephorus canescens, 99. — Co- ryneum Beyerinckii, xxxix. — Cotoneaster, 121. — Cotula Hombroni, xxix. — Crassula rubens, 203. — Craterellus cornucopioides, 146. — Cratoxy- lon, 38. — C. coccineum, 38. — Crépis tectorum, 201. — CRINIPELLIS Patouillard, 336. — C. asperifolia Patouillard, 336. — Crocynia Leopoldi, Lxxvin. — Cronartium asclepiadeum, xxv. — C. ribicola, xxv. — Cruci- bulum vulgare, 146. — Crucifères, LXii. — Cucubalus bacciferus, 146, 205. — Cucurbita, cm. — Cuphea aperta, xc. — C. Balsamona, xc. — C, in- grata, xc. — Cupulifères, lxii. — Cuscuta epithymum, 145. — Cuscute, 152. — Cupania canescens, 408. — C. emarginata, 408. — C. pseudorhus, 408. — Curculigo scorzoneraitolia, 268. — Cyathea arborea, 341. — Cya- thus microsporus, 342. — C. striatus, 146. — Cycadées, 222, 229. — Cy- cadeomyelon, 15. — Cycas Ruminiana, 233. — Cymodocea aequorea, 173. — Cynoglossum officinale, 100, 144, 202. — Cyperus amabilis, 196. — C. articulatus, 278. — C. aurantiacus, 196. — C. aureus, 196. — C. elegans, 196. — C. flavescens, 148, — C. flavus, 197. — C. fuscus, 148. — C. gala- Table alphabétique des noms de plantes. cxxii pag-ensis, LXi. — C. Haspan, 197. — C. longus, 127, 147. — C. sphacela- tus, 197, — Cystocoleus ebeneus, 367. — Cystopteris, ex. — C. fragilis, 365. — Cystosira abrotanifolia, xxxv. — Cytinus hypoçystis, 219. — Cy- tispora cincta, xxxix. — C. leucostoma, xxxix. : — Cytisus alpinus, 142. Dacryomycete, 60. — Dactylotenium mucronatum, 163. — Daedalea Bur- serae Patouillard, 341. — Daldinia vernicosa, 342. — Damasonium polys- permurn, 221. — Danthonia decumbens, 220. — Daphne Laureola, 127, 142. — D. Mezereum, xii. — Daucus Carota, 17. — D. g-ummifer, 17. — D. hispidus, 17. — D. maritiraus, 17. — Davallia, ex. — DELAMAREA P. Hariot, 156. — D. paradoxa P. Hariot, 156. — Dendrobium polystachyon, 273. — Deschampsia brevifolia, 364. — Desmarcstia aculeata, 155. — Deyeuxia, Lxxxvii. — Dianlhus Armeria, 146. — D. prolifer, 141. — Di- chorisandra Aubletiana, 260. — Dichromena hirsuta, 209. — D. nervosa. 209. — D. pubera, 209. — Dictyopteris Hauckiana, xcviii. — Dictyosiphon fœniculaceus, 156. — Didymella strobiligena, 206. — Didymosphaeria po- puliaa, 164. — Dig-italis purpurea, 126, 146, 217, 220. — Dimelaina Stan- leyi,LXXviii. — Dioscorea Holmioidea, 267. — DioscoRÉACÉES,Lxn. — Di- plodia Amyg-dalas, xxxix. — D. Pruni, xxxix. — Diplotaxis muralis, 100. — D. tenuifolia, 100. — Dipterocarpus alatus, 408. — D. turbinatus, 408. — Doona cordifolia, 408. — Dothidea rudis Karsten et Hariot, 206. — Draba alpina, 353. — D. arctica, 352. — D. hirta, 352. — D. muricella, 352. — D. rupestris, 352. — Drimys glauca, 123. — Drosera longifolia, 143. — D. rotundifolia, 126. — Dryas octopetala, var. integrifolia, 361. Ecchyna fag'iaea, 360. — Eichhornia natans, 260. — Echinobotryum, 240, 245. — E. atrum, 241, — E. Citri, 246. — E. parasitans, 246. — Echi- nospermum Lappula, 144. — Echium plantagineum, 220. — E. vulg'are, loo. — Edgeworthia papyrifera, 228. — Ela;omyces olei, xi. — Elatine Fabri, 221. — Eleocharis palustris, 221.. — E. sulcata, 197. — Eliaea, 38. — E. articulata, 39. — Elodea, 4, 62. — Elodes palustris, 203. — Elymusare- narius, 185. — Elynanthus sodalium, XXX, — Empusa Fresenii, m. — En- dodesmia, 38. — Endymion nutans, 145. — Entomophthora Calliphorae, m. — E. Plusiae, iv. — E. saccharina, iv. — Entomophthorées, m. — En- tophysa Charae, xcviii. — Ephedra, XLV. — E. altissima, 219. — Epicéa, 53> 54. 55> 57. 77) io7. '09, iio> n^, 137. — Epidendrum bicornutum, 272. — E. floribundum, 272. — E. minutura, 273. — E. Rûckeras, 272. — E. Schomburg-kii, 272. — E. variegatum, 272. — E. violaceum, 272. — Epi- lobium ang-ustifolium, 363. — E. corymbosum, 363. — E. frigidum, 363. — E. hirsutum,xc. — E. latifolium, 363. — E. montanum, 147. — E. palustre, xc. — E. roseum, xc. — Epipactis atrorubens, 205. — Epipactis palustris, 144, 147. — Epochnium virens, xxxviii. — Equisétacées, cxi. — Equise- tum arvense, 144, 365. — E. hiemale, 202. — E. variegatum, 40, 42, 46,47, 365. — Erable, 121. — Eragrostis incana P. Maury, 163. — E. poaeoides, 163. — Erica arborea, 216. — E. ciaerea, 216. — E. scoparia, 216. — Eri- geron alpinum, 363. — E. compositum, var. trifidum, 363. — E. Myosotis, -XXX. — E. uniflorum, 363. — Eriocaulon fasciculatum, 211. — E. Humbold- tii, 211. — E. Lamarckii, 211. — E. umbellatum, 211. — Eriochloa punc- tata, 161. — Eriocladus, 23. — E. tistulosus, 33. — Eriophorum angustifo- cxxxii Table alphabétique des noms de plantes. lium, 364. — E. eapitatum, 364, — E. latifolium, 364. — E. vaginatum, 364. — En'ngium campestre, 100. — Erysibe Chroolepidis, 405. — Erysi- mum Alliaria, 144. — E. cheiranthoides, 127. — E. orientale, 148. — Ery- thrsea littoralis, 100. — E. pulchella, gg. — Euglena sang-uinea, 189. — E. viridis, 194. — Eupatorium cannabinum, xc. — Euphorbia dulcis, 202. — E. Duvalii, 220. — E. Esula, 202. — E. falcata, 148. — Euphrasia officina- lis, 150. — Eutrema Edwarsii, 352. — Eutypella prunastri, xxxix. Fagopyrum esculentum, 302, 334. — Favolus, 360. — Festuca Commer- soni, XXX. — F. gigantea, 148. — F. pogonantha, xxx. — F. tenuifolia, loi. — F. rubra, 365. — Fimbristylis capillaris, 197. — F. junciformis, igy. — Flammula vinicolor Patouillard, 339. — Floridées, lu. — Fonti- nalis antipyretica, 141. — Fougères, x, li, cix. — Fracchiaea glomerata Patouillard, 168. — Frankenia, 38,84. — F. laevis, 39. — Frêne, 119. — FucACÉES, LU. — Fucus edentatus, 195. — F. evanescens, 195. — F. fili- tormis, 195. — F. Fueci, 195. — F. vesiculosus, 195. — Fuligo septica, 343. — Fumana procumbens, 205. — F. vulgaris, 125, 145, 147. — Fuma- ria major, 220. Galanthus nivalis, 127, — Galega officinalis, xxxvii. — Galeobdolon, luteum, 146. — Galium maritimum, 219. — Ganoderma lucidum, 340. — Gaultheria loxensis, 77. — G. reticulata, 76. — Genista, XLV. — G. angli- ca, 126, 142, 145, 204. — G. candicans, 216. — G. pilosa, 126, 147, 202, 216. — G. sagittalis, 127, 145, 202. — G. scorpius, 217. — G. tinctoria, 145. — Gentiana Amarella, 254. — G. Cruciata, 127, 145. — G. germanica, 145. — G, Pneumonanthe, 127, 142, 144,254. — GÉRANIACÉES, LXII. — Gé- ranium lucidum, 145, 147. — G. pyrenaicum, xii. — G. Robertianum, 302. — G. sanguineum, 202, 220. — Gerbera Delavayi, 16. — Geum sylvaticum, 220. — Gigartina mamillosa, 195. — Glaucium flavum, 40, 41, 44, 48, 104. •— GLAZIOPHYTON Franchet, 277. — G. mirabile Franchet, 277. — Glei- chenia, cx. — Globularia vulgaris, 145, 146, xiil. — G. Willkomii, 205. — Glaeoporus conchoides, 341. — Glœosporium Chenopodii Karsten etHa- riot, 207. — G. laiticolor, xxxviii. — G. microscopicum Karsten et Ha- riot, 207. — Gnaphalium luteo-album, 142. — Gongrosira ericetorum, 348. — Goodyera repens, 202, 296. — Gracilaria Salzmanni,xcix. — Gratiola offi- cinalis, 221. — Guadella, 305. — G. marantifolia, 306. — Guepiniopsis fis- sus, 341. — G. merulinus, 342. — G. Peziza, 342. — Guzmania, Lxxxvi. — Gymnadeniaconopea,97. — Gymnogramme Calomelanos, 133. — Gym- nosporangium, LXix. — Gynerium, Lxxxvii. — Gyrophora umbilicarioi- des, Lxxvii. Habenaria quadrata, 273. — H. Schomburgkii, 273. — H. trifida, 273. — H. viridiaurea, 273. — Hafgygia Cloustoni, 182. — Halosaccion ramenta- ceum, 195. — Hansgirgia flabelligera, 285, 287. — HARIOTIA Karsten, 206. — H. strobiligena, 206. — Haronga, 38. — Heimia myrtifolia, xc. — Helianthemum guttatum, 148, 216, 220. — H. polifolium, 204. — H. pulve- rulentum, 127, 146. — H. umbellatum, 204. — H. vulgare, 217. — Helian- thus tuberosus,334. — Heliconia cannoidea, 272. — Heliomyces, 337. — Helio- myces fœtens Patouillard, 337. — H.ptiropus, 338. — Helleborus foetidus, 143, 225. — Helminthosporium Stipae, cxiv. — Helopus punctatus, 161. — Table alphabétique des noms de plantes. cxxxin Helosciadium inundatum, 126, 203. — Hendersonia Macrochloae, cxiv. — HÉPATIQUES, Li. — Heracleum Sphondylium, Lxxvn. — Hesperis pygf- mœus, 353. — Heterobasidioa, xix. — Hêtre, 58, 119. — Hexadesmia cru- rig-era, 272. — Hexagona aequalis Patouillard, 258. — H. heteropora Pa- touillard, 166. — Hieracium Jaubertianum, 216. — H. Pilosella, 217. — H. sylvaticum, 216. — H. umbellatum, loi, 217. — Hippophae rhamnoides, 40, 43, 46, 47. — Hippuris vulgaris, 127. — Hordeum Caput-Medusae, 220. — Hormodendron, i, 2, 3. — H. cladosporioides, 2, LVlll. — Hottonia, 49. — Hoyacarnosa, 408. — Hutchinsia petraea, 205. — Hydnum repandum, 146. — Hydrocharis, 72. — H. Morsus-Ranae, 141. — Hydrocotyle vulgaris, 143. — Hydrodictyées, Lxxiii. — Hymenophyllum, cx. — Hymenula Ar- meniacae, xxxix. — Hyoscyamus niger, 141, 145. — Hypéricacées, 37,83. — Hypericum, 37. — H. brasiliense, xc. — H. calycinum, 38. — H. mon- tanum, 146, 202. — Hypnum rusciforme, 141, — H. serpens, 145. — Hypo- chaeris glabra, loi. — H. maculata, 126, 147, 205. — Hypochnus, 60, xix. — Hypolytrum longifolium, 209. — Hypomyces asterophorus, 313. — Hy- poporum tenellum, 210. — Hypoxylon margînatum, 342. — H. rubigino- sum, 342. — H. serpens, 342. — Hypoxis scorzonera;folia, 268. — Hyptis, xc. Ilex Aquifolium, 204. — lUecebrum verticillatum, 203. — Inula graveo- lens, 126. — I. Helenium, 142. — 1. hirta, 127. — I. salicina, 127, 143, 147. — Iris fœtidissima, 142. — Irpex sobflavus Patouillard, 167. — Isatis tinc- toria, 201. — Isoetes Duriaei, 219. — I. Savatieri, xxx. — I. setacea, 221. — Isolepis capillaris, 197. — I. junciformis, 197. Jasione montana, 100, 148, 203, 217. — Jasmimum, XLV. — Juglandées, LXil. — Juncus biglumis, 364. — J. capitatus, 220. — J. Gerardi, 249, 250. — J. lamprocarpus, loi. — J. obtusiflorus, loi. — J. marimus, 252. — J. pygmœus, 221. — J. squarrosus, 148, 203. — J. striatus, 221. — J. Tenageia, loi, 211, 254. — Jungermannia quinquedentata, 145. — Juni- perus commuais, 144. — J. drupacea, 219. — J. phœnicea, 218. — Jussiaea elegans, XC. — J. longifolia, xc. — J. natans, xc. — J. octonervia, xc. — J. peruviana, xc. — J. pilosa, xc. — J. repens, xc. — J. suffrutico- sa, xc. Karatas, Lxxxvi, xciu. — Kobresia scirpina, 364. — Kœleria cristata, 204. — K. valesiaca, 220. — Kyllingia odorata, 197. Labiées, Lxii. — Lachnocladium, 23. — L. aciculare, 25, 36. — Lachnocla- dium albo-cinereum Patouillard, 33. — L. brasiliense, 24, 26. — L. carbona- rium, 33, — L. cartilagineum, 25, 26. — L. cervinum, 26. — L. cirratum Patouillard. 167. — L.clavarioideum Patouillard, 27. — L.compressum,25. — L. divaricatum, 24, 26. — L. funale, 25, 36. — L. furcellatum, 24, 26. — L. ge- niculatum, 26. — L. giganteum Patouillard, 34, — L. guadelupense, 33. — L. guyanense Patouillard, 35. — L. Hookeri, 36. — L. insigne Patouillard, 34. — L. leucoceras Patouillard, 33. — L. Micheneri, 36. — L. pallidum 26. — L. rameale, 36. — L. reticulatum, 36. — L. scoparium, 36. — L. se- mivestitum, 36. — L. setulosum, 36. — L. subsimile, 36. — L. tubulosum, 24i 33- — I". violaceum Patouillard, 27. — Lactuca saligna, 146. — L. vi- rosa, 141. — Lagenaria, cm. — Lageaophora Harioti, xxix. — Laminaria Agarum, 183. — L. caperata, 181. — L. Cloustoni, 182. — L. dermatodea, cxxxiv Table alphabétique des noms de plantes. 182. — L. flexicaulis, 181, — L. Lamourouxii, 182. — L. long-icruris, 182. — L. ophiura, 182. — L. platymeris, 182. — L. Rodriguezii, l. — L. sac- charina, l. — Laserpitium latifolium, 127. — Lastraea, x. — L. Dryopteris, X. — L. Filix-fœmina, x. — L. Oreopteris, x. — L. Phegopteris, x. — L. Thelypteris, x. — Lathyrus Nissolia, 220. — L. tuberosus, 147. — Leca- nora byssiplaca, 403. — Légumineuses, ix. — Lembozia orbicularis Pa- touillard, 168. — Lemna polyrhiza, 127, 143. — L. trisulca, 62. — Lenti" nus, 336. — L. Berterii, 338. — L. calvescens, 338. — Lentinus crispus Patouil- lard, 165. — L. vellereus, 338. — Lenzites endophaea Patouillard, 165. — L. repanda, 341. — L. subferruginea, 166. — Leontodon hispidus, 201. — Leonurus Cardiaca, 145. — L. Marrubiastrum, 142. — Leotia lubrica, 146. — Lepidium ruderale, 40, 42, 44. — L. sativum, 299. — Lepidothamnus Fonki, XXX. — Lepiota procera, 146. — Lepra odorata, 397. — Leptos- pliaeria Ailanti Karsten et Hariot, 206. — L. Stipae, cxiv. — Leuceria Hahnii, xxx. — Leucocoprinus cepa;stipes, 336. — Lilas, LXVi. — Lilium, 225. — L. candidum, 223. — Limodorum abortivum, 142, 146. — Limosel- la aquatica, 126. — Linaria Elatine, 142, 144. — L. graeca, 219. — L. Pel- liceriana, 126, 146, 216. — L. spuria, 142, 144. — L. supina, 145. — Lind- saea trapeziformis, 132. — Linum catharticum, 143, 202. — L. Leonii,i48. — Liparis Lœselii, loi, 254. — Liquidambar, LXii. — Lis, xxx. — Lithos- permum officinale, 202. — L. purpureo-caeruleum, 127, 147, 220. — Litto- rella lacustris, 126. — Locellina hiatuloides Patouillard, 339. — Lomaria Spicant, 126. — Lxinicera Xylosteum, 127. — Lophiocarpus guyanensis, 212. — Loroglossum hircinum, 141. — Lotus corniculatus, 255. — L. uli- ginosus, xc. — Lucuma Baillonii, Lxxviii. — Lupinus hirsutus, 216, 220. — L. reticulatus, 216, 220, — Luzula campestris, 216. — L. contusa, 364. — L. Forsteri, 202. — L. hyperborea, 364. — L. multiflora, 202. — Lychnis apetala, 353. — L. triflora, 353. — L. Viscaria, 125, 126, 146. — Lycopo- dium alopecuroides, var. gracile, 130. — Lycopsis arvensis, 100. — Lyco- pus europaeus, xc. — Lygodium venustum, 136. — L. volubile, 136. — Lysimachia nemorum, 145. — L, Nummularia, 145. — L. vulgaris, 144. — Lythrum bibracteatum, 221. — L. Hyssopifolia, 147. — L. Salicaria, xc. — L. thymifolia, 221. — L. virgatum, xc. Macleania Portmanni Drake del Castillo, 74. — M. Salapa, 74. — «• Ma- crolomia bracteata, 211. — Macrophoma Macrochloae, cxiv. — Macrospo- rium parasiticum, xcv. — M. Sarcinulae, LVlli, xcvi. — M. tenuissimum, i. — Magnolia Anonaefolia, LVii. — Maianthemum bifolium, 223. — Malus communis, 142, 145. — Malva Alcea, 146. — Malvacées, LXil. — Mangifera indica, 342. — Manisuris granularis, 157. — Maranta arundinacea, 270. — M. Myrosma, 270. — Marasmius concolor, 336. — M. galeatus, 336. — M. nitidulus, 336. — M. stenophyllus, 338. — M. tessellatus, 338. — Ma- rattia, cxi. — Marsilea pubescens, 221. — Matricaria Parthenium, 143. — Medicago média, 40, 42, 44. — M. minima, 40, 41, 44, 48. — Melaleuca, 38. — Melampyrum nemorosura, 150. — Melampyrum, 149. — Melanconium fusiforme, xxxix. — Melanomma Minervae, xxxviii. — Melanospora, 246. — Mélèze^ 53. — Melica uniflora, 220. — Meniscium reticulatum, 132. — Menyanthes trifoliata, 141, — Merisma, 23. — Mespilus germanica, 202. Table alphabéiiqîie des noms de plantes. cxxxv — Metarhizium Chrysorrheai, iv. — M. Leptophyei, iv. — Meum adonidi- folium, 375. — M. Mutellina, 375. — MICROCALAMUS Fraochet, 282. — M. barbinodis Franchet, 282. — Micrococcus Pflug-eri, 32. — M. phospho- resccns, 32. — M. prodigiosus, XLVi. — Microlepia, cx. — Micromyces Zyg-oaii, 11. — Micropus erectus, 148. — Mimosa cinerea, xc. — Mnium affine, 146. — M. undulatum, 146. — Mœnchia erecta, 203. — Monilia fructigena, xxxviil. — M. laxa, xxxviii. — Monostroma Blyttii, 155. — M. pulchrum, 155. — Monotropa, 15. — Monotropa hypopitys, 15. — Montia fontana, 126. — Mousses, li. — Mucronella calva, 360. — Muehlenbeckia platyclada, XLV. — Murraya exotica, 337, — Musa lasiocarpa Franchet, 329. — Muscari comosum, 145. — M. racemosum, 145. — Mycinema flava, 370, 373, 375. — Mycoidea, 275, 286. — M. parasitica, 286, 288. — Myo- sotis caespitosa, 221. — M. stricta, 204. — M. versicolor, 219. — Myosu- rus miniraus, 221. — Myriadoporus Dussii, 341. — Myricaria, 87. — My- riophyllum spicatum, 143. — M. verticillatum, 143. — Myrosma cannae- folium, 270. — Myrtacées, 38. Najas major, 3. — N. miner, 7. — Narcissus Pseudo-Narcissus, 142. — Nardurus Lachenalii, 217. — Neckera pinnata, 146. — Nectria rhytidos- pora Patouillard, 343. — Neottia Nidus-avis, 145, 202. — Neozygites Aphi- dis, ui. — Nepeta Cataria, 144. — Nephrolepis, cxi. — Nephromyces, 11. — Neptunia oleracea, xc. — Nesœa verticillata, xc. — Neslia paniculata, 144. — Nidularium, Lxxxvi. — Nigella arvensis, i|8. — Nitella translu- cens, 147. — NOMOCHARIS Franchet, 113. — N. pardanthina Franchet, 113. — Nuphar luteum, cxi. — Nyctalis asterophora, 313, xvii. — N. cry- ptarum, 315. — N. parasitica, xviil. — N. rhizomorpha, 315. — Nympha^a alba, 147. OdoHtites lutea, 150. — CEnanthe nstulosa, 143. — Œ. Lachenalii, 143. — CE. salicilolia, 221. — Œnothérées, 38. — Oidium aureum, 393. — O. lactis, XVIII. — Oligoporus, xix. — Olpidium Sphaeritae, 11. — Olyra latifolia, 163. — Onobr3'chis Caput-Galli, 220. — O, supina, 220. — Ono- clea sensibilis, CX. — Ononis Columnae, 147, 205. — O. Natrix, 142. — Oocarpon jussiaeoides, xc — Opegrapha filicina, 284, 285, 288. — Ophio- glossum vulgatum, 127, 142, 143, 203. — Ophrys apifera, 144, 145. — O. arachnites, 97, 144, 145. — O. aranifera, 97, 142, 202. — O. myodes, 144, 145. — Orchis anthropophoro-militaris, 202, — O. conopea, 126, 143. — O. coriophora, 126. — O. hybrida, 202. — O. incarnata, 97. — O. latifolia, 143, 147. — O. laxiflora, 97. — 0. Luizetiana E. G. Camus, nov. kybr., 97. — O. maculata, 143, 145, 147. — O. militaris, 142, 202, — O. Morio, 148, 217. — O. purpurea, 202. — O. pyramidalis, 126. — O. Simia, 142. — Oreanthes buxifolius, 75. — Orgyia pinnata, 194. — Ornithogalum pyre- naicum, 127. — O. umbellatum, 145. — Ornithopus perpusillus, 203. — Orobanche Galii, 99. — O. major, 144. — O. minor, 152. — O. ramosa, 148. — O. Teucrii, 204. — Orthaea abbreviata Drake del Castillo, 75. — O. secundiflora, 75. — Osmunda, cix, ex. — O. regalis, 127. — Osyris alba, 150. — Oxalis, XLix. — Oxyria digyna, 364. — O. reniformis, 364. Pachysterigma, 5g. — P. fugax, 60. — P. incarnatum, 60. — P. rutilans, 60. — P. violaceum, 60. — Parpalanthus caulescens, 2ii. — P. fertilis, cxxivi Table alphabétique des noms de plantes. 211. — P. Huraboldtii, 211. — P. Lamarckii, 211, — P. procerus, 211. — P. subtilis, 211. — Panicum cayenense, 162. — P. chrysodactylon, 161. — P. Crus-Gaili, 141. — P. divaricatum, 161. — P. latifolium, 161. — P. leu- cophaium, 162. — P. macrostachyum, 163. — P. Meg-iston, 161. — P. mi- cranthum, 162. — P. petrosura, 162. — P. rottbœllioides, 161. — P. seto- sum, 163. — P. Thrasya, 162. — P. velutinosum, 161. — P. zizanioides, 162. — Panus, 336. — P. Delastri, 360. — P. eugrammus, 338. — Papaver nudicaule, 351. — Paris quadrifolia, 223. — Parmelia congensis, Lxxiii. — Parnassia palustris, 141, 148. — Parrya arctica, 352. — P. arenicola, 352. — P.macrocarpa,352. — Paspalum carinatum, 161. — Paspalum Chaffanjonii P. Maury, 15g. — P. chrysodactylon, 161. — P. lancifliorum, 161. — P. papillosum, 159. — P. plicatum, i6i. — P. scrobiculatum, LXi. — P. stella- tum, 161. — P. virgatum, 161. — Passerina Thymelea, 220. — Pedicularis capitata, 363. — P. Lang-sdorfii, var. lanata, 363. — P. lapponica, 363. — P. palustris, 143. — P. sylvatica, 143, 203. — Pelargonium, LXii. — P. tetrag-onum, XLV. — Pcplis erecta, 221. — P. Portula, 203. — Peribo- tryum Pavoni, 375. — Peridermium Pini corticola, xxv. — P. Strobi, xxv. — Peronospora viticola, xxix. — Petasites vulg-aris, 125. — Peucedanum Cervaria, 127, 147, 205. — P. Oreoselinum, 147, Lxxvil. — P. palustre, 147, LXXVll. — Peuplier^ 164. — Peziza scutellata, 147. — Phalangium Liliag'O, 147, 203, 220. — P. ramosum, 127. — Phalaris arundinacea, 143. — Phallus impudicus, 146. — Phaseolus multiflorus, xc. — P. vulgaris, 334. — Phellandrium aquaticum, 144. — Philodice Hoffmannseggii, 211. — Philonotis fontana, 147. — Phleutn arenarium, 40, 44. — Phlyctis Meyeri, Lxxviii. — Phoma Armeniacae, xxxviii. — Phuca^^rostis major, 173. — Phycopeltis, 284, 287. — P. arundinacea, 288. — P. epiphyton, 288. — P. tropica, 288. — Phylacteria, 36. — Phyllactidium, 284. — P. arundina- ceum, 287, — P. tropicum, 286. — Phyllanthus, XLV. — Phyllosticta cir- cumscissa, xxxix. — P. vindebonensis, xxxviii. — Physalis Alkekengi, 142. — Physocytium Confervicola,Lxxiv. — Phyteuma orbiculare, 202. — P. spicatum, 125. — Phytolacca, XLix. — Picrasna febrifuga, 408. — Picris hiera- cioides, 148. — Picurnia, XLix. — Pilularia globulifera, 233. — P. minuta, 221. — Pimpinella peregrina, 21g. — Pm, 53, i ig, xxill, xxv. — Pin d' Alep, 218. — Pin maritime .^ 218. — Pinguicula vulgaris, 143, 147. — Pinus mariti- ma, 101, 206. — Pirus acerba, 202. — P. communis, 142, 145. — Pistia Stra- tiotes, 212. — Pisum sativum, 332. — Pitcairnia armata, 270. — P. pungens, 270, Lxxxvi. — Planotia, 305, — Plantago arenaria, 40, 42, 44, 145, — P. Ma- ritima, 15. — Platanthera bifolia, 145. — P. montana, 202. — Platanus, LXii. — Platycerium, cx. — Pleospora Alternnriai, LVii. — P. herbarum, 3, LVii, xcv. — P. infectoria, LViii, cxiv. — P. Sarcinula^, LVii. — Pleurotus, 336. — P. lignatilis, 360. — PlombaginÉES, 84. — Plumbago aphylla, XLV. — Poa abbreviata, 365. — P. alpina, var. vivipara, 365. — P. arctica, 365. — P. cenisia, 365. — P. Commersoni, xxx. — P. elegans, 365. — P. laxa, 365. — P. vivipara, 365. — Podoon Delavayi, 388. — Podospermum laci- niatum, 144. — Podosphaeria tridactyla, xxxix. — Polyactis, xxx. — PoLY- BLÉPHARiDÉES, Lxxxi. — Polyblepharis singularis, Lxxxi. — Polycne- mum arvense, 141. — Polygala amara, 143, 146. — P. austriaca, 202. — Table alphabétique des noms de plantes. cxxxvii P. speciosa, XLV. — P. vulg-.iris, ;2i7. — Polyg-onum, XLV. — P. amphi- bium, 14:2. — P. galapagense, LXll. — P. viviparum, 364. — Polypodium, ex. — P. attenuatum, 133. — Polypodium aturenseMaury, 131. — P.o-laucum, Cix. — P.percussum, 134. — P. persicariaifolium, 134. — P. Phyllitidis, 133. — P. piloselloides, 133. — P. pulchrum, 134. — P. rhaeticum, x. — P. Schoraburg-kianum, 134. — P. vulgare, 146, x, — Polyporus annosus, xviil. — Polyporus arcuatus Patouillard, 256. — P. Auberianus, 340. — P. Dela- vayi Patouillard, 257. — P. depauperatus Patouillard, 166. — P. flavescens, 340. — P. flavus, 167. — P. g-ilvus, 340, — P. hirsutus, 340. — P. isidioides, 340. — P. licnoides, 340. — P. pachyphlœus Patouillard, 257, — P. pinsi- tus, 340. — P. rufo-ochraceus Patouillard, 257. — P. scruposus, 340. — P. stipltarius, 340. — P. Tricholoma, 340. — Polystachya luteola, 273. — Polystichutn cristatum, 144, 146. — P. Thelypteris, 127. — Polytrichum commune, 365. — Potnmier, xxv. — Pontederia crassipes, 61. — Populus balsamea, Lxvi, — Poria carneo-pallens, z'^r. cinerea, 341. — P. obducens, var. carnea, 341. — P. ferruginosa, 341. — Posidonia Caulini, 178. — Po- tamogeton, 61. — P. amplifolius, 71. — P. compressus, 143. — P. cnspus, 62, 143, 205. — P. densus, 62. — P. g-ramineus, 69. — P. lucens, 4, 62. — P. microcarpus, 69. — P. natans, 62, 65, 173. — P. pectinatus, 62, 205. — P. perfoliatus, 71. — P. plantagineus, 65. — P. polygonifolius, 65, 173, 203. — P. pusillus, 70, 148, 173. — P. Robbinsii, 65. — P. rufescens, 69. — P. serratum, 142. — P. trichoides, 69. — Potentilla aurea, 361. — P. betonicaefolia, 353. — P. crocea, 361. — P. hirta, 220. — P. leucophylla, 353^ — P. maculata, 361. — P. nivea, 353. — P. nivea, var. quinata, 354. — P. pulchella, 354. — P. salisburg-ensis, 361. — P. sericea, 354. — P. splendens, 204. — Prenanthes muralis, 143. — Preslia cervina, 221. — Primula, 4g. — P. Delavayi, 49. — P. Elvesiana, 50. — P. farinosa, XXX. — P. mag-ellanica, xxx. — P, sinensis, 15. — P. vinciflora, 40. — Proclesia melastomoides, 76. — Protococcus caldariorum, 347. — P. crus- taceus, 400. — P. umbrinus, 400. — P. viridis, 284. — Prototremella, 59, — P. Tulasnei, 6o. — Prunier., 121. — Prunus occidentalis, 337. — P. spinosa, 123. — Psanimisia penduliflora, 75. — Pseudopanax laitevirens, xxx. — Psorospermum, i^. — Pteris Aquilina, var. caudata, 132. — Pte- rula, 23. — P. setosa, 35. — P. taxiformis, 35. — Ptilota plumosa, 195. — Ptychogaster citrinus, xix. — P. rubescens, xix. — Puccinia Elymi, 185, — P. g-raminis, LXix. — P. granularis, 168. — P. Prunorum, xxxix. — P. tomipara, 1.89. — P. triarticulata, 185. — Pulsatilla albana, Lxxxii. — P. alpina, Lxxxii. — P. Halleri, Lxxxii. — P. patens, Lxxxii. — P. pra- tensis, Lxxxii. — P. vernalis, Lxxxii. — P. vulgaris, Lxxxii. — Puya, LXXXVII. — Pylaiella littoralis, 155, — Pyramimonas Tetrarliynchus, Lxxxi. — Pyrenula Gravenreuthii, LXXXVlll. — Pyrola arenaria, 102. — Pyrola rotundifolia, 15, loi, 103. Quadria heterophylla, 370. Racoplaca tenuissiraa, 284. — Radia tubiflora, 268. — Radiola Mille- grana, 127. — Ramalina Meyeri, Lxxvil. — Ranunculus acris, 405. — R. affmis, 351. — R. Agerii, 12, 28. — R. Boreanus, 406. — R. bulbosus, II. — R. chaerophyllos, 11, 27, 126, 146, 202. — R. colocensis, 406. — cxxxviii Table alphabétique des noms de plantes. R. constantinopolitanus, 406. — R. Csatoi, 406. — R. divaricatus, 203. — R. flabellatus, 12, 28. — R. Flammula, 203. — R. Friesanus, 406. — R. glacialis, 362. — R. gramineus, 203. — R. granatensis, 406. — R. holo- leucos, 203. — R. lateriflorus, 221. — R. Lingua, 147. — R. malacophyl- lus, 406. — R. millefoliatus, 11, 28. — R, muricatus, 221. — R. neapoli- tanus, 406. — R. nemorivag-us, 406. — R. nivalis, 351. — R. nodiflorus, 203. — R. orientalis, 12. — R. Philonotis, 203, 221. — R. Savatieri, xxix. — R. serbicus, 406. — R. silvaticus, 406. — R. Steveni, 405. — R. strigu- losus, 406. — R. tripartitus, 204. — R. vulg-atus, 406. — Reaumuria, 87. — Rétama Retam, XLV. — Rhinanthées, 149, 183. — Rhinanthus minor, 150. — Rhizidium catenatum, II. — Rhizoclonium eleg-ans, 381. — Rhodo- mela subfusca, 196. — Rhodymenia palmata, 196. — I^hus Cotinus, 219. — Rhynchanthera cordata, xc. — R. dichotoma,xc. — Rhynchosporaalba, 126. — R, barbata, 209. — R.capitata,209. — R. cephalotes, 209. — Rhynchospora elegantula P. Maury, 209. — R. hirsuta, 209. — R. nervosa, 209. — R. pubera, 209. — Ribes nigrum, xxv. — R. Uva-crispa, 143. — Rœstelia cancellata, Lxix. — Rosa g'allica, xxi. — R. pimpinellifolia, 202. — R. spinosissima, 40, 44. — ROSACÉES, 38. — Rose, xxi, — Rosmarinus offici- nalis, 218. — ROSTRUPIA Lag-erheim, 188. — R. Elymi, 188. — R. to- mipara, 189. — Rubia peregrina, 148. — R. tinctorum, 146. — Rumex, XLix. — R. palustris, 249, 250. — Ruscus aculeatus, 147, 202, xil. — Rus- selia, XLV. — Russula adusta, 313. Saccharomyces, xi. — Saccharomycètes, xi. — Saccorhiza derma^ todea, 182. — Sagina erecta, 145. — S. maritima, 252. — S. nodosa, 147. Sagittaria sagittifolia, 144. — Salicinées, lxii. — Salix arctica, 364, — S. caprea, 123. — S. repens, 48. — S. viminea, xc. — Salvia sclarea, 142. — S. verticillata, 204, 220. — Salvinia, xxvi. — S. auriculata, 129. — S. minima, var. Gaillardiana P. Maury, 129. — S. Radula, 129. — Samolus spatulatus, xxx. — S. Valerandi, 144, 249, 25c. — Santalacées, 149, J84. — Sapin, 52, 55, 57, 77, 106, III, 115, 137, XXIII. — Saponaria ocy- moJdes, 220. — S. officinalis, 143. — S. Vaccaria, 148. — Sarg-assum lini- folium, XXXV. — Sarothamnus, 60. — S. scoparius, 217. — S. vulgaris, XLV. — Satyrium hircinum, 145. — Saule, 121. — Saxifrag-a Boussing'aultii, 362. — S. bryoides, 362. — S. caerulea, 361. — S. caespitosa, 362. — S. cernua, 362. — S. Chamissoi, 362. — S. flag-ellaris, 362. — S. granulata, 144. — S. groenlandica, 362. — S. nivalis, 362. — S. oppositifolia, 361. — S. racemosa, 362. — S. retusa, 362. — S. rivularis, var. hyperborea, 362. — S. stenopetala, 362. — S. tricuspidata, 362. — S. unifiera, 362. — S. venosa, 362. — Scabiosa suaveolens, 202. — Schieckia flavescens, 269, 312. — S. orinocensis, 268. — Schiza;a pennula, 134. — Schizophyllum commune, 146, 338. — Schœnus nigricans, 126, 252. — Scilla autumnalis, 127. — S. bifolia, 145, 146. — Scirpus aturensis P. Maury, 199. — S. capil- laris, 197. — S. lluitans, 126. — S. Gaillardii P. Maury, 197. — S. glaucus, 249, 250. — S. maritimus, 249, 250. — S, pauciflorus, 252. — S. radiciflo- rus P. Maury, 199. — S. Rothii, 252. — S. Savii, 252. — Scleranthus annuus, 202. — S. perennis, 147, 202. — Scleria bracteata, 210. — S. flo- ribunda, 211. — S. verticillata, 210. — Scleroderraa verrucosum, 146. — I Table alphabétique des noms de plantes. cxixix S. vulgare, 146. — Scleropoa rigida, 100. — Scolopcndrium officinale, 141, XII, ex. — Scoparia dulcis, xc. — Scorzonera hurailis, 144, 147. — Scutellaria galericulata, 142, 144, 147, — S. minor, 126. — Scytonema au- rantiacus, 371, 373, — Scytosiphon lomentariura, 159. — Sebacina, 60. — Sedum caespitosum, 221. — S. sexangulare, 203. — S. villosum, 203. — Selag-inella asperula, 130. — S. caulescens, 208. — S. convoluta, 130. — S. erythropus, 130. — S. hortensis, 207. — S. inaequifolia, 208. — S. ori- nocensis Maury, 130, — S. Parkeri, var. stellata, 130. — S. stolonifera, 130. — S. triangularis, 208. — Sélaginelle, 207, 261. — Selinum palustre, 147. — Senebiera Coronopus, loi. — Senecio adonidifolius, 126. — S. Hyadesii, xxix. — S. Jacobasa, 15. — S. paludosus, 144. — S. sylvaticus, 204. — Septoria Stipai, cxiv. — Serapias Lingua, 219. — Serratula tinc- toria, 125, 126, 147. — Seseli glaucum, 147. — Sesbania aculeata, xc. — S. marginata, xc. — Seseli montanum, 147. — Sesleria cairulea, 205. — Setaria macrostachya, 163. — S. viridis, 48. — Sherardia arvensis, 143. — Silaus pratensis, 143. — Silène acaulis, 253, 362. — S. conica, 40, 44, 141, 204. — S. gallica, 217, 220. — S. nutans, 40, 44, 146, 202. — S. Otites, 145, 147. — Simaba, 408. — Simaruba officinalis, 408. — Sinapis alba, 291, 297» 3151 332- — S. nigra, 141. — Siphonandra, 75. — Sirosiphon, 347. — Sisyrinchium laxum, xxx. — Sium latifolium, 148. — Smilax maypurensis, 266. — Sodiroa, Lxxxvi. — Solanum nigrum, 334. — Sorbus Aria, 125. — S, latifolius, 205. — S. torminalis, 125. — Sorocarpus uvaformis, 155. — Sparganium raçQOSum^ 144. — S. simplex, 144. — Spartium junceum, XLV. — Spergula Morisonii, 203. — S, pentandra, 147, 203. — Sphaerella chlorina, cxiv. — Sphasria strobiligena, 206. — Spharotheca Castagnei, XXVI, — Spiraea Filipendula, 202, 220. — Spiranthes autumnalis, 126, 144. — . Spirobacillus Cienkowskii, XLVi. — Spirocoleus Lagerheimii, xcxvii. — Spondias Monbin, 338, 341. — Sporobolus tenacissimus, 163. — Sporo- chnus pedunculatus, xxxv. — Sporotrichum lyococcon, xxxvill. — Sta- chybotrys lobulata, 3. — Stachys alpina, 142. — S. germanica, 142. — S. palustris, 143, 147. — S. sylvatica, 142. — Stellaria Edwarsii, 353. — S. longipes, var. Edwarsii, 353. — S. nemorum, 144. — S. nitida, 353. — S. ovalifolia, 353. — Stellera Passerina, 144, 145. — Stemonitis fusca, 343. — Stereocaulon Meyeri, Lxxvil. — Stereum fasciatum, 341. — S. macror- rhizum, 341. — Sticta pulmonacea, 126. — Stigmella Stipae, cxiv. — Stil- bum cinnabarinum, 343. — Stipa pennata, 146. — S. tenacissima, cxill. — Strigula, 274. — S. actinoplaca, 284. — S. Babingtoni, 285, 286. — S. ciliata, 284, 285 — S. complanata, 275, 284. — S. elegans, 284. — S. Feei, 284; — S. Microthyrium, 285, 286. — S. nemathora, 284. — S. racoplaca, 284. — S. Rotula, 284, 286. — S. viridissima, 284. — Strophanthus, XLIII. — Strychnos Gubleri, 168. — Stysanus, 240, 245. — S. Caput-Medusae, 246. — S. monilioides, 246. — S. Stemonitis, 240. — Sureau, LXVI. — Syn- chytrium, m. — Syzygium calyptranthes, 342. Taenitis angustifolia, 131. — Tamariscinées, 86. — Tamarix, 86, — T. tetrandra, 86. — Tamus communis, 148. — Taphrina Oreoselini, LXXVII. — T. Umbelliferarum, Lxxvil. — Taraxacum officinale, var. lividum, 363. — Tecoma pentaphylla, 338. — Teesdalia nudicaulis, 141, 202. — Termi- CXI- Table alphabétique des noms^de plantes. nalia, 408. — Ternstrcemiacées, 37. — Tetrag-onolobus siliquosus, 126. — Teucrium Chama;drys, 142. — T. montanum, 145, 147. — T. Scoro- donia, 220. — Thalianthus macropus, 271. — Thalictrum flavum, 142. — T. lucidum, 142. — T. minus, 99. — T. sylvaticum, 202, 205. — Thelephora, 60. — T. amboinensis, 36. — T, brasiliensis, 26. — Thesiura divaricatum, 150. — T. humifusum, loi, 203. — Thibaudia floribunda, 76. — T. melas- tomoides, 76. — T. penduliflora, 75. — Thinnfeldia rhomboidalis, 16. — Thrasya paspaloides, 162. — Thrincia tuberosa, 219. — Thymus Serpyl- lum, 220. — Tilia, cm. — Tillaea muscosa, 126, 217. — Tillandsia, Lxxxvi, xciil. — Tinantia Sprucei, 260. — Todea, Cix, ex. — Tolpis barbata, 216. — Tomentella, xix. — Tordylium maximum, 201. — Torrubia ophio- glossoides, 146. — Trachypogon Montufari, 157. — T. polymorphus, 157. — Tradescantia, 225. — Trag-opogon major, 148, 204. — Trag-us racemo- sus, 141. — Trametes bombycina Patouillard, 166. — T. hydnoides, 341, — T. sepium, 341, — T. radiciperda, xviii. — Trentepohlia abietina, 369, 384. — T. arborum, 383. — T. attenuata, 387. — T. aurea, 346, 366, 369, 396. — T. aurea, var. g-enuina, 374. — T. aurea, var. polycarpa, 374. — T. Bleischii, 398. — T. Bleischii, var. Piceae, 399, 400. — T. chi- nensis, 378. — T. dialepta, 386. — T. diffracta, 396. — T. flava, 346. — T. Ilicicola, 348. — T. Jolithus, 346, 394. — T. jucunda, 379. — T. lage- nifera, 347, 393. — T. Lagerheimii, 385. — T. Lichenicola, 369, 385 — T. Monilia, 404. — T. odorata, 397. — T. pleiocarpa, 384. — T. polycarpa, 346, 370, 373. — T. rig-idula, 403. — T. setifera, 387. — T. subsimplex, 367. — T. torulosa, 404. — T. Tuckermaniana, 372, 373. — T. umbrina, 398,400. — T. uncinata, 368. — T. velutina, 369. — T. villosa, 371, 380. — T. villosa, var. brachymeris, 381 . — Trentepohlia Wainioi P. Hariot, 381. — Tri- blidiella rufula, 343. — Tricliacne insularis, 162. — Trichomanes, Cix. — T. floribundum, 131. — Tridesmis, 37. — T. Billardieri, 39. — Trifolium fragiferum, 100. — T. médium, 202. — T. micranthum, 204. — T. minus, 204. — T. montanum, 146, 204. — T. ochroleucum, 204. — T, repens, 15. — T, rubens, 145, 147, 220. — T. scabrum, 40, 44. — T. striatum, 203. — T. subterraneum, 126. — T. suffocatum, 216. — Triglochin palustre, 144, 147, 249, 250. — Trig-onella monspeliaca, 148. — Trinia vulgaris, 148, 205. — Triplosporium Fresenii, m. — Trisetum Dozei, xxx. — T. subspicatum, 365. — Tropœolum majus, 302. — Tuberculina Pelargonii Patouillard, 168. — Tulasnella, 59. — T. lilacina, 60- — Tulipa Gesne- riana, 15. — Tulostoma brumale, 141, 142. — Turg-enia latifolia, 148. — Turritis glabra, 203. — T. hirsuta, 146. — Tylothrasia petrosa, 162. — Typha angustifolia, 125. — T. latifolia, 61, 125. ~ Tyria Salapa, 74. Ulex europaeus, 219. — U, parviflorus, 217, 220. — Ulocodium odoratum 3^7. _ Ulva clathrata, 155. — Uncinia cylindrica, xxx.— U. macrotricha, XXX. — U. microglochin, xxx. — Urceolaria Steifensandii, Lxxxvii. — Urédinées, lxix. — Uredo Elymi, 185. — Ustilaginées, xi. — Utricula- ria minor, 147, 203. — U. vulgaris, 143, 147. Vaccinium escallonioides Drake del Castillo, 76. — V. Mortinia, 76. — Valeriaaa dioica, 141. — V. lapathifolia, xxx. — Valerianella coronata, 148. — Vallisneria, 62, — Valsa ambiens, xxxix. — V. cincta, xxxix. — Table alphabétique des noms de plantes. «xi.i Valsa congesta Patouillard, 342. — V. leucostoma, xxxix. — Vateria indica, 408. — Velezia rigida, 221. — Vellozia tubiflora, 268. — Verbascum Lych- nitis, 143, 145. — V. maiale, 220. — Vermicularia culmigena, cxiv. — Ve- ronica arveasis, 145. — V. officinalis, 216. — V. prœcox, 148. — V. pros- trata, 203. — V. scutellata, 203. — V. spicata, 126, 145,203. — V. Teu- crium, 142, 217. — V. verna, 203. — Vesicaria arctica, 352. — Viburnum Opulus, 142. — Vicia atropurpurea, 219. — V. lutea, 220. — V. villosa, 30. — Vilfa tenacissima, 163. — \'inca major, 146. — V. minor, 146, 204. — Viola canina, 202. — Virgilia lutea, 123. — Vismia cayennensis, 39. — Vitis, cm. — VoLVOCiNÉES, lxxiv. — Volvox aureus, Lxxiii. — V. globa- tor, Lxxiii. — V. minor, LXXiii. — Vulpia Michelii, 217. — V. sciuroides, 217. Wachendorfia orinocencis, 268. — Wickstrœmia Balansse Drake del Castillo, 227, — W. indica, 228. — Williamsonia Morieri, 16. Xanthium strumarium, 145. — Xylaria cornuta, 342. — Xyris lacerata, 260. Zamia cycadaefolia, 233. — Zizania aquatica, 279. — Zizyphus chinensis, 123. — Zostera, 3. — Z. marina, 170. Paris. — J. Uersch, imp. 22, PI. Denfert-Rocher«au. \ < M H O > > D Û XOM D'AUTEUR NUMÉRO d'ordre a S o X! O o a. ce o -o cz s -2 ^ O N^ ■n;/.. V .-. ^ ^ "• ; . v--.^' ^*». »■ /■ -Jt. y^ o>u- •0 ■ m x^ ^t>* i^ V ** * "'jW^^ ■:m^^. " '•^r^^- H^H. 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