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Pfeffer, Pflanzenphysiologie, t I, p. 307, 1881. 3. Portes, Recherches sur les amandes amères (Journal de Pharmacie et de Chimie, t. XXVI, p. 410, 1877). L. GaiGNABD. — Sur la localisation des principes de l'acide cyanhydrique. 5 que l'émulsine n'existe que dans l'embryon, l'amygdaline se trouvant dans les cotylédons, sans toutefois indiquer la locali- sation respective de ces deux principes dans ces derniers org-anes. Récemment, M. Johansen (i), par des expériences chimiques bien conduites, a fourni la preuve de la localisation de l'émulsine dans les faisceaux de toutes les amandes, l'amygdaline existant seulement dans le parenchyme cotylédonaire des amandes amères. En isolant de grandes plaques des côtés convexes des cotylédons, de façon à éviter les faisceaux situés au voisinage des faces planes, il a constaté que leur distillation ne fournit pas d'acide cyanhydrique, mais que si l'on ajoute des portions de parenchyme renfermant des faisceaux, cet acide prend aussitôt naissance. Quant à l'embryon sans les cotylédons (radicule, tigelle et gemmule), il ne donne pas trace d'acide cyanh^^drique lors- qu'on le traite avec l'eau et qu'on distille après addition d'émul- sine ; mais il décompose l'amygdaline : par suite il ne renferme que de l'émulsine. Les idées de M. Thomé sur la localisation de l'émulsine, quoique déduites par cet auteur de réactions très insuffisantes, puisqu'elles ne lui avaient pas permis de reconnaître la présence de cette substance dans les amandes douces, se trouvent ainsi être exactes. La conclusion des expériences de M. Johansen est que l'émulsine existe, sans compter les organes axiles, dans les faisceaux libéro-ligneux des cotylédons ou dans les rangées de cellules qui entourent ces faisceaux. Le mode de recherche employé par ce dernier observateur ne permettait pas, en effet, de préciser davantage. D'ailleurs, les faisceaux qui parcourent les cotylédons, tout en étant facilement reconnaissables, sont à peine différenciés quant à leurs éléments, même dans la graine mûre. Il pouvait donc paraître difficile de déterminer leur limite par rapport au parenchyme adjacent, et pour être voisine de la vérité, la conclusion de l'auteur n'en est pas moins qu'approchée. Si maintenant on suppose un faisceau cotylédonaire diffé- rencié en ses éléments constitutifs : bois, liber et péricycle, ces divers éléments renfermeront-ils tous de l'émulsine ? Cette sub- stance ne sera-t-elle pas plutôt exclue du bois et du liber, qui I. Johansen, Sur la localisation de l'émulsine dans les amandes (Ann. des se. nat. Bot., 7" série, t. VI, p. 118, 1887). 6 JOURNAL DE BOTANIQUE sont des éléments essentiellement conducteurs? S'il en est ainsi, il faudra la chercher en dehors d'eux. Comme dernier élément du faisceau, reste le péricycle, formé de cellules entourant com- plètement le bois et le liber et recouvert lui-même par l'assise la plus interne de l'écorce ou endoderme. L'étude microscopique seule permettra de résoudre la ques- tion, et, comme à ma connaissance aucun observateur n'a exa- miné au même point de vue le Laurier-cerise, qui présente en pharmacologie un intérêt spécial, la comparaison des amandes et des feuilles de cette plante m'a paru devoir conduire à la solu- tion désirée. J'exposerai en premier lieu les résultats fournis par l'étude de ces feuilles, parce qu'elles offrent l'avantage de possé- der des faisceaux libéro-ligneux à tous les états de différencia- tion, en raison de l'abondance des nervures qui les parcourent. La feuille du Laurier-cerise présente de chaque côté de la grosse nervure médiane qui fait suite au pétiole, des nervures secondaires sensiblement parallèles, très apparentes à la face inférieure de la feuille et émettant sur leur parcours des ramifi- cations fort nombreuses dont les plus fines se voient à peine par transparence à l'intérieur du parenchyme foliaire. Si l'on fait F'g- I- — Coupe transversale passant par nnc nervure secondaire et par deux des plus fines nervures de la feuille du Laurier-cerise. End., gaîne endodermique ; — per. sel., péric3^cle scIcriCé; — B, bois; — L, liber ■ — pa p, parenchyme paliasadique chlorophyllien; — Ep. s., épiderme supérieur; — Ep. i., épi- derme inférieur. une coupe transversale d'une très petite portion du limbe {fig. /.), perpendiculairement à l'une des nervures secondaires, on ren- contre presque toujours, outre cette nervure, une ou plusieurs des nervures les plus grêles. L. GuIG^^ARD. — Sziy la localisation des principes de l'acide cyanhydriqîie. 7 La nervure secondaire présente : un bois B assez développé, séparé par la zone cambiale d'un liber L réduit à* quelques assises cellulaires. En dehors de ce dernier, se trouve un arc brillant de fibres scléreuses appartenant au péricycle, ^^r. sel., parmi lesquelles quelques cellules seulement, plus grrandes, sont restées parenchymateuses au milieu des fibres. Autour de ce faisceau libéro-lig-neux se voit une gaîne très distincte, end^ composée de cellules relativement grandes et formant une assise simple sur les côtés, mais plus ou moins régulièrement dédou- blée sur les faces ventrale et dorsale du faisceau. Cette gaîne reste simple autour des faisceaux des petites nervures, dont les élé- ments libéro-ligneux ne sont pas différenciés (on voit deux de ces faisceaux dans la/z^. /). Elle représente l'endoderme, et, comme on en jugera par la suite, elle mérite une attention spéciale. Les divers éléments dont il vient d'être question sont encore plus faciles à distinguer sur la coupe de la nervure médiane de la feuille, faite par exemple, comme celle de^Ja/^. //, vers le tiers supérieur du limbe, à l'endroit d'où part une nervure laté- rale. On remarque notamment que, dans l'arc fibreux du péri- cycle, il existe un certain nombre de cellules isolées ou groupées qui ne se sont pas sclérifiées et qui ressemblent à tous égards à celles de la gaîne endodermique. Cette gaîne est également très différenciée par rapport au parenchyme ambiant et dédoublée irrégulièrement sur la face interne et externe du faisceau libéro- ligneux. Elle se continue sans interruption sur le petit faisceau latéral, représenté en section longitudinale sur le bas de la fîg. II, et apparaît alors formée de cellules en moyenne une fois plus longues que larges. Examinons maintenant le contenu des cellules de la gaîne. Observées directement au inicroscope sur une coupe fraîche, elles se montrent remplies d'une substance finement granuleuse, presque entièrement dépourvue d'amidon et de chlorophylle. Remarquons de suite que les cellules non,» sclérifiées du péri- cycle, disséminées entre les fibres ou formant quelques amas qui sont en contact avec l'endoderme dédoublé {fig. 11)^ possèdent les mêmes caractères que celles de la gaîne proprement dite et fournissent les mêmes réactions microchimiques. Il suffira donc d'en être prévenu et de porter simplement son attention sur la gaîne. JOURNAL DE BOTANIQUE Fig. II. — Coupe transversale de la ncrznire médiane de la /eiiillc. End., gaîne endodermique ; — per. sel., péricycle sclérifié ; — B, bois ; — L, liber : — pa., pa- renchyme chlorophyllien ; — Ep, s., épiderme supérieur. Les réactifs des tannins (persels de fer, bichromate de potasse, paratungstate de soude, molybdate d'ammoniaque, etc.), y dé- terminent les précipités caractéristiques, qui permettent de dis- tinguer, au premier coup d'œil, la gaîne des tissus adjacents. A L. GmcKARD. — Sur /a localisation des principes de l'acide cyankydriqiie. g l'aide des réactions suivantes, on constate que le tannin est accompagné d'une proportion de substances protéiques beau- coup plus considérable que dans toutes les autres cellules de la feuille. Au contact du réactif de Alillon, une coupe fraîche prend d'abord dans toutes ses parties une teinte noirâtre due surtout à l'action du contenu protoplasmique sur le sel mercuriel ; mais cette teinte est beaucoup plus foncée dans les cellules de la g-aîne- Si l'on chauffe ensuite doucement, la teinte noirâtre disparaît partout pour faire place dans ces dernières cellules à une colora- tion orangé-roug-e, tandis que dans les éléments du parenchyme ambiant la teinte est seulement d'un rose faible; c'est là, comme on sait, une réaction commune à toutes les substances pro- téiques, dont fait partie le protoplasme. Mais l'intensité beau- coup plus grande de la coloration dans la gaîne ne serait-elle pas due à la présence de la matière tannique? Les cellules spé- ciales qui dans un certain nombre de plantes telles que les Rjibits, le Sureau, etc., sont gorgées de tannin, peuvent donner parfois avec le réactif de Millon une coloration qui se rapproche par sa teinte de celle delà gaîne dans le Laurier-cerise. La réaction qui précède ne peut donc être considérée, sans plus ample recherche, comme caractéristique des cellules de la gaîne de cette dernière plante. Mais si l'on opère comparativement et dans les mêmes con- ditions sur une espèce très voisine du Laurier-cerise, le Cerasus lusïtanka, qui possède comme lui des feuilles persistantes, ayant la même structure, avec une gaîne également bien carac- térisée autour de chaque faisceau libéro-ligneux, on constate que, malgré la présence du tannin dans les cellules de la gaîne, le réactif de Millon n'y détermine pas une coloration d'un rouge- orangé comme dans le Laurier-cerise; et pourtant les matières tanniques doivent offrir peu de différence dans ces deux espèces, si même elles ne sont pas tout-à-fait identiques. On peut donc déjà penser que la gaîne des faisceaux dans le Laurier-cerise renferme en plus certaine matière protéique. En continuant la comparaison avec d'autres réactifs, on se confirme de plus en plus dans cette manière de voir. Par exem- ple, le sulfate de cuivre et la potasse permettent de colorer en rose violet les cellules de la gaîne dans le Laurier-cerise, tandis lo JOURNAL DR BOTANIQUE qu'on n'obtient avec le Cerasus lusitanica et les éléments tan- nifères des autres plantes qu'une coloration d'un rose très pâle, due au protoplasme que renferme toute cellule vivante. Il n'est dès lors pas douteux qu'il existe à côté du tannin et en forte proportion dans le tissu en question, quelle que soit la nervure de la feuille que l'on examine chez le Laurier-cerise, une sub- stance de nature protéique surajoutée au protoplasme. Est-ee de l'émulsine ? Les réactions précédentes étant communes à toutes les matières albuminoïdes ainsi qu'à l'émulsine, j'ai eu recours aux expériences suivantes pour établir que c'est bien ce ferment qui communique à la gaine les réactions indiquées et en outre qu'il n'existe que dans les cellules dont elle se compose, en y ajoutant toutefois celles du péricycle restées parenchymateuses et à contenu également tannifère. Comme on n'a signaléjusqu'àce jour aucune réaction colorée permettant de distinguer l'émulsine des matières protéiques, il n'est peut-être pas inutile d'indiquer ici celle qu'on peut obtenir avec ce ferment tel qu'on le prépare à l'état pulvérulent au moyen des amandes. Si l'on ajoute à environ deux centimètres cubes d'acide chlor- hydrique pur, une goutte d'une solution aqueuse d'orcine au dizième, puis environ un milligramme d'émulsine en poudre et qu'on chauffe à plusieurs reprises jusqu'à l'ébullition dans un tube en agitant le mélange, on voit bientôt apparaître une belle coloration violette. En continuant l'ébullition pendant quelques secondes ou en laissant refroidir, on remarque un changement de teinte dû à la formation d'un précipité bleuâtre qui trouble le liquide et se dépose peu à peu. Après quelques heures le liquide surnageant offre une coloration d'un bleu verdâtre. Tandis que la diastase de l'orge germée donne une réaction analogue (i), les ferments d'origine animale, tels que la pepsine et lapancréatine, que j'ai examinés ne fournissent pas de coloration violette (2). Le résultat est également négatif avec l'albumine de l'œuf et les peptones. Malheureusement ce procédé de recherche est insuffi- sant quand on opère sur des cellules qui ne renferment nécessai- 1. Strasburger, Botanische Praciicum, p. 631. 2. Toutefois, après un repos de vinçt-quatre heures, il se fait un précipité et une coloration du liquide qui se rapprochent assez de ce qu'on observe dans le cas de l'émulsine et de la diastase. L. GuiGNARD. — Suf la localisation des principes de l'acide cyanhydrique, 1 1 rement qu'une très faible quantité d'émulsine, incapable de donner une coloration assez intense pour être visible au micros- cope. On pouvait aussi tenter de donner naissance à l'acide cyan- hydrique dans les cellules mêmes à émulsine, en faisant agir des coupes fraîches sur une solution d'amygdaline à une température comprise entre 50° et 60*^. Cette recherche exige beaucoup de précautions et des expériences multipliées : il faut laisser la solu- tion d'amygdaline (à i "/o environ) pénétrer dans les cellules à une température inférieure à celle qui est nécessaire à l'action du ferment, puis chauffer doucement et éviter que l'acide formé ne diffuse dans les tissus voisins ; en outre, les coupes ne doi- vent pas être trop minces afin d'avoir des cellules entières. De nombreux essais faits dans les meilleures conditions possibles montrent que la réaction pourtant très sensible du bleu de Prusse est, sinon impossible, tout au moins difficile à obtenir. Le préci- pité obtenu par l'addition d'un alcali et d'un persel de fer est dû en majeure partie au tannin des cellules, et, même après qu'on a fait agir l'acide chlorhydrique en solution suffisamment diluée pour évider toute élévation de température capable de détruire le bleu de Prusse formé, tout en dissolvant l'oxyde de fer en excès et sa combinaison tannique, le précipité bleu caractéristi- que est à peine apparent sous le microscope. Dans des expé- riences de ce genre, l'odeur de l'aldéhyde benzoïque et de l'acide cyanhydrique peut d'ailleurs être perceptible à l'odorat, sans qu'il soit possible au début, malgré toutes les précautions recommandées, de donner naissance à des traces de bleu de Prusse visibles. Tout en exigeant également des essais minutieux et répétés, la réaction de Schœnbein conduit à un résulat plus certain. La solution de sulfate de cuivre doit être relativement assez concen- trée (à environ i p. 30), et la teinture de gayac aussi peu alcoo- lique que possible. Les causes d'erreur que comporte le procédé (présence de l'ammoniaque, etc.) ne sont pas à craindre dans le cas actuel. D'ailleurs, dans toutes ces expériences, il faut opérer comparativement avec les mêmes réactifs sur des coupes non chauffées dans une solution d'amygdaline. Il restait enfin, pour confirmer les données précédentes, à essayer d'isoler les cellules à émulsine d'une part, celles à amyg- 12 )OURNA[. DR BOTAN[QUK daline d'autre part, et à mettre en contact à la température con- venable, les premières avec une solution d'amygdaline, les se- condes avec une solution d'émulsine, pour donner naissance à l'acide cyanhydrique. (A sztzvre.) CONTRIBUTIONS A LA FLORE MYCOLOGIQUE DU TONKIN Par M. N. PATOUILLARD Les Champignons indiqués dans cette énumération pro- viennent des récoltes faites par M. Balansa, pendant les années 1885 à 1888. Ils sont au nombre de 91, dont quelques-uns sont nouveaux pour la région et d'autres nouveaux pour la science; 12 d'entre eux sont des plantes européennes, les autres se retrou- vent à Ceylan, au Japon, en Australie et en Amérique. Plus que partout ailleurs, les Phalloïdées abondent au Tonkin; aussi en voyons-nous neuf espèces différentes dans cette petite liste. Nous avons dû négliger un certain nombre de formes impar- faites, généralement stériles, qu'il n'était pas possible de déter- miner avec certitude : parmi les plus remarquables de ces der- nières, indiquons un parasite déformant les panicules du Sorgho et qui nous a semblé analogue à notre DilopJiospJiora graim'nis; de même une Tubéracée à odeur de poivre, de la grosseur d'une noix, stérilisée par la conidie d'un Hypomyces rouge; enfin le mystérieux Pachyma Cocos, employé dans le pays à des usages înédicaux et vendu dans ce but sur les marchés. Plusieurs Hymé- nomycètes doivent concourir à former les différentes variétés de cette production : on a indiqué le Lentïmis Tuber regmin qui est bien douteux ; il nous paraît certain que quelques Polypores (le P, annosiis particulièrement) peuvent donner des hypertro- phies comparables au Pachyma, lorsqu'ils se développent dans le sol, attachés aux parties souterraines des arbres. L HYMENOMYCÈTES. I. — Marasxnius Balansœ n. sp. — Mycélium rhizomor- phoïde, grêle, épais de i millim. environ, rigide, glabre, luisant, brun-noir, plus ou moins rameux, blanc en dedans, inséré sur les rameaux des arbres vivants, d'où il pend en touffes volumineuses, N. Patouillard. — Contrihitions à la Flore ntyeologique du Tonkin. 13 long"ues de 20 à 30 centimètres. Ces touffes sont ordinairement stériles ; un petit nombre seulement portent des réceptacles spo- rifères, formés d'un stipe et d'un chapeau. Le stipe part d'un point quelconque du mycélium comme une simple ramification, ou bien il émerg-e du point où le mycélium est accolé au support; dans ce cas, on observe une couche villeuse blanchâtre qui em- pâte, la base du stipe, le mycélium rhizomorphoïde et le support. Chapeau campanule convexe, à bords enroulés en dessous, large de 5 millim. , haut de 3-4, glabre, brun, strié à la marge, formé d'un tissu mince, blanc, d'hyphes rameuses, contextées, septées, incolores, peu à peu imprégnées de pigment brun en se rappro- chant de la face externe, mais ne formant pas de pellicule spé- cialisée comme dans le genre Audrosaceics. Lames distantes, épaisses, peu nombreuses ; hyménium blanchâtre, basides à4 sté- rigmates, disséminées sur toute la face inférieure du chapeau. Stipe central, long de 15-18 millim., grêle, rigide, brun-noir, glabrCj atténué vers le haut, épais d'environ un millimètre. Assez commun sur les grands arbres. Vallée de Lankok. Juin. Obs. — Celte curieuse espèce à des analogies avec les Mar. poly- cladus Mtg. , M. muliiceps B. et C, mais surtout avec les M. equicri- nis MûU. et M. trichorrhizics Speg., par son mycélium abondant et sa station aérienne ; mais elle se distingue facilement par les plus grandes dimensions de toutes ses parties. Nous avons observé plusieurs fois dans les collections des mycéliums analogues, stériles, appartenant à des espèces voisines et provenant de localités les plus diverses (Nou- velle-Calédonie, Brésil, Congo, etc.); ces mycéliums luxuriants nous semblent occasionnés par/les conditions de milieu dans lesquelles ils se développent, car on les retrouve dans des genres différents, par exemple chez le Marasmius sarme7itosus Bk., qui est un Crinipellis. 2. — Androsaceus bavianus n. sp. — Chapeau convexe puis plan, sillonné, omboné au centre, blanchâtre ou fauve, large de 1/2 à I 1/2 millim., mince ; cellules de la pellicule claviformes, muriquées vers le haut, presque incolores. Lames pâles, peu nombreuses (7-8), adnées entre elles autour du sommet du pied. Spores fusiformes, obtuses à une extrémité, de 10- 1 2 X 3-4 ij- Stipe glabre, sétacé, rigide, luisant, brun fauve, blanchâtre à la partie supérieure qui est extrêmement fine, long de 2-3 centi- mètres^ épais à la base de 1/3 de millim. environ. Mycélium rhi- 14 JOURNAL DE BOTANIQUE zomorphoïde, ténu, brun, luisant, rameux, courant à la surface du support. Groupé sur les feuilles pourrissantes à terre. Forêts du mont Bavi. Août. Obs. — Plante ayant le port de VA. acici(.lcvfor7nis^ç:x\i. et C, mais beaucoup plus ténue; elle a également des relations avec VAndrosa- ceus vuloarïs, mais elle nous semble suffisamment distincte de toutes ses congénères. 3. — Lentinus connatus Berk. — Cespiteux sur les souches; closerie des Quinquinas, mont Bavi. Mai. Les spécimens du Tonkin sont identiques à ceux provenant de Manille (Cumming, 1993) détermines par Leveillé et conservés dans l'Herbier du Muséum de Paris. 4. — Lentinus connatus Berk. var. — Sur le bois mort. Fu- Phap. Mai. Obs. — Nous rapportons à cette espèce un spécimen unique, de di- mensions plus petites et à chapeau profondément lobé crénelé ; la face supérieure paraît scabre à la loupe ; les lames sont blanchâtres, serrées, étroites et réunies par des veines ; le stipe est glabrescent (par vétusté?). Cette forme paraît intermédiaire entre le Le7iti>ius connatus et le Len- ti)ius infundibulifo7'-mis B. et Br. 5. — Lentinus polychrous Lév. — Vallée de Lankok. Juin. 6. — Lentinus dactyliophorus Lév. — Forêts du mont Bavi. Octobre. Obs. — L'anneau caractéristique de cette espèce n'est bien visible que sur les jeunes spécimens; il est généralement détruit dans les in- dividus âgés. 7. — Lentinus leucochrous Lév. — Forêts du mont Bavi. Juin. Obs. — Nos spécimens sont un peu plus épais que les types. 8. — Lentinus tonkinensis n. sp. — Chapeau plan, étalé, plus ou moins sinué sur les bords, large de 8-15 centimètres, glabre, grisâtre à l'état frais, roux ombré sur le sec; marge lisse. Tissu blanc, dur, épais de 5-8 millim. Lames blanchâtres, larges, peu serrées, inégales, sinuées, subdécurrentes. Stipe central, court (2-3 centim.), épais (15 millim.), atténué inférieurement, dur, presque ligneux, villeux, strié au sommet,, concolore au chapeau, mais plus pâle et marbré de macules noirâtres, écail- leuses, transversales. N. Patouillard. — Contributions à la Flore mycolo g^ique du Tonkin. 15 Sur les troncs? Forêts du mont Bavi. Décembre. Obs. — Plante charnue, épaisse, ayant des rapports avec les Tri- choloma par ses lames sinuées et avec les Lentintcs par son pied li- gneux. Les macules noirâtres du stipe lui donnent un aspect qui rappelle celui de V Armillaria caligata. 9. — Lentinus bavianus n. sp. — Cespiteux. Chapeau orbiculaire, entier, régulier ou excentrique et plus ou moins si- nueux; mince, souple, coriace, blanchâtre fuscescent ; bords droits ou à peine recourbés en dessous, couverts de stries rayon- nantes fines et serrées ; centre déprimé ou en entonnoir, couvert desquames appliquées, concolores, disposées concentriquement ; diamètre 6-8 centimètres. Lames blanches, entières à la marge, assez serrées , larges de 2 millimètres, décurrentes . Pied blanchâtre , rigide, cylindrique, un peu épaissi vers la partie inférieure, gla- brescent, long de 3-4 centim., épais de 5-6 millim. Sur les troncs abattus, en troupes. Alont Bavi. Mai. Obs. — Voisin du L. Curreyanus Sacc. etCub., il ressemble au L. tigriiiiis et se distingue par les longues stries du chapeau ainsi que par sa ténuité. Sa couleur est celle du L. pergameju/s et du L. leuco- chrous. 10. — Schizophyllum commune Fr. — Sur les troncs. Forêts du mont Bavi, Haïphong. Mars, août. Obs. — Les spécimens du Tonkin sont identiques à ceux dFurope ; ils présentent tous les passages à la forme mitltifidum. 11. — Lenzites aspera Klot. — Sur les troncs. Vallée de Lankok. Novembre. 12. — Lenzites 'acuta Berk. — Forêts du mont Bavi. Octobre. Obs. — Chapeau semi-orbiculaire, dimidié, sillonné concentrique- ment, coriace, très finement tomenteux, gris ombré, plus pâle à la marge, qui est plus ou moins striée; tissu blanchâtre, soyeux. Lames blanchâtres avec la tranche fauve brunâtre, rameuses, dentées. 13. — Lenzites repanda (Mtg.) Fr. — Forêts du mont Bavi. Mars. Obs. — La collection comprend des formes à lames et des formes polyporées passant aux Trametes. 14. — Trametes elegans (Spr.) Fr. — Forêts du mont Bavi. Obs. — Espèce peu distincte de la précédente, présentant comme elle des formes à lames et des formes à pores. i6 JOURNAL DE BOTANIQUE 15. — Trametes lactea Fr. — Forêts du mont Bavi. Septembre. Obs. — Sessile, ditnidié, 15-20 cent, de large, entièrement blanc, glabrescent, tuberculeux en arrière; pores petits, réguliers, profonds de 4-5 raillim. 16. — Trametes cinnabarina (Jacq.) Fr. — Sur le bois mort. Haïphong. Août. Obs. — Nos spécimens sont semblables à ceux d'Europe, sauf les pores qui sont plus petits et les cloisons plus minces. 17. — Trametes cubensis Mtg. var. nov. Balansse. — Sur les troues. Forêts du mont Bavi. Obs. — La plante du Tonkin ne peut pas être séparée spécifique- ment de celle de Cuba, mais elle constitue une variété remarquable, qui diffère du type par son chapeau incisé, digité, flabelliforme, plus ou moins rameux, raérismoïde, par sa chair beaucoup plus molle, plus soyeuse, de coloration plus pâle ; la surface du chapeau est plus rouge, la marge plus épaisse et comme gonflée. Le Tr . cubensis appartient à la section Placoderma deFries {Fungi Natal.., p. 14) : la surface du chapeau est re- ^ O couverte d'une croûte plus ou moins luisante, ^ iQ analogue à celle du Ganoderma; il en est de , même des deux espèces suivantes. Cette croûte Fig. I. — jrametes cubensis. ggj formée d'éléments semblables à ceux du Spores prises sur le chapeau. • i i • -i . i . tissu du chapeau, mais ils sont plus serres, plus épaissis et incrustés d'un pigment rougeâtre qui est d'autant plus abondant que les hyphes sont plus extérieures. Cette croûte colorée, qui est épaisse de 1/2 millim. environ, est couverte d'un nombre considérable de spores (conidies?) comparables à celles qui s'observent à la surface d'un grand nombre de Polypores à croûte. Ces spores sont ovoïdes, subglobuleuses, montrant distincte- ment le point d'insertion, lisses, longtemps incolores puis jaunes d'or et enfin fauves rougeâtres, très réfringentes, mesurant 6-7 X 5 l^^- Les spores normales de l'hyménium sont semblables, mais toutes incolores. Les spécimens de Cuba (Herb. Montagne) nous ont donné des spores analogues. Enfin signalons les relations de la variété Balansée avec le Pol. Delavayi Pat.; ce dernier a un tissu de même couleur et de même con- sistance, la croûte du chapeau est analogue, mais les spores sont plus grandes, les pores sont anguleux, plus larges, d'une couleur diffé- rente, etc. 18. — Trametes cornea n. sp. — Sessile, plan, prolongé largement en arrière ; chapeau rigide, semiorbiculaire, régulier, N. Patouillard. — Contributions a la Flore ntycologiqtie du Tonkin. 17 épais de 4-5 millim., plus mince près des bords, long de 4-5 cen- timètres, large de 10 et plus, radié rugueux, cendré, villeux, zone par des lignes rouges brunâtres et glabres ; recouvert d'une croûte cornée, rougeàtre, ayant i millimètre d'épaisseur, bien distincte du tissu sous-jacent, plus ou moins crevassée longitudi- nalement. Tissu blanchâtre, soyeux, épais de 1-2 millim. Tubes concolores un peu plus longs que le tissu ; pores anguleux, la- melleux, dentés et déchirés, présentant des épaississements laté- raux ; cloisons minces. Hyménium blanchâtre. Marge aiguë, stérile sur une largeur de 1-2 millimètres. Sur les troncs. Mont Bavi. Mai. Obs. — Espèce voisine du Dsedalea sanguinea Klot. 19. — Trametes nitida n. sp. — Chapeaux sessiles, dimi- diés, souples, subimbriqués, confluents parles bords et formant des séries de 30 à 50 centimètres ; longs de 6-8 centim.; sillonnés pectines, légèrement radiés, glabres, noirs rougeàtres, luisants, plus pâles et même blanchâtres en avant; marge mince, aiguë. Croûte distincte, très mince. Tissu blanchâtre, épais de 1-6 mil- lim. Tubes concolores, longs de 3 millim. Pores moyens, arron- dis, à cloisons minces et entières. Hyménium fauve pâle, stérile sur une largeur de i millim. à la marge. Ce Champignon est prolongé en arrière et couvre de grandes surfaces sur les troncs pourris. Forets du mont Bavi. Mai. Plante ayant quelques analogies avec les P. zonalis Bk., Tr. cu- bensis Mtg. et Dsedalea sanguinea Kl. 20. — Polyporus arcularius Fr. — vSur le bois mort, Closerie des Quinquinas (mont Bavi). Avril. 21. — Polyporus Kurzianus Cooke. — Fréquent sur les troncs; Forêts du mont Bavi. Mai. Ofjs. — Cette plante est très différente du P. nilgheriensis Mtg. mais ressemble à l'espèce homonyme de Berkeley. 22. — Polyporus sanguineus Lin. — Très commun sur les troncs. Monc Bavi. Décembre. 23. — Polyporus grammocephalus Berk. — Sur les troncs. Dans les forêts. Juillet. 24. — Polyporus russiceps Berk. et Br. — Sur les arbres morts. Mars. i8 JOURNAL DE BOTANIQUE Obs. — Cette plante est peu distincte de la précédente, dont elle ne constitue peut-être qu'une variété remarquable. 25. — Polyporus ling-uaeformis n. sp. — Chapeau g^labre, ascendant, charnu, d'abord en forme de lang-ue étroite (i centim. de large), puis orbiculaire et atteignant 8-15 centimètres de dia- mètre, mince (4 millim.), atténué en un stipe allongé un peu renflé à la base; ce stipe est blanchâtre, la face supérieure du chapeau est rousse et vergetée de lignes plus foncées. Marge en- tière, étroite et recourbée en dessous. Hyménium infère, non décurrent sur le pied, concolore ; pores petits, déchirés, orientés en travers, à cloisons minces. Tubes courts (i millim.), obliques, facilement détersiles. Pied glabre, dressé, comprimé, élargi intérieurement, long de 4-5 centim., large de 1/2- 1 centim. Sur le bois mort. Mont Bavi. Mars. Obs. — Cette plante a un peu l'aspect du P. riissiceps mais elle est tout à fait glabre, longuement stipitée, charnue et putrescible, non coriace. 26. — Polyporus versicolor Fr. — Sur les troncs. Vallée de Lankok. Octobre. 27. — Polyporus hirsutus Fr. — Forêts du mont Bavi. Août. Obs. — Les spécimens du Tonkin sont identiques aux formes euro- péennes ; le tissu est blanc et non fauve comme dans certaines variétés tropicales. 28. — Polyporus zelandicus Cooke. — Sur les troncs d'arbres. Mont Bavi. Décembre. 2g. — Polyporus Cuminghii Berk. — Sur les brindilles pourries, à terre. Forêts du mont Bavi. Obs. — Le tissu de cette plante est formé d'une partie profonde dure et ligneuse et d'une partie superficielle molle, comme le Pol. cir- cinatus et quelques espèces voisines. Spores flaves, ovoïdes, lisses (3-5 P-)- 30. — Polyporus xanthopus Fr. — Fréquent sous ses différentes formes, sur les branches mortes. Décembre. 31, — Polyporus affinis Nées {non Sacc. et Berl., Revue Mycol. 1889). Sur les troncs, dans les forêts. Ouolii. Octobre. Obs. — Nos spécimens ont le pied pubérulent et de longueur très variable. N. Patouillard. — Contributions a la Flore inycologiqne du Tonkin. 19 32. — Ganoderma bavianum n. sp. — Sur les vieilles souches. Vallée de Lankok. Juin, a. ioxvcvç. pletiropode. — Chapeau réniforme, noir, glabre, ru- gueux puis rivuleux rayonné, sillonné concentriquement, peu épais, large de 6-8 centim. sur 4-5 de longueur; marge incurvée puis étalée- Hyménium brun verdâtre, puis roux; pores petits, d'abord incrustés d'une matière verdâtre, puis nus et anguleux ; cloisons minces; tubes longs de 4-5 millim. Spores brunes, glo- buleuses, finement aspérulées, 5-6 a de diamètre. Stipe latéral, ■ glabre, terne, radicant, fistuleux. Tissu brun jaunâtre, sombre. Croûte épaisse non luisante. b. forme mésopode. — Chapeau circulaire, entier ou ondulé lobé, constitué par le rapprochement et la soudure des deux bords du chapeau de la forme pleuropode; déprimé au centre, bords étalés, minces; surface noire, glabre, rivuleuse, sillonnée concentriquement. Hyménium, pores, spores, tissu et pied comme dans la forme précédente. Le diamètre du chapeau atteint de 15 à 25 centim. dans la variété mésopode; dans les deux cas le stipe est long de 15-20 centim. ^ épais de i centim. environ^ égal ou bosselé, radicant. Obs. — Cette espèce est exactement intermédiaire entre les deux sections du genre Ganoderma ; par ses spores rondes et sa forme méso- pode elle appartient à la deuxième section, mais par la forme pleuro- pode elle touche à la première. '^l. — Ganoderma australe Fr. — Sur les troncs.- Forêts du mont Bavi. 34. — Hexagèna cervino-plumbea Lév. — Branches pourries dans les forêts. Mont Bavi. 35. — Stereum lobatum Fr. — Fréquent sur les troncs et les ra- meaux morts.' '■'•■' '-'■■ -.r; 36. — Stereum Kùjtizei Fr. ( Thelephora badia Kunze, non Hook.). — Troncs d'arbres ;' forêts du mont Bavi. Juin. Obs. — Nos spécimens répondent exactement à la plante de Kunze, sauf r hyménium qui est devenu grisâtre par décrépitude, mais qui a été jaune primitivement. 37. — Stereum spectabile Mey. iiiKlot. Fungi, p. 6,tab. v, fig. 2. — Sur les troncs. Mont Bavi. Juillet. 38. — Stereum involutum Klot. — Sur les écorces. Forêts du mont Bavi. Mars. 20 JOURNAL DE BOTANIQUE 39. — Stereum pergameneum Berk. et Curt. var. nov. ramo- sum. — Stipe long de 4-5 centimètres, épais de 3-5 millim. divisé presque dès la base en rameaux dressés, portant chacun un chapeau en entonnoir qui est plus ou moins confluent avec ses voisins. Basides claviformes, à quatre stérigmates ; spores incolores, ovoïdes, arron- dies, mucronées au point d'insertion et contenant une gouttelette réfrin- gente ; elles mesurent 6 X 4 l*- Sur la terre nue et les débris de bois pourris. Hanoï. 40. — Cladoderris dendritica Pers. — Troncs pourris; forêts du mont Bavi. Juillet. 41. — Cladoderris elegans Fr. — Troncs pourris; vallée de Lankok. Octobre. Obs. — Cette plante se présente sous les aspects les plus variés : sessile, pleuropode ou mésopode par soudure des deux côtés latéraux du chapeau. Lorsqu'elle est dans son parfait développement elle a la constitution suivante. Le pied est formé d'un tissu central, blanc et li- gneux, se continuant dans le chapeau en une lame mince, flexible et dure ; cette lame porte en dessous l'hyménium verruqueux et en dessus des crêtes rayonnantes. Le stipe et la face supérieure du chapeau sont couverts d'un épais tomentum formé de longs filaments feutrés, dans lequel les crêtes disparaissent complètement. Dans la décrépitude, la villosité tombe et la plante prend un aspect tout différent; le même phénomène s'observe dans d'autres espèces du même genre ainsi que dans le Thelephora caperata Bk. et Mtg. (dont la forme dénudée est le Th. lamellata Bk.), qui du reste est un vrai Cladoderris. L'hyménium est tantôt presque lisse, tantôt couvert de tubercules disposés en séries; tantôt enfin ces tubercules, s'allongeant davantage, deviennent lamel- leux et la plante est alors le Beccariella insignis Ces. La couche fruc- tifère est étalée sur toute la face inférieure du chapeau, sur les tuber- cules comme sur les parties lisses ; les basides sont claviformes et sont mêlées à de nombreuses cystides incolores, fusoïdes et obtuses au som- met ; quelquefois le sommet des verrues est stérile et fimbrié comme dans les Odontia. Par la forme des verrues, le C. elegans est intermédiaire entre les Hydnéeset lesThéléphorées, mais il doit manifestement demeurer parmi ces dernières ; c'est pour une cause semblable que les genres Grandinia et Odontia se rattachent aux Corticiicm et non aux Hydnum. 42. — Guepiniopsis fissus Berk. — Fréquent sur le bois pourri. Haïphong. Août. (A suivre.) Le Gérant: Louis Morot. Varta. — J. MerscJi, luip,, ZAI>i> o^uHtvsv l\»4^efea«. 4» ANNEE N° 2 16 JANVIER 1890 JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT SUR LA LOCALISATION DANS LES AMANDES ET LE LAURIER-CERISE DES PRINCIPES QUI FOURNISSENT l' ACIDE CYANHYDRIQUE (Fin.) Par M. Léon GUIGNARD Bien que la séparation des cellules de la gaîne fasciculaire ne soit pas précisément facile, on parvient cependant, à l'aide du microscope à dissection, et en opérant de préférence sur des coupes de la nervure médiane delà feuille, à en isoler un nombre suffisant pour faire l'expérience. Il n'y a qu'à les broyer dans la solution d'amygdaline à i °/o et à chauifer : on constate rapidement la formation d'aldéhyde benzoïque et d'acide cyan- hydrique. Si l'on opère de même avec le parenchyme ou avec la partie ligneuse des faisceaux, la réactionne se produit pas; quant au liber, il est impossible de l'isoler parce qu'il est très réduit. D'autre part on a vu que le péricycle renferme toujours quel- ques cellules à émulsine ; on ne parvient pas à en séparer com- plètement les fibres dont la cavité fort réduite ne doit certaine- ment pas contenir de ferment. Inversement, en ajoutant de l'émulsine aux tissus parenchy- mateux débarrassés de toute gaîne endodermique, on détermine également la réaction ; mais il faut une proportion de tissus re- lativement beaucoup plus considérable que dans la première expérience. On sait que les chimistes ont essayé en vain d'ex- traire du Laurier-cerise de l'amygdaline cristallisée et ont donné au principe amorphe qu'on en retire et qui fournit les mêmes produits que cette dernière, le nom de latùro-cérasine. Je n'ai pas été plus heureux dans la recherche d'un réactif capable de la mettre en évidence dans les cellules, ce qui n'a rien d'éton- nant quand il s'agit d'un glucoside. 22 JOURNAL DE BOTANIQUE Une objection s'est peut-être déjà présentée à l'esprit du lecteur au sujet de la coexistence du tannin et de l'émulsine dans les cellules de la gaîne. Comment se fait-il que le tannin, qui préci- pite les substances protéiques, ne soit pas un obstacle à l'action de l'émulsine, qui présente la plupart des réactions générales de ces substances? Rappelons d'abord qu'on ne connaît pas les ferments solubles à l'état de pureté et que les analyses qu'on a données sont loin d'être concordantes. Tandis que, dans les unes, la proportion d'azote se rapproche de celle des matières albuminoïdes, dans les autres elle s'en éloigne beaucoup et devient de plus en plus faible. Pour certains chimistes la purification de ces ferments doit conduire à des composés semblables aux albuminoïdes, pour d'autres elle doit mener à des composés sans azote (i). L'émulsine renferme- rait, en tout cas, d'après les analyses qu'on en a données, une proportion d'azote très voisine de celle des albuminoïdes. Tou- tefois, parmi les composés chimiques dont l'action sur elle a été étudiée par divers auteurs (2), il en est un, le chloral, qui entre énergiquement en combinaison avec les albuminoïdes et qui pourtant, même à la dose de plus de 3 «"/o, n'empêche pas le dédoublement de l'amygdaline par l'émulsine, ce qui tendrait à faire penser que, si ce ferment est réellement une matière albu- minoïde, il ne ressemble pas aux autres. En ce qui concerne le tannin, il est à remarquer d'abord que si la proportion contenue dans les feuilles s'opposait à l'action de l'émulsine, il serait étonnant que la distillation après incision et macération de ces organes pût donner de l'acide cyanhydrique. Et ce tannin devrait d'autant mieux agir qu'il est contenu dans les mêmes cellules que le ferment. L'expéiience suivante montre que le tannin de la noix de galle, même à dose relativement élevée, n'a pas une action aussi prononcée qu'on pourrait le supposer au premier abord. On prend 5 tubes contenant chacun 5 cent, cubes d'une solu- tion d'amygdaline à i % ; on ajoute dans chacun d'eux 2 milligr. d'émulsine (3), puis un nombre de centigrammes de tannin égal I. Voir à ce sujet: Bourquelot, Des fermentations (thèse d'agrégation, 1889). 3. Bouchardat, Contpt. rend.^ t. XIX, 1844, p. 601 ; Bougarel, Z?^ l' atny gdaline (thèse inaugurale, 1877); et Bourquelot^ op. cit. 3. M. lohansen a constaté qu'une amande entière renferme une quantité d'émul- sine capable de décomposer plus de 40 fois son propre contenu d'amygdaline. L. GuiGSARD. — Sur la localisation des principes ds l'acide cyanhydriquc. 23 à leur numéro d'ordre, et on met au B, M. entre 50° et 60°. Dans le tube n° i, qui a reçu un centigr. de tannin pur, le dédouble- ment de l'amygdaline, comparé à celui qu'on observe dans un tube témoin sans tannin, est retardé de quelques Tîiinutes seule- ment ; pour les autres tubes ce retard augmente avec la quantité de tannin, mais le dédoublement a encore lieu, après quelques heures, il est vrai, dans le tube n" 5, qui renferme une proportion "de tannin 25 fois plus grande que celle de l'émulsine employée. On conçoit donc facilement que la petite quantité de tannin ren- fermée dans les feuilles de Laurier-cerise n'empêche pas l'action de l'émulsine. Il résulte, en somme, des données qui précèdent que, dans le Laurier-cerise, l'émulsine est contenue dans des cellules spéciales représentant l'endoderme entourant les faisceaux des nervures de la feuille, ainsi que dans quelques cellules non sclérifiées du péri- cycle, qu'on trouve isolées ou plus souvent reliées à la gaine endodermique, La localisation est la même dans les jeunes ra- meaux des tiges, où elle peut encore être assez facilement étudiée ; mais les cellules endodermiques n'y forment pas une gaine aussi continue et nettement délimitée par rapport aux tissus voisins. Voyons maintenant s'il en est de même dans les amandes douces et les amande amères. Dans les unes comme dans les autres, la disposition des faisceaux libéro-ligneux des cotylédons varie jusqu'à un certain point suivant le niveau considéré. Vers le milieu de l'organe, ils sont généralement placés comme l'in- dique la coupe d'un cotylédon représentée dans la^^. ///, sur une rangée plus ou moins si- nueuse, au voisinage de la face plane, c'est-à-dire interne. Il existe aussi , principalement dans la région supérieure du cotylédon, d'autres faisceaux plus grêles anastomosés avec les premiers et s' écartant da- vantage de la face plane. Tous ces faisceaux, mais surtout les premiers, sont faciles à voir sur des coupes minces soit avec le réactif de Millon, dont M. Johansen s'était déjà servi dans ce but, soit avec le vert de méthyle, le brun Bismark, etc. Ainsi qu'on l'a déjà fait remarquer, la différenciation des par- Fig. III. — Coupe transversale d'un cotylédon d'amande atnère. Plb., faisceau libéro-ligneux. pcl., parenchyme cotylédonaire. 24 JOURNAL DE BOTANIQUE ties constitutives des faisceaux est ici très peu marquée. Dans un des plus gros {fig. IV), on reconnaît d'abord un petit groupe de cellules spiralées représentant le bois B, situé du côté interne de la feuille cotylédo- naire; en dehors, un ensemble de cellules très petites et nom- breuses, représen- tant le liber L ; vers la périphérie, des éléments plus lar- ges, parmi lesquels on peut reconnaître le péricycle^^r, en- touré lui-même par un cercle mal délimi- té de cellules repré- sentant l'endoderme ejidy ou gaîne fasci- culaire, dont les pa- rois radiales n'ont pas de plissements caractéristiques. Ces diverses parties du fais- ceau deviennent un peu plus faciles à distinguer quand on sou- met les amandes à un commencement de germination. En suivant, sous le microscope, l'action du réactif de Millon au fur et à mesure qu'on chauffe très légèrement une coupe transversale, on constate que les cellules qui se colorent les premières en rose-orangé forment tout d'abord un croissant, assez épais, à l'opposé du bois du faisceau et dont les extrémi- tés viennent ensuite se rejoindre en avant du bois, de sorte qu'on a bientôt un cercle orangé complet, mais d'inégale épais- seur. En avant du bois, la coloration est d'abord limitée à l'as- sise péricyclique, tandis qu'à l'opposé, en dehors du liber, il y a plusieurs assises colorées. Ces dernières correspondent à l'arc péricyclique extra-libérien, qui se sclérifie presque entière- ment, comme on l'a vu dans les faisceaux du Laurier-cerise, mais qui reste toujours parenchymateux dans ceux des cotylédons des amandes. Quant à l'endoderme incomplètement différencié, il m'a paru se colorer moins rapidement et d'une façon moins Fig. IV. — U]i faisceau de la coupe précédente plus grossi. B, bois; — /,, liber; — per., péricycle; — end., endoderme; — pcL, parenc/13'iTie ambiant. L. GuiGNAKD. — Suria localisation des principes de l'acide cyanhydrique. 25 intense. En opérant avec précaution, on peut arrêter la réaction avant que la coloration ne se produise, soit dans les cellules du liber, soit dans le parenchyme huileux entourant l'endoderme ; si on la laisse se continuer, elle se manifeste nécessairement dans ces tissus, en raison de la présence du protoplasme cellulaire; mais la teinte est moins vive, surtout au début (i). La réaction de Piotrowski indique également, dans les fais- ceaux cotylédonaires, la présence d'une matière protéique plus abondante que dans les cellules du parenchyme ambiant ; mais la coloration violette qu'on obtient diffuse immédiatement dans les éléments du faisceau. L'emploi du mélange d'orcine et d'acide chlorydrique ne réussit que si l'on a soin de chauffer les coupes jusqu'à ébuUition commençante et de les retirer ensuite du liquide, pour les maintenir quelques instants à l'air sur la paroi encore chaude du tube à essai ; on voit alors apparaître la colo- ration violette caractéristique de l'émulsine, mais elle est fugace et la réaction est assez difficile à conduire. Il est bon aussi d'aug- menter la proportion d'orcine. Au total, grâce à la coloration intense et rapide qu'il donne avec l'émulsine, le réactif de Millon permet seul, dans le cas actuel, de préciser la région du faisceau oii l'émulsine est localisée. Dans la tigelle et la radicule, la limite entre l'écorce et le cylindre central est en général assez facile à reconnaître. L'en- doderme est plus distinct autour du cylindre central qu'il l'était autour des faisceaux des cotylédons, mais le péricycle se confond plus ou moins avec le tissu procambial qu'il entoure et dans lequel les éléments ligneux et libériens commencent à peine leur différen- ciation. Si l'on fait agir le réactif de Millon, on constate que les cellules qui se colorent les premières et avec le plus d'intensité appartiennent au péricycle et forment au dos des faisceaux du cylindre central des arcs rouges qui se réunissent ensuite par leurs extrémités en un cercle continu, dont l'épaisseur comprend plusieurs assises cellulaires. L'émulsine se trouve donc localisée principalement dans le péricycle, car on ne peut affirmer qu'il n'en existe pas aussi quelque peu dans le tissu procambial. Tou- tefois, on a vu que dans les faisceaux cotylédonaires, où le bois 1. J'ai opéré de préférence avec les amandes amères, qui m'ont paru donner des réactions plus nettes que les amandes douces. C'est du moins ce que j'ai constaté avec les matériaux dont je me suis servi. .1 26 JOURNAL DE BOTANIQUE et le liber, sans avoir achevé leur différenciation, sont pourtant plus distincts que dans le cylindre central de l'axe embryonnaire, ces deux parties du faisceau ne renfermaient pas d'éraulsine; en outre, cette substance, qui paraît exclue de l'endoderme dans l'axe embryonnaire, se montrait dans l'endoderme des faisceaux des cotylédons, quoique en proportion moins élevée que dans le péricycle. Quoique moins précis, les résultats fournis par l'expérience purement chimique concordent entièrement avec les précédents. D'après M. Johansen, l'embryon (moins les cotylédons, c'est- à-dire la tig-elle, la radicule et la gemmule), « ne donne pas trace d'acide cyanhydrique quand on le traite avec l'eau ; de même lorsqu'on ajoute de l'émulsine » ; il en fournit, au contraire, quand on le plonge dans une solution d'amygdaline à i °/o. Cette expérience, suffisante pour montrer que les parties axiles des amandes amères ne contiennent pas d'amygdaline, ne nous dit rien sur la localisation de l'émulsine. Les feuilles rudimentaires sont encore trop petites pour qu'il y ait lieu de s'en occuper. Quant à l'axe, l'indication fournie pré- cédemment par le réactif de Millon nous permet déjà de prévoir que si toutefois l'écorce possède de l'émulsine, elle doit en ren- fermer beaucoup moins que le cylindre central, dont le pé- ricycle fait partie. L'expérience suivante tranche la question. On sépare la tigelle au-dessous du point de départ des faisceaux qui se rendent dans les cotylédons (le diamètre moyen de cet organe chez les amandes amères est d'environ i millimè- tre 1/2). On isole ensuite à l'aide du scalpel la couche corticale qui recouvre à la fois le cylindre central de la tigelle et celui de la radicule qui le continue, en ayant bien soin de ne pas atteindre l'endoderme. Puis on broie le parenchyme ainsi séparé dans une solution d'amygdaline et on porte à la température convenable : on constate alors qu'il n'y a pas trace d'acide cyanhydrique for- mé (i). D'autre part on opère dans les mêmes conditions, avec les cylindres centraux dépouillés du parenchyme cortical : l'acide cyanhydrique apparaît très rapidement. Comme dans cette expé- I. M. Jorissen dit avoir constaté ■< que les radicules longues de 1-2 centimètres d'amandes amères g-ermant dans du sable renferment elles-mêmes de l'amygda. line ». Si le fait est exact, et je n'ai pas de raison de le contester, il faut admettre que cette substance s'est formée ou a émigré dans un tissu où elle n'existait pas. {^Journal de Pharmacie d'Anvers, 1883). B. Balansa. — Catalogue des Graminées de l' Indo-Chine française. 27 rience on ne peut enlever l'endoderme avec l'écorce, l'absence d'éniulsine dans les cellules qui le composent peut rester dou- teuse. Mais le réactif de Millon, qui ne le colore pas autrement que les cellules corticales, quand on opère dans les conditions mentionnées plus haut, permet de conclure que l'émulsine n'existe dans aucune partie de l'écorce de la tigelle et de la radicule. En résumé, dans le cylindre central de la partie axile d'une amande, l'émulsine se trouve contenue dans le péricycle; dans les faisceaux des cotylédons, il en est de même, avec cette diffé- rence qu'on en trouve aussi une petite quantité dans l'endo- derme ; dans le Laurier-cerise, le péricycle étant presque entiè- rement sclérifîé, elle est localisée pour ainsi dire uniquement dans la g-aîne endoderraique. Ces différences, peu importantes, n'ont pas lieu d'étonner, quand on sait que, pour une même plante, le tissu sécréteur, par exemple, peut offrir des chang^ements de position analogues, selon que l'on considère tel ou tel membre. D'ailleurs elles s'expliquent facilement par l'état de différencia- tion plus ou moins marqué que présentent les organes. A cet égard, l'axe embryonnaire et les cotylédons des amandes ne sont pas comparables aux feuilles du Laurier-cerise. Il y a lieu d'espérer que les recherches ultérieures fourni- ront bientôt des résultats analogues à ceux qui précèdent, sur la localisation des principes actifs dont l'étude n'a pas encore été entreprise au même point de vue, localisation dont la connais- sance contribuera à donner l'explication du rôle physiologique encore inconnu qu'ils jouent dans la vie de la plante. -00000=0- CATALOGUE DES GRAMINÉES DE L'INDO-CHINE FRANÇAISE Par M. B. BALANSA. BAMBUSÉES. Arundinaria. I. — A. baviensis, sp. nov. Bambou monocarpique, à tiges creuses, glabres, un peu grêles, de 4-5 mètres de hauteur, et croissant par touffes. Feuilles articulées, briè- 28 JOURNAL DE BOTANIQUE veraent pétiolées, lancéolées, aiguës, pubérulentes, multinerviées, à nervures longitudinales réunies par de nombreuses nervures transver- sales. Ligule formée par quelques poils longs et robustes. Gaines pubé- rulentes. Panicules simples, naissant à l'extrémité des rameaux. Epil- lets lancéolés, pédoncules, à 5-6 fleurs hermaphrodites, la supérieure tabescente, les axes partiels étant pubescents, et s'évasant à Tarticu- lation. Glumes 2, ovales-lancéolées, ciliées sur les bords, l'inférieure trinerviée égalant la moitié de la supérieure qui est 9-nerviée. Glu- melles 2, égales, l'inférieure ovale-lancéolée, 9-nerviée, égalant la su- périeure, et à nervures longitudinales réunies par quelques nervures transversales, — la supérieure bicarénée à carènes ciliées. Squamules 3, ovales-lancéolées, longuement fimbriées. Etamines 3. Ovaire glabre surmonté d'un style subbulbeux à la base et profondément bifide. Stigmates 2, plumeux. Caryopse... Croît dans la région supérieure du Mont-Bavi, vers 1.300 m. d'altitude. Le 13 juillet 1886, nous avons rencontré les tiges de ce Bambou desséchées depuis 2 ou 3 mois. Tout autour, se trou- vaient de jeunes pieds provenant de g-raines dispersées sur le sol. (Bal. n° 1586.) 2. — A. Sat, >y^. nov. (En annamite : Kèï-sat.) Tiges creuses, droites, non épineuses, de 5-6 mètres de hauteur. Feuilles s'atténuant assez brusquement en un court pétiole articulé, oblongues-lancéolées, aiguës, glabres sur leur face supérieure, et fine- ment pubérulentes sur la supérieure, multinerviées, à nervures longitu- dinales réunies par des transversales. Ligule ovale pourvue de chaque côté de poils longs et robustes ; gaines glabres, un peu ciliées sur les bords. Panicules plus ou moins amples et robustes; épillets 8-10 flores réunis 3-5 à la base des bractées ; pédoncules couverts dès leur base de 8-10 bractées; dont les supérieures se confondent comme forme et grandeur avec les glumes; glumes 2, ovales-oblongues, glabres, multi- nerviées, à nervures longitudinales réunies par des transversales ; glu- melles 2, l'inférieure ovale-oblongue, glabre, à nervures longitudinales réunies par des transversales, la supérieure oblongue, nerviée longitu- dinalement et transversalement, bicarénée, à carènes ciliées dans leur moitié supérieure. Lodicules 3, oblongues-lancéolées, finement fimbriées au sommet. Etamines 3. Ovaire glabre ; styles 3, soudés dans leur partie inférieure. Stigmates 3, plumeux. Caryopse... Commun dans la région montagneuse du Tonkin : Quonbi, Mont-Bavi, etc., où il forme des bosquets. (Bal. n*^ 1576.) B. Balansa. — Catalogue des Graminées de l' Indo-Chine française. ag Phyllostachys. 3, — Ph. bambusoides, Sieb. et Zucc. Var. tiniflora. Cultivé dans des rocailles à Hanoï. (Bal. n° 1579.) BONIA, gen. nov, Epillets à plusieurs fleurs hermaphrodites ? Glumes 2, naissant à la base du rachis de l'épillet ; cette partie du rachis, entre les glumes et les fleurs, a près d'un centimètre de longueur, et est articulée dans sa partie supérieure, c'est-à-dire à l'insertion de la première fleur. Glu- melles 2, la supérieure bicarénée. Lodicules 3. Etamines 6. Ovaire glabre; styles 3, soudés dans leur moitié inférieure; stigmates 3, plu- meux, allongés. Caryopse glabre, renfermé dans les glumelles, mais libre ; spile atteignant presque le sommet du caryopse^ Par la position de ses glumes et leur distance des fleurs, le Borna ne se rapproche d'aucune autre Bambusée. 4. — B. tonkinensis, sp. nov. Epillets 3-4 flores, sessiles, réunis 3 ou 4 à la base de gaines et disposés en grappe composée dont les rameaux longs et grêles sont pourvus de feuilles réduites à leur gaine, le limbe étant représenté seu- lement par un petit mucron. Glumes 2, ovales- oblongues, glabres, obscurément nerviées, égalant et entourant comme d'une gaine la partie inférieure de l'axe de l'épillet. Cette partie inférieure de l'axe porte les glumes à sa base; elle est glabre, lisse, atteint près d'un centimètre de longueur, et est articulée à son sommet, au-dessous des fleurs. Glu- melles 2, l'inférieure oblongue, 7-nerviée, légèrement apiculée, glabre, la supérieure oblongue-lancéolée, aiguë, glabre, 6-nerviée, bicarénée, à carènes glabres ; elle égale l'inférieure. Lodicules 3, ovales-lancéolées, entourant comme d'une gaine les etamines. Etamines 6. Ovaire glabre; styles 3, soudés dans leur moitié inférieure; stigmates 3, plumeux, allongés. Caryopse cylindrique, glabre, épaissi au sommet, renfermé dans les glumelles, mais libre ; spile atteignant presque le sommet du caryopse. Feuilles lancéolées-aiguës, presque tronquées brusquement à leur base, glabres, lisses sur les bords, plurinerviées, à nervures lon- gitudinales réunies par des transversales. Ligule oblongue pourvue laté- ralement de quelques poils raides. Cette Bambusée, par la position de ses glumes et la longueur de la partie du rachis située sous les fleurs, ne ressemble à aucune autre. Elle a été trouvée par le Père Bon, de Ké-sô, sur 30 JOURNAL DE BOTANIQUE les rochers de la montagne deLan-mât, le 17 avril 1883. Ce zélé botaniste, auquel nous nous faisons un devoir de dédier ce nouveau genre, l'a publiée dans son Herbarmin Ttinqimiis occi- dentalis, n° 2064. Dans les terrains fertiles, cette Graminée at- teint, dit-il, 20 mètres de hauteur. Il ne dit pas si sa tige est pourvue d'épines. Bambusa. 5. — B. vulgaris Wendl. Tiges creuses, inermes, de 15 mètres de hauteur. Villages muongs près du Mont-Bavi. (Bal, n° 1582, 1583.) Var. lattflora (Bal. n° 1580). Cette variété se distingue du type par ses épillets moins longs et plus larges. Elle a été observée dans les environs de Sontay. Par son long style plumeux, bifide vers le sommet, par ses lodicules longuement ciliées, le Bajiibusa vulgaris se dis- tingue facilement des autres Bambous tonkinois. Nous n'avons jamais observé dans cette espèce les nervures transversales des feuilles mentionnées par les auteurs. 6. — B. arundinacea Retz. Commun dans tout le Delta, autour des villages. (Bal. 512, 1584-) 7. — B. flexuosa Munro. Environs de Hanoï, près du village du papier. (Bal. 1585.) Les Banib. arinidùiacea et flexuosa, par les nombreuses épines armant leurs tiges, forment autour des villages annamites des haies presqu 'impénétrables. 8. — B. tuldoides Munro. Bambou non épineux, de petite taille, s'observant ça et là dans les haies, à Hanoï, Ké-so, etc. (Bal, 1587, 1588, 1589.) Dendrocalamus . 9. — D. latiflorus Munro. Banibîtsa verticillata Benth. ùiFl. Honk., non Willd. Environs de Hanoï, autour des habitations. (Bal. n" 1581.) B. Balansa. — Catalogue des Graminées de l'Indo-Chine française. 31 SCHIZOSTACHYUM. 10. — S. ZoUing-eri Steud. Melocamia Zollingeri Kurz. in Munro, Monogr. of the Bambîts. Espèce polymorphe. Tiges dressées, creuses, inermes, de 3-5 mètres de hauteur, nues dans le bas, pourvues de ramilles dans leur moitié supérieure. Cultivé dans les villages annamites, à Tankeuin, Hanoï, etc. (Bal. 511, 1577, 1578.) Obs. — Les Bambous, par le nombre des genres et des es- pèces qu'ils renferment, Tpar leur abondance, par leur port, forment un des caractères les plus saillants de la flore de l'Indo- Chine française. Le Tonkin en a fourni à lui seul dix espèces recueillies en fleur ou en fruit et dont la détermination scienti- fique a été par conséquent possible. Malheureusement la région montagneuse en offre un grand nombre qui n'ont été rencontrés qu'à l'état stérile et qu'on n'a pu déterminer; nous n'avons pas cru utile par conséquent de les mentionner dans ce travail. En dehors des caractères fournis par les fleurs et les fruits, on peut classer les Bambous du Tonkin en deux catégories : les épineux et les inermes ou sans épines. On observe surtout les premiers dans le Delta et sur les berges des rivières ; ce sont eux que les Annamites choisissent pour entourer et défendre leurs villages. Leurs tiges, d'une résistance extrême, atteignent 10 à 15 mètres de hauteur et poussent souvent en touffes com- pactes. Les Bambous inermes se subdivisent à leur tour en deux catégories, ceux à tiges dressées et ceux à tiges sarmenteuses. Ces derniers, au nombre de trois, peuvent être considérés comme de vrais lianes ; ils sont surtout abondants sur le mont Bavi. Malheureusement il ne nous a pas été possible d'en découvrir les fleurs ; plusieurs Bambusées sont en effet monocarpiques et ne fleurissent que plusieurs années après leur naissance. Ce fait, qu'on a de la peine à expliquer, a été observé déjà en Amérique, et nous-mêmes, en faisant en 1886 l'ascension du Bavi, avons trouvé desséchées toutes les touffes du Bambou spécial qui abonde à son sommet, X Arundinaria baviensis. Elles avaient fleuri l'année précédente, et, sur le sol, croissaient de tout jeunes 32 JOURNAL DE BOTANIQUE pieds, produit de leurs graines, et qui ne fleuriront sans doute que dans plusieurs années. Les Bambous inermes sont surtout répandus dans la région montagneuse. Ils ont presque tous un port spécial, et dans le fond des vallées ils atteignent parfois des dimensions considé- rables; nous en avons vu un, non sarmenteux, atteignant 34 mè- tres de hauteur, la plus grande élévation que l'on ait peut-être observée chez ces plantes. Quelques espèces sont éminemment sociales, excluant toute autre végétation là où elles croissent. Sans les Bambous, la vie annamite telle qu'elle existe ne serait plus possible. Leurs usages en effet sont infinis. Tous les articles de vannerie et de pêche tonkinois, et ils sont très variés, sont fabriqués avec eux. Les maisons sont souvent construites exclusivement avec leurs tiges, sauf la couverture qui est en feuilles Ôl Iinperata ou de Borassus. Toutes les embarcations de la rivière Noire, appelées paniers par les Français, si légères qu'un homme peut les porter, sont faites avec les tiges réduites en larges rubans et tressées ; un mastic spécial en enduit l'in- térieur. Seaux, claies de toutes sortes, pincettes, cuillères, stores, cables, liens, sont faits avec eux et chaque espèce de Bambou a sa spécialité. C'est avec les tiges de Bambou accouplées que l'on maintient, dans les radeaux, les troncs d'arbres de grande densité ; ce sont ces tiges encore qui, dans le haut de la rivière Noire, rempla- cent, appliquées contre les flancs des grêles et longues embar- cations, le balancier des pirogues océaniennes. A certaines époques de l'année, les jeunes pousses de Bam- bou, débarrassées de leurs gaines, sont vendues sur les marchés du Tonkin. Au point de vue culinaire, chaque espèce a ses qua- lités spéciales; en général, elles ont une amertume que la cuisson ne fait disparaître qu'en partie. Il en est cependant qui n'ont aucun arrière goût, et on peut les appeler les asperges du Tonkin. En Chine on se sert de jeunes pousses de Bambou pour le fabrication du papier. On n'emploie pas au Tonkin cette matière première. (A suivre.) * Abbé HoE. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 33 LICHENS DE CANISY (Manche) ET DES ENVIRONS Par M. l'abbé HUE. Premières herborisations. — 1889. Canisy, Canabiaciis ou Canasiacus ^ fief royal avant la con- quête normande, est maintenant un chef-lieu de canton du dépar- tement de la Manche; 8 kilomètres le séparent de Saint-Lô, 22 de Coutances, et il est desservi par la petite ligne du chemin de fer de Lizon à Lamballe. Le canton de Canisy, portion de l'ancien Cotentin, compte 11 communes; il est borné à l'ouest, vers la mer, par le canton de Ce ri s y-la -Salle, qui appartient à l'arrondissement de Coutances, et un peu par celui de Marigny ; au nord, par les cantons de Marigny et de Saint-Lô ; à l'est, par ceux de Torigny et de Tessy, et au sud, par celui de Percy, qui tous sont, comme lui, de l'arrondissement de Saint-Lô. Cette région est éminemment propre à la végétation des Lichens, car elle jouit d'un climat tempéré et humide, ne con- naissant ni les grands froids, ni les fortes chaleurs. Le Gulf- Streara, venant mourir sur les côtes de la Manche à quelques lieues d'elle, y fait sentir sa chaude influence d'une manière très manifeste. Ce canton est arrosé non seulement par plusieurs petites rivières, la Joigne, qui traverse Canisy et va ainsi que le ruisseau de Gourfaleur, se jeter dans la Vire, la SouUe, affluent de la Sienne, et la Terrette, tributaire de la Taute, mais encore par un grand nombre de petits cours d'eau de moindre impor- tance ; de plus, les pluies y sont fréquentes et abondantes. Il en résulte une constante humidité, que ne peuvent absorber com- plètement les brûlants rayons du soleil d'été. Les Lichens sont donc là, pendant l'année presque entière, en état de végétation, et comme d'un autre côté l'air de ce pays est très pur, ils y pul- lulent et s'y développent admirablement. La manière dont le pays est cultivé contribue encore à leur diffusion. On n'y voit ni grandes plaines, ni vastes prairies ; il est vrai qu'il n'y existe que des plateaux assez restreints, situés entre quelques-uns de ces innombrables petits vallons qui sillonnent le canton tout entier et qui sont séparés par des col- lines dont l'altitude varie de 183 mètres (signal du bois de Soulles) à 40 mètres (vallée de la Joigne). Mais ce qui est parti- 34 lOURNAL DE BOTANIQUE cuHer à ce coin de la Normandie, c'est que chaque petit plateau, chaque versant de colline, chaque fond de vallée est divisé en parcelles d'une étendue plus ou moins grande, le plus souvent fort restreinte. Toutes les parcelles de prairie, ou de terre arable, ou encore d'herbage planté de Pommiers, sont entourées sur leurs quatre côtés d'un talus planté d'arbres de haute futaie et de cépées formant une haie, et elles sont fermées par une bar- rière en bois de chêne. On y accède par des chemins abomina- bles en hiver, toujours fort ombragés en été. Etant données les conditions climatériques du pays, les arbres, les cépées ainsi que leurs souches, les talus, les barrières même, tout se couvre de Li- chens. Y a-t-il quelques années qu'une de ces barrières a été mise enplace(jedisquelquesannées,parceque, enposant ces barrières, on les couvre d'une couche de peinture noire, et aucun Lichen n'y végète avant que la pluie ne l'ait lavée), on verra apparaître ça et là, sur les montants ou sur les traverses, une sorte de lèpre d'un jaune grisâtre, parsemée de points bruns : c'est le Lecidea qtiernea^ bien fructifié, qui se trouve là tout à fait chez lui. Mais l'espace ne tarde pas à lui être disputé par des Lecaiwra à thalle plus jaune que le sien ou grisâtre avec de petites cupules égale- ment jaunâtres ou d'un brun agréable. Près de ces Lecanora se pressent d'autres Lecidea aux apothécies d'un noir plus ou moins foncé. S'il reste une petite place, elle ne tarde pas à être occupée par des PerHisaria aux tons sombres ou couverts de larges disques d'un blanc farineux. Le plus souvent, au milieu de ces thalles crustacés, naissent des Usiiea, des Ramalina et des Evernia, qui se contentent de les ombrager un peu. Mais des traverses tout entières sont envahies par des thalles en forme de bouclier : ce sont les Parnielia caperata, perlaia, saxatih's, physodes et fulïgùiosa, qui parfois s'y sont établies les premières. De place en place, on voit que le bois a pris un ton grisâtre, et en s'en approchant de très près on aperçoit une élé- gante petite coupe, remplie à déborder, portée sur un pied mi- nuscule : là est le domaine des Calicùint. Enfin, quand la pluie et la vétusté sont parvenues à corrompre le bois, apparaissent de petits Cladonia à fruits écarlates. Il en est de même des arbres, des murs des habitations. Souvent on rencontre des Hêtres, des Sycomores, des Marronniers, sur lesquels on tenterait vainement d'apercevoir un petit fragment d'écorce. Les murs ne suppor- Abbé Hue. — Lichens de Canisy (Manche') et des environs. 35 tent guère en fait de thalle fruticuleux que des Rainalina pol- h'narza, ou des Physcïa parïetina aux larges rosettes d'un jaune éclatant, ou bien encore des Physcïa ciliaris à la sombre livrée. Mais en revanche les thalles crustacés s'entremêlent sur l'argile d'une manière fantastique, Urceolarïa, Lecanora, Lecidea, à moins que le Lecanora vitellina, bien différent de celui que l*on trouve ordinairement sur les pierres, ne revête tout l'es- pace d'un élégant treillis d'un jaune agréable. Les schistes de la base des murailles sont abandonnés aux Leca^iora atra et caiit- pestrïs et au Lecidea ca7tesce?is. Ce sont donc les Lichens corti- coles, lignicoles et muricoles, et il faut ajouter terricoles, car les talus sont couverts de Peltigera, qui dominent dans ce pays. Le sol repose à peu près partout sur le schiste, mais celui-ci demeure enfoui dans la terre. Pour qu'il apparaisse à l'air libre, il faut que les travaux nécessités par le passage d'une route ou du che- min de fer l'aient mis à nu. Pour donner une idée exacte de ce canton, ajoutons que les grands bois y sont rares; on y remar- que celui de Soulles et de Saint-Sauveur, qui a une étendue de 200 hectares ; ceux des Vaux et de la Motte ont une importance beaucoup moins grande. Telle est la région dont je me propose d'étudier les Lichens en différentes herborisations; mais, comme Canisy, que j'habite, est situé à une des extrémité de son canton, ii m'arrivera de faire quelques excursions sur celui de Marigny, à Saint-Gilles, à Carantilly, par exemple. On n'a jamais herborisé dans ce pays, ou du moins il ne reste pas de traces des récoltes qui ont pu y être opérées. L'herbier de Lichens de M. Malbranche, que je possède, est enrichi des envois de MM. de Brebisson, Le Jolis, docteur Godey et Lenormant (ce dernier lui a communiqué beaucoup des Lichens de Delise) ; mais il ne renferme rien con- cernant cette petite région. Aussi les habitants, gens éminem- ment pratiques, trouvent-ils étrange que l'on ramasse avec soin ces petites choses, qui ne se vendent pas et ne servent à rien. La division du territoire en parcelles fermées contraint l'explo- rateur à passer à chaque instant d'une propriété dans une autre. Les grands propriétaires accordent, avec une extrême bienveil- lance, l'autorisation nécessaire; les fermiers ne refusent pas, mais ils disent oui sans aucun enthousiasme : ils comprennent difficilement qu'on se fatigue ainsi pour rien, disent-ils. Aussi 36 lOURNAL DE BOTANIQUE qu'un sinistre ait lieu dans la contrée, qu'un incendie éclate quel- que part, on ne manquera pas de signaler aux gendarmes un monsieur habillé en prêtre, qui ne doit pas être un prêtre, car, muni d'un sac et appuyé sur un gros bâton, il marche à travers tout, marque les arbres des bois et regarde de très près les murs des bâtiments. Il est nécessaire d'être en bons termes avec la force armée, autrement on verrait se renouveler la mésaventure arrivée à de Candolle dans la forêt de Touques (Calvados) et rappelée par le regretté M. Morière (i). J'ai parlé tout à l'heure de l'herbier de M. Malbranche. Ce botaniste, aussi savant que modeste, est le premier qui ait donné dans son Catalogue des Lichens de Normandie (1866) et dans le Supplément à& cet ouvrage (1881) un ensemble complet de tous les Lichens de cette province, et qui les ait rendus accessibles à tous en publiant d'excellents Exsiccata. A plusieurs reprises, j'aurai l'occasion de faire quelques petites rectifications aux dé- terminations de cet herbier. Je tiens à affirmer d'abord ma pro- fonde vénération pour la mémoire de M. Malbranche, qui n'a cessé, pendant de longues années, de me témoigner la plus ex- trême bienveillance. Je veux ensuite faire remarquer que ces erreurs sont plus apparentes que réelles : M. Malbranche a cessé, pour s'adonner aux Champignons, l'étude des Lichens précisé- ment au moment où M. le professeur Nylander rendait plus facile, par la découverte des réactifs et par de nombreux travaux anatomiques, la détermination de ces derniers Cryptogames. I . CoLLEMA PULPOsuM Ach. — Ça et là sur les murs ; je l'ai recueilli en bel état et bien fructifié sur un mur à Saint -Gilles et sur la terre dans la gare de Canisy. Sur les murs de l'église de Mesnil-Amey, il croît avec un thalle stérile et paraissant furfuracé ; il est couver!; de spermo- gonies renfermant des spermaties légèrement renflées à chaque extré- mité, longues de 0,005-6 millira. et larges de 0,002 ; elles sont fixées à des arthrostérigmates. Sur le mortier des murs de l'église de Canisy, se trouve une forme à thalle peu visible, à apothécies rougeâtres, se rapprochant de la var. prasinum Ach.; les spores, 3-septées pour la plupart, sont longues de I. Morière, Compte rendu de l'excursion de la Société Linnéenne de Nor- mandie à Trouville-sur-mer, le jeudi 15 juillet 1863. Vol. VIII, Bitll. Soc. Linn. Normandie. M. Morière cite le passage des Mémoires et souvenirs d'Augustin- Pyramus de Candolle, dans lequel l'illustre savant raconte comment il fut arrêté par un gendarme normand en 1798. Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 37 0,015-22 et larges de 0,008-11 raillim., ou bien d'une forme plus oblongue, 0,025 sur 0,008 millira. 2. CoLLEMA MiCROPHYLLUM Ach. — Je uc l'ai rencontré qu'une fois, sur un Orme, au bord de la Joigne, dans le bois des Vaux, sur Saint- Ebremond-de-Bonfossé . Les spores 3-septées sont ou ovoïdo-ellipsoides, longues de 0,026 sur 0,011 millim., ou plus ovoïdes de 0,022-26 sur 0,013-0,015 millim. — F. MACROCARPUxM Nyl. apud. Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 24. — Sur un Orme, avenue de l'église de Canisy. Les spores sont les mêmes que dans le type ; la seule différence est dans la grandeur des apothécies. Les spermaties droites, un peu renflées aux extrémités, mesurent 0,030-45 millim. de longueur, sur une largeur d'environ 0,001 . 3. CoLLEMA NiGREscENS Ach. — Très commun sur les Ormes, Chênes, Peupliers, etc.; on le voit parfois sur les Pommiers (Canisy et Saint-Ebremond-de-Bonfossé) . Je l'ai récolté une seule fois sur un Hêtre, dans le bois de Soulles, avec un thalle à lobes bien radiés tout autour et d'un diamètre de 18 cent., portant de nombreuses apothécies réunies en petits glomérules. Il mesure ordinairement 5 à 8 cent. M. Malbranche, Bxsicc. n" loi, dit que ce Collema est très rare en fruits. C'est très vrai pour la Seine-Inférieure, que AI. Malbranche habi- tait, et pour l'Eure, où il passait les vacances. Mais ici, il est presque toujours très bien fructifié, comme dans l'Anjou et la Vendée; la var. furfuracemii Schaer, y est rare. Les spores, à cloisons nombreuses, sont longues de 0,072-77 et larges de 0,006-7 millim. 4. Collema aggregatuiM Nyl. — Assez commun; on le voit quel- quefois sur les Ormes, mais plus souvent sur les Chênes qui garnissent les talus. Il est assez fréquent à Canisy, etc., et très abondant à Gour- faleur. Il forme toujours ici de petits coussinets ou arrondis de 1-2 cent.de diamètre à l'état frais, ou oblongs et alors d'une longueur de 3-4 cent., le plus sonvent isolés, quelquefois finissant par se réunir plusieurs en- semble. Le thalle en est à peine visible, car il est couvert par une mul- titude de petites apothécies renfermant des spores à cloisons nombreuses, 15-17, presque toujours atténuées à une extrémité, un peu courbées dans l'une et l'autre moitié, longues de 0,073 -Si ^^ larges de 0,045- 60 millim. 5. Leptogium subtile Koerb., Malbr. Catal. Lich. Norm. Supplém. •p. 5. — Sur des schistes près de la gare de Canisy. Thalle stérile, d'abord très mince, étendu sur la pierre, puis formant une couche assez épaisse. 3» JOURNAL DE BOTANIQUE 6. Leptogium minutissimum (Floerke) Arn., Maibr. Catal Lich. Norm. Supplém. p. 6, — vSur les talus de la route deCanisy à Marigny et dans une ferme à Saint-Ebremond-de-Bonfossé(Ricquebourg). Thalle d'un brun un peu noir, étalé sur la terre, à lobes obtus et à cortex celluleux continu ; spores obtuses aux deux extrémités, 5- sep- tées, longues de (^,022-26 et larges de 0,009-n millim. 7. Leptogium lacerum Fr. — Sur une souche de Frêne' à Canisy; sur un talus à Saint-Gilles, et dans ces deux localités, mêlé à des Mousses ; sur un toit de chaume à Carantilly. Thalle stérile, court, à lobes un peu élargis et tout remplis, sur les contours, de petites lacininiures ; c'est plutôt la forme fimbriatum Hoffm. que le type, — Var. puLviNATUM Schaer. — Sur le talus de la route de Canisy à Marigny. Egalement stérile; de même que la forme précédente, cette variété paraît rare. 8. Leptogium sinuatlm Nyl. — Sur le mur d'un jardin à Saint- Gilles. Spores, 7-9 septées et à divisions murales, longues de 0,031-44 et larges de 0,015-20 millim. 9. Leptogium palmatum Mont. — • Sur un mur à Saint-Ebremond- de-Bonfossé (Ricquebourg). Stérile ; le thalle rougit par l'iode, si on en place une section très mince sous le micros'cope. 10. Sphinctrina turbinata Fr. — Parasite du thalle de Pertu- saria commtoiis DC, sur un Chêne à Saint-Gilles (La Vallée) et sur un FIêtre à Agneaux. Spores d'abord presque incolores et au nombre de S dans les thèques, puis brunâtres et libres, ou à peu près sphériques et mesurant 0,006-8 millim. en diamètre, ou oblongues, et ayant 0,008 millim. en longueur sur 0,006 en largeur. L'iode bleuit la gélatine hyméniale, qui devient ensuite obscure. 1 1 . Calicium trachelinum Ach. — Sur de vieilles barrières à Ca- nisy; sur un Chêne à Gourfaleur. Les spores noirâtres, i-septées, sont longues de 0,007-13 et larges de 0,004-7 millim. 12. Calicium quercinum Pers. — Sur une vieille barrière à Canisy (Montmirel). Les spores sont également noirâtres et i-septées, longues de 0,009- 12 et larges de 0,005-6 millim. Abbé Hue. — Lichens de Canisy (Manche) et des environs. 39 13. Calicium curtum Borr. — Le type a été trouvé sur uue vieille barrière à Canisy, la masse sporale et le bord de l'apothécie étant pruineux. J'ai recueilli, également sur une barrière, à Saint-Ebiemond- de-Bonfossé, une forme chez laquelle la masse sporale se couvre d'une pruine cendrée, le bord de la cupule demeurant noir, et enfin, sur de vieilles clôtures en bois de chêne à Canisy, une autre iorme où tout est noir, masse sporale et bord de l'apothécie. Cette dernière forme existe dans l'herbier de M, Malbranche, qui l'a prise à Franqueville (Eure) sur de vieux bois. Je l'ai déjà vue, il y a quelques années, dans les environs de Nancy. Dans cette espèce, les spores sont encore noirâtres et i-septées; dans la première forme, elles ont 0,011-13 millim. en longueur et 0,006- 7 millim. en largeur; dans la seconde 0,009-15 sur 0,004-7 millim. 14. Calicium populneum de Brond. — M. Malbranche, Catal. Lich Norm. p. 43, indique cette espèce sur le Peuplier d'Italie ; je n'ai pas encore réussi à l'y découvrir, mais en revanche, je l'ai aperçue sur tous les Peupliers noirs que j'ai pu examiner. A Quibout, j'ai vu abattre plusieurs de ces arbres dont tous les petits rameaux, surtout à la cime, étaient couverts de ce Calicium. Je l'ai observé sur un Peu- plier de Virginie, dans le parc du château de Canisy. C'est donc un Lichen commun dans la contrée. Les spores légèrement noirâtres sont, en grande majorité, distinc- tement i-septées et ont en longueur 0,011-12 sur 0,005-6 millim. de largeur. Le stipe grêle, noir et brillant de cet élégant Calicium., ainsi que son thalle placé sous l'épiderme de l'écorce, à laquelle il donne une teinte blanchâtre, font qu'on le distingue du premier coup d'oeil. Son extrême frag^ilité le rend difficile à conserver. 15. Trachylia tympanella. Fr. — Sur une vieille barrière à Ca- nisy (Pierrelais). Ce Lichen me paraît nouveau pour la Normandie ; il n'est indiqué ni dans les ouvrages de M. Malbranche, ni dans les Lichens des e?ivi- rons de Cherbourg &ç. M. Le Jolis, ni dans les Observations sur les Lichens de la Basse- Normandie de M. le docteur Godey, ni dans la Flore des Liche7is de l'Orne de M. l'abbé Olivier. Le thalle est cendré, granuleux, assez mince; la masse sporale et le bord des apothécies sont saupoudrés d'une pruine blanche; les spores i-septées, d'abord un peu noircies, deviennent d'un brun foncé et alors elles se resserrent à la cloison, elles sont longues de 0,016-20 et larges de 0,011-13 millim. L'iode est sans action sur la gélatine hyméniale . 16. B^OMYCES RUFUS DC. — Commun ici, comme dans toute la 40 JOURNAL DE BOTANIQUE Normandie; je l'ai vu sur les talus des routes à Canisy, Soulles, Dan- gy etSaint-Ebremond-de-Bonfossé. Dans cette dernière localité, ainsi qu'à Canisy (Montmirel), il végète même sur les schistes, et alors les stipes des apothécies se couvrent parfois de petites écailles thallines. On le voit partout en bel état de fructification. 17. B^OMYCES ROSEUS Pcrs. — Je ne l'ai trouvé que dans le bois de Soulles, au bord des chemins, sur la terre, souvent stérile, parfois bien fructifié . iS. B.ÎÎOMYCES iCMADOPHiLUS (Ehrhr.) Nyl. — Assez commun sur la terre des talus des routes et des chemins ombragés ; il est abondant et très bien fructifié sur le talus de la route de Canisy à Saint-Lô. CHRONIQ.UE Parmi les prix décernés par l'Académie des sciences dans sa séance publique annuelle du 30 décembre dernier, nous relevons les suivants : Prix Desmasières, à M. E. Bréal, pour un mémoire intitulé : Observations sur les tubercules a bactéries qui se développent sur les racines des Légumi- neuses. Prix Montagne^ à MM. Richon et Roze, pour l'ensemble de leurs publications relatives aux Champig-nons. Prix Thore, partagé entre MM. de Bosredon et de Ferry de la Bellone, auteurs d'ouvrag-es consacrés à la culture de la Truffe. Prix Vaillant, à M. Ed. Prillieux, pour son Étude des maladies des céréales dans letir généralité, question proposée par l'Académie. Prix Barbier, à. MM. Heckel et Schlagdenhauffen, pour trois mémoires inti- tulés : i" Nouvelles rechej'ches botaniques, chitniques et thérapeutiques sur le Baobab (Adansonia digitata); 2° Sur la racine du Bœ tij tj'é (W&vnoms. nigritiana) de l'Afrique tropicale, nouveau foison du cœur; 3° Recherches sur les gutta- percha fournies par /i?j Mimusops elles Payena. Prix Gay, à M. Drake del Cast:llo pour son mémoire sur les relations d'ori- gine et d'analogie entre la flore polynésienne et celle des terres voisines, auquel il avait joint les cinq premiers fascicules de son remarquable ouvrage intitulé : Illustrationes florce insularum maris Pacifici. — Une mention très honorable a été accordée à M. L. Crié. La Société botanique de France a procédé, dans sa séance du 27 décembre, à ses élections annuelles. Ont été élus pour l'année 1890 ; président, M. Gaston Bonnier; premier vice-président, M. E. Roze; vice-présidents, MM. Aug. Michel, J. Poisson et J. Vallot. M. le docteur Ferd. Hauck, bien connu par ses travaux sur les Algues, est mort à Trieste, le 21 décembre. Le Gérant : Louis Morot. Vai4a. — J. Mersch. iiup., 22. p4. ^OI>«aM- AMheru«. 4' ANNEE. N» 3. i" FEVRIER 1890, JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. OBSERVATIONS SUR LA STRUCTURE DES FEUILLES DES PLANTES AQUATIQUES Par M. C. SAUVAGEAU. ZOSTERA, CYMODOCEA ET POSIDONIA. Une trentaine de Phanérogames vivent normalement submer- gées dans l'eau de la mer (i), et sont adaptées à l'existence dans ce milieu; parmi elles, quatre seulement, Zostera inarina L., Zosiera iiana Roth., Cymodocea éeqtwrea Kôn., et Posidoiiia Caulini Kôn,, se rencontrent sur nos côtes, les autres sont ré- pandues surtout dans les régions plus chaudes. Les caractères tirés de la fleur et du fruit sont employés pour la détermination des genres et des espèces; mais si quelques espèces, comme les Zostera de nos côtes, fleurissent et fructifient abondamment, d'autres, comme le Posidonia Caidini, ne fleurissent pas cous les ans, et il en est plusieurs dont les organes de reproduction ne sont encore que très mal connus. Aussi, bien que certaines es- pèces soient abondantes en Australie, on lit, par exemple, dans le Flora Atisirah'ensis (2) : « Des quatre espèces australiennes « de Cymodocea, une seule est particulière à l'Australie; les « autres, si leur nature a été reconnue exactement, sont répan- « dues dans tout l'ancien monde, mais aucun des spécimens aus- « traliens que j'ai vus ne montre de fructifications, et, chez « quelques-unes des espèces décrites, les fleurs femelles, en tous « cas, sont entièrement inconnues : il existe donc beaucoup « d'incertitude dans les caractères génériques et spécifiques indi- « qués, comme aussi dans l'identification des espèces. » 1 . M. Ascherson en compte vingt-sept dans son mémoire : Zugaenge sur Kenntniss der geographischen Verbreitung derSeegraeser mes demjahre i8ys- (Sitzung-s-Berichte der Gesellschaft naturforschenden Freunde zu Berlin 1876, pages q à 12.) 2. Flora Australiensis, by G. Bentham et von Mueller. Vol. VII, London 1878, page 177. 42 JOURNAL DE BOTANIQUE On retrouve la même incertitude chez les autres auteurs, et les échantillons récoltés par les botanistes ou les voyageurs et conservés dans les herbiers sont presque toujours uniquement des fragments de tige pourvus de feuilles, dont la détermination est d'autant plus difficile que des descriptions faites sur des exem- plaires incomplets ont rendu la synonymie fort compliquée. Pour n'en citer qu'un exemple, le Cyinodocea antarctica (Labill.) Endl., pour lequel Agardh, en 1822, avait créé \& g&nr& Amp/u'- boHs et qu'il considérait avec réserves comme une Algue, a reçu huit noms génériques différents (i). Plusieurs autres sont dans le même cas. Fort heureusement, les travaux de M. Ascherson ont mis beaucoup d'ordre dans la diagnose des espèces de ces plantes marines, et facilitent beaucoup leur détermination. Comme j'ai déjà observé (2) des différences remarquables et caractéristiques dans la structure de la racine des plantes des trois genres qui croissent sur nos côtes, j'ai pensé qu'il serait intéressant de continuer cette étude comparative par l'anatomie de la feuille. Si celle-ci en effet pouvait fournir des caractères spécifiques, non seulement la détermination des espèces serait rendue beaucoup plus facile, mais elle permettrait encore, par le fait même, d'étendre nos connaissances sur leur distribution géographique. J'ai donc décrit avec détails l'anatomie de la feuille de nos espèces indigènes, afin qu'elle serve de point de comparaison avec les autres espèces des mêmes genres, que j'ai étudiées sur des exemplaires naturellement moins nombreux, qui provenaient des riches collections du Muséum d'histoire natu- relle, et dont la détermination avait été vérifiée par M. Ascherson en avril 1870. Un intérêt d'un ordre différent se rattachait encore à cette étude. En effet, tandis que « la méthode de l'anatomie compa- rative » avait prouvé que des plantes terrestres ou aériennes cultivées dans l'eau perdaient en grande partie la propriété de développer de la lignine dans leurs racines, j'ai montré que cette conclusion, qui s'appliquait aussi parfaitement à certaines plantes normalement submergées, n'était plus du tout vraie pour 1. P. Ascherson, Vorarbeilen zii einer Ucbersichi der phanerogainen Meer- gewaechse (Linnaea, nouvelle série, tome I, Berlin 1867-68, page 164). 2. C. Sauvaçeau, Contribution à l'étude du système mécanique dans la racine des -plantes aquatiques. Les Zostera, Cymodocea et Posidonia (Journal de Bota- nique, 16 mai 1889). C. Sauvagkau. — Sur la structure des feuilles des plantes aquatiques. 43 d'autres espèces submergées (i). Une semblable contradiction se produit-elle pour les feuilles? Or, l'anatomie comparée et l'anatomie comparative ont nettement démontré sur des plantes terrestres ou aquatiques d'eau douce que le < tissu de soutien « se réduit également dans les plantes aquatiques ; ceci est vrai « aussi bien pour les éléments lignifiés que pour le collen- « chyme (2). » Mais en est-il de même pour les plantes qui nous occupent? Ici, en effet, un autre facteur entre en ligne de compte, car ces plantes, quand elles croissent dans l'Océan, étant sub- mergées à une profondeur qui ne dépasse pas quelques mètres, sont plus ou moins à découvert à marée basse et, dans les anses et les estuaires sableux ou vaseux, tout le monde a pu voir des prairies de Zostera naiia, par exemple, rester à découvert pen- dant plusieurs heures, exposées aux rayons du soleil. Alors, parfois, les feuilles résistent; d'autres fois, elles se dessèchent complètement et meurent et l'on rencontre parfois à marée basse des tiges ayant ainsi perdu toutes leurs feuilles ; il est vrai que l'humidité du sol joue un grand rôle dans leur conservation et que, sur un fond sableux, les feuilles se dessécheront plus rapidement que sur un fond vaseux. Mais les plantes marines qui croissent sous les tropiques ne possèdent-elles pas un système mécanique particulier, destiné à prévenir une évaporation trop rapide pen- dant les heures de marée basse? D'autre part, le Posidoîiia Caidini, qui vit complètement et toujours submergé dans la Méditerranée, et dont le système mécanique lignifié de la racine est assez développé, possède-t-il aussi dans ses feuilles du tissu scléreux? car, s'il existe, son rôle doit être absolument différent. C'est seulement lorsque la présente note était à peu près complètement terminée que j'ai eu connaissance d'un travail de M. P. Magnus sur le même sujet, intitulé Ueber die Ajiatoime der Meeresphanerogamen (3), non cité dans les mémoires ayant pour objet l'anatomie des plantes aquatiques, et probablement passé inaperçu, à cause de son peu de volume, malgré les obser- 1. c. Sauvag'eau, loc. cit. et Contribution a l'étude du système mécanique dans la racine des plantes aquatiques (Journ. de Bot., 16 février 1889). 2. J. Costantin, Etudes sur les feuilles des plantes aquatiques (Ann. se. nat. Bot., 7" série, t. III, tirage à part, p. 60). 3. In Sitsungs-Berichte der Gesellschaft naturforschenden Freunde sîù Ber^ lin im fahre i8yo. Berlin 1871, pages 85 à 90. 44 JOURNAL DE BOTANIQUE valions intéressantes qu'il renferme. L'auteur n'a pu d'ailleurs inscrire que des résultats très généraux : car, en cinq pages in-8, il a étudié l'anatomie de la tige et de la feuille de douze espèces différentes. Cependant, M. Ascherson en a conclu (i) que l'anatomie ne pouvait nullement aider à la classification de ces plantes : car l'anatomie des Cyntodocea (Potamées), du sous- genre Phycagrostis , ressemble beaucoup plus à celle des Tha- lassïa (Hydrocharitacées) qu'à celle des autres sous-genres Amphibolis et PJiycoschœmLS du même genre Cyinodocea. I. ZOSTERA L. Zostera marina L. — Le Z. marina (2) est l'une des plantes les plus répandues ; on le retrouve dans la plupart des mers ; sur nos côtes de l'ouest, on emploie ses feuilles sous le nom de varech « pour emballage, pour engrais et même pour la confection d'objets de literie » (Duval-Jouve loc. cit. p. 5) ; son nom allemand de Matraizensee- graSj indique aussi ce dernier usage. Ses feuilles, dont la largeur varie de 3 à 8 mm. , atteignent une grande lon- gueur, et beaucoup d'entre elles ont une gaine d'environ 20 cm. de long et un limbe de plus de 60 cm., dont l'épaisseur va en diminuant graduel- lement de la base au sommet. J'ai me- suré des feuilles dont la gaine avait jusqu'à 35 cm. et le limbe i m. 20. Celles qui naissent sur l'axe princi- pal sont larges et longues, tandis que les premières feuilles des rameaux latéraux sont toujours plus étroites et plus courtes; plus tard, elles acquièrent les I. P. Ascherson, in Extrait des « Actes du Congrès international de botanistes, etc.. ", tenu à Amsterdam en 1877;' pages 130 à 143. 3. J. Grônland, Beitraeg^ zur Keimtuiss der Zostera marina L. (Bot. Zeit., i85i,p. 1S5 à 19J, planche IV). — P. Duchartre, Quelques observations sur les caractères anatoniiqiies des Zostera et Cymodocea, à propos d'une plante trou- vée près de Montpellier [E\A\. Soc. bot. Fr., t. XIX, 1872. p. 289 à 302). — J. Duval- Jouve. Farticulafités des Zostera marina L. et nana Roth (Extrait de la Rev. des Se. nat., 1873, 15 p., I pi.) ; ce mémoire est reproduit textuellement dans Bull. Soc. bot. Fr., t. XX. 1873, p. 81-89, mais sans planche. — H. Schenck, Verglcichende AnatOTnie der submersen Gewaechse. Cassel, 1886, p. 22. Pf.JV fut .^f Fig. I. Zostera marina. — Sommet d'une feuille adulte (gross. 5J. '/■ '^^. if//, C. Sauvageau. — Sur la stnicture des feuilles des fiantes aquatiques. 45 dimensions des précédentes. Les nervures parallèles et indi- vises sont en nombre constant sur la longueur d'une feuille, mais variable suivant les exemplaires étudiés; ainsi, sur un même rameau, j'ai trouvé des feuilles ayant 5 nervures, d'au- tres 7 et d'autres 9. Ces nervures sont réunies l'une à l'autre transversalement par des branches d'anastomose, supportées par des diaphragmes transversaux, très facilement visibles par Fi^. 2. Zoslera marina. —Coupe transversale du limbe. A, à 1/2 cm. du sommet, le faisceau marginal a disparu; B, base du limbe, au-dessus de la ligule (gross. 220). transparence. A l'extrémité, elles se terminent par une anasto- mose en arc, « les deux plus internes s'unissant à la médiane, un « peu en arrière du sommet, les autres à leur voisine plus in- « terne, à des niveaux d'autant plus bas qu'elles-mêmes sont « plus près du bord. Une particularité caractéristique, c'est que « la nervure médiane se prolonge au-delà de ces anastomoses « jusqu'au sommet proprement dit de la feuille » (i), et en réa- I. Duchartre, loc. cit.^ p. 294. 46 JOURNAL DE BOTANIQUE: lité vient s'y ouvrir en s'évasant légèrement tout à fait à son extré- mité. Le sommet d'une feuille très jeune, encore renfermée dans la g-aîne qui l'entoure, est net- tement et régulièrement obtus, les bords et la pointe étant for- més de cellules plus étroites que celles du milieu de la largeur du limbe ; mais bientôt ces cellules extérieures meurent, perdent leur contenu protoplasmique et tombent en partie ; il en résulte une véritable desquamation au sommet et sur les bords qui en sont voisins ; très souvent même, il se produit une légère conca- vité au sommet au-dessus de la nervure médiane évasée (fig. i). Des courbes d'anastomose qui réunissent les extrémités des nervures, s'élèvent des branches plus fines qui se jettent de nou- veau dans le prolongement de la nervure médiane, ou se dirigent directement vers le bord de la feuille. Ce mode de terminaison de la nervure médiane doit per- mettre la communication avec le milieu extérieur et je me pro- mets de revenir dans un pro- chain travail, sur la signification de cette disposition. Une coupe transversale faite à la base d' un limbe adulte prouve Fig. i.Zostera marina. — Coupe transver- que Ic limbc a ;S^. pluS grande sale faite à la base du limbe, entre la ner- épaisseur aU milieu de la largCUr, vure médiane et une nervure latérale. La r fe> » partie libérienne est indiquée par des ha- et s'atténUC graduellement JUS- chures (gross. 80). ■■ : • - j t >' -j c qu aux bords. L epiderme forme une couche continue^de cellules petites, à parois latérales et in- ternes minces, et à paroi externe épaissie recouverte d'une mince cuticule, qui sont remplies de chlorophylle. C. Sauvageau. — Sufla structure des feuilles des plantes aquatiques. 47 Jamais au contact direct des lacunes du parenchyme, il en est séparé par une ou deux couches de cellules. L'épiderme n'est pas, comme on le dit souvent, la seule assise qui renferme de la chlorophylle : car toutes les cellules du parenchyme compris entre les deux épidermes en possèdent ; mais les grains verts y sont beaucoup plus disséminés, dans une mince couche de proto- plasme pariétal. Il en est d'ailleurs de même pour toutes les plantes que nous aurons à étudier dans la suite. Les faisceaux libéro-ligneux, d'autant plus rapprochés l'un de l'autre qu'ils sont plus éloignés du faisceau médian, sont sup- portés chacun par une cloison peu massive, formée sur les côtés d'une assise de grosses cellules le séparant de la lacune voisine, sur la face supérieure de 3-4 rangées de cellules situées entre le bois et l'épiderme, et sur la face inférieure de cellules plus nom- 'oreuses, avec des lacunes, entre le liber et l'épiderme. Le faisceau marginal de chaque côté est très voisin du bord et plongé dans un tissu un peu plus dense (fig. 2, B.). Le parenchyme est creusé, entre les faisceaux, de très grandes lacunes ou canaux aérifères courant suivant la longueur du limbe, parallèlement aux nervures, parfois se bifurquant ou se fusion- nant, mais sans que leur disposition ou leur forme change sur une coupe transversale (fig. 3), Ces lacunes, qui occupent cha- cune toute l'épaisseur du limbe, sont séparées entre elles par des murs d'une seule épaisseur de cellules superposées, dont le nombre varie naturellement suivant l'épaisseur de la feuille et par conséquent suivant le point considéré ; chacune des cellules constituantes de ces sortes de piliers ou murs a une section à peu près rectangulaire, dont les deux côtés latéraux, libres, sont légèrement bombés ; la cellule située à chaque extrémité de ces piliers est plus large que les précédentes, pentagonale ou hexagonale, et sur deux de ses faces obliques s'applique une série de cellules de bordure, formant la voûte, dont le nombre varie suivant la largeur de la lacune considérée. Parfois ces cellules de bordure de la lacune arrivent au contact direct de l'épiderme ; mais le plus souvent elles en sont séparées par 1-2 couches sous-épidermiques. Des faisceaux de fibres scléreuses(i), de i à 12 cellules, épais- _£-,ji. Je donne à ces fibres le nonj de fibreç; sçlé.reuses, bien que chez les Zostera leur épaississement soit toujours de nature cellulosique, parce que nous trouve- ■-■'-- . ;; :^u>q'^ onT,> • .' ...:^ ilvriqoioiffD sb 29' 48 JOURNAL DE BOTANIQUE sies, cellulosiques, correspondant à ce qu'on a appelé fibres libériennes et fibres extra-libériennes , sont abondamment ré- pandues au-dessous de l'épiderme ; plus fréquents au voisinage des points où aboutissent les murs de séparation des canaux aérifères, ils ne sont cependant pas rares entre eux (fîg". 3). Ils Fig. 4. Zostera niarhia. — Coupe transversale d'un faisceau libéro-ligneux médian prise à la base du limbe; t, tubes criblés* les épaississements intercellulaires aont indiqués par un pointillé (gross. 220). existent aussi sur les bords du limbe, en massifs plus compacts (fig". 2), et autour des faisceaux libéro-ligneux, en faisceaux isolés et de nombre variable (fig". 4). On isole facilement ces faisceaux en déchirant le limbe; les fibres se séparent aussi l'une rons tous les états intermédiaires entre elles et les fibres lig^nifiées de la gaine du Posidonia Caulini par exemple. On pourrait les considérer comme des fibres sclcreuses non lig^nifiées, car leur noyau a disparu, comme dans les véritables fibres de sclérenchyme. C. S.wvAGKW. — Suf la siruclure des/eutlles des plantes aquad'ques. . 49 de l'autre; elles sont complètement cellulosiques, très longues, sans ponctuations, et leurs extrémités se terminent en pointe. Les faisceaux libéro-ligneux, au nombre de 5-7-9, ont tou- jours leur portion ligneuse plus rapprochée de l'épiderme que leur portion libérienne. Le faisceau médian est plus puissant que les faisceaux latéraux, dont la taille va en diminuant jusqu'au faisceau marginal; sur aucun d'eux on ne remarque ni gaine endodermique ni péricycle (fig. 4) ; les fibres qui entourent par- tiellement le faisceau sont insuffisantes à caractériser ces assises. Les dçux parties constituantes d'un faisceau sont faciles à distin- gfuer. Le bois est re- ^ , présenté par une la- cune, d'autant plus large que le faisceau est plus puissant, entourée et circons- crite par une cou- ronne d'assez gros- ses cellules, allon- gées suivant le rayon, disposées en une assise unique et dont la face de bor- dure de la lacune est épaissie, sans que L_)( Fig. 5. Zostcra marina. — Partie libérienne du faisceau de la fig. 4; t, tubes criblés; les épaississements intercellu- laires sont indiqués par un pointillé (gross. 460). l'on y remarque de traces de vaisseaux résorbés. Le liber forme une masse de cellules plus étroites, assez rapprochée mais séparée de la partie ligneuse ; on reconnaît facilement les tubes criblés à leur section plus large, paraissant vide, probablement parce que leur contenu est très aqueux, et les cellules-compagnes contiguës, àleur contenu proto- plasmique plus dense que celui des cellules du parenchyme libé- rien. Dans les travaux qui ont eu l'étude du liber pour objet prin- cipal, on donne comme étant l'un des caractères du parenchyme libérien l'absence complète de lacunes ou même de méats entre les cellules constituantes (i), à l'exception toutefois de quelques plantes sans chlorophylle. Mais ce caractère ne s'applique I. H. Lecomte. Contyibtitiott à l'étude dit liber des Angiospermes (Ann. Se. nat., 7* série, 1889, p. 212J. 5" JOURNAL DE BOTANIQUE point au liber de la feuille du Zosicra : car on rencontre presque toujours, au point d'union des cellules, de très petits méats trian- gulaires, comme on peut le voir sur la figure 5, qui représente à un plus fort grossissement la partie libérienne du faisceau de la figure 4. Presque toujours aussi, de préférence du côté le plus éloigné du bois, et de très bonne heure, certains de ces petits méats triangulaires s'agrandissent entre les cellules, en prenant une forme plus ou moins irrégulière. On en trouve ainsi dont la dimension en coupe transversale atteint celle des cellules avoi- sinantes ; ce sont de véritables lacunes, à bords convexes, ].e plus souvent remplies par une matière de dégénérescence de la paroi (lamelle moyenne), qui se colore fortement en rose par le car- min aluné. Ces épaississements intercellulaires, libériens, ne peuvent pas non plus être assimilés aux épaississements iiiter- stiiiels que M. Beauvisage (i) a décrits dans le parenchyme libé- rien de Xlonidizim : car ceux-ci sont le résultat d'une « hyper- (• trophie irrégulière des membranes » sans qu'il y ait jamais de « délamination des membranes », Je ne connais aucun travail où soit mentionnée l'existence de ces lacunes libériennes ni de leur remplissage ; cependant on les trouve non seulement dans le liber de la feuille des Zostera, mais aussi des Cy7nodocea, du Posidoitia Cmilini, dans la tige de ces plantes, des Potamogeton^ etc., et elles paraissent être, de même que les petits méats triangulaires du même tissu^ caractéristiques de la plupart des plantes aqua- tiques. J'aurai l'occasion d'y revenir plus tard. {A suivre.) — •o^iO'^^w— NOTES SUR LE GENRE TRENTEPOHLIA MARTIUS {Suite.') Par M. P. HARIOT. Sub-genus II. Heterothallus nob. Le sous-genre Heterothalhis est intermédiaire entre les Trenie- pohlia proprement dits et les genres à thalle discoïde du groupe des Pkycopeltidées. Dans les Eutrenfepoklm, les filaments primaires se ra- mifient irrégulièrement sur le substratum et, dans la plupart des cas, ils sont fort peu différents des filaments dressés. Au contraire, dans I. D' Beauvisaçe, L'Inuline dans les lonidium (Extr. Bull. Soc. bot. de Lyon, 1889, p. 9). p. H.VRioT. — Notes sur le geni'e Trentepohlia Martius. 51 VHeterothallus, les filaments primaires se ramifient dans un seul plan et forment une rosette orbiculaire horizontale qui, dans le T. depressa^ est presque semblable au disque des Phycopeltis. Elle s'en distingue toutefois par une moins grande régularité dans le développement, une soudure moins intime des filaments rayonnants et une plus grande lon- gueur des cellules. Les filaments dressés, non plus que la fructification, ne présentent de caractères propres à les séparer des Treniepohlia du premier groupe. Trois espèces, toutes foliicoles, rentrent dans le nou- veau sous-genre. Elles forment de très petits gazons, peu visibles à l'œil nu, à surface furfu racée, rappelant les espèces marines du genre My- rionema. 19. — Trentepohlia diffusa de Wildeman, 1888 (i). On doit à M. de Wildeman la connaissance de cette très remar- quable espèce, qu'il a eu l'obligeance de me communiquer. Le T. diffusa forme à la suriace des feuilles un feutrage très ténu dont la structure est des plus intéressan- tes. Il y existe une différenciation très nette entre la partie couchée du thalle et la portion dressée. La première est for- mée d'un filament principal cylindri- j-jj) que et de rameaux à ^ |jj divisions nombreu- ses, opposées, cu- néiformes, qui s'é- tendent à la surface du substratum. Les filaments dressés sont presque tou- jours simples, composés de cellules cylindriques, mesurant de 4-8 /:/.X 8 f^j atténués, acutiuscules, à parois assez épaisses. La fructification est des plus polymorphes : il n'est pas rare de rencontrer dans un même indi- vidu des zoosporanges sessiles (naissant quelquefois directement sur un filament horizontal) ou pédicellés sur une cellule en forme de cro- chet (10-28 jj.), soutenue elle-même par une autre cellule ventrue plus large que les autres (10-12 [^). Les zoosporanges sont elliptiques et mesurent en moyenne 12 X 20 ^. I. De Wildeman, /. cit., p. 5. Fig. 19. — Trentepohlia diffusa de Wildeman. a, fragment du thalle rampant. — b, filament dressé avec un zoosporange. — c, filament avt-c cellul; uncinée. — Ceylaa Thwaites. — (gross. 330). 52 JOURNAL DE BOTANIQUE Je n'ai vu cette espèce que de la localité signalée par M. de Wil- deman . Asie : Ceylan (Thwaites), ad folia Dichopsidis pauciflorœ Benth. 20. — Trentepohiia depressa MûUer Arg^. (sub C.œnogo- nÙLiit)^ 1882 (1). C'est dans le sous-genre Heteroihallus qu'il faut également placer la plante que M. le Docteur MùUer d'Argovie a décrite sous le nom de Cœjiogoniiim depresstiin. La différenciation est ici encore plus nettement indiquée que dans l'espèce précédente. La partie couchée du thalle est constituée par des filaments qui divergent d'un point central et forment par leur groupe- ment un disque orbiculaire. Les filaments dressés sont atténués, habi- tuellement simples, plus rarement rameux, à rameaux courts disposés du même côté. Les cellules cylindriques (sauf la terminale) mesurent de Fig. 20. — Trentepohiia depressa Millier Arg. a, fragment du thalle rayonnant. — b, filaments dressés, avec un zoosporange. c, fragment d'un Clament rampant. — Brésil (Puiggari). — gross. 330. 4-Ô u. X 8-10 a. Les zoosporanges, elliptiques, disposés au sommet d'une cellule basilaire, présentent comme dimensions 12 X 16 [x. Sur les feuilles, Brésil : Apiahy (D'' Puiggari, n"" 1034.). Obs. — Les T. depressa et diffusa rappellent le T. setifera par la forme de leurs filaments et de leurs cellules végétatives, mais ils s'en distinguent de suite par la disposition si remarquable de leur thalle rampant. I. MûUer Arg., Lichenologische Beiiraege, n° 364, in Flora, p. 525 (1882) N. Patouillard. — Contributions h la Flore mycologique du Tonkin. 53 21. — Trentepohlia Leprieurii n. sp. Cette espèce, que j'ai tout lieu de croire nouvelle, s'éloigne des précédentes par la disposition de son thalle et les dimensions de ses cellules. Le thalle est en effet plus irrégulier, formé de filaments ra- mifiés, tortueux, qui convergent vers un point central et lui don- nent ainsi une apparence discoïde. Le T. Leprieicrii peut être ainsi caractérisé : Thallus heteromorphus, par- te decumbente diffusa, valde ir- regulari, tortuosa, ad apicem fere digitata, filamentis ad cen- trum, disci instar, vage radian- tibus, constituta; parte erecta, filamentis plus minus ramosis, ramis aliquando oppositis, atte- nuatis, cellulis cylindricis 4-6 w X 20-28 1-^, zoosporangiis ro- tundatis, lateralibus, sessilibus, 8 [>■ adaequantibus. Guyane : Cayenne (Leprieur n° 1360 in herb. Montagne), ad folia coriacea cum Opegrapha filicina necnon Phycopeltide fla- belligera . {A suivra.) Fig. 21. — Trentepohlia Leprieurii n. sp. a, fragment du thalle rampant. — b. Clament dresse avec un zoooporange. — Cayenne (Le- prieur). — gross. 330. CONTRIBUTIONS A LA FLORE MYCOLOGIQUE DU TONKIN (Suite) . Par M. N. PATOUILLARD. IL PHALLOIDÉES. 43. — AseroerubraLabill. var. ceylanica(Berk.)Fisch., Uniers. sur vergleich. Entwicklung tend Systematik der Phalloïde?!, 1890, p. 75. — Aseroe ceylanica Berk., Hooker Loud. Journ. V., 1846, p. 535, tab. XYIII et vol. VI, 1847, p. 512. Closerie des Quinquinas sur le mont Bavi. 54 JOURNAL DE BOTANIQUE Obs. — Comme le type, cette variété est d'un rouge pourpre, la masse sporifère forme un anneau verdâtre autour de la perforation du sommet du stipe; nos spécimens présentent i8 divisions linéaires, droites ou flexueuses, non approchées par paires. 43. — Dictyophora Daemonum (Rumph.) Lév, — Phallus Dse- monicm Rumphius Amboin. Pars. VI, 1750, tab. LVI, f. 7. Bords du chemin de Fu-Phap à Bat-Bac. Avril. ■ifi 'i-j Obs. — Fiante naine, mesurant 7-8 cent, de haut. Volve rose, en- gainante, ovale allongée, lobée au sommet, longue de 3 centim. et ayant 15 millinj. dans sa plus grande largeur. Stipe grêle, blanc, réti- culé, large de 8-10 millim. à la base, atténué régulièrement vers le haut. Chapeau ovale, couvert d'alvéoles très petites, haut de i centi- mètre environ, un peu étiré et percé au sommet d'un trou dont les bords sont légèrement épaissis. Indusium conique, formé d'un réseau à mailles très petites, atteignant à peine la moitié delà longueur du stipe, de couleur orangée rougeàtre. Cette espèce est parfaitement distincte de toutes ses congénères et surtout de la suivante, par ses dimensions exiguës, la forme de la volve, la ténuité des mailles de Tindusium, etc. 44. — Dictyophora phalloideaDesv. var. campanulataFisch., loc. cit. p. 82. Closerie des Quinquinas sur le mont Bavi; Fu-Phap, etc. Mai, septembre. Obs. — L'examen des nombreux spécimens récoltés par M. Balansa semble justifier les rapprochements proposés par M. Fischer dans son dernier mémoire sur les Phalloïdées : on remarque, en effet, que cer- tains spécimens semblent appartenir à des espèces différentes, mais on peut trouver toutes les formes intermédiaires. La dimension varie de moitié au double; l'indusium, toujours à larges mailles, est tantôt conique, tantôt campanule; sa couleur varie du blanc pur au jaunâtre et à l'orangé. Le chapeau est pyoïde, subglobuleux ou plus ou moins étiré en cône tronqué ; il est percé d'un trou dont les bords sont uïi peu épaissis ; sa surface est couverte d'alvéoles larges et sinueuses '. L'odeur n'a rien de fétide, elle ressemble plutôt à celle de la vanille (Balansa). Lorsque le Champignon a rompu sa volve, le stipe s'allonge très vite et la plante a l'aspect de notre Ithyphallus impudicus ; ce n'est qu'en dernier lieu que paraît l'indu si lim. '^^i 45. — Ithyphallus aurantiacusMontg.-e^dt?^. ^racilis Fisch., loc. cU. p. 88. tab. VI, fig. 45. — Phallus Novée-HollandiœCoxéa. inHerb. Delessert. ;^^a^v .dmaaeoi Dans les cultures, Fu-Phap. Octobre. N. Patouillard. — Contributions à la Flore mycologique du Tonkin. 55 Ohs. — Volve ovoïde allongée, rosée, haute de 2 1/2-3 centim. Stipe élancé (10-12 centim.), grêle (8-10 millim. de largeur), atténué vers le haut, blanchâtre ou orangé pâle, réticulé dans le sens de la longueur ; paroi ne comprenant qu'une seule rangée de lacunes. Chapeau digitaliforme, haut de 15-20 millim,, largede 8-10 à la partie inférieure, plus ou moins acuminé ou étiré en pointe, non perforé au sommet, de couleur orangée; à l'œil nu, la surface parait lisse, mais à la loupe on voit qu'elle est couverte d'un réseau à mailles petites, irrégulièrement contournées. Cette variété diffère du type par sa taille plus élancée et son cha- peau acuminé au sommet, 46. — Ithyphallus aurantiacus Mtg. var. nov. pusillus. — Plante atteignant à peine 6 centimètres de haut; volve étroite, allon- gée (2 centim. de long, sur 8 millim. de larg.), rousse; stipe grêle, large de 4 millim. environ, à peine atténué à la partie supérieure, rou- geâtre, plus pâle et presque blanc vers la base, portant uneréliculation beaucoup plus petite que dans la variété précédente. Chapeau réguliè- rement conique, obtus à l'extrémité, orangé, fertile sur toute sa surface, non percé, long de 12 millim., large de 4-5, réticulé à la loupe par des alvéoles peu marquées, arrondies, petites et non sinuées anasto- mosées. — (PI. II, fig. I.) Cette plante est une miniature du type. Dans les cultures. Novembre. Fu-Phap. 47. — Ithyphallus Balansœ nov. sp. — Plante de 9-15 centimètres de haut. Volve ovoïde, rousse (3 cent, sur 2 1/2); stipe atténué de bas en haut, formé d'une seule rangée de cavités, sauf vers la partie inférieure où il y en a parfois deux rangées ; surface réticulée par un réseau allongé dans le sens de la longueur. Chapeau digitaliforme, arrondi au sommet, à peine plus large que le stipe, long de i 1/2-2 centim. large de 12-15 miHim-, mince, orangé rougeàtre, très finement tuberculeux-ruguleux (à la loupe), imperforé, recouvert supérieurement par une mem- brane mince, lisse, brune et stérile, rabattue en capuchon, ayant jusqu'à un centimètre de longueur. — (PI. II, fig. 2.) Dans les cultures. Juillet. Fu-Phap. ,. Cette espèce diffère de 1'/. aurantiacus Mtg. par la membrane qui coiffe le sommet du chapeau et par l'absence de réseau fructifère ; elle ressemble à 1'/. ca/yptratus Berk. et Br., mais cette dernière a un cha- peau largement réticulé. 56 JOURNAL DE BOTANIQUE 48. — Mutinus bambusinus (Zoll.) Fischer, Af/n. Jard. Buit.^ i8cS6, tab. IV et V, fig. 26-3 1 . '' ' ' '"^- ' ' ^ ' ' '' ■ Village Santioï. Juillet. 49. — Mutinus minimus n. sp. — Plante de 6-7 cent, de long-ueur. Volve ovale, rougeâtre, longue de 2 centim., large de 10 millim. Stipe grêle, à peine atténué vers le haut, large de 5-7 millim., réticulé. Partie porifère conique, imperforée, bosse- lée rugueuse, longue de 1/6 ou de 1/7 de la longueur totale, large inférieurement de 6 millim. Champignon de couleur rose tendre. Odeur un peu spermatique. — (PI. IT, fig. 3.) Dans les cultures. Fu-Phap. Août. Cette espèce diffère du M. bambusinus par sa partie sporifère moins allongée et surtout par son stipe qui n'est pas régulièrement perforé, mais simplement réticulé, les mailles du réseau étant un peu allongés dans le sens de la longueur. 50. — Mutinus borneensis Ces. — Dans les cultures. Fu-Phap. Août.— (PL II, fig. 4.) Obs. — Plante de 6-7 centim. de haut. Volve ovoïde (2 1/2-3 t;entim. sur 20 millim.), rougeâtre. Stipe cylindracé, blanchâtre, atténué aux deux extrémités, mesurant 8-10 millim. de diamètre environ, réticulé bosselé par les parois d'une seule couche de cavités, perforé de distance en distance. Partie sporifère conique, tronquée au sommet qui est perforé (?) ; elle est formée d'alvéoles étroites^ dirigées en travers et séparées par des cloisons épaisses, d'autant plus rapprochées qu'on est plus près du sommet, et donnant à la partie fructifère un aspect ridé transversalement. Cette partie fertile est très courte : elle ne forme guère que le huitième de la longueur totale. La face interne du pied est réticulée et perforée comme l'externe; la face interne du chapeau est également alvéolée-plissée en travers. Nous rapportons nos spécimens du Tonkin à l'espèce de Cesati, comme étant celle dont ils se rapprochent le plus par la forme générale et le plissement de la partie sporifère; mais l'absence d'indications sur la constitution du pied et l'insuffisance de la figure donnée nous lais- sent encore quelques doutes au sujet de l'identification des deux plantes. III. GASTÉROMYCÈTES. 51. — Lycoperdon lilacinum Montg. — Sur la terre. Sontay. Août. 52. — Cyathus byssisedus (Jungh.) Tul. — Sur les débris de bois pourrissant sur la terre. Haïphong. Septembre. N. Patouillard. — ConiribuHons a la Flore mycologique du Tonk'n. IV. HYPODERMÉES. 57 53. — Ustilago segetum (Bull.) Ditm. — Dans les ovaires de différentes Graminées. Ououli. Novembre. Spores lisses, olivacécs, 5-6 u.. 54. — Ustilago lycoperdospora Speg.'— "Inflorescences de PanicicDi. Environs de Fu-Phap. Octobre. 55. — Ustilago Penniseti Rabcnh. var. nov. tonkinensis. — Ovaires de Pennisetum. Montagne des éléphants. Janvier. Spores à parois épaisses, aspériilées, brunes, arrondies, non angu- leuses, 10-16 u.. 56. — Cintractia Junci Trelease. — A la base des pédoncules de l'inflorescence d'une Joncée. Fu-Phap. Novembre. 57. — Graphiola Phœnicis Poit. — Feuilles de Palmier nain dans les environs du village de Ououli. Octobre. 58. — Hemileia vastatrix Berk. — Sur les feuilles du Cojfea arabica. Fu-Phap. Mars. Obs. — Le parasite importé de Java avec les pieds de Caféier a détruit rapidement les plantations essayées au Tonkin; il est à remar- quer que le Coffea liberica n'est pas attaqué par V Hemileia; malheu- reusement son fruit étant d'une qualité très inférieure ne peut remplacer le café ordinaire. 59. — Puccinia Galii Pers. — Sous les feuilles d'une Rubiacée ligneuse. Fu-Phap. Septembre. Sores hypophylles bruns, nombreux, serrés, confluents, formant des taches circulaires brunes de i centimètre de largeur. Téleutospores identiques à celles des Rubiacées herbacées ; l'aspect particulier de la tache est probablement dû au substralum. 60. — Puccinia variiformis nov. sp. — Sous les feuilles de Hoya. Mont Bavi. Octobre. ■ Taches brunes sur les deux faces de la feuille, fertiles à la face inférieure seulement ; sôres petits (1/2 mil- lim.), bruns, plus ou moins disposés en cer- cle, recouverts par l'é- piderme qui se rompt irrégulièrement. Téleutospores mesurant Différentes formes de spores. 58 JOURNAL DE BOTANIQUE 25-30 y- sur 15-25, formées de deux cellules brunes, superposées et présentant alors la cloison dans la position horizontale, ou placées parallèlement de telle sorte que la cloison soit verticale ; ces deux manières d'être sont à peu près également fréquentes; on observe aussi toutes les positions intermédiaires. Le stipe est hyalin, grêle, allongé (45 //■), inséré normalement ou- sur le côté, ou même en continuité avec la cloison. Oôs. — En raison de la conformation de la téleutospore, cette espèce pourrait tout aussi bien être placée dans le genre Diorchidium; le caractère tiré de la direction de la cloison paraît présenter peu de valeur, car en réalité il n'y a pas de cloison proprement dite, la téleu- tospore des Urédinées ayant la constitution suivante : une enveloppe générale, sorte de sac hyalin, ayant quelque analogie avec la thèque des Ascomycètes, sessile ou stipitée, renferme dans son intérieur une, deux ou un plus grand nombre de cellules distinctes, représentant chacune une spore simple ; les cloisons observées proviennent de la juxtaposition des parois de deux spores voisines. 61. — Triphrag-mium setulosum n. sp. — Sur les deux faces des feuilles d'un arbrisseau. Fu-Phap. Décembre. Sores orbiculaires, bruns, ^ - compacts, petits (i millim. de diamètre), épars ou groupés par 5-10 dans une tache jaunâtre ; ils sont en- tourés de paraphyses rigi- des, cylindracées, obtuses, jaunes brunâtres , plus pâles au sommet (35-80 X lo/*). Urédospores dans les sores jeunes, subglobuleuses, as- pérulées, brunâtres (20 X 15 f). Téleutospores for- mées de trois cellules, deux inférieures et une supérieure ; chaque cellule est lisse sur toute son étendue , sauf au voisinage du pore où elle est aspérulée ; l'en- semble mesure 25-40 X 20-32 f'- ; chaque loge 12-15X22-35;^. Stipe très court (10 X 6 F-), incolore, hyalin. 62. — Phragmidium violaceum Wint. — Urédospores sur les feuilles d'un Rubus. Fu-Phap. Janvier. Fig. 3 — Triphragminnt sctnlositin. a, téleutospores à 5 loges. — b^ téleutospores à 2 loges. c, urédospores. • — d, paraphyses. N. Patouillard. — Contributions a la Flore mycologique dti Tonkin. 59 63. — Uredo Polygonorum DC. — Feuilles de Fagopyrum. Vallée de Laakok, vers 800 mètres d'altitude. Novembre. 64. — ^cidium rubellum Grael. — Feuilles de Polygonée. Pho- cam. Juillet. 65. — uEcidium Calystegise Desm. — Feuilles vivantes d'un Convolvulus. Fu-Phap. Janvier, Mai. 66. — -^cidium neurophilum n. sp. — Sous les feuilles d'une Olacinée {Iodes sp.). Environs de Fu-Phap. Janvier. Tache jaunâtre fauve, ayant 3-4 centimètres de diamètre, à contour irrégulier. Pseudopéridiums nombreux, fauves, cylin- dracés ou semi-g-lobuleux, ouverts au sommet et à bords entiers. Ils sont ordinairement disposés en lignes qui suivent la direction des nervures qui traversent les taches ; quelquefois ils sont très serrés ou même confluents, en sorte qu'on a une boursoufflure formée de plusieurs péridiums réunis. La paroi est composée de cellules anguleuses, épaisses, striolées, fauves, mesurant 23-30 X 13-15."-. Spores pâles, jaunâtres, subglobuleuses ou anguleuses par pression mutuelle, très finement aspérulées (20 p- de diam.). Spermogonies nombreuses placées au centre de la tache, sur les deux faces de la feuille ; elles sont petites, brunes et ont l'ostiole fimbriée. 67. — Gaeoma minutum n. sp. — Sur les gousses d'une Légumineuse. Ououli. Novembre. Soreséparsourapprochés par petits groupes (i/4-i/2millim.), semi-globuleux, brun-roux, couverts par l'épiderme qui se dé- chire au centre; tache nulle; masse des spores compactes, blan- châtre; couche mycélienne épaisse, incolore. vSpores disposées par files serrées, anguleuses, incolores, avec un contenu granu- leux, brun pâle; elles mesurent 22 X 12-15 <"•; la paroi est lisse. V. DISCOMYCÈTES. 68. — Peziza institia Berk. — Sur les troncs pourris. Forêts du mont Bavi. Octobre. Obs. — Spores fusiformes, droites ou un peu courbées, 40-45 X 8-10 a; paraphyses linéaires, rameuses; thèques très allongées (520 x18 a). 69. — Pheopezia orientalis, n. sp, — Sur les bouses de vaches. Fu-Phap. Juillet. 6o JOURNAL DE BOTANIQUK Cupuliforme, g-labre, mince, sessile, 2 centim. de diamètre, à la fin étalée; bords entiers; fauve brunâtre. Thèques clavi- formes (160 X 20,") à 8 spores unisériées; paraphyses incolores, linéaires, cylindriques, simples, à peine un peu épaissies vers la partie supérieure. Spores exactement ovoïdes (20-10 X loi^), lisses, à paroi très épaisse, dépourvues de gouttelettes, d'abord incolores, puis jaunâtres et enfin rousses. Espèce de grandes dimensions ayant des analogies avec les Asco- bolics, mais dont les spores ne deviennent jamais violacées et restent toujours lisses. (A suivre.) CHRONIQUE L'ouverture du cours de M. Edouard Bureau, professeur au Muséum, e^t fixée au 15 mars. Les leçons auront lieu dans le grand amphithéâtre tous les samedis, à deux heures pendant les mois de mars et d'avril, et à midi et demi à partir du mois de mai. Le professeur parlera des plantes fossiles phanérogames et de Iquxs affinités dans la flore actuelle. ' ''^•^*' En outre, des leçons théoriques et pratiques sur les plantes vivantes se feront dans le laboratoire de Botanique, 63, rue de Bufïon, à partir du 6 mai, le mardi à midi et demi et le samedi à une heure et demie. M. P? Maury, nommé par le gouvernement mexicain membre de la Commis- sion géographico-exploratrice du Mexique, va se mettre prochainement en route. Les communications que les botanistes auraient à lui faire parvenir pourront lui être adressées au Musée de Tacubaya, près de Mexico. Une Réunion viticole internationale, ayant pour objet principal la lutte contre le Peronospora viticola et les autres maladies de la Vigne causées par des végé- taux parasites, se tiendra à Rome du 23 au 27 mars. Une exposition internationale d'Horticulture, où une large part sera réservée à la science, aura lieu à Berlin du 25 avril au 5 mai. L'exposition internationale de Botanique géographique, commerciale et in- dustrielle qui devait avoir lieu cette année à Anvers a été ajournée à l'année prochaine. Le Gérant : Louis Morot. ^AFts. — J. Mersch, uup., '^Z, pt. Dtuiferl- nochefe«« 4« ANNÉE. N» 4. 16 FEVRIER 1890. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur : M. Louis MOROT. CONTRIBUTIONS A LA FLORE MYCOLOGIQUE DU TONKIN (Fin). Par M. N. PATOUILLARD. VL PYRÉNOMYCÈTES. 70. — Meliola Bambusse Pat. [M. furcaia Berl. et Roum. non Lev.) — Feuilles vivantes de Bambou. Mont Bavi. 71. — Meliola amphitricha Fr. — Sur les feuilles de différents arbres. Fu-Phap. Janvier. 72. — Meliola palmicola Wint. — Feuilles vivantes de Palmiers. Mont Bavi. 73. — Meliola clavispora n. sp. — Sur feuilles vivantes. Fu-Phap. Janvier. Taches épiphylles, noires, orbiculaires (4-8 millim. de dia- mètre), peu épaisses, bien délimitées sur les bords. Soies nulles. Mycélium brun, rameux, septé (8 i') ; hyphopodies abondantes, alter- nes, ovoïdes, substipitées, 10-12 X 8,". Fé- rithèces nombreux, arrondis, d'ordinaire dis- posés en cercle sur la tache, astomes, 200 [t. de diamètre, noirs et très opaques. Spores bru- nes, claviformes, 2,deîix cloisons seulement, formant trois articles : l'un des extrêmes est Meiioia clavispora. renflé, le moyen plus étroit et le troisième ^°'^^^' est encore moins volumineux que le second; elles mesurent 40-50 V- de longueur, leur largeur est de \6i>- à une extrémité et de 10 f^ à l'autre ; il y a un étranglement entre le gros et le moyen article. Espèce bien distincte de toutes les congénères par ses spores à deux cloisons. 74. — Meliola quercina n. sp. — Sur feuilles vivantes du 62 JOURNAL DE BOTANIQUE Chêne. Bois près de la rive g-auche de la rivière Noire, en face de Fu-Phap. Janvier. Epiphylle. Taches orbiculaires, confluentes ou éparses, min- ces, noires, dendritiques au pour- tour, larges de 5-15 millimètres, hérissées de soies. Mycélium for- mé de gros rameaux à hyphopo- dies alternes, bruns, larges de 10-12 [J-, couché sur des fdaments rameux, très grêles, bruns clairs, sans hyphopodies; ces dernières stipitées, ovoïdes, brunes (2226 X 10 1^). Soies très nombreuses, longues de i-i 1/2 millimètre, noires, composées de filaments g-rêles, rigides, agglutinés ; elles sont souvent penicillées au som- met. Périthèces globuleux, noirs, celluleux, astomes, 260 p. de dia- mètre. Thèques allongées, cylin- dracées, atténuées en stipe, ar- rondies au sommet (100X12 ^l), à 8 spores bisériées. Spores fusiformes ou en massues, à cinq cloisons, brunes avec les deux loges extrêmes incolores et beaucoup plus petites que les quatre moyennes, légèrement toruleuses, mesurant 38-40 X 9 p-. Les Meliola à soies composées sont très peu nombreuses. Le M. penicillata Lev. conservé dans l'herbier du Muséum est privé de péri- thèces ; nous avons rapporté à cette espèce une plante de l'Amazone dont les spores sont triseptées; Spegazzini donne quati"e cloisons à sa M. penicillata des Fungi Argentini, n° 42. Notre il/, quercina avec ses cinq cloisons est donc parfaitement distincte. y 5. — Asterina setulosa n. sp. — Sur les deux faces des feuilles vivantes d' un ^//^^/«'«^. Boisdes environs deFu-Phap. Mai. Taches orbiculaires, noires, ténues, éparses ou confluentes, très adhérentes à la feuille, dendritiques au pourtour. Périthèces globuleux, astomes, petits {120 X 80 p.), noirs, opaques, cellu- leux. Thèques cylindracées, obtuses au sommet, subsessiles, à 8 spores(io X 40 p-). Paraphyses linéaires, à gouttelettes. Spores droites, à deux loges inégales, la plus courte obtuse, l'autre ef- filée, hyahnes verdàtres (10 X 3 ]>)- Pycnides astomes, de même Fig. 5. — Meliola qtiercina. a, une soie composée. — b, thèque. c, trois spores. N. Patouillard. — Contributions a la Flore mycologique du Tonkin. 63 forme et de même grandeur que les périthèces, mais brunes, pel- lucides, et non noires et opaques. Spermaties ovoïdes, hyalines, nombreuses (5X3 P-). Mycélium brun, rameux, pinnatifide, à hyphopodies alternes, subglobuleuses, stipitées, analogues à celles des Melïola. Soies nombreuses, dressées, noires, opaques, très longues. Espèce distincte de VAsterma Eugeiiiâs Mtg. qui a les spores tri- septées et qui est dépourvue de soies. 76. — Parodiella sphaerotheca n. sp. — Sur des feuilles de Composées. Fau-keùn. Décembre. Taches épiphylles, nombreuses, orbiculaires, fauves, petites (3-5 millim.) et peu marquées. Périthèces très petits (60-120 u-), ponctiformes, adhérents à la feuille, superficiels, groupés au centre de la tache, subglobuleux, noirs, astomes, se déchirant en étoile à la fin. Tissu brun, celluleux, rayonné, analogue à ce- lui des Microthyriacées ; xhho^ç.^ globuleitses , stipitées (25 ;j- de diam.) octospores, ne bleuissant pas par l'iode. Spores ovoïdes allongées (14-15 X 5 y), obtuses aux deux extrémités, droites ou à peine étranglées au milieu, uniseptées, incolores, puis verdàtres et enfin brunes. Espèce voisine des Dimerosporium et Mïcrolhyrùim. 'j'j. — Xylaria Botrys n. sp. — Sur le bois mort. Mont Bavi. Octobre. Stroma noir, glabre ou presque glabre, stiptiforme, simple ou formé par l'union de 4-6 stipes, plus ou moins divisé, portant au sommet une grappe serrée de rameaux courts, ovoïdes, to- ruleux, longs de 4-5 millim., épais de 2-3, terminés par un mu- cron stérile, long de i millimètre. Tissu interne blanc. Périthèces globuleux, noirs; ostioles peu saillantes à peine visibles à la loupe. Spores noirâtres, ovoïdes, inéquilatérales (12 X 5 [Jt-). Plante haute de 2-4 centimètres ; corymbe de rameaux large de 2 centimètres environ. 78. — Xylaria compunctajungh. — Sur les troncs d'arbres abat- tus. Vallée de Lankok. Mai. Obs. — Tous les spécimens de la collection étaient stériles. 79. — Kretzschmaria proxima n. sp. — Sur le bois mort. Forêts du mont Bavi. Juin. Stroma très léger, noir, formant une masse pulvinée, convexe en dessus, plus ou moins divisée, montrant à la face inférieure 64 JOURNAL DE BOTANIQUE des branches rameuses, grêles, accolées entre elles, se terminant par des divisions courtes, renflées, arrondies en dessus, angu- leuses latéralement par compression et contenant quatre ou cinq périthèces; ceux-ci sont ovales, noirs et sont surmontés par une ostiole saillante aiguë. Spores brunes, atténuées aux deux extré- mités, un peu inéquilatérales, mesurant 24-28 X 8-10 i^. Le tissu du stroma est noir roux. Diffère des K. clavus, K. ccenopus, par ses spores plus grandes et son stroma divisé ; diffère également du K. cetrarioides par ses ostioles plus petites, la disposition de ses rameaux, etc. 80. — Hypocrea rufa (Pers.) Fr. — Troncs pourris. Forêts du mont Bavi. Mai, 81. — Hypocrea cornea n. sp. — Troncs pourris. Forêts du mont Bavi. Mai. Orbiculaire, disciforme, un peu déprimé au centre, onduleux sur les bords qui sont infléchis en dessous, brun noirâtre, à peine ponctué à la loupe, mince; stipe central, large et court, concolore. Tissu blanc fuligi- neux. Périthèces petits, non saillants, ovoïdes, serrés, à parois brunes. Spo- res fuligineuses, au nombre de 16 par thèque, irrégulièrement cubiques (3X2 1/2 [x). Plante voisine de 1'^. /^/^'a marina. • ' T 1 j ' 1 Coupe transversale faite à la On peut aussi étudier le développement base d'un limbe très jeune ;ie des diaphragmes en même temps que du fe^tl'^ïdLri^^rflU! parenchyme sur des coupes transversales faites à la base d'un limbe très jeune. La section montre un épi- derme continu, au-dessous duquel, entre les faisceaux de pro- cambium, on voit une rangée de grosses cellules en contact, qui dans le voisinage du faisceau médian ont déjà commencé à se cloisonner (fig. 7) ; leur nombre est celui des futurs murs de séparation des canaux interfasciculaires. Leur cloisonnement commence par la formation d'une paroi médiane, dirigée suivant la largeur du limbe, qui est bientôt suivie de la formation d'une M 70 JOURNAL DE BOTANIQUE autre cloison parallèle se formant très près de chaque côté. Les deux cellules minces ainsi isolées sont l'origine des murs, et c'est elles que nous avons vues précédemment par transparence en séries régulières à la base des feuilles jeunes ; elles continue- ront à se cloisonner dans le même sens, d'autant plus longtemps que la partie considérée de la feuille sera plus épaisse. Les deux cellules plus grosses, isolées vers l'extérieur, seront l'origine de tout le tissu compris entre l'épiderme et les canaux. Les cellules ainsi formées, en s'arrondissant sur leurs bords, produi- sent par cloisonnement dans la direction perpendiculaire à la précédente les toutes petites cellules filles, origine du dia- phragme, que nous avons déjà observées par transparence. On ne les a pas représentées dans la fig. 7, afin de ne pas compli- quer le dessin. Les cellules formant le diaphragme, vues de face, sur une coupe transversale, lais- sent entre elles de très pe- tits méats, presque tou- jours triangulaires, qui constituent les perfora- tions (fig. 8). Si parfois, mais rarement, le dia- phragme n'est pas entier, ni en contact avec tout le Fig. &. ZosUra fiana.—'PoTÛon d&driLphiagme pOUrtOUr du Canal acri- vu de face (gross. 220). fère, c'cst que, au début, l'une des cellules mères n'a pas produit de cellule fille, d'où il résulte un vide. Ces diaphragmes, qui d'une nervure à l'autre ne sont pas toujours sur le même plan (fig. 6 D), sont vasculitères, comme Duval Jouve l'a indiqué pour le Zostei'-a, en même, temps que pour la plupart des plantes aquatiques (i), et alors la nervure transversale d'union devra suivre les différents diaphragmes en faisant des ondulations. Le limbe diminue graduellement d'épaisseur jusqu'au som- met; par suite, les canaux aérifères interfasciculaires, tout en restant en même nombre qu'à la base du limbe, ont diminué de I. Duval Jouve, Diaphragtnes vasculifères des Monocotylédojies aqtiatiques (Mémoires de l'Acad. des Se. et Let. de Montpellier, tome VIII, 1873, page 157 à 176, pi. VIII). C. Sauvageau. — Sur la structure des feuilles des plantes aquatiques . 71 volume ; les murs de séparation n'ont bientôt plus qu'une seule cellule, qui finalement disparaît, et les deux couches sous-épider- miques sont directement en contact ; le limbe est alors légèrement bombé au niveau des nervures. Vers le sommet (fig. 2 A), l'épi- derme est rongé sur les bords, dans la partie où les deux sur- faces épidermiques sont en contact, trace de la desquamation qui s'est produite à l'état jeune; sur le bord de la feuille on remarque aussi un faisceau fibreux, à épaississements de nature cellulosique, plus puissant qu'il ne l'était à la base du limbe; Fig. 9. Zostera marina. — A, nervure médiane à quelques millimètres du sommet; B, nervure médiane dans la partie élargie du sommet (gross. 220). cependant la plupart des faisceaux fibreux disparaissent, mais ceux qui avoisinent la nervure médiane persistent. Cette nervure médiane, que nous avons vue se prolonger jusqu'au sommet (fig. i), présente de remarquables particularités anatomiques. Ainsi, tandis que la section pratiquée à la base du limbe nous a montré une lacune vasculaire arrondie (fig. 4), en- tourée de larges cellules, on constate que, vers le sommet, ces cellules de clôture diminuent beaucoup de volume, comme pour laisser plus de place à la lacune vasculaire, qui, pour conserver son volume primitif, s'aplatit dans le sens de la largeur du limbe. Plus près du sommet, à 1/2 centim. ou i centim. du bord libre, on retrouve sur ses bords de petites saillies dans cette lacune, restes de parois de cellules vasculaires en partie résorbées 72 JOURNAL DE BOTANIQUE (fîg-. 9 A); le liber conserve au-dessous une section arrondie. Enfin, dans la partie élargie de la nervure médiane, la portion vasculaire est très aplatie (fig. 9 B). On reconnaît encore très bien la lacune vasculaire à ses contours plus épais, mais elle est complètement remplie par des cellules, disposées à peu près sur trois couches, dont les parois cellulosiques extrêmement minces, très faciles à déchirer, sont seulement très légèrement épaissies aux points où elles se rencontrent entre elles. Ces cel- lules, qui représentent le bois, n'ont j)oint d'ornements lignifiés comme en possèdent les \ aisseaux; on dirait qu'elles jouent là un rôle secondaire, celui d'empêcher la paroi supérieure du sys- tème (à parois épidermiques plus petites que sur la face inférieure) d'obturer l'ouverture du faisceau en s'afïaissant. En coupe lon- gitudinale, ce sont des cellules étroites, allongées, à paroi trans- versale oblique souvent visible. La partie libérienne est com- posée de 2-3-4 masses de cellules étroites, rapprochées l'une de l'autre, dans lesquelles je n'ai point vu de cribles, mais qui sont cependant de nature libérienne. La gaîne de la feuille, fermée jusqu'à son sommet, possède à la base une section étroite et arrondie, à cause de la tig-e qu'elle entoure ; à son sommet au con- traire elle est élar- gie et très aplatie. La structure, à la base comme au sommet , est la même que celle du limbe, sauf un plus grand nombre de faisceaux de fibres, mais dans la partie recou- Fig. 10. Zostcra marina. — Coupe longitudinale au niveau de VraUtC elle eSt for- la ligule: le diaphragme inférieur est vasculifère (gross. 80). > ^ 1 . ^ meealabase, entre les deux épidermes, de deux couches de cellules parenchyma- teuses produisant de nombreuses fibres, et dans la partie supé- rieure elle est réduite à ses deux épidermes complètement au C. Sauvageau. — Sur la struclure des Jeui lies des plantes aqu.xtiqiies. 73 contact ; aussi cette partie supérieure, recouvrante, plus mince, est-elle toujours celle qui se déchire et se désorganise la pre- mière. Une coupe longitudinale dans la feuille au niveau de la ligule (fig. 10), montre que celle-ci est composée de deux épidermes, entre lesquels, à la base, s'introduisent quelques cellules de nature parenchymateuse. On trouve à ce niveau dans la feuille 2-3-4 diaphragmes transversaux, dont un au moins est vascu- lifère, beaucoup plus rapprochés l'un de l'autre qu'ils ne le sont dans toute autre partie ; aucune ramification vasculaire ne pé- nètre dans la ligule, La chute du limbe se fera un peu au-dessus de la ligule, de manière à laisser celle-ci attachée à la gaine qui persistera encore quelque temps sur la tige. Cette déhiscence sera facilitée par les cellules du limbe situées immédiatement au- dessus du point d'attache de la ligule, dont les parois sont légè- rement 2"élifiées. ô La feuille du Zostera inarïna est donc caractérisée : 1° par sa gaîne complètement fermée ; 2° par ses nervures parallèles au nombre de 5-7-9 ; 3° par le prolongement jusqu'au sommet de la nerv^ure médiane; 40 par l'absence d'endoderme et de péricycle dans les faisceaux libéro-ligneux ; 5° par ses canaux aérifères disposés sur une seule rangée ; 6° par ses fibres de sclérenchyme non lignifiées, sous-épidermiques ou entourant les faisceaux libéro-ligneux, et enfin 7° par l'absence de cellules sécrétrices. Zostera nana Roth. — Le Z. naiia, très répandu sur nos côtes de l'Atlantique et de la Méditerranée, est la plus grêle des espèces du genre. Ses feuilles, parfois très courtes, atteignent fré- quemment 50 centim. de longueur; leur largeur varie, sur des échantillons récoltés au même endroit, entre un millimètre à peine et près de deux millimètres. On ne trouve jamais que trois ner- vures, longitudinales, parallèles, la nervure médiane se poursui- vant jusqu'au sommet, ens'évasant légèrement, après que les deux autres nervures, marginales, se sont unies à elle par une courbure en arc. Le limbe, arrondi au sommet, y est creusé au milieu d'une légère échancrure, correspondant à la nervure médiane, et lais- sant de chaque côté deux petits lobes, symétriques ou non. On reconnaît bien facilement au microscope, surtout après avoir 74 JOURNAL DE BOTANIQUE traité les feuilles par l'eau de Javelle, puis les avoir colorées, que leur sommet a dû subir une desquamation semblable à celle du Z. marina, mais plus forte, et qui en s'accentuant au milieu, au point où la nervure médiane élargie devait aboutir, y a dé- coupé une échancrure (fig. 1 1), On peut d'ailleurs facilement s'en assurer, car sur une feuille de quelques centimètres de longueur, mais encore renfermée dans la gaîne de la feuille qui l'enveloppe, le sommet est complètement arrondi, la nervure médiane, évasée, est recouverte par un épiderme à cellules plus grêles que les au- tres, moins vivantes, et destinées à tomber dès que la feuille sor- tira de la gaîne recouvrante. Et même si l'on observe le sommet d'une feuille très jeune, ne dépassant pas 2 mm. de long, le sommet du limbe, loin d'être échan- cré ou même arrondi, est obtus. Toute la partie ob- tuse tombera donc et per- mettra la communication de la nervure médiane avec l'extérieur, comme dans Z. marina. Tandis qu'une coupe transver- sale, faite à la base du limbe du Z. marina mon- trait que la plus grande épaisseur était au milieu et allait en diminuant jusqu'aux bords, dans le Z. nana, la section est d'épaisseur plus uniforme, et pres- que toujours on observe même une légère dépression sur les deux faces, au niveau de la nervure médiane. La structure générale est la même que celle du Z. marina; mais il n'y a jamais que trois faisceaux libéro-ligneux, l'un médian, les deux autres mar- ginaux, dont la structure est aussi la même. Entre les faisceaux, on trouve, de chaque côté, 3 canaux aérifères dans les feuilles les plus étroites, 5-6 dans les plus larges. La couche sous-épi- dermique, toujours simple, contribue par conséquent à la bor- dure des canaux aérifères ; c'est seulement aux points où abou- tissent les murs de séparation qu'elle se dédouble en deux cellules, l'une extérieure ordinaire, l'autre qui s'est transformée Fig. II. Zostera iiana. — Sommet d'une feuille adulte (gross. 80); la nervure médiane et les deux ner- vures latérales sont indiquées par un pointillé. La ligne dessinée au-dessus indique la forme de la feuille très jeune. C. Sauvageau. — Sur la structure des feuilles des plantes aquatiques. 75 en une ou quelques cellules fibreuses. Les faisceaux fibreux ne se montrent donc pas entre les murs, sauf au niveau de la nervure médiane et sur les bords de la feuille; on en retrouve aussi autour des faisceaux libéro-ligneux. La gaine, au lieu d'être fermée comme celle du Z. marijta, est ouverte suivant toute sa longueur, les bords étant beaucoup plus embrassants qu'au sommet, où ils se prolongent un peu au- dessus de la ligule en deux petites oreilles indépendantes du limbe. La ligule est identique. Zostera Muelleri Irmisch. — Cette espèce a été créée pour distinguer un Zostei^a australien, qui diffère du Z. nana par ses feuilles un peu plus larges et une échancrure plus large et plus évidente au sommet ; elle remplacerait le Z. nana dans l'hémisphère sud; mais cette espèce, adoptée par M. Ascherson et plusieurs autres botanistes, n'est par reconnue par les auteurs du Flora Australiensi's, qui voient l'échancrure du sommet pré- senter toutes les formes de passage entre le Z. nana et le Z. Mîielleri, et ils considèrent ce dernier comme une forme austra- lienne du Z. nana (i). Les feuilles sont un peu plus larges que celles du Z. nana et atteignent 2 mm. La structure anatomique est très semblable à celle de ce dernier ; on trouve trois faisceaux sur toute la lon- gueur du limbe ; de chaque côté de la nervure médiane, on compte 7-8 canaux aérifères; j'ai trouvé les faisceaux fibreux à peu près toujours au contact de l'épiderme, tandis qu'ils l'étaient rare- ment dans le Z. 7iana; ils étaient aussi plus gros et à fibres plus fortement épaissies, surtout sur les bords du limbe. Mais il serait certainement difficile de donner ces différences comme des carac- tères spécifiques, et je ne crois pas qu'une feuille puisse per- mettre sûrement une détermination de ces deux espèces. Mais l'espèce cependant est bien autonome et nous verrons plus tard des différences saillantes dans l'anatomie de la tige permettre de distinguer le Z. 7iana du Z. Mtielleri. Je n'ai pas eu à ma disposition d'exemplaires de Z. iasmanïca G. V. Martens, ni de Z. Capri'corm Ksch.. Les Zostera ne possèdent donc, pour les préserver d'une I. Bentham et F. von Mueller, Flora Australiettsis, vol. VII, 1878, page 176. 76 lOURNAL DE BOTANIQUE évaporation trop active, qu'un épiderme compact à petites cel- lules, à paroi externe épaissie et recouverte d'une mince cuticule. Les fibres cellulosiques sous-épidermiques, ou voisines des fais- ceaux libéro-ligneux, ne peuvent pas être considérées comme protectrices, mais seulement comme devant donner de la résis- tance aux feuilles, en leur conservant cette flexibilité et cette souplesse qui leur permettent de suivre les mouvements de l'eau ambiante sans se déchirer. Mais les cellules du parenchyme, beaucoup plus volumineuses que celles de l'épiderme, dont le protoplasme ne forme qu'un mince revêtement pariétal avec quelques grains de chlorophylle, jouent évidemment le rôle de tissu aquifère, de tissu réservoir d'eau, donnant aux feuilles vivantes leur turgescence ; c'est cette eau qui s'évapore pendant que la plante reste exposée à l'air ; si la quantité d'eau évaporée dépasse une certaine mesure, la feuille se fane, se dessèche et meurt. On peut d'ailleurs facilement constater que l'eau entre ainsi pour une très forte proportion dans le poids de la feuille, en laissant des feuilles vivantes se dessécher à l'air. (A sîdvre.) CATALOGUE ■ DES GRAMINÉES DE L'INDO-CHINE FRANÇAISE {Suite.) Par M. B. BALANSA. MAYDÉES. Zea. II. — Z. Mays L. Introduit dans le Tonkin à une époque indéterminée. Cultivé , régie Coix. maintenant dans le Delta et la région montagneuse. 12. — G. Lachryma L. Village dOuonbi. Ses fruits servent à faire des colliers pour les femmes. 13. — G. chinensis Tod. Jnd. sein. hort. bot. pan. ann. 1861, pag. 5. C. Lachryma Loureiro , pro parte. B. Balansa. — Catalogue des Graminées de l' Indo-Chine française. 77 C. Ma-yti'ên Romanet du Caillaud in Bull, de la Société d' Ac- cliTnatation , 1 881, p. 442. En annamite : y-Dzî. « La graine de l'y-dzi, dit M. Romanet du Caillaud, débar- rassée de son écorce, est comestible comme une céréale ordi- naire ; elle possède même un goût spécial . « L'y-dzî n'est pas seulement un aliment ; elle est encore un médicament. Les habitants du Tonk-King l'appellent l'herbe de la vie et de la santé. Elle neutralise les miasmes de l'air et le poison de l'eau, dit un voyageur. On lui a donné le nom du grand général chinois Ma-yu'ên qui conquit le Tonk-King au pre- mier siècle de notre ère et qui en faisait sa nourriture. » Parlant de ce Coix^ Loureiro s'exprime ainsi : - Virtus : seminum. Corroborans, Nervina, sub-Diuretica. Pro- dest in ulceribuspulmonum, Hydrope, artuum, ac praecordiorum debilitate. Usus vulgaris esculentus. Les graines du Coix chinensis ne sont pas pierreuses comme celles de ses congénères, ce qui rend facile l'extraction du ca- ryopse. 14. — G. agrestis Loureiro. C. excillafajcicq. Commun dans les fossés de la citadelle de Hanoï, et ailleurs dans les lieux humides. 15. — G. puellarum, sp. nov. Souche vivace, cespiteuse. Tiges de o m. 50 de hauteur. Fruits petits, globuleux, luisants, très durs. Distinct du Coix Lachryma par sa souche vivace et ses fruits plus petits, du C. agrestis par ses fruits globuleux, moitié plus petits. Les femmes mans se font des colliers avec ses graines. 16. — G. stenocarpa, sp. nov. C. Lachryma L, var. stenocarpa Oliver in Hookers' lco7ies plantarzmi^ vol. VIII, part. III, pi. 1764. Espèce très distincte par ses fruits allongés, cylindriques, et à la- quelle nous avions donné dans notre herbier le nom de C. stenocarpa, avant que M. Oliver, à tort, je crois, ne la rattachât comme variété au Coix Lachryma. Je ne l'ai jamais observée dans le Tonkin; avec ses graines. 7» JOURNAL DE BOTANIQUE originaires, m'a-t-on dit, du pays, on fait des colliers pour les jeunes enfants. Les quatre espèces de Coix sus-mentionnées nous semblent bien distinctes. Chionacne. 17. — G. Massii, sp. 7iov. Tiges glabres, un peu diffuses, à nœuds pubescents. Feuilles lan- céolées, glabres ; ligule tronquée ; gaines fortement nerviées, glabres, pourvues seulement de quelques poils sur les bords. Epillets monoï- ques, pédoncules, naissant 2-;^ à l'aisselle des feuilles supérieures dont les oraînes renflées les entourent. L'axe du petit épi supportant les epillets (toujours peu nombreux, 1-3) se fragmente au-dessous de la naissance du rachis commun des fleurs mâles. Chaque fragment ou fruit, lorsque le caryopse est arrivé à maturité, est étranglé vers son milieu; il est pierreux, luisant. Sa partie inférieure est formée d'une grande cavité centrale traversée dans son milieu par une partie de l'axe. Un peu au-dessus de sa base prend naissance le rachis supportant les fleurs mâles ; la partie supérieure est constituée par la fleur femelle. Rachis des fleurs mâles glabre, grêle, très comprimé; il prend naissance dans la partie opposée à la glume inférieure de la fleur femelle, et plus bas que cette glume. Epillets mâles uniflores, caducs, géminés sur le rachis. Epillets femelles uniflores ; glume inférieure ovale, renflée dans son milieu, et cachant par deux larges oreillettes une partie du rachis des fleurs mâles ; cette glume se prolonge en une languette large, ovale, souvent échancrée à son sommet... Caryopse arrondi, marqué intérieurement d'un large sillon ; il est renfermé dans lesglumes et les glumelles, mais libre. Spile arrondi, très développé. Cette espèce a été trouvée par M. Massie, pharmacien de la marine, dans les environs de Sontay. Elle a été recueillie aussi à Bac-ninh par M. Brousemiche. POLYTOCA. 18. — P. bracteata R. Br. Coz'x heteroclita Roxb . Polytoca heteroclita Munro in Jierb. mus. paris. Prairies de la région montagneuse : Couaïnak, Déo-couan, base du Mont-Bavi. (Bal. 509, 1785.) Cette Graminée constitue une bonne plante fourragère. B. Balansa. — Catalogue des Gratninées de l' Indo-Chine française. 79 ANDROPOGONÉES. DlMERIA. 19. — D. Twaitesii Hack. ïn Alonog.phmi. vol. VI, p. 78. Ouonbi, sur le bord des rizières (Bal. 410) ; Marais près du littoral, à l'est de la baie de Fi-Tsi-Long. (Bal. 408). Montagnes au nord d' Ouonbi, vers 400 mètres d'alt. 20. — D. ornithopoda Trin. E. filïforniïs {Dùneria filifonnis Hochst.) Andropogon filifoi^mis Roxb. Marais près du littoral, à l'Est de la baie de Fi-Tsi-Long (Baî. 409). 21. — D. falcata Hackel ïn Monogr. phan.^ vol. VI, p. 85. Ouonbi, dans les marais (Bal. 412). Imper AT A. 22. — I. Koenigii Benth. Commun dans tout le Tonkin. Les feuilles de cette Graminée servent de"préférence au Ton- kin, à la Nouvelle-Calédonie, au Paraguay, etc. à couvrir les chaumières. MiSCANTHUS. 23. — M. japonicus Anderss. Commun sur les collines herbeuses (Bal. 490, 491 , 492, 1763). Saccharum. 24. — S. offîcinarum L. Deux races très distinctes de Canne à sucre sont cultivées par les Annamites. La première, nommée Mi-a, sert exclusivement à la fabrication du sucre. Par ses tiges grêles, nombreuses, hautes de 3-4 mètres, elle ressemble beaucoup au Sorgho sucré. Elle fleurit tous les ans, et produirait, au dire des Annamites, des graines fertiles. La seconde, novci.vcvé:ç. Mi-doo , est cultivée autour des habitations et offre plusieurs variétés. Ses tiges très sucrées sont mangées par les Annamites et ne servent jamais à la fabri- cation du sucre, celles de Mi-a offrant, disent-ils, plus d'avan- tages. 8o JOURNAL DE BOTANIQUE 25. — S. spontaneum L. Var. a, geîiuimim. Souche longuement traçante. Commun sur les bords du fleuve Rouge et ailleurs (Bal. 1735). 26. — S. arundinaceum Retz. ►S", procertim Roxb. Souche cespiteuse. Commun dans les vallées de la région montagneuse (Bal. 482, 483, 1721, 1722, 1723, 1724, 1725). 27. — S. Nareng-a Wallich. Erwchrysis Narenga Nées z'n Steud. Synop. , page 47 1 . Pâturages de la région montagneuse, çà et là. (Bal. n° 496, 1736, i737> 1738). Var. aristata (glumelle inférieure de la fleur hermaphrodite aristée). Phocam, dans les vallées herbeuses (Bal. 497). 28. — S. fallax, sp. nov. Souche vivace. Tiges pleines, glabres, de 2 m. 50 de hauteur. Feuilles glabres, linéaires-acuminées, s'atténuant vers la base; ligule ovale, glabrescente, entourée de longs poils; gaînes velues. Epillets articulés, géminés, l'un sessile, l'autre pédicellé, disposés en épis groupés en panicule dont le rachis commun est plus long qu'eux. Epillets sessiles et pédicellés semblables, sauf la sexualité, les sessiles étant mâles et les pédicellés hermaphrodites. Epillet hermaphrodite biflore, pourvu à la base de poils égalant le tiers de sa longueur et sup- porté par un pédicellé velu, ainsi du reste que l'axe principal de l'épi. Glumes 2, oblongues- lancéolées, obscurément nerviées, presque égales et couvertes extérieurement de poils roussâtres. Fleur stérile réduite à la glumelle inférieure, qui est oblongue lancéolée, plus courte que les glumes et légèrement ciliée sur les bords. Fleur hermaphrodite à glumelles 2, l'inférieure glabre, lancéolée, la supérieure, ovale, glabre, diaphane, 5 fois plus courte que l'inférieure. Lodicules... Eta- mines 3, ovaire glabre, styles 2 distincts, glabres; et portant vers leur tiers supérieur des stigmates plumeux. Par son port, le Sacch. fallax ressemble au Sacch. Narenga, mais les épis ou rameaux de la panicule sont beaucoup plus longs. Ses glumes sont en outre plus ou moins velues. Toutes les par- ties de la panicule ont une couleur roussàtre caractéristique. Vallées et collines à Tu-Phap. B. Balansa. — Catalogue des Graminées de l' Indo-Chine Jrançaise. 8i Var. arïsiata, g-lumelle inférieure de la fleur hermaphrodite le plus souvent aristée. Vallées et collines de la région montagneuse (Bal. 489, 1734). Dans le Sacchariiin fallax la glumelle inférieure de la fleur hermaphrodite peut être mutique ou aristée sur un même échan- tillon. On la trouve rarement toujours mutique sur le même pied. Dans le Sacch. Narenga on trouve aussi des échantillons à fleurs aristées. Le genre Erianthîis , différant des Saccharttm par sa glumelle inférieure aristée, ne peut donc être maintenu. Erianthus. 29. — E. fastigiatus Nées. Phocam, dans les vallées herbeuses (Bal.). POLLINIA. 30. — P. articulata Trin. Y setifolia Hack. Poil, setifolia Nées. Collines herbeuses de la région montagneuse (Bal. 392). 31. — P. collina, sp. nov. Voisine du Poil, ai^ticiclata ; mais s'en distingue facilement par ses épillets également pédicellés, et non l'un sessile et l'autre pédicellé, par leur callus orbiculaire et non oblong, par la glume supérieure mutique ou presque mutique et non longuement aristée, par les poils des spires de l'arête de la glumelle inférieure 2 ou 3 fois plus longs, etc. Collines herbeuses près de Tu-Phap (Bal. 1771). 32. — P. arg-entea Trin. Ouonbi, sur les collines incultes (Bal. 498, 499). 33. — P. quadrinervis Hack. P. villosa Munro, non Spr. Vallées, collines herbeuses de la région montagneuse. (Bal. 398,500, 501, 1764, 1765). 34. — P. Guming-ii Nées. Y, \2x.f1Uva Hackel. Rives rocailleuses de la rivière Noire à Tu-Phap (Bal. 1769). 35. — P. monostachya, sp. nov. Voisine du Polytrias préemorsa^ espèce de Java et de Singapore, et du Pollinia Cumùigiï, mais son épi est solitaire et ses épillets sont gemmes. 8j journal de botanique Le Poly trias prsemorsa Hack., le Pollinia Ciimùign elle Poil, moîiostachya ont entre eux les plus grands rapports et ne constituent peut-être que trois variétés d'une même espèce. Le Polytrias prasmorsa se distinguerait surtout par son épi solitaire et ses épillets ternes, le Pollinia Cumingii par ses épis géminés ou ternes et ses épillets gémi- nés, et enfin le Poil, monostachya par son épi solitaire et ses épillets gemmes. Collines un peu sablonneuses, entre Tu-Duc et Bien-Hoa (Cochinchine). Côtes del'Annam àTourane et Cameron. (Bal). 36. — P. ciliata Trin. Var. (i laxa Hack. Vallée de Lankok (Bal. n° 1759). Var. Y Wallichïana Hack. Région montagneuse, à Ouonbi, Tankeuin, Tu-Phap, Bat- Bac. (Bal. n° 487, 488, 1758, 1760). 37. — P. monantha Nées. Tankeuin, près de Quang-Yen (BaL). 38. — P. {Lepiatherjint) debilis, sp. nov. Annuelle. Tiges radicantes, rameuses, glabres. Feuilles oblongues- lancéolées, glabres ; ligule oblongue. Épis solitaires ou géminés, et dans ce cas l'un pédicellé, nu dans le bas et prolongeant la direction de la tige, l'autre sessile, formant un angle presque droit avec celle-ci. L'axe de cet épi est un peu cilié. Épillets géminés, hermaphrodites, l'un sessile, l'autre pédicellé. Glumes 2, égales, l'intérieure naviculaire un peu carénée dans le haut et d'un côté, 7-nerviée, obtuse, glabrius- cule ; la supérieure 7-nerviée, glabre. Glumelle inférieure opposée à la glume supérieure, oblongue-lancéolée, diaphane, subénerviée, beau- coup plus courte que l'épillet et se prolongeant en une arête tordue dans son tiers inférieur, et glabre ; glumelle supérieure oblongue, dia- phane, énerviée, très petite. Lodicules... Etamines... Ovaire glabre. Caryopse oblong, cylindrique, glabre; spile ponctiforme. La position de la glumelle aristée opposée à la glume supé- rieure prouve que les épillets, comme dans toutes les Andropo- gonées, sont biflores, quoique ici la fleur inférieure, qui n'est représentée dans quelques Andropogonées que par la glumelle inférieure, fasse complètement défaut. Dans le Pollim'a debïHs la fécondation très hâtive paraît avoir lieu dans l'intérieur même de l'épillet, c'est-à-dire que les etamines et les stigmates sont toujours inclus. Vallée de Lankok (Mont-Bavi), dans les forêts. (Bal. 1741). B. Balansa. — Catalogue des Graminées de l'Indo- Chine française. 83 POGONATHERUM. 39. — P. saccharoideum P. Beauv. a gemunuui . Talus des chemins, etc. (Bal. 379^ 380, 381, 1750, 1751). p inoiiandrum. Talus des chemins, murailles, etc. (Bal. 382, 383). Apluda. 40. — A. aristata L. Rochers de la baie d'Along- (Bal.). 41. — A mutica L. Hanoï, Mont-Bavi (Bal, 1753, 1754). ISCH^MITM. 42. — I. aristatum L. Ouonbi, Couaïnak, Tu-Phap, dans les prairies, le bord des rizières. (Bal. 391, 405, 1747). 43. — I. rug-osum Salisb. Cultures, rizières en jachère (Bal. 399, 400, 402). 44. — I. muticum L. Cochinchine (Godefroy, n° 760). 45. — I. villosum R. Br. Baie de Tourane, dans les sables (Bal.). 46. — I. Sieboldii Miqu. Vallée de Couaïnak (Bal. 404.) 47. — I. ciliare Retz. Ouonbi, Couaïnak, etc., dans les lieux herbeux (Bal. 386, 393 > 403. 1749)- 48. — I. {Schùna) laxuxn R. Brown. CL gemtt'nimt. Baie de Cameron (Annam), sur les collines herbeuses (Bal.). LOPHOPOGON. 49. — L. tenax, sp. nov. Souche vivace, sous-cespiteuse. Tiges de 30 centim. de hauteur, glabres, un peu rameuses. Feuilles lancéolées, pourvues de poils vers leur base; ligule tronquée. Épis courts, géminés à axe tenace pourvu de quelques poils. Épillets gemmés, uniflores, l'un sessile, l'autre pédicellé; le sessile mâle, persistant, à glumes glabres, l'inférieure 84 JOURNAL DE BOTANIQUE tronquée, 5nerviée, un peu plus courte que la supérieure, qui est sub- énervièe, glabre, mais fimbriée au sommet. Etamines 2. Épillet pédi- cellé femelle, caduc, à glumes subégales couvertes de poils aussi longs qu'elles. Glumelle inférieure opposée à la glume supérieure et consis- tant en une arête glabre tordue dans sa partie médiane et aussi longue que l'épillet; glumelle supérieure oblongue, glabre, diaphane et égalant presque les glumes, ovaire glabre; styles 2, libres, à longs stigmates plumeux. Recueilli par le Docteur Harmand sur les bancs de sable du fleuve de Bassac (Laos). Apocopis. 50. — A. Royleanus Nées. Phocam. (Bal. 411). 51. — A. Wightii Nées. Var. spiculis majoribus . Ouonbi (Bal. 394), Cochinchine (Godefroy, 935). 52. — A. collina, sp. nov. Souche vivace, cespiteuse. Tiges glabres dressées. Feuilles linéaires un peu poilues ; ligule tronquée, gaines et nœuds glabres. Epis 2, diver- gents, à axe couvert de poils roussâtres. Épillets 2, géminés; l'inférieur sessile, biflore, la fleur inférieure mâle, la supérieure hermaphrodite ; le supérieur pédicellé, représenté seulement par son pédicelle poilu. Glumes 2, l'inférieure ovale-oblongue, tronquée, glabre mais légère- ment fimbriée à son sommet, la supérieure oblongue, 3-nerviée, un peu bicarénée, dépassant l'inférieure et pourvue de quelques poils vers son sommet. Glumelles de la fleur hermaphrodite 2, l'inférieure obscurément trinerviée, et se prolongeant en un petit mucron ; la supé- rieure, oblongue, diaphane énerviée. Ovaire glabre, surmonté de deux styles; stigmates plumeux, occupant les deux tiers de leur lon- gueur; glumelles de la fleur mâle énerviées, diaphanes. Etamines 2. Lodicules o. Montagne de Pursat, en Cochinchine (Godefroy, 389). (A sîiwre.) CHRONIQ.UE M. Gaston Bonnier, professeur à la Sorbonne, commencera son cours le mer- credi 16 avril, à dix heures et demie, et le continuera les vendredis et mercredis suivants à la même heure. Il traitera de l'anatomie et de la physiologie expéri- mentales des végétaux. Le Gérant : Louis Morot, VMifl. — 1. Meficli. imp., 22. p4. Daorert- Roekere*«. 4' ANNEE. N"5. i"' MARS 1890. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. NOTES SUR LE GENRE TRENTEPOHLIA MARTIUS (Suite.) Par M. P. HARIOT. NYLANDERA gen. nov. (Cl. W. Nylander, lichenographi optimo dicatum.) Structura eadem ac TrentepoJilice . Differt articulis dorso setiferis. N. tentaculata n. sp. Cespite tenui, pulverulento, oculo nudo vix conspicuo, in sicco fuscescente. Filamentis decura- bentibus parce ra- mosis, 1 2- 1 5 pt cras- sis, 60-67 u- longis ; articulis brevibus, rotundato - ellipti- cis, subtorulosis, oleoso-guttatis, e latere superiori se- Fig. 22. ■ Nylandera tentaculata n. sp. — Gross. 330. tas rigidas (i , rarius 2-3), 4-5^. crassas, 37-90 ^ longas, continuas, apice globoso-capitatas et idcirco Helicum tentacula haud maie referentes emittentibus. Ad corticem patriae ignotae, comm. cl. Willey. Le Nyl. tentaculata s'éloigne de toutes les Trentépohliacées con- nues par la présence d'appendices sétiformes qui prennent naissance sur les cellules du thalle. Il forme à la surface des écorces une couche brunâtre, extrêmement mince, à peine visible à l'œil nu. Il fournit les gonidies du Gyalecta lamprospora^^X. M. Nylander, qui a le premier attiré l'attention sur cette curieuse plante, voyait dans les appendices I. Nylander, Arthonice novie Armerica? borealis, in Flora, p. 312 (1885); Hue, Notes sur les Gonidies d'îin Gyalecta {hc Naturaliste, p. 92, 1885). 86 JOURNAL DE BOTANIQUE des filaments médullaires de nature lichénique elles considérait comme des hyphes issues de la paroi même des cellules gonidiales. L'obser- vation attentive et l'emploi des réactifs ne laissent aucun doute sur la nature de ces prolongements qui ne sont qu'une continuation de l'Al- gue elle-même . De plus le Nylandera ïeniaculata se rencontre au voi- sinage du Gyalecta parfaitement pur, sans présenter la moindre trace d'hyphes de nature fuugique. ADDENDA ET ERRA TA. — Trentepohlia aurea (L.) Martius. — Moravie (Nave) ; Tyrol (von Heuiler), Suisse (Schleicher) , Prague (Opiz), Siegenfeld en Autriche (Pokorny) ; Basilicate, Ischia (L. Rabenhorst). — Sous la forme s lafîo- sum Kiitzing, Phyc. gen.^ p. 284, nous avons reçu cette plante des localités suivantes : Hongrie (Kalchbrenner) , St-Polten (Autriche), avec fruits pédicellés; Pirna (Bauer). Le T. aurea existe encore en Afrique à l'île de l'Ascension (Gordon in herb.Kew), auYunnan (Delavay) et au Tonkin, d'où M. l'abbé Bon l'a récemment envoyé (n°=3643, 3756, 3757,3963,3970). Les numéros 3756, 3757 représentent une forme à zoosporanges pédicellés comme dans le T. tmcinata et ne diffèrent de ce dernier que par les filaments tout à fait réguliers et non plus ou moins toruleux. Le Ch. siibsimplex Caspary ne peut être considéré que comme une forme sans importance du T. aicrea. Il répond exactement à un échan- tillon recueilli par Lyngbye et qui se trouve dans l'herbier Thuret sous le nom de Conferva piilvùiata. J'ai vu cette plante de plusieurs localités allemandes, et, dans certains échantillons, elle paraît passer au type. I^e Ch. aureum v. coi^ticolmit Wolle, Fresh water Algœ of United States t. cxv, f. 22-25, d'après l'auteur lui-même, ne diffère du type de l'espèce que par sa teinte jaune-vert passant au jaune et non jaune doré. Il est impossible de baser même une simple forme sur des carac- tères d'aussi peu de valeur. J'ai rencontré dans l'herbier Grunow, sous le nom de Ch. oleife- rttm, une plante qui rappelle dans ses moindres détails la figure donnée par Kûtzing (Tab. phyc. IV, 92 f. i). C'est bien certainement un T. aitrea à cellules contenant de grosses goutelettes d'huile, à zoosporanges terminaux un peu déjetés sur le côté. Il m'est également impossible d'en éloigner des échantillons qui se trouvent sous le nom de Ch. vi- rescens Rab. (i) dans l'herbier de l'Université de Greifswald. Raben- horst, qui n'a plus cité cette plante et ne lui a jamais fait allusion dans ses derniers ouvrages, soupçonnait sa parenté avec le Ch. oleiferum I. Rabenhorst, Detitsçhlands Kryptogamen Flora, II, 1" p. Alg-en, p. 87 (1847). p. Hariot. — Notes sur le genre Trentepohlia Marines. Si qui doit être réuni au T. aurea et non plus au T. odorata comme on le faisait jusqu'ici. Enfin, je suis persuadé qu'il ne faut pas séparer le Ch. lichenicola Engl. Bot. que je suis incapable de distinguer des formes grêles du T. aurea. J'ai trouvé sur un Lichen de la Nouvelle-Grenade (Cat. Lindig n° 804) une anomalie très remarquable du T. aurea. Les filaments sont composas de deux sortes de cellules, les unes courtes, épaisses, char^ gées de squames, les autres beaucoup plus longues, pellucides et nues. Cette production présente quelques rapports avec la figure donnée par Kûtzing pour son Bulbolrïchïa pericana, mais les filaments sont purs et ne présentent pas la moindre trace d'hyphes de nature fungique. — T. polycarpa N. et M. — Localités nouvelles : Amérique : Terre de Feu (Darwin in herb.Kew); Océanie: Marun Island (inherb.Kev^) Upolu, Samoa (Graeffe in herb. Grunow.); Asie : Tonkin (abbé Bon, n° 3488). M. Grunovv^ avait séparé dans son herbier, comme var. mollis, une forme caractérisée par ses cellules à membrane épaisse brun-jaunâtre, 14 X -4 i"î ses zoosporanges arrondis très nombreux et sériés, 12X16 a. Apiahy (Puiggari in herb. Grunow; Paraguay (Balansa), Tonkin (n°^358i, 41 16). Le Ch. africm Massalongo (i), du Cap, doit rentrer dans la syno- nymie du T. polycarpa. Il répond exactement au Ch. montis Tabulse Reinsch et présente comme lui des filaments peu ramifiés, surmontés à leur sommet d'une coiffe épaisse et lamelleuse. — T. villosa Kûtzing. — Lo- calité nouvelle : Tahiti (D"" Sava- tier). M. le professeur Schmitz m'a communiqué sous le nom de T. pannosa Schlechtendal (typus!), une plante originaire de Rio-de- Ja- neiro et qui répond exactement au T. villosa tel qu'il a été figuré par Kûtzing. — T. Kurzii Zeller (sub Chroo- lepus), 1873 (2). 1. Massalongo, Lichenes capenses, p. H, t. II, f. 1-4 (Memorie dell Istituto Ven. di scienze, lett. ed artî, X (1861). 2. Zeller, Algas collccted by Al. S. Kurz in Arracan and British Burma, etc. (Journal of the asiatic vSociety of Bengal, XLII. Part. Il, p. 190 (1875). — De Toni etLevi Morenos (Atti Istit. Ven., p. 1003 (1885-1886). Fig. 23. — Trentepohlia Kursii Z&Wtx. A, gross. 120; B, gross. 330. — Pégu (Ind. Or.) 88 JOURNAL DE BOTANIQUE Je donnerai plus loin la description de cette plante, dont il était impossible de se faire une idée avec la diagnose écourtée de Zeller. Cette espèce est incontestablement très voisine du T. IVainïoï, dont elle diffère surtout par son thalle rampant à filaments intriqués et par la constance de sa double fructification. Le petit nombre d'échan- tillons que j'ai vus ne me permet pas d'insister sur les rapports qui existent entre ces deux plantes, qui pourraient n'être que des formes d'une même espèce. Peut-être aussi le T. Kiirzn devra-t-il rentrer dans le sous-genre Heterothallusf La question ne pourra être tranchée que par l'examen de spécimens plus nombreux et à divers états de dé- veloppement. Ad folia fruticum, Chourgmenah-Choung, Burma (Kurz in herb. Zeller) ! — T. arboruin (C. Agarh). — Localité nouvelle : Tonkin (abbé Bon, sub. n°' 4111, 4116). — T. abietina (Flotow) Hansgirg. — Plante difficile quelquefois à séparer des formes grêles du 7. aurea : il ne serait pas étonnant que des observations sui- vies sur des échantil- lons frais permissent de rapprocher ces deux plantes. — T. elongata Zel- ler (sub Chroolepus), 1873(1)- Cette espèce, dont je donnerai la descrip- tion plus loin, tient pour ainsi dire le milieu entre les T. aurea et dialep- ta, dont elle s'éloigne par la longueur habi- tuelle des filaments et des rameaux flagelli- formes et par leurs di- mensions. Je n'ai re- trouvé chez aucune au- tre plante la disposition figurée ci-contre : d'un filament se détache à Y\%.2\.— Trentepohiia elongata z&w^ï. angle droit uu ramcau gross. 330. — Pégu (Ind. Or.). Zeller, loc. cit., p. 190. — De Toni et Levi Moreno, loc. cit., p. 1003. p. Hariot. — Notes sur le genre Trentepohlia Martius. 89 court et presqu'à sa base naissent deux ramules opposés dont l'un porte sur chaque article un appendice pluricellulaire atténué à son sommet. Malgré le petit nombre d'échantillons que j'ai vus, je crois devoir con- server le T. elongata comme espèce distincte. Ad cortices, Yaithochoung (Pégu, Ind Or.) Kurz in herb. Zeller! — T. ten/tis 7.e\\ex (sub. Chroolepus) loc. cil., p. 191. — D'après l'étude d'échantillons originaux, doit êtreréuniau T. lagenifera (Hild.). — 7\yi?//M//'j-(]^.) Wallroth. — Localités nouvelles : Riesengebirge (Juratzka), Tyrol (von Ileufler), Sudetes (herb. Nées); Nouvelle- Zélande (Colenso in h. Kew^), articles moins renflés que dans la plante d'Europe et plus longs. Le Ch. riipestre (Braun in herb, Grunow^) et le Ch. Koerbert {F\o- tow in herb. Nées), d'après des échantillons authentiques, ne sauraient être distingués du T. Jolithics : la seconde de ces espèces présente des articles un peu plus toruleux et à parois plus squameuses. Dans le T. Jolithits, comme dans les espèces qui en avaient été séparées, il n'est pas rare de rencontrer des fructifications pédicellées, supportées par des cellules uncinées. — T. odorata (Wiggers) Wittrock. — Localité nouvelle : Tyrol (Heu- fler). Plante rappelant exactement celle de Lyngbye. L'herbier. Duby renferme un échantillon de Ch. odoraticmx. atiranli'acum'KûXzing pro- venant de Falaise (localité classique) et cadrant de tous points avec la figure de Kùtzing (IV. t. 94, f. 11). Il est absolument impossible de séparer cette plante du T. odorata, dont les articles sont seulement un peu plus épais, même à titre de variété. — T. betulina (Rab.) sub Chroolepus, Kryptogamen Flora von Sachsen,I, p. 255 (1863). — Espèce créée par Rabenhorst pour le n° 616 des Algen Sachsens. La description « cellules habituellement sphéri- ques ou ovoides-elliptiques à membrane assez épaisse j et l'examen de la plante distribuée sous ce dernier numéro concordent complètement avec les caractères attribués au T. Bleischii et avec l'échantillon por- tant le n° 1496 [Ch. umbrinum f. elongata Rab.) qui est devenu le type du T. Bleischii. Le T. betulina, étant de 1863, présente la priorité sur le T. Bleischii, décrit en 1868, qui par suite doit rentrer dans la synonymie. — T. umbrina (Kûtz.) Bornet. — Localités nouvelles : Tyrol (von Heufler, Baron von Hausmann), où il est ft-équemment lichénisé. — T» sifiensis (Rabenhorst) sub Chroolepus (i), 1874. — Le T. sine?isis ne peut être séparé du T. umbrina dont il ne diffère que par les dimensions plus faibles des articles (8-14 X 16-18 ^) I. Rabenhorst, Algen Europas, n" 2367, Hedwigia, p. 8 (1874). — De Toni^ Sylloge Algarum, I, p. 248 (1889). 90 lOURNAL DE BOTANIQUE qui sont arrondis ou légèrement ovoïdes. Les zoosporanges mesurent de 12 à i6 p. Sur les écorces, Saigon (R. Rabenhorst), Tonkin (abbé Bon) ad rupes, n''3725. — T. r?^/^/ç\.^ Wainio Mo7iogr. Cladon. p. 338. — Sur le revers d'un fossé dans le bois de la Motte à Saint-Ebremond-de-Bonfossé ; sous des Hêtres dans le parc du château de Dangy. Podétions dépouillés ça et là de leur cortex, mais portant de nom- breuses squamules et des sorédies granuleuses, sans apothécies, mais ayant des spermogonies. La potasse jaunit les podétions, puis les brunit. — F. SURRECTA Floerke, Wainio Monogr. Cladon. p. 339. — Sur le revers des fossés d'un ancien camp romain dans le bois de la Motte à Saint-Ebremond-de-Bonfossé . 26. Cladonia Isignyi Del., Nyl. Flora 1875, p. 447 ; Cl. Designyî Del., Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 54. — Sur un talus dans le bois de Saint-Gilles. Il est bien semblable aux exemplaires de Delise, conservés dans l'herbier de M. Mal branche, La potasse jaunit à peine le thalle et lui donne ensuite une teinte ochracée. Les spermaties, presque toutes plus ou moins courbées, sont longues de 0,007-9 ^^ larges à peine de 0,002 millim.; elles sont attachées à des stérigmates un peu rameux. L'iode bleuit la gélatine hyméniale, qui devient ensuite d'un brun jau- nâtre, le sommet des thèques restant bleu. 27. Cladonia delicata Floerke. — Sur une vieille souche de chêne à Saint-Ebremond-de-Bonfossé. Thalle stérile, jaunissant par la potasse. 28. Cladonia digitata Hoffm. — Sur un talus dans le parc du château de Dangy. Quelques petits échantillons se trouvaient mêlés au Cl. flabelli for- mis (Floerke). ç6 JOURNAL DE BOTANIQUE 29. — Cladonia macilenta Hoffm. — Sur les vieilles barrières à Canisy (Montrairel, le Bosc) et à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (la Motte). Podétions peu élevés (haut. 5-6 millim.), d'un jaune verdâtre, ou jaunâtres, couverts de petites granulations pulvérulentes, auxquelles s'entremêlent parfois de petites squamules, sans scyphes, obtus au som- met, et portant pour la plupart des apothécies ; rarement ils se divisent au sommet en 2 ou 3 rameaux à peine distincts. Sur une barrière à Saint-Ebremond-de-Bonfossé, j'ai récolté des échantillons dont la divi- sion du sommet des podétions est plus accentuée, et ils se rapprochent ainsi de l'espèce suivante. 30. Cladonia flabelliformis (Floerke) Wainio Monogr. Cladon. p. 113. — Sur un talus dans le parc du château de Dangy. Là se sont trouvées réunies les 2 formes tubasformis (Mudd.) et polydactyla (Floerke) Wainio, avec des transitions de l'une à l'autre et quelques exemplaires de Cl. digitaia Hoffm. et Cl. macilenta Hoffm. 31. Cladina sylvatica (Hofïm.) Nyl. — Au milieu des Mousses dans le bois de Soulles ; sur des débris de vieilles ardoisières dans le bois des Vaux, à Saint-Ebremond-de-Bonfossé ; sur le talus de la route dans le bois de Saint-Gilles. Dans cette dernière localité le thalle est grisâtre et fertile ; dans les deux autres localités, il est stérile et d'un beau blanc. La potasse est sans action sur le thalle, ainsi que dans la variété suivante. — Var. PUMiLA Ach. — Sur les talus dans le bois de Soulles et parmi les Mousses dans le parc du château du même endroit. Stérile et assez rare. 32. Ramalina calicaris Fr. — Très commun sur les branches des arbres. Hêtres, Chênes, Pommiers, etc. J'ai vu à Saint-Ebremond-de- Bonfossé des Pommiers dont les rameaux sont entièrement couverts de ce Lichen mêlé à d'autres Ramalina, à des Usnea et Parme lia. Le thalle a de 2 à 6 cent, de hauteur, sur une largeur qui varie de un demi à 3 millim,; il fructifie partout admirablement. Les spores droites, mêlées de quelques-unes légèrement courbées, sont longues de 0,011- 13 et larges de 0,006-7 millim. — Var. I. SUBAMPLIATA Nyl. Recogn. Ramai, p. 134. — Sur les Epicéa du parc du château de Canisy, mêlé au type et aux R. fari- ncccea Kch.^fasiigiaia ^txs.oX evernioides Nyl. ; sur les branches d'un Chêne à Canisy, d'un Hêtre à Gourfaleur ; sur le tronc d'un Chêne à Saint-Gilles. Cette variété est probablement assez commune, mais le plus sou- Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 97 vent elle croît sur les branches élevées des arbres ; son thalle, large de 4 à 10 millim., ressemble beaucoup à celui du R, fraxinea Ach., dont il se distingue par ses spores droites. — Var. 2. SUBFASTIGIATA Nyl. Recogn. Ramai, p. 34. — Sur le tronc d'un Chêne dans l'avenue de la ferme de Castillon à Saint-Gilles. Ce Lichen pourrait être pris pour une des grandes formes du R, fastigiata Pers., si l'on n'en examinait les spores, qui sont droites. M. Nylander dit qu'il est souvent plus petit que ce dernier. '^'j^. Ramalina farinacea (L.) Ach. — Excessivement commun sur les troncs et les branches des arbres, sur les barrières et sur les clôtures en bois de sapin qui protègent les jeunes Pommiers. J'ai récolté cette espèce une seule fois fructifiée sur les Epicéa du parc du château de Canisy : spores droites longues de 0,011-15 ^^ 1^^" ges de 0,004-7 millim. Comme tous les Lichens communs, ce Ramalina est très polymorphe. Le thalle est tantôt couvert de sorédies blanches - farineuses et arrondies, tantôt il en porte de rares et d'une forme oblon- gue. On peut distinguer la forme mtdtifida Ach. chez laquelle les rameaux du thalle se divisent au sommet en un grand nombre de laci- niures étroites et courtes, sur le tronc d'un Maronnier dans le parc du château de Canisy. J'ai aussi récolté cette espèce saxicole sur les schis- tes des murs d'un bâtiment à Gourfaleur (propriété de M. le docteur Marin) et sur l'argile du mur d'un bâtiment de ferme à Saint-Ebremond- de-Bonfossé. Enfin sur un Chêne, à Saint-Martin-de-Bonfossé, j'ai recueilli ce Ramalina avec un thalle large de 5-6 millim, sorédié sur les bords, et formant la transition avec l'espèce suivante, dont, sauf les sorédies, il a toutes les apparences. 34. Ramalina fraxinea (L.) Ach. — Sur un Chêne à Saint-Ebre- mond-de-Bonfossé . C'est ici la plus rare des Ramalina de ce groupe, et jamais on ne lui voit les proportions qu'elle atteint dans l'Aveyron ou dans la Lor- raine ; c'est à peine si elle arrive aux dimensions du R. calicaris var. subampliata Nyl. ; fertile. — Var. CALICARIFORMIS Nyl. Recogn. Ramai, p. 38. — Sur un chêne à Saint-Gilles (la Vallée). Le thalle à 6 cent, de hauteur, sur de 2 à 3 millim de largeur; il a donc l'apparence de celui du R. calicaris Fr.,'mais les spores en sont plus ou moins courbes; ellesont 0,011-13 millim. de longeur sur 0,006-7 de larsreur. '&^ 35. Ramalina fastigiata (Pers.) Ach. — Très commun sur les troncs et les branches des arbres et sur les barrières. A Quibout la tra- 98 JOURNAL DE BOTANIQUE verse supérieure d'une barrière est absolument couverte de ce Lichen. Je l'ai récolté aussi sur les schistes des murs d'un bâtiment à Gourfa- leur (propriété de M. le docteur Marin), Il est très polymorphe pour la hauteur et la largeur du thalle, mais il est très facile à reconnaître à ses rameaux arrivant tous ou presque eus à la même hauteur et à ses apothécies sessiles et terminales. Les spores sont courbes et mesurent 0,013-15 millim. en longueur et 0,006-7 en largeur. 36. Ramalina pollinaria Ach. — Commun sur l'argile et les schis- tes des bâtiments; j'en ai récolté de très beaux échantillons à Dangy et à Marigny ; plus rare sur les arbres dans cette région, où je ne l'ai guère vu que sur les troncs de Chênes. Je rapporte à cette espèce, et non au R.farinacea Ach., à cause de son thalle élargi, lacuneux, une forme que j'ai récoltée sur un Chêne, à Saint-Gilles (avenue de la ferme de Castillon), dont les extrémités sont plus ou moins obtuses, qui est à peine sorédiée, montrant çà et là, surtout vers le haut, une pulvérulence verdâtre un peu granulée; la médulle a la même couleur. J'ai toujoiurs rencontré cette espèce stérile. — F. HUMiLis Ach. — Sur les murailles du château de Canisy ; sur un mur de clôture à Saint-Gilles. Thalle assez étroit, haut de 7 à 10 millim,; stérile. {A suivre^ NOTICE SUR LA VIE SCIENTIFIQUE DU D'- ERNEST COSSON La botanique descriptive vient de perdre l'un de ses plus illustres représentants : le D"" Ernest Cosson est mort le 3 1 décembre dernier, à l'âge de 70 ans. Le maître éminent dont nous déplorons la mort impré- vue avait, par des travaux variés et justement estimés, pris place de bonne heure parmi les botanistes les plus distingués. M, le docteur E, Cosson, né à Paris le 22 juillet 1819, montra bien- tôt de l'aptitude pour les sciences d'observation. Dès l'âge de 16 ans il commença à s'occuper avec fruit de botanique et se livra avec ardeur à la récolte et à l'étude des plantes. Les bienveillants conseils de ses maîtres Adr, de Jussieu, A. Richard et A. Brongniart favorisèrent ses débuts et, en 1840, il publia un premier travail [Observations sur quel- ques plantes critiques des eyivirons de Paris) en collaboration avec M. Germain de Saint-Pierre ; des voyages botaniques en France et en Notice sur la vte scientifique du ly Ernest Cosson. gg Suisse et des études faites en commun sur les plantes des environs de Paris les avaient liés d'une étroite amitié. Cette publication a été le prélude de nouvelles recherches : des botanistes parisiens et en parti- culier M. Weddell secondèrent activement les deux jeunes auteurs qui avaient su, par leur bonne humeur, leur zèle et leurs connaissances, se concilier toutes les bonnes volontés. Ainsi familiarisé avec la végé- tation des environs de Paris, M. Cosson voulut, avec son ami Germain, en présenter le tableau complet et entreprit la rédaction de ce magni- fique ouvrage {Flore des environs de Paris y 184^), qui peut être cité comme un modèle au point de vue de l'exécution matérielle. Les illus- tres professeurs qui avaient encouragé leurs débuts en acceptèrent la dédicace et Adr. de Jussieu l'adopta pour faire suite à son cours élé- mentaire de botanique. Un atlas de 41 planches comprenant plus de 500 figures, gravées sur les dessins des plus habiles artistes, accompagna cet ouvrage. En même temps, sous le titre de Synopsis analytique de la Flore des environs de Paris, ils publièrent un abrégé destiné aux herborisations. Ces diverses publications de MM. E. Cosson et Ger- main de Saint-Pierre, par leur valeur scientifique et le soin apporté à leur rédaction, obtinrent un succès mérité. Tout en consacrant à la botanique la plus grande partie de son temps, M. Cosson poursuivait, comme son ami et collaborateur, ses études de médecine et fut reçu docteur le 9 juillet 1847. Les travaux de M. Cosson sur la flore parisienne ne l'ont pas em- pêché d'élargir le cadre de ses études ; il a pu, en formant un important herbier (i), se familiariser avec l'ensemble de la végétation de l'Europe et avec celle des contrées du bassin méditerranéen dont il s'est plus spécialement occupé. Pour mettre à profit et compléter ses études, il se charo-ea de la détermination des nombreuses et riches collections for- mées sous sa direction par plusieurs voyageurs, en Corse, en Espagne, en Algérie, dans la Régence de Tunis, aux îles Canaries, etc. En 1852, M. Cosson fut nommé membre-adjoint delà Commission scientifique de l'Algérie pour continuer les recherches commencées par Bory de Saint- Vincent etDurieu de Maisonneuve. L'extension progres- sive de la domination française reculait de plus en plus vers le sud les limites de nos possessions et ce fut pour faire l'exploration de ces pays récemment soumis qu'il entreprit sous le patronage du Ministère de la Guerre une série de voyages qui lui ont fait connaître dans son ensem- ble la végétation de l'Algérie. Les résultats de ces explorations ont été consignés par lui dans plusieurs mémoires publiés dans les Annales des I. Consulter le Rapport publié par E. Fournier dans les Actes du Congres de botanique tenu a Paris en 1 8 6 y et la Notice sur les titres et travaux scien- tifiques de M. le docteur Ernest Cosson à l'appui de sa candidature à l'Académie des sciences en 1873. loo JOURNAL DE BOTANIQUE sciences naturelles^ clans le Bulletin delà Société botanique de France et dans \ç. Bulletin de la Société d' acclimatation. Parmi les plus importants il faut citer : i°les lois générales de la distribution des végétaux ; 2° la di- vision de l'Algérie en régions naturelles aussi distinctes entre elles par leur végétation spontanée que par leurs cultures; 3° les affinités bota- niques de chacune de ces régions. Il montre par les chiffres les plus probants que les affinités des divers points de la Région méditerra- néenne de l'Algérie se produisent surtout selon la longitude et conclut que la Méditerranée n'a occupé son lit actuel que postérieurement à la distribution des êtres telle qu'elle existe à notre époque. Les affinités de la Région des Hauts-Plateaux, de même que celles de la Région saharienne, se produisent au contraire selon la latitude, en sorte que s'avancer du nord au sud dans le sens du méridien est moins se rap- procher des Tropiques que de l'Orient. Ce fait inattendu et qui semble paradoxal est cependant de la plus grande exactitude. Après avoir ainsi reconnu les affinités de chaque région, M, Cosson indique les cultures propres à chacune d'elles et appelle l'attention sur les essais d'acclimatation qui pourraient être tentés. Les saines notions qu'il a répandues à ce sujet sont aujourd'hui partout mises en pratique et ce n'est pas un de ses moindres mérites d'avoir ainsi contribué à la pros- périté de notre belle colonie. Dès 1^54, M. Cosson avait commencé avec M. Durieu de Maison- neuve la rédaction du premier volume de la partie phanérogamique de V Exploration scientifiqite de l'Algérie; mais les lacunes importantes qu'ils constataient à chaque instant les décidèrent à en suspendre la publication qui ne fut reprise activement que dix années plus tard. Cette publication magistrale [Flore d'Algérie, Phanérogamiey Groupe des Ghimacées, 1854-1867), publiée par ordre du Gouvernement, est, comme M. Durieu s'est plu à le reconnaître, l'œuvre presque exclusive de M. Cosson. Les études monographiques auxquelles l'auteur a dû se livrer ont exigé de longues recherches; la distribution géographi- que des Glumacées en Algérie a été aussi traitée avec un soin tout particulier : on pourra s'en assurer en parcourant cette longue série de tableaux qui précèdent la partie descriptive du volume. Les importantes publications faites par M. Cosson depuis 1840 avaient appelé l'attention des botanistes et le 31 mars 1873 elles lui ouvraient les portes de l'Académie des sciences, où il remplaça le maré- chal Vaillant. A partir de ce moment, M. Cosson consacre tout son temps à la détermination, au classement et à l'enregistrement des nom- breux documents recueillis dans ses voyages ; avec le concours dévoué de M. L. Kralik, il établit un Catalogue général dans lequel toutes les localités constatées en Algérie, en Tunisie et au Maroc sont classées Notice sur la vie scientifique du Z?'' Ernest Cosson. loi géographiquement et par régions naturelles. Par le nombre des données enregistrées méthodiquement, il constate que si l'Algérie est suffisam- ment connue il n'en est pas de même pour la Tunisie et le Maroc. De plus le Catalogue mettant en relief les étroites affinités botaniques qui existent entre l'Algérie, la Tunisie et le Maroc, dont la flore forme un tout homogène, M. Cosson n'hésite pas et attend que de nouvelles recherches qu'il provoque en toute circonstance et encourage de ses efforts le mettent à même de rédiger une véritable Flore des Etats bar- baresques. De nombreux voyages au Maroc, exécutés sous sa direc- tion et à ses frais, lui fournissent de riches matériaux sur une vaste étendue de pays inexplorés au point de vue botanique. En 1882, M. Cosson est nommé Président delà Mission de l'explo- ration scientifique de la Tunisie que le Ministère de l'Instruction pu- blique venait d'instituer pour procéder à des recherches d'histoire naturelle dans la Régence. Plusieurs voyages exécutés sous sa direc- tion par les membres de la Mission ou par lui-même, de 1883 à 1888, ont fourni des documents si nombreux et si complets que la flore de la Tunisie est aujourd'hui aussi connue que celle de l'Algérie. M. Cosson ne s'est pas occupé seulement des explorations botaniques : il a donné tous ses soins à l'exécution matérielle des publications dans lesquelles ont été consignés les résultats obtenus par les diverses missions. Jamais il n'a négligé la lecture des épreuves : c'était cependant une tâche bien ingrate, surtout quand le sujet était étranger à ses études; mais il avait un tel amour de la correction qu'il ne se laissait arrêter par aucune difficulté ; il lisait les manuscrits des auteurs et, pour gagner du temps, il en indiquait la typographie avant de les remettre à l'impression. Les savants apprendront avec plaisir que le Ministère de l'Instruction pu- blique vient d'assurer la continuation des publications qu'il dirigeait avec une si haute compétence. Pendant que se poursuivent au Maroc et en Algérie les recherches botaniques, M. Cosson fait paraître, en 1881, la première partie du premier volume du Compendium florse Atlanticœ , consacrée à l'his- toire des explorations et à l'énumération alphabétique des principales localités qui seront citées dans le cours de cet ouvrage. Avec le con- cours de MM. L. Kralik, A. Letourneux, V. Reboudet A. Warion, il indique la position géographique de chacune d'elles, leurs altitudes et leurs noms dans la géographie ancienne ; ce travail, objet de longues et patientes recherches, est accompagné de deux cartes donnant l'une les itinéraires suivis en Algérie et l'autre la division du pays en régions naturelles. M. Cosson ne perdant jamais de vue le côté pratique de chaque chose regardait ce travail purement géographique comme indis- pensable, car il voulait qu'on pût trouver sur la carte et sans perte de I02 JOURNAL DE BOTANIQUE temps la localité dont on aurait besoin de connaître la position. Dès 1883, il s'occupe de la rédaction de la Flore proprement dite et jusqu'en 18S7, date à laquelle paraît le deuxième volume de cet important ou- ^Tage, il met en œuvre les riches documents qu'il a à sa disposition et auxquels s'ajoutent chaque année ceux qui lui viennent du Maroc et de la Tunisie. C'est à cette œuvre magistrale qu'il a surtout consacré les dernières années de sa vie. Ecoutons-le plutôt rendre compte lui-même à l'Académie de l'emploi de son temps et rassurer le monde savant sur l'avenir de ses magnifiques collections et de ses beaux travaux en cours d'exécution (i). « Concuremment avec celles du Compendïum, M. Cosson a pour- suivi la rédaction et l'impression d'un Conspecius qui en est l'abrégé, et d'un Catalogue raisonné de la flore de la Tunisie faisant partie des travaux de V Exploration scientifique de la Tunisie, publiés sous les auspices du Ministère de l'Instruction publique. Il a en outre fait paraître 50 planches (2) des Illustrationes Floree Atlanticse représen- tant les espèces nouvelles, rares ou peu connues, et le nombre des planches destinées à cet ouvrage, terminées mais encore inédites, est de 97. « Les travaux variés auxquels M, Cosson a dû se dévouer depuis longues années pour la bonne exécution de l'œuvre qu'il a entreprise en ont nécessairement retardé la publication; mais, malgré son âge déjà avancé, il n'a pas à regretter ce retard, ayant conscience que ses efforts persévérants et les recherches dont il a été le promoteur ont con- tribué, pour une large part, à la connaissance de la flore des contrées, objet de ses études spéciales, et que, s'il ne lui est pas donné d'achever lui-même ses ouvrages en cours d'exécution, il aura rendu plus facile la tâche des botanistes appelés à les continuer. « En leur assurant la conservation de ses herbiers et de sa biblio- thèque, la communication de ses manuscrits et de ses notes, la propriété des planches déjà publiées ou inédites, ainsi que les ressources néces- saires pour faire face aux frais d'impression, il croit avoir pris toutes les dispositions qui permettront l'emploi le plus utile des matériaux réunis et classés pendant plus de cinquante ans dans un but scientifique. » Ses importants travaux de botanique lui valurent des distinctions méritées : indépendamment des hautes fonctions auxquelles l'ont ap- pelé plusieurs des Sociétés dont il était membre, le 25 décernbre 1865, il fut nommé Chevalier de la Légion d'honneur et le 12 juillet 1880 Officier dans le même Ordre. 1. Comptes rendus de l'Académie des sciences, séance du 17 octobre 1887, p. 656. 2. Trois livraisons de 25 planches chacune sont aujourd'hui publiées et la qua- trième le sera très prochainement. Notice Sîir la vie scientifique du D'' Ernest Cosson. 103 ÉNUMÉRATION BIBLIOGRAPHIQUE DES PUBLICATIONS BOTANIQUES DE E. COSSON Flore des environs de Paris. Observations sur quelques plantes critiques des environs de Paris (en collab. avec M. Germain de Saint-Pierre), in-8, 2 pi., 1840, Introduction à une Flore analytique et descriptive des environs de Paris (en collab. avec MM. Germain de Saint-Pierre et Weddell), in-12, 1S42. • Flore des environs de Paris (en collab. avec M. Germain de Saint- Pierre), pet. in-8, 1845. Id., 2® édition, in-8, 1861. Atlas de la Flore des environs de Paris, ou Illustrations de toutes les espèces des genres difficiles et de la plupart des plantes litig-ieuses de cette région (en collab. avec M. Germain de Saint-Pierre), pet. in-8, 1845. Id., 2" édition, gr. in-8, 1882. Synopsis analytique de la Flore des environs de Paris (en collab. avec M. Germain de Saint-Pierre), pet. in-8, 1845. Id., 2*^ édition, in-12, 185g. Id.j 3^ édition, in-12, 1876. Liste des plantes observées aux environs de Thurelles (Loiret), sur les déblais et les remblais récents du chemin de fer de Moret à Montargis. — Bull. Soc . bot. de Fr., i86o. Flores de la France, de l'Espagne, de l'Italie, de la Crimée, etc. Observations sur les genres Filago et Logfia (en collab. avec M. Ger- main de Saint-Pierre); i pi. — Ann. des se. nat..^ 1843. Description d'un Marrubium nouveau (en collab. avec M. Germain de Saint-Pierre); i pi. — Ann. des se. nat..^ 1843. Notes sur quelques espèces nouvelles ou critiques; 2 pi. — Ann. des se. nat.s^ 1847. Notes sur quelques plantes critiques ou nouvelles, et additions à la Flore des environs de Paris. — 4 fasc, pet. in-8, 1848-1852. Catalogue des plantes observées en Syrie et en Palestine de décembre 1850 à avril 1851 par MM. de Saulcy et Michon (en collab. avec M. L. Kra- lik), partie botanique du Voyage autour de la mer Morte par M. de Saulcy; in-4, 1854. Note sur quelques plantes des îles Canaries. — Bull. Soc. bot. de Fr., 1856. Catalogue des plantes recueillies sur le plateau de Chersonèse, pendant le siège de Sébastopol, par M. le docteur Saint-Supéry. — Btill. Soc. bot. de Fr., 1856. Note sur le Gagea bohetnica. — Bull. Soc. bot. de Fr., 1860. I04 JOURNAL DE BOTANIQUE Appendix Florulse Juvenalis , ou Liste des plantes étrangères récem- ment observées au Port-Juvénal près Montpellier. — BulL Soc. bot. de Fr., 1860. Note sur le Sisyinbrîum. nanum DC — Bull. Soc. bot. de Fr., 1863. Appendix Florul.-c Juvenalis altéra, ou Deuxième liste des plantes étran- gères récemment observées par M. Touchy au Port-Juvénal près Montpel- lier. — Bull. Soc. bot. de Fr., 1864. Description de deux espèces nouvelles d'Espagne {Saxifraga coni/era, Alisma alpestre). — Bull. Soc. bot. de Fr., 1864. Catalogue des plantes recueillies par G. Mandon, en 1865 et 1866, dans les îles de Madère et de Porto-Santo. — BuH. Soc. bot. de Fr., 1868. De Junco in Gallia recentius observato. — Bull. Soc. bot. de Fr., 1874. Flore de l'Algérie et des états voisins. Note sur un genre nouveau de la famille des Orobanchées, Ceratoca- lyx ; I pi. — Ann. des se. nat., 1848. Description d'uu genre nouveau de la famille des Labiées, Saccocalyx (en coUab. avec M. Durieude Maisonneuve"; ; i pi.- — Ann. des se. nat., 1853. Rapport sur un voyage botanique en Algérie, d'Oran au Chott-el-Cher- gui. — Anjt. des se. nat..^ 1853. Lettre sur la végétation du Djurdjura. — Bull. Soc. bot. de Fr.., 1854. Notes sur quelques Graminées d'Algérie (en coUab. avec M. Durieu de Maisonneuve). — Bull. Soc. bot. de Fr., 1854. Sur le genre Hohenackeria, — Bull. Soc, bot. de Fr.., 1855. Liste des plantes observées par M. le docteur V. Reboud dans le Sahara algérien en 1855 et Notes sur les espèces nouvelles ou rares recueillies dans le même voyage. — Bull. Soc. bot. de Fr., 1855. Observations sur quelques plantes d'Algérie décrites par M. Munby. — Bull. Soc, bot. de Fr.., 1855. Notes sur quelques espèces nouvelles d'Algérie. (Trois notes en coUab. avec M. Durieu de Maisonneuve). — Btill. Soc. bot. de Fr., 1855. Note sur les cultures des oasis des Ziban (en collab. avec P. Jamin). — Bull. Soc. bot. de Fr., 1855. De la culture du Dattier dans les oasis des Ziban (en collab. avec P. Ja- min). — Bull. Soc. bot. de Fr.., 1855. De Hohenackeria; 2 pi. — Ann. des se. nat., 1856. Notes sur quelques espèces nouvelles d'Algérie (en collab. avec M. Du- rieu de Maisonneuve). — Bull. Soc. bot. de Fr.., 1856. Sur quelques espèces nouvelles d'Algérie (deux notes). — Bull. Soc. lot. de Fr., 1856. Rapport sur un voyage botanique en Algérie, de Philippeville à Biskra et dans les monts Aurès, avec une carte botanique et forestière de la sub- division de Batna. — Ann. des se. nat.., 1856. Note sur le Cèdre d'Algérie. — Bull. Soc. bot. de Fr.., 1856. Itinéraire d'un voyage botanique en Algérie, exécuté en 1856, dans le sud des provinces d'Oran et d'Alger. — Bull. Soc. bot. de Fr..^ 1856 et 1857. Notice stcy la vie scientifiqtce du D' Ernest Cosson. 105 Note sur VAnabasis alopecuroides (en collab. avec M. Moquin-Tandon). — Bull. Soc. bot. de Fr.^ 1857. Liste des plantes observées par M. le docteur V. Reboud dans le Sahara alg"érien pendant l'expédition de 1857 de Laghouat à Ouarg-la. — Bull. Soc. bot. de iv'., 1857. Notes sur quelques espèces nouvelles d'Algérie (deux notes en collab. avec M. Durieu de Maisonneuve). — Bull. Soc. bot. de Fr.^ 1857. Sertulum. Tunetamim, ou Notes sur quelques plantes rares ou nouvelles recueillies en 1854 par M. L. Kralik dans le sud de la rég"ence de Tunis (en collab. avec M. L. Kralik). — Bull. Soc. bot. de i^r., 1857. Considérations sur la végétation du sud de la régence de Tunis (en collab. avec M. L. Kralik). — Bull. Soc. bot. de Fr., 1857. Lettre sur un voyage botanique exécuté en 1858, sous le patronage du Ministère de la Guerre, dans la partie saharienne méridionale des provinces de Constantine et d'Alger. — Bull. Soc. bot. de Fr.^ 1858. Considérations générales sur le Sahara algérien et ses cultures. — Bull. Soc. soolog. d'Acclimatation, 1859. De quibusdam plantis novis in Sahara Alger iensi australiore antio 18^8 lectis. — Bull. Soc. bot. de Fr.^ 185g. Note sur un voyage dans la Kabylie orientale et spécialement dans les Babor. — Bull. Soc. bot. de Fr., 1861. Note sur la maladie de l'Olivier en Algérie. — Bull. Soc. bot. de Fr.y 1861. Description d'une espèce nouvelle VAnabasis, A. aretioides (en collab. avec M. Moquin-Tandon) ; r pi. — Bull. Soc. bot. de Fr., 1862. Catalogue des plantes recueillies aux environs de La Calle (Algérie) par M. E. Lefranc. — Bull. Soc. bot. de Fr.^ 1862. Sur quelques plantes nouvelles d' .Algérie (deux notes). — Bull. Soc. bot. de Fr.., 1862. Compositarum gênera duo nova Atgeriensia (Perralderia ^/ Tourneuxia) ; 2 pi. — Ann. des se. nat., 1863. Considérations générales sur l'Algérie, étudiée surtout au point de vue de l'acclimatation. — Annuaire de la Soc. soolog. d'Acclini., 1863. Catalogue des plantes observées par M. H. Duveyrier dans son voyage à Rhat, suivi de la description de trois espèces nouvelles découvertes par lui dans ce voyage ; faisant partie de l'ouvrage de M. H. Duveyrier sur le pays des Touareg du Nord; in-8, 1864. ^ Description des espèces nouvelles observées dans le Sahara par M. H. Duveyrier; 3 pi. — Bull. Soc. bot. de Fr.., 1864. Geiiera duo nova Algeriensia, Randonia et Henophyton; 2 pi. — Ann. des se. nat., 1864. Flore d'^Algérie, Phanérogamie, Groupe des Glumacées (seu Descriptio Glumacearum in Algeria nascentium), en collab. avec M. Durieu de Mai- sonneuve, faisant partie de V Exploration scientifiqtie de l'Algérie. — gr. in-4, 1854- 1867. Explication des figures de l'Atlas de la Flore d'Algérie (en collab. avec M. Durieu de Maisonneuve). — gr. in-4, 1868. io6 JOURNAL DE BOTANIQUE Description du nouveau genre algérien, Kralikella^ de la famille des Graminées (en collab. avec M. Durieu de Maisonneuve). — Bull. Soc. bot. de Fr., 1867. Note sur V Buphorèia resinifera Berg-, suivie de Considérations sur la géographie botanique du Maroc. — Bull, de la Soc. roy. de bot. de Bel- gique ^ 1871. Catalogue des plantes observées dans la Kabylie du Djurdjura (en collab. avec M. A. Letourneux), faisant partie de Touvrage de MM. A. Letourneux et Hanoteau : La Kabylie et les coutumes kabyles ; I, 1872. Compositarum genus novum Algeriense (Warionia). — Bull. Soc. bot. de Fr., 1872. Descriptio Biscutellae novse Algeriensis (B. radicata). — Bull. Soc. bot. de Fr., 1872. Descriptio plantarufn novartitn in itinere Cyrenaico a cl. Rohlfs detec- tarum. — Bull. Soc. bot. de Fr..^ 1872. Note sur la géographie botanique du Maroc. — Btill. Soc. bot. de Fr.., 1873. Species novse Maroccanse (séries prima). — Bull. Soc. bot. de Fr.., i^yS- Instructions pour le voyage en Tunisie de M. Doûmet-Adanson. — ■ Compt. rend. Acad. des se.., 26 janv. 1874. Sur les Euphorbes cactoïdes du Maroc. — Bull. Soc. bot. de Fr., 1874. De Sedo novo Algeriensi {e.n collab. avec M. A. Letourneux). — Bull. Soc. bot. de Fr.^ 1875. Index plantarum in imper io Maroccano australi recenti^is a cl. Balan- sa et ab indigenis duobus sub azispiciis cl. Beaumier lectarum. — Bull, Soc. bot. de Fr.., 1875. Plantée in Çyrenaica et agro Tripolitano notgs . — Bull. Soc. bot. de Fr.^ .1875. Notes sur la flore de la Tunisie, du Maroc et de la Cyrénaïque; publiées dans la Végétation du globe par A. Grisebach, traduct. de M. P. Tchihat- chef, II, 150-156, 1877. .; Le règne végétal en Algérie, considérations générales sur l'Algérie, sur sa végétation spontanée et ses cultures. — Bull, de l'Assoc. scientif. de Fr., XXIV, n°s 609, 610, 611, et Revtce scientifique, 21 juin 1879. Plantae novse florae Atlanticae. — Bull. Soc. bot. de Fr., 1880. Considérations générales sur la distribution des plantes en Tunisie et sur leurs principales affinités de géographie botanique. — Compt. rend. Acad. des se, 25 février 1884. Rapport à M. le Ministre de Tlnstruction publique et des Beaux- Arts sur la Mission botanique chargée en 1883 de l'exploration du nord de la Tuni- sie. — In-8, Imprimerie nationale, 1884. Forêts, bois et broussailles des principales localités du nord de la Tu- nisie explorées en 1S83 par la Mission botanique. — In-8, Imprimerie natio- nale, 1^84. Note sur la flore de la Kroumirie centrale explorée en 1883 par la Mis- sion botanique sous les auspices du Ministère de l'Instruction publique. — Bull. Soc. bot. de Fr.^ 1885. Notice, sur la vie scientifiqtie du D' Ernest Cossoti. 107 Note sur l'Acacia gommifère de Tunisie. — Rtill. Soc. bot. de Fr., 1887. Planta in Cyrenaica et agro TripolUano.^ anno i8j^^ a cl. J. Daveau lectx. — Bull. Soc. bot. de Fr.^ i88g. Gramineas du.ce novae Tunetanas e génère Sporobolus. — Bttll. Soc. bot. de Fr.., 18S9, Notices biographiques, rapports, discours, etc. Rapport sur Therbier de Dunal. — Bull. Soc. bot. de Fr.^ 1857. Rapport sur l'herborisation faite par la Société botanique de France à Hag-uenau. — Bull. Soc. bot. de Fr.^ 1858. Notice sur l'herbier de M. Fée. — Bull. Soc. bot. de Fr.^ 1858. Sur Emile Desvaux, ses études et ses publications botaniques. — Bull. Soc. bot. de Fr.., 1859. Rapport sur l'herbier et la bibliothèque de M. Lespinasse. — Bull. Soc. bot. de Fr.., 1859- • Rapport sur l'ancien Jardin des plantes de Bordeaux. — Btill. Soc. bot. de Fr.., 1859. Discours prononcé à Grenoble, le 2 août 1860, à l'ouverture de la ses- sion départementale de la Société botanique de France. — Bull. Soc. bot. de Fr.., 1860. Notice sur la vie, les recherches et les voyag-es botaniques de Henri de la Perraudière. — Bull. Soc. bot. de Fr.., 1861. Hommage rendu à la mémoire de M. l'abbé Dcenen. — Bull. Soc. bot. de Fr.., 1863. Hommag-e rendu à la mémoire de Moquin-Tandon. — Bull. Sor. bot. de Fr.., 1863. Discours prononcé à Chambéry, le 27 juillet 1S63, à l'ouverture de la session départementale de la Société botanique de France. — Bull. Soc. bot. de Fr., 1863. Notice sur les voyag'es et les récoltes botaniques de M. Eug-ène Bnur- g'eau. — Bull. Soc. bot. de Fr.., 1866. Notice sur les titres et travaux scientifiques de M. le docteur Ernest Cosson, 1873. Notice biog'raphique sur M. Antoine-François Passy (lue à la séance tri- mestrielle de l'Institut de France, le 15 avril 1874). Notice biog'raphique sur Henri Lecoq (lue à la 15® séance publique an- nuelle de la Société des Amis des sciences, le 27 mai 1874). Notice biographique sur Wladimir de vSchœnefeld. — Bull. Soc. bot. de Fr.., 1875. Note sur la vie, les recherches et les voyag-es botaniques de A. Warion. — Bull. Soc. bot. de Fr.., 1880. Publications diverses. Considérations sur la composition et la structure de l'épillet dans la fa- mille des Graminées, suivies de la classification, d'après des caractères non- io8 JOURNAL DE BOTANIQUE veaux, des espèces du genre Avena du groupe de VAvena sativa {Avena sect. Avenatypîis). — Bull. Soc. bot. de Fr.., 18^4. De l'emploi de Talcool pour faciliter la dissection et l'étude des plantes ramollies par Tcau bouillante. — Bull. Soc. bot. de Fr..^ 13=57. Note sur les hybrides obtenus artificiellement par M. K.-F. Ga;rtner et faisant actuellement partie de l'herbier de M. le comte A. de Franqueville. — Bull. Soc. bot de Fr.., 1860. Note sur la stipule et la préfeuille dans le genre Potamogeion^ et quel- ques considérations sur ces organes dans les autres Monocotylées. — Bull. Soc. philomatique.^ 1860, ^t Bull. Soc. bot. de Fr.^ 1860. Révision du Floral Libyen spécimen de Viviani d'après son herbier. — Bull. Soc. bot. de Fr..^ 1865. Notes sur quelques plantes de l'herbier de Viviani. — Bull. Soc. bot. de Fr., 1865. Instructions sur les observations et les collections botaniques à faire dans les voyages. — Bull. Soc. bot. de Fr..^ 1871. Biscutellae species explanatse et dispositcB. — Bull. Soc. bot. de Fr.^ 1872. Note sur la géographie botanique. — Compt. rend. Acad. des sc..^ 3 mars 1873, et Bull, de l'Assoc. scientif. de Fr.., XI, n° 279. Note sur l'acclimatation de V Eucalyptus Globulus. — Bull. Soc. géogr..^ 1875- Classification des Crucifères. — Bull. Soc. bot. de Fr., 1885. De speciebus generis Polygala ad subgenus Chamaebuxus pertinentibus . — Bull. Soc. bot. de Fr.., 1888. Ouvrages en cours de publication. Compendium florée Atlantic s s eu Expositio methodica plantarutn otn- niu>n in Algeria mcnon in regno Tunetano et imperio Maroccano kucus- que notarum, ou Flore des États barbaresques, Algérie, Tunisie et Maroc. — Vol. I : Historique et géographie avec cartes; gr. in-8, Imprimerie na- tionale, 188 1. — Vol. II : Supplément à la partie historique et Flore des Etats barbaresques (Renonculacées. — Crucifères); gr. in-8, Imprimerie na- tionale, 1883-1887. Illustrationes Florse Atlanticée seu Icônes plantarum novarum ^ rario- rum vel minus cognitarum. in Algeria necnon in- regno Tunetano et imperio Maroccano nascentium. — Trois livraisons de vingt-cinq planches sont publiées et la quatrième paraîtra très prochainement. Ouvrage en cours d'exécution. Catalogue raisonné de la flore de la Tunisie. — Enumération des espèces connues en Tunisie avec des notes sur les plantes critiques. — Cinq feuilles de ce travail d'ensemble sont imprimées. Le Gérant : Louis Morot. 'itrtx — J ^lertck. uuti., 2Z, pi. Lhuih«t- Ke«kerei 4" ANNÉE. N" 6. i6 MARS 1890. JOURNAL DE BOTANIÛUE Directeur : M. Louis MOROT. CATALOGUE DES GRAMINÉES DE L'INDO-CHINE FRANÇAISE (Suite.) Par M. B. BAL AN SA. Eremochloa. 53. — E. ophiuroides Hack. ïn Mon. Phaner. vol. VI, p 261. Y en ninh (Père Bon, 1663). 54. — E. falcata Hack. m Mon. Phaner. vol. VI, p. 263, Saigon. — Baie de Quinhon (Bal.). Ouonbi, Couaïnak, etc. (Bal. 366, 367, 368). 55. — E. leersioides Hack. ïn Mon. Phaner. vol. VI, p. 264. Baie de Cameran (Annam), sur les collines herbeuses (Bal.). VOSSIA. 56. — V. cambogiensis, sp. nov. Tiges glabres de i mètre de hauteur. Feuilles linéaires, glabres, à ligule représentée par une collerette de poils. Epillets géminés sur les rameaux glabres d'une longue panicule lâche se désarticulant aux nœuds, l'un sessile mâle, non logé dans une excavation du rachis, l'autre longuement pédicellé, hermaphrodite. Glumes inférieures co- riaces, scarieuses sur les bords, glabriuscules, largement carénées dans leur moitié supérieure, 10-12 nerviées, la nervure médiane et les deux latérales extérieures beaucoup plus proéminentes que les autres. Ces glumes se prolongent, surtout dans l'épillet pédicellé, en une languette allongée, deux fois plus longue que l'épillet et souvent recourbée en dehors. Glumes supérieures glabriuscules, carénées, atténuées en pointe au sommet, et se prolongeant à leur base en un petit éperon obtus. Glumelles scarieuses, obscurément nerviées, glabres, la supérieure longuement atténuée. Lodicules 2, ovales-oblongues, tronquées, gla- iio JOURNAL DE BOTANIQUE bres. Etaraines 3. Ovaire un peu velu au sommet; styles 2, soudés à leur base; stigmates plumeux sortant parles côtés. Caryopse... Marais, derrière les berges duToule-sap, en juin 1875 (Gode- froy, 129). Hemarthria. 57. — H. compressa R. Br. Lieux humides, à Haïphong, Sontay, Tu-Phap (Bal. 502- 1781). 58. — H. protensa Hack. {sub Rottboellid). Lieux humides, à Hanoï, Sontay (Bal. 1782, 1783, 1784). ROTTBOELLJA. 59. — R. exaltât a L. fil. Dans les jardins, les champs cultivés, à Hanoï, Haïphong, Quinhon (Bal. 504). 60. — R. moUicoma Hance. Collines herbeuses, à Ouonbi, Couaïnak, etc. (Bal. 506, 507, 1779)- 61. — R. striata Nées. Rade de Quinhon (Annam), sur les collines incultes (Bal.). 62. — R. pratensis, sp. nov. Souche cespiteuse: Feuilles linéaires-sétacées, glabres ; ligule repré- sentée par un large anneau de poils. Tiges grêles, glabres, de 75 cent. de hauteur. Epi grêle, cylindrique. Epillets géminés, biflores, l'un sessile, l'autre pédicellé, le pédicelle de ce dernier soudé avec l'axe de l'épi. Glumes de l'épillet sessile 2, l'inférieure externe, ovale-lancéo- lée, coriace, 5-7 nerviée, scarieuse à son sommet, la supérieure interne, soudée avec l'axe de l'épi; fleur inférieure réduite à sa glumelle infé- rieure énerviée, diaphane, un peu plus courte que l'épillet ; fleur supé- rieure à glumelles 2, l'inférieure énerviée, diaphane, égalant presque la glumelle de la fleur inférieure, la supérieure très courte, énerviée, diaphane. Lodicules 2, oblongues. Etamines... Ovaire glabre, sur- monté de 2 styles distincts. Caryopse oblong, renfermé dans les glu- melles, mais libre, à embryon égalant presque la moitié de sa longueur. Spile ponctiforme, peu apparent. Couaïnak, près de Quang-yen, dans les prairies (Bal. 1786). 63. — R. Zea Clarke in Journ. Lmn. Soc, Vol. 25, p. 86, tab. 38. B. Balansa. — Catalogue des Graminées de l' Indo-Chine française . 1 1 1 R. thyrsoi'dea Hackel in Moiiogr. phan., t. VI, p. 281, Collines herbeuses, à Tu-Phap, Phocam (Bal. 508, 1775). Ophiurus. 64. — O. corymbosus Gaertn. Mont Bavi, sur les collines herbeuses (Bal. 1780). 65. — O. monostachyus Presl. Sur les collines, à Hanoï, Tu-Phap (Bal. 1776, 1777, 1778). Manisuris. 66. — M. granularis L. fil. Bord des chemins, à Phocam, Tu-Phap (Bal. 510, 1787). Arthraxon. 67. — A. lanceolatus Hochst. Bathratlieruni lanceolatimt Nées. Rochers de la baie d'Along- (Bal. 414). 68. — A. microphyllus Hochst. Roches calcaires verticales situées en amont de Cho-bo, à la limite des hautes crues (Bal. 1746). 69. — A. ciliaris Beauv. var. Bord des chemins, à Phuong-Lam, Yen-Lang (Bal. 1739, 1740). Andropogon. 70. — A. brevifolius S\v. Collines, à Tu-Phap, Ouonbi, etc. (Bal. 406, 413, 1742, 1743, 1744, 1745)- Tu-Duc, Bien-hoa (Cochinchine). (Bal.) 71. — A. pseudograya Steud. Rottboelli'a sanginma Retz. Mont Bavi, Couaïnak, sur les collines incultes (Bal. 1748). Var. gracilis. Ouonbi (Bal. 416). 72. — A. apricus Trin. 8, chmensis Hackel. Ouonbi, sur les collines incultes (Bal. 417, 418). 73. — A. montanus Roxb. Collines herbeuses, rochers calcaires, à Tankeuin, Tu-Phap, Cho-bo (Bal. 396, 397, 1761, 1762). 112 JOURNAL DE BOTANIQUE 74. — A. caricosus L. a, genuimis Hack. Digues, à Bat-Bac (Bal. 1755). 75. — A. Ischaemum L. Digues, bord des chemins, à Hanoï, Cho-bo, etc. (Bal. 387, 1767, 1768). 76. — A. annulatus Forsk. Digues, bord des chemins, à Viétry, Hanoï, etc. (Bal. 388, 1756, 1757)- 77. — A. micranthus Kunth. Collines incultes, à Saïgon, Tourane, Hayphong (Bal. 389, 390. 395)- 78. — A. tonkinensis, sp. nov. Tiges annuelles, glabres, de i mètre de hauteur, ramifiées dans leur partie supérieure, à nœuds glabres. Feuilles linéaires, glabres, à gaines souvent poilues, surtout vers le haut ; ligule oblongue, fimbriée, en- tourée souvent de longs poils. Epillets géminés, biflores, l'un sessile hermaphrodite, l'autre pédicellé mâle, disposés en panicule à l'extré- mité des tameaux et entourés de poils à leur base. Rachis des épis velds. Glumes des epillets hermaphrodites et mâles semblables, l'infé- rieure oblongue, 9-nerviée, glabre et luisante sur son dos, un peu velue dans son tiers supérieur, égalant la glume supérieure qui a presque la même forme. Epillets sessiles biflores, la fleur inférieure réduite à sa glumelle inférieure, qui est oblongue-lancéolée, obscurément binerviée, diaphane, légèrement fimbriée et égalant presque les glumes. Glumelle inférieure de la fleur hermaphrodite large, fimbriée sur les bords, pro- fondément échancrée et pourvue d'une arête glabre et tortile dans sa moitié inférieure; glumelle supérieure oblongue, lancéolée, glabre, diaphane, énerviée, égalant le tiers de la longueur du caryopse. Lodi- cules 2, oblongues, glabres, égalant l'ovaire. Etamines 3. Ovaire glabre surmonté de 2 styles soudés à leur base et portant des stigmates plu- meux dans leur partie supérieure. Caryopse renfermé dans l'épillet mais libre; il est oblong, légèrement comprimé et surmonté par la base persistante des styles ; embryon égalant le tiers de la longueur du ca- ryopse; spile ponctiforme. \J Andropogo7t tonkinensis a, par son port, quelques rap- ports avec VAjtdr. im'crantlms , quoique, par l'ensemble de ses caractères, il faille le ranger dans la section des Sorgimm. Phuong-Lara, sur les collines incultes (Bal. 1770). B. Balansa. — Catalogue des Graminées de l' Indo-Chine française. 113 79. — A. Sorg-hum Brot. Holciis halepeiisïs L. Tu-Phap, Hong-yen, dans les lieux marécageux (Bal. 495, 1774)- 80. — A. vulg-are. Sorghtim vttlgare Pers. Cultivé par les Mans sur le versant occidental du mont Bavi (Bal. 1773). 81. — A. serra tus Thunb. Var. 3t. gemn'nus. A. tropicus Spr. non Kunth. Collines incultes, à Ouonbi, Tu-Phap (Bal. 494). Var. ^. nitidus. Holctis nitidus Vahl. Collines incultes, à Tu-Phap (Bal. 'iT]2.) 82. — A. nig-ritanus Benth. Espèce très voisine de VAndr. murïcattcs Retz. Ses racines ont une forte odeur de vétiver. Plaine des Tombeaux, à Saigon (Bal.). Bord des marais, à Sontay , Tu-Phap (Bal. 1 720). Villages des environs de Haïphong, où il est cultivé (Bal. 484). 83. — A. aciculatus Retz. Saigon, Ouonbi, etc., où ses épillets, pénétrant dans les vê- tements par leur callus acéré, font le désespoir des voyageurs (Bal. 401). 84. — A. nemoralis, sp. nov. Souche traçante. Tiges glabres, de 75 cent, de hauteur. Feuilles linéaires-lancéolées, planes, très glabres; ligule tronquée. Epillets géminés, ou ternes s'ils sont à l'extrémité des rameaux ; ils sont biflores, les sessiles hermaphrodites, les pédicellés mâles, et sont disposés en panicule ; pédicelle des épillets mâles glabre. Glumes de la fleur her- maphrodite 2, l'inférieure arrondie sur le dos, se prolongeant en une courte arête, et présentant 5 nervures scabfes; la supérieure 5-ner- viée, oblongue-lancéolée, acuminée, carénée, à carène scabre. Fleur inférieure de l'épillet hermaphrodite réduite à sa glumelle inférieure qui est subénerviée, glabre, égalant presque les glumes. Glumelle infé- rieure de la fleur hermaphrodite oblonguc, diaphane, se prolongeant en une arête non tortile 5-6 fois plus longue qu'elle, la supérieure èner- 114 lOURNAL DE BOTANIQUE viée, diaphane, égalant la moitié du caryopse. Caryopse oblong, cy- lindrique, glabre ; embryon égalant la moitié du caryopse ; spile poncti- forme. Glumes de l'épillet mâle oblongues, aiguës, nerviées. Par rensemble de ses caractères, V Andropogon nemoralis se rapproche de VAndr. acictUatus ; il s'en distingue par ses épil- lets géminés ou ternes, tandis qu'ils sont toujours ternes dans VAndr. acïculahis . Le callus situé sous la fleur hermaphrodite de VAndr. nemoralis est oblong, tandis qu'il est linéaire dans VAndr. aciculattis ; dans l'un et l'autre ce callus est couvert de poils roussàtres. Baie de Tourane, dans les bois, les broussailles (Bal.). 85. — A. aristulatus Hochst. Collines herbeuses, à Tourane, Quinhon, Cameran (Bal.). 86. — A. contortus L. var. Heieropogon Roxburgù'WsiV^. Arn. Collines herbeuses, à Tu-Phap, Couaïnak, Quinhon (Bal. 407, 1752). 87. — A. bracteatus Willd. Pâturages, à Ouonbi, Couaïnak, mont Bavi (Bal. 384, 1728, 1729). 88. — A. cambog-îensis, sp. nov. Tiges grêles, glabres, de i mètre de hauteur. Feuilles lancéolées, glabres; ligule tronquée. Panicule lancéolée, légèrement contractée, garnie de bractées oblongues-lancéolées, nerviées, persistantes, glabres, entourant et cachant presque les petits épis naissant à leur aisselle. Epillets géminés, uniflores, par avortement de la fleur inférieure, l'un sessile hermaphrodite, l'autre pédicellé mâle. Epillet hermaphrodite : glumes 2, l'inférieure binerviée, bicarénée, ailée-scarieùse dans sa partie supérieure, biapiculée par le prolongement des deux nervures, et à dos pourvu d'un sillon, la supérieure uninerviée, oblongue-lan- céolée, aiguë, égalant presque la supérieure et entourée par elle; glu- raelles 2, l'inférieure s'atténuant en une arête tortile deux fois plus longue que l'épillet, la supérieure oblongue-lancéolée, énerviée, éga- lant la glume inférieure. Lodicules 2, glabres, tronquées. Etamines3. Ovaire glabre, surmonté de 2 styles distincts; stigmates plumeux. Fleur mâle : glumes 2, l'inférieure oblongue, aiguë, 5-nerviée, la supé- rieure uninerviée, scarieuse, oblongue, aiguë. Glumelle i, énerviée, diaphane, naissant du côté de la glume inféiieure. Lodicules 2, tron- quées, glabres. Etamines 3. B, Balansa. — Catalogue des Graminées de l'Jitdo-ChmeJyançaise. 115 UAndr. cambogiensis a quelques affinités avec ÏAndr. le- pidus Nées. Son étude jette un grand jour sur l'organisation des Andropogonées . Prairies inondées au sud-ouest du grand lac du Cambodge, où il a été recueilli le 8 juin 1875 (Godefroy, 292). 89. — A. Nardus L. Prairies, collines incultes, mont Bavi, Tu-Phap (Bal. 1732, 1733)- r,. hainattUus. Andr. hainattilus Nées. Ouonbi (Bal. 415). 90. — A. schoenanthus L. Cultivé ça et là dans les villages annamites pour ses feuilles aromatiques. Cette Andropogonée, au moins la variété cultivée, fini rit très rarement. On a commencé à la cultiver en grand dans le Tonkin pour extraire de ses feuilles une essence qui porte dans le commerce le nom d'essence de verveine. Les Français du Tonkin et de la Nouvelle-Calédonie appellent citronnelle cette Graminée. Themeda. 91. — Th. effusa, sp. nov. Souche vivace, cespiteuse. Tiges de 50 cent, de hauteur, glabres. Feuilles linéaires, glabriuscules ; ligule oblongue, tronquée, glabre, entourée de quelques longs poils. Epis géminés, courts, supportés par un pédoncule naissant à l'aisselle d'une bractée et se recourbant, à la maturité des caryopses, dans sa partie supérieure. Ce pédoncule est poilu dans sa courbure. Epillets uniflores par l'avortement complet de la fleur inférieure, les uns mâles, les autres hermaphrodites. Les epil- lets mâles occupent surtout la partie inférieure de l'épi, et les femelles la supérieure; celles-ci, au nombre de 2, ont vers leur base, au-dessus de leur callus velu, i ou 2 epillets mâles supportés par un pédicelle velu. Epillet hermaphrodite : glumes 2, tronquées au sommet, l'infé- rieure oblongue, 7-nerviée, glabriuscule, la supérieure uniuerviée, sca- rieuse, oblongue, égalant l'inférieure. Glumelles2, l'inférieure linéaire, naissant du côté de la glume supérieure et se prolongeant en une arête tortile de 6-7 cent, de longueur, la supérieure diaphane, énerviée, fimbriée. Lodicules 2, oblongues, plus courtes que l'ovaire. Etamines 3, un peu poilues à leur sommet. Ovaire glabre, surmonté de 2 styles ii6 JOURNAL DE BOTANIQUE distincts jusqu'à leur base; stigmates plumeux sortant par les côtés. Caryopse... Epillets mâles tantôt sessiles, tantôt pédicellés, à pédicelles glabres lorsqu'ils n'accompagnent pas les epillets hermaphrodites. Glumes 2, égales, l'inférieure obscurément 7-9 nerviée, scabre dans sa partie supérieure et se terminant, dans les epillets du haut, en une arête scabre égalant la moitié de sa longueur; glume inférieure uninerviée, oblongue, aiguë, glabre. Glumelles 2, oblongues-lancéolées, fimbriées au sommet, diaphanes, énerviées. Lodicules 2. Etamines 3, un peu poilues à leur sommet. Ovaire rudimentaire. Pâturages, à la base du mont Bavi (Bal. 1726, 1727). Cette nouvelle espèce de Themeda est voisine du Themeda (Anthistiria) Joliosa H. B. 92. — Th. arg-uens Hackel. Stipa argueiis L. Anthistïria arguens Willd. Anth . pilifera Steud . Lieux herbeux, à Cholen, près de Saigon (Bal.). 93. — Th. Forskalii Hack. var. Pâturages, à la base du mont Bavi (Bal. 1730). 94. — Th. ciliata Hack. Anthïstirïa ciliata L. f. Camp des Tigres, près de Dong-son (Bal. 385). 95. — Th. g-igantea Hack. var. Anthistiria villosa Poir. Haïphong, Tu-Phap, sur les collines herbeuses (Bal. 486, 1766). 96. — Th. gig-antea Hack. var. Ajidroscepia gigantea Brongn. var. Anthistiria arundinacea Roxb. Saigon (Bal.). Germainia. 97. — G. capitata Bal. et Poitrasson. Saigon, dans les lieux sablonneux arides (Germain). (A suivre.) -^ C. Sauvageau. — Sur la structure des Jeuilles des plantes aquatiques. \ 17 OBSERVATIONS SUR LA STRUCTURE DES FEUILLES DES PLANTES AQUATIQUES {Suite.) Par M. C. SAUVAGEAU. IL — CYMODOCEA Kônig. Ce genre, caractérisé par la structure de ses fleurs dioïques, a été divisé par M. Ascherson en trois sous-genres (i). I " S. G. Phycagrostù Willd., avec les espèces : 1. C. nodosa (Ucria) Aschs. (C aequorea Kônig). 2. C. roiundata (Ehrb. et Hempr.) Aschs. et Schweinf, 3. C. serrulata (R. Br.) Aschs. et Magnus. 2° S. G. AtnphîboHs Agardh, avec les espèces : 4. C. ciliata (Forsk.) Ehrenb. 5. C. aittarctïca (Labill.) Endl. 3. S. G. Phycoschoenus Aschs., avec les espèces : 6. C. tnanatorum Aschs. 7. C. isoeiïfolia Aschs. J'étudierai l'anatomie de la feuille de ces différentes espèces pour rechercher leurs caractères distinctifs^ en prenant pour type le C œquorea. I. — Gymodocea aequorea Kôn. (2). — Le C. âsquorea ou Phucagrostis major Cavol., est une plante méditerranéenne; il passe cependant le détroit de Gibraltar, remonte la côte d'Espagne jusqu'à Cadix, et se retrouve, au Sud, aux Canaries (3) et en Séné- gambie (Ascherson, loc. cit.). Il est connu depuis longtemps sur les côtes méditerranéennes, et ses feuilles, dont les dimensions sont intermédiaires entre celles de nos deux espèces de Zostera, l'ont fait parfois considérer, quand il n'était ni fleuri, ni fructifié, comme une espèce de ce genre. Sa synonymie est assez compli- 1. P. Ascherson, Die geographischc Verbreitung der Seegràser (Anleitung zu Wiss. Beobacht. auf Reisen von D"' Neumayer, Berlin 1875, pag-e 362). 2. Ed. Bornet, Recherches sur le Phucagrostis major Cavol. (Ann. se. nat., Bot. 5' série, t. I, 1864, p. 5 à 52, 11 planches). — P. Duchartre, Quelques observations sur les caractères anatomique$ des Zostera et Cymodocea, à propos d'une plante trouvée près de Montpellier (Bull. Soc. bot. Fr., tome XIX, 1872, p. 289 à 302). — H. Schenck, Vergleichende Anatontie der subtuersen Gewàchse, p. 23. 3. Les deux espèces des Iles Canaries, C. Webbiana Adr. de Jussieu et C, Preauxiana Webb., ont été identifiées par M. Ascherson, avec le C. asquorea Kôn. {Linnaea, loc. cit., p. 163 et p. 184). ii8 JOURNAL DE BOTANIQUE quée. « M. Ascherson {Sitzung&b. der Gesellsch. naturforsch. « Fretmde zu Berlin, 1869, P- 3)> se fondant sur ce que XAlga « grainïneo folio, triphylla, sannentis Vitis du Pamphyton si- « culum, tab. 191 , de Cupani, est incontestablement, selon lui, le « Cyniodocea éequorea Kôn., et que ce synonyme de Cupani « est rapporté sans hésitation par Ucria à son Zostera nodosa , « fait de ce dernier le Cymodocea sequorea Kôn,, sous le nom « de Cyniodocea nodosa (Ucria) Aschers. » (Duchartre, loc. cit. p. 289.) Nous continuerons cependant, à l'exemple de M. Du- chartre, à l'appeler ici C. asqtwrea Kôn., nom sous lequel il est plus connu en France. » Les exemplaires que j'ai étudiés, recueillis par M. Flahault et conservés dans l'alcool, provenaient de deux localités médi- terranéennes, Banyuls et Antibes; la structure de leurs feuilles présentant de légères particularités suivant leur origine, la des- cription que j'en donnerai se rapportera spécialement aux exem- plaires de Banyuls, et je noterai en passant les modifications de détail de ceux provenant d'Antibes, qui seraient peut-être suffi- santes pour permettre de les considérer comme deux variétés. Les feuilles alternes, distiques, sont ligulées et longuement engainantes. Le limbe rubané, membraneux, long souvent de 20 à 30 centim. comptés au-dessus de la ligule, a une largeur qui atteint ou dépasse un peu 3 mm. J'ai toujours trouvé les exemplaires de la variété d'Antibes plus étroits, ayant souvent 2 mm. seulement; d'ailleurs, dans les dessins en grandeur natu- relle que M. Borneta donnés de cette plante, la largeur du limbe n'atteint pas 3 mm. Il est dentelé sur les bords voisins de l'extré- mité arrondie ; son épaisseur va en diminuant de sa base à son sommet. Ce limbe est parcouru par 9 nervures, parallèles entre elles et à la longueur de la feuille, et que des branches d'anastomoses transversales, à peu près perpendiculaires, soutenues par des diaphragmes, réunissent de temps en temps ; mais les 2 nervures marginales de chaque côté, étant très rapprochées l'une de l'autre, paraissent confondues en une seule dans l'examen fait à la loupe, et d'ailleurs elles se soudent l'une à l'autre à quelques centimètres de l'extrémité de la feuille. Les 7 nervures restant au- dessus de ce point de jonction se réunissent à une très faible distance de l'extrémité de la feuille, en se recourbant en arc (fig. C. Sauvageau. — Sur ta struchcre des Jetcilles des plantes aquatiques. 1 19 12, A). Les deux nervures marg-inales (i'^® et 7") se recourbent vers leur voisine, pour s'anastomoser avec elle, plus tôt que les autres et à une hauteur variable suivant les individus. M. Du- chartre dit {loc. cit. p. 299) « que la nervure médiane est ter- minée à son anastomose avec les deux adjacentes » , en opposi- tion avec celle du Zostera qui se continue vers le sommet. En réalité, ce prolongement existe également ici, mais il ne s'évase Fig. 12. — Cymodocea œquorea. — A. Sommet d'une feuille adulte (gross. 8). — B. Feuille jeune, dents de la partie arrondie du sommet (gross. 220). — C. Id., dents des bords, près du sommet. pas comme dans le Zostera, et ressemble davantage à celui du Posidoma Caîtlïni, tout en étant moins long. On peut d'ailleurs très facilement étudier la nervation en laissant une extrémité de feuille macérer dans l'eau de Javelle légèrement étendue, jusqu'à ce qu'elle soit devenue tout à fait blanche et légèrement transpa- rente, puis, après avoir lavé, on colore soit par le vert d'iode, soit par la fuchsine ammoniacale et le brun d'aniline. On pourra, en examinant au microscope l'anastomose de ces 7 nervures et le prolongement de la nervure médiane, constater, comme d'ail- leurs le prouvent les coupes transversales, qu'elles sont dues à des faisceaux libéro-ligneux et aux faisceaux de fibres qui les accompagnent dans leur trajet, et en faisant varier la mise au I20 JOURNAL DE BOTANIQUE point, enverra très bien, contrairement a ce que Ton dit géné- ralement au sujet des plantes submerg-ées, les vaisseaux, très délicats, lâchement réticulés, au nombre de 1-2 dans chaque ner- vure longitudinale ou d'anastomose et dans le prolongement de la nervure médiane ; on ne peut pas les suivre plus bas, parce qu'ils sont cachés par l'épaisseur plus grande de la feuille. Mais sur les mêmes préparations, et extérieurement à ces 7 nervures, on en voit, de chaque côté, une autre d'apparence identique, qui court à peu près parallèlement au bord, sans présenter en aucun point de branches d'anastomoses transverses avec sa voisine. Au sommet, ces deux nervures marginales ne se réunissent point non plus aux autres, mais s'élèvent au-dessus de leur ligne d'union en suivant l^l)ord foliaire, se recourbent, et se terminent en s'affaiblissant un peu, l'une en face de l'autre, avant d'avoir rejoint le prolongement de la nervure médiane (fig. 12 A) ; elles sont dues à un faisceau de fibres plus ou moins lignifiées, plus important comme largeur de section queles faisceaux fibreux que nous avons dit accompagner les faisceaux libéro -ligneux. Une section faite à la base du limbe de la variété de Banyuls montrera donc 9 faisceaux libéro-ligneux (exceptionnellement 8, lorsqu'un des faisceaux marginaux manque), et une section faite à 2-3 centim. du sommet n'en montrera que 7. Mais la va- riété d'Antibes m'a toujours présenté seulement 7 nervures parallèles, soit à la base, soit près du sommet. Ce fait a une cer- taine importance, si Ton doit considérer leur nombre comme un caractère spécifique. En effet, M. Duchartre dit {/oc. cit. p. 299): « On décrit habituellement la feuille du Cymodocea, comme « ayant 7 nervures; c'est ce que dit notamment M. Bornet (loc. « cit. p. 9); mais on néglige alors de compter un faisceau fibro- « vasculaire, c'est-à-dire une nervure peu apparente, qui longe « chacun des deux bords, et qui porte le nombre réel des ner- « vures à neuf. » Or, les échantillons étudiés par M. Duchartre avaient été récoltés par M. Balansa près de Smyrne {loc. cit. p. 297); M. Bornet a recueilli les siens à Antibes; la divergence entre ces deux auteurs tient donc simplement à ce que la variété d'Antibes a 7 faisceaux, et celle de Smyrne 9, comme celle de Banyuls. La feuille adulte présente sur ses bords, près du sommet, des dentelures signalées par MM. Bornet et Duchartre, qui la carac- 121 C. Sauvageau. — Sur la structure des feuilles des plantes aquatiques térisent vis-à-vis de celle des Zostera et du Posïd. Cmilini tou- jours privées de semblables dentelures, et aussi de la feuille des autres Cyntodocea ; le bord arrondi de l'extrémité du limbe est beaucoup moins irrégulier dans son contour. Mais, en réalité, ces dentelures, examinées sur une feuille adulte,' ne sont que des restes, des débris de celles beaucoup plus nombreuses et plus développées sur une très jeune feuille, encore renfermée dans la gaine de la feuille qui l'enveloppe, car, au sommet (fig. 12 B), un très grand nombre des cellules épidermiques du bord se prolongent nettement en doigt de gant vers l'exté- Fig. 13. Cyntodocea asquorea. — Coupe transversale faite à la base du limbe; la plus grosse nervure est la nervure médiane (gross. 145). rieur, et, sur les bords latéraux, ce ne sont plus des cellules isolées qui font ainsi saillie, mais de véritables massifs de cellules, terminés au sommet soit par une seule cellule proéminente, soit par une extrémité digitée(fig. 12 C). Plus tard, lorsque la jeune feuille sortira de la gaîne enveloppante, ces cellules se détache- ront, le bord terminal deviendra assez régulièrement arrondi, et, sur les bords latéraux, il ne restera que la base tronquée des den- telures. Cette chute de cellules peut donc être comparée à celle qui se produit chez les Zostera. Les auteurs qui ont étudié le Cyni. œqîtorea, n'ont pas men- tionné l'existence des cellules sécrétrices que l'on observe très facilement sous le microscope en étudiant l'extrémité d'une feuille, où elles forment à l'extrémité des taches sombres, arrondies ou ovales. Pour bien vérifier leur nombre et leur situation, on peut laisser macérer l'extrémité d'une feuille, dans l'eau de Javelle 122 JOURNAL DK BOTANIQUE légèrement étendue, assez longtemps pour décolorer le tissu épi- dermique, mais pas assez pour faire disparaître la masse sécrétée. Celle-ci est alors brune si elle est presque intacte, jaune si elle a commencé à se dissoudre; on colore par les réactifs d'aniline, qui se fixent facilement sur cette matière et rendent les taches plus apparentes. Elles sont distribuées, en majeure partie, tout à fait sur le bord de la feuille, principalement en dehors de la ner- vure fibreuse marginale, et sont particulièrement abondantes au sommet, mais presque toujours isolées l'une de l'autre. Elles peu- vent aider à la distinction des Zosiorea, qui ne possèdent jamais de productions semblables, et du Posfd. Caulim\ dont les cellules sécrétrices ont des caractères particuliers. Nous les retrouverons d'ailleurs chez les autres espèces du même genre, souvent plus abondantes, notamment chez le C. rotundata (fig. 17). Dans les exemplaires d'Antibes que j'ai examinés, ces cel- lules sécrétrices ne sont plus lo- calisées comme dans ceux de Ba- nyuls, et la feuil- le, examinée sous le microscope, en Fig. 14. Cymodocea eequorea.— Q.o\x^& transversale faite à la base niOUtre, SUr l'une du limbe d'une feuille très jeune; le cloisonnement des cellules qui produiront le parenchyme a déjà commencé à se produire et 1 aUtrC laCt, Un (g^°^^- "°)- très grand nom- bre, disséminées sans ordre sur toute la surface. L'épiderme, semblable sur les deux faces, est composé de cellules petites, à parois assez épaisses, polygonales et disposées en fdcs plus ou moins régulières; en faisant varier la mise au point, on aperçoit très facilement la couche de cellules sous-épi- dermiques, à éléments beaucoup plus grands et à parois beau- coup plus minces, qui correspondent comme surface à une vingtaine de cellules épidermiques. Les cellules sécrétrices épi- dermiques ont des parois convexes, plus minces que celles de^, leurs voisines ; elles s'élargissent en pénétrant dans la profondeur de la feuille, car leur base se montre par transparence plus large que leur face superficielle. La description anatomique de la feuille, donnée par M. Bor- C. Sauvageau. — Sur la structure des feuilles des plantes aquatiques. 1 23 net puis par M. Duchartre, et que ce dernier auteur a figurée (i), ne correspond pas complètement à sa structure g-énérale, qui varie en effet suivant le point considéré, et le nombre des lacunes, ni celui des faisceaux fibreux, n'ont point la constance ni la va- leur qu'on leur a accordées. Etudions d'abord la structure du limbe d'une feuille adulte par une section faite à la base, au-dessus de la ligule, La coupe a la forme d'une lame de largeur constante, qui s'arrondit aux Fig. 15. Cyntodocea œquorea. — Coupe transversale faite à la base du limbe, montrant le faisceau libéro-ligneux médian; ^^ tubes criblés ; l'épaississement iutercellulaire libé- rien est indiqué par un pointillé (gross. 220). extrémités en se rétrécissant très peu. La feuille étant un peu plus étroite à la base du limbe qu'en son milieu, cette coupe a une longueur de 3 mm, ou même un peu moins, tandis qu'au milieu du limbe elle aura environ 3 mm. 1/2. L'épiderme est formé sur tout le pourtour de la section d'une seule couche de cellules étroites, à parois latérales minces, à pa- roi externe plus épaisse et à contenu très dense et chlorophyl- lien. Elles sont beaucoup plus petites que toutes les cellules pa- renchymateuses sous-jacentes. Au-dessous est une couche paren- I. P. Duchartre, Eléments de Botanique, 3" édit. p. 6^^ fig-. 30. 124 JOURNAL DE BOTANIQUE chymateuse continue, à cellules grandes, très régulièrement disposées, sans méats entre elles ni avec les cellules épidermiques, et qui, de temps en temps, est complètement ou partiellement interrompue par des faisceaux fibreux dont nous reparlerons plus loin. Puis un parenchyme à grandes lacunes constitue la masse principale de la feuille. Il y a ainsi trois rangées de lacunes, assez régulièrementdisposées, suivant l'épaisseur delà feuille (fig. 13) : deux sous la couche sous-épidermique, et une autre médiane. Ces trois rangées de lacunes ou canaux aérifères se retrouvent presque toujours si la coupe est faite à la base du limbe ; elles peuvent parfois cependant se réduire à deux. Sur les deux bords, le tissu est plus massif, les cellules étant plus rapprochées entre elles, et les lacunes moins nombreuses (fig. 16.) Les lacunes des deux rangées extérieures, situées directe- ment sous la couche sous-épidermique^ ont une largeur corres- pondant à celle de 2-3 cellules de cette couche, et sont séparées entre elles par des murs à une seule épaisseur de cellules, mais longs de 2-3 cellules. Au-dessus et au-dessous de chaque fais- ceau libéro-ligneux, souvent très exactement dans l'axe du fais- ceau, est situé l'un de ces murs, séparant deux lacunes, d'ailleurs de mêmes dimensions et semblablement disposées que leurs voi- sines, et ne méritant guère le nom particulier de « lacunes sep- iales » que leur donne M. Duchartre {loc. cit. p. 299) par opposi- tion aux « lacunes primaires » existant entre les nervures. Les lacunes de la rangée médiane sont de même séparées entre elles et des précédentes par des murs à une seule épaisseur de cel- lules. Les faisceaux libéro-ligneux sont séparés entre eux par 2-3-4 lacunes de la rangée médiane, et chacun d'eux, recouvert d'une couche de cellules parenchymateuses, est entouré de 6 la- cunes, 2 de la rangée supérieure, 2 de la rangée inférieure, et de chaque côté une de la rangée médiane, correspondant pa»- con- séquent à 6 murs rayonnants, partant de la nervure (fig. 13 et 15). On peut d'ailleurs très facilement se rendre compte de l'ori- gine de ces lacunes et du parenchyme qu'elles creusent, par l'étude du développement de la feuille. La base du limbe d'une feuille très jeune montre une structure très rudimentaire (fig. 14), composée d'un épiderme à parois très minces, et de deux couches C. Sauvageau. — Sur la structure des feuilles des plantes aquatiques. 1 25 de grosses cellules arrivant au contact l'une de l'autre, sans méats, représentanttout le parenchyme, raaisséparées de distance en distance par un massif de cellules procambiales qui sera l'ori- gine d'un faisceaulibéro-ligneux.Ily a ainsi, entre deux faisceaux ^H^/jpjmiiT^;^^ Fig. 16. Cytnodccea seqiiorea. — Coupes transversales faites au bord du limbe ; A, à i cent, du sommet ; B, à la base ; a, cellules sécrétrices ; la lacune vasculaire des faisceaux libéro- ligneux est péricyclique (gross. 220). voisins, 2-3-4 paires de ces cellules sous-épidermiques qui repré- senteront plus tard les murs longitudinaux de séparation entre les lacunes. Bientôt 1-2-3 cloisons^ parallèles à la surface de la feuille et très rapprochées l'une de l'autre, prennent naissance vers le milieu de chacune d'elles. Les minces cellules-filles ainsi formées, dans chacune des deux couches de cellules-mères, sont donc à peu près dans le prolongement l'une de l'autre et paral- lèles à la surface de la feuille. Mais bientôt leurs bords latéraux, en s' arrondissant, les séparent de leurs voisines de droite et de 126 JOURNAL DE BOTANIQUE gauche par un très petit méat, origine d'une lacune; en même temps les cellules, repoussées vers l'épiderme, devront se cloi- sonner longitudinalement afin de suivre la transformation du méat en lacune. Les deux rangées extérieures de lacunes doivent leur origine à ces méats; la rangée médiane a une origine sem- blable due à la formation de cloisons tangentielles, d'un côté ou des deux côtés de la cloison qui, dès le début, séparait au milieu de la feuille les deux rangées de cellules-mères. Les diaphragmes transversaux, perforés et vasculifères, ont la même structure et la même origine que celles indiquées pour le Zostera, comme on peut s'en rendre compte par transparence et sur des coupes. {A suivre.') LICHENS DE CANISY (Manche) ET DES ENVIRONS { Suite.') Par M. l'abbé HUE. 37. Ramalina evernioides Nyl. — Très commun, mais toujours stérile, sur les Chênes, les Pins de Normandie, les Pommiers, quel- quefois sur les Ormes. Il abonde sur les branches des Epicéa du parc du château de Canisy ; dans l'intérieur de ces arbres, il prend une teinte verdâtre due à la présence d'une Algue. Cette plante me paraît commune dans tout l'Ouest de la France, tant sur le bord de la mer que dans l'intérieur des terres. M. le docteur Viaud-Grandmarais l'a recueillie fructifiée dans l'île de Noirmoutier. Je l'ai récoltée stérile sur des Hêtres à Fécamp (Seine-Inférieure) et avec M. l'abbé Hy, professeur à l'Institut catholique d'Angers, sur des Chênes dans le parc du château de Brissac (Maine-et-Loire). M. Ri- chard l'a trouvée souvent en Vendée. Elle a été longtemps confondue, dans notre région, avec les formes élargies du R. pollinaria Ach. MM. Le jolis et Godey, dans les ouvrages cités plus haut, n'en parlent pas; M, le docteur Nylander, dans son Prodromus Lichenographiss GalliâB et Alger ise^ p. 47 (1856) et dans son Synopsis methodica Li- chenum^ t. I. p. 297 (1858-60), ne l'indique que pour le Poitugal et l'Afrique boréale ; ce n'est que dans sa Recognitio mofiographica Ra- malinarum, p. 55 (1870), qu'il écrit : « E Palestina et Africa borealiin Lusitaniam et Galliam occidentalem. » Enfin le Catalogue des Lichens de Normandie àe M. Malbranche (1866) est muet au sujet de cette espèce; ce savant ne la signale que dans le Supplément^ p. 22 (1881), et encore en donne-t-il une description peu exacte. Le thalle n'est pas brillant, il est opaque, et la potasse n'a nulle action sur lui. De plus les Abbé HoE. — Lichens de Canîsy {Manche) et des envirotts. 127 échantillons de son herbier, n° 63 de ses Exsiccata^ que dans le Sup- plément àç. sow Catalogue^ p. 22, il nomme R. pollinaria var, elatior Ach. appartiennent au R. evernioides Nyl. Dans l'état actuel delà science des Lichens, ces deux espèces, R.pol- linaria Ach. et R. evernioides Nyl,, sont faciles à distinguer. Le thalle de la seconde est presque toujours élargi à la base, et là il est forte- ment réticulé et scrobiculé entre les réticulations. Il ne porte jamais de dépressions dans le sens longitudinal, en forme de nervures, comme on en voit dans celui du R. pollinaria Ach., qui lui n'est jamais réticulé. Il est opaque et mou, tandis que celui du R. pollinaria Ach. est bril- lant et rigide. Enfin les laciniures extrêmes sont plus divisées et plus enchevêtrées dans le R. pollinaria Ach. L'une et l'autre espèces se couvrent de sorédies arrondies, mais elles sont plus nombreuses dans le R. pollinaria Ach. Déplus les sorédies de l'extrémité des ramules sont simplement farineuses dans le R. evernioides Nyl., tandis que dans l'autre elles sont granulées, comme l'indique du reste le nom de cette plante. Pour plus de sûreté et surtout si l'on se trouve en présence de formes du R. evernioides Nyl. à thalle étroit, lisse, comme j'en ai récolté à Canisy et à Gourfaleur, il faut, pour bien distinguer ces espè- ces, recourir au caractère anatomique indiqué par M. Nylander [Recogn. Ramai, p. 53 et p. 56) : ce caractère sépare ces deux espèces au point de les mettre dans deux sections différentes. On place sous le micros- cope une petite portion du cortex du thalle : si l'on est en présence du R. evernioides Nyl., on voit une couche corticale amorphe, formée de cellules presque indistinctes. Si au contraire on a pris du R. pollina- ria Ach.. ^ on aperçoit les filaments ou longues cellules agglutinées formant chez lui la couche corticale. On les rend très visibles en intro- duisant entre la lamelle de verre couvre-objet et le porte-objet un peu de potasse caustique. On peut également employer avec avantage l'acide chromique et colorer la préparation avec de la safranine. Il faut aussi observer que presque toujours le thalle du R. everiiioides Nyl. est plus blanc en dessous. On voit, par ce qui précède, que M. l'abbé Olivier {Flore Lich. Orne., p. 35), a tort de faire de cette espèce une variété du R. pollinaria Ach. 38. Ramalina cuspidata (Ach.) Nyl. — Sur les schistes des murs d'une maison à Saint Ebremond-de-Bonfossé, route de Gourfaleur. Thalle stérile, moins jaunâtre, plus bruni qu'au bord de la mer, in- sensible à la potasse, couvert de spermogonies contenant des sperma- ties longues de 0,0030-45 millim. sur 0,0020-25 de largeur. 39. UsNEA FLORiDA (L.) Hoffm. — Très commun partout sur les troncs et les branches des arbres et sur les barrières. Sur les Pommiers et les barrières, le thalle ne dépasse guère 2 ou 128 JCJURNAL DE BOTANIQUE 3 cent, de hauteur. J'ai récolté ce Lichen fructifié sur les Hêtres qui bordent le parc du châ'eau de SouUes : le thalle est haut de 5 à lo cent, et les apothécies, longuement ciliées, ont de 5 à 8 raillim. de largeur. Dans presque tous les échantillons que j'ai examinés, les rameaux du thalle sont plus ou moins scabres et les ramules extrêmes sont chargées de petites sorédies. Sur des pierres amoncelées sous des Epicéa dans le parc du châ- teau de Canisy, on peut voir des U. Jlorida Hoffm. et des Ramalina farinacea Ach. dressant leurs jeunes thalles. Ils proviennent fort pro- bablement de sorédies tombées des échantillons qui végètent sur les arbres, car ces deux Lichens sont stériles dans cet endroit. 40. UsNEA HiRTA (L.) Hoffm. — Commun partout et mêlé au précé- dent. Sur les barrières, le thalle atteint rarement 2 cent. ; sur les troncs des arbres, il arrive à 6 cent. On peut distinguer la forme sorediella Br. et Rosor., Malbr. Catal.Lich. Norm. Supplém. p. 21, dont les rameaux principaux sont rougeâtres et les ramules extrêmes parsemées de petites sorédies blanches. Cette forme se rencontre un peu partout à Canisy, Quibout, Gourfaleur, etc. Toujours stérile. 41. UsNEA CERATiNA Ach. — Plus rare que les deux espèces pré- cédentes; sur une vieille barrière à Canisy, avec un thalle de 3 à4cent. de hauteur, couvert de petites papilles, sans sorédies. Sur un Chêne près de l'étang de la Motte-l'Evêque à Saint-Ebremond-de-Bonfossé. Sur les Hêtres qui ferment le parc du château de Soulles. Le thalle est toujours stérile; dans cette dernière station, les ra- meaux sont roiigeâtres, dénudés sur une grande longueur, mais char- gés de papilles : les dernières divisions portent des sorédies. Un Lichen identique se trouve dans l'herbier de M. Malbranche, comme ayant été recueilli par M. Brébisson à Falaise en 1840. M. Malbranche, dans le Supplément (\ç^ son Catalogue^ P- 21, émet un doute sur la provenance de cette plante : elle me paraît appartenir certainement à la Basse-Nor- mandie. M. Malbranche écrit ; « Sans fibrilles ». On en aperçoit quel- ques-unes dans l'échantillon de Brébisson, comme dans celui de Soulles. Les papilles ne sont que les cicatrices des fibrilles tombées. Un jeune rameau sorti du pied d'un des échantillons de Soulles le démontre : il est couvert de petites fibrilles, tandis que le vieux rameau ne porte que des papilles; ce dernier n'a de fibrilles que sur ses divisions extrêmes. 42. UsNEA DASYPOGA Ach. — Je l'ai récolté une fois sur les branches d'un Hêtre à Saint-Ebremond-de-Bonfossé, avec un thalle peu déve- loppé et stérile. {^A suivre.) Le Gérant : Louis Morot. Varta. — J. Menck, uap., 2:^, pi. c>.ufert- R...ôfc.«. 4» ANNÉE. N" 7. I" AVRIL 1890. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur : M. Louis MOROT. OBSERVATIONS SUR LA STRUCTURE DES FEUILLES DES PLANTES AQUATIQUES (Sutie.) Par M. C. SAUVAGEAU. Dans les feuilles jeunes, les faisceaux libéro -ligneux sont constitués et caractérisés avant même la naissance des fibres. Celles-ci se forment, lorsque les lacunes sont encore très étroites, par un cloisonnement plus ou moins oblique dans une cellule sous-épidermique, de manière à séparer au contact de l'épiderme une cellule qui, en s'accroissant, se cloisonne dans divers sens, et donne des cellules très étroites, origine des fibres. Si chacune de ces petites cellules devient une fibre, le faisceau fibreux sera au contact direct de l'épiderme ; si la transformation n'est pas totale, il pourra rester 1-2 cellules sous-épidermiques parenchy- mateuses qui le sépareront de l'épiderme; mais l'origine des faisceaux fibreux est toujours la même. Ces faisceaux fibreux, composés de 2-12 cellules à lumière très faible, tantôt restées cellulosiques, d'autres fois parfaitement lignifiées, sous-épidermiques ou presque sous-épidermiques, sont assez fréquemment situés à l'extrémité du mur cellulaire partant de chaque nervure vers l'extérieur, et la petite nervure margi- nale n'en ayant souvent que d'un seul côté, cela fait 16 faisceaux fibreux. Mais c'est seulement là l'une des dispositions les plus fréquentes et que représentent les figures 13 et 15. Parfois, l'une des nervures possède un faisceau fibreux vers l'une des faces de la feuille, et deux sur l'autre face, au point de rencontre des deux murs latéraux de la nervure avec la couche sous-épider- mique. Les coupes faites par M. Bornet lui avaient montré cette anomalie comme constante, puisqu'il dit (/oc. cit. p. 44) : « au- dessous de l'épiderme... se trouvent des faisceaux de fibres libé- riennes; il y en a trois autour de chaque nervure. » M. Duchartre I30 JOURNAL DE BOTANIQUE la conteste en disant (Joe. cit. p. 300) : « Il y aurait là un défaut de symétrie que je n'ai jamais observé. » Le premier auteur avait compté 23 faisceaux fibreux, le second 18. En réalité, ce fait doit être considéré non comme un caractère, mais comme une exception dont on se rend parfaitement compte, en observant une feuille directement sous le microscope après l'avoir colorée, car on voit fréquemment par transparence les faisceaux fibreux se bifurquer en deux branches qui restent parallèles et très rap- prochées, puis se réunissent de nouveau ; et alors, suivant que la coupe transversale passera dans l'une ou l'autre région, elle mon- trera soit un, soit deux faisceaux fibreux sur la même face d'une nervure. Le nombre de ces faisceaux fibreux est d'ailleurs extrê- mement variable sur une même feuille. Ainsi, sur un limbe de 22 cent, de long, j'ai compté à la base 13 paquets de fibres; au milieu du limbe 31, au deux tiers 25, et à un centimètre de l'ex- trémité 16. Sur une autre feuille, j'en ai trouvé à la base 35. On peut donc dire que la feuille du Cymodocea asquorea possède des faisceaux sous-épidermiques de cellules épaissies, qui sont des fibres scléreuses, cellulosiques ou plus ou moins lignifiées, en nombre variable, souvent situées en face des murs interlacu- naires, mais parfois non symétriquement par rapport à ces der- niers, et jamais dans l'intérieur du parenchyme. Tout à fait au bord de la feuille, au-dessous de la couche sous- épidermique et dans le prolongement de la ligne médiane pas- sant par les nervures, est situé de chaque côté un massif fibreux plus important que les précédents. C'est ce massif plus ou moins lignifié qui, après avoir suivi le bord de la feuille, vient se termi- ner à son sommet, au-dessus de la ligne onduleuse d'anastomose terminale des nervures. Parfois, il ne prend naissance que quel- ques millimètres au-dessus du niveau de la ligule ; mais ensuite, on le retrouve suivant toute la longueur du limbe, où sa présence est constante, sans qu'il se ramifie ou se soude aux autres fais- ceaux fibreux. Toutes ces fibres, en coupe longitudinale, mon- trent des traces protoplasmiques, et ont une longueur égale à celle de plusieurs cellules parenchymateuses. Les cellules sécrétrices sont rares, et le plus souvent épider- miques, étroites vers l'extérieur, et renflées dans la partie pro- fonde qui pénètre entre deux cellules sous-jacentes (fig. 16) ; au contraire, les exemplaires provenant d'Antibes en possèdent C. Sauvagbau. — Sur la structure des feuilles des plantes aquatiques. 131 jusqu'à 25-30 sur une même coupe, réparties sur l'épiderme in- férieur ou supérieur, la couche sous-épidermique et le paren- chyme interne. Le contenu, dont la coloration varie depuis l'orangé jusqu'au brun plus ou moins foncé, est hyalin ou granuleux, fixe la plupart des couleurs d'aniline, et prend par le perchlorure de fer une teinte noire, parfois plus ou moins verdàtre, indiquant la présence d'un composé tannifère (i); il jaunit par l'eau de Javelle, puis se dissout, mais n'est soluble ni dans l'eau, ni dans l'alcool ou l'éther, et le tannin doit par conséquent se trouver dans ces cellules à l'état de combinaison. Nous retrouverons des cellules sécrétrices tannifères dans toutes les autres espèces de Cymodocea, dans les genres Posïdonia, Halodule, Thalassia, Enhalus. On compte 9 faisceaux libéro-ligneux dans la variété de Banyuls, et 7 dans celle d'Antibes. Le faisceau médian (fîg. 15), plus gros que les autres, est à peu près égal, en section transver- sale, à la moitié du faisceau médian d'une feuille de Z. marina; les trois faisceaux latéraux, également espacés de chaque côté, sont plus petits, et le faisceau marginal, quand il existe, est moins important que les autres et très rapproché de son voisin (fig. 16, B). Ces faisceaux se distinguent de ceux du Zosiera et au contraire se rapprochent de ceux du Posidonïa par la présence d'une gaine endodermique fasciculaire, plus ou moins lignifiée suivant les exemplaires étudiés, mais toujours peu épaissie; par- fois la lamelle moyenne de ses cellules se colore seule par les réactifs de la substance ligneuse, et l'épaississement reste cellu- losique. Sur le faisceau médian, au-dessous de l'endoderme, se remar- que une assise de cellules à parois minces correspondant assez bien au péricycle (fig. 15), qui, dans la partie ligneuse du fais- ceau, entoure sur la plus grande partie de son pourtour une lacune vasculaire, dont les vaisseaux ne se retrouvent plus sur les coupes transversales, mais que montrent cependant les coupes longitudinales faites au même niveau, sous forme de vaisseaux réticulés à épaississement lâche, délicat, peu lignifié. La masse libérienne se compose de deux tubes criblés, jamais I. J'ai déjà noté la présence de ces cellules sécrétrices dans la racine du C« aiquorea et du F. Caulini {V . Journ. de Bot., 16 mai 1889), et j'avais cru le per- chlorure de fer sans action sur leur contenu, mais j'ai constaté depuis que ce réactif, mieux préparé, lui donne la même coloration noire qu'à celui des feuilles. 132 JOURNAL DE BOTANIQUE situés au contact de l'endoderme, et de cellules très étroites et plus nombreuses^ parmi lesquelles il serait difficile de distinguer les cellules-compag-nes des cellules parenchymateuses ; on y re- trouve aussi souvent les épaississemenls intercellulaîres signalés chez le Zosi. marina. Les autres faisceaux libéro-ligneux n'ont plus qu'un seul tube criblé, ce qui concorde avec leur taille moin- dre, mais il est surtout remarquable que la lacune vasculaire qui, dans le faisceau médian, était au-dessous du péricycle, est ici à la place même d'une de ses cellules, celle qui est la plus proche de la surface supérieure de la feuille. Le bois y est donc situé dans le péricycle et au contact de l'endoderme. Cette diffé- rence entre le faisceau médian et les faisceaux latéraux se retrouve sur toute la longueur du limbe, jusqu'au sommet de la feuille. Telle est la structure générale de la feuille considérée sur une coupe transversale pratiquée à la base du limbe. Mais cette feuille diminuant graduellement d'épaisseur de sa base à son sommet, il en résulte que le nombre et la disposition des cellules et des canaux aérifères doivent varier suivant la longueur. Les deux canaux appartenant à chacune des deux rangées externes, situés au-dessus et au-dessous des faisceaux libéro- ligneux, se maintiennent, en se rétrécissant de plus en plus, se réduisent à de simples méats et enfin, à un centimètre du sommet , ont complètement disparu (fig. i6. A.). Les canaux intertasci- culaires au contraire sont destinés à se fusionner entre eux, sui- vant l'épaisseur de la feuille mais non suivant sa largeur, et, vers le milieu du limbe, on n'en trouve plus que deux rangées : la rangée supérieure, du côté du bois, persiste sans changement, mais la rangée médiane s'est fusionnée avec la rangée inférieure ou libérienne, en canaux plus grands que ceux de la rangée su- périeure, et leur restant opposés, de sorte que, si à la base du limbe on avait, entre deux faisceaux voisins, trois rangées de 2-3-4 lacunes, il n'y a plus que deux rangées inégales de 2-3-4 lacunes. A un niveau plus élevé, les lacunes de la rangée supé- rieure se rétrécissent et se soudent finalement avec celles qui sont au-dessous. J'ai étudié ainsi un certain nombre de feuilles, et j'ai toujours vu la fusion commencer du côté libérien et finir du côté du bois. La structure est alors celle décrite par MM. Bor- net et Duchartre (Bornet, loc. cit. p. 44) : « Les lacunes com- C. Sauvageau. — Sur la structure des feuilles des plantes aquatiques. 133 « prises entre les faces de la feuille et les nervures sont beau- « couppluspetites que celles qui se trouvent entre deux nervures 475)- I40 ^ JOURNAL DE BOTANIQUE 137. — P. coccospermum Steud. P. vestitum Nées, non Kunth. Tu-Phap, sur les collines, le bord des sentiers (Bal. 1639, 1641). 138. — P. Munroanum, sp. nov. Dans V Enumeratio plantarutn Zeylanias de Thwaites, page 358, cette espèce, recueillie par ce botaniste à Ceylan (n" 3244), est nommée Panicum. Helopus Trm^ Var. ^ spiculis glabris Munro mss. On ne peut cependant la rattacher à cette plante, car, entre autres caractères, le P. Heloptis a les fruits rugueux, tandis que la plante du Tonkin les a lisses. Nous pro- posons donc d'élever cette prétendue variété au rang- d'espèce. Tankeuin, Tu-Phap, dans les jardins, les lieux herbeux humides (Bal. 481, 1643, 1644). 139. — P. tonkinense, sp. nov. Souche rampante, vivace. Tiges émettant des racines adventives dans leur partie inférieure. Feuilles linéaires-lancéolées, un peu auri- culées à leur base, parcourues par des nervures longitudinales réunies par des transversales. Epillets le plus souvent géminés, inégalement pédoncules, réunis en panicules dont les rameaux rigides, glabres, portent de gros epillets clairsemés. Epillets à 2 fleurs, l'inférieure neutre, la supérieure hermaphrodite. Glumes 2, l'inférieure ovale, con- cave, trinerviée, glabre, d'un tiers plus courte que la supérieure, la supérieure ovale, concave, 5-nerviée, glabre, égalant l'épillet. Fleur neutre : glumelle inférieure 5-nerviée, coriace, presqu'obtuse, glabre, la supérieure coriace, diaphane, énerviée, lancéolée. Fleur herma- phrodite : glumelle inférieure ovale, coriace, 5-nerviée, glabre, ter- minée au sommet par une petite pointe obtuse ; glumelle supérieure ovale, binerviée, glabre, concave avec ses bords repliés en dedans, coriace dans la partie compriss entre les deux nervures, membra- neuse dans la partie repliée en dedans. Lodicules 2, charnues, ovales, pourvues d'une oreillette sur leur côté extérieur. Etamines 3. Ovaire oblong, glabre; styles 2 distincts jusqu'à leur base; stigmates plu- meux occupant le tiers supérieur des styles. Caryopse libre, mais ren- fermé dans les glumelles qui sont coriaces, luisantes et se terminent en un petit mucron obtus . Tu-Phap, Ouonbi, dans les forêts (Bal. 442, 1646). Par l'ensemble de ses caractères, le Panicum tonkinejtse se rapproche du Pan. oajacense du Mexique. B, Balansa. — Catalogue des Graminées de l' Indo-Chine française. \\\ 140. — P. uncinatum Raddi, Forêts du Mont-Bavi (Bal. 1653). 141. — P. paspaloides Pers. Saïgfon, dans les mares (Bal.). 142. — P. sarmentosum Roxb. P. incontptum. Trin. Ouonbi, Tu-Phap, etc., dans les haies, les buissons (Bal. 433, 439, 1621, 1622, 1623). 143. — P. Petiverii Trin. Baie de Tourane, dans les sables maritimes (Bal.). 144. — P. oryzetorum, sp. nov. Annuel. Tiges dressées, un peu poilues. Feuilles lancéolées, poi- lues, à ligule formée par une collerette de poils. Epillets biflores, briè- vement pédoncules, disposés en panicule dont le rachis et les rameaux sont pubescents. Fleur inférieure neutre, la supérieure hermaphrodite. Glumes 2, l'inférieure ovale- oblongue, trinerviée, glabre, atteignant le tiers de la longueur de l'épillet, la supérieure oblongue, 7-nerviée, glabre, de la longueur de la fleur neutre. Fleur neutre à 2 glumelles égales en longueur, l'inférieure oblongue, 5-nerviée, glabre, la supé- rieure binerviée, lancéolée, diaphane. Fleur hermaphrodite à glumelles 2, coriaces, glabres, luisantes à la maturité du caryopse, l'inférieure concave, obscurément 5-nerviée, glabre, la supérieure ovale, non carénée, obscurément binerviée. Ouonbi, Hanoi, Tu-Phap (Bal. 472, 1628). Le Pan. oryzetorum a de grandes analogies avec le P. Petiverii, 145. — P. humile Nées. Viétry, Ouonbi, sur les collines, dans les champs en friche (Bal. 473, 1624). 146. — P. montanum Roxb. Ouonbi, Tu-Phap, Tourane, sur les collines, dans les brous- sailles (Bal. 1608, 1633). 147. — P. campestre Nées. Ouonbi, etc., dans les prairies (Bal. 426, 427). 148. — P. virgatuiïi L. var. Bassin d'Attopeu (Laos), où il a été récolté par le D"^ Armand. Cette variété du P. virgatmn diffère du type par saglurae in- 143 J(JURNAL DE BOTANIQUE férieure atténuée en une pointe dépassant la g-lume supérieure. La panicule est en outre plus ample, plus diffuse, et les épillets un peu plus petits. 149. — P. cambog-iense, sp. nov. A quelques rapports avec le P. vïrgaium L., mais ses épil- lets sont deux fois plus petits ; sa glume inférieure est ovale, 3-nerviée, trois fois plus courte que l'épillet, et la glumelle supé- rieure de la fleur neutre est pourvue de deux nervures margi- nales et non carénée à 2 nervures éloignées des bords, etc. Cambodge (Godefroy, 62, 257). 150. — P. amœnuxn, sp. nov. Diffère du P. commeUina^folmnt Rudge, par ses épillets deux fois plus gros, plus courtement pédicellés, par sa glume infé- rieure 3-nerviée égalant la moitié de l'épillet, et non petite, squamiforrae, énerviée, etc. Tu-Phap, Hanoï, Langson, dans les bois, les haies (Bal. 468, 470, 1631, 1632). 151. — P. repens L. Saigon, Haïphong, dans les lieux humides (Bal. 469). 152. — P. proliferum Lam. Ouonbi, Hanoï, Sontay, dans les rizières, les mares (Bal. 471, 1625, 1626, 1627). 153. — P. nodosum Kunth. P. muliinode Presl. Espèce polymorphe, croissant dans les haies, les halliers, le bord des ruisseaux. On observe au Tonkin le type et une variété remarquable. a. gemiinum . Sontay, Ouonbi, Tu-Phap, etc. (Bal. 450, 479, 161 1, 161 2). ji. micranthum. Tu-Phap, Dong-Dang, etc. (Bal. 480, 1609, 1610). 154. — P. ouonbiense, sp. nov. Cette espèce, déjà recueillie par Wallich (8719, 8745), a des épillets presqu' identiques à ceux de certaines formes du P. no- dosum; mais les rameaux secondaires de la panicule sont plus longs, plus étalés, les épillets sont plus longuement pédicellés, plus espacés sur les rameaux, etc. B. Balansa. — Catalogue des Graminées de l' Indo-Chine française. 143 Ouonbi, Lankok (Mont-Bavi), dans les buissons, les bois (Bal. 451, 478, 1613, 1614, 1615). 155. — P. lene Steud. Ouonbi, dans les lieux herbeux (Bal.). 156. — P. excurrens Trin. Phocam, Dongson, dans les bois (Bal. 444). 157. — P. plicatum Lam. Tu-Phap, dans les bois (Bal. 1603). 158. — P. amplissimum Steud. t'n Syn. pi. ghiin. Forêts du Mont-Bavi (Bal.). 159. — P. costatum Roxb. Tu-Phap (Bal. 1598). Hymenachne. 160. — H. indica L. Saigon, Ouonbi, Tu-Phap, etc. dans les rizières en jachère (Bal. 452, 453, 1654). 161. — H. myosuroides R. Br. Ouonbi, dans les rizières en jachère (Bal. 454). 162. — H. polymorpha, sp. nov. Très variable par la grandeur des épillets, la forme des glumes et des glumelles, les dimensions de la panicule. Celle-ci, comme dans VB. Myiiros P. de B., a son rachis principal se divisant en rameaux alternes se subdivisant eux-mêmes à leur tour, et sous ce rapport aucune forme de XH. polymorpha ne peut être con- fondue avec les H. indica et myosuroides . Ses rameaux sont tantôt dressés, tantôt plus ou moins étalés. Les épillets sont toujours plus petits que ceux de VU. Mytiros, qui se distingue en outre par sa glume supérieure et laglumelle de l'épillet neutre longuement acuminées. Les nombreuses variétés- de M H. polymorpha peuvent être classées ainsi : a. geîtîùina. Panicule souvent interrompue à la base, rameaux dressés. Ouonbi, Hanoï, Tu-Phap (Bal. 455, 456, 457, 1597, 1671). ^. micrantha. Epillets de la grandeur de ceux de V Hym.. indica; panicule peu développée, à rameaux dressés. Tu-Phap (Bal. 1629). 144 JOURNAL DE BOTANIQUE Y- gratidis. Panicules grandes, à rameaux longs, plus ou moins étalés. Se rapproche beaucoup, par la forme et la gran- deur, de la panicule de XHyin. aurita, mais s'en distingue par ses épillets. Il peut se faire que quelques-unes de ces variétés à^Hym. polymorpha aient été décrites comme espèces, quoique nous n'en ayons vu aucun représentant dans l'herbier du Muséum de Paris. 163. — H. aurita Presl. Saigon (Bal). 164. — H. Myuros P. de B. H. serrulata Nées in Hook, Journ. Saïgon, Hong-yen, dans les mares (Bal. 449, 1669, 1670). 165. — H. interrupta Nées. Panicum interrziptum. Willd. Hanoï, Saïgon, dans les mares (Bal. 1668). ICHNANTHUS. 166. — Ich. pallens Munro; Pamcuift pallens Sw. Dong-Dang, Mont-Bavi, Tu-Phap, dans les forêts (Bal. 443, 1647, 1648, 1649, 1650, 1651, 1652). Oplismenus. 167. — O. compositus Roem et Schult. Ouonbi, Mont-Bavi, etc., dans les bois (Bal. 445, 446, 1604, 1605, 1606, 1607). 168. — O. albus Poir, sub : Panicîiin. O. BurinanniY. de Beauv., Kunth. Saïgon, dans les lieux herbeux (Bal.). 169. — O Crus pavonis H. B. K. Hanoï, dans les rizières (Bal. 1599). 170. — O. Crus galli P. de Beauv. Saïgon, Hanoï, etc. (Bal.). 171. — O. colonus H. B. P. Tankeuin, Hanoï (Bal.). 172. — O. stag-ninus Kunth. Hanoï, dans les rizières (Bal.). Variété. \ 45 Set ARIA. 173. — S. glauca Pal. de B. Ouonbi, Quinhon, etc. (Bal.). 174. — S. intermedia Roth. stib : Panicum. Cambodge (Docteur Harmand, 93). 175. — S. italica Kunth. Hanoï, où il est subspontané (Bal. 1596). Cenchrus. 176. — G. inflexus R. Br. Plage maritime à Cameran (Bal.). Gymnothrix. 177. — G. japonica Kunth. Ouonbi, Hanoï (Bal. 448). CHAMiERAPHIS. 178. — Gh. depauperata Nées. Panïcufn sordiduin Thwaites. Hanoï, Sontay, dans les mares (Bal. 1592, 1593). 179. — Gh. spinescens Munro, var, Hanoï, dans les mares (Bal. 1590, 1591). (A suivre.) VARIÉTÉ. LETTRES ET DOCUMENTS INEDITS POUR SERVIR A L'HISTOIRE DE LA BOTANIQUE AU XVIII« SIÈCLE. Un aimable et savant bibliophile, connu de tous les amateurs qui ont le culte des beaux livres et la passion des pièces rares, M. E. G. de Refuge, a bien voulu mettre à ma disposition sa précieuse collection d'autographes. De cette riche série oiî presque tous les membres des anciennes Acadé- mies de Paris sont représentés par des documents toujours curieux et sou- vent uniques, j'ai extrait quelques lettres intéressantes pour l'histoire de la botanique au xviii^ siècle; celles que je publie ci -après sont signées de noms assez illustres ou traitent de sujets suffisamment connus pour qu'il soit inutile de les faire précéder d'un préambule explicatif : j'y ai seulement ajouté quelques notes destinées à faciliter les recherches bibliographiques et à venir en aide aux souvenirs du lecteur. Ed. Bonnet. 146 JOURNAL DE BOTANIQUE /. Lettre de Tournefort à M*** (i). Monsieur, Je n'ay receu que deux de vos lettres en datte du 20 d'aoust et du 20 décembre. Rien ne m'a plus surpris que de ce que vous ne me parlez point des plantes sèches que j'ay eu l'honneur d'envoyer à Monsieur le premier Médecin (2). Cependant je suis certain que M. de Montmor, intendant des galères, a receu toutes mes quaisses et je ne saurois comprendre qu'elles n'ayent pas été rendues avec exactitude, étant adressées à Monseig- de Ponchartrain. J'ay envoyé deux paquets de plantes sèches de Candie, un troisième de Naxie et le dernier de Mycone. J'ay envoyé aussi quatre gros paquets de graines et je serois bien malheureux qu'il s'en fut perdu quelcun; car, aprez tout, je vous avoue que les belles plantes sont un peu plus rares en Candie et dans Larchipel, qu'on ne s'imagine en Europe. Cela m'a fait prendre la résolution de faire le voyage de Trébisonde qui est au fond de la mer noire, revenir par Erzerum qui est sur l'Eufrate et nous rendre à An- goura et ensuite à Broussa au pied du mont Olympe. Si nous ne découvrons pas de nouveautez dans cette route, on ne sçauroit se flater qu'il y en ait en Turquie. M. Gonder (3) et M. Aubriet (4) vous saluent et se portent parfaite- ment bien. Je vous remercie de tous vos bons avis et vous prie très instamment de me les continuer. J'aime sur toutes choses qu'on me dise mes véritez. On ne sauroit me donner de plus grandes marques d'amitié . Il n'est pas possible. Monsieur, d'envoyer les descriptions des plantes avec leurs portraits, parce qu'on ne les sauroit finir à mesure que les occasions se présentent. On est contraint quelquefois de nom- mer les plantes dans un Catalogue et de remetre à un autre temps la description, suivant l'état où la plante se trouve. D'ailleurs, je me trouve suffoqué de matières ; je n'ai peu, quelque diligence que j'aye faite, transcrire mon journal que jusques à l'isle de Mycone et cepen- dant il a fallu nous débarrasser des figures qui étoient assez finies. Vous ne scauriez croire combien nous perdons de temps malgré nous. 1. Cette lettre ne porte pas de suscription; je suppose qu'elle était adressée à l'abbé Big-non, président de l'Académie des Sciences et neveu du chancelier Phélypeaux de Pontchartrain l'un des protecteurs de Tournefort. 2. Fag^on surintendant du Jardin royal. 3. Gundelsheimer, jeune médecin allemand qui accompag-nait Tournefort dans son voyage. La forme Gonder (pour Gunder) adoptée ici est exceptionnelle; dans les herbiers de Tournefort, de Vaillant et de A. de Jussieu, Gundelsheimer est toujours désigné sous les noms de Gundel et Gundelius. (Gundelia Tourn. Voy. 2 p. 251 cum incon.) 4. Peintre du Cabinet du Roi, auteur des planches des Éléments de botanique des Institutiones et du Voyage dans le Levant. Variété. 147 Je n'ay pourtant jusques icy laissé passer aucune plante non décrite sans la faire dessiner et sans la décrire. Celles de Prosper Alpin sont si im- parfaites et si éloignées du naturel qu'on n'a qu'à comparer ce qu'il a fait avec ce que nous envoyons. On ne sauroit les peindre pour le Cabinet du roy sans de nouveaux desseins. Si jen'avois que monsieur le premier médecin à satisfaire je ne m'attacherois qu'aux seules plantes ; mais j'ay ordre de Monseig'' de Pontchartrain, de m 'informer de tout et de l'instruire des mœurs, des coutumes, du négoce et même des moindres bagatelles. Ce que j'ay dit duLabirinthe de Candie (i), de Gortina, du mont Ida, mérite un voyage particulier et nous avons visité ces lieux en cherchant des plantes. Pour M. Aubriet, je vous assure qu'il ne sauroit mieux faire; je suis trop heureux d'être à sa compagnie et à celle de M. Gonder. M. Aubriet profitera de tous ses desseins lorsqu'il sera à Paris. Il n'est guères possible de travailler à la campagne et de pouvoir tout dé- brouiller, mais je suis très persuadé que, sur des plantes sèches, il finira parfaitement bien tout ce qu'on trouvera à propos. Enfin, Mon- sieur, nous tacherons de mieux faire, quoiqu'il me semble que nous ne pourions pas mieux employer notre temps. Imaginez vous. Monsieur, quelles peines nous aurons lorsqu'il faudra décrire et dessiner à la suite p'une caravane. On ne sauroit quitter ces sortes de compagnies sans courir risque d'être dépouillé. ... Je plains le sort de M. Magnol... Je ne doute pas qu'à la fin M. Chomel (2) ne soit satisfait, mais j'apréhende qu'il n'éloigne ses affaires par trop de vivacité. Je vous prie, Monsieur, de m'écrire plus souvent. Adressez s'il vous plait vos lettres à mon cousin Beaumont à Aix, il est ravi de votre commerce. Je suis de tout mon cœur. Monsieur, Votre très humble et très obéissant serviteur, Tournefort. A Constantinople, le 8 avril 1701. Nous sommes si affamez de bonrfes nouvelles que nous vous prions encore une fois de nous écrire souvent. II. Lettre de Bernard de Jicssieu à Lemonnier . Monsieur et cher confrère. Je n'ay pas pu encore voir l'arbre que l'on a présenté à sa Majesté pour celuy du vray Thé de la Chine, je ne le connois que par le petit 1. Cfr. Mém. Acad. des Se. 1702 p. 207 et Relation d'un voyage du Levant tome 2, p. 65 et suiv. 2. Chomel (Pierre, Jean Baptiste) (Cfr. Pritzel, T/tesaurus éd. 2 n" 1705) alors candidat à l'Académie des Sciences où il fut admis comme élève-botaniste l'année suivante (1702J, devint associé en 1707 et vétéran en 1730. 148 JOURNAL DE BOTANIQUE échantillon que vous m'avés remis à la dernière séance de l'académie ; cet échantillon m'a mis en état de déterminer quel est cet arbre et à quel genre il doit être rapporté. Je ne crois pas me tromper, vous me confirmerés dans mon opinion si vous avés la bonté de me marquer de quelle nature est le suc que rendent ses feuilles et ses rameaux lors- qu'on les déchire ou qu'on les coupe; s'il est un peu laiteux, comme je le présume d'avance, cet arbre est une espèce de Meurier que M. Lin- naeus a nommé : Morus foliis ovato oblongis, utrinque aequalibus ser- ratis Flor. Zeyl. n° 337. Morus (indica) foliis ovato-oblongis, utrinque aequalibus, insequaliter serratis Spec. éd. 2, 1399 et il cite cette déno- mination comm'étant celle de sa Flora Zeylanica. Tinda-Parua H. Mal. I p. 87 I. 48. Arbor Malabarica, baccifera, cortice albicante, glo- merato flore, Comm. in notis H. Mal. p. 8. Betulae species conis oblongis villosis, foliis oblongis, serratis Herm. Mus. Zeyl, ;^^^ Burm. Thés. Zeyl. 47. Il auroit été à désirer que sa Majesté n'eut pas été flattée mal à propos de posséder l'arbre du Thé et qu'une semblable méprise n'eut pas été commise. L'Avant- Coureur (i) s'est aussy trop pressé d'annon- cer dans ses feuilles qu'on avoit à Trianon l'arbre du Thé apporté de Chine par M . l'abé Galois ; il auroit dû attendre la décision des bota- nistes. Je suis bien peiné de me trouver dans la nécessité de relever une pareille erreur que ie prévois fort désavantageuse à M. l'abé Ga- lois; il a pu estre trompé, car il me paroit qu'il a agi de bonne foy et qu'il a donné cet arbre sous le nom qu'on luy avoit vendu en Chine ; ainsy il doit être excusable a cet égard, n'ayant pas de connoissances en botanique. Je vous prie de ménager ses intérêts et d'estre persuadé du sincère attachement avec lequel j'ay l'honnenr d'estre. Monsieur et cher confrère Vostre très humble et très obéissant serviteur et confrère à Paris le 12* septembre 1765. B. de Jussieu. J'ay vu hier M. Richard (2) et je luy ay laissé ignorer ce que je vous écris; vous estes le seul a qui je me sois ouvert sur cette affaire puisque vous avés été le seul qui m'ayés procuré la facilité de recon- noistre l'arbre qui est à Trianon appelé Thé et que vous soupçonniés, avec raison, en différer beaucoup par la comparaison des feuilles de cet arbre avec celles du Thé. A Monsieur Le Monnier premier médecin ordinaire du Roy et Pro- fesseur royal de Botanique etc. à l'hôtel de Mme la princesse de Marsan à Versailles. (A suivre.) 1. Gazette du temps. 2. Claude Richard, jardinier en chef du Trianon. Le Gérant : Louis Morot. taiis. — i. Mersck. tiu»., 2^ pi. Deatert- Kecharea«. 4« ANNÉE. N" 8. i6 AVRIL 1890. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE DE LA FLORE DU TONKIN. Liste des Cupulifères récoltées au Tonkin par M. Balansa, en 1888-Sç. Par M. DRAKE DEL^CASTILLO. QUERCUS. 1 . Q. (Cyclobalanopsis) xanthoclada sp. nov. (PL III, fig. 1). Arbor (10-15 °i- ^^^a) in ramulis junioribus, foliorum axillis, et inflorescentiis fulvo-velutina. Folia (S- 15 cent, longa, 4-5 cent, lata, petiolo 2-2, cent, longo) ovato-oblonga, acuta, basi constricta, supernè laxè dentata, infernè sinuata, suprà glabra, laevia, glauca, subtùs te- nuiter tomentella, glauco-flava, nervis utrinque 10-12, vix arcuatis, venulis reticulatis. Flores raasculi ignoii. Flores feminei in apice pedunculi (i cent, longi) crassiusculi sessiles, gemini. Involucrura flo- riferum ovoideo-globosum. Styli 4, stigmatibus capitatis. Involucrum fructiferum cylindraceo-hemisphaericum (circiter 3 cent, longum, 2 la- tum), fulvo-velutinum, zonis 2-3 integris crassis notatum. Glans ovoi- deo-oblonga, sericea, involucrum duplù superans. I?i nemorosis vallis Lang-kok, ad moniem Bavi (mense Octobri 188 S, 2j']j ! sjjpfj legit cl. Balansa. Voisine du Q. velittina LindL, cette espèce s'en distingue principalement par ses fruits plus allongés, et par ses cupules à bandes entières. 2. Q. (Cyclobalanopsis) semiserrata Roxb., FI. Ind., III, p. 461 ; A. DC, Prodr. XVI, ^, ^.^^/Hooker, FI. Bi^. Ind., V, p. 604. — Q. Horsfîeldny\i(\Viç\.^ FI. Ind. Bat., 1, 1, p. 656 ; A. DC, /. c. (teste Hooker). In sylvîs propè Ouonbi {mense Octobri 188S, 566), et in nemerosïs vallis Langkok, ad inontem Bavi {inensibtts Augusto et Septembri iSS'j, 23"] 2! 23'j8/J. Habite aussi la partie orientale de l'Inde transgangétique, et l'île Banka, dans les Indes Néerlandaises. ISO JOURNAL DE BOTANIQUE 3. Q. (Pasania) sundaica Blume, Bat. Verh., IX, p. 216; A. DC, /. c.jp. 8() ; Miquel, /. c.,p. 83o ; Hooker, /. c, p. âii. In neinorosis aggeribtis fluminis dïcti « Rivière-Noire » ïn conspectîi Tu-Phap {meitsibîis Januario et Decembri 1888, 2366, 2365) le gît cl. Balansa. Habite aussi la presqu'île de Malacca, et les Indes Néerlan- daises. 4. Q. (Pasania) baviensis sp. nov. (PL III, fig, 2). Arbor glaberrima (20-30 m. alta), foliis oblongo-lanceolatis (8-ioc. longis, 3-4 latis) breviter petiolatis integris suprà laevibus subtùs glau- cis, nervis utrinque 8-10 sub margine tolii arcuatis, eorum unoquoque in uervum proximum superiorem confluente. Flores masculi ignoti. Feminei secùs spicae rachin ternati (ante anthesin non visi) . Cupulae subhemisphaericae (25 mill. longae, 20 latae), ferè totâ altitudine con- natae, in unicâ verô vel duobus earum glande maturâ inclusà, duabus abortivis a latere adjectis, vel unicâ adjectâ. Squamae in cupulae mar- ginem confertae, deltoideae, acutiusculae, ceterùm vix conspicuae. Glan& hemisphaerica, cupulam non superans, supernè plauiuscula, tenuiter sericea, in medio brevissimè umbonata. In monte Bavi, 1000 m. altitiidijie (mense Octobri 1888, ^jjsO legit cl. Balansa. Cette espèce se rapproche du Q. spicata Sm, par son feuil- lage, mais elle s'en distingue par la forme et la disposition de ses cupules. 5. Q. (Pasania) cornea Lour., FI. Coch.,p. yoo; A. DC, /. c.,p. 90. In sylvis propè Tankeuin {mense Novembri i883, 368!), propè Tu-Phap {mense Atigitsto 188 y, 236y), Yen-Coa, ^/'Bat- Bac {mejise Decembri 1 88'] , 2368), legit cl. Balansa. Se trouve aussi en Cochinchine, en Chine et à Hong-kong. 6. Q. (Pasania) cyrtocarpa j-/. nov. (PL III, fig. 3), Arbor (6-7 m. alta) foliis elliptico-oblongis (7-8 cent, longis, 2-'^ latis, petiolo 2 cent, longo), utrinque acutis, suprà glabris, subtùs tomentellis, nervis utrinque ad 10. Flores utriusque sexûs ignoti. Cupula scutelliformis (3 cent, et ultra lata), tomentella, squamis lineari- bus acutis reflexis echinata. Glans sericea, disciformis, cupulâ latior, supernè convexa, plana basi tantum cupulae affixa. In sylvis propè Ouonbi {mense Novembri i88_^ , 3671), et in monte Bavi {inense Octobri 1888, 288j/) legit cl. Balansa. Drake DEL Castillo. — Contributious a l'étude de la Flore du Tonkin. 15 x Cette espèce se place dans le même groupe que la précédente, à qui elle ressemble beaucoup par son feuillage : mais elle en diffère par la forme de son gland, et surtout par les écailles de sa cupule. 7. Q. (Pasania) heinisphserica sp. nov. (PI. III, fig. 4). Arbor (4-5 m. alla) ramulis, petiolis et inflorescentiis fulvo-tomen- tellis, mox glabrescentibus. Folia oblonga (10-15 cent, longa, 3-4 lata, pétiole I cent . et ultra longo) , acuminata , basi vix const ricta , laxè serrata , glabra, nervo medio vix puberulo, utrinque circiter 15-nervia. Stipulae lineares. Amenta (2-3 cent, longa) androgyna, floribus masculis su- pernè confettis, femineis infernè laxius dispositis, nonnunquàm paucis masculis intermictis. Bractese ovatae,acutae, pubescentes.Ovarium tomen- tellura. Cupulae maturae 1-2, subsessiles. Involucrum (3 cent, longum, 4latum) campanulato-hemisphaericum, induratum; squamae acutae, del- toideae, marginibus et carinis prominentibus quasi reticulum fingen- tibus, ad oram cupulae confertiores. Glanscornea, hemisphaerica, invo- lucro arctè amplexa, ei autem non adnata, nec eo longior, supernè libéra, puberula, in medio concava, umbone parvulo tomentello. In aggeribus saxosis fluminis Yen-Lang [anno 188'j^ 2j6^f), et in sylvis j'uxtà simstra fluminis dicti « Rivière Noire » (mense De- cembri 1888, 2j6p!) legit cl. Balansa. Bien reconnaissable à ses fruits de forme curieuse, cette espèce doit être rangée à côté des deux précédentes, dont elle a presque le feuillage. 8. Q. (Cyclobalanus) Rein-wardtii Korth., in Verh. Nat. Gesch. Boh, p. 211 ; Miq., /. c.,p. 3Sp ; A. DC. , /. c, p. p2. In sylvis juxtà Lonzi, in monte Bavi {mense Junio 1888, 23y6/J legit cl. Balansa. Signalée pour la première fois sur le continent asiatique, cette espèce avait déjà été trouvée dans l'île de Sumatra. 9. Q. (Chlamydobalanus) tephrocarpa sp.nov.(?\. IV, fig. 5). Arbor (10-15 m. alta) ramulis foliorum pagina inferiore et cupulis cinereo-toraentosis. Folia coriacea, oblongo-lanceolata (35 cent, longa, 8 lata) basi obtusa, breviter (i cent.) petiolata, nervis utrinque 20-22, rectis. Cupulae globosae (3 cent, latae), glandem totara nisi apice am- plectentes, squamis acutis dense obtectae, saepius geminatae, plus vel minus coaiitae. Glans sericea, umbone crassiusculo. In monte Bavi, âoo m. altitudine (mense Octobri 188'j, sjôsf) legit cl. Balansa. 152 JOURNAL DR BOTANIQUE Cette espèce est très voisine de la plante décrite par Bentham {ïn Hook., le, t. i3i2) sous le nom de Q . Jenkinsiana , et n'en diffère que par ses feuilles obtuses à la base et par ses cupules soudées deux à deux, et recouvertes d'écaillés plus fines. L'au- teur du Flora of Britïsh Iiidia (V, p. 6i8) pense que ce nom ne peut être conservé, ayant été, ainsi que la figure, appliqué à deux espèces distinctes, dont l'une aurait fourni la feuille, et l'autre les fruits. Tel n'est certainement pas le cas de l'espèce ci-dessus, dont la description a été faite sur un rameau portant feuilles et fruits. lo. Q. (Chlamydobalanus) Balansae sp. nov. (PI. IV, f\g. 6 et 7). Arbor (5-6 m. alta) ferè glaberrima, in inflorescenliis vix puberula. Folia subcoriacea, oblongo-elliptica (15-18 cent, longa, 5-6 la ta) acuta, basi attenuata (pétiole 1-2 cent, longe), nervis ulrinque ad 10, supernè arcuatis. Flerum masculorum glomeruli secùs rames rectos (10-15 cent, longes, rachi communi 8-10 cent, longâ) paniculae laxiusculè dispo- siti, bracteis linearibus subulatis. Flores ferainei igneti. Involucra fructifera 2-3-na, in molem tuberiformem inaequalem Isevem circà sty- lorum delapsorum cicatricem zenis pluribus obscuris notatara aggre- gata, cornea, glandem corneam subcastaneifermem amplectentia, ei autem non adhaerentia. In sylvis propè Tn-Phap (mense Martio 1888, sj^çf 2j6o! 2j6i!) legit cl. Balansa. Dans cette remarquable espèce, les involucres ont des parois indurées comme dans les Lithocarpiis et enveloppent entière- ment le gland comme dans les autres Cyclobalanus . Il n'est pas rare de voir les cupules se souder à leur base, ou même jusqu'à leur milieu : deux des espèces précédentes {Q. baviensis et Q. iephrocm^pa) en offrent des exemples, sans compter bien d'autres espèces sans doute; mais ici la soudure est complète, et l'on ne reconnaît extérieurement le nombre des cupules qu'à celui des cicatrices stylaires. Si l'on coupe transversalement la masse ho- mogène ainsi formée par la réunion des cupules, on voit que les cavités réceptaculaires occupées par les glands, et au nombre de deux ou trois, rappellent les loges d'un fruit. Le gland a un peu la forme d'une châtaigne ; il est plus déprimé d'un côté que de l'autre, fait que l'on doit attribuer au rapprochement des cu- pules. Drake DEL Castillo. — Contributions a l'étude de la Flore du Tonkln. 153 II. Q. (Callaeocarpus) tunkinensis sp. nov. (PI. IV, fig-. 8, 9 et 10). Arbor glabra (5-6 m. alta), foliis obovatis (12-18 cent, longis, 5-7 latis) obtusis vel subacutis basi angustatis breviter petiolatis, nervis utrinque circiter 12. Flores utriusque sexûs ignoti. Involucra sessilia, in spicâ simplici conferta, ovoidea (1-2 cent, longa), intùs sericea, extùs tomentella, zonis undulatis denticulatis concentricis notata. Glandes in cupulis solitariae vel 2-3-nae, ovoldeae, laeves, brunneae. In monte Bavi, poo m. aliitudine {msnse Novembri 1888, 2jâjf) legit cl. Balansa. Les cupules et les glands de cette espèce ressemblent beau- coup à ceux du Q. cztsptdafa Thunb., originaire du Japon, de telle sorte qu'en examinant les cupules qui ne renferment qu'un seul gland, il est, au premier abord, impossible de séparer l'es- pèce tonkinoise des Querctis. Pour agir ainsi il ne semble pas que le fait de trouver des cupules renfermant deux ou trois glands soit un motif sérieux. Les cotylédons du Q. tunkinensis sont plissés; on ne remarque pas cette disposition dans le Q. cuspi- data Thunb., mais elle a lieu dans les espèces du groupe du Q. corjiea Lour., dans quelques autres Qîiercusyr2i\s^ et dans quel- ques espèces rangées parmi les Castanopsis . Ce dernier groupe pourrait donc être rattaché aux Qiterctis^ les Callseocavpus for- mant ainsi une transition pour passer des C/ilaniydobalamis aux Castanopsis vrais, et de là, peut-être, aux Casta7iea, qui ne se distingueraient plus des autres Querctis que par le nombre des styles. 12. Q. indica -j— Castanopsis indica A. DC, in Seem. Journ. Bot., i863, p. 182; P^-odr., XVI, 2, p. loç; Hook., /. c. p. 620. In sylvis propè Tu-.Phap (anno î888, 2388!) legit cl. Ba- lansa. Habite le Népal et l'Inde transgangétique. 13. Q. rufescens Herb. Ind. Or., H.f. et Th. in Hooker, Le. — Castanopsis Hystrix A. DC, /. c. In sylvis propè Thu-vu (imnse Decembri 1888, 238g !)^ legit cl. Balansa. Habite les mêmes régions que la précédente. 14- Q- javanica -p. — Castanopsis javanica A. DC, et Hook., //. ce. 154 JOURNAL DE BOTANIQUE In sylvis propè Tu-Phap {mense Septembri i888, 2385! 2386! 238y!J legit cl. Balansa. Habite aussi la partie sud et sud-ouest de l'Indo-Chine, et les Indes Néerlandaises. 15. Q. tribuloides Smith in Rees CycL, XXIV, n° i3. — Castanopsïs trîbîdoides A. DC, et Hook., //. ce. Propè Ouonbi {metîse Septembri 18 83, 56 4! 565 !) et in Z/<2//(? Langkok {inensibtis Junio et Septembri 1888, 23po! 23g î ! 23p2!) legit cl. Balansa. Habite toute l'Indo-Chine. Les n°^ 2^yi, 2373, 2374, 2380, 2382 et 2384 se rapportent à des espèces qui ne sont pas suffisamment représentées pour être exactem.ent déterm,inées . EXPLICATION DES FIGURES. Planche III. 1. Quercus xanthoclada, cupule et g^land. 2. Q. haviensis, épi fructifère. 3. Q. cyrtocarpa, cupule et g-land. 4. Q. kentisphasrica^ cupule et gland. Planche IV. 5. Q. tephrocarpa^ épi fructifère. 6. Q. Balansse, groupe de trois glands à cupules soudées. 7. Le même, coupé transversalement, 8. 9, 10. Q. tunkinensis, épi fructifère et glands. LICHENS DE CANISY (Manche) ET DES ENVIRONS {Suiie.) Par M. l'abbé HUE. 43. EvERNiA PRUNASTRi Ach. — Très commun sur les troncs et les branches des arbres, sur les barrières; je l'ai récolté une fois sur l'ar- gile du mur d'un bâtiment de ferme à Saint-Ebremond-de-Bonfossé. Le bord des laciniures du thalle de ce Lichen, que j'ai toujours vu stérile ici, est ordinairement garni de petites sorédies blanches fari- neuses; je l'ai cependant rencontré absolument lisse sur des branches de Hêtre dans le bois de la Motte à Saint-Ebremond-de-Bonfossé. Sur la même commune, dans le bois des Vaux et à Ricquebourg, j'ai ré- colté une forme de cette espèce portant sur le milieu des laciniures du Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 135 thalle, primaires aussi bien que secondaires, de grosses sorédies espa- cées, semi-globuleuses, très blanches et jaunissant par la potasse, comme le thalle. 44. Parmelia caperata Ach. — C'est le plus commun des Par- melia de cette région ; on le trouve sur le tronc de tous les arbres, et principalement sur ceux des Hêtres et des Pommiers,où il atteint souvent de grandes proportions ; il couvre aussi les branches extrêmes des grands arbres et des Pommiers, mêlé aux espèces suivantes et surtout au P. perlata Ach. Enfin ce Lichen est très fréquent sur les barrières, dont il couvre entièrement certaines traverses; on le trouve aussi sur les schistes (près de la gare de Canisy). Il n'est nullement rare de rencontrer de grands thalles de cette es- pèce tout couverts d'apothécies. Sur les Hêtres, à Canisy (route de Saint-Gilles) et à Agneaux, sur les Sycomores à Carantilly, le thalle et les apothécies sont dépourvus de sorédies ; mais sur les Pommiers et les barrières, ils en sont couverts au point que ce Lichen prend un aspect lépreux, et c'est là aussi que souvent il devient noir fuligineux. — F. soREDiosA Malbr. in Herb. — Sur les Pins et un Platane dans le parc du château de Canisy. Le thalle stérile est tellement couvert de sorédies que les lobes n'en sont visibles qu'à la circonférence. 45. Parmelia perforata Ach., Malbr. Catal. Lich. Norm. Sup- plém. p. 23, où il est indiqué seulement pour le Havre; Arn. Exsicc. 824. — Sur le tronc des Hêtres dans le bois de Soulles et dans le parc des châteaux de Gourfaleur et de Dangy ; sur les Pommiers à Canisy (Pierrelais et Pont-à-Mazé) ; sur les schistes d'un bâtiment à Saint -Ebre- mond-de-Bonfossé. Ce Lichen, qui n'a pas encore été signalé dans la Basse-Normandie, paraît cependant y être commun, du moins dans la partie de cette province que j'explore. Quoique stérile, il est assez facile à distinguer du P. per- lata Ach. par les lobes de son thalle plus élargis, d'un vert plus sombre à l'état frais, et par ses sorédies marginales qui sont presques toujours ici un peu rougeâtres. Si on l'examine à la loupe, on le voit couvert, surtout dans le fond des dépressions du thalle, de réticulations fines et blanches, qui n'existent jamais dans l'autre espèce. La couleur du des- sous des deux Parmelia diffère également ; chez le P. perforata Ach. il est plus noir dans le milieu et plus brun au bord. Enfin la potasse donne un excellent moyen de les distinguer, car elle fait passer rapide- ment la médulle de ce dernier du jaune au rouge sanguin. Il faut remar- quer qu'ici ce Parmelia croît souvent dans les parties élevées du tronc et sur les branches des grands arbres, et aussi on ne peut en constater la présence que quand ces arbres sont abattus. De cette façon je l'ai 156 JOURNAL DR BOTANIQUE récolté sur un Tilleul, sur un Peuplier et sur des Frênes dans le parc du château de Canisy ; sur un Orme à Canisy (Basse Meilleraie) ; sur des Chênes à Saint-Martin-de-Bonfossé et à Gourfaleur. Dans cette dernière commune, je l'ai vu avec un thalle vieilli, devenu tout rouge. Je l'ai observé également sur les branches des Hêtres que l'on ébranchait autour du parc de Canisy. Je puis dire que je l'ai trouvé à peu près sur tous les arbres que j'ai vu abattre. — Var. ciLiATA Nyl. Syn. i, p. 378. — Sur un Frêne abattu dans le parc du château de Canisy, avec les lobes du thalle très larges ; sur un Frêne également abattu et sur une barrière à Saint-Ebremond-de- Bonfossé (Ricquebourg) et sur un Chêne, dans le bois de la Motte, même commune. 46. Parmelia olivetorum (Ach.) Nyl. — Sur les schistes d'un mur à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (Ricquebourg). Thalle stérile, plus blanc que celui du P. perlata. Le chlorure de chaux (i) donne à la méduUe et aux sorédies marginales la teinte erythrinique. C'est encore un Lichen nouveau pour la Normandie. M. Malbranche, Catal. Lich. Norm. p. 105, citant M . de Brebisson, dit, d'après M. Nylander, qu'il est probable que cette espèce existe dans cette province. 47. Parmelia perlata Ach. — Très commun sur les troncs et les branches de tous les arbres, sur les barrières et sur les schistes. Ce Parmelia, que j'ai toujours rencontré stérile ici, est très poly- morphe, mais on rencontre ça et là des échantillons qui relient entre elles les différentes formes qu'il revêt. Ce qu'il faut remarquer, c'est que toujours il donne la même réaction : la potasse caustique en rend le cortex d'un jaune verdâtre, la médulle et les sorédies d'un beau jaune. Le chlorure de chaux employé soit seul, soit immédiatement après la potasse, est sans action sur la couche corticale ainsi que sur la médulle et les sorédies. — F. \. iNNOCUA Schaer. — Sur un Chêne à Saint-Martin-de-Bon- fossé. Thalle sans cils ni sorédies; c'est la forme la plus rare. — F. 2.. soREDiATA Schaer. — Sur les troncs et les branches des arbres; plus rare sur les barrières, Canisy (Montmirel). Les sorédies sont si nombreuses sur les bords ascendants du thalle, que celui-ci paraît couvert d'une multitude de petites perles. Sur un Hêtre dans le parc du château de Canisy, j'ai récolté un échantillon dont la moitié seulement portait des sorédies. Sur une barrière à Saint- Ebremond-de-Bonfossé, j'ai vu des thalles dont les sorédies étaient I. C'est le chlorure de chaux du commerce que l'on emploie pour les réac- tions, celui que l'on trouve chez tous les droguistes. Abbé HtJE. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 157 jaunâtres. La forme la plus commune est celle dont le thalle, couvert de sorédies, a des lobes inermes et d'autres ciliés; cette forme couvre parfois des troncs de Chênes, et on la trouve aussi sur les schistes près de la gare de Canisy et à Gourfaleur (route de Villedieu). — Var. I, ciliataDC, Arnold ^ATj-zVc. 1151. — Sur les Pommiers à Canisy (Pont-à-Mazé) ; sur les Chênes, bois de la Motte à Saint-Ebre- mond-de-Bonfossé ; sur les Maronniers, parc du château de Gourfaleur. Le thalle, dépourvu de sorédies, a tous les lobes ciliés. Le plus sou- vent les lobes ont des sorédies et des cils. On trouve cette forme, publiée par M. le docteur Arnold Exsicc. 136 b, sur les troncs et les rameaux des arbres, sur les branches des Epicéa dans le parc du châ- teau de Canisy et sur les schistes près de la gare de cette commune. Sur les barrières cette forme est assez commune, et là elle a de plus le thalle garni en dessous de très nombreuses rhizines. — Var. 2. EXCRESCENS Arn. Exsicc. 655 c et b. - Sur des Hêtres dans le bois de Soulles et dans celui de la Motte àSaint-Ebremond-de- Bonfossé. Les lobes du thalle ciliés sont finement découpés et coralloïdes ; stérile. 48. Parmelia revoluta Flœrke ; Arn. Exsicc. 137 c; Zwackh Exsicc. 623 et 749. — Sur des Hêtres dans le bois de Soulles et dans le parc du château de Dangy; sur un Frêne, parc du château de Canisy, sur des Pommiers à Canisy (le Bosc et Pont-â-Mazé). Le thalle grisâtre est tantôt lisse, tantôt garni de quelques sorédies*; la potasse en teint en jaune le cortex et est sans action sur la méduUe ; celle-ci devient rouge par le chlorure de chaux. On rencontre parfois, ou seule ou mêlée au type, uneformeàlaciniures du thalle plus étroites et complètement appliquées sur l'écorce, publiée par M. le docteur Arnold Exsicc. 221 b. Je l'ai récoltée isolée sur des branches de la cime des Hêtres et des Frênes, que l'on ébranchait ou abattait dans le parc du château de Canisy ; sur des Pommiers à Canisy (Pierrelais) et à Saint-Ebremond. Je l'ai vue mêlée au type sur des Hêtres dans les bois de Soulles et de Dangy et sur des Pommiers à Canisy (le Bosc). M. Malbranche, dans le Supplém. de son Catal. Lich. Norm. p. 23, donne le nom de P. revoluta Floerke comme synonyme de P. lœvigata Nyl. Syn. p. 384. D'après M. Nylander, ces noms appartiennent à deux espèces différentes. Je trouve dans l'herbier de M. Malbranche comme appartenant au P. revoluta Flœrke : 1° les échantillons saxicoles cités dans le Supplém. du Catal. à l'endroit indiqué ci-dessus, le premier récolté à Bernay et portant l'étiquette de V Exsicc. n° 260, le second envoyé de Noirmoutier par M. le docteur Viaud-Grandmarais; 2° les échantillons corticoles recueillis sur un Bouleau probablement à Rouen; iS8 JOURNAL DE BOTANIQUE 3° le n° 370 de ses Exsicc. sous le nom de P. Isevigata var. sinuosa (Srn.) Nyl., récolté à Falaise sur les troncs par M. de Brebisson; sur la même feuille se trouve un autre échantillon du même P. revoluta Flœrke, sans localité; 4'' le n" 112 de VHerb. Lich. Paris, de M. Nylander, prove- nant des rochers de Fontainebleau et portant le nom de P.siniwsaKc\v. Dans tous ces échantillons la médulle a, par le chlorure de chaux, la réaction erythri nique. Enfin les grands échantillons de l'herbier de M. Malbranche, nom- més P. sinuosa Ach. et provenant de Cherbourg (M. Le Jolis) et de Falaise 'M de Brebisson), appartiennent ^.m P. Isevigata kc\\. et sont entièrement semblables à l'échantillon du Muséum, déterminé par M. Nylander. Dans ces échantillons la potasse jaunit le cortex, et le chlorure de chaux ne donne à la médulle la réaction erythrinique que si celle-ci a été préalablement imbibée de potasse. Mais il existe un petit échantillon de Cherbourg, qui est bien nommé P. sinuosa (Sm.), P. Despreauxii'DeX. : la médulle, traitée par la potasse, jaunit puis rougit. Ces trois espèces se distinguent non seulement par les réactions, mais encore par de grandes différences dans la forme des laciniures du thalle. Tous mes échantillons de P. revoluta Flœrke sont stériles, mais dans l'herbier de M. Malbranche, celui qui a été récolté à Bernay est fertile, ainsi que l'un de ceux qui proviennent de Falaise. 49. Parmelia Borreri Turn. — Très commun partout sur les troncs et sur les branches des arbres ; je l'ai trouvé aussi sur les murs du châ- teau de Canisy. Thalle stérile, dont la médulle rougit au contact du chlorure de chaux, couvert de sorédies blanches farineuses. J'ai récolté sur un Pommier à Canisy (ferme de la Ménagerie) des échantillons sans soré- dies; le thalle portait seulement quelques rares points blancs. — Var. ULOPHYLLA (Ach.) Nyl. Syn. i, p. 389. — Sur les bran- ches élevées des Chênes et des Hêtres dans le parc de Canisy ; sur un Pommier à Gourfaleur. Cette variété, qui n'est citée par aucun des Lichenologues nor- mands, est à ajouter à la Flore des Lichens des environs de Rouen. Elle se trouve sous le nom de Pkyscia stellaris var. sorediosa dans l'herbier de M. Malbranche, qui l'a récoltée sur des troncs d'arbres à Sotteville- lès-Rouen. 50. Parmelia stictica Del. — Sur les schistes près de la gare de Canisy. Thalle stérile d'un cendré olivâtre, très bruni aux extrémités; la médulle imbibée de potasse, puis de chlorure de chaux, prend la teinte erythrinique. (A suivre.) V.-irieie. 159 VARIÉTÉ. LETTRES ET DOCUMENTS INEDITS POUR SERVIR A L'HISTOIRE DE LA BOTANIQUE AU XVIII^ SIÈCLE. (Suite.) III. Lettre de Beryiard de Jussieii à Amoraux (i). Monsieur, ^ Le changement de forme et de caractère observé dans les fleurs de quelques individus de la Linaire commune a du surprendre et mériter ' l'attention du botaniste a qui le hazard l'offrit pour la première fois. M. Linnseus en ayant eu connoissance, s'est empressé aussitôt d'en décrire toute la singularité, se persuadant alors que cette nouvelle production devoit former un genre particulier auquel il imposa le nom de Peloria. Mais, depuis la dissertation qu'il a publiée sur ce sujet, il paroit penser tout autrement, s'étant aperçu que de cette métamor- phose de la fleur de la Linaire il en résultoit une stérilité complette, car il s'est contenté d'indiquer cette sorte de dégénération dans la der- nière édition des Species, à la suite de l'Antirrhinum Linaria. Ce mesrae changement a été remarqué sur les fleurs de quelques individus d'une autre espèce de Linaire dont M. Adanson n'a pas man- qué d'instruire les botanistes comme vous pourés le voir dans l'avertis- sement qui est à la première page du premier volume de ses familles des plantes. Voicy la façon dont il en parle : « La Linaire annuelle, « apellée Linaria ienuifolia œruginei coloris (2), semée de graines « au jardin du Roy a donné cet été (1763) des pies, dont toutes les « fleurs sont devenues semblables à celles du Peloria ; mais aucune « d'elles n'a donné de graines mûres, non plus que le Peloria vivace « de la Linaire commune, envoyée en pié, par M. Linnaeus, depuis « plusieurs années » , et elle est encore subsistante à Trianon. Cette notice peut très bien suffire pour montrer la variation que souffrent les fleurs des Linaires, variation qui pourroit estre regardée coram'une monstruosité dont il ne convient pas d'abuser pour en établir un genre nouveau, ny raesme une nouvelle espèce. Depuis le temps que cette variation a parue au jardin du Roy, on l'a toujours vue s'y perpétuer chaque année, et vous mesme avés eu l'occasion de l'observer lorsque vous etiés à Paris et que vous y suivies les leçons de botanique. Cette Linaire n'est pas une variété de la Li- 1. Cfr. Pritzel : TAesaurzis éd. 2 N' 144. 2. Linaria tristis Mill, i6o JOURNAL DE BOTANIQUE naire commune; vous en trouvères la description dans l'ouvrage de Clusius (i), sous la dénomination de Linaria hispanica V. La figure qu'il en donne n'est pas exacte et ne représente pas la plante telle qu'il l'a décrite. Je souhaite, Monsieur, que d'après ces différents éclaircissements que vous m'avés demandés vous trouviés de quoy vous satisfaire par raport à l'objet que vous vous estes proposé, et en mesme tems je vous prie d'estre persuadé des sentimens avec lesquels je suis. Monsieur, Vostre très humble et très obéissant serviteur à Paris ce i6° septembre 1767. B. de Jussieu. Il a paru depuis peu un ouvrage sous le titre de Botaniste françois par M. du Bourg (2), où on y propose une nouvelle méthode, malheu- reusement l'auteur n'est pas assés instruit de ce qu'il traitte. A Monsieur Amoureux, le fils, docteur en médecine de l'Université de Montpellier et de la Société royale des Sciences, à Montpellier. {A suivre.) 1. Rar. plant, hisl. p. 321. 2. Barbeu-Dubourg : Le botaniste français., comprenant toutes les plantes etc. ., 2 vol. in-8', ouvrag-e des plus médiocres. CHRONIQ.UE M. J. Reynolds Vaizey, connu surtout par ses recherches sur les Mousses, est mort à Cambridge (Angleterre). M. le D' L. Klein a été nommé professeur de Botanique à l'Université de Fri- bourg-en-Brisgau. M. le D'' A. TscHiRCHC vient d'être nommé professeur de Pharmacognosie à l'Université de Berne. M. le D'' DE ToNi s'e5t retiré de la rédaction du » Notarisia » et vient de fon- der une nouvelle revue trimestrielle d'Algologie « La Nuova Notarisia », à laquelle nous souhaitons un plein succès. M. la D'' D. Levi Morenos conserve de son côté la direction du « Notarisia », qui paraîtra désormais tous les deux mois. Le Gérant : Louis Morot. - J. Mersoh, tup.. 22, pé. Dâofert- K»cAafe*«. 4' ANNÉE. N» 9. i" MAI 1890. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. CATALOGUE DES GRAMINÉES DE L'INDO-CHINE FRANÇAISE (Fin). Par M. B. BAL.ANSA. Stenotaphrum. 180. — St. complanatum Schrank. Langson, Than-moï, Hanoï, dans les lieux humides (BaL 440, 441). Thouarea. 181. — Th. sarmentosa Pers. Plag-e maritime à Cameran (Bal.). Spinifex. 182. — Sp. squarrosus L. Tourane, dans les sables maritimes (Bal.). ORYZÉES. Leptaspis. 183. — L. urceolata R. Br. Iles de Poulo-Condor (D'" Harmand). ZiZANIA. 184. — Z. latifolia Turcz. Rhizomes longs, épais. Tiges à entrenœuds pourvus de dia- phragmes. Hanoi, sur les bords du Grand Lac (Bal. 365, 17 18). Oryza. 185. — O. sativa L. Le riz forme la base de la nourriture des Annamites. Il ren- ferme un grand nombre de variétés qui, au point de vue de la i62 JOURNAL DE BOTANIQUE culture, peuvent être rangées en deux classes, le riz sec et celui d'eau. Ce dernier est le plus important. Dans tout le Delta, il n'y en a pas d'autre. Les vallées de la région montagneuse, avant qu'elle ne fût ravagée par la piraterie, renfermaient aussi de nom- breuses rizières qui, irriguées par quelque cours d'eau, s'échelon- naient souvent dans la montagne à une grande hauteur. La culture du riz d'eau comprend le plus souvent trois opé- rations distinctes. La germination du paddi^ ou riz recouvert encore de ses glumelles, s'opère dans des paniers que l'on plonge de temps en temps dans l'eau. Lorsque les radicelles commen- cent à se montrer, ce paddi est semé à la volée et très dru sur un champ boueux bien travaillé et débarrassé de toute mauvaise herbe. Lorsque les tiges ont atteint 20 à 30 centim., on les réunit en bottes, et on les repique en ligne, par petites poignées de 5 à 6 tiges, dans le champ définitif qui, au moment du repiquage, est toujours recouvert par un peu d'eau. Il ne faudrait pas cependant que toutes les feuilles de la plante fussent submergées, car les tiges ne tarderaient pas à périr, étouffées sans doute par le manque de respiration. Quoique le riz soit naturellement vivace les Annamites ne font qu'une seule récolte. Les observations précédentes se rapportent seulement au riz d'eau, le sec se cultivant d'une tout autre manière. On le sème presque toujours dans de nouveaux défrichés, en faisant dans le champ, avec un outil spécial, un trou où l'on met 5 à 6 grains de paddi que l'on recouvre d'un peu de terre. On n'irri- gue jamais, la culture correspondant à la saison des pluies estivales. Malgré toutes nos recherches, nous n'avons pu, au point de vue botanique, trouver une différence entre le riz sec et celui d'eau. Malgré cela, on ne peut, au dire des Mans, substituer dans les cultures une variété à l'autre. Sous le nom de Nep, on cultive dans le Tonkin une variété de riz que les voyageurs, à la suite de Loureiro, appellent riz visqueux {Orrza viscosa Lour.). Ses grains, par la cuisson, s'agglutinent entre eux. Dans certaines cérémonies religieuses, on en fait des offrandes à Bouddha. Les fabricants d'eau-de-vie de la contrée en retirent aussi, après cuisson et fermentation, une boisson très en usage dans le pays sous le nom de TcJiotmt- Tchouin. B. Balansa. — Catalogue des Graminées de l' Indo - Chine Jrançaise. 163 Nous n'avons jamais rencontré le riz spontané dans le Tonkin. Leersia. 186. — L. hexandra Swartz. Ouonbi, Hanoï, dans les mares (Bal. 17 19). Hygroryza. 187. — H. aristata Nées. Hanoï, dans les mares (Bal. 1594). AGROSTIDÉES. Aristida. 188. — Ar. adoensis Hochst. Environs de Saigon, dans les lieux sablonneux (Bal.). 189. — Ar. delicatula Hochst. Montagnes dénudées, près d'Ouonbi (Bal. 373), Cochinchine (D; Thorel 499). 190. — Ar. chinensis Munro. Environs de Haïphong, sur les collines pierreuses (Bal. 374), baie de Cameran (Bal.). 191. — Ar. caerulescens Desf. Baie de Cameran (Bal.). BROUSEMICHEA, ^^^i^z. 7îOV. Glume inférieure o, la supérieure uninerviée, ovale-oblongue, ar- rondie vers son sommet, scabriuscule, scarieuse sur les bords, très com- primée latéralement, soudée par ses bords dans le tiers ou les deux tiers inférieurs, et insérée obliquement sur le callus. Glumelles 2, l'in- térieure uninerviée, très comprimée latéralement, oblongue-lancéolée, obtuse, diaphane sur les bords, un peu plus courte que la glume supé- rieure; — la supérieure lancéolée, glabre, diaphane, énerviée, égalant les deux tiers de l'inférieure. Lodicules o. Etamines 3, linéaires. Ovaire glabre ; styles 2, très longs, distincts ; stigmates sortant par le sommet de la glumelle inférieure. — Epillets réunis en panicule spiciforme. Genre très distinct ; il doit être rangé à côté des Alopecurns. N(ms l'avons dédié à M. Brousemiche, directeur du jardin bo- tanique de Saigon, et l'un des premiers scrutateurs de la flore du Tonkin. 192. — Br. seslerioides, sp. nov. Souche vivace, sous-cespiteuse ; tiges glabres de 50 centim. dehau- i64 JOURNAL DE BOTANIQUE teur ; feuilles linéaires-lancéolées, coriaces, glabres ; ligule réduite à une rangée de poils. Port du Sesleria elongata. Quinhon, baie de Cameran, près du rivage, entre les rochers granitiques (Bal.). Sporobolus. 193. — Sp. tenellus, sp. nov. Annuel. Tiges simples, dressées, glabres. Feuilles lancéolées, pré- sentant surtout sur leurs bords, près de la ligule, quelques longs poils renflés à leur base ; ligule presque nulle. Epillets glabres, sessiles ou pédicellés 2-4 sur de petits rameaux en verticilles formant une pani- cule grêle, raide. Glumes 2, l'inférieure oblongue, énerviée, glabre, égalant le tiers de l'épillet, la supérieure énerviée, oblongue-lancéolée, égalant l'épillet. Glumelles 2, énerviées, glabres, presque égales, la su- périeure se fendant dans le milieu pour laisser échapper le caryopse. Lodicules 2, ovales, glabres. Etamines 3. Ovaire glabre; styles 2, dis- tincts, stigmates plumeux. — Graines ne se détachant du péricarpe qu'après immersion du caryopse dans l'eau pendant quelques heures, et lorsqu'on a fait subir à celui-ci une légère compression. Iles de Poulo-Condor (D"^ Harmand, 930). 194. — Sp. albens, sp. iiov. Souche vivace, cespiteuse. Tiges glabres, de 20 centim. de hauteur. Feuilles linéaires-lancéolées, poilues à leur face supérieure ; ligule remplacée par de longs poils. Epillets brièvement pédicellés, disposés en panicule contractée, oblongue-lancéolée. Glumes 2, la supérieure deux fois plus longue que l'inférieure et égalant presque l'épillet. Glu- melles 2, l'inférieure plus longue que la supérieure. Graines se sépa- rant du péricarpe après immersion pendant quelque temps du caryopse dans l'eau. Panicules ressemblant à celles d'échantillons appauvris de Sporobo- lus Virginie us Kunth. Pnum-Penh (Cambodge), dans les prairies inondées (Gode- froy, 98). 195. — Sp. virg'inicus Kunth. Haïphong, Tankeuin, baie de Cameran, sur le rivage (Bal. 329'33o)- 196. — Sp. exilis Trin. Tourane, baie de Cameran, dans les sables (Bal.). 197. — Sp. tenacissimus Kunth. Ouonbi. (Bal. 332). B. Balansa. — Catalogîie des Graminées de l' Indo-Chine française. 165 198. — Sp. diander Beauv. Etamines 3 ! Saigon, dans les lieux incultes (Bal.). POLYPOGON. 199. — P. fug'ax Nées, in Steud. Synop. pi. grant. Laisses de la rivière Noire, à Tu-Phap (Bal. 17 17). Garnotia. 200. — G. patula Munro. Ouonbi, Yenka (Bal. 331, 1595). AVÉNÉES. MASSIA, ge7ï. nov. Epillets biflores sans rudiment pédicelliforme d'une troisième fleur. Glumes 2, insérées à un niveau différent. Glumelles 2, l'inférieure lon- guement aristée, la supérieure se prolongeant en deux arêtes égalant en longueur celle de la supérieure. Lodicules o. Etamines 3. Styles dis- tincts; stigmates pluraeux. Caryopse... Nous avons dédié ce g-enre à M. Massie, zélé botaniste ton- kinois, qui a le premier découvert le Chionachne Massz'z'Bal. 201. — M. triseta Bal. EriacJuie triseta Nées. Megalachne zeylanica Thwaites. Collines sablonneuses situées entre Tu-Duc et Bien-Hoa (Bal.). Eriachne. 202. — Er. chinensis Hance. Sontay, Ouonbi, etc., sur les collines incultes (Bal. 375, 376, 1711). CHLORIDÉES. MiCROCHLOA. 203. — M. îndica P. de Bauv., Agrost., t. 20, f. 8. M. setacea Benth., in Flora hongkong,, non R. Br. Annuelle. Tiges rameuses. Port de Cameran (Bal.). Cynodon. 204. — G. Dactylon Pers. Haïphong, etc. (Bal.). i66 JOURNAL DE BOTANIQUE Chloris. 205. — Ghl. (Eustachys) obtusifolia, sp. nov. Annuel? Tiges radicantes, glabres. Feuilles oblongues-lancéo- lées, glabres, obtuses, naissant 2-2) à chaque nœud, comme dans le Cyiiodon Daclylon; ligule remplacée par quelques poils; gaines glabres, comprimées, plus ou moins ailées sur leur dos. Epis 3-4 digi- tés, à axe triquètre, scabre sur les côtés. Epillets à 2-3 fleurs, l'infé- rieure hermaphrodite sessile, la ou les supérieures pedicellées, mu- tiques, glabres. Fleur hermaphrodite : glumes 2, concaves, glabres, presque égales, atteignant les deux tiers de l'épillet, l'inférieure briève- ment aristée, la supérieure mutique. Glumelles 2, l'inférieure ovale, concave, obtuse, trinerviée, à nervures velues; elle embrasse la supé- rieure qui est ovale, glabre, binerviée, bicarénée. Lodicules 2, ovales, glabres, très petites. Etamines 3. Ovaire glabre; styles 2, stigmates pluraeux. Caryopse ovale, glabre, arrondi au sommet, convexe d'un côté, concave de l'autre ; embryon atteignant presque la moitié du caryopse; spile ponctiforme. Rade de Quinhon, sur les collines herbeuses (Bal.). 206. — Ghl. barbata Swartz. Hanoï, Tourane, Saïgon, dans les lieux incultes (Bal. 1688). 207. — Ghl. Meccana Hochst. Haïphong- (Bal. 370). 208. — Ghl. dig>itata Steud. Port de Cameran (Bal.). Tripogon. 209. — Tr. abyssinicus Nées. Cho-bo (rivière Noire), sur les roches calcaires (Bal. 1686, 1687). Eleusine. 210. — El. indica Gaertn. Ouonbi, dans les terrains vagues (Bal.). 211. — El. verticillata Roxb. Achrachne eleusinoides W. et Arn. Leptochloa Sçhiinperiana Hchst. in Flora, 1855, p. 203. Tu-Phap, dans les lieux sablonneux (Bal. 1684, 1685). Dactyloctenium. 212. — D. segyptiacum Willd. Ouonbi, Tourane (Bal.). . B. Balansa. — Catalogue des Graminées de l' Indo-Chine française. 167 Leptochloa. . 213. — L. tenerrima R. S. Haïphongf, Hanoï, dans les jardins (Bal. 372, 1678). 214. — L. chinensis Nées. Haïphong, Hanoï, Sontay, etc. (Bal. 371, 1679, 1680, 1682, 1683, 1688). Elytrophorus. 215. — El. articulatus P. de Beauv. Than-Moï, dans les rizières desséchées (Bal. 364). FESTUCÉES. Arundo. 216. — Ar. madag-ascariensis Kunth. Tiges pleines. — Floribus hermaphroditis , ad venir em lanatis (Kunth). Ouonbi, Tu-Phap., Langson (Bal. 352,354, 355, 1690, 1692). 217. — Ar. Reynaudiana Kunth. Tiges pleines. — Flore iiifimo unipaleaceo, ne^itro, reliquis hermaphroditis ad ventrem lanatis (Kunth). Malgré les caractères différentiels indiqués par Kunth, on doit peut-être réunir ces deux espèces, ainsi que Ta fait Bentham dans son Flora hongkongensis. 218. — Ar. Donax L. Tiges creuses. — Spontané ! Cho-bo, Dong-Dang, sur le bord des cours d'eau (Bal. 349, 1689). Phragmites. 219. — Phr. communis Trin. Var. eriopoda Mabille, Recherches sur les plaiites de la Corse ^ P' 44- Ouonbi, Tankeuin, dans les marais saumâtres (Bal. 350, 351). Var. Isiacus. Hong-yen, Ouonbi, Tu-Phap (Bal. 347, 348). Uralepis. 220. — Ur. fusca Steud. Tridents indiens Nées. Haïphong, dans les mares (Bal. 369). 168 JOURNAL DE BOTANIQUE Eragrostis. 221. — Er. alopecuroides,i'/i. 7iov. Souche vivace, cespiteuse. Tiges de 60 centira. de hauteur, dres- sées, glabres. Feuilles linéaires-lancéolées, glabres; ligule tronquée, accompagnée de quelques longs poils ; gaines glabres présentant exté- rieurement, à la naissance du limbe de la feuille, une collerette de poils. Epillets 7-8 flores, presque sessiles sur de petits rameaux disposés en panicule étroite, lancéolée, présentant inférieureraent, par suite de l'avortement des rameaux, sur une longueur de un centimètre environ, une collerette de poils blancs très serrés. Glumes 2, uninerviées, à ca- rène scabre, lancéolées, aiguës, presque égales, plus longues que la fleur inférieure de l'épillet. Glumelles 2, l'inférieure trinerviée, oblongue- lancéolée, glabriuscule, terminée par un petit mucron, la supérieure oblongue-lancéolée, binerviée, bicarénée, mutique, à carènes pourvues de longs poils tuberculeux à la base. Lodicules 2, glabres. Etamines 2 ! styles 2, distincts jusqu'à leur base; stigmates plumeux. Caryopse... Port de Cameran (Annam), non loin du rivage (Bal.). 222. — Er. cynosuroides R. etSch. Pnum-Penh (Cambodge), dans les champs cultivés (Gode- froy, 96). 223. — Er. moutana, sp. nov. Souche cespiteuse, vivace. Tiges glabres, dressées, de 30 centim. de hauteur. Feuilles linéaires, très-aiguës, glabres; ligule très courte, tronquée, accompagnée de longs poils. Epillets 7-8 flores, comprimés par les côtés, glabres, d'un gris mat, pédicellés, groupés 3-4 sur des rameaux disposés en panicule dressée, pauciflore. Glumes 2, glabres, uninerviées, coriaces mais scarieuses sur les bords, caduques, l'infé- rieure égalant à peine les glumelles de la fleur inférieure. Glumelles 2, l'inférieure obscurément trinerviée, caduque, membrano-scarieuse, glabre; la supérieure persistante, bicarénée, glabre, très finement velue sur les carènes. Lodicules 2, glabres, tronquées. Etamines 3. Ovaire glabre; styles 2, distincts; stigmates plumeux. Caryopse oblong, libre, très finement chagriné, d'un roux mat. Mont de Pursat (Cambodge) (Godefroy, 487). 224. — Er. unioloîdes Nées. Tankeuin, Ouonbi, dans les champs en friche (Bal. 333, 334). 225. — Er. stenophyllaHochst. Tu-Phap (Bal. 1706). B. Balansa. — Catalogue des Graminées de l' Indo-Chine française. 169 226. — Er. zeylanica Nées. Ouonbi, Tourane, etc., dans les lieux incultes (Bal. 341 , 342). 227. — Er. Brownei Nées. Ouonbi, Tu-Phap, Sontay, Saigon, dans les lieux incultes (Bal. 337, 343, 345, 1705, 1707). 228. — Er. g-eniculata Nées. Ouonbi, Tourane, etc., sur les collines incultes (Bal. 335, 336). 229. — Er. Milletii W. Arn. var.folïïs glabrïs. Prairies à la base du Mont Bavi, Ouonbi (Bal. 344, 1708). 230. — Er. verticillata Cav. Hanoï (Bal. 1709, 17 10). 231. — Er, tenella P. de Beauv. Er. interrzipta P. de Beauv. Er. nafjtaquensis Nées. Er. atirea Steud. Phocam, Bat-Bac, Hanoï, Ouonbi, dans les rizières aban- données (Bal. 339, 340 bis, 1699, 1700). 232. — Er. plumosa Link. Hanoï, Tu-Phap, Saigon, etc. (Bal. 338, 340, 1701, 1702, 1703, 1704). Centotheca. 233. — G. lappacea P. de Beauv. Vallée de Lankok (Mont Bavi), Ouonbi (Bal. 363, 1713). LOPHATHERUM. 234. — L. gracile Brongn. Souches à radicelles pourvues de renflements. Epillets adhé- rant fortement aux vêtements. Ouonbi, Mont-Bavi, dans les forêts (Bal. 361, 362). HORDÉES. Lepturus, 235. — L. repens R. Br. Tankeuin, sur les plages sablonneuses (Bal. 505). Observations. Dans toutes les contrées tropicales que nous avons parcourues, I70 JOURNAL DE BOTANIQUP: la Nouvelle-Calédonie, le Paraguay, Java, le Tonkin, les prai- ries naturelles sont composées presque exclusivement de Grami- nées. Quelques-unes même d'entre elles sont communes à toutes ces contrées. Connaissant donc les espèces croissant dans un pays, ainsi que leur plus ou moins g-rande abondance, on peut préjuger d'avance les avantages qu'il y aurait à s'adonner à l'industrie pastorale . Par industrie pastorale nous entendons l'élève du bétail pra- tiqué sur une vaste échelle, comme en Australie, dans la Con- fédération Argentine et même en Nouvelle-Calédonie. Pour pouvoir s'y livrer avec avantage, il faut de vastes étendues de terrain libre de toute culture et couverts de plantes recherchées du bétail. Il est bien entendu qu'à ces conditions il faut ajou- ter, de la part de celui qui dirige, des aptitudes et des connais- sances spéciales. Dans le Tonkin, on élève soit pour la boucherie, soit pour les travaux agricoles, soit pour les transports, des buffles, des bœufs et des chevaux. Les brebis et les chèvres ne s'observent que rarement. Dans la plus grande partie du Delta, l'élevage en grand de ces animaux, par suite de l'importance des cultures, n'est guère possible. Le nombre de buffles et de bœufs néces- saires au labour des rizières est cependant considérable; mais jamais on n'en voit réunis en grands troupeaux. Montés, guidés par des enfants pour qu'ils ne puissent commettre de dégâts dans les champs, ils trouvent cependant dans les terrains en friche et les petits talus qui séparent les rizières, une nourriture saine et abondante composée d'Andropogonées et de Panicées. Ce n'est que dans la région montagneuse, presque dépourvue d'ha- bitants, que l'on peut trouver des espaces suffisamment vastes pour y faire fructueusement l'élève du bétail, mais là seulement où la nature des pâturages le permet. Dans la région tropicale, comme nous l'avons déjà dit, les pâturages sont presque exclusivement formés de Graminées. Les Légumineuses, sauf quelques Desmodiunt, y font presque défaut. Les Graminées même appartiennent à des genres différents de ceux qui, dans les régions tempérées, forment la base des prai- ries naturelles ; ni Poa, Festuca, Bromus, Alopeairus, Phleutn, Anthoxanthuin, Aira, mais en revanche des Panicées et surtout des Andropogonées. B. Balansa. — Catalogue des Graminées de l' Indo-Chine française . 171 La nature géologique du sol joue, au Tonkin, un grand rôle dans les espèces de Graminées qui y croissent. Les terrains allu- vionnaires ou les collines riches en humus donnent en général de mauvais pâturages. Les Saccharum, Eriaiithus, Miscanthus , Arundinella qui y croissent sont négligés du bétail. Quelques- unes de ces espèces sont éminemment sociales, le Saccharum arundinaceum notamment, qui, au fond des vallées, atteint 6 à 7 mètres de hauteur et y forme des jungles presque impéné- trables, refuge des bêtes fauves. UArundo madagascariensis Gtl^s Pkrag7mtes, très abondants sur quelques points, ne sont pas non plus recheichés des animaux. On peut en dire autant des Miscanthus et de la plupart des Pollinia. Les Bambous, à cause de la hauteur et de la dureté de leurs tiges, sont aussi négligés, quoique les feuilles de quelques-uns d'entre eux soient assez goûtées des animaux. C'est dans les Andropogon, Panicum, Apocopsis, Polytocca, Imper ata, Bemarihrïa, Rottboellia, Era- grostis que s'observent les meilleures Graminées fourragères. Un fait digne de remarque, c'est que les Graminées formant la base des pâturages de la Nouvelle-Calédonie se retrouvent au Tonkin et dans une grande partie de la zone tropicale. Deux d'entre elles, \ Andropogon hirhis et VImperata Kœm'gn, qui n'est qu'une forme peut-être de YImperaia artmdinacea^ s'ob- servent même dans le bassin méditerranéen. \S Andropogon hirtus^ dont les graines, surmontées de leur arête, s'introdui- sent, par leur callus acéré, dans la chair des moutons, est heu- reusement assez rare dans le Tonkin, quoique dans le Yunnan, près des bords du lac Tali, il y entrave l'élève de la race ovine. Cette Graminée, par ses feuilles nourrissantes, est au contraire assez recherchée des bœufs et des chevaux. Le Tonkin est un des pays du globe les plus riches en Andro- pogonées. Les meilleurs pâturages en sont presque exclusive- ment formés. Les Panicées jouent sous ce rapport un rôle beaucoup moins important, quoique quelques-unes d'entre elles soient très recherchées du bétail. Ce n'est pas dans les plaines ou les collines herbeuses cou- vertes d'Andropogonées que les moutons peuvent prospérer. Les tiges en sont pour eux trop hautes et trop coriaces. Les Panicées et surtout les Paspalum, sont bien préférables ; mais ils sont moins abondants. \J Eriachne chinensïs est une Grami- ,72 JOURNAL DE BOTANIQUE née à souche cespiteuse, à feuilles ténues, très abondante sur les collines les plus arides du Tonkin. C'est une plante éminem- ment sociale couvrant parfois exclusivement de grands espaces. Je ne sais si elle est appréciée des brebis, mais dans l'affirmative il faudrait surtout choisir pour elles les terrains où elle abonde. En somme, si l'on voulait délimiter dans le Tonkin les terrains couverts de bons pâturages, on trouverait que leur superficie est assez restreinte. Retranchons le Delta, où la culture intensive ne permettra jamais l'élevage en grand; — les chaînes calcaires, si abondantes dans le pays, mais où les Graminées nourrissantes font presque défaut et où les chèvres seules pourraient vivre ; — les forêts, où ne poussent guère, sous la futaie, en dehors des Bambous, que quelques Graminées insignifiantes ; — les collines, les vallées riches en humus, où tout est envahi par les Saccharum les Miscanihus , les Arundo, les Phragmites toujours négligés du bétail, que restera-t-il alors, pour ne parler que des parties que j'ai visitées ? L'élevage sera circonscrit entre Dong-Trieu et la frontière chinoise, sur les collines dénudées qui en forment la plus grande partie, et, d'un autre côté, sur une bande de terrain commençant à Mi-Luong, s'étendant entre le Mont-Bavi, le fleuve Rouge et la rivière Noire, et se dirigeant vers Hong-Hoa pour s'infléchir de là vers Than-Maï. Le Tonkin sera toujours, par la richesse de son sol, dans rindo-Chine française, le pays des grandes cultures. Nous ne croyons pas que l'élève du bétail y soit possible sur une vaste échelle, et peut-êre la boucherie sera-t-elle toujours obligée de s'approvisionner en partie au dehors. Ce sont les provinces de l'An- nam les plus rapprochées de ce pays qui semblent être le plus fa- vorisées, mais à défaut de connaissances précises sur les pâturages de cette contrée, son climat, au moins près de la mer, si diffé- rent, par ses étés secs, ses pluies hivernales, de celui du Tonkin, et se rapprochant de celui de l'Australie, de la Pampa argentine, du bassin méditerranéen, de la Californie, son climat, dis-je, ne contribuerait-il pas à rendre l'élève du bétail prospère .? De nouvelles observations peuvent seules dissiper les doutes, quoi- qu'il soit certain que c'est de ces provinces que l'on retire une grande partie du bétail destiné à la consommation de Haïphong et de Hanoï. C. Sauvageau. — Sur la structure des feuilles des plantes aquatiques. 173 OBSERVATIONS SUR LA STRUCTURE DES FEUILLES DES PLANTES AQUATIQUES {Suite.) Par M. C. SAUVAGEAU. 2. — Gymodocea rotundata (Ehrb, et Hempr.) Aschs. et Schweinf. — Le Cyinodocea atqtwrea est la seule espèce du genre qui existe dans la Méditerranée ; les autres espèces sont répandues dans les mers plus chaudes. Le C. roiuîidata se ren- contre dans la Mer Rouge et l'Océan Indien ; c'est l'espèce qui ressemble le plus au C. âequorea^ mais ses feuilles s'en distinguent par plusieurs caractères extérieurs: ainsi la gaine, au lieu d'avoir la même largeur sur toute sa longueur, est étroite à la base où ses lèvres se recouvrent pour entourer la tige, tandis qu'au som- met la partie plate de la gaîne atteint 5 mm. de largeur. Sur les exemplaires que j'ai étudiés le limbe était rétréci, au-dessus de la ligule, sur une hauteur d'environ un centimètre, puis reprenait une largeur de 5 mm. qu'il conservaitjusqu'àson sommet arrondi. Les dents sont beaucoup moins développées sur les feuilles jeunes que sur celles du C. aequorea; sur le bord terminal arrondi, quelques cellules seulement font saillie, et sur les bords latéraux voisins du sommet sont de petites dents triangulaires, peu saillantes, non bifur- quées. Les nervures, au nombre de 10-13, ont la même disposition que celles du C. sequorea, et montrent de même les vaisseaux réticulés par transparence. On remarque en outre un faisceau fibreux marginal qui suit exactement le même trajet que dans l'espèce pré- cédente. L'épiderme, vu de dessus, est formé de cellules assez régulièrement dispo- sées en files; ses cellules sécrétrices sont très nombreuses, abords convexes et à paroi externe plus mince ; tantôt elles ont les mêmes dimen- sions que leurs voisines, tantôt elles sont beaucoup plus longues (fîg. 17), et l'on en trouve parfois deux à la suite l'une de l'autre, Fig. 17. — Cyniodocea rotundata. — Epiderme vu de dessus; les cellules normales sont en poin- tillé ; les cellules sécrétrices sont laissées en blanc, (gross. 220.) 174 JOURNAL DE BOTANIQUE séparées par une paroi transversale très mince. Quand elles sont longues, elles ne proviennent point de la fusion de plusieurs autres cellules, mais leur longueur dépend du moment auquel elles se sont caractérisées com- me cellules sécrétrices, et des cloisonnements qu'ont pu subir leurs voisines pendant l'allonge- ment du limbe. Elles se renflent moins dans la profondeur de la feuille que celles du Cymodocea œquorea, mais leur contenu, comme dans les autres espèces, présente la même réaction par le perchlorure de fer. La coupe transversale faite à la base du limbe montre que les nervures ont la même structure que dans l'espèce précédente ; les différences sont dues à la dispo- sition du parenchyme. Partout, même au niveau des nervures, il n'existe qu'une seule couche de parenchyme sous-épidermique, et les nervures ont leur endo- derme recouvert d'une assise de cellules parenchymateuses, in- terrompue parfois de manière à laisser, en certains points, l'en- doderme en contact direct avec les canaux aérifères ; elle est composée au minimum de 6 gros- ses cellules, dont chacune est le point d'appui d'un mur cellulaire Fig. 18. - Cymodocea rotundata - Coupe ^^ ^g celluleS (fig. l8) séparant transversale faite a la base du limbe; la ~ \ o / x ^ partie libérienne de la nervure médiane et a CanaUX aérifèrCS \ le mUr mê- la partie libéro-ligneuse de la nervure la- ^ , téraie sont indiquées par des hachures, dian de chaquc cote cst perpcn- (2"^°^^- ''♦s-^ culaire àl'épiderme, et les deux autres sont obliques. Parfois, delà nervure médiane partent 7-8 murs de séparation entre 5-6 canaux aérifères. Certaines de leurs cellules sont sécrétrices. C. Sauvageau. — Sur la structure des feuilles des plantes aquatiques. 175 Entre les nervures, les canaux aérifères occupent toute l'épais- seur du limbe; il y en a ainsi 2-3 entre deux nervures voisines, séparés par des murs allant d'une face du limbe à l'autre. Sur les bords arrondis de la coupe, le parenchyme est plus dense, de sorte que 1-2 nervures de chaque côté sont plongées dans un tissu massif, mais toujours peu important. Les faisceaux fibreux, parfaitement lignifiés, sont relative- ment peu nombreux ; généralement on en trouve un à l'extrémité du mur qui se dirige perpendiculairement d'une nervure à l'épi- derme ; mais, pas plus que dans le C. œquorea^ il n'y a de règle précise, car on en trouve parfois aux extrémités des autres murs de séparation, sans symétrie aucune. La présence du faisceau marginal est constante. La disposition du parenchyme du C. rotundaia , considérée au-dessus de la ligule, ressemble donc à celle affectée par le pa- renchyme du C. âeqtiorea dans la seconde moitié du limbe, alors que les trois rangées de canaux aérifères se sont fusionnées en une seule. Mais le limbe allant en diminuant d'épaisseur jusqu'au sommet, les murs de séparation deviennent naturellement de plus en plus courts, et tandis que les canaux interfasciculaires per- sistent, ceux qui accompagnent les nervures disparaissent; la figure de la section est alors si semblable % celle d'une section faite vers le haut du limbe du C. ^quorea^ que je ne crois pas possible de les discerner avec certitude, abstraction faite du nombre des nervures ; mais les coupes pratiquées à la base du limbe restent caractéristiques et distinctives, et permettent d'évi- ter toute confusion entre les deux espèces. La ligule ni la gaîne ne présentent rien de particulier, si ce n'est que les lèvres de la gaîne, très minces, sont réduites, sur la plus grande partie de leur largeur, aux deux épidermes, entre lesquels sont de petits faisceaux fibreux lignifiés. Tandis que dans le C. aequorea la gaîne âgée se détache de la tige tout d'une pièce, dans le C. rotitndaia^ après la chute du limbe qui se fait aussi au niveau de la ligule, elle se détache en lambeaux irréguliers, par la décomposition du parenchyme. 3. — Gymodocea serrulata (R. Br.) Asch. et Magnus. — Le C. serrulata qui appartient à la mer Rouge, l'océan Indien et l'océan Pacifique, et dont les fleurs mâles et les fruits sont 176 JOURNAL DE BOTANIQUE encore inconnus, a ses feuilles plus courtes et plus larges que celles de l'espèce précédente ; leur gaîne, très étroite à la base, s'é- largit jusqu'à laligule, pour atteindre environ 8 mm. de largeur, et se prolonge latéralement au-dessus d'elle en petites oreilles d'environ 3 mm. de hauteur. Le limbe a la même largeur. Les dents du sommet du limbe ont une forme absolument caracté- ristique; elles sont nombreuses, très longues, et en forme de triangles très aigus ; elles manquent sur un court espace corres- pondant à la terminaison de la nervure médiane, mais de chaque côté on en trouve 20-30 sur la partie arrondie (fig. 1 9) . Ces dents deviennent plus espacées sur les bords latéraux, en même temps que plus cour- tes, puis disparaissent plus bas. Elles ne tombent pas pendant le développement de la feuille, car on les trouve sur la feuille adulte. L'épiderme, abondam- ment sécréteur, a ses cel- lules un peu plus larges que dans les deux espèces précédentes. On compte 15-17 nervures, se comportant comme celles des es- pèces précédentes, et latéralement, on remarque aussi une ner- vure fibreuse, mais qui s'arrête avant d'atteindre la partie arron- die de l'extrémité du limbe. La structure du limbe, à sa base, est exactement comparable, abstraction faite du nombre des nervures, à celle du C. rotun- data prise à quelques centimètres au-dessus de la ligule ; autre- ment dit, la feuille est plus mince, et par conséquent les canaux aéritères situés entre les nervures, aussi bien que ceux qui les entourent, sont plus étroits. Cette structure correspond donc aussi à celle du C. éequorea, mais dans un point plus voisin de l'extrémité que pour le C. roiundata ; cependant les coupes faites dans les trois espèces au-dessus de la ligule les caractérisent. Les faisceaux fibreux, tous lignifiés, m'ont paru plus puis- sants et plus nombreux que ceux du C. roUmdaia, mais peut- Fig. 19. Cymodocea serrulata. — Deux dents du du sommet du limbe; la lettre c indique les cel- lules sécrétrices (gross. 145). C. Sauvageau. — Sur- la siyuciure des feuilles des plantes aquatiques. 1 77 être étaienc-ce là des variations individuelles et non spécifiques. En outre le faisceau fibreux marginal, puissant, unique, des deux espèces précédentes était remplacé par 2-3 faisceaux plus faibles qui, vus de dessus par transparence, paraissent un fais- ceau unique. La ligule est identique à celle des espèces précédentes ; il est remarquable qu'à la base de la gaine, le parenchyme renferme trois couches de lacunes comme dans le C. œquorea; au sommet on n'en trouve plus qu'une seule, comme à la base du limbe. Les lèvres de la gaine possèdent trois couches de cellules sur la plus grande partie de leur largeur, tandis qu'il n'y en avait que deux chez le C. rotundata. Les trois espèces du sous-genre Phycagrostis présentent donc de grandes analogies dans la structure de leurs feuilles. Or, les études de M. Ascherson sur la distribution géographique des Phanérogames marines (i) lui ont permis de conclure que la répartition actuelle des espèces ne pouvait s'expliquer que par des immigrations d'un bassin dans un autre, à une époque géologique antérieure, pendant laquelle une configuration dif- férente des mers permettait ces immigrations devenues aujour- d'hui imposssibles. Cet auteur croit même que la cause de la différenciation spécifique de certaines espèces réside dans la cessation de. la continuité primitive des bassins qu'elles habi- taient. Parmi les exemples qu'il cite à l'appui de cette assertion est celui que, des 4 espèces de la Méditerranée (C seqiiorea, Z, marina, Z. nana, P. Cauh'm), aucune n'est commune avec les 9 espèces de la mer Rouge {Enkahts acoroides, Thalassia Hemprichii , C. rottmdata , C. serrulata, C. ciliata, C. ïsoëii- folia, Halodztle attstralis^ Halophila stipulacea , H. ovalis), et qu'à part les Cyniodocea de la section Phycagrostis, elles sont même complètement différentes comme genres. Pour ce savant auteur, la présence du C. rotundata dans la mer Rouge indi- querait donc que l'espèce voisine C. œqtiorea de la Méditerranée ne serait autre que la première, immigrée de la mer Rouge à l'époque relativement récente où la Méditerranée était encore ouverte vers le sud-est, et où l'isthme de Suez n'était pas formé. Quoi qu'il en soit, les résultats anatomiques exposés plus haut, I, P. Ascherson. Die Geo graphische Verbreitung...^ etc. 17» JOURNAL DE BOTANIQUE et qui seront complétés plus tard par l'étude de la tige, montrent une très grande homogénéité dans le sous-genre Phycagrostis , et plus d'affinités entre les espèces qui le composent qu'avec les espèces des deux autres sous-genres. (A Sîuvre.j * NOTES SUR LE GENRE TRENTEPOHLIA MARTIUS (Suite.) Par M. P. HARIOT. CONSPECTUS FAMILI^ TRENTEPOHLIACEARUM. TRENTEPOHLI ACE^ . Thallus disciformis, epiphyticus Cephaleuroide^. Thallus fîliformis Chroolepide^. Chroolepide^. Articuli filorum haud setiferi Trentepohlia(i). Articuli filorum dorso setiferi Nylandera. Trentepohlia Martius. Fila primaria inordinata, implicata S.-g.Eufrenfepohlia. Fila primaria regulariter e puncto centrali radiantia. S. -g. Heierothallus. SPECIERUM CL A VIS ANALYTICA. I. TRENTEPOHLIA Martius, Flora erlangensis, p. 351, 1 817. Conferva, Lepra, Lepraria^ Byssiis, Lichen^ Amp/nconïum^ Chroolepiis, Cœnogonium, Mycinema, Dematium, Ectocarpus, Proto- coccuSy Pleurococctis, Phytoconis, Syncollesïa, Toriila.^ Syncceltutn spec. Fila erecta, e thalle primario decumbente nascentia, ramosa aut simplicia, parallela aut inordinatim intricata, cylindrica, moniliformia vel vario modo torulosa, odorem gratum Violae redolentia, vulgo luteo- viridi aut rubro colore tincta, in sicco pallescentia ; cellulaecylindricae, doliiformes aut rotundatae; zoosporangia lateralia, terminalia, inter- calaria, sessilia aut pedicellata, rotundata, ellipticavel lageniformia, e cellulis non semper nisi magnitudine distincta ; zoosporae antice bi- ciliatae inter se copulantes ovuîno^o. post temporis lapsum germinans efficientes. — Plantae terrestres stratoso-pannosœ aut crustaceae, corti- cum, foliorum saxorumve incolae. I. Je n'ai envisagé dans cette monographie que les genres Trentepohlia &\. Nylandera. p. Hariot. — Notes sur le genre Trentepohlia Marines. 179 S.-genus I. Eutrentepohlia. A. — CelluliSe cylindricas . a. Zoosporangia sparse vel seriatim disposita. -\- Crassiores (8- p [x) . * Cellulse plicries diametro transversali longiores (8-68 [x) . Fila 8-30 /x crassa, erecta, congesta, elongata, plus minus ramosa, ri- g-ida, pellucida aut reticulata; cellulae 8-60/* (vulgo \oV-) longai. T. aurea (sensu latiori). Fila 28-32 // crassa, erecta, elongata, ramosa, flaccida, flexuosa, pellu- cida; cellulae 48-68 jx longae. T. villosa. ** Cellulas diametro î vel duplo longiores (20-48 ^. Fila in stratum pannosum, ut in T. aurea expansum, 16-32 f* crassa; cel- lulae 20-40 ." longae. T. chinensis. Fila in stratum tenue, expansum, viride (etiam in sicco), 16-20 f* crassa; cellulae fere quadratae, 20-24 ^ longae. T. jucunda. -j — \- Tenuiores (4-16 ja). * Fila elongata. Fila flagelliformia, ramosa; rami vulgo elongati, patentes, ramulosi, quasi fasciculato-verticillati ; cellulae 10-16 f* crassée, 48-60 [i longae. T. elongata. Fila flagelliformia, parce ramosa, rami nudi, axillis plus minus acutis, cellulae 6-8 y. crassœ, :;8-40 [j. longae. T. dialepia. ** Fila breviora. Fila intricata, cur\-ato-flexuosa, ramosissima, 4-10 u. crassa, cellulae 12-48 /x longae. — T. aureas formam graciliorem diceres. T. abietina. Fila simplicia, attenuata, acuminata. T. effusa. S. Zoosporangia mimerosa, racemosa vel uncinato-pedicellata. Zoosporangia numerosa (2-7), rare unica, in cellula suffultoria ventricosa uncinato-pedicellata. T. arborutn. Zoosporangia racemosa ad latera filorum et ramorum. T. Wainioi. Zoosporangia dimorpha, alia racemosa, altéra normalia seriatim dispo- sita. T. Kîirsii. B. — Cellulae rotujidatce, ellipticse aut fusif ormes. -\- Tenuiores (6-12 [x). Fila gracilia, minuta; cellulae polymorphae vulgo elongato-fusiformes, 10-24 \^ longae; zoosporangia lageniformia. T. lagenifera. -| — |- Crassiores (12-44 a). * Fila in thallwn cohâerentejn semper disposita. Fila stratum pannosum vel densum, fîrmum, pelliculam efformantia, erecta, ramosa; cellula; vulgo doliiformes, geniculis leniter constrictae, men- brana crassiori striata obtectae. T. lolithtts. i8o JOURNAL DE BOTANIQUE Fila stratum filamentosum, laxum effing-entia, erecta, large ramosa; cellula; leniter doliiformes, membrana paululum crassa obtectae. T. diffrata. Fila ascendentia deflexa, rigida, sparsa, ramoso-dichotoma, torulosa; cellula; fusiformes, fréquenter hirtello-squamosae. T. rigidula. Filamenta parce ramosa, moniliformia ; cellula; rotundata;, pellucida;. T. monilia. ** Fila plerumque in thallunt dissociatum disposita. Fila stratum crustaceo-pulverulentum, aut tomentoso-holosericeum for- mantia, vulgo decumbentia, parallela aut inordinata, torulosa, monilifor- mia; cellula; polymorpha;, rotundata;, elliptica;, raro cylindrica;, membrana tenui vel crassa lamellosa obtectse. T. odorata (sensu latiori). Cellulae cylindricae vulgo cohaerentes in fila parallela. v. odorata. Cellulae ellipticae plus minus cohaerentes. v. betulina. Cellulae rotundata; vulg-o dissociatas. v. umbrina. S.-gentcs 2. Heterothallus. Thallus primarius discum orbicularem regularem effingens; cellulae 8 u. long-a;. T. depressa. Thallus primarius filis valde ramosis subcruciatis, e filo cylindrico ortis constans; cellula; 8 \x long-ae. T. diffusa. Thallus primarius tortuosus, filis a centro vag-e radiaatibus ; fila erecta ramosa, cellula; 20-2^ u longas. T. Leprieurii. IL NYLANDERA nob. Articuli dorso setiferi; caetera Trentepohlias. Genus monotypicum. N. tentaculata. {A suivre.') CHRONIQUE M. Deflers, qui avait reçu une mission du ministère de l'Instruction publique pour explorer l'Hadramant (Sud de l'Arabie) au point de vue botanique, vient de rentrer en France. Son voyag-e s'est accompli au milieu de nombreuses difficultés qu'il a réussi à surmonter en partie, grâce à sa profonde connaissance du pays. Il a rapporté avec lui une belle collection de plantes sèches, ainsi que des plantes vivantes qui vont enrichir les cultures du Muséum d'histoire naturelle. Le Muséum vient encore de recevoir un envoi considérable de plantes récoltées à Madagascar par M. Catat. Notre collaborateur M. Balansa doit s'embarquer à la fm du mois pour aller continuer, avec son ardeur infatigable, l'exploration botanique du Tonkin. M. Thollon compte également retourner bientôt au Congo, où il a déjà re- cueilli de très intéressantes collections. La session départementale de la Société botanique de France s'ouyrira à la Rochelle le 14 juin; elle sera consacrée à l'exploration d'une partie des côtes de l'Ouest de la France, des îles de Ré et d'Oléron. Le Gérant: Louis Morot. Paris. — J. Mersch, imp —, PI. DenferURochereau. 4' ANNEE. N° lo. i6 MAI iSgo.. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur : M. Louis MOROT. OBSERVATIONS SUR LA STRUCTURE DES FEUILLES DES PLANTES AQUATIQUES {Suite.) Par M. C. SAUVAGEAU. 4. — Gymodocea cîliata (Forsks.) Ehrenb. — L'axe prin- cipal des Phycagrostis est rampant, et les faisceaux des feuilles sont portés par des parties dressées relativement courtes. Au contraire, les deux espèces du S. -g. Amphibolis ont des tiges dressées, beaucoup plus allongées et abondamment ramifiées; les feuilles des portions infé- rieures tombent d'assez bonne heure, mais celles des sommets forment des bouquets com- pacts. Ces axes dressés sont toujours à entre-nœuds plus épais et plus courts chez le C. cîliata que chez le C. an- tare tic a. Le C. ciliata, de même que le C. serrulata, a encore ses fleurs mâles et ses fruits incon- nus ; on le rencontre dans les mêmes régions que ce dernier, auquel, dit M. Ascherson, « il « est si semblable en apparence, qu'antérieurement je ne l'en « ai pas même distingué ; en dehors des parties dressées, « dures, allongées de la tige, il s'en distingue par les cicatrices « foliaires (comme chez le plus grand nombre des Phanéroga- « mes marines), qui forment des anneaux fermés, tandis que « chez le C. serrulata ils sont ouverts plus ou moins largement « sur un côté (i). » La confusion est cependant difficile sur les I. P. Ascherson. Die geographische Verbreitung..., etc., p. 363. Fig. 20. Cymodocea ciliata. — Sommet d'une feuille adulte (gross. 5). I82 JOURNAL DE BOTANIQUE U\yi'\'' exemplaires pourvus de leur tige; d'ailleurs, les feuilles du C. ciliaia, conservées en herbier, sont toujours plus sombres, plus coriaces que celles du C. serriilata, et possèdent au som- met du limbe des dents fermes et écailleuses, très légèrement bordées de blanc. La largeur de la feuille est assez variable : je l'ai vue sur dif- I férents exemplaires varier à la base du limbe de 9 mm. à 15 mm. La gaine, longue de 2 1/2 cm. à 3 cm., est très étroite à la base, où elle entoure la tige, et va en s'élargissant jusqu'au niveau de la ligule, et ses lèvres, diminuant de largeur, se terminent en pointe arrondie. Les lèvres de la gaîne possèdent de délicates nervures, légèrement saillantes et facilement visibles à l'œil nu ; on en compte 3-4 à la base, mais elles ne remontent pas dans le limbe, car on voit la nervure marginale recevoir les au- tres au fur et à mesure que la lèvre devient plus étroite, pour s'infléchir ensuite et remon- ter dans le limbe. La ligule, souvent disposée un peu obli- quement par rapport aux bords du limbe, est beaucoup plus développée que chez les Phyca- grostis et atteint près de 3 mm. de hauteur. Le limbe possède à son sommet un grand nombre de dents (fig. 20), dont la forme et la structure sont très caractéristiques. Celles du sommet arrondi sont à peu près de même lar- geur dans toute leur hauteur et parfois dentées ou bifurquées sur leur bord externe (fig. 22); les dents latérales, moins puissantes (fig. 21), sont plus longuement appliquées contre le limbe et atténuées à leur extrémité inférieure de ma- nière à se confondre insensiblement avec lui. Elles sont dues à l'allongement en doigt de gant, vers l'extérieur, de quelques cellules épidermiques de bordure ; ces prolongements, souvent irréguliers dans leur forme, sont unis entre eux par leurs parois communes qui se sont élargies surtout au sommet des dents et qui donnent lieu sur les feuilles sèches à une légère bordure blanche ; l'épaississement de la membrane peut ainsi diviser ces 0 Fig. 21. Cymodocea ciliata. Dent du bord latéral de la feuille, près du som- met, (a de la figure 20), {n;ross. 145). C. Sauvagkau. — Sur la structure desjeuilles des plantes aquatiques. 183 prolongements cellulaires en plusieurs segments (fig. 22) encore plus irréguliers, et dans lesquels il est souvent difficile de retrou- ver les cellules primitives (i). Les cellules de l'épiderme, vues de dessus, ont leurs parois assez épaisses sur leur pourtour ; un assez grand nombre sont sécrétrices de même que d'autres cellules profondes de paren- chyme, mais après que leur contenu a été dissous on ne dis- tingue plus les premières des autres cellules épidermiques comme on pouvait le faire pour les espèces de Phycagrostis , ce qui indique qu'elles ont con- servé leur forme normale. Les nervures sont nom- breuses ; j'ai vu leur nombre, compté sur des coupes trans- versales de différentes feuil- les, varier de 17 à 25. Elles sont parallèles, se réunissent au sommet par des arcs d'a- nastomose comme dans les espèces précédentes, mais je n'ai point vu la nervure mé- diane se prolonger au-des- sus. Les nervures transversales d'anastomose sont souvent très obliques (fig. 20). Une coupe transversale, à la base du limbe, montre un paren- chyme relativement dense, et constamment dépourvu de ces faisceaux fibreux que nous avons rencontrés chez les trois es- pèces du S. -g. Phycagi'-ostïs . Le parenchyme entoure chaque nervure d'une couche de cellules ne laissant aucune lacune vers l'épiderme ; les 4-6 nervures les plus voisines du bord de chaque côté sont plongées dans un tissu massif, sans lacunes, où Ton rencontre seulement, aux points de jonction des cellules, les petits méats intercellulaires communs à toutes les plantes aquatiques. Mais les nervures les plus proches de la nervure médiane laissent entre elles 3-6 canaux aérifères étroits (fig. 23), pourvus de diaphragmes transversaux et séparés entre eux par Fig. 22. Cyniodocea ciliata. — Dent du sommet de la feuille [b de la figure 20), (gross. 145). I. M. P. Mag-nus {loc. cit.), qui a reconnu la présence et la nature de ces dents, leur a donné le nom de « Flossenzâhne ». i84 JOURNAL DE BOTANIQUE des murs courts. Il est fréquent que l'une des couches sous-épi- dermiques soit formée de deux assises de cellules. A un niveau plus élevé, c'est seulement vers le milieu des coupes transver- sales, sur un espace plus étroit, qu'il existe des canaux aérifères, et de cha- que côté les parties latérales du limbe ont, entre les deux épidermes, trois couches de cellules sans lacunes ; plus près du sommet ils disparaissent com- plètement sur toute la largeur de la feuille. Les faisceaux libéro-ligneux ont encore la même structure ; le faisceau médian, ovale, possède une lacune vasculaire péricyclique, qui, bien que très étroite, montre parfois 5-6 vais- seaux ligneux réticulés; les faisceaux latéraux, arrondis, ont parfois, mais très rarement, leur lacune vasculaire sous-péricyclique. Chaque faisceau est entouré d'une gaîne endodermi- que, à éléments épaissis, bien ligni- fiés, qui assez fréquemment en certains points de la gaîne sont sur deux épais- seurs (fig. 23) ; sur certaines prépara- tions, presque tous les faisceaux sont entourés d'une gaîne double ou triple de cellules épaissies et lignifiées. Dans la gaîne, l'épiderme, comme cela a déjà été observé pour les es- pèces précédentes, a ses cellules plus aplaties sur la face intérieure que sur la face extérieure (fig, 24). Les fais- ceaux libéro-ligneux des lèvres, situés très près de l'épiderme interne, ont une gaîne endodermique épaissie et lignifiée, comme ceux du limbe, mais qui en outre, sur la face qui regarde l'extérieur, se prolonge et va en s'élargissant par l'adjonction de nouveaux éléments Fig. 23. Cymodocea ciliata. Coupe transversale faite à la base du limbe ; la partie libérienne de la ner- vure médiane et la partie libéro-Ii- gneuse de la nervure latérale sont in- diquées par des hachures (gross. 145). C. Sauvageau. — Sur la struciure des feuilles des plantes aquatiques. 185 semblables. Le plus souvent, ce massif fibreux arrive au contact de l'épiderme, et parfois, comme dans le dessin de la figure 24, les cellules fibreuses lignifiées sont si nombreuses qu'elles forment une saillie qui rend les nervures visibles exté- rieurement sous forme de stries (voir précédemment) . Suivant les échantillons examinés, ces paquets fibreux accompagnent aussi un plus ou moins grand nombre de faisceaux libéro -ligneux de la partie plate de la base de la gaîne, mais sans arriver jus- qu'à la nervure médiane. Plus rarement, le paquet fibreux qui accompagne une nervure n'est pas au contact direct de l'endo- derme, mais en est séparé par 1-2-3 épaisseurs de cellules à parois minces. Au sommet de la gaîne, les lèvres sont moins larges qu'à la Fjg. 24. Cy>n.odocea ciliata. — Coupe transversale faite à la base d'une lèvre de la gaîne ; la partie Iibéro-ligneuae des nervures est indiquée par des hachures (gross. 145). base, et leurs nervures ont diminué dénombre; les faisceaux libéro-ligneux de la partie plate y sont assez souvent accom- pagnés d'un paquet fibreux, mais moins important qu'à la base. Si la gaîne épaissie et lignifiée des faisceaux libéro-ligneux du limbe doit avoir pou^ effet de diminuer l'évaporation au moment de la marée basse, et en même temps de lui donner de la résistance et de la flexibilité, en remplaçant les 'faisceaux fi- breux absents, le rôle des paquets fibreux de la gaîne, et parti- culièrement ceux des lèvres, est plus difficile à indiquer. La ligule, beaucoup plus longue que dans les espèces précé- dentes > possède la même structure. 5. — Gymodocea antarctica (Labill.) Endl. — Agardh, qui hésitait sur la position de cette plante dans le règne végétal, avait créé pour elle le genre Amphibolis , avec les deux espèces i86 JOURNAL DE BOTANIQUE A. zosterasfolià et A. bïcornis; elle a été reconnue pour un Cy- fnodocea, grâce à la découverte de ses fleurs mâles par Gaudi- chaud (i), et identifiée plus tard avec le Ruppia antarctica de Labillardière. M. Ascherson l'appelle donc C. antarctica, tandis que M. le baron F. von Mueller la désig-ne sous le nom de C. zos- terifolia (2). On ne la connaît que sur les côtes de l'Australie et de la Tasmanie, où elle atteint une assez grande taille ; ses feuilles sont courtes, le limbe a environ 4 cm. de long et près de i cm. de large ; son sommet, au lieu d'être arrondi comme dans les espèces précédentes, est décou- pé en forme décroissant (fig. 25), mais la première feuille d'un ra- meau a son sommet arrondi, la seconde est légèrement échan- crée, et l'échancrure augmente ainsi, rapidement d'ailleurs, sur les feuilles suivantes, jusqu'à la forme typique. La gaîne, de torme conique, est très courte, elle a moins de i cm. ; ses lèvres, qui se recouvrent à la base, di- minuent ensuite rapidement de largeur, et se terminent en une pointe aiguë dépassant d'environ 5 mm. le niveau de l'insertion de la ligule, et qui fait corps avec celle-ci sur le bord externe. L'épiderme a toutes ses cellules semblables. Les nervures, au nombre d'une vingtaine, se distinguent de celles de toutes les espèces précédentes en ce que, tout en conservant une direction générale parallèle aux bords du limbe, elles se bifurquent ou se soudent d'une façon irrégulière (fig. 25), et les nervures transversales d'anastomose, au lieu d'être perpendiculaires aux nervures longitudinales, sont souvent fortement obliques, et même peuvent leur rester quelque temps parallèles. I. Gaudichaud a figuré la fleur mâle et la feuille dans Freycinet, Voyage bot. Fig. 25. Cymodocea antarctica. — Sommet d'une feuille adulte (gross. 5). de rUranie en 1826, pi. xl, fig. 2, et page 161. 2. F. von Mueller, Second systematic Census.. Austr,^ etc. etc., et Fraginenta phyi. C. Sauvageau. — Sur la struclure des feuilles des plantes aquatiques. 1 87 Etudié en coupe transversale à la base du limbe, le paren- chyme, qui possède de nombreuses cellules sécrétrices, a la même disposition générale que dans le C. ciliata. Les canaux aé- rifères, étroits et séparés par des murs courts ayant une hauteur de 1-2 cellules, n'existent qu'entre quelques nervures voisines de chaque côté de la nervure médiane, tandis que les parties laté- rales sont massives. D'ailleurs, les nervures sont relativement très rapprochées les unes des autres, et laissent peu d'espace pour les canaux aérifères, puisqu'on en compte de 20 à 25 sur des coupes n'ayant pas un centim. de largeur. Les canaux ne pos- sèdent plus de diaphragmes transversaux perforés, semblables à oo 00 o 0 oQggûoc/Qïïouooû Fig. 26. Cymodocea antarctica. — Bord d'une coupe transversale faite à la base du limbe, pour montrer le massif de fibre» lignifiées qui entoure le faisceau libéro-ligneux. dvt^ryj, 1^" \ ceux des espèces précédentes, mais les nervures d'anastomose sont supportées par des planchers, reconnaissables en coupe lon- gitudinale, formés par des cellules du parenchyme plus petites, plus rapprochées l'une de l'autre, et qui sont semblables à ceux figurés plus loin pour le Posidonia Caulini. Comme on pouvait s'y attendre après l'examen de la feuille, vue de dessus, les faisceaux libéro-ligneux sont de taille inégale, et irrégulièrement écartés l'un de l'autre; ils ont la structure carac- téristique du genre, mais le faisceau marginal de chaque côté pos- sède assez fréquemment sa lacune vasculaire sous-péricyclique, comme dans la nervure médiane. Chacun d'eux est entouré d'une forte gaine endodermique lignifiée, souvent double ou triple, tout au moins en certains points de son pourtour ; mais le faisceau marginal est caractéristique (fig. 26) : je l'ai toujours trouvé plongé dans un épais massif de cellules fibreuses, fortement épaissies et lignifiées, souvent séparé de l'épiderme par une seule i88 JOURNAL DE BOTANIQUE assise de cellules; parfois deux faisceaux sont englobés dans cette gaîne scléreuse. Vers le sommet du limbe, le parenchyme se réduit à deux couches de cellules sous-épidermiques, alternes entre elles et sans méats ; le faisceau marginal, qui a perdu une partie de son épaisse gaîne protectrice, reste cependant plus fortement protégé que les autres faisceaux. La gaîne possède la même structure que le limbe ; en dehors du faisceau libéro-ligneux fortement protégé, qui est le prolon- gement du faisceau marginal du limbe, se trouvent deux petits faisceaux propres aux lèvres de la gaîne, et qui se terminent dans leur prolongement supra-ligulaire sans entrer dans la ligule pro- prement dite, comme on peut le voir par une coupe transversale passant dans la ligule et les oreilles de la gaîne. La ligule est longue comme celle du C. cilmia. 6. — Gymodocea manatorum Aschs. — Les deux espèces du sous-genre Phycoschœnus se distingueront toujours des autres Cyinodocea, et d'une manière générale de toutes les Phanéro- games marines, par leurs feuilles dont le limbe est arrondi, cylin- drique, comme un jonc; la gaîne est arrondie, à lèvres recou- vrantes tout au moins à la partie inférieure, et la ligule semblable à celle des espèces précédentes. La chute du limbe se fait aussi tout d'une pièce au niveau de la ligule, qui reste adhérente à la gaîne. Le C. manatorttm a été rencontré sur la côte américaine de l'océan Atlantique et sur les côtes des îles des Indes occiden- tales. Une coupe transversale faite à la base du limbe nous don- nera, comme on peut s'y attendre, une figure bien différente de celle que nous avons rencontrée jusqu'ici. On y distingue trois régions concentriques (fig. 27). La région centrale est constituée par un faisceau libéro-ligneux axile, dont la structure est la même que celle d'un faisceau médian d'une autre espèce de Cy- inodocea, et entouré par un endoderme hexagonal à éléments lignifiés mais non épaissis. Sur l'endoderme s'appliquent six grosses cellules parenchymateuses, dont la section égale ou dé- passe celle du faisceau tout entier. La région moyenne ou lacu- neuse comprend 6 canaux aérifères, très larges, séparés par 6 murs rayonnants, formés chacun de 5-7 cellules en file, et qui unissent la région centrale à la région périphérique. Tantôt, C. Sauvageau. — Sur la structure des feuilles des plantes aquatiques. 189 chacun des 6 murs de séparation va directement aboutir à la ré- gion périphérique ; d'autres fois, un ou plusieurs d'entre eux se bifurquent avant d'y arriver, de manière à délimiter entre les deux branches un nouveau canal aérifère plus étroit. Ces canaux, grands ou petits, sont cloisonnés par des diaphragmes transver- saux perforés. Quant à la zone externe, elle comprend au-des- sous de l'épiderme 2-3 couches de grosses cellules de paren- chyme, sans méats, et renferme 2 faisceaux libéro-ligneux, plus petits que le faisceau central, se développant plus tardivement, et situés à peu près sur un même diamètre avec lui. Chacun d'eux, recouvert d'un endoder- me, est disposé oblique- ment, de telle sorte que les 3 plans médians, pas- sant par les 3 faisceaux, se rencontreraient en un point qui serait situé en avant de la partie ligneuse du faisceau médian, et na- turellement du côté de la fente de la gaîne. L'épi- derme est formé de cel- lules très étroites, mais un grand nombre d'entre elles, opposées à une paroi de séparation entre deux cellules sous-jacentes, et qui sont sécrétrices, ont pris de grandes dimen- sions, en écartant leurs voisines, et en s 'introduisant entre les deux cellules sous-jacentes. D'ailleurs les cellules sécrétrices sont aussi répandues dans les cellules du parenchyme et jusque dans le parenchyme des faisceaux libéro-ligneux. Toutes les cellules du parenchyme sont très courtes en coupe longitudinale. Des coupes transversales, faites à différentes hauteurs dans le limbe, montrent toujours 3 faisceaux libéro-ligneux, et la même disposition générale du parenchyme, dont les variations pro- viennent de la bifurcation plus ou moins tardive des murs de sé- paration des canaux. On ne trouve jamais de faisceaux fibreux. La gaîne ne possède pas , comme dans les autres Cyniodocea, une partie plate et deux lèvres, mais plutôt une partie médiane plus épaisse et deux parties latérales. On y trouve 5 faisceaux Fig. 37. Cymodocea manatorunt. — Coupe tran>ver sale du limbe; a, a, cellules sécrétrices (gross. 80) I90 JOURNAL DE BOTANIQUE libéro-Hgneux, dont le médian est plus volumineux ; seuls les trois faisceaux du milieu pénétrent dans le limbe, les deux autres, latéraux, se terminent dans les courtes oreilles de la gaine qui dépassent la ligule. Le parenchyme, dans la région médiane plus épaisse, forme 2-3 couches de canaux aérifères, assez ana- logues à celles du C. asquorea^ qui latéralement se réduisent à 2, puis à une seule, et enfin disparaissent dans les bords amincis; les cellules épidermiques sécrétrices de ces bords sont encore plus volumineuses que celles du limbe. La ligule ne présente rien de particulier. 7. — Gymodocea isoëtifolia Aschs. — Cette espèce, qui se rencontre fréquemment dans la mer Rouge, l'océan Indien et l'océan Pacifique, possède des feuilles dont la forme et la structure se rapprochent beaucoup de celles de la précédente ; la disposi- tion du parenchyme et des éléments sécréteurs est la même, mais le nombre des faisceaux libéro-ligneux est plus grand. A la base de la gaine on voit un faisceau médian, gros, et 3-4-5 laté- raux de chaque cô- té, tous très rappro- chés de la face ven- trale de la gaîne; à son sommet, on trouve entre le fais- ceau médian et l'épi- derme dorsal 2-4 faisceaux, prove- nant de branches latérales, ou du déplacement de quelques-uns des précédents. Au- dessus de la ligule, le limbe est légèrement aplati du côté interne ; à ce niveau, une section transversale montre un faisceau médian, prolongement de celui de la gaîne, et dans la zone externe 7-10 faisceaux plus petits disposés en un arc ouvert du côté de la partie plate (fig. 28 A). Un centimètre au-dessus, la section est arrondie, les faisceaux périphériques se sont multipliés, et on en trouve 13-15 plus ou moins régulièrement disposés sur tout le pourtour (fig. 28B). Cette disposition est d'ailleurs assez variable. A Fio-, 28. Cymodocea isoëtifolia. — Coupe transversale du limbe, pour montrer la disposition des faisceaux. A, immédiatement au-dessus de la ligule; B, i cm. au-dessus de A (gross. 25). C. Sauvageau. — Sur la structure des feuilles des plantes aquatiques. 191 car, sur la même feuille qui a servi à faire les dessins de la figure 28, on trouvait vers le milieu de la hauteur du limbe 9 faisceaux périphériques, très régulièrement disposés en anneau ; mais, quoi qu'il en soit, le nombre élevé des faisceaux de la feuille du C. isoctifolia permettra toujours de la distinguer de celle du C. ma- naioruin. La feuille des Cyiitodocea se distinguera donc de celle des Zostera par : 1° les dents du sommet du limbe; 2° la nervure mé- diane s'avançant parfois vers le sommet, mais sans s'y ouvrir ; 3" les cellules sécrétrices ; 4° le nombre des nervures ; 5° la struc- ture des faisceaux libéro-ligneux ; 6° la présence constante d'une gaîne endodermique. Les C. ciliata et C. antartica, des régions chaudes, ont leurs faisceaux libéro-ligneux protégés d'une façon spéciale contre l'évaporation ; et d'une manière générale toutes les espèces du genre possèdent un parenchyme à grosses cel- lules, qui doit jouer, quand les circonstances s'y prêtent, le rôle de tissu aquifere. Quant aux différentes espèces, on pourra les distinguer entre elles, si l'on fait des coupes à différents niveaux, sur des feuilles complètes; j'ai réuni dans le tableau synoptique suivant leurs caractères distinctifs les plus apparents. / Dents souvent bi ou trifur- quées, caduques. 7-9 ner- vures. 3 rang-ées de cannux aérifèresàlabase dulimbe. C. cequorea. Dents très petites. Gaîne conique. 10-13 nervures, i rangée de canaux aérifères. Canaux accompagnant les nervures, à section large. C. rotundata. Dents longues, triangulai- res. Gaîne conique. 15-17 nervures. Canaux aérifères à section plus faible que \ dans l'espèce précédente. C. serrulata. Dents écailleuses. Gaîne conique à faisceaux fibreux. 17-25 nervures. C. ciliata. Sommet échancrc en crois- sant. Gaîne conique, cour- te, se prolongeant en oreil- les triangulaires. Une ving- taine de nervures à anas- tomoses obliques. Nervure marginale plongée dans un épais massif de cellules li- Faisceaux fi- breux dans le limbe. S.-g. Phycagrosiis. Feuilles à limbe rubanné. / Pas de faisceaux fibreux dans le limbe. S.-g. Antphibolis , gnifiées. C. antarctica. 192 JOURNAL DE BOTANIQUE Feuilles à [ ^ [ 5 nervures dans la g^aîne. ,. , 1 S.-Cf. ) ^ nervures dans le limbe. C.manatorum. limbe < „, , Wt u 1 I ,. j . / Phycoscnœnus. È JN ombre plus erand et va- cylindrique. ( ( niable de nervures. C. isoëtifolia. {A suivre.) ^ NOTES SUR LE GENRE TRENTEPOHLIA MARTIUS (Fin). Par M. P. HARIOT. I. TRENTEPOHLIA. S. -g. I. Eu-Trentepohlia. Fila prima ria in substrat© inordinate et irregulariter ramosa, tere cum erectis consiinilia. A. Cellulis cylindricis . 1. T. aurea (L.) Martius (inclus. T. veluiïfia (Kûtz.); Chroolepus subshnplex Caspary ; Ch. oleiferum Kùtz ; T. uncitiata (Gobi) ; T. capitellata (Ripai t) ; T. polycarpa N. et M. ; T. Tuckermaniana Mont.; Ch. Montis-Tabulée Rcinsch. ; Ch. afrum Massai.; T. villosa de Toni p. p.). T. aurea vel rubro-aurantiaca, in sicco flavida, laete viridis aut cinerea, filis erectis, e filamento basali repente cylindrico, plus minus- ve toruloso nascentibus, aliquando hinc inde ad septa constrictis, in cœspitulos stratumve late expansum pannosumque dispositis, paral- lelis vel inordinatis, vulgo obtusis, vario modo ramosis; ramis eodem fere diametro ac fila, saepe flagelliformibus, attenuatis; cellulis 8-30 ix crassis, 8-60 [x longis, magnitudine valde variis, membrana crassiori fibrillosa squarais [hyphœmis Lichenologorum) saepe hirtella, tenuive pellucida obtectis; zoosporangiisrotundatisvel ellipticis, terminalibus, Jateralibus, sessilibus aut pediceliatis, cellula uncinata nuraerosis ali- quando suffultis, sparsis vel crebrioribus, 20-44 P- crassis. — Species magnopere polymorpha, formis inter se arcte connexis difficillime separandis. — Totius terrarum orbis incola. 2. T. chinensis (Harvey) nob. {Ch. polyarthrum Al. Braun). — T. aurese proxima sed characteribus pluribus, ut videtur, satis dis- tincta : cellulis 16-32 11. crassis, 20-48 jj- longis, aliquando isodiame- tricis; zoosporangiis 24 [x crassis. — Africa, Asia, Oceania, America meiidionalis. 3. T. jucunda (Cesati) de Toni. — T. aure^ affinis cujus varie- tatem iterum studendam suspicor. Thallus minutus, tenuis, jucunde p. Hariot. — Noies Sur le genre Trentepohlia Martius. 193 etiam in sicco viridis, filis erectis, parce ramosis, cellulis fere quadra- tis 20-24 [JL longis; zoosporangiis rotundatis, lateralibus vel termina- libus 2S-36 [i crassis. — Europa (Italia). 4. T. villosa (Kûtzing) an de Toni? — Filis elongatis, in cespi- tulos dispositis, incomptis, flexuosis, ramosis, pellucidis; cellulis 38-30 [JL crassis, 64-68 [x longis; zoosporangiis ignotis. In forma cui no- men brachymeris, cellulae crassitudine 28-32 [x metiuntur, longitudine 48-52 [X. — Americae meridionalis incola nec non Antillarum, Asiae et Oceaniae. 5. T. elongata (Zeller) de Toni. — Filis elongatis, flagellifor- raibus, ramosis, obtusiusculis; ramis plerumque secundis, brevioribus vel elongatis, ssepissime patentibus, distantibus vel approximatis, ramulos ad apicem attenuatos gerentibus, interdum quasi fasciculato- verticillatis, eodem fere ac filamenta diametro; cellulis 10-16 p. crassis, 48-60 [i longis; zoosporangiis ignotis. Proxima et quasi inter T. poly- carpam et dialeptam médium tenens. — Asia. 6. T. ârbietina (Flotow) Hansgirg. — Filis in sicco cinereis, in cespitulos exiguos vulgo confluentes pannum plus minus expansum consistentes, valde flexuoso-tortuosis, inter se connexis, intricatis, ima basi fréquenter torulosis, ramosissimis ; cellulis 4-10 [x crassis, 12-48 ^ longis ; zoosporangiis varie dispositis, lateralibus, terminalibus, sessi- libus aut cellula uncinata suffultis (T. Lagerheimii de Willdeman), globosis, 12-20 [X. crassis. — Europa, America fœderata. — T. aiirese formis gracilîoribus adeo proxima ut non certe aliquando distinguatur. 7. T. dialepta (Nylander) nob. — Filis apice leviter attenuatis, elongatis flagelliformibus, ramosis, pellucidis; ramis subsecundis eodem fere diametro ac fila, vulgo approximatis ; cellulis 6-8 [j. crassis, 28-40 [X longis, septis vix conspicuis ; zoosporangiis rotundatis, late- ralibus, sessilibus vel ad ramulos breviores lateraliter nascentes raro terminalibus, 12-28 p. crassis. — America meridionatis (Brasilia). 8. T. efiFusa (Krempelhûber) nob. (T. setifera Farlow.) — Filis erectis, rigidis, exiguis, stratum vix nudo oculo conspicuum albo-cine- reum efformantibus, 120-315 p. altis, rarius ramosis, e filamento basali articulato-toruloso (nonnunquam regulariter cylindrico) nascentibus, valde attenuatis et apice quasi mucronatis ; cellulis 6-9 [i. crassis, 24-28 p. longis; zoosporangiis basi lateralibus aut filamento repenti insiden- tibus, rotundatis vel ovatis, poro amplo apertis, 16-20 [x crassis, 22-30 p. longis. — America fœderata et meridionalis (Brasilia)^ Asia (insulâs Andamanicée) . 9. T. arborum (Agardh) nob. {Cœnogoniunt confervoides Nyl., I0^ lOURNAL- Dh: BOTANIQUK Tr. pleiocarpa Nordstedt). — Cellulis vegetativis vix a T. aurea diversa sed fructificatione statim dignoscenda. Filis cespitosis, elon- gatis, ramosis, atteauatis; ramis ex utroque latere vulgo patentibus, pauUulum tenuioribus ; cellulis 16-28 p-crassis, 40-60 [x longis; zoospo- porangiis rarissime unicis (vulgo 2-7), ctllula uncinata suffultis, in glo- merulum ad cellulam tumidam peculiarem congestis, rotundatis vel ellipticis- 18-24 IX crassis, 24-32 [x longis. — Europa {in caldariis), Asia, Oceania, America meridionalis. 10. T. Wainioi n. sp. [Ck. Jlavum v. tahitense Grunow). — Filis flavo-viridibus, in cespitulos dispositis, pellucidis, 16-28 ij. cras- sis, 32-73 [JL longis, ramosis; ramis brevioribus vel longissimis, sparsis, plus minus flexuosis, patentibus, aliquando uncinatis, leviter apice extremo attenualis, eodem fere diametro ac fila; zoosporangiis ple- rumque minoribus 12 [x crassis, rotundatis, numerosis, in ramulo laté- ral! simplici vel digitato-composito coalitis. Adsunt etiam sed rarius zoosporangia crassiora, lateralia ut in T. aurea. — America meridio- nalis {Brasilia)^ Oceania [Tahiti). 1 1 . T. Kurzii (Zeller) de Toni. — Praecedenti proxima sed charac- teribus aliquot distincta. Filis erectis e thallo repente flexuoso, intri- cato, nascentibus, elongatis, obtusiusculis, attenuatis, ramosis; cellulis 12-24 p. crassis, 40-4S p. longis; ramis distantibus, plus minus elon- gatis, flagelliformibus, obtusiusculis, gracilioribus, uncinatis quibusdam immixtis, cellulis 12-14 V- crassis, 28-36 p. longis; zoosporangiis dimor- phis, aliis ad ramos lateralibus vel terminalibus secus ramulos (ali- quando oppositos) dispositis, minoribus, exacte rotundatis 12 p. crassis, alteris multo majoribus, crebrissimis, seriatim secus filamenta ramos- que, lateralibus, sessilibus vel pedunculatis, 28 p. crassis (siccitate collapsis et craieriformibus ut ait cl. Zeller). Fructificationis duplex in eodem filamento ramove modus fréquenter adest. — Asia. B. Cellulis rotundatis , ellipticis aut fusiformibus. 12. T. lagenifera (Hildebrandt) Wille {Ch. gracile Rab,, Ch. tenue Zeller). — Filis e basali filamento repente toruloso nascentibus, in pannum aurantiacum (in vivo) connexis, torulosis, forma et magni- tudine maxime variis, ramosis; cellulis 6-12 p. crassis, 20-24 p. longis, plus minus fusiformibus, aut rotundatis, interdum fere cylindricis; zoosporangiis plerumque lageniformibus, ampulluliformibus, sensim- ve rotundatis, lateralibus aut terminalibus, sessilibus vel pedicellatis, 8-12 p. crassis, 20 p. longis. — Europa (in caldariis)., Asia, America meridionalis. 13. T. Jolithus (L.) Wallroth [Ch. rupestre Kûtz. ; Ch. hercyni- cum Kûtz.; Ch. Kôrberi Flotow; Ch. bovinum Flotow). — Filis p. Hakiot. — Notes sur le genre Trentepohlia Martius. 195 in stratum crustaceum crassius pelliculamve tenuera, viridi colore olivaceo aut sanguineo tinctum, Violarum odorem suaviter redolens, erectis, varie torulosis, strictis^ ramosis ; ramis elongato-curvatis subdi- chotomis ; cellulis vulgo doliiformibus plus minus geniculis constrictis, superiori parte ramorum ac filaraentorum saepe cylindricis, gracilio- ribus, 14-35 [x crassis, 24-50 [xlongis, membrana crassiori striata can- cellatave obtectis; zoosporangiis lateralibus, intercalaribus aut termi- nalibus, fréquenter cellula plus minus uncinata suffultis, rotundatis, 20-48 [X crassis, interdum ovoideis 36-40 [i X 45-54 |^- — Europa, America, Oceania. 14. T diffracta (Kremp.) nob. — Filis holosericeis, pulvinatis, flexuosis, ramosis; ramis elongatis, defectis, plus minus patentibus; cellulis doliiformibus, granulosis, oleoso-guttatis, membrana quam in T. Jolitho crassiori minusque fibrilloso-squamosa, 22 [i. crassis, 30-40 [jl longis; zoosporangiis rotundatis, lateralibus, terminalibus aut interca- laribus, 28-40 p. crassis. T, Jolitho proxima a qua filaraentorum habitu sericeo, filis ramisque magis evolutis prsecipue differt. — America meridionatîs {Brasilia). 15. T. odorata (Wiggers) Wittrock [Ch. umbrinum Kûtz,; Ch. irregulare Kûtz ; Ch. quercinum Rab. ; Ch. sinense Rab. ; Ch, betuli- niim Rab.; Ch. Bleischii Rab.; Ch. Lichenicola [i) (Engl. Bot.)). — Filis in stratum tenue, crustaceum, pulverulentum vel subtomentosum dispositis, erectis decumbentibusve, parallelis aut irregulariter ordi- natis, flexuosis, vulgo abbreviatis, breviter ramosis, moniliformibus vel torulosis; cellulis rotundatis, ovoideis, ellipticis aut leviter cylin- dricis, 10-31 [x crassis, membrana sat tenui vel crassiori interdum lamellosa {Ch. Bleischii v. PiceceV^i\\&) faciliter dissociatis; zoospo- rangiis rotundatis, lateralibus, intercalaribus, terminalibus aut cellula uncinata suffultis, 20-30 [i crassis, poro amplo apertis. — Europae, Asiae, Americae foederatae frequens incola. 16. T. rigidula (Mûll. Arg.) nob. (TV. torulosa de Willderaan). — Filis deflexis, ascendentibus, rigidis, sub-dichotomo-ramosis, toru- losis; ramis elongatis; cellulis fusiformi-ellipticis, ventricosis, geni- culis valde constrictis, membrana tenuiori pellucida vel hirto-squarau- losa, 16-24 F- iû média parte, 12-15 1^ ^^ septa crassis, 24-36 [x longis; zoosporangiis cellula uncinata suffultis, oleoso-guttatis, rotundatis, 30 [j. crassis. — Asia, America, Oceania. I. E specimine typico (in herb. Sowerbyano), Con/erva Lichenicola nil nisi forma cui nomina Ch. betulinum et Bleischii ulterius attributa. Dicere fas sit, Ch. tnonilijorme Ktg- (e typo Kutzingiano bénévole a cl. Suringar cum me com- municato), non Tretttepohliam sed Lichenis cujusdam esse initium cujus gonidia non chroolepoidea. P. H. 196 JOURNAL DE BOTANIQUE 17. T. Monilia de Willdeman. — Filis parce ramosis, monilifor- mibus; ramis abbreviatis, Saccharomycetis modo e latere filamentorum pullulantibus ; cellulis fera rotundatis, superioribus vulgo brevioribus, membrana tenui obtectis, 16-28 ^ crassis; zoosporangia desunt. An a Tr. rigidula satis distincta? — America {Chili). S. -g. 2. Heterothallus. Fila primaria regulariter et ordinale, in discum saepe disposita, inde cum Phycopeltide similitudinem quamdara ostendentia ; fila erecta et zoosporangia Eu- Trentepohliée. 18. T. diffusa de Willdeman. — Thallo heteromorpho, duplici modo constituto : filis primariis repentibus e filo cylindrico nascentibus, ramosis, ramis valde divisis plerumque oppositis, cuneiformibus, sub- cruciatis; filis ereciis vulgo simplicibus, rarius ramosis, attenuatis, brevibus, membrana sat crassa ; cellulis cylindricis, ad apicem filorum truncato-conicis, 4-8 p- crassis, 8 [x longis; zoosporangiis polymorphis, sessilibus e filo primario ortis vel uncinato-pedicellatis (cellula sufful- toria ventricosa 10-12 jj. crassa, cellula uncinata 10 X 28 jx.) ellipticis 12 pL crassis, 20 a longis. — Asia {Ceyian'). 19. T. depressa (Mûll. Arg.) nob. — Thallo heteromorpho, parte decumbente filis constituta e puncto centrali divergentibus, in discum orbicularem connexis [PhycopelHdis haud maie referentem) ; filis erec- tis vulgo simplicibus, rarius ramosis, ramis brevioribus secuodis, atte- nuatis; cellulis 4-6 /x crassis, 8-10 fx longis; zoosporangiis ellipticis, basilaris cellulae apice suffultis, 12 f* crassis, 16 u. longis. In Heiero- thallo sub-genere, Tre72tepohliam effusam in mente revocant T. diffusa et T. depressa. — America meridionalis (^raj/Z^a). 20. T. Leprieurii n. sp. — Thallo heteromorpho magis irregu- lari; parte decumbente diffusa, tortuosa, ad apicem fere digitata, filis ad centrum disci instar vage radiantibus, constituta; filis erectis, plus minus ramosis, ramis aliquando oppositis, attenuatis; cellulis cylin- dricis, 4-6 /^t crassis, 20-28 /x longis; zoosporangiis rotundatis, latera- libus, sessilibus, 8fc crassis. — America meridionalis(G^^jy(at«<3^a//z'(?<3). II. NYLANDERA n. gen. I. Genus novum unica specie Nyl. tentaculata constans (cfr. supra descriptum). Il me reste à remercier les nombreux botanistes qui m'ont permis de mener cette étude à bonne fin, par les renseignements qu'ils m'ont fournis, les échantillons qu'ils m'ont communiqués. N. Patouillard. — hragments tnycologiques. 197 Je citerai tout d'abord mon excellent maître M. Bornet, qui a mis à ma disposition les ressources de sa riche bibliothèque et les plantes de son herbier; puis, en France : MM, Gomont de Paris et Lignier de Caen (herbier Lenormand) ; — en Allemagne '' MM. Abromeit de Kônigsberg i. Pr.; Ahles de Stuttgart et Goe- bel de Marbourg (herb. Zeller) ; Cohn de Breslau ; Engler, Ur- ban et Magnus de Berlin ; Naegeli, Radlekofer et Weiss de Mu- nich (herb. Naegeli et Krempelhûber) ; Reinsch d'Erlangen; Schmitz de Greifswald; le comte de Solms Laubach (herb. de l'université de Strasbourg renfermant les herbiers de Duby, de Nées ab Esenbeck et de de Bary) ; Wiepken d'Oldenbourg (herb. de Roth; — en Angleterre : MM. Cooke et Massée de Kew, G. Murray du British Muséum; — en Autriche : MM. Gunther Beck von Mannagetta et Zahlbruckner à Vienne (herb. du musée Pa- latin).; Grunow à Berndorf; Hansgirg à Prague; — en Belgique : M. de Wildeman à Bruxelles ; — en Danemark : M. Kolderup Rosenvinge à Copenhague (herb. de Lyngbye) ; — en Finlande : M. le D'" Wainio d'Helsingfors ; — en Hollande : M. Suringar de Leyde (herb. de Kûtzing) ; — en Italie : M. G.-B. de Toni à Pa- doue; — en Suisse : MM. Ed. Fischer de Berne et J. Millier (d' Argovie) de Genève ; — en Suède : M. J. G. Agardh de Lund ; — enfin aux Etats-Unis : MM. Farlow de Cambridge et Willey de New-Bedford. ^*o^&^&^Oo^™ FRAGMENTS MYCOLOGIQUES Par M. N. PATOUILLARD. X. — Quelques Champignoiis extra-europée^ts. I. — Ganoderma Ghaperi nov. sp. — Chapeau réguliè- rement orbiculaire, plan, à peine déprimé au centre, dur, large de 8 centim. environ, également épais sur toute son étendue (15 millim.), incurvé verticalement sur les bords, couvert d'une croûte cassante, terne, d'un brun noirâtre plus ou moins fasciée de fauve et marquée de cercles concentriques nombreux à peine creusés; dans la partie verticale la surface est plissée ruguleuse. Tissu soyeux, fauve, épais de 4-5 millim. vers le centre, dimi- nuant graduellement en se rapprochant de la périphérie. Hymé- nium plan, brun fauve et pâle, stérile autour du sommet du stipe 198 JOURNAL DE BOTANIQUE sur une largeur de deux millimètres. Tubes fauves, allongés (8-12 millim.); pores petits, arrondis ou anguleux, réguliers, à cloisons épaisses ; marge stérile nulle. Spores exactement glo- buleuses, fauves, aspérulées(io-i2 \i-). Stipe central, très allongé (plus de 15 centimètres), cylindrique, épais de 8 millim., égal, ligneux, dur_, fauve très pâle en dedans, plein, couvert d'une croûte terne, brune et cendrée. Cuba (M. Chaper). Herb. Mus. Par. ! 06s. — Dans réchantillon du Muséum, le stipe est cassé à sa partie inférieure à 15 centimètres du chapeau, de sorte qu'on n'est pas fixé sur son mode de terminaison, mais par analogie avec les espèces voi- sines il est probable qu'il devait s'insérer sur du bois mort à l'aide d'un prolongement radiciforme. Dans notre Etude sur le geiire Ganoderma [B/dl. Soc. Myc, Tome V), nous avions rapporté cette plante au Po- lyporus scier opodius Lev. (Champ, du Mus., p. 123) ; depuis nous avons pu étudier un spécimen authentique de ce dernier et nous convaincre que les deux espèces étaient tout à fait distinctes. Le Pol. scier opodius Lev. doit rentrer comme synonyme du Pol. sacer Fr., avec lequel il ne présente aucune différence; lorsque les spécimens du P . sacer sont bien complets ils sont toujours insérés sur un scJérote blanchâtre, mou, caractéristique. 2. — Poria borbonica nov. sp. — Résupiné, dur, com- pact, entièrement gris de souris, marge nulle. Tubes obliques, longs de 5 millimètres, implantés directement sur le support ; pores petits, arrondis, ou ovales allongés, entiers, à cloisons minces. Mycélium blanc, floconneux, abondant, entourant la plante d'une large bordure soyeuse. Sur les écorces. Ile de la Réunion. Plante formant des plaques denses, larges de 10 20 centimètres. Le mycélium pénètre profondément dans l'écorce et donne naissance à des couches blanches à la manière du Poria corticola. 3. — Ithyphallus cucuUatus nov. sp. — Plante haute de 8-10 centimètres. Volve ovoïde, blanchâtre. Stipe fusiforme, atténué aux deux extrémités, large d'environ 12 millim. dans sa partie moyenne, blanc roussâtre, irrégulièrement criblé de per- forations arrondies ; la paroi est formée de plusieurs rangées de cellules, excepté au sommet du stipe où elle donne naissance à un bourrelet homogène, compact qui entoure une large perfo- ration terminale et qui s'étale en une lame mince, visqueuse, N. Patouillard. — Fragments mycolo gigues. 199 rabattue sur le chapeau et large de 10-12 millim. Chapeau obtus, pendant, long- de 15 millim., large de 12, digitaliforme, mince, ruguleux; pulpe sporifère oliva- cée sombre, étendue sur toute la surface du chapeau, même sur la partie recouverte par la membrane terminale. Sur la terre. Cambridge (Etats- Unis). Herbier W. G. Farlow. genre Obs. — Les espèces du Ithyphallus dans lesquelles le som- met du stipe se prolonge en une large membrane homogène sont en très petit nombre : outre la plante ci- dessus, les /. Balansce Pat. et /. ca- lypiratus Berk. et Br. présentent seu- les ce caractère. L'/. Ravenelii Berk. et Curt., qui a quelques analogies avec notre espèce, a le sommet du stipe simplement épaissi (Fischer, Untersuchungen survergl. Entwick- lung ufid Sysientatik der Phalloïden, PI. VI, fig. 44); quant à 1'/. rubï- ciiiidus Bosc. le peu de concision de la diagnose s'oppose à une réunion quelconque. A. Port, gr Ithyphallus ciicullahis. nat. B. Coupe du sommet, de la plante: i, stipe; 2, chapeau sporifère; 3, membrane sté- rile. 4. — Discina Martinicae nov. sp. — Cupule étalée, orbi- culaire, marginée, large de 25 millim., glabre et fauve extérieu- rement, épaisse de 4-6 millim., insérée sur un tubercule stipti- forme court. Hyménium plan, vineux-roussàtre, épais de 1/3 de millim. environ; tissu blanc, charnu, ferme. Thèques operculées, cylindracées, longues (300-350X15 [j-), ne bleuissant pas au sommet par l'action de l'eau iodée, contenant 8 spores unisé- riées. Paraphyses linéaires, égales, granuleuses à l'intérieur. Spores ovoïdes obtuses, un peu inéquilatérales (20-22X10-12 u.), munies de deux grosses gouttelettes huileuses, souvent fondues en une gouttelette unique ou divisées en un noinbre considérable de petites granulations. Sur le bois pourri. Martinique (P. Duss). 200 )OURNAL DE BOTANIQUE 5. — Meliola Wainioï nov. sp. — Taches noires, irrégu- lières, denses, épaisses, laineuses. Mycélium rampant, rare, non rayonnant, formé de filaments rameux, rigides, bruns, septés, larges de 10 a, portant des hyphopodies alternes (30X20 ix), formées de deux cellules superposées, la supérieure arrondie, l'inférieure plus étroite et plus allongée. Soies extrêmement nom- breuses, larges de 10 [x, lon- gues de 300-400 p-, noires, opaques, à peine pellucides au sommet qui est obtus ; elles sont dressées, recour- bées en crosse ou enroulées sur elles-mêmes à l'extrémi- té. Thèques? Spores droites (65-70X22-25 1^), à 3 cloi- sons, limitant 4 loges, dont les deux terminales sont un peu plus petites que les moyennes et obtuses, chaque loge est séparée de ses voisines par un étranglement profond. Sur feuilles coriaces. Brésil, Minas Geraes, 1885 (Ed. Wai- nio, n° 1 121). Cette espèce est analogue aux Mel. Musœ Mtg. et M', orbicularis B. et C, mais en diffère par ses spores plus grandes et à trois cloisons seulement, (A suivre.) Meliola Wainioni. — Spores et soies. CHRONIQUE. Le Laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau est ouvert depuis le 15 mai. Les personnes qui désirent y faire des recherches sont priées de s'adres- ser à M. G. Bonnier, professeur de Botanique à la Sorbonne, à Avon (Seine-et- Marne). Le Gérant : Louis Morot. »arii - J >iferïc^ >ii>«rt- f'Wtiiirea* 4* ANNÉE. N» II. T' JUIN 1890, JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. NOUVELLE CONTRIBUTION A LA FLORE BRYOLOGIQUE DU TONKIN Par M. Emile BESCHEREL.LE. Dans une première Note insérée au Bulletin de la Société bota- niqîie de FraTice (Tome XXXIV, séance du 25 février 1887), nous avons fait connaître 19 espèces de Mousses recueillies au Tonkin parle P. Bon dans les provinces occidentales de Hanoï, Ninh-Binli et Than-Hoa, de 1881 à 1884. Depuis cette époque, nous avons reçu de M. Balansa de nouveaux documents prove- nant du Mont-Bavi à l'ouest de Hanoï, pour la plus grande par- tie, et, pour le reste, des environs de Quang-Yan et de Lang- Son, à la frontière orientale du Tonkin. De son côté, le P. Bon nous a fait parvenir un nouvel envoi très important de Mousses. En attendant que nous puissions examiner ces dernières, nous croyons devoir indiquer dans la présente Note celles qui ont été récoltées par M. Balansa, afin de lui assurer dès à présent la prio- rité de ses découvertes. Wilsoniella tonkinensis sp. nov. Wilsoniellas pallidas similis, sed foliis longioribus angustioribus praecipue ad summum subintegrum, inflorescentia dioica, capsula ma- gis inclinata differt. Tonkin : prov. de Lang-Son, route de Chu à Lang-Son, à Dong-San, près Phu-moi, talus ombragés, 16 janvier 1886 (BA- LANSA). Trematodon tonkinensis sp. nov. Trematodonti longicolli proximus, foliis tamen e cellulis basila- ribus longioribus latioribusque areolatis ; capsulae pedicellum flavum, annulus 63-4 seriebus cellularum compositus. Planta mascula ra- mosa perigoniis 4-5 terminalibus, foliis late ovalibus, vaginantibus, co- loratis, denticulatis, latius areolatis. 202 JOURNAL DE BOTANIQUE Tonkin : prov. de Lang-Son, talus ombragés des chemins, entre Dong-Song et Than-Mad', 17 janvier 1886 (Balansa); Mont-Bavi, vallée de Lankok, janvier 1889 {id.). Leucoloma lucinerve Mitten in herb. Tonkin : prov. de Sontay, Mont-Bavi, associé à Hoinalia scapellifolia^ sur les troncs d'arbres, 1200 m. ait., 13 juillet 1886 (Balansa), échantillon stérile. Physcomitrium repanduxn Mitt., Musci Indiss orienta- lis, p. 54. Gymnostomum repandutn Griffith Notul. p. 393. Tonkin : prov. de Lang-Son, Dong-Dang, au-dessus de Lang- Son, bords desséchés des mares, 23 février 1886 (Balansa). Se trouve aussi dans la partie supérieure de l'Assam, vers Suddya et au Népaul. Bryuiïi plumosum Dozy et Molkenbœr, Musci frondosi eyiArch. Jndico et Japonia 1884, p. 3 ^1 Bryologia javanica, t. I, p. 143. BryuTft packypomaMont2i.gnQ^ Ann. se. nat. 1845, p. 104. Tonkin : prov. de Sontay, Mont-Bavi, vallée de Lankok, janvier 1889 (Balansa). Se trouve aussi dans les îles de Java et de Sumatra. Racelopus pilifer Dozy et Molkenbœr, Bryologia java- nica, I, p. 37, tab. XXVII. Tonkin : Mont-Bavi, rochers moussus, juillet 1886 (Balansa). Iles de Java et de Bornéo. Papillaria floribunda C. Mûller, Linnaea 1876, XL, p. 267, mem. Les kea floribunda Dozy et Molkenb., Annales se. nat. 1844; Musci frondosi itied. archip. ind. p. 162, tab. 53; Bryologia Ja- vanica^ II, p. 91. — Hypnufn floribundufn C. M., Synops. II, p. 265. Tonkin : prov. de Lang-Son à Dong-Dang, février 1888, stérile (Balansa). Assez commun dans l'archipel indien, îles de Java, Sumatra, etc. et dans la Polynésie. Meteorium phymatodes sp. nov. Planta dioica, repens, longissima, pendula, pallide et obscure .vi- E. Bbscherelle. — Nouvelle cantribution a la flore bryologique du Tonkin. 205 rens, ramis inaequalibus apice attenuatis, ramulis horizontalibus semi- uncialibus valde remotis obtusis. Folia ramea erecto-pateutia, basi late cordato-ovata, lanceolata, in cuspidem longam flexuosam integrara desinata, obtuse denticulata vel intégra, ecostata ; cellulis dorso et folii margine minutissime papillosis. Folia ramulina distiche patentia, hori- zontalia latins cordato-ovata, plicato-acuminata, obsolète papillosa. Capsula in pedicello rubro 2 cent, longo, scabro, ad ramuli basin nas- cente ovato-cylindrica, subapophysata, tuberculosa, nigrescens, oper- culo convexo, conico, longe oblique apiculato, apice torquato, verru- culoso. Tonkin : Mont-Bavi, rampant sur les feuilles mortes aux- quelles il adhère, au-dessus de Lankok, 800 m. ait., 16 octobre 1887 (Balansa). Espèce voisine par le port du Meteoriuin attemiattim. Mitt., de Ceylan. \ Meteorium (?) Balansaeanum sp. nov. Planta repens, inordinate ramosa, luteo-viridis vel nigrescens, ramis inaequalibus patentibus obtusis. Folia squarrosa, basi recurva, cordato- ovata, vaginantia, dein lanceolata, longe lateque cuspidata, suprema erecto-patula, e medio dentibus horizontalibus serrata, inter dentés pa- pilloso-erosa, cuspide torta flexuosa, costa brevi; cellulis angustis dorso papillosis, basilaribus sublaevibus, ad angulos quadratis nume- rosis pellucidis, ad margines rectangularibus laevibus. Cetera desunt. Tonkin : province de Lang-Son, à Dong-Dang, février 1888 (Balansa). Assez semblable par la disposition des rameaux et des feuilles aux petites formes de V Hylocomùnn squarrosum^ mais plus voi- sin des Meteorium sqziarrosum Hook et M. onustwn Mitt. Homalîa scapellifolia Mitten, Musez Indiœ orietttalis^ p. 119. Tonkin : prov. de Sontay, Mont-Bavi, troncs d'arbres, vers 1200 m. d' ait., 13 juillet 1886 (BalanSA), capsules rares. Déjà indiqué à Ceylan et dans l'île de Java. Trachypus baviensis sp, nov. Repens, intricate ramosus, sordide lutescenti-rufescens, ramis pa- tulis decrescente-pinnatis, obtusis, brevibus. Folia patentia, apicalia erecta, basi breviter auriculata, late ovato-lanceolata, acuminata, mar- gine longitudinaliter undulata, undique minute serrulata, papillosa, costa 2^4 JOURNAL DE BOTANIQUP; infra apicem evanida; cellulis ellipticis ovalibusve ad auriculas brèves, dentato-papillosas quadratis sublevibus. Cetera desunt. Tonkin : prov. de Sontay, Mont-Bavi, grand escalier de la pagode de Dein-Touan, 300 m. d'alt., 27 mars 1887 (BalansA). Espèce voisine du Papillaria retrorsa Mitt. et du Trachy- pus bicolor R. et Hosch. ; mais différente de la première notamment par le port et de la seconde par le réseau foliaire. Pterig-ynandrum julaceum C. Millier, Synopsis musco- riini II, p. loi. Pterogoîtiunt julaceum Hooker. — Platygyrium jtdaceum Dozy et Molkenbœr, Bryologia javam'ca p. 107, tab. 217. — Pterogonium squarrosiun Gritfith, Notul. p. 448, et Icônes tab. 98, fig. II. — Stereodon juliformis Mitten, Musci hidiœ orienia- lis^ p. 92. Tonkin : prov. de Lang-Son à Dong-Dang, février 1886 (BA- LANSA); déjà signalé dans la province de Hanoï, par le P. Bon. Se trouve aussi dans les montagnes de l'Himalaya, des Neil- gherries, de l'Assam, etc. Gylindrothecium ang-ustifolium Mitten. Stereodon (Cylindrothechim) angusUfolium in Musez Indiœ ovientalïs^ p. 106. Tonkin : prov. de Lang-Son à Dong-Dang, février 1888 (Balansa). Assez répandu dans l'Himalaya. Pseudoleskea cryptocolèa Besch., Bulletin de la Soc. bot. de France, t. XXXIV (1887), p. 97. Tonkin : province de Lang-Son, à Lang-Son, 27 janvier 1887 (Balansa); province de Sontay, au Mont-Bavi, dans la pagode de Dein-Touan, sur les rochers moussus bordant les torrents, 27 mai 1887 {id.). Déjà rencontré au sud, à Kien-Khé, dans la province de Ha- noï par le P. Bon. Thuidium taxnariscelluin C. Mûller. Hypnum tamarùcellum C. Mûll., Botan. Zeitung, 1854, p. 573. — Le^kea tatnariscella Mitt., Mîisci Indiae orient, p. 134. Tonkin : prov. de Lang-Son, à Dong-Dang, février 1888 c. fr. (Balansa). E. Bescherellb. — Nouvelle contribution a la flore bryologique du Tonkin. 205 Se trouve également dans les monts Neilgherries et dans l'île de Sumatra. Sematophyllum baviense sp. nov. Monoicum! planta repens 5". Gedeano valde similis, gracilior, folils caulinis brevioribus minus acutis, cellulis basilaribus minoribus, peri- chaetialibus longiovibus, obtuse acuminatis, apice eroso-dentatis, cap- sula infra os minus strangulata, pedicello laevi. Tonkin : province de Sontay, Mont-Bavi, sur les marches du grand escalier de la pagode de Dein-Touan, 27 nov. 1887 (Balansa). Rhynchostegium celebicum. Hypnum celebicum Sande Lacoste, Bryologia javanica II, p. 199, tab. 258. Tonkin : prov. de Lang-Son à Dong-Dang, février 1888 (Balansa). Se trouve aussi à l'île Célèbes, dans l'archipel indien. Rhynchosteg-iuin xnenadense. Hyp7tuin inenadense Sande Lacoste, Bryologia javanica t. II, p. 156, tab. 255. Tonkin : prov. de Sontay, Mont-Bavi, 1887 (Balansa). Se trouve en outre dans l'archipel indien, à l'île Célèbes. Isopteryg-ium clerophilum sp. nov. Monoicum, sordide luteum, repens, ramis remotis horizontalibus 1/2 centimètre longis. Folia patentia, ovali-lanceolata, infra apicem contractula, acurainata, parum plicatula, margine e basi ad summum nodosa-denticulata, ecostata; cellulis opacis longis, angustissimis, ba- silaribus amplioribus, ad angulos quadratis chlorophyllosis nonnullis. Folia perichaetiala longius acuminata, subintegra. Flores masculi mi- nutissimi, foliis ovali-acuminatis laxius textis integerrimis. Capsula minutiîsime ovato-globosa, infra os strangulata, inclinata vel horizon- talis; pedicello rubro parum lortile; operculo? Peristomium normale, ciliis singulis. Tonkin : environs d'Ouonbi, province et au nord de Quang- Yen, adhèrent aux graviers (xXopoç, inde nomen specificura), au bas des arbres, novembre 1885 (BALANSA), Ectropothecium tonkinense sp. nov. Habitu coloreque E. Montagnei C. Mail, simile, foliis tamen eau- 2o6 JOURNAL DE BOTANIQUE linis longius acuminatis, pellucidius areolatis, ecostatis, foliis rameis ovali-lanceolatis, cuspidatis, angustioribus. Tonkin : prov. de Quang-Yen, environs d'Ouonlis, au nord de Quang-Yen. ¥li SUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA TIGE DES CONIFÈRES Par M. H. DOULIOT. Deux théories sont actuellement professées au sujet du mode de croissance et de la, structure du sommet de la tig-e; l'une ap- partient à Naegeli, l'autre à Hanstein. Les travaux de Naeg-eli ont porté tout d'abord sur des plantes (les Alg-ues et les Mousses) où la présence d'une cellule initiale unique est un fait incontestable; le désir de trouver une loi unique pour le mode de croissance de tous les végétaux, Phané- rogames ou Cryptogames, obscurcit à ses yeux la structure si nette du sommet de la tige ou delà racine des Monocotylédones et des Dicotylédones. Hanstein débute par l'étude des Phanérogames et notamment des Dicotylédones et des Monocotylédones ; il s'abstient de par- ler des Gymnospermes et de leur étendre les conclusions de ses recherches, il fait même au début de son travail une réserve à leur endroit. Les conclusions d'Hanstein sont diamétralement opposées à celles de Naegeli ; il distingue au sommet de la tige trois groupes de cellules, le dermatogène, le periblème et le plérome, distincts les uns des autres et engendrant : le premier, Tépiderme ; le se- cond, l'écorce ; le troisième, le cylindre central. Les Gymnospermes sont restées dans l'ombre jusqu'au jour où Dingler publia son mémoire sur la croissance terminale de ces plantes. Dingler procède de Naegeli ; Korschelt l'a suivi dans la même voie et a voulu étendre les conclusions de son prédé- cesseur à un plus grand nombre de végétaux pris non seulement parmi les Gymnospermes, mais encore parmi les Angiospermes. Ses recherches confirment, en ce qui concerne les premières, les travaux de son prédécesseur, sans apporter beaucoup de faits nouveaux ; mais ses conclusions relativement aux Angiospermes I. H. Dingler, Ueber das Sckeitelwacksthum des Gymnospermen-Stammes , Munich, 18S2. H. DouLioT. — Sur le développement de la tige des Conifères. 2tff mé font douter de la rigueur de ses observations et jettent du discrédit sur l'ensemble de son travail. Son désir de ne voir qu'une cellule terminale lui a fait négliger le seul moyen d'inves- tigation qui pût permettre d'en voir plusieurs. Il eût fallu repré- senter des centaines de coupes longitudinales de bourgeons d'Angiospermes pour établir indiscutablement que ces plantes ont une seule cellule initiale. Korschelt n'ayant observé que le sommet de la plante en section horizontale a vu comment les cellules épidermiques étaient groupées autour de la cellule ini- tiale unique qui leur donnait naissance, sans nous fournir aucun renseignement sur l'origine et le développement de l'écorce et du cylindre central. La croissance de la tige chez les Gymnospermes et chez les Angiospermes a été de ma part l'objet d'un grand nombre d'ob- servations anatomiques que j'exposerai tout au long dans un mémoire actuellement en voie d'achèvement. J'en détache au- jourd'hui quelques exemples relatifs aux Gymnospermes, no- tamment celui du Pïcea excelsa, qui me permettra de discuter les travaux de mes prédécesseurs. Les autres exemples que je publie dans cette courte note n'ont été observés par aucun d'eux. Il n'y a aucune analogie entre le mode de cloisonnement du méristème initial d'une Gymnosperrae et , celui d'une Dicoty- lédone. Si l'on suit l'épiderme d'une Dicotylédone quelconque, on le voit aussi nettement séparé de l'écorce au sommet de la tige, où ses cellules sont petites, que sur les flancs, où elles sont plus volu- mineuses ; dans une Gymnosperme, au contraire, si l'on suit l'épiderme depuis le point où il est net en remontant progressi- vement vers le sommet de la tige, on voit bientôt succéder à une cellule épidermique une cellule plus étendue radialement ; cette dernière cellule n'est pas épidermique, c'est une cellule qui se cloisonnera pour fournir extérieurement l'épiderme et inté- rieurement une cellule corticale. Approchons plus encore du sommet; la cellule que nous venons de voir vient buter à son tour contre une cellule plus grosse, non cloisonnée tangentiellement, qui fournira en se cloi- sonnant toute l'écorce externe, y compris l'épiderme, qui est le dernier formé d'une série centrifuge. On peut donc dire que Vépîder7ne et l'écorce ont une origine commune. 2o8 JOURNAL DE BOTANIQUE Toutes les séries corticales aboutissent enfin à une cellule unique qui occupe le sommet de la tige. Suivons maintenant le cylindre central. Deux cas peuvent se présenter : ou bien les cellules du cylindre central viennent con- fluer avec une cellule dont le dédoublement donne toute l'écorce, ces deux cellules dérivant toutes deux d'une cellule unique, seg- ment latéral d'une cellule pyramidale qui termine la tige ; ou bien les cellules corticales et celles du cylindre central sont dis- tinctes jusqu'au sommet qu'occupe une cellule unique qui a dé- taché de sa base une cellule génératrice du cylindre central et latéralement des segments générateurs de l'écorce. Dans le deuxième cas, la cellule terminale unique est généra- lement cubique ; elle subit des cloisonnements suivant trois di- rections rectangulaires : un cloisonnement horizontal pour four- nir un segment inférieur qui sert à l'accroissement du cylindre central, et deux autres verticaux pour les segments latéraux. Le premier de ces deux cas est le plus intéressant, car il éta- blit un lien entre les Gymnospermes et la majorité des Crypto- games vasculaires. C'est le seul que nous examinions dans cette courte note. Picea excelsa. — Dingler, dans son mémoire cité plus haut, a étudié le premier le méristème terminal du Picea excelsa en faisant des coupes longitudinales dans le bourgeon terminal d'une toute jeune germination. La tige est, d'après lui, terminée par une cellule mère tétraédrique d'où dérivent tous les tissus. J'ai fait porter mes observations personnelles sur des bour- geons terminaux de tiges adultes. Il importe, pour bien voir la cellule initiale, de couper des tiges en voie de croissance, au moment où il se forme au sommet de nouvelles feuilles et des rameaux ; une observation faite sur un bourgeon stationnaire ne peut amener à aucune conclusion. En effet, les plantes de nos climats cessent de croître pendant l'hiver et les cellules de l'ex- trémité de la tige sont à l'état de vie ralentie. Bien plus, avant de passer à cet état, ces cellules épaississent leurs membranes et l'on ne peut distinguer, parmi des cellules qui ont toutes des parois également épaisses, quelles sont les nouvelles formées et par suite quelles sont les cellules génératrices. Nous représentons (fig. i) une coupe axiale d'un bourgeon H. DouLioT. — Sur le développement de la tige des Conifères. 209 de Picea excelsa terminé, comme celui des jeunes plantes étu- diées par Dingler, par une cellule initiale pyramidale qui détache des seg-ments parallèlement à ses faces latérales. Les cloisons qui ont détaché les segments sont numérotées d'après leur âge I, 2, 3, 4, 5, 6. Chaque segment se dédouble tangentiellement par une cloison {a) qui sépare l'écorce du cylindre central. Dans la partie externe du segment ainsi dédoublé apparaît une nou- velle cloison tangentielle {in)^ cloison médio-corticale. Cette cloison est le point de départ de deux séries de cloisons tangen- tielles, les unes centripètes, les autres centrifuges. L'endoderme et l'épiderme sont tardi- vement différenciés. Karsten (i) qui, après Dingler, a étudié le Pi- cea excelsa, n'est pas de l'avis de son prédéces- seur, et c'est pourquoi j'ai cru devoir joindre mes observations à celles de Dingler. Karsten reconnaît bien que l'épiderme et l'écorce ont des initiales commu- nes et mes observations concordent sur ce point avec les siennes ; mais il a commis une double erreur au sujet du cylindre central. D'après lui, le milieu de la tige est occupé par un tissu pauvre en protoplasma, dont les cellules allongées et étroitement serrées les unes contre les autres constituent le pléroine. Ces cellules proviennent d'une petite zone transverse de cel- lules initiales : personne, dit-il, ne peut dans la fig. 34, pi. Il, mettre en doute l'indépendance du plérome. Examinons avec soin les affirmations de Karsten. Le tissu pauvre en protoplasma qui occupe le centre de la tige est en réalité la moelle, déjà différenciée comme telle par la pauvreté même de ses cellules en protoplasma, tandis que les cellules al- longées qui entourent les cellules centrales sont riches en pro- I. G. Karsten, Ueèerdie Anla^e seitlicher Organe bei den Pfiansen, Leipzig 1886, pages 16 et suivantes, Abies excelsa {Picea excelsa). Fig. I. — Picea excelsa. 2IO JOURNAL. DE BOTANIQUE toplasma et se différencieront plus tard en vaisseaux et en liber. Il convient donc de faire passer la limite entre l'écorce et le cy- lindre central beaucoup plus près de l'extérieur que ne l'a fait Karsten ; l'écorce ne se différencie que tardivement et a beaur coup moins de cellules qu'il ne lui en attribue. La deuxième erreur de Karsten est relative à l'indépen- dance du plerome ; c'est d'ailleurs une conséquence de la pre- mière : s'il avait attribué au cylindre central un plus large dia- mètre, il aurait vu que les cellules terminales de cette région confluaient avec celles de l'écorce et que toutes aboutissaient à une cellule initiale unique. Aucun alignement analogue à celui que l'on rencontre dans les racines ne permet d'assigner au cylindre central une limite nette. La figure que publie Karsten est d'ailleurs faite avec le plus grand soin et la cellule initiale tétraédrique y est parfaitement évidente. Quoique un peu semblable par sa forme aux voisines, elle s'en distingue cependant par un plus grand volume et sa pointe dirigée vers le bas. Nous admettrons donc avec Dingler que le Pïcea excelsa possède une cellule tétraédrique initiale au sommet de sa tige. Torreya nucifera. — D'autres exemples nous confirmeront dans notre manière de voir. Le Torreya nucifera m'a permis d'entrevoir une analogie entre le développement des Conifères et celui des Equisé- tacées que j'espère pouvoir établir par un plus grand nom- bre d'exemples. C'est la différencia- tion précoce dans la tige des régions qui occuperont la place d'un nœud de celles qui occuperont la place d'un entre- nœud. Dans cette plante, la cellule initiale est pyramidale. Elle détache tout autour d'elle Fig. 2. — Torreya nucifera. 311 H. DouLioT. — Sur le développement de la tige des Conifères. des segments dans chacun desquels apparaît d'abord là cloison {a) qui limite l'écorce et le cylindre central. La portion externe du segment ainsi divisé se dédouble par une cloison {b) parallèle à la face de la cellule initiale pour fournir deux cellules, dont l'une engendrera la feuille et le faisceau foliaire, tandis que l'autre, inférieure (ombrée sur la figure), engendrera l'écorce propre- ment dite : la première mérite pour ce fait le nom de cellule tzodale, l'autre celui de cellule iniernodale. C'est dans la cellule internodale qu'on voit apparaître avec netteté la cloison médio- corticale {iii). Cette cloison n'apparaît pas dans la région nodale, o\x des cloisons radiales prédominent pour la formation des fais- ceaux de raccord entre la feuille et le cylindre central. Gryptomeria eleg-ans. — La disposition des cellules au sommet de la tige du Crypiomeria^ elegans offre beaucoup d'analogie avec celle que nous venons de décrire dans le Tor- reya nucifera. Le sommet est occupé par une cellule initiale unique (/), d'où se détachent des segments parallèles aux faces latérales. Les segments successifs ont été formés par les cloi- sons I, 2, 3, 4, 5, 6, 7; une cloison nouvelle ap- paraîtra dans la cellule (/) parallèlement à la face numérotée 6. La première cloison tangentielle for- mée dans chaque seg- ment est la cloison {a) qui sépare l'écorce du cylin- dre central; la deuxième est la cloison médio-cor- ticale {m). Il se forme en outre une cloison parallèle aux bases du segment séparant la région qui donnera naissance à la feuille et aux faisceaux corticaux de la région corticale de l'entre- nœud. Chaque segment se différencie donc comme dans le Torreya en segment nodal et segment internodal. Fig. 3. — Cryptovteria elegans. Séquoia sempervirens. — Les phénomènes que nous 212 JOURNAL DE BOTANIQUE venons de décrire dans le Torreya et le Cryptomeria ne sont pas toujours évidents. Voici par exemple le sommet d'une tige de Sequoïa setupervirens ovi l'on aperçoit les traces 1,2,3,4,5,6,7^ des cloisons qui ont 5 _J_^ formé les segments successifs. Dans chacun de ces seg- ments, on voit en a la cloison qui sé- pare l'écorce du cy- lindre central, mais on ne voit pas en- core de cloison mé- dio-corticale, ni de différenciation nette dans le segment entre une partie no- dale et une partie internodale. Des observateurs inattentifs pourraient voir dans cette plante un épiderme distinct des tissus sous-jacents dès le début et fixer en ?i la limite de l'écorce et du cylindre central. Cette plante apparaîtrait alors comme ayant trois histogènes distincts, comme le fait se présente chez les Dicotylédones. Il n'est pas inutile d'être prévenu contre une semblable erreur. L'étude d'un plus grand nombre d'exemples ne trouverait pas place dans ce recueil. Nous avons détaché ceux-ci d'un mémoire plus important qui paraîtra dans les An^iales des Sciences naturelles où il pourra prendre toute son extension. Fig. 4. - Séquoia sempervirens. LICHENS DE CANISY (Manche) ET DES ENVIRONS Par M. l'abbé HUE. 51. Parmelia sulcata Tayl. — Très commun sur les troncs et les branches des arbres, principalement des Hêtres, Chênes, Pommiers, Ormes, Frênes, etc. Cette espèce est ordinairement stérile ici; cependant, je J'ai récoltée Abbé HuB. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 213 fructifiée sur un Tilleul et un Marronnier, dans le parc du château de Canisy ; sur un Pommier à Saint-Ebremond-de-Bonfossé. La potasse jaunit la couche corticale et la médulle, mais cette dernière ne tarde pas à passer au rouge de sang. Sur des Pommiers à Saint-Ebremond-de- Bonfossé, j'ai trouvé une forme d'un beau blanc un peu glauque, à peine sorédiée. Souvent, sur les Pommiers, le thalle est moins étendu, il a les laciniures plus étroites, la surface en est parcourue par quelques lignes blanches pulvérulentes, formant des réticulations. C'est une transition à la variété suivante. J'ai récolté aussi, mais rarement, cette forme sur des barrières à Canisy (Pierrelais et les Bordeaux) et à Gourfaleur; sur de jeunes Frênes et Bouleaux, dans le parc du château de Canisy. — Var. LiEViuscuLA Malbr. Cat. Lick. Norm. p. 107 et Supplém. p. 24; exemplaires de son herbier récoltés à Brionne sur une barrière. — Commun sur les barrières à Canisy, Saint-Ebremond de Bonfossé, Gourfaleur, Saint-Gilles, etc. Je l'ai récolté aussi sur un Pommier à Canisy (Pierrelais) et sur un Frêne à Saint-Ebremond de Bonfossé (Ric- quebourg). Cette variété, très élégante, est bien intermédiaire, comme le dit M. Malbranche, entre le P. sulcata Tayl. et le P. omphalodes Ach. La forme que je viens de citer la rattache à la première espèce et certains échantillons complètement lisses la rapprochent de la seconde. Le thalle d'un cendré blanc glaucescent est très peu développé ; quand il croît isolé, il forme de petites rosettes de 15 à 20 millim. de largeur; il est profondément découpé, à laciniures étroites (1-3 millim), parfois lisse, souvent marqué de quelques points blancs ou de quelques lignes en forme de réticulations, ou encore sillonné de quelques sorédies allon- gées, d'antres fois il porte des sorédies marginales ; les extrémités en sont toujours brunies et brillantes. Les rhizines sont ordinairement fort nombreuses en dessous. Les réactions sont les mêmes que dans le type. Toujours stérile. 52. Parmelia subconspersa Nyl. apud Hue Addend. Lichenogr. europ. p. 40 — Sur des débris d'ardoises dans de vieilles ardoisières exploitées au siècle dernier dans le bois des Vaux à Saint-Ebremond- deBonfossé. Cette espèce ressemble au P. conspersa Ach., mais la potasse est sans action sur sa médulle ; fertile. 53. Parmelia exasperata (Ach ) Nyl.— Sur le tronc d'un Tilleul dans le parc du château de Canisy ; sur les branches de la cîme des Hêtres dans le même endroit et dans le bois de la Motte à Saint-Ebre- mond-de-Bonfossé. Cette espèce fructifie bien ici; les spores ont 0,012-13 millim de 214 JOURNAL DE BOTANIQUE longueur et 0,009-10 en largeur. La gélatine hyméniale, par l'iode, devient bleue, puis brunâtre. Le chlorure de chaux n'a pas d'action sur la méduUe. 54. Parmelia fuliginosa var. l^etevirens Flotow, Koerb. SysL Lich. Germ. p. 78; Zwackh Exsicc. 825 et 970. — Sur des Hêtres dans les bois de SouUes, de Dangy et de la Motte à Saint-Ebremond-de- Bonfossé; sur des Chênes dans le bois de Saint-Sauveur-de-Bonfossé ; sur des Mélèzes dans le bois de Dangy. Thalle stérile, couvert d'isidium et montrant çà et là la médulle blanche, à laquelle le chlorure de chaux donne la teinte érythrinique, d'un vert agréable dans son pourtour. 55. Parmelia subaurifera Nyl. Flora 1873, P- 22 (dans les Addend. Lichenogr. europ. p. 45, j'ai écrit par erreur Flora p. 15 et M. Malbranche Calai. Lich. Norm. Supplém. p. 24 a mis Flora p. 8) ; Norrlin Herb. Lich, Fennias I, 31 ; Zwackh .Er^zVc. 525 a et b. — Com- mun sur les Pommiers. Je l'ai récolté aussi sur des Chênes et des Ormes à Canisy ; sur des Pins de Normandie à Canisy et à Saint-Ebremond- de-Bonfossé (Ricquebourg) ; sur de vieilles clôtures et des barrières à Canisy. Le thalle olivâtre est tantôt mat et tantôt brillant; il porte toujours de nombreuses sorédies jaunâtres; la médulle, qui souvent a également cette couleur, rougit par le chlorure de chaux. Je ne l'ai vu qu'une fois fructifié sur des branches de Chêne dans le bois de la Motte à Saint-Ebremond-de-Bonfossé. La forme la plus commune sur les bar- rières est celle que M. Zwackh a publiée Exsicc. 865, avec un thalle portant beaucoup d'isidium et quelques sorédies jaunâtres. C'est cette espèce que M. Malbranche a publiée sous le nom de P. olivacea Ach. Exsicc. 118. 56. Parmelia physodes Ach. — Commun sur les Pins, parc du château de Canisy ; bois de Soulles, bois des Vaux à Saint-Ebremond- de-Bonfossé; commun également sur les barrières. Cette espèce est ordinairement stérile ici; je l'ai cependant récoltée bien fructifiée sur un Bouleau, dans le bois de la Motte à Saint-Ebre- mond-de-Bonfossé. La potasse a plus d'action sur le cortex que sur la médulle ; elle le jaunit, puis le rend brun. Le chlorure de chaux succé- dant à la potasse donne parfois à la médulle une légère réaction éry- thrinique. Sur des barrières à Canisy et à Saint-Ebremond-de-Bonfossé, j'ai recueilli une forme de ce Parmelia dont toutes les laciniures du thalle sont chargées de grosses granulations. — Var. labrosa Ach. — Sur les Pins dans le bois des Vaux à Saint-Ebremond-de-Bonfossé ; stérile. Abbé Hue. — Lichens de Canîsy {Manche) et des environs. 215 — Var. PLATYPHYLLA Ach. — Dans la même localité et également stérile. 57. Stictina limbata (Ach.) Nyl. — Sur des Peupliers d'Italie, au bord des routes, à Saint-Gilles et à Gourfaleur ; sur des Hêtres, bois de Soulles et bois de la Motte à Saint-Ebremond-de-Bonfossé, où il est fréquent, à Canisy ; sur des Hêtres et des Châtaigniers, bois de Caran- tilly; sur des Chênes et des Pins de Normandie à Saint-Sauveur-de- Bon fossé. Le thalle est tantôt cendré, tantôt brun foncé, mais toujours stérile et couvert, surtout aux bords, de sorédies bleuâtres. Il varie aussi comme taille, mais il est souvent petit, d'une largeur de 2 cent, environ. 58. L0BARINA SCROBICULATA (Scop.) Nyl. — Siicta scrobiculata Ach., Malbr. Catal. Lich. Norm. p. loi et Exsicc. 166. — Sur les branches élevées des Chênes dans le bois de la Motte à Saint-Ebre- mond-de-Bonfossé. Thalle stérile, bien développé et couvert de sorédies bleuâtres. 59. L0BARIA PULMONACEA Nyl. — Sticta pulmonacea Ach., Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 100 et Exsicc. 165. — Fréquent, mais stérile, sur de vieux Hêtres qui bordent les fossés d'un ancien camp dans le bois de la Motte à Saint-Ebremond-de-Bonfossé. 60. Nephromium l^vigatum z'ûir. parile (Ach.) Nyl., Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 91 et Exsicc. 265. — Sur un toit de chaume à Saint- Ebremond-de-Bonfossé, route de Gourfaleur. Thalle stérile; la potasse est sans action sur la médulle, qui est blanche. 61. Nephromium lusitanicum (Schr.) Nyl. — Sur les branches d'un Chêne dans le bois de la Motte à Saint-Ebremond-de-Bonfossé. Thalle d'un gris bruni ou brun en dessus, glabre et d'un jaunâtre plus ou moins bruni en dessous; la médulle jaune devient rouge au contact de la potasse. Le bord des apothécies est d'abord entier, puis il devient grossièrement crénelé et se replie en dedans. Les spores ont 0,015-20 millim. en longueur et 0,005-6 en largeur. L'iode bleuit la gélatine hyméniale et la brunit ensuite. Les échantillons de l'herbier de M. Malbranche nommés N. lasviga- tum Ach., n° 311 de ses Exsicc. y provenant de la forêt de Bricquebec et de Cherbourg, me paraissent être le N. lusitanicum ^y\. .^ Nepkroma- lusitanicum Schr. La médulle en est jaunâtre et elle devient rouge, si on l'imbibe d'un peu de potasse caustique. Il en est de même pour les échantillons Conservés par M. Malbranche dans le but de fournir de nouveaux Exsiccata; ceux-ci ont le thalle plus ou moins 2i6 JOURNAL UE BOTANIQUE bruni, mais chez tous la couleur et, la réaction de la médulle sont les mêmes. Il est donc douteux que nous possédions en Normandie le N. lasvigatum Ach. Le N. lusitanicum doit être assez commun dans l'Ouest; l'herbier de M. Malbranche en contient des échantillons récol- tés par M Richard en Vendée et par le docteur Viaud-Grandmarais à Noirmoutier ; un des échantillons de cette île est nommé N. Isevigatum Ach. Il est facile d'expliquer pourquoi M. Malbranche a passé sous silence le A'', lusitanicum Nyl. Cette espèce a été créée par Schrer et n'a pas été admise d'abord par M. Nylander. Dans une note de la page 320 du t. I de son Syn. Lich.^ ce dernier dit que le Nephroma lusitanicum Schr. mérite à peine d'être regardé comme une variété du N. léevigatum Ach. ; ce n'est que plus tard, à cause surtout de la réaction médullaire, qu'il l'a maintenu au rang d'espèce {Flora 1870, p. 38). Ces deux Nephromium ont entre eux une grande ressemblance extérieure. M. l'abbé Olivier {Flore Lich. Orne, p. 291) indique que le n" 326 de ses Exsiccata est le A^. lusitanicum Nyl, , mais il ne parle pas de cette espèce dans le corps de son ouvrage. — Var. NORMANNUM Hue. — Sur le tronc d'un vieux Hêtre, au mi- lieu de l'allée qui sépare les bois de Soulleset de Saint-Sauveur. C'est exactement le Lichen récolté par M. Le Jolis, sur des branches d'arbres, aux environs de Cherbourg, et qui se trouve dans l'herbier de M. Malbranche sous le nom de N. Isevigatum var, papyra- ceum (Hoffm.) Nyl. Dans l'un et l'autre échantillon, le thalle est étroit, mince, glaucescent en dessus, glabre et un peu bruni en dessous. Tous deux ont une médulle jaunâtre, que la potasse rend rouge. C'est donc pour le N. lusitanicum Nyl. une variété analogue à la variété papyra- ceum Nyl, du N. léevigatum Ach., et comme elle existe depuis long- temps en Normandie, je lui ai donné le nom de normannum. Les a^o- thécies, dans mon échantillon, ont le bord crénelé, à crénelures écartées les unes des autres, et un peu infléchi en dedans. Les spores, 3-septées, ont 0,017-20 millim. en longueur et 0,0060-75 en largeur, on en voit de plus ovoïdes, mesurant 0,017 millim, sur 0,008. L'iode donne à la gélatine hyméniale un teinte rouge vineuse. 62. Peltigera canina (L,) Hoffm. — Très commun sur les talus des routes et des chemins, plus rare sur ceux qui séparent les pièces de terre. Je l'ai récolté assez souvent sur les toits de chaume, et quelque- fois sur des troncs de Hêtres et de Chênes. Le thalle est ordinairement très étendu à lobes larges de 2 â 6 cent., d'un gris cendré, brunissant vers le milieu, à surface très inégale; les parties cendrées sont très tomenteuses, tandis que celles qui sont brunes sont à peu près glabres ; en dessous les veines et les rhizines, qui montent jusqu'au bord, sont d'une couleur un peu plus foncée que Abb', Hue. — Lichens de Canisy (MancA^) et des environs. 217 les interstices, qui sont blancs; le tout est très tomenteux. Les apothé- cies sont ordinairement très nombreuses, rougeâtres, portées sur des lobes courts et étroits ; parfois les grands lobes se divisent au sommet en petits lobules, régulièrement divisés, sur lesquels se trouvent les apothécies, c'est la forme palmata Del. Les paraphyses très épaisses (0,004-6 millim. ) sont rougeâtres dans le haut et fortement articulées; les spores incolores, aciculaires, 5-7 septées, sont longues de 0,048-66 et larges de 0,004-5 millim. La gélatine hyméniale bleuit par l'iode, puis devient brune; le haut des paraphyses ne change jamais de couleur et parfois les thèques seules sont teintes. Sur un toit de chaume et sur un tronc de Chêne à Saint-Martin-de- Bonfossé, j'ai récolté des thalles d'une forme orbiculaire et tout à fait brunis; sur un toit de chaume à Carantilly, j'ai vu une forme à ihalle jaunâtre et couvert d'un tomentum très épais. F.\. — LEUCORRHizA Floerke — Sur les talus de la route de Canisy à Saint-Lô, et de la route Montoir. Le thalle est uniformément cendré et tomenteux en dessus, à sur- face inégale, mais en dessous les veines, les rhizines et les interstices sont blanchâtres. Sur des Mousses, dans le bois des Vaux, j'ai trouvé une forme jaunâtre en dessus et en dessous, M. Malbrauche, Exsicc. 114, a publié cette forme sous le nom de P. canina var. menbranacea; il a corrigé lui-même sa détermination première et écrit à la main var. leuccorrhisa Floerke. F. 2. — ULORRHizA Schr. — Sur les talus de la route de Canisy à Saint-Lô et à Gourfaleur ; sur une souche de Hêtre à Saint-Martin-de- Bonfossé. Le thalle, de même forme que dans le type, est bruni en dessus; en dessous les veines et les rhizines sont rousses, et souvent même ces der- nières sont noires. On pourrait encore conserver la f. sp07igiosa Del., dont un échantil- lon déterminé parce lichénologue se trouve dans l'herbier de M. Mal- branche. Cette forme diffère du type en ce que les veines et les rhizines, couvertes d'un tomentum très épais, forment un feutrage qui recouvre parfois les interstices. Je l'ai récoltée sur les talus des routes de Canisy et de Saint-Ebre- mond-de-Bonfossé à Saint-Lô, et sur ceux de la route Montoir à Canisy. — Var. I. CRISPA Ach. , Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 94 — Sur un toit de chaume à Canisy (le Breuil) . — Var. 2. UNDULATA Del. in herb., teste Malbr. Lich. des murs d'argile., P- 6 ; P. canina var. sorediata Malbr. Exsicc. 267 ; Flagey Lich. Franche- Comté., 160. C'est encore le P. canina var. prastextaia 2i8 JOURNAL DE BOTANIQUE Floerke, Lamy Calai. Lich. Mont-Dore^ P'43> d'après l'échantillon de son herbier, qui n'est pas sorédié, mais isidié. Sur les talus des routes de Canisy à Quibout et à Saint- Gilles; sur les talus des chemins creux à Canisy (le Breuil et Pont-à-Mazé); plus fréquent sur les souches des Frênes plantés sur les talus qui séparent les pièces de terre à Canisy et à Saint-Ebremond-de Bonfossé, sur le tronc d'un Chêne, bois de la Motte dans cette dernière commune. Je reprends le nom donné par Delise, pour ne pas en créer un nou- veau, et puisque M. Malbranche affirme que son Exsiccaia 267 est sem- blable à l'échantillon de cet auteur. On ne peut conserver à cette variété le nom de sorediaia, car la variété à bords sorédiés est le P. extenuata (Nyl.) Wainio Adjum. ad Lichenogr. Lappon. p. 129, et notre Lichen n'a absolument rien de sorédié ni de pulvérulent. Les bords des lobes du thalle se couvrent de granulations isidioïdes, lesquelles naissent aussi parfois çà et là sur la surface des lobes ; bientôt ces granulations se trouvent portées sur de petits lobules élargis à la base, divisés-digités au sommet, couvrant parfois tout le thalle d'une croûte de 1-1,50 mil- lim. d'épaisseur. Ces lobules ont comme le thalle un cortex, des goni- mies, et des hyphes. En général, les lobes du thalle sont plus étroits que ceux du P. canina (L.) ; j 'en ai cependant rencontré qui, sans les gra- nulations, auraient pu appartenir à ce dernier ; ils sont crispés sur les bords, plus glabres en dessus, mais présentant toujours un peu de tomen- tum vers le bord. La face inférieure est celle de P. canina type. Les apo- thécies sont plus rares (car on rencontre souvent des thalles stériles), plus noires et plus arrondies que dans ce dernier ; les paraphyses sont quelquefois un peu moins épaisses et moins fortement articulées ; les spores, 3-septées, sont aussi plus courtes, elles sont longues de 0,035-48 et larges de 0,0045-60 millim. La réaction hyméniale est la même que dans le type. M. Malbranche dans son Catal. Lich. Norm. p. 95 donne au P. ruf es- cens Hoffm., entre autres caractères, un thalle « lisse, glabrescent, un peu brillant... garni en dessous de quelques fibrilles brunes et d'un tomentum feutré pâle, mêlé d'interstices blancs cyphéloïdes, » choses qui appartiennent au P. polydactyla Hoffm. Aussi les échantillons de son herbier, récoltés à la Vaupalière (Seine-Inférieure) et nommés P. rufescens Hoffm . doivent-ils être rapportés au P. polydactyla Hoffm. De plus les échantillons placés dans le même herbier sous le nom de P. sorediata var. pycnorrhisa Del., nommés par Delise lui-même, dit l'étiquette, et récoltés à Falaise par M. de Brébisson, sont les uns P. canina Hoffm. et le troisième P. horisonialis Hoffm. ; le P. chi- coracealDel., placé dans les mêmes conditions et récolté aussi à Fa- laise, roche d'Oitre, est le P. polydactyla Hoffm. , enfin, V Exsiccaia 369, Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 219 de M. Malbranche, P. rufescens Hoffm., lequel n'existe pas dans son herbier, mais dont un fragment m'a été communiqué par M. Lacaille, qui a récolté à Bolbec les échantillons de VExsiccata, est encore le P. polydactyla HoÉfm. Je n'ai pas à m'occuper autrement du P. rufescens Hoffm., puisque je ne l'ai pas récolté à Canisy, mais je crois que outre son faciès qui diffère de celui du P. canina Hoffm., dont il n'est peut- être qu'une variété, un caractère qui permet de le distinguer facilement est la pruine blanche qui parfois couvre tous les lobes. Les Exsiccata de M. le docteur Arnold, 620 a, d, c el d et 1370 ont tous les lobes du thalle plus ou moins couverts de cette pruine blanche. Je dois ajouter que M. Malbranche a récolté le vrai P. rufescens Hoffm. sur la roche Gante à Tancarville (Seine-Inférieure), mais probablement à cause de la différence que ce Lichen présentait avec les échantillons qu'il avait précédemment nommés, il l'a placé dans son herbier à la fin des Pel- tigera. 63. Peltigera spuria DC. — Sur le talus d'un chemin à Saint- Ebremond de Bonfossé (Ricquebourg) . 64. Peltigera polydactyla Hoffm. — Sur les talus des routes et des chemins à Canisy, à Saint-Ebremond de Bonfossé, et à Saint-Gilles, mais moins fréquent que le P. canina (L.) ; sur les toits de chaume au contraire, c'est l'espèce la plus commune, et parfois elle les couvre complètement ; sur un tronc de Chêne à Saint-Martin de Bonfossé. Thalle lisse, brillant, cendré ou brunâtre, très bruni sur les toits de chaume, à lobes médiocres, portant en dessous des nervures en forme de réseau uniformément noires avec des insterstices blancs et quelques rares rhizines; parfois, et surtout sur les talus, les nervures sont moins noires au bord qu'au centre. Les apothécies rougeâtres, oblongues, fort nombreuses, sont portées par des lobes digités ; les para- physessont le plus ordinairement légèrement articulées ; quelquefois elles le sont fortement, et sont larges de 0,0040-45 millim.; les spores sont incolores, aciculaires, 7-septées, le plus souvent les divisions sont indis- tinctes et on aperçoit 6-8 nucléus et même plus, elles sont longues de 0,066-84 etlarges de 0,0045-50 millim. L'iode teint la gélatine hyméniale en bleu, et cette couleur persiste ou devient un peu brunâtre. Sur les talus, on trouve quelquefois une forme à lobes élargis, comme ceux du P. canina (L.), mais brillants et uniformément cendrés en dessus, ayant en dessous des nervures rousses au bord, brunes ou noires au centre. On y voit aussi une autre forme avec un thalle sem- blable à celui du type en dessus, ayant le dessous comme la forme pré- cédente, mais présentant de plus d'assez nombreuses rhizines noires, isolées, assez courtes et non réunies en faisceau comme dans la var. dolichorrhisa Nyl. Sur des Mousses, dans le parc du château de 220 JOURNAL UE BOTANIQUE Soulles, j'ai récolté une autre forme à thalle dressé et peu élevé (haut. 2 cent.), à lobes étroits, un peu crispés au bord, à nervures rousses en dessous, souvent confluentes et portant quelques rhizines. Enfin sur les toits de chaume à Canisy et à Saint-Martin de Bonfossé, j'ai ren- contré une forme analogue à la var. crispa (Ach.) du P. caiiina (L.). Les lobes étroits sont brillants, brunis, avec des bords ondulés, crispés, repliés sur eux-mêmes, de sorte que l'on aperçoit en dessus plutôt les nervures noirâtres ou rousses et quelques rhizines que la surface du thalle elle-même. Les apothécies sont plus arrondies que dans le type, mais les spores sont les mêmes. — Var, I . MiCROCAïiPA Ach. — Sur les talus de la route Montoir à Canisy et dans un bois à Quibout. Thalle plus petit que dans le type, et apothécies ayant au plus 2 millim. de longueur. — Var. 2. HYMENINA Ach. — Sur un toit de chaume à Carantilly. Cette variété se rapproche beaucoup de certaines des formes énu- mérées plus haut, mais les nervures en dessous sont confluentes et ne laissent apercevoir que de rares interstices ; là se trouvent aussi quel- ques rhizines. 65. Peltigera scutata (Dicks., Ach.) Koerb. Syst. Lich. Germ. p. 60; Wainio Adjum. Lichetiogr . Lapp. p. 130, qui joint à cette es- pèce P. polydactyla f. collÏ7ia Ach,, d'après l'herbier de ce dernier et P. limbata Del., Norrlin Herb. Lich. F^ennisB^ III, 119; Zw. Exsicc, 1043; P. scutata/. limbata (Del.) Malbr. Exsicc. 266. — Sur un Peu- plier d'Italie, au bord de la route, à Gourfaleur. Thalle stérile à lobes étroits, à bords crispés et garnis de sorédies bleuâtres, qui naissent aussi çà et là sur la surface, laquelle est marquée surtout vers les bords de quelques points scabres. En dessous le réseau des veines est peu visible au bord, noirâtre vers le centre avec des interstices blanchâtres. Quand les bords sont ainsi crispés et sorédi- fères, M. Nylander nomme ce Lichen P. scutata var. propagulifera Flot., Nyl. Lich. Scand. p. 90. Dans l'herbier de M. Malbranche, le P. scutata (Ach.), récolté au camp de Brière (Orne), appartient au P. poiydacty/alîo&m.^ mais un échantillon envoyé des Vosges par M. Mougeot et nommé par ce dernier P. scutata var. squalida Dub. , est bien notre P. scutata (Dicks.). M. Malbranche a omis de signaler dans le Stcpplém. de son Catal. Lich. Norm. des échantillons de P. venosal^o^vo..., qui se trouvent dans son herbier, et qui ont été récoltés en 1872 a Caudebec-lès-Elbeuf (Seine-Inférieure) par M. Etienne. (A suivre.) Le Gérant: Louis Morot. 4" ANNÉE. N» 12. 16 JUIN 1890. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis IVIOROT. OBSERVATIONS SUR LA STRUCTURE DES FEUILLES DES PLANTES AQUATIQUES {Suite.) Par M. C. SAUVAGEAU. IIL — POSIDONIA Kônig. Le g-enre Posïdonïa renferme seulement deux espèces, l'une méditerranéenne, l'autre australienne ; leur forme et leur aspect extérieur sont très semblables, mais elles présentent dans la structure de leurs feuilles des caractères qui les distinguent entre elles et aussi des autres Fhanéroofames marines. 'to' I. — Posidonia Gaulini Kôn. — Le P. Cazih'm' {i), que Linné appelait Zostera oceanïca^ d'oii son nom souvent employé de P. oceanica (L.) Del., appartient presque exclusivement à la Méditerranée, et il est souvent rejeté en si grande abondance sur les côtes françaises que, grâce aux fibres qu'il renferme, on a essayé de l'exploiter pour la fabrication du papier; ces mêmes fibres, en retardant sa décomposition, l'empêchent au contraire d'être employé comme engrais. On l'a observé sur un certain nombre de points des côtes orientales de la Méditerranée (2). D'après M. Ascherson, il passe le détroit de Gibraltar, remonte vers le nord sur les côtes de Portugal et d'Espagne et s'avance jusqu'à Biarritz (3). J'en ai recueilli des fragments de feuilles, rejetés sur le rivage, à Hendaye, à l'embouchure de la Bidassoa. Il vit à une plus grande profondeur que les autres Phanéro- games marines, et Lorenz l'a même trouvé jusqu'à 30 et 50 m. de profondeur (4). 1. Grenier, Recherches stcr le Posidonia Caulini Kon. (Bull. Soc. Bot. Fr. tome VU, 1860, p. 362 et suivantes. — P. Duchartre, Eléments de Botanique, 30 édition, 1885, p. 465, fig-. 164. 2. Ascherson, in Boissier, Flora Orientalis, vol. V, p. 26. 3. Ascherson, Die geographische Verbreitimg... etc., p. 366. 4. Physik. Verhàltnisse zmd Vertheil. der Organismen im Qtiarnero Golfe, Vienne 1863, p. 249. Cité par Ascherson in Die Geographische Verbreitung.., etc., p. 360. 222 JOURNAL DE BOTANIQUE Les feuilles, d'un vert foncé, sont alternes-distiques, araplexi- caules; le limbe, nettement séparé de la partie engainante par une ligule courbée en arc, atteint 7-10 mm. de largeur et 1-5 dcm. de longueur; il est mince, très flexible, de consistance parche- minée, arrondi au sommet, sans dents, et parcouru en règle générale par 13 nervures parallèles (parfois 15-17), réunies l'une à l'autre par de nombreuses branches transverses d'anastomose, dont la direction est le plus souvent à peu près, perpendiculaire à celle des nervures; à 1/2 ou 1/4 mm. de l'extrémité du limbe, les nervures se cour- bent en arc et se réunissent l'une à l'autre à un niveau d'autant plus bas qu'elles sont plus extérieures ; la ner- vure médiane se prolonge plus haut, mais sans arriver au contact direct du bord (fig. 29). Sur les feuilles fraî- ches ou conservées dans l'al- cool, on reconnaît la pré- sence de nombreuses cellules sécrétrices brunes, éparses sur toute leur longueur ; sur certaines feuilles, les petites nervures d'anastomose sont indiquées extérieurement par des lignes plus sombres, semblables à des zébrures transversales, dues à la plus grande abondance des cellules sécrétrices au ni- veau des planchers qui soutiennent ces nervures. La partie aplatie de la gaîne est ferme, résistante et se fend très facilement suivant la longueur; ses lèvres, plus minces, sont plus larges à la base qu'au sommet. Son aspect extérieur, son mode d'apparition, sa structure anatomique et aussi son analogie avec la gaîne des autres plantes marines, ne permettent pas de mettre en doute sa nature, bien que Grenier dise en par- lant des feuilles de cette plante {loc. cit.^ p. 421) : « leur base « (pétiole), qui devient brune et parcheminée en vieillissant, « porte à droite et à gauche deux lames triangulaires-allongées « (stipules), qui, en se repliant en dessus, forment une gaîne Fig. 29. Posidoiiia C'.aitiuii. - Sommet d'une i'euille uduke (gross. 5), C. Sauvageau. — Sur la structure des feuilles des plantes aquatiques. 223 « fendue dans toute sa longueur. Cette sorte de pétiole, etc.. ». La feuille ne reste pas très longtemps complète ; le limbe se détache au niveau de la ligule, laissant la gaine pourvue de sa ligule continuer à protéger la base des feuilles plus jeunes. On trouve ainsi une ou plusieurs gaines entières, mais sans limbe, entourant étroitement chaque bouquet de feuilles ; plus tard, ces gaines se déchirent par ordre d'ancienneté en lanières ou filaments qui persistent très longtemps sur le rhizome et le recou- vrent. Cependant ces filaments se détachent, et l'eau de la mer les rejette sur le rivage; si quelques-uns d'entre eux rencontrent un fragment de rhizome également rejeté sur le sable, ils y adhè- rent, forment un petit feutrage qui, en roulant, s'accroit en entraînant d'autres filaments semblables, et à la longue produi- sent des boules pouvant atteindre la grosseur d'une orange ou même d'une noix de coco. On appelle ces boules, qui parfois se trouvent par milliers sur certaines plages de la Méditerranée, du nom de pelotes de mer ou d'^.gagropiles de mer, par ana- logie avec les agrégats de poils pelotonnés rencontrés dans l'estomac des chèvres sauvages et d'autres animaux qui les avaient avalés en se léchant ( i). Les entre-nœuds de la tige étant très courts, et les gaines épaisses et résistantes, chaque faisceau de feuilles est très com- pact à sa base ; si l'on détache celles-ci une à une en procédant de l'extérieur à l'intérieur, on constate que des feuilles, dont le limbe dans la partie flottante avait atteint quelques décimètres de longueur et présentait son aspect et sa consistance définitives, sont au contraire, dans la partie cachée, minces, molles, sans résistance, et leur gaine est petite; d'autres, plus internes, tout en ayant un limbe extérieur semblable au précédent, n'ont plus du tout de gaîne et sont rétrécies à leur base ; c'est cet étrangle- ment qui avait fait croire à Grenier que la feuille était pétiolée. Mais cette disposition, comparable à celle que l'on observe chez les autres Phanérogames marines à feuilles rubannées et peut- être plus accentuée ici à cause de la largeur du limbe, ne présente au contraire rien d'anormal, et s'explique très facilement : le limbe naît le premier et s'accroît par sa base, la partie la plus jeune étant la plus inférieure, et partant, la plus étroite ; c'est I. Weddell, Sur les Mgagropiles de mer (Extrait des « Actes du Congrès international de botanistes, etc.. » tenu à Amsterdam en 1877, pages 58 à 62). 224 JOURNAL DR BOTANIQUE seulement lorsque celle-ci a achevé à peu près complètement de se cloisonner et de s'accroître, que la gaîne commence à se développer, et, d'abord peu résistante, elle prend davan- tage de consistance au fur et à mesure qu'elle devient plus ex- térieure, par suite de la désorganisation des gaines plus an- ciennes. Si l'on fait une coupe transversale à la base d'un limbe ayant atteint sa taille et sa consistance définitives, on reconnaît immé- diatement que l'agencement des cellules a produit une structure Fig. 30. Posîdonia Caiilini. — Coupe transversale du limbe. A, à i cm. du sommet. B, à la base du limbe (gross. 145). beaucoup plus dense que dans le Zostera et le Cymodocea œquoi'ea (fig. 30 B). L'épiderme forme une couche continue de cellules, semblables sur les deux faces, à lumière plus étroite que les cellules du parenchyme ; leurs parois radiales et interne sont assez fortes, mais la paroi externe est beaucoup plus épaisse, en grande partie cellulosique, cutinisée sur la surface exté- C. Sauvageau. — Sur la strticture des feuilles des plantes aquatiques. 225 rieure. Au-dessous est un parenchyme à cellules d'abord plus ou moins irrégulières et très légèrement coUenchymateuses, mais qui, vers l'intérieur de la feuille, s'arrondissent et se dis- posent plus régulièrement, de manière à laisser entre elles de nombreux canaux aérifères. Chaque canal aérifère est limité par 4-8 cellules, disposées en rayons par rapport à lui, et cha- cune d'elles a généralement 6 faces sur la coupe transversale, dont 3 parois planes, contiguës à 3 autres cellules, et 3 parois bombées, concourant à la bordure de 3 canaux aérifères. Dans la fig. 30 et dans quelques-unes des suivantes, on a re- présenté les parois de bordure des ca- naux plus épais- sies,afin de rendre plus sensible à l'œil la disposition du parenchyme, bien que ces parois res- tent aussi minces que les autres. Les cellules n'étant ja- mais disposées en massifs serrés, sauf sous l'épiderme, il en résulte une fa- cilité de circulation de l'air tout aussi grande que dans les Zostera et Cymodocea, mais réalisée par un procédé différent. Ces canaux ne sont pas sec- tionnés par de véritables diaphragmes perforés, semblables à ceux que nous avons étudiés précédemment, mais de temps en temps les cellules se rapprochent l'une de l'autre (fig. 31), se réunissent par d'autres cellules beaucoup plus courtes et plus étroites, en très petit nombre pour chaque canal, et forment par leur ensemble une sorte de plancher au travers du parenchyme, allant presque d'un épiderme à l'autre dans un plan, tantôt par- faitement perpendiculaire aux deux surfaces épidermiques, tan- tôt légèrement oblique comme dans la fig. 31. Ces planchers Fig. 31. Posidonia Caiilini. — Coupe longitudinale faite à la base du limbe, montrant un plancher transversal (gross. 145). 226 JOURNAL DE BOTANIQUE soutiennent les petits faisceaux d'anastomose qui unissent les nervures entre elles et que l'on voit par transparence sur une feuille examinée à un faible grossissement. Les cellules de l'épiderme sont remplies de grains de chloro- phylle; celles des assises sous-épidermiques en possèdent aussi, mais en moindre quantité, et les cellules de toute la région lacu- neuse montrent seulement quelques rares grains verts épars dans une mince couche proto- plasmique pariétale. Beau- coup des cellules des 2-3-4 couches parenchymateuses sous-épidermiques sont sé- crétrices, à contenu brun, souvent homogène, parfois granuleux et les remplis- sant plus ou moins complè- tement, ou réduit àdes glo- bules arrondis, appliqués contre la paroi interne. El- les sont moins nombreuses dans le parenchyme mé- dian, sauf au niveau des nervures transversales d'a- nastomose, où elles sont au contraire très abondantes. Enfin, on les retrouve aussi Fig. 32. Posidonia. Caulini. - Coupe transversale du ^^^^g J^ partie libérienne dcS faisceau libéro-ligneux médian, prise à la base du _ ^ limbe; t, tubes criblés; un épaississement inter- faisCCaUX libérO-lignCUX. cellulaire est indiqué par un pointillé (gross. 220). , . Réunies parfois en groupes de 2-3-4 contiguës, elles ne se distinguent pas autrement de leurs voisines ; sur les coupes longitudinales, on les retrouve aussi, souvent plusieurs à la file l'un de l'autre, mais sans com- munications entre elles ni avec les cellules normales, comme le montre le gonflement de leurs parois par l'acide sulfurique. Ce contenu brun est absolument semblable à celui que j'ai déjà signalé dans les racines de cette plante, ainsi que dans les feuilles et les racines des Cymodocea (i). La plupart des cellules de la couche sous-épidermique, infé- I. Voir ci-dessus, p. 131. C. Sauvageau. — Sîir la structure des feuilles des plantes aqîiatiques. 227 rieure ou supérieure, sont séparées entre elles et aussi de l'épi» derme par des fibres blanches, nacrées, rarement isolées, plus souvent réunies en massifs serrés de 2-15 cellules (fig. 30). Ces fibres ont leur lamelle moyenne plus ou moins lignifiée, ï'^'g- 33- Posidonia Caulini. — Coupe transversale du limbe. A, à i cm. du sommet; B, à la base du limbe (gross. 220). tandis que les couches d'épaississement sont le plus souvent presque complètement cellulosiques; leur lumière est extrê- mement réduite. Ces faisceaux fibreux restent dans le voisinage de l'épiderme, sauf au niveau des nervures, où, principalement sur la face libé- rienne, ils pénètrent en faisceaux isolés dans la masse du paren- chyme (fig. 32). Mais tout à fait sur les bords de la feuille ils 238 JOURNAL DE BOTANIQUE deviennent plus nombreux et s'avancent davantage dans Tinté- rieur du parenchyme (fig. 33). Ces fibres, complètement ou presque complètement cellulosiques, doivent donner à la feuille une grande résistance en même temps qu'une grande flexibilité, cette résistance étant considérablement augmentée sur les bords. Les faisceaux libéro-ligneux, le plus souvent au nombre de 13, parfois 15-17, sont un peu plus rapprochés de la face infé- rieure de la feuille que de la face supérieure, autrement dit le liber des faisceaux est plus près de la surface que le bois. Le faisceau médian est beaucoup plus gros que les autres ; ceux-ci sont à peu près d'égale grosseur entre eux, et les deux faisceaux marginaux de chaque bord, qui sont les plus petits, sont plus rapprochés de leurs voisins que les autres ne le sont entre eux. Chaque faisceau est entouré d'une gaine endodermique de cellules polygonales, parfois dédoublées, dont la paroi légère- ment épaissie est à peu près toujours complètement lignifiée. J'ai observé sur des feuilles qui, à leur base, avaient été blessées et rongées sur les bords, probablement par des animaux, que le faisceau le plus proche de la blessure avait les parois des cellules de cette gaine endodermique beaucoup plus fortement épaissies et lignifiées que celles de la gaîne des faisceaux plus éloignés, comme si ce faisceau avait eu besoin d'une plus grande protec- tion ; celui qui venait après lui avait, sous ce rapport, une struc- ture intermédiaire entre ce faisceau externe et les autres plus internes. Le faisceau libéro-ligneux médian (fig. 32), de section ovale, ressemble davantage à celui du Cymodocea asqztorea (fig. 15) qu'à celui du Zostera marina (fig. 4). Au-dessous de l'endo- derme est une assise de cellules correspondant assez bien au |pé- ricycle et tapissant l'endoderme, en entourant le faisceau libérien et le faisceau ligneux qui sont nettement distincts l'un de l'autre. Le faisceau ligneux comprend au-dessous du péricycle une couche de cellules limitant en partie entre elles, et en partie avec le péricycle, une lacune dans laquelle on voit sur la coupe trans- versale de petits anneaux ou des fragments de spire lignifiés, qui sont des débris des vaisseaux; on les retrouve d'ailleurs sur les coupes longitudinales, parfois intacts, parfois partiellement résorbés. Le faisceau libérien arrondi, bien caractérisé, permet de reconnaître plusieurs tubes à parois transversales cribléeç et G. PoiRAULT. — Les Urédinées et lenrs plantes nourricières. 229 aussi des cellules compag-nes reconnaissables à leur contenu pro- toplasmique plus dense. Là, comme dans le Zostera^ on retrouve des cellules qui se sont écartées l'une de l'autre en laissant entre elles une lacune souvent remplie par un produit de dégéné- rescence de la lamelle moyenne qui les réunissait. Les faisceaux latéraux sont plus petits, à section arrondie, et leurs éléments sont moins nets. La gaine fasciculaire endoder- mique est encore légèrement épaissie et lignifiée; on retrouve aussi 1-2 tubes libériens; mais la lacune vasculaire est plus mal caractérisée; cependant, sur les coupes longitudinales, ou aussi sur les coupes transversales faites dans une région très jeune, elle est occupée par 1-3 étroits vaisseaux qui se résorbent plus tard plus ou moins complètement. Le limbe, tout en conservant la même largeur et le même nombre de faisceaux sur toute sa longueur, diminue graduelle- ment d'épaisseur de la base à l'extrémité, et à un centira. du sommet il est réduit à 2-3 épaisseurs de cellules entre les deux épidermes (fig. 30 A). Ceux-ci, toujours chlorophylliens et sem- blables l'un à l'autre, ont leurs parois moins épaissies qu'à la base du limbe ; sur les bords ils se rejoignent sous un angle très aigu (fig. 33 A) et arrivent en contact sur une longueur de plu- sieurs cellules. Comme dans le Zostera, les dernières cellules épidermiques de bordure sont tombées, comme la blessure que leur chute a laissée permet de le constater ; mais la desquamation n'arrive pas jusqu'à la nervure médiane. Des coupes longitu- dinales du sommet montrent qu'en diminuant de nombre les cel- lules du parenchyme diminuent aussi beaucoup de longueur. Les faisceaux fibreux et les faisceaux libéro -ligneux ont la même structure qu'à la base du limbe, et ces derniers ont souvent leur endoderme en contact avec l'épiderme. Les cellules sécrétrices, également réparties dans les 2-3 assises qui constituent tout le parenchyme, sont relativement plus abondantes qu'à la base du limbe. {A suivre.^ LES URÉDINÉES ET LEURS PLANTES NOURRICIÈRES Par M. Georges POIRAULT Nous croyons faciliter les recherches des botanistes qui s'intéressent à l'étude des Urédinées en publiant ici la liste des plantes de France, de 230 JOURNAL DE BOTANIQUE Suisse et de Belgique attaquées par ces Champignons. Cette énumé- ration donne lieu à certaines considérations importantes que nous réservons pour un prochain mémoire. Aujourd'hui nous ne voulons présenter qu'un guide pour les herborisations et la détermination des espèces. Dans cette liste les plantes ont été rangées d'après le Catalogue des plantes de France, de Suisse et de Belgique, de M. E. G. Camus, Les abbréviations employées sont les suivantes : E, écidiospores ; U, urédospores; S, spermaiies; T, téleutospores ; T,, téleutospores à germination immédiate; Tj, téleutospores germant après un certain temps de repos; Ecid., Ecidium; Puce, Puccinia; Urom., Uromyces. Quelques-unes des Urédinées que nous indiquons n'ont pas encore été trouvées en France ; nous avons cependant cru devoir les mention- ner en regard de la plante qui les nourrit d'ordinaire et sur laquelle elles ont été observées en Europe; ces espèces sont désignées par le signe f . Renonculacées. Ranunculus Ling-ua. . . . Ecid. Ranunculacearum DC. (pro parte). I reptaus. ... id. » auricomus . . id. » acris Puce, perplexans Plow. (E). — U et T sur Alopeciirus pratensis ^ Poa. » nemorosus . . Ecid. Ranunculaccarum DC, (pro parte). » philonotis. . . id. » repens . . , . Urom, Poai Rabh. (E). — U, T, sur Poa. Puce. Mag-nusiana Kôrn. (E), — U, T, sur Phragmites. » bulbosus . . , Urom, DactyHdis Otth. (E). — U, T, sur Dactylis^ etc. Urom. Poa; Rabh. (E). Puce, Mag-nusiana Kôrn (E), Ficaria ranunculoides . , . Urom. Ficariae Schum. (Tj). Urom. Poae Rabh. (E). Atrag-ene alpina Puce. Atrag;enes Haussm. (Tj). Puce. Anémones virg-inianae Sehw. (TJ. Clematis Vitalba Eeid. Clematidis D C. — Ee. du Melampsora populina]a.cc\.{)) » vitieella id. Thalictrum aquileg-ifolium. Puce, Thalietri Chevall. (TJ. » flavum .... Puce, Thalietri Chevall. (TJ. Puce, persistens Plow. (E). — U, T, sur Trt- ticum repens, etc. » angustifolium . Puce. Castagnei Schrôt. •» majus .... Eeid. Sommerfeltii Johans, (pro parte). G. PoiRAULT. — Les Urédinées et leurs plantes nourricières. 231 Thalictrum minus ï fœtidum. Anémone vernalis. . » Pulsatilla . montana . . alpina . . . sylvestris . . nemorosa . . ranunculoides » Hepatica Trollius europaeus Caltha palustris . . Eranthis hiemalis . . . Isopyrum thalictroides. Aconitum lycoctonum . » Napellus . . Aquilegia vulgaris . . > pyrenaica . . Actaea spicata Paionia offîcinalis . . , » corallina . . . Puce. Thalictri Chevajl. (Ts^- Ecid, Sommerfeltii Johans. (pro parte). Puce. Thalictri Chevall. (T^). Puce. fuscaRelhan. (TJ. Puce, fusca Relhan. .(Tj). Coleosporium Pulsatillae Strauss (U, T). Puce. Anémones virg^inianse Schw. (T^). id. Puce, fusca Relhan. Puce. Anémones vi^gianae Schw. (TJ. Puce, fusca Relhan. id. Ecid. punctatum Pers. Ecid. Hepaticae Berk. Puce. Trollii Karst. (E, Puce. Zopfii WinteriE, Pucc.€althae Link (E, U, T). Ecid. -punctatum Pers^ Triphrag-mium Isopyri Moug. (Tj). Ecid. Isopyri Schrôt, f Puce. Trollii Karst. Urom. Aconiti lycoctoni DC (E, T). Ecid. Aconiti Napelli DC. Ecid. Aquileg^iai Pers. id. Ecid. Actaeae Opiz. Cronartium flaccidum Alb. et Schw. (U, T). id. T). . U, T). Berbéridées. Berberis vulgaris Puce. Graminis Pers. (E). — U, T, sur Gra- minées. Ecid. magellanicum Berk. Ecid. graveolens Shuttl. j Nymphéacées. Nymphsea alba ....'.. Ecid. Nymphoidis DC. Nuphar luteum id. Papavéracées. Chelidonium majus .... Caeoma Chelidonii Mag'n. Fumariacées. Corydalis cava Caeoma FumariaeLk. » fabacea id. Crucifères. Barbarea arcuata ..... Puce. Barbarae DC. (E, T). 332 Arabis hirsuta . . > Thaliana . Cardamine resedifolia » alpina . Dentaria bulbifera. Draba aizoides . . » incana. . . Iberis sempervirens Thlaspi arvense. . > montanum Hutchinsia alpina . Lepidium latifolium ViOLARIÉES. JOURNAL DE BOTANIQUE Puce. Thlaspeos Schub, (TJ. id. Puce. Cruciferarum Rud. (Tj). id. Puce. Dentarise Alb. et Schw. (TJ. Puce. Drabai Rud. (T). id. Puce. Iberidis Duby (T). Puce. Thlaspeos Schub. (T,). id. Puce. Cruciferarum Rud. (T,). Puce. Lepidii. Viola elatior Puce. Violae. » canina id. » odorata id. » alba id, » palustris Puce. Fergussoni Berk. (T^). » epipsila id. » biflora Uredo alpestris Schrôt. » cornuta Puce, a^gra Grove (E, U, T). » lutea (et plusieurs es- pèces cultivées). . id. Frankéniacées. Frankenia pulverulenta Droséracées. Parnassia palustris . . Caryophyllées. Puce, pulvina Rud. (U, T). f Urom. Parnassia; DC. (E, U, T). Cucubalus baccifer .... Urom, Silène inflata Urom, Puce. » gallica Urom, ■» italica » otites » nutans Urom. Lychnis Puce. Puce. Agrostemma Githag-o . . . Puce. Saponaria officinalis. . . . Dianthus prolifer Urom Puce. » Armeria Urom y> barbatus. .... Puce. verruculosus Schrôt. (U, T). Behenis DC. (E, T). Silènes Schrôt. (E, U, T). Behenis DC. id. id. inaequialtus Lasch (E, U, T). Arenariae Schum. (TJ. Silènes Schrôt. Arenariae Schum. id. , caryophyllinus Schunk . i,U. T). Arenariae Schum. . ina;quialtus Lasch. Silènes Schrôt. . . G. PoiRAULT. — Les Urédinées et leurs plantes nourricière Dianthus superbus . . . . Urom. caryophyllinus Schunk. Puce. Arenariae Schum. » Caryophyllus . , Urom. caryophyllinus Schunk. Saeina Puce. Arenariae Schum. Mœhringia id. Arenaria id. Stellaria id. Stellaria nemorum . . . . Melampsora Cerasti Pers. (U, T). ï média . Urom. sparsus Kz. (U, T). » Holostea . . . . Melampsora Cerasti Pers. » graminea . . . id. » uliginosa . . . id. Cerastium ....... . Puce. Arenariae Schum. T> arvense .... . Melampsora Cerasti Pers. Malachium . Puce. Arenariae Schum. Spergula id. Spergularia rubra. . . . . Urom. sparsus Kze (U, T). LiNÉES. » Linum nodifloium. . . . . Melampsora Lini Pers. (U, T). » usitatissimum . . id. s alpinum id. » catharticum . . . id. Malvacées. Puce. Malvacearum Mont. (T). GÉRANIACÉES. Géranium pratense . . . . Urom. Geranii DC. (E, U, T). » aconitifolium . id. » nodosum . . . id. » Phaeum. . . , id. » palustre . . . id. B Robertianum . id. » sanguineum. . id. > columbinum . id. » dissectum . . id. » molle .... id. » pyrenaicum . . . Urom. Geranii DC. Puce. Geranii. > macrorhizum. . Puce. Morthieri Kôrn. (T.). » sylvaticum . . . Urom. Geranii DC. (E, Û, T). Puce. Geranii sylvatici Karst. (T) Puce. Morthieri Kôrn. Tropaeolum aduncum . . , Uredo Tropaeoli Desmaz. Hypéricinées. Hypericum , Melampsora Hypericorum DC. (U 333 234 JOURNAL DE BOTANIQUE ACÉRINÉES. Acer Pseudo-Platanus . . . Puce. Acerum Link (T). Bals AMINÉES. Balsamina hortensis .... Cronartium Balsaminae Niessl (U, T). f Impatiens noli-tangere . . , Puce, arg-entata Schultz (U, T). Oxalis stricta Uredo Oxalidis Lev. -J- » corniculata id. CÉLASTRINÉES. Evonymus europaeus . . . Cœoma Evonymi Gmel., forme écidienne du Melatnpsora Caprsearunt. Rhamnées. Rhamnus Frangula .... Puce, coronata Cda (E). — U et T sur Gra- minées; j> Alaternus .... Puce. Mesneriana Thûm. f » catharticus. . . . Puce, coronata Cda. » alpinus id. » saxatilis Puce. Sesleria; Reieh. (Ej. — U et T sur le Sesleria casrulsea. TÉRÉBINTHACÉES. Pistacia Terebinthus. . . . Urom. Terebintki DC. (U, T). » vera Melampsora? Pistacia; Cast. Rhus toxicodendron. . . , Urom. Terebinthi DC. (U, T). {A suivre.") VARIÉTÉ. LETTRES ET DOCUMENTS INEDITS POUR SERVIR A L'HISTOIRE DE LA BOTANIQUE AU XVIH^ SIÈCLE. (Suite.) IV. Lettre de Desfontatfies à Bosc d'Antic (i). Mon cher Dantic, J'ai reçu vottre lettre du 21 octobre 1783, c'est la dernière; mon correspondant m'a annoncé un pli venant de Paris par le dernier bâti- ment; je ne l'ai point reçu, j'enrage qu'il se soit perdu parce que cela me prive des nouvelles de mes amis dont j'ai grand besoin dans les tristes contrées que j''habite. Ainsi si vous m'avez écrit quelque chose d'intéressant depuis ce temps mandez le moî une seconde fois. I. Devint, plus tard, collègue de Desfontaines à l'Institut et au Muséum où il succéda à André Thouin dans la chaire de culture.- Variété. 235 J'ai fait un voyage dans l'intérieur des terres qui a duré trois mois et demi passés et la santé s'est toujours conservée malgré de grandes fatigues que j'ai souffertes. J'ai pénétré à plus de 100 lieues au midi; j'ai vu le pays des dattes, des' anciens Lotophages (i), le désert du Sahara, etc . Le gouvernement de Tunis m'a procuré avec une facilité et une honnêteté sans égale tous les secours dont j'ai eu besoin pour mon entreprise; je suis riche en plantes, en oiseaux, etc., mais très peu en argent. C'est au bord du désert, dans les montagnes de Cafsa quej'ai trouvé les plus jolies productions. Je suis désolé de n'avoir pas eu un peintre avec moi; j'ai vu de belles ruines antiques et qui méritoient certaine- ment d'être dessinées. Le royaume de Tunis étoit fort habité autrefois ; il a été sous la domination des Romains, l'on voit à chaque pas des monuments et des inscriptions qui en font foi. Je serois bien aise que les afaires d'Alger pussent s'arranger ; je partirois pour ce royaume vers le commencement de juillet, au moins j'aurois une société intéressante pour mon coeur, icy je vis absolument isolé et je vous assure qu'il faut avoir une forte ardeur pour l'histoire naturelle pour se soutenir dans un pays aussi triste que celui-cy. J'ai l'histoire (2) complette du tnasiïc, arbre très intéressant (3). Je vous remercie des insectes que voulez bien ramasser pour moi, j'en ai quelques uns du désert qui me paroissent fort curieux. Donnez-moi de vos nouvelles le plus souvent que vous pourrez, le temps vous permet de le faire ; vous devez pardonner à un voyageur de vous écrire brièvement... Conservez -moi votre sincère amitié et soiez assuré que je suis avec les sentiments du plus parfait attache- ment, Mon cher ami, votre affectionné serviteur Tunis ce 15 avril 1884. Desfontaines. A Monsieur Dantic secrétaire au bureau des Postes. V. Traité passé entre Lamarck et les éditeurs de l' Encyclopédie méthodique (4). Les soussignés, Panckouke libraire, d'une part, et J.-B. de Lamarck, de l'Académie des Sciences, d'autre part, sont convenus de qui suit : 1. Cfr. : Desfontaines, Stir le Lotos de Libye in Mém. Acad. des Se. 1788, P- 443- 2. Mémoire présenté en 1787 à l'Académie des sciences et imprimé pour la première fois 43 ans plus tard dans les Annales des Voyages, tome 17, p. 354. 3. Pistacia atlantica Desf. Flor. Ait. 2 p. 364. 4. Cette pièce, dont j'ai retranché quelques longueurs inutiles, est en entier de la main de Lamarck ; elle nous fait connaître le prix qu'a été payé l'un des plus grands ouvrages de botanique descriptive publié à la fin du siècle dernier. 236 JOURNAL DE BOTANIQUE 1° Malgré les difficultés énormes qu'il faut surmonter pour soutenir jusqu'à la fin le travail qu'exige la confection des planches destinées a représenter tous les genres connus en Botanique, difficultés que moi de Lamarck je n'avois pas prévues en commençant cet ouvrage, ne pouvant en effet croire alors que plus d'un tiers des genres connus n'étoient figurés nulle part, que ceux ensuite qui l'étoient, offroient la plupart des figures ou incomplettes ou mal rendues et qu'enfin je serois obligé de passer un temps considérable a dessiner moi-même tous les objets, si je ne voulois pas que cet ouvrage fut entièrement manqué ; malgré ces difficultés, dis-je, je promets que cet ouvrage sera continué de manière à pouvoir publier 100 planches à peu près tous les six mois, et que 800 (i) de ces planches suffiront pour completter tout l'ou- vrage, comme j'en suis convenu lors de la première livraison avec M. Panckouke. 2° Je promets encore que le discours relatif au planches dont il s'agit continuera d'être écrit avec la concision du style systématique établi par Linné ; qu'il consistera à présenter en latin et en françois les caractères de chaque genre dans le mode de travail et l'ordre même du gênera pi. de Linné ; ainsi que le tableau précis des espèces détermi- nées chacune par une phrase, sans être accompagnées de description. 3° Et moi C. Panckouke, je m'engage à payer à M. de Lamarck pour chaque cent planches douze cent livres, ou douze livres par planche. 4° Plus je m'oblige de payer à M. de Lamarck cinquante livres par feuilles du discours relatif aux dites planches. 5° Je m'oblige aussi de remettre à M. de Lamarck un exemplaire complet des œuvres complettes de M. de Buffon in-4, en y compre- nant la suite publiée par M. de la Cépède ; plus un second exemplaire de toutes les planches d'histoire naturelle de l'encyclopédie. 6° Enfin, je m'engage à payer à M. de Lamarck,. pour copiste, la somme de 1000 {livres) par an, mais seulement pendant trois années, sçavoir 1792, 1793 et 1794, temps jugé nécessaire pour achever la composition du Dictionnaire de Botanique dont il est chargé. Fait double à Paris le 8 juin 1792. I Lamarck. approuvé : C. Panckouke. approuvé : Agasse. I. Cfr. Pritzel : Thésaurus éd. 2, N"' 5004 et 5005. Le Gérant: Louis Moeot. Paris. — J. Mersch, imp- £2, PI. DenferURochereau- 4' ANNÉE. N" 13. i-"- JUILLET 1890. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. OBSERVATIONS SUR LA STRUCTURE DES FEUILLES DES PLANTES AQUATIQUES (Fin). Par M. C. SAUVAGEAU. On peut étudier l'origine du parenchyme du limbe sur des coupes transversales faites à la base de l'une des feuilles internes dont la gaine n'est pas encore développée. Au début, les cel- lules du parenchyme sont régulièrement disposées sur plusieurs rangées et laissent entre elles des méats quadrangulaires. Des cloisons allant d'un méat à l'autre apparaissent bientôt (fig. 34), puis les méats s'agrandissent en même temps que les cellules, et, étant bordés par un plus grand nombre de cellules, deviennent étoiles. Les fibres se forment aux dépens de l'assise sous-épider- mique, et le cloisonnement qui leur donne naissance a lieu peu de temps après le précédent ; mais tant que la base du limbe reste molle et recouverte par les gaines des autres feuilles, les futures fibres restent à l'état de paquets de cellules étroites à parois minces. Le parenchyme à cellules arrondies, laissant entre elles des ca- naux aérifères à section étoilée, se retrouve dans la gaine comme dans le limbe, et son épaisseur va en diminuant dans les lèvres jusqu'au contact des deux épidermes, mais on observe ici cer- taines particularités intéressantes. Ainsi, sur une coupe transver- sale de l'une de ces gaines âgées, sans limbe, qui persistent assez longtemps intactes autour des feuilles plus jeunes avant de se désorganiser, les deux épidermes ont leurs cellules ligni- fiées, mais moins épaissies que celles de l'épiderme du limbe* l'épiderme dorsal se continue sans variations sur les lèvres; l'épi- derme ventral, parfois moins lignifié que le précédent, se continue sur les lèvres par des cellules plus aplaties et à angles arrondis. 238 JOURNAL DE BOTANIQUE Au-dessous de chaque épiderme et à son contact (ûg. 35) est une couche à peu près continue de cellules scléreuses, bien lignifiées et épaissies; elle est irrégulière et souvent d'une seule épaisseur de cellules. Comme les cellules du parenchyme sous- jacent sont toutes à parois minces, la couche scléreuse se déta- che facilement par l'action du rasoir pendant la confection des coupes. La couche scléreuse sous-épidermique dorsale se conti- nue dans les lèvres de la gaine jusqu'au point où les deux épi- dermes arrivent au contact; la couche ventrale au contraire, parfois moins puissante et moins fortement lignifiée que la pré- cédentCj n'existe que dans la partie plate de la gaîne et cesse de chaque côté au point où celle-ci se recourbe. Le parenchyme ne présente aucune autre cellule sclérifîée ni épaissie. Tout à fait à la base de la même gaîne âgée, la disposition du système mécanique est différente (fig. 36), car si l'épiderme extérieur lignifié conserve les mêmes caractères, la couche sclérifîée continue est rempla- cée par une rangée de puissants massifs scléreux, fortement li- gnifiés, qui parfois arrivent au contact de l'épiderme, mais en sont le plus souvent séparés par 1-2-3 rangs de cellules. On peut en compter une cinquan- taine dans la partie plate de la gaîne, dont les plus gros pos- sèdent souvent plus de cent de ces cellules fortement lio-nifiées et à lumière très étroite ; parfois de plus petit faisceaux sembla- bles existent entre eux ; on retrouve les cellules secrétrices soit entre ces massifs, soit entre eux et l'épiderme. Ces massifs, gros et indépendants les uns des autres dans la partie plate de la gaîne, deviennent plus petits, plus rapprochés dans la partie recou- vrante, où ils se transforment peu à peu en une couche continue sclérifîée, sous épidermique, identique à celle que nous avons observée au sommet de la gaîne. Au contraire, sur la même coupe, les parois des cellules de l'épiderme ventral sont le plus souvent restées minces, molles et cellulosiques, de même que Fig. 34. — Posido}tia Caulini. — Coupe trans- versale faite à la base d'un linbe jeune (gross. 220). C. Sauvagkau. — Sur la structure des Jeuilles des plantes aquatiques. 239 celles de la couche sous-épidermique ; celle-ci présente seule- ment de petits ilôts de 1-2-3 cellules P^" épaissies, dont quel- ques-unes sont lignifiées, et à intervalles d'autant plus larges qu'ils sont plus rapprochés des lèvres. Si donc la lignification envahissait cette couche ventrale, sa structure resterait différente de celle de la même couche dorsale. Cette structure se continue sur une hauteur d'environ un cen- timètre ; au-dessus elle est remplacée par celle que nous avons observée au som- met de la gaine. Si cette disposition du système méca- nique doit faciliter singulièrement la déchirure des gai- nes âgées en la- nières, on peut se demander quelle est sa raison d'être dans les feuilles de plantes qui restent toujours plongées à quelques mètres sous l'eau et par conséquent n'ont point à se protéger contre la séche- resse à laquelle sont exposées les plantes aquatiques découvertes à marée basse comme les Zostera. D'ailleurs, cette description ne s'applique entièrement qu'aux gaines tout à fait extérieures d'un bouquet de feuilles, et la dif- férenciation définitive du système mécanique ne se fait d'une manière complète qu'assez tardivement. Ainsi, sur une coupe faite au sommet de la gaine de la feuille la plus âgée, parmi celles qui sont pourvues de leur limbe, on verra la structure que j'ai indiquée plus haut, avec des éléments définitivement diffé- renciés. Très souvent au contraire, une autre coupe pratiquée à la base de la même gaine n'aura encore que peu ou point d'élé- ments épaissis, et les futurs faisceaux scléreux seront encore à l'état de massifs de cellules étroites, à parois très minces, cellu- losiques et à contenu protoplasmique, bien que cependant le limbe et la gaîne aient acquis leurs dimensions extérieures défi- nitives. Ce n'est que plus tard que les fibres se caractérisent comme éléments mécaniques. Donc, d'une manière générale, si 55. Posidonia Caiilini. — Coupe transversale faite au sommet d'une gaîne âgée (gross. 145). 240 JOURNAL DE BOTANIQUP: l'épaississement et la lignification des éléments de la gaîne de la feuille du P. Caulïm, jouent un rôle protecteur, c'est non pas au profit de la feuille à laquelle cette gaîne appartient, mais bien des feuilles plus jeunes qu'elle recouvre. Les faisceaux libéro-ligneux de la gaîne ont les mêmes ca- ractères que ceux du limbe; à la base, les 1-2 faisceaux margi- naux de chaque côté sont dans les lèvres ; plus haut, ils rentrent peu à peu dans la partie plate de la gaîne pour pénétrer dans le limbe. Parfois cependant, le faisceau marginal de chaque côté reste dans la gaîne, mais sans pénétrer dans la ligule, et le limbe possède alors deux faisceaux de moins. La ligule, peu élevée, courbée en arc à concavité tournée vers le limbe, est comme celle du Zosiera et du Cyniodocea for- mée de deux lames épidermiques se rencontrant au sommet, et Fig. 36. Posidonia Catilini. — Coupe transversale faite à la base d'une gaîne âgée; côté dorsal (gross. 145). recouvrant à la base une couche de cellules. A son niveau, la partie moyenne du parenchyme foliaire est segmentée par 3-4-5 diaphragmes transversaux, très rapprochés l'un de l'autre ; sur les bords, les cellules du parenchyme sont plus petites, plus denses, et paraîtraient plutôt donner de la solidité au limbe que faire supposer sa chute. Mais tandis que l'épiderme du limbe est à parois cellulosiques, celui de la gaîne est lignifié, et parfois les cellules de la ligule le sont aussi ; les fibres du limbe et les fibres lignifiées de la gaîne s'arrêtent brusquement au niveau de la ligule, en s'écartant très légèrement du bord épidermique. Cette différence de structure de l'épiderme, et cet arrêt des fibres constitue à ce niveau un plan de moindre résistance, qui entraîne C. Sauvageau. — Sur la structure des feuilles des plantes aquatiques. 241 la chute du limbe, tandis que la ligule reste attachée à la gaine. Les mêmes coupes longitudinales montrent dans chaque nervure 1-2-3 vaisseaux spirales, non déroulables, ou plus ou moins réti- culés ; ils traversent directement le plan ligulaire sans se ramifier nipénétrer dans la ligule, qui est toujours dépourvue de vaisseaux. Au total, la feuille du P. C«?/;//«2'est donc caractérisée: 1° par une gaîne à bords libres, à lèvres beaucoup plus étroites dans le haut que dans le bas, et une ligule courbée en arc; 2° par un limbe large à bords unis; 3° par 13-17 nervures parallèles; 4° par la nervure médiane prolongée, mais n'arrivant pas jus- qu'au sommet ; 5° par une gaîne endodermique bien développée autour dechaque;faisceau libéro-ligneux ; 6° par des canaux aéri- fères très nombreux, disposés sans ordre, et de section étoilée; 7° par les fibres du limbe, nombreuses, presque complètement cellulosiques, sous-épidermiques, «'avançant un peu dans le pa- renchyme au niveau des nervures; par les fibres scléreuses, lignifiées, en revêtement sous-épidermique au sommet des gaines âgées, et en puissants faisceaux isolés à la base, produisant des lanières ou des filaments, par suite de la désorganisation du parenchyme ; 8° par les cellules sécrétrices très abondantes ; 9° par l'absence de diaphragmes transversaux perforés. 2. — Posidonia australis J. D. Hook. — Je dois les exemplaires de P. australis que j'ai étudiés à l'extrême obli- Fier. 37. Posidonia australis. — Coupe transversale du limbe, faite à i cm. du sommet;, <2, canaux aérifères (gross. 1^5). geance de M. le baron F. von Mueller de Melbourne. On ren- contre cette espèce exclusivement sur les côtes d'Australie et de Tasmanie. Ses feuilles sont très semblables à celles du P. Cau- Uni dans leur forme et leur nervation ; celles que j'ai eues entre les mains étaient un peu plus larges (10-12 mm.) et la gaîne et le limbe étaient plus longs que chez l'espèce méditerranéenne. Comme dans l'espèce précédente, on trouve, sur une coupe 242 JOURNAL DE BOTANIQUE transversale faite à la base du limbe, un épiderme semblable sur les deux faces, à paroi externe épaisse et recouverte d'une mince cuticule, puis une zone sous-épidermique compacte et enfin une zone moyenne beaucoup plus épaisse, lacuneuse. Les faisceaux libéro-ligneux et les cellules secrétrices sont aussi parfaitement comparables. Au-dessous de l'épiderme, on retrouve les nom- breux faisceaux fibreux, cellulosiques ou très peu lig-nifiés, plus importants sur les bords du limbe. Mais les canaux aérifères sont beaucoup plus larges et bordés par un plus grand nombre de cel- lules parenchymateuses, ce qui donne au parenchyme lacuneux Fig. 38. Posidonia auslralis. — • Coupe transversale faite à la base d'une gaine âgée; le faisceau libéro-ligneux est indiqué par des hachures (gross. 80. un aspect différent ; ils sont cloisonnés par de vrai diaphragmes transversaux. Dans la région médiane, on voit ainsi le plus sou- vent quatre rangées de ces larges canaux aérifères ; leur nombre diminue vers les bords, et quand il est réduit à deux rangées, celles-ci sont exactement alternes l'une avec l'autre. De temps en temps, au point où les murs de séparation se rencontrent, est situé un petit faisceau fibreux lignifié, qui n'existait jamais dans le P. CaïUini. Ces faisceaux lignifiés sont surtout nombreux et beaucoup plus constants au point de rencontre des murs de la rangée extérieure avec la zone sous-épidermique compacte; ils C. Sauvageau. — Sur la structure des feuilles des plantes aquatiques. 243 ne sont jamais au contact direct des canaux aérifères, mais en sont toujours séparés par des cellules parenchymateuses. A un niveau plus élevé, les faisceaux fibreux lignifiés dispa- raissent, et le parenchyme lacuneux est réduit à deux rangées de larges canaux aérifères, régulièrement alternes. Enfin, à une fai- ble distance du sommet du limbe (fig. 37), on retrouve une seule assise sous-épidermique avec de nombreux faisceaux fibreux cellulosiques, et l'on pourrait considérer le parenchyme lacu- neux comme réduit à une seule assise ondulée de cellules, déter- minant entre elles et les cellules sous-épidermiques deux rangées d'étroits canaux aérifères alternes. La gaîne est plus épaisse que la base du limbe, et les diffé- rences avec le P. Caulini s'accentuent dans la disposition du parenchyme et des faisceaux fibreux. Les canaux aérifères et les faisceaux fibreux lignifiés situés au point de rencontre des murs sont plus nombreux. Chacun des murs aboutissant à la couche sous-épidermique est opposé à un faisceau lignifié plus impor- tant (fig. 38). La rangée de ces faisceaux qui est située du côté ventral de la gaîne n'existe que dans la partie plate, mais celle du côté dorsal se prolonge dans les lèvres, jusqu'à ce que celles- ci soient réduites à leurs deux épidermes. J'ai compté 160-170 de ces faisceaux fibreux lignifiés, assez régulièrement disposés sur une rangée dorsale. A la base de la gaîne, on ne retrouve aucune trace des fais- ceaux fibreux cellulosiques sous-épidermiques du limbe, les faisceaux lignifiés existent seuls, mais au sommet ils apparaissent un peu au-dessous de la ligule, et existent simultanément avec les faisceaux lignifiés. La feuille du P . australis se distinguera donc toujours faci- lement de celle du P. Cmihm\ par la forme de ses canaux aéri- fères pourvus de diaphragmes et par l'existence des faisceaux fibreux lignifiés dans le parenchyme. Ces caractères permettront aussi de la distinguer de la feuille des autres Phanérogames ma- rines précédemment étudiées. Conclusions. En résumé, l'étude de la feuille des trois genres de Phanéro- games marines, Zostera, Cymodocea, Posidoiim, nous a conduit aux conclusions suivantes : 244 JOURNAL DE BOTANIQUE Les feuilles sont toujours alternes-distiques, ligulées, engai- nantes; leur forme n'est pas nécessairement rubannée, car le limbe des Cyinodocea de la section Phycoschoenus est cylindri- que ; d'ailleurs chez d'autres Phanérogames marines, non étudiées ici {Halophila)^ les feuilles sont parfaitement pétiolées et non ru- bannées. Les feuilles des Cyinodocea et Posidonia possèdent dans l'épi- derme, le parenchyme, et parfois même le parenchyme libérien, des cellules sécrétrices à contenu brun tannifère; ces cellules n'existent point chez le Zosiera. L'épiderme, toujours dépourvu de stomates, et revêtu d'une mince cuticule, est la partie la plus riche en chlorophylle; il possède la même nature sur les deux faces du limbe, et doit remplacer le parenchyme en palissade dans ses fonctions, mais il n'est pas, comme on le dit souvent, le seul tissu chlorophyl- lien, car les éléments parenchymateux renferment toujours une mince couche de protoplasme pariétal avec quelques grains de chlorophylle. Le parenchyme est isolatéral, formé de grosses cellules, limi- tant de larges canaux aérifères cloisonnés par des diaphragmes perforés transversaux, dont j'ai montré l'origine constante; ces cellules doivent jouer le rôle de réservoir d'eau, et préserver mo- mentanément la plante contre une évaporation trop active. Chez les Zostera et certains Cyinodocea, les fibres du paren- chyme ont plutôt pour effet de donner de la résistance à la feuille sans lui faire perdre sa souplesse que de retarder l' évaporation ; aussi, à découvert, à marée basse, leurs feuilles se dessécheront- elles plus facilement sur un fond sableux que sur un fond vaseux. Chez d'autres Cyinodocea (C cïh'ata, C. antarctïca), les faisceaux libéro-ligneux sont protégés par une gaîne fibreuse, parfois puissante, qui les accompagne sur tout leur parcours, et doit jouer un rôle prolecteur important. Ch&zl&s Posz'dom'a , toujours submergés, le limbe possède, au-dessous de l'épiderme à parois épaisses, de nombreuses fibres, et dans la gaîne, mais plus tardi- vement, se développe un système mécanique beaucoup plus puis- sant que celui du limbe. Aussi longtemps que les feuilles de Posido- nia sont protégées et enveloppées à leur base par les gaines des feuilles plus âgées, ce système mécanique n'est qu'indiqué; au contraire, lorsque le limbe est tombé, les cellules de la gaîne G. PoiRAULT. — Les Urédinées et leurs plantes nourricières. 245 destinées à devenir des fibres, s'épaississent et selig-nifient. Si ces fibres ont une raison d'être, elles ne servent donc pas à la feuille qui les possède, mais aux feuilles plus jeunes qu'elle enveloppe. Il se produit chez les Zostera une chute de quelques cellules, au sommet de la feuille, plus abondante au point où aboutit la nervure médiane, et sur la nature de laquelle j'aurai prochaine- ment l'occasion de revenir. ^ Enfin, en dehors des caractères extérieurs, tels que la forme de la feuille, le nombre des nervures, la nature des dentelures du sommet du limbe, les espèces étudiées ici peuvent être distin- tinguées l'une de l'autre par la disposition du parenchyme et des canaux aérifères, la nature et la répartition des faisceaux fibreux, la présence ou l'absence des cellules sécrétrices, l'exis- tence ou la puissance de la gaîne endodermique, la constitution des faisceaux libéro-ligneux. L'étude anatomique de la feuille des Phanérogames marines, pourra donc rendre de réels services pour la détermination spécifique, si souvent incertaine par suite de la grande rareté des organes reproducteurs qui sont employés pour l'établir. Elle aura pour conséquence, en permettant la détermination d'exemplaires incomplets, de fournir des documents plus cer- tains pour l'étude si intéressante de la distribution géographique des espèces. Je continuerai d'ailleurs cette étude par celle de la feuille des autres Phanérogames marines. LES UREDINEES ET LEURS PLANTES NOURRICIERES {Suite.) Par M. Georges POIRAULT Papilionacées. Anag-yris Genista sag-ittalis . . . > pilosa . . » tinctoria . Cytisus Laburnum » alpinus . . » decumbens » hirsutus . Urom. Anagyridis Roum. (T). Urom. Genistai tinctoriae Pers. (U, T). — La forme écidienne a été trouvée eo Allemag"ne (Arnhart). id. id. Urom. Genistae tinctorise Pers. id. id. Urom. pallidus Niessl. (TJ. 246 JOURNAL DE BOTANIQUE Cj^tisus capitatus Urom pallidus Niessl. (T,). » prostratus .... id, Lupinus luteus Urom. Anthyllidis Grev. (U, T). » albus id. » angustifolius ... id. Anthyllis Vulneraria. ... id. Medicag-o Urom. Medicaginis falcatai DC. (Urom. stria- tus Schrot.) (U, T). — E sur Euphorhia Cyparissias. Trifolium Urom. Trifolii Alb. et Schw. (E, U, T). Urom. Medicaginis talcata; DC. (surtout sur les Tr. minus, procutnbens, agrariuni). Tetrag-onolobus siliquosus. Urom. Genista; tinctoriae Pers. Lotus corniculatus .... Urom. Medicaginis falcatae DC. (E, U, T), » ulig-inosus id. Astrag-alus Urom. Astrag-ali Opiz, (U, T). Oxytropis Urom. Genista; tinctoriai Pers. Phaca astragalina Urom. Phacae Thûm. (E, U, T). Colutea arborescens. . . . Urom. Genista; tinctoriae Pers. Galeg"a offlcinalis id. Phaseolus vulgaris Urom. Phaseoli Pers. (E, U, T). s multiflorus ... id. Faba vulg:aris Urom. Faba; Pers. (E, U, T). Vicia sativa id. » sepium id. » cracca id. Urom. Pisi Pers. (U, T). — E sur Euphorbia Cyparissias. Ervum Urom. Orobi Pers. (E, U, T). Lens id. Orobus id. Pisum Urom. Pisi Pers. (U, T). — E sur i?i^/>^ori5/^ Cyparissias. Lathyrus Urom. Orobi Pers. Urom. Pisi Pers. Hedysarum obscurum . . . Urom. Hedj-sari obscuri DC. (E, T). Onobrychis sativa Urom. Genistae tinctoriae Pers. Amygdalées. Amyg-dalus communis. . . Puce. Pruni Pers. (U, T). Persica vulgaris Puce. Cerasi Béreng-. (U, T). Prunus Padu s Thecopsora areolata Magnus (U, T). » Cerasus Puce. Cerasi Béreng-. » domestica Puce. Pruni Pers. » instititia id. » Armeniaca id. » spinosa id. G. PoiRAULT. — Les Urédinées et leurs plantes nourricières. 247 Rosacées. Spirasa Filipendula .... Triphragrnium Filipendulae Lasch (U, T). » Ulmaria Triphragm. Ulmariae Schum. (U, T). > Aruncus Melampsora Sorbi Wint. Potentilla multifida .... Phragmidium Fragariae DC. (E, U, T). » Anserina .... Phragm. Potentillae Pers. » supina id. » recta ...... Phragm. Potentillae Pers. (E, U, T). '^ Phragm. Tormentillae Fûckel (E, U, T). > argentea Phragm. Potentillae Pers, j> intermedia. ... id. » aurea id. » pyrenaica .... id. » alpestris id. » cinerea id. » opaca Phragm. Fragariae DC. > verna id. j> alba id. > micrantha .... id. » Fragariastrum . . id. Fragaria vesca Phragmidium Rubi Pers. (S, E, U, T). Rubus idaeus Phragmidium Rubi idaei Pers. (S, E, U, T). — fruticosus Phragmidium Rubi Pers. (E, U, T). Phragmidium violaceum Schultz(S,E, U, T). Chrysomyxa albida Kiihn. — caesius Phragmidium Rubi Pers. (S, E, U, T). — saxatilis Phragmidium Rubi Pers. Caioma nitens Schw. Rosa gallica Phragmidium subcorticium Schrank (S, E, U, T). — rubiginosa id. — canina id. Phragmidium tuberculatum J. Mûller (S, E, U, T). — cinnamomea .... Phragmidium subcorticium Schrank (S, E, U, T). — alpina (et ses hybrides) Phragmidium Rosae alpinae DC. (E, U, T.) Agrimonia Eupatoria . . . Uredo Agrimoniae Eupatoriae DC. — odorata id. Poterium Sanguisorba. , . Phragmidium Sanguisorbae DC. Sanguisorba officinalis. . . Xenodochus carbonarius DC. (E, U, T). Mespilus germanica. . . . G)'mnosporangium confusum Plowr. (E). — U et T sur le. [uniperus Sabina. Crataegus oxyacantha . . . Gymnosporangium confusum Plowr. (E). — U et T sur \ç. Juniperus Sabina. Gymnosporangium clavariaetorme Jacq. (E). U et T sur le Juniperzis communis. 248 JOURNAL DE BOTANIQUE Cotoneaster vulgaris . . . Ecid. Mesp\V\ DC. {pro />arie). Cydonia vulgaris Gymnosporang^ium confusum Plowr. (E). Pyrus commuais Gymnosp. clavariaiforme Jacc}. (E). Sorbus aucuparia Gymnosp, juniperinum L. (E). — U, T. sur le Juniper us comtnunis. Melampsora Sorbi Wint. Amelanchier vulgaris , . . Gymnosp. clavariaetorme ]acq. (E). — U, T, sur le Juniperus communis. Onagrariées. Epilobium alpinum .... Puce. Epilobii DC. (S, E, U, T). » tetrag^onum. . . id. » palustre .... Pucciniastrum Epilobii Chaill. (U, T). Puce. Epilobii DC. » roseum Pucciniastrum Epilobii Chaill. Puce. Epilobii DC. > montanum . . . Pucciniastrum Epilobii Chaill. Puce. Epilobii DC. » hirsutum .... Pucciniastrum Epilobii Chaill. Puce. Epilobii DC. » spicatum .... Pucciniastrum Epilobii Chaill. Œnothera biennis Pucciniastrum ÛEnotherse Gaillard. Puce. Epilobii DC. Circaea Puce. Circaea; Pers. (T,). Pucciniastrum Circa;aeSchum. (U, T). Ecid. Circaiae Ces. HiPPURIDÉES. Hippuris vulg-aris Ecid. Hippuridis Kunze. Lythrariées. Lythrum Ecid. pallidum Schneid. Tamariscinées. Myricaria g-ermanica . . . Puce. Thumeniana Voss. (E, U, T). Paronychiées. Herniaria glabra Puce. Herniariai Ung-er (?). » hirsuta id. Corrig-iola littoralis .... Puce. Corrigiolae Chev. (TJ- Crassulacées. Rhodiola rosea Puce. Blytii De Toni (T). f Puce. Rhodiola; Berk. Sedum maximum Endophyllum Sedi DC. (E). » acre id. » sexangulare .... id. » reflexum id. ï elegans Puce. Sedi Kôrn. (T). G. PoiRAULT. — Les Urédinées et leurs plantes nourricières . 249 Sempervivum tectorum . . Endophyllum Sempervivi Alb. et vSchw. (E). » montanum. . id. « hirtum, etc . id. Umbilicus pendulinus . . . Puce. Umbilici Guep. (T). Grossulariées. Ribes Uva crispa Ecid. du Melampsora Salicis capreae (fari- nosa Pers.) ? ^ Puce. Ribis DC. (TJ. Ecid. Grossulariae Gmel. Cronartium ribicolum Dietr. (U, T). ï nigrum Ecid. Grossulariae Gmel. Ecid. du Melampsora Salicis capreœ ? Cronartium ribicolum Dietr. (U, T). ï rubrum Ecid. Grossulariae Gmel. Cronartium ribicolum. Puce. Ribis DC. (T,). Ecid. du Melampsora Salicis capreae (fari- nosa Pers.)? Saxifragées. Saxifrag-a aizoides Puce. Saxifrag-ae Schlechdt. (T„). Caeoma Saxifragae Strauss. » granulata. . . . Melampsora vernalis Niessl, (T) (?) Ecid. Saxifragae Thûm. Caeoma Saxifragae Strauss. Puce. Saxifragae Schlechdt. (Tj). » museoides . . . Caeoma Saxifragae Strauss. » hypnoides. ... id. » oppositifolia . . id. Chrysosplenium alternifolium Puce. Chrysosplenii Grev. (TJ. » oppositifolium id. Ombellifères. Daueus Carota Puce. Bunii DC. (S, E, T). Laserpitium Puce. buUata Pers. (S, U, T). Laserpitium Siler Ecid. Seselis Niessl. Siler trilobum Puce. Pimpinellae Strauss (E, U, T). Angelica Puce. buUata Pers. Angeliea sylvestris .... Puce. Angelicae Schum. (U, T). Anethum Puce. buUata Pers. Peueedanum Oreoselinum . Puce. Oreoselini Strauss (S, U, T). » alsaticum ... id. » Cervaria ... id. Ferula nodiflora Ecid. Ferulae Rouss. Pastinaca sativa Ecid. Pastinacae Rost. Heracleum Puce. Pimpinellae Strauss (E. U, T). 250 JOURNAL DE BOTANIQUE Meum athamanticum. . . ^ Triphragmium echinatum Lev. (T). » Mutellinum Ecid. Mei vSchrot. Silaus Puce. buUata Pers. Athamanta Puce. Pimpinellaî Strauss (E, U, T). Seseli . . Puce. buUata Pers, Seseli glaucum Ecid. Seselis Niessl, » eoloratum Puce. Oreoselini Strauss. Libanotis Puce, bullata Pers. Fœnieulum officinale. . . . Ecid. Fœniculi Cast. -^thusa Cy napium Puce, bullata Pers. CEnanthe Laehenalii. . . . Puce. Bunii DC. (U, T). Bupleurum long^ifolium . . Puce. Bupleuri faleati UC. (S, E, T). » faleatum. ... id. » rotundifolium . id. » protractum . . id. » Gerardi .... id. » affine id. » tenuissinum . . id. Sium latifolium Ecid. Sii latifolii Fiedl. Pimpinella magna Puce. Pimpinellae Strauss. iEg-opodium Podagraria. . Caeoma ^gopodii Rebent. Puce, ^gopodii Schum. (T,). Falcaria Rivini Puce. Faleariae Pers. (E, U, T). Petroselinum Puce, bullata Pers. Apium id. Conium id. Cicuta virosa Puce. Cieutae rnajoris Wint. (U, T). Anthriscus sylvestris . . . Puce. Anthrisci Thûm. (U, T). Puccinia Pimpinellai Strauss. Chaerophyllum bulbosum. . Puce. Pimpinellai Strauss. T> Villarsii . . Puce, enormis Fûekel. f Myrrhis odorata Puce. Pimpinellai Strauss. Hydrocotyle vulgaris . . . Puce. Hydrocotyles Link (U, T). Astrantia major Puce, enormis Fûekel. f Eryngium eampestre . . . Puce. Pimpinellae Strauss. Puce. Eryngii DC. Sanieula europaea Puce. Saniculas Grev. (E, U, T). Sambucinées Adoxa Mosehatellina . . . Puce. Adoxae DC. (T). Puce, albescens Grev. (E, U, T). Caprifoliacées. Lonicera Periclymenum . . Ec. Periclymeni Schum. » Xylosteum. ... id. » nigrum id. G. PoiRAULT. — Les Urédinées et leurs plantes nourricières. 25^ RUBIACÉES. Galium Cruciata Puce. Valantise Pers. (T,). Puce. Galiorum Link (E, U, T). » vcrnuin Puce. Valantia; Pers. Puce. Galiorum Link. j boréale Puce. Galiorum Link (E, U, T). Puce, rubefaciens Johans. (T). » verum Thecopsora Galii Lk. (U, T). '' Puce. Valantias Pers. (T,). Puce. Galiorum Lk. » purpureum Puce. Galiorum Lk. » sylvatieum Puce. ValantiaePers. (T,). » MoUugo Thecopsora Galii Lk. (U, T). Puce. Valantiae Pers. (T,). Puce. Galiorum Lk, » erectum Puce. Galiorum Lk. ï lucidum id. » sylvestre Thecopsora Galii Lk. » saxatile Puce. Valantiae Pers. (TJ. » uliginosum Thecopsora Galii Lk. Puce. Valantiae Pers, (T,). Puce. Galiorum Lk. T> Aparine Puce. Valantiae Pers. (T,). Puce. Galiorum Lk. Asperula odorata Puce. Galiorum Lk. » Cynanchica ... id. » Taurina Puce, helvetica Schrôt. (U, T). Valérianées. Centranthus Calcitrapa. Valeriana officinalis. . . > sambucifolia . » dioica. . . . Valerianella olitoria. . » eriocarpa! . . Ecid. Centranthi Thûm. Urom. Valerianae Schum. (E, U, T). Puce. Valerianae Carest (E, T). Urom. Valerianae Thûm. id. Ecid. Valerianellae Biv. id. DiPSACÉES. Dipsacus pilosus Ured. involucrorum Rabh. KnautJa arvensis id. Scabiosa Succisa Puce. Succisae Kz. et Schum. {A suivre^ -OO^-OOoo— 252 JOURNAL DE BOTANIQUE CHRONIQUE. Le Laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau. — A une époque où la Botanique est de plus en plus cultivée, où, à l'étranger comme en France, l'Anatomie et la Physiologie végétales comptent de plus en plus d'adeptes, on pouvait s'étonner à bon droit que la chaire de Botanique de la Faculté des sciences de Paris n'eût aucun terrain, aucun coin de terre, pour faire des cultures et des expériences. Cette lacune est aujourd'hui comblée, et un Laboratoire tout entier est maintenant à la disposition des travailleurs. C'est près de la gare de Fontainebleau que, grâce à l'activité bien connue de M. le Professeur deBotanique delà Sorbonne et à l'appui éclairé de M. le Directeur de l'Enseignement supérieur, s'élè\^e ce nouveau Laboratoire. Une étendue de plus de deux hectares de la forêt y a été affectée, une par- tie est déjà défrichée et des plantations faites. Les travailleurs y trouveront les terrains nécessaires pour des cultures en grand. Une construction modeste, mais bien aménagée, constitue le Labora- toire proprement dit. C'est au mois d'août dernier que l'emplacement de cette maison était déterminé. Défrichements, nivellements, etc., ont été rapidement conduits, et, malgré l'hiver, il y a plusieurs mois que la construc- tion est achevée. Le Laboratoire a été officiellement ouvert le 15 mai; actuellement qua- tre chambres sont prêtes à recevoir les travailleurs désireux de s'y instal- ler. On a pensé que, dans bien des cas, il était indispensable que le savant pût être toujours présent pour faire, au moment voulu, les observations et les expériences que comportent ses recherches, et on a voulu qu'il ne lût pas obligé d'aller loger à l'extérieur. Si les places ne sont pas plus nom- breuses pour le moment, elles le seront davantage un jour, il faut l'espérer. Les œuvres dont les débuts sont modestes ne sont pas toujours celles qui deviennent le moins prospères. On voit quels services pourra rendre ce Laboratoire. Les personnes libres de tout leur temps pourront s'y installer des mois entiers ; d'autres, comme des professeurs retenus dans le courant de l'année par leurs occu- pations, pourront profiter des vacances pour faire des recherches suivies. Ce que M. le Professeur de la Sorbonne se propose, c'est de faire de cette installation nouvelle un Laboratoire où l'on s'oc'cupera surtout des applications scientifiques de la Botanique. Une science n'exerce toute son influence qu'à la condition de ne pas se borner à développer un côté de l'esprit humain, mais de conduire en même temps à des applications utiles. Les sciences naturelles ont encore beaucoup à laire dans cette voie pour conquérir la place qu'elles méritent. Il est à souhaiter qu'elles y arrivent, et il est permis de penser que la création du Laboratoire de Biologie végé- tale de Fontainebleau exercera une influence des plus heureuses sur le dé- veloppement de la Botanique en France. Le Gérant : Louis Morot. ?aiis. — J. MOTBCh. imp., Z'A pJ- Deuferl- BoctaereBf - 4" ANNÉE. N° 14. 16 JUILLET 1890. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur : M. Louis MOROT. FRAGMENTS MYCOLOGIQUES Par M. N. PATOUILLARD. XI. — Organisation du Lysurus Mokusin Pries. Mo-kti-sin Cibot, Novi Coimnent. Acad. Scient, imper, Petropolit., XIX, 1 7 74- 1775, p. 373, tab. V. — Phalhis Mokusin lJin.,Suppl., pi. p. 514. — Ventenat, Méin. de l'htstittit nat, des Se. et arts ^ an IV de la Rép. — Lysurtis Moktisin Pries, Syst. Myc, II, p. 286. — Nées v. Esenbeck (Bail), Syst. der Pilze, tab. 24. — Fischer, Ver suc h ein. Syst. iiber Pkalloideen, p. 78. — Unters. ztir vergl. Entwickl. u?id Syst. der Pkall.^ p. 66. — Sacc, SylL, VII, pars I, p. 22. Nos connaissances sur l'organisation de cette plante sont restées stationnaires depuis l'époque déjà lointaine où Cibot publia la figure de son Mo-ku-sin. Pries créa pour elle le genre Lysurîis, qu'il caractérisa dans le Systema mycologicttm (1822) par un réceptacle stipité, divisé du sommet à la base en lobes (5) égaux, couverts extérieurement par une pulpe sporifère abondante. Plus tard (1858), Bail dans das System- der Pilze de Nées et Henry donna une reproduction de la figure de Cibot et répéta les indications de Pries sans les modifier. Peu à peu de nouvelles espèces furent placées à côté du Mo-ku-sin, principalement par Corda et par Berkeley ; mais ces auteurs ne s'étant occupés que de la forme générale de leurs plantes, le caractère du genre Friésien fut faussé, les espèces . nouvelles portant la gleba sporifère sur la face interne des lobes. Dans le Flora de 1873, Mûller d'Argovie décrivit son Lysu- rus Clarazianus , originaire de l'Amérique du Sud; d'après cet auteur et d'après Spegazzini qui a pu étudier la même Phalloïdée^ 354 JOURNAL DR BOTANIQUE la masse sporifère est placée à la partie moyenne de la face ven- trale des lobes. Dans le Sylloge Fufigorzim^& M. Saccardo (1888), M. Ed. Fischer, le monographe de la famille, retira avec raison du genre Lysurus, les espèces de Corda et de Berkeley, auxquelles nous venons de faire allusion, mais il fut amené à faire ces rectifica- tions par des considérations autres que la posi- tion de la gleba; il réduisit le groupe à trois espèces : les Z. Mokusin (Cibot) Fr., L. Cla- razianiLS MûU. et L. texejisis EUis (cette der- nière restant encore sans diagnose et étant en conséquence très douteuse). Les caractères assi- gnés dans cet ouvrage au genre Lysurus sont diamétralement opposés à ceux fixés à l'origine par Fries : la pulpe sporifère y est indiquée comme étant placée sur la face interne des divi- sions du réceptacle. En présence d'assertions aussi différentes, une nouvelle étude du Mo-ku-sin devenait nécessaire ; c'est ce que nous avons essayé de faire à l'aide de spécimens récoltés dans le Yun-nan par M. l'abbé Delavay. La plante adulte (fig. i , 2, 3) est formée d une volve cylindracée, engainante, longue de 2-4 centimètres, de laquelle sort un stipe dressé, long de 6-12 cm., épais de i cm., et qui porte à son sommet 4, 5 ou 6 lobes dressés. La volve se prolonge inférieurement par un cordon radiciforme, grêle, divisé, analogue à celui qui s'observe dans toutes les Phalloïdées ; elle est membraneuse en dehors et gélatineuse en dedans. Le stipe est atténué de haut en bas ; sa surface offre quelques perforations ; il porte de 4 à 6 côtes, plus ordinairement 5, sail- lantes, régulières, en forme de prismes triangulaires à arêtes obtuses. La paroi est homogène et mince dans les parties ren- trantes ; les côtes contiennent trois rangées de cellules. La partie centrale est creusée d'une large cavité circulaire qui se continue dans toute la longueur; au sommet du stipe, au point d'inser- tion du réceptacle, cette cavité est obturée par un tissu flo- conneux. Fig I. Lysurus Mokusin^ gr. nat. N. Patouillard. — l'ragments tnycologiques. 355 Le capitule fructifère a une forme ovoïde, plus ou moins glandiforme ; il comprend d'ordinaire 5 lobes qui sont insérés sur la continuation des côtes du stipe. Ces lobes ont une forme sub triangulaire, ils sont aigus au sommet, plus larges à la base, concaves en dedans et convexes en dehors; il résulte de cette disposition que le capitule présente alternativement des parties saillantes et des parties rentrantes, les côtes du pied correspon- dant aux lobes et les intervalles de ces côtes correspondant aux intervalles des lobes. La face interne de chaque division du capitule, c'est-à-dire Fig. 2. — Coupe transveraale grossie du réceptacle adulte, a, lobe fructifère; g^ gleba ; p, prolongement des côtes du pied. Fig. 3. — Coupe transversale du stipe grossie. celle qui regarde l'axe de la plante, est lisse, luisante, et abso- lument stérile; la face externe, convexe, est divisée en deux parties égales par un sillon dorsal, sa surface est plus ou moins ridée et est formée par une couche épaisse de gleba sport/ère. Cette gleba comprend un nombre considérable de lacunes petites, diversement contournées et tapissées par une couche de basides ; ces lacunes sont creusées dans un tissu hyalin gélati- neux. Les spores sont celles de toutes les Phalloïdées, elles sont ovoïdes cylindracées et mesurent 5-6 X i-i 1/2 p.. Chaque côte du pied se continue en se rétrécissant peu à peu dans la division correspondante du réceptacle : c'est l'arête de cette côte qui marque le sillon médian du lobe fructifère sur les deux faces latérales duquel sont placées les couches de la gleba. Habituellement le capitule est divisé presque jusqu'à la base, les divisions étant confluentes à la partie inférieure seulement ; d'autres fois ces divisions ne s'écartent pas, et restent conni- ventes sur toute leur longueur ; souvent aussi elles sont réelle- 256 JOURNAL DE BOTANIQUE ment soudées entre elles ou plutôt non séparées, en sorte que le réceptacle est creux, anguleux et la plante ressemble à un Mu- iinus qui serait sillonné au sommet. Dans ce cas, on observe quelquefois un court prolongement du tissu interne qui sur- monte le capitule. L'étude du Champignon encore renfermé dans la volve va nous donner l'explication de ces différentes manières d'être du réceptacle fructifère. Cet état jeune, c'est-à-dire ce qu'on désigne ordinairement sous le nom d'<^?//"(flg. 4), a la forme d'un fuseau long de 3 centim. environ, large de 2 dans sa partie moyenne, marqué de 4 à 6 côtes saillantes, con- vexes, séparées par des sillons au fond desquels on voit courir une petite ligne en relief; les côtes occupent les deux tiers supérieurs de l'œuf, le tiers inférieur est con- tracté brusquement, grêle et plus ou moins plissé. Si on enlève la volve, on voit que les parties saillantes sont des masses de gleba : ces masses ont une forme ellipsoïde, elles sont convexes en dehors et ont une surface unie dépourvue de sillon vtédian; entre deux masses contiguës, ily a une dépres- sion au fond de laquelle se trouve une petite crête qui se pro- longe sur le rudiment du pied : cette crête deviendra la partie moyenne d'un lobe du réceptacle et son prolongement inférieur sera une côte du stipe. Une coupe transversale, passant dans les deux tiers supérieurs de l'œuf privé de sa volve (fig. 5), montre une cavité centrale limitée à son pourtour par cinq pièces concaves en dedans et con- fluantes par les bords ; chaque pièce a la forme d'un triangle dont le sommet est à l'extérieur, et est constituée par un tissu creusé au moins de trois rangées de cellules. Entre deux pièces contiguës est placée une masse de gleba fertile, convexe en dehors; cette masse est creusée par les si- Fig. 4. — Œuf du Lysurus Mokusin, gr. nat. i, port ; a, le même, dont on a enlevé la volve; 3, coupe longitudinale ; £, g, gleba. N. Patouilard. — Fragments mycologiques. 257 nuosités basidifères que nous avons indiquées précédemment, mais ces sinuosités ne sont pas distribuées également dans toute la masse : elles manquent x)u sont très- rares suivant une ligne médiane un peu sinueuse qui est formée simplement d'un tissu gélatineux très délicat. Plus tard, chaque masse de gleba se fend suivant cette ligne gélatineuse et chacune des moitiés ainsi obtenues reste unie à une des faces latérales des triangles cellu- leux qui la touchent. Ces triangles constituent le tissu stérile des lobes adultes, en sorte que ceux-ci sont formés par ce tissu sté- rile, sur les deux faces externes duquel sont placées deux moitiés de tissu fertile provenant chacune d'une masse différente de gleba. Il suit de laque dans l'œuf les parties fructifères sont disposées exacte- ment en sens contraire de ce que l'on observe sur la plante adulte : dans cette dernière les côtes du pied correspondent à la partie saillante des lobes, tandis que dans l'œuf ces côtes aboutissent dans le sillon qui sépare deux masses de gleba. Dans le capitule adulte, les lobes sont plus ou moins dis- tincts les uns des autres, selon que les masses primitives de gleba sont plus ou moins fendues sur leurs lignes médianes gé- latineuses. En résumé, dans le Lysurus Mokusin la partie frîtctîfiée est placée sur la. face externe des lobes dit réceptacle , la face interne étant tout- à-fait lisse et stérile. Toutes les autres espèces de Lysttrtis indiquées jusqu'ici, portant les basides sur la face interne des lobes, n'appartiennent pas au même genre que le Mo-ktt-sm de Cibot et doivent en être séparées. Il suit de là que le fractionnement de la famille des Phalloï- dées en sections doit se faire de la manière suivante : Fig. 5. — Portion grossie d'une coupe transversale de l'œuf privé de sa volve, a, a, deux lobes du récep- tacle ; g, g, g, gleba ; c, c, c, lignes suivant lesquels s'opérera la séparation des lobes; />, p, prolonge- ments des côtes du pied. 258 JOURNAL DE BOTANIQUE I. Gleba couvrant la face externe du réceptable : Phallées. 1. Réceptacle piléiforme inséré au sommet du stipe . . . . • Mitrées. 2. Masse sporifère recouvrant directement le sommet du stipe plus ou moins modifié dans sa forme ou sa structure. a réceptacle entier Capitées. b — plus ou moins lobé . . . Ly sure es. c — portant des appendices coralloïdes Kalchbr entier ées . II. Gleba couvrant la face interne du réceptable : Clathrées. 1. Réceptacle portant des divisions plus ou moins anastomosées Conjuguées . 2. Réceptacle portant des divisions libres à leur extrémité Anthurées. SUR LES BOURGEONS DORMANTS DES PLANTES LIGNEUSES DICOTYLÉDONES Par M. A. PRUNET On sait que, parmi les bourgeons formés la première année sur la tige ou sur les rameaux des plantes ligneuses, il en est toujours un certain nombre qui ne se développent pas l'année suivante. On sait aussi que, d'après Th. Hartig (i) et Hansen (2), ces bourgeons sont susceptibles de rester à l'état latent pendant de longues années, jusqu'à ce que des circonstances favorables en amènent le développement. Or, les vues de Hartig sont toutes théoriques et Hansen a simplement constaté l'existence de bourgeons dormants dans le Syinphoricarpus viUgaris, les Gleditschia triacanthos et sinen- sis ; d'autre part, aucun autre travail n'ayant été fait sur ce sujet, du moins à ma connaissance, il m'a paru qu'il y avait là une la- cune à combler. Mes observations ont porté non seulement sur les arbres de nos pays, mais encore sur un certain nombre d'espèces exoti- ques. En voici le résumé. 1. Th. Hartig^, Ltijt, Boden und Pflanzenkicnde, p. 510, et Physiologie der Holzpflansen, p. 229. 2. Hansen, Uiitersuchungen iiber Adventivbildungen bei den Pflamen (Abhand- lungen der Senkenberg-. naturf. Gesell. Bd XII, p. 147). A. Prunet. — Surles bourgeons dormants des plantes lignezcses dicotylédones. 259 I. — Existence des bourgeons dormants. Toutes les espèces ligneuses sont pourvues de bourgeons dormants ; mes observations confirment pleinement de ce côté les idées de Hartig. Mais ces formations sont beaucoup plus fréquentes et se présentent en des points plus variés que ne le supposait cet auteur. Ce ne sortt pas seulement en effet les feuilles ordinaires qui portent les bourgeons dormants ; on en trouve aussi à l'aisselle des feuilles rudimentaires de la base des ra- meaux {Cornus, Pyrtis, etc.) et même à l'aisselle des écailles gemmaires {Querctis, Vitis, etc.). De plus, chaque bourgeon axillaire peut être accompagné d'un ou plusieurs bourgeons accessoires destinés à le remplacer s'il vient à disparaître. Enfin des bourgeons dormants extra-axillaires peuvent apparaître en des points du nœud correspondant à la sortie des traces foliaires latérales, dans les arbres à feuilles plurifasciculées {Coritus, Co- ryhis, etc.). La plupart de ces bourgeons sont fort petits et cachés dans î'écorce; l'observation microscopique est souvent nécessaire pour en constater l'existence. Il n'y a rien d'absolu soit dans la répartition, soit dans le nombre des bourgeons dormants ; on observe sous ce rapport de nombreuses variations individuelles. Les bourgeons dormants sont surtout abondants sur les arbres fréquemment et fortement taillés. Dans le Syj^ïnga vulgaris, par exemple, les feuilles ru- dimentaires de la base des rameaux en sont normalement dépour- vues ; mais les rameaux qui naissent sur des individus lortement taillés ou pinces en présentent à tous les nœuds. Sur des tiges de Cornus sangmnea de 3 à 7 ans, j'ai pu par une taille éner- gique amener la formation, à chaque nœud, de 4 à 8 bourgeons dormants au lieu de 2 qu'on y rencontre normalement. IL — Rapports des bourgeons dormants avec l'axe QUI les porte. 1° Rapports avec la inoelle. — On sait que les bourgeons axillaires sont, à l'origine, en communication avec la moelle de l'axe par l'intermédiaire d'un très large rayon médullaire résul- tant du départ de la trace foliaire correspondante (i). Lorsqu'un bourgeon se développe en rameau, ce rayon fait I. Vojr de Bary, Vergieichenae Anatomie, p. 319. a6o JOURNAL DE BOTANIQUE ' \ communiquer la moelle du rameau avec celle de l'axe. Lorsqu'un bourgeon demeure à l'état latent, le rayon n'en persiste pas moins pendant les années suivantes, s'élargissant graduellement vers l'extérieur. Ce rayon, qu'on pourrait appeler ^^.g'?;^?/?^//'*?^ est formé d'un parenchyme à parois cellulosiques quand la moelle est elle-même cellulosique {Tilia, etc)., à parois ligneuses lorsque la moelle de l'axe est lignifiée soit totalement {Prunus, Cercis, etc.), soit du moins à la périphérie {Cornus, etc.). Les cellules de ce parenchyme sont allongées dans le sens radial et pourvues de nombreuses ponctuations. A leur voisinage, tout le long du rayon, les éléments de soutien du bois s'agrandissent, surtout dans le sens tangentiel, et prennent des parois moins épaisses. S'il ne s'est pas formé de bourgeons vis-à-vis l'émergence de traces foliaires, le rayon médullaire résultant de la sortie de ces traces, après avoir persisté pendant un nombre variable d'an- nées, se rétrécit peu à peu vers l'extérieur jusqu'à prendre les dimensions d'un rayon médullaire ordinaire, ou bien se résout en un certain nombre de rayons secondaires de largeur normale. Le rayon gemmaïre ainsi étendu entre la moelle de l'axe et la base du bourgeon a une importance physiologique considé- rable. Si, en effet, l'on se rappelle qu'une trace foliaire vient toujours déboucher à sa base, que sa surface de contact avec le bois qu'il traverse est très grande, on comprend que ce rayon pourra à un moment donné conduire vers le bourgeon une grande quantité d'eau et en permettre ainsi le développement. Enfin, l'amidon et les autres matériaux nutritifs accumulés dans le rayon ge7mnaire forment à la portée du bourgeon une ré- serve spéciale destinée à être tout d'abord consommée lorsque le bourgeon s'allongera en un rameau. Ainsi s'expliquent la promptitude et la vigueur avec laquelle se développent les bourgeons dormants après la troncature d'une branche ou de la tige d'un arbre. 2° Rapports avec l'anneau lïbe'ro- ligneux. — Les bourgeons formés sur une tige ou un rameau d'un an reçoivent, on le sait, un certain nombre de vaisseaux provenant de faisceaux qui leur sont propres et dont les relations avec les traces foliaires sont bien connues (i). 2. Voir de Bary, ioc. cit. A. Peunet. — Sur les bourgeons dormattts des j>lantes ligneuses dicotylédones. 26 1 Mais les bourg-eons ne se forment pas tous la première année, comme le croyait Hartig- ; il peut en apparaître à tout âge, en face des rayons getttinaires . Ces bourgeons de nouvelle forma- tion reçoivent leurs vaisseaux de l'assise génératrice, ce qui permet de déterminer leur âge. Ils peuvent d'ailleurs se déve- lopper aussitôt ou demeurer latents. Lorsque plusieurs bour- geons dormants se trouvent ainsi côte à côte, ils peuvent se séparer plus tard, à la suite de la croissance intercalaire qui accompagne la dilatation de l'écorce, et alors le rayon geinmaire primitif se ramifie en autant de rayons secondaires qu'il y a de bourgeons. Cette ramification est particulièrement visible sur les rameaux âgés de Cor y lus Avellana, Cercis Siliqttastrunt , etc. Lorsqu'un bourgeon dormant se développe, le système con- ducteur du rameau formé provient de la couche cambiale voisine, de telle sorte que la moelle de l'axe soit toujours en communica- tion avec la moelle de l'appendice par l'intermédiaire du rayon gemntaïre. On conçoit que cet intermédiaire facilite singulière- ment les mouvements de l'eau et des matières nutritives entre l'axe qui représente un lieu de réserve et ses ramifications, les- quelles constituent, suivant les cas, des lieux de consommation ou de production. Hartig avait vu une formation parenchymenteuse, accompa- gnée de vaisseaux, étendue entre la moelle de l'axe et la base des bourgeons dormants ; c'était pour lui la tige du bourgeon, tige dans laquelle il s'étonnait de ne pas trouver de liber. Quant aux ramifications du rayon geinmaire , elles représentaient pour lui une ramification interne de la tige du bourgeon initial tout à fait comparable morphologiquement à ces formations qu'on ap- pelle des « balais de sorcière » (i). Hartig admettait en outre qu'une croissance intercalaire maintenait une continuité parfaite entre le bourgeon et ses faisceaux primitifs ; mes observations ne me permettent pas d'accepter cette manière de voir. Les quelques notions que nous possédions sur les rapports des bourgeons dormants avec l'axe ne répondent donc pas, à mon avis, à la réalité des faits. III . — Durée des bourgeons dormants. Après la rupture des vaisseaux du bourgeon, deux faits I. Physiologie der Holspflanseit, p. 23:. 362 lOURNAl. DE BOTANIQUE peuvent se produire. Si le bourg-eon est très saillant à la surface de l'écorce, et qu'il ne se développe pas en rameau, il périt par dessication après un temps qui varie nécessairement avec ses moyens de défense contre la transpiration. Si le bourgeon est caché dans l'écorce ou à peine visible à l'extérieur, il persiste fort longtemps à l'état de vie latente. Ainsi, dans le Cormis san- guinea, on trouve normalement deux bourgeons axillaires superposés, le supérieur très saillant, du moins aux nœuds du sommet ou du milieu de l'axe, l'inférieur beaucoup moins vi- sible. Si le bourgeon supérieur ne se développe pas en rameau, il périt souvent dès l'année suivante ; l'inférieur, au contraire, peut vivre très longtemps. Mais, aux nœuds de la base de l'axe, ce bourgeon supérieur est beaucoup moins apparent, parfois même entièrement caché sous l'écorce; là, il peut continuer à vivre pendant de longues années. D'une façon générale, les bourgeons formés à la base des rameaux, à l'aisselle des feuilles rudimentaires ou des écailles gemmaires, presque toujours cachés sous l'écorce, sont les mieux protégés contre les causes de destruction; aussi, presque tous se conservent fort longtemps. Ce sont eux qui se dévelop- pent à la base des tiges ou des rameaux que Ton a tronqués. Ces diverses particularités n'ont jamais été signalées, du moins à ma connaissance. IV. — Bourgeons anormaux. On sait qu'à la suite d'une lésion provenant d'une meurtris- sure ou du développement d'un parasite, des bourgeons peuvent apparaître en des points très variables. Ici encore, si le bourgeon reste latent, il se forme un x^Ljon geinmaire. Mais ce rayon peut n'avoir aucun rapport avec la moelle ; il part en effet du siège même de la lésion ; de là aussi partent les premiers vaisseaux du bourgeon, lesquels, dès lors, peuvent n'avoir aucune relation avec les traces foliaires. Enfin, en dehors de toute lésion, des bourgeons d'une nature toute particulière peuvent encore se former en des points très divers, surtout sous l'influence de la taille ou du pincement (Cormes, Fagus, Carpïnns , etc.). Ces bourgeons sont purement corticaux et n'ont aucune relation avec les parties plus internes de la tige. Quand ils restent latents, ils peuvent grossir en for- Abbé HuB. — Lichens de Canisy {^Manche) et des environs. 263 mant au sein de l'écorce des nodules ligneux de taille variable. Ces curieuses formations peuvent, dans certains cas, épanouir quelques petites feuilles ; je n'en ai jamais vus donner des ra- meaux normaux. Les Kngeltrïebknospen de Hartig (i) appar- tiennent sans doute à cette catégorie de bourgeons. jj Conclusions : 1° Les plantes ligneuses présentent toujours des bourgeons dor- mants en relation avec la moelle de l'axe par l'intermédiaire d'un large rayon médullaire, le rayon gemmaire; 2" Les bourgeons dormants se rencontrent non seulement à l'ais- selle des feuilles ordinaires, mais encore à la base des feuilles rudimen- taires et des écailles geramaires ; 3° Un ou plusieurs bourgeons de remplacement peuvent accompa- gner le bourgeon axillaire normal ; 4° Dans des cas exceptionnels, des bourgeons extra-axillaires peu- vent apparaître vis-à-vis le point d'émergence des traces foliaires laté- rales dans les axes à feuilles plurifasciculées ; 5° Des bourgeons peuvent se former à tout âge, en face des rayons getnmaires, les uns se développant aussitôt, les autres demeurant latents ; ô'* Le nombre des bourgeons dormants s'accroît beaucoup par la taille ou le pincement; 7° La dilatation de l'axe amène la rupture des vaisseaux gemmaires et par suite l'isolement des bourgeons; 8° La durée des bourgeons dormants est en rapport avec leurs moyens de défense contre les causes de destruction, en particulier contre la dessication. $i$ LICHENS DE CANISY (Manche) ET DES ENVIRONS {Suite S) Par M. l'abbé HUE. 66. Physcia parietina de Notar. — Très commun sur les troncs et les branches des arbres ; fréquent sur les murs (château de Canisy) . Je l'ai récolté une fois sur une barrière à Canisy (les Bordeaux) et à Gourfaleur. Ce Lichen fructifie partout très bien, excepté sur les barrières. Le thalle varie du jaune vif au jaune verdâtre; dans ce dernier cas c'est la forme chlorùia, Imbricaria chlorina Chev. I. Physiol. dey Holspflanzen, p. 231. 264 JOURNAL DR BOTANIQUE — Var. AUREOLA Nyl. — Assez fréquent sur les schistes des murs des habitations à Canisy, à Saint-Ebremond de Bonfossé (Ricque- bourg et la Nicolicre) ; sur les murs de l'église de Mesnil-Amey, sur ceux du jardin du presbytère de Gourfaleur. 67. Physcia lychnea Nyl. — Sur le mortier des murs du château de Joigne ; sur les schistes d'un bâtiment à Gourfaleur (propriété de M. le D'" Marin). Fertile. 68. Physcia ciliaris DC. — Très commun sur les troncs des Ormes, des Pommiers, des Noyers, des Pins de Normandie, etc. Cette espèce, toujours très bien fructifiée, est très polymorphe. Sur les Pommiers, le thalle est blanc et peu développé; sur les troncs des Ormes, surtout dans la partie élevée, il est gris et atteint de grandes proportions. — F. ScoPULORUM Nyl., Norrlin Herb. Lich. Fennise, II, 95. — Sur les schistes près de la gare de Canisy. Thalle fertile, allongé, noirâtre, à longs cils concolores et très tomenteux. — Var. I. CRiNALis Schaer. — Sur un Catalpa dans le parc du châ- teau de Canisy ; sur un Orme dans la même commune (Basse-Mailleraie) . — Var. 2. VERRUCOSA (Ach.) Nyl., Malbr. Lick. des murs d'argile p. 7. — Sur l'argile des murs des habitations à Dangy et à Saint- Ebremond de Bonfossé (Ricquebourg). Les divisions du thalle sont assez grosses, courtes et rendues verru- queuses par les spermogonies. Ce Lichen est d'un jaune d'argile, il prend la couleur de son substratum. 69. Physcia pulverulenta (Schreb.) Fr. Je n'ai récolté cette es- pèce, ordinairement très commune sur les troncs, qu'une seule fois sur celui d'un Peuplier d'Italie dans le parc du château de Canisy. Elle habite ordinairement ici sur les parties élevées du tronc ou sur les rameaux des arbres; je l'ai recueillie ainsi sur des arbres abattus, sur un Hêtre et un Chêne à Gourfaleur, puis sur les schistes près de la gare de Canisy. Thalle blanchâtre, pruineux, insensible à l'action de la potasse ; apothécies larges de 0.50-3 millim., à disque roux pruineux et à bords couronnés de quelques petites folioles; spores brunâtres, i-septées longues de 0.024-31 et larges de 0.015-18 millim. L'iode rend la gélatine hyméniale bleue, puis rouge vineuse. Var. ANGUSTATA Nyl. — Sur des branches d'arbres abattus : Chêne et Frêne dans le parc du château de Canisy, Chêne à Saint-Martin de Bonfossé. Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 265 Thalle d'un brun verdâtre, à divisions étroites, sans pruine, avec les extrémités bordées de blanc, apothécies petites, larges de i millim., à disque rougeâtre, légèrement pruineux, à bord entier ; spores brunâtres i-septées longues de 0.023-37 et larges de 0.012-20 millim. L'iode bleuit la gélatine byméniale, puis la rend rouge vineuse. 70. Physcia venusta (Ach.) Nyl. P. pulverulenta var. venusta ç^Schr., Malbr. Catal.Lich. Norm. p., 117 et Exsicc. 119. — Sur un Tilleul, parc du château de Canisy. Apothécies à disque rougeâtre, à peine pruineux, à bord couronné par de nombreuses folioles; spores brunâtres i-septées longues de 0.026-33 et larges de o. 013-16 millim. La forme la plus fréquente de cette espèce est ici celle dont les bords de l'apothécie ne portent que peu de folioles; je l'ai récoltée ainsi dans les parties élevées d'arbres abattus, sur des Frênes dans le parc du château de Canisy et à Saint-Ebremond de Bonfossé (Ricque- bourg) ; sur un Hêtre et un Chêne à Gourfaleur ; sur un Orme à Canisy (Basse-Meilleraie) ; sur un Peuplier d'Italie à Saint-Ebremond de Bon- fossé (ferme de M. Leturc), Les spores mesurent 0,026-37 millim. en longueur et 0.015- 19 ^^ largeur. Dans le type et dans cette forme l'iode rend la gélatine hyméniale bleue, et elle devient ensuite d'un rouge vineux foncé. 71. Physcia pityrea (Ach.) Nyl. — Sur une vieille barrière à Gourfaleur; stérile. M. Nylander n'admet pas le Ph. pidvertdenta f. sorediosa Malbr. Catal. Lich. Norm. Supplém. p. 25; il regarde cette forme comme un état du Pk. pityrea (Ach.). 72. Physcia stellaris (L.) Fr. — Sur les rameaux extrêmes de la cime des Hêtres, parc du château de Canisy et bois de Dangy. Thalle de petite dimension, 1-3 cent, de largeur, dont le cortex seul est jauni par la potasse, à fibrilles blanches ou un peu brunies ; apothécies larges de 1-2 millim. , à disque roux non pruineux, à bord entier; spores noirâtres, i-septées, longues de 0.017-22 et larges de 0.008-9 millim. L'iode bleuit la gélatine hyméniale, puis la rend d'un rouge vineux foncé. Cette espèce ne doit pas être rare en Normandie sur les petites branches des Hêtres, car je l'y ai vue également dans le parc du château de Thibermont, près de Dieppe. Var. LEPTALEA (Ach.) Nyl. — Fréquent sur les branches des ar- bres : des Marronniers, parc du château de Canisy ; des Ormes, Canisy (Basse-Meilleraie) ; des Frênes, Saint-Ebremond de Bonfossé (Ricque- bourg); sur le tronc des Pommiers, Canisy (ferme de la Ménagerie); sur une barrière à Gourfaleur. 366 JOURNAL DE BOTANIQUE Cette espèce fructifie très bien ici et atteint souvent un beau déve- loppement. Les apothécies, larges de 2-5 milliin. à disque roux, par- fois noir pruineux,ontle bord entier, puis crénelé. Les spores noirâtres i-septées sont longues de 0.017-25 et larges de 0,009-1 1 millim. L'iode donne à la gélatine hyméniale une teinte bleue persistante. La potasse teint en jaune comme dans le type la couche corticale et est sans action sur la médulle. 73. Physcia tenella (Scop.) Nyl. — Fréquent sur les branches des Frênes, Hêtres, etc. ; ça et là, sur le tronc des Pommiers. Sur les schistes près de la gare de Canisy. Cette espèce est presque toujours stérile ici ; je l'ai trouvée fructifiée sur des Pommiers à Canisy (le Bosc). 74. Physcia ïribacia (Ach.) Nyl." apud Hue Addend. Lichenogr. europ. p. 53 et 332; Ph. albinea var. tribacia Schr., Malbr. Catal, Lich. Norm. p. 120. — Sur un Noyer à Saint-Ebremond de Bonfossé; sur les schistes d'un bâtiment à Gourfaleur (propriété de M. le D'" Marin). Thalle stérile ; la potasse jaunit le cortex et n'a pas d'action sur la médulle. 75. Physcia aipolia (Ach.) Nyl. — Sur les branches d'un Tilleul, parc du château de Canisy ; sur un tronc de Hêtre à Saint-Ebremond de Bonfossé (Ricquebourgj ; sur des branches de Chêne à Canisy et à Gourfaleur; sur les arbres fruitiers, potager du château de Joigne à Saint-Gilles; sur une barrière à Canisy (les Bordeaux). Dans la forme typique et dans les variétés, la potasse jaunit et le cortex et la médulle ; les laciniures du thalle sont plus planes et plus découpées que dans le Ph. stellaris (L.) et sont garnies en dessous de fibrilles noires; les apothécies larges de 1-2 millim. ont le bord entier, le disque brun ou noirâtre, nu ou pruineux; less pores noirâtres, i-sep- tées, sont longues de 0.020-26 et larges de o.oii millim. La gélatine hyméniale, par l'iode, devient d'un bleu qui persiste ou s'obscurcit. — F. \. ACRITA (Ach.) Nyl. Lich. Scand. p. m. — Sur une barrière à Canisy (terme de la Ménagerie). Thalle granuleux au centre, à rhizines blanches; apothécies à bord entier, à disque légèrement pruineux. — F. 2. CERCIDIA (Ach.) Nyl. Lich. Scand. p. ii\\ Ph. stellaris var. cercidiaM.2i\kiX. Catal. Lich. Norm. p. 118. — Sur un Peuplier d'Italie à Saint-Ebremond de Bonfossé (ferme de M. Leturc) ; sur une barrière à Canisy (les Bordeaux) . Thalle à bords relevés, très granuleux au centre; apothécies très nombreuses, à bord entier, puis crénelé, à disque noir sans pruine. Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 267 — F. 3. ANTHELiNA (Ach.) Nyl. Lich. Scand. p. m ; var. angus- ia^a Nyl. Syn. I, p. 426. Ph. stellaris var. ambigua Schaer., Malbr., Catal. Lich. Norm. p. 118. — Sur le tronc d'un Pommier à Canisy (le Bosc). Laciniures du thalle étroites et éloignées les unes des autres, munies en dessous de fibrilles noires ; apothécies à bord entier et à disque noir pruineux. \; M. Malbranche, dans son Catal. Lich. Norm. p. 118 et dans l'éti- quette de son Exsiccata 25, réunit les Ph. stellaris (L.) et Ph. aipolia (Ach.). Mais dans son herbier, les échantillons placés sous cette éti- quette ont été nommés Ph. aipolia (Ach.) par Mougeot et Puget, qui les ont récoltés. Par conséquent, même avant la découverte des réactifs, les lichénologues distinguaient très bien ces deux espèces. 76. Physcia astroidea (Clem.) Fr. — Sur les Pommiers à Canisy (ferme de la Ménagerie et les Bordeaux) ; sur les branches de la cime des Hêtres qui entourent le parc du château ; sur une barrière à Saint- Ebremond-de-Bonfossé) . Je n'ai récolté cette espèce fructifiée que sur les Pommiers ; la po- tasse donne la réaction jaune au cortex et à la médulle. Les apothécies à disque roux pruineux ou d'un brun noir et nu, ont le bord crénelé. Les spores, noirâtres, i-septées, sont longues de 0,017-22 et larges de 0,008-10 millim. L'iode rend la gélatine hyméniale d'un bleu persis- tant. Sur une vieille barrière à Saint-Ebremond-de-Bonfossé, j'ai recueilli une forme stérile de cette espèce dont le thalle est couvert de granula- tions d'un brun livide, iormant une croûte épaisse et mamelonnée; quelques petites folioles apparaissant ça et là sur les bords et la réac- tion permettent seules de reconnaître cette forme d'un aspect étrange. 77. Physcia OBSCURA (Ehrh.) Nyl. — Sur un Tilleul, parc du châ- teau de Canisy ; sur un Orme à Canisy (Basse Meilleraie). Sur les pierres du château de Canisy ; sur les schistes près de la gare de Cani- nisy; sur la croix du cimetière de Mesnil-Amey. La potasse est sans action sur le cortex et sur la médulle. Ce Phys- cia, rare dans cette contrée, est ordinairement stérile. Sur les pierres du château de Canisy, il se développe très bien et fructifie. 78. Physcia ulothrix (Ach.) Nyl. — Sur les schistes près de la gare de Canisy. On voit de nombreuses fibrilles noires, à extrémités blanches, sous les laciniures du thalle et sous les apothécies. Ce Physcia se rapproche beaucoup du Ph. set osa (Ach.) pour la couleur du thalle, mais les fibrilles sont plus courtes que dans ce dernier, et il porte de nombreuses 268 JOURNAL DE BOTANIQUE sorédies verdâtres. Les spores sont longues de 0,020-22 et larges de 0,008-9 millim. La gélatine hyméniale devient par l'iode, d'abord bleue, puis d'un rouge vineux foncé. [A suivre). VARIÉTÉS M. Sappitt a conclu d'observations faites sur place, et surtout d'une série de cultures expérimentales entreprises par lui et exposées en détail dans le numéro de juillet du Journal of Botany, que l'écidium du Convallaria inajalis (jEcidtU7n Convallarise) appartient à une Uré- dinée hétéroïque dont l'urédo et les téleutospores ont pour hôte le Pha- laris arundinacea, M . Sappitt lui donne le nom de Puccinia digraphidis. M. Plowright est arrivé de son côté à des résultats analogues. Cette nouvelle espèce est assez voisine du Puccinia sessilis; elle s'en distingue par les dimensions de ses téleutospores et par son mode de vie. Dans le n° 104 du Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Pa- ris, M. Bâillon fait connaître, sous le nom de Garcinia Balansés, une intéressante Clusiacée observée au Tonkin par M. Balansa. C'est le Kei- Yap des Annamites, qui joue un grand rôle dans le pays par ses graines à embryon très riche en huile; celle-ci est amère et ne sert guère qu'à l'éclairage et aux usages industriels. Le latex jaunâtre de la plante est également utilisé : on en fabrique des chandelles. C'est à Tu-Phap, dans les bois, que M. Balansa a observé cet arbre à graines pléagineuses, haut de 10 à 15 mètres, de forme pyramidale et « à port de Pin > . CHRONIQUE M. le Professeur Oliver a quitté la direction de l'Herbier de Kew auquel il était attaché depuis trente ans. Il continue toutefois à résider à Kew, de sorte que les travailleurs de l'Herbier pourront encore profiter de sa profonde connais- sance de la flore universelle. Son successeur est M. J. G. Bakee, le savant monographe des Fougères, des Amaryllidées, des Broméliacées, bien connu et estimé des botanistes et des hor- ticulteurs, et collaborateur de M. Oliver depuis 1866. A son tour, M. Baker est remplacé à l'Herbier comme premier assistant par M. Hemsley, l'auteur, entre autres ouvrages, de la Botanique du « Challenger » et de la Flore de Chine actuellement en cours de publication. Le Gérant: Louis Moeot. Paris. — J. Uersch, imp. 22, PI. Denfej-t-Rochereau- 4' ANNÉE. N" 15. 1" AOUT 1890. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. SUR LA FEUILLE DES HYDROCHARIDEES MARINES Par M. C. SAUVAGEAU. La famille des Hydrocharidées possède seulement trois genres adaptés à la vie dans l'eau de la mer : EnJiahts L. C. Richard, Thalassia Solander (Kônig), et Halophila du Petit-Thouars. J'ai recherché les caractères que l'étude de la feuille fournit pour distinguer ces plantes les unes des autres et des autres Phané- rogames marines que j'ai déjà étudiées (i). I. — ENHALUS (2) L. C. Richard. E. acoroïdes (3) (L. fil.) Steud. est le seul représentant du genre ; il habite la Mer Rouge, l'Océan Pacifique, l'Océan Indien et tout particulièrement l'Archipel Indien. M. Balansa en a rap- porté de nombreux exemplaires de la Nouvelle-Calédonie^ pro- venant des endroits où, à marée haute, la profondeur de l'eau est de 2-3 mètres; il s'y trouve parfois en si grande abondance que, par ses longues feuilles flottantes, il peut entraver, à marée basse, la marche des embarcations (4). J'ai mesuré des feuilles dont la longueur atteignait environ 90 cm. ; la largeur varie de 10 à 15 mm. Comme dans le Posido7iîa, la tige a des entre-nœuds très courts, et les feuilles rubannées sont longuement engainantes. Au-dessoys des feuilles encore vivantes ou seulement partielle- ment désorganisées, des filaments longs, noirâtres et résistants, 1. C. Sauvageau, Observations sur la strtichire des feuilles des plantes aqua- tiques, Zostera, Cymodocea, Posidonia (Journ. de Botanique, 1890), 2. Ou Enaliis, d'après Ascherson et Gûrke in Die natiirlichen Pflansenfa- milien von Engler et Prantl, II Teil, Hydrocharitacea? ^ p. 254. 3. P. Mag-nus, Ueber die Anatomie der Meeresphattero gamen (Sitz. Ber. der Gesellsch. naturf. Freunde zu Berlin im Jahre 1870, p. 85 à 90). 4. Indiqué par M. Balansa dans l'herbier de la Nouvelle-Calédonie, du Muséum d'histoire naturelle. 270 JOURNAL DE BOTANIQUE disposés sans ordre apparent, persistent sur la tige; ils sont plus forts à leur base qu'à leur extrémité et se terminent en pointe aiguë ; les uns ont plusieurs décimètres de longueur, les autres sont beaucoup plus courts; ils sont dus, de même que chez le Posidotiia, à des faisceaux fibreux lignifiés, isolés par la désorganisation de la feuille. La gaine foliaire n'est pas séparée du limbe par une ligule ; c'est là d'ailleurs un caractère commun avec le Thalassia^ et qui distingue ces deux genres de toutes les autres Phanéro- games marines à feuilles rubannées. Il en résulte que la limite entre la gaîne et le liinbe est difficile et parfois même impossible à indiquer : car les lèvres larges et recouvrantes à la base sont de plus en plus étroites vers le haut et se confondent insensible- ment avec les bords du limbe ; souvent d'ailleurs l'une des lèvres cesse plus tôt que l'autre, comme on le reconnaît, soit directe- ment, soit sur des coupes transversales. Les nervures des feuilles sont parallèles et réunies par des nervures transversales d'anastomose soutenues par des dia- phragmes dont l'origine et la structure sont les mêmes que celles qui ont été indiquées pour le Zostera (i). Les cellules épider- miques, vues de dessus, sont régulièrement disposées et relati- vement larges ; aucune d'elles n'est transformée en cellules sécré- trices, mais celles-ci sont assez nombreuses dans les assises sous- jacentes et sont beaucoup plus allongées que chez toutes les autres Phanérogames marines, car on les voit fréquemment s'étendre d'un diaphragme à un autre diaphragme ; leur con- tenu d'un brun plus ou moins foncé possède les mêmes ca- ractères que celui des mêmes cellules des Qyutodocea et Posi- donia. Lorsque les feuilles sont jeunes, elles possèdent, au som- met, des dents formées par une cellule épidermique pointue, saillante, plus grande que ses congénères. Peu à peu, les feuilles se désorganisent à partir de leur som- met, laissant à nu les faisceaux fibreux qui s'isolent de plus en plus ; la base des feuilles âgées en voie de décomposition perd sa couleur verte, et l'on voit par transparence les cellules sécré- trices qui forment des raies brunâtres entre des lignes noires non interrompues, dues aux faisceaux fibreux qui accompagnent les nervures et qui noircissent avant d'être isolés. I. C. Sauvageau, loc. cit. C. Sauvageau. — Sur la feuille des Hydrocharidées marines. 271 La structure de la feuille, qui d'ailleurs présente des particu- larités caractéristiques, n'est pas la même suivant les niveaux considérés (i). A la base de la gaine, au-dessous de l'épiderme dorsal, est une couche de 3-5 rangées de cellules, plus ou moins régulièrement disposées, sans lacunes, et dont quelques- Fig. I. Enhalus acoroides. — Coupe transversale d'un faisceau libéro-ligneux latéral pris à la base de la gaine, pour montrer le développement du cordon fibreux extra-libérien (gross. 80). unes sont sécrétrices; de cette couche partent de nombreux murs d'une seule épaisseur de cellules, qui se dirigent tous direc- tement vers l'épiderme ventral, et qui aboutissent, soit à son contact, soit à une assise sous-épidermique. Il en résulte de nom- breux et grands canaux aérif ères ; ceux des lèvres de la gaine sont semblablement disposés, mais diminuent graduellement de hauteur jusqu'à leur disparition vers les bords. Les faisceaux libéro-ligneux, au nombre d'une vingtaine, sont tous disposés dans la couche externe et à l'extrémité d'un mur de séparation. Chacun d'eux est entouré en dehors de sa I. Comme le remarque M. P. Magnus, la description et les dessins que M. Cha- tin donne de la tige et de la feuille de cette plante ne s'y rapportent nullement, et doivent être le résultat d'une erreur de détermination (Chatin, Ancttomie com- parée des végétaux, page 15, pi. VI 1. 272 JOURNAL DE BOTANIQUE partie libérienne, d'une masse en forme de croissant, de fibres scléreuses, qui se lignifient complètement dans les gaines âgées. Tous ces arcs fibreux ne sont pas de même taille ; trois sont plus épais que les autres et accompagnent le faisceau libéro-ligneux médian et les deux faisceaux libéro-ligneux latéraux situés à peu près au point où la partie plate de la gaîne se recourbe pour former les lèvres. En dehors de ces derniers, les lèvres possèdent de 2 à 5 faisceaux. Sur une feuille ayant acquis toute sa taille, mais dont la base est encore recouverte par plusieurs gaines âgées, en voie de désorganisation plus ou moins avancée, ces paquets de fibres sont encore à l'état de massifs de cellules à parois assez minces et cellulosiques ; l'épaississement et la ligni- fication se produisent donc tardivement, comme chez le Posido- nia. Bientôt ces fibres, tout en restant blanches, épaississent leurs parois et ne conservent qu'une lumière très étroite. Enfin, plus tard, le pourtour du cordon fibreux brunit; et la teinte brune, en devenant de plus en plus foncée à la périphérie, enva- hit progressivement l'intérieur. La figure I représente la nervure située au point où la partie plate de la gaîne se recourbe pour former les lèvres; elle a été choisie à la base d'une gaîne âgée, pour montrer l'énorme développement que peut prendre la masse fibreuse lignifiée, comparativement à la partie libéro-ligneuse ; le bois y est représenté par une lacune vasculaire très nette, à bords convexes, qui rappelle tout à fait celle du Zosiera. On y trouve parfois un unique vaisseau, à paroi lignifiée, tapissant toute la lacune. On peut remarquer, dans la figure I, que la masse fibreuse lignifiée est entourée d'une couche de cellules plus aplaties que les autres cellules du parenchyme ; on doit la considérer comme un endoderme, bien que les parois radiales n'en présentent pas les caractères classiques. En effet, sur les coupes faites à la base d'une gaîne encore jeune, la nervure médiane et les deux grosses nervures latérales ont une section régulièrement arrondie et sont formées d'une lacune vasculaire, de quelques cellules libériennes, et surtout de cellules à parois minces, qui sont les futures fibres, et qui constituent la majeure partie du faisceau. Tout l'ensemble est revêtu d'une couche unique de cellules plates, §e distinguant bien des autres, et qui doit représenter l'endoderme. D'après cette interprétation, la lacune vasculaire serait sous-péricyclique, C. Sauvageau. — Sur la feuille des Hydrochatidees marines. 273 et les fibres seraient d'origine péricyclique. Cette disposition est moins nette sur les nervures devenues adultes, et elle serait plus difficile à retrouver sur les autres nervures, même à l'état jeune. Le parenchyme est plus régulièrement disposé vers le som- met de la gaîne qu'à la base ; il se compose d'une assise de cel- lules au-dessous de chaque épidermej et ces deux assises sont réunies l'une à l'autre par des murs, séparant 2-4 canaux aéri- fères entre deux nervures voisines. Tous les faisceaux libéro- ligneux sont situés du côté dorsal, adossés à l'assise sous-épi- dermique, et chacun d'eux correspond à l'extrémité d'un mur qui se bifurque pour l'entourer ; le liber est donc plus proche de l'épiderme que le bois, à l'inverse de ce qui existe chez le Zosiera. La nervure médiane et les deux grosses nervures laté- rales, qui ont conservé leur prédominance, sont réunies par 2-3 murs à la couche sous-épidermique opposée. Sur les plus gros faisceaux, on retrouve bien la lacune vasculaire, telle qu'elle a été décrite précédemment; mais, dans les autres, elle est réduite à un simple méat irrégulier. Les lèvres de la gaîne possèdent 2 faisceaux libéro-ligneux en dehors du gros faisceau latéral. Chacune des nervures possède encore un arc fibreux sur sa face libérienne, mais beaucoup moins important qu'à la base de la gaîne. De plus, le nombre des nervures est moindre. C'est ainsi que des gaînes qui, à leur base, possédaient plus de 20 ner- vures, n'en ont plus que 13-15 à leur sommet. Ceci explique, à la fois, pourquoi les filaments fibreux, isolés sur la tige, sont plus larges à leur base et diminuent graduellement de diamètre jusqu'à leur extrémité, et aussi pourquoi certains d'entre eux sont très courts. Les lèvres de la gaîne se continuent quelque temps sur le bord du limbe, sous forme d'un léger repli, qui peut passer inaperçu, mais que l'on retrouve sur les coupes transversales. Très souvent^ un peu plus haut, le bord, au lieu d'être recourbé, est légèrement et régulièrement renflé, et, dans cette masse ren- flée, courent le gros faisceau latéral et les deux faisceaux mar- ginaux provenant de la gaîne. J'ai parfois observé que l'un de ceux-ci perdait dans son trajet ses éléments libéro-ligneux, pour être réduit à un faisceau fibreux. C'est alors le seul faisceau fibreux isolé que l'on rencontre dans le parenchyme foliaire. V- ' 274 lOURNAL DE BOTANIQUE Vers la base du limbe (fig. 2), le parenchyme, considéré s^r une coupe transversale, conserve la même disposition générale que vers le sommet de la g-aîne ; mais il est remarquable que les faisceaux libéro-ligneux sont orientés dans deux sens différents. M. Magnus a déjà vu cette particularité {loc. cit. p. 87). Ainsi, on retrouve le faisceau médian, les 2 gros fais- ceaux marginaux et un certain nombre de faisceaux latéraux, toujours orientés comme précédemment sur la face dorsale et accom- pagnés d'un arc fibreux extra-libérien. Mais de même, dans la couche sous-épidermique ventrale, à l'extrémité des «murs de sépara- tion des canaux, sont situés d'autres fais- ceaux libéro-ligneux munis d'un arc fibreux, semblables aux précédents, et qui sont orien- tés de façon inverse, leur liber étant égale- ment plus près de l'épiderme que le bois. Les nervures de ces deux rangées ne sont d'ail- leurs pas régulièrement alternes, et même parfois, assez rarement il est vrai, on en trouve une à chaque extrémité d'un même mur. * D'ailleurs, cette disposition toute particu- lière, loin de se faire tout d'un coup, se pro- duit graduellement. Elle ne peut donc servir à délimiter le limbe de la gaine, car sur cer- taines feuilles, à un niveau où les lèvres de la gaîne sont encore bien nettement indiquées, on voit déjà 1-2 faisceaux inversement orien- tés ; leur nombre augmente ensuite plus haut. Elle n'est pas due à ce que certains faisceaux provenant de la gaîne se seraient retournés en prenant une orientation différente en ar- rivant dans le limbe. Elle provient, au con- traire, de ce que certaines des nervures trans- versales d'anastomose, au lieu de réunir deux nervures normalement orientées, se sont di- rigées vers la couche sous-épidermique de Fig. 2. Enhaliis acoroides. — Coupe transversale prise yers la base du limbe, pour montrer la double orienta- tion des nervures. Les fais- ceaux libéro-ligneux et les arcs fibreux sont indiqués par des hachures de sens différent (gross. 80). Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 275 la face opposée, puis se sont relevées suivant la longueur de la feuille, pour devenir des nervures parallèles aux premières. A un centimètre du sommet de la feuille, on retrouve les canaux aérifères larges, et très peu élevés; les faisceaux libéro- ligneux, toujours pourvus d'un arc fibreux extra-libérien, ont diminué de nombre, et, par suite de la moindre épaisseur du limbe, ils sont situés presque sur la même ligne; ceux d'orienta- tion normale prédominent ; mais on en trouve cependant aussi d'orientation inverse. En résumé, la feuille de XEnJialus acoroides, en outre de ses dimensions et de son absence de ligule, se distinguera toujours des autres Phanérogames marines par les longs filaments fibreux qui occupent sur la tige la place des feuilles disparues, par des faisceaux libéro-ligneux recouverts d'un arc fibreux extra-libé- rien, et par la double orientation des faisceaux libéro-ligneux du limbe. (A suivre.) $K LICHENS DE CANISY (Manche) ET DES ENVIRONS {Suite.') Par M. l'abbé HUE. 79. Pannaria rubiginosa var. conoplea (Ach.) — Sur des Chênes au bord de l'étang la Motte-rEvêque à Saint-Ebremond-de-Bonfossé. Thalle stérile, comme il l'est toujours, presque complètement re- couvert de sorédies bleuâtres. 80. Pannaria nebulosa (Hoffm.) Nyl. — Très commun sur la terre des talus des routes et des chemins ombragés; quelquefois aussi sur les talus qui séparent les champs et les herbages. La var, coronaia Nyl., Lecanora coro/mta Floerke, me paraît plus fréquente que le type. Ce Lichen est toujours très abondamment fructifié. 81. Pannularia microphylla (Sv^.) Nyl. — Sur de vieilles sou- ches de Frêne, sur un talus qui sépare des champs labourés à Canisy (les Bordeaux et Bouchefontaine). M. Malbranche, Catal. Lich, Norm. Supplcin. p. 26, indique ce Lichen comme ayant été déjà récolté en Normandie sur des grès à Fa- laise : il est en effet ordinairement saxicole. Dans mes échantillons cor- ticoles, la croûte thalline est assez épaisse et se fendille facilement en 276 JOURNAL DE BOTANIQUE séchant. Elle est formée de petites squames imbriquées, presque tou- jours bordées de blanc, et repose sur un hyp^thalle noir. Cette cou- leur noire macule certaines parties du thalle, et il se trouve parfois des apothécies noircies extérieurement et même à l'intérieur. Les apothécies biatorines, larges de 0,50-1 millim., sont ordinairement carnées ou légè- rement brunies; elles ontl'hyménium et l'hypothécium incolores, l'épi- thécium légèrement bruni. Les paraphyses sont articulées. Les spores simples et incolores ont en longeur 0,014-30 millim. sur 0,007-8 en lar- geur. L'iode bleuit légèrement la gélatine hyméniale, puis lui donne rapidement une teinte rouge vineuse. 82. Pannularianigra var. TRiSEPTATA Nyl., Malbr. Catal. Lich. Nornt. p. 127. — Sur le mortier du parapet en briques d'un pont sur la Joigne à Canisy. Spores, en grande majorité, 3-septées, longues de 0,015-20 et lar- ges de 0,005-7 millim.; on en trouve [quelques-unes 1-2 septées et plus courtes. Les paraphyses sont articulées. 83. Lecanora phlogina Ach. — Sur des Ormes à Canisy, avenue de l'église et ferme de la Ménagerie ; à Saint-Gilles (La Vallée). Sur un vieil Orme, planté sur un talus, à Canisy (Basse Meilleraie) , j 'ai récolté une forme à thalle lépreux verdâtre. La potasse est sans action sur le thalle, mais elle rougit l'épithé- cium; spores placodiomorphes, à logettes étroites, longues de 0,010-13 et larges de 0,005-6 millim. 84. Lecanora Roboris Duf. — Sur les vieux Chênes à Canisy (Pierrelais), à Saint- Ebremond-de-Bonfossé et à l'entrée du bois Main- gray à Saint-Gilles . Le thalle cendré grisâtre, granuleux, devient jaune par la potasse. Le bord des apothécies, assez élevé, est presque toujours crénelé; les spores brunâtres I -septées sont longues de 0,016-20 millim. et larges de 0,009-11. L'iode rend la gélatine hyméniale bleue. Les spermaties droites ont 0,003-4 sur à peine 0,001 millim. et sont fixées à de courts arthrostérigmates . C'est le Lichen que M. Malbranche Catal. Lich. Norm.p. 144 dé- crit sous le nom de L. sophodes var. exj'gua Nyl, Les échantillons de Saint-Pierre-Manneville, cités dans le Supplém. p. 35, sous le nom de L. Roboris Duf. appartiennent parfaitement à cette espèce et sont iden- tiques avec les miens. Dans son herbier M. Malbranche les a étiquetés : L. sophodes Yax. exigua Nyl., et a mis comme synonyme ; L. Roboris Duf, M. Nylander distingue absolument ces deux espèces : L. sophodes Ach. et L. Roboris Duf, Le premier, dont le L. exigua Ach. est un diminutif, a, entre autres caractères spécifiques, un thalle insensible à Abbé Hue. — Lichens de Canisy (Manche) et des environs. 277 l'action de la potasse, tandis que ce réactif jaunit celui du second . Sur un Chêne et sur un Platane, à Canisy (Basse-Meilleraie), existe une forme à thalle mince, à apothécies variables ; dans le même échan- tillon, les unes sont celles du type, les autres ont le disque convexe, à bord entier un peu flexueux ; les spores ont 0,013-22 sur 0,009-11 mill. 85. Lecanora GLAUCOMA Ach. — Sur les schistes du sommet d'un Vieux mur du cimetière à Canisy. Les apothécies, larges de 1-4 millim., ont le bord flexueux. L'épi- théciura, livide pruineux, devient orangé par le chlorure de chaux, et le thalle jaunit au contact de la potasse. Les spores, simples et inco- lores, mesurent 0,011-15 niillim. en longueur et 0,0070-85 en largeur. L'iode teint la gélatine hyméniale en bleu, puis en rouge vineux. 86. Lecanora coniz^a Ach. — Commun sur les Pins et les Mélè- zes, parc du château de Canisy, bois des Vaux, de Soulles, etc. On le trouve aussi sur les Bouleaux. Le thalle, qui est souvent stérile, devient d'un jaune verdâtre par la potasse et n'est pas changé par le chlorure de chaux ; l'épithécium est ^ formé de petits granules jaunâtres ; les spores simples et incolores ont 0,011-13 millim. en long, et 0,005-6 en larg. L'iode rend la gélatine hyméniale bleue, puis d'un rouge brunâtre ou l'obscurcit. 87. Lecanora lutescens Nyl.; Patellaria lutescens DC. — Assez commun sur les vieux Chênes, où il se place entre les rugosités de l'écorce. Il y est souvent stérile ; je l'ai cependant trouvé bien fructifié à Gourfaleur et près de l'étang la Motte à Saint-Ebremond-de-Bonfossé. Commun, mais toujours stérile, sur les Pins Sylvestres, les Mélèzes et les Pins de Normandie dans le bois de Soulles. Dans le parc du château de Canisy, c'est surtout vers la base que ce Lichen recouvre l'écorce des Epicéa et des Pins. Il se distingue du précédent par un thalle plus épais, d'un jaune plus clair et plus finement pulvérulent ; de plus le chlorure de chaux le rend orangé. L'épithécium est granuleux, les spores simples et incolo- res sont longues de 0,011-15 et larges de 0,0045-60 millim. L'iode rend la gélatine hyméniale bleue, puis lui donne une teinte d'un brun rougeâtre. 88. Lecanora parella Ach. — Commun sur les schistes des murs, sur les granits qui servent de bornes, etc.; sur les ardoises du toit du château de Canisy. Ce Lichen est partout bien développé et fructifié ; il se présente souvent avec un thalle nettement déterminé par une bande à surface lisse et un peu bleuâtre. J'ai récolté la forme corticole sur un Pin de 27.8 lOURNAL DE BOTANIQUE Normandie à Gourfaleur et sur un Chêne à Saint-Sauveur-de-Bonfossé. Dans l'échantillon de cette dernière localité le thalle, à peine rugueux, est glaucescent ; les spores mesurent 0,055-88 sur 0,037-46 millim. Enfin' sur un Poirier en espalier, dans le potager du château de Canisy, il s'est rencontré uneautre forme à thalle blanc, presque lisse, et couvert de so- rédies blanches qui sont ou espacées et assez grosses, ou très petites et contigués. L'enveloppe thalline de l'apothécie est aussi sorédiée. Les spores sont longues de 0,055-72 millim. et larges de 0,029-37. Ce Lichen provenait évidemment de spores tombées du sommet du mur,, qui avait pour couverture des plaques de schistes sur lesquels l'espèce typique était largement représeniée. C'est \a.va.r.a/ôo-J^avescensSchder., yid^h. Caial. Lich. Norm. p. 149, d'après les échantillons que ce der- nier a récoltés à Brionne sur des Chênes. Que ce Lecanora soit saxi- cole ou corticole, le thalle, sorédié ou non, est insensible à l'action du chlorure de chaux ; il en est de même du bord de l'apothécie, tandis que l'épithécium est rougi par ce réactif. La gélatine hyméniale est bleuie par l'iode. 89. Lecanora subtartarea Nyl. Observ, Lich. Pyr. Orient. p. 21, L. pallescens var. leprosa Nyl. Lich, Lapp. Orietit. p. 135. — Sur un Sycomore, au bord de l'étang de Carantilly ; sur un Hêtre dans le bois de la Motte à Saint-Ebremond-de-Bonfossé. Le thalle, le bord de l'apothécie et l'épithécium rougissent au contact du chlorure de chaux, ce que j'ai également observé dans les échantil- lons de L. tartarea Ach., que j'ai récoltés dans les Vosges. L'épithé- cium est très granuleux, l'hypothécium un peu orangé, comme du reste dans le L. parella Ach. L'iode donne à la gélatine hyméniale une teinte bleue persistante . Les thèques renferment 6-8 spores de 0,061-66 millim. en longueur sur 0,033-35 en largeur. Les apothécies sont larges de 2-3 millim. Cette espèce n'est pas citée par les lichénologues nor- mands ; elle a pu être confondue par eux avec le L. tartarea Ach. Je l'ai aussi vue stérile sur le tronc d'un Tilleul dans le parc du château de Canisy. 90. Pertusaria VELATANyl. — Lichen velaius Sm. — Variola- ria conglobata Ach. Syn. Lich. p. 134, teste Nyl. in litt., non P. co?i- globata Olivier FL Lich. Or?ie p. 169 (i). — Assez fréquent sur diffé- rentes essences d'arbres; sur des Ormesà Canisy; sur des Chênes, bois de SouUes; sur des Châtaigniers, bois de .Saint-Sauveur; sur des Chê- nes et des Peupliers à Carantilly, et là, incrustant même les mousses des troncs; sur un Pin de Normandie, dans le parc du château de I. Le n" 175 de VHerb. Lich. Orne de M. l'abbé Olivier porte ce nom : « Per- tusaria conglobati Ach. >. Je n'y ai vu que le Lecanora parella Ach. Cfr. Hue : Les Pertusaria de Iz Flore Jrançaise, Bull. Soc. bot. de France, 1890. Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche) et des efzvû'ons. 279 Pangy ; sur de vieilles barrières à Canisy (Montrairel), à Saint-Gilles (la Vallée) et à Saint-Ebremond-de-Bonfossé. Ce Lichen est toujours stérile ici ; le chlorure de chaux donne ad thalle et aux sorédies la teinte érythrinique. Sur un Chêne à Saint- Gilles j'ai trouvé une forme dont le thalle d'un beau blanc, au lieu de porter des sorédies, était couvert de petites papilles également blanches. Ce Periusarïa n'est pas indiqué par les auteurs normands; cependant ^M. Nylander le signale en Normandie dans ses Lich. Scand. p. 179, où il écrit : « In Gallia occidentali (Pelvet).» Ce botaniste est né à Vire (Calvados). L'échantillon de P. velaia Nyl., de l'herbier de M. Mal- branche, a été récolté en Vendée. 91. Pertusaria coccodes (Ach.) Nyl, — Assez commun sur les Chênes ; je l'ai également vu sur des Frênes à Canisy et à Saint-Ebre- mond-de-Bonfossé ; sur des Ormes, dans l'avenue de l'église à Canisy; sur des Pins de Normandie à Gourfaleur. Ce Lichen est également stérile ici ; le thalle, imbibé d'un peu de potasse, jaunit, puis devient rouge sang. 92. Pertusaria communis DC. — Sur les troncs de tous les arbres et souvent sur leurs branches ; très commun aussi sur les barrières ; sur le mur en argile d'une maison à Dangy . Très souvent, et principalement sur les Hêtres et les Pommiers, le thalle de cette espèce, ainsi que celui du P. mitltipimcta (Turn.) et du P. IVul/enïi T>C . est nettement déterminé. Il prend la forme d'un dis- que, plus ou moins régulier, dont la circonférence est entourée d'une bande blanche (larg. 1-2 millim.) avec des reflets bleuâtres, parfois un peu radiée, et séparée du thalle proprement dit par une ligne d'ungris foncé. Quelquefois la bande blanche se termine sur l'écorce, d'autres fois elle est bordée extérieurement par une ligne grise. J'ai vu à cette espèce ce genre de thalle non seulement dans la Basse-Normandie, mais encore dans la Seine-Inférieure, dans la forêt d'Arqués près de Dieppe, dans celle d'Eawy près de Saint-Saêns, et en dehors desforêts à Saint-Martin-Osmonville et à MontéroUier. Le Pertusaria communis DC . est très polymorphe ici ; le plus sou- vent il se présente avec un thalle cendré, mais parfois on le voit d'un gris plombé, f./Zzif-'Tz^^^ Dub., sur une vieille barrière à Saint-Ebre- mond-de-Bonfossé, avec des spores au nombre de 2 dans les thèques, longues de 0,220 et larges de 0,070 millim. D'autre fois, je l'ai récolté avecun thalle d'un beau blanc, des verrues apothécifères espacées et un peu déprimées dans le haut, sur un Frêne dans le parc du château de Canisy, sur un Chêne à Canisy et sur un Hêtre dans le bois de Soulles. Dans cette dernière localité, les thèques contenaient 1-3 spores longues de 0,169-268 et larges de 0,055-64 millim. Quelle que soit la couleur 28o JOURNAL DE BOTANIQUE du thalle, la réaction K ~ est très constante, c'est-à-dire que la potasse est à peu près sans action sur la couche corticale et donne à la médulle une teinte jaune d'or. Je n'en ai trouvé qu'un échantillon sur un Hêtre dans le bois de SouUes qui ait donné K + c'est-à dire le cortex et la médulle jaunissant. L'iode ne bleuit que les thèques. Sur le poteau d'une barrière, route Montoir à Quibout, j'ai récolté une forme de ce Pertusaria à thalle d'un gris blanchâtre, finement rugueux et portant des verrues apothécifères espacées, élevées, rare- ment arrondies, le plus souvent oblongues et renfermant alors de 12 à 15 apothécies, indiquées par un très petit ostiole noir. Les spores au nombre de 1-2 dans les thèquessont ou oblongues ayant 0,1 95-2 10 mil- lim. en long, sur 0,061-66 en largeur, ou bien ellipsoïdes et alors étant longues de 0,1 40-1 47 millim. et larges de 0,060-76. L'iode ne bleuit que les thèques et la médulle devient jaune d'or par la potasse. 93. Pertusaria multipuncta Nyl.Z?',?/z. Scand. p. 179, Th. Fr. Lichenogr. scand. p. 309; P. communis var. sorediata Fr. Lichen, europ. p. 422, (moins les var. globulifera et orbictclata) ; P. sorediata Malbr. Catal. Lich. Norm. Supplém. p. 42, Zwackh Exsicc. 1082 a et b; Olivier Herb. Lich. Orne n° 268 (échantillon récolté en Bretagne par M. l'abbé de la Godelinais). — Variolaria multipuncta Turn. Sur des Bouleaux, où cette espèce est fréquente, sur des Hêtres et sur un jeune Chêne plantés sur les deux pentes d'un vallon très ombracré dans le bois de la Motte et sur un Cerisier près de l'étang du même nom, à Saint-Ebremond-de-Bonfosssé ; sur des Hêtres dans les bois de SouUes, de Saint-Sauveur-de-Bonfossé et de Dangy. L'ourao-an du 22> janvier 1890 m'a permis de constater que les branches de la cime des Hêtres et des Bouleaux, dans le bois de la Motte, sont couvertes de ce Lichen. Le thalle est cendré, blanchâtre, quelquefois d'un gris foncé, mince et un peu aréole surlesBouIeaux, épais et rugueux sur les Hêtres. La po- tasse le jaunit, ainsi que la médulle et leur donne ensuite une teinte oran- géerougeàtre. Cette réaction n'est pas toujours très apparente, surtout sur les thalles très gris ; elle m'a paru plus constante sur le bord de l'apothé- cie. Leighton Lich. Flora, 3"'^ édition p. 309 et Th. Fries, à l'endroit cité plus haut, sont les seuls auteurs qui indiquent une réaction pour le thalle de cette espèce; l'iode bleuit la médulle. Les verrues apothéci- fères, espacées, assez élevées, forment une petite cupule sessile, un peu aplatie, d'abord recouverte souvent par une mince enveloppe thalline. Celle-ci disparaît bientôt, et alors les bords deviennent pulvérulents ainsi que le disque. Les ostioles, au nombre de 2-^ dans chaque verrue sont glauques-pruineux. Dans les échantillons fagicoles, le disque est chargé d'une épaisse couche de sorédies, et les ostioles sont invisibles. Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs, 281 Les spores, uniques dans les thèques, sont oblongues et mesurent 0,165-190 millim. de longueur et 0,044-60 en largeur. L'iode bleuit légèrement la gélatine hyméniale et rend les thèques d'abord d'un beau bleu, puis d'un violet vineux. Les spores, sorties des thèques, prennent une teinte rouge vineuse. Les spermogonies renfermées dans de petites verrues, contiennent des spermaties droites, cylindriques, lîxées à des stérigmates simples, longues de 0,005-7 et larges de 0,0010-12 millim. Th. Pries, dans l'ouvrage cité plus haut, dit que ce Pertusaria ressemble à un Phlyctis; c'est très vrai pour les Phlyctis de Suède, mais en Normandie ces derniers n'ont jamais les apothécies aussi élevées . Lavar. ophthalmisa Malbr. Catal. Lich. Norm. Stipplém. p. 43, d'après les échantillons de son herbier recueillis par M. de Brébisson sur un Noyer à Falaise, a les mêmes réactions que le P. miiltipujicta Fr. Elle s'en distingue extérieurement par l'absence de sorédies sur l'apothécie ; le bord des verrues apothécifères est rugueux, un peu lé- preux, et les ostioles larges sont glauques-noirâtres et pruineux. Ce n'est probablement qu'une forme du P. multipuncta Nyl. et non le vrai ophthalmisa Nyl., car Leigthon Lich. FI or. gr. Brit. 3'"* édition p. 233, dit que le thalle de ce dernier n'a aucune réaction. Du reste j'ai récolté sur des branches de Chêne, dans le bois de la Motte à Saint- Ebremond-de-Bonfossé, une autre forme de ce Pertusaria à thalle d'un gris glaucescent, mais semblable pour les apothécies au P. ophthalmiza de M. Malbranche; les réactions démontrent que ce Lichen n'est qu'une forme du P. multipuncta Nyl.; de plus ces échantillons ne ressemblent pas àl'exsiccata 1389 de M. Arnold. 94. P. SCUTELLATA Huc ; P. scutellaris Hue Pertus. flore franc. p. 14 in Bull. Soc. botan. France 1890 (i). Sous ce nom sont compris tous les thalles stériles, portant pour la plupart des verrues chargées de sorédies et désignés par les anciens auteurs sous différents noms, comme Variolaria communis var. orbiculata, alnea, pinea, leucaspis Ach., Variol. aspergilla Xch.y Variol. à^iscoidaPers. [2), quand ils n'ont pas de réaction. Cette espèce ainsi conçue a donc un thalle tou- jours stérile et insensible à l'action de la potasse et à celle du chlorure 1. Pour ne pas créer un nom nouveau, j'avais repris le nom de Schaerer, mais M. Zwackh m'a fait remarquer que le /*. communis var. scîttellaris Scbser. Enum. Lich. eii,rop., p. 229, exsicc. n. 597 est le P. globtili/era Nyl. Le même savant redresse une erreur p. 18 du même mémoire ; son exsiccata de P. coronata Ach. porte le n' 295 et non 308. Enfin p. 10 on peut ajouter au P. melanochlora Nyl. les exsicc. nn. 592 et 593, et p. 19, au P. Wulfenii var. rupicola Nyl., les exsicc. nn. 594 et 595, tous les quatre de Schasrer et récoltés dans les Pyrénées- Orientales. 2. Le thalle du Variolaria discoidea de l'herbier de de CandoUe, conservé au Muséum, n'a aucune réaction par la potasse, ni par le chlorure de chaux. 282 JOURNAL DE BOTANIQUE de chaux, et elle se rapproche plus du Pertusaria amara Nyl. que du P. multipimcta Nyl. Ce P. sciitellata Hue est ici très commun et très envahissant. On le voit sur les troncs et les branches des arbres de toutes les essences ; ie l'ai trouvé à Dangy sur l'argile, à Canisy sur des Mousses et sur les murs du château . Il est également commun sur les barrières. Ce thalle stérile est le plus souvent cendré-grisâtre et chargé de nombreuses sorédies blanches. La forme dïscoidea Kch.^ à scutelles so- rédifères très larges se voit fréquemment sur les Chênes. Un Platane, planté sur un talus qui sépare deux prairies à Canisy (Basse Meilleraie) et un Noyer à Saint-Ebremond-de-Bonfossé m'ont offert une forme de cette espèce à thalle très blanc et dont presque toutes les verrues étaient changées en un grossier isidium. 95. Pertusaria globulifera (Turn.) Nyl. — Sur des Hêtres plan- tés sur les fossés d'un camp romain, sur un Chêne et sur un Lierre, qui entourait un Hêtre, dans le bois de la Motte, à Saint-Ebremond-de- Bonfossé ; sur des Hêtres, dans le parc du château de Dangy. Souvent, ce Pertusaria incruste lés Mousses qui végètent sur les troncs des Hêtres. Il est fertile dans la première localité, mais non à la manière des autres espèces de ce genre, car c'est le plus grand nombre des verrues qui est stérile, et de place en place, on en rencontre une ou plusieurs contenant les apothécies. Parfois les verrues stériles devien- nent confluentes et forment une sorte de croûte inégale, avec de grandes crevasses, épaisse de 5-6 millim. et couverte d'un isidium grossier. Le thalle est toujours insensible à la potasse caustique et au chlo- rure de chaux et la méduUe n'est pas bleuie par l'iode. Les verrues apothécifères, larges de i à 3.5 millim. sont globuleuses et renferment 1-3 apothécies. Celles-ci sont d'abord recouvertes par une enveloppe thalline lisse et unie qui s'ouvre ensuite en un large pore et laisse aper- cevoir une autre enveloppe blanche un peu farineuse. L'épithécium d'un vert noirâtre n'est pas changé par la potasse. Les thèques ne ren- fermaient que des spores en voie de formation et qui paraissaient devoir être uniques ; ces thèques sont longues de 0,220-308 et large de 0,048- 55 millim. L'iode les bleuit et les rend ensuite d'un violet rougeâtre ; la gélatine hyméniale bleuit aussi par ce réactif, puis de vient d'un rouge jaunâtre. Les spermogonies sont contenues dans des verrues également globuleuses, mais plus petites que celles qui renferment l'apothécie ; les spermaties cylindriques, droites ont 0,005-6 millim. de longueur, sur 0,0010-12 en largeur, et sont attachées à des stérigmates simples. Je ne crois pas que ce Lichen ait jamais été signalé fructifié en Nor- mandie, ni peut-être en France. Son mode de fructification le sépare complètement du P. multipimcta Nyl. Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche^ et des environs. 283 96. Pertusaria amara Nyl. — Variolaria amara Ach. — Cette espèce est presque aussi commune que le P. scutellata Hue sur les dif- férentes essences d'arbres : sur les Hêtres, aussi bien sur le tronc que sur les branches du sommet, parc du château de Canisy, Gourfaleur, Saint-Gilles; sur le tronc des Chênes, Canisy, bois des Vaux à Saint- Ebremond-de-6onfossé ; sur les Maronniers, parc du château de Canisy; ^ur les Sycomores, Canisy et Carantilly, sur les Pins de Normandie, bois de Soulles et ferme de Bonfossé à Saint-Sauveur-de-Bonfossé, etc. Elle est également commune sur les vieilles barrières à Canisy et à Saint-Ebremond-de-Bonfossé. On la trouve aussi sur les schistes des talus du chemin de fer entre Canisy et Saint-Lô. Ce Pertusaria se reconnaît à sa saveur amère et à ses sorédies très blanches et farineuses. Le chlorure de chaux, employé après la potasse caustique, les rend violettes ; de plus ce dernier réactif seul les jaunit légèrement et après dissécation les rend rouges. Je ne l'ai rencontré que stérile. 97. Pertusaria Westringii (Ach.) Nyl. Observ. Lich. Pyr. Orieiit. p. 35. — Sur un Pommier, à Canisy (Basse-Meilleraie). Thalle stérile, d'un gris bruni, couvert de papilles concolores, entre lesquelles se trouvent quelques rares sorédies. La potasse caus- tique le jaunit, et le fait passer immédiatement au rouge pourpre ; l'iode est sans action sur la médulle. Les lichénologues normands ne citent pas cette espèce. 98. Pertusaria melaleuca Dub. — Sur les Hêtres dans le bois de Soulles. Le thalle d'un blanc de crème, devient jaune par la potasse, puis d'un jaune plus intense, si on y ajoute du chlorure de chaux. Les thè- ques renferment deux spores longues de 0,077-81 et larges de 0,030-33 millim. Les verrues apothécifères, peu élevées au-dessus du thalle, n'ont qu'un ostiole, à disque noir, à bords lacérés. L'iode ne bleuit que les thèques. 99. Pertusaria pustulata (Ach.) Nyl. — Sur un Cerisier, dans le bois de la Motte, à Saint-Ebremond-de-Bonfossé. Cette espèce, comme la précédente, me paraît très rare ici . Le thalle d'un cendré grisâtre, légèrement aréole, devient par places orangé par le chlorure de chaux succédant immédiatement à la potasse. Les ver- rues apothécifères convexes contiennent 1-5 apothécies, à disque noir, à bord presque entier, et elles sont souvent confluentes. Les thèques sont aussi bispores : dans la même thèque, j'ai mesuré une spore de 0,088 sur 0,042, et une seconde de 0,072 sur 0,040 millim. L'iode ne bleuit que les thèques. 284 JOURNAL DE BOTANIQUE loo. Pertusaria leioplaca Schaer. — Commun sur les écorces lisses des Hêtres, des jeunes Chênes, des Maronniers. Je l'ai trouvé sur un Cerisier, à Saint-Ebremond-de-Bonfossé. Les thèques contiennent ordinairement 4 spores, quelquefois 3 ou 5, longues de 0,066-110 et larges de 0,026-39 millim. — Var. JuGLANDis Garov. — Sur un Platane, à Canisy (Basse- Meilleraie). Thalle et verrues apothécifères d'un blanc de lait, ressemblant extérieurement à certaines formes du P. communis DC. On trouve, dans chaque verrue, 1-4 ostioles ponctiformes et noirs. Les spores, au nombre de 4, rarement 3-5 dans chaque thèque, ont de 0,048 à 106 millim. en longueur et 0,026-38 en largeur. Les thèques seules sont bleuies par l'iode. Cette variété est signalée en Normandie seulement par M. l'abbé Olivier Flore Lich. Orne'p. 171. ICI. Pertusaria Wulfenii DC. — Excessivement commun sur tous les troncs d'arbres. Je l'ai récolté aussi sur des Houx dans le parc du château de SouUes. La couche corticale du thalle devient [d'un jaune intense par le chlorure de chaux succédant à la potasse. Sur un Pin de Normandie à Saint-Sauveur, j'ai récolté un échantillon ne donnant aucune réaction. Les apothécies toujours fort nombreuses, pressées les unes contre les autres, sont d'abord recouvertes par une enveloppe thalline ; celle-ci se déchire dans le milieu, et bientôt les apothécies deviennent lécanorines et montrent un disque ordinairement noir, parfois carné. Si le disque est noir, il devient violet par la potasse. Sur un Hêtre dans le bois de Soulles, j'ai recueilli un échantillon dont l'hyménium et les spores étaient noirâtres. Les spores sont ordinairement incolores et oblongues, ayant o,oS6-i 16 millim. de longueur et 0,0042-46 en largeur; on peut en rencontrer de plus ovoïdes, de 0,080 sur 0,046 millim. L'iode bleuit seulement les thèques, — Var. I. GLABRESCENS Nyl. — Assez rare; sur des Châtaigniers, dans les bois de Soulles et de Carantilly, — Var. 2. RUGOSA (Ach.) Nyl. — Commun sur les vieux Chênes. {A suivre.) CHRONIQ.UE. M. A. N. Berlese a entrepris la publication d'un travail considérable, destiné à faire suite au Syllogc Fiingoriim de M. Saccardo, sous le titre de Icônes Fun- gorum adusuin Sylloges Saccardianse adcomodatas. Nous sig^nalons à nos lecteurs une nouvelle revue, le Diatomiste, dirigée par M. Tempère et réservée exclusivement à l'étude des Diatomées. Le Gérant : Louis Moeot. Paris. — J. Mersch, imp. 22, PI. Denferl-RochsiL-au- 4" ANNÉE. N" 16. 16 AOUT 1890. n"i-i'i"i~i-inrinrLn.nj-Lairm,iv\rL'i.annrLTn.m'^nir~-n"""""" -■*»»***■»■»»■■■■■-*****■■-*■■ **>*— m^»^*»»*»*-* ------ -~-|.^ \r\r.r 'ji,n_n,rijLnj JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur : M. Louis MOROT. HERBORISATION A MONTFORT-L'AMAURY ET A GAMBAISEUIL Par MM. PARISOT, BOIS, GAILLARD et GÉROME. En publiant cette note, notre but est d'attirer de nouveau l'attention des botanistes parisiens sur une localité extrêmement intéressante, peu fréquentée, et de montrer que les espèces si- gnalées, il y a un certain nombre d'années, par le D' E. Four- nier et autres botanistes, s'y retrouvent et peuvent encore y être récoltées abondamment. L'excursion est assez longue et exige une journée entière. Ainsi que le recommande M. Verlot, dans le Guide du Botaniste herborisant, il ne faut l'entreprendre qu'étant muni d'une bonne carte, sans quoi on pourrait éprouver quelques difficultés pour se diriger dans les bois qui séparent les Mares Moussues de Gambaiseuil. Le 17 juillet, nous quittions Paris par le train de 7 heures du matin pour la station de Montfort-l'Amaury. Nous avons par- couru en herborisant les deux kilomètres qui séparent la gare de la ville, et cette première partie de notre excursion nous a permis de récolter quelques espèces intéressantes. Après avoir déjeuné à Montfort, nous avons gagné la rue Amaury au bout de laquelle se trouve un chemin creux qui aboutit à V Etang de la plaine, puis nous sommes arrivés suc- cessivement aux Mares Moussues, à V Etang des morues, au Parc d'en haut, et enfin à Gatnbaiseuil, d'où nous sommes re- venus à Montfort-l'Amaury par la route passant à la Morinaire. Nous étions rentrés à Montfort à 7 heures. Après avoir dîné nous avons pris le train de 9 h. 3, qui nous a ramenés à Paris à 10 h. 25. Un violent orage a malheureusement interrompu notre ex- cursion et en a rendu la seconde partie moins fructueuse. La 386 JOURNAL DE BOTANIQUE liste ci-dessous montre que, néanmoins, nos boîtes à herboriser ont été bien remplies. LISTE DES PLANTES RÉCOLl^ÉES : DE LA STATION DU CHEMIN DE FER A MONTFORT. Bords de la route et champs. Dianthus Arraeria L. Vicia Cracca L. Barkhausia setosa DC. Anagallis arvensis L. (variété à fleurs lilas). Linaria Elatine L. Melampyrum arvense L. Apera spica-venti P. B. Champignons : PsalUota campestris (très abondant). Méré (village à gauche de la route). Ranunculus hederaceus L. (abreuvoir) . Papaver Argemone L. (sur les murs). Hyoscyamus niger L. Catabrosa aquatica P. B. (abreuvoir, abondant). Poa compressa L. (sur les murs). Carrière de sable sur le bord de la route entre Méré et Monffort. Sclerauthus annuus L., Trifolium arvense L, Œnothera biennis L. Aruoseris minima Koch. Hypochseris Balbisii Loisel. Jasione montana L. Aira caryophyllea L. Vulpia pseudo-myuros S. W. Pris à droite et à gauche de la roicte avant d'arriver à Montfort. Vicia hirsuta Koch. Chondrilla juncea L. Armeria plantaginea Willd. MONTFORT l'aMAURY. Ricines du château, vieux murs. Cheiranthus Cheiri L. Trisetum llavescens P. B. Scleropoa rigida Griseb. Herborisation a Montfori-l' Amaury et à Gambaiseuil. 287 Rue Amaury (vieux murs) . Linaria Cymbalaria Mill. Aspleaium Ruta-muraria L. Chemin creux conduisant à l'étang de la plaine. •s Sedum Cepaea L. Asplenium Adiantum nigrum L. Champignons : Lepiota procera Scop. Hypholoma fasciculare Huds. Coprinus micaceus Bull. Champs. Hypericum humifusum L. Valerianella rimosa Bast. Les Mares Moussues. Radiola linoides Gmel. (très abondant dans les endroits battus). Ulex nanus Sm. Genista tinctoria L. Comarum palustre L. Peplis Portula L. Selinum carvifolium L. Bunium verticillatum Gren. et Godr. Hydrocotyle vulgaris L. Galium palustre L. Anthémis nobilis L. Achillea Ptarmica L. Cirsium anglicum Lob. (en fruit). Hieracium Auricula L. Erica Tetralix L. Menyanthes trifoliata L. Scutellaria minor L. Alisma lanceolatum Rchb. Sparganium simplex Huds. Scirpus fluitans L. Molinia caerulea Mœnch. Danthonia decumbens DC. ÉTANG DES MORUES {bords de l^élang) . » Illecebrum verticillatum L. (très abondant). Gnaphalium luteo-album L. 388 JOURNAL DE BOTANIQUE Veronica scutellata L. — Parmularia Poit. et Turp. Scutellaria galericulata L. BOIS DE IvA MARE-RONDE ET BOIS DES LONGUES-MARES. Polygala serpyllacea Weihe. Lobelia urens L. (très abondant). Cicendia filiformis Delàrb. (très abondant). Digitalis purpurea L. Champignons : Amanita rubescens P. — vaginata Bull. var. grisea. — spissa Fr. Russula foetens P. — cyanoxantha Krombh. ' — emetica Vitt. Clitocybe infundibuliformis Schaeff. Cantharellus cibarius Fr. Çollybia dryophila Bull. Lactarius subdulcis Bull. — piperatus Scop. — torminosus Schœff. Phallus impudicus. Boletus erythropus Krombh. — edulis Bull. — granulatus L. — scaber Fr. — — var. aurantiacus; MARAIS DE GAMBAISEUIL. Thalictrum flavum L. Viola palustris L. (Nous n'avons trouvé que des feuilles.) Drosera rotundifolia L. Erica Tetralix L. Anagallis tenella L. (abondant). Myrica Gale L. (abondant). Potamogeton polygonifolius Pourr. Juncus supinus Moench. Carex pseudo-cyperus L. Polystichum spinulosum DC. — cristatum Roth. (P, callipteris DC.) Osmunda regalis L. C. Sauvageau. — Sur la feuille des Hydrocharidées 7nariites. 289 Moissons des environs de Gambaiseuil. Chrysanthemum segetura L. Arnoseris minima Koch. ROUTE DE GAMBAISEUIL A MONTFORT. Parties humides au bas de la montée efi qîiiitant Gambaiseuil. Epilobium adnatum Griseb. Centunculus minimus L. Anagallis tenella L. Cicendia filiformis Delarb. % Talus de la r otite, à mi-côte. Tillaea muscosa L. (très abondant). Senecio viscosus L. Pâquis marécageux du Ckêne-Rogneux . Genista anglica L. «o^0^9«" SUR LA FEUILLE DES HYDROCHARIDEES MARINES (Fin). Par M. C. SAUVAGEAU. II. — THALASSIA Solander (Kônig). Les feuilles du Thalassia, de même que celles deV Enhahis ^ sont engainantes et dépourvues de ligule, mais elles sont plus courtes et plus étroites ; les lèvres de la gaîne se confondent insensiblement avec le limbe. La tige traçante, composée d'entre- nœuds assez rapprochés, porte de petites feuilles écailleuses, stériles, alternes distiques ; les nœuds fertiles sont éloignés l'un de l'autre de plusieurs centimètres, et séparés par un certain nombre d'entre-nœuds stériles. De chaque nœud fertile part un bouquet de feuilles rubannées, alternes distiques, portées par une tige à entre-nœuds très courts (i). Les deux espèces du genre, T. testudimim Solander (Kô- I. Le D' Naumann, qui a observé le T. Hemprickii dans l'Océan Pacifique, dit qu'on le voit à marée basse, presque à la surface de l'eau, ramper au loin sur le sable, comme notre Carex des sables, et même aussi sur les coraux, en péné- trant entre leurs fragments. [Beiirag sur Keniitniss der Seegràser des Indischen ■und Stillen Océans auf Briefen des D'' F. Naumann, mitgetheilt von P. Ascherson. Verhandl. des bot. Vereins der Proy. Brandenb. 18" année, 1876, p. 55.) 290 JOURNAL DE BOTANIQUE nig) (i) et T. Hefnpri'c/nt (Ehth.) Aschs. ou ScMzoiheca Hem- ^r/c/zzV d'Ehrenberg, sont très voisines l'une de l'autre. La pre- mière n'a été observée jusqu'ici que dans la mer des Antilles; la seconde, beaucoup plus répandue, se rencontre dans la Mer Rouge, l'Océan Indien et l'Océan Pacifique. Dans ces deux espèces, les feuilles, de largeur assez variable (4-10 mm.), possèdent 9-15 neryures parallèles, dont la médiane se prolonge un peu au-delà des anastomoses du sommet, mais sans arriver jusqu'au bord. Les cellules sécrétrices à contenu brun tannifère se voient par transparence ; elles sont beaucoup plus grosses que les cellules de l'épiderme et appartiennent seu- lement aux assises sous-jacentes. Comme l'a déjà fait remarquer M. Magnus {loc. cit. p. 85), les dents du sommet arrondi et des bords voisins du sommet sont différentes chez les deux espèces. Chez le T. testudïmim^ elles sont identiques à celles du Cyino- docea ciliata^ tandis que chez le T. Hemprichii^ il n'existe plus de dents individualisées, formées par la réunion de plusieurs cel- lules ; mais toutes les cellules épidermiques de bordure sont pro- longées en petites dents, comparables à celles du sommet arrondi du limbe du Cyinodocea œquorea ., avec cette différence qu'elles sont plus rapprochées, plus pointues, et aussi plus ou moins re- courbées, de manière à conserver presque toujours leur extré- mité libre. Une coupe transversale faite vers la base du limbe (fig.'3) montre une seule assise de parenchyme sous-épidermique, avec des murs allant d'une face à l'autre, qui limitent entre deux nervures voisines 3-4 canaux aérifères pourvus de diaphragmes transversaux perforés. De même que dans V Eiihahts, le liber des faisceaux libéro-ligneux est beaucoup plus près de l'épi- derme que le bois; la nervure médiane est réunie à l'assise sous- épidermique opposée par 3-4 murs, les nervures latérales par 1-2-3. Un certain nombre de cellules du parenchyme sont sé- crétrices. Chaque faisceau libéro-ligneux est entouré par une couche de cellules correspondant bien comme forme et comme situation à un endoderme, mais où les plissements caractéristiques et la lignification font défaut. A part cela et sa situation près del'épi- I. Je dois des remerciements à M. le professeur Urban de Berlin, qui a bien voulu me procurer le Thalassia testudinum. C. Sauvageao. — Sur la feuille des Hydrockaridées marines. 291 derme dorsal, le faisceau libéro-ligneux médian, avec sa large lacune vasculaire, entourée d'une assise de grosses cellules, ressemble beaucoup à celui du Zostera inarma. Dans les fais- ceaux latéraux, plus petits, la lacune vasculaire est moins bien caractérisée et réduite souvent à un méat en partie bordé par cette assise supposée endodermique. On observe assez fréquem- ment dans les lacunes vasculaires de petits anneaux lignifiés, qui sont des débris de vaisseaux. Dans les deux espèces, on trouve un faisceau fibreux margi- nal plus ou moins lignifié, semblable à celui des Cymodocea de Fig. 3. Thalassia testudimtm. — Coupe transversale prise à la base du limbe, montrant la nervure médiane (gross. 145). \3lS^z\!\ov). Pîiycagrostis ; il est séparé de l'épiderme par 1-2-3 assises de parenchyme et indépendant du faisceau libéro-li- gneux marginal. La position des faisceaux fibreux par rapport aux nervures constitue un caractère distinctif entre les deux espèces. Chez le T. testudïmun , il peut exister au niveau de chaque nervure deux faisceaux fibreux sous-épidermiques, dont l'un est par conséquent situé entre l'épiderme et le liber, parfois au contact de celui-ci, et l'autre à l'extrémité du mur qui réunit la nervure à l'épiderme opposé. S'il n'y a qu'un faisceau fibreux, c'est toujours celui du côté libérien qui persiste. Dans le T. Hein- prichii, il en est encore de même quant aux nervures latérales, mais la nervure médiane a toujours le premier arc fibreux au contact du bois. Cette disposition reste la même suivant toute la longueur du 392 JOURNAL DE BOTANIQUE limbe, et les nervures sont toujours normalement orientées. Les canaux aérifères interfasciculaires se retrouvent jusqu'au sommet du limbe . La g-aîne présente la même structure générale que celle de YEnhalus, au point de vue du parenchyme et des canaux inter- cellulaires, mais avec des dimensions moindres. Les faisceaux libéro-ligneux y sont plus nombreux que dans le limbe, et leur partie libérienne, très proche de Tépiderme, est recouverte par un croissant parfois très épais de cellules fibreuses. On trouve aussi parfois ça et là un faisceau fibreux isolé, sur cette même face dorsale ; mais les faisceaux fibreux sont totalement absents du côté ventral. Malgré la présence de ces fibres, je n'ai pas vu sur les nombreux exemplaires de T. Heinprïc/m ç\p.&]-ax ç.yi3.- minés, de filaments comparables à ceux de X Enhalus et prove- nant de l'isolement des faisceaux fibreux. Les bouquets de feuilles sont cependant entourés à leur partie inférieure par des bases de gaines âgées en voie de destruction. Il existe donc la plus grande analogie de structure entre la gaine de VEnhalus et celle du Thalassia. En résumé, bien que les feuilles des Enhalus et Thalassia soient construites sur le même plan, on les distinguera cepen- dant facilement, les rapports de taille étant mis à part, par la structure du limbe. Les deux espèces de Thalassia diffèrent Tune de l'autre par la nature des dents de l'extrémité du limbe et par la position des faisceaux fibreux par rapport à la nervure médiane. C'est aux travaux de M. Ascherson et de M. Magnus (i) que Ton doit d'être fixé sur l'indépendance spécifique des Thalassia l'un par rapport à l'autre, et aussi par rapport aux Cyinodocea. Les bouquets de feuilles rubannées du Thalassia^ quand ils sont isolés de la souche rampante qui les porte, peuvent en effet être facilement confondus avec ceux d'un Cymodocea^ et M. Ascher- son lui-même avait autrefois considéré le Thalassia Hemp- richii (2) comme une forme stérile du Cyinodocea {Phucagros- 1. P. Magnus, Ueber die Anafornie der Meeresphanero ganien (Sitzungs-Berichte der Gesellsch. naturf. Freunde zu Berlin imjahre 1870. Berlin 1871, p. 85 à 90). — P. Ascherson, Ueber die Phanero gamen des Rothen Meeres, besonders Schi- zotheca Hemprichii Ehrb.^ Phucag-rostis rotundata Ehrb., U7id Phucagrostis ciliata Ehrb. et Hemp. {idem^ pages 83 à 85). 2. P. Ascherson, Vorarbeiten su einer Uebersicht der phanerogameii Meer^ gewàchse, p. 159 (Linnaea, 2° série, vol. I, 1867-68, p. 152 à 208). C. Sauvageau. — Sur la feuille des Hydrochayidées marines 293 Us) roiundata. M. Magnus a montré l'indépendance complète de ces deux plantes. M. Magnus a montré aussi, en se servant des caractères ana- tomiques, que le Thalassia indica W. Arn., dont M. Ascherson soupçonnait l'identité avec le Cauh'nza serrttlata R. Br., se rap- prochait beaucoup des Cyuiodocea nodosa et rottnidaia. C'est ainsi que cette espèce est devenue le Cymodocea serrtilata Asch. et Magn. Si les dents du sommet du limbe du Cymodocea ciliata sont très semblables à celles du Thalassia testudïmtîn^ les feuilles de ces deux plantes ne pourront cependant pas être confondues ensemble, non-seulement grâce aux caractères extérieurs (gaine, ligule..., etc.), mais par les caractères anatomiques. C'est avec les Cymodocea de la section Phycagrosiis que la structure de la feuille des Thalassia présente le plus d'analogie ; mais la forme et la disposition des canaux aérifères, le nombre des faisceaux fibreux, la place des cellules sécrétrices, la présence ou l'ab- sence de gaine endodermique permettront de les distinguer. m. — HALOPHILA du Petit-Thouars. Ce genre, très riche en formes, placé parfois parmi les Pota- mées, est le plus souvent aujourd'hui rapproché des Hydro- charidées (i). Les feuilles sont ovales,* rétrécies à la base ou nettement pétiolées, ce qui les distingue à première vue de toutes les autres Phanérogames marines ; leur dimension est variable : ainsi M. Balfour a vu le limbe de VHalophila ovalis varier sur des feuilles adultes de 1/2 centim. à 8 centim. et le pétiole est lui- même de longueur très variable. C'est un genre très répandu, et quelques-uns de ses repré- sentants sont très abondants dans la Mer Rouge, l'Océan Indien et l'Océan Pacifique. M. Ascherson en distingue six espèces : H. stipîtlacea (Forsk.) Aschs., H. ovalis (R. Br.) J. D. Hook., H. B ai llonii Aschs. , H. Beccarii Asch-.., H. (?) spintdosa (R. Br.) Aschs., H. (?) Engehnajini Aschs.. Les H. ovalis et H. stipîtlacea ont été décrits avec beau- coup de détails par M. Balfour (i), et VH. Baillonii a été I. Bayley Balfour, On the Genus Halophila. (Transact. and Proceed. of the Botanical Society of Edinburgh, vol. XIII, 1878, p. 290 à 343, 5 pi.). 294 JOURNAL DE BOTANIQUE bien étudié par M. Th. Holm (i). J'ai moi-même fait des obser- vations sur les H. ovalis et H. spimtlosa. La structure de la feuille est très délicate, par suite de l'ab- sence de fibres et d'éléments épaissis; mais il est cependant re- marquable, pour des plantes aquatiques, que l'épiderme ait les faces de ses cellules ondulées, comme elles le sont chez beaucoup de plantes aériennes. A marée basse, les feuilles pourront d'ail- leurs se trouver complètement à découvert, sur les bancs boueux ou sableux, et rester exposées au soleil (2). On trouve dans le pétiole ou à la base rétrécie du limbe, dans les feuilles qui n'ont pas de pétiole, 3 faisceaux conducteurs, à éléments très mal caractérisés et sans endoderme, plongés dans un parenchyme très lacuneux. Dans le limbe, on voit toujours une nervure mé- diane, envoyant des branches d'anastomose aux deux nervures marginales ; entre les nervures, le tissu du limbe est réduit aux deux épidermes. La structure anatomique est donc très rudimentaire, et son peu de différenciation empêche de la considérer comme un moyen sérieux de spécification. D'ailleurs, la disposition des cellules du parenchyme, le nombre et les dimensions respectives des canaux à air dans le pétiole, n'ont pas la constance et par suite n'ont pas non plus l'importance que leur accorde M. Bal- four. Ces caractères peuvent en effet varier suivant les individus et suivant le niveau auquel les coupes sont faites. Les caractères spécifiques tirés de la feuille devront donc être cherchés dans sa forme extérieure, la forme des cellules épidermiques, la présence et la disposition des poils. Je renvoie pour cette étude aux mé- moires précédemment cités. L'étude anatomique de la feuille de ces trois genres Eiiha- 1ms, Thalassia et Halophïla, appartenant à une même famille et vivant dans les mêmes conditions de milieu, montre donc de grandes différences dans le développement et la manière d'être du système mécanique. L'existence de fibres lignifiées dans les feuilles d'une plante dépend donc, non seulement du milieu dans lequel vit cette plante, mais aussi du genre et de l'espèce auxquels 1. Th. Holm, Recherches anatomiques et -morphologiques sur dettx monoco- tylédones submergées : Halophila Baillonii Aschs., et Elodea densa Casp. (Extrait de 24 p. et 4 pi. des mémoires de l'Acad. roy. des Se. de Suède. Stockholm 1885.) 2. Lettres. du D' Naumann publiées par M. Ascherson, loc. cit., p. 55. Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 295 elle appartient. La connaissance de la disposition des éléments de la feuille suffira pour distinguer les genres Enhahts et Tha- lassia entre eux et des autres Phanérogames marines. Mais les caractères anatomiques de la feuille ne pourront plus rendre les mêmes r-ervices pour l'étude du genre Halophila, dont les espè- ces seront plus souvent déterminées par les caractères extérieurs. LICHENS DE CANISY (Manche) ET DES ENVIRONS (Fin,) Par M. Tabbé HUE. 102. Phlyctis AGELyEA Wallr. — Très commun sur les Chênes et les Hêtres; je l'ai récolté à Canisy sur des Peupliers noirs (rives de la Joigne); sur des Tilleuls et des Platanes (parc du château); sur des Saules et un Pommier (le Bosc); sur un Noyer (Pierrelais). Je l'aivu sur des Frênes, des Maronniers, etc. On peut dire que ce Lichen se trouve ici sur toutes les essences d'arbres. Sur les Hêtres, il couvre de grandes surfaces dans les parties élevées de leur tronc. Les apothécies, très peu élevées au-dessus du thalle, ont le bord ru- gueux-lépreux et le disque glauque pruineux. Les spores, au nombre de deux dans les thèques, sont ordinairement apiculées aux 2 extrémi- tés et mesurent de 0,046 à 0,080 millim. en longueur et 0,017-28 en largeur. L'iode bleuit parfois la gélatine hyméniale d'une façon très légère, et la rend ensuite jaunâtre. Le thalle de cette espèce, ainsi que celui de la suivante, si on l'imbibe d'un peu de potasse, devient jaune et passe bien vite au rouge vif. 103. Phlyctis argena (Floerke) Nyl. — Sur un tronc de Hêtre dans le parc du château de Canisy. Assez commun sur les Pins de Normandie dans le bois de Soulles. Les spores, uniques dans les thèques, non apiculées, sont longues de 0,092-154 et larges de 0,028-44 niiilim. L'iode rend la gélatine hy- méniale légèrement bleue, puisjaunâtre,etles spores d'un rouge vineux. Cette espèce ne se trouve pas dans les auteurs normands. 104. Urceolaria scruposa Ach. — Ça et là sur les murs, mais rare ; sur une vieille barrière à Canisy. Dans cette dernière station, les spores noirâtres, 5-septées et avec quelques divisions longitudinales, sont longues de 0,028-33 ^^ larges de 0,012-13 niillim. Le thalle a la réaction érythrinique sur le cortex et la méduile, mais dans la plupart des échantillons de cette espèce, ainsi 296 JOURNAL DE BOTANIQUE que dans ceux des deux suivantes, que j'ai examinés ici, l'iode n'a au- cune action sur la médulle. Il n'y a que dans des échantilloss récoltés sur l'argile d'un bâtiment à Saint-Ebremond-de-Bonfossé, que j'ai aperçu cette réaction de la médulle par l'iode ; ces échantillons sont absolument typiques et ont des spores 5-septées, longues de 0,026-33 et larges de 0,013-15 raillim. Sur un Hêtre à Saint-Gilles (la Vallée), j'ai récolté une forme de ce Lichen à thalle cendré, prenant par places une teinte jaunâtre, teinte due à la présence d'une Algue (i). La potasse jaunit le thalle, et le chlorure de chaux lui donne, ainsi qu'à la médulle, la réac- tion érythrinique. L'iode ne bleuit la médulle que sous les apothécies. Celles-ci, d'abord recouvertes par le thalle, apparaissent bientôt tout à fait lécidéines, c'est-à-dire n'ayant que leur rebord propre, avec un disque noir pruineux. Les spores rioirâtres, 3-5-septées et à divisions murales, sont longues de 0,024-26 et larges de 0,011-13 millim. L'iode est sans action sur la gélatine Iiyméniale. /^. PLUMBEA Ach. — Sur le mur du cimetière de Saint-Gilles. Thalle d'un gris sombre ; bien fructifié. 105. Urceolaria bryophila Ach. — Sur des Cladonia^ talus de la route de Canisy à Saint-Lô ; sur les schistes, près de la gare de Canisy. 106. Urceolaria gypsacea Sommerf. — Commun sur les murs en argile, où ce Lichen couvre parfois de grandes surfaces ; sur les pierres de l'église de Canisy, avec un thalle très blanc. La réaction érythrinique est produite par le chlorure de chaux sur le cortex et la médulle du thalle : l'iode n'a d'action ni sur la médulle, ni sur la gélatine hyméniale. Les apothécies sont revêtues d'un bord thallin très épais, grossièrement crénelé, souvent laissant à peine aper- cevoir le disque noir. Spores noirâtres, à nombreuses divisions murales, longues de 0,026-31 et larges de 0,015-17 millim. 107. Lecidea carneola Ach. — Sur un Chêne dans le parc du château de Canisy; assez fréquent sur les Chônesdans le boisMaingray à Saint-Gilles et près de l'étang de La Motte à Saint-Ebremond-de- Bonfossé ; sur les Hêtres dans le même bois de La Motte. Spores aciculaires, toujours au nombre de 8 dans les thèques, 1 1-17 septées, longues de 0,059-88 et larges de 0,003-4 millim.; paraphyses grêles, faciles à séparer; l'iode bleuit la gélatine hyméniale, qui se décolore ensuite en jaune, tandis que les thèques brunissent légère- ment. Ce Lecidea très exigu est cependant facile à reconnaître à la cou- leur rougeâtre de son thalle. I. A la Possonière (Maine-et-Loire), M. l'abbé Hy m'a fait récolter des échan- tillons saxicoles, qui étaient encore plus jaunis par cette Algue. Abbé Hue. — Lichens de Canisy [Manche) et des environs. 297 108. Lecidea intersert a Nyl. apud Hue Addend. Lichenogr. europ. p. 162 ; c'est par erreur que j'ai placé cette espèce en tête du Stirps de Lecidea luteola Ach., car c'est un Gyalecta. — Sur un Chêne, dans le parc du château de Dangy. Dans ce Lecidea^ comme dans l'espèce précédente, le thalle est formé de chrysogonidies rameuses, entourées d'une membrane épaisse, ou isolées, ou réunies en chapelet. Ce sont les gonidies qui lui donnent cet aspect rouge, plus apparent dans le L. interserta Nyl. que dans l'espèce d'Acharius. Les thèques longues de 0,090 millim. renferment 16-20 spores de 0^046-66 millim. en longueur et de 0,003-4 en lar- geur. M. Malbranche Catal. Lich. Norm. p. 179, dit que les spores sont identiques dans les L. carneola Ach. et L. ifiterserta'Hyl. J'ai examiné les échantillons que M. le docteur Godey lui a envoyés de Balleroy (Calvados) et qu'il a placés dans son herbier, et j'ai trouvé dans une thèque 24 spores. Il est difficile de compter ces spores dont les extrémités sont excessivement ténues; cependant on peut aisément voir qu'elles sont plus de 8 dans chaque thèque. Les thèques, que remplissent complètement les spores, ont en hauteur de 0,092 à 100 millim. et dans le haut on compte assez facilement 12 spores ; les plus longues ne dépassent pas 0,066 millim., elles n'ont ordinairement que 0,053-55, donc 12 autres spores viennent se placer eu partie contre les 12 premières pour occuper le reste de la ihèque. Une goutte de potasse mise dans la préparation aide beaucoup à se rendre compte de cet état des choses. 109. Lecidea Pineti Ach. — Sur l'écorcedes Pins sylvestres dans le parc du château de Canisy ; sur celle des Pins sylvestres et de Nor- mandie dans le bois de Soulles. Thalle verdâtre très mince; paraphyses libres; spores i-septées longues de 0,035-45 et larges de 0,005-6 millim. L'iode ne teint pas la gélatine hyméniale. iio. Lecidea quernea Ach. — Très commun sur les barrières en bois de Chêne, où il est ordinairement couvert d'apothécies. Fréquent sur les Chênes, mais souvent stérile, je, l'ai récolté, bien fructifié entre Quibout et Saint-Sauveur-de-Bonfossé. Je l'ai recueilli plusieurs fois sur des Hêtres à Canisy, à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (près de l'é- tang la Motte) et à Carantilly, tantôt fructifié, tantôt stérile; sur des Pins de Normandie isolés à Canisy et à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (Ricquebourg), avec de nombreuses apothécies; sur un vieux Châtai- gnier à Quibout (Grimbert) et enfin sur des Cerisiers, qui servaient de poteaux de barrières, à Canisy (Pont-à-Mazé) et à Saint-Ebremond- de-Bonfossé, toujours bien fructifié. ^ 298 JOURNAL DE BOTANIQUE La thalle, qui est d'un gris jaunâtre, devient rose si on l'imbibe d'un peu de chlorure de chaux ; sur les barrières, quand il est très étendu, il est indéterminé; s'il est restreint et gêné par d'autres Lichens à thalle crustacé, une ligne noire le limite. Les spores sont simples et incolores (M. Malbranche Catal. Lich. Norm. p. 196 dit qu'elles sont d'un brun rougeâtre ; cette coloration est tout à fait anor- male et ne se rencontre que dans les spores vieillies), de 0,008-13 mil- lim. en longueur et 0,005-7 en largeur. L'hypothécium et l'hyménium sont incolores, l'épithécium est un peu bruni et enfin l'iode colore en bleu la gélatine hyméniale, qui s'obscurcit ensuite. 111. Lecidea uliginosa Ach. — Sur la terre tourbeuse dans le bois de Soulles, où il ne paraît pas rare, mais il est le plus souvent sté- rile. 112. Lecidea subduplex Nyl. Lich. Fr. Behr. p. 50; L. vernalis f. subduplex Nyl. Lich. Scand. p. 201 et I^ich. Lapp. Orient, p, 145. — Sur des Mousses détruites, sur le talus d'un chemin à Canisy (Mont- mirel) . Apothécies d'un carné pâle; spores incolores i-septées, mêlées de simples, longues de 0,013-17 millim. et larges de 0,045-50. L'iode rend la gélatine hyméniale bleue, puis rouge vineuse. 113. Lecidea canescens Ach. — Très commun sur les pierres des murs, où je l'ai toujours vu stérile; commun également sur les troncs des arbres. Je l'ai récolté fructifié sur un Poirier en espalier dans le potager du château de Canisy et sur un Noyer à Saint-Ebremond-de- Bonfossé (laNicolière). Dans cette dernière station, les échantillons portaient des apothé^ oies et des spermogonies ; les spores brunâtres, i-septées, parfois sim- ples, ont 0,012-15 millim. en long, sur 0,007-9 ^^ l^^^g- L'iode bleuit la gélatine hyméniale, puis l'obscurcit. Les spermaties, fixées à des sté- rigmates simples, sont droites, cylindriques, longues de 0,007-9 °^^^" lim. et larges de 0,0005-7. 114. Lecidea grossa Pers. — Sur des Ormes à Canisy et à Saint- Ebremond-de-Bonfossé ; paraît rare. Les apothécies ont 1-2 millim. de larg.; l'épithécium est d'un noir bleuâtre ; l'hyménium blanc et l'hypothécium très noir. Les spores in- colores, i-septées et souvent un peu resserrées à la cloison, sont longues de 0,026-31 millim. et larges de 0,013-16; la figure donnée par M. Mal- branche Catal. Lich. Norm. pi. II, fig. 22^ manque un peu d'exactitude; les spores paraissent avoir la même longueur que celles du L. e?itero- /i?«^^ Acl^i qui sont beaucoup plus courtes; de plus, elles sont dis- Variété. agg tinctement i-septées. L'iode bleuit la gélatine hyméniale, puis la rend rouge vineuse. 115. Lecidea parasitica Floerke. — Sur le Pertusaria multi- puncta (Tojrn.) sur un Chêne à Canisy. Apothécies noires; épithécium et hypothécium bruns, hyménium un peu bruni ; spores oblongues fusiformes à 3 cloisons, longues de 0,010-13 millim. et larges de 0,0045-60. L'iode bleuit la gélatine hymé- niale, qui s'obscurcit ensuite. 116. Stigmatidium crassum DC. — Sur les Chênes à Canisy (ferme de la Ménagerie et près du chemin Montoir (chemin que suivaient au- trefois les pèlerins qui allaient de Picardie et de la Haute-Normandie au Mont Saint-Michel); à Gourfaleur; bois Maingray à Saint-Gilles, où il est commun ; sur des Hêtres dans le bois de la Motte à Saint-Ebre- mond-de-Bonfossé. Ce Lichen n'est pas rare en Normandie, je l'ai trouvé également sur des Chênes et des Hêtres dans la forêt d'Arqués. M, Malbranche l'a laissé dans son herbier de cette localité qu'il n'in- dique pas dans son Catalogue. Dans le bois Maingray, on trouve fré- quemment une forme de ce Lichen à thalle glaucescent. Dans l'espèce typique, comme dans la forme, les apothécies ponc- tiformes sont ou arrondies, ou peu allongées; les spores 5-6 septées, incolores, ont une longueur de 0,022-33 millim. sur une largeur de 0,005-6. L'iode rend la gélatine hyméniale rouge vineuse. 117. N0RMANDINA PULCHELLA Nyl.; N. Jungermaniâe (Del.) Malbr. Calai. Lich. Norm. p. 243. — Sur les Jungermanes qui végètent sur le tronc des Peupliers (parc du château de Canisy), des Pommiers (Canisy, le Bosc), des Hêtres (bois de Soulles, de Dangy, de Saint- Gilles). Le thalle est stérile; dans le bois de Soulles, il est souvent couvert de sorédies. VARIETE. A propos d'un travail de M. Blass sur le rôle des tubes criblés. Dans une note récente, analysée par M. G. Poirault, dans \q Journal de Botanique du i'''' juillet, M. Blass émet l'avis que les tubes criblés sont le lieu d'origine et non l'appareil conducteur des substances albumi- noïdes; l'auteur ne cite d'ailleurs que quelques faits pour justifier la théorie qu'il avance et se propose sans doute de la démontrer ultérieure- 300 JOURNAL.de botanique ment. Nous ne pouvons donc que nous étonner de voir présenter, dans une analyse relativement étendue, les idées de M. Blass comme des résultats acquis à la science . Que l'on arrive plus tard à démontrer que les cellules-compagnes sont les éléments où s'élaborent les subtances albuminoïdes, au moins en partie, nous aurons quelques raisons de ne pas nous étonner de cette découverte et M. Fischer a déjà émis cette idée; mais les tubes criblés ne nous paraissent pas constitués pour jouer ce rôle important et, jusqu'à preuve du contraire, nous mettrons la chose en doute. Le lecteur, nous l'espérons, aura fait sommairement justice des rai- sons spécieuses données par M. Blass. Dire que si les tubes criblés étaient la voie de conduction des albu- minoïdes oa devrait trouver ces éléments de très bonne heure dans les .méristèmes terminaux des points végétatifs, c'est bien peu connaître et la constitution et le mode de différenciation de ces méristèmes. Les vais- seaux du bois sont considérés, avec juste raison, comme les éléments .conducteurs de l'eau et cependant on ne les rencontre pas dans les points les plus jeunes des méristèmes. Ajouter que, s'il y avait passage d'un tube à l'autre par l'intermé- diaire des plaques criblées, il faudrait supposer dans l'intérieur des tubes l'existence d'une pression qui n'a jamais été démontrée, c'est avouer qu'on ignore les effets remarquables de la section des organes sur la distribution du contenu dans les tubes criblés. Faire remarquer au lecteur que ce passage des substances albumi- "noïdes serait suspendu en automne par le développement du cal, c'est reéditer une erreur grossière qui consiste à regarder comme typiques les modifications subies par les tubes criblés de laVigne sous l'influence des saisons, alors que ces modifications se présentent en réalité comme une exception à la règle générale. Nous ne voulons pas aller plus loin ; nous nous contenterons de ter- miner en demandant aux lecteurs du Journal de Botanique d'attendre des raisons sérieuses et surtout des faits, avant d'adopter l'interpréta- tion de M. Blass. Il nous paraît superflu de réfuter aujourd'hui plus longuement une théorie ne reposant que sur des raisons spécieuses. Nous attendrons, pour le faire, un mémoire plus détaillé de l'auteur. H. Lecomte. CHRONIQUE. On annonce la mort de M. le D' E. Weiss, de Berlin, connu par ses travaux de paléontologie végétale, et celle de M, le Professeur Schbenk, de New-York. Le Gérant : Louis Morot. ■ J.Menak, ur., 22, si. 4' ANNEE. N" 17. 1" SEPTEMBRE 1890. JOURNAL DE BOTANIÛDE Directeur: M. Louis MOROT. SUR QUELQUES PLANTES RARES OU NOUVELLES DE LA FLORE DU NORD DE LA CHINE Par M. A. FRANCHET. L'herbier du Muséum de Paris a reçu dernièrement, par l'in- termédiaire de M. Armand David, une intéressante collection de plantes du district de Pékin due aux recherches de M. Pro- vôt, missionnaire Lazariste, et à celles de M. Em. Bodinier, prêtre des Glissions étrangères et provicaire du Koui-tchéou, aidé d'un trappiste, le Fr. François. Cette collection a été formée sur deux points peu connus et qu'il est même assez difficile de pré- ciser géographiquement en s'en tenant aux données des cartes. L'un est le groupe de montagnes élevées, situées à 160 kilom., environ, à l'ouest de Pékin, en deçà de la grande muraille, et au milieu desquelles les RR. PP. Trappistes ont fondé un couvent de- venu pour les Chinois une école d'agriculture. Ce massif, qui se dresse dans le prolongement de la inojtiagne atix cent fleurs (Ipe-hoa-chan, Pos-hua-chan), paraît devoir rivaliser avantageu- sement, par ses richesses végétales, avec la localité célèbre explorée d'abord, avec tant de succès, par M. Armand David et depuis visitée plusieurs fois par les botanistes russes et anglais. L'autre station, encore plus imparfaitement connue, et dont la végétation paraît devoir offrir un égal intérêt, se trouve plus au nord, tout à fait au centre d'une chaîne de hautes mon- tagnes, dont quelques-unes atteignent près de 3.000 m., et qui s'étend du nord au sud, à 60 kilom. au N. O. de la ville de Suen-hoa-fou. Il n'y a pas lieu d'énumérer ici toutes les espèces observées dans ces localités ; je me contenterai d'en citer un petit nombre pouvant donner la mesure de l'intérêt qui s'attacherait à l'explo- 302 JOURNAL DE BOTANIQUE ration attentive de cette région montagneuse ; elle fournirait cer- tainement à la flore de la Chine beaucoup de types intéressants ou nouveaux. Thalictrimt macrorhynchnm, sp. nov. Rhizoma brève fibris incrassatis obsessum; caulis elatus, glaber, su- perne ramosus; stipulae latae, membranaceas semiamplexicaules, stipellis minutis, ovatis; folia inferiorabi-ternatisecta, superiora ternatisecta, omnia breviter petiolata; petioluli tenues, brèves; foliola g-laberrima, subtus glauca, e basi intégra rotundata vel breviter cuneata late obovata vel fere suborbiculata, triloba, lobo medio majore saepius lobulato, lobulis et lobis ovatis apice obtusis vel rotundatis ; panicula ampla, corymbiformis, foliosa ; pedunculi elong-ati, levés; sepala 4 orbiculata, parva, albo-virentia ; stamina sepalis duplo longiora, fîlamcntis albidis, apice clavatis anthera; aequilatis; achaenia 15-20 dense capitata, breviter stipitata, erecta, stylo uncinato- involuto long-e acuminata, longitudinaliter costata, costis crassis, haud anastomosantibus ventrali costa majore et magis acuta ; stigma punctiforme. Bipedalis; folia inferiora 15 cent, longa et lata, foliolo terminali majore usque 3 cent, longo; achaenia 8 mill. longa, rostro fere 4 mill. Ad coUum iS". Michel in montibus Trappistarum, secus rivulos; jun. 1888 (M. Em. Bodinier, n. 60). Espèce bien caractérisée par ses filets staminaux claviformes aussi larges au sommet que la base de l'anthère et par ses achaines parcourus longitudinalement par 7-8 côtes épaisses, obtuses, la côte ventrale un peu plus développée et plus aiguë, formant carène ; au sommet, les achaines s'atténuent en long bec enroulé. Le T. macrorhynchum pa- raît avoir surtout de l'analogie avec le T. sachalinense Lecoyer, à côté duquel il peut prendre place; mais il s'en distingue bien par la gracilité du bec aussi long que le corps de l'achaine, et par la brièveté des sépales. ISilene foliosa Maxim., Prim. Flor. Atrnir. 53. Ad latera montis Sy-lin-chan, regione aUissima; fl. aug. 1888 (M. Em. Bodinier). Plante signalée seulement dans la région de l'Amur et de l'Ussuri; Japon, île d'Yézo. Silène repens Patrin., in Fers., Syn., I, p. 500. In montibus ab urbe Suen-hoa-fou quindecim leucis distantibus, occi- dentem versus (M. Provôt). Plante répandue depuis la Russie et le Caucase, jusque dans la ré- gion de l'Amur et le Kamtschatka ; se retrouve dans la région monta- gneuse du Japon ; elle n'avait pas encore été signalée en Chine. Feuilles plus scabres que dans les spécimens de Sibérie; nervures du calice peu ou point anastomosées au sommet; carpophore très velu; A. Franchet. — Sur quelques plantes de la Flore du Nord de la Chine, 303 l'onglet des pétales s'élargit au sommet en deux oreillettes arrondies ; les écailles sont assez grandes, linéaires et peu divergentes. CerastiuiBi alpinniiiL., p Fischerianum Regel, PI. Radd., p. 433. C. Fisckerianum Ser. Lan-chan, secus rivum e monte Sy-lin-chan fluentem; jun. 1888 (M. Em. Bodinierj, Non signalée en Chine jusqu'ici, la plante se rencontre d'ailleurs depuis la région du Baical et la Dahurie jusqu'au Japon, à Sachalin, dans les Euriles et l'Amérique du Nord. ^iscnlns îndica Colebr. in Wall., Cat. p. 1188; Camb. in Jacq., Voy. Bot. 31, tab. 35; Hiern in Hook. fil., Flor. of Brit. Ind. I, p. 675. « Enclos de la Pagode de Py-yuin-sé près de Pékin, où il y en a 5 pieds. Ce bel arbre, appelé par les Chinois So-lo-ckou, ne se rencon- tre plus spontané dans la montagne ; il est cependant indigène et non importé ; il n'est plus conservé que dans quelques pagodes ou la- maseries et dans les palais impériaux ». (Note de M. Em. Bodinier.) Si cet arbre est réellement indigène dans la région montagneuse du nord de la Chine, il fournira un nouvel exemple à ajouter à ceux que l'on connaît déjà de végétaux ligneux croissant simultanément dans l'Himalaya et dans le district de Pékin. M. Simon, ancien consul de France, a également envoyé deux rameaux de VJ^sculus indica, comme provenant de la Chine septentrionale (Simon, n. 88 in Herb. Mus. Par.). Mais d'autre part, il ne faut pas oublier que dans l'Himalaya, en temps de famine, les graines fournissent un aliment, d'après Royle (Cf. Flor. of. Brit. Ind. loc. cil.),, et que le fruit est employé contre les rhumatismes, particularités qui seraient peut-être de nature à expliquer sa culture en Chine. D'après les spécimens que j'ai pu voir, les fleurs de la plante culti- vée à Pékin sont un peu plus petites que celles de l'arbre de l'Hima- laya; le calice est glabrescent et non grisâtre très finement tomenteux ; l'inflorescence est plus étroite, cylindrique, égale dans toute sa lon- gueur par suite du raccourcissement des rameaux inférieurs. Theriiiopsis alpina Ledeb., FI. Alt.,, II, p. 112. In declivibus lapidosis ad cacumina montis Sy-lin-chan; fl. jun. 1888. (Fr. François, trappiste.) Oxytropis trichopliora, sp. nov. {Baicalia). Acaulis, pilis albis hirtella; stipulae petiolares paulo ultra médium connata;, parte libéra lanceolatae, acuminata;, demum indurata;; folia (vix rite evoluta) brevia, ioliolis sub 12-jugis, parvis, ovatis, sa;pius 3-4 verticillatis ; pedunculi erecti foliis multoties longiores, robusti ; flores 304 JOURNAL DE BOTANIQUE sub anthesi nisi ad basia haud laxe spicati, magfni, subsessiles ; bractea; ovata; acutae calycis tubi dimidium haud aequantes ; calix villosus, dcntibus lanceolato-linearibus tubi dimidio paulo brevioribus; corolla calice duplo long-ior inferne albida, superne caerulaea ; carina longiter mucronulata alaeque vexillo late ovato sensim breviores; ovarium long-i ter stipitatum; dense albo-villosura, multiovulatum. Folia 1-2 poil, longa; foliola 2-3 mill. longa, 1-2 mill. lata; pedunculi 15-20 cent.; pedicelli 1-2 mill,; bracteae 4-5 mill.; calycis tubus 10-12 mill.; dentés 4-5 mill. ; corolla 22-25 ™ill- In arenosis fluvii Houen-hô, prope Sang-yu; fl. i maj. 1888. (M. Em. Bodinier). Voisin par tous ses caractères de VO. BaicaHa Pers., VO. iricho- phora s'en distingue par sa villosité blanche*et très étalée, ses fleurs plus grandes, ses feuilles dont les folioles ovales sont toujours verti- cellées par 3-4 comme celles de VO. myriophylla. Oxytropis sylinchanensis, sp. nov. {Orobia). Acaulis, humilis, cespitosa, pube alba elong-ata adpressa et patula vestita; stipulae alte petiolares parte libéra lanceolatae acuminatae, valide unineryes, longe albo-pilosae, nonnuUis glandulis secus marginem appositis: folia 10-12 juga, foliolis oppositis lanceolato-linearibus mucrona- tis, utraque facie adpresse pilosis; pedunculi foliis aequilongi vel paulo breviores, pilis adpressis patentibusque vestiti; flores 4-6 subumbellati ; bracteae lanceolatae vel lineari-lanceolatae tubi dimidium saltem aequantes; pubes calycis duplex, e pilis nigris adpressis pilisque longioribus albis pa- tentibus; tubus duplo longior quam latior, dcntibus villoso-plumosis linea- ribus tubi dimidium vix aequantibus; corolla (in sicco) caerulescens calyce duplo longior, vexillo obovato carinam longiter mucronatam alasque sen- sim superans; ovarium glabrum, sessile, sub 30-ovulatum. Planta 2-3 poil.; folia subbipoUicaria (incluso petiolo pollice longo) ; foliola 6-8 mill. longa, i mill. lata; calycis tubus 8 mill., dentibus vix 4 mill. longis. Adcacumina montis Sy-lin-chan ; fl. jun. 1888 (M. Em. Bodinier). La cloison incomplète naissant de la suture ventrale se voit très ai- sément dans l'ovaire; la suture dorsale en paraît tout à fait dépourvue. \J O . sylinchanensis ressemblée VO. alpina Bunge; il en diffère par sa pubescence blanchâtre, ses folioles plus étroites et plus aiguës, ses bractées plus courtes et ses fleurs moins nombreuses, ses stipules uninervées. Onldenstaedtia paucîflora Fisch., Mém. Soc. Nat. de Moscou, IV, p. 173. In campis circa Pékin, cum G. muUifiora Bunge mixta crescens. Espèce signalée seulement dans la Dahurie et dans la région de l'A- mur ; elle se distingue assez facilement du G. multiflora Bunge par ses A. Franchet. — Sur quelques plantes de la Flore du Nord de la Chine. 305 folioles plus étroites et plus écartées, par ses fleurs moins nombreuses (2-3) et sensiblement plus petites. Les spécimens de Pékin sont abso- lument semblables au type de Fischer. Vicia megalotropis Ledeb., FI. Ross., I, p. 674. Ervunt megalo- tropis Trauttv., Act. hort Petrop. III, p. 51. Forma stenophylla. — Foliola ang-usta lineari-lanceolata, vix 2 mill. lata, utraque facie sericea ; pedunculus folio brevi multo long-ior. Ad cacumina montis Sy-lin-chan; fl. jun. 1888 (M. Em. Bodinier). Vicia ramosissima, sp. nov. [Ervum^ sensu Trautvetter). Perennis, elata, ramosissima ; caulis obtuse costatus, puberulus, ramis ad apicem usque foliatis; stipulae parvae, inae- quilaterales, obloug-o-lineares, nervosai, pilosai, valde caducée ; folia 5-2 jug-a, toliolis fere e basi petioli ortis, alternis vel suboppositis, coriaceis, ovatis, obtusis cum mucronulo, utraque facie adpresse et parce pilosulis, valide reticulato-nervosis, nervis secundariis utrinsecus 8-10; cirrhi ssepius bifidi, circinati, in foliis superioribus nunc brevissimi recti vel nuUi ; racemi compositi, folia paulo superantes; pedunculi et pedicelli graciles adpresse pilosi, bracteis et bracteolis subulatis; pedicelli calycem arquantes vel illo long^iores mox cernui, deflexi ; calyx pilosus, tubo campanulato ore oblique truncato; dentés e basi triang-ulari subulati tubo suba^quilong-i, inferiore duplo long-iore; coroUa parva calyce paulo plus duplo long-ior, purpu- rascens, vexillo carinam et alas ajquilong-as superante, ad médium vel paulo infra infracto; leg-umen olig-ospermum (seminibus 2-4), ovato-oblon- gum, glabrum, breviter acutum, stipitatum, stipite calycem subaequans. Folia majora usque ad 10 cent, longa, superioribus valde diminutis; foliola usque ad 25 mill. long-a, 12-15 ™ill- lata; flores 5-6 mill. longi; legu- men haud maturum 12-15 mill. In silvis montis Pe-hoa-chan ; jun. 1888 (M. Em. Bodinier). Espèce remarquable par ses tiges dures très rameuses, par ses fleurs très petites, formant des grappes composées, paniculées, accompagnées de folioles simples ou de bractées à chacune de leurs divisions. Dans le V. gigantea Bunge, espèce voisine, les grappes sont toujours sim- ples, les pédoncules plus longs et moins grêles, les vrilles toutes ré- duites à un mucron. liathyrns^ hamilis Fisch. in litt. ad Decand., ex Ledeb., Fl. ross. I, p. 682; Trauttv., Act. hort Petrop. III, p. 63; Or obus} humilis Ser. in DC. Prodr. II. p. 378. In pratis montis Pe-hoa-chan. (M. Em. Bodinier). Signalé seulement dans la Sibérie altaïque et orientale et au Japon, Chrysospleninm villoslun, sp. nov. Robustum; totum pilis confervoideis villoso-cinerascens; rhizoma abbre- viatum; stolones radicantes nulli; innovationes epigœae plures haud gra- ciles, decumbentes, foliata; ; ramus florifer basi haud squamatus ; folia prae- 3o5 JOURNAL DE BOTANIQUE ter basin integram rotundatam vel breviter cuneatam orbiculata, circum- circa repando crenata (superiora apice tantum), utraque facie confervoidea, basilaria haud majora, breviter petiolata, sub anthesi mox emarcida ; folia innovationum per 3-5 paria, sapremis rosulam fingentibus majoribus; folia rami floriferi remota, inferiora opposita, superiora haud raro alterna, floralia magis cuneata pauci-dentata, prœter petiolum ciliatum g-labrata; inflorescentia breviter ramosa, ramis congestis parce confervoideis ; sepala glabra, suborbiculata, lutescentia; stamina inclusa, antheris luteis; capsula vix semi-inclusa, ad médium usque biloba, lobis ovatis sub angulo recto divergentibus, altero majore; semina ovata minuta, sub 14-costata, costis parum elevatis breviter muricellatis, inter costas granulifera. Planta 3-5 poil.; folia majora usque 2 cent, longa et fere lata; sepala vix 3 mill. In montibus prope conventum Trappistarum, ad collum «S*. Michel, in uliginosis; fruct. maj. 1888 (M. Em. Bodinier). Assez voisin du Ch. Baicalense Maxim., il s'en distingue par ses feuilles qui sont toutes velues, même celles du rameau florifère, par ses capsules à lobes inégaux et dressés et non pas tronquées à lobes diva- riqués; par ses graines à côtes peu élevées, finement muriquées et entre lesquelles on observe des petits tubercules inégaux assez rappro- chés et disposés irrégulièrement. Anaphallis Bodiiiieri, sp. nov. Rhizoma gracile, obliquum ; caulis erectus simplex, solitarius, praesertim superne lanuginoso-arachnoideus; folia distincte trinervia, 'utraque facie pilis minutis conspersa, basilaria et inferiora oblongo-spatulata, petiolo indis- tincte, basi sensim attenuata, apice rotundata, média et superiora lineari- lanceolata, acuminatissima, mucronata, orania, (pra;ter infima) longe et au- guste decurrentia, secus caulem arrecta; suprema inflorescentiam foventia linearia capitula haud superantia, in acumen longum sphacelatum desinen- tia; inflorescentia haud compacta, corymbo brevi, paucifloro, ramis ssepius simplicibus capitulis sequilongis, dense lanuginosis; capitula campanulata, basi truncata ; involucri phylla inferne fulva, nitida, lanuginosa, superne lactea, ovato lanceolata, subacuta, erecta, omnia conformia, exterioribus tantum parum brevioribus ; pappus albus. Pedalis vel paulo major; folia inferiora 5-3 cent, longa, i cent, sub apice lata, superiora 4-5 mill.; capitula 5-6 mill. lata. Ad cacumina montis Sy-lin-chan; fl. aug. 1888 (M. Em. Bodinier). Diffère de VA. Hancockii par ses tiges plus élevées, ses feuilles toutes distinctement trinervées, ,ses capitules tronqués à la base, nulle- ment turbines, l'absence de stolons; VA. pieraucaulon a les feuilles toutes très obtuses, étalées et non dressées le long de la tige; ses capi- tules sont turbines. Prenanthes niacrophylla, sp. nov. Caulis elatus, inferne glaber, superne tenuiter et parce puberulus, ramo- G. PoiEAULT. — Les Uredinées et leurs plantes nourricières. 307 sissimus. Icviter striatus; folia membranacea tenuiter ciliolata, sparse utra- que facie, subtus ad nervos setulis conspersa, basilaria ampla, ambitu ovato- suborbicularia, subtiliter et circumcirca late dentata, dentibus mucronulatis, trisecta, segmentis lateralibus sessilibus ovato lanceolatis, inaiquilateris, ré- pandis cum lobulo exteriore paulo magis conspicuo, acuminatis; segmen- tum terminale petiolulatum, petiolo anguste alato, latissimum, ebasi truncata profunde tripartitum, partitionibus lateralibus bifidis, terminali pinnatifida, lobis ovato-lanceolatis, acuminatis, subfalcatis, late répandis; folia caulina média graciliter petiolata, pinnatifida, segmentis lateralibus saepius 2 subop- positis parvis v^el minimis, terminali magno e basi decurrenti cuneata has- tato-triloba, lobis porrectis acutissimis, lobo medio majore, lanceolato; folia suprema sinuata vel lobata; rami floriferi paniculam amplam efficientes parum patentes, nudi ; capitula breviter peduncula, cernua, 2-4 fasciculata, fasciculis ad axillam bracteas minimal ortis; pedunculi pilis brevissimis fulvis tomentelli ; capitula glabrescentia vel sparse pilosula ; involucri phylla exte- riora brevissima, interiora 5 diutius concreta; flores 4-5; pappus rufescens; achaenia (non matura) apice truncata. Planta tripedalis ; folia basilaria 10 poil, longa et fere lata, caulinorum segmentis lateralibus i cent., terminali 8-12 cent.; capitula 12-14 naill- In umbrosis montium prope conventum Trapistarum; fl. aug. 1888 (M. Em. Bodinier). Plus robuste que le P. Tatarinowii ; feuilles inférieures, beaucoup plus amples, à lobe terminal comme palmatipartite ou profondément trifide ; panicule très rameuse formée de longs et nombreux rameaux, naissant à l'aisselle des feuilles ; port du Senecio quiiiquelobus Hook. fil. et Thomps. Myosotis sylvatîca Hoffm., Deutsck. Fl.^ éd. i. p. 61. var. alpes- iris ; M. alpestris Schm, Adcacumina montis Sy-lin-chan; jun. 1888 (M. Em. Bodinier). Plante très répandue en Europe et jusque dans l'Himalaya ; la va- riété alpestris remonte jusque dans la région arctique de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique ; elle se rattache au type par des formes inter- médiaires qui se rencontrent surtout en Asie. La même forme a été observée aux environs de Pékin par M. de Môllendorf. {A suivre.) — $K LES UREDINÉES ET LEURS PLANTES NOURRICIÈRES {Suite.) Par M. Georges POIRAULT Composées. Adenostyles albifrons . . . Coleosporium Sonchi Pers. (U, T). Urom. Cacaliae DC. (U, T). > alpina ...... id. 3o8 JOURNAL DE BOTANIQUE Petasites officinalis .... Coleosp. Sonchi Pers. (U, T). Tussilage Fartara Coleosp. Sonchi Pers. Puce. Poarum Niessl. (E). Solidago Virga-aurea Aster — U et T sur U et T sur - U et T sur Poa. Ecid. Compositarum Mart. Urom. Solidaginis Niessl. (T). Puce. Asteris Duby (TJ. Coleosp. Sonchi Pers. id. » alpinus Ecid. Compositarum Mart. Puce. Asteris Uuby (T,). > Amellus Puce. Asteris Duby. » Tripolium .... id. Puce, extensicola Plowr. (E). Car ex extensa. Bellis perennis Puce, obscura Schrot. (E). Lusula. » sylvestris Uredo Bellidis Durieu. f Doronicum Pardalianches . Ecid. Compositarum Mart. Puce. Asteris Duby. Senecio vulgaris Coleosporium Senecionis Pers. (U, T).— La forme E est le Periderntiunt Fini acicola sur Plnus sylvestris, etc. » sylvatieus id. » viscosus id. » Jacobaea Puce. Schœleriana Plowr. (E). — U et T sur Carex arenaria. Coleosporium Senecionis Pers. » nemorensis .... Puce, sylvatica Schrot, {E}. — U et T sur Carex. Puce. Eriophori Thûra. (E). — U et T sur Eriophorum ? Coleosporium Sonchi arvensis. Puce. Tanaceti DC. (U, T). id. id. id. Puce. Asteris Duby (T^). id. Puce. Tanaceti Balsamitai Strauss (U, T). Ecid. Leucanthemi DC, Puce. Tanaceti Balsamitae Strauss. Ecid. Leucanthemi DC. Puce. Tanaceti DC. Puce. Asteris Duby (T^). Puce. Millefolii Fckl. Ptarmica Puce. Vulpinae Magn. (E). — "[JçXT s\iv Carex. Clavense Puce. Asteris Duby. Cineraria palustris Ligularia sibirica . . . Artemisia Absinthium . » camphorata . . » maritima . . . » pontica. . . . » vulgaris . . . » campestris . . Tanacetum Balsamita . Leucanthemum vulgarc » montaaum . . Pyrethrum corymbosum Achillea Millefolium . . G. PoiRAULT. — Les Urédinées et leurs plantes nourricières. 309 Buphthalmum salicifolium , Urom. Junci Desm. (E). — U et T sur Juncus obtusiflorus, nula Coleosporium Sonchi Pers. Pulicaria id. » dysenterica .... Urom. Junci Desm. (E). Cirsium lanceolatum. . . . Puce, dioicae Magn. (E). — "SJ tX'^ swr Car ex dioica. » palustre id. » oleraceum .... Puce, dioicae Mag-n. Puce. Asteris Duby (TJ. » arvense Puce, suaveolens Pers. (S, U, T). Carduus crispus Puce. Cardui Plowr. (T,). Centaurea Jacea Puce, tenuistipes Rost. (E). — U et T sur Car ex muricata. f » nigra Puce. Centaureai Mart. (S, U, T). » montana Puce. Asteris Duby (T,;. > Cyanus Eeid. Cyani DC. Puce, suaveolens Pers. » Scabiosa Puce. Asteris Duby. « maculosa id. Carlina vulgari?. ..... Puce. Hieracii Schum. (U, T). Lappa major id. Cichorium Intybus id. Aposeris fœtida Eeid. Compositarum Mart. Lampsana communis . . . Puce. Lampsana; Schultz (E, U, T). Leontodon autumnalis. . . Puce. Hieracii Schum. Taraxacum dens-leonis . . Puce, sylvatica Schrôt (E). — U et T sur Carex. Puce. Taraxaei Plowr. (S, U, T). Puce, variabilis Grev. (E, U, T). Lactuea Scariola Eeid. Compositarum Mart. » virosa Puce. Prenanthis Pers. » sativa id. » muralis - id. Prenanthes purpurea ... id. Sonchus oleraceur Puce. Sonchi Rob. (U, T). Coleosporium Sonchi Pers. (U, T). » arvensis Puce. Sonchi Rob. (U, T). Coleosp. Sonchi Pers. Eeid. Sonchi Johnst. » palustris Puce. Sonchi Rob. Mulgedium alpinum .... Puce. Prenanthis Pers. Crépis virens Puce. Hieracii Schum. (U, T). » paludosa . . . ; . Puce. Lampsanae Schultz (E, U, T) a major Dietel. Hieracium Pilosella >. . . . Puce. Hieracii Schum. > murorum ..... id. 3IO JOURNAL DE BOTANIQUE Hieracium vulgatum. . . . Puce. Hieracii Schum. » boréale, etc. .... id, LOBÉLIACÉES. Lobelia urens Coleosporium Campanulai Pers. (T). Campanulacées. Jasione montana Coleosp. Campanulae Pers. Puce. Campanulae Carm. Phyteuma hemisphaericum . Urom. Phyteumatum D(^. (T). » orbiculare id. » Michelii id. » spicatam id. » Halleri id. Campanula Rapunculus . . Puce, Campanulae Carm. Vacçiniées. Vaccinium Myrtillus. . . . Thecopsora Vacciniorum Gmel. (U, T). » uliginosum .... id. » Vitis-Ida;a id: Calyptospora Gœppertiana Kûhn (U, T). — E sur Abies pectinata, Oxycoccos vulgaris .... Thecopsora Vacciniorum Gmel. Ericacées. Arctostaph)dos alpina . . . Melampsora sparsa Wint. (U, T). „, j , j c . ) Chrysomyxa Rhododendri DC. — E sur Abiei Rhododendron lerrueineum / -^ , , . > excelsa. } Puce. Rhododendri Fckl. f Pyrolacées. Pyrola rotundifolia. . . , Chrysomyxa pîrolatum Kôrn. (U, T). ï minor id. Primulacées. Primula officinalis Puce. Primulae DC. (E, U, T). » elatior id, » Auricula Puce. Primulae integrifolae DC. (E, T). ï integrifolia .... id. Soldanella alpina ..... Puce. Soldanellae DC. (E, U, T). Glaux maritima Ecid, Glaucis Dozy. Uredo Glaucis Rabh. Lysimachia vulg-aris . . . Puce, limosae Magn. (E). — U et T sur C«/va- litnosa. Puce. Lysimachiae Karst. (U,T). Oléacées. Phyllirea angustifolia . . . Ecid. Phyllireae DC. » média id. • Uredo Phyllireae Cooke. Jasminum fruticans .... Puce. Jasmini DC. (T,). f G. PoiRAULT. — Les Urédinees et leurs plantes nourricières. 311 Apocynées, Vinca major Puce. Vincae DC. (U, T). » minor id. Vincetoxicurn officinale . . Cronartium asclepiadeum Willd. (U, T). — E sur Pinus sylvestris. Gentianées. Gentiana asclepiadea . . Cronartium asclepiadeum Willd. (U, T). Puce. Gentianae Strauss (Ë, U, T). > crueiata Puce. Gentiana; Strauss. » Pneumonanthe id. > acaulis id. » utriculosa. ... id. » ciliata id. Limnanthemum nymphoides Ecid. Nymphoidis DC. Convolvulacées , Convolvulus sepium. . . . Puce. Convolvuli Pers. (E, U, T). ï arvensis id. Cressa cretica Ecid, Cressae DC. BORRAGINÉES. Cerinthe Puce. Rubigo-vera DC. (E).— UetT sur Gra minées. Borrag'o id.. Anchusa id. Lyeopsis id. Lithospermum id. Echium. id. Pulmonaria id. Cynoo^lossum id. Symphytum id. Uredo Symphyti DC. SCROPHULARINÉES. Verbascum phlomoides . . Urom. Scrophularia; DC. (U,T). ï nigrum id. Scrophularia uodosa. ... id. > aquatica id. Veronica spicata Puce. Veronicae Schrôt. (Tj. Puce. Veronicarum DC, (T J. » long-ifolia ....'. Puce. Veronicae. » urticasfolia .... Puce. Veronicarum DC. (TJ. a persistens Korn. p. fragillipes. » Anagallis Pue&. Veronicae Anagallidis Oudem. (T,). » montana Puce, Veronicae. 312 JOURNAL DE BOTANIQUE Veronica alpina Puce, albulensis Mag-nus (T,). Euphrasia Coleosporium Euphrasiae Schum. (U, T), Rhinanthus id. Pedicularis id. Melampyrum id. Pedicularis sylvatica. . . . Pucc.paludosa Plowr.(E). — V etT sur Carex, » palusttis id. Melampyrum nemorosum . Ecid. Melampyri Kze et Schw. D pratense id. Labiées. Mentha . Puce. Menthae Pers. (E, U, T). Origanum vulgare . . , . Puce. Schneideri Schrôt. (caulincola Schneid.) (E, T). Thymus Serpyllum . . , . Puce. Schneideri Schrôt. Satureia hortensis. . . . . Puce. Menthae Pers. (E, U, T). » montana . . . . . id. Calamintha officinalis . id. » Nepeta .... . . id. » alpina .... id. » Acinos .... . . id. Clinopodium vulgare . . . id. Salvia g-lutinosa. . . . . Puce, verrucosa Schultz (TJ. » verticillata . . . Puce, obtusa Schrôt (S, E, U, T). f Glechoma hederacea . Puce, verrucosa Schultz (TJ. Stachys recta . . Puce. Vossii Kôrn. (To). Puce. Stachydis DC. (U, T). Betonica officinalis . . . Puce. Betonicae Alb. et Schw. (T). Teucrium fruticans . . . . Puce. Schneideri Schrôt. (T.). » Botrys .... . . Puce, annularis Strauss. (T,), » Scorodonia . . id. » lucidum . . . id. » montanum . . . Puce. Schneideri Schrôt. a constrieta Lag-, Plantaginées. Plantago lanceolata, Plombaginées, Armeria vulgaris . . Statiee Limonium, . Puce. Planta£:inis West. (U,T)? Ecid. Plantaginis Ces. ? Uredo Plantaginis Berk. ? Urom. Limonii DC. (E, U, T). id. Globulariées. Globularia vulgaris . . . » nudicaulis . . . Puce, grisea Strauss (TJ. id. G. PoiBAULT. — Les Urédinées et leurs plantée nourricières. Salsolacées. Beta Urom. Betae Pers. (E, U, T). Salicornia herbacea. . . . Urom. Salicorniae DC. (E, U, T). Salsola Soda Urom. Salsolae Reichart. 3*3 POLYGONÉES. Oxyria dig-yna .... Rumex maritimus . , . pulcher. . . . sang-uineus . . obtusifolius . . oong'lomeratus. crispus .... Hydrolapathum Patientia . . . aquaticus . . . maximus . . . alpinus .... scutatus ... arifolius. . . . Acetosa. . . . Acetosella, . Po]yg"onum Bistorta. viviparum. . amphibium , Lapathifolium Persicaria. . Convolvulus alpinum, . . aviculare . . dumetorum . Santalacées. Thcsium alpinum , . > humifusum . » montanum. . » rostratum. . Osyris alba Puce. Oxyria; Fûckel (U, T). f Urom. Rumicis Schum. (U, T). id. id. Urom. Rumicis Schum. Puce. Mag-nusiana Kôrn. (E). — U et T sur Phragmites. Urom. Rumicis Schum. id. id. Urom. alpinus Schrot. (U, T). f Puce. Rumicis scutati DC. (E, U, T). Urom. Acetosae Schrot. (E, U, T). id. Urom. Rumicis Schum. Puce. Trailii Plovvr. — U et T sur Phragmites commun/s. Puce. Acetosa; Schum. Urom. Acetosae Schrot. Urom. Polygoni Pers. (E. U, T). Puce» Acetosae Schum. Puce, mamillata Schrot. (U, T). f Puce. Bistortae Strauss. (U, T). id. Puce. Polygoni amphibii Pers, (U, T). id. Puce. Polyg-oni Alb. et Schw. (U, T}. Puce. Polygoni Alb. et Schw. id. id. Urom. Polyg-oni Pers. (E, U, T\ id. Puce. Thesii Desv. (E, U, T). id. id. id. Ecid. Osyridis Rabh. 314 JOURNAL DE BOTANIQUE Aristolochiacées. Aristolochia Clematitis » pistolochia . . » rotunda. . . . » pallida . . . Asarum europasum . . Puce. Arigtolochiae DC. (E, U, T). id. id. id. Puce, asarina Kze. (T,). Empêtrées Empetrum nigrum. »... Caeoma Empetri Pers. EUPHORBIACÉES Euphorbia Helioscopia. . . Melampsora Helioscopiae Pers. (U, T). » stricta id. » pilosa id. » palustris id. Urom. scutellatus Schrank (U, T). > dulcis Melampsora Helioscopiae Pers. Ecid. Euphorbiae Gmel. » verrucosa. . . . . \ Ecid. Euphorbiae Gmel, » Gerardiana . . . A Urom. scutellatus Schrank (U, T). ) Melampsora Helioscopiae Pers. » exigua Ecid. Euphorbiae Gmel. Melampsora Helioscopiae Pers. Urom. tuberculatus Fûck. (U, T). » falcata Melampsora Helioscopiae Pers. » Peplus Urom. scutellatus Schrank. » amyg-daloides . . . Endophyllum Euphorbiae DC. Urom. scutellatus Schrank. Melampsora Helioscopiae Pers. » Esula Urom. scutellatus Schrank. Melampsora Helioscopiae Pers. » Cyparissias . . . . Urom. Pisi Pers. (S, E). — \J et T sur Pisum. Urom. striatus Schrot. (S, E). — U et T sur Lotus, Trifolium, Medicago, Melampsora Helioscopia; Pers. Ricinus communis. .... Melampsorella ? Ricini de Toni. f Mercurialis perennis. . . . Caeoma Mercurialis (E). — U, T = Melamp- sora aecidioides DC. du Po'pulus aléa. Buxus sempervirens. . . . Puccinia Buxi DC. (T,). MORÉES. Ficus Carica Uredo Fici Cast. Urticées. Urtica urens j Pucc.CaricisSchum.(E).^-U et Tsur Cd!>'^:ir. B dioica [- Urom. Urticae Cooke. (T). » pilulifera \ . . . Variété. 315 CUPULIFÈRES. Quercus pedunculata . . . Melampsora Quercus Brondeau. (Uredo ?) » Ilex id. Uredo Ilicis Cast. (?) Carpinus Betulus Melampsora Carpini Neess (U, T). Salicinées. Salix fragilis Melampsora vitellina DC. i alba id. » triandra id. B purpurea Melampsora mixta Schlecht. » daphnoides .... Melampsora epitea Kze. et Schm, » viminalis id. Melampsora vitellina DC. » Capraea Melampsora farinosa Pers. » aurita id. » repens Melampsora mixta Schlecht. ? » nigricans Melampsora farinosa Pers. ? T> hastata id. > phylicifolia .... id. > Lapponum .... Melampsora mixta Schlecht. Populus alba Melampsora aicidioides DC. (U, T). — E sur Mercurialis perennis. » Tremula Melampsora Tremulae Tul. (U, T). — E. ^^ Caioma Laricis (Hartig") ? Melampsora (Caîoma) pinitorquum A. Braun. (U, T). — E sur le Plnus sylvestris (Ros- trup). » nig-ra Melampsora populina Jacq. (U, T). — E = Ecid. Clematidis ? » pyramidalis. ... id. » italica id. BÉTULINÉES. Betula Melampsora betulina Pers. (U, T). {À suivre^ VARIÉTÉ. Note de technique. M. Andrews, dans une note sur Taccroissement terminal de la ra- cine du Marsilia quadrifolia et de V Equisetum arvense (Botanical Gazette, Vol. XV, n° 7, juillet 1890), décrit comme il suit le procédé qu'il a employé pour obtenir les coupes qui ont servi à ses observa- tions. 3i6 JOURNAL DE BOTANIQUE 1° Durcir l'objet à étudier dans l'acool absolu ou l'acide chromique (3 à 24 heures). Si on a employé l'acide chromique, il faut ensuite soigneusement laver à l'eau distillée. 2° Laisser de 3 à 24 heures dans le carmin aluné ; puis laver 5 mi- nutes à l'eau distillée. 3** Déshydrater successivement dans l'alcool à 30 °/oj 50 %> 7° %» 90 °/o et dans l'alcool absolu, en laissant l'objet pendant 3 heures dans chacun de ces liquides. 4° Placer pendant 3 heures dans un mélange de i partie de chloro- forme, et 2 parties d'alcool absolu. 5° Mélange de 2 parties de chloroforme et i partie d'alcool absolu (3 heures). 6° Solution saturée de paraffine dans le chloroforme (3 heures). 7° Paraffine fondue (3-12 heures). 8° Inclure. CHRONIQUE. M. Thomas Johnson est nommé professeur de Botanique au Collège royal des sciences de Dublin, en remplacement de M. le professeur Me Nab décédé. Nous apprenons la mort de M. John Ralfs, connu par ses travaux sur les Algues et notamment les Desmidiées. M. le docteur A. Môller, de Berlin, installe dans le Sud du Brésil, avec l'appui de l'Académie des sciences de Prusse, un Laboratoire où il doit consacrer deux années à la culture scientifique des Champignons inférieurs et supérieurs, d'après les méthodes du Professeur Brefeld. Nous empruntons à une note de M. Cuginî, publiée dans le « Bolletino délia R. stazione agraria di Modena », la liste suivante des Champignons comestibles vendus sur le marché de Modène en 1889 : Amanita Céesarea Bull. {14 août; la sécheresse du mois d'août a empêché la poussée automnale de ce Champignon, ainsi que celle du Boletus edulis); A. ovoidea Bull. (3 octobre); A. sirobili/ormis ¥t, (fm d'octobre); Lepiota exco- riata Fr. (milieu d'octobre); L. naucina Fr. (milieu d'octobre); Armillaria mellea DC (seconde moitié d'octobre); Pleurotus ubnarius Fr. (mi-octobre à mi-novembre) ; PL glandulosus Bull., Entoloma Rhodopolius Fr., Pholiota mu- tabilis Fr. (ces trois espèces, fin d'octobre) ; Ph. Mgerita Fr. (fin de novembre) ; Psalliota campestris L. (tout l'automne); Morchella esctilenta Pers., M. conica Pers., M. rimosipcs DC, Helvella monachella Fr. (ces 4 espèces, seconde moitié d'avril) ; Helvella crispa Fr. (milieu de novembre) ; Pesisa vesiculosa Bull, (milieu d'avril et automne) ; P. cerea Sow. (milieu d'avril) ; P. AcetabuluTn L. (peu après la précédente); Tuher magnatutn Pico. (fin d'octobre); T. sesHvunt Vitt. (milieu d'août et fin d'octobre) ; Balsarma vulgaris '^'^itt. (milieu de décembre). Le Gérant: Louis Moeot. Paris. — J. Uersch, imp. 22, PI. Denfert-Rochereau. 4" ANNÉE. N" i8. i6 SEPTEMBRE 1890. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. SUR QUELQUES PLANTES RARES OU NOUVELLES DE LA FLORE DU NORD DE LA CHINE (Fin). Par M. A. FRANCHET. Gentiana Kurroo Royle, Illustr., tab, 68, fig-. 2. Suen-hoa-fou, in montibus ad quiadecim leucas sitis, orientera versus (M. Provôt). Fleurs d'un tiers plus petites que dans les spécimens de l'Himalaya; lobes du calice plus courts, n'égalant guère que le tiers du tube; plis ovales, aussi longs que la moitié des divisions de la corolle. D'après Royle, le rhizome est connu dans la pharmacopée hindoue sous le nom de Ktirroo. Syringa villosa Vahl, Enum.^ I. p. 38, vS*. Bmodi D&caisnc, Mon. Ligustr. et Syring., p, 40 (quoad specima Davidiana); Franch., Plant. David., part. I, n. 615 (non Wall). In monte Sy-lin-chan (Em. Bodinier). Syringa pnbescens Tarez., Bull. Soc.Mosc. (1840), p. 73; S. vil- losa Decaisne, loc. cit. p. 41 ; Franch., loc. cit.^ p. 614 (non Vahl). In monte Sy-lin-chan (Em, Bodinier), Je ne signale ici ces deux Syringa que pour rappeler leur synonymie réelle, telle qu'elle est donnée dans une note publiée dans le Bulletin de la Société Philomathique de Paris, 7® sér., ix, 121, note dont M. Hem- sley ne paraît pas avoir eu connaissance (Cf. Ind. flor. shi. II, p. 83). Bartsia Odontites Huds., i?"/. Angl. p. 268.; Odontites ruhra Benth. In herbidis humidis montis Tang--cheou prope conventum Trappistarum ; fl. aug". 1888 (Fr. François). Cette plante très répandue en Europe, et qui se retrouve en Sibérie, dans l'Himalaya et en Mongolie, aux environs de Géhol, n'est point mentionnée dans V Index Jlorâs sinensis. Pedicnlaris longiflora Rudolph. in Mém. Acad. S.-Pétersb. IV, p. 345, tab. 3; Maxim. Mél. biol. X. p. 86. P» tubiflora Fisch. 31 8 JOURNAL DE BOTANIQUE Ad cacumina montis Sy-lin-chan; aug. 1888 (Fr. François). Espèce signalée seulement dans la région du Baical, le nord de la Mongolie et du Thibet. Pedicnlaris Provotî, sp. nov. {Verticillatas). Annua radice fusiformi ; caulis quadrifarie pubescens, erectus, rig-idus, simplex vel a basi ramosus ; folia 4-verticilla, parce pilosa, ambitu lanceolata, subbipinnatifida, seg-mentis ang-ustis, lobis minimis in mucronembrevem, car tilagineum, album desinentibus ; inflorescentia elon- g^ata, verticillis plurimis, inferioribus remotis ; bracteas e basi ovata marg-ine lanug-inosae foliaceae, floribus duplo breviores; calyx glaber, nervis crassis, 5 fidus, dente uno antico triangulari, dentibus 4 foliaceis tubo duplo bre- vioribus, incisis; coroUa alba extus glabra, intus ad tubum pubescens, supra faucem ad latera g-aleae pilis tuberculiformibus obsita; rostrum subhori- zontale, galeae vix incurva; latitudine duplo long-ius, acutum, apice trun- catum, leviter emarginatum ; tubus calyce longior; labium amplum orbi- culare, trilobum vel bilobum, rostro subaequilong-um ; stamina apice tantum sub antheris pilis raris conspersa, vel omnino nuda; capsula... Pedalis ; folia illis P. myriophyllse simillima ; flores P. japonicse cum labio magis amplo. In montibus ad occidentem urbis Suen-hoa-fou circiter ad leucas 15 sitis; fl. jun. 1888 (M.Provôt). Très remarquable dans le groupe des Verticillatâe par la longueur du rostre, particularité qui s'observe également dans le P. japonïca, le P. ProvoWp2ira.it aussi très voisin du P. Taiarinowii Max., que je n'ai pas vu, mais auquel M. Maximowicz attribue des filets staminaux poi- lus; d'après la figure de la fleur qu'il en donne, le calice est assez diffé- rent, le rostre plus courbé et plus court, le tube renfermé dans le calice. Je n'ai pas constaté dans d'autres espèces les petits tubercules aigus qu'on observe vers la base de la portion tubuleuse du casque, dans le voisinage de la marge. Polygonam snffultam Maxim., Mél. Mol. IX, p. 616. Secus rivulos in valle Sin-tchouang, haud procul a conventu Trappis- tarum; fl, jun. 1888 (M. Em. Bodinier). Habenaria TÎridis Rob. Brown, Hort. Kew, vol. V, p. 192. robusta, longebracteata, Hinc inde in convallibus montium prope conventum Trappistarum ; fl. jun. 1888 (M. Em. Bodinier). Bractées inférieures 3 ou 4 fois plus longues que les fleurs ; plante atteignant o m. 50 cent. Polygonatnm platyphyllnni, sp. nov. {Periballanthus). Rhizoma elongatum, gracile, fibris obsitum, sigillis destitutum, glabrum; caulis subtiliter striatus, gracilis, praeter vaginas A. Franchet, — Sur quelques plantes de la Flore du Nord de la Chine. 319 1-2 membranaceas supra basin ortas longe nudus, parte superiore tantum foliatus ; folia 5-6, inferiora breviter petiolata, superiora sessilia, omnia e basi rotundata vel subcordata late ovata, breviter acuminata, nervis tenui- bus; pedunculi brèves, cernui, apice bibracteati, biflori, bracteis foliaceis late ovatis yel suborbiculatis abrupte et breviter acuminatis, flores aequan- tibus; pedicelli brevissimi; flores albidi apice virescentes, tubulosi, supra médium paulo ampliati, ad apicem leviter constricti, dentibus brevibus, triang-ularibus reflexis : staminum filamenta paulo infra dentés tantum libéra et inde arcuato-incumbentia, antheris conniventibus, a latere compressissi- ma, crebre et tenuiter papillosa ; antherae magnae fere ad médium bifidae ex dorso toto fllamentis insertae ; ovarium apice breviter cinctum ; stylus sta- mina aequans, infra apicem paulo dilatatus ; stigma punctiforme. Pedalis et sesquipedalis ; caulis pennae columbina; vix crassitie; fdlia 5-6 cent, longa, 3-4 cent, lata, petiolo inferiorum 3-5 millim.; pedunculus 12-15 mjll.; pedicelli 2-3 mill.; bracteae 20-25 "^^^^- longae, 18-25 mill. latae; flores 25 mill. longi, ad basin 3 mill., supra médium 7-8 mill. lati. In convallibus montium in vicinitate conventus Trappistarum ad occi- dentem urbis Pékin; crescit etiam invalle Pe-keou et in valle Saint-Michel. (M. Era. Bodinier, jun. 1888.) Rhizome grêle comme celui du Paris guadrtfolïa, dépourvu d'em- preintes sigillées; feuilles larges, arrondies ou subcordiformes à la base comme celles du Polygonatum lasiandrum Maxim, et non pas atténuées comme on les voit dans le Polygonatum involucratutn Maxim. {^Peri- ballanthus invohicratus Franch. et Sav.), du Japon. Cette espèce s'y présente d'ailleurs sous deux formes, d'après M. Maximowicz : l'une à bractées larges ; c'est la plante primitivement décrite par nous et figurée dans le Phonzo-zonfou, IV, 19; l'autre a les bractées étroites, lancéo- lées ou linéaires-lancéolées ; on ne la connaît qu'en bouton et en fruits de sorte que l'assimilation avec la forme à bractées larges n'est peut- être pas certaine. La plante de Manchourie et du Japon septentrio- nal a les bractées larges ; celle de Kiusiu les a étroites, d'après M. Maxi- mowicz. Les caractères qui distinguent les Periballanthus semblent en effet n'avoir pas une importance générique suffisante, mais ils permettent de constituer dans le genre Polygonatum une section bien tranchée et peu- vent être ainsi formulés : filamenta staminum a latere compressissima, paulo infra perianthii dentés (nec ad médium) libéra; antherae a dorso toto filamentis adnatae, nec medio tantum affixae et versatiles. Tricyrtis villosa Wall,, Tent» Flor» Népal. II, p. 52; Baker, yj?»/'»' of Linn. Soc., Bot. p. 464. In valle Tong-keou, haud 'procul a conventu Trappistarum; fl. fr, jul. 1888 (M. Em. Bodinier.) C'est une forme glabrescente, à feuilles très larges; les glandes 320 JOURNAL DE BOTANIQUE font presque complètement défaut, même sur les pédicelles ; la plante ne diffère pas autrement du T. villosa^Aç. l'Himalaya, qu'il est ainsi très intéressant de retrouver sur les limites septentrionales de la Chine. Carex Trappisttarnm, sp. nov. Pallide virens, sesquipedalis ; culmus ad ang-ulos levis, iriter spiculas tantum scabridus; folia culmo aiquilonga, 4-5 mill. lata, ad marginem sca- brida, faciebus levia, acuta; bracteae foliaceae haud vaginantes, inferior inflorescentiam superans, supremae ad squamam bilobam adducta; ; spiculae (in nostro specimine unico) 6, erectae, inter se parum dissitae, inferior haud longe pedunculata, superiores stricte sessiles; spicula suprema ex toto mas- cula, breviter pedunculata, cylindrica, obtusa, squamis oblongis, ad latera fuscis, dorso virescentibus, obtusis, valide nervatis, nervo in mucronera haud vel brevissime exsertum excurrente; spiculae femineae confertiflorae, cylindricae ; squamae utriculo breviores et plus duplo angustiores, oblongo- lanceolataî, breviter acutae, dorso virides, ad marginem fuscae; utriculi compressi ovato-elliptici, 3-5 nervii, glabri, pallide virentes in rostrum lè- vera ore bilobum attenuati. Secus rivulos montium prope conventum Trappistarum ad occidentem urbis Pékin; jun. 1888 (M. Em. Bodinier). Assez voisin du C. Forfîcula Franch. et Sav.; il s'en distingue par ses chaumes lisses, excepté sur l'axe entre lesépillets, par ses utricules atténués en bec lisse moitié plus court, égalant seulement le tiers de l'achaine. Le C. sadoejtsis Franch. (ined.), de l'île de Sado, a les utri- cules plus semblables à ceux du C, Forficula, mais toujours plus courts que les écailles ; ses styles sont extrêmement longs. Le C. viclgaris Fries et les autres espèces du groupe ont le bec presque nul, tronqué ou légèrement émarginé au sommet ; la forme des écailles est diffé- rente. Carex leiorhyncha C. A. Meyer, Cyper. nov., n" 19, tab, 9, fig. 2. In valle Sin-tchouang, prope [conventum Trappistarum ad occidentem urbis Pékin; jun. 1888 (M. Em. Bodinier). Carex Hancoclciana Maxim., Asise Orient, fragm. p. 66. C. Bux- èaumu Franch., PI.. David, part. I, p. 130 (non Vahl). Secus rivulos montium haud procul a conventu Trappistarum ; maj. 1888 (M. Em. Bodinier). Rhizome rampant ; bords des gaines se rompant en un réseau qui se détruit promptement. Espèce très voisine du C. Buxbaumii Vahl., avec lequel je l'avais d'abord confondu ; il en diffère surtout par son épillet femelle inférieur porté" par un pédicelle grêle, une fois plus long que lui, flexueux, et par ses utricules dont le bec est plus allongé, très distinct ; dans tous les spécimens que j'ai pu voir les feuilles et la brac- tée inférieure sont plus longues que l'inflorescence. >MMM««MMMMAMMMMi C. Sauvageau. — Sur la feuille des genres Halodule et Phyllospadix. 321 SUR LA STRUCTURE DE LA FEUILLE DES GENRES HALODULE et PHYLLOSPADIX Par M. C. SAUVAGEAU. L — HALODULE'EnàL Le g-enre Halodule^ pour lequel du Petit-Thouars avait créé le genre Dipianthera (i), est très voisin du Cyinodocea dont il se distingue par d'assez légères différences dans la structure des fleurs dioïques. Il comprend seulement deux espèces. I. Halodule uninervis (Forskal) Aschs. — Cette espèce, plus connue sous le nom de H. aitstralïs Miq. (2), est très répan- due dans la mer Rouge, l'océan Indien, l'océan Pacifique. Le port de la plante est assez semblable à celui d'un Cyinodocea asqtwrea, ou mieux d'un Cyin. rottcndata, mais elle est de plus petite taille. Elle leur ressemble par les entre-nœudsdela tige rampante assez espacés, les feuilles étroites, le limbe qui se détache tout d'une pièce au niveau de la ligule, la gaîne longue à bords libres et re- couvrants, à peu près de même largeur sur toute sa longueur, et qui se termine de chaque côté de la ligule par une courte oreille. Comme chez les Phycagrostis , les courtes pousses verti- cales sont donc entourées à leur base par quelques gaines qui ont perdu leur limbe, et que Steinheil prenait pour des écailles (3). 1. Aubert du Petit-Thouars, Mélanges de Botanique et de Voyages. Paris 181 1. Gênera nova Madagascariensia, p. 3. L'auteur donne seulement une description de quelques lignes sans figures. 2. En 1S67, M. Ascherson {Vorarletten su einer Uebersicht der fkaneroga- men Meergewàchse., p. 187, Linnasa, nouvelle série, vol. I, 1867-68) exposait pour quelles raisons il supposait l'identité du Zostera uninervis créé par Forskal en 1775, et du Halodule australis créé par Miquel en 1855, mais en l'absence de preuves certaines, il conservait cette seconde dénomination (loc. cit., p. 163), qu'il a employée exclusivement, pour désigner cette plante, dans plusieurs tra- vaux postérieurs {Die geo graphische Verbreitung der Seegràser. Anleitung zu wissensch. Beobacht. auf Reisen, von Neumayer, Berlin 1875, p. 364, et autres mé- moires). Mais récemment M. Ascherson l'a appelée H. uninervis (in Flora orien- talis de E. Boissier, vol. V, 1882, p. 23, et in Die natiirlichen Pflansenfamilien de Engler et Prantl, IP partie, 1889, p. 212). M. Ferd. von Mueller lui conserve le nom de Diplatithera tridejitata Steinheil {Second systematic census 0/ Azistra- lian plants 1889, p. 204, et Fragmenta... etc., VIII, p. 218). 3. Ad. Steinheil, Observations sur la spécification des Zannichellia et sur le genre Dipianthera de Du Petit-Thouars (Ann. se. nat.. Bot., 2" série, t. IX, 1838, p. 99). L'auteur donne, dans la planche IV, six dessins se rapportant au Halodule uninervis. B A 322 JOURNAL DE BOTANIQUE Quand on regarde les feuilles à l'œil nu, ou mieux à la loupe, on voit le limbe se terminer au sommet par trois dents : deux marginales plus longues, dans le prolongement des bords du limbe, laissant entre elles une échancrure du milieu de laquelle s'élève la dent médiane plus courte (fig. i. A). Au microscope, les deux premières sont entières et nettement limitées, la troi- sième estémoussée au soumet, déchirée, ses cellules sont minces, transparentes, plus ou moins vides de protoplasme. Mais sur une feuille jeune, encore renfermée dans la gaîne de la feuille qui l'en- veloppe, cette dent est au contraire au moins aussi haute que les deux autres, et se termine en un sommet obtus, entier. Avant que cette feuille soit sortie de la gaîne de la feuille qui l'enveloppe, les cellules du sommet de la dent médiane se désorganisent, comme le fait se produit chez les Zostera, et tombent, tandis que la base persiste. Il ne se produit pas A. Haiol^euninervis. ^'autrc dcsquamatiou à droitc ou à gauche de Sommet de la feuille, cette dcut médiane, qui se trouve en commu- nication avec 1 extérieur. Outre la nervure médiane, la feuille possède deux nervures marginales qui paraissent se diriger chacune vers la dent margi- nale correspondante, et s'y terminer, sans s'anastomoser au sommet avec la nervure médiane. L'épiderme du limbe, vu de dessus, se montre formé de cellules plus allongées que chez les Cyinodocea; un certain nombre d'entre elles, à parois plus minces et légèrement convexes, sont remplies d'une matière brune tanni- fère, mais leur taille ne dépasse guère celle de leurs voisines. Par son aspect extérieur et ses cellules sécrétrices, le H. tmï- nervis a donc beaucoup de ressemblance avec les Cym. asquorea et rotundata; par la faible largeur de son limbe et ses trois ner- vures, il se rapproche extérieurement du Zostera iiana, mais l'examen anatomique d'un simple fragment de la feuille permet- tra toujours de le distinguer de ces deux espèces. M. Ascherson (i) dit à propos du H. ttnmervis {H. attsira- lis) : « Des observations plus étendues apprendront si une re- « marquable différence, observée sur les exemplaires que j'ai eus I. Die geogvaphische Verbreitung, etc., p. 364. C/Sauvageau. — Sur la feuille des genres Halodule et Phyllospadix. 323 « jusqu'ici sous les yeux, est constante, c'est-à-dire si la plante (f mâle de cette espèce est beaucoup plus délicate et plus grêle « que la plante femelle, tandis que c'est l'inverse chez le H. « Wrightii. * Je ne puis nullement confirmer cette observation, tout au moins quant à la première espèce. En effet, les exem- plaires tirés de l'herbier du Muséum, que j'ai étudiés au point de vue anatomique, avaient des origines différentes. Or, les uns, qui provenaient du voyage de Schweinfurth dans l'Afrique cen- trale, en 1868, et du voyage de Botta en Arabie, étaient toussté- Fig. 2. Halodule uniitervis. — Coupe transversale de la base du limbe. a,a, cellules sécrétrices (gross. 220). riles, et relativement robustes ; la largeur de leurs feuilles adul- tes atteignait ou dépassait 2 mm. Les autres avaient été recueillis par M. Balansa en Nouvelle-Calédonie, et tous les exemplaires, stériles, mâles ou femelles, étaient beaucoup plus grêles dans leur tige et dans leurs feuilles ; celles-ci avaient au moins i mm. de largeur, et présentaient, comme celles des exemplaires précé- dents, trois délicates nervures, mais le nombre des canaux aéri- fères séparant deux nervures y était réduit à 1-2 (i). Il me paraît donc plus exact de dire que la largeur des feuilles dans les formes grêles est égale ou inférieure à i mm. et que dans les formes plus vigoureuses elle atteint ou dépasse 2 mm. M. Ascherson paraît d'ailleurs avoir renoncé à la précédente supposition, car I. Tous les exemplaires que j'ai reçus de l'île Maurice, de M, Jadin, étaient stériles et appartenaient à la variété grêle. 324 JOURNAL DE BOTANIQUE il admet pour le H. uninervis (Flora orientalis, t. V, p. 24) une forme grêle rappelant le Rîippia et une forme plus robuste se rapprochant du Zostera nana par la taille. Une coupe transversale de la base du limbe montre un épi- derme à petites cellules, à paroi externe épaissie, qui renferme la totalité des cellules sécrétrices. Celles-ci sont renflées, et pénè- trent un peu dans le tissu sous-jacent, en écartant deux cellules sous-épidermiques (fig. 2). La couche sous-épidermique est com- posée d'une seule assise de cellules, parfois de deux, dont les éléments sont alors séparés par des méats. De chaque côté de la nervure médiane, dans la variété à feuilles larges, sont 4-6 ca- naux intercellulaires occupant toute l'épaisseur du parenchyme, et seulement 1-2 dans la variété à feuilles étroites. Ces canaux sont cloisonnés par des diaphragmes perforés. Le parenchyme ne possède jamais le moindre faisceau fibreux. La nervure médiane, plus grosse que les deux marginales, a une section presque parfaitement ronde, tandis que dans les Cymo- docea, Zostera, Posidonia, elle est plus ou moins oblongue ; 2-3 couches de cellules parenchymateuses, laissant entre elles des méats, la séparent des deux épi- dermes. L'endoderme (fig. 3) a ses parois épaissies et lignifiées sur tout leur pourtour ; le péricy- cle est bien caractérisé. Le bois est représenté par une lacune sous-péricyclique, montrant par- fois des vestiges plus ou moins lignifiés des parois résorbées. Le liber formé de quelques cellules seulement, laissant entre elles des méats et des épaisissements sem- blables à ceux qui ont été décrits chez le Zostera, est séparé du bois par quelques cellules étroi- tes, épaissies en fibres non lignifiées, et disposées en une couche continue ou discontinue. Ces cellules épaissies, situées à l'intérieur même du faisceau, dont la présence est constante, et qui apparaissent de bonne heure dans le développement du faisceau, sont très caractéristiques du genre Halodule, car Fig. 3. Halodule uninervis. — Coupe transversale de la nervure médiane, .à la base du limbe (gross. 360). C. Sauvageau. — Sur la feuille des genres Halodule et Phyllospadix. 325 parmi toutes les Phanérogames marines, on ne les rencontre en outre que chez le genre Phyllospadix. Chacun des deux faisceaux marginaux (fig. 4) est séparé de répiderme du bord par 2-3 rangées de cellules, dont les parois sont épaissies en collenchyme. Ils sont formés de quelques cel- lules seulement, et Ton reconnaît encore la lacune vasculaire, très petite, mais l'endoderme n'est plus distinct. Vers son sommet, le limbe diminue beaucoup d'épaisseur, et le parenchyme est bientôt réduit à deux assises sous-épider- miques (fig. 4 B) de grosses cellules, arrivant au contact l'une Fig. 4. Halodule uninervis. — Coupe transversale du limbe. A, près de la base: B, près du sommet. a,a, cellules secrétrices (gross. 145). de l'autre, et laissant entre elles des méats quadrangulaires. Les cellules de ces deux assises sont exactement opposées l'une à l'autre, ce qui donne à la figure un aspect caractéristique ; la sy- métrie n'est dérangée que par les cellules épidermiques secré- trices, qui pénètrent entre elles. La nervure médiane s'est aplatie, et sa section est devenue ovale suivant la largeur du limbe ; l'en- doderme et le péricycle sont restés bien caractérisés, et la lacune vasculaire s'est aplatie de manière à conserver à peu près la même surface de section ; les cellules fibreuses non lignifiées se retrouvent encore entre la région ligneuse et la région libérienne. L'endoderme est séparé de l'épiderme par l'assise sous-épider- mique qui, à ce niveau, rétrécit beaucoup ses cellules. La gaîne possède sur toute sa longueur la même structure que la base du limbe; les lèvres, surtout vers le sommet de la gaîne, sont uniquement formées par les deux épidermes ; les cel- 326 JOURNAL DE BOTANIQUE Iules de l'épiderme dorsal étaient beaucoup plus volumineuses et fréquemment sécrétrices. La ligule est courte et fait une saillie de quelques cellules seulement. 2. Halodule Wrig'htii Aschs. — Je dois les feuilles de H. Wrighiiï que j'ai étudiées à la grande obligeance de M. Urban, de Berlin. On rencontre cette espèce uniquement dans la mer des Antilles. Ses feuilles, assez longues, n'ont guère qu'un mil- lim. de largeur; au sommet, elles possèdent deux dents margi- Fig. 5. Halodule Wrightii. — Coupe transversale de la base du limbe (gross. 220). nales (fig. i B), et une petite échancrure plus ou moins profonde se trouve à la place de la dent médiane de l'espèce précédente ; c'est là qu'aboutit la nervure médiane en communication avec l'extérieur. Sur des feuilles très jeunes, non encore venues au jour, on trouve'au sommet, au milieu, une petite dent arrondie, toujours moins développée que celle du H. umnervis ; de très bonne heure, ses cellules dépérissent, perdent leur protoplasme, tombent, et il en résulte, à la place de la dent, une légère exca- vation. Les deux nervures marginales viennent se terminer insen- siblement dans les dents marginales, mais, pas plus que dans l'espèce précédente, je ne les ai vues s'anastomoser avec la ner- vure médiane. La structure, étudiée à la base du limbe, ne présente que de légères différences avec le H. umnervis ; les nervures sontiden- C. Sauvageau. — Sur la feuille des genres Halodule et Phyllospadix. 327 tiques, les méats qui, dans cette dernière, existaient entre les cel- lules des deux assises séparant l'endoderme de l'épiderme, sont transformés ici en lacunes séparées par des murs (fig. 5), et, comme le limbe n'est pas plus épais dans cette espèce que dans la précédente, les cellules y sont moins g-randes. Entre les ner- vures, on trouve 1-2 grands canaux aérifères, comme dans le H. um'nervz's de la Nouvelle-Calédonie, mais en plus, sur la face ventrale, il y a une rangée sous-épidermique de canaux aérifères, beaucoup plus petits et plus nombreux. Mais à un niveau un peu plus élevé, les canaux aérifères, qui entourent la nervure médiane, se transforment en méats, les étroits canaux de la face ventrale disparaissent, et la structure devient exactement celle du H. um7iervis. De même, tout à fait au sommet, le parenchyme est réduit aux deux assises sous-épidermiques en contact et à élé- ments opposés. La gaîne possède la même structure que le limbe. On distinguera donc les deux espèces, soit par l'observation du sommet du limbe, soit par une coupe transversale pratiquée à la base, au-dessus de la ligule. Le genre Halodule sera donc caractérisé : 1° par les deux dents marginales du sommet de la feuille ; 2° par l'ouverture de la nervure médiane à l'extérieur ; 3° par la section transversale arrondie de la nervure médiane, entourée d'un endoderme épaissi, et par les deux nervures marginales moins nettes ; 4° par la la- cune vasculaire sous-péricy clique dans la nervure médiane, et par les fibres épaissies, non lignifiées, situées entre le liber et le bois ; 5° par la disposition des éléments des deux assises du pa- renchyme au sommet du limbe, et 6° par les cellules sécrétrices exclusivement épidermiques. IL — PHYLLOSPADIX W. J. Hooker. Ce genre, dont les fleurs mâles sont encore inconnues, est de toutes les Phanérogames marines celui dont l'aire de distribution est la moins étendue ; il appartient en propre à l'Amérique du Nord. M. Sereno Watson y reconnaît seulement deux espèces (i), distinctes l'une de l'autre par les caractères de la fleur fe- melle. Déplus, les feuilles de l'une, P. Tc'/'rijyz' Watson, auraient I. Geological Survey 0/ California. — 'Bolatty, par Sereno Watson, vol. II, Cambridg-e, Mass. 1880, p. 192, et Descriptions 0} some New Species of Nortk American Plants (Proceed. of the Americ. Acad., New Séries., Vol. VI, Boston 1879, p. 303). 328 JOURNAL DE BOTANIQUE moins d'une ligne de largeur, et seraient faiblement i-nerviées; celles de la seconde, P. Scott/erï Hook. , auraient deux lignes de largeur et seraient 3-nerviées. L'exemplaire que j'ai étudié, et que je dois à l'obligeance de M. Farlow de Cambridge, ne portait pas de fleurs, et n'était pas déterminé spécifiquement, mais la largeur de la feuille, mesurée à la base du limbe, sur des coupes transversales, variait de i mm. à I mm, 1/2. J'ai donc cru pouvoir le rapporter au P. 'Torreyi (i). Les feuilles, portées sur des entre-nœuds très courts, attei- gnent un très grande longueur ; j'en ai mesuré qui, sans être en- tières, avaient une gaîne de 30 cm. de long, et un limbe de plus de I m. ; la gaîne, plus large que le limbe, se termine au niveau de la ligule par deux oreilles non adhérentes au limbe ; celui-ci conserve sa largeur presque jusqu'au sommet. Lorsqu'on examinesous le microscope l'extrémité d'une feuille jeune, on voit sur toute la surface que les cel- lules épidermiques sont petites, toutes sem- blables, très régulièrement disposées en file ; mais sur chaque bord, les cellules de la rangée marginale se prolongent vers l'extérieur, per- pendiculairement à la longueur du limbe (fig. 6). Ces dernières sont au contact l'une de l'autre, sauf à leur extrémité arrondie, de manière à former une sorte de lame très mince, qui s'é- Phyiiosjldi^ Torreyi. ^^^nd sur plusicurs Centimètres de longueur. Bord d'une feuille jeune, Par suitc, sur uuc coupc trausvcrsalc, on voit vu de dessus (gross. 220). ^ , n i ' • i • de chaque cote une cellule epidermique qui se prolonge en poil plus ou moins recourbé ; c'est la succession de ces poils qui forme la lame. Cette lame marginale se conti- nue sur le sommet arrondi de la feuille, mais s'arrête au milieu, pour j laisser une petite dépression, du fond de laquelle s'élève une dent médiane correspondant à l'extrémité de la nervure médiane. Plus tard, cette petite dent se désorganise, comme dans le Halodule, et la nervure médiane s'ouvre alors au som- met dans une échancrure. Par transparence, on reconnaît 3 ner- I. L'exemplaire décrit et figuré par W. J. Hooker comme P. Scoulcri me- sure 2 mm, à la base du limbe {Flora boreali-ameyicana, vol. II, London 1840, p. 171 et pi. CLXXXVI). La largeur de la base du limbe de la même espèce fig-urée par Ruprecht, varie de -; à 4 mm. [Neue Order luivoUstâiidig hekannte Pflai!.~cn ans dem nôrdlichen Theile des Stillen Océans, communiqué en 1852, Mém. de l'Acad. imp. des Se. de Saint-Pétersbourg, 6" série, Se. nat., t. VII, Botan., 1855, p. 57 à 82, 8 planches). C. Sauvageau. — Sur lajeuille des genres Halodule et Phyllospadix. 329 vures, dont les 2 marginales se réunissent à la médiane par une anastomose transversale, un peu au-dessous du sommet. Le limbe adulte ne peut pas être considéré comme rubanné au même titre que celui du Zostera, du Posidoma, etc., car son épaisseur atteint à peu près la moitié de la largeur, et parfois la dépasse. Une coupe transversale, à la base du limbe, possède une face ventrale aplatie et une face dorsale très bombée, mais un peu plus haut elle a la for- me d'une ellipse peu aplatie, et c'est seule- ment dans la partie su- périeure que sa largeur est beaucoup plus im- portante que son épais- seur. A la base et sur une grande partie de la longueur du limbe, on trouve sur les coupes transversales un épi- derme à cellules très étroites et allongées, puis une zone sous-épi- dermique qui en suit le contour, et composée de plusieurs assises de cellules sans méats. Cette couche renferme de très nombreux faisceaux de fibres, à éléments très épaissis, plus ou moins ligni- fiés, ressemblant à ceux du Posidonia, et abondants surtout au contact de l'épiderme ; ceux de ces faisceaux qui sont sous-épider- miques persistent jusqu'au sommet du limbe, tandis que les autres disparaissent graduellement. Tout l'intérieur des coupes transver- sales est composé d'un parenchyme à grandes lacunes disposées sur plusieurs rangées, et séparées l'une de l'autre par des murs d'une seule épaisseur de cellules, sans aucune fibre. Au milieu, mais un peu plus près de la face ventrale, est le faisceau libéro- ligneux médian ; le faisceau marginal de chaque côté est à la limite de la zone sous-épidermique dense, et de la zone centrale lacu- neuse. Ces trois faisceaux libéro-ligneux sont semblables entre Fig. 7. Phyllospadix Torreyi. — Coupe transversale de la nervure médiane, vers la base de la gaîne. a, lacune vas- culaire (gross. 220). 330 JOURNAL DE BOTANIQUE eux ; chacun est composé d'une partie ligneuse formée d'une la- cune vasculaire, et d'une partie libérienne à petits éléments, sépa- rée de la première par 1-2-3 couches de fibres très épaissies et non lignifiées; c'est là un point commun avec le Halodule; mais ici, l'endoderme paraît faire défaut, la nervure est parfois entourée par des faisceaux fibreux semblables à ceux de la zone externe, moins développés que ceux de la gaîne. En se rapprochant du sommet, lorsque le limbe est devenu aplati, on retrouve une zone sous-épidermique qui entoure com- plètement les 2 nervures marginales et possède de nombreux faisceaux fibreux au contact de l'épiderme. Entre 2 nervures se trouvent seulement 1-2 canaux aérifères. On retrouve encore les fibres entre le bois et le liber dans chacune des 3 nervures. La gaîne présente la même structure générale que le limbe, avec la différence qu'elle possède 5 faisceaux libéro-ligneux, dont 3 se continueront directement dans le limbe, et deux marginaux, plus étroits, se termineront au sommet de la gaîne. L'épide;-me a ses cellules moins étroites et moins allongées que dans le limbe. A la base, on voit dans la région médiane, sous l'épiderme dor- sal, une couche de 8-10 assises cellulaires sans méats, renfermant de nombreux faisceaux fibreux, et sous l'épiderme ventral, la couche est épaisse seulement de 2-3 assises, avec de gros fais- ceaux fibreux souvent très bien lignifiés (fig. 7) . Entre ces deux couches, est une région centrale à grandes lacunes correspondant à celles du limbe ; le faisceau libéro-ligneux médian, très proche de la face ventrale, a la même constitution que dans le limbe, avec des fibres épaissies cellulosiques entre le liber et le bois, mais ici tout le faisceau est entouré de gros faisceaux fibreux bien lignifiés. Les deux couches sous-épidermiques se rejoignent latéralement, pour donner sur les côtés une masse cellulaire com- pacte, allant en diminuant graduellement d'épaisseur jusqu'aux bords des lèvres où les deux épidermes sont en contact. Les deux faisceaux latéraux sont, comme dans le limbe, dans la zone compacte, tout près delà zone moyenne lacuneuse, et possèdent aussi sur leur pourtour d'épais faisceaux fibreux lignifiés ; les deux faisceaux marginaux, plus faibles, entourés de fibres, sont situés dans les lèvres. A un niveau plus élevé, les 2 couches sous-épidermiques ventrale et dorsale tendent à prendre une égale importance, et le C. Sauvageau. — Sur la/euille des genres Halodule et Phyllospadix. 33 j faisceau libéro-ligneux médian s'éloigne de la face ventrale, et prend place vers le milieu du parenchyme lacuneux, comme dans le limbe. La ligule est plus épaisse à sa base que chez les autres Pha- nérogames marines ; elle possède 6-8 assises de cellules sem- blables entre elles, dont le nombre diminue d'ailleurs rapidement vers le [bord libre de la ligule. Les faisceaux libéro-Hgneux n'y envoient point de ramification. Sur un fragment de gaîne, conservé dans l'herbier du Muséum sous le nom de Phyllospadix Torreyi, j'ai observé la structure indiquée précédemment, mais les couches sous-épidermiques étaient moins importantes, les faiscaux fibreux moins nombreux et plus petits. Cette analogie me permet cependant de croire à l'exactitude de la détermination des exemplaires américains que j'ai étudiés. La structure de la feuille du Phyllospadix Torreyi, et principalement la physionomie du parenchyme, la structure des faisceaux libéro-ligneux, la présence et la répartition des faisceaux fibreux, permettent donc de distinguer cette plante des autres genres de Phanérogames marines, CONCLUSIONS. En résumé, les feuilles des deux genres Halodule e.t Phyllos- padix sont donc remarquables principalement par leurs deux ca- ractères communs : 1° l'ouverture de leur nervure médiane au sommet du limbe, comme le fait se produit chez les Zostera, dis- position sur laquelle j'aurai prochainement l'occasion de revenir, et 2*^ l'existence de fibres non lignifiées dans les faisceaux libéro- ligneux, entre le liber et le bois. L'étude de la feuille des Phanérogames marines, que j'avais entreprise (i), conduit en somme aux conclusions suivantes : 1° La présence et l'importance d'un système mécanique plus ou moins lignifié sont variables avec les genres étudiés, et par conséquent ne dépendent pas exclusivement du milieu dans lequel vit la plante. Tandis que des espèces accoutumées à la station terrestre, transportées dans une station aquatique, y perdent, en grande partie, la propriété de développer des élé- I. c. Sauvageau. Observations sztr la stritcttire des Jeuilles des plantes aqua- ttgîces, Zostera, Cymodocea et Posidonia (Journal de Botanique, 1890) et Sur la Jeuille des Hydrocharidées marines (Idem, 1890). 33* JOURNAL DE BOTANIQUE ments fibreux ou lignifiés, des plantes vivant normalement à l'état subnjerg-é peuvent conserver de semblables éléments. 2° Si l'on admet que les Phanérogames qui vivent actuelle- ment et normalement à l'état submergé ont été autrefois des plantes terrestres et qu'elles se sont adoptées à leur nouveau mode d'existence, les Phanérogames marines nous montrent que cette adaptation ne s'est pas faite de la même manière, ni à un degré égal, pour toutes ces plantes. Ainsi les EnhaluSy Posido- nia, Phyllospadix... etc., avec leurs feuilles rubannées, engai- nantes, très souples, dépourvues de pétiole, capables de suivre toutes les ondulations de l'eau dans laquelle elles vivent, ont bien l'aspect caractéristique des plantes marines. Ces feuilles à parois épidermiques rectilignes, dépourvues de poils, à cuticule toujours très mince, ont cependant un système fibreux assez bien déve- loppé, parfois important, et des vaisseaux ont persisté. D'autre part, plusieurs Halophila ont leurs feuilles très nettement ou même longuement pétiolées, et leur forme extérieure ne rappelle en rien les autres Phanérogames marines ; certaines espèces de ce genre ont les parois des cellules de l'épiderme foliaire ondu- lées comme celles de beaucoup de feuilles aériennes, ou même possèdent des poils unicellulaires très nets sur les deux faces de la feuille ; mais, par contre, les fibres font totalement défaut et le système conducteur n'est plus représenté que par des faisceaux de cellules plus étroites que leurs voisines, et parmi lesquelles on ne distingue ni éléments ligneux, ni éléments libériens. L'a- daptation, malgré l'identité du milieu ambiant, ne s'est donc pas faite dans le même sens pour ces genres cependant voisins dans la classification. 3° L'étude anatomique de la feuille (à part les Halophila) permet la détermination générique et spécifique de ces plantes. Jusqu'ici cette détermination restait souvent très incertaine, par suite de la rareté des fleurs et des fruits, comme en fait foi une synonymie très complexe. La structure de la feuille pourra désor- mais être invoquée comme un bon caractère différentiel, et per- mettra d'étendre nos connaissances sur un point fort intéressant de l'étude des Phanérogames marines, à savoir leur distribution géographique. Le Gérant : Louis Morot. raiM. — J. Menok, tiup.. 22, pi. EwnreM- llMkere**. 4' ANNÉE. N" 19. 1" OCTOBRE i8go. rini-uTnnnrj-iru-LriAAmT-mLrLAnnAJLu jirij-ULrLiu-Ln.rLn,nrirr-ii-i -- — — -— ^ ■■■■■■■*■■■*■■■■■■■■■■■■■■■■ ■ ■■■■■< JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. RECHERCHES LITTÉRAIRES ET SYNONYMIQUES SUR QUELQUES CAMPANULES Par M. H. FEER à Genève. /. — Szer trois Campanules d'Espagne (C. Lzisitanica L., affinis R. et S.^ Arvatica Lag.). I. Gampanula Loeflingii Brotero Phytogr. Lus. fasc. I, n° II (1801) = G. LUSITANIGA L.,in Pétri Loefling Iter Hisp., editore C. Linnaeo, p. 127 (nomen in Indicibus, p. m et 302 suppletum (1758). Des trois espèces de Campanules, n""^ 13-15» qui figurent parmi les Plantât Hïspamcse rariores de Loeflïjig, une seule est pourvue d'un « nomen triviale » (n° 14, C. hederaced)\ pour les deux autres, une dénomination spécifique fait défaut. De celles-ci, le n° 13 a dans la suite reçu de Brotero le nom de C. Loeflingiï; le n'' 15 a été reconnu pour être le C. Erimis L. ; seulement, on ne s'est pas aperçu que l'omission de noms spécifiques dans le texte a été réparée, pour ces deux es- pèces, dans les deux index de l'ouvrage (p, m et p. 302) où figurent les noms de C. Portensi's -poMv le n° 15, synonyme donc du C. Erinus L., antérieur de cinq ans, et de C. Lusitanïca ir- récusable pour le C. Loeflingii Brotero, plus récent de pres- qu'un demi-siècle. Linné ne fait aucune mention de ces deux noms, ni dans la première ni dans la seconde édition du « Species plantarum » . Mais la circonstance, qu'ils ne figurent que dans les index, qui par leur nature sont du fait du rédacteur, et que dans le premier ils sont expressément relevés par impression en italiques, démontre qu'ils doivent être attribués à Lùmé seul et non pas à Loefling, comme on l'a fait pour d'autres espèces (p. e. V Orobanc lie cer- nua Loefl., voir Willk. et Lge, FI. Hisp., II, 626), dont Linrié 334 JOURNAL DK BOTANIQUE n'a pas non plus relevé les noms ultérieurement. L'article des « Plantas Hispanicae», p. 1 12-175, dont nos trois Campanules font partie, a du reste dii être rédigé par Linné, déjà en prépa- ration de sa première édition du « Species plantarum » (1753), ce dernier ouvrage ne s'y trouvant mentionné qu'une seule fois (sous Lepidium midïcatile, p. 155) et quasi provisoirement, sans indication de page. Quoique 1' « Iter Hispanicum » de Loefling n'ait paru qu'en 1758, l'omission de ces noms aurait donc déjà eu lieu en 1753. Le C. Lusïtam'ca L, (1758) garderait la priorité sur le C. erinoides L., Mant. I, 44 (1767), même si l'on accepte comme établie l'identité spécifique de ce dernier avec le C. Loeflingii Brotero, suivant l'indication émise avec réserve par Webb (Iter Hisp., 29) et plus nettement par Boissier, FI. Or., III, 942. Mais cette identité est loin d'être démontrée. 2. G. Bolosii Vayreda, PI. notab. de Catal., p. 107 (1879) et G. Vayredse Leresche, in Journ. of Bot. 1879, p. 199. = = G. AFFINIS Roem. etSchult., Syst. veg.,V, 140 (1819). Le C. affinis est une de ces espèces de l'ancienne littérature, qui, faute de matériaux disponibles ou suffisamment instructifs, sont restées incomprises et douteuses. C'est en examinant la description que Roemer et ScJndtes en donnent, que nous fûmes frappé des nombreuses analogies qu'elle présentait avec une espèce espagnole, soi-disant nouvelle, qui, récemment, la même année 1879, n'a pas reçu moins de deux noms : C. Bolosii Vayreda et C. Vayredse Leresche (voir en haut). Quelques recherches entreprises à ce sujet ont pleinement confirmé notre supposition que les deux plantes étaient les mêmes et démontré que l'espèce a déjà été signalée à plusieurs reprises et de diffé- rentes manières. Roemer et Schultes comparent leur C. affinis pour le port au C. longifoha Lap. (= C. speciosa Pottrr.) et au C. divergens W. p . Ce dernier est une race robuste et grandiflore du type général C. Sibirica et probablement au fond de toutes les anciennes in- dications de C. Mediîun des contrées entre le Frioul à l'ouest et la Crimée à l'est. Le fait que les auteurs insèrent leur affiîiis im- médiatement après le C. speciosa, tandis que le divergens en est distant de vingt-deux espèces, montre qu'il est infiniment plus H. Feer. — Recherches sur quelques Campanules. 335 proche du premier que du second. Comparée au C. speciosa, la diagnose n'est pas très expressive, mais la description qui suit fait ressortir, sinon tous, du moins quelques-uns des carac- tères qui marquent vis-à-vis d'un C. specïosa de développement moyen : rhizomes très gros, horizontaux; tiges raides et dures; la plante entière couverte d'une hispidité forte, rêche et subréflé- chie (hispidissimi : calyces, pedunculi, bracteae), inflorescence simple, pauciflore (3-4, non pedunculis 3-4-floris ut apud A. DC), mais les corolles grandes (ultrapoUicares) dépassant deux fois et les cahces et les courts pédoncules. Roejner avait reçu le C. afjînis de son correspondant Brous- sonet. Il importait donc avant tout de retrouver des échantillons de ce botaniste. Nous en avons trouvé deux dans les riches her- biers de Genève, un premier dans l'herbier Delessert, auquel le nom affinis avait été suppléé par Guillemin, — une note(msc.) de AI. A. de Candolle le déterminait comme C. Medmin, — dans l'herbier DC. un second, vigoureux et ramifié, portant la signa- ture Broussonet de la main de l'abbé Bouchet, conservateur-ama- teur de M. DC. à MontpelHer, et provenant donc directement de l'herbier laissé par Broussonet. Cet échantillon est conservé dans la chemise du C. speciosa de l'herbier du Prodromus et y est suivi du troisième, étiqueté : « C. bar bâta, e m. serrato », dont nous n'avons pu savoir le nom du collecteur. Ces trois échantillons sont absolument identiques au C, Boloszion Vay- redas des auteurs modernes. Le C. affinis fait partie d'un groupe très naturel de quatre espèces des plus étroitement liées, qui sont, rangées d'après leur plus grande affinité : C. Médium L., C. affinis R. et S.^ C. spe- ciosa Poiirr. et C. alpesiris AIL Toutes les quatre appartiennent au midi de l'Europe, sont plus ou moins montagnardes, sans cependant l'être exclusivement, monocarpiques (à l'exception de \ alpestris) et éminemment calcaires. Leurs aires sont relati- vement peu étendues. Ainsi le C. Médium est confiné aux chaînes calcaires entre Lyon et la Toscane et ne passe pas le Rhône. Le C. speciosa, presque exclusivement français, est caractéristique pour les montagnes du Centre et des Pyrénées. Des deux, nous n'avons vu aucun échantillon espagnol dans les herbiers, dont quelques-uns, surtout l'herbier Boissier, sont cependant des plus riches en plantes de ce pays . Ce n'est , du reste , que dans les dernières 336 JOURNAL DE BOTANIQUE années et après avoir distingué comme espèce à part la plante catalane (C. Bolosii ou Vayredœ) qu'on a pu constater avec cer- titude l'existence du vrai specwsa sur le versant espagnol des Pyrénées (Vayreda 1. infra c); il semble même que, là, en cer- tains endroits, les deux espèces viennent se rencontrer. Si donc, dans la littérature botanique du nord- est de l'Espagne extra-py- rénéenne, on trouve de nombreuses indications de C. Médium, specïosa, chez Cavanilles même d'Alpina^dicq^. (espèce endémi- que des Alpes autrichiennes et des Carpathes !), il va sans dire, que là il ne peut nullement s'agir de ces espèces. Un examen critique, et de littérature, et de stations, amène facilement à ce ré- sultat, qu'au fond de toutes ces indications il n'y a qu'une seule et toujours même espèce, le C. af finis. Les auteurs espagnols se sont laissé tromper par les différentes apparitions d'une es- pèce probablement tout aussi variable que ses plus proches parents, par exemple le C. speciosa qui a fourni à Lapeyrouse matière pour toute une série d'espèces. Il est curieux de voir que ce résultat a déjà été, d'une manière on pourrait dire inconsciente, obtenu dans la littérature indi- gène. MM. Loscos et Pardo, à qui Willkoinnt, lors de la rédac- tion de la première édition du « Séries inconfecta », semble avoir déterminé une Campanule C. afjinis (i), arrivent à constater, en partant de cette base, que dans leur circonscription (Aragon méridional et confins de Valence), cette espèce existe seule de son groupe et qu'à côté d'elle il n'y a ni Médium^ ni speciosa, ni Alpina. Une station même (Benifasar) indiquée récemment par feu Loscos pour son affiniSn, pourrait bien être directement identique avec une de celles données .par Cavanilles pour son Alpijia (Bo- ni fazar). La station qui, à elle seule, a fourni la presque totalité des échantillons des herbiers extra-espagnols, est le Montserrat , près Barcelone. La plante y abonde par places. Assez distante des Pyrénées, elle n'y est accompagnée d'aucune des affines. Cette circonstance nous permet de fixer quelques synonymes, ainsi, à part des modernes, le C, saxatilis Echii folio flore ina- gno de Qîter FI. espaù. (hallado en el monte de nuestra Seiïora de Monserrate, III, 386). Il nous semble très probable que la plante authentique de Broussonet provenait également du Mont- I. C. affinis R. Schultz [sic/). H. Feer. — Recherches sur quelques Campanules. 337 serrât et que l'habitat indiqué par Roemer et Schtiltes : In monte S. H. Luj'o, dont les abréviations sont indevinables et la' situation introuvable sur les cartes, ne soit que le résultat d'une étiquette mal écrite, presque illisible. On sait du reste que Brous- sonet a visité le Montserrat en 1777, en compagnie de Pourret et de Sibthorp (voir Timbal-Lagrave, Reh'qui'ée Poiirretiaiiae , p. 7). Nous recommandons ce point, le seul que nous n'ayons pu éclaircir, au propriétaire actuel de l'herbier Roemer, dont le lieu de conservation nous est malheureusement inconnu (i). D'après Willkomm, le premier qui, au Montserrat, ait décou- vert cette espèce, il y a bientôt deux siècles, est un membre de la famille savante des Salvador de Barcelone, qui actuellement encore conserve l'herbier de ses aïeux. « Jacobus Salvador, Pharmacopœus Barcinonensis, peritissimus et dihgentissimus her- barum indagator », était en relations suivies avec Tournefort (Jussieu, Turnefortii vita, p. II) et il y eut échange de plantes entre les deux parties. Tournefort, du reste, visita lui-même, vers 1 681, le Mêmes espèces? ï Laricio ) » Strobus Cronartium ribieolum Dietr. (E). — Les for- mes U et T sur les Ribes, — Cet écidium se développe sur le tronc et les branches du Pi mis Strobus. » maritimaLam. . . . Coleosporium Senecionis (E). (Pinaster Soland.) Cronartium asclepiadeum (E). Abies excelsa Chrysomyxa Abietis Wallr. (T,). Chrysomyxa Rhododendri DC. — U, T sur les Rhododendron ferrugineum ç.tRk. hir- suium. ï pectinata Melampsora Gœppertiana Kûhn (E). — La forme T sur le Vaccinium Vitis-Ida^a. Ecidium pseudo-columnare Kûhn. Caeoma Abietis peclinatae Reess. Ecidium elatinum Alb. et Schw. Larix europaea Caeoma Laricis West. — Serait la forme éci- dienne du Melampsora TretnulcS (Hartig-) ? G. PoiEADLT. — Les Urédinées et leurs plantes nourricières. 343 Juniperus communis. . . . Gymnosporangium juniperinum L. (T). — La forme E sur le Sorbus aucuparia. Gymnosporangium clavariaeforme Jacq. (T). — La forme E.sur le Cratsegus oxyacan- tha, le Mespilus germanica et le Pyrus Cydonia. > Sabina Gymnosporangium Sabinae Dtcks. (T). — L'écidium sur le Pyrus communis. Alismacées. Alisma Plantage Uredo Alismatis (Thûm.). Sagdttaria sagitta;folia. . . Puce. Sagittariae Rabh. (T,). Ecid. incarnatum B. et Br. = Doassansia? COLCHICACÉES. Veratrum album Urom. Veratri DC. (U, T). » Lobelianum. . . id. > nigrum id. LiLIACÉES. Tulipa Gesneriana Puce. Tulipae Schrôter (T,). Fritillaria Meleagris. . . . Urom. Erythronii DC. (E, T), Lilium candidum id. » bulbiferum id. Scilla bifolia ) Urom. Scillarum Grev. (T«). * nutans ) Urom. Erythronii DC. Ornithogalum umbellatum. Puce. Liliacearum Duby (E, T), Urom. Ornithogali Welr. (T.). Puce. Lojkjana Thûm. (T,). » pyrenaicum. Urom.|Erythronii DC. » nutans . . . id. Gagea lutea . Puce. Liliacearum Duby. Urom. Ornithogali Welr. Urom. acutatus Fiick.^U, T), » stenopetala .... Urom. Ornithogali Welr. > arvensis id. » bohemica id. B saxatilis id. AUium ursinum Caeoma Allii ursini Link. — E du Melamp- sora populi/ta ? Puce, sessilis Schneider , (E). — U, T sur Phalaris. » Porrum » sativum » palustre » Cepa f Caeoma Alii ursini Link. » Schaenoprasum . . . [ Puce. Pori Sow. (E, U, T). » oleraceum . ,. . . 3» fîstulosum .... » vineale 344 Allium sphserocephalum » victoriale . . . Erythroniutn Dens-canis Muscari racemosum . . » botryoides . . » comosum . . . Asphodelus microcarpus » albus . . . JOURNAL DE BOTANIQUE Urom. Erythronii PC. Urom. acutatus Fûck. Puce. Porri Sow. Urom. Erythronii DC. Urom. Scillarum Grev. id. id. Puce. Asphodeli Duby (U, T). id. Smilacées. Paris quadrifolia .... Convallaria majalis . . . Polygonatum muUiflorum » verticillatum Asparagus officinalis . . Iridées, Crocus vernus Iris germanica * > tœtidissima j> Pseudo-Acorus .... » graminea » florentina > spuria latifolia .... » mascula .... » maculata. . . . > militaris. . . . Platanthera chlorantha. Ophrys aranifera . . . Epipactis latifolia . . . Listera ovata Ecid. Convallariae Schum. — Serait l'éci- dium du Puccinia sessiHs? Puce. Asparagi DC. (E, U, T). Urom. Croci Passerini (T,). Puce. IridisDC. (U, T). id. id. id. id. Uredo Iridis Thûm. Puce. Galanthi Unger (T»). Uredo Galanthi Unger. Ecid. Leucoji Link. Puce. Schroteri Pass. (T,). Caeoma Orchidis Alb. et Schw. Puce. Moliniae Tul. (E). — U, T sur Molinia cserulea. Caioma Orchidis Alb. et Schw, Puce. Moliniae Tul. id. Aroidées. Arum maculatum . Puce. Phalaridis Plowr. (E). Phalaris arundinacea, Caioma Ari italici Dub. U, T sur G. PoiRAULT. — Les Urédlnées et leurs fiantes nourricières. 345 JONCÉES. Juncus acutus ) Puce, rimosa Link. ï maritimus ^ Puce. Junci Strauss (T,). » compressus .... Puce. Junci Strauss. » conglomeratus . . . id. » effusus J Puce. Junci Strauss. » obtusiflorus . . . .> Urom. Junci Desm. (E). —U, T sur le -S«;>>4- » tenuis ) thalmum salicifolium. Luzula pilosa Puce, oblong-afa Link. (U, T). Puce, obscura Schrôt. (U, T). > sylvatiea Puce, obscura Schrôt. » campestris Puce, oblongata Link. Puce, obscura Schrôt. (U, T). » multiflora Puce, obscura Schrôt. (U, T). — Le Puce. obscura forme son éeidium sur le Bellis perennis (Plowrig"ht). Cypéracées. Cyperus longus Puce, conclusa Thûm. f Cladium Mariscus Puce. Caricis Schum. (U, T). — E sur Ur- tica. _ . , , .r 1- iPucc. Eriophori Thûm. + — La forme éci- Enophorum latifohum ...f,. \ ,.^ i^- • j. r ^ , . > dienne est peut-être sur le Cineraria palus- > alpinum . . . v , • ^ j tris. Scirpus laeustris Puce. Scirpi DC. (U, T). s maritimus Urom. lineolatus Desmaz. (U, T). Carex riparia Puce. Caricis Schum. (U, T). — E sur Ur- tica. » vesicaria Puce, microsora Kôrniche (U, T). » paludosa Puce. Caricis Schum. (U, T). — E sur Ur- tica. » hirta id. » binervis id. J. flava , Puce, sylvatiea Schrôt. (U, T). — E sur Ta- raxacum. » extensa Puce, extensicola Plowr. (U, T). — E sur Aster Tripoliunt. > supina Puce, caricicola Fûck. (U, T). » sylvatiea Puce, sylvatiea Schrôt. » pallescens id. » panicea id. » pilulifera id. » ericetorum id. » praicox id. » strieta Puce, jpaludosa Plowr. (U, T). — E sur Pedicularis palustris. > vulgaris id. 346 JOURNAL DE BOTANIQUE Carex leporina Puce, sylvatica vSchrôt. » brizoides id. » arenaria Puce, arenariicoîa Plowr. (U, T). — E sur Centaiirea nigra. Puce. Schaileriana Plowr. et Magn. (U, T). — E sur Senecio Jacobxa. » vulpina. Puce, vulpinae Schrot. (U, T). — E sur Chrysanthemum et Achillea. » murieata Puce, tenuistipes Rost. (U, T). — E sur Ceniazirea Jacea. » divulsa Puce, sylvatica Schrot. » limosa Puce, limosai Magn. (U, T). — E sur Lysi- tnachia vulgaris. » dioica Puce, dioicae Magn. (U, T). — E sur Car- duus palustris. ' » Davalliana id. Graminées. Baldingera arundinacea . . Puce, sessilis Schneid. (U, T). — E sur Al- lium ursinutH. Puce. Phalaridis Plowr. (U, T). — E sur Arum maculatum, Anthoxanthum odoratum. . Puce. Anthoxanthi Fiick. (U, T). Phleum Puce. Graminis Pers. (U. T). — E sur Ber- beris vulgaris. Puce. Rubigo-vera DC. Puce, coronata Corda. Alopecurus pratensis . . . Puce, perplexans Plowr. (U, T). — E sur Ranunculus acris. Sesleria caerulea Puce. Sesleriœ Reich. (U, T). — E sur Rhamnus sàxattlis. Cynodon Daetylon .... Puce. Cynodontis Desmaz. (U, T). Andropogon Isehaemum . . Puce. Cesatii Sehrôl. (U. T). » hirtum. ... id. Arundo Donax Puce. Phragmitis Schum, (U, T). — E sur Rumex. Phragmites communis ... id. Puce. Magnusiana Kôm. (U, T). — E sur Ranunculus repens. Puce. Trailii Plowr. (U, T). — E sur Ru- mex acetosa. Avena Puce. Graminis Pers. (U, T). — E sur Ber- beris vulgaris. Puce. Rubigo-vera DC. (U, T). •— E sur Borraginées. Puce, coronata Corda (U, T). — E sur Rhamnus» G. PoiRAULT. — Les Urédinées et leurs plantes nourricières. 347 Arrhenaterum elatius . . . Urom. Dactylidis Otth. (U, T). — E sur Ra- nunculus bulbosiis. ] Puce. Graminis Pers. Holcus lanatus / r> nu- r\r^ „. > Puce. Rubigo-vera UL. » mollis \r> .oj J Puce, coronata Lorda. Koeleria cristata Puce, longissima Schrôt. (T). Poa annua Urom. Dactylidis Otth. (U, T). — E sur /?a- nunculus bulbosus. Puec. Poarum Niels. (U, T). — E sur Tussi- la go Far/ara. » nemoralis Urom. Dactylidis Otth. Urom. Poae Rabhi. (U, T). — E sur Fictiria ranunculoides . Puce. Poarum Niels. » pratensis Puce. Poarum Niels. > trivialis Urom. Pose Rabh. Puce. Poarum Niels. i palustris Urom. Dactylidis Otth. Urom. Poae Rabh. Dactylis glomerata .... Puce. Graminis Pers. Puce, coronata Corda. Puec. Rubig-o-vera DC. Urom. Dactylidis Otth. Molinia cairulea Puce. Moliniae Tril. (U, T). — E sur Or- chis. » serotina Puec. australis Kôrn. (U, T). Festuca gigantea \ Puce. Graminis Pers. T> elatior S Puce. Rubigo-vera DC. » sylvatica ; Puce, coronata Corda. » g-lauca id. Uredo (?) Festucse. Bromus Puce. Graminis, P. Rubigo-vera, P. coronata. Hordeum Puce. Graminis a simplex. Puce. Rubigo-vera DC. Puce, coronata Corda. Elymus arenarius Puec. Elymi West. {Rostrupîa Lag.). ^ , \ Puce. Graminis Pers. becale /□ . n a ^ . . > Puce, coronata Corda. Iriticum Vq du- T\n ; Puce. Rubigo-vera DC. D'après M. Plowright, le Puce, persistens Plowr., qui forme ses U et T sur le Triti- cum repens, formerait ses E sur le Thalie- trum flavum et le Th. minus, Agropyrum Puce. Graminis, P. Rubigo-vera, P. coronata. Brachypodium pinnatum. . Puce, de Baryi Berk. et Broom (U, T). > sylvaticum . id. 348 JOURNAL DE BOTANIQUE Lolium Puce. Graminis, P. côronata, P. Kubigo-vera. Ces trois espèces forment leurs U et T sur un certain nombre de Graminées, dont nous n'avons indiqué que les principales. Fougères. Polypodium Dryopteris , . Uredo Polypodii Pers. Cystopteris fragilis .... id. Scolopendrium officinale. . Uredo Scolopendrii Fùck. Asplenium Ruta-muraria. . id. Blechnum Spicant id. AdiantumCapillus-Veneris. Uredo Polypodii Pers. CHRONIQ,UE. MM. Georges Rouy et Julien Foucaud entreprennent la publication d'une Flore de France destinée à remplacer celle de Grenier et Godron. Afin de ren- dre leur œuvre aussi complète que possible, ils font appel au concours des bota- nistes qu'ils prient de vouloir bien leur envoyer sur les régions qu'ils habitent ou qu'ils ont particulièrement explorées tous les renseig-nements qu'ils croiraient utiles, tels que catalogue d'espèces rares ou critiques, listes d'herborisations, données récentes sur l'habitat ou sur l'aire géographique, etc., en y joingnant, chaque fois qu'ils le pourront, des exemplaires des plantes intéressantes. Les renseignements inédits et les découvertes ainsi communiqués seront signalés dans la Flore. La courageuse entreprise de MM. Rouy et Foucaud ne peut manquer d'être accueillie avec faveur par tous les botanistes français et nous faisons des vœux pour sa prompte réalisation. L'Association américaine pour l'avancement des sciences a tenu au mois d'août dernier un congrès à Indianapolis. Ce congrès, dit la Botanical Gazette, a été caractérisé par le grand nombre des botanistes présents et des communica- tions botaniques faites dans la Section F. Le sujet général choisi pour cette année était la distribution géographique des plantes de l'Amérique du Nord ; il a fait l'objet de sept mémoires. On trouvera au Bulletin bibliographique de ce numéro l'indication de tous les mémoires présentés. L'année prochaine le congrès se tiendra à Washington. Le comité a décidé d'y traiter de la physiologie et désigné les sujets suivants : i" L'absorption des gaz, par M. }. C. Arthur ; 2° L'aération des plantes aquatiques, par M. W. P. Wilson; 3° L'absorption des fluides, par M. L. H. Pammel; 4" Les mouvements des fluides dans les plantes, par M. W. J. Beal; 5" La transpiration, par M. Char. E. Bessay. M. John M. Coulter a été élu vice-président de la Section pour le congrès de Washington. Les séances de la session annuelle de la Société botanique de rAssociation américaine pour l'avancement des sciences, présidées par M. le Dr. N. L. Britton. n'ont pas été moins intéressantes que les séances générales, et un grand nombre de communications y ont été présentées. Ont été élus pour l'année prochaine : Président, M. Wm. M. Canby, de Wilmington, Del.; Vice-président, M. L, M. Underwood, de Syracuse, N. Y. ; Secrétaire, M. B. T. Galloway, de Washing. ton, D. C. Le Gérant: Louis Morot. Par». — J. Uersch. imp i-, PI. Dcnfeil-nuchcroau- 4" ANNEE. N" 20. ï6 OCTOBRE 1890. JOUMAL DE BOTANIQUE. Directeur: M. Louis MOROT. ESSAI DE CLASSIFICATION DES NOSTOCACÉES HOMOCYSTÉES Par M. Maurice GOMONT. \^ç.% Nostocacées homocystées (Oscillariées) réclamaient depuis longtemps un travail de revision analogue à celui qui a été effectué par MM. Bornet et Flahault pour les Nostocacées hété- rocystées (i). J'ai entrepris cette revision d'après le conseil de M. Bornet et à l'aide des riches matériaux qu'il a mis à ma dis- position; elle est maintenant assez avancée pour qu'il me soit permis de considérer comme définitivement établies les coupes génériques et leur réunion en tribus, ainsi que la plupart des espèces. Il m'a paru qu'un résumé de cette étude systématique, au point où elle était parvenue, pouvait rendre quelques services, en attendant la publication d'un travail plus étendu. Quiconque s'est efforcé de déterminer l'espèce d'une Oscil- lariée, à l'aide des ouvrages descriptifs que nous possédons actuellement, a pu se convaincre que c'était là une tâche à peu près insurmontable. Dans la plupart des cas les figures donnent des renseignements tout à fait insuffisants. Les exsiccata eux- mêmes, qui auraient pu rendre de réels services, si les échan- tillons en avaient été déterminés avec le soin et la compétence nécessaires, ont contribué à augmenter la confusion, plutôt qu'à la dissiper. En effet, comme il est facile de s'en rendre compte, la même plante s'y rencontre fréquemment sous diverses dénominations, et inversement. Mon travail a été exécuté dans le même esprit que la Ré- vision des Nostocacées hétérocystées. A l'exemple de ses auteurs, je me suis attaché à déterminer la signification exacte des descriptions anciennes, en recourant aux échantillons mêmes qui I. Bornet et Flahault, Revision des Nostocacées kétérocystées contenues dans les -principaux herbiers de France (Ann. des Se. nat. VII' série; Botanique; T. UI, IV, V et VII, 1886-1888). 350 JOURNAL DE BOTANIQUE avaient servi à les établir. Par eux il m'a été possible de com- pléter ces descriptions conformément aux exigences de l'époque actuelle, et de fixer en même temps le nom spécifique qui doit être adopté, en vertu de la loi de priorité. A l'étude des exem- plaires d'herbier, j'ai joint celle des plantes vivantes cultivées dans des milieux divers ou observées dans leurs vStations natu- relles. J'ai pu ainsi obtenir des données instructives sur les formes qu'une même espèce peut affecter lorsque les conditions d'existence sont modifiées, et aussi sur les changements que la dessication fait éprouver aux plantes fraîches. Dans rénumération qui suit, comme dans le travail de MM. Bornet et Flahault, le mot irichome désigne l'ensemble des cellules, et celui de filament le trichome revêtu de sa gaine. J'ai appelé coiffe l'épaississement qui, chez beaucoup d'homo- cystées, se produit à la partie supérieure de la membrane dans la cellule apicale, et lui constitue un organe de protection. La coiffe manque aux hétérocystées ainsi qu'aux homocystées pro- tégées par une gaine épaisse, comme les Schizothrix et plusieurs Lyngbya. Sa présence et sa forme fournissent à la classification, en raison de leur fixité, des caractères de grande valeur com- plètement méconnus jusqu'à ce jour. Toutefois ces caractères ne sont bien manifestes qu'au moment où la cellule apicale a pris sa structure définitive, c'est-à-dire un certain temps après la for- mation de l'hormogonie. Comme on le remarquera, l'uaité ou la pluralité des trichomes dans la gaine, la forme et la consistance de celle-ci, le grou- pement des filaments entre eux, ont principalement servi de base à l'établissement des coupes génériques et à leur réunion en tribus. Les caractères anatomiques du trichome ont au con- traire presque exclusivement trouvé leur emploi dans la distinc- tion des espèces. Il faut en excepter, bien entendu, les genres les plus inférieurs (i) chez lesquels la gaine manque ou ne se pré- sente que dans certaines circonstances. I. Au nombre de ces derniers on verra figurer le genre Arthrospira créé par M. Stizenberger (Hedwigia, 1854, p. 32.) pour les Spirulina pourvus d'arti- culations distinctes, et abandonné par les auteurs subséquents. J'ai pu me con- vaincre, par les moyens dont la technique microscopique dispose actuellement, que, parmi les différentes formes de Spirulina décrites par les auteurs, les unes étaient évidemment articulées, les autres privées de cloisons transversales. Cette structure, qui forme une exception unique dans tout le groupe des Nostocacées^ m'a paru motiver complètement le maintien du genre créé par M. Stizenberger. M. GoMONT. — Essai de classification des Nostocacées homocystées. 351 J'ai donné pour chaque genre la liste des principales espèces. Dans cette énumération figurent seulement les espèces dont le nom peut être considéré comme fixé définitivement, en raison de l'ancienneté et de l'authenticité des documents qui m'ont servi à l'établir. J'ai voulu ainsi éviter l'introduction de syno- nymes nouveaux dans le travail d'ensemble que j'espère être en état de publier à une époque peu éloignée. AliGUES. Ordre I. — SCHIZOPHYCÉES Cohn. Sous-ordre II. — MYXOPHYCÉES Stizenberger [P/iycochromophy- cées Rabenhorst). Fam. I. — HORMOGONÉES Thuret. Sous-famille II. — Homocystées Hansgirg. Trichome composé d'une simple file de cellules, dépourvu d'hété- rocystes et de poil, ordinairement muni d'une gaine. Membrane de la cellule apicale souvent épaissie supérieurement en forme de coiffe. Extrémité supérieure du trichome fréquemment atténuée. Tribu I. — VAGINARIÈES. Trichomes au nombre de deux ou plus dans une même gaine lorsque les filaments sont complètement développés, sauf chez un seul genre. Gaines parfois jaunes, rouges ou bleues. A. Gaines renfermant plusieurs trichomes. § Genre I. — SCHIZOTHRIX Kûtzing (charact. emend.). Gaines fermes, lamelleuses, souvent colorées, ordinairement termi- nées en pointe. Articles à peu près isodiamétriques ou plus longs que le diamètre du trichome, jamais beaucoup plus courts que celui-ci. Plantes offrant l'aspect des Scytonema. Sous-genre I. — Inactis Kûtzing (charact. emend.). Filaments dressés, ordinairement très rameux, cespiteux, réunis en pulvinules ou en pinceaux ; pulvinules souvent incrustés de calcaire; gaines incolores. Plantes aquatiques. Schizothrix Brebissoniana (Inomeria Brebissoniana Kûtzing). 5. fasciculata (Hypheothrix fasciculata Nâgeli). 5. Cresswellii Harvey. 5. homœotricha (Hydrocoleum homœotrichum Kûtzing). vS". tinctoria (Calothrix tinctoria Agardh), etc. 352 JOURNAL DE BOTANIQUE Sous-genre II. — Hypheotrix Kûtzing (pro parte). Filaments non cespiteux, peu rameux, étroitement entrelacés en une couche mince et coriace, ou en une couche épaisse souvent incrus- tée de calcaire ; gaines incolores. .S", calcicola (Oscillatoria calcicola Agardh). 5*. laterîtia (Hypheothrix lateritia Kûtzing). 5". Zenkeri (Hypheothrix Zenkeri Kûtzing), etc. Sous-genre III. — Symphyosiphon Kûtzing (pro parte). Filaments cespiteux, réunis en mèches dressées; gaines colorées ou incolores. Plantes terrestres. 5". Friesii (Oscillatoria Friesii Agardh ; Scytonema Bangii Lyng- bye; Symphyosiphon Bangii; Symploca Friesiana, Ralfsiana Kûtzing; Microcoleus Friesii Thuret). 5". purpurascens (Schizodictyon purpurascens Kûtzing). 6". chalybeus (Symphyosiphon chalybeus Kûtzing). Sous-genre IV. — Chromosiphon Nob. Filaments rampants sur le sol ou nageants, ne formant pas une couche coriace; gaines toujours colorées. 6". telephoroides (Scytonema telephoroides Montagne). àS". Mûlleri Nâgeli. S.fuscescens Kûtzing, etc. §§ Gaines muqueuses, très rarement colorées, rarement lamelleuses, parfois terminées en pointe. Articles beaucoup plus courts que le dia- mètre du trichome dans un des genres. Plantes offrant l'aspect des Os- cillaria ou des Lyngbya. V. 4- Genre IL — DASYGLŒA Thwaites. Gaines très amples et diffluentes, souvent colorées en jaune doré ; trichomes très lâchement agglomérés dans la gaine. Dasyglœa amorpha Berkeley. -\ — j- Gaines médiocrement larges, incolores. Genre III. — MICROCOLEUS Desmazières. Trichomes très nombreux et étroitement agglomérés dans la gaine commune ; articles à peu près isodiamétriques, moins longs que larges dans une seule espèce. Plantes terrestres ou aquatiques. Section I. — Plantes d'eau douce; articles souvent deux fois plus longs que larges; cellule apicale conique, non capitée, dépourvue de coiffe. Microcoleus subtorulosus (Phormidium subtorulosum Kûtzing), etc. Section II. — Plante terrestre; articles à peu près isodiamétriques; cellule apicale capitée, pourvue d'une coiffe. M. GoMONT. — Essai de classification des Nostocacées ho^nocystées. 353 M. vaginatus (Oscillatoria vaginata Vaucher; Oscillatoria repens Agardh; Microcoleus terrestris Desmazières ; Chtonoblastus Vaucheri, bryophilus Kûtzing). Section III. — Plantes marines; articles jusqu'à deux fois plus longs que larges, moins longs que larges dans une des espèces; cellule apicale conique, non capitée, dépourvue de coiffe. M. chtonoplastes Thuret (Oscillatoria chtonoplastes Lyngbye; Chtonoblastus Lyngbyei ; Chtonoblastus salinus Kûtzing) . M. gtiyanensis (Sirocoleum guyanense Kûtzing), etc. Genre IV. — HYDROCOL.EUM Kûtzing (pro parte). Trichomes en petit nombre et médiocrement serrés dans la gaine commune; articles beaucoup moins longs que larges; cellule apicale toujours capitée. Plantes aquatiques, la plupart marines. Section I. — Extrémité du trichome atténuée. Plantes marines. Hydrocoleum caniharidosmum (Lyngbya cantharidosma Montagne). H. lytîgbyaceicm Kûtzing. H. gluiinosiim (Lyngbya glutinosa Agardh), etc. Section II. — Extrémité du trichome non atténuée. Plante d'eau douce. H. heterotrichum Kûtzing (charact. emend.). B. Gaine colorée en rouge, ne renfermant qu'un seul trichome. Genre V. — PORPHYROSIPHON Kûtzing. Porphyrosiphon Notarisii Kûtzing. Tribu II. — LYNGBYÈESY^vA.z\Xig. Trichomes solitaires dans la gaine; gaines parfois jaunes, jamais rouges ni bleues. Sous-tribu I. — liymgbyoïdées. Trichomes n'étant nus et mobiles que pendant un temps assez court ; hormogonies sécrétant une gaine nouvelle dès leur sortie de celle où elles étaient encloses. A. Filaments libres, se séparant sans rupture lorsqu'on les dissè- que; gaines tenaces et flexibles, souvent épaisses et lamelleuses, non diffluentes, parfois colorées en jaune; extrémité du trichome toujours droite. Genre VI. — PLECTONEMA Thuret. Filaments pseudorameux, feutrés, non réunis en mèches. Plectonema Tomasiniana (Calothrix Tomasiniana Kûtzing). P. Nostocorum Bornet. P. tenue Bornet, etc. 354 JOURNAL DE BOTANIQUE « Genre VII. — SYMPLOCA Kùtzing (pro parte). Filaments pseudo-rameux, entrelacés inférieurement en une couche feutrée, réunis dans leur partie supérieure en mèches dressées ou ram- pantes. Section I. — Plantes marines. Symploca fasciculata Kûtzing. 6". hydnoides Kûtzing, etc. Section IL — Plantes terrestres, d'eau douce ou d'eau thermale. 5. Muscorum (Oscillatoria Muscorum Agardh). 5. mur a lis Kùtzing. Genre VIII. — LYNGBYA Agardh. Filaments non rameux, croissant en couche feutrée, parfois cespi- teux, non réunis en mèches. Sous-genre I. — Leibleinia Endlicher, Kûtzing (pro parte). Plantes épiphytes, ayant l'aspect des Calothrix\ gaines minces; trichomes toruleux. a. Plantes marines. Lyjigbya polychroa Meneghini. L. Baculum, sp. nov. L. Menegkïmana Kûtzing, etc. b. Plante d'eau douce. L. putealis Montagne. Sous-genre II. — Eulyngbya. Plantes épiphytes ou saxicoles ; filaments croissant en couche feu- trée, rarement cespiteux ; gaines souvent épaisses et lamelleuses ; tri- chomes non toruleux. a. Plantes habitant l'eau salée ou saumâtre. Z. eestuarii Liebman (Conferva aestuarii Mertens; Oscillatoria aeruginosa Agardh, Lygnbya ferruginea, contexta Agardh ; Lyngbya interrupta, pannosa Kûtzing; Siphoderma curvatum Kûtzing), L. majuscula Harvey. L. confervoides (Calothrix confervoîdes Agardh, Leibleinia cirru- lus Kûtzing). L. semiplena J. Agardh (Calothrix semiplena, luteo-fusca Agardh; Lyngbya luteo-fusca, confervoides J. Agardh; Lyngbya Showiana Kûtzing; Leibleinia semiplena, sordida Kûtzing). L. lutea (Oscillatoria lutea Agardh), etc. b. Plantes d'eau douce. L. Martensiana Meneghini. M. GoMONT. — Essai de classification des' Nosiocacées homocystêes . 355 L. spirulinoides sp. nov. L. Lagerheimii (Spirocoleus Lagerheimii Môbius), etc. B. Genre IX. — PHORMIDIUM. Filaments agglutinés en une couche membraneuse, ne se séparant pas sans rupture lorsqu'on les dissèque; gaines minces, diffluentes, jamais colorées; extrémité du trichome souvent courbée. Section L — Diamètre du trichome atteignant rarement 3 u.; articles jusqu'à quatre fois plus longs que larges, jamais moins longs que larges. Phormidiiim laminosum (Oscillatoria laminosa Agardh). Fh. purpurascens (Leptothrix purpurascens Kùtzing), etc. Section II. — Diamètre du trichome dépassant 3 ix ; articles à peu près isodiamétriques ou moins longs que larges, jamais quatre fois plus longs que larges. a. Cellule apicale non capitée, dépourvue de coiffe. Phormidncm cataractarum (Hypheothrix cataractarum Nâgeli) . Ph . toficola (Hypheothrix toficola Nâgeli). Ph. corium (Oscillatoria corium Lyngbye; Leptothrix compacta Kiitzing). Ph. papyraceum (Oscillatoria papyracea Agardh) . Ph. Retzii (Oscillatoria Retzii Agardh; Phormidium rivulare, margaritiferum Kùtzing), b. Cellule apicale capitée, pourvue d'une coiffe. Ph. /uctdufn Kùtzing (Oscillatoria lucida Agardh; Oscillaria Okeni Kùtzing). Ph. subfuscum (Oscillatoria subfusca Agardh). Ph. JoannianumVinizmg. Ph. (^r^/z'fl'/^^ (Oscillatoria calida Agardh). Ph. uncinaiicm (Oscillatoria uncinata, australis, rupestris Agardh ; Phormidium australe, fonticola Kùtzing). Ph. antliarium (Oscillatoria antliaria Mertens; Oscillaria autumna- lis Kùtzing; Phormidium vulgare, allochroura, fonticola Kùtzing), etc. Sous-tribu IL — OscîUarioïdées. Trichomes nus et mobiles pendant la plus grande partie de leur existence. Gaines minces, fragiles, incolores, nulles ou n'ayant pas encore été observées dans un certain nombre d'espèces. A. Trichomes droits, flexueux ou spiraux, ne formant jamais une spire régulière. Genre X. — TRICHODESMIUM Ehrenberg. 356 JOURNAL DE BOTANIQUE Trichomes cylindriques, droits, réunis parallèlement en fascicules flottants de forme déterminée ; articles en nombre indéfini. Trichodesmtum erythrâsum Ehrenberg (T. Hindsii Montagne). T. Thiebautii s^ç.c. nov., etc. Genre XI. — OSCIL.LARIA Bory. Trichomes cylindriques, droits ou flexueux, souvent courbés à l'extrémité, croissant en amas de forme et d'étendue indéterminées; articles en nombre indéfini. Section I. — Articles plus longs ou plus courts que le diamètre du trichome, mais égalant au moins le quart de celui-ci ; partie supérieure du trichome plus ou moins atténuée, courbée en crochet ou contournée en spirale. Plantes habitant les eaux douces, salées ou saumâtres. a. Diamètre du trichome ne dépassant pas 8 ^. Oscillaria lepioiricha Kûtzing. O. animalis Agardh (Oscillaria elegans Kûtzing, Phormidiumsma- ragdinum Kûtzing). O. OÂenz Agardh. O. Jormosa Bory (Oscillaria tennis var. formosa Rabenhorst). O. terebriformis Agardh, etc. b. Trichomes épais de 8 p. à 13 jx. O. chalyhea Mertens, etc. . - Section II. — Articles de deux à six fois plus courts que le dia- mètre du trichome ; trichomes toruleux, à peine atténués et longuement arqués à leur extrémité supérieure, spiraux dans une espèce. Plantes exclusivement marines. O. Corallinag (Leibleinia Corallinae Kûtzing ; Oscillaria nigro-viri- dis Crouan) . O. margaritifera Kûtzing, etc. Section III. — Articles de trois à onze fois, ordinairement de quatre à huit fois plus courts que le diamètre du trichome ; extrémité du tri- chome non atténuée, droite, courbée en crochet ou contournée en spi- rale. Plantes d'eau douce. O. pr inceps Vaucher. O. limosa kesuxdLZ. similis, sed adhuc minor, sporulis oblongatis, utrinque obtusissimis, i-septatis, ad septum leviter cons- trictis, loculis aequalibus, dilute fuligineis, 9-10 ^ zr 3 p.. Ad caules Psorales? prope Massiliam Galliae (Castagne). 12. Diplodia Tanaceti, n. sp. Pyrenia sparsa vel seriata, erumpentia, oblongata vel elongata, rarius globulosa, poro pertusa, atrata, perparva. Sporulae elongatae, utrinque vix vel leviter attenuatae, rectae vel curvulae, luteolae, longit. 9-13 [X, crassit. 1,5-2,5 [x. In caulibus ardis Tanaceti va. Gallia (Méry-sur-Seine). A Diplodia caulicola Fûck. certe diversa. 13. Diplodina hysterioides, n. sp. Pyrenia sparsa, semi-immersa, membranacea, celluloso-contexta, ovalia vel oblongata, rarissime rotundata, convexa, glabra, atra, dein poro plus minus ampliato aperta, intus rufescente-pallida vel pallida, circiter 0,2 mm. diam. Sporulae oblongatae, rectae utrinque obtusissimae vel truncatae, i-septatae, ad septum non constrictas, hyalinae, longit. 15-16 (X, crassit. 6 tj.. Sporophorae brevissimae. In ligno denudato vetusto Mediolani Italiae (de Notaris). Vergit ad Pseudopaie llam . 3(So JOURNAL DE BOTANIQUE 14. Diplodina semi-immersa, n. sp. Pyrenia subgregaria, semi-immersa, carbonacea, sphseroidea, atra, dein poro pertusa, 0,1-0,2 mm. diam. Sporulae oblongatae, utrinque obtusae, i-septatae, chlorino-hyalinae, 10-12 ^ :z: 3-4,5 [i. In trunco vetusto Fagiy Fontisbellaquei Gallise (Tulasne). 15. Phlyctœna Psoraleae, n. sp. Syn. : Sphéeria Psoralese Castagne, loc. cit. p. p. APklyctcena vagabunda'DesmdiZ. maxime affini, sporulis eguttula- tis, 21-30 [/. =3 3-4 [x, diversa videtur. Ad caules Psor aléas mixta cum Diplodia pr. Massiliam Galliae (Castagne) . 16. Glœosporium Araucarise, n. sp. Acervuli sparsi, cuticula tecti, ovales, oblongati vel sub-orbicu- lares, depressi, atrati, diam. 0,1-0,4 mm. Sporulae oblongatae vel elongatae, subfusoidese, rectae, endochromate granuloso, hyalinae, 15-21 [x rr 5-8. Basidia fasciculata, simplicia 5-10 [x longa. Ad folia Araucaria?, e Nova Caledonia, in calidariis Musei Pari- siensis. 17. Glœosporium leguminis Cook. et Harkn.; v. Robiniae, n. var. Sporulae oblongatae, rectae, utrinque attenuatae, eguttulatae, longit. 10-12 [i., crassit. 3-4 [x. In leguminibus Robinise in Neustria Galliae, Vire (Lenormand). 18. Glœosporium minimum, n. sp. Acervuli sparsi, amphigeni, suborbiculares, perittiecioidei, epi- dermide subnigrificata, dein rimose déhiscente vel circumscisso-soluta velati, discoidei, atrati, punctiformes. Conidiafusoideo-elongata, recta, continua, hyalina, 9-1 1 [x — 2 [«.. Basidia simplicia, continua 20-25 H- longa. Ad folia Atithurii Hookerce e Brasilia in calidariis Musei Pari- siensis. 19. Glœosporium Orchidearum, n. sp. Acervuli amphigeni, epidermide fere nigrificata, dein rima elon- gata, nonnumquam flexuosa déhiscente velati, difformes, minuti. Co- nidia subsessilia, fusoideo-elongata, subinde inaequalia, recta, hyalina, 20-25 p. = 5-7 [X. Ad folia OrchidccB cujusdam, Mexico (in herb. Mus. Paris.). 20. Glœosporium Paliuri (Lév.) Syn : Dothidea Paliuri l^év.^ Voy. Demidoff, p. 107. Acervuli hypophylli, immersi, sublenticulares,perithecioidei, brun- p. A. Karsten et P. Hariot. — Fungilli intperfectî novi. 361 nei, minutissimi, confertissimi, maculas minutas brunneo-nigrescentes formantes. Sporulae cylindraceae, vulgo curvulae, hyalinae, 3-4, 5 [a rz Ad folia Paliuri in Tauria (Léveillé). 21. Glœosporium pallidum, n. sp. Acervuli sparsi vel subgregarii, per epidermidem varie fissam vel circumscissamerumpentes,lenticulares vel plani, pallidi, circitero,2 mm. lati.Conidia oblongata, recta, hyalina, utrinque obtusa, 10-16 jx =1:3-6 a Basidia nul la. Ad folia Orchideée cujusdam e Madagascar in calid. Musei Pari- siensis . 22. Glœosporium Rhinanthi, n. sp. Acervuli sparsi, epidermide velati, dein per eam fissam erumpen- tes, elongati vel ovales, nigrescentes, arabitu fuligineo, nucleo pallido, circiler 0,2 mm. lati. Sporulae fusoideo-elongatae, rectae, guttulatae, hyalinae, 9-15 ^^^^2-2^. Basidia filiformia, fasciculata, simplicia, cur- vata, 21-30 jA — 0,5-1 [X. Ad caules Rhïnafîthï hïrsuiï m Gallia (Méry-sur-Seine). 23. Glœosporium Taxi, n. sp. Syn : Sphéeria Taxi Duby. Bot. GalL, 2, p. 705 (quoad saltem spécimen Candolleanura in herb. Mus. Paris, asservatum sub : Hypo- derma Taxi Y). G.). Acervuli amphigeni, gregatim sparsi vel paralleli, émergentes, ro- tundati, ovales vel elongati, epidermide nigrificata velati, dein rimose aperti, disco pallido vel rufescente-pallido, circit. 0,3 mm. lati. Coni- dia cylindracea, hyalina, 3-4 a =1:0,5 \^- Basidia sub nulla. Ad folia Taxi in Gallia (De Candolle). 24. Myxosporium Mespili, n. sp, Acervuli epidermide demum fissa tecti, orbiculares, pallidi, dein fuscescentes, applanati, minuti. Conidia oblongata vel clavulato-oblon- gata, intus granulosa, hyalina vel subhyalina, recta, 20-26 [^ ir 7-10 p.. Basidia filiformia circiter 20 pt. zz 2-4 [x. In ramis Mespili in Gallia pr. Lutetiam Parisiorum (Le Plessis- Piquet) ubidetexit illustr. Tulasne. A Myxosporio incarnato (Desm.) Bon. fere tantum colore diver- sum. 25. Myxosporium phomoides, n. sp. Acervuli sparsi, solitarii, raro connati, cortice innata, pustulas su- perficiales, minutas, demum ruptas, formantes, rotundati, perithecioi- dei, primitus pallidi, dein fuligineo-atro-limitati, circit, 0,3 mm. lati. Conidia ellipsoidea, interdum medio contracta vel irregularia, intus 362 JOURNAL DE BOTANIQUE granulosa, membrana crassiuscula, hyalina vel subflavescente-hyalina, 20-30 \L zz 10-14 H-.Basidiabacillaria 5-15 [J- longa. In cortice, Chili (Cl. Gay). 26. Myxosporium Robiniae, n. sp. Acervuli sparsi, disciformes, epidermide demum scissa tecti, pallidi, circiter 0,8 mm. lati. Sporulae oblongatae, eguttulatae, hyalinae longit. 3 tx, crassit, i [x. Ad ramos emortuos Robinise in Gallia (Méry-sur-Seine). 27. TruUula olivascens Sacc. v. Berberidis, n. var. Sporulae 6 ix longae, 2,5-3 ^ latae, e hyalino dilute olivaceae. Ad ramos Berberidis in Italia (de Notaris). 28. Pestalozziella Yuccas, n, sp. Acervuli gregarii, vulgo orbicularcs, epidermide dein circumscisso- soluta velati, atri, disco pallescente, 0.2 mm., vel pauUo ultra lati. Sporulae clavato-oblongatae, nonnunquam medio constrictae, continuée, hyalinae, 44-50 [x zr 12-15 r"-» apice appendiculis 4 tenellis, 20 ixcircit. longis instructae. Ad Yuccam, Texas Americae fœderatae (Trécul). 29. Septoglœum Clusiae, n. sp. Acervuli epi-raro-hypophylli, sparsi, immersi, solito orbicularcs, epidermide bullosa dein laciniatim fissa vel circumcissa velati, peri- thecioidei, atrati, cire. 0,2 mm. lati. Conidia- cylindracea, hyalina, obscure 3-5 septata, loculis i-guttulatis, 24-30 p. zr 2-3,5. Ad folia Clusiœ, inregione Neo-Granatensi (Lindig). 30. Torula densa, n. sp. Cœspituli rotundati, confluentes, crassiusculi, densi, non pulveru- lenti, superficiales, atri, intus atrofusci, e conidiis parce concatenatis vel conglobatis, sphaeroideis vel difformibus, 10-17 1^ ^^ S-12 [x, magnis, plus minus dilute fuligineis compositi. Ad Cereum alaium, Paramaribo Guyanae batavae (Kegel n° 597). 31. Torula ignobilis, n. sp. Cœspituli effusi, admodum tenues, atri vel fusco-atri. Catenulae adscendentes vel curvulae, simplices, 2-6-merae. Conidia sphaeroidea, rarius ovoidea, uniguttulata, e hyalino fuliginea, pellucida, 6-9 [x diam. In cortice Ulmi consumpti in Gallia (Méry-sur-Seine) — Fungillus ubique fera vulgaris. j2. Zygodesmus phyllophilus, n. sp. Eftusus, admodum tennis, incanus, Hyphae ramosae, articulatae, laeves, hyalinae hinc inde unilateraliter inflatulae ibique imperfecte sep- Chronique. 36^ tatae, 3-6 w. crassae. Sporas sphaeroideee, echinulatae, flav^escentes, 6 p.. Ad folia coacervata, in Gallia prope Modonam Parisiorum (Tu- lasne). '^'^, Brachysporium Crepinif(West.) Sacc. Conidia 30-44 a = 14, fuliginosa. H)'-phae 6-8 u. crassae. In Sylloge conidia multo maiora indicantur. Ad frondem Ophioglossi m. Gallia (Méry-sur-Seine). 34. Sporidesmium mucosum Sacc. v. pluriseptatum, n. var. Conidia clavata vel subcapitata, apice rotundata, i-6 septata, ad septa plus minus constricta, loculo secundo, subinde quoque primo, septulo longitudinali diviso, dilute flavo-fuliginea, usque ad 50 11. longa et 16 ;j. crassa. In epicarpio CucurbUse in Anglia (Berkeley). Conidia secundum Fûckel 2-septata, apice truncata. 35. Sclerotium fibrisedum, n. sp. Gregarium, rotundatum, oblongatum vel confluendo difforme, fus- cum, intus concolor, rugosum, cire. 0,5 mm. latum. Inter fibras interiores trunci Oreodoxée regise in horto botanico Bur- digalensi (Durieu de Maisonneuve) . VARIÉTÉ. Dobinea et Podoon » par M. L. Morot. Lorsque j'ai fait connaître, au mois de décembre dernier, par une Note publiée dans ce journal (i), l'anatomie du genre Podoon H. Bail- Ion, j'ignorais l'existence d'un travail de M. Radlkofer (2), qui m'a été communiqué depuis par M. Franchet, dans lequel l'auteur, s'appuyant à la fois sur des caractères tirés de la morphologie externe et de la structure histologique, montre que le genre Dobinea Hamilton, ratta- ché autrefois aux Acérinées, doit être rangé parmi les Anacardiacées, dont il possède notamment les canaux sécréteurs libériens. Or la des- cription anatomique que i'ai donnée du Podoon Delavayi concorde essentiellement avec celle que M. Radlkoler a donnée du Dobinea vul- garis. La seule différence, c'est que le Podoon ne présente pas à la pé- 1. L. Morot, Note sur les affinités anatomiques dît genre Podoon (Journal de Botanique, 3" année, 1889, p. 388). 2. L. Radlkofer, Ueber die Versetsung der Gattung Dobinea von den Aceri- tuen su den Anacardiaceeu (Sitzuntgsberichte der mathematisch-physikalischen Classe der k. bayer. Akademie der Wissenschaften zu Mûnchen, i888, Bd XVIII, Heft III, page 385). 364 JOURNAL DE BOTANIQUE riphériede la moelle les canaux sécréteurs que M. Radlkofer dit exister dans le Dobinea et que, pour ma part, je n'ai pu y apercevoir; j'y ai bien vu des cellules remplies d'un contenu spécial, mais pas de canaux sécréteurs ; comme chez le Podoon, je n'en ai trouvé que dans le liber et dans l'écorce. Quoi qu'il en soit, il y a lieu de rapprocher le genre Podoon du genre Dobinea. C'est ce qu'a fait incidemment M. Radlkofer dans un mémoire sur la classification des Sapindacées (i); c'est ce que, de son côté, a fait en même temps M. Bâillon (2), lorsqu'il a reconnu que l'o- vule du Dobinea^ décrit autrefois d'une façon inexacte, était le même que celui du Podoon, Ces deux auteurs vont même jusqu'à faire rentrer les deux plantes dans un même genre. C'est peut-être aller un peu loin, et il semble légitime, au contraire, de conserver comme distincts le genre Dobinea, caractérisé par des feuilles opposées, des fleurs mâles 4-mères, avec 4 étamines superposées aux dents du calice et 4 alternes, et le o-enre Podoon, caractérisé par des feuilles alternes, des fleurs mâles 5 -mères avec 5 étamines superposées aux dents du calice et 3 (plus rarement 5) alternes, et une partie souterraine tuberculeuse (3). Pour M, Radlkofer, ces plantes sont purement et simplement des Anacardiacées. M. Bâillon croit préférable d'en faire le type d'une fa- mille spéciale, intermédiaire aux Anacardiacées et aux Sapindacées. Dans ma note de l'année dernière je me rangeais à cette opinion, en m'appuyant sur une considération tirée de l'anatomie, la présence dans l'écorce du Podoon (et il en est de même chez le Dobinea) de ca- naux sécréteurs qui manquent, disais-je alors, chez les autres Anacar- diacées. Or, comme l'indique M. Radlkofer, «t comme je l'ai moi-même constaté depuis pour les exemples qu'il cite et pour d'autres, un certain nombre d'espèces d'Anacardiacées possèdent des canaux sécréteurs corticaux. Il semble donc que les genres Podoon et Dobinea doivent bien être rangés dans la famille des Anacardiacées, dont ils constitue- raient seulement une tribu spéciale. 1. L. Radlkofer, Ueber die Gliederung der Familie der Sapindaceen (Sitzungs- ber.der mathem.-physik. Classe der k. b. Akad. der Wiss. in Mûnchen, 1890, Heft 1-2, séance du 1" mars 1890). 2. H. Bâillon, Les rapports du Dobinea et du Podoon (Bulletin mensuel de la Société linnéenne de Paris, n° 105, séance du 2 avril i8go). 3. H. Bâillon, loc. cit. CHRONIQUE. La Société botanique italienne a tenu sa troisième session générale à Vérone, dans le courant de septembre. Les élections pour le renouvellement du Conseil d'administration ont donné les résultats suivants : Président, M. Arcangeli (M. Caruel, réélu ayant formellement décliné cet honneur) ; Vice-Présidents, MM. Pi- ROTTA et Stephen Sommier ; Conseillers, MM. Caruel, Gibelli, Levier, Martelli, Penzig et Tanfani. Le Gérant : Louis Morot. *>rlf. — J. Menok, Imp.. 22. ?»■ B«Il^e»^ R»«kMe««. 4« ANNEE. N» 21. i" NOVEMBRE 1890. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. REMARQUES SUR LA STRUCTURE DE LA TIGE DES PRÊLES Par M. Ph. VAN TIEGHEM Dans un important mémoire publié en 1867, M. Pfitzer a étu- dié avec beaucoup de soin et de détail dans la tige des Prêles (Eqîtisetiim) d'Allemagne, sous le nom de « gaine protectrice (Schutzscheide) », l'assise de cellules spéciales que l'on nomme aujourd'hui l'endoderme (i). Entrevue par Mirbel dès l'année 1801 , par Vaucher en 1822 et par Bischoff en 1828, cette assise, qui enveloppe assez souvent l'ensemble des faisceaux libéroligneux et sépare alors la tige en deux régions distinctes, un cylindre intérieur et un manchon externe, avait été déjà, il est vrai, observée et décrite sous cette forme, dans la tige de plusieurs Prêles de France, par Duval- Jouve en 1864, sous le nom de « guirlande circulaire »; ce bota- niste avait même signalé, dans le rhizome de X Eqîiisetuiit silva- ticîim, l'existence d'une seconde « guirlande » enveloppant l'ensemble des faisceaux sur leur bord interne (2). Elle avait été décrite aussi, dans plusieurs espèces, soùs le nom d' « anneau d'é- paississement (Verdickungsring) » , par M. Milde en 1867 (3). Mais c'est M. Pfitzer qui en a le premier reconnu le caractère propre, c'est-à- dire le cadre de plissements subérisés, échelonnés sur les faces latérales et transverses de ses cellules, et qui a pu ainsi l'iden- tifier avec l'endoderme de la tige des autres plantes vasculaires, étudié peu de temps auparavant par M. Caspary (4). C'est lui aussi qui, la retrouvant sous des formes variées dans toutes les 1. E. Pfitzer, Ueber die Schutzscheide der deutscfieit Equisetaceen (Jahrb. fur wiss. Bot., VI, 1867). 2. Uuval-Jouve, Histoire naturelle des Equisetum de France, Paris, 1864. 3. J. Milde, Monographia Equisetorum (Nova Acta, XXXII, 2' partie, p. 141, 1867). 4. Caspary, Bemerkungen iïber die Schutsscheide und die Bildung des Stammes und der Wursel (Jahrb. fur wiss. Bot., IV, 1864). 366 JOURNAL DE BOTANIQUE Prêles d'Allemagne, en a observé et décrit exactement pour la première fois les diverses dispositions, tant dans le rhizome que dans la tige aérienne, tant dans les nœuds que dans les entre- nœuds. Dans les entre-nœuds de la tige, l'endoderme affecte, suivant les espèces, cinq dispositions différentes : 1° Il y a un endoderme général externe, dans le rhizome et dans la tige aérienne {Equisetunt arvense , E. Tebnateia, E.pva- tense, E. paltistre, E. scirpoides). 2*^ Il y a un endoderme général externe et un endoderme gé- néral interne, dans le rhizome et dans la tige aérienne {^E. varie- gaiîtm). 3° Il y a autour de chaque faisceau libéroligneux un endo- derme particulier, dans le rhizome et dans la tige aérienne {E. Itmosiim, E. litorale). 4° Il y a un endoderme général externe et un endoderme général interne dans le rhizome, seulement un endoderme géné- ral externe dans la tige aérienne (E. silvaticîttn). C'est la réunion des dispositions 2 et i . 5° Il y a autour de chaque faisceau libéroligneux un endo- derme particulier dans le rhizome, deux endodermes généraux dans la tige aérienne {E. hieinaley E. trachyodon, E. rainosissï- imwt). C'est la réunion des disposition 3 et 2. Ces cinq dispositions se rattachent, comme on le voit, à trois types déstructure de l'entre-nœud, suivant qu'il y a : i" un seul endoderme général externe; 2° deux endodermes généraux; 3° des endodermes particuliers. Dans les nœuds de la tige, les faisceau'lx libéroligneux ve- nant de l'entre-nœud inférieur, après avoir émis les branches fo- liaires, se réunissent latéralement, comme on sait, en un anneau continu, pour se séparer bientôt de nouveau et pénétrer dans l'entre-nœud supérieur dans une position alterne avec la précé- dente. Si la tige considérée appartient pour ses entre-nœuds au troisième type, ses endodermes particuliers, suivant en cela le sort des faisceaux libéroligneux qu'ils entourent, s'unissent la- téralement au nœud en deux endodermes généraux, l'un externe, l'autre interne, formant ainsi deux bandes annulaires qui enfer- ment l'anneau libéroligneux; puis, en même temps que les fais- ceaux se séparent pour entrer dans l'entre-nœud suivant, les en- Ph. Van Tieghem. — Sur la structure de la tige des Prêles. 367 dodermes généraux se rompent et se rejoignent en autant d'en- dodermes particuliers. La même confluence des endodermes par- ticuliers en un double endoderme général s'observe à la base de chaque branche, dans la région d'insertion comprise à l'intérieur de la tige, région où les faisceaux libéroligneux de la branche sont aussi réunis latéralement en forme de manchon. Aux nœuds de la tige et dans la région inférieure de ses branches, le troi- sième type fait donc retour au second (rhizome et tige aérienne des E. liinosîtm. et E. litorale, rhizome des E. Mentale, E. ira- cJiyodon, E. ravtosissiinuni). Si la tige considérée appartient pour ses entre-nœuds au se- cond type, il semble, d'après ce qui vient d'être dit, naturel de penser que les deux endodermes généraux vont simplement tra- verser les nœuds sans aucun changement. En réalité, il n'en est ainsi que dans le rhizome de \ EqitiseUim silvaticîim. Dans les autres cas (rhizome et tige aérienne de X E. variegahtm, tige aérienne des E. hiemale, E. trachyodon, E. rainosissiinuin) , les choses sont plus compliquées. En entrant dans le nœud, les deux endodermes généraux s'y rompent d'abord en endodermes parti- culiers ; puis ceux-ci se réunissent latéralement^ au niveau de l'anneau libéroligneux, en deux endodermes généraux annu- laires ; ensuite, ces deux endodermes généraux se rompent de nouveau en endodermes particuliers ; enfin ceux-ci se fusionnent encore une fois latéralement en deux endodermes généraux, qui pénètrent dans l'entre- nœud supérieur. De sorte que, à l'inté- rieur de chaque nœud, le second type de structure fait, à deux reprises, retour au troisième. Si la tige considérée appartient pour ses entre-nœuds au premier type, on voit dans chaque nœud, au niveau même où les faisceaux de l'entre- nœud supérieur se dégagent de l'anneau libéroligneux, apparaître sur leur bord interne un endoderme général, offrant tous les caractères de l'endoderme général in- terne du second type. Un peu plus haut, cet endoderme général interne perd peu à peu ses caractères propres et disparaît comme tel; c'est-à-dire que l'assise cellulaire qui le continue à travers l'entre-nœud pour le rejoindre au nœud suivant, faute de plisse- ments, ne se distingue plus du parenchyme interne. Elle n'en doit pas moins, suivant nous, conserver le nom d'endoderme. De même, à la base de chaque branche, dans la région d'insertion 368 JOURNAL DE BOTANIQUE comprise à l'intérieur de la tige, on observe deux endodermes généraux, dont l'interne perd plus hautses caractères distinctifs. A la base des entre-nœuds de la tige dans chaque nœud, et à la base des branches, le premier type de structure fait donc retour au second (rhizome et tige aérienne des E. arvense, E. Teinta- iez'a, E. pratense^ E. palustre, E. scirpoides, tige aérienne de XE. silvaticum.) Plusieurs espèces de Prêles {E. arvense, E. Telmateïa, E. silvaticîim, E. palustre, E. limostiin, E. litorale, E. hiemalé) produisent, comme on sait, des tubercules formés chacun d'un entre-nœud renflé. Dans ces tubercules, et cela quelle que soit la disposition de l'endoderme dans les entre-nœuds du rhizome et de la tige de la plante considérée, chaque faisceau libéroligneux se montre toujours enveloppé d'un endoderme particulier. Chez eux, le premier et le second type font donc toujours retour au troisième. Tels sont les principaux résultats des recherches de M. Pfitzer. On en pouvait déjà conclure, ce que l'auteur ne nous semble pas avoir fait, qu'en somme la tige de toutes les Prêles étudiées par lui se laisse rattacher à un seul et même type de structure, qui est le dernier des trois modes distingués plus haut. Ce type n'est réalisé dans toute sa pureté que par les E. lùnosunt et lito- rale, les seules parmi les espèces étudiées jusqu'ici qui aient, dans toute l'étendue de leur système caulinaire, leurs faisceaux libéro- ligneux entourés d'endodermes particuliers. Partout ailleurs, il subit, dans une même espèce suivant la nature de la tige ou son milieu de végétation, et dans une même sorte de tiges suivant les espèces, diverses modifications secondaires qui l'altèrent et le masquent plus ou moins. Toutefois, avant de regarder cette conclusion comme défini- tive et avant de la formuler dans le langage actuel de la science anatomique, j'ai cru devoir non seulement reprendre l'étude de la plupart des douze espèces observées par M. Pfitzer, et pour lesquelles je n'ai pu que vérifier la parfaite exactitude de ses descriptions, mais encore examiner comparativement les autres espèces de Prêles dont l'Herbier du Muséum m'a fourni des échantillons. Celles-ci, au nombre de onze, se trouvent rentrer toutes dans les trois types de structure d'entre-nœud distingués par M. Pfitzer Ph. Van Tieghem. — Sur la structure de la tige des Prêles. 369 et dans trois des cinq modifications de ces trois types où se ré- partissent déjà, comme on l'a vu plus haut, les douze Prêles d'Allemagne, XE. variegainm et 1'^. silvatictint demeurant seuls dans leur section respective. Toutes aussi offrent dans les nœuds les mêmes manières d'être, c'est-à-dire les mêmes passages du premier type au second et du second au troisième, que ce bo- taniste a signalés et que je viens de rappeler. Aussi peut-on résumer l'ensemble des résultats des observa- tions de M. Pfitzer et des miennes dans le tableau suivant, en ne tenant compte que de la structure des entre-nœuds de la tige et en rangeant les vingt-trois espèces étudiées d'après le dévelop' pement décroissant de l'endoderme (i). 1° Endodermes particuliers dans le rhizome et dans la tige aérienne (Eqzdsetîwi lùnosum, E. litorale. — E. gigantettin, E. pyramidale , E. débile, E. xylochœtum, E. Martii). 2" Endodermes particuliers dans le rhizome, deux endo- dermes généraux dans la tige aérienne (Eqîiisetuin. hieinale, E. trachyodon, E. ramosissintum. — E. myriochastum , E. ro- busium, E. lasvigatMrn, E. Schaffneri). 3° Deux endodermes généraux dans le rhizome et dans la tige aérienne (Eqtiisetuni variegatzint). 4*^ Deux endodermes généraux dans le rhizome, un endo- derme général externe dans la tige aérienne (Eqîciseùcjiz silva- ticum). 5° Un endoderme général externe dans le rhizome et dans la tige aérienne (EqtiiseUijn. arvense, E. Telmateia, E. pratense, E. pahistre, E. scirpoides. — E. bogotense, E. dij^tistiin). Dans ces cinq dispositions, le péricycle, qui est toujours pré- sent et partout simple, suit pas à pas l'endoderme dans toutes I. Dans ce tableau, les espèces étudiées par M. Pfitzer sont citées d'abord et séparées par un tiret des espèces étudiées par moi. Celles-ci ont été observées souvent dans plusieurs variétés. Ainsi, pour l'^". ramosissimzim par exemple, j'ai étudié, outre l'espèce type, les sept variétés décrites autrefois comme autant d'espèces distinctes sous les noms de E. pallidum, E. elongatiim, E. altissimum, E. pannonicîim, E. ramosum, E. cœspitosum, E. ephedroides. Dans toutes ces variétés, le caractère anatomique de l'espèce s'est montré constant. Des vingt-cinq espèces admises par M. Milde, dans sa Monographie, il y en a deux que je n'ai pas pu étudier, parce qu'elles ne sont pas représentées dans l'Herbier du Muséum. Ce sont les E. Sieboldi et mexicanum. Autant que j'en puis juger par les dessins très imparfaits que l'auteur a donnés de la structure de la tige de ces plantes, la première espèce aurait des endodermes particuliers et la seconde deux endodermes généraux. Mais la chose mérite confirmation. 370 JOURNAL DE BOTANIQUE ses modifications. Il y a donc tantôt un péricycle particulier autour de chaque faisceau libéroligneux, tantôt deux péricycles généraux, l'un externe contre le liber, l'autre interne contre le bois, tantôt enfin un seul péricycle général externe contre le liber, l'autre, constitué toujours par l'assise cellulaire qui confine au bois, ne pouvant plus, faute d'endoderme plissé en dedans de lui, être distingué du reste du parenchyme interne, mais n'en existant pas moins. Il y a donc trois manières d'être du péricycle, comme il y a trois manières d'être de l'endoderme, et les trois types de struc- ture des entre-nœuds de la tige peuvent être ainsi définis. 1° Péricycles et endodermes particuliers. 2° Deux péricycles et deux endodermes généraux, les deux péricycles se touchant dans les intervalles des faisceaux libéroligneux qui demeurent toujours distincts. 3° Un seul péricycle général externe distinct et un seul endoderme général externe distinct, le péricycle gé- néral interne n'en existant pas moins avec tous ses caractères et l'endoderme général interne n'en existant pas moins aussi, bien que dépourvu de ses plissements caractéristiques ; en dedans des faisceaux libéroligneux, il faut voir alors le péricycle général interne dans l'assise cellulaire qui confine au bois, l'endoderme général interne dans l'assise cellulaire suivante ; dans leurs inter- valles, il faut voir le péricycle général interne dans la seconde assise cellulaire à partir de l'endoderme externe, l'endoderme général interne dans la troisième assise. . C'est dans le premier seul de ces trois modes que la tige possède sa structure propre et typique. Cette structure, identique à celle qu'on rencontre, par exemple, parmi les Dicotylédones, dans la tige des Nymphéacées et de diverses Renoncules (Ra- mmculus aquatïh's, R. Lingua, etc.), parmi les Monocotylé- dones, dans la tige de \ Hydrocleis et des Lïmjwcharis de la famille des Alismacées, etc., peut-être dite, d'une façon générale, astélique. Elle est caractérisée, en effet, par l'absence de cylindre central ou de stèle; chaque faisceau libéroligneux, avec son péricycle particulier, y est plongé directement dans un paren- chyme qui, de la périphérie jusqu'au centre, est l'écorce, paren- chyme dont l'assise qui borde chaque faisceau se développe tout autour en un endoderme particulier. En un mot, c'est la structure ordinaire du limbe des feuilles. Ph. Van Tieghem. — Sur la structure de la tige des Prêles. 371 Dans le second mode, la structure est encore ast clique, avec cette seule différence qu'il y a fusion latérale des péricycles et des endodermes, sans que cette fusion intéresse toutefois les faisceaux libéroligneux. Cette modification de la structure asté- lique peut-être d\t& gamodesme , tandis que la structure type sera . dite dialydesitie (i). La région interne de l'écorce y est séparée de la région externe et simule une moelle. Enfin, dans le troisième mode, la structure est toujours asté^ lique, sous sa modification gamodesme, mais avec arrêt de déve« loppement, avec avortement dans le parcours des entre*nœuds, non pas de l'endoderme interne lui-même, mais des plissements subérisés qui donnent à l'endoderme interne son caractère parti' culier. Non seulement l'écorce interne simule alors une moelle, mais encore dans les intervalles des faisceaux les deux péricycles accolés simulent des rayons médullaires et l'ensemble de la struc- ture prend une apparence monostélique. Il y a là une erreur grave à éviter. De tout ce qui précède, il faut nécessairement conclure que la structure de la tige des Prêles est, dans toutes ses parties et dans toutes les espèces, essentiellement la même, partout essentielle- ment astélique (2). Cette structure toute particulière, toujours astélique, de la tige des Prêles est d'ailleurs en rapport direct avec la manière, égale- ment toute particulière, dont les segments, issus de la cellule ter- minale tétraédrique, se cloisonnent tangentiellement. On sait, en effet, par les recherches de Hofmeister (1851), de M. Cramer (1855) et de M. Reess (1867), que chaque segment primitif, dé- doublé d'abord suivant la hauteur en deux tables triangulaires superposées, puis suivant le rayon en deux sextants juxtaposés, prend ensuite une première cloison tangentielle qui sépare le parenchyme interne, puis une seconde cloison tangentielle exté- rieure à la première qui sépare le parenchyme externe, tandis que la cellule moyenne produit les faisceaux libéroligneux. Le 1. De Sîcu-Tj, faisceau. 2. Dans mon Traité de Botanique (2° édit., p. 765 et p. 1415), j'ai déjà réuni, sous le nom de structure astélique, la disposition à endodermes particuliers et celle à double endoderme général, en montrant que la seconde dérive de la pre- mière par une fusion latérale des endodermes et des péricycles, les faisceaux libéroligneux proprement dits demeurant indépendants. Mais j'en ai maintenu distincte, en la regardant comme monostélique, la disposition à un seul endoderme général externe. Il y a là une erreur à corriger. 372 JOURNAL DE BOTANIQUE parenchyme interne séparé tout d'abord est la région interne de l'écorce et non, comme il est admis, la moelle; son assise cellu- laire externe devient l'endoderme intérieur. Le parenchyme ex- terne séparé un peu plus tard est la région externe de l'écorce et non, comme il est admis, l'écorce tout entière ; son assise cel- lulaire interne devient l'endoderme extérieur. Le massif moyen, par son rang externe et par son rang interne, produit les deux péricycles et, par le reste, le liber et le bois. D'ailleurs, comme on pouvait le prévoir du moment qu'elles séparent toutes deux ce qui doit produire les faisceaux libéroligneux de ce qui doit produire l'écorce, les deux premières cloisons tangentielles des segments sont loin de se succéder toujours dans le même ordre. C'est quelquefois l'externe qui se forme avant l'interne, et les faisceaux sont alors séparés de l'écorce externe avant de l'être de l'écorce interne; c'est ce qu'on voit notamment dans plusieurs des figures données par M. Reess (i). La tige astélique, dialydesme ou gamodesme, des Prêles doit être distinguée avec soin de la tige polystéiique, dialystèle ou gamostèle, de la plupart des Fougères, Hydroptérides, etc. Dans l'une et l'autre, il est vrai, le péricycle et l'endoderme affec- tent respectivement les mêmes dispositions, mais le liber et le bois des cordons libéroligneux ont une symétrie bilatérale dans la première, où ils sont des faisceaux, concentrique dans la seconde, oiïils sont des stèles. Pour terminer, réunissons, d'une part toutes les espèces dont la tige a la structure astélique dialydesme dans toutes ses parties, d'autre part toutes celles dont la tige a la structure astélique gamodesme dans toute son étendue, que l'endoderme interne y conserve ou non ses plissements dans les entre-nœuds, plaçons entre les deux comme transition les espèces où la structure asté- lique est dialydesme dans le rhizome, gamodesme dans les bran- ches aériennes, et nous aurons le tableau suivant : 1° Tige astélique dialydesme dans toutes ses parties : Equi- setîtm lùnosumy E. liiorale, E. giganieitvt, E. pyramidale , E. xylochœtiLin, E. débile, E. Martiiy E. Sieboldi {}). 2° Tige astélique dialydesme dans le rhizome, gamodesme dans les branches aériennes : Equisetiuii hiemale, E. trachyodou, I. M. Rees, Zur Entwickelungsgeschichte der Stammspitse von Equisetum (Jahrb. fur wiss. Bot., VI, pi. X, figf. i et pi. XI, fîg. 3, 4, 5). H. Febr. — Recherches sur quelques Campanules. 373 E» rainosissùmiin , E. utyriochœhcm, E. robiistum, E, Iseviga- tum, E. Schqffjteri^ E. utexicanum (?). 3° Tige astélique garaodesme dans toutes ses parties : Eqzti- setuin variegatum. — E. silvaticum. — E. arvense, E. Tel- inateia, E. pratense, E. palustre, E. scirpoides, E. diffusum, E. bogotense. Ainsi obtenu, le groupement anatomique de toutes les espèces connues du genre Prêle n'a presque rien de commun avec celui que M. Milde a proposé en 1867. La coupe principale opérée par le savant monographe, qui répartit les Prêles en deux sections : Equiselum^ à stomates superficiels {phaneropord) ^\. Hippochsete à stomates profonds (cryptopord)^ n'y apparaît même pas. Il y a en effet des Equisettim dans deux de nos divisions et des Hippo- chœte dans toutes les trois. Tout au plus peut-on dire que les Prêles qui ont un seul endoderme général plissé dans toutes les parties de leur tige ont aussi des stomates superficiels {E. ar- vense, etc.); encore VE. scirpoides fait-il exception. En tout cas, les Prêles à stomates profonds sont loin d'être toutes dépourvues d'endoderme, comme le présumait M. Milde dans sa Monographie (loc. cit., p. 142); elles ne possèdent pas non plus toujours deux endodermes généraux, comme ce bota- niste l'a admis peu de temps après {Filïces Etiropas, p. 211, 1867). 5K RECHERCHES LITTÉRAIRES ET SYNONYMIQUES SUR QUELQUES CAMPANULES (Fin) Par M. H. FEER à Genève. //. — Sur trois Campanules de LaTuarck (C. cochlearii/ohat ligularis, planiflora). 4. G. pusilla Haenke in Jacq. Collectanea, II, 79 (1788) = G. GOGHLEARIIFOLIA Lamk. Dict. I, 578 (1783). Dans l'Encyclopédie méthodique de Lamarck, nous trou- vons sous le nom de C. Cochlearifolia, une Campanule décrite d'après un pied cultivé au Jardin du Roi. L'illustre auteur cite à son espèce la figure 454 et la phrase de Barrelier « Campa- nula minor Alpina foliis Cochleariae » , dont il emprunte le nom 374 JOURNAL DE BOTANIQUE précité, qui plus correctement serait cochlearnfolia = à feuilles de Cochlearia. Un échantillon authentique, portant de la main de A. -P. de Candolle la note « C. cochlearifolia certo », est conservé dans l'herbier DC. , oii il aura probablement fait son entrée du temps de la rédaction de la Flore française. Cet échantillon n'est autre chose qu'un C. picsilla Hœnke (1788) et cadre parfaitement avec la description de Lamarck qu'il sert à expliquer : il se compose de trois feuilles radicales et d'une tige faible à nombreuses feuilles g-labres jusqu'aux cils du pétiole et terminée par une unique fleur penchée, en bouton. La plante du Jardin du Roi était donc sans doute un pied maigre, à tiges uniflores, tels qu'on les voit sou- vent, mais qui ne sont guère caractéristiques pour l'espèce. C'est le seul reproche qui puisse être fait à la description d'ail- leurs exacte de Lamarck que d'être trop individuelle. Mais c'était dans la coutume de l'époque. L'identité des deux noms avait, du reste, depuis longtemps été signalée par M. Alph. de Candolle, dans sa Monographie des Campanules, p. 283, mais semble avoir échappé aux flo* ristes, soit parce que les noms de Lamarck et de Hânke y étaient compris sous celui 2caX.kxit.MV àe. casspiiosa Scopoli (1772), reconnu aujourd'hui comme espèce à part et propre aux Alpes calcaires de l'Autriche et du nord-est de l'Italie, soit à cause de l'omis- sion du nom de Lamarck dans le Prodromus. Quoique le nom de Hdnke soit consacré par un long usage, on ne peut hésiter, en présence de ces faits, à réintégrer celui de Lamarck, antérieur de cinq ans. M. Tanfani {^3.r\. FI. Ital. viii, 105) a d'ailleurs été le premier à y toucher, en le remplaçant par celui de C. Bellardi Ail. (Flor. Ped., I, 109, 1785); nous reviendrons plus bas sur ce point. La figure de Barrelier citée par Lamarck représente une touffe de très nombreuses feuilles radicales, en rosette, très longue- ment pétiolées, comme on en trouve souvent, stériles ou peu fleuries, dans les stations ombragées-rocheuses. L'aspect de cette rosette stérile semble avoir impressionné Barrelier plus que ne l'aurait fait la plante fleurie qu'il n'aurait pu manquer dans les mêmes stations, mais qui, probablement, aurait eu dans cet état, à ses yeux, une trop grande ressemblance avec le com- mun C. rotundifolia. Une comparaison des différents cas, oii Bar- H. Feee. — Recherches sttr quelques Campanules. 375 relier, tout en précisant la station, se sert dans ses phrases de l'épithète Aipina, démontre d'ailleurs que ce mot doit être pris dans son sens strict et qu'il se rapporte toujours aux Alpes du Dauphiné, des environs de la Grande Chartreuse et du Bourg- d'Oisans (abstraction faite naturellement des stations ajoutées par l'éditeur de Barrelier, Antoine de Jussieu), de sorte que ce Camp, foliïs Cockleari'se, dont la provenance ne subsistait plus dans le texte primitif de Barrelier, ne saurait avoir une autre origine et est très certainement une plante française. Le C. cochlearnfolia a été, dans la suite, obscurci par le fait que F<2^/ (Symbolse bot,, I, 18, 1790) a décrit sous le nom et la diagnose de Lamarck et en citant Barr. 454 une espèce exclusi- vement italienne, le C. Cavolùit Ten. et surtout parce que La- fna^xk lui-même, trois ans plus tard (Illust., II, 52, 1793) et probablement sans avoir vu d'exemplaires, a ajouté ce faux sy- nonyme de Vahl à une réimpression de sa propre diagnose. Toutefois, cela ne saurait influencer les droits de son nom, car "où est l'espèce un peu ancienne et jamais confondue? Mais ce qui a été avant tout préjudiciable au nom de Lamarck, c'est que sa plante était une plante de jardin, à provenance quelque peu vague (« croît dans les montagnes des Alpes et de l'Italie ») et dont les Aoristes ont coutume de tenir peu de compte. Le nom de C. Bellardi AU. (Flor. Ped., I, 109, 1785) par lequel M. Tanfani (l. c.) a remplacé celui de C. fusilla Hcinke (1788), est très discutable dans cette application. y^Z/zb/^z' con- naissait le type sous le nom alors usuel de C. c^spïtosa (Vill., Hoppe; non Scop.) etcréasonjÇ^/Z^r^z'pource qu'il prit comme une espèce nouvelle. Plus tard, il rapproche ce dernier du type et en fait une variété ou, comme on dirait aujourd'hui, une espèce de second rang, une petite espèce : « ad C. caespitosam spectat atque ejus insignis varietas est. » (Auctar. ad FI. Ped., 1789, p. 8.) C'est sur cette base des « species minores » que le C. Bellardi est susceptible d'un rétablissement, savoir pour le C. Mathoneti Jordan (Gren. Godr., FI. Fr. II, 418; Jord. Pug. pi. nov. 127, 1852), la forme la plus nette peut-être issue du dé- membrement du type. Nous avons eu l'occasion d'examiner des échantillons du C. Bellardi envoyés par Balbis à de Candolle et pris dans l'herbier d'Allioni, mais que ce dernier a dû recevoir après la publication et la figure (des plus grossières!) du Flora 376 JOURNAL DE BOTANIQUE Fedemontana, peut-être de ceux-là même qui provoquèrent le passage précité de l'Auctarium. Car si description et figure mon- trent une plante naine, à fleur unique et dressée, les échantillons de l'herbier DC. sont de grandeur normale et à fleurs penchées, en grappe. Cependant, figure et échantillons sont comparables, et, pris ensemble, ils partagent avec le C. Mathoneti , en dehors de la même provenance (col du Lautaret), des tiges presque droites, peu ascendantes à leur base hérissée-hirsute, sub- flexueuses, assez fermes et pauciflores, les feuilles caulinaires petites, longuement pétiolées, ovato- lancéolées ou rhomboï- dales, à dents longues, aiguës et courbées en dedans en crochet, ainsi que le port entier et le teint pâle de la plante. 5. G. LIGULARIS Lamk. Dict. I, 585 (1783) eadem cum G. alpestri AU. Miscell. Taur. V, 63 (1774). Le C. ligularis Lamk. figure parmi les species incertae sedis de la Mon. Camp. (341) de M. A. de Candolle; au Prodromus (VII, 461), il se trouve adjoint à la série des Uniflores à appen- dices, avec la mention : C. Allionii, vel C. barbata uniflora vide- tur. Les floristes ne se sont guère occupés de cette espèce, qui comme le C. cochleariifolia avait le tort d'être une plante de jardin ; Grenier et Godron, par exemple, ne la mentionnent plus, de sorte qu'elle est presque tombée en oubli. Le C. ligularis est comme une espèce jumelle du C. nana Laink. : les deux se cultivaient au Jardin du Roi où on les croyait originaires des Alpes ; ensemble, Lamarck les compare aux C. Cenisia et tmiflora L. Le C. nana n'a pas tardé à être reconnu pour être le C. Allionii Vill. (1779) ou alpestris AU. (1774), mais on ne s'est pas aperçu que le ligîdaris est dans le même cas. En effet, si l'on collationne les descriptions des deux espèces de Lamarck, il n'en résulte que des différences fort peu importantes, comme deux pieds ^alpestris peuvent les montrer voisins in loco. La corolle du ligularis est un peu bar- bue (« quelquefois un peu barbue » pour le naiia)^ la fleur so- litaire dressée. Pour que le ligularis puisse représenter une forme du barbata auquel on a pensé, il faudrait donc supposer réunies en lui les deux variétés observées dans ce dernier, celle à fleurs solitaires {v. uniflora) et l'autre à fleurs dressées {v. stricto-pedunculaia). Si ce cas de combinaison se réalise quel- H. Fbér. — Recherches sur qtielqtces Campamiles. 377 quefois, quoique fort rarement, dans les pâturages maigres des plus hautes Alpes, — nous l'avons, par exemple, rencontré au Grand Saint-Bernard, — il serait fort peu probable que pareille forme naine se conservât telle en culture sans se ramifier. Ce ne pouvait donc être un C. barbata. L'observation suivante de Lamarck que son ligîilaris était au Jardin du Roi sous le nom faux ^imiflora L. permet de prou- ver, qu'à l'égal du nana, le ligularis est en effet aussi un alpes- tris AU. L'herbier DC. possède un échantillon que L'Héritier y récolta et qu'il étiqueta : « C. uniflora L. — at foliis hirsutis >> ; combinant ainsi le nom du Jardin avec une réserve de sa part. Cet échantillon ne diffère de la diagnose de Lamarck que par la présence de poils raides et réfléchis sur la tige que Lamarck dit « presque glabre » . 6. G. PLANIFLORA Lamk. Dict. 1, 580 (i783)=(C. Ame- ricana L. Spec. éd. i., I, 164 (1753), non edit. 2.) = G. persi- cifolia L. var. planiâora nob. Le C. planiflora est une plante curieuse par son histoire qui est étroitement liée avec celle du C. Aniericana L. et surtout par le fait que sa provenance n'a jamais pu être établie. Très en vogue dans les jardins français, anglais et surtout hollandais du XVII® et du XVIII*^ siècle, il est aujourd'hui presque entièrement délaissé et ne figure guère plus dans les périodiques horticoles. Un pied à fleurs doubles, du jardin botanique de Genève, et un autre à fleurs simples, du jardin Boissier, à Valeyres (canton de Vaud), ont servi de base aux recherches suivantes. MorpJioîogie. — L'originalité de port du C, planiflora est très remarquable. La tige qui, courte et ramassée, est d'une gros- seur disproportionnée et s'amincit rapidement vers le sommet, est couverte de feuilles coriaces, linguiformes, d'un vert foncé et luisant, rapprochées vers sa base et ici presque rosulées. Les fleurs, en forme de coupe plane, sont disposées sur des pédon- cules courts et épais, en grappe étroite, et l'ensemble figure assez bien un C. pyraim'dalis en variété pygméenne. Aussi Mtmting (r. inf. c.) l'appelle-t-il directement C pyraniïdalïs iitinor. Mais lorsqu'on examine les différentes gradations sous lesquelles la plante se présente, tant dans les herbiers que dans les figures, on est frappé de sa ressemblance avec certaines formes du C. 378 JOURNAL DE BOTANIQUE persidfolia L.f et on a dès lors l'impression que les deux plantes sont des plus proches. Cette impression devient une certitude, si on procède à l'analyse comparative, la disposition et la struc- ture des organes étant absolument les mêmes. Il est vrai que l'aspect général d'un plamjiora extrême est très différent de nos persïcifolia spontanés, qui excellent par leur taille élancée, la tige de grosseur médiocre, proportionnée et égale, les feuilles étroites d'un vert mat et moyen et les fleurs en cloche ample, plus ou moins profonde, réunies en grappe assez large. Cepen- dant, les feuilles spatulées de leurs pousses stériles deviennent déjà très semblables à celles du C. plam'flora et quelquefois aussi les caulinaires prennent la même forme élargie, à pétiole réduit ; il en est ainsi dans un petit exemplaire que nous avons trouvé près d'Aarau en Suisse. Les caractères qui séparent les deux plantes disparaissent de plus en plus, si l'on compare le C planifloi'a aux persïcifolia cultivés. Ici la tige devient forte, les feuilles coriaces, et les pédoncules, surtout dans quelques formes à fleurs planes et souvent doubles, sont courts et élargis à la base de l'ovaire, comme dans les planiflora typiques. Les or- ganes sexuels, enfin, n'offrent pas un seul caractère différentiel. Les anthères ont même forme et couleur, même longueur rela- tive de leurs parties, et pour le disque, le style et les placenta, c'est la même chose, La capsule, rarement développée dans le planiflora, est dans les deux d'un beau brun doré, relevé par le jaune de la nervation puissante qui, sur les parois, forme une sorte de réseau et les graines, variables quant à leur forme dans le persicifolia, sont dans certaines de ses variétés de culture identiques en tout point à celles du planiflora. Des deux, on connaît dans les jardins les mêmes variétés à fleurs blanches et à fleurs doubles des deux couleurs, et la ressemblance entre elles, des dernières surtout, est parfois des plus frappantes. Valeur sysiématiqtie. — Il ressort des faits mentionnés que le C planiflora n'est qu'une variété du C, persicifolia, dans la- quelle toutes les parties normalement plus ou moins allongées ont subi un raccourcissement considérable, quelquefois extrême. Il semble même que c'est plutôt une variété pathologique , un cas de déformation fixé par l'hérédité qu'une véritable variété mor- phologique. Malgré ses tiges démesurément grosses, qui d'ail- leurs sont fistuleuses et un peu comme fasciées, la plante offre H, Feer. — Recherches sur quelques Campanules. 379 un aspect chétif et, tandis que le ^^r^z^z/c'//^ est des plus rusti- ques, elle périt facilement l'hiver dans nos plates-bandes. Au jardin de Genève, elle g-elait chaque fois qu'elle passait l'hiver dans les rocailles des plantes alpines. Cela ne saurait donc être un effet de nanisme qui affecterait les organes d'une manière égale, sans affaiblir la vitalité de l'individu. Ordinairement elle ne fructifie pas et on la propage presque toujours par voie vé- gétative. D'après Miller (Gard. Dict. 1. c.) elle est stérile en Angleterre; Dodart avait cependant vu les capsules contenir « une petite graine rousse comme celle des Raiponces » . La cap- sule, développée par exception sur le pied du jardin Boissier, conforme, quoique plus petite, à celle d'un persicifolia typique, avait l'axe et les nervures très ligneux et le corpuscule de déhiscence avorté ; malgré son contenu de graines mûres, elle restait ainsi indéhiscente. Habitai. — Si notre opinion sur la descendance du C. plani- -flora est juste, le manque de lieu d'origine s'explique d'une façon toute naturelle. Selon les premiers auteurs qui en parlent, il nous aurait été « apporté de l'Amérique », mais sans autre in- dication plus précise dans une époque, cependant, où les impor- tations américaines étaient encore très rares et leurs provenances soigneusement notées. Toutes les descriptions, même les plus anciennes, sont faites d'après des exemplaires de culture. Il n'est guère possible de retracer, à l'heure qu'il est, la cause primitive de cet indigénat supposé. Dans la première source littéraire, le Catalogue du Jardin dtt Roi à Paris, en 1665, o^ voit déjà men- tionnée la variété à fleurs blanches, ce qui est un indice plutôt d'une culture déjà ancienne que d'une importation récente (i). La confusion qui mêla dans la suite le planiflora à une vraie Campanule d'Amérique, le C. Americana des auteurs modernes, fit, après Linné, qu'on le cherchait dans la patrie de celle-ci, d'abord dans les Etats-Unis (Virginia, d'après Hill, Syst. veg.), puis plus vers le nord, dans le Canada, vers la baie de Hudson ' {Purs h ex A. DC, Mon. Camp., 313). Une réfutation de ces in- I. Cette date prise pour point de comparaison, il n'avait été, avant 1665, in- troduit de l'Amérique du Nord dans les jardins d'Angleterre qu'en tout 67 espèces, dont encore 58 de 1629-1665, 9 seulement antérieurement. Les introductions de l'Amérique du Sud ne dépassaient pas, en 1665, la demi-douzaine (d'après Aiton, Hort. Kew., éd. i). 38o JOURNAL DE BOTANIQUE dications est devenue superflue, depuis que les botanistes nord- américains ont constaté la non-existence du C. planiflora sur leur continent (cf. Asa Gray, Synopt. FI. N.A., II, 14). Hisioriqtie. — La première mention du C. planiflora est faite dans le Hortus Règnes Parïsiensis , 1665, que nous citons sur l'autorité de Tournefort. Ce catalogue connaît à.(t]dL\3, variété à fleurs blanches. Dodart donne, dans ses Mémoires, 1676, la première figure qui est excellente et qui représente l'état du plus grand rapetissement, donc l'extrême degré de la variation, distinctive vis-à-vis du C. persicifolia. La plante est ensuite mentionnée dans les ouvrages des jardins de l'époque, surtout en Hollande : pour Paris par Tournefort, pour Leyde par Her- inann, Boerhaave et van Royen, pour Amsterdam par Comme- hn, pour Groningue par Muniing, pour Kew par Miller. Son affinité est bien reconnue par les auteurs hollandais qui tous la rangent entre le C. persicifolia et le C. Raptmcjihts. Une bonne figure d'une plante assez développée, multiflore, par là mi-che- min vers le C. persicifolia, pour ainsi dire une f. siiperpersici- folia, se trouve dans la Phytographie postume de Mtmting (1702). — Linné, dans la première édition de son Species (1753), l'enrégimente dans son système sous le nom ^ Am-ericana tiré des phrases, copiant, à la transposition d'un seul mot près, la phrase de van Royen et citant en synonymie Hermann et la fi- gure de Dodart. Jusque-là rien d'obscur; aussi Miller qui, dans les éditions antérieures de son Dictionnaire du fardinier, dès 1 731 , l'avait sous des noms de phrases, continua-t-il à la citer dans les éditions postérieures sous le nom de C. Americana L. en donnant en même temps une excellente description — il est le premier à signaler la présence de variétés à fleurs doubles dans les jardins hollandais, — Hill (1765) de même qui publie une figure grossière. La confusion, Linné l'apporte dans la se- conde édition du Species en changeant la diagnose (l'ancienne phrase spécifique de van Royen) contre une toute différente, tout en laissant subsister la même synonymie. L'indication • vague de la première édition « habitat in America » se précise dans la seconde en « habitat m Pensylvania (f » . Cette nouvelle plante de l'édition deux a été reconnue ; la diagnose et surtout les développements ultérieurs donnés Mantissa 337 (1771) mon- trent clairement que c'est la même que les modernes, après bien H. Feer. — Recherches sur quelques Campanules. 381 des synonymes {pbliqîta Jacq., astéroïdes Lamk., etc.) dési- gnent maintenant sous le nom ^ Aittericana. Quand on tâche d'expliquer la confusion faite par Linné, l'idée qui se présente le plus naturellement c'est qu'il n'avait pas vu lui-même ou du moins qu'il ne possédait pas la plante de sa première édition (qui, par exemple, ne figure pas dans le Hor- t'us ClifFortianus), quoique son nom ne soit pas accompagné de la croix équivalent à notre n. v. et que, dans l'intervalle des deux éditions, il ait élevé, dans son jardin d'Upsal, le C. Aineri- cana, édition deux, de graines apportées de la Pensylvanie par son émissaire Kahn. L'indication précise de la durée ( o^), la manière abrupte dont la note du Mantissa est présentée comme si elle avait été occasionnellement prise sur le vif, tout cela rend l'hypothèse d'une culture très probable. Linné aurait ensuite fait sa détermination d'après la figure de Dodart dont la plante, dans son extrême réduction, par ses fleurs assez petites, presque sessiles, à corolle profondément incisée et plane, ne manque pas d'une certaine ressemblance avec la nouvelle plante pensylva- nienne. Hermann et van Royen pouvaient alors rester comme synonymes, la seule phrase trop précise du dernier devait être remplacée. En d'autres termes, la confusion de Linné serait ainsi l'effet d'une erreur de détermination de sa part. Le premier à s'apercevoir que le C. Amerïcana de la se- conde édition contient deux éléments différents, fut Lamarck, mais s'épargnant la peine de remonter à la première édition, il arriva à doter du nom nouveau à.& plamjïora (1783) précisément celle des deux plantes à laquelle il aurait dû, d'après la pre- mière édition et la tradition entière, garder le nom ^ Ainerïcana. Car n'oublions pas que les deux plantes passaient alors pour américaines. Du second élément, il ne s'occupa point et le recon- nut si peu que, sept ans plus tard, il le gratifia également d'un nom nouveau : C. astéroïdes (Illust., 1791). Les choses se passèrent autrement en Angleterre, dans le jardin de Kew. Nous voyons d'abord, en continuation ininter- rompue avec la tradition, même après la deuxième édition du Species, y7/z7/^r (Dict., 1768) et Hïll (Veg. syst., 1765, VIII, 4; Hort. Kew., 1768) désigner sous le nom de C. Americana la plante de la première édition, plante qui leur était depuis long- temps familière, -ft^?*// publia même (avec bonne planche!) et par 382 JOURNAL DE BOTANIQUE hasard sous le même nom spécifique, mais comme expresse nouveauté et indépendamment de Linné, un Phyteuma Aineri- cana, identique au C. Americana de l'édition deux du Species. C'est dans cette coïncidence qu'on doit chercher le point de dé- part de l'emploi du nom A7nericana pour cette dernière plante. Car lorsque Aïtou (Hort. Kew., éd. i, 1789) s'aperçut aussi de la confusion de Linné, il lui était d'autant plus facile de laisser le nom Americana à la plante pensylvanienne, que la sienne était individuellement la même que le Phytetima America^ta de Hill, dont il passe sous silence le synonyme. Les dates d'intro- duction corroborent ce fait (introd. en 1763 par John Bartram, fleuri en 1764). Quant à la plante connue depuis plus d'un siècle, Alton la rebaptisa C. nitida, par ignorance du nom anté- rieur de Lai7iarck, et la caractérisa par une diagnose manus- crite tirée d'une partie inédite du Sertmn anglicum, de L 'Hérï- /zVr (remplacée, éd. 2., par une citation deWilld.). On pourrait, d'après cela, présumer que le nom de nitida et la distinction des deux plantes appartiennent plutôt à L'Héritier qu'à Aiton. Maintenant, si les deux plantes étaient également des espèces indépendantes et américaines, le nom de Linné devrait rester à celle de la tradition et de sa première édition du Species, c'est- à-dire au C. planiflora Lantk. {nitida L'Hérit.). Mais celui-ci n'étant, comme nous venons de le prouver, qu'un produit horti- cole issu d'une espèce nou'américaine, le nom Americana serait inepte pour lui et il y a d'autant moins de raison de le contes- ter à l'autre espèce qui le porte actuellement, quoi qu'il lui soit arrivé par contrebande et par détermination fautive, qu'il peut indifféremment être emprunté tant au C. Americana L., éd. 2, i']62, qu'au Phyteuma Americana Hill, lyôS. Nous finissons par un résumé de la littérature ancienne des deux plantes : I. C. PERSICIFOLIA L. VAR. PLANIFLORA NOB. — TracheliufnAmericantim,inimis, {foliis rigidioribusDoà.), Jlore cieruleo patîilo. — Idem flore albo patulo^ H. Reg. Paris., 1665, iiq (177 ex Herm.) (n. v.) — Dodart Mém. pour servir, etc., 1676, in Act. Acad- Paris. IV, 311, t. 5 (n. v.), edit. Amsterdam-Leipzig-, 1758, p. 621, 622' t. 33 (optimal). — Campanula miiiov Americana, J'oins rigidis flore Ccsrtileo — aut alb° patulo. Hermann Cat. H. Lugdb.-Bat. 1687, 107; Hermann-Zumbach FI- Lugdb.-Bat. Flores, 1690, 76. — Commelin, Cat. H. mcd. Amstel. i669 H. Feer. — Recherches sur qtielqttes Campanules. 38c (ex Munting). — Tourn/Inst. 1700; éd. 3., 1719, m. — Robert Icon., 1701 (n. V.) — Boerhaave, Index aller H. Lugdb.-Bat. 1727, I, 248. — Miller, Gard. Dict. éd. i, 1731, n. v, — C. pyramidalis mînor Munting- (Kig-gelaer editore) Phytogr. cur. 1702, 26, t. 123, (forma ad persicifoliam accedens), prob. iam in edit. Belgicâ : Naauwkeurige Beschryving, etc., 1696. — C. caule ramoso, foliis linguifortnibus margine cartilagineo-crenulatis . Van RoyenFl. Leyd. Prodr., 1740, 246! — Mill. Gard. Dict. éd. 4, 1743, 'n° 12, (n. V.). • — C Americana L. Spec. pi. éd. i., 1753, I, 164; éd. 2., 1762, I, 233 (sy- nonymia tantum). — Hill, veg. syst. VIII, 1765, p. 4, t. 3, f. 2 (nimis ra- mosa et latifolia); Hort. Kew. 1768, 131. — Mill. Dict., éd. 8., 1768, n 13. — C. planiflora, {cutn ^ flore albo) Lamk. Dict., 1783, 580!; lUustr., 1791, n. 2509. — C. nitida Ait. (nonne potius jL'Hérit. apud Ait.?) Hort. Kew., éd. i., 1789, I, 221 ; éd. 2., i8io, I, 346. II. C. Americana L. — C. Americana L. Spec. pi. éd. 2., 1762, 223 (excl. syn.) non éd. i. ; Man- tissa, 1771,337. — Ait. Hort. Kew. éd. i., 1789, 1, 220; éd. 2., 1810, 1, 346. — Phyteuma Americana Hill, veg. syst., 1765, VIII, 15 (et 13 in nota sub C. Elatinâ), t. 14, f. 4 a. b., t. 15* (bona!); Hort. Kew. éd. i., 1768 et éd. 2., 1769, 128. — C. astéroïdes Lamk. lUustr., 1791, n. 2509, p. 55. — etc . nomina recentiora. m. — Stir trois Campanules d'Orient (C. pumila Friv., grandis F. et M., deairrens Zticcagni). 7. G. Orbelica Pancic Elem. ad FI. Princ. Bulgariae, 48 (1883); Boiss. FI. Or. Suppl. 331 (1888) = G. PUMILA Friv. Exsicc. Rumel. (1836). Ce n'est pas à Pancic que nous devons la découverte de cette espèce des Hauts-Balkans, qu'en 1883 il dota du nom de C. Orbe- lica. Déjà en 1836 le docteur Frivaldsky l'offrit dans ses PL turc.-eur., (voir Flora 1836, II, Intelligenzbl., 18), sous le nom de C. alpina, var. pusilla Friv., mais, changeant d'avis, la distribua après dans ses Exsiccaia Rumeliana comme espèce indépendante : C. pumila Friv.., nom admissible, puisque les deux homonymes précédents sont de simples synonymes (C. pumila Schmidt 1793 = C. persicifolia L. f. nana et C. pumila Curtis 1801 =C. cochleariifolia Lamk. 1783). — Nousavonsvu un échantillon authentique du C. piiinila Friv. dans l'herbier 384 JOURNAL DE BOTANIQUE Boissier, où il avait été classé comme douteux parmi le C. Or- phanidea. 8. G. latiloba A. DG. Prodr. VII, 478 (1839-40) = G. GRANDIS Fisch. et Mey. Index V. sem. h. Petrop. p. 6 et 34, n°423 (1838-39) (nomen prius). L'identité des deux plantes est sans conteste. Dans les jar- dins on Ta généralement sous le nom de grandis. M. Boissier (FI. Or. III, 935) ayant mis en avant le nom de C. latiloba et les deux noms datant de la même année, cela nous a engagé à con- trôler sa préférence, recherche de laquelle est sortie la priorité du nom de MM. Fischer et Meyer. En effet, le C. grandis fut créé dans le Catalogue du Jardin de Saint-Pétersbourg, de l'année î838, qui, signé par Fischer et Meyer en décembre 1838, reçut l'imprimatur le 4-16 janvier 1839 et a dû, dans la nature des choses, être distribué avant le printemps 1839. Le volume VII, partie 2, du Prodromus, qui contient le C. latiloba, sortit de presse le 20 décembre 1839 et n'a pu être livré dans le com- merce qu'à la fin de l'hiver 1839-40, donc priorité pour le C. grandis d'une année à peu près. 9. G. Argsea Boîss. et Bal. Diagn. PI. Or., Ser. II, fasc. 6, p. 119 (1859), Boiss. FI. Or. III, 925 = G. DEGURRENS Zuccag'ui Cent. P observ. (1806), seorsim excusum ex Roem. Collectanea bot. 128(1809). La description de Zuccagni est bonne ; l'indument, les feuilles décurrentes, les fleurs glomérulées au bout d'un court pédoncule, etc., tout cela est si caractéristique, qu'il suffit d'indiquer l'iden- tité des deux espèces. Le C. Argâ?a a été rapporté par Balansa du Mons ArgasuSy en Cappadoce, et nous savons que Sestini, qui cueillit le C. decurrens, a. visité ce pa^^s. L'espèce est telle- ment originale, qu'avant d'avoir été retrouvée, elle a nécessai- rement dû être rangée parmi les « species minus notae » . Il semble, du reste, que même chose soit à dire au sujet de l'autre Campanule incomprise de Zuccagni, le C. asperrima, espèce fort singulière d'après Vatke in Linnaea, XXXVIII, 713. Le Gérant : Louis Morot. taite. - J. Mertok, tm»., 22, pi. [(«u/ert- KttkereM. 4" ANNÉE. N" 22, i6 NOVEMBRE 1890. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur : M. Louis MOROT. RECHERCHES SUE LA LOCALISATION DES PRINCIPES ACTIFS DES CRUCIFÈRES Par M. Léon GUIGNARD. Dans un travail récent (i), j'ai fait connaître la localisation des principes qui fournissent l'acide cyanhydrique. Les recher- ches qui vont être exposées ont été faites au même point de vue chez les Crucifères. La plupart des représentants de cette Famille possèdent la pro- priété de développer des essences ordinairement sulfurées, qui ne préexistent pas dans la plante et dont la formation n'a lieu que dans des conditions déterminées. C'est ainsi que la graine de la Moutarde noire, contusée ou pulvérisée, doit être traitée par l'eau froide ou tiède, pour que les principes qu'elle renferme puissent réagir l'un sur l'autre. La chaleur, l'alcool, les acides, etc., arrêtent ou suppriment l'action de la i/iyrosïne, ferment so- luble de la graine, sur la sïnigrme ou myronate de potassïum^ sorte deglucoside salin dont le dédoublement fournit de l'essence de moutarde ou stilfocyanate d'allyle (isosulfocyanate), du glu- . cose et du sulfate acide de potassium (2) . Ci'-Hi^AzKS-O'» = C'H»— AzCS + C'H^^O» -[- KHSO*. Myronate de potassium Isosulfocyanate d'allyle Glucose Sulfate acide de potassium Une réaction analogue se manifeste, dans les mêmes condi- tions, soit avec les graines, soit avec divers tissus végétatifs d'autres Crucifères. Mais si la myrosine paraît exister dans la 1. L. Guignard. Sur la localisation, dans les amandes et le laurier-cerise, des principes qui fournissent l'acide cyanhydrique {Journal de Pharm. et de Chim.^ 1890. — Journal de Botanique, i8go). 2. Bussy, Journ. de Pharm.; 2° série, t. 26, p. 39. — Ludwig et Lange, Zeitschr. Chem., t, 3, p. 430 et 577. — Willet Kôrner, Ann. Chem. Pharm., t. 119, p. 376, et t. 125, p. 257. — Ritthausen, Journ. pr. Chem., 2"= série, t. 24, P- 273. 386 JOURNAL DE BOTANIQUE plupart de ces plantes, le composé sur lequel elle agit et, par suite, les produits du dédoublement peuvent varier suivant l'es- pèce considérée. La Moutarde blanche, par exemple contient, à la place de la sinigrine, ^de la sinalbme, dont le dédoublement donne une essence qui paraît être de X ïsosMlfocyanate d'orthoxy- beiîzyle; il se forme en même temps, outre le glucose, un sulfate d'une base particulière, la sinapine (i) : C-H^Az'S^O'* = C'H'O— AzCS + C*H»0» + C^H^'AzO»— HS0*(2); Sinalbine Isosulfocyanate Glucose Sulfate acide de sinapine. d'orthoxybenzyle ? Tandis que l'essence du Raifort {Cochlearia Arutoracia L.) est identique à celle de la Moutarde noire (3), celle du Cochlea- ria officinalis L. est Vïsosulfocyanate de l'alcool butyh'que secon- daire (4). Les graines de CheiranthzLS Cheùn L., Lepidium Draba L., Brassica Naptts L., Raphanus sativîis L., i?. Ra- phanistrtiui L., Sisymbriiim officinale ^co^.^ fournissent éga- lement de l'essence de moutarde (5). La racine, la tige, la graine du Sisymbrittin Alliaria Scop. et du Thlaspi arvense L. , don- nent un mélange de sulfure et de sulfocyanate d'allyle. On a retiré du Cresson de fontaine {Nastttrtiunt officinale L.) une essence formée en majeure partie par un composé qui est le nitrile de l'acide phénylpropionique (C* H*" Az) (6). Outre une petite quantité d'un produit sulfuré, l'huile essentielle extraite de la graine du Cresson alénois {Lepidizim sativwn L.) renferme le nitrile de l'acide alphatoluique (C' H' Az) (ou phénylacétique de Cannizaro) (7). La composition chimique des essences des Crucifères peut donc varier suivant qu'il s'agit de telle ou telle espèce. Mais, quelles que soient les différences observées, la réaction qui les engendre est certainement partout de même ordre. 1. Will et Laubenheimer, Ann. Chem. Pharm., t. 199^ p. 150. 2. Les deux équations ci-dessus ne comportant pas l'intervention de l'eau, contrairement à celles qui expriment, par exemple, le dédoublement exercé par l'émulsine sur l'amyg-daline^ la salicine, la coniférine, etc., on peut douter qu'elles soient définitives. Il est à remarquer aussi que, dans le dédoublement du myronate de potassium par la myrosine, il se produit toujours outre le sulfocya- nate d'allyle, un dépôt de soufre, en même temps que, d'après Will et Korner, du cyanure d'allyle se trouve rois en liberté. 3. Hubatka, Ann. Chem. Pkarm.; t. 47, p. 153. 4. Hofmann, Berl. Ber.; t. 17, p. 508. 5. Plees, Ann. Chem. Pharm,; t. 58. 6. Hofmann, Berl. Ber.; t. 7, p. 520. 7. Hofmann, Berl. Ber.; t. 7, p. 1293. L. GuiGNABD. — Sur la localisation des principes actifs des Crucifères. 387 Quant à la localisation du ferment et du gflucoside, elle est restée jusqu'à ce jour inconnue, et, si l'on a pu supposer que ces deux principes sont contenus dans des cellules différentes, per- sonne n'en a donné la preuve. En outre, si cette supposition est fondée, il reste à savoir quelle est leur répartition dans les divers organes de la plante. C'est cette double question que je crois avoir résolue. Pour exposer les résultats de mes recherches, je prendrai d'abord pour exemple le Raifort, dont la racine surtout peut fournir, comme on sait, une forte proportion d'huile essentielle, et dans laquelle, par conséquent, la localisation des principes qui lui donnent naissance paraît devoir être plus facile à étu- dier que dans la plupart des autres Crucifères. Après avoir décrit les cellules à myrosine dans cette plante, j'indiquerai leur répartition dans un assez grand nombre d'autres espèces, en considérant successivement la racine, la tige, la feuille, la fleur et la graine. Puis, en combinant l'observation microscopique et l'expérience chimique, je montrerai comment on peut mettre en évidence le rôle de ces cellules et par quels procédés on arrive à préciser la localisation du myronate de po- tassium ou du composé analogue dont elles déterminent le dé- doublement. § i*"". — Etîide histologiqtie de la racine du Raifort prise comme exemple. Une racine de Raifort d'environ un centimètre de diamètre, présente sur la section transversale un corps ligneux plus épais que l'écorce (fig. i ,) Au centre de la coupe, on aperçoit les fais- ceaux du bois primaire B^ , disposés en croix et assez rapprochés les uns des autres. Dans le parenchyme qui les entoure, de nom- breux vaisseaux V, de diamètre variable, se montrent isolés ou groupés en petit nombre sous forme d'ilôts, disposés en séries rayonnantes assez distinctes, et disséminés dans un tissu mou dont les cellules sont à peine plus petites que celles des larges rayons qui les séparent : cet ensemble d'éléments constitue le bois secondaire B', représenté surtout comme le montre la fig. i , par du parenchyme, les fibres ligneuses faisant défaut. A la pé- riphérie du corps ligneux, en dehors de la couche génératrice ou cambium c, on remarque d'abord le liber secondaire U , égale- CJe. 388 JOURNAL DE BOTANIQUE ment dépourvu de fibres sclérifiées et formé surtout par un paren- chyme dont les cellules pren- nent insensiblement vers l'exté- rieur les caractères de forme et de grandeur de celles du paren- chyme cortical. Le hber pri- maire n'est pas reconnaissable. Le parenchyme cortical pos- sède, surtout dans sa zone ex- terne, des cellules à parois très épaisses esc; à la périphérie, le tissu devient coUenchymateux et se termine par une couche de liège s. Si l'on chauffe très légère- ment dans le réactif de Millon une coupe de racine fraîche ou durcie dans l'alcool, on voit dans toutes ses parties un assez grand nombre de cellules cm se colorer en rouge intense, tan- dis que le reste du parenchyme ne prend, même sous l'influence d'une température assez élevée, qu'une teinte d'un rose très pâle. Les parois lignifiées des vaisseaux du bois, ainsi que les cellules scléreuses de l'écorce deviennent plus ou moins bru- nâtres. La coloration rouge des cellules cm est due à l'abon- dance d'une matière albumi- noïde qui les remplit, tandis que dans le tissu ambiant la teinte rose; pâle provient sim- plement du protoplasme qui existe dans toute cellule vi- vante. Sur la coupe transversale, ces cellules à contenu albumi- noïde possèdent à peu près le même diamètr e que les éléments Fig. I. — Racine de Raifort Coupe transversale. Légende. — s, liège; — col., collenchyme ; — CSC, cellules scléreuses; — cm., cellules spé- ciales;— L-, liber secondaire; — c, cambium- — V, vaisseaux; — B', bois secondaire; — B^, bois primaire. L. GuiGNARD. — Sur la localisation des principes actifs des Crucifères. 389 qui les entourent, sauf pourtant dans le parenchyme cortical, où elles sont un peu plus grosses que leurs voisines. Pour ne rien préjuger, je désignerai ces éléments sous le nom de cellules spé- ciales. Sur une coupe longitudinale de la même racine, dont la fig. 2 représente seulement une partie comprenant l'écorce Ec avec son liber U et la région extérieure du bois B- , les éléments du parenchyme cortical sont un peu plus longs que larges ; ceux des parenchymes libérien et ligneux, disposés en couches très Fig. 2. — Racine de Raifort, coupe longitudinale. — Voir la légende de la figure i. régulières, ont une longueur double de leur largeur. Les vais- seaux ponctués F du bois, offrent des rétrécissements qui cor- respondent aux cloisons transversales primitives qui se sont ré- sorbées et dont la trace est représentée par des épaississements annulaires. Les cellules spéciales cm., colorables en rouge intense par le réactif de Millon, sont ordinairement, surtout dans l'écorce, plus longues et de forme moins régulière que leurs voisines. Comme l'indiquent les coupes longitudinale et transversale, elles n'affectent pas de disposition particulière; on les trouve seulement un peu plus nombreuses dans les groupes de paren- chyme libérien qui s'avancent en forme de coins dans l'écorce. Observées directement sous le microscope, sans réactif colo- rant, elles se reconnaissent à leur contenu finement granuleux, 390 JOURNAL DE BOTANIQUE réfringent et d'aspect homogène ; tandis que le parenchyme de l'écorce et celui du bois contiennent de nombreux grains d'ami- don, elles en sont totalement dépourvues. Quand on les soumet à la plasmolyse à l'aide d'une solution de nitrate de potasse à lo "/oï Ic^'i^ contenu, tout en se contractant avec la couche péri- phérique du protoplasme, n'en continue pas moins à occuper la majeure partie de la cavité cellulaire, ce qui montre que la ma- tière albuminoïde dont il est surtout formé, est relativement dense. L'alcool à 50° coagule cette matière albuminoïde sous forme de granulations ou de petites masses^ qui se séparent or- dinairement de la couche périphérique du protoplasme, détachée elle-même de la paroi cellulaire. Ces granulations se colorent en rouge par le réactif de Millon, tandis que le protoplasme péri- phérique ne prend qu'une faible teinte rose : réaction qui suffit pour montrer qu'elles sont constituées par une matière albumi- noïde différente du protoplasme fondamental de la cellule qui les renferme. Cette matière albuminoïde, coagulée par l'alcool, ne se dis- sout que difficilement et partiellement dans l'eau. La liqueur de Fehling, réduite par le contenu des cellules ordinaires du pa- renchyme, colore au contraire la' substance albuminoïde des cellules spéciales en violet, réaction due au sel de cuivre et à l'excès d'alcali de la liqueur. Diverses matières colorantes d'aniline, telles que le vert de méthyle, le bleu de quinoléine, le brun Bismark, etc., alors même qu'elles n'ont pas une élec- tion particulière pour les matières albuminoïdes, communiquent cependant au contenu de ces mêmes cellules une coloration assez intense pour qu'on puisse les distinguer facilement dans le pa- renchyme qui les renferme. Pour reconnaître les cellules spéciales, que je supposais ren- fermer la myrosine, j'avais aussi employé au début l'acide chlo- rhydrique additionné d'orcine, non pas que ce mélange put être considéré comme suffisant pour caractériser un ferment végétal, mais parce qu'il communique rapidement, à chaud, à la diastase et à l'émulsine, une coloration violette (i). Comme on va pou- voir en juger, cette réaction appliquée à la recherche d'un fer- ment est sujette à caution; en outre, j'ai constaté que, si le mé- I. L. Guignard, Sur la localisation des principes qui fournissent les essences des Crucifères (Compt. Rend., 1890). L. GuiGNASD. — Sur la localisation des principes actifs des Crucifères . 391 lang-e en question colore effectivement aussi bien le contenu des cellules spéciales que la myrosine extraite de la Moutarde blan- che, l'acide chlorhydrique seul peut suffire pour mettre en évi- dence ces cellules daus les recherches microchimiques. Avant d'entrer dans l'étude détaillée du sujet, il n'est peut- être pas inutile de mentionner les réactions employées jusqu'ici dans la recherche des ferments. § 2. — Réactions chimiques des ferments . En traitant à l'ébullition par l'acide chlorhydrique et l'orcine une solution de gomme arabique, Wiesner (i) a obtenu une colo- ration violette semblable à celle que donne la diastase ; il en a conclu que la gomme renferme toujours un ferment, qui serait l'agent de la transformation de la cellulose en substance gom- meuse ou mucilagineuse. Mais d'après Reichl (2), une réaction analogue se produit avec la dextrine, l'amidon, la cellulose, le sucre de canne, la lactose. Cependant, la coloration n'étant pas la même, puisque, d'après cet auteur, elle est plus ou moins rouge, et non violette, ces résultats ne suffiraient pas, à eux seuls, pour infirmer la conclusion de Wiesner. Les précipités qui se forment dans la réaction diffèrent aussi, suivant qu'il s'agit des ferments et des hydrates de carbone. Reinitzer (3) admet que la coloration obtenue par Wiesner avec la pepsine et la diastase provenait de la dextrine ou du mal- tose que contenait la première, et du sucre de lait qu'on ajoute intentionnellement à la seconde. En opérant avec de la pepsine préparée, en faisant agir une solution d'acide chlorhydrique à i/iooo sur la muqueuse gastrique du porc, il n'a vu apparaître après quelques minutes d'ébullition, au contact de l'acide chlorhydrique et de l'orcine, qu'une coloration rouge pâle, qui se manifeste d'ailleurs même avec l'acide chlorhydrique seul. Si l'on fait agir le réactif sur le sucre de lait, on ob- tient la coloration mentionnée par Wiesner. Quant au résultat obtenu avec la diastase, il ne peut conduire à une conclusion certaine ; car, même après dix purifications successives au 1. Wiesner, Sitstmgsb. de K. Akad. d. Wissensch., t. 92, p. 140. 2. Reichl, Berichte d. ôsterr. Gesellsch. sur Fordeyung d. chem. Ind. ; t. i, p. 74, 1889. 3. Reinitzer, Ueber die wahre Natur des Gummijermentes (Zeitsch. f. phys. Chem., 1890). 392 JOURNAL DE BOTANIQUE moyen de l'alcool, Lintner (i) a constaté que ce ferment donnait encore la réaction indiquée par Molisch comme caractéristique des hydrates de carbone (thymol et acide sulfurique), ce qui lui a fait supposer qu'il renferme peut-être dans sa molécule un hy- drate de carbone. Peut-être aussi les dernières traces de dex- trine n'avaient-elles pu être enlevées par l'alcool. En ce qui concerne l'existence d'un ferment dans la gomme, Reinitzer a été amené par diverses expériences à reconnaître que plusieurs sortes de gommes fournies par les Acacia et différents Prunus contiennent réellement un ferment qui saccharifie l'ami- don comme la diastase, et dont l'action est même beaucoup plus marquée que ne l'avait cru Wiesner ; mais il lui refuse le pouvoir de transformer la cellulose en gomme ou en mucilage. La coloration plus ou moins voisine du rouge qu'on obtient avec les hydrates de carbone traités par l'orcine et l'acide chlor- hydrique paraît due à la formation du furfurol. Plusieurs chi- mistes ont constaté que ce corps prend naissance par l'action de l'acide sulfurique sur les^hydrates de carbone. Udranszky (2) en a même obtenu avec les matières albuminoïdes, ce qui le porte à croire qu'elles renferment un hydrate de carbone dans leur mo- lécule. L'acide chlorhydrique donne également du furfurol avec les hydrates de carbone, et, comme il est possible que deux isomères de ce corps prennent naissance dans ces conditions, on s'expliquerait par là les variations de teinte fournies par l'acide chlorhydrique et l'orcine, suivant les conditions de l'expérience et la nature des substances sur lesquelles on agit (3). En opérant sur une pepsine (4), préparée par dialyse pour éliminer autant que possible les peptones et les sels minéraux 1. Lintner. Journ. f. prakt. Chem. ; p. 481, 1887. 2. Udranszky, Zeitsch. f. phys. Chem., 1888 et 1889. 3. J'ai obtenu aussi la réaction indiquée par Wiesner avec d'assez nombreux échantillons de gommes d'origine botanique variée : gomme arabique {Acacia Verek Guill. et Perr., A. Adansonii Guill. et Perr., etc.); gomme adragante en plaque ou \&VTO.\Q.\x\è.Q.{Astragalus verus Oliv.); gomme de Bassora {A. gumtni- fer ?) ; gomme de Prunier et de Cerisier; gomme de Nopal {Cactus Cochinillifet' L.); gomme éléphantine {Feronia elephantipes). Avec ces diverses sortes, le naphtol a donne aussi des colorations voisines de celles que fournit l'orcine ; mais les précipités sont généralement d'un bleu plus accentué. L'acide chlorhj^drique seul ne se colore qu'en jaune verdâtre plus ou moins foncé. Ces substances apparte- nant au groupe des polysaccharides, on peut supposer que les réactions indiquées sont également dues au furfurol. 4. Ce produit m'avait été obligeamment remis, ainsi que d'autres ferments, par M. Portes, pharmacien en chef des hôpitaux, qui depuis longtemps s'occupe de leur préparation. L. GniGNARD. — Sur la localisation des principes actifs des Cruci/ères. 393 q\ii l'accompagnent, et capable de digérer jusqu'à quatre cent fois son poids de fibrine, j'ai constaté que l'acide chlorhydrique seul donnait, après quelques minutes d'ébullition, une coloration violacée pâle ; le liquide ne précipitait pas par le repos ; la coloration en présence de l'orcine et du naphtol a, n'était pas plus marquée. Il ressort donc des expériences qui précèdent que, à l'excep- tion des gommes, les hydrates de carbone tels que la dextrine, la maltose, la glucose, la lactose, etc., donnent avec l'orcine et l'acide chlorhydrique des colorations qui, au lieu d'être violettes, varient du jaune au rouge plus ou moins foncé, de sorte qu'il reste encore quelque doute sur la nature même des réactions qui se passent dans les différents cas. La question se complique de l'ignorance où nous sommes sur la constitution comparée des ferments et des matières alburainoïdes ; pour certains chimistes, en effet, il n'est même pas certain que les ferments soient des substances azotées (i), et d'ailleurs on ne saurait prétendre les avoir obtenus à l'état de pureté. En outre, il est évident qu'ils doivent offrir entre eux des différences chimiques analogues à celles qu'on observe dans leur action sur les corps qu'ils dédou- blent ou décomposent. Traités pendant quelques minutes à l'ébullition par l'acide chlorhydrique seul, d'une densité de 1,21, les échantillons dedia- stase et d'émulsine dont je disposais ne m'ont donné qu'un liquide jaunâtre passant peu à peu à une faible teinte rouge violacée. On remarque pourtant, notamment avec la diastase, que les flocons nageant dans le liquide prennent une coloration violacée, qui se développe très rapidement dans toute la masse liquide si l'on ajoute de l'orcine (2). Les résultats qui précèdent pouvaient faire penser qu'il en serait de même avec la myrosine. Mais, en faisant agir l'acide chlorhydrique seul sur cette dernière substance, j'ai constaté 1. Hirscheld, Ueber chemische Natur dervegetabilischen Diastase {Arch. f. d. ges. Phys.; XXXIX, 1886, p. 499). 2. Entre autres résultats fournis par l'action de l'acide clilorhydrique seul sur divers ferments et matières alburainoïdes de provenance différente, je citerai ceux que n'ont donnés les produits livrés aussi purs que possible par la maison Merk, de Darmstadt. En traitant à l'ébullition environ I centigr. de substance par i centim. cube d'acide pur, on obtient les colorations suivantes : avec la diastase, rouge, puis brunâtre ; avec l'émulsine, violacée ; avec la papaïne, rouge orangé ; avec la pancréatine, violacée; avec la trypsine, jaune verdàtre; avec l'albumine du sang, jaune brunâtre; avec la caséine du lait, violette très faible; avec la globuline (ou cristalline), violacée; avec la légumine, jaune brunâtre; avec le gluten, violette. 394 JOURNAL DE BOTANIQUE que le liquide se colore très rapidement, même au-dessous de la température de l'ébullition, en rose vif passant au violet, soit qu'on opère avec de la myrosine impure telle qu'on la retire de la Moutarde blanche par le procédé de Bussy, soit qu'on expé- rimente sur un produit traité par des précipitations successives à l'aide de l'alcool et par des lavages à l'éther. Dans ce dernier cas, l'acide chlorhydrique prend une teinte améthyste pure. De même, si l'on chauffe avec précaution une coupe de racine ou de tige de Raifort dans une goutte d'acide sur une lame de verre, on voit au microscope la coloration rose violette dans les cellules spéciales seules. En présence de l'orcine, la teinte n'est guère plus foncée (i). L'examen comparatif des réactions fournies par les gommes, les ferments et les matières albuminoïdes montre donc que la myrosine diffère à plusieurs égards, par ses réactions chimiques, de la diastase et de l'émulsine. D'ailleurs elle est le seul ferment connu qui puisse dédoubler le myronate de potassium. Ce qu'il faut surtout remarquer, c'est l'identité complète de la coloration obtenue, soit avec les cellules spéciales du Raifort, soit avec la myrosine retirée plus ou moins pure de la Moutarde blanche ; car elle nous permet déjà de penser que la myrosine est formée, tout au moins en partie, par la matière albuminoïde de ces cel- lules. Toutefois, on pourrait faire cette objection, que la subs- tance qui se colore par l'acide chlorhydrique seul ou additionné d'orcine est peut-être simplement mélangée au ferment lui-même dans le produit pulvérulent que Bussy a retiré de la Moutarde blanche. Il reste donc à prouver, par d'autres expériences, que c'est bien effectivement le contenu colorable des cellules spéciales qui seul peut opérer le dédoublement du myronate de potassium. Pour cela, il faut isoler ces cellules et les faire agir directement sur une solution de myronate. Mais comme il est impossible, avec le Raifort, de les séparer des tissus dans lesquels elles sont disséminées, il faut nécessaire- ment s'adresser à d'autres Crucifères où elles sont, au contraire, localisées dans une région spéciale. C'est cette localisation qu'il y a lieu d'indiquer maintenant dans les divers organes des plantes de cette famille. (A suivre.) I. Le mélange d'acide et d'orcine colore en bleu les membranes lignifiées des vaisseaux. C. De Candolle. — Les Pipéracees de l'Ecuador, etc. 395 LES PIPÉRACEES DE L'ECUADOR, DE LA NOUVELLE-GRENADE ET DU PÉROU DE LA COLLECTION DE M. ED. ANDRÉ Par M. C. DE CANDOLLE. Dans cette collection, le genre Pz^J^r compté 34 espèces, dont 6 nouvelles, le genre Peperontia 45 espèces, dont 10 nouvelles. Presque toutes les espèces du genre Piper rentrent dans la grande section Steffensia, à fleurs hermaphrodites pourvues de 4 étamines. Cependant la section Eiickea (fleurs hermaphrodites à 5 ou 6 étamines) est représentée dans la collection par les P. marginattim. et sinilacifolium ; la section Carpunya (fleurs her- maphrodites à 3 étamines), par les P. concïnmcm, Carpunya et Cascajalanwn; la section Potomorphe (fleurs hermaphrodites à 2 étamines), par \ç^s P . peltatiiin , uinbellatMin, Cuernavacanum ; la section Coccobryon (fleurs hermaphrodites à 2 étamines), parle P.piluliferuin; enfin le P. bullosum appartient à un groupe spé- cial de la section Euptper {ï[eMTs unisexuées à 2 ou 3 étamines). De même que les autres collections de l'Ecuador étudiées précédemment, celle-ci ne contient aucune espèce de la section Steffensia à fleurs pédicellées, composant l'ancien genre Otto- nia; ce sont des plantes propres au Brésil et à la Guyane. L'ab- sence, jusqu'ici persistante, de ce type dans les contrées explo- rées par M. André est assez digne de remarque. Des 45 espèces de Peperomia, 6 seulement rentrent dans le groupe à feuilles verticillées : ce sont les P. casspitosa, Loxen- sz's, pereskiasfolia, quaternata, Victoriana et Fraseri. Les autres, à l'exception du P. Mandoni, appartiennent au groupe des Peperomia à feuilles alternes et à ovaire dépourvu de style. Ajoutons que le nombre total des Pipéracees de la Nou- velle-Grenade et de l'Ecuador s'élève actuellement à 139, dont 93 pour le genre Piper et 46 pour le genre Peperomia. LISTE DES NUMÉROS DE L'HERBIER ED. ANDRÉ. {Les espèces marquées d'une astérisque sont celles qui ont été déjà décrites dans le Prodromus.) Genus Piper. 77. P. Cuernavacanum C. DC. 137. P. Guayranum C. DC. * 235. P. tuberculatum Jacq. * 324 bis. P. asperifolium R. et P. * 335. P. auritum Kunth, magnifo- lium C. DC. 39^ * 449 * 463 * 786 * 891 * 994 *i630 *i64o *i748, *i9i5 ♦1915 2034 *229I, *2335 JOURNAL DE BOTANIQUE P. Pitanum C. DC. . P. smilacifolium Kunth. , P. obumbratum C. DC. , P. aduncum L. , P. angustifolium R. et P., a cordulatum C. DC. , P. Marequitense C. DC. . P. marg-inatutn Jacq. , P. Holtonii C. DC. P. eriopodon C. DC. bis. P. peltatum L. bis. P. umbellatum L. . P. albescens C. DC. P. conciauum C. DC. P. lanceaefolium Kunth, |3bul- losum C. DC. * 134- 613. *6i3. 634- * 670. 1201. *I2I9. *I220. *I224. 1328. *i338. *i364. *i376. *i58i. *i6oo. *i6o3, *i643. *i749. 2003. *2I02. 2111. *2297. *233i. *2356. *2367. *2407 , *24i3, ♦2701 . P. ♦2761. P. ♦2765. P. ♦3044. P. ♦3313 bis. 3346. P. *3355. P. *3.?73- P- *34o6. P. *3407. P. 3643- P- 3725. P' *3728. P. 3730 <5/j. *3784. P. cernuum Vell. fulig-ineum Kunth, /3 laevi- folium C. DC. Boissieranum C. DC. Miersinum C. DC. P. Carpunya R. et P. , Carizalanum C. DC. Novo-granatense C. DC. Fraseri C. DC. pedunculatum C. DC. , montanum C. DC. , Cascajalanum C. DC. . Cuernavacanum C. DC. piluliferum Kunth. P. Andreanum C. DC. buUosum C. DC. Genus Peperomia. P, quaternata Miq., /3 pube- rula C. DC. P. Dauleana C. DC. P. Agapatensis C. DC. P. Armadana C. DC. P. laxiflora Kunth. Spécimen stérile. P. major C. DC. ?P. Jamesoniana C. DC. P. major C. DC. P. Pandiana C. DC. P. Botterii C. DC. id, P. defoHata C. DC. P. distachya A. Diet. P. pereskiaîfolia Kunth. P. defoliata C. DC. P. Hamiltoniana C. DC. P. tristachya Kunth. P. leucostachya C. DC. P. Loxensis Kunth. P. albidiflora C. DC. P. Carlosiana C. DC. P. Agapatensis C. DC. P. Triana; C. DC. P. pseudo-peltoidea vel ej'us proxinta. P. alata R. et P. P. nummularifolia Kunth. '2452. 2491. 2526. "2529. 2545. 2547- P. blanda Kunth. P. densifolia C. DC. P. Pululag-uana C. DC. P. magnoHaefoha A. Diet. P. Andrei C. DC. P. densifoUa C. DC. '2680. P. nigropunctata Miq. 2688. 2765. *284o. *29I2. *300i. *3i24. *3i69. *3437. 3457- *3479- *3479. 3051. 3672. *3672. *368o. 3756. 3817. *3824. *3886. *4273- •4404. P. violacea C. DC. P. glandulosa C. DC. P. diffusa C. DC. P. polybotrya Kunth. P. chrysostachia Miq. P. basellaefolia Kunth. P. hispidula A. Diet. P. reptans C. DC. P. Armadana C. DC. P. tenuiflora Opiz. P. rubioides Kunth. P. species nova Tarapotianas affinis. P. csespitosa C. DC. P. linearis C. DC. P. Mandonii C. DC. P. Pandiana C. DC. id. P. major C. DC. P. alata R. et P. P. serpens C. DC. P. Victoriana C. DC. C. Db Candollb. — Les Pipéracées de l'Ecuador, etc. 397 ♦4538 . P. Cotylédon Benth. *4557. i^' *464i. P. pseudo-peltoidea C. DC. ♦4655 , P. trinervis R. et P., /3 bra- chyphylla C. DC. *4657 . P. Fraseri C. DC. DIAGNOSES DES ESPÈCES NOUVELLES. PIPER L. Sectio 3. — Steffensia. P. Andreanum, foliis breviter petiolatis oblongo-lanceolatis basi leviter inaequali acutis apice acute acuminatis supra bullatis scabride hirtellis subtus adpresse raolliter villosis, nervo centrali e tota longi- tudine nervos utrinque 12 subtus prominulos mittente, petiolo dense hirsuto basi ima vaginante, araentis quam folia circiter duplo breviori- bus crassis, bracteae pelta triangulari margine dense pallide villosa. In Nova Cranata ad pedem montis ignivomi (hodie extincti) Pu- lulagua Andium iï^quatoriensium, ait. 2540 m. (André n. yiiobis). P. Guayranum, foliis brevissime petiolatis elliptico-oblongis basi inaequali rotundatis apice acute acuminatis supra glabris subtus ad nervos adpresse puberulis, nervo centrali ad 1/2 longitudinis nervos adscendentes utrinque 4 quorum superiores alternos mittente, petiolo parce puberulo basi ima vaginante, pedunculo petiolum superante, amento limbi dimidium superante, bracteae pelta triangulari margine flavide hirsuta, bacca obpyramidato-trigona. Prope La Guayra in Venezuela ad littus Oceani, ait. 30 m. (André n. 137)- P. Fitanum, foliis subsessilibus ovatis basi inaequali auriculatim cordatis apice acuminatis supra glabris subtus ad nervos adpresse pu- berulis nervo centrali ad 1/3 longitudinis nervos utrinque 4 alternos quorum infimos subtiles e basi ortos mittente, amento pedunculato folium circiter aequante, bracteae anguste spatulataè vertice triangulari nudo, baccae obpyramidato-trigonae vertice glanduloso-hirtello. In Nova Granata ad Pita secus ripas fluminis Magdalenae, ait. 40 m. (André, n. 449). P. Carizalanum, foliis breviter petiolatis lanceolatis basi aequali acutis apice acute acuminatis utrinque glabris, nervo centrali ad 2/3 longitudinis nervos utrinque circiter 6 quorum supremos ante apicem evanidos nervulosque mittente, petiolo basi ima vaginante, amenti longe pedunculati limbi dimidio vix aequilongi pedunculo petiolum pluries superante, bracteae pelta elliptica margine dense villosa, bacca obovata glabra. In Carizal secus ripas San Pablo ad viam Barbacoas, ait. 15 16 m. (André, n. 3346). 39» JOURNAIv DE BOTANIQUE P. albescens, foliis modice petiolatis oblongo ovatis basi leviter inaequali rotundatis apice longiuscule acute acuminatis supra glabris subtus dense velutinis, nervo centrali paullo ultra 1/3 longitudinis uer- vos utrinque suboppositos alternosve mittente, petiolo dorso villosulo ad 1/2 longitudinis vaginante, pedunculus quam petiolus paulo brevior dense villosulo, amento limbi diraidium circiter aequante, bracteae pelta triangulari margine aureo-hirsuta. Bacca oblongo-ovata glabra. In Nova Granata prope Mediacion ad pedem occidentalem montis Quiudio, ait. 2500 m. (André, n. 2034). Sectio 4. — Carpunya. P. Cascajalanum, foliis modice petiolatis oblongo-ellipticis basi aequali acutis apice acute acuminatis utrinque glabris, nervo centrali fere e tota longitudine nervos utrinque 8-9 patulo-adscentes mittente, petiolo basi vaginante, amento quam folium breviore, bracteae vertice triangulari margine parce villosulo, bacca puberula. In Republica aequatoriali ad El Cascajal secus ripas fluminis Pila- ton, ait. 1370 m. (André, n. 3643). PEPEROMIA R. et Pav. Folia alterna. P. Andrei, foliis petiolatis elliptico-obovatis utrinque glabris, 5-nerviis, amentis ramulo axillari fasciculatim paniculatis, bractea ro- tundata apice subapiculata, ovario oblongo, stigmate terminali. In Naranjo ad orillas Rio Dagua in Cordillera occidentali Novae Granatœ, ait. 490 m. (André, n. 2545). P. glandulosa, foliis petiolatis lanceolatis basi cuneatis apice acute acuminatis utrinque villosulis, nervo centrali utrinque nervos 4 mittente, amentis ramulo axillari spicatis, ovario oblique stigmati- fero. In Cordillera centrali Andium aequatoriensium, ait. 3200 m. (An- dré, n. 2765). P. Pandiana, foliis longe petiolatis rotundato-ovatis basi cordatis apice obtuse subacuminatis utrinque villosis 9-nerviis, amentis termi- nalibus longe pedunculatis, ovario obovato oblique stigmatifero. In Nova Granata prope Pandi, ad rupes arenosas, ait. 900 m. (An- dré, n. 1328); San Florencia ad pedem montis Corazon, ait. 1580 m. (André, n 3756) ; Mindo in Cordillera Andium Quitensium, ait. 1260m. (André, n. 3817). P. leucostachya, foliis petiolatis e basi cordata ovatis apice ob- tusis utrinque pilosis 7-9-nerviis, amentis apice caulis 3-4, foliis parvis C. De Candolle. — Les Pipéracées de l'Ecuador, etc. 399 lanceolatis fultis folia vera superantibus, ovario apice obtuso oblique stigmatifero. In d. Casfue secus amnem Combeima in Cordillera centrali Novae Granatae, ait. 1350 m. (André, n. 2003). P. albidiflora, foliis breviter petiolatis oblongo-ellipticis basi et apice acutis subacutisve utrinque glabris, 5-nerviis, amentis axillari- bus terminalibusque folia circiter duplo superantibus. Ovario oblique stigmatifero. In Nova Granata prope Fusagasuga et Alto de San Juan in monti- bus Quindio Cordillerae centralis, ait. 1680-2500 m. (André, n. 21 11). P. Dauleana, ioliis brevissime petiolatis lanceolatis basi acutis apice acute acuminatis adultis utrinque glabris 3-nerviis, amentis axil- laribus terminalibusque folia circiter duplo superantibus. Ovario obli- que stigmatifero. In Rio Daule Reipublicae aequatorialis (André, n. 613). P. violacea, foliis breviter petiolatis rotundatis vel superioribus rotundato-ovatis supra glabris subtus dense hirsutis violaceis, amentis ramulos terminantibus, ovario oblique stigmatifero. In Alto del Potrerito prope Vigis in Novae Granatae provincia Cauca, ait. 1780 m. (André, n. 2688). P. Armadana, foliis longe petiolatis, limbis basi peltatis ovato- ellipticis apice acutis utrinque villosis, nervo centrali nervos tenues utrinque e basi circiter 2 et supra basin 2-3 mittente, ovario apice obli- que scutellato in medio scutelli stigmatifero. Prope Alto de Armada in Cordillera meridionali Novae Granatae, ait, 1458 m. (André, n. 3457). P. Pululaguana, foliis modice petiolatis subovato-rotundis basi cordatis apice imo obtusiuscule acutatis utrinque glabris 7-plinerviis, nervis 3-centralibus paulo supra basin solutis, ovario apice oblique scutellatim aucto infra médium scutelli apice acuminati stigmatifero. In Niebli ad pedem montis Pululagua in Equador, ait. 2000 m. (André, n. 2526). Folia verti cillât a. F. caespitosa, foliis 4-6-verticillatis petiolatis oblongo-ellipticis supra pilosulis subtus petiolisque glabris amentis terminalibus longius- cule pedunculatis. Ovario in apice obtuso oblique stigmatifero. In Republica iEquatoriali ad declivitatem meridionalem montis Chimborazo, ait. 2600 m. (André, n, 3672). ^ 400 JOURNAL DE BOTANIQUE SUR LE ROLE DU LIBER Par M. Henri LECOMTE. J'ai déjà eu l'occasion, le i6 août dernier, de répondre som- mairement à une courte note de M. Blass, sur le rôle des tubes criblés (i). Dans cette note, analysée ici même (n° du i''' juillet), l'auteur allemand émet l'idée soutenue déjà par Tschirsch, Frank, etc., que les tubes criblés sont, non des éléments conduc- teurs, mais le lieu d'élaboration et de réserve des substances des- tinées à l'assise génératrice. M. Blass vient de faire paraître, sur le même sujet, un mémoire étendu (2) à propos duquel il nous paraît utile d'émettre quelques réserves. Dans la première partie de son travail, M. Blass étudie la disposition et le contenu des éléments libériens chez un certain nombre de plantes ( Tilia, Queixtis pedunculata, Syringa vîil- garis, Fraxinus excelsior , Popuhts, Beiitlavulgaris, Phaseolus inuliiflorus,Ph. vulgaris, Cannabis sativa,Hel'anthtts anmnis, Ltipinus htteus , Solamun tuberostun, Drosei^a rotundzfoh'a et Zea May s). A propos de chacune de ces plantes, après avoir dit que le liber se compose de tubes criblés, cellules-compagnes, etc., il constate par la coloration d'une section transversale de la tige que le contenu des éléments libériens est notablement plus abondant au voisinage du cambium que dans les parties plus extérieures. Cette observation n'a rien de neuf, si on veut bien se rappeler que les tubes criblés n'ont qu'une période d'activité souvent restreinte et que les plus âgés, autrement dit les plus extérieurs, ont perdu leur contenu ou le perdent peu à peu. M. Blass apprécie d'ailleurs en bloc la coloration d'une section transversale sans tenir compte de la distinction des éléments et de l'hétérogénéité de leur contenu, bien évidente pour les tubes criblés. La figure remarquablement grossière et incomplète qu'il fournit du liber du Tilleul ne saurait qu'édifier le lecteur sur la valeur de ses observations. De ce fait de la distribution des contenus, M. Blass émet in- variablement cette conclusion que les substances accumulées dans les éléments libériens se trouvent disposées près du cara- 1. Blass, Untcisuchungen ûberdie pkysiologlscke Bedeuiung des Slebtheils der Gefâssbûndel (Berichte der deutsch. bot. GeselL, Bd VIII, Heft 3, 1890). 2. Id., mit 2 Tafel (Jahrbûcher fur wissenschaftliche Botanik, Bd XXII, Heft 2, Berlin 1890). H. Lecoutb. — Sur le rôle du liber. ' 401 bium pour y être directement utilisées par ce dernier. Il est, je crois, inutile de montrer ce qu'une telle conclusion a de préma- turé. A propos du Tilleul, où le liber mou se trouve divisé en zones concentriques par des bandes tangentielles de fibres, M. Blass ne paraît pas embarrassé ; si les substances contenues dans les tubes criblés ne peuvent directement arriver au cambium, elles y sont transportées indirectement par les rayons médul- laires ! Ceci pourrait être vrai à la rigueur pour les substances albuminoïdes ; malheureusement, les cellules des rayons en pa- raissent remarquablement pauvres ; quant aux substances ter- naires elles se rencontrent, il est vrai, en grande quantité, sous la forme de grains d'amidon, dans les cellules de rayons ; elles exis- tent aussi en faible quantité dans les tubes criblés ; mais comment expliquer ce passage quand on sait que le liber du Tilleul pré- sente le plus bel exemple d'interposition des cellules-compagnes entre les tubes criblés et les rayons médullaires, et que jamais un observateur n'a découvert un seul grain d'amidon dans ces éléments ! Le deuxième chapitre est consacré à l'étude et à la compa- raison du contenu des éléments libériens à des hauteurs diffé- rentes d'une même pousse et aux diverses saisons de l'année. M. Blass n'insiste plus, comme il l'avait fait dans sa première note, sur ce fait, avancé par lui, que les tubes criblés ne se ren- contreraient que dans des entre-nœuds déjà relativement âgés, car les observations qu'il a faites n'ont pas confirmé ses prévi- sions et chez le Fraximts excelsior il a trouvé déjà des cribles bien caractéristiques dans le premier entre- nœud. Le fait principal sur lequel M. Blass appelle l'attention, c'est que le contenu des tubes criblés se montre surtout abondant au niveau des points de la tige où le bois est en active formation, tandis que ce contenu paraît moins riche dans les points où le bois est déjà formé. L'auteur nous permettra de lui faire remar- quer qu'il attribue véritablement une trop forte dose de naïveté à ses devanciers, s'il pense avoir prouvé par cette observation que le transport longitudinal n'existe pas dans les tubes criblés. Ce serait leur faire dire en effet que les tubes criblés ne conduisent que dans la direction de l'axe de l'organe et que toutes les subs- tances transportées doivent partir d'une extrémité de la plante pour aller s'accumuler à l'autre ; il est bien évident que les subs- 402 JOURNAL DE BOTANIQUE tances transportées par le liber doivent être utilisées peu à peu et qu'elles doivent diminuer en quantité au fur et à mesure de cet emploi. Enfin, à propos du même chapitre, M. Blass étudie des pous- ses de Tilleul et déclare que dans une pousse de l'année les cri- bles se ferment par un cal en automne. Me permettra-t-il de lui faire remarquer que, chez le Tilleul, le cal ne se développe que dans le cours de la deuxième année et qu'il est peut-être impru- dent de généraliser le fait signalé pour la Vigne de l'obstruction des cribles pendant l'hiver. L'auteur a dû prendre pour des cals les amas de substances albuminoïdes contre les cribles que pro- voque toute section d'un organe. Enfin, le troisième chapitre contient les observations faites sur des rameaux décortiqués annulairement ou sur des plantes herbacées sur la tige desquelles une section transversale avait été pratiquée. Nous ferons observer, tout d'abord, que M, Blass ne paraît pas avoir connaissance de la plupart des recherches entreprises dans cette voie. Il eût peut-être consulté avec fruit, au point de vue bibliographique du moins, une note que nous avons publiée ici même sur ce sujet (n°' 17 et 18, 1887). Ensuite ses expériences n'ont été suivies que pendant quelques semaines, ce qui est no- toirement insuffisant pour apprécier les résultats d'une décortica- tion. Nous avons nous-même pratiqué des décortications sur un' grand nombre de plantes et nos observations sont bien loin d'être concordantes avec les siennes. Nous ne pouvons songer à reproduire ici les raisons que nons avons fournies dans un autre travail (i) et qui nous parais- sent établir la conductibilité des tubes criblés pour les substances qu'ils contiennent; nous nous contenterons de répondre aux assertions de M. Blass. D'après cet auteur, quelques semaines après une décortica- tion annulaire les tubes criblés situés au-dessous de la plaie pos- sèdent un contenu aussi abondant que les tubes appartenant à un rameau semblable non décortiqué. Ce fait ne nous étonne pas, car nous avons montré, après Fischer, que toute section d'un organe modifie profondément la distribution du contenu des tubes cri- I. H. Lecomte, Contribution à f étude du liber des Angiospermes (Ann. se. nat., 7' série, tome X, 1889). H. Lecomte. — Sîir le rôle du liber, 403 blés et que les substances albuminoïdes viennent former contre les cribles des amas compacts qui s'opposent à toute conducti- bilité ultérieure. Mais au bout de plusieurs mois ce contenu dispa- raît peu à peu, les tubes criblés s'applatissent et paraissent presque vides. M. Blass avance ce fait, qu'à ^la suite d'une décortication, alors que les bourrelets sont déjà formés aux lèvres de la plaie, le contenu des tubes criblés est identique au-dessus et au-dessous de la décortication. Je repousse cette assertion de la façon la plus formelle, car chez les plantes que j'ai eu l'occasion d'étudier et de suivre dans les mêmes conditions ( Castanea vesca, Sainbucus nigra, Ci s sus qîtïnqiiefolia , Juglans regia, Vitis mnïfera, Co- ryhis Avellana, Carpinus Bettilus, Prtmus domesh'ca, Quercus Robîir, Pimts sylvestrz's, Sarothammis scoparïus^ Popidus tre- intila, etc.)j le liber avait pris au-dessus de la plaie un dévelop- pement inusité, les tubes criblés en période d'activité étaient très nombreux et leur contenu abondant, alors qu'au-dessous de la décortication le nombre des tubes en activité était très restreint et leur contenu très pauvre. M. Blass, à la suite de ses observations fort incomplètes, ne veut voir dans le développement considérable du bourrelet supé- rieur et dans la richesse en contenu des éléments qui le consti- tuent qu'une accumulation de réserves pour la cicatrisation de la plaie et pour la formation des racines quand il s'agit d'une bou- ture. Il croit pouvoir en conclure que les tubes criblés ne sont pas des éléments conducteurs, mais qu'ils sont le siège des réserves nutritives nécessaires à l'activité du cambium voisin et, rééditant une idée soutenue autrefois par Du Petit-Thouars, Turpin, Schleiden, etc., il en vient à nier la circulation des substances nourricières dans le corps de la plante. C'est admettre implicite- ment, comme Sachs l'a fait remarquer avec juste raison, que toute matière est venue de rien à l'endroit où nous la trouvons. Nous ne saurions, pour notre part, accepter sans nouvelles preu- ves l'opinion de M. Blass et nous ne croyons pas non plus que la question soit résolue dans un sens ou dans l'autre ; mais si la théorie du transport des substances albuminoïdes par les tubes criblés doit un jour être ébranlée, nous avons la conviction, qu'elle ne pourra l'être par les constatations superficielles de M. Blass. 404 JOURNAL DE BOTANIQUE CHRONICiUE. M. Gaston Bonnier, professeur de Botanique à la Sorbonne, président de la Société botanique de France, a entrepris, avec M. de Layens, la publication d'une Flore de France avec toutes les espèces figurées. Pour mener ce travail à bonne fin, les auteurs réclament le bienveillant concours de tous les botanistes, et les prient de leur envoyer toutes les indications utiles sur les flores locales qu'ils auraient spécialement étudiées, ou sur la flore française en général. Beaucoup se sont empressés de répondre à leur appel et leur ont déjà communiqué de pré- cieux documents. Le travail du Synopsis, des figures et des descriptions est actuellement pré- paré depuis les Renonculées jusqu'aux Liliacées, mais le texte peut encore être modifié, à partir du commencement. Un avis ultérieur indiquera le moment où* l'impression ne permettra plus de modifications. Nous souhaitons vivement de voir bientôt achevée cette œuvre utile. Le succès de la Nouvelle Flore des mêmes auteurs est d'ailleurs une garantie certaine de celui qui attend leur Flore de France. M. Ph. Van Tieghem commencera son cours au Muséum le samedi 6 décembre, à 8 heures et demie du matin, dans l'amphithéâtre de la galerie de Minéralogie, et le continuera les mardi, jeudi et samedi de chaque semaine à la même heure. Après avoir retracé les grands traits de la Physiologie générale des plantes, le professeur étudiera quelques points particuliers de la Physiologie végétale, tels que : physiologie des organes à l'état de vie ralentie ; physiologie de la ger- mination; physiologie des plantes sans chlorophylle, des plantes ferments, des plantes parasites, des plantes qui vivent en symbiose, des plantes qui végètent dans l'huile; physiologie des plantes souterraines, submergées, rampantes, grim- pantes, volubiles, épidendres; physiologie des plantes dites carnivores, des plantes à fourmis ; etc. Les leçons du jeudi seront des leçons pratiques et auront lieu au laboratoire de laboratoire de Botanique, 6i, rue de Buffon. La publication des Stirpes Vogeso-Rhename, entreprise par M. J. B. Mougeot et Nestler a été, on le sait, continuée en i86o par Ant. Mougeot, W. Schimper et M. le D"" Nylander qui en ont donné la XV centurie. Un peu avant la mort de A. Mougeot, les éléments d'une bonne partie de la XVP centurie (Algues et Champignons), prêts à être utilisés, avaient été donnés par lui à M. Rouraeguère. Ces éléments, complétés par des récoltes récentes, per- mettent de livrer un nouveau volume des Stirpes, et qui sera peut-être lui- même suivi d'un autre. Ce nouveau volume offert à la mémoire d'Ant. Mougeot sera précédé d'une notice biographique et du portrait de ce botaniste, il sera de même format, même papier, même impression et même cartonnage que les volumes précédents. Les demandes de cette XVP centurie, dont le prix est fixé à 25 fr. doivent être adressées à M. C. Roumeguère, Directeur de la Revue mycologique rue Riquet 37, à Toulouse. Le Gérant: Louis Morot. Paris. — J. Mersch, imp. £2, PI. Dcnferl-Rochercû'. 4» ANNÉE. N° 23. i" DECEMBRE iStp. JOURNAL DE BOTAKIQUE Directeur: M. Louis MOROT. REMARQUES SUR LA STRUCTURE DE LA TIGE DES OPHIOGLOSSÉES Par M. Ph. VAN TIEGHEM. On sait que la tige adulte des OpJuoglossîun a cinq faisceaux libéroligneux isolés, disposés en cercle, çà et là seulement ana- stomosés en réseau, tandis que la tige adulte des Botrychiiuit et de \ Helim'iithostachys a un manchon libéroligneux, çà et là seu- lement interrompu par le départ d'un faisceau foliaire. Cette double disposition peut être interprétée de trois maniè- res. Il se peut que la tige possède dans les deux cas un cylindre central, à faisceaux séparés dans les 0^/2/^^/ci" Le téjfument interne subsiste sans former la couche protectrice; mais alors il se différencie en une ou plusieurs couches distinctes, situées en dedans des faisceaux vasculaires. » (Compt. rend. L. GuiGNARD. — Sur la localisation des principes actifs des Crucijères. 445 Entre l'assise superficielle qui donnera le mucilage et l'assise scléreuse, le parenchyme composé d'une seule assise dans la Mou- tarde noire, de deux assises dans la Moutarde blanche, se remplit d'amidon, qui disparaît peu à peu pendant la formation du muci- lage et des éléments sclérifiés. Tandis qu'on n'y voit aucune cel- Fig. 20. Sinapis alba L. — Coupe transversale du tégument de la graine peu de temps avant la maturité : cinu, cellules à mucilage ; — cam, assises amylacées avant la maturité ; cm, cellule à mvrosine; — cscl, assise sclérifiée ; —ti, couche formée par les membranes du parencliyme comprimé provenant du tégument ovulaire interne ; — cal, assise périphé- rique de l'albumen riche en substances protéiques ; — ce, couche formée par les restes de l'albumen riche en substances protéiques ; — ce, couche formée par les restes de l'albumen encore incomplètement résorbé. Iule spéciale chez le Brassïca^ on en trouve quelques-unes chez le Sinapis (Fig. 20, cnt)^ ce qui explique le résultat de l'expé- rience. § 5, Localisatioyi dîi myronate de potassiîiin. Nous devons maintenant nous demander s'il est possible de savoir quelles sont les cellules qui renferment le myronate de potassium ou le composé analogue sur lequel le ferment porte son action. Comme on ne peut déceler la présence duglu- coside par les réactifs colorants, ni opérer sur les cellules de la même façon que sur ce composé extrait des organes qui le ren- ferme, j'ai cherché à résoudre la question par d'autres procédés. Le premier consiste à déterminer le dédoublement du my- ronate dans les cellules mêmes où il existe et à mettre en évidence, par un réactif approprié, la formation de l'essence de moutarde. Le second, moins précis, est fondé sur la propriété que possède Ac. des se, juin 1890.) Si ce mode de développement existe dans la majorité des Crucifères, et en particulier dans celles qui viennent d'être décrites, j'ai des rai- sons de croire qu'il n'en est pas partout de même. 446 JOURNAL DE BOTANIQUE le myronate de céder sa potasse à l'acide tartrique, sous forme de bitartrate de potasse insoluble et cristallisable, en présence de l'alcool, dans les cellules contenant le myronate. Dans la première méthode, la quantité d'essence dont on peut déterminer la production dans une cellule est nécessairement fort petite, et il est nécessaire de s'adresser à une plante riche en myronate. Pour des raisons que l'on comprendra facilement dans un instant, le Raifort est celle qui se prête le mieux à cette étude. Il faut choisir de préférence des racines ou des tiges souterraines d'un à deux centimètres de diamètre, développées dans un terrain assez sec, car les mêmes organes plus charnus et plus gros, dans un sol ombragé, sont moins riches en principes actifs. Parmi les substances, d'ailleurs peu nombreuses, qui permet- tent de colorer les huiles essentielles, la teinture d'orcanette m'a paru la meilleure. Mais comme elle colore en même temps les huiles grasses, il importe d'éliminer d'abord avec le plus grand soin les plus petites traces de celles-ci dans le tissu mis en expé- rience. Quand on laisse sécher lentement et incomplètement à l'air libre une tige ou une racine de Raifort, jusqu'à ce que la section ne détermine plus, à la faveur de l'eau de végétation, le contact du ferment et du glucoside, on remarque dans les cel- lules, à côté des graines d'iimidon qu'elles renferment en abon- dance, un petit nombre de globules d'huile grasse, qu'on pour- rait prendre au premier abord pour de l'huile essentielle, si l'on n'avait eu soin d'opérer dans des conditions telles que la myro- sine ne puisse réagir sur le myronate de potassium. Pour les débarrasser de l'huile grasse, on plonge les coupes dans de l'éther anhydre pur, qui ne dissout pas le myronate de potassium. L'alcool absolu peut aussi servir à dissoudre cette huile; mais il m'a semblé que le glucoside était partiellement enlevé par lui, bien qu'on le considère comme également inso- luble dans ce véhicule. Il est donc préférable de recourir à l'éther sec. Avant de déterminer la formation de l'essence de moutarde, il faut d'ailleurs s'assurer à l'aide de l'orcanette que la matière grasse a été totalement enlevée par le dissolvant. Pour cela une coupe transversale entière de tige ou de racine était divisée en deux parties égales après le traitement par l'éther ; l'une servait à contrôler la disparition complète de l'huile grasse, l'autre était soumise à l'expérience. Les coupes, faites L. GuiGKARD. — Sur la localisation des principes actifs des Crucifères. 447 au microtome afin d'obtenir partout la même épaisseur, doivent comprendre une ou deux assises de cellules intactes. Il est à remarquer que l'éther anhydre et l'alcool absolu en excès font perdre au ferment contenu dans les tissus encore frais presque toute son activité. Si, au lieu de traiter des coupes ren- fermant encore une forte proportion d'eau de végétation, on laisse le tissu se déshydrater lentement à l'air libre, on remarque que le ferment reste plus actif après le contact de ces liquides. Cette différence s'explique facilement par ce qu'on sait des pro- priétés de la plupart des matières albuminoïdes, dont la coagula- tion sous l'influence de la chaleur, par exemple, peut être évitée par une déshydratation lente et progressive. Puisque l'élimination de l'huile grasse exige l'emploi de l'éther en excès, il devient nécessaire, pour dédoubler le my- ronate de potassium renfermé dans le tissu, d'ajouter du ferment à ce dernier. J'ai employé une solution filtrée de myrosine que j'avais purifiée par des précipitations au moyen de l'alcool et lavée à l'éther après dessiccation lente à l'étuve. Les coupes étaient placées dans cette solution pendant quelques quarts d'heure vers 50°, puis lavées à l'eau et mises dans une tein- ture d'orcanette préparée d'une façon spéciale (i). En examinant au microscope une section de racine ou de tige de Raifort soumise à l'expérience dans ces conditions, on aperçoit, dans la plupart des cellules du parenchyme, de petits globules colorés en rouge, disséminés dans le protoplasme teinté de rose très pâle, et situés en nombre variable soit contre la paroi, soit entre les graines d'amidon. On peut n'apercevoir, dans une cellule, que quelques globules à contour nettement arrondi, à côté de petites traînées plus ou moins granuleuses, également I Quand on traite directement l'orcanette par de l'alcool à 50" ou à 60°, ou même à un degré plus élevé, la teinture obtenue se trouble et précipite cons- tamment. Je suis parvenu à éviter cet inconvénient de la façon suivante. On laisse en contact pendant un jour 10 g-rammes d'orcanette pulvérisée avec environ 30 c. cubes d'alcool absolu ; on filtre et on chasse l'alcool à l'étuve. Le résidu est dissout dans 5 c. cubes d'acide acétique cristallisable, puis additionné de 50 c. cubes d'alcool à 50° ; on filtre après 24 heures. La teinture obtenue de cette façon se conserve limpide ; elle ne risque pas de dissoudre l'essence de moutarde dans les conditions où l'on opère; l'acide acétique, qui m'a paru le seul acide capable de dissoudre la matière colorante de l'orcanette, rend son action plus rapide et plus intense. Pendant le temps nécessaire à la coloration des coupes, il faut éviter que la teinture ne précipite par suite de l'évaporation de l'alcool ; quand cela arrive, il suffit d'ajouter quelques gouttes de ce liquide pour lui rendre sa limpidité. 448 JOURNAL DE BOTANIQUE colorées en rouge et occupant une situation quelconque ; parfois même on n'observe pas autre chose que des traînées granuleuses et irrégulières. Comme le protoplasme pourrait renfermer des granulations capables de vse colorer d'une façon plus marquée que sa masse fondamentale, il y a lieu de se de- mander si les petits globules et les traînées de granules plus ou moins diffluents, qu'on observe après la coloration par l'orca- nette, sont réellement formés par de l'essence de moutarde. Il est facile de s'en convaincre en traitant la préparation par l'éther anhydre, qui doit dissoudre l'essence en décolorant en même temps les coupes. On le fait donc agir sur celles-ci, puis on porte de nouveau les préparations dans la même teinture d'or- canette : l'examen microscopique permet alors de constater que les petits globules et les traînées de granules ont complètement disparu; on n'aperçoit plus que le protoplasme teinté de rose pâle, avec son noyau plus coloré^ mais toujours facile à dis- tinguer des globules huileux. Les grains d'amidon ne gênent pas les réactions. Il est facile de concevoir que les globules d'essence formés dans les conditions indiquées ne se présentent pas sous le même aspect que ceux de l'huile grasse. Bien que les cellules des tissus frais semblent remplies par de l'amidon et parle protoplasme, le myronate de potassium se trouve probablement dissout dans le suc cellulaire de petites vacuoles disséminées dans la masse protoplasmique. L'éther anhydre le précipite donc dans tout le protoplasme; et, quand le ferment a dédoublé ce glucoside, les globules d'essence formés, en général très petits, peuvent se montrer, soit libres au contact des grains d'amidon ou des ban- delettes du réseau protoplasmique, soit emprisonnés dans ces dernières et dans la couche pariétale du protoplasme, ce qui leur communique un aspect plus ou moins irrégulier et diffluent. L'expérience ainsi conduite m'a donné des résultats certains ; mais on aurait tort de croire qu'elle réussit toujours du premier coup. Il m'a fallu d'assez longs tâtonnements avant d'en trouver les conditions favorables. La racine du Raifort, dépourvue de moelle, renferme une proportion de myronate plus élevée dans l'écorce que dans le parenchyme ligneux, bien que ces deux régions en soient l'une et l'autre abondamment pourvues. Dans la tige souterraine, la L. GuiGNARD. — Sur la localisation des principes actijs des Crucijères. 449 moelle, assez développée, en contient au moins autant que l'écorce. Toutes les parties de la racine ou de la tig-e possédant, comme on l'a vu, des cellules à myrosine, on s'explique dès lors pour quelle raison une parcelle de coupe empruntée soit à l'écorce, soit au corps ligneux, soit à la moelle, peut donner la saveur de l'essence de moutarde. Le glucoside est donc emmagasiné dans toutes les cellules parenchymateuses autres que celles, beaucoup moins nombreuses, qui contiennent la myrosine. Le procédé de recherche dont il vient d'être question ne peut servir qu'avec les espèces qui se rapprochent du Raifort par leur richesse en g^lucoside dans la tige ou la racine. Il est à peu près inapplicable aux graines, parce qu'elles renferment, outre la matière grasse, de Taleurone insoluble dans l'éther, mais colorable par l'orcanette et pouvant par conséquent être confondue jusqu'à un certain point avec des globules d'es- sence de moutarde. Les tissus de la graine miire, abstraction faite du tégument qui n'offre pas d'intérêt réel quand il s'agit de la localisation du glucoside, sont constitués tout entiers, à part les faisceaux, par du parenchyme pourvu de substances de réserve (huile, aleurone, etc.) A l'aide du second procédé de recherche auquel il a été fait allusion précédemment, on reconnaît que le myronate de potassium se trouve aussi dans toutes les cellules de ce paren- chyme, excepté, bien entendu, celles qui renferment la myrosine. Lorsqu'on traite le myronate de potassium pur par l'acide tartrique en présence de l'alcool, on en précipite toute la potasse à l'état de bitartrate cristallisé. Ce moyen permet de reconnaître au microscope des traces de ce glucoside. Ainsi, une g-outte de 'solution de myronate renfermant seulement o gr. 0005 '^^ ^^ composé donne de nombreux cristaux par l'addition d'acide tar- trique dissout dans l'alcool. Ces cristaux, du système orthorhom- bique, sont pour la plupart tétraédriques, quelques-uns pris- matiques ou ellipsoïdaux, libres ou groupés de façons variables. Pour appliquer cette méthode à la recherche du glucoside, soit dans le Raifort, soit dans la graine de la Moutarde noire, il faut nécessairement tenir compte de la présence, chez ces plantes, de sels de potassium, de calcium, de magnésium, également préci- pitables par l'acide tartrique en présence de l'alcool (i). I. La racine du Raifort contient environ 83 pour 100 d'eau. Séchée à 100", elle 450 ](JUKNAL DE BOTANIQUE Le myronate de potassium pouvant être enlevé par l'alcool à 90°, qui ne dissout pour ainsi dire pas les sels minéraux in- diqués (i), on plonge les coupes de Raifort dans cet alcool pendant 24 heures. Fuis on fait agir sur elles une solution con- tenant, pour 100 c. cubes d'alcool à 80", 5 gj^mmes d'acide tar- trique. En examinant les coupes au microscope après une, demi- heure ou une heure, on peut juger, par la quantité et la grosseur des cristaux formés, de Tabondance plus ou moins grande des sels minéraux précipitables par l'acide tartrique. D'autre part, on traite directement, sans en enlever le my- ronate de potassium, d'autres coupes faites avec le même morceau de racine ou de tige souterraine que les précédentes, par la même solution tartrique (2). Or, tandis que dans les premières, privées du glucoside par l'alcool à 90% on n'aperçoit çà et là que quelques agrégats cris- tallins, on en trouve au contraire, dans les secondes, un nombre extrêmement élevé : toutes les cellules de l'écorce, s'il s'agit de la racine, de l'écorce et de la moelle, s'il s'agit de la tige sou- terraine, peuvent en contenir. Les cellules, à myrosine font seules exception. Il en existe également dans la plupart des cellules du parenchyme ligneux. Un certain nombre de groupes cristallins se forment aussi en dehors des cellules, sur les surfaces de section. Si, parmi les cristaux, il en est qui présentent une forme assez caractéristique, la plupart sont groupés en un assemblage confus de prismes irréguliers ; ce qui s'explique à la fois par la laisse 11 g^"- ^^ cendres, et loo parties de cendres renferment en moyenne i6 gr. de chaux, 6 gr. de magnésie et 7 gr. 50 de potasse (Mutschler, Landw. Versuchst.^ t. 23, p. 75). La graine de Moutarde noire a donné à l'analyse, pour loo parties de cendres : 17 gr. 34 de chaux, 14 gr. 38 de magnésie, 12 gr. 66 de potasse {James, Rev. se. et ind.^ t. 28, p. 78). — Dans le même poids de cendres provenant de la graine de moutarde blanche, on n'a trouvé que \o gr. 02 de potasse. 1. Parmi les sels de chaux, l'azotate et le chlorure sont solubles dans l'alcool. — Le chlorure de potassium est entièrement insoluble dans l'alcool à 96'. — 100 parties d'alcool à 80" ne dissolvent, à la température de 15% que o gr. 40 d'azotate de potasse ; l'alcool à 90" n'en dissout que des traces. — Le sulfate de potasse est totalement insoluble dans l'alcool au même degré. 2. Dans cette méthode de recherche, il est nécessaire que le titre alcoolique de la solution tartrique soit assez élevé, afin qu'on puisse obtenir une cristalli- sation rapide, en évitant autant que possible la diffusion des corps et la formation des gros agrégats cristallins à la surface des coupes en dehors des cellules. Pour cette raison, il est préférable d'opérer avec des coupes faites sur un fragment de tige ou de racine en partie séchée à Pair Ubre. Quand ces conditions sont remplies, la potasse du myronate est précipitée sur place, dans les cellules mêmes où se trouve le glucoside. L. GuiGXARD. — Sttr la lacalisaiion des principes actifs des Cruci/ères. 451 complexité du précipité et par la nature du milieu où se fait la cristallisation. Cette expérience conduit donc à la même conclusion que la première méthode de recherche, puisqu'elle permet aussi de dire que, dans la racine ou la tige souterraine du Raifort, toutes les cellules du parenchyme cortical ou médullaire contiennent le myronate de potassium. Il en est certainement de même pour le parenchyme ligneux, bien que ses cellules ne renferment pas toutes des cristaux. On ne concevrait guère, en effet, pour quelle raison certaines cellules de ce tissu en seraient privées, à l'ex- clusion de leurs voisines, semblables sous tous les rapports. Avec la graine de Moutarde noire, l'expérience est un peu plus délicate, à cause surtout de la petitesse des cellules et de la né- cessité d'opérer sur des coupes minces, qui ne peuvent renfermer qu'une quantité relativement très faible deglucoside. Elle réussit surtout quand on opère avec des graines préalablement hu- mectées avec de l'eau. Comme dans le cas précédent, on fait deux essais comparatifs, l'un direct, l'autre sur la graine privée du myronate par l'alcool à 90°. On arrive aussi à se convaincre que, à part les cellules à myrosine dans lesquelles l'acide tar- trique ne détermine jamais la formation de cristaux, les autres éléments du parenchyme des cotylédons et de la radicule, y compris l'épiderme, contiennent le myronate de potassium. Conclusïons» 1. — Les recherches qui précèdent montrent que presque toutes les Crucifères sont pour^^ues de celhdes spéciales conte- nant un ferment particulier, la myrosine, considéré comme pro- pre à ce groupe de plantes (i). De tous les organes, c'est la graine qui est le plus abondam- ment pourvue de cellules à ferment. 2. — La localisation de ces cellules dans la racine, qui n'offre d'intérêt qu'à la période secondaire, a lieu surtout dans le parenchyme cortical et le parenchyme libérien. Les racines tubérifiées en possèdent aussi dans le parenchyme ligneux, rela- tivement très développé. I. Toutefois, j'ai constaté que les Crucifères ne sont pas absolument les seules qui contiennent un ferment capable de dédoubler le m)rronate de potassium. J'espère revenir plus tard sur ce point. 45a JOURNAL DE BOTANIQUE Dans la tige, aérienne ou souterraine, toutes les régions peuvent en contenir ; mais le lieu d'élection le plus fréquent est le péricycle; plusieurs espèces n'en possèdent même que là. Dans la feuille, leur répartition correspond à celle de la tige. Les espèces dont la tige en renferme dans l'écorce et dans la moelle en possèdent également dans le parenchyme du pétiole et du limbe. Quand les cellules spéciales sont localisées exclusi- vement dans le péricycle de la tige, on ne les trouve que dans le péricyle des faisceaux foliaires. Il en est de même pour les carpelles. L'ovule en offre parfois dans son tégument externe. Dans les cotylédons, la localisation est la même que dans la feuille. S'il s'agit d'espèces chez lesquelles les cellules spéciales appartienent au péricycle, alors même que les faisceaux cotylé- donaires sont encore réduits à l'état procambial, elles occupent la partie dorsale de ces faisceaux, au contact des futurs éléments libériens. 3. — Isolées les unes des autres, sauf parfois dans le péri- cycle des faisceaux foliaires et plus souvent encore des fais- ceaux cotylédonaires, où elles peuvent être accolées et super- posées, les cellules spéciales diffèrent ordinairement assez peu par leurs dimensions des autres éléments du tissu qui les con- tient; parfois aussi, dans les organes végétatifs surtout, elles sont plus longues et moins régulières que les cellules qui les avoisinent. On sait d'ailleurs que, chez les Laurinées, par exemple, les cellules à essence peuvent exister dans n'importe quelle partie du parenchyme de l'écorce de la tige et du limbe de la feuille, sans différer non plus des cellules adjacentes, non sécrétrices, par des caractères particuliers de forme et de gran- deur. Il en est de même, dans d'autres cas, pour les cellules à tannin, à cristaux, etc. Les cellules spéciales se distinguent avant tout par la nature de leur contenu, privé d'amidon, de chlorophylle, d'huile grasse et d'aleurone, même dans les tissus qui sont abondamment pour- vus de ces substances. La réaction la plus caractéristique de leur contenu albuminoïde consiste dans la coloration violette qui leur est communiquée, sous l'influence de la chaleur, par l'acide chlorhydrique pur. Par l'ensemble de ses propriétés, cette matière albuminoïde diffère L. GuiGMARD. — Sttrla localisation des principes actifs des Crucifères. 453 du protoplasme de la cellule qui la renferme et dont on peut la distinguer par divers réactifs. Est-elle formée par un corps chi- mique unique, ou bien la substance qui agit comme ferment n'en représente-t-elle qu'une partie, douée d'une constitution diffé- rente? C'est une question que l'état actuel de nos connaissances sur la nature des ferments ne permet pas de résoudre. 4. — Dans l'embryon en voie de développement, les cellules spéciales se différencient quelque temps avant la maturité de la graine, au moment où les tissus commencent à se remplir de matériaux de réserve. Dans les organes végétatifs, leur différenciation a lieu en même temps que celle des divers tissus dans le méristème pri- mitif. Plus tard, quand apparaissent les formations secondaires, on les voit naître et devenir distinctes, surtout par la nature de leur contenu, au même moment que les éléments du liber et du bois secondaires. Par la suite, elles s'accroissent aumême degré que les éléments du tissu qui les renferme, ou bien elles pren- nent parfois, avec des dimensions plus grandes, une forme quelque peu variable et différente de celle des cellules voisines. 5. — Les expériences faites avec les organes végétatifs et avec les graines montrent que le myronate de potassium ne peut être décomposé qu'autant que ces organes ou ces graines pos- sèdent des cellules spéciales. Toutes les fois que le microscope permet d'en distinguer quelques-unes dans une partie quel- conque de la plante, on peut déterminer, avec cette partie, la formation du sulfocyanate d'allyle par l'addition du glucoside. Quand, en effet, les parties végétatives ou les graines sont très pauvres en cellules à ferment, elles ne renferment pas non plus une quantité de glucoside suffisante pour que la digestion dans l'eau, à la température convenable, de quelques grammes de substance, puisse donner lieu directement à un dédoublement sensible. Toutefois, dans certaines graines (Z?/!//(2r?Vï, Matthiola, etc.), l'embryon est riche en glucoside, tandis que le ferment est loca- lisé presque exclusivement dans le tégument. Que le ferment réside dans l'embryon, ou qu'il se trouve dans le tégument séminal, il existe toujours en quantité bien supérieure à celle qui est nécessaire au dédoublement complet du glucoside que renferme la graine. Il en est de même pour les 454 JOURNAL DE BOTANIQUE org-anes végétatifs. L'analogie est complète, sous ce rapport, entre les Crucifères et les amandes amères, chez lesquelles l'émulsine contenue dans un cotylédon peut décomposer au moins quarante fois plus d'amygdaline qu'il n'en contient. Un organe végétatif ou une graine qui n'a pas de ferment n'a pas non plus de glucoside. Mais le cas semble très rare^ VArabzs alpiua et le Berteroa incana en sont des exemples : les expériences faites avec deux grammes de graines ou de l'un quelconque des org-anes végétatifs m'ont toujours donné un résultat nég-atif. Une espèce peut d'ailleurs être si pauvre en principes actifs qu'il faudrait opérer sur un poids assez élevé de substance pour arriver à une conclusion absolument certaine. D'autres Crucifères, même pourvues de cellules à ferment en nombre assez notable dans les organes végétatifs, ne renfer- ment une quantité de glucoside appréciable que dans la graine {Cheùmnthus , etc.) (i). 6. — Le ferment paraît être identique dans toutes les es- pèces de la Famille, bien que le composé dédoublable sur lequel il agit soit variable. On a vu que dans le Lepidmm sativuni L., par exemple, l'essence est formée par le nitrile alphatoluique, corps différent du sulfocyanate d'alljde. Pourtant, si l'on fait agir la tige ou les feuilles contusées sur du myronate de potassium, ce dernier est décomposé avec formation de sulfocyanate, dont l'odeur intense et caractéristique est facile à distinguer de celle de l'essence propre à cette espèce. 7. — La présence ou l'absence, ainsi que la localisation des cellules spéciales, peuvent-elles fournir des données utiles pour la classification? C'est une question que M. Heinricher s'est posée. Mais on a vu que cet observateur n'a pas trouvé de « réser- voirs à albumine » dans plusieurs espèces qui en sont cependant 1. Pendant la g-ermination de la graine, le myronate de potassium est dé- doublé, d'après Naegeli, avec formation d'essence de moutarde (Théorie der Gàrung, p. 14); selon d'autres auteurs, l'amyg-daline des amandes amères doit de même être décomposée par l'émulsine avec formation d'acide cyanhydrique. Ces deux glucosides constituent évidemment une réserve qui doit avoir son emploi. En raison de la nature de leurs produits de dédoublement, quelques auteurs y verront peut-être un mo}'en de défeî)se pour la plante. Quant à leur métamorphose pendant la germination, elle n'a pas encore été suffisamment étudiée et je me réserve d'y revenir. L. GuiGNARD. — Sufla localisation des principes actifs des Crucifères. 455 pourvues. Par suite, lorsqu'il croit pouvoir s'appuyer sur l'ab- sence de ces cellules chez le Cautelfna sativa L. pour le placer dans un autre genre que le C. austriaca, sa conclusion est mal fondée. Il reconnaît d'ailleurs que, d'une façon générale, on ne peut attacher beaucoup d'importance pour la classification aux éléments dont il s'agit. Si, comme je l'ai montré, en effet, l'existence des cellules spéciales dans certains genres est constante et leur localisation semblable dans les espèces qu'ils comprennent, il en est d'autres qui ne présentent plus ce caractère. Comme exemples venant appuyer la distinction générique admise par certains auteurs pour des espèces rangées par d'au- tres dans un même genre, on peut citer le Sisymbrium Alb'aria Scop., qui diffère à la fois des autres Sisyinbrntm et des Erysï- mîtin par le nombre élevé et la localisation des cellules spéciales dans le parenchyme des cotylédons et des feuilles végétatives. \J Erysùnum perfoliattini Crantz, rapporté par Link au genre Conring-ia, se trouve dans le même cas par rapport aux autres Erysiimtin. Par contre, le Sisymbrium Sophia L. présente quelques cel- lules spéciales au dos des faisceaux cotylédonaires, tandis que les E. hirsutum, E. supinum les offrent dans le parenchyme. Il ne semble pas, pourtant, que cette différence soit suffisante pour scinder le genre. Quant à l'importance ph^dogénétique des cellules spéciales, que M. Heinricher compare aux laticifères des Papavéracées et aux cellules à contenu particulier des Fumariacées et des Cap- paris, elle semblera très exagérée, si l'on se rappelle leurs ca- ractères et leurs propriétés. Tout ce que l'on peut dire, c'est que les Crucifères possèdent des cellules sécrétrices bien différentes des organes sécréteurs, non seulement des Familles voisines, mais encore des autres Phanérogames, cellules dont la nature et le rôle avaient échappé jusqu'ici à l'observation. — œ^iO'iO^^-' 456 JOURNAL 1)K BOTANIQUE CHRONIQUE. M. J. Triana, depuis long-temps consul général de Colombie à Paris, mort récemment à Tâg-e de 62 ans, s'était toujours beaucoup intéressé à la botanique de son paj's et à ses diverses applications scientifiques, indus- trielles ou commerciales. Il a contribué pour une large part à faire con- naître la flore de la Colombie, qu'il avait parcourue pendant près de dix années. Venu en France pour y étudier les riches matériaux recueillis au cours de ses explorations, il commença, avec la collaboration de ]. E. Planchon, à publier un Prodromiis Florx Novee-Granaiensis , travail arrêté malheureusement aux Sapindacées, faute de ressources que son gouverne- ment devait mettre à sa disposition. On lui doit encore, entre autres publi- cations, un mémoire sur les GuUifères, auquel a également collaboré J.E. Planchon, ainsi qu'une Monographie des Mélastomacées. Nous avons aussi le regret d'annoncer à nos lecteurs la mort de M. Clavaud, professeur du Cours municipal de Botanique à Bordeaux, connu par sa Flore de la Gironde dont il n'a paru que deux fascicules, les Thalamiflores en 1882 et les Caliciflores en 1884. Bien que cet ouvrage soit inachevé, il place l'auteur au premier rang parmi les Aoristes; cette place est méritée non seulement par la rigueur et le soin apportés aux descriptions, non seulement par la belle exécution de l'atlas qui rappelle celui de Cosson et Germain, mais surtout par ^^inauguration d'une méthode de subordina- tion des formes décrites d'ordinaire sur le même plan comme espèces de même valeur. Guidé par les idées transformistes, M. Clavaud a cherché à préciser pour chaque forme sa parenté avec les voisines, isolant celles qui sont séparées actuellement par un fossé infranchissable et rapprochant, su- bordonnant, au contraire, celles qui dérivent les unes des autres. Ce tra- vail, qui serait chimérique s'il n'était fondé sur l'étude approfondie d'un nombre considérable d'échantillons, exigeait beaucoup de temps, surtout quand il s'agissait de genres difficiles comme les Riibiis, un de ces genres encore en évolution comme disait l'auteur; il est regrettable de penser que la mort l'ait empêché de publier la solution approchée évidemment, mais cependant intéressante, du difficile problème qu'il s'était posé. La Société mycologique de France, dans sa séance du 11 décembre, a procédé au renouvellement de son bureau pour l'année 1891. Elle a élu comm>5 Président M. Patouillard, et comme Vice-Présidents MM. Prillieux et de Seynes. Le Gérant: Louis Moeot. Paris. — J. Merseh, imp. Î2, PI. Dcnfert-Rochercai; JoLLL-aal de botanique nuuc: , ir'i- E.G.Camus del_Millothth. Imp. Edouard Bry, Paris ïx Orchis Regelh ocam —Wx Orchis alatoïdes Ga^-eceau. Journal de Botanicpe 4^ année _ PI ÏI jy. JP.Uouiiloid ,/fl . ir fionnt't latani/oha e di altre piante; III, Nettarii estranu- ziali nelle liliantee ; IV, Nuova pianta a nettarii estranuziali ; V, Variazione nelle squame involucrali di Centaurea tnontana; VI, Anemofilia dei fiori di Phyllis Nobla ; VII, Galle quercine mirmecofile ; VIII, Acacie africane a spine mirmecodiate ; IX, Suiraffmità délie Cordaitee ; X, Sin;ï-olare fenomeno d'irritahilità nelle specie di Laciuca). — 0. Kruch. Suirorigine dei cosi detti fasci di sosteo-nopericiclicidello stelo délie Cicoriacee. — A. N. Berlese. Ancora sul Polyporus hispidus dei Fries e suU' Agaricum Gelsis seu Morts etc. Mich., Nova PI. Gen. p. ii8. n. 7. Le Naturaliste. 15 novembre 1889. P. Maury. La botanique à l'exposition : Victoria, Tasmanie et Nouvelle- Zélande. — G. Rouy. Suites à la Flore de France de Grenier et Godron {stiite) : Asperula kexapkylla Allioni, Valeriana excelsa Poiret. i"^'" décembre. G. Rouy. Id. (suite) : Bidens radiata Thuillier, Cineraria campestris Retzius, Achille a mosckaia Wulfen ap. Jacquin. 15 décembre. G. Rouy. I, et il fait observer, à l'appui de cette opinion, qu'il existe encore des contrées, comme les régions montueuses du Tibet oriental, qui, sous un climat approprié, présentent des associations végétales analogues à celles que l'on re- trouve de Théziers au sommet de l'Auvergne à l'époque pliocène. Enfin le travail de M, l'abbé Boulay se termine par un catalogue des plantes observées en France à l'état fossile dans les terrains plio- cènes, avec l'indication complète des sources bibliographiques et des localités. L. Morot. O. Lignier. — Observations biologiques sur le parasitisme du The- sium divaricatum var. humifusum Alph. DC. (Bulletin de la So- ciété Linnéenne de Normandie, 4"^ sér., t. III, 4*" fasc). Les observations de l'auteur, faites dans deux stations principales, l'une siliceuse, dans les dunes maritimes, l'autre calcaire, autour de carrières abandonnées, l'ont conduit aux résultats suivants. La nature du sol ne paraît pas avoir d'influence sur l'appareil végé- tatif du Thesium; dans les deux cas il vit au milieu de plantes courtes, ou à l'abri de plantes plus élevées qui sont alors espacées les unes des autres. Son parasitisme s'exerce par de nombreux tubercules-suçoirs dont les plus gros peuvent atteindre 5 mm. de diamètre. Dans^les régions infestées, la zone souterraine dangereuse pour les plantes nourrices, c'est-à-dire celle dans laquelle la fixation parasitique peut se produire, est comprise entre i et 12 centim. environ. Tous les organes (tiges, feuilles ou racines) qui se trouvent à la portée du Thesium dans la zone dangereuse peuvent être attaqués, à l'exception, semble-t-il, des tubercules radicaux de Lotus et de Me- dicago. La taille des tubercules-suçoirs est en général proportionnelle à celle des organes nourriciers. Les plantes de la zone dangereuse sont attaquées d'autant plus fré- quemment qu'elles possèdent dans cette zone un plus grand nombre d'organes et une plus grande surface.. Enfin le nombre des espèces servant de nourrices au Thesium est considérable, et ces espèces peuvent varier suivant les stations. L. M. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES Botanical Gazette (Vol. XIV, n^ 12, déc. 1889). Charles Roberston. Flowers and Insects, III. — D. Halsted. The station botanists at Washing-ton. — Harry A. Evans. The relation of the flora to the g-eological formations in Lincoln county, Kentucky. XI Botanische Zeitung (nSço). n»'* 3, et 4. E. Zacharias. Ueber die Zellen der Cyanophyceen {Forts.), Botanisches Centralblatt (Bd. XLI, 1890), no 2. J. Freyn. Beitraeg-e zur Kenntniss einig-er Arten der Gattung Ranuncu- lus (Forts.). — J. Reinke. Das botanische Institut und die botanische Meeresstation in Kiel (Schluss). — Von Tubeuf. Ueber Aschenaualysen von Visciim album. n» 3 et 4. J. Freyn. Id. {Forts.). — Von Tubeuf. Ueber das Schmarotzen von Loranthaceen auf den eig'enen Aesten. Botaniska Notiser (1889). n» 4, Axel N. Ludstroem. Om reg-nuppfangaude vaexter, III. — J. Hagen. To for Scandinavien nye Moser. no 5. A. Y. Grevilius Om Fanerogamvegetationen pa Oelands alvar. — Karl Starbaeck. Om tvenne fanerog'amfynd a Upsala Slottsbacke. — Axel N. Lundstroem. Nyare undersoekningar sefver domatier. — C. Th. Moerner. En form &i Betula verrucosa Khrh. — ■ Rutger Sernander. Om vaextlemnin- ger i Skandinaviens marina bildningar. — A. L. Groenvall. Ettpar anmaer- kningsveaerda fanerogamfynd i Skane. — Gunnar Andersson. En ny f5'n- dort foer subfossila netter af Trapa natans L. — Fredr. Elfving. Om uppkomsten af taggarne hos Xanthiditim aculeatum Ehrb. — E. Ryan. Scapaniâ Kaurina n. sp. Bulletin mensuel de la Société linéenne de Paris. n" 98. H. Haillon. — Sur les anthères de quelques Apoc3-nacées. — Sur l'inflo- rescence des Tryphostemma. — Sur un nouveau Placosperma. — Sur quelques Gynopogon néo-calédoniens. — Sur VObouété du Gabon. — Etude des Presionia. n° 99. H. Eaillon. Sur quelques Melodinus néo-calédoniens. — L. Pierre. Sur le genre Eggersia. — H. Bâillon. Etude des Prestonia {stiite). — L. Durand. Sur la fleur de VAspidistra punctata. n° 100. H. Bâillon. Les fleurs mâles du Podoon. n'^ loi. H. Bâillon. Sur une Asclépiadacée comestible du Laos {Telectadium edule). — Sur le Craspidospennum. — Sur le groupe des Tacazzées. Bulletin trimestriel de la Société botanique de Lyon (janvier-mars 1889). Boullu. Trèfles virescents et Bidens hybrides. — F. Morel Senecio cor- daius à. la Dent d'Oche. — VeuUiot. Tulostoma mammostim de la Côte- d'Or. — N. Roux. Herborisation au Seneppé. — Beauvisage. Une herbori- sation d'enseignement en hiver. — Viviand-Morel. Les espèces affines. — Saint-Lager. Variabilité de l'espèce. — Gabriel Roux. Contribution à l'étude de la morphologie et de la biologie du Champignon du muguet. Nuovo Giornale botanico italiano (vol. XXII, n» i, janvier 1890). G. Massalongo. — Note teratologiche. — A. Goiran. Alcune notizie veronesi di botanica archeologica. — T. Caruel. L'Orto e il Museo botanico di Firenze nell' anno scolastico 1888-89. BULLETINO DELLA SOCIETA BOTANICA ITALIANA : L. Macchiati, Sulla Lyngbia Borsiana sp. nov. e sulla opportunità di riunire le specie dei ge- neri Oscillaria e Lyngbya in un unico génère; — G. Passerini, Sopra alcuni Phoma ; — A. Jatta, Licheni patagonici racolti nel 1882 dalla nave italiana Caracciolo ; Seconda contribuzione ai Licheni raccolti nello Scioa dal raar- chese Antinori ; — G. Arcangeli, Sui pronubi del Dracunculus vulgaris Schotf, — P. Baccarini, Note patologiche ; — G. Gicioni, Sopra alcune specie trovate in quest' anno neU'Umbria; — L. Macchiati, Ricerche preli- minari sulle sostanze coloranti délie gemme foglifere del castagno indiano (.Escidus Hippocastanuin) ; — L. Levi-MoreQOS, Sulla distribuzione peristo- matico dell' antocianina in alcuni Sedum ; — G. Cuboni, Anomalie fiorali del Colchicum autumnale L. ; — A. Bertoloni, Notizie storichie sull' origine dello studio dei semplici in Italia; — L. Micheletti, Sulla revisione délie flora italiana; Nuove stazioni toscane di plante gia facenti parte délia flora loscana; — E. Tanfani, Una gita nelle alpi cadoriche; — G. Arcangeli, Suir alungamento dei pecciôli nelle foglie di Euryale ferox Sal. ; — U. Martelli, Osservazioni sull' Arum pictum e suoi pronubi; — G. Gi- cioni, Osservazione sopra una monstruosità del Polygoiium dumeiorutn L.; — A. Goiran, Sopra Acalypha virginic.% L. considerata in ordine alla diffusione nel Veronese; — L. Micheletti, Sulla Rudbeckia che cresce luno"0 rOlona; — R. Pirotta, Sulla presenza in Lombardia délia Comme- lina communis L, ; — T. Caruel, Délie nuove usanze riguardo ai nomi spe- cifici délie plante; — P. Baccarini, SuUo sviluppo dei picnidii. Revue générale de Botanique (n° 13, 15 janvier 1890). Battandier et Trabut. Description du Pancratium Saharas Cosson. — G. Curtel. Recherches physiologiques sur la transpiration et l'assimilation pendant les nuits norwégiennes. — Léon Flot. Recherches sur la stucture comparée de la tige des arbres. — Gh. Flahault. Revue des travaux sur les Algues publiés en 18S8 et, pour une partie, en 1889. N" 4. — 16 FEVRIER 1890. Supple'meni au ]o\irr\2\ de Botanique. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE E. Zacharias. — Ueber die Zellen der Cyanophyceen \Sur les cel- lules des Cyanophycées\. (Bot. Zeit., 1890, n°' i à 5, i pi.) Dans les Cyanophycées, le contenu cellulaire ne présente pas une différenciation aussi nette que chez les autres Algues. C'est ainsi que l'existence d'un noyau et de chromât ophores, admise par quelques auteurs pour certains cas particuliers, est formellement contestée par la grande majorité des botanistes qui se sont occapés de la question. M. Zacharias a repris cette étude pour les genres Oscillaria, Nos- toc, Cylindrospermum, Tolypoihrix et Scyio?îema, chez lesquels le contenu cellulaire et le processus de la division des cellules sont d'ail- leurs sensiblement les mêmes. D'après lui, le contenu cellulaire com- prend toujours chez les Cyanophycées deux parties : l'une périphé- rique, seule colorée; l'autre centrale, incolore et séparée de la précédente par une surface irrégulière. C'est cette portion centrale que plusieurs auteurs ont cru pouvoir décrire comme un noyau. Le protoplasme périphérique est uniformément coloré en vert dans toute sa masse; jamais il ne contient de chromoleucites. Par contre, on y remarque quelquefois des corpuscules incolores, très nets dans les genres Tolypothrix, Nostoc, etc., et fortement colorables par le car- min acétique. D'après M. Borzi, ces corpuscules homogènes prennent une teinte bleuâtre sous l'influence de la teinture alcoolique d'iode ou du chloroiodure de zinc. La solution d'acide picrique, additionnée d'un centième d'acide sulfurique, les rend plus apparents ; l'acide chlorhy- drique les dissout. Cette portion périphérique du contenu cellulaire correspond au protoplasme des autres plantes : elle est insoluble dans le suc gastrique artificiel, gonflable par la soude, non gonflable par l'acide chlorhy- drique. On n'y trouve jamais de vacuoles lorsque les cellules sont en voie de division ; elles n'apparaissent que dans des cellules âgées ou mourantes. La portion centrale du corps protoplasmique est incolore et offre parfois une structure granuleuse ou réticulée. Le violet de mé- thyle, chez les Oscillaires par exemple, la colore fortement, tandis que le protoplasme périphérique conserve sa teinte verte. Dans cette partie centrale, on remarque aussi un ou deux corpuscules, ayant l'aspect de nucléoles et particulièrement nets dans le genre Scytonema; pour les XIV — rendre plus apparents dans les autres genres, on traite les filaments par une solution de sel marin au dizième. Il est à remarquer que la substance- qui offre les caractères de la nucléine peut manquer totalement dans certaines conditions de culture, par exemple chez les Oscillaires exposées à la lumière ; on peut même faire disparaître ainsi la nucléine (?) déjà existante. Pareille chose ne s'observe jamais pour le noyau des autres plantes. Aussi l'auteur pense-t-il qu'il est difficile de considérer comme un noyau la masse plasmique centrale des cellules des Cyanophycées. Au moment de la division cellulaire, le corps central incolore se divise en deux moitiés sans jamais présenter les figures caractéristiques de la division des noyaux ; puis la membrane, issue du pourtour de la cellule, se développe progressivement vers le centre en poussant devant elle le protoplasme coloré, de façon à constituer bientôt la cloison séparatrice des deux nouvelles cellules. Peut-être l'absence du noyau différencié chez les Cyanophycées est-elle liée au manque de reproduction sexuée chez ces plantes? E. Belzung. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (Bd VII, Heft lo, 1889). R. V. Fischer-Benzon. Untersuchung-en ûber die Torfmoore der Pro- vinz Schleswig--Holstein. — U. Dammer. Zur Morphologie der Eriogoneen. — P. Ascherson und P. Magnus. Die weisse Heidelbeere {Vaccinium Myr- tillus L. var. leucocarpum Hausm.) nicht identisch mit der durch Scleroti- nia baccarum (Schroet.) Rehm verursachten Sclerotienkrankheit. Boletim da Sociedade Broteriana. (VII, fasc. 2, 1889). J. A. Henriquez. Estudos phaenologicos. — P. A. Saccardo et A. N. Berlese. Mycetes aliquot guineenses a cl. Moller et F. Newton lecti in ins. S. Thomae et Principis. — Augusto Nobre. Recherches histologiques sur le Podocarpus Mannii — G. de Lagerheim. Révision des Ustilaginées et des Urédinées contenues dans l'herbier de Wehvitsch. Botanische Zeitung (1S90). n° 5- E. Zacharias. Ueber die Zellen der Cyanophyceen (Schluss). no 6. J. Behrens. Zur Kenntniss einiger Wachsthums und Gestaltungsvor- gaenge inder vegetabilischen Zelle. - — XV — Botanisches Centralblatt (Bd XLT, iSro). 11^ 5. J. Freyn. Beitraege zur Kenntniss einiger Arten der Gàttung Ranun- r«/7/j (Schluss). no 6. P. Knuth. Blûten-Biologie und Photographie. — Joseph BornmûUer. Zur Flora Ost-Bulgariens. Eine neue Graminee : Diplackne bulgarica Bornm. Botaniska Notiser. (1889, n» 6). B. Joensson. Positivt heliotropiska luftrotsfasciationer hos Aloë brevi- folia Haw. — L. M. Neumann. Studier oefver Skanes och Hallands flora. — B. Coester. Ajuga -pyramidalis . L. X reptans L. funnen i Skane. — C. Elgenstierna. Ragra foer Vestmanland nya vaextlokaler. — 0. F. Aiîders- son. Om Ijiuskopierung. — J. R. Junger. Om Papaveraceerna i Upsala Botaniska Traedgard jemte nya hybrida former. Bulletin de la Société botanique de France. (t. XXXVI, no 7). E. G. Camus. Quelques faits nouveaux sur la flore des environs de Paris. — J. A. Battandier. Note sur un nouveau Lactuca d'Algérie. — L. Trabut. Notes agrostologiques. — E. Mer. De l'influence des éclaircies sur la crois- sance diamétrale des Sapins. — Marcel Brandza. Sur Tanatomie et le dé- veloppement des téguments de la graine chez les Géraniacées, Lythrariées et Œnothérées. — J. Poisson. Observations sur la communication précé- dente. — W. Russel. Note sur l'organisation des verticilles foliaires des Spergules. — G. Rouy. Un hybride des Centaurea calcitrapa L. et C. pul- lata L. (X C. mirabilis Rouy). — Ch. Arnaud. Lettre à M. Malinvaud sur la découverte du Ceterack officinàrum var. crenatum. — Ed. Prillieux. Le Pachyma Cocos en France. — Michel Gandoger. Voyage botanique au Mont Viso. Bulletin mensuel de la Société linnéenne de Paris. n» 102. L. Durand. — Sur la fleur de V Aspidistra punciata [svàtç). — H. Bâil- lon. Liste des plantes de Madagascar {suite). — Sur trois Stephanolis néo- calédoniens. — Les Pentanura du Yunnan. — L'organisation de la fleur et du fruit de VHarpagonella. — Sur l'organisation des Humbertia. — Les fleurs mâles du Podoon (suite). n° 103. H. Bâillon. Le Bonamia de Dupetit-Thouars. — Sur V Ellisiophylhim. — Les fleurs du Sacelliiim lanceolatutn H. B. K. — Sur un nouveau The- nardia du Mexique. — La préfloraison de la corolle des Dichondrées. — Sur plusieurs Acanthacées à fleurs involucrées. — Sur le Pamboiano. — Les quatre divisions stylaires du Cleonia. XVI Flore^ (1890, Heft i). C Giesenhagen. Das Wachsthum der Cystolithen von Ficus elastica. — R. Hegler. Histochemische Untersuchung-en verholzter Membranen. — B. Schaefer. Beitrag- zur Entwickluntrsg-eschichte des Fruchtknotens und der Placenten. — 0. Rosenthal. Zur Kenntniss von Macrocystis und Tha- lassiophyllum. — R. Kûhn. Ueber den anatomischen Bau von Danaea. Journal of Botany (février 1890). Geo. Massée. A monograph of the genus Podaxis'Dç.%\ . {Podaxon Fr.). — G. Claridge Druce. Notes on Scotch Plants. — Rev. E. S. Marshall. On Festuca keterophylla, etc. Lam. — William Ramsay Me Nab. — James Britten and G. S. Boulger. Biographical index of British and Irish botanists (contin.). — T. A. Preston. Wilts Plants. Malpighia (Vol. III, fasc. IX). F. Delpino. SuUa impollinazione delT Arum Dracunculus L. — E. de Toni. Note suUa Flora Friulana, série terza. — A. Poli. Note di Microtec- nica. — C. Acqua. SuUa formazione dcU'ossalato calcico nelle piante. — - Ugo Brizi. Contribuzione aU'Epaticologia italiana. Le Naturaliste. 15 janvier. G. Rouy. Suites à la Flore de France de Grenier et Godron (suite) ; Evax Cavanillesii Rouy. — P. Maury. Le Palmier du Chili {^Jubsea specta- bilis H. B. K.). jer février. P. Maury. Le D^" Ernest Cosson. — P. Hariot. Le Chrysanthème. — G. Rouy. Suites à la Flore de France de Grenier et Godron (suite) : Ade- nostyles pyrenaica Lange. Revue bryologique. (17'' année, n'^ i). L. Corbière. Les Fossombronia du département de la Manche. — G. Ja- meson. Rhabdoweisia crenulata as a French Moss. — Morin. Liste de quelques Muscinées récoltées aux environs de Dinan (Côtes-du-Nord), de 1887 à 1889 {suite). — Philibert. Etudes sur le péristome (suite). Revue générale des sciences pures et appliquées. (no I, 15 janvier 1890). H. Lecomte. La Ramie. Revue mycologique (Janvier 1890). C. Roumeguére. Parasitisme du Tremella Dulaciana sp. n. sur VAfari- cus nebularis. — N. Sorokine. Matériaux pour la Flore cryptogamique de l'Asie centrale [suite). — G. Bresadola et C. Roumeguére. Nouvelles contri- butions à la Flore mycologique des îles Saint-Thomas et des Princes. N" s. i"' MARS 1890. Supp/emeni au ]ouTna\ de Botanique. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE F. Delpino. — Osservasioni e notebotaniche. X. Sïngolare fenomeno d'irritabilità ne lie specie di Lactuca \Observations et 7iotes bota- niques. X. Singulier phénomène d'irritabilité dans les espèces de Lactuca]. (Malpighia, Vol. III, fasc. viii, 1889.) Le phénomène décrit par l'auteur a été observé par lui dans le jardin botanique de Gênes sur des pieds vigoureux de Lactuca virosa, ainsi que sur le L. sativa et, à un degré moindie, sur le L. saligna. Si, pendant les journées chaudes de l'été, alors que la végétation est active et que les tissus sont très tendres, on touche, même très légère- ment, avec un corps dur quelconque l'épiderme des bractées, des bractéoles ou de l'involucre, on voit immédiatement une petite gout- telette de latex jaillir au dehors. A première vue, on peut supposer que le contact a produit une déchirure du tissu épidermique. Mais l'expérience réussit également avec un poil très fin ou un cheveu, et l'observation microscopique ne révèle aucune lésion de l'épiderme sous la goutte de latex. M. Delpino croit pouvoir admettre que les cel- lules sous-jacentes, sensibles au moindre choc, entrent dans un état de tension spéciale qui occasionne une légère rupture dans un des vaisseaux laticifères et qu'une goutte de latex jaillit vraisemblablement par un stomate. L'auteur regarde ce phénomène comme susceptible d'écarter les petits insectes dont le frôlement des pattes suffit à provoquer l'émis- sion du latex dont les gouttes, comme il s'en est assuré par des expériences, ne tarderaient pas à arrêter leur marche. Et de fait, les feuilles et les inflorescences des dites Laitues se montrent toujours remarquablement indemnes. Il serait intéressant, remarque en terminant l'auteur, d'essayer si l'action du chloroforme sur ces plantes aurait pour effet de supprimer l'écoulement du latex à la suite d'un simple contact. L. MOROT. Alexander Livingston Kean. — The Lily disease in Bermuda \La maladie du Lis à Bermude] (Botanical Gazette, Vol, XV, n° I, 1890). Depuis quelques années, la culture du Lis à Bermude est entravée par une maladie qui cause de grands ravages. Le Lis cultivé en grand dans ce pays est une variété naine du Lilium longiflorum, désignée XVIII — sous le nom de L. Harrisn, La^ maladie débute par l'apparition d'un ou plusieurs points de couleur orangée sur les feuilles et les fleurs, généralement à la face supérieure de la feuille, que les taches, en grandissant peu à peu, finissent par envahir complètement. Leur déve- loppement est favorisée par la chaleur humide. A la suite d'observations répétées, et d'une série d'expériences, l'auteur est arrivé aux conclusions suivantes : l'épidémie qui règne sur les champs de Lis à Bermude n'est pas due, comme l'avaient d'abord pensé certains observateurs, à des piqûres d'insectes, non plus qu'à des Bactéries, mais doit être attribuée à un Champignon; celui-ci est identique au Botrytis qui a été récemment décrit par M. Marshall Ward et qui, en Angleterre, produit une maladie analogue sur le Lilium candidum. Ce Champignon, ajoute M. Kean, semble délicat et pourrait être efficacement combattu par les divers agents utilisés dans le traitement des maladies des plantes ; mais la difficulté réside dans leur emploi, les substances pulvérulentes ou liquides répandues sur les feuilles étant entraînées par l'abondante rosée qui se développe sous un climat chaud et humide. L'auteur a remarqué que les Lis abrités par les haies de Layirier-rose dont sont fréquemment bordés les champs de culture restent indemnes. Faut-il attribuer cette immunité aux émanations de ces arbustes? M. Kean est plutôt porté à croire qu'ils agissent simple- ment en retenant la rosée et en préservant par suite les Lis de l'humi- dité qui favorise le développement du parasite. Dans ce cas, la ma- ladie pourrait être combattue en alternant dans les champs de culture les rangées de Lis avec des rangées d'autres plantes plus élevées. L. MOROT. L. Mangin. — Sur la substance intercellulaire (Comptes rendus heb- domadaires des séances de l'Académie des sciences, tO!7teCK^ n° 5, 1890). L'auteur se propose, dans cette Note, de montrer que chez les Pha- nérogames et les Cryptogames (à l'exception des Champignons et d'un grand nombre d'Algues), les cellules qui constituent les tissus à élé- ments mous sont reliées entre elles au moyen d'un ciment formé d'acide pectique à l'état de pectates insolubles, ciment qu'il désigne sous le nom de substance ititer cellulaire, de préférence à celui de lame moyenne y comme exprimant mieux son origine et son mode de formation; M . Man- gin est arrivé à ce résultat à la fois par la dissociation et l'analyse chi- mique des tissus et par leur examen microscopique au moyen des réac- tifs colorants (phénosafranine ou bleu de méthylène, après action de l'acide chlorhydrique). — XIX — La substance intercellulaire forme une couche mince dans toute la surface de contact des cellules, et produit, à l'endroit où celles-ci se séparent, un bourrelet formant un cadre qui limite la surface de contact et qui fait saillie dans la cavité des méats qu'il peut même remplir com- plètement. Dans les méristèmes, où les méats n'existent pas encore, on n'aper- çoit pas les cadres de pectates, et les très jeunes cloisons, qui parais- sent indivises, manifestent déjà les réactions de la cellulose et des composés pectiques ; il existe cependant, au milieu de la membrane, en apparence homogène, une lame très mince de pectates insolubles, car le traitement successif par l'acide chlorhydrique et les sels alcalins provoque la dissociation de ces tissus. La substance intercellulaire, formée de pectates insolubles, est donc individualisée de bonne heure dans les méristèmes ; sa transfor- mation partielle en pectates solubles permet le dédoublement de la membrane et la formation des méats; par une sorte d'exsudation, elle forme, dans les tissus adultes, les ornements qui renforcent les surfaces d'union des cellules et qui augmentent la solidité des tissus. L. MOROT. F. Schmitz. — Systematische Uebersicht der bisher bekannten Gat- tungen der Florideen [Révision systématique des genres actuellement connus de Floridées\ (Flora, 18S9, Heft 5.) Dans cette note, qui n'est que le résumé d'un mémoire plus étendu non encore publié, M. Schmitz indique une nouvelle classification des Floridées en quatre groupes d'après le mode de développement de l'œuf : 1° Nemalionin^ {Lemaneaceas f Hehninthocladiacess ^ Chœtangia- ceee^ Gelidiaceés) ; 2° GiGARTiNiN^ (Acrotylacese ^ Gigartinaceœ, Rhodophyllidaces?) ; 3° RnODYMENiNiE [Sphserococcaceœ, Rhodyme?iiaceée ^ Delesseria- cesè^ Bonnemaisoniaceâs ., Rhodomelace^ ^ Ceramiacese) ; 4° Cryptonemin^ (Gloiosiphoniaceée ^ Grateloupiaceée ^ Dumonti- accée,, Nemastomacese , Rhizophyllidaceœ ^ Squamariaceas , Coralli- nacess). L'auteur a fait connaître, de nom seulement, un certain nombre de genres nouveaux : Choreonema, Bertholdia^ Platoma, Carpopeltis, Thuretella, Milllerella, Psilothallia^ Compsothamnion, Pterosiphonia, Cladurus^ E^iantiocladia, Sonder ella^ Halichrysis, Grunowiella, Craspedocarpus^ Euryomma^ Agardhiella, Turnerella, Binderella. Il est à remarquer que M. Schmitz n'a pas placé les Bangiées dans son essai de classification. D'autre part, il a exclu des Floridées les — XX — genres suivants : Thorea^ qui rippartient aux Phœophycées ; Kursia, créé par Martens pour une Hépatique ; Polycladïa, fondé mal à propos sur des fragments d'un Cystosira; Sienodesmia^ qui est une Phanéro- game; Askenasya^ plante multiple qui renferme des états rudimen- taires de V Oncobyrsa rivularis tX. d'une espèce de Chantransia. P. Hariot. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES Annals of Botany (Vol. IV, n" 13, 1889). G. Massée. A monograph of the British GastrOmycetes. — C. A. Barber. On a chang"e of flowers to tubers in Nymphasa Lotus var. monstrosa. — Anna Bateson. On the chang-e of shape exhibited by turgescent pith in water. — H. W. T. Wagner. Observations on the structure of the nuclei in Peronospora parasitica during the formation of the oospore. — D. H. Scott. On some récent progress in our knowledge of the anatomy of plants. — W. Gardiner. A new application of photography to the démonstration of certain physiological processes in plants. — M. T. Masters. Double flowe- red Ceanothus. — F. 0. Bower. Or D"" Macfarlane's observations on pitchered insectivorous plants. — F. 0. Bower. Attempts to induce aposporous development in Ferns. — A. L. Kean. A Lily disease in Bermuda. — A. L. Kean. The Onion disease in Bermuda. — A. W. Bennett. Vatickeria- galls. — J. B. Farmer. The stomata in the fruit of Iris-pseudacoriis L. — T. Johnson. Mystropetalon Thomii Haw. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (Band. VII, Heft. i, 1890.) W. Hirsch. Welche Einrichtungen bestehen behufs Ueberfûhrung der in dem Speichergewebe der Samen niedergelegten Reservestoffe in den Embryo bei der Keimung.^ — Frantz Schùtt. Ueber Peridineenfarbstoffe. — Cari Mikosch. Ueber ein neues Vorkommen geformten Eiweisses, Botanische Zeitung (1890) n° 7. J. Behrens. Zur Kenntniss einiger Wachsthums- und Gestaltungsvor- gaenge in der vegetabilischen Zelle {Forts.). — H. Hoffmann. Ueber phaenologische Accomodation {Forts.). — B. Stange. Ueber chemotactische Reizbewegungen . Botanisches Centralblatt (Bd. XLI, 1890.). n° 7. Schumann. Beitrag zur Anatomie des Compositenstengels, — Rudolf Hesse. Zur Kntwickelungsgeschichte der Hypogaien. — Engelhardt. Ueber die Tertiaerenpflanzen Chiles. N" 6. — i6 MARS 1890. Supplément aîi ]o\i.xx\-3\ de Botanique. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Paul Maury. — ContribuHo7is à la Flore du Paraguay : Cypéracées. (Mémoires de la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève, Tome XXXI, n° i.) Les plantes faisant l'objet de cette étude ont été récoltées par M. Balansa au cours de deux explorations successives effectuées l'une de 18743 1877, l'autre de 1878 à 1884. Elles comprennent 87 espèces réparties entre 13 genres de la manière suivante : Anosporum 3 espèces, dont 2 nouvelles. Cyperus -27 — 5 — Kyllingia 2 — ■ » — Fimbristylis 5 — k — Eleocharis 16 — 5 — Scirpus 2 — B — Fuirena i — » — Lipocarpha i — » — Platylepis i — » — Dichromena .... 4 — i — Rhynchospora . . . 11 — 2 — Scleria 8 — 2 — Carex .6 — i — Total. ... 87 espèces, dont 18 nouvelles. Si l'on compare les Cypéracéep du Paraguay avec celles des régions voisines, on constate d'abord, conformément aux remarques déjà faites par M. Micheli pour les Légumineuses, que la majeure partie des espèces paraguayennes croissent aussi au Brésil, notamment sur le versant sud- ouest du grand plateau central, dans la province de Matto Grosso et dans les provinces méridionales de Sao Paulo à Rio Grande do Sul. Cette aire, dit l'auteur, est en somme une résultante des conditions géographiques et climatériques de ces régions dont le Paraguay, au moins dans sa partie orientale, n'est qu'une portion. D'autre part, les Cypéracées du Paraguay présentent une variété moindre que celles des contrées brésiliennes voisines, ce qu'on doit sans doute attribuer à ce fait qu'elles proviennent d'une région relativement peu étendue et de conditions végétatives analogues. Les termes d'une comparaison entre les Cypéracées du Paraguay et de la Bolivie sont tout à fait insuffisants ; celles qui proviennent de — XXII — ce dernier pays dans les collections d'Orbigny, Weddel, Mandon, ont été récoltées dans la région des Andes et offrent plus d'affinités avec celles du Chili qu'avec celles du Paraguay. Le grand Chaco, interposé entre les Andes et les sierras d'où coulent les principaux affluents du Paraguay, semble constituer une barrière qui s'oppose au passage des espèces végétales caractéristiques de l'est à l'ouest. Enfin, on peut constater entre les Cypéracées du Paraguay et celles de la République Argentine une divergence à la fois numérique et spé- cifique, qu'explique l'influence de climats différents. En somme, cet examen comparatif montre que les Cypéracées pa- raguayennes font partie de la flore tropicale brésilienne ; ces affinités ne sont d'ailleurs pas limitées à cette famille et semblent au contraire un fait généra] . Toutes les espèces nouvelles décrites par M. Maury {Anosporum piliferum, A. paraguayense; Cyperus redolens^ C. cinereus, C. iïm- batus^ C. capitinduensis, C. Balansée; Eleocharis sangui/iea, E. pa- ragicayensis, E. ïniertnedia, E. villaricensis, E. cofitracia ; Dichro- mena cafiescens; Rynchospora macidata, R. préecincta; Scier ia sca- brosa, S. Balansée ; Carex pm'aguayensïs) sont représentées dans onze planches dues à l'habile crayon de Mme Bergeron-Hérincq. L. MOROT. Juan J. Rodriguez y Femenias. — Dos especies nuovas del género Nitophyllum [^Deiix nouvelles espèces de Nitophyllum] (Datos al- gologicos ïn Anal, de la Soc. Esp. de Hist. nat., t. XVIII, 1889. - 2 pi.) L'auteur décrit dans cette note deux espèces nouvelles récoltées en haute mer à Minorque, et qu'il désigne sous les noms de Nitophyllum carneum et N. marmoraium. Le N. carnemn se rapproche du N. carybdâsum Bzi, mais cette der- nière espèce est sessile, atteint 35 cm. de longueur et croît à 5 m. de profondeur, tandis que la première est toujours stipitée, se trouve sur • des fonds de 80 à 130 m., et ses plus grands échantillons ne dépassent pas 8 cm. ; en outre les sores et les tétraspores du N. carneum sont plus petits que ceux du A^. carybdseum. Le N. marmoraium ne semble pas pouvoir être confondu avec au- cune autre espèce. Celle qui s'en rapproche le plus est le N. Bonne- maisoni^ qui s'en distingue immédiatement par son stipe prolongé et ramifié dans la partie inférieure du limbe, par l'absence de veines, par le bord denticulé des laciniures, et par ses sores plus grands, mesurant de 0,50 à 1,05 mm. de diamètre. L'étude comparée de ces deux espèces avec les espèces voisines a XXI II amené M. Rodriguez à attacher une certaine importance à un caractère trop négligé, suivant lui, par les auteurs, et qui lui a paru constant, à savoir la forme convexe ou biconvexe des sores : dans le premier cas, les sores n'occupent qu'une des faces du limbe ; dans le second cas, ils en occupent les deux faces. Tantôt les séries de cellules qui constituent le tissu de la fronde et qui, au début, coupent verticalement le sore, conservent leur position jusqu'à la maturité de celui-ci et forment des sortes de cloisons bien marquées entre les tétraspores, comme chez le jV. carneum; tantôt, au contraire, ces cellules sont comprimées et disloquées par l'accroisse- ment des tétraspores, de sorte qu'elles finissent par être à peine appa- rentes, ou même par s'oblitérer complètement, comme chez le N. Bon- nemaisoni. Le parenchyme ordinaire de la fronde peut aussi se modifier dans quelques espèces à l'endroit des sores et présenter en ces points deux ou plusieurs couches de cellules, alors que le reste du limbe est mono- stro ma tique. Enfin l'auteur fait remarquer que le terme de veines a été employé dans deux sens différents et sert à désigner tantôt les prolongements du stipe sous le limbe, tantôt des lignes superficielles de cellules spé- ciales. Il propose de réserver à ces dernières seules le terme de veines et d'appeler nervures les côtes formées par les prolongements du stipe. Comme conclusion pratique de ses observations, M. Rodriguez propose un nouveau groupement systématique des NHophyllu77i médi- terranéens ; en voici les lignes principales. I. — Fronde plus ou moins dressée, non radicante. A. — Fronde filiforme. vSores infra-axillaires {N. confervaceum Menegh.) B. — Fronde plane, membraneuse. a. — Sores presque solitaires au-dessous des extrémités des segments de la fronde {N. uncinatum J. Ag., N. venulosum Zanard.). b. — Sores épars sur la totalité ou la plus grande partie de la surface de la fronde. 1. — Sores biconvexes, tétraspores faisant saillie sur les deux faces du limbe; fronde monostromatique, sans nervures ni veines. * Cloison centrale qui divise verticalement le sore marquée et bien visible {N. punctahim Harv., N. carybdasum Borzi, N. car- neum (i) Rodr.). ** Cloison centrale du sore peu visible Ou oblitérée {N. Bonnemai- soni Grev.) . 2. : — Sores convexes^ tétraspores faisant saillie sur une seule face I. Fronde largement stipitée, cunéo-flabellée, palmatilobée ou palmatifîde, à lobes larges. Stipe simple ou rameux, non prolongé sur le limbe. Bord des lobes d'abord entier, parfois denté-frangé à la fin. Sores de 0,35 à 1,05 mm. de diamètre. — XXIV — du limbe; fronde stipitée, veinée (N. marntoratum (i) Rodr., N. Hilliae Grev.). c. — Sores formant des lignes longitudinales, à peu près parallèles au bord des laciniures, ou occupant des prolifications marginales. Fronde stipitée {N. Gmelîni Grev., N. Sandrianum Zanard., N. laceratmn Grev.). II. — Fronde horizontale, radicante à la face inférieure {N. repians Crouan). L. MOROT. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES Botanical Gazette. (Vol. XV, n° 2, février 1890). John Donnell Smith. Undescribed Plants from Guatemala. VII. — John M. Coulter and Walter H. Evans. A Revision of North American Cornaceae. — F. Renauld and J. Cardot. New Mosses of North America. III. — W. G. Farlow. Poisonous action of Clathrus columnatus. — C. B. Atwell. Chloro- phyll in the embryo, Botanische Zeitung (1890). nos 8^ ç^ 10, J. Behrens. Zur Kènntniss einiger Wachsthums- und Gestaltungsvor- gaenge in der vegetabilischen Zelle [Forts, und Sckluss). — H. Hoffmann. Ueber phaenologische Accomodation {Forts). — B. Stange. Ueber chemo- tactische Reizbewegungen {Forts.). n" II. B. Stange. Id. {Sckluss). — H. Hoffmann. Id. {Sckluss). Botanisches Gentralblatt (Bd. XLI, 1890). n^8. Julius Roell. Ueber die Veraenderlichkeit der Stengelblaetter bei den Torfmoosen. — A. N. Lundstroem. Einige neuere Untersuchungen ûber Domatien. — C.Th. Moerner. Eine Form von Betula verrttcosa Ehrh. — K. Starbaeck, Drei neue Pyrenomyceten {Chsetomium discolor, Nectria sphaeroboloideSi Niesslia Haghmdi). no 9. J. Roell. Id. {Sckluss). — K. Starbaeck. Id. (Sckluss). I. Fronde monostromatique, flabellée, lobée. Stipe simple, court ou presque nul. Nervures nulles. Veines couvrant toute l'étendue du limbe, formées d'une seule série de cellules, réticulées-marbrées. Sores de 0,36 à 0,54 mm. de diamètre. Bord des lobes entier. Paris. — J. Uersch, imp. 22, PI. Denfert-Rochereau. N° 7. — i" AVRIL 1890. Supplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE E. Rostrup. — Mykologiske Meddeleher \Commumcations mycolo- gtques], (Meddelelser fra den botaniske Forening i Kjobenhavn, T. II, n° 4.) L'auteur a consigné dans ce mémoire quelques observations sur les Champignons et notamment sur les Urédinées. Il y étudie le Puccinia triarticulata Berk. et Curt. de VElymus arenarius, pour lequel M. de Lagerheim a créé l'an passé le genre Rostrupia. 'Lq Jumpertis communis qui nourrit déjà, comme on sait, les Gym- nosporangium clavariœforme et juniperinum fournit bien vraiment une troisième espèce du même genre, le G. tremelloides d'Hartig, qui, paraît-il, forme son Ecidium sur le Pommier. M. Plowright {British UredineéB) avait déjà signalé ce troisième Gymnosporangùtm, mais sans indiquer l'espèce dans le cycle de laquelle il rentre. M. Rostrup a observé au Jardin botanique de Copenhague uneUré- dinée croissant sur le Cassandra [Andromeda) calyculata et à laquelle il donne le nom de Cœoma. Cassandrée. Ce doit être la plante décrite sous ce même nom, en 1887, par M. Gobi et trouvée par lui dans les marais de Finlande et par M. Kusnetzoff aux environs de Saint-Péters- bourg, où je l'ai récoltée moi-même. D'après M. Gobi, cette espèce serait la forme écidienne du Melampsora Vaccinii, mais je ne sache pas que des cultures directes en aient fourni la preuve. M. Rostrup signale encore : un Pyrénomycète nouveau, le Meta- sphseria corvina, trouvé sur des plumes de corneille ; le Sepedomum fuscum, qui vit sur le Poly parus resinosus et qui établit le passage des Sepedo7iium aux Mycogone avec lesquels ils ne forment probablement qu'un seul genre ; un Mitrula^ M. sclerotïorum, qui forme ses sclé- rotes sur le Lotus cornïculatus. Georges Poirault. Schultze. — Ueber die sticksiofffreien Reservestoffe einiger Legumi- no s s amen. \Sur les principes tertiaires de réserve de quelques graines de Légumineuses^ (Berichte der deutschen botanischen Ge- sellschaft, Bd VII, Heft 8, 18S9). On sait, notamment d'après les travaux de Tschirch et Nadelmann, que les Légumineuses contiennent, outre l'huile, quatre principes ter- naires de réserve, savoir : l'amidon, la cellulose de réserve, l'amyloïde et le mucilage, les trois derniers se présentant sous la forme d'épaissis- — XXVI sements de membranes. Les déterminations microscopiques des deux auteurs précités ont engagé M. Schultze à procéder à des recherches macrochimiques . Outre les principes figurés précédemment énumérés, on trouve du saccharose dans le Faba vulgaris et dans le Vicia sativa, ainsi qu'un hydrate de carbone soluble, donnant par l'acide sulfurique étendu du galactose, et par oxydation avec l'acide nitrique de l'acide raucique. Mûntz, qui a isolé ce corps dans le Medicago sativa^ l'appelle galactine. M. Schultze a extrait des Lupins blancs et jaunes un principe analogue qu'il désigne, dans le mémoire complet publié sur ce sujet, sous le nom de ^-galactane . La ^-galactane est consommée pendant la germination des graines. Pour le démontrer, on détermine comparativement la quantité d'acide mucique que fournissent d'une part les graines non germées, d'autre part les jeunes plantules. Dans l'un et l'autre cas, on traite l'extrait aqueux des matériaux soumis à l'étude par le tannin et l'acétate de plomb pour le purifier, puis par l'acide nitrique. On obtient ainsi de l'acide mu- cique si l'on opère avec les graines non germées, tandis qu'on ne peut en retirer des plantules après six jours de germination. On trouve aussi dans les graines de Légumineuses un hydrate de carbone insoluble, donnant du galactose et un glucose sous l'influence de l'acide sulfiirique étendu, et de l'acide mucique par l'acide nitrique. L'auteur l'appelle paragalactane : ce principe fait partie des épaississe- ments des membranes. Avec la phloroglucine et l'acide chlorhydrique, la paragalactane se colore en rouge, réaction que ne donne pas la cellulose. Comme la ga- lactane, elle est consommée pendant la germination et fait par consé- quent partie des réserves ; on peut d'ailleurs suivre à ce moment la ré- sorption lente des épaississements des membranes. La paragalactane de M. Schultze est donc un corps bien différent de la cellulose de réserve étudiée par M. Reiss (i), car celle-ci donne par hydratation un sucre spécial, la séminose. On voit que les réserves ternaires des Légumineuses sont assez com- plexes, une seule et même graine pouvant contenir jusqu'à quatre prin- cipes hydrocarbonés différents. C'est ainsi que les Lupins jaunes con- tiennent de l'huile grasse, de la ^-galactane et de la paragalactane, pas ^e saccharose. La Fève, le Pois, la Vesce renferment de l'amidon, une très faible proportion d'huile, de la paragalactane (ou une substance ana- logue) et de la jS-galactane ; il faut ajouter du saccharose pour la Fève, et probablement aussi pour les deux autres graines. E. Belzung. I. Ber. der d. bot. Gesellschafi, 1889, fasc, 8, page 322. — XXTII — PUBLICATIONS PERIODIQUES Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (Bd VIII, Heft 2, 1890.) G. Haberlandt. Die Kleberschicht des Gras-Endosperms als Diastase ausscheidender Drûsengewebe. — A. Tschirch. Ueber durch Astegopteryx, eine neue Aphideng-attung-, erzeugte Zoocecidien auf Styrax Bemoin Dryand. Botanische Jahrbûcher fur Systematik, Pflanzengeschichte und Pflanzengeographie. (Bd. XI, Heft IV, i88g.) N. A. Ivanitzky . Verzeichniss der im Gouvernement Wolog"da wildwach- senden Pflanzen. — Adolf Reinsch. Ueber die anatomischen Verhaeltnisse der Hamamelidacea; mit Rûcksicht auf ihre systematische Gruppierung-. — M. Kuhn, E. Hackel, 0. Boeckeler und F. Buchenau. Plantse Marlothiana;, Nachtrag- : Polypodiaceae, Gramineae, Cyperaceae undjuncaceae. — A. Garcke Ueber Cas sine domingensis Spr. — Johann Janko. Abstammung- der Plata- nen. — Conwentz. Die phytopalaeontologische Abteilung- des Naturhisto- rischen Reichsmuseums in Stockholm. Botanische Zeitung (1890). n°s 12 et 13. H. zu Solms-Laubach. Die Sprossfolg-e der Stangeria und der ûbrigen Cycadeen. Botanisches Centralblatt (Bd Xl^I). n<> 10. P. Enath. Ein Streit Kieler Botaniker zu Anfang des vorig-en Jahrhun- derts. — Br. Blocki. Rosa ciliato-sepala nov. spec. n" II. P. Knnth. Id. {Schluss). n° 12. M. Wilkomm. Veg-etationsverhaeltnisse von Traz os Montes. — ■ Von Tubeuf. Veg-etationsverhaeltnisse im boehmischen Urwalde. — Von Tubeuf Die Buchenkeimlinge von Sommer 1889. — G. 0. Hartz. Pkysomyces hete- r os parus n. sp. n» 13. M WUkomm. Id. {Forts). — G. 0. Harz. Id. {Sckluss). Bulletin de la Société botanique de France. (T. XXXVI, 1889, Actes du Congrès de Botanique.) Ed. Bureau. Exposé de la première question proposée au Congrès (Cartes de géographie botanique). — E. Paque. Carte botanique univer- selle et projets relatifs à son mode d'exécution. — Ed. Biureau. Rapport pré- — XXVIII — sente au nom de la Commission des cartes botaniques. — 0. Drude. Note sur la première question du programme proposé par la Société botanique de France à l'occasion du Congrès de 1889. — J. Vesque. De l'emploi des caractères anatomique dans la classification des végétaux. — P. Vuillemin. La micrographie et la botanique descriptive. — L. Guignard. Sur les phé- nomènes morphologiques de la fécondation. — Ed. Bornet et Ch, Flahanlt. Sur quelques plantes vivant dans le test calcaire des Mollusques. Hedwigia (1890, Heft 1). F. Stephani. Die Gattung Lej'eunea in Herbarium Lindenberg. — P. Magnas. Bemerkung ûber die Benennung zweier auf Alnus lebender Ta- phrina-Kr tcn. — P. Oietel. Beschreibung eines neuen Phragmidiums. — H. Klebahn. Neue Untersuchungen und Beobachtungen ûber die Blasenroste der Kiefern. — Ludwig Klein. Ueber den Formenkreis der Gattung Volvox und seine Abhaengigkeit von aeusseren Ursachen. — C. A. J. A. Oudemans. Eine Rectification. — P. Richter. Ferdinand Hauck. Jahrbûcher fur wissenschaftliche Botanik. F. A. F. C. Went. Die Enstehung der Vacuolen in den Fortpflanzungs- zellen der Algen. — Ludwig Koch. Die Paraffineinbettung und ihre Verwen- dung in der Pflanzenanatomie. — Th. Bokorny. Die Wege des Transpira- tionsstromes in der Pflanze. Journal of Botany. (Mars 1890). Henry and James Groves. Notes on the British Characese for 1887-9. — Geo. Massée. A monograph of the genus Podaxis Desv. (= Podaxon Fr.). {Concluded). — kx\\i^3X Bennett. Further Records from Iceland.— Benjamin Clarke. — H. Boswell. John Bland Wood. — G. Barret-Hamilton and L. S. Glascott. Plants found near Kilmanock, Co. Wexford. — James Britten and G. S. Boulger. Biographical Index of British and Irish Botanists. — Arthur Bennett: A. Potamogeton Note; — Potamogeton Tuckevmani Robbins; — Pringsheîmia Rke. Revue générale de Botanique (15 mars 1890.). Gaston Bonnier. Etude sur la végétation de la vallée d'Aure (Hautes-Py- rénées). — Pierre Lesage. Recherches expérimentales sur les modifications des feuilles chez les plantes maritimes {suite). — Léon Flot. Recherches sur la structure comparée de la tige des divhrcs (fin) . — E. Henry. Revue des travaux de botanique forestière publiés en 1888 et 1889. Revue générale des sciences pures et appliquées. (ire année, n» 4.) L. Mangin. La structure et les fonctions des stomates. Paris. — J. Uersch, imp. 22, PI. Denferl-Rochereau. N" 8. — i6 AVRIL 1890. Supplément au Journal de Botanique. >M«MMMMMMM«MM»MM>WWWn<»rtr>»\rXft«v\JVVVT-TJXnJiri.rLrLru'innr*rvTi"i'Y~'"'*~~~'~'^^ "i"i"i~r'r^inrij'L u _ u'uuuui ^ -' .tr- uiuT-rwi-n ULn.i BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. J. G. Backer. — Vascular Cryptogamia of New Guïnea, collected by Sir W. Macgregor \Crypiogames vasculaires de la Nouvelle- Guinée recueillies par M. W. Macgregor'\ (Journal of Botany, n» 328, vol. XXVIII, april 1890). Le nombre des Cryptogames vasculaires récoltées par M. Macgregor et déterminées par M. Backer s'élève à 70 espèces, dont 18 lui paraissent nouvelles et endémiques. Elles se répartissent ainsi : 3 Gleichéniacées ; 2Cyathéacées,dont i nonvçMe ( Cyaihea MuelleriJ ; loHyménophylla- céeSjdont i nouvelle (Hymenophyllum ooides) ; 42 Polypodiacées, dont 16 nouvelles (Dicksonia rhombifolia^ Davallia cicutarioides, Lindsaya trier enata^ Nephrodium simiclans , Polypodium loxoscaphoides-, P. mol- lipilum, P. Slanleyanum, P. Knufsfurdiamcm, P. subselligueum^ P. scabristipes, P. locellatum^ P. Musgravianum^ P. undosum, P. daval- liaceum, P. bipinnatijidum) ; i Schizœacée; 10 Lycopodiacées, dont moxx'veW.eCLycopodium MacgregoriJ; i Sélaginellacée ; i Equisétacée. La plupart des 50 espèces déjà connues appartiennent aux types caractéristiques de l'archipel Malais et de la Polynésie. Les types tempérés cosmopolites y sont représentés par les Hymenophyllum tunbridgense, Aspidium aculeatum, Nephrodium Filix-mas et Lycopo- dium clavatum. Le Lycopodium Hamiltonii est une espèce caractéris- tique de l'Inde, le L. varium une espèce caractéristique de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande. Le baron de Mueller a décrit d'autre part {Records of Observations of Sir William Macgregor' s Highland plants from New Guinea, in « Transactions of the Royal Society of Victoria ») 60 espèces de Phanérogames, dont 38 nouvelles et endémiques, recueillies au cours de la même exploration, dans la zone montagneuse, entre 8.000 et i3'-.ooo pieds d'altitude. M. Backer pense, avec M. de Mueller, qu'une partie des Fougères doivent provenir d'altitudes plus basses . La pro- portion plus faible des nouveautés pour les Cryptogames que pour les Phanérogames s'explique facilement par la rapidité de l'expédition, et une exploration plus attentive de cette région montagneuse l'augmen- terait probablement beaucoup . L. Morot. P. Viala. — Sur le développeme7it du Pourridié de la Vi^ne et des arbres fruitiers (Coxxi^l. rend, hebdom. des séanc. de l'Acad. des se, t. ex, n° 3, 1S90). M . Viala poursuit depuis plusieurs années d'intéressantes recherches — XXXIV — sur le développement du Dematophora necatrix, le plus commun des Champignons qui, vivant en parasite sur les racines de la Vigne et des arbres fruitiers, y déterminent la maladie connue sous le VLOva.àç. Pour- ridié. Il a ainsi réussi, en variant les milieux de culture, à obtenir la production de périthèces poussant, entremêlés avec les houppes coni- difères, soit sur des sclérotes, soit sur le mycélium. Ces périthèces, très durs, d'un brun foncé, à peu près sphériques et mesurant 2mm. de diamètre, insérés sur un pédicelle très court, sont complètement clos. Sous une double enveloppe se trouve un tissu qui remplit la cavité et dans lequel se montrent des asques filiformes, à membrane hyaline et peu épaisse. Les sporidies, au nombre de 8 par asque, ont une forme de navette arquée et bombée sur une face; elles mesurent 40X 7 H- A la maturité du fruit, elles forment une poussière noire dans la cavité du périlhèce toujours clos, le tissu intérieur s'étant résorbé ainsi que la membrane des asques. La constitution de ces périthèces conduit M. Viala à ranger le Dematophora necatrix parmi les Tubéracées. L. M. PUBLICATIONS PÉRIODIQ^UES. Botanical Gazette (Vol. XV, n° 3, mars i8go). Samuel B. Parish. The Botany of Slover mountain. — M. S. Bebb. Notes on North American Willows. V. — F. Renauld and J. Cardot. New Messes of North America. IV. — Daniel C. Eaton. Aa undescribed Heu- ckera from Montana. — J. N. Rose. Notes on some western plants. — Dr. Charles C. Parry. — F. V. Coville. The System of arrang-ement of gê- nera in the national Herbarium. — John M. Coulter. Pénicillium and corrosive sublimate. Botanische Zeitung (1890). no 16. P. Sorauer. Mittheilungen aus dem Gebieteder Phytopathologie. II. Die symptomatische Bedeutung der Intumescenzen. n» 17. L. Jost. Die Erneuerungsweise von Corydalis solida Sm. Botanisches Centralblatt (Bd XLII). no I. Rudolf Hesse. Zur Entwickelung-sg-eschichte der Hypog-een. — M. Will- komm. Vegetationsverhaeltnisse von Traz os Montes {Forts.). n° 2. Robert Keller. Beitraege zur schweizerischen Phanerogamenflora. I. XXXV Rhodolog-ische Notizen ûber das Gebiet des Medelser und Tavetscher Rheines. — M. Willkomm. Veg-etationsverhaeltnisse von Traz os Montes {Forts.). no 3. Robert Relier. Beitraege zur schweizerischen Phanerog-amenflora {Forts.). — M. Willkomm. Veg-etationsverhaeltnisse von Traz os Montes (Sckluss). n» 4. Robert Keller. — Id. {Forts). — C. Warnstorf. Sphagnum de gêner ans var. immersum, ein europaeisches Torfmoos. Bulletin de la Société mycologique de France. (T. VI, fasc, I, 1890). Em. Bourquelot. Recherches sur les matières sucrées dans les Champi- gnons. — G. Delacroix. Note sur quelques Champignons inférieurs nouveaux recueillis à l'Exposition coloniale {Leptostroma bambusina, Diplodiella du- bia, Placosphseria Calami, spp. nn.) . — Em. Boudier. Des paraphyses, de leur rôle et de leurs rapports avec les autres éléments de l'hyménium. — N. Patouillard. Sur la place du genre Favolus dans la classification. — Ernest Roze. Les premiers mycologues parisiens. — J. Bresadola. Fungi Kamerunenses a cl. viro Joanne Braun lecti, additis nonnullis aliis novis, vel criticis ex regio Museo bot. berolinensi (Ompkalia reflexa, Entoloma rodopheunt, Nolanea kamerunensis .^ Lentinus Braunii, Boletiis Braunit, B. rufo-badiiis , Poly parus s.fuamulosus, P. Schumanni, Déedalea conchata, Merulius tessellaius, Hydnum Henningsii., spp. nn.). — F. Bertrand. Clet dichotomique des Bolets. — F. Bertrand. Clef dichotomique pour la déter- mination des Agaracinées à spores blanches. — J. Costantin. Remarques sur la collection de Champignons microscopiques figurant à l'exposition de la Société mycologique. — Léon Rolland. Rapport sur l'exposition myco- logiquQ et les herborisations de la session. — Léon Rolland. Essai d'un ca- lendrier des Champignons comestibles des environs de Paris {suite). — Em. Bourquelot. Le marché aux Champignons à léna en 1888 et 1889. Journal of Botany (avril 1890). M. D. Focke. Notes on English Rubi. — J. G. Baker. Vascular Crypto- gamia of New Guinea collected by Sir W. Macgregor. — Reginald W. Scully. Plants found in Kerry, 1889. — James Britten and G. S. Boulger. Biogra- phical Index of British and Irish Botanists. — J. Benbow. Middlesex Plants. — Wm. West. Sciadium arbuscula A. Braun. — G. C. Druce. Crépis fœtida L. in Northamptonshire. Malpighia (Vol. III, fasc. X, XI, XH). S. Belli. Che cosa siano Hieracium Saèaudum Linné e Hieracîum Sabau- dum Allioni. — Baccarini Pasquale. Intorno agli elementi speciali délia Glycine sinensis. — 0. Mattirolo. Sul valore sistematico délia Saussurea depressa Gren., nuova per la floi'a italiana. — F. Delpino. Fiori monocen- trici e policentrici. — G. Ârcangeli. Suir impoUinazione del Dracunculus — xxkvi — vttlgaris (L.) Schott, in riposta al Prof. F. Delpino. — Ettore de Toni. Note sulla flora friulana. Série terza {Contin. e fine). — Herrmann Ross. Contribuzioni alla conoscenza del'periderma. — Alfred Moeller. La micolo- gia moderna ed i lavori del. Prof. O. Brefeld. La nuova Notarisia (avril (1890). J. B. de Toni e Fr. Saccardo. Revisione di alcuni generi di Cloroficee epifite. — A. Piccone. Noterelle ficolog-iche. IV. Cenni intorno aile matrici nelle quali vive V Enter omorpha compressa ed alla sua distribuzione batime- trica; V. Frammenti alg-ologici per l'isola di Caprera; VI. Riposta alla nota del Sig. Rodrig-uez : < La costituzione mineralogica del suolo puô contri- buire alla ficchezza alg'ologica di un paese ? » . Nuovo Giornale botanico italiano. (Vol. XXII, n° 2, avril 1890). E. Tanfani. Florula di Giannutri. — S. Sommier. Délia presenza di sti- pole nella Lonicera caerulea. — G. Cuboui. Osseivazioni anatomiche sugli acini d'uva disseccati dal « mal del secco ». — C. Avetta. Quarta contribu- zione alla flora dello Scioa. Quinta contribuzione alla flora dello Scioa. — S. Sommier. 11 nuovo g-iardino botanico La Linnsea. Fiante del Jardin délia Mer de glace. — A. Goiran. Di alcune gall.* délia Quercia. Di una nuova stazione di Viscum laxum Boiss. etReut. Sulla inserzione spontanea di una pianta di Quercus Ilex L. sopra altra di Flatano. — J. Bresadola. Corticium Marte llianum n. sp. — A. Bottini. Appunti di briologia italiana. — G. Ar- cangeli. SuUe emergenze e spine cell' Euryale e sulle cladosclereidi délie Ninfeacee. — C. Massalongo. Sulla s -operta délia Taphrina cserulescens (Dura, et Mont.) 'lui. in Italia. — G. Arcangeli. Sulla struttura del frutto délia Cyphomandra betacea Sendtn. — G. Gaeta. Lettera al prof. T. Caruel sulle Conifere più adulte coltivate presso la villa del Pogg'iolo a Moncioni, comunità di Montevarchi. — L. Micheletti. Notizie sul Lepidium virginicum in Francia, fornite da E. Briard. — G. Grilli. Licheni raccolti nell' Apennino Marchigiano. — G. E. Mattel. Osservazioni sulla Mina lobata Lall. et Lex. C. Massalongo. Nuova abitazione délia Lejeunea Rossettiana C. Mass. — A. Goiran. Di una nùova stazione italiana di Galinsoga parviflora ed Eleu- sine indica; e délia presenza di altre plante esotiche nelle vicinanze di Ve- rona. — G. Arcangeli. Suir allungamento dei piccioli nell' Euryale ferox ed in altre piante acquatiche. Revue générale de Botanique (T. II, 15 avril 1890). Gaston Bonnier. Etude sur la végétation de la vallée d'Aure (Hautes- Pyrénées). Suite. — Aug. Daguillon. Recherches morphologiques sur les feuilles des Conifères. — Pierre Lesage. Recherches expérimentales sur les modifications des feuilles chez les plantes maritimes. Fin. — De Saporta. Revue des travaux de paléontologie végétale publiés en 1888 ou dans le cours des années précédentes. Suite. Paris. — J. Uersch, imp. 22, PI. Senfert-Rochereau. N" lo. — i6 MAI 1890. Suppiémenl au ]oyiTr\2L\ de Botanique. REVUE . BIBLIOGRAPHIQUE. Gaston Bonnier. — Ctdtures expérimentales dans les hautes alti- tudes (Comptes reudus hebdom. des séanc. del'Acad. des sciences, t. ex, n" 7, 1890). Depuis 1884, l'auteur a établi dans les Alpes et les Pyrénées des champs de culture expérimentale en vue de rechercher quelles sont les adaptations spéciales qui permettent aux plantes alpines, pendant la durée très courte de leur évolution annuelle, d'accumuler dans leurs parties souterraines des réserves relativement plus abondantes que les plantes de plaine qui leur sont comparables. Ces expériences très inté- ressantes ont porté sur 165 espèces mdigènes ou horticoles. Voici dans quels termes M, Bonnier formule les conclusions auxquellesses obser- vations l'ont conduit. « Toutes conditions, sauf le climat, égales d'ailleurs, chez les plantes cultivées dans la région alpine, on observe que : « Les tiges aériennes sont étalées, plus courtes et plus rapprochées du sol. « Les fleurs sont plus colorées, les feuilles sont plus épaisses et d'un vert plus foncé. * Les tissus protecteurs des tiges sont plus développés. « Grâce à l'épaisseur plus grande du tissu en palissade et à l'abon- dance de la chlorophylle, l'assimilation par les feuilles est beaucoup plus considérable, à égalité de surface. » Comme le fait remarquer M. Bonnier, on voit, par cette dernière conclusion, qu'il s'établit une sorte de compensation entre le faible développement des parties aériennes des plantes alpines et leur nutri- tion plus intense. L. Morot. G. de Lagerheim. — Sur un nouveau parasite dangereux de la Vigne, Uredo Vialae (Comp. rend, hebdom. des séanc. de l'Acad. des se, t. ex, n"'r3, 1890). Une nouvelle maladie a été observée par l'auteur, à la Jamaïque, sur des Vignes cultivées en treille dont les feuilles flétries étaient presque toutes marquées de taches décolorées. Elle est causée par une Uré- dinée qui se présente sous la seule forme Uredo. La face inférieure des feuilles est plus ou moins complètement couverte de pustules très petites et ponctiformes, atteignant rarement imm. Les spores, pyri- formes ou ovoïdes, mesurent 20-27 [/. X 15-18 p.; leur membrane est XXXVIII — mince, incolore et ornée de petites pointes serrées; le contenu est rouge orangé. La masse des spores est entourée d'une couronne de paraphyses cylindriques, à parois assez minces. L. M. O. Lignier. — Recherches sur l'anatomie des organes végétatifs des Lécythidacées (Bulletin scientifique de la France et de la Belgique, t. XXI, pp. 291-420, pi. X-XIII). L'étude anatomique poursuivie par l'auteur, confirmant et complé- tant les résultats déjà obtenus par MM. Costantin et Dufour, l'amène a conclure que les Lécythidacées forment une famille bien définie, com- prenant trois tribus : Lécythidées, Barringtoniées, Napoléonées. Ces résultats ne sont d'ailleurs nullement en contradiction avec ceux que fournit l'examen des caractères généralement employés en systéma- tiques ; ils viennent simplement appuyer et préciser l'une des opinions émises par les classificateurs. Indépendamment de ces conclusions générales, M. Lignier signale encore, comme conséquences de détail à tirer de son étude anato- mique, les résultats suivants : Le genre Gustavia n'appartient pas à la tribu des Barringtoniées, mais à celle des Lécythidées, comme le voulait d'ailleurs M. Miers; toutefois on peut établir pour lui la sous-tribu des Gustaviées, distincte de celle des Eulécythidées qui comprend tous les autres genres. Le genre Fœtidia esX. bien une Barringtoniée. \J Asieranthos hrasiliensis est à réunir aux Napoleona. Les genres Sonneratia, Cupheanthus et Catostemma doivent être éloignés des Lécythidacées. L. M. B. Renault. — Sur une nouvelle Lycopodiacée houillère (Comptes rendus hebdom. des séances de l'Acad. des se, t. CX, n" 15, 1890). La plante fossile qui fait l'objet de cette note était représentée par deux fragments d'écorce et une section de tige compris dans une col- lection d'échantillons silicifiés recueillis à Piracicaba (Brésil) et adres- sés à M. Renault par M. Derby, directeur du Musée géologique de Rio de Janeiro . Il s'agit d'une Lycopodiacée arborescente, provenant des couches houillères ou perraiennes. Sa structure, décrite en détail par M. Re- nault, ne permet de la rapporter à aucune plante fossile connue ; parmi les plantes vivantes, le genre Lycopodium seul, notamment le L. Pa- chystachya, s'en rapproche, sans toutefois que cette analogie autorise une identification complète. Aussi M. Renault en a fait un type nou- veau, sous le nom de Lycopodiopsis Derbyi. L. M. MMMMMMMWk XXXIX PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (Bd. VIII, Heft 3, 1890). • J. Blass. Untcrsuchungen ûber die physiologische Bedeutung- des Sieb- theils der Gefaessbûndel. — E. Askenasy. Ueber einig-e Beziehung-en zwischen Wachsthum und Temperatur. — A. Zimmermann. Ueber die Chromatophoren in panachirten Blaettern. — Douglas H. Campbell. Die ersten Keimung-sstadien der Makrospore von Isoetes eckinospora Durieu. — Th. Bokorny. Zur Kenntniss des Cytoplasmas. — Th. Bokorny. Notiz ûber das Vorkommen des Gerbstoffes, — C. Maeule. Zur Entwickelungs- g'eschichte von Tichotheciunt microcarpon Arn. Botanical Gazette (Vol. XV, n» 4, avril i8go). Charles Robertson. Flowers and Insects. IV. — A, P. Morgan. Myco- logie Observations. I. — John M. Cûulter and Walter H. Evans. A Revi- sion of North American Corneaceas. II. — A. A. Hitchcock. Glandular pubescence in Asier patens. Botanische Zeitung (iSqo). n"' 18 et K). L. Jost. Die Erneuerungsweise von Corydalis solida Sm. {Forts, und Schluss). Botanisches Centralblatt (Bd XLII, n"^ 5-6). Robert Keller. Beitraege zur schweizerischen Phanerogamen {Schhiss). — 0. Boekeler. Ueber eine neue Larex- Art vom Rigi und eine zvveite wieder aufgefundene Schkur'sche Art vondenSûd-Alpen. — Hartig. Ueber Trametes radiciperda. Le Botaniste. (2® série, i®'" fasc, 25 avril 1890). P. A. Dangeard. Contribution à l'étude des organismes inférieurs : I, Etude de Y Ophrydium versatile; les Zoochlorelles ; II, Observations sur les Acinétiens ; III, Notes sur les Flagellés; IV, Histologie des Vampy- relles; V, Réponse à M. Kunstler : les Cryptomonas. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences (Tome CX). n'^ 2. Ed. Heckel. Sur Putilisation et les transformations de quelques alcaloïdes . dans la graine pendant la germination. Berthelot. Remarques sur la formation des azotates dans les végétaux. ■ — Pierre Viala. Sur le développement du Pourridié de la Vigne et des arbres fruitiers. •n» 6. J. Raulin; UosagfC de la potasse et de l'humus dans les terres. — L. Mangin. Sur la substance intercellulaire. — L. Claudel. Sur la localisation des matières colorantes dans les téguments séminaux. n" 7. Ed. Bureau. Sur une nouvelle plante reviviscente. — Georges Linoaisier et Gabriel Roux. Sur la nutrition du Champig-non du mug^uet. — G. Bonnier. Cultures expérimentales dans les hautes altitudes. n^S. Ad. Chatin. Contribution à l'étude chimique de la Truffe. — A. B. Griffiths. Sur une nouvelle ptomaïne de putréfaction, obtenue par la cul- ture du Bacterium Allii. n° 9. Th. Schlœsing. Sur l'absorption de l'ammoniaque de l'atmosphère par la terre végétale. — Ad. Chatin. (-ontribution à l'étude chimique de la Truffe. — Pagnoul. Influence des feuilles et de la lumière sur le développe- ment des tubercules de la pomme de terre. — Léon Guignard. Sur la loca- lisation, dans les plantes, des principes qui fournissent l'acide cyanhy- drique. — L. Trabut. Renforcement de la sexualité chez un hybride {Ophrys Tenthredinifero-Scolopax) . n° 10. H. Schlœsing. Sur l'absorption de l'ammoniaque de l'atmosphère par la terre végétale. — A. Rommier. Sur la diminution de la puissance fer- mentescible de la levure ellipsoïdale de vin, en présence des sels de cuivre. n» il. Berthelot. Observations sur les réactions entre la terre végétale et l'ammoniaque atmosphérique. — L. Guignard. Sur la formation et la diffé- renciation des éléments sexuels qui interviennent dans la fécondation. — A. Prunet. Sur la structure comparée des nœuds et des entre-nœuds dans la tige des Dicotylédones. Notarisia. (30 avril 1890). D. Levi Morenos. Ferdinand Hauck, cenni biografici. — E. de Wilde- ttiann. Note sur le Cephaleuros virescens [Mycotdea parasitica). — D. Levi Morenos. Quelques idées sur l'évolution défensive des Diatomées en rap- port avec la diatomophagie des animaux aquatiques. Revue mycologique (avril 1890). N. Sorokine. Matériaux pour la flore cryptogamique de l'Asie centrale {fin). — C. Roumeguére. Ravages du Spicaria verticillaia Cord. — Alfred Giard. Emploi des Champignons parasites contre les insectes nuisibles. — F. Fautrey. Cicinobolus Humuli s^. n. — Harold Wingate. Orcadella oper- culaia Wing. nouveau Myxomycète. — P. A. Karsten et C. Roumeguére. Champignons nouveaux du Tonkin récemment récoltés par M. B. Balansa. Sér. II. — P. A. Karsten, C. Roumeguére et P. Hariot. Fungilli novi. N° II. — i" ]UIN 1890. Supplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. S. Belli. — Che cosa siano Hieracium Sabaudura Linné e Hieracium Sabaudum AlUoni. Studii criiici [Ce que c'est que /'Hieracium Sa- baudum Linné et /'Hieracium Sabaudum .(4 ///o«/. Etudes critiques^ (Malpighia, Vol. III, tasc. x). ^ Après une critique très approfondie des opinions émises par diffé- rents botanistes, et en s'appuyant d'ailleurs sur l'examen des échantil- lons authentiques conservés dans les herbiers de Linné et d' Allioni, l'auteur formule ainsi les conclusions de son travail : e 1° La plante décrite par Linné sous le nom d' Hieracium Sabau- dum dans le Species plantarum, p. 1131, et existant encore dans son herbier est V Hieracium boréale Fr. et non VH. Sabaudum Allioni. « 2° La plante figurée par Allioni sous le nom d'ZT. Sabaudum dans \q Flora pedemontana{T3ih. 27, fig. 2) et rapportée par lui à tort à VH. Sabaudum L., Species plafitarum (comme l'ont fait depuis presque tous les auteurs), est VH. symphytaceum Arv. Touv. ! < 2i^ La plante d'AUioni, sous le nom A' H. Sabaudum L. c'est-à- dire VH. symphytaceum Arv. Touv., croît spontanément en Italie (outre les localités citées par Allioni) dans les Alpes maritimes, sur les col- lines de Turin, les collines de l'Apennin ligurien et les collines d'Alexandrie, i A la note sont jointes deux reproductions photographiques de l'u- nique exemplaire de Y Hieracium Sabaudum L. existant dans l'herbier de Linné et d'un échantillon de V Hieracium Sabaudum Allioni prove- nant de l'herbier d'AUioni, ainsi qu'une planche donnant les détails de morphologie de cette dernière plante. L. Morot. PUBLICATIONS PÉRIODIQ^UES. Boletim da Sociedade Broteriana (VII, fasc. 3). G. dé Lagerheim. Révision des Ustilag-inées et des Urédinées contenues dans l'herbier de Welwitsch (suite) : Puccinia Cynancki, P. Dorstenias, JScidium, Benguellence, .^c. Welwitschii, Uredo africanus, nn. spp. — Ferd. Hauck. Algues marines du Nord du Portugal. — G. de Lagerheim. Ueber einen neuen phosphorescirenden Poly parus {P. noctilucens n. sp.) aus Angola nebst Bemerkungen ûber die biologische Bedeutung des — XLII — Splbstleuchtens der Pilze. — J. Henriques. Catalogo dos Musgos encon- trados em Portug-al. Botanische Zeitung (1890). no 20. Friedrich Hildebrand. Einige Beitraege zur Pflanzenteratologie : I. Fûnfzachlig'e Bliithen von Ficaria ranuvculoides. II. Abweichende Blûthen- bildungen bei Dtrcsea- speciosa. III. Abweichende Blûthenbildung bei Fuchsia. IV. Fruchtblattvermehrung (Pistillodie) bei Oxalis Bowiei. n» 21. Fr. Hildebrand. Id (Schluss) : V. Gefiillte Blûthen von Oxalis rubella. VI. Prolifikation an Bluthenstaenden von Lavandula latifolia und mulii- fida. VII. Verzweigte Blùtenstaende von Polygonum viviparum. VIII. Uebergang von Blûthen in végétative Zweige bei Abiitilon boule de neige. IX. Vertretung von beblaetterten Zweigen durch Blûthenstaende bei Glycyrhîjsa echinaia. X. Gabelung des Blûthenstandes bei Acasna tnyrio- phylla, XI. Durchwachsung des Blûthenstandes bei Poterium Sanguisorba. XII. Abnormes Haar von Anthirrinutn -majus. Botanisches Centralblatt (Bd. XLII). u" 7. E. Biinger. Beitraege zur Anatomie der Laubmooskapsel. — 0. Loew. Ueber die Verarbeitung der salpetersauren Salze in den Pflanzen. — R. Hartig. Ueber die Beschaedigung der Coniferen durch Steinkohlenrauch. n-S. E. Bûnger. Beitraege zur Anatomie der Laubmooskapsel [Forts.). — Julius Roell. Ueber die Warnstorf'sche Acut^foli^lm-Q,\^VL■^^^ç. der euro- paeischen Torfmoose. — Josef Bœhm. Ueber Ursache der Wasserbewegung in transpirirenden Pflanzen. Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Paris. n° 104. H. Bâillon. Sur le Tanghin de Ménabé; — Sur plusieurs Acanthacées à fleurs involucrées {suite) ; — Le Garcinia Balansse, nouvel arbre à ^[raines oléagineuses ; — Reconstitution de la famille des Boraginacées. Organisa- tion de ses ovules ; — Sur les caractères des Otacanthus. n° 105. F. Heim. Sur des fleurs n\onstrueuses de Fuchsia. — H. Bâillon. Le nouveau genre Periestes; — Les rapports du Podoon et du Dobinea; — Sur quelques types anormaux d' Acanthacées; — Sur un genre de Boraginées à feuilles opposées ; — Sur le Dianthera clavata Forst. no 106. H. Bâillon. Sur la Vigne d'Alfissach: — Le Santal de Madagascar; — Sur les Baobabs de Madagascar; — Liste des plantes de Madagascar (suite) : Croton Humblotii, C. Campenoni, C. Hildebrandtii^ C. Elseagni, spp. nn. — XLIII — Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences (Tome CX). n" 12. Schlœsing. Remarques au sujet des observations de M. Berthelot sur les réactions entre la terre végétale et l'ammoniaque de l'atmosphère. — L. Mangin. Sur la callose, nouvelle substance fondamentale existant dans la membrane des cellules des végétaux. n» 13. L. Guignard. Sur le mode d'union des noyaux sexuels dans l'acte de la fécondation. — G. de Lagerheim. Sur un nouveau parasite dangereux de la Vigne, Uredo Vialse. n» 15. Cassedebat. Sur un Bacille pseudotyphique trouvé dans les eaux de rivière. — V. Babes. Sur les microbes de l'hémoglobinurie du bœuf. — R. Renault. Sur une nouvelle Lycopodiacée houillère (Lycopodiopsis Derbyi). A. F. Marion. Sur le Gomphostrobus heterophylla, Conifère proto- typique du Permien de Lodève. — A. Pagnoul. Expériences relatives aux pertes et aux gains d'azote éprouvés par une terre nue ou cultivée. — A. Magnin. Sur la castration parasitaire de X Anémone ranunculoides par V JE,cidiuf}t leucospertnum. n° 18. S. Arloing. Remarques sur la perte de la virulence dans les cultures du Bacillus Anthracis et sur l'insuffisance de l'inoculation comme moyen de l'apprécier. — A. Muntz. Du rôle des engrais verts comme fumure azotée. no 19. G. de Saporta. Sur les retards de la frondaison en Provence, au prin- temps de i8go. — S. Winogradsky. Sur les organismes de la nitritîcation. Journal of Botany (Mai 1890). W. 0. Focke. Notes on English Rubi (concluded). — R. Allen Rolfe. The Genus Scaphosepalum Pfitzer. — Alfred Fryer. Notes on Pondweeds. — Edmund G. Baker. Synopsis of Gênera and Species oi Malveas {Contin.), — G. W. Hope. A new Lasirea from Assam {Nephrodium Mannii). — E. M. Holmes. Marine Algae of Devon. — The Gênera of Stapeliese. — James Brit- ten and G. S. Boulger. Biographical Index of British and Irish Botanists (Contin.). — Wm. West. Lejeunea Rossettiana Massai. — Edward F. Linton. Glamorgan Plants. — James Britten. Buda v. Tissa. Le Naturaliste. i'^'" mars. A. Meneganx. La Ramie. 15 mars. P. Hariot. L'Hellébore. — G. Rouy. Suites à la Flore de France de Grenier et Godron (suite) : Cirsium montanunt Sprengel. — XLIV — \^'^ avril. H. Joret. Le Giroflier. — G. Rouy. Suites à la F/ore de France de Grenier et Godron {suite) : Scorsonera coronopi/olia Desfontaines. 15 avril. Ed. Heckel. Sur le Gœrtnera vaginata Poir, et sur ses graines consi- dérées comme un vrai café. i^"" mai. H. Joret. Le Poivrier long ou le Poivre comestible. — D. Bois. La grande serre neuve du;Muséum d'Histoire naturelle de Paris. — G. Rouy. Suites à la Flore de France de Grenier et Godron [suite) : Taraxacum lepiocephalum Reichenbach. 15 mai. D. Bois. La grande serre neuve du Muséum d'Histoire naturelle de Paris i^fin). — G. Rouy. Suites à X'a. Flore de France de Grenier et Godron (suite) : Sonchus aquatilis Pourret. Revue bryologique (17® année, n^ 3, 1890). Philibert. Sur la fructification du Marsupella revoluta Dumortier. — J. Thériot. Fissidens minutulus Sulliv. — J. Thériot. Notes sur la flore brvologique de la Sarthe (2*^ article). — Philibert. Etudes sur le péristome (suite).— T. Husnot. Les Philonotis dioïques. Revue générale de Botanique (15 mai 1890). William Russell. Recherches sur le développement et l'anatomie des cladodes du Petit-Houx. — Aug. Daguillon. Recherches morphologiques sur les feuilles des Conifères (suite). — Gaston Bonnier. Etude sur la végé- tation de la vallée d'Aure (Haules-Pyrénées) (suite). — De Saporta. Revue des travaux de paléontologie végétale publiés en 1888 ou dans le cours des années précédentes (fin). Revue scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France (38 année). n" 2. R. du Buysson. Monographie des Cryptogames vasculaires d'Europe. Filicinées (suite). n°3. Dumas-Damon. Bryologie du département du Puy-de-Dôme (Supplément), n» 4. Gonod d'Artemare, G. Berthon et Dumas-Damon. Matériaux pour la flore d'Auvergne. — R. du Buysson. Monographie des Cryptogames vas- culaires d'Europe. Filicinées (suite). n°5- H. Gay. Synopsis de la flore de la Mitidja et des montagnes qui l'entourent. •HM. — J Vnc^ UBp., z'', pi. Muiarv KMkerMk. N" 12. — i6 JUIN 1890. Supplément au Journal de Botanique. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. L. Macchiati. — Sulle sostanze coloranti gialle e rosse délie foglie \Sur les substances cclorantes jaunes et rouges des Jeuïlles]. (Atti délia Società dei Naturalisa di Modena). Les recherches entreprises par l'auteur l'ont conduit aux conclusions suivantes : i" La substance colorante rouge isolée par M. Arnaud dans les feuilles est identique à l'érythrophylle de M. Bourgarel et à la chryso- phylle de M, Harsten. 2° La substance jaune (ou jaune-rouge) extraite par M. ImmendorÔ des feuilles vertes ne peut être identifiée avec la carotine de M. Arnaud (ou érythrophylle de M. Bourgarel); elle est un produit de transforma- tion d'une autre substance colorante, probablement de l'érythrophylle, 3° La substance verte des grains de chlorophylle est constamment accompagnée de deux subtances jaunes cristallisables dont l'une (xan- thophyllidrine) est soluble dans l'eau et l'autre (xanthophylle) inso- luble; outre ces substances jaunes, les feuilles contiennent constamment une substance rouge (érythrophylle) à laquelle les auteurs ont donné différents noms, et que M. Arnaud croit pouvoir identifier avec la caro- tine des carotes cultivées. L. Morot. O. Mattirolo. — Sul valore sistematico délia Saussurea depressa Gretî., nuovaper lajlora italiana \Sur la valeur systé?natique du Saussurea depressa Gren.^ nouveau pour la flore italienne^ (Mal- pighia, Vol. III, fasc. XII.) A propos de la découverte en Italie du Saussurea depressa décrit autrefois par Grenier comme une espèce distincte, intermédiaire aux ■S", alpina et dïscolor, M. Mattirolo a fait une étude attentive de cette plante et il a été ainsi conduit à la regarder comme une simple variété du iS". alpina DC, dont elle ne se distingue que par des caractères dus à une adaption à des conditions spéciales de température et d'humidité, conditions qui diffèrent notablement de celles dans lesquelles végète d'ordinaire le 5". alpina proprement dit. L. M. W. Russell. — Recherches sur le développeme7it et Vanatomie des cladodes du Petit-Houx (Revue générale de Botanique, t. Il, 15 mai 1S90.) Diverses opinions ont été, comme on sait, émises sur la nature des — XLVI — cladodes du Petit-Houx, et tandis que Schacht, MM. Clos, Cauvet, Dutailly, pour ne parler que des travaux récents, voyaient dans les lames foliacées des Ruscus des rameaux aplatis, M. VanTieghem avait conclu de la distribution et de l'orientation des faisceaux libéroligneux dans ces lames qu'elles représentent chacune une feuille unie avec le rameaux axillaire dont elle procède. Dans les lames ne portant pas de fleur, ce rameau avorterait aussitôt après avoir produit sa première feuille; dans les lames fertiles, il resterait soudé avec cette feuille sur Une certaine longueur et la traverserait ensuite pour se terminer sur sa face opposée en un pédoncule floral. M. William Russell vient de reprendre à son tour l'étude de ces cladodes dont il a suivi le développement, et cette étude, contrôlée par l'examen anatomique, l'a conduit à admettre que le pédoncule floral est un rameau de seconde génération et que la lame verte est un ra- meau aplati dans lequel le cylindre central s'est fractionné en parties qui, en se séparant les unes des autres, se sont disposées dans un même plan. L. M. G. Vasseur. — Découverte d'une flore turonienne dans les environs des Martigues (Bouches-du-Rhône) . A. F. Marion. — Stir la flore turojiienne des Martigues. (Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, T. CX, n° 21, 1890.) On sait que les végétaux fossiles observés jusqu'à présent en Eu- rope dans le terrain crétacé proprement dit appartiennent principale- ment à l'étage cénomanien et à la craie sénonienne et danienne. Il est donc intéressant de signaler la découverte faite par M. Vasseur dans le turonien de Provence, dans une couche d'argile grise ou noirâtre des environs des Martigues, d'une flore remarquable à la fois par son bel état de conservation et par la diversité des types qu'elle comprend. M. Marion, qui s'est chargé de l'étude et de la description de ces végétaux, y a reconnu entre autres dans un premier examen les types suivants : Dicotylédones : Myrica CamJ>ei, M. Rougont, M. Gaudryi; Salix Vasseuri; Magnolia; Cesalpi7iites ; Celastrophyllum ; Proteophyllum; Dewalquea (2 esp.), etc. MoNOCOTYLÉDONES : Drucéenites Jourdet. Gymnospermes : Séquoia; Thuyites (2 esp.) ; Widdringtonites ; Sphenolepidium {2 esp.); Podosamiies . Fougères : Compioniopleris provinciale, C. intermedia, C. Sa- portce^ C. Vasseuri, etc. , et un type nouveau de Polypodiée à fronde étroite et dichotome. XLVII Il faut y ajouter quelques espèces trouvées dans une couche gré- seuse appartenant à la même formation, mais entraînées plus loin du rivage et offrant une physionomie différente, à feuilles plus grandes et probablement plus coriaces, notamment : Menispermum assimile^ 2 Sa- pindophyllum^ i Driophyllum (?) et i Myrica. On peut voir par cette énumération que cette flore, comme celle du cénomanien de Bohême et celle des couches de Bagnols, est caractéri- sée par la prédominance des Angiospermes sur les Gymnospermes et les Cryptogames. L. M. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (Bd Vm, Hcft. 3). 6. Volkens. Ueber Pflanzen mit lackirten Blâttern, — E. Bachmann. Die Beziehungen der Kalkflechten zu ihrem Substrat. — W. Jaennicke. Ueber abaorm ausg-ebildete Rebenblâtter. Botanical Gazette (Vol. XV, n» 5, mai 1890), Baron D. Halsted. Notes upon stamens of Solanaceae. — George Vasey. A new grass. — W. J. Beal. Grasses in the wrong genus. — J, N. Rose. Preliminary notes on Perityle. — Conway Macmillan. Relation of light to epinasty in Solanunt tuberosum. — 0. Rodham. Observations on netted septa in vessels of Te conta radie ans. Botanische Zeitung (1890). no* 22 et 33. J. W. G. Goethart. Beitrâge zur Kenntniss des Malvaceen-Androceums. Botanisches Centralblatt (Bd XLII). n°^ g et 10. £. Bûnger. Beitrâge zur Anatomie der Laubmooskapsel (i^Vr/j). — Jnlius Roell. Ueber die Warnstorf'sche Acuit/oltumgruppe der europâischen Torfmoose {Foris,). n° II. E. Bûnger. Id. {Forts). — Julius Roell. Id. {Forts). — M. Kronfeld. Schaftblâtter bei Taraxacum officinale Wigg. Bulletin de la Société mycologique de France. (Tome V, fasc. 4.) J. Costantin. Notes sur la culture de quelques Champignons {suite). — P. A. Saccardo. Notes mycologiques. — Prillieux et Delacroix. Note sur quelques Champignons parasites nouveaux ou peu connus. — Prillienz. XLVIII — Notes sur le Black-Rot. — N. Patouillard. Les conidies du Soleniaanomala. — Hayot. Notes sur les causes des monstruosités dans les Champig"nons. Note sur la comestibilité du ClUocybe inversa. — Em. Bourquelot. Les hydrates de carbone chez les Champignons. I. Matières sucrées. — L. Rol- land. Excursion à Zermatt (Suisse). Cinq Champignons nouveaux : Pluteus luteo-marginatus , Lactarius Porninsis, Boletus plorans, Coryne firmula, Calycella acicularum. — Boyer. Sur une monstruosité du ClUocybe nebu- laris. — Ch. Ménier. Notes sur deux nouvelles Lépiotes : Lepiota litioralis L. arenicola. Bulletin de la Société botanique de France. (T. XXXVII, 2, 1890) B. Martin. Florule du cours supérieur de la Dourbie. — Ant. Le Grand. Sur le Bupleûrutn glaucum DC, et son prétendu synonyme {semicostatum L.\. — G. Chastaingt. Variabilité, observée dans l'Indre-et-Loire, des ca- ractères morphologiques de quelques formes, dites espèces secondaires, de Rosiers appartenant aux sections des Synstylse DC. et Caninae DC. — Ern. Malinvaud. Un mot sur Tutilité des expériences de culture pour la vérification des espèces dans les genres critiques. Pourquoi des recherches sur les Menthes, commencées suivant cette méthode en 1881, n'ont pas été continuées. — Abbé Hue. Les Pertusaria de la flore française. — J. de Seynes. De la distribution des Ceriomyces dans la classification des Poly- porées. — Le Grand. Encore quelques mots sur les genres de Tournefort. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences (T. CX, 1890). no 21. A. F. Marion. Sur la flore turonienne des Martigues (Bouches-du-Rhône). — 6. Vasseur. Découverte d'une flore turonienne dans les environs des Martigues. — Aimé Girard. De Temploi des sels de cuivre contre la maladie des pommes de terre. n" 22. Ant. Magnin. Sur la castration androgène du Muscari comosum Mill. ^2x\'Ustilago Vaillan fil Tul.^ et quelques phénomènes remarquables ac- compagnant la castration parasitaire des Euphorbes. n° 23. Marcel Brandza. Recherches sur le développement des téguments sémi- naux des Angiospermes. Jahrbûcher fur wissenschaftliche Botanik (BdXXI, Heft4). Th. Bokorny. Weitere Mittheilung ûber die wasserleitenden Gewebe. — G. Krabbe. Untersuchungen ûber das Diastaseferment unter specieller Berûcksichtigung seiner Wirkung auf Stârkekôrner innerhalb der Pflanze. — Hugo Nadelmann. Ueber die Schleim-Endosperme der Legnminosen. Paria. — J. Mersch, iiap. 22, PI. Oanferl-Rocliereaa. N" 13. — 1" JUILLET 1890. Supplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. J. Blass. — Untersuchungen ûber die physiologische Bedeutung der Siebtheils der Gefàssbiindel [Recherches sur le rôle physiolo- giques de la partie libérienne des faisceaux]. (Berichte der deut- schen botanischen Gesellschaft, Bd VIII, Heft 3, 1890). Reprenant une idée récemment émise par M. Frank (i), l'auteur se refuse à voir dans les tubes criblés un système conducteur pour les albuminoïdes et veut les considérer comme la source des matériaux plastiques destinés à l'assise génératrice au voisinage de laquelle ils se trouvent. Voici les principales raisons apportées par M. Blass à l'ap- pui de son dire. Si les tubes criblés étaient la voie de conduction des albuminoïdes, on devrait toujours les trouver et de très bonne heure dans les méris- tèmes terminaux des points végétatifs : or, dans un Cucurbita, M. Fi- scher ne les a trouvés que dans le troisième entrenoeud, et M. Blass est arrivé au même résultat pour un certain nombre d'autres plantes, telles que Syringa, Tilia, Quercus^eic. D'un autre côté, s'il y avait passage d'un tube à un autre par l'intermédiaire des pores de la plaque criblée, ce passage ne pourrait s'effectuer que grâce à une pression considé- rable dont l'existence à l'intérieure du tube n'a jamais été démontrée; encore cette voie serait-elle fermée non seulement à l'automne par le ^ait du développement du cal, mais par l'écrasement du tube sous la pression des'cellules voisines, écrasement qu'il est si facile d'observer dans le liber primaire et aussi dans le liber secondaire (On sait que Wigand avait donné le nom de parenchyme corné, Keratettchym, à ces tubes criblés dont la nature avait été méconnue). Enfin le nombre des tubes criblés est absolument hors de proportions avec la quantité d'albuminoïdes qui devrait les traverser. Reste à l'auteur à prouver que le contenu de ces tubes criblés est destiné à pourvoir à l'activité du cambium ou assise génératrice. Il en voit la preuve dans ce fait que partout où cette assise généra- trice est peu active, les tubes criblés sont rares et leur contenu peu abondant {Phaseolus vulgaris et multifloriis^ Helianthus anniius, Lu- pinus luteus). Ainsi il y aurait un rapport direct entre le nombre des vaisseaux du bois et le nombre des tubes criblés ; les plantes aquati- ques, qui n'ont que fort peu de vaisseaux à peine lignifiés, ne possè- dent également que peu de tubes criblés, lesquels ont perdu beaucoup I. Frank, Lehrbuch der Pflansetiphysiologie, Berlin 1890, p. 162. L — de leurs caractères distinctifs. Si on compare la richesse du contenu des tubes criblés en partant de l'assise génératrice, on voit que les plus riches sont les plus internes, c'est-à-dire sont ceux qui touchent cette assise et que la teneur en substances plastiques diminue à mesure que l'on s'ap- proche de ceux situés au bord externe du massif libérien. C'est là la raison principale qui porte M. Blass à regarder les tubes criblés comme le lieu d'élaboration et de réserve des substances destinées à l'assise génératrice aux dépens de laquelle les vaisseaux se formeront. Notons en terminant que l'auteur, qui a répété les expériences de décortication annulaire instituées par M. Hanstein, n'a pas trouvé de différence appréciable dans le contenu des tubes criblés situés au-dessus de l'anneau d'écorce enlevé, et ceux situés au-dessous. Georges Poirault. Marcel Brandza. — Recherches sur le développement des téguments séminaux des Angiospermes (Compt. rend, des séanc. de l'Acad. des sciences, T. CX, n° 23, 1890). On admet généralement que, pendant la transformation de l'ovule en graine, le nucelle et le tégument interne de l'ovule sont digérés par l'embryon, que la partie externe du tégument externe de l'ovule con- court seule à la formation des enveloppes de la graine. Seules, les Eu- phorbiacées et, d'après les observations de M. Jumelle, les Rosacées et les Rutacées, sont indiquées comme faisant exception à cette règle. M. Brandza, qui a suivi le développement des téguments séminaux pendant la maturation de l'ovule, est arrivé à des conclusions toutes différentes qui peuvent se résumer comme il suit. Chez les plantes dont l'ovule a deux téguments, le tégument interne, dans la plupart des cas, n'est pas digéré. Il persiste et peut souvent constituer la partie lignifiée de l'enveloppe séminale (Résédacées, Capparidées, Violariées, Cistinées, Malvacées, Tiliacées, Sterculia- cées, Passiflorées, Hypéricinées) . Lorsqu'il y a dans le tégument adulte deux couches lignifiées superposées (Géraniées, Œnothérées, Lythrariées), celle qui est en dedans provient de l'assise la plus extérieure du tégument interne, celle qui est en dehors provenant seule du tégument externe. Parfois (Œnothérées, Lythrariées), le nucelle lui-même, du moins par ses assises les plus externes, contribue à la formation des couches les plus internes du tégument de la graine. Dans quelques familles seulement (Renonculacées, Papilionacées, certaines Liliacées, Amaryllidées), l'enveloppe de la graine est formée par la partie extérieure du tégument externe de l'ovule. Chez les plantes dont l'ovule n'a qu'un tégument, les enveloppes de — iA — la graine proviennent soit de cet unique tégument, qui concourt tout entier à leur formation (la plupart des Gamopétales et des Apétales) ou n'y contribue que par ses assises les plus extérieures et son épiderme interne, les assises parenchymateuses moyennes disparaissant (Balsa- minées, Polémoniacées, Plantaginées), soit à la fois de ce tégument et du nucelle (Linées). Dans ce cas, c'est l'épiderme du nucelle qui forme la couche lignifiée. L. Morot. C. Maille. — ^ur Entwickelungsgeschichte von Tichothecium micro- carpon Arn. {Développement du Tichothecium microcarpon Arn.\ (Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft, Bd VIII, Heft 3^ 1890), Le Tichothecium microcarpon est parasite du Callopisma auran- tiacum Ligthf. et d'autres espèces du même genre (i) et fructifie sur leurs apothécies. Les spores, lancées hors desasques à la maturité, arri- vent sur de jeunes thalles de Callopisma aux hyphes desquels elles adhèrent, grâce à la matière gélatineuse provenant de leur épispore. Ces spores, uniseptées,à bouts arrondis ou acuminés, sont fort petites, mais leur couleur brune permet de les distinguer assez facilement au milieu des filaments de la plante hospitalière. Elles ne germent qu'au moment où se forment les hyphes ascogènes de l'apothécie du Callo- pisma et sur les seules places où cette apothécie se développe; il semble donc que le parasite trouve parmi les produits sécrétés par les hyphes à cette période du développement les substances nécessaires à sa germination et à sa nutrition. Les filaments germinatifs sont courts et dès les premiers stades se pelotonnent de manière à former une sorte de sphère qui pénètre peu à peu dans la couche hyméniale et s'allonge de manière à atteindre la surface libre de l'apothécie ; en même temps, dans la partie profonde de la couche hyméniale, se différencient des branches ascogènes. Celles-ci sont-elles ou non le résultat d'un acte fécondateur? C'est ce qu'il est difficile de décider, encore que M. Maûle incline vers la ré- ponse négative. La pression exercée sur le périthèce du Tichothecium par les cel- lules hyméniales dans lesquelles il se trouve plongé aurait pour effet, d'après l'auteur, d'amener l'expulsion des spores du parasite en même temps que celles du Callopisma. La petitesse des premières et la géli- fication de leur membrane leur permet de se fixer aux spores de la plante nourricière avec lesquelles, dans beaucoup de cas, elles doivent se trouver transportées. Georges Poirault. 1. Cette plante est très commune dans certaines régions. Je l'ai recueillie en assez grande abondance sur les murs de la promenade de Blossac, à Poitiers, en compagnie de mon regretté maître H. A. Veddell qui l'avait nommée Verrucaria epicallopisrna. LU — PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Botanische Zeitung (1890). n°s 24 et 25. J. W. C. Goethart. Beitrage zur Kenntniss des Malvacecn-Androeceums {Forts.), Botanisches Centralblatt (Bd XLII). no 12. E. Bûnger. Beitrâg-e zur Anatomîe der Laubmooskapsel {Sckluss). — — Julius Roell. Ueber die Warnstorf'sche Acuii/oh'um-Grappe der euro- pâischcn Torfmoose {Sckluss). Journal of Botany (juin 1890). Edmund G. Baker. New Plants from the Andes {Helosis Whymperi n. sp., Cantharelhis Whymperi n. sp.) — Frederick Townsend. Notes on a new subspecies of £"M//ir(2j/i2 ^y)?t/«a/M L. (£". capitulata). — W. 0. Focke. Short descriptive notes on three Rubi. — Edward F. Linton and W. R. Linton. Aberdeen, Forfar, andDumfries Plant-note. — L. H. Bailey. Carex rigida Gooden and its Varieties. — Alfred Fryer. Supposed Hybridity in Potamogeion. — Rev. E. S. Marshall and F. J. Hanbury. Notes on Hig- land Plants. — James Britten and G. S. Boulger. Biographical Index ofBri- tish and Irish Botanists. — W. Whitwall. Lepidium Draba L. in Wales. Lepidium ruderale L. in Carnarvonshire. — Chara fragilis Desv., in Den- bighshire. LaJNuova Notarisia. (15 juin 1S90.) Julien Deby. Bibliographie récente des Diatomées. — G. B. de Toni. Frammenti algologici. III. La Sphasroplea annulina (Roth) Ag. nella re- gione parmense e la sua distribuzione geographica. IV. Di una seconda localita italiana Y)Çx\2. Palmella. ■miiiiata'L,€-Ca\. — G. B. de Toni. Ferdinando Hauck : Ricordo bioprafico. 'ti' Revue générale de Botanique (15 juin). Gaston Bonnier. Étude sur la végétation de la vallée d'Aure {fin). — Aug. Daguillon. Recherches morphologiques sur les feuilles des Conifères {suite). — Gaston Bonnier. Observations sur les Berbéridées, Nymphéa- cées, Papavéracées et Fumariacées de la flore de France. — Henri Ju- melle. Revue des travaux de physiologie et chimie végétales publiés de juillet 1889 à avril 1890. Revue générale des sciences pures et appliquées. (15 juin). P. Vuillemin. Les Mycorhizes et les théories nouvelles de la vie com- plexe en biologie. N" 14. — 16 JUILLET 1890. Supplément au Journal de Botanique. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. Ang. Dagnillon. — Recherches morphologiques sur les feuilles des Conifères. (Revue générale de Botanique, t. II, 1890). La structure de la feuille considérée dans ses traits généraux et ses caractères fondamentaux nous est connue depuis longtemps déjà ; mais ce serait une grande erreur de penser que nous n'avons plus rien à apprendre sur ce point. Même dans leurs caractères extérieurs, la forme, la consistance, etc., les feuilles des diverses espèces présentent entre elles des différences nombreuses; pourquoi n'en serait-il pas de même pour la structure interne ? Et ces différences peuvent être dues soit à des causes externes, au sol, au climat etc., être en quelque sorte de nature physiologique, soit appartenir aux diverses espèces au même titre par exemple que la forme même de la feuille et par suite être de nature morphologique. Dans une seule et même espèce, toutes les feuilles se ressemblent-elles? On ne saurait l'affirmer à priori, et le tra- vail que nous analysons vient nous apprendre qu'il est loin d'en être ainsi. L'auteur a limité son étude à la famille des Conifères, et encore il ne publie en ce moment que ce qui concerne la tribu des Abiétinées. Di- vers faits isolés ont déjà été signalés. On sait, par exemple, que les premières feuilles à^Abies., celles qui suivent immédiatement les coty- lédons, sont disposées en verticille au lieu d'être éparses comme celles qui poussent ensuite ; on sait que les feuilles des rameaux longs des Cèdres ne ressemblent pas tout à fait aux feuilles des rameaux courts, etc. Mais jusqu'ici on n'a fait aucun travail d'ensemble sur le sujet, et surtout l'étude anatomique des feuilles successives des Abiétinées a été à peine ébauchée. Nous devons remercier M. Daguillon d'avoir entre- pris ce travail, mené à bien cette étude. Ces recherches ont été faites en vue d'une thèse de doctorat. Plu- sieurs fois, toutes les fois même, nous avons remarque à la soutenance que les juges commencent par faire au candidat maints compliments, et après seulement, formulent leurs critiques. Dans le cas actuel, ce programme n'a pas manqué d'être réalisé. Nous ne procéderons pas de la sorte ; nous ferons juste l'inverse, nous commencerons par les cri- tiques; nous serons plus à l'aise ensuite pour faire du travail des éloges que nous croyons mérités. L'auteur nous parle des diverses formes de feuilles, de rameaux, etc., que peuvent avoir les Conifères si on les suit à partir de la germi- LIV nation. Mais pourquoi ne trouve-t-on nulle part de figures de ces aspects extérieurs? En quoi un fait est-il moins intéressant parce qu'on peut le constater à l'œil nu que si l'on est oblii^é pour le voir de prendre un microscope? En quoi la forme d'une feuille, ou d'une plan- tule, mérite-t-elle moins d'être figurée que la forme d'une cellule ou d'un cylindre central ? Est-ce qu'avant d'étudier le cœur ou le poumon d'une tortue, il n'est pas bon de savoir que cet animal a une carapace? Nous ne pouvons que regretter l'absence de figures de jeunes plan- tules de Pins, de Sapins, etc., dans le travail de M. Daguillon. D'autre part, que l'auteur nous permette une petite question. Dans divers cas, pour le Picea excelsa par exemple, il signale des différences entre les feuilles de la flèche^qui termine l'arbre, et les feuilles d'une branche latérale. La feuille de la flèche est dressée, à section carrée, et son plan de symétrie est vertical. La feuille d'une branche latérale est aplatie et couchée sur le côté, de sorte que la plus grande dimension de la section est horizontale ainsi que le plan de symétrie de l'organe . La nervure est moins développée dans la feuille de la pousse latérale, il en est de même du sclérenchyme hypodermique, etc. Toutes ces différences sont-elles purement morphologiques? L'au- teur ne s'est pas prononcé sur ce point. Ou bien tiennent-elles par exemple à l'orientation par rapport à la lumière du rameau et des feuilles, orientation qui n'est pas la même pour une branche verticale et une branche presque horizontale. Il nous semble qu'ici une petite expérience eut été la bienvenue. M . Daguillon n'aurait-il pas pu for- cer une flèche d'Epicéa à se développer horizontalement et redresser verticalement une branche latérale. Il eût été intéressant de constater si, oui ou non, les feuilles de la flèche prenaient alors les caractères des feuilles d'une pousse latérale et inversement. L'anatomie pure et simple, ceci soit dit en passant et d'une façon générale, sans aucune application particulière au travail de M. Daguil- lon ou à tout autre, l'anatomie pure et simple est parfois sèche et aride. Un ciel même nuageux, s'il est éclairé par un petit rayon de soleil, est plus gai qu'un ciel uniformément gris et plombé, et l'étude des causes qui produisent des formes déterminées ajoute de l'intérêt à l'étude même de ces formes. La physiologie, dans bien des cas, sert à éclairer et à expliquer l'anatomie. Ces quelques réserves faites, hâtons-nous de dire que le travail de M. Daguillon est exécuté avec le plus grand soin et nous révèle une série de faits intéressants en eux-mêmes d'abord, et dont la généralité augmente ensuite encore l'intérêt. Résumons par exemple la série des faits qu'il signale chez V Abies pectinata. A la germination, les cotylédons, au nombre de 5 a 7, s'étalent; — LV leur coupe transversale à la forme d'un triangle isocèle dont la base représente la face inférieure de la feuille. C'es^ icniquentent à la face supérieure que l'on rencontre des stomates. Le sclérenchyme hypoder- mique existe à peine ; il y a peu de tissu de soutien dans le péricycle, et la nervure médiane est formée par un faisceau libéro-ligneux unique. Au-dessus des cotylédons, il existe un nombre égal de feuilles dis- posées en un verticille et que l'on ^^y^^V^ç^ feuilles primordiales. Ces feuilles sont elliptiques; elles possèdent des stomates qui, ici, sont canton?iés à la face inférieure; le sclérenchyme hypodermique est encore peu développé ; mais on aperçoit déjà quelques éléments sclé- reux dans le péricycle. La nervure médiane ne présente encore qu'un seul faisceau. Telles sont les feuilles qui naissent la première année. La seconde année commencent au contraire à apparaître des feuilles alternes; désormais il n'en existera plus que de telles. Ici^ feuille à section elliptiqice n'ayant de stomates qu'à la face inférieure et possé- dant un sclérenchyme hypodermique de plus en plus développé. Le tissu de soutien péricyclique, lui aussi, se développe davantage, et même il s'y différencie deux sortes d'organes de soutien : des cellules courtes à parois épaisses et à ponctuations aréolées, et de véritables fibres allongées et à parois uniformément épaissies. En outre, la nervure mé- diane est dès lors formée par deux faisceaux libéro-ligneux séparés par plusieurs rangées de cellules parenchymateuses. Si l'on étudie maintenant des feuilles alternes d'un arbre âgé, on constate les mêmes caractères que dans les feuilles de la seconde année, mais plus accentués ; sclérenchyme hypodermique plus développé encore faisant presque le tour de la feuille, interrompu seulement çà et là, etc. M. Daguillon a constaté une série défaits analogues chez les diverses espèces à^Abies qu'il a étudiées : A. cilicica, cephalofiica, Pijtsapo, etc. Toujours, pour ces Abies comme pour les autres genres d'Abiéti- nées, M. Daguillon a étudié le développement de ces plantes à partir de la germination, et ces germinations ne sont pas toujours faciles à réussir; il y a là une certaine difficulté d'une nature spéciale dont il su triompher. Voyons maintenant ce qui se passe chez les Pinus^ et prenons pour exemple le P. Strobus. La première année, aux cotylédons succèdent non plus un verticille de feuilles, mais de suite des feuilles éparses et allongées; ici encore on peut les appeler feuilles primordiales. Dans la deuxième année, les nouvelles pousses présentent une série de feuilles réduites à de simples écailles, et c'est à l'aisselle des écailles — LVI — que naissent des rameaux très courts, avortant de bonne heure et pré- sentant un petit nombre de feuilles qui dès lors paraissent naître toutes ensemble au même niveau; ce sont les feuilles diics/ascictilées. Elles sont au nombre de 5 dans le Pïnus Strobus. Dans la suite du dévelop- pement il ne naît plus que de petites feuilles. On peut résumer brièvement les caractères anatomiques de ces di- verses feuilles de la façon suivante : Cotylédon : forme d'un triangle isocèle très élevé dont la base re- présente la face inférieure de la feuille ; stomates seulement à la face supérieure ; pas de sclérenchyme hypodermique, un seul faisceau au dos duquel un sclérenchyme péricyclique formé de cellules à ponctua- tions aréolées. Feuille pi'ifnordiale éparse : de forme elliptique sur une section transversale ; l'épidermeaux quatre sommets présente des poils unicel- lulaires; il y a des stomates sur les deux faces; pas encore de scléren- chyme hypodermique, mais sclérenchyme du péricycle plus développé que dans le cotylédon; un seul faisceau. Feuille fasciculée : à section triangulaire, à stomates seulement sur la face supérieure ; épiderme lisse. Sclérenchyme hypodermique con- tinu, interrompu seulement en face des stomates ; péricycle très sclé- reux ; un seul faisceau. Dans l'ensemble on voit que les faits sont les mêmes que chez les Abies : la différenciation des divers tissus va s'accentuant progressive- ment depuis les cotylédons et les feuilles de la première année jus- qu'aux feuilles de l'arbre adulte. Mais il y a cette différence que chez les Abies on passe de la forme •primordiale à la forme définitive de la feuille par une transition ména- gée, les feuilles de la deuxième année servant de terme intermédiaire; au contraire, dans les premières années, chez les Piiius^ au point de vue de la structure anatomique, il y a toujours un passage brusque des feuilles éparses aux feuilles fasciculées. Le genre Picea était intéressant à plus d'un point de vue. Il a fourni les mêmes résultats généraux que les Abies ou les Pinus. Mais on sait qu'autrefois on le considérait comme un Abies ; dans le langage vul- gaire on l'appelle même beaucoup plus souvent Sapin que Epicéa qui est son véritable nom français. Cependant divers auteurs l'ont, d'après ses caractères floraux, distingué nettement comme genre. Il était intéressant de voir si l'étude du développement à partir de la graine et l'étude de la structure anatomique confirmerait la réalité de ce genre. C'est ce quiestarrivé. Son mode de germination, sa structure ne font que caractériser plus nettement encore le genre Picea^ et même portent à le rapprocher beaucoup plus des Pinus que des Abies. Uti- LVII — lises avec discernement les caractères anatomiques peuvent fournir des indications précieuses sur les affinités des végétaux entre eux. L'auteur termine par l'étude des genres Larix et Cedrus. Qu'il .nous suffise pour éviter des répétitions fastidieuses, de dire que les faits sont les mêmes que précédemment : les feuilles d'un arbre adulte pré- sentent d'une façon générale leurs éléments plus différenciés que les feuilles primordiales. On le voit donc, les recherches précises et minutieuses de M. Da- guillon conduisent à des résultats très généraux ; c'est ce qui en fait l'intérêt. Son mémoire est important à plus d'un titre, et éminemment suggestif. Il nous montre que, dans une même espèce, un même organe peut présenter des structures variées et que, par suite, quand on parlera de la structure de la feuille d'une espèce, il faudra dans bien des cas préciser, plus qu'on ne le fait habituellement, de quelle feuille on veut parler. Cela est important surtout si l'on veut par exemple comparer entre elles des feuilles ou des branches d'une même espèce prises dans des conditions différentes. Ici, plus que partout ailleurs, il faudra avoir grand soin de ne comparer entre eux que des organes entièrement comparables et se garder de prendre pour des différences tenant à la station, à l'habitat, des différences peut-être purement morpholo- giques. On ne saurait trop remercier M. Daguillon de nous avoir impli- citement fait connaître un écueil à éviter. Enfin,une légère critique de détail en terminant, pour continuera faire l'inverse de ce qui se fait aux soutenances de thèses, où le juge, après avoir critiqué, termine en renouvelant les compliments faits au début. Cette critique d'ailleurs, a été faite à l'auteur, à la soutenance même. M. Daguillon n'a-t-il pas eu tort de ne pas reproduire dans ses conclu- sions, pour attirer sur eux l'attention, quelques faits signalés ça et là dans le courant du travail? Par exemple ne pouvait-il pas nous redire, fait qu'il a partout rencontré, que les cotylédons portent les stomates ex- clusivemeni à lajace supérieure, tandis que le plus souvent les autres feuilles en ont, soit seulement à la face inférieure, soit aux deux faces? En outre, il n'eût pas été mauvais de revenir à la fin en quelques mots sur l'existence de ces deux sortes d'éléments de soutien qui existent seuls ou isolés: d'une part des cellules courtes à parois épaisses et à ponctuations aréolées, d'autre part de véritables fibres allongées et à parois également épaisses partout. L'auteur nous promet la continuation de son travail, la partie qui a pour objet les Taxmées et les Ctipressinées. Le commencement nous a mis en goût ; espérons que la suite ne se fera pas trop attendre. Si M. Daguillon veut ensuite continuer à travailler le même sujet, les LVIII — Angiospermes^ nous en sommes convaincu, lui fourniront une ample moisson de faits intéressants. S'il veut au contraire, pour occuper ses loisirs, s'attaquer à un autre ordre de questions, ce qu'il a déjà fait nous donne lieu d'espérer beaucoup de son esprit précis, rigoureux et métho- dique. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (Bd. VIII, Heft 5.) G. Mùller. Ein Beitrag zur Kenntniss der Formen des Collenchyms. — P. Magnus. Ueber die in Europa auf der Gattung- Veronica auftretenden Puccinia-PiXX.ç.n(Puccinia Albulensis sp. n.). Bolletino délia R. Stazione agraria di Modena (1889). G. Cugini. Istruzione popolare per combattere la Peronospora délia Vite nella Provincia di Modena (Campagna 1889). — L. Macchiati. Sessua- lita, Anatomia del frutto e Germinazione del semé délia Canapa {^Cannabis sativa). — G. Cugini e L. Macchiati. Principali insetti ed acari dannosi airagricoltura osservati ncU'anno 1889 in provincia di Modena. — G. Cu- gini. Notizie intorno aile malattie crittogamiche osservate in piante colti- vate nel modenese nel 1889. — L. Macchiati. Malattie délie piante prodotte da cause non perfettamente note. — G. Cugini. Esperienze sul valore ferti- lizzante délie diverse forme dell'acido fosforico. — G. Cugini. Un'espe- rienza di concimazione délia Canapé. — G. Cugini. Descrizione délia forma e délia struttura degli organi florali e del frutto délia Zea Mais L. — G. Cugini. Relazione al ministère intorno ai rimedi usati nel 1889 nel Mode- nese contro la Peronospora délia Vite. — P. Maissen, L. Macchiati ed E. Rossi. Studio sul potere nutritive di parecchi foraggi. — P. Maissen ed E. Rossi. Analisi chimiche eseguite durante Tanno 1889 nel laboratorio chi- micho délia R. Stazione agraria di Modena. Botanical Gazette (Vol. XV, n^ 6, juin 1890). C. Warnstorf. Contributions to the Knowledge of North American Sphagna. I. — E. J. Hill.. Notes on the flora ot the Lake Superior région. I. — Wm. M. Canby. Some new western plants. — Elizabeth G. Britton. Renauld and Cardot's new Mosses of N. Am. Botanische Jahrbûcher fur Systematik, Pflanzengeschichte und Pflanzengeographie. (Bd XI, Heft 5.) Vincenz Âladar Richter. Zwei fur die Flora von Ungarn neue Solda- nellen : Soldanella tninima Hoppe und 6". pusilla Baumg. X "S", moniana — LIX — Wild. hybr. nov.^ nebst Bemerkung-en zum Artikel « Das Artcnrecht der Soldanella hungarica Simk s von Dr Eustach Woloszczak. — A. Garcke. Was ist aus Astropus tomeniosus Spr. geworden? — A. Engler. Eine neue Burseraceen-Gattung und zwei neue Anacardiaceae aus Westafrika. (Bd XII, Heft I u. 2.) F. Buchenau. Monographia Juncacearum. — P. Taubert. Plantae Glazio- vianae novae vel minus cognitae. — F. W. Klatt. Compositse Hildebrandtianae in Madagascaria centrali collectai. — A. Garcke. Ueber einige Arten von Meloc/iia. Botanische Zeitung (1890). n° 26. J. W. G. Goethart. Beitrâge zur Kenntniss des Malvaceen-Androe- ceums (Schluss). n° 27. A. Scherffel. Zur Frage : « Sind die den Hôhlenwânden aufsitzenden Fâden in den Rhizomschuppen von Lathrasa squamaria L, Secrète oder Bactérien? » Botanisches Centralblatt (Bd XLII). n° 13. Ch. Massalongo. Ueber einige neue Micromycetes. — S. Korzchinsky. Ueber eine Hybride Anémone Ost-Russlands {^Anémone Ccerulea DC. X ranunculoides L.) — 0. Gelert. Batologische Nottzen. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences (T. CX, n^ 24, 1890). William Russell. Recherches sur les bourgeons multiples. — E. Bartet. De l'influence exercée par l'époque de Tabatage sur la production et le développement des rejets de souches dans les taillis. Journal of Botany (juillet 1890). Frédéric N. Williams. Synopsis of the genus Tunica. — Reginald W. Scully. Hepaticae found in Kerry, 1889. — William H. Beeby. On Potamo- geton fluitans Roth. — T. R. Archer Briggs. Rubus eryihrinus Genev. — Edmond G. Baker. Synopsis of Gênera and Species of Malveae {Contin.). — Henry T. Soppitt. Puccinia digraphidis n. sp. — W. E. Beeby. Rumex propinquus J. E. Aresch., in Britain. — Robert F. Fitzgerald. Pavonia kas- iata Cav. — T. Bruges Flower. Lepidium Draba L., in South Wales. — G. Claridge Druce. Car ex tomentosa L., in E. Gloster. — Edw. S. Marshall. Kent Plants. — W. H. Pearson. Scapania planifolia Hook. — Alfred Fryer. Potantogeton falcatus. Le Naturaliste. I®'' juin. H. Léveillé. Les Palmiers monstres de l'Inde. — LX — 15 jmn. P. Hariot. La flore des coquilles. — N. Patouillard. Un nouveau Poly- pore conidifère. i®"" juillet. E. Heckel et Fr. Schlagdenhauffen. Sur quelques gommes d'Acacia et d'Eucalyptus. Nuovo Giornale botanico italiano. (Vol. XXII, n° 3, i'^-- juillet 1890). C. Rossetti. Epaticolog-ia délia Toscana nord-ovest. — P. Baccarini. Primo catalogo di Funghi deirAvellinese. — S. Sommier. Nuove stazioni di piante in Toscana. — Bulletino della Societa botanica ita- LiANA : A. Terraciano, La flora délie isole Tremiti; La flora del Polesine; 0. Kruch, Istologia ed istogenia del iascio conduttore nelle foglie di Isoetes ; A. Borzi, Stadii anamorfici di alcune Alg-he verdi ; 0. Kruch, SuUa struttura e lo sviluppo del fusto della Dahlia imper ialis ; A. Terracciano, Le piante dei dintorni di Rovigo (centuria i") ; A. Goiran, Sopra diverse forme appar- tenenti ai gêner i Scolopendritim, Crocus, Acer, Ulmus, Linaria ; G. Ar- cangeli, Sulla struttura délie foglie A^Atriplex nummtilaria Lind. in re- lazione alla assimila7ione; E. Tanfani, Rivista della Sileninee italiane; G. Arcangeli, Sulle foglie délie piante acquatiche e specialmente sopra quelle della Nymphéea e del Nuphar ; U. Martelli, Un caso di dissociazione riaturale nei Licheni; C. Grilli, Di alcuni Licheni marchigiani ; A. Goiran, Della Malabaila Hacquetii Tausch e della Senebiera Coronopus Poir. nel Veronese, e della Fragaria indica Andr. nel Bergamasco; T. Caruel, Un piccolo contributo alla flora Abissina ; C. Massalongo, Intorno ad un nuovo tipo di Phytoptocecidio del Juniperus comvtunis L. ; G. Grilli, Su di un Lichene raro; U. Martelli, Sulla Torula spongicola Dufour; S. Sommier, Ancora sulla Lonicera cserulea; G. Arcangeli, SxÀVHelicodiceros musci- vorus (L. fil.) Engler. PUBLICATIONS DIVERSES A. Daul. Illustriertes Handbuch der Kakteenkunde. F. Hôck. Nâhrpflanzen Mitteleuropas . E. Jacquemet. Etude des Ipécacuanhas, de leurs falsifications et des subs- tances végétales qu'on peut leur substituer. Max Kolb. Die europâischen und ûberseeischen Alpenpflanzen. Paris. — J. ilersch, imp. 22, PI. Denfert-Rochereau. N» 15. — i" AOUT 1890. Supplément au Journal de Botanique. MMMMMA^^^MAMMAAAMMMn'^M^MMMftMMMM^V««W^^««WW^V*«MM«MMi> BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Marcel Brandza. — Recherches anatomiqices sur la structure de l'hybride entre /'iEsculus rubicunda et le Pavia flava (Revue géné- rale de Botanique, n'^ 19, t. II). Les hybrides présentant d'ordinaire des caractères de morphologie externe qui les rattachent à leurs deux parents, il était intéressant de rechercher comment ils se comportent au point de vue de la morpholo- gie interne. C'est ce qu'a essayé l'auteur de cette note pour VjEscuIus rubicundo-flava^ chez lequel il a observé un mélange des caractères anatomiques particuliers à chacun de ses deux parents, V/Esculus ru- bicunda et le Pavia flava. L. M. Franchet. — Diagnoses d'espèces nouvelles dti genre Chrysosplenium (Bulletin de la Société philomathique de Paris, 8® sér., t. Il, n° 2). L'auteur décrit dans ce travail 7 espèces nouvelles provenant de la Chine et du Japon (Chr. ciliatum^ 77iicrosperinum, Henryi, nodulo- sum, aomorense, Calcitrapa, shiobarense). Le nombre des espèces de Chrysosplenium s'est considérablement accru dans ces dernières années, grâce à une connaissance plus com- plète de la flore asiatique. Linné n'en mentionnait que 2, et Decan- doUe 5 dans le Prodromus. En 1875 le nombre en était porté 315 dans le Gênera de Bentham et Hooker; il s'élève aujourd'hui à 54. C'est un genre éminemment asiatique. L'Europe n'en produit que 3 espèces, dont I lui est commune avec l'Asie Mineure, et l'Amérique 5, dont 4 sont autochtones, tandis que la cinquième, le C. alternifolium appar- tient à l'ancien monde; celte dernière espèce est très répandue au pourtour du cercle polaire, et se retrouve du Spitzberg et de la Nou- velle-Zemble jusqu'à l'Himalaya et au Colorado. Les 47 autres espèces sont dispersées dans la Sibérie, l'Himalaya, la Chine occidentale, et surtout dans le Japon, qui en compte 22. Une conséquence, qu'il était facile de prévoir, de cette grande ex- tension du genre, c'est une diminution de valeur des caractères distinc- tifs des Chrysosplenium et des Saxifraga; aussi la différenciation des deux genres se réduit aujourd'hui à une particularité de placentation. L. M. P. Hariot. — Le genre Bulbotrichia (Notarisia, juin 1890). Le genre Bulbotrichia a été créé en 1849 P^^ Kûtzing, pour une — LXII — Algue du Pérou à laquelle il a donné le nom de B. peruana. M. Ha- riot ayant eu à sa disposition un échantillon type de cette plante lui a reconnu les caractères de son nouveau genre Nylandera. Quand aux diverses espèces attribuées ultérieurement au genre Bulbotrichia (B. botryoides, albida, onokoensis) ce sont des produc- tions Helléniques auxquelles prennent part des Algues de différents groupes. Aussi l'auteur de cette note, d'accord d'ailleurs avec MM. Bornet, de Toni et de Wildeman, conclut que le genre Bulbotrichia ne doit pas être maintenu. L. Morot. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Botanische Zeitung (1890). no 28. L. Jost. Die Zerklûftungen einiger Rhizome und Wurzeln. — 0. Fôrster. Ueber Vorkommen mit einander verwachsener Kôrner von Hordeum vul- gare. n°s 29 et 30, L. Jost. Id. (Forts.) Botanisches Centralblatt (Bd XLIII). no 1-2. J. Seligmann. Ueber anatomische Beziehung-en der Campanulaceen und Lobeliaceen zu den Compositen. — F. Ludwig. Ueber einige neue Pilze aus Australien. — V. von Borbas. Bemerkung-en zu Neuman, Wahl- stedt und Murbeck's « Violae Sueciae exsiccatae ». n°3- Roman Gutwinski. Zur Wahrung- der Prioritât. Vorlâufig-e Mittheilungen ûber einige neue Algen-Species und Varietâten aus der Umgebung von Lemberg. Boletim da Sociedade Broteriana. (VII, fasc. 4.) ■ J. Henriques. Catalogo dos Musgos encontradosem Portugal. — J. Hen- rlques, 0. Hoffmann, A. Cogniaux, R. A. Rolfe. Contribuçoes para o conhe- cimento da fiera d'Africa. Catalogo de plantas da Africa portugueza colhi- das por M. R. de Carvalho (Zambezia), J. Cardoso (C. Verde), F. Newton (Ajuda e Angola), F. Quintas (Principe), J. Anchietta (Quindumbo), D. Ma- ria J. Chaves (Congo), padre |. M. Antunes (Huilla). Bulletin de la Société mycologique de France. (T. VI, fasc. 2, 1890), Boudier. Quelques observations sur la végétation fongique aux environ — Lxin — de Paris pendant l'année 1889. — Prillieux. Pachyma Cocos dans la C'ha- rente-Inférieure. — Prillieiix et Delacroix, Note sur le Dothierella piiya Sacc. — G. Delacroix. Quelques espèces nouvelles de Champignons infé- rieurs observés au Laboratoire de Pathologie végétale : Monopodium nov. gen. (M. Uredopsis), Fusarium Schribauxi, F. Asparagi, Vermi- cularia Asparagi. — Légué. Note sur le Pleur otus olearius. — De Seynes. Un Ceriomyces nouveau. — L. Rolland. Une nouvelle espèce de Stysanus {S/rami/er.) — N. Patouillard. Dussiella, nouveau genre d'Hypocréacées. — Prillieux et Delacroix. La maladie du pied du Blé, causée par VOphio- bolus graminis Sacc. — Prillieux et Delacroix. Note sur une nouvelle espèce de Physalospora {Ph. abietina.) et sur le Phoma Brassiez. — E. Gérard. Sur les matières grasses de deux Champignons appartenant à la famille des Hyménomycètes. Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Paris. n" 107 H. Bâillon. Liste des plantes de Madagascar (suite) : Croton Bake- rianus, C. greveanus , C. subsem,ulans, C. Stannenm, C. Catati, spp. nn. — H. Bâillon. Sur le NeoUndenia. — H. Bâillon. Sur plusieurs Ruelliées excep- tionnelles. — H. Bâillon. Le fruit du Sanfalina. — H. Bâillon. La fleur et la graine de VHottonia palustris. — H. Bâillon. Sur les caractères des Hansteinia et Stenostephanus . — H. Bâillon. Sur le Strophanthus hispidus. n° 108. H. Bâillon. Reconstitution de la famille des Boraginacées. Organisation de ses ovules {suite). — H. Bâillon. Liste des plantes de Madagascar (suite) : Croton calomeris, C. dissi/uilis, C. Microprunus, C. heterochrous, C. hypo- chalibceum, C. macrocklamys, C, Macrobuxus, C. ? Baroni, C. Elliotianus, C. inops, spp. nn. Bulletin de la Société philomathique de Paris. (8° série, t. II, n'^ 2) Franchet. Diagnoses d'espèces nouvelles du genre Chrysosplenium (Ch. ciliatum, jnicrospermurn, Henryi, nodulosum, Aomorense, Calcitrapa, ScJdobarense). — Devaux. Méthode nouvelle pour l'étude des atmosphères internes chez les végétaux. Notarisia (juin 1890). P. Hariot. Le genre Bulbotrichia. — 0. E. Imhof. Notizie suUe Diato- mee pelagiche dei laghi in générale et su quelle del laghi di Ginevra e di Zurigo in spécial modo. — P. Dangeard. Indications sur la récolte des Al- gues inférieures ; modes de culture et technique. — D. Levi Morenos. Quel- ques idées sur l'évolution défensive des Diatomées en rapport avec la diatomophagie des animaux aquatiques (suite). — P. Magnus. Sulla diffu- sione geografica délia Spkéeroplea annulina Roth. — M. Lanzi. Diatoma- cearum naturalis et methodica; distributionis spécimen. — LXIV — Revue bryologique (17^ année, n» 4). Venturi. Barbulae rurales. — Amann. Mnmm subglobosum Br. Eur. — Philibert. Brytim Roellii sp. n. — Ravaud. Guide du Bryologue et du Lichenolog^ue aux environs de Grenoble {suite). Revue générale de Botanique (n^iç, t, II, 15 juillet 1890). H. Jumelle. Le laboratoire de biologie végétale de Fontainebleau. — Marcel Brandza. Recherches anatomiques sur la structure de Thybride entre VjEscuIus rubicunda et le Pavia flava. — Aug. Daguillon. Recherches mor- phologiques sur les feuilles des Conifères {suite). — H. Jumelle. Revue des travaux de physiologie et chimie végétales, parus de juillet 1889 à avril 1890 {suite). Revue horticole des Bouches-du-Rhône (juin 1890). Ed. Heckel. Les Araucarias et leur utilité, leur culture en France. Revue mycologique (juillet 1890). J. Bresadola. Champignons de la Hongrie, récoltés par le professeur V. Greschik. — P. A. Karsten, F. Fautrey et C. Roumeguére. Fungi novi vel minus bene cogniti : Corticîum hypnopkihim, Sphasria {Melanomtna) Roumegueri, Physalospora maculans, Rhabdospora Scabiosse, Phoma? hys- terina, Discosia ignobilis, Pestalossina Fautreyi, Uredo paraphysata, Myxosporiutn Nielianum, nn. spp. — P. Hariot et P. A. Karsten. Fungi novi : Coccopesiza, n. gen. Stictidearîim {C. oothecd), Corynelîella, n. gen. {C. consiniilis), Antkostotnella secalis, Leptosphasria ruscicola, Myrioco- pron ? Giroflier se ^ Glœosporiuin Equiseti, Sphasronema exiguum, Sph. inna- tuin, Isaria ambigua, Pusameti fîtngicohim^ nn. spp, — P. Hariot et P. A. Karsten. Micromycetes novi : Lasiosphasria vilis, Calosphseria Smilacis, Hysterium insulare, H. Harioti, Pklyciœna strobilina, Coniothyrium vile, Excipula Phaseoli, Dotkiopsis Spirea', Placospkseria Allii, Helminthospo- rium serpens, Trichosporium bicolor, Fusariutn micicohitn, nn. spp, — Briard. Champignons nouveaux : Didymella Heribaudii, Pleospora Triglo- chinis, Phoma oblongata, Dothiorella dryophila, Diplodiella Lantanse, D. Xaiithii, Diplodinaverbenacea, nn. spp. — N. Patouillard. Quelques Cham- pignons de la Chine récoltés par M. TAbbé Delavay {Lacknocladium vitel- linum, Colcosporîunt Geranii, Hemiglosstim ytinnanense, Microglossum partitîim, Pkialea Delavayi, -an. s^^.). — René Ferry. Recherches sur les matières sucrées contenues dans les Champignons. — William Phillips. Qu'est-ce que le Pezisa o/3^//« Withering? Revue scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France (3^ ann., n" 7, 15 juillet 1890). R. du Buysson. Monographie des Cryptogames vasculaires d'Europe. Filicinées (suite). ^arts ~J Mertott, unp., '22, pi. Denrert i\ocbor&a« N" i6. — i6 AOUT 1890. Supplémenl au ]ovLrT\7s.\ de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Hugo Fischer. — Beitràgezurvergleickenden Morphologie der Pol- lenkorner [Etude de morphologie comparée des grains de pollen\ (Inaugural-Dissertation, Breslau, 1890, 69 pag. , 3 pL). Après quelques détails de technique, l'auteur étudie dans la pre- mière partie de son mémoire le développement de l'exine et ses diffé- rentes manières d'être, la production des places d'amincissement arrondies ou en forme de plis, la répartition des pores germinatifs, etc. Dans la seconde partie, il passe en revue les diverses familles pour rat- tacher leurs grains de pollen aux différents types décrits dans la première partie de son travail. Les principaux résultats obtenus par l'auteur peuvent se résumer comme il suit. Chaque grain de pollen est revêtu d'une membrane continue de cellulose, l'intine, qui s'accroît pour la formation des tubes polliniques. La plupart des grains de pollen présentent au-dessus de l'intine une seconde membrane, l'exine, assez semblable, mais non identique, à la cutine etàlasubérine. Nulle part, l'auteur n'a observé l'existence d'une troisième membrane. Les grains de pollen d'une même espèce sont en général semblables entre eux. Ils peuvent néanmoins présenter certaines différences, par exemple dans leurs dimensions qui peuvent parfois varier du simple au double. Chez des fleurs hétérostylées {Primula, Lythruiu Salica- rid) on trouve dans la même espèce des grains de pollen de types diffé- rents. Les espèces voisines ont le plus souvent leur pollen semblable, et on peut dire qu'il y a une forme prédominante dans une même famille. Les différences portent alors sur la couleur, sur les ornements, sur les dimensions, lesquelles sont d'ordinaire en rapport avec celles des fleurs. Parfois cependant la détermination d'une famille d'après le pol- len est impossible . - La répartition des différents types de pollen dans l'ensemble des plantes est assez remarquable : ainsi on constate un degré de perfec- tionnement dans l'épaississement de l'exine et la production corrélative des places réservées pour la sortie des tubes polliniques. La structure de l'exine est bien plus simple chez les Monocotylédones que chez beaucoup de Dicotylédones ; elle l'est davantage encore, abstraction faite des vésicules à air de quelques genres, chez les Gymnospermes. — LXVI — D'autre part, c'est dans la famille si élevée des Composées qu'on trouve la plus grande complication de l'exine. Des dispositions favorables à la fécondation, notamment par l'inter- médiaire des insectes, sont fournies par l'exsudation d'huile à travers l'exine, par la présence d'épines à sa surface, et aussi par la coales- cence d'un plus ou moins grand nombre de cellules polliniques. Enfin un tableau dressé par l'auteur à la fin de son travail nous apprend que la forme de beaucoup la plus répandue est celle des grains de pollen à exine présentant trois plis parallèles, forme qu'il a rencon- trée chez 1180 des 2214 espèces observées par lui. • L. MOROT. Léon Guignard. — Sur la localisation des principes qui fournissent les essences sîclf urées des Crucifères (Compt. rend. Acad. des se, T. CXI, n°4, 1890). On sait que les essences sulfurées des Crucifères ne préexistent pas dans la plante et ne prennent naissance que dans des conditions déter- minées, mais on ne s'était pas préoccupé jusqu'à présent de la localisa- tion dans les tissus du ferment et du glucoside qui doivent agir l'un sur l'autre pour produire ces essences. C'est cette lacune que M. Gui- gnard a cherché à combler. Il résulte de ses observations que « chez les Crucifères, le ferment et le glucoside salin ou composé dédoublable sont contenus dans des cellules distinctes et facilement reconnaissables quel que soit l'organe considéré ». 1.,. M, PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Botanical Gazette (Vol. XV, n°7). E. J. Hill. Notes on the flora et the Lake Superior région. II. — Geo. F. Atkinson. A new Ramularia on Cotton. — James Ellis Bumphrey. Notes on technique. I. — Alexander Livingston Kean. On the nature of certain plant diseases. — Wm. M. Andrews. Apical growth in roots of Marsilia qtiàdrifolia and Equisettint arvense . — Alice Carter. Origin of the honey- . secreting organs. — Byron D. Halsted. Peronospora Rii,bi^2h^v^. in Ame- rica. — Walter Deane. Cynosurus cristaius L. Botanische Zeitung (1890). jjos 21 et 32. L. Jost. Die Zerklûftungen einiger Rhizome und Wurzeln {Forts, und Schluss). — LXVII — Botanisches Centralblatt (Bd XLIII). n" 4. Paul Knuth. Gûnther Christoph Schelhammer und Johann Crhistian Lischwitz, zwei Kieler Botaniker des 17. bez. des 18. Jahrhunderts. — K. Leist. Beitrâg'e zurvergleichenden Anatomie dei Saxifrageen. n°5. E. Loew. Notiz ûber die Bestâubung-seinrichtung-en von Viscum album. — Paul Knuth. Id. (Schluss). — K. Leist. Id. (Forts.). Bulletin de la Société botanique de France (Actes du congrès de Botanique tenu à Paris, au mois d'août 1889, 2« partie). Em. Bescherelle et Richard Spruce. I. Hépatiques nouvelles des colo- nies françaises {Mylia antillana, Lejeunea Mariei, L. sporadica, L. tri- dens, L. smaragdina, L. scapellifolia, L. protensa, L. Germanii, L. Pteri- dis, L. intorta, L. leucosis , Blepharostoma antillanum, Cephalosîa antillana, Leioscyphus HusnoU, Jtmgermannia longiretis, Geocalyx orientalis , nn. spp.). II. Hepaticae novai americanaî tropicae et aliaî {Frullania conferta, Er. julacea, Fr. subactileaia, Fy. brachycarpa, Lejetinea terricola, L. tro- chanta, L. polycephala, L. globosa, L. cephalandra, L. paucifolia, L. Gla- siovii, L. Hgîticola, L. sytnpkoreta, L. geophila, L. oligoclada, L. longibrac- teata, L. Hieronyini, L. punctulata, L. leptoscypha, L. Jardini, Radula Aurantii, Lophocolea Paraguay ensis, Aneura cataractartiin, A. digitiloba, A. Glasiovii, Riccia stenophylla, R. Paraguay ensis, Anthoceros tenuis, Lepido:^ia phnnceformis , CkiloscypJius scaberulus, Plagiockila Trichomanes, PI. Thamniopsis, Metsgeria albinea, M. planiuscula, nn. spp.). — P. F. Reinsch. Introduction d'une échelle universelle de grossissement des figures microscopiques. — Marcus Hartog. Technique applicable à l'étude des Sa- prolégniées. — D. Clos. Lobations ou anomalies de feuilles simples. — E. Roze. Contribution à l'étude de l'action de la chaleur solaire sur les enve- loppes florales. — Léveillé. Observations physiologiques sur un .Œnothera des Neilgheries. — Th. Durand. Un nouveau genre de Liliacées {Lindne- ria). — Battandier. Note sur quelques plantes d'Algérie rares, nouvelles ou peu connues {Camelina Soiilieri, Vicia mauritanica, Car dune ellus Rebou- dianus, Hypochceris Claryi, Plantago atlantica, spp. nn^). Bulletin de la Société d'Histoire naturelle d'Autun (iSgo). B. Renault. Notice sur une Lycopodiacée arborescente du terrain houil- 1er du Brésil. — F. X, Gillot et Lucand. Catalogue raisonné des Champi- gnons supérieurs (Hyménomycètes) des environs d'Autun et du départe- ment de Saône-et-Loire {Suite). — Communication faite par M. Renault, sur un nouveau genre fossile de tige cycadéenne, à la séance de la Société d'Histoire naturelle d'Autun du 28 avril 1889. — Communication faite par M. B. Renault, sur la structure comparée du faisceau foliaire des Lépido- dendrons et des Sigillaires, au Congrès des Sociétés savantes le 12 juin 1889. Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Paris. n" 109. F. Heim. Sur un nouveau type de Diptérocarpées {Baillonodendron ina- layattum). — H. Bâillon. Sur le Neolindenia (suite). — H. Bâillon. Obser- vations sur quelques nouveaux types du Congo {Brasseia \ Tholloni, Ou- bajigia af ricana, Dioiicophyllum Tholloni, Phylloclinium paradoxutn, Vau- sagesia a/ricana, Opilia congolana). Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences (T. CXI, 1890), no 2 (5 juillet). L. Mangin. Sur les réactifs colorants des substances fondamentales de la membrane. n°3- Georges Ville. De la sensibilité des plantes, considérées comme de sim- ples réactifs. — Prillieux et G. Delacroix. La gangrène de la tige de la pomme de terre, maladie bacillaire. no 4. Léon Guignard. Sur la localisation des principes qui fournissent les essences sulfurées des Crucifères. Degagny. Sur la division cellulaire chez le Spirogyra orthospira et sur la réintégration des matières chromatiques refoulées aux pôles du fuseau. — A. de l'Ecluse. Le traitement du Black-Rot. Jahrbûcher fur wissenschaftliche Botanik. (BdXXII, Heft I). Ludwig Koch. Zur Entwickelungsgeschichte der Rhinanthaceen (II. Eti- phrasia officinalis L.). — Hugo de Vries. Ueber abnormale Entstehung secundâre Gewebe. — Alfred Fischer. Beitrâge zur Physiologie der Holz- gewâchse. Journal ofBotany (août). Alfred Fryer. Notes on Pondweeds. — G. Glaridge Druce. Notes on Ox- ford plants. — William H. Beeby. On Sparganium. — David M. Ardle. Additions to the Irisch Moss Flora. — Edmund G. Backer. Synopsis of gê- nera and species of Malvea; {Contin.). — James Britten and G. S. Boulger. Biographical Index of British and Irish Botanists(C^«//«.). — F. G. F. Roper. Crépis taraxacifolia in Sussex. — Arthur Bennett. Potentilla maculata Pourr. in Dumfries. — H. W. Monington. Merionethshire plants. — Arthur Bennett. Potamogeton fluitans Roth. Nuova Notarisia (aoiit). G. B. de Toni. Frammenti algologici. V. Sopra VŒdogonîîim cîlîare del De Notaris. VI. La Terpsinoë Musica Ehr. a S. Thomé (Africa occiden- tale) . VII. Wildemania, nuovo génère di Porfiracee. — Diagnoses Algarum novarum. Paris. — J. Uersch, irap. 22, PI. DenferURochereau. N" 17. — 1" SEPTEMBRE 1890. Supplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Raphaël Dubois. — Sur le prétendu pouvoir digestif du liquide de l'urne des Népenthes (Compt. rend. Acad. des se, t. CXI, n'^ 6, II août 1890). L'auteur, ayant repris par des procédés rigoureusement scientifiques les anciennes expériences de Sir Dalton Hooker sur les Népenthes, a été conduit, par des recherches qui ont porté sur un grand nombre d'espèces en parfait état de végétation, aux conclusions suivantes : Le liquide des urnes des Népenthes ne renferme aucun suc digestif comparable à la pepsine, et ces plantes ne sont pas carnivores ; Les phénomènes de désagrégation ou de fausse digestion observés par M. Hooker étaient dus sans aucun doute à l'activité des micro-or- ganismes venus du dehors et non à une sécrétion de la plante, L. M. S. Nawaschin. — Was sind eigenilich die sogenannten Mikrosporen der Torfinoose? [Que sont à proprement parler les prétendues mi- crospores des Sphaignes?'\{^Q\2.vàsç^ç.sQ^v^\x^S!^\z.\X^ Bd XLIII, n° 9, 1890). On sait, depuis Scliimper, que les Sphaignes, outre leurs grosses spores tétraédriques, en présentent parfois d'autres, de bien moindres dimensions, polyédriques, incapables de germer, renfermées soit dans le même sporogone, soit dans les capsules spéciales plus petites. M. Stephani les a regardées comme des spores, de Champignons, mais cette opinion a été combattue par M . Warnstorf qui a prétendu qu'elles étaient destinées à produire les Sphaignes mâles. . M. NaAvaschin ayant eu à sa disposition une grande quantité de microsporanges de Sphagnum squarrosum à divers états de dévelop- pement a pu voir dans les plus jeunes d'entre eux les cellules-mères des spores du Sphagnum détruites et rendues presque méconnaissables par une production de mycélium dont les hyphes dissociaient les assises de parenchyme formant la paroi de la capsule et atteignaient par places l'épiderme. Les branches de ces hyphes qui remplissaient le sac spori- fère présentaient çà et là des extrémités renflées, et à un état plus avancé ces renflements terminaux étaient devenus des spores. A leur maturité, ces spores forment une sorte de poussière brune qui remplit le sac sporifcre de la capsule du Spagnum. Elles sont à peu près sphériques, avec un diamètre de 11 à 12 [x, transparentes, d'un LXX — jaune brun. L'exospore présente des enfoncements étroits unis en larges mailles polygonales régulières qui, au microscope, donnent à ces spores un aspect polyédrique. Les tentatives de l'auteur pour en obtenir la germination ont échoué, ce qui peut tenir, peuse-t-il, à ce que celle-ci ne se produit qu'après une période de repos, à l'automne ou au printemps suivant. En résumé, les prétendues microscopes des Sphaignes seraient, d'après les observations de M. Nawaschin, des spores d'une Ustilagi- née typique, constituant une nouvelle espèce de Tilletia qu'il désigne provisoirement sous le nom de Tilletia Sphagîii^ L. MOROT. Prillieux et G. Delacroix. — La gangrène de la tige de la Pomme de terre y maladie bacillaire (Compt, rend. Acad. des sciences, T. CXI, n" 3, 21 juillet 1890). La maladie dont il s'agit, et qui n'avait pas encore été signalée, s'est développée sur la Pomme de terre en des points divers de la France, dans des localités parfois très éloignées les unes des autres. Les pieds malades présentaient à la partie inférieure de leur tige, soit sur tout le pourtour, soit sur une partie seulement, une altération profonde des tissus qui se propageait du niveau du sol vers les feuilles et amenait une mort généralement rapide. MM. Prillieux et Delacroix, qui ont étudié cette maladie sur des échantillons de diverses pro- venances, n'ont trouvé sur les tiges altérées, ni trace de passage d'insecte, ni mycélium de Champignon parasite, mais ils ont constaté dans les cellules du tissu atteint une très grande quantité de Bacilles. Des Bacilles semblables avaient été observés par eux dans le tissu de la partie inférieure de la tige de pieds de Pelargonium présentant des taches noires plus ou moins profondes. Les expériences d'inoculation auxquels ils se sont livrés leur ont permis d'attribuer la gangrène de la tige de la Pomme de terre et la pourriture du Pelargonium à l'in- vasion de ce Bacille qu'ils désignent, au moins provisoirement, sous le nom de Bacillus caulivorus. Des tiges de Fève et de Lupin ont pu être infectées par ce même Bacille, tandis que des inoculations faites sur plusieurs autres plantes n'ont pas donné de résultat. La Bacillus caulivorus mesure i, 5 i^ sur 1/2 à 1/3 f, et semble différent du Bacillus Hyacinthi' observé par M. Wakker dans la Jacinthe atteinte de la maladie du jaune. Peut-être est-il moins éloigné du Bacterium gummis auquel M. Cornes attribue la dégénérescence gommeuse. L. M. ^^t0t^t^i^t*i0t^*^*é^mt»t^t<0>t^**^^^*m — LXXI — PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Annales des sciences naturelles. Botanique. (VIP sér., t. XI, n° 3.) J. d'Ârbaumont. Nouvelles observations sur les cellules à mucilage des graines de Crucifères. — Em. Chr. Hansen. Nouvelles recherches sur la circulation du Saccharomyces apiculatus dans la nature. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (Bd VIII, Heft 6.) L. Kny. Ein Beitrag- zur Kenntniss der Markstrahlen dicotyler Holz- gewâchse. — 0. Rodham. Zur Kenntniss der Gefâssquernetze. — F. Nie- denzu. Ueber eine neue Eintheilung der Malpighiaceae. Botanische Zeitung (1890). n°3 33 et 34. N. W. Beyerinck. L. Beissner's Untersuchungen bezûglich der Retinis- porafrage. Botanisches Centralblatt (Bd XLIII). nos 5^ 7^ g_ K. Leist. Beitrâge zur vergleichenden Anatomie der Saxifrageen [Forts.). no 9, K. Leist. Id. (Forts.) — S. Nawaschin. Was sind eigentlich die soge- nanntem Mikrosporen der Torfmoose ? Le Botaniste (2« sér., fasc. 2). P. A. Dangeard. Recherches histologiques sur les Champignons. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des siences (t. CXI, 1890). n^ 6 (11 août). C. Sauvageau. Sur une particularité de structure des plantes aquatiques. — Raphaël Dubois. Sur le prétendu pouvoir digestif du liquide de Tume des Népenthées. — Marcel Brandza. Recherches anatomiques sur les hybrides. no 7. A. Trécul. Ordre d'apparition des premiers vaisseaux dans les fleurs de quelques Tragopogon et Scorsonera, Contributions from the U. S. national Herbarium. (n* I, 13 juin 1890.) George Vasey and J. N. Rose. List of plants collected by Dr, Edward Palmer in i888 in Southern California. — George Vasey and J. N. Rose. — LXXII — List of plants coDected by Dr. Edward Palmer in lower California in i88g. L Plants of Lagoon Head {Sisymbrium Brandcgeana Rose, u. sp., Eu- phorbia Pontii Millspaugh, n. sp.., Alliunt californicum Rose, n. sp.). n. Cedros island plants {Encelia cedrosensis Rose, n. sp., Phacelia \Eu- focà] cedrosensis Rose, n. sp., Nicotiana Greeneana Rose, n. sp.). ill. San Benito island plants. IV. Guadalupe island plants {Eschscholtsia Palmeri Rose, n. sp., Spseralcea Palmeri 'R^o%^^ n. sp., Hemisonia [Hartmannia] Palmeri Rose, n. sp., H. [^Hartmannia] greeneana Rose, n. sp.). V. Head of the gulf of California. (n° II, 28 juin i8go.) John M. Coulter. Upon a collection of plants made by Mr. G. C. Neal- ley, in the région of the Rio Grande, in Texas, from Biazos Santiago to el Paso county {Thely podium Fcj^j'/ Coulter, n, sp., Abutilon Nealleyi Coulter, n. sp., Sphceralcea subhastata Coulter, n. sp., Pithecolobium. [Un- guis caW] texense Coulter, n. sp., Gaura Nealleyi (l^oulter, n, sp,, 'Aplo- pappus Nealleyi Coulter, n. sp., A. texamis Coulter, n. sp., Viguiera longipes Coulter, n. sp., Perityle Vaseyi Coulter, n. sp., Ipomœa Nealleyi Coulter, n. sp., /. texana Coulter, n. sp., Eriogomtm Nealleyi Coulter, n. sp., Euphorbia Vaseyi Coulter, n. sp., Panicum chpillarioides Vasey, n. sp., Mtihlenbergia Le ?n?noni Scrihner, n. sp., Sporolobus N'eallèyi Y a.se.yy n. sp., 6". texanus Vasey, n. sp., Trisetttm l/allii Scrïbner, n. sp., Botcte- loua breviseta Vasej'', n. sp., Triodia eragrostoides Vasey et Scribner, n. sp., T, grandiflora Vasey, n. sp., Poa texana Vasey, n. sp., Notholsena Nealleyi SedXon^ n. sp.). Revue générale de Botanique. (n" 20, t. Il, 15 août 1890.) Leclerc du Sablon. Sur le sommeil des feuilles. — William Russell. Contribution à Tétude de Tappareil sécréteur des Papilionacées. — Aug. Daguillon. Recherches morphologiques sur les feuilles des Conifères {fin) . — Henri Jumelle. Revue des travaux de physiologie et chimie végétales. {fin). Le Naturaliste. 15 juillet. H. Douliot. Structure et développement des racines des Angiospermes. — Stellaria m^edia. i<^'' août, G. Rouy. Suites à la Flore de France, de Grenier et Godron-(j«//^) .• Hieracium calycinum Arvet-Touvet, H. chlorasfolium Arvet-Touvet. — H. Lecomte. Le Pkormium tenax. — H. Douliot. Structure et développe- ment des racides des Angiospermes {suite). 15 août. Henri Joret. Le Muscadier. — H. Lecomte. Le Phormium tenax (fm). N» i8. — i6 SEPTEMBRE 1890, Supplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Gustave Bonnier. — Influence des hautes altitudes sur les fonctions des végétaux (Compt. rend. Acad. des sciences, T. CXI, n° 9, i""sept. 1890). L'auteur, après avoir signalé dans une note précédente les modi- fications morphologiques imprimées aux plantes par le climat alpin, s'occupe daus celle-ci de l'influence de l'altitude sur leurs fonctions. Il rend compte des expériences qu'il a entreprises à ce sujet en 1888, à l'Aiguille de la Tour, dans les Alpes, en 1889, au Pic d'Arbizon, dans les Pyrénées, et en 1890 en Dauphiné. Sans entrer dans aucun détail sur la manière dont ces expériences ont été conduites, nous signalerons les résultats intéressants obtenus par M. Bonnier avec un certain nombre d'espèces appartenant à des familles diverses. « Chez les mêmes plantes, placées dans les mêmes conditions extérieures, l'échantillon cultivé dans le climat alpin a tnodifié ses fonctions de telle sorte que r assimilation et la transpiration chloro- phyllie?ine sont augmejztées^ tandis que la respiration et la trans- piration à l'obscurité semblent peu modifiées ou m.ême diminuées . « Il en résulte que, pendant la courte saison des hautes altitudes, les plantes élaborent avec plus d'intensité les principes nutritifs qui leur sont nécessaires. « Ces résultats pourraient servir à expliquer la plus grande quantité relative de sucres, d'amidon, d'huiles essentielles, de pigments colorés, d'alcaloïdes, etc., que l'on constate chez les plantes de plaines croissant dans le climat alpin, car ces produits sont tous en rapport avec l'assimilation chlorophyllienne. » L. M. Domenico Lanza. — La struttura délie foglie nelle Aloineée ed i suoi rapporti co?i la sistematica. [La structure des feuilles des Alohiées et ses rapports avec la systématique\ (Malpighia, vol. IV, fasc. IV, 1S90). Mettant à profit la riche collection d'Aloïnées [rassemblée au Jardin botanique de Palerme par les soins du professeur Todaro, l'auteur a entrepris une étude comparative de la feuille des plantes de ce groupe. Après avoir sommairement rappelé les caractères morphologiques ex- ternes de ces feuilles, M. Lanza examine la structure de l'épiderme et de la cuticule qui le recouvre. Cette cuticule est très mince dans quel- ques espèces, comme dans VAloe ciliaris qui vit dans les forêts du Cap de Bonne-Espérance, tandis qu'elle est fort épaisse dans les Gasteria et Haworthia habitant des régions extraordinairement sèches. A l'épi- derme fait suite un tissu assimilateur, homogène dans les espèces à feuilles dressées et également éclairées sur les deux faces, hétérogène, et dans ce cas portant à sa tace supérieure les cellules les plus longues, dans les espèces à feuilles horizontales iyAloe arborescens). On rencontre éparses dans le parenchyme assimilateur de nombreuses cellules à raphides et dont les parois sont subérifiées ; dans V Hawor- thia fasciata en particulier, ces cellules atteignent une longueur énorme. Les faisceaux libéro-ligneux, ça et là anastomosés entre eux, sont répartis en une série simple et continue à la limite du tissu chloro- phyllien et du parenchyme interne incolore, très développé comme on sait et jouant pour la plante le rôle de réserve aquifère. Chacun d'eux est entouré d'un endoderme propre, dont les cellules contiennent de nombreux globules réfringents, et comprend un bois peu développé et un liber dont les éléments sont assez petits, comparés aux énormes cellules péricycliques qu'ils avoisinent. Ces cellules sont le siège exclu- sif de la production de la résine d'aloès ainsi que M. Macqretl'a montré (Journal de Botajiique^ tome II, 1888, p. 382); d'après M. Lanza, les parois de ces cellules seraient subérifiées. La surface de la feuille des Haworthia et des Gasteria est couverte de petites excroissances blanchâtres, dont l'auteur a fait une étude spéciale et essayé de déter- miner le rôle. Chacune de ces excroissances est formée de cellules in- colores, dont les parois fortement épaissies, tout en restant cellulosiques, sont pourvues de ponctuations simples ; ces cellules sont allongées per- pendiculairement à l'épiderme et disposées en séries assez régulières. Elles sont dépourvues de chlorophylle et les méats qui les séparent sont remplis d'air. L'épiderme qui recouvre ces excroissances à ses parois externes beaucoup plus épaisses qu'en tout autre point de la feuille. Ces productions auraient pour but de protéger la plante contre la cha- leur. Tout d'abord, leur absence à la face supérieure de la feuille de certaines espèces, telles que Haworthia fasciata, semblerait devoir faire rejeter cette explication. Mais M. Lanza insiste sur ce point, que dans les Jardins botaniques ces plantes peuvent absolument changer de port, suivant les conditions d'éclairement. \J Haworthia fasciata, par exemple, cultivé à l'ombre, porte ses feuilles étalées, tandis qu'au soleil il les dresse et les serre les unes contre les autres, et alors c'est bien la face inférieure qui est exposée à la radiation solaire. Une Aloi- née du Cap, V Hawothia retusa^ a fourni à l'auteur une intéressante observation. Cette plante, qui a l'aspect d'une Crassulacée, a ses feuilles dressées en rosette et se recouvrant les unes les autres ; chaque feuille tient à la tige par une partie rétrécie, alors que la partie opposée et libre est dilatée et étalée en une sorte de plateau légèrement con- cave. Il résulte de cette disposition que ce plateau seul est exposé aux — LXXV rayons solaires ; les faces supérieures et inférieures ne reçoivent que la lumière qui est venue frapper ce plateau et a traversé le parenchyme incolore sous-jacent. Les cellules externes du plateau sont dépourvues de chlorophylle, et les cellules assimilatrices occupant les faces supé- rieure et inférieure de la feuille ne sont pas disposées perpendiculai- rement à la surface, mais allongées dans le sens des rayons lumineux. L'étude de 70 espèces appartenant aux diverses tribus des Aloïnées : Aloe, Gasterïa, Haworthïa, Apicra, Lomatophylliim n'a pas montré de ca- ractères anatomiques bien nets, permettant de distinguer ces genres. Les Aloïnées^ si voisines des Asphodéliiiées, s'en rapprochent égale- ment par la présence dans la feuille d'un péricycle sécréteur très com- parable à celui qui dans les Aloès fournit la résine purgative. Georges Poirault. 'fc>^ PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Berichte der deutschen Botanischen Gesellschaft. (Bd VIII, Heft7). " J. Wiesner. Versuch einer Erklârung- des Wachsthums der Pflanzen- zelle. — J. Reinke. Uebersicht der bisher bekannten Sphacelariaceen. — H. Moeller. Beitrag zur Kenntniss des Frankia subtilis Brunchorst. Botanical Gazette. (Vol. XV, n° 8, août 1890.) C. Warnstorf. Contributions to the knowledg-e of N. Am. Sphagna. IL — Charles Robertson. Flowers and insects. V. — Katherine E. Golden. Fermentation of bread. — Jacob Schneck. Some effects of the mild winter. — Walter H. Evans. A new Helianthemum. — H. L. Russell. Pénicillium and corrosive sublimate. Botanische Zeitun^ (1890). P° 35- Georg Klebs. Einig-e Bemerkung-en ûber die Arbeit von Went : « Die Entstehung- der Vacuolen in den Fortpflanzung'szellen der Algen. » no 36. E. Loew. Ueber die Métamorphose veg-etativer Sprossanlagen in Blûthen bei Viscutn album. n°37. Julius Wortmann. Ueber den Nachweis, das Vorkommen und die Be- deutung- der diastatischen Enzyms in den Pflanzen. Botanisches Centralblatt (Bd XLIII). n°^ 10 et II. K.Leist. Beitrâge zur vergleichenden Anatomie der Saxifrageen (Forts.). — LXXVI — Bulletin de la Société botanique de France. (T. XXXVU, n» 3.) D. Clos. Pkillyrea, PhylUrea, Philyrea. — A. Battandier. Aristide- Horace Letourneux. — D. Clos. Répartition en France des Cratéegus nto- nogyna Jacq. et oxyacanthoides Thuill. — H. de Vilmorin. Sur la conser- vation du Melhania Melanoxylon Ait. — W. Russell. Sur les faisceaux cor- ticaux de quelques Genista. — E. Aubert. Notes sur les acides organiques chez les plantes grasses. — Miégeville. Note sur quelques plantes des Py- rénées. — Ed. Bornet. Notes sur deux Algues de la Méditerranée : Fau- chea et Zosterocarpus. — P. Duchartre. Fleurs monstrueuses de C iltleya, — H. Léveillé. Action de l'eau sur les mouvements de la sensitive. — E. G. Camus. Formes de Primula observées dans les environs de Paris. — H. Devaux. Enracinement des bulbes et géotropisme. — Ed. Janczewski. Sur l'autonomie spécifique de V Anémone montaita Hoppe. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences (T. CXI, 1890). n^ 8 (25 août). Raphaël Dubois. Nouvelles recherches sur la production de la lumière par les animaux et les végétaux. n° 9. Gaston Bonnier. Influence des hautes altitudes sur les fonctions des vé- gétaux. — Henri Jumelle. Sur l'assimilation chlorophyllienne des arbres à feuilles rouges. — P. A. Dangeard. Sur les oospores formées par le con- cours d'éléments sexuels plurinuclées. Journal of Botany (septembre). A. Barclay. On some Rusts and Mildews in India. — J. G. Baker. Ton- quîn Ferns {Alsopkila rheosara, Hymenopkyllum oxyodon, Davallia phane- ropklebia, Adianttim Balansa?, Pteris dissitifolia, Asplenium melano- lepis, A. lepidorachis, A. inegaphyllurn, A. platyphylluin, Nephrodiuni oiovatum, N. setulosum, N. quinguefidum, N. stenopteron, Polypodiuvt megacuspe, P. tonkinense, Gymnograinme longisora, G. digitata, Antro- pkium vittarioides , Selaginella tonkinensis, nn. spp.). — H. Feer. Campa- nularum novarum decas prima {Cantpanula erucifolia, Sporadum, Lyra- iella, Rarbeyi, istriaca, fenestrellata, lepida, cephallenica, Brotherorum, cantabrica). — T. R. Archer Briggs. Rubus silvaticus W. et N. — G. C. Druce. Old herbaria. — James Britten and G. S. Boulger. Biographical Index of British and Irish Botanists {Contin.). — W. M. Hind. Arabis al- èida naturalised in Derbyshire. — Frederick J. Hanbury. Ranunculus ophioglossifoliiis in East Gloucestershire. — William Whitwell. Aretiaria gothica Fries. — William Carruthers. Report of the department of Botany, British Muséum, for 1889. Paris. — J. Uersch, irap. 22, V\. Denfert-Rochoreai;. N* 19. — 1* OCTOBRE 1890. SupplenuHt au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. A. Malladra. — Sulvaloresistematico ûT^f/Trifoliumornithopodioides Smith (Trigonella ornithopodioides De Candollé) \Sur la valeur systématique du Trifolium ornithopodioides Smith\. (Malpighia, Vol. IV, fasc. IV et V-VI, 1890, p. 168-192 et 239-250, i pi.) Après une première partie historique, bibliographique et critique très étendue, dont nous ne pouvons rapporter les détails, l'auteur exa- mine successivement les caractères différentiels propres aux deux genres Trigonella et Trifolium^ caractères fournis par les organes végétatifs, les organes floraux, les fruits et enfin l'histologie des graines. Parmi ces caractères, les quatre suivants, qui appartiennent bien aux Trifolium, se retrouvent dans l'espèce en litige : 1° feuilles ter- nato-pal niées ; 2° carène aiguë; 3° légume lisse non réticulé; 4° cellules malpighiennes (du tégument des graines) planes. A ces caractères on peut ajouter les suivants qui, sans être décisifs, appartiennent plutôt aux Trifolium qu'aux Trigonella : 1° stipules ovales-lancéolées, non dentées ou laciniées à la base; 2° étendard pan- duriforme ; 3° ailes linéaires avec un onglet plus lo7ig que le limbe et une oreillette peu profioncée ; jf° légnvaes peu saillants hors du calice; 5*^ graines à radicule peu proéminente. Aussi M. Malladra se croit autorisé à conclure de ses observations qu'il faut abandonner la dénomination de Trigonella ornithopo- dioides DC. et la remplacer par celle de Trifolium orfiithopodioides Smith, plus ancienne et plus exacte. L. Morot. C. Mûller. — Ein Beitrag sur Kenntniss der Formen des Collen- chyms [^Contribution à l'étude des for mes de collenchyme~\ (Berichte ~ der deutschen bot. Gesellschaft, Bd VIII, Heft V, 1890). Après un résumé historique des travaux ayant trait au collenchyme, depuis Link qui a créé le mot jusqu'aux auteurs modernes qui, dans ces dernières années, se sont surtout préoccupés du rôle physiologique de ce tissu, l'auteur expose le résultat de ses recherches personnelles qui ont porté sur les pétioles de plus de 400 espèces et l'amènent à distinguer : 1° Le collejichyme typique des auteurs, nommé par lui collenchyme angulaire [Ecken-CollenchymJ, dont les cellules sont étroitement unies entre elles. En coupe transversale, on voit, aux points où plusieurs cel- lules se réunissent, un champ brillant, triangulaire, quadrangulaire ou — LXXVIII — penlagonal, limité par des lignes concaves [Nymphasa, Itnpatiens, He- raclejim, etc.), ou convexes {Bégonia, Nymphssa). 2" Le collenchyme à parois uni/orméme?it épaissies [colletichyme libérien, Bast-Colle?ichyni\ formé de cellules unies entre elles sans laisser de méats et dans lesquelles la lamelle. moyenne n'est pas dis- tincte. Jamais cet épaississement ne va jusqu'à remplir complètement la lumière de la cellule. On rencontre de semblables formations aux an- gles des tiges et des pétioles, au dos des faisceaux libériens et ligneux et aussi à leur face interne [Cojiium, Salvia^ Tussilago, Tilia, Aracées). 3° Le collenchyme à parois uniformément épaissies avec lamelle interne très distincte {colle?ichyme à aspect de cartilage, Knorpel-Col' lenchym\. On ne distingue pas de lamelle moyenne, pas de limites entre les cellules. La lamelle interne seule se détache très nettement. Ex : Œnanthe fistulosa (sous Tépiderme), Plantago lanceolata (accompagnant les faisceaux). 4° Le collenchyme en plaque {Platten-Collenchym) caractérisé par des épaississements aplatis s'étendant tangentiellement aux parois de plusieurs cellules (Pétioles du Tussilago Far far a, de VAstrantia major ^ du Sanguisorbd). 5° Le collenchyme à épaississement nniforme entourant un méat intercellulaire [collenchyme jnéatique, Lilcken- Collenchynî\.Qç.\Xç. forme très intéressante est très développée dans le pétiole du Petasites offi- cinales, dans l'hypoderrae duquel, en coupe transversale, ces épaissis- sements autour des méats font tout à fait l'impression de nombreuses fibres libériennes plongées dans un parenchyme à parois minces. On retrouve de semblables formations dans les pétioles de X Helianthus tiiberosus, du Pubnofîaria et surtout dans ceux du Petasites niveiis. 6° Le métacollenchyme, de formation très tardive et paraissant déve- loppé par des cellules en voie de dépérissement lent. Il y faut peut- être rattacher le Keratenchym de Wigand. 7° Le protosclére?ickyme. C'est ce que M. Haberlandt a nommé collenchyme passager, et qui n'est qu'un premier état des fibres de sclérenchyme. On voit donc qu'en appelant colletichyme seulement les cellules munies sur leurs arêtes d'épaississement en forme de montants faisant saillie dans l'intérieur, on laisse de côté toute une catégorie d'autres formations cellulaires qui ont avec la première beaucoup de particu- larités communes, la grande réfringence, l'éclat nacré des membranes et la grande proportion d'eau qu'elles contiennent. Les sections de collenchyme paraissent éteintes sous les niçois croisés, tandis que les membranes cellulaires ordinaires sont colorées des teintes brillantes de polarisation. LXXIX — La grande quantité d'eau contenue dans les éléments collenchyma- teux peut être démontrée de la manière suivante : Si on met dans l'eau des pétioles de Petasites ou A^Heracleum, on les voit devenir fortement turgescents. Des coupes transversales pra- tiquées dans ces pétioles montrent que le liquide s'écoule, non des vaisseaux, mais du collenchyme qui forme des îlots accompagnant chaque faisceau libéro -ligneux. Ce rôle de réserve aquifère serait le rôle principal du collenchyme, qui ne servirait pas seulement de sou- tien aux organes en voie d'élongation, mais leur fournirait, une fois la croissance terminée et les tissus arrivés à leur état définitif, l'eau néces- saire à leur transpiration. C'est ainsi que s'expliquerait le grand déve- loppement de ce tissu dans les plantes ayant une transpiration très active. Georges Poirault. AMAMMAMMM^M^«M^«M^V*«^ PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Annals of Botany (Vol. IV, n° 15, août 1890). F. W. Oliver. On Sarcodes sanguinea Torr. — H. R. Ridley. On the method of fertilization in Bulbophyllum macrattthum, and alUed Orchids. — M, M. Hartog. A Monadina parasitic on Saprolegnieae. — F. 0. Bower. On antithetic as distinct from homologous Alternation of Générations in Plants. — J. R. Vaizey. Alternation of Génération in Green Plants. — G. Cl. Druce. Spergida pentandra L. as an Irish Plants. — J. R. Green. On the changes in the endosperm of Ricinus commun is during germination. Botanical Gazette (Vol. XV,fno 9, sept. 1890). C. Warnstorf. Contributions to the knowledge of N. Am. Sphagna. IIL — Botanical papers at the Indianapolis meeting of the A. A. A. S. : Stanley CÔulter, Forest Trees of Indiana [D'après l'auteur, la distri- bution des arbres dans l'Indiana dépend beaucoup plus des cours d'eau que de la latitude et de l'altitude ; sa liste, comprenant 106 espèces, est caractérisée par l'abondance des Cupulifères (24 espèces) et le petit nombre des Conifères (7 espèces) ; parmi ces dernières, la plus remarquable est le Taxodmnt distichum. qui, très répandu dans les contrées du S. O., atteint ici sa limite septentrionale]; B. T. Gai^I^OV^KY^ Preliminary notes on a new and desirticiive oat disease [Note relative à une maladie nouvelle qui a ravagé cette année les avoines dans tous les états de la vallée du Missis- sippi]; Theobald Smith, Observations on the variabilUy of disease germ.s ; Miss J. K. HowELL Trimorphism in Uromyces Trifolii; B. T. Gallo- WAY, Observations on the life-history of Uncinula spiralis ; L. H. Pammel, On the seed coats of genus Euphorbia; DouGLAS H. Campbell, Observa- tions on the method of growth of the protkallia of the Filicinecfl, with référence to their^ relationships [L'auteur conclut ]de ses observations, et — LXXX — principalement de l'étude comparée du mode de croissance que les Fili- cinées et les Hépatiques dérivent d'une orig-ine commune] ; V. M. Spal- DING, Development of tke sporocarp of Griffithsia Bornetiana [D'après l'auteur, la production des spores ne serait pas le résultat d'une fécon- dation] ; Douglas H. Campbell, Contribution to the Ufe-history ^^^>é PUBLICATIONS DIVERSES. Robert Hartig. Lehrbuch der Anatomie und Physiologie der Pllanzen, unter besonderer Berûcksichtigung der Forstgewâchse. Garl Freiherr von Tubeuf. Samen, Frûchte und Keimlinge der in Deuts- chland heimischen oder eingefiihrten forstlichen Culturpflanzen. Paris. — J. Merach, imp. S, PI. Dçnfert-Rochereau. N" 22, — i6 NOVEMBRE 1890. Supplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. H. Douliot. — Recherches sur la croissance terminale de la tige des Phanérogatnes (Annales des sciences naturelles, Botanique, \it sér., t. XI, 1890. Il résulte des observations de l'auteur que, dans la grande majorité des Dicotylédones, la tige est terminée par trois initiales, et, dans un petit nombre d'autres, par deux initiales seulement dont l'une est propre à l'épiderme et dont l'autre est commune à l'écorce et au cylindre central. Chez les Monocotylédones, le cas de deux initiales est au contraire le plus fréquent. Chez les Gymnospermes, la tige n'a qu'une initiale à son sommet, caractère qui tend encore à les rapprocher des Cryptogames vasculaires tandis qu'il les éloigne des deux groupes d'Angiospermes. N. Terracciano. — Intorno ad alcune piante délia flora di Terra di Lavoro \Sur quelques pla7ites de la flore de la Terre de Lahour\ (Atti délia R. Accademia délie Scienze fis. et mat. di Napoli, Vol. IV, série 2, appendice n° 2.) La Terre de Labour, avec son climat doux et son sol fertile propre à presque toute espèce de culture, possède une flore des plus riches et variée comme le terrain qu'elle occupe, lequel, pour une superficie de 534.396 hectares, va du bord de la mer à une hauteur maxima de 2662 mètres, à travers des vallées et des plaines parcourues par des rivières et des torrents, à travers des collines et des montagnes à constitution géologique très variable. Dans ses premières recherches sur la flore de ce pays, faites de 1872 à 1878, M. Terracciano y a observé 2242 espèces de plantes cryptogames et phanérogames. Il a depuis repris et complété ses anciennes explorations et a obtenu les résultats consignés dans ce nouveau mémoire. C'est ainsi qu'il a pu étendre l'aire de dispersion de certaines espèces, regardées jusqu'ici comme ne dépassant pas l'Apennin central des Abruzzes, telles que Helleborus niger, Aquilegia pyrenaica, Astraniia major, Sempervivum arachnoideum, Arabis scutellata, Alchemilla microcarpa, etc. Il a en outre observé un certain nombre d'espèces non encore signalées en Italie, ainsi que plusieurs variétés et trois espèces nouvelles : Arabis — " xc Sîirctclosa, Amaranthus crîspus et Koeleria collina. Une planche représentant ces trois nouveautés accompagne le mémoire. L. MOROT. ^*»^^^^^^^^^^^^^//^j (correspondant aux Pyré- nomycètes). Dans un appendice sont placés comme Lichenes imperfecH : Cor a (Dichonema), Corella (Coriscium), Stp/uda, Leprocauloji , Lepro- loma, Lepraria, etc., qui cependant, à notre avis, jurent de se rencon- trer en pareil voisinage. Les Cora et Dichonema ne devraient-ils pas être considérés comme des êtres aussi parfaits que les autres Lichens? leur étude carpologique présente peut-être quelques difficultés, mais provisoirement cependant, il ne serait pas trop téméraire d'adopter les Hymenolichejies . Un Lichen en effet ne cesserait pas d'être un Z,ï- chen par fait -^2X0.0: ç^'W. manque d'apothécies. Restriction faite de ce petit point, sur lequel nous ne sommes pas exactement d'accord avec M. Wainio, l'ouvrage du savant Lichenographe finlandais fera certaine- ment époque dans la littérature consacrée aux Lichens. Il faut surtout le féliciter hautement de la part considérable qu'il attribue aux goni- dies dans la délimitation du genre, et du soin tout particulier qu'il a pris d'arriver à leur exacte détermination. Il y a là un excellent exem- ple que feront bien de suivre les autres Lichenographes. Les 582 espèces et variétés recueillies par l'auteur ont donné lieu à la création de quelques genres et de nombreuses espèces. Un grand nombre des espèces antérieurement récoltées au Brésil n'ont pas été retrouvées, même celles de la province de Rio qui avait été visitée à plusieurs reprises. Parmi les Discolichens [Ascomycetes gymnocarpi cunt Algis sym- biotice vigenies), nous citerons comme nouveaux les genres suivants : Pseîidocyphellaria, qui comprend les Sticta aurata Ach. et aurora de Not.; Leptodendriscum, avec une seule espèce, L. delicatulum, sp. n.; Lepidocollema, genre intermédiaire entre les Pannaria et les Collema, qui renferme une espèce également nouvelle, L. Carassense; Lepro- collema, se rapprochant par ses apothécies des Parmeliella, mais bien — XCVII différent par la structure du thalle {L. americamim, sp. n.) (i); Pte- rygiopsis [P. atra, n. sp.); Calothricopsis [C. insigiiis^ sp. n.), à base de Calothrix; Sphserophotropsis {S. sfereocauloïdes, n. sp.)-, Pilo- carpon, pour \ç. Lecidea leiicoblepkara'^yl.^ que M. Mûller d'Argovie avait tout récemment placé dans le genre Pafellaria; Acaiithothecium, Subdivisé en deux sections, Acanihographina (spores murales) et Acanihographis (spores pluriseptées), qui emprunte ses gonidies pro- bablement au Treiitepohlia umbrina. Aux Pyrenolichens {Ascomycetes pyreiiocarpi cicm Algis symbio- tice vigentes) appartiennent les nouveaux genres qui suivent : Aspido- thelium (A. ciiierascens, n. sp.); Aspidopyrenium {A. insigne, n. sp.) ; enfin au voisinage du genre Coruy dans lequel l'auteur reconnaît une nouvelle espèce C. reticnlifera, vient le nouveau genre Corella avec un représentant spécifique C. brasiliensis^ qui rappelle par son port le Normandina viridis. Cette dernière plante, qui n'a jamais été rencon- trée en fructification, devient le type du genre Coriscium. Les 516 espèces étudiées par M. Wainio ont fourni 240 espèces nouvelles, soit près de moitié. Les Cladoniées- ne sont pas comprises dans cette énumération; elles ont été décrites précédemment, en grande partie, dans un autre ouvrage du même auteur qui a pour titre: Cladoniarum tnonographia icniversalis. Parmi les genres les plus abondamment représentés au Brésil, il faut citer : Parmelia, 3; espèces; Lecanora (incl. Lecania, Euleca- ûora), 2>V^ Placodium (incl. Callopisma et Blastenia), 11; Rinodina, 10; Btiellia, 19; Leptogium, 9; Lecidea (incl. Toninia, Bacidia, Thallœdaema, Bilimbia, Lopodium, Bombyliospora, Psorothecium, Catillaria (Biatorina), Psora, Biatora, Eulecidea), 68; Thelotrema (incl. Ascidiura), 13; Graphis (incl. Phœographina, Graphina, I^hœo- graphis, Fissurina, Glyphis), 43; Chiodecton (Enterographa, Platy- grapha, Mazosia (Rotula)), 12; Arthonia (Arthothelium, Pachnolepia, Coniocarpon), 25; Calicium (2), 6 espèces dont 3 nouvelles; Pseudo- pyremcla (incl. Trypethelium, Bathelium), 14; /'^rmâi (incl. Segestria, Sagedia, Phylloporina), 12. Les noms placés entre parenthèses cor- respondent à des sous-genres ou à des stirpes. P. Hariot. Sereno "Watson. — • On ^Âe £enus E,r[ogynia.[Sur le genre Knogyma.1. (Botanical Gazette, Vol. xv, n" 10, oct. 1890). En étudiant les affinités d'une Rosacée nouvelle des rochers abrupts I. Le Collema opulentutn Mont, du Chili est devenu pour M. Wainio le type du nouveau g-enre Lecidocollenia ,• il faut citer ég-alement le genre Tylophorella qui diffère du Tylopkorus et des autres Caliciées par ses asques polyspores [T. polyspora^ n. sp., in Lindig n" 2891 p. min. p.). 2. Le Calicium parietinum Ach., qui n'a pas de gonidies et par suite ne doit pas faire partie des Lichens, est désigné sous le nom générique de Mycocalicitint. — XCVIII — qui bordent le Missouri, Rosacée dont la fleur et le fruit rappellent ceux du Spiréea céBSpùosa, mais dont le port diffère entièrement de celui de toutes les Spirées, l'auteur a été conduit à rattacher au genre Eriogynia, créé pour le Spïrésa pecHnata par Hooker, le Sp. csespitosa et l'espèce nouvelle en question à laquelle il donne le nom d'^S. unù flora. Par suite des différences qui existent entre ces trois espèces, le genre Eriogynia comprendrait d'ailleurs trois sections : Eriogynia (E. pectinata), Petrophytum (E. caespitosa) et Kelseya (E. uniflora). L. M. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (Bd VIII, Heft 8, nov. 1890). W. Detmer. Untersuchungen ùber Pflanzenathmung- und ûber einige Stofïwechselprocesse im veg^etabilischen Org-anismus. — P. Richter. Ueber Missbildungen an den Blûthenkôpfen der Sonnenblume. — W. Saposchni- koff. Bildung- und Wanderung- der Kohlenhydrate in den Laubblattern. — A. Minks. Was ist Myriangium ? — Th. Waage. Ueber das Vorkommen und die Rolle des Phloroglucins in der Pflanze. — B. Frank. Ueber Assimi- lation von Stickstoff an der Luft durch Robinia Pseudacacia. — H. Zukal. Ueber einige neue Pilzformen und ûber das Verhâltniss der Gymnoascen zu den ûbrigen Ascomyceten. — R. von Wettstein. Zur Morphologie der Sta- minodien von Parnassia palustris. Beitraege zur Biologie der Pflanzen. (Bd V, Heft 2). Bernardo Schiavuzzi. Untersuchungen ûber Bactérien. XII. Untersu- chungen ûber die Malaria in Pola. — W. Rothert. Die Entwickelung der Sporangien bei den Saprolegnieeii. Ein Beitrag zur Kenntniss der freien Zellbildung. — G. Hieronymus. Ueber Dicranochsete reniform-is Hieron., eine neue Protococcacea des Sûsswassers. Botanical Gazette (Vol. XV, n" 11, nov. 1890), F. Stephani. Hepaticse africanae novae in insulis Bourbon^ Maurice et Madagascar lectae {Aneura contosa, A. longispica, A. nudiflora, A. sacca- tiflora, Chiloscyphus grandistipus , Eu-Lejeunea ecarinata, Cheilo-Lejeu- nea Kursii, Cerato-Lejeunea mascarena, C.-L. mauritiana, Lopho-Lejeu- nea multilacera, Acro-Lejeu7tea parviloba, Cerato-Lejettnea Renauldii, Lepidozia Stephanii, Lophocolea borbonica, L. inflata, L. longifolia, L. ru- bescens, Odoiitoschisma ligulatum, Plagiochila Cambuena, P. Rodriguesii, P. tenax, Schistocheila borbonica, S. piligera). — A. C. Eycleshymer. Cel- loidin imbedding in plant histology. — M. B. Thomas. The coUodion me- XCIX thod in botany. — F. W. Anderson. A biographical sketch of J. B. EUis, — E. J. Hill. Notes on the floraofthe L.ake Superior Région. Il, Vermillon Lake, Minnesota. — Godwin D. Swezey. Simple device for illustrating- hy- drotropism. Le Botaniste (2° sér., 3" fasc, 30 nov. 1890). Recherches histologiques sur les Champig'nons {Suite). Botanische Zeitung (1890). n°^ 46 et 47. M. W. Beyerinck. Culturversuche mit Zoochlorellen, Lichenengonidien und anderen niederen Algen [Forts.). n'>4S. Vincent Chmielevsky. Eine Notiz ûber das Verhalten der Chlorophyll- bânder in den Zygoten der Spirogyraarten. — M. W. Beyerinck. Cultur- versuche mit Zoochlorellen, Lichenengonidien und anderen niederen Algen {Se kl us s). Botanisches Centralblatt (Bd XLIV). n» 6. Karl Mischke. Beobachtungen ûber das Dickenwachsthura der Coniferen [ScAluss). n° 7. Th. V. Heldreich. Ueber Campanula anchusiflora und C. tomentosa der priechischen Flora. no 8. C. A. M. Lindman. Eiuige Notizen ûber Viscum album. — C. Ochsenius. Briefliche Mittheilung von R. A. Philippi in Santiago de Chile. n" 9. Robert Keller. Beitragezur schweizerischen l'hanerogamenflora. II. Die Coniferenmistel. Bulletin de la Société mycologique de France. (T. VI, fasc. 3, nov. 1890). E. Gérard. Matières -grasses de deux Champignons hyméuomycètes (fin). — Prillieux et Delacroix. Parasitisme du Botrytis cinerea et du Cladospo- rium kerbaricm. Note sur V Uromyces scutellatus Schrank. Note sur le Do- thiorella Robinias n. sp. — G. Delacroix. Espèces nouvelles de Champi- gnons inférieurs observés au Laboratoire de Pathologie végétale {Fusa- rium ruberrimum, Illosporiuni lignicolum, Haplaria nitens, Cystospora Asperulse, Macrophoma Fraxini, Phoma Alliarise, Stagonospoya Mali, Co- nioikyriîim Vitis, Diplodina Populi, Camarosporium Berberidicolum, Lses- tadia Berberidis, nn. spp.). — G. Delacroix. Note sur V Haplogyaphium to- ruloides (Fres.) Sacc. — G. Bernard. Sur la veqte des Champignons comes- tibles. — Boudier. Note sur le pédicelle des spores des Bovista et 1 e filaments stériles du capillitium. — Em. Bourquelot. Les hydrates de car- bone chez les Champignons {siiiie). Contributions from the U. S. national Herbarium. (n" III, nov. 1890). George Vasey and J. N. Rose. List of plants collected by Dr. Edward Palmer in i89oLower California and Western Mexico. L Plants collected at La Paz, Lower California {Spàa^ralcea cali/omica, Hermannia Palmeri, Houstonia Brattdgeana, H. arenaria^ nn. spp., Coulierella, n. gen. Compo- sitarum, C. capitata, Bidens Xantiana, Lyciutn umèellatum, Calophanes peninsularis, Justicia Palmeri, Euphorbia blepharostipula, nn. spp.) II. San Pedro Martin island plants {Hofmeisteria laphamioïdes n. sp.). III. Raza island plants {Atriplexinsularis , n. sp.). IV. Santa Rosalia and Santa Ag"ue- da plants {Sphasralcea albiflora^ S. violacea, Fagonia Palmeri, Houstonia brevipes, Periiyle aurea, Krynitskia peninsularis ; Calophanes californica, Berginia Palmeri, nn. spp.). V. Plants collected at Guaymas {Cordia Wàtsoni, Gilia Sonora^, nn. spp.). Journal of Botany (dcc. 1890). Frederick J. Hanbury. l'he late James Backhouse (with portrait) — David Me Ardle. Hepatiae of Loughbray, Co. Wicklow. — Cecil Butler New stations of irish plants. — G. F. Scott Elliot. The genus Xysmalobium (X. confusum, Gerrardi, Stockenstromense , angolense, Holubii, nn. spp.). — W. Roberts. Introduced plants in West Cornwall. — Edmund G. Backer, Synopsis of gênera andspecies of Malvese (contin.). — N. L. Britton. Prio- rity of place in botanical nomenclature. — James Britten and G. S. Boul- ger. Biographical Index of british and irish Botanists {contin). — Wm. R. Linton. Hieracium holophylhim.-a.. sp. — F. J. George. Autumn flowering of Mercurialis perennis. -^ T. A. Preston. Additions to the Flora of Wilts. — Robert Brown. Papaver kybridum in Denbighshire. Le Naturaliste (15 novembre). H. Léveillé. Les Banians de l'Inde. — Bougon. Les plantes qui disparais- sent. — G. Rouy. Suites à la Flore de France de Grenier et Godron (suite) : Gejitiana ptirpurea Linné, Erythrasa liitoralis Pries. Revue générale de Botanique (T. II, novembre 1890). A. Franchet. Les Bambusées à étamines monadelphes. — Marcel Brandza. Recherches anatomiques sur les hybrides (fin). — William Russell. Etudes des folioles anormales du Vicia sepium. — Leclerc du Sablon. Revue des travaux d'anatomie végétale parus en 1889 et au commencement de 1890 (fin). — Léon Boutroux. Revue des travaux sur les Bactéries et les fermen- tations parus en 1889. tsKM. — )■ Mersok, lBt)„ 22, pi. Dimtwt- KaekeroM. TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS I. — Articles originaux . Balansa (B.). — Catalogue des Graminées de l'Indo-Chine fran- çaise 27, 76, 109, 135, 161 Bescherelle (Emile). — Nouvelle contribution [à la flore bryo- log^ique du Tonkin 201 Bois. — Voyes Parisot. Bonnet (Ed.). — Lettres et documents inédits pour servir à Thistoire de la Botanique au XYiii" siècle 145, 159, 234 Camus (E. G.). — Orchidées hybrides i Christ (H.). — Une nouvelle Fougère du Tonkin français : Cyathea Bonii Christ 41O Candolle (C. De). — Les Pipéracées de l'Ecuador, de la Nouvelle- Grenade et du Pérou, de la collection de M. Ed. André 395 DOULIOT (H.). — Sur le développement de la tige des Conifères. . 206 Drake del Castillo. — Contributions à Tétude de la flore du Tonkin : Liste des Cupulifères récoltées au Tonkin par M. Balansa en 1888-89 149 Feer (H.). — Recherches littéraires et synonymiques sur quelques Campanules 333i 373 Franchet (A.). — Sur quelques plantes rares ou nouvelles de la flore du Nord de la Chine 301, 317 , Gaillard. — Voye^ Parisot GÉROME. — Voyes Parisot GOMONT (Maurice). — Essai de classification des Nostocacées homo- cystées 349 GuiGNARD (Léon). — Sur. la localisation dans les amandes et le Lau- rier-Cerise des principes qui fournissent l'acide cyanhydrique. 3, 21 GuiGNARD (Léon). — Recherches sur la locaHsation des principes actifs des Crucifères • • • 3^5» 412, 435 HarioT (P.). — Notes sur le genre Trentepohlia Martius (suite). 50, 85, 178, 193 Hue (abbé). — Lichens de Canisy (Manche) et des environs. 33, 92, 126, 154, 2X2, 263, 275, 295 Karsten (P. A.) et Hariot (P.). — FungilUimperfectinovi . . . . 357 Lecomte (H.). — A propos d'un travail de M. Blass sur le rôle des tubes criblés 299 Lecomte (H.). — Sur le rôle du liber 400 Malinvaud (Ern,). — Question de nomenclature : Les Globularia vulgaris L>. et Witl^ommii Nyman 430 MOROT (Louis). — Dobinea et Podoon 363 MOROT (Louis). — La vitalité du stroma de certains Champignons. 432 ^ 4 i3 1^ des principes qui fournissent Tacide cyanhydrique, par M. L. GuiGNARD 3, 21 Ascomycète de . roreille humaine {Bargellinia, nouvel), par. M. A. BORZI LXXXI Bourgeons dormants des plantes ligneuses dicotylédones (Sur les), par M. A. Prunet . 258 i5«/^<7^r/r^/a (Le genre^, par M. P. Hariot. LXI Campanules (Recherches littéraires et synonymiques sur quel- ques), par M. H. Feer m, 373 Cellules des Cyanophycées (Sur les), par M. E. Zacharias . . xill Champignons (La vitalité du stroma de certains), par M. L. Mo- ROT 432 Champignons comestibles vendus sur le marché de Modène en - 1889 316 Champignons extra-européens (Quelques), par M. N. Patouil- lard • . 197 Characées (Contributions à l'étude histologique et physiologique des), par M. Overton Lxxxv Chlorophylle dans les zygospores des Spirogyres (Ce que de- . viennent les bandes c^e),' par M. V. Chmielevsky xciit Cladodes du Petit-Houx (Recherches sur le développement et l'anatomie des), par M. W. Russell . XLV Collenchyme (Contribution à. l'étude des formes de), par M. C. MûLLER LXXVII Communications mycologiqueSt par M. E. Rostrup xxv Conifères (Recherches morphologiques sur les feuilles des), par M. A. Daguillon ' . .• Lin Conifères (Sur le développement de la tige des), par M, H. Dou- LIOT 206 Croissance terminale de la tige des Phanérogames (Recherches sur la), par.M. H., DouLioj. . -■ Lxxxix Cruciières (Recherches sur la localisation des principes actifs des), par M, L. Guignard 385, 412, 435 Cryptogames vasculaires de la Nouvelle-Guinée, recueillies par M. J. G. Baker • x.xxiii CVI Table alphabétique des matières. Cultures expérimentales dans les hautes altitudes, par M. Gas- ton BONNIER Cupulifères récoltées au Tonkin par M. Balansa, en 1888-89 (Liste des), par M. Drake DEL Castillo Cyanophycées (Sur les cellules des), par M. E. Zacharias. . . Cypéracées (Contributions à la flore du Paraguay :), par M. P. Maury Développement de la tige des Conifères (Sur le), par M. H. DOULIOT • , . Développement des pycnides (Sur le), par M. P. Baccarini , . Développement du Tichoiecium microcarpon Arn., par M. C. Mauele Diagnoses d'espèces nouvelles du genre Chrysosplenium, par M. A. Franchet Dobinea et Podoon, par M. L. Morot Eriogynia (Sur le genre), par M. S. WatSON . Essences sulfurées des Crucifères (Sur la localisation des prin- cipes qui fournissent les), par M. L. Guignard Fécondation (Etude sur les phénomènes morphologiques de la), par M. L. Guignard Feuilles des Aloïnées et ses rapports avec la systématique (La structure des), par M. D. Lanza Feuilles des Conifères (Recherches morphologiques sur les), par M. AuG. Daguillon Feuille des genres Halodule et Pkyllospadix (Sur la structure de la), par M. C. Sauvageau Feuille des Hydrocharidées marines (Sur la), par M. C. Sauva- geau 269, Feuilles des plantes aquatiques (Observations sur la structure des), Zostera, Cymodocea et Posidonia, par M. C. Sauva- geau 41, 68, 117, I2Q, 173, 181, 221, Flore bryologique du Tonkin (Nouvelle contribution à la), par M. E. Bescherelle Flore de la terre de Labour (Sur quelques plantes de la), par M. N. Terracciano Flore du Nord de la Chine (Sur quelques plantes rares ou nou- velles de la), par M. A. Franchet 301, Flore du Paraguay (Contributions à la) : Cypéracées, par M. P. Maury Flore du Paraguay (Contributions à la) : II, Supplément aux Lé- ■ gumineuses, par M. M. Micheli Flore du Paraguay (Contributions à la) : III, Polygalacées, par M. R. Chodat Flore du Tonkin (Contributions à l'étude de la) : Liste des Cu- pulifères récoltées au Tonkin par M. Balansa, en 1888-89, par M. Drake del Castillo XXXVII 149 XII XXI 206 V LI LXI XCVII LXVI XXIX LXXIII Liir 321 289 2^7 201 LXXXIX XXI VI VI 149 Table alphabétique des matières. cvii Flore mycologique du Tonkin (Contributions à la), par M. N. Patouillard. . . 12, 53, 59 Flore pliocène des environs de Théziers, par M. l'abbé Boulay. ix Flore turonienne dans les environs des Martigues (Découverte d'une), par M. G. Vasseur xlvi Flore turonienne des Martig-ues (Sur la), par M. A. F. Marion. xlvi Floridées (Révision systématique des genres actuellement con- nus de), par M. F. Schmitz xix Folioles anormales du Vicia sepium (Etude des), par M. W, RUSSELL XCIV Fougère du Tonkin français (Une nouvelle) : Cyathea Bonii, par M. H. Christ 4»° Fungilli imper fectinovi, par MM. P. A. Karsten et P. Hariot. 357 Gangrène de la tige de la Pomme de terre (La), maladie bacil- laire, par MM. Prillieux et G. Delacroix Lxx Graines de Légumineuses (Sur les principes ternaires de ré- serve de quelques), par M. Schultze xxv Graminées de l'Indo-Chine française (Catalogue des), par M. B. Balansa 27, 76, 109, 135, i6i Herborisation à Montfort-l'Amaury et à Gambaiseuil, par MM. Parisot, Bois, Gaillard et Gérome . 285 Hieraciutn Sabauduvt Linné et V Hieracium Sabauduni AUioni (Ce que c'est que T), par M. S. Belli. Hydrocharidées marines (Sur la feuille des), par M. C. Sauva- geau 269, 289 Influence des hautes altitudes sur les fonctions des végétaux, par M. Gaston Bonnier lxxiii Irritabilité dans les espèces de Lactuca (Singulier phénomène d'), par M. F. Delpino xvii Laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau 252 Lécythidacées (Recherches sur l'anatomie des organes végéta- tifs des), par M. O. L1GNIER XXXVIII Lettres et documents inédits pour servir à l'histoire de la Bo- tanique au xviii<'siècle, par M. Ed. Bonnet .. . 145,159, 234 Liber (Sur le rôle du), par M. H. Lecomte 400 Lichens de Canisy (Manche) et des environs, par M. l'abbé HUE. 33, 92, 126, 154, 212, 263, 275, 295 Lichens du Brésil (Etude sur la classification naturelle et la mor- phologie des), par M. Ed. A. Wainio xcv Lycopodiacée houillière (Sur une nouvelle), par M. B. RENAULT. xxxvill Lysurus Mokusin Fries (Organisation du), par M. N. Patouil- LARD 253 Maladie du Lis à Bermude (La), par M. A. L, Kean xvii Méristèmes des Fougères au point de vue de la phylogénie (Re- cherches comparatives sur les), par M. F. O. BOWER. ... I Microspores des Sphaignes (Que sont à proprement parler les prétendues), par M. S. Nawachsin LXix cviii Table alphabétique des matières. Nature végétale de \ Aackenosaurus multîdens G. Smets (Sur la), par M. M. HovELACQUE. xciil Nitophyllum (Deux nouvelles espèces de), par M. J. Rodriguez Y FeMENIAS XXII Nomenclature (Question de) : les ■ Globularia vulgaris L,. et Wilkommii Nyman, par M. E. Malinvaud 430 Nostocacées homocystées (Essai de classification des), par M. M. GOMONT 349 Note de teohnique 315 Notice sur la vie scientifique du D"" Ernest Cosson. 98 Ophiog-lossées (Remarques sur la structure de la tige des), par M. Ph. Van.Tieghem - , , ^ 405 Orchidées hybrides, par M. E. G. Camus i Parasite dangereux de la Vigne (Sur un nouveau) : Uredo Via- Ise, par M. G. DE Lagerheim xxxvii Parasitisme du Thesium divaricatum var. huntifusunt A. DC. (Observations biologiques sur le), par M. O. Lignier. ... x Péricycle et péridesme, par M. Ph. Van Tieghem 433 Péridesme (Péricycle et), par M. Ph. Van TiEGHEM 433 Pipéracées de l'Ecuador, de la Nouvelle-Grenade et du Pérou (Les), de la collection de M. Ed. André, par M. C. de Can- DOLLE 395 Plantes aquatiques (Observations sur la structure des feuilles des), par M. C. Sauvageau. 41, 68, 117, 129, 173, 181, 221, 237 Podoon {Dobinea et), par M. L. Morot 363 Pollen (Etude de morphologie comparée des grains de), par M. H. Fischer. lxx Polygalacées (Contributions à la flore du Paraguay), par M. R. Chodat VI Pourridic de la Vigne et des arbres fruitiers (Sur le développe- ment du), par M. P. ViALA ^ xxxiil Prêles (Remarque sur la structure de la, tige des), par M. Ph. Van Tieghem 365 Principes actifs des Crucifères (Recherches sur la localisation des), par M. L. Guignard 385,412, 435 Principes ternaires de réserve de quelques graines de Légumi- neuses (Sur les), par M. Schultze xxv Pycnides (Sur le développement des), par M. P. Baccarini . . v Recherches, anatojniques sur la structure de Thybride entre VJEsctilus rubicunda et le Pavia flava, par M. M. Brandza. LXI Recherches littéraires et synonymiques sur quelques Campanu- nules, par M. H. Feer 333, 373 Rôle physiologique de la partie libérienne des faisceaux (Re- cherches sur le), par M. J. Blass XLix Sphaignes (Que, sont à proprement parler les prétendues micros- pores des), par M. S. Nawachsin Lxix Substance interçellulaire (Sur la), par M. L. Mangin xvili Table alphabétique des matières. cix Substances colorantes jaunes et rouges des feuilles (Sur les), par M. L. Macchiati xlv Téguments séminaux des Angiospermes (Recherches sur le dé- veloppement des), par M. M. Brandza L Tige des Ophioglossées (Remarques sur la structure de la), par M. Ph. Van TiiiGHEM 405 Tige des Prèles (Remarques sur la structure de la), par M. Ph. Van Tieghem 365 Trentepohlia Martius (Notes sur le genre), par M. P. Hariot. 50, 85, 178, 192 Tubes criblés (A propos d'un travail de M. Blass sur le rôle des), par M. H. Lecomte 299 Urédinées et leurs plantes nourricières (Les), par M. G. Poi- RAULT 229, 245, 307, 342 Urne des Népenthes (Sur le prétendu pouvoir digestif du liquide de T), par M. R. Dubois lxix Valeur systématique (Sur la) du Saussurea depressa, nouveau pour la flore italienne, par M. O. Mattirolo XLV Valeur systématique (Sur la) du Tyifolium ornithopodioides Smith, par M. A. Malladra LXXVii Vitalité du stroma de certains Champignons (La), par M. L. Mo- ROT 432 Zygospores des Spirogyres (Ce que deviennent les bandes de chlorophylle dans les), par M. V. Chmielevsky xciii TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS DE PLANTES {Les noms des espèces et variétés nouvelles sont imprimés en caractères gras.) Aachenoxylon, xciv. — Abies, lui. — A, excelsa, 310, 342. — A. pec- tinata, 342, Liv. — Acacia Adansonii, 392. — A. Verek, 392. — Acantho- thecium, xcvii. — Acer Nicolai, ix. — A. Pseudo-Flatanus, 234. — Achil- lea, 346. — A. Clavenae, 308. — A. Millefolium, 308. — A. Ptarmica, 287, 308. — Achrachne eleusinoides, 166. — Aconitum lycoctonum, 231. — A, Napellus, 231. — Actaea spicata, 231. — Adenostyles albifrons, 307. — A. alpina, 307. — Adiantum Capillus-Veneris, 348. — Adoxa Moschatellina, 250. — iEcidium Acteae, 231. — M. Aquilegiae, 231. — iE. Calystegiîe, 59. — iE. Centranthi, 251. — ^E. Circaese, 248. — R. Clematidis, 230, 315. — iE. columnare, 342. — iE. Compositarum, 308. — J^. Canvallariae, 268, 344. — R. Cressae, 311. — M. Cyani, 309. — iE. elatinum, 342. — M,. Euphorbia;, 314. — M. Ferulae, 249. — M. Fœniculi, 250. — R. Glaucis, 310. — yE. graveolens, 231. — iE. Grossulariae, 249. — M,. Hcpaticae, 231. — M. Hippuridis, 248. — iE. incarnatum, 343. — iE. Leucanthemi, 308. — M. Leucoji, 344, — iE. magellanicum, 231. — M,. Mpï, 250. — R. Me- lampyri, 312. — tE. Mespili, 248. — ^cidium neurophilum Patouillard, 59. — ]&. Nymphoidis. 231, 311. — iE. Osyridis, 313. — M,, pallidum, 248. — M,. Pastinaca;, 249. — &. Periclymeni, 250. — ^E. Phyllireai, 310. — iE. Plantag-inis, 312. — iE. punctatum, 231. — ]&. Ranunculacearum, 230. — iE. rubellum, 59. — iE. Saxifraga;, 249. — iE. Seselis, 249, 250. — M,. Sii latifolii, 250. — iE. Sommerfeltii, 230, — M. Valerianellae, 251. — iEgopodium Podagraria, 250. — iEsculus indica, 303. — iE. rubicundo- flava, LXi. — /Ethionema saxatile, 420, 428. — iEthusa Cynapium, 250. — Agardhiella, xix. — Agrimonia Eupatoria, 247. — A. odorata, 247. — • Agropyrum, 347. — Agrostemma Githago, 232. — Aira, 170. — A. caryo- phyllea, 286. — Alchemilla microcarpa, Lxxxix. — Alisma lanceolatum, 287. — A. Plantago, 343. — Alismacées, 370. — Allium Cepa, 343. — A. fistulosum, 343. — A. oleraceum, 343. — A. palustre, 343. — A. Porrum, 343. — A, sativum, 343. — A. Schaenoprasum, 343. — A. sphaerocephalum, 344. — A. ursinum, 343, 346. — A. victoriale, 344. — A. vineale, 343. — Alnus acutidens, ix. — A. stenophylla, ix. — Aloe, Lxxv, — A. arbores- cens, Lxxiv. — A. ciliaris, Lxxiii. — Aloïnées, lxxiii. — Alopecurus, 170. — A. pratensis, 230, 346. — Alyssum calycinum, 429. — A. saxatile, 421, 429. — Amanita Caesarea, 316. — A. ovoidea, 316. — A. rubescens, 288. — A. spissa, 288. — A. strobiliformis, 316. — A. vaginata, 288. — Amarantus crispus, xc. — Amaryllidées, l. — Amelanchier vulgaris, 248. — Amphibolis bicornis, 186. — A. zosteraefolia, 186. — Amphithrix ianthina, 91. — Amygdalées, 3. — Amygdalus communis, 246. — Ana- czii Table alphabétiqtte des noms de plantes. CARDIACÉES, 364. — Anagallis arvensis, 286. — A. tenella, 288, 289. — Anagyris, 245. — Ânaphallis Bodinieri Franchet, 306. — Anchusa, 311. — Andropogon, 171. — A. aciculatus, 113. — A. annulatus, 112. — A. apri- cus, m. — A. aristulatus, 114. — A. bracteatus, 114. — A. brevifolius, III. — Ândropogon cambogiensis Balansa, 114. — A. caricosus, 112. — A. contortus, 114. — A. filiformis, 79. — A. hamatulus, 115. — A. hirtus, 171, 346. — A. Ischaemum, 112, 346. — A. micranthus, 112. — A. montanus, III. — A. muricatus, 113. — A. Nardus, 115. — Ândropogon nemoralis Balansa, 113. — A. nigritanus, 113. — A. pseudograya, m. — A. schœn- anthus, 115. — A. serratus, 113. — A. Sorghum, 113. — Andropogon tonkinensis Balansa, 112. — A. tropicus, 113. — A. vulgare, 113. - An- drosaceus bavianus Patouillard, 13. — Androscepia gigantea, 116. — Ané- mone alpina, 231. — A. Hepatica, 231. — A. montana, 231. — A. nemo- rosa, 231. — A. Pulsatilla, 231. — A. ranunculoides, 231. — A. sylvestris, 231. — A. vernalis, 231. — Anethum, 249. — Angelica, 249. — A. sylves- tris, 249. — Angiopteris, 11. — Anosporum paraguayense, xxii. — A. pili- ferum, xxil. — Anteanaria Arnottii, 91. — Anthémis nobilis, 287. — An- thistiria arguens, 116. — A. arundinacea, 116. — A. ciliata, 116. — A. pilifera, 116. ^ A. villosa, 116. — Anthoxanthum, 170. — A. odoratum, 346. — Anthriscus sylvestris, 250. — Anthyllis Vulneraria, 246. — Apera Spica-venti, 286. — Apicra, Lxxv. — Apium, 250. — Apluda aristata, 83. — A. mutica, 83. — Apocopis coUina Balansa, 84. — A. Royleanus, 84. — A. Wightii, 84. — Aposeris fœtida, 309. — Aquileg-ia pyrenaica, 231, Lxxxix. — A. vulgaris, 231, — Arabis alpina, 421, 430, 454. — A. bellidi- folia, 419, 430, 443. — A. hirsuta, 232. ~- A. sagittata, 443. — A. scutel- lata, Lxxxix. — A. stricta, 430. — A. surculosa, Lxxxix. — A. Thaliana, 232. — A. Turrita, 421, 430, 443, — AracÉes, lxxviii. — Arctostaphylos alpina, 310. — Arenaina, 233. — Aristida advensis, 163. — A. ca^rulescens, 1^63. — A. chinensis, 163. — A. delicatula, 163. — Aristolochia Clematitis, 314. — A. pallida, 314. — A. pistolochia, 314. — A. rotunda, 314. — Ar- meria plantaginea, 286. — A. vulgaris, 312. — Armillaria mellea, 316. — Arnoseris minima, 286, 289. — Aroïdées, lxxx. — Arrhenaterum elatius, 347. — Artemisia Absinthium, 308. — A. campestris, 308. — A. campho- rata, 308. — A. maritima, 308. — A. pontica, 308. — A. vulgaris, 308. — Arthraxou ciliaris, m. -^- A. lanceolatus, m. — A. microphyllus, m. — - Arthrospira, 357. — A. Jenneri, 357. — A. laxissima, 357. — Arum ma- culatum, 344, 346. — Arundinaria baviensis Balansa, 27. — A. SatBalansa, 28. — Arundinella, 171. — A. anomala, 136. — A. miliacea, 136. — A. nepa- lensis, 136. — A. Wallichii, 136. — A. Zollingeri, 136. — Arundo Donax, 167, 346. — A. madagascariensis, 167, 171. — A. Reynaudiana, 167. — •Asarum europaeum, 314. — Aseroe rubra, 53. — A. ceylanica, 53. — As- kenasya, xx. — Asparagus officinalis, 344, — Asperula Cynanchica, 251. A. odorata, 251. — A. Taurina, 251. — Asphodelus albus, 344. — A. mi- crocarpus, 344. — Aspidium aculeatum, xxxiii. — Aspidopyrenium, xcvii. — Aspidothelium cinerascens, xcvii. — Asplenium Adiantum nigrum, 287. — A. Ruta-murai^ia, 287, 348. -^ Aster alpinus, 308. — A. Amellus, 308. — A. Tripolium, 308, 345. — Asteranthos brasiliensis, xxxviii. — Table alphabétique des noms de plantes. cxm Asterina Eug-enia*, 63. — Âsterina setulosa Patouillard, 62. — Astragalus, 246. — A. gummifer, 392. — A. venus, 392. — Astrantia major, 250, Lxxviii, Lxxxix. — Athamanta, 250. — Atrag-eae alpina, 230, — Aubrie- tia deltoidea, 428. — Avena, 346. Bacillus caulivorus, Lxx. — Ba:omyces icmadophilus, 40 — B. roseus, 40. — B. rutus, 39 — Baldingera arundinacea, 346. — Balsamia vulgaris, 316. — Balsamina hortensis, 234. — BalsaminÉes, LI. — Bambou, 31, 171. — Bambusa arundinacea, 30. — B. flexuosa, 30. — B. tuldoides, 30. — B. verticillata, 30. — B. vulgaris, 30. — Barbaiea arcuata, 231. — B, vulg-aris, 413, 419. — Barg-ellinia, Lxxxi. — Barkhausia setosa, 286. — Bartsia Odoa- tites, 317. — Bathratherum lanceolatum, m. — Beccariella insignis, 21 . — Beg-onia, Lxxviii. — Bellis perennis, 308, 345. — B. sylvestris, 308. — Ber- beris vulgaris, 231, 346. — Berteroa incana, 420, 429, 454. — Bertholdia, XIX. — Beta, 313. — Betonica officinalis, 312. — Betula, 315. — B. vulga- ris, 400. — Binderella, xix. — Biscutella auriculata, 421. — B. lyrata, 421. — Bispcra monilioides, 92. — Blechnum Spicant, 348. — Boletus edulis, 2%^^ 316. — B, erythropus, 288. — B. granulatus, 288. — B. scaber, 288. BONI Balansa, 29. — B. tonkinensis Balansa, 29. — Borassus, 32. — Bor- rago, 311. — Borzia, 357. — B. trilocularis, 357. — Botrychium, 405. — B. boréale, 409. — B. daucifolium, 409. ^ B. Lunaria, 406,409. — B. sim- plex, 409. — B. ternatum, 409. — B. virginianum, 409. — Botrytis, xvni. — Brachypodium pinnatum, 347. — B. sylvaticum, 347. — Brachysporium Crepini, 363. — Brassica campestris, 419. — B. Napus, 31)6. — B. nigra, 413, 416, 418, 419, 425, 426, 443. — B. oleracea, 413, 419. — Bromus, 170, 347. — BROUSEMICHEA Balansa, 163. - B. seslerioides Balansa, 163. — Bryum pachypoina, 202. — B, plumosum. 202. — Bulbotrichia albida, Lxii. — B. botryoides, LXii. — B. onokoensis, LXll. — B. peruana, 87, LXii. — Bunias Erucago, 415, 416, 419. — B. orientalis, 415, 416. — Bunium verti- cillatum, 287. — Buphthalmura salicifolium, 309, 345. — Bupleurum affine, 250. — B. falcatum, 250. — B. Gerardi, 250. — B. longifolium, 250. — B, protractum, 250. — B. rotundifolium, 250. — B. tenuissimum, 250. — Buxus sempervirens, 314. Cactus Cochinillifer, 392. — Casoma Abietis pectinata;, 342. — C. ^go- podii, 250. — C. AUii ursini, 343. — C. Ari italici, 344. — C. Cassandrae, XXV. — C. Chelidouii, 231. — C. Empetri, 314. — C. Evonymi, 234. — C. Fumariae, 231. — C. Laricis, 315, 342. — C. Mercurialis, 314. — Caeoma minutum Patouillard, 5g. — C. nitens, 247. — C. Orchidis, 344. — C. pini- torquum, 315, 342. — C. Saxifragae, 249. — Cakile maritima, 413, 414, 417, 419, 425, 427. — Calamintha Acinos, 312. — C. alpina, 312. — C. Ne- peta, 312. — C. officinalis, 312. — Calicium curtum, 39. — C. populneum, 39. — C. quercinum, 38. — C. trachelinum, 38. — Callopisma aurantia- cum, Li. — Calonectria Balanseana, 65, — C. erysiphoides, 65. — Calo- thricopsis insignis, XCVH. — Calothrix confervoides, 354. — C. luteo-fusca, 354. — C. semiplena, 354. — C. tinctoria, 351. — C. Tomasiniana, 353. — Caltha palustris, 231. — Camelina austriaca, 455. — C. sativa, 415, 417, cxiv Table alphaiéiique des noms de plantes. 420, 455. — Campanula acutang-ula, 33g. — C. affinis, 335. — C. alpestris, 335, 376. — C. americana, 377. — C. arga;a, 384. — C. arvatica, 339. — C. asperrima, 384. — C. barbata, 376. — C. Bellardi, 374. — C. Bolosii, 334. — C. caispitosa, 375. — C. Cavolini, 375. — C. Cenisia, 376. — C. cochleariifolia, 373. — C. decurrens, 384. — C. divergens, 334. — C. Eri- nus, 333. — C. garg-anica, 339. — C. grandis, 384. — C. hederacea, 333, 339. — C. hispanica, 337. — C. latiloba, 384. — C. ligularis, 376. — C. longifolia, 334. — C. Lœflingii, 333. — C. lusitanica, 333. — C. Matho- neti, 375. — C. Médium, 334. — C. nana, 376. — C. Orbelica, 383. — C. Orphanidea, 384. — C. persicifolia, 378. — C. planiflora, 377. — C. por- tensis, 333. — C. pumila, 383. — C. pusilla, 373. — C. pyramidalis, 377. — C. Rapunculus, 310. — C. sibirica, 334, — C. speciosa, 334. — C. unitlora, 376. — C. Vayreda;, 334. — C. Waldsteiniana, 341. — Campsotrichum Eu- genîae Patouillard, 66. — Cannabis sativa, 400. — Cantharellus cibarius, z^'è, — Capparidées, 4. — Capparis, 455. — Capsella Bursa pastoris, 415, 417, 427. — Cardamine alpina, 232. — C. pratensis, 415. — C. resedifolia, 232. — Carduus crispus, 309. — C. palustris, 346. — Carex, 312, 314. — C. arenaria, 308, 346. — C. binervis, 345. — C. brizoides, 346. — C. Da- valliana,346. — C. dioica, 309,346. — C. divulsa, 346. — C. ericetorum, 345. — C. extensa, 308, 345. — C. flava, 345. — C. Hancokiana, 320. — C. hirta, 345. — C. leioryncha, 320. — C. leporina, 346. — C. limosa, 310, 346. — C. muricata, 309, 346. — C. pallescens, 345. — C, paludosa, 345. — C. panicea, 345. — C. paraguayensis, xxii. — C. piluHfera, 345. — C. prœcox, 345. — C. Pseudo-Cyperus, 288, — C. riparia, 345. — C. stricta, 345. — C. supina, 345. — C. sylvatica, 345. — Carex Trappistarum Franchet, 320. — C. vesicaria, 345. — C. vulgaris, 345. — C. vulpina, 346. — Carica Papaya, 358. — Carlina vulgaris, 309. — Carpinus, 262. — C. Betulus, 315, 403. — Carpopeltis, xix. — Cassandra calyculata, xxv. — Castanea atavia, ix. — C. vesca, 403. — Catabrosa aquatica, 286. — Ca- tanopsis Hystrix, 153. — C. indica, 153. — C. javanica, 153. — C. tribu- loides, 154. — Catostemma, XXXVIII. — Cedrus, LVii. — Celastrophyllum, XLVI. — Cenchrus inflexus, 145. — Centaurea Cyânus, 309. — C. Jacea, 309, 346. — C. maculosa, 309. — C. montana, 309. — C. nigra, 309, 346. — C. vScabiosa, 30Q. — Centotheca lappacea, 169. — Centranthus Calci- trapa, 251. — Centunculus minimus, 289. — Cerastium alpinum, 303. — C. arvense, 233. — C. Fischerianum, 303. — Cerasus lusitanicus, 9. — Cercis, 260. — C. Siliquastrum, 261. — Cereus alatus, 362. — Cerinthe, 311. — Cesalpinites, XLVi. — Cha^rophyllum bulbosum, 250. — C. Villarsii, 250. — Chaetophoma macrospora Karsten et Hariot, 358. — Chama;raphis de- pauperata, 145. — (^. spinescens, 145. — Chantransia cœrulea, 91. — Chara •âspera, Lxxxvi. — C. fœtida, Lxxxvi. — C. fragilis, Lxxxv. — Cheiran- thus, 454. — C. Cheiri, 286, 386, 413, 415, 417, 420, 421,428. — Chelidonium majus, 231. — Chionacne Massii Balansa, 78. — Chloris barbata, 166. — C. digitata, 166. — C. Meccana, 166. — Chloris obtusifolia Balansa, 1C6. Chrondrilla juncea, 286. — Choreonema, xix. — Chroolepus afrum, 87, 1^2. — C. Arnottii, 91. — C. aureum, 86. — C. betulinum, 89, 195. — C. Bleischii, 195. — C. botryoides, 9.). — C. bovinum, k 4. — C. citrulcuin, Table alphabétique des noms de plantes. cxv 91. — C. calamicola, 90. — C. cinerascens, 91. — C. cobaltiginea, 91. — C. divaricatum, 91. — C. ebeneus, 91. — C. elongatus, 88. — C. entophy- ticus, 90. — C. Fioriniaî, 91. — C. fusco-ater, 91. — C. gracile, 194. — C. hercynicum, 194. — C. ianthinus, 91. — C. Ilicicola, 91. — C. irregulare, 195. — C. Kôrberi, 194. — C. Kurzii, 87. — C. Lichenicola, 86, 195. — C. meg-alorrhynchum, 90. — C. melaenus, 92. — C. mesomelas, 92. — C. moniliforme, 92, 195. — C. Montis-Tabulse, 87, 192. — C. Muscicola, go. — C. odoratura, 89. — C. oleiferum, 86, 192. — C. Pini, 92. — C. polyar- thrum, 192. — C. quercinum, 195. — C. riparium, 92. — C. rubicundum, 92. — C. rupestre, 89, 194. — C. saxicola, 92. — C. sinense, 89, 195, — C. subsimplex, 86, 192. — C. tenue, 194. — C, umbrinum, 89, 195. — C. virescens, 86, — Chrysantbemum, 346. — C. segetum, 289. — Chrysomyxa Abietis, 342. — C. albida, 247. — C. pirolatum, 310. — C. Rhododendri, 310, 342. — Chrysosplenium alternifolium, 249, Lxi. — C. aomorense, LXi. — C. Calcitrapa, LXi. — C. ciliatum, LXi. — C. Henryi, LXI. — C. micro- spermum, LXi. — C. nodulosum, Lxi. — C.oppositifolium, 249. — C. shioba- rense, Lxi. — Chrysosplenium villosum Franchet, 305. — Chtonoblastus bryophilus, 353. — C. Lyngbyei, 353. — C. salinus, 353. — C. Vaucheri, 353. — Cicendia filiformis, 288. — Cichorium Intybus, 309. — Cicuta vi- rosa, 250. — Cineraria palustris, 308, 345. — Cintractia Junci, 57. — Cir- caia, 248. - — Cirsium anglicum, 287. — C. arvense, 309. — C. lanceolatum, 309. — C. oleraceum, 309. — C. palustre, 309. — Cissus quinquefolia, 403. — CiSTiNÉES, L. — Cladina sylvatica, 96, — Cladium Mariscus, 345. — Cladoderris dendritica, 21. — C. elegans, 21. — Cladonia carneo-pallida, 94. — C. delicata, 95. — C. digitata, 95. — C. firobriata, 93. — C. flabelli- formis, 95. — C. furcata, 94. — C. Isigayi, 95. — C. macilenta, 96. — f\ pityrea, 93. — C. pungens, 94. — C. pyxidata, 92. — C. scabriuscula, 95. ' — Cladurus, xix. — Clathrées, 258. — Clematis Vitalba, 230. — C. vi- ticella, 230. — Clinopodium vulgare, 312. — Clitocybe infundibuliformis, 288. — Cochlearia anglica, 419. — C. Armoracia, 386, 413, 416, — C^ da- nica, 419. — C. officinalis, 386, 413, 416, 419. — Cœnogonium confer- voides, 193. — C. deplanatum, 90. — Coffea arabica, 57. — C. liberica, 57. — Coix agrestis, 77. — C. chinensis, 76. — C. exaltata, 77. — C. hetero- clita, 78. — C. Lacryma, 76. — Coix puellarum Balansa, 77. — C. steno- carpa Balansa, 77. — Coleosporium Campanulae, 310. — C. Euphrasiae, 312. — C. Pulsatillse, 231. — C. Senecionis, 308, 342. — ('. Sonchi, 337, 308, 309. — CoUema aggregatum, 37. — C. microphyllum, }^t^. — C. nigres- cens, 37. — C. pulposum, 36. — CoUybia dryophila, 288. — Colutea arbo- rescens, 246. — Comarum palustre, 287. — Compsothamnion, xix. — Comptoniopteris intermedia, XLVi. — C. provinciale, XLVi. — C. Saports, XLVi. — C. Vasseuri, XLVi. — Conferva aistuarii, 354. — C. mela;na, 92. — C. pulvinata, 86. — C. rubicunda, 92. — Conifères, lui. — Coniothy- rium Diplodiella, v. — Coniothyrium hysterioideum Karsten et Hariot, 359. — Conium, 250, LXXVlll. — Convallaria majalis, 268, 344. — Convol- vulus arvensis, 311. — C. sepium, 311. — Coprinus micaceus, 287. — Cora, xcvi. — C. reticulifera, xcvil. — Corella, xcvi, — C. brasiliensis, XCVll. — Coriscium, xcvi, — Cornus, 259. — C. sanguinea, 259. — Coro- ex VI Table alphabétique des noms de plantes. nopus vulgaris, 420. — Corrig^iola littoralis, 248. — Corydalis cava, 23 t. — C. fabacea, 231. — Corylus Avellana, 261, 403. — Cotoneaster vulgaris, 248. — Crambe maritima^ 419. — Craspedocarpus, xix. — Crata;jj;us oxya- cantha, 247, 343. — Crépis paludosa, 30g. — C. virens, 309. — Cressa cretica, 311. — Crocus vernus, 344. — Cronartium asclepiadeuiti, 311, 342. — C. Balsamina;, 234. — C. flaccidum, 231. — C. Ribicolum, 342. — Cru- cifères, 385, 412, 434. — Cryptomeria elegans, 211. — Cucubalus bacci- ier, 232. — Cucurbita, XLix. — Cupheanthus, xxxvin. — Cupulifères, 149. — Cyanophycées, XIII, — Cyathea Bonii Christ, 410. — C. Brunonis, 4^11, C. Hookeri, 411. — C. Muelleri, xxxiii. — Cyalhus bissisedus, 56. — Cydonia vulg-aris, 248. — Cylindrospermum, xiii. — Cylindrothecium ang-ustifolium, 204. — Cymodocea, 244. — C. aquorea, 41, 69, 117, 130, jyy^ igi, — C. antarctica, 42, 185, 191. — C. ciliata, 177, 181, igi. — C isoetifolia, 177, 190, 192. — C. manatorum, 188, 192. — C, nodosa, 118. — C. rotundata, 69, 122, 173, 177, 191. — C. serrulata, 69, 175, 177, 191. — Cynodon Dactylon, 165, 346. — Cynoglossum, 311. — Cypéracées, xxi. Cyperus Balansae, xxii. — C. capitinduensis, xxii. — C. cinereus, xxii. — C. limbatus, xxii. — C. longus, 345. — C. redolens, xxii. — Cyprès, Xxxx. — Cystocoleus ebeneus, 91. — C/niger, 91. — Cystopteris fragilis, 2^8. — Cytisus alpinus, 245. — C. capitatus, 246. — C. decumbens, 245. C. hirsutus, 245. — C. Laburnum, 245, 358, — C. prostratus, 246. Dactylis glomerata, 347. — Dactyloctenium agyptiacum, 166. — Dan- thonia decumbens, 287. — Dasyg-lœa, 352. — D. amorpha, 352. — Dasyli- rion. 359. — Daucus Carota, 249. — Dematophora necatrix, xxxiv. — Dendrocalamus latiflorus, 30. — Uentaria bulbifera, 232. — Desmodium, j«o. Dewalquea, XLVI. — Dianthus Armeria, 232, 286. — D. barbatus, 232. — D. caryophyllus, 233. — D. prolifer, 232. — D. superbus, 233. — Dichronema, xcvi. — D. canescens, xxii. — Dicksonia cicutarioides, xxxiii. — D. rhorabifolia, xxxiii. — Dictyophora Daemonum, 54. — D. phalloidea, var. campanulata, 54. — Digitalis purpurea, 288. — Digitaria barbata, 139. — D. propinqua, 138. — D. pruriens, 138. — D. sang-uinalis, 1,8. — Digitaria thyrsoidea Balansa, 138. — D. timorensis, 138. — Dilo- phosphora graminis, 12, — Dimeria falcata, 79. — D. filiformis, 79. — D. ornithopoda, 79. — D. Twaitesii, 79. — Diplodia Malorum, v. — Diplodia Psoralese Karsten et Hariot, 359. — D. Tanaceti Karsten et Hariot, 359. — Diplodina hysterioides Karsten et Hariot, 359. — D. semi-immersa Kars- ten et Hariot, 360. ~ Diplotaxis erucoides, 419. — D. tenuifolia, 416, 419, .27. — Dipsacus pilosus, 251. — Discina Martinicae Patouillard, 199. — — Discolobium junceum, VI. — Doassansia, 343. — Dobinea, 363. — Do- 'ronicum Pardalianches, 308. — Dothidea Paliuri, 360. — D, Phlomidis, 358. _ Draba aizoides, 232. — D. incana, 232. — Dracaînites Jourdei, XLVI. — Driophyllum, XLVii. — Drosera rotundifolia, 288, 400. Echium, 311. — Ectocarpus hamatus, 91. — Ectropothecium tonkinense Bescherelle, 205. — Eleocharis contracta, XXII. — E. intermedia, xxii. — E. paraguayensis, xxil. — E. sanguinea, xxii. — E. villaricensis, xxil. — Table alphabétique des noms de plantes. cxvii Eleusine indica, i66. — E. verticillata, i66. — Elymus arenarius, 347, XXV. — Elytrophorus articulatus, 167. — Empetrum nigrum, 314. — Enantiocladia, xix. — Endophyllum Euphorbiae, 314. — E. Sedi, 248. — E. Sempervivi, 24g. — Enhalus, 332. — E. acoroides, 176, 269. — Ento- loma Rhodopolius, 316. — Epichloe sclerotica Patouillard, 65. — Epilo- bium adnatum, 28g. — E. alpinum, 248. — E, hirsutum, 248. — E. monta- num, 248. — E. palustre, 248. — E. roseum, 248, — E. spicatura, 248. — E. tetrag-onum, 248. — Epipactis latifolia, 344. — Equisetum, 365, 434. — E. altissimura, 369. — E. arvense, 315, 36g, 373. — E. bogotense, 369, 373. — E. caïspitosum, 369. — E. débile, 36g, 372. — E, diffusum, 36g, 373- — ^^- elong-atum, 36g. — E. ephedroides, 36g. — E. gig-anteum, 36g, 372. — E. hiemale, 36g, 372. — E. Isevigatum, 36g, 373. — E. limosum, 369, 372. — E. litorale, 369, 372. — E. Martii, 36g, 372. — E. mexicanum, 369, 373. — E. myriochœtum, 36g, 373. — E. pallidutn, 36g. — E. palustre, 36g, 373. — E. pannonicum, 36g. — E. pratense, 36g, yji. — E. pyrami- dale, 36g, 372. — E. ramosissimum, 36g, 373. — E. ramosum, 369. — E. robustum, 36g, 373. — E. Schaffneri, 36g, 373. — E. scirpoides, 36g, 373. — E. Sieboldi, 36g, 372, — E. silvaticum, 36g, 373. — E. Telmateia, 36g, 373. — E. trachyodon, 36g, 372. — E. variegatum, 36g, 373. — E. xylo- chaetum, 36g, 372. — Eragrostis, 171. — Eragrostis alopecuroides Ba- lansa, 168. — E. aurea, i6g. — E. Brownei, i6g. — E. cynosuroides, 168. E. geniculata, i6g. — E. interrupta, i6g. — E. Milletii, i6g. — E. nama- quensis, i6g, — E. plumosa, 169. — E. stenophylla, 168. — E. tenella, 169. — E. unioloides, 168. — E. verticillata, i6g. — E. zeylanica, i6g. — Eranthis hiemalis, 231. — Eremochloa falcata, 109. — E. leersioides, 109. — E. ophiuroides, log. — Eriachne chinensis, 165, 171, — E. triseta, 165. — Erianthus, 171. — E. fastigiatus, 81. — Erica Tetralix, 287, 2^%. — ' Eriochrysis Narenga, 80. — Eriogynia, xcvii. — E. uniflora, xcviii. — Errophorum, 308. — E. alpinum, 345, — E. latifolium, 345. — Eruca sa- tiva, 415, 41g, 427. — Ervum, 246. — E. megalotropis, 305. — Eryngium campestre, 250. — Erysimum Alliaria, 41g, 42g. — E. cheiranthoides, 415. — E. hirsutum, 455. — E. officinale, 420, 42g. — E. perloliatum, 41g, 428, 429, 455. — E. Petrowskianum, 420, 429. — E. supinum, 455. — E. virga- tum, 420, 42g. — Erythronium Dens-Canis, 344, — Euphorbia amygda- loides, 314. — E. Cyparissias, 246, 314. — E. dulcis, 314. — E. Esula, 314. — E. exigua, 314. — E. falcata, 314. — E. Gerardiana, 314. — E. Helios- copia, 314.- — E. palustris, 314. — E. Peplus, 314. — E. pilosa, 314. — E. stricta, 314. — E, verrucosa, 314. — Euphrasia, 312. — Euryomma, xix. — Evernia prunastri, 154. — Evonymus europaeus. Faba vulgaris, 246, xxvi. — Fagus, 262. — Falcaria Rivini, 250. — Feronia elephantipes, 3g2. — Ferula nodiflora, 24g. — Festuca, 170. — F. elatior, 347. — F. gigantea, 347. — F. glauca, 347. — F. sylvatica, 347. — Fiearia ranunculoides, 230, 347. — Ficus Carica, 314. — Fœniculum offici- nale, 250.— Fœtidia, xxxviii.— Floridées, xix. — Fougères, 372, i. — Fragaria vesca, 247, — Frankenia pulverulenta, 232. — Fraxinus excelsior, 4C0. — F, Ornus, ix. — Fritillaria Meleagris, 343. — Fumariacées, 455. cxvm Table alphabétique des nams de plantes. Gagea arvensis, 343. — G, bohemica, 343. — G. lutea, 343. — G. saxa- tilis, 343. — G. stenopetala, 343. — Galanthus nivalis, 344. — Galeg-a otfi- cinalis, 246. — Galium Aparine, 251. — G. boréale, 251. — G. Cruciata, 251. — G. erectum, 251. — G. lucidum, 251. — G. MoUugo, 251. — G. pa- lustre, 287. — G. purpureum, 251. — G. saxatile, 251. — G. sylvaticum, 251. — G. sylvestre, 251. — G. ulig-inosum, 251. — G. vernum, 251. — G. verum, 251. — Ganoderma australe, 20. — Ganoderma bavlanum Pa- touillard, 20. — G. Chaperi Patouillard, 197. — Garcinia Balansa;, 268. — Garnotia patula, 165. — Gasteria, Lxxiv. — Genista anglica, 28g. — G. pilosa, 245. — G. sagittalis, 245. — G. tinctoria, 245, 287. — Gentiana acaulis, 311. — G. asclepiadea, 311. — G. ciliata, 311. — G. cruciata, 311. — G. Kurroo, 317. — G. Pneumonanthe, 311. — G. utriculosa, 311. — GÉRANIÉES, L. — Géranium aconititolium, 233. — G. columbinum, 233. — G. dissectum, 233. — G. macrorhizum, 233. — G. molle, 233. — G. nodo- sum, 233. — G. palustre, 233. — G. Phaeum, 233. — G. pratense, 233. — G. pyrenaicum, 233. — G. Robertianum, 233. — G. sanguineum, 233. — G. sylvaticum, 233. — Germainia capitata, 116. — Glaux maritima, 310. — Glechoma hederacea, 312. — Gleditschia sinensis, 258. — G. triacanthos, 258. — Globularia Linnsei, 431. — G. nudicaulis, 312. — G. spinosa, 430. — G. vulg-aris, 312, 430. — G. Willkommii, 430. — Glœosporium Arauca- riae Karsten et Hariot, 360. — G. leguminis, 360. — Glœosporium mini- mum Karsten et Hariot, 360. — G. Orchidearum Karsten et Hariot, 360, — G. Paliuri, 360. — Glœosporium pallidum Karsten et Hariot, 361. — G. Rhinanthi Karsten et Hariot, 361. — G. Taxi Karsten et Hariot, 361. — Glyphis, xcv, — Gnaphalium lateo-alhum, 287. — Graminées, 170. — Graphiola Phœnicis, 57. — Graphis, xcv. — Griffithsia Bornetiana, Lxxx. — Grunowiella, xix. — Guepiniopsis fissus, 21. — Guldenstaedtia pauci- flora, 304. — Gustavia, xxxvni. — Gyalecta lamprospora, 85. — Gymno- sporangium clavariaeforme, 247, 248, 343. — G. confusum, 247, 248. — G. juniperinum, 248, 343. — G. Sabinae, 343. — G. tremelloides, xxv. — Gymnostomum repandum, 202. — Gymnothrix japonica, 145. Habenaria viridis, 318. — Halichrysis, xix. — Halodule, 321, 327. — H. australis, 69, 177, 321. — H. uninervis, 321. — H. Wrightii, 322, 326. — Halophila, 332. — H. Baillonii, 293. — H. Beccarii, 293. — H. ovalis, 177, 294. — H. spinulosa, 294. — H. stipulacea, 177, 293. — Hansgirg-ia flabel- ligera, ço. — Kaussknechtia, 358. — Haworthia fasciata, Lxxiv. — H. re- tusa, Lxxiv. — Hedysarum obscurum, 246. — Helianthus annuus, 400, XLix. — H. tuberosus, Lxxviii. — Heliophila pilosa, 419. — Helleborus piger, Lxxxix. — Helminthosporium Ravenelii, 67. — Helminthostachys, 405. — H. zeylanica, 409. — Helopus annulatus, 137. — Helvella crispa, 316. — H. monachella, 316. — Hemarthria, 171. — H. compressa, no. — H. protensa, 110. — Hemileia vastatrix, 57. — Heracleum, 249, Lxxviir. — Herniaria glabra, 248.. — H. hirsuta, 248. — Hesperis matronalis, 420. — Heteropogon Roxburgii, 114. — Hexagona cervino-plumbea, 20. — Hie- racium Auricula, 287. — H. boréale, 310, XLI. — H. murorum, 309. — H, Pilosella, 309. — H. Sabaudum, XLi. — H. symphytaceum, XLi. — H. vul- Table alphabétique des noms de fiantes. cxix gatum, 310. — Hippuris vulgaris, 248. — Hoffraanseg-gia parviflora, vi. — Holcus halepensis, 113. — H. lanatus, 347. — H. mollis, 347. — H. niti- dus, 113. — Holosetum philippicum, 139. — Homalia scapellifolia, 203. — Hordeum, 347. — Hutchinsia petraea, 232. — Hydrocharidées, 26g, 289, — Hydrocleis, 370, 434. — Hydrocoleura, 353. — H. cantharidosmum, 353. — H. glutinosum, 353. — H. heterotrichum, 353. — H. homœotrichum, 351. — H. Lyng-byaceum, 353. — Hydrocotyle vulgaris, 250, 287. — Hy- DROPTÉRIDES, 372. — HygToryza aristata, 163. — Hymenachne aurita, 144. — H. indica, 143. — H. interrupta, 144. — H. Myuros, 144. — H. myosuroides, 143. — Hymenachne polymorpha Balansa, 143. — H. serru- lata, 144. — Hymenophyllum ooides, xxxiii. — H. tunbridgense, xxxiii. Hyoscyamus nig-er, 286. — Hypéricinées, 4. — Hypericum, 233. — H. humifusum, 287. — Hypheothrix cataractarum, 355. — H. fasciculata, 351. — H. lateritia, 352. — H. toticola, 355. — H. Zenkeri, 352. — Hypholoma fasciculare, 287. — Hypnum celebicum, 205, — H. floribundum, 202. — H. tamariscellum, 204. — Hypochaeris Balbisii, 286. — Hypocrea carnea Pa- touillard, 64. — H. rufa, 64. — Hypocrea tuberculata Patouillard, 64. — Hypoderma Taxi, 361. Iberis amara, 413, 415, 417, 420, 428. — I. semperflorens, 413, 415, — I. sempervirens, 232, 421, 428. — I. umbellata, 413, 415, 417. — Ichnan- thus pallens, 144. — Ilex canariensis, ix. — Illecebrum verticillatum, 287. — Imbricaria chlorina, 263. — Impatiens, Lxxvili, — I. noli-tang-ere, 234. — Imperata, 32, 171. — I, Kœnigii, 79, 171. — Inomeria Brebissoniana. 351. — Inula, 309. — lonopsidium acaule, 419, 427. — Iris florentina, 344. — I. foetidissima, 344. — I. germanica, 344. — I. graminea, 344. — I. Pseudo- Acorus, 344. — I. spuria, 344. — Isachne australis, 137. — Isachne cochin- chinensîs Balansa, 137. — I. Kunthiana, 137. — I. Myosotis, 137. — I. pul- chella, 137. — I. simpliciuscula, 137. — I. trachysperma, 137. — Isatis tinctoria, 416, 419, 428. — Ischaemum aristatum, 83. — I. ciliare, 83. — I. laxum, 83. — I. muticum, 83. — I. rugosum, 83. — I. Sieboldii, 83. — I. villosum, 83. — Isopterygium clerophilum Bescherelle, 205. — Isopyrum thalictroides, 231. — Ithyphallus aurantiacus, var. gracilis, 54. — I. aurantiacus, var. pusillus Patouillard, 55. — Ithyphallus Balansae Pa- touillard, 55, 199. — I. calyptratus, 55, 199. — Ithyphallus cucuUatus Pa- touillard, 198. — I. Ravenelii, 199. — I. rubicundus, 199. Jasione montana, 286, 310. — Jasminum fruticans, 310. — Juglans regia, 403- — J"°cus acutus, 345. — J. compressus, 345. — J, conglomeratus, 345- — J- effusus, 345. — J. maritimus, 345. — Juncus obtusiflorus, 309, 345. — J. supinus, 288. — J. tenuis, 345. — Juniperus communis, 247, 248, 343. — J. Sabina, 247, 343. Knautia arvensis, 251. — Koeleria collina, xc. — K. cristata, 347. — Eretzchmaria proxima Patouillard, 63. — Kurzia, xx. Lactarius piperatus, 288. — L. subdulcis, 288. — L. torminosus, 288. — Lactuca, xvii. — L. muralis, 309. — L. sativa, 309. — L. Scariola, 309. cxx Table alphabétique des noms de plantes. — L. virosa, 309. — Lampsana communis, 309. — Lappa major, 30g. — Larix, Lvn. — L. europaea, 342. — Laserpitium, 24g. — L. Siler, 24g. — Lathyrus, 246. — L. humilis, 305, — Laurier-cerise, 6, 21. — Laurus ca- nariensis, ix, — L. nobilis, ix. — Lecanora, xcv. — L. coniza;a, 277. — L. glaucoma, 277. — L. lutescens, 277. — L. parella, 277. — L. phlog-ina, 276. — L. Roboris, 276. — L. sophodes, 276. — L. subtartarea, 278. — Lecidea, xcv. — L. canescens, 2g8. — L. carneola, 2g6. — L. entero- leuca, 2g8. — L. grossa, 298. — L. interserta, 297. — L, leucoblephara, xcvil. — L. parasitica, 29g. — L. pineti, 2g7. — L. quernea, 2g7. — L. subduplex, 2g8. — L. uliginosa, 2g8. — Lécythidacées, xxxviii. — Leersia hexandra, 163. — Légumineuses, 170, vi, xxv. — Leibleinia cirrulus, 354. — L. Corallinae, 356. — L. semiplena, 354. — L. sordida, 354. — Lembosia globulifera Patouillard, 65. — Lens, 246. — Lentinus bàvianus Patouillard, 15. — L. connatus, 14. — L. dactyliophorus, 14. — L. Icucochrous, 14. — L. polychrous, 14. — L. Tuber regium, 12. — Len- tinus tonkinensis Patouillard, 14. — Lenzites acuta, 15. — L. aspera, 15 — L. repanda, 15. — Leontodon autumnalis, 309. — Lepidium campestre 420. — L. Draba, 386, 413, 415, 417. — L. Iberis, 415, — L. latifolium 232, 413. — L. nudicaule, 334. — L. sativum, 415, 417, 420, 454. — Lepi docoUema Carasense, xcvi. — Lepiota excoriata, 316. — L. naucina, 316 L. procera, 287. — Lepraria, xcvi. — Leprocaulon, xcvi. — Leprocol lema americanum, xcvii. — Leproloma, xcvi. — Leptaspis urceolata, 161 — Leptochloa chineasis, 167. — L. Schimperiana, 166. — L. tenerrima 167. — Leptodendriscum delicatulum, xcvi. — Leptogium lacerum, 38. — L. minutissimum, 38. — L. palmatum, 38. — L. siauatum, 38. — L. sub- tile, 37. — Leptothrix compacta, 355. — L, purpurascens, 355. — Leptu- rus repens, 169. — Leskea floribunda, 202. — L. tamariscella, 204. — Leucanthemum montanum, 308. — L. vulgare, 308. — Leucojum aestivum, 344. — Leucoloma lucinerve, 202. — Libanotis, 250. — Lichens, xcv. — Ligularia sibirica, 308. — Liliacées, l. — Lilium bulbiferum, 343, — L. candidum, 343, xvill. — L. Harrisii, xvill. — L. longiflorum, xvii. — L. Martag-ou, xXlx. — Limnanthemura nymphoides, 311. — Limnocharis, 370, 434. — Linaria Cymbalaria, 287. — L. Elatine, 286. — Lindsaya tri- crenata, xxxill. — Linées, li. — Linum alpinum, 233. — L. catharticura, '233. — L. nodiflorum, 233. — L. usitatissimum, 233. — Listera ovata, 344. — Lithospermum, 311. — Lobaria pulmonacea, 215. — Lobarina scrobi- culata, 215. — Lobelia urens, 288, 310. — Lolium, 348. — Lomatophyl- lum, Lxxv. — Lonicera nigrura, 250. — L. Periclymenum, 250. — L. Xy- losteum, 250. — Lophatherum gracile, 169. — Lophopogon tenax Balansa, 83. — Lotus, 314. — L. corniculatus, 246, xxv. — L. uliginosus, 246. — Lunaria bieanis, 413, 435. — L. rediviva, 413, 439. — Lupinus albus, 246. — L. angustifolius, 246. — L. luteus, 246, 400, XLIX. — Luzula campestris, 345. — L. multiflora, 345. — L. pilosa, 34. — L. sylvatica, 345. — Lych- nis, 232. — Lycoperdon lilacinum, 56. — Lycopodiopsis Derbyi, xxxviil. — Lycopodium clavatum, xxxiii. — L. Hamiltonii, xxxiii. — L. Macgre- gori, xxxiii. — L. varium, xxxiii. — Lycopsis, 311. — Lyngbya a;stuarii, 354. — L. Baculum, 354. — L. cantharidosma, 353. — L. confervoides. Table alphabétique des noms de plantes. crxi 354- — L. contexta, 354. — L. ferrug-inea, 354. — L. glutinosa, 353. — L. interrupta, 354, — L. Lagerheimii, 355. — L. lutea, 354. — L. lutco-fusca, 354. — L. majuscula, 354. — L. Martensiana, 354. — L. Meneghiniana, 354. — L, pannosa, 354. — L. polychroa, 354. — L. putealis, 354. — L. semiplena, 354. — L. Showiana, 354. — L-. spirulinoides, 355. — Lysima- chia vulgaris, 310, 346. — Lysurus Clarazianus, 253. — L, Mokusin, 253. — L. texensis, 253. — Lythrariées, l. — Lythrum, 248. Magnolia, XLVi. — Malachium, 233. — Malcolmia maritima, 420. — Malvacées, l. — Manisuris granularis, m. — Marasmius Balansae Pa- touillard, 12. — Marattia, 11. — Marsilia quadrifolia, 315. — MASSIA Ba- lansa, 165. — M. triseta, 165. — Matthiola incana, 441. — M. sinuata, 441. — Medicag-o, 246, 314. — M. sativa, xxvi. — Megalachne zeylanica, 165. — Melampsora aecidioides, 314, 315. — M. betulina, 315. — M. Ca- prearum, 234. — M. Carpini, 315. — M. Cerasti, 233. — M. epitea, 315. — M. farinosa, 315. — M. Gœppertiana, 342. — M. Helioscopia, 314. — M. Hypericorum, 233. — M. Lini, 233. — M. mixta, 315. — M. pinitorquum, 315, 342. — M. Pistacia;, 234. — M. populina, 203, 315, 343. — M. Quercus, 315. — M. Salicis capreae, 249. — M. Sorbi, 247, 248. — M. sparsa, 310. — M. Tremulae, 315, 342. — M. Vaccinii, xxv. — M. vernalis, 249. — M. vitellini, 315. — Melampsorella Ricini, 314*. — Melampyrum arvense, 286. — M. nemorosum, 312. — M. pratense, 312. — Meliola amphitricha, 61. — M. Bambusae, 61. — Meliola clavispora Patouillard, 61. — M. palmicola, 61. — M. penicillata, 62. — Meliola quercina Patouillard, 61. — M. Wai- nioi Patouillard, 200. — Menispermum assimile, XLVii. — Mentha, 312. — Menyanthes tritoliata, 287. — Mercurialis perennis, 314, 315. — Mespilus germanica, 247. — Metasphajria corvina, xxv. — Meteorium Balansaeanum Bescherelle, 203. — M. phymatodes Bescherelle, 203. — Meum athaman- ticum, 250. — M. Mutellinum, 250. — Microchloa indica, 165. — M. seta- cea, 165, — Microcoleus, 352. — M. chtonoplastes, 353. — M. Friesii, 352. — M. guyanensis, 353. — M. subtorulosus, 352. — M. terrestris, 353. — M. virginatus, 353. — Mimosa hexandra, vr. — M. plumosa, vi. — Miscanthus, 171. — M. japonicus, 79. — Mitrula selerotiorum, xxv. — Mœhringia, 233. — Molinia caerulea, 287, 344, 347. — M. serotina, 347. — Morchella conica, 316. — M. esculenta, 316. — M. rimosipes, 316. — Moricandia arvensis, 419, 427. — M. hesperidifolia, 415. — MOUSSES, 201. — Mulgedium alpi- num, 309. — MûUerella, xix. — Muscari botryoides, 344. — M. comosum, 344. — M. racemosum, 344. — Mutinus bambusinus, 56. — M. borneensis, 56. — Mutinus minimus Patouillard, 56. — Myagrum perfoliatum, 419. — Myosotis alpestris, 307. — M. sylvatica, 307. — Myrica, XLVii, — M. Cam- pei, XLVI. — M. Gale, 288. — M. Gaudryi, xLVi. — M. Rougoni, XLVi. — Myricaria germanica, 248. — Myrrhis odorata, 250. — Myxosporium Mes- pili Karsten et Hariot, 361. — M. phomoides Karsten etHariot, 361. — M. Robiniae Karsten et Hariot, 362. Narcissus poeticus, 344. — Nasturtium amphibium, 413, 414, 416, 417. — N. montevidense, 420. — N. officinale, 386, 415, 420, — N. sylvestre, cixii Table alphabétique des noms de plantes. 413, 416. — Nepenthes, LXix. — Nephrodium Filix-mas, xxxiii. — N. si- mulans, xxxiii. — Nephromium léevigatum, 215. — N. lusitanicum, 215. — Nerium Oleander, ix. — Nicolia"|Moresneti, xciv. — Nitella syncarpa, Lxxxv. — Nitophyllum Bonnemaisoni, xxiii. — N. carneum, xxii. — N. carybdasum, xxill. — N. confervaceum, xxiii. — N. Gmelini, xxiv. — N. Hilia;, xxiv. — N, laceratum, xxiv. — N. marmoratum, xxii, xxiv. — N. punctatum, xxili. — N. reptans, xxiv. — N. Sandrianum, xxiv. — N. un- cinatum, xxiii. — N. venulosum, xxili. — Normandina pulchella, 299. — Nostoc, Xlll. — Nuphar luteum, 231. — NYLANDERA P. Hariot, 85. — Ny- landera tentaculata P. Hariot, 85, 180, 196. — Nympha;a, Lxxviii. — N. alba, 231. — Nymphéacées, 370, 434. Odontites rubra, 317. — Œnanthe fistulosa, Lxxviii. — CE. Lachenalii, 250. — Œnothera biennis, 248, 286. — Œnothérées, L. — Oncobyrsa rivularis, xx. — Onobrychis sativa, 246. — Ophioglossées, 405. — Ophioglossum, 405, 434. — O. vulg^atum, 405, 409. — Ophiurus corym- bosus, III. — O. monostachyus, m. — Oplismenus albus, 144. — O. Bur- manni, 144. — O. colonus, 144. — O. compositus, 144, — O. Crus Galli, 144. — O. Crus Pavonis, 144. — O. stanginus, 144. — Ophrys aranifera, 344, — Orchis, 347. — O. alatoides, i. — O. latifolia, 344. — O. maculata, 344. — O. mascula, 344. — O. militaris, 344. — O. Morio, 344. — O. Re- gelii, 2. — Orig-anum vulgare, 312. — Oriza sativa, 161. — O. viscosa, 162. — Ornithogalum nutans, 343. — O. pyrenaicum, 343. — O. umbellatum, 343. — Orobanche cernua, 333. — Orobus, 246. — O. humilis, 305. — Oscillaria, 556, xiii. — O. ang-uina, 356. — O. animalis, 356. — O. autum- nalis, 355. — O. chalybea, 356. — O. Corallinae, 356. — O. curviceps, 356. — O. elegans, 356. — O. formosa, 356. — O. irrigua, 357. — O. leptotricha, 356. — O. litnosa, 356, 357. — O. margaritifera, 356. — O. na- tans, 357. — O. nig-ro-viridis, 356. — O. Okeni, 355, 356. — O. ornata, 336. — O. princeps, 356. — O. tenais, 356, 357. — O. terebriformis, 356. — OsciLLARiÉES, 349. — OsciUatoria aerug-inosa, 354. — O. antliaria, 355. — O. australis, 355. — O. calcicola, 352. — O. calida, 355. — O. chtonoplasles, 353. — O. corium, 355. — O. Friesii, 352. — O. laminosa, 355. — O. lucida, 355. — O. lutea, 354. — O. Muscorum, 354. — O. pa- pyracea, 355. — O. repens, 353. — O. Retzii, 355. — O. rupestris, 355. — O. subfusca, 355. — O. uncinata, 355. — O. vaginata, 353. — Osmunda regalis, 288. — Osyris alba, 313. — Oxalis corniculata, 234. — O. stricta, 234. — Oxycoccos vulg^aris, 310. — Oxyria dig^yna, 313. — Oxytropis, 246. — Oxytropis sylinchanensis Franchet, 304. — 0. trichophora Fran- chet, 303. Pacliyma Cocos, 12. — Pa;onia vulgaris, 231. — P. corallina, 231. — Panicum, 171. — P. acariferum, 136. — P. ambig^uum, 139. — Panicum amœnum Balansa, 142. — P. amplissimum, 143. — P. barbinode, 139. — P. bellum, 137. — P. cambogiense Balansa, 14^2. — P. campestre, 141. — P. coccospermum, 140. — P. commellinaifolium, 142. — P. costatum, 143. — P. distachyum, 139. — P. excurrens, 143. — P. filiforme, 137. — P. Table alphabétique des noms de fiantes. cxxin Helopus, 140. — P. humile, 141. — P. infidum, 139. — P. intcrruptum, 141, 144. — P. javanicum, 139. — P. Kunthianum, 137. — P. lene, 143. — P. montanum, 141. — P. multinode, 142. — P*. Munroanum, 140. — P. nodo- sum, 142. — P. oryzetorum Balansa, 141. — P. ouonbiense Balansa, 142. P. ovalifolium, 139. — P. oxyphyllum, 139. — P. pallens, 144. — P. paspa- loides, 141. — P. Petivieri, 141. — P. plicatum, 143. — P. proliferum, 142. — P. prostratum, 139, — P, radicans, 139. — P. repens, 142. — P. sar- mentosum, 141. — P. semialatum, 139. — P. simpliciusculum, 137. — P. sordidum, 145. — P. tonkinense Balansa, 140. — P. trichoides, 139. — P. uncinatum, 141. — P. virgatum, 141. — Pannai'ia nebulosa, 275. — P. rubi- ginosa, 275. — Pannularia microphylla, 275. — P. nigra, 276. — Papaver Argemone, 286. — Papavéracées, 455. — Papilionacées, l. — Papillaria floribunda, 202. — Paris quadrifolia, 344. — Parmelia. xcv. — P. Borreri, 158. — P. caperata, 155. — P. exasperata, 213. — P. fuliginosa, 214. — P. olivetorum, 156. — P. perforata, 155. — P. perlata, 156. — P. physodes, 214. — P. revoluta, 157. — P. stictica, 15S. — P. subaurifera, 214. — P. subconspersa, 213. — P. sulcata, 212. — Parnassia palustris, 232. — Paro- diella sphaerotheca Patouillard, 63. — Paspalutn, 171. — P. brevifolium, 137. — P. Commersonii, 136. — P. conjugatum, 136. — P. distichum, 136. — P. filiforme, 137, — P. longifolium, 136. — P. scrobiculatum, 136. — P. ZoUingeri, 136. — Passilorées, l. — Pastinaca sativa, 249. — Patellaria lutesce.ns, 277. — Pedicularis japonica, 31S. — P. longiflora, 317. — P. palustris, 312, 345. — Pedicularis Provoti Franchet, 318. — P. sylvatica, 312. — Peltaria alliacea, 419, 427. — Peltigera canina, 216. — P. chico- racea, 218. — P. extenuata, 218. — P. horizontalis, 218. — P. limbata, 220. — P. polydactyla, 219. — P. rufescens, 218. — P. scutata, 220. — P. sore- diata, 218. — P. spuria, 219. — Peperomia Agapatensis, 396. — P. alata, 396. — Peiietomia albidiflora C. de CandoUe, 399. — P. Andrei C. de Candolle, 398. — P. Armadana C. de Candolle, 399. — P. basellaefolia, 396. — P. blanda, 396. — P. Botterii, 396. — P. caespitosa C. de Candolle, 399. — P. Carlosiana, ^66". — P. chrysostachya, 396. — P. Cotylédon, 397. — P. Dauleana C. de Candolle, 396. — P, delf>liata, 396. — P. densifolia, 396. — P. diffusa, 396. — P. distachya, 396- — P. Fraseri, 397. — P. glan- dulosa C. de Candolle, 398. — P. Hamiltoniana, 396, — P. hispidula, 396, — P. jamesoniana, 396. — P. laxiflora, 396. — P. leucostachya C. de Candolle, 398. — P. linearis, 396. — P. Loxensis, 396. — P. magnoliœfolia, 396. — — P. major, 396. — P. Mandonii, 396. — P. nigropunctata, 396. — P. mummularifolia, 396, — P. Pandiana C. de Candolle, 398. — P. pereskise- folia, 396. — P. polybotrya, 396. — P. pseudo-peltoidea, 396, 397. — P. Pululaguana C. de Candolle, 399. — P. quaternata, 396. — P. reptans, 396. — P. rubioides, 396. — P, serpens, 396. — P. tenuiflora, 396. — P, Trianas, 396. — P, trinervis, 397. — P. tristachya, 396. — P. Victoriana, 396. — P. violacea C. de Candolle, 398. — Peplis Portula, 287. — Perider- mium Cornui, 342. — P. Pini acicola, 308, 342. — P. Pini corticola, 342. — P. Wolfii, 342. — Perotis latifolia, 136. — Persica vulgaris, 246. — Perta- saria, xcv. — P. amara, 283. — P. coccodes, 279. — P. communis, 279. — P. globulifera, 282. — P. leioplaca, 284. — P. melaleuca, 283. — T. multi- cxxiv Table alphabétique des noms de plantes. punr.ta. 280, 299. — P. pustulata, 283. — P. scutellaris, 281. — P. scutel- iata, 281. — P. velata, 278. — P. Westringii, 283. — P. Wulfenii, 284. — Pestalozziella Yuccae Karsten et Hariot,362. — Petasites niveus, Lxxviii. — P. nfficinalis, 308, Lxxviii. — Petroselinum, 250. — Peucedanum alsaticum, 249. — P. C.ervaria, 249. — P. Oreoselinum, 249. — Peziza Acetabulum, 316. — P. cerea, 316. — P. institia, 59. — P. vesiculosa, 316. — Phaca astrag-alina, 246, — Phalaris, 343. — P. arundinacea, 268, 344. — Phal- LÉES, 258. — Phallus Dsemonum, 54. — P. impudicus, 288. — Phaseolus multiflorus, 246, 400, XLix. — P. vulg^aris, 246, 400, XLix. — Pheopezia orientalis Patouillard, 59. — Phillyrea lanceolata, ix. — P. latifolia, ix. — P. média, ix. — Phleum, 170, 346. — Phlomis, 358. — Phlyctis ag-elaea, 295. — P. argfena, 295. — Phlyctœna Psoraleae Karsten et Hariot, 360. — Pholiota ^gerita, 316. — P. mutabilis, 316. — Phoma ambiguella Karsten et Hariot, 357. — P. compressa Karsten et Hariot, 357. — P. confluens Karsten et Hariot, 358. — P. microsporella Karsten et Hariot, 358. — P. Phlomidis, 358. — Phormidium, 355. — P. allochroum, 355. — P. antliarium, 355. — P. australe, 355. — P. calidum, 355. — P. cataractarum, 355. — P. corium, 355. — P. fonticola, 355. — P. Joannianum, 35E;. — P. lamino- sum, 355, — P. lucidum, 355. — P. marg-aritiferum, 355. — P. papyraceum, 355. — P. purpurascens, 355. — P. Retzii, 355. - P. rivulare, 355. — P. smaragdinum, 356. — P. subfuscum, 355. — P. subtorulosum, 352. — P. toficola, 355. — P. uncinatum, 355. — P, vulgare, 355. — Phrag'midium Fragariae, 247. — P. Potentillae, 247. — P. Rosse alpina;, 247. — P. Rubi, 247. — P. Sanguisorbse, 247. — P. subcorticium, 247. — P. Tormentilla;, 247. — P. tuberculatum, 247. — P. violaceum, 58, 247. — Phragmites, 171. — P. communis, 167, 313,' 346. — Phuragrostis major, 117. — Phyllirea angustifolia, 310. — P. média, 310. — Phyllospadix, 327, 332. — P. Scou- leri, 328. — P. Torreyi, 328. — Phyllostachys bambusoides, 29. — Phyl- losticta pirina, var. Mali, 357. — Physcia aipolia, 266. — P. albinea, 366. P. astroidea, 267. — P. ciliaris, 264. — P. lychnea, 264. — P. obscura, 267. ;— P. parietina, 263. — P. pityrea, 265. — P. pulverulenta, 264. — P. stellaris, 265. — P. tenella, 266. — P. tribacia, 266. — P. ulothrix, 267. — P. venusta, 265. — Physcomitrium repandum, 202. — Phyteuma americana, 282. — P. Halleri, 310. — P. hemisphaericum, 310. — P. Michelii, 310. — P, orbiculare, 310. — P. spicatum, 310. — Picea excelsa, 207, 209, Liv. — Pilocarpon, xcvil. — Pirapinella magna, 250. — Pinus, 358. — P. Laricio, 342. — P. maritima, 342. — P. Pinaster, 342. — P. Pumilio, 342. t- P. Strobus, 342, LV. — P. sylvestris, 308, 315, 342, 403. — P. uncinata, 342. — Piper aduncum, 396. — Piper albescens C. de Candolle, 398. — P. An- dreanum C. de Candolle, 397. — P. angustifolium, 396. — P. asperifolium, 2oc^. — P. auritum, 395. — P. Boissieranum, 396. — P. Carizalanum C. de Candolle, 397. — P. Carpunya, 396. — P. Cascajalanum C. de Candolle, 298. — P. cernuum, 396. — P. concinnum, 396. — P. Cuernavacanum, 395. P. ertopodon, 396. — P. Fraseri, 396. — P. fuligineum, 396. — P. Guayra- num C. de Candolle, 397. — P. Holtonii, 396. — P. lanceaefolium, 396. — P. Marequitense, 396. — P. marginatum, 396. — P. Miersinum, 396. — P. montanum, 396. — P. Novo-granatense, 396. — P. obumbratum, 396. — Table alphabétique des noms de pianles. cxxv P. pedunculatum, 396. — P. peltatum, 396. — P. piluliferum, 396. — P. Pi- tanam C. de Candolle, 397. — P. smilacifolium, 396. — P. tuberculatum, 395. — P. umbellatum, 396. — Pipéracées, 395. — Pistacia atlantica, 235. — P. Terebinthus, 234. — P. vera, 234. — Pisum, 246, 314. — Plant A- GINÉES, Li. — Plantag-o lanceolata, 312, LXXVIII. — Platanthera chloran- tha, 344. — Platoma, xix. — Plectonema, 353. — P. Nostocorum, 353. — p. tenue, 353. — P. Tomasiniana, 353. — Pleurotus glandulosus, 316. — P. ostreatus, 432. — P. ulmarius, 316, — Poa, 170. — P. annua, 347. — P. compressa, 286. — P. nemoralis, 347. — P. palustris, 347. — P. pratensis, 347. — P. trivialis, 347. — Podoon, 363. — Podozamites, XLVi. — Pog-onatherum saccharoideum , 83. — Polémoniacées, li. — PoUinia, 171. — P. arg-entea, 81. — P. articulata, 81. — P. ciliata, %2. — Pollinia coUina Balansa, 8i. — P. Cumingii, 81. — P. debilis Balansa, 82. — P. monantha, 82. — P. monostachya Balansa, 81. — P. quadrinen-is, 81. — P. setifolia, 81. — P. villosa, 81. — Polycladia, xx. — Polygala Bennetii, vu. — P. Chniti, vu. — P. extraaxillaris, vu. — P. Graebiana, vu. — P. leucantha, vu. — P.Michelii,vn. — P.orthiocarpa, vu. P. paludosa, vu. — P. paniculata, vi. — P. punctata, vu. — P. serpyllacea, 288. — P. Timontoides, vu. — P. Villa-Rica, vu. — Polygalacées, vi. — Polygonatum multiflorum, 344. — Polygonatum platyphyllum Franchet, 318. — P. verticillatum, 344. — Polygonum alpinum, 313. — P. amphi- bium, 313. — P. aviculare, 313. — P. Bistorta, 313. — P. Convolvulus, 313. — P. dumetorum, 313. — P.LapathifoHum, 313. — P. Persicaria, 313. — P. suffultum, 318. — P. viviparum, 313. — Polypodium davalliaceum, XXXIII. — P. Dryopteris,348. — P.Knutsfordianum,xxxin. — P. locellatum, xxxiil. — P. loxoscaphoides, xxxiii. — P. moUipilum, xxxiii. — P. Mus- gravianum, xxxiil. — P. bipinnatiûdum, xxxiil. — P. scabristipes, xxxiil. ^-P. Stanleyanum, xxxili. — P. subselligueum, xxxiil. — P. undosum, xxxill. — Polypogon fugax, 165. — Polyporus affinis, 18. — P. annosus, 12. — P. arcularius, 17. — P. Cuminghii, 18. — P. grammocephalus, 17. — P. hirsutus, i8. — P. Kurzianus, 17. — Polyporus linguseformis Patouil- lard, 18. — P. resinosus, xxv. — P. russiceps, 17. — P. sanguineus, 17. — • P. scleropodius, 198. — P. versicolor, 18. — P. xanthopus, 18. — P. zelandicus, 18. — Polystichum cristatum, 288. — P. spinulosum, 288. — Polytocca, 171. — P. bracteata, ']'è. — P. heteroclita, 78. — Polytrias praemorsa, 82. — Populus, 400. — P. alba, 314, 315, ix. — P. flaccida, ix. — P. italica, 315. — P. nigra, 315. — P. pyramidalis, 315. — P. Tremula, 315, 403. — Poria borbonicaPatouillard, 198. — Porphyrosiphon, 353. — P. Notarisii, 353. — Posidonia, 244, 332. — P. australis, 241. — P. Caulini, 41, 43, 177, 221, 238. — P. oceanica, 221, — Potamogeton acutifolius, 69. P, polygonifolius, 288, — Potentilla alba, 247. — P. alpestris, 247. — P. Anserina, 247. — P. argentea, 247. — P. aurea, 247. — P. cinerea, 247. — P. Fragariastrum, 247. — P. intermedia, 247. — P. micrantha, 247. — P. multifida, 247. — P. opaca, 247. — P. pyrenaica, 247. — P. recta, 247.. — ■ P. supina, 247. — P. verna, 247. — Poterium Sanguisorba, 247. — Prêle, 365. — Prenanthes macrophylla Franchet, 306. — P. purpurea, 309. — Pri- mula Auricula, 310. — P. elatior, 310. — P. integrifolia, 310. — P. offici- cxxvi Table alphabétiqîie des noms de plantes. nalis, 310. — Proteophyllum, XLVI. — Prunus, 260, 392. — P. Armeniaca, 246. — P. Cerasus, 246. — P. domestica, 246, 403. — P. instititia, 246. — P. Padus, 246. — P. spinosa, 246. — Psalliota campestris, 286, 316. — Pseudocyphellaria, xcvi. — Pseudoleskea cryptocolea, 204. — Psilothallia, XIX. — Pterigynaiidruin julaceum, 204. — Pterogonium julaceum, 204. — Pterosiphonia, xix. — Pterula multifida, 432. — Ptcrygiopsis atra, xcvil. — Puccinia Acerum, 234. — P. Acetosa;, 213. — P. Adoxae, 250. — P. vEgopodii, 250. — P. aigfra, 232. — P. albescens, 250. — P. albulensis, 312. — P. Anémones virginiana;, 230. — P. Angelica;, 249. — P. Antho- xantbi, 346. — P. Anthrisci, 250. — P. Arenariae, 232, 233. — P. arena- riicola, 346. — P. arg-entea, 234. — P. Aristolochiat;, 314. — P. asarina, 314, — P. Asparagi, 344. — P. Asphodeli, 344. — P. Asteris, 308, 309. — P. Atragenes, 230. — P. australis, 347. — P. Barbara;, 231. — P. Betonicae, 312. — P. Bistortae, 313. — P. Blytii, 248. — P. bullata, 249, 250. — P. Bunii, 249, 250. — P. Bupleuri falcati, 250. — P. Buxi, 314. — P. Caltha;, 231. — P. Campanulae, 310. — P. Cardui, 309. — P. Caricicola, 345. — P. Caricis, 314, 345. — P. Castagnei, 230. — P. caulincola, 312. — P. Cen- taureai, 309. — P. Cerasi, 246. — P. Cesatii, 346. — P. Chrysosplenii, 249. — P. Cicutas majoris, 250. — P. Circa;a;, 248. — P. conclusa, 345. — P. Convolvuli, 3[i. — P. coronata, 234, 346, 347. — P. Corrigiolae, 248.— P. Cruciferarum, 232. — P. Cynodontis, 346. — P. de Baryi, 347. — P. Den- taria:-, 232. — P. digraphidis, 268. — P. dioicas, 309, 346. — P. Drabae, 232. — P. Elymi, 347. — P. enormis, 250. — P. Epilobii, 248. — P. Erio- phori, 308, 345. — P. extensicola, 303, 345. — P. Eryngii, 250. — P. Fal- caria;, 250. — P. F'ergussoni, 232. — P. fusca, 231. — P. Galanthi, 344. — P. Galii, 57. — P, Galiorum, 251. — P. Gentiana;, 311. — P. Geranii, 233. — P. Geranii sylvatici, 233. — P. Graminis, 231, 346. — P. grisea, 312. — P. helvetica, 251. — P. Herniariae, 248 P. Hieracii, 309, 310. — P. Hydrocotyles, 250. — P. Iberidis, 232. — P. Iridis, 344. — P. Jasmini, 310. — P. Junci, 345. — P. Lampsanœ, 309. — P. Lepidii, 232, — P. Liliacea- rum, 343. — P. limosae, 310, 347. — P, Lojkjana,343. — P.longissima,347. — P. Lysimachiae, 310. — P. Magnusiana, 230, 313, 346. — P. Malva- cearum, 233. — P. mamillata, 3F3. — P. Mentha;, 312. — P. Mesneriana, 234. — P. microsora, 345. — P. Millefolii, 308. — P. Moliniœ, 344, 347. — P. Morthieri, 233. — P. oblongata, 345. — P. obscura, 308, 345. — P. obtusa, 312.— P. Oreoselini, 24g, 250. — P. Oxyria;, 313. — P. palu- dosa, 312, 345. — P. perplexans, 230, 346. — P. persistens, 230, 347. — P. Phalaridis, 344, 346. — P. Phragmitis, 346. — P. Pimpinellae, 249, 250. — P. Plantaginis, 312. — P. Poarum, 308, 347. — P. Polygoni, 313. — P. Polygoni amphibii, 313. — P. Porri, 343, 344. — P. Prenanthis, 309. — P. Primulse, 310. — P. Primulae integrifolia;, 310. — P. Pruni, 246. — P. pul- vina, 232. — P. Rhodiola;, 248. — P. Rhododendri, 310. — P. Ribis, 249. — P. rimosa, 345. — P. rubefaciens,r25i. — P. Rubigo-vera, 311, 346. — •p. Rumicis scutati, 313. — P. Sagittariai, 343. • — P. Sanicula:-, 250. — P. Saxifraga;, 249. — P. Scba^leriana, 308, 346. — P. Schneideri, 312. — P. Schroteri, 344. — P. Scirpi, 345. — P.Sedi, 248. — P. Seslena-, 234, 346. — P. sessilis, 343, 344. — P. Silènes, 232. — P. vSoidanellae, 310. — P. Table alphabétique des noms de plantes. cxxvn Sonchi, 309. — P. Stachydis, 312. — P. suaveolens, 309. — P. Succisa-, 251. — P. sylvatica, 308, 309, 345, 346. — P, Tanaceti, 308. — P. Tanaceti Balsamitae, 308. — P. Taraxaci, 309. — P. tenuistipes, 309, 346. — P. Tha- lictri, 230. — P. Thesii, 313. — P. Thlaspeos, 232. — P. Thûmeniana, 248. — P, Trailii, 313, 346. — P. triartîcuhita, xxv. — P. TroUii, 231, — P. Tulipae, 343. — P. Umbilici, 249. — P. Valantia;, 251. — P. Valeriana:, 251. — P. variabilis, 309. — Puccinia variiformis Patouillard, 57. — P. Vero- nica;, 311. — P. Veronica; Anagallidis, 311. — P. Veronicarum, 311. — P. verrucosa, 312. — P. Vinca;, 311, — P. Viola;, 232. — P. Vossii, 312. — P. Vulpina;, 308, 346. — P. Zopfii, 231. — Pucciniastrum Circa^a;, 248. — P. Epilobii, 248. — P. Œnothera;, 248. — Pulicaria dysenterica, 309. — Pulmonaria, 311, Lxxviii. — Pyrethrum corymbosum, 308. — Pyrola minor, 310. — P. rotundifolia, 310. — Pyrus, 259. — P. communis, 248, 343. — P. Cydonia, 343. Quercus, 259, XLix. — Quercus Balansae Drake del Castillo, 152. — Q. baviensis Drake del Castillo, 150. — Q. coccifera, ix. — Q. cornea, 150. — Q. cuspidata, 153. — Q. cyrtocarpa Drake del Castillo, 150. — Q. hemi- sphaerica Drake del Castillo, 151. — Q. Horsfieldii, 149. — Q. Ilex, 315, IX. — Q. indica, 153. — Q. javanica, 153. — Q. Jenkiasiana, 152. — Q. pedunculata, 315, 400. — Q. pseudo-suber, ix. — Q. Reiawardtii, 151. — Q. Robur, 403. — Q, rufescens, 153. — Q. semiserrata, 149. — Q. sun- daica, 150. — Q. tephrocarpa Drake del Castillo, 151. — Q. tribuloides, 154. — Q. tunkinensis Drake del Castillo, 153. — Q. xanthoclada Drake del Castillo, 149, Racelopus pilifer, 202. — Racodium rupestre, 91. — Radiola linoides, 287. — Ramalina calicaris, 96. — R. cuspidata, 127. — R. evernioides, 126. -r- R. farinacea, 97, 128. — R. fastig-iata, 97. — R. fraxinea, 97. — R. pollinaria, 98, 126. — Renonculacées, l. — Ranunculus acris, 230, 346. — R. aquatilis, 370^ — R. auricomus, 230. — R. bulbosus, 230, 347. — R. hederaceus, 286. — R. Ling-ua, 230, 370, 434. — R. philonotis, 230. — R. repens, 230, 346. — R. reptans, 230. — Rhamnus Alaternus, 234. — R alpinus, 234. — R. catharticus, 234. — R. Frangula, 234. — R. saxatilis 234, 346. — Raphanus Raphanistrum, 386, 419. — R. sativus, 386, 416,419 — Rapistrum orientale, 419. — R. rug-osum, 419. — Résédacées, l. — Rhiaanthus, 312. — Rhodiola rosea, 248. — Rhododendron ferrugineum 310, 342. — R. hirsutum, 310, 342. — Rhus toxicodendron, 234. — Rhyn chonema, xcm. — Rhynchospora maculata, xxii. — R. praecincta, xxii — Rhynchostegium celebicum, 205. — R. menadense, 205. — Ribes, 342 R. nigrum, 249. — R. rubrum, 249. — R. IJva crispa, 249, — Ricinus com- munis, 314. — Rosa alpina, 247. — R. canina, 247. — R. cinnamomea, 247 R. gallica, 247. — R. rubiginosa, 247. — Rostrupia Elymi, 347. — Rott bcellia, 171. — R. exaltata, iio. — R. mollicoma, iio* — R. pratensis Balansa, iio. — R. sanguinea, m. — R. striata, iio. — R. thyrsoidea III. — R. Zea, iio. — Rubus, 9. — R. ca^sius, 247. — R. fruticosus, 247 ■ — R. idaius, 247. — R. saxatilis, 247. — Rumex, 346. — R. Acetosa, 313, cxxviii Table alphabétique des noms de plantes. 346. — R. Acetosella, 313. — R. alpinus, 313. — R. aquaticus, 313. — R. arifolius, 313. — R. conglomeratus, 313. — R. crispus, 313. — R. Hydro" lapathum, 313. — R. maritimus, 313. — R. maximus, 313. — R. obtusifolius, 313. — R. Patientia, 313. — R. pulcher, 313. — R. sanguineus, 313.— R. scutatus, 313. — Ruppia antarctica, 186. — Ruscus, XLVI. — Russula cya- noxantha, 288. — R. emetica, 288. — R. fœtens, 288. Saccharum, 171. — S. arundinaceum, 80, 171. — S. fallax Balansa, 80. S. Narenga, 80. — S. officinarum, 79. — S. procerum, 80. — S. sponta- neum, 80. — Sagina, 233. — Sagittaria sagittaefolia, 343. — Salicornia herbacea, 313. — Salix, 359. — S. alba, 315. — S. aurita, 315. — S. Caprea, 315. —S. daphnoides, 315. — S. frag-ilis, 315. — S. hastata, 315.— S. Lapponum, 315. — S, nigricans, 315. — S. phylicifolia, 315. — S. pur- purea, 315. — S. repens, 315. — S. triandra, 315. — S. Vasseuri, XLVi. — S. viminalis, 315. — Salsola Soda, 313. — Salvia, LXXViil. — S. glu- tinosa, 312. — S. verticillata, 312. — vSambucus nigra, 403. — Sanicula europaia, 250. — Sanguisorba officinalis, 247, — Sapindophyllum, XLVil. — Saponaria officinalis, 232. — Sarothamnus scoparius, 403. — Satureia hortensis, 312. — S. montana, 312. — Saussurea alpina, xlv. — S. depressa, XLV. — Saxifraga aizoides, 249. — S. granulata, 249. — S. hypnoides, 249. — S. muscoides, 249. — S. oppositifolia, 249. — S. Succisa, 251. — Schi- zodictyon purpurascens, 352. — Schizogonium Neesii,92. — Schizophyllum commune, 15. — Schizostachium ZoUingeri, 31. — Schizothrix, 351. — S. Brebissoniana, 351. — S. calcicola, 352. — S. chalybeus, 352. — S. Cress- wellii, 351. — S. fasciculata, 351. — S. Friesii, 352. — S. fuscescens, 352. — S. homotricha, 351. — S. lateritia, 352. — S. Mûlleri, 352. — S. pur- purascens, 352. — S. tinctoria, 351. — S. telephoroides, 352. — S. Zenkeri, 352. — Sciadophyllum capitatum, 359. — Scilla bifolia, 343. — S. nutans, 343. — Scirpus fluitans, 287. — S. lacustris, 345. — S. maritimus, 345. — Sclerantiius annuus, 286. — Scleria Balansa^, xxii. — S. scabrosa, xxii. — SCLERODISCUS Patouillard, 66. — S. nitens Patouillard, 66. — Scleropoa rigida, 286. — Sclerotium fibrisedum Karsten et Hariot, 363. — Scolopen- drium officinale, 348. — Scrophularia aquatica, 311. — S. nodosa, 311. — Scutellaria galericulata, 288. — S. minor, 287. — Scytonema, xiii. — S. Bangii, 352. — S. telephoroides, 352. — Secale, 347. — Sedum acre, 248. S. Cepaea, 287. — S. elegans, 248. — S. maximum, 248. — S. reflexum, 248. — S. sexangulare, 248. — Selinum carvifolium, 287. — Sematophyllum baviense Bescherelle, 205. — Sempervivum arachnoideum, Lxxxix. — S. hirtum, 249. — S. montanum, 249. — S. tectorum, 249. — Senebiera Coro- nopus, 417. — S. pinnatifida, 420, 428. — Senecio Jacobsea, 308, 346. — S. nemorensis, 308. — S. sylvaticus, 308. — S. viscosus, 289, 308. — S. vulgaris, 308. — Sepedonium fuscum, xxv. — Septoglseum Clusise Karsten etHariot, 362, — Séquoia, XLVi. — S. sempervirens,2ii. -r- Seseli colora- tum, 250. — S. glaucum, 250. — Sesleria caerulea, 234, 346. — Setaria glauca, 145. — S. intermedia, 145. — S. italica, 145.— Sphaeria Psoraleae, 359, 360.— S. striaformis, 357. — S. Taxi, 361 . — Sphœronema disseminatum Karsten et Hariot, 358. — Spha;rotropsis stereocauloides, xcvii. — Si- Table alphabétique des noms de plantes. cxxix laus, 250. — Silène arvatica, 340. — S. foliosa, 302. — S. gallica, 232. — S. inflata, 232. — S. italica, 232, — S. nutans, 232. — S. otites, 232. — S. repens, 302. — Siler trilobum, 249. — Sinapis alba, 413, 416, 41g, 443. — S. arvensis, 413, 416, 41g. — Siphoderma curvatum, 354. — Siphula, xcvi. Sirocoleum guyanense, 353. — Sisymbrium Alliaria, 386, 455. — S. hirsu- tum, 428. — S. Irio, 421, 42g. — S. obtusangulum, 428. — S. officinale, 386. — S. Sophia, 420, 428, 42g, 455. — S. supinum, 428, 42g. — Sium lati- folium, 250. — Solanum tuberosum, 400. — Soldanella alpina, 310. — So- lidago Virga aurea, 308. — Sonchus arv^ensis, 30g. — S. oleraceus, 30g. — S. palustris, 30g. — Sonderella,xix. — Sonneratia, xxxviii. — Sorbus aucu- paria, 248, 343. — Sorghum yulgare, 113. — Sparganium simplex, 287. — Spergula, 233. — Spergularia rubra, 233. — Sphagnum squarrosum, LXIX. Sphenolepidium, XLVI. — Sphinctrina turbinata, 38. — Spinifex squar- rosus, i6i. — Spirœa Aruncus, 247. — S. Filipendula, 247. — S. Ulmaria, 247. — Spirocoleus Lagerheimii, 355. — Spirogyra, xciii. — Spirulina, 357. — S. Jenneri, 357. — S. major, 357. — S. tenuissima, 357. — Spori- desmium mucosum, 363. — Sporobolus albens Balansa, 164. — S. diander, 165. — S. exilis, 164. — S. tenacissimus, 164. — S. tenellus Balansa, 164. S. virginicus. 164. — Stachys recta,'3i2. — Statice Limonium, 312. — Stel- laria graminea, 233. — S. Holostea, 233. — S. média, 233. — S. nemorum, 233. — S. uliginosa, 233. — Stenodesmia, xx. — Stenotaphrum complana- tum, i6i. — Sterculiacées, l. — Stereodon angustifolium, 204. — S. juliformis, 204. — Stereum involutum, 20. — S. Kunzii, 20. — S. perga- menum, 21. — S. spectabile, 20. — Sticta aurata, xcvi. — S. aurora, xcvi. — Stictina limbata, 215. — Stigmatidium crassum, 2gg, — Stipa arguens, 116. — Succovia balearica, 41g, 427. — Sureau^ g, — Symphori- carpus vulgaris, 258. — Symphyosiphon Bangii, 352. — S. chalybeus, 352. — Symphytum, 311. — Symploca, 354. — S. fasciculata, 354. — S. Frie- siana, 352. — S. hydnoides, 354. — S. muralis, 354. — S. Muscorum, 354. S. Ralfsiana, 352, — Syringa, XLix. — S. villosa, 317. — S. vulgaris, 25g, 400. Tanacetum, 357, 35g. — T. Balsamita, 308. — Taraxacum, 345. — T. Dens-Leonis, 30g. — Taxodium, Lxxix. — Teesdalia nudicaulis,4ig. — Te- tragonolobus siliquosus, 246. — Teucrium Botrys, 312. — T, fruticans, 312. — T. lucidum, 312. — T. montanum, 312. — T. Scorodonia, 312. — Thalassia Hemprichii, 177, 2go. — T. testudinum, 6g, 2go. — Thalictrum angustifolium, 231. — T. aquilegifolium, 230. — T. flavum, 230, 288, 347. — T. fœtidum, 231.. — T. macrorhynchum Franchet, 302. — T.majus, 230. — T, minus, 231, 347.. — Tlié^ 147. — Thecopsora areolata, 246. — T. Galii, 251. — T. Vacciniorum, 310. — Thelephora badia, 20. — T. caesia, gi. — T, caperata, 21. — Themeda arguens, 116. — T. ciliata, 116. — T. effusa Balansa, 115. — T.Forskalii, 116. — T. gigantea, 116. — Thermopsis alpina, 303. — Thesium alpinum, 313. — T. divarica- tum, IX. — T. humifusum, 313. — T. montanum, 313. — T. rostratum, 313. — Thlaspi arvense, 232, 386, 41g, 427. — 1\ montanum, 232. — Thorea, xx. — Thouarea sarmentosa, 161. — Thuidium tamariscellum, cxxx Table alphabétique des noms de fiantes. 204. — Thuretella, xix. — Thuyites, XLVi. — Thymus Serpyllum, 312. — Thysanolaena acarifera, 136. — Tichothecium microcarpon, Ll. — Tilia, 260, 400, xLix, Lxxviii. — T. crenata, ix. — Tiliacées, l. — Tilla^a muscosa, 289. — Tilletia Sphagni, LXX. — Todea barbara, il. — Tolypo- thrix, XIII. — Torreya nucifera, 210. — Torula antennata, 92. — Torula densa Karsten et Hariot, 362. — T. ignobilis Karsten et Hariot, 362. — Trachylia tympanella, 39. — Trachypus baviensis Bescherelle, 203. — Trametes cinnabarina, 16. — Trametes cornea Patouillard, 16. — T. cu- bensis, 16. — T. eleg-ans, 15. — T. lactea, 16. — T. nitida Patouillard, 17. — Trematodon tonkinensis Bescherelle, 201. — Trentepohlia abietina, 88, 179, 193. — T. arborum, 88, 179, 193. — T. aurea, 86, 179, 192. — T. betulina, 89. — T. Bleischii, 89. — T. capitellata, 192. — T, chinensis, 179, 192. — T. de Baryana, 92. — T. depressa, 52, 180, 196. — T. dialepta, 179, — T. diiïracta, 180, 195. — T. diffusa, 51, 180, 196. — T. effusa, 179, 193. — T. elongata, 88, 179, 193. — T. Jolithus, 89, 179, 194. — T. jucunda, 179, 192. — T. Kurzii, 87, 179, 194. — T. lagenifera, 89, 179, 194. — T. Lag^erheimii, 193. — Trentepohlia Leprieurii P. Hariot, 53, 180, 196. — T. Monilia, 180, 196. — T. odorata, 87, 89, 180, 195. — T. pannosa, 87. — T. pleiocarpa, 194. — T. polycarpa, 87, 192. — T. recurvata, 92. — T. Reinschii, 90, 92. — T. rig-idula, 90, 180, 195. — T. setifera, 193. — T. si- nensis, 89. — T. tenuis, 89. — T, torulosa, 195. — T. Tuckermaniana, 192. — T. umbrina, 89. — T. uncinata, 192. — T. velutina, 192. — T. vil- losa, 87, 179, 193. — T. viridis, 92. — T. Wainioi P. Hariot, 88, 179, 194. — T. Willeana, 90, 92. — Trichodesmium, 355. — T. erythraeum, 356. — T. Hindsii, 356. — T. Thiebautii, 356. — Tricyrtis villosa, 319. — Tri- dens indicus, 167. — Trifolium, 246, 314. — T. arvense, 286. — T. orni- thopoides, Lxxvii. — Trig-onella ornithopoides, Lxxvil. — Triphrag^mium echinatura, 250. — T. Filipendulae, 247. — T. Isopyri, 231. — Triphragmium setulosum Patouillard, 58. — T. Ulmariae, 247. — Tripog-on abyssinicus, 166. — Trisetum flavesccns, 286. — Triticum, 347. — T. repens, 230, 347. — Trollius europseus, 231. — Trullula olivascens, 362. — Tuber aestivum, 316. — T. magnatum, 316. — Tulipa Gesneriana, 343. — Turnerella, xix. — Tussilago Fartara, 308, 347, Lxxviii. Ulex nanus, 287. — Umbilicus pendulinus, 249. — Uralepis fusca, 167. — Urceolaria bryophila, 296. — U. g-ypsacea, 296. — U. scruposa, 295. — UrÉdinées, 229, 245. — Uredo Agrimoniaî Eupatoriae, 247. — U. Alismatis, 343. — U. alpestris, 232. — U. Bellidis, 308. — U. Festucae, 347. — U. Fici, 314. — U. Galanthi, 344. — U. Glaucis, 310. — U. Ilicis, 315. — U. involu- crorum, 251. — U. Oxalidis, 234. — U. Phyllireae, 310. — ■ U. Planta- g-inis, 312. — U. Polygonorum, 59. — U. Polypodii, 348. — U. Scolopendrii, 348. — U. Symphyti, 311. — U. Tropaeoli, 233. — U. Vialse, xxxvil. — Urochloa panicoides, 139. — U. semialata, 139. — U. Acetosae, 313. — U. Aconiti lycoctoni, 231. — U. acutatus, 343, 344. — U. alpinus, 313. — U. Anag-yridis, 245. — U. Anthyllidis, 246. — U. Astragali, 246. — U. Behenis, 232. — U. Beta;, 313. — U. Cacalisc, 307. — U. caryo- phyllinus, 232, 233. — U. Croci, 344. — U. Dactylidis, 230, 347. — U. Table alphabétique des noms de plantes. cxxxi Erythronii, 343, 344.. — U. Fabae, 246. — U; Ficarîae, 230. — U. Genistse tinctorise, 245, 246. — U. Geranii, 233. — U. Hedysari obscuri, 246. — U. inaequialtus, 232. — U. Junci, 309, 345. — U. Liraonii, 312. — U. lineatus, 345. — U. Medicag-inis falcata*, 246, — U. Ornithogali, 343. — U. Orobi, 246. — U. pallidus, 245, 246. — U. Parnassiae, 232. — U. Phaca;, 246. — U. PbaseoH, 246. — U. Phyteumatum, 310. — U. Pisi, 246, 314. — U. Poae, 230, 347. — U. Polygoni, 313. — U. Rumicis, 313. — U. Salicorniai, 313. — U. Salsolae, 313. — U. Scillarum, 343, 344. — U, Scrophulariae, 311. — U. scutellatus, 314. — U. Solidaginis, 308. — U. sparsus, 233. — U. striatus, 314. — U. Terebinthi, 234. — U. Trifolii, 246. — U. tuberculatus, 314. — U. Urticae, 314. — U. Valerianae, 251. — U. Veratri, 343. — U. verrucu- losus, 232. — Urtica, 345. — U. dioica, 314. — U. pilulifera, 314. — U. urens, 314. — Usnea ceratioa, 128. — U. dasypog-a, 128. — U. florida, 127. — U. hirta, 128. — Ustilago lycoperdospora, 57. — U. Penniseti, var. tunkinensis Patouillard, 57. — U. seg-etum, 57. Vaccinium Myrtillus, 310. — V. ulig-inosum, 310, — V. Vitis-Ida^a, 310, 342. — Valeriana dioica, 251. — V. officinalis, 251. — V. sambucifolia, 251, — Valerianella eriocarpa, 251. — V. olitoria, 251. — V. rimosa, 287. — Variolaria amara, 283. — V. communis, 281. — V. cong-lobata, 278. — V. discoidea, 281. — Vella annua, 419. — Veratrum album, 343. — V. Lobelianum, 343. — V. nigrum, 343. — Verbascum nigrum, 311. — V. phlomoides, 311. — Vermicularia corvina Karstenet Hariot, 359. — Vero- nica alpina, 312. — V. Anagallis, 311. — V. longifolia, 311. — V. montana, 311. — V. Parmularia, 288. — V. spicata, 311. — V. scutellata, 288. — V. urticsefolia, 311. — Viburnum Cazioti, IX. — Vicia cracca, 246, 286. — V. hirsuta, 286. — V. megalotropis, 305. — V. ramosissima Franchet, 305. — V. sativa, 246, xxvi. — V. sepium, 246, xciv, — Vinca major, 311. — V. minor, 311. — Vincetoxicum officinale, 311, 342. — Viola alba, 232. — V. biflora, 232. — V. canina, 232. — V. cornuta, 232. — V. elatior, 232. — V. epipsila, 232. — V. kitea, 232. — V. odorata, 232. — V. palustris, 232, 288. — ViOLARiÉES, L. — Vitis, 259. — V. vinifera, 403. — Vossia cambogiensis Balansa, 109. — Vulpia pseudo-myuros, 286. Wahlenberg-ia hederacea, 340. — Widdring-tonites, XLVi. — Wilsoniella tonkinensis Bescherelle, 201. Xenodochus carbonarius, 247. — Xy^ria Botrys Patouillard^ 63. — X. compuncta, 63. ''■ Zea Mays, 76, 400. — Zelkova crenata, ix. — Zinania latifolia, 161. — Zostera, 244. — Z. marina, 41, 44, 69, 71, 177. — Z. Muelleri, 75. — Z. oceanica, 221. — Z. nana, 41, 43, 68, 70, 73, 177. — Z. nodosa, 118. — Zoysia pungens, 135. — Zygodesmus phyllophilus Karsten et Hariot, 362. Paris. — J. Uersch, imp. 2â, PI. Denfert-Rochereau. V . ,^;, ^■-''.iS! f%.'-vi-. a.' ■/^ ■Xi; ?5?S^ ■^\i ■ri^-"' \_r^:-:. fi- W:% ■ > -i,' -.M :^ ^- ■ ^--^^^-4^. :■ -v/- V : ;ï.^ /r- ^' :^,- • • '<•■ .s.^i,,,^ '■'-■<. -s .■V: :'fU40^;v-..li^^y,-->:-; .>ï!î^^t' *. /■ y <.-\ ^ /'^ iVv •/ .'^?ïli P" ^W^ >> ■'5:: t y •r- S' ^s v^ X T- .-^ ^^-^ •/^A *' M ^^i^- 'M^.^ A ^ ■-^% V ^ tfr f^ ^*'^ ■^. Â^ .*jf;'^'*«