*v>-. Vfc* r -fl^ ^r 1 7 >,. ' A~Ji*%. 1 .Nl> rfc-^ ¥^3 JOURNAL DE BOTANIQJJE JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur : M. Louis MOROT Docteur es sciences, assistant au Muséum d'Histoire naturelle. Tome VII. — 1893. PRIX DE L'ABONNEMENT 12 francs par an pour la France 15 francs par an pour l'Etranger Les Abonnements sont reçus AUX BUREAUX DU JOURNAL 9, Rue du Regard, 9 et à la Librairie T. LECHE VALIEH, 23, Eue Racine PARIS F ANNÉE. N" i. irf JANVIER 1893. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. RECHERCHES SUR Ut DÉVELOPPEMENT DE LA GRAINE ET EN PARTICULIER DU TÉGU M E N T SÉMINAL Par M Léon GUIGNARD. La variabilité de structure qu'on observe dans le tégument de la graine, à la maturité, contraste singulièrement avec l'uni- formité relative de l'enveloppe simple ou double de l'ovule à l'époque de la fécondation. Cette différence est due principale- ment à deux causes : l'atrophie de certaines parties de l'enve- loppe ovulaire primitive et la différenciation plus ou moins grande que celle-ci présente dans telle ou telle assise cellulaire, pendant le développement et la maturation de la graine. Pour connaître l'origine des diverses parties constitutives du tégu- ment séminal, il faut par conséquent suivre pas à pas le dévelop- pement de l'ovule en graine. C'est le but que s'est proposé récemment M. Brandza (1), qui a pensé avec raison que les recherches antérieures étaient pour la plupart insuffisantes pour nous renseigner sur l'origine du tégument de la graine mure. On pourra donc s'étonner, au premier abord, de me voir revenir sur le sujet. Mais, dans nom- bre de cas, les conclusions que M. Brandza a formulées après avoir suivi « pas à pas le développement de l'ovule » ne sont guère plus exactes que celles des auteurs qui s'étaient contentés d'étudier la graine mûre. J'ai été amené à m'occuper du sujet par les remarques que j'avais pu faire, incidemment, en examinant les graines des Crucifères dans un but tout différent (2). Une étude plus appro- 1. Marcel Brandza, Ltéveloppement des téguments de la graine (Revue géné- rale de Botanique, 1891). 2. L. Guignard, Rec'ierches sur la localisation des principes actifs des Crucifères (Journal de Botanique, 18^0). 2 JOURNAL DE BOTANIQUE fondie m'a montré depuis que, non seulement l'origine assignée dans mon travail aux diverses couches du tégument de la graine dans plusieurs espèces est parfaitement exacte, contrairement à l'opinion émise par M. Brandza pour l'ensemble de la famille, mais aussi que, dans les exemples mêmes choisis par cet auteur, les choses ne se passent pas non plus comme il l'affirme. Dès lors il était à présumer qu'il pourrait bien en être de même pour d'autres familles : leur étude a pleinement justifié mes prévisions. D'ailleurs, à la seule lecture du mémoire de M. Brandza, il est facile de remarquer des choses invraisemblables. Pour n'en citer qu'une seule, c'est un fait bien établi que, chez les Compo- sées, le nucelle ovulaire, épidémie compris, disparaît avant la fécondation : or, M. Brandza retrouve ce dernier dans le tégu- ment de la graine ! La question est donc à reprendre. Et, comme on le verra par les résultats de ce travail, il ne suffit pas de suivre les méta- morphoses des téguments et du nucelle ovulaires jusqu'à la maturité de la graine, il faut encore étudier celles de l'albumen. Ce sont les plantes chez lesquelles ce dernier subit une résorp- tion plus ou moins complète, pendant le développement embryonnaire, qui méritent le plus de fixer l'attention. Aussi me paraît-il nécessaire de passer en revue de préférence un certain nombre de familles dialypétales et gamopétales, dont la graine est dite exalbuminée ou pourvue seulement d'une petite quantité d'albumen. Crucifères. En commençant parla famille des Crucifères, je dois préve- nir le lecteur que, l'étude des changements morphologiques de l'enveloppe ovulaire et de l'albumen pendant le développement de la graine étant le but essentiel de ce travail, je n'insisterai pas sur les détails de structure du tégument parvenu à la ma- turité ; c'est d'ailleurs le côté le plus étudié par les auteurs. Par suite, les diverses parties du tégument séminal seront figurées, abstraction faite de leur contenu, qui présente surtout, chez les Crucifères, des particularités curieuses dans l'assise externe à mucilage, étudiée récemment avec beaucoup de soin par M. d'Arbaumont (i). i. ]. d'Arbaumont, Nouvelles Observations sur les cellules à mucilage des graines de Crucifères (Ann. des Se. nat., Bot., f série, t. XI, p. 125, 1890). L. Guignaro. — Recherches sur le développement de h graine. 3 11 serait assez difficile de grouper autour d'un certain nombre de types les diverses plantes de cette famille, parce que deux espèces voisines se trouveraient souvent par trop éloignées l'une de l'autre. Je suivrai l'ordre des tribus en abrégeant le plus pos- sible et en considérant d'abord les Crucifères à silicule. A ceux qui trouveraient un peu long- l'exposé qui va suivre, je répon- drai que l'inconvénient est sans doute moindre que celui d'éta- blir des conclusions générales sur un petit nombre de faits mal observés. I. Lépidinées. — L'espèce prise comme type par M. Brandza pour l'étude du tégument séminal des Crucifères est le Lepidinm sativum L. Je l'examinerai donc en premier lieu, afin qu'on puisse comparer les résultats. L'ovule campylotrope renferme, à l'état adulte, c'est-à-dire Fig. t. — Lepidinm sativum. Coupe longitudinale de Fig 2. — Lepidinm sath'iim. Coupe l'ovule adulte, passant par le plan de symétrie, à longitudinale de l'ovule fécondé, au l'époque de la fécondation : Te, tégument externe ; moment où l'albumen occupe la ma- Ti, tégument interne; Se, sac embryonnaire; F, fu- jeure partie du sac embryonnaire. — nicule ; mm, ligne médiane transversale. — Gr. : 50. Gr. : 20. au moment où l'appareil sexuel est complètement développé, un sac embryonnaire dont la forme est celle d'un tube coudé à branches inégales, la plus grande constituant ce qu'on peut appeler la région micropylaire, la plus petite la région chala- zienne (fig. i). Par suite de la résorption du nucelle tout entier, le sac embryonnaire est en contact immédiat avec le tégument ovulaire interne, fait général chez les Crucifères. A l'époque de la fécondation, le tégument externe (Te), 4 JOURNAL DE BOTANIQUE qui comprend trois assises cellulaires dans la région micropy- laire, en présente ordinairement quatre sur le reste de sa surface. Le tégument interne (Ti) offre le même nombre d'assises jusque vers la région chalazienne, où ce nombre s'élève à six ou sept. Dans chacune deces deux enveloppes ovulaires, les assises externes et internes, que l'on peut appeler aussi épidermi- ques, diffèrent par la forme et la dimension des cellules des assises intermédiaires. Mais la plus nettement caractérisée est celle du tégument interne qui se trouve au contact du sac em- bryonnaire et dont les cellules, allongées radialement, se font remarquer dès le jeune âge par l'abondance de leur protoplas- me (fig. 4, ï). Après la fécondation, le sac embryonnaire s'agrandit rapi- dement, surtout dans sa partie Fig. 3. — Coupe longitudinale montrant le COUrbe (fig. 2). Lorsque l'albu- sommet du sac embryonnaire et les tégu- , représenté ments, avant In fécondation. — Or. : 230 f que par des noyaux libres sur la paroi du sac, les téguments examinés dans la région micro- pylaire, sur une section transversale de l'ovule faite au voisi. nage de la ligne médiane {mm, fig. i), offrent les caractères suivants (fig. 5) : L'assise superficielle (a) du tégument externe (Te) est formée de grandes cellules et deviendra l'assise à mucilage, qu'on trouve, avec des caractères variables, chez presque toutes les Crucifères (1). L'assise interne (d) de ce même tégument se com- pose de cellules allongées radialement et formera l'assise scléri- fiée de la graine mûre, dont l'existence est également très géné- rale dans cette famille. Dans l'autre tégument (Ti), les cellules de l'assise interne (i) ont changé de forme et se sont allongées tangentiellement, tout en restant plus larges que celles des assises médianes (m) et 1. On pourra consulter à ce sujet le travail de M. d'Arbaumont. L. Guigkarp. — Recherches sur le développement de la graine , 5 externes (e)\ et, tandis que tous les autres tissus, dans les deux téguments, sont bourrés d'amidon, elles n'en renferment presque pas et se montrent comme à la phase antérieure, très riches en substances azotées. Plus tard, quand l'albumen s'est organisé à l'état de tissu cellulaire sur la paroi du sac (alb, fig. 6), le changement le plus saillant dans les téguments consiste en ce que les cellules de l'assise d épaississent d'abord leurs cloisons radiales, puis à un moindre degré leur paroi interne. A partir de cette phase, l'amidon diminue de plus en plus dans les tissus ovulaires desti- nés à se résorber, pour s'accumuler dans l'assise superficielle Fig. 4 (A). — Lepidiitm salivum. Coupe transversale des téguments ovulaires dans la région du micropyle, avant la fécondation. — Gr. : 230. Fig. 5 (B). — Coupe transversale après la fécondation, au moment où l'albumen n'est encore représenté que par des noyaux libres. — Gr. : 230. jusqu'à la formation complète de la substance dont le gonfle- ment dans l'eau donne le mucilage. L'albumen remplit alors la plus grande partie du sac embryonnaire, l'embryon n'ayant pas encore dépassé la région micropylaire. Quand l'embryon, en s'accroissant, refoule l'albumen, le tégument interne est peu à peu comprimé contre l'assise scléri- fiée qui l'entoure. L'aplatissement porte d'abord sur les assises médianes (m) et externe (e) ; l'interne (i) reste plus longtemps reconnaissable, mais finit aussi par perdre son contenu et se con- fondre avec les autres, en formant avec elles une couche feuil- letée, constituée par des membranes accolées, que l'eau de Tavel et la potasse permettent pourtant de dissocier et de recon- naître jusqu'à un certain point (fig. 7 et 8, e, m, ï). Le même phénomène se produit pour les assises b et c du tégument externe. 6 JOURNAL DE BOTANIQUE On peut donc dire que le tégument interne disparaît pen- dant le développement de la graine, puisqu'il se réduit à ce que je désignerai désormais sous le nom de couche membrani- forme. Mais l'albumen n'est pas résorbé tout entier et j'insiste dès maintenant sur ce point, car c'est un fait aussi général qu'ignoré : on trouve toujours, au contact de la couche membraniforme, une assise de cellules assez grandes, à parois réfringentes et épaissies, dont le contenu est formé de substances azotées colo- rables par la fuchsine, l'iode et le réactif de Millon : c'est l'assise ou couche à aleurone des auteurs, qu'il est préférable d'appeler assise protéique. L'amidon, qui accompagnait la substance protéique dans cette assise, dispa- raît quelque temps avant la maturité ; et, comme ses cellules ne renferment alors que des matières azotées, de même que l'assise (i) du tégument in- terne avant la résorp- tion de son contenu, l'on conçoit jusqu'à un certain point qu'on Fig. 6. — Lefiiditim sativnni. Coupe transversale des tégu- • r » / inents après la formation du tiasu de l'albumen : a, 6, C, rapporte a Ce te— d, assises du tégument externe Te; e, m, i, assises du té- crûment IpS OplllllpS Ptl gument interne Ti; alb., albumen. — Gr. : 23c. ° question. Cette er- reur prouve que ceux qui ont cru suivre pas à pas le dévelop- pement n'en ont pas aperçu le côté le plus intéressant. Et pourtant, ils auraient pu remarquer que les cloisons radiales de l'assise protéique se continuent régulièrement avec celles des autres cellules de l'albumen qui disparaissent pen- dant le développement de l'embryon (fig. 6 et 7), et que, si ces dernières ne forment plus, dans la graine du Lepidnim sativum parvenue à maturité (fig. 8), qu'une mince pellicule en dedans de l'assise protéique persistante, il existe d'autres Crucifères où l'on en retrouve des vestiges beaucoup plus marqués dans la graine mûre. L. Guignard. — Recherches sur le développement de la graine. 7 Voyons maintenant la description donnée (1) par M. Brandza pour le Lepidium sativum. « La première couche qu'on rencontre dans le tégument de cette graine est un épidémie à grandes cellules prismatiques, remplies d'un mucilage très abondant, etc. « La seconde couche est un parenchyme n'ayant que deux rangées de cellules aplaties et sans contenu, etc..» « La couche suivante termine le tégument externe. Elle est formée d'une seule assise de cellules cubiques à parois basilaires et latérales lignifiées, etc..» « Les deux couches qui sont au-dessous constituent le tégu- ment ïulcruc. La pre- mière est une succes- sion de deux ou trois assises parenchyma- teuses, comprimées et privées de contenu. La seconde 11 'est autre chose que l'épidémie interne du tégument, ses cellules tabulaires sont constamment rem- plies d'aleurone. » Il est inutile d'in- sister, je crois, sur la confusion commise par M. Brandza, laquelle se retrouve, malheureu- sement, avec d'autres inexactitudes, pour les quelques cas étudiés par lui, puisqu'il con- clut en disant : « En résumé, les Crucifères ont des enveloppes séminales composées de cinq couches. Les trois premières proviennent du tégument externe de l'ovule, les deux dernières dit tégument interne. » Mais il ne saurait être superflu, malgré l'homogénéité des caractères généraux de la famille des Crucifères, de l'étudier 1. Loc. cil , p. 107 et 108. Fig. 7 (A). — Lepidium sativum. Elle représente seulement une partie de l'assise interne sclérihée, d, du tégument t-xterne. Toutes les assises du tégument interne jt'ï, sur- tout les deux médianes ;«, sont déjà comprimées et vides ; alb., albumen. — Gr. : 230. Fig. 8 (B). — Enveloppe complète de la graine mûre : a, as- sise à mucilage ; 6, c, assises écrasées; d, assise sclérifiée. Le tégument interne n'est plus représenté que par des assises écrasées, emi, formant une couche membrani- forme. En dedans, l'assise externe de l'albumen forme la « couche à aleurone • ou assise protéique, à l'intérieur de laquelle existent encore des débris de l'albumen. — Gr. : 230. 8 JOURNAL DE BOTANIQUE d'une façon plus approfondie et d'établir à mon tour mes con- clusions sur une base plus solide. Le Lepidium Di'aba L. présente, à quelques différences près, les mêmes caractères essentiels que le L. sativum. Le tégument externe comprend en moyenne trois ou quatre assises, dont l'interne devient fortement scléreuse. Au moment de la fécondation, le tégument interne est formé, sur la coupe transversale passant par la lig-ne médiane mm, de cinq assises dans la région micropylaire ; plus tard on en trouve six ou sept. La plus interne (i) se distingue nettement des autres par la grande dimension de ses cellules. Pendant la maturation, ce sont les assises médianes ou intermédiaires (m) qui sont comprimées les premières; puis vient le tour de l'assise externe (e). A la matu- rité, on retrouve encore l'assise interne, sous forme de cellules tabulaires qu'on peut rendre encore plus distinctes par la potasse étendue, et contre lesquelles s'appuie l'assise protéique appar- tenant à l'albumen. La structure et le développement des enveloppes ovulaires sont les mêmes dans le Lepidium campcstre R. Br., si ce n'est que le nombre des assises dans les deux téguments est un peu moins élevé ; en outre, à la maturité l'assise interne (i) du tégu- ment interne, également persistante, reste formée de très grandes cellules vides et à membranes lignifiées. Le Capsella Bursa pastoris Mœnch, qui appartient à la même tribu que les espèces précédentes, a été examiné par M. Strasburger (i). L'enveloppe séminale, à la maturité, lui a montré trois cou- ches, correspondant à celles qui sont représentées dans la fig. 1 2 : une externe, qui est l'assise à mucilage; une médiane, qui cons- titue l'assise sclérifiée, dont les parois radiales et internes bru- nâtres sont fortement épaissies; une interne, ou couche à aleurone. Par l'étude du développement, on constate, dit ce savant observateur (2), que l'enveloppe séminale « dérive de deux assi- ses formant le tégument externe, et d'une assise provenant du tégument interne. Cette dernière couche se distingue de très bonne heure par la richesse de son contenu. L'assise unique, ou 1. Strasburger, Botauischc Praiicuni, p. 528, 1887. 2. P. 529. L. Guignar». — Recherches sur le développement de la graine. 9 les deux assises qui se trouvent placées entre elle et le tégument externe, sont rapidement aplaties et comprimées, de façon à donner finalement la pellicule persistante qu'on observe entre la deuxième et la troisième couche du tégument séminal » . Cette description comporte une rectification, précisément sur le point intéressant. La structure des téguments ovulaires est bien exactement Fig. 9 (A). — Capsclla Bursa pastoris. Coupe transversale des téguments ovulaires à l'époque de la fécondation. Le tégument externe Te comprend deux assises; le tégument interne Ti en offre trois. — Gr. : 230. Fig. 10 (B). — Coupe transversale après la fécondation. — Gr. : 230. Fig. 11 (C). — Compression de l'assise moyenne m du tégument interne; l'assise i est deve- nue relativement très volumineuse. — Gr : 230. Fig. 12 (O). — Stade un peu antérieur à la maturité : la dernière assise i du tégument in- terne est bien reconnais^ ible, quoique vide. Sous l'assise protéique a/6., se trouve encore une petite couche d'albumen non résorbé; Et embryon. — Gr. : 230. indiquée, ainsi que l'augmentation de volume et la richesse du contenu de l'assise interne (z*) du second tégument (fig. 9 et 10). Mais, ici encore, la compression et l'aplatissement, qui écrase d'abord l'assise médiane (m), puis l'assise externe (e) de ce tégu- ment, porte finalement aussi sur l'assise interne (i), qu'on ne retrouve plus à la maturité. La couche à aleurone est formée par l'assise superficielle, non résorbée, de l'albumen (fig. 11, 12 et 13). Dans une Note « sur les téguments séminaux de quelques Crucifères » (1) M. d'Arbaumont a reconnu que chez quelques espèces, dont il sera question plus loin, l'albumen devait contri- 1. Bulletin de la Soc. bot. de France, nov. 1890. io IOURNAL DE BOTANIQUE buer à la formation du tégument séminal. Toutefois, la conclu- sion de son travail n'est pas absolument ferme, car il termine en disant, au sujet de la couche à aleurone : « De ce qui précède, on doit pouvoir conclure, ou que la couche en ques- tion est de composition complexe, provenant inté- rieurement de l'albumen, Fig" ï3Tua?e"* BuT pastoris- Tf«uraen1t, sémi" extérieurement du nucelle ; nal adulte, tonne par 1 assise a mucilage a, 1 assise ' sclérifîée 6, la couche membraniforrae emi prove- qjj gj l'on admet avec ]\I. nant du tégument ovulaire interne tout entier ... écrasé, et l'as0ise protéique a/6, dérivée de l'albu- Strasburger que Celui-Cl men. — Gr. : 2*o. , 1 * ' i_ ' s est complètement resorbe dès les premiers temps de la fécondation, qu'elle est tout en- tière un produit de l'albumen. » M. d'Arbaumont ajoute, en renvoi, que j'avais récemment émis cette seconde opinion (i). Nul doute que s'il avait eu l'oc- casion d'étendre ses recherches il ne l'eût également adoptée, d'autant qu'au premier abord on ne conçoit pas très bien com- ment la couche à aleurone, formée par une assise simple de cel- lules, pourrait avoir une origine mixte. En tout cas, il eût été prudent pour M. Brandza de rechercher jusqu'à quel point les faits observés par M. d'Arbaumont et par moi pouvaient être l'expression de la vérité. 2. Thlaspidées. — Au moment de la fécondation, ainsi qu'aux phases ultérieures, l'ovule du Biscutella atiricidata L. n'a que deux assises au tégument externe et quatre au tégument interne. Les cellules superficielles, qui formaient dans les cas précé- dents l'assise à mucilage, épaississent ici leur paroi externe pour donner, au lieu d'un mucilage diffluent dans l'eau, une membrane cornée. La seconde assise du tégument externe ne se sclérifie qu'assez faiblement sur les parois radiales. L'aplatissement du tégument interne se manifeste d'abord dans les assises médianes et externe ; puis l'interne est également comprimée à la maturité, mais peut encore être facilement mise en évidence par la potasse étendue. Ce tégument se réduit donc 1. Recherches sur la localisation des principes actifs des Crucifères, p. 35 et 38. L. Guignard. — Recherches sur le développement de la graine. n à des membranes cellulaires, auxquelles adhère, en dedans, Tas- sise protéique. A part l'absence de mucilage diffluent et le peu de différen- ciation de l'assise sclérifiée, le tégument séminal adulte de cette plante est semblable, en somme, à celui du Capsella. L'ovule de X Iberis amara L. possède également un tégu- ment externe composé de deux assises. Mais le téçrument interne en a un plus grand nom- bre, en moyenne six sur les faces dorsales ; son assise interne est formée de cellules al- longées radialement, bien différenciées. Pendant la matura- tion, la paroi externe des cellules de l'assise superficielle de la grai- ne s'épaissit; il ne se forme pas à l'intérieur de mucilage diffluent ; l'assise sous-jacente ne se sclérifie pas du tout. Le tégument inter- ne subit le même sort que dans le Biscutella; la couche membrani- forme, qui résulte de sa résorption, est mince; de sorte que la partie de l'enveloppe séminale qui provient des téguments ovulaires est moins résistante que dans la plupart des cas. Par contre, en dedans de l'assise protéique formée de grandes cellules, se trouve une épaisse couche nacrée due à la résorption du tissu cellulaire de l'albumen. Dans le Thlaspi arvense L. (fig. 14 à 16), l'assise superfi- cielle (a) du tégument externe se comporte comme dans les Fig. 14 (A). — Thlaspi arvense Téguments ovulaires avant l'apparition de l'albumen : l'exrerne Te est formé de trois assises; l'interne Ti, de quatre assises, dont la dernière 2 très volumineuse. — Gr. : 230. Fig. 15 (B) — Modifications dans les téguments après la formation du tissu de l'albumen. — Gr. : 230. 12 JOURNAL DE BOTANIQUE deux cas qui précèdent ; la deuxième assise (b) est constituée par des cellules qui deviennent alternativement grandes et peti- tes, sans disparaître à la maturité; la troisième sclérifie très for- tement ses cellules sur les faces radiales. Dans le tégument interne, qui comprend en moyenne quatre assises, les deux médianes (m), formées d'éléments tabulaires, sont comprimées les premières ; puis vient le tour de l'assise externe (e). Quant à l'interne (i), dont les cellules sont d'abord très volumineu- ses, au point d'é- galer en diamè- tre le reste du tégument, elle s'aplatit aussi en perdant son con- tenu, mais on la reconnaît encore à la maturité (fig. Fig. 16. — Thlaspi arvense. Tégument séminal à la maturité, traité *5/- CieClanS, par la potasse : les cellules de la dernière assise du tégument .-.., rptrOUVP DTPS- interne sont reconnaissables; sous l'assise protéique û'i.,on voit *■ encore une assise de cellules d'album«-n assez distinctes et au- quetOUlOUTS flOIl dessous une lame réfringente. — Gr. : 230. , ,, seulement 1 assi- se protéique ordinaire, mais encore une seconde assise d'albu- men, dont les cloisons radiales correspondent exactement avec celles de la précédente. A l'inverse de la première, cette seconde assise est presque entièrement vide; elle est accompagnée d'une pellicule formée par le tissu de l'albumen résorbé. Cet exemple montre donc avec la plus grande évidence l'origine de l'assise protéique. 3. Isatidées. — L1 Isatis tinctoria L. mérite de fixer l'at- tention à cause de l'absence presque totale de différenciation dans l'enveloppe séminale mûre. Quelque temps après la fécondation, le tégument externe se compose en moyenne de quatre assises bourrées d'amidon. Le tégument interne en comprend cinq ou six. Pendant la résorp- tion de l'albumen, ce dernier est peu à peu écrasé entièrement, tandis que les assises du tégument externe changent peu d'as- pect et conservent leur amidon. Finalement, les quatre assises L. Goign \k\i. — Ree iercAes sur le développement de la graine. 13 de ce tégument s'aplatissent à leur tour en perdant leur contenu, sans qu'il y ait ni sclérification de l'assise interne, ni formation de mucilage diffluent dans l'assise superficielle, dont la paroi externe s'épaissit seulement un peu et prend un aspect corné. A la maturité, en dedans des éléments comprimés, lamelliformes, qui proviennent des deux téguments, l'assise protéique dérivée de l'albumen apparaît formée d'assez grandes cellules, dont l'épaisseur égale presque, à elle seule, celle de l'enveloppe tégumentaire ; elle est en outre tapissée en dedans d'une lame nacrée. M. Holfert, qui a étudié dans ces derniers temps (1) ce qu'il appelle la « couche nourricière » du tégument séminal, couche représentée, pendant le développement, parles assises transitoires pourvues de substances de réserve qui servent à former les épaississements secondaires des membranes, n'a pas décrit d'une façon assez précise la structure du tégument dans Y Isatis {2). Mais il admet avec raison, contrairement à l'opinion de Bechmann et Kudelka (3) que les assises, qui constituent cette couche et sont comprimées au cours du développement, ne subissent pas une résorption totale, mais qu'elles se retrouvent, tout au moins à l'état de membranes, dans la graine mûre. Quand l'examen direct est insuffisant, on peut s'en convaincre à l'aide de l'eau de Javel ou de la potasse étendue. Le Clypeola JontJdaspi'L,. possède, à la maturité, une enve- loppe séminale qui ne présente, par rapport à celle de Y Isatis, que des différences peu saillantes. De même, il y a beaucoup d'analogie dans la marche des phénomènes entre le Bum'as Erucago L. et le Pastel. Mais, pen- dant son développement en graine, l'ovule du Bunias se fait remarquer par son tégument externe formé seulement de deux assises tabulaires minces, tandis que le tégument interne, beau- coup plus épais, en comprend jusqu'à quinze dans la région cha- lazienne. En outre, les cellules de ce dernier tégument sont rela- tivement très volumineuses, excepté celles de l'assise interne, beaucoup plus petites et très distinctes. Au cours de la maturation, la compression et la résorption 1. J. Holfert, Die Nâhrschicht der Samenschalen, Flora, p. 279, 1890. 2. P. yr>2. -,. P. 241. 14 JOURNAL DE BOTANIQUE du tégument interne sont centrifuges ; il se réduit entièrement à des membranes, comme dans Ylsatis. Mais les deux assises du tégument externe persistent tout ens'amincissant encore davan- tage, sans donner ni mucilage dans les cellules superficielles, ni sclérification bien sensible dans l'assise sous-jacente. Quant à l'assise protéique, elle est formée d'éléments assez développés. Il suffirait d'ajouter que le Myagrum perfolialiim L. offre les mêmes caractères, si l'on n'y remarquait un tégument externe composé de trois assises, qu'on retrouve également à la maturité, et si, après la résorption de l'autre tégument, l'assise interne ne pouvait être encore distinguée, en partie, au contact de l'assise protéique. 4. Gakilinées. — L'ovule du Rapistrum rugosum Ail. offre une structure et un développement analogues aux précé- dents dans ses diverses parties; seulement, l'assise interne du tégument externe se sclérifie légèrement sur les parois latérales. Comme dans les quatre genres ci-dessus, il y a en somme une relation assez évidente entre l'absence d'assise sclérifiée bien développée et la nature du fruit qui est indéhiscent. {A suivre.) LA TRIBU DES CLUSIÉES RÉSULTATS GÉNÉRAUX D'UNE MONOGRAPHIE MORPHOLOGIQUE ET ANATOMIQUE DE CES PLANTES [Suite.) Par M. J. VESQUE. F. Histoire de la section PHLOIANTHERA. (Fig. 5.) Je comprends la section de la même manière que M. Engler, à cela près que j'y fais entrer les Androstylium qui, autrefois séparés génériquement des Clusia, ont été considérés par M. Engler comme une section à part, coordonnée aux Phloian- thera. Déjà Planchon et Triana, après avoir décrit les espèces rangées franchement ou dubitativement dans le genre Arrti- dea, font remarquer que la plupart d'entre elles se rapprochent à beaucoup d'égards des Cl. PJiloianthera dont ils se distin- guent en effet par le seul rudiment du pistil épanoui en cinq gros stigmates qui surmontent l'androcée, mais c'est à tort que J. Vbsqub. — Li tribu des Clusiées. 15 d'une part, ils séparent VArrudea clitsioides des autres espèces analogues, les Clusia Chrudeopsis) purpurea et ]Veddelliana, que d'autre part, ils y laissent XArrudea bicolor qui doit trou- ver place dans une autre section du genre Clusia. Il ne me resterait plus qu'à motiver la réunion des Andro- stylium aux Phloïaut liera. 11 me suffit pour cela de rappeler ce qui a été dit dans la première partie de ce travail (T. V, pp. 322 à 324) sur l'androcée de ces plantes, seul en cause. Le lecteur voudra bien s'y reporter. Nous aurons donc, dans notre section Phloianthera, trois sous-sections qui sont: PhloiantJiera sensu stricto] rudiment du pistil nul, étamines toutes fertiles ; — Audroslyli'um, rudi- ment du pistil nul, étamines externes stériles ; — Arrudeopsis, rudiment du pistil développé, terminé par 5 gros stigmates, étamines toutes fertiles. Dans le premier de ces groupes, le Cl. lanceolata présente absolument la physionomie d'un groupe nodal. Il est sans con- tredit l'espèce la moins héliophile de la section tout entière. Sa position centrale est facile à démontrer; quoique le torus conique, assez élevé, le sépare de la plupart des autres espèces, il est de toute évidence que les espèces à torus discoïde (Gaudi- cJiaudii\ microstemon, myriandra) doivent en dériver ; en effet, s'il n'en était pas ainsi, le contraire serait vrai ; or, les trois espèces que je viens de nommer présentent des caractères épharmoniques qui dénotent une adaptation progressive à l'éclai- rage et à la sécheresse. D'autre part, le Cl. Hilarïana, très distinct par son épharmonisme, partage avec le Cl. lanceolata le torus conique ; il est seul dans ce cas, et comme son éphar- monisme est très accentué, il est clair qu'il doit être plus récent que le Cl. lanceolata. Voilà donc déjà deux branches partant du (7. lanceolata. Ce n'est pas tout. La structure anatomique du Cl. Fock^ana (de la sous-section Androstyliuni) est presque la même que celle du Cl. lanceolata; le torus y est extrêmement élevé. S'il descend d'une espèce de la sous-section Phloian- thera, c'est assurément du Cl. lanceolata ; cela est infiniment probable, puisque les étamines avortées ne peuvent s'expliquer que par la dégradation d'un type à étamines toutes fertiles. Il faut en conclure que le Cl. lanceolata donne naissance à trois branches qui sont : i° Gaudichaudii-microstemon-myrian- i6 JOURNAL DE BOTANIQUE dra ; 2° Hilariana, 30 Fockeana, et que ce Clusïa est le centre du groupe. Les choses seront peut-être plus compliquées encore, en ce qui concerne la première branche sur l'histoire de laquelle nous allons insister un peu.J'admettrai sans difficulté que les Cl. Gan- dichaudii et mtcrostemon appartiennent à la même branche. Ils ont tous deux des feuilles obovales, cunéiformes à la base et assez longuement pétiolées, celles du Cl. lanceolata étant de même forme, mais beaucoup plus étroites. L'hypoderme, peu dévelop- pé, est entièrement parenchymateux, et composé de 2 ou 3 assi- ses, parfois réduit à zéro au sommet des feuilles du Cl. lanceo- lata. Les cellules en palissades sont disposées sur deux assises ; les supérieures, à peine différenciées chez le Cl. lanzeolata, sont 3-4 fois plus longues que larges chez le Cl. Gaîidlchatidù\ beau- coup plus allongées encore chez le Cl. mtcrostemon ; chez ce dernier il s'y ajoute un hypoderme unisérié incomplet et une assise de cellules en palissades à la face inférieure, de sorte que le mésophylle devient subcentrique. 11 serait donc possible de concevoir la série linéaire avec adaptation progressive : Cl. lan- ceolaia-Gaudïchaiidii-im'crostemon. Seule, la structure de l'épi- derme serait contraire à cette manière de voir. Presque le même chez les Cl. lanceolata et mtcrostemon, il se distingue par des cel- lules notablement plus petites et par des parois latérales plus minces chez le Cl. Gandicliandii. Il deviendrait ainsi possible qu'il n'y eût aucun lieu de descendance directe entre les Cl. Gaudichandii et mtcrostemon et que l'espèce subcentrique déri- vât directement du Cl. lanceolata. Quant au Cl. myriandray il nous montre les feuilles oblon- gues-obovales ou lancéolées du Cl. lanceolata, étirées à la base de manière à réduire le pétiole à quelques millimètres de longueur ou même à le supprimer complètement. L'hypoderme, de trois assises de cellules, est collenchymateux; les cellules en palissa- des, très longues, sont unisériées. La plante dérive du Cl. lan- ceolata par une autre voie que les deux précédentes. Cependant ces trois espèces dérivées présentent dans l'androcée, surtout en ce qui concerne la forme du torus, des caractères communs qui semblent établir entre elles un lien plus étroit que celui qui res- sortirait de cette parentée collatérale. Le Cl. Hilariana est aux PJiloianthera ce que le Cl. Pseudo- J. Vesque. — La Iribu des Clusiées. 17 maugle est aux Anandrogyne^ le Cl. fïava aux Stawoclusi'a, le Cl. rosea aux Euclusia et, avec quelques restrictions, le Cl. crassijolia aux Criuva. Il est curieux de noter qu'il a été parfois confondu dans les herbiers avec le Cl. rosea. Par son androcée Jiy//e p/eijyitf 30-s1 Fig. 5. — Représentation graphique des affinités des Clusia de la section Phloianthera. il se rattache au Cl. lanceolata, mais les feuilles spathulées-cunéi- formes, rétrécies en un pétiole court et large, présentent une structure anatomique très différente. La paroi externe de Tépi- derme est très épaisse, les cellules très petites et les stomates relativement très grands ; l'hypoderme compte environ 5 assises et le mésophylle, dont la moitié supérieure est occupée par des i8 JOURNAL DE BOTANIQUE cellules en palissades peu différenciées, 24 assises au lieu de 12. Il est évident que cette plante n'a rien de commun avec la bran- che dont il vient d'être question, mais qu'elle dérive directement du CL lanceolata. Elle constitue d'ailleurs une branche mono- type. Je passerai sous silence les CL miuor et parvïcapsnla, dont les fleurs mâles sont inconnues et dont la position reste par con- séquent quelque peu douteuse ; si ce sont des Phloianthera, ils ne sont pas éloignés du CL lanceolata et appartiendront peut- être à la branche Gatidichaudii-microstemon. C'est sur la foi de M. Engler que j'ai placé le Cl. pulcherrima à côté du CL Fockeana sous les Androslylhtm. Il en diffère net- tement par son hypoderme ponctué et par les trois assises infé- rieures du mésophylle un peu épaissies et également ponctuées. Je ne connais de la section Arrudeopsis que deux espèces, les CL Arrudea et pnrpurea. La première, malgré sa cuticule épaisse et son hypoderme 4-sérié, ressemble beaucoup aux espè- ces de la série lanceolata- Gaudicliatidii etc., notamment au CL Gaudichaudii. Ses cellules épidermiques sont aussi petites, même plus petites, mais les stomates sont beaucoup plus grands que les cellules environnantes. Le CL purpurea est au CL Arrttdea ce que le CL Hilarïana est au CL lanceolata. Les cellules épidermiques sont plus petites encore que chez le CL Hilariana, la cuticule est mince, les stomates plus grands que les cellules épidermiques, l'hypoderme 4 -5 sérié, le mésophylle, très épais, composé d'environ 36 assises de cellules dont les 6 supérieures sont des cellules en palissades peu différenciées. Les feuilles, obovales ou obovales-lancéolées, sont atténuées à la base en un pétiole très court et large. Enfin, à part la cuticule qui est mince au lieu d'être épaisse, la ressem- blance est parfaite, mais elle n'est que le résultat d'une adapta- tion convergente s'exerçant sur des végétaux d'origine différente, l'un Phloianthera, l'autre Arrudeopsis. Le tableau que je viens de tracer laisse peu à désirer, je crois, sous le rapport de la netteté et de la logique des déduc- tions. Dans toute sa complication, l'histoire des Phloianthera apparaît clairement et la « qualité » de chaque espèce peut être facilement évaluée de même que sa place est indiquée par des considérations irréfutables. Quant aux espèces incomplètement Variété. 19 connues, quant à celles que je n'ai pas vues, il sera facile de les caser à l'endroit convenable quand on aura prouvé qu'elles appartiennent réellement à la section ou quand on en aura étu- dié la structure anatomique. Toutes ces plantes occupent la région comprise entre le Mexique méridional, l'Inde occidentale et le Brésil méridional. Le Cl. lanceolata est la plus méridionale de toutes (Corcovado etc.); le Cl. parvicapsula, très voisin du Cl. minor de l'Inde occidentale, appartient au Mexique, mais l'herbier de Pavon renferme un échantillon qui porte l'étiquette, peut-être fausse : « Peruvia, Pavon ». Le CL pulcherrima a été récolté dans les Andes de l'Equateur ; les autres croissent dans le bassin de l'Amazone ou dans les Guy ânes. {A suivre.) VARIÉTÉ. Le bouturage du Vitis Berlandieri (1). On sait que la reconstitution des vignobles dans les terrains cal- caires rencontre actuellement de grandes difficultés, par suite de ce fait que les porte greffes américains qui réussissent le mieux dans les ter- rains siliceux ou argileux ne tardent pas à être atteints de chlorose dans les terrains crayeux ou marneux : les feuilles jaunissent, les ra- meaux restent grêles, la souche se rabougrit puis meurt. Toutefois, le Vitis Berlandieri, ou mieux certaines variétés de cette espèce, non seulement résistent parfaitement au Phylloxéra, mais aussi réussissent fort bien dans ces terrains et sont ainsi tout indiqués pour la reconsti- tution, d'autant plus que le greffage des cépages français sur ces varié- tés donne d'excellents résultats. Malheureusement, le Vitis Berlan- dieri reprend très mal par boutures ; il donne une proportion de reprise presque insignifiante, et tout récemment encore, dans leur livre sur l'adaptation des Vignes américaines (2), MM. Viala et Ravaz con- seillaient de multiplier cette espèce par le marcottage ou par les greffes-boutures. Mais on comprend aussi que ces procédés sont loin d'être économiques et qu'ils augmentent considérablement le prix des jeunes sujets de ce porte-greffe; le bouturage, s'il était possible, serait singulièrement plus avantageux. C'est pourquoi les auteurs ont expé- rimenté de nombreux procédés de bouturage ; l'un de ces procédés, 1. P. Viala et L. Ravaz, Le bouturage des Berlandieri (Progrès agricole et viticole, novembre 1892). 2. P. Viala et L. Ravaz, Les Vignes américaines ; adaptation, culture, gref- fage, pépinières. 1892. Coulet, éditeur, Montpellier. 20 JOURNAL DE BOTANIQUE tout nouveau, qu'ils appellent bouturage en pousse, leur a donné de très bons résultats. Les expériences comparatives ont été faites avec une grande précision, dans le même terrain, avec des rameaux pris sur la même souche, et les boutures ont reçu les mêmes soins. Par le bouturage ordinaire, fait en décembre et en février, cinq variétés de Berlandieri et une variété de Mustang (Vitis candicans) ont donné une moyenne de reprise de 6 %• Le bouturage en pousse a donné 70 %• Voici en deux mots en quoi consiste ce nouveau bouturage en pousse. Au lieu de tailler les souches en hiver, et de procéder de suite à la confection des boutures, on laisse les sarments sur la souche sans les couper; les bourgeons de ces sarments poussent au printemps, et c'est seulement lorsqu'ils ont atteint 3 centimètres que l'on taille les souches et que l'on fait les boutures, auxquelles on donne les soins habituels. Le procédé est très simple, mais il fallait y penser et l'essayer! Quand on se souvient que les terrains calcaires sont très abondants dans les régions, renommées pour leurs vins, des Charentes, du Sau- murais, de la Champagne, de l'Yonne, de la Côte-d'Or, et que la recons- titution par le greffage sur Berlandieri y paraît être la seule possible, on comprend l'importance du nouveau service que MM. Viala et Ravaz viennent de rendre aux viticulteurs. Il faut dire, toutefois, que les auteurs, avec une prudence digne d'éloges, et facile à apprécier à cause des immenses intérêts mis en jeu, ne veulent pas encore consi- dérer les résultats qu'ils ont obtenus comme absolument concluants; ils ne les publient qu'à titre d'indication, et pour engager tous ceux que la question intéresse à répéter leurs expériences pendant la prochaine campagne. C. Sauvageau. CHRONIQUE. Par suite des élections annuelles auxquelles il a été proéédé dans la séance du 23 décembre, le Bureau de la Société botanique de France se trouve ainsi constitué pour l'année 1893 : Président, M. P. Uuchartre; 1" Vice-président, M. L. Guignard; Vice-présidents, MM. Clos, Poisson, Zeiller ; Trésorier, M. De- lacour ; Archiviste, M. Bornet ; Secrétaire général, M. Malinvaud; Secrétaires, MM. G. Camus, Danguy; Vice-secrétaires, MM. Hovelacque, Jeanpert. M. Borzi, professeur à l'Université de Messine, a été, sur sa demande, trans- féré à l'Université de Palerme, comme professeur ordinaire de Botanique et direc- teur du Jardin botanique. M. le Dr G. Cugini, directeur de la Station agronomique de Modène, ayant entrepris une monographie botanico-agricole du Zea Atays, prie les botanistes, auteurs de quelque publication sur cette plante, de vouloir bien lui en envoyer un exemplaire. Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J. ilersch, imp. 22, PI. Dcufert-Rochereau. 7« ANNEE. N° 2. 16 JANVIER 1893, JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. RECHERCHES SUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA GRAINE ET EN PARTICULIER DU TÉGUMENT SÉMINAL (Suite) Par M. Léon GUIGNARD. 5. Raphanées. — Dans le Raphanus sat'Vîis L. et le Raphanus Raphanislrum L., on compte quatre assises au tégu- ment externe et six à huit au tégument interne. L'une et l'autre espèce présentent à peu de chose près les mêmes phénomènes. L'assise superficielle du tégument externe se compose, à la maturité, de cellules tabulaires contenant un mucilage non dif- fluet t ; les deux assises sous-jacentes sont partiellement com- primées ; la dernière se sclérifie. Le tégument interne est comprimé totalement dans la pre- mière espèce ; dans la seconde, l'assise interne est souvent encore reconnaissable, malgré son aplatissement, dans la graine mûre. Comme ailleurs, l'albumen donne l'assise protéique. 6. Arabidées. — Dans mon travail sur la localisation des principes actifs des Crucifères, j'ai donné deux figures du tégu- ment séminal du Matthiola incana R. Br. (1); l'une le représente à la maturité, l'autre à une phase antérieure. Sans en avoir suivi le déve oppement dès le jeune âge, je me suis pourtant cru auto- rise à dire que l'assise protéique dérivait de l'albumen, ce que personne n'avait encore démontré par l'étude du développe- ment (2). C tte conclusion est parfaitement exacte et, pour com- 1. Loc et., p. ^5, fig. 15 et 16. 2 te "p non avait pourtant déjà été énoncée, mais sans preuve à l'appui, par 116 cl. et l'on a vu que l'étude du CapselLi avait conduit M. Strashur^er à un ré»u tai <> rr lire Fr. v. Hôhnel, Morp'tologische Unlersuch'mgeii iïber die Sant{ 11 der Cucurbitaceen und einiger vervandter Famiiicn ; Wien, 1876). JOURNAL DE BOTANIQUE 22 pléter la démonstration, j'indiquerai brièvement ce qui se passe dès le jeune âge. Le tégument externe comprend deux assises (fig. 17 et 1 8) : l'une (a), qui fournit un mucilage diffluent, l'autre (b), qui persiste sans offrir d'é- paississement scléreux. Le tégument interne en possède un nombre plus élevé, quatre ou cinq sur les faces dorsales et cinq ou six sur les bords, où se formera l'aile circu- Fig. 17 (A). — Mattinoia sinuata. Coupe des téguments laire de la graine . L assise ovulaires à l'époque de la fécondation. — Gr. : 230. Fig. 18 (B). — Modifications des téguments après l'ap- parition du tissu de l'albumen. — Gr. : 230. forme et la régularité de ses cellules ; elle devient encore plus distincte pendant la com- pression des assises adjacen- tes (fig. 17). A la maturité, elle ne change presque pas d'appa- rence, et, en se lignifiant, vient renforcer la couche membrani- forme qui provient des autres assises écrasées du tégument interne. Je reproduis ici (fig. 18) celle des deux figures ci-dessus mentionnées qui représente le tégument séminal de la graine mûre. Les phénomènes sont iden- tiques dans le M. sinuata R. Br . dont l'enveloppe séminale, à la maturité, ne diffère que par l'absence de mucilage diffluent, interne se fait remarquer dès le jeune âge par la Fig. 18 bis (ancienne). — Matthiola sinuata. Tégument séminal à la maturité : on retrouve les deux assises du tégument externe ; le té- gument interne s'est réduit à une couche membraniforme pc, à l'exception de sa der- nière assise ap, lignifiée et persistante; cal, couche à aleurone ou assise protéique. L. Guignakd. — Recherches sur le Iules du parenchyme des diaphragmes, isodiamétrales au niveau des nœuds, s'allongent peu à peu dans les entrenœuds. Les cel- lules isodiamétrales (a) laissent entre elles des méats de dimen- sions assez faibles et sont réunies par des cadres ovales ou cir- culaires. On observe facilement la disposition des cellules en traitant les coupes par l'eau de Javelle et, après lavage, en le:: colorant par le mélange de bleu de naphtylène et de vert acide. Les membranes sont uniformément teintes en violet, tandis que les parties lignifiées, les vaisseaux, ainsi que la bordure lignifiée de l'endoderme, sont colorés en vert. Dans la région des diaphragmes, les cadres d'union des cel- lules, à bords irréguliers, sont hérissés de bâtonnets ou de bou- tons ; les bâtonnets sont ordinairement simples, un peu toruleux, 5 à 6 fois, quelquefois 10 fois plus longs que larges, mais ils ne sont pas limités aux cadres d'union des cellules, car toute la sur- face limitant les espaces intercellulaires est hérissée de ces pro- ductions ; elles sont si abondantes que, lorsque la coupe présente deux ou trois assises d'épaisseur, il est impossible de distinguer aucun détail, tant la coloration est foncée. Quand on s'écarte de la région formant le diaphragme, pour se diriger vers la région inférieure des entrenœuds, on voit en même temps (dans la région b) que les cadres d'union des cellules s'allongent et que les bâtonnets ou les boutons de pectate de chaux diminuent graduellement, de sorte que, à un ou deux centimètres des nœuds, ils n'existent plus ou se rencontrent seulement sur les bords des cadres (c) . Lorsque l'on fait une coupe transversale de la tige E BOTANIQUE Les méats, très larges entre les deux rangées externes du parenchyme et obliquement dirigées comme les cadres qui les limitent, deviennent, vers la partie interne de l'écorce, très étroits et parallèles à la direction de croissance. L'orientation des cloisons et l'obliquité des cellules du pa- renchyme assimilateur montrent que la croissance intercalaire est inégale dans les diverses régions de l'écorce : considérable à la surface externe, elle diminue graduellement vers l'intérieur de l'écorce et devient minima pour la région correspondant aux faisceaux libéro-ligneux, sans cesser cependant d'être très grande dans cette région. Les détails de structure que je viens de décrire chez X Equi- setum arvcnse s'observent, avec quelques modifications sans importance, chez les autres espèces d'Equisétacées. Eqiusetum hyemale. — La Prèle des Tourneurs présente sur la section transversale de la tige, pratiquée au milieu d'un entre- nœud, une grande lacune centrale entourée d'un nombre assez considérable de lacunes corticales, de 13 à 15 et parfois davan- tage. La surface extérieure est bordée par une couche ininter- rompue de collenchyme formant une série de coins s'enfonçant dans le parenchyme cortical et correspondant chacun aux cor- dons de soutien de la tige. Ces coins sont d'épaisseur inégale; les plus volumineux sont opposés aux faisceaux libéro-ligneux et correspondent aux côtes saillantes de la surface de la tige ainsi qu'aux rayons de parenchyme séparant les lacunes corti- cales, les plus faibles alternent avec les précédents et correspon- dent au milieu de chaque lacune corticale, de sorte que le nombre total de ces coins est ordinairement le double du nombre des lacunes. Dans certains cas cependant, il existe deux coins de faible dimension pour une seule lacune. Le parenchyme assimilateur occupe les espaces laissés entre les faces de ces coins et forme une série de festons en saillie dans la couche continue de collenchyme. A chaque feston cor- respond un stomate ou, sur la longueur de la tige, une rangée de stomates; le nombre des rangées de stomates est donc égal au moins au double du nombre des lacunes. La fig. 7, pi. I, représente un fragment de la coupe trans- L. Maxgin. — Sur les composés pectiques. 43 versale de la tige correspondant à une côte de la tige et tou- jours formée de deux crêtes saillantes à cuticule silicifiée ; le tissu à membranes épaisses et fortement colorées est le collen- chyme col, dans lequel la membrane se différencie nettement en deux couches : l'une externe, fortement colorée et par suite accusant la présence d'une grande quantité de composés pecti- ques ; l'autre interne, à peine colorée, formée surtout par la cellu- lose. A droite et à gauche de cet îlot de collenchyme on aper- çoit un massif de parenchyme assimilateur p correspondant chacun à un stomate st placé à l'endroit où la couche de collen- chyme est réduite à son épaisseur minima. Les cellules du parenchyme en palissade sont courtes, un peu allongées dans la direction de la surface et toujours obli- quement dirigées comme l'indique la partie gauche de la figure, où les cellules externes sont coupées obliquement. Les cadres d'union de ces cellules sont assez étroits et allongés et présentent, sur leurs bords, de nombreuses saillies en forme de bâtonnets ou de boutons, qui s'observent même sur toute l'étendue des membranes qui bordent les méats. A la face interne de chaque stomate, on voit une chambre sous-stomatique limitée ordinairement par une cellule en forme d'U, dont les branches, très écartées et élargies, sont appliquées contre les assises internes du collenchyme ; chaque cellule stomatique est accompagnée d'une cellule annexe qui la recouvre complètement à l'extérieur, et l'ostiole est située au fond d'une fente ou anti- chambre, laissée entre les cellules de l'assise externe du collen- chyme. La section longitudinale de la.tige fournirait la disposition déjà indiquée par la figure 12 et décrite dans V Eqziisetumarvense. Le parenchyme des cloisons avoisinant les diaphragmes, ainsi que celui qui forme les diaphragmes corticaux et médul- laire, est formé de cellules ovoïdes ou sphériques, laissant entre elles de larges méats; tous les cadres d'union, ainsi que la surface extérieure des membranes limitant les méats, sont héris- sés de bâtonnets étroits allongés. La figure 8 représente un frag- ment du parenchyme formant le diaphragme médullaire avec les excroissances que portent les cadres et la paroi des méats. C'est là une différence importante avec V Equisetum arvense, où le parenchyme des diaphragmes médullaires (fig. 2) est dépourvu de ces formations. 44 • JOURNAL DE BOTANIQUE L'examen des coupes longitudinales de la tige SEquisetum hyemale montre que le parenchyme des diaphragmes est nette- ment limité vers la partie supérieure, caries cellules qui le com- posent, dépourvues d'accroissement longitudinal, forment quel- ques assises courtes et passent presque sans transition à des cellules allongées et le plus souvent déchirées par suite de la rapidité de la croissance à la base de chaque entrenœud. Au- dessous du diaphragme la croissance longitudinale s'est pro- duite lentement et l'on aperçoit un nombre plus ou moins consi- dérable d'assises cellulaires d'abord courtes, puis de plus en plus allongées; c'est dans cette région que l'on rencontre sur une grande étendue les cadres pourvus de bâtonnets nombreux. Dans la région corticale, les cellules qui forment les cloisons séparant les lacunes sont très allongées, étroitement appliquées dans le sens longitudinal ; elles laissent sur la section transversale des méats à section triangulaire ou rectangulaire formant alors de longs canaux aériens. C'est dans ces méats que l'on rencontre des bâtonnets simples, droits ou légèrement sinueux, en forme de massue, de poire, etc; ils sont ordinairement clairsemés. Les gaines foliaires présentent un parenchyme très lacu- neux, la membrane qui borde les lacunes ou les méats est cou- verte de bâtonnets très irréguliers, formant souvent des touffes, des amas comparables à un enchevêtrement de fins cristaux ou à la masse formée par un grand nombre de bacilles. Equisetum maximum {E. Telmateia). — Dans cette espèce, le parenchyme qui constitue le diaphragme central est formé de cellules polyédriques ne laissant entre elles que de faibles méats. Les boutons de pectate de chaux sont très rares et sont fixés, soit sur les bords des cadres d'union, soit, mais plus rarement encore, sur les parois des membranes. En certains points, les méats sont assez grands et remplis exactement d'une matière homogène qui a les mêmes réactions colorantes que les bâton- nets ou les boutons qui hérissent la membrane ; c'est une forma- tion analogue à celle que nous avons déjà décrite pour V Equi- setum arvense (fig. 2, PI. I. m.)\ quelquefois cependant, ces méats ne renferment que des excroissances volumineuses en forme de boutons. Le parenchyme cortical des diaphragmes est formé d'abord L. Mangik. — Sur les composés pectiques. 45 par des cellules polyédriques adhérant entre elles par de larges surfaces, puis par des cellules sphériques réunies seulement au moyen de petits cadres oyales ou circulaires, et enfin, dans les régions où l'accroissement a été considérable, par des cellules sphériques dont la surface a été étirée par l'effet de la traction qui s'opère dans tous les sens, en un certain nombre de branches étroites, portant, dans la partie la plus rétrécie, le cadre d'union des branches proyenant des cellules continues; le parenchyme ainsi constitué offre une transition vers le parenchyme étoile. Les ornements qui garnissent les cadres et la surface exté- rieure des méats sont rarement des bâtonnets, et quand ils offrent cette forme, ils sont très courts; ce sont ordinairement des boutons de très petites dimensions, communiquant à la men- brane de la cellule un aspect semblable à celui de certaines graines rugueuses. Eqm'setum lïmosum. — Dans cette espèce, les formations figurées qui occupent les méats sont très abondantes, non seule- ment dans le parenchyme des diaphragmes corticaux, mais encore dans le parenchyme médullaire. Ce dernier (fig. 5 et 6, PI. L), présente des cellules à double cadre qui sont tantôt étoilées (fig. 6), tantôt sphériques et richement pourvues de bâtonnets. La fig. 5 montre un fragment de diaphragme médullaire avec trois cadres d'union, dont le dernier est seul perforé des orifices qui établissent la communication entre deux cellules voisines, et qui forment les mailles d'un réseau assez compliqué; la surface des deux autres cadres, dépourvue de ponctuations, est déjà couverte de quelques bâtonnets. La fig. 6 montre un fragment du parenchyme étoile occu- pant la région centrale du diaphragme médullaire, chaque cel- lule est encore pourvue d'un double cadre, l'externe étoile, l'interne circulaire; les bâtonnets, qui sont assez longs, sont si nombreux qu'ils remplissent presque entièrement les méats. Equîseium trachyodoji. — \J Equîsehim irachyodoii est très riche en bâtonnets intercellulaires. Le parenchyme des dia- phragmes est formé de nombreux méats laissés entre des cellules presque sphériques, et les ornements y offrent l'aspect de bâton- 46 JOURNAL DE BOTANIQUE nets très courts, couvrant assez uniformément toute la surface des méats. Dans les entrenœuds, le parenchyme cortical en est aussi richement pourvu. Les cellules externes (fig. 10, PI. I.), courtes, présentent des cadres ovales ou allongés c, dont les bords, très irréguliers, offrent des bâtonnets de taille très diverse, tantôt courts et presque réduits à de petits mamelons, tantôt allongés et renflés au sommet ou d'aspect moniliforme; parfois enfin ces bâtonnets sont assez allongés et viennent s'accoler aux parois opposées de la membrane, en traversant les espaces cellulaires. Les cellules internes de la région corticale (fig. n) sont beaucoup plus allongées, unies entre elles par des cadres larges occupant toute la longueur des cellules ; les espaces intercellulaires m sont très étroits et remplis de bâtonnets très fins, sinueux, ramifiés, qui s'enchevêtrent de manière à former un lacis semblable à celui des branches d'un fagot d'épines. Equisetum ramosissimum. — Cette espèce est aussi très riche en productions pectiques extra-cellulaires. Le parenchyme du diaphragme médullaire est spongieux et formé de cellules étoilées, semblables à celles de Y Equisehim limostim; le parenchyme interposé aux faisceaux est remarquable aussi par l'abondance des bâtonnets. Ce qui distingue surtout X Equisetum ramosissimum, c'est la structure du parenchyme qui borde les lacunes. Là (fig. 9), les cellules de bordure sont volumineuses et cfarnies d'excroissances arrondies de grandes dimensions ; beau- coup de ces cellules ayant conservé leur protoplasme, après la rupture des liens qui les unissaient aux cellules à moitié déchi- rées et flétries qu'on aperçoit ça et là, se sont accrues dans les lacunes qu'elles remplissent en partie. Elles constituent des cel- lules pyriformes a ou en forme de boudin, parfois pourvues de cloisons et couvertes de boutons volumineux qui souvent unissent deux cellules entre elles. La croissance des cellules de bordure des lacunes est assez fréquente chez les diverses espèces AEquisetum, mais nulle part elle ne présente l'importance que l'on observe dans cette espèce. D'autres espèces, comme Y Equisetum palustre , Y Equisetum variegaium, etc., offrent les détails de structure que nous venons de décrire; elles ne diffèrent que par l'importance des produc- J. Vesque. — La tribu des Clusiées. 47 tions pectiques extra-cellulaires. Chez X Equisettun palustre, ces productions sont réduites au minimum. En somme, toutes les espèces d'Eq uisetum soumises à l'examen présentent dans les espaces intercellulaires du parenchyme et au niveau des nœuds les formations décrites pour la première fois par M. Luerssen. (A stiîvre.) LA TRIBU DES CLUSIÉES RÉSULTATS GÉNÉRAUX D'UNE MONOGRAPHIE MORPHOLOGIQUE ET ANATOMIQUE DE CES PLANTES {Suite.) Par M. J. VESQUE. G. Histoire de la section EUCLUSIA. L'histoire des Euclusïa est une des plus intéressantes qu'il m'ait été donné d'étudier. Malgré l'uniformité extraordinaire qui règne sous le rapport de l'épharmonisme dans tout le genre Clitsia, les bonnes espèces se groupent de la façon la plus logique, ainsi qu'on va le voir. Au centre se place, en guise de groupe nodal, le Cl. nemo- rosa, plante très variable, adaptée toujours à des conditions moyennes, à mésophylle bifacial, à deux ou trois assises de palissades sous un faible hypoderme parenchymateux, à cuti- cule tantôt mince, tantôt plus ou moins épaissie. Le Cl. Hoff- mannseggiana , que M. Engler a récemment réuni à titre de variété au Cl. ïusigni's, se rattache directement au Cl. nemo- rosa , quoique le savant monographe du Elora Brasîlieusis ne trouve aucune différence entre ses fleurs et celles du Cl. insignis et que, par conséquent, les filets des étamines soient soudés à la base en une large couronne, au lieu de former un anneau de faible hauteur comme chez le Cl. nemorosa. Sans cette diffé- rence, que je n'ai pas pu moi-même constater sur le trop jeune bouton que j'ai étudié, je l'aurais, comme l'ont fait MAI. Plan- chon et Triana, incorporé à cette espèce pour former une des plusieurs variétés qu'on y pourrait distinguer. Mais puisqu'il en est ainsi, je le maintiens comme espèce autonome, voisine éphar- moniquement du Cl. nemorosa. Le Cl. vïseida, que j'avais à première vue, et sans pouvoir étudier des fleurs adultes, considéré comme une variété pauci- 48 JOURNAL DE BOTANIQUE flore ou même parfois uniflore du Cl. palmicida, est anatomi- quement identique avec cette espèce. D'après M. Engler, il s'en distingue également par ses étamines fertiles soudées seulement en anneau à la base, au lieu de la large couronne propre au Cl. palmicida, mais il faut avouer que, d'après les dessins que M. Engler en donne lui-même dans le Flora brasiliensis, il y a bien une couronne et non un anneau. Néanmoins, pour tenir compte aussi largement que possible de l'opinion du savant de Berlin, maintenons également cette espèce qui, dans tous les .cas, s'intercalera entre le Cl. nemorosa et le Cl. palmicida. Chez les deux, le mésophylle est centrique, limité en dessus par un hypoderme de deux assises, en dessous par un second hypo- derme d'une seule assise et interrompu en regard des stomates. A la face supérieure, il y a 2-3 assises de cellules en palissades, à la face inférieure une seule. Le passage que forme le Cl. vis- cida est donc purement organographique. Si nous remplaçons maintenant les deux hypodermes parenchymateux par des hypodermes scléreux, nous aurons le Cl. insigm's. Il est certain que l'hypoderme étant, par destination première, un tissu aqui- fère, la souche d'où est sorti le Cl. insigm's avait un hypoderme parenchymateux qui n'est devenu scléreux que par une nouvelle adaptation greffée sur l'autre : il est également clair que, le Cl. palmicida étant avec le Cl. viscida la seule espèce à deux hypo- dermes parenchymateux et à mésophylle centrique, les espèces se rangent par ordre d'ancienneté de la manière suivante : Cl. nemorosa, hypoderme simple, mésophylle bifacial, donnant par héliophilie croissante, combinée avec la tendance à la formation d'un mésophylle centrique, le Cl. viscida, pauciflore comme lui, à anneau staminal comme lui, mais à hypoderme double et à mésophylle centrique; celui-ci, devenant multiflore et formant une couronne staminale au lieu d'un anneau, conduit au Cl. pal- micida qui, à son tour, en détournant les deux hypodermes de leurs fonctions aquifères pour en faire des appareils méca- niques, a fourni le Cl. insiguis. La série est strictement linéaire et représente une branche issue du Cl. nemorosa et portant les trois espèces : viscida , palmicida et insigm's. Certains échantillons du Cl. nemorosa ont une cuticule assez épaisse. Que cette cuticule s'épaississe beaucoup, devienne tuberculeuse à la face inférieure, qu'en somme la plante, plus J. Vesquk. — La tribu des Clusiées. 4 > xérophile que le commun des Cl. nemorosa, s'adapte à la séche- resse par épargne, nous aurons le Cl. grandi 'flora , distinct en outre par ses grands stomates recouvrant presque entièrement les deux cellules accessoires, par la grandeur insolite de ses fleurs, par sa couronne staminale. Il saute aux yeux que ce Cl. grandtflora, qui a suivi une adaptation toute spéciale, n'a rien de commun avec la branche précédente. Il dérive du Cl. nemo- rosa suivant une direction toute différente, pour former une branche monotype. Le Cl. rosca enfin est aux Euclusia ce que les Cl. Pseudoha- vetia, crassifolia, J?ava, Hilariana et pur pur ea sont respec- tivement aux sections ou sous-sections Anandrogyne , Crzuva, Sfauroclusîa, Pli loi a ut liera et Arrudeopsïs ; c'est une espèce macrocyte avec multiplication des assises du mésophylle. On y trouve sous l'hypoderme toujours bisérié plusieurs assises de palissades aiguës aux deux extrémités et emboîtées les unes entre les pointes des autres, à la manière des fibres d'un prosen- chyme. L'adaptation est encore une fois toute spéciale : il n'y a rien qui rappelle les branches palmicida et grandi'flora , et si on voulait faire dériver le Cl. rosea de l'une quelconque des autres espèces de la section, il faudrait d'abord lui faire perdre ce qu'elle a de particulier, ce qui reviendrait à la ramener au Cl. nemorosa. Le Cl. rosea descend donc directement du Cl. ncmo- rosa, il forme une seconde branche monotype et la position cen- trale du Cl. nemorosa est démontrée autant que quelque chose peut l'être dans cet ordre d'idées. A mes yeux le Cl. nemorosa est l'espèce la plus ancienne ; elle a fourni au moins trois bran- ches : i° viscida-palmicida-insïguis , 20 grandi'Jlora , 30 rosea. Qu'on compare maintenant ces résultats, si nets au point de vue de la diagnose, si nouveaux à celui de l'histoire du genre, à ce qu'a donné l'étude purement extérieure et organographique, on restera convaincu que l'anatomie est appelée à rendre les plus grands services à la pratique et surtout à la science pure qui deviendra enfin autre chose qu'une simple nomenclature, un simple répertoire signalétique des échantillons d'herbier. D'accord avec ces vues générales tirées de l'étude directe des objets, la géographie nous montre le Cl. nemorosa large- ment dispersé dans le Brésil septentrional depuis Fernambouc, à travers le Para jusqu'aux trois Guyanes y comprises. L'éten- 50 JOURNAL DE BOTANIQUE due considérable de l'aire occupée par lui est bien en rapport avec ses caractères anatomiques variables dans une certaine mesure, dénotant une adaptation à des conditions moyennes, avec son ancienneté présumable, avec sa faculté de former des souches nouvelles. Les Cl. viscida et insignis ont été trouvés dans la région du Haut- Amazone, les autres sont indigènes de la Guyane, sauf le Cl. rosea qui, semblant indiquer sa manière d'être très particulière, occupe les Antilles et remonte jusqu'aux îles Bahama. Il est, avec les Cl. wï/ior, mexicana et ovigera , l'espèce la plus septentrionale du genre, n'atteignant pas tout à fait le tropique. H. Histoire de la section CORDYLANDRA. Dans cette section, ainsi que dans la suivante (Retiiwstemoii), les caractères floraux prennent une importance tellement grande que les caractères anatomiques reculent à l'arrière-plan. La section Cordylandra se subdivise en deux sous-sections, Eiicordylandra, avec des anthères s'ouvrant par des fentes longitudinales, et Quapoya, à anthères s'ouvrant par des pores. La première comprend d'abord deux espèces à mésophylle faible, d'une douzaine d'assises de cellules, le Cl. organejisis et le Cl. Tcnggerïoïdes, assez semblables entre elles par la forme des feuilles pétiolées et par la structure anatomique qui permet cependant encore la distinction, mais très différentes par leurs fleurs mâles. En effet le Cl. organeiisis présente un calyce à quatre sépales, des étamines en forme de massue, portant sur le plateau bombé qui les termine deux petites loges d'anthère rapprochées ou séparées. Contrairement à ce que dit M. Engler, il n'y a pas de rudiment du pistil. Le Cl. rcuggerioi'des possède au contraire cinq sépales accompagnés de six bractées caly- cinales décussées par paires et des loges d'anthères grandes, rapprochées, obliques, contiguës au sommet, écartées à la base en forme de V renversé. Les deux autres espèces, Cl. flumi- iieiisîs. longae, 5-6 a latae. — A P. Coccoës Nyl. differt laciniis magis adpressis, angustioribus et tenuioribus, nitidiusculis et profundius divisis. — Saxicole, plaine de la Tamoa. 35. P. Coccoës Nyl. Lich. Exot. Bourb. p. 255; corticole, près de Nouméa, et saxicole dans la plaine de Tamoa. 36. P. retirugella Nyl. Lich. Exot. Polynes. p. 240; bords du Dotio à Ouroué, sur les troncs du Calophyllum Inophyllum. 37. P. Meissneri Tuck. Observ. 1860 p. 400; leg. Vieillard. Trib. Pannarie,e. 38. Coccocarpia pellita v. parmelioides Mûll. Arg. Lich. Beitr. n. 421 ; leg. Vieillard. — v. pannosa Mûll. Arg. Lich. Beitr. n. 421; sur des troncs moussus au Mont Mou, à 1.150 m., et au Mont Humboldt, à 1000 mètres. 39. Pannaria mariana (El. Fries) Mûll. Arg. Lich. Beitr., n. 11 59; près de Nouméa et d'Ouroué. 40. P. rubiginosa Del. in Dict. class. 13. p. 20; Mont Mou (laci- niis thalli pro parte adpressis et plus minusve nigratis). 4i.Erioderma unguigerum Nyl. Lich. exot. Bourb. p. 257; Mont Mou, ait. 1.200 m. ; sur branches. Trib. Placodie^e. 42. Placodium lentigerum (Ach.) Mûll. Arg. Enum. Lich. genev. p. 38; près de Nouméa (apotheciis semidecompositis visis). Variété. 55 Trib. PsoREiE. 43. Psora parvifolia (Pers.) Mùll. Arg. Lich. Beitr. n. 463; Ferme-modèle près de Nouméa. — f. fibrillifera ; Lecidea parvifolia v. fibrillifera Nyl. Expos. L. Nov. Caled. p. 47, Syn. L. Nov. Caled. p. 42; Nouméa. 44. Thalloidima (s. Psorella) triptophyllinum Mûll. Arg.; Lecidea triptophylliiia Nyl. in Prodr. Nov. Gran. p. 62; Mont Mou, à 300 mètres. 45. Th. (s. Toninia) botryophorum Mûll. Arg. ; thallus albidus, minute gleboso-squamulosus, squamulae crenulatae, in glomerulos mi- nute et crebre granoso-lobuligeros evolutae, lobuli fere botryoso-con- glomerati, convexi, cire. 3/10 mm. lati; apothecia 2/3-1 mm. lata, adpressa v. demum substipitata, plana, immarginata, dein convexa, demum accrescentia et divisione spuria conglomerato-aut proliferando- botryocephala, subopaca et nuda ; epithecium olivaceo-v. ccerulescenti- nigricans, lamina caeterum virens, hypothecium virenti-hyalinum; sporae S-nae, varie ellipsoideae, 12-1S jj. longae et 6-7 p. latoe, saepius 2-loculares, demum 3 (-4)-loculares. — Habitu ad Biatoram Regelia?iam Hepp accedit, sed thallus minutius granulari-microlobus et apothecia semper immarginata. Spo- rarum trilocularium loculi nunc aequilongi, nunc alter duplo longior, i. e. bilocularium loculus alter iterum medio divisus occurrit, unde divisio definitiva (nondum visa) regulariter 4-locularis admittenda est. — Mont Humboldt, vers 1.000 m., sur les troncs pourris des Palmiers, à ce qu'il paraît. (A suivre.) VARIETE De l'emploi du chloral pour monter les préparations microscopiques, par M. Alexandre Geoffroy. Les procédés usités en histologie végétale pour monter et conserver les préparations consistent le plus souvent, comme on sait, dans l'emploi du baume du Canada, de la glycérine et de la glycérine gélatinée. Chacune de ces substances a ses avantages et ses inconvé- nients. Le baume du Canada éclaircit souvent trop les préparations et ne convient pas toujours pour certains objets délicats, qui se défor- ment facilement, comme les moisissures, les tissus des jeunes plantes, les Algues, etc. Quant à la glycérine, chacun sait qu'il faut certaines précautions pour l'empêcher de suinter autour des lamelles qu'on veut luter, et 56 JOURNAL DE BOTANIQUE c'est surtout pour obvier à cet inconvénient qu'on a recours à la glycé- rine gélatinée. Mais il faut la faire fondre, ce qui nécessite déjà une perte de temps; les bulles d'air sont difficiles à chasser complètement, et, d'ailleurs, tous les objets ne peuvent être montés dans ce milieu. C'est pour remédier à ces divers inconvénients, et surtout à la perte de temps occasionnée par l'emploi de la glycérine pure ou de la glycé- rine gélatinée, lorsqu'on veut conserver indéfiniment les préparations, que nous employons, au laboratoire de M. le professeur Guignard, le procédé suivant dans les recherches que nous poursuivons sur le dé ;re- loppement des laticifères des Campanulacées et Lobéliacées. Le chloral a la propriété d'éclaircir les préparations, et c'est pour cette raison que M. Guignard l'a employé dans ses recherches sur la fécondation ; dans le procédé que nous signalons cette substance est appelée à remplacer la glycérine. On en prépare une solution à 10 °/0. Il est évident que cette proportion peut être modifiée selon que l'on désire éclaircir plus ou moins l'objet. Dans ioo centimètres cubes de cette solution, on dissout, à la plus faible température possible, 3 à 4 grammes de belle gélatine. Employé dans ces proportions, le chloral communique à la gélatine la propriété de ne pas se prendre en masse par le refroidissement. On a donc une solution de chloral et de gélatine qui a un pouvoir éclaircissant au moins égal à la glycérine et qui n'en a pas les inconvénients, comme on va voir. Si l'on veut monter une préparation, on met sur la lame porte-objet une quantité de liquide pro- portionnelle au volume de la coupe, on dépose celle-ci et enfin on recouvre avec la lamelle; s'il y a un excès de liquide on l'enlève sans chercher, comme avec la glycérine, à essuyer parfaitement jusque vers les bords de la lamelle, et on abandonne la préparation pendant quelques minutes. Le liquide s'évapore, laissant sur les bords de la lamelle une mince couche de gélatine qui la rend suffisamment solide pour permettre de luter immédiatement soit au maskenlack, soit plus simplement avec une solution alcoolique de cire à cacheter. L'adhé- rence de la couche de vernis est telle que toute évaporation ultérieure du liquide est impossible. Tandis que les préparations à la glycérine laissent suinter celle-ci, à moins de précautions qui, dans la pratique, exigent un certain temps, ce procédé est rapide et permet de bien conserver les préparations. Les colorations au vert d'iode et au carmin, par exemple, sont très durables et si d'autres, plus délicates, s'altèrent après un certain temps, cette méthode n'en est pas moins très pratique pour préparer des ami- dons, des Algues, des Champignons inférieurs, etc. Le Gérant : Louis Mokot. J'aris. — J. Mei'sch, imp, £2, PI. Dcnfei'URochereau. ANNÉE. N° 4- 16 FEVRIER 1893. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. RECHERCHES SUR I.E DÉVELOPPEMENT DE LA GRAINE ET EN PARTICULIER DU TÉGUMENT SE M I N A L (Suite) Par M. Léon GUIGNARD. CAPPARIDÉES. Le développement et la structure du tégument séminal pré- sentent une très grande analogie chez les diverses espèces que j'ai examinées. Le Polanisia graveoleus DC. va nous servir d'exemple. L'ovule campylotrope possède, peu de temps après la fécon- dation (fig. 31 et 32), un tégument externe comprenant deux assises (a et ô) et un tégument interne formé en moyenne de sept assises cellulaires. Dans celui-ci, la première assise (é) se com- pose de cellules étroites et allongées radialement sur la coupe transversale ; la dernière (/) offre des cellules à peu près carrées ou rectangulaires ; les assises intermédiaires (m) ont leurs élé- ments allongés dans le sens tangentiel. Le nucelle, très épais (jiu), possède un épiderme nettement différencié par rapport au tissu sous-jacent ; sa dernière assise, au contact du sac embryon- naire, est également assez distincte des cellules qui l'entourent. Pendant le développement de l'albumen et de l'embryon, le tissu du nucelle se détruit progressivement du centre vers la périphérie ; l'albumen prend sa place et subit lui-même une résorption semblable. Peu de temps après la maturité complète, une section transversale à travers la région micropylaire et la région chalazienne (fig. 33) montre, sous les téguments, l'axe embryonnaire hypocotylé {RE) et les cotylédons entourés par l'albumen (A/à). Sur la face convexe de l'embryon, le tissu de 58 JOURNAL DE BOTANIQUE l'albumen est plus mince que sur la face concave ; il est aussi plus abondant autour de l'axe embryonnaire qu'autour des cotylé- dons. Par contre, le tissu du nucelle a presque totalement disparu dans la portion mycropylaire, où l'on n'en retrouve que quelques assises cellulaires du côté du funicule; dans la portion chala- Fig. 31 (A). — Polanisia graveoleus. Coupe passant par le plan de symétrie de l'ovule adulte, peu de temps avant la fécondation : Te, tégument externe; Ti, tégument interne; Nu, nucelle; Se, sac embryonnaire. — Gr. : 20. Fig. 32 (B). — Coupe transversale du même ovule dans la région micropylaire : a, b, assises du tégument externe; e, première assise du tégument interne déjà fortement différenciée; m, assises sous-jacentes ; i, assise interne du même tégument; nu, nucelle très épais. — Gr. : 330. Fig. 33 (C). — Coupe transversale de la graine, peu de temps avant la maturité, à travers la région micropylaire RM et la région chalazienne RC : Sel, assise sclérifiée correspondant à e dans la figure précédente; 7Y, partie sous-jacente du tégument interne; Nu*, reste du nucelle; Alb, albumen; RE, axe embryonnaire; et, cotylédon. — Gr. : 30. zienne, son épaisseur est plus grande et également plus marquée au voisinage du funicule. Les modifications qui se produisent ensuite dans les deux té- guments ovulaires (fig. 34) consistent essentiellement dans la dif- férenciation de l'assise scléreuse {e) et dans la compression in- complète du parenchyme sous-jacent, dont l'assise profonde (z') n'agrandit pas ses cellules, comme c'était le cas chez les Cruci- L. Guignakd. — Recherches sur le d:vcloppcmcnt ci: la graine. 59 fères; on y remarque seulement avec l'âge un léger épaississe- ment accompagné d'une lignification de la paroi interne. La résorption centrifuge du tissu du nucelle peut être facile- ment suivie, surtout si Ton observe une coupe transversale prise quelque temps avant la maturité, comme celle de la fig. 34, sur l'un des côtés de la portion micropylaire de la graine (en Nu* , fig. 33). A un moment donné, il ne reste plus, sur la face con- vexe, que l'épiderme du nucelle, tandis que, sur la face concave, cet épidémie est encore accompagné d'une petite couche sous- jacente de parenchyme nucellaire ; finalement, il disparaît lui- même sur la face convexe, mais persiste sur la face opposée. F'g- 34- — Polanisia graveolens. Portion de coupe transversale, plus grossie que dans la figure précédente et prise en Nu*, dans la région micropylaire de la graine avant maturité : a, b, assises du tégument externe; e, première assise, sclériûée, du tégument interne; m, parenchvme sous-jacent un peu comprimé ; », assise interne; Nu, nu, reste du nucelle ovulaire; Alb, albumen; et, et, cotylédons. — Gr. : 200. Dans la portion chalazienne, qui renferme les cotylédons, il est accompagné d'un reste de parenchyme nucellaire, même sur la face convexe. Quant à l'albumen, dont la résorption a lieu de la même façon, il peut aussi se réduire sur la face convexe de la graine à une seule assise, qui vient s'appliquer à la maturité, contre le tégument interne, là où l'épiderme nucellaire a disparu. La structure et le développement sont à peu près semblables dans les Cleome speciosa H. B., Cl. arborea H. B., Cl. ara- bica L.. Remarquons seulement que, dans la première de ces espèces, l'assise superficielle, par suite d'un développement tan- gentiel exagéré, se soulève en maints endroits et forme des proéminences irrégulières. Dans le Cl. arabica L., ses cellules 60 JOURNAL DE BOTANIQUE s'allongent au contraire en longs poils visibles à l'œil nu. L'assise sclérifiée présente, chez ces espèces, les mêmes caractères que dans le Polam'sia (i). Mais, dans le Capparis spùwsa L. , l'épaississement de ses cellules se manifeste principa- lement sur la face interne, et bien qu'il soit très marqué, il n'ap- paraît qu'assez tardivement. En outre, toutes les cellules des assises sous-jacentes du tégument interne deviennent également scléreuses et concourent, avec la première assise, à communi- quer à l'enveloppe séminale une dureté beaucoup plus grande dans cette espèce à fruit charnu que dans les espèces à fruit siliquiforme. « L'assise protectrice, dit M. Brandza (2), prend dans les téguments de cette graine un développement très considérable. » Il eût été plus exact de dire « couche pro- tectrice », puisque la sclérose ne se produit pas exclusivement dans la première assise du tégument interne. Dans son étude des Capparidées, cet observateur ne parle pas des modifications qui se produisent dans le nucelle et l'albu- men, pendant la maturation, ce qui lui a évité de commettre les confusions dans lesquelles il est tombé pour les Crucifères. Pourtant, les auteurs (3) admettant que, chez plusieurs Cappa- ridées, et en particulier le Capparis spi/iosa, la graine est entiè- rement dépourvue d'albumen ; l'enveloppe extérieure à l'em- bryon doit donc être, dans ce cas, considérée tout entière comme formant le tégument séminal et étudiée comme telle, au même titre que celle des Crucifères. M. Brandza aurait dû par consé- quent s'en occuper, tout au moins chez le Capparis. M. Bâillon a reconnu (4), il est vrai, que, contrairement à l'opinion générale, la graine du Câprier renferme une petite quantité d'albumen ce dans les anfractuosités des nombreux replis que forme l'embryon irrégulièrement enroulé sur lui-même ». En réalité, dans cette plante comme dans les autres, l'albumen forme un sac complet qui se réduit en moyenne à deux assises cellulaires sur la face convexe de l'embryon, au niveau du plan de symétrie de la graine. 1. La structure de cette assise a été décrite aussi dans la graine adulte par Strandmark {Bidrag till Kânncdomen om fôrskalets Bygnad; Lund, 1874). 2. Revue géiiéraie de Botanique, p. 37, n° 26, 1891. 3. « L'albumen manque dans la graine des Capparidées » {Die natiïrlichen Pflait3Snfamiîien, par Engler et Prantl, fasc. 57, p. 219, 1891). 4. Histoire des platttes, t. III, p. 153. L. Gdignaro. — Recherches s:/r le développement de la graine. fii RÉSÉDACÉES. Je prendrai pour exemple le Reseda alba L., étudié par M. Braudza. Avant la formation de l'appareil sexuel dans le sac embryon- naire, les téguments de l'ovule sont formés chacun de deux assises cellulaires (fig\ 35); mais lorsque le nucelle s'est résorbé dans sa partie supérieure, occu- pée par le sac embryonnaire, le tégument interne en présente quatre (fig. 36). Après la fécondation, l'albu- men reste pendant assez long- temps à l'état de noyaux libres sur la paroi du sac. Le tégument externe, qui conserve ses deux assises primitives, différencie en papilles ses cellules superficiel- les (<7), tandis que l'assise sous- jacente (b) se remplit d'amidon (fig. 37). En même temps l'assise externe (e) du tégument interne cloisonne radialement ses cellu- les, dont les parois s'épaississent considérablement dans la suite ; les trois autres assises, assez sem- blables entre elles, offrent aussi de l'amidon. Quand l'albumen s'organise à l'état de tissu cellulaire(fig. 38), l'amidon fait place dans chacune Fig. 36 (B). -- Coupe longitudinale du som- , .111 11 1 ■ met ^e lovu'e adulte : Se, bac embryon- CleS CellUleS Cle la SeCOnde aSSISe nairc occupant la place du nucelle résorbé. (6) du tégument externe à un ~~ Gr' : 23°' gros cristal d'oxalate de chaux. Dans l'autre tégument, l'assise sclérifiée (e) se différencie rapidement ; l'interne (z*) augmente de volume pendant que les deux assises intermédiaires (m) per- dent leur substance amylacée et s'aplatissent au fur et à mesure que l'albumen formé disparait pour faire place à l'embryon (i)._ I. Dans son travail sur la « couche nourricière du tégument séminal », M. Hcl F'g- 35 (A)- — Reseda alba. Coupe lon&itudi- nale de l'ovule, passant par le plan de sy- métrie, avant la résorption du nucelle. — Gr. : 230. 62 JOURNAL DE BOTANIQUE A la maturité, ces deux assises compri- mées se retrouvent fa- cilement, même sans l'aide de la potasse étendue; l'assise in- terne surtout, mal- gré les plissementsde ses parois radiales et la disparition de son contenu, est facile- ment reconnaissable (fig. 39). A son con- tact, on aperçoit l'as- sise protéique {alb) formée par l'albumen, avec une couche min- ce de cellules vides et aplaties, appartenant au même tissu, et en dedans desquelles se trouve l'embryon. Tel est l'aspect que présente alors l'enveloppe séminale, quand on l'observe soit sur la face con- vexe de la graine, soit aux deux extré- mités de l'embryon. Fig- 37 (.\). — Reseda alba. Coupe transversale .les téguments ]\/[aJs sj ]'on eximine quelque temps après la fécondation : Te, tégument externe, CA.auiluc formé de deux assises; Ti, tégument interne composé de une COU De DaSSant quatre assises. — Gr. : 230. Fig. 38 (B). — Stade postérieur à la formation du tissu de par le plan de Symé- raibumen._Gr:23o. trie de la graine (fig. Fig. 39 (C). — Etat définitif : le tégument séminal est limite, 0 V o à sa face interne, par l'assise protéique alb, en dedans de 40), Ofl COIlState GUe laquelle on voit encore un reste d'albumen écrasé à la sur- „ . , face de l'embryon E. — Gr. : 230. VIS-a-VIS la depreSSlOIl fert parle de la structure de ce tégument chez le Reseda, odorala, mais sans fournir de renseignements sur l'origine de ses diverses parties constitutives {Flora, 1890, p. 300). Strandmark avait aussi étudié le tégument mùr dans la même plante. L. C.uignard. — Recherches sur le développement de la graine. 63 correspondant au funicule, l'assise protéique n'est pas simple- ment accompagnée par la couche mince de cellules écrasées dont il vient d'être question, mais qu'il existe encore, sur la face concave de l'embryon, un tissu d'albumen assez épais. Le fait est non moins évident sur une section transversale perpendicu- laire à l'axe de l'embryon et passant, par exemple, comme celle de la figure 41, par la base des cotylédons. Dans le R. Intca L. , la structure du tégument externe est la même, mais l'assise superficielle ne forme pas de papilles et reste M B et. V-afS Fig. 40 (A). — Reseda alba. Coupe passant par le plan de symétrie de la graine mûre, des- tinée à montrer la persistance d'une certaine quantité d'albumen alb sur la face concave, tandis qu'ailleurs ce tissu se réduit à une assise unique; Ax, axe embryonnaire; et, et, cotylédons; mi, reste de la partie du tégument interne sous-jacente à l'assise sclérifiée, que cette figure, peu grossie, ne montre pas distincte du tégument externe. — Gr. : 40. Fig. 41 (B). — Coupe transversale passant par la base des cotylédons; la face dorsale ou convexe est en haut. — Gr. : 40. mince; la seconde assise devient également oxalifère. Dans le tégument interne, il n'y a que trois assises, la médiane formée de cellules beaucoup plus grandes que l'interne; puis, tandis que celle-là s'aplatit, celle-ci augmente de dimension, pour perdre finalement son contenu et présenter à la maturité les mêmes caractères que dans le R. alba. L'albumen forme égale- ment un sac complet autour de l'embryon, avec épaississement notable dans la concavité de la o-raine. Tous les auteurs considèrent la graine des Résédacées comme exalbuminée. Cependant, abstraction faite de l'assise protéique qui prend des caractères particuliers et ne peut représenter un tissu de réserve quelque peu important en raison de sa minceur, on vient de voir qu'il persiste une certaine quantité d'albumen sur la face concave de l'embryon. Le même caractère se retrouve aussi dans les R. Luteola, R. iutea et R. odorata, bien qu'il 6\ JOURNAL DE BOTANIQUE n'en soit pas tenu compte dans les figures que M. Bâillon donne pour la graine de ces deux dernières espèces (i). Toutefois, dans la description que ce savant consacre au R. orforaia (2), la partie interne de l'enveloppe séminale, qu'il appelle « un troi- sième tégument mince, mou et blanchâtre », correspond vrai- semblablement à une partie, tout au moins, du revêtement formé par l'albumen autour de l'embryon. Peut-être faut-il attribuer l'inexactitude des descriptions à la grande ressemblance qui existe entre le tissu de l'albumen et celui de l'embryon, dont les cellules renferment, en outre, dans l'un et dans l'autre, les mêmes substances grasses et protéiques. J'ai pris à dessein pour exemple le R. alba pour montrer comment, ici encore, M. Brandza a confondu des choses essen- tiellement distinctes. D'après cet auteur (3), le tégument de la graine mûre « est limité vers l'intérieur par un épidémie, formé de cellules tabu- laires remplies de matières de réserve » . En décrivant le déve- loppement (4), il ajoute, au sujet du tégument ovulaire interne, ce qui suit : « L'assise la plus profonde de ce tégument, caracté- risée dès le début par le contenu amylacé abondant de ses cel- lules, prend des cloisons radiales en même temps qu'augmen- tent ses réserves. Elle constitue de cette manière l'épidémie interne du tégument séminal. On voit donc que cette assise, quoique affectant les caractères externes d'un albumen, n'en a pas la valeur morphologique. » Or, on a vu précédemment que l'assise profonde (Y) du tégu- ment interne, formée il est vrai à un moment donné de grosses cellules amylacées (fig. 38), se vide complètement plus tard en diminuant d'épaisseur. (fig. 39); par conséquent, ce n'est pas elle qui renferme les substances de réserve dont parle l'auteur, qui n'a pas vu que la dernière assise de l'enveloppe séminale dérive effectivement de l'albumen. La chose était pourtant d'autant plus facile à reconnaître qu'il eût suffit de suivre cette assise tout autour de l'albumen pour remarquer sa communauté d'origine et sa continuité avec la masse d'albumen qui persiste du côté concave de la graine. j. Histoire des plantes, p. 296 et 298, t. III. 2. Ibid., p. 298. 3. Revue générale de Botanique, n° 25, p. 31, 1891. 4. Ibid., p. 32. L. Guignard. — Recherches sur le développement de la graine. 65 Hypéricacées. L'ovule de ces plantes est pourvu de deux téguments ; et, quand il atteint l'état adulte, le nucelle, très petit, est entière- ment résorbé et le sac embryonnaire se trouve au contact du tégument interne (fig. 42 et 43). Dans Y Hypcii'cum qaadrangulum L. par exemple, le tégu- ment externe se compose de deux assises seulement, dont les B -5e Fig. 42 (A). — Hypericum quadrayigitliim. Coupe longitudinale d'un ovule très jeune : le nucelle fort réduit n'est pas encore recouvert par les téguments. — Gr. : 230. Fig. 43 (B). — Coupe d'un ovule adulte : le sac embryonnaire a pris la place du nucelle ré- sorbé. — Gr. : 75. Fig. 44 (C). — Coupe transversale faite vers le milieu de l'ovule à la phase de la figure pré- cédente : Te, tégument externe formé de deux assises; Ti, tégument interne comprenant cinq à six assises; Se, sac embryonnaire. — Gr. : 230. membranes cellulaires ne s'épaississent que faiblement pendant la maturation de la graine. Le tégument interne est formé non pas de deux assises, comme le dit M. Brandza (i), mais de cinq ou six, la dernière bien caractérisée par la forme et le contenu azoté très abondant de ses cellules (fig. 44 et 45). La figure que cet auteur donne de l'ovule de Y H. perforatum est inexacte ; car, même avant la fécondation, le sac embryonnaire occupe la place du nucelle tout entier et non pas simplement une faible partie de ce dernier organe, que M. Brandza n'a pas su distinguer du tégument interne. Dès lors, il n'y a pas lieu d'insister sur les inexactitudes qui sont la conséquence de cette erreur d'observa- tion. C'est la première assise (•> , de dégager d'une manière générale une conclusion philosophique de l'ensemble de cette étude. C'est ce que je vais essayer de faire. Qu'on me permette pour le moment d'écarter de mon raison- nement les espèces {fluminensis , polysepala, etc.), qui dénotent une différenciation épharmonique plus ou moins forte, il nous 70 JOURNAL DE BOTANIQUE restera pour les sections Cordylandra et Retinostemon, c'est-à- dire le sous-genre Cordylochisia, un groupe d'espèces dont les caractères anatomiques sont : i° très voisins entre eux, 2° iden- tiques avec ceux qui appartiennent aux espèces nodales ou groupes nodaux des autres sections : Cl. Dncu des Anandrogyne , Criuva et cuneata des Criuva, lanceolata des Phloianthera, nemorosa des Euclusia, qui tous sont anatomiquement semblables par épharmom'e convergente, puisque, issues de souches différentes, mais de souches parentes entre elles, ces espèces sont toutes adaptées de la même manière au même milieu moyen. Comme il existe entre les espèces de Cordylandra et de Retinostemon des différences organographiques très considé- rables, nous pouvons dire que chacun des deux groupes nodaux s'est disloqué par des différenciations morphologiques, non accompagnées de variations épharmoniques parallèles : c'est précisément ce qui est arrivé, nous l'avons vu, au genre Clusia tout entier. J'en conclus que les sections Cordylandra et Reti- nostemon sont des genres en voie de formation, réduits encore chacun à un certain nombre d'espèces nodales qui toutes sont parfaitement susceptibles de devenir le centre de dislocations épharmoniques futures, absolument comme le CL nemorosa est devenu le centre des Cl. palmicida et insignis, grandiflora, rosea . A moins de s'abstenir de toute déduction philosophique, il me semble difficile de ne pas admettre l'extrême vraisemblance de ce que je viens de dire. S'il en est ainsi, chacune des espèces de Cordylochisia pourra former dans un avenir lointain le centre ou groupe nodal de tout un ensemble d'espèces distinctes par des épharmonies diverses. Nous avons fait là le contraire de la paléontologie. Le con- trôle est impossible; mais nous pouvons remonter en arrière en nous appuyant sur ce que je viens de dire, laissant à des géné- rations plus que futures le soin de suivre le développement pro- gressif de nos groupes nodaux. Nous allons donc faire valoir nos arguments pour édifier l'histoire passée. En effet, froidement considérés, les faits sont ceux-ci : i° Les espèces du sous-genre Cordylochisia représentent chacune un groupe nodal qui n'a pas jusqu'à présent donné naissance à des espèces plutôt épharmoniquement que morphologiquement dis- J. Vksque. — La tribu des Clusiées. 71 tinctcs; 20 si nous voulons comparer, quant à leur dignité, les espèces de Cordylocliisia à celles du sous-genre Thysanoclnsia, nous ne pouvons qu'en faire les homologues des groupes nodaux de ce dernier sous-genre; 30 tous ces groupes nodaux, quels qu'ils soient, sont anatomiquement semblables par éphar- monie convergente; ils sont adaptés à des conditions moyennes, ils sont variables et éminemment propres à fournir des formes ou espèces nouvelles, peut-être des genres nouveaux, etc.; bref ils sont de même qualité sous tous les rapports ; 40 le sous-genre Cordyloclusia paraît donc d'origine plus récente que les Thy- sanoclusia; il est à un stade d'évolution que le sous-genre T/ty- scuioclitsia a parcouru depuis longtemps, puisque, à part quelques espèces qui dénotent un commencement de différen- ciation épharmonique, il est composé simplement de groupes nodaux. J'en conclus que dans les temps passés le sous-genre Thysa- noclnsia ne renfermait lui aussi que des groupes nodaux « non accompagnés d'espèces épharmoniquement dérivées qui ont perdu leur faculté d'évolution par des adaptations extrêmes ». A une époque donnée ce groupe renfermait, je suppose, les espèces suivantes (on leurs ascendants directs) : Cl. Ducu, Cl. Criuva, Cl. lanceolata, Cl. nemorosa, etc., toutes espèces très diffé- rentes quant à leurs caractères floraux, mais très semblables quant à leur structure anatomique, toutes espèces qui sont les homologues des espèces actuelles du sous-genre Cordylocliisia. Il sera intéressant de voir jusqu'à quel point l'observation directe sur les restes fossiles (si elle doit jamais devenir pos- sible) confirmera ces vues; mais il me semble qu'il y a déjà quelques faits observés qui plaident dans le même sens. Il faut nous attendre à ce que les espèces paléontologiques dicotylé- dones suffisamment anciennes présentent les particularités des groupes nodaux. Je ne me suis pas occupé dans les pages précédentes des sous-genres Omphalochisia et Polylhecandra. Ce dernier se réduit peut-être à une seule espèce très variable, présentant la structure anatomique des groupes nodaux. Il paraît donc être de création récente; il a l'avenir devant lui. Les peu nombreux Omphaloclusia, très nettement séparés par les caractères floraux, sont à peine séparables anatomiquement ; ils sont dans le même 72 JOURNAL DP. BOTANIQUE cas, moins avancés peut-être que les Reiinostemon, puisqu'il n'y a pas encore le moindre indice certain d'une future dislocation épharmonique. On voit que l'ordre dans lequel nous avons énuméré les sec- tions est celui de l'ancienneté. On me pardonnera peut-être volontiers une comparaison hardie, mais très éloquente sinon absolument juste. Chacune des branches d'un tronc quelconque de l'arbre généalogique des Clusia se termine par un point végétatif qui, sans rester peut- être toujours égal à lui-même, est seul capable d'évoluer, c'est l'espèce ou le groupe noda'l; les feuilles développées sur quel- ques-unes de ces branches, non sur toutes, représentent dans leur croissance limitée les espèces, issues d'un groupe nodal, mais qui, grâce à des épharmonies trop particulières, ont perdu leur pouvoir d'évolution. S'il est sorti, s'il doit sortir quelque chose de nouveau ou d'inconnu de cet arbre, ces choses incon- nues sont parties ou partiront des points végétatifs (i). (A suivre.) VARIÉTÉS. L'oxalate de calcium chez les Cryptogames vasculaires, par M. Georges Poirault. On admet généralement que l'oxalate de calcium, si répandu chez les Phanérogames, est rare chez les Cryptogames vasculaires. Je vou- i. On sera peut-être bien aise de trouver ici quelques mots d'explication sur les tableaux graphiques (fig. 3, 4 et 5) qui accompagnent le texte. Toutes les espèces qui présentent un caractère commun sont enfermées dans une courbe fermée ou séparées des autres par une ligne; la nature du caractère est inscrite le long de la courbe du côté des espèces enfermées; s'il y a lieu, le caractère contraire est inscrit de l'autre côté de la ligne. Les différentes façons qui ont été données à ces lignes, permettent de les suivre aisément dans le lacis à première vue inextricable qui résulte de leur croisement. Autant qu'il a été possible de le faire, j'ai attribué partout, aux caractères comparables, des lignes de même aspect. Dans la lîg. 5, par exemple, les lignes relatives à la grandeur des cellules épidermiques sont simplement interrompues, celles qui ont trait à la nature du mésophylle sont une succession de traits et de points; partout, dans toutes ces ligures, les lignes ondulées se rapportent à des caractères tirés de l'hypoderme. l'aurais pu multiplier ces lignes, mais ce n'aurait été qu'au détriment de la clarté des ligures. Le nombre des caractères mis en jeu est cependant assez grand pour que, presque toujours, chaque espèce se trouve enfermée isolément dans une des mailles du rés;au; ce qui veut dire qu'elle diffère, au moins pat- un caractère, de toutes les autres espèces et exprime donc, jusqu'à un certain point, son autonomie; je dis : jusqu'à un certain point, car il est des caractères qui, pris isolément, n'auraient pas qualité spécifique. Variétés. 73 drais montrer, dans cette Note, que c'est là une erreur : que si ce sel paraît manquer à quelques genres, s'il existe chez d'autres en petites quantités, il est fréquent dans certains groupes où, dans bon nombre d'espèces, , '2'Z. p4. Uuiifert- n»«hore*« 7* ANNÉE. N° 5. i'r MARS 1893. "*V>^<%^^»^^ipW^VN.^^V*tfS^»«V^.'>^V"Si-WV^^^ Nouvelle Note sur les pelotes marines. • 95 A propos d'une « Nouvelle Note sur les pelotes marines », par M. William Russell, par M. C. Sauvai,! Ar. M. Russell a public dans la livraison du 15 février 1893 de la Revue générale de Botanique une » Nouvelle Note sur les pelotes ma- rines » dont le « résumé », dit-il, « a été communiqué à la Société Botanique de France le 13 janvier 1893 ». D'autre part, ma rectifica- tion à sa première note a paru dans le numéro du Journal de Bota- nique du 16 janvier. J'ignore en quels termes est faite la communication à la Société botanique, mais, si M. Russell n'avait eu le soin de prévenir le lecteur de son existence, j'aurais été tenté de croire que ma rectification n'avait pas été étrangère à la publication de sa « nouvelle Note » surtout, peut-être, parce que je n'y suis point cité. Il semble en effet que, dans celle-ci, l'auteur répond à quelqu'un qui aurait élevé des doutes sur l'authenticité de ces « pommes de Pins » tellement transfor- mées qu'elles « avaient absolument l'apparence de ces gros pinceaux connus sous le nom de blaireaux » , mais on ne voit pas à qui s'adresse cette réponse. Je disais que les pelotes marines, que cet auteur croyait avoir observées le premier, étaient » connues depuis bien longtemps » et qu'en outre, il avait dû confondre l'anatomie de la feuille du Posi- donia Caulini avec celle des écailles de Pin; or, M. Russell s'occupe précisément de l'historique de la question et de l'anatomie des fila- ments des Agagropiles de mer. Puisque M. Russell dit avoir obtenu, depuis sa première Note, de « nombreux renseignements » (qui sont peut-être des protestations?), je me félicite de m'être trouvé en com- plet accord avec les personnes qui l'ont inspiré et qui l'ont engagé à compléter son premier Mémoire. L'étude historique de la question a dû causer quelque déception à ce savant, car elle lui a appris que Galien et Aristole avaient signalé les pelotes marines avant lui; elle paraît faite très consciencieusement, et les citations originales, voire même grecques et latines, y sont fré- quentes. Je suis peut-être le seul qui ne soit pas cité; je crois cepen- dant, malgré mon respect pour Aristote et Galien, avoir étudié la question d'aussi près que ces illustres maîtres. Les filaments des pelotes marines de l'île Sainte-Marguerite qui, dans la première note de M. Russell, étaient formés exclusivement par les écailles de Pins, sont dans la seconde entremêlés d'autres fila- ments, mais ceux-ci, « à n'en pas douter, devaient appartenir à une Monocotylédone et fort probablement à un Posidonia », et, comme preuve à l'appui, il en donne la figure 7. Dans l'intervalle de la publi- 96 JOURNAL DE BOTANIQUE cation de ses deux notes, M. Russell a fait de sérieux progrès en his- tologie végétale, car, bien que j'aie moi-même étudié quelque peu les Monocotylédones aquatiques, j'avoue que je serais tout à fait incapable de le reconnaître avec un dessin comme celui de cette figure 7. D'ail- leurs, M. Russell a eu vraiment la main bien malheureuse, car les cel- lules qu'il représente me paraissent correspondre à un parenchyme lacuneux, tandis qu'en réalité les filaments des iEgagropiles de mer sont formés par des faisceaux fibreux qu'il verra figurés et décrits dans le Journal de Botanique (numéros des 16 juin et Ier juillet 1890), et dans les Ajinales des Sciences naturelles de 1891 ; ces deux recueils, quoique d'un caractère moins archaïque que l' Un iver salis plantarum Historia de Bauhin ou les Libri XVI de Plantis de Cesalpin, donnent parfois d'utiles renseignements, même pour étudier l'historique d'une question. Quant aux filaments provenant des écailles de Pins, qui dans la première Note étaient constitués par « de longues cellules terminées en pointe à leurs extrémités et qui paraissent posséder de nombreuses ponctuations », ils sont bien mieux caractérisés dans la seconde, car, » on reconnaissait aisément qu'ils possédaient les ponctuations si caractéristiques des Pins et des canaux résinifères disséminés dans un tissu formé de cellules irrégulières ». (?) En supposant qu'il y ait quelques fragments d'écaillés de Pins dans les iEgagropiles, cela ne prouverait d'ailleurs rien, puisque M. Russell avoue qu'on peut y ren- contrer des éléments très divers. J'y ai aussi trouvé des coquillages roulés; ils ne jouaient probablement pas un rôle plus actifs que les écailles de Pins! Enfin, M. Russell, pour montrer combien est grande « la ressem- blance extérieure entre les écailles effilochées provenant des cônes de Pins et les gaines effilochées provenant des rhizomes » de Posidonia Caulini, avoue qu'il s'y est lui-même trompé, car il a figuré dans sa « précédente Note, les secondes pour les premières ». J'ai beaucoup de peine à comprendre cette confusion, car il faudrait admettre que des écailles qui, à l'état normal, ont environ 2 centimètres de longueur, en atteignent 6 quand elles sont « effilochées ». Elles ne sont cependant pas en caoutchouc! Plutôt que de chercher de semblables explications, pourquoi M. Russell n'avoue-t-il pas tout simplement qu'il a fait de mauvaises observations, et qu'il aurait été plus prudent en les gardant pour lui ? CHRONIQUE. Nous apprenons la mort de M. le Professeur Pasquai.e, directeur du Jardin botanique de Naples, et celle de M. le Dr Pkantl, de Breslau, directeur de la revue cryptogamique Hedwigia. Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J. Uersch, imp. M, PI. Denfert-Rochereau. 7* ANNÉE. N° 6. 16 MARS 1893. D0tt00ttt<0tHt>t>0l0t0t0>0lt>/t00>0>0l00t/>t>t0>0t0ttttt^0t000ttt0t0t0t0>0tttttM>0Mt JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. RECHERCHES SUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA GRAINE ET EN PARTICULIER DU TÉGUMENT SÉMINAL (Suite) Par M. Léon GUIGNARD. Bals aminées. En prenant pour exemple X Impatiens paru iflor a DC. , je ferai remarquer d'abord que les ovules des Balsaminées ne sont pas, comme le dit M. Brandza (1), unitégumentés, mais bien pourvus de deux téguments. Dans l'ovule adulte, le tég-ument externe possède une dizaine d'assises cellulaires peu régulières ; le tégument interne en offre quatre ou cinq vers le milieu de sa longueur et trois ou quatre vers le haut ou vers le bas. Le nucelle, fort petit, se résorbe complètement avalit la fécondation, et le sac embryonnaire se trouve au contact du tégument interne, dont le sommet est à découvert entre les bords du tégument externe (fig. 48, 49, 50). La dernière assise du tégument interne se caractérise de bonne heure par le cloisonnement et l'allongement radial de ses cellules, dans lesquelles s'accumulent des substances azotées (fig. 51); tandis que les autres assises de ce même tégument s'aplatissent et se vident après la fécondation, elle conserve pen- dant assez longtemps des caractères permettant de la recon- naître (fig. 52 et 53). La compression et la résorption du contenu cellulaire se manifeste ensuite dans la couche profonde du tégument externe (fig. 54). L'albumen lui-môme, par suite du rapide développe- ment de l'embryon, se détruit progressivement en donnant, à la 1. Loc. cit., p. 157, pi. X, fig. 6. gl JOURNAL DE BOTANIQUE surface de celui-ci, une couche semi-fluide de débris cellulaires, renfermant de nombreux grains d'amidon. Il est à remarquer que ces grains, toujours très rares, même à l'origine, dans l'assise périphérique de l'albumen, dispa- raissent de très bonne heure de cette assise, tandis qu'ils persistent dans les cellules sous- jacentes , jusqu'à la destruction de ces der- nières. A la maturité, en dehors du tégument in- terne totalement écra- sé, il ne reste plus du tégument externe que trois ou quatre assises cellulaires brunâtres (%• 55 et 56)- Contre la partie persistante du tégument , se trouve l'assise protéique, for- mée de cellules tabu- laires assez allongées tangentiellement, et minces chez toutes les Balsaminées. En de- Fig. 48 (A). — Itnpatiens parvijlora. Ovule très jeune, en coupe longitudinale optique. — Gr. : 75. Fig. 49 (B). — Stade plus avancé du développement de l'ovule. — Gr. : 75. Fig. 5° (C). — Coupe longitudinale de l'ovule adulte : le sac embryonnaire a pris la place du nucelle résorbé. — Gr. : 50. F'g- 51 (D)- — Stade postérieur à la fécondation : la der- -, nière assise du tégument interne Ti est bien différenciée; Clans, On retrOUVe en— E, embryon ; Te, tégument externe. - Gr. : 50. core) à Faide de p^^ une très faible couche de petits grains amylacés à la surface de l'embryon. L'origine des diverses parties du tégument séminal, telle qu'elle vient d'être exposée, ne concorde naturellement pas avec la description de M. Brandza, puisque cet auteur n'a vu qu'un tégument ovulaire là où il y en a deux. Quant à l'assise pro- téique, il l'a rapportée à l'épiderme interne du tégument ovulaire, car c'est évidemment d'elle qu'il s'agit quand il dit, à propos de la graine mûre : « La dernière couche du tégument est un épi- L. Guigsard. — Reclterches suy le développement de la graine. 99 derme composé de très petites cellules tabulaires remplies A 'Te Fig. 52 (A). — Impatiens parviflor a. Coupe transversale des deux téguments, dont l'interne seul montre ses assises constitutives. L'albumen est encore à l'état de noyaux libres sur la paroi du sac embryonnaire, au contact de la dernière assise du tégument interne. — Gr. : 180. F'g- 53 (B). — Stade plus avancé, après la formation du tissu de l'albumen. — Gr. : 180. Fig, 54 (C). — Coupe transversale à une phase plus avancée : le tégument interne Ti est presque réduit a sa dernière assise, à membranes un peu épaissies; l'albumen Alb est en de résorption; E, embryon. — Gr. : 230. Fig. 55 (D). — Coupe longitudinale de la graine, perpendiculairement au plan de symétrie. — Gr. : 10. Fig. 56 (E). — Tégument séminal mur : il est représenté par les trois ou quatre assises ex- térieures du tégument ovulaire externe Te; le reste de ce dernier, ainsi que le tégument ovulaire interne, sont réduita à une couche membraniforme ; puis vient l'assise protéique Alb dérivée de l'albumen dont le tissu résorbé a laissé de fins granules amylacés à la surface de l'embryon. — Gr. : 230. ioo JOURNAL DE BOTANIQUE d'aleurone », et plus loin, à propos des métamorphoses anté- rieures à la maturité : « L'épiderme interne (du tégument ovu- laire) multiplie ses cellules par des cloisons radiales, et, pendant tout lé développement, entoure très étroitement l'embryon en opérant avec ce dernier la digestion du parenchyme. » M. Brandza ne paraît donc pas se douter qu'il se forme un albu- men au contact immédiat du tégument ovulaire, à la périphérie de l'embryon. Avant cet auteur, Lohde (i) avait parfaitement constaté que l'ovule de X Impatiens est pourvu de deux téguments. Mais il commet diverses confusions en décrivant les transformations qu'ils subissent ; et, sans remarquer, dans la graine mûre, la per- sistance de l'assise périphérique de l'albumen, il rapporte à tort à l'épiderme du nucelle la dernière assise du tégument interne. LlNÉES. Je ne crois pas devoir passer sous silence cette petite famille, malgré les nombreuses observations dont la graine des Linum, en particulier, a été depuis longtemps l'objet. On verra, en effet, que M. Brandza a commis ici encore une méprise regrettable quant à l'origine des parties constitutives du tégu- ment séminal. Si l'on examine les ovules du L. usitatissvmum L., alors que le bouton floral n'a guère plus de 2 millimètres de longueur, on constate que le nucelle est pourvu de deux téguments encore incomplètement développés, qui laissent son sommet à découvert (fig. 57). Bientôt les bords du tégument interne se rapprochent et s'accolent, tandis qu'un gros obturateur sur- montant le funicule vient s'appliquer sur eux, dans l'espace libre entre les bords du tégument externe (fig. 58). Quand la cellule mère primordiale du sac embryonnaire forme ses cellules filles, elle n'est recouverte au sommet et sur les côtés que par deux assises cellulaires y compris l'épiderme du nucelle. Plus tardées assises cellulaires disparaissent pendant le développement du sac embryonnaire, dont la paroi se trouve 1. G. Lohde, Ueber die EntwicMungs geschichte und den Bau einiger Sa- vienschalcn, p. 15 à 17, Leipzig-, 1874. 2. 11 y a souvent, dans le Linum tisitatissiminii, deux cellules mères primor- diales du sac embryonnaire; mais, comme à l'ordinaire, une seule continue son développement. L. Guiqmaro. —Recherches sur le développement de la graine. iot dès lors au contact du tégument interne. Pendant ce temps, L'ovule subit un grossissement considérable, dû surtout à 1 V- j > ornent tic son enveloppe interne (fig. 59) ; le tégument terne au contraire ne s'accroît guère qu'en • urface. La partie basi- lairedu nucelle(/7//) per- met s'allonge au- sous du sac embryon- naire. L'ovule, complè- tement anatrope, a com- mencé à s'aplatir paral- lèlement à son plan de symétrie; le tissu vas- culaire du raphé s'est complètement différen- cié jusqu'à la chala Aussitôt après la fécon- dation, les bords du té- gument externe se sou- dent au sommet. Il était nécessaire de remonter aux premières phases du développe- ment de l'ovule, pour montrer que Celui-ci Fig. S7 (A). — Linunt usitatissimum. Ovule très jeune, < , • en coupe longitudinale; le micelle n'est pas encore 11 est pas, COmme le Cllt recouvert par les téguments.— Gr. : 65. M. Brandza (i), Unité- Fig- 58 (B). — Ovule plus âgé, à l'époque où l'obturateur , _ , qui fait corps avec le funicule est presque appliqué sur gUmentC Cet auteur n a les bords du tégument interne.— Gr. : 65. pas VU que le llUCelle lr'«-59lC).— Ovule adulte, à l'époque de la fécondation: Te, tégument externe mince; Ti, tégument interne fortement épaissi, avec sa dernière assise i très diffé- renciée; Se, sac embryonnaire occupant la place du nucelle résorbé dans sa partie supérieure; nu, base du nucelle persistante et déjà comprimée. — Gr. : 35. Fig. 60 (D). — Coupe transversale du même ovule pas- sant vers le tiers supérieur : F, faisceau du raphé. — Gr. : 45. relativement petit, se résorbe de très bonne heure dans sa partie su- périeure ; il a pris le té- gument interne pour le nucelle. On peut prévoir dès lors les conséquences de cette erreur (2). 1. Loc. cit., p. 163, et pi. X, fig. 11 à 14. 2. Dans ses recherches sur le « siège des matières colorées dans la graine », ioa JOURNAL DE BOTANIQUE Si l'on fait une coupe transversale de l'ovule adulte, mais non fécondé, vers les deux tiers supérieurs de façon à passer par le sac embryonnaire, on constate que le tégument externe n'offre encore sur les deux places planes, que deux assises cellulaires. Le tégument interne, beaucoup épais, comme on l'a vu, commence par une assise de petites cellules bien distinctes du tissu sous-jacent ; il se termine au contact du sac embryon- naire par une assise également bien caractérisée, à cellules allongées radialement et riches en protoplasme (fig. 59, 60, 61, z). Après la fécondation, la seconde assise du tégument externe se dédouble, et le nombre des assises cellulaires de cette enve- loppe se trouve porté à trois et reste définitif sur les deux faces planes de l'ovule (fig. 62). Pendant que l'albumen mul- tiplie ses noyaux libres sur la paroi du sac, la dernière assise (i) du tégument interne conser- ve son contenu protoplasmique abondant, tandis que les assises cellulaires qui l'entourent se ré- . . . „ sorbent et forment une masse Fig g,, _ Linum usitatissimum. Coupe transversale des téguments ovulaires assez semi-fluide (x fig. 63) aUtOUr du grossie : Te, tégument externe composé de . . , . deux assises; Ti, tégument interne beau- sac embryonnaire qui n est plus coup plus épais, avec P«»ière a^e for" fixé en placequ'à ses deux extré- mée de petites cellules bien distinctes au I T. parenchyme sous-jacent, et dernière assise rnités. *• constituée par des cellules allongées ra- , dialement; Se, sac embryonnaire.— Gr. : FUIS, 1 albumen (alb) S Orga- 23°- nise à l'état de tissu sur toute la périphérie du sac, au-dessous duquel la partie basilaire du nucelle n'est plus indiquée que par une ligne plus réfringente dirigée vers la chalaze. A ce stade, l'amidon abonde dans l'ovule, mais surtout dans le tégument externe. Le tégument interne continue à se résorber du centre vers la périphérie. Quand les deux cotylédons embryonnaires pos- M. Poisson avait donc en raison de ranger le Linum parmi les espèces dont le égument séminal dérive de deux enveloppes ovulaires {Bull. Soc. bot. de France, t. XXIV, 1877). L. Guignard. — Recherches sur le développement de la graine. 103 sèdent, sur la section transversale, la dimension indiquée dans la A B iQM[]IMOiSMÎMSot Fig. 62 (A). — Coupe transversale des téguments ovulaires après la fécondation : a, assise superficielle primitive; b et c, assises provenant du dédoublement de la seconde assise primitive du tégument externe; e, première assise du tégument interne; i, dernière assise contre laquelle existent des noyaux d'albumen libres sur la paroi du sac embryonnaire. — Gr. : 230. Fig. 63 (B). — Coupe longitudinale de l'ovule quelque temps après la formation du tissu de l'albumen : Te et Zï, téguments; x, partie du tégument interne en voie de résorption autour du sac embryonnaire; Alb, albumen sur la paroi du sac; 2j, embryon. — Gr. : 15. Fig. 64 (C). — Coupe transversale de l'ovule à une période plus avancée. : Cl, l'un des deux cotylédons séparé de l'autre par un espace vide; Alb, albumen occupant tout le pourtour de l'embryon. — Gr. : 15. Fig. 65 (D). — Coupe du tégument séminal peu de temps avant la maturité : a, assise à mu- cilage; b, c, les deux assises sous jacentes (renfermant encore, à ce stade, un peu d'ami- don); e, assise sclérifiée, brunâtre; m, parenchyme écrasé; t, dernière assise, brune, dé rivée du tégument interne; Alb, albumen. — Gr. : 230. io4 JOURNAL DE BOTANIQUE fig-. 64, il est devenu beaucoup plus mince que le tégument externe ; tout le tissu compris entre ses deux épidermes est comprimé et en grande partie digéré. L'assise épidermique externe est restée formée de petites cellules carrées ou rectan- gulaires, destinées à se sclérifier; l'assise épidermique interne, composée auparavant de grandes cellules allongées radialement (voir fig. 61), a suivi l'accroissement en diamètre du sac embryonnaire auquel elle adhère étroitement, et, par suite, a changé la forme de ses éléments, déjà allongés dans le sens tangentiel au moment où l'albumen commence à se déve- lopper (fig. 63). Pendant ce temps, l'embryon et l'albumen qui l'entoure ont pris en s'accroissant la majeure partie de la place occupée par le tégument interne. Le tégument externe, au contraire, ne montre pas de modifications sensibles jusqu'à une phase très rapprochée de la maturité. Les trois assises dont il se compose sont bourrées d'amidon, qui disparaît assez rapidement, à un moment donné, lorsque le mucilage se développe dans l'assise superficielle. N'ayant pas l'intention de m'occuper de la forma- tion de ce mucilage (1), je me contente de donner une figure empruntée à une graine incomplètement mûre, de façon à mettre plus facilement en évidence les diverses couches de l'en- veloppe séminale et de l'albumen (fig. 65). On y retrouve, sous le tégument ovulaire externe (a, b, c): l'assise sclérifiée (^), qui dérive de la première assise du tégu- ment ovulaire interne; puis une couche membraniforme (///), qui provient du tissu écrasé et vide de ce tégument; ensuite l'assise interne (/), à cellules rectangulaires, dont le contenu brun contribue à communiquer par transparence à la graine sa couleur bien connue (2). Enfin, sous cette enveloppe séminale, se trouve l'albumen dont les cloisons radiales encore disposées d'une façon assez régulière ne correspondent pas à celles de l'assise brune, ce qui, à défaut de l'étude du développement, suffirait à prouver que cette assise n'appartient pas, comme l'ont dit quelques auteurs, à l'albumen. Tel est le mode de développement du tégument de la graine dans le L. usitatisszmum. 1. M. Mangin en fait actuellement une étude spéciale. 2. M. Poisson avait parfaitement vu l'origine de cette assise colorée. L. Guignard. — Recherches sur h- développement de la «■raine. 105 Il est le moine chez d'autres espèces, telles que le L. pe- remu L., le L. catharticum L. On remarque seulement que, dans la très petite graine de cette dernière espèce, l'assise sclé- rifice est relativement plus développée à la maturité; par contre, l'assise brune ou dernière assise du tégument interne, appliquée étroitement sur l'albumen, est formée de cellules plus aplaties et souvent presque entièrement écrasées. L'origine des parties constitutives de ce tégument diffère entièrement de celle qui lui est assignée par M. Brandza. « L'unique tégument (ovulaire) est formé, dit-il (1), de deux épaisseurs de cellules... Au-dessous de ce tégument, on trouve le nucelle, qui montre à l'extérieur un épiderme à cellules pris- matiques et un parenchyme, à cellules irrégulières. La dernière assise de ce parenchyme, celle qui touche au sac embryonnaire, a, par contre, ses cellules très régulières et à parois plus résis- tantes que celles des autres assises. Sur une coupe longitu- dinale, on voit que le sac embryonnaire est très large et disposé suivant le grand axe de l'ovule ». Plus loin, l'auteur ajoute : « Ce qu'il y a de bien particulier dans cette graine, c'est que l'assise interne du nucelle, celle qui entoure le sac embryon- naire, au lieu de disparaître, se cloisonne radialement en suivant de près le développement de l'albumen. Au contraire, les assises parenchymateuses du nucelle disparaissent peu à peu ». Cette citation montre que M. Brandza a confondu, comme je l'ai fait remarquer plus haut, des choses absolument différentes : le nucelle et le tégument interne. Ou bien il n'a pas examiné l'ovule avant la résorption du nucelle dans sa partie supérieure, ou bien il n'a pas su le distin- guer de l'épaisse enveloppe qui le recouvre. La figure qu'il donne (planche 10, fig. 12) du sac embryon- naire montre d'ailleurs qu'il n'en a vu ni la forme, ni les dimen- sions relatives; et, quant au tégument ovulaire externe (ou tégument unique pour AI. Brandza), il n'est pas formé, comme on le voit dans la fig. 11 de la même planche, de quatre assises cellulaires, mais de trois, sur les deux faces planes de l'ovule ou de la graine, c'est-à-dire sur la majeure partie de sa surface. Les détails que j'ai donnés permettront aussi, je crois, de 1. Loc. cit., p. 163 à 165, et Compt. Rend, de la Société de biologie, p. 629, 1889. io6 JOURNAL UE BOTANIQUE rectifier ou de compléter les indications des autres auteurs qui ont seulement étudié le tégument séminal adulte. MM. God- frin (i), Moeller (2), Hérail et Bonnet (3), par exemple, le décrivent et le figurent assez exactement, mais sans indiquer, et cela se conçoit, l'origine de ses parties constitutives; M. de Lanessan (4), qui ne mentionne ni ne figure la couche membra- niforme réfringente qui existe sous l'assise sclérifiée {in, fig. 9), admet que la « zone brune, considérée à tort par beaucoup d'auteurs comme appartenant aux téguments séminaux, con- stitue en réalité la couche la plus superficielle de l'albumen ». Cramer (5) et O. Berg (6) avaient déjà énoncé la même opinion au sujet de cette zone, qui est l'assise /de notre fig. 65. D'autre part, M. Bâillon (7), faisant sans doute allusion aux obser- vations de M. de Lanessan, et sans préciser davantage, dit qu'elle « a une origine très différente de celle qui lui a été attri- buée ». Plus récemment, en décrivant et figurant, d'ailleurs d'une façon inexacte, l'ensemble du tégument séminal, M. Hol- fert (8), rapporte également cette assise brune à l'albumen. Or, ainsi qu'on l'a vu précédemment, l'assise en question n'appartient nullement à l'albumen, puisqu'elle n'est autre chose que la dernière assise du tégument ovulaire interne. {A suivre.) LICHENES NEO-CALEDONICI A CL. B. BALANSA IN NOVA CALEDONIA LECTI nec non alii nonnulli ab aliis ibidem observati quos ennuierai Dr J. MÙLLER. (Fin.) 80. Gr. (s. Eugraphis) tenella Ach. Syn. p. 81 ; Nouméa, Bou- rail, Pont-des-Français. 1. Godfrin, Atlas manuel de l'histologie des Drogues simples, fig-. 45, 1887. 2. J. Moeller, Mikroskopie der Nahrungs- uud Ccnussmittel, p. 173-174, 1887. 3. Hérail et Bonnet, Manipulations de Botanique médicale et pharmaceu- tique, pi. XXXV, fig-. 4, 1891. 4. Flùckiger et Hanbury, Histoire des Drogues d'origine végétale, trad. franc., t. I, p. 193, 1878; et Manuel d'histoire naturelle médicale, t. III, p. 767, 1880. 5. Cramer, Ueber das Vorkommeu uud die Entstehung einiger Pflansen- schleime (Nageli und Cramer, Pllanzenphysiol. Untersuch., Zurich, 1855). 6. O. Berg-, Aualomischer Atlas sur pharmaceutischen Waarenkunde, Ber- lin, 1865, p. 91. 7. Histoire naturelle médicale, p. 898, 1884. 8. Die Nàhrschicht der Samcnschalen, p. 298, et pi. XII, fig. 9; Flora 1890. I Mi'n i bb. — Lichettes neo-caledonici. 107 Si. Gr. (s. Eugraphis) leptogramma Nyl. Syn. L. Nov. Caled. p. 72; cascade de la Ferme-Modèle près de Nouméa. 82. Gr. (s, Mesographis) endoxantha Nyl. Expos Lich, Nov. éd. p. 50 et Syn. L. Nov. Caled. p. 71 ; sporae (hucusque ignotie saepissime maie evolutae) hyalinae, in ascis biseriatim 8-na?, ovoideo- cylindricae, utrinque obtusae, 6-loculares, 18-28 \l longae et 7-8 [;. latae. — Perithecium intus praeter apices nigros lamellarum undique laterali- ter et sub lamina aureo-flavum, exius latcraliler thallino-duplicatum, superne nigrum et longitrorsum lamelloso-striatum. — Sectio Meso- ^;'///^distincta est : perithecio sulcato, superne nigro, intus colorato, epithecio rimiformi. — Cortieole, près de Nouméa, Ferme-Modèle. (Ad hanc sectionem etiam pertinet Graphis subtenella Mûll. Arg. Lich. Beitr. n. 11S5.) 83. Gr. (s. Diplographis) rufula Montg. Guy. 132 ; Sylloge p. 346 ; Gr. subcontexta Nyl. Syn. L. Nov. Caled. p. 79; Mont-Mou et près de Nouméa. 84. Gr. (s. Chlorographa) sororcula Mûll. Arg. ; thallus pallido- albus, tenuis, îaevisv. demum varie rugoso-v. juguloso-insequalis, su- perficie firmus ; lirellae innatae, rimula tenuissima primum perspicuae, fissurinaceae, dein marginibus subemergentibus a thallo formatis magis conspicuae, apertœ 1/20 mm. latas; perithecium indistinctum, saltem undique hyalinum et cum thallo cingente subconcolor; lamina aquoso- hyalina; sporas S-nae, hyalinae, fusiformes, 60-70 \j. longae et 12-17 F- latas, 1 2-1 6-loculares. — Habitu ad Gr. malacodem Nyl. accedit, sed thallus superficie firmus et sporae multo majores et magis divisae. Juxta Gr. tonkinensem Mûll. Arg., ubi margines magis prominentes et sporae adhuc longiores et magis divisae inserenda est. — Post lap- sum laminae fundus hianti-apertus et subrosellus apparet. — Cortieole, région supérieure aux bords de la Tamoa. 85. Gr. (s. Fissurina) pachysporella Miill. Arg.; thallus albido- pallidus, laevigatus, tenuissimus ; lirellae immersae, anguloso-suborbi- culares v. angustiores et sublineares, simplices et bifurcatae, elongatae, fere 1 mm. longae, e rimiformi demum latius apertae, thallino-obtectae, margines vix prominuli ; disais siccus nigricans, madefactus pallido- fuscus, nudus, lineola nigrescente cinctus, demum planus; perithecium aurantiaco-fuscescens, basi deficiens; lamina basi latior, tota undique hyalina v. basi flavescenti-hyalina ; sporae latiuscule ellipsoideae, ven- tricosae, 4-loculares et hyalinae, 17-24 y. longa:-, 10-13 H1- latae, utrinque late rotundato-obstusac. — Formam exiguam simulât Phœographidis inusité (Ach.j Mûll. Arg., sed sporae omnino aliae; i»rope Gr. lacteam (Fée) Nyl. inserenda est. — Cortieole; Fermc-Mod 86. Graphina (s. Solenographina) Ruiziana v. gracilior Mûll. Arg. Lich. Beitr. n. 468; Mont Mou, vers 1200 mètres. 108 JOURNAL DE BOTANIQUE 87. Gr. (s. Platygrammina) obtecta; Graphis obtecta Nyl. Expos. L. Nov. Caled. p. 50; Ouroué, près de Nouméa. 88. Gr. (s. Platygrammina) mendax; Graphis mendax Nyl. Syn. L. Nov. Calad. p. 75; Nouméa. 89. Gr. (s. Thalloloma) csesio-olivacea Mûll. Arg.; thallus oli- vaceus, tenuis, continuus et lae ;rigatus ; lirellse 3-ro mm. longae, parce elongato-ramigerae et hinc inde tremuloso-flexuosae et breviter ramuli- gerae, immersae, absque margine thallino distincte prominente; discus caesio-fuscus v. caesio-carneus, madefactus fusco-carneus et thalli su- perficiem aequans ; perithecium lateraliter superne fusco-nigricans, tenue v. etiam olivaceum aut obsoletum, subtus deficiens; hypothe- cium hyalinum ; asci biseriatim 8-spori ; sporae hyalinae, 1S-24 u. longae, 6 1/2-8 u latae, oblongo-obovoideae, 6-7-loculares, loculi semel longitrorsum divisi. — Proxime accedit ad Graphinani dividen- tem (Nyl. Nov. Grcut. p. 88) Mûll. Arg. Lich. Beitr. n. 206, sed thallus olivaceus, laevigatus, firmus, lirellae duplo validiores, a thallo non descissae, nec margine thallino prominulo cinctae. — Corticole, à la cascade Yaouké, au-dessus de la Ferme-Modèle, près de Nouméa. 90. Phseographis (s. Melanobasis) diversa (Nyl.) Mûll. Arg. Lich. Beitr. n. 455; Pont-des-Français, près de Nouméa. 91. Ph. (s. Melanobasis) dendroides (Leight.) Mûll. Arg. Lich. Beitr. n. 455 ; Nouméa. 92. Ph. (s. Platygramma) dendritica (Ach.) Mûll. Arg. Lich. Beitr. n. 458; Mont Mou, vers 1200 mètres. 93. Ph. (s. Schizographis) neocaledonica Mûll. Arg.; thallus flavescenti-pallidus v. demum expallens, tenuis, laevigatus, nitidulus ; lirellae 2-6 mm. longa?, absque margine thallino 3/10 mm. latae, valde inaequales, varie curvatae, vulgo simplices, émergentes, omnino thal- lino-velatae, pars thallina obtegens demum superne rarescens et albes- cens, leviter sulcato-striata ; labia conniventia, sub strato tenui thal- lino leviter sulcata ; rima linearis et nigra; perithecium nigrum, basi completum ibidemque interdum satis incrassatum; lamina hyalina; sporae 8-nae, oblongato-ellipsoideae, 30-34 a longae, 10-12 u. latae, (6-) 8-loculares, e hyalino mox rufo-fuscidulae. — Habitu ad Ph. diversam accedit, sed discus non aperto-planus et labia conniventia subsulcata. — Corticole, Mont Mou. 94. Gyrostomum scyphuliferum Nyl. Prodr. Nov. Gran. p. 51; Ferme-Modèle. 95. Arthonia livido-fusca Mûll. Arg. Lich. Beitr. n. 306; sporae melius evolutac sat copiose 3-loculares etiam occurrunt. — Foliicole. 96. A. gracilis (Escliw.) Mûll. Arg. Revis. Lich. Eschw. II. n.39; Ferme-Modèle. 97. Arthothelium coccineum Mûll. Arg.; thallus caesio-v. de- |. Mûllbr. — Lichettes nco-caledoniri . tog mum rosello-albus, tcnuis, farinulcntus; apothccia 1/2-1 mm. lata, adpressaj plana, orbicularia v. demum oblonga v. obsolète astroideo- angulosa, laete coceinea, obsolète msrginata; lamina sanguineo-coc- einea, hypothecio lato flavicanti inserta; paraphyses rigidulae, diver- genter ramulosae et parce connexae; asci cylindrieo-obovoidei, 4-S-spori; sporae 17-24 a longa?, 8-9 \j. latae, oblongo-obovoideae, 6-S-loculares, loculi 2-locellali. — Prope A. miltinum (Krplh.) Mûll. Arg. Lich. Beitr. n. 1054 (e Sarawak) locandum est, cujus apo- thecia purpurea et sporae multo majores. Extus Arthoniam pulcherri- mam Mûll. Arg. in mentem revocat. — Région supérieure de l'île, aux bords de la Tamoa ; sur écorces. 9S. Glyphis favulosa Ach. Syn. p. 107; Ferme-Modèle. 99. Chiodecton moniliatum Stirt. Add. Lichenfl. of New Zeal. p. 472; Mont Mou, et cours supérieur de la Tamoa. 100. Ch. perplexum Nyl. Prodr. Nov. Gran. p. 109; Nouméa. Trib. Strigule/E. 101. Strigula deplanata Mûll. Arg. Lich. Beitr. n. 916; folii- cole. 102. St. complanata v. genuina Mûll. Arg. Pyr. Cub. p. 381 ; foliicole. — v. ciliata (Montg.) Mûll. Arg. Pyr. Cub. p. 380; foliicole. 103. St. elegans v. genuina Mûll. Arg. Pyr. Cub. p. 380; folii- cole. 104. St. plana Mûll. Arg. Pyr. Cub. p. 381 ; foliicole. 105. St. subtilissima Mûll. Arg. Lich. Beitr. n. 678; Rhacoplaca subiilissima Fée Ess. p. XCIX. t. 2. fig. 5; foliicole. Trib. Pyrenule^e. 106. Parmentaria astroidea Fée Meth. p. 76. t. 1. fig. 4; Ou- roué, sur Calophyllum Inophyllum. 107. Pleurotrema inspersum Mûll. Arg. Pyr. Cub. p. 389; Mont Mou, sur Calophyllum. 108. PL polycarpum Mûll. Arg.; thallus fuscescenti-albus, te- nuissimus, maculiformis ; apothecia copiosa, haud raro geminatim et ternatim confluentia, semiemersa, cire. 4/10 mm. lata saepeque parte emersa dimidio longiora quam lata, horizontaliter innata, supra con- vexa, sape obsolète costulato-angulosa, nuda et opaca v. demum nitida; peritbecium basi completum; nucleus hyalinus; paraphyses capillares, versus ostiolum latérale parce connexae; asci subhorizonta- les, lineares, uniseriatim 8-spori ; sporae 20-25 V- longue, cire. 6 \i. latae, anguste fusiformi-ellipsoideae, oequaliter 2-loculares, leculi subdistracti. — Est proxime affine PI. insperso Mûll. Arg., sed valde polycarpi- no JOURNAL DE BOTANIQUE cum et habitus ob colorem thalli (haud flavidi) alius. — Corticole, cas- cade de la Ferme-Modèle. 109. Trypethelium Eluteriae Sprengl. Anleit. p. 351; Tr. Sprengelii Ach. Univ. p. 306.; Nouméa. 110. Phylloporina epiphylla Mûll. Arg. Lich. epiphylll. p. 21 ; Porina epiphylla Fée Ess. Suppl. p . 75 ; foliicole. ni. Porina (s. Euporina) interstes Mûll. Arg. Pyr. Cub. p. 40; Verrucaria interstesNyl. Syn. L. Nov. Caled. p. 84; Ferme-Modèle. 112. Clathroporina eminentior Mûll. Arg. Lich. Ajr. occ. n. 52; Verrucaria eminejitior Nyl. Syn. L. Nov. Caled. p. 86; Pont- des-Français près de Nouméa. 113. Arthopyrenia (s. Mesopyrenia) subangulosa Mûll. Arg. ; thallus albus, tenuissime macularis et mox evanescens; apothecia nigra, sessilia, cire. 1/2 mm. lata, orbicularia v. leviter oblonga, subhasmisphaerica, saepe sat depressa et ambitu uonnihil gibboso-angu- losa, vertice demum latiuscule umbilicata (et ibidem thalli vestigiis albo-subfusa) : perithecium dimidiatum, superne tectiformi-dilatatum ; paraphyses capillares, firmse, laxe connexae; asci obovoideo-cyiindrici, biseriatim 8-spori; sporse hyalinae, distracto-biloculares, loculi rotun- dato-obtusi et ad latera lyrato-repandi. — Juxta A. Cinchonœ (Ach.) Mûll. Arg. locanda est. — Mont Mou. 114. A. (s. Acrocordia) limitans Mûll. Arg. Lich. Beitr. n. 630; Verrucaria limitans Nyl. in. Flora 1886 p. 295; Mont Mou, en société du Pleitrotrema inspersitm. 115. A. (s. Anisomeridium) platycarpa Mûll. Arg.; thallus albus, maculari-tenuissimus, evanescens; apothecia nigra, nuda et opaca, cire. 1 mm. lata, hinc inde geminatim et ternatim confluentia, depressa et plano-couvexa, demum basi nonnihil constricta, majore parte emersa; perithecium basi completum sed attenuatum, ad latera circumcirca anguloso-productum, praeter basin valde crassum, intra cavitatem et superficiem nonnihil pallens; nucleus hyalinus et spu- moso-subvesiculosus ; paraphyses tenelhe, parce connexae, confertae; asci 2-4-spori; sporae hyalinas, 45-52 \i. longae, 13-15 [^ latae, cylindri- co-obovoideae, inacqualiter 2-loculares, loculus inferior superiore 2-3- plo brevior. — A subsimili A. excellente Mûll. Arg. (quac sectionis Acrocordiœ) differt apotheciis depressis et situ dissepimenti sporarum, et a proxima A. sitbnectente, se. Verrucaria subnectente Nyl. Lich. Maing. p. 61 recedit magnitudine apotheciorum et sporarum. Primo intuitu Arlfio>u\r speciem simulât. — Corticole, Mont Mou. 116. A. (s. Polymeridium) bilimbiacea Mûll. Arg.; thallus albus, maculiformi-tenuissimus, mox evanescens; apothecia nigra et nuda, subnitidula, 3/4 mm. lata, hiuc inde confluentia, extus nano- hemisphacrica, convexa, majore parte emersa; perithecium duplo et F. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. m ultra latins quam altum, basi planiuscula complctum et ..enuius, laterali- ter basi obtuse angulosum; uucleus hyalinus, spumoso-subvesiculosus; paraphyses confertae, subdivaricalo-ramuiosaj et connexae; asci cylin- drici, apice valde pachydermei, 8-spori; spora? hyalinae, digitiformes, (ut in Patellariœ sect. BMmbùi), 20 24 \i. longac, 3 1/2-4 lJ- latae, utrin- que obtusiuscuke. — Prope Arth. quiiiqueseptatam (Nyl.) Mûll. Arg. inserenda est, habitu ad Arth. platycarpam Mûll. Arg. accedens. — Corticole, région supérieure de la Tamoa. 117. Pyrenula segregata Mail. Arg. Lick. Beitr. n. 1212; Ver- rucaria aggregata v. segregata Nyl. Syn. L. Nov. Caled. p. 89; Nou- méa. 118. P. costaricensis Mûll. Arg. Lick. Costar. 11. 197; Ferme- Modèle. 119 P. aspistea Ach. Syn. p. 123; Mûll. Arg. Lick. Beitr. n. 804; Xouméa. 120. P. mamillana (Ach.) Trev. Consp. Verrucar. p. 13; P. san- tensis Tuek. ap. Nyl. ; Ferme-Modèle près de Nouméa. 121. P. Kunthii Fée Suppl. p. 80; Mûll. Arg0 Pyr. Cub. p. 411 ; Pont-des-Français près de Nouméa. 122. P. rnastophorizans Mûll. Arg. Lick. Beitr. n. 9S0; Ferme- Modèle. 123. P. mastophora (Nyl.) Mûll. Arg. Lick. Beitr. n. 597; Mont Mou. 124. P. nitida Ach. Syn. p. 125; Moût Mou, Ouroué. 125. P. sexlocularis Mûll. Arg. Lick. Beitr. n. 489; Verrucaria sexlocularis Nyl. Lick. Nov. Gran. p. 118, notula; Ouroué. 126. Anthracothecium libricolum Mûll. Arg. Lick. Afr. occ. n. 52, et Pyren. cubais, p. 415; Ouroué. 127. Anthracothecium denudatum v. ochrotropum; Verru- car-iz denudata v. ockrotropa Nyl. Syn. Lick. Nov. Caled. p. 90; Ouroué. •^ MONOGRAPHIE DES ORCHIDÉES DE FRANCE {Suite) Par M. E. G. CAMUS. OPHRYS Swartz in Act. kolm., p. 222, 1800. Périanthe à divisions libres, les externes presque égales entre elles, les latérales plus ou moins étalées ou réfléchies, la médiane dressée; les deux internes plus courtes que les externes, plus ou moins étalées. Labelle dirigé en avant, dépourvu d'éperon, entier ou trilobé, sou- ii2 JOURNAL DE BOTANIQUE veut muni à la base de deux gibbosités latérales. Gynostème souvent terminé par un appendice en forme de bec. Stigmate assez grand, oblique. Masses polliniques à caudicules à rétinacles libres, renfermés dans deux bursicules distinctes. Ovaire non contourné. — Bulbes entiers. 45. O. aranifera Huds. FI. angl. éd. 2, p. 392 (1778); Coss. et Germ. FI. env. Paris, éd. 2, p. 685. O. insectifera S L. Sp. pi. éd. 1, p. 949, p.p. (1753). O. aracAm'tesB. Savi FI. Pis. II, p. 303. ICON. — Reichb. f. Orchid, t. 449 ; Reichb. Icon. XIII, p. 88; tab. 97 et 98; Barla Icouogr. Orchid, pi. 51, fig-. 1, 2, 3, 4, 5, 6, (1); Vaill. Bot. tab. 31,6g. 15-16. Bulbes ovoïdes; tige de 1 à 3, rarement 4 décim., flexueuse, cylindrique, d'un vert jaunâtre. Feuilles oblongues presque obtuses, souvent mucronulées; les inférieures étalées, souvent courbées en dehors; les supérieures dressées engainantes. Bractées lancéolées, linéaires, subobtuses au sommet, concaves, les inférieures plus lon- gues que les fleurs. Fleurs de 2 à 6, 8, disposées en épi très lâche. Divisions extérieures du périanthe étalées, ovales oblongues, obtuses, concaves, d'un vert jaunâtre, à 3 nervures, la médiane très apparente en dehors; divisions internes étroites linéaires, obtuses au sommet, un peu réfléchies, glabres, à bords ondulés. Labelle convexe, à bords réfléchis, oblong ovale, un peu émarginé au sommet, velouté, d'un brun foncé, abords jaunâtres, muni au centre de 2 ou 4. raies symé- triques, glabres, de couleur bleuâtre; muni à la base de deux gibbo- sités peu marquées dirigées en avant. Gynostème à bec court, obtus. Les fleurs de cette plante se décolorent après l'anthèse; elles deviennent souvent de couleur terreuse ou jaunâtre. Il n'est pas rare de voir dans les individus à fleurs relativement nombreuses, 6 â 8, des fleurs inférieures, dont la floraison est passée, de couleur jaunâtre ou d'un brun clair, et des fleurs du sommet, récemment épanouies, de cou- leur brunâtre foncée un peu violacée. AC. Coteaux herbeux, dans presque toute la France. Var. viridiflora Barla Iconogr. Orchid., p. 65, fig. 10 à 13. Plante un peu grêle de 1 à 2 décimètres environ. Divisions externes du périgone d'un vert clair ainsi que les internes. Labelle d'un jaune un peu verdâtre, velouté, à poils soyeux jaunâtres ou verdâtres ; gibbosités latérales assez marquées. Coteaux calcaires arides. Montgros près de Nice (Barla), environs de Paris ! 1. Les figures 7, 8, 9, doivent être exclues du type. E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 1 13 Var. suàfucifera Reichb. f. Orchid., p. 89, tab. 102, fig. 2; Barla Iconogr. Orchid., pi. 52, fig. 6 à 8. Labelle à gibbosités très saillantes, souvent trilobé jusque vers son milieu, velouté, à bords jaunes ou d'un jaune verdâtre, plus ou moins glabre; muni au centre de deux taches glabres réunies au sommet par une tache transversale. TR. Gairaut près de Nice (Barla). Env. de Paris! Var. quadriloba Reichb. f. Orchid., p. 89, tab. 102, fig. 2; Barla Iconogr. Orchid., pi. 52, fig. 9, 10. Divisions du périanthe externes, ovales, oblongues, d'un jaune verdâtre; les internes linéaires obtuses, d'un jaune orangé ou rougeâtre. Labelle non muni degibbosités, convexe, profondément 3-lobé, velouté de brun, bordé largement de jaune, marqué d'une tache jaunâtre, ou un peu bleuâtre glabre, ayant la forme d'un H. Lobe médian bifide, à lobes secondaires presque plans et séparés par une dent courte. X? Très probablement hybride. La forme du labelle permet l'hy- pothèse de VO. aranifera X tutea. Saint- André près Nice (Barla). Var. exaltata Tod. Orch. Sic, p. 72 (1842). Arachnites fuciflora $ exaltata. O. exaltata Ten. in Cat. hort. neap. app. ait., p. 83 (1819). Tige élancée, de 2 à 3 décimètres. Fleurs grandes. Divisions exté- rieures du périanthe blanches ou rosées, avec nervure verte; divi- sions intérieures plus foncées, lavées un peu de vert, ciliolées et un peu pubérulantes ; labelle à gibbosités plus ou moins marquées, grand, émarginé au sommet et muni dans l'échancrure d'un court appendice, velu sur les bords et marqué sur la face supérieure de lignes glabres très brunes, tantôt séparées, tantôt réunies par une ligne transversale. 11 existe une forme egibbosa qui pourrait être confondue avec VO. Bertoloni Moret, si cette espèce n'avait un labelle beaucoup plus allongé. Var. nieseensis Barla Iconogr. Orchid., p. 66, pi. 55, fig. 1 à 23. Var. specularia Reichb. f. Orchid., p. 90, pi. 112, fig. 3, 4, 6, 7. Icon. — G. Cam. Atlas, pi. XXXIX. Sous ce nom, M. Barla a donné des figures représentant proba- blement des plantes d'origines différentes : O. aranifera. var. specu- laria Reichb., O. arachnitiformis Gren. et des formes hybrides dont l'origine devra être recherchée sur place. — « Cette variété présente plusieurs formes surtout dans la tache glabre du labelle qui a parfois une très grande analogie avec l'écusson de VO. Scolopax et de VO. arachnites. » Barla, loc. cit. Les espèces qui, avec VO. aranifera, peuvent donner des hybrides se rapprochant de VO. aranifera var. ii4 JOURNAL DE BOTANIQUE nicœensis Barla sont : 0. atrata, O. arachnites, O. Scolopax, 0. api- fera. Ces produits adultérins sont à rechercher. [Race] O. atrata Lindl. Bot. reg., tab. 1087 (1827); Orchid. P- 376. O. aranifera var. atrata Reichb. Orchid., p. 91 (1851). O. aranifera £> Bert. FI. ital. 9, p. 586 ; Gren. et Godr. FI. Fr. III, P- 301 (1853). Arachnites fuciflora Panormitana et ambigtia Tod. Orch. Sic, p. 75 1842. Icon. — Lindl. /oc. cit.; Reichb. f. Orchid., tab. 452; Barla Ico- nogr. Orchid, pi. 53, pi. 54; G. Cam. Iconogr. Orchid. Par. pi. 19, fig. A. Voir O. mammosa Desf. Cor. Tourn. t. 2 (1808). Bulbes ovoïdes. Tige de 2 à 3, rarement 4 décimètres, flexueuse, cylindrique, lisse, d'un vert jaunâtre. Feuilles oblongues presque obtuses, souvent mucronulées ; les inférieures étalées, souvent cour- bées en dehors ; les supérieures dressées, engainantes. Bractées lan- céolées linéaires, subobtuses, concaves, les inférieures plus longues que les fleurs. Fleurs 2 à 6, 8, disposées en épi très lâche. Divisions exté- rieures du périanthe étalées, ovales, oblongues, obtuses, concaves, d'un vert jaunâtre, à 3 nervures, la médiane très apparente en dehors; divisions internes linéaires, étroites, obtuses au sommet, un peu réflé- chies, glabres, à bords ondulés. Labelle convexe à bords réfléchis, oblong ovale, un peu ou non émarginé au sommet, velouté, d'un brun foncé, à bords jaunâtres, muni au centre de 2 raies symétriques, gla- bres, de couleur bleuâtre; subtrilobé par la présence à la base de deux gibbosités coniques très accentuées dirigées en avant. Gynostème à bec court, obtus. — Se rapproche de MO. arachnites par ses gibbosités latérales très marquées. La répartition, en France, de cette plante peu connue ne peut même être indiquée sommairement. Elle est signalée dans les Alpes- Maritimes dans le bel ouvrage de M. Barla. Elle existe aussi dans toute la région méditerranéenne, dans les environs de Paris où nous l'avons rencontrée et probablement ailleurs. 46. O. Pseutlo-Speculiiiii Coss. Not. pi. crit. p. 16; Coss. et Germ. FI. env. Paris}éd. II, p. 685 (1861); Boreau et mult. auct. an DC? ICON. — Reichb. Crit. IX, tab. 860, fig. 1152; Barla Ico- nogr. Orchid, pi. 52, fig. 1,2,3, -L 5 ' G. Cam. Iconogr. Orchid. Par. pi. 19, fig. B. Bulbes ovoïdes. Tige de 1, 2 à 3 décimètres, flexueuse, cylin- E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 115 drique, lisse, d'un vert jaunâtre. Feuilles oblongues, presque obtuses, souvent mucronulées; les inférieures étalées, courbées en dehors; les supérieures dressées, engainantes. Bractées lancéolées linéaires, subob- tuses au sommet, concaves, les inférieures plus longues que les fleurs. Fleurs de moitié plus petites que dans VO. aranifera, peu nombreuses, 2 à 6, disposées en épi très lâche. Périanthe à divisions externes d'un jaune verdâtre, ovales oblongues, obtuses tronquées ; divisions internes ligulées obtuses, d'un jaune brunâtre, à bords ondulés, glabres. La- belle suborbiculaire d'un brun verdâtre, glabre et pâle au centre, velouté de brun, à bords jaunâtres, un peu convexe, à gibbosités laté- rales très peu marquées, muni souvent d'une dent courte au sommet. Gynostème à bec court, obtus. Nous considérons cette plante comme une espèce légitime parce qu'elle est de forme stable. Dans ses stations elle est assez souvent reliée à VO. aranifera par des formes intermédiaires hybrides. Elle fleurit environ un mois plus tôt que les var. de l' O. aranifera. R. Cher, Maine-et-Loire, env. de Paris! régions méridionale et méditerranéenne . A'ar. virescens Gren. [O. aranifera var. virescens Gren. in Re- cherches sur quelques Orchidées des environs de Toulon communi- quées par M. Philippe.) — Fleurs assez petites, presque entièrement vertes. Labelle pâle dépourvu de gibbosités à la base, arrondi, plus petit que les divisions externes du périanthe. Floraison plus tardive de 3 semaines que clans VO. aranifera et de 6 semaines que dans VO. Pseudo-Spéculum. Env. de Toulon, 10 avril 1859 (Philippe). 47. O. aracliiiitiforniis Gren. et Philip. Rech. sur qq. Orchid, env. Toulon p. 19 (1859). O. aranifera var. mcseensïs Barla p.p. Icon. — G. Cam. AtL, pi. XL. Bulbes ovoïdes ou subglobuleux. Tige dressée, sinueuse, de 2 à4dé- cimètres. Feuilles ovales lancéolées, subobtuses, étalées, les caulinaires engainantes, les supérieures bractéiformes. Bractées environ deux fois plus longues que l'ovaire. Fleurs grandes, peu nombreuses, 2 à 6, dis- posées en épi lâche. Divisions externes du périanthe obtuses, étalées, un peu réfléchies au sommet, concaves, à 3 nervures vertes, la médiane beaucoup plus appareute ; divisions internes latérales plus courtes que les externes, à bords ondulés, d'un rose brunâtre. Labelle 3-lobé, un peu plus long que les divisions externes du périanthe, à bords réfléchis, roussâtre en dessous, d'un brun pourpré lavé de violet, obscurément quadrangulaire, marqué de deux taches glabres assez larges, symé- u6 JOURNAL DE BOTANIQUE triques, réunies par i ou 2 raies transversales également glabres, cir- conscrivant au sommet du labelle un écusson rectangulaire à angles arrondis en avant. Lobes latéraux formant deux gdbbosités latérales assez marquées ; lobe médian plus grand que les latéraux, émarginé, muni d'un petit appendice glabre dentiforme, un peu recourbé en avant. Gynostème terminé en bec subobtus. Cette plante offre les variations suivantes : f. a cornuta Gren. Gibbosités du labelle très prononcées et éga- lant la moitié de la longueur du bec. f. fi mammosa Gren. Gibbosités courtes et arrondies. f. y explanata Gren. Gibbosités nulles. Cette plante diffère de YO. arachnites : i° par ses divisions internes du périanthe non veloutées, égalant presque la moitié de la longueur des divisions externes ; 2° par la variabilité des gibbosités qui manquent souvent ; 3° par l'extrême brièveté de l'appendice du labelle, appendice porrigé, non étranglé à la base et non recourbé en dessus; 4° par sa floraison presque d'un mois plus précoce; 5° par la dimension générale de la fleur, qui est d'un tiers plus petite, ainsi que la plante elle-même. A première vue on rapporte cette plante à YO. arachnites ; puis lorsqu'on en fait une étude détaillée on trouve qu'elle est plus voisine de YO. exaltata et de YO. Bertoloni. Notre collaborateur M. Albert de Solliès-Toucas, qui a suivi cette plante depuis longtemps, dit qu'il la considère comme une espèce et qu'elle existe dans des stations où elle est seule de ses congénères. R. Environs de Toulon (Gren.) ; Var (Albert) environs de Nice (Barla). (A suivre.) CHRONIQUE. M. P. Dusén, à Kalmar (Suède), met en vente, au prix de cinq francs les dix, les Muscinées nouvelles récoltées par lui dans l'Afrique occiden- tale. Cette collection comprend 300 Mousses et 20 Hépatiques. M. Paul Kuckuck, directeur de la Station biologique d'Helgoland, prie les auteurs de travaux al^ologdques de lui adresser leurs publications pour la bibliothèque de cet établissement. Le Gérant: Louis Mokot. F*rtt J Mertcfc, Uup., -Il, p4, D«tif«*l- Rocfccre*». 7« ANNÉE. N° 7. 1" AVRIL 1803. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. CONTRIBUTION A LA FLORE CRYPTOGAMIQUE DE L'ILE JAN MAYEN Par M. P. HARIOT. La végétation de Jan Mayen n'a encore été que bien rare- ment l'objet de quelques recherches. La reconnaissance de cette île n'est pas toujours facile à pratiquer, à cause des glaces qui l'entourent une grande partie de l'année. Aussi les résultats acquis à la science par l'expédition de l'aviso la Manclie, qui séjourna à Jan Mayen les 27 et 28 juillet derniers, quoique fort pauvres en eux-mêmes, n'en sont-ils pas moins intéressants. L'expédition polaire autrichienne (1) de 1882-1883, qui passa une année sur cette île glacée, située par 710 L. N. et 120 24' Long. O., n'avait constaté que 12 Algues, 5 Champignons, 15 Lichens, 7 Mousses, en tout 39 Cryptogames cellulaires. M. le Professeur Pouchet et M. le Dr Couteaud, médecin de la Marine, ont pu récolter pendant le très court séjour qu'ils ont fait à Jan Mayen, dans la baie Mary Muss au nord et dans la baie de bois flotté au sud, 21 espèces (2) dont 12 Algues, 1 Champignon, 3 Lichens et 5 Mousses. Champignons. Galera Hypnorum (Batsch) Fries Syst. Mycol. I. p. 267. Lichens (3). * Stereocaulon denudatum v. pulvinatum Schœr. (Ster. pulvinatum Nyl.). * Lecidea geographica f. urceolata Schœr. *L. chionophila f. decolorata Wainio. 1. Polar-Station, die Œsterreichische Jan Mayen, II, 3 (1887). 2. Les plantes précédées d'un astérisque sont nouvelles pour la flore de Jan Mayen. 3. M. l'abbé Hue a bien voulu se charger de la détermination des Lichens et M. Bescherelle de celle des Mousses. n8 journal de botanique Algues. * Gonferva sp. * Schizogonium crispum (Lighft.) Gay Rechej-ches sur le développ. et la classif. de quelques Algues vertes p. 86. La plante de Jan Mayen rappelle exactement la figure donnée par M. Inshauser {Flora, 1889, p. 287, T. X et XI, f. 16 a) et appartient bien au groupe des espèces de Prasiola non fixées, groupe qui d'ailleurs ne comprend que le Schizogonium fPrasiolaJ crispum. Les filaments simples (Hormiditim) sont larges de 18 p., tandis que M. Gay indique une dimension maxima de 13 a. Quant aux bandes (tœnias) et aux expansions foliiformes, elles n'offrent aucune particularité. Les cellules présentent un dia- mètre de 4 \i- en moyenne. Le thalle, très petit et mesurant de 2 1/2 à 3 millimètres, est orbiculaire. Le P. crispa a été fréquemment recueilli dans les régions polaires arctique et antarctique et désigné sous différentes dé- nominations en raison même de son polymorphisme : P. Rothh' Kùtz., suecica Rab . , falklandica Kûtz., antartica Kûtz. etc. Les cellules varient en effet entre 2,5 u- et 7,5 \l. Mais il est impossi- ble de voir des espèces autonomes dans ces diverses variations. M. Kûtzing a désigné comme Prasiola miuor (in herb.) une plante du Groenland qui se rapporte par ses caractères à la plante de Jan Mayen, mais il est impossible de la séparer du P. crispa. Il en est de même d'un échantillon recueilli à Evigtok par M. de Saulcy en 1856 (Voyage du prince Napoléon dans les mers du Nord, n° 379). Je ne crois pas non plus qu'on puisse en éloigner, même comme variété, le P. crispa v. sudctica Hansg. du Riesengebirge, que l'auteur signale comme étant accompagné des Hormidiuiu murale et H.parictiuum. Ces dernières Algues ne sont probablement que la forme filamenteuse d'abord unisé- riée, puis bi-ou plurisériée en bandelettes, qui finalement se dilate en une lame plus ou moins large. Sur la terre très humide, avec l'espèce suivante. * Vaucheria hamata (Vauch.) Lyngb. Hydrophyt. p. 77. t. XX. f. G; Walz, Pri/igsàeim's Jahrbiicher V. 2. p. 127 (1866). En bon état de fructification. *Ostreobium Queketti Boni, et Flah. Sur les Algues per- P. Hariot. — Confrt " à /illosaDes{. in Ann. Mus. X, p. 225(1807). 0. grandiflora Ten. FI. nap. II, p. 399 (1820). O. Tenoreana Lindl. in Bot. reg. t. 1093 (1827). Icox. — Bot. Rcg. tab. 205; Biv. .SVV. />/. cent. 2, p. 39, tab. 4 ; Brot. Phyt. Iitsit. 2, p. 27. tab. 87; Ten. FI. nap. II, p. 309, tab. 93; Reichb. f. tab. 463; Reichb. Icou. XIII, p. 81, tab. 1 1 1 ; Barla loc. cit. pi. Oo, fig-. 12-13. Bulbes ovoïdes ou subglobuleux. Tige de 2 à 3 décimètres. Feuilles larges, ovales ou ovales-oblongues, toutes aiguës ou subai- gufis. Bracté :s plus longues que l'ovaire, presque obtuses, souvent Livres de ruse au sommet. Fleurs assez grandes, disposées en épi lâche. Divisions externes du périgone ovales ou ovales-oblongues, obtuses, rosées ou blanchâtres, munies de 3 nervures vertes ; divi- sions internes 3 ou 4 fois plus courtes que les externes, ovales obtuses, pubescentes en avant, à bonis ciliés, d'un rouge purpurin. Labelle subtrilobé, plus long que les divisions externes du périanthe, grand, presque quadrangulaire, convexe, élargi en avant, d'un brun foncé, velouté, marqué d'une tache glabre, rhomboïdale, brunâtre, bordée d"une ligne jaune, muni à la base de deux petites glandes noirâtres. Lobes latéraux un peu réfléchis, peu veloutés, formant deux gibbosités à la base du labelle; lobe médian émarginé, fortement velouté de poils verdâtres, terminé par un appendice glabre obtus, d'un jaune verdâtre recourbé en dessus. Gynostème à sommet arrondi dépourvu de bec. TR. Environs de Nice (Barla, Risso) ; Corse (Bernard, Kralik, Debeaux). 51. O. bombilifera Link in Schrad. Journ. II, p. 325 (1799) ; Gren. et Godr. FI. Fr. III, p. 303 ; Reichb. XIII, p. 96. O. canaliculata Viv. App.Fl. cors, prodr. p. 7 (1825). O. distoma Biv. Sic. pi. cent. I, p. 59 (1806). O. tabanifera Willd. Sp. IV, p. 68 (1805). O. pulla Ten. FI. nap., p. 311 (1820). ICOX. — Brot. Phyt. lus. II, p. 29, tab. 88, fîg\ 2; Ten. FI. nap., tab. 97 ; Cup. Panph. III, tab. 135; Reichb. loc. cit., tab. 104; Reichb. f. Orchid., p. 95, tab. 456; Barla Iconogr. Or- chid., pi. 57. Bulbes ovoïdes ou subglobuleux. Tige de 1 à 2 décimètres, cylin- drique, dressée, souvent flexueuse, nue au sommet. Feuilles oblongues lancéolées, presque obtuses, les inférieures étalées, les supérieures un peu engainantes. Bractées ovales lancéolées concaves, toutes plus courtes que l'ovaire. Fleurs 1-2-3, rarement 4, disposées en épi lâche. i34 JOURNAL DE BOTANIQUE Périanthe à divisions externes étalées ou dirigées en arrière, ovales elliptiques, obtuses, à 3 nervures; divisions internes petites, ovales, en cœur ou en fer de lance, concaves et pubescentes en avant, d'un vert lavé de pourpre. Labelle trilobé, un peu plus court que les divi- sions externes du périgone, ovale arrondi, velouté de brun, marqué de deux lignes glabres convergentes en avant, muni à la base, près de l'ou- verture du stigmate, de deux petites protubérances lamelliformes lui- santes et glanduleuses ; lobes latéraux disposés verticalement dont le sommet forme deux gibbosités glabres au sommet et luisantes ; lobe médian convexe subtribolé, convexe, à lobes latéraux arrondis, réflé- chis ou recourbés en dessous, à lobe médian tronqué, quelquefois presque nul; muni au sommet d'un appendice charnu, triangulaire, glabre réfléchi en S en dessous. Gynostème à bec, très court et très obtus. TR. Bonifacio [Corse] (Kralik) ; Alpes-Maritimes (Ardoino in FI. A/p.-Mar.)] env. d'Antibes (Bornet et Thuret); Toulon (Philippe). 52. O. apifera Huds. FI. angl., p. 349 (1762). O. rostrata Ten. Ind. sem., p. 15 (1830). O. arachm'tes a Savi FI. pis. II, p. 393 (1798). O. insectifera L. Sp. pi. éd. I. (1753). O. ïnsectifera $ Hall. Icon. pi. Helv.} p. 26 (1795). Icon. — Brot. Phyt. lusït., tab. 90, fig. 2; Hall. Icon. pi. Helv., tab. 24, f. 45 ; Tod. Orch. sic, p. 88, tab. 2, fig. 1-2 ; Ten. FI. nap. 5, tab. 265 ; Reichb. f. Orchid, tab. 457, fig. 1 ; Vaillant Bot. Par., tab. 30, fig. 9; Coss. et Germ. llhist. FI. env. Par. pi. 32, fig.C; Barla Iconogr. Orchid, pi. 56, fig. 1 à 15; G.Cam. Iconog. Orchid. Par. pi. 20. Bulbes entiers, ovoïdes, subglobuleux. Tige sinueuse, de 2-4 déci- mètres. Feuilles larges, ovales oblongues. Bractées herbacées dépas- sant la longueur de l'ovaire. Fleurs peu nombreuses, espacées en épi lâche. Gynostène terminé en bec long et flexueux. Divisions exté- rieures du périanthe étalées, ovales-oblongues obtuses, d'un rose assez vif avant l'anthèse, devenant plus pâle ensuite, munies d'une nervure médiane verte assez marquée ; divisions intérieures linéaires lancéolées élargies à la base, courtes, pubescentes veloutées à la face interne, d'un rose verdâtre. Labelle velouté d'un brun pourpre, muni à la base d'une tache glabre entourée de 1-2 lignes jaunes et de 1-2 lignes brunâtres disposées avec symétrie et formant un écusson, trilobé, à lobes laté- raux très veloutés formant en avant deux gibbosités latérales ; lobe moyen plus grand que les latéraux, plan-convexe, trilobé au sommet, à lobes rejetés en dessous, le médian terminé en appendice glabre. E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 135 Var. chlorantha 1 kg. et II. FI. iv. SVc. pi. cent. 2, tab. 5 (non descript.) ; Barla Icouogr. Orchid, pi. 62, fig-. 1 à 13. Bulbes ovoïdes, çubglobuleux. Tige de 1 à 3 décimètres, grêle, sinueuse, nue et un peu anguleuse au sommet. Feuilles oblongues ou oblongues lancéolées, les inférieures obtuses mucronées, les cauli- naires un peu aiguës, à gaines renflées. Bractées inférieures égalant l'ovaire ou le dépassant un peu. Fleurs 2 à 6, disposées en épi lâche. Divisions externes du périgone d'un vert jaunâtre, à 3 nervures, les latérales elliptiques obtuses, étalées, la moyenne tronquée au sommet et recouvrant en partie le gynostème. Divisions internes linéaires obtuses au sommet, à bords souvent ondulés, d'un vert jaunâtre plus ou moins foncé. Labelle oblong, insensiblement atténué en coin à la base bigibbeuse, 3-lobé au sommet, à lobes latéraux courts et obtus, à lobe moyen large et divisé en deux lobes secondaires égalant environ les lobes latéraux, ce qui rend le labelle 4-lobé en avant. Lobes laté- raux un peu réfléchis, plus courts que le lobe moyen. Labelle d'un jaunâtre velouté, marqué depuis la base jusque vers son milieu de deux taches oblongues contiguës, séparées en avant, un peu luisantes, d'un gris de plomb, entouré d'une marge étroite jaunâtre, glabre seu- lement à la base. Anthère à loges non contiguës. Gynostème court, assez gros, courbé en avant, à bec obtus, subémarginé. Var.z'rz'co/or Reichb. f. Orchid.; O. iricolor. Desf. Cor. t. 3 (1808), (O. Forestieri). Lobes latéraux du labelle rectangulaires, lobe médian quadrangulaire ré tus. AR. Ouest, régions méditerranéenne et méridionale. 58. O. fimerea Viv. FI. corsic, p. 15 (1824); Lindl. Or- chid., p. 372; De Not. Rep. lig., p. 392; Bertol. FI. ital. 9, p. 599; Parlât. FI. ital. 3, p. 561. O. fusca var. funerea Barla Icouogr. Orchid., p. 75. ICON. — Barla loc. cit. pi. 62, fig. 14 à 27. Bulbes ovoïdes, subglobuleux. Tige de 1 à 3 décimètres, grêle, sinueuse, nue au sommet. Feuilles oblongues ou oblongues lancéolées, les inférieures obtuses mucronées, les caulinaires un peu aiguës, à gaines renflées. Bractées inférieures égalant l'ovaire ou le dépassant un peu. Fleurs 2 à 6, disposées en épi lâche. Divisions externes du péri- gone d'un vert jaunâtre, à 3 nervures dont 2 latérales peu marquées; 140 JOURNAL DE BOTANIQUE les latérales elliptiques obtuses, étalées, la moyenne tronquée au sommet et recouvrant en partie le gynostème. Divisions internes linéaires, obtuses au sommet, à bords souvent ondulés, d'un jaune plus ou moins lavé de brun ferrugineux. Labelle oblong, insen- siblement atténué en coin à la base bigibbeuse, 3-lobé au sommet, à lobes latéraux courts et obtus, à lobe moyen un peu plus large que les latéraux, rhomboïdal, entier ou un peu émarginé (parfois muni d'un petit appendice [Barla]) ; le labelle reste ainsi trilobé. Lobes latéraux un peu réfléchis, plus courts que le lobe moyen. Labelle d'un pourpre entouré d'une marge étroite jaunâtre, glabre seulement à la base. An- thère à loges parallèles et contiguës. Gynostème court, dressé, ver- dâtre, à bec obtus. R. Environs de Nice (Barla); Corse (Viv.). 59. O. lutea Cavan. Icon. II, p. 46 (1793); Gren. et Godr. FI. Fr. III, p. 305. O. insectifera e L. Sp.pl. éd. I, p. 1343 (1753). O. vespifera Brot. Phyt. lusït. 1, p. 24 (1816). O. Myodes y lutea Gouan FI. Mousp., p. 299 (1765). Arachnites lutea Todar. Orch. sic, p. 95 (1842). ICON. - - Cavan. loc. cit., tab. 160; Brot. loc. cit., tab. 3; Tod. loc. cit., tab. 2, fig. 9, 10; Reichb. f. Orch., tab. 446; Tin. PI. rar. sic. fasc. 1, p. 13; Barla Icouogr. Orchid, pi. 61, fig. 7 à 23. Bulbes ovoïdes, subglobuleux. Tige de 1 à 3 décimètres, subcv- lindrique, nue au sommet. Feuilles ovales oblongues, à bords souvent ondulés, les inférieures obtuses mucronulées, les supérieures aiguës engainantes. Fleurs peu nombreuses, 2 à 5, exhalant une odeur faible. Bractées inférieures égalant l'ovaire. Divisions externes du périanthe d'un jaune verdâtre, ovales elliptiques, obtuses, un peu concaves, la mé- diane un peu cucullée au sommet. Divisions internes linéaires, tronquées au sommet, à bords souvent ondulés. Labelle plus long que les divisions externes, trilobé, convexe, velouté, grenat foncé, muni vers le sommet de deux taches glabres, bleuâtres, contiguës ou un peu séparées en avant, entouré d'une large marge, glabre et jaune. Lobes latéraux courts, arrondis en arrière, parfois ondulés sur les bords. Gynostème court. AR. Ouest, régions méditerranéenne et méridionale. {A suivre.) Lire l'avis inséré à la suite du Bulletin bibliographique. Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J. Mersch. imp. 22, PI. Donfert-Rochereau. ;' ANNEE. N° 8. 16 AVRIL 1893. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. RECHERCHES SUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA GRAINE ET EN PARTICULIER DU TÉGUMENT SÉMINAL (Suite) Par M. Léon GUIGNARD. MALVACÉES. L'origine des parties constitutives du tégument séminal chez les Malvacées a été étudiée, en 1874, par Lohde (1), et plus récemment par M. Brandza(2); d'autres observateurs, tels que Strandmark (3), M. Mattirolo (4), en ont décrit la structure à l'état adulte. Il y a encore lieu, pourtant, de reprendre cette étude en indiquant, en même temps, les modifications présentées par l'albumen au cours du développement, et en recherchant si, comme on l'admet, il disparaît totalement à la maturité chez un certain nombre de représentants de cette famille (5). Il est à remarquer d'abord qu'il n'y a peut-être pas de groupe naturel où la graine présente une plus grande homogénéité de structure. Aussi prendrai-je simplement pour exemple Y Althasa offîcinalis L. L'ovule campylotrope possède, avant la fécondation, la struc- 1. Lohde, Ueber die Entwicklungsgeschichte und den Bau einiger Samen- schalen, p. 34, 1874. a. Loc. cit., p. m. 3. Strandmark, Bidrag till kànnedomen om frôskalets Byygnad, 1874. 4. Mattirolo, La linea lucida nelle cellule Malpighiane degli inlegumenti se- minali (Mem. délia R. Acad. délie Scienze, série 11, tom. XXXVIII, Turin, 1885). 5. Bentham et Hooker, par exemple, s'expriment ainsi à ce sujet : « albutnen parcum vel 0, rarius copiosum vel carnosum •■ (Gênera plantarum, p. 196, t. I). De même, en décrivant les Mauves, M. Bâillon dit que « l'albumen manque totalement à la maturité, ou bien n'est représenté que par de petites masses mu- cilagineuses interposées aux replis de l'embryon » (Histoire des plantes, t. IV, P- 85). 142 A JOURNAL DE BOTANIQUE È Fig. 66 (A). — Althêea officinalis. Coupe longitudinale de l'ovule avant la fécondation : Te, tégument externe; Ti, tégument interne; Nu, nucelle; Se, sac embryonnaire. — Gr. : 40. Fig. 67 (B). — Coupe transversale de l'ovule, vers la partie médiane, peu de temps après la fécondation. — Gr. : 40. ture suivante (fig. 66) : un tégument externe mince, un tégument interne plus épais et un nu- celle courbe dont la partie centrale est occupée par le sac embryonnaire. Après la fécon- dation, letégument externe reste min- ce et conserve ses deux assises cellu- laires primitives , assez semblables l'une à l'autre. Par contre, une diffé- renciation marquée apparaît dans le té- Fig. 68. — Althasa officinalis. Coupe transversale de l'ovule, du crûment interne " côté convexe, sur la ligne médiane : Te, tégument externe formé & .1 deux assises; Ti, tégument interne, plus épais, avec sa pre- la première assise micre assise e bien différenciée, ainsi que la dernière i; Nu, nu- - _ ... celle; Se, sac embryonnaire. — Gr. : 230. ( & > Hg- OOJ , QUI L. Guignar». — Recherches sur le développement de la graine. 143 se sclérifiera avec l'âge, se cloisonne radialement en cellules rectangulaires; la seconde assise (f) se montre formée d'élé- ments assez grands, pour la plupart allongés tangentiellement ; puis vient une couche de parenchyme (m), limité en dedans par la dernière assise (i) de ce tégument, com- posée de petites cel- lules rectangulaires. Le nucelle (Nu) offre dix à douze as- sises cellulaires, les externes assez régu- lières et plus petites que les autres, l'in- terne assez peu diffé- renciée par rapport à cellesqui l'entourent. L'épaisseur du té- gument interne et celle du nucelle va- rient selon qu'on les observe du côté con- vexe ou du côté con- cave de l'ovule (fig. 67). La coupe de la fig. 68 est prise sur le côté convexe ou dorsal et sur la ligne médiane. Dès cette phase encore peu avancée, les deux assises /"et i du tégument interne se distinguent du parenchyme interposé par leurs réactions spéciales : le brun Bismark, le vert d'iode en colorent vivement les membranes et jusqu'à un certain point le contenu. L'amidon y devient très abondant; le tissu intermé- diaire en renferme également, mais dans une proportion qui décroît de l'extérieur vers l'intérieur. Un peu plus tard, lorsque les noyaux de l'albumen se sont multipliés en assez grand nombre sur la paroi du sac embryon- naire (fig. 69), les cellules de la première assise du tégument in- terne s'allongent fortement dans le sens radial et leurs noyaux se portent vers le haut. Les deux asssises/"et i, colorables par le Fig. 69. — AUhaea officinalis. Coupe transversal* à une phase plus avancée que dans la figure précédente :~les cel- lules de l'assise e, destinée à se sclérifier, ont presque at- teint leur taille définitive ; celles de l'assise/ sont vivement colorables par le brun Bismark. Les cellules plus grandes et marquées d'une croix dans le parenchyme sous-jacent renferment du mucilage. — Gr. : 230. ^S^^E ^^^Ê OT^^3332^EÇf 144 JOURNAL DE BOTANIQUE brun Bismark et le vert d'iode, donnent les réactions du tannin, et la* première surtout conserve longtemps son amidon. Dans le parenchyme intermédiaire, un assez grand nombre de cel- lules offrent un abondant mucilage, que l'eau gonfle immédiate- ment et qui se colore facilement parle vert de méthyleet d'autres réactifs. Avec l'âge, ces cellules présentent, quand on les colore en les examinant dans l'alcool faible, de nombreuses zones con- centriques formées par le mucilage. Toutes les Malvacées ne possèdent pas cette sorte de cellules, et c'est chez les Althaea et les Lavafera qu'elles m'ont paru les plus nombreuses. A la maturité (fig. 70), on retrouve le té- gument ovulaire ex- terne avec ses deux as- sises minces et apla- ties, qui se détachent facilementde la graine. La première assise (e) du tégument interne s'est sclérifiée depuis longtemps ; à un faible grossissement, elle of- fre, vers le tiers supé- rieur, une ligne sombre qui correspond à la place occupée par les noyaux dès le début de l'épaississement des parois cellu- laires. Cet épaississement qui commence par la base des cel- lules, dans le cas actuel, présente des particularités décrites par divers auteurs; il ne se fait pas d'une façon tout-à-fait identique dans la partie supérieure dont les réactions et les caractères op- tiques sont différents. La zone interne de cette assise, qui est une fois plus épaisse que la zone externe, prend, par exemple, une teinte violette très accentuée par la phloroglucine et l'acide chlorhydrique, tandis que l'autre reste incolore. Ce caractère m'a paru général chez les Malvacées (1). Les petites cavités cellulaires de l'assise sclérifiée dans 1. Je rappelle d'ailleurs, à ce sujet, que mon intention n'est pas d'étudier en détail les caractères propres à chacune des assises du tégument séminal. Fig. 70. — Althœa offîciiialis. Coupe transversale du té- gument séminal mûr : a, b, assises dérivées du tégu- ment ovulaire externe; e, assise sclérifiée, avec cavités cellulaires très réduites et fusiformes ; f, assise brune à membranes épaissies; m, parenchyme incomplète- ment comprimé; i, dernière assise du tégument ovu- laire interne; Alb, albumen réduit en moyenne à deux assises cellulaires sur la face convexe et au voisinage de la ligne médiane ou plan de symétrie de la graine. — Gr. : 230. L. Guignard. — Recherches sur le développement de la graine. 145 lesquelles on distingue encore, à la maturité, les restes des noyaux accompagnés de granulations plus petites, varient égale- ment de forme suivant les espèces examinées. La fig. 70 ne re- présente que les membranes primitives des cellules de cette assise sclérifiée, avec les petites cavités constituant la ligne sombre qui sépare les deux zones de l'assise sclérifiée; elle n'indique pas les caractères physiques particuliers de cette dernière. Au-dessous, on trouve une première assise à contenu brun foncé, et à membranes épaisses, qui n'est autre que l'assise /"dont il a été question; elle noircit encore un peu par le perchlorure de fer. La couche sous-jacente, qui provient du parenchyme m des fig. 6S et 69, est formée par des membranes accolées et par des cellulesincomplètement écrasées qui occupaient la région médiane du tégument ovulaire interne et qui ont con- servé en partie la pro- priété de se gonfler dans l'eau. Quant à la der- nière assise f/^ on la re- connaît encore à la forme de ses petites cellules, dont les membranes sont plus brunes que celles de la couche précédente et noircissent par le per- chlorure de fer. Il est à peine besoin d'ajouter Fig< ?I. _ Alihsa ofjuinalis. Coupe longitudinale de la que l'amidon a totale- graine mûre dans le plan de symétrie : Te, tégument " ovulaire externe; 77, tégument ovulaire interne; Alb, ment disparu des diver- albumen assez épais du côté concave; R, radicule et , , axe embryonnaire; et, cotylédon. — Gr. : 2*. ses parties du tégument séminal. Tel est l'aspect de ce tégument sur les faces convexe et laté- térales de la graine. Mais du côté concave, la partie sous-jacente à l'assise sclérifiée est plus épaisse, ainsi que le montrent les fig. 71, 72 et 73, Ti. Le tissu du nucelle a totalement disparu, sauf parfois du côté concave de la graine, où l'on peut en retrouver encore quelques assises écrasées; encore semble-t-il, dans ce cas, que la graine n'était pas complètement mûre. 10 JOURNAL DE BOTANIQUE L'albumen, sur la face convexe, au voisinage du plan médian, est généralement réduit à deux assises (fig. 70); il va s'épaississant peu à peu vers la face concave et occupe l'espace situé entre les cotylédons (fig. 73). Pendant la maturation, l'amidon qu'il renfermait à l'origine disparaît peu à peu; on ne trouve finalement que de l'aleurone et de la matière grasse. L'al- bumen enveloppe donc complètement l'embryon, dont il se sépare très facilement, par suite de l'état de résorption plus ou moins avancée dans lequel il se trouve, au contact de la radicule et surtout des cotylédons. Fig. 72. — Althxa officinalis. Coupe transversale passant par la chalaze et à travers l'axe embryonnaire E : Te et Ti, téguments ovulaires; Alb, albumen. — Gr. 25. Fig. 73- — Althsea officinalis. Coupe transversale passant par la chalaze et à travers les cotylédons embryon, naires et. — Gr. : 25. La très grande majorité des Malvacées présentent, à peu de chose près, les mêmes caractères que l'espèce précédente. La principale différence de structure consiste en ce que, chez cer- tains représentants de la famille {Gossypium, Adansonia, etc.) dont il sera question plus loin, le tégument externe de l'ovule est plus épais et comprend six à huit assises qui persistent plus oujmoins dans le tégument séminal mûr. Chez les autres, où les téguments ovulaires sont semblables à ceux de Y Althœa officinalis , on observe aussi quelques légères variations dans la structure définitive. Dans YAl/hsea rosea L., par exemple, le tégument externe, tout en restant formé de deux assises minces, forme quelque L. Guignai». — Recherches sur le développement de la graine. 147 temps avant la maturité un certain nombre de papilles courtes et disséminées à la surface. Dans le Sida Abiitïlon L., la majeure partie des cellules de la première as- /\ sise se bombent vers l'extérieur ; les autres s'allon- gent en poils courts et coniques. Ces poils devien- nent, comme on sait, plus ou moins lono;s chez les Hi- bisc7is. Dans les Lavatera, Anoda, Palava, c'est la seconde assise qui agrandit ses cel- lules dont les pa- rois restent d'ail- leurs minces (fig. 74) ; rarement on observe une fai- ble sclérifïcation des faces internes et latérales, com- me dans le Mal- vastrum lïmense A. Gray. La protection de la graine est donc assurée, a- vant tout, par la première assise très épaisse du té- gument interne. Les cellules qui la composent, malgré l'oblitération si prononcée de leur cavité primitive, n'offrent pourtant pas les mêmes réac- tions que celles qui présentent un épaississement analogue et Fig. 74 (A). — Lavatera tritnestris. Coupe transversale du tégu- ment séminal mûr sur la face convexe et au voisinage du plan de symétrie. — Gr. : 230. Fig. 75 (B). — Coupe transversale passant par la chalaze et au voisinage de l'insertion des cotylédons : A, axe embryonnaire ; et, partie récurrente des cotylédons. — Gr. : 25* 148 JOURNAL DE BOTANIQUE remplissent le même rôle dans d'autres familles ; elles ne se co- lorent pas ou presque pas, en général, par la fuchsine ammonia- cale. La couche sous- jacente à l'assise sclé- rifiée est générale- ment plus mince dans les autres espèces que dans X Althœa of- ficinales. Partout on retrouve d'abord des cellules à contenu brun et à parois gé- néralement épaissies, formant une assise unique sur les faces convexe et latérales de la graine, à cel- lules brunes, tantôt peu aplaties (Lavate- ra, fig. 74 f; Urena, Pavonia, Gossypium, etc.) tantôt plus com- primées ( Malope , Malva , Sidalcea , Callirhoe , P a lava , Sida, etc.). Ailleurs, on trou- ve en moyenne deux ou trois assises brunes vivement colorables dès le jeune âge par le brun Bismark, et qui subissent un a- platissement plus ou moins marqué (Kitai- belia, Anoda, Abuti- lon, Hibiscus, etc.). Du côté concave de la graine, l'épaisseur des cellules brunes augmente, comme on l'a vu précédemment ; Fig. 76 (A). — Anoda parviflora. Coupe transversale pas- sant vers le milieu des cotylédons. — Gr. : 15. Fig. 77 (B). — Hibiscus syriacus. Coupe transversale passant de même vers le milieu des cotylédons irrégulièrement re- pliés. — Gr. : 15. L. Guignaki). — Recherches sur le développement de la graine. 149 dans cette région en effet, le tégument ovulaire interne, plus épais dès L'origine, est moins fortement comprimé pendant le développement de l'albumen et de l'embryon. Dans la plupart des cas, le reste du tégument interne (paren- chyme médian m et dernière assise i) subit un écrasement presque complet, sauf du côté concave. L'albumen varie d'épaisseur suivant que l'on considère la face convexe ou la face concave de la graine. Toujours réduit à une mince pellicule sur la première, il s'épaissit peu à peu sur les côtés pour atteindre sa plus grande épaisseur sur la seconde. Il occupe les intervalles plus ou moins grands situés entre les cotylédons (fig. 75, 76, 77). De même que le tégument interne est relativement moins écrasé dans XAlthxa officinalis que dans la plupart des autres Malvacées, de même aussi la résorption de l'albumen s'y trouve moins marquée. Il en reste en moyenne deux assises sur la face convexe, tandis qu'on n'en trouve le plus souvent qu'une seule à la maturité complète dans les Lava fera, Ma/va, Sidalcea, Abu- tilou, Ureua, Pavonia, Hibiscus, Gossypium, etc. Sur la face concave et dans les replis des cotylédons, c'est dans les Hibiscus et Gossypium qu'il se montre le plus mince, et même, chez ce dernier, dont la graine n'a pas la forme de celle des autres Mal- vacées mentionnées, il est partout excessivement réduit (fig. 73). Quoi qu'il en soit, il n'y a pas de Malvacée qui soit, à propre- ment parler, totalement dépourvue d'albumen. Dans ses recherches sur le développement du tégument sémi- nal des Malvacées, parmi lesquelles il prend pour exemple le Malope trijida L., Lohde (1) admet que l'épiderme du nucelle persiste à la maturité, ce qui n'est pas exact ; cet auteur a évi- demment confondu avec l'épiderme en question la dernière assise du tégument interne, sans doute par suite de la différence de structure qu'elle présente dès le jeune âge par rapport au parenchyme de ce tégument. M. Brandza(2) retrouve également l'épiderme du nucelle dans le Pavonia spinifex et cite, avec les espèces semblables à ce dernier par la nature de leur tégument, YAbutilon tilitefolia et 1. Loc. cit., pi. 11, fig. 31 à 38. 2. Loc. cit , p. 11t. „Ti 150 JOURNAL DE BOTANIQUE le Palava malvaefolia. J'ai constaté, au contraire, que dans ce dernier, ainsi que dans le Pavouia hastata, et X Abutilon molle Swet., le nucelle disparaît totalement, tout au moins sur la plus grande partie de la surface de la graine, comme chez les au- tres représentants du groupe. Je rappelle- rai pourtant qu'on retrouve parfois, dans divers cas, quelques débris du tissu nucel- laire au voisinage de la concavité de la graine. Dans cette famille, il y a, comme je l'ai fait remarquer, cer- :--ct taines espèces qui diffèrent de la géné- ralité par l'épaisseur plus grande de leur téo-ument externe : telles sont le Gossy- pium et le Thespesia, dont M. Brandza a suivi le développe- ment. Il y a long- temps d'ailleurs qu'on connaissait le fait pour la graine mûre du Cotonnier. L'ovule du Gossypium prend de bonne heure la forme ana- trope; d'où résulte pour la graine une conformation différente de celle des autres Malvacées (fig. 78). A la maturité, le tégument ovulaire externe forme une couche brune qui porte les poils . L'assise sclérifiée est trois fois plus épaisse que cette couche, sauf dans la région chalazienne et au voisinage du micropyle où elle s'amincit ; elle recouvre le reste du tégument ovulaire inter- ne brunâtre et fortement comprimé, moins réduit pourtant vers le micropyle et surtout à la chalaze. En ce dernier point, on Fig. 78. — Gossypium herbaceum. Coupe longitudinale de la graine anatrope, dans le plan de symétrie : Nu, partie persistante, très réduite, du nucelle ovulaire, à la chalaze; Alb, albumen nVxistant qu'à la périphérie; RE, radicule embryonnaire; et, cotylédons repliés. — Gr. : 12. L. Guignaru. — Recherches sur le développement de la graine. 151 retrouve encore quelques assises du nucelle, qui disparaissent bientôt sur les faces de la graine (fig. 78 nu). L'albumen forme à la surface de l'embryon une enveloppe composée d'une assise cellulaire; il ne se montre un peu plus épais qu'au pourtour de l'extrémité radiculaire de l'embryon. Partout ailleurs, il disparaît pendant le développement, et l'on conçoit dès lors qu'on ait pu considérer la o-raine du Coton- nier comme en- tièrement dé- pourvue d'albu- men. La graine du Baobab ressem- ble, sous le rap- port de l'épais- seur du tégument externe, à celle d u Gossypium . Elle a été étudiée il y a quelque temps, surtout au point de vue chi- mique, par Al M. Heckel etSchlag- denhauffen (1), Oui en Ont donné ^'^- 79- — Adansonia digitala. Coupe transversale de la graine ^ passant par la chalaze et le milieu des cotylédons. — Gr. 10. en même temps une courte description histologique; mais il faut sans doute attribuer à la dureté excessive du tégument l'insuffisance des figures de leur travail. Les grosses graines réniformes de V Adansonia digitata L. sont, comme on sait, plongées dans une pulpe rougeàtre abon- dante qui remplit le fruit et devient farineuse à la maturité. Cette pulpe adhère étroitement à la surface de la graine. On retrouve, dans le tégument séminal, les caractères com- 1 . E. Heckel et F. Schlagdenhauffen, Nouv. recherches botaniques, chimiques et thérapeutiques sur le Baobab; Paris, Doin, 1888. 152 JOURNAL DE BOTANIQUE muns aux autres Malvacées, mais avec les particularités suivantes. La couche externe (fig. 80 Te) comprend six à huit assises Kig. 80. — Adansonia digitata. Coupe transversale du tégument séminal traité par l'eau -de Javel : p, cellules de la pulpe, extérieures au tégument ; Te, tissu du tégu- ment ovulaire externe; le reste comme dars les figures précédentes. — Gr. : 70. A. Pbanchbt. — L'n Gerbera de la Chine occidentale. 153 de cellules tabulaires, qui appartiennent au tégument ovulaire externe, comme la couche analogue du Gossypium. Elle est parcourue par un certain nombre de faisceaux libéro-ligneux peu différencies, situés sous l'assise superficielle dont la surface est cutinisée. Celle-ci est recouverte par la pulpe (p), dont les cel- lules reposant sur l'épiderme de la graine sont assez petites et régulières, avec une paroi interne épaissie, tandis que les autres, plus grandes, s'allongent d'abord perpendiculairement et deviennent plus ou moins irrégulières. Le tégument interne commence par l'assise sclérifiée (1), laquelle offre une épaisseur considérable (au moins 1 millimètre sur la coupe transversale, fig. 79 et 80) ; dans chacune de ses cellules, les petites cavités qui donnent lieu à la zone sombre caractéristique des Malvacées s'allongent vers le haut en se rétré- cissant insensiblement, pour s'oblitérer en formant une ligne qui se continue jusqu'à la surface. Puis vient un parenchyme dont la dernière assise z" présente les caractères déjà signalés. Ce paren- chyme comprend d'abord quatre ou cinq assises brunes, puis deux ou trois strates de grandes cellules peu colorées, et enfin quelques assises d'éléments plus petits dont la dernière est semblable à celle des autres Malvacées; ce sont surtout ces dernières assises qui sont écrasées pendant le développement. Il ne reste pas trace du nucelle. Enfin, sur la majeure partie des faces convexe et latérales de la graine, on retrouve au moins une assise d'albumen. Ce dernier tissu est d'ailleurs fort réduit entre les nombreux replis des coty- lédons embryonnaires. (A sttivre.) UN GERBERA DE LA CHINE OCCIDENTALE Par M. A. FRANCHET. Parmi les Mutisiées récemment observées en Chine et qui ne figurent pas sur la liste donnée dans le Journal de Bota- nique, II, 65, il s'en trouve une présentant un intérêt particulier; 1. En la représentant comme une couche formée d'une dizaine d'assises, les auteurs cités n'ont évidemment observé que des coupes obliques (Loc. cit., p. 10, fig. 2). 154 JOURNAL DE BOTANIQUE c'est un Gerbera d'un type qui n'a pas encore été signalé dans le genre (i). En effet tous les Gerbera connus jusqu'ici ont l'involucre formé de bractées lancéolées ou lancéolées-linéaires, les inté- rieures quelquefois obtuses, mais le plus souvent toutes très aiguës et étroitement apprimées. La nouvelle espèce qui fait lobjet de cette note est surtout caractérisée par la forme des écailles de son involucre disposées sur 4 rangs, assez lâches, d'une consistance chartacée, d'un rouge noirâtre, un peu lanu- gineuse sur le dos, très grandes, larges de 5 à 6 mill. dans toute leur longueur, à bords parallèles, c'est-à-dire ne s'atténuant point de la base au sommet qui est régulièrement arrondi. Ainsi constitué, l'involucre de ce Gerbera rappelle tout à fait celui d'un Midis m, du M. vicia?folïa, par exemple. On ne connaît pas en Asie d'autre Alutisiée dont l'involucre offre une pareille analogie avec un type si nettement américain, et c'est une forme vraiment anormale dans le genre Gerbera. Par tous ses autres caractères la plante se rattache d'ailleurs intimement aux Gerbera. La tige se termine par un seul capitule ; les fleurs du rayon sont ligulées, avec la lèvre intérieure formée de deux lobes linéaires assez longs et contournés en tire- bouchon ; cette même forme de la lèvre intérieure existe aussi dans les corolles du disque, dont la portion ligulée est tridentée. Des corolles tout à fait semblables s'observent chez quelques autres Gerbera asiatiques, notamment chez le G. laimginosa Benth., le G. rapJiauïfolia Franch., etc, ; mais d'ordinaire, dans les espèces de ce genre, la lèvre intérieure est faite de deux languettes dressées. Les anthères sont violacées et très lon- guement saillantes avec les appendices basilaires prolongés en pointe subulée ; les lobes stigmatiques sont ovales, très obtus, étroitement appliqués l'un sur l'autre ; enfin l'ovaire est par- semé de petites soies raides dressées, et surmonté par une aigrette de poils roussâtres fortement scabres. Voici en quelques lignes la diagnose de ce Gerbera, auquel i. On sait que la distribution géographique des Gerbera est, jusqu'ici du moins, strictement limitée à l'Afrique australe et tropicale (17 esp.), avec un pro- longement dans l'Yemen, d'une part ; d'autre part à l'Asie orientale, où ses espèces, au nombre de 10, sont disséminées dans la région montagneuse de l'Inde et de la Chine ; une seule espèce, G. Anandria, existe au Japon et pénètre en Sibérie au delà du 60" lat. N. E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 155 je donnerai le nom de M. Tanant, attaché aux douanes chi- noises, à Mong-tzé, et qui a envoyé au Muséum une intéres- sante collection faite dans cette région, dont la flore est tout à fait inconnue. <»erbera Taiimitii, sp. nov. — Arachnoideo-lanuginosa; folia longe petiolata, limbo 5-10 cent, longo et basi lato, suborbiculato, ius basi late cordato, circumcirca inciso-sinuato, subtus albido, firmiter chartaceo ; peduneulus 30-40 cent, longo, bracteis lanceolatis acutis, sparsis; involucrum e basi rotundata campanulatum, fere pollice diam.; squamae 4-seriatae, chartacea?, oranes aequaliter latae, apice rotundatae, rubrofuscae, exteriores dorso tenuiter lanugino- sae; flores radii 3 cent, longi, labio interiore e dentibus 2 linea- ribus involutis; flores disci conformes, parte ligulata labium vix excedente; antherae violascentes longe exsertae, basi profunde sagit- tatae, appendicibus integris vcl inconspicue fimbriolatis; ovarium sparse setulosum; pappus sordide albus, pilis scabris. Hab. La Chine; Yunnan méridional, sur les montagnes qui avoi- sinent Mong-tzé (Tanant, 1892. Herb. Mus. Par.). MONOGRAPHIE DES ORCHIDEES DE FRANCE (Suite) Par M. E. G. CAMUS. (68) X O. Albcvliana G. Cam. (O. apifera -j- arach- nites) Bull. Soc. bot. Fr. XXXVIII, p. 41 (1891). ICON. — G. Cam. Atlas, pi. XLIII. Plante ayant le port de YO. arachnites. Périanthe à divisions extérieures d'un rose plus ou moins vif. Labelle trilobé déprimé vers le centre de son extrémité, puis recourbé en dessous près de l'appendice, muni de deux gibbosités formées par les deux lobes latéraux. Labelle entier ayant la forme d'un triangle sinueux ; appendice d'un jaune ver- dâtre retourné un peu en avant et formé de trois lobules. Bec du gynostc-me court. Champagne [Seine-et-Oise], 1S89 (G. Camus). L'<9. 7tf//zïReichb. f. Orchid, tab. 465, se rapproche beaucoup de 0. Albertiana par son labelle triangulaire; il en diffère par l'appendice du labelle plus grand, plus relevé en avant, et ses lobes latéraux peu développés. Cette plante trouvée seulement par échantillons isolés nous fait penser à une hybride et l'étude attentive de ses formes la font placer entre YO. apifera et YO. arachnides ou Scolopax. 156 JOURNAL DE BOTANIQUE Il est regrettable que cette hypothèse n'ait pas été envisagée par les observateurs qui ont recueilli cette curieuse Orchidée. Nous exprimons le même regret au sujet de YO. Muteliaz Mut. Ann. se. nat. II, 3, p. 243, et FI. FI. Atlas LXVI, 513, plante ayant probablement pour parents une des variétés de YO. aranifera et YO. apifera. (69) X O. Litiizetii G. Cam. (O. apifera var. chlorantha -\- O .Pseudo-Spéculum Auct. paris.) Bull. Soc. bot. Fr. XXXVIII p. 41 (1891). Icon. — G. Cam. AU. pi. XLIV. Plante ayant le port de YO. apifera var. chlorantha. Fleurs petites, à labelle suborbiculaire d'un vert jaunâtre, muni au centre de deux taches glabres allongées, appendice recourbé en dessous, lobes latéraux peu marqués. Divisions extérieures du périanthe blanches, munies d'une forte nervure verte. Cette hybride se distingue de Y 0. apifera var. chlo- rantha par son labelle ayant le lobe moyen de même forme et les mêmes dispositions que dans YO. Pseudo-Spéculum et par ses lobes latéraux presque avortés. R. Au milieu des parents; Etréchy ([eanpert, Luizet)! (70) X O. Jcanpevti G. Gam. {O. aranifera + Pseitdo- Specuhtm Auct. paris.) B71II. Soc. bot. Fr. XXXVIII, p. 41 (1891). Plante ayant le port de YO. Pseudo-Spéculum (Auct. paris.). Fleurs petites; labelle entier suborbiculaire, dépourvu de gibbosités latérales et d'appendice terminal, muni de quatre taches glabres symétriques. TR. Champagne [S.-et-O.]! Lardy (Luizet, Jeanpert!) (71) X O. Todaroana Macch. in N. Giorn. botan. XIII, p. 314, 1881 (O. aranifera Af atrata.) Il m'est impossible d'assigner des caractères certains à cette hybride qui est relativement abondante à Champagne (Seine-et-Oise). Le labelle est ordinairement velouté, d'un brun marron assez foncé; les gibbosités latérales sont assez marquées, mais le labelle reste entier, un peu émarginé au sommet et dépourvu de dent, il est ordinairement muni de deux taches allongées, glabres, symétriques, d'un brun bleuâtre. AR. Environs de Paris ! (72) X O, Aschev&oni de Nant. Bull. Soc. bot. Fr. XXXIV, p. 423 (1887). E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 157 (O. aranifera -\- arachnites). Icon. — G. Cam. Atlas t pi. XLV. Plante avant le port de YO. aranifera. Divisions extérieures du périanthe d'une rose assez vif dans la fleur jeune, s'atténuant après l'an- thèse, munies d'une nervure médiane verte, prononcée. Labelle entier d'un pourpre brunâtre, muni à la base d'une tache glabre entourée de lignes symétriques formant un écusson, pourvu au centre de deux taches jaunâtres, glabres, allongées, pourvu à son extrémité d'un appendice glabre d'un jaune verdâtre, relevé en avant [et peu saillant. Diffère de YO. arachnites par les divisions externes du périanthe d'un rose moins vif, par les divisions internes moins veloutées, par l'appendice du labelle peu visible et court, enfin par les gibbosités du labelle peu marquées. Cette hybride se distingue facilement dans les environs de Paris de YO. aranifera var. atrata par la présence de l'appendice du labelle et la coloration des divisions du périanthe. Fleurit en même temps que YO. arachnites, environ un mois après YO. arach n itiform is . TR. Champagne [S.-et-O.] au Montrognon (Bergon 1887, G. Camus 1890). Cette plante ne peut être confondue avec YOphrys arachnitiformis Gren. qui est une espèce légitime, abondante dans certaines parties du Var et des Alpes-Maritimes. Notre savant correspondant de Solliès- Toucas, M. Albert, a suivi depuis plusieurs années cette dernière plante et la considère comme espèce. Il nous a envoyé vivante cette plante en nombre et nous avons pu constater sur le vif des différences qui ne peuvent être saisies que difficilement sur des échantillons d'herbier. (73) X O. pulchva G. Camus {O. arachnites -\- O. Pseu- do-Spéculum)) Bull. Soc. bot. Fr. XXXVIII, p. 43 (1891). Icon. — G. Cam. Atl. pi. XLII, fig. B. Cette belle et singulière plante ressemble par son port kYO. arach- nites. Les fleurs en ont le périanthe extérieur ; le labelle est entier, très velouté, ovale-oblong, à bords enroulés en dessous, les gibbosités latérales font absolument défaut, ce qui donne au labelle la forme d'un œuf, l'appendice terminal recourbé en avant est glabre, d'un blanc jaunâtre; à la base du labelle se trouve une tache brunâtre très foncée, circonscrite par une ligne blanche. TR. Champagne au Montrognon [S.-et-O.], au milieu des O. arach- nitesy apifera et Pseudo- Spéculum Auct. par. 158 JOURNAL DE BOTANIQUE (74) X O. Philippi Gren. Rech. sur quelques Orchid, des env.de Toulon, p. 11 (1859). O. Scolopax X aranifera} Fleurs 8 à 7, disposées en épi lâche; bractées lancéolées aiguës, les inférieures dépassant l'ovaire. Divisions externes du périanthe ovales lancéolées ou subobloDgues, d'un tiers plus longues que YO. Scolopax, obtuses, blanches, un peu verdâtres avec une nervure médiane verte; les deux internes blanches, lancéolées linéaires obtuses, velues velou- tées. Labelle trilobé et bigibbeux à la base, à lobes latéraux triangu- laires, contournés, longuement velus soyeux, appliqués contre le lobe moyen et surmontés chacun d'une corne ordinairement porrigée; ces lobes sont situés vers le tiers supérieur du labelle et non près de sa base comme dans YO. Scolopax, de sorte qu'entre les lobes latéraux et la base du gynostème le labelle se prolonge en un quadrilatère libre qui lui sert de support large ; lobe moyen ordinairement un peu plus court que les divisions périgonales internes, oblong, replié latéralement par les bords de manière à former presque un cylindre, brun velouté surtout près du sommet, marqué au centre d'une tache glabre bru- nâtre qui, de la base du gynostème, ne s'étend que jusqu'à la naissance des lobes latéraux et ne se prolonge point au-delà de leur insertion comme dans YO. Scolopax ; appendice du sommet du labelle gros, épais, vert et relevé en dessus. Gynostème terminé par un bec court ou simplement apiculé. Fleurit 15 jours plus tard que YO. Scolopax (Gren. loc. cit.). Plante se rapprochant plus de YO. Scolopax que de YO. aranifera. TR. Environs de Toulon (Philippe). (75) X ^» Nouletii G. Cam. Ophrys Scolopax X aranifera Noulet. Plante se rapprochant plus de YO. aranifera que. de YO. Scolopax, envoyée par Noulet à Grenier qui la définit ainsi : Plante ayant le périanthe peu coloré de Y Ophrys aranifera et le labelle de YO. Sco- lopax dépourvu de tache glabre. TR. Le Vernet, rives de l'Ariège, mai 1854, Noulet (Herb. Mus.). (76) X O. pscudofusca Albert et G. Cam. Bull. Soc. bot. Fr., p. 392 (1891). O. aranifera X fusca. Icon. — G. Cam. Atlas, pi. XL VI. Bulbes ovoïdes subglobuleux. Tige de 2 à 3 décimètres, sinueuse, nue au sommet. Feuilles ovales lancéolées ; les inférieures étalées, obtuses mucronées, les supérieures aiguës engainantes. Bractées plus E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 159 longues que l'ovaire. Périanthe à divisions verdâtres, les externes ovales elliptiques, obtuses, 3-nerviées, les latérales étalées, la supé- rieure recouvrant en partie le gynostème. Divisions internes linéaires, obtuses, à bords ondulés. Labelle ovale allongé, plus long que les divisions externes du périanthe, convexe, à bords un peu réfléchis, muni de deux lobes latéraux réfléchis, un peu gibbeux à la base ; lobe moyen occupant la partie antérieure et égalant la largeur totale du labelle, bifide au sommet, ce qui rend le labelle 4-lobé, mais à lobes peu profonds, dépourvu de dent à l'angle de bifidité. Labelle velouté d'un brun foncé un peu roux, bordé d'une zone étroite d'un jaune ver- dâtre glabre près du sommet; orné de deux lignes bleuâtres, glabres, luisantes, parallèles, dirigées en avant et réunies à la base. Gynostème court, dirigé en avant, très obtus. Cette plante se rapproche beaucoup de YO. aranifera var. quadri- loba Reichb., Barla, qui à notre avis est une forme hybride [O. arani- fera X lutea). Cette dernière se distingue par les 4 lobes du labelle profondément marqués et par la très large bande d'un beau jaune qui l'entoure complètement. TR. Solliès-Toucas, Var (Albert!) (77) X O* Savaloi G. Cam. O. aranifero- Bertoloni Barla et Sarato in Barla Iconogr. Orchid., p. 70 (1868). ICON. — Barla loc. cit. fig. 16-17. Plante ayant le port de YO. Bertoloni. Tige grêle. Fleurs 3 à 5, espacées. Divisions externes du périgone étalées ou réfléchies, linéaires ou ovales allongées, d'un rose pâle ou blanches; divisions latérales internes planes linéaires, d'un rose pâle. Labelle égalant environ les divisions externes du périanthe, velouté, d'un grenat foncé, présentant au centre et non au sommet un écusson d'un blanc bleuâtre, marqué d'un point grenat velouté. Gynostème à bec obtus. TR. Col de Villefranche (Sarato in Barla). (78) X O. BavlœG. Cam. Ophrys Bertoloni, hybride c. bilineata Barla Iconogr. Orchid., p. 70 et pi. 58, fig. 19-23. Plante ayant le port de YO. Bertoloni. Fleurs 3 à 4, plus petites que dans le type. Divisions externes du périgone ovales allongées, obtuses, concaves en avant, à bords repliés en dehors, d'un rose vio- lacé, la médiane relevée et dirigée en arrière, les latérales étalées, les internes linéaires, subobtuses, d'un rose violacé assez vif, lavé de vert au sommet. Labelle un peu plus long que les divisions externes du i6o JOURNAL DE BOTANIQUE périanthe, trilobé, ovale, convexe, à bords un peu réfléchis, d'un pourpre foncé velouté, présentant une tache luisante, bleuâtre, angu- leuse, émarginée en avant, et prolongées en 2 lignes blanches, gla- bres, un peu divergentes en arrière jusqu'à la base. Lobes latéraux formant vers la base deux gibbosités coniques. Lobe moyen beau- coup plus long que les latéraux à bords crénelés verdâtres et légère- ment veloutés, émarginé au sommet et muni d'un petit appendice entier, obtus, relevé en avant. TR. Montgros (Sarato in Barla). (A suivre.) CHRONIQUE. La Botanique vient d'éprouver une perte considérable en la personne de M. le Professeur Alphonse de Candolle, membre associé étranger de l'Institut de France, décédé à Genève, le 4 de ce mois, dans sa 87* année. Nous apprenons également la mort de M. Georges Vasey, auquel on doit no- tamment d'importants travaux sur les Graminées américaines, décédé le 4 mars dernier à Washington, où il remplissait les fonctions de botaniste au Départe- ment de l'Agriculture des États-Unis. Un enseignement spécial vient d'être organisé au Muséum en vue de préparer les voyageurs à la recherche et à la collection des matériaux relatifs aux sciences naturelles. A cet effet, une série de leçons seront faites par MM. les Professeurs ou Assistants, conformément au programme ci-après, à partir du 25 avril, les mardis, jeudis et samedis, à dix heures du matin, dans l'amphithéâtre de la ga- lerie de Zoologie : 25 avril. Leçon d'ouverture MM. Milne-Edwards. 27 — Anthropologie Hamy. 29 — Ethnographie Verneau. 2 mai. Mammifères Oustalet. 4 — Oiseaux Oustalet. 6 — Reptiles et Poissons Vaillant. g — Mollusques Perrier. 13 — Vers et Zoophytes Bernard. j6 — Insectes et Crustacés Ch. Brongniart. 18 — Anatomie comparée Poi'chet. 20 — Botanique (Phanérogames). . . . Bureau. 23 — — (Bois, Cryptogames) . Van Tieghem. 25 — Plantes vivantes Cornu. 27 — Paléontologie Albert Gaudry. 30 — Géologie Stanislas Meunier. i"r juin. Météorologie Daniel Berthelot. 3 — Minéralogie Lacroix. 6 — Hygiène des voyageurs Gréhant. A ces leçons seront jointes des conférences pratiques faites dans les Labora- toires ou sur le terrain. Le Gérant : Louis Morot. ••*!»• J w*r»«fc. unp.i ML, pi. Ban*»!* *<»**»«»■•«. 7' ANNÉE. N" <). i" MAI i JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. NOTES SUR QUELQUES PLANTES RARES, NOUVELLES ou CRITIQUES DE TUNISIE Par M. Ed. BONNET. Bellium bellidioides L. ; Desf. FI. AU. II, 279. Cette plante de Corse et de Sardaigne, indiquée par Des- fontaines « ad radicem montis Hamamelif », n'a jamais été retrouvée dans cette localité ni sur aucun autre point de l'Algé- rie ou de la Tunisie; il existe, il est vrai, dans l'herbier du Flora atlantica, sous le nom de Bellùim bellidioides L., mais sur deux feuillets séparés, i° le vrai Bellium bellidioides L., 20 une forme réduite du Bellis radicans Coss. et D. R. ; il est donc probable que c'est cette dernière espèce seule que Desfon- taines avait récoltée près d'Hammam-el-Lif. Filago mareotica Del. FI. Egypte 27 tab. 47 fig. 2 ; Coss. et Kral. in Bull. Soc. bol. IV, 280; Gifolaria floribunda Pomel in Bull. Soc. bot. XXXV, 335 ; F. ramosissima Lge in lud. hort. Haunienis 1855 p. 24. Sables et terrains argileux, lits des oueds desséchés, lieux inondés pendant l'hiver principalement dans les terrains salés : Kelibia, Mahedia, Sebkha el Hani, îles Kerkenna et Djerba, Sfax, Nadour, Gabès, bir Chemchou, Oudref, sebkha Mellaha, Zarzis. Egypte, Cyrénaïque, Espagne méridionale. Je me suis assuré, par de nombreuses analyses, que dans la plante d'Egypte, les fleurs stériles centrales sont toujours dépourvues d'aigrette ainsi que l'avaient déjà observé Delile et après lui MM. Letourneux, Pomel et Battandier, tandis que M. Cosson niait la constance de ce caractère ; mais je ne puis i6a JOURNAL DE BOTANIQUE accorder à la présence d'un pappus sur le F. mareotica de Tunisie une importance qu'elle n'a pas dans la plupart des autres Composées, et ce seul caractère me paraît insuffisant pour séparer spécifiquement la plante de Tunisie de celle d'E- gypte. Quant au F. ramosissima'L.gt. , les échantillons récoltés près de Grenade et donnés par l'auteur de l'espèce au Muséum de Paris semblent tout d'abord différer du F. mareotica par le port, l'indumentum verdàtre et les folioles intérieures du péri- cline cymbiformes, terminées en pointe allongée, mais tous ces caractères disparaissent ou sont à peine sensibles sur la plante distribuée par MM. Porta et Rigo (lier hispan. 1891 n° 71) et le F. ramosissinia de Carthagène offre de telles affinités avec le F. mareotica de Tunisie qu'il n'est pas possible de l'en séparer. Enfin, le F. mareotica recueilli par M. Rûhmer à Ben-Ghasi {Flora Cyren. n° 178) est assez exactement intermédiaire entre la plante d'Egypte et celle d'Espagne ; de cette dernière il a le port et les écailles cymbiformes mais terminées en pointe plus courte, tandis que ses fleurs centrales stériles sont, comme celles de la plante d'Egypte, dépourvues de pappus. Anacyclus valentinus L. ; Desf. FI. AU. II, 285. In agro Tunetano (Desf. /. ci). Cette indication de Desfontaines se rapporte, comme le con- firme l'examen de son herbier, non pas à VA. valentinus L. qui n'existe pas en Tunisie, mais au Cyrtolepis alexandrina D. C. qui lui, au contraire, est commun dans toute la région déser- tique et subdésertique de la Régence, depuis les environs de Khairouan jusque dans l'extrême sud. Otospermum Willk. in Bot. Zcit. 1864 p. 251. Ce genre a été créé par M. Willkomm pour le Pyrethrum glabrum Lag. (P. arvense Salzm.), Composée-Corymbifère spéciale à la région barbaresque et à la partie méridionale de la Péninsule Ibérique ; mais le caractère exprimé par le mot Oto- spermum n'étant pas parfaitement exact, puisqu'en réalité c'est l'achaîne et non la graine qui est muni d'un appendice auricu- liforme, M. Willkomm a récemment (I/lustr. fl. liisp. II, 145) remplacé cette dénomination par celle de Olocarpum, laquelle exprime mieux le caractère principal du genre; malheureuse- ment ce nom, qui, pour être correct, devrait s'écrire Otocarpus Ed. Bon» Su* •' M Manies rares de Tunisie. 163 ou OtocarpOSy ne peut être adopté, puisqu'il a la même origine grammaticale et la même signification que Y Otocarpus, genre de Crucifère décrit antérieurement (1847) Par Durieu (ap. Du- chartre Rev. bot. II, 435). Onopordon Espinae Coss. in Comptes-Rend. 25 févr.1884 et Rapp. sur la miss. bot. 27 (nomen nudam). Planta rigida, dense araneoso-cana, ab injuria herbariarum spinis horridis tuta. Caulis 1-2-pedalis, crassus, suleatus, ramosus, ramis non longe a basi nascentibus, abbreviatis, confertis. Folia radicalia ampla, lanceolata, lobata, lobis dentato-spinosis; caulina angustiora, coriacea, sensim decrescentia, sinuato-lobata, apice et lateraliter in spinas flavi- das, validas longeque acerosas abeuntia, in alas angustas spinoso- lobatas sensim decurrentia, nervo medio crasso, albo, percussa. Calathi plures, parvi, ovato-conici, subsessiles, ad ramorum apicem 2-3-aggre- gati, foliis floralibus involventibus ac superantibus; involucri araneosi, pallidi, phyllis omnibus erectis, applicitis, ovatodanceolatis, coriaceis, in spinas subulatas, elongatas, abeuntibus, exterioribus brevibus, in- timis saepissime rubellis, flosculos purpureos, glabros, vixaequantibus. Achenia (juniora) fulva, tetragono-compressa, costata, obsolète rugosa, pappo plumoso, rufescenti, 3-plo breviora; hilo semilunari. — 0, ^ FI. maio-jul. Species décora, Regno Tunetano peculiaris, in memoriam beau Espinae de florâ Byzacenâ bene meriti nuncupata, O. polycepha- lum Boiss. et O. glomeratum Cost. calathis aggregatis longe referens, sed omnibus aliis notis plane distincta. Champs en friche, plantations d'Oliviers, collines arides, sables et lieux incultes : Monastir, Mahedia, Bir Touadjeur, Qçar es Sef, ouled Meter au N. E. d'ed Djem, Sfax (Espina), îles Kerkenna et Djerba, entre Sfax et oued Leben, oued Bate- ha, el Aïeïcha, sidi Guenao, Taoudjout. Gentaurea tagana Brot. var africana; C. africanaLam. Dût. I, 664; Desf. FI. Ail. II, 294 (non herb.); Batt. et Trab. FI. d'AIg. 493. Cette plante était cultivée depuis près d'un siècle au Jardin du Roi lorsque Lamarck la décrivit comme nouvelle; avant lui, Tournefort l'avait très judicieusement considérée (Inst. 449) comme une modification du C. tagaua Brot. (Centaurium majus. . . etc., degener Tourn. /. c). Dans le cours de la période assez longue pendant laquelle cette Centaurée s'est reproduite dans les cultures, elle n'est pas restée parfaitement identique à elle- 164 JOURNAL l)K BOTANIQUE même ; Breynius nous en a laissé une première représentation {Minus cogn. pi. cent. tab. 72) qui diffère peu du C. tagana type, tandis que les échantillons de l'herbier Lamarck ne peu- vent mieux se comparer, pour la forme des feuilles, qu'à un Tagetes erecta; entre ces deux variations extrêmes, il faut placer une forme intermédiaire gravée par Robert dans la Col- lection des Estampes du Roi ; c'est cette dernière figure que Desfontaines cite dans le Flora atlantïca sous le nom de Dodart. Quant à l'origine de la plante cultivée au Jardin du Roi, elle est facile à retrouver en remontant aux sources; Tournefort (op. laud.) et Vaillant (in Ment. Acad. R. se. 17 18 p. 180) disent positivement de cette plante : « ex africano semine » ; Breynius, plus explicite, nous apprend que le Jardin de Paris avait reçu les graines par l'intermédiaire de celui de Montpellier et que la plante cultivée dans ce dernier jardin provenait de la même localité que celle qu'il possédait lui-même dans ses propres cul- tures, c'est-à-dire de Djidjelli. Le C. af ricana Lam. a été retrouvé en Tunisie à Ain Guet- tar et au djebel Mezemzem par A. Letourneux; Desfontaines l'avait indiqué « in collibus Algeriae » , mais, si la description et les citations de sa Flora ailantica se rapportent bien au C. afri- cana, l'échantillon de son herbier n'est qu'un C. tagana typi- que, recueilli aux environs de Tanger. (A suivre.) REMARQUES SUR LES AFFINITES DES BASIDIOMYCÈTES Par M. Paul VUILLEMIN. Dans un récent numéro du Journal de Botanique (ier mars 1893), M. Van Tieghem consacre un article à la Classification des Basidiomycètcs. Les réformes proposées par le savant professeur du Muséum m'ont intéressé d'autant plus que, traitant de mon côté le même sujet dans mes cours de la Fa- culté de Médecine et dans une communication à la Société des sciences de Nancy (1892), je m'étais trouvé, sur plusieurs points importants, en communauté d'idées avec M. Van Tieghem. J'ai pourtant obtenu quelques résultats différents, que je me pro- pose de résumer dans cette note. La nouvelle classification présentée par M. Van Tieghem est Paul Vuillbmw. - Sur les affinités des Basidiomycètes. 165 basée sur la prépondérance attribuée, sur tous les autres carac- tères, à la situation, terminale ou latérale, des basidiospores, parce que cette situation est déterminée par la direction des cloisons. Sans contester la haute valeur de l'orientation des cloisons, je rappellerai que plusieurs types de cloisonnement coexistent dans des groupes naturels, par exemple pour les cellules épidermiques et les annexes des stomates dans des espèces voisines chez les plantes vasculaires, pour les cellules- mères des spores chez les Fougères, etc. Il est imprudent, à mon sens, de disloquer, en raison de ce caractère d'importance indécise, des groupes dont l'homogénéité ressort de données plus généralement appréciées. Une autre innovation consiste à étendre à des organes spo- rifères, cloisonnés en long ou en travers, l'application du mot baside réservé jusqu'ici à des supports entiers. La parenté bien connue de ces organes avec les basides me parait assez clai- rement indiquée par le nom de protobasides, que leur applique M. Brefeld. Ne vaut-il pas mieux garder ces expressions con- sacrées que de leur substituer celles dVw/obasx'des et de phrag- mobasides, en détournant le mot baside lui-même de son sens habituel ? Après tout, cette question terminologique est secondaire. En la posant, l'auteur a voulu faire mieux remarquer que l'inté- grité ou le cloisonnement de la baside est à ses yeux un carac- tère accessoire. Et pourtant l'existence d'un « thalle continu, c'est-à-dire non cloisonné en cellules » lui paraît suffisante pour caractériser Xordre des Oomycètes. D'autre part, les Champi- gnons à protobasides forment un groupe assez naturel et assez distinct des Basidiomycètes pour qu'il me semble préférable de conserver un ordre des Protobasidiomycètes, immédiatement inférieur à celui que AI. Brefeld nomme Autobasidiomycètes et que je continuerai à appeler Basidiomycètes. J'exclus les Ustilaginées des Protobasidiomycètes et des Basidiomycètes, parce que cet ordre ne présente aucun organe caractérisé comme protobaside ou comme baside. Sans doute la définition de l'ordre des Basidiomycètes est assez large pour embrasser les Ustilaginées, si l'on y comprend « tous les Cham- pignons à thalle cloisonné en cellules pourvues d'une membrane cellulosique et immobiles, qui produisent leurs spores en nombre i66 JOURNAL DE BOTANIQUE ordinairement déterminé sur des cellules-mères spéciales nommées basides ». Mais combien d'appareils conidiens appar- tenant à des Ascomycètes ou à des Mucédinées justifieraient des mêmes droits à rentrer dans l'ordre ainsi défini par M. Van Tieghem ! Ce n'est qu'à titre d'exception que je rangerais parmi les basides des organes portant un nombre indéterminé de spores ; cette tolérance est admissible seulement pour les Champignons ayant avec les espèces munies de protobasides ou de basides typiques une affinité basée sur un ensemble d'autres caractères. Tel n'est point le cas pour les Ustilaginées. J'en prends pour garant M. Van Tieghem lui-même. Chez les Ustilagées, l'organe comparé aux protobasides présente, à l'égard de la protobaside des Pucciniées, « une double différence : c'est d'abord que le nombre des cloisons transversales peut se réduire à deux ou à un ; c'est ensuite que, à l'exception de la cellule terminale, chaque cellule peut produire, sous la cloison supérieure, plusieurs spores côte à côte au lieu d'une seule ». La même différence se manifeste entre la préten- due baside des Tillétiées et la baside normale : « Le nombre des noyaux juxtaposés qui résultent de la bipartition transversale répétée du noyau primitif et par suite le nombre des spores ver- ticillées autour'du sommet n'est pas constant. » D'où viennent ces différences? M. Van Tieghem le dit excellemment : elles tien- nent à la quantité variable de réserves accumulées dans le kyste d'où sort l'organe simulant là une protobaside, ici une baside. Sans doute le nombre des spores ne varie que dans de faibles limites, et simule par conséquent celui des basides. Mais pour- rait-il en être autrement, quand la quantité des réserves accu- mulées est sensiblement constante et que le contenu du kyste ne saurait faire les frais d'une abondante production de spores ? Par suite du mode de végétation du parasite, le nombre des spores est faible et peu variable. Encore trouve-t-on des ex- ceptions, par exemple chez les Toiyposporium. D'un autre côté, en mesurant la nourriture à des Mucédinées ou à des Ascomy- cètes donnant des conidiophores, on réussit à réduire le nombre des spores et à fixer dans des limites fort restreintes leur varia- bilité numérique. Je l'ai montré en cultivant sur des milieux ap- pauvris YAleuria Asterigma (i). i. P. Vuillemin, Sur le polymorphisme des Pé2ises (Association française pour l'avancement des sciences, Nancy, 1886). Paul Yi'n M min. — Sur les affinités des Basidiouiycètes. 107 Les organes simulant des protobasides ou des basides sont donc des conidiophores, dont la forme spéciale est directement liée aux conditions de leur nutrition. Je suis donc disposé à laisser les Ustilaginées au voisinage des Ascomycètes auxquels les relient les Piolomyccs. Du moment que les Ustilaginées sortent du cadre des Basi- diomvcétes, le terme probaside ne saurait en aucun cas être appliqué au kyste d'où s'échappe leur conidiophore. Le lien qui unit ces deux sortes d'organes en un tout complexe est déterminé par les conditions mêmes du parasitisme. L'Ustila- ginée émigré quand sa plante nourricière termine son évolution ; cette migration s'accompagne d'enkystement et d'accumulation des réserves dans un organe de repos jusqu'à la saison suivante. A ce moment, le contenu du kyste se transforme en organes légers et facilement transportables, pour atteindre de nouveaux hôtes. Les mêmes connexions entre les organes conservateurs et les organes disséminateurs se retrouvent chez d'autres Champi- gnons, parasites ou saprophytes, notamment chez les espèces munies de sclérotes ou chez les Mucorinées dont les zygospores donnent en germant un sporange. Mais dans ce cas où les réserves accumulées pour la période accomplie en dehors du support nourricier sont en quantité moins définie et bien plus considérable, un appareil végétatif plus ou moins abondant s'interpose souvent entre l'organe de vie latente et le fruit pro- ducteur de spores légères. Cette interposition s'opère, soit accidentellement (Mucor), soit dans les circonstances habi- tuelles (Peziza mycetophila) (1). Chez le Tubtircinia Trïen- tnlis, de Bary et Woronin (2) ont vu le tube fertile prendre un nombre variable de cloisons avant de se terminer par un bou- quet de conidies. En outre ce support du fruit était parfois précédé d'un filament plus grêle constituant un véritable pro- mycélium. Les Urédinées sont soumises aux mêmes conditions biolo- giques que les Ustilaginées. A une semblable adaptation aux 1. P. Vuillemin, Études biologiques sur les Champignons (Bulletin de la Société des sciences de Nancy, 1887). 2. De Bary et Woronin, Reitrà ge aur Morphologie und Physiologie dey Pilae ( Fùnfte Reihe). i68 JOURNAL DE BOTANIQUK conditions du parasitime elles doivent de présenter une sem- blable corrélation entre les organes disséminateurs et les organes protecteurs. Cette identité dans les adaptations aux nécessités actuelles de la nutrition rend plus frappante l'oppo- sition de la protobaside des Urédinées à l'appareil conidien des Ustilaginées. La constance du nombre des spores issues de la protobaside chez une Urédinée apparaît dès lors comme un caractère palingénique, fixé antérieurement à la constitution de l'ordre actuel et marque son affinité avec les Protobasidio- mycètes libres ou Trémellinées. La présence du kyste connu sous le nom de téleutospore est au contraire, comme chez les Ustilaginées, liée au parasitisme. L'analogie de cet organe conservateur avec celui des Ustila- ginées ne justifie pas le rapprochement des deux groupes. L'ex- i pression de probaside ne ferait dès lors que consacrer une ■ ressemblance illusoire. Le terme de téleutospore sera maintenu [avec avantage, tant que l'on conservera au mot spore son sens traditionnel d'organe unicellulaire ou paucicellulaire destiné à \ s'isoler du corps végétatif pour conserver ou propager la plante. D'après les idées de M. Brefeld, les protobasides et les basides sont des conidiophores parvenus à un certain degré d'évolution. Basidiospores et conidies sont également exté- rieures, et c'est sur cette analogie que repose la conception du mycologue allemand. Mais, à l'inverse des appareils conidiens, le nombre des spores des basides est constant dans les circons- tances normales. Cette remarquable fixité établit une relation anatomique trop négligée entre les basides et les asques. C'est \ ce qui m'a depuis longtemps engagé à faire ressortir l'homo- ogie de ces deux sortes d'organes. « La différence d'une baside avec un asque se réduit à une accélération et une condensation évolutives. La baside, avant la naissance des stérigmates, se comporte comme un asque. Le noyau se segmente dans l'un comme dans l'autre. Seulement dans la baside, les noyaux-filles, au lieu de s'individualiser sur place dans les ascospores, émi- grent aussitôt dans de véritables conidies, qui sont les basidio- spores... Chez les Ascomycètes, c'est après un stade de repos que les spores germent en conidiophores. Ce stade peut être fort court, comme on le voit dans notre Alatria germant à Paul \'i ii i i min. Sur les affinités des Basidiomycetes. 169 l'humidité... » Ces idées, exposées en 1886 (loc. cit.) peuvent être exprimées sous une forme plus concrète, en disant qu'une baside es! un asque don! chaque cellule-fille, avant de passer à Hat de s père, fait saillie au dehors et se transforme eu une sorte de conidie pour :; lieux s adapter au transport par le vent. Les progrès de l'évolution des Champignons proprement dit- se ramènent principalement à une réalisation graduelle de l'anemophilie aux dépens des adaptations des Thallophytes primordiaux à la vie aquatique. Ce principe, largement appliqué dans mes cours sur les Champignons, m'a conduit à établir une classification différant à la fois des groupements antérieurs et de celui que propose M. Van Tieghem. La première conséquence de ce principe est de faire placer les Protobasidiomycètes et les Basidiomycetes au sommet de la classification mycologique, au lieu de les ranger, comme on le fait d'habitude, au-dessous des Asco- mycètes. Cette conclusion concilie les données de la science avec les observations vulgaires, qui ont toujours fait considérer les Basidiomycetes comme les Champignons par excellence. Voici les traits principaux de ma classification en ce qui concerne les Protobasidiomycètes et les Basidiomycetes. Afin d'écarter toute idée de polémique, je transcris textuellement divers passages de mon cours de 1891-92. « L'élaboration de la baside aux dépens de l'asque s'est accomplie de la même façon que l'élaboration de l'asque aux dépens du sporange. « La protobaside n'est pas un organe défini comme l'asque ou la baside; ce nom s'applique à une série d'intermédiaires, dont les uns touchent de plus près au point de départ, les autres au point d'arrivée. Les Protobasidiomycètes sont par consé- quent un groupe dont il est plus aisé de suivre l'enchaînement que de tracer les limites. « Partant de l'asque, c'est-à-dire d'un organe à spores numériquement définies, la protobaside possède, comme le jeune asque, un nombre fixe de noyaux, un de ceux précisément qui sont les plus habituels dans les asques. Les types à spores indéfinies doivent être considérés comme dérivés et aberrants : c'est le cas pour la famille des Ecchynacées, dont M. Brefeld avait voulu faire un type initial sous le nom de Pilacrées. i7o JOURNAL DE BOTANIQUE « Les appareils conidiens coexistent avec les protobasides et répondent à un type tout différent. On en peut conclure que la protobasîde ne dérive pas directement de l'appareil conidien comme le pense M. Brefeld. Les relations biologiques ou mor- phologiques des protobasides avec les conidies, les conditions d'apparition de l'un ou de l'autre de ces organes de dissémina- tion sont les mêmes que les relations des asques avec les conidies. « A tous égards les protobasides se montrent donc les équi- valents des asques. Par quelle transformation se sont-elles substituées à ces dernières? « La protobaside est un asque dont les cellules-filles s'a- daptent d'une façon supérieure à la vie aérienne en se trans- formant en spores exogènes et non en spores endogènes. Pour cela les cellules ébauchées par la division des noyaux comme si elles devaient donner des ascospores ne condensent pas leur contenu, ne se remplissent pas de réserves, ne s'entourent pas de membranes protectrices propres à les garantir contre les actions extérieures. Séparées par une simple cloison cellulo- sique, elles germent sur place en un court conidiophore réduit au stérigmate et déversent tout leur protoplasma dans un renfle- ment terminal, qui devient ainsi une spore exogène, facilement emportée par le vent. « La transformation de l'asque en protobaside représente donc une accélération du développement, une germination anti- cipée des ascospores, coïncidant avec les progrès de la vie aérienne. Une telle coïncidence paraît tout d'abord surpre- nante, puisque la condition essentielle de la germination est l'humidité. Mais une structure généralement répandue chez les Protobasidiomycètes explique cette apparente anomalie. Les parois des filaments de l'hyménium et des couches sous-jacentes y sont gélifiées : en sorte que le fruit a une consistance trem- blotante. C'est un caractère si habituel, que les Protobasidio- mycètes sont souvent appelés Trémellinées. Les membranes gélatineuses, s'opposant à la dessiccation, constituant de vrais réservoirs de liquide, placent les asques dans des conditions favorables à la germination, avant même que les spores soient constituées. Tout en accélérant l'émission de tubes germinatifs, elles entravent la différenciation d'enveloppes résistantes comme les membranes d'ascospores. Cette géli/icat 'ion, condition néces- Paul Vin î.F.Miw — Sur les affinités des Basidiomycètes . 171 saire à la production de la protobaside aux dépens de l'asque, est devenue un facteur essentiel de cette évolution. L'avantage réalisé par la protobaside a garanti à la fixation de cet organe le concours de la sélection naturelle. Voilà comment les pro- priétés dominatrices et corrélatives d'un ordre entier sont L'hyménium gélifié et la protobaside. « La protobaside présente plusieurs types servant à carac- tériser des familles. Chez les Trémellacécs , elle se divise en quatre cellules disposées comme des quartiers d'orange, donnant autant de stérigmates terminaux. Chez les Auriculariacées , les cloisons sont transversales et un peu moins fixes dans leur nombre. Chacune des quatre ou cinq cellules superposées donne un stérigmate latéral portant une spore. Une nouvelle accélération de développement s'est produite chez les Calocé- racées : la cellule-mère, à peine renflée, bifurque son sommet; elle ne se cloisonne pas, mais isole ses cellules-filles dans deux longs tubes qui, parvenus hors de la couche gélatineuse, s'atté- nuent en stengmates. « Les Trémellacées se détachent des Ascomycètes au niveau des Ascocorticium. La section Exidiopsis du genre Exidia présente, comme les Ascocorticium, une croûte presque réduite à l'hyménium indéfini, mais se distingue déjà de la classe pré- cédente par la consistance gélatineuse. « Les Urédinées, parasites des plantes vasculaires terrestres, sont aux Auriculariacées ce que les Ustilaginées sont aux Asco- 111 vertes inférieurs... L'étroite affinité des Lrédinées avec les Auriculariacées est révélée par l'existence de protobasides cloisonnées transversalement en cellules généralement au nombre de quatre, dont chacune émet un stérigmate terminé par une spore exogène. « Dans le genre Coleosporium , les protobasides sont réunies en un coussinet hyménial et plongées dans une gangue gélati- neuse formée aux dépens de la couche externe des membranes. Ce coussinet soulève l'épiderme de la plante hospitalière et en provoque la déchirure ; les stérigmates viennent porter les spores hors de la couche protectrice et des tissus du support. « Chez les autres Urédinées, le parasitisme entraîne le même phénomène que chez les Ustilaginées. En effet, l'organe fructi- x-2 JOURNAL DE BOTANIQUE fère, au lieu de donner immédiatement la protobaside, s'enkyste ; la protobaside en sort seulement après une période de vie latente. Les kystes représentent une couche sous-hyméniale transformée en vue du rôle conservateur. La forme et le groupe- ment bien définis des kystes les font considérer comme des spores. Ces spores ont reçu le nom de téleutospores... « Les téleutospores ont la paroi épaisse et le contenu riche en réserves des organes de vie latente. Pourtant une forme intermédiaire les relie aux Coleosporium qui reproduisent, comme nous venons de le signaler, la structure de l'hyménium des Protobasidiomycètes. Cette forme intermédiaire appartient au genre Chrysomyxa. Les filaments hypodermés se dressent normalement à la surface et constituent un coussinet dense, fortement gélifié, faisant éclater l'épiderme et émettant aussitôt des protobasides entièrement libres. Dans les autres genres la formation des protobasides est différée et les kystes se consti- tuent en organes de vie latente. « La couche gélatineuse a perdu dès lors son rôle essentiel, qui était la protection. Aussi la sélection naturelle n'a t-elle plus entravé sa régression, sauf dans les cas où elle s'est adaptée secondairement à la dissémination. Par exemple, chez les Gym- iiosporaugium, les téleutospores, fortement cuirassées et plon- gées dans une masse molle et gluante faisant saillie hors du support, sont dans des conditions comparables à celles des drupes pour le transport par les animaux... « Comme les kystes des Ustilaginées dont elles sont les homologues, les téleutospores des Urédinées, liées spécialement aux conditions biologiques essentielles de l'ordre, offrent des caractères dominateurs; la classification la plus rationnelle repose sur leur évolution. » Dans cet exposé, je continuais à subordonner les Urédinées aux Trémellinées comme un ordre distinct, me conformant plutôt à une tradition qu'à une nécessité logique. Les remarques formulées au sujet des ColeosporiiiL'i montrent assez que je n'établissais aucune limite tranchée entre les deux séries. Je souscris volontiers à l'opinion de M. Van Tieghem en réunissant ces deux groupes dans un seul ordre que j'appelle Protobasi- diomycètes. Cet ordre comprend deux sous-ordres : les Tré- mellinées et les Puccininées. Paul Vi m i i min. Sur- les affinités des Basidiomycètes. 173 De la famille des Trémellacées se détache, vers la base, la famille des Auriculariacées, souche des Puccininées et, avec doute, des Ecchynacées. Les Trémellacées passent d'autre part aux Calocéracées, qui établissent le trait d'union entre les Protobasidiomycètes et les Basidiomycètes. Les familles des Basidiomycètes sont enchaînées d'après les mêmes principes. Et d'abord exposons la genèse de la baside aux dépens de la protobaside : « La formation du stérigmate et de la spore s'accélère et prévient le cloisonnement de la protobaside. La couche géla- tineuse n'a même plus le temps de se produire, car l'organe substitué à l'asque n'est plus qu'un passage dont le rôle est accompli dès qu'il a transmis aux spores terminales le proto- plasma destiné à la dispersion. Aux spores seules est désormais dévolu le rôle protecteur; leur forme se définit, leur membrane s'affermit, tandis que le stérigmate court et conique ne les rattache plus au support que par un fil fragile. La protobaside est devenue la baside, organe admirablement adapté à la dissé- mination par le vent. « Cette disposition avantageuse se maintient désormais dans une longue série qui tient la tête de la classe des Champignons et que l'on nomme avec raison l'ordre des Basidiomycètes... « Les basidiospores sont des organes de dissémination. Aussi les conidies deviennent-elles plus rares que dans aucun autre ordre. Pourtant elles apparaissent çà et là sans offrir un haut intérêt taxinomique... Grâce à sa paroi épaissie, la basidiospore est aussi un organe de conservation. Parfois on rencontre des kystes plus résistants nommés par certains auteurs macroconidies. Chez les Nyctalis, la production des macroconidies est provo- quée par le parasitisme comme celle des kystes des Ustilagi- nées ou des téleutospores des Urédinées. Les conditions de leur apparition sous des influences naturelles, ou sous l'action voulue de l'expérimentateur, éclairent la genèse des kystes liés au parasitisme... « Les Basidiomycètes inférieurs ont, comme les Trémella- cées inférieures dont ils dérivent, un fruit très simple, étalant à la surface du sol ou du bois mort la couche serrée des basides ou hyménium. Ils offrent la disposition des Discomycètes les plus simples. Cette situation permet à l'appareil sporifère livré sans 174 JOURNAL DE UOTANIQUK protection aux actions atmosphériques de profiter de la fraîcheur du sol et d'échapper à la dessiccation. La multiplication des contacts avec l'air serait favorable à la fonction disséminatrice de la baside : le fruit se perfectionne en se dressant. Mais d'autre part ce progrès augmente les dangers liés aux variations de l'atmosphère. Le second mode de perfectionnement, qui seul rendra le premier possible et efficace, consiste à assurer une protection secondaire à l'hyménium. Les dispositions combi- nant ces deux avantages produiront les Basidiomycètes les plus parfaits. « D'après ces principes, les Basidiomycètes se divisent en une série de familles d'autant plus élevées qu'elles concilient mieux ces deux conditions. Dans le sous-ordre des Hyménomy- cètes, l'hyménium reste en communication avec l'extérieur comme celui des Discomycètes et des Pyrénomycètes parmi les Ascomycètes. Dans le sous-ordre des Gastromycètes , l'hy- ménium tapisse des cavités closes. Mais une déhiscence de plus en plus compliquée, ainsi que l'intervention de la zoophilie, finit par réaliser, avec la protection la plus efficace, la dissémination la plus certaine des basidiospores. » Par application des mêmes règles, je montrais ensuite com- ment on obtient un enchaînement rationnel des familles et des genres de Basidiomycètes. Ces extraits suffiront pour montrer par quels procédés simples j'ai pu classer les Champignons d'une façon satisfaisante sans compliquer la nomenclature. ENUMERATION DES HEPATIQUES connues jusqu'ici aux Antilles françaises (Guadeloupe et Martinique) Par M. Emile BESCHERELLE. En dehors du Mémoire de C. Montagne sur les Hépatiques recueillies par Prieur à la Guyane française et de la notice de M. Husnot sur les espèces récoltées par lui dans les Antilles, nous ne possédons aucun travail d'ensemble sur l'Hépaticologie de nos colonies, comme il en existe déjà pour les Mousses. C'est ce travail que j'ai entrepris avec la savante collaboration de Gottsche, de MM. Richard Spruce et Stephani. Je ne me dissi- Rmile Bescherbllb. - Hépatiques des Antilles françaises. 17^ mule pas les lacunes qu'il présentera ; les explorateurs, à l'excep- tion de M. Husnot, n'étaient pas préparés à la recherche de ces petites productions végétales qui échappent à un œil peu exercé. Il est, en général, très difficile d'obtenir des envois de cryptogames et la plupart du temps ce n'est que par hasard que l'on rencontre des Hépatiques dans les collections de Fougères et de Mousses. Elles font le plus souvent défaut ou ne sont représentées que par des échantillons stériles et par conséquent indéterminables. Néanmoins, nous avons pensé qu'il serait inté- ressant de dresser le bilan actuellement connu de la flore hépa- ticale de nos colonies et nous débutons par celle de nos An- tilles. Les botanistes qui ont fourni les matériaux de ce travail sont : pour la Guadeloupe, Beaupertuis (1839), Perrottet (1842), Grateloup (1844), L'Herminier (1843- 1862), Duchassaing (1847), Husnot (1868), Ed. Marie et Lefebvre (1877) ; pour la Martinique, Perrottet et Grateloup déjà cités, A. Plée (182 1), Bélanger (1858-1859), Hahn (186?). Les échantillons de Perrottet, Grate- loup et Hahn font partie de l'herbier Montagne, ceux de Marie, Lefebvre et le plus grand nombre des récoltes de L'Herminier figurent dans ma collection personnelle, mais tous indistincte- ment, sauf quelques-uns, se trouvent au Muséum dans les col- lections placées sous la haute direction de M. le professeur Van Tieghem. Les Hépatiques de Perrottet et de Grateloup ont été nom- mées par C. Montagne ; Gottsche a déterminé une partie de celles de L'Herminier, ainsi que celles que M. Husnot a publiées en exsiccata et dont il a donné la liste dans la Revue bryologique de 1875 (n° 1). M. Richard Spruce a bien voulu, de son côté, malgré le mauvais état de sa santé, examiner une partie de ma collection; on trouvera la diagnose des espèces nouvelles dans les actes du Congrès de Botanique tenu à Paris en 1889. M. Ste- phani a enfin, avec sa bienveillance habituelle, étudié le reste de mes Hépatiques, et il doit insérer la diagnose des espèces nou- velles dans un travail général qu'il prépare en ce moment. Les échantillons que j'ai pu réunir ainsi sont au nombre de plus de 300, qui se répartissent entre 145 espèces. Comme il était facile de le prévoir, les Antilles françaises, au point de vue des Hépatiques, empruntent leur flore pour plus de 1/2 (-^\ aux 176 JOURNAL DE BOTANIQUE autres îles des Grandes et Petites Antilles, ainsi qu'aux terri- toires baignés au sud par la mer des Antilles et à l'ouest par le golfe du Mexique, sans remonter au delà du tropique du Cancer ; un septième descend au-dessous de l'Equateur et se retrouve au Brésil, au Pérou et dans la Bolivie; un quart se dissémine à Java, en Autriche, à la Nouvelle Zélande et dans l'Afrique aus- trale. On en rencontre deux seulement communes au Népaul, et cinq à l'Europe et à l'Amérique septentrionale. Mais si l'on retire les espèces communes à d'autres régions, il reste 45 es- pèces propres à la Guadeloupe, 6 à la Martinique et 10 com- munes à ces deux îles, soit ensemble 61 espèces, ce qui corres- pond à 45 °/0 environ de l'ensemble de la flore hépaticale des Antilles françaises. La nomenclature suivie dans le présent travail est celle qui est adoptée par M. Richard Spruce dans son remarquable ouvrage sur les Hépatiques des Amazones et des Andes. Nous n'avons pas cru cependant devoir admettre avec lui les genres Herberttis , Bazzam'us , Scalius, Riccardins , Pallavicinius, etc., créés par Gray (1), même avec la modification de la désinence masculine apportée par M. Carruthers et Lindberg; malgré leur obscure priorité, ces noms ne remplaceront jamais, au moins pour les botanistes français, ceux de Sendncra , Masti- gobryum, Haplomiirhim, Aneura et Blyttïa qui sont consa- crés par un très long usage et qui ont été adoptés jusque dans ces derniers temps par les botanistes de tous les pays. Subordo I. JUNGERMANNIACEjE. Tribus I. JUBULAM. Genus 1. FRULLANIA Raddi. 1. Frullania (Meteoriopsis) atrata Nées; Syn. Hepat. G. L. et N., p. 463- var. Sivartzii Gottsche. Guadeloupe : Bory (Herb. Montagne); L'Herminier; Husnot (Ex- siccata n" 221). Martinique : Husnot (n° 221). 2. Frullania {Thyopsiella) brasiliensis Radd. var. cylindrica G.; Frullania cvlindrica G., Syn. p. 458. Guadeloupe : Husnot (n°222). 1. Voir A NaUiral Arrangement of Rritish plants, by Samuel Frederick Gray, London, 2 vol. in-8, 1831. Emile Bbschbrbllb. — Hépatiques des Antilles françaises. H7 3. Frullania guadalupensis G. {in Herb. Mus. Par.). Guadeloupe : L'Herminîer. 4. Frullania involuta Hampe. Guadeloupe : L'Herrainier. Martinique : Rochers de la route d'Alma; Husnot (u° 223). Gen. 2. LEJEUNEA Libert. Subgen. OMPHALOLEJEUNEA. 5. Lejeunea filiformis (Nées) Spruce. Ompkalantkus filiformis~R.y Syn. p. 304. Subgen. BRYOLEJEUNEA. 6. Lejeunea filicina (Sw.). Jungermannia filicina Sw.; Hooker, Musc. exot. 142. Bryopteris filicina Nées., Syn. p. 284. Guadeloupe : Husnot. 7. Lejeunea trinitensis (L. et Ldbg). Bryopteris trinitensis L. etLdg.; Syn. p. 285. Guadeloupe : L'Herminier; Ed. Marie, nov. 1887. Subgen. ARCHILEJEUNEA. 8. Lejeunea xanthocarpa L. et Ldbg. ; Syn. p. 330. Guadeloupe : Sur le Rocou, Husnot (n° 253). Subgen. LOPHOLEJEUNEA. 9. Lejeunea Sagraeana Mont. ; Syn. p. 314, 750. Guadeloupe : Husnot (n° 254). 10. Lejeunea Mariei Besch. et Spruce, Bull. Soc. bot. 1889, p. CLXX1X. Guadeloupe : Ed. Marie, associé à Lejeunea Breutelii. 11. Lejeunea Muelleri G., Hepat. mexican. Martinique : Bélanger (n° 489) , associé à Lejeunea Breutelii. Subgen. PLATYLEJEUNEA. 12. Lejeunea incrassata (Tayl.) Besch. et Spruce, Bull. Soc. bot. 18S9, p. CLXXX. Jungermannia incrassata Tayl. ; Lejeunea transversalis, var. Hookeriana ; Syn. p. 311. Guadeloupe : Ed. Marie. 13. Lejeunea Vincentina G.; Syn. p. 313, 748. Guadeloupe : Husnot (n° 226). Subgen. PRIONOLEJEUNEA. 14. Lejeunea décora Tayl. ; Syn. p. 755. Guadeloupe : L'Herrainier. i7S JOURNAL DR BOTANIQUE 15. Lejeunea cuneiflora Spruce, Hepat. amas, et and. p. 157. Guadeloupe : L'Herminier, associé à Lophocolea Breutelii et Lejeunea lineata. 16. Lejeunea arguta Nées; Syn. p. 338. Guadeloupe : L'Herminier; Indes occidentales (Hb. Hampe). 17. Lejeunea guadalupensis Ldbg.; Syn. p. 340. Guadeloupe : (Hb. Hooker). Subgen. ODONTOLEJEUNEA. 18. Lejeunea convexistipa L. et Ldbg. ; Syn. p. 328. Guadeloupe : L'Herminier, associé à Lejeunea Breutelii; Hb. Mou- geot, n° 272 e p., sub Lej. Mougeotii Ldbg. 19. Lejeunea lunulata Nées; Syn. p. 326, 752. var. § fuse a. Guadeloupe : Herbier Mougeot (n° 272 e p.). 20. Lejeunea accedens G. ; Syn. p. 339. Guadeloupe : Husnot (n° 252*5). 21. Lejeunea minuta G. Mss. Guadeloupe : Sur les feuilles de Danasa, au Matouba, Husnot (n° 252a). Subgen. CROSSOTOLEJEUNEA. 22. Lejeunea Boryana Mont. ; Syn. p. 340, et Spruce, Hep. amaz. et and. p. 162. Guadeloupe : L'Herminier, n° 19. 23. Lejeunea paucispina Spruce, Hep. amas, et and. p. 163. Guadeloupe : Grateloup (Herbier Montagne). Subgen. HARPALEJEUNEA. 24. Lejeunea galeata Spruce, Hep. amas, et and. p. 172. Guadeloupe : L'Herminier. 25. Lejeunea sporadica Besch. et Spruce, Bull. Soc. bot. 1889, p. CLXXX. Guadeloupe : Ed. Marie, associé à Hooker ia Llahniana Besch. 26. Lejeunea tridens Besch. et Spruce, Bull. Soc. bot. 1889, p. CLXXX. Guadeloupe : Husnot, associé à I^ejeunea jiliformis (n° 238^). Subg-en. DREPANOLEJEUNEA. 27. Lejeunea inchoata Meissn. ; Syn. p. 343. Guadeloupe : Herb. Mougeot, n" 271 J, sur frondes de Fougères. F.milc Rbschbrbllb. - aies des An! Mrs françaises. 179 Subgen. strepsilejeunea. 28. Lejeunea inflexa Hampe; Syn. p. 350; Besch. et Spruce, Bull. Soc. bot. 18S9, p. CLXXX. Guadeloupe : L'Herraiuier ; Husnot (n° 238^). Subgen. CERATOLEJEUNEA. 29. Lejeunea variabilis Ldbg.; Syn. p. 399, 768. Guadeloupe : L'Herminier. Martinique : Montagne Pelée, Husnot (n° 246 «). var. elongata. Martinique : Montagne Pelée, Husnot (n° 248). 30. Lejeunea Breutelii G.; Syn. p. 343. Guadeloupe : Ed. Marie, associé à Lejeunea Mariœi. — Martini- que : Bélanger, n" 489, associé à Lejeunea Muelleri, 31. Lejeunea spinosa G. ; Syn. p. 402. Guadeloupe : Herb. Martius; L'Herminier. Subgen. TAXILEJEUNEA 32. Lejeunea sulphurea Spruce. Omphalanthus sulp/u/reusl^. et G.; Syn. p. 307. Guadeloupe et Martinique : Husnot (nos 244, 245). var. minor. Martinique : Herb. Hampe. 23. Lejeunea martinicensis Ldbg. ; Syn. p. 328. Guadeloupe : L'Herminier. — Martinique : Husnot (n° 243). 34. Lejeunea debilis (L. et Ldbg.). Omphalanthus debilis L. et Ldbg., Syn. p. 306, 746. Martinique : Herb. Hampe. Subgen. MACROLEJEUNEA. 35. Lejeunea subsimplex Mont, et Nées; Syn. p. 391. Guadeloupe : Husnot (n08 239, 241a). Subgen. HYGROLEJEUNEA. 36. Lejeunea cerina L. et Ldbg. ; Syn. p. 395, 768. Guadeloupe : Husnot (n° 241 b). 37. Lejeunea orba G. ; Syn. p. 352. Martinique : Camp Balata, Husnot (n° 237). Subgen. EUOSMOLEJEUNEA. 38. Lejeunea opaca G. ; Syn. p. 362, 760. Martinique : Camp Balata, Husnot (n" 236). 180 JOURNAL DE BOTANIQUE 39. Lejeunea trifaria Nées. ; Syn. p. 361. Lejeuneavermicularis Ldbg. ; Syn. p. 367. Guadeloupe : Herb. Hooker. Subgen. CHEILOLEJEUNEA. 40. Lejeunea lineata L. et Ldbg. ; Syn. p. 371 ; Besch. et Spruce, Bull. Soc. bot. 1889, p. CLXXXI. Guadeloupe : L'Herminier 9 . Subgen. EULEJEUNEA. 41. Lejeunea smaragdina Besch. et Spruce, Bull. Soc. bot. 1889, p. CLXXXII. Guadeloupe : L'Herminier. Subgen. COLOLEJEUNEA. 42. Lejeunea Lyncei Tayl.; Syn. p. 757. Martinique : Herb. Greville. 43. Lejeunea marginata L. et Ldbg. ; Syn. p. 393. Guadeloupe : Herb. Lehmann et Lindenberg. (A suivre.) CHRONIQUE Par suite de la mort de M. Prantl, c'est M. le professeur G. Hieronymus, de Berlin, qui prend la direction de Y Hedwigia, avec la collaboration de MM. P. Hennings et G. Lindau. Nous apprenons la mort de M. le professeur G. Passerini, de Parme, décédé le 17 avril. Un Congrès viticole, organisé, sous le patronage de M. le Ministre de l'Agri- culture, par la Société centrale d'Agriculture de l'Hérault et par l'Ecole d'Agri- culture de Montpellier, sera tenu à Montpellier les 13, 14 et 15 juin prochains. Le but de ce Congrès est d'étudier et de discuter les diverses questions qui intéressent la viticulture, et de mettre en lumière les progrès accomplis dans ces dernières années, au point de vue de la reconstitution, de la culture et de la vinification. Ces questions seront groupées en cinq sections et soumises à la discussion dans l'ordre suivant : i° adaptation et choix des cépages; 20 procédés de mul- tiplication; 30 culture de la Vigne; 4" maladies de la Vigne; 5" vinification. Le Gérant : Louis Morot. Paria. — J. Morsch. irap. 22, PI. Denfert-Rocharoau. 7" ANNÉE. N" !"• 16 MAI 1893. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. NOTE SUR UNE CYPÉRACÉE ENTOMOPHILE (Dichromena ciliata Yahl) Par M. G. DE LAGERHEIM. Les botanistes qui ont eu l'occasion de faire, en automne, une promenade aux environs de Panama ou Colon ont pu remarquer, dans les gazons près de l'hôpital de Panama et près de la statue de Colon à Colon, une plante qui a l'aspect d'une Graminée, mais avec des inflorescenses en forme d'étoile, qui frappent l'oeil par leur couleur d'un blanc très brillant. C'est une Cypéracée, le Dichromcna ciliata Vahl, qui, par son adaptation à la fécondation par les insectes, constitue une excep- tion remarquable parmi les Cypéracées, jusqu'ici considérées comme exclusivement anémophiles. Jusqu'à présent on n'a observé sur les Cypéracées que des visites accidentelles de quelques insectes (1), mais on n'y connaît aucun exemple d'a- daptation à la fécondation par les insectes. Il n'est donc pas sans intérêt de faire connaître une Cypéracée qui est très nettement entomophile. Le genre Dichromeiia Mich. est représenté par 8 espèces en Amérique et se distingue, entre autres, par ce caractère que la base de la face supérieure dés bractées involucrales est blanchâtre. Dans le D. ciliata, et très probablement aussi dans le D. speciosa et dans d'autres espèces, elle est même d'un blanc de craie brillant. Les épillets sont généralemet multiflores et réunis en certain nombre en un capitule terminal. Les fleurs sont hermaphrodites, à l'exception des supérieures qui sont mâles. Les étamines sont au nombre de 3 ou moins, les stig- mates au nombre de 2. Quant au D. ciliata, que j'ai pu seul 1. O. Kirchner, Neuc Beobachtungen ùber die Bestàubungseinrichtungen einheimischer Pflanzcn, Stuttgart, 1886. 182 JOURNAL DE BOTANIQUE étudier sur le vivant, il a un capitule composé de 6-10 épillets sessiles et colorés en jaune pâle. Des étamines, les anthères seules font saillie au-dessus de la surface générale ; elles sont assez raides. Les anthères sont basifixes, non versatiles et faible- ment courbées. Les grains de pollen sont ovoïdes, longs de 28,5 \l et larges de 20,7 p- et pourvus d'un paroi mince finement granuleuse. Les stigmates sont longs, fdiformes. Les bractées involucrales, dont la plus longue peut atteindre jusqu'à 10 cm., sont dirigées vers l'extérieur ou courbées vers le bas. Toute la surface supérieure de la partie basilaire est d'un blanc de craie, de sorte que l'inflorescence vue à quelque distance a l'aspect d'une petite étoile blanche. Lorsque j'ai aperçu pour la pre- mière fois ces étoiles blanches, j'ai cru me trouver en présence d'une Composée. Je fus très étonné de reconnaître qu'elles appartenaient à une Cypéracée. Toute la face inférieure des bractées est toujours verte. Ces bractées, blanches sur leur face interne, sont destinées à attirer les insectes. Quand ils se posent sur le capitule ils touchent les anthères proéminentes et, comme les filets des étamines sont raides et les anthères non versatiles, le pollen sort facilement et peut être attaché au corps des insectes. Toute l'inflorescence avec les feuilles involucrales a la valeur biologique d'une fleur, comme les capi- tules des Composées. J'ai observé, au mois de septembre 1890, près Panama, des insectes qui visitaient les fleurs, mais dans des circonstances qui ne me permettaient pas de voir si c'était des abeilles, des bourdons ou des mouches; au mois de décembre 1892, à Colon, j'essayai de compléter mes observations sur les visites des insectes mais sans succès, car il pleuvait tous les jours; je ne pus pas observer d'insectes sur les inflorescences du Dichro- meiia, pas plus, d'ailleurs, que sur les autres plantes, bien que le caractère entomophile de beaucoup d'entre elles fût évident. Comme je n'aurai probablement plus l'occasion d'étudier cette plante dans sa patrie, j'ai publié ces observations, malgré leur nature fragmentaire, pour attirer sur ce genre intéressant l'attention des biologistes qui vont dans l'Amérique centrale Il serait du reste intéressant d'étudier aussi, à ce point de vue, les espèces brésiliennes & AstcroscJiœmis , car chez elles aussi les feuilles involucrales sont colorées en blanc à la base. Emile BBSCHBRBU.B. — Hépatiques des Antilles françaises. 183 11 me reste encore à dire quelques mots sur la cause de cette couleur blanche des bractées. Si l'on compare deux coupes transversales de la partie verte d'une part et de la partie basi- laire blanche d'autre part, on reconnaît facilement la cause de la coloration. La partie blanche de la bractée est plus épaisse que la partie verte. Dans les deux coupes les cellules de l'épi- démie supérieur sont beaucoup plus grandes que celles de l'épiderme inférieur. Dans la partie blanche leur membrane externe est encore plus épaisse que dans la partie verte. Immé- diatement au-dessous de l'épiderme de la partie verte de la bractée se trouve un tissu parenchymateux, composé de cellules plus ou moins arrondies, riches en chlorophylle. Dans la partie blanche, au contraire, on trouve entre l'épiderme et le paren- chyme vert une couche épaisse formée de cellules très longues, complètement dépourvues de chlorophylle, à parois minces, ondulées, laissant entre elles de nombreux espaces intercellu- laires assez grands. On comprend facilement que c'est ce tissu qui cause la couleur blanche. J'ajoute encore que je trouvai le Dichromena ciliata Vahl très souvent vivipare. Je n'ai pu ré- colter qu'une petite quantité de graines, que j'ai données au Jardin des Plantes de Paris pour en essayer la culture. J'espère qu'on réussira à introduire cette jolie et intéressante Cypé- racée dans nos serres et à la conserver en culture. ENUMERATION DES HEPATIQUES connues jusqu'ici aux Antilles françaises (Guadeloupe et Martinique) {Suite) Par M. Emile BESCHERELLE. Tribus II. JUNGERMANNlEtâ. Subtrib. I. RaduletE. Gen. 3. RA.DULA Dum. 44. Radula pallens Nées; Syn. p. 256, 716. Guadeloupe : Grateloup (Herb. Montagne) ; L'Herminier (nos 63 et 64); Husnot (n'J 251) ; Ed. Marie. .Martinique : Beyrich. var. brasiliensis. Martinique : Champfllore, Husnot (n° 250). var. brevilobula Spruce. 184 JOURNAL DE BOTANIQUE Guadeloupe : L'Herminier, associé à Radula subsimplex Steph. 45. Radula surinamensis Steph., Hedwigia 1S84. Guadeloupe : Ed. Marie. 46. Radula Fendleri (G.). Guadeloupe : L'Herminier. 47. Radula angulata Steph. Guadeloupe : Ed. Marie. 48. Radula subsimplex Steph., Hedzuigia 1884. Guadeloupe : L'Herminier, associé à Radula pallens. 49. Radula formosa Nées, Syn. p. 258. Martinique : Meissner. Subtrib. II. Ptilidie^e. Gen. 4. ISOTACHIS Mitt. 50. Tsotachis erythrorhiza (L. et Ldbg.). fungermannia erythrorhiza L. et Ldbg., Syn. p. 127. Guadeloupe : Beaupertuis (n" 125); rochers de la rivière Rouge, Husnot (n° 23 1£); Ed. Marie. 51. Isotachis hsematodes (L. et Ldbg.). Jungermannia hœmatodes Lehm. et Ldbg. ; Syn. p. 129. Guadeloupe : La Soufrière, L'Herminier, juin 1S43. Martinique : Hahn (n" 775). 52. Isotachis Hahnii Steph. n. sp. Martinique : Hahn (n° 1445), associé à Dicranella homomalla Besch. 53. Isotachis Husnoti G. Mss. Guadeloupe : Le Matouba, Duchassaing (n° 22); rochers humides de la Découverte, Husnot (n° 230). 54. Isotachis serrulata Mitt. Ju?igermannia serruiata Sw., Syn. p. 127. Guadeloupe : Rochers de la rivière Saint-Louis, Husnot (n° 231 a). var. Swartziaua G. in Syn. p. 12S. Martinique : Sur la terre, montagne Pelée, Husnot (n° 228). var. brasiliana G. 1. c. p. 12S. Guadeloupe : rochers humides la Soufrière, Husnot (n" 227). var. subintegerrima (L.). Antilles (Indes occidentales), Herb. Hooker. (in Syn. Hep. p. 128). Gen. 5. SCHISMA Dum. 55. Schisma juniperina (Sw.), Dum., Comm. bot., p. 114. Sendlnera (Schisma) juniperina Nées, in Syn. p. 239. Emile Hescherelle. — Hépatiques des Antilles françaises. 185 Herberta juniperina Spr., Hepai. a?naz. et and. p. 342. Jungermannia guadalupensis herb. Bridel. Guadeloupe : L'Herminier (n"s 44, 53, 71); Husnot (n°229), assez commun sur les arbres. Martinique : Husnot (n" 229). Gen. 6. BLEPHAROSTOMA Dum. Jungermannia setacea W., Syn. p. 144. Guadeloupe : Ilusnot(n° 255). 56. Blepharostoma antillanum Besch. et Spr., Bull. Soc. bot. 18S9, p. CLXXXIII. Guadeloupe : Le Gommier, 25 août 1877, Ed. Marie (^415). Gen. 7. LEIOMITRA S. O. Lindb. 57. Leiomitra tomentosa Lindb., Hep. in Hibernia, 1875, p. 515. Trichocolea tomentosa (S vv . ) . Jungermannia tomentosa Sw., Syn. p. 237. Trichocolea tomenlella, var. tomentosa Nées, 1. c. Guadeloupe : Perrottet; L'Herminier (n" 23); commun sur les ar- bres des montagnes, Husnot (n° 219 Ç). Martinique : Bélanger. Forma gracillima G. ; ramis gracillimis subsimplicibus elongatis, foliis remotis. Guadeloupe : L'Herminier, associé à Dumortiera hirsuta. 58. Leiomitra flaccida Spruce, Hepat. amas et and. p. 349. Guadeloupe : Ed. Marie (n° 143). Subtrib. III. Trigonanthe^e. Gen. S. ARACHNIOPSIS Spruce, Hep. amas, et and. 59. Arachniopsis coactilis Spruce, 1. c. Guadeloupe : (Herb. Montagne). Gen. 9. LEPIDOZIA Dum. 60. Lepidozia commutata Steph., Hedwigia> 1888, p. 293. Lepidozia microphylla Ldbg., Syn. p. 202 (quoad plantam ameri- canam). Guadeloupe : L'Herminier; forêts des montagnes, Husnot (n° 220), sub. L. microphylla. Martinique : Husnot (n° 220). 61. Lepidozia patens Ldbg., Syn. p. 202. Antilles : Perrottet (Herb. Montagne). 186 JOURNAL DR BOTANIQUE 62. Lepidozia verrucosa Steph. Guadeloupe : Husuot (n'J 255, sub Jnngermannia setacea W.); Ed. Marie, $. Gen. 10. MASTIGOBRYUM Nées {Bazzanius Gray). I. Integrifolia. 63. Mastigobryum Schwaneckei G. Mss. ; Steph., Hedwigia, 1886. Guadeloupe : L'Herminier. IL Bidentata. 64. Mastigobryum Herminieri G. Mss. ; Steph. , Hedwigia, 1S86. Guadeloupe : L'Herminier; Llusnot, la Soufrière (n° 211); Ed. Marie. 65. Mastigobryum bidens G. et Ldbg., Syn. p. 228. Herpeiium stoloniferum var. bidens (Herb. Montag.). Martinique : Montagne Pelée, Husnot (n° 246 b), III. Fissistipula. 66. Mastigobryum quadricrenatum G. Mss. ; Steph. Hedwigia, 1886. Guadeloupe : L'Herminier. 67. Mastigobryum Hookeri Ldbg.; Syn. p. 226. Guadeloupe : Herb. Llooker. IV. Appendiculaia. 68. Mastigobryum tocutianum G. Mss. ; Steph., Hedwtgia, 1886. Mastigobryum falcattwi Ldbg, Syn. p. 231. Guadeloupe : Herb. Hooker. 69. Mastigobryum Vincentinum L. et Ldbg., Syn. p. 226. Guadeloupe : Grateloup (Herb. Montagne); L'Herminier (n° 55) ; Husnot (n° 212). Martinique : Husnot (n° 212). 70. Mastigobryum portoricense Hpe et G. in Linnea, 1S51. Guadeloupe : L'Herminier (n° 64). Martinique : Hahn 9 . var. /axa. Guadeloupe : L'Herminier 9 . 71. Mastigobryum arcuatum Ldbg. et G., Syn. p. 718. Guadeloupe : Bory (Herb. Montagne) ; Ed. Marie. Martinique : Hahn. Emile Bbschbrbu.b. — Hépatiques des Antilles françaises. 187 72. Mastigobryum speciosum G. Mss. ; Steph., Iledwigia. 1S86. Guadeloupe : L'Herminier (n° 54). Martinique : Montagne Pelée Husnot (n"2i3). 73. Mastigobryum Breutelianum Ldbg. et G., Syn. p. 226. var. s'.y idalupetise. Guadeloupe : L'Herminier. 74. Mastigobryum subfalcatum G. Mss.; Steph., Hedzvigia, 1SS6. Guadeloupe : L'Herminier. VIL Grandislipula. 75. Mastigobryum longistipulum Ldbg., Syn. p. 228. Guadeloupe : L'Herminier. var. brachyphyllum (M. consa?iguineum var. brachyphyllum Steph., Hedw.y 1SS5. Guadeloupe : L'Herminier (herb. Gottsche). 76. Mastigobryum longum Xees, Syn. p. 231. Martinique : Herb. Sieber. Gen. 11. CEPHALOZIA Dum. Subgen. ODONTOSCHISMA Spruce. 77. Cephalozia denudata Spruce. Junçermannia denudata Nées, Mart. FI. Erl. crypt. Sphagnsecetis communis var. 3.; Syn. p. 249. Guadeloupe : L'Herminier ; Ed. Marie (n" 752), associé kDicranella homomalla Besch., et à Syrrkoposdon subviridis Besch. Subgen. ALOBIELLA Spruce. 78. Cephalozia Husnoti G. Mss. Guadeloupe : L'Herminier; sur les pierres de la rivière Rouge, Husnot (n° 242), sub.Jungerm. Husnoti G. ; Ed. Marie. Subgen. CEPHALOZIELLA Spruce. 79. Cephalozia antillana Spr. Mss. Guadeloupe : Ed. Marie, associé à Microdus longirostris Besch. Gen. 12. KANTIA Gray. 80. Kantia cellulosa (Spreng.) Spruce. Masligobryum cellulosum Ldbg., Syn. p. 217. Jungermannia cellulosa Spreng. Guadeloupe : L'Herminier. 81. Kantia Miquelii (Mont.) Spruce. Calypo^eia Miquelii Mont., Syn. p. 200. Guadeloupe : L'Herminier (n° 71); Ed. Marie. 188 JOURNAL DE BOTANIQUE var. oppositifolia Besch. et Spruce, Bull. Soc. bol., 1889, p. CLXXXIV. Guadeloupe : L'Herminier. 82. Kantia cyclostipa Spruce, Hep. amas, et and., p. 409. Guadeloupe : L'Herminier. Subtrib. IV. Epigoxanthe;e. Gen. 13. LOPHOCOLEA Dum. 83. Lophocolea Breutelii G., Syn. p. 159. Guadeloupe : L'Herminier. Martinique : Hahn (n° 713) ep. 84. Lophocolea connata Sw. et Nées, Syn. p. 153. Guadeloupe : L'Herminier ; sur les vieux arbres à la Découverte, Husnot (n° 240) ; bains jaunes, Lefebvre et Ed. Marie. 85. Lophocolea trapezoidea Mont., Syn. p. 155. Guadeloupe : Perrottet. Martinique : Hahn; Husnot, Montagne Pelée (n" 235). 86. Lophocolea Martiana Nées, Syn. p. 6S9. Antilles : Perrottet. Martinique : Meissner. Gen. 14. CHILOSCYPHUS Corda. 87. Chiloscyphus decurrens Nées, Syn. p. 173. Guadeloupe : Bory (herb. Montagne), associé à Schisma juniperina. 88. Chiloscyphus bidentulus Nées, Syn. p. 181. Antilles : Perrottet (herb. Mus. Par.). 89. Chiloscyphus combinatus Nées, Syn. p. 182. Guadeloupe : Perrottet. 90. Chiloscyphus gibbosus Tayl., Syn. p. 708. Martinique : Richard (herb. Hooker). Gen. 15. LEIOSCYPHUS Mitt. 91. Leioscyphus Husnoti Besch. et Spruce, Bull. Soc. Bot., 1889, p. CLXXXV. Leioscyphus Liebmanni var. (3 Guadalupensis Gottsch. Guadeloupe : Bains chauds du Matouba, Husnot (n° 225). Gen. 16. PLAGIOCH1LA Dum. Sectio 1. Vagœ. 92. Plagiochila contigua G., Hepat. mexic. p. 30. Guadeloupe : L'Herminier (n" 71 e p.); associé à D u mortier a hir- suta (n° 70). Emile Bbschbbbllb. — Hépatiques des Antilles françaises. 189 93. Plagiochila distinctifolia Ldbg., Syn. p. 30, 631. Guadeloupe : L'Herminier (n° 64, e p.). Martinique : Bélanger (u" S62). 94. Plagiochila simplex Ldbg., Syn. p. 30, 632. Guadeloupe : sur les arbres de la vallée Saint-Louis, Husnot (n° 217); L'Herminier (n" 56 ^), associé à P. bidens et P. gymnocaly- cina; id. (n° 71 e p.). var. Guadeloupe : L'Herminier (n° 57), associé à Tylimanlhus laxus. 95. Plagiochila frondescens Nées, Syn. p. 31, 632. var. " (///fusa, Syn. 1. c. Guadeloupe : Herb. Montagne. 96. Plagiochila Perrottetiana Mont, et G., Annal, se. nat. 4e sér., t. VI, p. 195. Guadeloupe : Perrottet (herb. Montagne). var. Guadeloupe et Martinique : Husnot (n° 216). 97. Plagiochila tenuis Ldbg., Syn. p. ^2. Antilles : Herb. Montagne; Guadel. : L'Herminier (n° 55 ep.; 56); le Gommier, Ed. Marie, associé à Syrrhopodon lycopodioides. Martinique : Bélanger. 98. Plagiochila gymnocalycina Mont, et Nées, Syn. p. 32. Guadeloupe : L'Herminier (n" 56 e p.). 99. Plagiochila bidensG., Annal, se. natur., 4e sér., T. VIII., "322. Plagiochila gymnocalycina, var. (i Ldb., Syn. p. 32. Guadeloupe : L'Herminier (n° 56, e p. Ç). Ed. Marie 100. Plagiochila guadalupensis G., Mss. Guadeloupe : L'Herminier; sur les arbres de la Découverte, Hus- not (n° 215). 101. Plagiochila rutilans Ldbg., Syn. p. ^^) 633. Guadeloupe : L'Herminier (n° 59 Ç); collection Bory (herb. Mus. Par., sub Plagioch. remotifolia Gottsch. ^). var. auricoma Spruce. Martinique : Hahn (n" 713 Ç). 102. Plagiochila portoricensis G., Linnea, T. XXV. var. inter média. Guadeloupe : L'Herminier. 103. Plagiochila bursata Ldbg., Syn. p. ^3> 635. i9o JOURNAL DE BOTANIQUE Guadeloupe : L'Herminier Ç. Martinique : Montagne Pelée, Husnot (n° 218). Sectio 2. Adia?itoideée . 104. Plagiochila flaccida Ldbg., Syn. p. 38. Guadeloupe : herbb. Hooker, Ldbg et Nées. 105. Plagiochila adiantoides Lindbg., Syn. p. 38, 641. Guadeloupe et Martinique : Sur les arbres, Husnot (n° 214^ Ç). Martinique : Bélanger (n° 22 Ç). 106. Plagiochila superba Nées, Syn. p. 39, 642. Martinique : Montagne Pelée, sur les arbres, Husnot (n° 214^ Ç). var. calophylla Spruce. Martinique : Hahn (n° 1454). 107. Plagiochila Magdalena G. Mss., in herb. Mus. Par. Guadeloupe : L'Herminier. 108. Plagiochila Vincentina Ldbg., Syn, p. 41, 643. Guadeloupe : L'Herminier Ç. 109. Plagiochila Breuteliana Ldbg., Syn. p. 41. Guadeloupe : L'Herminier. var. Guadalupensis . Guadeloupe : Beaupertuis; L'Herminier; la Découverte, Husnot /,£,) transformant les globules primitifs en sphérocristaux. On peut reconstituer les phases de cette cristallisa- tion par les divers états où se trouvent les sphéroïdes dans une seule et même coupe ; le sphérocristal présente par- fois encore une fine enve- loppe amorphe, qui se trans- formera à son tour ou restera telle : dans ce dernier cas, l'action ménagée de l'eau mettra le cristal en évidence. D'autre part, des aiguil- les et surtout des lamelles, à contour irrégulier, parfois cepen- Fig. 2. — Euphorbia cwrulcsceiis (suite). — a, sphé- rocristaux lamelleuz de malophosphate, recou- vrant un sphéroïde; a', lamelles du même sel, isolées dans la C' Unie; b, corps chlorophylliens ; c, prismes réfringents de malate ; d, sphéroïdes restés amorphes ou vaguement cristallins. K. Rklzung. — Nature des sphérocristaux des Euphorbes cacti formes. 227 dant nettement rectangulaires, se disposent en étoiles plus ou moins serrées autour des globules primitifs, amorphes ou cris- tallins (fig-. 2, a, a" et fig. 3, c), attestant par là une analogie de composition (1). Ces groupes lamelleux secondaires sont faible- ment transparents et sans réfringence; ils peuvent du reste se constituer aussi en des points quelconques de la cellule, ou se présenter çà et là à l'état de lamelles isolées. c. — Indépendamment de ces formes, on observe par places de gros et beaux cristaux prismatiques transparents, fortement réfringents, isolés (fig. 2, c) ou groupés en sphérocristaux. Plus tard, ces formations deviennent si nombreuses (fig. 3, d) que les surfaces de section des fragments conservés dans l'alcool en présentent un revêtement continu, visible directement. Leurs formes, très élégantes, sont des plus variées; mais cer- taines d'entre elles offrent nettement les contours du prisme orthorhombique. Ces mêmes sphérocristaux se retrouvent dans le paren- chyme, mais de préférence au voisinage des sections, où leur substance s'est a- massée par l'effet du cou- rant exosmotique provoqué par l'alcool; ils composent de même une bonne partie du précipité qui se rassem- ble au fond du récipient. 2. — Euphorbia resi- nife7'Ci. — Dans YE. resi- nifera, les choses se pas- sent exactement comme il vient d'être dit pour YE. cœ- rulescens, c'est-à-dire qu'on se trouve en définitive en présence des formations successives suivantes : 1. Les « Proteinkilgeln », signalés par Leitgeb dans l'écorce de YE. grandi- dens comme recouverts de cristaux, ne seraient-ils pas simplement les globules amorphes, jouant, comme dans le cas actuel, le rôle de centres attractifs d'une cristallisation lente ultérieure? Fig. 3. — Euphorbia. cœrulcscens (état définitif). — a, sphérocristaux réfringents et prismes isolés de malate de calcium; b, grains d'amidon des latici- fères; c, sphéroïdes de malophoaphate, couverts d'aiguilles; d, sphéroïdes amorphes du même sel: f, sphérocristaux aiguillés du même; g, sphérocris- taux drusiformes de malate, nés dans des sphé- roïdes primitivement amorphes. 228 JOURNAL DE BOTANIQUE Sphérites restés plus ou moins amorphes ; sphérocristaux aiguillés ou lamelleux sans réfringence, nés librement ou sur les sphères amorphes ; sphérocristaîix ou prismes isolés très réfringents, visibles à l'œil nu sur les surfaces de section, et se constituant, les uns par différenciation de globules amorphes, les autres par précipitation directe. Caractères essentiels des cristaux. — Toutes ces formations se dissolvent lentement dans l'eau : aucune d'elles ne peut donc consister en phosphate de calcium pur. Les sphérites laissent après eux un petit résidu granuleux insoluble sur la nature duquel on reviendra dans l'essai purement chimique. Dans la solution saturée de malate de calcium, elles se dis- solvent lentement, à l'exception des cristaux réfringents qui, ou bien n'éprouvent aucune altération, ou bien ne sont altérés que superficiellement et d'une manière presque insensible. Ces cristaux réfringents (fig. 3, a) consistent donc en malate de cal- cium. Une coupe des matériaux alcooliques, traitée par le molyb- date d'ammonium, donne un précipité jaune granuleux de phos- phomolybdate. A la flamme, noircissement et gonflement des sphérocris- taux ; ceux-ci peuvent être facilement isolés et éprouvés à l'état pur. Avant de rien déduire de ferme de ces caractères, il est né- cessaire de connaître les résultats du traitement particulier du suc. Notons toutefois dès maintenant que les sphérocristaux représentent, comme on vient de le dire, du malate de calcium, et les autres formations, c'est-à-dire les sphéroïdes amorphes ou lamelleux, du ou des malophosphates de calcium. Cette dernière détermination ne peut être faite microchimiquement. 3. — Euphorbia Caput Médusas. — Dans cette espèce, les choses en sont restées, même au bout de plusieurs mois, à un stade simple, je veux dire sans sphérocristaux réfringents. Les sphères amorphes ou granuleuses (fig. 4, c) sont par contre très abondantes dans le parenchyme, ainsi que les sphéroïdes fine- ment aiguillés, sans réfringence, à aiguilles droites ou fiexueuses (a, ô). Dans les assises extérieures de l'écorce, les cellules sont çà et là occupées par une seule et vaste sphère jaunâtre (fig. 4, idem' en voil- de formation; c, sphé- courtb iia^mentscieuge roïJcs restés amorphes . le tout consistant cn mai0. Cllie l'ai eUS à ma disDO- phosphate de calcium; d, grains d'amidon substitués . . plus ou moins complètement aux corps chlorophylliens. sition (1) ont été traités par de l'alcool trop concentré. Du reste, ces sphérocristaux se sont parfaitement formés dans le traitement particulier du suc d'un très petit fragment, en présence de l'alcool suffisamment étendu (fig. 6, a, b). Je n'ai tenu à examiner cette espèce que parce que Hansen, dans son travail, l'étudié avec détail; les choses s'y déroulent exactement comme dans les autres Euphorbes grasses. {A suivre.) NOTES SUR QUELQUES PLANTES RARES, NOUVELLES ou CRITIQUES DE TUNISIE (Suite) Par M. Ed. BONNET. Ranunculus paludosus Poir. Voy. II p. 184. Poiret rapprochait sa plante du R. sceleratus L., de Candolle l'admettait comme espèce en la plaçant auprès du R. cluerophyl- los L., M. Cosson la considérait comme une variété du R. fla- ôellatus Desf. ; en réalité, le R. paludostis Poir. n'est pas une espèce, mais un mélange de deux plantes différentes; l'échan- tillon communiqué par Poiret à Desfontaines appartient en effet 1. M. Gérard, de Lyon, a bien voulu me les faire parvenir obligeamment. 230 JOURNAL DE BOTANIQUE à l'une des nombreuses formes du R. flabellatus Desf. , mais je ne puis rapporter qu'au R. philonotîs Ehrh. (sensu latiori) trois autres échantillons de la même Renoncule, offerts par Poiret à Lamarck. Leontice Leontopetalum L. ; Coss. Comp. AU. p. 326. Dans les champs au Battant près Tébourba, localité unique. Je ne puis admettre la spontanéité de cette Berbéridée en Tuni- sie; sa station, limitée aux champs de céréales et à leurs envi- rons immédiats, semble indiquer une introduction par les blés d'Orient et le nom de torchi , que lui donnent les Arabes, dénote lui-même une origine étrangère. Le Leontice Leontopetalwn a été observé à l'état sporadique en Italie et dans la France méri- dionale (environs d'Aix), mais les procédés de la culture euro- péenne ne lui ont pas permis de se naturaliser dans ces localités; en Tunisie, au contraire, l'insouciance des indigènes a laissé le Leontice se développer en toute liberté et l'araire primitive dont on se sert dans le pays n'a pu détruire une plante dont le tubercule, de la grosseur d'une petite orange, est caché dans le sol à 30 ou 40 centimètres de profondeur. Frankenia thymifolia Desf. FI. AU. I, p. 316. Frankenia Reuteri Boiss. Diagn. ser. 2 fasc. 1 p. 60. Les deux espèces existent en Tunisie. La première n'est pas rare dans les sables du littoral dont elle s'écarte peu, depuis Sfax jusqu'à Zarzis et dans les îles Kerkenna et Djerba; la seconde est très commune dans les terrains salés et au bord des sebkha et des chtout de l'intérieur, dans la plus grande partie de l'Arad, du Djerid et du Nefzaoua; mais, tandis que le F. thy- mifolia est spécial à la flore barbaresque, \eF. Re?iterise retrouve en Espagne et c'est à cette dernière espèce qu'il faut rapporter le synonyme et la figure de Barrelier cités par Desfontaines. Il est certain, du reste, que cet auteur ne distinguait pas les deux espèces précédentes et qu'il les réunissait sous le nom de F. thymifolia, ainsi que le prouvent plusieurs échantillons de localités diverses, étiquetés par lui-même et conservés dans les collections du Muséum; mais, si l'on consulte l'herbier du Flora atlautica, le seul qui doive servir de preuve en cette occurence, on constate que l'espèce qui figure dans cette collection sous le Ed. Bonnet. — Sur quelques plantes rares de Tunisie. 231 nom de F. thymifolia est précisément celle que Boissier a nom- mée F. Rcuteri, de sorte que la plante à laquelle on attribue aujourd'hui la dénomination de F. thymifolia porte un nom que l'on pourrait à la rigueur lui contester. Est-ce une raison pour bouleverser la synonymie et surchar- ger la nomenclature d'un nom nouveau? Je ne le pense pas, et, puisque le nom de Desfontaines reste à l'une des deux espèces que cet auteur ne distinguait pas spécifiquement, il importe peu, ce me semble, que cette dénomination soit attribuée à l'une plutôt qu'à l'autre. Il faut noter, en outre, que Desfontaines paraît n'avoir étudié que superficiellement son espèce, puisqu'il dit du F. tliyiuifolia « corollam nec capsulam observavi », alors que les échantillons de son herbier portent des capsules bien développées. Fagonia fruticans Coss. ap. Kral. PL Alger, sélect. n° 29; F. frutescens Batt. et Trab. FI. Alger, p. 178; F. microphylla Pomel Nonv. mat. fasc. 2 p. 82. Lieux pierreux, coteaux et terrains gypseux : Gabès, Hassi Zirara. D'après la description des Nouveaux matériaux, les F. fru- ticans Coss. et F. microphylla Pomel me paraissent constituer une seule et même espèce; les rameaux, quelquefois étalés sur le sol comme le dit M. Pomel, sont plus souvent dressés, par- tant d'une tige courte, ligneuse; la plante forme alors un petit buisson de 25 centimètres de hauteur. Tetradiclis Eversmanni Bunge in Linnsea XIV p. 178; Coss. et Kral. in Bull. Soc. bot. IV p. 62. Sables des bords de la mer à Sfax. Plante découverte en 1854 par Espina et Kralik, recueillie de nouveau en 1874 par M. Doùmet; a disparu depuis l'établis- sement du Protectorat par suite de la construction d'un camp militaire sur l'emplacement restreint qu'elle occupait ; la pré- sence de cette espèce, propre aux déserts de la Caspienne, sur ce seul point de la Tunisie était due, très probablement, à une introduction par des marchandises ou des délestages de navires. 232 JOURNAL DE BOTANIQUE Goriaria myrtifolia L. ; Desf. FI. AU. II p. 369. Dans une haie aux environs de Tunis (Doûmet 1874) où vraisemblablement il avait été planté. Le Catalogue publié par l'administration des forêts de Tu- nisie à l'occasion de l'Exposition universelle de 1889, indique le C. myrtifolia « dans les endroits frais » sans localités précises ; les différentes missions botaniques qui ont parcouru la Régence de 1883 à 1888 n'ayant constaté nulle part la présence de cet arbuste, l'indication du Catalogue des forêts est au moins très douteuse; en tous cas, si le Coriaria myrtifolia existe réelle- ment en Tunisie à l'état spontané, il y est certainement très rare et son aire de dispersion fort restreinte. Lotus oligoceratos Desf. FI. Ail. II p. 206 (non Lam. nec Mœnch sub Krokeria). La plante de Desfontaines ne diffère pas du L.pusillus Viv. FI. Libye, p. 47 tab. 17 fig. 13; cette espèce est commune dans les sables, les alluvions des oueds et les plaines arides de l'Arad, du Djerid, du Nefzaoua et du pays des Matmata; on la trouve aussi à Sfax et elle remonte même, plus au nord, jusqu'à Mahedia. Lotus Roudairei n. sp. (sect. Eulotus); L. hosackioides Coss. ap. Roudaire Rapp. sur la dem. expéd. des cJiott p. 180 (nomen nudum). — Fig. p. 233. Planta perennis, basi saepius suffrutescens, adpresse hirta, glaucescens vel canescens. Caules numerosi 15-25 cent, alti, ascendentes, rarius prostrati, plus minusve elongati, parce ramosi ; folia breviter petiolata, foliolis crassis, obovato-cunea- tis, basi attenuatis, adpresse hirtis; flores parvi, axillares, ple- rumque solitarii, interdum bini, brevissime pedunculati, pedun- culo uncato; calix adpresse hirtus, corollà (in sicco) luteâ dimi- dio brevior, laciniis lineari-lanceolatis, tubo sublongioribus; vexillum obovato-subquadratum, amplum, carinam subtus ro- tundato-curvatam alis oblongis apieeque rotundatis sequè lon- gam, superans. Legumen rectum, patens, glabrum, crassum, subteres, 25-30 mill. long. 3-4 mill. diam. lat., leviter torulo- sum, subfuscum; seminibus laevibus, rotundatis, nigro-marmo- ratis. — ^, 5 A- apr.-maio, fr. junio. Lotus Roudairci n. sp. A, port de la plante légèrement réduite. — B, calice et étamines grossU. C, D, E, étendard, aile, carène, grossis. 234 JOURNAL DE BOTANIQUE Species hucusque Regno Tunetano peculiaris, L. arabico L. accedens, sed caudice lignoso nec annuo, inflorescentia 1-2 minquam 3-5 flora, pedunculis brevissimis nec folio subduplo- longioribus, corolla lutea nec rosea, carina rotundata nec angu- lata, etc., differt ; nomen dedi in memoriam cl. viri militaris Roudaire qui, maris interioris africani nitido sed doloso consilio actus, Lacum Salinarum peragravit ac mensurationibus illus- travit. Hab. In lapidosis et in alveis exsiccatis : Aïn Kebirita (mission Roudaire), inter Aïn Kebirita et oued Chaba, oued Zitoun (Letourneux). Le nom spécifique proposé par M. Cosson est un nomen nudum créé sur deux échantillons qui donnent une assez mé- diocre idée de l'espèce; bien que cette dénomination n'ait jamais été répandue dans les herbiers, je l'aurais cependant adoptée si elle n'eût été aussi défectueuse sous le rapport gram- matical (1) que sous celui du caractère qu'elle exprime (2). Astragalus alexandrinus Boiss. Diagn. ser. I n°Q p. 74 et FI. Or. II p. 284; Bunge Astragal n° 210; A. lanigerus Viv. FI. libyc. p. 44 (non Desf.). 9/ mart.-maio. Sables et pentes arides : Gabès, Tamerza, entre Tamerza et Khanguet et Teldja. Arabie, Palestine, Tripolitaine. Astrag-alus lanig-erus Dest. FI. Atl. II p. 181 tab. 202; Bunge Astragal. n° 211 ; Batt. et Trab. FI. Alger, p. 261. 9/ mart.-maio. Plaines et pâturages sablonneux, collines sèches, alluvions des oueds : Tonnara de sidi Daoud, entre Tebourba et sidi Chuega, Nebeul, Qçar el Ahmar, Gabès, Gafsa (Desf.), bled 1. Chap. III, art. 16 des Règles de la nomenclature des êtres organisés; Paris 1889. — La désinence E'.8oç ou sa forme latine oides ne peuvent entrer en com- position qu'avec un nom grec ou latin. On ne peut les combiner à un nom propre. 2. Les Hosackia étant très voisins des Lotus, on comprend que les espèces appartenant à ces deux genres offrent dans leur aspect extérieur de nombreuses analogies, mais je ne vois pas que le Lotus Roudairei présente avec le genre Hosackia, tel qu'il a été délimité par les botanistes américains, des ressemblances plus frappantes que certains autres Lotus du Bassin Méditerranéen ou de l'Eu- rope centrale. Ed. Bonnbt. — Sur quelques plantes rares de Tunisie. 235 Ghomrasen, oued el Ftour, dj. Matmata, Haouaïa, Zarzis. Algérie, Maroc. Les caractères différentiels des deux espèces précédentes, tels qu'ils ont été donnés par Boissier et par Bunge, m'ont paru, pour la plupart, manquer de précision et de fixité; cette sorte de toile laineuse que Bunge signale notamment comme caractéristique de VA. lauigerus, se retrouve également, quoi- que moins développée, dans le légume de VA. alexandriuus (échantillons des bords du lac Mariout) ; toutefois, la dimension du légume, sa forme, la courbure de sa suture ventrale peuvent fournir de bonnes indications. Je n'ai pas observé en Tunisie VA. Reboudi'i Coss. ap. Bunge {Aslragal. n° 212) que MM. Battandier et Trabut y ont signalé; je suppose que cette indication concerne un Astragale de Tamerza étiqueté par Letourneux A. Reboudtï, mais que je rapporte à VA. alexandrimis ; au reste, le groupe des A. laui- gerus, Rebondit, alexandrimis et caprinus réclame, aussi bien en Tunisie qu'en Algérie, de nouvelles études et des observations minutieuses faites sur les plantes vivantes plutôt que sur les échantillons d'herbier. Vicia calcarata Desf. FI. Ail. II p. 166; var. ang-ustifolia Coss. ap. Roudaire Rapp. sur la dern. expéd. des c/iollp. 180. Alluvions de l'oued Berrada. Cette forme me paraît très voisine du V. bt'flora Desf. (FI. Ail. II p. 166 tab. 197) dont elle diffère par ses fleurs plus peti- tes et par ses pédoncules moins allongés; mais l'échantillon de l'herbier Desfontaines étant défectueux, la description et la figure du Flora atlantica insuffisantes, je ne puis me prononcer sur l'idendité des deux plantes ; il est cependant certain que l'échantillon de l'herbier Desfontaines, étiqueté V. calcarata , représente bien la forme la plus commune de cette espèce dont le V. bijlora n'est probablement qu'une variété (cf. Batt. et Trab. FI. Alger, p. 274). Acacia tortilis Hayne Arzneigeiv. IX tab. 31; Schweinf. in Limuea 1867 p. 327 tab. 6. Ce Gommier forme un boisement de 35.000 hectares dans le bled Thalah et s'étend en outre, soit par petits groupes, soit 236 JOURNAL DE BOTANIQUE par pieds isolés, sur une longueur d'environ 150 kilomètres entre Biar m'ta el Arneb et Khanguet Oum el Oguel ; mais sa pré- sence dans ces localités ne constitue plus, aujourd'hui que son aire de dispersion nous est mieux connue, une de ces excep- tions que la géographie botanique enregistre sans les expliquer. Nous savons en effet que Y Acacia tortilïs, abondant en Nubie et dans une grande partie de l'Egypte, a été signalé au sud du Fezzan,et qu'il est répandu dans tout le pays des Touaregs qui confine à nos possessions du Nord-Afrique. La mission Flatters en avait constaté plusieurs stations au nord du Lac Menkhoug, M. Fourreau l'a trouvé disséminé dans tout le Màader, le Tade- maït et jusque dans l'oued Msseyed, enfin M. Dybowsky l'a observé sur plusieurs points au sud d'El Golea. Eryngium tenue Desf. FI. Atl. I p. 227 et herb. ! (non Lam . ) . N'est qu'une forme grêle de VF. iricuspidatîwi L. Bupleurum procumbens Desf. FI. Atl. I p. 230 tab. 56 et herb. ! Indiqué par Desfontaines « prope Tunetum », n'y a pas été retrouvé; c'est exactement la même plante que le Buplèvre des environs de Batna et de Constantine, identifié par M. Cos- son avec le B. Marschallianum C. A. Mey. {B . gracile D. C. 11011 d'Urv.); je n'ai pas vu d'échantillons du Maroc, mais il est très probable que le B. procumbens de Schousboe diffère de celui de Desfontaines et doit être rapporté au B. temtissimum, comme l'avait déjà soupçonné J. Bail (Spicil. flor. Marocc. p. 464). Fedia caput-bovis Pomel Nouv. mal. I p. 72; F. cornuta vSpach ap. Munby Cal. Alger, p. 17? Moissons, champs et lieux cultivés; C. dans tout le nord et le centre de la Régence, mélangé au F. CorimcopicB Gartn. (F. graciliflora F. et M.) Il est impossible de savoir à quelle plante Spach appliquait plus spécialement la dénomination de F. cornuta, la description de cette espèce n'ayant pas été publiée et les spécimens de l'herbier du Muséum, auxquels Spach a donné ce nom, com- N. Patouillard. — Une forme radicicole de /'Urocystis Anémones. 237 prenant plusieurs formes distinguées par M. Pomel, notam- ment les F. capitl-bovis Pom. et F. dca'piens Pom.; c'est éga- lement à cette dernière forme que m'a paru appartenir le F. Cornucopiâs de l'herbier Desfontaines. UNE FORME RADICICOLE DE V UROCYSTIS ANEMONES (Pers.) Par M. N. PATOUILLARD. L' Urocystîs Anémones s'observe d'ordinaire sur les feuilles et les pétioles, plus rarement sur les tiges, d'un certain nombre de Renonculacées, appartenant aux genres Anémone , Hepatica, Hclleborus , Eranthis , etc. La présence du parasite dans les racines paraît bien peu fréquente et, comme telle, nous semble mériter d'être signalée. Nous avons observé, dans l'Herbier Richard, des racines d'Adonis testivalis attaquées par un Urocystîs ; ces racines, qui ne sont accompagnées d'aucune indication de localité, provien- nent vraisemblablement des environs de Paris. Leurs dimensions sont tout à fait normales, mais on remarque à leur partie supé- rieure, en dessous du collet, un renflement ovoïde, atteignant 8m/ra d'épaisseur sur i2ra/ra de longueur, muni d'un épiderme brun roux analogue à celui qui recouvre les parties non atta- quées. Une coupe longitudinale montre que cette partie tuméfiée est traversée en son centre par l'axe ligneux un peu modifié à sa périphérie; entre cet axe et l'épiderme s'est développé un tissu épais de 3-4 m/m qui est constitué par des logettes arron- dies ou anguleuses, ayant 1/2 m/ra de diamètre et dont les parois minces semblent dériver d'une hypertrophie de l'axe. Ces lo- gettes sont gorgées d'une poussière noire de spores d' Urocystîs. Ces spores sont brunes et réunies en glomérules irréguliers ayant une épaisseur d'environ 26 \j- et une longueur très variable : tantôt ils ne comprennent qu'une ou deux spores centrales, tantôt il y en a quatre, six ou plus. Les vésicules périphériques sont distantes les unes des autres ou rapprochées et contiguës; elles sont dimidiées, tronquées et même dépri- mées au sommet, elles mesurent 6-10 p- de largeur sur 3-4 u. / 238 JOURNAL DE BOTANIQUE de hauteur, leur coloration brune est moins intense que celle des spores centrales. Comme on le voit, il n'existe pas plus de différence entre notre parasite et le type de X Anémone nemorosa qu'entre T Urocystis attaquant les Hellébores et celui vivant sur les Pul- satilles, par exemple; aussi nous ne pouvons le considérer que comme une forme radicicole très curieuse de l' Urocystis Ané- mones. L' U. sorosporioides Kôrn. du Thalictrum et 1' U. Leimbachii Œrtel de V Adonis œstivalis nous semblent également de simples formes stationnelles de l'hôte ordinaire des Anémones. VARIETE La Société botanique de France à Montpellier. L'Université de Montpellier a célébré le troisième centenaire de son Jardin botanique; la Société botanique a répondu à l'invitation qui lui avait été adressée il y a deux ans déjà. L'attrait d'un pays dès longtemps clas- sique au point de vue de la flore méditerranéenne, d'un Jardin qui n'a cessé d'être un centre d'étude de premier ordre, devait naturellement amener à Montpellier un grand concours de botanistes; aussi jamais session n'a-t-elle été aussi nombreuse; jamais on ne s'était de si loin donné rendez-vous: de Suède, de Danemarck, de Belgique, d'Allemagne, de Suisse et d'Italie, des savants étaient accourus se joindre à nos confrères de France. Ce n'est pas qu'on eût promis des fêtes bruyantes et des banquets. On avait même eu la délicatesse de nous promettre qu'il n'y en aurait pas. Un charmant discours d'un Recteur dont la Société a eu déjà l'occasion d'ap- précier les mérites, un intéressant tableau de l'activité scientifique du Jardin, développé par son directeur, M. le professeur Granel, à l'occasion de l'inauguration des bustes de Dunal, Martins et Planchon, la jolie surprise d'une belle cantate, celle des étudiants de Montpellier, due à la collabora- tion de deux Montpelliérains, Henri de Bornier et Paladilhe, et exécutée dans la salle des Fêtes de l'Université par les étudiants; voilà tout ce qu'on a eu en fait de fête officielle; tout juste pour la trouver tout à fait aimable; tout juste pour ne pas regretter les bonnes herborisations dont on s'était promis la joie pour une huitaine. Ça a été un repos pour nous tous, en cette fin de siècle où l'habit noir et le Champagne sont partout, de ne pas trouver chez nos amis de Montpellier, les fadaises de la vie mondaine. Par contre, on nous avait fait des promesses extraordinaires en matière d'herborisation... et on les a tenues; il s'agissait, ni plus ni moins, de courir sur les traces de Daléchamp, de Lobel, de Magnol, de Boissier de Sau- vages, de Gouan et de bien d'autres, pour retrouver après eux les plus précieuses espèces de la flore méridionale, aux localités même où elles ont La Société botanique de France à Montpellier. 239 été découvertes au temps jadis par ces savants. Quelle attraction! quel- ques-uns, n'y résistant pas, sont allés, au débarqué, chercher quelques bonnes espèces aux abords de la ville; ville favorisée entre toutes, où les étudiants et les botanistes n'ont que quatre pas à faire pour être en pleine nature ! Et puis l'intérêt a été crescendo. Les guides d'ailleurs étaient nom- breux; la Société botanique ne compte pas moins de vingt-sept membres à Montpellier. Nous voici, le lundi de Pentecôte, au pic Saint-Loup, depuis longtemps illustre, exploré pas Lobel, vanté par Magnol, envié par Linné et Nathorst. Voici VErodium petrseum^ le Saxifraga mixta et \ç.Diplotaxis humilis et mainte autre rareté; le mardi, nous sommes au bois de Gram- mont, autour d'une mare desséchée, sur les bords de laquelle viennent tant de précieuses espèces que Linné se la figurait comme un lac étendu. Montarnaud, Yalmaillargues, Palavas et Maguelone ne laissent pas de moins bons souvenirs. Mais le grand succès, c'est Saint-Guilhem-le-Désert. Là, personne n'a voulu manquer. N'avons-nous pas à récolter le Hieracium stelligerum, les Arenaria ietraquetra et modesta, Ylberis ciliaia et Ylberis Prosiii, YOrobancke loricata et tant d'autres ? Et puis, cette rivière bleue au fond d'une gorge toute brûlée de soleil, ces hautes falaises en cirque, ces lacets de l'Escalette et ces profils étranges de montagnes inaccessibles donnent l'illusion des grandes Alpes à six lieues de la Méditerranée ! Ce n'est pas tout pourtant. Le Jardin des plantes, dont on était venu célébrer la gloire, et l'Institut de Botanique nous attiraient. C'est dans l'amphithéâtre où se font, chaque semaine, huit cours de botanique et plu- sieurs conférences, qu'ont lieu les séances de la Société. La maison a été brillamment décorée pour nous recevoir, mais à l'extérieur seulement, car on n'a rien modifié à l'ordre intérieur, afin que nous en pussions voir toute l'économie. Les séances ont été particulièrement brillantes et marqueront une date importante dans l'histoire de la botanique montpelliéraine. M. de Saporta, président de la session, nous a beaucoup intéressés en parlant des rapports de la flore actuelle du bassin méditerranéen avec les flores tertiaires et quaternaires; il a signalé des laits curieux de semis spontanés d'essences exotiques ou actuellement étrangères à la flore du pays. M. Flahault a limité les différentes zones botaniques qu'il convient de distinguer du niveau de la mer aux sommets des Cévennes et que certaines espèces permettent de caractériser. M. l'abbé Coste a rendu compte de ses récentes découvertes sur les plateaux calcaires ou causses des Cévennes. M. Henri de Vilmorin fixe, à la satisfaction de tous, l'histoire du PinLaricio connu sous le nom de Pinus Salzmanni et montre les erreurs commises par Lapeyrouse au sujet de cet arbre. M.Malinvaud a traité plusieurs points de nomenclature au sujet de différentes espèces de la flore de Montpellier. M. Bonnet, remontant dans l'histoire du passé, signale de précieux manus- crits intéressant notre science, qui font partie des dépôts de la bibliothèque universitaire de Montpellier (section de médecine). M. Combre et M. Fla- hault ont exploré les environs du Vaccarès, cette sorte de Chott africain, perdu entre les bras du Rhône, et ont fait la florule de ses îles, où ils ont observé des faits d'un haut intérêt. 24o JOURNAL DE BOTANIQUE Bien d'autres communications encore, relatives à diverses branches de notre science ou à son histoire, ont été faites par MM. Pons, Trabut, Ma- linvaud, de Seynes, de Solms-Laubach, Gillot, Pellat, G. Planchon, Chodat, Gay, Daveau ; il serait trop long- de les énumérer. Ajoutons que nous avons pu, par petits groupes, visiter en détail le Jardin sous la conduite de M. Granel et l'Institut de Botanique sous la di- rection de M. Flahault. Les professeurs de Montpellier savent que X Union fait la force\ cette conviction se manifeste partout, dans l'organisation des services, dans le partage des responsabilités, dans l'harmonie qui existe dans les choses comme entre les personnes; car ces Messieurs ont aimé à nous le répéter, ils ont à se féliciter de l'activité et du dévouement de leurs collaborateurs, même des plus modestes. Aussi ne sommes-nous plus étonnés maintenant de ce qui nous avait frappes à l'arrivée: à Montpellier, maîtres et élèves paraissent ne former qu'une famille. Parmi les collaborateurs dévoués à l'œuvre commune des botanistes de Montpellier, il en est un, choyé et respecté de tous; il est leur doyen et leur maître; ils aiment à le dire. L'un des professeurs, se faisant l'inter- prète des botanistes montpelliérains, a remercié chaleureusement le véné- rable M. Barrandon du dévouement avec lequel il n'a cessé de maintenir à Montpellier la tradition des herborisations. Aujourd'hui, nous assure-t-on, plus de cent personnes herborisent tous les dimanches, du 4 novembre au 15 juillet, sous la direction des profes- seurs de Botanique. Tous les botanistes de la ville sont là, unis dans un même amour des plantes. Mais, nous ne nous arrêterions pas. Espérons que le Bulletin de la Société nous donnera bientôt, à côté d'une notice illustrée sur le Jardin des plantes, une description détaillée de l'Institut de Botanique et des moyens de travail qui nous y semblent réunis avec une parfaite con- naissance pratique des besoins des Universités modernes. On s'est séparé à regret, après cette belle semaine si tôt passée, non sans s'être donné un nouveau rendez- vous proposé par M. le professeur Chodat; c'est aux montagnes que nous irons, après nous être réunis à Genève, au mois d'août 1893. L. Morot. CHRONIQUE. Le prochain Congrès de l'Association française pour l'avancement des sciences se tiendra à Besançon, du 3 au 10 août. La section de Botanique sera présidée par M. A. Magnin, professeur-adjoint à la Faculté des sciences de Besançon, qui propose particulièrement aux membres du Congrès la question déjà traitée précédemment, mais d'une façon incomplète, de l'installation et de la conservation des collections botaniques, et celle des rapports de la flore du Jura avec la végétation des Alpes. Il va sans dire que toute autre communication, à quelque branche de la Bota- nique qu'elle appartienne, sera également accueillie. Le Gérant : Louis Morot. Parts - J. Mericfc, uup., -:-'.. il . b.ji.r.*l l.ot u. i e. 7' ANNÉE. N" 13 et 14. rr et 16 JUILLET 1893. JOURNAL DE EOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. RECHERCHES SUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA GRAINE ET EN PARTICULIER DU TÉGUMENT SÉMINAL (Suite.) Par M. Léon GUIGNARD. Labiées. L. R. Tulasne (1), dans ses recherches embryogéniques, a décrit les phases qui accompagnent ou suivent immédiatement la fécondation chez les Labiées. Plus tard, M. J. Chatin (2) a étudié surtout les stades avancés du développement et la struc- ture de la graine adulte. Mais, malgré l'intérêt qu'elles présen- taient à l'époque où elle ont été exécutées, ces recherches man- quent souvent de précision et sont, en tout cas, insuffisantes au point de vue qui fait l'objet de ce travail. On sait que l'ovule des Labiées s'insère à la base et du côté interne de la loge ovarienne qu'il occupe ; il est anatrope, ascen- dant, à raphé interne, ce qui le distingue de celui des Borragi- nées. Le nucelle ovulaire, relativement petit, est recouvert longtemps avant l'épanouissement de la fleur par un tégument unique, très épais ; de bonne heure aussi, le sac embryonnaire le détruit et en occupe la place tout entière en s'appliquant con- tre la face interne du tégument. Sans refaire l'histoire de ce développement ni vouloir montrer que la méthode des dissec- tions, appliquée par Tulasne à l'étude du sac embryonnaire, a contribué pour beaucoup à faire admettre une bizarrerie de 1. L. R. Tulasne, Nouvelles études d'embryogénie végétale (Ann. des Scienc. nat. ; Bot., 4' -érie, t. III, 1855). 2. J. Chatin, Etudes sur le développement de l'ovule et de la graine (Ann. des Scienc. nat.; Bot., 5e série, t. XIX, 1874). 242 JOURNAL DE BOTANIQUE forme exagérée, il est pourtant nécessaire de donner un aperçu de la structure de cet organe avant la fécondation. Lorsque l'appareil sexuel se constitue, le tissu interne du tégument commence à se résorber dans la moitié supérieure de l'ovule ; en cet endroit, le sac embryonnaire se renfle, tandis que vers la chalaze il reste beaucoup plus étroit et de forme tubu- leuse (fig. 104 et 105). Fig. 104 (A). — Lamizim purpureum. — Coupe longitudinale d'une des quatre loges de l'ovaire quelque temps avant la floraison : C, paroi carpellaire ; Si, style gynobasique. - Gr. : 75. Fig. 105 (B). — Sac embryonnaire de l'ovule représenté dans la figure précédente : au som- met organique, on voit l'appareil sexuel avec l'oosphère O descendant plus bas que les svnergides Sy ; les deux noyaux polaires np se trouvent déjà dans la partie basilaire rétrécie du sac embryonnaire; les antipodes ont disparu. — Gr. : 200. Fig. 106 (C). — Ovule d'une fleur épanouie : le noyau secondaire du sac embryonnaire se trouve vers le milieu du rétrécissement basilaire de la cavité. — Gr. : 75. La fusion des deux noyaux polaires, qui donne le noyau se- condaire du sac embryonnaire, se fait à l'entrée de la partie inférieure tubuleuse ; le plus souvent, après qu'elle a eu lieu, le noyau secondaire s'éloigne un peu de cette place et descend vers le milieu du cul-de-sac (fig. 106). A ce moment, les anti- podes ont disparu ou ne sont plus représentées que par des ves- tiges de substance nucléaire. Dans une même espèce, la résorption du tégument ovulaire ne se fait pas toujours, au début, d'une façon régulière sur toute la périphérie du sac embryonnaire; delà l'origine des appen- dices plus au moins dilatés, signalés par Tulasne sur les côtés de la cavité de cet organe. La forme du sac, la longueur rela- tive de ses deux parties constitutives varient aussi quelque peu suivant les espèces ; mais les différences ne sont pas aussi grandes qu'on l'avait pensé (comparez les fig. 104, 107 et 115). L. Guignard. — Recherches sur le dcveloppenicnt de la graine. 243 De même, le développement de l'embryon paraît se faire constamment, à en juger par les cas nombreux que j'ai exatni- nés, dans la partie inférieure tubuleuse du sac, là où se trouve précisément Le noyau secondaire, dont les divisions produisent, aussitôt après la fécondation, le tissu de l'albumen. Au point de vue des modifications qui se passent au cours du développement jusqu'à la maturité de la graine, les Labiées forment deux groupes principaux, comme les Borraginées, mais avec cette différence qu'il existe entre eux des cas intermé- diaires. Dans l'un de ces groupes, la graine peut être considérée comme exalbuminée (si l'on fait abstraction de l'assise protéique dont il a été précédemment question); dans l'autre, elle garde une proportion notable d'albumen. Quant aux espèces qui pré- sentent à cet égard des caractères intermédiaires, elles sont peu nombreuses dans la famille. Prenons quelques exemples pour indiquer les principaux traits du développement de l'ovule en graine. Dans X Hyssopus offîciiialis L., qui appartient au premier groupe, le sac embryonnaire est profondément enfoncé dans l'ovule au moment de la fécondation ; sa grande cavité en occupe le centre (fig. 107). Après la fécondation, le proembryon s'al- longe de façon que le filament suspenseur dirige le globule em- bryonnaire qu'il supporte jusque dans la partie inférieure étroite du sac. En même temps, celle-ci s'accroît en diamètre et l'albu- men s'y développe immédiatement à l'état de tissu cellulaire (fig- 108). Dès lors, le sac comprend deux cavités bien distinctes : l'une supérieure ou micropylaire, qui est la grande cavité primitive ; l'autre inférieure ou chalazienne, qui se développe par élargis- sement de la partie inférieure d'abord tubuleuse. Dans la pre- mière, on ne trouve jamais qu'un petit nombre de noyaux libres, dérivés du noyau secondaire du sac et destinés à se résorber plus ou moins rapidement sans former un tissu d'albumen ; dans la seconde, au contraire, la masse cellulaire augmente d'abord progressivement dans tous les sens. Le sac embryonnaire paraît alors étranglé vers le milieu ; l'isthme qui réunit la cavité micro- pylaire et la cavité chalazienne livre passage au suspenseur em- bryonnaire toujours fort grêle. La partie du suspenseur qui est située dans la première cavité reste indivise, tandis que celle 244 JOURNAL DE BOTANIQUE qui se trouve dans l'autre offre plusieurs cloisons transversales. Par suite de la multiplication rapide des cellules de l'albumen, cette seconde portion du suspenseur embryonnaire est souvent rejetée un peu de côté et cesse d'être en continuité avec la pre- mière (fig. 108). La paroi de l'ampoule micropylaire du sac n'adhère pas au tégument, qui continue à se résorber autour d'elle. D'abord ovoïde, la masse de l'albumen s'accroît ensuite dans la direction du micropyle; réfoulée par elle, l'ampoule change de forme, mais persiste pendant assez longtemps. Bien avant que l'albu- men l'ait fait disparaître en se rapprochant de plus en plus du micropyle, l'embryon différencie ses cotylédons dans un plan perpendiculaire au plan de symétrie de l'ovule. Une section transversale faite à peu près à égale distance du micropyle et de la chalaze permet de constater que la résorption du tégument ovulaire n'est pas égale sur toute la périphérie pendant le jeune âge de l'embryon (fig. 109). Mais plus tard, la différence dans l'épaisseur du tégument sur les faces antérieure et postérieure et sur les côtés disparaît, en même temps que l'al- bumen se résorbe et cède la place à l'embryon (fig. 110). Fina- lement, le tégument ovulaire est détruit, à l'exception de son assise épidermique. C'est à peine si l'on retrouve au-dessous d'elle des vestiges du tissu résorbé, sous forme de membranes accolées et réfringentes. De même, l'albumen est digéré par l'embryon; seule, l'assise externe de ce tissu nutritif persiste au pourtour des cotylédons. A la base de ces derniers et à la surface de la radicule embryonnaire, cette assise protéique peut être accompagnée de quelques autres assises d'albumen incomplète- ment résorbé (fig. 1 1 1 et 112). Le tégument de la graine mûre est par conséquent réduit au plus haut degré, puisqu'il n'est formé que par l'épiderme du tégument ovulaire, auquel adhère l'assise protéique. Les cel- lules de cet épiderme offrent sur leur face interne un épaississe- ment en réseau, dont les mailles, sur la section perpendiculaire, sont indiquées par l'apparence de denticules sur la membrane (fig. 113 et 114). Le rôle protecteur, auquel un semblable tégu- ment ne saurait suffire, est dévolu à la paroi de l'akène. Les espèces qui ressemblent à V Hyssopus par la présence d'une seule assise d'albumen sur la plus grande partie de la sur- L. Guignard. — Recherches sur le développement de la graine. 245 face de l'embryon paraissent former la majorité de la famille des Labiées. L'origine de cette assise a échappé à M. J. Chatin, qui a cru devoir la rapporter au tégument ovulaire. Le Salvia -et Fig. 107 (A). — Hyssopus officinalis. Coupe longitudinale d'un carpelle quelque temps avant la fécondation : S/, style; R, raphé de l'ovule; M, micropyle ; Se, sac embryonnaire. — Gr. : 75. Fig. 108 (B). — Coupe longitudinale d'une des quatre loges de l'ovaire, passant par le plan de symétrie, quelque temps après la fécondation : cm, cavité micropylaire vide, formée parla partie primitivement renflée du sac embryonnaire; Aib, albumen développé dans la partie inférieure du sac, auparavant rétrécie et tubuleuse ; E, embryon; Cli, chalaze. Gr. : 20. Fig. 10g (C). — Coupe transversale de l'ovule, au niveau de l'albumen et de l'embryon : /?, raphé; T, tégument; Aib, albumen; et, cotylédon. — Gr. : 15. Fig. 110 (D). — Coupe transversale de l'ovule avant la maturité : 7\ tégument en grande partie digéré; Aib, albumen également en voie de résorption; et, cotylédons. — Gr. : 15. Fig. ni (E). — Coupe longitudinale d'un akène mûr, dans le plan de symétrie : C, paroi du fruit; T, tégument; Aib, albumen; et, cotylédons. — Gr. : 15. Fig. 112 (F). — Coupe transversale de la graine mûre : T, tégument; Aib, albumen ; et, coty- lédons — Gr. : 15. Fig. 113 (G). — Tégument, de la graine mûre, formé par une assise unique T, avec ses épaississements sur la face interne; Aib, assise protéique. — Gr. : 230. Fig. 114 iH) — Une cellule du tégument, avec parties des cellules voisines, vue de face pour montrer le réseau d'épaississement de la membrane cellulaire interne. — Gr. : 400. 246 JOURNAL DE BOTANIQUE Sclarea, par exemple, « présente, dit-il (i), une zone tégumen- taire formée de deux assises parfaitement distinctes au point de vue morphologique, mais nullement comparables à un albu- men ». En réalité, la différence morphologique coïncide avec la différence d'orio-ine ; la seconde assise dérive de l'albumen et et non du tégument ovulaire. Dans le second groupe, caractérisé par la persistance, à la maturité, d'une notable proportion d'albumen, la résorption du tégument ovulaire est la même que précédemment, tandis que celle de l'albumen s'arrête à un moment donné. Il suffit de jeter les yeux sur les figures 115 à 121, empruntées au Leojiurus Cardiaca L., pour en avoir la preuve. La figure 116 donne une idée de la rapidité avec laquelle le tissu de l'albumen se multiplie dans la cavité chalazienne, au centre de laquelle le globule embryonnaire n'est encore formé que par huit cellules alors que le nombre des cellules de l'albu- men est déjà considérable. La cavité micropylaire est relative- ment très grande et ne disparaît que fort tardivement (fig. 119). On remarque aussi, dans cette espèce, comme dans beaucoup d'autres Labiées, des glandes sécrétricesà la surface de l'ovule. En général, elles n'apparaissent qu'après la fécondation pour s'atrophier vers le moment où le tégument ovulaire n'offre plus guère que quatre à cinq assises de cellules (fig. 120). Mais chez certains Tencrium, elles se forment dès le plus jeune âge, et, avant la fécondation, elles sont remarquables par leur nombre et leur grosseur. Dans le T. Scorodoma L., par exemple, elles recouvrent la région chalazienne de l'ovule et s'avancent sur les deux faces latérales jusque vers les deux tiers supérieurs de cet organe; la région micropylaire n'en porte pas (fig. 125 à 129). Elles sont accompagnées de quelques poils capités, également glandulaires au sommet. Composées d'un petit pédicelle ordi- nairement bicellulaire et d'une tête discoïde souvent formée de six à huit cellules, elles ressemblent, en somme, à celles qu'on connaît sur les organes aériens des Labiées; leur sécrétion, d'abord assez active, cesse peu de temps après la fécondation. Il est à remarquer aussi que toutes les espèces du genre n'en possèdent pas ; c'est ainsi que le T. Chamzedrys'L,. en est pourvu, tandis qu'elles font entièrement défaut dans le T. Botrys L. 1. Loc. cit., p. 95. L. Guignard. — Recherches sur le développement de la graine. 247 Dans la graine mûre du Lcoitunis, l'assise épidermique dé- rivée du tégument ovulaire est aplatie, avec membranes minces Fig. 115 (A). — Lconurus Cardiaca. Coupe longitudinale, dans le plan de symétrie, d'une loge ovarienne, pour montrer la forme du sac embryonnaire avant la fécondation. — Gr. : 50. Fig. 116 (B). — Sac embryonnaire après la fécondation, avec étranglement séparant une cavité micropylaire ne renfermant, outre le sommet du suspens<-ur de l'embryon, que quelques noyaux d'albumen en voie de résorption, et une cavité chalazienne occupée tout entière par l'albumen. — Gr. : 85. Fig. 117 (C;. — Coupe longitudinale d'un ovule dans le plan de symétrie à un âge un peu plus avancé. — Gr. : 50. Fig. 118 (D). — Coupe transversale à travers le milieu de l'ovule, assez longtemps avant la maturité: 7] tégument; Aib, albumen; et, cotylédons; R, raphé. — Gr. : 25. Fig. 119 (E). — Coupe longitudinale d'un ovule, dans le plan de symétrie, quelque temps avant la maturité : T, tégument ovulaire déjà très réduit; cm, cavité micropylaire; Alb, albumen; et, cotylédons; R, raphé.— Gr. : 25. Fig. 120 (F). — Coupe transversale du tégument, avec partie externe de l'albumen, au stade précédent : les glandes secretrices ne sont pas encore atrophiées à la surface. — Gr.: 230. Fig. 121 (G). — Coupe transversale de la graine mûre : T, tégument formé par l'assise épi- dermique et par des membranes sous-jacentes comprimées; Alb, albumen persistant; et, cotylédons. — Gr. : 25. 248 JOURNAL DE BOTANIQUE dépourvues d'ornements et non sclérifiées; tout le reste du té- gument ovulaire a disparu. Parfois, comme dans certains Stachys , l'enveloppe séminale offre des ondulations, qui résultent de la persistance çà et là de quelques assises sous-jacentes à l'épi- derme. Entre le premier groupe, pour lequel X Hyssopus nous a servi d'exemple et où l'albumen n'est représenté que par une assise à la surface des cotylédons, et le second groupe dont le Leonurus constitue le type moyen, il y a, comme on l'a fait remarquer, tous les intermédiaires. En effet, la plupart des Sideritis n'ont plus que trois ou qua- tre assises d'albumen sur le dos des cotylédons, où ce tissu est le plus épais (fig. 123). Il est réduit à deux ou trois assises dans VEremostachys lacùiiata Bunge, les Scutellaria peregriua'L,., S. japomca Morr. et Dcne, .S. Columnœ L., etc., dont la graine se distingue en outre de celle des autres Labiées que j'ai exa- minées par sa radicule incombante (fig. 124). Les espèces d'un même genre peuvent d'ailleurs présenter des différences de l'une à l'autre. Par exemple, on observe sur la face dorsale des cotylédons : quatre à cinq assises d'albumen dans le Phlomis agrarïa Ledeb. ; trois à quatre dans les Phi. armem'aca Willd., Phi. tuberosa L. ; deux ou trois dans les Phi. lanata Willd., Phi. H 'erba- Ventila., Phi. Samia L., une ou deux seulement dans le Phi. Lychuitis L.. Toutefois, ces va- riations semblent rares dans un même genre. Si l'on fait abstraction de l'assise d'albumen qui revêt la face interne de l'assise tégumentaire de la graine mûre, on considé- rera comme exalbuminées les espèces suivantes, énumérées dans l'ordre générique adopté par Bentham et Hooker : Ocïmum Basïlicum L., O. rtigosum Thunb . , O. gralissimum L., O. car- nosum Link et Otto., O. saucUim L. — Plectranthus parvi- flora Willd., P. mistralzs R. Br., — Coleus B lume i Benth., — Hypiis pectinata Poit., — Lavaudula vera D. C, L. pubescens Dcne., L. Sùechas L.,B. multifîda^L,., L. Spica D. C, L. latî- folla Ehrh., — Elsholtzia cristata Willd., — Perilla nanki- nensis Dcne., P. ocïmoïdes h., — Menilia sylvestris L., M. ar- veusis L., M. rotîuidifoli'a L., M. viridis L., M. aqîiatica L., M. Ptilegnim L., — Lycopus curopœus L., — Origanumvul- gare L., O. creticttm L., O. Majorana L., — Thymus vulga- L. Guignard. — Recherches sur le développement de la graine. ity ris L., T. Sopyllum L., — Sali ire /a hortensïs L., 6". montana L., — Hyssopus ofjîcinalis L., — Mt'cromeria gracïlis Benth., M. bonariensïs Fisch. Mey., M. grzeca Benth., Hedeoma nepa- lensis Benth., — Calami'utha Acinos Clairv., C. Nepeta Link Tursch., C. Clinopodiuiu Benth., C. offïciiialis Mœnch, — Me- lissa of/icinalis L., Spliacele subhastata Benth., — Salvi'aoffî- a'nalïsl^., S. Sc/areaL,., S. clandestina L., 61. Caudelabrîim Fig. 122 (A). — Sideritis hyssopifolia. Coupe longitudinale d'une loge ovarienne dans le plan de symétrie : C, paroi carpellaire ; cm, cavité micropylaire du sac embryonnaire; A/ô, albumen entourant l'embryon E, dans la cavité chalazienne; C/i, chalaze. — Gr. : 15. Fig. 123 (B). — Coupe transversale de la graine mûre. — Gr. : 20. Fig. I2.J (C). — Scziicllai'ia Columuas. Coupe transversale vers le milieu de la longueur de la graine: T, tégument très mince; A.b, albumen très réduit; /?, radicule incombante; et, cotylédons. — Gr. : 20. Fig. 125 (D). — Teucrium Scorodonia. Coupe longitudinale d'une loge ovarienne, montrant de côté l'ovule entier avec les glandes sécrétrices qui le recouvrent dans les deux tiers postérieurs. — Gr. : 100. Fig. 126 (E). — Ovule vu par la face dorsale; le micropyle est en bas, comme dans la figure précédente. — Gr. : too Fig. 127 (F). — Coupe longitudinale d'un ovule, dans sa loge. — Gr. : 100. Fig. 128 (G). — Coupe transversale d'un ovule semblable, dans la région inférieure: G/, glande»; Se, sac embryonnaire vers la base. — Gr. : 100. Fig. 129 (H). — Quelques glandes de l'ovule, peu de temps après la fécondation. — Gr. : 240. us, sont dioïques et n'ont guère de rapports avec notre plante. Aucune n'est d'ailleurs africaine. 3. Certains Amphirrox ont des étamines épipétales. Cf. Bâillon, II. des PI. IV, P- 334, %• 357- Henri Hua. — Mocquerysia, nouveau genre à /leurs cpiphyllcs. 259 de celui donné par Bentham et Hooker pour leurs Bixineœ (1). Le Mocquerysia, réunissant des particularités considérées par les autours comme plus propres à distinguer ces groupes si difficiles à séparer par des caractères certains (2), est entre eux un lien nouveau. Si, comme Ta fait depuis longtemps M. Bâillon (3), on in- corpore les Samydacées aux Bixacées, on ne voit plus grande raison à n'y pas faire rentrer le nouveau genre, dont l'ovaire, quelquefois à 2, ordinairement à 3 placentas pariétaux, surmonté d'un style simple persistant pendant la maturation du fruit, est bien un ovaire de Bixacée. Le Mocqtterysia peut donc être re- gardé comme une BlXACÉE pentamère très régulière, dont les étamines, rappelant plutôt par leur forme des étamines de Vio- lacées, ne se sont pas multipliées, et dont le gynécée seul est réduit. Ce genre ne contient jusqu'ici que la seule espèce sur laquelle il a été établi. Nous la nommons M. multiflora, à cause du grand nombre des fleurs qui se succèdent le long de la nervure de la feuille. En voici la description. MOCQUERYSIA, nov. gen. Flores hermaphroditi, epiphylli. Sepala 5, libéra, lanceolata, aequalia, patentia, aestivatione quincuncialiter imbricata, post anthesin subeoriacea persister) tia. Petala 5, hypogyna, sessilia, imbricata, sepalis alternantibus subsimilia, persistentia. Torus coiùcus brevis, in quo Stamina 5 hypogyna, petalis superposita, libéra, lilamento inse- runtur brevissimo. Anthères lineares, introrsum longitudinaliter biri- mosse, connectivo complanato paululum ultra loculos introrsum adnatos obtuse producto. Ovarium liberum, uniloculare, placentis 3 parietalibus, rarius 2. Stylus simplex, erectus, teres, apice in stigmate vix distincto attenuatus. Ovula anatropa in quaque placenta indefinita. 1. « Sepala... demum reflexa vel decidua. Petala... decidua. » — B. H. Gen. I, p. 122. 2. • Bixineœ a Samydaceis aegre separantur, petalis dnm adsint non sepa- loideis et staminibus vix perigynis. » B. H. Gen. I, 122. — •• Violariea?, Bixineis arcte affines, imprimis audrœcio $viero,... antheris append culacis insignes. » Ib., I, 115. — Samydacearum ordo Bixinearum « facile pro tribu habendus, peta- lis dum adsint staminibusque in plurimis perigynis; pcl différant l'un de l'autre par les pro- cooi de quelques gouttes de portions des éléments constituants, et que suc d'Eitphorbia Caf-ut Me- , , . dus*, a, malate de calcium ; plus 1 état cristallisé s'accentue, plus le b. prismes isolés du même • , i • , . . .. . , * sel; c, sphéroïdes amorphes cristal est riche en acide mahque, jusqu a ou granuleux de maiophos- même ne plus contenir que du malate de phate ; a, le= mêmes, après x x l'action de l'eau, montrant calcium , comme c'est le cas pour les sphé- des granules insolubles de ,r . . phosphate de calcium. rocnstaux réfringents, dernier terme de la différenciation du précipité alcoolique. La figure 6 est relative au traitement par l'alcool de quel- E. Bbi /un.-.. — Nature des sphérocristaux des Eup ïorbes cactif ormes. 2 15 ques gouttes de suc SEuphorbia Caput Médusas; il y a analo- gie avec l'espèce précédente. Examinons enfin comment se comporte un malophosphate de calcium artificiel, placé dans les mêmes conditions que le précipité donné par le suc des Euphoi-bes. III. — Malophosphates de calcium artificiels. — Je fais digérer pendant quelques instants une solution d'acide malique avec du phosphate tricalcique en excès, et je précipite la solu- tion filtrée par le double de son volume d'alcool pur. Le précipité blanc gélatineux, qui se forme immédiatement, rappelle tout à fait celui obtenu avec du suc des Euphorbes. Une fois lavé à l'alcool, il a été abandonné à lui-même, toujours humecté de ce liquide. La masse, d'abord homogène, éprouve ultérieurement les transformations suivantes. a. — Au bout de deux ou trois jours apparaissent des sphé- rocristaux très denses (fig. 7, \ © 0 '*.*'■ ) ® ç> *r C © $'•. />/. cul I. p. 950 (1752). ,S\ Xiphophyllum L. f. Suppi. p. 404 (1781). ►S. ///v 75. C rnbra Rich. loc. cit. p. 60 (1817) ; Gren. et God. FI. Fr. III, p. 269. Epipactis purpurea Qcaxtf.z Stirp. austr. VI, p. 457 (1769). E. rtibra Ail. FI. ped. II, p. 153 (1785). Serapias grandiflora Schm. FI. Boh. p. 83 (non Poir.) 0794)- .S1. Helleborine 8 L. Sp.pl. éd. 1, p. 949 (1753). 61. rubra- L. Syst. nat. éd. 12, II, p. 954 (1767). Icon. — Hall. le. pi. Helv., tab. 46; Clus. Mis t. 1, f. 2 ; Sibth. et Smith FI. grasc. tab. 933 ; Reichb. f. Orchid, tab. 469; Barla Iconogr. Orchid, pi. 4, fig. 1 à 18 ; G. Cam. Iconogr. Or- chid. Par. pi. 36. Plante pubérulente-glanduleuse au sommet. Tige de 2-6 décim., sinueuse, dressée, feuillée dans toute sa longueur. Feuilles étroitement lancéolées, les inférieures réduites à des gaines. Bractées herbacées 28o JOURNAL DE BOTANIQUE égalant ou dépassant l'ovaire. Fleurs assez grandes, d'un rose car- miné, dressées ou un peu étalées, disposées en épi lâche, souvent peu nombreuses. Divisions du périanthe toutes acuminées, les externes latérales un peu étalées. Labelle égalant presque en longueur les divi- sions du périgone ; épichile en cœur, acuminé, plus large que long, cana- liculé, muni de crêtes d'un jaune orangé dirigées en avant; hypochile blanc muni de deux oreillettes dressées, arrondies, un peu en sac à la base, muni de nervures jaunâtres disposées en éventail de la base vers les bords. Ovaire grêle, pubescent-glanduleux. Forêts et clairières des bois montueux ; paraît préférer le calcaire. R. Centre, Est, Jura. — TR. Environs de Paris! Normandie, région méditerranéenne, Pyrénées, Alpes, Ouest. 76. C. pallens Rich. Orch. Etir. in Ann. Mus. IV. p. 60 (18 17); Barla Iconogr Orchid, p. 7. C. grand/floraBab. Man. bril. bot. p. 296 (1843) 5 Gren. et God. FI. Fr. III. p. 269. C. laiicifolia Tod. Orch. sic. p. 123 (1842). Epipactis alba Crantz Stirp. austr. p. 460 (1769). E. grandiflora Gaud. FI. Helv. Y, p. 469 (1829). E. lancifolia Schm. in Mey. Phys. Aufs. p. 252 (1791). E. ochroleucaWuàs. FI. angl. éd. 1, p. 341 (1762). E. pallens W. Sp. IV. p. 85 (1805). E. pallida Sw. in Act. holm. p. 232 (1800). Serapias grandiflora Scop. FI. carn. éd. II, p. 203 (1772). & lanciflora Schm. FI. bohem. p. 84 (1794). S. nivea Vill. FI. Dauph. II, p. 52 (1787). >S\ pallens Jundz. FI. lith. p. 268 (1791). S. pallida Sw. in Act. holm. p. 232 (1800). ICON. — Hall. Icon. pi. Helv. tab. 45 ; FI. dan. tab. 1400 ; Reichb. f. Orchid, tab. 472 ; G. Cam. Iconogr. Orchid. Par. pi. 28 ; Barla Iconogr. Orchid, pi. 311g. 1 à 21 (1). Plante glabre dans toutes ses parties. Tige de 2 à 6 décim. , dres- sée, feuillée dans toute sa longueur. Feuilles ovales ou ovales lancéo- lées, amplexicaules, les inférieures réduites à des gaines. Bractées herbacées, les inférieures foliacées. Fleurs souvent peu nombreuses, 3 à 12, rarement 1, disposées en épi très lâche, grandes, blanches, 1. Nous devons faire cette réserve pour la planche de M. Barla que les fleurs sont beaucoup plus colorées que nous ne l'avons jamais observé. Dans le nord, l'est, les Alpes et les Pyrénées, les fleurs sont complètement ou presque entière- ment blanches, le labelle est seul coloré en jaune à l'intérieur. E. G. Camus. — Monographie des Orchidées de France. 281 dressées. Périanthe à divisions toutes obtuses. Labelle plus court que les divisions externes du périanthe, épichile ovale en cœur arrondi, mucroné, plus large que long, canaliculé et muni de crêtes d'un jaune orangé dirigées en avant, épichile blanchâtre, un peu en sac à la base, et lavé de jaune brunâtre. ( haire glabre sessile. AR. Est, Vosges, Jura, env. de Paris! — TR. Ouest, Cévennes, Centre, Alpes, Pyrénées. f. Duffortii G. Cam. Bull. Soc. bot. Fr. XXXVII p. xcvi. Plante d'un grand intérêt. Les fleurs sont un peu plus petites que dans le type, le labelle n'est pas articulé, il a la forme des deux autres lobes du périanthe formant le vcrticille interne. Ce retour à une fleur normale de la part d'une Orchidée, n'est pas un fait isolé, mais le cas de l'observation de M. Duffort a cela de particulier que le type n'existe pas dans la localité. La plante paraît se reproduire par ses organes végétatifs souterrains. TR. Gers (Duffort) ! Nous avons figuré dans le Jour?ial de Botanique, IIP année, n° j, pi. II, Jîg. 2 un Cephalanthera grand ijlora (récolté par nous à Esche [Oise] dans une herborisation faite avec M. l'abbé Chevallier) anomal, particulièrement curieux. Les fleurs étaient géminées, les deux ovaires soudés, et chaque fleur composée avait un labelle formé de deux labelles soudés. La soudure de deux fleurs est un cas rare dans les familles où les fleurs sont axillaires et solitaires. Tribu VI. CYPRIPÉDIÉES. CYPRIPEDI^E Lindl. Orchid, p. 525. Trois étamines, les deux latérales fertiles, l'intermédiaire stérile pétaloïde. Pollen formé de granules ovales, réunis en une masse gluti- neuse. CYPRIPEDIUM L. Gen. p. 464, gen. 1015. Divisions supérieures du périanthe étalées en croix, les latérales externes soudées par les bords internes et dirigées en bas, la médiane dressée, les deux internes latérales un peu pendantes. Labelle très grand, renflé, ovoïde, en forme de sabot, dépourvu d'éperon. Gyno- stème penché, 3-fide, à division centrale pétaloïde, à divisions latérales portant les anthères univalves à loges confluentes. Ovaire non con- tourné. 77. Cjpripedium Calceolns L. Sp.pl. éd. 1 p. (1753); Gren. et Godr. FI. Fr. III, p. 266. Calceolus maria mis Crantz Stirp. ans t. VI, p. 45 (1769). 282 JOURNAL DE BOTANIQUE ICON. — Hall. Ic. pi. Helv. tab. 43 ; Reichb. f. Orchid, tab. 496; Barla lconogr. Orchid, pi. 63, fig. 1 à 14. Souche horizontale rampante, muni de fibres radicales assez grosses. Tige de 3 à 4 décim., cylindrique, flexueuse, pubescente, munie à la base de gaines obtuses plus ou moins colorées en brun. Feuilles amplexicaules, larges, ovales lancéolées, aiguës, carénées, courtement ailées sur les bords, d'un vert pâle et pubescentes à la face inférieure. Bractées ovales, lancéolées vertes. Fleur grande, unique, terminale, penchée au sommet d'un pédoncule portant une grande bractée foliacée. Divisions externes du périanthe lancéolées, longue- ment acuminées, d'un pourpre brun, à plusieurs nervures, pubescentes à la face interne, poilues à la base; divisions internes latérales d'un pourpre brun, plus longues que les externes, lancéolées linéaires, lon- guement acuminées, ondulées sur les bords, à nervure médiane pubes- cente. Labelle plus court que les divisions du périanthe, très grand, renflé ovoïde, vésiculeux, en lorme de sabot, d'un jaune doré, muni de poils vers la base, strié de pourpre, à bords repliés en dedans et for- mant un orifice arrondi. Ovaire allongé, pédicellé, pubescent, d'un vert pâle. TR. Est, Jura, Auvergne, Pyrénées, Alpes, Alpes-Maritimes (Barla). RECHERCHES SUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA GRAINE ET EN PARTICULIER DU TÉGUMENT SÉMINAL (Suite.) Par M. Léon GUIGNARD. Composées. Le développement de l'ovule en graine chez les Composées ne paraît avoir été suivi que par M. Brandza (1). Mais la descrip- tion sommaire et l'unique figure qu'il en donne, en prenant pour exemple Y Heliantlms anniius , ne sont malheureusement pas exactes. L'auteur s'est mépris, ici encore, sur la nature et l'origine de la partie interne du tégument séminal. Déjà, en 1879, M. Strasburger, étudiant le développement 1. Loc. cit., p. 239, fig. 19, pi. 10. L. Goiqnard. — Recherches sur le développement de la graine. 283 du sac embryonnaire dans le Seiiccio vulgan's (1), avait cons- taté que cet organe vient s'appliquer, avant la fécondation, directement contre le tégument ovulaire, par suite de la résorp- tion de l'épiderme du nucelle qui le recouvre à l'origine. Fig. 127 (A>. — Scnccio vulgaris. Coupe longitudinale optique d'un ovule encore jeune. Le nucelle, recouvert par l'unique tégument T, se compose d'un épideime simple et de la cellule-mère primordiale du sac embryonnaire déjà subdivisée en quatre cellules-filles. — Gr. : 240. Fig. 128 (B). — Coupe longitudinale d'un ovule dans le pistil, après la résorption de l'épi- derme du nucelle : C, paroi carpellaire, T, tégument ovulaire, Se, sac embryonnaire. — Gr. : 50. Fig. 129 (C). — Coupe longitudinale d'un ovule adulte, avant la fécondation. A cette phase, on distingue déjà dans le tégument deux zones différentes par l'aspect de leur contenu cellulaire : une externe Ze, à cellules intactes; une interne Zi, plus réfringente, commen- çant à présenter des symptômes de résorption; ai, assise interne de cette dernière zone. — Gr. : 50. F'g- '3° (D). — Partie supérieure de l'ovule au même stade, plus grossie. Dans le sac em- bryonnaire, qui se trouve au contact immédiat de l'assise interne du tégument, l'appareil sexuel est définitivement constitué. — Gr. : 180. Amené plus tard à traiter du même sujet, en raison des contro- verses auxquelles l'évolution du sac embryonnaire avait donné lieu, j'ai confirmé le fait pour l'espèce en question et pour d'autres Composées (2), et je puis ajouter maintenant que les quatre genres (Heli'anthus, Aster, Hieracmm, Scorzonera), où M. Brandza dit avoir étudié l'origine du tégument séminal, ne diffèrent pas sous ce rapport du reste de la famille. Il pouvait E. Strasburger, Die Angiospermen und die Gymnospermen, p. 10 ; fig-. 29, I; 1879. Recherches sur le sac embryonnaire des . (Ann. des se. nat., Bot., pi. 176; fig-. 154-166, 1882). pi. III; 1879. 2. Recherches sur le sac embryonnaire des Phanéro games angiospermes 284 JOURNAL DE BOTANIQUE donc sembler étrange de voir cet auteur retrouver dans le tégu- ment de la graine mûre un tissu qui n'existe déjà plus avant la fécondation. On sait que, chez les Composées, l'ovule anatrope s'insère à la base de la cavité ovarienne, qu'il remplit entièrement dans la plupart des cas. Son unique tégument est très épais, même avant la résorption de l'épiderme du nucelle (fig. 127). Après la formation de l'appareil sexuel, l'assise interne du tégument ovu- laire se distingue du tissu ambiant par la forme spéciale et le riche contenu protoplasmique de ses cellules, qui recouvrent immédiatement le sac embryonnaire (fig. 128, 129, 130^7'). Tou- tes les Composées ressemblent à cet égard au Seiiecîo vulgaris L. qui va nous servir d'exemple. Dans l'ovule adulte, on peut remarquer, dès ce moment, que le tissu du tégument comprend deux zones distinctes (fig. 129); l'interne (zi) est plus réfringente que l'externe (ze) et entrera en résorption aussitôt après la fécondation, à l'exception toutefois de son assise interne, qui semble exercer une action digestive sur les éléments qui l'entourent et qui persiste, avec ses carac- tères particuliers, jusqu'à une phase assez avancée du dévelop- pement. On a représenté, dans la fig. 131, une coupe transver- sale de l'ovaire passant par le milieu du sac embryonnaire avant la fécondation. Le contenu cellulaire réfringent contracté de la zone interne s'y trouve indiqué, autour de l'assise spéciale à cellules rectangulaires dont il vient d'être question. On remarque aussi, sur la coupe transversale, à la face in- terne de la paroi carpellaire, de chaque côté du plan de symétrie de l'ovule passant par le raphé, deux amas de petites cellules à membranes épaisses (cpj, qui forment une faible proéminence vers l'intérieur et refoulent légèrement le tissu ovulaire. Ces cellules, dont les parois réfringentes offrent souvent les réac- tions des membranes gélifiées et notamment une coloration rouge intense par l'oxydilorure de ruthénium ammoniacal, représentent la section des deux cordons particuliers, qui s'éten- dent à partir du style jusqu'à la base de la cavité ovarienne. Largement unis, chez le Senecio, au tissu de la paroi carpellaire et peu proéminents à sa surface interne, ils forment parfois une saillie beaucoup plus accentuée, comme dans les Hypochœris (fig. 145). A en juger par la nature des cellules qui les consti- L. Guignard. — Recherches sur le développement de la graine. 285 tuent, il y avait lieu de croire qu'ils représentent bien, comme on l'avait dit, un tissa conducteur destiné à guider les tubes polliniques jusqu'au micropyle ovulaire (1) : or, j'ai constaté la présence d'un de ces tubes au contact de l'un d'eux, jusqu'à la base de la cavité ovarienne. b"ig. ■ 3 1 (A). — Senecio vulgaris. Coupe transversale du pistil et de l'ovule, passant vers le milieu du sac embryonnaire : C, paroi carpellaire, avec ses faisceaux libéro-ligneux Fc et ses deux cordons de tiasu conducteur. cp\ Ze, zone externe du tégument ovulaire; Zi, zone interne formée de cellules en voie de résorption autour de l'assise interne ai ; R, raphé; Se sac embryonnaire. — Gr. : 240. Fig. 132 (B). — Coupe longitudinale d'un ovule à une phase déjà assez avancée du dévelop- pement embryonnaire; Zs, zone externe du tégument encore intact; Zi, zone interne à cellules partiellement digérées; Alb, albumen remplissant le sac embryonnaire; E, em- bryon. — Gr. : 50. Aussitôt après la fécondation, l'albumen s'organise à l'état de tissu et remplit la cavité du sac embryonnaire, sauf dans la partie inférieure rétrécie où l'on retrouve pendant longtemps les cellules antipodes (fig. 133). La zone interne du tégument entre en résorption, en dehors de l'assise qui revêt le sac em- bryonnaire. Plus tard, cette assise elle-même commence à per- dre son aspect caractéristique, d'abord autour de la partie supé- 1. Remarqués pour la première fois par R. Brown, ces cordons ou bandelettes ont été considérés par Cassini comme des rudiments de cloisons ovariennes. Leur origine, de nature épidermique, et leur formation ont fait penser à M. Capus qu'on doit plutôt les considérer comme un tissu conducteur (Ann. des se. nat., Bot., 6* série, t. VII, p. 226, 1879}. 286 JOURNAL DE BOTANIQUE rieure du sac occupée par l'embryon, puis dans la partie médiane. Lorsque l'embryon n'offre encore que l'ébauche des deux mamelons cotylédonnaires et ne dépasse pas le tiers de la -ai LZi F'b- !33 (A). — Senccio vulgaris. Sac embryonnaire recouvert par l'assise interne du tégu- ment, laquelle commence à se détruire dans la partie supérieure : E, embryon ; Alb, al- bumen; an, antipodes. — Gr. : 240. '',-;• J34 (H). — Coupe transversale du pistil et de l'ovule vers le milieu du sac embryon- naire : Fc, faisceaux carpellaires; R, raphé de l'ovule; Zet zone externe du tégument ovulaire ; Zi, zone interne presque entièrement détruite, à l'exception de son assise in- terne ai; Alb, albumen. — Gr. : 100. Fig. 135 (C). — Coupe transversale analogue à la précédente, à une phase plus avancée du développement embryonnaire : E, embryon; les autres lettres comme dans la figure pré- cédente. — Gr. : 100. longueur du sac, environ, cette assise est en grande partie détruite, et on ne la retrouve plus avec son aspect primitif qu'au contact du rétrécissement tubulaire occupé par les anti- podes (fig. 132). A l'inverse de ce que l'on observe chez les Borragées, le tissu de l'albumen remplit complètement le sac embryonnaire agrandi. L. Guignard.— Recherches sur le développement de la «raine. 287 Une section trans- versale passant par le milieu de l'ovule mon- tre alors, au centre de ce dernier, l'albumen plus ou moins étroite- ment revêtu par les cel- lules aplaties de l'assise interne du tégument , dans lesquelles le con- tenu protoplasmique a presque entièrement dis- paru (fig. 134 ai). En dehors de cette assise, le tissu de la zone in- terne du tégument (zi'J n'offre plus que des élé- ments cellulaires confus et à peine reconnais- sablés, et la résorption commence à s'étendre aux couches adjacentes de la zone externe. Pendant ce temps, l'albumen est à son tour dirigé par l'embryon, au fur et à mesure que ce dernier grossit et s'allonge dans le sac embryonnaire. Dans la moitié supérieure du sac, on n'en aperçoit bientôt plus que deux assises intactes (fig. 136, A/6.); la partie sous- jacente de l'albumen en voie de destruction for- me, à la surface de l'em- bryon, une couche de Fi"" 136 (A). — Senecio vulgaril. Coupe transversale du pistil et de l'ovule, au stade représenté à un plus faible grossissement dans la fig. 135 (C) : C, paroi car- pellaire; T, tégument ovulaire, avec assise oxalifère sous-épidermique ; Alb, albumen dont il ne reste que deux assises intactes; E, embryon. — Gr. : 240. Fig. 137 (B). — Coupe transversale d'un akène presque mur: Fc, faisceaux carpellaires ; R, raphé de l'ovule; T, tégument; Alb, albumen; et, et, cotylédons. — Gr. : 100. Fig. 138(0. —Coupe transversale d'un akène mur, plus grossie que dans la figure précédente : C, paroi car- pellaire ; T, tégument ovulaire ; Aie, albumen ; E, em- bryon. — Gr. : 2^0. 288 (OURNAL DE BOTANIQUE débris cellulaires semblable à celle qui entoure les deux assises persistantes de cet albumen. A cette phase, la zone externe du tégument est considéra- blement réduite. Sous l'épiderme, on remarque une assise dont chaque cellule renferme un cristal d'oxalate de chaux; puis vien- nent une ou deux assises encore intactes, qui ne tardent pas à se détruire à leur tour. A la maturité (fig. 137 et 138), le tégument de la graine n'offre plus que deux assises cellulaires distinctes, mais un peu aplaties : l'épiderme et l'assise oxalifère (t), sous lesquelles existe une couche membraniforme provenant de la résorption du reste du tégument ovulaire; puis les deux assises d'albumen ci-dessus mentionnées et dont l'externe se compose de cellules un peu plus grandes que l'interne. L'embryon en est séparé par une lame mince et réfringente représentant les vestiges de l'al- bumen résorbé. Dans le Senecio, comme dans toutes les familles précédemment étudiées, la partie périphérique de l'albumen, qui persiste à la maturité, a ses cellules remplies de substances pro- téiques. Ce mince tégument séminal s'applique étroitement contre l'enveloppe carpellaire, dont la partie interne a disparu pen- dant le développement. A l'origine, en effet, la paroi carpel- laire se composait de deux assises cellulaires sans méats et d'un mince parenchyme sous-jacent à grands méats, limité à l'intérieur par un épiderme continu (fig. 131). Seules, les deux assises externes, avec les îlots scléreux correspondant aux fais- ceaux, persistent à la maturité de l'akène (fig. 136 et 138). Il suffit maintenant de mettre en regard de la description précédente celle de M. Brandza (1). L'enveloppe ovulaire « se compose, dit-il, d'un parenchyme compris entre deux épidermes. Pendant le développement, l'épiderme interne, ainsi que les assises parenchymateuses les plus profondes, sont fortement comprimées; par contre, l'épi- derme du nucelle se divise radialement; à la fin delà matura- tion, il subsiste en formant la couche la plus interne du tégu- ment ». L'auteur a donc confondu l'épiderme du nucelle, qui a déj\à 1. Loc. cit., p. 229. L. Guigkard. — Recherches sur Je développement de la graine. 289 disparu avant la fécondation, avec l'épidémie interne du tégu- ment ovulaire, qui persiste pendant les premières phases du développement pour disparaître à son tour à un moment donné; et il n'a pas vu que la dernière couche du tégument séminal appartient à l'albumen. J'ajouterai quelques exemples à celui qui précède, pour montrer les principales modifications qu'on observe dans la structure du tégument et de la paroi de l'akène chez les Radiées, Liofuliflores et Tubuliflores. Se Fig. 139 (A). — Inula Hclenium. Coupe longitudinale d'un ovule adulte montrant : le sac embryonnaire très petit, Se ; la zone externe du tégument, Ze ; la zone interne, Zi. — Gr. : 50. Fig. 140 (B). — Coupe longitudinale de l'ovule quelque temps après la fécondation : E, em- bryon; Alb., albumen dans le sac embryonnaire; Zi, zone interne en voie de résorption. - Gr. : 85. Fig. 141 (C). — Coupe transversale d'un akène mûr : C, paroi carpellaire; Se/, îlot de sclé- renchyme; T, tégument séminal; Alb., albumen; R, raphé; cl, et, cotylédons. — Gr. : 50. Dans Y Inula Helenmm L., l'ovule adulte, très allongé, renferme un sac embryonnaire fort petit, revêtu par l'assise interne caractéristique du tégument (fig. 139). Le tissu de ce dernier se différencie de bonne heure, comme chez le Senecio, en deux zones d'aspect différent ; l'externe (ze) est relativement peu épaisse en comparaison de l'interne (zi). Dès les premières phases du développement de l'embryon, avant d'atteindre la moitié de longueur de l'ovule, le sac em- 290 JOURNAL DE BOTANIQUE bryonnaire rempli par l'albumen flotte pour ainsi dire dans la masse semi-fluide qui provient de la résorption de la zone interne (fig. 140). Plus tard, les phénomènes se passent comme dans l'exemple précédent. A la maturité, le tégument de la graine se compose de l'épiderme primitif du tégument ovulaire et de deux ou trois assises plus ou moins comprimées, en dedans desquelles on retrouve la couche membraniforme dérivée du tissu sous- jacent écrasé; enfin, de deux assises d'albumen semblables à celles du Senecio. Quant à la paroi de l'akène (fig. 141), elle offre de nombreux îlots de sclérenchyme isolés, dans lesquels les faisceaux carpel- laires sont plus ou moins englobés. On peut remarquer, en outre, que, dans cette espèce, le plan de séparation des cotylé- dons ne coïncide pas exactement avec le plan de symétrie de la graine. Le tégument séminal de V HelianUms annuus'L,.^ décrit et figuré par M. Harz (1), comprend un épiderme recouvrant deux ou trois assises comprimées qui prennent une coloration brune par l'iode, puis une couche membraniforme, enfin une assise protéique que cet observateur rapporte avec raison à l'albumen. Très résistante, la paroi de l'akène offre d'abord, vers l'ex- térieur, un épiderme à cellules fortement cutinisées, puis quel- ques assises de parenchyme aplaties et brunâtres ; viennent ensuite de nombreux îlots scléreux,à forme de rectangles allon- gés radialement et séparés les uns des autres par une file de cellules à membranes épaisses, mais à cavité plus grande; sous les îlots, se trouvent les faisceaux libéro-ligneux très petits. La paroi se termine du côté interne par un parenchyme à membra- nes minces. Le Madia saliva Mol. ressemble à X Initia par l'épaisseur relative des deux zones du tégument ovulaire. Mais le tégument de la graine est plus réduit à la maturité, par suite de la des- truction plus avancée des assises immédiatement sous-jacentes à l'épiderme ; en outre, on ne retrouve qu'une seule assise d'albumen. La paroi de l'akène rappelle celle de V Helianthus par l'en- semble de ses caractères. 1. C. D. Harz, Landwirthschaftliche Samenkunde, p. 851, fig. 53; 1885. L. Guignard. — Recherches sur le développeynent de la graine. 291 Dans le Guizotia oleijera D. C, le Ca lendit la offtcinalis L., XAchillca Millefolium L., figurées par M. Harz, l'assise interne du tégument séminal plus ou moins épais dérive également de l'albumen. Quant à la structure de la paroi de l'akène, elle est très différente dans ces trois genres. Fig. 142 (A). — Tragopogon pratensis. Coupe transversale d'un ovaire passant par le milieu du sac embryonnaire : C, paroi carpellaire; Fc, faisceau carpellaire; cp, cordon de tissu conducteur; Ze, zone externe; Zi, zone interne du tégument; R, raphé ; r, prolongement du raphé. — Gr. : 50. Fig. 143 (B). — Coupe transversale de l'akène mur : C, parenchyme carpellaire; Sel, anneau scléreux ; T, tégument séminal; Alb., albumen; et, et, cotylédons. — Gr. : 30. Fig. 144 (O. — Coupe transversale du tégument de la graine à la maturité : T, tissu dérivant du tégument ovulaire; Alb., albumen. — Gr. : 240. Fig. I45 (D). — Hypoehœris radicata. Coupe d'un ovaire au moment de la fécondation, mon- trant les cordons de tissu conducteur très proéminents, cp. — Gr. : 50. Chez les Liguliflores, l'ovule adulte du Tragopogon praten- sis L. présente aussi deux zones bien distinctes dans son tégu- ment ; c'est l'interne, destinée à se résorber la première, qui est la plus mince (fig. 142). Le faisceau du raphé se continue au-delà de la chalaze et forme une boucle dans le plan de symétrie de l'ovule ; on apercevra donc sur la section transversale deux faisceaux opposés. M. Harz en indique trois dans le tégument de la graine adulte. S'il en est parfois ainsi, c'est évidemment parce que 292 JOURNAL DE BOTANIQUE le faisceau du raphé s'est divisé au niveau de la chalaze, comme on le remarque dans X Helianthus , où cette division produit même trois branches (i). Les phénomènes du développement consécutif à la féconda- tion étant les mêmes que précédemment, il suffira de mentionner la structure du tégument de la graine mûre. Il comprend (fig. 144), outre un épiderme à grandes cellules, un parenchyme à méats, formé de cellules irrégulières, puis une épaisse couche membraniforme brunâtre dans sa partie interne ; enfin deux assises d'albumen dont la dernière, plus mince que l'autre, a été parfois assez écrasée, sans avoir perdu son contenu protéique. La paroi carpellaire du Tragopogon n'offre encore, à l'époque de la fécondation, que deux faisceaux libéro-ligneux situés à côté des deux cordons particuliers dont il a été question (fig. 142). Plus tard, un anneau scléreux continu se différencie vers la face interne de la paroi, avec des proéminences, au nombre d'une dizaine, qui s'avancent dans la région externe (fig. 143). Dans le jeune âge, la partie interne de la paroi était formée de quel- ques assises de parenchyme lacuneux qui plus tard sont écrasées, à l'exception de la dernière assise située au contact de l'ovule et composée de petites cellules quadrangulaires. C'est dans ce parenchyme que se trouvent, outre les deux faisceaux bien dis- tincts dès le début, les huit ou dix autres faisceaux très réduits de la paroi carpellaire. Le Lauipsana communis L. possède un ovule remarquable, avant la fécondation, par la largeur du canal micropylaire (fig. 146 et 147). Du côté du funicule, s'insèrent de nombreux poils à paroi gélifiable dirigeant leur pointe du côté du sac embryon- naire, dont le sommet est à nu au fond du canal. Les modifications qui se produisent après la fécondation et la structure du tégument de la graine mûre sont tout à fait sem- blables à celles du Senecio. Comme chez celui-ci, le tégument séminal est formé par l'épiderme du tégument ovulaire au-dessous duquel on trouve une assise oxalifère, puis une couche membra- niforme brunâtre et enfin deux assises d'albumen. On y remar- 1. Ainsi que M. Van Tieghem l'a remarqué (Note sur les divers modes de nervation de l'ovule et de la graine; Ann. des se. nat., Bot., 5e série, t. 16, 1872, p. 229). I.. Guighabo. — Recherches sur le développement de la graine. 393 que, en plus, une boucle vasculaire, comme dans le Tragopogon. La paroi carpellaire présente, sous une couche assez mince de parenchyme, un anneau scléreux continu dans lequel sont plongés de nombreux fais- ceaux libéro- li- gneux; sous cet anneau, le paren- chyme lacuneux qui formait primi- tivement la couche interne de la pa- roi carpellaire est comprimé et pres- que détruit à la maturité. Le téo'ument se- minai de X Hi'era- cium murorumY^. ne diffère du pré- cédent que par l'absence de l'as- sise oxalifère sous- épidermique (fig. 148). Quant à la pa- roi de l'akène, elle offre, sous l'épi- démie fortement cutinisé, un an- neau scléreux con- A Fig. 146 (A). — Lampsana communis. Coupe longitudinale d'un ovaire avant la fécondation; Se, sac embryonnaire; Ze, zone externe du tégument ovulaire ; Zi, zone interne. — Gr. : 50. Fig. 147 (B). — Partie supérieure de l'ovule plus grossie, mon- trant le canal micropylaire et le sommet du sac embryon- naire. — Gr. : 240. Fig. 148 (C). — Hicraciu7ii murorum. Coupe transversale de la paroi de l'akène C, et du tégument T, avec ses deux assises d'albumen, Alb.; E, embryon. — Gr. : 240. tinu à la face in- terne duquel se trouvent les faisceaux conducteurs. La figure 148 peut s'appliquer également, presque de tous points, à XHypochœris radicata L. Par contre, dans le Scorzonera hispam'ca L. et le Taraxacum dens-leonis Desf., le tégument de la graine est plus épais et rappelle celui du Tragopogon. Chez les Tubuliflores, les espèces que j'ai observées ont un tégument séminal bien caractéristique, dont j'ai suivi le dévelop- pement dans divers Centaurea, Cnicus et Cirsiztm. 294 JOURNAL DE BOTANIQUE L'ovule du Centaurea Jacea L., par exemple, est pourvu d'un tégument très épais, où l'on trouve comme à l'ordinaire deux zones distinctes, l'interne relativement peu épaisse avant Fig. 149 (A). — Centaurea Jacea. Coupe longitudinale d'un ovaire un peu avant la floraison : C, paroi carpellaire; Ze, zone externe du tégument ovulaire; Zi, zone interne. — Gr. : 50. Fig. 150 (B). — Coupe transversale quelque temps après la fécondation : es, canal sécréteur au dos d'un faisceau carpellaire; épo, épiderme de l'ovule. — Gr. : 50. Fig. 151 (C). — Coupe transversale de l'akène mur : épo, épiderme scléreux du tégument séminal; C, paroi de l'akène; Alb., albumen; et, et, cotylédons. — Gr. : 35. Fig. 152 (Dj. — Coupe transversale de la paroi de l'akène C, et du tégument de la graine 7^ qui comprend aussi l'albumen Alb.; E, embryon. — Gr. : 240. la fécondation (fig. 149). Le faisceau du raphé forme une boucle vasculaire (fig. 150). Dans la paroi carpellaire, les faisceaux libéro-ligneux, au nombre de cinq, possèdent sur leur face L. Guignakd. — Recherches sur le développetnent de la graine. 295 externe un canal sécréteur qu'on peut apercevoir presque jus- qu'à la maturité, ce qui n'arrive pas clans la très grande majorité des Composées. Pendant le développement, l'épidémie du tégument ovulaire se cloisonne radialement en donnant des cellules prismatiques très allongées, dont les parois s'épaississent et se sclérifient fortement (fig. 151 et 152). Les quatre ou cinq assises sous- jacentes ne subissent guère d'autre changement que la perte de leur contenu ; plus à l'intérieur, le reste du tégument fournit une couche membraniforme jaunâtre, contre laquelle persiste une assise d'albumen seulement. A l'époque de la fécondation, la paroi carpellaire comprend environ six assises cellulaires dans les intervalles des faisceaux conducteurs. Les deux ou trois assises internes ont leurs cellules pourvues d'un gros cristal prismatique d'oxalate de chaux. A la maturité, tout le parenchyme non oxalifère se sclérifie; les cellules à cristaux elles-mêmes épaississent leurs membranes et sont en même temps comprimées par l'épiderme sclérifie du tégument qui adhère à la paroi de l'akène (les cellules à cristaux, très petites, n'ont pas été représentées dans la fig. 152). Il en résulte que la graine possède une enveloppe protectrice double et très puissante. D'autres Centaurea (C. Scabiosa L., C. mon- tana L., etc.) offrent à peu près les mêmes caractères. On retrouve un tégument séminal analogue dans le Cnicus beaedictus L., le Cirsïum oleraceum L., le Carthamus tincto- rius L., etc., avec cette différence que, sous l'épiderme à grandes cellules lignifiées, le nombre des assises du parenchyme qui n'ont pas été écrasées est variable. Il ne reste également qu'une seule assise d'albumen, souvent très mince dans le Cnicus. Quant à la paroi carpellaire, les modifications qu'elle peut offrir diffèrent suivant les cas; mais je n'insisterai pas sur ce point et, si j'ai mentionné plus haut, en même temps que la struc- ture du tégument de la graine, celle qu'on observe dans la paroi carpellaire, c'est simplement pour donner une idée des variations que présente, chez les Composées, cette enveloppe dont l'étude plus détaillée serait intéressante à divers titres. En résumé, le tégument de la graine provient, dans cette fa- mille, de l'unique tégument ovulaire toujours très épais à l'ori- gine. L'épiderme de ce dernier, persiste, accompagné ou non 296 JOURNAL DE BOTANIQUE d'une ou plusieurs assises immédiatement sous-jacentes ; viennent ensuite une couche membraniforme due à la destruction plus ou moins complète du tissu plus interne, et enfin une ou deux as- sises protéiques dérivées de l'albumen. (A sttivre.) Le Chroolepus lageniferum Hild. en France, par M. P. Hariot. Les serres d'Allemagne et d'Italie sont fort riches en Cryptogames de toute sorte qui y sont merveilleusement représentées. Certaines d'entre elles pourraient suffire à la confection de centuries de nom- breuses espèces d'Algues et de Champignons. Il n'en est pas de même chez nous et ce n'est que bien rarement qu'on a l'occasion d'y signaler quelques-unes de ces plantes. Au Muséum tout particulièrement, et c'est le meilleur éloge qu'on puisse faire des soins de propreté apportés chaque jour dans la culture des plantes, on n'en a jamais recueilli, même en cherchant assidûment, qu'un très petit nombre : Marasmius Jubœcola, Clavaria cardinalis, Casoma Anthuriï, trois espèces nou- velles, et c'est à peu près tout, avec V Oscillaria caldariorum qu'on trouve dans le bassin des Nymphéacées comme, d'ailleurs, presque partout, clans les conditions analogues. Dernièrement nous avons eu le plaisir d'ajouter à cette courte liste une Algue fort intéressante, signalée déjà dans plusieurs jardins bota- niques, où elle se développe sur les écorces et sur les ieuilles coriaces, et qu'on n'avait pas encore indiquée en France : nous voulons parler du Chroolepus lageniferum. Nous l'avons trouvé sur une feuille d'un Piper, où il se présentait à la face inférieure sous forme de taches ar- rondies d'un jaune orangé très vif et pâlissant rapidement au bout de quelques jours. Cette Algue serait-elle en relation de développement avec le Pro- tococcus caldariorum qu'on rencontre quelquefois dans son voisinage? Nous manquons d'observations assez précises pour résoudre la ques- tion. Le Chroolepus lageniferum présente cette particularité fort inté- ressante d'être à peine connu en dehors des serres d'Europe. Raben- horst, Hildebrandt, M. Hennings l'ont trouvé en Allemagne; M. Hans- girg, à Prague; M. Nordstedt en Suède; M. Hisinger en Finlande; M. de Toni en Italie. Nous ne l'avons vu présentant de sérieux carac- tères de spontanéité que de Cayenne, où il a été recueilli par Leprieur, et de la Jamaïque, d'où M. de Lagerheim nous l'a communiqué à son passage à Paris. Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J. Mersch. imp. -22, PI. Dcnfert-Rochereau. 7" ANNÉE. N° ifi. iC> AOUT 1893. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. SUR QUELQUES NOUVEAUX STROPHANTHUS DE L'HERBIER DU MUSÉUM DE PARIS (i) Par M. A. FRANCHET. Le récent travail de M. Pax (2) a été l'occasion d'une révi- sion des Sli ppliaiiîluis de l'herbier du Muséum de Paris, qui se trouve être relativement riche en espèces de ce genre générale- ment assez mal représenté, même dans les plus grandes collec- tions. Dans sa monographie, M. Pax signale 25 espèces, dont 8 sont décrites comme étant nouvelles. Il existe dans l'herbier du Muséum 8 autres Strophantkus inédits, dont l'un appartient, il est vrai, aux Roupcllia ; mais on sait aujourd'hui que ce genre est rattaché aux Strophantkus par toute une série de formes intermédiaires et qu'il n'en peut même constituer une section qui serait trop faiblement caractérisée pour être conservée (3). Les collections du Muséum possèdent également les fruits de plusieurs Strophantkus dont on ne connaissait jusqu'ici que les fleurs. Ainsi, dès 1824, Perrotet a donné un fruit bien com- plet du >S\ sa? mcntosus DC, provenant du Cayor. De très beaux fruits du S. divergens Grah. ont été envoyés de Macao, en 1837, par Calléry ; les graines de cette espèce sont glabres et ressemblent beaucoup à celles qui portent, dans le commerce, le nom de Graines de Stropkantkus glabre du Gabon (4) ; il est assez singulier que le fait n'ait pas été signalé par les auteurs spéciaux qui ont traité la question au point de vue commercial, et que cette graine ne soit aujourd'hui encore 1. Cette note est extraite d'un travail plus général sur les Strophantkus qui paraîtra en novembre prochain dans les Noicvelles Archives du Muséum et dans lequel toutes les espèces inédites seront figurées. 2. Ueber Strophanthus, mit Berûcksichtigung der Stammpflanzen des « Semen Strophanthi ». Leipzig, 1892, 8", 1 pi. (Extrait de « Engler's Botanische Jarhbû- cher ., Band XV, Heft 3.) 3. Cf. Bâillon, Hist. des pi., X, 198. 4. Cf. R. Blondel, Les Strophantus du commerce, pp. 33-35, fig. 298 JOURNAL DE BOTANIQUE mentionnée nulle part, bien que Bentham ait décrit depuis très long-temps le fruit dans la Flore de Hong-kong. M. Balansa a envoyé du Tonkin un beau fruit de 6\ caudatus Kurz (S. dichotomus, var. Marcki DC), remarquable par ses follicules épais et très obtus ; les graines sont également glabres et difficiles à distinguer, lorsqu'elles sont privées de leur arête chevelue, de celles du Strophanthus glabre du Gabon, avec lesquelles elles semblent s'être trouvées en mélange dans quel- ques produits commerciaux vendus il y a plusieurs années. M. Christy en a donné une assez bonne figure, New. Connu, plants, n° X, p. 10, fig. 2, sous le nom de graine et aigrette du ►S*, dichotomus. En 1883, le Muséum a reçu de M. Thollon deux follicules de Strophanthus , bien entiers, renfermant une grande quantité de graines absolument glabres et qui, par tous leurs caractères, se rapportaient au Strophanthus glabre du Gabon; elles étaient seulement un peu plus grosses que la plupart de celles fournies par le commerce, et, sous ce rapport, se distinguaient encore moins facilement des graines du 6*. diverge us et du >S. caudatus. On sait que les graines de ce Strophanthus glabre du Gabon font partie de l'armement des soldats Pahouins au titre de poi- son de flèches ; leur enveloppe naturelle est l'endocarpe du follicule qui, grâce à sa consistance parcheminée, se sépare presque spontanément du mésocarpe plus ou moins lignifié ; il suffit alors de rapprocher les deux bords de cet endocarpe en le liant, et aucune graine ne peut s'échapper, chacune d'elles restant d'ailleurs à la place qu'elle occupe sur le placenta. Ces endocarpes ainsi préparés ressemblent assez à de très gros ci- gares, et c'est sous cette forme qu'ils deviennent un objet de commerce dans le pays, où il est assez facile de s'en procurer. Quand aux follicules complets, leur rareté s'explique par ce fait que les nègres cachent, ou du moins cachaient, il y a peu d'années, avec un soin jaloux, l'origine de leur poison de flèche, fourni par l'Onaye ou Iné (1). Aujourd'hui l'identité de la plante est encore douteuse, M. Thollon n'ayant pu réussir à se pro- curer les feuilles et les fleurs, seuls organes permettant de rap- 1. Je tiens presque tous ces détails de M. Thollon. Les endocarpes renfermant les graines ont été envoyés en assez grand nombre à l'herbier du Muséum, par M. Ballay, qui fut gouverneur du Gabon. A. Fkanchkt. — Sur quelques nouveaux Strophanthus. 299 procher avec une certitude suffisante d'une espèce rigoureuse- ment déterminée son fruit de Strophanthus à graines glabres. Cependant, en procédant par voie d'exclusion, il est permis de supposer que ce fruit appartient à une espèce du groupe Rou- pellia, c'est-à-dire, soit au Strophanthus gratus {Rcupeilia grata Wall.), soit au .S'. Tholloni décrit plus bas. Son origine t Gabon » semble devoir taire incliner pour le S.gratus^ trouvé aussi au Gabon par M. Griffon du Bellay, le .S. Tholloni prove- nant des rapides de l'Ogooué, région limitrophe, mais plus orientale. Quoi qu'il en soit, il est à croire que cette question d'origine sera bientôt résolue, grâce aux recherches dont la flore de nos colonies de l'Afrique occidentale est devenue l'objet. Les espèces de Strophanthus qui n'ont pas encore été signa- lées sont les suivantes : S. Tholloni sp. nov. (Roupellia). — Sarmentosus, glaber; folia sublongiterpetio- lata, ovato-lanceolata vel oblongo-obovata, breviter acuminata, supra lucida, venis primariis 6-7 supra impressis, subtus immer- sis, vix conspicuis ; flores terminales 1-3, breviter pedunculati ; bracteae et bracteolae ovatae, acutae ; calyx membranaceo-char- taceus, fusco-rufus, segmentis inaequalibus, exterioribus mino- ribus, ovato-lanceolatis vel oblongo-ovatis, acutis mucronulatis vel obtusis, corollae tubo saltem dimidio brevioribus ; corollaj tubus infundibuliformis, infra médium angustatus, exinde sen- sim ampliatus ; lobi late ovati, acuti vel brevissime acuminati, tubo breviores ; squamae puberulae, lanceolato-lineares, superne subulatae, lobis tantum paulo breviores ; antherae angustae lon- gissime aristatae, arista quam anthera longiore. Hab. — Afrique tropicale occidentale; Congo français, dans l'Ogooué (Thollon n° 1) et sur la route d'Apingi à Obomki (id., n. 762) ; Cameroon River (Mann, n° 2222). Les rameaux sont grêles, recouverts d'une écorce d'un brun foncé et presque dépourvue de lenticelles; les feuilles coriaces, larges de 25 à 30 mm., longues de 8 à 12 cent., ressemblent beaucoup à celles du S. gratus {Roupellia grata Wall.) ; l'inflorescence est très appauvrie, quelquefois réduite à une seule fleur; celle-ci est grande, blanche ou rosée; les divisions du calice ont une consistance un peu cartilagi- neuse et sont d'un roux brun avec une ligne plus pâle sur les bords; 300 JOURNAL DE BOTANIQUE ils sont très inégaux, longs de 15 mm. environ, les extérieurs sensi- blement plus courts; le tube de la corolle atteint de 3 à 4 cent., sur une largeur de 1 cent, environ à son orifice; il est rétréci, cylindrique dans sa partie inférieure sur une longueur de 1 cent, environ; les lobes atteignent 20 à 25 mill.; les écailles de la gorge, larges de 2 mm. à la base, ont environ 2 cent, de longueur; le filet qui termine l'anthère atteint 15 à 18 mm. Le >S. Tholloni se distingue nettement du 5". grains par les divi- sions de sa corolle qui sont aiguës et non largement arrondies au sommet, formant ainsi une transition très nette vers les Strophanthus qui ont les lobes de la corolle terminés en lanières. Parmi les espèces asiatiques, le 5". brevicaudatus Wight est dans le même cas. D'après une note de M. Thollon, le 5. Tholloni porte au Congo le nom d'Onaye. Ainsi que je l'ai dit précédemment, il existe des proba- bilités pour que le fruit qu'il a rapporté du Gabon et qui renferme les graines dites du Strophanthe glabre du Gabon, appartienne soit au S. Tholloni, soit au S. grains ; en voici la description : Follicules atteignant près de 30 cent, de longueur et atténués assez brièvement dans leur partie supérieure; très ouverts, ils présen- tent une largeur de 8 à 9 cent. ; leur épiderme est d'un brun foncé et parsemé de nombreuses lenticelles; la partie lignifiée a près d'un centimètre d'épaisseur; les graines les plus longues atteignent 20 mm., les plus larges ont jusqu'à 4 mm. vers leur quart inférieur. Ces dimensions sont supérieures à celles qui ont été données par M. Blondel pour le Strophanthus glabre du Gabon ; mais il est certain que dans un môme follicule la dimension de la graine et la longueur de la partie nue de l'arête peuvent varier dans une notable proportion, selon qu'on les prend dans le bas, dans le milieu ou dans la partie supérieure du follicule. S. Courmonti Sacleux, mss. « Frutex volubilis, glaber, cortice multilenticellato. Petiolus canaliculatus, brevis. Folia subcoriacea, intégra, elliptica vel ovalia, basi rotundata vel subobtusa, apice obtuso vel saepius in acumen brève obtusum attenuato, venis primariis 5-7, obli- quis parum prominentibus. Flores solitarii, axillares, termina- les. Bracteae 2, lanceolatae. Calyx 5-partitus, lobis erectis, lanceolato-acuminatis, subcarinatis ; glandulae 10. Corolla ma- juscula, tubo infundibuliformi, supra calycem valde dilatata, lobis lanceolatis, elongatis, sensim acuminatis, tubum aequantibus vel parum superantibus. Ligulae 10, parvse, lineari-lanceolatae vel obtusae. Antherae breviter acuminatae, inclusse, stigma obtegen- tes. Follicula magna, basi truncata vix attenuata. Semina seri- A. Franchbt. — Sur quelques nouveaux Strophanthus. 301 ceo-grisea, in rostrum longissimum attenuata ; cornu incana, pilis longis, rostro sequilongo. t Pétiole de 5-8 mm.; limbe des feuilles de 5-8 cent, delongsur 3-5 cent, de large; bractées de 2 1/2 mm. de long sur 1 mm. de large. Pédoncule de 3 mm. Lobes du calice de 5 mm. de long sur 2 mm. de large. Corolle de 5 à 6 cent, de long à tube de 2S mm ; acumen de 2 mm. de long, au-dessus de la base élargie. Follicule de 27 cent, de long sur 6 cent, de large. Graine de 1 cent, et plus de long sur 3 à 4 mm. de large, atténuée en un bec long de 25 mm. jusqu'à la nais- sance des barbes ». Sacleux Mss. Hab. — Zanguebar, dans les bois, à l'entrée de la chaîne du Ngouvou. Janvier-février 1S93. S. Barteri sp. nov. (Gracfles Fax). — Rami graciles, glabri vel tantum apice scabridi ; folia glaberrima, breviter petiolata, e basi rotundata ovata vel ovato-lanceolata, breviter et obtuse acuminata, papy- racea ; nervi primarii utroque latere 5-6, apice late anastomo- santes ; venae secundariae immersae, rete inconspicuo ; inflores- centia laxe dichotoma, ramulis, bracteis floribusque brevissime velutino-puberulis ; bracteae pallide virentes, oblongae, obtusae, undulatae ; calycis segmenta inaequalia, anguste oblonga, ob- tusa vel spatulata, undulato-crispa ; corolla parva ; tubi pars ano-ustata calyce brevior, parte ampliata infundibuliformi lineis purpureis percursa ; lobi ovato-triangulares, in acumen fili- forme longissimum abrupte desinentes ; squamulae faucis pube- rulae, lanceolatae, lobis duplo breviores ; fructus ignoti. Hab. — Afrique tropicale occidentale; Abbcakoula, dans la région du Niger (Barter, n° 3346; DrHarrison, n° 28). Les rameaux sont très grêles, roux, parsemés de lenticelles; pé- tiole long de 2-3 mm; feuilles de consistance un peu coriace, longues de4à6cent. sur 25-30 mm. de largeur; toutes les parties de l'infloies- cence sont recouvertes d'uue fine pubescence serrée; les bractées et les sépales minces, décolorés, d'un blanc verdâtre, crispés; la corolle, si l'on fait abstraction du prolongement filiforme des lobes, ne dépasse pas 20 mm., soit 16 mm. pour le tube et 4mm. pour les lobes; le pro- longement filiforme atteint 8 cent. La couleur de la corolle n'est pas indiquée ; elle paraît être rougeâtre, avec des séries de lignes brunes disposées en faisceaux sur la partie dilatée du tube. Le 5". Barleri se rapproche surtout du S", scaber Pax, dont il a les fleurs et l'inflorescence; il s'en distingue par ses feuilles qui sont 3o2 JOURNAL DE BOTANIQUE absolument glabres en dessous, par ses bractées et ses divisions cali- cinales minces, décolorées, ondulées, crispées et non pas herbacées comme celles du 6". scaber. S. bracteatus sp. nov. {Graciles Pax). — Glaberrimus ; rami graciles ; folia breviter petiolata, e basi obtusa lanceolata, acuminata, chartacea, pal- lide viridia ; nervi primarii utroque latere 6-7 fere immersi, venis secundariis nonconspicuis; inflorescentia dichotoma, mul- tibracteata, bracteis ovatis acuminatis calycisque segmentis fere membranaceis, coloratis ; calycis segmenta tubo corollae dimi- dio breviora, dissimilia, v. c. tribus exterioribus e basi late ovata abrupte acuminata, 2 interioribus multo angustioribus, lanceo- latis, omnibus acutis ; corolla pube minutissima sub lente valida tantum conspicua conspersa, parva ; tubi pars angustata quam calyx brevior, parte dilatata infundibuliformi ; lobi ovati in acumen filiforme longissimum abrupte desinentes ; squamulae faucis brevissimœ, ovatae apice rotundatae, pulverulentae ; folli- culi (pro g-enere) parvi fusci, glabri lenticellis oblongis vel linearibus conspersi, lineares, breviter acuti ; semina pube gri- sea sericea conspersa, demum subnudata ; aristae parte nuda brevi; coma alba. Hab. — Afrique tropicale occidentale; Congo français, Ogooué où l'on ne commence à le rencontrer qu'au dessus de l'Obomki (Thollon, n° 745) ; dans les rochers à Booué (id., n° 744). C'est une liane à rameaux grêles; l'écorce est rougeâtre, parsemée de petites lenticelles; les feuilles, un peu coriaces, sont relativement étroites et allongées, d'un vert très pâle; les nervures sont immergées, au moins celles des feuilles des rameaux floraux. Les feuilles sont longues de 7 à 10 cent, sur 25-35 mm. de largeur; le calice est re- marquable par la dissemblance de ses divisions, dissemblance qui est plus accentuée que dans aucun autre Stropkanthus ; la corolle, sur le sec, paraît être complètement blanche, sans lignes ni ponctuations brunes comme dans le S. scaber et le S. Barteri; le tube, infundi- buliforme, est long de 20 mm., les lobes ovales de 5-6 mm., avec un prolongement filiforme qui atteint 10-12 cent. ; les écailles de la gorge sont remarquablement petites, épaisses. Le fruit ne dépasse guère 20 cent, sur 15 mm. de largeur; les graines sont longues environ de 12 mm., la partie nue de l'arête est de 5-6 mm., la portion plumeuse est longue de 3 cent. La forme des divisions calicinales, l'état glabre de l'inflorescence L. Guignard. — Recherches sur le développement de la graine. 303 (sauf la légère pubescence de la corolle), permettent de distinguer facilement le 5". bracteatus du S. scaber et des espèces voisines. S. parviflorus sp. nov. {Graciles Pax). — Gracilis, glaberrimus ; folia brevissime petiolata, tenuiter membranacea, obovata vel obovato-lanceo- lata, hast truncata vel leviter cordata, in acumen obtusum brève abrupte desinentia, subtus punctis elevatis, albidis, prae- sertim secus nervos, conspersa ; nervi primarii utroque latere 5-6, apice levé anastomosantes ; venae secundariae reticulataî paru m conspicuas ; inflorescentia dichotoma, pauciflora ; brac- tese bracteolacque diutius persistentes ; calycis segmenta inae- qualia, anguste lanceolata, vix acuta, tubo corollae paulo breviora ; corolla anguste infundibuliformis, tubi parte supe- riore dilatata, cupuliformi, lobis brevibus triangularibus in acumen subulatum tubo sequilongum, desinentibus ; squamulae faucis brèves triangulares, obtusae ; fructus ignotus. Hab. — Afrique tropicale occidentale, dans la région d'Angola (Welwich, lier Angol., n° 5994 in herb. Mus. Par). Les rameaux sont très grêles, à écorce fauve, couverte de lenti- celles; les feuilles sont longues de 5 à 8 cent, sur 25-35 mm. de lar- geur; elles sont d'une consistance très mince et leur pétiole n'a guère que 2 mm ; les divisions du calice sont herbacées, longues de 10-12 mm. sur 1-2 mm. de large; la corolle n'a guère que 30-35 mm. de longueur, en y comprenant le prolongement des lobes ; le tube est étroit (2 mm.) et ne dépasse pas 10 cent.; il se dilate en coupe élargie très courte (3-4 mm.); les lobes sont longs de 4mm. environ et leur acumen de 10-14 mm. au plus. Le S. parviflorus est bien caractérisé parmi les espèces du groupe des Graciles } par la forme de sa corolle et la brièveté du prolongement des lobes ; le tube, dilaté supérieurement en coupe évasée, fournit aussi un bon caractère distinctif. (A suivre.) RECHERCHES SUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA GRAINE ET KS PARTICULIER DU TÉGUMENT SÉMINAL (Fin.) Par M. Léon GUIGNARD. Valérianées. On pouvait s'attendre à trouver dans le développement et 304 JOURNAL DE BOTANIQUE la structure de la graine des Valérianées des caractères peu différents de ceux qu'on rencontre chez les Composées. C'est ef- fectivement ce que j'ai constaté chez le Valeriana ofjîcinalis L. B Fig. 153 (A). — Valeria7ia officinalis. Coupe longitudinale d'un carpelle et d'un ovule long- temps avant la floraison : C, paroi carpellaire; T, tégument ovulaire; Nu, nucelle. Gr. : 50. Fig. 154 (B). — Nucelle ovulaire, très jeune, représenté avec la dernière assise du tégument ai; cm, cellule-mère primordiale du sac embryonnaire. — Gr. : 240. Fig. 155 (C). — Coupe longitudinale de l'ovule après la résorption de l'épiderme du nucelle; le sac embryonnaire Se est recouvert directement par l'assise interne ai du tégument de l'ovule. — Gr. : »oo. Fig. 156 (D). — Coupe transversale d'un akène assez longtemps avant la maturité; on voit encore l'assise interne du tégument, ai, en voie de disparition. — Gr. : 100. Fig. 157 (E). — Coupe transversale d'un akène mûr : C, paroi carpellaire ; T, tégument séminal; et, et, cotylédons embryonnaires. — Gr. : 30. Fig. 158 (F). — Coup." transversale du tégument séminal composé seulement de l'assise ovulaire externe encore asstz distincte, d'une lame membraniforme sous-jacente, et de l'assise protéique Alb. — Gr. : 240. et le Ceniranthus ruber D. C, et voici, en quelques mots, la succession des phénomènes observés dans la première de ces deux plantes prise comme exemple. Au stade qui précède la formation du sac embryonnaire, L. Guignari). — Recherches sur le développement de la graine. 305 l'ovule du carpelle fertile présente un petit nucelle dont les deux tiers supérieurs sont occupés par la cellule-mère primordiale du sac, recouverte simplement par un épiderme. A ce moment, L'a sise interne de l'unique tégument ovulaire est déjà nettement différenciée par rapport au tissu adjacent (fig. 153 et 154). Après la formation du sac embryonnaire, lequel vient s'ap- pliquer directement contre le tégument par suite de la résorption de l'épiderme du nucelle, l'assise en question se compose de grandes cellules allongées radialement, comme chez les Com- posées (fig. 155). Dès que la fécondation a eu lieu, l'albumen s'organise à l'état de tissu dans le sac embryonnaire, et, en même temps, la ré- sorption du tégument s'effectue en dehors de son assise interne. Pour suivre l'agrandissement du sac, celle-ci multiplie d'abord ses cellules par division radiale; mais, plus tard, le cloisonne- ment cesse et les cellules s'allongent et s'aplatissent tangentiel- lement avant de se détruire à leur tour (fig. 156, ai). L'assise périphérique de l'albumen commence, assez long- temps avant la maturité de la graine, à se distinguer des assises sous-jacentes par la forme rectangulaire et le riche contenu pro- téique de ses cellules. Finalement, l'embryon en grossissant arrive à son contact, et il ne reste du tégument ovulaire qu'une lame brunâtre que l'eau de Javel dissocie en membranes cellu- laires réfringentes, et un épiderme aplati, à cloisons radiales for- tement plissées. C'est à peine si l'épaisseur de cet épiderme et de la couche membraniforme sous-jacente égale celle de l'assise périphérique de l'albumen (fig. 158). On voit donc que, chez les Valérianées, comme dans les familles précédemment étudiées, le tissu de l'albumen ne dis- paraît pas complètement pendant la maturation et contribue à former une partie de l'enveloppe séminale. Aperçu général. Les faits consignés dans ce travail montrent que, pour les Dialypétales dont l'ovule est pourvu d'une double enveloppe, l'origine des diverses parties du tégument de la graine mûre peut varier non seulement d'une famille à l'autre, mais encore dans une même famille. Ces variations, de même que celles qu'on observe dans le degré de résorption de l'unique tégument 3o6 JOURNAL DE BOTANIQUE ovulaire chez les Gamopétales, n'ont qu'une importance secon- daire. Il n'en était pas moins utile, ce semble, de les étudier, au moins dans quelques familles, avec un peu plus de précision qu'on ne l'avait fait auparavant, en ayant soin de ne pas con- fondre des tissus de nature différente. Un résultat plus intéressant consiste en ce que, dans les familles qui ont été passées en revue et qui possèdent pour la plupart des graines dites exalbuminées, il y a toujours persis- tance, à la maturité, d'une assise d'albumen au moins, formant la couche intérieure du tégument séminal. C'est à tort que cette « couche à aleurone » a été considérée, notamment par M. Brand- za, comme dérivant, chez les Crucifères, Résédacées, Hypérica- cées, Balsaminées, etc., du tégument ovulaire, et, chez les Composées, etc., de 1'épiderme du nucelle. Cette même couche existe-t-elle aussi dans d'autres familles à graine exalbuminée? 11 y a tout lieu de le penser pour un cer- tain nombre, bien que l'origine des parties constitutives du tégument séminal n'ait pas été étudiée avant la maturité. Chez les Rosacées, par exemple, dont la graine mûre a été examinée par M. Godfrin (i), il n'est pas douteux que la partie interne du tégument appartienne à l'albumen : « Une coupe transversale dans la graine du Prunus domestîca va, dit cet auteur, nous le démontrer. Cette graine possède sur ses deux faces une couche épaisse, qui présente tous les caractères d'un albumen ; en allant vers les bords, elle s'amincit graduellement et, ici, elle n'est plus représentée que par un seul rang de cel- lules conservant toujours les mêmes caractères ; il est évident que ces dernières proviennent aussi de l'albumen. Comme dans toute la famille des Sanguisorbées et dans quelques autres plantes voisines, la couche qui nous occupe n'a qu'un rang de cellules; comme, d'autre part, on trouve tous les intermédiaires entre cette couche chez les Pomacées, où sa provenance péri- spermique est évidente, et les plantes ci-dessus, je crois que l'on peut admettre que la classe des Rosacées est pourvue d'un albumen. » La même conclusion s'applique aux Cucurbitacées, chez les- quelles le développement a été suivi dans quelques espèces par i. J. Godfrin, Étude kistologique sur les téguments séminaux, p. 37; Nancy, 1880. 1 . Guignard. — Recherches sur le développement de la graine. 307 Fr. Hôhnel (1). Or, ainsi que M. Godfrin Le fait remarquer (2), le tégument de la graine offre une grande homogénéité de struc- ture dans cette famille. C'est aussi l'opinion de M. 1 larz (3), et je puis ajouter que l'étude de plusieurs de ces plantes, à partir de la fécondation, m'a prouvé, son exactitude. On retrouve aussi une assise d'albumen, au moins, à la face interne du tégument séminal, chez les Bignoniacées, telles que les Catalpa; et il est probable qu'il en est de même dans l'en- semble de cette famille, où les graines sont considérées comme sans albumen. Des recherches plus étendues conduiraient sans doute à un résultat analogue pour d'autres familles. Mais, s'il paraît devoir en être ainsi dans nombre de cas restés jusqu'ici pour la plupart inaperçus, il y a aussi des familles ou des groupes dont la graine est véritablement, au sens strict du mot, exalbuminée. Cette différence, au premier abord un peu singulière, semble pourtant, à en juger du moins par les cas que j'ai observés, pouvoir s'expli- quer par l'étude du développement. Les Limnanthées, par exemple, ont une graine absolument privée d'albumen. Or, j'ai constaté que les noyaux d'albumen ne s'organisent jamais à l'état de tissu cellulaire dans le sac em- bryonnaire de ces plantes. Chez les Géraniacées, dont l'ovule est bitégumenté, la cour- bure du sac embryonnaire est celle qu'on observe dans les ovules campylotropes et sa forme celle d'une cornue dont le col, plus ou moins long selon les genres, serait fortement coudée sur le ventre. Dans les premières phases du développement, l'embryon possède un suspenseur massif qui s'allonge de façon à amener le corps embryonnaire proprement dit jusqu'à l'entrée de la grande cavité du sac, représentée par le ventre de la cornue. Ce suspenseur n'occupe pourtant pas tout le diamètre du col. Dans ce dernier, l'albumen forme ordinairement, peu de temps après la fécondation, une seule assise de cellules très volumi- neuses, qui occupent l'espace situé entre la paroi du sac et la surface du suspenseur; mais, dans la grande cavité, il ne s'orga- nise pas à l'état de tissu et ne s'y trouve représenté que par des 1. Fr. xonHôhne], AforJ>/wlog-/sche Untersuchungen iïber die Samenschalen der Cucurbitaceen, etc.; Vienne, 1876. 2. Loc. cit., p. 52. 3. Landwirthsckaft. Samenktmde, p. 776. 308 JOURNAL DE BOTANIQUE noyaux libres à tout âge dans le protoplasme pariétal (Géra- nium Londesîi Fisch., G. nodosum L., G. ftyrenaicum L., Ero- dium cicutarium Willd., Pelargonium qnercifolium Ait.). Tandis que la grande cavité du sac s'agrandit pour loger l'embryon, le col ne s'élargit presque pas, et, de bonne heure, le suspenseur cesse de s'accroître pour s'atrophier peu à peu et céder la place à l'extrémité de la radicule embryonnaire. Les grandes cellules d'albumen qui l'entouraient sont progressive- ment écrasées et l'on n'en retrouve que des vestiges à la matu- rité, au pourtour de la radicule. Partout ailleurs il ne reste pas trace des noyaux de l'albumen restés libres sur la paroi du sac. L'absence d'une assise d'albumen, à la maturité, est donc facile à comprendre et le tégument de la graine dérive par conséquent exclusivement des téguments ovulaires, le nucelle ayant entière- ment disparu. Chez les Œnothéracées, l'albumen est également rudimen- taire, mais à des degrés variables. Dans Y ŒnotJiera biennis L., par exemple, les noyaux demeurent ordinairement libres sur la paroi du sac; parfois aussi le protoplasme se divise autour d'eux, mais les cloisons restent fort délicates et l'on n'observe pas plus d'une assise cellulaire contre la paroi du sac embryon- naire. A la maturité, l'on ne retrouve, à la surface de l'embryon, qu'un certain nombre de noyaux d'albumen aplatis, à peine reconnaissables, au contact de la couche membraniforme réfrin- gente, provenant du tissu cellulaire résorbé. En figurant une assise d'albumen avec cloisons tangentielles et radiales très dis- tinctes, à la face interne du tég-ument séminal de Y Œnothera biennis (i), M. Harz me paraît avoir commis une exagéra- tion. D'ailleurs, M. G. Kayser, qui a décrit le développement du tégument dans cette espèce (2), ne fait pas mention de cette assise qu'il n'aurait certainement pas passée sous silence s'il l'avait trouvée dans la graine mûre. L'apparition des cloisons radiales sur la paroi du sac em- bryonnaire, autour des noyaux de l'albumen, est également très tardive dans le Gaura bienm's L. Les alvéoles ainsi formées sont pour la plupart polynucléées et ne se changent en cellules 1. Loc. cit., p. 876, fiç. 62. 2. G. Kayser, Beitràge sur Keuntuiss dey Entwickelungs geschichte der Samen, p. 115-H7 (Pringsh. Jahrb., 1893)'. L. Guign ird. — Recherches sur le développement de la graine i 30g que peu de temps avant la maturité. Dans la graine mûre, elles sont fortement écrasées et à peine distinctes. 11 en est de même, à la maturité, clans XEpilobiiim hirsu- tum L., bien que l'albumen se constitue de bonne heure à l'état de tissu sur la paroi du sac embryonnaire. Mais ce tissu reste délicat et n'arrive pas à remplir la cavité du sac. Chez les Lythrariées, dont le tégument séminal a été étudié avec plus de soin par AI. W. Grûtter (1) que par M. Brandza, le Lythrum Salïcaria L. présente, dès les premières phases du développement de l'ovule en graine, un albumen remplissant toute la cavité du sac embryonnaire. Formé de cellules relati- vement très grandes vers le centre, plus petites à la périphérie et surtout à la chalaze, et cessant de bonne heure de se multi- plier, cet albumen disparaît entièrement à la maturité. L'absence d'une assise protéique à la face interne du tégu- ment séminal, qui se conçoit facilement chez les plantes où l'albumen ne s'organise pas à l'état de tissu cellulaire, paraît donc trouver aussi son explication, chez les familles compa- rables aux Œnothéracées et Lythrariées, dans le degré de réduc- tion et l'arrêt de développement dont il est l'objet. On sait depuis longtemps que chez les Légumineuses, à côté de tribus ou de' genres à graine albuminée, il en est d'autres qui n'ont pas d'albumen. M. Chalon a publié (2) sur ce sujet un tra- vail intéressant, dans lequel il a montré que, chez nombre d'es- pèces considérées comme exalbuminées, la graine conserve tou- jours une ou plusieurs assises d'albumen. Si l'existence d'une mince pellicule de ce tissu n'a pas d'intérêt pour le botaniste descripteur, il n'en est plus de même pour l'anatomiste, qui doit en rechercher la cause. Chez les Papilionacées, par exemple, toutes les espèces de la tribu des Viciées, à l'exception de X Abrus precatorùts , se sont montrées à M. Chalon entièrement dépourvues d'albumen. Or, dans mes recherches embryogéniques sur cette tribu (3), j'ai constaté que « les noyaux libres qui, dans les autres cas, pré- cèdent la formation du tissu de l'albumen n'en apparaissent pas 1. W. Griïtter, Ueber den Ban tmd die Eniwickelung der Samenschalen einiger Lythrarieen (Bot. Zeit., 1893). 2. J. Chalon, La graine des Légumineuses ; Mons, 1875. 3. Embryogénie des Légumineuses (Ann. d. Se. nat. Bot. 6" série; t. XII, 1882, p. 68). 310 JOURNAL DE BOTANIQUE moins, comme à l'ordinaire, sur tous les points de la paroi du sac embryonnaire » ; mais il ne se fait pas de tissu d'albumen. J'ai fait remarquer aussi (i) qu'il n'en est pas de même dans le Cicer arïetinum, qu'on range généralement dans cette tribu; et cette différence coincide avec d'autres caractères anatomiques parti- culiers qui l'éloignent, comme VAbrtis, des autres Viciées. On sait également que, si la graine du Phaseolus est exalbu- minée, cette plante n'offre jamais que des noyaux libres sur la paroi du sac embryonnaire (2). L'étude du développement, étendue à d'autres groupes de plantes, conduirait certainement à des résultats analogues. L'absence totale d'albumen, que j'ai observée aussi dans quel- ques Potamées et Alismacées, a sans doute la même cause que chez les Viciées, Limnanthées, etc. Mais si cette absence complète de la couche protéique se conçoit sans peine dans les exemples précédents, la raison d'être de sa présence dans les autres cas n'est pas aussi claire. A la vérité, cette couche se distingue, parfois même d'assez bonne heure, de l'albumen dont elle fait partie par le contenu de ses cellules. Dans les graines où, à la maturité, elle reste accompagnée d'une certaine quantité d'albumen, sa spécialisa- tion est souvent très marquée. C'est ce que l'on constate, no- tamment, chez beaucoup de Papilionacées, où l'albumen forme sur le dos des cotylédons une lame lenticulaire, se réduisant ordinairement à l'assise périphérique sur leur bord. Quel que soit le degré de résorption du contenu cellulaire de cet albumen, l'assise périphérique conserve toujours sa réserve protéique. Mais, tantôt toutes les cellules sous-jacentes de l'albumen sont à peu près vides (Trifolitim, Colutea, etc.), tantôt les plus in- ternes seulement ont perdu leur contenu (Cytisus, Telragono- lobîiSy etc.); par contre, les membranes se sont épaissies et la cellulose plus ou moins modifiée dont elles sont formées cons- titue pour la graine une réserve hydrocarbonée. Quand l'albumen est très réduit, aussi bien sur le dos que sur le bord des cotylé- dons, l'assise périphérique seule a gardé son contenu (Oiwiiis, etc.) ; dans ce cas, la graine ressemble par sa constitution à celle 1. Embryogénie des Légumineuses (Ann. d. Se. nat. Bot. 6e série, t. XII, 1882, p. 72. 2. E. Strasburger, Zcllbildung tmd Zelltheilung ; p. 107, 1880. L. Guignaro. — Recherches sur le développement de la graine. 311 de la plupart des familles dites sans albumen qui ont été étudiées dans ce travail. vSi, d'une part, l'absence totale de l'albumen dans certaines plantes et sa réduction progressive dans d'autres plantes mon- trent que l'assise périphérique ne représente pas une partie essentielle de la graine, d'autre part, sa spécialisation donne à penser que, là où elle existe, elle doit jouer un rôle particulier. Cette supposition peut sembler au premier abord d'autant plus rationnelle que l'assise en question rappelle, par ses carac- tères morphologiques, celle qui occupe la périphérie de l'albu- men chez les Graminées et les Polygonées. Or, les expériences de M. Haberlandt (1) ont montré que cette « couche à aleu- rone », appelée aussi, bien à tort, « couche à gluten » chez les Graminées, produit de la diastase pendant la germination et contribue, en même temps que la feuille cotylédonaire, à sac- charifier l'amidon mis en réserve dans les couches plus profondes de l'albumen. Bien que les observations récentes deM.J.Grûss(2) tendent à diminuer l'importance attribuée par M. Haberlandt à cette couche, il n'en reste pas moins établi qu'à sa constitution spéciale correspond un rôle physiologique déterminé. On conçoit que les caractères particuliers qu'elle offre par rapport au reste de l'albumen qu'elle entoure aient appelé l'atten- tion sur ce point. Dans les familles où elle persiste seule à la surface de l'embryon, par suite de la résorption totale du reste de l'albumen, sa raison d'être est-elle aussi d'ordre physiolo- gique, ou bien ne représente-t-elle que le vestige d'un tissu dont la résorption se fait à des degrés très divers suivant les groupes de plantes considérés? C'est une question que des expériences en cours d'exécution pourront probablement résoudre. -oeO»0^«^ NOTE SUR UN ARDUINA A FLEURS TETRAMERES Par le R. P. SACLEUX. Le genre Arduina, considéré jusqu'ici comme pentamère, admet cependant la division quaternaire des enveloppes florales r. Haberlandt, Die Kleberschicht des Gras-Endospenns al s Diastase aus- scheidendes Drùsengewebe (Berichte der deutsch. Bot. Gesellsch., 1890, p. 40). 2. J. GrQis, Uebjr den Eintritt von Diastase in das Endosperm (Berichte der deutsch. Bot. Gesellsch., 1893, p. 286J. 3i2 JOURNAL DE BOTANIQUE et de l'androcée (i). Une espèce, non décrite encore, et dont il se trouve au Muséum plusieurs beaux exemplaires, récoltés à Zanzibar par Boivin (nov. 1849), Par ^e ^- P- Duparquet (1873) et par nous-mêmes (déc. 1887), nous donne un exemple bien manifeste de la division quaternaire. Arduina tetramera n. sp. — Frutex ramosissimus, gla- berrimus. Folia coriacea, nitida, laete viridia, ovalia vel ovato- lanceolata, basi subcordata, apice mucronata, subsessilia, mar- gine revoluta, intégra vel subundulata, nervis parvis, numerosis, approximatis, subobliquis, vix prominulis. Spinae geminae, divergentes, acutae. Inflorescentia terminalis, axillaris, contracto- umbelliformis, sessilis vel subsessilis. Flores 3-8-10, breviter pedicellati. Bracteae 3, lanceolatae, lobis calycinis similes. Calix 4-partitus, eglandulosus. lobis deltoideo-acuminatis. Corolla hypocrateriformis, alba, tubo cylindraceo, angusto, ad faucem leviter dilatato, intus piloso, violaceo-purpureo; lobis 4, paten- tibus, ovato-lanceolatis, sinistrorsum sese obtegentibus. Sta- mina 4, inclusa, subsessilia, sub medio tubi affixa. Ovarium perfecte 2-loculare, loculis 4-ovulatis ; stylus generis. Bacca globosa, glauca, violaceo-nigra, drupae Pruni spinosa? L. similis, mesocarpio succulente, parum dulci. Semina 6-8, lenti- cularia. Buisson épais, de 2-3111. Plante lactescente. Feuilles de 5-6cm. de long sur 3-4 cm. de large, le pétiole atteignant à peine 3 mm. Epines de 1-3 cm. sur un rameau de même longueur ou presque. Pédicelle de 1-3 mm. Dans les halliers qui bordent les côtes de Zanguebar et des îles adjacentes. 1. Dans l'herbier de Vaillant, au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, on trouve un rameau A" Arduina sans fleurs ni fruits, avec cette seule indication : corolle divisée en quatre lobes, V. Plukenet Almag. Bot. 318 et Phytogr. tab. 55 fi&- 6. Mais il n'y a entre la plante de Vaillant et celle de Plukenet que la ressemblance des feuilles et des épines : la plante de Vaidant paraît bien être un Arduina, tandis que celle de Plukenet n'est autre chose que le Danviacantkus indicus Gaertn., Rubiacée de l'Inde et du Japon. Le Gérant: Louis Morot. - I. Merick. uup., Tl, pi. Ehuifecl- RocfcereM- 7' ANNÉE. N"' 17 et 18. i"r et 10 SEPTEMBRE 1803. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. CONTRIBUTION A L'ETUDE DES ALGUES D'EAU DOUCE D'ISLANDE Par M. P. HARIOT. La flore algologique des eaux douces de l'Islande est fort peu connue. Les matériaux étudiés ont été presque tous recueil- lis à une époque où les déterminations ne se faisaient pas avec la même rigueur qu'aujourd'hui et où l'examen microscopique laissait encore fort à désirer. Les premiers renseignements qui y sont relatifs se rencon- trent dans Mohr, Forsôg till en Islandss Nature historié (1789) ; dans Zoèga, Flora islandica (in Olafsen et Powelsen, 1772); dans Mackenzie, Travels in the island of Iceland. W. Hooker a publié dans la relation de son voyage en Islande accompli en 1809 {Journal of a tour in Iceland in the summer of 1809) la liste des plantes recueillies par ses devanciers et par lui-même. On y trouve une vingtaine d'Algues d'eau douce. Dans les gey- sers est indiquée une Conferve « belonging to the family called by Vaucher Oscillatoria of a brick red color composed of extre- mely minute unbranched fdaments, in which, with the highest povvers of my microscope I was not able to discover any disse- piments ». Dans le voyage de la Recherche (1835-36), on rencontre (p. 337 de la septième livraison, 1841) des observations sur la végétation en Islande. La liste des plantes a été rédigée par Vahl en rectifiant les données antérieures, particulièrement celles fournies par Hooker. Mais que peut-on attendre de sérieux et de positif d'une « Liste des plantes que l'on suppose exister en Islande » ? Environ 25 Algues d'eau douce sont indiquées, mais 13 d'entre elles seulement, d'après une observation jointe à la liste, s'y trouveraient positivement. On y fait remarquer que les 314 JOURNAL DE BOTANIQUE Conferves ne se développent guère que dans les langs (bains) à la température de 30 à 400; au grand geyser elles sont dans des eaux à 410 et servent de nourriture à des limnées. Il est intéressant de constater que les voyageurs de la Recherche n'ont jamais eu l'occasion, en Islande, de voir la neige rouge, qu'ils con- naissaient bien pour l'avoir fréquemment observée au Spitzberg. En 1861, le Dr Lauder Lindsay (On the flora of Iceland, in Edinburgh new philosoph. Journal, XIV, n° I) indique 91 espè- ces d'Algues dont 21 spéciales aux eaux douces. Il affirme avoir rencontré deux Conferves dans des eaux à la température de 90 à 1300, l'une d'un vert foncé, l'autre d'une couleur jaune ou rouillée, formant toutes deux de larges touffes. La détermina- tion, pour diverses causes, n'a pu en être faite. Nous avons eu dernièrement à notre disposition des maté- riaux récoltés sur différents points de l'Islande par M. Rabot, l'explorateur bien connu du Nord de l'Europe, et par M. Buchet. M. Bornet nous a également communiqué les récoltes de M. Henry, ancien commissaire de la Marine, qui étaient presque entièrement composées d'Algues marines (1). Ce sont ces plantes dont nous donnons la liste. La plupart ont été recueillies dans des lacs d'eau chaude ou dans des sources thermales dont la température peut atteindre 6o°. Malgré cet habitat, les caractères en ont été à peine modifiés et l'étude ne fait voir aucune particularité digne de fixer l'attention. Sur les 38 espèces que nous énumérons, 3 seulement pour- raient être nouvelles; mais, pour des raisons que nous faisons connaître plus loin, leur étude n'a pu être faite d'une manière suffisante pour que nous en donnions des diagnoses complètes. Schizophyce^e Cohn. Chroococcus turgidus (Ktg.) Nâg. Eim. A/g. p. 46. — 67 B, Arnardfjord, flaque d'eau tourbeuse. Ch. macrococcus Rab. A/g. 121 5. — 67 B, id. Merismopedia glauca (Ehrb.) Nàg. Eim. A/g. p. 55. — 67 B, id. Avec les espèces précédentes se trouvaient de nombreux échantil- lons d'une Desmidiée, le Mesoteenium {Pa/mog/œd) violascens De B. 1. Les numéros suivis d'un B indiquent les récoltes de M. Buchet; suivis d'un R, ils se rapportent à celles de M. Rabot. Us ont été obligeamment mis à notre disposition par M. Belloc, que nous sommes heureux de remercier ici. P. IIariot. — Contribution a l'étude des Algues d'eau douce d'Islande. 315 Aphanothece stagnina (Sprengel) Rab. FI. Eur, Alg. H, 66. — 38 B, [satjord, au fond du fjord ; 67 B, Arnardfjord. Lyngbya ochracea Thuret Essai de classif. des Nostochinées Ann. se. aat., 6" sér., I, [1. 279). — 2 B, 3 B, environs de Dyrafjord; 75 B, Dyrafjord, rive droite, un peu avant Lambadalr. Algue extrêmement abondante dans la localité indiquée et qui s'y trouve même à peu près seule. Plectonema Nostocorum Bornet Notes algologiques II, p. 137. 6 B, Hjardardalr, rive droite du vallon (20 juin 1892); 8 B, Reijkja- nes, source thermale à 6o° (12 août 1S92) ; 13 B, id. Stigonema ocellatum Thuret Essai de classif. des Nost. (loc. cit. p. 380). — 67 B, Arnardfjord, flaque d'eau tourbeuse. Tolypothrix lanata Wartmann in Rab. Algen 768. — 10 B, 1 1 B, 12 B, Klasvig, source thermale ; 14 B, 15 B, Reijkjanes, source thermale ; 54 B, Hjardardalr (24 juin 1S92) ; 105 B, Reijkjanes, source thermale à 450 ; 8 R, 26 R, lac chaud. En Islande, le T. lanata existe presque toujours sous une forme aegagropile [T. œgagropila Rab.) qui ne présente cependant aucun caractère distinctif sérieux. Nostoc humifusum Carmichael in Hooker's Brit. Flora II, P- 399- — S B, Reijkjanes, source thermale à 6o° (12 août 1S92). N. n. sp. ? — 6 B, Hyardardalr, rive droite de la vallée (20 juin 1S92) ; 12 B, Klasvig, source thermale; 13 B, 14 B. Reijkjanes, source thermale; 118 B, Dyrafjord, route de Skragi, dans une flaque d'eau au bord de la mer. Dans toutes ces localités, et principalement à Reijkjanes, M. Bu- chet a recueilli un Nostoc qu'il nous est impossible d'assimiler à aucune des espèces connues. Par l'ensemble de ses caractères, il se rapproche de celles de la section Humifusa, et par ses articles cylin- driques très allongés, tout particulièrement du N. ellipsosporum. Les échantillons (conservés malheureusement .dans l'alcool) que nous avons étudiés, présentent une coloration ambrée qui ne doit pas être normale, car, de place en place, on retrouve quelques îlots d'un bleu verdâtre. Ils sont presque entièrement composés d'une gelée habitée par d'innombrables individus de Plectonema ; les chapelets d'articles y sont fort rares. L'aspect que présentent ces Nostoc rappelle celui de ces mêmes plantes qui auraient eu à souffrir de la gelée ou auraient subi une ébullition prolongée. Il serait très intéressant de pouvoir étu- dier cette plante de nouveau, en bon état de conservation. Les filaments sont peu flexueux ; les articles cylindriques mesurent ?I6 JOURNAL DE BOTANIQUE 10-24 iJ- sur 4 V- ! les sPores elliptiques et lisses sont longues de 16 y. sur 8 [i- de largeur. Anabsena variabilis Kûtz. Phycolog. gêner, p. 210.— 10 B, Klavig, source thermale. Sous le n° 106, on rencontre un Anabsena très voisin de l'espèce précédente, mais de dimensions un peu plus petites. Les échantillons rapportés sont en trop mauvais état et trop peu nombreux pour qu'on puisse leur assigner un nom. Peut-être est-ce une espèce nouvelle ; peut-être aussi les caractères différentiels proviennent-ils de l'habitat de cette plante dans une source « dont l'eau est si chaude qu'on ne peut y tenir la main » . Chlorophyce^e (Kûtz. p. p.) Wittr. Œdogonium sp. (indéterminable). — 119 B, Dyrafjord, route de Skragi, dans une flaque d'eau au bord de la mer (2 sept. 1892). Hormiscia subtilis (Kûtz.) de Toni Syll. Alg. I, p. 159. var. tenerrima (Kûtz.) Kirchner Atg. Schl. p. 77. — 10 B, Klasvig, source thermale ; 28 et 29 R, Faskudfjord. H. zonata (Web. et Mohr) Aresch. Acia Soc. Ufisala, 1866, p. 12. — 32 B, Isafjord, ruisseau (côté ouest du fjord). H. tenuis (Kûtz.) de Toni loc. cit. p. 159. — 23 R, Eskidfjord. H. moniliformis (Kûtz.) Rab. FI. eur. Alg., p. 361. var. Braunii (Kûtz.) Rab. loc. cit. — 8 R, lac chaud (sans loca- lité). Echantillon avec kystes rappelant exactement ceux qui ont été figurés par M. Sauvageau (Sur les Algues d'eau douce récoltées en Algérie, etc., Bull. Soc. bot. de Fr., 1892, p. CXXV, pi. VI, f. 8). Draparnaudia glomerata (Vauch.) Ag. Syst., p. 59. var. distans (Kûtz.) Hansg. Prodr., p. 72. — 9 bis B, Klasvig, source thermale. Conferva bombycina (Ag.) Lagerh. Entw. ein. Confervaceen , p. 412. — 4 B, env. de Dyrafjord ; 9 B, source thermale de 55 à 580 à Reijkjanes ; 10 B, source thermale à Klasvig ; 66 B, Arnardfjord, flaque d'eau large et peu profonde à 200 m. au-dessus de la cascade (6 juillet 1S92) ; 110 B, vallée du Lambadalrfjord (22 août 1S92) ; 119 B, Dyrafjord, route de Skragi dans une flaque d'eau au bord de la mer (2 sept. 1S92) ; 8 R, lac chaud (sans localité) ; 23 R, Eskidf- jord. Microspora floccosa (Vauch.) Thuret Rech. sur les zoosp. des Algues^ p. 12, t. 17, f. 4-7. — 5 B, Trangisvagfjord ; 7 B, Hjardardalr, P. Hariot. — Contribution a l' étude des Algues d'eau douce d'Islande. 317 rive droite de la vallée (12 juill. 1S92) ; 9 B, Reijkjanes, source ther- male de 55 à 580 ; 32 T>, Isafjord, ruisseau (côté ouest du fjord) ; 23 R, Eskidfjord ; R (sans n"), Reykiavik. Trentepohlia aurea (L.) Martius FI. erlang. p. 351. — 19 B, Westmannaeyparfjord. Echantillons de tous points semblables à la forme la plus fréquente des environs de Paris. Rhizoclonium fontinale Kûtz. Sp. A/g., p. 386. — 67 B, Ar- nardfjord, flaque d'eau large et peu profonde; 23 R, Eskidfjord. Echan- tillons peu nombreux parasités par une Vampyrellée. Cladophora crispata (Roth) Kûtz. Phyc. genor.} p. 264. — Reykiavick, flaques d'eau douce des tourbières (Henry). Vaucheria ornithocephala Ag. Sp., p. 467. — 5 B, Dyrafjord. Hœmatococcus lacustris (Girod) Rostaf. Sur /'Hœmatococcus lactistris, p. 139 (1S75). — 38 B, Isafjord, au fond du fjord. En respectant les droits de priorité, le genre Hœmatococcus devrait faire place à Sp/nvre/la, proposé par Sommerfelt, en 1824. Le genre Sphœrella, créé par Cesati et de Notaris pour des Ascomycètes, ne date que de beaucoup plus tard. Pediastrum Boryanum (Turp.) Menegh. Synops. Desmid., p. 210. — 38 3, avec la plante précédente. Hydrurus fœtidus (Vill.) Kirchner, Ann. se. nat. 1882. p. 22. — 31 B, ^ B, Isafjord, côté ouest; 113 B, vallée de Hjardardalrfjord, dans le torrent (22 août 1892). Malgré la tendance actuelle à placer les Hydrurus dans les Algues brunes, nous ne pouvons y voir que des Palmellacées. Glœocystis vesiculosa Nàg. Einsell. A/gen, p. 66, t. IV F. — 39 B, Isafjord, au fond du fjord ; 67 B, Arnardfjord, flaque d'eau tourbeuse (6 juill. 1892). Trochiscia sp. n. ? Cellules solitaires globuleuses 4-6 a, à mem- brane verruculeuse. Affine à T. hirta. En présence du très petit nom- bre d'individus que nous avons pu étudier, il nous est impossible de donner une détermination certaine. — 7 B, Hjardardalr, rive droite de la vallée (12 juill. 1892). Protococcus infusionum (Schranck)Kirchn.^4/^. Schles., p. 103. — 7 B, avec la plante précédente. Mougeotia nummuloides Hassalt Brit. freshw. A/g., p. 169, n° 5, t. XLV, f. 1 sub Mesocarpus (fertile). — 23 R, Eskidfjord. Zygnema leiospermum de B. in Rab. A/g. 658. — 24 R, Sei- disljord, côté Est (fertile). 3i8 JOURNAL DE BOTANIQUE Z. stellinum (Vauch.) Ag. Syst., p. 77- — 23 R> Eskidfjord (sté- rile) ; 25 R, ici. (stérile). var. Vaucherii (Ag.) Kirchn. Alg. ScJdes., p. 126. — 29 R, Fas- kudfjord (stérile). Z. cruciatum (Vauch.) Ag. Syst., p. 77. — 2 B, Dyrafjord (sté- rile) ; 26 R, lac chaud (stérile) ; 29 R, Faskdufjord (stérile). Z. pectinatum (Vauch.) Ag. Syst., p. 7S. — 110B, vallée de Lambadalr (stérile), 22 août 1S92 ; 27 R, Akerlyri (stérile). Z. parvulum (Kûtz.) Cooke Brit. freshw. Alg., p. 78, t. 2h, f. 3. — 25 R, Eskidfjord (fertile). Spirogyra tenuissima (Hassall) Kûtz. Sp. Alg., p. 437. — 110 B, vallée de Lambadalr, 22 août 1892 (stérile). forma, tenuissima Cooke Brit. freshw, Alg., p. 96. — 23 R, 25 R, Eskidfjord (stérile) ; 28 R, Faskudfjord (stérile). S. Weberi Kûtz. Paye, gêner., p. 279. — 2 B, Dyrafjord (stérile) ; 118 B, Dyrafjord, route de Skragi, flaque d'eau au bord de la mer (stérile). Les nos 14 B (Reijkjanes), 8 R (lac chaud), 23 R (Eskidfjord, 29 R (Faskudfjord) représentent des espèces de Spirogyra en trop mauvais état pour qu'il soit possible de les déterminer avec certitude. SUR QUELQUES NOUVEAUX STROPHANTHUS DE L'HERBIER DU MUSEUM DE PARIS (Fin.) Par M. A. FRANCHET. S. congoensis sp. nov. Glaber; sannentosus, ramosissimus, ramorum anni praeteriti cortice fusco ; folia papyracea, longiter petiolata, e basi rotun- data vel leviter subcordata ovata vel ovato-lanceolata, breviter et obtuse acuminata ; nervi primarii utroque latere circiter 4, venis secundariisinconspicuis; inflorescentiaramulos terminans, pauciflora ; bracteae et bracteolae ovato-acuminatae ; calycis mi- nimi lobi ovato-lanceolati, acuti ; corollaï tubus infundibulifor- mis, parte inferiori angustata brevissima ; lobi late ovati in acumen lineare tubo vix longius abrupte desinentes ; staminum filamenta fere ex ima basi tubi libéra ; squamulae faucis lanceo- latae, acuminatae, glabrae. A. Fbaschet. — Sur quelques nouveaux Strophanthus. 319 Hah. — Afrique tropicale occidentale ; Congo français, région de l'Ogooué (Thollon). Les rameaux adultes portent de nombreux rameaux florifères, courts, à écorce brune parsemée de lenticelles; les feuilles sont longues de 6-8 cent, sur 25-40 mm. de large, d'une consistance papyracée, assez ferme; le réseau des nervures secondaires n'est que peu ou point apparent; la corolle est petite, la partie tubuleuse ne dépassant pas 15-20 mm. de long sur 7 mm. de largeur vers le haut; les lobes avec leur appendice atteignent environ 30-35 mm. Le 5". congoensis a le port du 5. intermediusy mais ses feuilles sont plus petites et le réseau des nervures secondaires n'est pas apparent; il est surtout caractérisé par ses fdets staminaux qui sont libres jusqu'à leur point d'insertion, c'est-à-dire presque dès la base du tube et non point vers le quart inférieur ou le milieu, comme dans les autres espèces du genre. S. ogovensis sp. nov. Glabcrrimus ; rami floriferi lenticellosi, cortice fusco ; folia longiter petiolata, saepius ternata ; limbus firmiter chartaceus, e basi obtusa ovato-lanceolatus, acuminatus ; nervi primarii utro- que latere 5-6, subtus elevati, nervatione secundaria reticulata, distincta ; flores cum foliis coetani ; inflorescentia pauciflora, floribus 1-3, ramuli ad apicem orta; bracteae pallidae, ovatae vel ovato-lanceolatae, acuminatae; calycis segmenta bracteis confor- mia tubo corollse 3-4 plo breviora ; corolla magna, extus pur- purascens, intus albida ; tubus late infundibuliformis, parte infima angustiore brevi ; lobi ovati in acumen tubo longius desinens ; squamulae faucis elongatae, lanceolato-subulatae, gla- brae ; staminum filamenta puberula cum tubo longiter adnata. Hab. — Afrique tropicale occidentale; Congo français, rapides du Boomé, dans l'Ogooué (Thollon, n° 144 et 746). Les feuilles ont 3-5 cent, de largeur sur 8-9 cent, de long; le pétiole atteint jusqu'à 20 mm.; les divisions du calice ont 10-12 mm.; la partie rétrécie du tube a 10 mm., la portion dilatée 20-25 mm., les lobes avec leur appendice loriforme atteignent 7 cent. ; les écailles de la gorge ont 1 cent. Le S. ogovensis se place à côté du £. sarmentosus DC. dont il a les fleurs et les éta raines; il présente aussi plusieurs des caractères attribués au S. laurifolïus'DC, notamment la contemporanéité des fleurs et des feuilles. Mais de Candolle dit que les fleurs de son 5". laurifolius n'ont en tout que 18 lignes (4 cent.), ce qui ne peut convenir au 6". ogovensis. 32o JOURNAL DR BOTANIQUE S. Paroissei sp. nov. Glaberrimus, sarmentosus folia coriacea e basi obtusa ovata vel ovato-lanceolata, inferiora (in ramulo sterili) anguste oblonga, omnia breviter acuminata ; nervi primarii utroque latere ultra 10 ; venae secundariae parum conspicuae in reticulum laxum anastamosantes ; flores...; folliculi divergentes crassi, brèves, obtusi, epidermide fusca crebre lenticellosa ; semina fulvo-se- ricea, apice longe attenuata ; arista longe nuda, parte superiore comosa abbreviata. Hab. — Guinée française, aux environs de Labaya (Paroisse, n° 95). Nom indigène Sousou : Bini bande. Les plus grandes feuilles ont jusqu'à 10 cent, de longueur sur 6 cent, de large; les plus étroites (à la base du même rameau) n'ont que 1-2 cent, de large sur 5-6 cent, de long; l'écorce des rameaux stériles est brune, sans lenticelles, mais celle des rameaux adultes en est couverte; les follicules n'ont que 18-20 cent, de long sur environ 4-5 de large ; ils se terminent assez brusquement en pointe très obtuse ; la graine a 18 mm. de long; la partie nue de l'arête a 4-5 cent., la portion supérieure plumeuse en a tout au plus 2; les poils sout blancs. Espèce insuffisamment connue, mais bien caractérisée par la forme raccourcie de ses follicules ; les graines ressemblent à celles du >S. his pi 'dus. Le tableau suivant des espèces de Strophanthus , aujour- d'hui suffisamment connues, pourra permettre de les distinguer avec assez de facilité. A. — Fleurs naissant au sommet ou aux dichotomies des rameaux des années précédentes; pédoncules accompagnés à la base de bractées sèches, épaisses, courtes et blanchâtres. — Rou- pelli7ia Baill. 1. S. Boivini Baill. — Fleurs peu nombreuses naissant seulement au sommet des rameaux de l'année précédente, entre deux jeunes rameaux feuilles; feuilles et corolle finement pubescentes sur toute leur surface, au moins dans le jeune âge. — Madagascar. 2. 6". Grevez Baill. — Fleurs nombreuses (10-20) naissant aux dichotomies d'une ou plusieurs générations antérieures; feuilles ne se développant que pendant ou après l'anthèse, velues seulement au- dessous sur la côte médiane, puis promptement glabres. — Madagas- car. A. Franchut. — Sur quelques nouveaux Strophanthus. 321 B. — Fleurs terminant les jeunes rameaux; ceux-ci pourvus de feuilles développées avanl l'anthèse, ou très rarement pendant ou un peu après. — Eustropkantkus. 1. Anthères terminées par une arêteaussi longue < iu [dus longue qu'elles. a. Lobes de la corolle arrondis au sommet [Roupellia Wall.). 3. S.gratus {Roupellia grata Hook..). — Ecailles de la gorge de la corolle 3 fois plus courtes que les lobes. — Gabon. b. Lobes de la corolle brièvement aigus. f Divisions du calice grandes, très obtuses; écailles de la gorge de la corolle seulement un peu plus courtes que les lobes. 4. 6". Tholloni Franch. — Afrique tropicale occidentale; Congo, dans l'Ogooué. ff Divisions du calice très petites, aiguës; écailles de la corolle très courtes. — Asie. 5. iS". brevicaudatus Wright. — Feuilles glabres, ovales ou oblon- uues; lobes de la corolle largement ovales. — Péninsule Malaise. 6. S.Jackianus Wall. — Feuilles pubescentes en-dessus, linéaires ou linéaires oblongues ; lobes de la corolle étroits. — Presqu'île de Malacea. c. Lobes de la corolle ovales, prolongés en lanière qui n'excède pas la longueur du tube. — Asie. 7. 5. Wightianus Wall. — Côtes du Malabar et Travancore. d. Lobes de la corolle ovales, prolongés en lanière subulée excédant plus ou moins la longueur du tube. — Toutes les espèces sont asiatiques. f Nervures primaires presque aussi épaisses que la côte à la face inférieure des feuilles et formant entre elles au sommet un arc nettement circonscrit; réseau des nervures secon- daires peu distinct. * Calice tout à fait glabre. 8. 5. cauda/usKurz (S. dichotomus DC). Varie à feuilles large- ment ovales, ou ovales lancéolées; lanière des lobes des pétales longs de 5-12 cent. — Java; Malacea; Tenasserim; Tonkin. ** Calice brièvement pubescent. 9. 5. longicaudatus R. Wight. — Malacea. 322 JOURNAL DE BOTANIQUE jf Nervures primaires beaucoup plus fines que la côte à la face inférieure des feuilles et formant entre elles au sommet un arc irrégulièrement circonscrit; réseau des nervures secondaires très apparent. * Calice tout à fait glabre. 10. S. diverge?is Grah. — Bractées et divisions du calice étroite- ment lancéolées terminées par une longue pointe filiforme. — Chine austro-orientale; Hong-kong; Hainan. il. S". Wallichii A. DC. (S. Wallichti et S. Cwningii A. DC). — Bractées et divisions du calice aiguës, sans pointe filiforme. — Sikkim; Pundua. * * Calice et corolle pubérulents. 12. £. puberulus Pax. — Java. II. Arête plus courte que l'anthère qu'elle termine. — Toutes les espèces sont africaines. a. Anthères présentant sur le dos, dans leur moitié supé- rieure, une ligne de poils soyeux dressés. 13. S. speciosus Reber (S. capensis DC). — Rameau florifère à feuilles glabres, épaisses, rapprochées, verticillées par 3-4. — Cap de Bonne-Espérance. b. Anthères tout à fait glabres sur le dos. ■f Lobes de la corolle terminés par une lanière large et à peine aussi longue que le tube. 14. 6". Courmovtï Sacleux. — Feuilles glabres coriaces, largement ovales ; inflorescence réduite à une seule fleur. — Afrique tropicale orientale, région du Zanguébar. f-J- Lobes de la corolle terminés par une lanière le plus souvent subulée filiforme, au moins une fois aussi longue que le tube. * Jeunes rameaux, portant les feuilles ou les fleurs, hérissés de soies ou de petits poils mous. 1 . Pubescence formée de soies raides étalées. a. Soies très abondantes sur les rameaux et sur les feuilles qui sont épaisses. 15. S. hispidas DC. — Divisions du calice plus longues que le tube de la corolle; graines couvertes de poils d'un fauve brun. — Sierra Leone et région du Niger. A. Franchît. — Sur quelques nouveaux Strophanthus. 323 16. 6". Kombe Oliv. — Divisions du calice sensiblement plus courtes que le tube de la corolle ; graines couvertes d'une pubescence grisàtiv. — Région «.lu Zambèse. N'est qu'une forme du précédent, d'après M. Oliver; la com- position chimique de la graine est cependant différente. S. Soies peu abondantes, surtout sur les feuilles qui sont minc< s. 17. 5*. Ledieni Stein. — Fleurs précoces et terminant un rameau nu; corolle jaune pâle, à lobes orangés, terminés par un appendice 8-10 fois plus long que le tube. — Le Congo, région de Vivi. 18. 6". Bullenianus Mast. — Fleurs terminant le rameau feuille; corolle purpurine, à tube plus pâle ; lobes terminés par un acumen à peine plus long que le tube. — Gabon et Fernando Po. 2. Pubescence des jeunes rameaux ou des feuilles très courte, fine et veloutée ou un peu scabre. a. Feuilles pubescentes, au moins en-dessous. 19. S. Emini Asch. et Pax. — Feuilles finement pubescentes sur les deux faces ; fleurs fasciculées sur des rameaux dépourvus de feuilles ; acumen des lobes de la corolle 5-6 fois plus long que le tube. — Afrique tropicale orientale, région du Zambèse. 20. 5". Sckuchardti Pax. — Feuilles finement pubescentes veloutées sur les deux faces; fleurs solitaires (par avortement?) au sommet de courts rameaux feuilles ; acumen des lobes des pétales à peine 2 fois aussi long que le tube. — Angola. 21. S. gracilis Pax et Schum. (S. scaber Pax). Feuilles coriaces, glabres en-dessus, couvertes en-dessous de petits tubercules, scabres sur les bords et la nervure; acumen des lobes de la corolle filiforme 4-6 fois plus long que le tube. — Région du Niger"; Congo, région de rOgooué ; Gabon. S. Feuilles tout à fait glabres sur les deux faces. 22. 61. Preussii Pax. — Feuilles membraneuses, ovales; rameaux de l'inflorescence très finement pubescents; divisions du calice se recouvrant par une base large, ovale. — Angola; Fernando Po. 23. 5. Barteri Franch. — Feuilles un peu coriaces ovales lan- céolées; rameaux de l'inflorescence très finement pubescents; divisions du calice oblongues spatulées, étroites et se recouvrant à peine à la base. — Région du Niger. ** Jeunes rameaux et feuilles tout à fait glabres, même dans leur jeunesse. 324 JOURNAL DE BOTANIQUE i . Réseau formé par les veines secondaires anastomosées peu ou pas distinct; plantes grêles. 24. S. bracteatus Franch. — Divisions du calice se recouvrant largement par une base ovale ; acumen des lobes de la corolle 4-8 fois plus longs que le tube. — Congo, région de l'Ogooué. 25. S. parviflorus Franch. — Divisions du calice peu larges à la base, étroitement lancéolés ; acumen des lobes de la corolle à peu près de la longueur du tube. — Angola. 2. Réseau formé par les veines secondaires très distinct. a. Divisions du calice lancéolées très aiguës, longues de 5 à 6 mill. au plus, toujours beaucoup plus courtes que le tube de la corolle. 26. 6". intermedius Pax. — Feuilles membraneuses longues de 8-10 cent.; corolle de 6-7 cent, avec l'acumen, finement pubérulente extérieurement. — Angola. 27. S. congoensis Franch. — Feuilles ovales lancéolées; corolle de 4 cent, au plus, avec l'acumen réfléchi, de la longueur du tube; filets des étamines libres dès leur point d'insertion et non pas vers le milieu ou le quart du tube, comme dans toutes les autres espèces du genre. — Congo, région de l'Ogooué. 28. S. amboensis Engl. et Pax. — Feuilles petites, ovales arron- dies brièvement aiguës; lobes de la corolle d'un jaune d'or, avec un acumen 2 fois long comme le tube. — Afrique australe occidentale, Amboland. 29. iS. Petersiamis Klotsch. — Se distingue de toutes les espèces du groupe par l'acumen des lobes de la corolle qui est 5-6 fois plus long que le tube. — Afrique tropicale orientale, région du Mossam- bique. fi. Divisions du calice largement lancéolées ou ovales, foliacées, longues de 8-15 mm. Fleurs grandes. 30. .S. sarmentosus DC. — Feuilles coriaces se développant sur les rameaux florifères pendant ou après la floraison; acumen des lobes de la corolle très variable en longueur (6-10 cent.). — Afrique tropi- cale et orientale ; Sénégal ; Sierra-Leone ; baie de Delagoa. 31. 5. ogovensis Franch. — Feuilles souvent ternées, développées avant les fleurs, celles-ci terminant le rameau; corolle grande à tube largement évasé long de 25 à 30 mill., acumen de 5-6 cent. — Afrique tropicale occidentale ; Congo, région de l'Ogooué. 32. .S. laurifolius DC. — Feuilles souvent ternées et développées L. Mangin. — Sur les composas pcctiijues. 325 avant les fleurs qui terminent le rameau, comme clans l'espèce précé- dente; corolle Longue de 4 cent., en y comprenant l'acumen (d'après de Candolb Les Strophanthus suivants sont insuffisamment connus. 1. 6". Paroissei Franch. (voir ci-dessus la description). 2. S. mint r Fax. — Strophanthe du Niger, Blom lel ; très remar- quable par ses follicules qui ont jusqu'à 50 cent, de long sur 2-3 cent, de largeur. Les graines sont velues soyeuses. 3. Strophanthe laineux du Zambèse, Blondel, dont on ne con- naît que les graines couvertes d'un indûment laineux plus long que dans tous les autres Strophanthus connus. 4. Strophanthus Fischeri Asch. etSchum. — De l'Afrique orien- tale ; ne m'est connu que par la citation qu'en fait M. Hol- mes, Pharmaceutical Journal, 1893, p. 86S ; M. Holmes m'a écrit que c'était une espèce voisine du 5". Emini. RECHERCHES SUR LES COMPOSES PECTIQUES (Fin.) Par M. L. MANGIN. TISSUS JEUNES. Lorsqu'on examine des jeunes tissus préalablement débar- rassés des matières azotées qui gênent l'observation, par une macération à froid dans l'eau de javelle étendue, on voit que les membranes les plus jeunes sont formées par de la cellulose as- sociée aux composés pectiques. En effet, si on traite les coupes par les colorants basiques : bleu de méthylène safranine, bleu de naphtylène, etc., la trame cellulaire est entièrement colorée et les jeunes membranes issues du cloisonnement, soit dans le méristème primitif, soit dans les méristèmes secondaires, accusent , par leur coloration, la présence des composés pectiques. D'autre part, les coupes semblables traitées par la potasse ou la soude caustiques et mélangées aux colorants acides rouges, Congo, Benzopurpurine, Benzoazurine, etc., se colorent unifor- mément et manifestent ainsi, même dans les plus jeunes mem- branes, la présence de la cellulose. L'action du réactif de Schweizer vient confirmer ces résul- t as. Les coupes minces de tissus pratiquées dans les organes 32d JOURNAL DE BOTANIQUE jeunes au niveau du point végétatif ou dans les organes adultes dans les régions occupées par les méristèmes secondaires, macè- rent pendant plusieurs jours dans le réactif de Schweizer renou- velé à plusieurs reprises. On les lave ensuite à l'eau pure, puis à l'eau acidulée par l'acide acétique et l'on peut constater que, même dans les tissus les plus jeunes, la structure cellulaire est conservée. Les coupes ainsi préparées, inertes vis-à-vis des réac- tifs colorants de la cellulose, se teignent fortement sous l'action des colorants basiques : donc la trame cellulaire n'est plus for- mée, après ce traitement, que par les composés pectiques. On sait, comme je l'ai montré précédemment, que, dans les tissus adultes mous dont la membrane n'a pas été modifiée par les incrustations, la région mitoyenne (lamelle moyenne, subs- tance intercellulaire) est toujours constituée par du pectate de chaux, tandis que les lames secondaires présentent une associa- tion de la cellulose et des composés pectiques, dans laquelle la cellulose est plus abondante vers les couches internes, et les composés pectiques plus abondants vers les couches externes. Cette distribution des substances fondamentales dans la mem- brane existe-t-elle aussi dans les tissus jeunes? L'examen microscopique de tissus jeunes, préalablement traités par la potasse et colorés par les réactifs de la cellulose, ne permet pas, en raison de la ténuité de la membrane, de cons- tater si sa structure est hétérogène ou homogène. Cependant la dissociation des tissus réalisée, comme je l'ai indiqué, par l'ac- tion successive de l'alcool chlorhydrique, de l'eau et de l'oxalate d'ammoniaque, peut être obtenue avec les tissus jeunes, ce qui montre que déjà, dans les membranes de ces tissus, qui parais- sent homogènes à l'examen microscopique, les cellules sont réunies les unes aux autres par un ciment de pectate de chaux. La dissociation des tissus jeunes, obtenue après l'action des acides par l'adjonction d'une liqueur alcaline, offre des particu- larités intéressantes déjà signalées par Payen (i). Si on opère sur des coupes transversales de tissus à formations secondaires on voit que la dissociation a lieu facilement suivant la direction radiale mais ne se produit pas toujours en direction tangentielle. On obtient des groupes formés par 2, 3, 4 ou un plus grand nom- 1. Payen, loc. cit., pag\ 769. L. Manqin. — Sur les coi>iposis pec tiques. 327 bre de cellules, dont l'adhérence est telle que leur séparation a lieu très difficilement, à moins d'écraser la coupe. Si on emploie des coupes longitudinales passant parle point végétatif de la tige ou de la racine, on constate que la dissociation se produit avec facilité suivant les lignes qui convergent vers le groupe de cel- lules initiales, les tiles cellulaires ainsi isolées se fragmentent en groupes cellulaires d'autant plus nombreux qu'on s'approche davantage du sommet. Les groupes cellulaires mis en liberté par la dissociation des tissus peuvent être désagrégés à leur tour dans une pression assez forte et l'examen microscopique des membranes colorées par les réactifs de la cellulose montre que chaque groupe cel- lulaire était emprisonné par une mince membrane commune cellulosique et pectosique, dont on aperçoit les lambeaux dé- chirés aux anodes des cellules dissociées. .&> Constitution de la cloison cellulaire primitive. La constitution de la cloison cellulaire primitive qui apparaît aussitôt après la division du noyau est importante à connaître parce qu'elle permet de résoudre la question, si controversée, de l'origine de la lamelle moyenne ou de la substance intercellu- laire. Deux hypothèses sont possibles : Ou bien la membrane formée aussitôt après le cloisonne- ment est homogène et constituée par un mélange intime de cel- lulose et de pectose qui s'épaissit par le dépôt de couches nou- velles, possédant la même constitution chimique; dans ce ca 3 la lamelle moyenne ou substance intercellulaire n'existerait pas au début avec sa composition chimique caractéristique. Mais de très bonne heure, par suite d'un phénomène d'intussusception, il se produirait dans la région mitoyenne de la membrane, d'abord homogène, un dépôt de pectate de chaux qui mériterait alors bien le nom de substance intercellulaire et serait flanqué, sur ses faces, des deux moitiés de la cloison primitive accompagnées des couches d'épaississement. Dans la deuxième hypothèse, la membrane issue du cloisonne- ment serait formée d'abord, à l'exclusion de la cellulose, par des composés pectiques représentant la lamelle moyenne ; elle serait rapidement recouverte, sur les deux faces, de couches d'appo- 328 JOURNAL DE BOTANIQUE sition formées de cellulose et de pectose ; la lamelle mitoyenne préxisterait donc à la formation des tissus et le terme de substance inLercellulaire ne conviendrait plus dans ce cas. Je n'ai pas encore réussi par l'examen microscopique des tissus en voie de division (poils de TradescanHa, cellules géné- ratrices libéroligneuses de la tige du Pin, etc.) à vérifier l'une ou l'autre de ces hypothèses, mais l'examen du mode de disso- ciation des tissus jeunes parle en faveur de la deuxième hypo- thèse, c'est-à-dire de la constitution très précoce d'une lamelle moyenne dont la constitution chimique serait différente des cou- ches d'épaississement secondaires. ni m 1 1 ■ 6 1 i v r; i (j Ùl " J 1 m 'r m n III Considérons en effet une cellule I (fig. i), limitée par la mem- brane m qui est encore en voie de cloisonnement ; supposons qu'à un moment donné il se forme une cloison dont la première ébau- che soit formée de composés pectiques facilement gélifiables />ar idées, etc. 355 pée presque entièrement par la substance colorable en rouge par le réactif de Millon. Dans le C. spniosa et le C. segyptiaca, M. Heinricher dit que la membrane des « réservoirs protéiciues » est trois ou quatre fois plus épaisse que celle des cellules voi- sines : je n'ai rien vu de semblable. Fig. 5. — Capparis spinosa Fragment d'un pétale vu de face, montrant les nombreuses cel- lules à myrosine isolées ou groupées dans le parenchyme. — Gr. : 45. Fletw. — De tous les organes végétatifs, la fleur dans son ensemble est de beaucoup la partie la plus riche en cellules à ferment. Déjà plus nombreuses dans les sépales que dans la feuille, les cellules à myrosine le deviennent encore davantage dans les pétales. Si Ton chauffe doucement dans le réactif de Millon, un fragment de pétale de quelques millimètres carrés de surface et 356 JOURNAL DE BOTANIQUE qu'on l'observe à plat sous le microscope, on aperçoit un grand nombre de cellules colorées en roug-e, pour la plupart disposées en petits groupes d'aspect très variable (fig. 5). Le plus sou- vent, elles se montrent accolées par deux, trois, quatre, etc. tantôt en file, tantôt en amas irréguliers, disséminés au contact des nervures et dans le parenchyme interposé. Sur la coupe transversale, on les trouve dans toute l'épais- seur du tissu formé, entre les deux épidémies, d'un paren- Fig. 6 (A). — Caf-paris spiiiosa. Coupe transversale d'un pétale avec plusieurs faisce a libéro-lignrux F, F, et les cellules à myrosine cm, cm, dans toute l'épaisseur du paren- chyme. — Gr. : 85. Fig. 7 (B). — Quelques cellules du parenchyme d'un pétale encore jeune, avec un groupe de quatre cellules à myrosine cm. — Gr. : 250. Fig. 8 (C). — Parenchyme de la pulpe du fruit presque mûr, avec trois groupes de cellules à myrosine. — Gr. ■ 250. chyme complètement homogène. Une semblable coupe, prise vers le milieu d'un pétale, ayant à peine 1/20 de millimètre d'épaisseur sur 1 millimètre de longueur environ, présente souvent une cinquantaine de cellules à myrosine. On peut juger par là du nombre considérable de ces éléments dans un pétale entier; aussi, comme on le verra plus loin, un fragment de quelques millimètres carrés de surface a-t-il une action énergique sur le myronate de potassium. La figure 6, dessinée à un faible grossissement, a simplement pour but, comme la précédente, de montrer la position et le L. Guighard. — Localisation des principes actifs chez les Cafifiaridées, etc. 357 groupement tics cellules à myrosine. La cause de ce groupe- ment est facile à concevoir. Dans le jeune âge, en effet, la plupart d'entre elles sont étroitement accolée en petits amas (fig. 7), dont chaque cellule constitutive est moins grosse que celles du parenchyme ambiant. Le groupe qu'elles forment provient de la bipartition plus ou moins répétée d'une cellule primitivement unique; plus tard, elles grossissent pour la plupart et deviennent plus ou moins semblables aux éléments qui les entourent; d'autres ne se subdi- visent pas et se montrent par conséquent isolées dans le tissu du pétale. Les mêmes caractères s'observent dans les sépales, et l'on a déjà vu précédemment que, dans la feuille, les cellules à myrosine étaient souvent groupées deux à deux. Les filets des nombreuses étamines ne sont pas moins riches en cellules à ferment. Dans la (leur épanouie, la paroi de l'ovaire présente, avant la fécondation, deux zones d'épaisseur inégale, limitées par un cercle de faisceaux libéro-ligneux. C'est surtout la zone externe, moins épaisse que l'interne, qui renferme les cellules spéciales. Mais, lorsque la pulpe, qui dérive des cloisons ovariennes, se développe après la fécondation, de façon à englober toutes les graines en voie d'accroissement, les cellules spéciales y appa- raissent en nombre encore plus considérable que dans les pé- tales. Elles s'y montrent par groupes qui rappellent parfois, par l'aspect et la disposition des éléments, certaines spores pluri- cellulaires de champignons (fig. 8). On les retrouve encore avec les mêmes caractères, à l'époque où la pulpe est en voie de ramollissement, par conséquent jusqu'à la maturité du fruit. d'aine. — Etant donné la présence des cellules à ferment dans tous les organes végétatifs de la plante et leur abondance particulière dans plusieurs d'entre eux, on pouvait s'attendre à les trouver aussi en grand nombre dans la graine. Mais le réactif de Millon ne me fournit tout d'abord qu'un résultat dou- teux : aucune des cellules de l'embryon n'offrait une coloration spéciale et ne paraissait se distinguer de ses voisines; l'ensem- ble prenait finalement une coloration rouge uniforme. L'albumen présentait les mêmes caractères. Toutes les cellules de la graine renfermaient-elles de la myrosine? L'expérience chimique deve- nait nécessaire. 358 JOURNAL DE BOTANIQUE On pulvérise une vingtaine de graines fraîches ; soigneuse- ment lavées pour les débarrasser de la pulpe qui les entourait dans le fruit mûr, et on les fait digérer dans 2 centimètres cubes d'eau à 500. Elles ne dégagent, même après une heure, qu'une odeur peu marquée; la saveur du liquide n'est que faiblement amère. Si donc la graine renferme de la myrosine, elle ne con- tient certainement qu'une proportion relativement très faible de glucoside décomposable. On ajoute alors o gr. 01 de myronate de potassium cristallisé. L'odeur de l'essence de moutarde n'apparaît que lentement et reste faible, même après quelques heures. La graine renferme donc incontestablement de la myrosine, mais en faible quan- tité. Ce résultat expérimental explique jusqu'à un certain point le doute qui subsistait après l'observation histologique. Il y avait lieu de répéter cette dernière dans d'autres conditions. Sachant, par mes recherches antérieures sur les Crucifères, que la myrosine apparaît dans les graines assez longtemps avant la maturité, aussitôt après la différenciation des tissus, et qu'elle peut y être reconnue même dans celles qui n'en contien- nent qu'une faible proportion, avant que les tissus ne soient entièrement remplis par leurs substances de réserve, j'ai exa- miné des graines de Capparis spinosa dont l'embryon attei- gnait à peine ses dimensions définitives. J'ai pu constater alors l'action caractéristique du réactif de Millon sur un petit nombre de cellules, ordinairement groupées par deux, trois, quatre, etc., comme dans la feuille ou les pétales. On les trouvait aussi bien dans la radicule que dans les cotylédons (1). Leur présence dans la graine mûre est évidemment masquée par l'abondance des matières albuminoïdes de réserve accumulées dans l'embryon, et ce fait permet de concevoir comment, chez certaines espèces, la graine mûre peut agir d'une façon sensible sur le glucoside, 1. J'ai indiqué aussi, dans mon travail sur les Crucifères, un autre moyen, in- verse en quelque sorte de celui dont il vient d'être question, pour reconnaître la présence des cellules spéciales dans les graines où le microscope ne permet pas de les apercevoir à la maturité. C'est de les soumettre à la germination et de les étudier au moment où la majeure partie des réserves a disparu, avant la forma- tion de nouvelles cellules dans les cotylédons, lesquels verdissent et s'accroissent notablement, comme on sait, chez les Crucifères. Les cellules à myrosine gardent leur contenu, tout au moins en partie, et peuvent être alors distinguées dans le tissu appauvri par la résorption des réserves. L. Guignard. — Localisation (Us principes actifs chez les Capparidées, etc. 350 sans pourtant laisser voir au microscope des cellules à ferment, quand on ne les recherche qu'à la maturité. Ainsi se trouvent expliquées à la luis l'action exercée par la graine du Câprier commun sur le myronate de potassium intro- duit dans L'expérience précédente, et la faible intensité de cette action, en rapport avec le petit nombre de cellules à myrosine contenues dans la graine. Les autres espèces que j'ai étudiées dans le genre Capparis offrent beaucoup d'analogie avec le Câprier commun. Le C. sa- ligna Vahl. est une de celles qui s'en rapprochent le plus par le nombre élevé des cellules à myrosine dans les divers organes. Qu'il suffise seulement de faire remarquer, à propos de la feuille de cette espèce, que les éléments en question, au lieu d'être disséminés dans le parenchyme du limbe, accompagnent pres- que toujours les faisceaux libéro-ligneux, lesquels sont situés à égale distance des deux épidermes et dépourvus pour la plu- part de la gaine scléreuse protectrice qu'on observe dans d'au- tres espèces. Isolées ou le plus souvent groupées par deux ou trois au contact des faisceaux, ces cellules à myrosine sont un peu plus longues ou plus grosses que les autres éléments du parenchyme. Si le faisceau est pourvu d'une gaîne scléreuse, on les trouve de même au contact et en dehors de celle-ci. Leur situation est différente dans les C . frondosa L., C. fer- rugiiiea L., C. platytarpa, chez lesquels le limbe foliaire a ses faisceaux libéro-ligneux au contact de l'assise de cellules en palissade, simple ou double, et presque tous entourés d'une gaine scléreuse. Cette dernière peut être accompagnée aussi, du côté et au contact de l'épiderme supérieur, d'une ou deux cellules à myrosine; mais la plupart se trouvent disséminées dans le parenchyme, immédiatement au-dessous des cellules en palissade. Du reste, ces trois espèces sont relativement pauvres en cellules à ferment, non seulement dans la feuille, mais encore dans les autres organes. A ces observations histologiques, j'ajouterai quelques mots sur les caractères organoleptiques et chimiques présentés par les divers organes du Câprier commun. La feuille a une saveur amère, assez piquante et spéciale. Contusée en présence de l'eau, elle dégage, surtout vers 50°, 3<5o JOURNAL DE BOTANIQUE une odeur caractéristique, distincte de celle de l'essence de moutarde et rappelant assez celle de l'essence de Capucine dont il sera question plus loin. Elle renferme, comme les feuilles des Crucifères, une quan- tité de ferment bien supérieure à celle qui suffit à décomposer la totalité du glucoside qu'elle contient. En effet, si l'on ajoute, à i gr. de feuilles fraîches contusées, 5 centimètres cubes d'eau tenant en solution o gr. 01 de myronate de potassium, on cons- tate, après une dizaine de minutes, vers 500, une odeur intense de sulfocyanate d'allyle. Avec o gr. 20 seulement de tissu foliaire et la même quantité de myronate, l'odeur du sulfo- cyanate devient également très manifeste après une demi-heure, à5o°. Le myronate a donc été décomposé, et l'essence de mou- tarde formée a masqué complètement l'odeur beaucoup moins acre de l'essence de Câprier. Les pièces du calice, aussi longtemps qu'elles sont vertes, ont un épiderme riche en tannin ; leur saveur est plus amère qu'astringente. Lorsqu'elles ont pris une teinte violacée, prin- cipalement vers les bords, où la matière colorante succède au tannin dans l'épidémie, la saveur amère s'atténue beaucoup et celle qui est propre à l'essence de Câprier est à peine percep- tible. Les pièces de la corolle ne renferment pas de tannin, sauf à la base épaissie et glandulaire des deux pétales antérieurs, où la coloration verte persiste en partie. La saveur en est presque nulle, ce qui montre que la corolle est à peu près privée de glu- coside. Mais elle contient, comme on l'a vu, aussi bien que le calice, une proportion relativement élevée de ferment; et, de fait, un seul pétale, du poids de o gr. 10, mis dans conditions appropriées en présence de o gr. 01 du myronate de potassium, dégage, après une dizaine de minutes, une odeur intense de sulfocyanate. Une parcelle de la pulpe du fruit presque mûr, grosse comme une tête d'épingle, décompose de même énergiquement le my- ronate de potassium. Comparativement aux feuilles et aux jeunes branches, la graine du C. spinosa est pauvre en principe actifs; c'est l'in- verse qui existe chez la plupart des Crucifères. Sur ce point, !.. Guiohabd. — Localisation des principes actifs c/ir~ As Capparidées, etc. 361 L'expérience chimique est d'accord, comme on l'a vu, avec l'observation microscopique, puisqu'une vingtaine de graines déterminent, quoique faiblement, La décomposition du myro- nate, ce qui prouve qu'elles renferment une petite quantité de myrosine. Mais cette graine ne serait-elle pas plus riche en glu- coside qu'en ferment ? Tour le savoir, il suffit de faire agir sur elle de. la myrosine préparée avec la Moutarde blanche, ou plus simplement d'ajou- ter à la graine, pulvérisée et délayée dans l'eau, quelques milli- grammes de la poudre obtenue avec l'aile circulaire de la graine du Lunaria biennis. ['ai montré(i), en effet, qu'il n'existe pas, chez les Crucifères, d'organe aussi riche en myrosine que cette partie du tégument séminal de la Lunaire. Or, la formation de l'essence n'est pas plus marquée après qu'avant l'addition de la myrosine. Par conséquent, la graine en question ne renferme donc aussi qu'une proportion faible de glucoside. La graine du C. rupestrïs Sibth. et Sm. m'a paru sensible- ment plus riche, non-seulement en ferment, mais aussi en glu- coside (2). Le produit de la distillation aqueuse des graines de C. spi- nosa et de C. rupestrïs m'a permis aussi de constater que, si une partie de l'essence obtenue est représentée par un nitrile, elle renferme également un composé sulfuré. La méthode indi- quée par Pincus (3) pour déceler une minime quantité de sulfo- cyanate dans un liquide peut servir, avec quelques modifica- tions, à cette recherche. On distille, dans 50 centimètres cubes d'eau, 5 grammes de graines de C. rupestrïs^ de façon à obtenir environ 30 centimè- tres cubes de liquide, qu'on soumet à une seconde distillation pour retirer 20 centimètres cubes. On ajoute à ce produit 1/4 de son volume d'alcool à 90° et 1/10 de potasse caustique. Par une ébullition modérée d'environ une demi-heure dans un ballon surmonté d'un réfrigérant à reflux, le soufre passé à l'état de 1. Loc. cit., p. 435 et suiv. 2. Je dois à L'obligeance de MM. les professeurs Granel, de Montpellier, Caruel, de Florence, et Trabut, d'Alger, la plupart des matériaux qui m'ont servi pour l'étude des Capparidées. 3. Pincus, Erkennung sehr kleiner Mengen Senfôls in alkoolischen und wxsseriger Lôsung (Journ. fur prakt. Chenue, p. 112, 1859). 362 JOURNAL DE BOTANIQUE sulfure, dont les moindres traces sont mises en évidence par le nitroprussiate de soude (1). J'ai constaté aussi la présence d'un composé sulfuré, non- seulement dans l'essence fournie par les graines, mais aussi dans celle des tiges, feuilles et boutons floraux. Toutefois, ce com- posé n'y existe qu'en minime proportion et la majeure partie de l'essence n'est certainement pas un sulfocyanate. M. Heinricher, on l'a vu, n'a pas trouvé de cellules spéciales clans les Cleome. Les espèces que j'ai examinées m'ont donné au contraire un résultat positif; mais le nombre de ces cellules est loin d'être aussi élevé que chez les Câpriers. Dans le Cleoine arborea H. B. , par exemple, la racine, dépour- vue de moelle, renferme des cellules à myrosine dans l'écorce se- condaire, à partir de la couche subéreuse jusque dans les assises les plus jeunes du liber. Ces cellules ne diffèrent de leurs voisines que par une longueur ordinairement plus grande. La tige n'en possède que quelques-unes dans l'écorce et dans le liber pri- maire et secondaire. La feuille offre seulement çà et là quelques amas cellulaires colorables en rouge par le réactif de Millon. Dans le Cl. alliodora H. B., la racine est plus riche que celle de l'espèce précédente en cellules à ferment ; elles y sont nom- breuses et grosses surtout dans le parenchyme libérien secon- daire. La tige en offre quelques-unes dans l'écorce primaire et un nombre assez élevé dans le liber primaire et secondaire, princi- palement au voisinage et en dedans des îlots de sclérenchyme péricyclique, très développés dans cette espèce. Dans le pétiole foliaire, on les retrouve à la fois dans le parenchyme conjonctif et dans le liber des faisceaux, sous les arcs scléreux péricycli- ques. On remarque, dans cette espèce, une particularité de structure qui n'existe pas dans la précédente : autour de chaque nervure, il y a une gaine formée de très grosses cellules renfer- mant un protoplasme abondant. Leur contenu se colore assez nettement par le réactif de Millon ; mais la teinte est-elle due à de la myrosine ou seulement au protoplasme, ou bien à leur mélange? Le manque de matériaux frais ne m'a pas permis 1. Il est prudent d'éviter les bouchons en caoutchouc vulcanisé et de faire l'essai par le nitroprussiate aussitôt ou peu de temps après l'opération. L. Guignard. — Localisation des principes actifs c/ies les Capparidrcs, etc. 363 d'avilir recours à des expériences susceptibles de trancher la question. Eu dehors de la gaine, le parenchyme n'offre pas de cellules à myrosine nettement spécialisées. Mans le Gynandropsis speciosa Dec., la localisation des cellules à myrosine est la même, pour la racine et la tige, que dans les deux plantes précédentes. La feuille étudiée sur des matériaux conservés dans l'alcool ne m'a pas fourni de résultat positif. Dans le Polanisia graveolens Dec. , les cellules à myrosine ne peuvent être facilement distinguées que dans le liber secondaire de la tige; encore y sont-elles très rares. La recherche microscopique de ces cellules dans les graines mûres et sèches des Cleonie, Gynandropsis et Polanisia offre la même difficulté que chez le Câprier et, par suite du manque de matériaux appropriés, il n'a pas été possible d'étudier les grai- nes au moment convenable. Mais l'expérience m'a montré qu'el- les renferment une petite quantité de myrosine, tout au moins dans les espèces suivantes : Cleoma arabica L. (1) et Polanisia graveolens, les seules dont j'ai pu disposer pour cet essai. La graine du Polanisia m'a permis aussi de constater un fait qui mérite d'être signalé. Comme celles des autres Cappari- dées, elle est pourvue d'une certaine quantité d'albumen. La quantité de graine dont je disposais m'ayant permis d'isoler l'em- bryon de l'albumen, de façon à les faire agir séparément sur le myronate de potassium, l'expérience a montré qu'un poids de o gr. 05 d'embryon, mis au contact de o gr. 01 de myronate, dans les conditions appropriées, dégage rapidement une odeur très marquée d'essence de moutarde, tandis que dans les mêmes conditions, le même poids d'albumen ou un poids plus élevé ne donne aucune odeur. Par conséquent, c'est l'embryon qui renferme la myrosine ; l'albumen en est dépourvu. Il y a tout lieu de croire que cette conclusion est applicable aux autres Capparidées. En résumé, l'existence de cellules spéciales à ferment est générale chez les Capparidées. Par leurs caractères morpholo- 1. La graine de cette espèce, que j'avais récoltée un an auparavant en Algé- rie, près de Biskra, s'est montrée presque aussi active, à poids égal, sur le my- ronate, que celle du Polanisia, tandis que les graines d'autres espèces de Cleonie reçues de divers Jardins botaniques l'étaient sensiblement moins. 364 JOURNAL DE BOTANIQUE giques dans la racine et la tige, elles ressemblent à celles qu'on trouve dans les mêmes organes chez les Crucifères ; dans la feuille et surtout dans la fleur, leur mode de groupement est particulier. Toutes les réactions de leur contenu sont celles de la myrosine. C'est chez les Câpriers qu'elles sont les plus nom- breuses et que le glucoside qu'elles peuvent décomposer est aussi le plus abondant. Le ferment y prédomine dans certains organes, tels que la fleur et surtout la pulpe du fruit. La graine, au contraire, dans toutes les espèces, est relativement pauvre en ferment et en glucoside, et, de ses deux parties constitutives, embryon et albumen, c'est l'embryon seul qui renferme le ferment. (A suivre.) RECHERCHES SUR LA MALADIE DES BRANCHES DE SAPIN CAUSÉE PAR LE PHOMA ABIETINA R. HARTIG (Fusicoccwn abietinum Pr illieux et Delacroix) Par M. Emile MER. En 1890 j'ai décrit une maladie des branches de Sapin dont j'étudiais l'évolution depuis plusieurs années. R. Hartig venait de la signaler en donnant le nom de Phoma abietina au Cham- pignon qui la produit (1). Ce parasite s'introduit dans l'écorce des pousses âgées de 2 à 15 ans et tue annulairement l'écorce et le cambium sur une longueur de quelques centimètres. Il en résulte que la partie du rameau située au-dessus de cette région se dessèche; les feuilles deviennent rousses, puis grises, ce qui donne un aspect caractéristique aux branches atteintes. Plusieurs points importants restaient à fixer, relativement à la marche de cette affection. Ainsi on ignorait : i° à quelle épo- que de l'année se produit la dissémination des stylospores ; 20 combien de temps s'écoule entre leur germination et le mo- ment où la région contaminée est détruite ; 30 dans quel mois commencent à apparaître les pyenides, seuls organes reproduc- teurs qu'on ait rencontrés jusqu'à présent. Il était enfin intéres- 1. V. R. Hartiç-, Lehrb. der Baumkrankeiten 1880. — Bull, de la Soc. bot. de Fr., 14 février 181,0. — Bull, de la Société mycolog. de France, 1890. E. Mbr. — Sur une maladie des tranches de Saf>iu. 365 sant d'étudier avec plus de précision que je ne Taxais fait, dans le mémoire précité, les modifications anatomique que subissent les tissus de la branche, soit dans la région attaquée, soit dans celles situées en deçà et au delà, à la suite des troubles physio- logiques résultant de l'infection. La contamination d'un rameau de Sapin par le Ph. abictina n'est décelée à une certaine distance nue par l'altération de la teinte de ses feuilles. Ce n'est guère avant le mois de septembre, au moins pour les branches d'un assez fort calibre, qu'il est pos- sible, d'après cette altération, de distinguer dans la ramure celles qui sont atteintes par le parasite. Or, à cette date, la région envahie est déjà morte et l'on y aperçoit les pyenides caractéristiques, ce qui prouve qu'un certain temps s'est déjà écoulé depuis le début de l'infection. Cependant cette année j'ai pu reconnaître, dès le milieu de juillet, un certain nombre de branches, dont les feuilles commençaient à jaunir sous l'influence du parasite. Cela tient sans doute à ce que le printemps et l'été ayant été exceptionnellement chauds, la marche de l'infection avait été plus rapide. Or, à cette époque, on ne voyait pas encore d'organes de fructification dans la région d'attaque. Au com- mencement d'août ils étaient encore rares. Ce n'est donc pas avant ce mois qu'ils apparaissent. Restait à savoir à quel moment s'effectue la contamination. Les essais d'inoculation n'ayant pas réussi jusqu'à ce jour, les débuts de l'évolution du parasite sont encore inconnus. En attendant qu'une recherche minutieuse ou le hasard mette quel- que observateur en présence d'une portion de branche malade avant qu'aucune modification soit intervenue dans la coloration des feuilles, par conséquent à une époque assez rapprochée de celle de l'attaque, j'ai pensé que, par l'étude comparative des tissus de la zone contaminée et des régions avoisinant les bour- relets qui la limitent, il serait possible de recueillir certaines données touchant l'époque à laquelle se produit l'infection. Voici ce que l'on constate sur des branches vigoureuses récol- tées au mois de septembre et sur lesquelles de petites pousses ont pu encore se développer dans le courant de l'été. Région d'attaque. — Le nombre des anneaux ligneux est toujours inférieur de un à ce qu'il devrait être d'après l'âge de la région, ce qui indique qu'il ne s'en est pas formé à ce niveau 366 JOURNAL DE BOTANIQUE dans l'année. La dernière couche est du reste à peu près aussi large que la précédente, son tissu ne présente rien d'anormal et elle est complète, c'est-à-dire pourvue d'un bois de printemps et d'un bois d'été bien caractérisés. Ce fait s'est toujours présenté sur les nombreux exemplaires que j'ai examinés. On doit en conclure que le cambium se trouvait encore intact quand la couche de l'année précédente s'était terminée et qu'il était entièrement détruit avant que celle de l'année courante fût commencée. Si en effet le cambium avait été atteint avant l'achèvement de la couche de l'année précédente, le tissu de celle-ci aurait subi dans ses dernières assises une modification apparente, et si d'autre part il n'avait pas été entièrement nécrosé avant la constitution de la nouvelle couche, cette der- nière aurait été représentée au moins par quelques éléments (i). C'est donc pendant la période de repos végétatif, de septembre à mai, que le cambium doit être détruit (2). L'examen de ces branches en hiver permet même d'être un peu plus précis. La teinte vert jaunâtre de leurs feuilles, qui les distinguait déjà en septembre, ne change guère jusqu'au printemps suivant, deve- nant à peine plus jaune. Or j'ai reconnu qu'au mois de mars les pycnides ne renferment presque plus de spores. C'est donc de septembre à mars que celles-ci se disséminent, et comme il est peu probable qu'elles le fassent pendant les grands froids de l'hiver, il y a tout lieu de supposer, jusqu'à ce que de nouvelles observations viennent encore réduire l'étendue de cette période, 1. Pour formuler cette conclusion je m'appuie sur le fait suivant. Quand, à la suite d'une blessure, même légère, une branche subit un trouble de nutrition, il se manifeste généralement dans l'activité cambiale de la région une perturbation qui a pour effet de modifier pendant quelque temps, et jusqu'à une certaine dis- tance de la blessure, la disposition, les dimensions et même la nature des élé- ments en formation. 2. Il existe presque toujours à la surface de la région d'attaque des exsuda- tions de résine plus ou moins desséchée. C'est même là un caractère qui, joint à la nécrose de l'écorce dans cette région et à la présence des bourrelets, permet de reconnaître la présence du parasite. Ces exsudations proviennent en partie des bourrelets et principalement du bourrelet supérieur dans lequel cette subs- tance s'est amassée. La résine, dans ce cas, s'est épanchée hors du bourrelet et a coulé le long du rameau. Mais ce n'est pas la seule origine de ces dépôts. Plusieurs la tirent manifestement des tissus sous-jacents. En entaillant ceux-ci, on remarque qu'ils sont d'un brun foncé et d'une texture cireuse, grasse, indice d'une forte imprégnation de résine, .ce que confirme du reste l'examen micros- copique. La partie superficielle du bois en est elle-même imprégnée. Ce résultat est dû à l'action spéciale du mycélium sur le parenchyme cortical et le liber, ainsi que cela a lieu dans d'autres affections parasitaires de Conifères. E. Mer. — Sut UHt maladie des branches de Sapiti. 367 que La contamination se produit vers la fin de l'été ou dans le courant de l'automne. Le mycélium envahissant d'abord l'écorce, puis le liber, il est probable qu'il s'écoule un certain temps avant que le cambium soit atteint. Mais ce côté de la question ne pourra guère être éclairci que lorsqu'on sera parvenu à ino- culer le parasite. Comme les branches atteintes se dessèchent seulement au printemps de l'année suivante, on peut en conclure que, tout au moins sur les rameaux assez gros, la mort ne survient que dix- huit mois environ après l'attaque. Elle est plus prompte, ainsi qu'on le verra plus loin, sur les branches de petites dimensions. On sera peut-être surpris de la durée de cette période, si l'on se rappelle que l'écorce de la région d'attaque est déjà morte au début de l'automne précédent. Ayant en effet pratiqué à la fin de décembre quelques annélations sur des pousses de Sapin qui avaient à peu près les dimensions de celles qu'envahit le PJwuia, j'ai vu leurs feuilles se dessécher au mois d'avril sui- vant, par conséquent dans l'espace de trois à quatre mois. Si les rameaux contaminés mettent plus de temps à périr, cela tient donc à ce que l'écorce, même morte, protège dans une certaine mesure le bois de la région d'attaque contre la dessiccation. Région sihiée au-dessus dît bourrelet supérieur. — La région d'attaque est limitée à sa partie supérieure, dans les branches d'un certain calibre du moins (2 centimètres de dia- mètre et au-dessus), par un bourrelet qui est la conséquence de la destruction de cette région, de même qu'il s'en forme un au- dessus d'une annélation. Le bourrelet est dû à une suractivité cambiale provoquée d'abord par l'accumulation à ce niveau de l'amidon que les feuilles produisent, ensuite par le débride- ment de l'écorce sur le bord de la plaie. Il est constitué par une hypertrophie de la formation libéro-ligneuse ; d'où résulte, comme dans tout bourrelet, un tissu cicatriciel. Celui-ci est caractérisé, en ce qui concerne le bois, par une disposition des éléments moins régulière que d'habitude, et surtout par l'appa- rition d'un tissu (parenchyme ligneux et poches résineuses) qui n'existe pas dans le bois normal de Sapin (1). Ce tissu est im- prégné de résine et de tannin. 1. Le bois de Sapin est dépourvu de canaux résineux. C'est même, comme on sait, à ce caractère qu'il se distingue du bois d'Epicéa. 11 ne renferme pas non 368 JOURNAL DE BOTANIQUE Mais la perturbation de l'activité cambiale ne se manifeste pas seulement dans le bourrelet; souvent, à 5 et même à 10 cen- timètres au-delà, la dernière couche ligneuse, notablement plus large que celle qui la précède, débute par une assise de canaux résineux avec cellules annexes, entre lesquelles se trouvent des cellules ligneuses, tantôt amylifères, tantôt remplies de résine et de tannin. Le tissu devient ensuite normal. C'est donc au com- mencement de la formation de la couche que l'activité cambiale a été troublée. A mesure qu'augmente la distance au bourrelet, le tissu perd de son anomalie. Les canaux résineux deviennent plus rares et plus petits, puis finissent par disparaître. Les cel- lules ligneuses persistent davantage, mais sont remplacées peu à peu par des trachéides qui s'alignent avec leur régularité habituelle. Une légère différence s'observe à cet égard sur les deux faces de la branche. Les canaux résineux existent encore à la face supérieure, alors qu'ils ont déjà disparu de la face opposée (1). La perturbation de l'activité cambiale se manifeste par les mêmes caractères dans la partie basse des rameaux secondaires qui s'insèrent sur la branche principale jusqu'à une certaine distance du bourrelet. Bien que cette perturbation ne se fasse plus guère sentir dans les pousses les plus jeunes, la dernière couche ligneuse de celles-ci reste en général plus large que la précédente. Région située au-dessous du bourrelet inférieur. — Dans cette région la couche ligneuse la plus récemment formée est au contraire plus étroite que celle qui la précède, parfois même elle fait défaut sur une longueur de plusieurs centimètres au-dessous du bourrelet ou n'est représentée que par plus de parenchyme ligneux. Mais canaux résineux et cellules ligneuses s'y trou- vent fréquemment à l'état pathologique. Ainsi ces éléments apparaissent assez souvent dans le bois de Sapin qui se constitue sous l'influence de X Aïcidiiiiii elatinuin. On les rencontre aussi dans le voisinage et jusqu'à une certaine dis- tance des bourrelets qui sont la conséquence de blessures, annélations, etc. Enfin, il n'est pas rare de les apercevoir dans les couches d'accroissement des branches sous forme de petites plages disséminées soit dans la zone de printemps, soit dans celle d'été. Dans ces divers cas les cellules ligneuses et les cellules annexes des canaux résineux sont très amylifères. Ces formations anormales résultent probablement d'oscillations dans l'activité cambiale dues à des causes internes qu'il ne paraît guère possible de déterminer. 1 . Les branches de Conifères ont, comme on sait, la moelle excentrique. Sur le coté tourné vers le sol les couches d'accroissement sont plus larges et consti. tuées par un tissu différent que j'ai fait connaître sous le nom de bois rouge. (C. R. Acad. des Se, 1S87.) E. Mkk. — Sur une niala die des branches de Sa/>in. 160 quelques rangées d'éléments. Il n'est pas rare cependant, lors- qu'elle existe, qu'elle débute par un tissu anormal, analogue à celui qui a été décrit pour la région situer au dessus du bour- relet supérieur. Le trouble qui se produit dans le fonctionne- ment du cambium doit donc être considéré comme le résultat d'une insuffisance aussi bien que d'un excès de nutrition de cette assise; le faible développement qu'acquiert la dernière couche dans cette région provient de ce qu'elle n'est plus en relation avec la partie supérieure de la branche, qui est celle où s'éla- bore surtout l'amidon, les rameaux secondaires insérés sur la partie inférieure étant généralement peu nombreux et peu actifs. Quand le parasite s'est implanté sur une pousse d'un assez grand diamètre, non seulement il se forme au-dessus du bourre- let supérieur, après la destruction de la région d'attaque, une dernière couche libéro-ligneuse (i), mais encore il se développe à l'extrémité de la branche principale et de la plupart des ra- meaux secondaires de nouvelles pousses, bien plus courtes, il est vrai, et portant des feuilles plus exiguës que les feuilles nor- males. Il n'en est plus de même dans le cas d'une branche mince. Toute la partie située au-dessus de la zone contaminée ne tarde pas à se dessécher, et il ne s'y forme ni pousses, ni couche nou- velle d'accroissement. Il ne s'y constitue pas non plus de bour- relet supérieur, mais il en apparaît assez souvent un au bord inférieur de cette zone. Aussi celle-ci, délimitée assez nettement à sa partie basse, l'est-elle par un contour plus indécis dans sa partie haute et s'étend-elle généralement plus loin que dans les branches assez grosses (2). Cette différence dans les effets pro- 1. Généralement les branches restent vertes pendant le printemps et L'été qui succèdent à l'époque de la contamination. Elles sont encore vivantes et portent un feuillage vert-jaune dans le courant de l'automne et de l'hiver suivants. Au printemps ce feuillag-e devient roux et les pousses, se desséchant au-dessus du bourrelet, ne sont plus le siège d'aucune activité cambiale. Mais quand le parasite s'est installé dans une pousse déjà âgée d'un rameau vigoureux il peut arriver que la région située au delà de la zone d'attaque conserve encore assez de vita- lité pour qu'il se forme au printemps de la seconde année une couche d'accroisse- ment, très étroite à la vérité, et de petites pousses qui ne tardent pas à se flétrir. 2. Parfois, dans ces branches minces, le parasite s'étend jusqu'à la ramification immédiatement supérieure à la région d'attaque. A ce niveau l'ecorce est généra- lement un peu plus épaisse et plus infiltrée de résine. C'est sans doute pour ce motif que le mycélium éprouve une certaine difficulté à progresser au delà. Il n'est pas rare de rencontrer des petites branches qui, après l'infection, ne forment ni bourrelet inférieur ni bourrelet supérieur. Aucune exsudation de résine ne se re- 37° JOURNAL DR BOTANIQUE duits par le parasite tient à ce que, dans les petites branches, le bois de la région contaminée se desséchant rapidement jusqu'à sa partie centrale ne laisse plus arriver l'eau à la partie supé- rieure, tandis que dans celles d'un assez grand diamètre, le bois ne se desséchant qu'à la périphérie, l'eau peut encore s'élever un certain temps par les couches internes. Il résulte de ce fait une conséquence assez curieuse. On remarque parfois, insérés sur la région d'attaque, des rameaux d'un diamètre plus faible que celui de la branche principale au delà de cette région. Les premiers sont desséchés et portent des feuilles grises, alors qu'au-dessus delà zone contaminée les feuilles sont encore d'un vert jaune. Il semble que l'infection se soit produite dans celles- ci une année plus tard. Cette différence surprend tout d'abord, car si, par suite de la nécrose de la région d'attaque, l'eau monte difficilement dans les rameaux insérés sur elle, on ne comprend pas pourquoi elle éprouve moins de difficulté à se rendre dans ceux qui sont situés plus haut. Mais, en y regardant de près, on remarque que le parasite n'a pas seulement atteint la branche principale, il a encore envahi la base des rameaux secondaires insérés sur celle-ci dans les limites de la zone contaminée. Ces derniers, par suite de leurs faibles dimensions, se sont alors rapidement desséchés. L'étude des branches contaminées de faible calibre ou des pousses de 2 à 3 ans attaquées sur l'axe des petits Sapins (ce dernier cas est assez fréquent) m'a fourni une donnée intéres- sante relativement à l'époque de formation des pycnides. Au mois de mai, j'ai rencontré quelques-unes de ces pousses dont les feuilles étaient déjà rousses et à demi-desséchées. Cet aspect est celui que présentent aussi à cette époque de l'année la plu- part des rameaux d'assez gros calibre envahis par le Ph. abie- tiiia. Mais tandis que dans ceux-ci la région d'attaque est recou- verte d'une écorce sèche et gercée, indice d'une destruction assez ancienne, et porte des pycnides vidées, cette même région, dans les pousses d'un faible calibre, avait une écorce nécrosée, mais encore lisse. On y voyait de nombreux filaments mycéliens, mais pas encore de pycnides. Au-dessous de la marque dans leur région d'attaque. Souvent même les pycnides y sont presque invisibles. Dans ce cas l'examen microscopique seul permet de s'assurer si l'on se trouve en présence d'une branche envahie par le Phonia ou détruite par toute autre cause, les gelées d'hiver par exemple. E. Mer. — Sur une nn/jJir des branches de Sapin. ^71 région d'attaque, on remarquait une couche libéro-ligneuse en formation; au-dessus, il n'y en avait aucune trace; mais ni dans l'une ni dans l'autre de ces parties, la couche tic l'année précé- dente ne renfermait 1rs éléments (poches résineu ;es et cellules amylifères) précédemment signalés comme résultant de la per- turbation de l'activité cambiale à la suite cle l'envahissement par le parasite. De l'ensemble de ces faits, on doit conclure que les pousses dont il s'agit avaient été atteintes l'automne précé- dent, mais que, par suite de leur faible diamètre, elles avaient succombé dès le premier hiver, tandis que les branches plus grosses peuvent résister encore une année. On voit en outre que, si l'infection doit avoir lieu à l'automne, les organes repro- ducteurs du parasite n'apparaissent que dans le courant de l'été suivant, ce que faisaient déjà présumer les observations rela- tées plus haut. Dans les petites branches, le roussissement des feuilles précède l'apparition despycnides; dans les grosses, il la suit le plus souvent. Résumé et Conclusions. i° L'époque précise du début de l'émission des spores de Ph. abietina^ ainsi que celle de leur germination sur le point de la branche où elles tombent, restent encore inconnues. Toute- fois les observations qui précèdent montrent que ces actes s'accomplissent vers la fin de l'été ou dans le courant de l'au- tomne. On ignore aussi combien de temps s'écoule entre la ger- mination et le moment où le cambium de la région d'attaque commence à être envahi, ou du moins à se ressentir de la pré- sence du parasite ; mais, des recherches précédentes, il ressort que cet effet est postérieur à l'extinction de l'activité cambiale, ensuite que la destruction du cambium de la région considérée est achevée lors du réveil de cette activité. C'est donc pendant toute la durée ou une partie seulement de la période de repos végétatif (de septembre à mai) que s'accomplit le dépérissement de ce tissu. Les organes reproducteurs du parasite n'appa- raissent qu'assez longtemps après, dans le courant de l'été sui- vant, principalement au mois d'août. 2° De l'ensemble des diverses observations qui viennent d'être rapportées, il résulte que la marche du dépérissement dans une branche contaminée est à peu près la suivante : 372 JOURNAL DE BOTANIQUE L'infection se produit vers le mois d'août ou de septembre. Le mycélium se répand dans l'écorce, puis dans le cambium, et la région d'attaque est desséchée avant le printemps. Mais, à l'extérieur, rien ne décèle encore la présence du parasite, car le feuillage conserve sa teinte normale, et les bourrelets limitant la région d'attaque n'ont pu encore se former; ils n'apparaissent qu'à la suite du réveil de l'activité cambiale. Quant aux exsu- dations caractéristiques de résine à la surface de la région conta- minée, j'ignore si elles existent déjà. C'est précisément par suite de l'impossibilité ou du moins de l'extrême difficulté de distinguer un rameau infecté, pendant la période immédiate- ment consécutive à l'attaque, que les débuts de la maladie n'ont pu encore être étudiés. — Dans les mois de mai et de juin, la branche atteinte se couvre de pousses nouvelles plus courtes et garnies de feuilles plus petites que les pousses normales, ce qui à la rigueur pourrait, grâce à un examen attentif, la faire distinguer dès le commencement de l'été, mais ce n'est guère que dans le courant ou même à la fin de cette saison que le jau- nissement du feuillage et l'apparition des bourrelets permettent de reconnaître facilement un rameau infecté. A ce moment, les pycnides commencent à apparaître. Au-dessus du bourrelet supérieur, les tissus sont encore vivants et restent tels pendant l'hiver. Le feuillage continue à jaunir un peu. Au printemps suivant, c'est-à-dire dix-huit mois après l'infection, les pycnides sont vidées, le feuillage acquiert bientôt une teinte rousse, et toute la portion de l'organe située au-dessus de la région d'attaque se dessèche. Parfois, dans les branches très vigou- reuses, il se forme encore, dans les mois de mai et de juin de la seconde année, quelques pousses bien plus exiguës que celles de l'année précédente, pousses qui ne tardent pas d'ail- leurs à se flétrir et à roussir, même avant celles qui sont plus agees. Ce qui précède s'applique surtout aux rameaux assez gros, mesurant, dans la région envahie par le parasite, 2 centimètres environ de diamètre et au-dessus. Dans ceux d'un faible calibre, la mort survient dès le printemps qui suit l'attaque, c'est-à-dire au bout de six mois. 11 ne se forme alors ni bourrelets ni exsu- dations de résine. Enfin, les deux cas peuvent se présenter sur un même rameau, quand, par exemple, la région d'attaque E, Mer. — Sur une maladie des branches de Sapin. 373 porte de petites branches dont la hase est envahie par le parasite. V La progression du mycélium dans L'écorce et le liber de la région contaminée se trouve enrayée par les bourrelets qui se forment aux extrémités de cette région dès le réveil de l'ac- tivité cambiale. Ce qui le prouve, c'est que, dans les petites branches où il ne se forme pas de bourrelet supérieur parce que- leur extrémité ne tarde pas à périr, le m\ célium s'étend davan- tage et n'est sans doute arrêté que par la dessiccation de l'écorce ou la rencontre de rameaux d'ordre inférieur. Le tannin et la résine qui imprègnent le tissu de ces bourrelets en font proba- blement un milieu impropre au développement du parasite. Il v a donc là, de la part de la branche, un moyen de défense physiologique dont on retrouve des exemples dan , d'autres affections parasitaires des Conifères. Cette défense n'a du reste pour résultat que de prolonger de quelques mois la vie de la portion de branche qui s'étend au-dessus de la région d'attaque. 40 La nécrose du cambium sur une zone plus ou moins éten- due produit des effets analogues à ceux d'une annélation, mais plus lentement, à cause de la persistance de l'écorce. La couche de bois qui se forme ensuite est plus large que la précédente au-dessus du bourrelet supérieur; elle est au contraire plus étroite au-dessous du bourrelet inférieur. Ces différences s'atté- nuent à mesure qu'augmentent de part et d'autre les distances aux bourrelets. 50 Le trouble apporté dans la nutrition de la branche par l'intervention du parasite entraîne une perturbation de l'activité cambiale au-dessus et au-dessous de la région contaminée. Les tissus qui, de part et d'autre, se constituent au début de la nou- velle formation ligneuse sont tout à fait anormaux; les tra- chéides sont partiellement remplacées par des cellules ligneuses et des canaux résineux, éléments qui font défaut dans le bois normal du Sapin. Cette perturbation se fait sentir parfois jusqu'à une distance assez grande des bourrelets, surtout du bourrelet supérieur, et même jusque dans la partie basse des rameaux secondaires qui s'insèrent sur la branche principale au voisi- nage de celui-ci. 6° Puisque une petite branche dépérit peu après la destruc- tion du cambium de la région attaquée, il arrive parfois que 374 JOURNAL DE BOTANIQUE deux branches voisines, mais non du même calibre, présentent un aspect différent : la plus grosse paraissant avoir été contami- née un an plus tard, bien que l'infection ait eu lieu à la même époque pour toutes les deux. Afin ^'enrayer la marche de la maladie, le moyen qui paraît le plus pratique est de supprimer les branches infectées dès qu'il est possible d'en reconnaître la présence. Mais il ne faut pas attendre pour cela qu'elles soient desséchées et couvertes de feuilles grises ou même rousses. Sans doute cet état qui se présente au printemps et dans l'été de la seconde année est celui où les branches malades sont le plus visibles, parce que leur teinte forme un contraste frappant avec celle des branches indemnes. On serait ainsi plus certain de n'en pas laisser échap- per. Mais l'opération pratiquée à cette époque ne produirait pas grand effet , car bien que les pyenides renferment encore quelques stylospores, la majeure partie de ces corps reproduc- teurs s'est disséminée auparavant. C'est donc plus tôt qu'il fau- drait l'effectuer, autant que possible avant l'émission des spores, et même avant l'apparition des pyenides. Mais, d'autre part, il est nécessaire que la contagion soit déjà manifestée par des signes apparents, car j'ai constaté qu'il est possible de distin- guer une branche atteinte dès le milieu de l'été, d'abord à la coloration vert-jaunàtre de son feuillage, ensuite à la brièveté des pousses de l'année et à l'exiguïté des feuilles qui les gar- nissent. Je me suis assuré qu'avec de la patience et un œil quel- que peu exercé, on peut apprécier ces caractères, même à une hauteur de 12 a 15 mètres au-dessus du sol. C'est donc vers la fin de l'été, ou au plus tard au début de l'automne, qu'il conviendra de supprimer les branches contami- nées. La recherche en sera d'ailleurs facilitée par les faits sui- vants : la maladie frappe de préférence les arbres isolés ou de lisière, ceux qui bordent les chemins, les clairières, les cours d'eau. Les rameaux du bas ou du milieu de la cime sont plus souvent contaminés que ceux du haut (1). En outre, c'est plus particulièrement dans le voisinage des rameaux antérieure- 1. Il en est du reste ainsi pour beaucoup de maladies parasitaires sévissant sur les Conifères. Cela tient en partie à ce que les spores disséminées par le veut atteignent plus facilement les arbres de lisière que ceux en massif et les branches basses que les branches supérieures. P. Harioti — Note sur l'Œciditim cafûeum Nées. 375 ment malades que la contagion se produit. Ainsi, il n'est pas rare de trouver sur une grosse branche plusieurs rameaux secondaires atteints à une ou deux années d'intervalle. C'est donc à proximité des branches sèches portant des feuilles rousses ou grises, ou même déjà effeuillées, qu'on aura le plus de chance de découvrir des rameaux récemment atteints. Ce sont ceux-là qu'il conviendra de couper et de détruire en prati- quant la section au-dessous du bourrelet inférieur. Mais comme l'extrémité d'une branche élevée n'est pas toujours facilement accessible, il faudra parfois se résigner à la couper entièrement. On devra du reste opérer avec toutes les précautions recomman- dées pour l'ablation des branches vivantes du Sapin. NOTE SUR \:ŒCIDIUM CARNEUM Nées Par M. P. HARIOT. ~L'Œci< iiitw carneum de Nées est resté à peu près inconnu. Publié dans un recueil qu'on ne rencontre que rarement « Cryp- togamische Gewàchse besonders des Fichtelgebîrgs » de Funck, il n'a pas été souvent examiné. Nous avons eu la bonne fortune d'avoir entre les mains un échantillon authentique provenant de l'herbier de Nées, ce qui nous a permis de l'étudier attentive- ment et de le comparer avec d'autres Urédinées qui lui avaient été rapportées en synonymes avec plus ou moins de raison. YJŒcidiiim carneum Nées, développé sur le Phaca astra- galina DC. {Astragalus alpimis L. f.), ne peut être distingué de YŒctdt'um HippocrcpiJis DC. Cette dernière plante n'a jamais été retrouvée ; nous l'avons fréquemment cherchée en plusieurs points de la France où abonde YHippocrepis comosa , et toujours en vain. Il n'y a d'ailleurs rien d'étonnant à cela, car de l'obser- vation que nous avons faite de l'échantillon de l'herbier de Candolle, obligeamment communiqué par M. Buser, il résulte qu'il y a eu erreur de détermination et que l'Urédinée en ques- tion se trouve non pas sur un Hippocrepis, mais bien sur le rhaca australis L. provenant de la Savoie. M. Eriksson a publié, d'abord sous le nom d' 'Œcidium Astra- gali, puis sous celui m \rpum} incurvatunt, par exemple). I i.ins ce ilei nier cas, les parties qui se trouvent au dos des canaux sécréteurs libériens sonl moins arquées. Le liber contient de nombreux canaux sécrét< m s; ceux du liber primaire sont toujours beaucoup plus gros que ceux du liber secondaire; les cellules libériennes sont riches en tannin, elles contiennent souvent des cristaux simples, très rarement des fibres (j'ai toujours pris des tiges d'un an environ). Les vaisseaux du bois sont peu nombreux, mais bien développés; le parenchyme ligneux est composé de cellules à parois épaisses. Les rayons médullaires sont unisériés et tannifères. La moelle est très particulière. Les cellules sont à parois lignifiées et épaisses; elles contiennent du tannin et très souvent de gros cristaux simples. On observe, en outre, des faisceaux libero ligneux en très grand nombre, rangés en cercle à la péri- phérie de la moelle. Ces faisceaux médullaires sont toujours séparés du bois normal de la tige par une zone de plusieurs assises de cellules médullaires ordinaires ; ils sont toujours orientés inversement des faisceaux normaux, c'est-à-dire qu'ils ont leur bois vers l'extérieur et leur liber vers l'intérieur. Ce liber est toujours parcouru par un canal sécréteur bien déve- loppé, plus rarement par deux canaux. Enfin, dans une seule espèce, le C. mtcrocarpum, j'ai observé de très courts canaux sécréteurs médullaires, situés à la périphérie de la moelle, en dehors des faisceaux libéro-ligneux médullaires. Si on étudie de plus près ces faisceaux médullaires par des coupes transversales et longitudinales, et si on fait agir sur les coupes du vert d'iode et du carmin aluné du Tangl, ou bien un mélange de vésuvine et de fuchsine, on peut se rendre un compte exact de la nature des éléments histologiques qui cons- tituent ces faisceaux. Chacun de ces faisceaux est entouré par des cellules médul- laires à parois lignifiées; son accroissement est donc limité. Ils sont séparés les uns des autres par une série de 2-3 cellules mé- dullaires. Vers l'extérieur (fig. 2) se trouvent des trachées, les trachées les plus larges et les dernières formées se trouvant au 386 JOURNAL DE BOTANIQUE centre; ces trachées sont entourées sur les côtés par des cellules à parois cellulosiques minces, mais vers le centre on voit des rangées de fibres ligneuses à parois épaisses qui séparent les trachées du liber. Le liber est composé de cellules à parois minces, très peu résistantes; il est parcouru par un large canal sécréteur. Je n'ai pas pu réus- sir, malheureusement, à voir le développement de ces faisceaux libéro- ligneux médullaires ; je n'ai pu que constater leur existence, non seu- lement dans les tiges, mais encore dans les pétioles et dans les ner- vures principales des feuilles. Il est assez dif- ficile d'obtenir de bon- nes coupes transversa- les, les tissus hétéro- gènes qui constituent chacun des faisceaux a- menant le plus souvent le déchirement des tis- sus minces qui enca- Fig. a. — Canariunt australasicum F. Muell. — Un fais- drent les trachées et ceau libéro-ligneux de la moelle en coupe transversale: ' C 1 1"U />-, trachées; es, canal sécréteur situé dan^ le liber. ^î111 IOrment le llDerj Les grandes c-llules qui entourent le faisceau sont les rmanf aux COlinPS Ion- cellules médullaires. — Gr. : 170 cnv. * * gitudinales, elles sont encore plus difficiles à obtenir, le liber se déchirant presque toujours. L'étude du développement de ces faisceaux médullaires aurait été très intéressante s£>ns doute, mais il est très probable que le développement de ces faisceaux médullaires doit sui- vre le même processus que celui déjà étudié et décrit par M. Hérail (i), chez certaines Polygonées et Acanthacées par 1. Recherches sur l'analomie comparée de la tige des Dicotylédones. Ann Se. Nat., f Série, Bot., t. II, p. 203-3.4, pi- XV-XX. P.Jadih. — Sur quelques Tèrébinthacées. 387 exemple, où la même anomalie a été constatée depuis long- temps. Tous les Canartum que j'ai étudiés sont pourvus de ces faisceaux médullaires, à l'exception du C. brunneum. La tige du C. brunneum Bedd., ou Scutinanthe brunnea Thw., dittere de celle de toutes 1rs autres espèces de Canartum par l'absence totale de cristaux; la moelle est composée de cel- lules régulières, homog-ènes, sans cristaux et sans faisceaux libérodigneux. Elle reste pourvue, comme c'est le cas pour toutes les Tèrébinthacées, d'organes sécréteurs libériens. Or, dans sa monographie des Burséracées, M. Engler admet 80 espèces de Canartum qu'il divise en 4 sections : Sect. I, Scutinanthe; Sect. II, Eucanarium; Sect. III, Africana; Sect. IV, Triandra. Ces 4 sections n'ont pas du tout la même importance au point de vue du nombre des espèces; ainsi, tan- dis que la section I ne compte qu'une espèce (C. brunneum Bedd.), de même que la section IV (C. triandrum Engl.), et que la section III n'en compte que deux (C. macrophyllitm Oliver et C. edule Hook. f.), toutes les autres espèces se rangent dans la section III des Eucanarium. Il me semble donc possible d'admettre, d'après ce qui pré- cède, que, sauf le C. brunneum de la section I, toutes les espèces du g'enre Canartum sont pourvues de faisceaux médul- laires; car si je n'ai pas pu me procurer les deux espèces de la section III, je puis affirmer que le C. triandrum de la section IV et 26 autres espèces de Canartum possèdent des faisceaux médullaires. Dès lors, si nous admettons cette généralisation qui, si elle n'est pas certaine, paraît du moins très probable, il faut, à mon avis, séparer génériquement le C. brunneum des autres Cana- rium. On sait déjà que Thwaites (1), en se basant sur la morpholo- gie externe, avait décrit cette plante sous le nom de Scutinan- the brunnea. La fleur diffère du reste suffisamment de celle des Canartum, puisque c'est en se basant sur l'étude de cet organe que M. Marchand considère le Scutinanthe comme un Garttga ; M. Bâillon, quoique moins affirmatif, est du même avis. 1. Hooker Kew Journal, VIII, 267. ?88 JOURNAL DE BOTANIQUE En dehors cle la périgynie sur laquelle s'appuie M. Mar- chand, il faut noter que la fleur du Sculinanthe est construite sur le type cinq, tandis que tous les Canarium possèdent des fleurs triraères, rarement tétramères. Si donc on ajoute à ces différences, provenant de la morpho- logie externe, les différences anatomiques qui ont été signalées plus haut, on conviendra qu'il serait difficile de ne pas séparer le genre ScutinantJie du genre Canarium. Faut-il ranger ce genre parmi les Garuga) Je ne le pense pas. L'anatomie de la tige ne permet pas de les séparer aussi nettement de ce genre qu'elle le sépare des Canarium; mais il faut reconnaître que si l'anatomie de la tige des Térébintha- cées fournit un caractère important, prouvant l'homogénité de la famille, elle n'a plus la même importance quand il s'agit de trouver les affinités ou les différences des genres entre eux. Cependant, l'étude de deux espèces de Garîiga (sur trois que compte le genre), m'a permis de constater que le Scutinantlie peut se distinguer anatomiquement des Garuga par une absence complète de cristaux dans les cellules de la moelle, cristaux dont sont abondamment pourvues les cellules médullaires des Garuga. J'ajoute enfin que le Sculinanthe possède un fruit semblable à celui des Canarium. Il me paraît donc nécessaire de considérer comme distinct le genre Scutinanihe de Thwaites, pour le S. brunnea. Quant à la réunion des Santiria et des Canarium qui a été faite par M. Bâillon, en sus des considérations tirées de la mor- phologie florale qui permettent de voir dans les Santiria un genre autonome, je rappellerai que les Canarium sont les seules Térébinthacées ayant des faisceaux médullaires, ce qui les distingue de tous les autres genres de cette famille; de plus, les deux espèces que j'ai pu étudier (S. borneusis Engl. et pi/osa Engl.) sont toutes deux caractérisées par une moelle composée de deux sortes de cellules, les unes à parois minces, situées à la périphérie, les autres, centrales, avec des parois très fortement épaissies, lignifiées. Je n'ai observé chez aucune autre Bursérée une semblable hétérogénéité des cellules mé- dullaires. D'après tout ce qui précède, nous pouvons donc considérer le genre Canarium comme comprenant toutes les espèces 1' . | uns. — Sut 38g admises par M. Engler, sauf la première section de cet auteur, qui doit, selon nous, former le genre Scutinanthe Thw. /;.•/< RYODES. MM. Bentham et Hooker (1) ont placé ce genre tout à fait à li fin de leurs Bursérées, et ils ne l'y placent qu'avec doute; t l'avis de la plupart des auteurs. M. Haillon (2) s'exprime ainsi : « On dit que le fruit est uiu- drupe monosperme et infère. Par là, ce genre s'éloignerait des Bursérées, auxquelles on le rapporte avec doute, p Enfin M. Engler (3), auquel on doit toujours revenir quand «>n s'occupe des Térébinthacées, termine la diagnose de ce genre par ces lignes : « Hocce genus generi Cauario quam maxime affine est et vix ab illo separari potest. Quum autem ovarii atque embryonis fabrica adhuc incognita, genus conser- vavi; verisimiliter serius hanc plantam ad Canaria pertinere demonstrabitur. 0 J'ajouterai enfin que plusieurs auteurs ont confondu ce genre, représenté par une seule espèce, avec des Bnrsera. L'étude anatomique de la tige nous montre qu'au-dessous d'un liège, né de la périphérie corticale, se trouve un collen- chyme tannifère, formant une zone épaisse de 4-5 assises de cellules; l'écorce interne se compose de cellules à parois minces, cellulosiques, riches en tannin. On trouve de nom- breuses cellules scléreuses disséminées dans ces deux zones corticales. Les arcs fibreux péricy cliques qui, en forme de demi- lune, protègent les larges canaux sécréteurs du liber primaire sont très rapprochés les uns des autres et forment un cercle continu de tissu mécanique. Le liber est très riche en tannin ; il existe des canaux sécréteurs dans le liber secondaire; comme toujours, ces canaux sont plus petits que les canaux sécréteurs du liber primaire. Le bois compte de nombreux vaisseaux, entourés d'un parenchyme ligneux à parois peu épaisses. Les rayons médullaires unisériés sont tannifères. La moelle se com- pose de cellules régulières à parois minces ; les cellules y sont riches en tannin et en amidon à très petits grains avec un hile central. 1. Loc. cit., p. 327. 2. Loc. cit., p. 28; en note. 3. Loc. cit., p. 152. 3,10 JOURNAL DE BOTANIQUE Si on cherche, au moyen de ces caractères, à se rendre compte de la place que doit occuper le Dacryodes dans la classi- fication, on peut arriver aux conclusions suivantes : Par l'existence de canaux sécréteurs libériens protégés par des fibres péricycliques, le D. hexandra Griseb. (seule espèce du genre) est une Térébinthacée. Il ne peut être confondu avec les Cànarium, parce que les faisceaux médullaires manquent chez cette plante. Il se sépare des Bursera, parce que le péricycle ne contient que des fibres, tandis que chez les Bîirsera que j'ai pu étudier (4 espèces), il se compose surtout de grandes cellules sclé- reuses; de plus, les cellules à parois lignifiées, disséminées dans l'écorce du Dacryodes, font défaut chez les Bursera. Enfin, il s'éloigne des Pistacia, avec lesquels M. Bâillon (1) pense qu'on pourrait peut-être trouver des affinités, par un bois où les vaisseaux sont en plus grand nombre et, aussi par la pré- sence des cellules à parois ligneuses de l'écorce, qui font défaut chez les Pistacia. Si l'anatomie de la tige permet de distinguer le Dacryodes des autres plantes avec lesquelles on a pu les confondre, il serait téméraire de chercher à lui assigner une place parmi les Bursérées en se basant uniquement sur les caractères énumérés plus haut. La morphologie externe de cette plante présente encore de nombreuses lacunes; je n'ai pu en faire que l'étude de la tige. On n'est donc pas encore suffisamment armé pour trouver la véritable place de ce genre. Les résultats que fournit l'étude anatomique de la tige me paraissent du reste suffisants ; ils permettent de se prononcer sur la famille et, cela fait, d'éviter certaines confusions avec les genres voisins. (A suivre.) 1. Loc. cit., p. 289. G. Poiraolt. — Les Urédinèes et leurs pliâtes nourricières. 39 1 LES URÉDINÉES ET LEURS PLANTES NOURRICIÈRES SUPPLÉMENT (l) Par M. Georges POIRAULT. Renonculacées. Ranunculus pyrenarus . . Thalictrum aquilegitolium » ni > ricans . . i fœtidum. . . » angrustifolium Clematis Flammula. Anémone coronaria. . ranunculoides. Xymphéacées. Nympha:a alba Nuphar luteum Crucifères. Barbarea arcuata. . Violariées. Viola hirta » sylvatica .... Frankéniacées. Frankenia pulverulenta MSu\. Ranunculaceorum DC. Puce. Thahctri Cheval (T,) (-•)• id. — D'après M. Magnus, cette plante serait très probablement le P.icc. fuîca Relh. iEcid. Thtlictri fœtidi Magai. f Puce. Castagnei Selirôt. — C'est par erreur que cette plante a été indiquée. /Ecid. Clematidis. — C'est la lorme écidienne du Puce. Agropyri\L\\. et Ev. (Dietel). JEc'id. punctatum Pcrs. = ^Eeid. quadrifi- dum DC. Puce, singularis Maçrn. = Puce. Baûmlerj Lag. (Tj. — D'après M. Magams, le Puce. fusca Rclh ne se trouverait pas sur celte plante. J'ai indiqué, d'après les auteurs, ces deux plantes comme nourrissant VsEcid. Nym- pkoiiis DC , forme écidienne du Puce. Scirpi Desmaz. D'après M. Plowrig-ht, la forme écidienne du Puce. Scirpi croîtrait sur le G/aux maritima. ^Ecid. Barbareae DC. (T). — Il y a un Puce. Birbarese Cooke, dont on ne connaît que les téleutospores : peut-être cet écidium doit-il s'y rattacher. Puce. Violae Schum. id. Puce, pulvinulata Rud. (U. T). =■ Uredo Fran- kenia; Mont. = Puce. Frankeniée Link. i. Voir Journal de Botanique, t. IV, 1890, p. 22^. 2. Les ab'éviations employées sont les suivantes : E, écidio=pores; U, uré. dospores; S, spermaties; T, téleutospores; T,, téleutospores à germination im- médiate; Tj, téleutospores germant après un certain temps de repos. Le signe f indique des espèces non encore observées en France, bien qu'elles aient été trouvées en Europe sur des plantes qui croissent en France. 392 JOURNAL DJÎ BOTANIQUE Droséracées. Parnassia palustris .... vEcid. Parnassiae DC. — Westendorp a décrit et distribué (n° 6) sous le nom d1 ' Uredo PaDiassise West, la forme U de Y Uromyces Valerianie sur Valeriana dioica. Caryophyllées. Silène alpina Urom. liehenis DC. Lychnis dioica Urom. verruculosus Schrot. = U. Schrôteri De Toni. + » viscaria Urom. cristatus Schrot. et Niessl. f Dianthus barbatus Puce. Arenariae Schum. Stellaria nemorum .... id. Spergula La plante décrite sous le nom de Puce. Sper- gulcB n'est autre chose que le P. Arenaria?, Linées. Linum strictum Melampsora Lini Pers. GÉRANIACÉES. Géranium affine Urom. Geranii DC. Hypéricinées. Androsasmum officinale . . Melampsora Hypericorum DC. Rhamnées. Rhamnus Alaternus .... Puce, coronata Cda. Puce. Mesneriana Thûm. f TÉRÉBINTHACÉES. Pistacia Terebinthus . . . Pileolaria Terebinthi DC. (U, T). ■» Lentiscus id. — La plante dé- crite par Castagne sous le nom de Melam- psora ? Pistacias n'est pas une Urédinée. Rhus Toxicodendron . . . Pileolaria brevipes B. et C. f RUTACÉES. Ruta chalepensis Urom. Geranii DC. ? {A suivre.) Le Gérant: Louis Mokot. pjris. — 3 Mcrscii, imp --. M- DcaferURochcreau. F ANNEE. N° sa. 16 NOVEMBRE 1893. JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. RECHERCHES SUR LA LOCALISATION DES PRINCIPES ACTIFS CHEZ LES CAPPARIDÉES, TROPÉOLÉES, LIMNANTHÉES, RÉSÉDACÉES (Suite) Par M. Léon GUIGNARD. TROPÉOLÉES. Les propriétés organoleptiques des Tropéolées sont dues à une huile essentielle, retirée d'abord des fleurs de la grande Capucine par Cloëz (1), qui y reconnut la présence du soufre et la compara à l'essence sulfo-azotée des Crucifères. Plus tard, Hoffmann (2) établit que la majeure partie de ce corps est cons- tituée en réalité, par le nitrile alphatoluique (C8 H7 Az), lequel est fourni également par le Cresson alénois, et dont l'homo- logue supérieur, ou nitrile phénylpropionique (C9 H9 Az), s'ob- tient avec le Cresson de fontaine. On peut donc s'étonner que, recherchant la myrosine dans la tige et les feuilles, d'où l'essence analysée par Hoffmann avait précisément été retirée, M. Spatzier (3) soit arrivé à un résultat négatif : « Bien que la tige et la feuille du Tropasohim offrent, dit-il, l'odeur de l'essence étudiée par Hoffmann et formée essentiellement par le nitrile alphatoluique, la recherche de la myrosine est pourtant restée sans succès. » On se trouve dès lors en présence des hypothèses suivantes: ou l'essence existe toute formée dans les organes en question, 1. Note sur l 'huile essentielle de Capucine. (Soc. d'émulation pour les se. pharm., p. 36, 1848.) 2. A. W. Hoffmann. Ueber das setherische Oel von Tropcsolum majus. (Be- richte der deutsch. chem. Gesellsch., p. 518, p. 1874.) 3. Loc. cit., p. 55. 394 JOURNAL DE BOTANIQUE ou elle se forme par la contusion des tissus en présence de l'eau sans l'intervention de la myrosine, ou bien les recherches de M. Spatzier sont inexactes. Si l'une ou l'autre des deux premières hypothèses était fondée, le mode de formation de l'essence dans la tige et la feuille de la Capucine serait tout autre que dans les mêmes organes chez les Crucifères et les Capparidées. A la vérité, il suffit simplement de couper un pétiole de feuille ou de pédi- celle floral pour percevoir immédiatement, à la surface de sec- tion, l'odeur et la saveur de l'essence, comme si cette dernière était préformée ; mais ce n'est là qu'une apparence. D'autre part, M. Spatzier n'a pas eu de peine à trouver des cellules à myro- sine très nettement caractérisées dans la graine (i), dont la poudre sèche est cependant sans odeur et ne développe de l'essence qu'en présence de l'eau, comme les graines des Cruci- fères. En réalité, des trois hypothèses précédentes, la dernière seule me paraît admissible : contrairement à l'opinion de M. Spatzier, la myrosine existe aussi bien dans la feuille et les autres organes végétatifs que dans la graine du Tropœohim. C'est ce que démontrent les observations suivantes. Et d'abord, une expérience préliminaire bien simple permet de conclure à l'existence du ferment dans les organes verts. Il suffit de faire digérer dans une petite quantité d'eau, pendant quelque temps, vers 500, un ou deux grammes de feuille con- tusée de façon à volatiliser en majeure partie le nitrile formé, pour pouvoir constater ensuite que l'addition de quelques cen- tigrammes de myronate de potassium donne un dégagement très marqué d'essence de moutarde. Or, celle-ci n'a pu se for- mer que par l'action de la myrosine en excès contenue dans la feuille. Un autre moyen de démontrer la présence du ferment con- siste à traiter les feuilles contusées par l'eau et à précipiter le liquide filtré par un excès d'alcool. Après avoir séparé le pré- cipité, qui renferme la myrosine, accompagnée surtout de ma- tières albuminoïdes, on le redissout dans l'eau et l'on ajoute du myronate de potassium. A la température de 40° ou 500, la 1. Loc. cit., p. 71. L. Guigsard. — Localisation des principes actifs c/tec /es Capparidées, etc. 305 formation de l'essence de moutarde ne tarde pas à se produire. En opérant de la même façon avec la tige, les fleurs, la racine, j'ai obtenu aussi très facilement la décomposition du myronate. Par conséquent, l'expérience montre que les organes végétatifs du Tropseolum ne sont pas dépourvus de myrosine; elle permet en même temps de prévoir la possibilité de trouver au microscope les cellules à ferment. Fig. 9. — Tropxolum majus. — Coupe transversale un peu schématique de la racine à la période secondaire : i?1 , bois primaire; B~, bois secondaire; Ec", écorce secondaire, avec cellules à myrosine cm et liège .S. — Gr. : 90. Racine. — En premier lieu, la racine, que M. Spatzier ne paraît pas avoir étudiée, offre de nombreuses et grosses cel- lules à myrosine, très faciles à distinguer dans le parenchyme cortical secondaire, où elles sont réparties, sous la couche de liège qui a exfolié l'écorce primaire, dans la zone périphérique (fig. 9). Plus en dedans, de nouvelles cellules moins grosses apparaissent dans le liber secondaire ; de sorte qu'une racine ayant environ i millim. de diamètre en possède souvent plus d'une cinquantaine sur la coupe transversale. Tige. — Dans la tige on peut apercevoir, sans trop de diffi- cultés, quelques petites cellules à myrosine dans le tissu libé- rien, toujours très réduit, des faisceaux conducteurs. Toutefois, 396 JOURNAL DR BOTANIQUE leur petit nombre ne suffit à expliquer ni la proportion d'essence que cette partie de la plante peut fournir, ni l'action énergique que cette dernière exerce sur le myronate de potassium. Mais, immédiatement sous l'épiderme, on remarque une assise spéciale, plus ou moins nettement différenciée, suivant l'âge et la grosseur de l'organe, par rapport au parenchyme cortical sous-jacent. Cette assise se distingue d'abord par le peu de chlorophylle qu'elle renferme; ensuite, elle est plus riche en substance protéique que le tissu sous-jacent ; elle se colore plus rapidement et plus manifestement par le réactif de Millon, bien que le contenu plamisque n'en remplisse pas les cellules. Tantôt, sur la coupe transversale de la tige, ces cellules sous- épidermiques spéciales prennent toutes ou presque toutes une coloration rose-rouge, tantôt elles forment seulement des arcs distincts et plus ou moins allongés. Parfois aussi, quelques cellules épidermiques présentent les mêmes réactions ; plus rarement ce sont des cellules corticales, isolées ou réunies en une sorte de nodule, qui manifestent les caractères de la myrosine. Feuille. — Dans cet organe, on observe ça et là, dans l'as- sise en palissade ou dans le tissu sous-jacent, quelques cellules qui se colorent plus rapidement et plus nettement par le réactif de Millon, surtout quand on emploie des matériaux durcis et décolorés dans l'alcool. Il peut s'en trouver aussi dans le liber des faisceaux conducteurs les plus développés. Mais les divers réactifs ne m'ont rien montré de plus : il est probable que dans la feuille le ferment se trouve réparti dans un grand nombre de cellules, en proportion trop faible pour y être décelé avec cer- titude sous le microscope. Fleur. — Il n'en est plus de même dans la fleur, dont l'épe- ron surtout, ainsi que la partie basilaire des pièces du calice et de la corolle, présentent comme on sait, une saveur piquante très prononcée. Dans le Tropseolum majus, l'assise située sous l'épiderme externe de l'éperon est encore plus distincte par ses réactions que l'assise sous-épidermique de la tige. Presque toutes ses cel- lules prennent au contact du réactif de Millon une coloration qui ne laisse pas de doute sur la présence de la myrosine. La matière colorante jaune-orangé, propre à la fleur, est aussi loca- L. Guignard. — Localisation des principes actifs c/tec tes Capparidc'es, etc. 397 lisée en partir dans cette assise, en partie dans le parenchyme sous-jacent; mais elle n'introduit pas île cause d'erreur dans la recherche à l'aide du réactif en question, car elle est détruite tics rapidement par lui ; d'ailleurs il n'y a pas lieu d'en tenir compte avec les (leurs conservées dans l'alcool. On aperçoit aussi, çà et là, quelques cellules à ferment isolées dans l'épi- démie et plus souvent dans le parenchyme sous-jacent. Les faisceaux conducteurs peuvent en offrir également plusieurs dans leur région libérienne. 11 n'est pas rare non plus d'observer, dans les coupes traitées par le réactif de Alillon, des amas cellulaires qui présentent une coloration rouge intense. Ces sortes de nodules, de grosseur variable, occupent une place quelconque dans le parenchyme de l'éperon floral; mais c'est surtout vers la pointe qu'on les rencontre. Comme il arrive parfois qu'ils s'étendent jusqu'à la surface externe de l'organe, on pourrait supposer qu'ils repré- sentent peut-être des cellules tuées par une piqûre d'insecte et dont le contenu, presque homogène, pourrait se colorer de la même façon que la myrosine. Mais on ne remarque pas les traces d'une semblable lésion et, d'autre part, on les trouve complètement isolées, tout aussi bien vers la face interne de l'éperon qu'au voisinage ou au contact de l'épiderme externe. Par suite, bien qu'on ne puisse prouver directement par l'ex- périence qu'ils décomposent le myronate de potassium, à cause de l'impossibilité de de les faire agir isolément sur ce gluco- side, il est à supposer que la coloration qui leur est commu- niquée par le réactif de Millon est bien due à la myrosine. L'éperon floral ressemble donc à la tige, surtout par la loca- lisation du ferment dans l'assise sous-épidermique externe. Quant au limbe des sépales et des pétales, il renferme d'autant moins de myrosine qu'on s'éloigne davantage de l'éperon. On retrouve également cette substance dans l'assise sous-épider- mique de l'ovaire, dans le parenchyme sous-jacent et même dans le tégument ovulaire. J'ai observé des caractères analogues dans une variété à fleurs brunes, ainsi que dans le Tropœolum peregrinum Jacq., moins riche pourtant en principes actifs que la grande Capu- cine. Graine. — Ainsi que M. Spatzier l'a remarqué, la graine 39« JOURNAL DE BOTANIQUE renferme de nombreuses cellules à myrosine disséminées dans tout le parenchyme de l'embryon; j'ajouterai qu'on peut les distinguer très nettement par les réactifs dès l'instant où com- mence le dépôt des substances de réserve dans les tissus. On voit, en somme, par l'ensemble des observations précé- dentes, que l'étude histologique et l'expériencepermettent, con- trairement à l'opinion de M. Spatzier, de déceler la présence des cellules à myrosine aussi bien dans les organes végétatifs que dans la graine des Tropéolées. En étudiant la composition de l'essence du Tropaeohim, Hoffmann avait constaté que, si la plus grande partie de cette substance est constituée par un nitrile, les portions les plus volatiles, qu'on peut séparer par la distillation fractionnée de l'essence brute, renferment un peu de soufre. Par la méthode de Pincus, M. Spatzier n'a pas trouvé trace de ce dernier corps dans l'essence fournie par les graines (i). En opérant comme il a été dit à propos du Câprier, j'ai, par contre, toujours obtenu la coloration violette par le nitro-prussiate de soude, aussi bien avec le produit de la distillation des graines qu'avec celui des tiges, des feuilles et des fleurs. Il suffit d'opérer sur i gramme de graines et 10 grammes, au plus, de feuilles ou de fleurs, pour avoir une réaction manifeste. Dans quelle combinaison le soufre se trouve-t-il engagé? C'est ce qu'il n'est pas facile de savoir, à moins d'opérer par distillation fractionnée sur une grande quantité d'essence. En tout cas, ce dernier composé ne représenterait qu'une faible partie de l'essence. La multiplicité des cellules à ferment signalée précédem- ment dans les parenchymes des organes végétatifs du Ti'opseo- lum, dont les tissus sont très aqueux, permet à elle seule de concevoir la formation instantanée de l'essence dès qu'on sec- tionne une partie quelconque d'entre eux. Toutefois, la non- préexistence du nitrile peut aussi être démontrée par l'expé- rience. Cette preuve n'est pas absolument superflue, en présence du résultat des observations de M. Spatzier (2) sur les Réséda- cées, dont il sera question plus loin. Cet auteur admet, en effet 1. Loc. cit., p. 56. 2. Loc. cit., p. 54. L. Guignard. — Localisation des principes actifs chez /es Cappar idées, etc. 399 que la racine des Reseda odoraia et R. lutea renferme de l'es- sence de moutarde toute formée, avec du myronate de potas- sium, mais p.is île myrosine. S'il en était ainsi, la préexistence du nitrile dans les organes aériens de la Capucine pourrait sembler moins improbable. La question me semble résolue par les expériences sui- vantes : Tout d'abord, il faut employer des réactions assez sensibles pour déceler dans un liquide donné une très minime quantité d'essence; ensuite, il est nécessaire d'opérer sur les organes végétatifs de la plante dans des conditions telles que, si l'es- sence n'y préexiste pas, il ne puisse s'en former. On a déjà vu qu'en traitant par la potasse un liquide obtenu par la distillation d'une dizaine de grammes de substance, feuilles ou fleurs, on obtient toujours la réaction du soufre. D'autre part, la potasse transforme, dans les mêmes conditions, l'azote du composé organique en ammoniaque; et, en admet- tant même, comme le prétend à tort M. Spatzier, que l'essence ne renferme pas de composé sulfuré, la transformation de l'azote du nitrile en ammoniaque suffirait pour le but proposé. Pour empêcher toute formation d'essence, on opère comme il suit : Les feuilles de Capucine sont d'abord coupées avec leurs pétioles; puis on sépare, sous l'alcool absolu, le limbe du pé- tioles et on le plonge dans un ballon renfermant l'alcool absolu bouillant. Dans 100 c. cubes d'alcool, on peut mettre jusqu'à 25 grammes de limbe foliaire. Dans ces conditions, on est en droit d'admettre que le ferment mis à nu par la section du pétiole ne peut réagir sur le glucoside et que celui du limbe est rendu de même inactif par l'action combinée de l'alcool fort et de la chaleur. Après avoir maintenu l'alcool vers 700 pendant cinq minutes environ, on laisse refroidir, puis on broie les tissus dans l'alcool qui les baigne, et on laisse encore en contact pen- dant 12 heures. Si les tissus renferment de l'essence toute formée, elle doit être en solution dans l'alcool. L'alcool verdi par la chlorophylle est distillé, et le pro- duit mélangé avec deux volumes d'eau pure est additionné de 1/10 de potasse caustique. On le chauffe alors pendant une 1/2 heure au moins dans un ballon surmonté d'un réfrigérant, 4oo JOURNAL DE BOTANIQUE tel que celui d'Aubin et Alla, permettant de faire refluer d'abord dans le ballon toutes les vapeurs et de recueillir ensuite une petite quantité de liquide volatilisé. Ce dernier renfermerait l'am- moniaque s'il s'en était formé, et, s'il y avait du soufre, on le retrouverait à l'état de sulfure dans le ballon. Or, en opérant de la sorte, on ne trouve ni soufre, ni ammo- niaque. Le limbe foliaire de la Capucine ne renferme donc pas d'essence toute formée. D'autres expériences faites dans les mêmes conditions, les unes avec 10 grammes, les autres avec 20 grammes de fleurs, n'ont donné de même qu'un résultat négatif. Pour la contre-épreuve, on a contusé d'abord, dans un peu d'eau, 10 grammes de feuilles ou de fleurs; après quelques minutes, on a ajouté de l'alcool absolu et continué l'opération comme ci-dessus. La présence du soufre et de l'ammoniaque a été très facilement constatée. Ainsi qu'on pouvait le prévoir, l'alcool absolu avait dissout l'essence formée pendant la con- tusion des feuilles ou des fleurs en présence de l'eau. En résumé, les données expérimentales s'accordent avec l'observation histologique pour montrer que, dans la Capucine, tous les organes renferment de la myrosine, et que l'essence ne préexiste dans aucun tissu et ne peut se former que par l'inter- vention de ce ferment. (A suivre.) OBSERVATIONS SUR QUELQUES TÉRÉBINTHACÉES {Fin) Par M. F. JADIN. GANOPHYLL UM. Ce genre, créé par Blume pour une plante océanienne, a été classé tantôt parmi les Térébinthacées, tantôt parmi les Sapindacées. MM. Bentham et Hooker (1) le placent parmi les Burséra- cées; M. Marchand (2) l'énumère parmi les genres peu connus de cette famille, et dont la place est incertaine; M. Bâillon (3) 1. Loc. cit., p. 326. 2. Loc. cit., p. 21. 3. Loc. cit., p. 410. F.Jadin. — Sur quelques Tenbiulhacces. 401 le considère avec cloute comme une Sapindacée, tandis que M. Engler (i) le maintient parmi les Burséracées. Cependant ce dernier auteur ajoute : « Re vera hujus planta1 structura ana- tomica paullum ab illa reliquarum Burseracearum differt, quum g-landulae resiniferae paucae reque canales longiores adsint. » D'autre part, M. Radlkofer (2) se basant sur les caractères de la morphologie externe a, dès 1879, classé le G. falcatum Bl., seule espèce du genre, dans la famille des Sapindacées. Le peu de certitude apporté par les caractères extérieurs résulte de ce qu'on ne connaît pas les fleurs femelles. La fleur mâle est apétale, construite sur le type quinaire, avec un disque à cinq lobes; le fruit est une drupe à deux loges inégales, avec un embryon exalbuminé. L'étude anatomique que j'ai pu en faire sur un échantillon de l'herbier de Berlin, dû à l'obligeance de M. Engler, confirme l'opinion de M. Radlkofer. L'épiderme s'exfolie de bonne heure par un liège né de l'assise sous-épidermique. L'écorce est composée de cellules à parois minces et cellulosiques, la plupart des cellules sont riches en tannin, quelques-unes contiennent des mâcles d'oxa- late de chaux. Les fibres péricycliques forment un cercle con- tinu, elles sont entremêlées de cellules scléreuses et protègent un liber à cellules plus larges extérieurement qu'intérieurement. Ce liber est peu tannifère, certaines cellules contiennent un cristal simple d'oxalate de chaux. Le bois a des vaisseaux arron- dis, ponctués le plus souvent ; les rayons médullaires unisériés sont cristallifères. La moelle se compose de cellules de deux sortes : les unes, allongées radialement, sont plus larges que hautes; les autres, arrondies, plus petites, à peu près isodiamé- triques,sont entourées par les premières. Les plus petites seules contiennent soit du tannin, soit un cristal. Les parois des cellu- les médullaires sont épaisses et lignifiées. Je n'ai rencontré aucun organe sécréteur, ni dans l'écorce, ni dans le liber, ni dans la moelle. Les cellules externes du liber, qui sont immédiatement au-dessous du tissu mécanique péricyclique, contiennent quelquefois une masse concrétionnée, 1. Loc. cit., p. 168. 2. Sitzungsb. d. K. Akad. math.-phyaik., Mùnchen 1879, p. 591 et 1890, p. 277 et 295. 402 JOURNAL DE BOTANIQUE réfringente, visible surtout sur les coupes longitudinales; mais ces cellules sont absolument closes, munies de parois propres et n'affectant jamais l'aspect d'un canal sécréteur ou même d'une glande sécrétrice. De semblables cellules ne s'observent jamais chez les Téré- binthacées; on en trouve au contraire beaucoup chez les Sapin- dacées. Donc, par l'existence de ces cellules particulières, et par l'absence de tout canal sécréteur dans le liber, le genre Gano- phyllum doit être éloigné des Térébinthacées, et doit être rangé, comme le pensent M. Radlkofer et M. Bâillon, parmi les Sapindacées. FILICIUM. MM. Bentham et Hooker (i) disent à propos de ce genre : « Genus valde anomalum, disco Sapindacearum, ovulo solitario Anacardiacearum, sed ob ovuli micropylem superam cura raphe dorsali, cotyledones foliaceas, aliasque notas, manifeste inter Burseraceas locandum. » M. Marchand (2) le plaça d'abord parmi les Anacardiées, mais un peu plus tard (3) il écrit : « Mieux renseigné aujour- d'hui sur le caractère de ce groupe (Anacardiées) nous ne pou- vons encore l'admettre au nombre de ses représentants. Toute- fois il nous est impossible de dire à quelle autre famille il peut appartenir. » Enfin MM. Bâillon, Radlkofer et Engler en font une Sapin- dacée. L'étude anatomique de la tige donne raison à ces derniers auteurs et marque la place du Filicium tout au voisinage du genre Ganophyllum. J'ai étudié cette plante sur un échantillon de Ceylan, que je dois à l'obligeance de M. Trimen, directeur du Jardin botanique de cette île. La description que j'aurais à en donner se rapproche telle- ment de celle que je viens de faire à propos du genre précé- dent, que je ne veux qu'indiquer brièvement les points qui permettent de distinguer les deux plantes. Dans l'écorce les 1. Loc. cit., p. 326. 2. Loc. cit., p. 24. 3. Revision du groupe des Anacardiacces, p. 19. F.Jadin. — Sur quelques Tcrébiiithacccs. 403 cellules sont beaucoup plus allongées dans le sens tangentid ; et, tandis que chez Le Ganophyllutn on ne trouvait que quelques cellules scléreuses dans le cercle protecteur péricyclique, ici les cellules sont en très grand nombre. En dehors de ces quelques points, liège, liber, bois, moelle, se montrent à peu près iden- tiques. Aucun canal sécréteur n'est contenu dans la tige. Les raisons anatomiques invoquées pour placer le Gaiiophyl- liim dans les vSapindacées subsistent donc ici, elles viennent s'ajouter aux raisons fournies par la morphologie externe sur lesquelles, surtout, se sont appuyés les savants auteurs cités plus haut. BOUE A. Créé par Meissner(i) en 1846, le genre Bouea a toujours été rapporté aux Anacardiées, mais le plus souvent avec doute. Il est vrai que, chez les quatre espèces qui composent ce genre, les caractères tirés de la morphologie externe diffèrent en quelques points de ceux qui caractérisent l'ensemble des Térébinthacées. Ainsi les feuilles des Bouea sont opposées, alors qu'elles sont alternes chez toutes les autres Térébintha- cées; de même les étamines de ce genre sont extrorses, tandis qu'elles sont introrses chez tous les autres genres. Aussi, après la description qu'en donne M. Marchand (2), l'auteur ajoute-t- il : « Aucun de ces caractères pris séparément ne justifierait l'exclusion de ce genre; mais leur réunion entraîne pour nous la conviction qu'il trouvera un jour ou l'autre sa place dans une autre famille. Laquelle?... nous ne saurions le dire. » M. Bâillon (3) le considère aussi comme un genre très dou- teux, et M. Engler (4) pense que c'est un genre très singulier et d'affinités douteuses. Les quatre espèces du genre Bouea habitent l'Asie tropicale ; j'ai pu étudier trois espèces : B. bur ma nica Griff., de l'herbier de Paris, B. diversifolia Miq. et B. macrophylla Griff., tous deux envoyés de Java par M. Treub. La tige présente un épiderme exfolié de bonne heure par un liège naissant de l'assise sous-épidermique. L'écorce se 1. Gen. comm., 75. 2. Révision du groupe des Anacard., p. 11 7- n S. 3. Loc. cit., p. 289, en note. 4. Loc. cit., p. 239. 404 JOURNAL DE BOTANIQUE divise en deux zones : l'externe, épaisse, formée par des cellu- les à parois épaisses, presque toujours lignifiées, tannifères; l'interne compte 3-4 assises de cellules à parois minces, et s'appuie directement sur les arcs fibreux péricycliques. Les arcs en demi-lune, formés par les fibres du péricycle, sont assez espacés les uns des autres (fig. 3) ; chacun protège un large canal sécréteur, non seulement vers l'extérieur, mais aussi sur les côtés. Entre ces arcs fibreux, on voit des petits amas isolés de fibres, qui indiquent le cercle péricyclique et protègent le lrig. 3. — Bottea microphylla Griff. — Schéma d'une coupe transversale de la tige : éc, écorce; es/, canaux sécréteurs du liber primaire ; f, libres péricycliques ; L, liber; B, bois, M, moelle. — Gr. : 60 env. liber. Le liber contient beaucoup de canaux sécréteurs; les canaux situés au dedans des arcs, qui parcourent le liber pri- maire, sont bien développés, et affectent les caractères de véritables canaux sécréteurs ; ceux qui sont creusés dans le liber secondaire sont moins larges, et très peu allongés; ils tiennent le milieu entre les canaux et les glandes. Ils ressem- blent à ceux signalés plus haut dans la moelle du Canarium microcarpum; depuis longtemps déjà M.Engler (i) en a signalé chez certaines Rhoïdées, et j'ai pu constater leur présence dans plusieurs tiges de Térébinthacées. La tige d'un an des Bouea ne possède pas de fibres libérien- nes; le liber est riche en tannin. Les vaisseaux du bois sont 1. Engler's Bot. Jahrbucher. Band I, Heft IV (1881), p. 389. F. ] AniK. — Sur quelques Térébinthacées* 405 peu nombreux, leur lumière est petite; ils sont réticules ou ponctués, entourés d'un parenchyme ligneux dont les cellules sont ranerées en séries radiales très nettes, donnant au tissu ligneux une régularité parfaite. Les rayons médullaires, unisé- riés, sont formés de cellules un peu allongées radialement, con- tenant de l'amidon à petits grains ou du tannin. Le B. divcrsi- foli'ct présente cependant des rayons médullaires avec des cellules dont la dimension tangentielle égale la dimension radiale. La moelle est composée de cellules égales, tannifères, à parois lignifiées. Elle ne montre aucun organe sécréteur. En somme, la tige est bien celle d'une Térébinthacée vraie. Il m'a paru intéressant, ayant des feuilles de ces trois espèces à ma disposition, de les étudier aussi, afin de savoir si l'anomalie présentée par leur opposition ne retentissait pas sur les carac- tères anatomiques. Les feuilles sont toujours abondamment pourvues de scié- rites. Ces cellules scléreuses se trouvent aussi bien à la face supérieure de la feuille qu'à sa face inférieure. Celles qui nais- sent au-dessous de l'épiderme supérieur interrompent le tissu palissadiforme, et sont souvent ramifiées; au contraire, celles qui sont au-dessous de l'épiderme inférieur sont courtes, et n'atteignent jamais la face supérieure. Ce caractère me paraît être exceptionnel chez les Térébin- thacées; j'ai en effet étudié un certain nombre de feuilles appar- tenant à différents genres de cette famille, et je n'ai jamais pu observer de sclérites ; notamment chez les Semecarpus , où les feuilles sont coriaces et entières, comme chez les Boîtea, sans être opposées, les sclérites font défaut. Anatomiquement comme morphologiquement, le genre Bouea présente quelques anomalies, mais il me paraît cepen- dant utile de le maintenir parmi les Térébinthacées; les carac- tères tirés de la fleur ne s'y opposent pas, ceux que fournit l'anatomie de la tige sont très affirmatifs. DR A CONTOMEL UM. Tandis que MM. Bentham et Hooker et M. Engler maintien- nent ce genre dans les Anacardiacées, M. Marchand (1) pense que c'est plutôt une Simarubacée ou une Rutacée et M. Bail- 1. Loc. cit., p. 19. 4o6 JOURNAL DE BOTANIQUE Ion (i) considère les quatre ou cinq espèces océaniennes qui constituent ce genre comme appartenant au genre Comeurya, de la famille des Rutacées, tribu des Zanthoxylées. La fleur est hermaphrodite, quinaire, à deux verticilles d'éta- mines; le gynécée contient cinq carpelles uniovulés et, d'après les descriptions de M. Engler (2) et les figures très nettes qu'il donne du D. mangïferum Bl., les ovules sont apotropes, c'est-à- dire comme la plupart de ceux des Anacardiées, le micropyle étant supère et interne. Cependant si on se reporte à la diagnose du genre Comeurya donnée par M. Bâillon, l'ovule serait épi- trope : « micropyle extrorsum supera. » Fig. 4. — Dracontomeltim sylvestre Bl. — Schéma d'une coupe transversale de la tige : éc, écorce;_/j fibres péricycliques; es, canaux sécréteurs; c.scl, cellules scléreuses reliant les fibres péricycliques; L, liber; B, bois; M, moelle. — Gr. : 60 env. Ces divergences de vue s'expliquent aisément, quand on sait quelles difficultés on rencontre à bien analyser les fleurs des Térébinthacées, toujours petites et souvent rares sur les échan- tillons d'herbier. J'ai pu étudier le D. sylvestre Bl. provenant de l'herbier du Muséum. L'épiderme entoure une écorce composée de plusieurs assi- ses de cellules à parois minces et cellulosiques, riches en tannin. Les fibres péricycliques forment des arcs plus ou moins étendus (fig. 4); ces arcs fibreux sont éloignés les uns des autres, et entre eux se trouvent des cellules scléreuses développées dans le péricyclique et formant un cercle protecteur continu au liber. 1. Hist. des plantes, vol. IV, p. 474 et vol. V, p. 289 en note. 2. Suites au Prodrome de De Candolle, vol. IV, p. 250-254 et tab. VII, fig. 11-20. F. Jadin. — Sur quelques Tcrébinthacccs. 407 Les cellules scléreuses forment une ou deux assises. Le liber se compose de cellules assez grandes, contenant souvent du tannin; de chaque côté des rayons médullaires se trouvent des libres libériennes, on voit aussi quelques autres fibres libérien- nes éparses dans le liber secondaire. A l'intérieur des plus longs amas de fibres péricycliques, on observe un canal sécréteur situé dans le liber primaire. Je n'ai pas vu de canaux sécréteurs dans le liber secondaire (la tige observée avait environ un an). Les vaisseaux du bois sont assez nombreux, petits; le tissu ligneux se compose de cellules à parois épaisses. Les rayons médullaires sont formés de cellules allongées radialement, tan- nifères. La moelle présente un caractère spécial, que je n'ai retrouvé que chez les Sautïri'a et les Trattînickia; les cellules périphé- riques sont toutes à parois minces, mais le tissu médullaire cen- tral montre de nombreuses cellules scléreuses, à parois très épaisses, fortement lignifiées. Ces cellules sont disséminées ou groupées vers le centre de la moelle (fig. 5). La moelle ne con- tient pas d'organes sécréteurs. Je regrette beaucoup de n'avoir pu me procurer les autres espèces de ce genre ; il est certain que le petit nombre de ca- naux sécréteurs libériens, la petite épais- seur du tissu mécanique péricyclique, l'aspect général du liber, et la présence des cellules médullaires scléreuses méri- teraient une attention spéciale; mais les cinq espèces qui constituent ce genre sont peu répandues dans les herbiers, et Fig- 5- — Dracontomeium syi- . r ... . vestre Bl. — Quelques cellules 1 étude anatomique d une famille aussi de la moelle montrant rhété- • 11 -1 11 1 rog;énéité du tissu médullaire. essentiellement tropicale que celle des _ Gr . env Térébinthacées se complique toujours de la difficulté qu'on éprouve à se procurer suffisamment de ma- tériaux d'étude. Néanmoins, je pense que le Dracontomeium est une Téré- binthacée; la présence des canaux sécréteurs libériens est telle- ment constante chez les plantes de cette famille, qu'il me paraît difficile de ne pas considérer comme Térébinthacée toute plante qui les possède. D'ailleurs, ni les Simarubacées, ni les Rutacées, 4o8 JOURNAL DE BOTANIQUE dont on a rapproché cette plante, ne présentent de canaux sécréteurs libériens. Les Rutacées sont pourvues de glandes sécrétrices toujours limitées à l'écorce ; les Simarubacées, quand elles possèdent des canaux sécréteurs, n'en possèdent que dans la moelle. Si on se rappelle l'apotropie de l'ovule décrite par M. En- gler, on n'hésitera pas, je pense, à considérer le Dracontomelum comme une Térébinthacée de la tribu des Anacardiées. M. Engler, qui considère les Anacardiées comme une famille, a placé les Dracontomelum dans la tribu des Spon- diées. Cette tribu comprend treize genres, à savoir : Spondias, Solenocarpus , Dracontomelum , Pleiogynium, Sclerocarya, Pseu- dospandias, Poupartia, PlilebocJiitou, Harpephyllum, Odina, Cyrtocarpa, HsemalostapJiis et Tapirira. Or, il y a une particularité à signaler à ce sujet; tous ces genres, sauf le Dracontomelum, sont abondamment pourvus d'organes sécréteurs ; non seulement ils possèdent des canaux sécréteurs libériens, mais en outre ils ont des canaux médul- laires ; de plus les canaux libériens s'anastomosent le plus sou- vent entre eux et il en est de même dans certains cas pour ceux de la moelle ; enfin la moelle n'a jamais les cellules sclé- reuses signalées dans le Dracontomelum sylvestre. Les particularités anatomiques présentées par ce genre per- mettront donc toujours de le reconnaître facilement. CONCLUSIONS. Il résulte de l'étude des quelques genres que nous venons de faire, que l'anatomie fournit un caractère simple permettant de reconnaître le genre Canarium , que l'ancien genre Scuti'nanthe de Thwaites doit être de nouveau considéré comme un genre spécial, que, des cinq genres douteux Ganophyllum, Filici'um, Dacryodes, Bouea et Dracontomelum , les deux premiers sont des Sapindacées, tandis que les trois derniers doivent être main- tenus dans les Térébinthacées. P. Vuillemin. — De l'éperon chez les Tropacolum et les Pelargonium. 409 MODIFICATIONS DE L'ÉPERON i 11EZ L1CS TROPJE.OLUM ET LES PELARGONIUM (Fin.) Par M. Paul VUILLEMIN. 6° Sépale libre à la place d'un litbc adhérent. — Le sépale postérieur des Pelargonium ressemble au sépale éperonné des Troptvoliiui, en ce sens qu'il prend un développement exagéré en rapport avec la production du nectar. Mais, au lieu de s'in- sérer au même niveau que les autres sépales et d'exagérer la concavité de sa face interne jusqu'à se creuser en un long tube conique, il se détache beaucoup plus bas et reste uni par ses bords au pédoncule jusqu'au point d'insertion des diverses piè- ces florales. Le tube nectarifère est limité en avant par l'axe, en arrière et latéralement par le sépale. La portion du sépale postérieur qui entre dans la constitution du nectaire a été con- sidérée comme un éperon calicinal qui, au lieu de rester libre, a contracté une adhérence intime avec le tube. D'où le nom d'épe- ron adhérent. La comparaison avec un éperon libre souffre quelques diffi- cultés. Dans le cas d'adhérence secondaire, l'éperon aurait, à la face antérieure, une paroi calicinale propre, soudée au pédon- cule, ou tout au moins des faisceaux descendant de l'insertion supposée du sépale éperonné. Or toute la nervation propre du tube se détache de trois faisceaux du pédoncule, au point même où une légère saillie postérieure marque le fond de l'organe. La base organique du sépale postérieur et son insertion anatomi- que sont donc reportées beaucoup au-dessous des autres pièces florales. Une anomalie que j'ai observée en 1883 sur le Pelargonium zonale rend ces rapports plus évidents. Il s'agit d'une phyllodie limitée au sépale postérieur (fig. 5). A 6 millimètres de la base du pédoncule, à 19 millimètres du sommet, au point où, d'habi- tude, un renflement indique le fond du nectaire, le sépale se détraee, sans contracter aucune adhérence avec le pédoncule, sous la forme d'une simple languette verte, longue de 7 mm., lancéolée, semblable à une bractée ou à une stipule. La moitié droite du limbe est moins développée que la portion située à 410 JOURNAL DE BOTANIQUE gauche de la nervure. La portion latérale droite du sépale a été entraînée à la surface du pédoncule ; elle y forme une crête peu saillante, surmontée par le pétale postérieur droit un peu réduit. Du côté gauche, la ligne d'insertion habituelle du tube nectarifère n'est pas marquée; le pétale fait défaut. Cette monstruosité, aussi bien que la structure normale, révèle une différence bien nette entre l'appareil à nectar du Pelargonium et l'éperon du Tropaeolum. 7° Eperon libre chez un Pelargonium. — Cette différence peut s'effacer accidentellement. Que le sépale postérieur ait son insertion reportée au sommet du réceptacle, sans perdre pour cela sa longueur exagérée, que le fond du tube adhérent se rap- proche de la base du limbe sépalaire : alors la paroi sépalaire du tube, dégagée du pédoncule, soudera ses bords et consti- tuera un éperon véritable. J'ai trouvé ces conditions réalisées dans un Pelargonitim zoncile cultivé avec celui qui m'a fourni le sépale foliacé. Deux fleurs sont concrescentes par le pédoncule (fig. 6). Un des axes couvre le bord du sépale éperonné de l'autre. Un phénomène d'entraînement a déplacé l'insertion de la pièce nectarifère et l'éperon libre s'est dégagé, sous la forme d'un tube cylindro- conique, analogue à celui des Tropseohim, mesurant un centi- mètre, ce qui équivaut exactement à la moitié du tube adhé- rent de la fleur conjointe. Cet exemple montre l'étroite affinité des tubes dits « éperons adhérents » avec les éperons libres. C'est un nouvel argument en faveur de la parenté des Géraniacées et des Tropéolées. Le tube adhérent des Pelargonium peut prendre la forme de l'éperon des Tropéeolum, comme celui-ci peut revêtir l'allure du disque des Sapindacées et des Capparidacées. 8° Ascidie sicimincile au bord de l'éperon avorté. — Le Pelargonium peltaUcm, dont l'histoire tératologique est entiè- rement à faire, présente des fleurs demi-pleines avec un éperon de dimensions très inconstantes, variant de 29 mm. à 2 mm. et moins. L'altération de l'organe excréteur n'entraîne pas la pélorie, car le sépale postérieur, quelle que soit la réduction de l'éperon, garde sa largeur normale, presque double de celle P. Vuillbhih. — De l'éperon chez les Tïopœolum et les Pelarçonium. 411 des autres sépales : comme si le sépale postérieur était indépen- dant de l'éperon adhérent qui prolonge normalement sa base. Le calice garde donc la disposition considérée par Eichler comme bilabiée, avec un sépale à la lèvre postérieure, quatre sépales à la lèvre antérieure. Les deux pétales postérieurs ont toujours sur la face ventrale deux sillons carminés, délimitant un bourrelet médian décoloré. Les trois autres pétales restent uniformément roses. Le pistil est normal et pentamère. Entre le cycle normal de la corolle et le pistil, on trouve, à la place de l'androcée, un nombre variable de pièces pétalisées, d'autres pièces munies d'un rudiment d'anthère stérile sur la marge du limbe, plus rarement quelques étamines régulière- ment organisées. Ce mélange, auquel la fleur doit sa duplica- tion, altère faiblement la symétrie bilatérale, parce que les pièces de la région antérieure s'altèrent suivant un autre mode que les pièces de la région postérieure. Les trois pièces stériles, superposées aux pétales de la lèvre antérieure, sont simples ou dédoublées, remplacées par de vrais pétales, dépourvus, comme les pièces correspondantes de la corolle normale, des stries carminées des pétales posté- rieurs. Aucun rudiment d'anthère ne ramène ces pièces trans- formées à l'organisation de l'androcée. Les étamines épipétales de la région postérieure sont parfois aussi transformées en pétales; elles se distinguent alors, comme les pétales postérieurs, par des stries carminées. Plus souvent les sept étamines fertiles ont fait place, soit à des fdaments sim- ples, bifurques ou trifurqués, soit à un limbe portant, sur la marge échancrée, un vestige stérile d'anthère. Les pièces de la région postérieure, pour peu qu'elles soient pétalisées, portent sur leur base rétrécie des lignes carminées, qui accentuent le contraste entre les deux lèvres. L'étamine médiane subit une altération beaucoup plus pro- fonde. Elle est généralement pétalisée et marquée de stries carminées. Dans une fleur dont l'éperon adhérent atteint 25 mm. de longueur, un lobe latéral, adhérant par la base seulement à la lame principale, se porte directement en dedans pour se superposer exactement à celle-ci. Seulement les deux pièces sont inversement orientées et se regardent par la face ventrale. Dans une fleur munie d'un éperon de 22 mm., la lame interne 4i2 JOURNAL DE BOTANIQUE est semblable à l'une des précédentes et orientée normalement. Elle révèle par là son indépendance à l'égard de la lame ex- terne. Celle-ci est étroite, bifurquée; l'une de ses lanières porte une loge d'anthère remplie de pollen. Une fleur, dont l'éperon mesure 20 mm., a la lame interme semblable au cas précédent, la lame externe profondément divisée en deux lobes pétaloïdes, striés de rouge, portant chacun, au bord de l'échancrure, une demi-anthère stérile. Une autre fleur a un éperon de 18 mm. seulement ; les deux lames de l'étamine postérieure sont unies à la base en un tube très court ; la postérieure se dégage dans une anthère sessile au bord du tube, avortée; l'antérieure forme un limbe strié de carmin, enroulé sur les bords, portant sur la marge gauche un faible rudiment d'anthère. La fleur médiane d'une ombelle a son réceptacle creusé d'une dépression d'un millimètre à la place de l'éperon, sans que le calice et la corolle soient autrement modifiés. L'étamine posté- rieure est divisée par une profonde fissure en deux lames péta- loïdes, marquées de stries carminées, au nombre de deux à droite, d'une seule à gauche. De la marge externe de la pièce gauche, au bord même de la fossette substituée à l'éperon, se détache vers l'intérieur un tube étroit bientôt fendu en arrière en une lame irrégulière, enroulée en cornet, portant à droite un faible rudiment d'anthère. La formation d'une ascidie, ébauchée dans les deux derniers exemplaires, est régularisée dans deux fleurs latérales, dont la première (fig. 7) appartient à la même ombelle que la fleur cen- trale décrite en dernier lieu. Toutes deux ont un vestige d'éperon mesurant 7 mm. Le limbe substitué à l'étamine postérieure est divisé par une profonde fissure en deux lames pétaloïdes mar- quées d'une strie carminée, portant, le long de la fissure qui les sépare, une concavité donnant insertion à une demi-anthère sté- rile. De la marge gauche du limbe dans la première fleur, de la marge droite dans la seconde, se détache, dès la base, un pédi- cule étroit qui se tourne en dedans, se continue dans le plan médian et se termine par un entonnoir conique. Le bord libre de l'ascidie est échancré en arrière dans la première fleur, entier dans la seconde (fig. 8). Les dimensions de celle-ci sont de 9 mm. pour le cornet, 10 mm. pour le pédicule; les dimensions de celle- là sont de 12 mm. pour le cornet, 5 mm., 5 pour le pédicule. Ces P. Vuili emin'. — De l'éperon citez les Tropreolum et les Pelargonium. 413 ascidies, de tous points comparables aux nectaires des Hellébo- rées, se détachent du bord même de l'éperon avorté. Un appen- dice latéral de L'étamine postérieure pétalisée, s'organisant en un nectaire d'un type nouveau, vient, en quelque sorte, recueillir l'héritage de l'éperon adhérent en voie de régression. Les Géraniacées polysymétriques ont leurs nectaires étroi- tement associés, sous forme de glandes, aux cinq et aminés épisépales. Dans le genre Pelargonium , comme chez les Sapin- dacées zygomorphes, le tissu excréteur s'organise seulement en arrière. La transformation du nectaire postérieur en tube adhérent affranchit l'androcée, qui est rendu exclusivement à son rôle d'organe mâle. Les Melianthus offrent une condition transitoire, car l'étamine postérieure est représentée par un rudiment d'éperon, encore indépendant du sépale, mais déjà dépourvu d'anthère. Les Pelargonium munis d'une ascidie reproduisent un état analogue. L'étamine postérieure des Pelargonium n'est pas repré- sentée chez les Tropéolées normales. La saillie glandulaire que nous avons vue, chez un Tropœolum majus monstrueux, à la place de l'éperon avorté, n'est pas bien éloignée de la pièce qui, chez le Pelargonium peltalum, a développé une ascidie régulière au détriment de la production du pollen. Nous trouvons ainsi bien des intermédiaires entre les disques tapissant le réceptacle ou annexés aux étamines et les nectaires pétaloïdes ou les éperons, soit adhérents, soit libres, qui pro- longent les sépales. Aucun auteur n'a signalé des ascidies dans l'androcée des Pelargonium. Masters (1) mentionne un seul exemple de la transformation d'un pétale en entonnoir longuement pédicule chez une espèce indéterminée de ce genre. La description incomplète ne nous apprend pas si la fleur était pleine, ni si l'éperon était normalement développé. L'ascidie appartenait à la région postérieure et présentait la coloration spéciale aux pétales de cette région. D'après de telles données, le prétendu pétale pourrait bien n'être qu'une dépendance de l'étamine postérieure pétalisée. 90 Ascidie staminale en face de l'éperon avorté. — On n'a 1. Masters, Vegelable Teratology (p. 23-24). 414 JOURNAL DE BOTANIQUE pas mentionné, à ma connaissance, d'autre exemple d'enton- noirs dans la corolle ou dans l'androcée des Pelargonium. Et pourtant les ascidies ne doivent pas être rares dans les variétés à fleurs doubles, si j'en juge d'après l'observation suivante. J'examine, le 23 octobre 1893, quelques ombelles très fournies d'une forme cultivée en bordure ayant les pédoncules courts et les pétales uniformément colorés en rose vif. Il s'agit, je crois, d'une race culturale du Pelargoiihim zonale. L'éperon manque souvent; le sépale postérieur garde sa taille prépondérante et la pélorie est d'autant moins parfaite, que le nombre des pétales est fort inconstant, par exemple sept ou dix, avec huit étamines bien conformées et fertiles. Dix de ces fleurs portent une asci- die. Sept d'entre elles n'offrent aucune trace d'éperon; deux autres ont une simple saillie hémisphérique à la base du sépale postérieur; la dixième porte un rudiment d'éperon de deux millimètres. Sans en être une conséquence nécessaire, la produc- tion d'une ascidie est donc associée à une atrophie de l'éperon. Le cornet est sessile (fig. 9), rarement pédicule (fig. 10), de longueur variable, coloré comme les pétales, ayant la face ven- trale à l'intérieur. Il occupe le plan médian de la fleur, mais en avant, et non au voisinage de l'éperon avorté. Quoique péta- loïde, l'ascidie appartient, ici encore, à l'androcée ; elle est située en dedans de la corolle, ou même séparée du pétale impair par une pièce pétaloïde, trilobée, panachée de vert et de rose vif. Une seule fois, l'ascidie est légèrement déviée à droite par un sixième sépale superposé au premier. Dans une fleur subpéloriée, deux étamines latérales ont l'anthère réduite à un sac jaunâtre tronqué à la base et terminé par une petite pointe. Dans une fleur munie d'une ascidie anté- rieure et d'un éperon hémisphérique, l'étamine superposée au sépale latéral gauche a l'anthère, entièrement stérile, transfor- mée en un casque creux, ouvert en bas, surmonté d'une pointe recourbée (fig. 11). Cette pièce ressemble à un nectaire à'Aco- nilum . Chez ce Pelargonium , les ascidies sont moins évidemment liées au nectaire normal que chez le Pelargonium peltaium. La fleur est d'ailleurs plus profondément altérée par la culture. Leur localisation sur le plan médian n'en est pas moins digne de remarque. P. Vcillbmin. — De l'éperon ches les Tropaeolum et les Pelargonium. 415 CONCLUSION. — Les cinq premiers articles concernent les Tropseolum; les suivants se rapportent axaiPelargom'um. i° L'éperon des Tropwohou disparaît quand le sépale pos- térieur e?t totalement supprimé. 2° Le sépale postérieur est bien conformé, mais dépourvu d'éperon. Dans les deux cas, le périanthe est pélorié (1). 30 La corolle est péloriée dans des fleurs où l'éperon est seulement réduit sans disparaître entièrement. L'androcée et le pistil restent zygomorphes, quand la corolle et le calice sont régularisés. 40 La multiplication des éperons résulte d'un dédoublement du sépale postérieur et d'un avortement compensateur du pétale antérieur, dans les cas attribués à tort à une hétérotaxie. (J'ai observé un dédoublement analogue du pétale éperonné chez le Viola 0 dora ta.) 50 L'éperon se retourne souvent. Quand ce phénomène s'exagère, l'éperon est remplacé par une masse glanduleuse, saillante, pleine, conique, superposée au sépale postérieur, tenant la place de l'étamine absente, rappelant le nectaire des Sapindacées zygomorphes. Quand l'éperon est ainsi transfor- mé, la corolle n'est pas toujours péloriée comme quand l'éperon est absent. 6° L'éperon adhérent des Pelargonùcm fait souvent défaut. Trois cas se présentent alors : Le sépale postérieur est libéré au niveau qui correspond au fond de l'éperon absent. 70 Ou bien le sépale postérieur est inséré au même niveau que les autres. Alors le tube adhérent est remplacé par un épe- ron libre, détaché de la base du sépale comme chez les Tropseo- lum. 8° Ou bien un appendice latéral de l'étamine postérieure se développe en une ascidie semblable aux nectaires des Hellé- borées, et s'insère au bord du tube adhérent rudimentaire. L'as- cidie présente la même insertion que la glande substituée à l'éperon dans le Tropœolum décrit ci-dessus (article 5), ou que 1. J'ai observé dernièrement une fleur (fig. 3) sans sépale postérieur. Les deux pétales et les deux étamines postérieurs confluaient en un seul pétale non pélo- rié et une seule étamine sur le plan médian. Malgré l'absence du sépale posté- rieur, l'éperon était bien développé, mais retourné. Il faisait saillie entre l'éta- mine et le pétale postérieurs. 4i6 JOURNAL DE BOTANIQUE l'éperon rudimentaire tenant lieu d'une cinquième étamine chez les Melianthus normaux. 9° Dans des fleurs de Pelargom'um, rendues subrégulières par la duplication, l'avortement de l'éperon s'accompagne sou- vent de l'organisation d'une étamine antérieure en ascidie ses- sile, placée dans le plan de symétrie. Ces diverses modifications révèlent dans le nectaire une certaine indépendance à l'égard des membres (réceptacle, calice, androcée) auxquels il est habituellement annexé. D'autre part elles relient les Tropœolum aux Pelargom'um et ces deux genres aux Géraniacées polysymétriques d'une part, aux Sapindacées d'autre part. EXPLICATION DE LA PLANCHE IV. Fig. i. — Tropasolum majus. Fleur péloriée, sans sépale postérieur ni éperon. Fig. 2. — Fleur péloriée avec sépale postérieur, sans éperon. Fig. 3. — Fleur non péloriée, sans sépale postérieur, avec éperon re- tourné. Fig* 4. — Glande substituée à l'éperon, dans deux fleurs imparfaitement péloriées (grossissement : 4). Fig. 5. — Pelargonium zonale. Limbe inséré à la place de l'éperon adhé- rent. Fig. 6. — Eperon libéré. Fig. 7. — Pelargonium peltatum. Ascidie staminale au bord d'un vestige d'éperon. Fig. 8. — Autre ascidie de même origine. Fig. 9. — Pelargonium sonale. Ascidies staminales sessiles, situées en avant sur le plan médian. — a-c, à bord entier ; d-g, échancrées en ar- rière ; h, munie d'une languette postérieure. Fig. 10. — Ascidies staminales pédiculées, de même origine. Fig. 11. — Anthère sessile en forme de casque (grossissement : 3). CHRONIQUE. M. Pb. Van Tieghem commencera son cours au Muséum d'Histoire naturelle le samedi 2 décembre, à 8 h. 1/2 du matin, et le continuera les mardi, jeudi et samedi de chaque semaine, à la même heure. Le Professeur traitera de la structure des plantes vasculaires et de l'emploi qu'on en doit faire dans la classification. Le Gérant : Louis Morot. Paris. — J. Uersch, imj;. 22, PI. Denfert-Rochereau. 7° AN M N" 23. 1 ■' Dl « !■ Ml '.Kl JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. RECHERCHES SUR LA LOCALISATION DES PRINCIPES ACTIFS CHEZ LES CAPPARIDÉES, TROPÉOLÉES, LIMNANTHÉES, RÉSÉDACÉES (Suite) Par M. Léon GUIGNARD. LIMNANTHÉES Ce petit groupe, qu'on range ordinairement parmi les Géra- niacées et à côté des Tropéolées, ne comprend que deux genres et quatre espèces, dont la plus ordinairement cultivée est le Limnanthes Douglasii R. Br.. Les propriétés de cette plante herbacée ont été signalées par M. A. Chatin (1), qui en a retiré une huile essentielle sulfo-azotée rappelant par ses caractères organoleptiques les essences du Nasturtium officinale et du Tropseolum ma jus. J'ai constaté que tous les organes du Limnanthes renferment des cellules spéciales à ferment. Racine. — La base de la tige porte un chevelu de racines adventives filiformes, dont le diamètre moyen est d'environ 1/2 millimètre; la racine terminale n'est pas plus grosse qu'elles et disparaît d'assez bonne heure. Les formations secondaires font défaut. Dans l'écorce molle et lacuneuse (fig. 10), les cellules spé- ciales sont disséminées entre l'assise subéreuse et l'endoderme ; souvent même, plusieurs cellules endodermiques présentent les réactions caractéristiques de la myrosine et se distinguent par une taille un peu plus grande. Le cylindre central, avec ses deux 1. A. Chatin, Mémoire sur les LimnxnthJes et les Coriariées (Ann. des Se. nat. ; Bot., 4" série., t. V, 1856). 4i 8 JOURNAL DE BOTANIQUE faisceaux ligneux confluents, m'a toujours paru privé de cellules à ferment. Celles du parenchyme cortical, assez nombreuses, ont la même forme et la même grosseur que leurs voisines. Tige. — Dans la tige, où les formations secondaires sont très réduites, on trouve, à l'intérieur du parenchyme lacuneux de l'écorce et à peu de distance de l'épiderme, un petit nombre de cellules à myrosine, ordinairement plus grosses que les autres Fig. 10. — Limnanthes Donglasii. — Coupe transversale d'une racine adven- tive adulte : Ap, assise pilifère ; cm, cellules à myrosine. — Gr. : T20. cellules corticales (fig. 1 1 , représentant une coupe longitudi- nale). Il existe aussi quelques petites cellules à ferment dans le liber, toujours fort peu développé, des faisceaux de la tige. Outre ces éléments, qui présentent d'une façon très carac- téristique les réactions de la myrosine, on observe aussi sur la coupe transversale de la tige, au contact de l'épiderme et par- fois même dans l'épiderme (fig. 12), des cellules particulières, à peu près semblables à celles de cette assise par la forme et les dimensions, mais offrant un contenu dont les réactions sont assez spéciales. Bien que la plupart d'entre elles paraissent être sous- épidermiques, l'étude du développement montre qu'elles ont la même origine que les cellules de l'épiderme. Isolées le plus cm L. Guignard. — Localisation des principes actifs chez les Capparide'es, etc. 419 souvent les unes des autres, elles peuvent aussi se trouver dis- posées en tile par deux ou trois; de même que les autres cellules épidermiques, elK-s sont très Longues et tubuleuses. Les carac- tères physiques et chimiques de Leur contenu sont semblables à ceux qu'on observe clans îles cel- lules particulières appartenant de même à 1 épidémie de la feuille, et dont il va maintenant être question. Feuille. — Elle se compose, comme on sait, d'un nombre va- riable de lobes, qui sont eus.- Ej>. mêmes plus ou moins découpés. Sa saveur piquante, assez voisine de celle du Cresson alénois, donne tout de suite à penser qu'elle ren- ferme également deux principes analogues. Mais la localisation du ferment ne s'y présente pas avec netteté, et les réactifs microchi- miques ne réussisent guère mieux qu'avec la feuille de la Capucine. Toutefois, ils permettent d'ob- server d'abord certains éléments qui n'ont pas encore été signalés, à ma connaissance, dans cet or- gane, et auxquels je viens de faire, allusion à propos de la tige. Si l'on observe, à un faible grossissement, la face inférieure d'un lobe de feuille prise Sur une Fig. 11. — Limnanthes Douglasii.— Coupe • . » lonçritudinale du parenchyme cortical ex- tige pas trop jeune et traitée pen- tern*e de !a tigC) prenfermint une grosse dant quelques jours par l'alcool, celklle à myrosine cm. - Gr. : n5. on aperçoit dans l'epiderme des cellules tubuleuses, de longueur variable, qu'on peut même reconnaître ensuite, à l'œil nu, sous forme de stries d'une couleur jaune brunâtre, dirigées dans le sens de la longueur du lobe foliaire (fig. 13). Isolés pour la plupart les uns des autres et sensiblement rectilignes, ces sortes de tubes sont parfois accolés latéralement 42o JOURNAL DE BOTANIQUE par deux ou placés bout à bout. Leur contour offre un aspect verruqueux, dû à la forme sinueuse de la membrane cellulaire Fig. 12. — Limnanthes Donglasii. — Coupe transversale du parenchyme cor- ticol externe de la tige, avec cellules spéciales épidermiques et, dont l'une est superficielle, les autres refoulées sous l'épiderme. — Gr. : 120. qui leur est commune avec les cellules adjacentes (fig. 14 et 15). Dans les feuilles bien développées, ils appartiennent presque Fier. 13. — Limnanthes Doug!a?ii. — Un lobe de feuille, vu par la face infé- 1 are, avec ses cellules spéciales tubuleuses, isolées ou groupées. — Gr. : i -, toujours à l'épiderme inférieur du limbe (fig. 16) ; plus rarement on en observe aussi dans l'épiderme supérieur. Leur nombre varie quelquefois beaucoup, chez un même individu, suivant les L. Guignard. — Localisation des principes actifs ches les Capparidccs, etc. 421 feuilles considérées. A surface égale, ce sont ordinairement les feuilles les plus vigoureuses qui en sont le plus abondamment pourvues. Une feuille de dimension moyenne peut avoir de 150 à 200 cellules tubuleuses dans son épidémie inférieur. Certaines feuilles d'une même tige, alors qu'elles ont atteint leur taille définitive, n'en offrent parfois qu'un très petit nombre. La diffé- Fig. 14 A. — Limnantlus Douçlasii. — Epiderme inférieur de la feuille, avec ses cellules à parois ondulées, ses stomates et l'extrémité de deux cellules tubuliformes accolées. — Gr. : Fig. 15 B. — Même epiderme avec partie d'une cellule tubuliforme. — Gr. : 225. renciation de ces éléments particuliers est d'ailleurs très précoce, car elle a lieu pendant que les autres cellules épidermiques se cloisonnent encore. Dans la feuille adulte, leur longueur varie en moyenne de o, mm. 5 à 2, mm. 5, quelle que soit la partie de la feuille consi- dérée. Sur la coupe transversale, ces éléments épidermiques se montrent un peu plus gros que les autres cellules de l'épidémie. Leur membrane, cutinisée à l'extérieur comme celle de l'épi- derme, est un peu moins attaquable par l'acide sulfurique et 422 JOURNAL DE BOTANIQUE bleuit un peu plus lentement par l'action de l'iode et de cet acide. Si, après avoir enlevé le contenu cellulaire par l'eau de Javel, on colore les membranes par l'hématoxyline de Delafield, les faces latérales et internes laissent voir de petites ponctuations fusiformes, transversales, peu différentes de celles qu'on ob- serve sur les faces de contact de beaucoup d'éléments du paren- chyme lacuneux. Incolore ou légèrement grisâtre dans la feuille fraîche, le contenu finement granuleux qui remplit ces cellules tubuleuses prend dans l'alcool fort une teinte jaunâtre pouvant aller jus- qu'à l'orangé-brun. Cette teinte est accentuée par le perchlorure Fig. 16. — Limnanthes Douglasii. — Coupe transversale de la feuille moins grossie que les deux figures précédentes : Eps, épiderme supérieur; Ef>i, épiderme inférieur ren- fermant les cellules tubuliformes, et. — Gr. : ioo. de fer, mais sans devenir noire ; l'iode colore de même fortement en brun le contenu ; l'acide chlorhydrique additionné d'orcine le colore en rouge violacé ; l'acide osmique se réduit plus rapi- dement que dans les cellules épidermiques voisines, mais cette réduction n'est pas due à une matière grasse; l'orcanette acéti- tique ne donne aucune coloration. Les fins granules d'amidon qu'on remarque dans le parenchyme lacuneux m'ont paru faire défaut dans les tubes. Avec les matériaux frais, le réactif de Millon donne très rapidement à chaud un précipité brunâtre ; avec les feuilles durcies dans l'alcool, la teinte est moins brune. Ces éléments particuliers se retrouvent dans les sépales de la fleur; l'épidémie interne en est même assez fréquemment pourvu en même temps que l'externe. Dans les pétales, on les reconnaît encore, mais leur forme ne diffère plus de celle des cellules adjacentes et leur convenu est très appauvri. Au total, il existe à l'intérieur de ces tubes une matière pro- L. Guignard. — Localisation des principes actifs c/n-c ies C 'apparid* 'es, etc. 423 téique assez abondante, accompagnée d'une substance réductrice qui participe des propriétés des tannins, sans toutefois en offrir les caractères ordinaires. On peut se demander si la myrosine ne s'y rencontre pas, car la présence d'un principe tannique, en admettant qu'il s'y trouve, ne semble pas incompatible avec celle de ce ferment : dans la feuille du Laurier-cerise, en effet, les cellules à émulsine offrent également les réactions du tannin, et ce dernier, à dose modérée, n'entrave pas, comme le montre l'expérience (1), l'action du ferment sur l'amygdaline. Malheu- reusement, le manque de matériaux frais ne m'a pas permis de vérifier expérimentalement ce point, que j'espère pouvoir exa- miner en temps opportun (2). Il est probable, toutefois, que ces cellules ne contiennent pas de ferment. Dans le parenchyme foliaire, la recherche de la myrosine n'est pas absolument négative, car il arrive assez souvent d'y constater la présence de quelques cellules dont le contenu pré- sente faiblement, il est vrai, mais pourtant d'une façon suffi- samment caractéristique, les réactions du ferment. L'exemple de la Capucine montre d'ailleurs que ce dernier peut être dissé- miné dans le parenchyme foliaire en proportion trop faible à l'intérieur des cellules pour qu'on puisse le mettre en évidence à l'aide des réactifs microchimiques. Graine. — Bien que la recherche des cellules à ferment dans la graine soit assez difficile, à cause de l'abondance des subs- tances azotées, on arrive cependant à distinguer, surtout dans les cotylédons, des éléments isolés ou groupés en nombre va- riable, qui rougissent plus rapidement que le reste du paren- chyme par le réactif de Millon. Parfois aussi la coloration spé- ciale prédomine dans diverses cellules de l'épiderme inférieur de ces organes. Pi ant la germination, les cotylédons s'accroissent et ver- dissent; ils atteignent plus de 1 cent, de longueur, avec un diamètre un peu moindre. Leur parenchyme se différencie, à la face supérieure, en cellules palissadiques; plus tard, des lacunes se forment dans la région médiane. Ils persistent longtemps 1. L. Guignard, Sur la localisation, dans les amandes et le Lazirier-cerise, des principes qui fournissent l'acide cyanhydrique (Journ. de Botanique, p. 22, 1890). 2. La plante développée en serre, pendant l'hiver, n'avait qu'un très petit nombre de ces cellules, même dans les feuilles bien développées. 424 JOURNAL DR BOTANIQUE après la formation des premières feuilles, dont les lobes restent presque entiers ou sont, en tout cas, moins découpés en lobules que chez les feuilles plus tardivement développées. C'est l'épi- derme de la face supérieure des cotylédons accrus qui porte les Stomates, tandis que les feuilles sont stomatées sur les deux faces. Dans l'épiderme inférieur de ces cotylédons, examinés assez longtemps avant la disparition de leur contenu, un grand nom- bre de cellules donnent, avec le réactif de Millon, un coagulum rouge sur la face interne de la cavité cellulaire. Cette réaction fait défaut dans l'épiderme supérieur. Il y a donc lieu de croire à l'existence de la myrosine dans l'épiderme inférieur, quoiqu'on ne puisse en fournir la preuve directe fondée sur la décomposi- tion du myronate de potassium par cette assise cellulaire, parce qu'il est impossible d'isoler l'épiderme en question sans entraî- ner en même temps une partie du parenchyme sous-jacent. Dans le parenchyme cotylédonaire verdi par la chlorophylle, on remarque aussi, çà et là, quelques cellules à ferment isolées ou plus souvent groupées en petits amas, comme dans la graine en germination. Les réactions microchimiques sont impuissantes à déceler la myrosine dans l'épiderme inférieur des premières feuilles de la plante, qui diffèrent des feuilles plus âgées en ce que leurs lobes sont entiers ou peu profondément découpés. Et pourtant, on constate que cet épidémie, que l'on peut, ici, séparer assez faci- lement du parenchyme, détermine la décomposition du myronate de potassium, et renferme par conséquent du ferment, mais en faible proportion. Un petit nombre de cellules à myrosine, d'ailleurs assez faiblement colorables par le réactif de Millon, se rencontrent également dans le parenchyme. Quant aux cel- lules tubuleuses épidermiques, dont il a été question, elles n'ap- paraissent qu'à un certain âge de la plante; du moins je n'en ai pas aperçu dans les premières feuilles des jeunes plantes que j'ai examinées. L'expérience chimique fournit des données comparables à celles qui ont été obtenues avec les deux familles étudiées pré- cédemment. Tout d'abord, on peut se convaincre qu'il n'y a pas d'essence toute formée dans les divers organes de la plante. L. Guignard. — Loi '. i list xlion tes les Cappai idt 'es, cic. 425 En effet, si L'on traite, par exemple, environ 10 grammes de feuilles de Limnanthest fraîchi s et intactes, par l'alcool absolu bouillant, dans les conditions indiquées à propos de la Capu- cine, et si, après les avoir ensuite broyées dans le liquide, on distille celui-ci pour le soumettre à la recherche du soufre con- tenu dans l'essence, on ne trouve pas trace de ce composé. Par contre, en contusant dans l'eau seulement 1 gramme de feuilles, de façon à permettre au ferment de réagir sur le gluco- side, on peut mettre en évidence d'une façon très manifeste la présence du soufre dans le liquide distillé, et par suite celle de l'essence. Les racines de la plante sont loin d'avoir, à poids égal, une saveur aussi piquante que les feuilles. Broyées dans l'eau et maintenues à la température appropriée, elles ne dégagent qu'une odeur peu prononcée, parce qu'elles sont pauvres en glu- coside. Mais, comme le microscope permet de mettre facilement en évidence un assez grand nombre de cellules à myrosine dans le parenchyme cortical, on peut en inférer que la racine doit agir très manifestement sur le myronate de potassium. Effecti- vement, il suffit de mettre en contact o gr. 10 de racine seule- ment avec o gr. 01 de myronate en solution aqueuse pour obte- nir, en quelques minutes, à 50°, un dégagement intense d'essence de moutarde. Dans les organes aériens, et surtout dans les feuilles, dont la saveur piquante est très forte, le ferment agit de même très activement sur le myronate de potassium. Quant aux graines, il suffit d'en écraser quelques-unes dans l'eaupour percevoir aussitôt les propriétés organoleptiques obser- vées dans les organes verts. Le fermenty prédomine aussi d'une façon très marquée, car une seule graine, du poids de o gr. 01, dégage rapidement l'odeur d'essence de moutarde quand on la met, dans les conditions appropriées, au contact d'une solution de myronate de potassium. En distillant quelques grammes de graines, il est facile de constater, par le procédé indiqué à propos des Capparidées et des Tropéolées, la présence du soufre dans l'essence obtenue. D'autre part, cette essence ayant des propriétés organolepti- ques très voisines de celles du Lepidium sativîim, il est fort probable que, tout en renfermant, en petite quantité, un corn- 42fi JOURNAL DE BOTANIQUE posé sulfuré, elle est aussi formée en majeure partie par un nitrile aromatique analogue, sinon identique, à celui de cette Crucifère. Par l'ensemble des caractères tirés de l'étude des principes actifs qu'elles renferment, les Limnanthées ressemblent donc entièrement aux familles précédemment examinées. (A suivre.) NOTE SUR VISOETES TENUISSIMA Boreau Par l'abbé F. HY. Ulsoetes lenuissima fut découvert le 2 septembre 1847 Par l'abbé Chaboisseau, à l'étang du Ris-Chauvron, près d'Azat (Haute- Vienne), et communiqué à Boreau qui le mentionna, sans le décrire, dans la 20 édition de la Flore du Centre publiée en 1849. Ce fut en 1850 seulement que parut la diagnose dans le Bul- letin de la Société industrielle d'Angers, XXI, page 269. L'auteur, préoccupé avant tout de séparer la nouvelle espèce de celles alors reconnues en France, /. laciisiris, Durïœi et setacea, se contenta d'en donner une description malheureu- sement trop incomplète et même inexacte (1). On voit, en outre, que le descripteur n'avait pas observé lui-même la plante sur place, et qu'il avait été mal renseigné sur son mode de vie par ceux qui la lui avaient communiquée, puisqu'il dit que X Isoeles nouveau se distingue du setacea par sa station submergée. Cette indication erronée, reproduite dans la plupart des ouvrages ultérieurs (2), a contribué, plus peut-être que les omis- 1. Voici le texte de la diagnose originale : •■ I. tenuissima, submersa, rhizomate parvo, globoso, foliis keteviridibus, setaceis, angulato-triquetris, flexilibus; macrosporis pyramidato-triangulatis, subs- phaericis; microsporis aliis loevibus et sterilibus, aliis maturis tuberculato exas- peratis; planta 2-3 pollicaris, vix ultra, tenuissima, habitu omnino Scirpum acicularem referens. Habitat in fundo stagnorum Pictaviae, rarissima, ubi inventa fuit ab indefesso scrutatore D. Chaboisseau. « Ab I. lacustri toto cœlo diffeit : ab I. setacea recedit statione submersa, staturà minutissimà, et praecipue sporis tuberculatis (nec tantummodo tenuissime pulverulentis). Staturà et habitu convenit cum I. Duriaei, quae autem multum re- cedit habitatione siccissimà aliis que nobilioribus notis .» 2. Cf. Grenier et Godron, Flore de France, III, p. 651 ; — Milde, Filices Eu- rop.r, p. 285; - Motelay et Vendryes, Monographie des Isoélées, p. 47. Abbé F. Ih. — Sur /'Isoetes tenuissima Boreau. 427 sions pourtant très graves de la description, à faire mécon- naître l'espèce. Cependant la constatation de nombreux stomates à la surface des feuilles aurait du à priori éveiller l'attention des observateurs, lui fait VI. tenuissima n'est pas une espèce du groupe des aquatiques, mais nettement amphibie ou palustre, comme le montre l'observation directe, confirmant l'indication fournie par les caractères anatomiques(i). Une autre circonstance a contribué plus encore à jeter l'obs- curité sur ce point. Pendant de longues années l'auteur de la découverte a distribué aux botanistes des spécimens (ïlsoctes, provenant du Ris-Chauvron, sous l'invariable nom de tenuis- sima ; la plupart des botanistes qui ont visité depuis cette loca- lité classique, et Durieu lui-même, ont suivi cet exemple. Or, pour peu qu'on examine avec soin ces échantillons, on s'aperçoit, même sans l'aide du microscope, qu'ils sont loin d'être compa- rables. Ceux ([lie renferme l'herbier Boreau, datés de septem- bre 1847, ont ^e mérite d'être parfaitement indentiques et, par cela même, de préciser exactement le sens douteux de la dia- gnose primitive. Les feuilles sont droites, d'une longueur moyenne de 1 décim., leurs gaines fructifères absolument dépourvues de ces taches linéaires brunes, dues à des cellules épidermiques à parois épaisses et à contenu coloré, que l'on observe sur plusieurs espèces congénères. Mais on peut constater dans d'autres herbiers, par exemple celui de M. Trouillard, que l'auteur méconnut par instants sa propre espèce, puisque, parmi les échantillons signés de lui, on en trouve certains qui diffèrent totalement des autres par leurs feuilles courtes, recourbées, arquées au dehors, et portant sur le dos des gaines de nombreuses linéoles brunes. C'est cette dernière plante que Durieu de Maisonneuve dis- tribua dans le Flora selecta de Magnier, n° 1046 bis, et que tout récemment M. Hariot a communiquée à la Société pour l'étude delà flore française, n° 219 (1892), récoltée toujours à l'étang du Ris-Chauvron par l'abbé Chaboisseau. 1. La distinction entre les Isoetes appelés amphibies et les palustres de cer- tains auteurs ne repose que sur de faibles nuances. Il convient de les réunir en un groupe unique, intermédiaire entre celui des aquatiques caractérisés par l'absence de stomates et de faisceaux hypodermiques, et celui des terrestres pourvus de feuilles modifiées en phyllopodes. 428 JOURNAL DE BOTANIQUE Il est permis de conclure, par ce premier aperçu, que Ylsoetes tenuissima est actuellement une des plantes les plus mal défi- nies. La diversité des descriptions'qui en ont été données résulte de cette confusion même et en fournit la meilleure preuve. Sans entrer dès maintenant dans de trop longs détails, rappelons en particulier que pour Braun, et après lui Grenier et Godron, les feuilles sont entièrement dépourvues de faisceaux fibreux hypodermiques, tandis que Milde, et plus récemment Baker, lui reconnaissent non seulement les faisceaux appelés cardinaux, c'est-à-dire opposés aux cloisons radiales du parenchyme fo- liaire, mais encore d'autres petits accessoires en face des lacunes. Ce caractère anatomique n'avait pas été remarqué par Boreau qui n'en dit mot dans sa première description; mais instruit par Braun, sans doute, il introduisit dans la diagnose de la Flore du Centre, 3e édit., les termes « feuilles dépourvues de faisceaux fibreux » sans en vérifier l'exactitude. Dans une étude très soi- gnée sur les Isoetes de la France centrale, présentée à la Société botanique de France le 14 nov. 1884, M. Franchet incline à cette manière de voir, tout en reconnaissant justement que la ques- tion pour être tranchée réclame une étude faite sur le vif. L'occasion m'a paru favorable, aux vacances dernières, pour élucider ce point douteux. M. l'abbé Violleau, professeur au Séminaire de Montmorillon, venait de découvrir dans la Vienne, aux étangs de Saint-Léomer, un Isoetes qui pouvait permettre de fixer enfin la vraie nature de 1'/. tenuissima et ses relations avec les plantes trouvées en Sologne et dans la Brenne depuis la découverte primitive du Ris-Chauvron. Je n'hé- sitai pas à répondre aux sollicitations de cet aimable et zélé confrère, et guidé par lui, je pus en peu de jours explorer les étangs de cette région naturelle arrosée par la Gartempe et qui relie les plaines du Poitou aux collines du Limousin. Une première excursion aux étangs de Saint-Léomer nous permit de relever minutieusement les caractères extérieurs de Ylsoetes qui y croissait abondant et sans mélange, cette année du moins, avec aucune espèce affine. La plante se plaît aux endroits où les bords plats sont formés d'un sable grossier et limoneux. Elle continue à vivre hors de l'eau, sans cependant s'en écarter beaucoup, de quelques mètres au plus; ses longues Vbbé F. Ilv. — SWWIsoetes tenuissima Boreau. \'n feuilles au contact prolongé de l'air sec ne tardent pas à se dé- fléchir puis à se faner, mais la maturation des spores se continue parfaitement néanmoins à l'état de complète émersion. Le bulbe grêle et fragile se trouve assez, profondément enfoncé et sou- vent comme encastré entre les petits cailloux que cimente une boue tenace; la récolte est ainsi rendue assez pénible, et de- mande îles précautions, si l'on veut avoir la plante bien entière. Aucun des nombreux pieds arrachés ne montrait sur les gaines foliaires la moindre trace de linéoles brunes; ainsi l'on peut admettre, dans le cas présent, la constance d'un caractère qui a l'avantage de diriger les recherches sur place, en attendant l'étude plus approfondie du laboratoire. Cette comparaison m'a fait voir depuis la conformité absolue de la plante avec les échantillons typiques de l'herbier Boreau. On peut donc regarder les notes précédentes comme s'appli- quant au véritable /. tenuissima ; nom bien choisi d'ailleurs, car il en exprime le trait le plus caractéristique, les longues feuilles, étroites et rigides, rapprochées en pinceau grêle. Le lendemain, 8 août, une chaleur excessive, qui fit monter le thermomètre jusqu'à $6' à l'ombre, ne nous arrêta pas dans notre projet de visiter les étangs du Ris-Chauvron. L'explora- tion de cette localité classique devait nous fournir les éléments définitifs pour la solution du problème. Aux botanistes dési- reux de reprendre eux-même cette herborisation, voici quel- ques détails sur notre propre itinéraire qui peuvent les mettre sur la voie. Descendus à la gare de Thiat-Oradour, sur la lig-ne de Poitiers à Limoges, nous prenons la route d'Azat, dirigée vers le N.-E. A la distance d'environ 3 kil. un premier étang s'aperçoit à droite, très herbeux et riche en plantes phanérogames, mais où nous avons vainement cherché la moindre trace d' ' Isoe/es. Poursuivant la route d'Azat, après avoir dépassé le château, on longe bientôt l'étang des Planchettes. Les bords sablonneux qui ont maintes fois fourni des espèces intéressantes se trou- vaient exceptionnellement pauvres cette année, sans doute à cause de la baisse des eaux, et surtout pas à'Isoetes. Nous reve- nions un peu déconcertés de ce double échec ; enfin il restait le troisième étang, de beaucoup le plus important d'ailleurs, laissé sur notre gauche en venant. Cette vaste pièce d'eau s'étend juste en face du château, mais à une distance de 360 mètres de la 43o JOURNAL DE BOTANIQUE route, d'où elle s'aperçoit assez difficilement en été à cause des vastes ombrages de l'avenue. Les bords, absolument dépourvus de grandes herbes envahissantes, laissent la place libre à une multitude de plantes intéressantes dont rénumération nous entraînerait trop loin; sablonneux sur les deux rives jusqu'au tiers environ, ils deviennent limoneux vers la queue. C'est dans la partie formée d'un sable fin, sur la rive gau- che, que nous avons trouvé quelques premiers pieds à'Isoetes. Leur aspect tranchait absolument avec ceux que nous avions recueillis la veille à Saint-Léomer. Les petites touffes, beaucoup plus trapues, avaient leurs feuilles fortement arquées en dehors et leurs eaînes montraient de nombreuses linéoles brunes. Nous ne vîmes à cet endroit que des échantillons submergés, peut-être parce que notre attention se portait exclusivement de ce côté, persuadés par les renseignements bibliographiques que le seul Isoetes de l'endroit était franchement aquatique. Après avoir inutilement cherché la plante sur toute la partie limoneuse du haut de l'étang, nous eûmes le plaisir de la revoir à nouveau, bien plus abondante cette fois, sur la partie correspondante de la rive droite formée de sable fin et pur. Ce fut là seulement que nous remarquâmes les pieds émergés, beaucoup plus nombreux d'ailleurs que les autres. A une distance de plus de dix mètres de l'eau ils étaient encore dans un état de fraîcheur parfaite, protégés seulement par une couche de sable sur toute leur moi- tié inférieure. Malgré cet enfouissement partiel, qui rendait la touffe difficile à apercevoir, la récolte était des plus aisées, à cause du substratum homogène et friable et surtout de la con- sistance remarquable du bulbe foliaire. A la simple inspection de cette plante, comparée à notre récolte de la veille, il n'était pas douteux pour nous qu'elle ne représentât une espèce distincte. L'une et l'autre avaient été prises sur place, aussi bien sous l'eau qu'à distance de la rive; or dans ce double état de submersion complète et d'émersion le contraste de leurs caractères extérieurs demeurait frappant. Seulement notre première impression nous portait à intervertir les noms, et à considérer comme la véritable espèce de Bu- reau celle que nous venions de trouver en second lieu, dans sa localité classique et unique du Ris-Chauvron. Ce fut seu- lement de retour à Angers que la comparaison avec les échan- Abbé F. Ht. — Sur /'Isoetes tenuissima Boreau. 431 tillons authentiques de l'auteur me lit reconnaître le mal fondé de cette présomption. 11 résulte de cette confrontation que le véritable /. tenuis- sima est celui dont M. Yiolleau a découvert une nouvelle et riche localité aux étangs de Saint-Léomer. Quant à l'autre espèce, confondue bien à tort sous le même nom, elle en diffère absolument et ne peut même se rattacher à aucun autre type voisin, comme je l'établirai avec plus de détails tout à l'heure. C'est donc une justice rendue à la sagacité de M. Violleau, que d'attacher son nom à cette nouvelle espèce dont la distinc- tion a pour point de départ son heureuse découverte des Isoetes dans le Poitou (1). Voici maintenant, pour finir, les caractères comparés de ces deux espèces. Isoetes tenuissima Boreau. Bull. Soc. indu sir. d'Angers, 1850, page 269 ex spec. auth. herb. auct. — Chaboisseau, in exsicc. Billot, n° 2991. — J. Baker, Haudbook of the Fern- Allies, p. 131. — An Milde, Filiccs Europ., p. 285? — non Braun inéd. ; nec Grenier et Go- dron, FI. France, III, p. 651 ; nec Du Rieu, nec Motelay et Ven- dryes, Monogr., p. 47. /. caule trisulco, tenuis; foliis gracilibus strictis, 1 dec. cire, longis, pallide virentibus, in bulbum fragilem coadunatis, stomata sat densa neenon hypodermicos fasciculos foventibus, non vero supra dorsum vaginae lineari-infuscatis ; vélo constanter completo vel saltem ad quar- tara partern sporangium tegente ; macrosporis (siccis) glauco-cineras- centibus, in quadruplici facie grosse et insequaliter tuberculosis. Submersa in stagnis arenaceodutosis, per Lemovicensem et Picta- viensem regiones, et in ripa, aquà recedente, sat diu vigens, donec emersa sporangia maturescant. Cette plante, par sa structure anatomique et son mode de vie, ne peut se ranger parmi les espèces aquatiques, comme l'admettait Boreau, suivi en cela par l'unanimité des auteurs, à l'exception peut-être de J. Baker. 1. Peut-être s'étonnera-t-on que je n'aie pas songé plutôt à dédier cette plante soit au botaniste qui l'a le premier récoltée, soit à ceux: qui en ont entrevu plus ou moins clairement la distinction spécifique. 11 suffira de faire observer qu'il existe déjà des /. Chaboissi'i Nymann, /. Bramai Durieu et /. Durisei Bory. 432 JOURNAL DR BOTANIQUE Elle se rattache étroitement à quelques espèces de la série des 7". palustres, surtout de VI. velata et plus encore des formes ambiguës, voisines de cette espèce, trouvées plus récemment dans la Sologne et dans la Brenne. M. Franchet admettait cette distinction spécifique et en trouvait les raisons principales dans le prétendu mode de vie submergée de XI. tenuissima et dans l'absence présumée des fibres hypodermiques. Nous venons de voir que ces deux diffé- rences ne sont pas réelles, mais il reste néanmoins comme carac- tères distinctifs la fragilité et l'exiguïté remarquable du bulbe. Le mode même de végétation, sans être aussi tranché qu'on l'admettait jusqu'ici, diffère cependant encore par une nuance appréciable de celui des autres espèces affines mieux adaptées à la vie aérienne. En adoptant ici la distinction un peu subtile proposée par MM. Motelay et Vendryès, on pourrait dire que VI. tenuissima est plutôt palustre, tandis que les /. velata et voisins sont net- tement amphibies. Ce n'est pas le lieu de discuter ici le bien fondé du rappro- chement admis par M. Franchet entre VI. velata d'Algérie et les Isoeies de la Brenne et de la Sologne. Je dirai seulement que, sous le rapport du volume, les macrospores de VI. tenuissima concordent exactement avec celles des plantes françaises, tandis qu'elles dépassent à peine la moitié de celles d'Afrique. Afin de faire connaître aux botanistes cette plante liti- gieuse, M. Violleau se propose de la distribuer à diverses socié- tés d'échange; de mon côté, je l'ai adressée àM.Magnier pour son prochain fascicule du Flora selecta, et préparée pour l'ex- siccata de 1893 de la Société pour l'étude de la flore franco-hel- vétique. Isoetes Viollaei, sp. nov. /. tenuissima Du Rieu, in Magnier, Floi'a sélect. n° 1046 bis ; Hariot, in exsic. S. E. F. F. (1892), n° 219. An /. tenuissima Braun ; Grenier et Godron, FI. France, III, p. 650? /. caule crassiusculo Irisulco; foliis curtis, 3 ad S cent, longis, recurvis, a basi latissimâ subito aUenuatïs et supra subulatis, in bulbum densum conferlis, stomata et granula chlorophyllosa numerosissima Abbé F. H\. — iSiw /'Isoetes tenuissima Boreati. 433 continentibus, sc«.l hypodermio fîbroso penitus fere ôrbatis; vaginâ spo- rigerâ supra dorsum lineolis fuscis constanter ootatâ; vélo summopere variabili, nunc fere complète», licel tenuissimo , nunc ferme duIIo; macro>[uuis iisdem ,i>- praecedeiitis, angulis conspicue crassis et ru- gosis. Submersa et in ripa exundatâ diutius vigens, arenâ mundissimâ tantum tecta ; iastagno Lemovicensi » Ris-Chauvron » dicto, cum prae- cedente confusa. Les principaux caractères de cette nouvelle espèce l'éloi- gnent complètement de VI. tenuissima Boreau, et l'on ne s'ex- plique la confusion dont elle a été l'objet que par les circons- tances qui ont empêché jusqu'ici la comparaison, au moins à l'état vivant. Cette plante est plus nettement amphibie que la précédente, ses stomates sont plus nombreux, ses feuilles plus vertes et les lacunes internes beaucoup plus étroites. Mais, par une étrange opposition dans les caractères d'adaptation, on y constate au contraire l'absence à peu près complète des faisceaux d'hypo- derme : à peine, dans quelques exemplaires, constate-t-on un faisceau unique et grêle vers le milieu de la paroi dorsale à l'ex- trême sommet des feuilles les plus vigoureuses. C'est ce qui me porte à croire que Braun avait cette plante en vue quand il a décrit son /. tenuissima comme privé de fibres sous-épidermi- ques. Une autre particularité remarquable de cette espèce est l'ex- trême variabilité du voile. M. Franchet avait déjà constaté que cet organe de formation tardive présente un développement fort inégal dans les formes du groupe velata. Mais ici l'opposi- tion est poussée à l'extrême, puisque, suivant les cas, le voile peut être nul ou presque complet. La constatation de cette diffé- rence m'avait d'abord porté à reconnaître deux formes notables, dont celle à voile très réduit se rapprochait assez d'/. ad- spersa Braun. Mais l'observation de nombreux spécimens m'a conduit à admettre plutôt, comme M. Franchet, la très faible importance de ce caractère. Quoi qu'il en soit, le voile fùt-il même constamment réduit, on ne pourrait songer à rattacher notre espèce à 1'/. adspersa en raison de sa structure anatomique. Le rapprochement le plus marqué tiendrait à la présence des linéoles brunes de la gaine 434 JOURNAL DR BOTANIQUE que Braun regardait au début comme absolument caractéris- tique de son /. adspersa. Mais on sait que ces macules épider- miques ont été retrouvées depuis dans d'autres espèces. La seule localité actuellement reconnue est celle du Ris- Chauvron, mais tout porte à croire que la même plante se retrouvera sur d'autres points de la région centrale. Peut-être devra-t-on la chercher de préférence aux stations où a été indiqué 1'/. adspersa. La confusion, si elle a eu lieu réellement, ne se reconnaîtra d'ailleurs facilement que par une étude sur le vif, car le caractère essentiel qui sépare les deux plantes tient plutôt à l'absence ou à la présence des faisceaux d'hypoderme qu'au développement éminemment variable du voile. SUR UN NOUVEAU PROCÉDÉ DE PRÉPARATIONS MICROSCOPIQUES D'ALGUES Par M. Ad. LEMAIRE. Lorsqu'on établit des préparations microscopiques d'Algues, on peut simplement avoir pour but de conserver ces plantes au point de vue de la classification, sans tenir compte des fins détails de structure dont la mise en évidence exiee très souvent l'emploi de matières colorantes. Le meilleur procédé de conser- vation serait, sans contredit, celui qui maintiendrait aux cellules l'aspect qu'elles possèdent pendant la vie ; ce serait celui qui non seulement conserverait leur forme extérieure et leur colo- ration, mais laisserait aussi intacts, sans rétraction, leur contenu et principalement les chromatophores. Ces organes, on le sait, offrent d'excellents caractères pour la détermination des genres et des espèces. Parmi les nombreux procédés proposés pour la conservation des Algues en préparation microscopique, les uns sont sans valeur parce qu'ils provoquent le ratatinement des cellules tout entières. C'est ce qui a lieu lorsqu'on transporte des Algues fraîches dans de la glycérine concentrée ou dans une solution saturée d'acétate de potasse. Pour obvier à ces inconvénients, certains naturalistes ont indiqué de placer les plantes dans des solutions étendues qu'on A. Lbiiairb. — Nouveau pro barattons microscopiques d'Algues. 435 laisse se concentrer insensiblement. Dans ce cas, il est vrai, la forme des cellules demeure invariable, mais le contenu, non fixé, subit toujours une rétraction et une modification importantes qui rendent ces cellules méconnaissables. D'autres produits, excellents pour fixer certaines Algues, n'ont pas la même action sur d'autres organismes. Je signalerai parmi ceux-ci la liqueur de Ripait et Petit qui conserve bien les filaments de Sptrogyra^ de Zygnema^ etc., mais occasionne une très forte contraction du protoplasme et des chromatophores d'un grand nombre de Desmidiées. On a rangé parmi les substances fixatrices l'alcool, l'acide picrique, l'acide chromique, les préparations osmiques, etc. L'alcool, les acides picrique et chromique donnent de très bons résultats dans l'étude du noyau et des pyrénoïdes, par exemple ; mais ils rétractent fortement le contenu et détruisent, en outre, la couleur. De tous les moyens signalés jusqu'à ce jour, ce sont les pré- parations osmiques qui procurent les meilleurs résultats , et parmi elles on doit placer au premier rang le liquide faible de Flemming (1). Ce liquide conserve admirablement les structures les plus délicates sans provoquer de ratatinement du contenu cellulaire; malheureusement, il noircit très souvent les objets. Ce noircissement devient tellement intense, lorsque les Algues renferment du tannin ou de la graisse, comme les Zygnema, beaucoup de spores, etc., qu'elles ne peuvent être utilisées pour en faire des préparations microscopiques convenables. Frappé des inconvénients sérieux que présentent les solu- tions osmiques, j'ai cherché une substance dont l'action fixatrice se rapprocherait du liquide précédent, sans toutefois produire le noircissement des cellules. De nombreux essais, tentés dans cette direction, m'ont démontré l'utilité de Xacétate d'uranium. Ce sel a été, pour la première fois, appliqué à l'étude des tissus animaux par Schenck (2), qui a fait connaître la propriété qu'il possède de pénétrer assez facilement à travers certaines 1. La fixation à l'aide de vapeur osmique employée par M. L. Klein, ainsi que la méthode de Mig-ula qui consiste à faire agir, sous couvre-objet, une solu- tion d'acide osmique à 1 0/o, ne conviennent point pour toutes les Algues et prin- cipalement pour les Desmidiées, parce qu'elles n'empêchent pas le ratatinement du contenu. 2. Mittheil. aus d. Kmbryol. (Instit. Wien., 1882, p. 95). 436 JOURNAL DE BOTANIQUE cuticules. Il a été, quelques années plus tard, employé par Gilson (i) dans ses recherches sur les Arthropodes. Pour ce savant, l'acétate d'uranium fixe assez bien les cellules et peut se mêler à certaines matières colorantes, comme le vert de méthyle. Je me sers d'une solution saturée d'acétate d'uranium, faite à froid, dans de l'eau distillée. On peut facilement se procurer une semblable solution en plaçant 20 gr. de ce sel dans 400 ce. d'eau distillée. La plus grande partie de ce corps se dissout au bout de quelques jours et le liquide produit est d'un beau jaune. On obtient une très bonne fixation en mettant, pendant quel- que temps, des Algues en contact avec cette solution. Un certain nombre d'Algues conservent leur couleur après l'action du fixa- teur; c'est le cas pour les Spirogyra, Ulothrix zonata et beau- coup de Desmidiées ; mais plusieurs de ces plantes subissent une décoloration après un séjour prolongé dans le réactif. Il est possible, il est vrai, de diminuer cette action pernicieuse de l'acétate d'uranium en ne le laissant agir que quelques heures. Un séjour de 6 à 12 heures est plus que suffisant. Pour prolonger la durée de coloration du contenu et des membranes, j'ajoute à la solution d'acétate d'uranium une faible quantité d'alun de chrome, de telle sorte que cette substance ne puisse nuire aux bons effets de la fixation. La proportion employée est de 3 à 4 gr. par litre. Si on veut fixer des Algues filamenteuses, par exemple, on en prend une petite quantité avec une pince, et on l'introduit dans la solution. S'agit-il d'Algues unicellulaires (Desmidiées) que l'on a ré- coltées en grande abondance, on verse alors une partie de la récolte dans un tube à essai ; on laisse le tout au repos jusqu'à ce que les organismes aient formé un dépôt au fond du récipient ; on élimine alors l'eau par décantation et on remplace cette der- nière par de la solution d'acétate d'uranium. L'action de ce liquide ne doit pas être poussée au-delà de 12 heures. Après ce temps, il est enlevé et remplacé par de l'eau distillée que l'on renouvelle jusqu'à élimination de toute trace d'acétate. Vient-on à examiner au microscope des Algues délicates, comme des Spirogyres et des Desmidiées, fixées d'après le pro- 1. Gilson, Spermato genèse des Arthropodes (La Cellule, I, 1885, p. 141). A. I.bi \ i k i . — No ... au /• us microscopiques d\ ligues. 4^7 cédé que je viens de décrire, on sera frappé de leur bonne conservation. Aucune modification importante ne s'esi mani- festée dansla forme primitive et dans le contenu des cellules. he< bandes chlorophylliennes des Spirogyra et Spirotsenia^ les chromât ophores, ainsi que les pyrénoïdes des Desmidiees sont demeur< intacts. Si on a affaire à des ( 'lostciiiuu^ on remarquera que les vési- cules apicales, contenant des cristaux de sulfate de calcium, n'ont éprouvé aucun changement de situation, parce que le plasma n'a subi aucune rétraction. Un tel résultat n'est pas obtenu par d'autres fixateurs, tels que le sublimé, l'alcool, les acides chromique et picrique, le liquide Ripart et Petit, etc. Sous leur influence, les vésicules s'éloignent beaucoup du som- met des cellules et deviennent parfois indistinctes. Les Algues, traitées comme il vient d'être dit, peuvent être conservées quelque temps dans des liquides appropriés avant d'en taire des préparations microscopiques, ou bien être em- ployées immédiatement à de telles préparations ; mais il vaut mieux retarder le moins possible la confection de ces dernières, parce que la couleur des Algues finit par se détruire par un séjour prolongé dans les milieux conservateurs liquides, même en usant des précautions signalées plus haut. Les liquides conservateurs peuvent être la glycérine , la solution d'acétate de potasse, le liquide de Ripart et Petit. Il est seulement à recommander de ne pas se servir de liquides concentrés qui donnent promptement naissance à un ratatine- ment des cellules. On doit, par conséquent, éviter la glycérine concentrée ou la solution saturée d'acétate de potasse. J'emploie une solution de glycérine au 1/10 dans l'eau dis- tillée, que j'additionne d'un morceau de camphre pour la conser- vation du liquide. Pour faire des préparations microscopiques d'Algues, on peut se servir, comme milieux d'inclusion, soit de milieux liquides, soit de milieux solidifiables. Je donne la préférence aux seconds, parce que les objets qui s'y trouvent renfermés ne sont pas sujets à des déplace- ments. Des déplacements peuvent, il est vrai, se produire sans inconvénient lorsque la préparation contient un grand nombre d'Algues de la même espèce, que l'on peut retrouver sans peine 438 JOURNAL DE BOTANIQUE au microscope. Il n'en est plus de même lorsqu'il n'existe, sous le cower, que très peu d'individus. Pour pouvoir reconnaître facilement leur présence, on a souvent recours à des appareils qui tracent, sur le cower, un petit cercle autour de l'objet. Le meilleur de ces instruments est, sans contredit, celui qui est construit par R. Winkel, à Gôttingue. Il se visse sur le micros- cope, à la place d'un objectif : il est pourvu, à son autre extré- mité, d'un petit éclat de diamant à l'aide duquel on peut décrire sur le verre à couvrir de fines lignes circulaires. On conçoit très facilement que les objets inclus dans les liquides soient susceptibles de déplacements et puissent, par suite, s'échapper de la place marquée. Leurs recherches ulté- rieures deviennent alors très pénibles. L'inclusion dans un milieu liquide ne permet pas, du reste, l'usage de l'appareil de Winkel, parce que le petit cercle pro- duit par le diamant, n'étant pas maintenu, peut très facilement se détacher au moindre choc en laissant, sur le reste du couvre- objet, un orifice à travers lequel peut s'écouler le milieu conservateur. Comme substances d'inclusion, on peut utiliser les gelées à base de gélatine ou de colle de poisson. La gélatine glycérinée de Kaiser trouvera ici son emploi. Mais je donne la préférence à l'ichtyocolle glycérinée indiquée par W. Behrens (i). Celle-ci a un indice de réfraction moindre que la gélatine glycérinée ; aussi a-t-elle l'avantage, sur cette dernière, de rendre les objets moins transparents, et les membranes cellulaires se montrent alors plus distinctes. Pour préparer cette substance, on prend : Colle de poisson 25 gr. Eau camphrée 100 c. c. Glycérine 100 c. c. L'eau camphrée est portée à l'ébullition , puis on y place l'ichtyocolle et on ajoute au mélange chaud 100 c. c. de glycé- rine assez concentrée. On chauffe jusqu'à production d'une lorte écume, et on filtre enfin sur du coton de verre humide. Le pro- duit obtenu constitue, par le refroidissement, une masse solide, incolore, inaltérable. 1. W. Behrens, Leitfaden der botanischcn Mikroskopie, 18 jo, p. 174. A. Lbmairb.— Nouveau procédé de préparations microscopiques d'Algues. 43g Les Algues que L'on désire préparer ne doivent pas être transportées directement dans cette substance, rendue liquide par fusion ; car elles éprouveraient un prompt ratatinement. Il est nécessaire d'exécuter l'opération préliminaire suivante indi- quée, je crois, pour la première fois, par Cramer : on met les plantes dans une solution aqueuse de glycérine faible (1 glycé- rine, 10 eau) et on laisse le liquide se concentrer insensible- ment. Pour atteindre ce but, je laisse tomber, avec une pipette, au centre d'une lame porte-objet, une ou plusieurs gouttes de glycérine ainsi étendue, j'y introduis les Algues et porte la plaque de verre sous une cloche, avec un récipient contenant du chlorure de calcium fondu. Il est même avantageux de faire usage d'une petite étagère sur laquelle on peut installer 12 à 24 préparations. On place près de cette étagère un vase à chlo- rure de calcium et on recouvre le tout d'une cloche de verre. En procédant de cette façon, l'eau s'évapore petit à petit, et la glycérine passe à l'état concentré, qui est atteint au bout de deux à trois jours. Pendant toute cette opération, les Algues ne subissent aucun changement et peuvent être mises ensuite au con- tact de la masse d'inclusion sans qu'il en résulte aucun dommage. Pour terminer la préparation, il suffit de faire fondre de l'ichtyocolle glycérinée au bain-marie, à la plus basse tempéra- ture, et de déposer une ou quelques gouttes du produit liquéfié à l'endroit du porte-objet où sont situées les Algues. On place délicatement sur le tout un couvre-objet, et on laisse refroidir. Il faut avoir soin de tenir la lame de verre dans une position horizontale ou peu inclinée, et de laisser tomber le cower sans le faire glisser d'un côté ou d'autre. Si ces précautions ne sont point prises, les Algues, plongées dans la gelée encore liquide, sont entraînées par le déplacement de la lamelle couvre-objet : elles se tordent sur elles-mêmes, deviennent informes et sont perdues sans retour. La marche des opérations, dont je viens de donner les détails, peut se résumer de la façon suivante : iù Fixation des Algues par une solution saturée d'acétate d'urane à laquelle on a ajouté o,3 % d'alun de chrome. — Durée de l'action : 6 à 12 hezeres. 20 Lavages sticcessifs jusqu'à élimination de toute trace du produit. 44o IOURNAL DE BOTANIQUE 3° Transport des Algues dans 2 ou 3 gouttes de solution aqueuse de glycérine à 10 °j0, placées au milieu d'une lame porte-objet . 4° Concentration du liquide précédent sous une cloche de verre, en présence de chlorure de calcium . 5° Montage dans la gélatine glycérinée de Kaiser ou mieux dans l'ichtyocolle glycérinée de Belirens. CHRONIQUE. Le 29 novembre a eu lieu, au Muséum d'Histoire naturelle, la cérémonie solennelle de translation des restes de Guy de la Brosse, fondateur et pre- mier intendant du Jardin des Plantes de Paris, et de Victor Jacquemont, le célèbre voyageur naturaliste. Après un remarquable éloge funèbre prononcé par M. Milne-Edwards, directeur du Muséum, en présence d'une nombreuse assistance comprenant M. Liard, directeur de l'enseignement supérieur au Ministère de l'Instruc- tion publique, les professeurs et tout le personnel du Muséum, ainsi que beaucoup de notabilités scientifiques, les deux cercueils ont été transportés dans des caveaux séparés construits dans les vestibules de droite et de gauche de la grande galerie de zoologie. Une plaque de marbre scellée dans la muraille, au-dessus de chaque caveau, porte une inscription des- tinée à marquer le lieu de la sépulture des deux savants. Le Nuovo Giornale botanico italiano, dirigé jusqu'à présent par M. le professeur T. Caruel, sera, à partir du Ier janvier 1894, publié par les soins de la Société botanique italienne qui en a fait son organe. Aucune modification ne sera d'ailleurs apportée au mode de publication de ce Journal, dont la nouvelle série continuera à paraître par fascicules trimestriels et sera mise en vente, avec le Bulletin mensuel de la Société, au prix de 25 francs par an. M. Ch. Thays, directeur des promenades publiques de Buenos- Ayres (République Argentine), y a établi un jardin botanique et un arboretum où il a l'intention de rassembler les végétaux d'ornement ou d'utilité quel- conque des diverses parties du monde. Ses relations avec les gouverne- ments des provinces argentines lui permettent de recevoir des graines et des bulbes de tout le territoire, qu'il offre de faire parvenir aux personnes qui lui en feront la demande, en échange de bulbes et de graines des autres parties du monde. Le Gérant ; Louis Morot. Paris. — J. Meisch. imp 22, PI. Denfert-Rochereau. 7' ANNÉE. N° 24. 16 DÉCEMBRE 1893. xru-uT.n_i-i.-i. M. i -L'i,-L'Xjt-n->-LJKtt-n-ri-nsTisi-n-nx\* ajuju-nu-m-m-i, i. i. i i i .llllii. i I I - I— — WW —M— ■ i~~i ...-- JOURNAL DE BOTANIQUE Directeur: M. Louis MOROT. NOTE SUR UNE HERBORISATION AU COL DE LA VANOISE Par M. E. WIL.CZEK, Professeur de Botanique à l'Université de Lausanne. L'excursion botanique de fin de semestre que les étudiants de la Faculté des sciences de Lausanne ont coutume de faire chaque année nous amena, le 27 juillet 1893, une dizaine d'étu- diants, mon collègue, M. Golliez, professeur de minéralogie et moi, à Moutiers. Notre excellent ami M. Lardière, de Lyon, nous avait donné rendez-vous le 28 au soir à Pralognan. M. Lardière devait nous initier aux splendeurs de la flore des Alpes françaises en nous guidant, delà, par le col de la Vanoise et celui de la Laisse, à Tignes, au mont Iseran, à la vallée de l'Arc et au Lautaret. Malheureusement, la pluie et la neige se mirent de la partie les trois premiers jours, si bien que nous fûmes obligés de sa- crifier Tignes et le mont Iseran et de descendre directement sur Thermignon. La traversée du col de la Vanoise me semble avoir quelque intérêt au point de vue botanique, car jusqu'ici deux ou trois botanistes au plus ont parcouru cette région, trop peu connue et trop peu visitée depuis son annexion à la France en 1860. M. Lardière n'a trouvé, relativement à la flore de ce pays, que quelques indications dans le Guide de Verlot sur une course dans les vallées des Allues et de Saint- Bon, puis un récit de course des docteurs Perroud et Saint-Lager, en 1887, relaté dans les Annales de la Société botanique de Lyon. Cette dernière herborisation, faite très rapidement, ne fournit qu'un nombre restreint d'indications. Nous avons retrouvé toutes les plantes citées dans la liste de MM. Perroud et Saint-Lager. 442 JOURNAL DE BOTANIQUE Il est très regrettable que le mauvais temps nous ait obligés de traverser la Vanoise pour ainsi dire au pas de course. M. Ni- sius Roux, de Lyon, qui nous précédait de quelques jours, a su découvrir, malgré un temps affreux, le Crépis jitbata et le Ra- nunculus rutifolius au col du Palet, non loin de Bozel. Il est donc très probable que l'on fera de belles découvertes dans les massifs de la Vanoise, dans la haute vallée de l'Isère, à Tignes, au mont Iseran et dans la haute vallée de l'Arc, dès qu'on se mettra à les explorer systématiquement. Sans m'étendre sur les nombreux incidents du beau voyage que nous avons fait sous l'aimable direction de M. Lardière, je passe à l'énumération des espèces remarquables observées dans notre trop rapide traversée du col de la Vanoise. A Bozel, le long- de la route, Reseda Phyteuma, Hieracium piloselloides X Pilosella; dans les champs, en masse, Lathyrus tuberosus; près Notre-Dame des Neiges, Potentilla heptaphylla. Autour de Pralog-nan, la végétation semble être tout à fait triviale. Il en est de même pour la première partie de la montée du col, jusqu'aux chalets de la Glière. Cependant, je citerai : Hieracium pilifcrum, Hieracium Pilosella v. incanum, — elongatum, — glaciale, — Peleterianum, Poa sudetica. Plus loin, on remarque : Phyteuma hemisphaericum, Aronicum scorpioides, Gnaphalium supinum, Silène acaulis L. v. elong-ata Bel!. Au pied des moraines : Campanula cenisia, Saxifraga biflora flore albo (en Cerastium latifolium. masse), — filiforme, Saxifragaoppositifoliaz>.g-landulosa, Herniaria alpina, Poa laxa, Leontodon Taraxaci, Trisetum subspicatum. Le sommet du col est un fond plat et marécageux. Nous y voyons : Armeria alpina, Carex ferruginea, E. Wilczek. — Sur une herborisation au col de la Vanoise. 443 lu nous alpinus, — triglumis, — Jacquini, Carex capillaris, — Davalliana, — bicolor, — niera. Jusqu'ici, il n'y avait rien de bien remarquable. Avant de descendre sur Entre-deux-Eaux, nous découvrons sur des col- lines sèches : Chamreorchis alpina, Eritrichium nanum, Kobrcsia caricina, Festuca Halleri, Leontopodium alpinum, Artemisia Mutcllina, Potentilla minima, — multitida (une station), Anémone baldensis, Campanula linifolia, Phyteuma pauciflorum, ( Vwtropis lapponica, Aretia alpina, et une forme naine de Bupleurum ranunculoides. A partir d'Entre-deux-Eaux, la végétation change complè- tement ; les belles prairies qui ornent le versant méridional rap- pellent un peu celles que nous devions trouver quelques jours plus tard au Lautaret. Nous y voyons apparaître : Veronica Allioni, Avena sempervirens, Kœleria brevifolia Reut. = K. mon- tana Jord. Nigritella angustifolia (et hybrides non encore déterminés.) Hypericum Richeri, Pedicularis fasciculata, Scutellaria alpina, Bupleurum stellatum, Hug-ueninia tanacetifolia (2 sta- tions). Centaurea uniflora, Des chalets d'Entre-Deux-Eaux, on remonte environ cent mètres pour atteindre un haut plateau qui offre sensiblement les mêmes plantes que les hautes parties précédentes. Citons encore : Potentilla multifida (en quantité) et comme nouveauté : Gentiana utriculosa. Au plateau succèdent des pentes chaudes qui plongent rapi- dement sur Thermignon. Nous y récoltons : Dianthus subacaulis Vill.? Hieracium elongatum, — silvestris, — lanatum, Potentilla caulescens, Pedicularis fasciculata, Phyteuma betonicaifolium, Koeleria gracilis, et un Asperula intermédiaire entre les A. monta na et cynanchica . 444 JOURNAL DE BOTANIQUE A mesure que l'on descend, on voit apparaître successi- vement : Ononis rotundifolia, Nepeta lanceolata, Linaria striata, et le Sisymbrium Irio L. qui paraît remplacer le Sisymbrium acutaugulum si répandu de Valloire au Lautaret. Sans aucun doute, cette liste est fort incomplète, et je ne puis qu'engager vivement les botanistes à parcourir cette région. Ils seront sûrs d'être récompensés de leur peine. RECHERCHES SUR LA LOCALISATION DES PRINCIPES ACTIFS CHEZ LES CAPPARIDÉES, TROPÉOLÉES, LIMNANTHÉES, RÉSÉDACÉES (Fin) Par M. Léon GUIGNARD. RÉSÉDACÉES. On a dû remarquer depuis longtemps que la racine fraîche des Reseda possède une odeur de navet assez prononcée. A. Wollrath ( i) ayant reconnu jadis que cet organe, dans les R. odo- raia L. et R. lutea L., fournit par distillation de l'essence de moutarde, M. Spatzier (2) a recherché la myrosine dans ces deux plantes et chez les autres espèces du même genre, dont les propriétés sont les mêmes. Il résulterait de ses recherches que la racine des Reseda renfermerait de l'essence de moutarde toute formée; les autres organes n'en contiendraient pas. Quant à la présence de la myrosine, il s'exprime de la façon suivante : « J'ai expérimenté en premier lieu sur la racine, mais sans y trouver trace de myrosine. Après que toute l'essence de mou- tarde a été chassée (par une chaleur modérée) de la racine ré- duite en fragments, l'addition d'une solution aqueuse de myro- 1. A. Wollrath, Ein Bestandtheil der Vursel von Reseda odorata. (Archiv. d. Pharm., Ser. 2, t. CXLVII, p. 158, 1871.) 2. Loc. cit., p. 54 et 55, — 70 et 71. L. CiUignard. — Localisation des principes actifs chez les Capparidees, etc. 445 nate de potassium, même en forte proportion, ne détermine pas une nouvelle formation d'essence de moutarde. Par conséquent la racine ne renferme pas du tout de myrosine. Il n'en est pas de même pour les parties vertes. On peut constater facilement l'existence de la myrosine dans la tige et la feuille, quoique l'essence de moutarde y fasse défaut. » Les réactifs cle la myrosine ont permis à AI. Spatzier de constater que, clans la tige et la feuille, ce sont les cellules sto- matiques qui renferment le ferment. En faisant ensuite agir sépa- rément sur le myronate de potassium, d'une part l'épiderme de la tige ou de la feuille, d'autre part le reste de l'organe, il n'a obtenu la formation de l'essence de moutarde qu'avec le tissu épidermique. La racine, que l'expérience lui avait montrée dé- pourvue de myrosine, ne lui a pas non plus offert cle cellules spéciales à ferment. Quant à la graine pulvérisée, elle ne présente pas d'odeur à l'état sec; mais en présence de l'eau, elle dégagerait, quoique lentement, l'odeur de l'essence de moutarde, dont l'intensité augmenterait par l'addition du myronate de potassium. La graine contiendrait donc de la myrosine. Toutefois l'auteur n'ayant pu y déceler aucune cellule à ferment, l'hypothèse qui lui paraît la plus vraisemblable est celle de la répartition de la myrosine dans toutes les cellules de la graine. Finalement, il énonce ses résultats de la façon suivante qu'il est nécessaire de citer textuellement : ce Chez les espèces du genre Reseda, il existe : ( de l'essence de moutarde, a. dans la racine. . < pas de myrosine, f du myronate de potassium ; b. dans les organes f pas d'essence de moutarde, aériens privés d'épi- 1 pas de myrosine, derme ( pas de myronate de potassium ; , ,,, . , ( pas d'essence de moutarde, c. dans 1 epiderme \ , , , , . < de la myrosine, des organes aériens. . j . . { pas de myronate de potassium ; ( pas d'essence de moutarde, d. dans la graine. . < de la myrosine, ( du myronate de potassium. » Ces conclusions, en particulier celles qui concernent la ra- 446 JOURNAL DE BOTANIQUE cine, ne sauraient être admises sans contrôle. Nous n'avons pas rencontré, en effet, dans les familles précédentes, un seul organe renfermant de l'essence toute formée; en outre, l'absence de myrosine dans une racine pourvue de myronate ne s'accorde cr* Fig. 17. — Reseda httea. — Coupe transversale de l'écorce à la période secondaire: L', liber primaire écrasé; S, liège; cm, cellules à myrosine. — Gr. : 225. guère avec les faits connus. Pour le reste, on verra que les con- clusions ci-dessus laissent aussi beaucoup à désirer. Racine. — Tout d'abord il est difficile de s'expliquer com- ment M. Spatzier n'a pu trouver de cellules à myrosine dans la racine des Reseda, car toutes les espèces en possèdent plus ou moins. Examinons, par exemple, celle du R. lutea à la période se- condaire ; cet organe n'offre aucun intérêt à la période primaire. L. Guignard. — Localisation des principes actifs ches les Capfiaridées, etc. 447 Lorsque la racine a atteint environ 1 xnillim. 1/2 de diamètre, l'écorce secondaire, assez épaisse, offre clans sa zone externe des cellules à myrosine, peu différentes, sur la coupe transver- sale, des éléments voisins. Dans la fig. 17, qui représente une portion de cette écorce, elles sont pourtant un peu plus petites que la plupart des cellules voisines. Dans la région médiane et interne, là où le tissu libérien presque dépourvu de fibres est en voie de cloisonnement, les cellules spéciales occupent souvent la place des cellules annexes des tubes criblés qu'elles paraissent représenter, tout au moins en partie. Les cellules annexes des tubes criblés, dont le rôle est si peu connu, pourraient donc s'adapter ici à une fonction spéciale. La coloration rouge qu'elles présentent par le réactif de Millon n'est d'ailleurs pas due simplement au protoplasme, souvent abondant dans ces sortes d'éléments. En coupe longitudinale, ces cellules à myrosine sont ordi- nairement plus longues et plus effilées que leurs voisines. Dans le jeune âge, leur cavité est tout entière occupée parla subs- tance protéique qui les caractérise ; plus tard, le contenu coloré par le réactif de Millon n'en occupe que la périphérie. Le corps ligneux dépourvu de moelle ne m'a présenté aucune cellule à ferment. Dans la racine du R. alba, le nombre des cellules à myrosine est moins élevé ; il l'est beaucoup moins encore dans celle du R. odorata et du R. Luteola ; de sorte qu'on s'expliquerait faci- lement la conclusion négative de M. Spatzier, s'il n'avait exa- miné que ces deux dernières espèces. Tige. — Ici encore, il est assez étonnant que M. Spatzier n'ait pas aperçu de cellules à myrosine à l'intérieur de l'écorce. Il admet, en effet, comme on l'a vu, que, dans les organes aériens des Reseda, les cellules stomatiques seules renferment de la myrosine. Il est vrai que les cellules à ferment lui ont tout aussi bien échappé dans la racine, où elles sont pourtant assez nom- breuses et caractéristiques, tout au moins dans les deux pre- mières espèces mentionnées ci-dessus. Si la myrosine existe effectivement dans les stomates, il s'en faut de beaucoup qu'elle y soit localisée exclusivement. L'ob- servation histologique, ainsi que l'expérience chimique, en donnent la preuve. 448 JOURNAL DE BOTANIQUE La tige adulte des R. alba et R. lutea offre d'abord, dans son écorce, un parenchyme assez mince; puis viennent des arcs scléreux d'origine péricyclique et le liber, formant une zone plus épaisse que le parenchyme externe d'origine primaire (fig. 18). C'est surtout au voisinage et à la face interne des arcs scléreux qu'on observe les cellules à ferment. La myrosine ne les remplit pas entièrement; elle n'occupe dans la plupart des 5ftga£fc8DB Fig. 18. — Reseda alba. — Coupe transversale de la tige : sel, îlots de sclérenchyme péricyclique; cm, cellules à myrosine. — Gr. : 140. cas que la périphérie de la cavité cellulaire dans les matériaux durcis dans l'alcool et colorés par le réactif de Millon. Plus à l'intérieur, dans les séries cellulaires radiales du liber, ces mêmes cellules sont plus petites et à peu près remplies par la myrosine. C'est surtout dans le R. alba et le R. lutea qu'elles se mon- trent les plus nombreuses. Il est souvent difficile de les caracté- riser nettement dans le R. odorata et surtout dans le R. Lu- teola, où elles sont d'ailleurs très petites. Ainsi que M. Spatzier l'a remarqué, les stomates se colorent en rose-rouge par le réactif de Millon, ce qui n'arrive pas chez les autres plantes. L. Guignakd. — Localisation des principes actifs cites les Cappar idées, etc. 4 [g Feuille. — A part Les stomates, le parenchyme foliaire n'offre pas de localisation apparente de la m y rosi ne; il prend assez rapi- dement une coloration rougeâtre avec le réactif mercuriel, mais aucune cellule ne parait se colorer d'une façon qui permette de la distinguer nettement de ses voisines. M. Spatzier pense que la myrosine n'existe que dans les stomates, et c'est seulement avec l'épiderme qu'il a pu dédoubler le myronate de potassium. Il m'a semblé qu'il est trop difficile d'isoler l'épiderme foliaire et de débarrasser le parenchyme sous-jacent de toute parcelle d'épiderme pour que l'expérience faite séparément, avec les deux tissus, soit suffisamment concluante. Graine. — A la maturité, elle ne présente pas de cellules spéciales nettement distinctes. Toutefois, si on l'étudié, dans le R. littca et le R. alba, à une période antérieure, au moment où les cloisonnements cellulaires de l'embryon viennent de s'ache- ver et où commence le dépôt des réserves albuminoïdes, on voit quelques cellules isolées ou groupées en petit nombre, qui semblent se colorer un peu plus rapidement que les autres par le réactif de Millon. Mais la réaction est moins nette que pour la graine du Câprier examinée dans les mêmes conditions, et il serait téméraire d'en tirer une conclusion ferme. Il reste maintenant à rechercher si, pour les divers organes de la plante, l'expérience chimique est d'accord avec l'observa- tion microscopique. N'admettant pas, d'une part, la présence de la myrosine dans la racine, et croyant, d'autre part, a la préexistence de l'huile essentielle, M. Spatzier est conduit forcément à penser que cette dernière a une autre origine que le dédoublement du myronate de potassium. Elle dériverait, croit-il, de « l'activité vitale du protoplasme », ou bien serait transportée d'un autre organe dans la racine (1). Le peu de fondement de telles hypothèses, déjà démontré par l'étude microscopique de la racine, n'est pas moins évident après les deux expériences suivantes, faites sur le R. hitea (2). 1. Loc. cit., p. 52. 2. On croirait pourtant que, dans ce genre de recherches où l'odorat joue un rôle important, M. Spatzier s'est entouré des précautions nécessaires, puisqu'il n'oublie même pas de recommander, pour ne pas émousser la sensibilité olfactive, d'éviter la fumée de tabac. 450 JOURNAL DE BOTANIQUE a. On prend o gr. 50 seulement de racine que l'on contuse en ajoutant 10 c. cubes d'eau; on maintient le mélangea l'air libre, vers 500, dans un vase large et ouvert pendant quelques heures, de façon à chasser autant que possible l'essence formée et à évaporer l'eau. Le résidu est repris ensuite par de nouvelle eau et additionné de o gr. 01 de myronate de potassium. Dans l'espace de quelques minutes, à la température de5o°, il se dé- gage une odeur intense d'essence de moutarde. b. On fait digérer 5 grammes de racine fraîche pilée dans 20 c. cubes d'eau pendant environ deux heures, vers 500. On filtre et précipite le liquide par 5 volumes d'alcool absolu. Le précipité lavé à l'alcool fort est constitué par un mélange de fer- ment et de substances albuminoïdes et salines. On le dissout dans quelques c. cubes d'eau, vers 500, avec o gr. 05 de myro- nate de potassium. Quelques minutes suffisent pour que le glu- coside commence à se dédoubler en donnant l'odeur caractéris- tique de l'essence de moutarde. Essayée de la même façon, la racine du R. alba s'est montrée moins riche en ferment ; or, on a vu plus haut que les cellules à myrosine y sont également moins nombreuses. Il est probable que le résultat de l'expérience serait de même beaucoup moins marqué avec les racines des R. odorata et R. Ltiteola. En tout cas, il est péremptoirement démontré que la racine des Reseda n'est pas dépourvue de myrosine, et que dans le R. lutea, en particulier, elle en renferme au contraire beaucoup plus qu'il n'en faut pour opérer le dédoublement intégral du glucoside qu'elle possède. Il reste à prouver maintenant que cet organe ne renferme pas non plus, comme l'affirme M. Spatzier, de l'essence de moutarde toute formée dans les tissus intacts. L'odeur de navet que possède la racine fraîche des Reseda, même en l'absence de déchirure et de rupture des tissus, n'est pas liée, comme on pourrait le supposer au premier abord, à la préexistence d'un sulfocyanate. L'absence d'un composé de cette nature est démontrée par les expériences qui suivent, faites sur des racines de R. lutea extraites du sol avec les précautions nécessaires, et appartenant à de grosses et vigoureuses tiges en voie de floraison. On choisit celles qui sont longues de 5 à 20 centimètres et de L. Guignard. — Localisation des principes actifs chec /es Cappar idées, etc. 45 1 différentes grosseurs ; la partie terminale grêle peut être retran- chée. En tout cas, il est nécessaire qu'elles n'offrent pas d'autre blessure que les sections des deux extrémités. Après les avoir lavées sous un filet d'eau, on les laisse pendant une ou deux heures à l'air libre, jusqu'à ce que leur surface soit complètement sèche. Ces racines sont coupées, soit dans la vapeur d'alcool absolu bouillant, en fragments qu'on laisse tomber dans ce liquide main- tenu à l'ébullition dans un ballon, soit dans ce même liquide bouillant placé dans une capsule de porcelaine. Il faut rejeter les ileux extrémités de chacune d'elles, à la surface desquelles des traces d'essence auraient pu se former par suite de la section. Pour 100 c. cubes d'alcool absolu, j'ai employé soit 10, soit 15, soit même 20 grammes de racines. Après avoir maintenu l'ébullition pendant quelques instants, on laisse refroidir et, douze heures après, on broie les fragments pour les laisser encore en contact pendant quelque temps avec le liquide. Il est évident que, dans ces conditions, si la racine contenait de l'essence toute formée, cette dernière a dû se dis- soudre dans l'alcool, tandis que le ferment a été rendu inactif. Le liquide filtré, qui possède l'odeur de navet de la racine fraîche, est distillé et le produit, étendu de moitié de son poids d'eau environ et de 1/10 de potasse caustique, est traité comme s'il renfermait un composé sulfuré, afin de transformer celui-ci en sulfure. A la fin de l'opération, le nitro-prussiate de soude ne donne pas de coloration violette. D'autre part, si l'on contuse 1 gramme seulement des mêmes racines, en ajoutant de l'eau, et si, après avoir laissé en contact pendant quelques instants, on ajoute de l'alcool pour continuer l'opération comme ci-dessus, on obtient une réaction extrême- ment nette quant à la présence du soufre dans le produit de l'opération. Il s'était donc formé de l'essence de moutarde en proportion très sensible, tandis que dans le premier cas, même avec un poids de racine beaucoup plus élevé, il n'y en avait pas du tout dans les tissus intacts. Ces résultats sont entièrement confirmés par d'autres expé- riences faites dans des conditions un peu différentes. Au lieu d'opérer sur la racine fraîche, on la laisse se déshy- drater partiellement à l'air libre pendant vingt-quatre heures, de façon à ce que, au moment où on la coupe en morceaux, le ferment 452 JOURNAL DE BOTANIQUE ne réagisse pas sur le glucoside à la surface de section qui n'est plus humide. En traitant à chaud 10, 15 ou 20 grammes de subs- tance par 100 c. cubes d'alcool absolu, on n'a pu trouver la moindre trace de soufre dans le liquide distillé et soumis à l'ac- tion de la potasse. Par contre, avec 1 gramme de racine laissée de même à l'air libre pendant le temps indiqué et contusée en présence de l'eau, puis soumise au même mode opératoire, le nitro-prussiate de soude a donné une très belle coloration violette. Ces expériences répétées à la fin de la période végétative, en novembre, ont donné les mêmes résultats. Par conséquent, il me semble permis de conclure que, con- trairement à l'opinion de M. Spatzier, la racine de Reseda ne renferme pas d'essence de moutarde toute formée. L'odeur pro- pre qu'elle dégage à l'état frais ne dépend pas de la présence de ce composé dans les tissus intacts. En ce qui concerne la tige, j'ai fait remarquer plus haut que l'expérience peut établir, comme l'observation histologique, que la myrosine n'est pas exclusivement localisée dans les sto- mates. Comme il est plus facile, avec cet organe qu'avec la feuille, d'isoler l'épidémie et de débarrasser l'écorce sous-jacente de toute parcelle de tissu épidermique, ou détache avec soin des lambeaux d'épiderme sur les entre-nœuds herbacés de la région moyenne et supérieure de la tige. Ao gr. 01 d'épiderme de R. hitea broyé dans 2 c. cubes d'eau, on ajoute o gr. 01 de myronate et on chauffe vers 500. Une heure après environ, il y a production d'une légère odeur d'essence de moutarde, ce qui confirme l'existence de la myro- sine dans les cellules stomatiques, car ce sont les seules qui, dans l'épiderme, présentent les réactions microchimiques du ferment. En opérant de même avec o gr. 10 d'épiderme de R. alba et o gr. 05 de myronate, on a constaté aussi la formation de l'es- sence ; mais, malgré le nombre très élevé des cellules stomatiques mises en expérience, l'odeur est restée peu marquée. Or, si l'on se rappelle qu'un seul pétale de Câprier pesant o gr. 10 et ren- fermant au total beaucoup moins de cellules à myrosine que le même poids d'épiderme de Reseda ne possède de stomates, ou bien encore qu'une parcelle, grosse seulement comme une tête d'épingle, de la pulpe du fruit du Câprier, suffisait pour déter- L. Guignard. — Localisation des principes actifs clicc les Capparidccs, etc. 453 miner une décomposition énergique du myronate, on en con- clura ([lie le ferment n'existe qu'en faible proportion clans les cellules stomatiques. Mais si, d'autre part, on expérimente sur la tige de l'une ou l'autre des deux espèces dépouillée avec soin de son épiderme, en opérant dans des conditions comparables, le dédoublement du glucoside est beaucoup plus prononcé. Les fragments d'une tige d'environ 4 millimètres de diamètre, d'où l'on a enlevé le poids d'épiderme employé dans la première expérience ci-dessus, c'est-à-dire o gr. 01, pèsent à peu près o gr. 15, quand on les a complètement dépouillés de leur assise épidermique, ce qui nécessite çà et là, pour plu ; de certitude, l'ablation de quelques assises du parenchyme sous-jacent. Or, si l'on contuse dans l'eau ce faible poids de tige, l'addi- tion de o gr. 05 de myronate de potassium permet de constater bientôt, quand on élève la température du mélange, une odeur intense d'essence de moutarde. En répétant l'expérience avec des poids variables de tige sans épiderme, la décomposition du myronate s'est montrée proportionnelle au poids de tissu mis en œuvre. Par conséquent, la myrosine n'est pas, comme l'admet M. Spat- zier, localisée exclusivement dans les stomates ; elle existe en proportion beaucoup plus forte dans l'intérieur du tissu cor- tical de la tige. Le microscope nous avait déjà dévoilé la pré- sence de cellules à ferment assez nombreuses et bien caractéri- sées dans le liber des R. alba et R. hitea ; l'expérience nous montre à présent que, pour un poids de tige donné, leur activité est bien plus grande que celle des cellules stomatiques. La dif- férence ne serait certainement pas la même si l'on opérait avec le R. odorata ou avec le R. Luteola, puisque ces espèces n'ont qu'un très petit nombre de cellules à myrosine dans le liber. Si M. Spatzier avait expérimenté exclusivement avec le R. odorata ou le R. Luteola, ce qu'il ne dit pas, on s'explique- rait peut-être jusqu'à un certain point qu'il n'ait trouvé de myro- sine que dans l'épiderme. D'autre part, cet auteur admet que les organes aériens ne contiennent pas de myronate ; il ne devrait donc pas se former d'essence quand on les broie dans l'eau. Il n'en est pourtant pas tout à fait ainsi, et, bien qu'ils ne puissent donner à la distilla- 454 JOURNAL DE BOTANIQUE tion qu'une très faible proportion d'essence, il est possible de constater la présence de celle-ci dans le produit de la distillation d'une centaine de grammes de feuilles ou de tiges fraîches. Toutefois, comme avec le Reseda lutea, sur lequel j'ai expéri- menté, la quantité d'essence s'est toujours montrée très petite, il est possible que la réaction du soufre, employée pour la dé- celer, ne soit plus appréciable, dans les mêmes conditions, avec les autres espèces. Quant à la graine, c'est celle du R. odorata qui a été exa- minée par M. Spatzier. Il y a trouvé de la myrosine et du myronate de potassium, dont l'action réciproque en présence de l'eau a donné, dit-il, lentement, mais manifestement de l'essence de moutarde. 11 est certain que la graine des différentes espèces contient de la myrosine; mais l'existence du myronate ne me paraît pas suffisamment prouvée. En effet, i gramme de graine de R. lutea pulvérisée et trai- tée par l'eau ne donne qu'une odeur sui generis, mais pas de saveur rappelant celle du sulfocyanate d'allyle. L'addition de o gr. 05 de myronate détermine rapidement la formation de ce dernier composé, ce qui démontre la présence de la myrosine, que l'on peut trouver de même dans les autres espèces. Sachant avec quelle facilité des traces d'essence de mou- tarde peuvent être reconnues au goût et à l'odorat, on peut induire de cette première expérience que, si la graine renferme du myronate, c'est seulement en très faible proportion. En distillant d'abord 5 grammes de graines de R. lutea, je n'ai pu constater ni par les propriétés organoleptiques, ni par la recherche du soufre, la présence du sulfocyanate dans le produit de l'opération. Il en a été de même avec 5 grammes de graines de R. alba. Pensant que peut-être l'âge des graines, qui m'était inconnu, était la cause de ce résultat négatif, j'ai expérimenté sur des se- mences récoltées dans l'été de la présente année; il n'y a pas eu davantage formation d'essence de moutarde. De même, avec la graine du R. odorata, dont j'ai employé chaque fois 10 grammes, de provenances diverses, je n'ai pas mieux réussi à trouver de l'essence dans le produit de la distil- lation. L. Guigharo. — Localisation des principes actifs chest les Capparidccs, etc. 455 Par suite, bien qu'on doive tenir compte de l'influence de la culture et des variations qu'elle peut occasionner dans les pro- priétés des plantes, l'existence du myronate de potassium dans la graine des Rrscda reste, à mon sens, d'autant plus probléma- tique que les trois espèces examinées ont donné le même résul- tat négatif. Toutefois, la conclusion n'est valable, d'une façon absolue, que pour le poids de graines mis en expérience. En résumé, chez les Résédacées indigènes, on observe des cellules à myrosine bien caractérisées dans la racine, la tige et la feuille. On ne les distingue pas dans la graine mûre, quoique l'expérience y démontre aussi la présence du ferment. Le glu- coside se rencontre surtout dans la racine; quant à l'essence, elle n'y préexiste pas plus que dans les familles précédemment étudiées. Appendice. En recherchant la myrosine chez les plantes voisines des Résédacées, M. Spatzier a été amené à conclure qu'elle existe également chez les Violariées. « Dans le genre Viola, dit-il, la graine contient réelle- ment delà myrosine. Toutefois, je n'ai pu trouver la localisation de ce ferment. Par le réactif de Millon, ainsi que par l'acide sul- furique concentré, la coupe se colore en rouge vif, mais d'une façon uniforme, et les autres réactifs de la myrosine ne commu- niquent à aucune cellule une réaction spéciale. Les organes vé- gétatifs des Viola sont privés de myrosine ». Il m'a semblé nécessaire de contrôler ce résultat, et je puis dire tout de suite que mes expériences ne l'ont pas confirmé. Tout d'abord, il me paraît nettement démontré, par l'en- semble de mes observations sur les Crucifères et sur les quatre groupes étudiés dans le présent travail, que, lorsqu'une espèce renferme de la myrosine dans la graine, elle en contient aussi dans la racine. On a vu que, malgré l'opinion contraire de M. Spatzier, la racine des Reseda ne fait pas exception, et qu'il en est de même pour les Tropéolées, où cet auteur n'avait admis la présence de la myrosine que dans la graine. Si donc la graine de Viola contient réellement de la myrosine, il y a tout lieu de croire que cette substance doit aussi se retrouver dans la racine. Or, ni l'observation microscopique, ni l'expérience chimique 456 JOURNAL DE BOTANIQUE ne m'ont permis de déceler la présence de ce ferment dans la racine (non plus que dans les organes aériens) des Viola odo- ra/a L., V. sylvestris C. G., V. tricolor var. cifvensisDC Cette racine fraîche pilée dégage une odeur nauséeuse, bien connue chez plusieurs Violariées. Elle fournit une eau distillée sans essence, ce qui ne prouve pas l'absence de myrosine, puisque l'organe pourrait être dépourvu de glucoside, tout en possédant le ferment ; mais elle ne décompose pas le myronate de potas- sium, ce qui confirme la conclusion de M. Spatzier quant à l'ab- sence du ferment dans cet organe. Quant à la graine, le résultat de mes expériences a été tout aussi négatif. En opérant d'abord avec la graine de Viola odorata , il m'a été impossible, même avec un poids assez élevé de substance (10 gr.), d'obtenir la décomposition du myronate de potassium. Pensant que peut-être je réussirais mieux en m'adressant à une autre espèce, croissant à l'état sauvage, j'ai récolté, pendant l'été de l'année actuelle, plus de 30 grammes de graines bien mûres de Viola tricolor var '. arvensis. En premier lieu, deux expériences ont été faites chacune avec 2 grammes de substance ; dans l'une, la graine pulvérisée a été additionnée de myronate de potassium dissous dans l'eau ; dans l'autre, servant de terme de comparaison, on n'a pas ajouté de glucoside. 11 n'y a pas eu de différence dans le résultat : rien n'indiquait la formation d'essence de moutarde dans le premier cas, même après douze heures de séjour dans les conditions appropriées. Après avoir constaté ensuite, parla distillation de 10 grammes de graine dans 150 centimètres cubes d'eau, que le liquide ob- tenu (50 centimètres cubes) était complètement insipide, on a fait une seconde opération sur le même poids de graines pulvé- risées et placées dans la même quantité d'eau, mais additionnées, avant la distillation, de o gr. 30 de myronate de potassium. Le liquide distillé (50 centimètres cubes) n'avait pas plus d'odeur ni de saveur que dans la première expérience : il ne s'était donc pas formé d'essence de moutarde, et le glucoside ajouté avant l'opération devait se retrouver dans le résidu de la distillation. Effectivement, en prenant seulement 4 à 5 centimètres cubes de ce dernier et en les additionnant de quelques centigrammes de L. Guignabd. — Localisation des principes actifs chez les Capparidées, etc. 4;; myrosine, on a obtenu en peu d'instants, à la température con- venable, la formation de l'essence de moutarde. Par conséquent, je me crois autorisé à conclure que, contrai- rement à l'opinion de M. Spatzier, la myrosine n'existe pas plus dans la graine des espèces du genre Viola que dans les organes végétatifs de ces plantes. Conclusions. Les faits observés dans les quatre familles qui ont été l'objet de ce travail établissent entre elles et les Crucifères des ana- logies très étroites. 1. — Par l'observation histologique et l'expérimentation, mes recherches antérieures avaient montré que, chez les Cruci- fères, ferment et glucoside sont situés dans des cellules diffé- rentes. Il en est de même chez les familles qui viennent d'être étudiées et qui ont entre elles et avec les Crucifères des affinités botaniques bien connues. 2. — Ce qui intéresse avant tout dans cette étude, c'est la spécialisation des cellules à ferment. Quant à leur localisation, un résumé succinct en indiquera les analogies et les différences dans les cinq familles (1). a. — La racine, chez les Capparidées, Tropéolées et Résé- dacées, renferme de nombreuses cellules à myrosine dans son parenchyme cortical ou libérien secondaire ; chez les Limnan- thées, où les formations secondaires font défaut, elle les a dans son parenchyme cortical primaire. Chez les Crucifères, c'est également dans le parenchyme libérien secondaire qu'on les rencontre presque exclusivement; il n'y a guère que les racines charnues, comme celles du Raifort et des Radis, qui en possèdent dans le parenchyme ligneux. b. — La tige, dans les quatre premières familles, peut avoir des cellules à myrosine, soit à la fois dans l'écorce primaire, le liber primaire ou secondaire et la moelle (Capparis); soit dans l'écorce primaire et le liber primaire ou secondaire (Cleomc , Gynandropsis, Ldmnanthes, Tropxolum, Reseda). C'est dans l'écorce primaire que leur situation varie le plus. Disséminées dans l'épaisseur du parenchyme cortical chez les Capparidées, 1. Pour les Crucifères, je ne rappellerai, bien entendu, que les seuls résultats généraux nécessaires à cette comparaison. 458 JOURNAL DE BOTANIQUE elles sont pour la plupart voisines de l'épiderme chez le Limnàn- thes et le Tropœolum, stomatiques chez les Reseda. La tige des Crucifères ressemble surtout à celle des Câpriers par la présence des cellules spéciales dans l'écorce primaire, le péricycle, le liber et la moelle. Seules, les quelques espèces (Raifort, etc.) qui en ont dans le bois de la racine en ont égale- ment dans le bois de la tig-e. c. — La feuille a des cellules à ferment très bien caractéri- sées, dans le parenchyme lacuneux et le parenchyme palissa- dique chez les Câpriers ; dans les cellules stomatiques chez les Reseda. Parfois, la localisation n'est pas suffisamment indiquée par les réactifs dans le parenchyme de la feuille, comme chez les Tropssolum et Limnànthes. Situées également dans le parenchyme foliaire, lacuneux ou palissadique, chez les Crucifères, .ces cellules peuvent n'exister parfois que dans le péricycle et le liber des faisceaux, ou même seulement dans le péricycle; en outre, tandis que chez les Câ- priers, elles sont souvent groupées par deux ou trois, elles res- tent ordinairement isolées dans les Crucifères. Il va sans dire que s'il existe des cellules spéciales dans le liber des faisceaux de la tige, on peut en retrouver dans les fais- ceaux foliaires du pétiole et des grosses nervures du limbe (Capparis , Limnànthes } etc.). d. — La fleur est surtout remarquable, chez les Câpriers, par l'abondance des cellules à ferment dans toutes ses parties : sé- pales, pétales, étamines, pistil, où elles sont répandues dans le parenchyme homogène. La pulpe du fruit en offre encore da- vantage. Chez XzTropœolum, c'est l'assise sous-épidermique, bien caractérisée surtout dans l'éperon floral, qui renferme le ferment. Dans la fleur des Crucifères, elles sont principalement répar- ties dans le parenchyme ovarien, parfois localisées au contact des faisceaux conducteurs. e. — La graine mûre, à part celle du Tropœolum, n'offre pas de localisation apparente; mais, avant la maturité, lorsque les cloisonnements cellulaires viennent de s'achever et que com- mence le dépôt des réserves, il est possible de reconnaître des cellules à myrosine surtout chez les Câpriers et le Limnànthes. Dans le Tropseolum, les cellules à myrosine, tout à fait distinctes à la maturité, sont disséminées dans les tissus embryonnaires. L. Guignard. — Localis i î principes actifs chez les Capparidées, etc. 459 La graine des Tropéolées ressemble donc entièrement, sous ce rapport, à la majorité des graines de Crucifères, chez les- quelles j'ai montré, par l'étude de nombreuses espèces, que les cellules à ferment peuvent exister, tantôt dans le parenchyme cotylédonaire et dans l'écorce de l'axe embryonnaire, tantôt seulement au contact et au dos des faisceaux cotylédonaires, tantôt à la fois dans le parenchyme cotylédonaire et au dos des faisceaux, ainsi que dans l'écorce de l'axe embryonnaire. Chez les Crucifères, il s'est trouvé aussi quelques espèces où il n'y a pas de localisation apparente. Enfin, l'expérience a permis de constater que si la graine est pourvue d'albumen, ce qui n'a lieu que chez les Capparidées, le ferment n'existe pas dans ce tissu et ne se trouve que dans l'embryon. 3. — Les variations dans le nombre et la répartition des cel- lules à ferment n'ont qu'une importance secondaire; ce qui est le plus intéressant, c'est l'existence, dans toutes ces familles, d'un ferment identique, la myrosine. Quelle que soit, en effet, la plante considérée, il a le pouvoir de dédoubler, dans les mêmes conditions, le myronate de potas- sium. Or on n'a trouvé jusqu'ici aucun autre ferment que la myro- sine des Crucifères qui soit doué de cette propriété. Il est à remarquer, en outre, qu'on ne lui connaît pas d'action sur d'autres glucosides de constitution différente, tels que l'amyg- daline, la salicine, la coniférine, etc., d'où l'on est autorisé à penser que les glucosides encore inconnus des Capparidées, Limnanthées et Tropéolées, qu'il décompose également, pos- sèdent vraisemblablement un groupement moléculaire analogue à celui du myronate de potassium. 4. — On sait aussi que, chez les Crucifères, la nature de l'essence produite par l'action de la myrosine peut varier d'une espèce à l'autre, et que, de plus, une même espèce est suscep- tible de donner simultanément deux essences différentes : le Si- symbriiim Alliaria, le Thlaspi arvense fournissent en effet un mélange de sulfocyanate et de sulfure d'allyle ; le Nasturtium officinale et le Lepïdium sativum donnent une petite quantité d'un produit sulfuré, très probablement un sulfocyanate, et une forte proportion de nitrile. Les Capparidées, Limnanthées et Tropéolées ressemblent à cet égard à ces deux dernières plantes ; 46o JOURNAL DE BOTANIQUE quant aux Résédacées, on ne paraît pas en avoir retiré autre chose que de l'essence de moutarde. 5. — Il résulte également des expériences relatées dans ce travail qu'aucune de ces quatre familles ne renferme, quoi qu'on en ait dit, d'essence toute formée ; la réaction qui engendre cette dernière est partout de même ordre et n'a pas lieu dans les tissus intacts (1). 6. — La proportion relative de ferment et de glucoside dans tel ou tel organe donne lieu, chez ces familles, à une remarque semblable à celle qui résultait de l'étude des Crucifères. Pour ces dernières, de même que pour les amandes amères, il a été démontré par l'expérience que la quantité de ferment contenu dans un organe est toujours de beaucoup supérieure à celle qui est nécessaire à la décomposition totale du glucoside qui l'accompagne. Le même fait, on l'a vu, se retrouve chez les Capparidées, Tropéolées, Limnanthées et Résédacées. 7. — On conçoit dès lors qu'un organe, dans lequel on ne trouve pas ou presque pas de glucoside, puisse cependant ren- fermer une proportion très appréciable de ferment. Les Cruci- fères en ont fourni des exemples, aussi bien pour les organes végétatifs que pour la graine. Or, il suffit de rappeler les expé- riences faites avec les pétales ou la pulpe du fruit du Câprier, la racine du Limnanthes , la graine du Reseda, pour voir qu'il en est de même chez ces plantes. Par suite, on peut s'expliquer pourquoi dans une graine qui resterait totalement privée de glucoside, le ferment n'offrirait pas de localisation apparente aux réactifs microchimiques. A la vérité, cette localisation, quand la quantité de ferment est mi- nime, peut, tout en existant, échapper à l'investigation au mi- croscope ; mais il est possible aussi qu'elle n'existe pas et que le ferment, en l'absence de glucoside, soit répandu dans toutes les cellules de la graine. e>j 1. Je montrerai sous peu qu'on a tort également d'admettre avec Xasgeli et d'autres auteurs, parmi lesquels se trouve M. Spatzier, que l'on peut extraire de l'essence des graines de moutarde en germination. Le Gérant .• Louis Morot. Paris — J. Mersch. imp. 22, PI. Donfert-Rochereau. N» i.— i" JANVIER 1893. Supplément au journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. A propos d'un Mémoire de M. J.C. Koningsberger: Recherches sur- la forma l'amidon chez les Angiospermes (Archives néerlan- daises des sciences exactes et naturelles, t. XXVI, p. 217-258) (1). M. Koningsberger, en étudiant à nouveau la genèse morphologi- que de l'amidon dans un certain nombre d'espèces, parmi lesquelles plusieurs ont déjà été envisagées par de précédents auteurs, a voulu se rendre compte dans quelle mesure 1rs théories antagonistes formu- lées sur cette question sont fondées. Il ne s'agit ici que d'organes amy- lacés incolores, à part un ou deux cas. Or, sur trente espèces, choisies dans diverses familles de Monocotylédones et de Dicotylédones, seize (douze Monocotylédones et quatre Dicotylédones) ont présenté à l'au- teur des leucites ou amyloplastes, tandis que les quatorze autres (huit Dicotvlédones et six Monocotylédones) en sont dépourvues, ou plus strictement élaborent les grains d'amidon sans l'intervention de géné- rateurs spéciaux. Si donc, dans de nombreuses plantes, l'amidon se dépose au sein de leucites, fait morphologique que personne n'a jamais contesté, dans beaucoup d'autres cas, chose qui paraîtra peut-être plus nouvelle, il naît dans la masse même du protoplasme, comme produit immédiat de son activité. L'opinion à laquelle m'ont conduit mes recherches sur cette ques- tion trouve donc dans ce travail une formelle affirmation. 1. — En aucun cas, l'auteur n'a pu confirmer les vues de M. Eberdt sur la 1 substance fondamentale » du grain d'amidon, c'est-à-dire sur ces prétendues granulations albuminoïdes, qui se métamorphoseraient sur place en matière amylacée pour constituer la première ébauche du grain futur. J'ai dit aussi (ce Recueil, Ier janvier, 1S91) pourquoi je ne pouvais accepter cette opinion. A l'origine, c'est-à-dire au moment où le grain amylacé ne diffère pas sensiblement par sa taille des granulations protoplasmiques envi- ronnantes, il se colore parfois, non en bleu, mais en brun rougeâtre (bulbe du Muscari botryoides). L'auteur pense, et je partage son avis sur ce point, qu'il y a là une simple illusion de coloration, attribuable à la petitesse des granules observés ; qu'en tous cas il est difficile de se prononcer formellement sur la nature de la substance rougissante et de dire, en particulier, si oui ou non le grain au premier âge consiste en amylodextrine. 1. Le même mémoire, en hollandais, renferme une planche. — II — 2. — La structure concentrique ou excentrique du grain d'amidon est rapportée par M. Schimper, on le sait, à la position initiale de ce dernier dans le leucite ou chloroleucite. M. Eberdt et moi avions déjà combattu cette manière de voir; M. Koningsberger à son tour apporte de nouveaux exemples contradictoires. Ainsi, la moelle du Pelargo- nium et le Canna indica offrent des grains d'amidon excentriques, quoique encore complètement inclus dans les corps chlorophylliens : ce n'est donc pas à une nutrition unilatérale qu'il faut nécessairement attribuer l'excentricité, dans les cas où le grain d'amidon pendant sa croissance n'est en rapport avec le plastide que d'un seul côté ; com- ment du reste se ferait-il que la partie du grain opposée au ieucite ou au corps chlorophyllien soit parfois plus large que l'autre? Evidem- ment, dans ce dernier cas, le protoplasme intervient dans la crois- sance. 3. — Il peut se faire, d'après l'auteur, que la formation du grain d'amidon soit pour une part l'oeuvre du plastide, et pour une autre celle du protoplasme. Dans le tubercule jeune du Bégonia tube- rosa, par exemple, les petits amyloplastes des assises périphériques ne prennent qu'une part tout à fait transitoire à la production de l'amidon et ne tardent pas à disparaître ; quelque chose d'analogue aurait lieu dans le Maranta arundinacea, où les grains d'amidon se détacheraient du plastide pour achever librement leur développement au sein du protoplasme. C'est donc ce dernier qui, dans des cas de ce genre, exerce l'action la plus considérable. Je me demande toutefois jusqu'à quel point ces amyloplastes ne sont pas de simples petites va- cuoles du réseau protoplasmique, réseau dont l'auteur ne parle pas : on comprendrait alors leur disparition dans le Bégonia par le seul fait de leur remplissage par le grain d'amidon naissant ; car cette formation d'un seul et même grain, d'abord par l'intermédiaire d'un plastide, puis, pour la très grande part, par le protoplasme, a quelque chose d'in- vraisemblable, à peu près au même titre que l'opinion de M. Eberdt. Personnellement j'aurais pu interpréter de la même manière mes observations sur les très jeunes embryons, si je ne savais formellement qu'à cet âge précoce le protoplasme ne consiste pas en autre chose qu'en un réseau granuleux albuminoïde, sans différenciations locales d'aucune sorte ; et précisément dans le Pisum sativu/n, j'ai appelé une première fois leucites des formations qui, examinées à un âge moins avancé, m'ont nettement apparu ensuite comme de simples vacuoles. Les leucoplastes qui ne font, d'après l'auteur, qu'ébaucher le grain d'amidon dans le Bégonia s'effaceraient plus complètement encore dans le rhizome du Symphytum officinale, où ils ne prendraient au- cune part à l'élaboration de l'hydrate de carbone ; il est vrai que, dans — III — le rhizome, les leueoplastes sont peu nombreux. Il reste à savoir s'ils sont réellement comparables aux formations du môme nom chez les autres plantes. Cela paraît peu probable; car il serait singulier que le protoplasme se chargeât de la formation de l'amidon, en présence même des éléments autrefois destinés par lui à ce travail spécial et aujourd'hui déchus en quelque sorte de leur fonction ancienne. ['avais indiqué quelque chose d'analogue pour la Pomme de terre, pour le cas particulier où l'amidon s'est présenté à moi sous forme de longues aiguilles ou de files de granules : je n'ai pas vu participer à leur développement les petits leucites que j'ai cependant reconnus (et figu- dâns d'autres tubercules, où ils sont groupés en couronne autour du noyau; même, dans un cas (ma fig. 146, pi. IV), les baguettes amyla- cé es se sont formées en présence de ces leucites, mais sans lien aucun avec eux, exactement comme les grains d'amylodextrine des Flori- dées, et aussi comme dans le Sympkytum de l'auteur. Mais je veux bien (le développement de l'embryon n'étant pas connu) que ce cas reste subordonné, M. Koningsbergcr reconnaissant à nouveau que, parmi les Dicotylédones qu'il a étudiées, le Solanum tuberosum est la seule espèce c où les amyloplastes aient pris une part évidente à la genèse de l'amidon » ; l'opinion récemment exprimée contre M. Schim- per par M. Kberdt, sur cette même plante, se trouve donc par là môme infirmée. 4. — Je présenterai quelques remarques au sujet des nombreux cas de formation libre d'amidon décrits dans ce travail, mais en regrettant que l'auteur n'ait pas donné de figures, du moins dans le mémoire français ; une bonne figure est ici le complément nécessaire et comme le résumé de la description. Parmi les Dicotylédones à formation libre se trouve le Corydallis glauca, où dans le protoplasme apparaissent des granulations très fines, d'abord rougissantes, plus tard seulement colorablesen bleu, et qui se réunissent peu à peu en petits amas. Parmi les Monocotylédones, ce sont surtout les Liliacées qui se sont montrées privées d'amyloplastes; dans les jeunes bulbes <ï Oririihogalum umbellatum, par exemple, les granules amylacés naissent par groupes de trois ou quatre, surtout dans le protoplasme pariétal. J'oserai rappeler à ce propos que mes ob- servations relatives au Lilium candidum, au Polygonatum vulgaretXk YAlstrœmeria psittaciiici) toutes figurées, trouvent ici l'appui d'exem- ples nouveaux. Toutetois la figure 1 de l'auteur, la seule qui prétende faire con- naître la structure du contenu cellulaire, ne me paraît pas assez expli- cite, en ce sens qu'on n'y voit pas exactement où et dans quoi naissent les grains d'amidon, le protoplasme avoisinant étant simplement repré- sente sous la forme d'une masse granuleuse, en apparence compacte, ce qui laisse dans l'incertitude la limite de ces deux formations. Pour moi, le protoplasme forme là un fin réseau, et c'est dans cer- taines de ses mailles que se dépose l'amidon, si réellement, comme je le crois, il y a formation libre; seulement, dans mes observations sur les Légumineuses, je n'ai vraiment reconnu le réseau protoplasmique que dans les cellules embryonnaires, où il atteint une netteté qu'il n'offre plus à aucun autre âge; mais j'ajouterai qu'une fois bien reconnu à l'origine, il devient facile de le retrouver, au moins par places, dans des cellules adultes — ou dérivées d'adultes (jeunes bulbes). Si donc, malgré le fort grossissement employé, l'auteur n'a pu mettre en évidence la structure intime, trop serrée, du protoplasme et dire par suite exacte- ment où l'amidon prend naissance, j'en conclus que l'objet soumis à la recherche n'est pas favorable, et c'est précisément parce que la structure intracellulaire manque de netteté dans les bulbes, rhizomes et autres organes du même genre, que j'ai abandonné la recherche de ce côté. C'est à la source qu'il faut remonter pour voir les choses dans leur simplicité et pour interpréter en connaissance de cause les phases ulté- rieures. 5. — M. Koningsberger, lui, pense que la seule constatation du lieu où l'amidon apparaît dans la plante adulte suffit à résoudre la question. Morphologiquement, d'accord. On dira très bien : tel grain, à tel âge, naît dans un leucite ou chloroleucite; tel autre naît directe- ment dans le protoplasme. Mais, dans le premier cas, conclura-t-on en disant, par exemple, comme on le fait : le chloroleucite sécrète l'ami- don, aux dépens du carbone et des éléments de l'eau? Cela pourra paraître vraisemblable ; mais on n'en sait rien. Voici un exemple qui montre assez bien combien différente peut être l'interprétation, si l'on envisage toutes les phases du développement. La formation embryonnaire d'amidon transitoire n'est pour moi (et il me paraît difficile de contester le fait) que le prélude de l'apparition des corps chlorophylliens. Or la succession des faits que j'ai constatés est la suivante : i° les grains d'amidon naissent librement à l'origine dans les mailles du protoplasme; 2° ils font place plus tard aux corps chlo- rophylliens, qu'ils contribuent à édifier, et sont par là même transitoires; 30 à l'état adulte, ces mêmes corps chlorophylliens sont de nouveau le siège d'une formation de petits granules amylacés. Je crois rester en accord avec les faits, en rattachant ce dernier phénomène, non pas à une intervention immédiate du grain vert, mais à l'action protoplas- mique comme dans la phase première ; ce qui ne veut pas dire que la chlorophylle ne soit pour rien dans sa formation; mais son action est indirecte et se borne à transmettre au protoplasme l'énergie solaire né- cessaire à la synthèse des substances complexes, notamment albumi- noïdes, d'où procédera L'amidon, par une série de métamorphoses en- core inconnues; ce dernier devient ainsi, au moins en partie, une rve pour l'entretien du grain vert, rôle qui découle du dévelop- pement même. Quelles raisons opposera-t-on à cette manière de voir, qui soient nettement en faveur de l'idée ordinaire? On voit par l.ï ce qu'il va tic singulier dans l'opinion de l'auteur que « l'histoire biologique de l'amidon ne date pas du même instant que celle de la plante » ; autant dire que le trop grand nombre d'arguments porte préjudice à l'étude d'une question. Celte idée présuppose en effet deux modes de formation de l'amidon, physiologiquement distincts : l'un par assimilation directe du carbone clans et par les corps chloro- phylliens; l'autre par transformation de substances de réserve, pendant la germination par exemple. Mais, je le répète, comment prouvera-t-on cette dualité, et qu'objectera-t-on si, m 'appuyant, sur les faits, je sou- tiens que les mêmes substances qui prennent naissance dans les feuilles, à l'état dissous, par l'assimilation totale, et qui plus tard se déposent dans les organes de réserve sous forme d'aleurone, d'huile, etc., que toutes ces substances, dis-je, éprouvent partout des métamorphoses analogues pour donner naissance à l'amidon? Les divers cas de for- mation de cet hydrate de carbone au cours du développement se ré- duisent pour moi fondamentalement à une identité; je ne parle bien entendu que des plantes que j'ai étudiées. 6. — De la plus grande fréquence des plastides dans les Monoco- tvlédones et de l'ancienneté probable plus grande de ces plantes par rapport aux Dicotylédones, l'auteur croit pouvoir conclure que, chez ! - Angiospermes primitives, l'amylogenèse était le fait exclusif des ehromatophores ou de leur substratum incolore ; qu'ultérieurement le s) stème des ehromatophores s'est réduit sensiblement chez les Mono- cotylédones, surtout chez les Liliacées, et plus encore, à divers degrés, chez les Dicotylédones. Cette atrophie aurait ainsi obligé le proto- plasme, dans bien des cas, à remplir à nouveau un rôle dont il avait, pendant de longues périodes, chargé des organites spécialement diffé- renciés dans ce but. Il ne m'appartient pas de dire quelle part de vé- rité peut renfermer une semblable théorie, fût-elle fondée sur un plus grand nombre de faits; à coup sûr, elle mettrait en lumière un bien remarquable exemple de la puissance du souvenir dans le protoplasme végétal. Parmi les Dicotylédones où la réduction du système des ehroma- tophores a été poussée au point qu'il n'existe plus chez elles de leu- coplastes, l'auteur compte les Légumineuses, auxquelles, comme l'on sait, je me suis plus spécialement attaché. Etant donnés les résultats — VI — de mes recherches, on avouera que le hasard qui m'a arrêté à ces plantes eût pu difficilement être meilleur; de fait, je n'ai rencontré nulle part de leucoplastes chez ces plantes, sinon dans les parties décolo- rées, où ils proviennent de la régression de corps chlorophylliens. M. Koningsberger croit pouvoir se saisir de cette circonstance toute spéciale pour me reprocher d'attribuer un rôle « problématique » aux leucoplastes, quand ils existent. Quand je dis « problématique j>, j'ex- prime simplement, avec faits à l'appui, que ce rôle est discutable, mais je ne le nie pas. Que l'auteur veuille bien considérer le cas pré- cité des Bégonia et dire s'il n'y a pas là de quoi inspirer une certaine inquiétude à ce sujet; en outre, l'exemple produit plus haut (§ 5) mon- tre assez que, même pour les corps chlorophylliens, on peut com- prendre la formation de l'amidon autrement que comme une simple résultante de l'assimilation du carbone et des éléments de l'eau, opé- rée par eux, sans pour cela se départir en rien des faits, bien au con- traire. 7. — Au reste, la question de la naissance de l'amidon, envisagée par l'auteur pour elle-même et dans des organes normalement privés de chlorophylle, n'a vraiment d'intérêt pour moi que par sa liaison naturelle avec le phénomène du verdissement dans l'embryon. En sorte que si la science accepte comme vraies les observations de M. Koningsberger et m'accorde parla même le fait de la naissance ori- ginelle libre, notamment chez les Légumineuses, il sera peut-être pos- sible qu'elle accueille aussi le sens général de l'interprétation que je donne des faits ultérieurs du développement. E. Belzung. "W. Migula. — Kritische Uebersicht derjenigen Pflanzenkrankheiien, welche angeblich durch Bakterien verursacht werden \Coup d'œïl critique sur les maladies des plantes, qui seraient détermifiées par des Bactéries]. (Mededeelingen van het Proefstation « Midden- Java > te Klaten; 18 p. gr. 8°; Semarang, 1892.) Il est peu de maladies des végétaux dont la cause puisse être attri- buée en toute certitude à des Bactéries. On a pu souvent attribuer par erreur à ces êtres un rôle qui ne leur revient pas, lorsqu'on les a observés dans les organismes malades; ils peuvent s'y trouver, en effet, non pas comme cause de la maladie, mais comme conséquence de l'affaiblissement de l'organisme. M. Henle a nettement formulé les conditions dont la réunion permet d'affirmer qu'une Bactérie est la cause d'une maladie donnée. Ce sont : in la présence constante d'une forme donnée dans une maladie déterminée; 2° son absence constante dans toute autre maladie et dans les individus sains; 30 sa culture pure et l'observation de son évolution en dehors de son hôte; et 40 la transmission de la maladie à des individus sains au moyen de cultures pures. M. Migula passe en revue les travaux publiés sur seize maladies différentes, sans compter lu formation des tubercules des Légumi- neuses; il n'en voit que cinq qui soient sûrement déterminées par des Bactéries; telles sonl : la maladie des fruits connue en Amérique sous les noms de Pear blight ou d'Apple blight, déterminée' par le Micro- us Amylovorus Burrill; la maladie du Sorgho sucré, ou Sorghum blight des Américains, causée par le Bacillus Sorghi; la maladie qui atteint en Amérique les jeunes plants de Maïs et qui les tue (la certi- tude est encore imparfaite pointant sur la Bactérie qui la produit) ; une maladie des Jacinthes étudiée par M. Heinz et enfin la Pourriture humide des Pommes de terre, occasionnée par une Bactérie aérobie, confondue autrefois avec le Bacillus Amylobacter. Pour toutes les autres maladies, gommoses, transformations en mucilages, formations de chancres du Pin d'Alep et de l'Olivier, bac- tériose de la Vigne, mosaïque des Tabacs, etc., la certitude expéri- mentale manque encore. On peut cependant penser que la preuve de la nature bactérienne de plusieurs de ces maladies ne tardera pas à se faire. Les recherches critiques de M. Migula ont été faites à l'occasion d'une étudj de M. Fr. Benecke, sur le Serek, maladie redoutable pour les plantations de Cannes à sucre de Java. C. Flahallt. PUBLICATIONS PERIODIQUES. Botanical Gazette. (Vol. XVII, n° ii, nov. 1892). Lucien M. Underwood The international Congress at Genoa. — John M. Coulter and E. M. Fisher. Some new North American plants. I. {Heuc liera Hapemani, Abronia Suksdorfii, A. Carletoni, Gomphrena Pringlei, G. Nealleyi, Frœlichia lexana, Eriogonum texanum, E. Pringlei, Euphorbia Neaileyi, Sisyrinchium Tliurowi, Fritillaria linearis, nn. spp.). — G. W. Martin. Development of the flower and embryo-sac in Aster and Solidago. — Théo. Holm. A study of some anatomical characters of North- American Graminea:. IV. The genus Leersia. — Fannie D. Bergen. Popular ameri- can plant names. — Briefer articles : John M. Holzinger, The syste- matic position of Entosthodon Bolanderi; Conway Mac-Millan, A probable new category of carnivorous plants. Botanische Zeitung (1892). n3 48. H. Rehsteiner. Beitràge zur Entwicklungsgeschichte der Fruchtkôrper — VIII — einiger Gastromyceten (Forts.). — F. Ludwig. Bemerkungen zu Hansen's « Ludwig's Oïdium » und von TavePs Endomyces Ludwigii. nÙS 49, 50 et 51. H. Rehsteiner. Id. {Forts.) Botanisches Centralblatt (Bd. LU). nos 9 et 10. Wilhelm Scharf. Beitrâge zur Anatomie der Hypoxideen und einigei verwandter PHanzen (Forts, und ScAluss). n° 11. F. Hoeck. Begleitpflanzen der Bûche. n° 12. Anton Hansgirg. Neue biologische Mittheilungen. Botaniska Notiser. (1892, fasc. 6.) Bengt Joensson. Inre bludning hos vâxten. — Rutger Sernander. Ytter- ligare nâgra ord om substratets betydelse for lafvarne. — N. C. Kindberg. En ny Mossart frân Spetsbergen. — Cari W. Lindwall. Tillâgg till kânne- domen om sydvestra Sôdermanlands fanerogamflora. — A. A. Lindstroem. Bogsta sockens Fanerogamer och Ormbunkar. Bulletin de la Société mycologique de France. (T. VIII, fasc. 4.) Em. Bourquelot. Note sur un empoisonnement par les Champignons sur- venu à Jurançon (Basses-Pyrénées), le 16 septembre 1892. — E. Gérard. Cholestérines des Champignons. — A. Gaillard. Le genre Meliola. Sup- plément I. — N. Patouillard. Phlyctospora maculata, nouveau Gastéro- mycète de la Chine occidentale. — G. Delacroix. Espèces nouvelles obser- vées au Laboratoire de Pathologie végétale (Phyllachora Dactylidis, Bo- tryosphseria Pruni spinosse, Septocylindrium Anémones, Fusarium Muulsii, Epiccoctim sulcatum, nn. spp.). — G. Delacroix. Note complémentaire sur la Ntiile. — G. Delacroix. Sur P ' Uredo Mùlleri Schrœter. — E. Olivier. Un Champignon nouveau pour la France, Battarrea phalloïdes Pers. — Em. Bourquelot. Matières sucrées contenues dans les Champignons. Nouvelles recherches. AVIS. MM. J.-B. Bailliére et fils, libraires, 19, rue Hautefeuille, Paris, viennent de publier un nouveau catalogue de Botanique consacré spécia- lement à la Botanique phanérogamique. Cette bibliographie spéciale, qui ne comprend pas moins de deux mille titres d'ouvrages, ne peut manquer de rendre service à nos lecteurs qui n'auront qu'à en faire la demande à MM. J.-B. Bailliére et fils pour la recevoir gratis et franco. Paris. — J. Uersch, im L2, Ni Dcnfert-Ruchereau- N a.— 16JANVIER 1893. Supplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. R. Chodat et R. Zollikofer. — Les trichomes capitcs du Dipsacus et leurs filaments vibrants (Archives des Sciences physiques et naturelles, t. XXVIII, [892, pi. III.) Les feuilles des Dipsacus se soudent a leur base en une sorte de godet qui renferme une certaine quantité d'eau. La lace interne de ces godets, et aussi la portion de l'entre-noeud qu'ils entourent, est munie de très nombreux poils capités pluricellulaires de forme variée. Ces poils portent, à leur sommet ou latéralement, un ou plusieurs prolon- gements globuleux ou filiformes, hyalins, incolores, très réfringents. Ce qui est tout particulièrement curieux dans ces prolongements, c'est qu'ils sont mobiles, capables de s'allonger ou de se rétracter, ou de se gonfler, et cela très rapidement; les réactifs colorants ne les teintent que peu ou point, et l'acide sulfurique ne les détruit pas. Fr. Darwin, qui le premier les a signalés, admettait que ce sont de simples filaments protoplasmiques, émis par les poils, et leur permettant d'absorber de la nourriture organique dans les godets. Il avait observé que l'acide acé- tique, l'acide chromique, etc., les rendent définitivement inertes. Cohn, qui les étudia peu de temps après, loin d'accepter l'explication de Fr. Darwin, ne les croit pas vivants et, se fondant sur les observations de De Bary au sujet des filaments vibrants de VAmanita muscaria, les considère comme des prolongements excrétaires et résineux dont les mouvements sont la conséquence de phénomènes d'osmose ; ils se dis- solvent, en grande partie tout au moins, dans l'alcool. MM. Chodat et Zollikofer ont étudié à nouveau ces filaments mo- biles, en faisant agir sur eux un certain nombre de réactifs; ils ont vu en particulier que les mouvements se continuent quelque temps dans l'eau de javelle ; ils ont précisé aussi les relations des filaments avec les poils qui les supportent. A la suite de Cohn, ils les considèrent comme une substance excrétée, possédant des propriétés osmotiques très particulières. Toutefois, la question ne paraît pas définitivement résolue; et elle mérite de nouvelles recherches, que les auteurs se proposent d'ailleurs d'entreprendre. C. Sauvageau. Alb. Nilsson. — Studien iiber die Xyrideen {Etudes sur les Xyridées\ (Ivongl. Svenska Vetenskaps Akademiens Handlingar, XXIV, n° 14; 1892, Stockhlolm; 75 p. 40 avec 6 pi.) Malgré la grande place que tiennent les Xyridées dans la flore de beaucoup de régions extra-européennes et de l'Amérique du Sud en particulier, les affinités de cette famille sont encore assez obscures. Elles semblent devoir être rattachées surtout aux Commélinées, dont elles s'éloignent par la réduction morphologique de leur fleur, réduc- tion qui peut être considérée comme la conséquence de la diminution absolue des dimensions de la fleur et de leur réunion en épis serrés ; elles ne sont pas éloignées non plus des Rapatacées, malgré la forme exceptionnellement anatrope de l'ovule chez ces dernières plantes; les Eriocaulacées, Restiacées et Centrolépidées représenteraient des formes de plus en plus réduites de ce type, auquel Eichler a donné le nom d'Enantioblastées. M. Nilsson a entrepris une revision des espèces connues de Xyri- dées. Il n'y admet que les deux genres Xyris et Abolboda, le premier avec ni espèces, le second avec 7 espèces seulement. Le genre Xyris L. se subdivise en i° Euxyris, qui ont un fruit uniloculaire ou subdi- visé en trois loges à la base seulement, et, dans tous les cas, une placentation pariétale, et 20 Nematopus, avec un fruit uniloculaire à placentation basilaire. Il réunit les Pomatoxyris d'Endlicher aux Euxyris, en raison de l'impossibilité où il s'est trouvé d'établir une limite nette entre les espèces qu'on a rattachées à chacune de ces deux sections. Les Xyridées ont à peu près la physionomie de nos Carex et jouent le même rôle clans la flore des pays qu'elles habitent. Elles sont abondantes au Brésil, et se trouvent aussi bien sur les montagnes que dans les zones basses. Le genre Abolboda est confiné dans l'Amérique du Sud, comme le sont aussi toutes les espèces appartenant à la section Nematoptcs du genre Xyris. Quant aux Euxyris, leur répartition est très variable. Telle espèce s'étend de l'Australie aux Indes orientales; telle autre se rencontre à la fois aux Indes orientales, dans l'Afrique occidentale, au Cap et au Brésil; on en connaît 11 espèces en Australie, 10 en Asie, 12 en Afrique, 18 dans le sud de l'Amérique du Nord et 64 espèces clans l'Amérique méridionale, et surtout au Brésil. L'Europe entière est en dehors de l'aire de cette famille. L'ensemble des observations anatomiques et morphologiques de M. Nilsson vient à l'appui des résultats rendus classiques par les travaux d'Eichler et de M. Engler. C. Flahault. F. Noll. — Ueber hétérogène Induction, Versuch eines Beitrags sur Eennlniss der Reizerscheinungen der Pjlcuizen [Sur f induction hétérogène, contribution à la connaissance des phénomènes d'irrita- bilité chez les végétaux\. (Leipzig, 1892). Par phénomènes d'irritabilité, en entend l'ensemble des phénomènes induits, provoqués dans l'organisme végétal par l'une ou l'autre des XI formes de l'énergie ambiante (chaleur, lumière, électricité,...) ; en d'au- tres termes, des phénomènes de réaction, liés aux puissances stimula- trices externes par une série continue de transformations intérieures. i. — 11 n'es! p.ts rare que le concours de plusieurs forces soit né- cessaire pour produire un phénomène déterminé. Ainsi, lorsque la lumière, agissant sur certains rhizomes [Circœa lutetiana,...) ou sur certaines racines latérales, amène une orientation nouvelle de ces orga- nes, il ne faut pas en conclure que c'est la lumière qui représente la cause effective de la modification observée; bien au contraire, Stahl a montré que la lumière n'intervient là que comme excitant, incapable à elle seule d'accomplir le mouvement, mais déterminant l'entrée en jeu d'une puissance étrangère, restée jusqu'alors sans action sensible, savoir, la gravité. La courbure, en apparence héliotropique, est en réalité une manifestation du géotropisme. Les travaux récents de Schwendener et Krabbe tendent de menu; à montrer que l'établisse- ment des feuilles dans leur position fixe dorsiventrale est due pareille- ment à l'influence de la lumière sur la sensibilité de la plante à la pesanteur, ou plus exactement à un changement structural, de nature héliotropique, favorisant une action nouvelle de la pesanteur. Quelque chose d'analogue se présente dans certaines plantes som- meillantes. Fischer les distingue en autonyctitropes et géonyctitropes : chez les premières (Mz'mosa,...), la lumière suffit à produire le mouve- ment, car, fixées au clinostat, elles continuent à prendre leur position de sommeil; chez les secondes, au contraire, que la rotation ramène petit à petit au repos, la lumière n'est que l'excitant primaire, cause prochaine de l'intervention de la gravité, qui est l'excitant secondaire, réalisant le mouvement apparent. L'auteur appelle phénomènes d'induction isogène tous ceux qui n'exigent pour se manifester qu'une seule forme d'énergie (autonycti- tropisme,...), et phénomènes d'induction hétérogène ceux plus rares dont la réalisation entraîne l'action successive de deux ou plusieurs puissances distinctes (héliogéotropisme,...). 2. — Le problème est de savoir quelles sont les dispositions struc- turales aptes à recevoir l'action de tel ou tel excitant : l'auteur aborde cette difficile question par une méthode qui ne manque pas d'originalité. En prenant pour base les faits observés et les données qui résultent de leur interprétation immédiate, M. Noll imagine des appareils auxi- liaires, fonctionnant sans doute par d'autres procédés que ceux de la nature, mais donnant en définitive l'image des phénomènes naturels, et ces hyposchèmes seront peut-être la condition préalable, qui mènera à la connaissance même des phénomènes considérés. Cette façon de procéder, qui fait intervenir une solution mécanique intermédiaire pour remonter d'un phénomène constaté à sa cause d'or- ganisation déterminante, constitue en quelque manière le contraire de la méthode ordinaire, qui consiste à partir d'une hypothèse pour abou- tir à la constatation de faits nouveaux. A ce titre, elle mérite évidem- ment d'être remarquée. L'auteur envisage d'abord le cas particulier de la gravité, agissant sur les organes négativement orthotropes (tiges,...). Lorsque de pareils organes sont dirigés verticalement, la pesanteur n'exerce, comme l'on sait, aucun effet inducteur apparent ; leur direction verticale montante correspond à l'équilibre stable, leur direction descendante à l'équilibre instable. S'ils sont posés horizontalement, la face inférieure croit davantage que la face supérieure : sur la première, la pesanteur agit en direction centrifuge ; sur la seconde, en direction centripète. Les dis- positions organiques réceptrices doivent être telles que toutes ces diffé- rences puissent trouver leur explication. Or, si la force de gravité pro- duit deux effets opposés sur les faces contraires, si elle incite à la crois- sance quand, dans un certain espace ou zo?te excitable, elle agit cen- trifugalement, tandis qu'elle retarde cette même croissance quand elle agit en sens opposé, c'est qu'il y a deux zones excitables antagonistes, à orientation opposée. Partant de ces données, l'auteur établit une véritable machine géotropique, se comportant comme l'organe vivant et permettant par là même de déduire certaines conclusions relatives à ces derniers. Il est difficile, à cette place, et sans figures, d'en donner une idée très exacte. Qu'on imagine néanmoins un cylindre, mobile autour d'un axe horizontal, passant par le centre et en rapport, en ce point, avec deux roues dentées opposées, lesquelles peuvent être mues isolément et en sens inverse par un moteur électrique, de façon que le cylindre tourne soit à droite, soit à gauche. Dans le cylindre, supposé actuellement vertical, se trouvent disposées, vers l'extrémité supérieure, deux ca- lottes métalliques à peu près hémisphériques, placées l'une devant l'autre de façon à dessiner une sphère, mais en laissant entre elles un petit intervalle : elles représentent les deux zones géotropiques inverses et communiquent avec le pôle négatif de l'électromoteur. Au centre de la cavité sphérique est fixé un pendule, de la longueur du rayon, en relation avec le pôle positif. Ceci étant dit, quand l'axe de la machine est vertical, le pendule, qui figure ici la direction constante de la pesanteur, se trouve en équilibre dans l'espace intermédiaire aux deux zones et ne les touche pas; le circuit n'est pas fermé : la machine reste ainsi au repos dans la position orthotrope. Qu'on vienne maintenant à incliner légèrement le cylindre, vers la droite par exemple, et le circuit se trouvera fermé par le contact du pendule avec la calotte métallique correspondante; dans ces conditions, la rotation continuera à s'effectuer, comme pour la XIII tige incomplètement retournée, jusqu'à ce que l'appareil ail fait un demi-tour, après quoi le pendule se trouvera de nouveau dans l'espa< e libre intermédiaire aux deux zones motrices. La machine, on le voit, a deux positions de repos, comme les plantes orthotropes ; en outre, l'espace ménagé entre les deux /eues hémisphériques étant suffisam- ment large, on peut incliner faiblement L'appareil sans pour cela fermi c le circuit et par suite sans amener le mouvement, disposition qui rap- pelle ci- fait i[ue la tige renversée verticalement doit être écartée d'un angle déterminé, faible il est vrai, pour que l'action géotropique com- mence à se manifester. 3. — Dans les organes positivement géotropiques, la pesanteur incite à la croissance quanti elle est dirigée de dehors en dedans, con- trairement au cas précédent. Pour introduire dans la machine géotro- pique précédente une modification qui la rende positive, il suffit de retourner les deux calottes métalliques, de façon que cette fois leurs faces convexes se trouvent en regard, chaque zone excitable portant en son centre un pendule. Lorsque la machine est orthotrope, elle est en équilibre, car les deux pendules, qui représentent ici la gravité, ne touchent pas les zones métalliques dont le contact fermerait le circuit et par suite amènerait la rotation. D'autre part, pendant le mouvement, la pesanteur agit constamment sur celle des deux zones métalliques qui se porte en haut, car elle seule est en rapport avec son pendule; pour la même raison, c'était la calotte inférieure qui se trouvait sti- mulée dans la machine négativement géotropique. Cette disposition inverse des zones excitables rappelle donc bien l'action contraire de la pesanteur sur les faces opposées d'une tige ou d'une racine, placée obliquement. En se basant sur des considérations tirées du schème automatique des organes positivement orthotropes, l'auteur est amené à admettre que les organes plagiotropes, notamment les rhizomes, doivent leur direction particulière à un simple changement dans l'orientation de leurs zones excitables, par rapport à ce qu'elles sont dans les organes dirigés de bas en haut. 4. — Appliquée aux organes dorsiventraux, la méthode implique une différence d'étendue des zones excitables des deux faces, la zone dor- sale étant plus étendue que l'autre. En sorte que sur l'appareil à rota- tion, un mouvement doit se produire, puisque l'incitation de la pesan- teur est d'inégale durée sur les deux faces de la feuille; le mouvement se produit comme l'on sait; mais il a été considéré jusqu'ici, sous le nom d'épinastie, comme dû à une cause purement interne, tandis qu'en réalité, d'après M. Xoll, il est bien de nature géotropique. Revenant à l'induction hétérogène, l'auteur émet l'idée que la lu- mière, agissant sur les rhizomes [Adoxa, Circsed) dont il a été précé- XIV demment question, a simplement aussi pour effet de changer l'orien- tation des zones susceptibles d'être stimulées par la gravité. L'action de la lumière, dans de semblables cas, consisterait donc dans une mo- dification de la structure géotropique. Nous ne suivrons pas plus longtemps l'auteur dans ces spécula- tions, du reste très suggestives; il faut un effort sérieux pour le dé- brouiller, car vraiment son travail, tout d'une venue, sans aucune coupe, est d'une compacité telle qu'il lassera ici, nous le craignons, les mieux intentionnés. E. Belzung. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Annals of Scottish natural History. (n° 5, janvier 1893). Rev. E. S. Marshall. On some scottish Willows yathered in 1892. — G. Claridge Druce. Alchemilla vulgaris L. — James W. H. Trail. 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Contributo alla conoscenza dell' appa- recchio albuminoso-tannico délie Leguminose {Continua-.). — R. F. Solla. Notizie botanichc dell' Italia centrale. — Oreste Mattirolo. Sul valore siste- matico del Choiromyces gangliformis Vitt. e del Choiromyces meandrifor- mis Vitt. — S. Belli. Sui rapporti sistematico-biologici del Trifolium sub- terraneum L. cogli atfini del gruppo Calycomorphum Presl. Oesterreichische botanische Zeitschrift (XLII). n° n, nov. 1892. A. v. Degen. Bemerkungen ûber einig"e orientalische Pflanzenarten {Forts.). — Anton Hansgirg. Chœtospheridium Pringsheimii Klebahn ist mit Aphanochsete globosa (Nordst.) Wolle identisch. — E. v. Halacsy. Bei- trâge zur Flora der Balkanhalbinsel. VIII. — J. Freyn. Plantae novae Orientales. II {Schluss.). — L. Charrel. Enumeratio plantarum annis 1888, 1889, 1890 et 1891 in Macedonia australi collectarum (Forts.). n° 12, déc. 1892. P. Ascherson. Zur Geschichte der Einwanderung- von Galinsoga parvi- fîora Cav. — E. v. Halàcsy. Beitrâge zur Flora der Balkankalbinsel. Vlll {Schluss). — A. v. Degen. Bemerkungen ûber einig.^ orientalische Pflanzen- arten. VI. — Ludwig Adamovic. Beitrâge zur Flora von Sûdostserbien. — L. Charrel. Enumeratio plantarum annis 1888, 1889, 1890 et 1891 in Mace- donia australi collectarum {Schluss). — E. v. Halacsy. Beitrâge zur Flora von Balkanhalbinsel. IX. Paris. — J Mersch, îm £2, H. Dcnfoit-Ruchercau. N° 3.— 1" FEVRIER 1893. Supplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. J.-R. Green. — On the Occurrence of Vegetable Trypsin in ihejruit ^/"Cucumis utilissimus Roxb. | Sur la présence de trypsine végétale dans U s fruits du Cucumîs utilîssimus Roxb.~\ (Aimais ot Botanv, VI, 1S92). L'auteur formule les conclusions suivantes : 1 . Le fruit du Cucumis utilissimus renferme un ferment capable de dissoudre l'albumine coagulée. 2. Ce ferment est, ou de la globuline même, ou un principe associé à la globuline dans les cellules de la plante. 3. Comme la papaïne, il agit de préférence dans un milieu alcalin; moins bien dans un milieu neutre ; plus faiblement encore en présence des acides. 4. Comme la papaïne encore, il effectue une décomposition com- plète de l'albumine, en donnant naissance, d'abord à des peptones, plus tard à de la leucine. C'est par conséquent une diastase voisine de la trypsine animale, plutôt que de la pepsine. E. Belzung. G. Hieronymus. — Beitràge sur Morphologie und Biologie der Algen [Contributions à la ?norphologie et à la biologie des Algues']. (Beitràge zur Biologie der Pflanzen de Cohn, vol. V, Breslau 1S92, p. 461-495. pi. XVII et XVIII.) I. Glaucocystis Nostochinearum Itzigsohn. — Le Glaucocystis Nostochinearum est une Algue unicellulaire que l'on trouve dans les tourbières ; il est classé dans le « Flora europaea Algarum » de Raben- horst parmi les Chroococcacées. M. de Lagerheim l'a étudié il y a quel- ques années avec détails et l'a comparé à une Palmellacée bleue; il a décrit et figuré des chromatophores, mais il considère le noyau indi- qué par Rabenhorst comme une vacuole. Son travail avait une certaine importance : car le Glaucocystis devenait ainsi l'un des meilleurs exemples de la présence de chromatophores chez les Algues myxo- phycées. D'après M. Hieronymus, les cellules jeunes isolées possèdent de 12 à 20 chromatophores en forme de bandelettes étroites, partant d'un même point et courbés en crochets ; l'auteur compare leur disposition aux pattes d'une araignée. Parfois ces chromatophores se réunissent presque au pôle opposé; leur section transversale est circulaire; à un fort grossissement, au lieu de paraître uniformes, ils présentent des rétrécissements réguliers, non sans analogie avec ceux d'un Nostoc. — XVIII — Quant au noyau, il n'est pas visible sur le vivant, mais seulement sur des cellules fixées et colorées ; il est de grandes dimensions et ren- ferme un nucléole et de nombreux grains de chromatine. Lors de la naissance des cellules filles, le noyau se divise, et l'au- teur a vu des cellules renfermant 2, 4, 8 noyaux, mais sans réussir à assister aux stades même de la division. En même temps, les chroma- tophores se fragmentent en corpuscules allongés ou ovales, de nombre indéterminé, parfois assez considérable pour que l'auteur considère cet état, non comme un stade régulier et nécessaire, mais plutôt comme un procédé de protection du noyau contre un éclairement trop intense. La membrane ne paraît pas sensible aux réactifs ordinaires de la cellulose. La conclusion de l'auteur est que le Glaucocystis ne doit plus faire partie des vraies Myxophycées, mais former avec les genres Chroo- thece, Chroodactylon, Cyanoderma et Phragmonena} une petite famille spéciale. II. Die Orga,7iisation der Phycochro)naceenselle7i . — J'ai analysé ici même (n° du 16 juillet 92) un travail de M. Zukal sur ce sujet, et nous allons voir que les résultats des deux auteurs ne correspondent nullement. La question est toujours de savoir si le corps central de M. Zacharias est un noyau et si la matière colorante est fixée sur des corps figurés. M. Hieronymus a étudié 19 genres et parfois plusieurs espèces de chacun d'eux ; les méthodes employées sont celles indi- quées par Frank Schwarz dans son mémoire sur le protoplasme. En examinant des filaments de Toiypothrix jEgagropila à une lumière très intense, ou encore en les observant dans l'eau après les avoir plasmolysés, on reconnaît que la couche plasmique corticale renferme de fins granules verts, réfringents, tandis que la substance bleue est dissoute dans le suc cellulaire. En comprimant les filaments sous la lamelle de manière à les blesser pour que l'eau pénètre à leur intérieur, les fins granules paraissent alors former une série de fibrilles parallèles, suivant lesquelles ils sont disposés en chapelets; la partie centrale de ces granules, étant donnée la manière dont elle se com- porte vis à vis des réactifs, pourrait bien être du paramylon. Quant au réseau vu par Bûtschli, il n'existerait point. La couche corticale serait un chromatophore, mais plus ou moins coloré, suivant que les fibrilles sont plus ou moins colorées ou plus ou moins nombreuses. Quant au corps central (Zacharias, noyau de Bûtschli), ce serait un peloton filamenteux, non délimité extérieurement et pouvant même envoyer des prolongements jusque entre les fibrilles de la couche cor- ticale ; ce fait constituerait une différence essentielle avec le noyau des plantes plus élevées. Le peloton serait formé par un seul filament dont les deux extrémités seraient libres, et renfermerait sur tout son par- cours des corpuscules ronds de cyanophyciuc (Borzi) colorables par le carmin acétique. I. 'auteur en donne plusieurs figures dessinées au formidable grossissement de 3.300 diamètres. Cette cyanophycine peut aussi parfois se présenter sous forme de cristalloïdes volumineux relativement aux dimensions des cellules. L'auteur se livre ensuite à une longue discussion sur sa nature chi- mique ; elle se colore par le carmin acétique, L'hématéate d'ammoniaque, le vert de méthyle, la fuchsine, etc.. ; mais, parmi les réactifs chimiques généraux des substances protéiques, l'iode seul agit; néanmoins, après avoir discuté la valeur des réactions obtenues par les divers auteurs, M. Ilieronymus conclut cependant que c'est de la nucléine que la cyanophycine se rapproche le plus. C. Sauvageau. E. Zacharias. — Ueber die Zellen der Cyanophyceen [Srer les cellules des Cyanophycées\ (Botaaische Zeitung, 1892, n° 38). En écrivant le mémoire analysé ci-dessus, M. Hieronymus ne con- naissait pas l'existence de celui de M. Zukal. Dans une courte note, M. Zacharias répond à l'un et à l'autre. Après avoir vérifié ses anciennes observations, il conclut que les divergences de ces auteurs avec lui proviennent, soit d'une interprétation inexacte de ce qu'ils ont vu, soit d'une connaissance imparfaite de ce qu'il a publié. M. Zacharias, contrairement à M. Hieronymus, n'a pas pu voir de matière colorante bleue dissoute dans le suc cellulaire, ni de fibrilles dans la couche protoplasmique pariétale, et il déclare inadmissible la prétention de conclure à la présence de fibrilles, parce que les granules verts sont disposés en files. D'après M. Hieronymus, les grains de cyanophycine seraient iden- tiques aux grains que Bùtschli colore en rouge par l'hématoxyline. Mais Al. Zacharias relève précisément que, dans la méthode suivie par Bùtschli, les grains qui sont réellement de la cyanophycine ne se colo- rent pas! De plus, les grains de cyanophycine, quand ils ne sont pas trop nombreux, se montrent, d'après M. Zacharias, non pas groupés au centre, mais au contraire dans le protoplasme périphérique. M. Hie- ronymus aurait confondu le corps central et la région périphérique. Quant au corps central, sa nature serait celle qu'il a indiquée dans les mémoires antérieurs, et par conséquent différente des grains de cyano- phycine. Naturellement l'auteur n'admet pas davantage les conclusions de M. Zukal, dont les noyaux seraient des corpuscules de cyano- phycine. C. Sauvageau. A propos d'une note de M. de Janczewski sur le Polymorphisme du Cladosporium herbarum (Extrait du Bull, de l'Acad. des se. de Cracovie, 1892). M. de Janczewski parait enfin avoir trouvé la solution d'une ques- — XX — tion que tant de mycologues ont cherché jusqu'ici vainement à résoudre. C'est en étudiant le Cladosporium herbarum vivant en parasite sur le Seigle et le Blé qu'il a trouvé des périthèces se rattachant au genre Lepto- sphœria (L. Tritici Pass.). Les ascospores de cet Ascomycète ont donné en germant un mycélium stérile qui, transporté dans un milieu nutritif, a fini par produire, non pas le Cladosporium herbarum; mais YHor- ntodendron cladosporioides. Or M. Laurent a établi, et j'ai vérifié presque en même temps que lui, que cette dernière forme résulte du Cladosporium. Le savant polonais a observé également sous les sto- mates des conceptacles se rapportant à un Phoma et à un Septoria et appartenant au même parasite. J'ai eu, dans un travail publié antérieurement, l'occasion de mon- trer que YAllernaria tenuis peut, dans certaines circonstances, se mo- difier profondément et présenter une forme Cladosporium. J'inclinais à penser, à l'époque de la publication de ce résultat solidement établi, je crois, qu'il tendait à établir un lien de parenté entre les Cladosporium et les Alternaria. Les faits nouveaux que le travail de M . de Jancze wski vient de mettre en lumière me conduisent à traduire simplement mes observations en disant que Y Alternaria présente une forme Clado- sporium. D'après cela, plusieurs genres d'Ascomycètes seraient susceptibles de présenter des formes Cladosporium ; ce sont les Pleospora, les Leptosphœria et les Fumago. En effet, le Fumago salicina peut donner une forme Cladosporium, ainsi que Tulasne l'a établi (i). J. COSTANTIN. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Botanisches Centralblatt (Bd LUI, nos 1,2 et 3). Gustav Holle. Beitrâge zur Anatomie der Saxifragaceen und deren sys- tematische Verwerthung-. Nuova Notarisia (Sér. IV, n° 1, janv. 1893). G. de Lagerheim. Chlorophyceen aus Abessinien und Kordofan. — G. de Lagerheim. Uebersicht der neu erscheinenden Desmidiaceen-Litteratur. III. — Th. Reinbold. Revisio von Jûrg-ens' Alga; aquaticae. I. Die Algen des Meeres und des Brackwassers. — G. de Lagerheim. Holopediuiu Lagerheim und Microcrocis Richter. 1. Carpologia, II, pi. XXXIV, fig. 2. — C'est ce que Tulasne appelle le Cla- dosporium Fumago. Paris. — J. Uersch, im Î2, H. Dcnfeit-Rocheieau- N° 4. — 16 FÉVRIER 1893. Supplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Dr E. Jacob de Cordemoy. — Flore de l'île de la Réunion. Fasci- cule I. Cryptogames vasculaires. (Bulletin de la Société des Sciences et des Arts de l'île de la Réunion, années 1890, 1891, p. 129-234, 5 pi.) La bibliographie botanique compte déjà un certain nombre de Flores des régions tropicales, mais, à quelques exceptions près, elles sont toutes rédigées en Europe, par des savants qui n'ont pas eux- mêmes récolté les plantes qu'ils décrivent et qui souvent ne connais- sent les régions dont ils étudient la flore que par les descriptions des voyageurs ou par quelques notes accompagnant les échantillons d'herbier. Aussi, malgré la science des auteurs, trouve-t-on souvent tel arbre de belle taille décrit comme arbrisseau ou comme arbuste. La notion de l'abondance relative des individus de chaque espèce est souvent faussée. Ce sont des erreurs inévitables, mais qui peuvent en- traîner des notions erronées sur la dispersion de certaines espèces. M. le D1' Jacob de Cordemoy, né à la Réunion, qui ne l'a quittée que pour prendre ses grades universitaires, a entrepris, depuis plu- sieurs années, l'étude attentive de la flore de sa charmante île. Du groupe des Mascareignes, on possédait déjà la Flore de l'île Maurice et celle de la minuscule Rodrigues. Il restait à faire connaître celle de la Réunion. Le premier fascicule que publie l'auteur est plein de pro- messes. Dans cette première partie, M. de Cordemoy ne s'occupe que des Cryptogames vasculaires. L'ordre des Fougères est représenté à la Réunion par 193 espèces réparties en 32 genres ; 12 espèces sont nouvelles ; en dehors d'elles, 14 n'ont été tiouvées jusqu'ici qu'à la Réunion ; parmi ces dernières, nous citerons Cyathea glaicca Bory, Gymnogramme rosea Desv., G. aurea Desv., Antropkyllum giganteum Bory et Acrostichicm stipitatum Bory. Certaines espèces européennes et très cosmopolites se retrouvent là en des stations diverses ; ainsi, tandis que le Pteris longifolia L. se cueille sur le littoral môme, d'autres, Pteridium aqici- linum Kûhn, Pteris cretica L. , Adiantum Capillus-Veneris L., Asplenium Adiciïitum nigrum L., Hymenophyllum tunbridgense Sm., Osmunda regalis L., ne se rencontrent que dans les parties élevées de l'île, à partir de 500 à 600 mètres. On y trouve aussi le Cystopteris fragilis Bernheim ; cette espèce, particulière aux régions tempérées du globe, n'a été que très rarement rencontrée sous les régions tropicales ; — XXII Baker la cite, d'après Kùhn, comme ayant été récoltée par Du Petit- Thouars à Maurice, où elle n'a jamais été retrouvée ; Maurice ne pos- sédant pas de montagnes atteignant iooo mètres, il est probable que l'échantillon venait de la Réunion, où l'espèce se récolte dans les hautes régions montagneuses, comme au Grand Bénard (2S95 mètres), ou dans les endroits ombragés des hauts plateaux (Plaine des Chicots, 1500 mètres environ). Les Marattinées ne comptent que 5 espèces appartenant à 2 genres, et les Marsiléacées une espèce : Marsilea quadrifolia. Parmi les Equisétacées, on ne trouve que Equisetitm ramosissi- mum Desv. Les Lycopocliacées comptent 10 Lycopodium, parmi les- quels L. clavatum L., qu'on rencontre à de hautes altitudes, et un Psilotum : Ps. nudum Griseb. Enfin, les Sélaginellacées sont repré- sentées par 8 espèces de Selaginella, dont 2 nouvelles. D'autre part, certaines espèces décrites par divers auteurs, et qui ont été sûrement récoltées à la Réunion, n'ont pas été retrouvées par M. de Cordemoy ; c'est au déboisement d'une grande partie de l'île que l'auteur attribue cet appauvrissement de la flore. Cette publication, comme il fallait s'y attendre du reste, augmente de beaucoup le nombre des espèces qui croissent simultanément à la Réunion et à Maurice; dans sa Flora of Mauritius and the Seychelles> sur 144 espèces de Fougères récoltées à Maurice, M . Baker en signale 60 existant aussi à la Réunion ; le travail de M. de Cordemoy élève ce nombre à 126. F. Jadin. W. Sigmund. — Beziehuiigen zwischen fettspaltenden und glycosid- spaltenden Fermenten [Relations entre ferments saponifiants et ferme?its glucosidiques'] (Sitzungsberichte der kaiserlichen Aka- demie der Wissenschaften, Wien, 1892). L'auteur, continuant ses recherches sur l'action des ferments solubles, s'est proposé de savoir, d'une part, si les diastases capables de dédoubler les glucosides que renferment certaines graines oléagineuses (Sinapis nigra, alba, Amygdalus communis,...) peuvent aussi exercer sur les corps gras une action saponifiante, et d'autre part, si le ferment saponifiant des graines dépourvues de ferment glucosidique {Cannabis sativa, Papaver somnifernm>...) est susceptible d'agir de même aussi sur les glucosides. 1. — Pour le premier essai, l'auteur fait agir la myrosine et l'émul- sine sur des huiles pures. 11 prépare la myrosine en triturant des graines de Moutarde blanche avec trois fois leur poids d'eau, abandonne le mélange à lui-même pendant une douzaine d'heures, puis précipite la liqueur aqueuse clarifiée par l'alcool. Le précipité diastasique est recueilli, lavé à l'alcool et desséché à une température ne dépassant pas 40 degrés. Pour L'émulsine, la préparation, dans son ensemble, est analogue. Une solution faiblement alcaline de myrosine est additionnée de quelques centimètres cubes d'huile d'olives, préalablement privée d'acides libres. Le mélange, transformé en émulsion par l'agitation, est soumis à la température de 3S ou 40 degrés. Peu de temps après, une réaction acide se manifeste au tournesol, mieux encore par la décoloration de la phénolphtaléine. Si l'on vient à ajouter, dans ce dernier cas, un peu de potasse, la coloration rouge de l'indicateur repa- rait, pour faire place de nouveau, une demi-heure après, à la teinte jaune due aux acides gras formés. L'extrait aqueux de la graine de Moutarde, employé directement, donne les mêmes résultats. Il en est de même encore avec l'émulsine. En abandonnant à l'étuve pendant un jour entier l'émulsion d'huile d'olive neutre dans la solution de myrosine, non sans l'avoir addition- née d'un peu d'eau chloroformée, et en traitant ensuite la couche d'huile par l'alcool, on obtient une liqueur nettement acide, qui, évaporée jus- qu'à siccité, laisse des gouttelettes jaunâtres d'acide oléique. Le blanc de baleine (palmitate de cétyle) donne dans les mêmes conditions de l'acide palmitique. 2. — L'auteur fait agir en second lieu des ferments saponifiants sur des glucosides ; par exemple, l'extrait aqueux clarifié ou le ferment saponifiant lui-même du Ca/ifiabis sativa, du Papaver somniferum, sur l'amygdaline. Après 24 heures au moins, quelquefois seulement après deux ou trois jours, on procède à la recherche de l'acide cyanhydrique, de l'hy- drure de benzoyle et du glucose dans les liqueurs chloroformées, en s'assurant toutefois par des essais préalables que, pendant le même temps, l'amygdaline seule n'éprouve aucune transformation de ce genre. Or, la décomposition du glucoside s'effectue parfaitement en présence du ferment saponifiant; ce dernier peut, de même, convertir la salicine en saligénine et glucose. De pareils dédoublements de l'amygdaline et de la salicine sont encore effectués par l'extrait aqueux chloroformé du pancréas frais. 3. — 11 résulte en définitive de ces recherches que des diastases, considérées jusqu'ici comme purement glucosidiques, sont capables aussi de dédoubler de véritables éthers (graisses), et inversement, des ferments saponifiants peuvent de même étendre leur action dédoublante aux glucosides. E. Belzung. — XXIV — PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Bulletin de la Société mycologique de France. (T. IX, fasc. i, 1893). N. Patouillard. Le genre Skepperia Berk. — Em. Boudier. Quelques observations sur les principales espèces récoltées pendant les excursions de la Session mycologique de 1892. — Em. Bourquelot. vSur l'époque de l'apparition du tréhalose dans les Champignons. ■ — J. Guillemot. Champi- gnons observés à Toulon et dans ses environs en 1890- 1891. — Arthur de Jaczewski. Quelques Champignons récoltés en Algérie. — Em. Bourque- lot. Nouvelles recherches sur les matières sucrées contenues dans les Champignons (fin). — Léon Bolland. Essai d'un calendrier des Champi- gnons comestibles des environs de Paris (fin). — Em. Bourquelot et L. Ar- nould. Remarques sur le réseau et les squames du pied des Bolets. — Em. Boudier. Liste générale des espèces trouvées pendant les herborisations de la Société mycologique en 1892. Bulletin de l'Herbier Boissier. (T. I, n« 1). H. Schinz et E. Autran. Des genres Achatocarpus Triana et Bosia Linné et de leur place dans le système naturel. — George E. Post. Plantai Postianae. Fasc. V. Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Paris. n° 134- G. Meurisse. Les laticifères et les stomates dans les ovules de quelques Papavéracées. — H. Bâillon. Sur le Phœnosper-ma globosum. — A. Fran- chet. Farçesia, nouveau genre de Bambusées de la Chine. — H. Bâillon. Les rapports des Lepidopironia et des Chloris. — H. Bâillon. Les fleurs du Catabrosa aquatica. Nuovo Giornale botanico italiano. (Vol. XXV, n° 1, janv. 1893). Buggero Cobelli. Osservazioni sulla fioritura e sui pronubi di alcune piante. — T. Caruel. L'Orto e il Museo botanico di Firenze nell1 anno scolastico 1891-92. — C. Massalongo. Osservazioni intorno ad un rarissimo entomocecidio dell1 Hedera Hélix L. — Buggero Cobelli. Un1 escursione floristica in Serrada dai 4 ai 18 luglio 1892. Revue générale de Botanique. (T. V, n° 49, janvier 1893). P. Duchartre. Note sur les aiguillons du Rosea sericea Lindl. — Gaston Bonnier. Recherches sur la transmission de la pression à travers les plantes vivantes. — Boudier. Sur les causes de production des tubercules pileux des lames de certains Agarics. — Abbé Hue. Revue des travaux sur la description et la géographie des Lichens publiés en 1891. Paris. — J. Mersch, im . -2, H. Donfeit-Rochei-eau- N<> c.— i" MARS 1893. Supplantent au Journal de Botanique. HWtp»i*»ih?W^wiBW-V BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Behrens. — den Schzoamm der Tabakseiz linge \ Sur le Cham- pignon des plants de Tabac] (Zeitschrift fur Pflanzenkrankheiten, II, p. 32:). Los parasites cryptogamiques du Tabac sont jusqu'ici peu nom- breux et leurs ravages ne sont pas comparables à ceux de YOrobanche r a m os a. Cependant il y a lieu de citer une maladie connue des praticiens sous le nom de « Champignon du plant de Tabac » que M. Behrens a pu soigneusement étudier. Cette affection se manifeste sur les germi- nations; les cotylédons deviennent humides et gélatineux, ils perdent leur turgescence et se couvrent d'un gazon d'un vert foncé qui s'étend bientôt sur toute la plantule. Le parasite qui produit cette maladie est Y Alternaria tennis, reconnu comme tel par M. Saccardo. A côté de cette fructification, M. Behrens a vu apparaître à la fin de l'automne des appareils coni- diens ramifiés, à conidies unicellulaires, qu'il rattache à un Hormo- dendron et qui est considéré par l'auteur comme un second appareil de Y Alternaria. \J Alternaria n'était pas connu jusqu'ici avec certitude comme parasite ; c'est bien comme tel qu'il se comporte vis à vis du Tabac. L'auteur a pu obtenir des infections artificielles avec les graines de cette plante; il n'a pas pu arriver à un pareil résultat avec la Luzerne, le Trèfle, etc. Cependant la maladie ne s'inocule pas nécessairement au Tabac ; il faut que cette plante soit mise dans des conditions défavorables : si on la place, par exemple, sous une cloche noire, le parasite pourra l'enva- hir. Il faut donc, dans nos climats, une disposition particulière de l'hôte pour que la maladie se manifeste. }. Costantin. O. Lœw. — Ueber die physiologischen Funclionen der Calcium- und Magnesiumsalze in Pflanzenorganismus \Sur le rôle physio- logique des sels de calcium et de magnésium dans l'organisme végétal] (Flora, 1892). On sait que les sels de calcium et de magnésium font partie des ali- ments essentiels de la plante verte, mais à deux titres bien distincts, car ils ne sont pas susceptibles de se remplacer dans le développement. Les sels de calcium trouvent surtout leur emploi dans les feuilles, — XXVI tandis que les combinaisons magnésiennes accompagnent de préférence les principes albuminoïdes dans les organes de réserve (graines, tuber- cules, etc.). Dans les jeunes plantules, c'est le manque de sels cal- ciques, plus que d'aucune autre combinaison essentielle, qui exerce un effet sensible, en abrégeant la durée de la vie. i. — D'après Bôhm, les sels de calcium sont liés au transport des substances destinées à former de l'amidon, les sucres par exemple. Ainsi, le Phaseolus mullijlorns, développé à l'obscurité, ne présente pas d'amidon dans les parties supérieures de la tige, en l'absence de calcium; seule, la région inférieure en renferme. On peut objecter à cela que les sucrâtes calciques seraient facilement décomposés par l'acide carbonique de respiration; du reste, une autre interprétation, on va le voir, semble plus rationnelle. On connaît l'action nocive exercée par l'oxalate neutre de potas- sium sur la cellule verte; d'après M. Schimper, la chaux, dans tous les cas où l'acide oxalique prend naissance, aurait pour rôle de précipiter cet acide sous forme d'oxalate insoluble. Il est vrai, cependant, que des oxalates solubles, même acides, existent dans diverses plantes (Rumex,...) ; mais là, ils sont comme emprisonnés et maintenus dans le suc cellulaire par le tonoplaste, qui les empêche d'agir sur le noyau et les corps chlorophylliens. L'acide oxalique étant élaboré par le protoplasme, il faut, dans des cas de ce genre, une force spéciale qui expulse aussitôt le poison dans les vacuoles. D'après l'auteur, le protoplasme n'est pas directement attaqué par les oxalates dissous, mis à la disposition de la plante, mais seulement en conséquence de ce que le noyau et les corps chlorophylliens ont été au préalable altérés par eux. Cette action destructive ne peut s'ex- pliquer, étant donnée l'abondance du calcium dans les feuilles, que si l'on admet la nécessité de combinaisons calciques pour la formation même des corps chlorophylliens et du noyau, ceux-ci se trouvant dès lors atteints par le seul fait de l'élimination du calcium par les oxalates alcalins. Par là s'expliquerait aussi la cessation de la formation d'ami- don en l'absence de calcium, rappelée plus haut, le fonctionnement des corps chlorophylliens étant en quelque sorte suspendu, faute d'un élément constitutif essentiel, le calcium. 2. — Les essais de l'auteur montrent que les oxalates neutres solubles sont nuisibles, non seulement, comme on le savait, aux Phané- rogames, mais encore aux Algues; une solution à 2 °/0 d'oxalate neutre de potassium, par exemple, attaque les Spirogyres au bout de cinq à dix minutes, en contractant d'abord le noyau, puis les bandes chlorophyl- liennes. L'acide oxalique est beaucoup plus actif encore; au bout de cinq XXVII — jours, dans une solution qui n'en renferme que 0,000 1 °/0, la plupart des cellules de Spirogyra maj'uscula sont endommagées ; le noyau et le protoplasme se montrent contractés; les bandes vertes frangées. 3. — La magnésie est le véhicule ordinaire de l'acide phosphorique dans la plante. Un fait curieux est que les sels de magnésie, contraire- ment aux sels de chaux, exercent sur la cellule un effet nocif, lorsqu'ils agissent seuls, tandis qu'ils deviennent inoffensifs et mieux encore accomplissent leur rôle nutritif en présence d'un sel de calcium solublc. Ainsi, les cultures de Spirogyres périssent rapidement dans une solu- tion de nitrate ou de sulfate de magnésium ; elles prospèrent, pour peu qu'on y ajoute du nitrate de calcium. Le potassium et le sodium ne sauraient remplacer le calcium dans cette expérience. L'action délétère des sels magnésiens agissant seuls trouve sa raison dans l'échange de magnésium contre du calcium qu'ils provoquent, lorsqu'ils prennent le contact des corps verts et du noyau, ceux-ci ren- fermant vraisemblablement des combinaisons proléiques calciques et se trouvant par là même amenés de l'état actif à l'état passif. Une exception est présentée par les Champignons inférieurs, pour lesquels les sels magnésiens ne sont nullement toxiques en l'absence de sels de calcium, pas plus du reste que les oxalates n'exercent leur action nocive ordinaire. L'acide phosphorique arrive dans les organes de réserve, où il est incorporé à la nucléine, aux albuminoïdes aleuriques, etc., sous la forme principale de phosphate de magnésium, sel plus soluble que le phosphate de calcium et par conséquent plus transportable. Dans les complexes de sels présents dans la cellule, il y a toujours possibilité de formation de phosphate magnésien secondaire (PO'MgH) ; or, ce sel se décompose facilement, par exemple par l'ébullition dans l'eau, en acide phosphorique libre (PO'rP) et en phosphate ter- tiaire [(PO1)2 Mg3], ce dernier presque insoluble. Là donc où il y a assimilation active d'acide phosphorique pour l'élaboration des divers principes albuminoïdes, comme dans les graines en voie de formation, il doit y avoir élimination d'une quantité correspondante de phosphate magnésien neutre, si ce mécanisme est exact; peut-être les phosphates qui entrent dans la composition des globoïdes sont-ils attribuables à une action de ce genre. E. Belzuxg. P. Sagot et E. Raoul. Manuel pratique des cultures tropicales et des plantations des pays chauds (Librairie maritime et coloniale, A. Challamel, 5, rue Jacob, Paris. 1 volume in-8 de 734 pages, 12 francs.) On semble comprendre aujourd'hui la nécessité de notre expansion XXVIII — coloniale et de nombreux efforts sont faits en vue de doter nos posses- sions d'une organisation susceptible de les rendre plus prospères. Augmenter le nombre de nos colonies, les bien administrer, faci- liter les rapports avec la métropole constituent certainement une œuvre louable, aujourd'hui que notre commerce a besoin de nouveaux dé- bouchés; mais, tirons-nous de ces régions les matières premières qu'elles pourraient nous fournir? Généralement non. Les productions agricoles, seules, suffiraient dans bien des cas à assurer la richesse de nos colonies car elles se renouvellent et sont susceptibles de devenir plus abondantes ou d'un prix de revient moin- dre par l'intervention de procédés de culture perfectionnés. Il est donc de la plus haute importance de connaître les plantes utiles de nos colonies de manière à en développer ou à en introduire la culture partout où la chose est possible, mais en tenant compte des nombreuses difficultés qui peuvent en empêcher la réussite et occa- sionner les plus graves mécomptes. Jusqu'à ce jour, il n'existait pour les cultures et les entreprises agricoles dans les pays chauds ni traité ni guide d'aucune sorte; aussi les colons se trouvaient-ils forts embarrassés, d'autant plus que, sui- vant les contrées, les conditions varient et nécessitent des adaptations spéciales. Un livre de ce genre ne pouvait être réellement utile qu'à la con- dition d'être écrit par un spécialiste ayant une connaissance appro- fondie des cultures de toutes les régions de la zone intertropicale et ayant suffisamment vécu dans les colonies pour ne parler que de choses contrôlées par l'expérience. Ce livre vient de paraître. Il est l'œuvre du Dr P. Sagot qui, après un long séjour à la Guyane et plusieurs voyages dans l'Amérique centrale, les Antilles et les Canaries, avait reconnu l'insuffisance des méthodes de culture dans nos possessions et avait compris la nécessité de mettre les colons à même de tirer un meilleur parti des richesses qui les entourent. M. Sagot allait livrer à la publicité les matériaux qu'il avait groupés peu à peu et pendant de nombreuses années sur cet important sujet, lorsque la mort vint, en 1888, le frapper de la manière la plus inat- tendue. L'œuvre a pu heureusement être reprise, et c'est M. Raoul, protes- seur du cours de productions et cultures tropicales à l'Ecole coloniale, préparé par de nombreux voyages dans les colonies françaises, anglaises et hollandaises, qui a accepté de la mettre à jour et l'a complétée par de nombreuses et utiles observations personnelles. Le J\Ia?iuel des cultures tropicales par MM. P. Sagot et E. Raoul XXIX — est divise en dix-neuf chapitres sans compter les nombreux documents annexes. On v trouve des renseignements précieux sur l'influence des climats sur la végétation; les opérations générales de culture; les engrais; les [liantes alimentaires : racines farineuses, céréales, plantes potagères; sur les fruits de dessert; les fruits de grand emploi alimen- taire; la canne à sucre, sa culture, ses maladies; sur les plantes fourra- gères; sur le bétail, etc. C'est en somme un excellent ouvrage qui sera consulté avec fruit par toutes les personnes qui s'intéressent aux questions coloniales. D. Bois. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (Vol. X, fasc. 10, 25 janv. 1893.) L. Jost. Beobacbtungen ûber den zeitlichen Verlauf des secundâren Dickenwachsthums der Baume. — J. Wiesner. Ueber das ungleichseitige Dickenwacbsthum des Holzkorpers in Folge der Lage. — G. de Lagerheim. Einige neue Acarocecidien und Acarodomatien. — Th. Bokorny. Zur Proteosomenbildung in den Blâttern der Crassulaceen. — Josef Boehm. Transpiration gebrùbter Sprosse. — C. Correns. Ueber eine neue braune Siisswasseralge, Naegeliella flagellifera uov. gen. et spec. — P. Taubert. Zur Kenntniss einiger Leguminosengattungen. — U. Dammer. Zur Kennt- niss von Bâtis maritima L. — U. Dammer. Zur Kenntniss von Mcrulius lacrymans Fr. — F. Noack. Ueber Scbleimranken in den Wurzelinter- cellularen einiger Orchideen. •& Boletim da Sociedade Broteriana. (T. X, fasc. 1 et 2.) J. Henriques. O Instituto botanico da Universidade de Coimbra. — Antonio Xavier Pereira Coutinbo. Contribuiçôes para o estudo da flora portugueza (Fra?ikeniacea?, Violayicœ, Droseracea?, Capparidea?, Papa- veraceze, Fttniariacea?, Polygalacese, Rescdacese, Berberideœ, Nymphaza- cese). — J. Daveau. Note sur YHerniaria maritima Link. — J. A. Henri- ques. Contribuiçâo para o estudo da flora d'Africa. Catalogo da flora da ilba de S. Tbomé. Botanical Gazette. (Vol. XVIII, n° 1, janv. 1893.) John Donnell Smith. Undescribed plants from Guatemala. X. — Fred. B. Maxwel. A comparative study of tbe roots of Ranunculaceae. — Geo. F. Atkinson. Method for obtaiuing pure cultures of Pammel's fungus of Texas root rot of cotton. — Douglas Houghton Campbell. A vacation in the Hawaiian Islands [conclud.). — L. H. Pammel. Botanical papers pre- XXX sented at the New Orléans meeting- of the American Association of Agri- cultural Collèges and Experiment Stations. — George E. Stone. The use of blue-print paper in recording root curvatures. Botanische Zeitung (51). (I, 16 janvier 1893.) W. Grùtter. Ueber den Bau und die Entwicklung der Samenschalen einiger Lythrarieen. II, 16 février. Friedrich Hildebrand. Ueber einige Falle von Abweichungen in der Ausbildung der Geschlechter bei Pflanzen. — F. Kienitz-Gerloff. Proto- plasmastromungen und Stoffvvanderung in der Pflanze. Im Anschluss an Hauptfleich's « Untersuchungen ûber die Strômung des Protoplasmas in behâuteten Zellen ». Botanisches Centralblatt (Vol. LUI, n°s 4 à 8.) Gustav Holle. Beitriige zur Anatomie der Saxifragaceen und deren systematische Verwerthung (Schluss). Botaniska Notiser. (1893, fasc- !•) N. Wille. Mycologiske Notiser. — A. A. Lindstroem. Bogsta sockens Fanerogamer och Ormbunkar (Forts.). — K. Starbaeck. Sphceriaceas imperfecte cognitœ. — G. Lagerheim. Phawcystis, nov. gen., grundadt pà Tetraspora Poucheti. — Cari G. Puke och M. Mellin. Vaxtgeografiska uppgifter, rôrande Blekinges flora. Bulletin de l'Herbier Boissier. (T. I, n° 2). J. Mùller. Lichenes Wilsoniani, seu Lichenes a cl. Rev. F. R. M. Wilson in Australie prov. Victoria lecti. — Forsyth-Major et W. Barbey. Mykali (ier supplément). Samos (icr supplément). — H. Schinz. Beitrilge zur Kenntniss der Afrikanischen Flora (Neue Folge). I : 1, Composite (von Dr Otto Hoffmann); 2, Laminarias (von M. Foslie). — Ernest Olivier. Le Battarrea phalloïdes Pers. — Société pour Pétude de la flore française (icr Bulletin). Bulletin de la Société botanique de France. (T. XXXIX, 5). A. Franchet. Les genres Llgularia, Senecillls, Cremathodium et leurs espèces dans l'Asie centrale et orientale. — D. Clos. Du genre Rhlnantkus et du Rh. Crista-Galll L. — Michel Gandoger. Notes sur Y Erigeron fri- gldus Boiss. — Ernest Malinvaud. Plantes nouvelles pour les départements du Lot et de la Corrèze. — Edm. Bonnet. Le Congrès de Gènes. — Al- fred Chabert. Quatrième note sur la flore d'Algérie. — J. A. Battandier. Note sur quelques plantes récoltées pendant la session à Biskra. — L. Tra- but. Herborisation dans le massif de TAurès, les 10, 11, 12, 13, 14 juillet. — XXXI — — Charles Copineau. Un pou de droit à l'usage dos botanistes herbori- sants. — Paul Hariot. Sur la présence de VEquisetum littorale Kûhl. dans le département de l'Aube. — M. Gandoger. Sur le Mixillea Urvillci Pari. Bulletino délia Società botanica italiana. (1892, noa 8 et 9). G. Arcangeli. Cenni necrologici sul dott. Enrico Tanfani. — E. Chio- venda. Supra alcune piante rare o critiehe délia flora romana. — A. Goi- ran. Brborizzazioni estive ed autunnali attraverso ai monti Lessini vero- nesi. — U. Martelli. Notizie sull' erbario Amidei, giacente presse- il Comizio agrario di Volterra. — G. Arcangeli. Sopra alcune piante raccolte presso Riprafratta nel Monte Pisano. — A. Terracciano. Contribuzione alla dora del paese dei Somali. — G. Cuboni. La sessualità délie piante secondo uno scrittore del secolo XVI. — C. Massalongo. Sopra un Dittero- cecidio delP Eryngium amethystinum. — C. Massalongo. Deformazione parassitaria dei fiori di Ajuga chamsepitys Schreb. — A. Jatta. Materiali per un censimento générale dei licheni italiani. — P. Voglino. Osservazioni sopra alcuni casi teratologici di Agaricini. — U. Martelli. Agaricus pioppa- rello. A. Goiran. Erborizzazionî estive ed autunnali attraverso ai monti Lessini veronesi. — E. Micheletti. Sulla restaurazione del latino. — G. Tuc- cimei. La lingua scientifica internazionale o restauriamo il latino! (1893, n° 1). E. Chiovenda. Intorno a due forme vegetali appartenenti alla flora Ossolana. — R. Pirotta. Sopra due forme dell' Isoetes echinospora Dur. — A. Goiran. Erborizzazioni estive ed autunnali attraverso i monti Lessini veronesi (confia.). — A. Goiran. Due casi di fioritura tardiva di Kopsia ra- mosa Dum. — P. Bolzon. Erborizzazione ail' isola dell' Elba. — C. Massa- longo. Due nuovi entomocecidii scoperti sulla Diplachne serotina Link e Cynodon Dactylon Pers. — A. Jatta. Materiali per un censimento générale dei Licheni italiani (Contin.). — G. Arcangeli. Sulla Larrea cuneifolia e sulle piante bussola. Contributions from the botanical Laboratory of the University of Pennsylvania. (Vol. I, n° 1.) J. T. Rothrock. A monstrous spécimen of Rudbeckia hirta L. — J. M. Macfarlane. Contributions to the history of Dionsea muscipula El lis. — John W. Harshberger. An abnormal development of the inflorescence of Dion&a. — Henry Trimble. Mangrove Tannin. — W. P. Wilson. Observa- tions on Epigasa repensa. — J. T. Rothrock. A nascent variety of Brunella vulgaris L. — W. P. Wilson and Jesse M. Greenman. Preliminary obser- vations on the movements of the leaves of Melilotus aléa L. and other plants. Journal of Botany. (n°3Ô2, février 1893.) R. Lloyd Praeger. A new irish Sedge. — Maxwell T. Masters. On some cases of inversion. — Rev. W. Moyle Rogers. An essay at a key to british Riili (concl.). — Rev. E. S. Marshall. Alisma ranuncttloides var. sosterifolium Fries in Britain. — Arthur Bennett. Ajuga pyramidalis in Scntland. — Spencer Le M. Moore. Laboratory Notes. — Ethel S. Barton. A provisional list of the marine Algae of the Cape of Good Hope. — Short Notes : B. F. Towndrow, Arctium intermedium in Worcestershire; Cecil H. Sp. Percival, Hybrid Orchids; Ernest S. Salmon, Valerianella carinata in East Kent; B. W. Scully, Festuca sylvaticaYiW. in Co. Cork. Oesterreichische botanische Zeitschrift. (XLIIP année, n° i, janvier 1893). A. Kerner von Marilaun. Die Nebenblatter der Lonicera e trusca Savi. — J. Lutkemùller. Beobachtungen ûber die Chlorophyllkôrper einiger Desmidiaceen. — P. Ascherson, Sparganium neglectum Beeby und sein Vorkommen in Oesterreich-Ungarn. — Fridolin Krasser. Ueber den « Zellkern s der Hefe. — E. v. Halàcsy. Beitràge zur Flora der Balkan- halbinsel {Forts.). Revue bryologique. (19e année, n° 5-6.) Benauld et Cardot. Musci Americae Septentrionalis, ex operibus novis- simisrecensiti etmethodicedispositi. — Le Jolis. Du nom de genre Porella. — Kindberg. Contributions à la flore bryologique du canton du Tessin (Suisse). Revue générale de Botanique. (n° 50, 15 février 1893.) A. Prunet. Recherches physiologiques sur les tubercules de la Pomme de terre. — William Bussell. Nouvelle Note sur les pelotes marines. — Gaston Bonnier. Recherches sur la transmission de la pression à travers les plantes vivantes (suite). — J. Costantin. Remarques sur la convergence des formes conidiennes. — Ch. Flahault. Revue des travaux sur les Algrues publiés de 1889 au commencement de 1892. Revue mycologique (janvier 1893). B. Ferry. Les Terfas. — Emile Marchai. Sur un nouveau Rhopalomyces (Rh. macrosporus). — B. Ferry. Le virus du Rouget du porc et son vac- cin. — B. Ferry. Les cholestérines des Champignons. — C. Boumeguére. Fungi cxsiccati prxcipue gallici, LXIIP3 centurie (Ceratella Ferry i Quélet et Fautrey, Cicinnobohis Uncinulas Faulrey, Didymosphœria Clematidis Fautrey, Discosia aquatica Fautrey, Exoascus marginatus Lamb. et Fau- trey, Lepiosphcvria Caricicola Fautrey, Macrosporium Phaseoli Fautrey, Myxosporium Vibnmi Fautrey, Ophiobolas Galii veri Fautrey, Phyllo- sticta Dipsaci Briard et Fautrey, Pislillina rubra Fautrey et Ferry, Septo- ria Circœce Fautrey, Tubercularia Rtitx Roumeg. et Fautrey, Uromyces puccinioides Fautr. et Rolland, spp. nn.). Pans. — J. Merscl), im 12, i'I. Donfert-Rochei-eau- N°6. — ifi MARS 1893. Supplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. A. Engler. — Die systemaiische Anordnung der monokolyledoneeii Angiospernun [La disposition systématique des Angiospermes monocotylédonées~\ (Abhandlungen der ECônigl. preuss. Akademie der Wissenschaften ; 55 p. 4", Berlin, 181 Cette importante étude de M. Engler a été inspirée par le désir d'éta- blir, autant que possible, les relations phylogénétiques entre les dif- K rentes familles de Monocotylédones. Puisque, de l'avis unanime des paléontologistes, la paléontologie est impuissante à déterminer l'ordre d'évolution des familles angiospermes, les différences anatomiques et morphologiques peuvent seules servir de base aux recherches de cette nature ; mais les difficultés sont grandes : la différenciation morpho- logique ne progresse pas parallèlement dans des familles parfois très voisines; tandis que les unes paraissent évoluer, d'autres subissent un arrêt ; l'embarras devient plus grand encore quand, à côté de formes très différenciées, on en voit d'autres, sûrement alliées aux précé- dentes, pour lesquelles il est impossible de déterminer si l'on est en présence de types arrêtés dans leur évolution, ou de réductions cor- respondant à des conditions particulières d'existence. Us peuvent gar- der ainsi l'aspect de types ancestraux, alors qu'ils sont en réalité d'apparition récente. Il faut donc essayer de distinguer les cas de sim- plicité originelle de ceux qui fournissent le témoignage d'une réduc- tion consécutive. On a souvent admis à priori qu'il existait des réductions consé- cutives là où on ne peut plus les admettre aujourd'hui. C'est ainsi qu'Eichler a montré qu'on interprêtait mal les exemples si souvent cités des Amentacées, des Urticinées et des Centrospermée? auxquelles on attribuait des fleurs monochlamydées par avortement; c'est ainsi encore qu'on admet souvent qu'une fleur construite sur un type plus simple que telle autre Heur d'un genre voisin représente une forme réduite ; tout démontre que cette interprétation peut être erronée. Au contraire, la fixité du nombre de membres constitutifs d'une fleur est un indice de progrès, et l'élimination de quelques uns des membres ou de cycles entiers peut être le témoignage d'une différenciation plus grande encore. M. Engler applique ces principes au groupement des ordres et des familles de Monocotylédones suivant le plan qu'il a réalisé, dès 18S6, au jardin botanique de Breslau. — XXXIV — Il groupe en une première série les familles monocotylédonées dans lesquelles la variabilité du nombre des cycles floraux est à peu près de règle. A cet égard, l'ordre des Pandanales (Typhacées, Pandanacées, Sparganiacées) occupe le rang inférieur. Nulle part, parmi les Monoco- tylédones, l'infériorité n'est aussi marquée que chez les Pandanacées. La fleur y est singulièrement réduite; elle l'est i° par disparition totale du périanthe ; 2° probablement aussi par l'unisexualité de la fleur des Pandanus, où il y aurait avortement total des organes mâles dans la fleur femelle, et des organes femelles dans la fleur mâle, tandis que, dans le genre Freycijietia, des traces des organes avortés se seraient conservés dans les fleurs des deux sexes. Malgré le petit nombre d'es- pèces appartenant à ces deux genres, le nombre des étamines et des carpelles y est étonnamment variable, et l'est dans une même espèce. On peut en dire autant des Sparganiacées, avec le seul genre Sparganium qui 33-8 étamines avec 3-8 feuilles formant le périanthe, tantôt en alternance, tantôt plus ou moins superposées. Il n'y a ordi- dinairement qu'un carpelle, mais il y en a deux parfois. La différence essentielle entre les Sparganiacées et les Pandanacées réside surtout dans l'absence de tout périanthe chez ces dernières. Contrairement à l'opinion de M. Celakowsky, M. Engler distingue les Sparganiacées des Typhacées ; les poils qui couvrent le filet staminal des Typha ne lui semblent pas pouvoir être considérées comme représentant les feuilles du périanthe. Les Hélobiées viennent ensuite , avec les Potamogétonacées et les Najadacées, avec les Aponogétonacées, les Juncaginées, les Alisma- cées, les Butomacées et les Hydrocharidacées ; M. Engler y place aussi, provisoirement et faute de mieux, les Triuridacées. Les Glumiflores comprennent les Graminées et les Cypéracées. On s'accorde généralement à considérer ces deux familles comme très voisines et les efforts des botanistes se bornent à rechercher laquelle des deux paraît issue de l'autre. On s'est efforcé de ramener la fleur de ces plantes à un schéma général des Monocotylédones, ce qui paraît n'avoir pas de raison d'être; la grande dispersion des deux familles dans l'ancien comme dans le nouveau Monde tend à prouver qu'elles remontent à une époque très reculée. Les fleurs sont anémophiles dans les deux familles; ce fait tend aussi à prouver leur ancienneté bien plus qu'il ne démontre leurs rapports avec les Juncacées. La fleur des Angiospermes a été nue à l'origine, il n'y a donc aucune raison de chercher une réduction dans la fleur des Glumiflores. La constitution même de ces fleurs rend le périanthe inutile pour elles ; leurs étamines et leurs carpelles sont, pendant longtemps, protégés par leurs brac- tées, et au moment de l'anthèse, anthères et stigmates émergent au- dessus de cette enveloppe protectrice. — XXXV — Les Principes^ avec la seule famille des Palmiers, sont encore remarquables par le défaut de fixité dans le nombre des membres cons- titutifs de la fleur. L'androcée surtout est éminemment variable; le périanthe est presque toujours limité à deux cycles de trois feuilles; à cet égard les Palmiers sont supérieurs aux llélobiées. Les Cyclanthacées forment à elles seules l'ordre des Synantkées; les A racées et les Lcmnacécs appartiennent aux Spathijlores, réduc- tion de l'ordre des Spadicillores, qui n'était pas naturel; la préseuce d'une spathe n'a aucune importance générale et fournit des caractères très secondaires; au contraire la morphologie florale marque entre ces différents groupes des différences qui paraissent essentielles. lue deuxième séiie comprend les familles monocotylédones dont les fleurs sont habituellement munies de cinq verticilles complets ou réduits. Ces familles sont opposées à toutes celles dans lesquelles le nom- bre des cycles est invariable. On y trouve ce qu'on est convenu d'appe- ler le type monocotylédoné avec deux cycles de périanthe, deux cycles d'étamines et un cycle de carpelles; le périanthe s'y différencie en vue de la fécondation par les insectes. Androcée et gynécée peu- vent d'ailleurs subir des réductions portant sur quelques membres de chaque cycle ou sur des cycles entiers ; mais la présence en demeure indiquée dans le plan de la fleur. Quoi qu'il en soit de la fixité du type ou de sa variabilité, il n'est pas nécessaire d'admettre que toutes ces plantes aient, une origine commune. Les Scitaminées (Marantacées, Cannacées, Zingibéracées) et les Microspermêes (Orchidées et Bur- manniacées) en forment les termes extrêmes. Deux groupes de familles y paraissent unis par des liens plus étroits que tous les autres ordres de Monocotylédones. Sous le nom de Farinosss, M. Engler comprend les Enantioblastées d'Eichler et quelques-unes des familles qu'on réunit souvent aux Liliiflores ; ce sont les Broméliacées, les Pontédé- riacées et les Flagellariacées. Les Juncacées rattachent les Farinosae aux Liliiflores, qui conservent les limites généralement admises. Tout est important dans le mémoire de M. Engler; c'est à regret que nous nous limitons à une analyse aussi sommaire. On ne pourra s'occuper des liens de parenté entre les Monocotylédones sans consul- ter cet ouvrage, l'un des plus importants qui aient été écrits sur ce sujet. M. Engler conclut qu'il n'est pas possible de trouver une descen- dance directe des Monocotylédones par rapport aux Gymnospermes; elles doivent avoir une origine commune avec les Dicotylédones, mais cette origine nous échappe. Les Monocotylédones les plus anciennes se comportaient comme nos Gymnospermes ; elles n'avaient pas de périanthe et possédaient un nombre indéterminé d'étamines et de car- — xxxvi pelles, souvent disposés les uns en spire, les autres en verticilles dans une même fleur... Bien que les différents termes de la série des Mono- cotylédones aient atteint un degré de développement bien différent, les unes ne peuvent pas être considérés comme issues immédiatement des autres. Leurs liens philogénétiques sont encore plus obscurs qu'on ■ne l'admet habituellement, La morphologie ne tend à démontrer une communauté d'origine probable entre les groupes vivants que pour les Farinosse et les Liliïflores ; pour tous les autres la parenté avec les groupes voisins se perd dans l'obscurité d'un passé qui nous est tout à fait inconnu ; tout au plus peut-on supposer comme vraisemblable une communauté d'origine éloignée entre les Hélobiées et les Spathiflores d'une part, entre les Principes, les Synanthées et les Pandanales d'autre part, et enfin, entre les Glumiflores, les Farinosae et les Liliiflores, les Scitaminées et les Microspermées. Mais, tout est hypothèse au-delà des faits qui établissent les affinités des formes actuellement vivantes. On est donc bien loin de pouvoir établir l'arbre généalogique des Monocotylédones. Ch. Flàhault. W»^ Opegrapha trilocularis, nn. spp.). Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Paris. H. Bâillon. Nouvelle note sur YAciacàne. — H. Bâillon. Sur Tr-pillet des Flouves. — H. Bâillon. Sur le Leptochloa bipinnata. — H. Bâillon. Obser- vations sur les Osterdamia. — H. Bâillon. Sur le développement des fleurs du Nardus siricia L. — H. Bâillon. Le nouveau genre Anisocycla. — F. Heim. Fleurs anormales de Rhubarbe. n° 136. H. Bâillon. Suppression des Tristéginées comme tribu. — H. Bâillon. Les fleurs des Boni cloua. — H. Bâillon. Sur le Rylidospcrma Steud. Deutsche botanische Monatsschrift. (XIe ann., n° 1.) J. Christian Bay. Physiologische Fragmente aus Missouri botanical Garden. I. Kompasspflanzen. — A. Winkler. Einige Bemerkungen ûber die Keimung von Adonis vemalis L. — H. Hofmann. Stachys alpina L. in Sachsen. — H. Hofmann. Orobanche caryophyllacea Sm. auf Stachys recta L. schmarotzend. — E. Huetlin. Botanische Skizze aus den penninischen Alpen {Forts.). — Jos. Murr. Beitrâge zur Flora von Steiermark (speziell der Flora von Marburg). — A. Kneucker. Botanische Wanderungen im Berner Oberland und in Wallis (Forts.). — Schlimpert. Die Flora von Meissen in Sachsen (Forts.). Journal of Botany. (n° 363, mars 1893.) William H. Beeby. Our endémie list. — Edmund G. Baker. Synopsis of gênera and species of Malvese (contin.). — E. D. Marquand. The Mosses of Guernsey — Ethel S. Barton. A provisional list of the marine Algae of the Cape of Good Hope (contin.). — William A. Clarke. First records of british flowering plants (contin.). — SHORT Notes : J. E. Kelsall, Vicia biihynica inHampshire; Edw. S. Marshall, Rubus ammobius Focke in E. Ross; Edw. S. Marshall. Ajuga pyramidalis . Malpighia. (T. VI. fasc. X-XII.) S. Belli. — Sui rapporti sistematico-biologici del Trifolium subterra- neum L. cogli affini del gruppo Calycomorphum Près), (fine). — R. F. Solla. Notizie botaniche delT Italia centrale [fine). — Oreste Mattirolo. Sul valore sistematico del C/wiromyces gangliformis Vitt. e del Ck. meandriformis Yitt. (fine). — A. N. Berlese. Studi sulla forma, struttura e sviluppo del semé nelle Ampelidee (fine). — Pasquale Baccarini. Contributo alla eonos- XL — cenza delP apparecchio albuminoso-tannico délie Leguminose {fine). — Adriano Fiori. Seconda contribuzione alla Briologia Emiliana. Revue générale de Botanique. (n° 51, 15 mars 1893.) Ch. Naudin. Quelques observations sur la fécondation des Palmiers du genre Phœnix. — Gaston Bonnier. Recherches sur la transmission de la pression à travers les plantes vivantes {fin). — Eug. Mesnard. Nouvelle méthode pour déterminer la pureté de certaines essences végétales. — De Saporta. Revue des travaux de paléontologie végétale parus en France dans le cours des années : 89-1892. — E. Henry. Revue des travaux de Botanique forestière publiés en 1890, 1891, 1892. — Ch. Flahault. Revue des travaux sur les Algues publiés de 1889 au commencement de 1892 {suite). AVIS. Les botanistes de Montpellier se préparent à célébrer cette année le troisième centenaire de la fondation du Jardin botanique de leur Univer- sité (i), et ils convient leurs confrères français et étrangers à s'associer à eux pour fêter cet anniversaire. « Nous avons pensé, dit dans sa circulaire le Comité d'organisation, que, pour célébrer cette grande date de notre histoire scientifique, nos hôtes nous sauraient gré de leur faire suivre, autour de Montpellier, la trace des maîtres qui y ont mis la Botanique en honneur, en herborisant avec eux sur les pas de Daléchamp, des Bauhin, de Lobel, de Magnol, de Boissier, de Sauvages, de Gouan, d'A.-P. de Candolle, en leur montrant, aux localités mêmes où elles ont été découvertes par ces savants, les espèces les plus remarquables de notre flore méditerranéenne française. « Nous nous proposons, en outre, de leur donner une idée aussi com- plète que nous le pourrons de la flore des environs de Montpellier et de la distribution des espèces suivant les terrains et suivant l'altitude. « Les botanistes de Montpellier tiennent à honneur d'offrir l'hospitalité dans leurs familles aux botanistes de nationalité étrangère qui voudront bien répondre à leur invitation et de les décharger des dépenses occasion- nées par les excursions dont ils ont tracé le programme. » Ces fêtes, d'un cachet tout particulier, présenteront certainement un grand intérêt pour les botanistes, et avec des organisateurs tels que M. le professeur Flahaut le succès complet en est d'avance assuré. Aussi, sur l'invitation qui lui a été adressée par l'Université de Mont- pellier, la Société botanique de France a décidé de tenir dans cette ville sa session extraordinaire annuelle, du 20 au 28 mai, époque la plus favorable pour les herborisations dans cette région. Le rendez-vous général est à l'amphithéâtre de l'institut de Botanique (Jardin des Plantes), le samedi 20 mai, veille de la Pentecôte, à 8 heures du matin. 1. C'est le 8 décembre 159 ^ qu'Henri IV signa, à Vernon, les Lettres patentes qui instituaient le Jardin des Plantes de Montpellier, en même temps qu'elles créaient, en faveur de Richer de Belleval, une cinquième régence à l'Université de médecine, pour l'anatomie en hiver et l'explication des simples en été. Paris. — J. Mersch, im . --, H. Donfert-Rochercau- N° 8. — i" AVRIL 1893. Supplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE Pierre Viala. — Les Maladies de la Vigne. — Troisième édition, [893 (Montpellier : Camille Coulet, et Paris : Georges Masson). La troisième édition du traité des Maladies de la Vigne révèle l'étendue des progrès réalisés depuis cinq ans dans cette partie du domaine de la pathologie végétale. Le nombre et l'importance des découvertes dont la science est redevable à M. Viala faisaient prévoir avec quel soin et quelle compétence l'auteur décrirait les Champi- gnons parasites de la Vigne et les maladies qui leur sont imputables. Notre attente n'a pas été trompée : l'ouvrage de M. Viala est un modèle de précision et de clarté. Les maladies non parasitaires ne pouvaient être l'objet du même luxe de détails que les dégâts causés par les plantes ou les animaux, car l'auteur ne s'attarde pas à discuter les hypothèses dénuées de base empirique, comme on en a tant émis au sujet du Roncet, du Mal nero} etc., ou à donner des indications banales sur les actions météorolo- giques dont l'effet est bien connu. Dans le chapitre xn, consacré aux « Maladies physiologiques », on verra comment divers accidents résultent d'une insuffisante adaptation entre la Vigne et le support (jui la nourrit, que ce support soif le sol inerte ou un pied de race différente sur lequel la Vigne malade est greffée; on y verra aussi comment le remède rationnel est indiqué par l'analyse des facteurs du milieu. A propos de la Coulure, l'origine des monstruosités de la Vigne est traitée d'une façon magistrale : ces pages sont un modèle d'études de tératogénie. Les maladies provoquées par les animaux n'ont pas reçu un très grand développement. Toutefois le lecteur est suffisamment renseigné sur les caractères distinctifs de ces maladies, sur les parasites qui les causent, sur les précautions à prendre pour préserver la Vigne de leurs atteintes. Un chapitre spécial est consacré au Phylloxéra. L'histoire du terrible fléau est retracée dans ses traits esssentiels; on y trouve aussi les données les plus précises sur les moyens de lutte et sur la reconstitution des vignobles attaqués. Les chapitres traitant des maladies cryptogamiques forment une série de monographies des Champignons parasites et de leur action pathogène. L'auteur expose, au sujet de chacune d'elles : l'historique, les caractères extérieurs de la maladie avec les lésions produites sur les divers organes, sur les divers cépages, les conditions du dévelop- XLII peinent, l'étude botanique, les traitements, la bibliographie. Chaque article de la précédente édition a été complètement refondu. Nous ne saurions donner, par une sèche analyse, une idée de ces nombreux perfectionnements. Signalons seulement quelques questions particu- lièrement intéressantes par leur actualité. M. Viala se prononce pour l'identité spécifique de Y Erysiphe Tue- keri et de Y Uncinula spiralis. Les arguments convaincants dont il appuie cette opinion viennent de recevoir une confirmation définitive. En démontrant que les vignes atteintes d'oïdium portent en France des périthèces SUncinula spiralis dans des conditions exceptionnelles de chaleur pendant l'été et l'automne, et de protection à l'époque des premières gelées, M. Couderc a expliqué pourquoi cette fructification, si commune en Amérique, fait normalement défaut dans notre pays. Le chapitre m est l'œuvre la plus importante que l'on puisse consulter sur le Black Rot. Dans le chapitre v, on trouvera rassemblés tous les documents concernant l'histoire si compliquée du Pourridié, que les travaux de l'auteur ont tant contribué à élucider. Le chapitre vu renferme la description de la Brunissure et de la Maladie de Californie, deux affections parasitaires dont l'agent, rattaché par l'auteur au groupe des Myxomycètes, présente une structure et un développement des plus singuliers. L'étude des parasites végétaux est complétée par deux chapitres sur les Bactéries et les Phanérogames nuisibles à la Vigne. Le grand ouvrage de M. Viala sera consulté avec fruit par tous ceux qui s'intéressent à la culture et au perfectionnement de la Vigne, à la pathologie comparée, à l'histoire naturelle des Champignons, à la biologie générale, à l'histoire des sciences. La clarté des descrip- tions, le luxe de l'édition ornée de 290 figures et de 20 grandes com- positions en couleur exécutées avec un talent remarquable, font du Traité des Maladies de la Vigne un livre aussi attrayant qu'instructif. P. VUILLEMIN. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (Vol. XI, fasc. 2). Hans Molisch. Bemerkung- ùber den Nachweis von maskirtem Eisen. — Fritz Mueller. Geradlâufige Samenanlagen bei Hohenbergia. — C. Rumm. Ueber die Wirkung der Kupferprâparate bei Bekâmpfung der sog-enann- ten Blattfallkrankeit der Weinrebe. — A. Rimbach. Ueber die Ursache der Zellhautwellung' in der Endodermis der Zellen. — S. Gjurasin. Ueber die Kerntheilung- in den Schlâuchen von Pesisa vesiczdosa Bulliard. — — XI. III M. Mœbius. Beitrag zur Kenntniss der Algenflora Javas (Cladop/tora \Sp, éd. 2, 1883. — E. M. Holmes. The occurence of Pylaiella varia Kjellman. — John Roy. On scottish Desmidieae. — Notes : Arthur Bennet. Orobanehe cruenta Bertol. ; A. Bennett, Alckemilla alpi- na L. and A. conjuneta Bab. ; G. Claridge Druce, Plants of Glen A'an, Banffshir e; G. Claridge Druce, Notes on some scottish plants. Bulletino délia Società botanica italiana (1893). n° 2. R. F. Solla. Caratteri propri délia flora di Yallombrosa. — A. Mori. Enumerazione dei Funghi dclle provincie di Modena e di Reggio. — E. Baroni. Licheni raccolti dal Prof. E. Rodegher nell' Italia superiore. — L. Micheletti. Ochrolechia parella var. isidioidea Massai. — A. Baldacci. Escutsione botanica allô scoglio di Saseno. — A. Baldacci. Ricordi di un viaggio botanico fra Prevesa e Janina. — A. Goiran. Erborizzazioni estive ed autunnali attraverso i monti Lessini Veronesi {continuas.). — A. Goiran. A proposito di una singolare stazione di Hieracium statiexfolium Vill. — P. Bargagli. Escursioni nel Tirolo. — A. Jatta. Materiali per un censi- mento générale dei Licheni italiani {continuas.). n° 3- R. F. Solla. Sopra alcune speciali cellule nel Carrubo. — R. F. Solla. — XI.VI1I — Caratteri propri délia flora di Vallombrosa [contin.). — A. Mori. Enumera- zione dei Funghi délie provincie di Modena e di Reggio [contin.). — E. Baroni. Notîzie e osservazioni sui rapnorti dei Licheni calcicoli col loro sostrato. — E. Baroni. A proposito di una comunicazione di L. Micheletti che ha per titolo : « Ochrolechia parella var. isidioidea Mass. ». — A. Jatta. Materiali per un censimento générale dei Licheni italiani [contin.). — P. Bargagli. Escursioni nel Tirolo. II. — Pio Bolzon. Seconda contribu- zione alla flora di Pianosa. — D. Matteucci. Il monte Nerone e la sua flora. — A. Goiran. Sulle forme di Solanum nîgrum L. — A. Goiran. Erborizza- zioni estive ed autunnali attraverso i monti Lessini Veronesi [contin.). — G. Massalongo. Sulla fltottosi dei fiori deirAlloro. — G. Arcangeli. Alcune esperienze sulle foglie di Nuphar. Hedwigia. (Vol. XXXII, fasc. i.) C . Warnstorf. Beitrâge zur Kenntniss exotischer Sphagna [Sphagnum serrulatum, S. albicans, S. Bessoni, S. Cardoti, S. pseudo-rufescens, S. macrocephalum, S. Arbogasti, spp. nn.). — F. Stephani. Hepaticarum species novae [Aitonia extensa, Aneura aberrans, A. albo-marginata, A. compacta, A. Coronopus, A. data, A. euiarginata, A. Fendleri, A. f us- ces cens, A. Graeffei, A. granulata, A. grossidens, A. inconspicua, A. Karstenii, A. micropinua, A. nobilis, A. papulosa, A. samoana, A. Sa- vaiieri, A. squarrosa, A. siipaiiflora, A. subsimplex, A. tamarascina, A. ienuis, A. vitjensis, A. Wallisii, nn. spp.). — P. Dietel. Drei neue Ure- dineen aus Californien [Pucciuia Hohoayi Diet., P. Delphinii Diet. et Holw., Uromyces aureus Diet. et Holw.). — P. Dietel. Sphserophragminni Dalbergia? n. sp. — J. Bresadola. Fungi aliquot saxonici novi lecti a cl. W. Krieger. II. [Ascochyta Atropx, Marsonia Salicicola , AI. Acteze, Didy- maria Kriegeriana, Ramularia Atropse, nn. spp.). Journal of Botany. (Avril 1893.) William West. Notes on scotch fresh-water Algae (Oocystis apiculata, Trochiscia paucispinosa, nn. spp.). — H. N. Dixon. Notes on the british species of Campylopus. — James Britten. Bibliographical Notes. I. Ray's Herbarium. — Ethel S. Barton. A provisional list of the marine Algae of the cape of Good Hope [contin.). — James W. White and David Fry. Notes on Bristol plants. — Rev. C. H. Waddell. Distribution of Lejeuneae in Ire- land. — A. Somerville. Additional record for the Scilly Isles. — W. H. Pearson. In memory of Benjamin Carrington. — Short Notes : W. H. Pearson, Lopkocolea spicata Tayl. ; Edward F. Linton, Alchemilla; Edw. F. Linton, Epilobium Lamyi F. Schultz. Revue bryologique. (20e année, n° 1-2.) Renauld et Cardot. Musci Americaî Septentrionalis, ex operibus novis- simis recensiti et methodice dispositi {suite). — H. Philibert. Thuidium interme dium, sp. n. — J. Amann. Etudes sur le genre Bryum (suite). Paris. — J. Uersch, im . --, W. Dcnfert-nocheieau- N° io. — 16 MAI 1893. Supplément eut Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE A. Magnin. — ; Végétation des lacs des monts Jura (Compt. rend, des séanc. de l'Acad. des sciences, t. CXV, n° 15, 10 oct. 1892). Conditions biologiques de la végétation lacustre (loc. cit., t. CXVI, n° 17, 24 avril 1S93). L'auteur, dans ces deux Notes, expose les résultats que lui a four- nis l'exploration, poursuivie pendant trois années, des lacs du massif jurassien, lacs échelonnés, à des altitudes très variables (de 248 m., lac de Bar, à 1 1 52 m., lac du Boulu), depuis le Jura neuchàtelois jusque dans le Bugey méridional. Ses recherches lui ont donné 35 Phanérogames, 2 Cryptogames vasculaires, 2 Muscinées, 9 Characées, abstraction faite des autres Cryptogames, notamment des Diatomées. De ces 48 plantes, 16 sont plus fréquentes que les autres; ce sont, par ordre de fréquence décrois- sante : Nuphar luteum, Scirpus lacusiris, Nymphœa alâa, Phragmites rulgaris, Myriophyllum spicalum, Pofamogeton natans, Char a his- pi'da, Pofamogeton lucens, Panunculus aquatilis, Hippuris vulgaris, Polygomim amphibium, Pofamogeton perfoliatus, Chara jurensis H y nov. sp. et var. Magnini Hy, Nuphar pumilum (signalé jusqu'ici dans un seul lac du Jura et retrouvé par l'auteur dans onze autres), Pofamo- geton crispus, Nifella syncarpa. La plupart de ces espèces sont des plantes sociales, pouvant en- vahir de vastes surfaces, ce qui contribue à rendre la flore spéciale de chacun des lacs plus pauvre encore que l'ensemble, si bien que, dans un même lac, le nombre des espèces observées ne dépasse jamais 20, et que, dans 4 lacs, ce nombre est de 4 seulement. La flore lacustre, d'après M. Magnin, comprend : i° une flore litto- rale, disposée en zones de végétation distinctes, qui se succèdent en allant des bords au milieu et qu'il propose d'appeler, d'après les plantes les plus caractéristiques : A, la Cariçaie; B, la Phragmitaie et C, la Scirpaie, ceinture littorale des plantes dressées hors de l'eau, s'éten- dant jusqu'à la profondeur de 2 m. ou 3 m.; D, la Nupharaie, plantes à feuilles nageantes, occupant le bord de la beine, par 3 m. à 5 m. de profondeur; E, la Potamogétonaie, végétaux submergés ou flottants, descendant les pentes du Mont jusqu'à 6 m. ou 8 m. ; F, les plantes de fond {Chara, etc.), tapissant le lac jusqu'à la profondeur de 8 m. à 12 m. ; 20 une flore profonde succédant à la précédente, au-dessous de 12m., quelquefois à partir de 6 m., et qui n'est composée que de mi- crophytes; 30 une flore pélagique, représentée par les Utricularia et les Ceratophyllum, plantes hibernant au fond de l'eau, mais venant vé- géter à la surface et, accidentellement, par des fragments détachés de Myriophyllum et de Potamogeion formant des masses vivantes, libres, flottantes à la surface, comparables aux Sargasses de l'Océan. Cette disposition typique subit d'ailleurs de nombreuses modifica- tions suivant l'inclinaison plus ou moins rapide des bords, l'étendue de la beine, etc. ; mais c'est l'influence de \& profondeur qui règle sur- tout la distribution des plantes dans un lac. Quant à l'explication même de cette influence, il faut la chercher dans la diminution pro- gressive de Y absorption des radiations lumineuses, chimiques et ca- lorifiques, tandis que les variations de la pression ne semblent pas devoir entrer en ligne de compte. D'autre part, Y altitude n'apporte pas de modifications considéra- bles dans la végétation lacustre, et la plupart des plantes [Nupkar, Nymphœa, Potamogeton, C/iara) se retrouvent à toutes les hauteurs, fait qui s'explique naturellement par les conditions biologiques particu- lières des yégétaux aquatiques et la facilité avec laquelle ils échappent aux variations du climat. Enfin, bien que l'influence de la composition chimique du milieu soit beaucoup moindre sur les plantes aquatiques que sur les plantes terrestres, l'auteur lui attribue néanmoins l'absence, dans les lacs du Jura, des Isoetes, qui peuplent les lacs granitiques des Vosges, et l'abondance, au contraire, des Characées calcicoles. L. Morot. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Annales des sciences naturelles. Botanique. (VIIe sér., T. XVI, n° 2, 3, 4.) E. Aubert. Recherches physiologiques sur les plantes grasses {fin). — M. Gomont. Monographie des Oscillariées (Nostocacées homocystées). IIe partie : Lyngbyées. Botanical Gazette. (Vol. XVIII, n° 4, avril 1893.) Roland Thaxter. Note on Phallogaster saccatus. — E. M. Fisher. The genus Cassalpinia. — D. T. Mac Dougal. The tendrils of Passiflora casru- lea. II. — Conway Mac Millan. The limitation of the term a spore ». — M. E. Meads. The range of variation in species of Erythronium. — Brie- fer articles : F. H. Knowlton, Description of a new fossil species of Chara {Ch. Sianloni) ; Henry G. Jesup, Is Cypripedium spectabile poisouous to the touch?; Walter Deane, The pine grosbeak's attack. on the ashes and spruces ot Cambridge, Mass., in January, 1893. Botanisches Centralblatt (Bd. LIV). n- j-4. M. Britzelmayr. Materialien zur Bcschreibung der I [ymenomyceten. qo 5. Vincenz von Borbàs. Buphrasia iransiens Borb. — Heincke. Die hio- fogische Anstalt auf Helgoland. Bulletin de la Société botanique de France. (T. XXXIX, n ■•«, . Ed. Heckel. .Sur la sexualité du Ceratonia Siliqua L. — Jeanpert. Nou- velles localités de plantes des environs de Paris, récoltées en 1892. — E. Roze. Sur le mode de fécondation du Najas major Roth et du Ceraio- phyllum demersum L. — Gaston Bonnier. Sur les variations de pression du rendement moteur des Sensitives à l'état normal et sous l'influence du chloroforme. — W. Russell. Etude d'un pistil bi-carpellé de Haricot. — Ed. Prillieux. Intumescences sur les feuilles d'CEillets malades. — Abbé Hue. Lichens des grèves de la Moselle, entre Méreville et Pont-Saint- Vincent, Messein et Neuves-Maisons (Meurthe-rt-Moselle). — Emile Mer. La défoliation des branches basses d'Epicéa. — Léon Guignard. Note sur la structure et le développement du tégument séminal chez les Crucifères. — D. Clos. Questions d'orthographe et de priorité. — Ludovic Legré. Addi- tions à la flore de Provence. — Ed. Jeanpert. Quelques localités de Mous- ses des environs de Paris et une Hépatique nouvelle pour cette région. — Gaston Bonnier. Note sur la pression transmise à travers les tiges. — P. Fliche. Note sur la présence dans les Vosges françaises du Vaccinium Myrtillus L. var. leucocarpum Dun. — Prillieux. Fruits momifiés des Cognassiers de l'Avevron. Bulletin de l'Herbier Boissier. (Ire ann., n° 4.) John Briquet. Les méthodes statistiques applicables aux recherches de floristique. — François Crépin. Les Roses recueillies en Anatolie (1890 et 1892J et dans l'Arménie turque (1890) par MM. Paul Sintenis et J. Born- mûller. — H. Solereder. Ein Beitrag zur anatomischen Charakteristik und zur Systematik der Rubiaceen. — R. Chodat. et 0. Malinesco. Sur le poly- morphisme du Scenedesmus acuius Mey. — R. Chodat et C. Roulet. Le genre Hewittia Wight. — R. Chodat et A. Rodrigue. Le tégument séminal des Polygalacées. — H. Christ. Notice biographique sur Alphonse de Candolle. — J. Mùller. Lichenes chineuses Henryani a cl. D" Auç. Henry, anno i88p, in China niedia lecti. Bulletino délia Società botanica italiana (1893). n° 4. R. F. Solla. Caso di poliembrionia nel Carrubo. — R. F. Solla. Carat- teri propri délia flora di Vallombrosa (coniin.j. — E. Chiovenda. Di un nuovo ibrido del génère Viola L. : Viola Rossii ( V. pinnata X uliginosa). — — lu — G. Arcangeli. Necrologia del prof. G. A. Pasquale. — P. A. Saccardo. Mycctes sibirici. Pugillus alter. — A. Jatta. Materiali per un censimento générale dei Licheni italiani (coutïn.). — E. Baroni. Sulla struttura délie glandole fiorali di Pachira alba Pari. — Pio Bolzon. Erborizzazione aU'isola dell'Elba {contin.). — D. Matteucci. Il monte Nerone e la sua flora (contin.) — F. Pasquale. Sulla pioggerella avvenuta sotta alcuni alberi di Tiglio nel regio orto botanico di Napoli. — A. Goiran. Erborizzazioni estive ed au- tunnali attraverso i monti Lessini Veronesi {contin.). — A. de Bonis. Le piante del Polesine. Centuria II. Journal of Botany. (Vol. XXXI, n° 365, mai 1893.) William Phillips. Gyromitra gigas (Krombh.) Cooke). — Arthur Ben- nett. Notes on Potamog-eton [contin.). — C. Baron Clarke. Collector's numbers. — Ethel S. Barton. A provisional list of the marine Algae of the cape of Good Hope {contin). — Edward F. Linton and Wm. R. Linton. British Hawkweeds. — William A. Clarke. First records of british flowe- ring plants {contin.). — Short Notes : G. A. Newdigate, Hermaphrodite Hazels; A. H. Wolley Dod, Lonicera Caprifolium in West Kent; Fred. J. Hanbury, Edw. S. Marshall, Flora of Kent; Fred. J. Hanbury, Hieracium Friesii)A\xi. var. pilosum. Nuovo Giornale botanico italiano. (Vol. XXV, n° 2, 10 avril 1893.) S. Sommier. Risultati botanici di un viaggio ail' Ob inferiore. — N. C. Eindberg. Excursions bryologiques faites en Suisse et en Italie. — E. Baroni. Osservazioni sul polliue di alcune Papaveracee. Oesterreichische botanische Zeitschrift. (XLIIIe ann., n° 4, avril 1893.) A. Kerner v. Marilaun. Scabiosa Trenta Hacquet. — Victor Schiffner. Morphologie und systematische Stellung von Meisgeriofisis pusilla. — P. Ascherson. Veronica campestris Schmalh. und ihre Verbreitung in Mittel- europa. — R. v. Wettstein. Die Arten der Gattung Euphrasia (Forts.). — H. Zukal. Uebcr zwei neue Myxomyceten {Sckluss). — F. Arnold. Liche- nologische Fragmente {Sckluss). Revue générale de Botanique. (T. V, n° 52, 15 avril 1893.) Eug. Warming. Lagoa Santa (Brésil). Etude de géographie botanique — L. Géneau de Lamarlière. Recherches sur le développement de quelques Ombellifères. — De Saporta. Revue des travaux de paléontologie végé- tale parus en France dans le cours des années 1889-1892 {suite). — Ch. Fla- hault. Revue des travaux sur les Algues publiées de 1889 au commence, ment de 1892 (suite). Paris. — J. Msrsch, im l S.J, k-1. Dcnfert-Rochereau- N0ii. — r'r JUIN 1893. Supplément an Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE C. Brunotte et C. Lemasson. — Guide du botaniste au Ilohneck et aux environs de Gérardmer (Extrait du Bulletin de la Section vosgienne du C. A. F.). — Paris et Nancy, Berger-Levrault et Cie. éditeurs, 1893. La flore des Vosges est actuellement bien connue, car elle a t'ait l'objet de nombreuses études depuis le jour où, en 1795, le Hohneck était escaladé par J.-B. Mougeot qui y faisait, à L'âge de dix-neuf ans sa première herborisation, et les listes des plantes de cette intéressante région ont été parfaitement dressées. Toutefois, faute d'indications de stations suffisamment précises, le botaniste livré à lui-même est plus d'une fois, malgré des recherches très longues, revenu désappointé d'une course qu'il aurait voulu voir plus fructueuse. Awc le petit livre de MM. Brunotte et Lemasson les amateurs pour- ront désormais, sans perte de temps, refaire, en une ou deux journées, l'inventaire des richesses botaniques du Hohneck et des environs de Gérardmer. Ils trouveront dans ce travail des conseils pratiques sur le trajet à parcourir suivant le temps dont ils peuvent disposer, des renseigne- ments précis sur les localités à explorer de préférence, et leurs recher- ches seront singulièrement facilitées par une carte- détaillée et très claire dressée à leur intention par les auteurs. Si l'élévation du Hohneck, à une altitude de 1.366 mètres, ses es- carpements, sa forme arrondie au sommet, sa situation, le magnifique panorama qui s'y déroule, en font un point d'attraction pour les touristes, c'en est un aussi pour les botanistes, qui ne rencontreront nulle part ailleurs, dans les Vosges, du mois de juin au mois d'octobre, semblable réunion d'espèces rares, tant au sommet de la montagne que dans les environs. Guidés par MM. Brunotte et Lemasson, qui les conduiront en quelque sorte par la main aux bons endroits, ils ne peuvent manquer d'y faire d'amples moissons. Aussi leur reconnaissance est dès à pré- sent acquise aux auteurs de ce petit livre auquel on peut prédire d'avance un grand et légitime succès. L. Morot. D. Bois. — Les Orchidées. Manuel de l'amateur (Paris, J.-B. Bail- lone, rSoj. — in-18 jésus, 323 pages, 119 figures dans le texte). On ne se doutait guère, il y a quelques vingt ans, de ce qu'étaient les Orchidées. C'est à peine si quelques privilégiés, qui devançaient leur temps, en possédaient de rares exemplaires. Leur culture était — I.IV mal connue ; aussi les tenait-on pour des plantes délicates au possible et le plus souvent on les faisait périr à force de les soigner. De nos jours il n'en est plus ainsi : l'Orchidée est à la mode, tout le monde en a, tout le monde en veut. Il est vrai qu'il y en a pour toutes les bourses, depuis celles qu'on se dispute à beaux deniers comptants, jusqu'aux plus humbles, dont le prix ne dépasse pas une pièce de cinq francs. Puisqu'on trouve maintenant des Orchidées partout, il est indispen- sable qu'on sache faire parmi elles un choix intelligent et surtout qu'on se trouve en état de les cultiver. Le besoin d'un petit livre à la portée de tous, avec lequel on pourrait rapidement et facilement combler ces desiderata, se faisait vivement sen- tir. C'est cette lacune que vient de combler M. Bois en livrant à la publi- cité : les Orchidées. En 300 pages environ sont condensés de nom- breux renseignements : les Orchidées au point de vue botanique, les Orchidées au point de vue horticole. Dans la première partie nous recommandons vivement aux adeptes de l'Orchidophilie le chapitre consacré aux caractères de la famille des Orchidées et celui, non moins important, qui a pour titre : tableau synoptique clés genres d'Orchidées les plus cultivés. La plus grande partie du volume est occupée par la description des Orchidées ornementales. Enfin, dans la deuxième partie, nous trouvons d'intéressants détails sur la valeur des Orchidées ornementales. Nous y apprenons par exemple qu'un Cypripediiim Saundersianiun a été acheté 7.500 francs ; un. JErides 6.170, un Cœlogyne cristata alba 5.000, un Vanda Sande- riana 4.500, etc. On se croirait revenu au beau temps de la Tulipo- manie. La culture des Orchidées termine ce volume : serres, opérations culturales, ennemis des Orchidées, division des espèces cultivées d'après la température qu'elles exigent, Orchidées hybrides. Nous sommes persuadé qu'on parcourra toujours avec plaisir ce petit livre et que toujours on en tirera d'utiles enseignements. Nous félicitons très sincèrement M. Bois de l'avoir écrit. P. Hariot. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Botanical Gazette. (Vol. XVilf, n" 5, mai 1893). Geo. F. Atkinson. Contribution to the biology of the organism causing leguminous tubercles. — M. B. Thomas. The genus Corallorhiza. — Wm. I.V M. Canbry and J. N. Rose. Geoi ge Vase) : .1 biographical sketch. — Lester F. Ward. Frost freaks of the dittany. — Briefer articles : W. C. Stur- gis, On tue) aew (Comatricka c&spiiosa) or împerfectly known Myxomy- cètes; J. Christian Bay, On the végétation of hotsprings; Henry G. Jesup, Habenaria fimbriata, var. Botaniska Notiser 1 [893, n 3). J. R. Jungner. Om regnblad, daggblad och snôblad. A. Y. Grevil- lius. Om vegetationsfôrhàllandena pâ de genom sânkningarna âren 1 och 18S6 nybildade skâren i Hjelmaren. — Herinan Hedstroem. Om hasselns forntida utbredning i Sverige. — F. W. C. Areschoug. Om tôfe- komsten ai Artemisia Stélleriana Bess. pâ vestra Skânes hafss'trânder. — Sv. Murbeck. Nàgra fôr Skandinaviens flora nya hybrider. — H. Wilh. Arnell. Om slâktnamuet Porella Dill., Lindb. — Otto Vesterlund. Y.'txt- namn pà folkspràket. Botanische Zeitung. (51e ann., fasc. V, 16 mai 1893). G. Hieronymus. Ueber die Organisation der Phycochromaceenzellen. — H. Graf zu Solms-Laubach. Ueber die Beobachtungun, die I Icrr Gusta\ Eisen zu San Francisco an den Smyrnafeigen gemacht bat. — J. G. Konings- berger. Eine anatomische Eigenthûmlichkeit einiger RÂeum-Arteu. Botanisches Centralblatt. (Vol. LI\", n° 9, 17 mai 1893). J. G. 0. Tepper. Die Flora von Roebuck Bay, Nord-West Australien. Bulletin de l'Herbier Boissier. (ie ann., n° 5, mai 1893). N. Alboff. Contributions à la flore de la Transcaucasie. — H. Solereder. Ein Beitrag zur anatomischen Charakteristik und zur Systematik der Rubia- ceen (Forts.). — R. Buser. Notice biographique sur Louis Favrat de Lau- sanne. — B. Daydon Jackson. Biographical Notes. — N. Patouillard. Quelques Champignons asiatiques nouveaux ou peu connus (Polyporus Euphorie, Heterochaete tonkinianci, JEcidium Litsese, Pliyllachora Sym- ploci, Isaria arborea, spp. nn.). — J. Millier. Lichenes Scottiani in Sierra Leone Africœ occidentalis a cl. Scott-Elliot lecti et missi (Opegrap/ia humilis sp. n.). Hedwigia (Bd XXXII, Heft 2). V. Hellmann. Professor Dr Karl Prantl. — Ed. Fischer. Beitrâge zur Kenntniss exotischer Pilze. III. Geaster stipitatus Solms. — P. A. Saccardo. Mycetes aliquot australienses (Polyporus Mylittss, Dimerosporium sccedeus, Capnodium Walteri, Botryotrichum Lachnella, spp. nov.). — P. A. Karsten. Fragmenta mycologica, XL (Entoloma pr&cox , Ascophanus éeritginascens, Stemphylium alboatrum, Chromos porium fusarioides, nn. spp.). — P. Hen- nings. Einige neue und intéressante Pilze aus dem konigl. botanischen Muséum in Berlin [Puccinia Schottmûllcri, P. xylariiformis, Omphalia Martensii, nn. spp.i. — P. Magnus. Einige Worte zu P. A. Saccardo's — LVl Kritik der von O. Kuntze in seiner Revisio generum plantarura vorge- nommenen Aenderungen in der Benennung der Pilze. — W. Zopf. Die Weissfârbung von Thamnolia vermicîdaris, bedingt durch eine neue krystallisirende Flechtensâure (Thamnolsâure). — Paul Richter. Chasto- morpha Henniugsii P. Richter sp. n. — Paul Richter. Neue Algen der Phykotheka universalis. Jahrbùcher fur wissenschaftliche Botanik. (Vol. XXV, fasc. i). Anton Amm. Untersuchungen ûber die intramolekulare Athmung der Pflanzen. — Wilhelm Spatzier. Ueber das Auftreten und die physiologische Bedeutung des Myrosins in der Pflanze. — Georg Kayser. Beitràge zur Kenntniss der Entwickelungsgeschichte der Samen mit besonderer Berûck- sichtigung des histogenetischen Aufbaues der vSamenschalen. Malpighia. (Vol. VII, fasc. III.) A. Borzi. Coutribuzioni alla biologia dei pericarpi. — G. E. Mattei. I Tulipani di Bologna. — A. Baldacci. Altre notizie intorno alla Flora del Monténégro (Contin.). — Notizie : L. Nicotra, Note sopra alcune piante di Sicilia; L. Nicotra, Pteridophytarum messanensium Conspechis ; 0 . Mat- tirolo. Potentilla Jaeggiana Siegfried. Nuova Notarisia. (Série IV, mai 1893). Anton Hansgirg. Zur Wahrung der Prioritât. — Fr. Schmitz. Kleinere Beitràge zur Kenntniss der Florideen. II, III. — Paolo Pero. Ricerche e studi sui laghi valtellinesi. — Paul Richter. Hat Microcrocis Dieteli Richter Beziehung zu Merisiuopediujn (Holopedium) geminatum Lagerheim? Oesterreichische botanische Zeitschrift. (n° 5, mai 1893.) Victor Schiffner. Morphologie und systematische Stellung von Metzge- riopsis fusilla (Forts.). — H. Zukal. Mykologische Mittheilungen (Aspergil- lus Rehntii n. sp., Cleistotheca papyropkila n. g. n. sp.). — A. Nestler. Eigenthûmlichkeiten im anatomischen Bau der Laubblâtter einiger Ranun- culaceen. — Lujo Adamovic. Neue Beitràge zur Flora von Sûdostserbien. — A. Zimmeter. Aquilegia EinseleanaF. Schultz und thalictrifolia Schott. — Josef Murr. Zur Flora von Nordtirol. Revue bryologique. (20e ann., n° 3). H. Philibert. Sur le genre Nanomitrium Lindberg. — P. Culmann. Note sur les Ortkotrichum Sturmii et rnpestre. — Em. Bescherelle. Liste des Hépatiques récoltées aux environs de Rio-Janeiro (Brésil) par M. Gla- ziou et déterminées par M. Stephani. Liste des Hépatiques récoltées aux environs de Brazzaville (Congo français) par M. Thollon en 1892 et déter- minées par M. Stephani {Aneura Stepkanii Besch. sp. n.). l'aris — J. Merseh, im' '. U, H. DcnTert-Koc-hereau- N" 12. — i6JL'lN i8()^. Supplément au Journal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE R. Chodat et O. Malinesco. — Sur le polymorphisme du Scenedes- musacutus Mey. (Bulletin de l'Herbier Boissier, t. 1, n" 4, p. 184). Les observations faites par les auteurs sur des cultures poursuivies comparativement pendant plusieurs mois dans différents milieux les eut conduits à conclure que les Dactylococcus sr transforment en Scenedesmus, de sorte que ces deux types ne constituent en réalité qu'un seul et même genre présentant en outre, dans certaines condi- tions, des phases Pleurococcus, Glceocystis et Raphidium, phases par lesquelles leur semblent également pouvoir passer d'autres formes protococcoidées ou confervoidées. Quanta la place à attribuer aux Scenedesmus dans la classification, elle serait, d'après eux, ces organismes étant dépourvus de phase zoosporée, ciliée, non parmi les Hydrodictyées, mais parmi les Pleu- rococcées. L. Morot. F. Prévost-Ritter. — Anémone alpina L. et A. sulphurea Koc/i. Expériences sur leur culture. (Bulletin de l'Herbier Boissier, t. I, n° 6, avec 1 pi.) On admet généralement que VAn emo ne sulphurea Koch n'est qu'une variété, propre aux terrains siliceux, de VA. alpina. L'auteur, s'ap- puyant sur les résultats d'expériences de culture poursuivies depuis plusieurs années en terrains siliceux et calcaires, croit au contraire pouvoir élever VA. sulphurea au rang d'espèce. Il a notamment ob- servé une différence constante entre les cotylédons de l'une et de l'au- tre de ces plantes. En outre, tandis que, dans ces cultures, VA. alpina s'est accommodée également bien des terres calcaires et des terrr^ siliceuses, la silice s'est montrée indispensable à la végétation de VA. sulphurea. L. M. F. Schmitz. — Die Gattung Lophothalia J. Ag. [Le genre Lopho- thalia /. Ag.\ (Berichte der deutsch. botan. Gesellschaft, Bd. XI, Heft 3). Die Gattung Microthamnion/. Ag. [Le genre Microthamnion/. Ag.] (kl., XI, 4). Employé, dès 1847, par Harvey (Nereis australis, p. 64) pour dé>i- gner une subdivision du genre Dasya comprenant les D. vei-iicillala LV1II et bolbochœte, le terme de Lophothalia a été, en 1849, adopté comme nom générique par Kûtzing (Species Algarum, p. 797), mais pour le D. verticillaia seulement, le D. bolbochsele restant dans le genre Dasya. C'est donc à tort, fait remarquer M. Schmitz, que J. Agardh, en 1890, dans ses contributions « Till Algernes Systematik », a établi un nouveau genre Lopkothalia J. Ag. mnscr., genre dans lequel il fai- sait rentrer 16 espèces, dont le L. verticillata (Harv.) Kùtz., l'espèce typique et unique du genre Lophothalia Kûtz. M. Schmitz ayant repris sur des échantillons authentiques l'étude de ces espèces, ou du moins de 14 d'entre elles (il n'a pas examiné les L. Solierii çxstrobiliferd), a été amené à les répartir de la manière sui- vante entre cinq genres, dont deux nouveaux. Les Lophothalia byssoi- des, Solierii, australis, strobilifera, mucro?iata, sarcocaulon, Fere- dayas appartiennent au genre Brongniartella Bory ; les L.ophothalia Blodçettii et Tumanowicziï au genre nouveau Wrightiella; le Lopho- thalia irichoclados au genre nouveau Lophocladia, auquel il convient encore de rapporter les Dasya Harveyi et Lallemaiidi ; les Lopho- thalia verticillata, hormoclados, bolbochœte, Le?iormandiana, la/iu- ginosa rentrent dans le genre Lophothalia Kùtz. ; le Lophothalia (?) scopulifera, qu'Agardh lui-même rattachait avec doute à son genre Lophothalia, est un Dasya. L'auteur décrit en outre deux genres voisins nouveaux : Mur- rayella et Ullsousea. Le premier comprend le M. periclados (C. Ag.) [— Bostrychia pei'iclados C. Ag.] et le M. squarrosa [~ Boslrychia Tuomeyi S squarrosa Harv.], le second le W. dictyuroides (J. Ag.). Dans sa seconde note, Al. Schmitz rappelle que le genre Micro- thamnion de J. Agardh a été établi par l'auteur en 1892 (Analecta algologica), pour le Call.it hamnion interruptum qu'il retirait du genre Callithamnion de ses précédentes monographies des Floridées. Or, déjà en 1849, Kûtzing (Species Algarum, p. 352) avait mentionné un genre Microthamnion Nâg. (in litt.) représenté par le M. Kûtsingict- num Nâg., et adopté par Wille (Engler-Prantl, Natûrl. Pflanzenfam., I, 2, p. 97) comme genre de Chétophoracées. Les espèces rattachées par J. Agardh à son nouveau genre, qui ne peut être dès lors conservé, appartiennent à l'ancien genre Seirospora Ikrvey. L. M. Il X — PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. I . XI, fasc. ; E. Zacharias. Ueber Chromatophilie. — Wl. Belajeff. Zur Lehre von dem Pollenschlauche der Gymnospermen, — A. Techirch. Ueber den Ort der Oel-bezw. Harzbildung bei den schizogenen Secretbehâltern. — Josei Boehm. Capillaritât und Saftsteigen. — P. Magnus. Nachtrag /.u « Myko- logische Miscellen ». — Fr. Schmitz. Die Gattung Lophothalia |. Ag. — P. Sydow. Erwiderung. — E. Crato. Ueber die Hansteen'schen Fucosan- kôrner. — F. Hoeck. Begleitpllan/.on der Kiefer in Norddeutschland. — K. Schumann. I)a^ Gonioskop, ein Apparat zur Bestimmung der Diver- genzwinkel. (T. XI, fasc. 4). Cari Millier. Kritische Untersuchungen iiber den Nachweis maskirten Eisens in der Pflanze und den angeblichen Eisengehalt des Kaliumhy- droxyds. — Fr. Schmitz. Die Gattung Microthamnion], Ag. (= Seirospora HarvA — J. Grùss. Ueber den Eintritt von Diastasc in das Endosperm. Botanisches Centralblatt Bd. LIV). n 10. Max Fischer. Zur Entwickeluugsgeschichte des Kryptosporium lepio- slromiforme |. Kiihn. Le Botaniste. (30 sér., fasc. IV). P. A. Dangeard et Sappin-Trouffy. Urédinées : i° Recherches histologi- ques sur les Urédinées; 2° \^ne pseudo-fécondation chez les Urédinées. — P. A. Dangeard. Recherches sur les plantules des Conifères. Bulletin de l'Herbier Boissier. (T. I, n" 6). F. Prévost-Ritter. Anémone alpina L., et A. sutpAur eaKoch. — H. So- lereder. Ein Beitrag zur anatomischen Charakteristik und zur Systematik der Rubiaceen (Ende). — E. Huth. Neue Arten der Gattung Delphiniuni. Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Paris. n° 139 (mai et juin 1893). H. Bâillon. Notes organocféniques et organographiques sur les Carcx. — F. Heim. Note sur l'inflorescence des Primula. — H. Bâillon. Sur la signification des soies de certaines Cypéracées. — F. Heim. Sur le Rheutn Bailloni note complémentaire). Journal of Botany. (Vol. XXXI, n° 366, juin 1893). R. J. Harvey Gibson. On some marine Algse from New-Zealand. — — LX — Frédéric N. Williams. The disintegration of Lychnis. — Ethel S. Barton. A provisional list of the marine Algae of the cape of Good Hope (contin.). — Edward F. Linton and Wm. R. Linton. Brilish Hawkweeds (contin.'). — Short Notes : C. B. Clarke, The abnormal Spring-; G. Claridge Druce, Solicitas palustris in Oxfordshire; Edward S. Marshall, Polygala oxyptera Reichb. in S. Hants ; Maxwell T. Masters. Rubus spectabilis naturalized; Edw. S. Marshall. Lonicera Caprifolium in West Kent; G. C. Druce, Euphorbia Esula in Bncks. Malpighia. (Vol. VII, fasc. 3-4). Luigi Buscalioni. Contribuzione allô studio délia membrana cellulare (contin). — A. Baldacci. Altre notizie intorno alla Flora del Monténégro {contin.). — A. Jatta. Sui generi Ulocodium e ATe»iacola di Massalongo. — A. Baldacci. Osservazioni sulle Rolatas e particolarmente sul gênera Vail- lant ia DC. Missouri Botanical Garden (IV). Albert S. Hitchcock. List of plants collected in the Bahamas, Jamaica nnd Grand Cayman. — William Trelease. Further studies of Yuccas and their polliuation. Oesterreichische botanische Zeitschrift. (XLII! ami., n° 6, juin 1893). R. v. Wettstein. Untersuchungen ùber Pflanzen der ôsterreichisch- ungarischen Monarchie. II. Die Arten der Gattung Etiphrasia (Forts.). — Rudolf H. Franzé. Ueber einige niedere Algenformen. — Victor Schiffner, Morphologie und systematische Stellung von Metsgeriopsis pusil/a (Schluss). — H. Zukal. Mykologische Mittheilungen (Forts.) (Lecythium aerugineum nov. gen. nov. spec). — A. Nestler. Eigenthùmlichkeiten im anatomischen Bau der Laubblâtter einiger Ranunculaceen (Schluss). — Josef Murr. Zur Flora von Nordtirol (Schluss). Revue de Botanique. (T. XI, nos 121-126, janv.-juin 1893.) 0. Debeaux. Floride de la Kabylie du Djurdjura. — H. et A. Marcaillou d'Aymeric. Excursion botanique au Port de Saleix (Ariège). — Jules Bel. Géographie botanique du Tarn. Revue générale de Botanique. (n°53, 15 mai 1893). Gaston Bonnier. Alphonse de Candolle. — Eug. Warming. Lagoa Santa (Brésil), étude de géographie botanique (fin). — L. Géneau de Lamarlière. Recherches sur le développement de quelques Ombellifères (suite). — De Saporta. Revue des travaux de paléontologie végétale parus eu France dans le cours des années 1889-1892 (suite). — Ch. Flahault. Revue des tra- vaux sur les Algues publiés de 1889 au commencement de 1892 (suite). Taris — J. Mersch, im : L-, l'I. Dcnfert-Rochereau- V 1,; et 14. — i*ret 16 JUILLET 1893. Supplément au |ournal ■ aeana 1 [enriq., Jacquemontia thomensis I lenriq., Epithema ihomense Henriq., Heteradelpkia Paulo-Wilhelmia Lindau, Premna m crosyphon Baker, Clerodendron Silveanum Henriq., Piper pseudo-silva- ticum C. de Cand., /Y/vr Molleri C, de Cand., Peperomia AfolleriC.de Cand., /'. tkonteanaQ,. de Cand., Hermandia beninensis Welw., Euphorbia Quintasii Pax, Cyclostemon HenriquesiiPax, T is ntembranaceaPax^ Caperonia latifolia Pax, Claoxylon Molleri Vax, Elatostema thomense Pax, un. spp.). — J. Daveau. Note sur quelques espèces de Scrofulaire. — 0. Hoffmann. Compostas da Africa portugueza {\~ernoiiia Welwitschii O. Hoffm., f. fe ucrioides Welw. in sched., F. Lûderitsiana O. Hoffm., Elc pliante pus angolensis O. Hoffm., Porphyrostemma cuansensis C). 1 loffm., Geigeria acicularis O. Hoffm., G. angolensis O. 1 loffm., C. spinosa O. Hoffm., Anisopappus angolensis O. Hoffm., Bidens crocens Welw. in sched., Jaumea angolensis O. Hoffm. Berkheyopsis aiaoides O. Hoffm., /?. angolensis O. Hoffm., Berkheya Welwitschii O. Hoffm., Pie io taxis ru- gosaO. Hoffm. nu. spp.). Botanical Gazette. (Vol. XVIII, n° 7, juillet 1893). David M. Mottier. On the embryo-sac and embryo of Senecio aitreus L. — P. Dietel. Descriptions of new species of Uredinea; and Ustilagineae, with remarks on sorae other species. — Geo. F. Atkinson. Contribution to the biology of the organisai causing leguminous tubercles {conclnd.). — Charles Robertson. Flowers and insects. XI. — L. H. Dewey. Différence between the common salt-wort and the Russian thistle. Bulletin de l'Herbier Boissier. (T. I, n' 7, juillet 1893.) E. de Wildeman. Note sur le genre Pleurococcus Menegh. et sur une nouvelle espèce PI. nimbatus nob. — R. Chodat et G. Balicka. Remarques sur la structure des Tremandracées. — R. Chodat. Polygalacea: nova; vel parum cognitse. — R. Chodat et G. Hochreutiner. Contribution à l'étude du o-enre Comesperma. — C. Roulet. Résumé d'un travail d'anatomie com- parée systématique du genre Thunbergia. — John Briquet. Additions et corrections à la Monographie du genre Galeopsis. — Jacob Weyland. Bei- trâge zur anatomischen Characteristik der Galegeeu. Bulletino délia Società botanica italiana (1893). N» 5. R. F. Solla. Caratteri propri délia flora di Vallombrosa {conlin.). — E. Chiovenda. Di una nuova Viola del gruppo délie suaves. — G. Arcangeli. Snpra varie monstruosità dell' Ajax odorus Car., e délia sua probabile ori- lxviii — gine. — A. Goiran. Erborizzazioni estive ed autunnali attraverso i monti Lessini Veronesi (contin.). — Pio Bolzon. Erborizzazioce ail1 isola dell1 Elba (contin.). — A. Jatta. Materiali per un censimento générale dei Li- cheni italiani {contin.). N°6. C. Massalongo. Nuova contribuzione air acarocecidiologia délia flora veronese e d'altre regioni d'Italia. — A. Baldacci. Osservazioni sulla rami- ficazione del Symphytum orientale L. applicate al génère Symphytum L. — A. Goiran. Sulla presenza in Verona di Spirasa sorbifolia L. e nuova sta- zione di Vitica major L. — C. Massalongo. Intorno alla ceratomania epi- filla di Diantkus Caryophyllus L. — A. Goiran. Erborizzazioni estive ed autunnali attraverso i monti Lessini Veronesi (contin.). — Pio Bolzon. Er- borizzazioni air isola dell1 Elba (contin.). — A. Jatta. Materiali per un censimento générale dei Licheni italiani (contin.). N° 6. U. Brizi. Su alcune briofite tossili. — C. Acqua. Ricerche sul polline ger- mogliante délia Vinca major. — G. Arcangeli. Giovanni Passerini. — R. F. Solla. Caratteri propri délia flora di Vallombrosa (contin.). — A. Baldacci. Osservazioni sulla natura simpodiale di alcune inflorescence di Borraginee. — A. Baldacci. Sulla ramificazione délie Apocinee. — A. Jatta. Materiali per un censimento générale dei Licheni italiani (contin.). — Pio Bolzon. Erborizzazione air isola deir Elba (appendice). — G. Massalongo. Nuova contribuzione ail' acarocecidiologia, etc. (contin.). — G. Massalongo. In- torno alla Taphrina Cerasi (Fuck.) Sadebeck. — G. Massalongo. Enlomo- cecidii nuovi o non ancora segnalati nella flora italica. Nuovo^Giornale botanico italiano. (Vol XXV, n° 3, juillet 1893). A. Baldacci. La stazione délie « doline j. Studi di geografia botanica sul Monténégro e su gli altri paesi ad esso finitimi. — E. Baroni. Ricerche sulla struttura istologica délia Rohdea japotiica Roth e sul suo processo d'impollinazione. — S. Sommier. Risultati botanici di un viaggio ail' Ob inferiore. Parte 3a. Revue générale de Botanique. (T. V, n° 5, juillet 1893). Paul Jaccard. Influence de la pression des gaz sur le développement des végétaux. — Ant. Magnin. Recherehes sur la végétation des lacs du Jura (jin). — De Saporta. Revue des travaux de paléontologie végétale parus dans le cours des années 1889-1892 (suite). — Ch. Flahault. Revue des travaux sur les Algues publiés de 1889 au commencement de 1892 (suite). Paris. — J. Mersch, im • ~, H. Lcnfert-Rocheivau- N" r>. — 16 AOU r 18 Supplément au |ournal de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE L. Villeneuve. -- Etude sur le Redoul [Coriaria myrtifolia L.| 1 1 vol. 8 , 62 p., [9 fig. dans le texte. Thèse de l'École supérieure de Pharmacie, Montpellier, [893). Jusqu'ici, l'étude anatomique du ■ Coriaria n'avail pas été faite. Le livre de MM. Engler et l 'rantl, si précieux au point de vue données anatomiques, résume en quelques ligm [ui a irait à la structure de ce genre, qui constitue à lui seul la petite famille des Coriariacées. Il était donc intéressant d'entreprendre cette étude. Oblige de se limiter à une espèce, l'auteur a heureusement choisi l'espèce la plus importante. Résumant dans un premier chapitre les données morphologiqu< , M. Villeneuve fait, dans le chapitre II, l'étude complète de l'anatomie du Coriaria myrtifolia. Il étudie et figure successivement la raci le rhizome, la tige, la feuille, le fruit et la graine. Si les observations ayant trait à la graine demandent à être reprises, celles qui portent sur les autres organes semblent définitives; les figures qui accompa- gnent ces descriptions rendent facile la lecture du mémoire. M. Villeneuve, s 'inspirant des importants travaux de M. Guignard, a essayé de trouver la localisation de la coriamyrtine, principe actif du Redoul, découverte en 1863 par M. Riban; il s'exprime ainsi : « Nous nous croyons autorisé à penser que, dans la tige au moins, la coriamvrtine est localisée dans l'endoderme, en face des faisceaux libéro-ligneux, ce qui expliquerait la faible quantité du principe actif contenu dans la plante. » Et se basant sur une réaction indiquée par M. Riban, comme caractéristique de ce corps, l'auteur expose Je mode opératoire. Par l'action successive d'une solution d'acide iodhydrique, de l'alcool et de la soude caustique, on obtient une coloration d'un brun foncé dans les cellules où se trouve le principe actif. L'affirmation de l'auteur n'est malheureusement pas absolue ; il faut espérer qu'il continuera cette étude et confirmera cet important résultat. Dans un troisième chapitre est résumée l'étude chimique de la coriamyrtine, et M. Villeneuve indique les applications toxicologiques qui découlent de l'étude anatomique- de la feuille du Redoul, cette feuille servant quelquefois à falsifier le Séné. Il conclut ainsi à cesujet : « Les caractères distinctifs (du Redoul et du Séné) nous ont semblé lement nets et d'un emploi si pratique qu'ils nous paraissent disp< l'observateur des longues recherches analytiques, chimiques et à résul- tat douteux dont on se servait autrefois. » F. Jadin. — I.XS PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Botanische Zeitung. (51e ann., ire part., fasc. VI, VII, VIII.) L. Jost. Ueber Beziehungen zwischen der Blattentvvickelung und der Gefiissbildung in der Pflanze. 'S Bulletin de la Société botanique de France. (T. XL, n° 2, 1893.) Abbé Boulay. De la marche à suivre dans l'étude des Rubus (fin). — Emile Mer. Le balai de sorcière du Sapin. — Edm. Gain. Sur la matière colorante des tubercules et des organes souterrains. — Henri Coupin. Sur les variations du pouvoir absorbant des graines en rapport avec leur poids. — P. Duchartre. Nouvelles observations sur les aiguillons du Rosa sericea Lindl. — Baratte. Les Doronicum scorpioides Willd. et Littum austriacum L. existent-ils en Algérie? — Louis Mangin. Observations sur l'assise à mucilage de la graine de Lin. — Emile Mer. Le brunissement de la partie terminale des feuilles de Sapin. — Edm. Gain. Contribution à l'étude de l'influence du milieu sur les végétaux. Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique. (T. XXXI, fasc. 2). Th. Durand et H. Pittier. Primitiae florae costaricensis (suite) : F. Re- nauld et J. Cardot, Musci\ F. Stephani, Hepaticée\ F. W. Klatt, Compo- site. — Paul Nypels. Observations anatomiques sur les tubercules àyApios tube rosa et d' Helianthus iuberosus. (T. XXXII, 2e partie, I). F. Renauld et J. Cardot. Musci exotici novi vel minus cogniti (Anœc- tangium Hnmbloii, Trematoiou lacunosus, Campylopus flaccidus, C. Fla- geyi, Fissidens Arbogasti, Calymperes hispidum, C. crassi/i/nbaiuju, Ma- cromitrium seniidiaphanum, Schlothcimia trichophora, Neckera pygnuea , Porotrichum scaberulum, Hypopterygium subhumile, H. graudistipulaceum, spp. nn.). — F. Stephani. Hepaticae exoticae novae vel minus cognitae (Anastrophyllum Bessonii, Bassania fusca, Dendroceros borboniens, Frul- lania Bessonii, F. Robillardii, fauiesoniella purpnrascem, Archilejeunea alata, Lopholejeiinea graudicrista, Faxilejeunea Sikorx, Lembidium bor- bonicum, Plagiochila Berthieui, P. Sikorse, Pallavicinia atténua ta, Porella cucullistipula, Radula Delessertii, spp. nn.). — C. H. Delogne. Champi- gnons basidiomycètes nouveaux ou rares pour la flore belge. — Paul Cler- bois et Arthur Mansion. Découverte du Pkascum Floerckeanum en Belgique. — François Crépin. L'obsession de l'individu dans l'étude des roses. — C. H. Delogne. Note sur Lejcunia calcarea Lib. et L. Rosettiaiux Massai. — Th. Durand. Notice biographique sur Charles-Antoine Strail. — Th. Durand. Notice biographique sur Alphonse i indolle. - L. Errera. Notice sur Schûbeler. Journal of Botany. Col. R. H. Beddome. Scortechini's Malayan Ferns. - il. R. H. Bed- dome. Notes on Indian Ferns. — Rev. Edward S. Marshall. Sorae planta observed in E. Scotland, july and au - Arthur Bennett. Some british species of Œnanthe. — R. Lloyd Praeger. on the flor County Armagh. — James Britten. lu memory ol Robert Holland. — William A. Clarke. First records of british flowering plants {coniin.). — Short Notes : Cecil H. Sp. Perceval. Lathyrus tui L. ; C. W. Whistler, Hippoph imersetj Greenwood Pim, Suit la liste, de laquelle nous retiendrons comme étant les plus caractéristiques et les plus répandues : Cisius laurifolius^ ladaniferus et crispics, Calyco- tome spinosa, Ilex parviflorus, Calluna vulgaris, Erica cinerea, arâoreaet scoparia, Lavandtcla Slœchas et, parmi les arbres, Castanea vulgaris et Quercus Suber. Dans cette zone, les Graminées, les Composées, les Papilionacées et les Labiées sont les plus nombreuses en espèces, et caractérisent la physionomie de la flore. C'est dans cette zone que sont répandues les plantes à odeur forte si souvent aromatiques telles que les Labiées, les Cistes, les Térébinthacées et certaines Composées ; celles en un mot qu'il importe de connaître pour se faire une idée aussi exacte que pos- sible de la flore méditerranéenne. Elle contient 11 64 espèces dont les ■13)7 % sont constituées par des espèces méditerranéennes. La troisième zone est la zone montagnarde, ou des basses monta- gnes. Elle s'étend de 350 m. d'altitude à 700 m. environ dans les terrains siliceux, parfois jusqu'à 1000 m. d'altitude dans les terrains calcaires et dolomitiques, c'est-à-dire dans les terrains perméables et LXXV secs. L'auteur divise cette zone en basses monta . : : montagnes dolomitiques et basses montagnes sill . ' mières sont caractérisées par les Chêm vs Ilex el Q. sessili- flora) et la dernière par les Châtaigniers. La quatrième zone est la zone montagneuse. Caractérisée par le Hêtre, elle commence à 700 m. environ et s'élève jusqu'au delà de 1500 m. (Aigoual), comprenant toute la partie haut.- des Céve 164 espèces de plantes vasculaires environ sont propres à 1 ( i ne descendent pas dans la zone précédenl Dans une troisième et dernière partie, la ûore actuelle e t étudiée dans ses rapports avec la civilisation. Après avoir montre que le climat méditerranéen ne s'est pas modifié depuis un siècle et demi, et proba- blement même depuis les temps historiques, M. Flahault s'occupe de- là naturalisation des espèces étrangères et de la destruction des esp.' indigènes ; le nombre des unes et des autres est restreint. Tel est le court résumé de cet important travail ; il ne peut donner qu'une faible idée de toutes les connaissances mises en oeuvre et de toutes les questions tour à tour abordées par l'auteur. Terminons en signalant la carte qui accompagne le volume et le tableau synoptique de la distribution de quelques arbres et arbustes suivant les altitudes et la nature du sol. Ce tableau, très heureusement conçu, permet d'em- brasser facilement un certain nombre d'intéressantes notions. F. Jadin. Maurice Gomont. — Monographie des Oscillariées {Nostocacées homocystées). 1 vol. S0, 302 p., 16 pi. (Extrait des Ann. Se. Nat., Bot., 7° série, t. XV et XVI). Il y a quelques années encore, la plupart des botanistes renonçaient à chercher le nom d'une Algue Myxophycée. Les algologues les plus autorisés hésitaient à les déterminer; les dIus téméraires hésitaient moins et créaient de nouvelles espèces, augmentant et accumulant les difficultés pour ceux qui venaient après eux. « Dans une foule de cas, dit AL Gomont, les définitions génériques des Nostochinées fondées sur des caractères imaginaires ou sans précision et les esp' ne sont distinguées que par des particularités de peu de valeur, sou- vent même communes à plusieurs formes différentes, de telle sorte qu'à vrai dire, on ne connaît des espèces primitives que celles pour lesquelles la tradition est venue au secours des documents imprimés. » C'est donc faire œuvre utile et s'attacher à un travail difficile que d'entreprendre l'étude monographique d'un de ces groupes des Myxo- phycées. Tout récemment, de i8S6à iSSS, MM. Bornet et Flahault publiaient la monographie des Nostocacées hétérocystées; la science — LXXVI — est redevable aujourd'hui à M. Gomont de la monographie des Oscil- lariées ou Nostocacées homocystées. Dans les premières pages du livre de M. Gomont, on trouve de précieux renseignements sur l'état actuel des nombreuses questions biologiques que soulève la structure des Myxophycées. Nous en retiendrons deux. L'auteur soutient qu'il y a absence de chromato- phores et dit à propos du noyau : « L'existence d'un noyau n'a pas été reconnue avec certitude chez les Homocystées. D'après les obser- vations les plus récentes de MM. Butschli et Zacharias, comme d'après celles que j'ai eu l'occasion de faire, il existe fréquemment au centre de la cellule une partie incolore qui se teinte par l'hématoxyline, mais les contours de ce corps ne sont pas limités comme les noyaux ordi- naires et personne ne l'a vu présenter les phénomènes de la division indirecte. » Les lecteurs du Journal de Botanique ont eu, en 1890, un article de M. Gomont lui-même, intitulé : Essai de classification des Nosto- cacées homocystées ; il sera donc inutile d'insister ici sur les divisions admises par l'auteur. Cependant certaines modifications ont été ap- portées dans le mémoire définitif; nous nous efforcerons de les men- tionner brièvement. M. Gomont conserve les deux tribus admises par lui en 1890. Dans la première, celle des Vaginariées, nous trouvons deux sec- tions. i° Plantes ayant un nombre relativement restreint de trichomes dans la gaine; quelquefois même la gaine ne contient qu'un seul tri- chome (Porphyrosiphon). Cette section comprend les genres suivants : Schizothrix avec 27 espèces, Porphyrosiphon 1 espèce, Hydrocoleum 10 espèces et Dasyglœa avec 1 espèce. Le groupement des espèces du genre Schizothrix est légèrement remanié. M. Gomont y maintient les 4 sous-genres, mais le troisième sous-genre, qui avait reçu le nom de Symphyosiphon, reçoit celui de Symplocastrum et, des trois espèces rangées dans ce sous-genre, seul le 5". Friesii est maintenu ; les S. purpurascens et chalybeus sont placés dans le sous-genre Chromosiphon, tandis que deux autres espèces, pourvues de gaine hyaline, viennent se ranger près du S. Frie- sii; ce sont les S. fragilis et rubra. 2° Plantes pourvues de nombreux trichomes dans la gaine ; cette seconde section comprend les genres Sirocoleum avec 2 espèces et Microcoleus avec 7 espèces. Le genre Sirocoleum n'avait pas été séparé des Microcoleus par M. Gomont dans son Essai] voici les caractères distinctifs des deux genres. — r.xxvu Fila cœspîtosa, subdichotome ramosa. Vaginae firmac au! vix dillluentes : Sirocoleum. Fila repcntia, vago ramosa aut simplicia. Vaginae plus minusve mucosas, saspe diffluentes : Microcoleus. La deuxième tribu, celle des Lyngbyées, contient les genres d^ \ admis par l'auteur en 1S90. Le groupement diffère un peu. 11 y a aussi deux sections. La première, caractérisée par les trichomes pluricellul aires, se sub- divise en deux sous-tribu^. 1" Les Lyngbyoïdées, comprenant les genres Plecionema avec 8 espèces, Symploca 11 espèces et Lyngbya avec ji espèa s. Rien d'es- sentiel n'est changé dans la notion de chacun de ces genres. j ' Les Oscillarioïdées, avec les genres Phormidium 29 espèo Trichodesmium 3 espèces, Borzia 1 espèce, Oscillatoria (ancien Oscillarid) 38 espèces et Arthrospira 3 espèces. Le orenre Phormidium est divisé en deux sections : les Monilifor- mia présentant des trichomes toruleux et moniliformes et les Euphor- midia dont les espèces sont avec un trichome rarement ou à peine toruleux. Le genre Oscillatoria comprend 6 sections. La section I Prolijïca?, ne compte que 3 espèces rappelant les Trichodesmium. Les sections II Principes, III Margaritiferœ et IV Arquâtes correspondent respec- tivement aux sections III, II et IV, admises déjà en 1890 par M. Go- mont, tandis que les sections V Attenuatœ et VI Terebriformes sont toutes deux des subdivisions de l'ancienne première section de l'au- teur. La dernière section, dont la plupart des espèces ont le trichome spirale, fait le passage aux Ar///rospira. La seconde section comprend les plantes à trichome unicellulaire ; elle se compose de la sous-tribu des Spirulinoïdées, avec le seul genre Spirulina. Ce genre compte 9 espèces. Tel que le comprend M. Gomont, le groupe des Nostocacées homocystées compte 171 espèces réparties en 15 genres. La détermi- nation de ces espèces est facilitée non seulement par des diagnoses précises, mais encore par 374 figures dessinées sur les 16 planches qui accompagnent le bel ouvrage de M. Gomont. Ces espèces sont réparties dans toutes les parties du monde et si le plus grand nombre d'entre elles n'ont été jusqu'ici recueillies qu'en Europe, cela provient surtout du petit nombre de voyageurs qui ont pensé à les récolter et aussi, sans doute, de la modestie de leur port. « Il parait cependant assez probable, dit M. Gomont, que nos formes les plus vulgaires habitent toute la surface terrestre; du moin? les re- trouve-t-on sur tous les points qui ont été relativement mieux explo- — LXXVIII — rés. » C'est une notion à retenir par tous ceux qui sont appelés à voyager, et plus encore par ceux qui habitent les régions où la récolte de ces végétaux est tout entière à faire. La récolte et la préparation de ces plantes sont choses extrêmement faciles ; l'auteur dit à ce sujet : « Le meilleur procédé de conservation et en même temps le plus simple consiste à les dessécher rapidement en les étalant sur du papier collé, à l'état de couche mince, si la nature de la plante le permet, et à les exposer à l'air sans les mettre en presse. » Elles croissent dans les lieux humides, dans les eaux stagnantes ou courantes, ou sur des rochers où l'eau suinte. Elles sont marines ou d'eau douce. Maintenant qu'il est possible de les bien nommer, espérons qu'elles seront plus souvent récoltées et que la connaissance de la distribution géogra- phique de toutes les NostOcacées aussi bien des homocystées que des hétérocystées fera quelques progrès. F. Jadin. H. H. Gran. — En norskform «/"Ectocarpus tomentosoides Farlow [Une forme norwêgienne de /'Ectocarpus tomentosoides Farlow]. (Christiania Videnskabs-Selskabs Forhandlinger for 1893. N° 17.) Y? Ectocarpus tomentosoides est à ajouter à la liste des Algues brunes parasites; la variété $ norvégiens vit sur les frondes du Lami- naria saccharine, à la surface desquelles elle forme des filaments jaunâtres de 1 cm. de hauteur et de 6-7 p. d'épaisseur. Par leur partie inférieure, ces filaments envoient dans le thalle de la Laminaire des prolongements rameux qui circulent soit dans la paroi des cellules, soit dans ces canaux mucifères récemment étudiés par M. Guignard. Les filaments extérieurs portent des sporanges de deux sortes. Les sporanges pluriloculaires sont formés par des filaments simples ou rameux, d'une série unique de cellules, presque toujours terminaux ou latéraux, plus rarement intercalaires, de 6-7 jx de largeur et 50-100 a de longueur. Les sporanges uniloculaires sont cylindriques ou pyri- formes, terminaux ou latéraux, et possèdent 7-10 a de largeur et 20- 30 [jl de longueur. J'ai donné la courte analyse précédente du mémoire de M. Gran d'après la diagnose latine de la nouvelle variété et l'explication des figures écrite en allemand. Je n'ai pu, en effet, prendre connaissance du texte que l'on m'a assuré être écrit en norwégien, et je me demande combien de personnes en France pourront le lire. C'est malheureusement une habitude qui se répand de plus en plus parmi les botanistes de publier leurs travaux dans la langue de leur pays, et qu'il faut probablement attribuer cà un patriotisme mal compris. Je dis mal compris, car il me semble qu'un savant écrit pour être lu ; plus il — i.xxtx est lu, plus son nom es! connu et par conséquent plus il fait honneur à son pays, etil est permis d'affirmer que des travaux écrits uniquen en Dorwégien, en hongrois, en turc ou en portugais, à moins d'être d'une valeur absolument exceptionnelle, n'acquerront jamais la même notoi iété que s'ils étaient écrits en allemand, en anglais ou en franc Ceux qui écrivent dans ces langues peu classiques vont doue à ren- contre du but qu'ils se proposent. M. Gran le sent si bien qu'il donne L'explication des figures en allemand, mais alors pourquoi écrire le texte en norwégien s'il ne doit pas être compris? L'auteur pourrait objecter, il esterai, qu'il suit des exemples venant de haut et que, par exemple, M. Warming et M. Hugo de Yries écrivent parfois des mémoires l'un en danois, l'autre en hollandais. Mais il serait facile de répondre que si M. Warming et M. de Vries n'avaient jamais publié autrement qu'en danois ou en hollandais, ils n'auraient point acquis la grande et légitime réputation qu'ils possèdent et, par conséquent, auraient beaucoup moins bien servi l'intérêt scientifique de leur pays. Aujourd'hui que le nombre des travailleurs scientifiques est consi- dérable, les mémoires publiés sont si abondants qu'il devient difficile de se tenir constamment au courant même d'une partie restreinte de la science. Il arrivera fatalement que les travaux publiés dans des langues ignorées du plus grand nombre passeront inaperçus, s'ils ne sont pas tout à fait mis de côté. C'est ainsi que, bien que M. Gran traite dans son mémoire d'une question dont je me suis moi-même occupé, et que j'y sois cité, je crains de ne jamais en savoir plus que j'en ai dit dans l'analyse précédente. Il serait à désirer, et cela dans l'intérêt de tous, lecteurs et auteurs, que les savants qui ne consentent pas à écrire en allemand, en anglais ou en français, reprissent au moins l'ancienne habitude d'accompagner leurs travaux d'un résumé dans l'une de ces langues; tout le monde y gagnerait. C. Sauvageau. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Berichte der Bayerischen botanischen Gesellschaft. (Bd. II.) Durchforschung des diesrheinischen Bayern iu den Jahren 1891 und 1892. A. Phanerogamen und Gefâsskryptogamen, nach den eingesandten Berichten zusammengestcllt von Prof. Dr. J. Hofmann. — B. Krypt men : P. Magnus, Verzeichnis der vom 11. August bis zum 10. Sept. 1891 bei Bai Kissingen in Bayern gesarnmelten, meist parasitischen Pilze. LXXX — Andr. Allescher, Anhang zu dem vorstehenden Verzeichnisse der von Herrn Professor Dr. Paul Magnus in Uuterfranken gesammelten Pilze [Phyllosticta apatela, Placosphseria Teucrii, Septoria Magnusiana, S. apa- tela, Cercosporella Magnusiana, nn. spp.). Andr. Allescher, Verzeichnis in Sûdbayern beobachteter Pilze {Phyllosiicta Chamaebuxi, Myxosporium padinum, Sepiomyxa padina, Ramularia Epilobii, R. Cirsii, Cercospo- rella Priniulse, Fusoma Ver ai ri, nn. spp.). K. Giesenhagen. Die bayeris- chen Characeen. J. E. Weiss. Resultate der bisherig-en Erforschun'Jf der Algenflora Bayerns. J. N. Schnabl, Mykologische Beitrâge zur Flora Bayerns (Curreya Rehmii Rehm (Schnabl), Diplodia Coluteœ Schnabl, D. Caraganas Schn., Marsonia populina Schn., Cryptomela Allescher i Schn., nn. spp.). C. 0. Harz, Verzeichnis der bayerischen Zygo- und Leptomycetes. M. Lederer. Einige fur Bayern neue Flechten. — F. Arnold. Zur Lichenenflora von Mûnchen {Forts.). Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (Vol. XI, fasc. 6.) C. Wehmer. Zur Charakteristik des citronensâuren Kalkes und einige Bemerkungen ûber die Stellung- der Citronensâure ira Stoffwechsel. — F. Heydrich. Pleurostichidium, ein neues Genus der Rhodomelecn. — M. Raciborski. Ueber die Inhaltskôrper der Myriopliylium-Trichome.. — E. Gilg. Ueber die Anatomie der Acauthaceengattungen Afromendoncia und Mendoncia. — Fritz Mùller. Aechmea Henningsiana Wittm. und Bill- bergia Schimperiana Wittm. — A. Weberbauer. Ueber die fossilen Nym- pheaceen-Gattungen Holopleura Caspary und Cratopleura Weber und ihre Beziehungen zu der recenten Gattung" Brasenia. — I. Urban. Krugia, eine neue Myrtaceengattung. Botanisches Centralblatt (Bd. LV.) n° 5-6- St. J. Golinski. Ein Beitrag zur Entwicklungsgeschichte des Androe- ceums und des Gynaeceums der Grâser (Schluss). n° 7. K. Meinshausen. Ueber einige kritische und neue Carex-Avten der Flora Russlands. n° 8. Paul Knuth. Die Blûteneinrichtung von Primula acaulis Jacq. nos 9 et 10. Fr. v. Herder. Die in St. Petersburg befindlichen Herbarien und bota- nischen Museen. Revue de Botanique. (T. XI, nos 128, août 1893.) 0. Debeaux. Florule de la Kabylie du Djurdjura (suite). Paris. — J. Mersch, im : L-, M. Dcnfert-rtochereau. N" iq et 20. — 1" et 16 OCTOBRE 1893. Supplément au Journal de Botanique. BULLKTIN BIBLIOGRAPHIQUE. E. Gilson. — La cristallisation de la cellulose el la comp >stlion chi- mique de la membrane cellulaire végétale (Extrait de « La Cellule », tome IX, 2e fascicule). On sait que la membrane cellulaire végétale, ce complexe que les travaux récents s'efforcent de déchiffrer de plus en plus entièrement, comprend deux zones distinctes : une lamelle moyenne, dans laquelle dominent les principes pectiques, et une lamelle interne, essentielle- ment cellulosique et accessoirement albuminoïde, en contact direct avec le protoplasme. L'auteur distingue, en outre, une lamelle inter- médiaire, composée de couches secondaires d epaississement plus ou moins marquées. M. Gilson a obtenu microchimiquement un composé cristallisé, qui se colore en bleu par le chloroiodure de zinc, qui se dissout dans le réactif de Schweizer, et qui reste inattaqué en présence des acides et des alcalis dilués : ce sont là les propriétés de la cellulose. Pour pré- parer ce corps, l'auteur traite par la liqueur de Schweizer, pendant un nombre d'heures déterminé, des coupes parenchymateuses dont les cellules ont été préalablement vidées de leur contenu ; après décanta- tion, il ajoute au tissu gélatineux restant de l'ammoniaque, à plusieurs reprises, jusqu'à décoloration complète des coupes; enfin il lave à l'eau distillée. A l'examen microscopique, on trouve de la sorte de nombreux sphérocristaux, ainsi que des arborescences aiguillées de cellulose, qui se colorent seuls en bleu au contact du chloroiodure de zinc. L'auteur a obtenu ces cristallisations dans de nombreuses racines et tiges, ainsi que dans diverses graines. La cristallisation se faisant toujours vers l'intérieur des cellules, il en conclut que la lamelle in- terne est essentiellement cellulosique. Quant à la lamelle intermé- diaire, elle serait composée d'un mélange de cellulose et d'hémicellu- lose ; cette dernière se laisse attaquer par les acides dilués à l'ébulli- tion et est alors ordinairement rendue bleuissable par le chloroiodure, comme la cellulose proprement dite. En opérant sur une assez grande quantité de cellulose pure, préparée chimiquement, l'auteur a vérifié que ce corps donne uniquement de la dextrose par hydratation. Traitée comme il a été dit plus haut par la liqueur de Schweizer et l'ammoniaque, elle se transforme en une masse gélatineuse et microcristalline ; toutefois la cristallisation de la cellu- lose s'effectue plus difficilement dans ces conditions et ce sont surtout des sphérocristaux que l'on obtient. Le corps désigné par Schulze sous le nom de mannoso-cellulose (graines du Cojfea,...), qui fournit à l'hydratation de la dextrose et de la mannose, reconnaissables à leurs hydrazones, est considéré par l'auteur, non comme une substance simple, mais comme un mélange de cellulose proprement dite et d'un autre hydrate de carbone qu'il appelle paramannane. Il a obtenu ce dernier sous la forme d'une poudre blanche, à éléments globulaires, isolés ou associés. E. Belzung. Abbé F. Morin. — Anatomie comparée et expérimentale de la feuille des Muscinées . — Anatomie de la nervure appliquée à la classi- fication. (Thèse pour le Doctorat ès-sciences naturelles, Rennes, 1893.) Ce travail important de 130 pages in-40, accompagné de 24 plan- ches, comprend une suite de recherches sur les tissus que présente la ieuille, surtout la nervure, chez les Muscinées (Hépatiques et Mousses). L'auteur s'est appliqué, ainsi qu'il l'explique au début, à examiner par quels éléments anatomiques l'appendice accomplit les diverses fonctions qui lui incombent, si ces éléments présentent des caractères différenciés communs et spéciaux aux Muscinées, s'ils four- nissent, par leur nature, leur forme, leurs dimensions, leur disposition, leur nombre, leurs réactions chimiques, des traits précis et constants de manière à pouvoir être utilisés dans la classification bryologique et enfin s'ils apportent des éléments de solution pour le problème de l'influence du milieu. Les expériences ont porté sur environ 600 espèces et près de 150 genres; 360 de ces espèces ont été récoltées par l'auteur dans les environs de Dinan, les autres appartenaient à diverses régions de l'Europe, des îles de l'Océanie, du cap de Bonne-Espérance, de la Réunion et de l'Amérique. L'auteur commence par établir que les feuilles des Hépatiques ne sont pas toujours dépourvues de nervure, comme l'affirmeraient la plu- part des botanistes, même des plus autorisés. Cette assertion ne peut être qu'à l'adresse des phanérogamistes, car il n'est pas de bryologues qui ne soient convaincus de l'existence d'une sorte de nervure dans certaines espèces d'Hépatiques. Laissant de côté les caractères qui ont servi à établir les diverses classifications employées jusqu'ici, M. Morin classe les Hépatiques en trois groupes, selon qu'elles n'ont aucune trace de nervure, ce qui est le cas le plus général {Fossombronia*, Frullania Isteunea, Mastigobryum^ Radula, Madot/ieca, Gymnomi- — I.XXXIII — trium^ etc.), qu'elles montrent une nervure courte, visible au micros- cope (a , ou qu'elles onl une nervure parcourant la plus grande partie du limbe (Jutigermannia afôicans, Bryopteris p. p., Hépatiques frondacées). La feuille est une simple expansion unistratifiée de l'épiderme; la nervure esl toujours homo- ne comme celle de plusieurs Hypnum, d'origine épidermique ou sous-épidermique, jamais d'origine centrale, ce qui la distingue 'lu rameau et de la nervure de beaucoup de Mousses. Si elle ne peu! guère servir en classification à cause de son faible développement el de son manque de différenciation, sauf pour quelques esprers, comme Jungermannia albicans, ou quelques familles, comme relie des Sa- paiiia, elle montre du moins qu'il n'existe pas sous ce rapport de diffé- rence entre les Hépatiques et les Mousses. Le milieu aquatique ne paraît pas modifier sensiblement la struc- ture des feuilles, pas plus qu'il ne produit de phyllodination. Les es- pèces hydrophiles n'ont point toujours les feuilles les plus simples. La tige, dont la différenciation ne marche pas de pair avec celle de la feuille, ne présente point, dans les espèces aquatiques, d'épiderme à plus grande lumière, comme on en a rencontré chez certaines Hépati- ques des lieux secs et chez les Mousses de différents milieux, mais bien des canaux aérifères. Abordant ensuite l'étude des Mousses, qui forme la partie la plus considérable de son mémoire, M. Morin examine d'abord la feuille des Mousses dites anomales (Andri s et Sphag)iicm) qu'il ne sépare pas des Mousses proprement dites. Pour lui, les Andresea doi- vent être placées à côté des Grimmia, à raison des lames foliaires plu- ristratifiées qu'on rencontre dans les Grimmia et dans YAnrfreœa nivalis et du tissu pachydermique qui est commun aux deux genres, soit dans les lieux secs, soit dans les lieux humides. Les feuilles des Sphagnum offrent, vues de face, deux sortes d'éléments. Les uns, étroits, allongés, cylindriques, à contenu vert, parfois rougeâtre, sont reliés ensemble en un réseau et se trouvent au nombre de 4, 3, 6 et même 8 pour former les bords de chaque maille. Ces éléments, que Schimper appelait cellules chlorophyllophores, M. Ch. Mûller ductus intercellulares et M. Warnstorf Chlorophyllzellea, M. Morin leur donne le nom de chlorocystes, cellules vertes, en raison de leur con- tenu qui est leur trait le plus saillant. L'intérieur de chacune de ces mailles est occupé par une grande cellule que M. Morin appelle leuco- cyste. Le dimorphisme cellulaire qui caractérise les feuilles dans ce genre, et qui n'existe pas dans l'appendice jeune ni dans les feuilles basilaires, résulte du cloisonnement des cellules vertes primitives en cellules filles inégales ; de ces dernières, les plus grandes forment les — LXXXIV — leucocystes destinées à la conduite des liquides par capillarité, les plus petits dans le sens de la largeur seront des chlorocystes servant à la nutrition. Le vent, la lumière et l'humidité, qui modifient le faciès et la coloration des Sphagnum, n'influent pas sensiblement sur la hauteur relative des éléments constitutifs des feuilles; le milieu, ici encore, a produit des modifications individuelles plutôt que des modifications anatomiques et spécifiques. Passant aux Mousses Cleistocarpes, M. Morin ne trouve pas dans ces Mousses de nervure qui leur soit spéciale ; il n'y a pas de nervures cleistocarpiennes, mais un certain nombre de plans, 4 surtout, qui ont leurs semblables dans les Stégocarpes; ces plans sont les suivants : i° Ephêmérées (gg. Ephemerum et Ephemorelld), dont la tige offre une simplicité de structure en rapport avec celle de la feuille : une assise externe, à parois plus épaisses, entoure un parenchyme homogène à grande lumière ; il n'y a ni cylindre central, ni cylindre cortical. La nervure ne justifie pas le rapprochement avec les Funaria basé sur le réseau des lames. 2" Bruchiacées (Archidium, Pleuridium, Bruchia), dont la tige a un cylindre central. Dans VArchidium phascoides Br., la coupe de la nervure figure un segment circulaire et est formée de 3 ou 4 assises ; l'assise externe correspond à l'épiderme dorsal, les autres tiennent la place de l'hypoderme. A la face supérieure se trouve une assise de 2 à 4 cellules bien distinctes des précédentes par la grandeur de leur lumière et la minceur de leurs parois. Par ces caractères et par leur position, ces éléments peuvent être homologués avec ceux que l'auteur appelle eurycistes et qui existent clans toutes les nervures foliaires différenciées, c'est-à-dire dans la plupart des Mousses stégo- carpes. Le 3e type, représenté par le genre Phascum (y compris g. g. Sphcerangium et Physcomitrella), est plus uniforme, plus différencié et plus net. La section semi-circulaire de la nervure présente un épi- derme dorsal de lumière assez grande, à parois cependant assez épaisses, un arc hypodermique de 2 ou 3 assises de substéréides. Cet arc reçoit dans sa cavité un groupe distinct de 2, 3, 4 éléments étroits à parois minces qui, sur une coupe longitudinale, ont de 10 à 12 fois la largeur de leur diamètre. Lorentz appelait Beglcitern ces cellules qu'il avait observées chez les Stégocarpes; M. Morin les nomme sténocystes. Cette structure prouve l'autonomie du genre, mais n'offre pas de carac- tères spécifiques. Le 40 type est représenté par le Voitia nivalis, qui possède un épiderme dorsal à grande lumière, un hypoderme, un groupe bien développé de sténocystes, parfois avec arc scléreux au dos, une ou deux assises d'eurycystes (8 à 10), un cylindre central et des traces de feuilles dans la tige. Ce type est voisin de celui des Sp/a- — LXXIV chnum par l'anatomie, comme par la morphologie du tissu foliaire. L'étude de la feuille dans les Stégocarpes esl très détaillée par famille, mais l'étendue qu'elle occupe dans le mémoire oe nous permet pas d'en donner une analyse succinte. Nous ne pouvons que repn «luire ici, en les abrégeant, les conclusions générales que l'auteur en a tirées. Les Muscinées tiennent le milieu entre les Cryptogames cellulaires et les Cryptogames vasculaires. Elles appartiennent aux premières par toutes les Hépatiques el par les Mousses dépourvues d'eurycystes el de sténocystes, aux secondes par les Mousses pourvues au moins de l'un de ces deux éléments, qu'on peut considérer comme des vaisseaux des plus simples. Les Muscinées forment un groupe autonome; elles varient cepen- dant et offrent tous les intermédiaires entre l'extrême simplicité et un degré de complication attesté par les épidémies et hypodermes, par les lamelles, surtout par les eurycystes et les sténocystes qui, tout en remplissant le rôle d'éléments conducteurs, ont une structure anato- mique absolument spéciale. La nervure ne sépare pas les Mousses des Hépatiques. La division en Mousses dites anomales (Andréaeacées et Spha- ^rnées) et en Mousses dites vraies n'a aucun fondement dans la nervure pas plus que la division en Schizocarpes, Cleistocarpes et Stégo- carpes. La nervure ne justifie pas non plus pleinement la division des Sté- gocarpes en Acrocarpes et en Pleurocarpes; elle est, il est vrai, tou- jours unique et généralement beaucoup plus compliquée chez les premiers tandis qu'elle se montre souvent bifurquée et moins diffé- renciée chez les seconds; elle y est toujours dépourvue de sténo- cystes. Quant à la valeur des caractères fournis par la nervure pour la répartition en familles, genres, espèces, elle est réelle, puisque ces caractères sont saillants, précis et constants. Elle sanctionne plusieurs familles d'ailleurs réputées naturelles et permet d'y établir des séries linéaires. Elle fournit de plus, dans beaucoup de cas, des caractères génériques et parfois en même temps des caractères spécifiques; dans d'autres cas, des caractères spécifiques seulement. Des Mousses à même nervure peuvent bien appartenir à des espèces, même à des genres et cà des familles différentes; mais des Mousses à nervure différente n'appartiennent jamais à la même espèce. L'anatomie de la nervure ne fournit pas de caractères distinctifs pour les variétés. Dans la structure la plus différenciée, la coupe de la feuille offre un appareil assimilateur localisé parfois uniquement dans les lames, plus rarement dans la nervure seule {Octoblephancm albidum); ailleurs — LXXXVI — on le trouve dans les lames et les deux épidermes, surtout le ventral. L'appareil de soutien est formé soit par les hypodermes, soit par les hypodermes et les épidermes confondus, soit enfin, mais plus rarement, par un arc scléreux dorsal, lié aux faisceaux conducteurs (plusieurs espèces de Mnium, quelques Splachnum et Voitid). Le faisceau con- ducteur est le plus souvent formé d'eurycystes en une ou deux assises, affleurant ou non à la face ventrale; leur nombre, surtout quand il n'est pas élevé, peut devenir caractéristique de famille ou de genre, plus rarement d'espèce. Il peut contenir aussi des sténocystes, moins répandues que les eurycistes et n'existant jamais sans elles ; par leur nombre et leur disposition, ces sténocystes peuvent servir à la classifi- cation des groupes où on les rencontre. Le milieu aquatique ne s'oppose pas au développement des la- melles, pas plus qu'à celui des amphigastres, ou même des éléments de soutien. Il produit en somme des modifications plutôt morphologi- ques et individuelles qu'anatomiques et spécifiques. Em. I3ESCHERELLE. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Annales des sciences naturelles. Botanique. (7e sér., t. XVII, nos 2, 3, 4.) C. Houlbert. Recherches sur la structure comparée du bois secondaire des Apétales (fin). — Ph. Van Tieghem. Recherches sur la structure et les affinités des Thyméléacées et des Pénéacées. Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft. (nc ann., fasc. 7.) L. Kny. Ueber das Zustandekommen der Membranfalten in seinen Be- ziehungen zum Turgordruck. — W. Saposchnikoff. Beitrag zur Kenntniss der Grenzen der Anhaufung von Kohlenhydraten in den Blâttern. — E. Palla. Beitrag zur Kenntniss des Baues des Cyanophyceen-Protoplasts. — F. Hoeck. Muthmassliche Grûnde fur die Verbreitung der Kiefer und ihrer Begleiter in Norddeutschland. — H. Moeller. Xeue Untersuchungen ûber den Zellkern und die Sporen der Hefen. — C. Correns. Ueber die Quer- lamellirung der Bastzellmembranen. — 0. Warburg. Ueber den Einfluss der Verholzung auf die Lcbensvorgânge des Zellinhaltes. — E. Winter- stein. Zur Kenntniss der Pilzcellulose. — C. Rumm. Zur Frage nach der Wirkuug der Kupfer-Kalksalze bei Bekâmpfung der Pcronospora viticola. — P. Magnus. Ueber die auf Compositen auftretenden Puccinien mit Te- leutosporen vom Typus der Puccinia Hicracii nebst einigen Andeutungen iiber den Zusammenhang ihrer specifîschen Entwickelung mit ihi er verti- calen Verbreitung. — I .XXXVII Botanical Gazette. \ ol. XVIII, n John S. Wright. Cell union in li rbaceous grafting. L N. Jolinson. Observations on the zoospores of Draparnaldia. — John M. Coultci Elmon M. Eisher. New and noteworthy North American plants stemon glandulosus, Astragalus strt .1. airopubescens, Hedysarum ■;s, Aster MacDougali, Pentstemon linearifolius, /'. •■//■•/> nu. spp.). — Albert F. Woods. Somc récent investigations on the ration of water from plants. Botanische Zeitung. (51e ann., Ie part., fasc. IX, 16 sept. 180.;. 1 B. Frank. Die Assimilation des freien Stickstoffs durch die Pflanzenwelt. Botanisches Centralblatt (Bd. L\ 1. n° n. J. J. Kieffer. Beitrag- zur Flora Lothringens. nos 1 2 et 13. Heinrich Heiden. Anatomische Charakteristik der Combretaceen. 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Henn. et Lindau, Xylaria Warburgii P '. Henn., X. lusonensis P. Henn., Daldinia Warbur- gii P. Henn., Dasyscypha Warburgiana P. Henn., Sarcosoma javanicum Rehm, Stilbum javanicum P. Henn., nn. spp.). Jahrbùcher fur wissenschaftliche Botanik. (T. XXV, fasc. 2.) Hermann Voechting. Ueber deu Einfluss des Lichtes auf die Gestaltung und Anlage der Blûthen. — Heinrich Walliczek. Studien ûber die Mem- branschleime vegetativer Organe. — H. Klebahn. Zur Kritik einiger Algengattungen. Journal of Botany. (Vol. XXXI, n° 369, sept. 1893.) R. de G. Benson. Shropshire Mosses. — E. D. Marquand. Further re- cords for the Scilly Isles. — Edmund G. Baker. Synopsis of gênera and species of Malveae (contin.). — Henry T. Soppitt. jEcidium leucospèrmum DC. — William A. Clarke. First records of british flowering plants (con- iin,). — Short Notes: F. N. Williams, Artiiicial Edelweiss; Cecil H. Sp. Perceval, Lobelia urens ; David Fry, Hippophae rhammoides in So- merset. Oesterreichische botanische Zeitschrift. 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E>«ur I [eft 2, 1S93 ; avec 3 planeli Ce travail est consacré essentiellement à l'étude du développement des mucilages de membranes, dans les organes végétatifs de nom- breuses espèces de plantes phanérogame. De pareilles formations se rencontrent très fréquemment, comme l'on sait, dans l'épiderme des feuilles. Or, les couches mucilagineuses y apparaissent toujours comme des épaississements secondaires, appo- sés sur la paroi interne des cellules, plus rarement à la fois sur les parois interne et externe; en outre, leur substance est éliminée du protoplasme, dès le début, à l'état de mucilage. Il va de soi que, pen- dant que s'effectuent ces dépôts périphériques, le corps protoplas- raique subit une résorption graduelle, proportionnée à leur épaisseur ; il y a là une manière de fonte cellulaire, au cours de laquelle naît un produit d'élimination, et qui est un peu comparable, semble-t-il, à celle qui s'accomplit dans certains épithéliums glandulaires de l'organisme animal. II peut se faire qu'après l'apposition d'un certain nombre d'assises à mucilage sur la paroi propre de la cellule, une membrane cellulo- sique vienne à se constituer à leur suite, bleuissant en présence du chloroiodure de zinc, tandis que le mucilage se colore simplement en jaune dans ce réactif. .Même, dans certains cas, on trouve de la sorte plusieurs séries de couches mucilagineuses, régulièrement séparées par une mince membrane de cellulose; c'est ce qui a lieu, par exemple, dans la feuille du Barosma vulgaris. Le développement par apposition est applicable aux cellules muci- lagineuses des Malvacées, Tiliacées, Sterculiacées, Rhamnacées et Cactées; la réaction du mucilage de ces plantes, en présence du chlo- roiodure de zinc, n'est jamais bleue. En ce qui concerne la signification des mucilages, l'auteur ne pense pas qu'on puisse les considérer comme produits d'excrétion, ni comme principes de réserve. A l'encontre de cette dernière interprétation, on peut dire que les dépôts mucilagineux sont de formation très précoce dans les feuilles et se trouvent constitués bien avant que ces organes aient acquis leur entier pouvoir assimilateur. Or, les réserves sont — xc — d'ordinaire élaborées par des organes bien développés, et celles qu'ils renferment dans leur jeune âge sont employées à l'édification même de leurs tissus; les couches mucilagineuses, elles, au contraire,- ne font que s'accroître régulièrement au cours de la croissance de la cellule qui les élabore. La présence de mucilage dans des organes tout à fait transitoires, tels que sépales, pétales, étamines, est également opposée à l'idée de réserve. Cela ne veut pas dire que, dans la profondeur des organes végétatifs, le mucilage ne puisse pas être soumis çà et là à une résorption partielle, suivie d'utilisation; une pareille migration s'effec- tue en particulier à l'époque de la floraison, mais le plus souvent aux dépens des seules assises mucilagineuses les plus internes (Tilia grandifolià) ; très rarement cette fusion est complète dans une cellule. Pour l'auteur, la fonction du mucilage serait d'accumuler l'eau dans les éléments qui le renferment, et qui la céderaient plus tard aux éléments ambiants, au moment du besoin. Certains faits viennent à l'appui de cette manière de voir; on sait, par exemple, que la racine de Guimauve qui a graneli dans une terre sèche est sensiblement plus riche en mucilage que celle qui provient de terrains plus humides. E. Belzung. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES. Annales des sciences naturelles. Botanique. (7e sér., t. XVII, n°s 5 et 6.) Ph. Van Tieghem. Recherches sur la structure et les affinités des Thy- méléacées et des Pénéacées (fin). — C. Sauvageau. Sur la feuille des Buto- mées. — Emile Bescherelle. Nouveaux documents pour la flore bryolo- gique du Japon (Anœctangium ferrugineum Besch., Dicranum crispofal- caiiiin Sch. in herb., D. nipponense Besch., Leucobryum retractum Besch., Fissidens adeiphinus Besch., Barbnla leptotheca Sch. mss., B. subungnicu- lata Sch., B. himaniina Besch., Ulola nipponensis Besch., Physconiitrium Salvatieri Besch., Brachymenium japonaise Besch., Webera subcarnea Sch. mss., W. iwosanica Besch., Mnium decrescens Sch. mss., M. vesica- tum Besch., M. sapporcnse Besch., M. mînutulum Besch., Bartramia cris- pata Sch. mss., Philonotula japonica Sch. mss., Ph. Savatieri Besch., Air ic hum crispulum Sch. mss., Pogonaiuni otarnense Besch., P. sphœro- thecium Besch., P. rhopalophorum Besch., P. akitense Besch., P. asperri- mum Besch., Lasia japonica Besch., Ncckera yezoana Besch., Leucodon sapporensis Besch., Endoiricham japonicum Besch., Pterygophylium nip- ponense Besch., Schcwelschkea japonica Besch., spp. nn., Fauriella lepi- dosiacea Besch., gen. n., sp. n., Anomodon ovicarpus Besch., Thuidium micro pic ris Besch., Pylaisia Broikeri Besch., Isothecium hakkodense — Xi I — Besch., Brae b., B, iruncatutn Besch., B. ma- rieuse Besch., B. eustegium Besch., B. noesicum Besch., spp. mi.. Myuro- ■ .'. gen. qov., !:im latvigatunt Sch. «m .. .' lomon h., Z3. Ao/m Besch., Hypnutn ■m Sch. w/o\, //. /*// B sch., //. circinatulum S h. )>is<., If. ctenium Sch. ihss., Hylocomium j\ipotiic:t»i Sch. mss., //>'* tgium Faut lescl Fauriei Besch., spp. nu. Boletim da Sociedade Broteriana. X, fasc. 4.) Joaquiiu do Mariz. Subsidios para o estudo da flora portugueza. Cw»- Botanical Gazette. V il. XVIII, a" 9, sept. 1893.) Charles E. Bessey. Evolution and classification. — Proceedings ol Sec- tion G., A. A. A. S., Madison meeting. — Proceedings of the botanical Club, A. A. A. S., Madison meeting. — Proceedings of the Madison bota« nical Congi Botanisches Centralblatt. (Vol. LVI, n<« t, 2, 3, 4.) Heinrich Heiden. Anatomische Charakteristik der Combretaceen (Forts). Bulletin de l'Herbier Boissier. (T. I, n" 9.) G. Schweinfurth und P. Ascherson. Primitiae Flora: Marmaricse. — Alice Rodrigue. Recherches sur la structure du tégument séminal des Polvyalacées. — L. Radlkofer. Dreie neuc Serfama-Arten [S. aluligera, S. lateritia, S. didymadenid). — Adolf Sertorius. Beitrâge zur Kenntnis der Anatomie der Coruaceae. Hedwigia. Vol. XXXII, fasc. 5.) G. Lindau. Nachruf auf Félix von Thûmen. — W. Tranzschel. Cultur- versuche mit Cœoma interstitielle Schleehtd. (= C. ni/eus Schw.). — W. Baur. Ulota macrospora Baur et Warnst. nov. spec. — Julius Roell. Nordamenkanische Laubmoose, Torfmoose und Lebermoose (Forts.). — P. Richter. Beobachtuno-en an Chœtomorpka Henningsii F. Richt. — F. Stephani. Hepaticarum species novae. IV. Journaf of Botany. 1 Octobre 1893.) James Britten. Gilbert White's Selborne plants. — Arthur Bennett. Notes on Potamogetons contitt.) — A. G. More. A sketch of the botany of Ireland. — William A. Clarke. First records of british flowering plants (contitt.). — Short Notes : W. R. Linton, Cyperus fuscus in liants; H. Stuart Thompson, Elatine hexan In in Warwickshire ; J. Henry Burkill, Cambrid^eshire Aliens; R. Lloyd Praeger. Eleocharis acicularis Sm.; Edward S. Marshall, Du ration olCochlearia groenlxndica L. ; H. C. Levinge, Limosella aquatica in Ireland; H. N. Dixon, Papaver Rhœasxzr.strigosum Bœnn. Le Botaniste. (3e sér., fasc. V, septembre 1893.) P. A. Dangeard. Recherches sur les plantules des Conifères {fin). — Sappin-Trouffy. 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Ein Beitrag zur Flechtenflora der nâheren Umgebung Triets. — Jos. Murr. Nachtragliche Bemerkungen ùber Hieracium pulchrttm A. T. in Nordtirol. — Anton Waisbecker. Beitrâge zur Flora des Eisenburger Comitates {Schluss). Revue bryologique. (20e année, n° 4.) C. Jensen. List of Mosses from the Environs of Skagen in Jutland (Den- mark). — N. Boulay. Schistostega osmundacea W. M. observé dans la Haute-Loire au xvme siècle. — Amann. Méthode expéditive de prépara- tions microscopiques pour les Mousses. Revue générale de Botanique (T. V.) n° 57, 15 septembre. John Briquet. La florule du Mont Soudine {suite). — Paul Jaccard. Influence de la pression des gaz sur le développement des végétaux (fin). Ch. Flahault. Revue des travaux sur les Algues kpubliés de 1889 au com- mencement de 1892 {suite). n° 58, 15 octobre. , Em. Boulanger. Matruchotia varians. — John Briquet. La florule du Mont Soudine {fin). — Léon Boutroux. Revue des travaux sur les Bactéries et les fermentations publiés pendant l'année i8qi . — Ch. Flahault. Revue des travaux sur les Algues publiés de 1889 au commencement de 1892. Paris. — J. SIersch, îm . LJ, W. Donfert-Rochei-eau- N»aa. - 16NOVEMBRE 1893. Supplément au Joumzl de Botanique. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. P. Magnus. — Die Peronosporeen der Provins Brandenburg [Les Pêronosporêes delà Province de Brandebourg |. | A.bhandlungen der botanischcn Vereins der Provinz Brandenburg, 1S93, tome KXXV, pages 56 à 86.) La liste des Pêronosporêes publiée par M. Magnus présente un réel intérêt, non seulement à cause des remarques qui L'accompagnent ctde la grande compétence de l'auteur qui est une garantit- des détermina- tions, mais aussi parce qu'elle peut être considérée comme nous don- nant un tableau très complet de la végétation des Pêronosporêes dans le Brandebourg. Elle est établie, en effet, d'après les observations de plusieurs années du Dr Magnus sur les plantes spontanées de la région et sur celles qui sont cultivées au Jardin botanique de Berlin ; les prin- cipaux botanistes du pays lui ont prêté leur concours. En outre, l'auteur a mis à profit l'herbier du Muséum de Berlin, qui renferme en particulier les Pêronosporêes récoltées par Al. Braun, une partie des Fungi Europœi de Rabenhorst et aussi les centuries de la Mycotheca Afarc/tïcade P. Sydow. Cette dernière partie du travail de M. Ma- gnus n'est pas la moins utile, car il a vérifié les déterminations des espèces distribuées dans cet exsiccata et corrigé un certain nombre d'entre elles. En même temps, il cite des Champignons d'autres groupes, malheureusement trop nombreux, distribués sous de faux noms par P. Sydow. J'ai cru bon de reproduire cette liste à la suite des remar- ques relatives aux Pêronosporêes observées ; tous les échantillons d'un même numéro d'exsiccata pouvant ne pas être absolument iden- tiques, les rectifications de M. Magnus pourront ne pas s'appliquer à tous les exemplaires, mais elle servira tout au moins à mettre en garde les possesseurs de la Mycotheca Marchica contre un certain nombre de déterminations. On ne trouve pas, dans la liste des Pêronosporêes observées, le genre Pythium que M. Magnus, comme M. Pringsheim, range parmi les Saprolégniées. Albugo (1) candida (Pers. pro parte) O. Kuntze. — M. Magnus fait remarquer qu'il ne l'a pas rencontré sur Cardamine pratensis L., Sisymbrinm Thalianum (L.) Gay et Monn., Erophila verna (L.) E. Mey. ni Teesdalea ?iudicaulis (L.) R. Br. 1. L'auteur emploie le terme Albugo, parce que M.Otto Kuntze a récemment montré qu'il était antérieur à celui beaucoup plus connu de Cy S top us. XCIV Par contre, un certain nombre des espèces de Crucifères cultivées au jardin alpin de Berlin ont trouvé un très redoutable ennemi dans ce parasite qui rend leur culture fort difficile [Sysimbrium tanacetifolium Vill., Draba aisoides L., Draba elongata Host, D. hispanica Boiss., D. pyre?iaica L., Thlaspi cepsefolium (Wulf.) Koch, T. rotundifo- lium (L.) Gaud. et Hutchinsia alpina (L.) R. Br.). A. Tragopogonis (Pers.) S. F. Gray. — M. Magnus réunit sous ce nom les deux espèces Cystopus cubicus (O. Strauss) de Bary et CysL spinulosus de Bary, d'accord en cela avec M. Zalewski et M. Alf. Fischer. M. Magnus a démontré, en effet, que la différence établie entre ces deux espèces par de Bary d'après les ornements de l'épispore des oeufs n'existait pas en réalité (Ber. d. deut. Botan. Gesellsch., 1893). A. Bliti (Bir.) O. Kuntze sur Amarantus retroflexus L. et Al- bersia Blitum (L. p. p.) Kth. — L'auteur, d'accord avec Schroeter et Fischer, et en opposition avec Zalewski, admet que ces deux plantes nourricières sont attaquées par une seule et même espèce. Phytophthora infestans (Mont.) de Bary. — L'auteur confond avec la forme type la variété chilensis P. Hennings distribuée dans le Mycotheca Marchica sous le n° 2760. Ph. Fagi R. Hartig. — On sait que de Bary a montré que le Pé- rou. Sempervivi Scheuck était identique au Peron. Cactorum Cohn et Lebert, et en a fait le Phytopht. omnivora que, d'après la loi de prio- rité, Schroeter a changé en Phytopht. Cactorum. Ce dernier est le même que le Phytopht. Fagi de Hartig, mais M. Magnus dit qu'il em- ploie cette dernière dénomination parce qu'il n'a rencontré cette espèce que sur le Fagus silvatica L. Erreurs relevées par M. Magnus dans le Mycotheca Marchica de P. Sydow au sujet des péronosporées. N° 244. — Le Sclerosp. graminicola (Sacc.) Schroet. est parasite sur Panicum viride et non sur Set aria glaicca. N° 2173. — Le Peron. nivea sur Chœrophyllum temulum L. est un Cercospora nouveau, C. Scandicearum Magnus, voisin du C. Apii. N° 3693. — Le Plasmop. nivea (Ung.) Schroet. sur Helosciadiu?n repens est un Cylindrosporium nouveau, C. Helosciadii repentis Ma- gnus, différent de VEntyloma Helosciadii du même auteur. N° 1530. — Le Plasmop. densa (Rbh.) sur Pedicularis palustris L. est le Ramularia obducens Thùnb. N° 2865. — Le Peron. Ribis (Scroeter) (Ribis pour ribicola) n'est pas un Champignon, mais le résultat de l'action d'un puceron sur la feuille. — xcv — N 2652. — Le Plasmop. Epilobii (Rl>h.) sur Rpilobium parvi- um Retz est probablement Le Sphœrotkeca Epilobii (Lk) Saa . sur Epilobium palustre L. N ' 2224. — Le Peron. gangliformis (Berk.) f. Godetia sur Godetia sp. est la forme type sur Rhodanthe MangUsii. N ;o<>7. — Le Bremia Lactucm Regel sur Chartolepis Bieberstei- nii n'est pas une Péronosporée. N° 3597. — Le Pérou. Arenaria Berk. n'est pas sur Stellari t uliginoscty mais sur Mœhringia trinervia. N° 1331. — Le Peron. Alsinearum Casp. sur Cerastium glomera- tum est sur C. semidecandrum L. N°3o68. — Le Peron. l"ptosperma de Bar y sur Matricaria ino- dora est un Entyloma. N° 1441. — Le Peron. Trifoliorum de Bar y sur Ononis repens est un Ramularia Winteri Thm. Mo 2653. — Le Peron. Trifolorium de Bary sur Lotus cornicula- tus est un Ovularia sph/eroidea Sacc. N° 2023. — Le Peron. Knautiœ Fckl. sur Knautia arvensis (L.) Coult. est une Mucédinée. No i^g. — Le Peron. Thymi P. Sydow est le Peron. Lamii A. Br. N° S44. — Le Peron. Euphorbise Fckl est VMcidium Euphorbiœ Gmel. ]Sfo oy_ _ Le Peron. Valerianellae Fckl appartient probablement au Valerianella olitoria et non au V. dentata. N° 434. — Le Peron. effnsa donné sur Chenopodium album est sur Airiplex patulum. Mo r ïo6. — Le Peron. Linariœ sur Linaria vulgaris est probable- ment une Mucédinée nouvelle. N° 1535. — Le Peron. Rubi sur Rubus sp. est une galle. Mo - ,0# Le Peron. conglemerala sur Géranium molle est sur G. pusillum. N°2i72. Le Peron. parasitica Pers. sur Hes péris matronalis est une Mucédinée probablement nouvelle. N° 2530. — Le Phyt. omnivorade Bary sur Brassica oleracea var. capitata est le Peron. parasitica. Nu 2174. — Le Peron. Rumicis Cda. sur Polygonum aviculare et sur P. Convolvulus est le Peron. Polygoni. N° 1068. — Le Peron. sordida Berk. sur Scrophularia nodosa est X Ovularia carneola Sacc. — XCVI — Erreurs relevées par M. Magnus dans la Mycotheca Marchica de P. Sydow au sujet de Champignons autres que les Péronos- porées. ]SJo (^q — Le Puccinia graminis Pers. sur Secale céréale est le Puce. Rubigo ver a DC. N° 516. — Le Puce. Rubigo vera DC. sur Ho /eus lanatus est sur Promus mollis. N° 11 19. — Le Puce. Aster is Duby sur Cirsium oleraceum est le Puce. Hieracii Schum. N° 1075. — Le Sphasrotheca pannosa Wallr. sur Humulus Lupulus est le Sphéeroiheca Castagnei Lév. N° 1526. — Le Melampsora Carpini Nées sur Carpinus Betulus est le Phleospora Ulmi sur Ulmus. N° 16 18. — Le Puccinia Tauacefi"DC. sur Pyrethrum tanacelifo- lium DC. est le Puce. Balsamitas Str. N° 14 10. — Le Polyporus brumalis est le Polyp. elegans Fr. N° 1901. — Le Tilletia Tritici Byerk. sur Hordeum vulgare est simplement dû à l'action des larves de Tylenchus Tritici Needh. N° 289. — Le Ramularia Violée Fckl. est le Cercospora Viola? Sacc. N° 2022. — UUromyces Ornithogali Wallr. sur Omil/iogalum umbellatum est le Puccinia Liliacearum Duby. N° 1406. — Le Lepiota pinelorum A. Schulz est, d'après P. Hen- nings, le Lepiota Carcharias Fr. N°2i77. — Le Cercospora depazeoides Sacc. est le C. Majanthemi Fckl. N° 115. — Le Puccinia Caricis Schum. sur Eriopkorum angustifo- lium est sur Carex sp. N022O9. — Le Puccinia mamillata Schroet. sur Polygonum Bis- tort a est le Puccinia Bistortas DC. N° 806. — Le Polyporus biennis (Bull.) Fr. est le P. circinatus Fr. N° 307. — Le Polyporus adustus est le P. carpineus Sow. N° 2109. — Le Polyporus polymorphus Rost. est une forme résupinée du P. carpi?ieus Sow. N° 1301 — Le Polyporus Radula Pers. est, d'après Jacobasch, le P. xanthus Fr. N° 403. — Le Polyporus destruc for Schrad. est le P. annosus Fr. N° 2180. — Le Depazea Impatientis Kirchn. est le Cercospora Im- patientis Baùmler. N° 1015. — Le Cantharellus tubaeformis (Bull..) Fr. est le C. lu- tescens (Pers.) Fr. XCV11 N° 238. — VUstilago olivacea (DC.) Winter est VU, Caricis (Pers.) Fckl. N° 1902. — \.'./' .'./. Ranunculacearum DC. sur Ranunc. lanugi- nosus est sur /?. bu/bosus. N° 1121. — Le Pucrinia Sir pi 1 >i '. sur Seirpus Tabernesmon- tant est sur Sic. lacustris. N°2Ô9i. — L'é//-0 /s.). — A. de Jaczewski. Note sur le Lasiobotrys Loniceras Kze. Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Paris. (n° 140.) H. Bâillon. Sur les caractères des Rhipogonum. — H. Bâillon. L'orga- nisation et les affinités des Campynémées. — H. Bâillon. 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Descriptions of new Grasses from Mexico {Paspalum pau- cispicatum, P. inops, P. culiacanum, Panicum Palmeri, Aristida marna- nilloana, A. oppressa, Muhlenbergia flavidat M. elata, M. scoparia. M. lon- çiglumis, M. longifolia, M. grandis, Sporobolns capillaris, Eragroslis pallida, E. diversiflora, spp. nn.). — J. M. Holzinger. Descriptions of four new plants from Texas and Colorado (Claytonia Bodini, Stemodia Schotlii, Oxybaphus Bodini, spp. nn., Baplisia lanceolata texana var. n.). — J. M. Holzinger. List of plants new to Florida. — J. N. Rose. Descriptions ofthree new plants {Ranime ulus Cooïeyx, Sphœralcea Orcutlii, Ligns- ticum Macounii, spp. nn.). — J. W. Eckfeldt. List of Lichens from Cali- fornia and Mexico, collected by Dr. Edward Palmer from 1888 to 1892. Jahrbûcher fur wissenschaftliche Botanik. (Vol. XXV, fasc. 4.) E. Palla. Beitrag zur Kenntniss des Baues des Cyanophyceen-Proto- — CVIII plasts. — Ernst Ziegenbein. Untersuchungen iïber den Stoffwechsel und die Athmungr der Kartoffelknollen sowie anderer Pflanzen. — Julius Mueller. Zur Kenntniss des Runzelschorfes und der ihm âhnlichen Pilze. Journal of Botany. (Vol. XXI, n° 372, déc. 1893.) Alfred Fryer. Notes on Pondweeds (contin.). A new hybrid Potamogcton (X-P- Billupsii mihi = coriaceus X plantagineus). — James Britten. Biblio- graphical Notes. III. « Flora Corcirese. » — Alfred B. Bendle. Three new afrîcan Grasses {Andropogon Afselianus, A.Nyassœ, Ischasmum Tallanum, spp. nn.). — Edmund G. Baker. Synopsis of gênera and species of Malvea; (côncluded) . — Edward F. Linton. Cyperus fuscus in Dorset and Hants. — William Carruthers. Report of Department of Botany, British Muséum, 1892. — Short Notes : Edward F. Linton, Eleocharis acicularis ; A. H. WolleyDod, Uiricularia neglecia Lehm. and U. Bremii Heer? in Chesbire; A. H. Wolley Boà,Bpiloèium hirsutum X obscursum'm Cheskire; Freeman Roper, Lycopodium alpinum in Worcesterskire; Arthur Bennett, Pyrola serotina Mlcq. ; Otto Kuntze, Pseva\ James Britten, Pseva; H. and J. Gro- ves, Uiricularia intermëdia'm East Norfolk; Lister Petty, Oxyria in Nortli Lancasbire; W. H. Purchas, Corrections. Malpighia. (Vol. VII, fasc. 9.) Camillo Acqua. Sulla formazione dei granuli d'amido nel Pelargonium sonale. ■ — Hermann Ross. Sulla struttura florale délia Cadia varia L'Hérit. — Pasquale Baccarini. Sopra un curioso cecidio délia Capparis spinosa L. — Clarence Bikcnell. Spigolature nella Flora Ligustica. Oesterreichische botanische Zeitschrift. (XLIII6 ann., n° 12, déc. 1893.) Franz v. Hoehnel. Beitrag zur Kenntniss der Laubmoosflora des Kûs- tenstrickes vom Gorzer Becken bis Skutari in Albanien. — J. Freyn. Plantae novae Orientales. III {Forts.). — Karl Fritsch. Nomenclatoriscke Bemerkungen. VI. — J. Ullepitsch. Planta; duse nova; [Galium Wettsteini Ullep., Eriophorum Kerneri Ullep.). — A. v. Deçjen. Bemerkungen ûber cinige orientalisckc Pllanzenarten {Forts.). — G. Evers. Botaniscbe Mit- tkeilungen {Forts.). Revue générale de Botanique. (T. V, n° 59, 15 nov. 1893.) W. Palladine. Recherches sur la respiration des feuilles vertes et des feuilles étiolées. — Leclerc du Sablon. Sur Fanatomie de la tige de la Glycine. — A. Lothelier. Recherches sur les plantes à piquants. — Léon Boutroux. Revue des travaux sur les Bactéries et les fermentations publiés pendant l'année 1891 {suite). — Ch. Flahault. Revue des travaux sur les Algues publiés de 1889 au commencement de 1892 {suite). Paris. — J. Morsclî, imp. 22, PI. Deufcrt-Rochereau. Journal de Botanique 7 e Ann. PI. 1 L. Mangin del Chêne et Longuet, imp. 1 . 4 . Equisetum arvense 5. 6. Equisetum limosum 7. 8. Equisetum hyemale 9. Equisetum ramossissimum 10. 12. Equisetum trachyodon Journal de Botanique L. Mangin del. Chêne et Longuet, Imp 1.2. Helleborus fœtidus. — 3. 4. Cycas revoluta. — 5. Blechnum brasiliense. 6. Pteris aquilina. — 7. Allium Cepa. — 8. Campanula rapunculus Camellia Japonica. — 10. Tornelia fragrans — 11. Yucca glor 9- Camellia Japonica. — 10. Tornelia fragrans - 11. Yucca gloriosa 12. Yucca aloëfolia. — 13. Iris Germanica. — 14. Solanurn tuberosum 18.19. Narcissus pseudo 15. Epidendrum ciliare. — 16.17. Calla ^Ethiopica Narcissus . B. Hermccj ad ml. del et . . Bry, Pans MOCQUERYSIA MULTIFLORA H.Hua. JOURNAL: ' a b < i S II ! M^ -~ P.Vav: - EPr - --WU- TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS I. — Articles originaux. Belzhng (E.). — Nature des sphérocristaux des Euphorbes cacti- formes 221, 261 Belzung (E.). — Note additionnelle sur les sulfates et nitrates des plantules en voie de germination Sy BESCHERELLE (Emile). — Énumération des Hépatiques connues jus- qu'ici aux Antilles françaises (Guadeloupe et Martinique). . 174, 183 BONNET (Ed.). — Notes sur quelques plantes rares, nouvelles ou cri- tiques de Tunisie 161 , 194, 229 Camus (E. G.). — Monographie des Orchidées de Erance. 111, 131, 155, 201, 267, 277 FLAHAULT (Ch.). — Alphonse de Candolle 217 Franchet (A.). — Un Gerbera de la Chine occidentale 153 Franchet (A.). — Sur quelques nouveaux Stropkant/ucs de l'Her- bier du Muséum de Paris 297, 318 Geoffroy (A.). — De l'emploi du chloral pour monter les prépara- tions microscopiques 55 GuiGNARD (Léon). — Recherches sur la localisation des principes actifs chez les Capparidées, Tropéolées, Limnanthées, Réséda- cées 345, 303,417, 44+ Guignard (Léon). — Recherches sur le développement de la graine et en particulier du tégument séminal. 1, 21, 57, 97, 141, 205, 241, 282, 303 Hariot (Paul). — Contribution à la flore cryptogamique de l'île Jan Mayen 117 Hariot (P.). — Contribution à l'étude des Algues d'eau douce d'Is- lande 313 Hariot (P.). — Le Ckrooleptis lageniferum Hild. en France .... 296 HARIOT (P.). — Les trois genres Trentepohlia 216 HARIOT (P.). — Note sur Y Œcidium carneum Nées 375 Hariot (P.). — Notes sur quelques Ustilaginées 75 Hua (Henri). — A propos de la récente Note de M. K. Schumann sur le Paris et le Trillium 214 Hua (Henri). — Mocquerysia, nouveau genre à fleurs épiphylles de l'Afrique tropicale occidentale 257 34505 ex Table alphabétique des noms d'auteurs. Hy (abbé F.). — Note sur Ylsoetes tenuissima Bureau 426 Jadin (F.). — Observations sur quelques Térébinthacées . . . 382, 400 Jadin (F.). — Remarques sur les genres Dobinea et Podoon 250 Lagerheim (G. de). — Note sur une Cypéracëe entomophile. . . . 181 Lemaire (Ad.). — Sur un nouveau procédé de préparations micros- copiques d'Algues 434 Mangin (L.). — Recherches sur les composés pectiques. . 37, 121, 325 Mer (Emile). — Recherches sur la maladie des branches de Sapin cau- sée par le Phoma abietina R. Hartig (Fusicoccum abielinum Prillieux et Delacroix) 364 MULLER (J.). — Lichenes neo-caledonici 51,92, 106 Patouillard (N.). — Quelques Champignons du Thibet 343 Patouillard (N.). — Une forme radicicole de Y Urocystis Anémones (Pers.j 237 Poirault (Georges). — Les Urédinées et leurs plantes nourricières (Supplément) 391 Poirault (Georges). — L'oxalate de calcium chez les Crvptogames vasculaires 72 Sacleux (R. P.). — Note sur un Arduina à fleurs tétramères. ... 311 Sauvageau (C). — A propos d'une note de M. W. Russell intitulée « Transformation des cônes de Pins sous l'influence des vagues » . 34 Sauvageau (C). — A propos d'une « Nouvelle note sur les pelotes marines » par M. W. Russell 95 SAUVAGEAU (C). — Le bouturage du Vitis Berlaudieri 19 Vax Tieghem (Ph.). — Sur la classification des Basidiomvcètes. . . 77 Vesque {].). — La tribu des Clusiées 14, 47, 66 Vuillemin (Paul). — Modifications de l'éperon chez les Tropasolum et les Pelargonium 377, 409 Vuillemin (Paul). — Remarques sur les affinités des Basidiomvcètes. 164 Wilczek (F.). — Note sur une herborisation au col de la Vanoise. . 441 Table a/p/iabétii/ur des noms d' auteur S. exi II. ( 'ompies rendus. A.VETTA (C). — Sur les cystolithes des feuilles de quelques Coc- cinia Behrens. — Sur le Champignon dis plants <\c Tabac Bois (D.). — Les Orchidées. Manuel de l'amateur Bonnier (Gaston). — Recherches sur la chaleur végétale . . . Brunotte (C.) et C. Lemasson. — Guide du botaniste au Hohneck et aux rnvirons de Gérardmer Chodat (R.) et R. Zollikofer. — Les trichomes capités du Dispsacus et leurs filaments vibrants Chodat (R.) et O. Malinesco. — Sur le polymorphisme du Scenedesiuus acutus Mey Cordemoy (E. Jacob de). — Flore de l'île de la Réunion . . . Dangeard (P. A). — Le Polysporella Kûtsingii Zopf Drake del Castillo. — Flore de la Polynésie française . . . Engler (A.). — La disposition systématique des Angiospermes monocotylédonées FLAHAULT (Ch.). — La distribution géographique des végétaux dans un coin du Languedoc GiLSON (E.). — La cristallisation de la cellulose et la composi- tion chimique de la membrane cellulaire végétale Gomont (Maurice). — Monographie des Oscillariées Gran (H. H.). — Une forme norvégienne de V ' Ectocarpus to- mentosoides Farlow Greex (J. R.). — Sur la présence de trypsine végétale dans les fruits du Cucumis utilissinms Roxb Heinricher (E.). — Etudes biologiques sur le genre Lathrœa. Hieroxymus (G.). — Contributions à la morphologie et à la bio- logie des Algues JANCZEWSKI (de). — Polymorphisme du Cladosporium herba- rum Jatta (A.). — Sur les genres Ulocodium et Nemacola de Massa- longo Jost (L.). — Observations sur la marche périodique de la crois- sance en épaisseur des arbres , Koningsberger (J. C). — Recherches sur la formation de l'amidon chez les Angiospermes Lagerheim (G. de). — Rkodockytrium nov. gen., forme de pas- sage des Protococcacées aux Chytridiacées LBMASSON (C). — Voyez Brunotte Lcew (O.). — Sur le rôle physiologique des sels de calcium et de magnésium dans l'organisme végétal Magnin (A.). — Conditions biologiques de la végétation lacustre. ci X \ V LUI Cil LUI IX LVII XXI CV LXV XXXIII LXXIII LXXXI LXXV LXXIX XVII XLV XVII XIX LXI XL VI I LXI XXV XLIX cxn Table alphabétique des noms d'auteurs. Magnin (A.). — Végétation des lacs des monts Jura xlix Magnus (P.). — Les Péronosporées de la Province de Brande- bourg XCIII Malinesco (O.). — Voyez Chodat Migula (W.). — Coup d'œil critique sur les maladies des plantes qui seraient déterminées par des Bactéries vr Morin (abbé F.). — Anatomie comparée et expérimentale de la feuille des Muscinées. Anatomie de la nervure appliquée à la classification Lxxxn Nilsson (Alb.). — Etudes sur les Xyridées IX NOLL (F.). — Sur l'induction hétérogène, contribution à la con- naissance des phénomènes d'irritabilité chez les végétaux. . x Pirotta (R.). — Sur les réservoirs à mucilage des Hypoxis . . xxxvn PrÉVOST-Ritter (F.). — Anémone alpina L. et A. sulphurea Koch. Expériences sur leur culture lvii Raoul (E.). — Voyez Sagot Sagot (P.) etE. Raoul. — Manuel pratique des cultures tropi- cale,; et des plantations des pays chauds xxvn Schmitz (F.). — Le genre Lophothalia J. Ag LVII Schmitz (F.). — Le genre Microthamnion J. Ag lvii Sigmund (W.). — Relations entre ferments saponifiants et fer- ments glucosiques xxn Viala (Pierre). — Les maladies de la Vigne xli Villeneuve (L.). Etude sur le Redoul (Coriaria myrtifolia L.). lxix Walliczek (H.). — Recherches sur les mucilages de mem- branes des organes végétatifs lxxxix Zacharias (E.). — Sur les cellules des Cyanophycées xix ZOLLIKOFER. — Voyez CHODAT. TABLE ALPHABETIQUE DES MATIÈRES JEcidium carneum Nées (Note sur 1'), par M. P. IIakiot. . . . 375 Affinités des Basidiomycètes (Remarques sur les), par M. Paul VUILLEMIN 164 Algues (Contributions à la morphologie et à la biologie des), par M. G. Hieronvmus xvn Algues (Sur un nouveau procédé de préparations microscopi- ques d'), par M. Ad. Lemaire 434 Algues d'eau douce d'Islande (Contribution à l'étude des), par M. P. Hariot 313 Amidon chez les Angiospermes (Recherches sur la formation de T), par M. J. C. Koningsberger 1 Anatomie comparée et expérimentale de la feuille des Musci- nées, par M. F. Morin Lxxxn Anémone alpiua L. et A. sulphurea Koch, par M. Prevost- RlTTER LVII Antilles françaises (Enumération des Hépatiques connues jus- qu'ici aux), par M. Emile Bescherelle 174, 183 Arduina à fleurs tétramères (Note sur un], par le R. P. SACLEUX. 311 Bactéries (Coup d'oeil critique sur les maladies des plantes qui seraient déterminées par des), par M. W. Migula VI Basidiomycètes (Remarques sur les affinités des), par M. Paul VUILLEMIN 164 Basidiomycètes (Sur la classification des), par M. Ph. Van TlEGHEM 77 Bouturage du Vitis Berlandieri (Le), par M. C. SAUVAGEAU. . 19 Candolle (Alphonse de), par M. Ch. Flahault 217 Cellules des Cyanophycées (Sur les), par M. E. Zacharias . . xix Cellulose (La cristallisation de la) et la composition chimique de la membrane cellulaire végétale, par M. E. Gilson .... lxxxi Chaleur végétale (Recherches sur la), par M. Gaston Bonnier. Cil Champignon des plants de Tabac (Sur le), par M. Behrens . . xxv Champignons du Thibet (Quelques), par M. N. Patouillard.. 343 Chloral pour monter les préparations microscopiques (De l'emploi du), par M. A. Geoffroy 55 Chroolepus lageniferum Hild. en France (Le), par M. P. Hariot. 296 Cladosporium herbarum (Polymorphisme du), par M. de Janczewski XIX Classification des Basidiomycètes (Sur la), par M. Ph. Van Tieghem 77 cxiv Table alphabétique des matières. Clusiées (La tribu des), par M. J. Vesque 14, 47, 66 Composés pectiques (Recherches sur les), par M. L. MANGIN. 37, 121, 325 Composition chimique de la membrane cellulaire végétale (La cristallisation de la cellulose et la), par M. E. Gilson. . . . lxxxi Croissance en épaisseur des arbres (Observations sur la mar- che périodique de la), par M. L. Jost xlvi Cryptogames vasculaires (L'oxalate de calcium chez les), par M. G. Poirault 72 Cultures tropicales et des plantations des pays chauds (Manuel pratique des), par MM. P. Sagot et E. Raoul xxvn Cyanophycées (Sur les cellules des), par M. E. Zacharias. . . xix Cypéracée entomophile(Note sur une), par M. G. de Lagerheim. 181 Cystolithes des feuilles de quelques Coccinia (Sur les), par M. C. AVETTA CI Développement de la graine et en particulier du tégument sé- minal (Recherches sur le), par M. L. Guignard. i, 21, 57, 97. i4ii 205, 241, 282, 303 Dipsacus (Les trichomes capités du) et leurs filaments vibrants, par MM. R. Chodat et R. Zollikofer ix Disposition systématique des Angiospermes monocotylédonées (La), par M. A. Engler xxxm Distribution géographique des végétaux dans un coin du Lan- guedoc (La), par M. Ch. Flahault lxxiii Dobinea et Podoon (Remarques sur les genres), par M. F. Jadin. 250 Ectocarpus tomentosoides Farlow (Une forme norvégienne de 1'), par M. H. H. Gran lxxix Entomophile (Note sur une Cypéracée), par M. G. de La- gerheim 181 Eperon chez les Tropseolum et les Pelargonium (Modifications de P), par M. Paul Vuillemin 377, 409 Epiphvlles \Mocquerysia, nouveau genre à fleurs), par M. H. Hua. 257 Etudes biologiques sur le genre Z 20Ii 2Ô7, Monographie des Oscillariées, par M. Maur. Gomont Mucilage des Hypoxis (Sur les réservoirs à), par M. R. Pirotta. Mucilages de membranes des organes végétatifs (Recherches sur les), par M. H. Walliczek Muscinées (Anatomie comparée et expérimentale de la feuille des), par M. l'abbé F. Morin Nemacola de Massalongo (Sur les genres Ulocodium et), par M. A. Jatta Nitrates des plantules en voie de germination (Note addition- nelle sur les sulfates et les), par M. E. Belzung Orchidées (Les), par M. D. Bois Orchidées de France (Monographie des), par M. E. G. Camus. i"i L"1, i55i 20I> 2Ô7, Oscillariées (Monographie des), par M. Maur. Gomoxt .... Oxalate de calcium chez les Cryptogames vasculaires (L1), par M. G. Poirault Paris et le Trillium (A propos de la récente Note de M. K. Schumann sur le), par M. Henri Hua . « Pelotes marines » par M. W. Russell (A propos d'une « Nou- velle note sur les »), par M. C. Sauvageau Péronosporées de la Province de Brandebourg (Les), par M. P. Magnus. Plantes rares, nouvelles ou critiques de Tunisie (Notes sur quel- ques), par M. Ed. Bonnet 161, 194, Podoon (Remarques sur les genres Dobinea et), par M. F. Jauin Polymorphisme du Cladosporium kerbarum, par M. de Janczewski Polymorphisme du Scenedesmus acîitus Mey., par MM. R. Cho- dat et O. Malinesco Polynésie française (Flore de la), par M. Drake del Castillo. Polysporella Kûtsingii Zopf (Le), par M. P. A. DANGEARD . . Préparations microscopiques d'Algues (Sur un nouveau procédé de), par M. Ad. Lemaire Principes actifs chez les Capparidées, Tropéolées, Limnanthées, Résédacées (Recherches sur la localisation des), par M. Léon Guignard 345, 393, 417, Redoul (Etude sur le) [Coriaria myrtifotia L.], par M. L. Vil- leneuve Réservoirs à mucilage des Hypoxis (Sur les), par M. R. PlROTTA. Réunion (Flore de l'île de la), par M. E. Jacob de Cordemoy. Rhodochytrium nov. gen., forme de passage des Protococcacées aux Chytridiacées, par M. G. de Lagerheim Sapin (Recherches sur la maladie des branches de) causée par le Pkoma abietina, par M. E. Mer 277 LXXV XXXVII LXXXIX LXXXII LXI «7 LUI 277 LXXV 72 214 95 XCIII 229 250 XIX LVII LXV CV 434 444 LXIX XXXVII XXI LXI 364 Table alphabétique des matières. Scenedesmus acuius Mey. (Polymorphisme du), par MM. R. Cho- DAT et O. Malinesco Sels de calcium et de magnésium dans l'organisme végétal (Sur le rôle physiologique des), par M. O. Lcew Société botanique de France à Montpellier (La) Sphérocristaux des Euphorbes cactiformes (Nature des), par M. lC. l!l LZUNG 221, Strophanihus de l'Herbier du Muséum de Paris (Sur quelques nouveaux), par M. A. Franchet 297, Sulfates et nitrates des plantules en voie de germination (Note additionnelle sur les), par M. E. Belzung Tabac (Sur le Champignon des plants de), par M. Behrens . . Tégument séminal (Recherches sur le développement de la graine et en particulier du), par M. L. Guignard. 1,21, 57i 97, H', 205, 241, 282, Térébinthacées (Observations sur quelques), par M. F. Jadin. 382, Thibet (Quelques Champignons du), par M. N. Patouillard. c Transformation des cônes de Pins sous l'influence des vagues » (A propos d'une note de M. W. Russell intitulée), par M. C. Sauvageau Tre;itepohlia (Les trois genres), par M. P. Hariot Trichomes capités du Dipsacus et leurs filaments vibrants (Les), par MM. R. Chodat et R. Zollikofer Trillium (A propos de la récente Note de M. K. Schumann sur le Paris et le), par M. Henri Hua Trypsine végétale dans les fruits du Cttcumis utilissimus Roxb. (Sur la présence de), par M. J. R. Green Tunisie (Notes sur quelques plantes rares, nouvelles ou criti- ques de), par M. Ed. Bonnet 161, 194, Ulocodium et Nemacola de Massalongo (Sur les genres), par M. A. Jatta Urédinées et leurs plantes nourricières (Les), par M. Georges Poirault Urocystis Anémones (Une forme radicicole de F), par M. N. Pa- TOUILLARD Ustilaginées (Notes sur quelques), par M. P. Hariot Vanoise (Note sur une herborisation au col de la), par M. E. WlLCZEK Végétation des lacs des monts Jura, par M. A. Magnin .... Végétation lacustre (Conditions biologiques de la), par M. A. Magnin Vigne (Les maladies de la), par M. P. Viala Vitis Berlandieri (Le bouturage du), par M. C. SAUVAGEAU. . Xyridées (Etudes sur les), par M. Alb. Nilsson CXVII LVII XXV 238 261 87 XXV 303 400 343 34 216 IX 214 XVII 229 LXI 391 237 75 44i XLIX XLIX XLI 19 IX TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS DE PLANTES {Les noms des espèces nouvelles sont imprimes en caractères gras.) Abolboda, x. Abrus precatorius, 309. Abutilon molle, 150. — A. tiliaefolium, 149. Acacia tortilis, 235. Achillea Millefolium, 2qi. Acrostichum, 73. — A. Callœfolium, 74- Actinopteris, 74. Adansonia digitata, 151. Adiantum, 73. Adonis aestivalis, 237. iEcidium Astragali, 375. — JE. As- tragali alpini, 375. — JE,. Barbareae, 391. — JE. carneum, 375. — JE. Clematidis, 391. — vE.Hippocrepi- dis, 375. — JE. Nymphoidis, 391 . — JE. Oxytropidis, 376. — JE. Par- nassiae, 392. — JE. Phacae frigidae, 376. — JE. punctatum, 391. — JE. quadrifidum, 391. — JE. Ranun- culacearum, 391. — JE. Thalictri fœtidi, 391. yEsculus Hippocastanum, xlvi. Agaric, 78. Agrostis canina, 123. Ajuga Chamaepitys, 250. — A. Yva, 250. Alaria esculenta, 119. — A. gran- difolia, 119. — A. membranacea, 119. — A. musa;folia, 119. — A. Pylaii, 119. Albugo Bliti, xciv. — A. candida, xciii. — A. Tragopogonis, xciv. Aleuria Asterigma, 166. Alicularia succulenta, 191. Allium, 331. — A. Cepa, 129. — A. Porrum, 336. Alsophila, 73. — A. procera, 74. Alstrœmeria psittacina, m. Altcrnaria tenuis, XX, XXV. Alihaea officinalis, 142. — A. rosea, 146. Alvéolaire, 80. Alyssum calycinum, 25, 31. Amanita Muscaria, ix. Amygdalus communis, xxil. Anabaena variabilis, 316. Anacyclus velutinus, 162. Anaptychia leucomelaena, 54. — A. speciosa, 54. Anchusa italica, 211. — A. officina- lis, 209. Andreœa, Lxxxm. Androsœmum officinale, 392. Anémone alpina, lvii. — A. bal- densis, 443. — A. coronaria, 391. — A. nemorosa, 238. — A. sul- phurea, LVII. Aneura crassinervis, 192. — A. di- gitiloba, 192. — A. Fendleri, 192. — A. fucoides, 192. — A. grossi- dens, 193. — A. palmata, 192. — A. pectinata, 192. — A. pinnati- fida, 192. — A. virgata, 193. Angiopteris, 73. Anoda parviflora, 148. Anthoceros laevis, 194. — A. leio- sporus, 194. — A. Vincentinus, 194. Anthracothecium denudatum, 11 1. — A. libricolum, ni. Antrophyum, 74. Aphanothece stagnina, 315. Arachniopsis coactilis, 185. Arachnites Bertholoni, 131. — A. fuciflora, 113, 114. — A. fusca, 139. — A. lutea, 140. — A. musci- flora, 138. — A. Spéculum, 137. Archidium phascoides, lxxxiv. cxx Table alphabétique Arduina tetramera Sadeux, 312. Aretia alpina, 443. Arraeria alpina, 442. Aronicum scorpioides, 442. Arrudea bicolor, 51. — A. clusioi- des, 15. Artemisia Mutellina, 443. Arthonia gracilis, 108. — A. livido- fusca, 108. Arthopyrenia bilimbiacea Mûller Arg., 110. — A. limitans, 110. — A. platycarpa Mûller Arg-., 1 10. — A. subangulosa Mûller Arg., 110. Arthothelium coccineum Mûller Arg. , 108. Arthrospira, Lxxvil. Ascocorticium, 171. Ascophyllum nodosum, 121. Aspidium, 73. — A. coriaceum, 74. — A. violascens, 73. Asplenium Belangeri, 74. — A. Ni- dus, 73. - — A. prolongatum, 74. Asteroschœnus, 182. Astragalus alexandrinus, 234. — A. alpinus, 375. — A. lanigerus, 234. — A. Reboudii, 235. Atriplex, lxxiv. Aulacomnium turgidum, 120. Auricttlaire, 78. Auricularia Auricula-Judas, 344. — A. mesenterica, 344. — A. poly- tricha, 344. AURICULARIACÉES, 171. Avena sativa, go. — A. sempervi- rens, 443. Bacillus Amylobacter, vu. — B. Sorghi, VII. Ballota fœtida, 250. — B. hispanica, 250. Balsaminées, 97. Barbarea arcuata, 391. — B. vulga- rîs, 23, 31. Barosma vulgaris, lxxxix. Bartramia ithyphylla, 120. Basidiomycètes, 77, 164. Bégonia tuberosa, il. des noms de plantes. Bellium bellidioides, 161. Berteroa incana, 25, 31. Betonica Alopecurus, 250. — B. grandifiora, 250. — B. officinalis, 250. — B. serotina, 250. Biscutella auriculata, 10, 31. Blechnum, 74. — B. brasiliense, 126. Blepharostoma antillanum, 185. Blephilia hirsuta, 250. Blyttia Lyellii, 192. BORRAGINÉES, 205. Borrago officinalis, 206. Borzia, lxxvii. Bostrychia periclados, LVlli. — B. Tuomeyi, lviii. Bouea burmanica, 403. — B. diver- sifolia, 403, 405. — B. macro- phylla, 403. Brassica nigra, 28, 32. — B. Râpa, 3°. 32- Brongniartella, lviii. Bruchia, lxxxiv. Bryopteris, lxxxiii. — B. filicina, 177. — B. trinitensis, 177. Bryum annotinum, 216. — B. palles- cens, 120. — B. pseudotriquetrum, 121. BuelliaLauri-Cassice, 93. — B. meio- sperma, 93. — B. parasema, 93. — B. stellulata, 93. Bunias Erucago, 13, 31. Bupleurum Marschallianum, 236. — B. procumbens, 236. — B. ranun- culoides, 443. — B. stellatum, 443. — B. tenuissimum, 236. Bursera, 389. Byssus aurea, 216. Cactées, lxxxix. Caeoma Anthurii, 296. Calamintha Acinos, 249. — C. Cli- nopodium, 249. - C. Nepeta, 249. — C. officinalis, 249. Calceolus marianus, 281. Calendula officinalis, 291. Calla œthiopica, 129. Callirhoe, 148. Table alphabétique des noms de plantes. cxxi Callithamnion interruptum, LVin. Callopisma aurantiacum, 92. Calluna vulgaris, lxxiv. Calocéracébs, 171. Caloplaoa dedans, i:i. Calycotome spinosa, lxxiv. Calvpogeia Miquelii, 187. Calyptospore, 80. Camelina sativa, 26, 31. Camellia japonica, uS. Campanula atlantica, 107. — C. ce- nisia, 442. — C. linifolia, 443. Canariopsis, 383. Canarium, ^St,. — C. australasi- cum, 384. — C. brunneum, 384. — C. commune, 383. — C. decuma- num, 384. — C. incurvatum, 385. C. Mehenbethene, 383. — C. mi- crocarpum, 385, 404. — C. molle, 384. — C. patentinervium, 385. — C. triandrum, 385. — C. zeilani- cum, 384. Canna, 331. — C. indica, 11. Cannabis sativa, xxn. Canne à sucre, Vil. Cantharellus floccosus, 343. Capparidees, 57, 345, 382. Capparis, 350. — C. a:gyptiaca,355. — C. ferruginea, 35g. — C. fron- dosa, 359. — C. platycarpa, 359. — C. rupestris, 361. — C. saligna, 359. — C. spinosa, 60, 350. Capsella Bursa pastoris, 8, 31. Carex bicolor, 443. — C. capillaris, 443. — C. Davalliana, 443. — C. ferruginea, 442. — C. nigra, 443. — C. riparia, 76. Carthamus tinctorius, 295. Cassebeera, 74. Castanea vulgaris, lxxiv. Catalpa, 307. Centaurea africana, 164. — C. Jacea, 294. — C. montana, 295. — C. Scabiosa, 295. — C. tagana, 163. — C. uniflora, 443. Centranthus ruber, 304. Cephalanthera ensifolia, 278. — C. grandiflora, 280, 281. — C. lanci- inlia, 280. — C. pallens, 280. — C. rubra, [23, 279. — C. Xipho- phyllum, 278. Cephalozia antillana, 187. — C. de- audata, 187. — C. Husnoti, 187. Cerastium filiforme, 442. — C. lati- folium, 442. Ceratophyllum, L. Cetraria hiascens, 121. — C. islan- dica, 53, iai. Chamajorchis alpina, 443. Chantransia, 216. Chara hispida, xlix. — Ch. jurensis, XLIX. Châtaignier, LXXV. Cheilanthes, 73. Cheiranthus Cheiri, 23, 31. Chêne, LXXV. Chiloseyphusbidentulus, 188. — Ch. combinatus, 188. — Ch. decurrens, 188. — Ch. gibbosus, 188. Chiodecton moniliatum, 109. — Ch. perplexum, 109. Chromosiphon, lxxvi. Chroococcus macrococcus, 314. — Ch. turgidus, 314. Chroodactylon, xvm. Chroolepus, 216. — Ch. lagenife- rum, 296. Chroothece, xvm. Chrysomyxa, 172. Chrysomyxe, 80. Chrysopsore, 81. Cibotium Schiedei, 74. Cicer arietinum, 89, 310. Circaea lutetiana, xi. Cirsium oleraceum, 295. Cistus crispus, LXXIV. — C. ladani- ferus, LXXIV. — C. laurifolius LXXIV. Cladonia cariosa, 52. — C. corym- bescens, 52. — C. degenerans, 52. — C. gracilis, 121. — C. mus- cigena, 52. — C. pycnoclada, 52. — C. pyxidata, 121. — C. rangi- ferina, 121. — C. uncialis, 121. CXXII Table alphabétique Cladophora crispata, 317. Cladosporium herbarum, xix. Clathrina aggregata, 52. — C. reti- pora, 52. Clathroporina eminentior, 110. Clavaria cardinalis, 296. Clematis Flammula, 391. Cleome, 350, 362. — C. alliodora, 362. — C. arabica, 59, 363. — C. arborea, 59, 362. — C. speciosa, 59- Clusia Arrudea, 18. — C. Candela- brum, 67. — C. columnaris, 68. — C. crassifolia, 17. — C. Criuva, 71. — C. decussata, 67. — C. Ducu, 71. — C. eugenioides, 68. — C. flava, 17. — C. fluminensis, 50, 69. — C. Fockeana, 15. — C. Gardneri, 68. — C. Gaudichaudii, 16. — C. grandiflora, 49, 67. — C. Hilariana, 15. — C. Hoffman- seggiana, 47. — C. insignis, 47. — C. Jenmani, 68. — C. lanceolata, 15, 71. — C. laurifolia, 67. — C. loranthacea, 67. — C. mexicana, 50. — C. microstemon, 16. — C. minor, 18, 50. — C. myriandra, 16. — C. nemorosa, 47, 69, 71. — C. organensis, 50. — C. ovigera, 50. — C. palmicida, 48. — C. Pana-Panare, 51. ■ — C. parvicap- sula, 18. — C. Phloianthera, 14. — C. Planchoniana, 68. — C. polyse- pala, 51, 69. — C. Pseudo-Mangle, 16. — C. pulcherrima, 18. — C. purpurea, 15. — C. renggerioides, 50. — C. rosea, 49. — C. Schom- burgkiana, 68. — C. Spruceana, 67. — C. viscida, 47. — C. Wed- delliana, 15. Clypeola Jonthlaspi, 13, 33. Cnicus benedictus, 295. Coccinia adoensis, Cl. — C. Mog- hadd, ci. — C. palmata, ci. Coccocarpia pellita, 54. Coffea, lxxxii. Coléospore, 81. des noms de plantes. Coleosporium, 171, 172. Coleus Blumei, 248. Collema belenophorum, 52. Collybia radicata, 343. Colophonia, 383. Conferva bombycina, 316. Convolvulus Soldanella, Lxxm. Corallorhiza Halleri, 202. — C. in- nata, 202. — C. dentata, 202. — C. Neottia, 202. Cordiceps aspera Patouillard, 344. Coriaria myrtifolia, 232, lxix. Coriolus hirsutus, 343. Corticium ca;ruleum, 344. Cortinarius cinnamomeus, 121. Corydallis glauca, m. Cotonnier , 336. Craterellus cornucopioides, 343. — C. lutescens, 343. Crépis jubata, 442. Cronarte, 80. Crucibulum vulgare, 344. Crucifères, 2. Cucumis utilissimus, xvn. Cucurbita Pepo, 88. CUCURBITACÉES, CI. Cyanoderma, xvm. Cyanophycées, xix. Cyathea, 73. Cyathus bissisedus, 344. Cycadées, 127. Cycas circinalis, 127. — C. revoluta, 127, 334- Cyclaminus africana, 195. — C. coa, 196. — C. europaea, 196. — C. la- tifolia, 194. — C. neapolitana, 196. — C. persica, 194. — C. pu- nica, 194. — C. repanda, 196. — C. vernalis, 196. Cymbidium Corallorhiza, 202. Cynoglossum officinale, 210. Cypripedium Calceolus, 281. Cyrtolepis alexandrina, 162. Cystopteris, 73. Dacryodes, 389. — D. hexandra, 390- Table alphabétique des noms de plantes. CXXI1I Dactylococcus, LVII. Damnacanthus indicus, 312. Danzea, 73. Dasya bolbochaet ;, i.viii. — D. Har- vevi, lviii. — D. Lallemandi, LViii. — D. verticillata, l\ ii. Dasyglœa, lxxvi. Davallia Mooreana, 73. — D. pen- taphylla, 74. — D. solida, 74. DelcsseriaBaerii, 120. — D. sinuosa, 120 Dendroceros crispatus, 103. Desmarestia aculeata, 121. Dianthus barbatus, 302. — D. sil- vestris, 443. — D. subacaulis, 443. Dichromena ciliata, 181. — D. spe- ciosa, 1S1 . Dicksonia, 73. Didymochlama, 73. Diorchide, 80. Diostomaea cordata, 273. — D. Ni- dus avis, 271. — D, ovata, 272. Diplotaxis tenuifolia, 31. Dipsacus, ix. Doassatisie, 84. Dobinea vulgaris, 251. Doodia, 74. Dracocephalum Moldavica, 250. — D. Ruyschiana, 250. Dracontomelum mangiferum, 406. — D. sylvestre, 406. Draparnaudia glomerata, 316. Drymoglossum, 74. Dumortiera hirsuta, 193. ECCHYXACÉES, 173. Echinophora spinosa, lxxiii. Echinospermum javanicum, 211. Echium vulgare, 210. Ectocarpus tnmentosoides, LXXVIII. Elsholtzia cristata, 248. Encephalartos horrida, 127. Endophylle, 80. Eut 'y lo me, 83. Ephedra distachya, lxxiv. Ephemerella, Lxxxiv. Ephemerum, lxxxiv. Epidendrum ciliare, 128. Epilobium hirsutum, .;■ Epipactis abortiva, 277. — B. alba, 280. — E. atropurpurea, 269. — E. atrorubens, 269. — E. CoraU lorhiza, 202. — E. cordata, J73. — E. ensifolia, 278. — E. Epipo- g^ium, 201. — E. grandiflora, 278, 280. — E. Helleborine, 268, 269, 270. — E. lancifnlia, 280. — E. latifolia, 123, 268. — E. longifolia, 270, 278. — E. média, 269. — E. microphylla, 270. — E. Nidus avis, 271. — E. ochroleuca, 280. — E. ovata, 272. — E. pallens, 280. — E. pallida, 280. — E. pa- ludosa, 204. — E. palustris, 123, 270. — E. purpurata, 269. — E. purpurea, 269, 279. — E. pyeno- stachys, 268. — E. repens, 275. — E. rubiginosa, 269. — E. rubra, 279. — E. spiralis, 274. — E. vio- lacea, 268. — E. viridiflora, 268. Epipogon aphyllum, 201 . — E. Gme- lini, 201. Équisétacées, 75. Equisetum, 123, 331. — E. arvense, 38, 129. — E. hyemale, 42. — E. limosum, 45, 129. — E. maximum, 44. — E. palustre, 46. — E. ra- mosissimum, 46, 334. — E. Telma- teia, 44. — E. trachyodon, 45. — E. variegatum, 46. Eremostachys laciniata, 248. Erica arborea, lxxiv. — E. cine- rea, lxxiv. — E. scoparia, lxxiv. Erioderma unguigerum, 54. Eritrichium nanum, 443. — E. stric- tum, 211. Erodium cicutarium, 308. Eruca sativa, 31. Eryngium tenue, 236. — E. tricus- pidatum, 236. Ervsimum cheiranthoides, 26, 31. Erysiphe Tiickeri, XLH. Euphorbe, 128. Euphorbia ca^rulescens, 225, 261. CXXiV Table alphabétique — E. Caput-Medusae, 222, 225, 228, 265. — E. grandidens, 224, 227. — E. resinifera, 227. Faba vulgaris, 89. Fadyenia, 73. Fagonia frutescens, 231. — F. fru- ticaus, 231. — F. microphylla, 231. Farsetia clypeata, 25, 31. Favolus europaeus, 343. Fedia Caput-bovis, 236. — F. cor- nuta, 236. Festuca Halleri, 443. Filago mareotica, 161. — F. ramo- sissima, 161. Filicium, 402. Fossombronia, lxxxti. Frankenia laevis, lxxiii. — F. pul- verulenta, 391. —F. Reuteri, 230. — F. thymifolia, 230. Fraxinus, xlvi. Frullania, lxxxii. — F. atrata, 176. — F. brasiliensis, 176. — F. cy- lindrica, 176. — F. guadalupensis, 177. — F. involuta, 177. Fucus evanescens, 121. Fumago salicina, XX. Funaria, lxxxiv. Fusicoccum abietinum, 364. Galeopsis angustifolia, 250. — G. Ladanum, 250. — G. Tetrahit, 250. Galera Hypnorum, 117. Galtonia candicans, 223. Ganophyllum falcatum, 401. Garuga, 383, 387. Gaura biennis, 308. Gentiana utriculosa, 443. Geoglossum hirsutum, 344. Géranium affine, 392. — G. Lon- desii, 308. — G. nodosum, 308. — G. pyrenaicum, 308. Gerbera Tanantii Franchet, 155. Gifolaria floribunda, 161. Glaucocystis Nostochinearum, XVII. Glaux maritima, 391. des noms de fiantes. Globularia Alypum, 199. — G. ara bica, 199. Glœocystis, LVii. — G. vesiculosa, 3!7- Glyceria, 331. Glyphis favulosa, 109. Gnaphalium supinum, 442. Goodyera repens, 275. Gossypium herbaceum, 150. Gottschea, lxxxiii. Graphinacaesio-olivaceaMûllerArg., 108. — G. mendax, 108. — G. obtecta, 108. — G. Ruiziana, 107. Graphis assimilis, 94. — G. dupli- cata, 94. — G. endoxantha, 107. — G. leptogramma, 107. — G. Lineola, 94. — G. mendax, 108. — G. obtecta, 108. — G. pachyspo- rella Mûller Arg., 107. G. rimulosa, 94. — G. rufula, 107. — G. sororcula Mûller Arg., 107. — G. tenella, 106. Grimmia, lxxxiii. — G. apocarpa, 121. Guepinia rufa, 344. Guepiniopsis aurantius, 344. Guizotia oleifera, 291. Gyalectidium xantholeucum, 92. Gymnanthe approximata, 191. Gymnogramma, 73. Gymnomitrium, lxxxii. Gymnosporange , 80. Gymnosporangium, 172. Gynandropsis, 350. — G. speciosa, 363- Gyrophora cylindrica, 121. Gyrostomum scyphuliferum, 108. Haematococcus lacustris, 317. Haplomitrium mnioides, 191. Hedeoma nepalensis, 249. Helianthus annuus, 89, 282, 290. Heliophila, 216. Heliotr opium europseum,2ii. Helleborine cordata, 273. — H. lati- folia, 270. — H. Nidus avis, 271. — H. ovata, 272. Table alphabétique Helleborus fœtidus, 127, 334. Helminthostachys, 74. Helvella Fargesii Patouillard, 344. Helwingia, 257. Hemionitis, 74. Hemitelia, 73 HÉPATIQUES, LXXX1I. Herberta juniperina, 185. Heruiaria alpina, 442. Herpetium stoloniterum, 186. Hesperis matronalis, 26, 31. Heterothecium biferum, 93. — H. Sayeri, 03. — H. vulpinum, 93. Hêtre, XLVI, LXXV. Hibiscus syriacus, 148. Hieracium elongatum, 442. — H. glaciale, 442. — H. lanatum, 443. H. murorum, 293. — H. Pelete- rianum, 442. — H. piliferum, 442. — H. Pilosella, 442. — H. pilosel- loides X Pilosella, 442. Hippocrepis comosa, 375. Hippuris vulgaris, XLix. Holcus lanatus, 76. — H. mollis, 76. Hormidium murale, 118. — H. pa- rietinum, 1 18. Hormiscia moniliformis, 316. — H. subtilis, 316. — H. tenuis, 316. — H. zonata, 316. Hormodendron cladosporioides, xx. Hugueminia tanacetifolia, 443. H}'dnum zonatum, 343. Hydrocoleum, lxxvi. Hydrurus fœtidus, 317. Hyoscyamus aureus, 198. Hypéricacées, 65. Hypericum perforatum, 65. — H. quadrangulum, 65. — H. Richeri, 443- Hypnum, lxxxiii. — H. sarmento- sum, 121. — H. uncinatum, 121. Hypochœris radicata, 291. Hypoderris, 73. Hypoxis, XXXVII. Hyptis pectinata, 248. Hyssopus officinalis, 243, 249. des noms de piaules. < xxv Iberis amara, ti, 31. Ucx parviflorus, i.wiv. Impatiens parviflora, 07. Inula I [elenium, 289. Iris, 130. — 1. Qorentina, 333. Isatis tinctoria, 12, 31, 347. Isoetes, L. — I. adspersa, 433. — I. tenuissima, 4.26. - I. velata, 432. — I. Viollaei 1 [y, 432. Isotachis erythrorhiza, 1X4. — I. tuematodes, 184. — I. llalmii, 184. — I. Husnoti, 184. — I. serru- lata, 1N4. Ithyphallus impudicus, 344. Jacinthe, VII. Juncus alpinus, 443. — J. Jacquini, 443- — J- triglumis, 443. Jungermannia albicans, lxxxiii. — J. cellulosa, 187. — J. denudata 187. — J. erythrorhiza, 184. — J filicina, 177. — J. guadalupensis 185. — J. haematodes, 184. — J incrassata, 177. — J. loug-iretis 191. — J. macrocalyx, 190. — J schistophylla, 191. — ]. s rrulata 184. — J. setacea, 186. — J. suc culenta, 191. — J. tomentosa, 185 Kantia cyclostipa, 188. — K. Mi- quelii, 187. Kaulfussia, 74. Kitaibelia, 148. Kobresia caricina, 443. Koeleria brevifolia, 443. — K. gra- cilis, 443. — K. montana, 443 Labiées, 241. Laccaria laccata, 343. Lactarius piperatus, 343. Lagurus ovatus, lxxiv. Lallemantia canescens, 250. Laminaria Agardhii, 119. — L. ca- perata, 119. — L. digitata, 119. — L. maxima, 119. — L. sac- charina, 119. — L. stenophylla, 120. cxxvi Table alphabétique Lamium purpureum, 242. Lampsana communis, 2g2. Lathraîa clandestina, xLV. — L. squamaria, xlv. Lathyrus tuberosus, 442. Lavandula latifolia, 248. — L. mul- tifida, 248. — L. pubescens, 248. — L. Spica, 248. — L. Stœchas, 248, lxxiv. — L. vera, 248. Lavatera trimestris, 147. Lecania punicea, 92. Lecanoraconiza-:a, 92. — L. dispersa, 92. — L. granifera, 92. — L. pal- lescens, 92. — L. punicea, 92. — L. subfusca, 92. Lecidea chionophila, 117. — L. continua, 92. — L. dilabens, 121. — L. geographica, 117. — L. leptocheiloides, 92. — L. luteola, 93. — L. meiosperma, 93. — L. parvifolia, 55. — L. triphragmia, 93. — L. triptophyllina, 55. — L. vulpina, 93. Leiomitra tlaccida, 185. — L. to- mentosa, 185. Leioscyphus Husnoti, 188. — L. Liebmanni, 188. Lejeunea, lxxxii. — L. accedens, i78. — L. arguta, 178. — L. bar- biflora, 194. — L. bialata, 194. — L. bicristata, 194. — L. Boryana, 178. — L. Breutelii, 179. — L. cerina, J79. — L. convexistipa, 178. — L. cuneiflora, 178. — L. de- bilis, 179. — L. décora, 177. — L. filicina, 177. — L filiformis, 177. L. galeata, 178. — L. guadalu- pensis, 178. — L. inchoata, 178. — L. incrassata, 177. — L. inflexa, 179. — L. laxa, 194. — L. lignicu- la, 194. — L. lineata, 180. — L. lunulata, 178. — L. Lyncei, 180. — L. marginata, 180. — L. Ma- riei, 177. — L. martinicensis, 179. — L. minuta, 178. — L. Muelleri, 177. — L. opaca, 179. L. orba, 179. — L. paucispina, des noms de plantes. 178. — L. Sagrasana, 177. — L. smaragdina, 180. — L. spinosa, 179. — L. sporadica, 178. — L. subsimplex, 179. — L. sulphurea, 179. — L. transversalis, 177. — L. tridens, 178. — L. trifaria, 180. — L. trinitensis, 177. — L. variabilis, 179. — • L. vermicula- ris, 180. — L. Vincentina, 177. — L. xanthocarpa, 177. Lenzites flaccida, 343. Leontice Leontopetalum, 230. Leontodon Taraxaci, 442. Leontopodium alpinum, 443. Leonurus Cardiaca, 246, 250. — L. villosus, 250. Leotia chlorocephala, 344. Lepidium campestre, 8, 31. — L. Dra- ba, 8, 31. — L. sativum, 3, 31, 346. Lepidozia commutata, 185. — L. microphylla, 185. — L. patens, 185. — L. verrucosa, 186. Leptogium denticulatum, 52. — L. tremelloides, 52. Leptosphaeria Tritici, xx. Leucas martinicensis, 250. Leucophae candicans, 250. Leucoporus brumalis, 343. — L. grammocephalus, 343. Lilium candidum, m. LlMNANTHÉES, 345, 417. Limnanthes Douglasii, 417. Limodorum abortivum, 277. — L. aphyllum, 201. — L. Epipogium, 201. — L. sphaerolobium, 278. Linaire, 382. Linaria striata, 444. Lindelofia spectabilis, 211. Lindsaya, 74. LlNÉES, 100. Linum catharticum 105. — L. pe- renne, 105. — L. strictum, 392. — L. usitatissimum, 100. Liparis Lœselii, 203. Liriodendron, XLVi. Listera cordata, 273. — L. Nidus avis, 271. — L. ovata, 272. Table alphabétique Lithospermum officinale, 211. Llavea, 74. Lomaria gibba, 73. Lonchitis, 73. Lopadium vulgare, 03. Lophanthus rugosus, 250. Loplv icladia, lviii. Lophocolea Breulelii, 188. — L. connata, 188. — L. Martiana, 188. — L. trapezoidea, 188. Lophothalia australis, lviii. — L. Blodgettii, lviii. — L. byssoides, lviii. — L. Feredayas, lviii. — L. hormoclados, lviii. — L. la- nuginosa, lviii. — L. Lenorman- diana, LVIII. — L. mucronata, lviii. — L. sarcocaulon, lviii. — L. scopulifera, LVIII. — L. So- lieri, lviii. — L. strobilifera, lviii. — L. trichoclados, LVin. — L. Tumanowiczii, lviii. — L. verticillata, LVIII. Lotus hosackioides, 232. — L. oli- goceratos, 232. — L. Roudairei E. Bonnet, 232. Lunaria biennis, 24, 33, 361. Lupinus albus, 89. — L. luteus, 89. Lychnis dioica, 392. — L. viscaria, Lycoperdon excipuliforme, 344. — L. furfuraceum, 344. — L. molle, 344. — L. pyriforme, 344. Lycopus europaeus, 248. Lyngbya, lxxvii. — L. ochracea, 3I5- Lythrum Salicaria, 309. Madia sativa, 290. Madotheca, lxxxii. Maïs, vil. Malaxis Lœselii, 203. — M. palu- dosa, 204. Malcolmia maritima, 26, 32. Malope trifida, 149. Malvacées, 141, lxxxix. Malvastrum limense, 147. Maranta arundinacea, il des noms de piaules. cxxvn M.irasinius Balansa-, 343. — M. Ju- baecola, 20. Marattia, 73. Marchanda chenopoda, [93. — M. domingensis, [93. — M. inflexa, 193. - M. linearis, 193. — M. martinicensis, [93. — M. papillata, l9S- Marronnier^ xlvi. Marrubium sericeum, 250. — M. su- pinum, 250. — M. vulgare, 250. Marsilia, 75. Mastigobryum, lxxxii. — M. arcua- tum, 186. — M. bidens, 186. — M. Breutelianum, 187. — M. cellulo- sum, 187. — M. consan^uineum, 187. — M. falcatum, 186. — M. Herminieri, 186. — M. Hookeri, 186. — M. longàstipulum, 187. — M. longum, 187. — M. portori- cense, 1S6. — M. quadricrenatum, 186. — M. Schwaneckei, 186. — M. speciosum, 187. — M. subfal- catum, 187. — M. tocutianum, 186. — M. Vincentinum, 186. Mathonia, 74. Matthiola graeca, 23, 31. — M. in- cana, 21, 31. — M. sinuata, 22, 31- Medicago littoralis, lxxiii. — M. marina, lxxiii. Alelampsora Hypericorum, 392. — M. Lini, 392. — M. Pistacise, 392. Mélampsore, 80. Melanopus squamosus, 343. — M. varius, 343. Melianthus, 379, 413. Melissa officinalis, 249. Meniscium, 73. Mentha aquatica, 248. — M. arven- sis, 248. — M. Pulegium, 248. — M. rotundifolia, 248. — M. sylves- tris, 248. — M. viridis, 248. Merismopedia glauca, 314. Metzgeria fucoides, 192. — M. fur- cata, 193. — M. hamata, 193. Micrococcus amylovorus, Vil. cxxviii Table alphabétique Microcoleus, lxxvii. Microlepia hirta, 73. Micromeria bonariensis, 24g. — M. gracilis, 24g. — M. gréeca, 24g. Micropterygium cymbifolium, ig4. Microspora floccosa, 316. Microthamnion, LVlll. — M. Kûtzin- gianum, LVIII. Mimosa, 122, XI. Mitrula bicolor Patouillard, 344. Mnium, lxxxvi. — M. annotinum, 216. MOCQUERYSIA Hua, 25g. Mocquerysia multiflora Hua, 25g. Moluccella laevis, 250. Momordica, ci. Monarda didyma, 250. — M. fistu- losa, 250. — M. mollis, 250. Monogramma, 74. Morus, xlvi. Mougeotia nummuloides, 317. Mousses, lxxxii. Murrayella periclados, LVlll. — M. squarrosa, LVin. Muscari botryoidcs, 1. Myagrum perfoliatum, 14, 31. Mylia antillana, 191. Myosotis alpestris, 211. Myriophyllum spicatum, xlix. Narcissus Pseudo -Narcissus, 130, 334- Nardia succulenta, 191. Nasturtium officinale, 346. Neottia abortiva, 277. — N. sestiva- lis, 274. — N. autumnalis, 274. — N. cordata, 273. — N. latifolia, 272. — N. Nidus avis, 271. — N. ovata, 272. — N. repens, 275. — N. spiralis, 274. Nepeta Cataria, 250. — N. grandi- flora, 250. — N. italica, 250. — N. lanceolata, 444. — N. Mussini, 250. — N. nuda, 250. Nephrolepis, 74. Nigritella angustifolia, 443. Nitella syncarpa, xlix. des noms de plantes. Nonnea flavescens, 211. Nostoc humifusum, 315. Notochlaena, 73. Nuphar luteum, 391, xlix. — N. pumilum, XLIX. Nyctalis, 173. Nymphéa alba, 391, XLIX. Ocellularia cavata, g3. — O. doli- chospora, 04. — O. microspora, g3. — 0. turgidula Muller Arg., 94- Ocimum Basilicum, 248. — O. car- nosum, 248. — O. gratissimum, 248. — O. rugosum, 248. — O. sanctum, 248. Octoblepharum albidum, lxxxv. Œuothera biennis, 308. Oleandra, 73. Olivier, VII, LXXIV. Omphalanthus dcbilis, 17g. — O. filiformis, 177. — O. sulphureus, 17g. Omphalodes linifolia, 211. Onoclea, 73. Ononis rotundifolia, 444. Onopordon Espinae, 163. Onosma aleppicum, ig7. — O. echi- natum, 197. — O. echioides, ig8. Opegrapha biseptata Mûller Arg., 94. — O. Quassiae, 94. Ophioglossum, 74. — O. pendulum, 75- Ophrys Adrachnites, 135. — O. aistivalis, 274. — O. Albertiana, 155. — O. apifera, 134. — O. ara- chnites, 112, 134, 135,136. — O. arachnitiformis, 113, 115. — O. aranifera, 112, 114, 115. — O. As- chersoni, 156. — O. atrata, 114. O. autumnalis, 274. — O. Barlai, 159. — O. Bertoloni, 131. — O. bombilifera, 133. — O. bombyli- flora, 136. — O. canaliculata, 133. — O. cernua, 275. — O. Coral- lorhiza, 202. — O. cordata, 273. — O. distoma, 133. — O. exal- Table alphabétique tata, 1 13. — O. Forestieri, 130. — O. fuciflora, 135. — O. funerea, 1 39. — O. fusca, 138. — O. gran- diflora, 133. — O. insectifera, 1 u, 134- ï35i lZ7, 138. 140. — O. iri- color, 139. — O. Jeanperti, 156. — O. Lœselii, 203. — O. Luize- tii, 156. — O. lutea, 140. — O. mammosa, 114. — O. muscaria, 138. — O. muscifera, 138. — O. musciflora, 138. — O. myodes, 138, 140. — O. neg-lecta, 132. — O. Nidus avis, 271. — O. Nou- lerii, 15S. — O. ovata, 272. — O. paludosa, 203, 204. — O. Philippi, 158. — O. picta, 136, 137. — O. pseudofusca, 158. — O. Pseudo- Speculum, 114. — O. pulchra, 157. — O. pulla, 133. — O. ros- trata, 134. — O. Saratoi, 159. — O. Scolopax, 136. — O. Spécu- lum, 132, 137. — O. spiralis, 274 — O. Syrphum, 139. — O. taba nifera, 133. — O. Tenoreana, 133 — O. tenthredinifera, 132. — O Todaroana, 156. — O. vernixia 137. — O. vespifera, 140. — O villosa, 133. Orchidées, lui. Orchis abortiva, 277. — O. aphylla, 201. — O. arachnites, 135. — O. ciliata, 137. — O. fuciflora, 135. — O. paludosa, 204. Origanum creticum, 248. — O. Ma- jorana, 248. — O. vulgare, 248. Ornithogalum umbellatum, m. Orobanche cernua, 198. — O. mé- dia, 198. — O. ramosa, 76. Oscillaria caldariorum, 296. OSCILLARIÉES, LXXV. Oscillatoria, Lxxvn. Osmunda, 74. Ostreobium Queketti, 118. Otocarpum, 162. Otospermum, 162. Oxytropis lapponica, 443. < xxix des noms dr plantes. Pachylobus, 383. Palava malvaefolia, 150. Palmier, \iz. Pannaria mariana, s4- — P- rubi- ginosa, 54. Papaver somniferum, xxu. Paris quadrifolia, 214. Parmelia tiliacea, 54. Parmentaria astroidea, 109. Parnassia palustris, 392. Patellaria leptocheiloides, 92. — P. luteola, 93. — P. pachyloma Mill- ier Arg., 03. — P. sulphureo- rufa, 92. Paulownia, XLVI. Pavonia hastata, 150. — P. spinifex, 149. Pediastrum Bnryanum, 317. Pedicularis fasciculata, 443. Pelargonium, il. — P. peltatum, 410, 413. — P. quercifolium, 308. — P. zonale, 409, 410, 414. Pella^a, 74. Perilla nankinensis, 248. — P. oci- moides, 248. Pertusaria leioplaca, 92. — P. ve- lata, 92. Peziza mycetophila, 167. Phaca astragalina, 375. — P. aus- tralis, 375. Phaïographis dendritica, 108. — Ph. dendroides, 108. — Ph. diversa, 108. — Ph. neocaledonica Mûller Arg-., 108. Phaeotrema albidulum, 94. Phascum, lxxxiv. Phaseolus, 310. — Ph. multiflorus, 89, XXVI. Phleum arenarium, LXXIV. Phlomis agraria, 248. — Ph. arme- niaca, 248. — Ph. Herba-venti, 248. — Ph. lanata, 248. — Ph. Lychnitis, 248. — Ph. Samia, 248. — Ph. tuberosa, 248. Phlyctospora maculata, 344. Phœnix farinifera, 123. Phceocystis Poucheti, 119. cxxx Table alphabétique Phoma, xx. — Ph. abietina, 364. Phormidium, Lxxvn. Pkragmide, 80. Phragmites, xlix, lxxiv. Phylacteria terrestris, 344. Phyllobotryum Soyauxanum, 257. — Ph. spathulatum, 257. Phylloclinium paradoxum, 257. Phyllonoma, 257. Phylloporina epiphylla, 110. Physcia picta, 54. Physcomitrella, lxxxiv. Physma byrsinum, 51. Physostegia imbricata, 250. — Ph. virginiana, 250. Physostigma venenosum, 125. Phyteuma botonicaefolium, 443. — Ph. hemispha-ricum, 442. — Ph. pauciflorum, 443. Phytophthora Fagi, XCIV. — Ph. infestans, XCIV. Pileolaria brevipes, 392. — P. Te- rebinthi, 392. Pimela, 383. Pin, 34. — Pin d'Alep, VII. Pinus Salzmanni, 239. Pisum sativum, 89, II. Pistacia, 390. — P. Lentiscus 392. — P. Terebinthus, 392. Placodium lentig-erum, 54. Plag-iochila, lxxxiii. — P. adiantoi- des, iqj. — P. approximata, 191. — P. bidens, 189. — P. Breute- liana, 190. — ■ P. bursata, 189. — P. contigua, 188. — P. distincti- folia, 189. — P. flaccida, 190. — P. frondescens, 189. — P. g-uada- lupensis, 189. — P. gymnocaly- cina, 189. — P. hypnoides, 190. — P. laxa, 190. — P. Magdalena, 190. — P. Perrottetiana, 189. — P. portoricensis, 189. — P. ruti- lans, 189. — P. simplex, 189. — P. superba, 190. — P. tenuis, 189. — P. Vincentina, 190. Plantago gracilis, 198. — P. numi- diensis, 199. — P. serraria, 199. des noms de plantes. Platycerium, 73. Plectonema, lxxvii. — P. Nostoco- rum, 315. Plectranthus australis, 248. — P. parviflora, 248. Pleospora, xx. Pleuridium, lxxxiv. Pleurococcus, LVli. Pleurotrema inspersum, 109. — P. polycarpum Mùller Arg-., 109. Pluteus cervinus, 343. Poa laxa, 442. — P. sudetica, 442. Podoon Delavayi, 251. Poirier, 123. Polanisia graveolens, 57, 363. Polycardia, 257. Polygonatum vulgare, III. Polygonum amphibium, XLIX. Polypodium, 74. Polyporus cristatus, 343. Polysiphonia arctica, 120. Polysporella Kûtzingii, CV. Polytrichum juniperinum, 121. Pomme de terre, Vil. Porina epiphylla, 110. — P. interstes, no. Porphyrosiphon, lxxvi. Posidonia Caulini, 35, 95. Potamogeton crispus, xlix. — P. lucens, xlix. — P. natans, xlix. — P. perfoliatus, xlix. Poteutilla caulescens, 443. — P. heptaphylla, 442. — P. minima, 443. — P. multifida, 443. Prasiola antarctica, 1 18. — P. crispa, 118. — P. falklandica, 118. — P. minor, 118. — P. Rothii, 118. — P. suecica, 118. Prasium majus, 250. Protococcus caldariorum, 296. — P. infusionum, 317. Prunus domestica, 306. Pseudoneura brevifolia, 192. Pseudospora Nitellarum, CV. Psilotum, 75. Psora parvifolia, 55. Pteris, 73. — P. aquilina, 74, 126. Table alpkah tique Pterygium zeylanicum, 52. Ptilota pectinata, [20. — P. serrata, 120. Puccinia Arenariae, 392, -- P. Bar- bareae, 391. — P. Baumleri, 391. — 1'. capsuligena, 76. — P. Casta- gfnei, 391. — 1'. coronata, 392. 1'. Frankeniae, 391. — P. fusca, 391. — P. Mesneriana, 392. — P. pulvinulata, 391. — P. Scirpi, 391. — P. singularis, 301. — P. Sper- guke, 392. — P. Thalictri, 391. — P. Violai, 391. Puccinie, 80. Pucciniosire, So. W laiella littoralis, 121. Pyrenula aspistea, ni. — P. eosta- riceasis, ni. — P. Kunthii, ni. — P. mamillana, 1 1 1 . — P. masto- phorizans, ni. — P. nitida, m. P. scgregata, 111. — P. sexlocu- laris, ni. Pyrethrum arvense, 162. — P. gla- brum, 162. Pyxine Coccoës, 54. — P. Meissneri, 54. — P. nitidula Mûller Arg., CXXXI des noms d: plan 63, 399, 4i|. — K. Luteola, '.3, 54- P. retirugel a, 54- Quercus coccinea, xlvi. — Q. Ilex, lxxv. — Q. sessiliflora, lxxv. — Q. Suber, lxxiv. Radula, lxxxii. — R. angulata, 184. — R. Fendleri, 184. — R. formosa, 184. — R. pallens, 183. — R. sub- simplex, 184. — R. surinamensis, 184. Ramalina dasypoga, 53. Ranunculus aquatilis, xlix. — R. chaerophyllos, 229. — R. flabella- tus, 229. — R. paludosus, 229. — P. pyrenœus, 391. Raphanus Raphanistrum, 21, 32. — R. sativus, 21, 31. Raphidium, lvii. Rapistrum rugosum, 14, 31. Reseda alba, 61, 447. — R. lutea, 44; k. odorata, '.3, 399, 444. — R. Phyteuma, 442. RÉSÉD u i 1 S, 6l, 345, 444. Rhacomitrium canescens, [20. — k. fasciculare, 120. — R. lanugino su m, 121. Rhamnacées, lxxxix. Rhamnus Alaternus, 392. Rhizoclonium fontinale, 317. Iv luis Toxicodendron, ,v 12. Roccèlla phycopsis, 52. Roupellia grata, 321. Russula alutacea, 343. Ruta chalrpensis, 31/2. Salicornia, lxxiv. Salvia acetabulosa, 250. — S. bi- color, 250. — S. Candelabrum, 240. — S. clandestina, 249. — S. coccinea, 250.— S.lanceolata,25o. — S. officinalis, 249. — S. pra- tensis, 250. — S. Sclarea, 245,249. Santiria, 383, 388, 407. — S. bor- nensis, 388. — S. pilosa, 388. Sapin, 364. Sapindacées, 382. Sarcoscypha coccinea, 344. Satureia hortensis, 249. — vS. mon- tana, 249. Satyrium Epipogium, 201. — S. hirsutum, 275. — S. repens, 275. — S. spirale, 274. Saxifraga biflora, 442. — S. oppo- sitifolia, 442. Scapania, Lxxxill. Scenedesmus acutus, LVII. Schisma juniperina, 184. Schizogonium crispum, 118. Schiconelle, 82. Schizophyllum commune, 343. Schizothrix, lxxvi. — S. fragilis, lxxvi. — S. rubra, lxxvi. Scilla nutans, 131. Scirpus lacustris, xlix. Scleroderma vulgare, 344. Scolopendrium, 73. CXXXII Table alphabétique des noms de plantes. Scorzonera hispanica, 293. Scutellaria alpina, 443. — S. Co- lumnae, 248. — S. japonica, 248. — S. peregrina, 248. Scutinanthe, 383, 387. — S. brun- nea, 387. Seirospora, lviii. Selaginella, 75. Semecarpus, 405. Sendtnera juniperina, 184. Senecio vulgaris, 283. Septoria, xx. Serapias abortiva, 277. — S. ensi- folia, 278. — S. grandiflora, 279, 280. — S. Helleborine, 268, 269, 270, 279. — S. lanciflora, 280. — S. latifolia, .68, 269, 270. — S. longifolia, 270, 279. — S. micro- phylla, 269, 270. — S. nivea, 279, 280. — S. pallens, 280. — S. pal- lida, 280. — S. palustris, 270. — S. repens, 276. — S. rubra, 279. — S. Xiphophyllum, 279. Sida Abutilon, 147. Sidalcea, 148. Sideritis hirsuta, 250. — S. hysso- pifolia, 250. — S. perfoliata, 250. — S. scordioides, 250. Silène acaulis, 442. — S. alpina, 392. — S. conica, lxxiv. Sinapis alba, 30, 31, xxn. — S. ar- vensis, 31. — S. nigra, xxn. Sirocoleum, lxxvii. Sisymbrium acutangulum, 444. — S- Mo, 25, 31,444. Solanum tuberosum, III. Solenanthus lanatus, 211. Solorina crocea, 121. Sonzaya, 383. Sorgho, vu. Spergula, 392. Sphacele subhastata, 249. Sphacélothèce, 82. Sphaerangium, lxxxiv. Spha;rophoron compressum, 52. Sphagnaecetis communis, 187. Sphagnum, LXXXIII. Spiranthes atstivalis, 274. — S. au- tumnalis, 274. — S. spiralis, 274. Spirogyra majuscula, XXVII. ■ — S. tenuissima, 318. — S.Weberi, 318. Spirulina, LXXVII. Splachnum, lxxxiv. Stachys alpina, 250. — S. catrulea, 250. — S. circinnata, 250. — S. germanica, 250. — S. recta, 250. — S. sylvatica, 250. Statice, lxxiv. Stellaria nemorum, 392. Sterculiacées, lxxxix. Stereocaulon denudatum, 117. —S. paschale, 121. — S. proximum, 52. — S. pulvinatum, 117. Sticta Borneti, 53. — S. dama:cor- nis, 53. — S. dichotomoides, 53. — S. discolor, 53. — S. endo- chrysea, 53. — S. fossulata, 53. — S. hypopsiloides, 53. — S. im- pressa, 53. — S. physciospora, 53. — S. sinuata, 53. Stictina cyphellulata, 53. Stigonema ocellatum, 315. Strigula complanata, 109. — S. de- planata, 109. — S. elegans, 109. — S. plana, 109. — S. subtilis- sima, 109. Strophantus 297. — S. amboensis, 324. — S. Barteri Franchet, 301, 323. — S. Boivini, 320. — S. brac- teatus Franchet, 302, 324. — S. brevicaudatus, 300, 321. — S. Bullenianus, 323. — S. capensis, 322. — S. caudatus, 298, 321. — S. congoensis Franchet, 318, 324. — S. Courmonti Sacleux, 300, 322. — S. Cumingii, 322. — S. dicho- tomus, 298, 321. — S. divergens, 297, 322. — S. Eraini, 323. — S. Fischeri, 325. — S. gracilis, 323. — S. gratus, 299, 321. — S. Gre- vei, 320. — S. hispidus, 322. — S. intermedius, 324. — S. Jackia- nus, 321. — S. Kombe, 323. — S. laurifolius, 324. — S. Ledieni, Table alphabétique des noms de plantes. CXXXIII 323. — S. longicaudatus, 321. — S. minor, 325. — S. ogovensis Franchet, 31g, 324. — S. Paroissei Franchet, 320. — S. parviflorus Franchet, 303, 324. — S. Petersia- nus, 324.. -- S. Preussii, 323. — S. puberulus, 322. — S. sarmentosus, 297, 324. — S. scaber, 323. — S. Schuchardtii, S2y — S. speciosus, 322. — S. Tholloni Franchet, 299, 321. —S. Wàllichii, 322. —S. Wightianus, 321. Sturmia Lœselii, 203. — S. palu- dosa, 204. Symphyogyna brasiliensis, 192. — S. Brongniartii, 102. — S. lati- frons, 1Q2. — S. sinuata, 191. Symphvosiphon, Lxxvi. — S. cha- lybeus, lxxvi. — S. purpuras- cens, LXXVI. Symphytum asperrimum, 211. — S. ofiicinale, 11. — S. peregrinum, 2CQ. Symploca, lxxvii. Symplocastrum Friesii, lxxvi. Synechoblastus belenophorus, 52. Syzygiella macrocalyx, 190. Tabac, Vil, XXV. Taenitis, 74. Taraxacum dens-leonis, 293. Taxus baccata, 128. TÉRÉBINTHACEES, 382. Tetradiclis Eversmanni, 231. Tetraplodon mnioides, 121. Teucrium Botrys, 246. — T. Cha- maidrys, 246, 250. — T. flavum, 2=;o. — T. lucidum, 250. — T. Polium, 250. — T„ Scordium, 250. — T. Scorodonia, 24.6, 250. Thalictrum angustiiolium, 391. — Th. aquilegitolium, 391. — Tb. fœtidum, 391. — Th. nigricans, 391- Thalloidima botryophorum Mûller Arg., 55. — Th. triptophyllinum, 55- Thelotrema albidulum, 1 4. riiespnsia, 150. Thlaspi arvense, 11, 31. Thymus Serpyllum, 249. — Th. vul garis, 249. Thysanothecium hyalinum, 52. TilletiaHolci, 76. — T.Rauwenhoffii, 76. Tilia grandifolia, xc. TlLIACÉES, LXXXIX. Tillétie, 83. Todea, 73. — T. barbara, 74. Tolypospore, 82. Tolypothrix ^Egagropila, XVIII. — T. lanata, 315. Tornelia fragrans, 128. Tournefortia heliotropioides, 212. Tragopogon pratensis, 291. Trametes cinnabarina, 343. Trattinickia, 407. Trémellacées, 171. Trémelle, 78. Trentepohlia, 216. — T. aurea, 317. Trichocolea tomentella, 185. — T. tomentosa, 185. Trichodesmium, lxxvii. Trillium grandiflorum, 215. — T. sessile, 215. Triphragme, 80. Trisetum subspicatum, 442. Triticum sativum, 89. Tropaiolum aduncum, 382. — T. Cooperi, 378. — T. majus, 377, 380, 395, 413. —T. Moritzianum, 378. — T. pentaphyllum, 379, 381. — T. peregrinum, 397. Tropéolées, 345, 382, 393. Trypethelium Eluteris, 110. Sprengelii, 110. Tuburcinia Trientalis, 167. Tuburcinie, 8$- Tussacia repens, 276. Tylimanthus stictolomus, 191. — '1'. laxus, 190. — T. approximatus, 191. Tylostome, 78. — T cxxxiv Table alphabétique Uncinula spiralis, xlii. Urédinées, 167, 171, 391. Uredo Behenis, 392. — U. Franke- nia;, 391. — U. Parnassia;, 392. Urena, 148. Urocystis Anémones, 237. — U. Leimbachii, 238. — U. Kmetiana, 76. — U. Orobanches, 76. — U. sorosporioides, 238. Uromyce, 79. Uromyces carneus, 376. — U. cris- tatus, 302. • — U. Geranii, 392. — U. lapponicus, 376. — U. Schrô- teri, 392. — U. Valériane, 392. — U. verruculosus, 392. USTILAGINEES, 165. Usnea barbata. 52. — U. plicata, 52. Ustilage, 82. Ustilago Fischeri, 75. — U. Holos- tei, 76. — U. subinclusa, 76. Utricularia, XLix. Valeriana dioica, 392. ■ — V. offici- nalis, 304. Vaucheria hamata, 118. — V. orni- thocephala, 317. Veronica Allioni, 443. Verrucaria aggregata, ni. — V. de- nudata, 1 1 1 . — Y. eminentior, 1 10. des noms de plantes. — V. interstes, 110. — V. limi- tans, 110. — V. sexlocularis, m. Vicia calcarata, 235. Vigne, 128, vu, xli. Viola, 455. — V. arvensis, 76. — V. hirta, 391. — V. odorata, 456. — V. sylvatica, 391. — V. sylvestris, 456. — V. tricolor, 456. Vitis Berlandieri, 19. — V. candi- cans, 20. Vittaria, 74. Voitia nivalis, LXXXIV. Webera, 216. Wilsonsea dictyuroides, LVIII. Woodwardia, 73. Wrightiella, LVlil. Xyridées, IX. Xyris, x. Yucca aloifolia, 127. 128. Y. gloriosa, Ziziphora tenuior, 250. Zygnema cruciatum, 318. — Z. leios- permum, 317. — Z. parvulum, 318. — Z. pectinatum, 318. — Z. stel- linum, 318. TABLE DES PLANCHES PI. I. — Composés pectiques {Equisetum) 340 PI. II. — Composés pectiques 341 PI. III. — Mocquerysia multiflora. 260 PI. IV. — Eperons de Tropxolum et de Pelargcmiimi 416 ; ^po<-cP»i l'aris. — J. 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