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Bâillon a trouvé, dans les marais de Mennecy (Seine- et- Oise), un intéressant Carex, intermédiaire par tous ses caractères au C. riparia et au C . filiforuns , c'est- à-dire qui joignait aux feuilles et à l'aspect robuste du premier les utricules velus du second. Ce Carex fut d'ailleurs facilement rapproché d'une espèce connue depuis longtemps, le C. evohita Hartm., plante observée en Suède d'abord, puis dans diverses stations de l'Europe centrale, mais non encore signalée en France, ou plutôt dont la présence y avait été oubliée, comme je le dirai plus loin. On me permettra de, résumer ici brièvement ce que l'on sait du C. evohita Hartm. Il a été décrit à Stockholm, en 18 18, par Cari J. Hartman, dans les Wetenskaps-Academiens Handliiigar (Acta Hobnien- sïaj, p. 156 et 157, d'après des spécimens découverts sur le bord de quelques petits lacs de Suède, au voisinage de Stockholm, et qui furent tout d'abord comparés au C. riparia et au C. fiiïfor- mis, « cujus formam evohitam fere constituit », dit Wahlenberg. Le C. evohita fut peu de temps après observé en Bavière, aux environs d'Ulm ; Koch le cite dans les diverses éditions de son Synopsis. Plus récemment, M. Nyman a fait connaître, dans le Conspechis florœ Etiropeas, les nouvelles stations de cette plante, toujours rare partout oii elle a été rencontrée; ce sont : Liegnitz, en Silésie; Dorpat, dans la Russie occidentale, et enfin Kukojszas, en Transylvanie. Il est à remarquer qu'aucune localité française ne se trouve citée dans les diverses Flores, ni dans les Catalogues de plantes 2 JOURNAL I)K BOTANIQUE de France, qui se sont succédé depuis 1 846 ; et pourtant en 1 842 , dans X Introduction à tine Flore analytique des enviions de Pa- ris, p. 137, MM. Cosson, Germain et Weddell ont signalé le C. evolnta en ces ternies : C.Jilifonnis p. evoluta (C. cvolnta Hartm,). RRR. Mennecy (Des Etangs). Puis, dans la première édition de la Flore des environs de Paris (1845), on trouve une nouvelle mention de la plante avec cette addition : Feuilles planes plus larges que la tige ; bractées non engainantes, même l'infé- rieure. — Trouvé une seule fois à Mennecy mêlé avec le type (Des Etangs). Il n'est pas douteux que M. Cosson n'ait du reste contribué à faire oublier lui-même l'indication qu'il avait four- nie, en négligeant complètement ce Carex de Mennecy dans la deuxième édition de sa Flore, et il a fallu que la plante fût à nouveau retrouvée par M. Bâillon, dans la même localité, pour ramener l'attention sur elle. Il est inutile de donner une nouvelle description du Carex evolnta ; on en trouvera de bonnes dans le Cyperographia d'An- derson, p. 21, et dans les trois éditions du Synopsis de Koch. Comparés à ceux de la Suède, que l'on peut considérer comme types puisqu'ils proviennent des localités même où la plante a été découverte, les spécimens de Mennecy ne s'en écar- tent que par des différences légères; des feuilles moitié plus étroites (3 à 4 mm. de largeur au lieu de 6 à 10 mm,), canalicu- lées dans leur portion inférieure et non presque planes, légère- ment carénées vers la base; les feuilles florales, ou bractées, sont aussi plus étroites, longuement subulées, comme dans le C. filifonnis ; en même temps les utricules de la plante de Men- necy sont sensiblement plus allongés, l'acumen subulé des écailles les dépassant sensiblement. Du reste la longueur de ces écailles par rapport aux utricules est aussi variable dans les spé- cimens de Mennecy que dans ceux des lacs de Suède, c'est-à-dire qu'ils sont tantôt aussi longs, tantôt presque moitié plus courts, sans qu'on doive, semble-t-il, attribuer la moindre valeur à ces particularités, puisqu'on les observe chez un même individu ou quelquefois sur un même épillet. On pourrait résumer les différences qui distinguent la plante de France de celle de Suède en disant que dans la première les feuilles ont une tendance plus marquée vers la forme de celles du C. filiforfmSy tandis que les écailles, par leur long acumen, et A. Franchet. — Le Carex evoluta Hartin. aux environs de Paris. Carex evoluta Hartm., d'après un spécimen de Mennecy. — A, coupe trans- versale de la portion inférieure de la tige ; — C, coupe transversale de la por- tion supérieure ; — B, coupe transversale d'une feuille ; — D, utricule ; — E, écaille. 4 JOURNAL I)K BOTANIQUE les utricules, abstraction faite de leur pubescence, rappellent davantage le C. riparia ; c'est absolument le contraire qui a lieu pour la plante de Suède. Faut-il voir dans cette diversité de formes le résultat du rôle interverti des parents, si l'on admet l'hybridité chez cette plante? Un examen attentif des utricules du C. evoliita de Mennecy fait voir que dans aucun d'eux les achaines ne sont développés. C'est là un argument en faveur d'une origine hybride ; mais je reconnais qu'il n'est pas sans réplique, beaucoup de causes pou- vant amener la destruction de l'ovule. Une autre raison peut aussi être invoquée ; c'est la rareté de la plante ; j'ai dit plus haut qu'en Suède on la trouvait accidentel- lement; à Ulm, elle a, paraît-il, disparu complètement; à Menne- cy on ne la connaît que dans un fossé, au milieu des C. filijonnis et rïparia, à l'exclusion de toute autre espèce ; mais comme le rhizome rampant du C. evohita est extrêmement vigoureux, il est possible qu'il n'ait existé primordialement qu'un individu unique de la plante, bien qu'elle occupe aujourd'hui le fossé sur une longueur de 4 à 5 mètres environ. A Mennecy l'identité des ascendants ne paraît pas pouvoir être contestée, puisqu'on ne trouve dans le voisinage de l'hybride aucune autre espèce qui puisse être supposée /^ri?;//. En Suède, le doute pourrait exister, le C. riparia et le C.pahtdosa végétant avec le C . fîlifoi'inis dans l'un des lacs où le C. evoluta a été ren- contré. On a d'ailleurs signalé des plantes très voisines du C. evo- luta dans la production desquelles le C. pahidosa se substituait auC. riparia, et Focke, Die Pflanzeji- Alise JiHnge , p. 407, con- sidère la plante d'UIm (C Kockiana Schuebler et Mart.) comme un C .Jîliforinisy~^C . pahtdosa , réservant les C. filifonm's et ripa- ria pour parents au C. evoluta Hartm., ainsi que l'avait dit avant lui Wimmer (C. riparia X filiformis). Il y aurait intérêt à étudier comparativement ces plantes d'origines diverses, ne fût-ce que pour chercher à préciser des différences qui permissent de les distinguer, en y joignant l'exa- men du C. pseudo-7iutans Bor,, mal à propos rapproché du C. evoluta par Nyman et tout à fait omis par K. Richter dans son récent fascicule des Plantas europeas. E. Belzung. — Sur le développement de l'amidon. 5 SUR LE DÉVELOPPEMENT DE L'AMIDON Par M. E. BELZUNG Le dernier fascicule des Annales de M. Pring-sheim publie un nouveau travail sur le développement de l'amidon, dont l'auteur est M. Eberdt (i). L'opinion qui y est exprimée diffère assez no- tablement de la doctrine de M. Schimper pour qu'on apprécie la valeur des arguments avancés par l'auteur; en outre, la lecture de ce mémoire m'a sug-g-éré quelques remarques personnelles que je désire présenter, tout en analysant l'ouvrage dans ses parties essentielles. I. — M. Eberdt étudie d'abord le développement des grains d'amidon dans les grains de chlorophylle. 11 n'admet pas l'o- pinion de M. Schimper, d'après laquelle les grains d'amidon nés dans la profondeur des corps chlorophylliens ont une structure concentrique, tandis que ceux qui apparaissent au voisinage de leur surface l'auraient toujours excentrique. Dans une même plante, le Phaj7is gi'andifolhis par exemple, les grains d'amidon naissent en effet des deux manières, aussi bien vers le centre qu'à la périphérie, et dans un grand nombre d'autres, il est même absolument impossible d'indiquer le lieu précis de leur première apparition. On sait que, tant que les grains d'amidon restent inclus dans les corps chlorophylliens, ils n'offrent aucune diffé- renciation en couches concentriques ; celles-ci n'apparaissent, dans le cas du développement plus ou moins central, que lors- qu'il ne reste plus trace du grain vert {Cereus), et, dans le dé- veloppement prétendu périphérique, que lorsque le grain d'a- midon fait librement saillie dans la cavité cellulaire, après avoir traversé l'enveloppe du grain de chlorophylle. Ce dernier cas est celui des grains d'amidon à hile excentrique : M. Eberdt n'admet pas que leur structure puisse être ramenée, comme le veut M. Schimper, à une inégalité de croissance provenant de la si- tuation unilatérale du corps chlorophyllien soi-disant géné- rateur; car, de même que les grains d'amidon du type du Cereus^ c'est-à-dire concentriques, grandissent nécessairement dans le suc de la cellule et par la seule action du protoplasme, quand il ne reste plus trace de grain de chlorophylle, de même les grains I. Oscar Eberdt, Beilràge sur Entstehiuigs geschichte dey Stàrke (Jahrbûcher fur wissenschaftliche Botanik, Band 22, Heft 3). 6 JOURNAL DR BOTANIQUE excentriques, dit l'auteur, sont nourris par le protoplasme dans toute leur portion en contact avec ce dernier, c'est-à-dire dans toute la partie qui n'attient plus au corps chlorophyllien. J'ai déjà présenté les grains d'amidon, quels qu'ils soient, comme des formations grandissant uniquement dans et par le protoplasme. M. Eberdt, lui, admet, si je l'ai bien compris, car il ne s'exprime pas formellement, l'intervention successive du grain de chlorophylle pour le premier âge, puis du protoplasme pour le reste du développement, ce qui est difficilement accep- table. Quant au mécanisme de la croissance des grains d'amidon, M. Eberdt ne croit pouvoir l'expliquer qu'en admettant l'intu- susception, et non pas l'apposition, comme le veut M. Schimper. II. — L'auteur examine ensuite le développement de l'amidon dans les tissus incolores. Selon M. Schimper, on le sait, les leucites ou plastides préexistent dans la plante et se rencontrent partout, sans du reste jamais périr, sinon avec la cellule qui les renferme; selon moi, ils n'existent à peu près nulle part; selon M. Eberdt enfin, ils existent d'abord pour disparaître ensuite. M. Schimper signale bien dans son premier travail des cas où les leucites paraissent se constituer par différenciation du pro- toplasme; mais c'est là une chose secondaire pour lui. La divergence de vues entre les deux auteurs précités est dans la fonction attribuée par eux aux leucites. Pour M. Schimper, ce sont les transformateurs des principes assimilables qui leur arrivent, en amidon, en un mot les générateurs de l'amidon, bien que fréquemment, selon ce même auteur, le leucite ait à'peuprès disparu quand le grain d'amidon n'a atteint que la moitié environ de sa taille définitive; pour M. Eberdt, leur destinée est de se transformer purement et simplement, sur place, en matière amy- lacée, et ainsi il y aurait deux phases dans le développement du grain d'amidon, savoir : la transformation du leucite ou mieux de la présubstance en amidon, puis la croissance du noyau amy- lacé ainsi constitué, et la différenciation en couches concen- triques. On jugera tout à l'heure des observations qui ont permis à l'auteur d'avancer cette opinion. III. — Examinons maintenant la structure observée par l'auteur dans les principales plantes qui ont servi de base à son travail. E. Belzung. — S/ir le développement de l'amidon. >j Dans le Philodendron grandifolium, les leucites, d'après M. Schimper, existent déjà dans le point végétatif de la tige, et les grains d'amidon naissent au-dessous de leur surface en assez grand nombre. Voici comment s'exprime en substance M, Eberdt au sujet du développement de ces leucites. « Les plus jeunes cellules sont remplies d'un protoplasme finement granuleux ; à un âge un peu plus avancé, une partie de ce protoplasme se transforme en granulations plus grosses; celles-ci, en présence de l'iode, montrent d'abord dans leur intérieur un point rou- geàtre, puis seulement, les granulations grossissant, un petit grain bleuissant. Enfin les granulations entières bleuissent. Les grains d'amidon ainsi constitués sont réunis par groupes de deux, trois ou davantage et simplement entourés de particules proto- plasmiques. » Ainsi donc, des granulations albuminoïdes se dif- férencieraient dans le protoplasme, constituant la substance fon- damentale qui doit se transformer en amidon. En ce qui concerne la « substance fondamentale » dont il vient d'être question, M. Eberdt me permettra de lui dire que, dans le travail sans doute incomplet et fantaisiste, comme il se plaît à me le dire, que j'ai publié sur la question, j'exprime déjà une semblable idée, comme il pourra en juger par les deux pas- sages suivants : « Aux premiers moments de leur existence (i), ils (les grains d'amidon de l'embryon du Haricot) ressemblent par leur forme et leur grandeur aux granulations protoplasmiques qui les en- tourent, et alors il est difficile de se défendre de cette idée que les granules d'amidon ne sont autre chose que des granulations protoplasmiques imprégnées par la substance amylacée bleuis- sante... » Et plus loin (2) : Dans les tubercules à.' Alstrœmeria psitta- ci'na, les cellules du sommet a présentent autour du noyau une matière protoplasmique très finement granuleuse, . . . qui se colore en jaune par l'iode. Une renferme aucune substance étrangère. Dans des cellules un peu plus âgées, on observe dans le même protoplasme une foule de granules amylacés de même taille que les granulations protoplasmiques. On est même tenté au premier 1. Er. Belzung, Recherches niorph. et physiol. sur l'amidon et les grains de chlorophylle (Ann. des se. nat., VIP série, tome V, page 198). 2. Loc. cit., page 222. 8 JCJURNAL DE BOTANIQUE abord de les considérer comme des granulations protoplas- miques imprégnées de substance amylacée bleuissante... » Mais je considérais et je considère encore cette manière de voir comme illusoire et, pour des raisons que l'on trouvera dans mon ti'avail à] la suite des passages précédents, j'ai admis que les grains d'amidon naissent entre les granulations protoplasmiques, dans le] suc de la cellule. Cette opinion se trouve du reste confirmée par les nouvelles recherches que j'ai faites dans le courant de l'année dernière (i). M. Eberdt pourra même se rendre compte que les ligures I et 2 de la première planche de son mémoire ne sont pas autre chose que la répétition des figures i à 5 d'une part, 104 à 106 d'autre part de mon travail, avec cette différence qu'il s'agit dans le premier cas de grains composés, dans le second de grains simples. Si j'ai reproduit les passages précédents de mon travail, c'est uniquement pour montrer que l'auteur en question, qui le critique, ne l'a cependant pas lu assez complètement pour y trouver, avec figures à l'appui, l'opinion qui, à peu de chose près, sert de base à son travail. Or, cette opinion, j'avais dû l'abandonner dans le cours même de mes recherches, presqu'aussitôt après l'avoir conçue, sous la pression de divers faits contradictoires. Du reste, les figures i à 4 de la planche XI de l'auteur me pa- raissent absolument insuffisantes, en ce qui concerne le détail de la structure protoplasmique, et je ne crois pas qu'il soit possible de se servir d'observations portant sur des granulations aussi fines pour parler de l'existence d'une « substance fondamentale du grain d'amidon », et encore moins de sa métamorphose sur place en amidon. En outre on ne connaît ni le grossissement, ni la manière dont les observations ont été faites, toutes choses ce- pendant importantes pour rendre l'entente possible. Si je fais cette remarque, c'est parce que les figures de mon travail, que j'ai citées tout à l'heure comme étant les analogues des figures i et 2 de M. Eberdt, ont été observées selon moi à un grossisse- ment tout à fait insuffisant et ne sauraient prétendre à faire con- naître l'arrangement des granulations protoplasmiques; c'est ce dont je me suis convaincu dans mes récentes recherches. I. Le travail auquel je fais allusion, actuellement en cours d'impression, pa- raîtra prochainement dans les Annales des Sciences naturelles.' E. Belzung. — Sur le développemettt de l'amidon, g A propos du rhizome du Canna gigantea, ce que, dit l'au- teur, M. Schimper prend pour les restes des leucites au contact des grains d'amidon adultes, n'est pas autre chose que le proto- plasme avoisinant qui enveloppe peu à peu les grains d'amidon pour en provoquer la dissolution. Nous attendrons de plus am- ples données sur ce phénomène, caries fig-ures delà planche XII qui lui sont consacrées ne nous paraissent nullement concluantes. J\I. Eberdt reprend ensuite le développement de l'amidon dans le tubercule du Phajns gi-andifolÙLS , une de ces plantes qu'il faudrait au contraire abandonner tant que le développe- ment ne sera pas précisé dans les cas simples. Les fuseaux que M. Schimper considère comme des leucites produisant de l'ami- don, que M. A. Meyer envisage comme des cristalloïdes au contact desquels se trouve le vrai leucite, granuleux et très petit, ^\I. Eberdt les tient pour sa substance fondamentale, qui se métamorphose en amidon, et le leucite précédent pour un simple petit amas protoplasmique. C'est, on le voit, la confusion même. Viennent ensuite des paragraphes relatifs à la Pomme de terre, aux Euphorbiacées, autant de recherches qui ne peuvent avoir de sig^nification que lorsqu'on part de l'œuf. IV. — En résumé, M. Eberdt subordonne comme M. Schim- per le développement des g-rains d'amidon à la présence de cor- puscules albuniinoïdes dans la cellule ; le premier les qualifie de « substance fondamentale des g"rains d'amidon », le second de (c générateurs d'amidon. » Dans l'idée de M. Schimper, ces corpuscules (ou leucites) sont proprement les agents de la transformation des principes plastiques en amidon, chose qui n'est nullement démontrée. Dans l'idée de AI. Eberdt, au contraire, ces mêmes corpus- cules sont passifs dans la genèse de l'amidon, et c'est le proto- plasme de la cellule qui opère leur transformation en un noyau amylacé, puis élabore l'amidon qui constituera les couches concentriques du grain adulte; à cet effet le protoplasme se dif- férencierait tout autour des grains d'amidon en une pellicule, qui peut être limitée à un côté du grain, lorsque ce dernier, pendant sa croissance, l'a traversée et reste en partie libre dans le protoplasme ordinaire. Je n'ai pas attendu la venue de M. Eberdt pour reconnaître lo lOURNAL DR BOTANIQUE le caractère invraisemblable de la théorie de M. Schimper et pour attribuer au protoplasme le rôle essentiel dans l'élabora- tion de l'amidon. Quant à sa conception de l'origine du grain amylacé, elle me paraît insoutenable pour deux raisons : d'abord parce qu'elle a pour point de départ une observation insuffi- sante, renouvelée en quelque sorte de mes propres recherches, ainsi qu'on l'a vu plus haut ; ensuite, parce qu'il est irrationnel de vouloir, avec les simples arguments invoqués par M. Eberdt, que le grain d'amidon se constitue en deux temps, savoir, d'abord le noyau du grain avec une substance figurée pour ori- gine, puis seulement les couches concentriques. Le même pro- toplasme a donc à la fois pour mission de métamorphoser la « substance fondamentale » en amidon et d'élaborer ensuite, apparemment d'une autre manière, le reste de la substance amylacée. Tout naturellement, pour ce même auteur, les leucites ne peu- vent pas se transformer en grains de chlorophylle, puisqu'ils se convertissent intégralement en amidon ; ce serait simplement le protoplasme avoisinant qui les constituei"ait. C'est ainsi que dans la Pomme de terre verdie, lorsque les grains d'amidon font place plus ou moins complètement à des grains de chlorophylle, le protoplasme voisin se dispose en manière de calotte à l'une des extrémités de chaque grain amylacé, puis verdit. La calotte verte s'étend ensuite sur le grain tout entier, qui parallèlement se résorbe peu à peu. Ainsi se trouve constituée une zone verte circulaire, d'origine protoplasmique. Ce fait est résumé dans la huitième conclusion de l'auteur : « Sous l'influence de la lumière, ce n'est pas la substance fondamentale qui verdit, mais bien le protoplasme qui y attient, » Je dois encore faire remarquer ici à M. Eberdt que ce fait est formellement exprimé et figuré dans mon travail. Voici en effet comment je m'exprime (i) : « On voit çà et là le protoplasme qui entoure vui grain d'amidon verdir sur une certaine étendue, généralement contre le côté du grain qui est soumis à l'action des radiations (pi. VIII, fig. 139, 140). Au contact de ce plasma vert, le grain subit une faible résorption, qui est quelquefois accusée par sa forme concave en cette région... » Mais ce phé- nomène si apparent, que M. Eberdt considère comme général, I. Loc. cit., pag-e 248. E. Belzung. — Sur le développement de l'amidon. w m'a toujours paru comme exceptionnel, et la plupart des autres g^rains d'amidon sont le siège d'une autre métamorphose pen- dant le verdissement, comme le montrent mes figures relatives à ce sujet. Les leucites (mieux la substance fondamentale), dit M. Eberdt, ne proviennent pas par division les uns des autres, mais naissent de la différenciation du protoplasme. Voilà une idée à laquelle, ce me semble, je suis également arrivé pour le développement de certains grains de chlorophylle (i) dans des plantules d'un âge déterminé, et dont je compte, du reste, reprendre l'étude. V. — Je viens de montrer que les conclusions des recherches de M. Eberdt sont toutes exprimées secondairement dans mon premier travail et que la plupart d'entre elles sont aujourd'hui, à mes propres yeux, insuffisantes, comme je l'indiquerai dans mon prochain mémoire sur cette question que je désire revoir d'un bout à l'autre. Je me hâte d'ajouter que l'idée principale à laquelle j'étais arrivé tout d'abord subsiste pleine et entière. Mais là n'est pas le point important. Il s'agit bien plus, en effet, de savoir si les recherches que je viens d'analyser, et même la plupart de celles de M. Schimper et des autres auteurs qui sont d'accord avec lui, répondent à la question de l'origine de l'amidon. Je pense formellement que non. Après une pre- mière étude d'une question de ce genre, c'est-à-dire avec une expérience insuffisante, on peut, je suis le premier à le recon- naître, se figurer qu'il est possible d'arriver à la connaissance de l'origine de l'amidon, en examinant le point vég^étatif de pousses diverses, ou encore des organes adultes, et définir ainsi les rap- ports entre les grains d'amidon et la partie du corps protoplas- mique qui la reçoit. Le point végétatif d'une pousse, comme celle, par exemple, qui se développe sur un tubercule de Pomme de terre, se ressent évidemment de la structure de ce dernier, dont elle procède et qui est une structure adulte, et il est absolument inadmissible que, parce que dans un tubercule adulte (ou jeune) on trouve des grains d'amidon logés dans des corpuscules albu- minoïdes, on vienne dire que l'amidon nait dans des leucites, est élaboré par eux, etc.. La question est de savoir ce qu'est ce prétendu leucite, d'où il vient, quelle est en un mot son origine} Or, il n'y a qu'une I. Lac. cit., page zdo et fig. 50 et 52. 12 )OURNAL DE BOTANIQUE seule manière d'arriver à connaître l'origine et le développement vrais de l'amidon, et par suite des leucites, c'est l'étude de la structure protoplasmique, d'abord dans l'œuf ou dans les très jeunes embryons avant toute apparition d'amidon, puis aux divers âges delà plantule jusqu'à l'édification de la plante adulte. Alors seulement les rapports observés dans cette dernière ou dans les méristèmes apparaîtront clairement comme une structure transformée, et non comme la structure d'origine. Et, chose curieuse, les auteurs en question se sont attachés de préférence, semble t-il, aux plantes où les choses se passent avec plus de complexité que dans la grande majorité, par exem- ple celles où il y a lieu de tenir compte de la présence d'un cris- talloïde, comme le Phajiis gi^andifolïîts , le Canna gigantca, \ AcanthepJiippiimt silhetense, etc. , et quand on aura remarqué qu'il s'agit là de tubercules ou autres organes très éloignés de la structure première, on reconnaîtra qu'on ne peut rien conclure de précis de pareilles observations, fussent-elles absolument exactes, en ce qui concerne l'origine vraie de l'amidon et des prétendus leucites. Une seule fois, M. Eberdt a étudié des embryons, ceux du CJienopodmin Bonus Henricus, mais des embryons plus ou moins rapprochés de l'état de maturité, et naturellement, à cause de la densité du contenu cellulaire, il n'a pu établir les rapports entre l'amidon et les parties du protoplasme où il se trouve en- globé. 11 a simplement constaté l'existence de grains d'amidon composés, logés dans un corpuscule protoplasmique granuleux (pi. XII, fig. 14). Si M. Eberdt avait eu à ce moment l'idée bien naturelle de remonter jusqu'à l'embryon très jeune, il aurait, je crois, résolu la question dans le sens que j'indiquerai pour d'au- tres plantes dans mon prochain mémoire. Certes, on peut reconnaître, quoi qu'il arrive, et sans être accusé de partialité, que la doctrine de M. Schimper, avec toutes ses incompatibilités, avec ses hypothèses insuffisamment justi- fiées, avec ses lacunes en ce qui concerne l'origine vraie, a été l'objet d'une faveur, disons mieux, d'un engouement excessif, et par son insertion dans les traités les plus en vue, s'est trouvée en quelque sorte transformée en une docti^ine officielle. Mais il est non moins juste de dire que le travail de M. Eberdt est radi- calement impuissant à l'ébranler. A Fr. G.w. — Sur la juoyphologie des Cladophora. 13 Nous venons de dire en effet que les prétendus développe- ments de cet auteur ne correspondent pas à V origine vraie, qui est à rechercher dans l'embryon très jeune et seulement dans l'embryon, et qu'ainsi ses recherches sont entachées dans leur principe. Et voilà pourquoi les conclusions qu'en tire M. Eberdt ne sont pas et ne peuvent pas être l'expression de la vérité. SUR LA MORPHOLOGIE DES CLADOPHORA Par M. Fr. GAY. Toutes les espèces du g-enre Cladoplwi^a vivent, au moins au début de leur existence, fixées à un substratum. L'étude des moyens de fixation que possèdent ces vég^étaux ne paraît pas avoir été entreprise ; la littérature algolog-ique ne contient du moins presque rien sur ce point. Nos observations sur deux espèces, communes dans la région de Montpellier, nous ont mon- tré l'utilité qu'il y aurait à combler cette lacune : l'appareil fixa- teur doit fournir des caractères pour la classification des formes, la plupart inextricables, qui composent le genre; il paraît jouer dans le développement un rôle considérable. Chez le CladopJiora glomerata , l'organe de fixation a l'ap- parence d'un véritable rhizome rampant à la surface des galets ou des rochers, auxquels l'Algue est fixée. 11 se \\ f" (p^^ compose de rameaux \\ '"•• \~X p\X— Lv courts, irréguliers dans xV- ( / 1^ ^"'"C/' leur forme et leur dis- \\ jY (XXXu\ y~'^'^ tribution, semblant naî- ^vljlj/ ^^—^—^^''-^^CS^ tre les uns des autres '^'~\Iji ""V^'''^^""— 'vV^ sans ordre et sans règle \j /^p-, i). Les cellules ^'■g-i--— Cladophoraglomeraia. — Portion d'un rhizome, ° j gross. 60 ; /, base du thalle dressé. elles-mêmes n ont pas l'aspect des cellules qui constituent les tiges dressées ; elles sont raccourcies, elliptiques ou subglobuleuses, souvent même sans forme régulière. Leur contenu est vert et offre la structure nor- male des cellules de Cladophora; on y observe plusieurs noyaux. Les thalles dressés naissent du rhizome à la manière des ra- meaux végétatifs ordinaires. Une cellule émet, de préférence^au 14 JOURNAL DE BOTANIQUE voisinag-e de Tune de ses extrémités, un tube qui se sépare bien- tôt par une cloison, se dresse, s'allong-e, se cloisonne et se ra- mifie, en même temps que s'accroissent les dimensions des ra- meaux. L'axe primitif qui relie le thalle adulte au rhizome reste grêle. Aussi le point d'attache de la plante manquerait-il de so- lidité, si un moyen de renforcement ne lui était fourni par le dé- veloppement de rhizines : les cellules des branches les plus bas- ses émettent, vers leur partie inférieure, des prolongements tubuleux grêles qui s'allongent jusqu'au substratum, où ils adhèrent par leur extrémité. Un rhizome produit toujours plusieurs thalles dressés qui s'enchevêtrent pour former une seule touffe. Son rôle est celui d'un organe à la fois fixateur et propagateur. 11 peut servir aussi à assurer la conservation du végétal. Au commencement de l'hiver, le thalle visible se détruit le plus souvent, tué par la gelée ou arraché par les crues; en été, le retrait de l'eau cause fréquemment sa disparition. Le rhizome ré- siste à ces accidents. Pourvu d'une abon- dante réserve amylacée, recouvert d'une o"aneue de carbonate de chaux et souvent entremêlé de Nostochinées filamenteuses, il supporte, sans périr, le froid et, si elle n'est pas trop prolongée, la dessiccation. Quand les conditions meilleures reviennent, il germe et produit de nouveaux thalles. Les cellules se comportent en somme comme des kystes. Le CladopJwra fracta possède aussi un rhizome. Nous l'avons étudié chez une forme qui paraît différente du type, qui, en tout cas, montre quelques particularités de développement qui auto- risent à la distinguer provisoirement par l'épithète dwîorpha. Il est formé de filaments épais, sinueux, rameux, d'apparence beaucoup plus régulière que ceux de l'espèce précédente ; les cellules sont c^dindriques, dix à c^uinze fois plus longues que larges (fig. 2). Il en naît de petits thalles ramifiés, dont les bran- ches extrêmes s'allongent en filaments de diamètre plus fort que ceux d'où ils dérivent, qui acquièrent un grand développement, mais restent simples comme des Rhizoolonïmit ; tout au plus pré- Fig. 2. — Cladophora frac- ta, forrn. dimorpha. — Rhizome, gross. 125 ; — if, base du thalle dressé. Fr. Gay. — Sur la jiiorphologie des Cladophora. 15 sentent-ils, comme ces derniers, de loin en loin, un court ramus- cule. Ces filaments, formant des amas enchevêtrés, ne tardent pas à être séparés de l'Algue mère par la rupture des minces ra- meaux qui les retenaient; ils viennent alors à la surface de l'eau en masses flottantes, qu'il serait facile de confondre avec les Rhîzoclonmin, bien que plusieurs caractères anatomiqnes per- mettent de distinguer les productions végétales appartenant aux deux genres. Un tel mode de développement n'a pas encore été signalé, malgré l'intérêt qu'il présente; il est certain qu'on le re- trouvera et qu'on pourra rattacher à des espèces adhérentes les masses libres de Cladopho7^a qu'on rencontre si fréquemment dans les fossés maritimes, les marais salants, les ports et les baies tranquilles, et dont la détermination est toujours incertaine ou inexacte, lorsqu'elles ne sont pas constituées par la plante en- tière détachée de son substratum ou qu'elles ne conservent pas à peu près intacts les caractères de la plante fixée, comme il arrive ordinai- rement pour les Cladophora Macal- laiia, rectangiUaris , gract'h's, etc. Les thalles flottants de la forme que nous étudions deviennent, dans certaines conditions, le siège d'une ramification que l'on peut considérer en quelque sorte comme anormale. Elle apparaît notamment lorsque les filaments passent l'hiver sans périr, ou lorsqu'on les cultive dans un milieu confiné. On voit naître alors des ra- meaux peu nombreux, distribués sans ordre et demeurant grêles par rap- port aux axes qui les ont produits (fig- 3)- L'observation superficielle d'une semblable transformation, l'attribution fautive des amas flottant aux Rhizoclom'um, pour- raient conduire à admettre des relations génératrices entre ce genre et les Cladophora ;W. ne serait pas étonnant que les faits de polymorphisme allégués par quelques auteurs (i) eussent une telle origine. On voit, d'ailleurs, combien il faut apporter de I. Voyez Borzi, Studi algologici, p. 52, tab. 5. Fig. 3. — Cladophora /racla, fonn dimorpha. — Filament flottant en voie de ramification, gross. it;. i6 JOURNAL DE BOTANIQUE prudence et de circonspection dans la détermination des Clado- phora et la création de nouvelles espèces dans un groupe géné- rique qui en renferme déjà trop. CHRONIQUE. L'Académie des sciences a décerné ses prix dans sa séance publique annuelle du 20 décembre dernier. Nous sommes heureux de trouver au nombre des lauréats deux de nos fidèles collaborateurs, MM. M. Gomont et P. Hariot, auxquels nous adressons nos plus vives félicitations. M. Gomont a obtenu le prix Desmazières pour un Mémoire manuscrit intitulé : Elude monographique sur les Oscillariées. C'est un résumé de ce Mémoire que l'auteur a publié récemment dans notre Journal. Un des prix Montagne a été décerné à M. P. Hariot pour ses travaux sur les Algues, notamment pour sa monographie du genre Trentepohlia^ publiée également dans ce Recueil, et qui, dit le rapporteur de l'Institut, « justifierait à elle seule la récompense que lui décerne la Section de Botanique pour l'ensemble de ses publications. » Le second prix Montagne est attribué à M. le Dr Billet pour un travail intitulé : Contribution a l'étude de la morphologie et du dévelop- pement des Bactériacces. La Société botanique de France a procédé dans sa séance du 26 décembre au renouvellement annuel de son bureau. Ont été élus : Président, M. Roze; premier Vice-Président, M. Prillieux; Vice-Présidents, MM. Costantin, Flahault et Guignard; Secrétaires, MM. G. Camus et Devaux; Vice-Secrétaires, MM. Danguy et Jeanpert. M. le Dr Julius Wortmann, l'un des rédacteurs en chef du Botanische Zeiiung, vient d'être appelé à la direction de la station de recherches de physiologie végé- tale à Geisenheim. Nous apprenons la mort de M. Ch. Fourcade, ancien conservateur du Musée d'histoire naturelle de Bagnères-de-Luchon, bien connu des botanistes qui ont exploré les Pyrénées, et celle de M. Ch. Veulliot, l'ardent mycologue de la région lyonnaise. M. P. Genty, occupé à la préparation d'une Monographie illustrée des Pin- guicula européens et plus particulièrement français, serait très reconnaissant aux botanistes qui voudraient lui envoyer, 15, rue de Pouilly, à Dijon, quelques pieds vivants des divers représentants de ce genre. Le Gérant: Louis Morot. Paris. — J. Mersch, imp '.l^ V\. Denferl-Rochei'oau- 5" ANNEE. N" 2. 16 JANVIER iSgi. jVuxn-rL-L'L~Lr.-L'i -.----**»*».»»»»»«»»»»»»»»*»»*»■■■■■■■■■■ ■^*»»»»*«»«««*j.*j.*ji ■■■■■■■■■■■■o^iii- ■-■■-». ...»«»«»»».-. .. , JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis IVIOROT. PLANTES NOU\^ELLES du Thibet et de la Chine occidentale RECUEILLIES PENDANT LE VOYAGE DE M. BONVALOT et du Prince HENRI D'ORLÉANS EN I 890 Par MM. Ed. BUREAU et A. FRANCHET. Pour mettre les botanistes qui prendront connaissance des diagnoses suivantes à même d'avoir une idée suffisamment exacte de la position des localités citées, il nous paraît indispensable de donner un aperçu de l'itinéraire suivi par M. Bonvalot et le prince Henri d'Orléans. Nous nous servons, pour l'indiquer, de l'atlas de Stieler, sur lequel on le retrouvera facilement; Les voyageurs ont formé leur caravane dans la Sibérie méri- dionale, à Semipalatinski, et se sont dirigés vers le sud-ouest, par Sergiopol, jusqu'à Kapal, puis, au sud-sud-est, jusqu'auprès de Telek. Là, changeant brusquement de direction en marchant versl'est, ils ont pénétré dans les montagnes du Tien-shan, qu'ils ont parcourues sur une longueur de 300 kilomètres, mesurés en ligne droite, et d'où ils sont sortis par la passe de Narat, située au nord-ouest de Karashar. Cette passe donne accès dans le Tur- kestan chinois, qu'ils ont traversé du nord au sud, faisant route par Korla, Kutmet-kûl, Uiman-kûl, Tschetico et Tscharchatyk ; puis ils ont franchi la frontière du Thibet et ont continué dans la même direction jusqu'à 60 kilomètres de Lhassa. Là, les autori- tés du pays les ont empêchés de s'approcher davantage de la ville sainte du Bouddhisme, mais leur ont fourni les moyens de gagner la frontière de Chine. Les voyageurs ont marché alors de l'est à l'ouest, de Lhassa vers le Se-tchuen, par une route dif- férente de celle qu'avait prise le P. Hue en 1846, et, dans ce tra- jet, ils n'ont pas eu à traverser moins de 45 cols. A Tsiamdo, ils i8 JOURNAL DR BOTANIQUE ont suivi du nord au sud la vallée de Lan-tsou jusqu'à Kiang-ka ; puis ils ont repris la direction est-ouest et, entrant en Chine, dans le vSe-tchuen, ils ont passé par Batang- et Litang. Arrivés à Ta-tsien, dans le pays du Sifan, ils se sont dirigés une dernière fois vers le sud, ont passé par Niang-fan-wey, Wei-li^ sont en- trés dans la province du Yun-nan, ont continué leur route par Yun-nan-fou, Mang-hoo, Mang-tzé et sont arrivés dans le Ton- kin, à Lao-kai. Ils n'avaient plus alors qu'à descendre le fleuve Rouge jusqu'à Ha-noi. L'herbier recueilli pendant cet immense trajet est entièrement l'œuvre du prince Henri d'Orléans. Tous les échantillons ont été récoltés et préparés par lui, et il les a accompagnés d'étiquettes donnant des indications relatives à la plante elle-même et à la station ou à la localité dans laquelle elle croissait. Cet herbier, qui a été transporté au milieu de difficultés très grandes, et qui nous est cependant parvenu en bon état, renferme près de 500 espèces. Elles proviennent de trois régions différentes : 14 seu- lement sont des montagnes du Tien-chan ; toutes les autres ont été cueillis soit entre Lhassa et Batang, soit au sud de cette dernière ville, dans le Se-tchuen et le Yun-nan. Nous nous bornons, en ce moment, à donner une courte des- cription des espèces nouvelles, réservant pour plus tard 1 enu- mération complète des plantes qui composent l'herbier et les conclusions qu'on peut tirer, au point de vue de la géographie botanique, de cette exploration scientifique sans précédents. Glematis lancifolia, sp. nov. Caulis lignosus, abbreviatus, fere e basi divisus, ramis inferne tantum foliatis, rigidis; folia petiolata, coriacea, glaberrima, in- tense viridia, e basi obtusa vel rotundata lanceolata vel ovato- lanceolata, acuta, triplinervia ; rami floriferi pro maxima parte nudi, foliis ad bracteas lineares adductis; inflorescentia abortu simplex, pedunculis oppositis, unifloris, supra médium bibrac- teolatis ; sepala oblonga, obtusa, patentia, extus sericea ; stami- num filamenta glabra, antheris vix vel non longiora; carpella villosa, ovata, complanata, longe caudata, cauda eximieplumo- sa, pilis sordidis. Planta erecta, 12-15 poll. ; foliorum limbus 6-8 cent. long.. 2-3 cent, basi latus ; flores diam, i poll. Ed. Bureau et A. Fraxchet. — Plantes nouvelles dit Tkibel et de la Chine. 19 Chine, prov. de Se-tchuen, au sud de la Ta-tsien-lou. Voisin du C. so}igarica; feuilles d'un vert sombre et non très glau- ques ou blanchâtres; rameaux florifères dressés, raides, dépourvus de feuilles dans presque toute leur longueur. Les rameaux du C. so)iga- rica portent des feuilles également développées jusque dans le voisi- nage de la panicule; toute la plante est plus diffuse. Meconopsis Ghelidonifolia, sp. nov. Caulis ramosus, inferne setulis conspersus, superne glaber ; folia inferiora et média breviter petiolata, setulosa, limbo ambitu ovato-deltoideo, pinnatipartito, segmentis 2-1 jugis, petiolulatis, ovatis, incisis, lobis obtusis, partitione terminali trifida ; fo- lia superiora glabrescentia, subsessilia, late ovata, inciso-lobata, lobis ovatis apice rotundatis, inferiore antice projecto caulem amplectanti ; pedunculi omnes axillares, graciles, glabri, folio subduplo longiores; sepala 2, glabra ; petala 4, in sicco sordide fia va; ovarium (seu capsula juvenilis) ovato-oblongum apice in stylum brevem attenuatum ; stigmatis lobi 6-8, reflexi, placentis nerviformibus oppositi. Planta subbipedalis, glauca; folia inferiora 8-10 cent, longa et lata, superiora duplo minora; flores diam. circiter 4 cent. Chine, prov. de Se-tchuen, près de Ta-tsien-lou. Plante d'un aspect très différent de celui des autres espèces du genre et qui devra peut-être constituer un genre particulier ; mais le mode de déhiscence des capsules n'est pas connu et la forme du jeune fruit, atténué au sommet en style court mais distinct, semble surtout rapprocher la plante des Aleconopsis. D'autre part les feuilles rappellent davantage celles du Cathcartïa, dont les capsules sont cylindriques, tronquées et nullement atténuées au sommet, sans style distinct. Meconopsis Henrici, sp. nov. Caulis retrorsumstrigosus, imabasitantum foliatus, uniflorus; folia lineari-oblonga, obtusa, in petiolum brevem attenuata, utraque faciestrigis rufîs conspersa; flos amplus, saltem sub an- thesi erectus, intense purpureo-violaceus, petalis 7-9, late obo- vatis basi distincte unguiculatis, patentibus; stamina ultra 70, brevia, antheris aureis, ovatis ; ovarium depresso-globosum, longe setosum ; stylus gracilis ovario longior ; stigma ovatura acutiusculum stylo tantum paulo latior. 20 JOURNAL DE BOTANIQUE Semipedalis ; folia, incluso petiolo, 5-6 cent, longa; flores circiter 8 cent. diam. Chine, prov. de Se-tchuen, gazons secs avant Ta-tsien-lou, en venant de Batang, 24 juin 1890, Très belle espèce, qui ressemble surtout au M. simplicifolia Hook. et Thomps. ; elle en diffère par sa taille moins élevée, quoique le fleur soit aussi grande, par la forme globuleuse-déprimée de l'ovaire, par l'allongement du style qui se termine en stigmate ovale à peine plus épais que le diamètre du style, même durant l'anthèse. Dans le M. simplicifolia l'ovaire est oblong, atténué en style une fois plus court que lui et, dès l'anthèse, le stigmate est globuleux, 3 ou 4 fois plus épais que le diamètre de la colonne stylaire. Gorydallis elata, sp. nov. (Capnites). Caulis elatus inferne nudus, e medio folia- tus, superne ramosus, strictus ; folia papyracea, intense vi- ridia, breviter petiolata; limbus ambitu reniformis, ternatisectus, segmentis petiolulatis, suborbicularibus, tripartitis, lobis obova- tis 2-3fidis, lobulis lanceolatis subacutis; foha superiora sessilia inferioribus conformia, ad axillas ramulum floriferum foventia ; bracteae (praeter infimas inciso-flabellatas) lineares, pedicellum filiformem aequantes ; racemus laxus, elongatus ; flores (in sicco) purpurascentes, horizontales; sepala (etiara in alabastris non vi- sa) cite decidua ; calcar gracile, cylindricum, leviter arcuatum, apice non conspicue incrassatum, limbo paulo longius ; lamina dorso alata, late ovata, mucronulata, petalo inferiore vix bre- vior ; capsula brevis, oblonga, obtusa, in pedicellum reflexa; se- mina nigra, nitida, laevia. Subbipedalis; folia ambitu 4 cent, longa, 5 cent, lata ; flores 20 mm. longi; capsulas 12-14 iîiiîi* longae, 3-4 mm. apice latae. Chine, prov. du Se-tchuen, au sud de Ta-tsien-lou. Espèce bien caractérisée par la forme élargie de ses feuilles, forme qui ne se rencontre que dans un très petit nombre d'espèces de ce groupe, notamment chez le C. flexuosa Franch. , de Moupine (Thibet- Oriental), avec lequel le C. elata présente surtout de l'analogie. Mais dans la plante de Moupine les lobules des feuilles sont arrondis au sommet, les fleurs plus grandes et plus grosses, l'éperon plus épais, la grappe courte et compacte. Parrya ciliaris, sp. nov. Excapa, multiceps, pilis albidis simplicibus subcanescens ; Ed. Bureau et A. Fr anchet. — Plantes nouvelles du Thibet et de la Chine. 2 1 rami vestigiis foliorum anni prœteriti basi arcte vestiti ; folîa co- riacea, integerrima, lanceolata, acuta, pilis longioribus ciliata ; petiolus foliorum novorum brevîs, vetustorum limbum sequans ; pedunculi e collo plurimi, conferti, foliisbreviores, dense et bre- viter setulosi; sepala erecta, ovato-lanceolata, obtusa, margine membranacea, extus setulis plus minus hispidi; petala calyce duplo longiora, rosea, ungue longe exserto limbum breviter ova- tum duplo superante; stamina brevia ; siliqua ignota. Planta vix poUicaris; petala i cent, longa. Thibet méridional, C. dans les hautes montagnes sur la route de Lhassa à Batang. Le P. ciliaris ressemble au P. exscapa C. A. Mey., de la Sibérie; il s'en distingue facilement par la pubescence formée de poils blan- châtres, raides, qui recouvrent les pédicelles et les sépales, et se mon- trent plus allongés sur le bord des feuilles ; par la forme des feuilles qui, dans le P. exscapa sont spatulées, arrondies au sommet, et non lancéolées aiguës. Le/*. etcrycarpaWd.iC\m..^ du Kansu, est plus ro- buste, ses pétales sont d'une forme différente, obovales, à onglet court et sont à peine plus longs que le calice. Viola flavida, sp. nov. Rhizoma ad coUum pluriceps, ramis abbreviatis vestigiis pe- tiolorum anni prœteriti arcte vestitis; folia pubescentia, prae- sertim juvenilia subcinerascentia, petiolo brevi ; stipulae breviter adnatae, angustae, subulatae; limbus e basi cordata ovatus, obtu- sus vel parum acutus, crebre nec profimde crenatus ; pedunculi glabri folia non vel vix superantes, ad médium bibracteati, bracteis setaceis ; sepala lanceolata, acuta, postice denticulata; corolla lutea, calcare sepalis subduplo longiore, leviter incurvo ; petala oblongo-obovata, imberbia, nonstriata; stigma leviter convexum, rostro tenui, brevi. Foliorum limbus 20-25 î^"^*) petiolo 15-18 mill. longo ; flores vix 15 mm. Thibet méridional, sur la route de Lhassa à Batang; 11 mai 1890. Diffère du V. japonica Langsd., dont il a les feuilles, par ses fleurs jaimes^ moitié plus petites. Cette coloration est très rare chez les Viola du groupe des acaides auquel appartient le V. flavida; on l'observe pourtant chez une espèce japonaise, le V. KeiskeiW\(\. Dans les Illustr. I, p. 42, tab. 18, Wight a décrit et figuré sous le nom de V. Walkeri 22 JOURNAL DE BOTANIQUE une Violette de l'Himalaya à laquelle il attribue aussi des fleurs jaunes, mais par erreur semble-t-il ; le V. [F^T/z^^-r/ est rapporté par MM. Hooker et Thompson, F/, of. Brit. Ind.^ Vol. I, p. 183, au F^. Patri/n'ï'DC Silène platypetala, sp. nov. Caulis gracilis, ramosus, pube brevissiraa conspersus ; folia intense viridia, brevia, lineari-lanceolata vellinearia, acutissima, utraque facie punctis elevatis scaberula, margine laevi, angustis- sime cartilaginea ; inflorescentia depauperata, floribus 2-3 laxe cymosis; calyx obovatus, inconspicue nervatus, pilisbrevissimis albidis reversis vestitus, dentibus lanceolata-deltoideis, margine late membranaceis, demum nunc patentibus ; petala (pallide ro- sea?) obcordata; lamina latior quam longa, apice leviter emar- ginata, ad unguem utrinque dente triangulari aucta, ad faucem appendiculata, appendicibus erectis, contiguis, oblongis, obtu- sis; stamina haud^exserta, antheris atropurpureis ; ovarium etiam basi uniloculare, ovatum, carpophoro vix longius; styli 3. Planta pedalis; folia 2-3 cent, longa, vix 2-3mill. ad médium lata ; flores diam. fere 25 mm. ; petalorum lamina 8 mm. lata, 5- 6 mill. longa. Chine, prov. de Su-tchuen, entre Batang et Litang, dans les petits bois humides. 21 juin 1890. Espèce remarquable par sa gracilité et par ses feuilles étroites. Les pétales sont du même type que ceux du 5". cardiopetala Franch., du Yun-nan, c'est-à-dire que leur limbe est plus large que long, très su- perficiellement échancré au sommet, ce qui ne s'observe que dans un très petit nombre d'espèces du genre. Silène csespitosa, sp, nov. Acaulis, caespitosa; folia linearia, acuta, margine cartilagi- neo-setulosa, faciebus glabra; flores solitarii, pedicellis quam folia brevioribus calyceque pube brevi dense hispidis ; calyx e basi truncata parum attenuata cylindricus, dentibus brevibus, late ovatis, ciliolatis ; petala rosea, longe unguiculata; lamina fere ad médium usque bifîda, lobis linearibus parum divaricatis, ad unguem utrinsecus dente parvo aucta, ad faucem appendicu- lata, appendicibus parvis erectis, contiguis, ovatis, integris ; stamina inclusa, fdamentis inferne setulis brevissimis raris cons- persa; ovarium ovatum, etiam ad basin uniloculare, carpophoro brevissimo; styli 3. Ed. Bureau et A. Fraschet. — Plantes notivelles du Thibct et de Ix Chine. 23 Planta vix pollicaris ; folia 15 mm. longa, 2 mm. lata; flores 18 mm. longi, 15 mm. diam. Chine, prov. de Se-tchuen, au sud de Batang, au sommet d'une passe. L'une des plus petites espèces du genre et comparable, pour l'as- pect, au 5". acaulis de nos montagnes, mais bien différente par ses fleurs et la forme du calice. Astragalus polycladus, sp. nov. {Hypoglottis., sensu Baker, FI, of Bri'i. Iiid.). — Tota pube adpressa albida cinerascens, pilis strigosis basifixis; multicaulis, caulibus gracilibus, elongatis, decumbentibus; stipulae breviter connatae, ovato-lanceolatae ; folia subsessilia, foliolis 6-9 jugis, oblongis, subacutis vel leviter emarginatis ; pedunculi folio sœ- pius longiores ; flores parvi sub anthesi in capitulum ovatum dense congesti, mox praesertim inferne dissiti; bracteaî membra- naceae pilis albis longe ciliatae, lineares, pedicello duplo lon- giores ; calyx pilis nigris adpressis vestitus, tubo ovato dentibus insequalibus e basi lanceolata subulatis brevioribus ; corolla ca- lyce subtriplo longior, lutescens?, vexillo carinam et alas longi- ter superante ; legumen non exserte stipitatum, oblongum, acu- tum, facie dorsali sulco lato et profundo notatum, uniloculare, 5-7 spermum. Pedalis et sesquipedalis ; folia subbipoUicaria ; foliola 5-6 mm. longa; vexillum 7-8 mm. ; legumen 10-12 mm. Se-tchuen, au sud de Tatsien-lou. Port de VA. sikkimensis Benth. et de VAJenuicauUs Benth.; fleurs plus petites que celles du premier; fruits plus longs et plus aigus que ceux de 1'^. tenuicaulis ; il diiïère notablement de l'un et de l'autre par l'abondance des poils cendrés, apprimés, qui recouvrent toute la plante. Astrag-alus tatsienensis, sp. nov. (Phaca). — E trunco crasso multiceps, caudicibus brevissi- mis^ squamis suborbiculatis amplexicaulibus farctis ; stipulae coadunatae, parte libéra ovata, obtusa; petiolus pilis albis hispi- dus; folia 8-12 juga, foliolis ovatis, distincte petiolulatis, ad- presse albo pilosis; pedunculus foliis subaequilongus, patentim hispidus, erectus ; racemus ovatus haud densiflorus, floribus 10- i2;bracteae membranaceae, albidae, ovato-lanceolatae, cymbi- formes ; bracteolae nullae, pedicello brevi atro-piloso multo Ion- 24 JOURNAL DE BOTANIQUE giores; flores lutei, cernui ; calyx pilis longis, albidis et nigris imniixtis, dense et adpresse vestitus, tubulosus, dentibus tubo 3-plo brevioribus, auguste lanceolatis, acutis; corolla calyce triente longior, vexilli limbo quam unguis triplo breviore ; ova- riuin 2-3 ovulatum, longe et adpresse pilosum, stipite ovarium œquante. Folia 10 cent, longa, foliolis 5-6 mill. ; pedunculi 8- 10 cent. ; flores fere 2 cent. ; calyx 12-15 mill. Chine, province de Se-tchuen, près de Ta-tsîen-lou. L'^. tatsienensis appartient au même groupe que \A. yim7ianensis Franch., des montagnes de Likiang ; il est plus petit dans toutes ses parties; les poils du calice sont beaucoup plus longs; la corolle plus étroite dépasse le calice seulement d'un tiers, le limbe de l'étendard est 3 fois plus court que l'onglet. Dans VA. yunnanensïs la corolle est une fois plus longue que le calice et le limbe de l'étendard égale l'onglet. Astragalus litang-ensis, sp. nov. {Myobi'Oina Bunge). — Caulis brevissimus; stipulae mem- branaceae, pallidse, latissimae, alte connatae, apice tantumliberaî, lobis deltoideis, caulis basin arcte vestientes; folia rigida, ra- chide pilis albis hispida; foliola 23-27, distincte petiolulata, co- riacea, glabra, e basi rotundata lanceolata, in mucronem subpun- gentem desinentia ; flores 3-4 majusculi, in capitulum subsessilem congesti, breviter pedicellati, erecti; calyx pilis albis raris hirtellus, vix ad médium 5 dentatus, dentibus lanceolatis acutis- simis tubo paulo brevioribus ; corolla lutea, calyce duplo lon- gior; vexilli limbus unguem aequans, orbiculatus, emarginatus; carina et alœ aequilongae vexillo paulo breviores; ovarium gla- brum, brevissime stipitatum, ovulis 9-10. Planta vix 1-2 poil.; stipulae i cent, longae et fere latœ; folia subbipoUicaria, foliolis i cent, longis; flores 22 mm. circi- ter longi. Chine, province du Su-tchuen, dans la plaine de Litang; 16 juin 1890. Petite espèce remarquable par la consistance coriace de ses folioles d'un vert sombre et terminées en un mucron raide; elle paraît voisine de VA. acaulis Baker, Flor. of Brit. Ind., Il, 132; elle en diffère par son hispidité, la forme élargie des stipules et surtout par son ovaire presque sessile; dans XA. acaulis le calice est couvert d'une pubes- cence apprimée et l'ovaire est décrit comme distinctement stipité. E. Belzung. — Sur la diagnose microscopique de l'acide citrique. 25 Spiresa thibetica, sp. nov. Sufirutex humilis, ramis gracilibus, angulatis, glabrîs; gem- mae parvae, perulis ovatis dorso pubescentibus ; folia ramorum sterilium ignota, ramorum florentium breviter petiolata, prima aetate parce puberula, mox glaberrima, late ovata, apice rotun- data, integerrima, supra pallide virentia, subtus glauca; racemi floriferi brèves vel brevissimi, basi tantum foliati; foliis homo- morphis ; flores parvi distincte racemosi vel, racemo nunc con- gesto, quasi umbellati; receptaculum extus glabrum ; sepala ovato-deltoidea, obtusa, paulo longiora quam lata, erecta ; discus profunde crenatus, crenis 10 integris ; petala late obovata, sepalis parum longiora; stamina paulo exserta ; ovaria 5 ad suturam ventralem villosula, cœterum glabra; stylus brevis, exterior, apicalis. Folia, incluso petiolo, vix i cent, longa, 6 mm. lata; racemi 8-15 mm. longi; flores diam. 6 mm. Thibet, entre Lhassa et Batang. 25 mai 1890. Elégante espèce, dont les feuilles rappellent beaucoup celles du 5". priwifolia Sieb. et Zucc, du Japon; mais elles sont plus petites dans la plante du Thibet; celles des rameaux florifères sont très entières. Le iS". prunifolia a d'ailleurs les grappes plus allongées et les fleurs au moins deux fois plus grandes. {A suivre.^ - SUR LA DIAGNOSE MICROSCOPIQUE DE L'ACIDE CITRIQUE Par M. E. BELZUNG. Les acides organiques libres, qui sont comme l'on sait très abondants dans le suc de diverses plantes, ont déjà fait l'objet de nombreuses recherches, tant qualitatives que quantitatives; mais ces recherches sont purement chimiques, et la diagnose microscopique de ces principes ne paraît pas avoir été abordée jusqu'aujourd'hui. L'objet de cette note est de montrer comment on peut mettre en évidence la présence de V acide citriqiie dans une cellule vi- vante, particulièrement dans le Lupin blanc (Lupimts albtis). Schultze, qui a fait l'analyse chimique des graines de Lu- 26 JOURNAL DE BOTANIQUE pin, y a signalé notamment la présence de deux acides libres, l'acide oxalique et l'acide citrique, qui disparaissent pendant la germination ; le suc a du reste, dans les jeunes plantules, une réaction nettement acide. On peut, d'après cet auteur, extraire l'acide citrique des graines mûres du Lupin jaune (L. luteiis) de la manière suivante : on traite les graines par l'alcool, on évapore la teinture et on traite le résidu par l'eau ; la solution permet de caractériser et d'isoler l'acide citrique. Dans le but de vérifier par une autre méthode la présence de l'acide citrique, j'ai cherché si, par un traitement approprié, on ne pourrait pas provoquer dans les plantules mêmes la précipi- tation de cet acide, par exemple sous la forme de citrate de cal- cium, sel peu soluble dans l'eau à froid, mais soluble en pré- sence des acides et des alcalis. A cet effet, j'ai fait développer déjeunes plantules, longues de deux ou trois centimètres à peine, dans une solution de ni- trate de calcium, la racine seule plongeant dans le liquide. La solution était assez fréquemment renouvelée pour que le déve- loppement ne fût pas entravé par la végétation étrangère ; dans ces conditions, la germination s'est poursuivie pendant plusieurs semaines. Les solutions de nitrate, diversement concentrées, employées dans ce but, renfermaient de i à 3 grammes du sel par litre. Les plantules ne tardèrent pas à l'absorber et à le contenir bientôt dans tous leurs membres. On peut s'en rendre compte au moyen de la dissolution connue de diphénylaraine dans l'acide sulfurique : des traces de nitrate prennent au contact de ce réactif une colora- tion bleue intense, qui passe ensuite peu à peu au vert. Or, des coupes pratiquées soit dans la racine, soit dans la tige, soit dans les cotylédons, et plongées dans le réactif, bleuissent presque immédiatement . Avant d'étudier les modifications survenues dans les plan- tules, il est nécessaire de préciser la forme cristalline du citrate de calcium, que les traités de chimie ne donnent qu'incomplète- ment, du moins pour le but particulier que nous nous proposons ici. « Le sel précipité ordinaire est confusément cristallin. Au bain-marie, il se transforme peu à peu en fines aiguilles micros- copiques de même composition (Dict. de Wûrtz). » E. Belzung. — Sur la diagnose microscopique de l'acide cilrique. 27 En dissolvant le citrate pulvérulent du commerce dans l'eau additionnée d'une très petite quantité d'acide citrique, et por- tant ensuite la liqueur à l'ébullition, on obtient pendant le refroi- dissement un précipité qui, ob- servé au microscope, se montre formé, non seulement de fines aiguilles isolées, mais encore de houppes et surtout de sphé- rocristaux nombreux, plus ou moins serrés (fig. i). Considérons maintenant les plantules de Lupin, après quel- ques jours de développement dans le nitrate de calcium. En examinant au microscope, soit dans l'eau, soit dans la glycérine pig. i.- citrate de calcium du commerce, étendue, une coupe faite à sec ^0"s la forme cristallisée.- Gross. 2000. dans les cotylédons frais, on ne trouve tout d'abord aucune cristallisation dans les cellules, ce qui semble indiquer que le citrate de calcium, provenant de l'action de l'acide citrique sur le nitrate, est maintenu en dis- solution dans les acides restés libres au sein du liquide cellu- laire. Mais au bout de quelques minutes, et surtout le lendemain, de nombreux sphérocristaux, formés d'aiguilles courtes, plus ou moins serrées, ainsi que de très abondantes aiguilles isolées ou fasciculées, envahissent le parenchyme tout entier (fig. 2). Certaines cellules sont même littéralement remplies de sphé- rocristaux. Au bout de quel- ques jours, ils se dissolvent len- Fig. 2. — Une cellule du parenchyme cotyié- tcmeut dans l'eau de la prépa • donaire. — d, nombreuses aiguilles de ci- rcix\r\V\ trate de calcium \/, grains de chlorophylle ; a, b &t c, sphérocristaux particulièrement Cc SOHt bien là, OU le VOit, abondants dans certaines cellules — Gross. , . ... ^ 1500. des cristaux identiques a ceux 38 JOURNAL DE BOTANIQUE que l'on peut obtenir avec le citrate de calcium des laboratoires. La même cristalb'sation de citrate se produit lorsqu'on rem- place dans le liquide de culture le nitrate par l'acétate de cal- cium, que d'ailleurs la germination se fasse à l'obscurité ou à la lumière. Lorsqu'on étudie les plantules après cinq ou six semaines de germination dans le nitrate de calcium, on trouvée dans l'épider- me des cotylédons, que l'on peut facilement détacher par lam- beaux, des sphérocristaux ou des houppes de citrate de calcium d'une remarquable netteté, mais tout formés au sein des cellules (fig. 3). Le parenchyme vert des mêmes plantules n'en présen- ^'S' 3- "~ Cellules épidcrmiques, vues de face. — a, houppe de citrate de calcium; 5, gout- telettes oléagineuses brillantes ; c, noyau. — Gross. 1500. tait pas trace au moment même de l'observation, mais devenait, comme d'ordinaire, le siège d'une cristallisation abondante au bout de quelques minutes, sous forme de fines aiguilles. L'épi- derme était à ce moment incolore et abondamment pourvu de gouttelettes oléagineuses brillantes, sauf au niveau des cellules stomatiques. Peut-être, à cette phase de la germination, l'appau- vrissement des cellules épidermiques en matières plastiques, particulièrement en acides organiques, était-il devenu tel que le citrate de calcium a pu se déposer au fur et à mesure qu'il se constituait, au lieu de rester dissous dans un excès de ces mêmes acides, comme dans le cas ordinaire. En procédant à cette petite recherche, nous espérions tout d'abord arriver à mettre en évidence la présence de l'acide oxa- lique par la formation de l'oxalate de calcium ; mais nous n'avons vu se former aucune trace de ce sel ; ce qui permet peut-être de conclure que l'acide oxalique libre, caractérisé par Schultze dans l'analyse d'un poids assez considérable de plantules, p. Hakiot. — Le genre Polycoccus Kïtizing. 29 n'existe qu'en quantité très faible dans chaque cellule, surtout comparativement à l'acide citrique, qui y est extrêmement abondant. Le Haricot, le Pois, la Vesce, la Gesse, la Fève, le Maïs, soumis au même développement dans le nitrate ou l'acétate de calcium, n'ont été le siège d'aucune cristallisation ultérieure. LE GENRE POLYCOCCUS KUTZING Par M. P. HARIOT. Le genre Polycoccus a été créé, en 1841 , par Kùtzing- dans un mémoire peu connu (i), mais sans la moindre description (loc. cit. p. 67). La planche Q (fig-. i-i 2) jointe à ce travail, explique les différentes phases du développement de cette Algue, telles que les entendait le célèbre algologue, et son passage à des formes d'une organisation plus élevée : Protonema, Nostoc, Eii- tosira, Oscillaria, Sphcerozyga, etc. Nous n'avons pas à revenir sur ces singulières idées qu'on a tenté de faire revivre il y a peu de temps encore. Dans le Phycologïa generali's , en 1 843 (p. 171), Kùtzing donne une description du nouveau genre et place le Polycoccus puncii- J or mis au voisinage des Palmella, Microcystis, Boirydina, etc. Pour lui, il établit le passage au Nosioc lichenoides et aux Oscil- laires : « geht m Nostoc lichenoides tmd Oscillarien ûber ». En 1845, dans le Phycologia germamca (p. 148), il est de nouveau question du Polycoccus, et vers la même époque les Tabula phy- cologicœ (i. t. 10 f. 67) donnent une figure de la plante en ques- tion. En 1849, dans le Species Algarum (p. 211), on trouve une description plus détaillée que dans les ouvrages antérieurs, mais il n'y est plus fait mention des idées précédemment émises. Nous reproduisons ici cette description : « Phycoma minutulum punctiformesubglobosum, excellulis tenuiter membranaceis primariis secundariis que arcte congestis I. Die Umwandlung niederer Algenformen in hôhere, so wie auch in Gattun- gen ganz verschiedener Familien und Klassen hôherer Cryptogamen mit zelligem Bau (Naturktindige Verhandelingen van de Hollandsche Maatschappij dey We- tenschappen te Haarîem^ 1841). 30 JOURNAL DR BOTANIQUE et caducis, secundariis polygonimicis compositum. Gonidia (seu cellulaî tertiariae monogonimicaî solidae) libéra, subœqualia. « P . p2inctiforims (\oc. cit. Q. 1-4). P. nigrum, magnitudine capitis aciculae minoris, cellulis obscure cœruleo-olivaceis, go- nidiis globosis homogeneis diara. 1/700-1/500 ». — In agris, ad terram nudam. Autumno. » Pendant de longues années le genre Polycoccus reste plongé dans l'obscurité. En 1864, Rabenhorst le cite dans le Flora eii- ropasa Algarimt (IL p. 55. fig. 9) et lui assigne une place entre les Gouiphosphasin'a et les Cœlospha^riiun dans la famille des Chroococcacées. Kircliner, en 1878 {Kryptoganien- Flora von Schlesien, Algen, p. 256), en fait un Microcystis sous le nom de M. pimciiforijtis et le range également dans les Chroococcacées au voisinage du GonipJiosphasria aponina et du Polycystis ichtJiyoblabe. Les Lichenologues avaient cependant, à différentes reprises, signalé la présence du Polycoccîts dans le thalle ou les céphalo- dies de certains Lichens. M. Schwendener, en 1869, en fait men- tion et l'indique (i) dans quelques espèces du genre Pamiaria {P. rîibigiiwsa-çdx exemple), le faisant rentrer dans le type Nos- tocacée. Il peut être intéressant de faire remarquer combien la nature des gonidies est variable dans des genres et même dans des espèces voisines : le Pamiaria nigra renferme des Scyto- némées ainsi que les Coccocarpia; les Psoroma sont habituelle- ment constitués par des Pleurococcaccées, etc. La même année, M. Baranetzky (2) indique le Polycoccus dans le thalle du Peltigera cam'na. La figure qu'il en donne rappelle exactement celle de Kûtzing. M. Baranetzky signale la ressemblance .qui existerait entre cette plante et les Mlci^ocystis qui n'en différeraient que par leur station aquatique. Nous verrons quelle peut être la cause de cette erreur d'interpréta- tion. M. Forssell, en 1883 (3)> ^^^^ ^^ nouveau le genre Polycoccus et le montre entrant dans la constitution des céphalodies du Lo- baria (Ricasolia) aniplissiuia (p. 20, t. 2, f. 11- 13) « gonidia 1. Schwendener, Die Algentypeii der Flechtengonidien. Bàle 1869. 2. Baranetzky, Beitrag sur Kcnniniss des sclbststandigen Lebens der Flech- tengonidien (Pringsheim's Jahrbi'icher f. vissens. Bot., VII, 1869). 3. Forssell, Studien ô'Jver Cephalodiemia bidraz iill kànnedomen oni lafvarnes anatomi och utvecklingshistoria. 1883, p. Hariot. — Le genre Polycoccus Ki'ttsing. 31 cephalodii post cîilitLrain ïn aère hinnecto in Polycoccum puncti- formem transformata » et, plus loin (p. 91 , f. 25), il reconnaît que les pseudo-céphalodies du Psoro7Jia Hypnoriuii renfermeraient la même Algue, tandis que le thalle serait constitué au point de vue g-onidial par des Chlorophycées. Enfin, M. le D'' Wainio, d'Helsingfors, lors de son séjour au Muséum, a appelé notre attention sur cette plante. Lui-même dans un ouvrage qui vient de paraître (i), a signalé « gonidia polycoccoideo-nostocacea » dans quelques Peltigera, dans les Sticteœ, dans certains Lobaria (sections Lecanolobarina et Lo- barina) , dans les Pannaria, dans certains genres de CoUéma- cées tels que Lepi'docollema et Leprocolleuia. Nous avons eu la bonne fortune de trouver dans l'herbier Montagne un échantillon envoyé par Kûtzing et recueilli à Nordhausen. ]\Ialgré la rareté des individus mis à notre disposi- tion, il nous a été facile de reconnaître que le PolycocciLS pnnct?'- fonnis était indubitablement un Nostoc qui ne pouvait en quoi que ce soit être séparé du Nostoc Hedertilœ Meneghini. La seule différence réside dans ce fait que la plante de Meneghini est aqua- tique et croît sur les Leutna, tandis que l'Algue décrite par Kût- zing est terrestre et habite sur la terre humide. Les dimensions des cellules végétatives sont les mêmes dans les deux plantes, variant de 2 à 4 p.; il en est de même en ce qui concerne les spores qu'on y rencontre en abondance. C'est une des plus exiguës des espèces de Nostoc connues jusqu'à ce jour. Kûtzing ayant publié le Polycocctts p^tnctiforuiis dès 1841, et Meneghini n'ayant fait connaître son Nostoc HederzUœ qu'en 1849, la priorité appartient à Kûtzing. En admettant deux va- riétés basées sur les stations respectives, on peut établir la sy- nonymie suivante : Nostoc pîinctifornte (Kûtzing) loc. cit., 1841. N. Hederîila3 Bornet et Flahault, Revis. Nos t. Heter. IV. p. 189. a. terrestre (Polycoccus ptuictiforuiis Ktg. loc. cit.; Anabœna chalybea p amethystea Ktg,, Sp. y^lg., p. 288; Bormosi- phon gramilaris Kûtz., p. p., loc. cit., p. 301. ^. aqîiaticuîJi (Anabaena Hedei'tdêe Kûtz., Sp. Al g., p. 287, Nostoc Hederulœ Menegh., in Kûtz. loc. cit. I. Wainio, Etude sur la classificatmt et la morphologie des Lichens du Brésil \Àfà.^& à part des Acta pro Fatma et Flora Fennica, VII, 1890). 32 JOURNAL DE BOTANIQUE A cette variété appartient la plante de Padoue sur les feuilles de Levtna; les autres localités signalées par MM. Bornet et Fla- hault appartiennent à la première variété. Cette plante, comme d'ailleurs d'autres espèces du même genre, présente des filaments extrêmement serrés, entrelacés, formant des globules de forme sphérique. Les premiers obser- vateurs, trompés par cette apparence, n'ont pas reconnu qu'ils avaient affaire à un Nostoc , et c'est de là, bien certainement, que vient la ressemblance qu'on a signalée entre le Polycocczis , les Microcystis et d'autres Algues de la famille des Chroococca- cées. Le traitement par l'acide sulfurique, en redonnant à cette plante ses caractères propres, fait voir qu'il s'agit bien d'un Nos- toc. Les Lichenologues, se reportant à la figure donnée parKût- zing dans ses TabiUœ phycologicas, ont attribué 2M.Polycocctts les gonidies fournies par les petites espèces de Nostoc. CHRONIQUE. La Commission de surveillance et le Directeur-Conservateur du Muséum d'His- toire naturelle de Nantes, encouragés par un groupe nombreux d'amis des sciences des différents départements de l'Ouest, ont pris l'initiative de fonder dans cette ville une Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France. La Société a pour but : i° De contribuer au progrès de la Zoologie, de la Bo- tanique, de la Géologie et de la Minéralogie de l'Ouest de la France, au double point de vue de la science pure et des applications pratiques; 2" De faciliter, par tous les moyens dont elle pourra disposer, les études et les travaux de ses mem- bres ; 3" De tenir ses membres au courant des travaux scientifiques relatifs à l'Ouest de la France, par l'analyse de tous les travaux de Sciences naturelles qui se publient sur cette région ; 4° D'aider le Muséum d'Histoire naturelle de la ville de Nantes à publier les catalogues de sa bibliothèque et de ses collections et à les tenir à jour par des publications annuelles; 5" De concourir, par l'échange de ses publications, à l'enrichissement de la bibliothèque publique de cet établis- sement. Elle comprend des membres fondateurs, des membres titulaires (habitant la ville de Nantes), des membres correspondants, des membres affiliés (étudiants). Des réunions ont lieu une fois par mois. Tous les membres, quelle que soit la catégorie à laquelle ils appartiennent, reçoivent un Bttlletin avec planches noires et coloriées, composé de deux fascicules formant un volume annuel. Le premier fascicule paraîtra en juillet 1891. Les adhésions doivent être adressées à M. le D'' Louis Bureau, Directeur-Con- servateur du Muséum d'Histoire naturelle de Nantes. Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J. liersch, imp. ii, PI. Denfert-Rochereau. 5' ANNEE. N" 3. i«' FEVRIER 1891. |j1j^/t.l^/V>>VWVVV'WVVWVVWVVV'MV*M^f>ril'V^^"»V'ir»V*llV'>''li'VVV>«*ll*^ »* » ■»»■ ■■»■■■■■■ ■*» ■■■■»»■■»■■■ ■,■ ■ ■ » ■,» » a,»,»,»!,»,»,,»,-,»!,-,,.,.^,.,,.,,-,,.^,^^^^ JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur : M. Louis IVIOROT. SUR LA TIGE DES ZOSTERA Par M. C. SAUVAGEAU. Malgré les observations dont la tige des Zostera a étél'objet ( i ) , la morphologie externe et la structure en sont encore mal con- nues. En reprenant cette étude, je chercherai en même temps si l'anatomie de la tige est caractéristique pour chaque espèce et peut, au même titre que la feuille, aider à la détermination spé- cifique (2). Le genre Zostera comprend 5 espèces (3) : Z. marina L. , Z. Caprïcorni Aschs., Z. nana Roth, Z. Mttelleri Irmisch, Z. tasmanica, G. v. Martens (4). Je les étudierai successivement en prenant le Z. marina pour type. 1. ]. Grônland, Beitrâge sur Kenntnis der Zostera marina Z-. (Bot. Zeit., 1851, p. 185 à 192, pi. IV). — \V. Hofmeister, Ztiy Entwickelungsgeschichte 117. — Gross. 160. 1. Journal de Botanique, t. V, n° 2. Bot. Zeitimg, 1847, p. 166. I, p. 13- 56 JOURNAL DE BOTANIQUE avec le Conferva tortiiosa Agardh (in Algse maris Mediterranei), est bien plus rapproché encore des Cladophora. Il possède une base rhizomateuse ramifiée et radicante, qui l'éloigné d'ailleurs du genre Chéetomorpha où M. Kùtzing l'a placé, en dernier lieu, dans le Species Algarîint, Enfin le Rh. anibigmim Kûtzing (in Spec. Alg. p. JSy ; Con- ferva anibigîLa Hooker et Harvey ; Ly chaste tortiiosa J, Agardh 27/ Hohenacker, Alg.mar. sicc. n° 253) ne peut être distingué des Cladophora que par ses appendices radiculaires et ses rameaux tout à fait simples. Les observations que nous venons de présenter sur les es- pèces marines de M. Kûtzing sont conformes à celles de M. Kjellman (i) sur une espèce qu'il a appelée Rh. pachyderimun. Cette Algue est fixée aussi au moyen d'une cellule basilaire atténuée à son extrémité inférieure, où elle se termine par un empâtement cellulosique adhérent au substratum. Le thalle est rameux ; les rameaux sont de deux sortes : les uns sont des ra- musculesradiciformes courts, d'ordinaire tricellulaires, abondants surtout dans la région inférieure du thalle. Les autres sont des rameaux végétatifs cylindriques semblables à l'axe primaire et susceptibles d'une croissance indéfinie. Ainsi, au point de vue de l'appareil végétatif, \^s Rhîzoclom'tutt marins offrent beaucoup de points de ressemblance avec les Cladophora ; mais le mode de fixation au moyen d'un empâte- ment cellulosique discoïde et la présence de courts rameaux radicants constituent des caractères particuliers. Les formes d'eau douce du genre se rapportent presque toujours, d'une manière plus ou moins approchée, à une espèce que M. Kûtzing a établie sur le Conferva hi'eroglyphica Agardh, le Rhizocloniuni hieroglyphicuni. Cette Algue a été étudiée sur un échantillon authentique d' Agardh et sur le vivant. Elle consiste en filaments simples, très longs, épais de 18 à 30 p., dont les articles sont une fois et demie à quatre fois plus longs que larges. La membrane cellulaire rappelle, dans sa structure, celle des Cladophora ; mince et homogène dans les plantes jeunes, elle ne tarde pas à se stratifier. Le contenu cellulaire est semblable à celui qu'attribue M. Schmitz au Cladophora arcta : les cellules I. Ueber die Algenvegetation des Murmanschen Meeres, 1877, p. 55; tab. I, fig. 26-^8. &s^f n^j: Fr. Gay. — Le genre Rhizoclonium. 57 renferment dans leur axe un ou deux noyaux ; celles qui sont jeunes, et dont la longueur égale une fois et demie à deux fois la largeur, n'en contiennent qu'un seul; lorsque leur dimension lon- gitudinale atteint du double au quatruple de leur diamètre, on y trouve deux noyaux ; les cellules de cette sorte ne tardent pas à se diviser. L'apparition de la cloison est toujours tardive ; elle ne suit pas immédiatement la division du noyau comme il arrive chez d'autres Algues filamenteuses uninu- cléées {Spirogyra, Ulotht'tx). De là vient le grand nombre de cellules binucléées qu'offre un filament de Rhizoclonnun. Quelques cel- lules s'allongent parfois davantage et peu- vent posséder trois à cinq noyaux; ce cas est exceptionnel. Un chloroleucite réticulé ta- pisse la paroi, pourvu de pyrénoïdes nom- breux (fig. 3). L'accroissement est interca- laire; il s'opère par des bipartitions répétées de toutes les cellules ; il ne devient terminal que dans le cas oii se produisent les ramus- cules radicants. Dans un exemplaire vivant, qui s'était développé dans une terrine de culture de Phanérogames aquatiques, nous n'avons pu trouver d'appareil fixateur. Les rameaux radicants se sont au contraire fréquemment montrés. Ils se développent, sans ordre apparent, le long du fila- ment. Il est pourtant un cas où leur apparition est constante : lorsqu'une cellule du thalle vient à se détruire, une des deux cellules contiguës devient le siège d'un accroissement terminal localisé au niveau de la cloison de séparation ; celle-ci proémine plus ou moins dans la cavité restée libre sous la forme d'un tube atténué à son extrémité, à parois quelquefois épaissies, tantôt droit, tantôt plus ou moins courbé. Tôt ou tard le filament se rompt à ce niveau. Il semble que tout fragment de thalle isolé par la mort d'une cellule puisse développer à sa base un rameau radicant dont le rôle n'est pas bien déterminé, mais qui offre bien des rapports avec l'appareil fixateur des Rhizoclonmift marins (fig. 4). Il nous resterait à définir le genre Rhizoclonium au point de Fig. 3. — Rhizoclonium liieroçrlyphicutn. Cellule uninucléée. Chl., chloro- leucite, dont la face anté- rieure est seule figurée ; N'iicl., noyau; -Pjr., pyré- noïde et amas d'amidon. — Gross. 120. 58 JOURNAL DE BOTANIQUE vue du mode de développement. Les observations sur ce point sont encore incomplètes. Les Rh. Koc/uaimm et rt'parntin émettent des zoospores qui sortent par un pore latéral, comme chez les Cladophora, et non par la circumscission équatoriale des articles, comme dans les Conferva et Microspora. Le Rh. hiero- glyphïctim a présenté des phénomènes d'enkystement rappelant ceux qu'offrent les Cladophora. M. Nordstedt (i) a signalé chez le Rh. Berggrenïanum, de la Nouvelle-Zemble, des spores ovales, formées à l'une des ex- trémités renflées de la cellule. Cette observation, faite sur un échantillon desséché, n'offre aucune garantie d'exactitude. Enfin M. Borzi (2) a vu, à la suite d'une période d'hivernage, une plante qu'il assimile aussi au Rh. hieroglypMcuin, ac- croître ses dimensions, après avoir consommé sa réserve amylacée et, à la longue, émet- tre au sommet des articles des rameaux latéraux ; il n'indique pas dans quelles conditions se produit ce bourgeonnement, ni jusqu'à quel degré il se pour- suit. Il conclut de cette obser- vation incomplète que le Rh. hiero glyphi'cîtnt est un état larvaire du Cladophora fracta. Il y a, entre les deux espèces, des différences dans les dimensions, le mode d'accroissement et de ramification, telles que le rappro- chement paraît improbable. En somme, le genre Rhizocloiimm mérite, au point de vue des phénomènes de développernent et de reproduction, une étude nouvelle. Il n'est pour le moment susceptible d'être défini qu'au point de vue de l'appareil végétatif; le caractère fourni par les rhizines est à peu près le seul qui permette de déterminer sûrement le genre sur des échantillons desséchés. 1. Bntaniska Notiser, 1887, p. 154. 2. Studi algologici, p. 52, tav. 5. — Rhisoclonium hieroglyphicum. Rhiziaes formées au voisinage d'une cellule morte. — Gross. 400. -<->^fi>«***û^->- C. Sauvageau. — Sur la tige des Zostera. 59 SUR LA TIGE DES ZOSTERA (Fin) Par M. C. SAUVAGEAU. 2. Zostera Gapricorni Asch. La tige rampante de cette espèce ressemble beaucoup exté- rieurement à celle d'un Z. marina de petite taille ; mais sa struc- ture présente quelques particularités qui permettent de les dis- tinguer l'une de l'autre. La zone externe dense de l'écorce comprend 3-4-5 assises de cellules parenchymateuses sans cordons fibreux (fig. 8) ; ceux-ci apparaissent seulement au-dessous et sur une bande étroite, tan- dis que dans le Z. iuarî7ia, les fibres arrivaient au contact de l' épi- derme. Ces cordons fibreux ne pénètrent pas dans la zone interne lacuneuse ; mais fréquemment quelques-uns d'entre eux arrivent au contact des faisceaux corticaux. L'endoderme est à parois minces; sur un seul exemplaire, j'ai vu des cellules s'épaissir très légèrement sur tout leur pourtour. Le cylindre central possède une lacune axile en- core entourée par une assise de grandes cellules disposées radialement et 4 masses libé- riennes bien distinctes ; mais les faisceaux de second ordre sont ou absents ou mal diffé- renciés. Il existe encore 2 fais- ceaux corticaux, et de même ^'S- ^- — Zost^ra Capricomi. Ecoice de la tige . rampante (gross. jfcoj. que dans le Z. uiarïna, on ^ trouve au-dessous de chaque nœud un point sombre, indice d'un rameau avorté, auquel aboutit encore une unique ramification du cylindre central. La tige florale du Z. Capri'corni , plus grêle que la tige ram- pante, m'a paru posséder une ramification semblable à celle décrite plus loin pour le Z. nana, mais plus abondante et à entre- nœuds plus allongés. Les exemplaires que j'ai étudiés étaient incomplets et non reliés à la tige végétative (i). De même que I. Ces exemplaires n'avaient été communiqués par M. le baron F. von Mueller €o JOURNAI. DF, BOTANIQUE dans le Z. nana,]y ai trouve 2 cylindres centraux isolés sur quelques entre-nœuds concrescents, et il est probable que la structure de ces deux espèces est la même. Cependant j'ai cons- taté sur un entre-nœud concrescent que le cylindre central pos- sédait 3 lacunes vasculaires, l'une correspondant à celle de Taxe, et les 2 autres situées côte à côte appartenant au rameau. Si, par ses feuilles, le Z. Cûprz'corm' ressemble plus au Z. ma- rina qu'à toute autre espèce, la structure de sa tige, comme nous allons le voir, le rapproche au contraire du Z. naiia. 3. — Zostera nana Roth. La ramification est un peu différente de celle du Z. marina; cependant, de même que dans les deux espèces précédentes, les rameaux végétatifs naissent, sur la tige rampante, immédiate- ment au-dessous d'une feuille, et, s'ils font défaut, on retrouve à leur place un point sombre, indication du rameau avorté. Tantôt ces rameaux latéraux sont végétatifs sur plusieurs entre-nœuds, puis deviennent florifères; tantôt ils sont directement florifères, et le deuxième entre- nœud au-dessus de la préfeuille est un épi. Dans le Z. iJiarina, l'axe dressé supportait un assez grand nombre de bouquets d'inflorescences formés chacun d'une série de rameaux de 2*^, 3*^, 4® ordre; ce nombre était variable suivant la longueur de cet axe dressé. Dans le Z. naiia, il y a deux cas à distinguer. Tantôt l'axe dressé, qu'il soit le prolongement de l'axe principal rampant, ou le prolongement d'un axe végétatif né sur le précédent, porte 2 bouquets d'inflorescences, sembla- bles, formés chacun d'un sympode de 1-6 rameaux floraux, et la tige elle-même se termine au-dessus par un épi. Tantôt cette tige dressée fait partie de l'unique bouquet sympodique d'inflo- rescence. La concrescence sur une partie de la longueur de l'entre-nœud situé au-dessous de l'épi est la même que dans le Z. marina. Autrement dit : 1° dans le Z. marina, l'axe possède sur toute sa longueur une ramification monopodique ; les rameaux nés sur la partie dressée de l'axe ont une ramification sympodique ; 2° dans le Z. nana, l'axe possède sur sa partie rampante, et par- sous le nom de Z. Muelleri ; j'ai indiqué dans un mémoire en ce moment à l'im- pression pour quelles raisons j'en ai changé la détermination. {Sur les feuilles des quelques Monocotylédones aquatiques, loc. cit.) C. Sauvageau. — Stir la tige des Zostera. 6i fois sur une portion de sa partie dressée, une ramification raono- podique ; mais au sommet elle devient sympodique. La structure générale de la tige est la même que dans les espèces précédentes. De même que dans le Z. Càpri'coriii , les cordons fibreux n'arrivent pas au contact de l'épiderme et en sont séparés sur tout le pourtour de la tige par quelques assises de parenchyme sans méats ou à méats très étroits triangulaires, et la fig. 8, prise sur le Z. Caprïcorm', pourrait aussi bien appar- tenir au Z. nana. Sur les exemplaires à tige épaisse, cette couche de cordons fibreux se retrouve presque constamment; sur les exemplaires à tige grêle, elle est au contraire plus lâche, et souvent très incom- plète ; dans beaucoup de cas, elle est même réduite à 2-3-4 cor- dons étroits, situés tout près et du côté externe de chacun des faisceaux libéro-ligneux corticaux. L'endoderme, toujours très net, reste à parois minces; ses parois latérales sont subérifiées. Dans quelques cas seule- ment, j'ai trouvé un endoderme épaissi : en faisant des coupes transversales dans les entre-nœuds consécu- tifs d'une même tige rampante, on cons- tate parfois que dans l'un d'entre eux tou- tes les cellules endo- dermiques sont légè- rement épaissies et li- gnifiées sur tout leur pourtour. Ce fait reS- p;g ^ _ Zostera 7/a«a. Cylindre central de la tige rampante. te cependant à l'état '' ^■••- «^"^es criblés (gross. 360). d'exception. Le cylindre central, construit sur le même type que dans les espèces précédentes, est naturellement plus étroit. Dans les exemplaires à tige épaisse, où il est relativement gros, on dis- tingue, entre l'endoderme et les grosses cellules radiales qui en- 62 JOURNAL DE BOTANIQUE tourent la lacune vasculaire axile, 4 faisceaux libériens, gros, séparés l'un de l'autre par 4 lacunes vasculaires étroites et irré- gulières, et enfin en dehors de chacune de celles-ci, tout près de l'endoderme, quelques tubes criblés, extrêmement étroits. C'est la structure, moins bien caractérisée il est vrai, que nous avons reconnue dans le Z. marina, avec 4 faisceaux libéro-ligneux de i*^' ordre et 4 faisceaux libéro-ligneux de 2'' ordre. Dans les entre-nœuds de grosseur ordinaire, le cylindre central plus étroit est réduit à la lacune axile toujours entourée de grosses cellules, et à une sorte de couronne libérienne et con- jonctive, où il devient impossible de distinguer ce qui appar- tient aux différents faisceaux. C'est ce cas, le plus fréquent, que reproduit la figure 9, Mais souvent, les derniers entre-nœuds de la tige rampante sont encore plus étroits, la couronne libé- rienne signalée précédemment est plus réduite et parfois même interrompue par les cellules entourant la lacune axile qui ont conservé de grandes dimensions et arrivent dans certains points au contact du péricycle. Sur un assez grand nombre de coupes transversales, j'ai re- marqué dans le cylindre central des cellules très étroites, épais- sies en fibres ; mais leur présence et leur disposition m'ont paru extrêmement variables. Les 2 faisceaux corticaux, pourvus chacun d'un endoderme, ont leur structure plus constante que ceux du Z. marina^ la situation réciproque de la lacune vasculaire, souvent très large, et de la partie libérienne restant la même. Chaque rameau avorté reçoit encore une seule branche grêle, du cylindre central. Le cylindre central conserve cette structure sur tous les entre-nœuds de la tige rampante, que le rameau latéral soit dé- veloppé ou avorté; rien n'y indique la concrescence. Sur la tige dressée, au contraire, la fusion entre le rameau et l'axe est moins complète, moins complète aussi que sur la région correspon- dante du Z. marina. L'indice de la concrescence se reconnaît souvent, dès le dernier entre-nœud de la tige rampante, par la présence d'une lacune vasculaire, nettement distincte, entourée de cellules à paroi interne arrondie ; elle occupe la place d'une lacune vascu- laire de second ordre. Sur le premier entre-nœud de la tige C. Sauvageau. — Suy la Hge des Zostera. 63 dressée, le cylindre central montre une seconde lacune tout à fait semblable à la lacune axile ; tantôt ce cylindre central est allongé en section transversale (fig. 5, 6), tantôt il a la forme d'un 8. Enfin, à partir du moment où l'émergence du i*^"" rameau florifère s'est produite, la partie concrescente de chaque entre-nœud, qu'il s'agisse du prolongement de l'axe primaire ou d'axes flori- fères de 2°, 3^... ordre, présente 2 cylindres centraux très étroits, égaux, séparés l'un de l'autre par une ou plusieurs assises du parenchyme cortical. Chacun d'eux est pourvu d'un endoderme ; la lacune vasculaire et les cellules qui la circons- crivent occupent presque toute la surface de section, et le liber est réduit à une mince couche circulaire. Il est rare que les faisceaux corticaux se dédoublent. Au niveau de l'émergence d'un rameau, le cylindre central de l'axe et les 2 faisceaux corticaux restent inactifs ; le cylindre central du rameau s'allonge suivant le rayon et se divise en 3 branches : les 2 branches latérales deviennent les faisceaux cor- ticaux du rameau et donnent en même temps la nervure latérale de la préfeuille, la branche médiane donne sur son parcours la nervure médiane de la préfeuille, puis, arrivée au milieu du rameau, donne les 2 cylindres centraux du rameau concrescent. Par conséquent, au moment où le rameau se détache de l'axe, les coupes transversales montrent sur une même ligne droite : le cylindre central de l'axe devenu libre, la nervure médiane de la préfeuille et les 2 cylindres centraux du rameau concrescent avec le rameau d'ordre suivant. La partie libre d'un rameau florifère (entre le point d'émer- gence du rameau d'ordre suivant et la base de l'épi), très aplatie, possède naturellement un seul cylindre central et 2 faisceaux corticaux. En somme, les choses se passent donc comme dans le Z. ma- rina, avec cette différence que l'individualité de l'axe et du rameau concrescents y est plus nette. La ressemblance, au con- traire, paraît complète avec le Z. Capricornï . 4. Zostera Muelleri Irmisch, Les exemplaires de Z. Muelleri o^ç. j'ai examinés étaient des tiges dépourvues de racines, non ramifiées, à entre-nœuds longs 64 JOURNAL DR BOTANIQUE de t/2 centim. et montrant au-dessous de chaque feuille le reste d'un bourgeon avorté. La tige aplatie comprimée est caractérisée vis-à-vis de celle des espèces précédentes par le nombre des faisceaux corticaux et le développement du système mécanique. L'épiderme, sauf dans les entre-nœuds très jeunes, a des cel- lules fortement épaissies. La zone corticale externe est dense, ses parois cellulaires sont assez épaisses, et les cordons fibreux non lignifiés sont nombreux. Ces cordons fibreux arrivent au contact de l'épiderme, comme dans le Z. inaiHiia et envahissent parfois toute cette zone externe. La partie externe de la figure 7, qui appartient au Z. inarùta, pourrait s'appliquer aussi au Z. Mztel- leri, à la condition toutefois que toutes les cellules de l'épiderme et du parenchyme soient indiquées par un trait double. Les faisceaux corticaux sont au nombre de 3-4-5 de chaque côté, à égale distance l'un de l'autre et séparés de l'épiderme par 2-3-4 assises cellulaires. Quelle que soit l'abondance des cordons fibreux, il en existe toujours quelques-uns, isolés, extérieurs à l'endoderme de chacun des faisceaux corticaux. La zone interne a de grandes lacunes semblables à celles du Z, Caprt'corjii &t du Z. nana; mais, fait spécial au Z. Muelleri\ l'endoderme, toujours nettement indiqué, est entouré d'une couche de cordons fibreux isolés. Le cylindre central ressemble à celui du Z. nana représenté dans la figure 9 ; mais les 4 faisceaux libériens y sont mieux dé- limités. Les faisceaux corticaux ont une structure constante com- posée d'une lacune vasculaire sous-endodermique, étroite et aplatie et, du côté externe, d'un unique faisceau libérien de sec- tion arrondie. Par des coupes transversales en série dans un nœud, on cons- tate que le cylindre central s'élargit et envoie d'abord unebranche au rameau avorté; celui-ci, plus enfoncé dans la tige que chez les espèces précédentes, occupe une cavité profonde de section triangulaire. Puis, et sur la face opposée, il envoie une autre branche, qui devient la nervure médiane de la feuille ; de chaque côté de celle-ci il en émet une autre, qui va s'unir au faisceau cortical le plus proche, et en même temps les 3-4-5 faisceaux corticaux de chacun des groupes de droite et de gauche s'anas- tomosent entre eux. Ces derniers donnent une branche qui de- C. Sauvageau. — SîtK la tige des Zostera. 65 vient la nervure latérale de la feuille. Les faisceaux corticaux reprennent ensuite leur individualité qu'ils conservent sur toute la longueur de l'entre-nœud; par suite de cette anastomose, le nombre de ces faisceaux corticaux varie dans la limite de 3 à 5. Ainsi, tandis que, dans le Z. marina, un seul faisceau corti- cal produit 2-3-4 nervures foliaires, dans le Z. Mitelleri ^r^'S faisceaux corticaux donnent une seule nervure foliaire, 5. Zostera tasmanica G. v. Martens. L'inflorescence du Z. tasmanica , par ses rameaux florifères, larges et aplatis, et par la gaine ventrue des spathes rend cette espèce facilement reconnaissable. Des exemplaires que j'ai eus entre les mains, un seul possé- dait à la fois une tige rampante et une tige dressée. La tige ram- pante est formée d'entre-nœuds longs de quelques millimètres, de section presque arrondie, et chaque nœud porte seulement 2 racines, disposées une de chaque côté, comme le sont les groupes de racines chez le Z. marina; au-dessous de chaque nœud est un point sombre, témoin d'un rameau avorté. La tige dressée commence brusquement par un entre-nœud long de 3 cm. et le 4° entre-nœud de cette tige dressée porte la i"' ramification. L'axe primaire se prolonge au-dessus et fait partie d'un second bouquet sympodique, comme il a été décrit chez le Z. nana. Les entre-nœuds de la tige rampante possèdent un cylindre central et 3 faisceaux corticaux de chaque côté. L'écorce se com- pose encore d'une zone dense externe et d'une zone interne la- cuneuse ; les cordons fibreux, peu nombreux, arrivent au contact de l'épiderme, et la disposition générale du parenchyme res- semble assez à celle du Z. -niarina. Le cylindre central, entouré d'un endoderme à parois radiales subérifiées, se compose d'une lacune vasculaire entourée de grosses cellules radiales et de 4 faisceaux libériens assez distincts ; mais on ne trouve ni bois ni liber de second ordre. Les faisceaux corticaux sont semblables à ceux du Z. Mtielleri. La disposition des éléments est aux nœuds la même que celle décrite pour le Z. Mnelleri. Dans les premiers entre-nœuds de la tige dressée, le système mécanique est beaucoup plus développé que dans les entre- nœuds de la tige rampante ; il envahit toute la zone corticale 66 JOURNAL DE BOTANIQUE externe et donne alors aux coupes transversales une très grande ressemblance avec celles du Z. Mîielleri. Cependant, il n'existe jamais de cordons fibreux autour du cylindre central. Les ra- meaux inférieurs de la tige dressée sont avortés et reçoivent une branche grêle du cylindre central. Les faisceaux corti- caux sont au nombre de 2-3-4, et le cylindre central est simple avec une seule lacune vasculaire. Le cylindre central du premier entre-nœud fertile est dédou- blé en 2 cylindres centraux très voisins l'un de l'autre ; au niveau de l'émergence, de même que dans les espèces précédentes, l'un des cylindres centraux s'allonge et donne, en se trifurquant, les 2 cylindres centraux et les 2 groupes de faisceaux corticaux du rameau. La partie aplatie, libre, de l'entre-nœud située entre le niveau de l'émergence et l'épi, n'est pas sans analogie, comme dimen- sions et structure, avec celles du Z. marina; le cylindre central n'a plus que 2 parties libériennes, les cordons fibreux sontsous- épidermiques, le parenchyme est à lacunes étroites et nom- breuses; mais il y a de chaque côté 2 faisceaux corticaux. En résumé : La tige rampante des Zostera est monopodique; la tige dressée reste monopodique chez le Z. marina, et ses bouquets latéraux d'inflorescences sont sympodiques, la partie dressée est donc une grappe de cymes ; chez les autres Zosiera, la tige dressée reste aussi quelque temps monopodique, puis devient sympo- dique en faisant partie d'un bouquet d'inflorescence. Sur tous les entre-nœuds d'une inflorescence, on constate, sur une longueur plus ou moins considérable, une concrescence entre l'axe et le rameau. Sur la tige rampante, la concrescence se fait suivant toute la longueur d'un entre-nœud. Si le rameau ne se développe pas, il est représenté par un point sombre, indice du bourgeon avorté. Ce bourgeon avorté est un organe rudi- mentaire. En effet, la branche vasculaire qui va du cylindre cen- tral de l'axe à un rameau se divise en 3 branches dans l'écorce même de l'axe; celle qui aboutit au rameau avorté est toujours unique, grêle, et souvent se termine en pointe un peu avant d'arriver au bourgeon; celui-ci était donc dès le début con- damné à avorter. C. Sauvageau. — Sur la tige des Zostera. 67 Le parenchyme cortical se compose d'une zone dense externe et d'une zone lacuneuse interne ; dans la zone externe, on trouve des cordons fibreux qui arrivent au contact de Tépiderme {Z. inarïna, Z. Maellerz, Z. tasmanica) ou en sont séparés (Z. Ca- prïcoi'Uî, Z. nand) et qui, dans une seule espèce {Z. Mtielleri)^ pénètrent dans la zone lacuneuse et entourent le cylindre central. Il existe toujours des faisceaux corticaux foliaires; on en trouve un de chaque côté {Z. marina, Z. Capricorni , Z. nana) ou 2 à 5 {Z. Miiellerf, Z. fasmanïca) ; ils courent isolés et libres suivant toute la longueur de l'entre-nœud; au nœud, ils s'unis- sent au cylindre central et envoient des branches qui deviennent les nervures latérales des feuilles. Cependant le nombre des faisceaux corticaux foliaires n'est pas en rapport avec le nombre des nervures des feuilles. Le cylindre central, toujours entouré d'un endoderme très net, peut être considéré comme composé essentiellement de 4 faisceaux libéro-ligneux : les faisceaux libériens sont le plus souvent isolés et distincts; les faisceaux ligneux sont réunis en une lacune axile, entourée par une assise de grandes cellules disposées radialement et qui doivent représenter le parenchyme ligneux. Les vaisseaux se retrouvent dans cette lacune unique- ment aux nœuds ou dans les très jeunes entre-nœuds. La struc- ture peut se compliquer {Z. marina, entre-nœuds épais de Z. nana) et comprendre 4 faisceaux libéro-ligneux de second ordre, alternes avec les premiers et de formation plus tardive. La connaissance de la structure de la tige des Zostera facilite leur détermination spécifique ; les Z. nana et Z. Mîielleri seront plus facilement distingués l'un de l'autre par la structure de leur tige que par celle de leurs feuilles ; le Z. Mtielleri , considéré par certains auteurs comme une variété australienne du Z. nana (r), est donc bien une espèce indépendante, et des coupes transver- sales de la tige de ces deux espèces empêchent toute confusion entre elles. Inversement les Z. nana et Z. Capricorni montrent plus de différences dans la structure de leurs feuilles que dans celle de leur tige. J'ai essayé de résumer dans le tableau suivant les caractères anatomiques tirés de la tige, propres à chaque espèce de Zostera. I. Voir c. Sauvageau, Observations sur la structure des feuilles des platttes aquatiques. (Joura. de Bot., 1890.) 68 JOURNAL UE BOTANIQUE cordons fibreux arrivant au con- tact de répiderme Z. marina. I faisceau cortical \ cordons fibreux n'arrivant pas au / „ „ , . j , , , < ^ ^ j 11' j T->- .• l Z.Lapricoriii. de chaque cote j contact de 1 epiderme. Distinc- \ tion des deux espèces possible \ '^ par la structure de la feuille. . [ Z. nana. ! cordons fibreux autour du cylin- 2-5 faisceaux corticaux \ dre central z. Aluelleri. de chaque côté i cordons fibreux absents autour \ du cylindre central Z. tasmanica. CHRONIQUE. M. Ed. Bureau commencera son cours au Muséum le samedi 7 mars, à 2 heures. Il traitera, comme les années précédentes, des plantes fossiles et des plantes viv'antes dans deux séries de leçons qui seront le complément Tune de l'autre. Plantes fossiles. Le Professeur parlera des plantes fossiles Phané- rogames et de leurs affinités dans la flore actuelle. Il passera en revue une partie des Monocotylédones et les Dicotylédones apétales, en insistant sur Tâg^e relatif des différentes familles appartenant à ces groupes. Ces leçons auront lieu dans le grand amphithéâtre, tous les samedis, à 2 heures pendant les mois de mai et d'avril, à midi 1/2 depuis le mois de mai inclu- sivement jusqu'à la fin du cours. Fiantes vivantes. Les leçons porteront sur les familles des plantes poly- pétales. Elles se feront dans le Laboratoire de Botanique, 63, rue de Buffon, et seront à la fois théoriques et pratiques. Elles commenceront le mardi 5 mai et se continueront les samedis et mardis suivants. Les leçons du mardi auront lieu à midi 1/2, celles du samedi à i h. 1/2. Dans le but de donner plus d'extension à la partie bibliographique du « Botanisches Centralblatt », ses rédacteurs ont entrepris, sous le titre de Beihefte ziun Botauischen Ceniralblatte, la publication d'un Recueil destiné exclusivement à des comptes rendus et à des revues d'ensemble. Ce nou- veau recueil, dont le premier numéro vient de paraître, comprendra chaque année 7 fascicules de 5 feuilles chacun. Le Gardeners' Chronicle, fondé en 1841 par le Docteur Lindley et Sir Joseph Paxton, a consacré son numéro du 3 janvier à célébrer le cinquan- tième anniversaire de sa fondation. On sait que ce recueil dirigé actuel- lement par le Docteur Maxwell, T. Masters, se recommande par sa valeur scientifique aussi bien que par son enseignement pratique. Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J. Merscli, im ii, il- Dcnrcil-r,uc;-.cro:;u. 5» ANNÉE. N» 5. !«' MARS 1891. -i^^y^r». -L 'Ln-ru'1JAAAJXrLrtAAAArLj*UVirii^~i~i~i"t*i* »-■■-■- — -—■-■-■- -■■— ---------«i — "* — i»i^— ---»»-»--------— — — -»-i-i--- — — -.|- 1-,- 1- -i-ir-vi-nv^ JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. PLANTES NOUVELLES du Thibet et de la Chine occidentale RECUEILLIES PENDANT LE VOYAGE DE M. BONVALOT et du Prince HENRI D'ORLÉANS EN 1890 (^Suite.) Par MM. Ed. BUREAU et A. FRANCHET. Brachyactis chinensis, sp. nov. Caulis elatus, sulcatus, pilis arachnoideis laxe vestitus ; folia majuscula praesertim subtus albo-arachnoidea ; lirabus e basi la- tiore truncata vel subcordata late ovatus, obtusus vel apice ro- tundatus, inaequalitercrenatus, petiololatealato, ala basin versus dilatata, inciso-crenata, secus cauleme folio ad folium producta; folia suprema semiamplexicaulia, angustissime decurrentia, ova- to-lanceolata, acuta, intégra; inflorescentia pauciflora, breviter racemosa, pedunculi patentes, elongati, axillares, nudi, glandu- lis parvis dense obsiti ; capitulum ad apicem pedunculi solitarium, majusculura ; involucri bracteae omnes herbaceae, vix inaequales, lanceolato-lineares, acutae, breviter pubescentes; flores radii li- gulati 3-seriati ferainei, ligulis linearibus brevibus, discum parum superantes; flores disci hermaphroditi, e basi breviter tubulosa campanulati, lobis 5, ovatis; antherse basi obtusae; styli rami complanati, illis florum radii linearibus, florum disci lanceolatis, obtusis ; achsenium compressum, obovatum, praesertim superne pilis albis erectis vestitum; pappi setae paucae, sordidae, brèves, basi liberae. Subtripedalis ; folia caulina média, incluso petiolo, semipe- dalia; limbus petiolo paulo longior 10-12 cent, longus, 6-7 cent, latus; pedunculi 1-2 poil.; capitula 15-18 mm. diam.;ligulse fera 2 mm. latae, 5 mm. longae. 70 JOURNAL DE BOTANIQUE Chine, province de Se-tchuen, autour de Ta-tsien-lou; juin 1890. Plus robuste que le B. vienthodora Benth. ; il en diffère par ses feuilles plus grandes et dont le limbe est d'une forme très différente, tronqué ou subcorditorme à la base, sinué crénelé au pourtour et non denté; par ses capitules toujours solitaires au sommet de pédoncules plus longs, dépourvus de feuilles rayonnantes sous l'involucre. Gnaphaliuïïi Dedekensii, sp, nov. {Lcoiitopodùun.) — Herbaelata; caulis erectus, arachnoideo- lanuginosus, gracilis, saepius ramosus, sub inflorescentia longe nudatus, inferne conferte foliatus ; folia e basi dilatata auriculis parvis rotundatis caulem semiamplectantibus, lineari-lanceolata vel linearia, apice attenuata, mucronulata, subtus dense, supra laxe lanuginosa ; inflorescentia latepaniculato-corymbosa; capi- tula parva, 4-9 aggregata, sessilia, foliis floralibus anguste lan- ceolatis, acutis, pannosis, longe radiantibus; involucri bracteae biseriatae, exteriores extus totae lanuginosae, obovatae, interiores magis acutae, apice pallide fuscescentes ; flores involucrura non superantes ; coroUa apicem versus paulo dilatata, breviter 5- dentata; pappi setœ albidae, corolla paulo longiores, apice pau- lum incrassatas et breviter barbellatae. Caulis 60-80 cent. ; folia 4-8 cent, longa, 5-3 mm. lata, capi- tula 3-4 mill. diam. Chine, province de Su-tchuen, sur les montagnes après Ta- tsien-lou. D'après les spécimens très complets de cette espèce que M, Delavay (Q° 573) a trouvés dans l'Yunnan, en 1S82, les tiges très grêles, mais toujours dressées, peuvent atteindre o™ 80 ; elles se divisent vers le milieu, ou plus souvent vers le haut, lu rameaux assez allongés, sub- verticUlés, portant tous des capitules à leur sommet; ces rameaux sont toujours dépourvus de feuilles au dessous des capitules sur une lon- gueur de S- 15 cent ; cette particularité jointe à la ramification des tiges et à la forme des feuilles dilatées à la base en deux petites oreillettes arrondies, semiamplexicaules, permet de distinguer facilement le G. De- dekensii des formes nombreuses du G.Leontopodium L. Dans la variété Siracheyi de cette dernière espèce, qui pourrait bien constituer un type particulier, les feuilles sont aussi auriculées à la base, mais la tige est toujours simple et couverte de feuilles presque jusque sous le ca- pitule. Ed. BuBEAu et A. Feanchet. — Plantes nouvelles du Tkibet et de la Chine. 7 1 L'espèce est dédiée au P. Dédékens, compagnon de voyage de M. Bonvalot et du Prince Henri d'Orléans. Gnaphalium nobile, sp. nov. {Leontopodi'juji.) — Elatum, gracile; caulis erectus, arachnoi- deus, superne ramosus, raniis patentibus, elongatis ; folia subcon- ferta, in parte superiore tantum deficientia, oblonga, obtusacura mucronulo brevissîmo, basi non attenuata, auriculis parvis rotun- datissemiamplexicaulia, supra atroviridia, laxearaneosa, subtus dense lanuginosa; folia floralia late radiantia, oblonga vel spatu- lata, utraque facie crasse pannosa; inflorescentiae rami corymbum latum efficientes, praeter folia floralia omnino nudi vel unifoliati ; capitula 5-7 conferta, hemisphairica, sessilia; involucri bracteae triseriatae, obovatae, acuta;, extus dense cinereo-lanatae, margi- nibus membranaceis denticulatae, vix ad apicera fusco notatae; corolla auguste tubulosa, fere filiformis; pappi setas albidae coroUam paulo superantes, apice subulatae, scabridae. Caulis usque 70 cent. ; rami floriferi 8-12 cent.; folia 4-5 cent, longa, 5-6 mm. lata; capitula 5 mm. diara. Chine, province de Se-tchuen, après Foulin. Voisin du LeontopodiiwtsinenseYiç^xasX.^ dont on pourrait le croire une variété, bien que son aspect soit très différent; il s'en distingue par ses tiges dépourvues de feuilles vers le haut et qui se divisent en nombreux rameaux axillaircs, étalés, nus ou à peu près, dont l'ensemble forme un large corymbe. La tige du L. sine7ise est décrite et figurée comme étant simple et terminée par des groupes de capitules très ser- rés; elle porte des feuilles jusqu'au sommet et celles qui rayonnent à la base des capitules sont plus courtes que dans le L. nobile^ la plante de M. Hemsley ressemblant ainsi davantage au G. sieboldiaiium Francli. et Sav. Gnaphalium corymbosum, sp. nov. {Ajiaphalli's.) — Perenne, e rhizomate unicaule ; caulis elatus, erectus, arachnoideo-lanatus, paucifoliatus ; folia arachnoideo-to- mentosa, omnia in mucronem nigrum rigidum desinentia, basilaria et inferioramulto majora, oblongo-lanceolata, distincte tripliner- via vel obscure quintuplinervia, in petiolum iongum late alatum attenuata; caulina média et superiora multo minora, linearilan- ceolata vel linearia, brevissime sed distincte decurrentia; rami corymbosi, umbellam fere fingentes, nudi vel oligophyUi, nunc monocephali, nunc saepius tricephali, pedunculis capitulo paulo 73 JOURNAL DE BOTANIQUE longloribus; capitula majuscula, albida; involucri bracteae sca- riosae, lanceolata;, acutœ, exterioribus paulo patentibus, pallide fuscescentibus, interioribus erectis; pappi setae albidae coroUa paulo longiores. Caulis pedalis vel sesquipedalis ; folia basilaria et inferiora, incluso petiolo limbo sequilongo, 10-12 cent, longa, 10-12 mill. lata, breviter acutata ; capitula 12-15 niill. diam. Chine, province de Se-tchuen, sur les montagnes au sud de Ta-tsien-lou. Port et capitules de V Anaphallis 7nibige}îa DC. ; il en diffère par ses feuilles inférieures distinctement trinerviées et non uninerviées; par ses feuilles caulinaires éparses, très peu nombreuses, les moyennes un peu décurrentes ; par son inflorescence formée de nombreux rameaux, naissant presque au même point, simulant une ombelle et portant pour la plupart 3 capitules assez longuement pédoncules. Gnaphalium thibeticum, sp. nov. [Aniemiarm.) — Nanum, simplex; lana cinerascente moUiter obductum; folia basilaria et inferiora obovato-spatulata, apice rotundata, caulinis sessilibus, secus caulem erectis, oblongis, supremis sub capitulis patentibus illisque subaequilongis ; capi- tula 3-4, sessilia, arcte congesta; involucri bracteae biseriatae, extus lanuginosae, erectae, lanceolatae, acutse, apice tenuiter membranaceae, pallide fuscae; pappus sordide albus, corolla longior; achaenia oblongo-obovata, sparse pilosa. Thibet, sur les hautes montagnes avant d'arriver à Batang. Bien distinct des deux espèces connues jusqu'ici dans l'Himalaya qui sont, l'une et l'autre, cespiteuses et ne portent qu'un seul capitule sessile, immergé dans une rosette de feuilles. Le G. thibeticum a plus d'analogie avec les formes naines de VAutejinaria dioica L. {A. dioica, var. co7igesta DC.) ; les poils laineux grisâtres, très allongés, qui recou- vrent toute la plante, la forme lanceolée-aiguë des bractées de l'invo- lucre et leur coloration brune au sommet distinguent d'ailleurs très nettement la plante ; dans VA. dioica les bractées sont toujours blanches ou rosées vers le haut. Ghrysanthemum tatsienense, sp. nov. Perenne; laxe lanuginosum; caulis erectus, simplex, gracilis, monocephalus ; folia parva, basilaria et inferiora longiter petio- lata, petiolo limbo aequilongo; limbus auguste oblongus, pecti- nato-incisus, segmentisferecontiguis, integris, lineari-subulatis. Ed. Bureau et A. Franchet. — Piaules nouvelles du Tliibet et de la. Chine. 73 leviter falcatis ; folia caulina sparsa, pauca, secus axin stricte erecta, subsessilia, seg-mentis raris, dissitis, superioraetsuprema intégra, lineari-subulata ; capitulum majusculum ; involucri squamaî dorso pallide virides, pilis lanuginosis conspersae, oblong-œ, apice et secus marginerti membranaceae, fuscse; ligulae late radiantes, anguste lineares, (in sicco aurantiacae), flores disci lutei, e basi tubulosa abrupte campanulati; pappus coro- niformis, obscure 5-lobus, lobis rotundatis; achaenia glabra, obovata. Caulis 5-7 poil.; folia inferiora circiter 4 cent, longa, incluso petiolo; limbus 5 mm. ad médium latus, segmentis o'"'"5 latis; capitulum 12-14 mni' latum, adjectis ligulis radiantibus fere 4 cent. diam. Chine, province de Se-tchuen, aux environs deTa-tsien-lou. Plante très grêle; villosité formée de poils laineux peu serrés, un peu plus abondants sous le capitule, sur le pétiole et le rachis; feuilles assez semblables à celles de VAchilléea Millefolium, mais simplement pectinées. Senecio erythropappus, sp. nov. (Synoti's.) — Caulis flexuosus, striatus, glaber ; folia elliptico- lanceolata in petiolumbrevem attenuata, apice acuminata, remote denticulata, dentibus calloso-mucronatis ; nervatio non elevato- reticulata; inflorescentia elongato-pyramidata, ramulis axilla- ribus, parte inferiore nudis, superne tantum capituligeris ; capi- tula angusta, breviter pedunculata, secus ramulos pyramidatos conferte racemosa; involucri bractea^ 3 vel 4, fuscae, striatae, margine late membranaceae, apice rotundatae et ciliolatae; flores 3-4, omnes tubulosi, flore ligulato constanter nuUo, setis demum paulo longiore; pappus rubescens, anthesi vix ineunte involucro jam fere duplo longiore. Pluripedalis ; petiolus 1-2 cent; folia 12-15 cent, longa, 4-5 cent, lata; panicula subbipedalis ; involucri bracteae o'"""5 longae. Chine, province de Se-tchuen, aux environs deTa-tsien-lou. Diffère du ^S". acuminatus Wall., avec lequel il peut surtout être comparé, par ses feuilles plus larges ressemblant davantage à celles du 6". vagans Wall., à réseau de nervures non saillant, par son aigrette rougeâtre, une fois plus longue que l'involucre dès le commencement de l'anthèse, par l'absence de fleurs ligulées, enfin par son inflorescence qui constitue une grande panicule assez étroite formée de rameaux qui 74 JOURNAL DE BOTANIQUE portent à leur sommet des capitules disposés eux-mêmes en panicule deltoide ou ovale. Dans le 5. acummatus l'aigrette est d'un blanc jau- nâtre, chaque capitule renferme une fleur ligulée et l'inflorescence forme un grand corymbe. Senecio cyclotus, sp. nov. (Synotis.) — Caulis elatus, gracilis, simplex, glaber, inferne subnudus, foliis inferioribus ad squamas ovales adducta, caulina média glabra, subtus laxe arachnoidea et ad nervos pilosa, am- bitu ovata, lyrata, pétiole late alato, alis (praîsertim in foliis mediis) basin versus dilatatis, orbiculatis, caulem amplectantibus et antice sese invicem obtegentibus ; lobi lati, obtusi, inciso-den- tati, dentibus mucronatis; folia suprema ad bracteam linearem reducta ; inflorescentia subsimpliciter racemosa, adjunctis nunc 1-2 ramulis; capituli unilatérales, brevissime pedunculati, basi bracteolati, cernui, oblongi ; involucri bracteae 5-6, lanceolatae, obtusae, glabrœ ; flores omnes tubulosi, involucro vix longiores; pappus albus. Caulis 2-3 pedalis ; folia 10-5 cent, longa, 8-3 cent, lata; in- volucri bracteae 8-10 mill. longœ. Chine, province de Se-tchuen, près de Ta-tsien-lou. Espèce bien caractérisée par ses feuilles pinnatilobées, à lobes lar- ges et très obtus bordés de grosses dents inégales triangulaires termi- nées par un mucron épais. Dans les feuilles caulinaires moyennes, le pétiole se dilate à la base en une large oreillette arrondie qui embrasse la tige en la faisant paraître perfoliée. Le 5". cyclotics a aussi été ob- servé dans l'Yun-nan central par M. Delavay (n. 3795)- Senecio nelumbifolius, sp. nov. (Synotî's.) — Caulis elatus, striato-sulcatus, pube brevissima rufescente subtomentellus ; folia basilaria et inferiora longissime petiolata, amplissima, peltata, limbo orbiculato, profunde conca- ve, leviter et late sinuato, circumcirca argute denticulato, sub- tus pube brevi vestito ; folia suprema quam maxime diminuta, limbo cordiformi, petiolo alis latissimis caulem amplectente; pa- nicula terminalis fere aphylla, ramosissima, ramis in corymbura amplissimum dispositis ; capitula angusta ; involucri bracteae 6- 7 oblongae, obtusae, flores lutei omnes tubulosi involucrum pa- rum superantes; pappus sordide albus vel nunc rufescens; achae- nia glabra. Ed. Bureau et A. Fkaxchet. — Plantes nouvelles dit Thibet et de la Chine, 75 Caulis 3-4 ped. altus ; foliorum basilarium petiolus facile bi- pedalis ; limbus 80 cent. diam. ; inflorescentia pede longa et lata ; involucri bracteœ 10-12 mill. longae. Chine, province de Se-tchuen, à Ta-tsien-lou. La forme peltée des feuilles et leur grandes dimensions caractérisent très bien cette belle espèce dans le groupe des Synotis. Elle a été aussi rencontrée dans l'Yun-nan central par M. Delavay (n. 4253) dans les bois de Ma-eul-chan, près de Tali. Le limbe des feuilles basilaires est pelté par le centre, comme chez les Nelumbo; mais à mesure que les feuilles s'élèvent sur la tige, l'insertion du pétiole devient de plus en plus excentrique et se rapproche du bord, de sorte que le limbe des feuilles supérieures n'offre plus trace de ce mode d'insertion et devient tout simplement cordiforme. Senecio tatsienensis, sp. nov. (Synotis.) — Caulis elatus, angulato-striatus, arachnoideo- lanatus ; folia secus caulem conferta, longe petiolata, petiolo nu- do ; limbus cordiforrais, acuminato-caudatus, supra glabrescens, subtus pube brevi cinerea, densa, arachnoidea vestitus, circum- circa, excluso acumine, argute et inaequaliter dentatus, dentibus longe mucronulatis; panicula longe pyramidata, ramis inferne nudis, superne paucifoliatis ; capitula unilateralia, angusta, bre- viter pedunculata, patentia vel subcernua; involucri squamae 4-5, glabrae, lanceolatae, obtusae; flores 3-4 omnes tubulosi ; pappus albus involucrum non superans, Caulis 3-4 pedalis; foliorum inferiorum petiolus 12-8 cent.; limbus 15-10 cent, longus, 10-7 cent, latus ; panicula nunc plus bîpedalis ; involucri bracteae 11- 15 mill. longae. Chine, province de Se-tchuen, autour de Ta-tsien-lou. Très élégante espèce ; son inflorescence forme une grande pyra- mide; ses feuilles cordiformes, d'un vert foncé en dessus, cendrées, brièvement toraenteuses en dessous, ne permettent de la confondre avec aucune autre espèce du groupe. Senecio subspicatus, sp. nov. (Ligulari'a.) — Basi fibrillosus ; gracilis ; folia basilaria et infe- riora longe petiolata, petiolo gracili, inferne tantum dilatato se- miamplexicauli ; limbus supra glaber, subtus laxe lanuginosus, ovato-orbiculatus vel orbiculatus, apice breviter acutus, basi profunde cordatus, sinu angusto, circumcirca argute dentatus ; folia caulina superiora brève petiolata, petiolo alato late am- 76 JOURNAL DE BOTANIQUP: plexicauli, suprema ad bracteas intégras lineari-lanceolatas ad- ducta; capitula parva, ovata, racemosa, brevissime pedunculata, bracteolis 2 linearibus basistipata; involucri squamaî circiter 8, laxe araneosœ, oblongae, obovatae, obtusae, velsubacutae, apice ciliolatœ ; flores 8-10, oranes tubulosi ; pappus sordidus. Subbipedalis ; foliorum inferiorum petiolus usque semipeda- lis;limbus subpoUicaris ; capitula 7-8 mill. longa; pedunculus 1-2 mill. Chine, province de Se-tchuen, aux environs de Ta-tsien-lou. Port et feuilles du 6". calthéBfolius Hook. ; le 5. subspicatus s'en distingue par ses feuilles lanugineuses en dessous, par ses capitules 3 ou 4 fois plus petits, dépourvus de fleurs ligulées, presque sessiles et formant une grappe très étroites, spiciforme, serrée. Senecio microdontus, sp. nov. (Lïgidaria). — Caulis elatus striato-angulatus, parce arach- noideus ; folia crasse coriacea, pallide virentia, supra glabra, sub- tus laxe arachnoidea ; basilaria. . . ; caulina longe petiolata, petiolo alato basi non ampliata semiamplexicaule ; limbus e basi breviter cordata ovato-lanceolatus, breviter acutus, minute serrulatus, lobis basilaribus grosse dentatis, dentibus 3-4; folia superiora parva, in bracteas sensim abeuntia; inflorescentia thyrsoidea, compacta, bracteis inferioribus lanceolatis, acutis, pedunculis longioribus; pedunculi arachnoidei, inferioribus apice bibrac- teolatis capitulo longioribus, superioribus capitulura aequanti- bus; capitula ovata, cylindrica, multiflora; involucri bracteic oblongae, subacutae, parce arachnoideae ; ligulae oblongae, tri- dentatae, capitulo aequilongae ; pappus albus; achaenia glabra. Caulis subbipedalis ; foliorum inferiorum limbus petiolo aequi- longus IO-I2 cent, long., 5-6 cent, lat.; involucri bracteas 8 mm. longae; ligulae 12-15 "i™* Chine, province de Se-tchuen, au delà de Ta-tsien-lou. Espèce bien caractérisée îpar la forme et la consistance de ses feuilles et par la finesse des dents qui bordent le limbe. Saussurea semilyrata, sp. nov. Caulis elatus, striatus, arachnoideo-lanatus, subnudus,mono- cephalus ; folia supra parce arachnoidea, subtus tomento albo pannosa, ambituoblonga, basilaria et inferioralongiter petiolata inferne pinnatilobata, lobis deflexis ovatis vel triangularibus. p. Hariot. — Les Trentepohlia pléiocarpes. 'j-j obtusis, superne praeter apiceni integram inciso-lobatis ; fob'a caulina pauca (1-2), inferioribus conformia; capitulum hemis- phœncum ; involucri bracteae exteriores herbacea;, dorso lanatœ, lanceolatae, 6-senatae, exterioribus paulo brevioribus, interio- ribus scariosis angustioribus, acuminatis, apice herbaceo g"la- brescente; coroUaî lirabus tubo duplo brevior; pappus albidus, setis longe plumosis; receptaculipaleaelineares, acutœ, achœnio g-labro paulo longiores, Caulis 34-40 cent.; folia inferiora (incluso petiolo 4-6 cent, iongo), 15-18 cent, longa, 25-30 mm. ad médium lata; capitula diam. fere 2 cent. Chine, province de Se-tchuen, sur les montagnes près de Ta-tsien-lou. La plante rappelle les formes à tiges très développées du 6*. taraxa- cifolia Wall., mais la forme des feuilles est différente. Dans l'espèce de Wallich tous les lobes sont égaux, réfléchis, deltoïdes, aigus; dans le S.setnilyraia la moitié inférieure du limbe est seule pinnatilobée, la partie supérieure étant peu profondément incisée, ou sinuée-dentée. Les capitules du 5". semilyrata sont aussi plus velus et les bractées de l'involucre moins dilatées à la base. {A suivre.) LES TRENTEPOHLIA PLÉIOCARPES Par M. P. HARIOT. On peut désigner sous ce nom un petit groupe de formes caractérisées par leur mode de fructification qui rappelle le Cephaleîiros. D'une cellule accrue en dimensions naissent un certain nombre de zoosporanges pédicellés. Les deux espèces connues sont les Tr. uticmata elpleiocarpa. Dans un précédent mémoire sur le genre Trentepohlia, j'ai fait rentrer la première de ces espèces dans la synonymie du T. aurea; quant au T. pleïocarpa , devenu de par droit de priorité le T. arbortini, je l'avais, sans la moindre hésitation, conservé comme espèce distincte dans une section caractérisée par « Zoosporangia numerosa, racemosa vel wicmato-pedi'cellata » . De nouveaux exemplaires de cette plante, provenant de la Nouvelle-Zélande et communiqués par M. Vaughan Jennings, de Londres, m'ont amené à modifier ma première opinion. 78 JOURNAL DE BOTANIQUE J'ai en effet trouvé sur cette plante les différents modes de fructification indiqués dans les Trentepohlia : zoosporanges latéraux, terminaux, pédicellés et pléiocarpes. Certains des fila- ments pouvaient être pris pour le T. polycarpa typique, tandis que d'autres devaient être rapportés sans le moindre doute au T. a7-borunt. J'ai pu constater les mêmes faits dans un certain nombre d'autres échantillons de diverses provenances. Le T. arborum ne me paraît donc pas spécifiquement sépa- rable du T. polycarpa; il serait à ce dernier ce que le T. itnci- nata est au T. au7'ea. Mais pour faciliter les déterminations il serait peut-être utile de grouper ces quatre plantes delà manière suivante : Trentepohlia aurea (sensu latiori) : î.gemuna cum v. pleiocarpa {T. uncùmta Gobi), f. polycarpa cum v. pleiocarpa ( T. arbortim Ag.). L'examen d'un échantillon du T. uncinata recuilli dans la Haute-Vienne par Lamy de la Chapelle m'a présenté un fait intéressant : les zoosporanges (du moins la plupart) qui naissent en assez grand nombre de la surface d'une cellule plus grosse que les autres, latéralement et au sommet des filaments, sont ver- ruqueux-échinulés, présentant l'aspect de certaines urédospores. Ce caractère se maintient sous l'action des réactifs (acide lacti- que, acide sulfurique, eau de javelle, acide chromique, réactifs colorés). Les autres détails d'organisation sont les mêmes que dans le type : les articles des filaments y sont nettement cylin- driques, ne présentant pas à la base ces cellules moniliformes qui avaient fait rapprocher le T. zmcïnaia du T. îimbrina. La plante tout entière est plus développée probablement en raison de sa station sur la terre et non sur l'écorce des arbres. Quant aux autres Trentepohlm à articles cylindriques, je crois qu'ils doivent être maintenus comme espèces, tout en fai- sant remarquer que le caractère tiré de zoosporanges pédicellés donné comme distinctif pour le T. villosa ne saurait être pris en sérieuse considération. Je ferai cependant quelques réserves au sujet du T. abî'etiiia, espèce un peu artificielle, qu'il est quel- quefois bien difficile de séparer des formes grêles du T. aîirea {gemiùia). A. Franchet. — Notice biographique sur C. J. Maximovîcs. 79 NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR C. J. MAXIMOVICZ. La botanique systématique vient de faire une grande perte dans la personne de M. C. J. Maximowicz, membre de l'Académie des sciences, Botanicus primarius à l'Herbier du Jardin Impérial de Saint-Péters- bourg; une mort prématurée l'a enlevé le 16 février dernier. Rien ne faisait prévoir qu'une fin si prompte viendrait interrompre les travaux de cet éminent botaniste et les importantes publications qu'il comptait terminer dans un petit nombre d'années. Karl Johannes Maximowicz, né en novembre 1827, venait de prendre ses derniers grades universitaires lorsqu'il fit son premier voyage, en 1853, à bord de la frégate Diana, avec le titre de Botaniste du jardin Impérial de Saint-Pétersbourg. Il visita successivement Rio de Janeiro, Valparaiso, Honolulu et aborda, en juillet 1854, à la baie de Castries, sur la côte de Mandchourie. Ce fut là le point de départ des explorations qu'il poursuivit durant plus de deux années, en com- pagnie de L. von Schrenck, explorations qui s'étendirent sur presque tout le territoire formant le bassin de l'Amur et qui embrassèrent même une large portion de la région située au N. O. de ce fleuve. Les intéressants résultats de ce vovag-e ont été consignés dans un grand mémoire publié, en 1S59, sous le titre de Primitif florse Amu- renstSy ouvrage remarquable à bien des titres et dans lequel M. Maxi- mo"svicz inaugura la méthode d'exposition qu'il devait désormais suivre et perfectionner dans ses nombreuses publications. Dans l'énumération qu'il y fait des plantes de son voyage, il ne se contente pas, en effet, d'une liste sèche, donnant seulement des noms et des localités, comme on le voit dans presque tous les ouvrages similaires qui l'ont précédé ; il se plaît au contraire à accompagner les citations des plantes le plus intéressantes d'observations variées, relatives à leurs modifications, à leur mode de végétation, à leurs relations géographiques, faisant ainsi preuve d'une sagacité remarquable, d'une érudition profonde, qu'on était à peine en droit d'attendre d'un homme qui n'avait guère dépassé trente ans. Ce premier voyage, qui l'avait initié à la flore de l'Asie orientale, ne fit que développer chez lui un vif désir de pénétrer plus profondé- ment dans la connaissance de la flore de l'Extrême-Orient. Aussi le voyons-nous saisir avec empressement l'occasion qui se présenta, ou qu'il fit naître, de visiter le Japon. De 1860 à 1863 il y fit, à des dates très rapprochées, deux voyages, durant lesquels il étudia surtout la végétation des régions montagneuses du Nippon central et de la partie méridionale de l'ile de Kiusiu; le résultat de ses recherches ou de celles qu'il fit faire se résume en une augmentation considérable, un 8o JOURNAL DE BOTANIQUE tiers environ, des espèces composant alors la flore du Japon. De plus il réussit à établir des relations avec des Japonais dont les envois suc- cessifs ont fait de l'herbier de Saint-Pétersbourg l'un des plus riches en plantes de cette région. Placé à la tète de l'herbier du Jardin Impérial, M. Maximowicz consacra désormais sa vie aux collections qui lui étaient confiées et aux publications qui concernaient plus spécialement l'Extrême-Orient. Dans une série de Mémoires, publiés surtout dans les Mélanges biolo- giques de l'Académie de Saint-Pétersbourg, il fit connaître, non seule- ment toutes les espèces nouvelles, ou rares, qu'il a pu rencontrer ou qu'il a reçues de ses correspondants, mais encore, à leur occasion, il donna souvent la révision monographique du genre, révision limitée d'ailleurs aux espèces de l'Asie orientale. C'est ainsi qu'il publia des études, qui peuvent passer pour des modèles de lucidité et de préci- sion, concernant les genres Acer, Rubus, Ariemisia, Senecio^ Iris^ Sedum^ Ribes^ Spirœa, Lespedesa^ et beaucoup d'autres. Deux fois les Chrysosplenium appelèrent son attention, et il doit en être considéré comme le premier monographe. De même pour les Pédiculaires, dont il donna, il y a deux années à peine, une énumération complète, au nombre de deux cent cinquante espèces. Il se proposait, dans cette publication, de montrer quels éléments précieux de distinctions spé- cifiques pouvaient fournir les différentes parties de la fleur, dans ce genre. Les huit planches qui accompagnent son Mémoire, et sur les- quelles sont figurées les fleurs de deux cents espèces, démontrent com- bien cette idée était féconde, en même temps qu'on y voit la somme d'observations comparatives qu'un pareil travail avait dû coûter à son auteur. Je ne citerai ici que pour mémoire ses études sur les Ericacées, sur les Rhamnées, sur les Hydrangées et les Rosacées de l'Asie orientale; on y retrouve au plus haut degré les qualités qui distinguent les tra- vaux de M. Maximowicz, et il suffira de dire que ses divisions en sec- tions du groupe des Rhododendrées sont devenues classiques. Il eut toute sa vie l'espoir de publier une Flore du Japon, dont les richesses botaniques excitaient à un si haut point son admiration. Peu de temps avant sa mort il s'en ouvrait encore, avec sa bonhommie habi- tuelle, dans une lettre à l'un de ses amis : « On devient vieux et je me casse la tète à trouver un moyen d'attaquer une Flore du Japon sans lâcher prise de l'Asie centrale; je renonce à donner des descriptions; je veux donner seulement la synonymie, les localités et les clefs des genres et espèces; mais, même en abrégeant de cette manière, il est temps que je me mette à l'œuvre si je veux l'accomplir. J'achève bien- tôt ma soixante-troisième année. » (Lettre en date du 7 novembre 1890.) A. Fran-chet. — Notice biogyaphiqtie sur C. J. Maxiniovics. 8i Cette Flore de l'Asie centrale, à laquelle il fait allusion, fut en effet la préoccupation des dix dernières années de sa vie; il en entre- tenait volontiers ses amis, partagé qu'il était entre son goût particulier, qui le portait à ne pas différer la publication d'une Flore du Japon, et la nécessité où il se trouvait de faire connaître dans le plus bref délai possible les magnifiques résultats des voyages de Przewalskiet de ceux de Potanin, ce qu'il considéraitcomme un devoir professionnel. Aussi, vers la fin de 1S89, donnait-il deux fascicules, accompagnées de nom- breuses planches, consacrés aux récoltes botaniques des deux célèbres voyageurs. Et c'est au moment même où il se préparait à donner la suite de ce travail, conçu sur un plan si large et d'une exécution si soignée, que la mort est venue, mettant un terme à une vie scientifique si bien rem- plie, laissant dans la botanique, qu'il aimait tant, et dans le souvenir des nombreux amis qu'il se plaisait à obliger, un vide que le temps sera impuissant à combler. LISTE DES PRINCIPAUX OUVRAGES DE M. MAXIMOWICZ. — Primitif fl or as amurensts. Saint-Pétersbourg, 1S59. 4°. lopl. i carte. — Rhamiieas Orientali-Asiaticœ. Saint-Pétersbourg. 1866.4°. i pi. — Revisïo Hydrangearttm. Asiée orientalis. 1870. 4". 3 pi. — Rhododendrese Asias orientalis. Saint-Pétersbourg. 1870. 4'^ 4 pi. — Symopsis generis Lespedezœ. Saint-Pétersbourg. 1873. 8°, — Diagnoses platitaricm novaritm Jap07iiâe et Mandshurise . Decas i-xx. Saint-Pétersbourg. 1866-76. 8". C'est dans cet ouvrage, et dans le suivant, qu'ont été publiées presque toutes les nouvelles espèces de l'Asie orientale. — Diagnoses plantarum novarum asiaticarnm. Fasc. I-7 et i""*^ partie du fasc. 8. Saint-Pétersbourg. 1876- 1890. 8°. — Adnotatio7ies de Spiréeaceis. Saint-Pétersbourg. 1879. 8". — Adjloras Asiée orientalis cognitionem meliore7n fragmenta. Saint- Pétersbourg. 1879. 8", — De Coriaria, Ilice et Monochasmate hitcusque ge^ieribus proxime afjînibus: Bungea (?/Cymbaria. Saint-Pétersbourg. 1881. 4°. 4 pi. — Flora tangutica ex collectionibus N. M. Przewalski atque G. N. Po- tanin. Fasciculus I. Thalamillorae et Disciflorae. Cum tabulis 31. Petropoli. 1889. 4°. — Enumeratio plantarum hucusque in Mongolia nec no7i adjacente parte Turkestanise sinensis lectarum. Fasc. I. Thalamillorae et Dis- ciflorae. Cum tabulis XIV. Petropoli. 1889. 4°. — Plantas chine?ises PotaniatJœ nec 71011 Piaseskiaiiœ. Saint-Péters- bourg. 1890. 8°. A. Franchet. 82 JOURNAL DE BOTANIQUE M, Saccardo adresse aux différents Journaux botaniques la note suivante cjue nous insérons, conformément à son désir. RECOMMANDATIONS AUX PHYTOGRAPHES PARTICULIÈREMENT CRYPTOGAMISTES Par M P. A. SACCARDO. La longue expérience que j'ai acquise dans l'élaboration de mon Sylloge Fungoriim omnium m'a persuadé de l'utilité, je dirai même de la nécessité, de suivre dans la description des plantes certaines règles qui sont trop souvent négligées. Voici ces recommandations : 1 . 11 est nécessaire que les botanistes qui décrivent des espèces nouvelles en les traitant au point de vue de la morphologie et de la biologie, avec des détails très minutieux et très compliqués, y joignent des diagnoses spécifiques ou génériques (préférablement en latin) con- cises et comparatives selon les règles phytographiques. En effet, il est très difficile et souvent très ambigu de choisir dans la foule des détails les caractères essentiels et différentiels. 2. La phrase spécifique ou diagnose est, pour certains auteurs par- ticulièrement cryptogamistes, excessivement détaillée et prolixe, ou trop laconique pour d'autres. Une bonne phrase spécifique doit donner, sous une forme concise et claire, seulement les caractères essentiels et différentiels. Toute observation de détail doit être reléguée après la diatfnose. Il est encore nécessaire, pour les espèces nouvelles, d'indi- quer leur affinité avec les voisines déjà connues. Celui qui détermine des espèces nouvelles sait combien de temps il doit perdre pour la détermination, en présence de diagnoses très prolixes et sans notions d'affinité. 3. L'expérience a déjà démontré, du moins en cryptogamie, qu'il est très utile, pour la désignation de la paternité d'une espèce, d'indi- quer entre parenthèses l'auteur qui a le premier décrit cette espèce sous d'autres genres. Il est toujours nécessaire d'ajouter le nom de l'auteur qui a transporté l'espèce du genre primitif à un autre : car sans cela on devrait entendre que l'auteur de l'ouvrage où la combinaison des noms est citée est également l'auteur de cette combinaison. Nous trouvons, par exemple, dans les écrits de Winter des noms semblables : Spserella cofivexula (Schwein.) Syn. Sphieria co?ivexula Schwein. Si nous n'ajoutons pas le nom Thùmen après la parenthèse, nous devrions croire que Winter est l'auteur de la combinaison; et alors nous aurons d'après les règles d'autres botanistes les deux notations suivantes : Sphcerella convexula (Schwein.) Wint. ou Sphéerella con- p. A. Saccardo. — Recommandaiions aux Pkyto graphes. 83 vexula Wint. qui sont toutes les deux fausses. Mais si nous disons Sphâerella convexula (Schwein.) Thûm., nous avons la notion très exacte que Schweinitz a créé l'espèce et que Thûmen l'a rapportée à son vrai genre. 4. En décrivant les Cryptogames parasites, il faut citer les plantes ou les animaux nourriciers avec la nomenclature technique latine. Les noms vulgaires (anglais, italiens, etc.) sont souvent difficiles à identifier. 5. Pour les mesures des organes tant microscopiques que macros- copiques, il est nécessaire d'adopter une mesure unique, savoir celle métrique; pour les mesures microscopiques, laissant de côté toute fraction, on devra préférer les micromillimètres ou microns \micra, a). Les autres mesures, ainsi que les expressions fractionnaires, sont très souvent cause d'erreur ou de doute. 6. Pour désigner brièvement les dimensions des organes micros- copiques, il convient (comme du reste plusieurs le font) d'indiquer d'abord le chiffre de la longueur et ensuite celui de la largeur plus grande avec le signe « entre l'un et l'autre en se passant du signe p.. ; si l'organe est comprimé on pourra ajouter encore le chiffre de l'épais- seur, par ex. : spore 15 « 4 signifie spore longue de 15 a., large et épaisse de 4 u.. ; spore 15 » 4 » 2 signifie spore longue de 15 u.., large de 4 [i. et épaisse de 2 p.. Plusieurs auteurs, au lieu du signe « (que j'ai proposé et suivi depuis 1S72) emploient les signes zr , : , X i q^-^i» pour les mathématiciens, ont une signification différente et définie. Pour les organes macroscopiques, on devra indiquer l'unité de mesure, savoir m., cm., mm. et la partie mesurée. 7. Dans la désignation de tous les groupes de plantes en général, on emploie des noms féminins {^Dicotylédones., Ra7iunculaceâ3^ Aiie- jnoneœ.^ etc.) ; on devra faire de même pour les Cryptogames; ainsi, si nous disons : SphseriacecB.^ Mucedïneée., Hydness^ etc., nous devrons nécessairement dire aussi : Pyrenomycetcée, Hyphomyceieée ^ Hymeno- mycetece, et non : Pyrenot/tycetes , Hyphomycetes., Hymenomycetes, comme le voudraient beaucoup d'auteurs. 8. Les couleurs des plantes et particulièrement celles des corolles, des Champignons, des spores, etc., sont souvent décrites avec des noms de signification incertaine. Il serait bon d'employer une nomen- clature définie appuyée sur des échantillons normaux. Je vais publier à cet effet une chroniotaxte, qui sera, je l'espère, de gi'ande utilité. 9. Pour ce qui concerne la nomenclature des fruits et des spores des Champignons, il serait utile d'employer seulement la suivante, qui, au reste, est adoptée par la plupart des mycologues : HYMENOMYCETEM : Pileus (quelle est sa forme); basidix, sterigmata., sporœ^ cystidia. 84 JOURNAL DE BOTANIQUE GASTEROMYCETE/E et MYXOMYCETEAi : Peridinm, gleba, capillitium^Jîocci, sporée. UREDINE/E : Son/s, tiredosporas^ feleuiosporée, mesosporcB^ pseudoperiditmiy éccidiosporée, paraphyses. USTILAGINEM : Sorus, sporœ. PHYCOMYCETEjE : Oogonia^ oospors^, antheridia^ spermatia, sygosporœ, a:::ygosp07^^, zoosporatigia, zoosporœ. PYRENOMYCETEyE et PHYMATOSPH^RIACEJE : Stro- ma, perïi/iecïum, loculus, ascus, sporidia, paraphyses. DISCOMYCETEM çx TUBEROIDEM : Ascoma, gleba, asciis, sporidia^ paraphyses. SCHIZOMYCETE^ : Fi lamenta, baculi, cocci, endospora?, arthrosporée. SPHAiROPSIDEA^ : Perïihecmm, basïdïa, sporulee. MELANCONIEJS : Acervuliis, basidia, co?îidia (et non g07iidïa^ nom qui doit être réservé aux Lichens). HYPBOMYCETEM : Csespitichcs, sporodochiufn^hyphœ, sporée. Obs. — Si la spore germe, il se forme le promycelium, qui généra- lement produit les sporidiola. CHRONIQUE. M. le Professeur Gaston Bonnier commencera son cours à la Sorbonne le mercredi i8 mars, à lo heures et demie, et le continuera, à la même heure, les vendredis et mercredis suivants. Il traitera des différents groupes de végétaux et, en particulier, des plantes vasculaires d'Europe. Nous apprenons que M. G. Maloizel, sous-bibUothécaire au Muséum, prépare une suite à Vlndex locupletissimus de Pritzel, ouvrage dont la deuxième édition remonte à 1866. Le travail de M. Maloizel comprendra toute riconographie botanique publiée depuis 1865 jusqu'à 1891, inclusive- ment. L'ouvrage paraîtra dans les premiers mois de 1892. Nous faisons des vœux pour le succès de cette importante entreprise, dont la réalisation est appelée à rendre les plus grands services aux botanistes. Le Gérant: Louis Morot. Paris. — J. Mersch, imp. 23, PI. Denfert-Rochereau. 5" ANNÉE. N° 6. 16 MARS 1891. ««AMAMMMMMMI rV*BW*»~ll*li"lin * a »!»»»»»*»*»»» ■■■■■■■■■»»»»»»»»» ^^^» » j » » »,j^»^j^-,-,-,-,-,-^.^-^.^_f^j.,j.^^_^_p.j.,j^-^j^j^^j^^j^- JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. DEVELOPPEMENT DES GRAINS D'ALEURONE ET STRUCTURE PROTOPLASMIQUE EN GÉNÉRAL CHEZ QUELQUES P A P I LI O N AGEES Par M. E. BELZUNG. Durant ces trois dernières années, les grains ci'aleurone ont étél'objetde plusieurs travaux, tendant notammentàpréciser leur mode de développement ; mais les résultats auxquels ont abouti leurs auteurs sont loin d'être concordants, et dès lors nous sommes dans l'incertitude au sujet de la valeur morphologique de ces formations albuminoïdes. Comme on va le voir par l'analyse des derniers travaux publiés sur la question, le développement des grains d'aleurone n'a été suivi d'une façon complète que pour un nombre d'espèces beaucoup trop restreint et appartenant en grande majorité à un type unique de structure adulte. Il était nécessaire d'étendre ces recherches à d'autres types de grains d'aleurone, afin de montrer si leur développement s'opère suivant la même marche générale, ou si au contraire les différents types de grains d'aleurone ne peuvent pas à cet égard être réunis dans une catégorie unique de formations, contraire- ment à la manière de voir des auteurs les plus récents. Résultats des travaux récents. — On doit àMM, Wak- ker, Werminski, Van Tieghem, Rendle et Ludtke des publica- tions concernant l'aleurone. Pour M. Wakker (i), qui consacre aux grains d'aleurone un chapitre spécial dans un travail d'ordre plus général, chacun de ces corpuscules représente une vacuole peu à peu remplie de principes albuminoïdes pendant la maturation de la graine. Dans les jeunes cellules de l'albumen du Ricin, par exemple, cet auteur I. J. H. Wakker, Stadien ïttey die Inhaltskorper der Pfîansemel/e (Jahrbû- cher fur wissenschaftliche Botanik, 19). 86 JOURNAL DE BOTANIQUE distingue une seule et large vacuole centrale, qui plus tard se divise en un grand nombre d'autres limitées par des bandelettes protoplasmiques ; il n'est pas question de membrane qui serait propre à chacune de ces cavités. Ce sont ces vacuoles comblées qui constituent plus tard les grains d'aleurone. M. Wakker a étudié ainsi une dizaine d'espèces, toutes pourvues d'inclusions aleuriques bien caratérisées. A peu près au même moment, M. Werminski (i) étudiait le développement de l'aleurone dans le Ricin {Ri'ct'iiîts cojjtmunis) et arrivait à des conclusions analogues à celles de M. Wakker, savoir, que le grain d'aleurone est d'abord à l'état de vacuole, que plus tard les inclusions y apparaissent et qu'enfin par un pro- cessus physico-chimique la vacuole se comble pendant la matu- ration. De plus, en desséchant convenablement des matériaux dans lesquels les cristalloïdes n'étaient que forts petits, M, Wer- minski a vu les vacuoles faire place à des grains d'aleurone en apparence adultes, pourvus d'un cristalloïde complètement déve- loppé ; l'essence de citron produirait par deshydratation le même efïet. Cet auteur a trouvé un développement analogue pour les grains d'aleurone du genre Vitis. Interprétant les résultats de ces travaux, ceux de M. Went et d'autres auteurs sur les vacuoles, ainsi que ses recherches person- nelles sur la question, M. Van Tieghem (2) a pensé que les vacuo- les normales de toute cellule vivante devaient être envisagées non comme de simples insterstices protoplasmiques, mais comme des portions actives de la cellule, en un mot des leucites, et pour les distinguer des nombreuses espèces déjà admises dans ce genre de formations, il leur a donné le nom d'hydroleucites. Les grains d'aleurone seraient donc des hydroleucites desséchés, qui ont préalablement élaboré des principes albuminoïdes dans leur cavité : cette manière de voir suppose l'existence d'une mem- brane propre aux vacuoles qui ultérieurement font place aux grains d'aleurone. Dans cette même année 1888, M. Rendle (3) a publié une 1. F. Werminski, Ueber die Nahir der Aleuronkôrner (Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft, 1888, 6). 2. Ph. Van Tieghem, Hydroleucites et grains d'aleurone (Journal de Bota- nique, 1888, n" 24). 3. Rendle, On the developpmetit oj tlte Aletiron- grains in the Lupiti (Annals of Botany, vol. II, 188S). E. Bklzung. — Des grahts d' aleurone ckes quelques Papilionacées. 87 note sur les grains d'aleurone d'une Papilionacée, le Licpiims dïgitatiis. C'est à notre connaissance le seul exemple d'une plante de cette famille dont on ait récemment étudié et figuré le déve- loppement des grains d'aleurone, ce qui peut paraître surprenant quand on songe au type de structure un peu spécial réalisé par ces plantes à l'état adulte, comme on le verra plus loin. Selon M. Rendle, les grains d'aleurone du Lupinus digitahts se dépo- sent directement dans le protoplasme, lorsque l'embryon a achevé de remplir le sac embryonnaire. D'abord convexes, puis arrondis, ils grandissent peu à peu en restant en rapport avec le protoplasme. L'eau ne les altère pas. Quand la période de matu- ration approche, ils prennent l'apparence de corpuscules vacuo- laires, limités par une paroi plus dense. Voilà donc un mode de développement, suivi seulement, il est vrai, dans une espèce, complètement différent de celui décrit par les précédents auteurs,*ce qui tient probablement àl'existence d'inclusions bien caractérisées (cristalloïdes, cristaux) dans l'un des cas, à l'absence de ces mêmes inclusions dans l'autre. Le développement que je viens de résumer est conforme, dans ses traits essentiels, à mes propres observations. En 1889 a paru un travail assez étendu de M. Ludtke (i) con- cernant spécialement les grains d'aleurone. Malheureusement l'auteur s'est consacré surtout à l'étude des grains d'aleurone de la graine mûre, c'est-à-dire à la phase en somme la moins digne d'intérêt, puisqu'elle correspond à la cessation presque complète de la vie dans l'embryon ou dans l'albumen, et qu'en outre elle représente une structure embrouillée par divers principes qui se sont concrètes pendant la maturation et qui, durant la vie active, se trouvent en dissolution dans le suc cellulaire. M. Ludtke n'a étudié le développement que dans deux espè- ces, le Ricimis coninmiiis et le Liiitun iisitaiissivium, et il arrive à des conclusions différentes de celles de MM. Wakker et Wer- minski. Selon cet auteur, les cristalloïdes et les globoïdes de ces deux plantes naissent directement dans le contenu protoplas- mique, et non dans des vacuoles spéciales. Quelquefois, dit-il, on remarque bien un petit espace entre les inclusions et le pro- toplasme voisin, mais il n'y a jamais de membrane limitante qui I. F. Ludtke, Beitrâge zur Kenntiiiss der AleuronkSrner (Jahrbûcher fur wissenschaftliche Botanik, Band 21, Heft 1). 88 JOURNAL DE BOTANIQUE permette d'attribuer une valeur particulière à ces cavités proto- plasmiques. M, Ludtke revient ainsi à l'opinion plus ancienne- ment exprimée par M. Pfeffer (i). Rappelons enfin, avec ces recherches de date récente, le tra- vail de M. Godfrin (2). Des deux modes de développement que distingue cet auteur pour les grains d'aleurone, nous ne retien- drons ici que le premier, savoir, la « formation en masse », qui a toujours lieu à la périphérie de la cellule dans le protoplasme pariétal. En résumé, les recherches dont il vient d'être question sont en grande majorité relatives aux grains d'aleurone au repos, ou encore aux grains en voie de digestion ; un petit nombre seule- ment nous donnent des renseignements sur le mode de dévelop- pement de ces formations, l'espèce la plus étudiée à cet égard étant le Ricintis cofuimmïs. Or, la connaissance du grain adulte ne peut intervenir utilement dans la détermination de la valeur morphologique de l'aleurone que si elle est rattachée au dévelop- pement envisagé dans toutes ses phases et suivi pour les grains d'aleurone les plus diversement différenciés à l'état adulte. Les recherches que je vais exposer ont pour but de fournir à cet égard de nouveaux renseignements , et ils montreront, je pense, que le développement des grains d'aleurone n'est pas un phénomène aussi uniforme que paraissent le faire croire les récents travaux sur la question. Exposé des observations. — Ces observations font suite et complètent sur plusieurs points celles que j'ai récemment publiées dans les Annales des sciences naturelles sur l'origine de l'amidon et des grains de chlorophylle (3). Elles portent par conséquent sur les mêmes Légumineuses, savoir : le Haricot {Phaseoliis)^ la Fève {Faba)^ le Pois {Pisiinî), plusieurs espèces de Lupins {Liipim(s)\ enfin le Cytise (Cytlsus). Par la nature de leurs réserves, les graines des ces plantes appartiennent à trois types différents : celles des trois premières 1. Pfeffer, Untersuchungen ilber die Proteïnkôrney, etc. (Jahrbiicher fur wis- senschaftliche Botanik, Band 8; 1872). 2. Godfrin, j\natomie comparée des cotylédons (Annales des sciences natu- relles, 1884, tome 19). 3. E. Belzung-, Nouvelles recherches sur l'origine des grains d'amidon et des graijis chlorophylliens (Annales des sciences naturelles, 7' Série, tome XIII}. E. Belzus'g. — Des grains d'aîeurone ches quelques Papilionacées. 89 renferment comme réserve figurée essentielle de l'aleurone et de l'amidon ; le Lu])in blanc {L. albus) seulement (du moins à très peu de chose près) de l'aleurone ; d'autres espèces de Lupins ont en outre de rares g-outtelettes d'huile; enfin le Cytise contient de l'aleurone et de l'huile en abondance. Dans toutes ces espèces le développement de l'aleurone suit la même marche générale ; il commence lorsque la graine a déjà acquis une assez grande taille, par exemple, quinze à dix-huit millimètres dans la Fève {Faba V7ilgaris) ; huit à dix, à peu près la taille de maturité, dans les Lupins {LzLpinus albiis, imtiabïlis), dans le Pois {Pisiun sativiiui), etc. A ce moment les graines sont encore succulentes, mais entrent nettement dans la phase de dessication qui les amène lentement à l'état de maturité. Examinons successivement : en premier lieu, la structure protoplasmique avant l'apparition des grains d'aleurone ; puis le mode d'apparition de ces grains ; enfin leur croissance et leur différenciation. I. Structure protoplasmique avant le dépôt des grains d'aleu- rone. — Dans le très jeune âge, ainsi que je l'ai montré ailleurs, le protoplasme des cellules de l'em- bryon ou de l'albumen offre inva- riablement l'aspect d'un réseau granuleux (fig. i, 3, 4), envelop- pant le noyau et ne renfermant aucune formation figurée étran- gère. Plusieurs auteurs ont ob- servé ce réseau, partiellement ou totalement, sans y attacher d'im- portance particuHère, et le plus Fig. i.-- Noyau et protoplasme avoislnant , d'une cellule de l'albumen transitoire de souvent a des phases avancées du développement : dans ce dernier cas il n'est visible que par places. Le réseau n'apparaît très nettement dans toute l'étendue de la cellule que dans les premières phases du développement de la graine, car il n'est alors infiltré d'aucune substance figurée. C'est ainsi que M. Wakker décrit le protoplasme du jeune âge comme réticulé ; M. Rendle fait allusion à une structure ana- I. Objectif à immersion de Zeiss et oculaire 18 pour toutes les figures. Cytisus Laburmtm. a, réseau protoplas, mique; b, ses vacuoles; c, grains d'ami- don nés dans ces vacuoles (i). 90 JOURNAL DE BOTANIQUE logue ; M. Godfrin l'a observée à la périphérie des cellules pen- dant le développement de la graine : au moment de l'apparition a d f Fig. 2. — Développement des grains cliloropliyllicns dans le Lupinus miilabilis (embryon en voie de formation), a, réseau protoplasmique ; b, grains d'amidon nés dans les mailles du réseau; c, le grain d'amidon se résorbe, en même temps qu'apparaît le grain de chloro- phylle; d, grain de chlorophylle complet, réticulé ;y^ grains verts renfermant encore des traces des grains d'amidon générateurs. des grains d'aleurone, dit en particulier cet auteur, « il se produit dans le protoplasme un réseau délicat » . Certaines vacuoles du réseau protoplasmique sont bientôt le siège du dépôt de grains d'amidon simples (fîg. i). Ceux-ci ne tardent pas à remplir les vacuoles qui les contiennent (fîg. 5,9), dans les espèces dont les graines mûres sont amylacées {Phaseo- lus, Pïstmi...)\ au contraire ils restent de petite taille (fig. i, 6) dans les graines dépourvues d'amidon à la maturité {Ltipt'mcs albus..., Cytùus). A cette phase on distingue encore un grand nombre de vacuoles protoplasmiques uniquement occupées par le suc cellulaire (fig. 6, v). Jusqu'au moment de la formation des grains d'aleurone, les Fig. 3. — Noyau et réseau protoplasmique dans l'albumen transitoire de Lupinus ele- gans ; les granulations (périphériques) re- présentent de petits grains d'aleurone. Fig. 4. — Cellule épidermique d'un cotylédon de Litpiniis elegatis, dans un embryon de 6 millimètres ; noyau, réseau protoplas- mique et granulations aleuriques. divers éléments du parenchyme s'accroissent sans qu'aucune mo- dification survienne au sein de leur protoplasme; quelquefois cependant des grains de chlorophylle distincts se constituent E. Belzun'g. — Des grains d'aleurone che:^ quelques Papilionacées. gi déjà à cette phase précoce (fîg-. 6, z''), alors que le plus souvent le pig-ment vert des jeunes embryons est plus ou moins diffus dans les cellules, sur le réseau protoplasmique. Dans le Liipinns miitabilis, par exemple, voici comment s'opère le développement des grains de chlorophylle dans l'em- bryon en voie de développement (fig. 2 et 10). Les grains d'amidon, ici de petite taille, qui se sont déposés comme il vient d'être dit dans certaines vacuoles du réseau pro- toplasmique, se résorbent lentement, tandis qu'apparaît une zone /^ fiM » « SJf*' liio •■M \ Fig. 5. — Cellule de parenchyme cotylédo- naire, voisine de l'épiderme, prise dans un embryon presque mûr de Pisuin sativtim ; V, vacuoles aquifères; am, grains d'ami- don remplissant d'autres vacuoles; al, pre- miers grains d'aleurone. Fig. 6. — Cellule profonde du parenchyme cotylédonaire d'un embryon vert de Liipi- jius clegaiis d'environ 6 millimètres; v, va- cuoles aquifères; v' , vacuoles amylifères plus ou moins remplies par un grain de chlorophylle (voyez fig. 2); al, premiers grains d'aleurone. verte de structure réticulée, qui n'est autre que le commence- ment du corps chlorophyllien. La résorption du grain d'amidon s'opère complètement dans de nombreuses vacuoles (fig. 2, <^), qui se trouvent alors occupées par autant de grains de chloro- phylle complets et pleins; ailleurs elle n'est que partielle {c,f), et alors chaque grain de chlorophylle forme comme une enve- loppe verte, d'épaisseur variable, à la portion restante de son grain d'amidon générateur : ces grains verts partiels sont ordi- nairement vésiculaires ; les autres le deviennent aussi avec l'âge. 2. Apparition des grains d'aleuroîie. — Voyons maintenant comment et où apparaissent les grains d'aleurone. Deux faits essentiels caractérisent leur première apparition : 92 JOURNAL DE BOTANIQUE d'une part, ces grains naissent à la périphérie de la cellule, con- tre la membrane, comme l'a du reste remarqué M. Godfrin ; de l'autre, ils se présentent sans aucun doute sous la forme de grains pleins, comme l'indique M. Rendle pour le Liipimis di'gi- tatus. M. Pfefifer, dans le mémoire précité, figure les jeunes grains d'aleurone du Phaseolus vîclgari's, mais ne donne pas de détail à leur égard dans le texte (i). Toutefois la figure à laquelle je fais allusion, quoique représentée à un grossissement relative- I?'? ^», l'ensemble des faisceaux criblés qui se développent à la périphérie de la moelle dans la tige, au bord supraligneux du péridesme dans la feuille. 2. Ph. Van Tieg-hem : Recherches sur la structure des Aroïdées (Ann. des Se. nat., 5" série, VI, 1867). 3. Mémoire sur la racine {Ibid., XIII, 1871). Ph. Van Tieghem. — Sur les tubes criblés extralibéfiens. i ig Plus tard, en 1882, j'ai insisté de nouveau sur ces faisceaux criblés périméduUaires de la racine des Cucurbitacées et sur l'intérêt qu'il y a à rechercher ce phénomène dans les grosses racines latérales pourvues de moelle des plantes qui le pré- sentent dans leur tige et dans leur feuille (i). Tout récemment, enfin, j'ai montré que, dans les racines latérales des Vinca, de la famille des Apocynées, il se forme, par recloisonnement longitudinal de certaines cellules situées vers la périphérie de la moelle, tout autant de fascicules criblés en correspondance avec les faisceaux ligneux primaires (2). A tous ces exemples, je puis maintenant en ajouter un nou- veau, qui m'a été offert par les Strychnos, de la famille des Loganiées. Une racine latérale de Strychnos Nux-votmca , par exemple, a six faisceaux libériens et autant de faisceaux ligneux primaires alternes, autour d'une assez large moelle. Vers le moment où l'écorce se trouve exfoliée par le périderrae, qui est d'origine péricyclique, on voit se produire à la périphérie de la moelle, par recloisonnement longitudinal de certaines de ses cellules, de petits faisceaux, composés chacun de quelques tubes criblés étroits et de quelques cellules de parenchyme. Ces fais- ceaux criblés périméduUaires se forment d'abord en correspon- dance avec les faisceaux ligneux primaires ; mais plus tard il s'en fait aussi contre le bord interne du bois secondaire. L'assertion de M. Lamounette est donc tout à fait inexacte. Ce qui est vrai, c'est qu'il reste à faire un travail d'ensemble sur la disposition et le développement des faisceaux criblés médul- laires dans la racine. Le phénomène devra y être envisagé sous les deux aspects assez différents qu'il affecte, comme on l'a vu par les exemples précédents. Tantôt, en effet, il est précoce, les cellules de la moelle se différenciant directement en tubes criblés, comme chez les Monocotylédones citées plus haut ; il ne se montre pas alors dans la tige et la feuille de la plante. Tantôt, au contraire, il est tardif, les cellules de la moelle repassant d'abord à l'état de méristème et se recloisonnant longitudinale- ment pour produire les tubes criblés, comme chez les Cucurbi- tacées, les Apocynées, les Loganiées, etc. ; il se développe alors 1. Sur quelques points de l'anatoniie des Cucurbitacées (Bull, de la Soc. bot., XXIX, p. 277, 1882). 2. Recherches comparatives sur l'origine des membres endogènes (Ann. des Se. nat., 7" série, VIII, p. 247, 18S9). I20 JOURNAL DE BOTANIQUE tout aussi bien dans la tige et dans la feuille de la plante consi- dérée (i). Tig-e. — La tige peut produire des faisceaux criblés dans son écorce (Cucurbitacées, diverses Aroïdées, certaines Mélasto- macées, etc.); mais le plus souvent c'est dans le conjonctif du cylindre central que s'opère la formation du tissu criblé surnu- méraire. Chez un certain nombre de familles des Dicotylédones (Sola- nacées, Convolvulacées, Loganiées, Apocynées, Asclépiadées, Gentianées, Œnothéracées, Lythracées, Vochysiées, Mélastoma- cées, Myrtacées, Combrétacées,Thyméléacées, Basellées,etc.) et dans quelques genres appartenant à d'autres familles (Cr^/c;^ chez les Euphorbiacées; Cautpauula, etc., chez les Campanulacées ; Tragopogoii, LacUtca, etc., chez les Composées; etc.), la tige développe, comme on sait, au bord interne du bois primaire, des faisceaux composés de tubes criblés et de parenchyme, tantôt en correspondance exacte avec les faisceaux libéroligneux, tantôt disposés sans ordre tout autour. On les a considérés comme faisant partie intégrante des faisceaux libéroligneux qui, outre leur liber externe, avaient dans ces plantes un « liber interne », jusqu'à ce que M. Hérail eût prouvé, en 1885, qu'ils se forment en réalité dans la zone périphérique de la moelle, qu'ils constituent un « liber médullaire » (2). D'après ce qui a été dit au début de cette Note, il convient de renoncer tout aussi bien à l'expression de « liber médullaire » qu'à celle de « liber interne ». Ce sont simplement des faisceaux criblés périmédul- laires. Il peut d'ailleurs s'en faire aussi plus profondément dans la moelle et parfois jusqu'au centre même, où l'on trouve, par exemple, chez les Datiira et diverses Mélastomacées i^Tibou- c/u'jia, Monochéeium, Ceniradenia , Medinilla , etc.), un faisceau criblé axile (3). La tige des Cucurbitacées possède des tubes criblés extra- libériens, non seulement dans l'écorce, comme il a été dit plus haut, mais encore dans le péricycle, dans les rayons et dans la 1. Ce travail d'ensemble a été entrepris récemment dans mon laboratoire par iinejde mes élèves, Mlle Fremont, agrégée des sciences. 2. Hérail : Recherches sur l'anatomie comparée de la tige des Dicotylédones (Ann. des Se. nat., (/ série, II, p. 265, 1885). 3. Pour la disposition des faisceaux criblés médullaires dans la tige des Mé- lastomacées, voir ; Stir la structure et les affinités des Mé/nécylées (Ann. des Se. nat., 7"' série, xiii, p. 23, 1891). Ph. Va\ Tieghem. — Sur les tubes criblés exlralibériens. 121 moelle. La zone interne, parenchymateuse, de l'épais péricycle y contient, en eftet, cà et là, comme je l'ai fait voir il y a long- temps [loc. cit.^ p. 281, 1882), des fascicules formés de tubes criblés et de cellules annexes ; ce sont des faisceaux criblés péri- cycliques, non du « liber externe ». Les rayons médullaires ren- ferment aussi, çà et là, de pareils fascicules, qui sont des faisceaux criblés radiaux, non du « liber latéral ». Enfin, la moelle offre à sa périphérie, limités exactement au bord interne du bois des faisceaux libéroligneux, autant de gros faisceaux de tubes criblés mêlés de parenchyme. Tout récemment encore, on les regardait comme appartenant aux faisceaux libéroligneux, qui étaient en conséquence pourvus ici de deux libers, l'un externe, l'autre interne. M. Hérail avait, en effet, maintenu expressément pour les Cucurbitacées l'opinion ancienne de A. de Bary , reconnue par lui inexacte dans les autres cas {loc. cit.^ p. 267). M. Lamou- nette vient de montrer que ces faisceaux criblés se constituent en réalité dans la zone périphérique de la moelle chez les Cucur- bitacées, comme dans toutes les autres familles citées plus haut {loc. cit.^ p. 206 et p. 249, 1890). Ce sont donc aussi, non du « liber interne », ni même du « liber médullaire », mais simple- ment des faisceaux criblés périmédullaires. Les faisceaux criblés surnuméraires de la racine des Cucur- bitacées étant évidemment d'origine médullaire et ayant été décrits comme tels dès l'année 1871, comme il a été dit plus haut, il était à croire que ceux de la tige avaient la même origine et le même mode de formation. Si l'on était parti de là pour s'en assurer, on serait arrivé vingt ans plus tôt à la conclusion que M. Lamounette vient de nous donner. Chez bon nombre de Monocotylédones {Acoytis, Monstera, Cal/a, Graminées), et chez quelques Dicotylédones, notamment dans les Prinmla de la section Priinulasiriiin (P. officiiialis ,graii- diflora, etc.), la tige produit, dans son péricycle, des faisceaux de tubes criblés, anastomosés en réseau entre eux et avec le liber des faisceaux libéroligneux, et sur lesquels s'insèrent les racines latérales, qui se forment aux dépens de l'assise péricy- clique externe. Les plantes où il se constitue un pareil réseau radicifère, soit dans toute la longueur de la tige {Acoriis, Mons- tera, Prirmila, etc.), soit seulement au voisinage des nœuds {Calla, Graminées, etc.), sont donc autant d'exemples de la for- mation de tubes criblés péricycliques. 122 JOURNAL DK BOTANIQUE Feuille. — En quittant la tige pour entrer dans la feuille, les faisceaux libéroligneux entraînent avec eux une gaine de paren- chyme empruntée, pour le bord externe au péricycle, pour les côtés aux rayons, pour le bord interne à la moelle. Cette gaine est le péridesme (i). Quand donc la zone périphérique de la moelle renferme des faisceaux criblés, ceux-ci passent dans la feuille avec le bord interne, médullaire, du péridesme. La feuille a, de la sorte, dans ses nervures, des faisceaux criblés péridesmiques supraligneux, toutes les fois que la tige a des faisceaux criblés périméduUaires. D'après M. Lamounette, le DapJme Lmireola fait exception à la règle; la tige y a des faisceaux criblés périméduUaires, mais la feuille y est dépourvue de faisceaux criblés péridesmiques {loc. cit., p. 274). Lorsque, dans le pétiole, le faisceau libéroligneux se dilate et se reploie vers le haut en gouttière, puis, rejoignant ses bords, en une courbe fermée, le péridesme s'y trouve, en définitive, séparé en deux régions, l'une externe entourant le liber, l'autre interne enveloppée par le bois et simulant une moelle. C'est cette dernière qui renferme alors les faisceaux criblés. Chez les Cucurbitacées, outre les gros faisceaux criblés de son bord interne ou supérieur, d'origine médullaire, le péridesme renferme çà et là de petits fascicules criblés dans la zone paren- chymateuse de son bord externe ou inférieur, d'origine péricy- clique, et dans ses bords latéraux, d'origine radiale, ce qui s'ex- plique par ce qui a été dit plus haut de la tige de ces plantes. II. — Vaisseaux extraligneux. Des vaisseaux peuvent se constituer hors du bois primaire dans la racine, dans la tige et dans la feuille. Racine. — La racine peut former des vaisseaux extraligneux dans les trois parties du conjonctif de son cylindre central, savoir : dans la moelle, dans les rayons et dans le péricycle. i*^ Dans la moelle. — Bon nombre de Monocotylédones pro- duisent dans la moelle de leur racine des vaisseaux, toujours beaucoup plus larges que les plus gros de ceux qui constituent les faisceaux ligneux. Tantôt c'est un seul gros vaisseau qui I. Ph. Van Tieghem : Péricycle et péridesme (Journal de Botanique, IV, p. 433, 1890). Ph. Van Tieghem. — Suy les tubes cyiblés extfalibériens. 123 occupe l'axe de la moelle {Trùicuni, Secale et autres Graminées, Potainogetou, Eriocmiloii, TriglocJun, BiUonms^ etc.) ; quand la racine est très grêle, ce gros vaisseau occupe toute la largeur de la moelle et les vaisseaux internes des faisceaux ligneux viennent s'appuyer directement contre lui (racines latérales à'Allium, Endyiniou, Tulipa, Alisma, Damasoniwn, Hydro- clefs^ Apoiiogeton, Elodea, etc.; racine terminale d'Asphodehis, CoiiDJiclina, Iris, Si'syrinchitiin, etc.). Tantôt c'est un cercle de vaisseaux isolés, qui se forme à la périphérie de la moelle i^Zea, SorghiLJii^ Carex^ Cyperus, Eriophornni, Elegi'a, Jiinctis, Luzîila,, Rapatea, Morœa, AnigozantJms^ Ananassa, Alpinia, Canna., Straiioies , etc.). Tantôt enfin les vaisseaux, isolés ou groupés en petit nombre, sont disséminés dans toute l'étendue de la moelle (grosses racines latérales de Monstera , lorjteh'a., Pandamis, Cyclanthus , Dracsena, Chanisedorea., Areca, etc.). Quand les vaisseaux sont disséminés dans la moelle et que celle-ci renferme aussi des tubes criblés épars, comme on l'a vu plus haut, il peut arriver que le parenchyme qui sépare un pa- quet de vaisseaux d'un paquet de tubes criblés se sclérifie de manière à unir ces deux paquets l'un à l'autre. Il en résulte l'ap- parence de faisceaux cribrovasculaires {Pandamis , etc.). 2° Dans les rayons. — Il peut arriver aussi, chez les Mono- cotylédones, que les gros vaisseaux extraligneux s'établissent en dehors de la limite externe de la moelle, dans les rayons qui séparent les faisceaux ligneux ; ils sont alors situés au bord in- terne des faisceaux libériens alternes {Irïs, Eriophoruni, etc.). Mais c'est surtout chez les Dicotylédones que l'on observe fré- quemment cette formation de vaisseaux surnuméraires dans la région du conjonctif qui sépare les faisceaux ligneux et qui borde en dedans les faisceaux libériens. Ils se constituent tantôt au milieu du rayon (Jziglans, Capparis, etc.), tantôt de chaque côté, près des faisceaux ligneux (Ceratonia, VirgUïa, etc.), ou en contact direct avec eux {Lnpiiuis, Qùerctts, etc.). Plus tard, c'est contre eux que s'appuient les premiers vaisseaux secon- daires, en sorte qu'ils ont l'air d'appartenir, eux aussi, au bois secondaire. Il y a quelque temps, j'ai appelé l'attention sur cette produc- tion de vaisseaux primaires hors des faisceaux ligneux de la racine et en alternance avec eux, et j'ai nommé jnétaxylènieVç.n- 134 JOURNAL DR BOTANIQUE semble qu'ils constituent en dedans des faisceaux libériens (i). Ce métaxylème trouve aujourd'hui sa place dans le cadre géné- ral des formations vasculaires extraligneuses : c'est l'ensemble des vaisseaux extraligneux développés dans les rayons du con- jonctif. 3° Dans le péri'cycle. — Chez quelques Graminées {Glyce- rïa, Holcus, Elymns, etc.), lorsque chaque faisceau ligneux de la racine s'est constitué, laissant entre son vaisseau externe et l'endoderme une cellule étroite, qui appartient au péricycle, on voit cette cellule épaissir et lignifier sa membrane, pour se dif- férencier, en définitive, en un vaisseau réticulé pareil aux autres et en contact à la foisavec eux et avec rendoderme. Ce vaisseau surnuméraire, qui a l'air d'appartenir au faisceau ligneux, est en réalité d'origine péricyclique. Les Conifères développent fréquemment des vaisseaux péri- cycliques dans leur racine. Dans les Taxtis, Torreya, Ginkgo, Cumiinghamia , Cedrus, etc., par exemple, après l'achèvement des faisceaux ligneux primaires, mais avant l'entrée en fonction de l'assise génératrice du liber et du bois secondaires, il se cons- titue autour de l'arête externe de chaque faisceau ligneux, par différenciation progressive des cellules voisines, appartenant les unes au bord externe des rayons, les autres au péricycle, des cel- lules vasculaires, annelées, spiralées et réticulées, en contact avec les vaisseaux ligneux externes et qui s'avancent plus ou moins loin vers l'extérieur et vers les côtés. Sur la section transversale, le faisceau ligneux paraît alors dilaté en éventail vers l'extérieur. Ces vaisseaux surnuméraires, d'origine radiale et péricyclique, et de formation postérieure, ne doivent pas être confondus avec les vaisseaux ligneux. Dans la racine des Pimis, les faisceaux ligneux primaires sont comme on sait, bifurques en Y vers l'extérieur et logent dans leur gouttière un canal sécréteur résinifère. Plus tard, les cellules du péricycle qui bordent le canal en dehors se différen- cient en autant de vaisseaux, qui s'ajustent aux deux pointes de l'Y pour enfermer complètement le canal sécréteur. Ces vais- seaux surnuméraires externes sont encore des vaisseaux extra- ligneux péricycliques. I. Ph. Van Tieghem : Sur le second bois primaire de la racine (Bull, de la Soc. bot., XXXIV, p. loi, 1887). Ph. Van Tieghem. — Sur les tubes criblés ex ira libériens, 125 Tig'e. — La tig-e peut produire des vaisseaux extraligneux primaires dans l'écorce, dans le péricycle et dans la moelle. Toutefois, ces vaisseaux ne s'y forment pas directement dans le parenchyme primitif. Ils naissent, par différenciation ultérieure de certaines cellules qui accompagnent les tubes criblés, à l'inté- rieur de faisceaux criblés préalablement constitués dans ces mêmes régions, comme il a été dit plus haut. Ces faisceaux cri- blés, corticaux, péricycliques ou médullaires, deviennent par là tout autant de faisceaux cribrovasculaires, qu'il faut éviter de confondre avec les faisceaux libéroligneux. Ainsi, par exemple, chez bon nombre de Mélastomacées, les faisceaux criblés qui occupent, ensemble ou séparément, les uns les angles de l'écorce, les autres la région centrale de la moelle, prennent souvent vers le centre un ou plusieurs vaisseaux, et deviennent ainsi autant de faisceaux cribrovasculaires à vais- seaux internes, à tubes criblés périphériques. Le même phéno- mène s'observe çà et là dans d'autres familles à l'intérieur des faisceaux criblés médullaires (certains Begom'a, Aralia, Mauiïl- laria, quelques Ombellifères, etc.). Enfin dans les plantes où la tige constitue, comme il a été dit plus haut, un réseau radicifère dans son péricycle, certaines cel- lules, mélangées aux tubes criblés ou situées dans leur voisinage, se différencient en vaisseaux, anastomosés entre eux et avec le bois des faisceaux libéroligneux. Ils sont diversement groupés et disposés par rapport aux faisceaux criblés, et forment avec eux des faisceaux cribrovasculaires péricycliques, qu'il faut dis- tinguer avec soin des faisceaux libéroligneux. Feuille. — La leuille peut former des vaisseaux extralig"neux dans le péridesme de ses faisceaux libéroligneux. Ces vaisseaux résultent tantôt de la différenciation directe des cellules du péri- desme, tantôt de la différenciation ultérieure de cellules de paren- chyme mêlées aux tubes criblés dans des faisceaux criblés préa- lablement constitués à l'intérieur du péridesme, comme il a été dit plus haut. La seconde disposition est réalisée par diverses Mélastoma- cées, qui la présentent déjà dans leur tige. Les Tibotichina, Heie- rotricluun, Mcdïm'lla, Miconi'a, Tococo , etc., par exemple, ont, dans le bord supérieur du péridesme de leur pétiole, des fais- ceaux cribrovasculaires, correspondant aux faisceaux cribrovas- culaires de la moelle de leur tioe. 126 JOURNAI. DE BOTANIQUE La première nous est offerte d'une façon tout à fait remar- quable par les Conifères et les Cycadacées. Le faisceau libéroli- gneux de la feuille des Conifères, par exemple, a un péridesme très épais, limité par un endoderme, qui est tantôt inuni de plis- sement lio^nifiés {Piiiiis, Abies, etc.), tantôt dépourvu de plisse- ments f^ 7 Vr.r//.?, y//;/;]^^?;?/»?, etc.)- A partir du bois, et de chaque côté, les cellules du péridesme épaississent et lignifient locale- ment leur membrane en forme soit de spires, d'anneaux et de réseaux {Taxiis, Podocarpiis ,^\.z.) ^ soit de ponctuations aréolées {Pïuîis, Abies , etc.) ; en même temps elles perdent leur proto- plasme, leur noyau et se remplissent d'un liquide clair; en un mot, elles se différencient en autant de cellules vasculaires. Tantôt cette différenciation en vaisseaux progresse simplement de chaque côté, en forme d'aile de plus en plus épaisse, jusqu'à l'endoderme où elle s'arrête ( TT?:^?/;^", Podocarptis , Ciinmngha- utia, etc.); tantôt les deux ailes vasculaires s'incurvent vers le haut dans le péridesme et se rejoignent en un arc au-dessus du bois {Armicaria , Dantmara, etc.), ou vers le bas et se rejoi- gnent en un arc au-dessous du liber {Abies, etc.), ou en même temps vers le haut et vers le bas en formant une gaine complète autour du faisceau libéroligneux [P/jiiis, Picea, etc). Quelle qu'en soit la forme, les ailes vasculaires ne sont pas continues, mais réticulées, et les mailles du réseau sont occupées par les cellules ordinaires et vivantes du péridesme. A mesure qu'on avance vers le sommet de la feuille, en même temps que le liber et le bois du faisceau s'amincissent, ces vais- seaux surnuméraires péridesmiques augmentent de nombre, et lorsqu'enfin le liber et le bois du faisceau ont cessé, ils consti- tuent seuls sous l'endoderme la terminaison de la nervure. Ils correspondent évidemment aux vaisseaux surnuméraires que nous avons vus plus haut se former, aux dépens des rayons et du péricycle, dans la racine de ces mêmes plantes; comme eux, ils forment une sorte de métaxylème, destiné à renforcer le bois dans son rôle conducteur. La tige, au contraire, se montre entiè- rement dépourvue de pareils éléments. Ces vaisseaux surnuméraires ont été observés et décrits avec beaucoup de soin, sous la forme réticulée, dans la feuille des Taxîis par M. Frank dès 1864 (i). H. de Mohl en a reconnu en I. Frank; Bot.Zeitung, 1864. Fh. Vas Tieghem. — Sur /es tubes criblés extralibêriens. 127 1871 l'existence g-énérale dans la feuille des Conifères et, en raison de leur rôle conducteur, leur a appliqué le nom de tissît de iransfîLswn ( Ti-ansfusionsgewebe) (i). A. de Bary les a étu- diés de nouveau et figurés en 1877 (2). M. Frank les avait regar- dés comme partie intégrante du faisceau libéroligneux, comme une simple dilatation du bois; c'était une erreur. H. de Alohl, après avoir discuté la question et avoir reconnu explicitement la nature vasculaire et conductrice de ces éléments, conclut néan- moins qu'ils appartiennent au parench5^me de la feuille, et c'est aussi l'opinion à laquelle A. de Bary s'est arrêté plus tard ; c'était une autre erreur. En réalité, ils ne sont situés ni dans le paren- chyme foliaire, c'est-à-dire dans l'écorce de la feuille, ni dans le faisceau libéroligneux proprement dit, mais bien dans le péri- desme, région qui, à cette époque, était encore confondue, tantôt avec le parenchyme foliaire, tantôt avec le faisceau libéroligneux, de même que, dans la tige, lepéricycle était alors attribué, tantôt à l'écorce, tantôt au liber des faisceaux. Il est regrettable qu'après avoir été si justement et si nette- ment appréciés, il y a vingt-sept ans, par Frank, puis par H. de Mohl et par A. de Bary, la nature vasculaire et le rôle con- ducteur de ces cellules aient été de nouveau méconnus dans ces derniers temps. Dans un travail tout récent de M. Daguillon (3), par exemple, le tissu aréole du péridesme de la feuille des Pinées {Abies, Pi'cea^ Pinus, etc.) est décrit, sans autre expli- cation, comme un tissu de soutien, comme une simple forme de sclérenchyme ; il est assimilé aux fibres, qui se développent aussi çà et là dans le péridesme, et confondu avec elles dans la même bande, noire ou grise, qui, dans les dessins intercalés au texte, figure le sclérenchyme. De plus, ses rapports de contact et d'origine avec les flancs du bois du faisceau libéroligneux, à partir duquel sa différenciation progresse toujours de chaque côté, semblent n'avoir pas même été aperçus; la bande noire ou 1. H. von Mohl : Bot. Zeitung-, 1871. M. Bertrand a dénaturé la pensée de Mohl en donnant, plus tard, d'après lui, le nom de tissu de transfusion à ces longues cellules transversales que Ton rencontre dans le parenchyme foliaire de certains Podocarpus et qui sont toujours séparées par l'endoderme du véritable tissu de transfusion, que M. Bertrand nomme, suivant les cas, tissu aréole ou tissu réticulé (Ann. des se. nat., 5° série, xx, p. 62 et p. 69, 1874). 2. A. de Bary : Verglcichende Anatomie, p. 395, 1877. 3. Daguillon : Recherches morphologiques sur les feuilles des Conifères (Re- vue générale de Botanique, II, 1890). 128 JOURNAL DK HOTANIQUR grise en question a, en effet, la forme d'un arc à bords libres, plus ou moins éloignés du faisceau libéroligneux, et c^uand elle forme un anneau {PiiuisJ , cet anneau est aussi tout à fait indépendant du faisceau libéroligneux, qu'il enveloppe à distance. Il y a là, dans nos connaissances anatomiques, une marche rétrograde, qui serait inquiétante pour l'avenir, si de tels exemples venaient à être imités. PLANTES NOUVELLES du Thibet et de la Chine occidentale RECUEILLIES PENDANT LE VOYAGE DE M. BONVALOT et du Prince HENRI D'ORLÉANS EN 1 890 {Sîtite.) Par MM. Ed. BUREAU et A. FRANCHET. Pedicularis g-oniantha, sp. nov. {Vertïcillaise.) — Caulis pube brevi crispa laxe villosula; folia basilaria... ; caulina breviter petiolata 4-natim verticillata, limbo ambitu lanceolato, subbipinnato, segmentis oblongis, incisis, lobis acutis paucidentatis, dentibus apice albo-cartilagi- neis; inflorescentia elongata, verticillis praîsertira inferioribus dissitis; bracteœ inferiores foliaceœ floribus longiores, superio- ribus parvis, incisis, basi dilatato-membranaceis; flores breviter pedunculati; calyx inflatus, breviter ovatus, membranaceus, pallidus, cum nervis 10 validis nigricantibus, 5-dentatus, denti- bus 4 deltoideis, apice pilis albis longis penicillatis, dente pos- tico triplo minore; coroUa rosea; tubus intra calycem paulo infra dentés sub ang-ulo recto curvatus, inde circiter ad médium surrectus; labium galea vix brevius, latius quam longum, trilo- bum, lobis lateralibus ovato-suborbicularibus, intermedio mi- nore paulo productiore, ovato, obtuso; galea leviter arcuata tronte abrupte declivi; staminum filamentaglabra, infra médium e tubo libéra. Pedalis vel paulo major; folia, incluso petiolo, 3 cent, longa, 15 mm. lata; calyx 4 mm. longus et fere latus; corollai tubus calyce triplo longior. Ed. Bureau et A. Fkanchet. — Plantes 7tonvelles du Thibel cl de la Chine. 129 Chine, province de Se-tchuen, entre Ta-tsien-lou et la fron- tière du Yun-nan. Les feuilles ressemblent beaucoup à celles du P. abrotanifolia M. Bieb., mais elles sont plus molles et leurs divisions plus fines; la co- rolle est presque celle du P. microchila; mais la lèvre est plus grande relativement au casque; le calice est court et un peu renllé comme celui du P. microchila, Pedicularis Princeps, sp. nov. {Anodoiita.) — Elata, virg-ata, simplex vel apice breviter ramulosa; inferne laxe arachnoidea, superne glabrescens; caulis parte inferiore subconferte, parte superiore laxe foliatus; folia breviter petiolata, ambitu ang-uste oblong-o-lanceolata, pinnati- fida, rachide latiuscule alata, seg-mentis e basi latiore lanceolatis, subobtusis, incisis, lobulis acute denticulatis; folia superiora fere linearia, caîterum conformia; racemus elong"atus, laxus, simplex vel nunc basi ramulis brevibus auctus; flores breviter pedunculati, bracteis angustis, inferioribus foliaceis; calyx gla- ber breviter 5-dentatus, dentibuslate triangularibus apice obso- lète denticulatis; coroUa pubescens; tubus rectus calyce duplo longior; labium galea paulo majus, trilobum, lobis ovatis dense ciliatis, g-alea sub angulo recto incurva, marg-inibus integerrimis (nec denticulatis) longe piloso-lanatis; stamina paulo supra tubi basin inserta, fdamentis glabris. Caulis 3-4 ped. altus; folia inferiora 4-6 poil, longa, vix I poil, ad médium lata; calyx 6 mm. ; corolla 25-28 mm. Chine, province de Se-tchuen, entre Ta-tsien-lou et la fron- tière du Yun-nan. Très grande espèce du groupe du P. sceptrum Carolinœ et du P . gloriosa. La corolle rentre assez bien dans le type de celle du P. graii- dijlora Fisch. ; mais le casque est courbé à angle droit et moins atté- nué en avant, avec les bords plus arrondis; les filets staminaux sont tout à fait glabres, même à la base, et les feuilles sont d'ailleurs très différentes de celles du P. grandiflora. Phteirospermum tenuisectum, sp. nov. Gracile, ramosum; pube laxa lanuginosa vestitum, prœsertim superne glandulosum; folia inferiora...; média et superiora subopposita, sessilia, ambitu late triangularia, tripinnatifida, segmentis lobisque linearibus rigidis, divaricatis, obtusis; flores I30 JOURNAL DR BOTANIQUE ad axillas solitarii, brevissime pedunculati; calyx pilis brevibus glandulisque vestitus, ovatus, semi 5-fidus, lobis ovatis acumi- natis; corolla rosea; tubus calyce 3-plo longior, ad faucem pa- rum ampliatus; labium margine ciliolatum, trilobum, lobis orbi- culatis, intermedio paulo majore ; galea labio duplo brevior, marginibus obscure sinuatis; antheraî villosissimae, late ovata2, fere suborbiculares, basi brevissime mucronulatœ ; capsula ca- lycem brève superans, late ovata, abrupte et breviter acuminata, pilosa; semina oblonga, testa laxa. Caulis 10-15 poil.; folia 3 cent, basi lata et 3 cent, fere longa, lobulis ultimis vix o mm., 5 latis; calyx 5 mm. longus; corolla 15-18 mm. ; capsula 6 mm. Chine, province de Se-tchuen, près de Ta-tsien-lou. Espèce très bien caractérisée par ses feuilles découpées en lobes très courts et très étroits, tous divergents ; le tube de la corolle est beaucoup plus étroit que dans le F. chineuse, et la capsule une fois plus courte que dans la plante de Bunge, et moins atténuée au som- met; les anthères sont très velues; mais celles du P. chineuse ne sont pas complètement glabres, comme le disent tous les auteurs, le bord des loges étant toujours longuement cilié. {A suivre.) CIRCULATION PASSIVE DE L'AZOTE DANS LES VÉGÉTAUX Par M. H. DEVAUX Les tissus de plantes aquatiques ne sont pas également per- méables aux différents gaz : l'acide carbonique les traverse bien plus facilement que l'oxygène. A cause de ces vitesses inégales quand il y a fonction chlorophyllienne, par exemple, la pression interne augmente, et même des bulles se dégagent. Dans ce cas il y a balayage des gaz internes libres, par l'oxygène produit; l'azote est chassé hors de la plante. Or ce gaz était auparavant en équilibre osmotique avec l'azote dissous dans l'eau ambiante. Son départ rompt l'équilibre, et aussitôt l'azote extérieur, dissous, rentre par diffusion; il se libère dans les lacunes et se trouve balayé à son tour. Dès lors la circulation est établie, elle se continue tant que dure la cause première qui lui a donné nais- sance. J'ai donné la démonstration expérimentale de ce qui précède H. Devaux. — CircnlaÉion passive de l'aaote dans les ve'gélaux. 131 par des mesures précises de tensions gazeuses, dans un travail publié en 1889 (i). Aujourd'hui des recherches analogues, faites sur des plantes aériennes, me permettent d'affirmer que le même phénomène se produit encore pour celles-ci. Là aussi les gaz oxygène et carbonique ont des vitesses d'échanges différentes ; tantôt c'est le gaz carbonique qui sort plus vite que l'oxygène ne rentre, tantôt c'est l'inverse. Il doit en résulter, dans le premier cas, une dépression interne, car les sorties surpassent les entrées ; dans le deuxième cas, au contraire, une compression, caries ren- trées surpassent les sorties. Toutes mes observations confirment cette conclusion : toutes les fois que l'analyse de l'atmosphère interne me démontrait que les rentrées surpassaient les sorties, j'ai trouvé une compression, et inversement. Les conséquences de ce fait sont les suivantes : S'il n'y avait aucune ouverture ou si la différence de pression entre l'intérieur et l'extérieur était nulle, l'azote aurait la même pression propre au-dedans qu'au dehors; car c'est un gaz inerte dans les échanges physiologiques. Mais l'existence de pores (sto- mates, lenticelles, crevasses et ouvertures accidentelles), est un fait très général chez toutes les plantes aériennes. Si dans ces con- ditions une dépression se produit, il y aura nécessairement rentrée d'air libre, et par suite d'azote : la proportion de ce gaz augmen- tera dans r atmosphère interne. Si au contraire il y a compression, il y aura sortie des gaz internes, y compris l'azote : la proportion de ce gaz dïmijinei'a dans l'aimosplière interne. L'expérience a prouvé l'exactitude de ces prévisions, dans tous les cas. Il arrive normalement que, par suite des échanges, l'atmos- phère internegarde une compression ou une dépression constante; elle est restée presqu'invariable dans plusieurs de mes expérien- ces pendant des semaines et des mois. Le courant gazeux qui se produit par les ouvertures continue ainsi sans s'arrêter à entraî- ner de l'azote en dedans, ou en dehors. Cependant des analyses successives montrent que sa proportion dans l'atmosphère inter- ne ne varie pas, malgré ce balayage continuel. Ce fait nous prouve que le courant de masse est toujours contrebalancé par une autre action : V azote rentre ou sort par diffusion pi'opre ce qui rétablit l'équilibre ; c'est exactement l'analogue de ce qui se passait pour les plantes aquatiques. I. Devaux, Du mécanisme des échanges gasezix ches les plantes aquatiques submergées. Ann, des Se. Nat., f série, Bot. t. IX, 1889. 132 JOURNAL DE BOTANIQUE Quand, par exemple, il y a une dépression de l'atmosphère interne, l'azote rentre avec l'air libre par les ouvertures, sous forme de courant massif; il acquiert une pression propre plus forte que la pression de l'azote extérieur. Aussitôt un courant de diffîisioiL s'établit et tend à ramener l'équilibre; la diffusion se produit soit à travers les téguments perméables aux gaz, soit même à travers les ouvertures ; dans ce dernier cas la diffusion est de sens contraire au courant gazeux massif qui transporte l'azote mélangé aux autres gaz. Et c'est ainsi, parle balancement des sorties par diffusion et des rentrées par masse, que s'établit un équilibre dynamique, une circulation constante de l'azote, ayant pour cause une différence constante de pression entre l'azote interne et l'azote externe. Il esta remarquer que chez les plantes aériennes la circulation peut se produire dans les deux sens, tandis qu'un seul sens exis- tait pour les plantes aquatiques à cause de la nature du milieu. Dans le cas des plantes aériennes, il peut y avoir en effet : 1° Rentrée de la masse des gaz par les ouvertures et sortie individuelle de l'azote par diffusion à travers la membrane ou les ouvertures ; c'est le cas où la membrane est plus perméable au 'gaz carbonique qu'à l'oxygène, c'est-à-dire où il y a dépression. 2" Rentrée individuelle de l'azote par diffusion (à travers la membrane et les ouvertures), et sortie en masse par les ouver- tures ; c'est le cas où la membrane est peu perméable au gaz car- bonique, où il y a compression interne par conséquent. J'ai pu reproduire, dans ses moindres détails, cette circulation de l'azote avec un appareil artificiel. Conclusions : i" Si donc l'azote se trouve dans l'atmosphère interne des plantes en proportwjt plus grande on. phis petite qne dans l'air extérieur, la différence est due dans tons les cas , poitr les plantes aquatiques conmte pour les plantes aériennes , à l'action de cou- rants gazeux se produisant à travers les ouvertures. Selon que ces courants entraînent l'azote vers l'intérieur oit vers l'extérietir, ce gaz se troiLVc en excès ou. en défaut par rapport à l'air libre. 2'^ La différence dépression propre qui se produit ainsi entre l'azote externe et l'azote interne détermine à travers toute la surface perméable -une diffusion constante de ce gaz q?n tend à rétablir l'éqiii libre. C'est ainsi que l'azote circule indéfiniment à travers les tissiis vivants, d'une manière simplement passive. Le Gérant : Louis Morot. Pails. — J. Uersch, imp. 22, PI. Denfert-Rochereau. s' ANNEE. N" g. i" MAI 1891. JOURNAL DE BOTAIIQDE Directeur: M. Louis MOROT. STRLXTURE ET AFFINITES DES PRIMEVERES DU THIBET ET DE LA CHINE RÉCEMMENT DECRITES PAR MM. BUREAU ET A. FRANCHET Par M. Ph. VAN TIEGHEM. Ayant étudié, il y a quelques années, d'abord seul, puis avec l'aide de mon préparateur M. Douliot, la structure de la tige dans 114 espèces de Primevères, j'ai été conduit à diviser le genre Pi'iiniila de Linné en deux genres distincts : les Priimila, dont la tige a la structure normale, est monostélique, et les Aîiricula , dont la tige a une structure anomale, est polysté- lique (i). Déjà proposée parTournefort, en l'année 1700, d'après les caractères extérieurs seuls, cette séparation n'avait pas été jusqu'alors admise par les botanistes descripteurs. Ainsi définis, les PiautîUa offrent dans leur tige normale trois modifications de structure, en rapport avec tout autant d'aspects extérieurs différents, qui permettent d'y distinguer trois sections. 1° La racine terminale est persistante, se développe en un pivot, et la tige n'a pas de racines latérales; pivot et tige produisent en abondance du liber et du bois secondaires, et l'écorce s'y exfolie (Prùmda sinensis, bullata, çXz.) . 2° Le pivot est fugace et la tige a des racines latérales aux nœuds ; la tige est dépourvue de réseau radicifère et produit du liber et du bois secondaires, qui exfolient l'écorce (Prùniila cortusoides, verti- cillata, etc.). 3° La racine terminale est éphémère et la tige a des racines latérales dans toute sa longueur; la tige possède un réseau radicifère péricy clique, ne produit pas de liber et de bois secondaires et garde son écorce (Priinula officinalis , iiiflata, etc.). I. Ph. Van Tieghem : Structure de la tige des Primevères nouvelles dit Yun-Nan (Bull, de la Soc. bot., XXXIII, 1886). — Grozipe ment des Primevères d'après la structure de leur tige (Ibid.). — Sur les tiges à plusieurs cylindres centraux [Ibid.]. — Sur la polystélie (Ann. des se. nat., 7° série, III, 1886). 134 lOURNAL DE BOTANIQUE Ces trois sections, très nettement distinctes, doivent être regardées comtTie autant de sous-genres et il convient, en con- séquence, de leur donner à chacune un nom substantif. La première sera désignée par le nom de Prùmilidùint, appliqué par Spach au Prïjimla sinensis, qu'il considérait comme un genre distinct, A la seconde et à la troisième, on attribuera res- pectivement les noms de Sphondylïa et de Priimdastrum., proposés par Duby dans le Prodrome. D'autre part, les Atirictda peuvent être répartis en quatre sections, suivant que les stèles, plus ou moins nombreuses, y sont libres et cylindriques (Ursinœ : Aurz'cicla icrsi, calycina, etc.), libres et aplaties tangentielleraent en ruban (Farinosa^- : A. farinosa, St?iartn, etc.), fusionnées en anneau fjapom'cas : A. japonica, proliféra, etc.) (i), ou réduites à une seule, axile {Reptantes : A. reptans , etc.). Mais ces sections ne sont pas aussi distinctes que celles des Prïnmla ; eW&s offrent bien des passag-es et ne méritent pas d'être élevées au rang de sous-genres. Aux Primevères étudiées dans le travail dont je viens de rappeler les résultats, viennent aujourd'hui s'en ajouter cinq nouvelles, rapportées récemment du Thibet et de la Chine occi- dentale par MM. Bonvalot et H. d'Orléans, et aussitôt décrites dans ce recueil par MM. Bureau et Franchet (2). Je dois à l'obli- geance de ces deux botanistes d'en avoir pu faire l'étude ana- tomique, ce qui me permet de leur assigner leur place' dans le cadre général, comme il va être dit. I. Le Pi'ùmtla Hejirici a une racine terminale persistante, développée en un pivot rameux, qui de bonne heure exfolie son écorce par un liège péricyclique et qui s'épaissit chaque année par une formation continue de liber et de bois secondaires. La tige, çà et là ramifiée, est dépourvue de racines latérales. Elle est monostélique, perd bientôt son écorce par un périderme péri- cyclique et épaissit chaque année son large cylindre central par une couche nouvelle de liber et de bois secondaires. Cette espèce est donc un Priimila et appartient au sous- genre Pri7jnilidiuin, où elle prend rang à côté du P, sinensïs, du P. bîiUaia, etc. 1. Aux Aîiricjila de la section àes Japonica^, citées dans mon travail, je puis ajouter VA. pulchella, qui m'a été récemment communiquée par M. Franchet. 2. Voir ce Recueil, numéro du i6 mars 1891, p. 96 et suiv. Ph. Van Tieghem. — Sur les Primevères du Tkibet et de la Chine. 135 MM. Bureau et Franchet en ont justement apprécié les affi- nités, qui s'expriment déjà nettement par la forme extérieure de la tige et de la racine. Ils disent, en effet, que « cette espèce est très remarquable par sa végétation, qui la place dans le voisi- nage du P. bjdlata » (loc. cit. p. 98). 2. Le Prwnila pycnoloba a un pivot fugace et produit des racines latérales aux nœuds de sa tige, qui est monostélique. Ces racines prennent, comme le pivot, du liber et du bois secondaires. La tige épaissit aussi ses faisceaux libéroligneux par la formation de tissus secondaires, mais moins fortement que dans le P. Hen- ricî, et plus tard elle exfolie pareillement son écorce par un pé- riderme péricyclique. Elle est dépourvue de réseau radicifère. Cette espèce est donc aussi un Priimda, mais elle se rattache au sous-genre Sphondylia, où elle prend place à côté des P. cor- tiisoides, verticillata, etc. D'après MxM. Bureau et Franchet, la plante ressemblerait, au contraire, par sa corolle au P. officinalis , par son calice au P. inflata, par ses feuilles au P. malvacea, toutes espèces appartenant au sous-genre Primulastrum. 3. Le P^nmula leptopoda a une racine terminale éphémère et produit tout le long de sa tige de nombreuses racines latérales, qui ne s'épaississent pas par la formation de tissus secondaires. La tige estpolystéhque et sans formations secondaires ; les stèles y sont libres, à section circulaire et disposées en cercle au nombre de quatre ou cinq. Cette espèce est donc, non un Prhmda, mais un Atirictda, qui se rattache à la section des Ursinas, où elle prend place parmi les espèces à stèles peu nombreuses, comme les A. algida, Floerkeana^ etc. MM. Bureau et Franchet ont exactement saisi les affinités de cette plante. Ils constatent, en effet, qu'elle a les feuilles plus ou moins blanches, farineuses en dessous, et ils la rapprochent du P. algida. 4. Le Prïimda vitiata et le P. dïantha ont, comme l'espèce précédente, une racine terminale éphémère, et une tige à nom- breuses racines latérales, qui ne s'épaississent pas. La tige y est aussi polystélique et sans productions secondaires; mais les 136 JOURNAL 13E BOTANIQUE Stèles y sont étalées tangentiellement en forme de ruban et çà et là anastomosées. Ce sont donc encore des Aiiriciila, mais qui se rattachent à la section des Farinosœ, non loin des A. Stiiartù', glacialïs, etc. Ici, il y a de nouveau accord complet avec l'opinion de MM. Bureau et Franchet, qui placent ces deux espèces, à feuilles ég^alement farineuses, la première près du P. Stîiariiï, la seconde dans le voisinage du P. glacialïs. En résumé, les cinq espèces nouvelles se répartissent de la manière suivante : deux dans le genre Primiila, une pour chacun des deux premiers sous-genres, savoir : Priumla (Pri- niiLlidùun) Henrici, et Priimila (Sp/wndyliaJ pycnoloba , et trois dans le genre Atiricula, une dans la section des Ursinœ (Auri- ctda leptopoda) , les deux autres dans la section des Fariiiosae (Anrictila vittata et A. diantha). Pour quatre de ces espèces (Prùnula Henrici, Aîtricula leptopoda, A. znUaia, A. diantlia), l'anatomie confirme entière- ment les rapprochements indiqués par MM. Bureau et Franchet d'après les caractères extérieurs. Pour la cinquième seule (Pvi- inula pycnoloba) , il y a divergence d'opinions. Toutefois, l'écart n'est pas très grand, n'allant que d'une section à une autre dans le genre Prùnula. PLANTES NOUVELLES du Thibet et de la Chine occidentale RECUEILLIES PENDANT LE VOYAGE DE M. BONVALOT et du Prince HEiNRI D'ORLÉANS EN 1890 {Suite.) Par MM. Ed. BUREAU et A. FRANCHET. Incarvillea Principis sp. nov. Caulescens et pilis brevissimis pulverulento-subvelutina. Caulis herbàceus, foliosus, ramosus ramis brevissimis. Folia al- terna, pinnatipartita. Petiolus teres, in longitudinem striatus, facie superiore sulco angustissimo percursus. Segmenta lateralia 6-8, promiscue et in eodem folio alterna et ojjposita, ovato-lan- Ed. Bureau et A. Franchet. — Plantes nouvelles du Thibet et de la Chine. 137 ceolata vel plerumque elliptico-lanceolata, basi subobtusa, apice acuta, marginibus subintegris, planis vel plus minus crispatis, nervo medio crasso, secundariis circiter ex utroque medii latere 5, valde obliquis, superiora decurrentia, terminale lanceolatum vel lanceolato-lineare, Inflorescentia racemosa caulem ramulos- que axillares foliatos terminans; terminalis 9-12-flora, demum elong-ata. Pedicelli 2-bracteolati, bracteolis linearibus. Calyx campanulatus 5-nervius, ore 5-lobato; lobi late deltoidei, patuli, apice in dentem acutum modo reflexum, modo inflexum termi- nati. Corolla infundibuliformi-campanulata; tubus glaber; lobi orbiculares pilis perminimis capitatis sub lente conspersi. An- therae loculis ovatis vel elliptico-ovatis obtusissimis. Caulis 15 cent., sub floribus nempe 5 cent, longus, racemo 10 cent, longo. Folia 9-15 cent, longa, petiolo 25-50 mm. longo. Calyx 15 mm. longus. CoroUae tubus 35 mm. longus, lobi 15 mm. longi. Thibet chinois, avant Batang, fleurs rouges grenat; après Batang, ravin boisé, fleurs roses, 15 juin 1890. Espèce voisine de 1'/. lutea{i) par sa tige herbacée et feuillée, mais s'en distinguant par ses fleurs roses ou rouges et ses foHoles entières ou presque entières, dont les nervures sont plus ou moins pubescentes en-dessous, mais non couvertes de cette pubescence dense et courte, formant une sorte de velours fauve, qui rend si apparentes les nervures de r/. lutea. I. Nous avons été oblig-és de comparer les trois espèces à^Incat^villea découvertes par le prince Henri d'Orléans, non seulement aux trois anté- rieurement connues, mais à deux autres espèces nouvelles envoyées du Yun-nan par M. l'abbé Delavay. Pour que nos descripdons soient suffi- samment claires, nous publions ci-après ces dernières espèces, et nous saisissons cette occasion de donner un tableau résumé du genre Incarvillea qui, par les recherches des explorateurs français, se trouve tout à coup presque triplé. Incarvillea lutea sp. nov. Caulescens et pilis brevissimis griseo-fulvescentibus pulverulento- velutina. Caulis herbaceus, foliosus, ramosus, ramis axillaribus bre- vissimis floriferis. Folia alterna, inferiora bracteiformia, linearia, cae- tera pinnatipartita. Petiolus crassus, teres, in longitudinem striatus, facie superiore angustissime sulcatus. Segmenta opposita, elliptico- lanceolata, conduplicata, basi obtusata, apice subacuta, margine alte dentata, dentibus obliquis obtusis, facie superiore glabrescentia, infe- 138 JOURNAL DE BOTANIQUE Incarvillea grandiflora sp. nov. Planta, florifera tamen, acaulis. Folia conferta, glabrescen- tia, secus nervos subtus praesertim breviter pubescentia, infima deltoidea, média linearia obtusa, superiora pinnatisecta. Petio- lus brevissimus, teres, in îongitudinem striatus, facie superiore anguste sulcatus. Limbi segmenta lateralia pauca, opposita, ex riore discrète et brevissime pubescentia nervis dense et breviter fulvo- velutinis. Nervi secundarii valde obliqui et raraosi, ex utroque medii latere plerumque 5. Inflorescentia terminalis, axillaribus multo junio- ribus adjunctis, racemosa, circiter 12-flora. Bracteae lineari-lanceolatae. Pedicelli 2-bracteolati. Calyx campanulatus, 5-nervius, 5-lobatus, lobis deltoideis, patentibus, apice brevissime acuminato, acuto. Co- rolla lutea, infundibuliformis.Tubus facie exteriore basi glaber, superne cum parte inferiore et exteriore loborum discrète puberulus.Lobiorbi- culares, tubo breviores, facie interiore brevissime puberuli. Caulis 20 cent, longus; folia 9-13 cent., petiolo 35-50 mm. longe; calyx 2 cent, longus; corollae tubus 35 mm., lobi 15 mm. longi. Fleurs jaunes. Chine, province du Yun-nan, coteaux rocailleux au- dessus des sources du Lan-kien-ho, près du col de Hee-chan-men. 31 mai 1889. Delavay. Espèce très distincte de toutes celles du même genre par sa corolle jaune. Elle diffère de 1'/. Delavayi et se rapproche de IV. Principis par sa tige feuillée, à feuilles alternes. Ses folioles fortement dentées, cou- vertes en dessous d'une pubescence veloutée et serrée de couleur fauve, dont la couleur tranche fortement sur celle du limbe, ne permettent pas d'ailleurs de la confondre avec cette dernière espèce. Incarvillea Delavayi sp. nov. Herbacea, perennis, glabra. Radix crassa, parce ramosa, ramis simplicibus, ad basim subtuberculiformibus vel fusiformibus, sensim attenuatis et parte terminal! longe et anguste cylindricis. Caulis sim- plex vel parcissime ramosus, brevissimus, erectus, inferne squamatus, squamis lanceolatis, obtusis, subscariosis, i-nerviis, superne parce foliatus. Folia 2-5, pinnatipartita, segmentis rite numerosis, sed in altio- ribus montium panels, paucissimis et imo nullis, et tune limbus indi- visus. Petiolus subcylindraceus, in Iongitudinem striatus, facie supe- riore angustissime sulcatus, sulco marginato, margine membranaceo, crispulo. Segmenta lateralia plerumque alterna, nonnunquam oppo- sita, propinqua inter se, ad faciem superiorem racheos juxta sulcum inserta, margine inferiore decurrentia et cum margine sulci continua, elliptica vel ovato-elliptica, inaequilateralia, basi angustata, apice sub- acuta, margine crenata et imo dentata, dentibus obtusis, penninervia, Ed. Bureau et A. Franchet. — Plantes nouvelles du Thibet et de la Cliitie. 139 utroque latere 2-3, inferiora multo minora, terminali maximo suborbiculari, basi subcordato ; lateralia ovalia, basi subcor- data, apice subacuta ; omnia dentata, dentium margine inferiore multo long-iore, convexo. Scapus foliis longior i-florus, in lon- gitudinem striatus, ad médium bibracteatus, bracteis linearibus. Calyx magnus, cylindricus, pilis quam brevissimis vix puberu- nervo medio subtus crasso, secundariis ex utroque medii latere saepius 4-5, valde obliquis, inferioribus basilaribus et foliolum 3-nervium fm- gentibus, superiora basi lata et binervia inserta, nervo secundario infe- riore e rachi orto et nervo medio parallèle. Segmentura terminale valde varians : in foliis pinnatipartitis tum ovatum vel obovatura, obtusum vel subobtusum, tum suborbiculatum; in foliis siraplicibus maximum et limbum totum constituens. Scapus 2-8-florus. Inflorescentia race- raosa, lloribus a;tate valde insqualibus, inferioribus veterioribus dis- tantibus, superioribus subglomeratis. Bractese longae, lineari-lanceo- latae, superiores breviores, angustiores. Calyx campanulatus, 5-gonus, 5-nervius, ore 5-lobatus; lobi deltoidei, marginibus tamen convexis, submembranacei, dorso nervo valido percursi, acuminati, acumine vel erecto, vel patulo, vel subincurvo. Corolla rubra, ampla, infundibuli- formis. Tubusintracalycem cylindricus, sub margine calycis dilatatus, extra calycem subcampanulatus. Lobi 5 orbiculares, partem tubi caly- cem superantem longitudine aequantes. Antheroe loculis obtusissimis. Capsula calyce persistente basi vesdta, 4-gona, bivalvis. Valvae septo contrariée, postice tota fructus longitudine solutae, antice média infe- riore parte non déhiscentes, transverse et inordinate corrugatse, dorso convexae, haud procul ab utroque margine costa crassa, obtusa, valde prominenti percursae. Septum planum, Iseve, apice longissime acumi- natum, cicatricibus seminum oblongis obliquis non procul a margi- nibus notatum. Semina oblique pendula, complanata, obovato-sub- orbiculata, rugosa, alata, griseo-fulvescentia, raphe nigrescenti; ala marginem cingens, rigidula, vix pellucens, fulvescens, punctis striisque nigrescentibus sparsa. Folia 6-22 cent., petiolo 2-12 cent, longo. Scapus floriferus 8-50 cent. Calyx 2 cent, longus. CoroUae tubus 5 6 cent., lobi 3 cent, longi. Cap- sula 40-45 mm. longa, 10-13 "^"^' crassa. Chine, province du Yun-nan, J. M. Delavay : pelouses au sommet du mont Hee Chan-men, au-dessus de Lan-kong; n°3i (en fleurs). — Hee-chan-men; 21 mai 1887 (en fleurs). — Les pâturages, au col du Hee-chan-men, à 3000 m. d'altitude; 11 mai 1887 (en fleurs). — Fleurs d'un beau rouge. Sommet du Hee-chan-men, au-dessus de Lankong; 25 mai 1883 (en fleurs). — Mont Hee-chan-men s. Lan-kong; 2 juin I40 JOURNAL 1)K BOTANIQUE lus, nervis 5 nigrescentibus percursus necnon deorsum nigro- punctulatus, ore dilatato campanulatus, 5-lobatus, lobis longe deltoideis, lateribus nempe triplicem basis latitudinemsequanti- bus. Corolla maxima, glabra, infundibuliformi-campanulata; tubus tripllci quinta parte calycem superans ; lobi maximi, orbi- cularcs, si manu refracti dimidium calycis apice attingentes. 1S84; n° 32 (en fleurs). — Fleurs d'un beau rouge. Pâturages des montagnes; mont Hee-chan-men (Lan-kong) ; 2 juin 1S84; n° 1027 (en fleurs). — Fleurs rouges. Les coteaux calcaires sur le Hee-chan-men, à. 2800 m. d'altitude; 9 juin 1S86 (en fleurs). — Hee-chan-men; 11 juil- let 1883; n" 94 (en fruits). — Fleurs rouges. Coteaux calcaires et ro- cailleux au pied du Yang-in-chan (Lan-kong), à 2500 m. d'altit. ; 7 juin 1886; n° 2229 (en fleurs). — Forme des montagnes moyennes, de 2500 à 3000 m. Coteaux calcaires de Yang-in-chan (Lan-kong), à 2500 m. d'altit. ; 17 juin 1887 (en fleurs)- — Fleurs rouges. Lieux un peu ombragés. Coteaux calcaires près du col de Y^en-tze-hay (Lan- kong), à 3500 m. d'altit; 7 juin 1886; n'^ 2228 (en fleurs). — Y'en- tze-hay; 17 juin 1887 (en fleurs). — Piirmi les rocailles calcaires, au- dessus du col de Yen-tze-hay, à 3500m. d'akit. ; 5 sept. 18S7 (en fruits). — Les coteaux calcaires, au col de Lopin-chan, à 3500 m. d'altit. ; 31 août 1888 (en fruits). — Montagnes calcaires, sur le Che-tcho-tze, au-dessus de Ta-pin-tze, près de Ta-li, à 2000 m. d'altit.; 10 juin 1884; n° 1027 (en fleurs). — Sur le plateau calcaire du Che-tcho-tze, au- dessus de Ta-pin-tze, à 2000 m. d'altit.; 27 août 1S85 (en fruits). — Forme des hautes montagnes, de 3200 à 3500 m. Fleurs rouges. Ro- chers calcaires un peu ombragés. Fang-yang-tchang, au-dessus de Mo- so-yn, à 3200 m. d'altit. ; 17 juin 1887 ; n'' 2S73 (en fleurs). Cette espèce, par sa capsule s'ouvrant en deux vah^es qui se séparent sjr une long-ueur beaucoup plus grande en arrière qu'en avant, diffère notablement de IV. sifiensis^ dont le fruit s'ouvre d'un seul côté (en arrière) comme un follicule. M. Bâillon (Hist. des pi., tome X, p. 52) a fondé sur ce caractère de déhiscence de VI. Delavayi, observé par lui dans l'herbier du Muséum, sa section Pteroscleyis, dans laquelle doit entrer aussi VI. compacta Maxim, et très probablement les espèces nouvelles que nous dé- crivons aujourd'hui et dont le fruit n'est pas connu. L'/. Delavayi a un port bien différent des /. sinensis Lam. et Olgas Reg". Ce n'est point une plante annuelle ou bisannuelle, à tig'e mince, rameuse, et à folioles étroites ou découpées; c'est une plante vivace, végétant à peu près à la manière des Primevères ; c'est-à-dire qu'elle a une tige courte, simple ou peu ra- meuse, couverte alternativement de débris des anciennes feuilles et d'écaillés bractéiformes, et développant dans le haut, après chaque hiver, 4 ou 5 feuilles et i ou 2 hampes pluriflores. Par son feuillage, 1'/. Delà- Ed. Bureau et A. Fkanchet. — Plante:: nouvelles du Thibet et de la Chine. 141 Folia 40-45 mm, petiolo 10-15 mm. longo. Scapus 55 mm. longus. Cal)'x 3 cent. Corollae tubus 55 mm. longus, lobi 30-35 mm. longi. Fleurs rouges. Chine, prov. du Se-tchuen, gazons secs après Batang. Cette espèce ne pourrait être confondue qu'avec les très rares échantillons pauciflores de lY. Delavayi; mais, dans ces derniers, il y a toujours au moins deux fleurs. En outre, dans 1'/. Delavayi^ les lobes du calice sont à peu près aussi longs que la largeur de leur base, tandis que dans VI. grandiflora ils sont presque lancéolés et trois fois aussi longs que larges; enfin, dans la dernière espèce, les lobes de la corolle sont tellement grands que ceux qui, par la dessication, se sont trouvés rabattus sur le tube, atteignent par leur sommet la moitié de la hauteur du calice, dont ils recouvrent toute la partie supérieure. Incarvillea Bonvaloti sp. nov. Planta, florifera tamen, acaulis. Folia rosulata, brevissime et quasi papilloso-pubescentia; inferiorabracteiformia, deltoida, intégra; intermedium interdum limbo minimo subrhomboideo ; superiora (9-10) pinnatipartita. Petiolus brevissimus crassus, facie inferiore lineis prominentibus 5-7 in longitudinem percur- sus, superiore late sed nullo modo depresse canaliculatus. Seg- menta ex utroque racheos latere 2-7, alia opposita, alia alterna, marginibus canaliculi inserta, conduplicata, lanceolata vel ovato- vayi se rapproche des /. lutea et Erincipis^ et surtout des /. grandiflora Bonvaloti et compacta; mais sa hampe pluriflore ne permet de la con- fondre avec aucune de ces espèces. TABLEAU DU GENRE INCARVILLEA Juss. Calice à 10 lobes, dont 5 bidentés sinensis'L.zva.. Feuilles opposées Olgas Reg". ^. . . { Fleurs jaunes. Folioles , .,, , < Calice ) c^ -n \ fortement dentées. . lutea n. sp. feuillee. C , , < Feuilles j ^ a c; lobes. ^ \ rieurs roses ou rouçjes. ^ t alternes. \ ^ / hoholes presque en- V tières Principis n.sç. Hampe bien dévelop-\ Hampe pluriflore. . . Delavayi n.ST^. p -11 i pée (Hampe uniflore. . . . grandiJloran.s^. ^ 1 Fleurs brièvementpé-/ Fleurs épanouies l'une radicales/ doaculées g-roupées\ après Fautre . . . , Bonvaloti u.si^. au milieu d'une ro-j Fleurs épanouies toutes sette de feuilles.. ,( ensemble. ..... compactay[.?iyi\vn.. 142 JOURNAL UE BOTANIQUE lanceolata, quam plurimum arcuata apice reflexo, basi obtusa vel subobtusa, apice acuta, marginibus sa^pius plus minus crispa, nervis secundariis paucis valde oblicjuis. Segmentum terminale magnum, suborbiculatum, nervis magis prominentibus, secun- dariis 4 rete laxo junctis. Flores radicales 5-7, aetate diversis- simi et, ut videtur, non plures simul aperti. Pedunculus foliis multo brevior et cum calyce brevissime puberulus. Calyx cam- panulatus, 5-nervius, 5-lobatus, lobis magnis, longe acuminatis, quintam longitudinis tubi partembis aequantibus. Corollai infun- dibuliformis tubus glaber, lobi orbiculati pilis perminimis capi- tatis sub lente conspersi. Folia 4-5 cent., petiolo 10-15 mm. longo. Pedunculus 15 mm. longus. Calyx 23-25 mm. longus. Corollaî tubus 5 cent., lobi 2 cent, longi. Commun. Thibet, gazons secs; 22 mai 1890. Espèce évidemment très voisine de 1'/. compacta Maxim., mais bien distincte. Les feuilles sont plus brièvement pétiolées et ont le lobe terminal beaucoup plus grand. Les fleurs sont d'âges très différents et s'épanouissent l'une après l'autre, tandis que dans 1'/. compacta elles semblent de même taille et s'épanouissent toutes ensemble. Dans l'espèce nouvelle, les lobes du calice sont bien plus longs par rapport au tube ; la corolle est bien plus grande : ses lobes sont deux fois aussi grands que ceux de 1'/. compacta et bien plus grands aussi par rapport au tube. {A suivre.) SELECTIO NOVORUM MUSCORUM Auctore Em. BESCHERELLE. L — MUSCI AFRICANI. Gymnostomum Lessonii sp. n. Pusillum, compactum, gracile. Caulis simplex vel fasciculatus erec- tus, 3-4 millim. altus. Folia interrupta apice comosa erecto-appressa minuta lanceolata cuspidata integerrima, margine papilloso e medio ad apicera obscure revoluta, costa rufa longe excedente laevi,cellulis infe- rioribus pellucidis quadratis vel elongate quadratis, ceteris opacis papil- losis; lolia perichaetialia caulinis comalibus similia. Capsula in pedi- cello 3 mill. longo tortili pallido tenella, ovato-globosa microstoma, operculo obliquo late apiculato. Ile de l'Ascension : Lesson jeune. Cette Mousse rappelle par son port, quoique plus grêle, le Em. Bescherelle. — Selectio novorum Muscorum. 143 Zygodoii {Aiicetangmiii) piisilhis ; mais elle en diffère au premier abord par ses feuilles dressées et sa capsule g-lobuleuse. Leucoloma zanzibarense sp, nov. Dense cespitosum, lutescente-rufesceos. Caulis brevis vix uncialis breviter ramosus iterum ramulosus. Folia erecta, brevia, angustissime elliptica sensim cuspidata, superiora subsecunda falcatula apice cris- pula, omnia integerrima vel tantum dorso parce denticulata, anguste limbata, cellulis alaribus rufescentibus paucis rectangularibus vel vesi- culosis. Cetera ignota. Zanzibar (in Herb. Mus. Par., colleg.?). Diffère notamment du Leucoloma Zeyheriamim, avec lequel il a le plus d'affinités, par les feuilles beaucoup plus courtes non dentées en scie au sommet, et du L. Spreiigell par les cellules basilaires des feuilles qui sont moins nombreuses et plus courtes. Conomitrium scleromitrium sp. nov. Monoicum; caulis simplex, fasciculatus 4-5 raill. longus; folia 4-5 juga, superiora caulinis longiora, lanceolata, patentia, flexuosa, mar- gine subconvoluto elongata cellula terminali obtuse acuminata, costa cum apice finiente; lamina vera duplo dorsali latior, basi limbo hyalino, e 3-4 seriebus cellularum angustarum longarumque marginata, cellulis minutis quadratis opacis subpapillosis, basi rectangularibus laevibus; lamina dorsalis basi angustissima, ad insertionera evanescens, ob cel- lulas marginales prominentes subserrulata; lamina apicalis brevior. Inflorescentia raascula in innovatione basilari gracilliraa terminalis paucifoliata ; folia remota, perigonialia dua caulinis longiora, lamina vera valde concava semi- marginata. Capsula minuta ovoidea in pedi- cello brevissimo (vix 2 mill. longo) arcuato rubello ; operculo recte aciculari in longitudine capsulam sequante. Madagascar : prope Antananariva, 31 mart. 1877 (legit Borgen) [Cl. Kiaer comm. sub n*^ 2]. Leucobryum heterodictyon sp. nov. Dioicum, robustum, dense pulvinato-cespitosum, 4-5 cent, altum, inferne fuscidulum, superne albido-viride. Caulis ruber dense foliosus, brevis, ramis incurvis obtusis dense foliosis 1-2 cent, longis crassis circiter 8 millim. latis parce divisus. Folia basi angustâ ovato-lanceo lata, e medio convoluta, sensim cuspidata in cellulam longissimam piliformem hyalinara desinentia, ad unum latus dejecta, laevia, cellulis elongatis fusiformibus 56 limpidis marginata, e duplici strato cellu- larum (in sectione transversa) altertiaiitium cova^o^iiz. hyallms pefitago- ni's, ductibus intercellularibus iriajigularibus. Afrique : Sainte-Marie de Madagascar (Marie), 21 juillet iSSi. 144 JOURNAL DE BOTANIQUE Assez semblable par le port au Leiicobryniui pentash'cJL2iin Dozy et Molk, de Java. On trouve à Sainte-Marie une autre espèce de Leacobrymn, le L. Boiviuiaimui Nob., dont les feuilles présentent également, vues en section transversale, de grandes cellules pentagonales, séparées au sommet par de petites cellules triangulaires ; mais ce n'est que par exception, tandis que dans le L. Jieterodictyon, c'est le cas général. Cette dernière espèce se distingue d'ailleurs, en outre, de la première, par un port beaucoup plus robuste et des feuilles plus grandes, longuement cuspidées, constituées seulement par deux assises de cellules dans toute la largeur du limbe, sauf les marges, et ne présentant pas, comme le L. Boivi- 7iïanunt, 3 ou 4 assises de cellules vers les marges. Philonotula helenica sp. nov. Monoica; cespites unciales, superne viridiusculi, inferne fusces- centes. Caulis simplex, gracilis, i cent, altus, valde tomentosus apice in radiis 3-6 filiforraibus gracilibus circiter 5 mill. longis erectis vel brevioribus arcuatis acutiusculis, ramosus. Folia caulina rameaque subsecunda, minute lanceolata, serrulata, marginibus planis, costa sub apice evanida; cellulis papillosis, basilaribus pellucidioribus rectan- gulis. Fies masculus prope femineum positus, gemmaceus. Folia peri- chsetialia ovata, longe cuspidata, attenuata, subdenticulata, tantum apice subpapillosa, intima Isevia longisetacea laxe reticulata, costa excurrente. Capsula in pedicello 8-10 mill. longo purpureo horizon- talis, globosa, pro plantula magna, opercule mamillato parum apicu- lato. Peristomii dentés externi rubri, lanceolati, crasse trabeculati, interni lati breviores flavidi e membrana altiuscula producta oriundi. Ile Sainte-Hélène, rochers du pic de Diane (Balansa, 1877, Herb. Mus. Par.). Se rapproche beaucoup des Philonotula tenella et rubiflora de l'Amérique australe, mais en diffère au premier abord par l'inflorescence. Neckera Ascensionis sp. nov. Hermaphrodita ; habitu ^V. riigitlosse Mitt. si'millima sed miner. Caulis repens, filiformis; rami principales jam e basi ceraplanate feliosi 1-2 unciales ramulis erecto-patentibus decrescentibus pinnati. Felia complanata, obscure viridi-fusca, sicca subrugulosa, ligulata, basi rotundata, une latere majora, obtusa, vix acuminata, e medio denticu- lata, costa infra apicem producta, cellulis pleruraque rotundato-rhora- beis obscuris basilaribus subpellucidis linearibus rectangularibus Em. Bescherelle. — Selectio novorum Muscoruin. 145 rhombeisve. Perigynia juniora (tantum visa) in ramis et ramulis pro- ducta, foliis vaginantibus apicelate ligulato serrato recurvis ecostatis; cetera desunt. Ile de l'Ascension, Bélanger [in herb. Montagne, sub Neckera reiusaV>x\à). Aerobryum crispicuspe sp. nov. Habitu A. detrtcso Novae-Caledoniae valde simile, sed foliis latio- ribus minus longe cuspidatis dentibus rainoribus subobtusis; ab A. pseiido-capeiisi foliis latioribus longioribusque, cuspide minore cris- pa ta diversum. Seychelles, Ed. Marie legit. Cylindrothecium Motelayi sp. nov, Monoicum; habitu C. chimborazensi Mitt. americano simile. Cespi- tes laxi extensi aureo-lutescentes nitidissimi; ramis complanatis elon- gatis plus minus regulariter pinnatis erecto-patentibus iterum ramulo- sis, acuminatis. Folia basi constricta longe ovata obtusa acuminata, concava, erecto-patentia, nitentia apice denticulata, obsolète costata, cellulis anguste linearibus alaribus quadratis hyalinis ad raargines numerosis costam versus rarioribus. Perichaetianuraerosissima, perigo- nia pauca. Cetera ignota. Ile Maurice, Robillard legit [ùi herb. Motelay). Diffère du Cylindi'othecmiit gemmi'dens Nob., qu'on trouve également à Maurice et à la Réunion, par un port beaucoup plus élancé, par les tig-es planes moins régulièrement ramifiées, ainsi que les rameaux, par les feuilles soyeuses, d'un jaune pâle à acumen denticulé, et à cellules basilaires carrées plus nom- breuses allant en diminuant de nombre de la marge au milieu du limbe. II. — Musci AMERICAN1. Microdus paraguensis sp. nov. M. exiguo similis, sed foliis ligulatis dentato crenatis obtusiusculis medio recurvis, e cellulis mollibus elongatioribus areolatis; capsula ovato-globosa, peristomii dentibus latioribus pertusis irregulariter divisis diversus. Paraguay : Péribébui, Balansa n" 3661. Leucoloma Mariei sp. nov. Dioicum; habitu Dicrano fulvello satis simile; interrupte ramosum ramis inferne atro-fuscis superne lutescentibus aureis nitidis arcuatis. Folia patenlia, tenuicula, firma, arcuata, secunda, haud cirrhosa, ac- guste lanceolata fere basi convoluta, vix marginata, dorso subtiliter 146 JOURNAL DR BOTANIQUE papillosa, intcgcrrima vcl apice tantum denticulata, costa angustissima excurrente; cellulis apicem versus rectangularibiis, medio oblongis, basi cllipticis, alaiibus numerosis magnis quadratis planis fuscis, mar- ginalibus paucis 2-3 seiiatis hyalinis elongatis. Guadeloupe, le Gommier, 26 novembre, 1877 (Marie). Très jolie petite espèce, voisine du Leiicoloina asperriimtm C. Mûll., du Venezuela, mais qui s'en éloigne notamment par un port plus robuste, les touffes d'un roux brillant et les feuilles entières à cellules garnies de papilles très peu saillantes. Leucoloma Riedlei sp. nov. Dioicura; laxe cespitosum molle, fuscum; caulis dense foliosus, parce ramosus apice attenuatus, Folia intense fusca, inferne patula apice penicillata vel secunda, e basi latiore elongate lanceolata, longe cuspidata, subintegra, dorso rugoso-sinuosa papillosa, canaliculata, latissirae marginata ; cellulis alaribus magnis planis incrassatis rectan- gularibus, marginalibus hyalinis numerosissimis, cseteris quadratis chlorophyllosis paucis ad costam tantum dispositis. Antilles, île Saint-Thomas (Riedlé, in Herb; Mus. Par.) Assez semblable parle port -aM Leiicoloina serrulahtm'^riA.^ mais en diffère par des tiges plus robustes, par les feuilles plus nombreuses, cuspidées, presque entières et plus largement mar- ginées. Holomitrium paraguense sp. nov. Ab H. arboreo proximum, foliis tamen validius dentatis longius acuminatis subaculis basi longiore et breviore, cellulis hyalinis nume- rosioribus rectangularibus, costa laevi. Paraguay^ : sur les roches cruptives près du Cerro San Thomas, mars (Bal ans a, sine numéro). Campylopus fuscatus sp. nov. Gregarius, dense cespitosus, humilis centimetro vix altus obscure fuscescens subacaulis, radicellis albis tomentosus. Folia erecto-paten- tia, laie ovata lanceolata, longe subulata, canaliculata, marginibus superne convolutis, supra médium ad apicem serrata, late costata; cellulis alaribus vix conspicuis Iaxis hyalinis planis, ceteris rectangu- laribus superne quadratis pellucidis. Folia perichaetialia longiora, con- voluta, tenera, apice denticulata. Capsulas solitarisesed in eodemcaule aggregatae, regulariter ovatae, plicatulae, basi substrumulosae, pedi- cellis I cent, longis subito decurvato-geniculatis ; operculo purpureo longe acuto haud subulato curviusculo. Calyptra basi nuda crasse cellulosa vel 1-2 ciliis brevissimis abortivàs ornata. Em. Bescherelle. — Selectio ttovarutn Muscorum. 147 Montevideo, près du lieu dit del Reducto, sur la terre sous les touffes de Cactus, 17 août 1S53 (Courbon). Se i-approche beaucoup par le port du Cainpylopiis Cacti C. Mûll., de rUruguay; mais s'en éloigne suffisamment par la couleur roussàtre des feuilles, par le pédicelle capsulaire brus- quement tordu à angle droit par la dessication, par la coiffe en- tièrement nue, ainsi que par les feuilles plus longues, plus forte- ment dentées en scie et à réseau beaucoup plus lâche formé à la base de cellules longues, rectangulaires et hyalines. Campylopus "Weddellii sp. nov. C. concolori affinis. Cespites vix 2 cent, alti, rufo-tomentosi superne straminei absque nitore. Caulis erectus subsimplex rigidus. Folia erecto- patentia, rigida, pungentia, brevia, basi ovata sensim lanceolata, obtuse cuspidata, e raedio creberrime serrulata ; cellulis superioribus ellipticis et oblique ovalibus, inferioribus longe quadratis hyalinis, alaribus latioribus partim fuscis, costa lata dorso dentata superne ser- rata excurrente, e stratis tribus cellularum composita quorum 2 supe- riora e cellulis magnis hyalinis formata ; folia comalia saepe anomalia breviores lineari-loriformia. Cetera desunt. Pérou, province de Carabaya, juin 1847 (Weddell). Cette espèce rappelle les petites formes du Dicran7int ptiii- geiis par la rigidité et la couleur des feuilles, mais en diffère tota- lement pour le reste. Elle se distingue du Campylopus Spegaz- zinii C. Mûll., dont elle se rapproche le plus, par cfès tiges plus rigides et épaisses, par des feuilles dentées en scie, etc. On re- marque dans notre plante des tiges terminées par un capitule de poils foliiformes, denticulés et portés sur des pédicelles ver- ruqueux, roussâtres. Cette anomalie ne peut provenir que d'un dédoublement de la tige représentée par les pédicelles verru- queux qui ont donné naissance à des feuilles réduites à l'état de poils. Campylopus Sancti-Caroli sp, nov. Cespitosus, caulis semi uacialis sim[)lex vel sub flore innovansbasi subnudus apicecurvato foliosus. Folia caiilina fuscescenti-lutea, absque nitore, basi erecto-secunda, summa erecta, flexuosa, densa, ovato- lanceolata concava e medio ob margines involutos convoluta intégra, tantura apice dorsoque denticulata, limbo superne e costa vix distincto, cellulis basi rectangularibus, rnediis oblongis oblique seriatis, apica- libus quadratis, omnibus hyalinis areolata. Folia parichaetialia Ion- 148 JOURNAL DR BOTANIQUE giora convoluta' laxius reticulata, argutius serrata. Fructus numéros! haucl aggregati; capsula in pedicello cygneo gracili pallido longe ovata, regularis, plicata; opercLilo crasso acuto obliquo rubro. Calyp- tra minuta, dimidiam capsulam obtegens basi plerumque nuda, inter- dum cellulis hyalinis plus minus longis parce fimbriata. Chili austral, San Carlos (Gay, n° 43/2230, in herb. Montagne). Voisin du Campylopiis Ujuitifugus C. Mûll. par le port et la couleur d'un roux obscur des feuilles, mais en diffère dès l'abord par les feuilles dressées, entières, à pointe non serrulée, papil- leuses, par les tiges copieusement fructifères, par les pédicelles capsulaires courbés en col de cygne, non contournés en spirale. Campyiopus Gaudichaudii sp. nov. Caulis robustus, rigidus, uncialis subsimplex, inferne nigricans apice gemmaceo dense folioso luteo-viridis. Folia oequalia, absque nitore, rigida, inferiora erecto-patentia, sicca immutata, superiora erecta imbricata, omuiaanguste lanceolata exauriculata, acuminata apice con- colore serrata, costa plurilamellosa lamellis 10-12 crassis spinosis; cellulis basi rotundata amplis pellucidis rectangularibus supra late qua- dratis in minores oblique ovales transeuntibus. Cetera ignota. Chili, île Sainte-Catherine (Gaudichaud, ann. 1831-1S32, Herb. Mus. Par.) Semblable par le port au CampylopiLS Cactî C. Mûll., delà Terre de Feu, mais différent au premier abord par ses feuilles fortement dentées ainsi que la nervure. {A stiivre.) CHRONIQ.UE. Notre collaborateur, M. H. Douliot, préparateur au Muséum d'Histoire naturelle, est chargé d'une mission scientifique à Madagascar. La Société botanique de France tiendra cette année sa session extra- ordinaire dans les Pyrénées-Orientales. Cette session, organisée en vue de Texploratiou de la flore printanière du massif des Albères, s'ouvrira à Collioure le samedi 16 mai. Les principaux points visités seront le pic de Taillefer, en passant par Notre-Dame de Consolation, la cote de Collioure à Port-Vendres et le vallon de Banyuls-sur-^Ier, Tabbaye de Valbonne, Saint-Laurent de Cerdans, Prats-de-MolIo et la Massane. Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J. Mersch, im î-, il. Doufert-Rochereau. 5' ANNÉE. N" lo. i6 MAI 1891. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. PLANTES NOUVELLES du Thibet et de la Chine occidentale RECUEILLIES PENDANT LE VOYAGE DE M. BONVALOT et du Prince HENRI D'ORLÉANS EN 1890 Par MM. Ed. BUREAU et A. FRANCHET. Phloiïlis setifera, sp. nov. (P/i/omidopsi's.) — Caulis quadrangularis pube stellata con- spersus; folia longiter petiolata, petiolo limbum non sequante pilis stellatis setisque rigidis prsesertim infra limbum vestito ; limbus e basi cordata ovatus, breviter acuminato-caudatus, fir- miter papyraceus, circumcirca dentatus, supra setis basi bulbo- sis hirtellus, subtus pallidior, ad nervos pube setosa et stellata mixta parce conspersus, cœterum glaber ; cymœ 5-6 florae ; brac- teae calyce breviores longe setosae ; calyx e basi ad apicem paulo ampliatus, pilis stellatis setisque hirtellus, dentibus brevissimis, rigidis; coroUa calyce subduplo longior, tubo incluso, galea recta longe villosa. Bipedalis et altior ; folia inferiora...; caulina média 4-5 poil, longa, incluso petiolo 3-5 cent, longo, 3 poil, basi lata ; calyx 10-13 iiini') dentibus i mm. Chine, prov. du Se-tchuen, autour de Ta-tsîen-lou. Voisin du P. utnbrosa; feuilles d'une consistance plus ferme et de forme moins arrondie; pubescence formée d'un mélange de poils étoiles et de soies raides, qui se montrent principalement sur les feuilles et le calice. La pubescence du P. umbrosa consiste en petits poils mous, réfléchis, assez abondants sur les deux faces des feuilles; les poils étoiles n'existent que sur le calice. Phlomis tatsienensis, sp. nov, Elata; caulis et rami quadrati, pube setulosa brevi conspersi; I50 JOURNAL DE BOTANIQUE folia firma, inferiora longe petiolata, petiolo lirabum aequante; Hmbus ovatus vel ovato-lanceolatus, acuminatus, acute denta- tus, pube stellata setisque supra sparse subtus dense vestitus ; rami gfraciles; cymae dissitae, y-ioflorae; bracteae lanceolatae, mucronatae, calyce subduplo breviores, rigide ciliatae; calycis pubes duplex, setosa sparsa, stellata magis densa ; corolla calyce subduplo longior; galea erecta dense sericeo-villosa ; nuculae apice truncatae, glabrae. Tripedalis; foliorum inferiorura petiolus lo cent, longus; limbus IO-I2 cent., calyx i2ram. Chine, prov. du Se-tchuen, àTa-tsien-lou. Plus grêle que l'espèce précédente ; feuilles relativement plus étroites et plus allongées, mollement velues en dessous. Ajug-a ovalifolia, sp. nov. Simplex, erecta, pube albida crispa brevi laxe vestita ; folia si- nuato-dentata, ovato-elliptica, obtusa, caulina inferiora et média basi breviter cuneata, limbo secus petiolum ipso 3-5 plo brevio- rem in alam angustam producto ; folia superiora sessilia, flora- libus auguste lanceolatis, acutis, margine integerrimo longe ciliatis; inflorescentia terminalis, folia superiora superans, ver- ticillastris subsexfloris ; flores breviter pedicellati ; calyx gla- ber anguste tubulosus, vix ad médium 5-lobus, lobis lineari-lan- ceolatis, ciliatis; corolla 5-6-plo calyce longior, tubo recto e basi angusta sensim ad faucem ampliato ; limbus tubo 5-plo bre- vior, lobis superioribus labio brevioribus, labii lobo intermedio paulo productiore, emarginato ; stamina e tubo paulo exserta. Caulis 3-4 poil,; folia caulina inferiora 6-8 cent, longa) in- cluso petiolo 15-20 mm. longo), 4 cent, lata; calyx 5 mm.; co- rolla 3 cent. Chine, prov. du Se-tchuen, montagnes entre Ta-tsien-lou et la frontière du Yun-nan. Fleurs de VA. incisa Miq. ; feuilles de VA. lupulina Maxim., mais un peu plus larges ; VA. ovalifolia diffère du premier par ses feuilles cunéiformes à la base et superficiellement dentées; il s'éloigne de VA. lupulina par ses bractées qui ne cachent point les fleurs et par la forme de la corolle et du calice. Polyg-onum urophyllum, sp. nov. {Tinïarïa.) — Glaberrimum; caulis teres, tenuiter striatus, Ed. Bureau et A. Franchet. — Plantes nouvelles du Thibet et de la Chine. 1 51 pruinosus; ochreae fuscae, membrnnaceae, glabrae, basi breviter annulares, vix tubulosae, dorso longitudinaliter moxruptae, uiide quasi bipartitae, lobis ovato-lanceolatis, acutis, ramulos brevis- simos foliatos (unde folia quasi fasciculata) cingentes ; folia sic- citate nigricantia, glabra, chartacea, subtus pallidiora; petiolus gracilis, basi poris destitutus, limbum subaequans ; limbus sagit- tatus, longe acuminato-caudatus, lobis inferioribus leviter sinua- tis; inflorescentia arapla, ramosissima, paniculata, ramis gracil- lirais aphyllis, foliis ad bracteas minutas subulatas adductis; racemi elongati, gracillimi, laxiflori, floribus 3-4 ochrea brevi mucronata cinctis; stamina 7-8; styli 3 elongati, stigmatibus capitellatis ; achaenium trigonum. Caulis 2-3-pedalis ; petiolus 5-2 cent, longus; limbus 10-4 cent. Chine, province du Se-tchuen, autour de Ta-tsien-lou. Espèce très remarquable réunissant les caractères de plusieurs des groupes du genre Polygotimn; ainsi les feuilles sont du même type que celles du P. Convolvulus; les styles allongés, filiformes, sont plutôt ceux d'un Persicaria^ tandis que l'inflorescence très rameuse, à divi- sions grêles et aphylles, rappelle tout à fait celle des Acrogoiium; les cymes sont écartées comme dans le P. filiforme. Par suite du raccourcissement du rameau les feuilles sont très rap- prochées, fasciculées; ce fait constitue une particularité qui n'a été signalée dans aucune autre espèce du genre. Daphne tenuiflora, sp. nov. {Daphnaiithes .) — Suffrutex humilis, gracilis, apice ramo- sus, ramis glabris, cortice pallido; folia prima aetate subtus ad- presse pilosa, mox glabrata, breviter sed distincte petiolata, anguste oblonga, obtusa, margine revoluta; flores terminales pauci, laxe aggregati, breviter pedunculati; bracteae ovatae, membranacese, pilosae, mox deciduae ; perianthium luteum, tubo gracili ; limbus tubo subduplo brevior, lobis 4-5 oblongis vel lineari-oblongis; stamina 8-10; ovarium e basi attenuata ova- tum, setulis luteis erectis adpressis vestitum ; stylus gracilis ovarii fere longitudine, stigmate capitato. Folia 20-25 ™ni' ^onga, 3-4 mm. lata, petiolo 1-2 mm.; pe- rianthii tubus 12-15 niî^- longus, vix 2 mm. diam., lobis 4-5 mm. longis. Chine, province du Se-tchuen, sur les montagnes près de Ta-tsien-lou, 21 juin. 152 JOURNAL DE BOTANIQUE Port et feuilles du D. striata Tratt., mais plus grêle; fleurs jaunes à tube très étroit ; c'est la seule espèce du genre, signalée jusqu'ici, dont le style soit allongé, Hemipilia flabellata, sp. nov. Glabra; folium unicumpaulo supra-basilare, longe vaginans, e basi profunde cordata ovatum, brevissime acutum, mucronu- latum, caulinis ad bracteas ovato-lanceolatas apice subulatas adductis; bracteae foliis caulinis similes, ovario duplo breviores; sepala lateralia patentia, superiore subduplo majora, oblique elliptica, acuminata, trinervia; petala oblonga cum sepalo supe- riore in galeam convergentia; labellum e basi angustata dilatato- flabellatum, paulo longius quâm latum, integrum, antice den- ticulatum, marginibus lateralibus integerrimum; calcar horizon- tale, ovario subaequilongum, gracile, attenuatum, apice suba- cutum. Caulis 25-30 cent.; folia 7-9 cent, longa, 5-6 cent, lata; sepala lateralia 6-7 cent, longa, superius petalaque 4-5 mm.; labellum 8-9 mm. longum, 6-"] mm. antice latum. Voisin surtout de XH. Henryï Reichb. fil, ; il s'en distingue très nettement par ses fleurs plus petites, son éperon non renflé au sommet, par son labelle qui n'est pas trilobé et ne présente pas même de sinus latéraux, ainsi qu'on le voit dans les autres espèces du genre, mais entier, dilaté en éventail et bordé en avant de très fines dents aiguës. Habenaria g-laucifolia, sp. nov. {Trimeroglossa .) — Bulbi ovati; caulis puberulus, paulo su- pra basim diphyllus, foliis suboppositis, crassiusculis, pallidis, subtus glaucis, suborbiculatis vel ovato-orbiculatis, apice abrupte et brevissime acutatis vel subacuminatis; folia caulina nulla vel ad squamas (1-3) fulvas minutas adducta; bracteae florales lan- ceolatae vel ovatae ovario pubescente 2-4-plo breviores, mem- branaceae, fulvae; flores albi vel ex albo virides, majusculi; se- pala ovata , 3-5 nervia, lateralibus obliquis, deflexis; petala lineari-oblonga cum sepalo superiore arcte conniventia; label- lum sepalis subduplo longius, tripartitura, segmentis omnibus linearibus, subacutis, lateralibus diutius circinatis intermedio paulo longioribus; calcar ineunte anthesi ascendens, demum dependens, apicem versus sensim incrassatum, ovario longius; processus stigmatis lanceolatus. Ed. Bureau et A. Fkanchet. — Plantes nouvelles du Tkibct et de la Chine. 153 Caulis pedalis vel sesquipedalis; folia 3-5 cent, long-a, 25-45 mm, lata; sepala 12-14 mm. longa, 4-6 mm. lata; labellum 2 cent. longum; calcar 25-30 mm. Chine, province du Se-tchuen, près de Ta-tsien-lou. Espèce du même groupe que les H. crassifolia A. Rich., H. Ait- chiso7n Reich. fil., H. diphylla Dalz, mais très nettement différente par ses fleurs plus grandes, par sa pubescence et la longueur de l'éperon qui dépasse sensiblement l'ovaire. \JH. glaucifolia avait été anté- rieurement découvert par M. Delavay (n. 124) dans la partie centrale du Yun-nan, aux environs de Tali, dans les prairies du Hee-chan-men. Les fleurs rappellent assez bien celles du H. linearifolia^ mais les lobes latéraux du labelle sont entiers et les fleurs un peu plus grandes. Fritillaria lophophora, sp. nov. Fibras radicales inflatae; bulbi squamati, squamis magnis crassis lanceolatis; caulis uniflorus inferne squamosus, squamis tantum 2 vel 3; folia evoluta médium versus vel paulo supra omnia conferta, alterna, ovata vel lanceolata ; perianthium ma- gnum, cernuum longe pedunculatum, luteum, saepius rubro- punctatum; segmenta semipatentia vix dissimilia, lanceolata, longe acuminata, interiora paulisper latiora, nunc (non semper) inferne ad marginem erosa, omnia intus ad unguem cristis fim- briatis in flabellum dispositis percursa, cristis in segmentis exte- rioribus paulo minoribus vel rariusinuno alterove defîcientibus; stamina perianthio plus duplo minora, fdamentis complanatis e basi vix latiore subulatis; antherae erectae, dorso infra médium in- sertae; stylus indivisus ovario œquilongus, stigmate incrassato obsolète trilobo. Bulbi squamae 3-4 cent. longae, i cent, basi latae; caulis 6-12 poil.; folia 4-8 cent, longa, 25-7 mm. lata; perianthii segmenta 4-5 cent, longa, interioribus médium versus vix i cent, latis. Chine, province du Se-tchuen, entre Batang et Litang, sur les gazons secs. Les bulbes ressemblent tout à fait à ceux du Nomocharis pardan- thina; ils sont seulement un peu plus gros. Les fleurs sont d'ailleurs remarquables par les crêtes lameileuses fimbriées qui existent à l'onglet; cette particularité rapproche la plante du Nomocharis .^ dont elle se dis- tingue bien d'ailleurs par les segments du périanthe qui ne sont point dimorphes et par les filets staminaux subulés dès la base. Le Fritil- laria lophophora existe aussi au Yun-nan, près des glaciers de Likiang, 154 J(JURNAL DE BOTANIQUE OÙ- M. Delavay l'a observé en 1884 (n. 28) et sur le Fang-yang-tchang ; il pourrait constituer, sous le nom de Lophophora^ une section parti- culière du genre Fritillaria qui serait ainsi caracférisée : Perianthii segmenta haud dissimilia, ad unguem lamellis cristatis fimbriatis per- cursa; staminum filamenta subulata; stylus indivisus. — Bulbi squa- mati. Ghlorophytum chinense. Folia graminea, angusta, illis C. laxijîorï Koh. Br. simillima; caulisgracilis flexuosus, ramosus, pedalis et sesquipedalis ; race- mi laxiflori, pedicellis patentibus demum cernuis flore subduplo longioribus, ad médium articulatis, 15-20 mm. longis ; perian- thium album; segmentis oblongisobtusis, i cent, longis, 2-3 mm. latis, dorso valide trinerviis, nervis intense viridibus; staminum filamenta glabra, perianthio 4-plo breviora; antherse lineares fïlamentis longiores ; stylus perianthium subaequans ; capsula glabra, 4 mm. diam. Chine, province du Se-tchuen, près de Ta-tsien-lou ; 30 juillet. Diffère du C. laxiflorum^ auquel il peut surtout être comparé, par ses tiges plus développées, par ses pédoncules allongés et surtout par ses fleurs d'un blanc de lait, deux ou trois fois plus grandes; ses éta- mines sont aussi relativement plus courtes et ses anthères oblongues, et non brièvement ovales, AUium cyathophorum, sp. nov. {Rhiziridmvt). — Bulbi oblongi caule vix crassiores ; tunicae exteriores in fibras parallelas solutae ; caulis striato-angulatus, basi plurifoliatus, exinde nudus; folia plana, anguste linearia, margine levia, caulis longitudine ; spathae tenuiter membrana- cese, ovatae, abrupte et breviter acuminatae, floribus subduplo breviores; umbellae 12-18-flora;, haud confertae, pedunculis pa- rum inaequalibus perianthio 2-3-plo longioribus; perianthium (in sicco) violaceo-caeruleum, basi pallidius, anguste campanu- latum, segmentis lanceolatis subobtusis ; stamina perianthio pro tertia parte breviora, filamentis in cupulam membranaceam albi- dam alte connatis, pro quinta parte tantum liberis, dentiforrai- bus, simplicibus,alternatimbrevioribus; antherae lutese ; ovarium globosum cupula staminea brevius ; stylus perbrevis. Sesquipedalis ; folia vix plus 2 mm. lata ; pedicelli 18-25 "^"^* longi; perianthium 8 mm. Chine, province du Se-tchuen, autour de Ta-tsien-lou. Ed. Bureau et A . Fr anchkt. — Plantes nouvelles du Thibet et de la Chine. 1 55 Végétation de VA. angulosiim., avec des feuilles au moins moitié plus étroites; le périanthe ressemble assez à celui de VA. cœrulemn., mais il est d'un tiers plus grand; VA. cyathopliorum se distingue d'ailleurs très nettement de ces deux espèces par son androcée. Aletris lanuginosa, sp. nov. Humilis; fibrae radicales parum incrassatae ; folia basilaria exteriora brevia, fera lineari-lanceolata, multinervia (nervis 1 2-14), breviter acuta,intenora 2-3-plo angustiora, apice callosa; caulis nudus vel paucifoliatus, foliis 1-2 lineari-subulatis, prae- sertim apicem versus pilis albis crispis laxe lanuginosus ; race- raus sub anthesi praeter flores infimes dissitos densus, sub 20- florus ; bractea ad basin pedicelli nuUa ; bracteolae sub flore duae, altéra longiore perianthium vix superante, altéra 2-3-plo bre- viore ; perianthium album glabrum vix ad médium 6-partitum, segmentis oblongis ; ovarium breviter basi adnatum, Caulis 3-4 poil.; racemus 20-25 mm., diam. 8 mm. ; folia basilaria exteriora pollice longa, 6-7 mm. lata. Chine, prov. du Se-tchuen, dans la plaine de Litang; 16 juin. Sous le nom de Tofieldia vepalensis Wall. cat. n° 5097 (sine des- cript.) plusieurs espèces ^Aletris de l'Himalaya, ont été distribuées, soit par l'herbier de Kew, soit par divers collecteurs anglais; l'une d'elles devra sans doute prendre le nom A' A. nepalensis. La plante des collections de Strachey et Winterbottom portant le nom de To- fieldia 7iepalensis (n. i. Kumaon, Barjikang, ait. 13500 ped. (in herb. Mus. paris.) paraît devoir se rapporter à VA. la?iug-inosa. Aletris laxiflora, sp. nov. Elata; fibrae radicales tenues; folia basilaria conferta, an- guste linearia, longe attenuata, acuta; cauhs gracilis praesertini superne angulatus, pube crispa brevissima laxe vestitus, fohis caulinis 4-8, adpressis, lineari-subulatis; racemus jam ineunte inflorescentia e basi eximie laxiflorus, elongatus ; flores etiam inferiores brevissime pedunculati, bracteae (vel bracteolae) duae sub flore insequales, altéra perianthium (nisi in floribus superio- ribus) superante; perianthium breviter campanulatum, sordide album, ad médium partitum, lobis oblongis; ovarium breviter inferum. Caulis 1-2 pedalis; folia 8-10 cent, longa, 2-3 mm. lata; racemus 10-12 poil. ; flores omnes inter se 8-12 mm. dissiti. Chine, province du Se-tchuen, à Ta-tsien-lou. 156 JOURNAL DE BOTANIQUE Espèce bien caractérisée par ses grappes très longues, formées de fleurs toutes écartées, même au début de l'anlhèse. Port de VA. japo- «/^fl!/ fleurs plus courtes, campanulées et non tubuleuses, glabres et non couvertes de petites glandes jaunâtres. La brièveté du pédoncule ne permet pas de voir si les bractées sont sous la fleur ou placées à la base du pédoncule. Aletris glandulifera, sp. nov. Fibrae radicales tenues; folia basilaria mollîa, linearîa, longe acutata, multinervia ; caulis angulatus, praesertim parte superiore pilis minutis luteis apice capitatis vestitus, secus totam longitu- dinem foliosus, foliis 3-6 linearibus, abbreviatis ; flores peduncu- lati, pedunculis perianthio paulo brevioribus bractea nuUa sti- patîs; bracteolae duae sub perianthio, inaequales, altéra florera aequante, altéra 3-plo longiore, praesertim in floribus inferioribus ; perianthium campanulatum glandulosum; capsula ad maturi- tatem ovato-subglobosa, apice breviter attenuata. Caulis 8-12 poil. ; folia basilaria 10-15 cent, longa, 5-2 mill. lata; pedicelli vix 3 mm. ; bracteola major 15 mm. longa. Chine, province du Se-tchuen, près de Ta-tsien-Iou. La plante paraît bien caractérisée par la villosité glanduleuse qui recouvre les fleurs et les axes de l'inflorescence, par l'absence de bractée à la base du pédoncule et par" la longueur de l'une des brac- téoles, Aletris g-labra, sp. nov. Caulis sesquipedalis, striato-sulcatus, glaber sed glutinosus; folia inferiora. . . ; caulina plura (6) anguste linearia; flores breviter pedunculati, bractea perianthium aequante vel paulo superante; bracteolae sub flore nullae; perianthium albescens, late campa- nulatum, vix ad médium 6-fidum, segmentis obtusis dorso nervo viridi percursis; ovarium plus quam semiinferum, depresso-glo- bosum. Chine, province du Se-tchuen, autour de Ta-tsien-lou. Voisin de r^. glandulifera, mais complètement dépourvu de poils et de glandes ; il est également bien caractérisé par l'absence de brac- téoles. Les espèces asiatiques du genre Aletris sont assez nombreuses ; deux d'entre elles seulement ont été décrites jusqu'ici : A. japonica Lamb. et A. DickinsHYxdMc!^. (Metanarthecùim foliosumWd.Ji\m.)., qui doit prendre le nom d'yi. foliosa; une troisième est inscrite par Ed. Bureau et A. Franchet. — Plantes nouvelles du Thibet et de la Chine. 157 Wallichsousle nomd'-<4. nepalensis^ mais sans aucune description. Ces trois espèces, et les quatre autres ici mentionnées, ont entre elles beau- coup d'analogies; la consistance de leurs feuilles, le degré de rappro- chement de leurs fleurs, l'absence ou la présence d'une villosité formée de petits poils ou de petites glandes, l'absence ou la présence de bractées ou de bractéoles paraissent devoir constituer dans ce genre, encore insuffisamment étudié, des caractères distinctifs d'espèces suffi- samment solides. Les collections de M. Delavay renferment en outre deux autres espèces, A. D&lavayi Franch. et A. stenoloba Franch. ; quelques autres, de la région himalayenne, restent encore à décrire, ainsi qu'il a été dit précédemment. Tofieldia diverg-ens, sp. nov. Rhizoma obliquum vestigiis foliorum anni prasteriti obduc- tum; caulis saepius triphyllus, apice angulatus ; folia basilaria caulem aequantia vel illo paulo breviora, anguste linearia, longe attenuata, acuminata, crebre nervata, margine ciliolata ; folia caulina inferiora basilaribus conformia, breviora tantum, supre- mis subulatis ; racemus elongatus praesertim inferne laxiflorus, basi haud rare compositus; pedicelli floribus aequilongi, mox patentes, deraum cernui, basi bractea hyalina brevissima sub- quadrata concava biloba sufïulti ; bracteola paulo supra pedi- celli médium inserta, hyalina, triloba, lobo postico obscure tri- dentato; perianthii segmenta lineari-oblonga, uninervia, nervo valide viridi, marginibus albida, breviter acuminata; staminum filamenta perianthio sensim long-iora ; capsula obovata perian- thio triente longior, loculis apice attenuato divergentibus, stylo demum arcuato-patente, capsula 2-3-plo breviore; loculi 3-6- sperrai, nunc abortu monospermi. Caulis 8-10 poil.; 6-8 poil, longa, 2-3 mm. lata; inflores- centia post anthesin usque 3 poil, longa; capsula 5 mm. Chine, province du Se-tchuen, après Fouli. La plante est surtout voisine du T. cernua ; elle s'en distingue par la forme des divisions du périanthe qui sont étroites et non obovales, dépassées par la capsule; par ses bractéoles blanches-hyalines; par ses styles arqués-divariqués après l'anthèse. Bien que pour préciser le caractère g-éographique de la flore d'une région il soit toujours nécessaire d'appuyer son apprécia- tion sur l'ensemble de la végétation, il est cependant possible d'exposer, à ce point de vue, quelques considérations fournies 158 . JOURNAL DR BOTANIQUE par la collection dont nous venons de signaler seulement les types nouveaux, en attendant que des circonstances favorables permettent d'énumérer toutes les espèces dont elle se compose. D'ailleurs on peut dire dès maintenant que les observations qui vont suivre ne seront en aucun point infirmées par l'examen, au- jourd'hui terminé, de toutes les plantes provenant du voyage de M. Bonvalot et du prince Henri d'Orléans. La collection botanique qui fait l'objet de ce travail a presque toute entière été formée sur une étroite bande de terrain qui part de Lhassa et, sans s'écarter beaucoup du 30° lat. N., se prolonge, en passant par Batang et Litang, jusqu'à Ta-tsien-lou, point où elle s'infléchit à angle droit en se dirigeant vers la frontière du Yun-nan ; un très petit nombre d'espèces paraissent d'ailleurs avoir été récoltées entre Ta-tsien-lou et le Yun-nan. Considérée dans son aspect général, la flore de cette région, au moins sur la route suivie par les voyageurs, est caractérisée par la forme rabougrie des arbrisseaux et par la stature presque naine des herbes ; les renseignements font d'ailleurs défaut sur les arbres de forêt. Conifères ou autres. C'est bien une végétation des hauts sommets, où la sécheresse et le régime des vents violents régnent en maîtres. Les Papaveracées, représentées surtout par les Meconopsis ^ s'y montrent trapues, sans que le raccourcissement des tiges soit le moins du monde en relation avec une diminution de la fleur, toujours très grande ; la plupart des Corydallis n'y dépassent pas 437 cent. Les Crucifères, telles que Parrya ciliaj'ïs, offrent au plus haut degré ce carac- tère de réduction de la tige, de sorte que, dans cette espèce, les fleurs, assez grandes d'ailleurs, sont pour ainsi dire seules appa- rentes sur le sol ; la même observation s'applique au Silène cœs- pitosa, qni n'est guère comparable qu'aux formes les plus ré- duites du Silène acatilis de nos hautes montagnes. Les arbrisseaux se comportent de la même façon ; le Chèvre-feuille du Thibet est absolument nain, comme plusieurs de ses congé- nères de l'Himalaya ; toute la plante ne constitue qu'un petit buisson, haut de quelques décimètres, à rameaux enchevêtrés. Mais c'est surtout chez les Rhododendron et les Priimila que vient s'affirmer ce caractère de nanisme qui, habituel pour toutes les plantes dans la région polaire, ne se manifeste que beaucoup plus rarement chez des espèces de même genre croissant à des Ed. Bureau et A. Franchet. — Plantes nouvelles du Tkibetet de la Chine. 159 altitudes similaires, dans l'Himalaya ou dansl'Yun-nan. Tous les Rhododendi'on et les Priimcla rencontrés entre Lhassa et Litang-, R. Prïncipis, R. prïmidœjïortim, R. nigro-ptinctatum, Prïmula leptopoda, P. dïantha, P. Henrïci, peuvent être rangés parmi les plus petites espèces du genre auquel ils appartiennent. Les Incarvillea sont dans le même cas ; ils forment là un groupe particulier, dont la dispersion géographique va du Kansu au Yun-nan central, et dont toutes les espèces sont remarquables par une absence presque totale de tige, jointe au grand dévelop- pement de la corolle. Dès qu'on se rapproche de Ta-tsien-lou la flore prend un aspect sensiblement différent ; bien que l'écart de l'altitude ne soit pas très considérable, les plantes s'y montrent plus grandes, les feuilles sont plus amples, les inflorescences plus riches en fleurs; c'est la région des Rosacées, des Composées surtout, des Pédiculaires, des Orchidées. Parmi les Composées le genre Seuecw est tout particulièrement fécond en forme spécifiques; les Gnaphalïum du groupe Leontopodiuvt y sont représentés par des types évidemment très rapprochés du G. Leoiitopodnint de nos montagnes, inais dont la végétation est exubérante. Si l'on se place à un autre point de vue et si l'on recherche les analogies de la flore de cette partie orientale du Thibet, en y comprenant la portion qui forme le Se-tchuen occidental, on trouve que ces analogies sont multiples, tout en offrant, comme on le pouvait supposer a priori, une plus grande somme d'affi- nités avec le Sikkim-Himalaya, d'une part, et l'Yun-nan central de l'autre. En effet presque toutes les espèces décrites précé- demment ont leurs formes représentatives dans l'une ou l'autre de ces deux régions, c'est-à-dire qu'il faut chercher celles du Thibet surtout dans le Sikkim-Himalaya, celles de la région de Ta-tsien-lou dans les chaînes montagneuses qui, dans TYun-nan, s'étendent au sud du massif de Likiang ; quelques exemples feront bien comprendre ceci. Le Meconopsis Heiirici ■â. toutes ses affinités avec le M. simph'cïfolia Hook. etThomps., de l'Hima- laya, \ Astragalus litangeusis avec XA. acanlis Benth., Rubiis xauthocarpns avec R. sikkùnensis, Lonicera thïbetica avec L. ritpicolay Brachyactis chinensis avec B. tnenthodora , Gna- phalùun covyinbosïtin avec G. imbigemim^ Aiidrosace bisulca avec A. im'crophylla ,qXc. etc., exemples qu'il serait facile de multi- i6o lOURNAL D\l BOTANIQUK plier et qui trouvent une nouvelle confirmation dans le nombre relativement considérable de formes spécifiques identiques dans les deux régions. D'autre part c'est dans l'Yun-nan central qu'on rencontrera les analogues de bon nombre d'espèces croissant aux environs de Ta-tsien-lou, telles que Silène platypetala, Asiragahis tai- sienensts, Satissiirea seinilyraia, Rhododendron yantinum, PrïniulaHenrïci y Onosma panictilatum ,\ç^ singulier genre Schïs- iocaryuiUy Pedicitlaris batangensis , Incarvîllea Principis, I. Bonvalotiy etc., liste à laquelle il faut ajouter les espèces que possèdent en commun les deux régions : GnaphaliJLtn Dedeken- sii\ Senecio cycloUts, Senecto nehunbi'fohus , Polygomun ili^o- phyllîim^ Habena7'ia gîaîicifolia, Fritillaria lopJiophora. Les espèces ayant leurs formes représentatives dans d'autres régions sont beaucoup moins nombreuses; on peut citer cepen- dant, en dehors des Incarvîllea dont les affinités sont également très accentuées avec 1'/. compacta Maxim., du Kansu, le Cle- inatis lancïfolia assez voisin du C. songarica ; le Pariya ci- lïata dont les affinités sont avec P. exscapa de la Sibérie; Spirœa thibetica qui rappelle surtout vS. prunifolia du Japon ; RJiodo- dendron Principis du même type que les R. brachycarptun et R. Metternichii , du Japon ; R. nigro-pîmctahtm très rapproché du R.fragrans de la région arctique ; Syriiiga toutentella voisin du .S. pubesceiis de la Mongolie. Le genre Aletris mérite une observation spéciale ; il n'est pas représenté par moins de 4 espèces, dont 3 proviennent des environs de Ta-tsien-lou et l'autre de la plaine de Litang. L'exis- tence de ces 4 espèces ^Aletris jointes à 2 autres qui croissent dans l'Yun-nan central et à celles de l'Himalaya (2-3), montre que c'est dans l'Asie centrale qu'il faut chercher le maximum des formes spécifiques de ce genre, dont 2 espèces seulement ont été signalées en Amérique, 2 autres au Japon et i à Bornéo. D'après ce rapide aperçu il est permis de juger du degré de complexité de la flore de cette partie de l'Asie, en même temps que de sa richesse en formes végétales spéciales. Il n'est pas douteux qu'elle ne soit appelée à devenir dans un temps pro- chain un champ fécond pour les recherches des naturalistes ; les collections qui font le sujet de ce travail, venant après celles des Armand David, des Delavay, en auront été la révélation. G. Beauvisage. — Sur les fascicules criblés de la Belladone. i6i EXPLICATION DES PLANCHES PI. I. — Rhododendron Principis. — a, calice; b, androcée et gynécée; c, étamine. PI. II. — I. Priniula diantka. — a, fleur; b, calice; c, capsule. 2. Primiila Henrici. — a, a' , feuille; b, fleur; c, calice. ■•o^«^>^^o*— SUR LES FASCICULES CRIBLES ENCLAVÉS DANS LE BOIS SECONDAIRE DE LA BELLADONE Par M. le D' G. BEAUVISAGE. On pourrait croire qu'une drogue aussi couramment employée que la racine de Belladone doit être connue dans tous les détails de sa structure anatomique. Il n'en est rien. J'ai remarqué en effet, il y a quelque temps déjà, que cette racine présentait, dans la répartition de ses tissus secondaires, une disposition anormale, méconnue jusqu'ici de tous les auteurs qui en ont publié la description. J'ai repris dernièrement l'étude de cette question et j'ai examiné de nombreux échantillons de provenances diverses : le résultat de ces recherches a confirmé mes premières observations. Cette disposition anormale est analogue, sinon tout à fait pareille à celle qui a été décrite dans les tiges des Strychnos (i), et qui consiste dans la présence de nombreux faisceaux de tissu criblé enclavés dans la profondeur du bois secondaire. Sans recommencer ici en détail la description, tant de fois faite déjà, de la racine de Belladone, je me bornerai à dire que, partout où les auteurs n'ont signalé que du parenchyme ligneux ou des rayons médullaires intercalés aux groupes vasculaires, on peut trouver des amas de tubes criblés et de cellules-compa- gnes, situés à des profondeurs diverses dans le corps ligneux de la racine. Ces amas de tissu criblé sont plus ou moins nombreux, plus ou moins volumineux suivant les échantillons, mais quand je les ai cherchés, je les ai toujours trouvés. Quel est leur mode de formation ? A propos de la tige des Strychnos , deux explications ont été données. D'après de Bary, le fait est dû tout simplement à un fonction- nement anormal de la zone cambiale qui, au lieu de donner nais- sance, comme c'est le cas général, à des tubes criblés en dehors I. De Bary, Vergleichende Anatomie, p. 594-596, fig. 229. i62 JOURNAL DE BOTANIQUE (liber) et à des vaisseaux en dedans (bois), fabrique indifférem- ment les uns et les autres à sa face interne. D'après M. Hérail (i), la cause de ce phénomène serait plus compliquée : l'assise g^énératrice cessant, en certains points, de produire du bois en dedans, formerait en dehors une plus grande quantité de liber, constituant ainsi, comme dans les Bignoniacées, des coins libériens intercalés aux massifs ligneux; puis l'assise génératrice, cessant bientôt de fonctionner au fond de ces dépressions, se reconstituerait en dehors des amas libé- riens, par de nouveaux arcs générateurs formés dans le péri- cycle, et se raccordant de part et d'autre aux deux bords de la portion interrompue de l'assise génératrice persistant en dehors du bois. Cette assise, étant ainsi reconstituée en anneau continu, recommencerait sur tout son pourtour à fabriquer des vaisseaux à sa face interne, ce qui expliquerait l'enclavement des premiers groupes de tubes criblés dans la masse ligneuse. Le phénomène se répétant à plusieurs reprises pendant la croissance de la tige, on comprend que des îlots libériens puissent être ainsi inclus à des profondeurs diverses dans le corps ligneux. J'avais donc à rechercher quelle était celle de ces deux inter- prétations, données pour la tige des Strychnos, qui était appli- cable au cas analogue offert par la Belladone. Après avoir minutieusement examiné à ce point de vue tous mes échantillons, je dois déclarer qu'ici l'explication donnée par M. Hérail ne serait pas soutenable, tandis que celle de de Bary est évidemment la bonne pour XAtropa Belladoiia, si elle ne l'est pas pour les Sirychnos. J'ai toujours vu, en effet, la zone génératrice libéro-ligneuse très nettement continue, n'offrant aucune sinuosité, aucune incur- vation à concavité tournée vers l'extérieur. Les alignements de cellules issues, en direction centrifuge, de la face interne du méristème secondaire se continuent aussi manifestement avec les massifs criblés qu'avec les groupes vasculaires. Ces massifs criblés sont souvent en contact immédiat ou presque immédiat avec les groupes vasculaires, en dedans ou en dehors d'eux, ou sur leurs côtés, sans que la régularité des alignements radiaux soit en rien interrompue; ils sont le plus souvent au milieu du I. Hérail, Recherches sur l'anato)me comparée de la, tige des Dicotylédones (Ann. des se. nat.. Bot., f série, II, 1886, p, 256-259, pi. XVII, 'à%. 23-24). Correspondance. 163 parenchyme ligneux, mais parfois aussi dans les rayons médul- laires eux-mêmes. Après avoir constaté ces faits sur un certain nombre déracines de Belladone, j'ai examiné au même point de vue des rhizomes de la même plante et j'y ai constaté des faits identiques et non moins démonstratifs. On peut y voir en effet, outre le liber nor- mal localisé à la face externe du méristème secondaire, et les faisceaux criblés bien connus, situés en dedans du bois à la périphérie de la moelle, d'autres faisceaux criblés placés soit sur les côtés des groupes vasculaires, soit dans leur intérieur même, soit enfin entre eux et la zone génératrice normale, côte à côte avec des vaisseaux en voie de différenciation. Dans tous les cas la netteté des alignements cellulaires est telle qu'il est impossible d'admettre aucun fractionnement, aucune inégalité de développement de l'assise génératrice. On est donc bien obligé de conclure que ce méristème secondaire normal est apte, dans le rhizome comme dans la racine de la Belladone, à produire à sa face interne, en direction centrifuge, aussi bien du tissu criblé que du tissu vasculaire. Si, conformément à l'opinion émise récemment par M. Van Tieghem(i), on croyait devoir refuser le nom de liber aux fais- ceaux criblés ainsi formés, on pourrait les dénommery^^-ai;?^/^^ criblés iniervasculaires ; dans le cas contraire on pourrait leur donner le nom de fascicules libériens intervasculaires . Cette dernière dénomination ne me paraîtrait pas constituer une hérésie anatomique; car il me semble qu'en anatomie générale, le liber et le bois doivent être considérés, non comme des régions, mais comme des sysièines, et qu'il serait légitime de faire rentrer dans le système libérien, ou liber, tous les massifs de tissu criblé, quelles que soient leur origine et leur situation dans le corps de la plante. CORRESPONDANCE. A propos des faisceaux criblés médullaires des Liguliflores. Nous avons reçu de M. le D"" P. Vuillemin une lettre d'où nous extrayons le passage suivant. Dans l'intéressant article que M. Van Tieghem vient de consacrer, i. Journal de Boianiqiie, 15 avril 1891, p. 117. i64 )OURNAL DE BOTANIQUE dans votre Recueil, aux tubes criblés extralibériens, on lit ce qui suit, à propos des faisceaux criblés circummédullaires des Tragopogon^Lac- tuca^ etc. : i On les a considérés comme faisant partie intégrante des laisceaux libéroligneux qui, outre leur liber externe, auraient dans ces plantes un liber ùiierne, jusqu'à ce que M. Hérail eût prouvé, en 1885, qu'ils se forment en réalité dans la zone phériphcrique de la moelle. » D'après cette citation, vos lecteurs pourraient croire que, dans mon Mémoire sur la « Tïge des Composées j>, publié en 1884, je défendais encore l'opinion combattue par notre illustre maître, tandis qu'au con- traire je m'exprimais en ces termes : « Dans les Composées, les faisceaux de la tige sont toujours collatéraux... Ace cercle normal se superposent des faisceaux exclusivement libériens disposés dans la moelle de plusieurs Liguliflores : Lacluca, Tragopogon^ Scorzonera^ Scolymus, etc. Souvent ces faisceaux se placent à la pointe interne du bois des faisceaux conjugués (libéro-ligneux) ; et, faute d'une attention suffisante, on pourrait croire que l'on a des faisceaux bicollatéraux analogues à ceux des Cucurbitacées... Il n'en est rien (loc. cU. p. 99); et d'autre part : * Ils apparaissent dans des tiges très jeunes par cloisonnement répété de cellules médullaires jusque là indifférentes » (p. 119). Pour éviter toute équivoque et bien faire entendre que ces faisceaux criblés sont distincts des faisceaux normaux, malgré les relations qu'ils contractent parfois avec ces derniers, je les avais nommés satellites des faisceaux libéro-ligneux et j'avais montré qu'ils reprennent toute leur indépendance quand les foliaires, auxquels ils étaient superposés, sortent du cylindre central. P. VUILLEMIN. CHRONIQUE. Nous sommes heureux d'annoncer à nos lecteurs que la Société Lin- néenue de Londres vient de décerner sa médaille d'or, dite médaille de Linné, à M. le D"" Bornet. On sait que cette distinction, instituée par la Société en 1888, à l'occasion du centenaire de sa fondation, est accordée chaque année alternativement à un botaniste et à un zoologiste. Les bota- nistes qui en ont déjà été honorés sont MM. J. Hooker et A. de Candolle. Nous nous réjouissons d'apprendre que le choix de la Société s'est porté cette année sur un savant français, dont la modestie égale le talent, et nous sommes persuadé que tous nos lecteurs y applaudiront avec nous. Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J. Mersch, Im . £2, 1*1. Denfert-Rochereau. 5' ANNÉE. N» II. 1" JUIN 1891. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. UN NOUVEL EXEMPLE DE TISSU PLISSE Par M. Ph. VAN TIEGHEM. L'assise la plus interne de l'écorce, c'est-à-dire l'endoderme, offre habituellement dans la racine, souvent aussi dans la tige et dans la feuille, une subérisation ou une lig-nification plus ou moins forte de ses membranes, strictement limitée à une bande plus ou moins large sur les faces latérales et transverses de ses cellules, et non accompagnée d'épaississement. En même temps, cette bande subérisée ou lignifiée, qui forme un cadre tangentiel autour de chaque cellule, se plisse plus ou moins fortement dans toute sa largeur sur les faces latérales, quelquefois aussi sur les faces transverses. En un mot, l'endoderme est alors constitué par cette variété de parenchyme subérisé ou lignifié, que j'ai nommée tissu plissé ( i ) . Mais le tissu plissé peut se développer aussi dans d'autres régions que l'endoderme. L'avant-dernière assise de l'écorce offre, en effet, quelquefois sur les faces latérales et transverses de ses cellules, une bande subérisée ou lignifiée, munie de plissements échelonnés, tandis que l'endoderme sous-jacent est dépourvu de ce caractère. Il en est ainsi notamment dans la racine des Eqiiisehim, ainsi que dans la tige de diverses Fougères (Nephrolepis, Polypoditmt, Da- vallia, etc.) et Hydroptérides(^6'rt;/z'z>/z'(:ï, Azolla) (2). On exprime d'ordinaire ce phénomène en disant que, dans ce cas, l'endo- derme s'est dédoublé en dedans des cadres de plissements. Il n'en est pas moin.s vrai que c'est alors l'assise sus-endodermique seule qui est plissée. D'autre part, dans la racine d'un grand nombre de Dicotylé- dones, l'assise la plus externe de l'écorce, c'est-à-dire l'exo- 1. Ph. Van Tieghem, Traité de Botanique, 2" édition, p. 605, 1890. 2. Mémoire sur la racine (Ann. des Se. nat., 5" série, XIII, 1871) et Recher- ches sur l'origine des membres endogènes (Ann. des Se. nat., 7° série, VIII, iSriç). i66 JOURNAL DE BOTANIQUE derme, située sous l'assise pilifère qui est ici, comme on sait, l'assise la plus interne persistante de l'épiderme exfolié, subérise ou lignifie, suivant une bande plus ou moins large, les faces laté- rales et transverses de ses cellules et plisse cette bande sur les parois latérales. En d'autres termes, l'exoderme, ou l'assise subéreuse, de la racine de ces plantes est formé de tissu plissé (i). Pour n'en rappeler ici qu'un seul exemple, ce caractère est notamment très marqué dans la racine des Aiiricîila et des Pri- mtila de la section Priimilasirtun (P. officinab's , etc.). De même, chez bon nombre de Monocotylédones (Restiacées, Orchidées, etc.), la seconde assise corticale, située sous l'assise pilifère qui est ici, comme on sait, l'assise la plus externe de l'écorce, puisque l'épiderme s'y exfolie tout entier, subérise ou lignifie localement et plisse ses faces latérales et transverses, en un mot, se trouve formée de tissu plissé (2). On sait encore que, dans le faisceau libéroligneux de la feuille des Jsoeies, les vaisseaux les premiers formés, qui sont aussi les plus larges et les plus externes du triangle ligneux, se résorbent de bonne heure et sont remplacés par autant de lacunes aquifères. Il y a tantôt une seule lacune médiane (Jsoetes lacus- trïs, etc.), tantôt trois, une médiane plus large et deux latérales plus étroites {Isoetes Dîirietu, etc.). Dans tous les cas, les cellules qui bordent le vaisseau et plus tard la lacune subérisent leurs parois latérales et transverses suivant une bande étroite, plissent cette bande et forment ainsi une assise de tissu plissé (3). Le faisceau libéroligneux foliaire de ces plantes renferme donc, sui- vant les espèces, un ou trois manchons de tissu plissé dans son bois. Les cinq régions anatomiques où l'on vient de voir se déve- lopper le tissu plissé sont primaires. Mais il peut s'en former aussi dans des régions secondaires. On sait, en effet, que dans certaines Dicotylédones (Myrtacées, Œnothéracées, Hypérica- cées, certaines Rosacées, etc.), le feuillet externe dupériderme, c'est-à-dire le liège, lignifie localement et plisse les faces laté- 1. Traité de Botanique, 2° éd., p. 678, et Recherches sur l'origine des mem- bres endogènes {Loc. cit.^ 1889). 2. Sîir l'exoderme de la racine aes Restiacées (Bull, de la Soc. bot., XXXIV, p. 448, 1887). Pour les Orchidées, voir A. de 'Q2.ry, Vergleichende Anatomie, 1877. 3. Russow, Vergleichende Untersiickungen, p. 140, 1872, et Janczewski, Etudes comparées sur les tubes cribreux (Mém. de la Soc. des Se. nat. de Cherbourg-, XXIII, p. 248, 1881}. Ph. Van Tieghem. — Un nouvel exemple de tissu plissé, 167 raies et trans verses de ses cellules dans certaines de ses assises, de manière à présenter une alternance d'assises plissées et d'as- sises ordinaires (i). En résumé, on connaît aujourd'hui le tissu plissé dans six rég-ions anatomiques différentes, cinq primaires: l'endoderme, l'assise sus-endodermique , l'exoderme , l'assise sous-exoder- mique et le bois, et une secondaire : le liège. L'objet de cette petite Note est de signaler l'existence de ce tissu dans une septième région, qui est primaire comme dans les cinq exemples cités en premier lieu. Cette région est l'assise pilifère de la racine des Conifères et des Cycadacées, assise qui, chez ces plantes, comme chez les Dicotylédones, est l'assise interne, seule persistante, de l'épi- derme composé dont toutes les autres assises se sont exfoliées pour former la coiffe (2). Considérons d'abord une jeune racine de Taxîis baccata^ dans la région où la coiffe vient de s'exfolier et où les cellules de l'assise sous-jacente commencent à s'allonger en poils absor- bants. Dans les coupes longitudinales et transversales, lavées à l'eau de Javel, puis doublement colorées au carmin et au vert d'iode, on aperçoit sur les faces latérales et transverses des cellules de l'assise pilifère une étroite bande lignifiée, mais non épaissie, tranchant en vert sur le fond rose de la membrane cellulosique. Cette bande entoure la cellule d'un cadre tangentiel rectangu- laire et tous ensemble ces cadres composent un réseau lignifié, qui donne de la solidité à l'assise pilifère. Cette solidité est encore accrue par ce fait que, sur les faces latérales, les bandes lignifiées sont munies de plissements transversaux échelonnés, par où les cellules s'engrènent fortement ; sur les faces trans- verses, elles demeurent lisses. Dans les sections transversales non colorées, les plissements se traduisent, sur les cloisons ra- diales des cellules, par autant de petites marques sombres. Le cadre ainsi lignifié et plissé est situé tantôt vers le milieu de l'épaisseur de la cellule, tantôt plus profondément, près de la face interne. 1. Douliot, Recherches sur le périderme (Ami. des Se. nat., 7' série, X, 1889). 2. Recherches comparatives sur l'origine des membres endogènes {Ibid , VIII, p. 343, 1889). i68 JOURNAL DE BOTANIQUE Plus tard, lorsque les cellules allongées en poils ont achevé leur croissance transversale, la membrane se lignifie sur toute l'étendue de leur face externe. Les bandes lignifiées et plissées n'en demeurent pas moins très nettes sur les faces latérales et transverses encore cellulosiques. C'est seulement lorsque la ligni- fication, progressant vers l'intérieur, envahit à leur tour ces cloisons et plus tard les parois internes, pour s'étendre çà et là jusque dans l'assise sous-jacente, que la bande lignifiée primitive perd de sa netteté. Avec de l'attention, on réussit pourtant à la retrouver encore au moment où l'écorce s'apprête à s'exfolier par suite de la formation du périderme péricyclique. L'assise pilifère prend donc ici de bonne heure et conserve longtemps le même caractère que l'endoderme. Toutefois, si on la compare sous ce rapport à l'endoderme de la même racine au même niveau, on aperçoit quelques différences entre ces deux tissus plissés. Dans l'endoderme, les plissements échelonnés sont plus larges ; ils occupent presque toute la largeur des faces latérales. En outre, la bande qui les porte et les forme est subé- risée, non lignifiée ; elle se colore en effet par la fuchsine, non par le vert d'iode. L'assise pilifère de cette racine est donc formée par du tissu plissé à plissements étroits et lignifiés, tandis que son endoderme est constitué par du tissu plissé à plissements larges et subérisés. On observe le même caractère dans l'assise pilifère de la racine chez les autres Taxées {Torreya, Cephalotaxus^ Ginkgo^ etc.) (i), ainsi que chez les Pinées {Abies, Cedriis, Larïx, etc.), les Araucariées {Araiicarïa, Daimnara, etc.) et les Cupressées ( Cupressns, Thttja , ActinosU'obiis , Libocedrtis , Jziniperus , Chaniêecyparis ^ etc.). Ce qui varie, c'est la largeur de la bande lignifiée et plissée, la position plus ou moins interne qu'elle occupe sur les faces latérales et transverses, c'est aussi sa préco- cité plus ou moins grande. Dans les Abies, par exemple, elle est très précoce et se développe très près du sommet. Chez VA. pichia, notamment, avant l'exfoliation de la coiffe, l'assise la plus interne de l'épiderme composé, qui se distingue de toutes les autres par des cellules plus grandes, plus allongées suivant le rayon et par des cloisons radiales beaucoup plus minces, porte I. Structure et affinités des Cephalotaxus (Bull, de la Soc. bot., séance du 24 avril 1891). Ph. Van Tieghem. — Un nouvel exemple de tissu plisse. 169 déjà, vers le milieu de chaque paroi latérale et transverse, une étroite bande lignifiée, plissée sur les faces latérales. Chez les Cycadacées, l'assise pilifère de la racine, dont cer- taines cellules seulement se prolongent en poils courts, offre aussi, sur les faces latérales et transverses de ses cellules, une bande lignifiée, souvent assez large {Cycas, Zaïm'a, Cerato- zaïnia, Macrozamia, Diooii)^ quelquefois très étroite {Eiicepha- lartos)^ toujours rapprochée de la face externe. Cette bande n'est pas épaissie et porte des plissements échelonnés sur les faces latérales. En résumé, dans les Conifères et les Cycadacées, l'assise pili- fère de la racine, qui est d'origine épidermique, est formée par cette variété du parenchyme lignifié que l'on nomme le tissu plissé. C'est la première fois que cette sorte de tissu est rencon- trée à la périphérie même d'un membre. J'ai eu l'idée de mettre à profit cette situation périphérique pour contrôler une hypothèse émise par M. Schwendener. D'après cet éminent botaniste, les plissements de l'endoderme n'existeraient pas dans le membre intact et vivant ; ils ne seraient que la conséquence de la brusque diminution de turgescence des cellules endodermiques à la suite des sections (i). L'assise pili- fère de la racine des Conifères peut être observée directement sur le membre intact et vivant ; or, dans ces conditions, les bandes des faces latérales m'ont paru déjà nettement plissées. Il est pro- bable qu'il en est de même dans l'endoderme, bien que la situa- tion profonde de cette assise ne permette pas de s'en assurer directement. Quoi qu'il en soit, ce nouvel exemple, joint à ceux qui ont été rappelés au début de cette Note, montre combien il faut se garder de faire entrer l'existence du cadre subérisé ou lignifié, et des plissements qu'il porte, dans la définition même de l'endoderme. L'endoderme n'est pas un tissu particulier, plissé ou autre; c'est une région anatomique, qui peut, suivant les plantes et dans une même plante suivant le membre considéré, être formée par les tissus les plus divers. Ici, comme partout ailleurs en Anatomie, il faut avec le plus grand soin éviter de confondre la région avec le tissu. 1. Schwendener, Die Schutsscheiden imd ihre Verstàrkttngen (Abh. der k Akad, der Wiss., Berlin, 1882). I70 JOURNAL DE BOTANIQUE MYCETES ALIQUOT NOVOS Descripserunt A. BRIARD et P. HARIOT. 1. Dothidella appendiculata (de Lacroix) Har. et Briard. Syn : Dothïdea appendiaclaia de Lacroix, Nouveaux faits, etc. p. 22 (nomen tantum), 1857. D. stroraate rotundato, atro, epidermide tecto, ssepius con- fluenti, piano vel prominulo, i mm. diam.; ostiolis granuliformi- bus, superficie rugulosa ; ascis cylindraceo-clavatis , breviter stipitatis, 50-70 = 8-10 p- pro parte sporarum ; paraphysibus fdi- formibus ; sporis 8-nis, distichis, ovato-oblongis, utrinque atte- nuatis, i-septatis, ad septum constrictulis, loculis 2-guttulatis vel non, dilute-olivaceis, subhyalinis, 12-14 = 4-5 p., utrinque ap- pendiculo brevi, hyalino praeditis. Ad caules Chondrillse pmcese, Saint-Romain-sur- Vienne (Vienne) cl. ab. de Lacroix. 2. Phoma Hellebori Br. et Har. Feritheciis oblongis, numerosis, innatis, epidermide tume- facta et nigrificata tectis, 1/3-1/2 mm. long., 1/5-1/3 mm. lat. ; sporis ovato-oblongis, obtusis, rarius utrinque attenuatis, bi-gut- tulatis, hyalinis, 8-10 = 3-4 p.; basidiis longis, 20-24 = i-i 1/2 p., hyalinis, aliquando uncinatulis. Ad caules siccos Hellebori fœtïdî\ prope Clermont Arver- niae, Igt. fr. Héribaud. 3. Pyrenochseta Briardi P. Har. Feritheciis apice pilosis, congestis vel sparsis, interdum con- fluentibus, 1/5-1/3 mm. diam. sub-epidermicis, erumpentibus, atris, lenticularibus, depressis; pilis rigidis, subulatis, atris, con- tinuis, 48-60 = 4-6 p.; sporis oblongis, cylindraceo-fusiformi- bus, obtusis, rectis vel curvulis, hyalinis, aliquando i -2-guttu- latis, 16-20 s 5-7 p.. Ad caules aridos Rttbi Idasi^ Méry-sur-Seine (Aube), Igt. P. Hariot. M. Cavara a décrit sur feuilles de Framboisier un Pyre?wch^fa Rîibi Idcei k spores beaucoup plus petites que celles de notre plante, puisqu'elles ne mesurent que 5-6 » 2 p.. A. Briard et P. Hariot. — Mycetes aliquot novî. 171 4. Placosphaeriâ clypeata Br. et Har. Stromate innato, oblongo, lanceolato, convexo, intus et extus atrato, epidermide tumefacta et nigrifîcata, 1-2 mm. long., 1/3-1/2 mm, lat., obscure pluriloculari ; ostiolis leniter proemi- nentibus ; sporis numerosis, oblongis, obtusis, 2-guttulatis, hy- alinis, 6-8 = 2 1/2-3 1^; basidiis brevibus sporis aequilongis. Ad caules siccos Spirœœ Ulmarias, Droupt Sainte-Marie (Aube), Igt. P. Hariot. 5. Diplodia Osyridis (Cast.) Har. et Br. Syn : Sphasria Osyridis Castagne, Cat. des plantes de Mar- seille^ p. 167, p. p. Peritheciis sparsis, plus minus contiguis, sub-epidermicis, globuloso-punctiformibus, atris, 1/4- 1/3 mm, diam. ; sporis ovatis, obtusissimis, brunneo-opacis, rarius septatis, 20-24 = 11- 12 [i.. Ad caules Osyridis albœ^ Aquae Sextiae pr. Massiliam (Cas- tagne, in herb. Mus, Paris.). Le Sphœria Osyridis Cast. est une plante complexe, formée duZ>/- plodia que nous venons de décrire et du Pleospora herbarum. 6. Stag-onospora deplanata Har. et Br. Peritheciis sub-epidermicis, numerosis, densis, cum epider- mide exfoliata connexis, atris, nitidis, dimidiatis, cupuliformi- bus, 1/6-1/5 mm. diam.; sporis lunulatis, obtusiusculis, hyali- nis, guttulatis vel obscure septatis, 16-24 ~ 3~4 H-; basidiis Ad caules aridos Gentianœ htteas, pr. Clermont Arverniae, Igft. fr. Héribaud. 7. Gamarosporium Laureolse Br. et Har. Peritheciis sparsis, amphigenis, proeminentibus, superficia- libus, lirmis, mammiformibus, 1/3-1/2 mm. diam.; ostiolis pa- pillosis, oculo distincte conspicuis; sporis ovato-oblongis vel oblongis, obtusis, 3-5-septatis, i-velpluribus septislongitudina- liter divisis, initio hyalinis, demum brunneo-olivaceis, pellucidis, 20-26 = 9-10 \i-. Ad folia emortua Daphnes Laureolœ^ pr. Clermont Arver- niae, Igt. fr. Héribaud. 8. Septoria Linneae (Ehrenb.) Br. et Har. Syn : Z?^/^s^(2 ZzV/;^^^, Ehrenb. -Sacc. Syll. 3. p. (i^i' 172 JOURNAL DE BOTANIQUE Maculis orbicularibus, candidis, areola brunneo-rosea cir- cumdatis, 1-2 mm. diam., epiphyllis, peritheciis sparsis, 3-6 in macula singula insidentibus, punctiformibus, dimidiatis, atris, i/io mm. diam.; sporis filiformibus, obtusiusculis, rectis flexuo- sisve, hyalinis, 40-72 = 2-3 [j.. Ad folia Lifineae borealis^ pr. Berolinum (in herb. Mus. Paris.). 9. Leptostroma Ludoviciana P. Har. Peritheciis innatis, atris, oblongis, lanceolatis linearibus- ve, interdum hysteriiformibus, rectis, fibris ligni circumdatis, 1/2-1 mm. long., 1/5-1/2 mm. larg. ; sporis ovato-oblongis, ob- tusis vel pauUum fusiformibus, obscure guttulatis, hyalinis, 8-10 ~ 2 IJ2-T, 1/2 [jt.; basidiis filiformibus, 25-40 = i-i 1/2 [j- Ad ramos et truncos gelu necatos Fiais CariCce, Méry-sur- Seine (Aube). Patri dilectissimo Ludovico Hariot, cujus in horto reperta, dicataspecies. 10. Pestalozzia Nummulariae Har. et Br. Macula amphigena brunneo-flava, vage limitata ; acervulis minutissimis 1/6-1/5 mm. diam. concoloribus ; conidiis ovato- oblongis 3-septatis, loculis mediis opacis, extremis conicis hy- alinis, 16 20 = 7 ij. ; loculo superiori 2-3-ciliis, sœpius ramosis, divaricatis, hyalinis, 18-20 = i p- ; basidiis hyalinis, 16-20 u-long. Ad folia œgrotantia Lysîviachiœ Nîiimiiularice , Châtres pr. Méry-sur-Seine (Aube), Igt. P. Hariot. 11. P. alnea Har. et. Br. Maculis aridis, brunneo-cinereis, orbicularibus, amphigenis, 5-7 mm. diam. linea brunnea obscure circumcinctis ; acervulis epiphyllis, punctiformibus, innatis, per epidermidem erumpen- tibus, rugosis, atris, 1/5-1/4 mm. diam.; conidiis ovato-oblon- gis, utrinque acutatis, 3-4-septatis, ad septa constrictulis, loculis mediis fuligineis, extremis hyalinis, 16-20 = 6-8 [x, cilio hy- alino saepius arcuato, apice attenuato, 12-16 = i-i 1/21-»-; basidiis fiUformibus 12-16 ~ i u.. Ad folia œgrotantia Alni glutinosa^ , Ville-sur-Terre (Aube), Igt. P. Hariot. Ed. BoHKET Itinéraire bot inique d'une ambassade française au Maroc. 1 73 12. Ramularia didymarioides Br. et Har. Hyphis hyalinis, insertione conidiorum denticulatis, 90- 100 = 4-5 H-. ; conidiis oblongo-cylindraceis, plerumque i-sep- tatis, interdum 2-septatis, obtusis, hyalinis, 28-36 » 8-9 p.. Ad folia Silènes ïnflaiée, AUibaudieres (Aube), Igt. P. Ha- riot. 13. Hymenula Urticae Har et Br, Sporodochiis oblongis, 1/2-1 mm. long., 1/3-1/2 mm. lat., sparsis, superficialibus, aurantio-pallidis; conidiis ellipticis, au- rantio-pallidis (oculo nudo) sub lente hyalinis, guttulato-gra- nulatis, 15-20 » 8 ;j..; basidiis brevibus. Ad caules siccos post hyemem Urticae dioicas, Méry-sur- Seine (Aube), Igt. P. Hariot. 14. Strumella strobilina Br. et Har. Peritheciis minutis, atris, punctiformibus oblongisve, super- ficialibus, 1/6-1/5 mm. diam., numerosis, saepe congesto-con- fluentibus ; hyphis fasciculatis, plerumque rectis, simplicibus, continuis, rarius septatis, brunneis, 40-50 ~ 4-5 ^ ; conidiis oblongo-fusiformibus vel strictissime ellipticis, obtusiusculis, dilute-olivaceis, subhyalinis, 10-20 » 4-5 [j-, an catenulatis ? Ad squamas Pini sylvestris^ pr. Clermont Arverniae, Igt. fr. Héribaud. ITINERAIRE BOTANIQUE D'UNE AMBASSADE FRANÇAISE AU MAROC Par M. Ed. BONNET. Au mois d'avril 1885, feu Charles Féraud, nommé Ministre de France au Maroc, se rendait à Fès i)Our remettre ses lettres de créance au Sultan; un géographe bien connu, M. Henri Duveyrier, et un écrivain de talent, Gabriel Charmes, tous deux amis personnels du Ministre, avaient été adjoints à cette mission diplomatique. Partie de Tanger le 25 avril, l'ambassade française passait par el Beridj, el Kholt, el Araïch, Lella Mimoûma, Qarîyet el Habbasi, franchissait le Seboû au gué de Méchera bel Kessiri, campait ensuite à Sidi Gueddâr, à Dar Embârek ben Chelîh, au 174 JOURNAL DR BOTANIQUE bord de l'oued Mikkês, enfin à la Nezla Faradji et entrait solen- nellement à Fês le 6 mai. Après un séjour de trois semaines que M. Duveyrier avait mis à profit pour explorer les environs de la ville et notamment le jardin d'i^in el Khemis et la colline des Qoubibàt Béni Merîn, l'ambassade quittait la cité sainte du Mo- ghreb le 27 mai, campait le même jour sur les bords de l'oued en Nedja et arrivait le lendemain à Meknês, seconde capitale du Maroc; elle en repartait le 31 du même mois après avoir visité le parc impérial d'Aguedal, s'arrêtait d'abord à l'oued Redem, puis à Dar Embarek ben Chelîh, et après avoir de nou- veau traversé le Seboû un peu au-delà de ce dernier point, elle se dirigeait sur Tanger par Qarîyet el Habbâsi, Qarîya Ben Aouda, el Qçar el Kebir, Sidi el Yamani et l'oued Meharhar; le 7 juin, la mission diplomatique était de retour à Tanger. Bien que ne s'occupant pas spécialement d'histoire naturelle, M. Duveyrier n'a cependant pas négligé de recueillir, pendant tout le cours du voyage, les principales plantes qui peuplaient le chemin parcouru et les lieux de campement. Deux circonstances fâcheuses sont venues malheureusement entraver les efforts de M. Duveyrier et restreindre ses récoltes ; d'abord, pour se conformer au désir de Ch. Féraud et afin de ne pas exciter la méfiance des indigènes, les membres de la mission diplomatique durent ne pas s'écarter de la caravane ni s'éloi- gner des campements; en second lieu, le mulet qui portait les collections s'étant abattu au passage du Seboû, les paquets de plantes subirent les atteintes de l'eau et un assez grand nombre d'échantillons furent perdus. Antérieurement au voyage du Ministre de France, M. le D"" Leared, en 1877, et Mlle Drummond-Hay, en 1880, avaient accompagné les missions anglaises qui se rendaient à Fês et recueilli quelques plantes pendant le trajet. La collection du D"" Leared, qui ne comptait que 53 espèces, a été publiée par M. J, Bail à la suite de son Spïcilegmmflorœ Marocca^iae ;\â. majeure partie des échantillons sont défectueux et munis seule- ment de l'indication : inter Tanger et Mequinez. Quant aux ré- coltes de Mlle Drummond-Hay, elles sont restées inédites. La collection réunie par M. Duveyrier, beaucoup plus im- portante que les deux précédentes, constitue le document le plus complet que nous possédions jusqu'à présent sur la végé- Ed. Bonnet. — Itinéraire botanique d'une ambassade française au Maroc. 175 tation de cette partie du Maroc, souvent parcourue par les am- bassades, mais dans laquelle un européen isolé ne pourrait s'aventurer sans danger ; parmi les espèces nouvelles pour la Flore Barbaresque qui figurent dans cette collection, je men- tionnerai plus spécialement le Macrochloa arenaria Kunth, Graminée qui n'était pas encore connue en dehors de la Pénin- sule Ibérique. Le D"" Cosson s'était chargé de la détermination des plantes de la Mission française ; absorbé par la préparation des Ilhistra- tt'ones et par la direction de l'Exploration scientifique de Tunisie, notre regretté maître a dii différer cette étude et une mort im- prévue ne lui a point laissé le temps de réaliser sa promesse. L'énumération suivante est rédigée sur le modèle du Spici- iegi'um Flor^ Maroccanse de M. J. Bail, auquel le lecteur vou- dra bien recourir pour les indications bibliographiques et les renseignements de géographie botanique ; quant à la région par- courue par l'ambassade française, elle a été décrite dans deux publications dont voici le titre : Duveyrier. — Les chemins des ambassades de Tanger à Fês et Meknâs (Bull. Soc. Géogr. de Paris, 1886, p. 344.) Gabriel Charmes. — Une ambassade au Maroc (Paris 1887, un vol. in- 18.) Ranunculus arvensis L. — Djenân el Khemis. — muricatus L. — Jardins de Fês. — trilobus Desf. — Djenân el Khemis. Delphinium Ajacis L. — Murs des jardins à Fês. Papaver Rhaeas L. — Djenân el Khemis, Qoubibât Béni Merîn, oued en Nedja. — dubium L. — Djenân el Khemis. Fumaria agraria Lag. — Djenân el Khemis. — muralis Sond. — Qarîya Ben Aouda. — capreolata L. — Jardins de Fês. Matthiola incana R. Br. — Murs des jardins à Fês. Sisymbrium Irio \^. forma pubescens. — Qoubibât Béni Merîn. Diplotaxis tenuisiliqua Del. — Oued en Nedja. Sinapis alba L. — Fortifications de Tanger. — circinnata Desf. — Fortifications de Tanger. — arvensis L. — Aïn el Khemis. HirscMeldia adpressa Mœnch. — Qoubibât Béni Merîn, jardins et murs de clôture à Fês. 176 JOURNAL DE BOTANIQUE Eruca sativa Lara. — Qoubibât Béni Merin, Qarîyet el Habbasi. Biscutella didyma L. var. raphaniifolia Coss. — Sidi Gueddar. Lobularia maritima Desv. — Fortifications de Ceuta. Rapistrum orientale DC. — El Araïch. Raphanus Raphanistrum L. — Oued en Nedja, Meknès. Cistus ladaniferus L. — El Beridj. — crispus L. — Oued el Ayyâcha. — salviaBfolius L. — El Kholt, oued el Ayyâcha. Helianthemum halimifolium Willd. — El Kholt. — guttatum Mill. — Oued el Ayyâcha. Silène inflata Sm. — Djenân el Khemis. — gallica L. — Qarîya Ben Aouda. — nocturna L. — Jardin de Fês. — rubella L. — Djenân el Khemis. — hispida Desf. — Qarîya Ben Aouda. — colorata Poir. var. lasiocalyx S. W. et Godr. — Qoubibât Béni Merîn. Lychnis macrocarpa B. et R. — Murs des jardins à Fês. Spergularia diandra Heldr. — Jardin de Fês. Cerastium glomeratum Thuill. — Djenân el Khemis. Lavatera trimestris L. — Qarîya Ben Aouda, el Kholt, el Qçar el Kebir, jardins de Fês. — cretica L. — Fês, Aïn el Khemis. Malva hispanica L. — El Kholt, Qarîya Ben Aouda, oued en Nedja, Meknês, Linum angustifolium Huds. — Qarîya Ben Aouda. Géranium dissectum L. — Jardins de Fês. Melia Azedarach L. — Jardins de Fês. Lupinus varius L. — Qarîyet el Habbasi. Calycotome villosa Link. — Qarîya Ben Aouda. Anthyllis tetraphylla L. — Murs des jardins à Fês. Pïîedicago pentacycla DC. — Djenân el Khemis; var. brevispina Coss. : Qarîya Ben Aouda. — denticulata Willd. — El Qçar el Kebir. — laevis Desf. — Qarîya Ben Aouda. — lappacea Lam. — Oued Meharhar. Melilotus parviflora Desf. — Fortifications de Tanger, Aïn el Khemis. Trifolium angustifolium L. — Qarîya Ben Aouda, oued Meharhar. — stellatum L. — Oued Meharhar, el Qçar el Kebir. — tomentosum L. — Qarîya Ben Aouda. — isthmocarpum Brot. — El Qçar el Kebir. Ed. Bonnet. — Itinéraire botanique d'une ambassade française au Maroc. 177 — scabrum L. — Qoubibât Béni Merîn, oued ea Nedja. — glomeratum L. — Qadya Ben Aouda. — panormitanum Prest. — Aïn el Khemis. Lotus cytisoides DC. — Fortifications de Tanger. Astragalus Glaux L. — Qoubibât Béni Merîn. Vicia sativa L. — Djenân el Khemis. — hirta Balb. — Djenân el Khemis. Ervum gracile DC. — Djenân el Khemis. — Lens L. — Djenân el Khemis. Lathyrus Aphaca L. — Djenân el Khemis. — annuus L. — • Aïn el Khemis. — Clymenum L. — Aïn el Khemis. — Ochrus DC. — Djenân el Khemis. Acacia Farnesiana Willd. — Qariyet el Habbasi, Qarîya Ben Aouda (cuit.). Potentilla reptans L.— Fès, Djenân el Khemis, Qariyet el Habbasi. Rubus fruticosus L. — Murs des jardins à Fês. — discolor W. et N. — Oued Meharhar. Crataegus monogyna Jacq. — Qariya Ben Aouda. Lythrum flexuosum Lag. — Jardins de Fès, Djenân el Khemis, Aguedâl, Lella Mimoûna, Sidi el Yamani. Tamarix africana Poir. — Bords de l'oued Mikkês. Byonia dioica L. var. acuta Coss. — Murs des jardins à Fês. Passiflora caerulea L. — Jardms de Fcs (cuit.). Paronychia argentea Lam. — El Kholt, Qarîya el Habbasi, Qou- bibât Béni Merîn . Umbilicus hispidus DC. — Auvent du marché de Fès, Aguedâl. — pendulinus DC. — Fès. — horizontalis DC. — Fès. Sedum album L. — Fortifications de Tanger. Ptychotis verticillata Dub. — Environs de Fès. Ammi majus L. — Qariyet el Habbasi, Qarîya Ben Aouda, el Qçar el Kebir. — Visnaga L. — El Kholt. Ridolfia segetum Mor. — Aguedâl, el Qçar el Kebir. Hippomarathrum pterochlaenum Boiss. — Qarîya Ben Aouda. Torilis neglecta R. et S. — Qarîya Ben Aouda. — nodosa Gaertn. — Oued en Nedja, Qariyet el Habbasi. Scandix Pecten-Veneris L. — Aïn el Khemis. Daucus muricatus L. — El Qçar el Kebir. Elaeoselinum meoides Kch. — Entre l'oued Sebou et Qariyet el Habbasi. 178 JOURNAL DE BOTANIQUE Crucianella maritima L. — El Beridj. Galium Aparine L. — Djenâa el Khemis. — murale AH. — Qoubibât Béni Merîn: Centranthus Calcitrapa Dufr. — Murs des jardins à Fus, vSidi Gueddar. Fedia gracilifiora F. et M. — Djenân el Khemis. Bellis microcephala Lge. — Sur le rivage près de Tanger. Evax Heldreichii Pari. — Kerâret près de l'oued Meharhar. Pulicaria arabica Cass. var. longifolia Coss. — Qarîyet el Habbasi. Asteriscus aquaticus Mœnch. — Jardins de Fès, Qoubibât Béni Merîn, oued en Nedja, el Kholt. Pallenis spinosa Cass. — El Kholt, Djenân el Khemis. Pyrethrum arvense Salzm. — Jardins de Fês, Qarîyet el Habbasi, el Qçar el Kebir, el Kholt, oued Meharhar. Cladanthus arabicus Cass. — Qoubibâl Béni Merîn. Anacyclus radiatus Lois. — Jardins de Fês, Qarîyet el Habbasi, Qarîya Ben Aouda, Sidi el Yamani, el Qçar el Kebir, oued en Nedja, etc. Ormenis mixta DC. —Jardins de Fês, Qarîyet el Habbasi, Qarîya Ben Aouda, el Qçar el Kebir. Pinardia coronaria Cass. — Oued en Nedja. Filago germanica L. — El Qçar el Kebir. — spathulata Presl. — Fês, oued en Nedja, el Kholt; var. pros- trata Coss. : Jardins de Fês. Senecio vulgaris L. — Jardins de Fês. — crassifolius Willd. — Collines de sable près de Tanger. Calendula stellata Cav. — Meknês. Echinops spinosus L. — Qarîya ben Aouda. — Bovei Boiss. — Qarîya ben Aouda. Microlonchus Clusii vSpach. — Aguedâl. Centaurea puUata L. — Qarîyet el Habbasi. — eriophora L. — Oued en Nedja, Aguedâl. — dimorpha Viv. — Qarîyet el Habbasi. — napifolia L. — Aguedâl, Qarîyet el Habbasi, oued en Nedja, el Kholt. Galactites tomentosa Mœnch. — Qarîya ben Aouada, el Qçar el Kebir. Onopordon macracanthum Schousb. — Oued en Nedja. Bourgsea humilis Coss. — Qarîya Ben Aouda. Carduus myriacanthus Salzm. — Fês, oued en Nedja. Hedypnois cretica Willd. — Qoubibât Béni Merîn, Aïn el Khemis, Meknês. Ed. Bonnet. — liinéraire botanique d'une ambassade française au Maroc, 179 Cichorium Intybus L. — Qarîya Ben Aouda, Qarîyet el Habbasi, el Qçar el Kebir, Sidi el Yamani. — pumilum Jacq. — El Qçar el Kebir, Tolpis barbata Gaertn. — Qarîyet el Habbasi, Qariya Ben Aouda, el Qçar el Kebir. Urospermum picrioides Desf. — Murs des jardins à Fès. Helminthia asplenioides DC. — Fortifications de Tanger. Scolymus hispanicus L. — Qarîya Ben Aouda, Qarîyet el Habbasi, el Qçar el Kebir. Rhagadiolus stellatus DC. — Aïn el Kherais. Hyoseris radiata L. — Jardins de Fês. Sonchus asper Vill. — Djenân el Khemis. — tenerrimus L. — Jardins de Fês. — maritimus L. — Jardins de Fês. Andryala integrifolia L. — Aguedâl, Qarîya Ben Aouda. Campanula Lœflingii Brot. — Jardins de Fês, Qoubibât Béni Merîn, oued en Nedjâ. — Erinus L. — Murs des jardins à Fês, Aïn el Khemis. — Rapunculus L. var. verruculosa Coss. — Qarîya Ben Aouda. Erica umbellata L. — El Kholt. Anagallis cserulea Schreb. — Murs des jardins à Fês, Aïn el Khemis, vSidi Gueddâr. Erythrsea ramosissima Pers. — Sidi el Yamini. Convolvulus arvensis L. — Jardins de Fês, Djenân el Khemis. — tricolor L. — Djenân el Khemis. — althseoides L. — Qarîyet el Habbasi. Calystegia sepium R. Br. — Djenân el Khemis. — sylvatica Chois. — Murs des jardins à Fês. Cerinthe aspera Roth. — Qarîya Ben Aouda. Echium plantagineum L. — Environs de Fês. — angustifolium Auct. mult. an Lam. — Oued en Nedja, Qarîya Ben Aouda, Qarîyet el Habbasi, el .Qçar el Kebir, environs de Fês, Aguedâl. Anchusa italica Retz. — Oued en Nedja, Djenân el Khemis. Borago officinalis L. — Aïn el Khemis, oued en Nedja, el Qçar el Kebir. Cynoglossum pictum Aït. — Aïn el Khemis. Solanum villosum Lam. — Fortifications de Tanger, Qarîyet el Habbasi. — sodomseum L. — Environs de Fês. — Dulcamara L. — Murs des jardins à Fês. Capsicum frutescens L. — Cuit, dans les jardins de Fês. i8o lOURNAL DE BOTANIQUE Hyoscyamus albus L. Fortifications de Tanger. Scrophularia sambucifolia L. — Sidi Gueddar. — auriculata L. — Jardins de Fcs. Veronica Cymbalaria 13od. — Aguedâl. Bartsia viscosa L. — Lella Mîraôuna, Trixago apula Stev. — Oued en Nedja. Philipaea Muteli vSchltz. — Qariyet el Habbasi, Orobanche fœtida Desf. — Djenân el Khemis. Prasium majus L. — Lella Mîmôuna. Lavandula multifida L. — Sidi Gueddar. — Stœchas L. — Oued el Ayyâcha, Lella Mîmôuna. Mentha rotundifolia L. — Aïn el Khemis. Stachys hirta L. — Aîn el Khemis, Qarîyet el Habbasi, bords du Seboû et de l'oued Mikkês, Meknès. Marrubium vulgare L. — Qoubibât Béni Merîn, oued en Nedja. Calamintha heterotricha B. et R. — Entre Qarîya Ben Aouda et el Qçar el Kebir. 'Ballota hirsuta Bnth. — Murs des jardins à Fês. Verbena officinalis L, — Bords du Seboû, environs de Fês. Armeria mauretanica Wallr. — Qarîya Ben Aouda, Sidi Gueddar. Statice Thouini Viv. — Qoubibât Béni Merîn, oued en Nedja. Plantage major L. — Djenân el Khemis. — Lagopus L. — Qoubibât Béni Merîn, oued en Nedja, Aguedâl, Qarîya Ben Aouda, el Kholt. — serraria L. — Jardins de Fês. — Psyllium L. — Qoubibât Béni Merîn, Aguedâl. Arthrocnemum fruticosum Moq. — Bords de la mer près Tanger. Beta vulgaris Moq. — El Qçar el Kebir. Chenopodium murale L. — Fortifications de Tanger, murs des jardins à Fês. Polygonum Convolvulus L. — Djenân el Khemis. Emex spinosus Campd. -^ Qarîyet el Habbasi, Qarîya Ben Aouda. Rumex crispus L. — Qçar el Kebir, Sidi el Yamani, Qarîyet el Habbasi. — conglomeratus L. — Fês, Djenân el Khemis. — pulcher L. — Fortifications de Tanger, Qarîyet el Habbasi, el Qçar el Kebir, Fês, Djenân el Khemis. — bucephalophorus L. — Qoubibât Béni Merîn, Qarîya Ben Aouda, bords du Seboû. Daphne Gnidium L. — Qarîya ben Aouda. Cytinus hypocistis L. — El Kholt, oued el Ayyâcha. Euphorbia Lathyris L. — Jardins de Fês. — medicaginea Boiss. — Djenân el Khemis. Ed. Bonnet. — Itinéraire botanique d'une ambassade française au Maroc. 1 8 1 Mercurialis ambigua L. — Qoubibât Béni Merin, Djenân el Khemis, elKholt. Urtica membranacea Poir. — Qarîyet el Habbasi. Parietaria officinalis L. — Murs des jardins à Fês. Populus alba L. — Bords du Seboû et de l'oued Meharhar. Juniperus phoènicea L. — Aguedâl. Alisma Plantage L. — Qarîyet el Habbasi, el Kholt. Orchis latifolia L. - Lella Mîmôuna. Serapias cordigera L. — Lella Mîmoûna. Scilla peruviana L. — Sidi Gueddâr, oued en Nedja. Orithogalum narbonense L. — Djenân el Khemis, Qarîyet el Habbasi. • Allium nigrum L. — Aïn el Khemis. — Ampeloprasum L. — Djenân el Khemis. — pallens L. — Djenân el Khemis. Smilax mauretanica Desf. — Aïn el Khemis. Gladiolus segetum Gawl. — El Beridj. Arum italicum Mil). — Chemin du village des Rifiya près Tanger, Djenân el Khemis. Juncus bufonius L. — Oued el Ayyâcha, Qarîya Ben Aouda, Qarîyet el Habbasi. Schœnus nigricans L. — Oued el Ayyâcha. Scirpus maritimus L. — Qarîyet el Habbasi. Cyperus badius Desf. — Jardins de Fês, Aïn el Khemis, Aguedâl, el Qçar el Kebir, Qarîya Ben Aouda, oued Meharhar. Carex muricata L, — Oued Fês et oued en Nedja. — divulsa Good. — Djenân el Khemis. Zea Mays L. — Aïn el Khemis, cuit. Phalaris canariensis L. — El Qçar el Kebir. — nodosa L. — Fês, Qarîyet el Habbasi. — caerulescens Desf. — Qarîyet el Habbasi. Holcus lanatus L. — Aïn el Khemis, Qarîya Ben Aouda. Anthoxanthum odoratumL. var. aristatumCoss. etD. R.-— Plaine du Seboù. Milium vernale M. B.? — Qarîyet el Habbasi. Piptatherum miliaceum Coss. — Près de l'oued Mikkès. Macrochloa arenaria Knth. — Entre Qarîya Ben Aouda et el Qçar el Kebir. Stipa tortilis L. — Environs de Fês. Agrostis verticillata Vill. — Fês, Djenân el Khemis, Qarîyet el Habbasi, bords du Seboû. — pallida DC. — Qarîyet el Habbasi, el Qçar el Kebir, Sidi el Yamani. i82 JOURNAL DE BOTANIQUE Gastridium lendigerum Gaud. — Qariyet el Habbasi. Polypogon monspeliensis Desf. — Oued en Nedja. Lagurus ovatus L. — Q)oubibât Béni Merîn, oued en Nedja. Ammophila arenaria Link. — Oued Meharhar. Trisetum paniceum Fers. — Oued en Nedja, el Qçar el Kebir, Qarîyet el Habbasi, oued Meharhar. Gaudinia fragilis P. B. — Qarîyet el Habbasi, Qarîya Ben Aouda, oued Meharhar. Avena barbata Brot. — Fês, Qarîya Ben Aouda. — sterilis L. — Fês, oued en Nedja, el Qçar el Kebir, Sidi el Yamani, fortifications de Tanger. Briza maxima L. — Qarîya Ben Aouda, el Qçar êl Kebir. Kœleria phleoides Pers. — Oued en Nedja. — pubescens P. B. — Jardins de Fês, Cynosurus echinatus L. — Qarîya Ben Aouda. Lamarckia aurea Mœnch. — Fês, Qoubibât Béni Merîn, Qarîya Ben Aouda. Festuca rigida Knth. — Fês, Qoubibât Béni Merîn, Aïn el Khemis, oued en Nedja. — geniculata Willd. — Jardins de Fês, oued en Nedja, Qarîya Ben Aouda, el Qçar el Kebir, Sidi el Yamani. Bromus mollis L. — Jardins de Fês, Qarîya Ben Aouda, Qarîyet el Habbasi. — maximus Desf. — Qarîya Ben Aouda. — madritensis L. — Qoubibât Béni Merîn, Qarîyet el Habbasi, Qarîya Ben Aouda. — rubens L. — Fortifications de Tanger, Fês. Lolium italicum A. Br. — Aïn el Khemis, el Araïch, Qarîyet el Habbasi, Qarîya Ben Aouda, el Qçar el Kebir, oued Seboû. — multifiorum Lam. — Aïn el Khemis, oued en Nedja. Triticum durum Desf. — El Qçar el Kebir, cuit. Brachypodium distachyon R. et S. — Qoubibât Béni Merîn, Qarîya Ben Aouda. Hordeum bulbosum L. — Qarîya Ben Aouda, oued Seboû, Sidi el Yamini. — murinum L. — Jardins de Fês, Aïn el Khemis, Qoubibât Béni Merîn, oued en Nedja, Qarîyet el Habbasi, etc. — vulgare L. — Aïn el Khemis, cuit. -^gilops ovata L. — Qoubibât Béni Merîn. — triaristata Willd. — Qarîya Ben Aouda. Andropogon hirtus L. — Qarîya Ben Aouda, el Qçar el Kebir. Adiantum Capillus-Veneris L. — Jardin de Fês, Aguedâl. Abbé Hue.— Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 183 Pteris aquilina L. — Qarîya Ben Aouda. Equisetum ramosissimum Desf. — Aïn el Khemis. Terfezia Leonis Tul. — Bords de l'oued Mikkês. LICHENS DE CANISY (Manche) ET DES ENVIRONS Par M. l'abbé HUE. Secondes hei^borisations. — 1890. 9 b. (i) Leptogium palmatum Mont. — Sur des toits de chaume à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (la Basse-Cour) et à Saint-Martin-de- Bonfossé; stérile. 14 b. Calicium populneum de Brond. — J'ai vu cette espèce très abondante sur un Peuplier d'Italie abattu par le vent dans le parc du château de Canisy. 18 b. B^OMYCES iCMADOPHiLUS (Ehrhr.) Nyl. — Ce Lichen abonde dans un chemin creux près de la Feuillie, arrondissement de Cou- tances, où il est mêlé au B. rufus DC. 19 b. Cladonia pyxidata (L.) Fr. — Sur l'argile de l'un des murs d'un bâtiment de ferme à Canisy (la Hétaudière); stérile. M. Mal- branche, Lichens des murs d'argile p. 6, l'indique ainsi que plusieurs autres espèces du genre Cladonia sur les chaperons des murs d'argile qui entourent les propriétés. Ce genre de clôture, très usité dans les environs de Bernay (Eure) et dans le canton de Boos (Seine-Inférieure), n'existe pas à Canisy, où l'on ne peut récolter les Lichens argilicoles que sur les parois des murs des habitations et des bâtiments des fermes. La plupart des espèces que M. Malbranche donne comme propres aux chaperons des murs, font donc défaut dans la Manche, ou du moins elles semblent y manquer, car peut-être les trouverait-on sur le faîte des maisons. Néanmoins l'argile des murs de Canisy offre à l'explora- teur de nombreuses espèces de Lichens et toutes en fort bel état de végétation. Pour faciliter la comparaison entre les Lichens vivant sur ce substratum dans la Manche et ceux qui y végètent dans l'Eure, je citerai, quand il y aura lieu, le mémoire de M. Malbranche sur les Lichens des murs d'argile pour les espèces communes aux deux départements, puis à la fin de mon travail j'énumérerai celles qui ont été vues dans l'Eure et que je n'aurai pas retrouvées dans la Manche. 33 b. Ramalina farinacea (L.) Ach. — Commun sur les schistes I. Les numéros accompagnés de la lettre b indiquent certaines des espèces publiées l'année dernière dans ce Journal et pour lesquelles il y a lieu de citer quelque nouvelle localité. i84 JOURNAL DE BOTANIQUE qui bordent la voie du chemin de fer dans les environs de Saint-Lô ; sur l'argile des murs d'une maison à Canisy (le Breuil); stérile. 39 b. UsNEA FLORiDA (L.) Hoffm. — vSur l'argile de l'un des murs d'un bâtiment de ferme à Canisy (la Ilétaudière); stérile. 43 b. EvERNiA PRUNASTRi Acli. — Sur les schistes des tranchées du chemin de fer près de Saint-Lô et de Canisy; sur l'argile des murs d'une maison à Canisy (le Breuil) ; stérile. 44 b. Parmelia caperata Ach. — Sur l'argile des murs des mai- sons à Canisy (la Pérelle, le Breuil et la Hétaudière); stérile. 45 b. Parmelia perforata Ach. — Sur l'argile des murs d'une maison à Canisy (la Riquerie) ; stérile. 47 b. Parmelia perlata f. sorediata Schaer. — Sur l'argile des murs d'un bâtiment à Canisy (la Pérelle) et à Saint-Ebremond-de- Bonfossé (l'Aulnaie). Dans cette dernière localité, cette espèce a un thalle très blanc : elle est stérile dans les deux endroits. — Va}'. ciLiATA DC. — Sur l'argile des murs d'une maison à Canisy (la Hétaudière) ; stérile. 48 b. Parmelia revoluta Floerke. — Très commun sur les Pins sylvestres et de Normandie qui bordent la grande avenue du bois de SouUes; stérile. 51 b. Parmelia sulcata Tayl. — Sur les gaulettes d'un espalier et sur l'argile des murs d'une maison à Canisy (le Breuil), où ce Lichen forme de petites rosettes stériles de 2 à 4 cent, de diamètre, et seule- ment sur l'argile aussi à Canisy (le Jardin), où le thalle est plus étendu. 52 b. Parmelia subconspersa Nyl. — Sur les schistes des tran- chées du chemin de fer entre Canisy et Saint-Lô, et sur ceux de la Falaise à Agneaux ; très bien fructifié. 54 b. Parmelia fuliginosa (Fr.) Nyl. — Sur les schistes de la Falaise à Agneaux ; stérile. Ce Parmelia me paraît être le P. veliitina Del. apud Delachapelle Catal. des Lich. environs de Cherbourg p. 30 (1826). — Var. l^tevirens Flotow. — J'ai récolté cette forme avec de nombreuses apothécies sur un Hêtre dans le bois de SouUes. 57 b. Stictina limbata (Ach.) Nyl. — Sur les schistes dans le bois de Joigne à Saint-Gilles. Le thalle est plus développé que dans les échantillons saxicoles; il atteint 6 centimètres de largeur; stérile. {A suivre.) Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J. Uertch, Im i2, 1*1. Denfert-Rochereau- 5° ANNÉE. N° 12. i6 JUIN 1891. ««M^MAM<««<« JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. CONTRIBUTIONS A L'ETUDE DE LA FLORE DU TONKIN. Emimération des plantes de la famille des Légumineuses recueillies au Tonkin par M. Balansa en i88^-8p Par M. DRAKE DEL CASTILLO. Crotalaria. 1. G. alata Hamîlt., ex Roxb., z'ji Don, Prod., 241 ; Baker, in Hook., /^/. Bî'-Jnd., Il, 6p. Phocam, collines incultes (1569); Tu-Phap, bords des sen- tiers (2224). Habite l'Inde, l'Indo-Chine et la Malaisie. 2. G. calycina Schranck, PL Par. Monac.^ t. i2\ Baker, /. c, '/2\ Hemsley, Emim. PL Chiu., in Joiirn. Bot. Linn. Soc. XXIII, îSi. Couaïnak, près de Quang-Yen, collines incultes (1264); Bords des chemins et collines herbeuses aux environs de Thu- Phap (2218, 2219, 2220); vallée de Baa-tai, à la base du Mont Bavi (2221). Répandue dans les régions chaudes de l'ancien Monde. 3. G. chinensis L., Sp., ioo3; Baker, /. c, 7J; Hemsley, /. c. iSi. Ouonbi, lieux incultes (1267); camp des Tigres (1268); Tan- keuin, près de Quang-Yen (1272); Dong-Tom, près des Tours Notre-Dame (2228). Habite l'Inde, l'Indo-Chine, la Chine méridionale, et la Malaisie. 4. G. ferrug-inea Grah., z'u Wall,, Cat., n. S3p8\ Baker, /. c, 68 \ Hemsley, /. c, i5î. Langson, collines incultes (1271); Tu-Phap (2225). Même distribution géographique que la précédente. i86 JOURNAL DE BOTANIQUE 5. G. humifusa Grah., /. c, n. S421 ; Baker, /. c, ô'j. Phocam (1263); Phuon-Lara, sur les pelouses (2222) ; Tu- Phap (2223). Habite l'Inde. 6. G. sessiliflora L., Sp., 1004; Baker, /. c, 7J;Hemsley, /. c, iSo. Couaïnak, près de Quang-Yen, lieux incultes (1273); camp des Tigres (1275) ; Dong-Dang (1276). Habite l'Inde, l'Indo-Chine, la Chine méridionale et la Malaisie. 7. G. verrucosa L., Sp. {éd. 1), yiS; Baker, /. c, po; Hemsley; /. c, i33. Bords du chemin conduisant de Tu-Phap aux tours Notre- Dame (2227). Répandue dans toutes les régions tropicales. INDIGOFERA. 1. I. Benthamîana Hance, in Aiin. Se. Nat., 4" série ^ XVIII, 2îp; Hemsley, Le, 1S6. Ouonbi, dans les broussailles (1222; 1225) ; Tankeuin (1224); collines entourant le village de Dong-Tom, près des roches Notre-Dame (2292). Habite la Chine méridionale. 2. I. g-alegoides DC, Prodr., 11, 22S; Baker, /. c, ç8\ Hemsley, /. c, iSy. Than-Moï (1226); Chu (1227); Hanoï (2290); environs de Tu-Phap (2291). Habite l'Asie tropicale et la Malaisie. 3. I. hirsuta L., Sp. (éd. i), jSi ; Baker, /. c, p8; Hemsley, /. c, iSy. Ouonbi, régions abandonnées et champs en friche (1220- 1221). Répandue dans toutes les régions chaudes. Tephrosia. I. T. purpurea Pers., Syn., II ^ 2Sç ; Baker, /. c, 112; Hemsley, /. c. 1S8. Drakb DEL Castillo. — Contributions h l'étude de la flore du Tonkin. 187 Base de la Montagne des Eléphants (12 12); village de Vat- laï, au nord de Sontay (2233). Répandue dans les régions tropicales, MiLLETTIA. t . M. eurybotrya sp. nov. Frutex scandens, foliis amplis (20-30 cent, longis), foliolis 7 ellip- ticis (ad 15 cent, longis, 5 latis) acutis glabris reticulatis, stipellis setaceis. Panicula terminalis (30-40 cent, longa) fuscQ-tomentella, bracteolis brevissimis lanceolatis, lloribus breviter pediccllatis secus ramos simplices (10-15 cent, longis) approxiraatos confertis. Calyx campanulatus, fusco-tomentellus, dentibus 5 obtusis subaequalibus. Petala rosea, Stamina diadelpha. Legumen oblonguni (10 cent, lon- gum, 3 latum) crassum, glaberrimum. Tu-Phap (2300, 2303, 2304); Tho-bo (2301); collines sur la rive gauche de la Rivière-Noire, en face de Phuong-lam. Très distincte de toutes les autres espèces du même groupe par la dimension de son inflorescence. M. ichthyochtona sp. nov. Arborea (5-iom. alta), erecta. Folia (10-20 cent, longa) glaberrima, foliolis 7, inferioribus ovatis (4-6 cent, longis), superioribus oblongis- obovatis (6-10 cent, longis) basi atténua tis, omnibus cuspidatis brevi- ter petiolulatis. Racemi (5-7 cent, longi) axillares, pubescentes, pedi- cellis gracilibus, floribus mediocribus. Calyx sparse sericeus, dentibus acutis, Petala alba; vexillum extus leviter pubescens ; ovarium gla- brum. Legumen compressum, oblongo-ligulatum (10-20 cent, longum, 20-25 mill. latum) inferne attenuatum, superne sdspe inœquilaterum, apice rostratum, coriaceum glaberrimum. Environs de Haï-phong (i 198); villages rauongs aux environs de Tu-Phap, à la base du Mont-Bavi, où il est cultivé (2236, 2237; 2238; 2239; 2240). Voisine du M. Piscidia Wight, cette espèce en difïère par son port, par son calice à dents aiguës, et par sa gousse allongée. Les indigènes emploient ses graines à empoisonner le poisson. 3. M. nîtîda Benth., in Hook^ Lond. Joîirn., /, 484, FI. Hong-kong., y8; Hemsley, Le, i5ç. Ouonbi, broussailles et collines herbeuses (1203- 1205); Tan- keuin, près de Quang-Yen, collines incultes (1204) ; environs de Bat-Bac, dans les broussailles (2230). Habite la Chine méridionale. i88 )OURNAL DE BOTANIQUE 4. M. pachyloba sp. nov. Frutex scandens, ramulis glabris. Folia (20-30 cent, longa) ampla, foliolis (8-12 cent, longis, 3-4 latis) oblongo-obovatis basi attenuatis apice acuminatis mucronulatis, supra glabris subtus adpressc fulvo- pilosis. Racemi axillares, folium vix aequantes, floribus subfasciculatis brevissirae pedicellatis. Calyx sericeus, subbilabiatus, dentibus posti- cis connatis, anticis acutis, medio longiore. Vexillum auriculatum « extus griseum k, sericeum, intus « violaceo colore striatum » ; alae et carina « pallide violacese > extus marginem versus sericeae. Stamina diadelpha ; vexillare liberum pilosum. Ovariura sericeum. Legumen crassissimum, oblongum (10 cent, longum, 2-8 latumetcrassum), fulvo- tomentosum. Semina maxima. Tu-Phap, dans les bois (2305; 2306; 2307) ; broussailles à l'est de Bat-Bac (2308). Rappelant par son port le M. pachycarpa Benth., cette espèce s'en distingue immédiatement par ses pétales soyeux, son étendard auriculé, ses étamines diadelphes, et son fruit tomenteux. 5. M. sp.} Tu-Phap, dans les bois (2295?). Cette plante, voisine du M. Piscidïa Wight, n'est représentée que par un rameau fleuri. L'absence de fruits ne permet pas de la déterminer rigoureusement. Il en est ainsi des trois suivantes. 6. M. sp} Frutex scandens, glaberrimura, foliolis 7 ovatis acuminatis (2-3 cent, longis; 12-15 ^iH- latis). Racemi folio a^quales, ramis brevissi- mis plerumque 3-floris. Calyx campanulatus dentibus brevissimis. Stamina monadelpha. Rochers calcaires de la Baie d'Along (i 1S9). 'j.M.sp} Frutex scandens, foliolis ovatis (6-7 cent, longis, 3-4 latis) breviter cuspidatis, glaberrimis. Racemi laxiflori, floribus fasciculatis. Calycis dentés 5 obtusae, brevissimse. Stamina monadelpha, Tankeuin, sur les rochers calcaires (1190). ^.yi.sp.} M. nitidse affinis. Differt foliolis 5 oblongis acuminatis, floribus multo rainoribus, ovario latiori. Forêts du Mont Bavi, près du village de Songi (2253). Dkake DEL Castillo. — Contrihitiotis a l'étude de la flore du Tonkin. 189 Sesbania. I. S. aeg-yptiaca Pers., Syn., II, 3i6; Baker, /. c, 114; Hemsley, /. c, 162. Ouonbi (1223); Sontay, terrains marécageux (2246); bords du lac d'Hanoï (2247). Répandue dans les contrées chaudes de l'ancien Monde. ASTRAGALUS. I. A. sinicus L., Mant., îo3\ Hemsley, /. c, 166. Dong-dang, rizières abandonnées (1277-1278-1279). Habite la Chine^ le Japon et l'Inde. ^SCHYNOMENE. I. 2£i. indica L., Sp. (éd. 1)^ yî3; Baker, /. c, iSi\ Hemsley, /. c.^ lyo. Ouonbi, champs en friche (1247); Tu-Phap, lieux maré- cageux (2245). Répandue dans les régions tropicales de l'ancien Monde. Smithia. I. S. sensitiva Ait., Hort. Kew., (éd. i), III, 4^6, t. ii3\ Baker, /. c, 148 ; Hemsley, /. c, l'jo. Bords de la route conduisant de Phocam au Camp des Tigres (1217); Tu-Phap (2254) ; Dong-Tom (2253). Répandue dans les régions tropicales de l'ancien Monde. Desmodium. 1. D. capitatum TiQ.^Prodr.^ II, 236; Baker, /. c, l'jo. Ouonbi, champs en friche (1250). Habite l'Inde et la Malaisie. 2. D. Gephalotes Wall., Cat., Sy2i\ Baker, /. c, 161; Hemsley, l. c, iji. Bords des chemins entre Tham-Moï et Cut (1244); Tu-Phap ' (2214) ; plaine de Tchon-tian, base du Mont Bavi (2215). Habite la Chine méridionale, l'Inde et la Malaisie. 3. D. elegans Benth., FI. Hong-kong., 83; Hesmley, /. c. Ouonbi, collines incultes (1252-1254). Habite la Chine méridionale, la Cochinchine et Java. D. g-ang-eticum DC, Prodr., II, 32^; Baker, /. c, 168 ; Hemsley, /. c, i']2.\ I90 JOURNAL DE BOTANIQUE Tankeuin (1236); Hanoï (1237, 2206); bords de la rivière Noire, en face de Tu-Phap (2208); sans indication de localité (2267). Répandue dans les contrées chaudes de l'ancien Monde. Une plante recueillie à- Dong-dang, et distribuée sous le n" 1243, se rapproche de cette espèce, mais a des pédicelles plus allongés ; elle est en fruits seulement. 5. D. Gardneri Benth., PL Jungh., I, 226; Baker, /. c, i65 ; Hemsley, Le, i']2. Vallée de Lang-Kok, Mont Bavi (2192); forêts près de la pagode de Deïn-Touan, Mont Bavi (2193). Habite l'Inde, la Chine et le Japon. 6. D. grande Kurz, in Journ. As. Soc. Beng., XLIII^ ^, i.8/j.\ Baker, /.t., 162. Cho-Bo, près la Rivière Noire (2 191). A été trouvée dans quelques autres parties de l'Indo-Chine. 7. D. g-yrans DC, Prodr.^ Il, 326 ; Baker, /. c, i'j4. Phocam, bords des sentiers (1230); environs de Thu-Phap (2272; 2273). Habite l'Inde et la Malaisie. 8. D. g-yroides DC, /. c.\ Baker, /. c, 1)5 \ Hemsley, /. c, lyJ. Than-Moï, dans les champs (1240). Habite l'Inde, la Malaisie et la Chine méridionale. 9. D. heterophyllum DC, Prodr., II, 324\ Baker, /. c, i']3\ Hemsley, Le, i'/3. Ouonbi, lieux incultes (1233) ; Hanoï, terrains vagues (1235). Répandue dans l'Asie tropicale. 10. D. latifolium DC, Prodr.^ 11^ 328 \ Baker, /. c, 168; Hemsley, Le, 1)3. Phocam, bords des àentiers (1231); Tu-Phap (2197; 2198; 2209); Cho-Bo, forêts (2210). Habite les régions tropicales de l'ancien Monde. Les n°^ 2209 et 2210 appartiennent à la variété virgata. 11. D. laxiflorum DC, in Ann. Se. Nat.., sér. /, /F, 100., et Prodr.^ II,, 335 ; Baker, Le, 164; Hemsley, /, c, /7J. Drake DEL Castillo. — Coiitributians à l'éhide de la flore du Tonkin. 191 Tu-Phap (2194; 2205). Habite l'Inde, la Chine méridionale, la Malaisic et les îles Philippines. 12. D. obcordatum Kurz, m Jotirn. As. Soc. Beng.^ XLII^ 2, 229 ; Baker, Le, 166. Ouonbi, broussailles (1242). Signalée à Sumatra et à Tennasserira. 13. D. parvifolium DC, Prodr.^ 11^ 334; Baker, /. c, 1^4; Hemsley, /. c, l'j^.. Dong-Dang, collines herbeuses (1232). Habite l'Inde, l'Indo-Chine, la Chine et la Malaisie. 14 D. polycarpum DC, Prodr., 11^ 334; Baker, /. c, î'ji ; Hemsley, /. t., ijS. Tankeuin (1238); Haïphong (1239); bords du chemin de Thuom-Lam à Cho-Bo (2201); collines herbeuses de la vallée de Baa-tai, Mont-Bavi (2202) ; Tu-Phap, prairies (2203) ; brous- sailles près de Bat-Bac (2204). Habite les régions chaudes de l'ancien Monde. 15. D. pulchellum Benth., FI. Hong-kong.^ 83; Baker, /. c, 162 ; Hemsley, /. c, l'/S. Collines incultes à Ouonbi (1253, 1256); à Tankeuin (1255), et à Tu-Phap (2190). Habite l'Inde, l'Indo-Chine, la Chine méridionale et la Malaisie. 16. D. retroflexum DC, Prodr., Il, 336; Baker, /. c. lyo ; Hemsley, /. c, lyô. Ouonbi (1245) ; Hanoï (2200). Habite l'Inde, l'Indo-Chine et la Chine méridionale. 17. D. triflorum DC, Prodr.., II, 334; Baker, Le, iy3; Hemsley, /. c, lyô. Tankeuin, dans les prairies (1234); Bat-Bac (2196); Son-tay (2135)- Répandue dans presque toutes les régions tropicales. 18. D. triquetrum DC, Prodr., II, 326; Baker, /. c, i63 ; Hemsley, /. c, lyâ. Ouonbi, collines incultes (1248; 1249) ; pentes herbeuses du 192 JOURNAL DE BOTANIQUE Mont Bavi (221 1); Tu-Phap (2212); bords de la route dePhuong- Lam à Cho-Bo (2213). Répandue dans l'Asie tropicale ; se trouve également aux îles Philippines et Seychelles. 19. D. vestitum Benth., in Baker, /. c, 162. Collines à Ouon-bi, (1241), et Tu-Pliap (2189). ' Habite diverses parties de l'Indo-Chine et Java. Pycnospora. I. p. hedysaroides R. Br., ex^ . et A., Prodr. FI. Peji. Ind. Or., /, ip"] ; Baker, /. c, i53; Hemsley, /. r., 777. Phocam (1265; 1266); intérieur d'un fort chinois près de Dong-Son(i27o) ;collinesherbeusesàlabaseduMont Bavi (2226). Répandue dans l'Asie et l'Océanie tropicales. Uraria. 1. U. crinita T)QSY.^Jonr7t. Bot.^ III., 122, /. 5.; Baker, /. c, iSS; Hemsley, /. c., 777. Collines incultes à Lang-Son (1258), à Couaïnak (1259), à Tankeuin (1260), à Tu-Phap (2186), Prairies entre Son-Tay et le Mont Bavi (2187). 2. U. lagopoides DC, Prodr. ^ 11^ 224; Baker, /. c, i56; Hemsley, /. c, lyS. Plaine de Tchon-Tiao, à la base du Mont Bavi (2251), Tu- Phap, pelouses (2252). Habite l'Asie et l'Océanie tropicales. 3. U. pictaDesv.,/c^^r;2. Bot.^ III^ 122; Baker, /. c, îSS; Hemsley, /. <;., iy8. Tu-Phap, dans les prairies (2188). Habite les régions tropicales de l'ancien Monde. 4. U. retroflexa sp. nov. Suffruticosa, prostrata, ramulis pubescentibus, foliolis r-3 rotun- datis subtus sericeis. Racemi axillares, folio breviores, dense, villosi, multiflori. Pedicelli glabri, retroflexi. Calyx villosus, dentibus oblon- gis-acutis. Legumen puberulura. Rizières abandonnées à Ouonbi (1246), et entre Phuong-Lam et Cho-Bo (2199). Rappelle par son port le Desmodium retrqflexum DC, se Draeb DEL Castillo. — Cotitributions à l'étude de la flore dit Tonkin. 193 distingue de la plupart des Uraria par la forme des dents de son calice. LOUREA. I. L. obcordata T)&sy.^ Joicrn. Bot.^ III, 122; Baker, /. c, 164; Hemsley, /. c, lyS. Base des collines entre Bat-Bac et Tu-Phap (2216). Habite l'Indo-Chine, la Chine méridionale, la Malaisie, et l'Australie. Alysicarpus. I. A. vaginalis DC, Prodr., II, 353; Baker, Le, i58; Hemsley, /. c, ijç. Ouonbi, lieux incultes (1218; 121 9); Hanoï, sur les digues (2241), Tu-Phap, bords des chemins (2242 ; 2243 ; 2244). Répandue dans toutes les régions chaudes de l'ancien Monde. Abrus. 1. A. mollis Hance, in Jotirn. Bot. (iS'ji), i3o; Hemsley, /. c, 18'j. Ouonbi, lieux incultes (i 196 ; 1 197). Habite la Chine méridionale. 2. A. precatorius L., Syst. (éd. 73^, ^7-2/ Baker, /. c, lyS; Hemsley, Le' Tankeuin, broussailles (12 II). Répandue dans toutes les régions tropicales. Glycine. I. G. hispida Maxim., zn MeL bioL, IX, yo; Hemsley, /. c, 188. Cultivée aux environs d'Hanoï (2231), ainsi qu'en Chine et au Japon. MUCUNA. 1. M. atropurpurea DC, Prodr., II, 406; Baker, /. c, 186. Citadelle de Vinh-Binh, sur les rochers calcaires (2257); en- virons de Tu-Phap (2258 ; 2259; 2260). Habite l'Inde et l'Indo-Chine. 2. M. bracteata DC, /. c, Baker, /. c. Dong-dang, dans les broussailles(i 191). Habite l'Inde et l'Indo-Chine. 194 JOURNAL DE BOTANIQUE 3. M. capitata W. et A., Prodr^ 255; Baker, /. c, i8y. Cultivée à Sonoï, Mont Bavi (2256); Ouonbi {1206). Habite l'Inde, l'Indo-Chine, et la Malaisie. 4. M. macrocarpa Wall., Cat.^ 56 18; Baker, /. c, 186. Bords des ruisseaux à Phocani (1207). Habite l'Inde. {A suivre.^ SUR LES TUBES CRIBLES EXTRA-LIBERIENS DANS LA RACINE DES ŒNOTHÉRACÉES Par M"« A. FREMONT. On sait que des tubes criblés peuvent se développer hors du liber, aussi bien dans la racine que dans la tige et dans la feuille. On connaît, notamment, diverses plantes dont la racine forme des tubes criblés dans; sa moelle, et d'autres où elle en produit dans son bois secondaire. L'objet de la présente Note est d'ajouter quelques exemples nouveaux à ces deux catégories et de faire connaître la forma- tion de tubes criblés dans une troisième région, différente à la fois de la moelle et du bois secondaire. I. — Tubes ci^iblés dans la 'inoellede la raa'ne. M. Van Tieghem a, le premier, dès 1871, décrit des tubes criblés dans la moelle de la racine des Cucurbitacées ; plus tard, en 1889, il les a indiqués dans le Vinca major et, tout récem- ment, dans \& Strychnos N-ax-vomica {y). M. Scott, de son côté (2), avait montré que les racines du Stryckjios spinosa qui ont une moelle possèdent dans cette moelle des groupes de tubes criblés semblables à ceux de la moelle de la tige, groupes que l'auteur, conformément à l'usage ancien, désigne sous le nom de « liber médullaire ». Enfin, M. Hérail, dans une note récente, décrit de nouveau la formation de tubes criblés à la périphérie de la moelle de la racine dans les Vinca major et média ^ sans rappeler les obser- vations antérieures de M. Van Tieghem sur le Vinca major (3), 1. Journal de Botanique, i6 avril 1891. 2. Annals of Botany, vol, III, n" 2, août 1889. 3. Comptes-rendus, 13 avril 1891. • A. Fremont. — Sur les htbes criblés exlra-libériens, 15g On connaît donc aujourd'hui les tubes criblés médullaires de la racine dans trois familles de Dicotylédones, savoir : les Cucur- bitacées, les Loganiées et les Apocynées. Je les ai trouvés dans une autre famille, celle des Œnothéra-^ cées. Les racines des Œnothera Fraseri eX rtparza ■prése.niç:nt^ en effet, des tubes criblés périméduUaires situés au bord interne des faisceaux lig-neux primaires. II. — Ttibes criblés dans le bois secondaire de la racine. Le parenchyme lig-neux secondaire de la racine peut se dif- férencier, par endroits, en donnant des tubles criblés. C'est ce que M. Beauvisage vient de faire connaître pour VAtropa Bella- dona{ï). J'ai retrouvé le même phénomène dans les Œnothéracées. Les Œnothei'a parviflora, crziciata, ntacrocarpa, Sellowii &i Fraseri m'ont donné, en effet, de beaux exemples de tubes criblés pro- duits par différenciation locale du pairenchyme ligneux secondaire. TII. — T^ibes criblés dans la moelle tdtérieîire de la racine. Il me reste à faire connaître la formation de tubes criblés dans une région oii ils n'ont pas encore été signalés. Certaines racines, dépourvues de moelle dans leur structure primaire, parce .que les faisceaux ligneux y confluent au centre, subissent plus tard, par suite de la formation du liber et du bois secondaires, une dissociation remarquable dans leur région centrale. Les cellules du conjonctif situées entre les faisceaux libériens et ligneux s'accroissent, séparent l'un de l'autre les faisceaux ligneux, se rejoignent dans l'intervalle, se divisent et finissent, dans des racines un peu âgées (2), par constituer dans l'axe du cylindre central une région nouvelle, qui n'est ni primaire, ni secondaire, et qu'on peut appeler moelle rUtérieure^ afin de la distinguer de la moelle primitive. Cette moelle ultérieure est susceptible de produire à son tour des tubes criblés par recloisonnement et différenciation de .certaines de ses cellules. C'est ce que j'ai observée notarnment dans \ Epilobiîiin parvijlorum. \. Journal de Botanique, 16 mai 1891. 2. Voir De Bary, Verg-leichende Anatomie, 1877, p. 548, et Ph. Van Tieg-hem, Sur les Stachycarpus (Bulletin de la Soc. bot., avril 1891). ipô JOURNAL DE BOTANIQUE En résumé, on voit que des tubes criblés peuvent se former 4iors du liber dans trois régions différentes de la racine : une région primaire, la moelle; une région secondaire, le bois secon- daire ; et une région mixte, la moelle ultérieure. NOTE SUR LES DROSERA OBSERVÉS DANS LES ENVIRONS DE PARIS Par M. E. G. CAMUS. DROSERA L., Gen. n. 391. Sépales 5, un peu soudés à la base. Pétales 5, marcescents. Ecailles nectarifères nulles. Etamines 5. Styles 3, plus rarement 4-5, bifides. Stigmates entiers ou émarginés. Capsule unilocu- laire à placentas pariétaux, à 3, plus rarement 4-5 valves. Plantes herbacées, vivaces à souche verticale, croissant •dans les endroits tourbeux. Scapes 1-2-3, rougeâtres, glabres, non feuilles. Feuilles roulées en crosse avant leur développe- ment, disposées en rosette radicale, molles, à face supérieure et à bords chargés de poils glanduleux rougeâtres entremêlés de glandes subsessiles. Fleurs blanches, petites, disposées en grappe dressée, roulée en crosse avant la floraison. I. Drosera rotundifolia L. Sp. 402 ; Coss. et Germ. Atlas de la Flore des environs de Paris, t. 9, f. 1-2. Feuilles en rosette, étalées, appliquées sur la terre, à limbe suborbiculaire brusquement contracté en pétiole. Scape dressé dès la base, naissant au centre de la rosette de feuilles qu'il dépasse longuement. Sépales appliqués, connivents à la matu- rité, linéaires obtus, plus courts que les pétales. Stigmates capités. Capsule oblongue non sillonnée dépassant le calice. Graines étroitement fusiformes, finement réticulées-striées, à périsperme lâche, ailées aux deux extrémités. 2^ Juin-septembre. A. R. Marais tourbeux. Espèce indiffé- rente à la nature chimique du sol. II. D. longifolia L. Sp. 403, ex parte; D. anglica Huds. Angl. 135; Coss. et Germ. Atlas, loc. cit. t. 9, f. 3-4. Souche assez courte. Feuilles dressées à limbe linéraire oblong, insensiblement atténué en pétiole. Scape dressé dèè la base, dépassant beaucoup les feuilles. Sépales appliqués, conni- E. G. Camus. — Les Drosera des environs de Paris. 197 vents à la maturité, linéraires obtus. Stigmates en massue. Cap- sule oblongue non sillonnée, de la longueur du calice ou le dépassant peu. Graines oblongues à testa lâchement réticulé, ailées aux deux extrémités, un peu rugueuses. IL Juillet-août. R. Marais tourbeux, surtout des terrains calcaires. Morfontaine (A. de Jussieu) ; Vez et Russy-Montigny, canton de Crépy (Questier) ; Brignancourt près de Marines (de Boucheman); Neuville-Bosc (Dœnen); Arrouville (Saint- Avid, !); Malesherbes (Bernard) ; Sceaux près de Château-Landon (de Schœnefeld). Par suite de confusion on a indiqué Saint-Léger, où existe le D. ïnterntedia. III. D. intermedia Hayne ?>/ Schrad./c'^/r//,; Coss. etGerm. AU. loc. cit. t. 9, f. 6-7. Souche terminée par une rosette de feuilles. Feuilles dressées à limbe ovale-oblong insensiblement atténué en pétiole. Scape naissant au-dessous de la rosette centrale à l'aisselle des feuilles inférieures, coudé à la base, puis brusquement redressé, dépas- sant peu les feuilles. Stigmates plans. Capsule plus longue que le calice, pyriforme, à 3-4 sillons. Graines obovales-oblongues à testa fortement tuberculeux et appliqué sur Tamande. ']^ Juillet-septembre. R. Marais tourbeux à fond siliceux. Hybrides. I. X D. obovata Mert. et Koch Detttsch. FI. II, 502; Coss. et Germ. AU. loc. cit. t. 9, f. 5; D. longifolia var. ^, obovata Qoss. et Germ. FI. env. Paris, éd. II, p. 84; D. longï- folio-rotundifolia Gren. FI. Jur. ; D. rotitiidifolia-anglica Scheide. Souche assez courte. Feuilles dressées à limbe obovale ou spatule insensiblement atténué en pétiole. Scape dressé dès la base, dépassant longuement les feuilles. Stigmates en massue. Capsule non sillonnée, plus courte que le calice ou au plus de sa longueur. Graines ordinairement avortées ou mal formées. 2^ Juin-septembre. T. R. Morfontaine (Hussenot) ; Neuville- Bosc (Daenen) ; Marines (!, Herboris. Chatin). Nous considérons cette plante comme une hybride, malgré l'opinion exprimée par les auteurs de la Flore de France. Dans une note ces savants disent : « Plante voisine du D . longifolia dont elle diffère surtout par la capsule. Elle croît souvent dans 198 JOURNAL DE BOTANIQUE Mo X Drosera Belesiana G. Cam. a, calice et capsule; b, graine. (E. G. Camus del.) des lieux où manque soit le D. roUmdifolia, soit le D. loiigïfolia, elle ne peut donc être regardée comme une hybride de ces deux espèces. » Dans toutes localités des environs de Paris où la plante a été trouvée, elle était au milieu de ses pa- rents présumés, et des graines bien formées n'ont pas été obser- vées. MM. Grenier et Godron disent : « Grai- nes ovoïdes oblongues à épisperme lâche, un peu rugueuses. » Il est possible qu'il existe dans les Vosges un Drosera ayant les mê- mes formes que le Dro- sera hybride des envi- rons de Paris. Cette hypothèse de mimé- tisme justifierait dans une certaine mesure l'opinion de MM. Gre- nier et Godron et ex- pliquerait la présence de graines bien confor- mées dans les Vosges et leur absence dans la région parisienne. 2. X D. Beleziana G. Cam. (Drosera ro- tundifolia -j- D. inter- inedia). Abbé HuB. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 199 Feuilles étalées, à limbe suborbiculaire, brusquement con- tracté en pétiole. Scapes i, 2, 3, dépassant longuement les teuilles, le plus souvent courbés à la base puis dressés brusque- ment, quelquefois dressés, mais naissant toujours à l'aisselle des feuilles inférieures et non au centre de la rosette. Capsule envi- ron de la longueur du calice. Graines avortées ou mal formées, à testa un peu tuberculeux. C'ette hybride ressemble par ses feuilles au D. rotimdïfolia ; par sa hampe^ elle se rapproche du D. ifitennedia. '^ Juillet-septembre. Saint-Léger, Seine-et-Oise (! 1879); (Mlle Belèze 1890). LICHENS DE CANISY (Manche) ET DES ENVIRONS {Suite.) Par M. l'abbé HUE. 58 b. LoBARiNA scROBicuLATA (Scop.) Nyl. — Sur les schistes des tranchées du chemin de fer près de la gare de Canisy; stérile. 61 b^ Nephromium lusitanicum (Schaer.) Nyl. — Sur le tronc d'un Orme à Canisy (les Landes) ; bien fructifié. 62 b. Peltigera canina var. uNdulata Del. — Sur les schistes dans le bois de Joigne à Saint-Gilles ; stérile. 63 b. Peltigera spuria DC. — Sur les talus de la route de Canisy à Marigny (Pierrelais) ; fertile. 66 b. Physcia parietina de Not,ar. — Sur un des vitraux de l'église de Saint-Ebremond-de-Bonfossé. — Var. AUREOLA Nyl., Malbr. Lich. murs d'argile p. 6. — Sur l'argile des murs d'un bâtiment de ferme à Saint-Ebremont-de-Bonfossé (Ricquebourg) et à Saint-Gilles. 67(5. Physcia LYCHNEA Nyl . — Sur les schistes des murs d'un bâtiment à Canisy (les Bordeaux) ; ce Lichen fructifié couvre presque entièrement les schistes du mur, d'où il passe sur un Poirier en espalier et envahit même le thalle d'un Leeidea albo-atra (Hoffm.) qui végète sur les branches de cet arbre. Ce Physcia est commua sur les mortiers et sur les schistes. Sur un Orme dans la ferme de Bonfossé à Saint- Sauveur-de-Bonfossé, j'en ai récolté une forme assez singulière, ayant un thalle très petit, disposé en glomérules espacés et avec des apothé- 200 JOURNAL DE BOTANIQUE des larges par rapport à l'exiguïté du thalle. J'ai encore récolté le type sur l'argile des murs d'une maison à Canisy (le Breuil), oîi il est très développé et stérile (la Hétaudière), oîi il n'est pas rare et fructifie bien, et à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (la Basse-Cour) avec un thalle plus petit, très rouge et stérile. M. Malbranche Lich. murs d'argile p. 7, indique ce Lichen comme peu commun, stérile et mal développé dans l'Eure. 72 b. Physcia stellaris var. leptalea (Ach.) Nyl. — Sur les schistes de la Falaise à Agneaux; stérile. 73 b. Physcia tenella (Scop.) Nyl. — Sur les schistes de la Fa- laise à Agneaux, où il se développe et fructifie très bien. Sur l'argile du mur d'une maison à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (Ricquebourg), où il est stérile. 74 b. Physcia tribacia (Ach.) Nyl, — Sur les schistes des murs de bâtiments de ferme à Canisy (les Bordeaux et la Riquerie) ; dans ce dernier hameau, il passe des schistes sur un poirier en espalier. Sur l'argile des murs d'une maison à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (Ricque- bourg) et à Saint-Gilles (Trompe-Souris). Sur l'argile, ce Physcia prend un thalle jaunâtre, presque de la couleur de ce substratum; stérile. 86 b. Lecanora coNiZiEA Ach. — Sur une vieille barrière à Saint- Gilles (Trompe-Souris) ; fertile. Il se trouve également dans l'herbier de M. Malbranche sur ce substratum, mais avec un doute sur sa pro- venance normande. 87 b. Lecanora lutescenb (DC.) Nyl. — Bien fructifié sur un Pin de Normandie à Gourfaleur et sur un Orme à Saint-Gilles (l'Aubrière). SB b. Lecanora parella f. argillicola Hue. — Sur l'argile, et les petits fragments de schistes qui y sont mêlés, des murs des maisons et des bâtiments des fermes à Canisy (la Pérelle, la Riquerie, la Basse-. Meilleraie, la Haute-Calenge, les Bordeaux et Pierrelais), à Saint- Ebremond-de-Bonfossé (les Vierges) et àQuibout (le Val). On voit que cette forme est assez fréquente dans cette région ; elle ne diffère du type que par la couleur du thalle, qui est d'un jaune ochracé, à peu près de la couleur de l'argile; quand celle-ci renferme de petites pierres le thalle est fragmenté ; mais si elle est assez pure, le Lichen s'étend et forme de larges plaques qui finissent par être peu adhérentes au substratum. L'épithécium a la même réaction que dans les échantillons saxicoles ou corticoles; les spores sont ou oblongues et mesurent 0,060-60 millim. en longueur et 0,035-37, en largeur, ou bien' presque sphériques et difformes ayant un diamètre de 0,046-52 mm. Abbé Hue. — Lichens de Canisy (Manche) et des environs. 201 91 (5. Pertusaria coccodes Nyl. — Sur un Tilleul dans le parc du château de Canisy ; stérile. 92 b. Pertusaria communis DC. — Sur l'argile et les schistes du mur d'un bâtiment à Canisy (la Pérelle) ; fertile. 94 b. Pertusaria scutellata Hue. — Sur l'argile des murs d'un bâtiment à Canisy (les Bordeaux), 95 b. Pertusaria globulifera Nyl. — J'ai pu récolter cet été ce Pertusaria, au même endroit que l'année dernière, avec des apothécies en bon état de maturité, c'est-à-dire ayant le disque complètement dé- couvert. J'y ai trouvé des spores uniques dans les thèques, longues de 0,187 et larges de 0,048 millira., et de 0,205-242 sur 0,055-67 millim., et un épithéciura noirâtre sur lequel la potasse est sans action. La gé- latine hyméniale et les spores deviennent bleues par l'iode et pren- nent ensuite une teinte rouge vineuse, laquelle persiste après l'enlève- ment de l'excès d'iode. 96 b. Pertusaria amara Nyl. — Sur l'argile des murs des maisons et des bâtiments à Canisy (la Pérelle), à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (Ricquebourg), à Dangy et à Saint-Gilles ; stérile. 107 b. Lecidea carneola Ach. — Sur un Châtaignier dans le parc du château de Canisy; fertile. 109 b. Lecidea pineti Ach. — Sur un Chêne dans le bois de la Motte à Saint-Ebremond-de-Bonfossé; fertile. La mesure des spores que j'ai donnée l'année dernière est fausse; il faut mettre 0,010-13 sur 0,0045-50 millim. iio b. Lecidea quernea Ach. — Sur un Sycomore à Canisy (la Pérelle) ; fertile. n6 3. Stigmatidium crassum DC. ■ — Ce Lichen est excessive- ment commun à Canisy et dans tous les environs ; il végète principale- ment sur les Chênes et les Hêtres âgés. Je l'ai récolté sur un Houx dans le parc du château de SouUes et sur des Châtaigniers dans le bois d'Agneaux. Dans cette dernière localité, un échantillon pris sur un Chêne ne portait que 3 ou 4 apothécies et était couvert de spermo- gonies renfermant des spermaties bacillaires longues de 0,0045-50 et larges de 0,0007-8 millim. Cette espèce est également commune dans la forêt de Cerisy (Calvados). 1 17 <^. N0RMANDINA PULCHELLA Nyl. — Sur les Mousses qui recou- vrent des rochers schisteux dans le bois de Joigne à Saint-Gilles; stérile. 118. Ramallna scopulorum Ach., Nyl. Revis, monogr. Ramai. p. 58; Malbr. Catalog. Lich. Norm. Supplém. p. 22, où est donnée 202 JOURNAL un BOTANIQUE une réaction incomplète. — Sur les schistes de l'un des murs d'un bâti- ment de ferme à Canisy (la Hétaudière). — La potasse rend la raédulle de cette espèce d'abord jaune, puis roui^e. Quelques échantillons seuls se rapprochent de ceux qui croissent ordinairement sur le bord de la mer. Au lieu d'être jaunâtres, comme ces derniers, ils sont d'un cendré verdâtre, plus pâles en dessous et là profondément lacuneux ; l'intérieur du thalle est aussi parsemé de grandes lacunes. Les autres exemplaires appartiennent à la variété incrassata Nyl. ; les rameaux du thalle, larges de 4-10 millim., sont couverts, non seulement despermogonies, formant une multitude de petites protubérances, mais encore de petits ramules arrondis et atténués à l'extrémité, longs de 3-5 millim,, gar- nissant la marge ou la surface du rameau. On rencontre quelques sper- mogonies très grosses et terminales; tous les échantillons sont stériles. 119. Parmelia saxatilis var. furfuracea Schaer. ; P. saxatilis var. leucochroa Wallr., Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 107. — Sur un Chêne dans les prairies qui avdisinent le château de SouUes. 120. Parmeliopsis placorodia Nyl.; Parmelia placorodia Kc\\.^ Malbr. Catal. Lich. Norm., p. m. — Sur une vieille barrière à Saint- Ebremond-de-Bonfossé. C'est le Lichen qu'au n° 76 j'ai indiqué comme étant une forme étrange du Physcia asiroidea Fr. Le thalle, qui était verdâtre quand je l'ai recueilli, est devenu blanc en séchant dans l'herbier. 121. Physcia albinea Ach., Malbr. Catal. Lich. Norm..^ p. 119. — Sur les schistes, les poutres et l'argile des murs d'une vieille maison à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (l'Aulnaie). La potasse jaunit le cortex du thalle et est sans action sur la mé- dulle. Sur les schistes d'une maison abandonnée à Canisy (la Rique- rie), j'ai récolté une forme de cette espèce à thalle d'un blanc bleuâtre ; stérile. 122. Lecanora saxicola Ach. — Sqiiamaria saxicola (Pollich) Malbr. Catal. Lich. Norm., p. 129. — Sur les schistes dans le bois de Joigne à Saint-Gilles ; bien fructifié. 123. Lecanora lobulata Sommerf., Martindale Lecanora miiro- rum and ils more immédiate allies, p. 358. — Sur les schistes des murs d'un bâtiment de ferme à Canisy (le Four). M. Martindale, en publiant en 1887 le mémoire que je viens de citer, a rendu aisée la détermination du Z., muroricm (Hoffm.) et des espèces affines, laquelle offrait jusqu'alors des difficultés presque inex- tricables. Il caractérise le L. lobulata Sommerf. par un thalle aréole ou divisé en petits lobules et presque squamuleux, jamais radié, de couleur vitelline ou orangée rouge (M. Nylander avait déjà fait obser- Abbé Hue. — Lichens de Canisy [Maucké) et des environs. 203 ver que les espèces ou les variétés fondées sur la couleur du thalle n'ont aucune valeur) ; par des spores ellipsoïdes, longues de 0,010-14 et larges de 0,005-6 millim; des paraphyses articulées, rameuses, ren- flées au sommet en une cellule arrondie de 0,007 millim. de diamètre, et enfin des spermaties de 0,002-3 millim. de longueur et 0,0005-7 ^"^ largeur. Cet auteur lui donne comme synonymes les Placodium mu- rorum var. lobiilatum et PL miniaticm var. obliieratum Leight. Lich. FI. gr. Brit. 3" éd. p. 161 et 162; il faut y ajouter le Lecanora ma- rina Wedd. Note monogr. sur les Amph. de laFl.f}^. p. 14, et Lich. île d'Yeic p. 275, avec toutes ses variétés; les var. lobulatum et obliie- ratum an PI. miirorum de M. Malbr. iNote sur les Placod. à thalle jaune., p. 8, d'après les échantillons de leurs herbiers ; le T. murorum var. lobulatum'L.ç. Jolis Lich, envir. Cherb. p. 46, que M. Weddel a nommé dans son herbier L. marina Wedd. Ainsi tous les échantillons nommés jusqu'alors L. murorutn var. lobulata et var. obliterata^ qui ont un thalle à lobes périphériques non radiés, mais aréoles, parais- sant, comme le dit le D'' Weddel, avoir coulé sur le substratum, appar- tiennent au L. lobulata Soiirmerf. Ceux au contraire qui présentent au moins une petite partie du thalle à lobes radiés à la circonférence doi- vent être mis sous le L. miirorum (HoffmJ. Si on en rencontre dans lesquels le thalle fasse complètement défaut, il est impossible de les déterminer d'une manière certaine. M. Martindale dit que le L. lobu- lata Sommerf végète sur les rochers maritimes; mais d'après M. Ny- lander, on peut le rencontrer ailleurs. 124. L. MURORUM (Hofifm.) Nyl., Martind. Lecan. muror. p. 358. — Sur le mortier d'un mur à Quibout. Cette espèce, par les lobes de son thalle plissés, lobés et radiés à la circonférence, a une grande ressemblance avec le L. sympagea (Ach.); la forme des spores et la mesure des spermaties séparent net- tement ces deux espèces. D'après M. Martindale, les spores du L. Mu- rorum (Hofïm.) sont ellipsoïdes, longues de 0,009-15 et larges de 0,004-7 millim.; la mesure des spermaties est de 0,0025-30 sur 0,0005-7 millim. et la grande cellule renflée du haut des paraphyses a un diamètre de 0,006-10 millim. Var. I. RADiATA Hue. — Sur les schistes des bâtiments dés fermes à Canisy (la Riquerie et les Bordeaux), à Gourfaleur (propriété de M le D-" Marin). Je propose ce nom pour tous les échantillons nommés autrefois var. lobulata et obliterata et qui ne peuvent pas rentrer dans leZ. lobulata Sommerf. Les exemplaires que j'ai recueillis ont un thalle en très grande partie complètement oblitéré ; mais ils en présentent çà et là quelques commencements à lobes périphériques rayonnants. Je ferai 204 JOURNAL DE BOTANIQUE remarquer que chez eux et dans ceux de l'herbier Weddcl, nommes L. mîirorum\2iV. oblitej'-aia^ les plus grandes spores n'ont que 0,012-13 sur 0,005-6 millim. — Var. 2. puLViNATA (Mass.) Nyl. Placodiiun murorum var. pul- vinatiim Malbr. Licli. viurs d'argile p. 8, — Sur le mortier d'un mur à Canisy (ferme de la Ménagerie); sur l'angle des murs des bâtiments des fermes à Canisy (la Hétaudière) et à Quibout (le Val). M. Martindale ne parle pas de cette variété, mais rien n'empêche de la conserver, puisqu'il cite comme appartenant au L. muroriiin (Hoffm.) les exsiccata de Massalongo 97 et 98, lesquels sont reconnus par M. le Dr Arnold in Flora 1875, page 153, comme étant réellement cette variété. Quant aux échantillons qui offrent des spores plus courtes et plus étroites que celles du L. murornm (Floffm.), ils rentrent d'après M. Martindale, s'ils ont le thalle lobé, plissé et rayonnant à la circon- férence, dans le L. tegularis (Ehrh). Nyl., qui comprend en partie le L. piisilla des auteurs et en entier la var. microspora Hepp Flech. eiirop. 397 (spores 0,009-11 sur 0,0035-45, rarement 0,005 millim.). Si au contraire leur thalle ressemble à celui du L. lobidata Sommerf., ils appartiennent ou au L. obUterasceiis Nyl. ou au L. miniatula Nyl. apud Hue Addend. Lichenogr . europ. p. 97. 125. Lecanora decipiens (Aru.) Nyl. ; Placodium decipiens Malbr. Catal. Lich. Norm. Supplém. p. 30 et Note sur les Placodium à thalle jaune p. 10; Martind. Lecaii. mur or. p. 358. — Var. RUDERUM Malbr. Exsicc. n" 322. — Sur les schistes d'un bâtiment de ferme à Canisy (les Bordeaux). Cette forme a une certaine ressemblance avec le L. i>icrustans Ach.; mais elle s'en distingue facilement par son thalle placodié qui apparaît çà et là sur les bords ; le reste est formé de gros granules jaunes un peu pulvérulents; fructifié. {^A suivre.) CHRONIQUE. Nous apprenons la mort de M. le Professeur Aug. Schenk, de l'Université de Leipzig, et celle de M. le Professeur C. W. v. Nageli, de Munich. 11 vient de se fonder à Stuttgart, sous la direction de M. le Dr. Paul Sorauer, une Revue spécialement consacrée à l'étude des maladies des plantes et intitulée Zeitschrift fur P/latisenkrankheiten. Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J. Mersch, im i-, l'i- Denfei-l-Ruchereau. 5' ANNÉE. N" 13. I- JUILLET 1891. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. SUR LA TIGE DES CYMODOCEES ASCHS. Par M. C. SAUVAGEAU. Les genres Cyniodocea et Halodtile présentent, dans la struc- ture de leurs feuilles, des différences spécifiques que j'ai décrites récemment (i) ; je chercherai dans cette note si les tiges présen- tent d'aussi bons caractères de détermination. I. Gymodocea aequorea Kôn. (2). — J'emprunte la des- cription des caractères de morphologie externe au beau travail de M. Bornet sur cette espèce. C'est une plante vivace, ram- pante, à rhizomes rouges et fragiles aux nœuds, qui, à Amibes, est en pleine végétation depuis mai jusqu'en octobre. Dès sa germination, et pendant ses une, deux ou trois premières années, la tige croît verticalement, puis, au renouvellement delà seconde ou de la troisième période de végétation, la direction de l'ac- croissement devient brusquement horizontale et se continue en rampant sur le sol. A l'automne, la plante est nue, sauf tout à fait à son sommet, où elle possède un petit nombre de feuilles. Lorsque la végétation reprend, au printemps, les premiers entre- nœuds formés peuvent atteindre quelques centimètres de lon- gueur; il s'en produit de semblables pendant la période la plus 1. c. Sauvageau, Observations sur la strticture des feuilles des plantes aquatiques (Journ. de Botanique, 1890; ; Sur la feuille des Halodule et Phyllo- spadix (idem, 1890); Stir les feuilles de quelques Monocotylédones aquatiques (Ann. Se. nat., Bot., 7" sér., t. XIII, 1891). 2. Ed. Bornet, Recherches sur le Phucagrostis major Cavol. (Ann. Se. nat. Bot., 5' s., t. I, 1864, p. 5-52, II pi.). — P. Duchartre, Quelques observations sur les caractères anatoniiques des Zostera et Cymodoeea, à propos d'une plante trouvée -près de Montpellier (Bull. Soc, bot. Fr., t. XIX, 1872, p. 289-302). — P. Magnus, Ueber die Anatomie der Meeresphanero gainen (Sitz. der Gesells. naturfor. Freunde zu Berlin im Jahre 1870, p. 85-80). — P. Magnus, Ueber Se hlauch- gefâsse im Stamme von Cymodoeea nodosa, isoetifolia tmd manatorum und Schlauchsellen in der Blatt-Epidermis dieser und anderer Cymodoeea.- Arten (Idem, 1872. p. 30 et 31). — P. Ascherson, Potamogetonacex in Engler et Prantl, Die natiïrlichen P flatisenfaniilien^ 26° livraison. 2o6 JOURNAL DE BOTANIQUE active de végétation, puis, la croissance devenant moins rapide, les nouveaux entre-nœuds sont de plus en plus courts, jusqu'au moment où la végétation s'arrête de nouveau; les derniers entre- nœuds ainsi formés ont souvent à peine i mm. de long. Un indi- vidu âgé de plusieurs années, montrera donc une alternance de groupes d'articles longs et d'articles courts, l'intervalle compris entre ces groupes d'articles courts, par exemple, représentant l'accroissement pendantVine année et le nombre de ces inter- valles indiquant l'âge de l'individu considéré. M. Bornet a observé un rameau âgé de 12 ans, et le fragment de tige auquel il adhérait était encore parfaitement sain (loc. cit. p. 18). Quant aux rameaux végétatifs, les uns s'allongent tout de suite horizontalement, de la même manière que Taxe primaire; les autres sont dressés et formés d'articles courts, puis, au bout d'une ou de plu- sieurs années, ils se ter- minent par une fleur, ou bien se courbent hori- zontalement et devien- nent semblables aux pre- miers. Les racines nais- sent, le plus souvent so- litaires, au-dessous du nœud; les entre-nœuds longs portent une racine grosse et longue, les entre-nœuds courts, une racine plus grêle, qui, assez souvent, fait défaut. Etudiée en section transversale, la tige, plus ou moins large, suivant les exemplaires et les entre-nœuds, est ovale-arrondie ; le cylindre central losangique est très étroit par rapport à l'é- corce. Les cellules de l'épiderme, toujours revêtues par une cuticule assez épaisse, sont étroites, allongées radialement et à paroi externe épaissie. On peut distinguer dans l'écorce trois zones concentriques. La zone externe est dense, à éléments polygonaux, et, tandis que les assises sous-épidermiques ne laissent aucun méat entre leurs cellules, les assises plus internes possèdent de petits méats trian- Fig. I. Cyniodocea acqttorca. — Coupe transversale du cylindre central d'une tige de grosseur moyenne; t, t,... tubes criblés (gross. 220). C. Sauvageau. — Suy la tige des Cymodocées Aschs. 207 gulaires qui font pour ainsi dire une transition à la zone moyenne. Celle-ci est très lacuneuse, possède de nombreux canaux aéri- fères de section arrondie, séparés par des murs à une seule épaisseur de cellules et qui deviennent plus étroits en se rappro- chant du cylindre central. Ces canaux aérifères, non cloisonnés par des diaphragmes, courent suivant toute la longueur des entre-nœuds, et s'unissent parfois l'un à l'autre très obliquement, en bec de flûte. Aux nœuds, au contraire, les diaphragmes sont très nombreux et divisent les canaux aérifères en cavités plus courtes, plus au moins sphériques ou ovoïdes. La zone corticale interne est dense, toujours formée par des assises peu nombreuses, dont les éléments s'épaississent légère- rement avec l'âge en restant cellulosiques. Enfm, l'endoderme (fig. i) limite le contour losangique du cylindre central; ses cel- lules étant presque toujours plus grandes sur les côtés du losange que vers les angles, il est d'autant plus facilement reconnais- sable que ses éléments sont en majeure partie plus grands c]ue ceux de l'assise corticale sus-endodermique. Sur les entre-nœuds jeunes, la lamelle moyenne des parois radiales est seule subéri- fiée; plus tard, après avoir acquis un léger épaisissement, toute la paroi subit cette modification. Des cellules sécrétrices, signalées par M. Bornet et par M. Magnus, à contenu brun orangé, sont fréquentes dans l'écorce, mais particulièrement abondantes dans le voisinage de l'épiderme ; on les rencontre aussi dans le parenchyme du cylindre central; elles sont fréquemment plus larges que leurs voisines et leur contenu présente les propriétés signalées à pro- pos de la racine et de la feuille. L'écorce ne possède donc aucun de ces éléments fibreux isolés comme dans les Zostera, ou réunis en assises comme dans d'autres Cymodocea , et qui donnent de la solidité. Far contre, les faisceaux libéro-ligneux corticaux sont abondants, et M. Du- chartre a indiqué avec raison leur présence comme permettant une distinction facile entre le C. 6eq-iiorea et le Zostera marina (loc. cit. p. 208). J'ai vu leur nombre varier de 12 à 33; ce nombre est variable sur deux entre-nœuds consécutifs, et, d'une manière générale, les entre-nœuds courts et étroits ont des faisceaux cor- ticaux moins nombreux que ceux des entre-nœuds gros et longs. Quand ces faisceaux sont peu nombreux, ils sont placés à peu 2o8 JOURNAL DE BOTANIQUE près à égale distance l'un de l'autre, sur un anneau situé vers la limite intérieure de la zone externe. Chacun d'eux, un peu allongé suivant le rayon, toujours entouré d'un endoderme faci- lement visible, possède vers l'intérieur une lacune vasculaire sous-endodermique et vers l'extérieur une partie libérienne ren- fermant un ou plusieurs tubes criblés. Si ces faisceaux sont nombreux, ils sont disposés sur deux rangées ; ceux de la rangée extérieure, toujours de plus petite taille, manquent souvent à droite et à gauche du plan qui passerait par la nervure médiane des feuilles, et sont placés latéralement, alternant plus ou moins régulièrement avec les faisceaux plus gros du cercle interne. Parfois, un ou plusieurs de ces faisceaux externes sont réduits à un cordon de quelques cellules. La structure du cylindre central est très simple ; au centre est une lacune vasculaire ne renfermant, suivant la longueur des entre-nœuds adultes, aucune trace de vaisseaux, et dont le con- tour irrégulier est limité par d'étroites cellules arrondies. Cha- que angle du losange de la section transversale (fig. i), est occupé par un groupe de 2 à 4 tubes criblés avec leurs cellules compagnes; ces quatre groupes sont séparés, suivant les côtés du losange, par quatre massifs conjonctifs. Cette disposition correspond donc à quatre faisceaux libéro-ligneux, à bois fusionné au centre. Parfois cependant, mais seulement dans les entre-nœuds les plus développés, on voit un tube criblé sur l'un des côtés du losange, isolé dans le tissu conjonctif, les autres côtés en étant dépourvus ; ce fait reste d'ailleurs toujours à l'état d'ex- ception. Les vaisseaux de la lacune axile se rencontrent uni- quement aux nœuds ou dans les bourgeons très jeunes. Le cylindre central est orienté de telle sorte qu'un plan passant par une diagonale du losange coïncide avec le plan des nervures médianes des feuilles. Aux nœuds, il envoie une bran- che qui devient la nervure médiane de la feuille; les faisceaux corticaux s'unissent les uns aux autres assez irrégulièrement, et envoient de chaque côté 3-4 branches qui deviennent les ner- vures latérales de la feuille. Les faisceaux corticaux, situés de chaque côté de cette première branche, sont entraînés dans le même sens et, après s'être ramifiés, deviennent les faisceaux cor- ticaux du rameau né à l'aisselle de la feuille. C. Sauvageau. — Sur la tige des Cymodocées Aschs. 209 2. Gymodocea rotundata (Ehrb. et Hempr.) Aschs. et Schweinf. — Le mode de ramification et de croissance du C. ro- Uiiidata et du C. ser7'ulata est probablement le même que celui qui a été décrit par M. Bornet pour le C. œqtiorea. Les exem- plaires que j'ai eus entre les mains se composaient d'une tige rampante à entre-nœuds longs ; de chaque nœud s'élevait une tige dressée à entre-nœuds très courts et peu nombreux por- tant des racines ; parfois ces entre-nœuds courts étaient séparés en deux groupes par des entre-nœuds un peu plus longs, indi- quant probablement des rameaux âgés de deux ans ; ces ra- meaux se recourbent peut-être plus tard pour devenir rampants, comme cela arrive chez le C. œqîwrea. L'anatomie de la tige du C . rotîtndata ressemble beaucoup à celle du C. asqtiorea, par le cylindre central, la zone interne et la zone externe de l'écorce, mais la zone moyenne possède des lacunes beaucoup plus grandes; les plus développées d'entre elles, disposées radialement, en occupent presque toute la largeur, aussi la limite entre les zones externe et moyenne est-elle beaucoup mieux marquée. Les 15 à 30 faisceaux libéro- ligneux corticaux, de dimensions assez égales entre elles, sont disposées en cercle sur le bord interne de la zone externe. Ces larges canaux aérifères, cloisonnés par de rares dia- phragmes, donnent à une coupe transversale un aspect particu- lier qui le caractérise facilement vis-à-vis du C. segtcorea. Les caractères anatomiques qui séparent ces deux espèces, sont donc de peu d'importance, qu'ils soient donnés par la tige ou par la feuille, mais ils sont cependant suffisants pour les distinguer l'une de l'autre. 3. Gymodocea serrulata (R. Br.) Aschs. et Magn. — L'anatomie de la tige, mieux qu'une section dans le limbe, sépa- rera cette espèce de la précédente, car la forme du cylindre central et les cordons fibreux corticaux en sont très caractéristiques. Les cellules de l'épiderme, dont beaucoup sont sécrétrices, ont le plus souvent leurs faces radiales et externe subérifiées; la disposition générale du parenchyme cortical (fig. 2) est très sem- blable à celle qui a été décrite chez le C. seqiiorea avec de rares diaphragmes perforés, cloisonnant les canaux aérifères. A une distance de l'épiderme d'une ou quelques assises, on 2IO JOURNAL DE BOTANIQUE remarque des cordons fibreux volumineux, à éléments épaissis, bien lignifiés, qui courent suivant toute la longueur des entre- nœuds et s'interrompent aux nœuds ; ils sont disposés sur tout le pourtour de la tige, tantôt assez régulièrement en cercle, au nombre d'une cinquantaine, tantôt plus nombreux et moins régulièrement disposés ; leur constance est un caractère spéci- fique fort remarquable, et on n'en rencontre de semblables chez aucune autre espèce du genre. Les faisceaux libéro-ligneux corticaux, entourés d'un endo- derme nettement caractérisé, sont toujours peu nombreux; on en trouve 4-6 de chaque côté, opposés aux côtés longs du cylindre central, et assez rapprochés l'un de l'autre. Le cylindre central, de section ovale rectangulaire, (fig, 3) est orienté de telle sorte que l'axe longitudinal de la section soit dans le plan qui passe par les nervures mé- dianes des feuilles; très sou- vent, les 1-2-3 cellules du parenchyme cortical voisin de l'endoderme, toujours bien caractérisé, et situées près de ce plan, sont épaissies et par- faitement lignifiées. Le cylin- dre central comprend : au centre, une lacune vasculaire assez large, entourée de tissu conjonctif, et dont les vais- seaux, comme dans les espèces précédentes, se retrouvent seule- ment aux nœuds ou dans les entre-nœuds très jeunes ; aux extré- mités, deux groupes libériens, formés de quelques tubes criblés avec leurs cellules compagnes; le tout est séparé de l'endo- derme par un péricycle bien net. On peut donc interpréter ce cylindre central comme formé par deux faisceaux libéro-ligneux à bois fusionné en une lacune Fig. 2. Cymodocea serrulata. — Coupe trans- versale de l'écorce d'une tige; deux faisceaux libéro-ligneux corticaux sont indiqués par des hachures (gross. 80). C. Sauvageau. — Stir la ù'ge des CymoàQcèç.s A se as. 211 vasculaire commune. Cette structure m'a paru constante dans les entre-nœuds longs, mais j'ai parfois rencontré, dans les entre- nœuds courts, deux dispositions différentes : tantôt, on trouve deux faisceaux libériens latéraux, nettement séparés des deux premiers et de même importance qu'eux; la section transversale reste ovale, allongée, mais est plus renflée; tantôt, on trouve trois faisceaux libériens, les deux faisceaux normaux restant à la place qu'ils occupaient précédemment, et le troisième corres- pondant à l'un des côtés longs ; la structure devient alors asymé- trique par rapport au plan qui contient les nervures médianes des feuilles. Ces variations, peu fréquen- tes, ne sont d'ailleurs que des exceptions. Comme dans les es- pèces précédentes, le cy- lindre central s'allonge transversalement au ni- veau des nœuds, pour donner la nervure mé- diane de la feuille ; les faisceaux corticaux, après s'être anastomosés entre eux, produisent les ner- vures latérales et les fai- sceaux corticaux du bour- geon s'il en existe un. Le cylindre central envoie aussi en même temps, et de chaque côté de l'origine de la branche qui devient la nervure médiane, une ramification grêle, qui m'a paru se re- dresser aussitôt pour se ranger parmi les faisceaux corticaux sans s'unir à eux. La tige du C. serrulata possède donc une structure bien par- ticulière; la disposition du parenchyme cortical est celle du C. œqiiorea, tandis que la forme et la structure du cylindre cen- tral sont celles des Cynwdocea de la section Phycoschœniis ; en- fin, les cordons fibreux lignifiés corticaux ne se rencontrent chez aucune autre espèce du genre. {A sîiivre.) Fig. 3. Cymodocea serrulata. — Coupe transversale du cylindre central d'une tige; /, t,... tubes cri- blés (gross. 220). 212 JOURNAL DE BOTANIQUE CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE DE LA FLORE DU TONKIN. Emimération des plantes de la famille des Lég^umineuses recueillies au Tonki7i par M. Balansa en i88^-Sp (Fin.) Par M. DRAKE DEL CASTILLO. 5. M. pruriens DC, Prodr., II, ^d?^; Baker, /. c, iSy; Environs de Tu-Phap (2261, 2262, 2263, 2264); roches Notre-Dame (2266); sans indication de localité (1192). Habite toutes les régions tropicales. PUERARIA. 1. P. phaseoloides Benth., injowni. Liiiii. Soc. IX, 12S; Baker, /. c.^ JPQ ,' Hemsley, /. r. , ipo. Ouonbi, baies et lieux herbeux (1188; 1195); Tankeuin (1194); Lang-Kok, MontBavi (2275); Tu-Phap(223i ; 2284); rive gauche de la rivière Noire, en face de Phuong-Lam (2282). Répandue dans l'Asie tropicale^ et la Malaisie. 2. P. Thunberg-iana Bentham, Le, /^^; Hemsley /. c, ipi; Ouonbi (1183); Tu-Phap (2277). Habite la Chine méridionale et le Japon. 3. P. sp. Tu-Phap (2278). 4. P. sp. Vallée de Baa-tai (2288). Canavalia. I. G. ensiformis DC, Prodr., 11^ 404; Baker, /. c, ipS; Hemsley, /. c, iç2. Ouonbi (1192); Tu-Phap (2270). Habite presque toutes les régions tropicales. Phaseolus. I. P. calcaratus Roxb., Hort. Beng.^ 54; Baker, /. c, 2o3; Dans les haies, Haïphong(ii87) et Tu-Phap (2276). Habite l'Inde^ Tlndo-Chine et la Malaisie. ViGNA. I. V. lutea A. Gr., Bot. Wilkes, I, 462; Baker, /. c, 20S; Hemsley, /. c, ip3. Deake DEL Castillo. — Contributions a l'étude de la flore du Tonkiii. 213 Tankeuin, ébouHs des anciennes carrières de marbre (12 13). Répandue dans toutes les régions tropicales. PACHYRHIZUS. I. P.ang-ulatus Rich., //^DC, Prodr., 11^ 402; Baker, /. c, 20'j; Hemsley, /. c, ip-f. Tankeuin, dans les haies (1181); Haïphong-, cultivé (1182); Tu-Phap, cultivé (2274); Lang-Kok, Alont Bavi (2279); Dong- Tom, près des Roches Notre-Dame (2280), Habite presque toutes les régions tropicales. PSOPHOCARPUS. I. P. tetrag-onolobus DC, Prodr., Il, ^(9J; Baker, /. c, 211; Hemsley, /. c.^ 1^4. Village muong de Man, entre Phuong-Lam, et Cho-bo (2235). Cultivée dans la plupart des régions chaudes de l'Ancien Monde. DOLICHOS. I, D. Lablab L., Sp. {éd. 1) 7^7/ Baker, /. c'., 210; Hemsley, /. c. Tankeuin, rochers calcaires (12 16). Habite les régions tropicales de l'ancien monde. Du NB ARIA. I. D. subrhombea HemsL, ïti Jotirn. Bot., iSyô, 20 j, et l. c, ipS. Ouonbi, dans les buissons (1185, 1186); Tankeuin (1229); Tu-Phap (2267). Habite la Chine et le Japon. Atylosia. 1. A. mollis Benth. PI. Jtmgh.^ 243; Baker, /. c, 2i3; Collines entourant Dong-Tom, près des roches Notre-Dame (2234). ^ Habite l'Inde, l'Indo-Chine et la Malaisie. 2. A. scarabaeoides Benth., /. c, 242; Baker, /. c, 21S; Hemsley, ï 11 Jour 11. Linn. Soc, Bot. XXII I^ ipS. Ouonbi, dans les lieux herbeux (1200); Tankeuin, dans les buissons 1201) ; Tu-Phap (2268). 214 JOURNAL DE BOTANIQUE Habite l'Asie tropicale, la Malaisie, Tîle Maurice et Mada- gascar. Rhynchosia. I. R. volubilis Lour.,/^/. Cochmch., 460; Hemsley, /. c, ip6. Ouonbi (1193); Hanoï (1209); Tankeuîn (1210). Habite la Chine méridionale et Tlndo-Chine. ERIOSEMA. I. E. chinense Vogel, PL Meyen., 3i; Baker, /. c, 2ip; Hemsley, /. c, ipy. Phocam (1261); Couaïnak (1262, 2232). Habite rinde, Tlndo-Chine^ la Chine méridionale, la Malaisie et l'Australie tropicale. Flemingia. 1. F. cong-esta Roxb., Hort. Beng., 56; Baker, /. c, 228; Hemsley, /, c, ip'j. Tankeuin (1207, 12 14); Vallée deBan-tou, près de Yen-Lang {2229). Habite les régions tropicales de l'ancien monde. 2. F. involucrata Benth., Pl.Jîingh. p. 246; Baker, /. c, 22p. Plaine de Chu (1257). Habite l'Inde, l'Indo-Chine, et Java. Dalbergia. 1. D. lanceolaria L. f., SiippL, 3 16; Baker, Le, 235; Hemsley, /. c, iç3. Forêts du Mont-Bavi (2289). Habite l'Asie tropicale. 2. D. monosperma Dalz., in Hook. Kew. Jotirn. Boi.^ II, J^/ Baker, /. c, 232; Hemsley, /. c. Tankeuin, sur les rochers calcaires {1202). Habite l'Asie tropicale, les îles PhiHppines, et l'Australie septentrionale. 3. D. sp. Environs de Hanoï (2184). Espèce voisine du Z>. yb/z'i^c-^^^ Wall,; mais ses feuilles sont plus ovales et les fruits plus étroits. Drakb DEL Castillo. — Coiitrlbutions à l'étude de la flore dii, Tonkin. 215 4. D. sp. Bords du lac situé derrière les roches Notre-Dame (2293). Semble différer du D. riinosa Roxb. par un fruit plus large. Derris. I. D. thyrsiflora Benth., injourn. Linn. Soc, IV, sttppL, 114; Baker, /. c, 246. Tu-Phap, dans les bois (2294); bois entre Yencaa et la rivière Noire (2296); bords du lac situé derrière les roches Notre- Dame (2297). Habite l'Inde et la Malaisie. PONGAMIA, I. P. glabra Vent., Jard. Mahu., t. 28; Baker, /. c, 240; Hemsley, /. c, 200. Bords de la rivière d'Ouonbi (1299). Habite les rivages tropicaux de l'Ancien Monde. BOWRINGIA. I. B. callicarpa Champ., ïn Hook. Kezo. Joitrii. Bot., IV, 7x5"/ Hemsley, /. c, 201. Dans les bois, à Tu-Phap (2248; 2249), et dans la vallée de Lang-Kok (2250). Habite la Chine méridionale. SOPHORA. 1. s. japonica L., Mani., ^^; Hemsley, /. c, 202. Hanoï, dans les jardins (2285). Habite la Chine et le Japon. 2. S. tomentosa L., Sp. (éd. i) , J7J; Hemsley, /. c, 20t,. Rochers calcaires de la baie d' Along (1297). Habite les rivages tropicaux en général. OrMOSIA. I. O. Balansse sp. nov. Foliola 5-7 elliptica (8-12 cent, longa, 3-5 lata) acula, breviter petiolulata, coriacea, supra glabra, subtus cinereo-tomentella. Flores ignoti. Racemi fructiferi folio aequilongi. Legumen corapressum ovato- obloDgum, 4-5 cent, longum, 2-3 latum) cinereo-tomentellum. Semina 1-2, magna. Environs de Tu-Phap, dans les bois (2178). 2i6 JOURNAL DE BOTANIQUE Espèce très-distincte des Onnosia du même groupe par la forme et la dimension de ses folioles et de ses fruits. Feltophorum. I . p. ferrugineum Benth. , FL Austi\, II, 2yp; Baker, le, 23']; Hemsley, /. c, 20^. Forêts de la vallée de Lang-Kok (2182; 2183). Habite l'Asie tropicale et l'Australie septentrionale. Mezoneuron. 1. M. cucuUatum W. et A., Prodr. 283; Baker, /. c, 283. Environs d'Haïphong (2143); vallée de Lang-Kok (2144). Var. grandis Heyne. Tu-Vu (2150). Habite l'Inde, l'Indo-Chine et la Malaisie. 2. M. pubescens Desf., l'n Mein. Mus. IV, 246^ t. 11; Baker, /. c, 23p. Tankeuin (1293); Tu-Phap (2149). Même distribution géographique que l'espèce précédente./ C^SALPINIA. 1. G. Bonducella Flem., ùi As. Res., XI, i3p; Baker, /. c, 234; Hemsley. /. c, 2o3. Tankeuin (1291; 1292). Répandue dans toutes les régions tropicales. 2. G. minax Hance, ni Journ. Bot. 1884^ 363; Hemsley, /. c. Tu-Phap (2145). Habite la Chine méridionale. 3. G. SappanL., 6)î>. {éd. 1), JcS'z/Baker, /. c, 233; Hemsley, /. c, 206. Tankeuin (1294). Répandue dans les régions chaudes de l'Asie et en Malaisie. Pterolobium. I. P. indicum A. Rich., FI. Abyss., I, 246; Baker, /. c, 23p. Tu-Phap, dans les bois (2156; 2157). Habite l'Inde, l'Indo-Chine et la Malaisie. Drake DEL Castillo. — Coiiéributious a l'étude de la flore du Tonkin. 217 Gleditschia. 1. G. australis Hemsley, /. c, 208, t. S. Hanoï (2158, 2159, 2160, 2161). Habite la Chine méridionale. 2. G. pachycarpa Balansa, Mss., in Hei^b. Mîis. Par. Forêts du mont Bavi, près de la pagode de Deïn-Touan (2162, 2163). Voisine de la précédente, en diffère par la forme de ses fruits. Cassia. 1. G. mimosoidesL., Sp. {éd. /), S'jç; Baker, /. c, 266; Hemsley, /. c, 210. Ouonbi, sur le bord des torrents (1300); Phocam (1301); Tu-Phap (2153, 2154). Habite presque toutes les régions tropicales. 2. G. pumilaLam., Dict., I, 620; Baker, /. c. Champs marécageux, en face de Tu-Phap (2155). Habite llnde, l'Indo-Chine, la Malaisie et l'Australie tro- picale. 3. G. Sophora L., Sp. (éd. 1) Jyp; Baker, /. c, 262; Hemsley, /. c, 211. Ouonbi, terrains vagues (1228). Répandue dans toutes les régions tropicales. 4. G. timoriensis DC, Prodr., II, ^çp; Baker, /. c, 265. Bois entre Thuong-Lam et Cho-bo (2152). Habite Tlndo-Chine, Ceylan, la Malaisie et l'Australie. BAUHINIA. I. B. baviensis sp. nov. Arbuscula ramis debilibus, fere glaberrima. Folia rotundato-ovata, latiora quam longiora (7-8 cent.), limbe petiolum fere duplo superante, basi truncato-subcordata, vix ad médium fissa, lobis subacutis, 11- nervia. Racemiaxillares, folio breviores,floribus 10-15 parvis (6-7 mill.) breviler pedicellatis, bracteisminutissubulatis. Calyx spathaceo-fissus, extus puberulus. Petala alba, lanceolata, glabra. Stamina fertilia 10. Legumen aegre (?) dehiscens, lineare-acutum (7 cent, longum, vix I latum) glaberrimum. Collines situées non loin de la rive gauche de la Rivière-Noire, en 2i8 JOURNAL DE BOTANIQUE face de Phuong-î>am (2136); village de Tchan-tiao, base méridionale du Mont Bavi (2137) ; Tu-Phap (2139). Voisine du ^, race7nosa Lam., cette espèce s'en distingue principalement ])ar ses o-rappes beaucoup plus petites. Les fruits semblent déhiscents. 2. B. bidentata Jack, z'n Malab. Misc.^ /, 76; Baker, /: c, Tu-Phap (2 131, 2132); bords de la rivière de Yen-Lang (2132 bis). Habite l'Indo-Chine, la Malaisie et les îles Philippines. 3. B. ferrug-inea Roxb., FI. Ind., II,33i; Baker, /. c, 283. Tu-Phap. dans les bois {2135). Diffère des formes types par ses feuilles entières ou à peine cordées à la base. Habite Tlndo-Chine et la Malaisie. 4. B. glauca Wall., Cat., n. SySS; Baker, /. c, 232; Hemsley, /. c, 212. Tu-Phap (2133, 2134). Habite la Chine méridionale, l'Indo-Chine et la Malaisie. 5. B. integrifolia Roxb., FI. Ind. II, 33i; Baker, /. c, 2'jp. Vallée de Lang-Kok (2140). Habite Tlndo-Chine. 6. B. pyrrhoclada sp. nov. Scandens, cirrhosa, in ramulis, pagina inferiore foliorum, inflores- centiis et calycihus dense rufo-tomentosa. Folia ambitu ovato-orbicu- lata (6-8 cent, lata), ii-nervosa, ultra médium fissa, lobis subacutis, basi cordata, petiolo quam limbum breviore. Racemi confertiflori, lon- giuscule pedunculati. Flores [2--^ cent, longi) brevissime pedicellati. Calyx 5-fissus, tubo vix ullo. Petala unguiculata extus sericea. Sta- mina 3-5. Ovarium dense villosum. Legumen ignotum. Village des Echelles, près de Than-Maï (1285). Rappelle par sa pubescence les espèces du groupe du B. Vahh'z'W. et A., mais s'en distingue par la forme de ses feuilles et de son inflorescence. y.B.sp. Langson (1287). Echantillons sans fleurs ni fruits. Drake dei. Castillo. — Co7ttribiitions a l'étude de la flore dîi Toitkin. 219 Lysidice. I. L. rhodosteg-ia Hance, in Jotirn. Bot., iS6i, 2pç; Hemsiey, Le, 2î3. Forêts du Mont Bavi (2 151). Habite la Chine méridionale. Tamarindus. I. T. indica L., Sp.', {éd. i), J^; Baker, /. c, 27J/ Hemsiey, /. c.^ 21^. Tankeuin, dans les jardins (2141). Répandue dans les régions tropicales de l'Ancien Monde. Saraca. I. S. indica L., Mani.., p3; Baker, Le, 2Jî. Vallée de Lang-Kok (2132). Habite l'Inde, l'Indo-Chine, et la Malaisie. Erythrophlœum . I. E. Fordii Oliver, in Hook. le. PL, XF, 7, /. i^op; Hemsiey, /, c. 214. Adde : Leguraen glabrum, oblongum (15 cent, longum; 3 latum), basi angustatum, apice vix inaequilaterum. Tankeuin (1281); Yen-Caa, près du poste de Bat-Bac (2165) Sontay (2164). Habite la Chine méridionale. EntadA. I, E. scandensBenth,,z;/i%'(9/è.yc'//r;^.^c/.,/F, JJ^/Baker, /. c, 28']; Hemsiey, /. c, 2i5. Vallée de Ban-ton, près de Tu- Vu (2130). Répandue partout sous les tropiques. Adenanthera. I. A.pavoninaL.,KS/. (^c<^. /y),^^^/Baker,/.r.,^^7;Hemsley, /. e., 21 S. Lin-con,près deQuang-yen (1302); forêts entourant le village deCam-Day, près de Bat-Bac (1177). Habite l'Asie et l'Océanie tropicales. Neptunia. I. N. oleracea Lour., /^/. coch., 8o4;'B2i\LQr, L c, 28S. 220 JOURNAL DE HOTANIQUE Mares, à Haïphong (1296) et à Hanoï (2 167). Répandue clans toutes les rég-ions tropicales. Albizzia. 1. A. Lebbek Benth., in Uook. Loiid.Joiirii. Bot., III., Sy; Baker, /. c, 2^8; Hemsley, /. c.,216. Mont Bavi (2179). Habite les régions tropicales de l'Ancien Monde. 2. A. lucida Benth., /. c, 86; Baker, /. ^., 2çp. Than-Moï (1288); vallée de Banton (2172); bords du ruisseau de Ven-Lang (2173). Habite l'Inde et l'Indo-Chine. 3. A. Milletii Benth., /. c, 8ç; Hemsley, /. r., 216. Tankeuin (1283, 2176); Ouonbi (1290). Habite la Chine méridionale. 4. A. myriophylla Benth., /. c, po; Baker, /. c, 3oo, Tu-Phap (2168). 5. A. stipula ta Poir.,<:'.i; Benth., z*;i Trans . Linn.Soc . XXX , 5'(5'c; Baker, /. c.^ Hemsley, /. c, 216. Dong-dang. collines incultes (1282); dans les bois à Tu-Phap (2179, 2170), et Léèké, près de Sontay (2171). Habite l'Inde et l'Indo-Chine. 6. A. sp. Bords des torrents à Ouonbi (1280). Voisine de VA. Alilleiii Benth., en diffère par ses gousses plus larges, plus minces, et de contour irrégulier. PiTHECOLOBIUM. 1. P. big-eminum Benth., inHook. Lond.Journ. Bot., III, 2op; Baker, /. c, 3o3. Forêts du mont Bavi (2298; 2299). Habite l'Inde et la Malaisie. 2. P. Glypearia Benth., /. c; Baker, /. c, 3o5; Hemsley, /. c, 216. Forêts du mont Bavi au-dessus de Van-Maou, vers 750 m. d'alt. (2175); Tu-Phap (2138, 2174). Habite la Chine méridionale, l'Indo-Chine, et la Malaisie. * Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 221 LICHENS DE CANISY (Manche) ET DES ENVIRONS i^Smie.) Par M. l'abbé HUE. 126. Lecanora sympagea Ach. — Sur le mortier des murs de l'église, du presbytère et du château de Canisy et de l'église de Saint- Ebremond-de-Bonfossé. C'est le Placodium callopismum var. Heppianum Malbr. Catal . Lich. Norm. Suppléin. p. 27 et Noie sur les Placodium p. 5, d'apiès les échantillons de son herbier. Les spores dans cette espèce sont élargies dans le milieu, elles prennent à peu près la forme d'un citron, comme dans le L. callopisma Ach. Le L. sympagea Ach. se distingue de ce dernier par les lobes de son thalle moins applatis à la circonfé- rence, plus convexes et moins exactement appliqués sur le substra- tum; tertile. Sur les murs du château de Canisy, on peut le récolter avec un thalle presque blanc, surtout au centre, tout pénétré par la chaux du mortier. Les spores mesurent, d'après M. Martindale Lecan. viuror. p. 363, en longueur 0,010-15 et en largeur 0,007-11 millim. ; les spermaties ont 0,004-6 sur 0,0006-8 millim. 127. Lecanora ciTRiN A Ach., Malbr. Catal. Lich. Norm. Supplém. p. 32 et Exsiccat. n° 378. — Commun sur les mortiers des murs; bien fructifié sur les murs des écuries et du potager du château de Canisy. 128. Lecanora incrustans Ach. — Patellaria iiicrustans DC, Lamy Catal. des Lich. de Cauterets et de Lourdes p. 42, — Sur de petits coussins de Mousses sur les murs des écuries du château de Canisy; les spores placodiomorphes sont longues de 0,011-13 ^^ larges de 0,006-7 millim. Cette espèce existe dans l'herbier de M. Mal- branche sous le nom de L. aurantiaca var. ruderum an L. incrustans DC, sans localité; mais il ne la cite dans son Catal. Lich. Norm. p. 190, que comme synonyme de Lecidea rupestris Ach., ce qui n'est pas exact. 129. Lecanora cerina (Ehrhr.) Ach. — Ce Z(?c:<7;/(?r^ n'est pas commun dans ce pays; et, quand on le rencontre, il est le plus souvent en petite quantité et avec des apothécies très espacées. Je l'ai récolté sur un Peuplier d'Italie dans le parc du château de Canisy ; sur un Peuplier blanc à Saint-Gilles ; sur un Platane à Canisy (Basse-Meille- raie) ; sur un Pommier à Canisy (le Boscq) ; sur un Frêne à Saint- Ebremond-de-Bonfossé (Ricquebourg) ; sur un cep de Vigne dans la même commune au hameau du Chêne ; sur un Sureau à Canisy et à Mesnil-Amey, et enfin sur du bois de Sapin avec des apothécies très pressées à Lessay, arrondissement de Coutances. 222 JOURNAL DE BOTANIQUE — Var. CYANOLEPRA (DC.) Nyl. Lt'ck. Scatid. p. 144. — Sur les schistes qui longent la voie du chemin de fer près de la gare de Canisy ; fertile. 130. Lecanora ferruginea (Huds.) Nyl., Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 140 et Exsiccat. n" 30. — Sur un Marronnier dans le parc du château de Canisy ; sur un Pin de Normandie à Canisy (le Boscq) ; sur un Orme à Canisy (avenue de l'église) ; sur des Chênes à Saint- Ebremond-de-Bonfossé (la Basse-Cour) et à Gourfaleur; sur de vieilles barrières à Canisy et à Saint-Ebremond-de-Bonfossé. Dans le bois de Soulles, sur des Hêtres, j'ai récolté une forme de cette espèce à thalle jaune comme dans le L. aurantiaca (Lighlf.), mais beaucoup plus mince et avec des apothécies rougeâtres, ayant parfois le bord noirci; elle me paraît être la f. sicbflavens Lamy Catal. Lich. Mont-Dore p. 61. — Vaj^. FESTIVA Ach. — Sur les schistes des murs du potager du château de Joigne à Saint-Gilles. 131 . Lecanora pyracea Ach, — Sur un Chêne à Saint-Ebremond- de-Bonfossé (la Basse-Cour) ; sur de vieilles poutres et sur l'argile qui les entoure dans un mur de bâtiment de ferme à Canisy (la Vérité). — Var. RUPESTRis (Scop.) Nyl., Malbr. Catal. Lich. Norm. p 34, Lich. murs d'argile p. S çX Exsiccat. n° 276. — Excessivement com- mun sur l'argile des murs des maisons et des bâtiments des fermes, ainsi que sur les petites pierres mêlées à Fargile. Les apothécies varient du jaune ["au rouge, selon qu'elles reçoivent plus ou moins les rayons du soleil. Les spores ont le plus souvent 2 loges plus ou moins écartées et parfois réunies par un tube axile ; on en rencontre çà et là qui sont i-septées; elles ont 0,013-15 millim. en longueur et 0,006-7 ^"^ largeur. La gélatine hyméniale devient bleue par l'iode, puis s'obscurcit ; quand l'excès d'iode est enlevé, elle apparaît bleue et les thèques sont brunes. 132. Lecanora holocarpa Nyl. Lich. Scand. p. 145; Z. pyracea var. holocarpa (Ach.) Malbr. Catal. Lich. Norm. Supplém. p. 34. — Sur les branches de la cime d'un Peupher d'Italie dans le parc et sur des gaulettes d'espalier dans le potager du château de Canisy, 133. Lecanora luïeo-alba (Turn.) Nyl. — Patellaria ulmicola DC; Malbr. Catal. Lich. Norm. Supplém. p. ^iZ- — Sur des Ormes dans le bois des Vaux sur les bords de la Joigne et dans les prairies à Saint-Ebremond-de-Bonfossé. Les spores, au lieu d'être placodiomorphes, comme dans le L. pyracea Ach. sont i-septées, longues de 0,009-10 et larges de 0,005-6 millim. 134. Lecanora viTELLiNA (Ehrhr.) Nyl,; Malbr. Lich. mursd'ar- Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 223 gile p. 8. — Commun sur les schistes des maisons et des bâtiments des fermes et sur ceux qui bordent la voie du chemin de fer entre Canisy et Saint-Lô. On le trouve aussi assez fréquemment sur les lin- teaux des portes et sur le bout des poutres dans les murs des habita- tions à Canisy (Alontmirel, la Hétaudière et la Vérité) et à Saint-Ebre- mond-de-Bonfossé (l'Aulnaie) ; je l'ai encore récolté sur des gaulettes d'espalier dans le potager du château de Canisy. Il est plus rare sur l'argile des murs, Canisy (le Breuil); mais parfois là on le voit sur le thalle d'autres Lichens crustacés. — F. Prevostii Dub. Bot, Gall. II, p. 663 ; Malbr. Lich. murs d'ar- gile p. 8. — Cette belle forme couvre souvent de grands espaces sur les murs d'argile des habitations et des bâtiments des fermes ; elle est commune partout. Thalle vitellin ou jaune verdâtre, granuleux assez épais ; apothé- cies concolores, larges de 0,5-1 millim., à bord couronné par de petits granules thallins et à disque devenant très souvent noir. La potasse rougit parfois un peu le thalle et toujours le bord de l'apothécie ; mais cette réaction est loin d'être aussi intense que celle qui est produite par le même réactif sur les Physcia à thalle jaune et sur les Leca7îora du groupe du Z. cerina Ach. ; elle n'est jamais pourpre, et elle est même plutôt orangé foncé que rouge. L'épithécium n'est jamais changé par ce réactif. Les thèques sont polyspores, et les spores sont très variables, même dans une seule apothécie; elles sont oblongues, droites ou un peu courbées, simples ou i-septées ou encore à loges écartées l'une de l'autre, d'une largeur égale dans toute leur longueur ou une loge est plus large que l'autre; elles mesurent 0,012-15 sur 0,006-7 millim. L'iode rend la gélatine hyméniale bleue, puis d'un brun vineux; cette dernière teinte subsiste après l'enlèvement de l'excès d'iode. 135. Lecanora xanthostigma (Pers.) Nyl. Lich. Lapp. orie?it. p. 130; Malbr. Catal. Lich. Norm. Supplé/n., p. 31; L. citrina^id.x. xanthostigma Ach. — Sur un Pommier à Canisy (ferme de la Ména- gerie) ; fertile. 136. Lecanora laciniosa (Duf.) Nyl. — Physcia candelaria Nyl., Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 115 et Supplém. p. 25. — Fertile sur les schistes d'un bâtiment de ferme à Canisy (la Hétaudière) ; stérile et abondant sur les rochers schisteux de la Falaise à Agneaux. Ce Lecanora a parfois une certaine ressemblance avec le Physcia lychnea. Nyl. ; l'absence de réaction sur le thalle permet de l'en distin- guer immédiatement. 137. Lecanora exigua (Ach.) Nyl. — Sur les schistes des murs du potager du château de Canisy, de vieilles maisons à Canisy (les Bor- 224 JOURNAL DE BOTANIQUE deaux et à Saint-Gilles (Trompe-Souris) ; sur des gaulettes d'espalier, avec des apothécies très nombreuses, oblitérant presque le thalle dans le potager du château de Canisy, sur l'extrémité des poutres dans le mur d'un bâtiment de ferme à Canisy (la Vérité). Le thalle d'un blanc cendré, insensible à l'action de la potasse, est très mince dans les échantillons saxicoles, plus épais dans ceux que j'ai récoltés sur les vieux bois; les apothécies, réunies par petits grou- pes ou dispersées, ont le disque d'un brun noir, d'abord plan, puis convexe, excluant presque le bord, qui est ordinairement entier ; spores brunes i-septées, longues de o,oi 1-13 et larges de 0,006-7 millim. La gélatine hyméniale devient bleue par la potasse, puis est brunie et elle demeure telle après l'enlèvement de l'excès de ce réactif — F. Friesiana Malbr. Lic/i. murs d'argile p. 9; Exsiccata n° 32 ; Lecanora Friesiana Dub. Bot. G ail. p. 669. — Très commun sur les murs d'argile des habitations et des bâtiments, aussi bien sur l'argile elle-même que sur les petits fragments de schistes qui y sont mêlés. M. Nylander dans le Bull. Soc. bolaniq. France XIII (1S66), p. 240, nomme ce Lichen L. sophodes var. exigua Ach. (terrestris). Néanmoins, je crois pouvoir lui conserver, à l'exemple de M. Mal- branche, le nom de Duby, non seulement à cause de sa station, mais encore pour son aspect un peu différent de celui du L. exigua (Ach.). Le thalle du L. Friesiana Dub. est presque toujours ochracé, jau- nâtre, à peu près de la couleur de l'argile; j'ai pu en examiner de fort nombreux échantillons et je ne l'ai vu avec un thalle cendré qu'une seule fois sur un mur d'argile très ombragé. Souvent aussi les spores sont un peu plus grandes que dans le type; elles ont 0,013-15 sur 0,007-8 millim. Déjà dans son Prodr. Lich. Gall. et Alger, p. 93 (1856), M. Nylander avait dit que le Lecanora Friesiana est la forme terrestre du L. sophodes Ach. ; ces déterminations sont du reste pos- térieures au Bota7iicon gallician, qui a paru en 1830. Cette forme est très abondante sur les murs d'argile à Saint-Aubin-Celloville, canton de Boos, Seine-Inférieure. (A Sîiîvre.) CHRONIQUE. Nous avons le regret d'annoncer à nos lecteurs la mort de M. F. Herincq, garde des collections botaniques du Muséum, décédé le 15 juin, à l'âge de 71 ans. \-^ Association française pour l'avancement des Sciences, tiendra son prochain Congrès à Marseille, le 17 septembre. Pour répondre au désir exprimé par le Conseil de l'Association de voir signaler un sujet spécial à l'attention de chaque section, M. Ed. Bureau, président de la section de Botanique, a préposé de re- chercher quels sont les inciUeurs modes d'installation pour les différc7ites sortes de collections botaniques , au double point de vue de la conservation des échan- tillons et de la facilité des études. Chacun, d'ailleurs, reste libre de présenter à la section les travaux qu'il voudra, à quelque branche de la Botanique qu'ils appar- tiennent. Le Gérant: Louis Morot. Paris. — J. Mersch, imp. 22, PI. Denfert-Rochereau. 5" ANNÉE. N" 14- 16 JUILLET 1891. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. CONl^RIBUTIONS A LA MONOGRAPHIE DES PIXGUICULACÉES EUROPÉENNES. I SUR UN NOUVEAU PINGUICULA DU JURA FRANÇAIS « PINGUICULA RE U TE RI GENTY s ET SUR QUELQUES ESPÈCES CRITIQUES DU MÊME GENRE Par M. P. -A. GENTY. Au moment où la préparation de nouvelles Flores de France appelle particulièrement l'attention des botanistes sur les espèces nouvelles pour la flore de notre territoire national, j'ai pensé qu'il était opportun et de mon devoir de monographe (i) de I. Les lecteurs de zo. Journal ont appris, par une Note insérée par son obli- geant Directeur à la Chronique du Numéro du 1" Janvier dernier, que je pré- pare actuellement une Monographie illustrée des Pinguicula e^iropéens et plus particulièrement français. Ce travail, pour lequel j'ai sollicité et je sollicite encore le concours indispensable de tous mes confrères, me paraît répondre à un besoin réel, car les Finguicula sont encore très imparfaitement connus, faute d'avoir été l'objet d'une étude spéciale. La seule monographie qui, à ma connaissance, en ait été faite jusqu'ici, est celle de A. de CandoUe, dans le Prodoimcs (t. VHP, 1844), mais, comme la plupart des monographies de cet important ouvrage, celle-ci n'est guère qu'une ébauche déjà ancienne et fort incomplète, qui ne satisfait plus aux exigences de la phytographie actuelle. Si les espèces du genre Finguicula, l'un des plus beaux et des plus intéressants de notre flore, sont encore très mal connues, comme il est facile de s'en convaincre en consultant les auteurs où elles sont mal décrites et les herbiers où elles sont rarement bien nommées, c'est parce qu'elles ont été étudiées jusqu'à ce jour, plutôt dans les herbiers à l'état sec, que dans la nature à l'état de vie ; or, il est extrêmement difficile, pour ne pas dire impossible, d'apprécier les caractères de ces plantes succulentes et délicates après qu'elles ont été soumises à la dessiccation qui les altère au point de les rendre souvent méconnaissables pour l'œil même le plus exercé. Il est donc indis- pensable, pour arriver à une connaissance exacte et complète des curieux végé- taux dont je parle, de les étudier tous sur le vif et autant que possible compara- tivement. Malheureusement, de semblables conditions d'observation sont à peu près irréalisables dans la nature sauvage et la seule ressource que l'on ait d'y suppléer consiste à soumettre simultanément à la culture toutes les espèces, races, variétés et formes de Finguicula que l'on peut arriver à se procurer durant une série d'années : c'est ce que j'ai entrepris de faire. Outre que ce procédé a l'avan- 226 JOURNAL DE BOTANIQUE faire connaître sans plus tarder un très remarquable Pingm'cnla , encore inédit, observé par moi dans le haut Jura méridional français, du département de l'Ain, Ce PiiigiiiciLla ^ jusqu'à ce jour complètement méconnu des phytographes, ne saurait être rapporté à aucune des espèces du genre actuellement décrites, et il se différencie de celles dont il se rapproche le plus par des caractères morphologiques telle- ment importants qu'il est impossible d'avoir le moindre doute à l'égard de son autonomie spécifique incontestable. Parmi les auteurs jurassiens, un seul paraît avoir eu certai- nement connaissance de ce beau Pingtii'ciila : c'est Reuter, mais, faute sans doute d'un examen suffisant, ce savant botaniste n'y a vu qu'une variation picùirale sans importance du Pïngîucula grandiflo7'-a Lamk. Voici effectivement ce que dit Reuter, rela- tivement à cette variété, dans son Catalogue des plantes vasctt,- laires des environs de Genève (i). « P. grajidfflora Lamk ^^. pallda Gaud. (2). Dans les bois près de Lavatey et près du Reculet, sur la montagne d'AUemogne (3). Corolle lilas mar- quée à la gorge d'une belle tache violette. » Or, malgré le laconisme de ce renseignement, j'ai la certi- tude qu'il se rapporte exactement à la Grassette que je vais tage de permettre d'observer à loisir, et à toutes les phases de leur vég-étation, les plantes qui y sont soumises, il donne aussi la facilité de les décrire très minu- tieusement et d'en faire exécuter des dessins ou des peintures très soignés, à l'aide desquels peuvent être obtenues des planches très instructives. On m'objec- tera que la culture est susceptible d'apporter, chez les végétaux qui y sont sou- mis, des modifications morphologiques et physiologiques importantes qui peuvent entraîner à commettre de graves erreurs d'interprétation;, à cela je répondrai que les Pingiùcula, plantes hygrophiles et insectivores, peuvent être cultivés sur un substratum sans grande influence, tel que la mousse humide, par exemple, et que dans ces conditions d'existence ils ne subissent que d'une façon négli- geable les modifications culturales qui, chez la plupart des autres plantes phané- rogames, peuvent être très profondes, en raison de leur plus ou moins grande adaptation à un milieu de culture qui, quelque précaution que l'on prenne, diffère ordinairement de celui dans lequel elles croissent à l'état spontané. Je m'empresse d'ajouter, du reste, que si mes cultures de Pinguicula doivent m'ètre d'un gran 1 secours pour atteindre le but que je poursuis, leurs résultats seront toujours con- trôlés par des observations faites sur des plantes spontanées. Les lignes qui précèdent sont une réponse aux objections qui m'ont déjà été faites et qui pourraient m'être encore formulées par quelques-uns de mes con- frères. 1. Cf. Reuter, Cat.pl. vasc.env. Genève, éd. 2 (:86i), p. 179. 2. Je cite textuellement, mais fais remarquer que ce nom de variété est de Reuter et non de Gaudin, car, on le verra plus loin, ce dernier auteur n'a désigné que par la lettre 5, sans la nommer, la variété dont il est ici question. 3. La montagne ^Alleniogne n'est qu'une dépendance du Reculet. p. -A. Genty. — Sur les Piiiguicidacees européennes. 227 décrire, parce que celle-ci a bien en effet une corolle li'las mar- quée à la gorge d'une belle tache violette , et parce que je l'ai observée précisément à cette localité de Lavatey (i) où Reuter indique lui-même sa var. pallida. Ce qui a lieu de surprendre, c'est que cette variété, dont rétablissement remonte cependant aune trentaine d'années, n'ait pas attiré depuis l'attention des botanistes jurassiens, tels que Godet, Alichalet et Grenier, qui l'ont complètement négligée et passée sous silence dans leurs travaux sur les plantes des ]\Ionts-Jura. Cariot est, à ma connaissance, le seul floriste qui, depuis, ait mentionné cette var. /^///«Vz, en reproduisant textuel- lement, dans les dernières éditions de son Étude des fleurs (2), ce qu'en avait dit Reuter dans son Catalogue. Hors de là, il n'est question nulle part de cette cin-ieuse variété, pas plus chez les auteurs suisses que chez les auteurs français. Toutefois, il importe de faire remarquer, à titre historique, que, bien avant Reuter, Gandin semble avoir également connu la plante en question, car on trouve dans son Flora helvetica (3) un PiugiLicîda loiigifoli'a, var. [î, qui paraît concerner le Pinguî- cula observé par Reuter et par moi ; mais le témoignage de Gaudin, moins précis que celui de Reuter, n'offre plus la même garantie d'authenticité. Le passage du Flora helvetica auquel je fais allusion, est ainsi conçu : « PinguictilalongtfoliaY)ç.Q..{\) 1. Cette localité, située à 1267 mètres d'altitude sur la grande route de Gex à Morez, par Les Rousses, à 4 kilomètres environ du Col-de-la-Faucille, et à p^u près à même distance du point le plus rapproché de la frontière suisse, se com- pose de l'agg-lomération de quelques maisons seulement. Dans le présent travail, j'ai conservé pour le nom de ce hameau l'orthographe admise par Reuter, mais la plus généralement adoptée par les cartes et les guides est celle-ci : La Vathy. 2. Cf. Cariot, Etude des fleurs, éd. 7 (1884), p. 593, et éd. 8 (1889), p. 645. — Dans cette dernière édition, revue par M. le D' Saint-Lager, la var. pallida Reut. est mentionnée sans indication de localité. 3. Cf. Gaudin, Flora helvetica, I (1828), p. 46. 4. Le Finguicula longifolia Gaudin (loc. cit.), qu'il ne faut pas confondre avec l'espèce pyrénéenne du même nom décrite par de CandoUe dans sa Flore française (III, p. 72S), en 1805, est une plante assez problématique que les auteurs modernes rapportent généralemennt soit au P. leptoceras Rchb. (non moins pro- blématique!), soit au P. grandiflora Lamk. D'après la description très imparfaite donnée par Gaudin (loc. cit.), il est impossible de savoir exactement quelle est la plante dont il a voulu parler, mais on peut arriver à s'en rendre compte en exa- minant quelles sont les espèces qui croissent dans les localités où cet auteur indique son P. longifolia. Gaudin (loc. cit.) signale cette plante seulement dans le domaine jurassique, au jiiont de Thoiry, à la Cornée et au Chasseron, ces 228 lOURNAL DR BOTANIQUE p. CoroUa albida vel dilutissime violacea macula triangulari saturatiore. » « p-. in M. TJwiry » (i). Cette courte diagnose a la même signification que celle donnée par Reuter pour sa var. palli'da, sauf qu'elle comporte une variation à fleurs blanches, non citée par lui et qui n'a peut- être rien à faire avec la plante désignée principalement dans les deux diagnoses; quant à l'unique localité attribuée par Gaudin à sa var. 3, elle est également citée sous un nom synonyme, par Reuter. N'ayant jamais vu la plante du Reculet, dont il est ici question, j'ignore si elle peut être identifiée avec celle qui a fait l'objet de mes recherches. Aussi, bien que l'illustre auteur du Flora helvetica soit peut- être le premier auteur qui ait mentionné le curieux Pi}ig7ncida obj et de ce mémoire, me semble-t-il plus prudent et plus logique, pour les raisons que je viens de fournir, d'en attribuer sinon la découverte, du moins la première notion précise, à Reuter, qui le délimita nettement comme variété et lui imposa un nom. deux dernières stations dans le Jura neuchàtelois; or, la plante du mont de Thoiry ou du Reculet, comme on voudra, qu'il dit avoir récoltée lui-même fré- quemment et que j'ai également recueillie, est le P. gra?idiflora Lamk. ! iden- tique à celui des environs de Grenoble. Quant au Pinguictila de la Cornée et du Chasseron, c'est une variété grandiflore du P . vulgaris L. (et auct.), rapportée par Godet {Flore du Jura^ 1852, p. 569), à la var. alpicola Rchb., dont il sera question plus loin et qui n'a en tout cas rien à faire avec le vrai P. grandifiora Lamk. du Jura méridional. Mais ce qui complique la question, c'est que l'auteur du Flora helvetica y décrit à la suite de son P . longifolia Gaud. un P . grandi- fiora Lamk. qui paraît bien être la plante ainsi appelée par Lamarck et par la majorité des auteurs; Gaudin n'indique pas cette dernière espèce dans le Jura, il ne la signale que dans les Alpes dit. Valais et au Saint-Gothard ; or, la plante valaisanne que je n'ai encore vue que sèche, à la vérité (leg. prof. P. Morthier, e Simpronio!), ne me paraît pas différer de celle du Jura méridional, avec laquelle elle est du reste complètement identifiée par tous les auteurs récents. Le vrai P. grandifiora Lamk. est trop répandu dans la région alpestre du Jura méridional, et notamment sur le Reculet si souvent visité par Gaudin, pour qu'on puisse supposer que cet illustre botaniste ne l'ait pas connu; aussi est-on obligé d'admettre qu'il a commis à l'égard des Pinguictila du groupe dont je parle une complète confusion des espèces, qu'il' a décrites et délimitées d'une façon tout-à-fait fantaisiste. Bref, le P. longifolia Gaudin est pour moi une de ces conceptions spécifiques artificielles qui n'existent que dans l'imagination de leurs auteurs, aussi est-il impossible de donner ce nom comme synonyme d'aucun autre ; en effet, d'après ce que nous venons de voir, le P. longifolia Gaudin, renferme vraisemblable- ment en partie, les P. vulgaris L. var. alpicola Godet, P. grandifiora Lamk. et P. Reuteri Nob., ici décrit (comme var. fi.), auxquels il faudra peut-être encore ajouter le P. Uptoceras Rchb. I. Gaudin et les anciens autesrs nommaient Mont de Tkoiry, du nom du vil- lage à la base de son versant sud, la montagne jurassique aujourd'hui bien connue sous le nom de Recîilet (ait. 1720 m.). p. -A. Genty. — Suy les Piiigtticitlacées européennes. 229 C'est donc à la mémoire du regretté Reuter (i) que je me fais un devoir de dédier ce nouveau Pingiucula. Je vais donner maintenant deux descriptions du nouveau Pinguicida ReztteriVioh.., d'abord une diagnose latine, ensuite une description française à l'adresse des botanistes, malheureu- sement trop nombreux, peu familiers avec la langue scienti- fique. Pinguicula Reuteri Genty, nov. sp. — PI. III. P. grandïflora Lamk., var. â. pallida Reuter, in Cat. pi. vase. env. Genève, éd. 2 (1861), p. 179! — Cariot, Etude des fleurs, éd. 7. p. 593, et éd. 8, p. 645 = P. loiigifoh'a Gaudin (non Ramond, ap. DC.) var. ^. (pro max. part.), in Flora helvetica^ t. I (1828), p. 46. DIAGNOSE LATINE Planta perennis propagidi/era, radice brevissima fibrosa fibris nuraerosis filiformibus \ foins 5-8, omnibus radicah'bus vos\x- latis exterioribus patulis, interioribus plus minus erecto-patulis, pinguibus, pallide viridibus, sessilibus (vel in petiolum hypo- geum vaginiformem plus minus longe attenuatis geniculatisque), \3it& ovati's ellipticisve, 3-5 cent, longis, i 1/2-3 cent, latis, obtu- sissimis, apice rotundatis, marginibus integerrimis, plus minus revolutis, superne glanduloso-viscosis et quasi oleo unctis, vix canaliculatis, inferne laevibus, obtuse carinatis ; scapi's 1-3, cen- tralibus, rectis, aphyllis., crassiusculis, teretibus, Icete viridibus, glanduloso-viscosis, modice elongatis (6-12 cent.), apice arcu- atis, post anthesin erectis, tmifloris ; floribiis nutantibus bila- biatis, c<7/}'c/<5//.y Isete viridibus, glandulosis, sepalis anterioribus 3, distinctis, ovatis, obtusis divergentibus, posterioribus 2, in I. Reuter (Georges-François), né à Paris le 30 novembre 1805, mort à Genève le 23 mai 1872, directeur du jardin botanique de cette ville et conservateur des herbiers Boissier, fut aussi l'ami fidèle et le collaborateur assidu de cet éminent botaniste aux nombreux travaux duquel il prit une grande part. Savant aussi modeste que distingué, Reuter a bien mérité de la flore du Jura qu'il étudia avec prédilection; habitant Genève, il explora principalement, et avec le plus grand succès, la partie des monts Jura proche de cette ville et y fît de nombreuses et importantes découvertes, en grande partie consignées dans son consciencieux Catalogue des plantes vasculaires des environs de Genève qui eut deux éditions, la première en 1832, avec supplément en 1843, la seconde en 1861. Son magni- fique herbier appartient aujourd'hui à M. William Barbey, gendre d'Edmond Boissier, qui le conserve précieusement dans son richissime musée botanique. 230 JOURNAL DR BOTANIQUE unum saepissime plus minus longe basi coalitis ; corolh's magiiis, calcaratis, 28-35 "■'iH- longis (calcare accepto), 18-25 mill. latis, aeque longis ac latis (calcare excluso), labiis inœqualibus labio superiore bifido, lobis obovatis, divergeiitibiis^ distinctis {Jiaitd sese obiegentibiis)^ erectis, subretroflexisve, vix longioribus quam latioribus apice subrotundatis, obtusissimis, marginibus subundulatis, labio inferiore trifido, lobis subpatentibus roUin- dato-siibqiiadratïs sive diametro transversal! verticalem sequante late ïinbrïcaiis, apice retiisfs, marginibus luidîtlaiïs, lobo medio lateralibus paulo longiore ; tubo veniricoso, late infundi- buliformi, basi truncato subsaccato, fauce dïlatata^ rotundato- subquadrata, haitd consiricia; calcare incHiiato subpendulove, recto, crassiusculo, subulato, obtuso, cylindraceo, reliqua coroUa, breviore ; capsîdis viridi-flavis, erectis, ovoïdeo-siibconïcis ^ obtusis obscure siLbietragonis ; seminibiis numerosis minutissimis, oblongis, reticulato-alveolatis. CoroUa pulcherrima, pallide lïlacina (in alabastro violacea) fauce palatoque macîila triangulari circulove intense purpiireo- vwlaceo picta ; tubo intus albido, lineis violaceis barbatisque striato; calcare lilacino. Species ab omnibus distinctissima, affmis PingniciUas gran- diflora? Lamk., a qwa. pî'chira corollœ, lobis sîibquadratis , tubo dilataio, fauce Jiaitd consirz'cta, calcare inclinaio, capsula subte- iragona praesertim differt. Habitat in montibusy?/?'i7>S'i'z*meridionalis, in muscosishumidis ad marginem sylvae abiegnae, secus viam, inter loca gallice La Faucille et Lavatey dicta, altitudine 1300 m. (Reuter, loc. cit.!, Genty, 1884-1887-1888 !) — Etiam in monte TJioiry (Re- culet), teste Reuter, loc. cit., ex. Gaudin, loc. cit. Floret Julio. DESCRIPTION FRANÇALSE Plante vivace , pi'Opagnb'fère , à souche cespiteuse , très courte, en forme de plafeati, pourvue de nombreuses pseudo- t-hizes filiformes cadugîies, à feuilles toutes radicales en rosette, au nombre de 7-8, les extérieures étalées sur le sol, les inté- rieures plus ou moins étalées, dressées, toutes charnues, d'un vert jaunâtre tendre, sessiles, ou plus ou moins longuement atténuées et coudées en pétiole vaginiforme hypogé, largeutent r,-A. Genty. — Sur les Pingnictilacées européennes. 231 et régulièrement ovales-elliptiqties , longues de 3-5 cent., larges de I cent. 1/2 à 3 cent., très arrondies au sommet, et très obtuses, à face supérieure indistinctement nerviée, légèrement canaliculée, recouverte de nombreux poils glanduleux très courts, exsudant un liquide visqueux très abondant lubréfîant sa surface ; à face inférieure lisse relevée par une carène obtuse peu saillante, à marges plus ou moins fortement revolutées. Hampes de i à 3, radicales, médiocrement allongées (6-12 cent.), partant du centre de la rosette, droites, fermes, cylindriques, robustes, aphylles, glanduleuses-visqueuses, d'un vert clair, arquées au sommet vers la fleur, puis redressées après l'anthèse, toujours iinifloj^es. Fletirs penchées horizontalement, bilabiées, à calyce d'un vert tendre,, glanduleux, à 5 sépales, les trois anté- rieurs distincts, divergents, ovales-obtus, les 2 postérieurs étant habituellement plus ou moins longuement soudés entre eux à la base. Corolles grandes éperonnées, longues de 28-35 miH- (0 avec réperon, larges de 18-25 mill., anssi larges qtte longues sans l'éperon, à lèvres très inég-ales, la supérieure bifide, à lobes obovales, noncoîitigns divergents de la base au sommet, dressés ou plus ou moins réfléchis en arrière, à peine plus longs qjie larges, très obtus et subarrondis au sommet, à bords faiblement ondulés ; lèvre inférieure trilobée à lobes presque étalés très largement obovales siLborbictdaires et presqîte carrés dans lettr pourtour, aussi larges que longs, largement imbriq?iés , rétus au sommet, à bords plus ou moins fortement ondîilés ; le lobe médian dépassant peu les latéraux ; tube de la corolle largement infundibuliforme, ventrîi^ tronqué et bossu vers l'éperon, à gorge très dilatée, à ouverture suborbic7ilaire-carrée; éperon roÔ7iste, subulé cylindracé, obtus, d'abord falciforme et ^^;/(f^;// parallè- lement à la hampe avant l'épanouissement, puis droit, mais plus ou moins fortement z;^^//;// pendant l'anthèse et jusqu'à la chute de la cox:oVl&^ ja7nais dans le prolongement de celle-ci dont il égale des deux tiers aux trois quarts du reste (2). Capsiiles 1. Ces dimensions moyennes, déjà considérables par rapport à celles des autres parties de la plante, peuvent encore être dépassés, et il n'est pas très rare de rencontrer des corolles atteignant jusqu'à 40 millimètres de longueur totale. 2. Chez les échantillons desséchés, par suite sans doute de la compression exercée sur la corolle, le robuste éperon du P. Reuteri Nob. se présente ordinai- rement sous forme d'un doigt de gant pendant parallèlement à la hampe, ce qui permet de distinguer à première vue cette espèce en herbier où sa corolle devient rougeàtre. 332 JOURNAL DE BOTANIQUE bivalves, d'un vert Jaune, dressées, obtuses, ovoïdes-coniques ^ obsctivévteiit conipriinées-sîibtétragones, à section transversale sublosangique ; gi'aines très nombreuses et très petites, oblon- gn&s-fusî'fonnes , à testa fauve, finement réticulé-alvéolé. Corolle très belle, d'un lilas-inaîive tendre à l'anthèse (d'un violet 2issez foncé dans le boîiton!)^ marquée à la gorge e.\. au palaïs d'un anneau violet s'élargissant sur l'onglet des lobes inférieurs, du médian principalement, en une macule d'un beaîL violet-pourpre foncé ; X-vikiÇ:. lilas extérieurement, blanchâtre inté- rieurement, et strié de lignes violettes émanant principalement des macules ; gorge çx tube brièvement barbus à poils articulés pluricellulés ; éperon d'un lilas vineux. Hab. — La région alpestre du Jura méridional français (dé- partement de Y Aiji) : près du col de la Faucille, sur le bord de la route des Rousses à la lisière de la forêt de Sapins, entre le col et les maisons de Lavatey, sur une pente moussue et humide tournée au nord et située à environ 1300 mètres d'altitude. Très abondant en cet endroit, mais sur un espace assez restreint, en société des Tojîeldia calyculata Wahlbg, Bartsia aipina L. Vei'onica aphylla L.^ etc. (Reuter /c*;. cit.\ Genty, 1884-1887- 1888!) D'après Gaudin et Reuter (loc. cit.), existerait en outre sur la montagne d'Allemogne, près du Reculet, où je ne l'ai point observé personnellement. Fleurit en juillet. Ce n'est pas d'après l'examen de quelques exemplaires des- séchés ou vivants, étudiés à la hâte, que je suis arrivé à distinguer spécifiquement le Pingiiictila R enter i'^oh.., et que j'en ai établi les longues et minutieuses descriptions qui précèdent ; non seu- lement je l'ai étudié sur place plusieurs années et à diverses époques, mais encore j'ai tenu, avant de le publier, à le soumettre pendant quelque temps à l'expérimentation culturale, d'une grande ressource en pareil cas et le meilleur des critérium spé- cifiques. J'ai donc rapporté ce Pinguicîtla vivant, du Col de la Faucille, dès 1884, pour le cultiver chez moi, à Dijon; depuis cette époque, je le conserve et l'observe; chaque année je le vois fleurir abondamment, se reproduire par graines et par pro- pagules et cela, sans qu'il m'ait été possible de noter la moindre p.- A. Gentv. — Sur les Pinguiciilacces europi'ennes. 233 défaillance dans la fixité de ses caractères distinctifs, aussi bien chez les sujets directement originaires du Jura que chez ceux qui en sont issus dans mes cultures. Je suis donc pleinement en droit de considérer cette plante comme une excellente espèce. Le mode de végétation des Pinguicules en général étant encore actuellement à peine connu, je pense qu'il ne sera peut- être pas sans intérêt d'exposer ici, dès aujourd'hui, celui du Pùtgiikula Reitterï ^oh . ^ en particulier, et tel qu'il ressort des nombreuses observations que j'ai faites, en toutes saisons, sur cette espèce. Ces renseignements biologiques seront aussi un utile complément aux descriptions que j'ai données plus haut. Sa floraison terminée, soit vers la fin de mai ou le commen- cement de juin sous le climat de Dijon, dans le courant d'août, sous celui du Haut-Jura, le Pïiigîiicula Rettteri Nob. continue à végéter le reste de l'été ; vers le commencement de l'automne, les feuilles formant sa rosette radicale jaunissent et se détrui- sent assez rapidement ; alors apparaît au fond de la dépression axiale de la rosette, entre les pétioles hypogés des feuilles en voie de destruction, un gros bourgeon de 10 à 15 millimètres de diamètre chez les sujets robustes, largement ovoïde-couî'qite , obtusément trigone, ventru en son tiers inférieur, pointu et régulièrement conique au sommet. Ce curieux bourgeon, unifor- mément d'un beau vert, est constitué par un plus ou moins grand nombre de petites feuilles, fermes, triangulaires, aiguës, étroi- tement imbriquées et serrées les unes contre les autres ; une section longitudinale dudit bourgeon permet de constater que les feuilles squamiformes qui représentent sa masse principale, et décroissent de la périphérie au centre, sont au nombre de 8-15 environ et qu'elles protègent, au milieu et à la base du bourgeon, un axe végétatif très réduit, le tout reposant sur une souche extrêmement courte, en forme de plateau, garnie de pseudorhizes fihformes nombreuses ; ces pseudorhizes , de même que chez la plupart des plantes pourvues de véritables bulbes, ne sont pas persistantes; elles se renouvellent à chaque période végétative de la plante qu'elles ont pour mission de fixer, de sorte que celle-ci, à l'époque de ce renouvellement (premier printemps), se trouve momentanément sans aucune attache avec le sol. Le bourgeon que je viens de décrire sora- sommairement est un bourgeon hibernant, une sorte de psetido- 234 JOURNAL DE BOTANIQUE biilbe qui représente alors toute la future plante de l'été suivant ; à l'aide du microscope, ou simplement d'une forte loupe, on peut déjà distinguer dans sa masse toute la série des organes qu'il développera successivement et même, en son centre, un très petit organe punctiforme hyalin qui n'est autre que le rudiment pri- mitif du boiirgcon-bnlbe destiné à succéder à celui dont nous venons d'étudier la constitution. Celui-ci a commencé à se déve- lopper activement sitôt la fructification efïectuée et s'est accru rapidement, au point d'avoir acquis toute sa taille lorsque sur- vient la destruction de la rosette radicale qui le dissimulait. Toute la mauvaise saison, ce bourgeon expectant restera inerte, enfoncé au fond de la cavité tubulaire laissée dans la mousse ou le terreau par le passage des pétioles hypogés des feuilles de la rosette préexistante; ce n'est qu'au printemps qu'il entrera en évolution : alors ses petites feuilles coriaces et triangulaires s'amolliront, s'écarteront, s'allongeront et finalement produiront une rosette radicale semblable à celle de l'année précédente, et ainsi de suite pendant une série d'années (i). Si la nature, à l'aide du. psetido- bulbe dont je viens de parler, assure l'existence future de l'individu qui le produit, elle veille encore à sa propagation autrement que parles graines. En effet, à la base même des feuilles externes du bourgeon précédem- ment décrit, surgissent habituellement, surtout en automne et pendant l'hiver, de petits bourgeons adventïfs qui deviennent bientôt libres de toute attache avec la plante mère, et n'étant pas encore pourvus de pseudorhizes, peuvent être dispersés, soit par les eaux, soit par toute autre cause, sur d'autres points du sol, où ils se fixeront et propageront l'espèce. Ce sont ces petits bourgeons adventifs, restés inconnus jusqu'à ces dernières années, et signalés pour la première fois je crois, en 1888, par M. Maurice Hovelacque (2), que l'on nomme propagules par analogie. Ces propagules, étudiés avec soin, au point de vue anatomique, par le botaniste que je viens de nom- mer, chez le Pingiucida zndgarïs L., qui en est également pourvu, naissent en plus ou moins grand nombre sur le rebord 1. Les Pingiiiculaen généra], le P. 7?i^/^. helvet. p. 114; Malbr. Catal. Lich. Norm. Siipplém. p. 39. Sur les schistes près de la gare de Canisy. 153. Lecanora sulfurea Ach. — Sur les schistes des murs d'une maison à Canisy (Bouchefontaine) ; d'un bâtiment à Saint-Ebremond- de-Bonfossé (l'Aulnaie) et de l'église de Mesnil-Amey. Le thallejaunâtre devient plus jaune par la potasse, et il n'a aucune réaction par le chlorure de chaux ; il en est de même des échantillons de l'herbier de M. Malbranche, récoltés par lui à Petit-Couronne (Seine- Inférieure). L'épithécium granuleux est bruni ainsi que le haut des paraphyses; les spores simples et incolores ont 0,009-11 millim. en longueur et 0,005-6 en largeur. La gélatine hyméniale est bleuie par l'iode, puis brunie; après l'enlèvement de l'excès de ce réactif, elle apparaît en partie brunie et en partie décolorée. Les spermaties plus ou moins courbées ont en longueur 0,015-20 sur à peine 0,001 millim., quand elles sont courbées en arc, l'ouverture de l'arc est de 0,008-9 millim. 154. Lecanora subravida Nyl. in Flora 1872, p. 250; L, varia var. subravida Malbr. Catal. Lich. I^orni. Supplém. p. 40. — Sur de vieilles barrières à Canisy et à Saint-Gilles. Le thalle manque ordinairement; parfois on aperçoit quelques traces d'un thalle jaunâtre ; les apothécies sont d'un carné un peu bruni à bord entier ou presque entier. Les spores simples et incolores ont 0,013-15 millim. en longueur et 0,008-9 ^^ largeur. L'iode bleuit la gélatine hyméniale, puis l'obscurcit. 2ft2 JOURNAL DE BOTANIQUE 155. Lecanora effusa (Pers.) Nyl. — vSur de vieilles clôtures eu sapin à Saint-Gilles. M. Malbranche Catal. Lich. Norui. j). 140 donne ce Lichen comme synonyme de L. varia var. sarcopis Ach. ; mais M. Nylander distingue ces deux espèces. L'épithécium est granuleux; les spores simples et incolores mesurent 0,009-11 millim. en longueur et 0,006-7 en largeur. L'iode bleuit la gélatine hyméniale, puis l'obscurcit. 156. Lecanora Sambuci (Pers.) Nyl. — Sur un Sureau, à Canisy. Dans la même apothécie on trouve dans les thèques 8, 12 et même 16 spores simples et incolores, longues de 0,010 et larges de 0,005 millim. L'iode bleuit la gélatine hyméniale et rend les thèques violettes. 157. Lecanora atra Ach, — Sur les troncs et les branches de la cîme des Hêtres, partout; sur un Tilleul, un Frêne et un Maronnier dans le parc du château de Canisy ; sur un Pin de Normandie à Canisy (Basse-Meilleraie) ; sur des Pommiers à Canisy (ferme de la Ménagerie et route Montoir) ; sur des Peupliers dans le parc du château de Canisy et à Saint-Ebremond-de-Bonfossé ; sur une vieille barrière à Canisy. Cette espèce est excessivement commune et toujours très développée sur les schistes des habitations et des bâtiments des fermes. — Var. DiscoLOR Schasr., Nyl. Prodr. Lich. Gall. et Alger. p. 91 ; Lecanora discolor Dub. Bot. Gall. II p. 670; L. atra f. argilla- cea Malbr. Lich. murs d'argile p. 14. — Sur l'argile des murs d'un vieux bâtiment à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (Ricquebourg). Le thalle est très blanc, granuleux et non pulvérulent; il porte des apolhécies à bord entier, régulier ou un peu flexueux et à disque d'un noir opaque. Dans l'herbier de M. Malbranche est placé un échantillon récolté par de Brébisson et exactement semblable aux miens. 158. Lecanora SUBDEPRESSA Nyl. vu Flora 1873 p. 69. — Sur des schistes ardoisiers dans d'anciennes carrières d'ardoises à Saint-Ebre- mond de-Bonfossé (bois des Vaux) ; sur des rochers schisteux à Saint- Gilles (bois de Joigne) et à Agneaux (la Falaise). Les spores simples et incolores, au nombre de 6-S dans les thèques ont 0,023-26 millim. en longueur sur 0,016-18 en largeur. La gélatine hyméniale par l'iode devient rouge vineuse. Les spermaties droites ont 0,009-10 sur 0,0005 millim. M. Malbranche Catal. Lich. Norm. p. 146 et Supplém. p. 36, et M. Le Jolis Lichens envir. Cherbourg p. 50, citent le Lecanora cinerea Nyl. Je crois que cette espèce n'existe pas en Normandie ; elle y est remplacée dans l'intérieur des terres par le L. subdepressa Nyl., dont le thalle est insensible à l'action Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 263 de la potasse et dans les stations maritimes par le L. intermiitaiis Nyl,, récolté par M. Maugeret à Saint-Paér, près de Granville. 159. Lecanora calcarea (Ach.) Nyl. — Sur les schistes d'un mur au Buisson, près de Lessay, arrondissement de Coutances. — Var. CONTORTA Nyl. — Verrucaria contoria Hoffm. — Sur le mortier des murs du potager du château de Joigne à Saint-Gilles. 160. Lecanora coarctata Ach. — Lecidea coarctata Nyl., Malbr. Caial, Lich. Noriii. p. 1S2. — Sur les schistes près de la gare de Canisy. Thalle aréole, assez mince, cendré blanchâtre; le chlorure de chaux donne au cortex et surtout à la méduUe la réaction rouge. Une coupe de l'apothécie est hyaline ou un peu brunie; les paraphyses sont libres, et les spores simples et incolores mesurent 0,020-28 sur 0,008-1 1 millim. L'iode bleuit très légèrement la gélatine hyméniale, puis la rend d'un rouge vineux. — Var. I. ELACI3TA (Ach.) Nyl. — Sur les pierres éparses dans un talus de la ferme de la Ménagerie à Canisy. Le thalle très mince est formé d'aréoles souvent confluentes et un peu lépreuses. — Var. 2. COTARIA Ach. — Sur l'argile des murs d'un vieux bâti- ment à Saint-Gilles. Le thalle très appauvri est formé de granules blancs, dispersés et un peu lépreux. Var. 3. ARGiLLisEDA Duf., Schaer. Eiiuin. Lich. europ. p. 76. — Lecidea coarctata var. argilliseda Malbr. Lich. murs d'argile p. 16. — Commun sur les murs d'argile des maisons et des bâtiments des fermes. M. Malbranche dit que cette variété est souvent stérile dans l'Eure; je l'ai toujours vue fructifiée dans la Manche, où elle se présente la plupart du temps avec des apothécies rouges entourées d'un rebord thallin blanc qui fmit par disparaître. Le thalle en est plus ou moins épais, et elle rentre facilement dans la sous-espèce suivante. 161. * Lecanora ornata (Sommerf). — Sur l'argile des murs d'une maison à Saint-Ebremond-de-Bonfossé. Ce Lecanora existe dans l'herbier de M. Malbranche également récolté sur l'argile. Thalle épais, aréole; apothécies rouges à l'état frais, d'un rouge de brique en herbier avec le rebord thallin très blanc, comme dans certaines formes de la variété précédente. 162. Lecanora smaragdula var. argillacea Hue* L. cervina 264 JOURNAL DK BOTANIQUE yar. argillacea Arn., Malbr. Caial. Lich. Nonn. j). 165; L. fuscata Nyl., Malbr. ibicl. Supp/cm. p. 41 et L. cervina \d^x. fuscaia Nyl., Malbr. Lich. murs d'argile ■^. 15 et Exsicc. 330. — Sur l'argile des murs des bâtiments des fermes et les fragments de schistes qu'elle con- tient à Canisy (la Pérelle, le Breuil, les Bordeaux, le Boscq et le Jar- din) ; à vSaint-Ebremond-dc-Bonfossé (Ricquebourg et les Vierges) ; à Gourfaleur, à Marigny et à Carantilly. Thalle brunâtre, d'un brun roux ou noirâtre, couleur de cuir dans les endroits ombragés, aréole fendillé, à aréoles planes sur les mor- ceaux de schistes, plus développées et convexes sur l'argile. Apothé- cies d'abord urcéolées, puis simplement ouvertes avec un disque roux et nu, ou exsertes avec le disque papilleux; épithéciumbrun, hypothé- cium et hyméniura incolores; paraphyses épaisses de 0,0020-25 et même 0,0030 millim., articulées (plus épaisses et à articles plus courts que celles du L. sinaragdula (Wahlenb.); spores oblongues, très nom- breuses dans les thèques longues de 0,0030-45 et larges de 0,0010-15 millim. L'iode rend la gélatine hyméniale bleue, puis rouge vineuse, et cette teinte persiste après l'enlèvement de l'excès d'iode; parfois l'hypothécium demeure bleui, mais cette note n'est pas constante. Ce Lichen, qui n'est pas rare dans les environs de Canisy, se sé- pare du L. fuscata (Schrad.), d'abord par l'absence de réaction par le chlorure de chaux sur la couche corticale, puis par son port, ses para- physes plus épaisses, etc. VARIÉTÉ. Sur une particularité des racines du Ceratopteris thalictroïdes Brong-n., par M. Georges PoiRAULT. Cette intéressante Fougère aquatique, répandue comme on sait dans la zone tropicale des deux continents, en Australie et à Madagascar, nous a offert une particularité qui ne parait pas mentionnée et mérite, peut-être, d'être rapportée. Les racines produisent régulièrement deux séries oppo- sées de radicelles; mais quelques-unes de celles-ci ne sortent pas au de- hors. Après avoir traversé Técorce interne, elles arrivent dans une des lacunes dont Técorce externe est creusée et, trouvant là sans doute les con- ditions favorables à leur développement, ne continuent pas leur route vers Textérieur et plongent verticalement dans la lacune. Elles descendent ainsi incluses sur une longueur assez grande, dissolvant ou brisant les dia- phragmes, et produisant à leur surface des ébauches de poils radicaux. Ces racines intracorticales ne sont pas rares et j'ai vu plusieurs fois la même série de coupes verticales eu montrer deux aux extrémités d'un diamètre. Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J. Merscli, im ^2, l'I. Denfei-l-Rochereau. 5" ANXÉE. N" 16. 16 ADUT 1891. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. SUR LA STRUCTURE PRLAL\TRE ET LES AFFINITÉS DES PINS Par M. Ph. VAN TIEGHEM. On admet que la racine des Pins renferme un canal sécréteur dans le bord externe creusé en gouttière de chacun des faisceaux lig-neux primaires de son cylindre central, que leur tige possède aussi un canal sécréteur dans le bois primaire de chacun de ses faisceaux libéroligneux, et que leur feuille est, au contraire, dépourvue de tout canal sécréteur dans le bois de son unique nervure (i). L'objet de cette Note est de faire voir qu'il y a quelque chose à changer dans chacune de ces trois propositions et qu'il y a lieu, par conséquent, d'apprécier les rapports du genre Pi nus avec les genres voisins un peu autrement qu'il n'a été fait jus- qu'ici. Racine. — Considérons en premier lieu la racine et étu- dions-v la disposition des canaux sécréteurs d'abord dans les genres Picea, Larix et Pseudotsuga, puis dans le genre Piiuls^ enfin dans les autres Abiétinées. Comme je l'ai fait remarquer déjà en 1871 {Joe. cit.., p. 203) et en 1872 {loc. cit.., p. 191), la formation des canaux sécréteurs dans la racine des Picea est très tardive. Dans une radicelle en pleine croissance de Picea alba., par exemple, ils n'apparaissent qu'à une distance d'environ 40 à 50 millimètres à partir du som- met. A ce niveau, les deux faisceaux ligneux de cette radicelle n'ont pas encore achevé leur différenciation en se rejoignant au centre, et cependant les cellules conjonctives situées au bord I. Ph. VanTieghem : Mémoire sur la racine (Ann. des Se. nat., 5° série, xui, p. 197, 1871). — Me'inoire sur les canaiix sécréteurs des plantes {Ibid., xvi, p. 188, 1872). — Traité de botanique, 2" édit., p. 688, p. 769 et p. 858, 1890. 266 JOURNAL DE BOTANIQUE interne de chaque faisceau libérien ont déjà pris leurs premières cloisons tangentielles pour constituer l'arc générateur corres- pondant. C'est ainsi que souvent la période secondaire commence avant le complet achèvement de la période primaire. Le péri- cycle compte six assises amylifères en dehors des faisceaux ligneux et neuf, dont les trois internes dépourvues d'amidon, en dehors des faisceaux libériens. Pour former un canal sécréteur, les deux cellules péricycliques en contact avec les vaisseaux externes de chaque faisceau ligneux s'accroissent radialement et prennent une cloison tangentielle médiane. Puis, les quatre cellules ainsi constituées s'écartent au centre, s'y arrondissent et laissent entre elles un méat quadrangulaire oii s'épanche l'oléorésine qu'elles sécrètent. Plus tard, il arrive souvent que les deux cellules sécrétrices externes se séparent complètement des deux internes, de façon que le canal élargi se trouve bordé par six cellules. Un canal sécréteur, primaire quoique tardif, se trouve de la sorte constitué dans l'assise péricyclique la plus interne de la radicelle, vis-à-vis de chacun de ses deux faisceaux ligneux. La racine terminale ternaire d'une plantule à six coty- lédons de Pi'cea cxcelsa produit de même, à partir d'un certain âge, un canal sécréteur dans l'assise profonde de son péricycle, en face de chacun de ses trois faisceaux ligneux (i). Dans les Laïax, un canal sécréteur se forme de la même ma- nière aux dépens de l'assise péricyclique interne en face de chaque faisceau ligneux, mais il est moins tardif. Dans une radi- celle en pleine croissance de Lai^i'x americana , par exemple, il apparaît à une distance de la pointe qui varie entre 20 et 25 mil- limètres, non seulement avant la jonction centrale des deux faisceaux ligneux, mais encore avant tout cloisonnement tan- gentiel des arcs conjonctifs intralibériens. Une plantule à cinq cotylédons A&Larix eiirop^a produit aussi, au même âge, dans sa racine terminale, un canal sécréteur péricyclique en contact avec chacun de ses trois faisceaux ligneux. La formation des canaux sécréteurs est moins tardive encore dans la racine des Pscndotsitga. Dans une radicelle en voie de I. Cette formation tardive m'avait fait admettre en 1871 et 1872 {loc. cit.) que les canaux sécréteurs superposés au bois primaire dans la racine des Picea ap- partiennent à la période secondaire. Il y a là, comme on voit, un point à rec- tifier. Ph. Van Tieghem. — Stir la structure primaire et les affinités des Pins. 267 croissance de Psetidoisjiga Doiiglasîi\ par exemple, c'est à une distance d'environ 15 millimètres à partir du sommet qu'un canal sécréteur se constitue dans l'assise interne du péricycle en face de chacun des deux faisceaux ligneux. La racine terminale d'une plantule à sept cotylédons de cette même espèce produit aussi, au même âge, un canal sécréteur dans son péricycle vis-à-vis de chacun de ses trois faisceaux ligneux. Qu'il s'agisse d'ailleurs d'une radicelle ou de la racine terminale, une fois le canal sécré- teur constitué, on voit les cellules péricycliques qui le bordent de chaque côté vers l'intérieur à une rangée de distance se diffé- rencier de proche en proche et sur un seul rang, à partir des vaisseaux externes du faisceau ligneux, en cellules vasculaires pareilles à celles qui constituent ces vaisseaux externes, c'est- à-dire annelées, spiralées ou réticulées. Il semble alors que le faisceau ligneux lui-même s'est bifurqué en forme d'Y, de ma- nière à constituer une gouttière large et peu profonde autour de la face interne du canal sécréteur. En réalité, il s'agit seulement de deux petites ailes vasculaires surajoutées de chaque côté au faisceau ligneux, postérieurement à sa formation et à celle du canal sécréteur, aux dépens d'une différenciation locale du péri- cycle. Le même phénomène s'observe, mais avec une intensité et une régularité moindres, dans la racine des Lari'x, et l'on en retrouve aussi çà et là des traces évidentes dans celle des Picea. Le développement d'une gouttière vasculaire autour de la face interne du canal sécréteur, par suite de la formation d'une aile vasculaire péricyclique surajoutée de chaque côté au bord ex- terne du faisceau ligneux, est donc d'autant plus marquée dans ces trois genres que l'apparition du canal sécréteur péricj^clique, toujours postérieure à celle du faisceau ligneux, y est plus pré- coce. Cette remarque va nous permettre de coinprendre com- ment les choses se passent dans la racine des Pinus. Une plantule à six coylédons de Pi'ntts longifoh'a , par exemple , a dans sa racine terminale trois faisceaux ligneux alternes avec trois faisceaux libériens, enveloppés par un péri- cycle qui compte six à huit assises. A partir du collet et jusqu'à une distance d'environ 15 à 20 millimètres, les faisceaux ligneux sont et demeurent cunéiformes sur la section transversale ; en dehors de chacun d'eux, la zone interne du péricycle renferme 2ft8 JOURNAL DE BOTANIQUE un canal sécréteur dont les cellules sécrétrices sont séparées des vaisseaux les plus externes par un rang- et de l'endoderme par trois ou quatre rangs de cellules ordinaires. Plus bas, les cel- lules péricycliques de la seconde rangée qui bordent de chaque côté le canal sécréteur se différencient, à partir des vaisseaux les plus externes du faisceau ligneux et sur un seul rang, en cellules vasculaires pareilles à ces vaisseaux, c'est-à-dire annelées ou spiralées. Les deux ailes vasculaires divergentes ainsi formées s'avancent plus loin vers l'extérieur que dans le Pseiidotsîiga et même par endroits se rejoignent en dehors du canal en forme d'étui. Elles ne sont d'ailleurs pas continues à tout niveau, mais plutôt réticulées; çà et là, en effet, une ou plusieurs cellules y restent vivantes, à l'état de parenchyme amylacé à parois minces, formant ainsi autant de mailles par où les cellules sécré- trices du canal et le rang- de cellules amylacées qui les entourent se maintiennent en communication avec le reste du péricycle. Une fois établie, cette disposition persiste dans toute la longueur de la racine jusqu'à une petite distance du sommet. Si donc l'on se borne à faire des coupes dans la région moyenne du membre, il semble que c'est le faisceau ligneux lui- même qui est bifurqué en Y dans son bord externe et que, par conséquent, le canal sécréteur logé dans la gouttière lui appar- tient en propre. Telle est, en effet, l'opinion que j'ai émise en décrivant pour la première fois cette disposition en 1871 et qui a été depuis généralement adoptée. Dans un travail récent, j'ai montré que lorsque les deux branches de l'Y viennent à se rejoindre en dehors du canal sécréteur, cette jonction a lieu par la différenciation en cellules vasculaires d'une rangée tangen- tielle de cellules appartenant au péricycle et que les vaisseaux péricycliques ainsi surajoutés doivent être distraits du faisceau ligneux (i). On voit aujourd'hui qu'il en est de même pour les deux branches de l'Y, lesquelles ne sont aussi que des ailes vas- culaires péricycliques surajoutées au faisceau ligneux. Réduit ainsi à la lame vasculaire radiale située en dedans du canal sécréteur, le faisceau ligneux est ramené à la forme qu'il possède dans toutes les avitres plantes vasculaires. Du même coup, le canal sécréteur est restitué au péricycle, auquel il appartient. I. Ph. Van Tieg-hem ; Sur les tubes criblés extralibériens et les vaisseaux extraligneux (Journal de botanique, 16 avril 1891). Ph. Vax Tieghem. — Sur la structiife primaire et les affinités des Pins. 26g Cette indépendance des ailes vasculaires péricycliques et du faisceau ligneux se trouve d'ailleurs confirmée par l'étude de l'extrémité de la racine. A mesure qu'on s'approche du sommet, le nombre des vaisseaux du faisceau ligneux se réduit progres- sivement de dedans en dehors, et l'on arrive à un niveau où les vaisseaux les plus externes subsistent seuls ; à ce niveau, le canal sécréteur est déjà formé, ainsi que ses deux ailes vasculaires latérales, réunies en dedans, en forme de gouttière, par les pre- miers vaisseaux du faisceau ligneux, et çà et là aussi en dehors, en forme d'étui. Un peu plus bas, les vaisseaux externes du faisceau ligneux cessent à leur tour et le faisceau ligneux se trouve désormais confondu dans le tissu homogène du cylindre central; le canal sécréteur continue pourtant, bordé de chaque côté par deux lames vasculaires libres ; puis ces deux lames laté- rales se réduisent peu à peu et prennent fin ; enfin le canal lui-même disparait. On est alors à i ou 2 millimètres seulement du sommet. Les choses se passent de la même manière dans la racine terminale des Pinits silvestris, P inaster, Pinea, Larïcïo, etc., ainsi que dans les radicelles de ces mêmes plantes. A l'inverse de ce qui a lieu dans les Picea, Lai'ix et Pseîi- dotsîiga, les canaux sécréteurs sont donc extrêmement précoces dans la racine des Piiuis. Ils apparaissent très près de la pointe, avant le début de la différenciation des faisceaux ligneux, qui se formeront plus tard en dedans d'eux. Aussitôt constitués, ils s'y montrent flanqués latéralement de deux lames vasculaires convergentes, situées comme eux dans le péricycle, lames que le faisceau ligneux viendra plus tard réunir en gouttière vers l'intérieur. Ici, le canal et les lames vasculaires qui l'accompa- gnent sont antérieurs au faisceau ligneux; là, ils lui étaient à divers degrés postérieurs : c'est toute la différence. L'essentiel est que, dans tous ces genres, il y a indépendance d'origine entre les faisceaux ligneux, qui sont, ici comme partout ailleurs, en forme de lame radiale simple, et les deux ailes vasculaires péri- cycliques qui s'annexent au bord externe de chacun d'eux pour enfermer dans une gouttière le canal sécréteur, également péri- cyclique, qui lui est superposé. Il faut remarquer aussi que plus le canal sécréteur est tardif, moins les ailes vasculaires péricycliques sont développées ; les 270 JOURNAL DE BOTANIQUE gradations sous ce rapport sont très instructives quand on passe des PiiiHs aux Psendotsitga, de ceux-ci aux Larix et de ces derniers aux Ficea. On voit dès lors clairement que le dévelop- pement des ailes vasculaires péricycliques n'est pas lié seulement à la présence du canal sécréteur, mais encore et surtout à la for- mation des radicelles, qui prennent naissance, comme on sait, dans l'assise externe du péricycle. Ces ailes, en effet, favorisent d'abord la formation même des radicelles en rapprochant d'elles le courant séveuxqui monte par le faisceau ligneux; en un mot, elles sont une forme de ce tissiL de timiis fusion, que l'on connaît depuis longtemps dans la feuille des Conifères et dont j'ai dé- montré récemment l'existence dans leur racine (i). Puis, ce sont aussi des amorces toutes prêtes, qui facilitent l'insertion des vaisseaux des radicelles sur le faisceau ligneux correspondant. A ce double point de vue, leur rôle est donc de tourner symétri- quement de chaque côté l'obstacle que le canal sécréteur oppose aux relations du faisceau ligneux et des radicelles qui lui cor- respondent. Si le canal est formé avant la naissance des radi- celles, comme dans les Pimis, les ailes vasculaires extraligneuses se développent beaucoup et ont toute leur utilité; s'il n'apparaît qu'après la formation des radicelles, comme dans Xç-sPicea, elles ne se développent pas ou presque pas, se trouvant sans emploi. C'est aussi ce qui explique que, dans la racine terminale, elles ne se différencient pas dans la région supérieure voisine du collet, cette région ne produisant pas de radicelles. En résumé, la racine des Pinus, Pseiidotsiiga , Larix et Picea produit, dans la profondeur de son péricycle, un canal sécréteur en face de chaque faisceau ligneux. De plus, toutes les fois que le canal sécréteur précède les radicelles, le péricycle produit de chaque côté une aile vasculaire réticulée, tantôt an- térieure (Piims), tantôt postérieure (PseitdotsiLga) au faisceau ligneux. En s'ajustant au bord externe du faisceau ligneux, ces deux ailes forment une gouttière, çà et là fermée extérieurement en étui, qui facilite d'abord la production, puis l'insertion des radicelles. Comme les ailes vasculaires péridesmiques de la feuille de ces mêmes plantes, elles doivent être distinguées du faisceau ligneux, auquel elles sont surajoutées, et placées \. Journal de Botaniqtie, i6 avril 1891. Ph. Van Tieghëm. — Suy la slruciiire pyimaire et les afJÎ7îités des Fins. 271 dans la catégorie des vaisseaux extraligneux, sur laquelle j'ai appelé récemment l'attention des botanistes. Les divers genres qui, avec les quatre précédents, consti- tuent la tribu des Abiétinées, au sens le plus large de ce mot, ont aussi des canaux sécréteurs dans la structure primaire de leur racine ; mais ces canaux y sont tout autrement disposés et, sous ce rapport ces genres se rangent en deux séries. Dans les uns, la racine n'a qu'un seul canal sécréteur, situé dans l'axe de la moelle (Abies, Tsuga (i), Keteleeria, Cedrus, Pseudolart'x). Dans les autres, les canaux sécréteurs sont creusés dans la pro- fondeur du péricycle, mais placés en dehors des faisceaux libé- riens (Araucaria^ Dauuiiara , Stachycarpiis) (2). Les autres genres de la famille des Conifères, tant Cupressinées que Taxi- nées sont, comme on sait, dépourvus de canaux sécréteurs dans la structure primaire de leur racine. Par la disposition de leurs canaux sécréteurs dans la profon- deur du péricycle de la racine en face des faisceaux ligneux, les genres Piiius, Psetcdotsiiga , Lari'x et Picea se distinguent, non seulement de toutes les autres Conifères, comme il vient d'être dit, mais encore de toutes les autres plantes vasculaires. En effet, c'est seulement parmi les Dicotylédones, chez les Om- bellifères, les Araliées et les Pittosporées , qu'on retrouve quelque chose de semblable. Mais il y a ici cette différence im- portante que les canaux sécréteurs occupent, en face des fais- ceaux ligneux, toute l'épaisseur du péricycle unisérié, et que, par conséquent, les radicelles ne peuvent naître en ces endroits : d'où résulte, comme on sait, chez ces plantes, toutes les fois du moins que la racine y a plus de deux faisceaux ligneux, une remarquable exception à la règle de position des radicelles, exception qui n'a pas de raison d'être chez les Conifères en question. (A suivre.) 1. Le canal médullaire axile de la racine du Tsuga canadensis m'a échappé dans mon premier travail [loc. cit., p. 91, 1872}, sans doute à cause de son étroi- tesse; mais j'y ai signalé celui du Tsuga [Abies) Brunoniana. 2. Ph. Van Tieghem : Structure et affi)iités des Stxc'iycarpus (Bull, de la Soc. bot., 10 avril 1891). 272 JOURNAL DE BOTANIQUE UNE NOUVELLE URÉDINÉE DES CRUCIFÈRES Par MM. Paul HARIOT et Georges POIRAULT. De toutes les familles de Phanérog-ames, l'une des plus pauvres en Urédinées est certainement celle des Crucifères. La plupart des espèces sont encore mal connues et celles qui pa- raissent le mieux étudiées sont elles-mêmes assez rares, comme en témoigne leur absence des divers exsiccata. De ce que l'on sait il semble résulter que la forme la plus fréquente est une Puccinie, mais en somme, pour ne citer que les espèces européennes, à part le PiLccinïa Thlaspeos Schub. qui est une espèce à germina- tion immédiate, les P. Dentarfa? Alb. et Schw. et P. Di'ubas Rud. qui sont des Micropuccinies, la place des autres espèces est fort incertaine. Les P. Lepi dz'i Thvim. ^ P. Haszlinski'i àt. Toni, P. Iberïdïs, Duby, P. Cniciferarttin Rud. demanderaient de nouvelles recherches. Nous en dirons autant du P. Barbai^ese Cooke, auquel il faut peut-être rattacher V ^cidÙLvi Barbareas DC, du P. Holbolli (Hornem.) trouvé sur les feuilles de VErysi- imiin hi'eraczifolùiin et d'un Uroinyces Brassicas Niessl. récolté par Roberge aux environs de Caen, plante qui porte peut-être aussi des urédospores (i). A cette liste de Puccinies mal connues il faudrait joindre encore deux espèces américaines, les P. aberrans Peck et P. CJiei- ranthi R\\. et Everli ; et une autre de l'Himalaya, le P. rosU'ata Cooke qui ne diffère peut-être pas du P. Critciferarum. Les formes écidiennes sont au nombre de 4 : deux euro- péennes, la première trouvée en Hongrie sur des Nastiirtitun, XAicïd. Nastni'tii W^saA.^ la seconde VyEa'dhtjn Barbares? déjà mentionnée; deux américaines X ^cidiiun nionoîCîiui Peck et l'yS'. aiirielliini Peck. Nous venons en faire connaître une cin- quième, un Céeoma trouvé par l'un de nous aux environs de Saint- Pétersbourg, sur une Cardamine, et dont voici la diagnose : Cseoma Moroti Har. et Poirt. Caeoma soris pro more hypophyllis rarius caulinis pustuliformibus, deplanatis, non vel vix confluentibus, aurantiacis (in matrice viva), cinereo-albidis in sicco ; sporis hyalinis, densissime tuberculatis, cpis- I. Quant au P. Brassicas Mont., indiqué dans le Sylloge parmi les espèces dou- teuses, on sait que ce n'est autre chose que le Rhopalidiiun Brassicc-e M. et Fr., Champignon du groupe des Mélanconiées. M. GoMOST. — Faut-il dire Oscillatoria oit Oscillaria? 273 porio crassiusculo, difformibus, subglobosis, ellipticis, vel prismatico- cylindricis [Melainpsorâs instar), 16 22 tj.. long. 12-20 [jl lat. Ad folia caulesque Cardamiuis cujusdam prope Pargolovo, ad limites Fenniœ, exeunte Junio, G. Poirault legit. Amicissimo Ludovico Morot non iramerito libenterque dicata species. Cette espèce se rapproche beaucoup du Céï^oum Tropseoli (Desmaz.) dont elle se distingue surtout par le polymorphisme de ses spores. FAUT-IL DIRE OSCILLATORIA OU OSCILLARIA? Par M. Maurice GOMONT. Si on considère l'ensemble des travaux publiés sur les Algues de- puis le commencement du siècle, on trouve que ces deux appellations se partagent à peu près également la préférence des auteurs. Le mot Oscillatoria est d'abord seul employé ; on voit ensuite le mot Oscilla- ria le remplacer progressivement et se substituer complètement à la dénomination primitive. Il était indispensable de suivre l'histoire de cette transformation et de savoir jusqu'à quel point elle était bien fondée ; nous espérons y être parvenu à l'aide des documents qui suivent. En 1803, dans son Histoire des Couferves d'eau douce (i), Vaucher crée le genre Oscillatoria, qui est adopté sous ce nom par Agardh (2), Lyngbye (3) et les autres fondateurs de la science algologique. En 18 16, Oscillaria fait son apparition dans un ouvrage de Pollini assez peu répandu, intitulé : Viaggio al monte Baldo e al lago di Garda (4). L'année suivante, dans son opuscule sur les Algues des Thermes Eu- ganéens, l'auteur applique le nouveau nom générique à la création de deux espèces (Oscillaria duplisecta, Oscillaria Cortii) (5J. Peu d'années après, en 1823, Schrank, probablement sans avoir connaissance des travaux de Pollini, jugea propos d'abréger de même l'appellation Vauchérienne, attendu, dit-il, que le mot offre mieux ainsi la forme d'un substantif (6). Jusque-là cette transformation paraît avoir eu peu de retentisse- 1. Vaucher, Histoire des Conferves d'eau douce... suivie de l'histoire des TVé- nielles et des Ulves d'eau douce, p. 165, an XI. 2. C. A. Ag-ardh, Dispositio Algarum Sueci^, p. 35, 18 12. 3. Lyng^bye, Tentajmn hydropkylologiœ danicse, p. 86, 1819. 4. Pollini, Viaggio al monte Baldo e al lago di Garda, p. 36 et suivantes. — Vérone, 1816. 5. Pollini, Suite Alghe viventi nelle Terme Euganei, con un indice délie fiante rinvenute sui colli Euganei, p. 9 et 13. — Milan, 181 7. 6. Franz von Paula Schrank, Uebcr die Osc'Jlatorieti, Nova acta Nature in Ctiriosorum, v. XI, 2, p. 533, en note. 274 JOURNAL DE BOTANIQUE ment. Il était réservé à Bory de la faire passer dans le langage courant. En 1822, cet auteur s'attribuant à tort, comme nous venons de le voir, la paternité du nom, écrit dans le Dictionnaire classique d'his- toire naturelle, au xaol Arth radiées . Oscillaria, Oscillaire nob.; Tre- niella Adanson; Oscillatoriée species, Vaucher (i). Dans un article plus explicite publié en 1825, il donne au nom et au genre une date beaucoup plus reculée. On lit en effet dans le Diction- flaire des Sciences naturelles d^ Levrault (2). Œ Oscillaire, Oscillaria (Zooi. ?). M. Bosc, avec pleine raison, sub- c stitua ce nom à celui iï Oscillatoire, Oscillatoria, imposé par M. Vau- i cher à l'un des genres des Conferves compris entre les Trémelles de a l'Histoire des Conferves d'eau douce, genre dont l'établissement « avait, dès l'ait V de la République, été indiqué sous le nom qu'adopte « M. Bosc, dans un opuscule où nous avions, antérieurement à tout « autre, essayé de débrouiller le chaos où se trouvait alors la crypto- a gamie aquatique. » L'opuscule auquel Bory fait ici allusion est son Méinoire sur les genres Co?iferva et Byssus du chevalier O. Linné, courte brochure, aujourd'hui fort rare, que l'auteur, frappé de ses imperfections, avait condamnée à périr. Deux ans plus tard, nouvelle version, nouveau progrès du mot Oscillaria aux dépens de V Oscillatoria créé par Vaucher. Ouvrons encore en effet le Dictionnaire classique, mais au mot Oscillaire (3); nous y trouvons : ï Dans le preinier opuscule de Botaniqîie, que, vers l'âge de « quinze ans, nous avons présenté à la Société d'histoire naturelle de a Bordeaux, le genre dont il est question se trouvait déjà indiqué. 0 M. Bosc l'adopta avec le nom que 7ious proposions pour le désigner « et M. Vaucher, en le consacrant définitivement dans son excellent 1 essai sur les Conferves d'eau douce, allongea le mot Oscillaire d'une « syllable, pour en faire Oscillatoire^ que, sans égard pour l'antério- « rite, et malgré une désinence désagréable, la plupart des auteurs ont « employé imitativement. » Ainsi, dans les trois cas, le genre aurait été établi par Bory, et cela sous le nom à.' Oscillaria, mais suivant la première version, il daterait seulement de 1822; d'après la seconde, il aurait été créé bien antérieu- rement, en 1797, puis dénaturé par Vaucher et rétabli par Bosc dans son orthographe primitive; d'après la troisième enfin, établi par Bory, puis adopté par Bosc, il aurait été indûment allongé par Vaucher d'une syllabe inutile. 1. Dictionnaire classique d'histoire naturelle, t. I, p. 594. 2. Dictionnaire des sciences naturelles, t. XXXVI, p. 556. 3. Dictionnaire classique d'histoire naturelle, t. XII, p. 457-1827. M. GoMONT. — Faut-: l dire Oscillatoria ou Oscillaria? 275 Cet état civil du mot Oscillaria fit fortune en dépit des contradic- tions qu'il renferme. Dès 1S30, Duby (i) inscrit le genre sous sa double paternité, et si Corda (2), Flarvey (3) et quelques autres restent fidèles à l'appellation de Vaucher, Kutzing donne au genre Oscillaria Bosc, Bory, la consécration dans ses importants ouvrages, destinés à faire loi pendant de longues années parmi les Phycologues; Rabenhorst l'adopte à son tour, si bien que V Oscillatoria de Vaucher est, à l'épo- que actuelle, définitivement relégué parmi les synonymes. Examinons toutefois si les prétentions de Bory, si facilement accueillies, reposent sur une base bien solide. Nous avons eu entre les mains un des rares exemplaires du Mé- fuoire sur les ge/ires Co)iferva et Byssus échappés à la destruction ; il nous a été impossible d'y découvrir un seul passage qui puisse autori- ser son auteur à s'attribuer la création du grenre Oscillaria. Le carac- tère le plus frappant de ce groupe de plantes, le mouvement spontané, n'est même indiqué pour aucune des espèces que les citations ulté- rieures de l'auteur permettent d'y ranger. On est autorisé à croire qu'à l'époque où il écrivit la brochure en question, Bory n'avait aucune idée de cette faculté locomotrice, car il dit simplement, à propos du Conferva tenioides (Oscillatoria limosa Ag., e spec. auth. ex herb. Bory et ex herb. Agardh). « Les filaments dans cette espèce sont d'une longueur moyenne... a très flexibles, s'agitant selon la moindre oscillation de l'eau. » Ajoutons que, si Bory avait établi en 1797 le genre en question, le souvenir de son œuvre ne lui serait pas resté longtemps. En effet, le tome I de son Voyage dans les quatre pri?icipales îles de l' Afrique [jÇ)^ paru en 1804, renferme la phrase suivante : « Conferva atrovirens, caespitosa, filamentis siraplicibus, breviori- « bus, cylindricis, csespitosis... Cette espèce rentrerait dans le genre a des Oscillatoires de l^L Vaucher, si on l'adoptait. » La paternité du genre Oscillaria devant être refusée à Bory, peut- elle au moins être accordée à Bosc, en se basant sur un passage anté- rieur à 1S03, c'est-à-dire à la publication par Vaucher de son Histoire des Conferves d'eau douce? Nous n'avons rien pu découvrir qui autorise à le croire. La première mention du genre Oscillaria que nous ayons pu trouver dans les écrits du naturaliste Bosc remonte à iSiS; elle est 1. J. E. Dub}', Aiig. Pyr. de Candolle, Botanicon Gallicum... pars secwi.ia, P- 993- 2. A. J. C. Corda, Observations sur les animalcules microscopiques qu'on trouve auprès des eaux thermales de Carlsbad. Almanach de Carlsbad, 1835. 3. Harvey, Phycologia Britjnnica, synopsis, p. 38. — Fliycologia Austratica^ syn. p. 62, etc. 4. Bory de Saint- Vincent, Voyage dans tes quatre principales îles des mers d'Afrique, t. I, p. 285. i1& JOURNAL DE BOTANIQUE par conséquent postérieure aux ouvrages de PoUini cités plus haut. On la rencontre clans le Nouveau dictioniiaire d'histoire naturelle édité par Déterville (i), où se lisent, à la p. 196 du tome XXIV, les lignes suivantes : a Oscil/aire, Oscillaria, genre de plantes cryptogames de la famille « des Conferves, d'abord observé par Adanson... s Et plus loin : « En effet, les Oscillaires, que Vaucher appelle abusivement Oscilla- « toires daas son excellent mémoire sur les Conferves d'eau douce... » L'auteur, comme on le remarquera, ne renvoie dans ce passage à aucun de ses travaux antérieurs, ce que sans doute il n'eût pas manqué de faire si les assertions de Bory à son égard eussent été exactes. Il y a donc tout lieu de croire que celles-ci sont dénuées de fondement et que non seulement Bosc n'a pas employé le nom Oscillaria avant 1803, mais qu'en l'employant il n'a fait qu'imiter Pollini, peut-être sans le savoir. Cependant, comme ce naturaliste a publié de nombreux mémoires dans des recueils très divers, soit en Europe, soit peut-être même aux Etats-Unis où il a résidé antérieurement à 1S03, ^^ nom et le genre dont il s'agit peuvent exister dans un écrit inconnu de nous. Entons cas l'ou- vrage en question reste encore à découvrir, car aucun des algologues qui écrivent Oscillaria Bosc ne renvoient à un ouvrage de cet au- teur; nous prions donc les personnes qui posséderaient sur ce point des données plus complètes que les nôtres, de nous les faire connaître. Quant aux prétentions de Bory, relativement au genre qui nous occupe, l'histoire des ses variations exposées précédemment montre ce qu'on doit en penser. Elles peuvent s'expliquer par ce fait que l'auteur, à l'époque où il écrivait les articles de dictionnaire que nous avons discutés, n'avait peut-être plus sous la main aucun exemplaire de son mémoire sur les Co7iferva et Byssus, et qu'il a dû s'en rapporter à des souvenirs lointains et peu précis. Sentant le besoin d'invoquer une autorité plus solide, il se serait alors adressé à celle de Bosc, sans re- cherches chronologiques suffisantes, et avec une légèreté dont nous voyons la preuve dans les versions contradictoires qu'il a publiées à cet égard. En résumé, on doit considérer, jusqu'à preuve contraire, le nom créé par Vaucher comme le premier en date, et nul n'était autorisé à le modifier en quoi que ce soit, sous prétexte de brièveté ou de conve- nance. Cette règle trop souvent méconnue doit être appliquée avec la I. Nouveau dictionnaire d'iiistoire naturelle appliquée aux arts, a l'agrictil- ture, etc .., par une société de naturalistes et d'agriculteurs. — A Paris, chez Dé- terville. Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 277 plus grande rigueur, si on veut porter remède à la confusion qui nous vient du passé et éviter qu'elle ne se reproduise dans l'avenir. Il est donc à la fois équitable et utile de rendre ce qui lui est dû au consciencieux auteur de V Histoire des Conferves d'eau douce, et de rétablir comme il suit la synonymie du genre. OsciLLATORiA, Vauchcr, Histoire des Cojtferves d'eau douce, p. 165 (1803). Oscillaria, Pollini, Viaggio al monte Baldo e al lago di Garda, p. 36 et seq. (1816). — Bosc, Nouveau diction )iaire d'histoire naturelle ap- pliqué aux arts et à l'agriculture, t. XXIV, p. 196 (181S). — Bory, Dictio)inaire classique d'histoire naturelle, tome I, p. 594 (1822). LICHENS DE CANISY (Manche) ET DES ENVIRONS (Suite.) Par M. l'abbé HUE. 163. Lecanora cineracea Nyl. apud Hue Addend. Lichenogr . eu- rop. p. 114; IMalbr. Catal. Lich.Norm. Supplém. p. 42 et Lich. murs d'argile p. 15; L. cervina f. cineracea Nyl. Prodr. Lich. Gall. p. 193 ; L. cervina var. erythrocarpa Malbr. Catal. Lich. Norm. pp. 165 et 269. — Sur l'argile des murs des bâtiments des fermes à Canisy (les Bordeaux) et à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (l'Aulnaie et les Vierges). Thalle parfois formé de petites squames un peu imbriquées, lo- bées et crénelées, ou bien squamuleux-aréolé, à aréoles fragmentées, verdâtre à l'état trais, cendré-blanchâtre et assez souvent un peu bruni à l'état sec, de même couleur en dessous. Apothécies ordinairement au nombre de plusieurs dans la même squame ou aréole et devenant faci- lement confluentes, d'abord endocarpées, c'est-à-dire entièrement re- couvertes par la couche corticale, puis émergentes, parfois devenant proéminentes au-dessus du thalle et montrant un bord propre qui finit par s'oblitérer, à disque rougeâtre et nu, c'est-à-dire sans pruine; épi- thécium brun ; hyménium et hypothécium incolores ou parfois un peu brunis; paraphyses épaisses de 0,0015-20 millim., ni rameuses, ni articulées, ni épaissies au sommet; spores oblongues, très nombreuses dans les thèques, longues de 0,004-5 et larges de 0,0020-25 millim. L'iode bleuit à peine la gélatine hyméniale, qui devient ensuite rouge vineuse, tandis que l'hypothécium demeure bleu. Le chlorure de chaux teint en rose la couche corticale, et si on em- ploie ce réactif après avoir imbibé le thalle de potasse, on obtient la réaction rouge. Dans une coupe du thalle et d'une apothécie placée sous le microscope, le chlorure de chaux rend d'un beau rose toute 278 JOURNAL DR BOTANIQUE la couche corticale. Si l'on place d'abord une de ces coupes dans la potasse, le chlorure de chaux ne produit aucun effet. L'eau de La- barraque ne donne qu'un rose fugace. Ces échantillons diffèrent un peu de la description de M. Nylander et de son exsiccata n'^60 des Pyrénées-Orientales; mais ils sont entiè- rement semblables à ceux de l'herbier de M. Malbranche, qui ont été déterminés par M. Nylander. L'échantillon type, récolté par Lenor- mand, existe bien dans l'herbier du Muséum; mais il est tellement exigu qu'il rend toute comparaison impossible. Dans l'herbier Weddel, on trouve des exemplaires à squames très développées, comme dans ceux de Canisy, mais plus brunis. La couleur ne signifie rien ici ; les Lichens de Canisy sont dans une atmosphère toujours humide, tandis que ceux des environs de Poitiers sont souvent brûlés par le soleil. Enfin il est bon de remarquer que les Lichens se développent beau- coup plus sur l'argile que sur les roches; qu'un morceau de schiste se trouve au milieu de l'argile, les Acarospora on \q Lecidea grise lia Flœrke par exemple, s'y appliquent exactement, tandis que sur l'ar- gile environnante ils présentent une végétation plus luxuriante. 164. Lecanora {Sarcogynè) scabra Nyl. Lich. Jap. p. 49 in no- tula Var. canasiacense Hue. — Sur l'argile et les petits fragments de schiste des murs des bâtiments des fermes à Canisy (la Pérelle, la Riquerie et la Hétaudière) ; à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (Ricque- bourg et les Vierges) ; à Dangy et à Saint-Gilles. ' Thalle brun, ou brunâtre, ou cendré-ochracé, prenant presque la couleur de l'argile, aréolé-fendillé, parfois lisse, plus souvent rugueux ou plissé, épais de 0,5 millira., insensible aux réactifs et contenant des gonidies mesurant en diamètre 0,014-15 raillim. Apothécies noires, larges de 0,3-1 millim., à bord épais, élevé, entier et flexueux, à disque également noir, profondément sillonné; à l'état frais, on aperçoit entre les rugosités Tépithécium qui est d'un brun roux; périthécium noir et épais, disparaissant sur les côtés quand l'apothécie est enfoncée dans le thalle, ce qui a lieu surtout sur l'argile; hyménium incolore; hypo- thécium également incolore ou un peu jauni, reposant parfois sur une épaisse couche de gonidies; paraphyses légèrement articulées, épaisses de 0,0015-20 millim. ; spores oblongues, très nombreuses dans les thèques, longues de 0,003-5 et larges de 0,001-2 millim. L'iode bleuit la gélatine hyméniale d'une façon très légère, puis la rend rouge vineuse, tandis que l'hypothécium reste bleu. Sur les fragments de schiste, ce Sarcogynè prend parfois un thalle semblable extérieurement à celui du Lecanora (Acarospora) sordida Wedd. Je l'ai placé près du L. scabra Nyl. à cause de ses apothécies rugueuses, et parce que M. Nylander attribue à ce dernier un com- Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 279 raencement de thalle; mais les affinités ne lui manquent pas avec le L. simplex var. strepsodina (Ach.). M. Arnold dit avoir récolté un Lichen semblable aux environs de Munich, et il le regarde comme une forme du L. simplex (Dav.). Ce Lichen de Canisy s'éloigne de ce dernier par son thalle et ses apothécies et mérite d'être distingué. 165. Lecanora Erysibe (Ach.) Nyl. — Sur les schistes des murs à Canisy (potager du château et la Hétaudière). — Var. Rabenhorstii (Hepp) Malbr. Lich. murs d'argile p. 14 et Exsiccat. n" 134. — Commun sur l'argile des murs des habitations et des bâtiments des fermes. Cette variété couvre souvent d'assez grands espaces sur les murs, et on l'y voit toujours avec de nombreuses apothécies, qui deviennent vite biatorines. Les spores incolores, oblongues-fusiformes, le plus souvent i-septées, quelquefois simples, sont très-variables comme grandeur; le plus ordinairement elles mesurent 0,009-13 sur 0,003-4 millim. L'iode bleuit la gélatine hyméniale, puis la brunit; si on en- lève l'excès de ce réactif, la teinte apparaît rouge vineuse. Les sper- maties courbes sont longues de 0,011-15 et larges de 0,0007-8 millim.; on voit par là que c'est à tort que M. Th. Fries Lichetiogr. scand. p. 295 regarde le Patellaria Rabenhorstii Hepp comme une forme saxicole du Lecidea cyrtella Ach. ; ce dernier a les sperraaties lagéni- formes. Le thalle de ce Lichen est ordinairement grisâtre ou glauces- cent, lisse ou un peu lépreux, sans réaction par la potasse ou le chlo- rure de chaux; je l'ai récolté une fois à Canisy (Montmirel) avec un thalle mince jaunâtre ochracé, tout à fait de la couleur de l'argile. 166. Urceolaria actinostoma Pers. — Sur les murs des églises de Canisy et de ?^Iesnil-Amey ; fertile. 167. Lecidea truncigena (Ach.) Nyl. ; ^lalbr. Catal. Lich. Norm. p. 178, où cette espèce n'est pas indiquée dans la Manche. — Sur des Ormes à Canisy (laPérelle), Saint-Ebremond-de-Bonfossé etQuibout. Thalle blanchâtre, lépreux; apothécies urcéolées d'un jaune pâle passant au blanc; spores au nombre de 8 dans les thèques, incolores, oblongues-fusiformes, 5-7 septées et presques toujours traversées par des cloisons longitudinales, longues de 0,015-24 et larges de 0,008-10 millim. ; paraphyses libres cloisonnées. L'iode bleuit la gélatine hymé- niale, puis la rend violette et enfin d'un vineux jaunâtre ; si on enlève l'excès d'iode, le violet reparaît. 168. Lecidea lucida Ach. — Çà et là sur les schistes ombragés ; je l'ai récolté une seule fois fructifié dans le bois de Vaux à Saint-Ebre- mond de Bonfossé. 169. Lecidea decoloraxs Floerke. — Sur un piquet à demi-pourri à Saint-Gilles. 28o JOURNAL DE BOTANIQUE Thalle presque nul; apothécies à disque d'un rouge de brique, planes et légèrement bordées; spores simples, incolores et ellip- soïdes, longues de 0,011-15 et larges de 0,005-7 millim. L'iode bleuit très légèrement la gélatine hyméniale, puis la rend rougeâtre. 170. Lecidea fuliginea Ach., Nyl. apud Hue Addend. Lichenogr. europ. p. 136. — Sur l'extrémité d'une poutre exposée à la pluie dans le mur d'une maison à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (Ricquebourg) ; fertile. M. Malbr, Catal. Lich. Norm. p, 1S4, donne cette espèce comme synonyme de L. uliginosa Ach. ; M. Nylander la distingue de ce der- nier, comme l'a fait Acharius, par les petits granules de son thalle qui sont un peu scabres, etc. 171. Lecidea sylvana Nyl. apud Hue Addend. Lichenogr . ettrop. p. 141 ; Biatora sylvana Kœrber Syst. Lich. Gerin, p. 200. — Sur un Orme à Canisy (la Boucherie). Thalle blanchâtre, finement granuleux, souvent disparaissant, insen- sible à l'action de la potasse et du chlorure de chaux. Apothécies très nombreuses, petites, larges de 0,1-3, parfois 0,6-7 millim., d'abord très pâles avec une marge un peu foncée, puis brunies et alors convexes et immarginées; spores incolores, simples et fusiformes, longues de 0,010-13 et larges de 0,003-4 millim. L'iode rend la gélatine hymé- niale rouge vineuse. Les. spermaties courbes ont en longueur 0,013- 15 et en largeur 0,0005-6 millim., et dans la même spermogonie j'en ai trouvé d'une largeur plus grande, 0,0015 n^ilhra. C'est la pre- mière fois que ce Biatora est signalé en Normandie. 172. Lecidea expansa Nyl. apud Hue Addend. Lichenogr . europ. p. 236 ; L. dispansa'^yX. Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 269; L erra- tica Kœrber, Th. Pries Lich. Scandinav . p. 556. — Sur les schistes dans le talus d'un chemin creux à Mesnil-Amey, Thalle très mince, noirâtre; apothécies noires, d'abord planes et marginées, puis globuleuses et immarginées. Le haut des paraphyses et l'excipulum sont d'un bleu noirâtre; dans certaines apothécies tout l'hyménium est ainsi coloré, et dans d'autres il est presque incolore; les spores sont simples, incolores et oblongues, ayant 0,007-9 millim. en longueur et 0,003-4 en largeur ; la gélatine hyméniale, par l'iode, bleuit très légèrement, puis devient rouge vineuse, et elle reste telle après l'enlèvement de l'excès d'iode. M. Lamy de la Chapelle dans son Catal. Lich.Mont-Dore p. 100 (iSSo), dit que ce Lecidea qu'il a récolté dans la Haute- Vienne, est nouveau pour la France : il y avait alors 14 ans que M. Malbranche l'avait publié pour la Normandie. Le Gérajtt : Louis MoROf. Paris. — J. Mersch, im i^, k-i. Dcnforl-r.ochcreau- 5' ANNÉE. N" 17. i^-- SEPTEMBRE i8gi. IWWMMWN^AMAMMMMAMMI JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur : M. Louis MOROT. SUR LA STRUCTURE PRIMAIRE ET LES AFFINITÉS DES PINS Par M. Ph. VAN TIEGHEM. Tig'e. — Pour étudier la tige des Pinns au point de vue de la disposition des canaux sécréteurs, nous considérerons succes- sivement la région hypocotyîée ou tigelle, la région épicotylée inférieure garnie de feuilles vertes et ne produisant que des branches normales, la région épicotylée supérieure garnie d'é- cailles et produisant des rameaux courts, c'est-à-dire la tige adulte, enfin ces rameaux courts eux-mêmes. Depuis le collet jusqu'au voisinage des cotylédons, la tige des Pinus (P. silvestris, longifolia, Pinea, Pinaster, etc.) par- tage essentiellement la structure de la racine terminale dans sa région supérieure. Des faisceaux ligneux à section cunéiforme y alternent, en effet, au nombre de trois à sept, avec autant de faisceaux libériens aplatis; les uns et les autres sont sé'parés de l'endoderme par un péricycle épais, qui, en face de chaque faisceau ligneux, est creusé d'un canal sécréteur dans sa couche profonde. Sous les cotylédons, en même temps que les faisceaux ligneux se bifurquent et s'ajustent en tournant contre le bord interne des faisceaux libériens pour constituer les faisceaux libé- roligneux, les canaux sécréteurs qui leur sont superposés prennent lin. En outre, on voit souvent, dans les plantules d^Piims Pinea, Pinaster, etc., par exemple, se former à partir du collet dans la zone périphérique de l'écorce un cercle de canaux sécréteurs, qui se rendent plus haut dans les cotylédons. Quelquefois, dans le P. silvestris, par exemple, la tigelle est dépourvue de ces canaux corticaux, et alors les cotylédons n'en ont pas non plus. Dans les Pseîidotsîiga, Larix et Picea, les canaux sécréteurs 282 JOURNAL DR BOTANIQUE péricycliques de la racine terminale cessent au collet etlatigelle n'a pas de canaux sécréteurs corticaux. En résumé, dans les espèces où l'appareil sécréteur se déve- loppe avec le plus d'abondance (Pi'niis Pinaster, Pinea, etc.) la tigelle possède deux systèmes de canaux sécréteurs, l'un péri- cyclique, continuation vers le haut de celui de la racine termi- nale, l'autre cortical, prolongement vers le bas de celui des co- tylédons. Après avoir épanoui ses cotylédons, la tig-e des Pimis pro- duit pendant un certain temps des feuilles vertes, plus courtes que les cotylédons, disposées en spirale et dont quelques-unes forment à leur aisselle des branches pareilles à la tige. Cette période, pendant laquelle la plante offre l'aspect d'un Abies ou d'un Pïcea, pendant laquelle elle n'est pas encore caractérisée, comme disent les pépiniéristes, peut prendre fin au début de la seconde 3.nnée (Pùi?ts sHvestris, Strobiis, Pïiiasier, etc.), mais elle peut aussi se prolonger pendant plusieurs années (Pi'niis Pïiiea, etc.). J'ai eu notamment à ma disposition, provenant des pépinières du Muséum, MwPiiiiis Pinea ramifié, haut d'environ 50 centimètres, qui était parvenu à l'âge de six ans sans offrir encore aucune trace de caractérisation (i). La tige de cette plante n'a de canaux sécréteurs ni dans son écorce, ni dans le bois primaire de ses faisceaux libéroligneux. En rapport avec la disposition 5/13 des feuilles, le cylindre central y a huit faisceaux libéroligneux réparateurs, à chacun desquels est superposé dans le péricycle un canal sécréteur, dont les cellules de bordure sont séparées du liber par trois ou quatre assises de cellules ordi- naires. Que ces canaux soient péricycliques et non corticaux, c'est ce qu'on peut décider, en l'absence de preuve directe résul- tant d'une différenciation de l'endoderme, par l'étude des nœuds. A chaque nœud, en effet, le faisceau foliaire intercalé à deux I. II serait intéressant de rechercher quelles conditions de nutrition, sans doute surabondante, il faut remplir pour que ce mode de végétation se poursuive indé- finiment, de manière à produire un Pin adulte non caractérisé, c'est-à-dire un Pin adulte noi'inal. C'est seulement à ce Pin adulte normal qu'il est légitime de com- parer, par exemple, un Sapin ou un Epicéa adulte. Les Pins adultes que l'on ob- serve dans la nature sont, en effet, des êtres altérés par le milieu, frappés exté- rieurement de modifications morphologiques et physiologiques, auxquelles cor- respondent souvent intérieurement des variations de structure. Il convient de les ramener d'abord à leur forme et à leur structure typiques, si l'on veut ensuite les comparer utilement aux genres voisins. Ph. Vas Tieghem. — Sur la striicticre primaire et les a/fin: Ls des Pins. 283 réparateurs s'échappe dans l'écorce en passant entre les deux canaux sécréteurs voisins, qui restent en place ; puis apparaissent dans l'écorce, de chaque côté du faisceau foliaire, deux nouveaux canaux sécréteurs, qui pénètrent dans la feuille avec lui. En ré- sumé, si l'on fait abstraction de ce faible prolong-ement dans l'écorce des canaux sécréteurs foliaires, la rég-ion inférieure, non caractérisée, de la tige, et sans doute aussi la tige adulte du Pin normal, ne renferme dans sa structure primaire qu'un seul cercle de canaux péricycliques, superposés à ses faisceaux réparateurs. Ce cercle de canaux péricycliques se retrouve toujours dans la région supérieure, caractérisée, de la tige et dans la tige adulte des Pins naturels. Quelquefois il y demeure seul ; la struc- ture de la région inférieure persiste alors dans toute l'étendue de la tige épicotylée (PiuîLS Strobus, excelsa, Lambertiana, Aya- cahuHe, etc.) (i). Ces espèces, où la caractérisation est sans in- fluence marquée sur la structure, peuvent être regardées comme offrant sensiblement la même organisation interne que le Pin normal. Le plus souvent, il s'y surajoute un système de canaux sécréteurs situés dans le bois primaire des faisceaux réparateurs. Tantôt ces canaux ligneux sont très précoces et prennent nais- sance au bord interne du bois primaire, entre les pointes rayon- nantes de ses premiers vaisseaux (Pinits Pinaster, etc.). Tantôt ils sont plus tardifs et se forment plus en dehors, près de la limite de séparation du bois secondaire (P . silvestrïs, Pinea, etc.) Ordinairement les branches foliaires émises par les faisceaux réparateurs n'ont pas de canal sécréteur ligneux; pourtant j'ai vu, à plusieurs reprises, dans le Pimis Pinastcr, l'un des fais- ceaux foliaires avoir aussi un canal ligneux qu'il entraînait avec lui dans l'écaillé correspondante. Au sujet du nombre et de la disposition des canaux sécréteurs de la tige adulte, il y a donc dans le genre Pinus des différences entre les espèces. Chez quel- ques-unes, la caractérisation n'amène aucun changement dans l'état antérieur; chez la plupart, elle provoque la formation de nouveaux canaux sécréteurs, qui sont situés dans le bois pri- maire. On observe des différences du même ordre quand on étudie I. M. Bertrand a fait remarquer, dès 1874, que les Pimis de la section Strobus n'ont ordinairement pas de canaux sécréteurs dans le bois primaire de leur tio;e (Ann. des Se. nat., 5° série, xx, p. 73, 1874). 384 JOURNAL DE BOTANIQUE dans les rameaux courts la structure des faisceaux libéroligneux destinés aux feuilles vertes ordinairement fasciculées qui les ter- minent. Le plus souvent, le bois de ces faisceaux est dépourvu de canaux sécréteurs, et cela non seulement dans les Ptmts Stro- biis, excelsa, etc. , où l'on devait s'y attendre d'après ce qui a été dit plus haut, mais encore dans la plupart des espèces qui ont des canaux sécréteurs dans le bois primaire de leur tige adulte, surtout quand ces canaux n'y sont pas très précoces (Fi'nus si'l- vestris, etc.). Pourtant, quelques-unes de celles-ci peuvent con- server dans les faisceaux de leurs rameaux courts les canaux sécréteurs ligneux de leur tige adulte. Si l'on étudie par exemple un certain nombre de rameaux courts dans les Fi'niis Pinasier, Lentoiiiana, Pi'nea, halepensi's, pyrenaica, Laricio, ni'gincans, atisfrmca, densiflova, Thunbergiiy pungeiis, Sabiniana^ insu- larfs^ Kasya, Montcziinice , etc., on voit qu'il y en a de trois sortes. Dans les premiers, les faisceaux destinés aux feuilles vertes ont tous des canaux sécréteurs dans leur bois primaire. Dans les seconds, ces faisceaux sont tous dépourvus de canaux sécréteurs. Dans les troisièmes, certains de ces faisceaux ont des canaux, les autres n'en ont pas. Il est naturel de penser que ces différences dans la structure des rameaux courts, suivant les espèces, et suivant les rameaux considérés dans une même espèce, vont retentir sur la structure des feuilles vertes qu'ils portent. C'est, en effet, ce qui a lieu, comme on va voir. Feuille. — La feuille des plantes à tige monostélique, notamment celle de la presque totalité des Phanérogames, se compose d'un épiderme, prolongement de l'épiderme de la tige, d'une écorce, continuation de l'écorce de la tige, et d'une portion du cylindre central ou stèle de la tige. Cette portion de la stèle caulinaire qui se sépare du reste pour se rendre dans la feuille au nœud comprend non seulement un ou plusieurs faisceaux libéro- ligneux, mais encore toute la partie correspondante du conjonc- tif : péricycle, rayons et moelle, formant le péridesme (i). Pour abréger, nous la nommerons méristèle (2). La méristèle n'étant, 1. Ph. Van Tieghem : Pcricycle et péridesme (Journal de Botanique, 1" dé- cembre ]8go). 2. Portion de stèle, de u.îooç, partie, et G~T^):r^, stèle. Ph. Van- Tieghem. — Sur la stnicture primaire et les affinités des Pins. 285 par sa nature même, symétrique que par rapport à un plan, la feuille tout entière possède aussi ce caractère, par où elle se dis- tingue précisément de la tige, comme je l'ai montré il y a long- temps (i). Il n'est pas rare d'ailleurs que la symétrie bilatérale s'y accuse aussi dans l'écorce et dans l'épiderme. La structure de la feuille chez les plantes à tige monostélique peut donc être dite astéli'qiic, puisqu'elle n'a pas un cylindre central entier, une stèle complète (2); mais il est préférable delà dire mérisiéliqiie, puisqu'elle possède du moins un fragment de cylindre central, une méristèle (3). La feuille des Conifères, et en particulier celle des Pùius, dont il est ici question, offre avec la plus grande netteté la structure générale méristélique que l'on vient de rappeler. Laissons de côté pour le moment l'épiderme avec ses sto- mates, ainsi que l'écorce avec son exoderme fibreux interrompu aux stomates, son mésoderme composé de cellules vertes, aplaties, rameuses à rameaux soudés, qui renferme normalement deux canaux sécréteurs latéraux, et son endoderme dont les cellules portent un cadre lignifié, non plissé, mais ponctué sur les faces latérales, lisse sur les faces transverses. Dans la méristèle, négli- geons aussi le péridesme avec ses deux ailes vasculaires latérales , qui partent des flancs du bois et se recourbent à la fois vers le haut et vers le bas en un double anneau, et bornons-nous à étu- dier comparativement, au point de vue de l'appareil sécréteur, la structure du bois du faisceau libéroligneux. La tigelle et la région inférieure non caractérisée de la tige épicotylée ayant partout leur bois primaire dépourvu de canaux sécréteurs, les cotylédons et les feuilles vertes qui les suivent n'ont jamais non plus de canaux dans le bois de leur nervure. Il 1. Ph. Van Tieghem : Comptes rendus, lxix, 1839. 2. Ph. Van Tieghem : Traité de Botanique, 2" édit., p. 856, 1890. 3. Il y* a, comme on sait, quelques Phanérogames dont la tige, monostélique à la base, rompt plus haut son cylindre central en un nombre plus ou moins grand de parties ou méristèles, composées chacune d'un faisceau libéroligneux et d'un péridesme (Nymphéacées, Hydrocleis, divers Ranunculus, Equisetum-, Ophio. glossées). Désormais ces tiges sont devenues astéliques, puisqu'elles n'ont plus de cylindre central {Traité de Botanique, 2' éd., p. 764, 1890). Mais comme elles en renferment tous les éléments dissociés, on peut dire aussi, en limitant à ce cas une expresssion récemment employée dans un sens plus général par M. Stras- burger, qu'elles sont schisostéliques [Bau und Verric/itungen der Leitungsbah- nen, p. 312, i8yi). Le phénomène de l'astélie se présente donc à nous sous deux aspects difierents, qu'il convient de distinguer avec soin : la mérlstélie dans les feuilles, la schizostélie dans certaines tiges. 286 JOURNAL DE BOTAKIQUE en est de même, à de rares exceptions près, comme on l'a vu plus haut, pour les écailles de la région supérieure caractérisée de la tige et pour les écailles des rameaux courts. Les feuilles vertes qui terminent les rameaux courts, au contraire, se com- portent diversement suivant les espèces, comme on l'a vu plus haut pour ces rameaux courts eux-mêmes. Lorsque le rameau court n'a pas de canaux sécréteurs dans son bois primaire, soit que la tige elle-même n'en ait pas (Pimts Strobus, etc.), soit qu'elle en possèdef^i-*. Ceinbra, silvestris, etc.), les feuilles vertes qui en naissent en sont également dépourvues. C'est le cas le plus fréquent, que l'on a eu tort d'ériger en règle générale. Quand, au contraire, le rameau court a des canaux sécré- teurs ligneux, les feuilles qui en procèdent en ont également dans le bois de leur nervure. Dans \^ Pinus Pinaster,-Ç2ir exemple, il est assez fréquent que, dans le rameau court, les deux larges faisceaux destinés aux deux feuilles vertes aient des canaux sécréteurs dans leur bois ; les deux feuilles en ont alors aussi dans le bois de leur faisceau libéroligneux. Celui-ci est, comme on sait, divisé en deux moitiés par un large rayon. Tantôt chaque moitié a un canal sécréteur dans le bord supérieur du bois, entre les pointes for- mées par les premiers vaisseaux. Tantôt l'une des moitiés seu- lement a un pareil canal, ordinairement situé du côté de l'autre moitié, contre le rayon. Si, dans le rameau court, l'un seulement des faisceaux des- tinés aux feuilles vertes a des canaux sécréteurs ligneux, la feuille correspondante seule a un ou deux pareils canaux ; l'autre en est dépourvue. Enfin, si, dans le rameau court, aucun des deux faisceaux destinés aux feuilles n'a de canaux sécréteurs dans son bois, les deux feuilles en manquent également. A mesure que la feuille vieillit, la formation progressive du liber et du bois secondaires dans sa nervure écrase, comme on -sait, le liber primaire vers l'extérieur et refoule vers l'intérieur en les déviant tangentiellement les séries radiales du bois pri- maire. Il en résulte que le canal sécréteur se trouve peu à peu rejeté en dehors du bois et semble désormais appartenir à la région supérieure, médullaire, du péridesme. Il y a là une erreur à éviter. Ph. Van TiEGHEii. — Sitf la structure primaire et les afjiuités des Pins. 287 OmXxç^Xç. Piims Piiiasier, la présence de canaux sécréteurs; dans le bois du faisceau libéroligneux de la feuille a été cons- tatée, avec plus ou moins de fréquence, dans les Pimts Lento - ni a lia, Pinea, halepeusïs, pyrenaica, Lari'ci'o, nigricans, aiis- tri'aca, densiflora, Thtuibergiiy ptingens, Sabiniaiia, ïiisitlaris, Kasya, Mo}itez2ini£s , etc., espèces appartenant aux trois sections Pùiaster, Tasda et Psetidostrobits. Le phénomène a donc été retrouvé dans quinze espèces, sur les soixante-et-une qui ont été étudiées à ce point de vue. Encore doit-on admettre, puisqu'il n'est pas constant, qu'il a pu échapper dans plusieurs espèces, faute d'y avoir examiné un nombre suffisant d'échantillons (i). Il n'est donc plus exact de dire que la feuille des Pins adultes est dépourvue de canaux sécréteurs dans le bois de son faisceau libérolig-neux. Cette règle est sans doute générale pour les Pins adultes normaux; mais dans les Pins adultes naturels, elle offre, par suite de la caractérisation même, d'assez nombreuses excep- tions. Rappelons, en terminant, que les genres voisins P/i;^^, Larïx, Abî'es, Cedrus, etc., n'ayant jamais de canaux sécréteurs dans le bois primaire de leur tige, n'en possèdent jamais non plus dans le bois de leur feuille. Sous ce double rapport, ils ressemblent aux Pins adultes normaux. C'est donc la caractérisation qui, chez la plupart des Pins, tout au moins, provoque, avec une assimi- lation plus forte, une sécrétion plus abondante, accroît le nombre des canaux sécréteurs et en détermine la formation dans des ré- gions qui en étaient jusque là dépourvues, notamment dans le bois primaire de la tige, des rameaux courts et des feuilles. Résumé. — En résumé, la racine des Pins a des faisceaux ligneux de forme normale, vis-à-vis de chacun desquels l'assise profonde de l'épais péricycle produit un canal sécréteur. La gouttière ou l'étui vasculaire, qui borde ou entoure ce canal, est une lame de vaisseaux extraligneux péricycliques, surajoutée au faisceau ligneux pour servir à la nutrition et à l'insertion des I. M. Dag-uillon a observé récemment dans une feuille de Pitnis Pitiea, qu'il qualifie à cause de cela d'anormale, un canal sécréteur très grêle « à l'intérieur de la nervure, au-dessus du faisceau libéroligneux, dans le tissu conjonctif. >■ {Revue générale de Botanique, II, p. 273, 1890). On voit que, faute d'avoir suivi le développement, l'auteur n'a pas évité, au sujet de la région à laquelle le canal appartient, la cause d'erreur signalée plus haut. ; 288 JOURNAL DE BOTANIQUE radicelles, qui joue un rôle analogue au tisstt de transfusion de la feuille. La rég-ion non caractérisée de la tige n'a que des canaux sécréteurs péricycliques, superposés aux faisceaux réparateurs, et les feuilles de cette région n'ont que des canaux sécréteurs corticaux, normalement un de chaque côté. Il en est sans doute de même dans la tige adulte et dans les feuilles des Pins iwi'inaitx. La région caractérisée de la tige se comporte quelquefois de la même manière, et alors ni les rameaux courts, ni les feuilles qu'ils portent, n'ont de canaux sécréteurs ligneux (Pinus Sti'O- bits, etc.) Le plus souvent, elle acquiert des canaux sécréteurs dans le bois primaire de ses faisceaux réparateurs. Dans ce cas, tantôt les rameaux courts et leurs feuilles vertes sont dépourvus de ces canaux sécréteurs ligneux (Piniis silvestris, etc.); c'est le cas qui paraît le plus fréquent. Tantôt les rameaux courts et leurs feuilles acquièrent aussi des canaux sécréteurs ligneux (Piiiits Pinastei^, etc.); c'est alors que l'appareil sécréteur résinifère de la plante acquiert son maximum de développement. Par la disposition de l'appareil sécréteur dans les régions comparables, notamment dans la racine, les Pimis ressemblent beaucoup plus aux Picea, Lari'x et Psendotsuga qu'aux Abïes, Tsuga, Cedî^iis et Psendolarïx. Ils se rapprochent surtout des Picea, à en juger notamment par la disposition commune en double anneau du tissu de transfusion dans la méristèle de la feuille. On voit aussi que, par leur structure, les Picea diffèrent des Abies, les Larix des Psetidolarix, les Psendots7iga des Tsiiga, beaucoup plus qu'on ne le croit généralement. Telles sont les modifications qu'il convient d'apporter aux trois propositions rappelées au début de ce travail. SUR QUELQUES CŒNOGONIUM Par M. P. HARIOT. J'ai montré dans un mémoire paru récemment {Notes sur le genre Trentepohlia p. 23), que le Cœnogoniîiut dialeptnni Nyl. était une Algue parfaitement caractérisée. L'examen attentif d'échantillons authentiques m'a permis d'y retrouver des spo- p. Hariot. — S7iy quelques Cœnogonium. 289 ranges portés par des cellules uncinées qui peuvent d'ailleurs se rencontrer dans toutes les espèces de TrentepoJilia. Quelque- fois les premières cellules d'un rameau latéral se dilatent en am- poules atteignant jusqu'à 12-14 H- d'épaisseur et sont surmon- tées par d'autres cellules de dimension normale (6 [x environ). Ces cellules ampulliformes peuvent aussi être suivies d'une cellule en crochet qui, au lieu de supporter un sporange, se con- tinue en une file plus ou moins longue de cellules cylindriques qui ne diffèrent en rien des autres organes végétatifs. Sous une influence quelconque le fruit ne s'est pas développé et un fda- ment végétatif a pris sa place. Ces mêmes caractères se retrouvent dans une plante égale- ment originaire du Brésil, le Cœnogomuni siviplex (i ) de M. MûUer d'Argovie. Le mode de ramification et les dimensions des organes sont également les mêmes. Les rameaux latéraux qui portent des cellules ampulliformes à leur base, terminés, comme dans le C. dialepUun, par une cellule uncinée, se succèdent à peu de distance les uns des autres, du même côté d'un filament. Les cellules dilatées partent directement de ce filament ou bien par l'intermédiaire d'une cellule normale. Il peut arriver, mais le cas est peu fréquent, que la première cellule ampulliforme se bifur- que et donne naissance de cette manière à un second rameau moniliforme terminé comme le premier par une cellule en crochet fructifère. Quoi qu'il en soit des modifications intéressantes que peuvent subir les organes végétatifs, les Cœnogoniitin dialeptuni Nyl. et simplex Mûll. Arg. doivent être réunis et ne former qu'une seule espèce sous le nom de Trentepohlia dïalepfa (Nyl.) Hariot. La description donnée par l'éminent lichénographe de Ge- nève ne laisse d'ailleurs comme d'habitude rien à désirer, et les filaments sont indiqués comme « exUis filaineiitulis s. Jiyphit- lis invesWentibîiS destitiita », ce que montre nettement l'examen de la plante. Dans un mémoire publié en 1876(2), Krempelhuber signa- lait trois nouvelles espèces de Cœiiogoiimm, en faisant toutefois précéder les noms de chacun d'eux d'un point de doute qui 1. J. MûUer, Lichenes epiphylli novi, p. 16 (1890). 2. Krempelhuber, Lichenes brasilienses collecti a D" Glasiou in provincia brasiliensiRio-Janeiro (Flora, p. 250, 1876), 290 )OURNAL DE BOTANIQUE montrait bien comme le célèbre lichénographe était peu fixé sur leur attribution générique. Ces trois plantes seraient, d'après Krempelhuber, dépourvues de tout revêtement. L'examen montre que l'observation était de tous points exacte pour deux d'entre elles, le C. diffrachcm devenu le T. diffimcta Har. et le C. effîisîtin identique avec le Trentepohlia setifera Farlow. On pouvait croire, d'après les indications fournies par l'auteur, qu'il en était de même de la troisième espèce, le C. deplaiiatiun. M. le D"" Weiss, de Munich, a eu l'obligeance de me communi- quer une préparation faite sur l'échantillon type conservé dans l'herbier de Krempelhuber, de laquelle il résulte que c'est bien une plante lichenisée, un véritable Cœnogom'um, voisin par l'en- semble de ses caractères du C. teuiLissiimim du même auteur récolté par M. Beccari à Bornéo. Ces deux dernières espèces doivent être rangées avec le C. dialepiizimi Stirton parmi les plus petites du genre . LICHENS DE CANISY (Manche) ET DES ENVIRONS (Suite.) Par M. l'abbé HUE. 173. Lecidea atro-purpurea Nyl. in Flora 1S73, p. 294; L. sphseroides f. atro-purpurea Scheer. — Catillaria atropurpurea Th. Fr. Lichenogr. Scand. p. 565 (cet auteur ^ ]om\. Lecidea gyalisa Nyl. Lich. Scand. p. 208); Arnold Exsicc. Bav. n° 76 a et b, Monac. n"45; Lojka Exsicc. n° 136. — Sur le tronc des Chênes, soit sur l'écorce, soit sur des Jungermannes, au bord de l'étang de la Motte- l'Évoque à Saint-Ebremond-de-Bonfossé, et dans le bois de SouUes. Thalle cendré, très mince, le plus souvent nul. Apothécies d'abord concaves, comme celle d'un Gyalecta, puis planes, à bord d'un brun plus ou moins foncé, ordinairement persistant, à disque d'un brun plus clair. Le périthécium et le haut des paraphyses sont d'un brun roux ; l'hy- pothécium incolore ou légèrement jauni; l'hyménium blanc; les para- physes distinctes. Les spores, au nombre de 8 dans les thèques, sont incolores et uni-septées, et elles mesurent 0,01-1 15 millim. en longueur et 0,006-7 eu largeur. La gélatine hyméniale par l'iode devient d'un bleu persistant, et cette teinte demeure après l'enlèvement de l'excès de réactif. C'est le L. intermixia Malb. Catal. Lich. Norm: p. 181, d'après les échantillons de son herbier, dont l'un a été recueilli par M. Le Jolis dans le bois de Kerbec (Manche) et l'autre dans la forêt de Cerisy (Cal-: Abbé Hue. — Lichens de Canisy [Manche) et des environs. 2y\ vados) par le docteur Godey, qui l'a nommé L. atro-purpurea (Schaer.) avec cette mention : vidit Nylander. C'est aussi le L. inter- mi.xta Nyl. Prodr. Lich. Gai/, p. 105 et Le jolis Lich. envir. Cherb. p. 63. Dans l'herbier du Muséum, il existe plusieurs échantillons de cette espèce, récoltés par M. Le Jolis, et paraissant provenir du même arbre que celui de M. Malbranche. Ils lui ressemblent extérieurement, mais les apothécies à l'intérieur en sont un peu différentes ; elles présentent un hypothécium d'un brun assez foncé, le haut des paraphyses et l'hyménium plus brunis que dans notre L. airo-pnrpu- rea Nyl. ; ce sont les exemplaires que cet auteur cite dans son Prodr. Lich. Gall. p. 105. Dims la collection Roussel , toujours dans l'herbier du Muséum, un autre échantillon récolté encore par M. Le Jolis au même endroit, forme la transition entre les deux Lichens; l'intérieur de l'apo- thécie est bruni, mais d'un brun beaucoup plus clair. Il faut conclure de là que la coupe de l'apothécie du L. atro-purpurea (Schaer.) peut quelquefois n'être pas complètement incolore, car ce L. iiitermixla Nyl. Prodr. Lich. GalL est bien différent de celui qui est décrit dans \ç.s Lich. Scand. p. 194, VAddit. FL chilens. p. 161 et le Syii. Lich. N. Caledon. p. 44, et dont les exemplaires sont conservés dans l'her- bier du Muséum; il difïère également des Exsiccata Arn. n° 603 et Zwackh. n° 793 et des échantillons récoltés par Branth dans le Dane- mark, lesquels sont reconnus par M. Nylander dans le Flora 1866, p. 374, comme appartenant au vrai L. tutennixia Nyl., et enfin d'un exemplaire récolté par M. Nylander à Fontainebleau et mis par lui dans l'herbier du Muséum sous le nom de L. intermixta f. obscurior et décrit en partie dans le Prodr. Lich. Gall. p. 105. Le véritable L. inter/nixta^yl. offre un hypothécium rougeâtre, un hyménium obscur, le haut des paraphyses d'un brun violacé, des spores un peu plus grandes et des apothécies plus noires à l'extérieur. Nous n'avons donc pas en Normandie le vrai L. intermixta Nyl., mais seulement sa S2.- ïïéiè parasemoides Nyl., qui se trouve dans l'herbier de M. Malbranche et que M. le D"" Godey a récolté sur un mur d'argile à Catillon (Calva- dos). M. Lacaille me l'a aussi fait recueillir sur un Hêtre à Tancarville (Seine-Inférieure) . 174. LecideaLightfootii Ach., Nyl. Prodr. Lich. Gall. p. 105; Malbr. Calai. Lich. Norin. p. 191, Exsiccat. 289. — Sur un Hêtre dans le bois de Soulles et route de Canisy à Saint-Gilles. Thalle d'un jaune verdâtre, granuleux, à granules arrondis au som- met, parfois lisses, le plus souvent pulvérulents. Apothécies d'un brun foncé, larges de 0,4-S millim., à bord persistant entier flexueux, à disque plan d'un brun plus foncé que celui du bord; épithécium et haut des paraphyses fortement brunis ; périthécium d'un brun plus clair. 292 J(JUKNAL DR BOTANIQUE mais assez foncé au bord ; hypothécium incolore ; paraphyses dis- tinctes, épaisses de 0,0015-20 millim., renflées au sommet en forme de tête de clou ; spores au nombre de 8 dans les thèques, incolores, oblon- j^ues, obtuses aux deux extrémités, i-septées, longues de o,ooS-ioet larges de 0,0035-45 millim. L'iode bleuit la gélatine hyméniale; après l'enlèvement de l'excès de réactif, elle demeure d'un bleu clair avec le sommet des thèques plus foncé. La potasse et le chlorure.de chaux n'ont pas d'action sur le thalle de cette espèce ; souvent les apothécies ne renferment pas de spores; aux extrémités de ces der- nières, on aperçoit quelquefois les cellules arrondies dont parle Leight. Lich.-Fl. 3'"'' éd. p. 333, mais elles manquent souvent. J'ai aussi récolté ce Biatora sur un Hêtre à Montérollier (Seine-Inférieure). 175. Lecidea N^gelii (Hepp) Stizenb., Malbr. Catal. Lich. Noriii. Supplém. p. 44. — Sur déjeunes Erables à Canisy (le Hardi- chon). Apothécies très petites entourées d'un bord plus blanc que le disque, ce dernier variant du carné au brun et même au noir; l'épithécium et le haut des paraphyses sont incolores ou violacés suivant la coloration de l'apothécie. Les spores incolores sont d'abord simples, puis i-sep- tées et enfin à 3 cloisons, elles ont les extrémités obtuses, et on en ren- contre d'un peu courbées, elles mesurent 0,017-22 millim. en longueur et 0,006-7 en largeur. La gélatine hyméniale devient, par l'iode, bleue, puis d'un rouge vineux brunâtre, et si on enlève l'excès d'iode, elle apparaît violette. 176. Lecidea sabuletorum Floerke, Nyl. Lich. Scand. p. 204 et Lich. Lapp. orient, p. 151; L. hypnophyla Ach., Malbr. Catal. Lich. Norm. Supplém. p. 44. — Biliinbia hypnophyla Th. Fr. Lichen ogr . scand. p, 373. — Sur le tronc d'un Orme à Canisy et à Saint -Ebre- mond-de-Bonfossé (Froides-Fontaines). Apothécies plus ou moins globuleuses, les unes d'un carné pâle, les autres d'un brun noir, avec les nuances intermédiaires; épithécium incolore ou légèrement bruni, suivant que l'apothécie n'est pas ou est colorée ; hyménium incolore ; hypothécium brun ; paraphyses indi- stinctes; spores 5, rarement 3-septées, atténuées à chaque extrémité, longues de 0,026-31 et larges de 0,007-8 millim, La gélatine hyméniale par l'iode devient bleue, puis rouge vineuse ; si on enlève l'excès d'iode, on la voit violette. 177. Lecidea TRACHONA (Ach.) Nyl. — Bilimbia coprodesYiœïh. Parerg. liche^iolog. p. 166. — Sur l'argile des murs d'un bâtiment de ferme à Saint-Ebremond (Manche). Thalle cendré verdâtre, grossièrement granulé, les granules se réu- Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 293 nissant souvent. Apothécies noires, sanspruine, d'abord planes et mar- o-inées, puis globuleuses et souvent confluentes; hypothécium et péri- thécium d'un brun très foncé, rougeâtres aux bords ; épithécium noirâtre ; paraphyses libres, épaisses de 0,0020-22 raillim., renflées au sommet en forme de clou ; thalamium rougeâtre ; spores incolores, oblongues, arrondies aux deux extrémités, souvent droites, parfois un peu cour- bées, I et le plus ordinairement 3-septées, longues de 0,01 5-1 S et larges de 0,0045-50 millim. L'iode bleuit légèrement la gélatine hyméniale, puis la rend d'un violet obscur, et elle reste telle après l'enlèvement de l'excès d'iode. La potasse rend violets le thalamium et le périthécium. M. Th. Fries Lichenogr. sca/idinav. p. 3S6 se demande si le Biatora tracJwna Flot., Verriicaria irachoiia Ach. est la même espèce que le Bilimbia coprodes Kœrb. qu'il vient de décrire. M. Nylander a tranché la question, car sur un échantillon de mon herbier, récolté par M. Zwackh à Heidelbsrg (n° 511 Zw. ad. Nyl.), après l'avoir déterminé, il a écrit : L. trachona Flot., L. coprodes Koerb. Il donne la mesure des spores de 0,010-18 sur 0,004-5 millim. Ce Biatora est nouveau pour la flore normande. 17S. Lecidea LUTEOLA (Schrad.) Ach. — Sur un Robinier dans le parc du château de Canisy; sur un Chêne à Quibout; sur un Peuplier noir à Carantilly ; sur un Peuplier à Canisy (ferme de la Ménagerie); il est commun sur les Ormes à Canisy, Saint-Ebremond-de-Bonfossé, Saint-Sauveur-de-Bonfossé, etc. Les apothécies sont jaunâtres passant souvent au rougeâtre, d'a- bord concaves et entourées d'une marge plus pâle, qui disparait bien- tôt, larges de 0,5-1,2 millim.; elles sont incolores à l'intérieur, mais dans certaines l'hypothécium est un peu jauni; les paraphyses sont faci- lement libres; les spores incolores, aciculaires, 3-15 septées sont longues de 0,048-64 et larges de 0,0025-40 millim. L'iode rend la géla- tine hyméniale bleue, puis d'un rouge vineux ou parfois d'un violet foncé. Plusieurs échantillons des Ormes m'ont fourni des spermogonies de même couleur que les apothécies, renfermant des spermaties cour- bées en arc, longues de 0,011-15 et larges d'à peine 0,001 millim., ou moins courbées et longues de 0,020 millim. 179. Lecidea endoleuca Nyl. — Il est assez fréquent sur les gros Chênes oîi il ne présente souvent que des apothécies dispersées. Je l'ai récolté sur de jeunes Chênes et Frênes, sur un Robinier et sur un Cèdre de l'Atlas dans le parc du château de Canisy ; sur un Frêne à Saint-Ebremond-de-Bonfossé ; sur un Orme à Canisy ; sur un Saule près de l'étang de la Motte-l'Évêque à Saint-Ebremond-de-Bonfossé ; sur un Maronnier à Gourfaleur (propriété de M. Marin) ; sur des Pins de Nor- mandie à Canisy (ferme de la Ménagerie) et à Quibout (Grimbert) ; sur 29+ JOURNAL DE BOTANIQUE des Hêtres, parc du château de Canisy et bois de Soullcs et de la Motte l'Évêque; sur des Lierres, parc du château de Canisy et Quibout. Les apothécies sont d'abord urcéolées et alors souvent d'un violet foncé, puis convexes, immarginées et noires, sur un Pin de Normandie à Canisy, je les ai vues confluentes, tuberculeuses. L'épithécium est d'un violet foncé, et cette couleur teint plus ou moins l'hyménium ; l'hypothéciura est incolore ou un peu jauni; les paraphyses sont assez faciles à séparer; les spores incolores, aciculaires, sont très atténuées à une extrémité et rarement droites, 3-15 septées et mesurent 0.051-66 sur 0,003-4, rarement 0,005 millim. La gélatine hyméniale est rendue bleue par l'iode, puis d'un violet foncé, et elle reste telle après l'enlè- vement de l'excès d'iode. 180. Lecidea effusa Nyl ; L. liifeola var. fuscella Nyl. Lich. pa- ris, n" 135; Malbr. Exsiccat. n^ 135. — Sur de jeunes Chênes et Frênes dans le parc du château de Canisy ; sur un Sureau à Mesnil- Amey. M. Mal branche dans son Catal. Lich. Norm. p. 45 met à tort son Exsiccat. n'^ 135 sous le nom de L. acerina (Pers.), il appartient au L. effusa Nyl. ; de plus le n° 286 L. luteola var. a7'-ceutina (Ach.), échan- tillons récoltés à Falaise par de Brebisson sur des Pins, est le Lecidea acerina (Pers.), du moins d'après l'exemplaire de son herbier. M. le D'' Stizenberger dans ses Lich. helvet. p. 166 dit, d'après M. Nylander, que le L. arceutina Ach. ne diffère du L. effusa Nyl. que par la cou- leur noire de ses apothécies. Les échantillons de cette dernière espèce que j'ai récoltés à Canisy ont un thalle d'un cendré verdâtre, très mince, presque lisse, ou rarement un peu rugueux, les apothécies pâles ou un peu brunies, larges de 0,2-5 millim., elles deviennent facilement con- fluentes et alors elles ont 0,8 millim.; elles sont parfois un peu concaves dans le jeune âge, le plus souvent planes avec un bord plus foncé, le- quel devient très visible si on l'humecte; à la fin elles deviennent con- vexes. L'épithécium et le haut des paraphyses, qui sont adhérentes les unes aux autres, sont légèrement brunies, l'hyménium est blanc, l'hypothécium un peu jauni et le périthécium est bruni : la potasse ne change pas la couleur de la coupe del'apothécie. Les spores incolores, aciculaires, droites ou souvent flexueuses, atténuées à une extrémité, sont longues de 0,042-66 et larges de 0,0015-20 millim. L'iode rend la gélatine hyméniale bleue, puis d'un rouge vineux foncé ou violette. 181. Lecidea chlorotica (Ach.) Nyl.; L.albescens (Arn.) Malbr. Catal. Lich. Norm. Supplém. p. 45. — Sur un vieil Erable dans le parc du château de Canisy. Les apothécies sont pâles, presque blanches, avec une marge moins colorée, qui disparaît bientôt, larges de 0,2-7 millipi., souvent con- Abbé Hue. — Lichens de Canisy [Manche) et des environs. 295 tluentes et alors tuberculeuses. Les spores étroitement aciculaires, in- colores, 7-13 septées, un peu atténuées à une extrémité, ont 0,036-44 sur 0,002 millim. La coupe de l'apothécie est incolore, sauf l'hypothé- cium, qui est parfois un peu jauni; les paraphyses sont agglutinées. L'iode rend la gélatine hyraéniale bleue, puis rouge vineuse. 182. Lecidea MuscoRUMvar. alpixa Stizenb. Krit. Berner k. p. 15 ; L. bacillifera var. alpiWia (Hepp) Nyl. Lich. Lapp. orient, p. 156. — Biaiora pezizoïdea var,. alpin a Hepp. — Bacidia atrosanguinea var. alpina Th. Fr. Lichenogr. scandinav. p. 355. — Sur l'argile des murs des bâtiments des fermes à Canisy (le Breuil, la Vérité et Pierrelais); à Saint-Gilles. Ces échantillons me paraissent être au moins une forme de cette variété, dont ils ne diffèrent que par des spores un peu plus étroites. Le thalle est cendré, membraneux, verruqueux, fendillé. Les apothé- cies sont noires ou d'un brun foncé dans les endroits ombragés, larges de 0,3-5 millim,, d'abord bordées, puis convexes et immarginées, sou- vent confluentes et alors plus ou moins tuberculeuses et larges de 0,7- I millim.; le périthécium est rougeâtre ; le haut des paraphyses qui sont assez distinctes, mais agglutinées et épaissies au sommet, est iné- galement teinté de violet foncé ou de noirâtre; l'hypothécium est inco- lore ou teinté de jaunâtre ; l'hyméniura haut de 0,055-57 millim. est à peu près incolore. La potasse décolore en violet le périthécium et le haut des paraphyses. Les spores sont aciculaires, 1-7 septées, atténuées aux deux extrémités ou parfois à une seule, longues de 0,029-44 et larges de 0,0015-20 millim. L'iode bleuit légèrement la gélatine hyraé- niale, puis la rend rouge vineuse ; cette teinte persiste après l'enlève- ment de l'excès du réactif. Sur les échantillons de Saint-Gilles et du Breuil se sont présentées de nombreuses spermogonies contenant des spermaties longues de 0,0045-50 et larges de 0,002 millim., attachées à de courts stério-mates. Ce n'est pas le L. Muscorum var. alpina (Hepp) Norrl. Herb. Lich. Fenn. n° 320, qui a l'hypothécium d'un roux foncé, comme celui du L. atrosanguinea var. argilicola Km., Malbr. Exsicc. 288. M.Ny- lander Lich. Lapp. orient, p. 156 donne comme mesure des spores de la var. alpina (Hepp) 0,030-46 sur 0,0030-35 millim. Celles de mes échantillons sont donc presque une fois plus étroites. 183. Lecidea incompta Borr. ; Bacidia incompta Th. Fr. Liche- nogr. scand. p. 361. — Sur un Orme à Canisy (Montmirel). Thalle assez épais, lépreux, blanc et çà et là verdâlre ; apothécics noires, petites, mais facilement confluentes; l'épithécium est incolore, l'hyméuium et le périthécium sont violets ; l'hypothécium est épais et d'un brun violacé ; les paraphyses sont peu distinctes ; les spores inco- 296 lOURNAL D\L BOTANIQUE lores, bacillaires, pluri-septées, souvent atténuées à une extrémité, sont longues de 0,024-26 et larges de 0,002-3 miHim. La gélatine hyméniale par l'iode devient bleue, puis d'un violet obscur qui apparaît plus clair, si on ôte l'excès d'iode. 184. Lecidea pelidna Ach. Nyl. apud Hue Addend. Lichenogr. europ. p. 171 ; L. tcmbrina Ach., Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 194 et Supplém. p. 47 pour les formes de l'argile et la var. pelidna Ach. pour les schistes; L. umbrùia Br. et Rostr., Th. Fr. Lichenogr. scand. p. ■265; Lojka n° 368 ad Nyl., échantillon de Hongrie déterminé par M. Nylander. — Sur l'argile des murs des bâtiments des fermes et sur les fragments de schistes qu'elle contient à Canisy (la Pérelle, le Breuil , Pierrelais et le Jardin), à Saint-Ebremond-de-Bonfossé et à Saint- Gilles. Apothécies d'un brun obscur, parfois presque noir ; haut des para- physes brun ou rarement d'un brun passant au noir; paraphyses agglu- tinées, simples, c'est-à-dire ni rameuses ni articulées, sans renflement vers le sommet ; spores vermiformes ou courbées, souvent simples, ou 1-3 ou pluri-septées, longues de 0,020-24 et larges de 0,0020-25 millim. L'iode rend la gélatine hyméniale bleue puis la brunit. Les gonidies du thalle sont parfois très grandes et atteignent en diamètre 0,015-20 millim. Var. COMPACTA (Koerb.); L. iimbrina var. compacta Th. Fr. Liche- nogr. scand. p. 365; Norrlin Herb. Lich. Fenn. 1S2; Arnold Exsicc. 869 et Lojka Exsicc. 171. — Sur l'argile des murs à Canisy (la Pérelle et Pierrelais) et à Saint-Gilles, au milieu du Lecajiora vitellina f. Pre- vostii (Dub.). Sur les schistes d'un mur à Saint-Ebremond-de-Bonfossé et au milieu du Pertusaria amara (Ach.). Apothécies noirâtres; haut des paraphyses d'un bleu foncé, et cette couleur descend parfois sur une partie de l'hyménium; spores longues de 0,026-33 et larges de 0,0020-25 millim. L'iode teint en bleu la géla- tine hyméniale, puis l'obscurcit. 185. Lecidea pelidniza Nyl. in Plora 1S74, p. 318; L. umbrina var. iurgida (Koerb.) Th. Fr. Lichenogr. scand. p. 365, (le L. epe- lidna Nyl. que cite cet auteur est une faute d'impression et il a été mis dans le Flora 1874, p. 318, pour L. pelidna), Zwackh Exsicc. 585. — Sur l'argile des murs à Canisy (les Bordeaux, la Plétaudière et la Basse- Meilleraie), Apothécies d'un carné pâle, devenant légèrement brunes ; haut des paraphyses très peu bruni; spores 0,020-22 sur 0,002-3 millim. La géla- tine hyméniale par l'iode devient bleue, puis d'un brun vineux et les thèques d'un brun foncé. Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J. ilei'scli, iinp. ti, ï'\. Denfcrl-Iluchereau. 5« ANNÉE. N" i8. 16 SEPTEMBRE 1891. JOUMAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. LA TRIBU DES CLUSIEES. RÉSULTATS GÉNÉRAUX d'UNE MONOGRAPHIE MORPHOLOGIQUE ET AN ATOMIQUE DE CES PLANTES Par M. J. VESQUE. Sur le point de livrer à l'impression le texte du 3° volume de X Ephannosis qui comprendra, en plus de cent planches, l'histoire des tribus des Chisiées et des Moronobées , je désire faire connaître en ces pages ceux des résultats qui peuvent in- téresser tous les botanistes. Ce mémoire se divise naturellement en deux parties, dont la première comprendra les corrections que j'ai eu l'occasion d'introduire dans la morphologie de ces plantes, la seconde, un résumé de l'histoire des genres et de leurs espèces. I. — La morphologie des CluHlées. I. Le Diagramme. — Eichler, dans son célèbre ouvrage sur les diagrammes des fleurs, a été obligé de négliger complète- ment la famille des Guttifères, faute de matériaux convenables. Je vais donc combler en partie une lacune regrettable en donnant brièvement quelques indications sur les relations diagrammati- ques que j'ai observées dans la tribu des Clusiées. L'inflorescence, terminale ou latérale dans les aisselles des feuilles toujours opposées décussées, est très inégalement déve- loppée quant au nombre des fleurs qu'elle porte; ordinairement les inflorescences des pieds femelles sont beaucoup plus ré- duites que celles des plantes mâles ; le nombre des fleurs peut parfois descendre jusqu'à l'unité, mais il est le plus souvent, dans le cas d'inflorescences très appauvries, de trois. La décussation des feuilles se continue dans la disposition des bractées sur l'axe de premier ordre de l'inflorescence ; les axes de deuxième ordre étant dans les aisselles de ces bractées, 298 JOURNAL DE BOTANIQUE sont donc également déçusses et l'inflorescence tout entière appartient jusque là au type botry tique : c'est une grappe. Lorsqu'elle est réduite' à 3 fleurs, il est donc sage de dire qu'elle est une grappe 3-flore; on est au contraire habitué, en bota- nique descriptive, à appeler ces petites inflorescences des « cy- mes 3-flores ». Cette divergence de langage échappe à toute discussion raisonnable et ne mérite pas que je m'y arrête. S'il était nécessaire, je pourrais m'appuyer sur un fait que je n'ai pas observé moi-même, mais qui se trouve signalé par Plumier dans un dessin représentant le Clusia mi'nor (i) ; les fleurs sont au nombre de trois ou de six, « opposées par paires », et forment par conséquent une grappe dont le caractère est indéniable. Si nous nous adressons maintenant à des inflorescences plus compliquées, voici ce que nous trouverons : A. — (Clusia Diicîi Benth., Cl. havetioides Planch. etTriana et un grand nombre d'autres). La décussation des feuilles se continue dans l'inflorescence terminale, mais ces feuilles passent plus ou moins brusquement à l'état de bractées (fig. i, A); les axes secondaires sont déçusses, au nombre de 4 paires par exemple ; il y a donc botry s ; les axes latéraux inférieurs répètent cette structure botrytique en portant, par exemple, 2 paires d'axes tertiaires également déçusses, les suivants n'en portent qu'une paire, enfin chacun des axes primaires, secondaires et tertiaires se termine par une petite grappe (cyme) triflore ou par une seule fleur. Cette inflorescence qui ne varie que quant au nombre des pièces, est de beaucoup la plus fréquente. On pourrait à la rigueur la désigner sous la dénomination de « grappe composée » et lui refuser complètement tout caractère « cymeux ». 11 n'en est pas de même de l'inflorescence suivante. B. — {Cl. Candelabnini Planch. etTriana). Inflorescence ter- minale, mais fortement penchée (fig. i, B). L'axe principal porte des bractées décussées dans l'aisselle desquelles naissent des ra- meaux qui prennent de suite le caractère de cymes bipares, les inférieures 7-flores, les suivantes 3-flores. Mais il y a souvent ici une singularité sur laquelle nous aurons à revenir à propos de la multiplication de ce que les auteurs ont appelé les « bractées ca- lycinales » ; les axes d'ordre quelconque peuvent porter d'abord deux préfeuilles stériles suivies de deux autres bractées décus- I. D'après Planchon et Triana, Mém. s. l. Guttif.^ 28. J. Vesque. — La tribic des Clusiccs. 299 sées avec elles et placées presque immédiatement au-dessous des fleurs. C. — Chez X Havetia laiLri'folia H. D. K., il existe une diffé- rence surprenante entre les inflorescences mâle et femelle. En Fig. I. — Inflorescences observées chez les Clusiées. — A, Cliisia Diicii Benth.; B, Cl. Can- delabnim Planch. et Triana; C, pied femelle de \' Havetia laitrifolia H. B. K. ; D, pied mâle du même; E, Clusiella elcgans Planch. et Triana {les petites lignes sineuses delà figure principale indiquent la position des inflorescences, la petite figure accessoire repré- sente la composition de l'une de celles-ci); F, Tovomita ^tnibellata Benth. effet, l'inflorescence femelle répond au type A, avec cette diffé- rence qu'il y a une tendance marquée à l'avortement des fleurs latérales de chacun des petits groupes 3-flores (fig. i, C), tandis que dans l'inflorescence mâle c'est partout la fleur terminale qui avorte; de ce chef seul, le nombre des fleurs est ainsi doublé, sans compter qu'indépendamment de cela l'inflorescence est beaucoup plus riche. Il suffit de jeter les yeux sur la fig. i, D, pour voir que le caractère cymeux est très prononcé à partir des axes de troisième ordre. D. — [Clusiella elegans Planch. et Triana). Les rameaux flori- 300 JOURNAL DE BOTANIQUE fères très grêles de cette élégante espèce sont ou bien bifurques (en cyme bipare) ou représentent des sympodes, chacun des axes d'ordre quelconque se terminant par une petite inflores- cence; lorsqu'il y a bifurcation, on en trouve une entre les deux branches végétatives ; souvent l'une des deux feuilles opposées produit seule dans son aisselle un rameau végétatif de (n -|- i)™^ ordre qui continue la direction de l'axe de n"''' ordre, rejetant l'inflorescence sur le côté. En effet, on trouve quelquefois un bourg-eon arrêté dans son développement au-dessous de l'in- florescence pseudo-latérale et opposé au rameau végétatif dé- veloppé ; de plus celui-ci porte à sa base un court anneau sail- lant garni de deux cicatrices opposées et placées en croix avec la paire de feuilles axillantes : ce sont les vestiges laissés par les deux préfeuilles du rameau axillaire. Chacune des petites inflorescences est réduite à quelques fleurs ; elle a bien l'aspect d'une cyme, mais il y a une multiplication extraordinaire de bractées décussées, de telle sorte que les axes latéraux sont loin de se trouver dans l'aisselle des préfeuilles du rameau (n-i)""^. On sait qu'Eichler définit la cyme en disant qu'elle est une in- florescence dans laquelle les préfeuilles sont fertiles. Cette défi- nition tomberait à faux dans le cas qui nous occupe. L'inflorescence en cyme ombelliforme du Tovoviita mribel- lata Benth. ne diffère des types les plus ordinaires que je viens de décrire que par la multiplication sériale des rameaux axil- laires. Ainsi, par exemple, nous trouverons dans l'aisselle de chacune des deux dernières feuilles non pas un, mais deux rameaux superposés, qui, avec l'axe principal continué, donnent cinq rameaux partant d'un même point. Ce même système se répète dans les ramifications secondaires, se terminant par con- séquent par des groupes 5-flores et non 3-flores; enfin des cymes bien franches peuvent se greffer sur le système ; à la place de l'une des fleurs axillaires nous pouvons, par exemple, trouver un axe se terminant par une fleur après avoir produit 2 pré- feuilles dans l'aisselle desquelles naissent des rameaux d'ordre supérieur portant 3 fleurs. Des inflorescences semblables se rencontrent ailleurs encore dans la famille des Guttifères. Passons au diagramme de la fleur elle-même. Quatre parti- cularités rendent cette étude assez difficile. J. Vesque. — La tribu des Clusiées. 301 1. L'endroit où se fait le passage de la décussation des feuilles à la disposition acyclique des étaraines (Clusi'a) est variable. 2. Il y a souvent multiplication de bractées stériles au- dessous de la fleur (bractées calycinales) et ces bractées, le plus souvent décussées par paires, peuvent même prendre une dispo- sition acyclique {Cl. polysepala Engl.). 3. La vernation ou mode de recouvrement des pièces de la fleur, surtout des pétales, n'est pas toujours d'accord avec la préfloraison proprement dite, enregistrant l'ordre d'apparition de ces pièces. 4. Il y a parfois multiplication presque désordonnée des pétales, d'autres fois au contraire diminution. Le cas le plus simple se rencontre chez X Havetïa lattrifolia H. B. K., plante dont la structure florale a été totalement mé- connue jusqu'à présent (fig. 2, A). La décussation se continue jusqu'au bout dans les fleurs des deux sexes ; nous aurons pour la fleur mâle 2 préfeuilles, 4 sépales sur deux rangs, 4 pétales sur deux rangs et 4 étamines opposées aux pétales pris en bloc, mais qu'on peut considérer comme étant également disposées sur deux rangs, quoiqu'elles soient en réalité rapprochées au centre de la fleur en une croix orthogonale. Ce même dia- gramme peut servir aussi bien pour la fleur mâle de VHavetia flexilis Spruce. La fleur femelle (fig. 2, B) comprend 2 pré- feuilles, 4 sépales sur deux rangs, 4 pétales sur deux rangs, le tout régulièrement déçusse, 4 staminodes opposés aux pétales en bloc unis en une cupule hypogyne 4-crénelée; on pourrait admettre à la rigueur que ces 4 staminodes sont encore sur deux rangs et déçusses avec les pétales, mais, dans tous les cas, ils jouent mécaniquement le rôle d'un seul verticile 4-mère, puisque les 4 carpelles, au lieu de leur être opposés, alternent avec eux. La même régularité règne dans la fleur mâle du Balboa membranacea Planch. et Triana, mais ici, au calyce 2X 2-mère, succède une corolle inconstante de 3-5 pétales. Lorsque les pétales sont au nombre de 4 ils sont déçusses, lorsqu'ils sont au nombre de 3 (fig. 2, C) ils sont en préfloraison tordue. Je n'ai pas vu moi-même de corolle 5-mère. Toutes les fleurs que j'ai observées présentaient 6 étamines, 3 petites externes et 3 plus longues et plus grosses internes, toutes unies en une colonne 302 JOURNAL DE BOTANIQUE centrale au sommet de laquelle les anthères seules sont libres. Chez X Œdeinaiop2ts obovattis Planch. et Triana, la fleur mâle comprend 4 bractées calycinales (2 préfeuilles et 2 brac- tées supplémentaires), 4 sépales et 4 pétales, toutes pièces ré- gulièrement décussées par paires. Les étamines sont au nombre de 8. Planchon et Triana ont eu l'occasion de les étudier; ils en trouvent 4 externes, opposées par paires aux pétales externes, 2 intermédiaires, opposées aux pétales internes, et 2 internes alternant avec ces dernières, mais ils ajoutent (i), tout en décla- rant qu'elles sont manifestement 3-sériées, qu'elles doivent pro- bablement être considérées comme étant symétriquement dispo- sées en 2 verticilles 4-mères. La même idée leur a fait construire le diagramme de la fleur mâle de X Œ. dodecandra qu'on voit réalisé fig. 2, D, à droite. Les 12 étamines formeraient 3 verticilles 4-mères dont l'externe alternerait avec les pétales pris en bloc. Toutes les coupes que j'ai faites à la base de jeunes boutons ne m'ont montré que 2 verticilles d'étamines (diagramme de gauche), l'externe de 8, alternant par paires avec les pétales pris en bloc, et l'interne de 4, opposées isolément aux 4 pétales. Je ne crois pas que ce pro- blème puisse être résolu définitivement avec des matériaux d'herbier ; pour donner au lecteur une idée du degré de netteté avec laquelle les faits peuvent être observés dans le bouton, je reproduis ci-contre la coupe d'un des boutons (fig. 2, E). Chez les Clusïa, chez les Tovoiniia, etc., où les étamines sont en nombre indéfini, les choses sont naturellement plus com- pliquées. Chez la plupart de ces derniers, les sépales, au nombre de 2 ou de 4, dont les 2 externes, assez longuement unis en- semble, recouvrent toute la fleur à l'état de bouton, sont suivis de 4 pétales, le tout déçusse par paires. L'androcée dans la fleur mâle et dans la fleur femelle est acyclique, comme dans une fleur de Renoncule, mais le pistil est 4-mère et, autant que j'ai pu le voir, les 4 carpelles alternent avec les pétales pris en bloc ; il en est de même des 4 crêtes qui garnissent la minuscule pyra- mide quadrangulaire représentant le pistil avorté dans la fleur mâle. Une disposition assez semblable se retrouve chez les Chtsia de la section Stmirochisia; elle ne diffère que par les bractées I. L. c, p. 251. J. Vesque. — La tribu des Clusices. 303 calycinales qui peuvent s'ajouter à la fleur et par le torus carré sur lequel sont insérées les étamines (fig. 2, F). Voici maintenant le cas d'une corolle 5-mère succédant au ca- lyce 2 X 2-mère ; on l'observe assez souvent, par exemple chez le CL havetioïdes Planch. et Triana (fig-. 2, Gj. Les 2 sépales internes occupant la position transversale des deux préfeuilles dans un si grand nombre de fleurs, le 2" pétale est adossé à l'axe comme le 2® sépale dans le cas d'un calyce 5-mère précédé de 2 préfeuilles. Chez le CL amazomca Planch. et Triana (fig. 2, H) le calyce 304 JOURNAL DE BOTANIQUE comme la corolle sont 5-mères, mais la disposition en 2/5 se continue jusqu'à l'androcée exclusivement pour la fleur mâle et jusqu'à l'androcée inclusivement pour la fleur femelle; dans cette dernière, des bractées supplémentaires viennent compliquer le diag-ramme; les carpelles alternent avec les 5 staminodes. Ici, il y a donc opposition exacte entre les pétales et les sé- pales. Cette opposition n'est plus qu'approchée chez le Cl. C7i- neata, où, à partir du calyce en 2/5, la phyllotaxie se complique de telle sorte que le cycle n'étant plus de 5, le nombre des péta- les lui-même peut augmenter et devenir irrég-ulier (fig-, 2,1). Chez \q. Reiigi'fa pei'iiviana Pœpp. et Endl., et cela arrive également ailleurs, les deux premiers sépales, des 5 qui compo- sent le calyce, se ressentent encore de la décussation des brac- tées précédentes et les sépales passent ensuite au type 2/5 ; la même phyllotaxie se continuant dans la corolle, il en résulte une disposition assez compliquée pour qu'on en soit réduit à dessi- ner un diagramme empirique (fig-. 2, J.). Chez le Reiigifa acuini- nata Planch. et Triana, l'opposition entre les 5 pétales et les 5 sépales a été trouvée au contraire parfaite, mais ici la fleur est précédée d'un grand nombre de bractées décussées. Chez le Clîtsia polysepala Engl. les bractées sont également très nom- breuses ; de même que les 5 sépales et les 5 pétales, elles sont disposées suivant une phyllotaxie compliquée. J'ai en effet obte- nu la meilleure concordance possible en dessinant un schéina suivant 13/34. Il est à remarquer que chez cette plante comme chez les Anémones 5-mères et les Renoncules, la présence de pseudo-verticilles de 5 ne répond pas nécessairement à 2/5 ; on y verra toujours 4 pétales ou sépales rapprochées par paires et le 5*^ isolé, au lieu d'une étoile pentagonale régulière. Le Chisiella elegans Planch. et Triana montre dans sa fleur femelle 5 sépales en 2/5 et 5 pétales verticillés en préfloraison tordue, alternant avec les sépales. Les quatre loges de l'ovaire me paraissent être disposées en croix orthogonale. L'un des cas que j'ai déjà cités montre que le nombre des pétales peut augmenter lorsque les pièces de la corolle sont dis- posées suivant un cycle plus g-rand que le nombre des pièces. Ainsi, par exemple, les pétales en 3/8 ou 5/13 ne resteront pas toujours au nombre de 5, quoique, à première vue, une corolle ainsi composée joue assez bien la corolle pentamère régulière. J. Vesque. — La tribu des Clusiées. 305 Le Chisîa mi'noi^ L. (exempl. femelle de Cuba, Wright, 21 19) m'a offert un exemple d'une nature un peu différente; ici la phyllotaxie chang-e dans la corolle même (fig. 2, K). Nous trou- vons 4 sépales décus&és, puis d'abord 6 pétales déçusses par paires et un 7^ pétale placé à côté du 5'', mais plus intérieure- ment et qui inaugure une phyllotaxie acyclique, se continuant sans doute dans les staminodes. Une autre fleur du même échan- tillon d'herbier présentait 4 sépales et 5 pétales. Ces cas sont assez fréquents dans plusieurs familles, et ont parfois amené les auteurs à admettre des dédoublements, par exemple chez V Ané- mone Be patte a (i). Il existe enfin quelques Clusiées chez lesquelles il n'est pas possible d'invoquer simplement des raisons phyllotactiques pour expliquer la multiplication des pétales. Je citerai à ce sujet les Tovo7mta à pétales nombreux, qui souvent ont ces phyllômes disposés d'une manière telle que l'idée des dédoublements paraît s'imposer. Le T. ;/^(^^rc/»/zj///^ Walp. est parfois dans ce cas (fig. 2, K), tandis que d'autres fleurs de la même plante et d'autres Tovo- mi'ta {T. ■martïm'censïs Vesque), peuvent admettre l'explication phyllotactique ; il en est quelquefois de même pour la fleur mâle du Clusi'a Hilariana Schlecht. J'ai observé une fleur du Clusia fluminensis Planch. etTriana, dans laquelle il n'y avait que 3 pétales au lieu des 5 indiqués par les auteurs de l'espèce. Lorsqu'il y a 5 pétales, dans cette espèce, la fleur mâle doit être composée de la manière sui- vante : 2 préfeuilles, 2 bractées supplémentaires en croix avec elles, 4 sépales sur 2 rangs, en décussation entre eux et avec les bractées, 5 pétales en quinconce, 10 étamines sur 2 rangs, alter- nant avec les 5 lobes stigmatiques bien développés du rudiment du pistil. Les irrégularités de vernation enfin peuvent se rencontrer un peu partout lorsqu'il y a imbrication quinconciale ou d'un type phyllotactique plus élevé. Il devient alors très difficile de numé- roter les pièces de la fleur. (A suivre.) I. Bâillon, Adansonia, II, 202. 3o6 JOURNAL DE BOTANIQUE CONTRIBUTIONS A LA FLORE MYCOLOGIQUE DU TONKIN Par M. N. PATOUILL.ARD. IL Depuis la publication des récoltes de M. Balansa, j'ai reçu du R. F. Bon, une série assez considérable de Champignons dont rénumération fait le sujet de cette deuxième liste ; toutes les espèces ont été recueillies dans les provinces de Hà Nôi et de Thanh Hoà. gi. — Pleurotus spiculifer Berk. — Sur bois pourri. Lan Mat (n"4375^'')- 92. — Pleurotus g-lobulifer n. sp. — Sur bois pourri. Lan Mat (n° 4375''). Chapeau charnu gélatineux, orbiculaire ou spathulé, gris, d'abord résupiné, puis réfléchi et atténué en un stipe très court inséré sur une villosité blanche peu étendue ; la face supérieure est lisse sur toute sa surface ou est plissée en arrière, la marge est incurvée en dessous. Lames grises, peu serrées, inégales, hérissées de cystides saillantes, aiguës, jaunes, longues de 60 a émergeant de la couche sous-hyméniale. Tissu gélatineux, épais, formé d'hyphes réfringentes, larges de 6-8 p.. Pellicule portant des ilôts (i& poils agglutinés, grêles, longs de 120-160 [i., incolores, avec la partie inférieure brunâtre ; entre ces touffes de poils on voit des cellules globîileitses , brunes, de 18-22 p. de diamètre, plus ou moins aspérulées, stipitées, éparses ou grou- *pées par 2-4. Cette espèce diffère de la précédente par sa couleur et par les vési- cules de la surface du chapeau; elle mesure environ 10 millim. de diamètre. 93. — Marasmius grammatus n. sp. — Sur le vieux bois. Ke So (n° 4353). Chapeau blanchâtre, convexe, ombiliqué, puis cyathiforme, membraneux, glabre, strié plissé jusqu'au centre, large de 1-3 centimètres. Lames blanches, décîtrrentes , étroites serrées, non réunies par des veines, crénelées dentées sur la tranche ; » N. Patouillard. — Contributions a la Flore niycologiquc du Tonkin. 307 Spores ovales, incolores, lisses (8 X 3-4 1^)- Pied grêle, rigide, blanc fauve, villeux à la partie inférieure, long de 15-30 milli- mètres, épais de 1-2. Plante d'aspect analogue à celui du Marasmius cubeiisis Bk. 94. — Marasmius pyropus n. sp. — Sur bois pourri. Ke So (n° 4365). Chapeau membraneux, mince, excentrique, ombiliqué, plus ou moins sinué sur les bords, strié, blanchâtre, puis brun ou roux, couvert de fibrilles ténues, apphquées, noirâtres, diamètre 12-20 millim. Lames blanches, distantes, obtuses, décurrentes, réunies par des veines. Pied glabre, rigide, long de 1-3 centim., noir roux, renflé inférieurement, inséré sur un disque soyeux, rouge feu. Mycélium formé de touffes fibrilleuses noires et tenaces. 95. — Marasmius Bonii n. sp. — Sur bois mort. Nam Công(n°^ 3449-4408). Chapeau très mince, pellucide, blanc jaunâtre, glabre, lar- gement déprimé, plus ou moins excentrique, d'abord entière- ment lisse, puis strié sur les bords, large de 6-15 millim. Lames concolores, très étroites, obtuses sur la tranche, égales, subdé- currentes, distantes, non réunies par des veines. Stipe jaunâtre, translucide vers le haut, cylindrique, à peine renflé à la base qui est entourée de fibrilles blanches, long de 1-2 centim. et épais de I millim environ. 96. — Marasmius tonkinensis n. sp. — Sur le bois mort(n°3448). Chapeau jaunâtre, orbiculaire, ténu, plan, glabre, réticulé, pellucide, large de i centimètre. Lames concolores, étroites, distantes, rameuses, anastomosées par un réseau de petites veines. Stipe central, jaunâtre, glabre, épaissi à la base, long de 15 millim., épais de i millim. Plante analogue aux M. sfe?iophyllus Mtg., M. plectophyllus Mtg., et M. rhyssophyllus Mtg. ; dans ces espèces, comme aussi dans la pré- cédente, le chapeau ne présente pas de pellicule différenciée et leur tissu faiblement gélatineux les rapproche du genre Heliomyces. 97. — Androsaceus bambusinus (Fr.). — Sur feuihes et rameaux pourrissants de Bambou. Ke So (n' 4354). 3o8 JOURNAL DE BOTANIQUE Pellicule du chapeau formée de cellules ovales, hérissées, brunes. Spores incolores, allongées, un peu courbées, obtuses au sommet et atténuées à la base (14-17 X 4-5 l^-)' 98. — Androsaceus nigro-brunneus n. sp. — Sur feuilles de Bambou et de diverses Graminées. Ke So (n° 4357). Chapeau orbiculaire, convexe, déprimé au centre, marqué de 8-10 sillons, noir brun; pellicule formée de cellules ovales allongées, verruqueuses sur leur extrémité supérieure. Lames blanches, peu nombreuses (8-10), adnées entre elles autour du sommet du stipe. Spores ovales fusiiormes, petites (7-9 X 3-4 p-). Pied noir, strié sur toute sa longueur, très tenace, long de 8- 10 cen- timètres et épais de 1/2 millimètre environ. 99. _ Crinipellis galeata (B. et C.) Pat. — Marasmius galeatus Berk. et Curt., Herb. of the U. S. North. Pac. Expl. n^ôg!). — Brin- dilles pourrissantes (n° 3818). La pellicule du chapeau est formée de longues fibres blanches accolées ou disjointes. 100. — Crinipellis asperifolia Pat. — Sur écorce de Murraya exotica. Ke So (n° 4438). loi. — Crinipellis atro-brunnea n. sp. — Tiges pourris- santes de Graminées. Ke So (n" 4362). Chapeau noir brun, orbiculaire, sinueux sur les bords, om- boné au centre, i centimètre de diamètre, couvert de poils courts, appliqués, bruns et plus ou moins onduleux. Lames cen- drées noirâtres, distantes, adnées, inégales, épaisses, réunies par des veines. vSpores incolores, ovoïdes, étirées en pointe à la base, mesurant 9-10 X 5-6 p.. Stipe tenace, noir brunâtre, égal, long de 2-3 centimètres, épais de i millim. et pourvu de poils analogues à ceux du chapeau. Cette plante a exactement le même port que le C. sHpitaria. 102. — Lentinus strigosus Fr. var. tenuipes Berk. — Bois pourri (n° 3452). 103. — Favolus tener Lev. — Sur les troncs (n° 373s)- 104. — Leucocoprinus cepaestipes (Sow.). — En groupes sur la terre. Ke So (a^' 4367). 105. — Hiatula tonkinensis n. sp. — Groupé sur l'hu- mus. Ke So (n° 4435). N. Patouillard. — Coninbuiions à la Flore mycologique du Tonkin. 309 Chapeau convexe, 1-3 centim. de diamètre, très mince, sec, glabre, mucroné au sommet, finement strié, blanc ou fauve pâle. Lames libres, blanches, couvertes (sur le sec) d'une couche épaisse de spores. Stipe blanc, cylindrique, grêle, long de 5-8 centim., épais de 2-3 millim.Sporesincolores, ovoïdes arrondies, atténuées à la base, lisses, contenant une gouttelette brillante et mesurant 7-8 X 5-6 [J"-. Espèce cespiteuse par 3-S individus. Les spores en masse sont d'une couleur crème pâle. 106. — Grepidotus? bambusinus n. sp. — Sur vieilles tiges de Bambou. Ke So {n° 4464). Chapeau orbiculaire ou réniforme, mince, charnu, petit (6- 15 millim. de diam.) d'abord porté sur un stipe excentrique, fugace, inséré sur un mycélium floconneux blanc, puis dimidié sessile ; face supérieure blanchâtre, face inférieure d'un brun pourpre foncé. Lames excentriques, inégales, nombreuses, étroites ; cystides nulles ; basides claviformes à quatre stérigma- tes. Spores lisses, violacées brunes, ovoïdes, tronquées au som- met et munies d'un pore genmiiatff {^-6 X 3-4 y-)- Cette plante diffère des Crepidotus habituels par ses spores dont la couleur est violacée brune et non ochracèe ; elle se rapproche par là du groupe des Pratelles dans lequel elle représente en quelque sorte le genre correspondant aux Pleurotus, Claicdopiis et Crepidotus. De phis ses spores, qui sont pourvues d'un pore germinatif, l'èloignent par ce caractère de tous les Crepidotus connus et la rapprochent des Agari- , cinées mèlanosporèes. 107. — Naucoria pediades Fr. — Sur la terre. Ke So (n° 4559). 108. — Agaricus campestris L. — Lieux herbeux. Lan Mat K 4380)- 109. — Stropharia chrysocycla B. et Br. — Sur la terre. Ke So (n" 4426-4355). iio. — Hypholoma appendiculatum Fr. — Sur la terre fumée. Ke So (n° 4434). 1 1 1 . — Hypholoma albo-sulfureum n. sp. — Sur la terre, à l'orée des chemins herbeux. Vo Xa (n° 4537). Chapeau convexe plan, peu charnu, régulier, pruineux puis glabre, 8-10 centim. de diamètre, jaune roussâtre au centre. 3IO fOURNAL DE BOTANIQUE teinté de violet vers la périphérie. Lames nombreuses, inégales, rousses, puis noires. Spores ovales, rousses noirâtres (12-14 X 8-10 p.), pourvues d'un pore germinatif. Stipe laineux, puis glabre élancé (10-15 centim. de haut), épais de 8-12 millim., cylindracé, renflé en bulbe inférieurement, blanc puis jaune soufre. Anneau distant, blanc en dehors, violet noir en dedans (par les spores tombées), membraneux, ascendant, large de 6-8 millim. Plante robuste, voisine de VH. appendiculatum. 112. — Coprinus niveus Fr. — Sur du crottin. Nam Cong (n° 4407). 113. — Coprinus micaceus Bull. — Au pied des vieux pieux pourris. Ke So (n° 4415). 114. — Coprinus Friesii Que. — Sur feuilles mortes de Grami- nées et tiges pourrissantes de Bambou. Nam Cong (n'' 4402). 115. — Polyporus subpulverulentus Berk. — Rameaux pour- rissants à terre. Ke So (n*^ 3572), 116. — Polyporus luteus Bl. et Nées. — Sur les troncs. Ke So. a. forme typique stipitée (n°® 3943-3342). b. forme à chapeau sessile (n° 3135). 117. — Polyporus scruposus Fr. — Sur le bois mort. Ke So (n°3636). 118. — Polyporus pectinatus Klot. — Fréquent sur les vieux troncs. a. forme dimidiée (n°' 3960-4021-4439). b. forme résupinée (n" 3823). Hyménium concave, jaune verdâtre, puis cannelle avec un reflet blanchâtre; spores ovales, jaune d'or (4-5 X 3 \^)\ cystides nulles. 119. — Polyporus scutellatus Schw. — Rameaux morts. Ninh Thai(n"= 3571-4584). Les spécimens du Tonkin sont semblables à ceux de l'Amérique du Nord ; toutefois ils sont de plus grandes dimensions et moins épais. 120. — Polyporus zonalis Berk. — Vieux troncs de Bambou. Ke So (n° 4366), Nam Cong (n'^ 4395)- 121. — Polyporus PeradeniaB B. et Br. — Forme entièrement résupinée, sur le bois mort (n" 3911). 122. — Polyporus flavus Jungh. — Forme irpicoïde {Irpex flavus Fr.). Sur les racines pourries d'un Ficus. Vo Xa (n" 4554). N. Patouillakd. — Contributions a la Flore mycologiqtie du Tonkin. 311 123. — Polyporus Bonianus n. sp. — Rameaux morts (n" 3960). Imbriqué, pendant, attaché en arrière par une base stipti- forme épaisse, longue de 1/2 centim. ; chapeau glabre, fauve, mou, marqué de 2-3 sillons concentriques, marge mince, incur- vée en dessous, hyméniura concave, fauve; pores petits, angu- leux, à cloisons entières et peu épaisses; tubes courts, cystides nulles; spores jaunes ovoïdes, petites (2 1/2-3 X i 1/2 ^. Le tissu est formé d'une partie interne fauve, dure et ligneuse, qui est bordée en dessus par une ligne noire, et d'une partie externe molle et concolore. Plante large de 2-3 centimètres, affine au Pol. pectinatus, mais dis- tincte par ses petites spores et son tissu mou. 124. — Polyporus Persoonii Fr. — Sur les vieux troncs. Ke So (n° 4457). 125. — Polyporus venustus Berk. — Sur les bois morts. Ke So K4450- 126. — Polyporus elegans Fr. — Sur rameaux pourris à terre. Dans les montagnes à But Son. 127. — Polyporus bambusinus Pat. — Sur vieilles tiges de Bambou. a. forme dimidiée, conidifère. Ke So (n° 4468). b. forme noduleuse. Ke So (n°^ 4450-4477). c. forme résupinée, conidifère. Lang Bac (n° 4390). Ke So (n°=443i bis, 4448-4480). 128. — Polyporus albo-badius n. sp. — Sur du vieux bois flotté. Ke So (n° 4425). Sessile, dimidié, semi-orbiculaire, plus ou moins ondulé lobé, conv^exe, marge aiguë incurvée en dessous, largeur 5-8 centim. , longueur 4 centim. environ, épaisseur i cent. Face supérieure blanche et pubescente en avant, brune rougeâtre et glabre en arrière, bosselée rivuleuse, marquée de sillons concentriques profonds et peu nombreux ainsi que de zones étroites et bru- nâtres. Hyménium concave, blanc jaunâtre; pores très petits, anguleux; cloisons minces et entières; tubes courts, tramé- toïdes. Tissu compact blanc. Espèce voisine du Polyporus cubensis et du Polyporus bicolor. 312 JOURNAL DE BOTANIQUE 129. — Trametes badia Berk. — Bois mort (n° 3661). 130. — Trametes MuUeri Berk. — Vieux troncs. KeSo (n°4424). 131. — Ganoderma amboinense Fr. — Fréquent sur les vieilles souches (n° 3856). 132. — Ganoderma applanatum Pers. — Vieux troncs de Bam- bou. Nam Cong (n" 4319). 133. — Poria vulgaris Fr. — Branches mortes. Ke So (n" 3573). 134. — Poria moilusca Fr. — Vieilles tiges de Bambou. Ke So (n- 4418-4487). 135. — Poria g-lauca n. sp. — Sur diverses écorces pour- ries, tiges de Bambou, etc. (n° 3964). Entièrement résupiné, mince, largement étalé , non séparable du support, glauque bleuâtre ou gris violacé, bordé par une marge étroite (i millim.), blanche, fugace, nulle dans les vieux spécimens. Pores anguleux ou arrondis, larges de 30 à 60 p., sé- parés par des cloisons entières, épaisses de 15-18 \^. Tubes très courts (1/4 de millim.); subiculum nul. Spores ovales, blanches^ lisses (4X3 H-)- Hyphes épaisses, brunes; cystides brunes, ai- guës, droites, souvent fasciculées par 3-4, longues de 20-25 H- ^t épaisses de 5-6 [i-. Au premier abord cette espèce ressemble plutôt à une Théléphorée qu'à une Polyporée, car ses pores extrêmement petits ne sont pas visi- bles sans le secours de la loupe ; au début elle se présente sous l'as- pect d'une tache blanche, très ténue, au centre de laquelle apparaît un petit groupe de pores bleuâtres ; peu à peu le nombre des pores aug- mente, la partie marginale diminue de plus en plus et le Champignon atteint une longueur de 8 à 15 centimètres; son épaisseur ne dépasse pas 1/2 millimètre. Le Poria glauca paraît très voisin du Poria Fidigo B. et Br. et du Poria Rave7ialœ B. et Br. {A suivre.) CHRONIQUE. La Société raycologique de France tiendra une session extraordinaire à Rouen, du 15 au 20 octobre prochain. Cette session, qui se composera surtout d'herbori- sations mycologiques dans les bois des environs de Rouen, s'ouvrira le jeudi 15 octobre, à 2 heures de l'après-midi, dans la salle de la Société d'Horticulture, Hôtel des Sociétés savantes, rue Saint-Lo, 40. Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J. Mersch, im '--, il. Dcnferl-r.uchcreau. 5" ANNÉE. N° 19. i"^ OCTOBRE i8qi. ■ - - --■-■-■■-■--■-■■»■---■-■-■-■-■■-■■-■■■ ■ ■ ----- ■- ■--^»^--- --^----— ^— ,-,..,,-„~,,-„.,^^,-^-^j-^-|j^ JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur : M. Louis MOROT. CONTRIBUTIONS A LA FLORE MYCOLOGIQUE DU TONKIN (Fin.) Par M. N. PATOUILLARD. 136. — Sistotrema autochton Mtg. et Berk. — Sur de vieux troncs de Bambous pourris, Kiên Khê (n° 4385). Spores blanches, contenant une gouttelette centrale, globuleuses, lisses, 5 t^ de diamètre. Cette espèce est un véritable Porta. 137. — Hexagona sericea Fr. — Bois mort (n° 3509). 138. — Hexagona tenuis Hook. — Insérée parla partie médiane à la face inférieure des branches mortes (n° 4051). Diffère du type par son épaisseur plus faible et la couleur brune foncée de toutes ses parties. 139. — Laschia tonkinensis nov. sp. — Sur le bois mort. NamCong (n° 4400), Lang Bac (n° 4393), Vo Xa (n" 4568), Entièrement blanc, sessile ou stipité, excentrique ou latéral, céracé gélatineux, pellucide. Chapeau orbiculaire ou réniforme, 1-2 cent, de diamètre, 8-12 millim, de long, convexe, tessellé, glabre, lisse; marge entière, droite, mince, Stipe nul ou long de 4-5 millim,, glabre. Hyménium plan ; alvéoles arrondies ou al- longées, ayant i-i 1/2 millim, de large, peu profondes, séparées par des cloisons très minces. Basides claviformes à quatre sté- rigmates (30 X 10 [^); spores incolores, lisses, subglobuleuses, 10-12 X 8-10 p-, contenant une grosse gouttelette. Tissu formé d'hyphes gélatineuses, brillantes, épaisses ; pellicule spécialisée nulle. Cette espèce est analogue au L. papulata Mtg. (i), et comme cette I. Lasckia papulata Mtg:., Chil., VU, t. 7, f. 8 = Favohis piisilhis Mtgf., Fl^ J. Fernande^ (non Pries) = Laschia cyclopora Mtg., in herb. = Boletus papti- latus Bcrtero in herb.; spores 5-6 X 2-3 ,". 314 JOURNAL DE BOTANIQUE dernière appartient à la section Porolaschia^ mais elle en diffère par sa couleur, ses alvéoles plus grandes, ses cloisons minces et ses spores qui sont environ doubles de grandeur. Le Favolus Sprucei Bk. a la spore du Laschia ionkïnensis^ mais s'en éloigne par d'autres carac- tères. 140. — Thelephora subiculosa n. sp. — Rameaux et brindilles à terre (n" 3776). Mycélium brun-noir formant une couche dense, tomenteuse, épaisse de i-2millim., entourant le substratum. Réceptacles en forme de Clavaires, nombreux, grêles, coriaces (1/2-1 millim. d'épaisseur), courts (i centimètre), divisés en plusieurs branches aiguës à l'extrémité; la surface est villeuse et de couleur brune. Plante analogue au Th. scoparia Lev. et au Th. Amboïfiense Lev.; hyphes allongées, rigides, brunes, épaisses de 4 [/. environ. 141. — Lachnocladium tonkinensis n. sp. (PI. IV, fig. 5). — Sur tiges mortes de Monocotylédones (n'^ 4043). Mycélium floconneux, blanc de craie, abondant, formant une membrane à la surface du support. Stipe dressé, blanc à la base, roussâtre sur le restant de la longueur, long de 1-2 centim., épais de 2-3 millim., divisé par dichotomies régulières en un petit nombre de rameaux de plus en plus courts et terminés en pointes; branches cylindriques, fauves brunâtres, à peine mar- quées d'une strie aux articulations, lisses sur une des faces, cou- vertes sur l'autre côté d'une pulvérulence ocracée. Spores ovoïdes, lisses, fauves. Espèce voisine du L. rat?teale Berk. 142. — Stereum affine Lev; — Sur bois pourri. Ke So (n°^4i78, 3880). 143. — Stereum crenatum Lev. — A^eux troncs de Bambou. Khiên Khè (n°^ 4364, 4384, 4401). Cette espèce varie à stipe latéral avec chapeau spathulé et à stipe central avec chapeau en entonnoir non crénelé sur les bords; l'une et l'autre formes présentent des spécimens simples et d'autres raraeux. Peut-être doit-on la réunir à l'espèce précédente ainsi qu'au St. parga- inemim f. ranwsum. 144. — Gorticium pezizoides nov. sp. — Sur diverses écorces (n" 4187). Sessile, étalé, orbiculaire, pezizoïde, 3-4 millim. de diamètre, N. Patouillard. — Contributions a la Flore mycologique du Tonkin. 313 gflabre, translucide, mince (1/2 milliin.); hyménium cendré et lisse par le sec, bosselé onduleux et de couleur violacée bru- nâtre par l'humidité, marge obtuse et gonflée; basides clavi- formes, très allongées (60 X 8-10 [j), à quatre stérigmates; cys- tides et paraphyses nulles ; spores ovoïdes cylindracées, insé- rées latéralement, à peine courbées, lisses, hyalines verdàtres (8-10 X 5 H-). Face externe de la cupule brune et très glabre. Tissu mou, formé d'hyphes gélatineuses analogues à celles des Trémelles. Cupules éparses ou groupées, quelquefois confluentes. Cette plante a une constitution analogue au C. salicinum Fr. 145. — Auricularia polytricha Mtg. — Sur vieux pieux de Bambou. Ke So (n°^ 3658, 3136, 4371, 4422). 146. — Auricularia auriformis Schw. — Bois mort (n° 3990). 147. — Auricularia tenuis Lev. (A. porphyra Lev., A. pro- tracia Lev.). — Sur vieux pieux. Ke So (n'^ 4432). 148. — Tremella lutescens Pers. — Sur bois pourri (n° 3367 bis). 149. — Dacrymyces deliquescens Fr. — Branches pourries de Bambou. Ke So. 150. — Ithyphallus aurantiacus Mtg. — Ke So (a" 4413). Dans cette plante on observe des spécimens chez lesquels une partie de la volve reste accidentellement soudée au sommet du réceptacle, de telle sorte que le Champignon semble pourvu d'une coiffe supplémentaire (1. Balansas). 151. — Simblum periphragmoides Klot. — Sur la terre. Khién Khê (n°^ 4379, 4379% 4414). 152. — Cyathus Montagne! Tul. — Sur la terre (n° 3930, 4427, 4352). 153. — Cyathus vernicosus Bull. — Sur bois pourri. Ke So (n° 3525)- 154. — Lycoperdon molle Pers. — Sur la terre. Ke So (n° 4360). 155. — Geaster? tonkinensis nov. sp. — Sur la terre et les débris de bois pourri. Ke So (n'^ 3973)' Subglobuleux ou obovales, i 1/2-3 centim. de hauteur, épars ou réunis par 2-3 individus. Subiculum épais, blanc, floconneux, 3i6 lOURNAL DE BOTANIQUE étalé sur le support. Péridium externe coriace, épais de i millim., ocracée en dehors et courtement furfuracé, plus pâle et lisse en dedans ; d'abord fermé, puis ouvert au sommet par 3-5 laciniures ne dépassant pas le tiers supérieur de la hauteur totale : ces laci- niures restent dressées ou se recourbent légèrement en dehors. Péridium interne globuleux, sessile, ténu membraneux, ouvert au sommet par un large orifice, fimbrié au pourtour. Gléba om- bre. Columelle cylindracée, fugace, naissant d'une partie basilaire épaissie et indurée. Capillitiura abondant, formé de filaments très longs, grêles (4 p. de diam.), simples ou peu rameux, bru- nâtres, rayonnants de la columelle à la paroi du péridium. Spores globuleuses, brunes, arrondies, lisses, 3 jx de diamètre. La paroi du péridium externe se compose de deux couches distinctes : la plus en dehors est formée de cellules jaunes, très épaisses, irrégulières, émergeant çà et là par touffes pour donner les aspérités de la surface ; la couche interne présente des élé- ments grêles, serrés, très allongés et de coloration peu intense. Cette plante a le port d'un Lycoperdoiiy mais la présence d'un péridium interne distinct et la déhiscence du péridium externe la rapprochent du genre Geaster. 156. — Arcyria incarnata Fers. — Bois pourri (n° 3926). 157. — Stemonitis fusca Rost. — Bois pourri (n" 4055). 158. — Stemonitis ferruginea Rost. — Ke So (n° 4503). 159. — Stemonitis dictyospora Rost. — Sur écorce pourrie à'Hibïscîis. Ke So (n°^ 4480-4483). 160. — Craterium minutum Fr. — Herbes et brindilles. Ke So K 4356). 161. — Fuligo septica Gmel. — Bois pourri. Ke So (n° 4472). 162. — Didymium Bonianum nov. sp. — Réceptacles groupés en grand nombre sur un hypothalle commun ténu et brun, quelquefois confluents par deux. Péridium stipité, globu- leux, 2/3 de millim. de diamètre, ombiliqué en dessous, gris cendré à reflets jaunâtres, farineux furfuracé par des cristallisa- tions étoilées de calcaire ; masse des spores noire ; columelle globuleuse, ocracée; capillitium peu abondant, hyalin ou à peine violacé, très grêle (i u. de diamètre), rameux, onduleux N. Patouillard. — Contributions a la Flore inycologiqiie du Tonkin. 317 spirale, privé de calcaire, allant de la columelle à la paroi. Spores arrondies, violettes, aspérulées (8-10 \i-). Stipe de la lon- gueur du péridium, blanchâtre, plus ou moins plissé, élargi aux deux extrémités. Sur feuilles pourissantes, à terre (n° 3786). 163. — Ascophanus carneus (Pers.) Boud, — Sur un Polypore pourri. Ke So (n" 4480^). 164. — Meliola tenella Pat. — Sur feuilles vivantes d'un Mur- raya. Ke So (n° 775). 165. — Eutypa phaselina (Montg.) Sacc. — Tiges mortes de Bambou. Ke So (n° 4419). Stroma d'abord sous-épidermique, puis libre et entouré par l'épi- derme, noir, ovale allongé, plan en dessus, rugueux par les ostioles entières saillantes, et non rayonnées, long de 2-4 millim., large de I millim. environ, formant des séries parallèles suivant les fibres du bois. Perithèces plongés dans le stroma, ovoïdes, nombreux, jaunes verdâtres. Thèques claviformes (60 X 6 p-), obtuses au sommet, atté- nuées en un stipe grêle très allongé. Spores 8, arquées (6-8 X 2 p.), à deux gouttelettes, incolores, paraissant jaunâtres en masses. Paraphyses nulles. Ressemble à V Eutypa flavo-virens . 166. — Xylaria Gardneri Berk. — Bois mort. Ke So (n" 4133). 167. — Xylaria salmonicolor Berk. — Bois mort. Ke So (n° 4180). Tous les spécimens examinés étaient stériles. 168. — Xylaria polymorpha (Grev.). — Fréquent, sous diffé- rentes formes, sur les vieilles souches. Ke So (n° 3137). 169. — Xylaria nigripes Klot. {Xyl. escharoidea Berk.). — Bois mort (n° 4054). 169 bis. — Xylaria nigripes Kl. var. nov. trifida. (PI. IV, fig. 4). — Vieilles souches. Ke So7 Fort du type, mais plus grêle dans toutes ses parties ; clavule ordinairement trifide, quelquefois trilobée, chaque lobe étant lui-même incisé au sommet. Thèques courtes; spores brunes, 4 X 2 [X. 170. — Xylaria furcata Fr. (X. dichotoma Lev. non Mtg.). — Sur le bois mort. Racine rhizomorphoïde, noire, tortueuse, longue, rameuse, épaisse 3i8 JOURNAL DE BOTANIQUE de 2-4millim.; slipes dressés, cespiteux, noirs inférieurement, 1-3 mil- lim. de diamètre, striolés, glabres, divisés par dichotomies en rameaux plus grêles, allongés, fauves brunâtres, comprimés aux aisselles et ter- minés par 1-3 dichotomies successives, très courtes, applaties, peu colorées, translucides, disposées en corymbes conidifèrcs. Perithèces plongés dans le tissu du stroma, non saillants, distants, ostiolés ; spores? Plante haute de 10 centim. environ, flexible, blanche en dedans et non carbonacée. 171. — Xylaria scoparia nov. sp. (Pi. IV, fig. 2). — Sur le bois mort (sans n°). Cespiteux ou épars; stipe grêle, rigide, noir, glabre, striolé, long de 1-2 centim., épais de i-2millim., divisé par dichotomies en rameaux plus grêles, divisés eux-mêmes une ou deux fois et terminés par une longue pointe, rigide et droite ; hauteur totale 3-6 centim. Perithèces semi-globuleux, noirs, portant au centre une ostiole saillante quelquefois entourée d'une dépression cir- culaire ; ils sont disposés côte à côte à la surface du stipe et des rameaux, sont rarement épars, et jamais immergés dans le stroma ; l'extrémité des rameaux est stérile sur une longueur de 1/2 centim. environ. Thèques courtes; spores brunes, ellipsoïdes, à peine inéquilatérales, très-petites (3 X 2 jx). Plante rigide, carbonacée. La forme conidifère est plus élancée, plus grêle, sa couleur est fauve pâle et sa hauteur atteint 7-8 centimètres. 172. — Xylaria flexuosa nov. sp. (PL IV, fig. 3). — Sur le bois mort (sans n"). Stipe radicant, glabre, simple ou rameux, grêle, bosselé, noirâtre, blanc en dedans, long de 3-4 centim. , épais de 3-4 mil- lim., portant 1-2 clavules longues de 5-6 centim,, cylindriques, noires, atténuées en longues pointes flexueuses, stériles et fauves à l'extrémité. Perithèces petits, immergés, à ostiolés peu saillantes. Spores cymbiformes, brunes, 5-6 X 4 H- L'axe des cla- vules est blanchâtre; les perithèces, noirs, sont plongés dans un tissu citrin qui entoure l'axe et qui est recouvert par la partie corticale noire. 173. — Xylaria cirrata nov. sp. (PL IV, fig. i). — Sur le bois mort (n° 3936). Plante haute de 12-20 centim. Stipe dressé, épais de 4-5 mil- N. Patouillard. — Contributions a la Flore inycologiqiie du Tonkin. 319 lira., noir, strié, radicant, rarement simple, ordinairement divisé en 2-2) branches simples ou divisées elles-mêmes une ou deux fois, plus g-rêles, flexueuses, terminées par une clavule fructifère très allongée (2-8 centim.), droite, plus ou moins incurvée ou même enroulée ; cette clavule est fauve, obtuse dans la partie terminale qui est stérile, elle est ponctuée de noir et rendue his- pide par les ostioles saillantes. Le tissu du stroma est brun, noirâtre au centre, flexible, corné et non carbonacé. Périthèces globuleux, noirs, épars, immergés; ostioles noires et saillantes. Spores ovoïdes subcymbiformes, d'un brun fuligineux, petites (6 X 3-4 ^). 174. — Xylaria Bonii nov. sp. — Sur la terre. Ke So (n° 4446). Simple, divisée ou fasciculée, naissant d'une souche radi- cante noirâtre, glabre. Clavule grêle, lisse, glabre, brunâtre à la partie inférieure, couverte sur toute sa longueur par une pulvé- x\Aç.Vicç. jatme soîifre, abondante, qui est constituée par des coni- dies fusoïdes allongées (8-10 X 2 i/'2 a). La partie moyenne seule est périthécigère : périthèces ostioles, coniques (200-300 h- de diamètre), noirs, faisant saillie au travers de la couche de conidies. Spores? Tissu intérieur brun, non carbonacé. Nos spécimens étaient tous immatures, mais cette espèce est suffi- samment caractérisée par la forme et la couleur des conidies. 175. — Xylaria badia nov. sp. — Sur de vieux pieux. Ke So(n°44i7). Clavule ovale obtuse, difforme, longue de 12-15 millim., large de 6-8, noirâtre, arrondie au sommet, rugueux par les os- tioles saillantes, fertile sur toute son étendue. Pied court (12- 15 millim. sur 6-8), noirâtre, couvert d'un tomentum épais, tra- versé par un axe ligneux roux qui se continue en s'élargissant pour former la clavule. Périthèces serrés, blancs en dedans, à ostiole courte; thèques cylindracées, stipitées, 100 X 8 p-; para- physes linéaires; spores ovales, régulières, noirâtres pâles, à deux gouttelettes (10-12 X 5 ;^). Dans la forme conidifère la clavule est aiguë et est recouverte d'une villosité rousse. Cette espèce est voisine du Xyl. corniformis, mais elle s'en dis- tingue aisément par sa méduUe fauve et non blanche, ainsi que par la couleur de sa forme conidienne. 320 JOURNAL DE BOTANIQUE 176. — Kretzschmaria cœnopus Fr. — Vieux troncs. Lan Mot K^ 4370-4461). 177. — Hypoxylon haematostroma Mtg. — Khiên Khê (n° 43S3). 178. — Triblidiella rufula (Schw.). — Rameaux morts. Ke So K 3957)- 179. — Nectria repens nov. sp. — Sur du vieux bois hu- mide. Ke So (n° 4345). Croûte rouge, diffuse, rameuse, étalée à la surface du bois. Périthèces petits (230-260 X 200 1^), pyriformes ou ovales, coit- chés affaissés en cupule parle sec, jaunes au microscope, irrégu- liers, très g-rèles, allongés, rameux, couchés et soudés avec le support. Thèques cylindriques (90-100 X 6-7 [x) à 8 spores uni- sériées. Spores ovales obtuses, uniseptées, lisses, peu ou pas étranglées à la cloison, incolores ou rougeàtres (10-12 X 5 p-). Cette plante pourrait facilement se placer dans le genre Corallo- ■myces; nous la maintenons comme Nectria à cause de ses rameaux et de ses périthèces couchés. 180. — Stilbura Hibisci nov. sp. — Sur écorce pourrie ^Hibisc2is. Ke So (4485). Epars ou disposés par petits groupes. Réceptacles stipti- formes, dressés, simples ou divisés au sommet, glabres, orangés roux, terminés par un capitule sporifère blanc, ovoïde ou plus ou moins globuleux. Plante haute de 1-2 miUim. Les hyphes périphériques du stipe sont asperulées ; le capi- tule est formé de basides incolores^ allongées en forme de ba- guettes, mesurant 50 X 2-3 ij., terminées chacune par une spore hyaline, ellipsoïde, dont les dimensions varient de 10 à 15 p. de long sur 6-8 de large. 181. — Stilbum incarnatum Jungh. — Sur bois et écorces. Lan Mot (n- 4368,434+). 182. — Stilbum Bambusse Pat. et Gail. — Tiges sèches de Bam- bou. Ke So (n° 4419). 183. — Didymobotryum atrum nov. sp. — Sur bois pourri. Ke So. Filiforme, capité, noir, épars, 1/2-1 millim. de haut. Stipe N. Patouillard. — Contyibtilions a la Flore mycologique du Tonkin. 321 dressé, cylindrique, large de 20 ;j- environ, formé de fibres grêles, septées, brunes, épaisses de 2-3 a, à peu près parallèles. Capi- tule subglobuleux, formé desporophores, bruns, caténulés, for- tement accolés. Spores brunes, allongées, cylindracées, arron- dies aux deux extrémités, uniseptées, plus ou moins étranglées à la cloison, 16-18 X 6 [j.. 184. — Helminthosporium foveolatum nov. sp. — Sur tiges sèches de Bambou. Ke So (n" 4474). Couche membraneuse, noire, largement étalée, séparable du support, épaisse de 1/2 millim. environ, irrégulièrement fovéolée à la surface. Filaments dressés, septés, cespiteux, jaunes bru- nâtres, 100-200 a de long sur 6-8 de large. Spores concolores lon- guement stipitées, multiseptées, droites ou coudées, 40-70 X 7-9 [X. 185. — Volutella. setosa (Grev.) Berk. — Sur feuilles mortes. Khiên Khè (n^ 43S6). 186. — Aspergillus clavatus Desm. — Sur des grains de riz à demi digérés par des canards. Ke So (n° 4497). 187. — Trichoderma viride Pers. — Sur différents bois pourris. Ke So (n°^ 4491-4507). 188. — Ozonium auricomum Pers. — Sur des vieux troncs. Lan Mot (n° 4372). EXPLICATION DE LA PLANCHE IV. 1. Xylaria cirrata, port gr. nat. a. Extrémité grossie de la clavule, b. Spores. 2. Xylaria scoparia, port gr, nat. a. Extrémité grossie de la clavule. b. Périthèces grossis. c. Spores. 3. Xylaria Jïex nos a, ^ort gr. nat. a. Coupe du sommet de la clavule. b. Spores. 4. Xylaria nigripes var. irifida, port gr. nat. a. Spores. 5. Lachnocladium lonkinense, port gr. nat. 322 JOURNAL DE BOTANIQUE LA TRIBU DES CLUSIÉES. RÉSULTATS GÉNÉRAUX D'UNE MONOGRAPHIE MORPHOLOGIQUE ET ANATOMIQUE DE CES PLANTES {Suite.) Par M. J. VESQUE. 2. L'Androcée. — A. Glusia. Je n'ai pas Tintention d'exposer ici toutes les formes si extraordinairement variées de l'androcée qui peuvent se rencontrer déjà dans le seul genre Chisia, formes qu'on peut dire plus différentes entre elles qu'elles ne le sont d'un bout à l'autre de l'immense série des Phanérogames. Je me bornerai au contraire à rectifier quelques erreurs qui ont cours dans les ouvrages de botanique descriptive et qui, assez graves dans un cas pour provoquer injustement la création d'un genre {Haveiiopsis)^ ont ailleurs pu cacher les véritables affinités des plantes. a). L'androcée des Chisi'a de la section Phloianthera a été décrit par Planchon et Triana en ces termes : « antheras 2-3-4- loculares, ni stratum qîiasi corticaleut dejtse coiightiinatse ; locîilis veî^ticaliter cylindraceis apice 7nina brevt v . poro aper- tis » (i). Bentham et Hooker (2) ne paraissent pas avoir étudié cet androcée ; ils logent les Phloianthera dans un sous-genre, créé par eux sous le nom de Sphssrandra et qui comprendrait des sections bien diverses, les Phloianthera étant placés à côté des Clusia de la section Retinostemon, qui se trouve séparée de la section Co^'dylandra en réalité très voisine et rangée elle- même dans le sous-genre Criuva. De tous ces arrangements très contraires à la nature des choses, il résulte que les auteurs n'avaient aucune idée exacte de l'androcée des Clusia en ques- tion. Il ne semble pas que M. Bâillon (3) ait à ce sujet une opi- nion qui lui soit propre ; il est impossible de trouver dans les quelques lignes qu'il consacre à ces étonnants androcées des Clusia une indication précise quelconque ; il paraît avoir changé le nom du sous-genre SpJiaerandra Benth. et Hook. en celui à' Arrzidea « qui ont toutes les étamines réunies en une masse solide, dans laquelle sont immergées les anthères. » Sans doute, dans sa pensée, les Phloianthera font partie de ce groupe. 1. L. c.y p. 14 du tirage à part. 2. Gênera plantartim, I, 170. 3. Histoire des Plantes, VI, 395. J. Vesque. — La tribu des Clusiées. 323 Ces erreurs et ces incertitudes sont d'autant moins expli- cables que déjà Choisy (i) avait donné le dessin d'une coupe de l'anthère de son Cl. Lhotzkyana (= Cl. Hilarïana Schlecht.), qui aurait dû au moins contribuer à l'intelligence de cet andro- cée. M. Hemsley ensuite a reproduit d'une manière exacte la forme et la structure des étamines des Phloianthera, mais jus- qu'à présent tous les auteurs^ y compris M. Engler (2), croient que les loges s'ouvrent par un pore apical. En réalité, ces étamines, très nombreuses, forment avec le torus une masse de forme variable qui semble recouverte d'une écorce formée d'anthères allongées linéaires, exactement imbri- quées les unes à côté des autres. Si intimement rapprochées que paraissent ces anthères, leur déhiscence se fait par deux fentes longitudinales qui s'étendent jusqu'au sommet de l'anthère {Cl. Gaudi'chaiLdii^ myri'andi'-a, Hilari'ana). Chez le Cl. laticeolata seul, la coupe transversale montre bien les deux thèques de chaque moitié d'anthère confondues par la rupture de la cloison séparatrice; mais les deux loges semblent ici s'ouvrir unique- ment au sommet où elles deviennent même confluentes. Le tissu élastique formé par les cellules fibreuses est très développé dans toute l'anthère, ce qui serait déjà peu compa- tible avec la déhiscence poricide. Bref, la figure que l'on obtient en faisant une coupe tangentielle dans l'ensemble des anthères nous enseigne que, le plus souvent, chaque anthère se comporte à la manière ordinaire, comme si elle était seule, en s'ouvrant par deux fentes, et que la déhiscence poricide, sauf chez le Cl. lanceolata , n'est qu'une apparence. Ces anthères ne sont pas concrescentes ; tantôt elles sont cohérentes {Cl. lanceolata)^ tantôt maintenues par pression réciproque, mais assez libres pour qu'elles se séparent les unes des autres lorsqu'on pratique des coupes tangentielles dans tout l'androcée et qu'on plonge les préparations dans l'eau. La forme du torus sur lequel les étamines sont insérées varie] chez les vrais Phloianthera ; élevée, conique, obtuse chez les Cl. lanceolata et Hilarïana.^ elle est discoïde, arrondie ou obscurément pentagone chez les autres. Les Aiidrostylmin qui forment un genre à part aux yeux de I. Guttif. de l'Inde. 1. Flora brasiliensis , Cil. 324 JOURNAL Di: BOTANIQUE Planchon et Triana, et que M. Engler conserve à titre de section séparée, ont un torus très élevé, d'abord contracté en une co- lonne, puis dilaté en boule ; seules les étamines qui garnissent le renflement terminal sont fertiles, les autres, fixées sur les parties moyenne et basilaire, sont au contraire transformées en staminodes. Les étamines, quoique très rapprochées les unes des autres, sont libres; d'après ce que je viens de dire, ce n'est pas là un caractère distinctif, puisque le même fait s'observe chez les Phloianthei'a vrais. Il ne reste donc plus, pour caractériser les Aiidrostylmm^ que la stérilité des étamines périphériques, bien peu de chose, en vérité, en regard des nombreuses simili- tudes qui rattachent toutes ces plantes en un faisceau homogène. b). Le nombre des étamines n'est pas toujours indéfini chez les Clusî'a, ainsi qu'on le croyait. Chez le CLfituninensis il y en a lo sur 2 rangs et en alternance. C'est dans une espèce nou- velle de M. Engler, le Cl. colnjnjiarïSy que j'ai observé la dispo- sition la plus singulière, qui devra me fournir l'occasion de décrire en même temps l'anthère des Chisïa de la section Oinpha- lanthera. Cette plante, récoltée parSpruce près de San Gabriel de Cachoeira, existe dans les herbiers depuis longtemps; mais, à la place des organes reproducteurs, la fleur renfermait une grosse masse de résine. Je ne sais si M. Engler a eu à lutter contre la même difficulté ; il a fallu faire bouillir la fleur pendant longtemps dans l'essence de térébenthine pour la débarrasser de cette résine dure comme l'ambre et résistant aux instruments tranchants. L'androcée de cette plante, qui appartient à la sec- tion Omphalanthera, consiste en une colonne un peu plus haute que large, plus ou moins nettement hexagonale et dont le sommet tronqué, pourtant un peu convexe, porte, immergées dans sa substance, les anthères représentées chacune par un sac dont le fond est tapissé d'une forte couche (3-4 assises) de cel- lules élastiques, tandis que la paroi supérieure est dépourvue de ces éléments anatomiques ; il est probable que cette couche élastique tend à s'aplanir à un moment donné, au lieu de rester concave, et qu'elle amène ainsi une déchirure irrégulière de la paroi supérieure. Un reste de columelle, recouvert par le tissu élastique, est visible au fond et au milieu de la loge unique. Ailleurs, dans la même section, cette columelle persiste, de sorte que la loge de l'anthère a la forme d'un anneau. J. Vesque. — La tribu des Clusiées. 325 Ces anthères sont en nombre défini et de grandeur différente. Il me sera plus facile d'en bien faire comprendre la disposition en commençant au centre. Nous y trouvons un verticille de 6 anthères de moj^enne grandeur; plus extérieurement, 6 anthères plus grosses alternent avec les précédentes, mais entre elles et dans le même verticille sont intercalées 6 anthères beaucoup plus petites et qui sont par conséquent opposées aux anthères internes. Un troisième verticille, tout à fait externe, comprend d'abord 6 anthères très grosses, correspondant aux angles de la colonne staminale et opposées aux grosses anthères du verticille précédent ou intermédiaire; mais dans ce verticille externe les grosses anthères sont séparées les unes des autres chaque fois par des paires de très petites anthères. La disposition est donc des plus régulières et rappelle un peu, par sa symétrie compli- quée et par le groupement des étamines, ce qui se trouve chez les Rosacées. Malgré la forme franchement hexagonale de la colonne sta- minale, je n'ai trouvé dans la fleur que j'ai examinée que 5 pé- tales, dont les deux internes sont, dans le bouton, si fortement appliqués sur le sommet de l'androcée qu'ils en emportent une gauffrure reproduisant exactement la disposition des anthères. Ce fait n'est du reste pas isolé dans le genre Clitsia. B. Havetia, Havetiopsis. Je désire attirer l'attention sur une singulière erreur qui a été introduite dans l'histoire des Gutti- fères par Planchon et Triana et qui a eu pour résultat la création du genre Havetiopsis . D'après ces auteurs {i) ^M ?i's\àxoç,é:Q.à.Vi Haveiia îaiLrifoliaYï.'^ . K. présenterait des caractères insolites dont je dois absolument nier l'existence. Ils disent en effet \ filajuentis ci^assissiuiis iii discitm /f-lobum coiicretis ; antheris filamenti apici imutersis , 3-locularibus trilobis , dehiscentia apicali, verisimiliter irregti- lari. Bentham et Hooker (2), après avoir reproduit en substance cette description, ajoutent : « loculis (3) distinctis, singulis vah^a a latere interiore dehiscentibus » , phrase qu'ils font suivre d'une nouvelle hypothèse, gênés visiblement par ces anthères à 3 loges : « (nonne potius stamina 8, 2-serialia, seriei exterioris 2-locu- laria, loculis connectivo late sejunctis, seriei interioris i-locula- 1. L. c, 90. 2. Gênera, I, 171. 326 JOURNAL DE BOTANIQUE ria, loculo in andraecei eadem cavîtate immerso cum loculis 2 antherarum duarum seriei exterioris) ». C'est un exemplaire récolté par Goudot dans le Qîiindm et cité comme authentique par Planchon et Triana eux-mêmes qui m'a permis de soumettre cet androcée à une nouvelle étude. Je n'ai rien vu de ce qui est décrit plus haut. Les 4 étamines sont opposées aux pétales et non alternes, elles continuent la décussation des pièces extérieures. Chacune d'elles représente, si on veut, un tétraèdre à 3 faces planes et à une face convexe; par les faces planes les 4 étamines sont unies en un disque dont la surface, légèrement bombée, est constituée par la réunion des 4 faces convexes. Sur le bord du disque on voit les loges rap- prochées 2 à 2 en 4 groupes qui alternent avec les pétales et dont chacun appartient par moitié à 2 étamines contiguës. Cha- que loge se compose de 2 logettes cylindriques, distinctes, dirigées suivant les rayons du disque. Nous avons donc en réa- lité des étamines à large connectif séparant les 2 loges de forme ordinaire. Quant à la déhiscence, elle se fait à la manière ordi- naire, mais avec une certaine indépendance pour chaque logette. C'est évidemment là ce qui a donné lieu à la remarque de Ben- tham et Hooker, relative aux valves. Après la déhiscence, on ne voit plus que des trous informes remplis de pollen ; assez sou- vent 3 logettes sont ainsi ouvertes, très apparentes à côté de la quatrième dont la déhiscence s'est fait attendre. Il est possible que Planchon et Triana aient été induits en erreur par des fleurs arrivées à cet état de développement. Dans le bouton, un sillon crucial au sommet de la masse staminale délimite fort nettement les 4 étamines et montre que ces étamines sont opposées aux 4 pétales. Dès lors il n'y a plus de différence générique entre VHaveh'a H. B. K. et le genre Havetwpszs Planch. et Triana, et le nom à' Hâve fia doit être restitué à l'ensemble. Cependant il se divi- sera en 4 sections : i . Etihavetïa, avec des loges de l'ovaire 2-ovulées, des anthères extrorses et des staminodes (fleur fe- melle) privées d'anthères unies en une cupule 4-lobée (Ben- tham et Hooker ont trouvé jusqu'à 4 ovules par loge ; je n'en ai trouvé que 2, comme Planchon et Triana); — 2. Haveti'opsis, avec de nombreux ovules par loge, des anthères latérales- introrses et des staminodes pourvus d'anthères avortées; — J. Vesque. — La tribu des Clusiées. 327 3. Havetiella,, avec des staminodes anthèrifères et des ovules nombreux ascendants; — 4. Oligospora^ avec des staminodes privées d'anthères et dans chaque loge un petit nombre d'ovules (2-4) ascendants. On voit que ces plantes forment un tout bien homogène. Malheureusement la synonymie devient assez compliquée ; la voici : Euhavetia. H. latirifolia H. B. K. (non Mart.). — Have- tiopsis. H. Martii, {Havetia latirïfolia Mart., non H. B. K., HaveU'opsis Martii Planch. et Triana, Havetiopsis laurifolia Engl.). — H. flexilis Spruce {Havetiopsis flexilis Planch. et Triana, var. ^. jïavida, Havetia flavida Benth., Havetiopsis flavida Planch. et Triana). — Havetiella. H. hippocrateoides (Planch. et Triana). — Oligospora. H. caryophylloides {Have- tiopsis caryophylloides Planch. et Triana.) C. Glusia Planchoniana Engl. Je terminerai ce rapide aperçu des formes jusqu'alors douteuses de l'androcée des Clu- siées par quelques mots relatifs aux très curieuses étamines des Clusia de la section Polythecandra. Planchon et Triana les ont fort bien décrites. Elles sont au nombre de 25-30, épaisses, unies en un anneau inséré sur un réceptacle conique et entourant un rudiment du pistil volumineux, cylindrique et couronné de 5 gros stigmates peltés. La partie libre de ces étamines est très courte et creusée au sommet d'une cavité cupuliforme dans la- quelle sont insérés isolément de 35 à 40 sacs polliniques oblongs, basifixes, assez semblables à des anthéridies de Mousses, implan- tés normalement à la surface concave, de sorte que les externes rayonnent nettement vers le centre de la cavité dans laquelle ils sont insérés. Lorsqu'ils sont parvenus à l'état adulte, leur paroi consiste en un épiderme qui se continue sur le fond du réceptacle commun et de là sur tout le filet des étamines, et en une assise de cellules fibreuses semblables à celles qu'on trouve presque par- tout dans les anthères et qui constituent une enveloppe continue et close propre à chacun des sacs polliniques. Je ne crois pas qu'on puisse expliquer cette disposition unique chez les Phané- rogames en admettant, ainsi que le font Planchon et Triana, l'existence d'une seule membrane poUinitiège commune à tous les sacs polliniques d'une même étamine, et qui se boursouflerait en petits sacs distincts. A mon avis, cette hypothèse n'a aucun sens : car il est bien évident que l'épiderme doit être commun 328 JOURNAL DE BOTANIQUE aux sacs poUiniques et au reste de rétamine, de même qu'il tapisse indifféremment et d'une façon continue tout le reste de la plante ; mais en même temps cet épiderme est également la seule chose commune aux sacs polliniques et au fond du récep- tacle staminal. La déhiscence de ces sacs polliniques est pro- bablement irrég-ulière. L'avantage de l'explication adoptée par Planchon et Triana était de pouvoir rapprocher les Clusi'a de la section Polythecandra de ceux de la section Oniplialanthera. 3. La Polyembryonie chez les Clusia. — J'ai observé par ci par là quelques indications de polyembryonie chez les Clusia. On comprend cependant que la difficulté d'étudier des choses de cette nature sur des échantillons secs m'impose la plus grande réserve et que je préfère ne point discuter, quant à pré- sent, la valeur taximonique de ce caractère. Chez le Cl. Pana- Panare Chois, j'ai observé trois embryons dans le même sac embryonnaire, l'un, de beaucoup le plus gros, pourvu de deux très petits cotylédons au bout d'une grosse tigelle, les deux autres réduits à deux petites sphères sans aucune indication de cotylédons. Un fruit de Clusia rosea L., conservé dans l'alcool dans les collections du Muséum, m'a permis de soumettre les graines de cette plante à une étude plus approfondie. La capsule globu- leuse-ovoïde, garnie à la base de 4 sépales déçusses, est cou- ronnée de 7 stigmates ovales-triangulaires, dont deux sont bifides; au sommet du fruit, les stigmates laissent entre eux un petit espace polygonal. La délimitation entre les valves est indiquée par des lignes très déliées. Ces valves se détachent nettement dans la partie supérieure, difficilement et avec déchi- rure dans la partie inférieure. Elles laissent ainsi une charpente élégante de 7 montants arqués à section triangulaire, correspon- dant aux commissures des carpelles, et réunis au sommet en une pointe nettement accusée qui correspond au centre de la cou- ronne stigmatique. Dans l'espace compris entre ces montants et l'axe du fruit sont enfin tendues les cloisons qui séparent les loges les unes des autres. Chaque loge est remplie d'un tissu creusé de nombreuses alvéoles très irrégulières et qui ne s'at- tache en aucune façon à l'angle interne, absolument net et lisse. Les graines subhorizontales sont dirigées de dehors en dedans; elles sont nichées dans les grandes alvéoles dont il vient d'être J. Vesque. — La ifibu des Chisiées, 329 question et s'insèrent sur les cloisons ; pas une seule ne sort de l'anorle interne des loo^es. La g-raine a environ 7 mm. de long- sur 3 de large. Je n'ai vu de l'arillode que quelques lambeaux déchiquetés, de consistance molle et faciles à détacher. Elle est toujours polyembryonée. L'embryon principal est loin de remplir la graine, du moins à l'état de développement qu'il m'a été donné d'observer; il est ellipsoïde-oblong-, presque entièrement formé par une grosse tigelle charnue, terminé du côté micropylaire par un court ma- melon obtus, la radicule, de l'autre par deux tout petits cotylé- dons dressés l'un contre l'autre et formant par leur réunion un autre mamelon à peine plus gros que le premier. A côté de cet embryon principal, on en trouve plusieurs autres près de l'extré- mité micropylaire du sac embryonnaire, beaucoup plus petits, avec des cotylédons relativement plus volumineux. Dans un cas spécial, par exemple, j'ai trouvé un embryon principal (plus petit que d'ordinaire) presque sphérique et portant ses deux cotylédons, puis 6 autres de plus en plus petits, dont un à tigelle ellipsoïde, à mamelon radiculaire et à cotylédons assez volumineux, deux qui avaient exactement la forme d'un cœur, dont les deux lobes supérieurs, divergents, représentaient les cotylédons, un autre presque hémisphérique, à cotylédons encore plus divergents, enfin deux très petits, presque sphériques, sans aucune trace de cotylédons. La polyembryonie des Chisia n'était pas complètement inconnue à Planchon et Triana ; ils ont en effet figuré deux em- bryons pris dans la même graine du Cl. iniiior L. (i). L'un d'eux se compose d'une grosse tigelle ellipsoïde, terminée par deux cotylédons oblong-s beaucoup moins larges et bien 5 fois moins longs que la tigelle ; l'autre, beaucoup plus petit, a deux gros cotylédons fortement divergents. J'ai dit plus haut que les graines du Cl. rosea ne sont pas insérées à l'angle interne des loges sur des placentas axiles, mais sur les parois. Cette disposition n'est assurément pas générale chez les Clnsia; mais elle se trouve encore chez d'autres espèces, par exemple d'une manière très nette chez le Cl. Pana-Paiiare. Les figures que Planchon et Triana ont données du fruit de cette I. L. c, pi. 15, fig;. 9 et 10. 330 JOURNAL DE BOTANIQUE plante, sont fâcheusement schématisées et feraient croire que les graines sortent de l'angle interne de la loge (i) ; il n'en est rien. Il suffit en effet d'examiner l'axe du fruit pourvu des cloisons, tel qu'il reste après la chute des valves, pour voir les angles internes des loges complètement lisses et pour retrouver sur les cloisons les traces non équivoques de l'insertion des graines. Les ovules sont encore très manifestement insérés sur les parois chez le Cl. ctuieata Benth. (fig, 2, I). LICHENS DE CANISY (Manche) ET DES ENVIRONS (Suite.) Par M. l'abbé HUE. 186. Lecidea AROMATicA (Sm.) Ach. — Sur le mortier des murs de l'église et du château de Canisy, d'une vieille maison à Saint-Gilles (Trompe-Souris) ; sur l'argile des murs des bâtiments des fermes à Canisy (Haute-Calenge et la Hétaudière). Le thalle est beaucoup mieux développé sur l'argile que sur le mortier; il est insensible à l'action de la potasse et du chlorure de chaux. L'hypothécium est d'un brun rougeâtre, et il devient violet par la potasse ; les spores incolores droites ou un peu courbées, arrondies aux deux extrémités, i ou 3 septées ont 0,016-22 millim. en longueur et 0,0045 c^ largeur. — Var. CERViNA (Lonnr.) Th. Fr. Lichenogr . scand. p. -^^iZ ! Malbr. Catal. Lich. Norin. S/cppléiu. p. 47. — Sur le mortier des murs d'une vieille maison à Canisy (Pierrelais) . 187. Lecidea parasema Ach. — Sur un Noyer et de jeunes Frênes dans le parc du château de Canisy; sur un Maronnier à Canisy (avenue de l'Eglise); sur un Pin de Normandie à Canisy (Basse-Meilleraie) ; sur un Pommier à Canisy (ferme de la Ménagerie) ; sur un Frêne à Saint- Ebremond-de-Bon fossé (Ricquebourg); sur des Hêtres dans le bois de Soulles ; sur un Chêne à Carantilly ; sur une barrière à Saint-Ebremond- de-Bonfossé (le Chêne) ; sur de vieilles clôtures à Saint- Gilles. Le thalle jaunit par la potasse, et si on y ajoute immédiatement du chlorure de chaux, il devient d'un orangé rougeâtre. M. Malbranche, dans une note de la page 48 du Supplém. de son Catal. Lich. Norm.y dit que ces réactions ne sont ni bien constantes ni bien nettes ; je les ai toujours vues très claires, mais comme il ajoute que l'hypothécium varie du cendré noirâtre au blanc, il est fort probable qu'il a fait con- I. L. C, pi; 16, fier. 7. Abbé Hue. — Lichens de Canisy [Mancâe) et des environs. 331 fusion entre le L. parasema et le L. etiteroleuca Ach. Du reste, il ne cite pas ce dernier dans la liste qu'il donne des espèces dérivant ou voi- sines du L. parasema Ach. Certains thalles jaunâtres du L. parasema Ach. et surtout celui de la V2ix\ë.\.iiflaveiîs ont la réaction par le chlo- rure de chaux sans la potasse, comme je le dirai tout à l'heure. — F. I. LiMiTATA Ach. — Sur de jeunes Chênes et un Noyer dans le parc du château de Canisy; sur un Saule à Canisy (le Boscq) ; sur les branches du sommet d'un Chêne à Canisy; sur des Epines à Saint- Ebremond-de-Bonfossé . Cette forme ne diffère du type que par les lignes noires qui parcou- rent son thalle et le limitent. — F. 2. FLAVENS Nyl. — Sur un Merisier dans le bois de la Motte- l'Evêque à Saint-Ebremond-de-Bonfossé ; sur les clôtures de la voie du chemin de fer près de la gare de Canisy ; sur une barrière à Canisy (les Bordeaux) et à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (Ricquebourg). — Var. I. ELXOCHROMA Ach. — Sur un Pin de Normandie et un Peuplier d'Italie à Canisy (parc du château) ; sur un Pommier à Canisy (route Montoir) ; sur déjeunes Chênes à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (bois des Vaux) et sur des Hêtres (bois de SouUes et de Dangy) ; sur un Merisier à Saint-Gilles. Cette variété diffère du type par son thalle jaunâtre, moins jaune que dans la variété précédente, limité de noir et par ses apothécies livides. — Var. 2. DOLOSA (xAch.); L. dolosa Ach.; L. elceochroma var. do- losa Th. Fr. Lichenogr. scand. p. 544. — Biatora deîiigraia Schaer., Koerb. Syst. Lichen. German. p. 199. — Sur l'imposte en bois de chêne d'une porte d'écurie à Canisy (la Hétaudière). Cet échantillon me paraît répondre exactement à la description des auteurs cités. Il a un thalle finement granuleux et un peu pulvérulent d'un gris jaunâtre, devenant plus jaune par la potasse et prenant une teinte orangée par le chlorure de chaux seul. Les apothécies noires sont larges de 0,3-6 millim. ; les paraphyses libres sont bleuies au som- met et l'hyménium est bleuâtre; le périthécium est brun. Les spores, au nombre de 8 dans les thèques, sont incolores, sim- ples et ellipsoïdes, longues de 0,013-15 et larges de 0,009-10 millim. L'iode bleuit la gélatine hyméniale, puis la brunit ; l'enlèvement de l'excès de ce réactif ne change pas la coloration, mais les thèques appa- raissent d'un brun plus foncé. Les spermaties sont ou courbées en arc, avec une ouverture d'arc de 0,011-13 millim. ou simplement cour- bées dans une moitié de leur longueur, et alors longues de 0,015-16 et larges de 0,0005 millim. 332 JOURNAL DE BOTANIQUE iS8. Lecidea continuior Nyl. apud Hue Addund. Lichenogr . eu- rop. p. 178. — Sur l'argile des murs d'un bâtiment de ferme à Canisy (les Bordeaux). Ces échantillons me semblent appartenir à cette espèce qui jusqu'a- lors n'a été signalée qu'en Irlande; ils s'éloignent de la variété suivante par leur thalle aréole lisse, très rarement lépreux. Lechlorure de chaux le rend orangé extérieurement et intérieurement, et le périthécium des apothécies est brun. Var. SUBVIRIDANS Nyl. — Sur l'argile des murs des bâtiments des fermes à Canisy (le Breuil, la Pérelle, la Riquerie, la Vérité, la Basse- Meilleraie, les Bordeaux et la Hétaudière) ; à Saint-Ebremond-de-Bon- fossé (dans Je village a été récoltée une forme à apothécies confluentes et très rugueuses, Ricquebourg, l'Aulnaie et les Vierges); à Dangy. Thalle jaunâtre, aréole, à aréoles rarement lisses, le plus souvent lépreuses, parfois entièrement lépreux et alors d'un jaune verdâtre; la potasse le jaunit, et le chlorure de chaux le rend orangé; cette dernière réaction est d'autant plus vive que le thalle est plus lépreux. Les apo- thécies sont noires, d'abord planes et marginées (larg. 0,5-8 millim.), puis elles deviennent convexes et le bord disparaît; il n'est pas rare de les trouver confluentes et larges de 3 millim., très élevées au-dessus du thalle et ayant parfois le disque très rugueux. L'hypothécium est d'un brun roux, comme celui du L. parasema Ach., le périthécium est d'un brun noir, l'épithécium bleu et l'hyménium plus ou moins bleui. Les spores simples et incolores ont 0,013-16 sur 0,008-9 millim., par- fois 0,018-20 sur 0,01 1 millim. La gélatine hyméuiale devient par l'iode d'abord bleue, puis rouge vineuse; après l'enlèvement de l'excès d'iode, elle est d'un violet obscur. M. Nylander donne à cette variété comme un des caractères spécifiques la couleur noirâtre du périthécium; cette couleur est constante, il est vrai dans cette espèce, mais on la trouve parfois dans le L. latypea (Ach.) Nyl. Dans un échantillon ré- colté par ce savant à Amélie-les-Bains, certaines apothécies présentent un périthécium bleuâtre, dans d'autres il est noirâtre. M. Nylander a fractionné le Lecidea parasema Ach. en plusieurs espèces fondées, au moins en grande partie, sur la différence de réac- tion : la potasse jaunit le thalle Açs L. parasema Kq\\.^ L. latypea Nyl., L. latypisa Nyl. et L. continuior Nyl.; le chlorure de chaux employé seul, n'a d'action que sur le thalle d\xL. continuior^jl. ; si on l'appli- que après la potasse sur les thalles des L. parasema Kc\\ et L. latypea Nyl. , il les colore en orangé, et même après la potasse, il n'agit pas sur celui du L. latypi:::a Nyl. Mais M. Th. Pries, dans sa Lichenogr. sca?id. p. 546 fait remarquer que le thalle du L.paraseina Ach. (ou de ses variétés) , quand il est jaunâtre, est rougi extérieurement parle Abbé Hue. — Lichens de Canisy {Maitché) et des environs. 333 chlorure de chaux ; d'autre fois, ajoute-t-il, on n'obtient cette réaction qu'en l'écrasant, et d'autre fois enfin il reste insensible à l'action de ce réactif. On peut d'abord écarter la troisième assertion qui s'applique au L. e?ite}'oleuca Ach. que M. Pries comprend dans les variétés de son L. eléeochroma (Ach.) et que place à part M. Nylander. Maintes fois j'ai vérifié l'exactitude des deux premières assertions; ainsi j'ai tou- jours vu le chlorure de chaux rendre orangés à l'extérieur les thalles des ydx\kXk.s>flavens et olivacea du L. parasema Ach., souvent celui de la variété el^ochroma. J'ai encore constaté cette réaction sur le thalle jaunâtre d'un L. latypea Nyl. et à l'intérieur d'un L. latypisa Nyl., tous deux récoltés par ce savant à Araélie-les-Bains. Bien plus, en exa- minant un certain nombre d'échantillons du L. parasema Ach. et des espèces qui lui sont immédiatement affines, j'ai constaté que le chlorure de chaux seul produit toujours la même réaction orangée. Ce réactif colore les hyphes qui entourent les gonidies dans la couche gonidiale et n'a aucune action sur la couche corticale. Que les hyphes se trou- vent à la surface du thalle comme dans les sorédies du L. viridicans Flot, ou dans la thalle lépreux du Z. continiiior Nyl. la réaction se produit immédiatement et est visible à l'œil nu. Si au contraire, ces hyphes se trouvent recouverts parla couche corticale, l'action du chlo- rure de chaux ne se manifeste que dans une coupe du thalle placée sous l'objectif du microscope. Il faut de plus remarquer que celte réaction n'est pas uniforme, on l'aperçoit çà et là, particulièrement dans les en- droits qui ont une teinte jaunâtre, mais une fois qu'elle a été produite, elle est très solide, on peut laver la préparation, enlever le chlorure de chaux, elle persiste. Voici les noms des échantillons absolument authentiques dans les- quels le chlorure de chaux, dans une coupe placée sous le microscope, rend orangés, au moins en partie, les hyphes de la couche gonidiale, soit que ces hyphes se trouvent sous la couche corticale, soit que dans les thalles sorédies ou lépreux ils soient également à la surface. 1^ L. virïdafis Flot, déterminé par M. Nylander dans l'herbier de M. Lamy de la Chapelle : les hyphes deviennent fortement orangés et même rouges dans les parties jaunâtres, simplement orangés dans les parties grisâtres. 2° L. parasema var. scabra Tayl., nommé ainsi par M. Nylander dans l'herbier du Muséum ; L. protusa Arnold Exsicc. n" 1016. f L. parasema Ach. forme saxicole de la Nouvelle Grenade, collec- tion Lindig n° 161, déterminée par M. Nylander dans l'herbier du Muséum. ^° L. parasema Ach. Zwackh Exsicc, vtP 722. 5° L. parasema var. elâeochroma Ach., Nyl. Exsicc. Pyren. -Orient. 334 JOURNAL DE BOTANIQUE n'' 43 et Norrlin Herb. Lie h. Fejiv. n° 326. De plus le chlorure de chaux colore extérieurement en orangé le second échantillon et n'a pas d'action extérieure sur le premier. 6"^ L. parasema Ach., nommé ainsi par M. Nylander dans l'herbier du Muséum, mais envoyé en 1855 par M. Arnold sous le nom de Bia- tora (Lecidella) o/wacëalîoffm. ; autreéchantillon nommé de même dans le même herbier et qui portait primitivement le nom de L. confervoides f. coiicreta Schaer. Exsicc. n° 1-77; troisième exem- plaire de la même espèce, récolté par Welwitsch dans le Portugal. Ce dernier est en réalité la var. limitata Ach. 7° L. parasema f. ItUosa Schaer., toujours dans l'herbier du Muséum et déterminé par M. Nylander. Il a été récolté à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées) et nommé d'abord L. Philippiaiia Mont. <5'° L. par^asema var. olivacea Fr., dans l'herbier de M. Lamy de la Chapelle : on sait que les Lichens de cet herbier ont été déterminés par M. Nylander. Cet échantillon a de plus la réaction orangée ex- térieure par le chlorure de chaux. 9° L. olivacea (Hoffm.) Anzi Lich. rarior. Etrurias n° 30. îo° L. enferoleuca var. rugiilosa Anzi Lich. rarior. Venetise n° 75. //° L. parasema subvar. flave)is\:\-)A. dans l'herbier Weddel et ré- colté par ce botaniste sur un Saule à Châtellerault (Vienne). 12^ L. parasema var. prasinula Wedd. rochers de lave près d'Agde (Hérault) ; herbier Weddel. ij" L. parasema var. elasochroina Ach., dans le même herbier, et ré- colté par M. Weddel, sur un Aulne dans la vallée de la Boivre (Vienne). ijf L. parasema var. elœochroinoides Nyl. Exsicc. Pyr en.- Orient. n°63. 1^° L. enter oleuca var. elseochroiniza Nyl. récolté par lui à Amélie- les-Bains (Pyrénées-Orientales), de plus les n"' 9-15 ont en même temps la réaction extérieure. 16^ L. parasema var. latypea Ach. ; trois échantillons déterminés par M. Nylander : le i''"' dans l'herbier du Muséum et donné par M. Ar- nold en 1860 ; le 2*^ dans l'herbier Weddel et récolté dans la Lozère ; le 3^ dans mon herbier et récolté par M. Nylander à Amélie-les- Bains. Ce dernier a de plus la réaction extérieure, comme je l'ai fait observer plus haut. 77° L. latypea Ach., Arnold Exsicc. 1056. 18° L. latypisa Nylc, i" Exsiccat. Pyr en. -Orient n° 64; 2° Amélie- les-Bains, récolté par M. Nylander; 3" Zwackh n° 398 ad Nyl., récolté à Heidelberg. /_p° L. parasema var. latypea subvar. latypisa Nyl., dans l'herbier Weddel et récolté par ce savant à Dangé (Vienne). Abbé Hue. — Lichens de Canisy [Manche) et des environs. 335 189. Lecidea latypiza Nyl., Malbr. Lich. murs d'argile p. 18. — Sur l'argile des murs des bâtiments des fermes à Canisy (la Pérelle et la Hétaudière). Le thalle, au lieu d'être granuleux comme dans le L,. latypisd Nyl. saxicole, est ici aréole; la potasse le jaunit, et le chlorure de chaux, ap- pliqué après ce dernier réactif est à peu près sans action à l'extérieur, mais employé seul il rend orangés çà et là les hyphes de la couche go- nidiale. Les apothécies sont noires; elles ont le périthécium bleuâtre, l'hypothécium d'un brun pâle, et l'épithécium, qui est granuleux, bleiiâtre. Les spores ont 0,011-19 ^^'^ 0,007-9 millim. La gélatine hy- méniale par l'iode bleuit, puis s'obscurcit; si on ôte l'excès du réactif, elle devient d'un violet obscur. Il me semble qu'après avoir constaté l'identité de réaction dans les L. lafypea Nyl., L. laiypisa Nyl. et L. confùiuïor Nyl. avec celle du L,. parasema Ach., ces trois espèces ne doivent être considérées que comme des variétés de ce dernier, varié- tés dans lesquelles cette réaction identique à l'intérieur du thalle, se manifeste à l'extérieur de manières différentes. De plus, les L. latypea Nyl. et L,. latypisa Nyl. d'un côté, le L. co)iiï?ii(ïor Nyl. de l'autre s'éloignent un peu du L. parasema Ach., les deux premiers par leur thalle granuleux, le troisième par son thalle lépreux, mais ils se confon- dent avec lui par les similitudes que l'on rencontre dans l'anatomie de l'apothécie. 190. Lecidea EUPHOREA (Floerke) Nyl.; Malbr. Exsicc. n'^ 389. — Sur les branches de la cime des Hêtres à Canisy (parc du château); sur un Pommier à Canisy ; sur une barrière à Canisy (Pierrelais) ; sur du bois de Sapin ouvragé à Lessay, arrondissement de Coutance. Le thalle jaunit par la potasse et est insensible à l'action du chlorure de chaux tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. J'ai également constaté cette absence complète de réaction par le chlorure de chaux dans : i'^ L. e?iteroleuca Ach., échantillon déterminé par ]\L Nylander et récolté en Hongrie par M. Lojka, n° 173 ad int. 2'' L. eiiteroleuca var. euphorea Anzi, Lich. liai, superior. minus rari n"' 281. 3° L. sabuletorum var. euphorea Floerke, Schaerer Lich. Helvet. n° 472. Cette absence de réaction et surtout la non-coloration de l'hypothé- cium dans le L. euphorea Nyl. et sa sous-espèce L. enieroleuca Ach. les séparent donc nettement du L. parasema Ach. 191.* Lecidea enteroleuca Ach. — Sur les schistes près de la gare de Canisy, des murs d'une maison à Canisy (la Riquerie) et à Saint- Gilles (Trompe-Souris) ; sur les schistes ardoisiers des murs du château de Joigne à Saint-Gilles. 330 JOURNAL DE BOTANIQUE — Var. I. Leptoderma Nyl. m Flora 1881, p. 187; L. parasema var. leptoderma Malbr. Lich. Murs argile p. 1 7 et Exsicc. 1S6. — Patel- laria leptoderma Dub. Bot. Gall. II, p. 651. — Sur l'argile des murs des bâtiments des fermes à Canisy (la Pérelle et la Hétaudière) et à Saint-Ebremond (la Basse-Cour). Ce Lichen est loin d'être commun ici, comme il l'est à Bernay (Eure) et à Saint-Aubin-Celloville (Seine-Inférieure). Le thalle est aréole, fendillé, ochracé, parfois d'un gris blanchâtre, insensible à l'action de la potasse et du chlorure de chaux. Les apothécies sont noires, larges de 0,5-1 millim., d'abord bordées, puis immarginées et convexes, souvent confluentes, à disque finement rugueux. L'épithécium granuleux est bruni ou quelquefois bleuâtre, ainsi que le haut des paraphyses; le chlorure de chaux les décolore en violet. Le prérithécium est bleuâtre, l'hypothécium et l'hyménium sont incolores. Les spores simples inco- lores et ellipsoïdes, ont l'épispore épais et renferment ordinairement 2 gros nucléus, elles mesurent 0,013-15 sur 0,008-10 millim. La gélatine hyméniale par l'iode devient bleue et passe au brun obscur; elle reste telle après l'enlèvement de l'excès de réactif. La mesure des spores que j'ai donnée d'après l'échantillon de Le Prévost, récolté par lui à Bernay et conservé dans l'herbier du Muséum, et d'après ceux que j'ai récoltés, est un peu moindre que celle indiquée par M. Malbranche. — Var. 2. EL^^ocHROMizA Nyl. (inéd.). — Sur les schistes des murs d'un bâtiment de ferme à Canisy (la Pérelle). Thalle d'un gris jaunâtre, très finement granuleux, à granules plus pressés que dans l'échantillon de M. Nylander. Les apothécies planes sont larges de 0,3-5 millim. ; elles ont le bord persistant et d'un noir plus foncé que le disque qui est livide ; l'épithécium est granuleux et bruni; le périthécium est noir et l'hypothécium incolore. Les paraphy- ses, faciles à séparer, sont épaisses de 0,001 5-1 S millim., renllées et brunies au sonramet (dans l'échantillon d'Amélie-les-Bains elles sont incolores) ; elles n'ont pas de cloisons, mais elles portent parfois un court rameau au-dessous du sommet. Les spores sont simples, incolores, ellipsoïdes, longues de 0,011-15 et larges de 0,007-S millim. La géla- tine hyméniale devient par l'iode bleue, puis rouge vineuse ; si on ôte l'excès du réactif, elle apparaît d'un brun violet. Si l'hypothécium incolore place ce Lichen tout près du L. entero- leuca Ach., les réactions du thalle le rapprochent du L. parasema Ach. En effet la potasse le jaunit, et le chlorure de chaux employé après ce réactif lui donne une teinte fortement orangée, presque rouge : dans une coupe du thalle, le chlorure de chaux colore en orangé les hyphes de la couche gonidiale. Je joins à cette variété un échantillon récolté sur l'argile d'un mur à Quibout (la Norinière), dont les apothécies sont exactement semblables à celles de l'exemplaire d'Amélie-les-Bains, mais qui en diffère par son thalle aréole. {^ suivre.) Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J lîorzth, un;). Il, l'I. iJcnfor^-RucIiercau. 5° ANNEE. N" 20. 16 OCTOBRE 1801. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur : M. Louis MOROT. SUR QUELQUES CHAMPIGNONS PARASITES DE LA VIGNE Par MM. P. VIALA et C. SAUVAGEAU. Les Champig-nons parasites de la Vigne qui font l'objet de cette étude n'ont été trouvés qu'aux Etats-Unis d'Amérique. Ils se développent seulement sur les feuilles; nous ne les avons pas observés sur les autres organes des Vignes américaines, sauvaofes ou cultivées aux Etats-Unis, Les altérations qu'ils produisent sont limitées dans leurs effets et la maladie qui en résulte est sans importance pour la viticul- ture. Elle se traduit par la destruction de zones partielles du tissu des feuilles, mais elle n'amène jamais un affaiblissement de la plante attaquée. La maladie n'existe pas en Europe, et son invasion n'est d'ailleurs nullement à redouter, car les parasites qui la causent, même dans les conditions de milieu les plus favorables, ne pro- duisent que des dégâts insig-nifiants. Cependant l'intérêt de leur étude n'est pas exclusivement scientifique; il n'est pas inutile de pouvoir les distinguer des Champignons qui sont la cause de maladies très g-raves, tels que ceux du Black-Rot (Lœstadia Bidwellii) , delà Mélanose (Septoina ampelina) , avec lesquels la confusion pourrait avoir lieu. Les parasites que nous étudions ont été signalés, en 1851, sur le V. cordijolïa, par Schweinitz (i), qui les avait recueillis dans les Carolines et la Pensylvanie et les avait nommés Rliy- tisina Vïtis. L'examen des échantillons de Schweinitz, déposés dans l'herbier Curtis, à Cambridge (Massachussetts, Etats-Unis) nous a permis, grâce à l'obligeance de M. Farlow, d'identifier I. Schweinitz, Syjt. amer, bor., n" 2037. 338 JOURNAL DE BOTANIQUE le Rh. Vi'tis de Schweinitz avec le Rhytisma uionogramine de Berkeley et Curtis; les échantillons de cette dernière espèce ont été déposés par Curtis dans le même herbier de Cambridge. Berkeley et Curtis avaient créé cette espèce pour les parasites qu'ils avaient observés, en 1854, dansl'Alabama, sur des feuilles de V. œstïvalis et de V. cordifolîa ( i ) . Schweinitz, Berkeley et Curtis avaient attribué les altéra- tions qu'ils constataient au genre Rhytisuta, c'est à dire à des Discomycètes, uniquement d'après'l'aspect extérieur des taches noires, épaisses, isolées au centre des parties décolorées du limbe attaqué. A première vue, ces taches noires ressemblent en effet aux sclérotes ascogènes des Rhytisma; elles sont mieux limitées, moins étendues, moins épaisses et plus noires. Schwei- nitz, Berkeley et Curtis n'ont pas observé les fruits ascosporés de leur Rhytisma ; nous n'avons pas été plus heureux et nous n'avons pu les obtenir en culture artificielle. La transformation des taches en périthèces est donc problématique et l'on ne peut, d'après de vagues caractères extérieurs, les rapportera un genre aussi défini et aussi autonome que le genre Rhytisma. De plus, nous avons observé des organes de fructification à conidies internes (pycnides et spermogonies) qui rattachent les Champi- gnons qui causent cette maladie au groupe provisoire des Sphé- ropsidéées de M.Saccardo, dans lequel sont réunies les espèces de Champignons à conidies internes dont on ne connaît pas les formes parfaites de reproduction, ou qui en sont peut-être dé- I)Ourvues. Il se peut, en effet, que les périthèces ne se produisent pas ou ne se manifestent que dans des conditions de milieu ex- ceptionnelles, rarement réalisées par la nature. Les altérations se présentent sur les feuilles avec des carac- tères constants, qui feraient croire à un seul et même parasite. Elles sont dues à quatre espèces différentes appartenant, d'après le groupement des SpHzEROPSIDE^-Sph.îîRIOIDE^ de M. Saccar- do, à quatre genres distincts. Ces quatre espèces ont, entre elles, les plus grands rapports d'ensemble par les caractères de leur mycélium interne et de leurs sclérotes ; elles diffèrent seulement par des détails dans la forme des conceptacles et des spores, et il semble difficile d'admettre qu'elles puissent être classées dans I. Berkeley et Curtis, North atnerican Fimgi, n" 782. p. ViALA et C. Sauvageau. — Sur quelques Champignons parasites de la Vigne. 339 des genres éloignés au point de vue des affinités naturelles. Cela prouve, comme l'admettent d'ailleurs les mycologues, que le groupement des Sphéropsidéées deM.Saccardon'est qu'un grou- pement artificiel et provisoire ; M. Saccardo l'a d'ailleurs établi pour la facilité des recherches futures sur le développement complet de nombreuses espèces, que l'on réduira, en les met- tant à leur place naturelle, lorsque leur développement sera connu. En admettant le groupement des SPHyEROPSIDRyE établi par M. Saccardo, les quatre espèces nouvelles, causes des altérations que nous décrivons, et autrefois rapportées au Rh. Vitis par Schweinitz, et au Rh. monograutine par Berkeley et Curtis, sont : Pyrenochœia Viiis sp. nov. (Sph.erioidetE-Hyalospor.e), Phoma Farloivïana sp. nov. (SPH.-HYi\L.), Com'othyrùmi Ber- Imidieri ^^. nov. (Sph.erioide,î:-Ph.^ospor.^) , Diplodïa sclero- tiorimt sp. nov. (Sph^rioide^-Ph^odidym^). Les caractères et les conditions de production des sclérotes dans les tissus des feuilles attaquées sont très particuliers à ces quatre espèces ; on ne les a pas signalés pour d'autres formes de Sphéropsidéées. Ces sclérotes ont, entre eux, les plus grands rapports de ressemblance extérieure, de développement et de constitution interne; les caractères extérieurs que nous donnons pour les taches d'altération s'appliquent donc exactement aux diverses espèces. Les variations de détail dans l'aspect des taches produites tiennent surtout à la constitution des feuilles des Vignes attaquées. Nous avons observé le Pyrenochasta VïWs dans les forêts de l'Amérique du Nord, depuis la Nouvelle- Angleterre jusqu'au sud du Texas, surtout sur les V. riparïa, V. Labritsca, V. cordi- foli'a et V. œsfivalis , et aussi sur les V. Berlandïeri, V. Liri- cecîimii et V. candicans . Le Coniothyrùun Berlandïeri est plus spécial aux régions du sud des Etats-Unis, dans le Ten- nessee, le Territoire des Indiens, le Missouri, l'Arkansas, et sur- tout le Texas, sur les V. Berlandïeri, V. cinerea, V. candi- cans. Le Diplodia sclerotiorinn n'existe que sur le V. Labrusca dans le district de Colombie, le New -Jersey, le Delaware, le Maryland, l'Etat de New-York. Le Phonia Farloiviana s'ob- serve dans les mêmes régions et dans le Canada sur le V. La- brusca et sur le V. riparia. 340 JOURNAL DE BOTANIQUE Ces parasites, contrairement à ce qui a lieu pour la plupart de ceux qui sont la cause de maladies g-raves, telles que l'Oïdium , le Mildew, le Black-Rot, le Bitter-Rot, etc., ne se développent que dans des milieux secs ; ce fait est général et constant pour les quatre espèces. On les observe surtout sur les coteaux rocail- leux, toujours loin des cours d'eau. Les V. Berlandievi^ V. candicans , V. ciiterea, dont cer- taines variétés sont spéciales aux terrains arides des collines du Texas, et dont quelques formes poussent sur les rives des fleuves, ne possèdent le Conwthyrium Berlaiidieri que sur les variétés à feuilles petites et épaisses du premier groupe. Les caractères extérieurs que présentent les feuilles atta- quées sont, comme nous l'avons dit, identiques pour les quatre espèces. Les taches sont inégalement distribuées sur tout le parenchyme foliaire, soit vers les bords du limbe, soit entre les nervures principales, au centre de la feuille. On n'observe sou- vent qu'une ou deux taches sur une feuille; elles peuvent être plus nombreuses, mais le limbe n'est jamais entièrement envahi. La feuille ne subit aucune déformation dans son ensemble et il n'en résulte aucun affaiblissement pour la plante. Il est rare d'ailleurs que la plupart des feuilles d'un même pied de Vigne soient attaquées. Les taches se produisent sur les feuilles de plantes saines et vigoureuses ; on les trouve aussi sur des feuilles chlorosées ; nous ne les avons observées que sur des feuilles complètement formées, jamais sur des feuilles jeunes. Le développement des taches paraît être lent. Les taches sont toujours limitées et relativement peu éten- dues. Elles débutent par une décoloration d'un jaune sale, diffuse ; puis le parenchyme prend une teinte différente suivant sa consistance et son épaisseur. Dans le cas des Vignes à feuilles min- ces ( V. rïparia et cordïfolia du nord de l'Amérique, V. œsiivalis du centre des Etats-Unis, V. Labriisca), la tache est d'un jaune brunâtre, à bords diffus ; dans le cas des Vig"nes à feuilles épaisses et coriaces ( V. Berlandierz, V. Liiicecîtinii , V. Mtistang des col- lines du centre du Texas, V. cïuerea des coteaux), la tache, un peu moins étendue, a une teinte feuille morte, et les tissus altérés paraissent un peu affaissés. En outre, la tache, inégalement p. ViALA et C. Sau v'AGEAu. — Szir quelques Champi gîtons parasites de la Vigne. 341 circulaire ou vajçuement carrée, comme dans le cas précédent, est délimitée par une zone plus brune. Les taches sont peu étendues; elles ont au plus un centimètre d'axe sur les espèces de Vignes à feuilles coriaces. Sur le V. rïparia à feuilles minces, elles s'étendent parfois sur un ou deux centimètres de largeur et sur deux ou trois centimètres de longueur dans le sens des nervures principales. Dans ce dernier cas, mais exceptionnellement, deux taches contiguës se réunis- sent par une bande plus étroite de tissu altéré et jaune brunâtre. On trouve toujours, exactement au centre des altérations, des taches particulières et caractéristiques de ces parasites, analogues à celles que forment les Rhytisuta, et qui sont posté- rieures aux premières phases de la maladie. Ces taches sont vaguement polygonales et non diffusées sur leurs bords limités; elles ont de cinq à huit millimètres de côté. Elles sont plus épaisses que le limbe de la feuille altérée, proéminentes sur les deux faces ou sur une seule, dures, d'un noir uniforme foncé ou d'un brun noirâtre. Elles dessinent parfois d'étroites bandes irrégulières et épaisses suivant les nervures qui forment le plus souvent le centre de l'ensemble de chacune de ces altérations. Ces taches noires, qui tranchent par leur coloration et leur épaisseur sur les tissus altérés, sont des sclérotes formés par le mycélium des parasites interne aux tissus, et dans lesquels se développent parfois des pycnides et des spermogonies. En examinant les altérations à la loupe, on observe de petits points noirs, faiblement proéminents, distribués en plus ou moins grand nombre, soit sur les bords des taches noires auxquelles ils sont tangents, soit à une petite distance sur le tissu décoloré de la feuille et assez souvent rapprochés des sous-nervures. Ils sont surtout abondants à la face supérieure des feuilles. Ces fines ponctuations noires sont les organes fructifères à conidies in- ternes, les pycnides, des diverses espèces. Il existe aussi, mais en moins grand nombre, d'autres ponctuations, plus petites, plus claires, qui sont des spermogonies, d'ailleurs souvent diffi- ciles à distinguer des précédentes par l'examen à la loupe. {^A suivre.) 342 JOURNAL DE BOTANIQUE SELECTIO NOVORUM MUSCORUM (Fin) Auctore Em. BESCHERELLE, Cryphsea orbifolia sp. nov. Habitus Brauniaceus, rami primarii 1-2-unciales simplices et fas- ciculati vel ramis secunclariis paucis plerumque i centimetro longis erecto-patentibus divisi. Folia dense imbricata, julacea, madore subito erecto-patula, atro-viridia, cochleariformia, valde concava, apice or- bata, triplicata, raargine integerrima toto ambitu replicata; costa lata supra médium evanida; cellulis basilaribus costam versus scriatimobli- quis pellucidis ovalibus ceteris quadrato-rotundatis chlorophyllosis Flos mascuius, gemmaceus, minutus, inter iolia rami primarii nascens foliis paucis internis longioribus obtusis cellulis hyalinis ovalibus sub- hexagonis laxe areolatis. Folia perichaetialia scariosa albide virentia, interna longe oblonga convoluta subito obtuse acuminata. Capsula ovato-cylindrica sub ore contracta ; operculo couico recto fuscescente. Peristomium duplex ut in C. rhacomitrioide C. Muell. Calyptra mi- nuta papillosa. Uruguay, Montevideo, Gibert, n" 650. Diffère au premier abord de toutes ses congénères par les feuilles caulinaires orbiculaires entières, d'un vert noirâtre, et par ses périchèzes d'un vert glauque argenté. Acrocryphaea paraguensis sp. nov. [Revue bryologique^ 1885, p. 18, pro mem.) Monoica. Caulis 3-4 cent, longus e medio subpinnatim ramosus ramis brevibus decrescentibus divisus; rami fructiferi breviores. Folia caulina imbrica te julacea madore patentia, O'valia, late acuminata, con- cava, fusco-viridia, integerrima margine plana; costa infra apicem evanida; cellulis basi oblatis ad margines quadratis ceteris elliptice et rotunde ovatis lasvibus. Folia perichaetialia superiora obovato-spathu- lata, apice eroso-dentata subito in cuspidem elongatam nodoso-denta- tam protracta, costa excedente basi subobsoleta, cellulis infernis longe hexagonis subfusiformibus hyalinis. Capsula immersa, obovata, crassa, sicca basi depressa, plicata, ore nigricante; operculo? Peristomii sim- plicis dentés lanceolati obtuse subulati madore reflexi sordide grisei papillosi basi rufescentes. Calyptra? Paraguay^, Caraguazu, sur les arbres, janvier (Balansa, n° 3628). Echantillons avec capsules déopérculées. Lasia occulta sp. nov. (Revue bryologique, 18S5, p. i8,/;'(?//?^w.). Lasise paraguensi affinis sed robustior, foliis caulinis magis con- Em. Bescherelle. — Selectio novorum Afuscoi-uvt. 343 cavis latioribus triplicatis apice subdenticulatis, capsula immersa bre- viore, calyptra cucullata minuta vix infra operculura descendente valde pilosa. Paraguay, Guarapi, sur lesjroncs d'arbres (Balansa, n° 3663). Meiothecium Fabronia sp. nov. Monoicum; habitu Fabroniaceis simile gracillimum. Caulis repens ramis brevibus paucis prostratis curvulis divisus. Folia sicca secunda erecta et erecto-jDatentia pallide viridia sericea, madida subpatentia, minuta ovali-lanceolata-, acuminata, concava, integerrima, marginebasi conduplicata; costis vix conspicuis; cellulis hexagono-ellipticis asqua- libus obscuris, basilaribus quadratis utriculo primordial! vestigio im- pletis. Folia perichastialia minora longius acuminata. Capsula in pedi- cello brevissimo laevi pallido erecta, minuta, ovato-cylindrica, supra- matura obovata inclinata, operculo conico longe et oblique rostrato. Calyptra laevis cucullata. Peristomii siraplicis dentés lanceolati, trun- cati, remote trabeculati, albescentes, teneres, linea média exarati, madore reflexiusculi. Paraguay, Cordillère de Péribébui, juillet 1879 (Balansa, n° 3693) ; associé au Rhaphidostegium (Aptychus) percirciiiale C. Muell. Par la petitesse de toutes ses parties, cette élégante petite Mousse se distingue de ses congénères et notamment du M. te- nerttin Mitt. dont elle se rapproche le plus. Les échantillons distribués par M. Balansa sous le n° 3693 ne paraissent pas identi- ques , car ceux qui ont été vuspar M. Charles Alueller appartiennent à une espèce distincte que ce dernier a nommée Hypmmi (Apty- chus) percirciiiale (in Revue Bryologique, 1887, p. 57, pro mein.), tandis que ceux qui m'ont été communiqués et sont con- servés au Muséum d'Histoire naturelle de Paris renferment, avec quelques brins de \ Hypuîun précité, un plus g-rand nombre de MeiotheciiLni Fabronia que j'avais cru devoir, au premier abord, en l'absence d'échantillons complets, rapporter au genre Ptero- goniopsis ; notre Mousse a en effet la feuille du Pterogoiiiopsis cylindrica^ mais elle en diffère par le péristome. Papillaria guarapiensis sp. nov. Monoica ; habitu P. nigrescenti similis. Caulis repens ramis uncia- libus et ultra erectis fasciculatis remotis flexuosis ramulis brevibus 5-10 mill. longis patentibus funalibus dense foliosis obtuse acuminatis glauco-viridibus inferioribus saepe nigricantibus. Folia ramea madore erecto-patentia vel erecta, sicca appressa dense imbricata plicata, e basi latissime hastato-dilatata, alis undulatis rotundatis detluentibus, 344 JOURNAL DP: BOTANIQUE concava fere subito ia acurnen acutum obliquum protracta, margiue piano integerrimo tantum ad basia erosulo ; costa concava ultra mé- dium evanida ; cellulis anguste ovalibus subtiliter papillosis, basi infima ad costam longioribus laevibus pallidis, ad marginem noanuUis qua- dratis hyalinis. Folia perichaetialia late lanceolata, subulata, erecta obsolète denticulata, laevia. Capsula in pedicello flexuoso tortili flavido dein nigrescente lasvi 5-8 millim. longo erecta val ob torsio- nem pedicelli horizontalis, magna, oblonga, madore ovato-globosa microstoma, fuscidula setate nigra; vaginula eloagata paraphysibus copiosis longe exsertis pluricellulosis nodosis cincta; operculo conico CLirvirostri. Peristomii dentés externi lanceolati punctulati interni brevissimi e membrana brevi oriundi. Calyptra dimidiata fere ad api- cem usque fissa pilis longis erectis hirta. [Papillaria subuigrescens Besch., ia Rev. bryol, 1885, pro mem.) Paraguay, Guarapi, dans les bois, juillet 1881. (Balansa, s. n"). Très semblable par le port au Neckera (Papillarta) nigj'es- cens, Schw. C. Muell.; en diffère cependantpar les feuilles ramé- ales à marg^e presque entièrement lisse et non révolutées, par la capsule plus forte, à orifice plus étroit et portée sur un pédicelle plus long, Hookeria {Hookerïopsïs) luteo-viridis sp. nov. (Revue bryolo- giqiie, 1885, p. K)^ pro mem.) Synoica; planta habitu H. Parkerian^ similis, ramosa, lutescente viridis subsericea, Folia caulina sicca plicata laxe compressa trans- verse undulata, ovato-ligulata, concava, basi rotundata, obtuse acumi- nata, e medio ad apicem usque obliqua, acute serrata; cellulis hexa- gonis pellucentibus; costis supra médium in denteni aculeiformem desineiitibus. Folia perichaetialia ovato-lanceolata, concava, caulinis acutius acuminata, externa brevissima obtusa integerrima obsolète cos- tata, interna latius acuminata subdentata; paraphysesarchegoniisduplo longiores. Capsula in pedicello i centimetro longo rubello lasvi flexuoso cygneo horizontalis, longe cylindrica, curvata, operculo longo recto obtuse aciculari. Peristomium? Calyptra longa laevis ciliis erectis nonnullis basi inspersa. Paraguay, Cerro Léon, près de Pirayu, sur les troncs d'arbres, 23 juillet 1881 (Balansa, n°3638). Assez semblable par le port au H. Parkeriana du Rio Negro (Spruce, n° 708), mais en diffère sensiblement par le tissu des feuilles caulinaires et la forme des feuilles périchétiales. Em. Bescherelle. — Selectio novortim Muscorum. 345 Hookeria [Callicostelld) subdepressa sp. uov. {Revue bryologi- qite, 1885, p. 19, pro mem.) Monoica. Caulis depressus, atro-viridis, phinatim ramosus. Folia ovato-ligulata, late et breviter acuminata, asymmetrica niargine uno latere revoluta ob cellulas acute prominentes e medio serrulata; costis supernedenticulatis iafra apicem abruptis ; cellulis basilaribus elongate quadratis hyalinis, ceteris quadratis chlorophyllosis papillosis. Flos masculus infra perichaetium productus gemmaceus foliis ligulatis obtu- sis papillosis. Folia perichaetialia caulinis minora interna laevia ovali- lanceolata sensim cuspidata. Capsula in pedicello circiter i centim. longo purpureo laevi recto horizontalis, ovata, macrostoma sub ore coarctata; operculo longe rostrato. Calyptra longa basi in laciniis 20 et ultra fissa, apice valde dentato-ramentosa. Paraguay; Guarapi, 1881 (Balansa, n°3689). Espèce très voisine du Hookeria depressa; s'en disting-ue nettement par les feuilles périchétiales entières, ovales-lancéolées et cuspidées, ainsi que par la coiffe fortement dentée et rabo- teuse au sommet. Fabronia Balansae sp. nov. (Revue bryologique^ 1885, pro mem.) Monoica; puhilli pusilli grisei. Caulis secundarius tenuissimus ramis brevissimis obtusis divisus. Folia caulina erecta, appressa, sub- julacea, raadore erecto-patentia, ovali-lanceolata e medio plus minus distincte denticulata longe cuspidata in cellulam longam hyalinam desinentia, ramea breviora acuminata serrulata; costa medio evanida; cellulis basilaribus quadratis ad margines copiosis ad costam paucis ceteris hyalinis hexagonis. Folia perichaetialia spathulata subito in acumen brève piliforme protracta denticulata membranacea. Capsula in pedicello tortili vix 3 mill. longo erecta, ovata, tenella, verrucosa, operculo brevi obtuse conico. Calyptra minutissima, cucuUata, lasvis. Peristomii dentés bigeminati, brèves, late et obtuse lanceolati, fuscati. Paraguay, Guarapi, associé au Dimerodontimn Balansée^ 1881. (Balansa, N° 3656.) Fabronia guarapiensis sp. nov. (Revue bryologiqice, 1SS5, pro mem.) Monoica. Cespites pusilli, lutescente virides. Caulis pinnatira ramo- sus ramis brevibus acutis. Folia madore patentia, siccitate subjulacea erecta summa subpatentia, ovata, sensim late cuspidata, integerrima, interdum ob cellulas marginales prominentes punctata, costa lata saepe infra médium obsoleta ; cellulis hexagonis hyalinis ad margines qua- dratis medio folii ad apicem usque oblique seriatis, basi infiraa inter margines et costam nonnullis quadratis. Folia perichaetialia pauca. 346 JOURNAL DE BOTANIQUE caulhiîs longiora et latiora, subconvoluta, apicecrenato-dentata, subito in acumen longiusculum recurvum protracta, hyaline et laxe reticulata, obsolète costata. Capsula in pedicello circiter 5 mill. longo pallido setate brunescente obovata, extus verrucosa, microstoma, crassicoUis. Peristomii dentés bigeminati, latiusculi. Paraguay, Guarapi, sur le tronc des arbres, 14 juillet i88r (Ba- LANSA, n° 3681), associé au Dimerodo?itium Balaiisâe et à divers Frul- lania et autres Jungermannes. Diffère de la précédente par un port plus robuste, par les capsules plus fortes, obovées-urcéolées, par les feuilles cauli- naires entières et les feuilles périchétiales subitement rétrécies en un acunten pointu, courbé horizontalement en dehors. Thuidium {Thiiidjella) paraguense sp. nov. (Revue bryologi- qîie, 18S5, p. 18, pro mem.) Monoicum, habitu T. scabrosulo valde simile. Gaules repentes intricati paraphyllis brevissimis obtecti, ramis brevibus (7-8 mill. lon- gis) reraotis, ramulis gracilibus pallide viridibus. Folia caulina basi lata subtriangulari-ovalia, longe acuminata, utroque margine e medio ad summum usque longitudinaliter involuto-plicata, intégra vel ob papillas prominentes suberosa, costa lata excurrente saspe obsoleta; folia ramca integerrima truncato-acurainata costa pallida sub apice evanida ; ramulina inferiora ovali-acuminata superiora concava cochlea- riformia obtusa et rotundata brevius costata. Flos masculus minutus, geramaceus, infra et supra perichaetium nascens, foliis externis ovali- lanceolatis arcuatis pellucidis vel vix papillosis ecostatis, internis duplo miuoribus ovalibus concavis late acuminatis laevibûs ecostatis. Folia perichaetiala late lanceolata, apice lorifoimia plicata, intégra vel 2-3 ciliis plus minus longis erectis praedita. Gapsula (junior) in pedi- cello I centim. longo rubello scaberrimo horizontalis, minuta, oblonga, curvata; operculo brevi rostrato. Galyptra brevis argentea laevis. Paraguay, Guarapi, dans les forêts, sur les troncs pourris, juillet 1878 (Balansa, n° 368S), associé au Cylindrothecium argyreum Nob. Espèce très voisine par le port du ThitidÙLm scabros7thim Mitt., mais différente par les feuilles caulinaires non dentées, les feuilles périchétiales ciliées, non dentées en scie, et par le pédicelle capsulaire plus court. CylindrotheciuRi argyreum sp. nov. (Revue bryologique, 1885, p. 57, pro 7nem.). Alonoicura, intricate cespitosum, ramis pinnatim ramosis obtusis apice radicantibus proliferis ramulis siccitate julaceis curvatis madore Em. Bescherelle. — Selectio novorum Muscorum. 347 patentibus complanate erecto-planis. Folia compressa concava, albo- flavida subargentea, nitentia e basi coarctata ovali-acuminata, apice acute clentata ; costis subnullis; cellulis alaribus quadratis numerosis granulosis in série recta dispositis ceteris angustissirae linearibus. Folia perichaetialia ovali-lanceolata intima majora convoluta longe acuminata apice dentata, cellulis Iaxis ad basin longe rectangulis areolata, externa valde minora reflexa. Capsulae in pedicellis 15-25 mill. longis sœpe in eodem perichaetio geminatis rubellis laevibus rigi- dis cylindricae, erectae, interdum curvulae, badiae, annulo e triplice série cellularum formate; opercule longe conico plerumque stricto. Peristomii dentés externi rufî, granulosi, apice grisei sœpe hic illic lacunosi, ciliis fulvellis sequilongis inter trabeculas hiantibus. Paraguay, Guarapi, sur les troncs des arbres i878(BALANSA,n°3678). Semblable au Neckera (Cyh'ndrotheciuirt) BeyrîchiîSch.\Ygr. mais plus robuste, à rameaux plus longs, obtus, à feuilles ar- gentées, brillantes, plus brièvement acuminées, à feuilles péri- chétiales dentées au sommet, à dents internes du péristome jau- nâtres et de même longueur que les dents externes. Rhaphidostegium fusco-viride sp. nov. {Revue bryologiqiie, 1885, p. 19, pro mem.) Cespites habitu R. Mundemonensi similes inferne atro, superne fusco-virides. Caulis robustus fluitans aut in saxis irrigatis repens ramis curvatis crassis plus minus longis obtuse acuminatis madore julaceis divisus. Folia sicca corrugata laxe imbricata, madore erecta, concava, basi angusta coarctata ovali-lanceolata, longe cuspidata, integerrima, ecostata, cellulis alaribus 4-5 planis longe rectangulari- bus hyalinis ad basin infimam flavidis, superioribus hexagonis opacis. Capsula in pedicello i centimetro longo tortili rubro obliqua, incli- nata, obovata, curvula, infra os coarctata, intense fusca; operculo lon- girostri. Peristomii dentés interni carinati, punctulati, ciliis singulis brevioribus. Paraguay, Cordillère de Péribébui (Balansa, n° 3682). Rhaphidostegium globosum sp. nov. [Revue bryologïque, 1885, p. 19, p7^o mem.) Monoicum, i?. subsphserico Hpe affine; caulis ramis semiuncia- libus erectis divisus. Folia imbricata, apice erecto-patentia, viridia et lutescente viridiuscula, concava, basi lata ovali-elliptica, uno latere replicata, acumine elongato subobliquo, integerrima, ecostata; cellulis opacis elongate hexagonis basilaribus flavidis alaribus tribus vesicu- losis. Folia perichaetialia lanceolata, plicata, in lorum torquatum den- 348 JOURNAL DE BOTANIQUE ticulatum longe attenuata. Capsula in pedicello intense purpureo unciali Isevi horizontalis, cleoperculata globosa microstoma; opercule longe rostrato. Paraguay, sur les rochers des cascades de la Cordillère de Mbatobi près de Paraguari (Balansa, n° 3633). Le Rhaphidostegïum subsphœricîun Hpe, du Brésil, se rap- proche assez par le port de l'espèce ci-dessus décrite, mais cette dernière s'en distingue par les feuilles caulinaires plus longue- ment acuminées, et par les feuilles périchétiales atténuées en une lanière plus ou moins longue, tortillée et denticulée. Stereopliyllum homalioides sp. nov. Monoicum; caulis repens ad corticem affixus pluries dichotomus, ramis simplicibus obtusis plus minus longis divisas. Folia ramea sub- disticha, complanata, sicca longitudinaliter plicata, e basi angusta, oblongo-ligulata apicerotundatainterdumlateacuminata, saepius asym- metrica, obscure luteo-viridia, margine piano suberosa; costa valida flavida supra médium evanida; cellulis apicalibus in toto circuitu qua- dratis subtruncatis erosis infra longe hexagonis opacis flavidis, alari- bus copiosis quadratis et rectangularibus utriculo primordiali persis- tente repletis, ad costam longioribus oblique seriatis. Folia perichae- tialia erecta, vaginantia, longe cuspidata apice torto subdenticulata. Capsula in pedicello 7-8 millim. longo flexuoso tortili rubello Isevi erecta inclinatave, obconica, curvula, sub ore coarctata, pallida, aetate fuscella. Peristomium? Calyptra minuta, cucullata, laevis. Paraguay : Cordillère de Peribébui, sur lus écorces, juillet 1879 (Balansa, n'' 36S0'' R.R.). Cette Mousse ressemble parle port à certaines formes stériles de V Homah'a tri'choinanoides ; elle diffère des deux autres espèces de Stereophylhtin du Paraguay {S. paragiiense et ^S. gtiara- pense Nob.) par les tiges aplanies, les feuilles entières, les laté- rales arrondies au sommet et les intermédiaires largement et brièvement acuminées. Isopterygium subtenerum sp. nov. {Revtce bryologique, 1885, p. 19, pro me m.) Monoicum. Cespites depressi, deplanati, lutescentes, ramis intri- catis plus minus brevibus plerumque semi-centimetro longis. Folia subdisticha, laxe patentia, flexuosa, ovalia, cuspidata, concava, sub- complicata, integerrima, ecostata, lateralia asymmetrica média fere symmetrica ovali-lanceolata longius cuspidata; cellulis basi infima hyalinis quadratis paucis céleris elongatis angustissirais vestigio utri- Em. Bescherelle. — Select io novorum Mtiscorum. 349 culi primordialis repletis. Folia perichaetialia superiora basi lata trian- gulari convoluta, lanceolata, subito in lorum subdenticulatum semel tortum attenuata. Capsula in pedicello 15 mill. longo rubello gracili horizontalis vel inclinata, obovata, coUo crasso curvato instructa, sub ore coarctata, operculo conico oblique brevi rostrato. Peristomii den- tés interni flavidi ciliis tribus in unum brève coalitis. Paraguay, Cordillère de Péribébui, juillet 1879 (Balansa, n° 3690.) Très semblable à V ïsopterygiuni tenertuUy et surtout par le col capsulaire à 1'/. cîirvicolliun, dont il s'éloigne par les feuilles distiques plus longues et plus larges, moins concaves et formées d'un réseau de cellules plus larges, remplies par les vestiges de l'utricule primordial. Isopterygium guarapense sp. nov. (Revue bryologique, 18S5, pro jnem.) Monoicum, minutissimum, habitu Isopterygio tenero valde simile; cespites intricati, straminei, sericei, Caulis ramis approximatis brevibus divisus. Folia auguste ovali-lanceolata, concava, basi angustiora, ple- rumque oblique acuminata, integerrima, ecostata; cellulis longe hexa- gonis utriculo primordiali persistente repletis. Folia perichaetialia superiora anguste ligulata apice longe et late cuspidata, intégra, cel- lulis hyalinis. Capsula in pedicello 5 millim. longo rubro minuta, cyg- gnicolla, horizontalis vel nutans, cum operculo brevi recto obovato, cylindrica, deoperculata madore subsphoerica, infraos coarctata. Peris- tomii dentés externi madiditate incurvi cristati, fusci, apice granu- losi grisei, interni aequilongi, flavidi carinati, ciliis hyalinis basi duo- bus dein in unum coalitis brevioribus. Paraguay, Guarapi, sur les écorces d'arbres, 1878 (Balansa, n° 3619). ADDENDA. Syrrhopodon [Eusyrrhopodon) paraguensis Besch. (Revue bryologique, 18S5, p, 17, sub 5". argentinico^ Ltz). Caulis humilis, vix 5 mill. longus, parce ramosus, atro-viridis vel nigrescens. Folia sicca crispata et madore erecto-patentia, dense con- gesta, basi angusta inconspicua ovali elliptica, apice serrato rotun- date acuminata, limbo angusto hyalino (basi infima latiore subtiliter serrulata) e cellularura elongatarum 5 seriebus composite; cellulis hyalinis magnis inter costam et marginem utraque pagina spatium ellip- ticum longum occupantibus, ceteris minutissimis opacis ; costa lata excurrente infra apicem dorso serrato. Capsula in pedicello brevissirao fusco ovato-turbinata, minuta, asymmetrica, microstoma, collo crasso 350 J(JUKNAL DE BOTANIQUE delluente instructa, operculo suboblique aciculari capsulam in longi- tudine aequante. Peristomii simplicis dentés brevissimi, flavidi, lasves, Calyptra loncre cucullata, apice scabra, fusca. Paraguay, Cerro de Mani, près de Paraguary, sur le tronc du Cocos australis, mars, iSS8 (Balansa, n° 3673, R.R.R.). Cette Mousse diffère du SyrrJiopodoii Gmidichazidi Mont., du Brésil, dont elle offre le même réseau foliaire, par les tig-es très courtes, les feuilles planes, plus larges à la base; le pédi- celle capsulaire est aussi beaucoup plus court, ainsi que la cap- sule. Elle paraît se rapprocher, comme je l'avais cru d'abord, du S. argejitiiii'cus Ltz, de la République Argentine (qu'on ne con- naît qu'à l'état stérile) par ses feuilles non ondulées et dont les cellules vertes ne descendent pas au-dessous de la partie rétrécie du limbe foliaire, le long- de la marge. Nota. — C'est sans doute par suite d'une confusion dans les nu- méros que M. Ch. Wnç\\^X2L\\\^iX\Ç!^ît{^RevHebryologi(2i(e, 18S7, p. 57) quelen°j*^*0<'*— REMARQUES SUR LE VERDISSEMENT (A propos de l'article de M. W. Palladiii : « Ergrihioi iind Wachsthum der etiolirten Blàiter » (1). Par M. E. BELZUNG. Nos connaissances relatives aux conditions du développement de la chlorophylle sont limitées aujourd'hui, à peu de chose près, à l'in- fluence propre des radiations de diverse réfrangibilité sur le verdisse- ment, sans que rien du reste nous permette d'émettre aucune idée pré- cise sur le mode d'action de l'énergie solaire à l'intérieur de la plante. M. Palladin s'est proposé de rechercher les conditions matérielles du développement de la chlorophylle. A cet effet, il place des feuilles étiolées de Blé et de Fève, réduites à leur limbe, soit dans l'eau dis- tillée, soit dans une solution nutridve artificielle, puis les expose à la lumière. Il a reconnu ainsi que, dans l'eau distillée, les feuilles de Fève I. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft, 1891, Heft 7. E. Belzun'g. — Remarques sur le verdissement. 351 restent d'ordinaire étiolées et ne tardent pas à périr; tout au plus quelques-unes présentent-elles parfois une légère teinte vcrdâtre. La solution de nitrate de calcium à 0,3 7o iie provoque pas davantage le verdissement. Il n'en est plus de môme avec une solution de sucre: après vingt-quatre heures, au plus tard après quarante- huit heures, toutes les feuilles ont acquis la teinte verte. L'analyse chimique a montré que les feuilles étiolées soumises à l'expérience ne contenaient pas trace d'hydrates de carbone solubles. Le Blé a donné des résultats analogues. Des feuilles étiolées, pro- venant de plantules de cinq jours, ont verdi dans l'eau distillée après vingt-quatre heures, mais renfermaient encore 2,67 7o d'hydrates de carbone solubles. I>es mêmes feuilles, laissées à l'obscurité dans l'eau distillée pendant quatre jours, puis seulement exposées à la lumière, ont à peine verdi et seulement à leur face inférieure, circonstance due à la disparition lente des hydrates de carbone à l'obscurité. De ces données l'auteur tire cette conclusion que, sans sucre, la chlorophylle ne saurait se développer dans la plante. M. Palladin vient airsi confirmer, par une méthode indirecte, les résultats auxquels m'a conduit directement l'étude du développement et qui sont consignés dans deux mémoires concernant les rapports entre le grain d'amidon et le grain de chlorophylle (i). J'ai en effet montré, qu'il me permette de le rappeler ici, que dans les très jeunes embryons le futur grain de chlorophylle a toujours pour élément figuré un grain d'amidon, qui se dépose librement dans le protoplasme à un moment oîi il n'existe pas trace du corps chlorophyllien ; qu'en- suite le grain d'amidon disparaît dans la mesure même où apparaît le grain de chlorophylle. En ce qui concerne les plantules étiolées, voici comment je résume, dans le premier des mémoires précités (2), mes observations relatives au verdissement : « Lorsque la jeune plantule ne présente plus ou presque plus d'amidon, mais seulement des amylites (3), ces derniers ne verdissent plus lorsque la plantule est exposée à l'action de la lumière. Si au contraire il reste une notable partie des grains d'amidon transitoire (4), le verdissement a lieu. Il résulte de là que la substance amylacée est nécessaire à l'élaboration du pigment vert. » Voici un autre fait relatif à l'étiolement. On sait que la tige hypo- 1. Er. Bekung-, Recherches morph. ei physiol. sur l'amidon et les grains de chlorophylle (Annales des Sciences naturelles, 7" série, tome V), et Nouvelles re- cherches sur l'origine des grains d'amidon et des grains chlorophylliens (Id., 7" série, tome XIII). 2. Voyez 9* conclusion. 3. C'est-à-dire des corpuscules granuleux incolores. 4. Ou, d'une manière plus générale, des hydrates de carbone, page 108. Voir aussi pages 81 et 105. 352 JOURNAL DC BOTANIQUE cotylée (Pin, Ricin, Lupin, etc.), verte durant les premiers jours de la germination, ne tarde pas à se décolorer de dehors en dedans; seules les assises les plus internes de l'écorce, notamment l'endoderme, gardent encore leur teinte verte. Or, si l'on suit pas à pas la marche des transformations internes, on voit que l'amidon transitoire, qui, je ne saurais trop le répéter, se dépose avant la formation des corps chlo- rophylliens, disparaît peu à peu dans l'écorce, sauf précisément dans les assises internes, et les corps chlorophylliens conservent leur teinte verte tant qu'ils renferment de l'amidon ; ce dernier apparaît ainsi comme un de leurs éléments générateurs. Lorsque l'amidon a com- plètement disparu, ils se décolorent lentement et se réduisent à des corpuscules granuleux très pauvres en substance, faute sans doute de principes ternaires dissous capables de remplir le même rôle que l'amidon, car les principes azotés ne manquent pas totalement. Sans insister davantage, on voit que la conclusion de M. Palladin, qui du reste dépasse la portée de l'expérience en limitant au sucre le pouvoir verdissant normal, est implicitement contenue dans le passage reproduit plus haut. L'auteur a bien dosé les hydrates de carbone solubles des plantules soumises à l'expérience; mais il a négligé de comparer la structure intracellulaire avant et après l'exposition à la lumière : il y avait cependant là une eource d'utiles renseignements. Ainsi, il me paraît probable que les feuilles étiolées des plantules de Blé de cinq jours renferment encore une certaine quantité d'amidon transitoire; dans ce cas, cet amidon interviendrait directement dans le verdissement, car il est constant qu'il disparaît pendant que s'édifie le grain vert. Au reste, même après cette confirmation indirecte de l'exactitude d'une opinion qui découle si manifestement de la marche même du développement, et qui peut s'exprimer ainsi : 0*03«— LICHENS DE CANISY (Manche) ET DES ENVIRONS (Suite.) Par M. l'abbé HUE. 192. Lecidea contigua Fr. — Sur les schistes qui bordent la voie du chemin de fer entre Canisy et Saint-Lô ; sur les petites pierres dans les talus qui entourent les pièces de terre arable à Saint-Gilles ; sur l'argile des murs d'une maison à Canisy (la Riquerie). Thalle cendré aréole, insensible à l'action de la potasse et du chlo- rure de chaux ; épithéciura un peu noirci, hyménium blanc et hypothé- cium d'un brun foncé; paraphyses grêles; spores simples et incolores, oblongues et arrondies aux deux bouts, longues de 0,020-24 et larges de 0,009-10 millira. La gélatine hyméniale devient bleue par l'iode, puis brune, et reste telle après l'enlèvement de l'excès du réactif. 193. * Lecidea platycarpa Ach. — Sur les schistes des tranchées du chemin de fer près de Canisy, des murs d'une maison à Canisy (la Abbé Hue. — Lichens de Canisy [Manche) et des environs. 367 Riquerie) et dans les talus de la route de Canisy à Soulles ; sur le para- pet en granit des ponts du chemin de fer entre Canisy et Saint Lô; sur l'argile des murs de plusieurs maisons à Saint-Martin de-Bonfossé. Thalle très mince, blanchâtre, aréole et fendillé, insensible aiix ré- actifs; apothécies noires, larges de 0,5 à 3 millim., planes sans pruine, à bord persistant ; épithécium et haut des paraphyses légèrement noirâ- tres; spores incolores, simples, pour la plupart oblongues, ou peu atté- nuées aux deux extrémités, longues de 0,015-19 et large de 0,008 millim., on en trouve dans la même apothécie de plus petites, de plus ovoïdes, ayant 0,011 sur 0,007 millim. La gélatine hyméniale devient bleue par l'iode puis d'un brun vineux. Les spermaties, droites pour la plupart (quelques-unes sont un peu infléchies), ont 0,013-15 millim. en longueur sur à peine 0,001 de largeur et sont attachées à de longs sté- ngmates. 194. Lecidea meiospora Nyl. ; L. contigua var, meiospora Nyl. Lich. Scand. p. 225, — Sur les schistes des tranchées du chemin de fer près de Canisy et dans les talus de la route de Saint-Ebremond-de-Bon- fossé à Saint-Sanson-de-Bonfossé; sur l'argile des murs d'un vieux bâ- timent à Canisy (le Breuil) et à Quibout (la Pentelière). Dans cette dernière localité cette espèce forme sur l'argile de petites plaques plus ou moins arrondies; elle se distingue du L. continua Fr. principalement par ses spores plus petites : elles n'ont que 0,012-16 sur 0,007-8 millim. 195. * Lecidea CRUSTUL ATA Ny 1. ; L.paj^asemaxa^r.crustulaiaKch. — Sur les talus du chemin de fer entre Canisy et Carantilly , de la route de Saint Ebremond-de-Bonfossé à Saint-Sansonde-Bonfossé; dans le milieu du chemin de la Vallée à Saint-Gilles; sur les schistes d'un mur au Buisson, près de Lessay, arrondissement de Coutances. Thalle excessivement mince, légèrement aréole, souvent parcouru par des lignes hypothallines noires, parfois manquant entièrement; apothécies noires, médiocres, devenant facilement convexes, un peu brillantes, blanches à l'intérieur avec l'épithécium et le haut des para- physes brunes et l'hypothécium d'un brun noir; sporesincolores, simples, oblongues fusitormes, longues de 0,012-16 et larges de 0,006-7 millim. La gélatine hyméniale devient par l'iode bleue, puis d'un brun foncé: si on enlève l'excès d'iode, on la voit bleue avec les thèques rouges vineuses. 196. Lecidea fusco-atra var. grisella Floerke inlitt. ad Flotovs^ et in Schaer. Enum. Lich. europ. p. 110; Nyl. Lich. Scand. p. 230; Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 206 et Lich. micrs argile p. 18; L. fu- mosai. grisella ^^\. Lich. PyretJ.- Orient, p. 57; L. grisella Nyl. Lich. Lapp. orient, p. 160; L. fusco-atra var. subconti^ua Fr. , Th. Fr. 368 JOURNAL DE BOTANIQUE Lickenogr. scand. p. 526. — Exsiccata : Malbr. n°29i ; Zwackh n° 792; Lojka n° 72 ; Arnold n. 1175, L. grisella f, subcontigua Fr, D'après M. Wainio Adj'um. Lïchenogr. Lapp. II p. 77, cette variété devrait se VlOvox^qx L.fusco-atra^dcc. Mosigii Kc\\. Lïc/ienogr. tiviv. p. 157, et il a formulé cette affirmation après avoir examiné l'échantillon de l'herbier d'Acharius. Je n'ai pas osé adopter ce nom, parce que d'une part M. Wainio n'indique pas la réaction de cet échantillon, et que d'autre part les Exsiccata publiés par MM. Arnold n° 552 et Zwack n° 667 sous le nom de L. Mosigii n'ont aticune réaction par le chlorure de chaux employé même après la potasse, et sont fort différents des échantillons qui nous occupent. M. Nylander dans une note de la p. 160 de ses Lich. Lapp. orient. (1866) dit que le L. grisella (Floerke) doit être séparé du L.fusco-alra Ach., à cause de la réaction erythrinique que lui donne le chlorure de chaux, puis dans les Lich. Pyren.-Orient. p. 57 (1873) il écrit : L. fu- mosa * grisella; or il a toujours regardé \e fumosa comme une variété du L.fusco-aira Ach. (cfr. Hue Adde?id. Lickenogr. eiirop. p. 204), et par conséquent fumosa et grisella ne sont que des formes ou des varié- tés de L. fusco-alra Kc\\., comme du reste Th. Fries l'a constaté dans sa Lickenogr. scand. p. 527 (1S74); de plus j'ai vu moi-même que le L. fusco-atra Ach. Lojka Exsicc. n° 141 et L. fumosa (Hoffm.) dans les Exsicc. Arnold n° 191 et Zwackh n° 664, ainsi que dans VHerb. Lich. Fenn. de Norrlin n'' 234 ont la même réaction erythrinique que le L. grisella (Floerke). Si on applique directement le chlorure de chaux sur le thalle, cette réaction n'est quelquefois pas très visible, à cause de l'épaisseur de l'épithalle : si avant d'employer le chlorure de chaux, on imbibe le thalle d'une goutte de potasse caustique, la réaction se pro- duit toujours. Elle a également lieu d'une façon très nette et très cons- tante par le chlorure de chaux seul dans une coupe placée sous l'objec- tif du miscroscope : on voit alors toute la couche corticale se teindre uniformément en rose foncé, l'épithalle et les couches inférieures à la couche corticale ne se colorant pas. Dans ce cas, si on a préalablement plongé la coupe dans une goutte de potasse, le chlorure de chaux ne produit aucun effet. Il faut remarquer aussi que la potasse caustique seule n'a aucune action sur le thalle de ces Lichens; Leight. Lick.- Flora 3™° éd. p. 294 dit à tort que ce réactif teint en jaune le thalle du L. grisella Flœrke. J'ai récolté le L. grisella Flœrke, tel qu'on le conçoit ordinairement, c'est-à-dire avec un thalle d'un brun très pâle, livide, formé d'aréoles planes, et des apothécies noires, ayant un mince bord propre, étant planes ou parfois un peu convexes, souvent arrondies, quelquefois an- guleuses et pressées, avec le disque pruineux, sur des rochers schisteux à Canisy (les Bordeaux et le long de la voie du chemin de fer) et à Abbé Hue.— Lichens de Canisy {Manche) et des environs. 369 Saint-Gilles (bois de Joigne) ; sur l'argile des murs d'une maison et avec des apothécies nues à Canisy (Haute-Calenge) et à Marigny. Mais les nombreux échantillons que j'ai recueillis sur l'argile, où ils couvrent de grands espaces, et également sur les petits fragments de schistes qui s'y rencontrent à Canisy (le Breuil, la Pérelle, la Ricquerie, les Bor- deaux et la Hétaudière) et à Saint-Ebremondde-Bonfossé (l'Aulnaie) ont un tout autre aspect. Le thalle en est d'un cendré blanchâtre, par- fois presque blanc ; il est formé d'aréoles plus larges, quelquefois planes , plus ordinairement convexes ; il n'est pas rare de les voir prendre la forme de petites squamules et de les trouver avec une bordure plus blanche que le centre. C'est cette couleur de thalle que M. Nylander donne à la var. meiosporisa Nyl. in Flora 1876, p. 239; mais ce nom indique des spores plus petites que dans le type, et dans mes exem- plaires elles sont au contraire plus grandes, 0,011-17 sur 0,007-8 millim., tandis que dans l'espèce typique elles ne mesurent que 0,011-15 sur 0,006-7 millim. Dans la forme à thalle blanchâtre comme dans le type, l'hypothécium est d'un brun noir ainsi que le périthécium, les para- physes sont agglutinées et plus ou moins noircies vers le haut. L'iode colore la gélatine hyméniale en bleu et la rend ensuite rouge vineuse, même après l'enlèvement de l'excès du réactif. Les apothécies de cette forme ont le même aspect que celles du type, si ce n'est qu'elles sont plus souvent nues que pruineuses. 197. Lecidea premnea var. argillacea Malbr. Lich. murs d'argile p. 19, oïl cette belle variété est indiquée comme rare dans l'Eure. — Sur l'areile des murs des maisons et des bâtiments des fermes, où presque toujours elle couvre un grand espace à Canisy (le Breuil, la Vérité, la Bassc-Meilleraie, Montmirel, les Bordeaux, Pierrelais et la Hétaudière) ; à Saint-Ebremond (Ricquebourg, la Sardière, les Vierges et la Maugerie) ; route de Saint-Martin-de-Bonfossé à Soulles; à Dangy. Thalle d'un cendré jaunâtre, presque de la couleur de l'argile, fen- dillé, parfois un peu lépreux ; apothécies noires, larges deo, 4-1 millim., rarement espacées, plus souvent pressées et anguleuses, à bord persis- tant, à disque plan ou un peu convexe, parfois nu, ordinairement couvert d'une pruine d'un blanc verdâtre ; épithécium et hypothécium d'un brun noir, hyméniura blanc, paraphyses libres, non articulées, larges de 0,0012-15 millim.; spores incolores, oblongues fusiforraes, arrondies aux deux extrémités, à 5, parfois à 1-3 cloisons, longues de 0,020-24 et larges de 0,006-7 millim., renfermées dans des thèques at- ténuées aux deux bouts ayant en longueur 0,055-60 et en largeur 0,013 millim. L'iode rend la gélatine hyméniale d'un rouge vineux ; dans une coupe de l'apothécie, la potasse ne change pas la couleur de l'hypothé- 370 JOURNAL DE BOTANIQUE cium, mais elle dissout en jaune l'épithécium. A Canisy (le Breuil) j'ai récolté une forme dont les apothécies très petites, larges de 0,2-3 n^'Him. s'entassaient en glomérules de 2-^ millim. de diamètre et très élevés au-dessus du thalle. 19S. Lecidea myriocarpa (DC.) Nyl. — Sur de vieilles clôtures à Canisy (la Ménagerie) ; sur l'appui d'une fenêtre à Canisy (la Rique- rie) ; sur une barrière à Canisy (Montmirel) ; sur un Chêne à Saint- Ebremond-de-Bonfossé (la Basse-Cour). Sur les schistes qui bordent la voie du chemin de fer entre Canisy et Saint-Lô, f. saxicola Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 212. Sur l'argile des murs d'un bâtiment de ferme à Canisy (la Hétau- dière), f. terrestris Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 212 et Lich. murs (T argile p. 49. 199. Lecidea spuria Schaer. , Nyl. Lich. Pyren.-Orienl. p. 58. — Biiallia spuria Arn., Th. Fr. Liche/wgr. scafid. p. 605. — Sur les schistes des murs d'un bâtiment à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (le Chêne). Thalle aréole, d'un blanc cendré, jaunissant légèrement par la potasse, insensible à l'action du chlorure de chaux, méduUe bleuie par l'iode; apothécies noires, très petites, les unes de la même hauteur que les aréoles, les autres les dépassant ; épithécium brun ainsi que Thypo- thécium, hyménium blanc; spores d'un brun foncé, i-septées et un peu resserrées à la cloison, à loges souvent inégales, longues de 0,012-15 et larges de 0,008-9 millim. La gélatine hyméniale bleuit par l'iode, puis devient obscure; si on enlève l'excès du réactif, on la voit d'un bleu foncé. M. Mallebranche Catal. Lich. Norm. p. 211 donne comme syno- nymes du L. stellulata (Tayl.) les L. spuria Schaer. et L. atro-albella Nyl., dans le Supplém. p. 54, il exclut ces synonymes qui sont en réalité des espèces distinctes, mais dans son herbier plusieurs espèces différentes se trouvent encore sous le nom de L. stellulata (Tayl.). Un échantillon de Falaise est bien nommé, mais l'échantillon de Bal- leroy sur des schistes ardoisiers est le L. occllata Floerke, et un autre de Falaise, appelé ^«^///(a: minutula Hepp. est le L. atro-albella Nyl. Indépendamment des caractères spécifiques qui limitent ces petites espèces, il est facile de les distinguer à l'aide des réactions : 1° Dans le L. spuria Schaer., le thalle jaunit par la potasse et est insensible au chlorure de chaux ; la méduUe bleuit par l'iode. 2'^ Celui du L. atro-albella Nyl. jaunit, puis rougit par la potasse, il n'est pas changé par le chlorure de chaux, et sa médulle bleuit par l'iode. La variété œthalea Nyl., L. œthalea Th. Fr., Malbr. Catal. Lich. Norm. Supplém. p. 54, présente les mêmes réactions. Abbé Hue. — Lichens de Canisy [Manche) et des environs. 371 3" Le L. stellulata Tayl. n'a que la réaction jaune par la potasse. 4'^ Dans le L. minuiula (Hepp) Nyl-, il n'y a aucune réaction. 5° Enfin le thalle du L. ocellata Floerke rougit par le chlorure de chaux et est insensible à l'action de la potasse et sa raéduUe n'est pas bleuie par l'iode. Je ferai remarquer de plus que, d'après M. Nylander Lich. Pyreti.-Orient. p. 38, le L. leptoclinis Flotow n'a pas encore été récolté en France. M. Mallebranche le cite dans son Catal. Lich. Norm. p. 310 et Supplém. p. 54; c'est le Z. super atïs'^^X.^ que nous avons en France, dont M. Mallebranche fait une variété du L. lepto- clinis Flot. 200. Lecidea ocëllata Floerke. — Sur les schistes près de la gare de Canisy, dans le bois de Joigne à Saint-Gilles, et sur les murs d'un bâtiment à Saint-Ebreraond-de-Bonfossé (l'Aulnaie) ; sur le gra- nit du parapet d'Un des ponts du chemin de fer entre Canisy et Saint- Lô. Thalle d'un blanc un peu jaunâtre, aréole, à aréoles un peu écartées; le chlorure de chaux lui donne la réaction rouge et l'iode est sans action sur la médulle. Apothécies noires, naissant au milieu des aréoles et entourées par le thalle, ce qui leur donne une fausse apparence léca- norine; spores brunes, i-septées, longues de 0,015-17 et larges de 0,007-8 millim. La gélatine hyraéniale bleuit par l'iode, puis s'obscur- cit; après l'enlèvemenr de l'excès de réactif, elle apparaît bleue. 201. Lecidea DisciFORMis Fr. — Sur un Hêtre dans le parc du château d'Agneaux. 202. Lecidea albo-atra (Hoffm.) Nyl., Malbr. Catal. Lich. Norm. p. 208. — Sur un Orme à Canisy (ferme de la Ménagerie) ; sur un Poirier en espalier à Canisy (les Bordeaux) ; sur un Noyer à Saint- Ebremond-de-Bonfossé. — Var, I. EPiPOLiA (Ach.) Nyl. — Sur les murs des habitations et des bâtiments des fermes à Canisy (écuries du château ; la Riquerie) ; à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (Ricquebourg) ; à Saint-Gilles et à Marigny. — Var. 2. AMBiGUA (Ach.) Nyl., Malbr. Catal. Lich, Norm. Sup- plém. p. 53. — Sur schistes près de la gare de Canisy ; sur l'argile et les schistes des murs des habitations et des bâtiments des fermes à Canisy (la Riquerie, les Bordeaux et Pierrelais) et à Saint-Ebremond- de-Bonfossé (Ricquebourg). — Var. 3. LAiNEA (Ach.) Nyl. — Sur les schistes d'un mur à Canisy (les Bordeaux). 203. Lecidea lavata Ach.; L. obscurata Malbr. Catal. Lich. 372 JOURNAL DE BOTANIQUE Norm. Snpplém. p. 52. — Sur les schistes des tranchées du chemin de fer, entre Canisy et Saint-Lô, où il est très fréquent, des talus de la route de Saint-Ebremond-de-Bonfossé à Saint-Sanson-de-Bonfossé, sur un mur au Buisson près de Lessay, arrondissement de Coutances; sur le parapet en granit du pont du chemin de fer entre Canisy et Saint-Lô. Le thalle finement aréole, d'un cendré brunâtre, parfois obscur, est insensible à l'action des réactifs ; les apothécies noires sont ou enfoncées dans le thalle ou peu élevées au-dessus de lui, à bord nu, proéminant; les spores incolores, ellipsoïdes, souvent difformes, sont 3-4 septées avec quelques divisions dans le sens de la longueur, le plus ordinaire- ment elles se présentent avec une surface toute couverte de divisions murales, elles sont longues de 0,022-37 sur 0,011-20 millim. ; il n'est pas rare de rencontrer des thèques renfermant de vieilles spores, toutes contractées et brunies. L'iode bleuit la gélatine hyméniale d'une ma- nière intense, 204. * Lecidea excentrica Ach., Nyl. Lich. Scand. p. 234. — Sur les schistes des murs d'un bâtiment à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (Ricquebourg et l'Aulnaie). 205. ** Lecidea concentrica (Dav.) Nyl. Lich. Scand. p. 234. — Sur les schistes des murs du moulin de Canisy et d'un pont sur la Joigne dans les prairies de Saint-Gilles. 206. Lecidea geographica Schaer. — Sur les toitures de l'église et du château de Canisy. LETTRES DE TOURNEFORT A FAGON Les lettres de Tournefort qui font l'objet de cette Notice sont extrai- tes de la collection d'autographes que M. Ed. de Refuge a mise obligeam- ment à ma disposition (i). Cette correspondance adressée à P'agon (2) pro- fesseur de botanique au Jardin du Roi, dont Tournefort était alors le sup- pléant, contient le compte rendu de deux voyages exécutés sous le patro- nage de Louv^ois (3), en 1685 et 1686, dans le midi de la France et dans les Pyrénées, pour fournir de plantes vivantes les cultures du Jardin royal; s'il 1. Cf., Journal de Botanique, IV, p. 145. 2. Petit-neveu de Guy delà Brosse, Guy-Crescent Fagon était entré au Jardin du Roi comme professeur de chimie et de botanique en 1672; nommé premier médecin de la reine et de la dauphine en 1683, il fit donner la suppléance de sa chaire à Tournefort qui devint titulaire dix ans plus tard lorsque Fagon fut appelé lui-même à la surintendance du Jardin royal. 3. Surintendant des bâtiments du roi et du Jardin royal. En 1671, après la mort de Vallot, Colbert fit réunir la surintendance du Jardin à celle des bâtiments royaux, afin de mettre obstacle aux détournements de fonds qui s'étaient pro- duits sous les administrations de Vautier et de Vallot. Daquin, qui succéda à Vallot Ed. BoKNET. ~ Lettres de Tottmejort à Fagon. 373 n'est pas question de collections de plantes sèches, c'est qu'à cette époque le Jardin duRoi ne possédait pas d'herbier, mais Tournefort, pendant ses voyag-es, séchait très certainement des plantes pour sa collection person- nelle, puisqu'un certain nombre des espèces mentionnées dans sa corres- pondance se retrouvent dans son herbier. Les listes contenues dans quelques-unes de ces lettres ont dû probablement servir à Tournefort pour la rédaction de sa Topographie botanique ; elles sont cependant différentes de l'Extrait de cette Topog-raphie inséré par Picot de Lapcyrouse dans son Histoire abrégée des plantes des Pyrénées (4). Comme on peut le voir par la dernière lettre que je reproduis, Tour- nefort, au retour de ses premiers voyages, touchait une gratification dont le chiffre, flxé d'une façon approximative par le Secrétaire d'Etat, permet- tait à peine à notre botaniste de rentrer dans ses déboursés ; aussi, à partir de l'année 1687, eut-il soin, pendant chacun de ses voyages, d'inscrire jour par jour toutes ses dépenses sur un registre qu'il portait avec lui; ce livre de comptes, conservé au Muséum, m'a fourni sur les excursions botaniques d'il y a deux siècles de curieux détails dont le lecteur me permettra de lui donner un spécimen. En 1687 Tournefort visite les Pyrénées et la Catalogne, mais au prin- temps de l'année suivante il revint herboriser en Provence ; dans les pre- miers jours de mars 1688 il prend à Paris la diligence qui le conduit à Lyon, de là il descend le cours du Rhône et gagne ensuite Marseille où il arrive le lE^; le même jour, après avoir acheté un cheval (80 livres), un mulet (60 livres), un bât (g livres) et des cordes (i livre 2 sols) il part avec un paysan et un valet et pendant 9 jours herborise dans les environs (46 livres) Le 24 mars, Tournefort vient à Aix où il établit son quartier général, le 25 il part pour la Sainte-Baume, revient à Aix le i-'' avril et en repart le 3 pour aller explorer les environs d'Hyères et la presqu'île de Giens où il restî 8 jours à travailler (sic) avec un paysan (4g livres 10 sols) ; le 12 avril il envoie ses récoltes à Aix et le lendemain aborde aux îles d'Hj^ères (pour le bateau des isles d'Hyères 3 livres 10 sols, provisions pour les isles 12 livres, pour un guide dans les isles 7 livres, pour passer d'une isleàl'autre par bateau g livres) ; le ig nous le retrouvons à La Verne d'où il expédie une caisse de plantes à Aix; du 24 avril au 6 mai notre botaniste visite suc- cessivement Mouriez, Marignane, l'étang de Berre et les environs de Brignoles, enfin du g au 18 mai il explore le Luberon, la fontaine de Vau- comme premier médecin, n'eut plus que le titre d'Intendant du Jardin royal; mé- decin médiocre, Uaquin n'était arrivé que par la protection de M""" de Montespan, il ne s'occupa du reste de l'établissement scientifique à la tète duquel il était placé, que pour en tirer tous les profits possibles en mettant aux enchères les places de professeur et de démonstrateur dont il avait la nomination; il était, suivant A.-L. dejussieu, adroit courtisan mais importun, et Louis XIV, fatigué de ses demandes incessantes, le congédia en 1693 ; la même année, Fagon fut nommé premier médecin et la surintendance du Jardin rétablie en sa faveur. (Cf. : A.-L. de Jussieu, Seconde notice historique sur le Muséîim d'histoire naturelle in Ann. du Mus., II, p. 13. 4. T. I, p. xxxix. Voyez en outre : Bonnet, La topographie botanique et les herborisations de Tournefort d'après des documents iuédits ; Assoc. p. l'av. des sciences, 1887, 2 part., p. 557. ■ 374 JOURNAL DE BOTANIQUE cluse, Cavaillou, vSainte-Victoire et Notre-Dame des Anges; il rentre à Aix le ig, se défait de son mulet dont il n'a plus besoin et repart définitivement le lendemain. Les plantes, contenues dans cinq caisses cerclées de fer, sont transportées sur des brancards jusqu'à Roanne où elles sont chargées sur un bateau spécialement nolisé à cet effet. Après avoir surveillé l'embar- quement de ses récoltes qui vont remonter la Loire et gagner la Seine par l'intermédiaire du canal de Briare, Tournefort revient à Lyon, vend son cheval et prend la diligence pour rentrer à Paris. La dépense totale de ce voyage, déduction faite des prix de vente du cheval et du mulet s'élève à 1124 livres; dans cette somme, la location du bateau figure pour 137 livres et le transport des caisses d'Aix à Roanne atteint le chiffre énorme de 400 livres. Ed. Bonnet. I. Monsieur, J'ay envoyé ce matin à Monsieur du Bois, par le messager de cette ville, une balle pesant quatre-vingts livres ou jay mis les plantes sui- vantes : Anonis non spinosa, lutea, minor Bot. Monsp'el. (Ononis breviJioraT). C); Kali geniculatum, serapervirens C. B, (Salicoriiix Jrufzcosa L,}) \ Gramen sparteum mucronatum, foliis longioribus seu spica secalina C.B. (Psamma ar en aria R. et S.) ; Lotus trifolia mari- tima, siliquosa, folio pingui glabro Bot. Monsp. (Tetragonolobus sili- guosus Roth. var. maritïmiis D. C.) ; Hyssopifolia latifolia, maritima C. B. (Lythrum ihymifolia L.) ; Absynthium seriphium gallicum C. B. (Ariemisia gallica W.); Tripolium majus, cœruleum C.B. (Aster Tripolium L.) ; Juncus pungens seu juncus acutus capitulis Sorghi J. B. (Juncus acutus L.) ; Plantago maxima, tota glabra C. B. [Plantago major L. var) ; Iris maritima, narbonensis Lobel. {Iris spuria L.); Leucoium bulbosum, majus et multiflorum C. B. [Leucoium œstivum L.); Sison sive araomum officinarum J. B. (Siso7i Amomum L.); Hely- crisum sylvestre, angustifolium, capitulis conglobatis C. B. [Phagnalon sordidum D. C); Ornithopodio affinis, Stella leguminosa C. B. (Astragulus sesameus L,); Carduncellus montis Lupi Lob. {Cardun- cellus Moiispeliensimn L.) ; Campanula lutea, linifolia Adv. {Limmt campaiiuiatum L.); Linum sylvestre, angustifolium, magnoflore C. B. Linum tenuifolium L.) ; Onobrychis clypeata, aspera, minor C. B. (Onobrychis supinaV). C.) ; Onobrychidis alla species ; Caryophyllus folio tenuissimo, pulchro flore, alboBot. Monspel. [Cerastium arvense L. var.) ; Millefolium minus, odoratum, Monspeliensium H. Blés. (Achillea odorata L.); Cyanus augustifolius, xç^^ç.XisQ.'Q.{Stœheli7^a dubia L.); Lentiscus vulgaris C. B. {^Pistacia Lentiscus l^.}] Sedum trydactylites, alpinum, minus C. B. {Saxifraga mixta'La.p.)', Géra- nium petrœum, cicutae folio, radice crassa Bot. Monspel. (Erodium petrseum W.) ; Thlaspi fruticosum, spinosum C. B. (Alyssum spinosutn ]îd. Bonnet. — Lettres de Toitrnefort a Fagon. T.y^ L.) ; Narcissus albus, angustifolius, minor C. B. (Narcissus dn- bïiis Gn.) ; Narcissus juncifolius, minor, flore flavo, odore mellis fOVâir- cz'ssus juncifolius Lag.) ; Thymelea foliis polygalae, glabris C. B. {^Passeri/ia Thymelcea D. C); Thlaspi alyssoa dictum, maritimum C. B, (Alyssum 7}iaritimu7n Lara.) ; Anthyllis Prosp. Alpini de exoticis [Cressa creiica L.) ; Androsaeraum maximum frutescensC. B. {Andro- Séemunt officinale Ail.) ; Anchusa angustifolia C. B. [Liihospermum fruiicosum L.); Teucrium regium, latifoliutn, flore albo H. Blés. {Teucriuin flavum L?); Coronilla seu Colutea minima Lobel. [Coro- nilla glaicca L.); Helleborine floribus albis J. B. [Epipactis lancifolia Coss et Germ.); Hieracium folio capillaceo C. B. [Scorzonera hirsufa L.); Hyacinthus maximus, botryoides, coeruleus [Muscari botryoides D. C). Je commence à m'apercevoir que le temps me manque pour exécu- ter mon projet; si rhyver eut été plus court j aurois fait une prome- nade en Catalogne, mais comme par malheur il a duré trop de temps, je crois que vous ne trouverez pas mal à propos que je continue d'her- boriser en ce pays pour passer après à Marseille d'où j'ay de belles choses à mander aussi bien que de la Sainte Baume et de la roche de Victoire, ce qui m'occupera bien tout le mois d'avril. Je partyraydans le commencement de may pour avoir l'honneur de recevoir vos ordres. Je vous prie Monsieur d'estre persuadé que je suis avec bien de respet. Votre très humble et très obéissant serviteur, Tournefort. A Montpellier, ce 23 mars 1685. Je ne doute pas que vous n'ayez receu vos semences. II. Monsieur, Je viens de mettre à la poste une boette plene de Lyclinis vel ocymoides montanum, repens C. B. {Saponaria Ocymoides L.) et de Hypecoj altéra species C. B. {flypecoum pendulum L.). Je souheterois bien que cette dernière donnât de bonne semence pour en pouvoir hériter. Je suis désolé de ne pouvoir trouver de jeunes plantes de Thymelea {Passerina Thymelcea D. C), je vous asseure que j'ai bien pris des soins pour le faire, mais. Monsieur, vous scavez que le secret est d'en semer une grande quantité et outre la semence que je porte, j'ay prié de mes amys qui ne manqueront pas de m'en envoyer beau- coup en automne aussi bien que de celle de Tartonraire {Passerina Tarton-raira D. C). J'attens, Monsieur, vos ordres avec impatience ; je ne scay si vous trouverez à propos que je me dispose à partir pour 376 JOURNAL DE BOTANIQUE le dixième de ce mois ; il me faut bien cinq ou six jours pour me remettre les plantes du jardin royal en teste et si vous avez la bonté de soufrir que je les démontre à l'ordinaire, je n'ay pas du temps de reste. Je vous prie, Monsieur, d'estre persuadé de mes obéissances et de me faire l'honneur de me croire... etc. A Aix, ce 5 may'1685. (A suivre.) CHRONIQUE. Le 15 octobre dernier, la Société mycologique de France se réunissait en ses- sion extraordinaire à Rouen, fusionnée pour la circonstance avec la Société des amis des sciences naturelles, dont le siège est à Rouen même. Cette session comportait des séances et des excursions raycologiques qui ont été réalisées comme il suit : Le jeudi, 15 octobre, à 2 heures après midi, séance d'ouverture, salle de la Société d'Emulation, 40, rue Saint-Lô, à Rouen. Constitution du bureau : Pré- sident, M. NiEL, président de la Société des Amis des sciences naturelles; vice- présidents : MM. André Le Breton et Du Port; secrétaires, MM. Gadeau de Kerville, de Bergevin et Gkazian'i. Le 16 octobre, dans la journée, excurî.ion à la forêt de Roumare. Le soir, séance de la Société des Amis des sciences naturelles. Communication de M. Le Breton sur une maladie du Blé, qu'il a observée cette année en Seine-Inférieure, maladie produite par une Sphériacée, le Dilo- phospora Graiiiinis. Communication de M. de Bergevin sur quelques formes intéressantes du Poly- podiîtm viilgare, récoltées par M. Izambert, de Louviers. Le 17 octobre, excursion à Moulineaux et dans la forêt de la Londe. Le 18, excursion à Louviers. Le 19, dans la journée, excursion à la forêt des Essarts. Le soir, à 8 heures, séance générale de clôture. Communication de M. Pa- touillard sur la nature véritable des organes pileux chez les Hyménomycètes. — Communication de M. Bourquelot, sur les sucres dans les Champignons. — Com- munication de M. Boudier sur quelques espèces nouvelles de Champignons, par- ticulièrement le Gymnoascus timbrinits, Ascomycète parasite sur un Hyphomy- cète parasite lui-même du Hanneton, le Botrytis tenella. M. Boudier fait observer à ce sujet que l'espèce de Link, connue sous lé nom de Sporotrichum densum, est appelée à disparaître de la terminologie botanique, comme tout le genre lui- même vraisemblablement. Le Spoi'otriclaim deitsuui renferme en effet deux espèces : l'une à spores rondes qui doit être identifiée au Botrytis Bassiana, l'autre à spores ovales au Botrytis tenella. — Présentation de tubes de culture de Bolryù's teiiella et de vers blancs et Hannetons envahis par ce parasite, par M. G. Delacroix. Cette présentation est accompagnée de quelques explications sur la biologie et l'utilisation pratique du parasite pour la destruction du ver blanc dans la grande culture. MM. H. Léveillé et A. Sada, de Pondichéry, viennent de fonder une nouvelle Revue, Le monde des plantes, Revue mensuelle de Botanique, éditée au Mans (Sarthe), à l'imprimerie Edm. Monnoyer, et dont le premier numéro a paru le i*" octobre. M. P. A. Dangeard est nommé maître de Conférences de Botanique à la Fa- culté des Sciences de Poitiers, et M. Devaux à la Faculté des Sciences de Bordeaux. M. le Bibliothécaire de la Faculté des Sciences de Marseille nous prie d'in- former nos lecteurs qu'il désire se procurer pour la Bibliothèque de la Faculté la collection complète de YAdansonia. Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J. Mersch, im . Ci, 11. Dcnferl-Rochercau. 5" ANNEE. N" 22. 16 NOVEMBRE 189t. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur : M. Louis MOROT. nouvelt.es remarques SUR LA DISPOSITION DES CANAUX SÉCRÉTEURS DANS LES DIPTÉROCARPÉES, LES SIMARUBACÉES ET LES LIQUIDAMBARÉES Par M. Ph. VAN TIEGHEM. Dans la racine, les faisceaux libériens et ligneux ont respec- tivement pour limite, en dehors le bord externe des tubes cri- blés ou des vaisseaux les plus extérieurs, en dedans le bord interne des tubes criblés ou des vaisseaux les plus intérieurs. Dans la tige, en particulier dans la tige monostélique des Pha- nérogames, les faisceaux libéroligneux ont de même pour limite, en dehors le bord externe des tubes criblés les plus exté- rieurs, en dedans le bord interne des vaisseaux les plus inté- rieurs. Dans l'un et l'autre membre, la région comprise entre la limite externe et l'endoderme est le péricycle, la région située en dedans de la limite interne jusqu'au centre est la moelle. Dans la feuille, notamment dans la feuille méristélique des Phanérogames, les faisceaux libéroligneux ont les mêmes limi- tes externe et interne que dans la tige. Dans chaque méristèle, la région comprise entre les tubes criblés les plus externes et l'endoderme est la portion péricyclique du péridesme, tandis que la région située entre les vaisseaux les plus internes et l'en- doderme est la portion médullaire du péridesme. Toutes les fois qu'il s'agit de décider si une cellule particu- lièrement intéressante ou un groupe de pareilles cellules, situé au voisinage des limites que l'on vient de tracer, appartient ou non aux faisceaux libériens ou ligneux dans la racine, au liber ou au bois des faisceaux libérolig-neux dans la tig-e et dans la feuille, il est nécessaire de se reporter aux définitions précé- dentes et de les appliquer avec rigueur. C'est ainsi que l'on a pu 378 JOURNAL DE BOTANIQUE récemment rattacher au péricycle les canaux sécréteurs de la racine des Armicarïa, Dammara et Stachycarpus, attribués jusque-là aux faisceaux libériens (i), ainsi que ceux de la racine des Pinus, Psettdotsuga, Larix et Pi'cea, regardés jusqu'alors comme faisant partie des faisceaux ligneux (2). La présente Note apporte une rectification analogue à la disposition précé- demment admise des canaux sécréteurs dans les Diptérocarpées, les Simarubacées et les Liquidambarées. Diptérocarpées. Raci7ie. — Dans toutes les Diptérocarpées que j'ai pu étu- dier sous ce rapport {Dipterocarpîts , Shorea, Vatica, Hopea, Doona, Isoptera)^ les radicelles de divers ordres, émanées de la racine terminale et successivement les unes des autres, sont en- tièrement dépourvues de canaux sécréteurs dans leur structure primaire. Plus tard seulement elles en acquièrent dans leur bois secondaire. Chez les Dipterocarpiis notamment {D. Uirbi- natiis, léevt's, crispalattis , etc.), dès le début de la période se- condaire, il se forme un canal sécréteur en dehors de chaque faisceau ligneux primaire, contre lui, dans le rayon parenchy- mateux qui lui est superposé. Par sa précocité et sa situation, ce canal sécréteur, qui appartient en réalité au bois secondaire, semble au premier abord creusé dans le péricycle, tout comme chez les Pimis, Larïx, etc. Aussi, dans mes premières recher- ches sur ce sujet (3), l'ai-je regardé, non seulement comme pri- maire, mais encore comme appartenant au faisceau ligneux, auquel il est superposé, opinion que j'ai rectifiée dans un travail ultérieur (4). Dans les Vatica, Hopea^ Doona, etc., genres dont je n'avais pas pu étudier la racine lors de mes premières obser- 1. Ph. Van Tieghem : Sfyuciure et affinités ^^j' Stachycarpus (Bull, de la Soc. bot., séance du lo avril 1891). 2. Sur la structure primaire et les affinités des Pins (Journal de Botanique, 16 août et i*' septembre 1891). 3. Sur la disposition des c axiaux sécréteurs dans les Clusiacées, les Hypért- cacées, les Ternstrœmiacées et les Diptérocarpées (Bull, de la Soc. bot., xxxi, p. 149, 1884) et Second mémoire sur les canaux sécrétezirs des plantes {Kv\.n. des se. nat., 7" série, i, p. 59, 1885). 4. Recherches comparatives sur l'origine des membres endogènes (Ann. des se. nat., 7" série, vin, p. 144, 1888). — Quelques nouvelles observations sur la forma- tion des radicelles dans le Dipterocarpus Spanoghei m'ont montré que la poche digestive s'y cloisonne deux ou trois fois au sommet avant la sortie, au lieu d'y rester simple, comme il est dit dans le mémoire cité (p. 144). Ph. \'an Tieghem. — Sui' la disposition des canaux sécréteurs. 379 vations sur les Dipterocarpiis , les canaux sécréteurs du bois secondaire sont moins précoces, ne se superposent pas directe- ment aux faisceaux ligneux primaires, et ne peuvent donner lieu par conséquent à aucune hésitation. Les choses se passent un peu différemment dans la racine terminale, dont j'ai observé la structure chez un Shorea (S, ro- bîtstd) et deux Dipterocarptis {D. léevïs, D. crispalattis) (i). Il y faut distinguer dans le pivot deux régions : la supérieure, plus large, qui, à partir du collet, s'étend plus ou moins loin suivant l'espèce considérée, a des canaux sécréteurs primaires ; l'infé- rieure, plus étroite, qui comprend tout le reste de la longueur du membre, en est entièrement dépourvue. Dans le Shorea 7vbusia, la racine terminale, considérée près du collet, a quatre faisceaux ligneux primaires équidistants, situés à la périphérie d'une large moelle ; contre le bord interne de chacun de ces faisceaux, la moelle contient un canal sécré- teur. Ces canaux prolongent ceux que renferme, comme il sera dit plus loin, la courte tige hypocotylée. Les deux qui corres- pondent aux cotylédons sont plus gros que les deux autres. Plus bas, à 15 millimètres environ du collet, les canaux sécré- teurs s'arrêtent, tandis que la moelle continue en diminuant pro- gressivement de largeur; plus loin encore, deux des faisceaux ligneux disparaissent et la moelle se réduit à quelques cellules de bonne heure lignifiées, séparant au centre les deux faisceaux ligneux restants. Le pivot conserve ensuite cette structure bi- naire jusqu'à son extrémité (2). Le bois secondaire renferme des canaux sécréteurs dans toute la longueur de la racine terminale ; mais ils sont plus précoces et plus nombreux dans sa région su- périeure, voisine du collet, que dans le reste de son étendue. Pourtant, aucun d'eux ne s'y forme directement en dehors des faisceaux ligneux primaires. Dans le Dipterocarpus crispalattis , la racine terminale, con- 1. Quelques plantules à divers états de germination de ces trois espèces ont été obligeamment mises à ma disposition en 1887 par M. Th. Dyer, directeur des Jardins royaux de Kew. Les cotylédons y sont hypogés et leurs pétioles s'allon- gent notablement, de manière à pousser hors de la graine et du fruit la radicule et la gemmule, qui s'allongent ensuite en sens inverse. 2. Dans mes Recherches sur l'origine des membres endogènes (Ann. des se. nat., 7^ série, viii, p. 144, 1888), n'ayant pas commencé la série des coupes assez près du collet, j'ai dit que la racine terminale du Shorea robusta est dépourvue de canaux sécréteurs médullaires dans toute son étendue ; il y a là une légère erreur à corriger. 38o JOURNAL DE BOTANIQUE sidérée près du collet, a, autour d'une large moelle, six faisceaux ligneux, rapprochés trois par trois du côté des cotylédons, et autant de faisceaux libériens alternes, dont deux plus larges que les autres, en croix avec les cotylédons. Chaque faisceau ligneux est court, réduit à une file de quatre ou cinq vaisseaux, parce que, en dedans de lui, la moelle s'est creusée d'un canal sécré- teur très précoce, formé avant lui, qui arrête et limite son accrois- sement centripète. Mais de chaque côté, par une sorte de com- pensation, il se prolonge, sous le bord correspondant du faisceau libérien, par une aile de métaxylème ou mieux de vaisseaux périméduUaires (i), ce qui lui donne la forme d'un Y ou mieux d'un V renversé et largement ouvert, logeant le canal sécréteur dans sa concavité. Plus tard, certaines cellules de la moelle se sclérifient sur les côtés et en dedans du canal, qui semble alors enfermé dans le faisceau ligneux. De tout cela il résulte une disposition analogne à celle de la racine des Pins, mais en sens inverse (2). Dans les Pins, les deux ailes vasculaires surajoutées prolongent le faisceau ligneux à son bord externe et se différencient dans le péricycle; ici, elles le prolongent à son bord interne et se différencient dans la moelle. Comme, dans les deux cas, elles bordent de chaque côté et par- fois entourent le canal sécréteur, qui se forme avant elles, il se pourrait que leur développement eût quelque rapport direct avec celui du canal. Outre les deux ailes marginales de métaxylème, chacun des deux larges faisceaux libériens qui alternent avec les cotylé- dons offre, en dedans de sa région médiane, une lame tangen- tielle de vaisseaux périméduUaires. Contre le bord interne de cette lame, la moelle est creusée d'un canal sécréteur ; de sorte qu'avec six faisceaux ligneux primaires, le pivot possède dans cette région en réalité huit canaux sécréteurs périméduUaires. Tous ces canaux sont les prolongements directs de ceux que contient, comme on le verra plus tard, la courte tige hypoco- tylée. A une distance du collet d'environ 25 à 30 millimètres, dans les plantules que j'ai eues à ma disposition, les canaux sécréteurs 1 . Sur les tubes criblés extralibériens et les vaisseaux extraligneux (Journal de botanique, i6 avril 1891). 2. Sur la structure primaire et les affinités des Pins (Journal de Botanique, 16 août et r' septembre 1891). Ph. Van Tieghem. — Sur la disposition des canaux sécréteurs. 381 cessent, d'abord les deux superposés aux deux lames de méta- xylème en croix avec les cotylédons, puis les six autres. En même temps, les faisceaux ligneux primaires s'allongent davantage suivant le rayon et perdent leurs ailes de métaxylème. Plus bas, la moelle se rétrécit peu à peu et le nombre des faisceaux ligneux s'abaisse successivement 35, 4 et 3. La structure ternaire avec une petite moelle scléreuse persiste ensuite jusqu'au sommet. Comme il a été dit plus haut pour les radicelles des plantes de ce genre, le bois secondaire de la racine terminale prend de très bonne heure un canal sécréteur en dehors de chaque faisceau ligneux primaire. Dans la région supérieure du membre, celui- ci est donc à ce moment compris entre deux canaux sécréteurs, un primaire en dedans, un secondaire en dehors. Dans la racine terminale du Dipterocarpits Isevis, les choses se passent de même, à deux différences près. D'abord, la région supérieure compte huit faisceaux ligneux, rapprochés quatre par quatre du côté des cotylédons, avec dix canaux sécréteurs péri- médullaires, huit au bord interne des faisceaux ligneux primaires, deux plus tardifs au bord interne des deux lames de métaxylème alternes avec les cotylédons. Ensuite, ces canaux se pro- longent plus loin que dans l'espèce précédente ; ils ne dispa- raissent qu'à 7 centimètres environ du collet dans la plantule que j'ai étudiée. Ce sont d'abord, comme dans le Z?. crispalaUis , les deux canaux correspondant au métaxylème qui prennent fm ; puis, les huit autres s'arrêtent à leur tour et les faisceaux ligneux correspondants s'allongent suivant le rayon, en perdant leurs ailes et en devenant cunéiformes (i). En résumé, on peut dire que la racine terminale des Dipté- rocarpéeset ses diverses ramifications de tout ordre sont essen- tiellement dépourvues de canaux sécréteurs dans leur structure primaire. A condition toutefois d'ajouter aussitôt que les canaux sécréteurs périmédullaires de la tige hypocotylée s'y prolon- gent dans la région supérieure de la racine terminale plus ou moins loin suivant les genres et les espèces, d'autant plus loin, I. Dans mes Recherches sur l'origine des membres endogènes {loc. cit., p. 143, 1888), j'ai décrit la disposition des canaux périmédullaires dans la racine termi- nale des Dipterocarpiis ; mais n'ayant pas alors pratiqué les coupes jusque dans une région assez éloignée du collet, j'ai admis que le pivot de ces plantes pos- sède des canaux périmédullaires dans toute sa longueur. Il y a donc à faire, pour les Dipterocarptis, une correction complémentaire de celle qui a été indiquée plus haut pour les Shorea. 382 JOURNAL DE BOTANIQUE semble-t-il, que le cylindre central est plus large et compte plus de faisceaux ligneux, peu dans le Shorea robtista qui n'a que quatre faisceaux, davantage dans le D. crispalatus qui en a six, davantage encore dans le D. l'œvis qui en a huit. Tige et feuille. — Dans les Dipterocarpus , chaque faisceau ligneux proprement dit de la racine terminale, c'est-à-dire la pointe de chaque V renversé, disparaît au collet et les deux ailes de métaxylème se trouvent séparées sous les bords des deux faisceaux libériens voisins, qui en même temps se dédou- blent, à l'exception des deux plus larges qui se divisent en trois. Il en résulte la formation de quatorze ou de seize faisceaux libé- roligneux, suivant qu'il s'agit du D. crispalatus ou du D. léevis. Les canaux sécréteurs périmédullaires correspondant aux fais- ceaux ligneux primaires de la racine, au nombre de six {D. cris- palatus) ou de huit {D. lasvis), se trouvent donc désormais dé- couverts en dehors et intercalés aux faisceaux libéroligneux voisins, tandis que les deux autres demeurent recouverts parles faisceaux libéroligneux superposés. La structure ainsi établie persiste dans toute la tige hypocotylée. A l'insertion des cotylédons, les six ou les huit faisceaux libéroligneux rapprochés au-dessous de chacun d'eux y passent tous avec les trois ou les quatre canaux sécréteurs intercalés. Ils s'unissent deux à deux par leur liber en dehors des canaux, de manière à ne former dans le pétiole cotylédonaire que trois ou quatre faisceaux en arc, munis chacun de deux groupes ligneux latéraux et renfermant le canal sécréteur dans la gouttière. En même temps, les deux faisceaux libéroligneux en croix avec les cotylédons se dilatent; de chaque côté du canal ancien, la moelle en prend un ou deux nouveaux, de sorte que le premier entre- nœud épicotylé contient six {D. crispalatus) ou dix canaux sécréteurs périmédullaires {D. lasvis)., disposition qui, à part le nombre des canaux qui va croissant, se conserve ensuite indéfi- niment. La tige adulte des Dipterocarpîis et ses diverses ramifica- tions renferment, en effet, à la périphérie de la moelle un nombre variable, mais toujours assez grand, de canaux sécréteurs. Ceux- ci sont très rapprochés du bois primaire ; ils ne sont le plus sou- vent séparés des vaisseaux les plus internes que par un ou deux Ph. Van Tieghem. — Suf la disposition des canmix sécréteurs. 383 rangs de cellules plus étroites que celles de la moelle centrale et semblables à celles du parenchyme ligneux interposé latéra- lement aux vaisseaux dans le bois primaire. En passant dans la feuille en nombre variable, mais toujours supérieur à trois, les faisceaux libéroligneux' entraînent avec eux chacun la portion de péricycle, ainsi que la portion de moelle qui lui correspond, et avec cette dernière le canal sécréteur qu'elle renferme. Ainsi constituées, les méristèles font, comme on sait, un séjour plus ou moins long dans l'écorce avant de se rendre dans le pétiole et les stipules au nœud. Dans le pétiole, toutes les méristèles s'unissent en une large méristèle unique, dans laquelle les faisceaux libéroligneux for- ment un anneau "fermé séparant la région péricyclique du péri- desme de sa région médullaire. A la périphérie de celle-ci, se trouvent les canaux sécréteurs en nombre variable, très rap- prochés du bois recourbé en gouttière des faisceaux auxquels ils sont superposés. De plus, la région centrale de la moelle ren- ferme un second anneau libéroligneux dont la moelle contient aussi à sa périphérie quelques canaux sécréteurs. Dans le limbe, chaque ramification de méristèle constituant une nervure com- prend un faisceau libéroligneux, courbé en arc ou même reployé en anneau ; dans la région médullaire ainsi incluse de son péri- desme, elle renferme un canal sécréteur qui en occupe presque toute la largeur et qui paraît en conséquence appartenir au bois. Chez toutes les autres Diptérocarpées, les canaux sécréteurs primaires sont disposés dans la tige et dans la feuille à la péri- phérie de la moelle, comme il vient d'être dit pour les Diptero- carpus, au nombre près, qui varie suivant les genres. vSeul le Dryobalanops aromaiica a dans son pétiole, outre le canal mé- dullaire de son faisceau médian, quatre canaux externes, péri- cycliques ou corticaux. La disposition des canaux sécréteurs chez les Diptérocarpées a été étudiée successivement par M. K. Mûllerdans la tige (1882), par moi dans la tige, la feuille et les radicelles de divers ordres de la plante adulte (1884 et 1885), par M. Solereder dans la tige (1885), par M. Burck dans la tige et la feuille (1887), enfin de nouveau par moi dans la racine terminale et ses diverses ra- mifications chez les plantules de germination (1888). M. K. Mûller a décrit les canaux primaires de la tige comme 384 JOURNAL DE BOTANIQUP: appartenant à la moelle (i). Admettant alors qu'en général le pa- renchyme lig-neux interposé latéralement aux vaisseaux dans le bois primaire peut les déborder plus ou moins en dedans et re- couvrir les plus externes d'entre eux d'une couche plus ou moins épaisse qui les sépare de la moelle, et»remarquant que les cel- lules sécrétrices des canaux primaires des Diptérocarpées ou bien touchent directement les vaisseaux les plus internes, ou bien n'en sont séparées que par un ou quelques rangs de cellules plus étroites et plus longues que celles de la moelle, tout à fait sem- blables à celles du parenchyme ligneux interposé aux vaisseaux et se sclérifiant plus tard comme elles, j'ai regardé les canaux de ces plantes comme appartenant à cette saillie interne du pa- renchyme ligneux, comme faisant par conséquent partie inté- grante du bois primaire. M. Solereder a- admis, du moins en partie, cette manière de voir (2). M. Burck, au contraire, dans sa belle monographie anatomique des Diptérocarpées des Indes néerlandaises (3), a regardé les canaux sécréteurs primaires de ces plantes comme appartenant à la moelle. M'attachant aujour- d'hui strictement à la définition posée au début de ce travail pour la limite interne du faisceau libéroligneux, admettant, comme il a été dit, que tout ce qui est en dedans du bord interne des vaisseaux les plus intérieurs, quelle que soit la forme et la nature des cellules constitutives, revient à la moelle, j'ai été conduit nécessairement, comme on l'a vu, à renoncer à ma pre- mière opinion. Il ne subsiste donc plus, sous ce rapport, aucune divergence de vues entre M. Millier, M. Burck et moi. Dans mon mémoire de 1885 (4), j'ai séparé complètement des Diptérocarpées, d'après les caractères de structure de la tige et de la feuille, les deux genres Lophira et Ancïstrocladus , que divers auteurs avaient introduits dans cette famille. La nécessité de cette séparation a été reconnue depuis par M. Burck (5). Par 1 . K. Millier : Vergleichendc Untersiiclmiig def anatoniischeii Verhâltiiisse der Chisiaceen, Hypericaceen^ Dipterocarpaceen und Tcrustrœmiaceen (Bot. Jahrb. f. Syst.^ II, p. 446, 1882). 2. Solereder : Uebey den systetnatischen Wei'ih der Holsstmctur bel den Dicotyledonen^ p. 82, Mùnchen, 1885. 3. Burck : Sur les Diptérocarpées des Indes néerlandaises (Annales du Jardin botanique de Buitenzorgf, vi, p. 145, 1887). 4. Loc. cit., p. 67 et p. 68. 5. « M. Van Tieghem, dit-il, a séparé pour toujours des Diptérocarpées les deux genres Lophira et Ancistrocladus, incorporés dans la famille d'après des particu- arités morphologiques qui faisaient croire à une certaine affinité. » [Loc. cit., ■p. 147). Ph. Van Tieghem. — Sur la disposition des canaux sécréteurs. 383 contre, m'appuyant sur le même ordre de caractères, je ratta- chais en même temps aux Diptérocarpées le genre Mastixïa, placé jusque là dans les familles les plus diverses, notamment dans les Olacinées par Decaisne, dans les Cornées par Bentham et Hooker, dans les Ombellifères par M. Bâillon (i). Une nou- velle étude anatomique de la tige et de la feuille des Mastixïa {M. pentandra, tricJiotonia, Gardneriand) m'a montré que les canaux sécréteurs primaires qui, chez ces plantes comme chez les Diptérocarpées, existent au pourtour de la moelle dans la tige, de la région médullaire du péridesme dans la feuille, appartiennent réellement à la zone périphérique de la moelle et non au bord interne du bois primaire, comme je l'avais admis dans mon premier travail. Peu de temps après (2), j'ai rapproché encore des Diptéro- carpées, d'après les caractères anatomiques de la tige et de la feuille, le genre Leitnerïay classé jusqu'alors dans d'autres familles, notamment à côté des Urticacées par Bentham et Hooker, parmi les Cupulifères par M. Bâillon. Par un nouvel examen, je me suis assuré que les canaux sécréteurs primaires de cette plante sont situés, comme chez les Diptérocarpées, dans la zone périphérique de la moelle de la tige, de la région médul- laire du péridesme de la feuille, et non dans le bord interne du bois primaire, comme je l'avais admis d'abord. En résumé, les canaux sécréteurs primaires qui existent dans la tige, la feuille et la région supérieure de la racine terminale chez les Diptérocarpées, y compris les Masiïxia et le Leitiieri'a^ appartiennent à la moelle de la stèle dans la tige et la racine, à la région médullaire du péridesme de la méristèle dans la feuille. SiMARUBACÉES. Les Siraarubacées sont, comme on sait, dépourvues de ca- naux sécréteurs dans la racine, tandis qu'elles en possèdent, au moins chez la plupart des genres, dans la tige et dans la feuille (3). Us y sont exclusivement primaires et disposés au pourtour de la 1. Loc. cit., p. 73. 2. Structure et affinités du Leitneria (en collaboration avec M. Lecorate) (Bull, de la Soc. bot., 26 mars 1886). 3. Secottd mémoire sur les canaux sécréteurs des plantes {loc. cit., p. 87, 1885). 386 JOURNAL DE BOTANIQUE moelle dans la tige, au pourtour de la rég-ion médullaire du péridesme dans la feuille ; le liber et le bois secondaires n'en ont pas. Comme ils sont très rapprochés des vaisseaux les plus internes, dont ils ne sont séparés que par un ou quelques rangs de cellules plus étroites que celles de la moelle, semblables à celles du parenchyme ligneux et se sclérifiant comme elles plus tard, je les ai regardés dans mon premier travail comme inclus dans une saillie interne du parenchyme ligneux et comme faisant partie intégrante du bois primaire des faisceaux. Cette opinion a été admise bientôt après par M. Solereder (i). Après nouvel examen et pour les raisons qui ont été données plus haut à propos des Diptérocarpées, je crois aujourd'hui qu'il faut les rattacher à la zone périphérique de la moelle dans la tige, de la région médullaire du péridesme dans la feuille, comme chez les Diptérocarpées. C'était d'ailleurs aussi l'opinion de M. Trécul, lorsqu'il a observé le premier ces canaux sécréteurs dans les Ai'lanius et Brucea en 1867. LiQUIDAMBARÉES. Racine. — La racine des Liquidambarées a, comme il est bien connu, un canal sécréteur au bord interne de chacun de ses faisceaux libériens primaires (2). Il est recouvert en dehors par les tubes criblés et bordé en dedans par l'assise conjonctive ou médullaire la plus externe, qui devient plus tard génératrice du liber et du bois secondaires, lesquels sont entièrement dépour- vus de canaux sécréteurs. Son intime connexion avec le liber m'a fait admettre qu'il lui appartient en propre, qu'il est libérien. Mais, après nouvel examen et en se reportant à la définition posée au début de cette Note pour la limite interne du faisceau libérien dans la racine, il devient nécessaire de corriger cette manière de voir et de restituer le canal sécréteur au conjonctif intralibérien, c'est-à-dire à la moelle. Il est vrai que l'assise génératrice, établie en dedans de lui, le refoule bientôt en dehors avec le liber primaire et qu'en con- séquence il se trouve plus tard intercalé entre le liber primaire et 1. Loc, cit.^ p. 92, 1885. 2. Second mémoire sur les canaux sécréteurs des plantes (Joe. cit^, p. 80, 1885). Ph. Van Tieghem. — Suy la disposition des canaux sécyéteurs. 387 le liber secondaire, de manière à paraître incontestablement libérien. Rejeté de plus en plus en dehors, il arrive même fina- lement à n'être séparé du péricycle que par le mince feuillet corné provenant de l'écrasement du liber primaire, en sorte qu'on pourrait le croire alors situé dans le péricycle. Mais, si l'on réfléchit que, dans la racine des Fzitus, Larix, Pi'cea et Pseiidotsiiga, l'assise génératrice passe en dehors du canal sé- créteur superposé au faisceau ligneux et qu'en conséquence ce canal se trouve plus tard compris entre le bois primaire et le bois secondaire, de manière à paraître incontestablement li- g-neux, sans qu'on puisse cependant nier qu'il ne soit au début péricyclique, l'objection perd toute sa valeur. Il faut seulement conclure de là qu'on risque de se tromper toutes les fois qu'on déduit la situation qu'occupait une cellule ou un groupe de cellules dans la structure primaire de la position que cette cel- lule ou ce groupe de cellules se trouve occuper plus tard dans la structure secondaire. Il est donc nécessaire de constater tou- jours cette situation directement. A cet égard, il est instructif de se rappeler comment les choses se passent] chez les Anacardiacées, y compris les Bur- séracées. Les canaux sécréteurs primaires de la racine, non seu- lement y sont recouverts en dehors par des tubes criblés, mais encore ont des tubes criblés sur les côtés et en dedans d'eux. Ils sont donc bien libériens ici, et il n'y arien à changer à l'opinion admise à leur sujet (i). Semblable au premier aspect, la disposition des canaux sé- créteurs primaires dans la racine des Liquidambarées et des Anacardiacées est donc au fond toute différente. Cette remarque a son importance au point de vue des affinités encore si dou- teuses du premier de ces deux groupes. Tige etfeîtille. — La tige et la feuille des Liquidambarées renferme aussi, comme on sait, des canaux sécréteurs exclusive- ment primaires, disposés au pourtour de la moelle dans la tige, de la région médullaire du péridesme dans la feuille, et super- posés aux faisceaux libéroligneux. Comme ils sont très rappro- chés des vaisseaux les plus internes et séparés d'eux par des I. Recherches sur les canaux sécréteurs des plantes (Ann.des sc.nat.jS" série, XVI, p. 73 et 77, 1872. — Il en est de même chez certaines Clusiacées, dans les Xanthochymus, par exemple. 388 JOURNAL DE BOTANIQUE cellules semblables à celles du parenchyme ligneux, je les ai re- gardés dans mon premier travail comme appartenant au bois primaire, opinion qui a été adoptée depuis par M. Solereder (i). A la suite d'une nouvelle étude et pour les raisons données plus haut, je dois les considérer maintenant comme situés à la périphérie de la moelle. Conclusion. De tout ce qui précède il résulte que les canaux sécréteurs primaires des Diptérocarpées, des Simarubacées et des Liqui- dambarées appartiennent à la périphérie de la moelle dans la tige, ainsi que dans la racine (pour autant qu'ils s'y développent), à la périphérie de la région médullaire du péridesme dans la feuille. Les Liquidambarées, dont la racine a des canaux sécréteurs périmédullaires sous-libériens, diffèrent par là des Diptérocar- pées et des Simarubacées, qui n'en ont pas. Les Diptérocarpées ressemblent aux Simarubacées par la disposition des canaux sécréteurs, mais s'en distinguent nettement par leur liber stra- tifié. Ce dernier caractère rapproche les Diptérocarpées des Malvacées, et comme, dans ce groupe, les Sterculiées ont aussi des canaux sécréteurs périmédullaires dans la tige et dans la feuille^ parfois même n'en ont pas d'autres {Dombeya, Heritïera^ etc.), c'est dans cette tribu qu'il faut voir le trait d'union des deux familles. UNE DECOUVERTE INTERESSANTE dans la HAUTE-LOIRE Par M. Ernest MALINVAUD. Dans un lot de plantes de .la Haute-Loire qu'un botaniste habitant le Puy, M. Lyotard, m'avait prié d'examiner, je fus surpris de trouver un exemplaire de Lysimachïa thyrsifïora L. On sait que cette espèce, dont le maximum de densité paraît être dans les états autrichiens et en Bavière, est assez irréguliè- rement distribuée à l'est et au centre de l'Europe, depuis la Russie méridionale et moyenne jusqu'en Suisse, et qu'elle de- I. Eoc, cit., p. ii6, 1885, E. Malinvaud. — Une décotiverte intéressante dans la Haute-Loire. 389- vient beaucoup plus rare à l'ouest. Les auteurs de la Flore de France ^ doutaient de son existence à l'état spontané dans notre pays, car on ne la retrouvait pas sur les points, notamment Abbeville et Lyon, où d'anciens auteurs l'avaient sig^nalée, et depuis sa découverte en 1868 " dans les marais de la Somme (Aisne), on ne lui connaissait que cette localité dans les limites de la flore française. Les échantillons que m'avait envoyés M. Lyotard n'étant pas accompagnés d'étiquettes, je m'em- pressai de lui demander des explications sur son Lysimachia ihyrsiflora. Il m'apprit que cette plante lui avait été communi- quée par M. l'abbé Fabre, aumônier à Védrines (Haute-Loire), qui désirait en connaître le nom, n'ayant pu parvenir à la déter- miner avec les ouvrages qu'il possédait. Aux questions que je priai notre confrère du Puy d'adresser de ma part sur cet inté- ressant sujet à son compatriote, celui-ci eut la complaisance de répondre par une note assez détaillée dont j'extrais les passages suivants : « Le Lysimachia thyrsijloi'a dont je vous ai envoyé un échan- « tillon me semble indigène au pays de Saugues (Haute-Loire) , « où il a été cueilli à 960 mètres d'altitude. Cette plante, à peu « près aquatique, vit et pousse sur le bord de deux mares pro- « fondes et sur le bord de la rivière, au milieu des joncs et des « roseaux qui parfois la dépassent de plusieurs coudées. Son « habitat au pays de Saugues est assez circonscrit et ne me paraît « pas dépasser un rayon de cent mètres. Il y a dix années au « moins que je l'ai rencontrée dans mes courses de botaniste et, « depuis cette époque, je la retrouve aux mêmes lieux, ni plus « ni moins abondante, et n'ayant pas aujourd'hui plus d'exten- « sion qu'autrefois. Je n'ai jamais vu cette espèce dans les jar- « dins de la Haute-Loire. Elle est de trop modeste apparence « pour être cultivée, et les lieux qui la récèlent sont au moins à « deux kilomètres du jardin le plus proche... J'avais renoncé « à la déterminer, la Flore de la Hauie-Loire d'Arnaud ne ren- « fermant rien de semblable... Il se pourrait, puisque sa décou- « verte cause de l'étonnement, que sa provenance fût la sui- « vante. La région où on la trouve est une étape fort fréquentée « des cigognes, hérons et autres oiseaux de passage. Il est pos- 1. Grenier et Godron, Flore de France, II, 463. 2. Bîdl. Soc. bot. de France, t. XVI (1869), p. 216. 390 JOURNAL DE BOTANIQUE « sible que, dans le cours des âges, des semences apportées « dans les déjections de ces oiseaux aient fructifié et doté cette « partie de la Haute-Loire d'une plante que Ton ne s'attendait « point à y rencontrer... Si j'avais été informé de tout cela trois « mois plus tôt, je vous aurais envoyé volontiers autant « d'échantillons que vous auriez pu en désirer. » Il résulte de ces renseignements que le département de l'Aisne partagera désormais avec celui de la Haute-Loire le privilège de receler, en France, dans ses marais le rare Lysi- vtachia tyrsifloi^a. LICHENS RARES OU NOUVEAUX DE LA FLORE d'AUVERGNE Par le Frère GASILIEN. La flore d'Auvergne est une des plus riches de France : elle renferme environ 2000 Phanérogames et Cryptogames vascu- laires, 450 Muscinées et plus de 600 espèces de Lichens. Nul doute que de nombreuses richesses ne viennent encore récom- penser les recherches des botanistes. Les Lichens d'Auvergne ont été déjà l'objet de quelques travaux: c'est tout d'abord le D' Nylander qui fait connaître, en 18565 cent trente espèces du Sancy et des pics environnants, plus tard M. Lamy de la Chapelle publie son intéressant Cata- logue des Lichens dtt Mont-Dore et de la Haitte- Vienne^ et tout récemment M. l'abbé Hue signale, dans le Bulletin de la Société botaniqîLe^ les espèces_ recueillies dans le Cantal par M. l'abbé Fuzet. Deux de mes confrères, les frères Héribaudet Adelminien, se sont depuis longtemps déjà consacrés à la récolte des Lichens. Ce dernier tout particulièrement a exploré avec succès une partie du Cantal, la chaîne des monts Dômes et les environs de Cler- mont. Au résultat de leurs recherches sont venues s'ajouter les récoltes que j'ai eu l'occasion de faire moi-même. Cette note, comme son titre l'indique, n'a rapport qu'à des espèces rares ou qui n'avaient pas été trouvées dans le domaine de la flore d'Auvergne. M. le D'' Nylander a bien voulu les revoir avec une complai- sance et une bonté que je n'oublierai jamais, m'accordant des Frère Gasilien. — Lichens rares ou nouveaux de la Flore d'Auvergne. 391 instants précieux qu'il dérobait à des publications nouvelles et à une correspondance scientifique qui s'étend sur tous les points du monde ; qu'il daigne recevoir ici l'assurance de ma reconnais- sance la plus sincère et la plus respectueuse. Je ne saurais non plus oublier M. Flagey, qui a examiné et déterminé plus de huit cents de mes échantillons ; qu'il veuille bien accepter l'expression de ma vive et sincère gratitude. 1. — Collema concinnum Flot. ; Zw. Lich. n° 159. Sur le mortier des vieux murs et sur la terre calcaire ; Les Côtes, près Clermont. Spores à trois cloisons, long. 0,016-20 millim, ép. 0,007-8 millim. Plus petit que le C. crispum, auquel il ressemble et à spores plus petites. 2. — C. multipartiens Nyl. sp. n. Sur les roches calcaires; aux Roques, près Saint-Santin (f. Adel- minien). L'iode ne produit aucune réaction sur la gélatine thalline; c'est le seul caractère, d'après l'auteur, qui le distingue du C. midfîpartitum Smith., auquel du reste il est semblable. 3. — Leptogium palmatum (Huds.) Nyl. ; Obrysum palmatum Wllr. Saint-Flour, sur les rochers. 4. — L. tremelloides Ach. Sy7i. p. 325. Parmi les Mousses sur les rochers; Vertolaye, près Ambert, Saint- Flour. 5. — L. Hildenbrandii (Mass.) Nyl. Sur le tronc des arbres, principalement des Noyers. Assez com- mun aux environs d' Ambert; Ceyrat, Billon, Lezoux (f. Adelminien). 6. — Collemodium albo-ciliatum (Desmaz.) Nyl. ; Lamy Lich. Mont- Dore n° 22, Au Gros-Rocher, à Royat (f. Adelminien). 7. — C. plicatile (Ach.); Lamy Lich. Caict. n^ 25; Leptogium Jîrmum Nyl. Scandiu. p. 34. Saint-Flour, Volpie près Ambert ; sur les rochers humides. 8. — Calicium corynellum Ach.; Nyl. Syn. p. 152. Sur le thalle du Lecanora hœmatomma; Pierre-sur-Haute. 9. — Baeomyces roseus Pers. Espèce assez répandue en Auvergne; Clermont, Ambert, Saint- Flour, etc. 39a JOURNAL DE BOTANIQUE 10. — B. icmadophilus (Ehih.) Nyl. Commun sur les montagnes du Forez; Lioran, Mont-Dore (Lamy). 11. — Stereocaulon tomentosum Fr. Rochers et terre aride des régions élevées; Mont-Dore (Lamy), Cantal, Margerides, Puy-de-Dôme, monts du Forez. Bon nombre d'échantillons appartiennent à la var. alpïnum Nyl. 12. — Leprocaulon nanum (Ach.) Nyl. Espèce assez commune en Auvergne. Sur des échantillons récoltés au bord du Lander à Saint- Georof es de Saint-Flour, le thalle jaunit au contact de la potasse, comme dans les Stereocaulon. 13. — Cladonia floccida Nyl. Bois de Roffiac, près Saint-Flour ; sur les Mousses dans les fissures des roches basaltiques. « Vix forma Cladonise pyxîdatée* chlorophœa^ Flk. Squamae glaucescentes médiocres, partim et praesertim marg-ine granu- loso-leprosœ; apothecia testacea in podetiis sat humilibus scy- phophoris, scyphis ssepe parum evolutis, subnudis aut g-ranu- liferis, saspe divisis ; sporae long-. 0,015-20, cr. 0,003-4 millim. » '^y\. Flor., 1884, p. 391. 14. — C. pityrea Flk; Cl. pyxidata var. pityrea (Ach.) Coem. Cl ad. Belg. n° 90. Bois de Crouzol, près Riom (Quittard), Ambert. 15. — C. ochrochlora Flk. ; Cl. pyxidata var. ochrochlora Coem. Clad. Belg. n" 81, iio. Sur les troncs pourris des Sapins, montagnes du Forez. 16. — C. cariosa Flk. ; Coem. Cl. Belg. n° 20. Sur la terre graveleuse; Royat (f. Adelminien), Gravenoire, Saint- Flour. 17. — C. leptophylla Flk. ; Clad. cariosa var. leptophylla Coem. Clad. Belg. n° 22. A Gravenoire, près Clermont, mêlé avec le précédent. 18. — C. cenotea Schaer.; Coem, Clad. Belg. n°^ 118, 119. Pierre-sur-FIaute, sommet des Margerides; sur les troncs pourris des Sapins. 19. — Cladonia discifera Nyl. sp. n. Pierre-sur-Haute (1600 m. ait.), à la base d'un tronc de Sapin. Espèce nouvelle, remarquable surtout par la forme discoïde des apothécies; M. Ny lander en donne la description suivante : Ed. Bonnet. — Lettres de Tournefort a Fagon. 393 (c Subsimilis Cladom'as finibriatw cuidatn mediocri, podetiis gracilescentibus, granulato-pulverulentis, K -[^ (bene flaves- cens), scyphosa; apothecia livido-fusca subcarneo-pallescentia, plana, marginata (latit. 1-2 millim.), discoidea (interdum centro pertusa) ; sporae non rite evolutae visse. » 20. — Ramalina fraxinea var. calicariformis Nyl. Sur les arbres à Ambert. 21. — R. thrausta (Ach.) Nyl.; Alectoria sarmentosa var. thrausta Fr. Sur le tronc des Sapins, bois des montagnes du Forez (1000- 1500 m. ait.) ; Rodarie, Volpie, les Pradeaux. R. Quoique stériles, les échantillons récoltés dans ces localités appar- tiennent bien, selon M. Nylander, au R. thrausta. Médulle K (CaCl) — . (A suivre.) LETTRES DE TOURNEFORT A FAGON {^Suitc.) m. Monsieur, Je crois que vous avez receu ma lettre d'avis des plantes que je vous ay envoyé de Bagnères,je souhaite qu'elles soient de vostre goust et qu'elles se portent bien ; voicy le nom de celles que j'ay pris dans le Pic de Midy : Thymeleae affinis facie externa C.B. (Dapluie Cneortim L.) ; Teucrium astragaloides Cassida minor H. P. {Scuiellaria alpiua L.) ; Vicia ciceris folio ( Vicia pyreiiaica Pourr.) ; Veronica alpina, bellidis folio, hirsuta C. B. [Veronica bellidïoides L,.)\ Sedum folio coris, flore carneo, umbellato [Androsace villosa L. ?) ; Sedum aliud folio coris sed procerius et ^^\2inç. ô\nqxs\\.vq. [Androsace car nea\^.})\ Gnaphalium quoddara humilius [Gnaphaliiim supiiium L.) ; Trifolium alpinum, magnoflore, radice dulci C. B. [Trifolium alpinuin L.); Rapunculus, umbellatus, folio gramineo C. B. [Phyteuma hemisphéeri- Zum L.) ; Chamsemeleum Pyrenaicum, tenuifolium [Leucanthemum alpimwt Lam.?); Leucanthemum magno flore [Leucanthemum maximum D. C.) ; Alsine alpina gramineo folio rigido; Alsine Pyraenaica alla folio alsines, multicaulis [Viscaria alpi/ia^x.})] Sedum trydactylites alpinum, caule folioso [Saxifraga aquaticaSco^,l)\ Sedum aliud alpi- num, tridacdlyti simile, folio indiviso ; Fruticulus cneori Math, facie [Daphne Cneorum L.) ; Veronica alpina frutescens C. ^.[Veronica saxa- tilis) L.; Chamaedrys alpina, cistiflore [Dryas octopeiala L.) ; Ra- 394 JOURNAL DE BOTANIQUE nunculi pulchra species foliis aconiti, an descript. {Ranimculus aconitifolius L.); Pulsatilla quaedam apii iQ)X\.o{Anemo7ie vernah's L.); Onobrychis foliis tragacanthse, flore cœruleo {Oxytropis pyreiiaica G. et G.?); Gentianella alpina, latifolia, magno flore pallescente; Ranunculus Pyraeneus, albo flore Glus. {Ranunculus amplexicauHs L.); Lunaria racemosa, minor vel vulgaris C. B. [Botrychiiim Luiiaria Sw.); Onobrychis foliis tragacanthae, flore luteo {Oxytropis campes- tris D. C.?) ; Nasturtium alpinum, tenuissime divisum C.B. {Hutchin- sia alpina^. Br.) ; Thlaspi portulacae folio {Iberis spathitlata Berg.); Sedum jasminiflore, radicula rubente, angustilolium, lucidum {Grego- ria Viialiana Dub.); Polygala repens Lugd. (Jllecebrum verticilla- tiim L.) ; Gentianellae species pulchro folio, lato, brevi et acuminato {Genù'ana alpina Vill.) ; Ocymoidi Ponas similis flosculis luteis {Alsine C^ér/^rz* Fenzl.) ; Ocymoides muscosus Ponae [Silène acaulis L,); Saxifraga alba, petraea Ponae que je n'avois jamais veue [Saxifraga ascendens L.) ; Doronicum hieracii facie {Aro?ticum scorpioides D. C.); Gallium minimum, album, folio molli cespitis instar humi sedens [Ga- lium pyreiiéeuin, Gn.); Doronicum amygdaloides,pyrsenaicum [Senecio Toicrnefortii Lap.); Alsines vivacis species; Sedi genus que je ne connois pas ; Lychnis Pyraenaica umbellifera, folio glabro an descripta? la fleur est purpurine et belle ( Viscaria alpina Fr.) ; Sedum ericoides, purpureum; Sedum pyraenaicum, angustissimo folio, floculis carneis, umbellatis; Sedum minimum, foliolis compactis, trisulcis et villosis, flosculis albicantibus ; Sedum minimum, pyraenaicum, foliolis compactis cinereis et trisulcis, flosculis carneis [Saxifraga Iraliana Schltz.) ; Argemone alpina, coriaudrifolio C. B. [Papaver pyrenaicum Willd.); Quinquefolium incanum, flore albo, différent de l'argenteum de Lieris [Potentilla nivalis Lap.) ; Viola Pyraenaica, elatior, alsines folio ( Viola corniita L.) ; Veronica nummulariae folio ( Veronica niimmularia Gn.) ; Reseda linariaefolio, pyrenaica [Asterocarpi/s sesamoides Gay) ; Acarne majori caule folioso affinis tomentosus, floribus purpureis [Carduus carlinoides Gn.); Filicula pyraenaica, minima [Asplenium Halleri D. G.?); Caryophyllus linifolius, multiflorus, ampla radice {Gypsophila repens L.) ; Nasturtium pyraenaicum, bellidis folio mini- mum [Cardamine alpina Willd.) ; Adianthum foliis minutim in oblon- gum scissis, pediculo viridi C. B. [Allostirus crispus Bernh.); Vitis Idaea foliis hyperici Americani [Vaccinicum iiliginosiaii L.). Je pars demain pour Lus et suis avec bien de respet, Monsieur... etc. A Barrèges, ce 30 aoust 1685. J'ay envoyé dans une boette, par la poste, le Sedum umbilicatum {Umbilicus pendulinus D. C.) que j'ay pris dans les lieux les plus secs afin qu'il se conserve mieux. Ed. Bonnet. — Lettres de Toumefort a Fagon. 395 IV. Monsieur, Je fais partir demain, pour Toulouze, deux quaisses remplies des plantes suivantes que j'ay amassées a l'Estiva de Luz : Doronicum maximum, foliis caulem amplexantibus C. B. sed flore minori et dif- férent ce me semble de celuy des Sevenes {^Doronicum Pardaliaiiches L.) ; Doronicum longifolium, hirsutie asperum C. B. [Senecto Doro- nicîim L.); un autre beau Doronic ou Hieracium ; Doronicum planta- ginis folio alterum, longiori, angustiori et hirsuto {Ar?zïca montana L.) ; un Hypericum palustre; Pedicularis alpina,filicis folio, major C. B. {JPedicularis foHosa L.) ; Pseudo asphodelus alpinus C. B. {Tofieldia calyculata Wahlg.); an Ascyron magno flore C. B. {Hypericum Bur- j-W.nrir»ninni-ii-rh-i- ------■*■■■-*'***-* .....«■■ ■■■■■■■■■■-■■■■■■-■■ JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur : M. Louis MOROT. NOTE SUR UOSTRACOBLABE IMPLEXA BORN. ET FLAH. Par M. Ed. BORNET. Dans notre travail intitulé : Sur quelques plantes vivant dans le test calcaire des Molhtsques{i), nous avons désig-né, M. Flahault et moi, sous les noms à'Ostracoblabe et de Lithopythiiun , des productions que nous nous sommes bornés à rapporter aux Champig-nons, l'absence de fructification et de caractères signi- ficatifs ne nous semblant pas permettre une détermination plus précise. L'année dernière, en recevant le quatrième cahier dç.s Bej-ichte der deutschen botanischen Gesellschaft, je fus frappé de la res- semblance de notre Lythopytlmujt gangliifonne avec les hyphes profondes du Verrjicaria calciseda que M. Bachmann a repré- sentées dans les figures 3 et 4 de la planche IX, jointe à son tra- vail (2), et il m'a paru extrêmement probable que les plantes de nature incertaine rencontrées par nous au cours de nos recherches sur les Algues perforantes étaient aussi des Lichens. Il restait à le vérifier au bord de la mer. C'est ce qui fut exécuté pour une des deux plantes, pendant le séjour que nous avons fait au Croisic à la fin de l'été dernier. Quant on ramasse des coquilles à basse mer, sur les plages qui ne découvrent pas à toute marée, on trouve qu'un grand nombre d'entre elles ont le test parcouru par les filaments de la plante que nous avons nommée Ostracoblabe iinplexa. Parfois, ces filaments sont seuls; le plus souvent ils sont accompagnés d'une ou plusieurs Algues perforantes, Gomontia^ Osireobiujn, Masti- gocoleus, Hyella, mais rien, ni à l'extérieur ni à l'intérieur, n'in- 1. Bulletin de la Soc. bot de France, xxxvi, i88g. 2. Die Besiehiing der Kalkflechten zu ihre Substrat, loc. cit., 1890. 398 . JOURNAL DE BOTANIQUE , .^ dique qu'ils soient les hyphes d'un Lichen. Si les coquilles sont prises sur les rochers, à une hauteur telle qu'elles soient fré- quemment émerg-ées, on en rencontre un grand nombre qui pré- sentent des taches décolorées, piquetées de points noirs enfoncés, constitués par les spermogonies et les apothécies d'une Verru- caire. Les coquilles du Purpîira Lapi'llus, qu'elles soient occu- pées par leur propriétaire, ou servent d'habitation à des Pagures Bernards, sont les plus communément envahies. Ce sont elles que nous avons surtout examinées ; le test des Balanes et des Patelles aurait fourni les mêmes résultats. ^ Si l'on pratique une coupe mince perpendiculairement à la surface de la coquille, on observe que le bord extérieur est inégal et rendu presque opaque, parce que les hyphes et les Algues, condensées dans la couche gonidiale, font disparaître la structure cristalline du test et le rendent pulvérulent. Au-dessous dans la partie de la coquille qui a conservé sa transparence, on aperçoit des fdaments ou des canaux qui s'enfoncent dans le cal- caire à une assez grande profondeur. Ces fdaments, qui sont le prolongement des hyphes de la couche gonidiale, ressemblent à ceux que nous avons décrits dans V Ostracoblabe iinplexa{\^, à cette différence près que je n'ai pas rencontré chez eux les dila- tations fusiformes qui existent chez celui-ci; mais l'absence de ce caractère, très variable d'ailleurs, ne semble pas suffire pour séparer les deux productions. Après décalcification, on reconnaît que les gonidies sont fournies par le Mastigocoletts testaruni et par V Hyella cssspï- iosa, surtout par la première de ces Algues. Tout à fait à la périphérie, elles sont réduites à l'état de cellules isolées, mais au-dessous on voit de longues branches du thalle peu déformées et parfaitement reconnaissables. C'est même un des exemples les plus favorables que je connaisse pour étudier les modifi- cations que subissent les Algues filamenteuses lorsqu'elles pas- sent à l'état de gonidies. M. l'abbé Hue a bien voulu me dire que le Lichen du Ptu'pm-a Lapillns est le VerrtLcarïa cousequens Nyl. (2), indiqué par M. Weddell (3) comme abondant à l'ile d'Yeu sur la coquille 1. Loc. cit., pi. xn, fig. 1-3. 2. Floya, 1S64, p. 357. 3. Excursion licliénologique dans l'île d'Yeu (Mém. de la Soc. nat. des Se. nat. de Cherbourg, 1875, xix, p. 306J. Ed. BoRNET. — Note sur /'Ostracoblabe implexa Born. et Flah. 399 vivante des Balanes. La description que donne ce dernier auteur s'applique très bien à la plante que j'ai observée, elle est seule- ment incomplète sur un point : il ne parle pas des spermoçonies qui sont communes, plus communes même que les apothécies. Comme on peut le remarquer, les observations précédentes montrent que les hyphes du Verrîicaria conseqttens sont capa- bles de vivre isolément, sans s'unir aux Algues, lorsque cer- taines conditions ne sont pas remplies. Dans cette circonstance, l'exposition à l'air libre pendant un temps assez long paraît être la condition nécessaire à la formation du thalle complet. Quand les coquilles se trouvent à une trop grande profondeur, le Lichen parfait ne se développe pas. Je n'ai pas été aussi favorisé avec le Lytliopythiitnt gaii- glnforute (i). Bien que j'aie examiné beaucoup de coquilles, il ne m'a pas été donné de le rencontrer cette année et de constater si, lui aussi, conformément aux apparences, appartient également à un Lichen. Les recherches de M. Steiner(2), de M. Zukal (3) et de M. Bachmann (4) ont appris que le thalle des Verrucaires calcicoles ne se compose pas seulement de la croûte superficielle, plus ou moins épaisse, qui se voit directement, mais qu'il com- prend en outre une partie profonde pénétrant dans la pierre jus- qu'à une profondeur de quelques millimètres. De plus, ces observateurs ont reconnu que les hyphes profondes de certaines espèces présentent des dilatations ampuUiformes dont la forme et la disposition varient selon les espèces. Dans le V. rtipestris Schrad. M. Zukal les figure comme des appendices latéraux dis- posés en grappe le long des hyphes principales {loc. cit. pi. II, fig. 1-4); dans le V. calciseda DC, M. Bachmann les montre sous forme de dilatations globuleuses intercalées dans la lon- gueur des hyphes {loc. cit. pi. IX, fig, 3). C'est cette dernière disposition qu'on rencontre dans le LithopytJmtm. Mais en com- parant le LitJiopythiîtin avec une préparation d'hyphes de V. calsiseda que je dois à l'obhgeance de M. Bachmann, j'ai constaté que les deux sortes d'hyphes ne sont pas identiques. 1. Bornet et Flahault, loc. cit., pi. xii, fig-, 5-6. 2. Verrucaria calciseda. Petractis exanthematica. Ein Beitrag zur Kenntniss des Baues und der Entwickelung der Krustenflechten, 1881. 3. Flechtenstiidien (Denkschriften der math, naturwiss. Klasse der Kais. Akad. der Wissensch. Wien. Bd. XLVIII, 1884. 4. Loc. cit. 400 JOURNAL DE BOTANIQUE Les lichénolog^ues, qui connaissent la structure des Verrucaires marines calcicoles, n'auraient sans doute aucune peine à rap- porter, à l'une des espèces, les hyphes que nous avons ren- contrées dans quelques coquilles, et que nous devons laisser pro- visoirement indéterminées. ÉTUDE HISTORIQUE ET CRITIQUE SUR LA PRÉSENCE DES COMPOSÉS PECTIQUES DANS LES TISSUS DES VÉGÉTAUX Par M. L. MANGIN. La publication d'une partie des recherches que j'ai entrepri- ses depuis plus de deux ans,et pour lesquelles j'ai pris date (i),sur la structure et la composition chimique de la membrane, ne com- portait pas d'historique sur les composés pectiques, car l'étude anatomique de ces corps me paraissait nouvelle en botanique. On sait, en effet, que si les chimistes ont publié de nombreux travaux sur les corps gélatineux, les botanistes ne leur accor- dent aujourd'hui aucune importance dans la constitution et la croissance de la membrane ou dans la formation des tissus. L'importance de ces corps dans l'architecture des plantes est si peu connue que les ouvrages les plus complets et les plus es- timés mentionnent à peine leur nom. Cependant des recherches minutieuses et parfois difficiles, que j'ai cherché à rendre aussi complètes que possible, m'ont démontré que les composés pectiques avaient déjà attiré jusqu'en 1865 l'attention de botanistes tels que Harting-, Kabsch, Vogl, M. Wiesner ; les résultats publiés par ces savants, rapprochés de ceux que nous ont fournis les chimistes, constituent un en- semble de documents qu'il m'a paru utile de passer en revue. J'aurai ainsi occasion, dans les développements historiques qui vont suivre, de rendre justice à des travaux oubliés ou méconnus. I. L. Mangin, Sur la constitution de la membrane des végétaux. Comptes rendus, juillet 1888. — Sur la substance intercellulaire. Comptes rendus, février 1890. — Sur la présence des composés pectiques dans les végétaux. Comptes rendus, octobre 1889. L. Mangin. — Sur les composés peciiqttes. 401 En 1825, Braconnot découvrit et isola l'acide pectique qu'il avait rencontré dans un grand nombre de tissus végétaux (i). Un an avant la publication du travail de Braconnot, Payen découvrait dans la racine de M Aylanthiis glandnlosa (2) « une gelée végétale, insoluble dans l'eau et dans l'alcool, soluble dans l'ammoniaque », qui ressemble beaucoup à la substance désignée par Braconnot sous le nom ai acide pectique. Quelques années après (1829), Vauquelin (3) fit connaître quelques modes de préparation de l'acide pectique et étudia ses propriétés. L'abondance des corps gélatineux dans les tissus des plantes ne tarda pas à solliciter l'attention des chimistes. Mulder G. J., Frémy, Fromberg, Chodnew, Regnault, Soubeiran, Pouma- rède, publièrent successivement des observations sur ces subs- tances et contribuèrent à augmenter nos connaissances sur leur composition et leurs propriétés. Dans un premier travail, publié en 1838 (4), Mulder montre que la pectine et l'acide pectique ne diffèrent que par la propor- tion de matières inorganiques qu'ils renferment ; un peu plus tard, en 1844 (5), ce chimiste constate que beaucoup de plantes renferment une substance insoluble capable de présenter trois états différents : Pektiii, Pflaiizenschleint, Pektinsàttre, que l'on 1. Braconnot, Recherches sur un nouvel acide universelletnent répandu dans tous les végélaux. Lues à la Société royale Académ. de Nancy, le i" juillet 1824. Ann. de Ch. et de Phys., t. XXVIII, 2" série, 1825, p. 173-178. Braconnot trouva cet acide • dans les racines de Navet, de Carotte, de Phytolacca, de Scorzonère, de Pivoine, de Phlomide tubéreuse, de Patience, de Filipendule; dans les bulbes, rOignon, dans les tiges et les feuilles des plantes herbacées; dans les couches corticales de tous les arbres préalablement dépouillées de l'écorce extérieure co- lorée...; dans les Pommes, les Poires, les Prunes, dans les fruits des Cucurbita- cées; dans les graines... » 2. Payen, A?ialyse de la partie corticale de /'Aylanthus glandulosa cultivé eti France (Vernis dit. Japon). Ann. de Ch. et de Phys., 2' série, t. XXVI, 1824, p. 329-332- 3. Vauquelin, Mémoire sur l'acide pectique et la racine de la Carotte. Ann. de Chimie et de Phys., 2* série, t. XLI, 1829, p. 46-61. 4. Mulder Gerardus Johannes, Sur la composition de l'acide Pectique et de la Pectine. Bull, des Se. Phys. et Nat. en Néerlande. — F. A. Miquel, 1837, p. 13-18. — Erdm. Journ. Prak Chem. XIV, 1838, p. 277-284. — Poggend. Ann. XLIV, 1838, p. 432-439. — Ann. de Liebig. [Ann. der Pharmacie.] 1838, V, p. 278-281. 5. Mulder G.J., Proeve einer algemeinen physiologische Scheikunde. 10 Stuk- ken. Rotterdam. H. A. Kramers, 1843-1850. — Versuch einer allgemeinen phy- siologischen Chemie aus dem HoUândischen ûbersetzt von Jac. Moleschott, 8. Lief. Heidelberg. C. F. Winter, 1844-1847. — Versuch einer allgemeinen physio- logischen Chemie. Mit eigenen Zusâtzen der Verfassers fur dièse deutsche Ausgabe seines Verkes. Nach dem HoUândischen von D' H. Kolbe, Schnedermann und Lempricht, 1844-1851, p. 244-249. 402 . JOURNAL DE BOTANIQUE distingue par leurs propriétés physiques et notamment par leur inégale affinité pour les bases. Regnault (i), Fromberg (2) et Chodnew (3) ont surtout étudié les propriétés et la composition de l'acide pectique sans s'occuper de sa répartition dans les plantes. Cependant Poumarède (4) nie l'existence de l'acide pectique dans les végétaux; il considère la substance désignée sous ce nom par ses devanciers comme un produit de réaction. « La matière qu'on a appelée pectine est un tissu organisé » qui formerait, d'après lui, le tissu des racines, des fruits, des écorces. Les faits les plus importants sont fournis, en 1839 (5), par M. Frémy, dans un mémoire couronné par la Société de Phar- macie de Paris à la suite d'un concours institué par elle en 1836 et 1840 sur la pectine et l'acide pectique. Après avoir distingué la pectine et l'acide pectique, M. Frémy, pour expli- quer l'origine de ces corps dans les végétaux, formule l'obser- vation suivante (6) : « ...Il existe donc dans les fruits une ma- tière pulpeuse qui peut, sous l'influence des acides, se transfor- mer très rapidement en pectine. Cette matière insoluble n'est pas du ligneux (7) car on sait que le ligneux ne donne rien de semblable dans les mêmes circonstances. ...Je n'ai pas donné de nom à cette matière insoluble ; on conçoit en effet qu'il m'a été impossible de séparer du ligneux un corps qui est insoluble comme lui dans l'alcool et dans l'éther Il pourrait bien se faire que cette matière insoluble ne fût autre chose que de la pectine combinée à une certaine quantité de chaux. » 1. Regfnault, Journal de Pharmacie, XXIV, 1838, p. 201. 2. Frombergf. P. F. H., Ueber die Pektinsànre. Uebei' die Aletcipektinsâ n-r^ Scheikunde Onderzoek, II, Deel, s. 215, 1844. Erdm. Journal Prak. Chemie, t. XII, 1844, p. 182-186-179-182. 3. Chodnew, Pectin, Peciinsâure tmd Meiapeciinsàure. Axm.àer Chimie nnA Pharmacie. Liebig, t. II. Heidelbergf, 1844, p. 355-395. 4. Poumarède J. A., Comptes rendus, t. IX, 1839, p. 660. Conclusions d'une note qui n'a pas été insérée dans les comptes rendus. Revue scient, du D' Ques- neville, 1847, p. 68. 5. Frémy, Premiers essais sur la inatiiration des fruits. Recherches sur la pectine et l'acide pectique. Journal de Pharmacie et Bullet. des travaux de la So- ciété de Pharm. de Paris, t. XXVI, 2° série, 1840, p. 368. Concours relatif à la Pectine et à l'acide Pectique. 6. Frémy, loc. cit., p. 391. 7. Le terme de ligneux employé ici comme dans beaucoup de travaux de cette époque, avait été introduit par Payen pour désigner la cellulose pure dé- barrassée des matières incrustantes. L. IVIangin. — Sur les composés pectiqucs. 403 Mulder exprime une opinion presque semblable (i). ... « On ne connaît pas la forme sous laquelle elle (la pectine) apparaît dans les diverses parties de la plante, mais il est vraisemblable que c'est sous l'état de ces substances incrustantes qui épais- sissent les parois cellulaires » . Il ajoute plus loin : « La pectine existe par conséquent à l'état solide comme une substance déposée (fruits et autres parties des plantes) dans les cloisons cellulaires et que l'on enlève par la coction avec les alcalis. » Payen est beaucoup plus explicite dans ses observations sur 4es Cactées (2), car il fait intervenir pour la première fois le pec- tate de chaux dans les membranes végétales, v ...Le pectate de chaux constitue la plus grande partie du poids des substances interposées dans les membranes des couches épidermiques des Cactées. . . réuni aux pectinates de chaux et de potasse il formait les 0,65 du poids total de l'épiderme (3). » Malgré ces résultats, Poumarède et L. Figuier (4) persistent à nier l'existence de l'acide pectique dans les végétaux et ils affirment l'identité de la pectine et du ligneux (cellulose). En 1848, M. Frémy (5) publie un mémoire complet sur la maturation des fruits dans lequel il complète et précise les faits énoncés par lui antérieurement. L'auteur a donné un nom à la substance insoluble qu'il avait entrevue en 1839 et qui est la source de la pectine fournie par les végétaux. Il l'a désignée, avec Mulder, Harting, sous le nom de peciose (6). ... « Elle accom- pagne presque toujours les corps cellulosiques dans le tissu des végétaux. La pectose existe principalement dans les pulpes des fruits verts et dans celles de certaines racines, telles que les 1. Mulder G. J., Versuch einer allgemeinen physiologischen Chemie. Nach dem Hollandischen von D"' H. Kolbe, Schnedermann und Lempricht, 1844-1851. — p. 244-249, Pflansensckleim und Pektin. 2. Payen, Recueil des savants étrangers, t. IX, 2" série, 1846, p. 148-202. 3. Loc. cit., p, 153. 4. Poumarède J. A. et L. Figuier, 'Mémoire siiy le Ligneux et stir quelques produits qui lui sont isomères (Papyrine, Pectine, etc.). Revue scient, du D' Ques- neville, 2' série, t. XIV, 1847, p. 68-94. — Poumarède, N'ouvslles observations sur la Pectine. Revue scient., D' Quesneville, t. XV, 2" série, 1847, p. 98. 5. E. Frémy, Mémoire sur la maturation des fruits. Ann. de Ch. et de Phys., 3" série, t. XXIV, 184S, p. 5 et suiv. — Ce mémoire ayant été presque intégra- lement reproduit, 35 ans après sa publication, dans l'Encyclopédie chimique publiée sous la direction de M. Frémy, je renverrai le lecteur à ce dernier ou- vrage. — T. IX, Chimie biologique et Chimie physiologique. 2' sect.. Chimie des végétaux; 1" fascicule. Structure des végétaux, par E. Frémy. Paris, Dunod, 1883. — Paragr. 13, p. 25. Substances gélatineuses des végétaux. 6. Loc. cit., p. 25. 404 - JOURNAL DE BOTANIQUE carottes, les navets, les betteraves ; on la trouve également dans les faisceaux fibreux des écorces. Cette substance étant entière- ment insoluble dans l'eau et altérable par un grand nombre des réactifs, n'a pu être séparée de la cellulose. » Les différents travaux que nous venons d'analyser avaient établi la composition des corps gélatineux et fait connaître quelques-uns des termes de la série si nombreuse de leurs mul- tiples transformations. Il restait à localiser ces substances dans les tissus des végétaux, car les données fournies jusqu'alors sur ce sujet étaient incertaines. Ce sont encore des chimistes qui vont commencer à résoudre cette importante question. Mulder et Harting, par des recherches entreprises en commun sur la constitution chimique et la croissance des membranes, ont fourni sur la question qui nous occupe de nombreuses données et se sont exprimés avec une netteté qu'on ne retrouve pas dans les travaux postérieurs. Les résultats de ces recherches ont été publiés par Mulder dans ses études sur la chimie physiologi- que (i). Après avoir examiné la constitution des divers tissus, ce chimiste s'exprime ainsi (2) : ... « La pectose, partie constituante des cloisons cellulaires, est intimement mélangée avec la cellu- lose dans les cellules de l'épiderme du collenchyme et du paren- chyme de VOpîintia Brasïà'ejisi's ^d3.vis la partie externe des cloi- sons épaissies des vaisseaux laticifères de X EtLphorbia Capiti- Medusse. » Contrairement aux résultats de Payen rapportés plus haut sur la présence des pectates dans les membranes végétales, Mulder affirme que le pectate de chaux et l'acide pectique n'exis- tent pas à l'état naturel dans les végétaux; ils proviennent, sui- vant lui, des transformations de la pectose. De son côté, Harting exprime des idées analogues à celles de son collaborateur dans un mémoire (3) qui parut assez impor- 1. Mulder, loc. cit. Consulter spécialement dans la traduction allemande du ' D' H. Kolbe, Braunschweig-, 1844, les paragraphes suivants : Pflanzenschleitn iind Pectin, p. 244; Bindemittel der Zellen, p. 418; Eckige Parenchymsellen, p. 440; Colienckym^ p. 427; Epidennis.,'^. 503; Pectose., 514. 2. Loc. cit., p. 514. 3. Harting- Pieter, Mikrochemische ondersoekingen over den aard en de oniwikkelung van den P lantaardi gen ceiwand. Medegedeelt door Harting. Utrecht Scheik Onderzoek, III, 1846, p. 31-168, publié en extrait dans les Annales des Sciences naturelles : Recherches inicrochimiques sur la nature et le deve- loppetnent de la paroi des cellules végétales. Ann. Se. nat.. Bot., 3" série, t. V, 1846, p. 326-331. — Ce mémoire a aussi été analysé par H. v. Mohl dans le Bot. Zeit., 1846, p. 64-72. L. Mangin. — Sur les composés pectiques. 405 tant à l'époque de son apparition pour être analysé par Hugo V. Mohl dans le Botanische Zei'tnng et publié en extrait dans les Annales des sciences naturelles. Harting décrit de la manière suivante la répartition des com- posés pectiques des végétaux (i) : « Aux parois ne contenant pas de protéine appartiennent celles des cellules composant les couches du tissu particulier (coUenchyrae) qu'on rencontre immédiatement au-dessous de l'épiderme dans un grand nombre de tiges Dicotylédones. Les cellules fibreuses du liber des Asclépiadées et beaucoup de cellules paremchymateuses à pa- rois épaisses, appartiennent aussi à cette classe. Dans tous ces cas, la matière incrustante est formée depectates ou d'une subs- tance (pectose) qui est isomérique avec l'acide pectique et qui se transforme facilement en celui-ci. « Ces substances existent déjà dans la paroi des cellules qui, bien qu'un peu avancées en âge, possèdent des parois encore très minces et que l'on considère par cette raison comme non incrus- tées. » Mulder et Harting distinguaient la cellulose de la pectose par l'emploi d'un mélange d'iode et d'acide sulfurique étendu dont l'action sur la cellulose avait été découverte par Schlei- den (2) et étudiée ensuite par Liebig (3). Mohl a le premier remarqué que les cellules des tissus sont reliées par une substance qu'il nomma Intercelhdarstibstanz et dont la nature paraît variable à Mulder et Harting. Ils distinguent en effet (4), parmi les corps qui peuvent contribuera relier les cellules, cf la pectose qui remplit, au moins chez les jeunes cel- lules, l'espace placé entre les cloisons cellulaires. Cette substance pénètre même en partie dans les membranes cellu- laires, en partie dans la couche qui sépare les cellules, notam- ment dans les tubercules, et elle se présente comme la couche la plus extérieure disposée autour de la cellulose.., » L'emploi du mélange d'iode et d'acide sulfurique permit à Mulder et Harting de découvrir les ponctuations que montrent les cloisons cellulaires aussi bien dans les parenchymes jeunes 1. Harting- P., loc. cit. Ann. Se. nat., Bot., 3* série, t. V, 1846, p. 326. 2. Schleiden, Pog^g-. Annalen. Bd. 42. 3. Liebig, Ann. der Chemie und Pharmacie, juin 1842, p. 405. 4. Mulder, Allgem. Physiol. Chemie. Bindetnittel der Zellen., p. 419. 4o6 JOURNAL DE BOTANIQUE que dans ces mêmes tissus adultes; ils reconnurent en même temps que la teinte bleue caractéristique de la cellulose est mani- festée surtout par la région interne de la membrane. Ces diverses observations ont amené Harting à penser que la cloison cellu- laire s'épaissit du dedans au dehors et que la membrane primaire cellulosique, avec ses ponctuations caractéristi- ques, occupe, dans les tissus adultes, la région la plus interne, tandis que la pectose est surtout développée dans la région externe. Ainsi se trouvait ébauchée, bien avant Schleiden et Nâgeli, l'hypothèse de la croissance par intussusception qui de- puis a été l'objet de tant de discussions (i). Mohl(2) n'admet pas les résultats et les conclusions de Mulder et de Harting : il croit que les ponctuations observées par ces savants sont provoquées par la dissolution partielle de la membrane ; sans nier la diffé- rence de constitution chimique, révélée par les réactifs, entre la membrane primaire et la substance intercellulaire, dans le col- lenchyme et les cellules ligneuses, il suppose que la pectose ou la cuticule ligneuse (3) s'infiltrent dans la membrane cellulosique et en masquent les réactions. Dans une lettre adressée à Hugo v. Mohl, Harting (4) montre que l'emploi de l'iode et de l'acide sulfurique à divers degrés de dilution fait toujours apparaître les ponctuations des membranes parenchymateuses ; on ne peut donc les attribuer à la dissolution partielle de la membrane; les explications qu'il donne ensuite sur la croissance de la membrane n'ont pas réussi à convaincre Mohl, car ce dernier, en discutant ses observa- tions (5) et celles de ses contradicteurs, maintient les conclusions que nous avons rappelées plus haut . A la même époque, Unger (6) refuse de considérer la substance intercellulaire comme un pro- duit de sécrétion formé de l'intérieur vers l'extérieur. Unger 1. Schleiden avait cependant exprimé, comme nous le verrons plus loin, une opinion assez semblable à celle de Harting. 2. Mohl (H. von), Uebey das Wachsthunt der Zellmembran. Bot. Zeit., 1846, P- 337-353-369-385- 3. Mulder et Harting avaient nommé cuticule ligueuse la substance intercel- lulaire qui sépare les cellules du bois. 4. Harting P., Brie/ an Herru H. v. Mohl sur Beautworlujig seines Auf- satzes : Ueber das Wachstlium der Zellmembran. Bot. Zeit., 1847, p. 337. 5. Hugo V. Mohl, Untersuchung der Frage : Bildet die Cellulose die Grund- lage sàmmtlicher vegeiabilischen membranen? Bot. Zeit., 1847, p. 4q7 et suiv. 6. Unger F., Die httercellularsubstam und ihy Verhàltniss sur Zelhnem' bran bei Pfiansen. Bot. Zeit., 1847, p. 389. L. Mangin. — Suv les composés pectiques . 407 affirme que la substance intercellulaire et la membrane cellulaire primaire sont formées par une seule et même substance. Il ne paraît d'ailleurs, pas plus que Mohl, avoir attaché beaucoup d'importance à la présence constante des corps gélatineux dans les divers tissus. L'état chimique que présentent ces corps dans la substance intercellulaire était encore mal déterminé, car Mulder et Harting repoussaient l'idée de Payen relative à l'existence d'un ciment de pectate de chaux entre les cellules. Dans une note sur le Cerfeuil bulbeux (i) Payen confirme ses premières observations, en indiquant un procédé de dissociation des tissus mous. Ce procédé consiste à traiter successivement les tranches des tissus par l'eau pure, l'eau acidulée, l'eau pure et l'eau ammoniacale. « En agitant avec un excès d'eau les tranches ainsi traitées^ on remarque qu'elles se désagrègent complètement et se rédui- sent en une sorte de pulpe. Celle-ci, observée sous le microscope, laisse voir distinctement... et les séries de cellules remplies de fécule dont un grand nombre, restant bout à bout, montrent ainsi que la pectine et les pectates éliminés les agglutinaient surtout latéralement, tandis que les adhérences contractées plus fortement bout à bout par la cellulose ont persisté. » Des résul- tats analogues ont été obtenus avec le Panais, la Carotte et plus tard, par le même auteur, avec l'Aloès. La découverte du dissolvant de la cellulose par Schweizer (2), en 1857, vint fournir un nouveau moyen d'analyser les tissus. Aussi M. Frémy publia-t-il bientôt de nouvelles observations (3) sur le siège des composés pectiques dans les végétaux en se fondant sur l'emploi du réactif cupro-ammoniacal. Ce réactif dissout la cellulose et laisse ... « une substance verte insoluble qui a conservé exactement la forme des cellules, c'est la matière pectique modifiée par l'action des réactifs ; c'est elle qui se trou- 1. Payen, Note sur la racine charnue du Cerfeuil bulbeux. Comptes rendus, 1856, t. XLIII, p. 769. 2. Schweizer Ed., Das Kupferoxydainmoniak itn Auflôsungstnittel fur die Pflansenfaser. 1857, Erdm. Journ. Prak. Chemie, LXXVI.'p. 109-111. 185g, Journal de Pharmacie, XXXVII, p. 55-156. — Zur Darstelhmg der Kupfer- oxydammoniak. Erd. Journ. Prak. Chemie, LXXVI, 1859, p. 344-345. 3. E. Frémy, Recherches chimiqices sur la cotnposition des cellules végétales Comptes rendus, 1859, t. XLVIII, p. 203. — Journal de Pharmacie, t. XXXVIi 3" série, p. 5. Conclusions de la première partie : tissus pectosiques. 4o8 JOURNAL DE BOTANIQUE vait au-dessoîis de la utembi'ane extérieure ; elle ne contient plus de cellulose. L'analyse démontre qu'elle est formée de pectate de cuivre ; elle se décolore par les acides et le résidu incolore se dissout dans les alcalis. » Répondant aux objections de Payer, M. Frémy précise ses idées : « 1° Les alcalis peuvent isoler la cellulose contenue dans le tissu utriculaire adulte en changeant la pectose en pectates solubles... 2° Le réactif cupro-ammoniacal réagissant sur le tissu utriculaire adulte dissout au contraire la cellulose et laisse à l'état insoluble le composé pectique. » Ces quelques lignes formulent toute la méthode d'investigation à employer pour l'étude des composés pectiques. Mais M. Frémy ne semble pas avoir accordé à ces faits l'importance qu'ils méri- taient, car il a reproduit intégralement, il y a quelques années, le mémoire publié en 1 848 et dans lequel il affirmait que « la pectose n'a pu être séparée de la cellulose. » Le dernier travail de M. Frémy attira enfin l'attention de quelques botanistes. Le passage oii ce chimiste localise les composés pectiques sous la membrane cellulosique dissoute par le réactif de Schweizer était en désaccord avec les données déjà acquises sur la structure de la membrane ; aussi Kabsch et Vogl se proposèrent-ils de vérifier les observations de M. Frémy. Kabsch (i) étudie les racines de Daiiciis Carota et de Brassica Napiis en examinant les coupes ayant subi l'action du réactif de Schweizer, puis il complète ses recherches par l'examen des coupes préalablement soumises à l'action de l'eau chaude et traitées ensuite par le chloroiodure de zinc. D'après ses observations, la membrane des tissus qui a subi ces divers traitements est fortement gonflée et laisse distinguer une région moyenne « la substance intercelltdaire » incolore ou faiblement colorée en bleu, souvent aussi colorée en jaune ; de chaque côté de cette région moyenne on trouve une mem- brane fortement colorée en bleu par le réactif iodé. Suivant Kabsch, la région moyenne serait formée de pectose qui se gon- fle sans se dissoudre dans le réactif cupro-ammoniacal ; elle est I Kabsch. Untersuchungen i'tbey die chemische Beschaffenheit der Plamen- gewebe. Pringsheim's Jahrbûcher, t. III, 1863, p. ?57-?79. L. Mangin. — Sur les composés pectiqties. 409 également gonflée sous l'action de l'eau chaude ou de l'acide chlorhydrique. L'auteur montre ainsi que les membranes internes ne renfer- ment pas de pectose, contrairement à l'affirmation de M. Frémy et aux observations si précises de Mulder et Harting; il conclut que « la pectose doit être considérée comme la substance inter- cellulaire qui relie les cellules entre elles et remplit, notamment chez la Carotte, les espaces intercellulaires. En petite quantité dans les jeunes racines, elle augmente par les graduelles trans- formations de la membrane primaire. » On le voit, Kabsch ignorait les résultats si nets publiés par Payen sur l'existence du pectate de chaux comme ciment des cellules des div-ers tissus ; il ignorait aussi que les tissus de la Carotte avaient fourni à Vauquelin de grandes quantités d'acide pectique. A. Vogl (i), dans un mémoire publié quelque temps plus tard, arrive, par l'étude du Taraxacîini Dens-Leonis, aux mêmes ré- sultats que Kabsch ; il emploie d'ailleurs les mêmes procédés d'investigation que cet anatomiste (2). ... « Nous trouvons (Kabsch et moi) dans nos racines et dans chaque cellule, une membrane interne caractérisée, au point de vue chimique, comme de la cellulose plus ou moins pure, à l'extérieur de laquelle on n'aperçoit aucune trace d'une couche correspondant à la pectose ; par contre, la membrane cellulosique, dans toutes les cellules de parenchyme, est entourée, à l'extérieur, d'une couche qui se présente comme un mélange de pectose et de cellulose. » Pas plus que Kabsch, Vogl ne précise la nature des corps gélatineux dont il constate la présence dans les membranes ; au lieu de les ramener à l'une des formes que les travaux des chi- mistes nous avaient fait connaître, il cherche à établir leurs rela- tions avec la membrane primaire et développe l'idée, déjà exprimée par Kabsch, que la pectose est un produit de trans- formation des membranes cellulosiques les plus anciennes. Ainsi on lit que (3) « les cellules filles ont une membrane cellulosi- 1. Vog^l Aug-ust., Ueber die Intercelhdarsubstans »nd dicMilchsaftgefâsse in der Wursel des gemeinen Lôwensahns.. — Wien., Akad. Sitzungsb., XLVIII (Abth. 2), 1863, p. 672. — Ann. Mag. Nat. Hist., XIII, 1864, p. 264; XVI, 1865, p. 224. 2. Voçl, loc. cit., p. 675 du recueil et p. 9 du tirage à part. 3. Loc. cit., p. 9 du tirage à part. 4IO JOURNAL DE BOTANIQUE que pendant que les membranes des cellules mères sont en voie de transformation pectique. » Cette transformation paraît si nette à l'auteur qu'il en affirme l'existence dans ses conclusions. «... i'' La substance intercellulaire dans les racines de Po^ dosperumm JacqiLim'aimm et de Taraxacîim officinale naît par une transformation chimique de la membrane cellulaire qui pro- gresse successivement de l'extérieur vers l'intérieur. Le produit de cette transformation est la pectose. « 2° Les vaisseaux laticifères de ces deux plantes naissent par la fusion des cellules conductrices voisines ; la fusion est réali- sée par la transformation de la membrane des cellules en pec- tose. » Les observations de Vogl sur les tissus du Taraxamm ne conduisent pas à cette conclusion et l'on ne voit pas comment l'auteur peut affirmer la transformation des parois cellulosiques en pectose. Cette hypothèse avait déjà été envisagée par Mohl (i) qui l'avait rejetée ; d'ailleurs, les travaux nombreux publiés par les chimistes sur ces deux groupes de corps n'avaient et n'ont encore établi aucune relation entre eux. Les faits exposés par l'auteur eussent été expliqués tout aussi bien en admettant que la pectose existe dès l'origine de la membrane en mélange avec la cellulose, comme Mulder l'avait déjà soupçonné en 1844 et comme je le montrerai plus loin. L'année suivante M. Wiesner (2) confirma, sur la Betterave, les observations de Kabsch et de Vogl, mais il étendit ses obser- vations à tous les tissus de la racine. Après avoir établi que la substance intercellulaire paraît être le siège des composés pec- tiques, M. Wiesner admet aussi que ces corps résultent de la transformation de la membrane de la cellule mère. L'examen du parenchyme des tissus lignifiés et subérifiés amène l'auteur aux conclusions suivantes (3) : « 1° Toutes les membranes cellulaires de la Betterave sont^ au moins à l'origine, dans un état de transformation pectique. I. Mohl (H. von). Ueber das Wachsthum der Zellmembran. Bot. Zeit., i8|6. p. 107 et Suiv. I. Wiesner J., Untersuchimg ilber das Au/ireien von Pecùinkôrpern in den Gewebe der Runkelrlibe. Acad. Sitzung-sber. d. math, naturw. Cl. Bd. II. Abt. 2. Wien., 1864. I. Loc. cit., p. 450. L. Mangim. — Sîir les composés pectiqiies. 41 1 (c 2° Les membranes des cellules appartenant à l'écorce interne et moyenne demeurent à divers degrés de métamorphose pectique. « 3° Les membranes des cellules ligneuses et vasculaires sont à l'origine en voie de métamorphose pectique, elles se lignifient plus tard. « 4° Les membranes des cellules du périderme présentent une métamorphose combinée, une « Pectinkorkinetainorphose. » A la vérification des observations de ses devanciers M. Wiesner ajoute un fait nouveau sur l'importance duquel j'aurai à revenir; c'est la disparition des composés pectiques dans les tissus lignifiés. Les recherches que je viens d'analyser ouvraient une voie nouvelle à l'activité des botanistes ; cependant malgré les nom- breux travaux dont la membrane a été l'objet depuis cette épo- que, les vues si nettement exprimées par Mulder et Harting, les résultats de Kabsch de MIM. Vogl et Wiesner ont été entière- ment méconnus. La plupart des botanistes qui dirigeaient le mouvement scien- tifique, tels que Mohl, Unger, Schacht, n'ont accordé, comme nous l'avons vu, aucune importance à la présence des composés pectiques dans les tissus; d'autre part, Schleiden dans la qua- trième édition de son traité de botanique (i) s'exprime ainsi : ce Que la pectine appartienne aux substances fondamentales des cloisons cellulaires épaissies, c'est une fiction que ne démontre aucune observation microscopique des fruits verts ou mûrs ou des racines contenant des corps pectiques. » De son côté Hofifmeister (2) quelques années plus tard et sans partager l'opinion absolue de Schleiden, s'exprime encore d'une manière dubitative en discutant la composition chimique des membranes végétales. D'après lui « la participation de la pectine et de l'acide pectique à la constitution des cloisons cellu- laires compactes, d'après les vues de quelques chimistes fran- çais, et l'exactitude des formules empiriques de ces corps, sont encore controversées. » 1. Schleiden J., Gnindsugederwissenschaftlich.Bolanik, 4" Aufl. Leipzig-, 1861, p. 123. 2. Hofmeister W., Die Lehre von dey Pflamemelle. Leipzig-, 1867, p. 241. 412 ■' JOURNAL DE BOTANIQUE L'oubli dans lequel les substances pectiques sont tombées à partir de cette époque tient à des causes multiples. D'une part en effet, ces composés se prêtent mal à l'observation directe : facilement transformés ou dissous par les acides et les alcalis, neutres aux réactifs colorants alors employés dans les études microchimiques, ils ne pouvaient solliciter l'attention. D'autre part, la connaissance des travaux de Naeg-eli sur la structure et le mode de croissance de la membrane, la découverte et la vulga- risation des dissolvants et des réactifs de la cellulose, ont ouvert la voie dans laquelle se sont eng-agés les anatomistes et con- tribué à propager l'idée, acceptée encore maintenant, de la sim- plicité de composition de la membrane ; on a vu plus haut com- bien cette idée est éloignée de la vérité. Cette conception erronée a néanmoins pris une telle exten- sion, que dans beaucoup de descriptions anatomiques, les expressions ^^ paroi çX de ineuibrane celhdosiqîie sont couram- ment employées pour désigner toutes les membranes que la lignine ou la subérine n'ont pas modifiées. J'aurais donc pu terminer ici la revue des travaux rela- tifs à la constitution chimique de la membrane car le nom même de composés pectiques ne figure plus dans les mémoires publiés depuis 1865 sur la membrane. Cependant l'analyse des recherches consacrées à la substance intercellulaire, aux revête- ments intercellulaires ainsi qu'à la présence du protoplasme dans les méats m'a paru nécessaire pour signaler les nombreu- ses contradictions qu'elles révèlent ; ces contradictions, que la connaissance des faits publiés avant 1865 eût évitées, n'ont pas peu contribué à obscurcir la question si controversée de la croissance de la membrane. L'existence d'une substance reliant les cellules entre elles fut signalée d'abord par Mohl (i) qui la nomma stibstance ùiter- cellulaire et la rencontra chez les plantes les plus diverses [Al- gues : Bajigia, Ulva, Fucoïdées, Floridées; feuilles des Mous- ses et des Jungermannes; tissus des tiges de Fougères, tissu ligneux des Pintis, Taxas, Buxus ; collenchyme de nombreuses plantes, etc.] Il résulte de ces observations que la substance I. Mohl (Hugo von), Ueber die Verbindimg der Zelieu unierehtandcr.'Disser- tation, 1835. Frère Gasilie:^. — Lichens rares ou nouveaux de la, Flore d'Auvergne. 413 întercellulaire peut être distinguée très nettement dans beau- coup de cas, par l'action des réactifs, de la membrane cellulaire. Il est vrai que, plus tard (i), Mohl a réduit beaucoup l'impor- tance qu'il avait accordée d'abord à la substance intercellulaire, en remarquant que, dans»le coUenchyme, chez les feuilles des Mousses et l'albumen des graines, la membrane cellulaire pré- sente des épaississements secondaires qu'il avait confondus avec la substance intercellulaire. Meyen (2) combat les idées de Mohl sur cette substance et sur son rôle comme ciment des cellules ; restreignant encore l'importance de cette région mitoyenne, il montre qu'on a confondu avec elle les épaississements de la membrane. Au contraire Schleiden (3) confirme par ses observa- tions sur le bois' des dicotylédones, sur le collenchyme, sur les feuilles des Jungermannes, l'idée d'une substance intercellulaire qu'il considère comme un produit de sécrétion des cellules* Il admet le premier que ces produits de sécrétion constituent, dans beaucoup de cas, un intermédiaire entre la substance celht- laire (4) et la substance des canaux gommeux. {A suivre.) LICHENS RARES OU NOUVEAUX DE LA FLORE D'AUVERGNE (Fin.) Par le Frère GASILIEN. 22. — Usnea longissima Ach. Sur les Sapins, forêt du Lioran (f. Adelminien). 23. — Alectoria bicolor Nyl. Espèce assez commune sur les rochers de la région des montagnes, depuis 900 m. jusqu'au sommet des pics les plus élevés; Mont-Dore, Cantal, monts Dômes, Forez. 24. — Platysma pinastri (Scop.) Nyl. Syn. p. 312. Sur le tronc et les branches des Pins, Sapins et Sorbiers des ré- gions élevées, 900 à 1800 m. Assez commun dans le Forez. Je l'ai aussi récolté au INlonestier près Ambert, à Saint-Flour dans le bois de l'hospice. RR. au Mont-Dore (Lamy). I. Mohl Hugo, Einige Bemerkungen ilber den Bail der vegetabilischen Zelle. Bot. Zeit., 1844, col. 273. 2 Meyen, Pflansenphysiolo gie . Bd. I, p. 160 et suiv. 3. Schleiden, Botanik. Ed. II, Bd, I, p. 316. — Ed. III, Bd. I, p. 328. 4. Le terme de substance cellulaire (Zellstoff) est synonyme de cellulose. 4ï4 JOURNAL DE BOTANIQUE 25. — P. saepincola Hoffm. ', Chaîne du Forez [: Pierre-sur-Haute, Fayevie, etc. (de 1400 à 1600 m. ait.); paraît se maintenir au-dessus de la région des forêts. Il croît sur les arbustes qui bordent les marécages. Rare. 26. — P. commixtum Nyl. Syn. p. ;^io; Flag. FI. F.-C. p. 457. Région élevée du Forez (1200 à 1600 m.); sur les rochers grani- tiques, où ce Lichen est assez répandu. Il est bien voisin du P.fahlunense et, selon M. Nylander, ne s'en distingue que par l'absence de réaction K et par ses spermaties oblongues. 27. — P. olivetorum Nyl. Lich. Lapp. or. p. 180; Lamy Lich. Moiît-Dore n" 127. Sur les rochers, Saint-Flour. Stérile. 28. — P. cetrarioides Nyl. Add. éd. Hue, p. 41. . Rochers granitiques, bois de Job et Pierre-sur-Haute, Stérile. 29. — P. exasperatula Nyl. Flora n° 73, p. 299. Tronc des arbres, principalement sur les Pins et les Sapins. Environs d'Ambert, la Forie, Job, Pierre-sur-Haute, bois du Cal- vaire à Saint-Flour. M. Nylander considère les échantillons des localités ci-dessus comme appartenant à cette espèce; de son côté M. Flagey, à qui j'avais communiqué ces plantes, croit que les spécimens récoltés à la Forie peuvent se rapporter à sa P. laciniatula. Voici ce qu'il a eu la bonté de m'écrire : « Votre plante ressemble beaucoup à la P. exas- peratula, tout en se rapprochant plus encore de P. lacinïaiula Flagey, Exs. i^.-C; espèce très voisine, mais qui, d'après Arnold, doit être séparée. > 30. — P. prolixa var. pannariiformis Nyl., Lamy Lich. Mont- Dore n° 144. Montagnes du Forez : Pierre-sur-Haute, Chansert, Volpie ; sur les rochers granitiques. 31. — P. vittata Nyl. P. pkysodesvdir, vztfata Ach. Sur les branches des Pins, région élevée du Forez. M. Lamy l'in- dique au Mont-Dore. 32. — P. encausta Ach. Rochers élevés des montagnes : Mont-Dore (Lamy), Plomb du Cantal (Fuzet) ; assez répandu et bien fructifié sur les rochers grani- tiques du Forez (14-1600 m. ait.). ^2,' — Farmeliopsis ambigua (Ach.) Nyl. ; Parmelia ambigua Ach. Frère Gasilien. — Lichens rares ou nouveaux de la Flore d'Auvergne. 415 Sur les Pins, les Sapins, les Bouleaux des montagnes du Forez (1000 à 1600 m. ait.); Cunlhat (f. Adelmnien); Saint-Flour; Mont- Dore (Nylander). 34. — P. aleurites (Ach., Whlnb.) Nyl. ; Parmelia hyperopta Ach. ; Flag. FI. F.-C, p. 444. Sommets élevés du Forez : Pierre-sur-Haute, Chansert, Fayevie ; en société avec l'espèce précédente, mais bien plus rare et stérile. Elle a souvent été confondue avec le Platysma difftisum (Web.). 35. — Peltigera malacea var. microloba Lamy Lich. Mont- Dore, n° 170. Rochers moussus, Saint-Georges près Saint-Flour. 36. — P. spuria DC. Sur la terre; Durtol près Clermont (f. Adelminien), Ariane. 37. — Solorina saccata Ach. Causse de Gratacap (Fuzet), Pas de Roland (f. Héribaud), puy Vio- lent et Col-de-Nérome. 38. — Gyrophora crustulosa Ach., Nyl. Flozv 1875, p. 448. Rochers élevés des montagnes; Mont-Dore (Lamy), Cantal (ab. Fuzet), Pierre-sur-Haute. Spores simples, long. 0,018-0,022 millim., ép. 0,015 millim. 39. — G. polyrrhiza (L.) Nyl. Sy?i. II, p. 19. Sur les rochers, montagnes du Forez; Mont-Dore (Lamy). 40. — Lecanora congrediens Nyl. Flora 1883, p. 100. Sur le thalle du Lecanora vitellina ; puy Crouël, puy Long près Clermont, et Mons près Saint-Flour. Espèce découverte en Auvergne par le f. Adelminien en 1883. 41. — L. oxytona Ach., Hue Lich. Catil. p. 10. Gravenoire, pente sud-est; sur un gros bloc granitique; fertile. 42. — L. callopiza Nyl., Lamy Lïch. Caiit. n° 208. Roffiac, près Saint-Flour. Sur les roches basaltiques. 43. — L. tegularis Nyl., Lamy Lich. Caui. n° 207. Environs de Saint-Flour. Sur le basalte. C'est d'après les indications de M. Fuzet que j'ai récolté ce Lichen, 4^. — L. fuscoatra (Bayrh.) Nyl. Pyren. or. p. 6. Roches basaltiques, Roffiac près Saint-Flour. Cantal; fertile. 45. — L. Mougeotioides Nyl.; Lamy Lich. Caui. n° 236. Environs de Saint-Flour : Roffiac, bord du Lander ; sur le basalte ou le granité. 4i6 JOURNAL DE BOTANIQUE 46. — L. sophodes Ach. ; Lamy Lich. M.-D. n° 252. Sur les Bouleaux, Pierre-sur-Haute. 47. — L. alphoplaca Ach. ; Hue Lich. Cant. p. 37. Gergovie, environs de Saint-Flour ; Le Saillant, Roffiacjsurle basalte. 48. — L. subfusca * expansa (Ach.) Nyl. Japon, p. 43. Mons près Saint-Flour, sur la wackite. 49. — L. angulosa Ach. var. nequiens Nyl. var. n. Bois de Roffiac à Saint-Flour, sur l'écorce des jeunes Chênes. Spores: long. 0,010-0,012 millim., ép. 0,005-0,007 millim. Dans le type, le disque des apothécies se colore en jaune au contact du chlorure de chaux; dans cette variété il n'y a pas réaction, d'après M. Nylander. 50. — L. badia Ach. var. cinerascens Nyl. ; Lamy Lich. Caut. n°28i. Sur les rochers granitiques à Pierre-sur-Haute. 51. — L. mutabilis Nyl. Lapp. or. p. 137; Flag.F/.-P.-Cp. 296. Beaumont près Clermont, sur les arbres. Spores incolores, long. 0,040-0,050 millim., ép. 0,030-038 mm. 52. — L. piniperda Kœrb. ; Lamy Lich. Caict. n° 274. Sur le tronc des Pins, environs de Saint-Flour. 53. — L. proteiformis (Mass.) Nyl. Flora /cS'c?/, p. 538. Forme à apothécies biatorines ; spores long. 0,010-12, ép. 0,004- 0,005 J^ni' Sur le mortier des murs, les Buges à Clermont. 54. — Thelotrema lepadinum Ach. Pierre-sur-Haute, sur le tronc des Sapins, 55. — Pertusaria lutescens Lamy Lich. M.-D. n° 346; Hue, Pert. p. 19. Environs de Clermont : sur un Châtaignier à Villars et sur un Cerisier au Pont-de-Longue (f. Adelminien) ; Saint-Flour, sur un Hêtre au bord de la Truyère. 56. — Gyalecta cupularis (Hedw.) Nyl. Scandin. p. 189. Sur les roches tendres, humides et ombragées : à Gergovie, sur du calcaire; à Fressynet près Saint-Flour, sur des scories. 57. — Lecidea "Wallrothii Flk.,Krb. ; L. glebidosa Fr. Saint-Constant (ab, Fuzet) ; pente nord-ouest du Puy-de-Dôme, sur la terre. Frère Gasilien. — Lichens rares ou nouveaux de la Flore d'Auvergne. 417 58. — L, decolorans Flk., Nyl. Scaiidin..^ p. 197. Sur des souches de Sapins, sommet des Margerides; au Puy-de- Dôme et à Pierre-sur-Haute, sur la terre nue. Se distingue du précédent par son thalle pulvérulent. 59. — L. vernalis Ach. v. duplex Nyl. Sur des Mousses [Zygodon Mougeotii) ; Fayevie, près de Pierre- sur-Haute. Spores incolores, cloisonnées, long. 0,015-17 mm.,ép. 0,003-4 mm. 60. — Lecidea devertens Nyl. sp. 71. Sur la terre des fossés, au bord des marécages desséchés ; Croix- du-Fossat et Pierre-sur-Haute (ait. 15-1600 m.). Lichen nouveau; voici la description qu'en donne M. Nylander. « '^Vihs^ç.ç\^sîov's>2iX\. I.ecideas prasinovîifas'^yX.'vci Flora 1882, p. 453, sporis majoribus. Thallus virescenti-cinerascens tenais subleprosus; apothecia rufa (latit. i millim. vel minora), immar- ginata, margine peritheciali saepius pallescente; sporae 8°® ellipsoidesE, long-. 0^012-16, crass. 0,005-7 millim., thalamium (lamina tenui) dilute lutescens, paraphyses graciles non bene discretae. lodo gelatina hymenialis vinose rubens. Sporae saepe spurie i-septatae. » Du groupe du L.gelatùwsa Flk. Les gonidimies ressemblent à des gonimies et ne se distinguent que par leur couleur verte. 61. — L. fuscorubens Nyl. Prod.^ p. 106. Rochers humides, fontaine ferrugineuse de Durtol près Clermont. 62. — L. rosella Schaer., Nyl. Scand., p. 208. Sur le tronc des Hêtres, bois de la Goulie dans la chaîne des monts Dômes. 63. — L. caulescens Anzi. Sur la wackite, à Mons, près Saint-Flour. Spores cylindriques, 3-7-septées, long. 0,024-0,034 millim., ép. 0,004-0,005 millim. M. Nylander considère ce Lichen comme une sous-espèce du Leci- dea squalida. 64. — L. mamillaris (Gouan) Nyl. Prod. p. 306; Toninia ma- millayïsY\a.g. Flor. F.-C, p. 346. Gergovie, sur le calcaire. Spores 2-loculaires, incolores, long. 0,016-22 millim. ép., 0,004-5 millim. 4i8 JOURNAL DE BOTANIQUE 65. — L. declinascens Nyl. f. ochromeliza Nyl. Flora, 1S78, p. 243 (note). Sur les rochers granitiques, Margerides. - Paraphyses articulées. Médulle I +• 66. — L. declinans Nyl. var. subterluens Nyl. Flora, 1878, p. 243 (note). Rochers de Chansert, près de Pierre-sur-Haute. Hypothécium incolore. Médulle I +• Spores, long. 0,010-11 millim, ép. 0,006 millim. 67. — L. plana Lahm. Granité, à l'Etang près Clermont. Spores 0,009-15 mm. de long sur 0,003. 68. — L. Brunneri Schaer., Lamy L. Ml D. n° 464. Puy-de-Dôme, sur les rochers. Spores simples, ovales, long. 0,009, ép. 0,006 mm. 69. ■ — Lecidea collatula NyT. sp. nov. Sur les rochers granitiques, point culminant des Margerides (1400 m. ait.). Espèce nouvelle, voisine du Lecidea coiifusula. M. Nylander en donne la description suivante : « Thallus nigricans tenuissimus dispersus ; apothecîa nigra conferta plana marginatula (latit. circiter 0,25 millim.), intus alba; sporae 8"^^ incolores ellipsoideae simplices, long. 0,007-9, crass. 0,0035-0,0045 millim., paraphyses non discretae, epithe- cium et perithecium nigrescentia (Acido nitrico obscure cœru- lescentia). lodo gelatina hymenialis cœrulescens, dein obscure fulvescens. » Le Lecidea coiif7isula diffère par un thalle granuleux et son epi'thecùnn biteo-ftiscescens (Nyl. in Flora 1872, p. 360, non « incolor » comme il est inexactement indiqué in éd. Hue sous len° 1339). A côté d'un échantillon de cette espèce se trouve également, mais en petite quantité, le Lecidea sethaleoides Nyl. Flora 1885, p. 42. Spores foncées, uniseptées, long. 0,01 i-iv, épaiss. 0,007 millim, 70. — L. rivulosa Ach. Rochers Alont-Dore (Lamy), Saint- Flour. 71. — L. mollis Whlnb., Nyl. Add. éd. Hue, p. 207. Frère Gasilies. — Lichens rares on nouveaux de la Flore d'Auvergne. 419 Rochers granitiques, bord du Lander au-dessous de Saint-Georges près Saiat-Plour. Tlialle épais; spores long. 0,008-11 sur 0,06-7 niillim. 72. — L. distincta (Fr. fil.) Nyl. Add. éd. Hue, p. 219. Sur des pierres de basalte, bois de la Goulie dans la chaîne des monts Dômes. 73. — L. Stenhammari Fr, ; Lamy Lich. Caut. n°425. Rochers ombragés, Mons près Saint-Flour; stérile. 74. — Opegrapha lithyrga Ach. A l'entrée de la vallée de Royat, sur une roche basaltique. Spores fusiformes 0,018 sur 0,003 niillim. ; spermaties bacilliformes 0,005 s^'^ 0,001 millim. 75. — Arthonia galactites Duf. Sur les Peupliers, Veyre près Clerraont (f. Adelrainien). 76. — A. dispersa (Schrad.) Nyl. Scandïn.^ p. 261 (non Lamy, L. Mont-Dore^ n° 560). L'aspect d'un petit Op. atra. Spores oviforraes i-septées, long, de 0,014-16, ép. de 0,004-6 millim. Les spermaties en forme de bâtonnets long. 0,005-6, ép. 0,0007 millim. 77. — Verrucaria calcarea Nyl. Pyrejioc, p. 21 (excl. nigella Kphb.). Sur des roches calcaires, Puy Long près Clermont. Spores foncées, murales, au nombre de deux dans les thèques, long. 0,032-0,046, épaiss. 0,014-0,023 millim. 78. — V. glaucina Ach, Gergovie, sur du calcaire ; Mons près Saint-Flour, sur de la wackite. 7g. — V. macrostoma Duf. Sur le mortier des murs, Saint-Flour. 80. — V. sethiobola Whlnb, Sur les pierres granitiques, ruisseau des Ternes près Saint-Flour. Spores 0,018 sur o,ooS millim. 81 . — V. epigsea xAch. Sur la terre, bois du Pont-de-l'Echelle près Saint-Flour. 82. — Verrucaria arverna Nyl. sp. n. Sur le tronc des Hêtres, hameau de Paton près Ambert. Espèce nouvelle, ainsi décrite par le docteur Nylander : 420 JOURNAL DE BOTANIQUE « Thallus maculam pallido-glaucescentem vel g-lauco-lutes- centem disruptam formans; apothecia pyrenio nig;ro, supra vel epithecio subnudo, mediocria, plura (2-6) in prominentiis sub- gibberosis sparsis innata (inde trypethelioidea); sporae fuscae 4-loculares, long-, 0,018-21, crass. 0,007. Spermatia ut in V. ni- tt'da, cujus esse possit subspecies, » Les spermaties arquées. 83. — V. fallax Nyl., Lamy Lïch. Moni-Dore, n° 613. Bord de l'Allier à Dallet près Clermont, sur les Peupliers. LETTRES DE TOURNEFORT A FAGON (Fin) V. Monsieur, Je fis partir hier, par le messager de cette ville, deux quaisses rem- plies des plantes que je cuillis dans les Cévènes l'automne passé et qui ont passé l'hyvert dans un jardin de mes amis fort heureusement; voicy leurs noms : Doronicum maximum, foliis caulem amplexantibus C. B. {Doronicum Pardalianclies L.) ; Daucus pratensis, Millefolii palustris iolio C. B, [Bu/iium' verticillatum G. et G.) ; Genistella quaedam spinosa que je ne crois pas décritte ; Genista seu Spartura purgans J. B. [Sarothamfius purgans G. et G.) ; Salix pumila quaedam, tenuifolia, subtus incana; Libanotidis latifoliae species non descripta; Apio montano nigro planta congener ; Angelicae species an descripta ; Consolida aurea nemorum, foliis vulgari latioribus [Symphytmti tube- rosum L.''); Helleborus niger, tenuifolius, bupthalmi flore C. B. (Ado- nis vernalis L.) ; Ageratum serratum, alpinum C. B. [Erimis alpinus L.); Quinquefolium quoddam montanum, flore albo, fort beau; Fran- gula vera Mathioli, différente de celle du jardin royal {Rhamnus alpina L.); Daucus foliis fœniculi tenuissimis C.B. {Athamanta cretensis L.) ; Sedum quoddam minus, subhirsutum {Seduin hirsutum Ail.) ; Aster tripolii flore, latifolius, qui me paroit autre que celuy du jardin royal ; Caryophyllus tenuissimo folio, pulchro flore albo, tout différent de ceux que nous avons ; une autre espèce de Caryophyllus tenuissimo folio, fort jolie; Echium scorpioides perenne an luteum C. B? [Litho- Sper7num apiilu/n Y ?ih\.)\ Sedi serrati species ; Thlaspi alpinum, bel- lidis coeruleae folio C. B. [Thlaspi montanum L.); Rubia quaedam sylvatica, fort jolie; Pinus quaedam montana, an descripta? {Pinus Sa/^manni Dun.)] Gentiana major, flore punctato C. B. {Gejitiana Ed. Bonnet. — Lettres de Tournefort a Fagon. 421 piDictata L.) ; Ranunculi montani Aconitifolio species {Raniincultis platanifoliics L.); Myrrhidis aquaticae species; Nardus spuria, Nar- bonensis C. B. {Nardus stricta\^.)\ Cacalia foliis cutaneis, acutioribus et glabris C. B. {Adenostyles albifrons Rchb.) ; Doronicum plantaginis folio, alterura C. B., différent du commun [Arnica fnoniana'L'{)\ Elleborus albus, flore subviridi C. B. {Veratrum album 'L,.')\ Lychnis sylvestris, campanulae flore C. B. [Convolvulus lineatus L.); Jacea cum squammis cilii instar pilosis J, B. {Centaurea pecUnata L.); Jacea (i) cum squammis pennatis seu capite villoso elatior J. B. [Cen- taurea collina L.). J'ay remis une boitte à la poste pleine de l'Agera- tum alpinura, serratum C. B. [Eriniis alpinus L.) apréhendant qu'il ne se pourrit dans les quaisses. Je vous demande, jNIonsieur, l'honneur de vostre protection et d'estre persuadé que je suis avec respet... etc. A Montpellier, ce 3 mars 16S6. VI. Monsieur, Venant de Roussillon, je remis à la poste à Béziers, une boitte pleine d'Abrotanum femina Narbonense Clus. [Santolina viridis Willd.). J'ay remis une autre à Nisme pleine d'Acacia trifolia C.B. [Calycotome spï?tosa Lnk.) et de Tuberaria major Myconi Lugd. [Helianthemiitn Tuberaria Mill.); en voicy une troisième que je viens de remplir de Cette, vous y trouverez bonne provision de Lapathum maritimum, foetidum C. B. [Rumex tingitanus\j.) et de Chondrilla marina, pusilla, bulbosa, Adv. [Crépis bulbosa Cass.). J'envoyeray une petite quaisse après les festes, mais comme l'hyver a été si doux je vous répons que je ne sçaurois différer long temps d'envoyer les plantes que je trouve, elles sont pour la pluspart en tige et en fleur et vous scavez qu'on risque beaucoup de les garder hors de leur terre. Je partiray d'abort après pour aller chercher dans le Dauphiné le Genista stellaris seu radiata J. B. [Genista radiata Scop.) et ensuite j'ay dessein de faire charger des quaisses dans la basse Provence et les accompagner pour en prendre soin ; je crois que vous trouverez plus à propos de n'en- voyer que quatre quaisses bien conditionnées, que d'en remplir plu- sieurs et ne pas les soigner comme il faut. Je souhaiterois fort sçavoir le succez des trois que j'envoya dans le mois de mars, je me flatte qu'il y aura quelque chose de vostre goût. La lettre que vous avez eu la bonté de m'escrire m'a donné la vie, je vous asseure qu'elle n'a pas peu contribué au retour de ma santé ; je vous remercie, Monsieur, de tant de soins et ne scay comment répondre I. Voyez le fac-similé p. 423. 422 ■ JOURNAL DE BOTANIQUE à des honnestetez si pressantes et si avantageuses pour moy ; je n'ose- rois, Monsieur, vous en demander la continuation mais bien la grâce d'estre persuadé que je suis avec beaucoup de respet... etc. A Montpellier, ce 12 avril 1686. VII. Monsieur, Mon oncle Piton s'est donné l'honneur de vous escrire dans le fort de mes fièvres, je ne doute pas que vous n'ayez receu sa lettre et vous répons que le chagrin où j'étois de manquer de santé dans le temps qu'elle ra'étoit si nécessaire n'a pas peu contribué aies faire durer ; j'en suis quitte à l'heure qu'il est, mais je ne sçaurois mieux me comparer qu'au Lazare ressuscité; je suis si foible que je ne me connois plus, je travaille uniquement à reprendre des forces et me mettray en littière pour Lyon dans dix ou douze jours pour prendre la diligence et arri- ver au plutôt à Paris. Si vous trouvez à propos de faire différer la démonstration de quelques semaines, je tacheray de faire mon mieux pour satisfaire à mon devoir pour les affaires du jardin, elles ne seront dif- férées que de quelques mois ; je n'avois qu'à faire ma petite récolte en ce pays et faire charger les quaisses que j'aurois moy même conduit, ma maladie m'en a empêché, puisque le bon Dieu l'a voulu, mais en automne je viendray à mes dépens faire la même provision et ainsi le jardin n'y perdra rien; dans ma maladie je n'ay rien dépensé que pour l'apoticaire et la nourriture d'un cheval que j'avois et que j'ay fait vendre assez bien, enfin, Monsieur, je vous prie d'estre persuadé que je ne cesseray de travailler tant que j'auray un peu de forces et j'ose me flatter que vous me faites bien la justice de croire que si j'ay été malade ce n'a pas été pour avoir été trop fainéant. Faites moy, Mon- sieur, l'honneur d'être bien persuadé que je suis avec respet... etc. A Aix, ce 23 juin 1686. VIII. Monsieur, Nous ouvrîmes hier au soir, par ordre de Monsieur de la Chapelle, quatre grandes quaisses remplies de plantes qui étoient en assez bon état; nous reconnûmes beaucoup de Polypode, Martagons, quelques Clematis, du Géranium batrachioides aconititolio C. B. {Gerafiium sylvaticum L.), Tormentilla alpina sericeo folio C. B. (Alchemilla alpina L.) ; Valeriana sylvestris major C. B. ( Valeriana excelsa Poir.) ; de la Tormentille, de Sedum serratum flore guttato {Saxifraga sp.), Ellébore blanc, Framboisiers, Imperatoire, Auricula ursi foliis quasi 424 JOURNAL DE BOTANIQUE farina aspersis {Priviula Attricula L.), Anchusa lutea major [Onosma echtoides L ), Angelica syl. minor sive erratica C. B. {^Egopodium Podagraria L.), Thlaspi arvense siliquis latis C. B. (Thlaspi arvense L.), Filix mas, Loiichitis aspera major [Aspidmm Loiichitis Sw.), Dentaria, Clandestina, des Orchis palmata, Polygonatum, Gentiana, Bistorta; il y en a beaucoup d'autres que l'on nescauroit reconnoistre, mais que l'on a planté avec beaucoup de soin ; je souhaiterois bien qu'il s'y trouvât quelque chose d'admirable et ça se pourroit puis- qu'elles viennent des montagnes. Monsieur delà Chapelle à qui j'ay donné un mémoire des passe- ports et lettres qu'il me faut pour le voyage, m'a dit que Monseigneur le marquis de Louvois vouloit me donner deux cents écus de gratifica- tion pour le voyage dernier, une douzene de pistoles (i) pour les four- nitures que j'ay peu faire, et cent pistoles pour le nouveau ; à ce comte ie ne scaurois travailler que pendant les mois d'aoust, septembre et octobre, m'embarrassant d'un muletier pour conduire les quaisses jusques aux villes où je trouveray des messageries; j'ai asseuré M. de la Chapelle que j'aymois mieux luy faire un comte de tout ce que je dépenceray et aprez vous verrez. Monsieur, si vous trouverez à propos que je continue dans le printems, j'ay encore neuf leçons à faire pour finir la démonstration, si bien que je pourrois partir tout au commen- cement du mois d'aoust. J'auray l'honneur, Monsieur, de vous voir dans deux ou trois jours pour recevoir vos ordres et suis avec res- pet... etc. (Lettre de Paris, sans date, mais certainement écrite dans la première moitié de Tannée 1687; le nouveau voyage dont Tournefort parle ici, est celui qu'il fit dans les Pyrénées et en Catalogne, du 14 août au 20 novem- bre 1687 et dont la dépense, d'après son livre de comptes, se monta à la somme totale de 11 16 livres.) I. L'écu était de 3 livres et la pistole de 11 livres 12 sols, la livre valant en- viron 98 centimes de notre monnaie. CHRONIQUE. M. le Professeur A. Hansen, de Darmstadt, est nommé professeur ordinaire de Botanique et directeur du Jardin botanique à l'Université de Giessen, en rempla- cement de H. Hoffmann. Le Gérant: Louis Moeot. Paris. — J. Uersch, imp. 22, PI. Denfert-Rochereau. 5* ANNÉE. N» 24. 16 DÉCEMBRE 1891. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. SUR LA LIMITE DE LA TIGE ET DE LA RACINE DANS l'hYPOCOTYLE DES PHANÉROGAMES Par M. Ph. VAN TIEGHEM On sait que la tige et la racine des Phanérogames offrent dans leur structure primaire deux différences : l'une superficielle, consistant en ce que Tépiderme de la tige est simple et persistant, tandis que celui de la racine est composé et caduc, l'autre pro- fonde, résultant de ce que dans la stèle de la tige les faisceaux ligneux sont centrifuges, superposés au bord interne des faisceaux libériens et fomiant avec eux des faisceaux libéroligneux, tan- dis que dans celle de la racine ils sont centripètes, libres et alternant côte à côte avec les faisceaux libériens. On sait aussi que lorsqu'une racine latérale prend naissance sur une tige, un bourgeon ou une feuille, qu'elle y soit d'ailleurs endogène ou exogène, ou lorsqu'une radicelle d'ordre quelconque se forme dans une racine mère, l'épiderme y est simple à la base et ne prend sa première cloison tangentielle qu'à partir d'une certaine hauteur (i). Il en est de même pour la racine terminale, née pendant la période embryonnaire à la base de la tige, qu'elle soit d'ailleurs endogène ou exogène. Chez les Monoco- tylédones, le manchon basilaire d'épiderme simple se détache plus tard de l'écorce, en même temps que s'exfolie l'assise ex- terne de l'épiderme composé, tandis que, chez les Dicotylé- dones et les Gymnospermes, il demeure adhérent à l'écorce, l'assise externe de l'épiderme composé s'exfoliant seule. D'où l'on voit que, des deux différences de structure signalées plus haut entre la tige et la racine, la première s'efface si l'on I. Voir sur ce point : Recherches cotnparatives sur l'origine des membres endogènes dans Us plantes vasculaires (Ann. des Se. nat., 7' série, VIII, 1888). 426 JOURNAL DE BOTANIQUE considère la racine à sa base, en partie seulement chez les Mono- cotylédones, où la zone d'épiderme simple est du moins caduque, en totalité chez les Dicotylédones et les Gymnospermes, où elle est aussi persistante que dans la tige. La différence profonde subsiste seule dans cette région. Aussi est-il toujours nécessaire d'y taire appel lorsqu'il s'agit de fixer, chez les Dicotylédones et les Gymnospermes, la limite de la tige primaire et de la racine terminale, soit dans l'embryon, soit dans la plantule issue de sa germination. Rappelons les divers cas qui peuvent se présenter. Si la racine terminale se forme en dedans de l'extrémité infé- rieure de la tige primaire, si elle est endogène, comme il arrive quelquefois chez les Monocotylédones (Graminées, Commélinées, Canna^ etc.), plus rarement chez les Dicotylédones (7>'(7/â?<9/?/7//, Mirabilis, etc.), la limite est aussi évidente que pour une racine latérale endogène quelconque, et il n'y a pas lieu d'y insister. Si la racine terminale s'établit à la surface même de l'extré- mité inférieure de la tige primaire, si elle est exogène, c'est-à- dire si son manchon basilaire d'épiderme simple continue direc- tement l'épiderme également simple de la tige, comme dans la très grande majorité des Phanérogames, la limite ne peut plus être fixée dans l'embryon par un caractère superficiel. Précisant alors une dénomination depuis longtemps usitée, appelons hypo- cotyle toute la région de l'embryon comprise entre le nœud coty- lédonaire, au-dessus duquel se trouve la gemmule, et le pre- mier cloisonnement tangentiel de l'épiderme, au-dessous duquel s'étend la radicule. Ainsi défini, l'hypocotyle de l'embryon com- prend toujours deux parties : en haut, c'est la base de la tige, que, suivant l'usage, nous nommerons la tigelle; en bas, c'est la base à épiderme simple de la racine, que nous désignerons sous le nom de rhizelle. Larhizelleet laradicule composent la racine, comme la tigelle et la gemmule constituent la tige. A la germination, les choses se passent dans la plantule de plusieurs manières différentes. S'il s'agit d'une Monocotylédone, où l'épiderme de la rhizelle se détache circulairement, comme il a été dit, de l'épiderme delà tigelle, en même temps que l'assise la plus externe de l'épiderme composé, pour former avec elle la première calotte de la coiffe, la limite de la racine et de la tige est donnée immédiatement par la ligne de décollement. La rhizelle ne s'y accroît pas, d'ailleurs, Ph. Van Tieghem. — Sur la limite de la tige et de la racine. 437 et l'allongement de la tigelle, quand il a lieu, y demeure très faible. S'il s'agit d'une Dicotylédone ou d'une Gymnosperme, où répiderme de la rhizelle demeure, comme on sait, adhérent à l'écorce dans le prolongement de celui de la tigelle, la limite de la racine et de la tige ne s'accuse pas au dehors. Pour la tracer, il devient nécessaire de faire appel au caractère profond tiré de la stèle. En prenant ici pour limite la ligne très nettement marquée où s'opère d'abord dans l'embryon le premier dédoublement tan- gentiel de l'épiderme et plus tard dans la plantule l'exfoliation de l'assise externe de l'épiderme composé comme première calotte de coiffe, en un mot, en prenant pour la tigelle l'hypocotyle tout entier, on commet une erreur qui est en moins pour la racine, dont on retrancTie la rhizelle, en plus pour la tige, à qui on l'at- tribue (i). Mais cette erreur n'est pas de même grandeur dans tous les cas. Quelquefois petite et négligeable, elle devient sou- vent trop grande pour qu'il ne soit pas absolument nécessaire de l'éviter. Pendant la germination, l'hypocotyle des Dicotylédones et des Gymnospermes se comporte, en effet, de quatre manières différentes, suivant les plantes. Tantôt il ne s'allonge pas du tout, comme chez les Monoco- tylédones, soit que les cotylédons ne s'accroissent pas non plus et demeurent hypogés {Citerais, Pistiin, etc.), ou que, s'accrois- sant, ils viennent s'épanouir à l'air et à la lumière {Delphiinuin, Chœrophylhiin bulbostiiriy divers Corydallis , etc.). Tantôt au contraire, il s'allonge par une croissance intercalaire, en se diri- geant verticalement vers le ciel, sous l'influence d'un géotro- pisme négatif, et en soulevant plus ou moins haut dans l'atmo- sphère les cotylédons et la gemmule qui le surmontent. Son allongement porte alors, soit seulement sur la tigelle {Ricimts^ Acer, Cîtcurbiia, Tagetes, Convolvuhis , Mirabilis, etc.), soit à la fois sur la tigelle et la rhizelle {Evoiiyimis , etc.), soit seule- ment sur la rhizelle, ce qui paraît être le cas le plus fréquent (Renonculacées, Crucifères, Caryophyllées, Chénopodiacées, Ombellifères, Rubiacées, Conifères, etc.) I. En appelant pour la première fois, sur cette erreur, l'attention des bota- nistes {Traité de botanique, 2" édition, p. 781, 1890), j'ai admis qu'elle est faible et négligeable dans tous les cas. La présente Note a précisément pour objet de rectifier cette assertion. 4*8 JOURNAL DE BOTANIQUE Dans les deux premières de ces quatre dispositions, c'est-à- dire quand la rhizelle ne s'allonge pas, l'erreur que l'on commet en l'enlevant à la racine pour l'attribuer à la tigelle, est faible et négligeable dans la pratique. Il en est tout autrement dans le troisième et surtout dans le quatrième cas, où c'est la tigelle qui ne s'allonge pas et où la rhizelle accrue forme à elle seule la presque totalité de l'hypocotyle dans la plantule. Il n'est plus du tout permis alors de prendre pour limite de la tige et de la racine la ligne circulaire d'exfoliation de la première calotte de coiffe. Il faut, de toute nécessité, recourir au caractère profond, qui reporte cette limite plus ou moins haut dans l'hypocotyle, le plus souvent, comme on sait, jusqu'à un millimètre environ du nœud cotylédonaire, et attribuer, malgré son épiderme simple qui peut porter des stomates et malgré son géotropisme négatif, toute la région située au dessous de cette limite à la racine, dont elle constitue la rhizelle développée. Si l'on venait à s'étonner de voir la racine terminale pos- séder un géotropisme positif dans la majeure partie de son éten- due, un géotropisme négatif dans sa région basilaire, toutes les fois du moins que celle-ci est pourvue décroissance intercalaire, je rappellerais que les exemples de renversement du géotropisme dans les diverses régions d'un même membre ne sont pas rares dans la tige et dans la feuille. Une même tige peut être douée à sa base d'un géotropisme transversal, à son extrémité d'un géo- tropisme vertical négatif {Polygojiaiîmt^&tc). Une même feuille peut être douée dans la région inférieure de son pétiole d'un géotropisme vertical positif, qui l'enfonce dans le sol, et dans la région supérieure de ce même pétiole d'un géotropisme vertical négatif, qui l'élève dans l'air [Bît-pletiritm atiretLin, Chéero- phyllunt bidbosîun, CoT-ydallis cava^ etc.). La nature du géotro- pisme, phénomène d'ordre physiologique, ne doit donc pas entrer en ligne de compte quand il s'agit de fixer la limite de deux membres différents, phénomène d'ordre morphologique. E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France, 429 MONOGRAPHIE DES ORCHIDÉES DE FRANCE Par M. E. G. CAMUS. Telle que nous la comprenons, la Monographie d'une famille comporte la description des espèces et les limites de leurs varia- tions. Elle doit renfermer en outre l'étude des variétés, races, hybrides, formes remarquables. Le travail que nous présentons au lecteur n'est pas une œuvre terminée et cependant nous avons cru qu'il y avait utilité à réunir et coordonner dès à présent les travaux épars qui concernent la belle famille des Orchidées. Nous espérons que cette publication secondera l'élan qui fait rechercher en ce moment ces plantes intéressantes. Depuis 1874, date de nos premières recherches, nous avons réuni une quantité considérable de matériaux sur ce sujet et nos documents per- sonnels ont été augmentés par suite du concours de collabora- teurs dévoués à qui nous sommes heureux de témoigner toute notre gratitude. C'est surtout en étudiant avec soin les Orchidées que l'on s'aperçoit que les espèces réputées polymorphes sont d'une fixité beaucoup plus grande que ne l'ont proclamé un grand nombre de botanistes de l'Ecole linéenne. On voit que les limites de leurs variations peuvent être déterminées et qu'elles sont rela- tivement restreintes. En effet, comment réunir sous un même nom spécifique des plantes manifestement autonomes comme VOrc/u's ptirpîireà , VO . inilitai^is et X O . Siuiïa, sous prétexte qu'il existe des intermédiaires. Ces trois plantes, souvent réunies, ont aussi souvent des stations distinctes : l'une d'elles, XO. uiilitaris, manque entièrement dans certaines régions, et Ton ne voit de formes intermédiaires entre ces trois espèces que dans le cas où au moins deux d'entre elles croissent ensemble. Comment nier le rôle de l'hybridation et quelle autre influence aurait pu donner naissance à ces formes intermédiaires? L'hybridité est encore affirmée par le nombre très restreint de ces formes ambiguës. Le contraire aurait lieu si X O. ptirptirea était le terme extrême d'une espèce ayant pour autre limite de formes XO. Siuti'a, et X O . ini- litaris,^ term-e moyen, ne devrait pas faire défaut. Ce raisonne- ment est applicable à beaucoup d'autres groupes : tels sont ceux des O. latifolia, O. mactilata, O. laxi'flora, Ophrys aram'fera,, etc. Faire de chacun de ces groupes une espèce, c'est donner à 430 JOURNAL DE BOTANIQUE ce mot une valeur arbitraire que nous ne pouvons lui accorder. L'espèce existe dans la nature et le difficile est de discerner les limites de ses variations. A notre avis, nous l'avons déjà écrit plusieurs fois, l'étude des formes d'une espèce ne peut être faite que par l'examen de plusieurs stations où cette espèce n'est pas en contact avec d'autres susceptibles de l'hybrider. C'est à l'hy- bridation que l'on doit les principales difficultés pour le classe- ment méthodique des différentes formes d'Orchidées que l'on peut rencontrer. Les résultats des observations et des déductions que l'on peut faire au cours des recherches sur ce sujet peuvent être résumés de la manière suivante : Les hybrides d'Orchidées ne sont pas très rares, au moins dans certains groupes. Elles peuvent se former entre des espèces appartenant à des sections et même à des genres différents. Ex : spontanément, Orchi's X Serapias\ artificiellement, Zygopeta- lunt X Colax^ Cattleya X Laslia (a donné pour produit un Laslia)^ Sophroniiis X Cattleya (a donné un Lœlid). Les hybridations artificielles entre des plantes appartenant à des genres aussi incontestables que ceux dont nous citons l'exemple démontrent d'une manière évidente que la valeur des genres ne peut être jugée d'après la possibilité de l'hybri- dation. Certaines plantes hybrides ne sont pas toujours congénères du porte-graine. 11 en est même qui, par leurs caractères, ne peu- vent être rangées ni dans l'un, ni dans l'autre des genres créa- teurs. Artificiellement un Cattleya (mère) hybride par un Sophro- nitis (père) a donné pour produit un Laslia. Spontanément les Serapias donnent avec XO. laxiflora et d'autres Orchis des pro- duits tellement différents des Serapias et des Orchis que l'on a créé pour eux le genre Isias, qui n'a pas été accepté parce que les caractères qui lui avaient été assignés n'étaient pas stables dans les fleurs d'un même individu. Le même individu hybride peut donner pendant plusieurs années, par les bulbes, des produits semblables. Les hybrides sont souvent plus développées que les parents et leur floraison est un peu plus tardive. Les formes que l'on peut observer par le croisement des E. G. Camus. — Monograpltie des Orchidées de France. 431 deux espèces peuvent être placées dans deux groupes bien tran- chés dont on peut définir les caractères. Pour désigner ces deux groupes, faciles à distinguer, il est convenable d'adopter deux noms différents et simples. La nomen- clature binaire doit être réservée aux produits de l'hybridation artificielle, puisqu'elle implique la connaissance du rôle généra- teur des parents. Elle n'est pas applicable aux hybrides spon- tanées, puisque le plus souvent le rôle des ascendants n'est que présumé et même interprété de façon différente. Certaines hybrides, dont les parents n'ont habituellement que deux bulbes, ont souvent deux bulbes sessiles accompagnés de bulbes pédicellés plus ou moins nombreux, qui semblent sup- pléer pour la reproduction les organes floraux. UOrc/u's Bou- dieri{0. Alorïo X O. latifolià) est un exemple frappant de cette production de bulbes supplémentaires : il forme souvent de véritables touffes. Les hybrides ne sont pas fatalement stériles ; souvent des ovaires se développent normalement et le pollen est aussi, fré- quemment, apte à la fécondation, surtout si cette action s'exer- ce sur une plante appartenant à une des espèces génératrices. C'est là l'origine des hybrides du deuxième degré ou métis. Les métis peuvent, avec leurs parents, donner des produits se rapprochant d'autant plus de ces parents que l'action de ces derniers a eu lieu un plus grand nombre de fois dans leur ori- gine. Les métis peuvent se féconder mutuellement et leurs produits sont relativement stables dans leurs formes. Nous attribuons à ces produits ultimes de l'hybridation la formation des races vé- gétales spontanées , et cette origine nous explique pourquoi ces races (espèces micromorphes de certains auteurs) sont souvent sociables, presque toujours de formes voisines et cependant fixes dans leur descendance. Malgré leur importance seulement rela- tive, les caractères qui distinguent ces races sont constants, parce qu'ils proviennent d'attributs génériques et non de simples variations. A notre avis, les causes qui peuvent produire les variétés sont de nature physique ou chimique (sécheresse; humidité; nature du sol calcaire, siliceux, salin, etc.; altitude; station dans des endroits éclairés ou ombragés ; climat ; nature du 432 JOURNAL DE BOTANIQUE milieu, etc.). Ces variations, souvent très manifestées, atteignent surtout les organes végétatifs et, on le comprend facilement, ne sont pas stables; elles cessent après un nombre plus ou moins considérable de générations, quand la cause qui les a fait naître cesse d'exister. En considération de toutes ces données, nous admettons, dans le corps de ce travail, pour les divisions du genre, la hiérarchie suivante : section, espèce, variété, formes remar- quables, hybrides, hybrides bigénériques, races. Pour désigner les hybrides bigénériques nous adoptons la méthode déjà employée par MM. Maxwell, T. Masters et Robert Allen Rolfe. Cette nomenclature ingénieuse a l'avantage de rappeler les noms des genres auxquels appartenaient les espèces génératrices et elle est applicable quelle que soit la nature du produit. ORCHIDÉES Juss. Ge7î. pi. p. 64. Fleurs hermaphrodites irrégulières. Périanthe supère, presque tou- jours rcsupiné, formé de 6 divisions pétaloïdes bisériées; les 3 divi- sions externes souvent presque de même longueur et de même forme, tantôt dressées, étalées, tantôt réfléchies ou conniventes, libres ou plus ou moins soudées entre elles ; divisions internes très dissemblables, les deux latérales petites alternant avec les divisions externes, la moyenne {labelle) presque toujours plus développée, supérieure dans sa position normale devenant généralement inférieure par suite de la torsion de l'ovaire. Le labelle diffère presque toujours des autres divi- sions du périanthe par ses dimensions, sa forme et sa coloration ; il est continu avec le gynostème et souvent prolongé en éperon ou gibbosité. De forme, de dimension et de couleur variables, il est formé d'une lame continue, ou plus rarement interrompu et paraissant articulé. Gytiosième formé par la réunion des filets des étamines soudés avec le style en une colofine. Anthères latérales presque toujours stériles et réduites à des stami- jîodes ou quelquefois nulles ; dans ce cas l'anthère médiane biloculaire est surmontée d'un petit opercule et tantôt complètement adnée au gynostème, ou soudée à lui simplement à la base. Plus rarement [Cypri- pediimi) les anthères latérales sont fertiles et celle du milieu plus ou moins pétaloïde. Pollen formé de grains nombreux agglomérés en masses granuleuses peu cohérentes, ou bien encore offrant la consis- tance compacte de la cire ; les masses polliniques sont souvent atté- E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. ^^^\ nuées en un pédicelle (caudicule) terminé par une petite glande vis- queuse (rétinacle) libre ou réunie à celle de la masse pollinique voi- sine, nue ou renfermée dans un repli (bursicule) qui surmonte la surface du stigmate. Stigmate visqueux, glanduleux, oblique, concave, placé en avant du gynostème, dont il fait partie intime. Style confondu avec le gynostème et terminé au sommet par un appendice de forme stable pour chaque espèce. Ovaire infère uniloculaire, à 3 placentas pariétaux munis chacun de deux rangées d'ovules nombreux. Fruit capsulaire trigone ou hexagone, souvent surmonté par les divisions marcescentes du périanthe, à une loge, s'ouvrant (dans nos espèces) par trois valves persistantes restant adhérentes à leur sommet et à la base, portant les placentas à leur partie moyenne et laissant libres entre elles leurs ner- vures moyennes dont elles sont séparées. Graines très petites, à testa ordinairement lâche et réticulé. Albumen nul. Plantes herbacées, vivaces, terrestres ou parasites. Souche munie seulement de fibres radicales cylindriques nombreuses, plus rarement de 2-4 fibres renflées napiformes ou présentant au-dessous des fibres cylindriques 2 à 5 bulbes de nature spéciale (ophrydobulbes), entiers ou palmés, constitués par une masse charnue, recouverte par un épi- derme mince, et surmontés d'un bourgeon (i). Plus rarement souche traçante ou composée d'un ou deux bulbes résultant du renflement de la tige et entourés par une ou plusieurs gaines formées par les bases des feuilles. Tiges simples, feuillées au moins à la base, plus rarement nues. Feuilles à nervures parallèles, quelquefois anastomosées, alter- nes, engainantes, les supérieures souvent bractéiformes, les inférieures réduites à des gaines. Dans quelques espèces parasites, la tige est pri- vée de feuilles et munie de gaines non colorées en vert. Fleurs axillaires, très rarement solitaires, le plus souvent disposées en épi ou en grappe terminale plus ou moins dense. Tribu I. — OPRRYDEAiUn<\\. Orchid, p. 257. Étamine centrale fertile. Anthère persistante soudée à la colonne avec laquelle elle forme corps. Masses poUiniques compactes composées de granules assez gros, agglutinés par une matière visqueuse. Bulbes charnus, entiers ou palmés, recouverts d'un épiderme mince, surmontés de fibres radicales cylindriques. Tribu II. — EPIP0G0NEM^2^x\. FI. ital. p. 3. Étamine centrale fertile. Anthère libre, caduque. Masses poUini- ques compactes, atténuées en caudicule. Plantes parasites. Tribu m. — MALAXIDEM Lindl. Orchid, p. 3. Etamine centrale fertile. Anthère libre, caduque. Masses polliniques I. La masse charnue des ophrydobulbes est employée dans l'alimentation sous le nom de Salep. 434 JOURNAL DE BOTANIQUE céracées, non atténuées en caudicule. Bulbes constitués par un renflement de la tige entouré d'une ou plusieurs tuniques. Tribu IV. — NEOTTIEMUxyàS.. Orchid.^. 441. Etamine centrale fertile. Anthère terminale libre ou continue avec la base du gynostème. Masses polliniques pulvérulentes non atténuées en caudicule. Pas de bulbe, souche à fibres radicales cylindriques plus ou moins épaisses. Tribu V. — ARETUSE^E Pari. EL itai. III, p. 343. Etamine centrale fertile. Anthère terminale libre, operculée. Masses polliniques pulvérulentes ou granuleuses non atténuées en cau- dicule. Pas de bulbe, souche à fibres radicales plus ou moins épaisses. Tribu VI. — CYPRIPEDIEM Lindl. Orchid, p. 525. Les deux étamines latérales fertiles, etamine centrale pétaloïde et stérile. (A stcivre.) RECHERCHES SUR LES MALADIES DE L'OLIVIER LE CYCLOCONIUM OLEAGINUM Par M. G. BOYER. Le Cycloconnim oleagùmm (i) a été décrit et figuré sommai- rement par Castagne (2). M. de Thûmen en a donné à son tour une courte description dans sa « Monographie des Champignons de l'Olivier (3) ». Depuis, il paraît n'avoir été l'objet d'aucun travail spécial. M. Saccardo le classe dans les DématiÉes-Didy- MOSPORÉES (4) et M. Costantin dans son 11® groupe des « Mucé- dinées simples (5) ». Ce champignon passe pour n'exister qu'en France et jusqu'ici on ne l'a signalé que sur l'Olivier. Nous l'avons cherché sans succès sur d'autres plantes, notamment sur les espèces à feuillage ferme, voisines de cet arbre, appartenant aux genres Z?^?/>y/r?/;7;2 et Phî'llyrea. Le C. oleaginuut vit sur les deux faces des feuilles de l'Oli- vier et sur le pédoncule des olives. Il est rare sur les olives. 1. Nous conservons l'orthographe donnée par Castagne. Depuis cet au eur on a écrit : Cycloconium elseoginum. 2. Castagne : Catalogue des Plantes des environs de Marseille, Aix, 1845, page 220, pi. VI. 3. F. vonThumen: Die Pilze des Oelbaumes, 1883, page 38. 4. Saccardo : Sylloge fungorum, vol. IV, 1886, page 343. 5. J. Costantin : Mucédinées simples, page 165. G. BoYER. — Le Cycloconium oleaginum. 435 Sur la face supérieure des feuilles, où il est surtout facile à observer, il forme des taches circulaires souvent noirâtres ou dont le centre est d'une autre couleur que la périphérie, gris ou brun ordinairement. La plupart des taches mesurent 6 à 10 mm. de diamètre, mais il en est qui s'étendent davantage et quelques- unes même, sur les Oliviers à larges feuilles, atteignent 15 mm. et plus de diamètre. Elles sont distribuées sur le limbe, sans ordre, en nombre variable. Certaines feuilles en sont couvertes, beaucoup en portent quatre ou cinq, d'autres une ou deux seule- ment. Souvent, en s'accroissant, les taches se rencontrent. Elles se pressent alors les unes contre les autres et prennent un contour en partie ou complètement polygonal, parfois très nettement marqué par des lignes noires. Le C. oleagimtiit se montre sur les feuilles à toutes les épo- ques de l'année et^ sur une même feuille, on peut trouver, à un moment quelconque, des taches aux diverses phases de leur développement. Cependant les taches naissent, pour la plupart, en automne ou dès la fin de l'été sur les feuilles de l'année. Elles évoluent lentement. Leur couleur est d'abord uniformément noi- râtre. A mesure qu'elles grandissent, leur couleur se dégrade et s'efface au centre où reparaît la couleur verte de la feuille. Plus tard, en vieillisant, elles deviennent souvent, au centre, jaunes, brunes ou grises. Les taches se rencontrent fréquemment en été sous ce dernier état. Elles sont alors très apparentes et ressem- blent assez bien à des yeux. M. de Thûmen les a comparées aux ocelles des plumes du paon. On n'avait pas encore observée le C. oleagirmm sur la face .inférieure des feuilles, sur les pédoncules fructifères et sur les olives. Il y produit des taches isolées ou confluentes qui con- servent durant le cours de leur existence une couleur noirâtre assez uniforme. Les taches sont ordinairement allongées sur les pédoncules, arrondies sur les olives. Sur la face inférieure des feuilles elles sont très étroites ou arrondies. Les taches très étroites sont localisées sur la nervure médiane de la feuille qu'elles couvrent parfois d'un bouta l'autre. Les taches arrondies sont petites, disséminées sur la surface du limbe. Elles sont sou- vent peu apparentes par suite du revêtement pileux abondant qui en masque plus ou mois la couleur. Les feuilles envoie de croissance, encore tendres, ne portent 436 JOURNAL DE BOTANIQUE pas le C. oleag-imtm. On ne l'y voit se développer que lors- qu'elles ont acquis leur fermeté caractéristique. Sur les pousses de l'année le Champig-non se montre donc d'abord sur les feuilles de la base. Il passe ensuite de feuille en feuille jusque sur les feuilles supérieures. Nous avons constaté en septembre l'appa- rition des premières taches sur les feuilles de l'année. L'examen des taches au microscope montre que leur couleur noirâtre est due à des spores nées en grand nombre sur un my- célium superficiel. Vu sur une coupe tangentielle, le mycélium paraît ramper à la surface de l'épiderme. Ce mycélium (PL VI, fig-. I et 2) est formé de fdaments indépendants ou plus ou moins étroitement soudés, sans anastamoses protoplasmiques, ramifiés et cloisonnés, disposés dans un même plan et rayonnant du centre à la périphérie des taches. Il est blanchâtre ou g-ris clair. Ses parois sont délicates, réfringentes. Son protoplasme homogène et transparent renferme de nombreuses gouttelettes oléagineuses. Le diamètre tangentiel des filaments mycéliens oscille autour de 4 [/., mais il est très irrégulier, varie brusquement d'un point à l'autre le long d'un même filament, descend à i, 5 [J- et s'élève à 8 [x. Les cloisons sont minces, réfringentes, faciles surtout à observer dans les régions âg-ées du mycélium. Elles sont bom- bées ou plus souvent planes, normales ou obliques aux parois des filaments. Les premières cloisons se montrent à 30 [j- environ de l'extrémité des filaments. La ramification du mycélium est terminale et se fait par dicho- tomie ég-ale ou inégale. Dans ce dernier cas, le rameau de droite et celui de gauche l'emportent alternativement l'un sur l'autre à chaque bifurcation et la dichotomie sympodique est héliçoïde. Ou bien, pendant une série de deux ou trois bifurcations, c'est sur les rameaux situés du même côté que l'allongement prédomine et, momentanément, le sympode devient scorpioïde. De plus, le long du système ramifié, la dichotomie égale peut succéder à la dichotomie inégale, et réciproquement. Tous les rameaux qui s'allongent peu ou sont dominés par les autres deviennent repro- ducteurs. Ils restent simples ou se dichotomisent et se terminent par une ampoule reproductrice (PI. VI, fig. \ ^t 2 a). Les coupes transversales des taches montrent que le mycé- lium est logé dans les couches cuticulaires de la paroi externe des cellules épiderraiques (PI. VI, fig. 3 et 4). Il suit toutes les G. BoYER. — L,e Cycloconium oleaginum. 437 inflexions de ces couches qu'il dissout sur son passage, se rele- vant ou s'abaissant avec elles au-dessus de la cavité des cellules et de leurs cloisons latérales. On le voit rarement pénétrer jus- qu'à la paroi profonde des cellules épidermiques. Le diamètre radial moyen des filaments mycéliens est un peu plus faible que leur diamètre moyen tangentiel, de sorte que, d'une manière générale, les filaments mycéliens sont légèrement aplatis paral- lèlement à la surface de l'épiderme. Au centre des taches âgées il arrive cependant que les filaments s'élargissent davantage dans le sens radial et que, dans certains cas, ces filaments, passant les uns au-dessous des autres, forment un pseudoparenchyme à deux ou trois assises. Ce pseudoparenchyme comprime d'un côté les cellules épidermiques et de l'autre amène le soulève- ment de la partie superficielle de leur paroi externe (PI. VI, fig. 5^). Lorsqu'ils vont fructifier, les filaments reproducteurs se cou- dent normalement ou un peu obliquement à la surface de l'épi- derme et perforent la portion de paroi qui les surmonte (PI. VI, fig, 3, 4 et 5 f). Les extrémités ainsi relevées prennent une cou- leur rousse plus ou moins apparente. Au sommet de chacune d'elles se forme une légère ampoule sphérique qui grandit rapi- dement, atteint 10 a environ de diamètre et passe du gris clair au jaune verdâtre. Sur ces ampoules naissent les spores en nombre variable. Les ampoules ne portent souvent qu'une spore ou deux. D'autres fois, et ce cas se rencontre surtout sur les taches de la face intérieure des feuilles, les ampoules portent trois, quatre ou cinq spores disposées en étoile autour du sommet. Au point où naît une spore (PI. VI, fig. S) l'enveloppe de l'am- poule se soulève en un petit bouton qui s'allonge et grossit. Lorsqu'il a 14 p. environ de longueur il se sépare de l'ampoule, à sa base, par une cloison et devient une cellule-mère de spore. Cette cellule-mère achève de grandir et se cloisonne transversa- lement vers son milieu pour former la spore. Les spores ne naissent pas toujours directement sur les am- poules. Il n'est pas rare, en effet, qu'elles se forment à l'extré- mité de filaments plus ou moins allongés, cloisonnés ou non, produits par les ampoules (PL VI, fig. 6 b). Ces filaments sont jaune verdâtre. Dans certains cas, ils restent stériles. On observe encore que le mycélium peut s'allonger directement au dehors 438 JOURNAL DE BOTANIQUE en filaments stériles, cloisonnés, très légèrement renflés à leur base (PI. VI, fig. 3/). A leur maturité, les spores se détachent très facilement des filaments ou des ampoules qui les supportent. Les spores (PI. VI, fig. ^ e et 6 a) sont jaune verdâtre avec une seule, parfois deux cloisons transversales. Leur paroi est épaisse, ferme, lisse. Les gouttelettes oléagineuses qu'elles renferment en abondance leur donnent souvent un aspect grumeux. Elles sont droites ou un peu arquées, arrondies à la base, amincies au sommet, légère- ment étranglées ou non au niveau de la cloison. Leur longueur varie de 17 à 25 p.; leur diamètre, assez constant, est de ii i^. n'est facile de faire germer les spores en maintenant les feuilles humectées d'eau. Les couches externes cutinisées de leur enve- loppe se déchirent irrégulièrement au sommet des spores, par- fois en d'autres points de la surface. Par la déchirure s'échappe un tube mycélien d'abord blanchâtre. Ce tube s'allonge, se cloi- sonne, se ramifie et prend une couleur jaune verdâtre clair. Son calibre est régulier et mesure 4 [i. de diamètre. Ses parois sont réfringentes, nettement marquées. Le protoplasme homogène, transparent, renferme des gouttelettes oléagineuses (PI. VI, fig- 7)- _ Les taches jeunes de la face supérieure des feuilles présentent au microscope trois régions concentriques : une région externe, large de 150 p. environ, occupée par les extrémités périphériques du mycélium en voie de croissance, sans ampoules ni spores; une région moyenne où se développent les ampoules et les spores; une région interne occupée par les spores complètement formées et d'autant plus âgées qu'elles sont plus voisines du centre. L'ensemble des deux premières régions forme une étroite zone périphérique atteignant un demi-millimètre environ de largeur. En avançant en âge, les taches se dégarnissent peu à peu de leurs spores à partir du centre de leur région interne qui se dis- pose alors en couronne. A mesure qu'elle perd ses spores sur son bord interne, cette couronne reçoit sur son bord externe les nou- velles spores nées dans la région moyenne des taches. Elle conserve donc pendant un certain temps une largeur assez constante. Plus tard, sur les vieilles taches, lorsque le mycélium ne s'accroît plus et que la région moyenne cesse de former des G. BoYER. — Le Cycloconîum oleaginum. 439 spores, la couronne devient de plus en plus mince et finit par disparaître. Nous n'avons pas observé le C. oleaginwn sur les rameaux, les taches noirâtres et plus ou moins arrondies qu'ils portent étant g-énéralement dues à la fumag-ine. Son absence sur les rameaux de deux ans ou plus âg^és s'explique par l'absence de l'épiderme qui s'exfolie dans le courant de la seconde année. Sur les rameaux de l'année, l'épiderme meurt avant que le Cham- pignon ait pu s'y installer. On constate en effet sur les pousses encore en voie d'allongement, et dès le troisième entre-nœud supérieur, que du liège se forme immédiatement sous l'épid-erme et le tue. L'épiderme est sans doute alors impropre au dévelop- pement du Champignon. Le C. oleagimini se développe parfois sur l'Olivier avec une abondance extrême et s'attaque de préférence à certaines formes de cet arbre. Nous l'avons rencontré principalement sur la Lticques, V Auiellati^ le Rouget^ la Verdale. Il se développe tar- divement sur les olives et le dommage qu'il leur cause est insi- gnifiant. Son action sur les pédoncules fructifères et les feuilles se manifeste par l'altération de l'épiderme qui brunit au centre des taches, ou par places peu étendues disséminées à leur sur- face. Mais l'altération est souvent plus importante. Elle gagne le parenchyme sous-épidermique dont les cellules externes bru- nissent à leur tour, ou bien, chez les feuilles, ce parenchyme prend une couleur jaune plus ou moins prononcée, apparente surtout à la périphérie des taches. Au-dessous de la région cen- trale des taches, les cellules vivantes redeviennent génératrices. Elles se cloisonnent parallèlement à la surface des parties alté- rées ou envoie d'altération. Dans certains cas, le cloisonnement est assez actif et il se forme une mince lame de méristème dont les cellules se différencient en liège de dehors en dedans. EXPLICATION DE LA PLANCHE VI. Fig-. I. — Partie du mycélium du Cycloconmm oleaginum xm en coupe tan- gentielle. — a ; Insertion des ampoules reproductrices. — Grossisse- ment : 250. Fig. 2. — Fragments de filaments mycéliens. — a : Insertion des ampoules reproductrices ; — b : Cloisons. — Grossissement : 600. Fig. 3. — Partie supérieure d'une coupe transversale de feuille. — a : Paroi externe des cellules épidermiques ; — è,è' : Filaments mycéliens du 440 JOURNAL DE BOTANIQUE Cycloconmm oleaginiim coupés parallèlement à leur direction en <5, per- pendiculairement à leur direction en 3' ; — c : Extrémités relevées du mycélium; — d: Ampoules; — d' : Ampoule après la chute de la spore; — e : Spores; — e' : Spore en voie de formation ; — / : Filaments sté- riles. — Grossissement : 250. Fig. 4 et 5. — Coupes transversales de Tépiderme supérieur de la feuille. — a : Paroi externe des cellules épidermiques ; — 6,è' : Filaments mycé- liens coupés parallèlement à leur direction en môes-.£itÀ. ChamnÙJ/io/LS du ToijJxi/t . Journal de Boianique. 5^ Année, PI V F ViaJa e/ C Saiwaoei/ii JeJ Miiu-l UUl. Pijir/iOi-/ur/(/ ////.y ^ / a 'J K /'/lonid Ftt/hnvKU/t/ (JOJ (ô/ii<)Uu^ni///t /M'rla/i(//fn' (1J J . JJinlodui Silr/vlionu// i /C). /,'. Bpj.Imp. Par/s ^m; 1 Journal de Botanique. b'AnnéeVlYl. G.Boyer, del. CiJc/œofi m/Il . Nuovo Giornale botanico italiano. (Vol. XXII, no I.) L. Micheletti. Una vecchia e in parte inedita contribuzione alla flora umbra. — E. Gelmi. Prospetto délie plante crittogame vascolari del Tren- tino. — L. Buscalioni. Sulla struttura dei granuli d^amido del Mais. — P. Baccarini. Materiali per la Flora irpina. — C. Massalongo. Acarocecidii nella flora veronese. — J. Mueller. Lichenes Miyoshiani in Japonia a cl. Miyoshi lecti et a cl. professore Yatabe communicati, — Bulletino della SociETA BOTANiCA ITALIANA : G. Arcangeli, Alcune notizie sulle piante- bussola; L. Macchiati, Nota preventiva sulla morfolog-ia ed anatomia del semé della Vicia narbonensis ; G. Bresadola, Di duo nuove specie di Ime- nomiceti (Stereum insigne, Odontia livida) ; 0. Mattirolo e L. Buscalioni, Il tegumento séminale délie Fapilionaceae nel mécanisme della respira- zione; C. Massalongo, Suiralterazione di colore dei fiori à^Amarantus rétro flexus infetti dalle oospore di Cystopus BlitiH. By; P. Voglino, Sopra alcune casi teratologici di Ag-aricini; C. Massalongo, Intorno alla Ta- phrina campestris (Sacc); L. Macchiati, Seconda contribuzione alla flora del gesso ; L. Macchiati, Primo elenco di Diatomacee del laghetto artifl- ciale del pubblico giardino di Modena, e qualche osservazione sulla biolo- gia di queste alghe ; F. Pasquale, Rapporto al chiarissimo sig. Direttore del R. arsenale di artiglieria in Napoli sul legname di Pioppo attaccato da microrganismi; P. A. Saccardo, Due Felci rare della Provinciadi X^eviso; A. Goiran, Note ed osservazioni botaniche; C. Massalongo, Cenno intorno ai fiori doppi di Dahlia variabilis DC. ; D. Levi Morenos, Materiali per uno studio sulle anomalia fiorali ; U. Martelli, SulForigine délie Lonicere ita- liane; A. Bertoloni, Riferimento sulle collezioni botaniche e i manoscritti lasciati dal dott. cav. Pietro Bubani di Bagnacavallo ; A. Bertoloni, Ulte- riori notizie storiche suU'origine della lettura dei semplici in Italia; F. Pas- quale, Sulla varietà Pompeiana del Laurus nobilis ; A. Goiran, Sulla pre- senza di Peucedanum verticillare Mert. et Koch nelle Alpi Veronesi ; G. Cicioni, 'S>\^Erithrcea albiflora Ledeb. ; E. Tanfani, Una gita nelle Alpi Graie. Revue générale de Botanique. (T. III, janvier 1891.) Marcel Brandza. Développement des téguments de la graine. — Wil- liam Russell. Etudes anatomiques d'une ascidie de Chou. — A. Masclef. Revue des travaux sur la classification et la géographie botanique des plantes vasculaires de la France, publiés en 1888 et 1889 (suite). •uto. — I. Hanek, tmt.. 32, p4. tv*M>r Kxkarea*. N' 4. 16 FÉVRIER i8gi. Supplément an \ow^v\-a\ de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. J, d'Arbaumont. — Nouvelles observations sur les cellules à muci- lage des graines de Crucifères (Annales des sciences naturelles, 7<= série, tome XI). M. d'Arbaumont étudie dans ce travail le mode de développe- ment de la substance mucilagineuse qui se présente en si grande abon- dance dans le tégument séminal de nombreuses Crucifères. Au contact de l'eau, l'épiderme du tégument, qui est le siège du mucilage, se gonfle rapidement, et bientôt, comme l'on sait, chaque cellule donne passage à une colonnette centrale qui se développe librement au de- hors, tandis que le mucilage, à la suite de la rupture de la cellule, se répand dans l'eau ambiante. L'auteur suit pas à pas le développement des couches mucilagi- neuses et de la colonnette, qui comblent plus ou moins complètement les cellules épidermiques à la maturité de la graine. Dans le genre Capsella, par exemple, qui est envisagé avec beaucoup de détails au début de ce travail, les jeunes cellules épidermiques du tégument of- frent d'abord la structure ordinaire, c'est-à-dire qu'elles sont pourvues d'un protoplasme granuleux avec nombreux granules amylacés, d'un noyau ordinairement situé contre la face interne des cellules, et d'une membrane cutinisée extérieurement. Le noyau vient ensuite peu à peu se placer contre la paroi externe ; après quoi commence le dépôt des couches mucilagineuses. Celles-ci apparaissent sous la forme d'une couronne qui enveloppe le noyau et qui, partie de la membrane externe, gagne progressivement l'intérieur de la cellule; bientôt la couronne épaissie arrive au contact de la face interne, comblant ainsi la cavité cellulaire, a l'exception de la portion centrale plus ou moins cylindrique. La cavité axile est à ce moment occupée par une substance pro- téique, mélangée de grains d'amidon : elle ne tarde pas à disparaître. En effet, pendant la maturation de la graine, une cellulose plus réfrin- gente que celle qui constitue le mucilage se dépose sur le pourtour de cette cavité et bientôt la comble entièrement : ainsi se développe la petite colonnette ou columelle dont il a été précédemment question. Si maintenant on examine la cellule épidermique de face, on verra au centre la projection circulaire de la columelle axile, et tout autour la masse mucilagineuse comblante avec de nombreuses stries con- centriques. — XXJI L'iode colore le mucilage en jaune; l'iode et l'acide sulfurique en bleu, comme la cellulose. M. d'Arbaumont a fait l'étude du même développement pour de nombreuses espèces, et partout il a observé la même marche générale du phénomène. Le principe muçilagineux ne se constitue donc pas ici dans l'épais- seur même de la membrane épidermique ; il naît par apposition sur la paroi de cette dernière et représente ainsi un véritable dépôt centri- pète, envahissant peu à peu la cavité cellulaire. E. Belzung. H. Klebahn. — Studien ilber Zygoten. Die Keimung von Closterium «??i2f Cosmarium. \Etudes sur les zygospores. La germination des Closterium et des Cosmarium.] (Pringsheim's Jahrbûcher, XXII, p. 415-443 avec deux planches.) Dans une précédente communication (i), l'auteur avait appelé l'at- tention sur ce fait que dans la zygospore la fusion des noyaux mâle et femelle se produisait, suivant les genres, à des moments différents; très précoce dans les Zygnema et Cylindrocystis, cette fusion n'a lieu que beaucoup plus tard dans le Spirogyra, alors que la membrane de la zygospore s'est déjà notablement épaissie. M. Klebahn publie au- jourd'hui le résultat de ses observations sur les Closterium et les Cosmarium. Dans le Closterium, les quatre chromatophores provenant de la conjugaison des deux cellules restent quelque temps séparés; puis, quand la zygospore a épaissi ses membranes, on n'y retrouve plus que deux gros chromatophores très riches en amidon. Au printemps sui- vant, les noyaux situés entre les deux chromatophores et séparés jusque là se rapprochent, se fondent et montrent bientôt les phénomènes pré- paratoires de la division. C'est alors que la zygospore expulse son contenu. En même temps, ces phénomènes de division nucléaire sui- vent leur cours, et, quand ils ont pris fin, la zygospore s'étrangle en son milieu, c'est-à-dire suivant la ligne de séparation des deux chro- matophores, à chacun desquels un des noyaux est venu se joindre. Chacun de ces noyaux se divise à son tour pour donner deux noyaux de taille inégale : le plus gros deviendra le noyau du jeune Closterium; le plus petit, après être resté quelque temps distinct, disparaît, sans qu'on soit exactement fixé sur les processus de cette disparition. En même temps, chaque chromatophore s'est allongé et courbé en crois- sant; la membrane cellulosique qui enveloppait les deux jeunes thalles s'est rompue et les deux Closterium mis en liberté acquièrent leurs I. Berichte d. deutsch. botan. Gesellschaft, VI, 1888. — xxm — caractères définitifs : les pyrénoïdes apparaissent, le chromatophorc se divise en deux moitiés comprenant le noyau entre elles et les va- cuoles cristalligènes se montrent aux cornes du croissant. Les zygospores épineuses du Cosmarium, dans lesquelles les noyaux des cellules conjuguées restent accolés pour ne se fusionner qu'au printemps suivant, montrent une succession de phénomènes identiques : double bipartition du noyau de conjugaison; présence dans chacun des deux jeunes thalles de deux noyaux, un gros et un petit, lequel finit par disparaître. L'auteur a observé quelques anoma- lies dans le mode de distribution de ces noyaux. Il arrive quelquefois que trois des noyaux provenant de la bipartition répétée du noyau de conjugaison passent dans l'un des thalles jumeaux qui sortiront de la zygospore, tandis que l'autre thalle ne reçoit qu'un des petits noyaux, ce qui ne l'empêche pas, semble-t-il, de se développer. Ces faits, qui n'ont jamais été observés chez le Clostertum, tiennent peut-être aux conditions de culture et sont intéressants à rapprocher des observa- tions de Hertwig et de Noveri, d'après lesquels des œufs d'Etoile de mer, ne contenant qu'un fragment de noyau ou même n'en contenant pas, sont cependant capables de développement, s'ils ont été impré- gnés par un spermatozoïde. A côté de ces zygospores et ne différant d'elles que par leur taille beaucoup plus petite et la couleur plus sombre de leur membrane moyenne, on trouve souvent des spores ne contenant qu'un chromatophore et qu'un noyau, et qui sont des part hé- nospores. Elles germent en donnant deux thalles jumeaux et les pro- cessus de la germination rappellent ceux que nous venons de décrire pour le Closterium et le Cosmarium, L'auteur termine son mémoire par des considérations générales sur les chromatophores, les pyré- noïdes et les noyaux. Dans la zygospore, il y a dans tous les cas réduction du nombre des chromatophores. Quant aux pyrénoïdes, le fait qu'ils se multiplient par division s'oppose à ce qu'on les regarde comme des cristalloides protéiques. Ils font partie intégrante du chro- matophore et ne sont pas sans analogie avec les nucléoles dont ils s'éloignent cependant par leur faible affinité pour les substances colo- rantes. Le fait de fusion tardive des noyaux n'est pas isolé : car chez les animaux, dans Y Ascaris lumbricoides, par exemple, on voit, après la pénétration des spermatozoïdes et la formation du pronucleus mâle, le noyau ovulaire se diviser pour donner les globules polaires, et c'est seulement après qu'il y a fusion du pronucleus mâle et du pronucleus femelle. Dans les cas observés chez les .\lgues, les noyaux sont en repos lorsque la fusion se produit. Les noyaux des Conju- guées observées par M. Klebahn s'éloignent un peu par leur structure des noyaux de Spirogyra; leurs éléments chromatiques n'ont pas la — XIIV forme de filaments, mais de granulations ou de très courts bâtonnets rappelant ce que Noveri a décrit dans VAscarzs. Le nombre de ces éléments chromatiques est très grand (30 à 40 environ), et comme il est probable qu'il y a deux fusions nucléaires s'opérant, la première entre les noyaux des deux cellules conjuguées, la seconde entre le petit noyau et le gros, le noyau d'un jeune thalle arriverait à contenir quatre fois autant d'éléments chromatiques que le noyau d'une des cellules parentes, si au cours des phénomènes karyokynétiques il n'y avait réduction, probablement par fusion, du nombre de ces éléments, Georges Poirault. A. Lothelier. — Influence de l'éclair entent sur la production des piquants des plantes (Comptes rendus des séanc. de l'Acad. des se, t. cxii, n° 2, 1891). L'auteur, qui a déjà montré que l'air sec accélère la production des piquants de certaines plantes tandis que l'air humide la retarde, pré- sente dans cette nouvelle Note le résultat des recherches qu'il a entre- prises en vue d'étudier l'influence de la lumière sur la production de ces mêmes organes. Ses observations et ses expériences, qui ont porté sur les Berberis vulgaris, Robinia pseudacacia, Ulex europœus, Cra- téegus oxyacantha et Rites Uva crispa^ l'ont conduit à cette conclusion qu'à «??tmi. — t Meriek, tmt>.. 2Z, pi. Deufen- nMkersM K'S. — ï6 AVRIL 1891. Supplément an ]oMrn3\ de Botanique. •WW«M^^M^MM^^I^>'>'VWW«'>^V>M^«M^^IMMMMAMM»«MM^«>«MM^ BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. P, Krylov. — Le Tilleul dans la région contiguë aux montagnes de l'Alataou de Kouznet^k (Bull, de l'Univers. Imp. deTorask, 1891, p. 1-40). Les régions forestières de presque toute la Sibérie (à l'exception des rives de l'Amour) se distinguent de celles de l'Europe d'une façon très nette par l'absence d'espèces d'arbres à larges feuilles. C'est pour- quoi l'auteur examine la distribution géographique du Tilleul (Tilia parmfolia) et des 17 espèces de plantes dont les noms suivent, qui viennent, avec le Tilleul, sur l'Alataou : Act^a spicata h.^ A. melano- carpa Led., Cardamine impatiens L., Geraniu7n Robertianum L., Epilobium montanum L., Circsea lictetiana L., Sanicula europcea L., Canipanida Tracheliiim L., Asperula odorata L., Stachys sylvatica L., Asarum. europ^îc/n L., Bracny podium sylvaticum P. B., Bromus asper Murr., Festuca gigantea Vill., F. sylvatica Vill., Aspidiuiii acu- leatum Dol., Polystichum Filix-mas Rth. Toutes ces plantes croissent en Europe; en Sibérie elles sont très rares. L'auteur examine ensuite les données paléontologiques, expliquant de la façon suivante l'ex- tension d'un grand nombre de plantes, notamment du Tilleul. Cet arbre et ses compagnons énumérés plus haut, ainsi que plusieurs plantes de la région de l'Ienissei, sont les restes de la flore qui jadis existait en Sibérie. Pendant la plus grande partie de la période ter- tiaire, la région qu'il étudie, dit M. Krylov, ne se distinguait pas, au point de vue de sa flore, des autres parties de l'hémisphère boréal. Pendant l'époque pliocène, la végétation n'y subit pas encore de chan- gements profonds, conservant sa ressemblance avec la flore contem- poraine du reste de l'hémisphère boréal. Pourtant le climat se refroidit déjà un peu et par suite un grand nombre d'espèces sub-tropicales disparaissent. Plus tard encore, au commencement de la période qua- ternaire, le climat paraît avoir changé très graduellement dans cette région. Ce qui parle en faveur de cette supposition, c'est l'existence dans ce temps, à la place de la plaine sibérienne occidentale actuelle, de la t Mer Sibérienne » , qui assurait l'humidité du climat des régions avoisinantes, sans favoriser la grande extension des glaciers dans l'Altaï et les montagnes voisines. Le fait qu'actuellement il existe dans cette région des fragments dispersés de formes sylvestres à larges euilles, formes caractérisant la flore ancienne et qui sont si peu en harmonie avec celle du présent, concorde aussi parfaitement, dit l'au- XLVI — teur, avec cette supposition. L'habitat de ces tormes anciennes corres- pond justement aux rives de la mer Sibérienne de jadis (le Tian-Chan, l'Alataou et autres montagnes du Sémirétchié, leTarbagataï, l'Altaï avec l'Alataou de Kouznetzk et la région du cours supérieur de l'Iénissei). Alors que l'Europe se débarrassait de sa couverture de glace et que son climat devenait plus chaud, ici il se transformait en un climat de plus en plus rigoureux et continental. La mer vSibérienne commença à se retirer, la terre ferme augmenta graduellement; les réservoirs d'eau de petite dimension se desséchèrent. 11 n'y eut plus à la fin qu'une immense plaine, couvrant toute la Sibérie occidentale jusqu'à la mer Caspienne, parsemée d'une multitude de lacs, pour la plupart salés. La sécheresse du climat créa un désert dans les parties méridionales de cette plaine. Ce désert agit d'une manière destructive sur la végé- tation des arbres. Les espèces disparurent les unes après les autres; un petit nombre seulement put s'adapter, en une certaine mesure, aux nouvelles conditions. Chez Y Orme /min de Sibérie (Karagatch) et V Acer Semenovi, les feuilles devinrent beaucoup plus petites; chez le Populiis diversifolia le même résultat fut atteint par des découpures dans les feuilles, lesquelles en outre se placèrent sur le coté par rap- port au soleil, comme chez les arbres d'Australie. Mais cet ensemble même de formes commença à se désagréger rapidement sous l'action desséchante des vents du désert. Sur le Tian-Chan, il forme déjà des ilôts distincts; sur l'Alataou du Sémirétchié le Pommier seul s'est con- servé ; sur le Tarbagataï et les montagnes contiguës il n'y a pas un seul arbre à larges feuilles ; il en est de même pour l'Altaï ; sûr l'Alataou de Kouznetzk et le long de l'Ienisseï le Tilleul existe encore, grâce à la protection que donne l'Altaï du côté du désert et à la faiblesse de l'évaporation, résultant de la position plus septentrionale du pays. Comme conclusion de son intéressant travail, l'auteur exprime l'avis que même ces vestiges de la végétation de la période tertiaire sont condamnés à disparaître par suite du dessèchement toujours croissant de la région. J. Patchoski (i). Cari Wehmer. — Die Oxalatabscheidung ifn Verlauf der Spross- entwickelung von Symphoricarpus racemosa L. \pépôt de l'oxa- late de chaux penda?it le développement des bourgeons du Sympho- ricarpus racemosa /..] (Botanische Zeitung, 1S91, n''* 10-12). Les bourgeons d'hiver de divers arbres sont, on le sait, très riches en oxalate de chaux, et la répartition de ce produit d'excrétion y est I. Compte rendu extrait de la Revue des Sciences naturelles de la Société des Naturalistes de Saint-Pétersbourg {2" année, n" 2, 1891) et traduit du russe par M'"^ N. Karsakoff. XLVII toujours fort nette. C'est ainsi que de nombreuses mâcles ou des cris- taux isolés se rencontrent dans les écailles enveloppantes et dans la partie axile avoisinante, tandis que les plus jeunes folioles en sont totalement dépourvues et qu'on ne les trouve que çà et là dans les folioles intermédiaires. Les choses se passent de même dans le Symphorïcarpus, que l'au- teur étudie spécialement dans ce travail : les grosses écailles offrent, pour ainsi dire, une mâcle dans chaque cellule; les folioles périphé- riques les ont localisées à la pointe, et enfin les folioles les plus jeunes, au nombre de trois à cinq, en sont absolument dépourvues. Au printemps, durant une première phase de la croissance des bourgeons, aucune formation d'oxalate de chaux n'a lieu dans les fo- lioles en voie de développement. Ce n'est que plus tard, à une phase qui coïncide avec un rapide accroissement du rameau, que de nou- veaux cristaux apparaissent, d'abord dans les feuilles les plus jeunes, ainsi que dans leurs bourgeons axillaires ; les feuilles plus ancienne- ment épanouies en offrent à leur tour un peu plus tard, mais en moindre quantité et seulement sur le trajet des nervures. Lorsque le rameau a acquis sa taille définitive, la quantité d'oxalate qu'il renferme est à peu de chose près celle qu'on y trouve à l'automne suivant. Il y a ainsi, pendant le développement total du rameau, quatre phases bien distinctes à envisager : i° formation du bourgeon, à partir de mai, et précipitation abondante de mâcles d'oxalate de chaux; 2° au printemps suivant, d'avril à mai, premier développement du bourgeon sans formation nouvelle d'oxalate ; 3" achèvement de la croissance du jeune rameau jusqu'à fin mai, avec précipitation abondante d'oxalate; 4° enfin de juin à octobre, cristallisation extrêmement réduite. Dans ce travail, M. Wehmer s'élève contre les assertions de M. Schimper relatives à cette question; il n'admet pas notamment que la formation de l'oxalate de chaux soit liée à la présence de la chloro- phylle et de la lumière, non plus qu'il y ait jamais migration de l'oxalate une fois précipité, fait qui résulte déjà des précédentes recherches de l'auteur sur le Cratéegus. E. Belzung. PUBLICATIONS PERIODIQUES. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (Bd. IX, Heft 2). P. Dietel. Bemerkung-en ûber die auf Saxifragaceen \orkommeaden Pucciiiia-X\-tç.n. — Julius Wiesner. Formanderungen von Pflanzeu bei Cultur im absolut feucht Raume und im Uunkeln. — K. Schumann. Ueber afrikanische Ameisenpflanzen. — XLVIII Botanische Zeitung (1891). n°s 13 et 14. F, Rosen. Bemerkungen ûber die Bedeutung- der Hétérogamie fiir die Bildung und Erhaltung- der Arten, im Anschluss an zwei Arbeiten von W. Burk. n' 15. Cari Wehmer. Entstehung- und ph) siolog-ische Bedeutung^ der Oxalsaure im Stoffvvechsel einiger Pilze. Botanisches Gentralblatt (Bd. XLV). n° 12. Paul Schumann. Beitrâge zur Kenntniss der Grenzen der Variation im anatomischen Bau derselben Pflanzenart. — Arthur Minks. Was ist Aiichia} (Schluss). n" 13. Paul Schumann. Id. (Forts). — Emile Nickel. Zur Physiologie des Gerbstoffes und der Trioxybenzole. Bulletin de la Société mycologique de France. (T. VII, fasc. I, i8gi). Em. Bourquelot. Sur la présence et la disparition du tréhalose dans TAgaric poivré (Lacta-rius piperatus Scop.) — Léon Rolland. Essai d'un calendrier des Champignons comestibles des environs de Paris. — Ed. Prillieux. La Pourriture du cœur de la Betterave. — Prillieux et Delacroix. Sur une maladie des Tomates produite par le Cladosporiam fulvum Cooke ; Hetidersonîa cerasella nov. sp. ; A propos du Cercospora Apii, parasite sur les feuilles \-ivantes du Céleri ; Complément à l'étude de la maladie du cœur de la Betterave. — Paul Vuillemin. Remarques sur la production des hyméniums adventices. — P. Hariot. Observations sur les espèces du genre Dictyonema. — N. Patouillard. Remarques sur Torg-anisation de quekjues Champignons exotiques. — Em. Bourquelot. Matières sucrées contenues dans les Champignons (suite). — Chevalier. Empoisonnement jjar les Champignons à Bùne (Algérie). — L. Planchon. Sur un cas d'empoison- nement par YAmanita citrina Pers. — L. Rolland. Une visite au Musée Barla. — Session mycologique tenue à Paris en 1890. Oesterreichische botanische Zeistchrift ;XXI, 1891). no 3 (mars). M. Willkomm. Ueber neue und kritische Pflauzen der spanisch-portu- gesischen und balearischen Flora {Schluss). — Josef Murr. Die Carex- Arten der Innsbrucker Plora {Forts.). — Dr. Gunther Ritter v. Beck. Erwiderung auf Dr. v. Wettstein's Besprechung meiner Flora von Nie- derosterreich. — Dr. R. v. Wettstein. Bemerkung zur vorstehenden Erwiderung. Vafte. — J Mer lak, tmp., 22, pi. %vAm^ RMfeere**. N° 9. — i" MAI 1891. Supplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. A. Artari. — Zur Entwicklungsgeschichte des Wassernetses^ Hy- drodictyon utriculatum Roth \Sur l'histoire du développement du Réseaic d'eau}. (Bull, de la Soc. Irapér. des Naturalistes de Moscou, 1890, n° 2, 22 pages, i pi.) Après un exposé détaillé des recherches antérieures et des siennes propres, l'auteur en donne un résumé dont nous reproduisons les points principaux. Contrairement à l'opinion admise jusqu'ici, le chroraatophore des cellules du Réseau d'eau n'est pas granuleux, mais forme une lame percée à jour par de nombreuses découpures. Dans les cellules jeunes, il se montre irrégulièrement chiffonné ; à mesure qu'il grandit, ses lobes se réunissent par leurs extrémités en même temps que les dé- coupures augmentent, et finalement il forme un réseau très délicat. Les cellules adultes renferment un grand nombre de noyaux, régu- lièrement disposés, faciles à apercevoir quand le chromaphore a atteint son maximum de développement, peu de temps avant la formation des gonidies (zoospores). Les taches claires d'AL Braun sont des noyaux vus par transparence à travers la chromatophore. Après la formation de la masse des noyaux en nombre égal à celui des macrogonidies, on observe une résorption des pyrénoïdes; puis le chromatophore se fragmente en môme temps que le protoplasme pour produire les gonidies. Celles-ci ont chacune un noyau; elles s'isolent, deviennent polyédriques, puis arrondissent leurs angles, prennent des cils et se mettent en mouvement. A ce moment un pyré- noïde s'est reconstitué dans chacune d'elles. Devenues immobiles, les gonidies s'entourent d'une membrane en même temps qu'elles se groupent en réseau. Chaque cellule de la jeune colonie ainsi constituée possède alors un noyau et un pyrénoïde, et montre le chromatophore étalé sur sa paroi. Plus tard le chromatophore se perce à jour, en même temps que le noyau et le pyrénoïde se multiplient par division. Le développement des microgonidies (microzoospores, gamètes) est semblable à celui des macrogonidies ; les différences ne tiennent qu'à leur nombre plus considérable et à leur taille plus petite. Chaque gamète est pourvus de deux cils et possède un noyau et un pyré- noïde. Enfin les observations de l'auteur confirment celles de Suppanetz sur la copulation de ces gamètes. L. Morot. — L — N. Kouznetzov. — Voyage au Caucase pe7îda7it l'été iSpo. (Bull, de la Soc. Irap. Russe de Géogr., vol. XXVI, p. 413-431.) L'auteur expose brièvement les résultats de son troisième voyage au Caucase, entrepris pour faire des études sur la géographie bota- nique et pour observer les phénomènes des glaciers dans les montagnes du Caucase. Entre autres conclusions, M. Kouznetzov dit qu'au point de vue de la végétation il faudrait considérer comme une région à part la partie occidentale de la Transcaucasie — la région de la Colchide ou du Pont — distincte de la région maritime méditerranéenne. Cependant la région de la Colchide a beaucoup d'analogie avec cette dernière; elle présente le type de l'ancienne végétation, occupant le Caucase et toute la région maritime méditerranéenne à la fin de l'époque tertiaire et au commencement de l'époque actuelle. Dans les autres parties du Caucase et dans la région méditerranéenne maritime, ce type s'est transformé sous l'influence du changement survenu dans les conditions climatériques, alors que dans la Transcaucasie occidentale il s'est conservé plus ou moins sous son aspect primitif. (Dans le même article l'auteur résume ses observations sur les glaciers.) J. Patchoski (i). L. Macchiati. — Contribusione alla fl or a del gesso [Contribution à la flore dugypse\. (BuUetino délia Società botanica italiana, in Nuo- vo Giornale botanico italiano, 1888, p. 418.) Seconda contribusioneallaflora del gesso (Id., 1891, p. 171). D'après Contejean, dont les observations, il est vrai, n'ont porté que sur des terrains où le sulfate de chaux était plus ou moins mé- langé à des marnes et à du carbonate de chaux, la flore du gypse se- rait celle du calcaire. Cette opinion est combattue par M. Macchiati qui a eu l'occasion de récolter en deux fois, à des époques différentes, 52 espèces de plantes sur un affleurement sélétineux 011 le gypse n'était associé à aucun autre minéral. De ces 52 plantes aucune, en effet, n'était calcicole exclusive; au contraire, 6 étaient calcifuges presque indifférentes, et 2 calcifuges exclusives ; la plupart (31) étaient indifférentes. L'auteur est d'ailleurs disposé à admettre que l'influence du gypse sur la végétation n'est pas due seulement à sa composition chimique et minérale, mais aussi à son état physique et à son mode de désagréga- tion mécanique. L. Morot. I . Compte rendu extrait de la Revue des Sciences naturelles de la Société des Naturalistes de Saint-Pétersbourg (2° année^ n" 2, 1891) et traduit du russe par Mademoiselle N. Karsakoff. LI PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Botaniska Notiser (1891, 2). Bengt Jônsson. Om brannflackar pâ vâxtblad (Forts). — G. Lagerheim. Om fôrekomsten af europeiska Uredinéer pâ Quito's hôg"slâtt. — T. Hedlund. Om Malva verticillata L. och M.pulchella Rernh., samt om ett par Malvacé- hybrider i Upsala botaniska^trâdg'àrd. — Karl Hedbom. Lactiica quercina L. Aterfunnen pâ Lilla Karlso. — 0. Nordstedt. Om originalexemplars bety- delse vid prioritetsfrâg-or. — J. Hulting. Lichenes nonnulli Scandinaviae. — Karl B. Nordstrom. Nâgra nya vâxtlokaler for Bleking-e. — E. Adlerz. Nâgra jâmtlândska Mossor. Journal of Botany (avril 1891). W. Moyle Rogers. Thomas Richard Archer Brig-g-s. — C. H. Wright. Two new Cryptoganis (Polytrichiitn nudicaule , Kantia vincentina). — J. 6. Baker. New Ferns from West Bornéo (Lindsaya trilobata, Nephrodium polyirichîim, Polypodium barathrophyllum, Menisciutn stenophyllum, He- mionitis Hosei, nn. spp. ). — E. S. Marshall and F. J. Hanbury. Notes on highland plants, i8go. — C, C. Babington. PHmula elatior Jacq. — W. Moyle Rogers. North Wales plants. — E. S. Marshall. East Kent plants. — W. H. Painter. Junctis temiis Willd. in Carnarvonshire. Hieraciutn argen- teum Fr. in Merionethshire. — Alfr. W. Bennett. European Aliens in America. — Arthur Bennett. Potamogeion javanicus. — Henry T. Mennell. Lycopodium alpinum. Malpîghîa. (Vol. IV, fasc. xi-xii, 1891). A. Baldacci. Nel Monténégro. Il mio viaggio botanico del l'écho {Co ni in. e fine). — A. Terracciano. Contributo alla storia del génère Lycium. Nuovo Giornale botanico italiano (Vol. xxiii, n° 2). E. Levier et E. Sommier. Addenda ad Floram Etruria;. — T. Caruel. L'orto e il Museo botanico di Firenze nell'anno scolastico 1889-90. — J. Mueller. Lichenes Victoryenses, a cl. Camillo Pictet, genevensi, in insula Victory, inter Singapore et Bornéo sita, ad cortices lecti. — Marco Pitzorno. Ricerche anatomo-fisiologiche sul disco stigmatico délia Vinca major L, — BULLETINO DELL A vSoCIETÀ BOTANICA ITALL\NA : A. TerraC- ciano, Le piante dei dintorni di Rovigo ; G. Cuboni, Sulla presenza di Bac- teri negli acervuli délia Puccinia Hieracii (Schumacher); P. Baccarini, Sul sistema secretore délie Papilionacee (Nota preliminare) ; A. Goiran, Di alcune Apiacee nuove o rare per la provincia Veronese, e di altre o insel- vatichite o incontrate accidentalmente in essa ; E. Baroni, Sopra alcune crittogame raccolte dal prof. Raffaelo Spigai presso Constantinopoli ; L. Micheletti, Intotno ad alcune specie di Centaurea délia sezione Cyanus ; L. Micheletti, Mentha Pulegium forma albiflora ; P. Bargagli, Nuova sta- zione del Pinus sylvestris L.; R. F. Solla, Sulla vegetazione intorno a — LU — Follonica nella seconda meta di novembre; A. Goiran, Di due Asteracee dei dintorni di Verona; G. Arcangeli, Nettarii fiorali, mostruosità e processo d'impollinazione nel Sechiiim edule ; A. Goiran, Una decuria di piante raccolte nella provincia e nei dintorni di Verona; P. Voglino, Nota micolo- gica; A. Jatta, Su di alcuni Licheni di Sicilia e di Pantelleria; L. Miche- letti, Appunti suir ordinamento decrli erbari ; P. Pichi, Alcuni esperimenti fisiopatologici sulla Vite in relazione al parassitisino délia Peronospora; G. Arcangeli, Suir ossalato calcico criptocristallino ; P. A. Saccardo, Délia prima istituzione degli orti botanici e délie cattedre dei semplici in Italia; G. Massalongo, SulT elmintocecidio delP Edelweiss ; A. Goiran, Sopra due forme dei génère Primula oeservate nel Veronese; E. Tanfani, Rivista délie Diantacee italiane ; G. Arcangeli, Osservazioni sulla classificaxioae degli Helleborus italiani. Oesterreichische botanische Zeistchrift (XXI, 1891). n° 4 (avril) Lad. Celakovsky. Ueber die Verwandtschaft von Typha und Sparganium. — J. Velenovsky. Ueber zwei verkannte Cruciferen. — Josef Murr. Die Carex-hxt&n der Innsbrucker Flora (Schluss). — Rich. R. v. Wettstein. Untersuchungen ûber die Section Laburnutn der Gattung Cytisus (Forts.). — E. Junger. Botanische Gelegenheitsbemerkungen. — A. Zimmeter. Haas Steininger. Nachruf. Revue générale de botanique. (15 avril). P. Viala. Une maladie des greffes-boutures. — M. Brandza. Déve- loppement des téguments de la graine {suite). — A. Prunet. Sur la per- foration des tubercules de Pomme de terre par les rhizomes du Chiendent. — J. Costantin. Revue des travaux sur les Champignons publiés en i88g et i8go {suite). — A. Masclef. Revue des travaux sur la classification et la géographie botanique des plantes vasculaires de la France publiés en 1888 et 1889 (suite). Revue Mycologique (avril 1891). P. A. Dangeard. Du rêle des noyaux dans la fécondation chez les Oomy- cètes. — Arthur Minks. Lichenum generis Cyrtidulse species nondum descriptae aut non rite delineatas. — J. Bresadola. Contributions à la Flore mycologique de l'île Saint-Thomé. — N. Berlese L'altération des racines du Mûrier. — G. Flagey. Lichenes algerienses exsiccati. ■»^»^^»»^^^«»^»»^^^»N»»^N»N»^»MN> M. le Dr Blanchet vient de publier un Catalogue des plantes vas- culaires du Sud-Ouest de la France, comprenant le département des Landes et celui des Basses-Pyrénées. Ce catalogue sera envoyé franco contre un mandat-poste de 4 francs à l'adresse de M. le Dr Blanchet, rue de Luc, 15, à Bayonne. . — >. ««TMlk Uk»., 13. pi. EWlfcM- KMkareM. N" 10. — 16 MAI 1891. Supplément an journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. J. Hérail et V. Bonnet. — Manipulatio7is de botanique médicale et pharmaceutique. Ico}iographie histologique des plantes ?nédici- «(ai/^j- (Librairie J.-B. Baillière et fils, Paris, 1S91. — i voLgr. in-8 de 320 pag. avec 223 fig. et 36 planches coloriées, cartonné, 20 fr.). L'ouvrage de MM. Hérail et Bonnet comprend deux parties dis- tinctes. La première est un véritable précis d'histologie générale. Après un chapitre consacré à la description et à l'usage du microscope, à la préparation et la conservation des coupes, à l'emploi des différents réactifs, au dessin microscopique, les auteurs étudient dans les cha- pitres suivants la cellule, les tissus et les organes (racine, tige, feuille, fleur, fruit et graine). Leurs exemples, variés et bien choisis, sont de nature à donner à l'étudiant une idée exacte de la structure des di- verses parties de la plante et le mettent à même d'aborder avec fruit la deuxième partie, c'est-à-dire Vhistologie spéciale des plantes médici- nales. Cette deuxième partie, qui porte sur l'étude de plus de 80 pro- duits différents, comprend pour chacun d'eux une notice concernant son origine botanique, sa description, ses substitutions et ses usages avec de nombreuses figures et 36 planches dues à l'habile et cons- ciencieux crayon de M. V. Bonnet. Ces planches sont en partie coloriées, de manière à permettre de distinguer nettement les tissus les uns des autres et à mettre en évidence le caractère saillant des élé- ments les plus importants. Nous croyons pouvoir prédire à cet ouvrage un succès bien légitime. L. Morot. Th. Holm. — Contributions to the knowledge of the germination of some North American plants (Contributions à la connaissafîce de la germination de quelques plantes de l'Amérique du Nord). (Mé- moirs of the Torrey botanical Club, Vol. II, n''3, 1S91.) Ce mémoire, accompagné de 14 planches représentant les différents stades de la germination de plus de 40 espèces de plantes appartenant aux familles les plus diverses, renferme un grand nombre de détails intéressants qu'il n'est malheureusement pas possible de résumer. Nous nous bornerons à indiquer quelques-uns des points sur lesquels insiste plus particulièrement l'auteur. Les plantules de germination présentent en général des caractères qui permettent de distinguer dès le premier âge les genres et les espèces d'une même famille. Les plantules de Sarracenia et de Dio- nssa sont tellement caractéristique qu'on peut les reconnaître, alors LIV — queleur première feuille est à peine visible. Chez les Monocotylé- dones, la forme du cotylédon diffère, suivant que la graine est albumi- née ou non; chez ces mêmes plantes* la racine primaire n'a pas tou- jours une existence aussi courte qu'on l'admet généralement : elle y atteint dans certains cas un grand développement et peut présenter une durée considérable. L. Morot N. Patouillard. — Remarques sur l'organisation de quelques Champignons exotiques (Bulletin de la Société mycologique de France, vu, p. 42.) M. Patouillard étudie tout d'abord une plante des plus remarquables caractérisée par Berkeley avec la concision regrettable que le savant mycologue employait habituellement. Considéré jusqu'ici comme une Théléphorée, le Mickenera Artocreas B. et C. de Cuba et de la Pensylvanie, doit définitivement être rangé parmi les Urédinées, au voi- sinage des Uromyces. Ses caractères sont en effet incompatibles avec les Basidiomycètes et ce n'est que dans les Urédinées qu'on observe fré- quemment des paraphyses développées aux dépens de la spore et du filament sporifère. Le péridium laineux et superficiel caractéristique du genre Mickenera pourrait bien n'être que l'effet d'une adaptation spé- ciale. Berkeley avait également décrit, sous le nom à' Emericella varii- color, une plante des plus curieuses devenue tout récemmroent le type d'un des deux genres admis parmi les Gastérolichens. Un examen mi- nutieux a démontré q^ç:V Emericella ne renfermait pas la moindre trace d'Algues et de plus n'appartenait pas aux Gastéromycètes. Il faut y voir un Ascomycète voisin des Elaphomyces et présentant certaines ana- logies avec le Trichocoma et le Penicilliopsis. M, Fischer, de Berne, avait montré précédemment que le Trichocoma n'était pas un Lichen. L'observation de M. Patouillard réduit donc à néant la conception in- génieuse des Gastérolichens. Les notes qui suivent ne manquent pas non plus d'intérêt. Nous relevons spécialement celle qui a trait au Stereum triste B. et C. qui n'est autre que le thalle stérile d'un Nummularia. Le Crinula para- doxa B. et C. n'est également qu'unCronariitim. Il est bon de vérifier de temps à autre les dires des maîtres les plus autorisés. P. Hariot P. A. Saccardo. — Chromotaxîa seu nomenclator colorum polyglot- ius additis speciminibus coloratis ad usum botanicorum et zoologo- rum (Padoue, 1891). M. Saccardo a été frappé du vague qui régnait dans la désignation des couleurs employées par les botanistes. Aussi dans l'opuscule qu'il — LV vient de publier, s'efforce-t-il, à l'aide de types au nombre de 50, de bien préciser la valeur des coloris. Chaque couleur typique est suivie de la liste des synonymes latins, des désignations des nuances affines, de la synonymie italienne, française, anglaise et allemande. Un exemple suffira pour montrer la variété qui règne dans ces désignations : ainsi le type albtis est souvent remplacé par les botanistes descripteurs par les termes suivants : C(2;/c/2V/«5', niveus, ermïneus, vïrgineus, calceus, gypseuSy cretaceiiSi cerussatus. La synonymie du type purpiireus n'est pas moins riche. Nous sommes persuadé que M. Saccardo a été bien inspiré en pu- bliant sa Chromotaxia; il nous reste à souhaiter que les résultats cor- respondent à l'intention. P. Hariot PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft (Bd. IX, Helt 3). G. Giesenhagen. Die radialen Strânge der Cystolithen von Ficus elas- tica. — Arthur Meyer. Notiz ûber die Zusammensetzung- des Zellsaftes von Valonia utricularis . — Emil Suchsland. Ueber Tabaksfermentation. — A. Zimmermann. Ueber das anomale optische Verhalten g-edehnter Gutta- perchalamellen. — Ed. Palla. Ueber die Entwicklung- and Bedeutung- der Zellfâden im Pollen von Strelitzia Reginx. — P. Magnus. Zwei neue Ure- dineen. I. Diorchidium Steudneri P. Mag"nus, ein zweites Diorchidiunt aus Afrika. II. Ein neues bemerkensvverthes Cxoma auf Geunt. Botanical Gazette (V. XVI, n° 4, avril 1891). John N. Coulter. New or noteworthy ComposUas from Guatemala (Eu- patorium Donnell-S}nithii, E. lyraium, E. Rafaelense^ Brickellia pacayen- sis, Aphanostephus pinulensis , Clibadium Donnell-Smithii^ Teiragonotheca guatemalensis, Zexmenia Dulcis, Bidens antiguensis, Senecio Donnell- Smithii, S. cobanensis , nn. spp.). — M. P. Bebb. Notes on North American Willows. VI. — E. G. Hill. Notes on the flora of the St. Croix région. — J" N. Rose. A new Aster from California : Aster Orcutti Vasey et Rose, n. sp. — F. W. Anderson. A new Fomes from northen Montana : Fovies Ellisianus Anders,, n. sp. — B. L. Robinson. Silphiunt laciniattim L. — Chas. A. Davis. The propag-ation of Rammculus lacustris. — Walter H. Evans. Cornus Baileyi in Oreg"on. Botanische Zeitung (1891). n" 16. G. Wehmer. Entstehung- und physiologische Bedeutung- der Oxalsâure im Stoffwechsel einiger Pilze {Forts.). n° 17. G. Wehmer. Id. {Forts.). — G. Kartsen. Delesseria {Caloglossa Harv.) amboiiiensis , eine neue Sûswasser-Floridee. LVI Botanisches Centralblatt (Bd. XLVI). 11°^ 1-2, 3-4. Paul Schumann. Beitrâge zur Kenntniss der Grenzen der Varation im anatomischen Bau derselben Pflanzenart {Forts.). — F, Schindler. Ueber die Stammpflanze der Runkel-und Zuckerûben. — Schimper. Uebersicht der bisherig-en Ergebnisse der wâhrend der Jahre 1880 bis 1890 in den Tropen ausgefiihrten botanischen Forschung-en. Le Botaniste {2" sér., fasc. 5), P. A. Dangeard. Mémoire sur la morphologie et l'anatomie des Tmesip- Uris (fin). — P. A. Dangeard. Note sur les Mycorhizes endotrophiques. Bulletin de la Société botanique de France (t. XXXVIII, ^"■2, 1891). Godfrin. Sur VUrocysiis Prhnulicola Magnus, Ustilaginée nouvelle pour la flore de France. — E. Roze. Note sur V Urocystis Violas. — P. A. Dangeard. Sur une Ustilaginée parasite des Glaucium. — Ant. Le Grand. Encore quelques mots sur le Btipletirum semicompositum. — Abbé H. Costa. Note sur le Silène nemoralis Waldst. et Kit., nouveau pour la flore fran- çaise. — G. Rouy. Espèce nouvelle pour la flore espagnole {Asperttla bastica Rouy). — E. G. Camus. X Cirsium pulchrum (C. lanceolahim et C. arvensé), — A. Chatin. Notice surj. Clarion, botaniste, professeur àTEcole de Phar- macie de i8iq à 1844. — J. A. Battandier. Lettre à M. Malinvaud (Action des basses températures sur quelques plantes d'Algérie). — G. Rouy. Anno- tations aux Plantas europcese de M. Karl Richter. — E. G. Camus. Étude sur le genre Cirsium dans les limites de la flore des environs de Paris. — A. Lombard-Dumas et B. Martin. Florule des causses de Blandas, Rogues et Montdardier (Gard) et des pentes qui les relient aux vallées adjacentes de la Vis, de TArre et de THérault. — J. Vallot. Persistance de la vie chez un Sapin après la rupture de la tige près du sol. — Ph. Van Tieghem. Classification anatomique des Mélastomacées. — A. Cbatin. Contribution à la biologie des plantes parasites. ' Hedwigia (Bd XXX, Heft 2, 1891). Ed. Fischer. Beitrâge zur Kenntniss exotischer Pilze. II. Pachyma Cocos und âhnliche sklerotienartige Bildungen. — P. Dietel. Beschreibung einer neuen Puccinia aul Saxifraga. Journal of Botany (mai 1891). R. J. Harvey Gilson. Notes on the histology oi Polysiphonia fastigiata (Roth.) Grev. — Rev. H. G. Jameson. Key to the gênera and species of british Mosses (Contin). — Reginald W. Scully. Plants found in Kerry, 1890. — Prof. Henslow on « environment ». — Arthur Bennet. The no- menclature of Potamogetons. — R. D. Fitzgerald. Two new australian Or- ehids : Adelopetalum bracteatum, gen. nov. sp. n., Sarcochilus eriochilus, sp. n. — Percy H. Grimshaw. Growth of Lycopodititn. — J. C. Mansel- Pleydell. Ulcx Gallii in Dorset. — Arthur Bennett. Potamogetonjavanicus Hassk. and P. tretocarpus Maxim. N° II. — i"JUIN 1891. Sup/>/e/neni au ]o[irnal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Arthur Meyer. — NoHz lïber die Zicsammenseisiwg des T^ellsaftes von Valonia utricularis [Note sur la cotnposition du suc cellulaire du Valonia utricularis] (Berichte d. deutschen bot. Gesellschaft, 1891,3). On ne savait jusqu'aujourd'hui que peu de chose sur la composition du suc de la large vacuole du Valonia utricularis. L'auteur a eu l'oc- casion d'en faire à Naples une analyse dont certains résultats sont in- téressants. Pour recueillir le suc aussi intact que possible, il lave à l'eau distil- lée les plantules encore adhérentes à la roche, puis les sépare une à une, les dépose sur un petit filtre et les incise. La rapidité avec laquelle s'écoule le suc permet de penser que les principes protoplasmiques n'ont été entraînés avec lui qu'en quantité inappréciable, ce que corro- bore notamment l'absence d'azote dans le liquide recueilli. Le suc, une fois filtré, a été aussitôt additionné de son volume d'alcool, ce qui a occasionné un léger trouble. L'analyse qualitative a donné les résultats suivants : pas d'azote, ni sous la forme nitrique, ni sous la forme ammoniacale, ni en combinai- son carbonée ; pas trace de calcaire ; par contre, de petites quantités de substances capables de réduire la liqueur de Fehling et donnant avec la phénylhydrazine un faible dépôt cristallisé : en un mot des sucres réducteurs. Ont pu être caractérisés également : le chlore, l'acide sulfurique, l'acide phosphorique, le magnésium, le potassium, et une petite quantité de sodium. Ces résultats concordent dans l'ensemble avec ceux obtenus antérieurement par Geisler sur un moindre volume de suc. Un fait remarquable est l'absence de calcium, élément qui se trouve cependant dans l'eau ambiante ; il vient corroborer l'idée que le calcium n'est pas un élément indispensable à la manifestation même de la vie. D'après M, Schimper (voyez Flora, iSgo, 3), la chaux n'est secondai- rement nécessaire à la majorité des plantes que parce qu'elle opère la décomposition de Toxalate acide de potassium qui, à partir d'une cer- taine dose, constitue un poison pour le protoplasme. La composition du suc du Valonia donne à penser à M. Meyer que la vacuole centrale est un lieu de mise en réserve des principes miné- raux utilisés par la plante. E. Belzung. — LVIII — C. Stich. — Die Athmutig der Pflatizeji bei verminderter Sauer- stoffspaimung. \Respiration des platites dans l'oxygène à faible pression\ (Flora, 1891, i). La respiration des plantes a été jusqu'ici étudiée principalement dans les conditions atmosphériques normales et aux pressions plus éle- vées. En ce qui concerne les pressions d'oxygène inférieures à celle de ce gaz dans l'air atmosphérique, on sait déjà qu'en l'absence totale d'oxygène la production de l'acide carbonique par la cellule végétale est l'effet de ce qu'on nomme la respiration intramoléculaire ; que, pour une pression d'oxygène réduite à la moitié de ce qu'elle est dans l'air, le dégagement de l'acide carbonique conserve la même intensité que dans la respiration normale (Saussure) ; que ce même dégagement esta peine diminué dans un mélange de i volume d'oxygène pour 4 d'hy- drogène, mais qu'il décroît nettement avec i volume d'oxygène et 19 d'hydrogène. L'auteur s'est proposé de compléter nos connaissances sur la respi- ration végétale aux pressions d'oxygène inférieures à un cinquième d'atmosphère ; nous nous bornons à indiquer ici les principaux résultats de ce travail, laissant au lecteur le soin de remonter au mémoire origi- nal pour les détails relatifs aux appareils employés. I. — M. Stich dose d'abord l'acide carbonique provenant de la respi- ration intramoléculaire, à divers âges des plantules observées, et com- pare les quantités ainsi obtenues à celles fournies par la respiration normale. Pour des plantules d'Hélianthe annuel dont les racines mesu- raient de 5 à 8 milllimètres, le rapport de la respiration intramolécu- laire à la respiration normale est de 0,348; pour les mêmes plantules avec racines de 15 à 20 mill., 0,502. Les valeurs correspondantes pour le Blé sont 0,591 (racines de i à 3 mill.) et 0,416 (racines de 10 à 12 mill.). L'acide carbonique ne représentant que l'un des termes d'une série de produits d'oxydation, on conçoit qu'il puisse être émis dans certaines espèces en égale quantité dans les deux respirations, tandis que seuls les autres produits présenteraient des différences ; c'est ce qui a lieu précisément dans le Vicia Faba et le Ricinus communis, à l'inverse des espèces précitées. La composition de l'aliment exerce une influence sensible sur la respiration; celle-ci est d'autant plus intense que la cellule considérée renferme une plus grande quantité de sucre, ainsi que l'ont montré déjà diverses recherches, notamment pour la Pomme de terre. Les Moisis- sures, dans une atmosphère privée d'oxygène, émettent de moins en moins d'acide carbonique, au fur et à mesure que le milieu sucré dans lequel elles se développent contient une plus forte proportion de prin- L.IX cipes acides, tandis que leur respiration normale n'est nullement influen- cée de la sorte. 2. — Etudiant ensuite la respiration dans des milieux renfermant des proportions variables d'oxygène, par exemple 20,8, 8, 6, 4, 2 ou o %, l'auteur a établi que chez diverses espèces le dégagement de l'a- cide carbonique ne diminue pas encore sensiblement pour des pressions de 4 et même 2 "/o* C'est ainsi que des fleurs à.' Anémone japonica, des fruits de Prunus domesiica, des plantules A'Helianthus afinuus, etc., respiraient encore, à là pression d'oxygène de deux centièmes, la quantité normale d'acide carbonique, tandis que les fleurs de StenacHs annua, les plantules de Brassica Napus, de Cucurbita melanosper- ma, etc., présentaient déjà une diminution très nette. Le quotient respiratoire ne change pas sensiblement dans des atmo- sphères où la proportion de l'oxygène descend jusqu'à 8 7o» ^ait qui résulte déjà des recherches de Godlewski, puis de Bonnier et Mangin sur la respiration en vase clos; mais, aux pressions d'oxygène d'en- viron 3 ou 4 centièmes, le rapport s'accroît brusquement, parce que la respiration intramoléculaire, qui s'établit à ce moment, introduit une nouvelle quantité d'acide carbonique dans le phénomène. Ainsi, pour le Triticum vulgare, le rapport respiratoire est de 0,94 à la pres- sion de 9 °/o) et de 3,73 à la pression de 3 °/o; pour le Ricimcs com- muHÏs, le rapport prend une valeur double lorsqu'on passe de la pres- sion d'oxygène 20,8 °/o à la pression 3 %• 3. — L'auteur recherche enfin les différences entre la respiration des plantes intactes et celle des mêmes plantes ayant subi des lésions. A cet effet les matériaux ont été étudiés d'abord pour leur respiration normale, puis coupés en un certain nombre de tranches, et de nouveau soumis à l'expérience. Comme il est facile de le prévoir, l'absorption de l'oxygène et le dégagement de l'acide carbonique s'effectuent plus énergiquement dans les plantes lésées. L'accroissement de la production d'acide carbonique est relative- ment faible dans le Zea May s; pour la Pomme de terre au contraire, il acquiert une valeur considérable. Ainsi, à l'état intact, deux Pommes de terre ont dégagé la première 6 milligr. d'acide carbonique par heure, la seconde 3 mg. 5 ; après le sectionnement les quantités correspondantes sont devenues 15 mg.,8 et i5mg., 9 : le dégagement de l'acide carbo- nique a donc en moyenne triplé. On pourrait croire, au premier examen, que la cause de ces diffé- rences réside uniquement dans l'accroissement des surfaces provenant du sectionnement; dans ce cas l'organe devrait présenter de nouveau la respiration ordinaire si l'on venait à en rassembler les diverses tranches. Or il s'en est rien, comme le montrent les résultats suivants : pour la LX Pomme de terre intacte, 4 mg., 8 d'acide carbonique par heure; pour la même, coupée en tranches, puis reconstituée (les surfaces de section étant recouvertes d'une solution de gélatine à 10 7o)) 10 mg., 5; pour les tranches isolées, 17 mg., 6. On voit par le second résultat que l'accroissement des surfaces, dans le dernier cas, ne suffit pas à expliquer entièrement l'accroissement d'intensité de la respiration, d'autant plus que l'expérience a montré que le revêtement de gélatine ne modifie pas sensiblement l'intensité du dégagement de l'acide carbonique. A l'inverse de la respiration normale, il se trouve que la respiration intramoléculaire (dans l'hydrogène pur) des tranches isolées de la Pomme de terre, d'abord très forte, diminue rapidement de valeur pendant les heures successives. co' Remarquons enfin que le quotient respiratoire -^ est toujours plus petit pour les plantes sectionnées que pour les plantes intactes, ce qui montre que dans le premier cas la consommation de l'oxygène croît notablement plus vite que la production de l'acide carbonique. E. Belzung. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Botanische Zeitung (1891). n° 18. C. Wehmer. Entstehung- und physiologische Bedeutung- der Oxalsâure im Stoffwechsel einiger Pilze [Forts.). n° ig. C. Wehmer. Id. [Forts.). — A. Hansgirg. Ueber die Bacteriaceengattung Phragmidiothrix Engler und einige Leptotkrix Ktz-Arten. n° 20. C. Wehmer. Id. {Forts.). Botanisches Centralblatt (Bd. XL VI). no 5. F. Schindler. Ueber die Stammpflanze der Runkel-und Zuckerrûben {Schluss). — Paul Schumann. Beitrâge zur Kenntniss der Grenzen der Va- riation im anatorcischen Bau derselben Pflanzenart {Forts.). n° 6. Paul Schumann. Id. {Forts.). — Fr. Berg. Roggeuzûchtung 1890. — Robert Gembock Moose und Lichenen im Bergwalde der oberôster. Kalk- alpen. no 7. Paul Schuman. Id. [Forts.). — Fr. Berg. Id. [Sckluss). Var>s — J MerscK uut»., z:^ pi. bouhsrv noekeraa* N" 12. — 16JUIN 1891. Sup/>/émeni au ]o\irn3.[ de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. J. Costantin et. L. Dufour. — Nouvelle Flore des Champignons (1891, un volume de poche broché, 5 fr. 50; avec reliure anglaise 6 fr. — Librairies Paul Dupont et Paul Klincksieck). Les amateurs, de jour en jour plus nombreux, qui, sans se livrer à une étude approfondie de la mycologie, sont désireux de se familia- riser avec le plus grand nombre possible des Champignons qu'ils peu- vent avoir l'occasion de rencontrer, n'avaient jusqu'à présent à leur disposition que des ouvrages d'un prix très élevé, ou bien ne renfer- mant, sur ce qu'ils 'voulaient connaître, que des renseignements insut- fisants sinon erronés. Il manquait un livre qui, tout en restant complet, fût, grâce à son prix modeste, à la portée de toutes les bourses. Cette lacune vient d'être comblée par MM. Costantin et Dufour. Leur flore s^adresse spécialement aux débutants, à l'intention desquels ils l'ont illustrée de 3842 figures destinées à faciliter leurs recherches en met- tant sous leurs yeux des croquis qui leur donnent une idée du port et de l'aspect général des espèces ; elle ne sera d'ailleurs pas moins bien accueillie de tous les mycologues, même les moins novices. Aussi nous ferons des vœux, non pas pour le succès de cet ouvrage, car il est assuré d'avance à ses auteurs, mais pour que ce succès bien légi- time leur donne l'idée d'étendre leur travail et de faire un jour pour les Ascomycètes ce qu'ils viennent de faire pour les Basidiomycètes. L. MOROT. L. Dufour. — Allas des Champigîions comestibles et vénéneux. (1891, Librairie Paul Klincksieck. Chaque livraison in-S, i fr. 25. Prix de l'ouvrage complet pour les souscripteurs, 12 fr.). L'Atlas de M. Dufour est un heureux complément de la Nouvelle Flore des Champignons. Les nombreuses figures qui accompagnent ce dernier ouvrage ont dû nécessairement être faites à une échelle très réduite. Il importait donc de mettre en même temps à la disposition de ses lecteurs d'autres figures, plus grandes et coloriées, représentant les espèces les plus communes. Cet atlas paraît par livraisons de 8 pages de texte et 8 planches; six ont été déjà publiées. Il formera un volume de 80 pages renfermant la description sommaire des espèces figurées avec l'indication de leurs propriétés ; ces espèces seront au nombre de 200 en 80 planches. Grâce à la modicité de son prix, cet ouvrage ne — Lxn — tardera pas à se trouver dans un grand nombre de mains et contri- buera, avec la Nouvelle Flore, à vulgariser l'étude des Champignons, si intéressante à divers titres. L. Morot. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Annales des sciences naturelles. Botanique. (y'' sér., t. XIII, fasc. i à 4, 1891.) E. Belzung. Nouvelles recherches sur Forig-ine des grains d'amidon et des grains chlorophylliens. — Ph. Van Tieghem. Sur la structure et les affinités des Mémécylées. — H. Douliot. Recherches sur la croissance ter- minale de la tige et de la feuille chez les Graminées. — C. Sauvageau. Sur les feuilles de .quelques Monocotylédones aquatiques. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (Bd IX, Heft 4.) M. Woronin. Bemerkung zu Ludvvig's Scleroiînia Aticîiparîie . — Th. Bokorny. Ueber Starkebildung aus Formaldehyd. — W. Zopf. Zur physio- log'ischen Deutung- der Fumariaceen-Behâlter. — P. Magnus. Einige Beo- bachtuns^en zur nâheren Kenntniss der Arten von Diorchidiutn und Tri- phragtniwm. Botanical Gazette (Vol. XVI, n° 5, mai 1891). W. F. Ganong. On raised peat-bogs in New Brunswick. — E. J. Hill. Notes on the tlora of the St. Croix région. — A. S. Hitchcock. A visit to the West Indies {coniin.). — David M. Mottier. Notes on the apical growth of Liverworts. — John M. Coulter. Some new Solanacea; from Guatemala {Solamttn Donne II- S mit kii, Brachisttis escuintlensis, Bassovia Donnell- Smithii, nn. spp.). — Geo. Vasey. New Gra&ses {Orcutiia Greeneî, Era- grostis spicata, Aluhlenbcrgia Alamosse, Calamagrostis densus, C. kœle- rioides, nn. spp.). — Goodwin D. Swezey. Simple mechanism to show geo- tropism. — Aug. D. Selby. Notes from Columbus, Ohio. — Bradley M. Davis. Continuity of the protoplasm in the Chaniransia form oi Batra- ckospej'mum. — Conway Mac Millan. A method of studying the growth of tubers. — B. W. Barton. A monstrous form of a common field daisy. Botanische Zeitung (1891). n°s 21, 22 et 23. C. Wehmer. Entstehung und physiologische Bedeutung der Oxalsâure im Stoffwechsel einiger Pilze {Foris.). Botanisches Centralblatt (Bd XLVI). n°^ 8-9 et 10. Paul Schumann. Beitrage zur Kenntniss der Grenzen der Variation im LXIII — anatomischen Rau derselben Pflanzenart [Forts.). — Julius Rôll. Vorlâu- fig-e Mittheilungen ûber die von mir im Jahre 1888 in Nord-Amerika g-e- sammelten neuen Varietaten und Formen der Torfmoose. Botaniska Notiser (1891, H. 3). G. 0. Malme. Bidrag- till sydvestra Sodermanlands karlvâxtflora. — J. A, 0. Skârman. Om fanerog-amvegetationen vid Bijlets brunstensgrufvor i Vestergotland. — G. 0. Malme. Ett exempel pâ menniskans inflytande pà florans utveckling-. — Hj. Oestergren. Bidrag till Kinnekulles kârlvâxt-flora. — E. Jàderholm. Om fôrekomsten af Barbula gracilis Schwasgr. i Skandi- navien. — V. B. Wittrock. Om Bergianska herbariet. — S. Almquist. Om formerna af Carex salina Wg. — S. Almquist. Om Pofamogctoîi spargani- folia Lîest. — S. Almquist. Om stândarforhâllandena hos Senebiera didy- ma. — S. Almquist. Om Hippophac rhamnoides fôrekomst i Bohuslân. — 0. Juel. Jakttagelser ôfver Veronica-^r\.ç.x . — H. W. Arnell. Jungermania mcdelpadica Arn. — H. Wilh. Arnell. Tvenne i norraSmâland funna relikt- former. — H. Samzelius. Nàgra excursioner vid Gellivare kyrkoby i sven- ska Lappland. — N. Johanssou. Bidrag till Skânes flora. Bulletin de la Société botanique de France. (T. XXXVIII, 3, 1891). M. Thouvenin. vSur la présence de laticifères dans une Olacacée, le Cardiopteris lobata. — G. Rouy. Annotations aux PlantcV Etirope^e de M. Karl Richter {suite). — A. Lombard-Dumas et B. Martin. Florule des causses de Blandas, Rogues et Montdardier (Gard) et des pentes qui les relient aux vallées adjacentes de la Vis, de TArre et de l'Hérault (2*^ partie), — E. G. Camus. Hybrides d'Orchidées. — Henri Hua. Sur un Cyclamen double. — P. Duchartre. Observations sur la précédente communication. — Edouard Jeanpert. Localités nouvelles de Mousses des environs de Paris. — Ph. Van Tieghem. Structure et affinités des Stachycarpus^ genre nouveau de la famille des Conifères. — L. Mangin. Sur la désarticulation des conidies chez les Péronosporées. — Ph. Van Tieghem. Structure et affinités des Cephalotaxus. — A.- Le Grand. Relevés numériques de quel- que flores locales ou régionales de France. — Paul Vuillemin. Sur l'évo- lution de l'appareil sécréteur des Papilionacées. — H. Léveillé. Note sur VCEnothera tetrapteya Cavan. — G. Camus. Note sur VOpkrys arachniti- formis et sur des formes de Salix zcndulata. — L. Légué. Note sur trois plantes de la Sarthe : Peltaria alliacea L., Hypericum linarifolium Vahl, Carex Davalliana Sm. — Ed. Prillieux. Le Seigle enivrant. Bulletin mensuel de la Société linnéenne de Paris. n° 117. A. Franchet. Sur une Boraginée à nucules déhiscentes [Schistocaryum, gen. nov.). — H. Bâillon. Sur le nouveau genre Oncotheca. — F. Heim. Influence de la lumière sur la coloration du périanthe de Vlmantopkyllum variegaticm. — H. Bâillon. Remarques sur les Galacées. — H. Bâillon. Observations sur les Sapotacées de la Nouvelle-Calédonie {suite). — LXIV Bulletin de la Société philomathique de Paris. (8« sér., t. m, n* i). Devaux. Les échang'es gazeux d'un tubercule représentés schématique- ment par un appareil physique. — Devaux. Atmosphère interne des tuber- cules et racines tuberculeuses. Deutsche botanische Monatsschrift (1891. — N°^ 2-3), J. Murr. Die Potentillen Nordtirols, insbesondere der weileren Innsbru- cker Umgegend. — Ed. Formanek. Beitrag zur Flora von Serbien, Macé- donien und Thcssalien {Forts.). — Beitrag^e zur Flora des Reg-nitzgebietes. IV. — W. Petzold. Volkstiimliche Pflanzennamen aus dem nôrdlichen Telle von Braunschweig. — G. von Holle. Einige neue Beobachtung-en betreffs Hieracmtn prascox II basaliiciim C. H. Schultz Bip. — A. Kneucker. Bota- nische Wanderung'en im Berner Oberland und im Wallis. — L. Glaab. Ein Beitrag' zur Entwicklungsgeschichte der Formen von Spirsea Ulmaria L. — A. Bruhin. Stellung' von Car ex sirigosa Huds. (= C. leptosiachys Ehrh.) im System. — Warnstorf. Hyocomium flagellare Br. eur. schon 1874 in Deutschland in Frucht gefunden. — 0. Appel. Ueber Dorycnium Jordaiii Lor. et Barr. var. germanicum Greml. Jahrbûcher fur wissenschaftliche Botanik (Bd. XXII, Heft 4). E. Loew. Blûthenbiologische Beitrâge. I. — Ludwig Koch. Ueber Bau und Wachsthum der Sprossspitze der Phanerogamen. I. Die Gymnos- , permen. Journal of Botany (juin). F. Townsend. A new form of Eupkrasia officinalîs L. from Scotland {E. paludosa). — W. 0. Focke. List of the british and irish 7?;^^2 in the Herbarium of the late Mr. John Bail, F. R. S.— Edraund G. Baker. Synop- sis of gênera and species of Malvese {Malvasirum irilobaium, M. Bur- chellii, M. Pappei, M. Alexandri, M. antofagasianutn. M. iarapa- canum, M. bolivianuni.^ M. Tweedii, nn. spp.)- — Alfred W. Bennett. Sexuality among the Conjugatx. — G. Claridge Druce. The segregates of Spergula arvcnsis L. — Baron von Mueller. New Papuan plants {Aristotelia Gaultheria, Ternsirœmia Britteniana. RJtododendyon Macgregoriie, nn. spp.). — Henry and James Grèves. Is Lycopodiuiti complanatum a british plant? — Miss L. Copland and Miss Caroline Birley. Notes on the flora ot the Fa;roes. James Cosmo Melvill. List of plants obtained by the above. — Ernest S. Salmon. Ckrysosplenium alternifoliuvi in West Kent. — Edward S. Marshall. Lycopodium complanatum L. — Hans Schinz. Geographical distribution of Potamogeton javanicus Hassk. — R. P. Murray. Pyrus cordaia Desv. Revue bryologique (1891; n" 3). Philibert. Sur VOrthotrichum Schimperi tt les formes voisines. »kr» - i Mer»**, imp.. z^, pi. Liciit«sru n«»o«ni N" 13. — i"' JUILLET 1891. Supp/emen^ au }ourn:i\ de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. P, Magnus. — Ei)iige Beobachtungen :^!(r ■)iâhere7i Keiinim'ss der Arie7i von Diorchidium mid^xvi^\vcdi^VQmxi\\^Qicelqiies observations pour la connaissance plus co^nplète des espèces de Diorchidium et de Triphragmiura] (Berichte der deutschenbotanischen Gesellschaft, Bd IX, Heft 4, 1891, pp. 1 18-123, I pL). L'auteur, après avoir décrit, dans le fascicule précédent du même recueil, une nouvelle espèce de Diorchidium d'Afrique, le D. Steud- neri, parasite de VOrmoca^'pon bibracteatum, insiste dans cette note sur les caractères que peut fournir pour la classification le nombre et la répartition des pores germinatifs dans ce genre d'Urédinées et dans le genre voisin Triphragmiitm. Il propose de retirer de ce der- nier genre le T. Acacise Cooke, pour en faire le type d'un genre nou- veau, Sphcerophragmiic77i, caractérisé par des télentospores à 4-9 cel- lules non pas disposées en files comme chez les Triphragmium mais formant un corps plus ou moins sphérique ou ellipsoïdal. L. M. Emile Mer. — Répartition hivernale de P amidon dans les plantes li- gneuses (Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences, T. CXII, n" 17, 1891, p. 964). De ses observations, faites du mois d'octobre au mois d'avril, sur nos principaux arbres et arbustes indigènes, à feuilles caduques ou persis- tantes, l'auteur conclut que, contrairement à l'opinion courante, l'hiver, loin d'être la saison où la réserve amylacée est le plus considérable, est précisément celle où elle l'est le moins. A partir du mois d'octobre l'amidon se résorbe graduellement : les rayons médullaires du bois se vident les premiers, en commençant par les plus petits, puis le parenchyme ligneux, et enfin la moelle; une fois achevée dans le bois la résorption s'effectue dans les tissus corti- caux et libériens, en finissant par les rayons du jeune liber. Au com- mencement de mars on observe la réapparition de l'amidon, laquelle se fait graduellement comme la disparition, et sensiblement dans un ordre inverse. En général, vers la fin d'avril, au moment de l'évolution des bourgeons, la réserve amylacée est reconstituée à peu près telle qu'elle était au mois de septembre. L. M. Georges Poirault. — Sur quelques points de l'anatomie des organes végétatifs des Ophioglossées (Compt. rend. Acad. des sciences, T. CXII, n° 17, 1S91, p. 967). Les principaux résultats consignés par l'auteur dans cette note sont les suivants. LXVI La plupart des membranes cellulaires des Ophioglossées sont cons- tituées par une cellulose à réactions spéciales : traitées par la potasse faible et lavées à l'eau, elles se colorent en bleu pâle par les solutions iodées. L'avortement d'un des deux faisceaux libériens dans la racine bi- naire de nos Ophioglosses indigènes, bien que très fréquent, n'est pas absolument général : au milieu des racines anomales on en trouve qui sont normalement constituées ; le mode d'insertion de ces dernières sur la tige est, d'ailleurs, le même que pour les autres. Les tubes criblés des Ophioglossées sont dépourvus de cals, tandis que dans beaucoup de Fougères on peut les mettre en évidence même dans le liber de la racine. Dans les Ophioglosses, la racine s'édifie par les cloisonnements d'une seule cellule tétraédique. Le pouvoir gemmipare des racines constitue, suivant l'auteur, le seul mode de multiplication de VOphioglossum vulgatum. Ici le bour- geon ne résulte point, comme dans d'autres cas, de la transformation du sommet végétatif de la racine ; la cellule-mère se conserve et c'est dans la partie externe de l'un de ses segments qu'apparaît, très près du sommet, une cellule tétraédrique qui, par ses cloisonnements répétés, donne naissance à un jeune bourgeon. Une coupe longitudinale passant par l'axe de la racine-mère et le bourgeon complètement développé montre que l'endoderme de la racine est brusquement interrompu à la base du pédicule gemmaire, de sorte que la tige en est dépourvue. L. M. D. H. Scott. — On a soine points in tlie Anatomy ^yipomœa versico- lor Meissn. \Sur quelques points de l'anatomie de /'Ipomœa versi- coXot Me^ssn^^ (Annals of Botany, Vol. V, n"^ XVIIL 1S91, pp. i73-i79> 2pl.)- L'auteur étudie particulièrement le passage des faisceaux de la ra- cine à la tige. Il signale, dans l'axe hypocotylé et les parties adja- centes de la tige et de la racine, l'existence d'un bois secondaire ren- fermant dans son parenchyme de nombreux cordons de tubes criblés. Ces a ilôts libériens » interligneux dériveraient de l'activité centrifuge du cambium. L. M. W. Trelease. — A revision of the ajnericati species of Epilobium occurringnorth of Mexico. [Révisio?z des espèces américaines «" Epi- lobium croissant au nord de Mexico^ (Second annual Report of the Missouri botanical Garden, 1891, pp. 69-117, 48 pL). C'est une monographie complète des Epilobes de l'Amérique du Nord contenant la description détaillée de 38 espèces, dont 3 nouvelles, — LXVII — l'une de Californie, V Epilobium holoserzceum, les deux autres de l'Oré- gon, les E. delicatum. et clavatum. Le mémoire est accompagné de 48 planches où toutes les espèces sont repésentées avec leurs princi- pales variétés. L. M. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Botanische Zeitung (1891). no 24. • Cari Wehmer. Entstehung und physiologische Bedeutung- der O-xalsâure im Stoffwechsel einiger Pilze [Forts.). n» 25. Cari Wehmer. Id. {Forts.). — G. B. de Toni. Ueber Leptotrix dubîa Nâg-, und L. radians Kûtz. Botanisches Centralblatt (Bd. XL VI). n° II. Paul Schumann. Beitrag-e zur Kenntniss der Grenzen der Variation im anatomischen Bau derselben Pflanzenart {Forts.). n°^ 12 et 13. Paul Schumann. \à..{Schluss.). — J. Roell. Vorlâufige Mittheilungen ûber die von mir im Jahre 1888 in Nord- Amerika gesammelten neuen Varietâten und Formen der Torfmoose {Sc/iluss.) Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Paris. n° 1x8. H. Bâillon. Les PhelUne de la Nouvelle-Calédonie. — H. Bâillon. Les ovules des Oléacées {suite). — H. Bâillon. Observations sur les Sapotacées de la Nouvelle-Calédonie [suite). n° 119. H. Bâillon. Observations sur les Sapotacées de la Nouvelle-Calédonie {suite). — F. Heim. Le réceptacle de la Pulsatille. — H. Bâillon. Note sur Toganisation florale du Greyia Sutherlandi. — H. Bâillon. Remarques sur les Ternstrcemiacées {suite). Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences (T. CXII, 1891). n'' 8. Pierre Lesage. Sur la différenciation du liber dans la racine. n° 9. Georges Linossier. Sur une hématine végétale, Vaspergilline, pigment des spores de V Aspergillus niger. — LXVIII — n° 10. Léon Guignard. Sur rexistence des sphères attractives dans les cellules végétales. — J. Vesque. Sur la classification et Thistoire des Clusia, n° 12. A. Chatin. Contribution à la Biologie des plantes parasites, n° 13- T. L. Phipson. Sur Thématine végétale. — P. Lesage. Influence de la salure sur la formation de l'amidon dans les organes végétatifs chlorophyl- liens. — E. Aubert. Note sur le dégagement simultané d'oxj'^gène et d'acide carbonique chez les Cactées. no 14. V. Martinaud et M. Rietsch. Des micro-organismes que Ton rencontre sur les raisin et de leur développement pendant la fermentation. n« rs. Georges Linossier. Sur une hématine végétale, l'aspergilline. — J. Vesque. Sur les Clusia de la section Anandrogyne. — J. Hérail. Sur l'existence du liber médullaire dans la racine. Hedwigia (Bd.'xXX, Heft 3, 1891). C. Warnstorf. Beitrâge zur Kenntniss exotischer Sphagna (Schluss.). — G. A. J. A. Oudemans. Eine Rectification {Cseotna nitens soll kûnftig Cseo- ma interstitiale heissen). Malpighia (Vol. V, fasc. 1-2). Camillo Acqua. Contribuzione alla conoscenza délia cellula végétale. — P. A. Saccardo. L'invenzione del microscopio composte. Dati e commenti. — A. Baldacci. Nel Monténégro. Una parte délie mie raccolte. — Ugo Brizi. Appunti di Briologia romana. — P. Hennings. Note micologiche. Revue générale de Botanique (T. III). n° 29, 15 mai. V. Fayod. Structure du protoplasma vivant. — Marcel Brandza. Déve- loppement des téguments de la graine (fin). n° 30, 15 juin. Henri Jumelle. Nouvelles recherches sur l'assimilation et la transpira- tion chlorophylliennes. — Lucien Daniel. Note sur l'influence du drainage et de la chaux ?ur la végétation spontanée dans le département de la Mayenne. — Eugène Bastit. Recherches anatomiques et physiologiques sur la tige et la feuille des Mousses. — J. Costantin. Revue des travaux sur les Champignons publiés en 1889 et i8go {suite). tari*. — J Menok. lup.. 2:^, pi. I>«uferu n»etaerea« X» 14.— 16 IL'ILLP: r 1801. 5V////f'w^w/ ^/^ journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. D. Bois. — Les platites d'appartement et les pla7ites de fenêtres. (Li- brairie J. B. Baiilière et fils, Paris, 1891. — i vol. in-i6, cartonné, de 388 pages, avec 169 figures intercalées dans le texte. — ■ Prix : 4 fr. ; franco y 4 fr. 40). Cet élégant petit livre, qui fait partie de l'intéressante collection de la Bibliothèque des connaissances utiles, ne se recommande pas seulement par son prix modique, par le choix de ses figures, par les détails d'une foule de renseignements pratiques, mais encore par une véritable valeur scientifique qu'on ne trouve pas toujours, il faut bien le dire, dans les publications de ce genre. Dans la première partie sont exposés les principes de culture appli- qués aux plantes d'appartement et aux plantes de fenêtres. Le lecteur y trouvera tout ce qu'il a besoin de savoir sur la culture de ces plantes, les arrosements, le rempotage, la taille, les divers modes de multipli- cation, la destruction des parasites, etc. La deuxième partie traite spécialement des plantes de fenêtres et de balcons, la troisième des plantes d'appartement. La liste des espèces pouvant convenir dans l'un ou l'autre cas, et dont un grand nombre sont figurées de manière à per- mettre au lecteur de se faire une idée de leur aspect et de les recon- naître plus facilement, n'est pas d'ailleurs une simple énumération, mais fournit en même temps sur chacune d'elles des indications dé- taillées d'un vif intérêt. L. Morot. T. Johnson. Observations cti Phceozoosporeœ {Observations sur les Phéosoosporées\ (Annals of Botany, Vol. V, i pi.) Les observations de l'auteur portent sur le Carpomitra Cabreree Kûtz., le Sporochnus pedunctdatus Ag., VAsperococcus Lamour., VArthrocladia villosa (Huds.) Duby et le Desmarestia Lamour. Il les résume comme il suit. i" Dans le Carpomitra Cabrer éeox le Sporochnus pedunculatus, l'accroissement du thalle est trichothallique, et le sommet des rameaux est occupé par une touffe de poils rayonnants très nombreux à accroisse- ment basilaire. Les sporanges sont uniloculaires, multisporés. La cel- lule terminale de chaque paraphyse est assimilatrice et non reproduc- trice. Le réceptacle est le sommet modifié d'une branche du thalle; il est parfois ramifié dans le Sporochnus pedunculatus. Les zoospores r.xx — de cette dernière plante sont sensibles à la lumière et semblent capa- bles de germination indépendante. 2" Dans VAsperococciis, le thalle produit de nouvelles plantules par gemmation trichothallique, ce qui rapproche beaucoup plus qu'on ne l'admettait jusqu'ici le genre Asperococcus du genre Punctaria Grev. où l'auteur a déjà observé le même phénomène. 3° Dans V Arthrocladia villosa^ les sporanges sont uniloculaires, multisporés, et forment des sores disposés en chaînes. Les zoospores après leur sortie se comportent comme celles du Sporochnus peduttcu- latus. 4" Dans le Desmarestia ligulata^ on trouve des sporanges unilocu- laires, renfermant 1-4 spores, et équivalant à une cellule du thalle. Par le mode d'accroissement du thalle et la constitution des sporanges le Desmarestia présente des affinités étroites avec les Tiloptéridées. L. MOROT. Henri Jumelle. — Sur le dégagement d'oxygène par les plantes aux basses températures (Compt. rend, hebdoraad. des séances de l'Acad. des sciences, t. CXII, n'' 25, 22 juin 1891, p. 1462). Les plantes soumises à des froids intenses sont, en général, à l'état de vie latente, ne respirant ni n'assimilant plus. Toutefois l'auteur a montré précédemment que cet état peut être dû, non seulement au froid, mais à une perte d'eau de la plante, la plupart des Cryptogames se desséchant au-dessous de 0°, ce qui suffit pour arrêter les échanges gazeux. Il s'est proposé cette fois de rechercher comment se compor- tent les végétaux non desséchés. Ses expériences ont porté sur trois Lichens {Evernia Prunastrï, Physcia ciliaris et Cladonia rangi- ferina) et sur deux Conifères, l'Epicéa et le Genévrier. La respiration, dont l'intensité, comme on sait, diminue rapide- ment avec la température, et qui est déjà très faible à 0°, a été constam- ment suspendue au-dessous de — 10°. I/assimilation chlorophyllienne, au contraire, bien plus indépen- dante de la température que la respiration, et qu'on n'avait jamais cons- tatée jusqu'ici au-dessous de o'^, a été observée par l'auteur à des tem- pératures bien inférieures, alors que la respiration était depuis long- temps supprimée. Ainsi, dans ses expériences très intéressantes, des Conifères telles que l'Epicéa et le Genévrier, et un Lichen, /'Evernia Prunastri, ont assimilé, à la lumière, le carbone de l'air dans une atmosphère oit la température s'est abaissée Jusqu^à — jj-", et même — 40". L. MOROT. -• I.XXI PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (Bd IX, Heft 5.) A. Zimmermann. Nochmals iiber die radialen Strange der Cystolithen von Ficus elastica. — Emst H. L. Krause. Culturversuch mit Viola hoL satica. — J. B. de Toni. Notiz iiber die Ectocarpaceen-Gattungcn Enio- ne ma Reinsch und Sireblonetnopsis Valiante. Botanical Gazette. (Vol. XVI, n° 6, juillet 1891.) Aug. F. Foerste. Abnormal phyllotactic conditions as shown by the leaves or flowers of certain plants. — Théo. Holm. A sludy of some anato- mical characters of North American Gramineai. I. The g-enus Uniola. — David White. On the oryanization uf the iossil plants of the Coal-measures. Thomas Meehan. On the relation between insects and the forms and character of flowers. — Conway Mac Millan. A suggestion on the proper termiuology of the spermaphytic flower. — W. G. Farlow. Curious case of o-ermination in Citrits decumana. — John M. Coulter. Courseiia axillaris n. sp. Bulletin de la Société mycologique de France. (T. VII, fasc. 2, juin 1891.) J. de Seynes. Conidies de VHydnum coralloides Scop. — Em. Boudier. Quelques nouvelles espèces de Champignons inférieurs {Botrytis albido- cœsia, Myco^one ochracea, Vohitella albo-pila, Hyinenula citrina, nn. Spp.). L. Rolland. Excursions mycologiques dans les Pyrénées et les Alpes- Maritimes [^Ceratostoma Phœnicis n. sp.). — Niel. Remarques à propos des Tubulina fragiformis Pers. et cylindrica Bull. — A. Gaillard. Les hypho- podies mycéliennes des Meliola, — N. Patouillard. Polyporùs bambusinus , nouveau Polypore conidifère. — G. Delacroix. Espèces nouvelles de Cham- pio-nons inférieurs (Plowrightia Karsteni, Herpotrichia cerealium, Cera- tostoma tyuncatum, C. siromaticum, Nectriella Maydis, Zignoella cultni- cola, Cficetomella longiseta, C. tortilis^ Macrophojna Carpinicola^ Cory- neum faginum, Pénicillium Duclauxi, nn. spp., Moronopsis n. gen., M. in- quinans, Sierigmatocystis ochracea, Dictyosporium, secalimim., Fusariiim éeruginosum, Fiisicoccum populinum, F. complanaticjn, nn. spp.). — G. De- lacroix. Observ-ations sur quelques espèces peu connues. — Prillieux et Delacroix. Endoconidium iemulentum n. gen., n. sp. — Patouillard et Dela- croix. Sur une maladie des Dattes produite parle Sierigmatocystis Phœni- cis (Corda) Pat. et Delacr. — Em. Bourquelot. Matières sucrées contenues dans les Champignons [suite). — J. Godfrin. Contributions à la flore myco- logique d^s environs de Nancy. — Lxxn — Deutsche botanische Monatsschrift {1891. — N"^ 4-5). P. Magnus. Weitere Nachrichten ûber das Auftreten weisser Stocke bei chlorophylllosen Pflanzenarten. — Sagorski. Ueber die Bastarde der Potejitilla sterilis Gck. {Fragaria sterilis L. — P. Fragariasirum Ehrh.) und der Potentilla alba L. — J. Palacky. Ein Beitrag zur sûdmarokkanis- chen Flora. — Herraann Lùscher. Neue Beitriicre zur Flora der Nord- schweiz, mit besonderer Berûchsichtigung- der Umgebungen von Zofin- g^en. — A. Kneucker. Carex lagopina X Personii = C. Zahnii m.\h.\. — E. Fi- gert. Botanische Mitteilung-en aus Schlesien. V. Saiix iriandra X purpurea Cm. — Ed. Formanek. Beitrag- zur Flora von Sei-bien, Macédonien und Thessalien {Forts.). — Th. A. Bruhin. Kleinere Mitteilungen : Ueber Acclimatisation der Phyiolacca decandra L.; Wahlenberg und Wahlberg ; Galium triflorum Michsc. ; Smilacijia oder Majantheimim ; Botanische Notiz ûber Stenactis bcllidijlora Al. Br. Journal of Botany. (Juillet 1891.) George Murray. On Cladothele Hooker f. et Harv. {Stictyosiphon Kûtz.). — H. G. Jameson. Key to the gênera and species of british Mosses {Con- clud.). — T. Kirk. The Botany of the Snares. — E. A. L. Batters. Hand- list of the Algae of the Clyde Sea-area. — Edw. F. Linton. Two Willow h3'brids {Saltx Ai-buscula X nigricans n. hybr., vS". lanata X Lapponum n. hybr.). — W. H. Beeby. Zannichellia. — Edw. S. Marshall. Pyrus cor- data Desv. ; Polygala oxyptera Reichb. — R. P. MwxYdiy . Anémone iri/olia. L. Nuovo Giornale botanico italiano. (Vol. XXIII, n<^ 3, juillet 1891J. J. Mueller. Lichenes Brisbanenses, a cl. F. M. Bailey, Govei-nment botanist, prope Brisbane (Queensland) in Australia orientali lecti. — E. Ba- ron!. Contribuzione alla lichenog-raphia délia Toscana. — E. Tanfani, Morfologia ed istologia del frutto e del semé délie Apiacee. — C. Massa- longo. Acarocecidii nella flora Veronese. Ulteriori osservazioni ed agg-iunti. — G. Arcangeli. Sulla polvere cristallina e sulle druse d'ossalato calcico. — BuLLETiNO DELLA SociETÀ BOTANiCA iTALiANA : A. Terracciano, Contribuzione alla llora Romana; R. Pirotta, 'èxAVUrocystis Primulicola Magnus in Italia; R. Pirotta, Sopra alcuni casi di mostruosita nç^VIonop- siduim acaide Reich. ; C. Grilli, Alcune Muscinee ed alcuni Licheni marchi- giani; E. Baroni, Sulla struttura del semé dell' Evonymiis japonicus Thumb. ; R. F. SoUa, Altri cenni sulla vegetazione nei dintorni di FoUo- nica; C. Massalongo, Sulla scoperta in Italia délia Taphrina epiphylla Sadebeck; U. Martelli, Per la conservazione del Cyperus Papyrus a Sira- cusa; U. Martelli, Le Anacardiacee italiane; E. Tanfani, SulPorigine délie Zucche; G. Arcangeli, SuWArisarîim proboscideum ; A. Bertoloni, Lettera suirorigine délia lettura dei semplici in Italia; C. Massalongo, Sulla pre- senza délia Viola pratensis M. et K. in Italia. tvr\% - J Mersch. tiup., ï*^. pi. Dunrert- necbi-re»« N" 15. — i"' AOUT 1891. Supplémenù au Journal de Botanique. *«*MM#«M«W*MAAMMMMMMMMMMMMMMMMMM> BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Hermann Voechting. — Ueber die Abhàngigkeit des Laubblattes von seiner Assimilations- Thàtigkeit ^Dépendance de la feuille vis à vis de son pouvoir assimilateur\ (Botanische Zeitung 1891, n°' 8 et 9). Th. de Saussure rapporte, dans ses e Recherches chimiques sur la végétation » , l'expérience suivante : Un rameau d'une plante verte fut fixé dans un ballon exposé à la lumière; un autre rameau fut fixé dans un ballon semblable mais renfermant un peu de chaux pour l'absorp- tion de l'acide carbonique ; les feuilles du premier restèrent vertes et saines pendant plus- de deux mois, celles du deuxième se fanèrent vers le douzième jour, puis tombèrent sans que cependant la branche elle- même fut morte. Cette expérience paraît donc prouver que les feuilles d'une plante verte, empêchées d'assimiler le carbone par elles-mêmes, périssent, et que les substances nutritives qui leur parviennent des autres parties de la plante sont insuffisantes pour maintenir leur exis- tence. Autrement dit, que la vie et la croissance des feuilles sont sous la dépendance de leur propre assimilation. Plusieurs auteurs ont cherché à vérifier la conclusion que. nous venons d'énoncer sans tomber d'accord sur ce sujet ; tout récemment (1882), M. Vines a même déduit de ses observations que les feuilles croissent, bien qu'elles ne puissent pas assimiler. C'est pourquoi M. Voechting a institué des expériences dans lesquelles il a cherché à se mettre, autant que possible, à l'abri des causes d'erreur; il s'est demandé principalement si la vie des feuilles adultes est liée aux phé- nomènes d'assimilation, et pendant combien de temps elles peuvent exister sans assimiler. M. Voechting a donc fait des cultures dans de l'air privé de CO", en disposant ses expériences de telle sorte que la partie supérieure des plantes soit dressée dans un appareil spécial renfermant de l'air privé de CO", et que la partie inférieure reste dans les conditions normales ; la nutrition de la première partie avait donc lieu, ou bien par les feuilles de la seconde que l'on avait toujours soin de conserver en nombre suffisant, ou bien par les matières de réserve. L'auteur a employé à cet effet deux appareils. Le premier se com- pose d'un grand vase de verre dans lequel l'extrémité d'une branche de la plante en expérience pénètre par une tubulure inférieure à travers un bouchon mastiqué ; des tubulures latérales permettent le passage d'un courant continu d'air dépouillé de son CO* par des flacons laveurs. — LXXIV — Le deuxième appareil, dont l'usage a été plus fréquent, est un disque de verre porté sur un trépied assez haut, et percé en son milieu d'une ouverture que l'on obture avec du liège et de la cire molle après y avoir engagé la branche à mettre en expérience. Une cloche fixée sur le disque, et dont l'air est débarassé de son CO' par la potasse contenue dans plusieurs soucoupes, sert de chambre d'expérience. Dans l'ouver- ture supérieure de la cloche, s'engage un tube en S en partie rempli de morceaux de pierre-ponce imbibée de potasse et qui assure l'arrivée de l'air et la constance de la pression ; par ce tube, chaque soir, à la tombée de la nuit, l'air du vase était renouvelé à l'aide d'un aspirateur. La présence de cette potasse dans la cloche n'entraîne pas une séche- resse de l'atmosphère qui fausserait les résultats, car, dans les expé- riences faites avec des plantes à feuilles larges, sa paroi interne était couverte de gouttelettes d'eau de transpiration, et dans celles faites avec des plantes à petites feuilles, des éponges imbibées d'eau étaient suspendues dans la cloche. Les expériences ont été faites avec des Mimosa^ Tropésolmn, Mi- mulus^ Pommes de terre. Courge. Toutes les fois qu'une plante est mise en expérience, une autre, aussi semblable que possible, est placée à côté, dans les conditions normales, et sert de témoin. Voici le résumé de l'une des expériences faites avec le Mimosa pudica à l'aide du deuxième appareil ; la branche qui a pénétré dans la cloche possède deux feuilles bien développées, une autre feuille plus jeune et un bourgeon terminal ; la partie inférieure située sous le disque est plus riche en feuilles. Elle commence le 19 juillet; le 20 on n'ob- serve rien de particulier, si ce n'est que les feuilles, situées sous la cloche, prennent la position de sommeil environ 30 minutes plus tôt que les autres; le 21 elles prennent cette position 2 heures plus tôt que les autres et leurs folioles inférieures prennent une teinte jaune; le 22, aucune des trois feuilles ne prend à la lumière la position normale, le pétiole principal ne se relève pas complètement et les trois feuilles sont jaunes; le 23, l'expérience est terminée, les trois feuilles tombent, mais le bourgeon au contraire se développe. Les feuilles de la plante, situées sous le disque, n'ont subi aucune modification. D'autres expériences recommencées avec la même espèce ont montré la même rapidité dans l'apparition des perturbations vitales; d'autre part, des plantes placées sous cloche, dans un air normal, mais dont on fit varier la teneur en vapeur d'eau de 30 à 100 % ne subirent aucune modification. Les résultats mentionnés précédemment dépendent donc de l'absence de CO" dans l'air et de l'incapacité de la branche en expérience d'assimiler le carbone. Nous ne pouvons pas rappeler ici les différentes expériences fort — LXXV intéressantes décrites par M. Voechting, et nous résumerons ses conclu- sions en disant que ses expériences s'accordent dans leurs résultats, et montrent que la vie de la feuille adulte est directement liée à sa faculté d'assimilation. Si celle-ci est interrompue par la suppression du CO*, des troubles apparaissent qui, tôt ou tard, finissent par la mort. Sur les feuilles irritables et spécialement sur les feuilles à mouvements pério- diques, les troubles se manifestement rapidement; ils s'affirment par les modifications du mouvement normal, par des courbures particu- lières, par des changements de couleur, par la disparition de la sensibilité des organes irritables, et finalement par la chute. Comme les feuilles adultes, les feuilles en voie de développement sont dans la dépendance de leur faculté d'assimilation du carbone; mais il y a ici deux faits à distinguer. D'une part, l'ébauche de la feuille au point végétatif et celle des folioles chez les feuilles compo- sées ne sont pas liées au processus d'assimilation : elles peuvent se développer en l'absence de CO'. D'autre part, comme l'auteur l'a con- staté sur la Pomme de terre, les jeunes feuilles n'acquièrent pas leur état normal en l'absence de CO' : elles se déploient imparfaitement, elles sont frisées, rabougries, difformes, et ces modifications, une fois produites, sont définitives et persistent si la plante est de nouveau placée dans des conditions normales d'existence. Or, puisque les feuilles adultes sont des organes d'assimilation du carbone, il y a des dispositions anatomiques qui favorisent le transport des substances élaborées, du sommet de la feuille vers sa base ; puisque d'autre part les feuilles à l'état d'ébauche, incapables de se nourrir par leur propre assimilation, peuvent se développer en l'absence de CO', c'est que le transport des substances assimilées se fait, pour elles, de la base vers le sommet. Et enfin puisque les feuilles adultes ne peuvent pas vivre sans assimiler, il faut donc en conclure avec M. Voechting que le transport des substances assimilées, qui au début se fait de bas en haut, devient plus tard impossible dans ce sens, et ne peut se faire que de haut en bas. C. Sauvageau. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Botanische Zeitung (1891). nos 25^ 27, 28, 29. C. Wéhmer. Enstehung- und physiologische Bedeutung- der Oxalsâure im Stoffwechsel einiger Pilze {Forts.). Botanisches Centralblatt (Bd XLVII, n" i). Cari Schmidt. — Ueber den Blattbau einiger xerophilen Liliifloren. — Anton Hansgirg. Nachtrâge zu meiner Abhandlung- « Ueber die aërophy- LXXVI — tischen Arten der Gattung" Hormidiiim Ktz., Schisogonium Ktz. und Ho7-- ■miscia (Pries) Aresch. {UloihrixK.i?..) » nebst Bemerkungen ûber F. Gay's « Recherches sur le .développement et la classification de quelques Algues vertes. » Oesterreichische botanische Zeitschrift. (XLI, noy, juillet 1891.) E. V. Halâcsy. Beitrage zur Flora der Balkanhalbinsel. V. {Ackillea (Ptarinica) argyrophylla Hal. et Gheorgh. n. sp., Centaiirea Gheorghieffii n. sp., Alliuni thracicum Hal. et Gheorgh. n. sp.), — Lad. Gelakovsky. Ueber die Verwandtschaft von Typha und Sparganium (Forts.). — F. Ar- nold. Lichenologische Fragmente (Forts.). — A. v. Degen. Bemerkungen ûber einige orientalische Pflanzenarten. III. — Eustach Woloszczak. Salices novas vel minus cognita?. — C. Baenitz. Ueber Vaccinium uligmosum L. var. globosum et Uibulosum. Baenitz. — P. Magnus. Kurze Notiz ûber Galinsoga parviflora. — Flora von Oesterreich-Ungarn. Referate : J. Doerfler, Ober- ôsterreich; V. v. Borbàs, West-und Mittel-Ungarn; K. Vandas, Bosnien- Hercegovina; H. Braun, Niederôsterreich; Ad. Oborny, Mâhren. Revue générale de Botanique. (T. m, 15 juillet 1891). Conway Macmilian. Les plantes européennes introduites dans la vallée du Minnesota. — Henri Jumelle. Nouvelles recherches sur Tassimilation et la transpiration chlorophylliennes (fin). — Eugène Bastit. Recherches ana- tomiques et physiologiques sur la tige et la feuille des Mousses (suite). — J. Costantin. Revue des travaux sur les Champignons, publiés en i88g et i8qo (fin). — Henri Jumelle. Revue des travaux de physiologie et de chi- mie végétales, parus d'avril 1890 à juin 1891. Revue mycologique. (Juillet 1891.) G. de Lagerheim. Les Urédinées comestibles. — P. A. Saccardo. G. Hed- wig précurseur de l'analyse microscopique des Ascomycètes. — G. Flagey. Lichenes algerienses Cent. I. — P. Hariot. Contributions à la Flore des Ustilaginées et Urédinées de TAuvergne. — C. Roumeguère. Fimgi gallici exsiccati. Cent. LVIII. — Gh. Richon. Gênera Fungorum (figure des spores, sporidies et conidies). — N. Patouillard. Quelques espèces nouvelles de Champignons extra-européens {Lepiota Schitnperi, Mycena Gynerii, Pluteus arenarius , Polyporus Savoyanus , P. tmiliiceps, P. turhinatus, P. Leveillei, Hexagona obversa, Asierina penicillata, Hypocrea Lixii, nn. spp.). — P. A. Dangeard. Note sur la délimitation des genres Chytridium et Rhisi- dium. — Paul Vuillemin. YJExoascîts Krucchii sp. n, Zeitschrift fur Pflanzenkrankheiten. (Bd. I, Heft I, 1891). J. Ritzema Bos. Zwei neue Nematodenkrankheiten der Erdbeerpflanze. — B. Frank. Ueber den Verlauf der Kirschbaum-G«£>;«<7«/d!-Krankheit in Deutschland, nebst Bemerkungen ûber ôffentliche Pflanzenschutzmassregeln ûberhaupt. — 0. Kirchner. Braunfleckigkeit der Gerstenblâtter. Paf4s — J Mersch. uup., Z:^, t>4. btiufert- R»«fai.^eA«. p^o j6. _ i6 AOUT 1891. Supplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Alfred Giard — Sur les Cladosporiéesentomopkytes^ nouveau groupe de Champignons parasites des Insectes (Comptes-rendus hebdoma- daires des séances de l'Académie des sciences, T. CXII, 29 juin 1 891). L'auteur comprend sous ce nom des Champignons, encore assez mal connus du reste, qui, ordinairement saprophytes, sont cependant susceptibles de vivre sur les Insectes soit comme eniomonastes, soit comme parasites superficiels, soit comme entomoctones. Dans ce dernier cas, la mort n'est pas la conséquence de la destruction des tissus, comme cela arrive sous l'influence des Entomophthorées ou des Isariées ; il y a obstruction graduelle des voies respiratoires par le mycélium du Champignon et asphyxie de l'Insecte infesté. M. Giard rapporte à ce groupe les cinq espèces suivantes : 1° Le Cladosporium parasiticum Sorok., parasite du Polyphylla fullo L., décrit par Sorokine en 187 1. 2° Le Penomyces telarium Gd., observé par l'auteur .sur le Rage- nycha melamira Fab. et le Phygadicus Urticce Fab., et décrit par lui, en 1888, sous le nom à' Bntomopktkora ielaria. 3° Le Penomyces Caniharidum nov. sp., observé en 1890, par M. Durand, dans les environs de Beaune, sur différents Insectes. 4° \,^ PolyrhiziUm Leptophyei Qxà..^ parasite dn Leptopkyes punc- iatissima.' 5° \^ç. Lachnidium Acridiorum nov. gen. et nov. sp., le Cham- pignon observé récemment sur les Criquets d'Algérie. Il se présente sous deux formes, Cladosporium et Fusarium; la première recouvre, en général les côtés du thorax et de la tête, la base des élytres, les pattes postérieures et la partie dorsale des premiers anneaux de l'ab- domen, formant surtout aux jointures, sur les membranes unissantes, des amas blanchâtres incrustants, d'aspect pulvérulent ; la seconde se trouve sur les cinq .ou six derniers anneaux de l'abdomen, principa- lement du côté ventral où il forme un duvet grisâtre assez long. M. Giard a pu obtenir, sur gélatine et sur agar, de belles cultures de cette dernière forme, tandis que la première ne lui a donné aucun résultat. Avec MM. Kùnckel et Langlois, M. Giard pense qu'il y a peu d'espoir à fonder sur ces Champignons pour la destruction des Acridiens d'Algérie. L. M. — LXXVIII — PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Annales des sciences naturelles. Botanique. (7« s., t. XIII, nO' 5-6, juillet 1891). C. Sauvageau. Sur les feuilles de quelques Monocotylédones aquatiques {fin). — A. Prunet. Recherches sur les nœuds et les entre-nœuds de la tig-e des Dicotylédones, — Ph. Van Tieghem. Addition aux recherches sur là structure et les affinités des Mélastomacées. Botanische Zeitung (1891)- n» 30. 1. Jost. Ueber Dickenwachsthum und Jahresringbildung-. Botanisches Centralblatt (Bd XLVII). 00 2-3. Cari Schmidt. Ueber den Blattbau einig-er xerophilen Liliifloren {Forts.). Bolletino délia R. Stazione agraria di Modena (1891)). G. Cugini. Suiristituzione del servizio di controUo al commercio délie sementi ag-rarie presso la R. Stazione agraria di Modena. — 6. Cugini. Relazione al R. Ministero suUe prove fatte colle macchine ag-rarie del depo- sito governativo durante l'anno 1890. — 6. Cugini. Elenco délie macchine agrarie esistenti nel deposito g-overnativo délia R. Stazione ag-raria di. Modena. — L. Macchiati. Ricerche suUa morfolog-ia ed anatomia del semé délia Veccia di Narbona. — G. Cugini. Il carbone di g-rano turco. — G. Cugini e L. Macchiati. Notizie intorno agli insetti, acari e parassiti vege- tali osservati nelle piante coltivate e spontanée del modenese nell'anno 1890 ed aile malattie délie piante coltivate prodotte da cause non perfettamente note. — L. Macchiati. Sui Batteri délia flaccidezza. — P. Maissen ed E. Rossi. Contributo allô studio suUa falsificazione dei burri : influenza dell'irrancidimento suUa determinazione deg-li acidi volatili nei burri. — P. Maissen ed R. Rossi. Analisi dei mosti délia provincia di Modena. — P. Maissen ed E. Rossi. Analisi chimiche eseguite per conto di privati e dei corpi morali neU'anno 1890 ed osservazioni sui metodi d'analisi pei con- cimi artificiali. Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Paris. n° 120. H. Bâillon. Observations sur quelques nouveaux types du Congo. — F. Heim. Diptérocarpées nouvelles de Bornéo. — F. Heim. Sur le genre Pierre a. n° 121. L. Durand. Note sur Torganogénie du Poa annua (suite). — H. Bâillon. Observations sur les Sapotacées de la Nouvelle-Calédonie (suite). — H- Bâillon. Remarques sur les Ternstrœmiacées (suite). — H. Bâillon. Liste des plantes de Madagascar (suite). Bulletin de la Société botanique de France. Ch. Arnaud. Variétés da Ceterach officinarum. — A. Chatin. Montaigne botaniste. Dates de quelques vieux herbiers. — Michel Gandoger. Note sur urie Campanule voisine des C hispanica Wilk. et rotundifolia L. — H. Léveillé. Les Palmiers à branches dans Tlnde. — A. Battandier. Observa- tions sur quelques Silène d'Algérie. — J. Daveau. Observations sur quel- ques Carex. — D. Clos. Variété et anomalie. — J. Foucaud. Note sur une espèce nouvelle du g-enre Muscari (M. Motelayi). — L. Mangin. Sur la désarticulation des conidies chez les Péronosporées (.r«//^) . — Henri Hua. Sur un Cyclamen double. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences (T. CXII, 1891). n° 16. Henri Jumelle. L'assimilation chez les Lichens. — Pierre Lesage. In- fluence de la salure sur la quantité de l'amidon contenu dans les organes végétatifs du Lepidium saiivum. — Prillieux. Le seigle enivrant. — E. Louise et £. Picard. Contribution à l'étude de la culture du colza. . no 17. Emile Mer. Répartition hivernale de l'amidon dans les plantes ligneuses. — Georges Poirault. Sur quelques points de l'anatomie des organes végé- tatifs des Ophioglossées. n" 18. Geneau de Lamarliére. Structure comparée des racines renflées de cer- taines Ombellitères. n° 19. Léon Guignard. Sur la constitution des noyaux sexuels chez les végé- taux. — J. Vesque. Les groupes nodaux et les épharmonies convergentes dans le genre Clusia. — Prillieux et Delacroix. Le Champignon parasite de la larve du Hanneton. — Le Moult. Le parasite du Hanneton. n" 20. Paul Parmentier. Sur le genre Royena, de la famille des Ebénacées. — Pierre Viala et G. Boyer. Sur un Basidiomycète inférieur, parasite des grains de raisin. n° 21. P. A. Dangeard. Sur l'équivalence des faisceaux dans les plantes vascu- laires. n* 22. Alfred Giard. U'Isaria, parasite de la larve du Hanneton. — J. Vesque. Les genres de la tribu des Clusiées et en particulier le genre Tovomita. — E. Pée-Laby. Sur quelques éléments de soutien de la feuille des Dicoty- lédones. — G. Hallauer. Les Lichens du Mûrier et leur influence sur la sériciculture. n° 23. Léon Guignard. Sur la nature morphologique du phénomène de la fécondation. n° 24. L. Trabut. Sur une maladie cryptogamique du Criquet pèlerin. .HTréoul. De là formation des feuilles des JEsculus et des Pavia et de HôYdre d'apparition de leurs premiers vaisseaux. — Henri Jumelle. Sur \é. dègfag'ement d'oxygène par les plantes, aux basses tem]iératures. — J. Kun-' âtSl d'Herculais et Ch. Langlois. Les Champig^nons parasites des Acridiens^ •^MCharles Brongniart. Le Cryptogame dés Criquets pèlerins. — Alfred' Giard. Sur les Cladosporiées entomophytes, nouveau groupe de Champi-- gnons parasites des Insectes. — Pierre Lesage. Contributions à l'étude de la'différenciation de l'endoderme. — Aimé Girard. Sur la destruction du Peronospora Schachtii dé la Betterave à l'aide des composés cuivriques. Comptes-rendus des séances de la Société royale de Botanique .^- de Belgique (1891). ,a , Séance du 11 Avril. C. H. Delogne, Les Lactario-Russulés. Analyse des espèces de Belgique; et des pays voisins avec indication des propriétés comestibles ou véné- neuses. — Alfred de Wevre. Recherches expérimentales sur le Phyco- myces nitens (Kunze). — G. de Lagerheim. Notes sur quelques Urédinées dé'l'herbier de Westendorp. Séance du 3 Mai. -TsEliè Marchai. Champignons coprophiles de Belgique. VL Mucorinées et Sphaeropsidées nouvelles {Mortierella capitata, M. apiculata, Pyreno- chcBta decipiens, Dendrophoma coprophila, Sphseronema leporum, S. ano- m 35- L. Jost. Ueber Dickenwachsthum und Jahresringbildung- [Forts.). — C. Wehmer. Entstehung und physiologische Bedeutung der Oxalsaùre in Stoffwechsel einiger Pilze {Forts.). Botanisches Centralblatt (Bd. XLVII.) n- 4-5. Cari Schmidt. Ueber den Blattbau einiger xerophilen Liliifloren {Forts.). n° 6. Cari Schmidt. Id. {Forts.). — Th. Loesener. Ueber die Benennung zweier nordamerikanischer llices. n» 7. Robert Keller. Beitrâge zur schweizerischen Phanerogamenflora, III. LXXXIV Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences (T. CXIII.) n° 2. A. Chatin. Contribution à l'étude des prairies dites naturelles. — Paul Parmentier. Sur le genre Euclea (Ebénacées). — Maurice Hovelacque. Sur la structure du système libéro-lig-neux primaire et sur la disposition des traces foliaires dans les rameaux de Lepidodendron selaginoides^ n" 3. Prillieux et Delacroix. Sur la Muscardinc du Ver blanc. n» 4. Léon Boutroux. Sur la fermentation panaire. — Géneau de Lamarliére. Sur l'assimilation spécifique dans les Ombellifères. — Georges Poirault. Sur les tubes criblés des Filicinées et des Equisétinées. Deutsche botanische Monatsschrift. (IX, 6-7.) Sagorski. Ueber die Bastarde der Potentilla sterilis Gck. {Fragaria sterilisX^. — P. Fragariastrum Ehrh.) und àer Potentilla alba L. (Schluss). — Hermann Lûscher. Neue Beitrâge zur Flora der Nordschweiz, mit besonderer Berûcksichtigung- der Umg-ebungen von Zofingen (Forts.). — E. Figert. Botanische Mitteilungen aus Schlesien. VI Epilobinm aditaium X inontatmm. — Ed. Formànek. Beitrag- zur Flora von Serbien, Macédonien und Thessalien (Forts.). — V. Greschik. Botanische Exkursion auf das « GehoU > (1060 m.) bei Rissdorf im Zipser Komitate in Ungarn. Hedwigia. (Bd. XXX, Heft 4, 1891.) J, Millier. Lichenes tonkinenses a cl. B. Balansa lecti. — F. Stephani. Treuhia insignis Gôb. — Ed. Fischer. Nachtrag- zur Abhandiung- ûber Pachynia Cocos. — J. B. de Toni. Ueber eine neue Teirapedia-Krt aus Afrika. — P. Magnus. Eine Bemerkung-zu Uromyces excavatus (DC.) Magn. Mémoires de la Société royale de Botanique de Belgique. (T. XXIX.) Fr. Crépin. Biographie de Louis-Alexandre-Henri-Joseph Pire. — Alfr. Wesmael. Revue critique des espèces du genre Acer. — Emile Laurent. Influence de la nature du sol sur la dispersion du Gui {Viscum album). — E. de Wildeman. Observations algologiques. — G. Lochenies. Matériaux pour la flore cryptogamique de Belgique. Lichens. — F. Renauld et J. Cardot. Musci exotici novi vel minus cogniti. — G. Dens et F. Pietquin. Catalogue annoté de Lichens observés en Belgique. — M"^^^ E. Bommér et M. Rousseau. Contributions à la Flore mycologique de Belgique. — Edm. de Selys Longchamps. Notice nécrologique sur Henri Stephens. — E. de Wildeman. Notes algologiques. — Ch. Baguet. Note sur une fleur mons- trueuse de Fuchsia coccinea. PbfU. — J. Merscft. unp., 22, p4. D«ol«»t- Bo«h&r6»a. N» i8. — i6 SEPTEMBRE 1891. Supplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Goerges Poirault. — Sur les tubes criblés des Filicinées et des Equisétinées. (Compt. rend, des séanc. de l'Acad, des se, T. CXIII, n°4, p. 232, 1891.) D'après les travaux de M. de Janczewski, les tubes criblés des Pharénogames différeraient de ceux des Cryptogames vasculaires par la ' perforation de leurs cribles et par la présence de substance calleuse dans les pores, au moins à certains moments, le Pteris aquilina seul, parmi les Cryptogames vasculaires, se comportant comme les Phané- rogames et présentant des pores bouchés par des cals. Il résulte au contraire des observations de M. Poirault que la pré- sence du cal est un fait général chez les Fougères, les Marattiacées, les Equisétacées, les Hydroptéridées, et que seuls les tubes criblés des Ophioglossées paraissent en être dépourvus. Quant à la perforation des cribles, M. Poirault se montre disposé à l'admettre, mais en se réservant de faire de nouvelles observations avant de l'affirmer d'une façon positive. L. M. J. N. Rose. — List of plants collected by D^' Edward Palmer in i8ço in Western Mexico and Arizona, ai 1 . Alamos ; 2. Arizona [Liste des plantes récoltées par le D' Ed. Palmer en 18 go dans le Mexi- que occidental et V Arisond\. (Contributions from the U.S. National Herbarium, Vol. i, n° IV, pp. 91-127, 10 pi. — V^ashington, juin 1891.) Alamos, ou Los Alamos, est une petite ville de 10,000 habitants, située à 180 milles au S.-E. de Guaymas, aune altitude de 1275 pieds. Le D' Palmer y a fait deux visites, l'une dans la saison sèche, du 26 mars au 8 avril, l'autre dans la saison des pluies, du 16 au 30 sep- tembre. La flore de ces deux saisons diffère complètement et 8 à 10 espèces seulement se retrouvent dans les deux collections. Le nombre des espèces récoltées au printemps est d'environ 130, dont 18 nou- velles; la seconde récolte comprend environ 120 espèces, dont 25 nou- velles. La saison pluvieuse commence généralement en juillet et finit à la première semaine d'octobre. Après la première grosse pluie, la végétation apparaît comme par enchantement, elle s'accroit rapidement, et cesse brusquement comme elle est venue ; c'est en août qu'elle est le plus active. Le sol est pauvre et rocailleux, sauf dans les vallées. — LXXXVI Le D' Palmer a en même temps exploré la Sierra de los Alamos, montagne située à 6 mille au S. de la ville d'Alamos. Parmi les plantes recueillies il en est dont la beauté mérite d'appe- ler l'attention des horticulteurs, par exemple : VHeteropterys Portil- lana, remarquable par l'abondance de ses fruits rouges; le Galphimia Humboldtiana, arbuste de 6 à 8 pieds de haut, à feuillage magnifique et à grandes grappes de fleurs jaunes ; le Cordia Sonore ^ espèce nou- velle, arbuste superbe, à floraison abondante ; le Tabebuia Palmeri^ autre espèce nouvelle, arbre de 25 pieds, un des plus beaux de la région ; plusieurs Ipomœa^ l'un qui est un arbre de 30 pieds de haut, un autre, grimpant (L bracteata)^ auquel ses larges bractées donnent un aspect tout spécial, et deux espèces grimpantes nouvelles. Dix des espèces nouvelles sont représentées en grandeur naturelle par autant de planches ; ce sont : Stellaria moniana, Diphysa race- mosa, Echinopepon cirj^hopedunculatns, TitJionia fruticosa, Bïdens alamosanwn, Hyj7tenatherum anomalum, Peresia moniana, Cordia Palmeriy Ip07ttâsa alata et Tabebuia Palmeri. La collection faite dans l'Arizona, d'avril à juillet, comprend environ 210 espèces dont 2 nouvelles : Clematis Palmeri et Hymenopappus radiât a. Lesjoncées, les Graminées, les Cypéracées des deux collections ont été déterminées par MM. H. C. Coville, N. L. Britton, L. H. Bailey, Geo. Vasey, les Fougères par M. Henry E. Seaton. L. M. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Annales des sciences naturelles. Botanique. (VII« série, T. XIV, n^^ 1-2.) L. G. Chauveaud. Recherches embryog-éniques sur l'appareil laticifère des Euphorbiacées, Urticacées, Apocynées et Asclépiadées. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (Bd. IX, Heft 7.) A. J, Schilling. Untersuchung-en ûber die thierische Lebensweise einig-er Peridineen. — C. Maeule. Ueber die Fruchtanlage bei Physcia, pulverulenta (Schreb.) Nyl. — Friedrich Hildebrand. Ueber einig-e plotzliche Umânderun- g-en an Pflanzen. — C. Wehmer. Zur Zersetzung- der Oxalsâure durch Licht- und Stoffwechselwirkung. — W. Palladin. Ergrûnen und Wachs- thum der etiolirten Blâtter. — Ernst H. L. Krause. Die Eintheilung- der Pflanzen nach ihrer Dauer. — Arthur Meyer. Zu der Abhandlung- von G. Krabbe : Untersuchungen ûber das Diastaseferment unter specieller Berûcksichtig"ung seiner Wirkung- auf Slârkekôrner innerhalb der Pflanze. — LXXXVII — — B. Franck. Ueber die auf Verdauung- von Pîlzen abzielende Symbiose der mit endotrophen Mykorhizen begabten Pflanzen, sowie der Leg-umi- nosen und Erlen. Botanical Gazette. (Vol. XVI, n" 8, août 1891.) Théo. Holm. A study of some anatomical characters gf North American Gramines. II. — J. C. Arthur. Notes on Uredineae {Puccinia Cyperi, Uro- myces Gentianas, nn. spp. — F. Lamson-Scribner. A sketch of the flora of Orono, Me. — Walter H. Evans. Notes on the pollination of Helianthîts. — C. R. B. An abnormal water-pore. — George Vasey. A new grass : Melica? multhiervosa. — J. W. Toumey. Fasciation in Cnicus lanceolatus. — Wm. M. Canby. A new Eriogynia [E. Hendersonï). Notes. 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Algues du département de la Haute-Vienne contenues dans Therbier d'Edouard Lamy de la Chapelle. — Giraudias. Anémone Janczewskii Giraudias, n. sp. — A. Chatin. La Clandes- tine aux Essarts-le-Roi (Seine-et-Oise). — Copineau. Sur YOphrys Pseudo- speculum DC. — E. Malinvaud. Observations sur VOpkrys Pseudospeczilum DC. — G. Rouy. Espèces nouvelles pour la flore française. — Hipp. Coste. Description d'un Myosotis d'après de nombreux exemplaires récoltés, le 25 mai, sur la plage d' Argelès-sur-Mer. — H. Bocquillon. Note sur le Gonolobus Condîirango. — D. Clos. Interprétation des parties germinatives du Trapa natanSy de quelques Guttifères et des Nelumbium. — Paul Hariot. Une her- borisation à Méry-sur-Seine (Aube). — G. Rouy. Sur \ Euphorbia rtiscino- nensis Boiss. et V Hieracium loscosiamcm Scheele. — E. G. Camus. Pré- sentation de Cirses hybrides et description de VOrckis Boudieri {O. Morio — LXXXVIII — X latifolid). — H. Léveillé. Curieux phénomène présenté ^2x\ç:.Mangifera indica (Mang-uier). — Fernand Camus. Glanures bryologiques dans la flore parisienne. — J. A. Battandier et L. Trabut. Extraits d'un rapport sur quelques voyages botaniques en Algérie, entrepris sous les auspices du Ministre de Tlnstruction publique, pendant les années 1890-1891. Jahrbûcher fur wissenschaftliche Botanik. (Bd. XIII, H. 1-2, 1891.) J. H. Wackker. Ein neuer Inhaltskôrper der Pflanzenzelle. — Hugo de yries. Monographie der Zwangsdrehungen. — E. Loew. Blûthenbiolog"i- sche Beitrâge. IL — C, Correns. Zur Kenntniss der inneren Structur der Zellmembranen. Journal of Botany (sept. 1891.) Arthur Lister. Notes on Myeetozoa {Physanmi calidris, Cornuvia de- ^ressa, Hemiarcyria intorta, nn. spp. — R. P. Murray. The flora of Steep Holmes. — Edward F. Linton. Some british Hawkweeds {Hieraciujn Marshalli, H. Pictorum, nn. spp.). — The Alg-se of the Clyde Sea Area {Concluded). — E. G. EUiman. Orchis usiulata in Bucks. — Edw. G. Mar- shall- Rtibus leiicostachys Schleich. or R. vestiius W. et N. ? — William Waterfield. Laihyrus hirsutus in S. Devon. ■ — James Britten. Armeria pubigera p scotica. Nuova Notarisia (Juin -septembre i8gi.) G. Lagerheim. Notiz ûber das Vorkommen von Dicranochœte renifor- mis Hieronymus bei Berlin . — Roman Gutwinski. Alg-arum e lacu Baykal et e pa;ninsula Kamtschatka a clariss. prof. D""" B. Dibowski anno 1877 reportatarum enumeratio et Diatomacearum lacus Baykal cum iisdem tatri- corum, italicorum atque franco-gallicorum lacuum comparatio {finis). — Wm. West, Notes on danish Algœ. — Julien Deby. Bibliographie récente des Diatomées. V. — G. Lagerheim. Uebersicht der neu erscheinenden Desmidiaceen-Litteratur. — 0. Nordstedt. On the value of original spé- cimens. Revue^générale de botanique, (15 août 1891.) William Russel. Etude anatomique d'une ascidie épiphylle du Chou. — Eugène Bastit. Recherches anatomiques et physiologiques sur la tige et la feuille des Mousses (suite). — Henri Jumelle. Revue des travaux de physiologie et de chimie végétales parus d'avril 1890 à juin 1891 (suzie). Varte. — i mettBcà, uup., zz, pi. beafeM* n»«keriM N» ig. _ ,•' OCTOBRE 1891. Supplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Th. Bokorny. — Ueber Star kebildung aus For maldehyd\Formation d'amidon aux dépens de l'aldéhyde fortnïque]. (Berichte der deut- schea botanischen Gesellschaft, 1891, Heft 4.) Après avoir en vain tenté d'amener la plante à élaborer de l'amidon au moyen de l'aldéhyde formique, qui est toxique, l'auteur s'est adressé au méthylal, qui se dédouble facilement en alcool méthylique et en aldéhyde formique. Ce composé est un bon amylogène; mais il est difficile de définir la part d'action qui revient à l'aldéhyde, la plante pouvant aussi produire de l'amidon avec l'alcool méthylique. Un corps ne donnant lieu, par son dédoublement, qu'au premier de ces composés carbonés est l'oxyméthylsulfite de sodium, déjà reconnu par Lœw^ comme aliment et comme amylogène. A une tempé- rature peu élevée, la solution aqueuse de ce sel donne lieu à de l'al- déhyde formique et du sulfite acide de sodium. M. Bokorny expérimente sur la Spirogyra majuscula, qui supporte bien la solution au millième du sel organique précité. Il a constaté d'abord que les individus qui, vivant à l'air et à la lumière, ont reçu cet aliment supplémentaire forment beaucoup plus d'amidon que ceux restés dans les conditions naturelles. L'auteur opère ensuite en privant l'Algue d'acide carbonique, mais en laissant agir la lumière sans la- quelle la formation d'amidon recherchée n'est pas appréciable. Deux lots pauvres en amidon ont été placés chacun dans une solution nutri- tive sous une cloche, en présence d'une solution de potasse; dans le premier, on a ajouté au préalable un millième d'oxyméthylsulfite et de phosphate dipotassique, ce dernier sel étant destiné à neutraliser le sulfite acide formé. Bientôt, de part et d'autre, tout dégagement d'oxy- gène a cessé, faute d'acide carbonique. Après cinq jours, les plantes du premier lot renfermaient une quantité considérable d'amidon ; celles du lot témoin n'en présentaient pas trace. Aucune Moisissure ne s'était développée, circonstance importante à constater, car elles auraient été pour l'Algue une source d'acide carbonique. M. Bokorny pense avoir donné ainsi une preuve expérimentale des idées théoriques de Baeyer sur le processus chimique de l'assimilation du carbone et admet que l'oxyméthylsulfite est dédoublé en aldéhyde formique et en sulfite acide de sodium, puisque l'aldéhyde subit une polymérisation pour se transformer en amidon. C'est peut-être aller un peu loin dans l'interprétation des résultats de ces expériences. En effet, outre que le dédoublement précité n'est pas prouvé, comment raldéhyde mis en liberté à tout moment dans la plante n'exercerait-il pas l'action nocive que lui a reconnue l'auteur tout aussi bien que lorsqu'il est donné directement à la plante, en solu- tion aqueuse très étendue? On peut, je le sais, prétexter que l'aldéhyde est transformé en amidon au fur et à mesure de son apparition. Et puisque la plante élabore de l'amidon à la suite d'une absorp- tion de glucose, que d'autre part les feuilles renferment ce sucre en abondance, pourquoi n'admettrait-on pas que l'amidon transitoire des corps chlorophylliens provient d'une deshydratation du glucose? Il y a, ce me semble, juste les mêmes raisons qu'en faveur de l'interpréta- tion rappelée plus haut. On pourrait ainsi faire une théorie de la trans- formation du carbone en amidon avec toutes les substances dont l'ab- sorption est suivie de formation d'amidon, ce qui ferait autant de théo- ries pour l'explication d'un seul et même phénomène. En réalité, toutes ces vues sont dominées par cette idée que le car- bone résultant du dédoublement de l'acide carbonique passe à l'état d'amidon avec le concours des seuls éléments de l'eau, hypothèse que rien ne justifie quant à présent; bien au contraire, M. Bokorny montre lui-même que cette synthèse est impossible en l 'absence du potassium ( i ). Tout ce que l'on peut dire, croyons-nous, c'est que, tous les autres éléments essentiels étant présents, la plante verte assimile le carbone de l'acide carbonique et de divers autres composés carbonés, tels que l'oxyméthylsulfite de sodium, le sucre, l'alcool méthylique, en l'incor- porant dans des combinaisons beaucoup plus vastes que celles admises actuellement et d'où procède ensuite l'amidon. C'est à nos yeux res- treindre par trop la question que de considérer a priori que l'oxy- gène et l'hydrogène sont les seuls éléments qui interviennent dans la synthèse de cette substance, d'autant plus qu'aucune donnée précise intermédiaire entre le point de départ et le point d'arrivée, c'est-à-dire entre le carbone et l'amidon, nejDlaide en faveur de cette théorie. E. Belzung. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Botanical Gazette. (Vol. XVI, n» 9, sept. 1891.) John M. Coulter. The Future of systematic Botan}-. Botanical papers at the Washington meeting of the A. A. A. S. : George L. 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Waite, Results from récent investigations in pear blig-ht; Charles E. Bessey and Albert F. Wood, Transpiration, or the loss of water from plants ; L. H. Pammel, Absorption of fluids by plants; W. J. Beal, Movement of fluids in plants; J. C. Arthur, Gases in plants; Walter Maxwell, The biolo- gical function of the lecithins; H. A. Weber, Raphides the cause of the acridity of certain plants. Botanical club of the A. A. A. S. : J. C. Arthur, Remarks on some apparatus upon exhibition; Geo. F. Atkinson, The perfect stage of Cerco- spora gossipina ; B. D. Halsted, Notes on egg plant diseases ; L.H. Pammel, Distribution of some Fungi; B. E. Fernow, Remarks on a national arbo- retum; D. G. Fairchild, Notes on a new and destructive disease of currant canes; J. N. Rose, Two new weeds for the United States; Geo. F. Atkin- son, The tubercles on the roots of Ceanothus\ C. V. Riley, Notes on the arrow veeds or jumping seeds of Mexico and Central America ; E. F. Smith, Remarks on the souvenirs prepared by the Botanical Club of Washington ; W. R. Lazenby, Changes in the flora of Franklin county, Ohio, during the past 5oyears; a note on plant distribution; Miss E. A. Southworth, Notes on some peculiar Fungi; Mrs. £. W. Claypole, Notes on Bareyeidajnia parasitica Karst. ; 0. F. Cook, Methods of collecting and preserving Myxo- mycètes; L. H. Dewey, Remarks on a new and destructive herbarium insect; Chas. Mohr, New and little know plants of Alabama. Geo. F. Atkinson. The botanical Section of the American Association of Agricultural Collèges and Experiment Stations. Washington Meeting : Tracy, Botanical exhibit at the Columbian Exposition ; Alwood, A Fun- gus disease upon apple leaves ; Brewer, English Walnuts; Gorman, A bacterial disease of Cabbages ; Brunk, Treatment of Cladosporium ful- vum ; Atkinson, Fungus diseases of cotton plant; Alwood, Artificial poUination of wheat ; Crandall, Fruit of the wild service berry [Ame- lanchier alnifolia) ; PAMMEL, A destructive disease of the cherry, caused by a Cladosporiîim; Halsted, Notes upon Monilia fructigena and spore germination. Sereno Watton. Oligonema. Botanische Jahrbûcher fur Systematik, Pflanzengeschichte und Pflanzengeographie. (Bd XIII, H. 3-4.) 0. Warburg. Ueber anfechtbare Pflanzennamen. — S. Korzchinsky. — icn — Ueber die Entstehung- und das Schicksal der Eichenwâlder im mittleren Russland. — U. Dammer. Zur Kenntnis von Podopterus mexicanus Humb. Bonpl. — A Peiffer. Die Arillarg-ebilde der Pflanzensamen. Beiblatt, n"" 29. L. Wittmack. Bromeliacese Schimperianse. — L. Witt- mack. Bromeliacese Schenckianas. — F. Krasan. Erg-cbnisse der neuesten Untersucliungea ûber die Formelemente der Pflanzen. — H. Ross. Ueber Helleborus Boccoiii'Y&n. und H. siculus Schiffner. — E. H. L. Erause. Die Westgrenze der Kiefer auf dem linken Elbufer. — A, G. Nathorst. Bemer- kungen ûber Professer Dr. O. Drudes' Aufsatz c Betrachtung-en ûber die hypothetischen vegetationslosen Einôden im temperierten Klima der nord- lichen Hemisphâre zur Eiszeit ». (Bd. XIII, H. 5.) • A. Pfeiffer. Die Arillarg-ebilde der Pflanzensamen (Schluss). — E. Gily. Beitrâge zur vergleichenden Anatomie der xerophilen Familie der Res- Haceas. (Bd. XIV, H. 1-2.) F. V. Herder. Die Flora des europâischen Russland. — E. Loew. Der Blûtenbau und die Bestâubung-seinrichtung von Impatiens Roylei Walp. — A. G. Nathorst. Kritische Bemerkungen ûber die Geschichte der Végéta- tion Grônlands. — E. Almquist. Zur Végétation Japans, mit besonderer Berûcksichtigung der Lichenen. Beiblatt, n"" 30. F. Niedenzu. Malpighiaceas novee. Botanische Zeitung (iBgi.) n° 38. L. Jost. Ueber Dickenwachsthum und Jahresringbildung- {Sckluss). — C. Wehmer. Entstehung und physiologische Bedeutung der Oxalsâure im Stoffwechsel einiger Pilze {Sckluss). Botanisches Centralblat (Bd. XLVII.) no 8. Paul Knuth. Die Fichte,ein ehemaliger Waldbaum Schleswig-Holsteins. — Robert Keller. Beitrâge zur schweizerischen Phanerogamenflora {Forls.) n° 9. Robert Keller. Id. — Julius Klein. Ueber Bildungsabweichungen an Blâttern. n° 10. Robert Keller. Id. — F. v. Herder. Ein neuer Beitrag zur Verbreitung der Elodea canadensis in Russland. n" II. Robert Keller. Id. {Sckluss). N" 20. — 16 OCTOBRE 1891. Supplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. A. Famintzin. — Beitrag sur Symbiose von Algen und Thieren, \Contributio)i à P étude de la symbiose des Algues et des animaux\. (Mémoires de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Péters- bourg, T. XXXVIII, n" 4, 1891, avec i planche.) Poursuivant ses études sur les symbioses (i), l'auteur examine dans ce mémoire certaines Algues vertes qu'il avait déjà mentionnées dans une communication à l'Académie (20 mai 1890), et qui vivent à l'inté- rieur de différents Infasoires tels que les Stentor^ Paramascium et Sty- lonychia. Les résultats obtenus concordant, dans leurs traits généraux, avec ceux déjà consignés par M. Beyerinck dans un mémoire analysé ici même (n° du i^'' janvier 189 1), nous ne nous arrêterons qu'à quel- ques points particuliers du travail de M. Famintzin et à des détails techniques. Au point de vue de la structure des Zoochlorelles, l'auteur y con- firme la présence d'un noyau. Pour le mettre en évidence, on déco- lore les Zoochlorelles par l'alcool à 70 7o> 011 colore par un séjour prolongé dans une dissolution aqueuse d'hématoxyline, et on enlève l'excès du réactif par l'acide chlorhydrique au — ou par l'alcool à 70 ^iQ. Après l'action d'une solution ammoniacale très étendue, les noyaux apparaissent colorés en bleu. On monte dans la glycérine. La membrane se gélifie à sa périphérie, ce que l'on peut vérifier par l'action du violet de méthyle en solution très étendue. Les pyrénoïdes, qui produisent cette sorte spéciale d'amidon qui se colore en violet par l'iode, se multiplient par division. Il n'y a certainement pas de vacuole contractile, et le point rouge oculiforrae, s'il existe, n'est pas constant. Le pigment qui le constitue n'est pas soluble dans l'alcool, ce qui le différencie du point oculiforme des Infusoires. "Les cultures se font, pour les Paramécies, de la manière suivante. On stérilise par ébullition un peu de l'eau de l'aquarium dans lequel nagent ces organismes. Puis, dans une goutte de ce liquide, on écrase avec le couvre-objet un certain nombre de Paramécies. La bouillie de protoplasme provenant de cet écrasement adhère fortement au verre et retient la lamelle contre le porte-objet. Entre les deux on fait passer une goutte d'une solution nutritive contenant pour 1000 : phosphate I. Voir le premier Mémoire publié, sous le même titre, dans le même Recueil, t. XXXVI, 1889. — XCIV — acide de potassium, i gr.; sulfate d'ammonium, i gr. ; carbonate de magnésium, i gr. ; sulfate de calcium, i gr. Les cultures ainsi prépa- rées se conservent pendant des semaines : il suffit de remplacer la goutte de solution nutritive à mesure qu'elle s'évapore. Ce procédé a l'avantage de permettre de suivre une même Zoochlorelle et d'assister à toutes les phases de sa division. Dans l'intervalle des observations on recouvre la préparation avec un verre de montre au fond duquel adhère un fragment humide de papier-filtre. Avec le Séentor polymorphus^ cette méthode ne donne pas de résultats satisfaisants ; mais on réussit très bien les cultures avec des Stentors préalablement tués par l'eau de Seltz et coupés en morceaux dans une goutte de solution d'agar-agar à i 1/2 7o- Cette goutte, imbibée de la sohition nutritive précédemment indiquée, est déposée à la partie inférieure d'un couvre-objet reposant sur une lame par l'inter- médiaire d'un petit cadre de papier-filtre qu'on a soin de maintenir humide. Les Zoochlorelles de Stentor peuvent encore être cultivées dans une solution étendue de silice préparée d'après la méthode de Kûhne. A 30 c. c. de solution de silicate de sodium (D ir 1,08) on ajoute 10 c. c. d'une solution d'acide chlorhydrique (D := 1,1 1) éten- due de la moitié de son poids d'eau distillée ; on agite constamment en faisant le mélange que l'on porte dans un dialyseur ; après quatre jours, on recueille la solution très étendue de silice restant dans le dialyseur. A une goutte de cette solution, dans laquelle on met des fragments de Stentors tués comme il a été dit plus haut, on ajoute une autre goutte de la solution nutritive ; le liquide se prend en gelée ; on enlève la solution saline avec du papier-filtre et on renverse, comme précédem- ment, le couvre-objet sur un cadre de papier-filtre. On peut ainsi ame- ner et suivre le développement des Zoochlorelles en l'absence de toute substance organique. Quant aux rapports de l'Algue et de son hôte, ils sont plus compli- qués qu'on l'admet. L'Algue fournit abondamment de l'oxygène au protoplasme de l'Infusoire, mais l'animal n'en tire pas que cet avan- tage. En réalité, l'Algue est [digérée par lui et, dans chaque individu, un examen un peu attentif révèle la présence de Zoochlorelles digé- rées à des degrés différents, ce que l'on reconnaît à ce fait que l'Algue décolorée se charge de sphérules brunâtres. A l'obscurité ce phéno- mène se produit beaucoup plus rapidement. Les espèces de Zoochlorelles étudiées jusqu'ici se distinguent faci- lement les unes des autres par leurs dimensions. Ce sont : Zoochlo- relia parasitica (diam. 1,5-3 1^)» ^- conductrix (diam. 3-6 p.), Z. tnaxima, (diam. 12 p.). Georges Poirault. — xcv — PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Botanische Zeitung (1891). 11039. Cari Voegler. Beitrâge zur Kenntniss der Reizerscheinung-en. — ■ H. Al- ton und W. Jaennicko. Nachtrag- zu unserer Mittheilung ûber « Eine Schâ- dig'ung' von Rosenblâttern durch Asphaltdâmpfe j. n" 40. Cari Voegler. Id. {FoHs.). — E. Zacharias. Ueber Valerian Deinega's Schrift « Der g-eg'cnwârdg'e Zustand unserer Kenntnisse ûber den Zellin- halt der Phycochromaceen ». -Botanisches Centralblatt. (Bd XLVII, n° 12). J. R. Jungner. Anpassungen der Pflanzen an das Klima in den Gegen- den der regenreichen Kamerungebirge. Bulletin de là Société mycologique de Fréiiice. (T. VII, 1891, 3« fasc). J. Godfrin. Contributions à la Flore mycologique des environs de Nancy {suite). — P. Hariot. Notes critiques sur quelques Urédinées du Muséum de Paris {Urojnyces Cackrydts^ Melampsora Passiflorse^ Uredo Corttut, JSci- diunt Dichondra?.^ jE. Vieillardi, spp. nn.). — Boyer. Note sur la reproduc- tion des Morilles. — A. Gaillard. Observation d'un retour à l'état végétatif des périthèces dans le genre Meliola. — A. Graziani. Deux Champignons parasites des feuilles Aç.Coca {Uredo Erythroxylonis, Pliyllosticta Erythro- xylonis, nn. spp.). — Em. Bourquelot. Sur la présence de l'amidon dans un Champignon appartenant à la famille des Polyporées, le Boletus pachypus Fr. — N. Patouillard et G. de Lagerheim. Champignons de l'Equateur {Rimbachia paradoxa Pat., nov. gen., n. sp., Stereujn fallax Pat., St. La- gerheijniiVaX..^ Hypochmis filamentosus Pat., Bovista echinellaVsX.^ Cysto- pus Tillseae Lagerh., Entylotna Calceolarias Lagerh., E. Nierenbergias Lagerh., Ascophanus subiculosiis Pat., Asterina irradians Pat., Saccar- dia Durantse^at., Diatrype spongiosa Pat., Linospora Barnadesiss Pat., Nectria Urediuicola Pat., Sphserostilbe BanibusasYsiX..^ Phyllachora Trifo- lii Pat., Ph. Cestri Pat., Ph. Escallonias Pat., Dothidella Melastomatis Pat., Pkoma serialis Pat., Ph. congregata Pat., Chxtophotna Me liant ki Pat., Doihiorella Cedrel^ Pat. ^ Ascochyta Caricés Pat., Catnarosporiutn Salvise Pat., Septoria Tritomas Pat., Colletotrichutn PisiPat., Gonytrichum ru- brum Pat., Pkymatotrickum coinpactutn Pat., Helminthosporiutn EupJwr- biacearum Pat., Volutella lamiginosa Pat., nn. spp.). — Em. Bourquelot. Matières sucrées contenues dans les Champignons (i-w/V^). — A. Graziani. Des réactifs utilisés pour l'étude microscopique des Champignons. XCVI Journal of Botany (octobre 1891). Alfred Fryer. On a new british Potamogeto7t of the nîtens group. — Frédéric N. Williams. Primary characters in the species oiRheum. — Rev. E. S. Marshall. On the supposée! occurence of Epilobium Duriasi'^. Gay in Eng-land. — Rev. W. Moyle Rogers and Rev. E. Fr. Linten. Notes on some S. W. Surrey Rubi. — Agnes Fry. The unfolding- of wood-sorrel leaves. — N. L. Britton. The g-enus Corion of Mitchell. — G. Claridge Druce. Notes on the Flora of Cork, Kerry and Dublin. — Arthur Bennett. The nomenclature of Potamogetons. — G. C. Druce. New Berks plants. New Bucks plants. ■ — William Whitwell. Monmouth County records. Nuovo Giornale botanico italiano. (Vol. XXIII, n° 4, octobre 1891). L. Micheletti. Elenco di Muscinee raccolte in Toscana. BULLETINO DELLA SOCIET BOTANICA ITALIANA : G. Cuboni, Diagnosi di una nuova specie di Fung-o excipulaceo {Phseodlsctila Celottii, nov. g"en., nov. sp.); R. Pirotta, SuUa Puccinia G ladio II Càst. e suUe Puccinie con parafisi ; Ugo Caleri, Alcune osservazioni sulla fioritura dell' Arum Diosco- r/lément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L. Planchon. — Les Aristoloches . Etude de matière médicale (in-8, 263 p., Montpellier, 1S91). Le mémoire de M. le D"" Planchon est une étude d'une grande érudition, remplie de documents très intéressants sur des plantes qui, après avoir été longtemps considérées comme des médicaments de grande valeur, sont peu employées aujourd'hui dans la pratique médi- cale et sont tombées dans un oubli peut-être aussi excessif que la renommée qu'on leur a faite jadis. Leur usage, d'ailleurs, remonte à une haute antiquité, .puisque déjà Hippocrate connaissait et employait une plante qu'il nommait Ap!.(î-:oAOy^!.a et que Spreugel rapporte à XAris- tolochia cretica, La première partie de ce travail comprend l'histoire du genre Aris- iolochia, ses caractères botaniques, la description de ses divers organes, de son curieux mode de fécondation, sa distribution géographique, ses propriétés, vraies ou fausses, trop longues à énumérer ici, et qui, s'il fallait ajouter foi à toutes les assertions des anciens, feraient des Aristo- loches des plantes précieuses entre toutes. La deuxième partie donne le classement et la description des échantillons examinés par l'auteur, échantillons nombreux et de pro- venances diverses, dont le plus grand nombre lui a été fourni par les collections de l'Ecole supérieure de Pharmacie de Paris, et qu'il a retrouvés dans les produits de l'Amérique du Nord, du Mexique, du Guatemala, du Salvador, de la Nouvelle-Grenade, du Brésil, du Para- guay, de l'Inde, de la Chine, etc. Il range les Aristoloches dont on emploie les tiges ou les racines en trois grands groupes : Xo.'s, fibreuses, dont le type est VA. Serpe?itaria, caractérisées par un rhizome plus ou moins court, portant des racines ordinairement nombreuses, soit en touffes, soit écartées; les ligneuses, dont le type est 1'^. cymbifiera, plantes formant d'ordinaire des lianes volubiles ou sarmenteuses, très souvent subéreuses, à structure rayonnée très nette, à racine souvent pivotante, mais toujours fortement ligneuses; les tuberculeuses, dont le type est 1'^. longa, à pivot forte- ment renflé en un tubercule arrondi ou allongé, gorgé de fécule, et dans lequel les rayons ligneux sont séparés les uns des autres par un épais parenchyme. Parmi les fibreuses, les unes, comme VA. Serpentaria^ VA. reticu- lata^ et aussi notre A. Pistolochia, ont un rhizome court sur lequel — cil s'insèrent des racines en touffes; les autres, comme, par exemple, VA. Clematitis, ont un rhizome allongé avec des racines seulement aux nœuds, écartées par conséquent et peu développées par rapport au rhizome. Les ligneuses constituent la section la plus nombreuse. Elles com- prennent, outre le groupe important et difficile des Guacos et des Mil- homens, représenté par les A. cymbïfera, maxima, etc., d'autres espèces mieux limitées, comme les A. Stpho, tomenfosay indien, etc. Quant aux tuberculeuses, elles peuvent être divisées en rondes [A. rotmida, pallida, etc.), longues {A. longa, Foniatiesii^ etc.) et fili- penduliformes [A. Ienera,jilipe7îdulina, etc.). Enfin la troisième partie renferme, dans l'ordre de la savante Mono- graphie du Prodrome, due à M. Duchartre, l'étude détaillée des espèces d'Aristoloches médicinales. Cette étude porte sur 70 espèces; mais, dit M. Planchon, le nombre des plantes employées dans leur pays d'ori- gine est certainement plus considérable, et certainement aussi bien des espèces non utilisées pourraient l'être. Les Aristoloches médicinales se rencontrent surtout dans l'Amé- rique tropicale et dans la région méditerranéenne. Les Etats-Unis d'Amérique et l'Inde donnent quelques espèces importantes. L'extrême Orient en possède seulement deux ou trois. En résumé, les Aristoloches forment un ensemble très homogène par leurs caractères botaniques extérieurs et intérieurs, et par leurs caractères organoleptiques (saveur amère, souvent aromatique, spé- ciale, odeur caractéristique). En même temps, et c'est là un fait inté- ressant, cette homogénéité du genre se retrouve dans les propriétés thérapeutiques qu'on lui attribue à tort ou à raison dans les divers pays cù il possède des représentants. Ce sont, conclut 4'auteur, des plantes actives, essentiellement stimulantes, diaphorétiques et toniques, pouvant rendre de grands services. Sans doute il ne faut pas, comme on l'a iait de tout temps, y voir des contre-poisons souverains ; la réputation dont les espèces exotiques notamment jouissent dans leurs pays d'ori- gine pour la guérison des morsures des animaux venimeux et surtout des serpents, réputation déjà faite par Pline k VA. rotunda, est certai- nement exagérée, mais il n'en est pas moins vrai qu'elles peuvent être, dans bien des cas, d'utiles adjuvants. L. Morot. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Botanische Zeitung (1S91). n» 44. M. W. Beyerinck. Die Lebensgeschichte einer Pi^mentbacterie [Forts.) Botanisches Centralblatt (Bd. XLVIII, n" 3). Paul Kuckuck. Beitrâg-e zur Kenntniss der Ectocarpus- Krtcn der Kieler ¥b\xrà& {Forts.). — G. Tanfiljef. Ueber subfossile Strûake auf dem Boden von Seen. Botaniska Notiser (1891, H. 5). F. R. Kjellman. En for Skandinaviens flora ny F'ucoidc, Sorocarpus uvasformis Pringsh. — Gust. 0. A : N. Malme. Nya bidrag- till Sôderman- lands Hieraciumflora. — A. G. Kellgren. De skogbildande trâdens utbredning- i Dalarnes fjâlltrakter. — T. Hedlund. Om bâlbildning g-enoin pycnoconiedier hos Catillaria denigrata (Fr.)'.och C. prasina (Fr.). — Rob. Tolf. Mykologiska notiser frân Smâland. I. Uredinéer, Peronosporéer och Perisporiacéer. — Cari W. Lindwall. Nâgra spridda vâxtg-eografiska lokaler. Le Botaniste (2« s,, fasc. 6). P. A. Dangeard. Mémoire sur quelques maladies des Algues et des Animaux. — P. A. Dangeard. Sur Féquivalence des faisceaux dans les plantes vasculaires. — P. A. Dangeard. Les genres Chlamydomonas et Corbierea. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences (T. CXIII). n° 5. G. de Saporta. Sur les plus anciennes Dicotylées européennes observées dans le gisement de Cercal, en Portugal. — A. Giard. Sur Visarta densa (Link) parasite du ver blanc. — Le Moult. Le parasite du Hanneton. — Ch. Cornevin. Action de poisons sur la germination des graines des végé- taux dont ils proviennent. n» g. Ad. Chatin. Anatomie comparée des végétaux. n° 10. Pierre Lesage. Sur la quantité d'amidon contenue dans les tubercules du Radis. n° II. Ad. Chatin. Contribution à Thistoire botanique de la Truffe, Kammé de Damas {Terfesia Claveryi). no 12. Lucien Daniel. Sur la greâe des parties souterraines des plantes. n'' 15. G. Lechartier. Variation de composition des Topinambours aux diverses époques de leur végétation. Rôle des feuilles. Deutsche botanische Monatsschrift (IX, n°^ 8-9). J. L. Holuby. Rubus Khekii n. sp., eine neue Art aus der Gruppe Ade- nophori Focke. — Adolf Strâhler. Flora von Theerkeute im Kreise — CIV — Czarnikau der Provinz Posen (Foyfs.). — Hermann Lûscher. NeueBeitrage zur Flora der Nordschweiz, mit besonderer Berûcksichtig^ung- der Umge- bung-en von Zofingen {Forts.). — Ed. Formanek. Erklârung- gegen Svante Murbeck. — J. Roell. Die Thuringer Laiibmoose und ihre geographische Verbreitung {Forts.) — Th. A. Bruhin. Ueber Rechtschreibung einiger Pflanzennamen. — G. Kiikenthal. Eriophorum intermedium mihi. — Th. A. Bruhin. Ueber Ophioglossum vulgatum L. — H. Schmidt. Zur Flora des Herthasee's auf Rûgen. — Th. A. Bruhin. Elodea canadensis noch einmal. — Einert. Fine merkwûrdige Pflanze. Oesterreichische botanische Zeitschrift (1891). no8. Rich. R. V. Wettstein. Untersuchungen ûber die Section Laburnum der Gattung Cytisus (Schluss). — Lad. Celakovsky. Ueber die Verwand- schaft von Typha und Sparganium (Schluss). — F. Arnold. Lichenolo- gische Fragmente. XXX. — E. Junger. Botanische Gelegenheitsbemer- kungen (Schluss). — Anton Waisbecker. Zur Flora des Eisenburger Comitats. no 9, W. Figdor. Kleinere Arbeiten des pflanzenphysiologischen Institutes der Wiener Universitât. XIX. Ueber die extranuptialen Nectarien x'on Pteridium aquilinutn. — H. Braun. Uebersicht der in Tirol bisher beo- bachteten Arten und Formen der Gattung Thymus, — Anton Waishecker. Zur Flora des Eisenburger Comitats (Schluss). — Arpad v. Degen. Ergeb- nisse einer botanischen Reise nach der \ns.ç\. Samothrake. — Vincenz v. Borhas. Berichtigungen fur die Flora von Ost-Ungarn. — R. F. SoUa. Bericht iiber einen Ausflug nach dem sûdlichen Istrien. n° 10. Arpad v. Degen. Ergebnisse einer botanischen Reise nach der Insel Samothrake (Schluss). — K. Rechinger. Beitrâge zur Flora von Oester- reich. — R. v. Sella. Bericht ûber einen Ausflug nach dem sûdlichen Istrien (Schluss). — Anton Schott. Ueber das Verhâltniss von Phyteuma spicatum L. zu Phyieuma nigrum Schm. Hedwigia (Bd. XXX, Heft 5, 1891). F. Stephani. Hepaticaî africanae. < — Wilh. Baur. Beitrâge zur Laubmoos- flora der Insel Malta. — J. Muller. Lichenes Schenckiani a cl. Dr. H. Schenck, bonnensi, in Brasilias orientalis prov. Sta. Catharina, Parana, Rio de Janeiro, Minas Geraes et Pernambuco lecti. — J. Millier. Lichenes Catharinenses a cl. E. Ule in Brasilias prov. Santa Catharina lecti. — M. Raciborski. Ueber einige Pilze ans Sûdrussland. — F. A. Karsten. Fragmenta mycologica. XXXII. — C. A. J. A. Oudemans. Phaciditim pusil- lum Libert. — Rehm. Ascomyceten fasc. XXI. rarM. ~ J. MerMk, Imp., 22. pi. £«llfefU A««k«fe*«. N° 23. — i" DECEMBRE 1891. Supplément au Journal de Botanique. W" ■ ' ," »»»■■■ ■; ••■■■I. I.. ■,,.,■ ■,..,.^ »»»■..■■■,■..■.. 11. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L. Trabut. — Précis de Botanique médicale (G. Masson, Paris, 1891. pet. in-8, 699 pages, 830 fig.). Cet ouvrage comprend naturellement deux parties, l'une consacrée à la Botanique spéciale des plantes médicinales, l'autre à la Botanique générale. Ce qui distingue particulièrement la première partie et contribue à en augmenter beaucoup l'intérêt, c'est la part qu'y a réservée l'auteur, à côté des plantes susceptibles d'être utilisées en médecine, à celles qui sont causes des maladies. Aussi trouvons-nous dans cette étude des végétaux ayant des .rapports directs avec la santé de l'homme : des plantes médicinales pour la thérapeutique, des plantes alimentaires, des plantes vénéneuses, enfin des parasites capables de déterminer des maladies et dont la connaissance éclaire la pathogénie. Quant à la deuxième partie, c'est un résumé succinct, mais bien pré- senté, et suffisamment complet dans sa concision, de l'état actuel de la science. En un mot le Précis de Botatiique médicale de M, Trabut est un excellent petit livre appelé à rendre de grands services à tous ceux qui en feront usage. L. M. P. Viala et G. Boyer. — Une maladie des raisins produit par /'Au- ^ reobasidium Vitis. (Annales de l'Ecole nationale d'Agriculture de Montpellier, tome VI, 1891. — Revue générale de Botanique, n° 2>Z^ t. III.) UAureobasidium est un genre nouveau créé par MM. Viala et Boyer pour l'unique espèce A. Vitis; il est à placer parmi les Basidio- rïiycètes, à la base du groupe des Hypochnées. Il est en effet constitué par des filaments de couleur blonde, plus ou moins enchevêtrés, très ramifiés, cloisonnés, qui se développent dans les grains de raisin; il a été observé en Bourgogne de 1882 à 1885 sur des vignes en treille et a causé des dégâts. Le mycélium envahit toute la pulpe des grains de raisin, puis déchire l'épiderme et sort au dehors sous forme de nom- breuses petites pustules isolées, d'un blond doré, situées dans une dépression de la peau du grain, et qui sont des filaments fructifères. Les branches mycéliennes fertiles se terminent en une cellule légè- rement renflée de sa base à son sommet, et qui est une baside, le dia- mètre moyen des basides au sommet est de 5 tx, celui du mycélium de I a 8, Sur la surface sphérique du sommet des basides, naissent de très petits stérigmates, portant chacun une spore cylindrique légèrement <3VI arquée, à extrémités arrondies, mesurant 6\i. 25 sur i ]l 5.™!! est t^ès remarquable que le nombre des spores est variable ; le nombre le plus constamt est 6, mais il peut varier de 2 a 7. Ces caractères justifient bien la création d'un nouveau genre. Le mémoire de MM. Viala et Boyer est accompagné d'une planche qui reproduit toute l'histoire du Cham-: pignon. . . C. Sauvageau. Viaud-Grand-Marais. — No/e sur le Matthiola oyensis Méti. et V.-G.-M. (Bulletin de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France, i'"*^ ann,, 1891). La plante qui fait l'objet de cette note a été rencontrée pour la pre- mière fois dans les sables de la pointe N.-O. de l'Ile d'Yen, près du sémaphore, par MM. Ménier et Viaud-Grand-Marais qui l'ont décrite sous le nom de M. oyensis dans le Bulletin de la Société botanique de- France (T. XXIV, p. 203, séance du 22 juin 1877). Cette plante se distingue du M. simcata, dont elle a le port, par. l'absence des poils tomenteux donnant à sa congénère un aspect blan- châtre, et par la coloration blanche des pétales, coloration que pré- sente parfois, il est vrai, le M. sinuata. Les recherches faites depuis quinze ans pour découvrir d'autres localités du M. oyensis sont restées infructueuses. Mais la plante per-' siste avec ses caractères à sa station d'origine et d'autre part les essais de culture faits par différents expérimentateurs ont déjà produit des individus de quatrième semis identiques à ceux du sémaphore de l'Ile d'Yen ; jamais elle n'a varié et aucun passage au M. sinuata n'a été observé. L'auteur croit pouvoir en conclure qu'il s'agit donc bien d'une espèce autonome. M. Viaud-Grand-Marais termine sa note en faisant remarquer que si Ton se borne aux espèces françaises, tant spontanées que vulgairement cultivées, du genre Matthiola, on .peut les classer en deux séries paral- lèles, suivant la présence ou l'absence de tomentum, et que le M. oyen- sis y remplit un vide. I. Espèces tomenteuses. A. Avec poils glanduleux {M. incana R. Br. , M. annua Sw^eet.). B. Sans poils glanduleux {M. sintiata R. Br.). II. Espèces non tomenteuses. A. Avec poils glanduleux {M. oyensisMén. et V.-G.-M.). B. Sans poils glanduleux [M.glaberata 'DC^M.gréeca Sweet.). L. M. Paul Vuillemin. — Sur les effets du parasitisme de l'Ustilago an- therarura (Compt. rend, hebdom. des séances de l'Acad. des se, : t. CXIII, n'' 19, 9 nov. 1891). On sait depuis longtemps que les fleurs femelles du Lychnis dioica, cvn envahies par VUstilagà àntherarum, prennent l'apparence de fleurs hermaphrodites. C'est, d'après Ja nomenclature de M. Giard, ua exemple dé castrati'o)i parasitaire androgè7ie. La castration ovarienne, dit M. Vuillemin, est bien réelle; mais, contrairement à l'idée généralement accréditée, que, dans les individus infectés, pas une fleur n'échappe à l'action du parasite, il existe, et l'auteur en a observé de fréquents exemples, des pieds femelles por- tant à la fois des fleurs envahies par VUstilago et des fleurs absolument indemnes. Ainsi s'explique le fait signalé par plusieurs observateurs de fleurs soit disant parasitées et pourtant fécondées. Quant à la ferdlité de l'androcée, elle est, dit l'auteur, non moins illusoire. Les fleurs femelles, comme on sait, possèdent des rudiments d'étamines. Sous l'influence de l'irritation parasitaire, ces rudiments préexistants s'hypertrophient; le mycélium s'entortille dans la portion correspondant aux sacs polliniques ; la paroi de l'anthère, bientôt ré- duite, comme dans les fleurs mâles, à l'épiderme et à l'assise corticale externe, s'accroît en même temps que les filets ; les quatre pelotons sporogènes produisent leurs spores, qui sont dissiminées, à la maturité, par une déhiscence identique à celle qui met le pollen en liberté. On le voit, l'action du parasite, au lieu [de créer des éléments mâles, con- siste à détruire les cellules destinées à évoluer en pollen. Le sexe nor- malement absent n'est donc pas mieux représenté dans les fleurs parasi- tées que dans les fleurs temelles ordinaires : bien loin d'être réellement hermaphrodite, la fleur envahie par l' Ustilago est au contraire stérilisée. . L.M. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Botanische Zeitung (1891). n°^ 45 et 46. M. W. Beyerinck. Die Lebensgeschichte einer Pigmentbacterie {Forts.) Botanisches Centralblatt (Bd. XLVIO). n'-s 4 et 5. Paul Kuckuck. Beitrâg-e zur Kenntniss der Ectocarpus-hx\.t.n der Kieler' Fôhrde {Forts, tind Schluss.) ' ■ ■) Botanical Gazette. ^ (Vol. XVI, n'^ II, nov. 1891). E. J. Hill. The sHng--fruit of Cryptotienia canadensîs. — Byron D. Hal-i sted. Bacteriaof the Melons. — Sereno Watson. Pentstemon Haydeni n. sp. i — W. Whitman Bailey. A remarkable orange tree. — Thomas Meehan. Helianthus mollis. — Jacob Schneck. Further notes on the mutilation of !^ CVIII — flowers by insects. — F. Atkinson. A new Ravenelîa from Alabama {R, Cassisecola Atk. n. sp.). ■ — T. H. Kearnay. Cleistog^amy in Polygonum acre. — Jacob Schneck. Mutilation of the flower of Tecoma radicans. \ Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Paris. (n» 122.) H. Bâillon. Sur l'org-anog-énîe florale des Utriculaires. — F. Heim. Dip-. térocarpées nouvelles de Bornéo {suite). Oesterreichische botanische Zeitschrift. (1891, n° II, novembre.) ■ J. Freyn. Plantae novae Orientales. — Richard v. Wettstein. Untersu- chungen ûber Pflanzen der ôsterreichisch-ung-arischen Monarchie. 1. Die Arten der Gattung- Gentiana aus der Section Endotricha Frôl. — E. v. Halacsy. Beitrâge zur Flora der Balkanhalbinsel. VI. — Karl Rechidger. Ueber Hutchinsia alpina R. Br. und Hutchinsia brevicaulis Hoppe. — L. Charrel. Enumeratio plantarum annis 1888, i88g, 1890 et 1891 in Macedo- nia australi collectarum. — H. Sabransky. Weitere Beitrâge zur Brombee- renflora der kleinen Karpathen. Revue générale de Botanique. (15 novembre.) L. Trabut. Révision des espèces du genre Riella et description d'une espèce nouvelle. — Lucien Daniel. Sur les racines napiformes transitoires des Monocotylédones. — Eugène Bastit. Recherches anatomiques et phy- siologiques sur la tige et la feuille des Mousses {suite). — Léon Dufour. Revue des travaux relatifs aux méthodes de technique publiées en 1889, 1890 et jusqu'en avril 1891 {suite). . Société d'Histoire naturelle d'Autun. (4e Bulletin, 1891.) A. Paillieux et D. Bois. Lis comestibles. — C. Eg. Bertrand. Des carac- tères que l'anatomie peut fournir à la classification des végétaux. — B. Renault. Note sur la famille dés Botryoptéridées. — F. X. Gillot. et L. Lucand. Catalogue raisonné des Champignons supérieurs (Hyménomycètes) des environs d'Autun et du département de Saône-et-Loire (3^ partie). — Abbé Flageolet. Contributions à la flore mycologique du département de Saône-et-Loire. — Ch. Quincy. Notice sur la flore ornementale et le dessin des plantes indigènes. — X. Gillot. Excursion botanique dans le Morvan, entre Anost et Arleuf, le 20 mai 1890. — Ch. Quincy. Excursion à Santenay (Côte d'Or), le i«''juin 1890. — Ch. Quincy. Herborisation à la Gravetière et au parc de Montjeu, le 29 juin i8go. — Dubois. Excursion botanique à Dettey, à Saint-Eugène et à Crot-Monial, le 3 août 1890. — X. Gillot. Excursions aux sources de l'Yonne les le"" juillet et 21 septembre 1890. - /. Xeno^ Usp., 12, p4. HutwV KMkwua. N" 24- — 16 DÉCEMBRE 1891. Supplémeni a:* ]o\xrnz\ de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. M. Treub. — Sur les Casuarinées et leur place dans le système naturel (Ann. du Jard. botan. de Buitenzorg, 1891, voL X, p. 145-231, pL'xii-xxxii). D'après les travaux de Strasburger, Warming, Guignard, les phé- nomènes de la fécondation montrent chez les Angiospermes une cons- tante uniformité, et l'on ne connaît aucun groupe de plantes qui, au point de vue de ces phénomènes, constitue une transition, soit vers les Gymnospermes, soit vers les Cryptogames vasculaires. Mais M. Treub a trouvé chez les Casuarma des laits tellement différents de ceux que nous connaissons qu'il s'est cru autorisé, non pas à considérer ces plantes comme intermédiaires entre les Gymnospermes et les Angios- permes, mais comme constituant parmi ces dernières un groupe d'im- portance phylogénique égale à celle des Dicotylédones et Monocoty- lédones réunies. C'est le Casuarma suberosa que M. Treub étudie comme type, et qu'il compare aux autres espèces. § I. — La fleur femelle et les ovules. La fleur femelle est composée de deux carpelles laissant entre eux, au début, une petite cavité ovarienne, au-dessus de laquelle la partie qui correspond au style comprend une région axiale massive, ou cylindre stylaire, et une région périphérique renfermant des trachéides, plusieurs fois signalées par les auteurs. Le style se termine par deux stigmates très allongés. Quant à ce qui concerne les ovules, les opinions des auteurs (Miquel, Bornet in Le Maout et Decaisne, Bâillon, Eichler, Engler, Poisson) qui les ont étudiés sont si différentes, que, dit M. Treub, on on ne sait pas encore si l'ovaire n'a qu'une loge ou s'il en a deux, si les ovules sont anatropes, semi-anatropes ou orthotropes, si les ovules sont pendants, insérés latéralement ou à placentation basilaire. D'après M. Treub, à peine formée, la cavité ovarienne se ferme complè- tement, puis deux protubérances se produisent, poussent l'une contre l'autre, et amènent la réapparition de la cavité ovarienne ; ces protubé- rances sont des ovules, et leur placentation ç.'&X. pariétale, mais, dès le début de leur formation, ils sont reliés par des cordons celluleux à la base du cylindre stylaire. C'est là la cause de l'adhérence des ovules au sommet de la cavité ovarienne signalée par M. Poisson, mais cette — ex — adhérence au lieu d'être le résultât d'une concrescence tardive se fait dès le début. Le point où se fait l'adhérence ou la communication, est le pont. Des deux ovules, l'un devient bientôt plus gros que l'autre, leurs parties placentaires s'appliquent Tune contre l'autre, deviennent con- crescentes, et la cavité ovarienne est alors partagée en deux par une masse celluleuse du placentaire comme il est dit dans le traité de Le Maout et Decaisne. A la partie inférieure de l'ovaire, et du côté postérieur, apparaît la chambre à air reconnue par M. Bornet, qui délimite à l'ovule un pied qui sera \&fufnciile. L'ovule adhère donc à la cavité ovarienne en bas par le funicule, en haut par le poni. « Toutes les données que nous possédons sur l'ovaire et les ovules de Casuarina^à\l}A. Treub, étaient inexactes ou incomplètes. Seules, les indications fournies par M. Bornet aux auteurs du « Traité de botanique > sont confirmées par les pré- sentes recherches. » § 2 . — Le tissu sp orogène et les viacrospores. Les phénomènes qui se passent dans l'ovule jusqu'à la formation du sac embryonnaire sont très différents de ce que l'on connaît chez les autres Angiospermes, et il faut chercher les termes de comparaison chez les Cryptogames vasculaires et les Gymnospermes. Quelques grandes cellules sous-épidermiques {archéspore) du sommet du nucelle, se cloisonnent tangentiellement ; deux des cellules produites vers le côté interne [cellules mères primordiales) donnent en se cloisonnant un cylindre épais de grandes cellules occupant le centre du nucelle, le tissu sporooène, entouré de cellules aplaties correspon- dant aux cellules de bordure (Tapetenzelleti de Goebel). En s'allon- geant, le tissu sporogène s'avance vers la chalaze. En principe, les cellules de ce tissu sont équivalentes aux cellules mères du sac embryon- naire des autres Angiospermes. Les cellules du tissu sporogène se cloisonnent transversalement en inacrospores grandes ; les cellules petites ou inactives seront refoulées, puis digérées. Chez les Cas. glauca et Cas. Rumphiana, il se forme des trachéides, peut-être comparables aux élatères des Hépatiques. Les macrospores, ou sacs embryonnaires, s'allongent beaucoup, diri- gent leur prolongement vers la chalaze, et quelques-unes peuvent même s'insinuer entre les éléments du faisceau fibro- vasculaire du funicule ; il y a une vingtaine de ces raacrospores. Les cellules sœurs des sacs embryonnaires, au lieu d'être refoulées et résorbées de très bonne heure, comme chez les autres Angiospermes, ne disparaissent que tar- divement. Les macrospores qui se développent bien présentent au sommet — CXI — deux ou trois cellules, souvent nues ou cellules sexuelles^ provenant de la division d'une seule cellule; elles sont donc comparables aux cellules de canal et non aux synergides. Dans la grande majorité des cas il n'y a dans un nucelle qu'une seule macrospore, assez courte, dont les cellules sexuelles sont munies de parois cellulosiques : c'est le futur sac embryonnaire. On sait que chez les autres Angiospermes, au contraire, la membrane cellulosique caractérise l'œuf par rapport à l'oosphère. Jamais il ne se forme d'antipodes. § 3. — Le tube pollinique et le sac embryo7inaire. XJn seul tube pollinique pénètre dans la cavité ovarienne, et il s'avance vers le sac embryonnaire par un procédé absolument différent de tout ce qui se fait chez toutes les autres Phanérogames. Le tube pol- linique descend à travers le cylindre stylaire, traverse le pofit et le tissu d'union entre l'ovule et la paroi de l'ovaire, arrive au faisceau fibro-vasculaire qui conduit à la chalaze, produit là deux courtes branches sans signification appréciable, puis se continue à travers la chalaze, entre dans le nucelle en utilisant la queue d'une macrospore stérile, qu'il quittera plus loin pour se diriger vers le sac embryonnaire. Vers le milieu du nucelle, il se rétrécit, s'effile, se rompt, et la partie fécondatrice terminale, s'isole du reste du tube. Ce tronçon pollinique, à membrane épaissie, à contenu protoplas- cnique bien distinct, n'entre jamais dans le sac embryonnaire, il se soude à sa paroi en un point variable, jamais situé tout près de l'ap- pareil sexuel, et M. Treub n'a pu voir comment s'effectue la fécon- dation. Pendant le développement du sac embryonnaire, il se forme de nombreux noyaux d'endosperme, puis l'embryon apparaît. Le déve- loppement de l'embryon se fait comme dans une Dicotylédone quel- conque. Lorsque les cellules sexuelles ont des parois d'inégale épais- seur, l'oosphère est toujours celle qui a la plus épaisse paroi. § 4. — Considérations théoriques. A'^rës Bxoïx cova^BxëXes Casuarinées aux familles voisines, Amejz- tacées tl Myricacées , M. Treub conclut c^^ elles occupent très probable- ment, par les phénomènes qtci se passent dans leur nucelle, uize place tout à fait exception7ielle parmi les Angiospermes ; cette place est un rang inférieur, comme l'indiquent le grand nombre de macrospores produites, la présence d'appareils sexuels dans chacune d'elles, etc. Lorsque l'angiospermie a pris naissance, dit l'auteur, les grains de pollen ne germant plus directement sur le nucelle avaient deux voies à choisir pour arriver au sac embryonnaire ; chez certaines plantes il a continué, comme chez les'Gymnospermes, à pénétrer par le micropyle, cxn et c'est cette manière qui a prévalu chez les Angiospermes de nos jours; chez les autres, il a pris la voie chalazienne. De souche ancienne, ajoute-t-il, le genre Casuarina occupe une position isolée parmi les Angiospermes d'aujourd'hui, comme le fait par exemple le genre Z,jv^:^- podium parmi les Cryptogames vasculaires. M. Treub termine en indiquant la place que les Casuarinées doivent occuper, d'après le tableau suivant : Gymnospermes . . . l Chalasogames . CAdiSSQ des Chalasogames \ (Casuarina) . ^ -^ ' ' ' ] ( Classe des Dicotylédones. f Porogavtes . , \ l ( — Monocotyledones, C. Sauvageau. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. BdlX, HeftS, 1891. Fr. Hegelmaier. Ueber partielle Abschnûrung- und Oblitération des Keimsacks. — W. Jaennicke. Bildungsabweichung^en an Weigelien. — Hans Molisch. Bemerkung- zu J. H. Wakker's Arbeit « Ein neuer Inhalts- kôrper der Pflanzenzelle ». ^^ J. Reinke. Die braunen und rothen Alg-en von Helgoland. — G. Lindau. Zur Entwicklung-sg-eschichte einig-er Samen. — W. C. Belajeff . Zur Lehre von dem Pollenschlauche der Gymnospermen. — E. Heinricher. Ueber masseuhaftes Auftreten von Krystalloiden in Laubtrieben der Kartoffelpflanze. Butanische Zeitung (1S91). n° 47. M, W. Beyerinck. Die Lebensgeschichte einer Pigmentbacterie {Schluss). nos ^8 et 49. G. Klebs. Ueber die Bildung- der Fortpflanzungszellen bei Hydrodictyon utrictilaUim Roth. Botanisches Centralblatt (Bd XL VIII). n° 6-7. Paul Knuth. Die Einwirkung der Bliitenfarben auf die photographische Flatte. no 8. Karl Treiber. Ueber den anatomischen Bau des Stammes der Ascle- piadeen. >u1*. — J. Mcnoà, UBp., z:^ pi. eeoMM' IVMfcereft*. TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS I. — Articles oriçrînaux ù BeAUVISAGE (G.). — Sur les fascicules criblés enclavés dans le bois secondaire de la Belladone i6i Belzl'NG (E.). — Développement des grains d'aleurone et structure protoplasmique en général chez quelques Papilionacées. . . 85, 109 Belzung (E.). — Remarques sur le verdissement 350 Belzung (E.). — Sur la diag-nose microscopique de Tacide citrique. 25 Belzung (E.). — Sur le développement de l'amidon 5 BeSCHERELLE (Em.). — Selectio novorum Muscoruiii. . . 142, 252, 342 Bonnet (Edm.). — Itinéraire botanique d'une ambassade française au Maroc 173 Bonnet (Edm.). — Lettres de Tournefort à Fag-on. . . . 372, 393, 420 BORNET (Ed.). — Note sur VOstracoblabe hnplexa Born. et Flah. . . 397 Boyer (G.). — Recherches sur les maladies de TOlivier. Le Cycloco- niîim oleaginum 434 Briard (A.) et P. Hariot. — Mycetes aliqtiot novi 170 Bureau (Ed.) et A. Franchet. — Plantes nouvelles du Thibet et de la Chine occidentale recueillies pendant le voyag"e de M. Bonvalot et du prince Henri d'Orléans en 1890 i7) 45i 69, 93, 103, 128, 136, 149 Camus (E. G.). — Monog-raphie des Orchidées de France 429 Camus (E. G.). — Note sur les Drosera observés dans les environs de Paris 196 Devaux (H.). — Circulation passive de l'azote dans les végétaux. . 130 Drake del Castillo. — Contributions à l'étude de la flore du Ton- kin. Enumération des plantes de la famille des Lcg-umineuses re- cueillies au Tonkin par M. Balansa en 1885-89 185, 212 Franchet (A.). — Le Car ex evoluta Hartm. aux environs de Paris. i Franchet (A.). — Notice biog-raphique sur J. C, Maximovicz. ... 79 Franchet (A.).— l/^^/'a . . 13 3450;{ cxiv Table alphabéliqiie des noms d'auicnrs. Gaztlien (Frère). — Lichens rares ou nouveaux de la flore d'Au- vergne 390, 413 Genty (P. A,). — Contributions à la monographie des Pinguicula- cées européennes. I. Sur un nouveau Pinguicnla du Jura Français « Pinguicula Retiteri Genty » et sur quelques espèces critiques du même genre 225, 245 GOMONT (Maurice). — Faut-il dire O^^r/Z/^/^W^ ou Oscillaria? . , . 273 Hariot (P.). — Le genre /'c/j'c^rcwj Kûtzing 2g Hariot (P.). — Les Trentopohlia pleiocarpes 77 Hariot (P.). — Stemonitis diciyospoi'a Rost 356 Hariot (P.). — Sur quelques Cœiiogonhim 288 Hariot (P.). — Trameies klspida^a.g\. ç.t T. Trogii Vizv^ 356 Hariot (P.). — Une nouvelle espèce cV Uromyces. 9g Hariot (P.) et G. Poirault. — Une nouvelle Urédinée des Crucifères 272 Hariot (P.). — V oye s ^kix'rj) Hue (abbé). — Lichens de Canisy (Manche) et des environs. . . 183, 199, 221, 255, 277, 290, 330, 366 LÉVEILLÉ (Hector). — Le Turnera îihni/olia kVonAich.hy 244 LÉVEILLÉ (Hector). — Sur la présence du Taraxacum of_fici7iale aux Nilgiris.. 116 Malinvaud (Ernest). — Une découverte intéressante dans la Haute- Loire 388 Mangin (L.). — Etude historique et critique sur la présence des composés pecticiues dans les tissus des végétaux 400, 440 Patouillard (N.). — Contributions à la flore mycologique du Ton- kin. II 306, 315 Poirault (Georges). — Sur la structure du pétiole des Osmondacées. 355 Poirault (Georges). — Sur une particularité des racines du Cera- iopteris 264 Poirault (G.). — Voyez Hariot Saccardo (P. A.). — Recommandations aux phytographes particu- lièrement cryptogamistes 82 Sauvageau (C). — Sur la tige des Cymodocéées Aschs. . . , 206, 235 Sauvageau (C). — Sur la tige des Zostera 33, 59 Sauvageau (C). — Voyez Viala Van Tieghem (Ph.). — A propos des faisceaux criblés médullaires de la tige des Composées Liguliflores 243 Van Tieghem (Ph.). — Nouvelles remarques sur la disposition des canaux sécréteurs dans les Diptérocarpées, les Simarubacées et les- Liquidambarées 377 Van Tieghem (Ph.). — Structure et affinités des Primevères du Thi- bet et de la Chine récemment décrites par MM. Buieau et Fran- chet 133 Van Tieghem (Ph.). — Sur la limite de la tige et de la racine dans l'hypocotyle des Phanérogames 425 Van Tieghem (Ph.). — Sur la structure primaire et les affinités des Pins 265, 281 Table alphabétique des noms d'auteurs. cxv Van TiEGHEM (Ph.). — Sur les tinoleucites loi Van TiEGHEiM (Pli.). — Sur les tubes criblés cxtralibériens et les vaisseaux extraligneux 117 Van Tieghem (Ph.). — Un nouvel exemple de tissu plissé 165 Vesque (J.). — La tribu des Clusiées. Résultats g-énéraux d'une mo- nographie morpholog-ique et anatomique de ces plantes. . . 297, 322 ViALA (P.) et C. Sauvage AU. — Sur quelques Champignons parasites de la Vio-ne 337, 357 Vuillemin (P.), — A propos des faisceaux criblés médullaires des Lig-uliflores 163 IL Comptes rendus. Arbaumont (f. d'). — Nouvelles observations sur les cellules à mucilag^e des g"raines de Crucifères xxi Artari (A.). — Sur l'histoire du développement du Réseau d'eau, Hydrodictyon utriculatum Roth XLIX Beyerinxk (M. W.). — Cultures de Zoochlorelles, gonidies de Lichens et autres Alg-ues inférieures I Beyerinck (M. W.). — Sur Taliment photogène et laliment plastique des Bactéries lumineuses xxxill Bois (D.). — Les plantes d'appartement et les plantes de fenê- tres LXIX BoKORNY (Th.). — Formation d'amidon aux dépens de l'aldé- hyde formique Lxxxix Bonnet (V.). — Voyez Hérail Boyer (G.). — Voyez VlALA Brotherus (V. F.). — Musci novi insularum Guineensium. . XCVII Costantin (J.) et L. Dufour. — Nouvelle Flore des champi- gnons LXI Dufour (L.). — Voyez Costantin Dufour (L.). — Atlas des Charapig-nons Lxi Famintzin (A.). — Contribution à l'étude de la symbiose des Algues et des Animaux xcill GiARD (Alfred). — Sur les Cladosporiées entomophytes, nou- veau groupe de Champignons parasites des Insectes. . . . LXXVII HÉRAIL (J.) et V. Bonnet. — Manipulations de Botanique mé- dicale et pharmaceutique Llll HoLM ( rh.). — Contributions à la connaissance de la germina- tion de quelques plantes de l'Amérique du Nord Llii ISTVANFFI (G.). — Du papier météorique Lxxxi Johnson (T.) . — Observations sur les Phéozoosporées. . . . LXix Jumelle (H.). — Sur le dégagement d'oxygène par les plantes aux basses températures , lxx cxvi Table alphabétique des noms d'auteurs. Kamienski (Fr.). — Recherches sur la famille des Lentibula- riées xxix Klebahn (H.) , — Etudes sur les zygospores. La g-ermination des Closteriuni et des Cosmarium xxii Klebahn (H,). — Sur les formes et Thétérœcie des Urédinées des Pins xiii KoSTYTCHEV (P.). — Sur le rapport entre les sols et certaines formes botaniques xxix KouzNETZov (N.). — Recherches géobotaniques sur le versant septentrional du Caucase xxx KouzNETZOV (N.). — Voyage au Caucase pendant Tété 1890. . l Kruch (O.). — Sur un cas de déformation des rameaux de l'Yeuse XLi Krylov (P.). — Le Tilleul dans la région contiguë aux monta- gnes de TAlataou de Kouznetzk XLVi Lamarlière (Géneau de). — Sur l'assimilation spécifique dans les Ombellifères Lxxxii Lefebure de Fourcy (E.). — Vade-mecum des herborisations parisiennes xxxvii Lothelier (A.). — Influence de Téclairement sur la production des piquants des plantes xxiv Macchiati (L.). — Contribution de la flore du gypse L Magnus (P.) — Quelques observations pour la connaissance plus complète des espèces de Diorchidium et de Triphrag- mium LXV Massée (G.). — Champignons nouveaux de Madagascar. . . . xm Mer (Emile). — Répartition hivernale de l'amidon dans les plantes ligneuses LXV Meyer (Arthur). — Note sur la composition du suc cellulaire du Valonia utyicularis LVII MiGULA (W.). — Contribution à l'étude du Gonium pectorale. . xvil MiLiouTiN (S.). — Matériaux pour servir à l'étude de la flore des calcaires de l'Oka xxx Naudin (Ch.). — Description et emploi des Eticalyptus intro- duits en Europe, principalement en France et en Algérie. . xxiv Patouillard (N.). — \^^ gç^nrç: Podaxoit • xviii Patouillard (N.). — Remarques sur l'organisation de quel- ques Champignons exotiques . liv Planchon,(L.). — Les Aristoloches Cl Poirault (Georges). — Sur les tubes criblés des Filicinées et des Equisétinées Lxxxv Poirault (Georges). — Sur quelques points de l'anatomie des organes végétatifs des Ophioglossées LXV Rauwenhoff (N. W. P.). — La génération sexuée des Glei- chéniacées V Rose (J. N.). — Liste des plantes récoltées par le docteur Ed. Palmer^en 1890, dans le Mexique occidental et l'Arizona. . LXXXV Table alphabétique des noms d'auteuys. cxvii Saccardo (P. A.). — Chromotaxia seu nomenclator colorum polyg-lottus additis speciminibus coloratis ad usum botanico- rum et zoologorum LIV Scott (D. H.). — Sur quelques points de Tanatomie de V Ipo- msea versicolor Meissn LXVI TONi (J. B. de). — Note sur les genres d'Ectocarpées Entonema Reinsch et ^//'i'(5/<7«^wtfi/j/j' Valiante Lxxxii Trabut (L.). — Précis de Botanique médicale CV Trelease (W.)- — Révision des espèces américaines i^CEpilo- bium croissant au nord de Mexico LXVI Treub (M.). — Sur les Casuarinées et leur place dans le systè- me naturel CIX Viala (P.) et G. Boyer. — Une maladie des raisins produite par V Atireobasidiiini Vitis CV Viaud-Grand-Marais, — Note sur le Matthiola oyensis Mén. et V.-G.-M. CVi VOECHTING (Hermann). — Dépendance de la feuille vis-à-vis de son pouvoir assimilateur LXXiil Vries (Hugo de). — Sur la durée de la vie de quelques graines xxxi VuiLLEMiN (Paul). — Sur les effets du parasitisme de V Ustilago antherartim CVI Wehmer (C). — Dépôt de Toxalate de chaux pendant le déve- loppement des bourgeons du Symphoricarpus racemosa L. XLVI Zach arias (E.). — Sur la croissance de la membrane cellulaire chez les poils absorbants XCVII Zacharias (E.), — Sur la formation et la croissance de la mem- brane dans le Chaya fœtida xxxvil TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES Acide citrique (Sur la diagnose microscopique de 1'), par M. E. Belzung 25 Affinités des Pins (Sur la structure primaire et les), par M. Ph. Van TiEGHEM 265, 281 Affinités (Structure et) des Primevères du Thibet et de la Chine récemment décrites par MM. Bureau et Franchet, par M. Ph. Van Tieghem 133 Aldéhyde formique (Formation d'amidon aux dépens de F), par M. 1 h. BOKORNY LXXXIX Aleurone (Développement des grains d') et structure protoplas- mique en général chez quelques Papilionacées, par M. E. Belzung 85, 109 Algues inférieures (Cultures de Zoochlorelles, gonidies de Li- chens et autres), par M. M. W. Beyerinck I Aliment photogène et Taliment plastique des Bactéries lumineu- ses (Sur F), par M. M, W. Beyerink xxxiii Amidon (Sur le développement de 1'), par M. E. Belzung. . . 5 Amidon aux dépens de l'aldéhyde formique (Formation d'), par M. Th. BOKORNY L.XXXIX Amidon dans les plantes ligneuses (Répartition hivernale, de F), par M. E. Mer lxv Anatomie de Vipomœa versicolor Meissn. (Sur quelques points de F), par M. D. H. Scott lxvi Anatomie des organes végétatifs des Ophioglossées (Sur quel- ques points de 1'), par M. G. Poirault Lxv Aristoloches (Les), par M. L. Planchon Ci Assimilation spécifique dans les Ombellifères (Sur 1'), par M. Geneau de Lamarlière LXXXII Atlas des Champignons, par M. L. DuFOUR LXi Azote dans les végétaux (Circulation passive de F), par M. H. Devaux 130 Bactéries lumineuses (Sur l'aliment photogène et l'aliment plas- tique des), par M. M. W. Beyerinck xxxiii Calcaires de FOka (Matériaux pour servir à l'étude de la flore des), par M. S. Milioutin lxv Canaux sécréteurs dans les Diptérocarpées, les Simarubacées et les Liquidambarées (Nouvelles remarques sur la disposition des), par M. Ph. Van Tieghem 377 Table alphabétique des matières. cxix Car ex evoîuta Plartm. aux environs de Paris (Le), par M. A. Fraxcvjet I Casuarinées et leur place dans le système naturel (Sur les), par M. M. Treub Cix Champig-nons (Atlas des), par M. L. Dufour LXI Champignons (Nouvelle Flore des), par MM. J. Costantin et L. Dufour lxi Champig"nons exotiques (Remarque sur Torganisation de quel- ques), par M. N. Patouillard LTV Champignons nouveaux de Madagascar, par M. G. Massée . . XLii Champignons parasites de la Vigne (Sur quelques), par MM. P. A'iALA et C. Sauvageau 337, 357 Champignons parasites des Insectes (Sur les Cladosporiées en- tomophytes, nouveau groupe de), par M. Alfred Giard. . . Lxxvii Chromotaxia seu nomenclator colorum polyglottus etc., par M. P. A. Saccardo LIV Circulation passive de l'azote dans les végétaux, par M. H. Devaux 130 Cladophora (Sur la morphologie des), par M. Fr. Gay 13 Cladosporiées entomophytes, nouveau groupe de Champignons parasites des Insectes (Sur les), par M. Alfred GiARD. . . . Lxxvii Cœn.-'gonium (Sur quelques), par M. P. Hariot 288 Composés pectiques dans les tissus des végétaux (Etude histori- que et critique sur la présence des), par M. L. Mangin. 400, 440 Contribution à la flore du gypse, par M. L. Macchiati .... L Contribution àTétude de la symbiose des Algues et des Animaux, par M. A. Famintzin xciii Contribution à l'étude du Gonitim pectorale^ par M. W. MiGULA. XVII Contributions à la connaissance de la germination de quelques plantes de l'Amérique du Nord, par M. Th. HOLM LUI ContributiQns a, la flore myçologique du Tonkin. IL, par M. N. Patouillard 306, 315 Contributions à la monographie des Pinguiculacées européennes. I. Sur un nouveau Piiiguicula du Jura français « P. Renieri Geuty » et sur quelques espèces critiques du même genre, par M. P. A. Genty .• . . 2J5, 245 Contributions à Tétude de la flore du Tonkin. Enumération des plantes de. la famille des Légumineuses recueillies au Tonkin par M. Balansa en 18S5-89, par M. Drake del Castillo. 185, 212 Croissance de la membrane chez les poils absorbants (Sur la), par M. E. Zacharias xcvri Croissance de la membrane cellulaire dans le Ckara fœtida (Sur la formation et la), par M. E. Zacharl\s xxxvil Cultures de Zoochlorellec, gonidies de Lichens et autres Algues inférieures, par M. M. Beyerinck I Découverte intéressante dans la Haute-Loire (Une), par M. E. Malin VAUD. ....,,. ^ .,........,..,. 388 cxx Table alphabétique des matières. Déformation des rameaux dePYeuse (Sur un cas de), par M. O, KrUCH XLI Dégagement d'oxygène par les plantes aux basses températures (Sur le), par M. H. Jumelle lxx Dépendance de la feuille vis-à-vis de son pouvoir assimilateur, par M. Hermann Voechting Lxxiii Dépôt de Toxalate de chauxpendant le développement des bour- geons du Symphoyicarpiis racemosa L,, par M. C. Wehmer. XLVI Description et emploi des Eucalyptus introduits en Europe, principalement en France et en Algérie, par M. Ch, Naudin. xxiv Développement de l'amidon (Sur le), par M. E. Belzung. . . 5 Développement des grains d'aleurone et structure protoplasmi- que en général chez quelques Papilionacées, par M. E. Bel- zung 85, 109 Développement du Réseau d'eau, Hydrodictyon titriculatutn Roth (Sur l'histoire du), par M. A. Artari XLix Drosera observés dans les environs de Paris (Note sur les), par M. E. G. Camus , 196 Durée delà vie de quelques graines (Sur la), par M. HuGO de Vries. xxxi Ectocarpées Entonema Reinsch et Streblonemopsis Valiante (Note sur les genres d'), par M. J. B. de Toni Lxxxii Etude historique et critique sur la présence des composés pec- tiques dans les tissus des végétaux, par M. L. Mangin, 400, 440 Etudes sur les zygospores. La germination des Closierium et des Cosmarium.^ par M. Klebahn xxii Faisceaux criblés médullaires de la tige des Composées Liguli- flores (A propos des), par M. Ph. Van Tieghem 243 Faisceaux criblés médullaires des Liguliflores (A propos des), par M. P. Vuillemin 163 Fascicules criblés enclavés dans le bois secondaire de la Bella- done (Sur les), par M. G. Beauvisage 161 Faut-il dire Oscillatoria ou Oscillaria? par M. M, Gomont. . . 273 Feuille vis-à-vis de son pouvoir assimilateur (Dépendance de la), par Hermann Voechting lxxiii Flore d'Auvergne (Lichens rares ou nouveaux de la), par le Frère Gazilien 390, 413 Flore des calcaires de l'Oka (Matériaux pour servir à l'étude de la), par M. S. Milioutin Lxv Flore des Champignons (Nouvelle), par MM. J. Costantin et L. Dufour LXI Flore du gypse (Contribution à la), par M. L. Macchl\ti. . . l Flore du Tonkin (Contributions à l'étude de la), par M. Drake DEL CASTILLO 185, 212 Flore mycologique du Tonkin (Contributions à la), par M. N. Patouillard . 306, 315 Formation d'amidon aux dépens de l'aldéhyde formique, par M. Th.BOKORNY lxxxix Table alphabétique des matières. cxxi F'ormes et Thétércecie des Urédinées des Pins (Sur les), par M. H. Klebahn XIII Génération sexuée des Gleichéniacées (La), par M. N. W. P. Rauwenhoff V Germination de quelques plantes de TAmérique du Nord (Con- tributions à la connaissance de la), par M. Th. HoLM. . . . lui Germination des Closteriam et des Cosmayium (La), par M. H. Klebahn xxii Gonidies de Lichens et autres Algues inférieures (Cultures de Zoochlorelles,), par M. M. W. Beyerinck l Graines (Sur le durée de la vie de quelques), par M. HuGO de VrIES XXXI Gypse (Contribution à la flore du), par M. L. Macchiati ... L Hétérœcie des Urédinées des Pins (Sur les formes et T), par M. H. Klebahn xiii Hydrodictyon utriculatum (Sur l'histoire du développement du Réseau d'eau), par M. A. Artari XLix Hypocotyle des Phanérogames (Sur la limite de la tige et de la racine dans Tj, par M. Ph. Van Tieghem 425 Influence de Téclairement sur la production des piquants des plantes, par M. A. Lothelier xxiv Itinéraire botanique d'une ambassade française au Maroc, par M. Edm. Bonnet 173 Légumineuses recueillies au Tonkin par M. Balansa en 1885-89 (Enumération des plantes de la famille des), par M. Drake DEL CASTILLO 185, 212 Lentibulariées (Recherches sur la famille des), par M. Fr. Ka- MIENSKI XXIX Lettres de Tournefort à Fagon, par M. Edm. Bonnet. 372, 393, 420 Lichens de Canisy (Manche) et des environs, par M. l'abbé HuE 183, 199, 221, 255, 277, 290, 330, 366 Lichens rares ou nouveaux de la flore d'Auvergne, par le Frère Gazilien 390, 413 Limite de la tige et de la racine dans l'hypocotyle des Phanéro- games (Sur la), par M. Ph. Van Tieghem 425 Liste des plantes récoltées par le docteur Ed. Palmer, en 1890, dans le Mexique et l' Arizona, par M. J. N. Rose Lxxxv Maladies de l'Olivier (Recherches sur les), par M. G. Boyer. . 434 Maladie des raisins produite par V Aureobasiditim Vitis (Une), par MM. P. ViALAet G. Boyer cv Manipulations de Botanique médicale et pharmaceutique, par MM. J. HÉRAiL et V. Bonnet lui Maroc (Itinéraire botanique d'une ambassade française au), par M. Edm. Bonnet 173 Matériaux pour servir à l'étude de la flore des calcaires de l'Oka, par M. S. Milioutin xxx Maximovicz (Notice biographique sur ,J._C.),par M. A.Franchet 79 cxxii • Table alp/iabéiiqiie des viatières. Membrane cellulaire chez les poils absorbants (Sur la croissance de la), par M. E. Zacharias. xcvii Membrane cellulaire dans le Chara fœtlda (Sur la formation et la croissance de la), par M. li. Zacharias xxxvn Monographie des Orchidées de France, par M. E. G. Camus. . 42g Monog-raphie morpholog-ique et anatomique des Clusiées, par M. J. Vesque 297, 322 Mucilage d-es graines de C'-rucifères (Nouvelles observations sur les cellules à>, par M. J. d'Arbaumont xxi Musci novi iiisiUariim Guîneensiuni, par M. V. F. Brotherus. XCVII il/)'r^/é?^ rt'//^//o/ «cw, par MM. A. Briard et P. Hariot .... 170 Note sur la composition du suc cellulaire du Valoiiia utricula- ris, par M. Arthur Meyer LVII Note sur le Matlkiola oyensis Mén. et V.-G.-M,, par M. ViAUD- Grand-Marais cvi Note sur les genres d'Ectocarpées Eutonema Reinsch et Sirc- /5/i7«é?/;2^/^/j Valiantc, par M. J. B. DE TONi Lxxxii Note sur les tubes criblés extra-libériens de la racine des Ly- thi'iùm^ par Mlle A. I'rémont 4+8 Note sur VOstracoblabe implexa Boru. et Flah. , par M. Ed. BORNET 397 Notice biographique sur J. G. Maximovicz, par M. A. FrANCHEt. 7g Nouvelles observations sur les cellules à mucilage des graines de Grucifères, par M. J. d'Arbaumont xxl Nouvelles remarques sur la disposition des canaux sécréteurs dans les Diptérocarpées, les Simaruba'cées et les Liquidam- barées, par M. Ph. Van Tieghem 377 Observations pour la connaissance plus complète des espèces de Diorchidium et de Triphragtuiuiii (Quelques), par M. P. Magnus LXV Observations sur les Phéozoosporées, par M. T. Johnson. . . Lxix Ombellifères (Sur Tassimilation spécifique dans les), par M. GÉ- NEAU DE LAMARLIÈRE LXXXII Orchidées de France (Monographie des), par M. E. G. Camus. 429 Oscillatoriaow Oscillaria? (Faut-il dire), par M. M. GOMONT. . 273 Ostracobable implexa Born. et Flah. (Note sur T), par M. Ed. BORNET 397 Oxalata de chaux pendant le développement des bourgeons du Syuipkoricarpus raceiiiosa L. (Dépôt de T), par M. G. Weh- MER XLVr Oxygène (Sur le dégagement d') par les plantes aux basses températures, par M. H. Jumelle Lxx Papier météorique (Du), par M. G. ISTVANFFI Lxxxi Parasitisme de VUsiilago anf/i^rarum (Sur les effets du), par M. Paul VUILLEMIN cvi Pétiole des Osmoadacées (Sur la structure du), par M. G. Poi- RAULT J 355 Table alphabétique des matières. cxxiii Phéozoosporées (Observations sur les), par M. 'W Johnson . . Lxix Pingnicula, du Jura français (Sur un nouveau) et sur quelques espèces critiques du même genre, par AI. P. A. Genty. J25, 245 Pinguiculacées européennes (Contributions à la monog^raphie des), parM. P. A. Genty 225, 245 Piquants des plantes (Inlluence de réclairement sur la produc- tion des), par M. A. Lothiîlier xxiv Plantes d'appartement et les plantes de fenêtres (Les), par M. D. Bois lxix Plantes nouvelles du Thibet et de la Chine occidentale recueil- lies pendant le voyage de M. Bonvalot et du prince Henri d'Orléans en 1890, par AIM. Ed. BUREAU et A. FrAnchet. i7i 45i 69, 93, 103, 128, 136, 149 /'o.'^iX,r(7;/ (Le genre), par M. N. Patouillard xviii Polycoccus Kùtzing (Le genre), par M. P. Hariot 29 Poils absorbants (Sur la croissance de la membrane cellulaire chez lesl, par IM. E. Zachartas xcvii Pouvoir assimilateur (Dépendance de la feuille vis-à-vis de son), par M. Hermann VOECHTING LXXIll Précis de Botanique médicale, par M. L. Trabut cv Racine des Lythrnm (Note sur les tubes criblés extra-libériens dans la), par Mlle A. Frémont 448 Racine des Œnothéracées (Sur les tubes criblés extra-libéri'ens dans la;, par Mlle A. Frémont 194 Racines du Ceratopteris (vSur une particularité des), par M. G. P0IRAULT 264 Raisins (Une maladie des) produite par V Atireobasldlum Vitis^ par MM. P. ViALA et G. BoYER cv Rapport entre les sols et certaines formes botaniques (Sur le), par M. P. KOSTYTCHEV XXIX Recherches géobotaniques sur le versant septentrional du Cau- case, par M. KouzNÉTZOV xxx Recherches sur la famille des Lentibulariées, par M. Fr. Ka- MIENSKI XXIX Recherches sur les maladies de r01i\ier. Le Cyclocoitium olea- a-/;/?/w, par M. G. BOYER 434 Recommandations aux phytographes particulièrement cryptoga- mistes, par M. P. A. Saccardo 82 Remarques sur le verdissement, par M. E. Belzung 350 Remarques sur Torganisation de quelques Champignons exoti- ques, par M. N. Patouillard liv Répartition hivernale de l'amidon dans les plantes ligneuses, par M. E. Mer lxv Révision des espèces américaines ^ Epilobitim croissant au nord de Mexico, par M. W. Trelease LXVi Rkisocloniîim {l^ç: gç:nr€), par M. Fr. Gay Selectio novoruin Muscofu>n,^a.v M, Em. Bescherelle. 142, 252, 342 cxxiv Table alphabétique des matières. Sols et certaines formes botaniques (Sur les rapports entre les), par M. P. KosTYTCHEV xxix Stemonitis dictyospora^O's,'(..^^?ivM..'?.Wl\m.01 356 Structure et affinités des Primevères du Thibet et de la Chine récemment décrites par MM. Bureau et Franchet, par M. Ph. Van Tieghem i33 Structure primaire et les affinités des Pins (Sur la), par M. Ph. Van Tieghem 265, 281 Structure protoplasmique en général chez quelques Papiliona- cées (Développement des grains d'aleurone et), par M. E. Belzung 85, 109 Suc cellulaire du Valonia utrictUarîs (Note sur la composition du), par M. Arthur Meyer LVil Symbiose des Algues et des Animaux (Contribution à Tétude de la), par M. A. Famintzin xcill Taraxacum officinale aux Nilgiris (La présence du), par M. H. LÉVEILLÉ 11^ Tige des Cymodocéées Aschs. (Sur la) , par M. E. Sauvageau. 206, 235 Tige des Zostera (Sur la), par M. C. Sauvageau. . . . Zl, 59 Tilleul dans la région contiguë aux montagnes de TAlataou de Kouznetzk (Le), par M. P. Krylov XLVi Tinoleucites (Sur les), par M. Ph. Van Tieghem loi Tissu plissé (Un nouvel exemple de), par M. Ph. Van Tieghem 165 Trametes hispida Bagl. et T. Trogii Berg., par M. P. HariOT 356 7>^;z/^/c'/2i//^ pleiocarpes (Les), par M. P. Hariot 77 Tribu des Clusiées (La), par M. J. Vesque 297, 322 Tubes criblés extra-libériens (Sur les) et les vaisseaux extrali- gneux, par M. Ph. Van Tieghem 117 Tubes criblés des Filicinées et des Équisétinées (Sur les), par M. G. POIRAULT LXXXV Tubes criblés extra-libériens de la racine des Lythrtim (Note sur les), par Mlle A. Frémont 448 Tubes criblés extra-libériens dans la racine des Œnothéracées, (Sur les), par Mlle A. Frémont 19+ Turnera ttlmifoliakVoVi^xçhkvy (L-^)-, par M. H. LÉVEILLÉ. . 244 Urédinée des Crucifères (Une nouvelle), par MM. P. Hariot et G. PoiRAULT 272 Uromyces (Une nouvelle espèce d'), par M. P. Hariot .... 99 Vade-mecum des herborisations parisiennes, par M. E. Lefé- BURE DE FOURCY XXXVII Vaisseaux extra-ligneux (Sur les tubes criblés extra-libériens et les), par M. Ph. Van Tieghem n? Verdissement (Remarques sur le), par M. E. Belzung 350 Voyage au Caucase pendant l'été 1890, par M. N. Kouznetzov L Zoochlorelles (Cultures de), gonidies de Lichens et autres Al- gues inférieures, par M. M. W. Beyerinck i Zygospores (Etudes sur les), par M. H. Klebahn xxii TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS DE PLANTES {Les noms des espèces et variétés nouvelles sont imprimés en caractères gras.) Abelia angustifolia Bur. et Franch., 47. — A. triflora, 48. — Abies, 126, 168, 271, 282, 287. — A. pichta, 168. — Abrus mollis, 193. — A. precato- rius, 193. — Acacia Farnesiana, 177. — Acer, 427. — Acer Semenovi, XLVI. — Achillea Millefolium, 73, 395. — A. odorata, 374. — Aconitum Napellus, 305. — Acorus, 121. — Acrocryphaea paraguensis Bescherelle, 342, — Aciaia melanocarpa, XLV. — A. spicata, XLV. — Actinostrobus, 168. — Adenanthera pavonina, 219. — Adenostyles albifrons, 395, 421. — A. pj'^renaica, 395. — Adiantum Capillus-Veneris, 182. — Adonis vernalis, 420. — ^cidium auriellum, 272. — ^E. Barbarae, 272. — ^E. monoicum, 272. — iE. Nasturtii, 272. — ^g'ilops ovata, 182. — tE. triaristata, 182. — ^gopodium Podagraria, 424. — Aerobryum crispicuspe Bescherelle, 145. — A. pseudo-capensis, 145. — ^Escliynomene indica, 189. — Ag'aricus campestris, 309. — Agrostis pallida, 181. — A. verticillata, 181. — Ailan- thus glandulosa, 401. — Ajuga incisa, 150. — A. lupulina, 150. — Ajuga ovalifolia Bur. et Franch., 150. — Albizzia Lebbek, 220. — A. lucida, 220. A. AlUletii, 220. — A. myriophylla, 220. — A. stipulata, 220. — Alchemilla alpina, 422, — Alectoria bicolor, 413. — A. sarmentosa, 393. — Aletris, 160. — A. Delavayi, 157. — A. Dickinsii, 156. — A. foliosa, 156. — Aletris glabra Bur. et Franch., 156. — A. glandulifera Bur. et Franch., 156. — A. japonica, 156. — A. lanuginosa Bur. et Franch., 155. — A. laxiflora Bur. et Franch., 155. — ■ A. nepalensis, 155. — A. stenoloba, 157. — Alisma, 123. — A. Plantago, 181. — Allium^ 123. — A. Ampeloprasuin, 181. — xA.. angulosum, 155. — A. caeruleum, 155. — Allium cyathophorum Bur. et Franch., 154. — A. nigrum, i8i. — A. pallens, 181. — Allosurus crispus, 394, 395. — Alnus glutinosa, 172. — Alpinia, 123. — Alsine Cher- leri, 394. — Alstrcemeria psittacina, 7. — Al3'sicarpus vaginalis, 193. — Alyssum maritimum, 375. — A. spinosum, 374. — Ammi majus, 177. — A. Visnaga, 177. — Ainmophila arenaria, 182. — Anaba^na chalybea, 31. — A. Hederula;, 31. — Anacyclus radiatus, 178. — Anagallis ca^rulea, 179. — Ananassa, 123. — Anaphallis nubigena, 72. — Anchusa italica, 179. — Ancistrocladus, 384. — Andropogon hirtus, 182. — Androsace bisulca Bur. et Franch., 103, 159. — A. microphylla, 103, 159. — A. villosa, 393. — Androsaceus bambusinus, 307. — Androsaceus nigro-brunneus Patouillard, 308. — Andryala integrifolia, 17g. — Anémone alpina, 396. — A. hepatica, 305. — A. japonica, Lix. — A. vernalis, 394. — Anigozanthus, 123. — Anœctangium coronatum, 255. — A. domingense, 255. — Antennaria dioica, 72. — Anthoxanthum odoratum, 181. — Anthyllis tetraphylla, 176. — Apocynées, 120. — Aponogeton, 123. — Arabis bellidifolia, 396. — cxxvi Table alphabétique des noms de plantes. Ara'.ia, 125. — Araucaria, 126, i68, 271, 378. — Arcyria iucarnata, 316. — Areca, 123. — Aristolochia Clematitis, eu. — A. cretica, ci. — A. C}'mbifera, ci. — A. filipendulina, en. — A. Fontanesii, Cll. — A. indica, cii. — A. longa, CI. — A. maxima, cii. — A. pallida, eu. — A. Pistolo- chia, CI. — A. reticulata, ci. — A. Serpentaria, Cl. — A. Sipho, Cil. — A. tenera, cil. — A. tomentosa, cil, — • Anneria mauretanica, 180. — Arnica montana, 395, 421. — Aronicum scorpioides, 394. — Artemisia gallica, 374. — Arthonia galactites, 419. — Artlirocladia villnsa, LXX. — Arthrocnemum fruticosum, 180. — Arum italicum, i8x. — Asarum euro- pa;um, XLV. — Asclépiadées, 120. — Ascophanus carneus, 317. — Aspergillus clavatus, 321. — Asperococcus, LXX. — Asperula odorata, XLY. — Asphodelus, 123. — - Aspidium aculoatum, XLV. — A. Filix-mas, x. A. Lonchitis, 424. — Asplenium Halleri, 394. — A. septentrionale, 396. — Aster alatipes, 50. — A. altaicus, 50. — Aster batangensis Bur. et Franch., 50. — A. fuscescens Bur. et Franch., 49. — A. scaber, 50. — A. Tripo- lium, 374. — Asteriscus aquaticus, 17S. — Asterocarpus sesamoides, 394, Astrag-alus acaulis, 24, 159. — A. Cicer, 396. — A. Glaux, 177. — Astra- galus litangensis Bureau et Franchet, 24, 159. — A. polycladus Bureau et Franchet, 23. — A. sesameus, 374. ■ — • A. sikkimensis, 23. — A. sinicus, 189. — A. tatsienensis Bureau et Franchet, 23, 160. — A. tenuicaulis, 23. — A. yunnanensis, 24. — Athamanta cretensis, 420. — Atropa Belladona, 162. — Atylosia mollis, 213. — A. scarabaioides, 213. — Aulacopilum Balansae, 255. — A. paraguense, 255. — Aureobasidiura Vitis, CV, — Auri- cula, 133, 166. — A. alg-ida, 135. — A. calycina, 134. — A. diantha, 136. — A. farinosa, 134. — A. glacialis, 136. — A. japonica, 134. — • A. lepto- poda, 135. — A. proliféra, 134. — A. reptans, 134. — A. Stuartii, 134, 136. — A. Ursi, 134. — A. vittata, 136. — Auricularia auriformis, 315. — A. polytricha, 315. — A. porphyra, 315. — A. protracta, 315. — A tenuis, 315. — Avena barbata, 182. — A. sterilis, 182. — Azolla, 165. Bacidia atrosanguinea, 295. — B. incompta, 295. — Bseomyces icmado- philus, 183, 392. — B. roseus, 391. — Balboa membranacea, 301, 303. — Ballota hirsuta, 180. — Bang-ia atropurpurca, 396. — Bartsia alpina, 399. — B. spicata, 395. — B. viscosa, 180. — Basellées, 120. — Bauhinia baviensis Drake del Castillo, 217. — B. bidentata, 218. — B. ferruginea, 218. — B. glauca, 218. — B. integ"rifolia, 218. — B. pyrrhoclada Drake del Castillo, 218. — Beg-onia, 125. — Belladone^ i6i. — Bellis micro- cephala, 178. — Berberis vulg-aris, xxiv. — Beta vulg-aris, 180. — Bia- lora denigrata, 331. — A. pezizoides, 295. — B. sylvana, 280. — B. trachona, 291. — Bidens alamosanum, Lxxxvi. — Bilimbia coprodes, 290. — B. hypnophila, 292. — Biovularia, xxix. — Biscutella didyma, 176. — Boletus papulatus, 313. — Borago officinalis, 179. — Botrychium Lunaria, 394. — Botrytis Bassiana, 376. — B. tenella, 376. — Bourgœa humilis, 178. — Bowringia callicarpa, 215. — Brachyactis chinensis Bur. et Franch., 69, 159. B. menthodora, 70, 159. — Brachymenium Regnellii, 254. — Brachyme- nium spirale Bescherelle, 254. — Brachypodiura distachyon, 182. — B. sylvaticum, XLV. — Brassica Napus, 408, Lix. — Briza maxima, 182. — Table alphabétique des noms de plantes. cxxvii Bi-omus asper, XLV. — B. madritensis, 18.;. — H. maximus, i8j. — B. mollis, 182. — B. rubens, 182. — Bryonia dioica, 177. — Buellia miautula, 370. — B. spuria, 370. — Bulgaria trichophora, XLil. — Bunium verticilla- tum, 420. — Bupleurum aureum, 428. — Butomus, 123. Caeoma Moroti P. Hariot et G. Poirault, 272. — Cajsalpinia Bonducella, 216. — C. minax, 216. — C. Sappan, 216. — Calamintha heterotricha, 180. — Calendula stellata, 178. — Caliciuni corynellum, 391. — C. populneum, 183. — Calla, 121. — Calycotome spinosa, 421. — C. villosa, 176. — Calymperes isleanum, xcvir. — C. Mariei, xcvil. — C. Principis, xcvii. — Calysteg-ia sepium, 179. — C. sylvatica, 179. — Camarosporium Lau- reolae Briard et Hariot, 171. — Campauula, 120. — C'. Erinus, 179. — C. Lœfling-ii, 179. — C. Rapuuculus, 179. — C. Trachelium, XLV. — Cam- pylopus Cacti, 147, 148. — C. cajîitiflorus, xcvii. — C. concolor, 147. — C. erythrocaulon, xcvii. — Campylopus fuscatus Bescherelle, 146. — C. Gaudichaudii Bescherelle, 148. ~ C. humifugus, 148. — G. Sancti-Caroli Bescherelle, 147. — C. Speg-azzinii, 147. — C. Weddellii Bescherelle, 147. — Canavalia ensiformis, 212. — Canna, 123, 426. — C. g-igantea, 9. — Capparis, 123. — Capsella, xxi. — Capsicum frutescens, 179. — Carda- mine alpina, 394. — C. impatiens, XLV. — C. resedifolia, 395. — Cardun- cellus îvlonspeliensium, 374. — Carduus carlinoides, 394. — C. myriacan- thus, 178. — Care\-, 123. — C. divulsa, 181. — C. ev'oluta, i. — C. filiformis, i. — C. Kockiana, 4. — C. muricata, 181. — C. paludosa, 4. — C. pseudo-natans, 4. — C. riparia, i. — Carpomitra Cabrerai, LXix. — Caryophyllées, 427. — Cassia mimosoides, 217. — C. pumila, 217. — C. vSophora, 217. — (". timoriensis, 217. — Casuarina g-lauca, ex. — ■ C. Rumphiana, cx. — C. suberosa, Cix. — Casuarinées, cix. — Catillaria atro-purpurea, 290. — Cattleya, 430. — ■ Cedrus, 124, 168, 271, 287. — Cenancrium cong-estum, XLii. — Centaurea collina, 421. — C. dimorpha, 178. — C. eriophora, 178. — C. napifolia, 178. — C. pectinata, 421. — C. puUata, 178. — Centradenia, 120. — Centranthus Calcitrapa, 178. — Cephaleuros, 77. — Cephalotaxus, 168. — Cerastium arvense, 374. — C. g-lomeratum, 176. — Ceratonia, 123. — Ceratopteris thalictroides, 264. — Ceratozamia, 169. — Cereus, 5. — Cerinthe aspera, 179. — Chasrophyllum bulbosum, 427, 428. — Chamaecyparis, 168. — Chara, xcvii. — C. fœtida, XXXVII. — ChÉnopodiacÉes, 427. — Cheaopodium Bonus Henrictis, 12. — C. murale, 180. — Chironia, 448. — Chlamydomonas Pulvisculus, Lxxxi. Chlorella Aulgaris, l. — Chlorophytum chinense Bur. et Franch., 154. — C. laxiflorum, 154. — Chondrilla juncea, 170. — Chrysanthemum tatsien- ense Bur. et Franch., 72. — Cichorium Intybus, 179. — C. pumilura, 179. — Circsea lutetiana, XLV. — Cistus crispus, 176. — C. ladaniferus, 176. — C. salvisefolius, 176. — Cladanthus arabicus, 178. — Cladonia cariosa, 392. — C. cenotea, 392. — C. discifera, 392. — C. floccida, 392. — C. lepto- phylla, 392. — C. ochrochlora, 392. — C. pityrea, 392. — C. pyxidata, 183, 392. — C. rangiferina, LXX. — Cladophora arcta, 56. — C. fracta, 13, 58, Lxxxi. — C. glomerata, 13. — Cladosporiées, Lxxvir. — Cla- dosporium parasiticum, Lxxvii. — Clematis lancifolia Bureau et Fran- cxxviii Table alphabétique des noms de plantes. chet, i8, i6o. — C. Palmeri, Lxxxvi. — C. songarica, 19, 160. — Cli- tocybe pachycephala, XLii. — Closterium, xxii. — Clusia, 322, 328. — C. amazonica, 303. — C. Candelabrum, 298. — C. columnaris, 324. — C. cuneata, 303, 330. — C. Ducu, 29S. — C. fluminensis, 305, 324. — C. Gaudichaudii, 323. — C. havetioides, 298, 303. — C. Hilariaaa, 305, 323. — C. laaceolata, 323. — C. Lhotzkyana, 323. — C.. mexicana, 303. — C. minor, 298, 303, 304. — C. myriandra, 323. — C, Pana-Panare, 328. — C. Planchoniana, 327. — C. polysepala, 301, 304. — C. rosea, 328. — Clusiées, 297. — Clusiella elegans, 299, 304. — Cœnogonium deplanatum, 290. — C. dialeptizum, 290. — C. dialeptum, 288. — C. diffractum, 290. — ■ C. effusum, 290. — C. simplex, 289. — C. tenuissimum, 290. — Colax, 430. — Coleosporium Campanulae, xiv. — C. Euphrasia^, xiv. — C. Senecionis, XIII. — Collema conciunum, 391. — C. multipartiens, 391. — C. multipar- titum, 391. — CoUemodium albo-ciliatum, 391. — C. plicatile, 391. — CoMBRÉTACÉES, 120. — Commelina, 123, — CoMMÉLiNÉES, 426. — Com- posées, 120, 164, 243. — Conferva ambigua, 56. — C. hieroglyphica, 56. — C. obstusang-ula, 54. — C. tortuosa, 56. — Conifères, 124, 126, 167, 169, 427. — Coniothyrium Berlandieri Viala et Sauvageau, 339, 364. — Conomitrium scleromitrium Bescherelle, 143. — C. polycarpum Besche- relle, 252. — Convolvulacées, 120. — Convolvulus, 427. — Convolvulus althœoides, 179. — C. arvensis, 179. — C. lineatus, 421. — C tricolor, 179. — Coprinus Friesii, 310. — C. micaceus, 310. — C. niveus, 310. — Cordia Palmeri, Lxxxvi. — C. Sonora;, LXXXVi. — Coronilla glauca, 375. — Corticium pezizoides Patouillard, 314. — C. saliciuum, 315. — Cory- dallis, 158, 427. — C. cava, 428. — Corydallis elata Bureau et Franchet, 20. — C. flexuosa, 20. — Cosmarium, xxii. — Courge^ LXXiv. — Cratagus monogyna, 177. — C. oxyacantha, XXIV. — Craterium minutum, 316. — Crepidotus bambusinus Patouillard, 309. — Crépis bulbosa, 421, — Cressa cretica, 375. — Criuipellis asperifolia, 308. — Crinipellis atro-brunnea Patouillard, 308. — C. galeata, 308. — Crinula paradoxa, Liv. — Cronar- tium, LIV. — C. asclepiadeum, xill. — C. Balsaminae, xiv. — C. flaccidum, XIV. — C. Ribicolum, xiil. — Crotalaria alata, 185. — C. calycina, 185. — C. chinensis, 185. — C. ferruginea, 185. — C. humifusa, 186. — C. sessili- flora, 186. — c;;. verrucosa, 186. — Croton, 120. — Crucianella maritima, 178. — Crucifères, 158, 427, xxi. — Cryphsea orbifolia Bescherelle, 342. — Cucurbita, 427, 448,— C. melanosperma, Lix. — Cucurbitacées, 118, 120, 122, — Cunninghamia, 124, 126. — Cupressus, 168. — Cyathus Mon- tagnei, 315. — C. vernicosus, 315. — Cycadacées, 167, 169. — Cycas, 169. — Cyclanthus, 118, 123. — Cycloconium oleaginum, 434. — Cylin- drocystis, xxii. — Cylindrothecium argyreum Bescherelle, 346. — C. geminidens, 145. — C. Motelayi Bescherelle, 145. — Cymbella naviculae- formis, Lxxxi. — Cymodocea aiquorea, 205. — C. antarctica, 240. — C. ciliata, 235. — C. isoetifolia, 235. — C. manatorum, 235. — C. rotundata, 209. — C. serrulata, 209. — Cymodocéées, 205, 235. — Cynoglossum pictum, 179. — Cynosurus echinatus, 182. — Cyperus, 123. — C. badius, 181. — Cystoseira opuntioides, Lxxxii. — Cytinus hypocistis, iSo. — Cytisus Laburnum, 89. Table alphabétique des noms de plantes. cxxix Dacryrayces deliquescens, 315, — Dalbergia lanceolaria, 214. — D. monosperma, 214. — Damasonium, 123. — Dammara, 126, 168, 271, 378. — Daphne Cneorum, 393. — D. Gnidiutn, 180. — D. Laureola, 122, 171. — D. striata, 152. — Daphne tenuiflora Bur. et. Franch., 151. — Datura, 120. — Daucus Carota, 408. — U. muricatus, 177. — Davallia, 165. — Delphinium, 427. — D. Ajacis, 175. — Depazea Linneae, 171. — Derris thyrsiflora, 215. — Desmarestia lig-ulata, LXX. — Desmodium capitatum, 189. — D. Cephalotes, 189. — D. eleg-ans, 189. — D. g-angeticum, 189. — D. Gardneri, 190. — D. grande, 190. — D. gyrans, 190. — D. gyroides, 190. — D. heterophyllum, 193. — D. latifoliiim, 190. — D. laxiflorum, 190. D. obcordatum, 191. — D. parvifolium, 191. — D. polycarpum, 191. — D. pulchellum, 191. — D. retroflexum, 191. — D. triflorum, 191. — D. tri- quetrum, 191. — D. vestitum, 192. — Dicranum fulvellum, 145. — D. pungens, 147. — Didymium Bonianum Patouillard, 316. — Didymobotryum atrum Patouillard, 320. — Dilophosphora Graminis, 376. — Dionaia, lui. — Dioon, 169. — Diorchidium, Lxv. — D. Steudneri, Lxv. — Diphysa racemosa, Lxxxvi. — Diplodia Osyridis Hariot et Briard, 171. — D. scle- rotiorum Viala et Sauvageau, 339, 365. — Diplotaxis tenuisiliqua, 175. — DiPTÉROCARPÉES, 377, 378. — Dipterocarpus, 378. — D. crispalatus, 378, 382. — D. lasvis, 378, 382. — D. turbinatus, 378. — Dolichos Lablab, 213. Dombeya, 3S8. — Doona, 378. — Doronicum Pardalianches, 395, 420. — Dothidella appendiculata Hariot et Briard, 170. — Draca^na, 118, 123. — X Drosera Beleziana G. Camus, 198. — D. intermedia, 197. — D. longi- folia, 196. — X D- obovata, 196. — D. rotundifolia, 196. — Dr}-as octo- petala, 393. — Dryobalanops aromatica, 383. — Dunbaria subrhombea, 213. Echinopepon cirrhopedunculatus, Lxxxvi. — Echinops Bovei, 178. — E. spinosus, 178. — Echium angustifolium, 179. — E. plantagineum, 179. — Ectropothecium drepanophyllum, xcvii. — E. galerulatum, xcvii. — E. glaucissimum, xcvil. — E. glauculum, XCVII. — E. regulare, XCVII, — Elaioselinum meoides, 177. — Elegia, 123. — Elodea, 123. — Elymus, 124 — Emericella variicolor, LIV. — Emex spinosa, 180. — Empetrum nigrum 395. — Encephalartos, 169. — Encyonema ventricosum, LXXXi. — En dymion, 123. — Entada scandens, 219. — Entomophthora telaria, Lxxvir — Entoiiema penetrans, Lxxxiii. — Epicéa, LXX. — Epilobium, 448, Lxvi — E. clavatum, Lxvii. — E. delicatum, Lxvii. — E. holosericeum, Lxvii — E. montanum, XLV. — E. parviflorum, 195. — Epipactis lancifolia, 375 — Equisétacéss, lxxxv. — Equisetum, 165, 285. — E. ramosissimum 183. — Erica umbellata, 179. — Erinus alpinus, 420. — Eriocaulon, 123 — Eriophorum, 123. — Eriosema chinense, 214. — Erodium Ciconium xxxi. — E. petraeum, 374. — Erpodium Balansae, 255. — E. coronatum 255. — E. domingcnse, 255. — Erpodium exsertum Bescherelle, 254. — E. paraguense, 255. — Erysimum hieraciifolium, 272. — Erythrophlœum Fordii, 219. — Eruca sativa, 176. — Ervum gracile, 177. — E. Lens, 177. — Erythra;a ramosissima, 179. — Eucalj'ptus, xxiv. — Eunotia lunaris, Lxxxi. — Euphorbia Caput-Medusa;, 404. — E. Lathyris, 180. — E. medi- caginea, 180. — Euphorbiacées, 120. — Eutypa flavo-virens, 317. — E. cxxx Table alphabétique des noms de plantes. phaselina, 317. — Evax Heldreichii, 178. — Evernia prunastri, 184, LXX. — Evonymus, 427. Faba vulg-aris, 8g, 112. — Fabronia Balansae Bescherelle, 345, — F. guarapiensis Bescherelle, 345. — Favolus pusillus, 313. — F. Sprucei, 314. — F. tener, 308. — Fedia graciliflora, 178. — Festuca geniculata, 182. — F. gig-antea, XLV. — F, rigida, 182. — F. sylvatica, XLV. — Ficus Carica, 172. — Filag-o g-ermanica, 178, — F. spathulata, 178. — Filicinées, Lxxxv. — Fissidens brevipes Bescherelle, 252. — F. distichellus Besche- relle, 253. — F. glaucifrons Bescherelle, 252. — F. guarapiensis Besche- relle, 252. — Fletning-ia congesta, 214. — F. involucrata, 214. — Fou- gères, 165. — Freycinetia, 118. — Fritillaria lophophora Bur. et Franch., 153. — Fuligo septica, 316. — Fumaria agraria, 175. — F, capreolata, 175. — F. muralis, 175. Galactites tomentosa, 178. — Galium Aparine, 178. — G. boréale, 396. — G. murale, 178. — G, pyrenaeum, 394. — Galphimia Humboldtiana, LXXXVi. — Ganoderma amboinense, 312. — G. applanatum, 312. — Gas- tridium lendigerum, 182. — Gaudinia fragilis, 182. — Geaster tonkinensis Fatouillard, 315. — Genévrier^ LXx. — Genista radiata, 421. — Gentiana alpina, 394. — G. Burseri, 395. — Gentiana crassuloides Bur. et Franch., 104. — G. lutea, 171. — G. punctata, 421. — G. squarrosa, 104. — Gen- TIANÉES, 120. — Géranium cinereum, 395. — G. dissectum, 176. — G, Robertianum, XLV. — G. sylvaticum, 422. — Ginkgo, 124, 168. — Gla- diolus segetum, 181. — Gleditschia australis, 217. — G. pachycarpa, 217. — Gleichenia circinata, vi, ix. — G. dicarpa, vi, ix, x. — G. flabellata, VI. — G. hecistophylla, VI. — G. Mendelli, vi. — G, rupestris, vi, x. — Gleichéniacées, V. — Globularia nudicaulis, 395. — Glyceria, 124. — Glycine hispida, 193. — Gnaphalium corymbosum Bur. et Franch., 71, 159. — G. Dedekensii Bur. et Franch., 70, 160. — G. Leoutopodium, 70, 15g. — G. nobile Bur. et Franch., 71. — G. nubigenum, 159. — G. Sieboldia- nura, 71. — G. supinum, 393. — G. thibeticum Bur. et Franch., 72. — Go- nium pectorale, xvii. — Graminées, 121, 123, 124, 426. — Gregoria Vita- liana, 394. — Gyalecta cupularis, 416. — Gymnoascus umbrinus, 376. — Gymnogramme, x. — Gymnostomum Lessonii Bescherelle, 142. — Gypso- phila repens, 3g4. — Gyrophora crustulosa, 415. — G. polyrrhiza, 415. Habenaria Aitchisoni, 153. — H. crassifolia, 153. — H. diphylla, 153 — Habenaria glaucifolia Bur. et Franch., 152. — H. linearifolia, 153 — Halodule uninervis, 242. — H. Wrightii, 243. — Hantzchia Am pbioxys, Lxxxi. — Havetia, 325. — H. caryophylloides, 327. — H. flavida 327. — H, flexilis, 301, 327. — H. hippocrateoides, 327. — H. lauritolia 299, 301, 325, 327. — H. Martii, 327. — Havetiopsis, 325. — H. caryo phylloides, 327. — H. flavida, 327. — H. flexilis, 327. — H. laurifolia, 327 — H. Martii, 327. — Hedypnois cretica, 178. — Helianthemum guttatum 176. — H. halimifolium, 176. — H. Tuberaria, 421. — Helianthus annuus Lix. — Helleborus foetidus, 170. — Helminthia asplenioides, 17g. — Hel Table alphabétique des noms de plantes. cxxxi minthosporium foveolatum Patouillard, 321. — Hemipilia flabellata Bur. et Franch., 15J. — H. Henryi, 152. — Heritiera, 388. — Herposteiron repens, Lxxxi. — Heteropsis, 118. — Heteropterys Portillana, Lxxxvi. — Heterotrichum, 125. — Hexagona sericea, 313. — H. tenuis, 313. — Hia- tula tonkinensis Patouillard, 308. — Hippomarathrum pterochlaeaum, 177. — Hiischfeldia adpressa, 175. — Holcus, 124. — H. lanatus, 181. — Holo- mitrium arboreum, 146. — Holomitrium paraguense Bescherelle, 146. — Homalia trichomanoides, 348. — Homogyne alpina, 395. — Hookeria depressa, 345. — Hookeria luteo-viridis Bescherelle, 344, — H. Parkeriana, 344. — H. subdepressa Bescherelle, 345. — Hopea, 378. — Hordeum bul- bosum, 182. — ■ H. murinum, 182. — H. vulg-are, 182. — Hormosiphon gra- nularis, 31. — Hutchinsia alpina, 394. — Hydrocleis, 123, 285. — Hydro- dictyon utriculatum, XLix. — Hydroptérides, 165. — Hyella caespitosa, 398. — Hymenatherum anomalura, Lxxxvi. — Hymenopappus radiata, Lxxxvi. — Hymenula Urticse Hariot et Briard, 173. — Hyoscyamus albus, 180. — Hyoseris radiata, 17g, — Hypecoum pendulum, 375. — Hypericum Burseri, 395. — Hypholoma albo-sulfureum Patouillard, 309. — H. appen- diculatum, 309. — Hypnum percircinale, 343. — Hypopterygium subtri- chocladum, xcvil. — H. trichocladon, xcvii. — Hypoxylon hasmato- stroma, 320. Iberis spathulata, 394. — lUecebrum verticillatum, 394. — Incarvillea, 159. — Incarvillea Bonvaloti Bur. et Franch., 141, 160. — I. compacta, 141, 160. — I, Delavayi Bur. et Franch., 138. — I. grandiflora Bnr. et Franch., 138. — I. lutea Bur. et Franch., 137. — I. Olgai, 141. — I. Prin- cipis Bur. et Franch., 136, 160. — I. sinensis, 141. — Indigofera Ben- thamiana, 186. — I. g-alegoides, 186. — I. hirsuta, 186. — Inula britan- nica, 51 Inula serrata Bur. et Franch., 50. — Ipoma;a alata, Lxxxvi. — I. bracteata, Lxxxvi. — I. versicolor, Lxvi. — Iris, 123. — I. spuria, 374. — Irpex flavus, 310. — Isias, 430. — Isoetes Durieui, 166. — I. lacustris, 166. — Isoptera, 378. — Isopterygium curvicoUum, 349. — Isopterygium guarapense Bescherelle, 34g. — I. subtenerum Bescherelle, 348. — I. te- nerum, 349. — Ithyphallus aurantiacus, 315. Juglans, 123. — Juncus, 123. — J. acutus, 374. — J. bufonius, 181. — Juniperus, 168. — ]. phœnicea, 181. Keteleeria, 271. — Kœleria phleoides, 182. — K. pubescens, 182. — Kretzschmaria cœnopus, 320, Lachnidium Acridiorum, Lxxvii. — Lachnocladium tonkinense Pa- touillard, 314. — Lactuca, 120, 164. — La;ha, 430. — Lagurus ovatus, 182. — Lamarckia aurea, 182. — Larix, 168, 270, 281, 287, 378. — L. americana, 266. — L. europaia, 266. — Lasia occulta Bescherelle, 342. — Laschia cyclopora, 313. — L. papulata, 313. — Laschia tonkinensis Patouillard, 313. — Lathyrus annuus, 177. — L. Aphaca, 177. — L. Clymenum, 177. — L. Ochrus, 177. — Lavandula multifida, 180. — L. Staichas, 180. — La- cxxxM Table alphabétique des noms de planies. A-atera cretica, 176. — L. trimestris, 176. — Lecanora albella, 260. — L. allophana, 259 — L. alphoplaca, 416. — L. ang-ulosa, 261, 416. — L. atra, 262. — L. atro-cinerea, 255. — L. aurantiaca, 221. — L. badia, 416. — L. calcarea, 263. — L. callopiza, 415. — L. cerina, 221. — L. chlarona, 260. — L. chlarotera, 260. — I^. cineracea, 277. — ■ L. citrina, 221. — L. coarctata, 263. — L. conferta, 257. — L. congredieas, 415. — L. conyzaia, 200. — L. decipiens, 204. — L. dispersa, 257. — L. effusa, 262. — L. Erysibe, 279. — L. exigua, 223. — L. ferruginea, 222. — L. Friesiana, 224. — L. fusco-atra, 415. — L. galactina, 256. — L. haematomma, 391. — L. Hag-eni, 261. — L. holocarpa, 222. — L. incrustans, 221. — L. intu- mescens, 260. — L. laciniosa, 223. — L. lobulata, 202. — L. luteo-alba, 222. — L. lutescens, 200. — L. Mougeotioides, 415. — L. murorum, 203. — L. mutabilis, 416. — L. ornata, 263. — L. oxytona, 415. — L. parella, 200. — L. piniperda, 416. — L. proteiformis, 416. — L. pyracea, 222. — L. riig-osa, 260. — L. Sambuci, 262. — L. saxicola, 202. — L. scabra, 278. — L. smaragdula, 263. — L. sophodes, 223, 416. — L. subcarnea, 261. — L. subdepressa, 262. — L. subfusca, 257, 258,416. — L. subravida, 261. — L. sulfurea, 261. — L. sympagea, 221. — L. tegularis, 415, — L. umbrina, 261. — L. vitellina, 222, 296, 415. — L. xanthostig-ma, 223. — Lecidea acerina, 294. — L. sethaleoides, 418. — L. albescens, 294. — L. arceutina, 294. — L. aromatica, 330. — L. atro-albella, 370, 371. — L. atro-purpurea, 290. — L. bacillitera, 295. — L. Brunneri, 418. — L. car- neola, 201. — L. caulescens, 417. — L. chloratica, 294. — L. coarctata, 263. — L. coUatula, 418. — L. concentrica, 372. — L. confusula, 418. — L. contig-ua, 366 — L. continuior, 332. — L. crustulata, 366. — L. cyr- tella, 279. — L. dcclinans, 418. — L. declinascens, 418. — L. decolorans, 279, 417. — L. devertens, 417. — L. disciformis, 371. — L. dispansa, 280. — L. distincta, 419. — L. dolosa, 331. — L. effusa, 294. — L. endolcuca, 293. — L. enteroleuca, 335. — L. erratica, 280. — L. euphorea, 335. — L. excentrica, 372. — L. expaiisa, 280. — L. fuliginea, 280. — L. fusco-atra, 366. — L. fusco-rubens, 417. — L. gelatinosa, 417. — L. grisella, 368. — L. h3'pnophyla, 292. — L. incompta, 295. — L. intermixta, 290. — L. la- typiza, 335. — L. lavata, 371. — L. leptoclinis, 371. — L. Lightfootii, 291. — L. lucida, 279. — L. luteola, 293. — L. mamillaris, 417. — L. meiospora, 366. — L. minutula^ 371. — L. mollis, 418. — L. Muscorum, 295. — L. myriocarpa, 370. — L. Naeg-elii, 292. — L, obscurata, 371. — L. ocellata, 370, 371. — L. parasema, 330, 367. — L. pelidna, 296. — L. pelidniza, 296. — L. pineti, 201. — L. plana, 418. — L. platycarpa, 366. — L. prasi. noruta, 417. — L. premne.a, 369. — L. quernea, 201. — L. rivulosa, 418. — L. rosella, 417. — L. rupestris, 221. — L. sabuletorum, 292. — L. spu- ria, 370. — L. stellulata, 370. — L, Stenhammari, 419. — L. superans, 371. — L. sylvana, 280. — L. trachona, 290. — L. truncigena, 279. — L. umbrina, 296. — L. vernalis, 417. — L. Wallrothii, 416. — Leitneria, 385. — Lentibulariées, XXIX. — Lentinus strigosus, 308. — Leoutopodium nobile, 71. — L. sinense, 71. — Lepidium sativum, xcviil. — Leprocaulon nanum, 392. — Leptangium Perrotteti, 255. — Leptogium firmum, 391. — L. Hildenbrandii, 391. — L. palmatum, 183, 391. — L. tremelloides, 391. Table alphabétiqîie des noms de plantes. cxxxin — Leptostroma Ludoviciana P. Hariot, 172. — Leucanthemum alpinum, 393- — L/. maximum, 393. — Leucobryum Boivinianum, 144. — L. Borya- num, xcvii. — Leucobryum heterodictyon Bescherelle, 143. — L. homa- lophy'.lum, xcvil. — L. pentastichum, 144. — Leucoiura a;stivum, 374. — Leucoloma asperrimum, 146. — L. biblicatum, xcvii. — L. gracilescens, xcvii. — Leucoloma Mariei Bescherelle, 145. — L. Riedlei Bescherelle, 146. — L. serrulatum, 146. — L. Sprengeli, 143. — L. zanzibarense Bescherelle, 143. — L. Zeyherianum, 143. — Leucocoprinus cepaesti- pes, 308. — Libocedrus, 168. — Linnea borealis, 172. — Linum angusti- folium, 176. — L. campanulatum, 374. — L. tenuifolium, 374. — L. usita- tissimum, 87. — Liquidambarées, 377, 386. — Lithopythiumg"angliiforme, 397. — Lithospermum apulum, 420. — L. fruticosum, 375. — Lobarina scrobiculata, 19g. — Lobularia maritima, 176. — Loganiées, 120. — Lo- lium italicum, 182. — L. multiflorum, 182. — Lonicera Maakii, 49. — L. quinquelocularis, 49. — L. rupicola, 48, 159. — L. syring-antha, 48. — Lonicera thibetica Bur. et Franch., 48, 159. — L. trichosantha Bur. et Franch., 48. — Lophira, 384. — Lotus cytisoides, 177. — Lourea obcor- data, 193. — Lupiaus, 123. — L. albus, 25, 89, 113. — L. digitatus, 87, — L. eleg"ans, 90, m, 112. — L. luteus, 26, 109. — L. mutabilis, 89, m. — L. varius, 176. — Luzula, 123. — Lychaete tortuosa, 56. — Lychnis dioica, CVi. — L, macrocarpa, 176, — Lycoperdon molle, 315. — Lycopodium Se- lago, 395. — Lyngbia turfosa, Lxxxi. — Lysidice rhodostegia, 219. — Lysimachia Nummularia, 172. — L. thyrsiflora, 388. — Lithracées, 120. — Lythrum flexuosum, 177. — L. Graefferi, 448. — L. Salicaria, 448. — L. thymifolia, 374. Macrochloa arenaria, 181. — Macrozamia, 169. — Malva hispanica, 176. — Malvacées, 388, — Mamillaria, 125. — Marasmius Bonii Patouillard, 307. — M. galeatus, 308. — M. grammatus Patouillard, 306. — M. plecto- phyllus, 307. — M. pyropus Patouillard, 307. — M. rhyssophyllus, 307. — M. stenophyllus, 307. — M. tonkinensis Patouillard, 307. — Marattia- CÉES, Lxxxv. — Marrubium vulgare, 180. — Mastigocoleus testarum, 398. — Mastixia, 385. — M. Gardneriana, 385. — M. pentandra, 385. — M. trichotoma, 385. — Mastogloia Smithii, Lxxxi. — Matthiola incana, 175, M. oyensis, cvi. — M. sinuata, cvi. — Meconopsis, 158. — Meconopsis Chelidonifolia Bureau et Franchet, 19. — M. Henrici Bureau et Franchet, ^9) 159» — M- simplicifolia, 20, 159. — Medicago denticulata, 176. — M. laevis, 176. — M. lappacea, 176. — M. pentacycla, 176. — Medinilla, 120, 125. — Meiothecium Fabronia Bescherelle, 343. — Mélastomacées, i20) 125. — Melia Azedarach, 176. — Melilotus parviflora, 176. — Meliola tenella, 317. — Mentha rotuadifolia, 180. — Mercurialis ambigua, 181. — Mesota^nium Braunii, Lxxxi. — Metanarthecium foliosum, 156. — Mezo- neuron cucullatum, 216. — M. pubescens, 216. — Michenera Artocreas, Liv. — Miconia, 125. — Micrococcus Pflûg-eri, xxxiii. — Microeystis punc- tiformis, 30. — Microdus exiguus, 145. — Microdus paraguensis Besche- relle, 145. — Microlonchus Clusii, 178. — Microspora floccosa, Lxxxi. — Milium vernale, 181. — Milletia eurybotrya Drake del Castillo, 187. — M. cxxxiv Table alphabétique des noms de plantes. ichthyochtona Drake del Castillo, 187. — M. nitida, 187. — M. pachyloba Drake del Castillo, 188. — Mimosa pudica, Lxxiv. — Mirabilis, 426. — Monochaetum, 120. — Monstera, 118, 121, 123. — Moraia, 123. — Mucuna atropurpurea, 193. — M. bracteata, 193. — M. capitata, 194. — M. macro- carpa, 194. — M. pruriens, 212. — Murraya exotica, 308. — Muscari bo- tryoides, 375. — Mycodendron paradoxa, XLii. — Myrtacées, 120. Narcissus dubius, 375. — N. juncifolius, 275. — Nardus stricta, 421. — Naucoria pediades, 309. — Navicula alpestris, Lxxxi. — N. borealis, Lxxxi. — N. mesolepta, Lxxxi. — N. viridis, Lxxxi. — Neckera Ascen- sionis Bescherelle, 144, — N. Beyrichii, 347. — N. nigrescens, 344. — N. rugulosa, 144. — N. retusa, 145. — Nectria repens Patouillard, 320, — Neillia rubiflora, 46. — Neillia thibetica Bur. et Franch., 45. — N. thyrsi- flora, 46. — N. velutina, 46. — Nephrolepis, 165. — Nephromium lusita- nicum, 199. — Neptunia oleracea, 219. — Nicandra physaloides, xxxi. — Nitophyllum, Lxxxii. — Nomocharis pardanthina, 153. — Normandina pulchella, 201. — Nostoc Hederulae, 31. — N, punctiforme, 31. — Num- mularia, Liv. — NymphéacÉes, 2S5. Obryzum palmatum, 391. — Œdematopus dodecandrus, 302, 303. — CE. obovatus, 302. — Œdogonium long-atum, Lxxxi. — CE. tenellum, Lxxxi. — CEnothera cruciata, 195. — CE. Fraseri, 195. — CE. macrocarpa, 195. — CE. parviflora, 195. — CE. riparia, 195. — Œ. Sellowii, 195. — CEnothéracées, 120. — Olivier^ 434. — Ombellifères, 125, 427, Lxxxil. — Onobrychis supina, 374. — Onouis breviflora, 374. — Onopor- don macracanthum, 178. — Onosma echioides, 424. — Onosma paniculatum Bur. et Franch., 104, 160. — Opeg-rapha atra, 419. — O. dispersa, 419. — O. lithyrga, 419. — Ophioglossées, 285, Lxv, Lxxxv. — Ophiog-lossum vulg-atum, Lxvi. — Ophrj^s aranifera, 429. — Opuntia brasiliensis, 404, — Orchidées, 42g. — Orchis, 430. — O. Boudieri, 431. — O. latifolia, 181,429. — O. laxiflora, 429, 430. — O. maculata, 429. — O. militaris, 429. — O. purpurea, 429. — O. Simia, 429. — Orme^ XLVi. — Ormenis mixta, 178. — Ormosia Balansae Drake del Castillo, 215. — Ornithogalum narbonense, 181. — Orobanche fœtida. 180. — Orthotrichum paraguense Bescherelle, 254. — Oscillaria, 273. — O. tenuis, Lxxxi. — Oscillatoria, 273. — Osmonda regalis, 355. — Osmondacées, 355. — Ostracoblabe implexa, 397. — Osyris alba, 171. — Oxytropis campestris, 394. — O. pyrenaica, 394. — Ozonium auricomum, 321. Pachyrhizus angulatus, 213. — Pallenis spinosa, 178. — Pandanus, 118, 123. — Papaver dubium, 175. — P. pyrenaicum, 394. — P. Rhseas, 175. — Papavéracées, 158. — Papillaria guarapiensis Bescherelle, 343. — P. subnigrescens, 344. — Parietaria officinalis, 181. — Parmelia ambigua, 414. — P. caperata, 184. — P. conferta, 257. — P. fulig-inosa, 184. — P, hyperopta, 415. — P. perforata, 184. — P. perlata, 184. — P. revoluta, 184. — P. saxatilis, 202. — P. subconspersa, 184. — P. sulcata, 184. — P. velutina, 184. — Parmeliopsis aleurites, 415. — P. ambigua, 414. — Table alphabétique des noms de plantes. cxxxv P. placorodia, 202. — Paronychia argentea, 177. — Parrya ciliaris Bureau et Franchet, 20, 158. — P. ciliata, 160. — P. eurycarpa, 21. — P. exscapa, 21, 160. — Passerina Tarton-raira, 375. — P. Thymelaea, 375. — Passiflora ca;rulea, 177. — Patellaria conferta, 257. — P. incrustans, 221. — P, Rabenhorstii, 27g. — P. ulmicola 222. — Pedicularis abrotanifolia, 129. — P. axillaris, 107. — Pedicularis batangensis Bur. et Franch., 106, 160. — P. binaria, 108. — P. birostris Bur. et Franch., 107. — P. foliosa, 395. — P. g^loriosa, 129. — P. goniantha Bur. et Franch., 128. — P. g-randiflora, 129. — P. longiflora, 108. — P. longipes, 107. — P. microchila, 129. — P. microphyton Bur. et Franch., 107. — P. Princeps Bur. et P'ranch., 129. — P. Przewalskii, 107. — P. rhynchodonta Bur. et Franch., 108. — P. scep- trum Carolinœ, 129. — P. scopulorum, 109. — P. sudetica, 109. — P. tatsienensis Bur. et F'ranch., 108. — Peltig-era canina, 199. — P. malacea, 415. — P. spuria, 415. — Peltophorum ferrug-ineum, 216. — Penicilliopsis, Liv. — Penomyces Cantharidum, Lxxvii. — P. telarium, Lxxvii. — Perezia montana, Lxxxvi. , — Peridermium Cornui, xiii. — P. oblongisporium, XIII. — P. Pini, XIII. — P. Strobi, xili. — Pertusaria amara, 201, 296. — P. coccodes, 201. — P. communis, 201. — P. globulifera, 201. — P. lûtes- cens, 416. — P. scutellata, 201. — Pestalozzia alnea Hariot et Briard, 172. — P. Nummulariae Hariot et Briard, 172. — Phagnalon sordidum, 374. — Phajus grandifolius, 5, 9. — Phalaris caerulescens, 181. — P. canariensis, 181, — P. nodosa, 181. — Phaseolus calcaratus, 212. — P. vulg-aris, 88, 112. — PheHpaea Muteli, 180. — Philodendron grandifolium, 7. — Philo- notula helenica Bescherelle, 144. — P, rubiflora, 144. — P. tenella, 144. — Phlomis setifera Bur. et Franch., 149. — P. tatsienensis Bur. et Franch., 149. — P. umbrosa, 14g. — Phoma Farlowiana Viala et Sauvag-eau, 33g, 363. — P. Hellebori Briard et Hariot, 170. — Photobacterium F^ischeri, xxxill. — P. indicum, xxxiii. — P. luminosum, xxxiii. — P. Pflugeri, xxxiii. — P. phosphorescens, xxxiii, — Phteirospermum chinense, 130. — Phteirospermum tenuisectum Bur. et Franch., 12g. — Physcia albinea, 202. — P. candelaria, 223. — P. ciliaris, Lxx. — P. lychnea, igg, 223. — P. parietina, 199, v. — P. Stella ris, 200. — P. tenella, 200. — P. tribacina, 200. — Phyteuma hemisphœricum, 393. — Picea, 126, 270, 281, 287, 378. — P. alba, 265. — P. excelsa, 266. — Pinardia coronaria, 178. — Pinguicula Arveti, 250. — P. corsica, 247. — P. grandiflora, 227, 246. — P. long^ifolia, 228, 246. — Pinguicula Reuteri Genty, 22g. — P. varieg-ata, 24g. — P. vulgaris, 234, 247. — Pinguiculacées, 225, 245. — Pinus, 124, 126, 128, 270, 378. — P. austriaca, 284, 287, xiii. — P. Ayacahuite, 283. — P. Cem- bra, 286. — P. densiflora, 284, 287. — P. excelsa, 283. — P. halepensis, 284, 287. — P. insularis, 284, 287. — P. Kasya, 284, 287. — P. Lamber- tiana, 283. — P. Ivaricio, 26g, 284, 287. — P. Lemoniana, 284, 287. — P. longifolia^ 267, 281. — P. Montezuma;, 284, 287. — P. nig-ricans, 284, 287. — P. Pinaster, 26g, 281, 286. — P. Pinea, 26g, 281, 282, 287. — P. pun- gens, 284, 287. — P. pyrenaica, 284, 287. — P. Sabiniana, 284, 287. — P. Salzmanni, 420. — P. silvestris, 173, 26g, 281, 286, xiii. — P. Strobus, 282, XIII. — P. Thunberg-ii, 284, 287. — Piptatherum miliaceum, 181. — Pistacia Lentiscus, 374. — Pisum, 427. — P. sativum, 89. — Pithecolobium cxxxvi Table alphabétique des noms de plantes. bigeminum, 220. — P. Clypearia, 220. — Placodium callopismum, 221. — Placosphaeria clypeata Briard et Hariot, 171. — Plantago Lagopus, 180. — P. major, 180, 374. — P. Psyllium, 180. — P. serraria, i8j. — Pla- tysma cetrarioides, 414.. — P. commixtum, 414. — P. diffusum, 415. — ■ P. encausta, 414. — P. exasperulata, 414. — P, fahlunense, 414. — P. laci- niatula, 414. — P. olivetorum, 414. — P. physodes, 414. — P. pinastri, 413. — P. prolixa, 414. — P. saîpincola, 414. — P. vittata, 414. — Pleuro- tus globulifer Patouillard, 306. — P. spiculifer, 306. — Podaxon, xviii. — P. Deflersii, xix. — P. Schweinfurthii, xix. — Podocarpus, 126. — Podo- spermum Jacquinianum, 410. — Polycoccus, 2g. — P. punctiformis, 31. — Polyg"oaatum, 428. — Polyg-onum Convolvulus, 151, 180. — P. filiforme, 151. — Polygonum urophyllum Bur. et Franch., 150, 160. — Polypodium, 165. — P. Dryopteris, 395. — Polypogon monspeliensis, 182. — Polyporus albo-badius Patouillard, 311. — P. bambusinus, 311. — P. Bonianus Patouillard, 311. — P. eleg^aus, 311. — P. flavus, 310, — P. luteus, 310. — P. pectinatus, 310. — P. Peradenias, 310. — P. Persoonii, 311. — P. scru- posus, 310. — P. scutellatus, 310. — P. subpulverulentus, 310. — P, venustus, 311. — P, zonalis, 310. — Polyrhizium Leptophyei, Lxxvil. — Polystichum Filix-mas, XLV. — Pong-amia g^labra, 215. — Populus alba, 181. — P. diversifolia, XLVi. — Poria glauca Patouillard, 312. -^ P. mollusca, 312. — ■ P. vulg-aris, 312. — Porotrichum madeg-assum, xcvii. — P. Quintasi, xcvii. — Potamogeton, 123. — Potentilla nivalis, 394. — P. reptans, 177. — Prasium majus, 180. — Primula, 121, 133, 158, 166. — P. algida, 97. — P. Auricula, 424. — P. buUata, 98, 133, 134. — P. cortu- soides, 133, 135. — Primula diantha Bur. et Franch., 97, 135, 159. — P. dryadifolia, 98. — P. farinosa, 395. — P. g-lacialis, 98. — P. Henrici Bur. et Franch., 98, 134, 159. — P. inflata, 9g, 133. — P. integ-rifolia, 395. — P. Kingii, 97. — P. leptopoda Bur. et Franch., 97, 135, 159. — P. malvacea, 99, 135. — P. officinalis, 133, 135. — P. pycnoloba Bur. et Franch., 99, 135. — P. sinensis, 133, 134. — P. Stuartii, 96. — P. tenella, 98. — P. veris, 99. — P. verticillata, 133, 135. — P. vittata Bur. et Franch-, 96, 135. Prunus domestica, Lix. — Psamma arenaria, 374. — Pseudolarix, 271. — Pseudotsug-a, 270, 281, 378, — P. Douglasii, 267. — Psophocarpus tetra- gonolobus, 213. — Pteris aquilina, 183. — P. cretica, x. — Pterogoniopsis cylindrica, 343. — Pterolobium indicum, 216. — Ptychomitrium Hieronymi Bescherelle, 253. — Ptychotis verticillata, 177. — Puccinia aberrans, 272. — P. Barbarae, 272. — P. Cheiranthi, 272. — P. Cruciferarum, 272. — P. Dentaria;, 272. — P. Draba;, 272. — P. Haszlinskii, 272. — P. HolboUi, 272. — P. Iberidis, 272. — P. Lepidii, 272. — P. rostrata, 272. — P. Thlaspeos, 272. — Pueraria phaseoloides, 212. — P. Thunbergiana, 212. — Pulicaria arabica, 178. — Punctaria, Lxx. — Pycnospora hedysaroides, 192. — Pyrenochaeta Briardi P. Hariot, 160. — P. Rubi-ida;i, 170. — P. Vitis Viala et Sauvag-eau, 339, 357. — Pyrethum arvense, 178. Quercus, 123, 427. — Q. Ilex, XLI. Ramalina farinacea, 183. — R. fraxinea, 393. — R. scopulorum, 201. — Table alphabétique des noms de plantes. cxxxvii R. thrausta, 393. — Ramondia pyrenaica, 396. — Ramularia didymarioides Briard et Hariot, 173. — Ranunculus, 285. — R. aconitifolius, 394, 395. — R. amplexicaulis, 394., — R. arvensis, 175. — R. muricatus, 175. — R. pla- tanilolius, 421. — R. trilobus, 175. — Rajiatea, 123. — Raphidium fascicu- latum, I. — R. polymorphum, Lxxxi. — Raphidophora, 118. — Rapistrum orientale, 176. — Reng-ifa acuminata, 304. — R. peruviana, 303, 304. — Renonculacées, 427. — Rhacopilum orthocardoides, xcvii. — R. ortho- carpum, xcvii. — Rhagadiolus stellatus, 179. — Rhamnus alpiua, 420. — Rhaphidostegium fusco-viride Bescherelle, 347. — R. globosum Besche- relle, 347. ' — R. subsphafricum, 348. — Rhizoclonium, 15, 53. — R. ambi- guum, 56. — R. Berg-grenianum, 58. — R. capillare, 55. — R. hierog-lyphi- cum, 56. — R. Kochianum, 58. — R. obtusang-ulum, 54. — R. pachyder- mum, 56. — R. riparium, 55. — Rhododendron, 158. — R. Anthopog-on, 95. — R. Anthopogonoides, 95. — Rhododendron Bonvaloti Bur. et Franch., 94. — R. brachycarpum, 94, 160. — R. cephalanthum,95. — R. ferrug-ineum, 395. — R. Fortunei, 94. — R. fragrans, 160. — R. Keiskei, 95. — R. Metternichii, 94, 160. — R. nigro-punctatum Bur. et Franch., 95, 159, 160. — R. ovatum, c)5. — R. primulasflorum Bur. et Franch., 95, 159. — R. Principis Bur. et Franch., 93, 159, 160. — R. rigidum, 95. — R. thymiflo- rum, 96. — R. yanthinum Bur. et Franch., Q4. — Rhynchosia volubilis, 214. — Rhytisnia Vitis, 337. — Ribes Uva crispa, xxiv. — Ricinus, 427. — R. communis, 86, LViii. — Ridolfia segetum, 177. — Robinia pseuda- cacia, xxiv. — Rubiacées, 427. — Rubus discolor, 177. — R. fruticosus, 177. — R. ida;us, 170. — R. paniculatus, 46. — R. rugosus, 46. — Rubus setchuensis Bur. et Franch., 46. — R. sikkimensis, 47, 159. — R. xantho- carpus Bur. et Franch., 46, 159. — Rumex buccphalophorus, 180. — R, conglomeratus, 180. — R. crispus, 180. — R. pulcher, 180. — R. tingi- tanus, 421. Salicornia fruticosa, 374. — Salix reticulata, 395. — Salvinia, 165. — Sanicula europa;a, XLV. — Santolina viridis, 421. — Saponaria ocymoides, 375. — Saraca indica, 219. — Sarothamnus purgans, 420. — Sarracenia, LUI. — Saussurea semilyrata Bur. et Franch., 76, 160. — S. taraxacifolia, 77. — Saxifraga aquatica, 313. — S. ascendens, 394, 396. — S. Iratiana, 394. — S. leucanthemifolia, 395. — S. mixta, 374. — S. petrse.a, 396. — Scandix Pecten-Veneris, 177. — Scenedesmus acutus, i. — S. caudatus, i. — S. obtusus, 1. — Schistocaryum, 160. — Schistocaryura ciliare Bur. et Franch., 105. — S. myosotideum, 105, 106. — S. ovalifolium Bur. et Franch., 105. — Schœnus nigricans, 181. — Scilla peruviana, i8î. — Scin- dapsus, 118. — Scirpus maritimus, 181. — Scolymus, 164. — S. hispanicus, 179. — Scorzonera, 164. — S. hirsuta, 375. — Scrophularia auriculata, 180. — S. sambucifolia, 180. — Scutellaria alpina, 393. — Secale, 123. — Se- dum album, 177. — S. hirsutum, 420. — Senecio acuminatus, 73. — S. calthaefolius, 76. — Senecio cyclotus Bur. et Franch., 74, 160. — S. crassi- folius, 178. — S. Doronicum, 395. — S. erythropappus Bur. et Franch., 73. — S. microdontus Bur. et Franch., 76. — S. nelumbifolius Bur. et Franch., 74, 160. — S. subspicatus Bur. et Franch., 75. — S. tatsienensis cxxxviii Table alphabétique des noms de plantes. Bur. et Franch., 75. — S. Tournefortii, 394. — S. vagans, 73. — S. vul- garis, 178. — Septoria Linneae Briard et Hariot, 171. — Serapias, 430. — S. cordigera, 181. — Sesbania aegyptiaca, 189. — Shorea, 378. — S. ro- busta, 379, 382. — Sileae acaulis, 23, 158, 394. — Silène csespitosa Bureau et Franchet, 22, 158. — S. cardiopetala, 22. — S. colorata, 176. — S. gal- lica, 176. — S. hispida, 176. — S. inflata, 173, 176. — S. nocturna, 176. — S. platypetala Bureau et Franchet, 22, 160. — S. rubella, 176. — Simaru- BACÉES, 377, 385. — Simblum periphragmoides, 315. — Siiiapis alba, 175. — S. arvensis, 175. — S. circinnata, 175. — Sison Amomum, 374. — Sis- totrema autochton, 313. — Sisymbrium Irio, 175. — Sisyrinchium, 123. — Smilax mauretanica, 181. — Smithia sensitiva, 189. — SOLANACÉES, 120. Solanum Dulcamara, 179. — S. sodoma;um, 179. — S. villosum, 17g. — Soldanella alpina, 395. — Solorina saccata, 415. — Sonchus asper, 179. — S. maritimus, 179. — S. tenerrimus, 179. — Sophora japonica, 215. — S. tomentosa, 215. — Sophronitis, 430. — Sorghum, 123. — Soyeria paludosa, 395. — Spergularia diandra, 176. — Sphseria Osyridis, 171. — Spbaro- phragmium, Lxv. — Spira^a prunifolia, 25, 160. — Spiraea thibetica Bureau et Franchet, 25, 160. — S. Ulmaria, 99, 171. — Spirogyra, xxii. — S. ma- juscula, 353, Lxxxix. — Sporochnus pedunculatus, LXix. — Sporotrichum densum, 376. — Squamaria pruinosa, 256, 257. — Stachycarpus, 271, 378. — Stachys hirta, 180. — S. sylvatica, XLV. — Staganospora deplanata Hariot et Briard, 171. — Statice Thouini, 180. — Stauroneis Legumen, Lxxxi. — Stellaria montana, Lxxxvi. — Stemonitis dictyospora, 316, 356. — S. fusca, 316, 356. — Stenactis annua, Lix. — Stereocaulon tomentosum, 392. — Stereophyllum homalioides Bescherelle, 348. — Stereum affine, 314. S. crenatum, 314. — S. pargamenum, 314. — S. triste, Liv. — Stictina limbata, 184. — Stigmatidium crassum, 201. — Stilbum Bambusa;, 320. — Stilbum Hibisci Patouillard, 320. — S. incarnatum, 320. — Stipa tortilis, 181. — Stratiotes, 123. — Streblonemopsis irritans, Lxxxi. — Stropharia chrysocycla, 309. — Strumella strobilina Briard et Hariot, 173. — Stry- chnos, 119, 161, 448. — S. Nux-vomica, 194. — S. spinosa, 194. — Sym- phoricarpus racemosa, xlvi. — Symphytum tuberosum, 420. — Syringa pubescens, 104, 160. — Syringa tomentella Bur. et Franch., 103, 160. — S. villosa, 104. — Syrrhopodon Gaudichaudi, 350. — Syrrhopodon para- guensis Bescherelle, 349. Tabebuia Palmeri, Lxxxvi, — Tagetes, 427. — Tamarindus indica, 219. — Tamarix africana, 177. — Taphrina, XLi. — Taraxacum Dens- Leouis, 409. — T. officinale, 116. — Taxus, 124, 126. — T. baccata, 167. — Tephrosia purpurea, 186. — Terfezia Leonis, 183. — Tetmemorus Bre- bissonii, Lxxxi. — Tetragonolobus sihquosus, 374. — Teucrium flavum, 375. — Thalictrumaquilegifolium, 396. — Thelephora Amboinense, 314. — T, scoparia, 314. — Thelephora subiculosa Patouillard, 314. — Thelotreraa lepadinum, 416. — Thlaspi arvense, 424. — T. montanum, 420, — Thui- dium paraguense Bescherelle, 346. — T. scabrosulum, 346. — T. subnu- dum, 350. — Thuja, 16S. — ThyméLÉACÉes, 120. — Tibouchina, 120, 125. — Tilleul, XLV. — Tithonia fruticosa, LXXXVL — Tococa, 125. — Table alphabétique des noms de plantes. cxxxix Todeaafricana, 355. — T. pellucida, 355. — Tofieldia calyculata, 395. — T. cernua, 157. — Tofieldia divergens Bur. et Franch., 157. — T. nepa- lensis, 155. — Tolpis barbata, 17g. — Toninia mamillaris, 417 Torilis neglecta, 177. — T. nodosa, 177. — Tornelia, 118, 123. — Torreya, 124, 168. — Tovomita raacrophylla, 303, 305. — T. martinicensis, 305. — T. umbellata, 299, 300. — Trag-opocron, 120, 164. — Trametes badia, 312. — T. hispida, 356. — T. Mulleri, 312. — T. Trogii, 356, — Tremella lûtes- cens, 315. — Trentepohlia abietina, 78. — T. arborum, 77. — T. aurea, 77. — T. dialepta, 289. — T. difïracta, 290. — T. pleiocarpa, 77. — T. setifera, 290. — T. umbrina, 78. — T. uncinata, 77. — • T. villosa, 78. — Triblidiella rufula, 320, — Trichocoma, Liv. — Trichoderma viride, 321. — Trichosteleum Debettei, xcvii. — T. dicranelloides, xcvil. — Trifo- lium alpinum, 393. — T. angustitolium, 176. — T. glomeratum, 177. — T. isthmocarpum, 176. — T. panormitanum, 177. — T. scabrum, 177. — T. stellatum, 176. — T. tomentosum, 176. — Triglochin, 123. — Triphrag-- mium, LXV. — T. Acacise, Lxv. — Trisetuin paniceum, 182. — Triticum, 123. — T, durum, 182. — T. vulgare, Lix. — Trixago apula, 180. — Tro- paeolura, 426. — Tsug-a, 271. — T. Brunoniana, 271. — T, canadensis^ 271. — Tulipa, 123. — Turnera ulmifolia, 244. Ulex europaeus, xxiv. — Umbilicus hispidus, 177. — U. horizontalis, 177. — 11. pendulinus, 177, 394, 396. — Uraria crinita, 192. — U. lago- poides, 192. — U. picta, 192. — Uraria retroflexa Drake del Castillo, 192. Urceolaria actinostoma, 279. — Uromyces Brassicae, 272. — Uromyces Poiraulti P. Hariot, 99. — Urospermum picrioides, 179. — Urtica dioica, 173. — U. membranacea, 181. — Usnea florida, 184. — U. long-issima, 413. — Ustilago antherarum, cvi. — Utricularia olivacea, xxix. — Utricula- RIÉES, XXIX. Vaccinium uliginosum, 394. — Valeriana excelsa, 422. — Valonia utri- cularis, LVii. — Vatica, 378. — Veratrum album, 421. — Verbeaa offici- nalis, 180. — Veronica bellidioides, 393. — V. Cymbalaria, 180. — V. Nummularia, 394. — V. saxatilis, 393. — Verrucaria asthiobola, 419. — V» arverna, 419. — V. calcarea, 419. — V. calciseda, 397. — V. consequens, 399. — V. epio-aea, 419. — V. fallax, 420. — V. glaucina, 419. — V. ma- crostoma, 419. — V. rupestris, 399. — V. trachona, 291. — Vicia Faba, LVlil. — V. hirta, 177. — V. Orobus, 396. — V. pyrenaica, 393. — V. sativa, 177. — Vigna lutea, 212. — Vigne, 337, 357, — Vinca, 119, 448. — Vincetoxicum, xiii. — Viola cornuta, 394, 395. — Viola flavida Bureau et Franchet, 21. — V. japonica, 21. — V. Keiskei, 21. — V. Walkeri, 21. — Virg-ilia, 123. — Viscaria alpina, 393, 394. — Vitis, 86. — Vochysiées, 120. — Volutella setosa, 321. — Volvox, xvii. Xylaria badia Patouillard, 319. — X. Bonii Patouillard, 319. — X. cirrata, 318. — X. corniformis, 319, — X. dichotoma, 319. — X. escharoidea, 317. — X. flexuosa Patouillard, 318. — X. furcata, 317. — X. Gardneri, 317. — X. nigripes, 317. — X. nigripes var, trifida Patouillard, 317. — X, cxL Table alphabétique des noms de plantes. polymorpha, 317. — X. salmonicolor, 317. — X. scoparia Patouillard, 318. Zamia, 169. — Zea, 123. — Z. Mays, 181, LIX. — Zoochlorelle^ XCIII. — Zostera, 33. — Z. Capricorni, 5g, 68. — Z. marina, 34., 68. — Z, Muelleri, 60, 63, 68. — Z. nana, 60, 68. — Z. tasmanica, 65, 68. — Zygnema, xxil. Zyg-odon pusillus, 143. — Zygopetalum, 430, TABLE DES PLANCHES PI. I. — Rhododendron Principis 93 PI. II. — Primula diantha et P. Henrici g8 PI. m. — Pingtiicula Reuieri &\. P. grandijlora 251 PI. IV. — Champignons du Tonkin 321 PI, V. — Pyrenochasta Vitis , Phoma Farlowiana, Conîothyriunt Berlandieri, Diplodia sclerotiorutn 366 PI. VI. — Cycloconiuin oleagimun 439 -*v-«-»«-e-«— !< Paris. — J. Merscb, imp. 22, PI. Dënfert-Roehereaa. l ■ ;;■:> m jL^y-^ ■i- j^-. .^^'t. >^ T- ^■- \ -v: ■:^tiVi-AV,- ' >X. "% rv ♦ -,K. '"-y-:- ^- ;^'.. ■ 'V • ./^ » %- :^^i ■^- *? ■V -/. 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