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Il est très-difficile d’assigner une durée exacte au dé- veloppement descoquilles. Si nous connaissons à peu près le temps employé par une Hélice pour acquérir les attri- buts de l’état adulte, nous sommes réduits à des hypothè- ses au sujet de l’évolution des mollusques marins. Du reste, l'influence des milieux est coñsidérablesur la taille des mollusques. Desindividus de Mytilus logés dansles anfractuosités de rochers atteignent.à peine 2 centimètres en un an, el ne dépas:ent guère cette taille. Néanmoins ils sont parfaitement adultes et aptes à la reproduction. Si d’autres individus de la mème espèce s’accroissent plus li- brement, leur taille deviendra triple ou quadruple dans je mème espace de temps. pres M. Petit de la Saussaye a présenté à ce sujet des obser- vations intéressantes insérées dans le tome IV du Journal de Conchyliologre, p. 424 (1855). II rapportait le fait sui- vant : Un navire caréné et doublé à neuf en zinc partit de Marseille pour la côte ouest d'Afrique, employa 48 jours à sa traversée, séjourna 68 jours dans la rivière de Gam- bie et mit 86 jours à effectuer sou retour. Le voyage avait donc duré 200 jours. Arrivé à Marseille, lenavire eut sa carène nettoyée, etl’on en retira plusieurs mollusques, entreautresun Mytilus afer, un Avicula atlantica de 78 millimètres de longueur, et un Ostrea denticulata de 95 millimètres de longueur. Ces trois espèces appartenant à la faune du S. 0. de l'Afrique avaient donc au plus 154 jours d'existence à l’état adhé- rent; or on sait que les Mytilus et Ostrea quine s’attachent pas dans les premiers jours qui suivent l’éclosion périssent inévitablement. La taille adulte aurait été atteinte par ces Acéphalés en 5 mois environ. J'ai observé récemment des faits du même genre dans le bassin d'Arcachon (Gironde). Tous les ans on retire les balises de la passe pour les nettoyer complétement, les enduire de goudron et les replacer. En 1862 je me rendis dans les passes et je recueillis sur une balise une énorme quantité de Moules (Mytilus edulis) d’une taille exceptionnelle (longueur 100 millimètres, largeur 48). La balise nettoyée, goudronnée et remise en place a été retirée de nouveau en 1863, un an après. Elle était chargée de milliers de Moules ayant les mêmes di- mensions. Moins d’un an a donc suffi à cette espèce dont la taille me. 1e moyenne sur nos bancs ne dépasse guère 5 à 6 centi- mètres pour acquérir une longueur double. Faut-il attribuer la grande taille de nos individus à leurs conditions d'existence? Je le suppose. Attachés, par un long byssus, à la balise et à son amarre, ballottés sans cesse par le flot, éloignés de toute cause de compression et de déformation, leur accroissement devient régulier et atteint ses limites extrèmes. Dans les bancs au contraire, les Moules adhèrent toutes au fond, sont pressées les unes contre les autres, émergent en partie à basse mer, circon- stances défavorables à leur développement. Quant aux Moules qu'on trouve dans les anfractuosités de rochers, leur taille doit s accommoder à la forme du trou qui les a reçues après l'éclosion ; il leur est impossible de dépasser certaines limites, et leur facies change tellement, qu’on a pu prendre pour des espèces distinctes des indi- vidus rabougris et déformés. PE: Addition au Catalogue des Coquilles marines recueillies sur les côtes de l'Algérie, PAR H. C. WEINKAUFF. L'examen attentif de mes collections de coquilles de la Méditerranée, et particulièrement des espèces que j'ai re- cueillies ‘sur les côtes d'Algérie, m'a permis de reconnaître que quelques-unes avaient été déterminées fautivement ou considérées à tort comme des variétés. —8$ — Après les notes étendues et les rectifications dont mon catalogue a été l’objet de la part de plusieurs naturalistes, j'ai cru devoir moi-même donner un supplément, et je tiendrai plus tard les lecteurs du Journal de Conchyliolo- gie au courant des additions nouvelles que je compte pu- blier, s'il y a lieu. 4. Murex gibbosus, Lamarck, His!. VIE, p. 166. Le jaltoni — Adanson. (Kiener). Cog. viv., pl. vu, fig. 5. Hab. Alger. Peu commun. Au moment où j'ai rédigé mon catalogue, je n'avais pas encore reconnu cette espèce, l'ayant considérée comme une variété du Wurex erinaceus. — Voilà encore une co- quille sénégalaise. 2. Murex lamellosus, de Cristofori et Jan. (Philippi, Enumér., t. 1, p. 179, pl. x1, fig. 50.) Hab. Alger (cap Matifou), sur le corail. J'ai commis une confusion au sujet de cette espèce. J’a- vais reçu un exemplaire du Pyrula squamulata, Philippi, et, peu de temps après, une autre coquille qui m'avait paru semblable, quoiqu'elle possédât un opercule de Murex, ei que j'ai reconnue plus tard être le lfurex lamellosus. M. Petit, dans l'intervalle (Journ. Conch.,1. XI, p. 358), m'a reproché d’avoir classé le Pyrula squamulata dans ie genre Coralhophila d'Adams, quoique j’eusse déclaré que son mollusque portait un opercule de Hurex. Ce reproche tombe devant les faits que j'expose aujourd’hui, le Pyrula squamulala appartenant bien, en effet, au genre Corallic- plula, et lexemplaire pourvu d'un opercule de Murex n'étant autre chose que le Âurex lamellosus. Le Pyrula squamulata me parail très-voisin des Pur- me Di pura costata, Blainville, et plicata (Marex), Martini, et ne semble pas différer spécifiquement du Purpura brevis, Blainville On établira donc sa synonymie comme il suit : Coralliophila (Purpura) brevis, Blainville. Pyrula squamulata, Philippi. Hab. Sicile (Philippi), côte d'Italie (Fiberi), Alger, cap Maiifou (Weinkauff). 5. Murex scaber, Lamarck, Hist., t. VIX, p.175. (Kiéner, Coq. viv., p. 101, pl. 1x, fig. 2.) Hab. Alger. Rare. 4. Ovula (Simnia) Nicæensis, Risso (Hist. nat. Eur. Méem., IV, p. 255, fig. 150). Hab. Alger. Dragué mort à l'entrée du port. 5. Cerithium Crosseanum, Tiberi. (Journ. Conchyl., t. XI, p. 161, pl. vi, fig. 2.) Hab. Alger. Dragué 5 exemplaires mieux conservés que celui qui a été figuré par M. Tiberi. — Bône (Tiberi). 6. Lillorina punctata, Gmelin. (Dunker, Guin. Moll., pl. 11, fig. 25-25.) Hab. Alger. Commun. Se trouve avec le L. cœærulescens dont il n’est peut-être qu’une variété. Vit sur les rochers da rivage et s'élève très-haut au-dessus du niveau de l’eau. Espèce sénégalaise. 7. Trochus tumidus, Montagu. (Chemuitz, éd. IE, p. 195, pl. xxix, fig. 20 et 25.) Hab. Alger. Commun au cap Maiifou. 8. Bulla { Haminea) folliculus, Menke. (Zeitschrift für Mal., 1855, p. 141.) Hab. Alger. Commun dans le port, sur les roches du petit fort. Quelques exemplaires de petite taille de l'espèce men- 4 tionnée dans mon Catalogue sous le nom de Bulla hydatis se rapportent à cette espèce. Je possède un exemplaire authentique de Bulla folliculus provenant de Gibraltar. Je ne sais si l'espèce est figurée, et il serait utile d’en don- ner une représentation exacte. 9. Mytilus edulis, Linné, var. pellucidus. (Donov., Brut. shells, éd. Chenu, f. 1-5.) Hab. Alger, dans le port, adhérent aux chaînes. Cette espèce, que j'ai nommée M. minimus, Poli, dans mon Catalogue, p. 528, n° 2, parait semblable au AZ. sagit- tatus, Poli. Ce dernier nom ne doit pas être considéré comme synonyme du À. galloprovincialis. Néanmoins le Mytilus minimus doit rester dans le ca- talogue : on le trouve également à Alger. 410. Ostrea hippopus, Linné. Hab. Alger, Sidi-Féruch. Commun. Espèce comestible, importée sans doute par les concessionnaires des parcs aux huîtres. A1. Venus (Tapes) aurea, Gmelin. (Maton et Rackett, pl. n1, f. 4.) Hoab. Bône, dans l’eau saumâtre. Rare. 49. Psammobia costulata, Turton. (Philippi, Enumer. Moll. Sicil., t. I, pl. nr, fig. 8.) Hab. Alger. Rare. Outre ces espèces, j'ai reçu dernièrement de M. Liron d'Alger un Lithodome différent du L. lithophagus. J'attends quelques échantillons de la mer Rouge pour les comparer avec l’espèce algérienne, et je compte publier ultérieure- ment le résultat de mon examen. Enfin j'invite les lecteurs du Journal de Conchylhologie HU NUE à retrancher de mon catalogue les espèces suivantes comme mal déterminées : . Tellina punicea, Born. . Scalaria coronata, Philippi. . Trochus Sauleyi, d'Orbigny. . Pleurotoma granum, Philippi. . Fusus echinatus, Philippi. . Dentalium fissura, Lamarck. H. W. n © à + QI N Observations sur quelques espèces de la Méditerranée , PAR H. C. WEINKAUFF. 1. 'TRITON SUCCINCTUM, Lamarck. Dans mon catalogue des Mollusques d'Algérie, j'avais tenté de restituer à cette espèce le nom linnéen de Mu- rex olearium, d’après M. Dunker. Mais, en étudiant moi- même les auteurs anciens, j'ai trouvé que cette détermi- nation était douteuse. Linné, décrivant son Murex olearium, cite Lister (fig. 51, pl. 956, et fig. 32, pl. 957, qui diffèrent l’une de l’autre); Bonanni (Récréat., IN, p. 289), où l’on ne sau- rait reconnaître notre espèce, et Gualtieri (pl. 80, fig. A), qui a représenté, sans aucun doute, le Ranella gigantea. La diagnose de Linné n’est pas plus facile à interpréter, car les mots suturis allernis peuvent aussi bien s’appli- — 19 — quer au Ranella gigantea de Lamarck arrivé à l’état adulte. Born n’a pas débrouillé la synonymie; tout en mainte- nant l'espèce linnéenne, il a fondé pour une simple va- riété (Séba, IT, pl. 57, fig. 51, et Martini, IV, pl. 131, fig. 1252-55) une nouvelle espèce, le Murex costatus. De même, Chemnitz a adopté l'espèce de Linné ë a établi son Argus fascialus sur une variété. Lamarck, considérant que Linné appliquait deux noms distincts à deux figures de Gualtieri représentant la même espèce (Ranella gigantea) à des âges différents, a sup- primé les deux noms pour y substituer celui de Ranella gigantea. En agissant ainsi, Lamarck supposait que Linné n'avait pas connu notre espèce (Triton succinctum); M. Hanley, qui partage cette opinion, n’a pas trouvé le Triton succinctum dans la collection de Linné. Sous le nom de Murex olearium on ne voit que le Ranella gigan- tea, Lamarck. Quant au Murex reticulatus de Linné, éta- bli d’après la figure M, pl. 49, de Gualtieri, il est repré- senté dans la collection de Linné par le Ranella tubercu- lala, Broderip, coquille qui a beaucoup de rapports avec l'état jeune du Ranella gigantea que M. Hanley a peut- être méconnu. Mais quel nom alors portera notre espèce? On a pro- posé de revenir au nom de Born : Mureæ costatus; mais on ne saurait adopter cette dénomination, Born ayant commis une confusion analogue à celle qu’on peut repro- cher à Linné. Il en est de même pour Chemnitz. Dillwyn a proposé le nom de Murex parthenopus ; mais cette dé- nomination est employée dans un simple catalogue et n'a pas, par conséquent, de droits à la priorité. Il faut donc en rester au nom de Lamarck, qui a l’a- vantage de la priorité et qui en même temps est connu le plus généralement. Voici la synonymie : TRITON SUCCINCTUM, Lamarck. Murezx olearium, Born, non L. — _ parthenopus, Dillwyn. Var. B. Murex costatus, Born. Var. C. Murex argus fasciatus, Chemnitz. — Adansonti, Dunker. 2. CANCELLARIA CANCELLATA, Linné. Les descriptions des Mollusques du genre Cancellaire sont, pour la plupart, non-seulement insuffisantes, mais encore contraires aux observations que j'ai faites à Alger sur l'animal du Cancellaria cancellata. L'espèce vit sur un fond sablonneux, dépourvu presque complétement de plantes marines dans les différents points où j'ai dragué. M. Deshayes avance, au contraire, que la Cancellaire vit sur les plantes marines. Le plus grand nombre d'exemplaires se récoltent à peu de distance du rivage, par 25 ou 50 pieds de profondeur : quelquefois même on les recueille à une moindre profondeur, dans la région qu'habite le Donax trunculus (1). Le mollusque peut se développer beaucoup hors de sa coquille, de telle sorte que la tête et le cou atteignent alors la longueur de celle-ci. Le pied est également plus long que la coquille, étroit et tronqué en avant, où il se pro- longe au devant de la {ète, et terminé postérieurement en pointe mousse. Les tentacules courts portent, un peu au- dessus de leur base, uñe bandelette obscure dans laquelle (1) Jai trouvé une jolie variété à stries plus serrées, sur un fond vaseux, par 30 brasses de profondeur. Elle est rare. H, W, — 14 — on aperçoit les petits yeux ponctiformes, non saillants, et semblables à un petit trou noirs Le manteau recouvre complétement le canal sans constituer un tube siphonal. Les mouvements de l’animal sont lents; la surface du pied retient adhérente une quantité de sable fin qu’il n’a- bandonne pas en se retirant dans la coquille, de sorte que celle-ci semble fermée avec du sable, et que l’on croirait avoir dragué une coquille morte remplie de sable. En outre, la coquille en totalité est recouverte de sable fin, adhérent, qu’on ne peut détacher qu’avec la brosse. Cette circonstance donne à penser que les Cancellaires s’enter- rent dans le sable comme certaines espèces du genre Bull. 3. NATICA MILLEPUNCTATA, Lamarck. Voici, d'après mes recherches, quelle doit être la syno- nymie de cette espèce : NATICA MILLEPUNCTATA, Lamarck. Nerita punctata, Karsten (Recluz). Var. B. Séatus juvenilis. Nerita stercus-muscarum, Gmelin (Philippi). Var. C. Maculis maoribus rufis intermixta. Natica hebræa, Martyn (Recluz). — maculata, Deshayes. — adspersa, Menke. 4. LATIAXIS TECTUM-SINENSE, Deshayes. M. Petit me reproche d’avoir placé cette espèce dans le sous-genre Latiaxis. En se reportant à la description de M. Deshayes, il trouvera les lignes suivantes consacrées aux espèces du même groupe : « Elles sont sur la limite des genres Mure, Pyrula, PNR pee « Fusus, et offrent de grands rapports avec les Pyrula _« Mawæ, Gray, Eugeniæ, Bernardi, fusiformis, Chenu. « Si le genre que l’on a proposé pour ces formes est « adopté, elles y rentreront indubitablement. » (Journ. Conch:, t..V, p. K1.) Les deux espèces de M. Deshayes sont pourvues d’un large ombilic, et si ce caractère n’est pas énoncé dans la diagnose du Murex fectum-sinense, comme dans celle du Murex laceratus, les figures 1-2 de la planche 11 (Journ. Conchyl.,t. V) le montrent nettement; l’ombilic, du reste, n’est pas moins appréciable dans mon exemplaire d'Alger. 5. PLEUROTOMA UNDATIRUGA, Bivona. D'après M. Petit (1), cette coquille proviendrait origi- nellement de la côte ouest d'Afrique «parce qu’elle paraît y « être commune et qu'elle y prend un plus grand déve- « loppement. » Or le Pleurotoma en question ne paraît pas être plus rare à Alger qu’au Sénégal, j'en ai recueilli moi-même sept exemplaires; six autres se trouvent dans une collection d'Alger; enfin M. Liron m'a écrit, il y a quelque temps, qu’on lui en apportait fréquemment des individus durant l'été. Quant au développement, je possède des exemplaires de 65 millimètres de longueur, et le plus petit atteint 58 millimètres ; il dépasse encore la taille des spécimens de Reeve et de Kiéner. En revanche, le Pleurofoma bal- teata, de Kiéner, provenant de Sicile, est représenté par cet auteur avec des dimensions inférieures à celles de la même espèce recueillie au Sénégal; c’est peut-être cette considération qui a porté M. Petit à considérer le Pleuro- toma undatiruga comme originaire du Sénégal. (1} Journal de Conchyliologie, t. XI, p. 338. eg | pute Dans tous les cas, la présence de cette espèce dans les couches subapennines du pourtour de la Méditerranée, pourrait donner un appui réel à la meilleure hypothèse sur l’origine de notre espèce. H. W. Note sur les Psammobhies des côtes d'Algérie et description d’une espèce nouvelle, PAR H. CROSSE. M. Deshayes dans son grand ouvrage sur l’Algérie, et M. Weinkauff dans son catalogue (1), ne citent que deux espèces appartenant au genre Psammobia. L'une d'elles, le P. vespertina, Gmelin, dans la synonymie de laquelle doivent entrer les Tellina depressa de Donovan et #. al- bida de Dillwyn, est répandue avec une égale abondance sur les côtes de l'Océan et sur une partie de celles de Ja Méditerranée. Ii en est de même de l’autre espèce. P. Fer- roensis, Chemnitz, ou P. incarnala, Pennant, son syno- nyme. M. Mac-Andrew, dont les utiles recherches ont aug- : menté, dans une proportion notable, la somme de nos connaissances sur la distribution géographique des Mol- lusques européens, en a recueilli à Alger une troisième, le Psammobia costulata, Turton, qui parait assez répandue dans la Méditerranée. En effet, elle a été trouvée en Grèce par MM. Graves et Spratt, et en Sicile par M. Philippi, (4) Journai de Conciujt., 1862, p. 318. LEA qui, la considérant à tort comme nouvelle, lui a donné le nom de Psammobia discors. Enfin M. Weinkauff a soumis récemment à notre exa- men deux autres Psammobies provenant également du littoral algérien et n’appartenant à aucune des espèces précédemment citées. L'une, qu'il a recueillie avec l'animal, sur la plage, après une forte tempête, nous a paru devoir être rappor- tée au Psammobia intermedia de Deshayes (1), que M. Mac-Andrew a recueilli à Faro, sur la côte de Portu- gal. Voilà donc encore une espèce qui passe d’une mer à l'autre et que l’on trouve à la fois dans l'océan Atlantique et dans la Méditerranée. L'autre coquille, qui porte à cinq le nombre de Psam- mobres actuellement connues sur les côtes de l'Algérie, nous à paru suffisamment distincte de ses congénères par ses caractères spécifiques pour nous permettre de la dé- crire comme nouvelle. PsammoBiA WEINKAUFFI. ( PI. IE, fig. 4.) T. anguste transversa, subcompressa, subæquilaterals (latere postico paulo majore), strüs obliquis, ad latus posticum subito evanescentibus impressa, mtidula, albida, roseo pallide radiata, versus margines epidermide tenui induta ; latere antico anguste rotundalo, postico oblique truncalo, lœvi, ad umbones compresso, subangulato; car- dine in valva dextra bidentato, in sinistra unidentato, dentibus apice subbifidis ; sinw pallii profundo, parum conspicuo; valvis inlus albidis. — Lat. 46, long. 22, alt. ulriusque valvæ 10 millim. (coll. Weinkauff). Habitatin Algeria. (1) Proceed. of xool. Soe., 1854, p. 319.— Reeve, Conch. Ico- nica, n° 25, 2 LOVE ES Coquille étroitement transverse, subcomprimée, et pa- raissant à peu près équilatérale, bien qu’en réalité le côté postérieur soit le plus grand. À l'extérieur, elle est lui- sante, blanchâtre avec de nombreuses radiations longi- tudinales d’un rose pâle, et sillonnée de nombreuses stries obliques qui disparaissent brusquement vers le côté posté- rieur : près des bords, on trouve encore quelques traces ‘ d’un épiderme mince, peu développé et d’un jaune ver- dâtre. Le côté antérieur est étroit, arrondi; le côté posté- rieur lisse, obliquement tronqué, comprimé et subangu- leux dans la partie qui avoisine les crochets. La charnière est composée de deux dents sur la valve droite et d’une sur la valve gauche : toutes trois sont très-légèrement bi- fides à leur sommet. Le sinus palléal est profond et peu apparent, et l’intérieur des valves blanchâtre. La largeur de la coquille est de 46 millimètres, sa longueur de 22, son épaisseur de 10. Si nous comparons cette espèce à ses congénères des mers d'Europe et du Sénégal, nous ne voyons guère que le Psammobia Ferroensis; Chemnitz, dont il soit possible de la rapprocher. Elle en a les radiations longitudinales et à peu près la forme, mais elle s’en éloigne par son as- pect luisant, et surtout par ses stries obliques brusquement interrompues vers le côté postérieur : dans l’autre espèce, au contraire, les stries ne sont pas obliques, et, arrivées vers le côté postérieur, elles deviennent plus prononcées et forment comme des plis. Nous ne retrouvons ce singu- lier caractère de stries obliques disparaissant subitement que dans quelques PsamNobies provenant des mers de i'fnde, le P. cœrulescens, Lamarck, de Ceylan, d’ailleurs bien différent de notre espèce, et surtout le P. Malaccana, Reeve, qui a de grands rapports avec elle, mais qui s’en distingue par une forme plus ovale, moins élancée et par l'absence de radiations. * EC Ne Nous donnons à cette espèce le nom de notre honorable correspondant, M. Weïnkauff, qui l’a recueillie en Algé- rie et qui nous la communiquée : elle fait partie de sa collection. D’après lui, un autre exemplaire existerait au musée d’Alger, sous la dénomination de Psammobia in- carnata, nom créé par Pennant et synonyme de P. Fer- roensis, ainsi que nous l'avons dit plus haut. H. C. Description de trois espèces nouvelles, PAR M. LE D' PRor. MELANIA PLUMBEA. (PI. II, fig. 1.) T. ovato-turrita, crassa, ponderosa, sub stralo nigro crasso sordide olivacea, haud nitens. Anfract. 7-8 (apex ipse deest) conveæiusculi, sutura distincta irregulari di- visi; supremi medio angulati, infra angulum longitudi- naliter costati, coslis obhiquis, distantibus ; sequentes læ- vigali, superne subangulali, sulcis nonnullis spiralibus, lalis, indistinctis, præcipue in anfractu ultimo et ad basin conspicuis, ornali ; anfractus ultimus convexus, nonnun- quam superne geniculatus et obscure nodulosus. Apertura magna, ovala, basi effusa, livida ; columella incrassata, labium callo crasso livido indutum, labrum tenue, leviter sinualum, antice subproductum. Long. 39°*, diam. 18. — Apert. long. 16°”, lat. 8°" Habitat in Nova-Guinea ? Espèce grossière, pesante, revêlue d’un épiderme oli- -Opree vâtre. Les deux ou trois premiers tours de spire sont sub- anguleux au milieu et présentent au-dessous de cet angle des côtes longitudinales obliques, bien marquées, et éloi- gnées les unes des autres, croisées par des stries spirales fines et serrées. Les tours suivants n’offrent rien de sem- blable; ils portent à leur partie supérieure quelques traces vagues de sillons décurrents larges, un peu plus visibles sur le dernier tour et à la base. Le bord gauche de l’ou- verture est revêtu d’une callosité très-épaisse dans toute sa longueur, et la columelle est fortement épaissie et ver- sante à la base. Cette espèce se place par la forme de son ouverture à côté de M. lateritia, Lea. MeLaniA (Hemisinus) WesseLr. (PI. IL, fig. 2.) T. anguste turrita, valde elevata, solida, fusca, trun- cata. Anfractus convexi, spiraliter et regulariter hrati, strüs incrementi conspicuis decussati. Apertura elliphca, basi late truncata et sinuata ; columella torta, abrupte truncala. Long. (anfrac. 7) 42"%, diam. maj. 9°®; diam. trun- cat. 2 192"; long. apert. 10°". (Le bord droit de mon échantillon n'étant pas parfai tement intact, je ne peux pas indiquer le diamètre de l’ou- verture.) Cette intéressante espèce appartient au groupe ou genre Hemisinus et vient se placer à côté de H. (Basistoma) Edwarsii, Lea : elle s'en distingue, dureste, facilement par l'élévation de sa spire et la convexité régulière de ses tours. Elle est ornée, d’un bout à l’autre, de cordelettes élevées subégales qui se détachent en noir sur le fond de la coquille, et sont croisées par des stries d’accroissement également foncées. La direction des tours est remarqua- blement oblique par rapport à l’axe, ce qui donne à la — 921 — coquille un facies très spécial, comme si elle avait été for- tement étirée dans le sens longitudinal. M. Wessel, de Hambourg, qui a bien voulu me céder l'échantillon que je fais figurer, en possède un autre dont les dimensions sont d’un tiers plus considérables : ce sont les deux seuls que je connaisse, Quant à la provenance de cette espèce, elle est douteuse. L’étiquette qui l’accompagnait dans la collection de M. Wessel portait « Melania hastata, West- Indies » sans nom d'auteur. Je ne connaïs qu’une M. has- tata d'Anthony qui provient des États-Unis et n’a aucun rapport avec celle-ci. Il est plus que probable que la pa- trie de notre Mélanie est le Brésil. Hezix HumuserrTi. (PI. II, fig. 5 et 6.) T. laleet profunde umbilicata, discoidea, subirregularis, solidula, superne costulato-striata, subtus vix striatula, mhda, unicolor olivaceo-fusca ; spira plana. Anfract. 5 vix conveæiusculh, ultimus antice descendens. Apertura obli- qua, obtuse cordata, lamella una parielali, centrali, va- lida, sinuata et palatali una profunda, brevi (extus haud conspicua) coarctala. Peristoma dilute violacéo-fuscum, callosum, brevissime reflexum; marginibus callo elevato Junclis, supero subdentato, infero dente quadrato mu- nilo. Alt. 9 millim., diam. maj. 25, min. 20. Habitat in insula Ceylan (Humbert). Cette espèce a les plus grands rapports avec l'H. er- ronea, Alb.; cependant elle s'en distingue assez facilement déjà par son apparence extérieure, et je l’avais séparée dans ma collection à titre de variété avant d’avoir décou- vert ses caractères distinctifs internes. Elle est relative- ment plus élevée que l’erronea, et l’ombilic est plus pro- —— 09 fond : sa forme, sans être parfaitement régulière, ne pré- sente cependant pas cet angle saillant que j'ai observé sur tous les nombreux échantillons d'A. erronea que j'ai entre les mains. Sa couleur est différente, rappelant plutôt celle de l'H, Charpentieri; enfin les stries de sa surface sont moins marquées. À l’intérieur, elle ne présente que deux lamelles, une forte pariétale médiane comme l'A. erronea, et une autre peu développée, palatale, placée au bas du der- nier (our, près de la suture inférieure. Tandis que tous les échantillons d'Æ. erronea que j'ai ouverts m'ont constam- ment présenté sept lamelles internes, Pfeiffer n'indique, dans sa Monographia Heliceorum (Suppl. Il, p.298), que trois lamelles palatales. On n’en voit, en effet, que trois si on regarde du côté de l'ouverture ; mais si on ouvre la co- quille vers le milieu du dernier tour, de manière à voir les lameiles par derrière, on en compte quatre presque égales. Ces lamelles sont tout à fait semblables dans V'H. Rivoli, et placées de la même manière; seulement elles sont moins fortes et moins profondément siluées. L’unique lamelle palatale de Y H. Humberti correspond à la lamelle palatale inférieure des H. Rivoli et erronea. Cette espèce a été recueillie à Ceylan par M. A. Hum- bert : elle vit dans ies mêmes localités que l'A. erronea, mais elle paraît être beaucoup moins commune (4). A. B. 4) Nous avons cru devoir donner sur la planche II la figure et la coupe au trait des 4. Humberti et erronea, indispensables, selon nous, par suite de la grande ressemblance extérieure des deux espèces. Nous représentons aussi, sur la même planche, et comme point de comparaison, deux autres espèces du même groupe, que l’on trouve également à Ceylan, et dont il est ques- tion dans l’article de M. Brot, l'Helixæ Rivoli, Deshayes, et l’Helix Charpentieri, l'fciffer, rares encore dans les collections : la der- cu 08 Fe e Catalogue des espèces appartenant au genre Pomatias, et description d'une espèce nou- velle, PAR H. CROSSE. X, Généralités. Le genre Pomatias a été créé en 1789, par Studer (1), pour un petit groupe de Cyclostomacés, remarquables par leur forme particulièrement allongée et leur opercule cartilagineux, paucispiré et composé de deux lamelles. L'armature de leur masse buccale, bien étudiée par le docteur Troschel (2), diffère de celle des autres Cyclosto- macés, notamment en ce que les plaques latérales externes du Radula ou râpe linguale sont excessivement petites et beaucoup moins développées que les autres. Mais, si l’en- semble de ces caractères différentiels permet d'adopter comme genre ce petit groupe assez bien délimité et presque localisé en Europe, nous pensons qu'on ne peut, sans exagération, l’élever au rang de famille, ainsi que nière de ces espèces est entièrement dépourvue de lamelles in- ternes. La figure 5 représente l’H. Humberti; la fig. 6, la coupe horizontale de la même espèce : la figure 7. l'A. erronea; les figures 8 et 9, les coupes horizontale et verticale de la même espèce, pratiquées de manière à montrer la situation et la dispo- sition des lamelles internes. La figure 10 représente l'A. Rivoli, ct la figure 11 l’H. Charpentieri. H. CROSSE. (1) Studer, in Coxe’s Trav. in Switzerland, 1789. — Studer, Verzeich, p. 21, 1820. (2) Das Gebiss der Schnecken, etc., 1, pages 65 et 241. 70 l'ont fait MM. Gray (4). et A. Adams (2) et Troschel (3), en proposant les noms plus ou moins heureux de Poma- tiaina, Pomatiasinæ et Pomatiacea. M. Pfeiffer, dans sa monographie des Pneumonopoma, énumère 10 espèces vivantes appartenant au genre Pomalias ; il en porte le nombre à 46, dans son premier supplément. Nous en connaissons actuellement 20, ainsi qu’on le verra plus loin dans notre Catalogue. EE. Bescription d’une espèce nouvelle. PomarraAs HinazGor. (PI. IT, fig. 5.) T. perforata, conico-turrita, parum pellucida, cras- siuscula, sat remote et suboblique costulala, cinereo-brun- nea ; spira apice obtusiuscula; anfr. 9 parum convexi, embryonales 2 lœvigati, albido-lutei, sequentes costulati, sutura conspicua separati, ultimus basi obsolete subangu- latus; apertura verticahs, subovato-rotundata, fauce pallide castanea; peristoma duplicatum, crassum, album : internum vix continuum, exlernum ad occursum anfrac- .tus penullimi subinterruplum, utrinque expansum, re- flexum, extus album, margine sinistro subauriculato.— Long. 42 millim., diam. maj. 5 172 mallim.; apert. cum perist. 5 millim. longa, 4 475 lata (coll. Crosse). Habitat « Pena de Gorbea et Pena de Orduna » His- paniæ. Coquille munie d’une perforation ombilicale, de forme conico-turriculée, faiblement transparente, relativement épaisse, ornée de costulations longitudinales légèrement obliques et assez éloignées les unes des autres : colora- (1) Cat. Phan., p. 211. (2) Gen. Rec. Moll., IT, p. 298 ex parte. (3) Troschel, L. c. "Jus tion générale d’un brun plus ou moins cendré. Spire ter- minée par un sommet obtus. Les tours, au nombre de neuf, sont faiblement convexes ; les deux premiers (em- bryonnaires) sont lisses et jaunâtres, les suivants costulés et séparés par une suture bien apparente; le dernier presque imperceptiblement anguleux à la base. L’ouver- ture verticale et de forme ovale-arrondie est d’un marron pâle à l’intérieur. Le péristome est double, épais et d’un blanc mat, le bord interne sensiblement continu ; le bord externe, légèrement interrompu à l'endroit où il ren- contre l’avant-dernier tour, est largement étalé des deux côtés, réfléchi, subauriculé, extérieurement blanc. — La “longueur de la coquille est de 12 millimètres ; son plus grand diamètre, de 5 1/2 : l'ouverture, y compris le pé- ristome, mesure 5 millimètres de long sur 4 1/5 de large. Ce Pomatias provient d'Espagne et nous a été commu- niqué par M. J. Gonzalez Hidalgo, qui s’occupe avec suc= cès (le la recherche des mollusques de son pays et auquel nous nous faisons un plaisir de le dédier. Il a été recueilli dans la Pena de Gorbea, à 1,400 mètres au-dessus du niveau de la mer, sur les points dits Zgurinao et Pico de Altamira, et dans la Pena de Orduna (Vizcaya). Si nous comparons cette espèce à ses congénères, nous trouvons qu’elle est plus solide, plus épaisse, plus foncée de coloration, plus large et plus franchement double de péristome qu'aucune d’elles. Son ombilic et sa taille sont à peu près ceux des P. obscurus, Draparnaud, et P. cras- silabrum, Dupuy; mais elle est beaucoup plus épaisse, pro- portionnellement plus large, de coloration différente et pourvue de costulations plus fortes et moins serrées. Ces costulations sont comparables à celles du P. Nouleti, bien qu'un peu plus obliques. Notre espèce est, d’ailleurs, fort = distincte du P. Nouleti par son épaisseur, sa coloration, son absence de fascies, et surtout par son péristome large, épais, double et auriculé. HEX. Catalogue des espèces du genre. À l'exemple de M. Pfeiffer, nous divisons les Pomatias en deux sections, dont la première comprend les espèces dont le péristome présente des expansions auriculiformes plus ou moins développées, et la seconde celles qui ne présentent pas ce caractère. A. Peristomate auriculato. À, POMATIAS AURITUS. Cyclostoma auritum, Liegler, Mus. — excissilabrum, Mühlfeldt, Mus. Pomatias auritus, Rossmässler, Icon., VI, p. 50, t. 28, fig. 598. Hab. Dalmatie, Montenegro et Albanie. 2. POMATIAS DALMATINUS. Pomatias Dalmatinus, Parreyss, mss. — Pfeiffer, Malak. BI, 1863, p. 156. Hab. Castelnuovo (Dalmatie). Cette espèce, très-voisine de la précédente, s’en dis- tingue par sa forme plus élancée, ses côtes distantes entre lesquelles existent des stries plus fines, son ouverture plus ovale et la disposition de son bord externe. 3. POMATIAS EXCISUS. Pomatas excisus, Mousson, Coq. terr. et fluv. Schlæfli, p. 51. Hab. Janina (Albanie). AR; D'ECR Cette espèce est imperforée : d’après l’auteur, elle ne peut être comparée qu'aux P. auritus et fessellatus; elle en diffère en ce qu’elle est plus élancée, subdiaphane et remarquable « par la grandeur de l'intervalle qui sépare « l'oreillette gauche du bord largement réfléchi de la sur- « face de l'avant-dernier tour. » 4. POMATIAS OBSCURUS. Cyclostoma obscurum, Draparnaud, Hist., p. 39, pl. 1, fig. 13. Pomatias obscurus, Pfeiffer, Monog. pneum., I, p. 298. Hab. les Pyrénées ; Salles (Landes) et Foix (Ariége), d’a- près M. Boutigny. M. Pfeiffer réunit à cette espèce le P. Sfuderi «, Hart- mann (1), et considère comme variété minor les Cyclo- sloma fimbrialum, Reeve, mss., et apricum, Charpen- tier, mss. 5. POMATIAS HipaLGor. _ Pomatias Hidalgoi, Crosse, Journ. Conch.,1864;pl. 11, fig. 5 (2), p. 24. Hab. Pena de Gorbea (Espagne). 6. POMATIAS CRASSILABRUM. Pomatias crassilabrum, Dupuy, Moll. France, p. 511, pl. xxvi, fig. 11. Hab. les Pyrénées. 7. PoMATIAS PARTIOTI. Pomatias Partioti, Moquin-Tandon, Moll. France, I, p. 501, pl. xxvi1, fig. 52-54. (1) Neue Alpina, I, p. 214. (2) Voir, pour plus de détails, la diagnose qui fait partie du présent arlicle, AORRS Hab. les Pyrénées, Lourdes et le cirque de Gavarnie (M. Boutigny). P: 8. POMATIAS CARTHUSIANUS. Pomatias Carthusianus, Dupuy, Moll. France, p. 516, pl. xxvi, fig. 44. — apricus, Mousson (test. Dupuy, Drouet et Mousson ipso in Coq.terr. el fluv. Schlæfli, p. 52. Hab. les Alpes françaises, la Grande Chartreuse, etc. 9. POMATIAS TESSELLATUS. Cyclostoma tessellatum, Wiegmann , mss. Mus. Berlin. Pomatias tessellatus, Pfeiffer, Zeits. für Malak., 1847, 110. Cyclostoma conspersum, Liegler, Mus. Hab. l'ile de Corfou. 10. POMATIAS SEPTEMSPIRALIS. Helix septemspiralis, Razoumowski, Hist. nat., 1789, I, p. 278. Pomatias variegatus, Studer, in Coxe, Trav. Switz., 1789, IIT, p. 452 (sans description). Turbo striatus, Vallot, Ex. Haist. nat. Côte-d'Or, 1801, P. 6. Cyclostoma maculatum, Draparnaud, Hist., 1805, p.59, pl. 1, fig. 12. — turriculatum a etc, Menke, Syn., ed. IT, p. 40. Pomatias Studeri 8, Hartmann, Neue Alpina, I, p. 214 (ex parte). — maculatus, Pfeiffer, Monogr. Pneum., T, p. 501. — 99 — Hab. la France, la Suisse, l'Allemagne méridionale, l'Illyrie et l'Espagne. On voit, par les quelques synonymies qui précèdent, que cette espèce a été désignée par les auteurs sous bien des noms différents. Nous ajouterons que, d'après M. Pfeif- fer, on doit y réunir, à titre de variété, le Pomatias Villæ Spinelli, qui ne s’en distingue que par sa forme plus allon- gée et par les costulations plus marquées de ses tours su- périeurs. 41. POMATIAS PATULUS. Cyclostoma patulum, Draparnaud, Hist., p. 38, pl. 1, Hp. 9,10. Pomatias patulus, Pfeiffer, Monog. Pneum., 1, p. 501. — StuderiB, Hartmann, Neue Alpina, 1, p. 214 (ex parte). Cyclostoma turriculatum b, Menke, Syn., ed. IT, p. 40. Hab. le midi de la France, la Hongrie, l’Illyrie, l'Italie et l'Espagne. Le Pomatas Henricæ, Strobel (Malac. Trentina, p.18), n’est, d’après M. Pfeiffer, qu’une variété de cette espèce, d’une couleur cendrée plus ou moins jaunâtre. 12. Pomarras Porrotr. Pomatias Porroti, Strobel (emend.), Note malac. Val- bremb., p. 22. Hab. la Lombardie. B. Peristomate non auriculato. 45. PomaTrASs HimALAvæ. Pomatias Himalayæ, Benson, in Ann. a. Mag. of nat. History, mars 1859 (tirage à part, p. 41). Hab. la vallée de Rungun (à une altitude de 4,000 pieds anglais); le Darjiling (à une altitude de 7,000 pieds anglais). Il est assurément intéressant de retrouver dans l’'Hima- laya un représentant du genre Pomatias, qui paraissait si exclusivement européen : c’est un rapport'de plus à signa- ler entre la faune malacologique de certaines parties mon- tagneuses de l'Inde et celle de nos pays. Quoi qu’il en soit, M. H. Benson, qui, par ses utiles travaux , a tant contribué à faire connaître les nombreuses espèces terrestres et flu- viatiles de l'Inde et des pays voisins, a révélé au monde savant, en décrivant cette espèce, un fait scientifique des plus curieux. Le recueil qui renferme la diagnose étant peu répandu en dehors de l'Angleterre, nous croyons être utile à nos lecteurs en la reproduisant. Pomatias Hima- layæ, n.s. Testa perforala, altenuato-lurrita, solidiuscula, oblique confertim crassicostata, albida, epidermide tenui pallide cornea induta ; spira elongato-lurrita, sensim de- crescente, apice obluso, sutura impressa ; anfr. 7-8 con- vexiusculis, ullimo rotundalo, costis remotioribus non- nullis intervenientibus, mox desinentibus, pone aperturam munilo ; apertura vertical, ovato-rotundata ; peristomale duplici, incrassalo,exlerno expanso, reflexiusculo,interno continuo, superne ad angulum parietalem fissura minime profunda diviso. — Operculo tenuissimo, membranaceo, translucente, paucispirato. — Long. 5 172 — 10, diam. 2 192 — 4 mull.; apert. 5 mull. longa, 2 112 lata. 14. PoMaATIAS BARTHELEMYANUS. Pomatias Barthelemianus, Shuttleworth, in Bern. Mit- theil., décembre 1852, p. 294. Hab. les îles Canaries. Cette espèce, établie sur un échantillon unique qui ap- partient au musée de Marseille, a beaucoup de rapports avec le P. tessellatus, Wiegmann, mais s’en distingue par le bord supérieur de son péristome, qui n’est pas auriculé. 15. PomaTras RAYIANUS. Pomatias Rayianum, Bourguignat, Amén. Malac., 1857, vol. IT, p. 28, pl. 1v, fig. 5-9. Hab. le département de l’Aube. 16. POMATIAS STRIOLATUS. Pomatias striolatum, Porro, in Rev. zool., 1840, p.106. — striolatus, Pfeiffer, in Zeits. für Malak., 1847, p. 110. Cyclostoma turriculatum, Philippi, En. Moll. Sic., 1, p. 144; nec Menke. Hab. l'Italie et la Sicile. 17. Pomarras NouLert. Pomatias Nouleti, Dupuy, Moll. France, p. 515, pl. xxv1, fig. 12. Hab. Axat; Foix (Ariége). 18. POMATIAS CINERASCENS. Cyclostoma cinerascens, Rossmässler, Icon., VI, p. 53, pl. xxvin, fig. 406 (C. canescens in tabula). _— rude, Liegler in Menke, Syn., ed. II, p. 40. _ brevilabre, Parreyss in Anton, Verzeich., p. 54, n° 1962. Pomatias cinerascens, Villa, Disp. syst., p. 28. Var. 8 peristomate paulo latiore. Cyclostoma turgidulum, Parreyss. — latilabre, Schmidt. Hab. la Dalmatie et la Croatie? — 32 — 49. POMATIAS SCALARINUS. Pomatias scalarinum, Villa, Disp. syst., p. 58. _— scalarinus, Pfeiffer, Zeits. für Malak., 1847, p: 110: Hab. l'Istrie et la Dalmatie. 20. POMATIAS GRACILIS. Cyclostoma gracile, Küster in Chemn., ed. II, n° 215, p. 291, t. XXVI, fig. 28-30. Pomatias gracilis, Pfeiffer, in Zets. für Malak., 1847, p. 110. Hab. Almissa (Dalmatie). Nous ne connaissons jusqu’à présent que deux espèces fossiles appartenant bien authentiquement au genre Po- malias : 4. PomarTirAs RUBESCHII. Cyclostoma Rubeschii, Reuss, in Palæontograph., IX, p. 40, pl. 1v, fig. 12. Terrain miocène de Bohème. 2. POMATIAS LABELLUM. Cyclostoma labellum, Thomæ, Nass. Jahr., II, p.147, pl. 1v, fig. 5. — crassiusculum , À. Braun, in Deutsch. Nat. Versamm., 1842, p. 149. Pomatias labellum, Sandberger, Conch. Mainz. Ter- harb., p..9, pl. 1, fig. 5. Terrain tertiaire de Mayence : Hochheim, Nierstein, Kindenheim, Iibesheim près Landau. Nous ajouterons, en ce qui concerne les espèces vivantes, — 33 — que, sur vingt Pomatias actuellement connus, neuf, c'est- à-dire prèsde moitié, habitent le littoral oriental del’Adria- tique, depuis l’Illyrie jusqu’à l'Albanie, en y comprenant les iles [oniennes : la France en compte presque autant (8 espèces), l'Italie 5 ou 4, l'Espagne 3, les îles Canaries 4, l'Allemagne 2 et la Suisse 4. Nous n'avons pas besoin de dire qu'un certain nombre de ces espèces habitent plusieurs des pays cités. Enfin nous rappellerons le fait cu- rieux de la présence d’un représentant, unique jusqu'ici, du genre, dans Ja chaine de l'Himalaya. H. C. Descriplion de cinq espèces nouvetles du genre Conus, PAR AM. BOoIvin. 4. Conus consuL. (PI. I, fig. 5, 6.) Testa elongato-turbinata, alba; maculis flavis, latis, albo nigroque transversim el regulariter punclatis ; spira convexa, striala, maculata, mucronata; apice fusco; apertura in exilu latescente; fauce alba. — Long. 43, diam. maj. 19 millim. Cette coquille est d’une forme allongée. Sur un fond blanc on voit de grandes taches d’un jaune foncé, larges, transversalement et régulièrement couvertes de points carrés oblongs, rapprochés, les uns blancs, les au- tres d’un noir marron, qui représentent des lignes serrées ; ces taches recouvrent presqueentièrement le test; un espace presque blanc est réservé au-dessous des deux tiers supé- rieurs de la coquille, et sur toutes les parties blanches de 3 — 934 — la coquille on aperçoit des points marron moins grands que ceux qui décorent les taches. La spire est convexe, finement et concentriquement striée ; on y compte huit à neuf tours nettement séparés par un sillon ; elle est très- maculée ; son sommet, très-pointu, est d’un violet qui tire sur le noir ; le dernier tour de spire fait carène dans le haut. L'ouverture, blanche intérieurement, est beau- coup plus large à la base qu’au sommet. Le bord droit, mince et tranchant, laisse voir à l’intérieur les taches et les points de l'extérieur. Il faut dire que l'individu que je décris ne paraît pas avoir atteint son développement com- plet. Le dernier tour de spire est couvert de stries trans- versales et longitudinales d’une délicatesse excessive, sai - sissables cependant par la vue sans le secours de la loupe, et qui font de toute la superficie du test un parquet ou un damier à menus carreaux, brillant, extrêmement riche et joli. Au bas du bord columellaire, on aperçoit des sillons obliques, subgranuleux, et au-dessous une légère dépres- sion, puis enfin un renflement. Je ne dis rien de l'angle spiral, que l’on ne peut juger que sur une coquille com- plétement adulte. Ressemblance et dissemblance. C'est avec le C. magus, Linné, que notre C. consul a le plus de rapport. Comme lui il est allongé et cylindracé, mais il en diffère essen- tiellement par lestaches qui dans le magus sont nombreuses, longitudinales, grêles et courantes, tandis que dans le consul elles sont rares, larges, et font plaque; de plus, dans le magus les lignes articulées n’existent pas toujours, et, lorsqu'elles existent, elles sont plus fines et plus serrées. Chez le magus, le sommet du dernier tour de spire est presque abattu ; chez le consul, il est presque tranchant. Le magus est plus effilé, et le consul plus renflé vers la partie médiane. Enfin les plis obliques appliqués au bas — 35 — du bord columellaire sont plus saillants et plus granuleux sur le magus que sur le consul, à moins que cette dernière différence que nous signalons ne soit, chez le consul, l'effet du jeune âge. Patrie . . . inconnue. Ce que nous savons de cette co- quille, c’est qu'elle se trouvait dans un musée du Havre, qui, après la mort du propriétaire, fut dispersé, il y a vingt ans environ, d’abord par des ventes partielles vo- lontaires, et enfin à la chaleur des enchères. Longueur 45 millim., plus grand diamètre 19. Mon ca- binet. 2. Conus DaPgne. (PI. I, fig. 7, 8.) Testa ventricosa, intus et superne flava, sublœvis, bi- fasciata, lineis sublilissimis, maculis aut flammulis or- nala ; spira convexa, striala, mucronaia ; apertura ar- cuata. — Long. 35, diam. maj. 18 nullim. Coquille pour ainsi dire renflée, de couleur jaune uni- forme en dessus et à l’intérieur de l'ouverture : elle est lisse jusqu'aux deux tiers supérieurs du dernier tour de spire ; au troisième tiers inférieur, on aperçoit des silions obliques, fins, assez profonds et peu distants les uns des autres; nulle dépression ni renflement au bas du bord columellaire ; bord droit arqué ; angle spiral sans échan- crure. On voit sur le dernier tour de spire comme deux fascies, des lignes extrèmement fines et des taches ou flammules. La spire compte huit à neuf tours bien séparés par une gouttière ; chacun des tours de spire est strié ; sommet acumwiné: partie haute du dernier tour de spire déprimée; coquille adulte, assez épaisse et assez lourde pour sa taille. Longueur 35 millimètres, plus grand dia- mètre 18. Ressemb lance et dissemblance. Notre coquille ne laisse — 36 — pas que d’avoir du rapport avec le C. conspersus, Reeve. La taille et la coloration des deux s'accordent assez, mais la spire du conspersus est toute différente; elle est aplatie, maculée, très-acuminée, l’angle spiral se redresse; au con- traire, celle de notre coquille est étagée, sans maculations, peu mucronée, et l’angle spiral du dernier tour est dé- primé, comme (out le reste du sommet de ce tour. Au bas du bord columellaire du conspersus, les sillons obliques sont très-prononcés; on y voit une dépression et ensuite un renflement également très-marqué ; enfin, au bas de l'ouverture du conspersus, on aperçoit une tache violette ; tandis que, sur la coquille qui nous occupe, le bas du bord columellaire est, comme nous l’avons déjà dit, mar- qué de sillons obliques très-légers; on ne remarque ni dépression ni renflement, et point de tache violette au bas de l'ouverture. La coquille du conspersus est effilée, celle du Daphne est, pour ainsi dire, ventrue et renflée. Patrie, océan Indien. Mon cabinet. 3. Conus zicror. (PI. I, fig. À, 2.) Testa elongato-turbinata, alba, granulata, flammis rufis et longitudinalibus bifasciata; spira convexa, striata, maculata, mucronala ; apice albo ; apertura subrecta. — Long. 40, diam. may, 20 nullim. La forme de cette coquille est allongée; la partie supé- rieure est beaucoup plus large que l’inférieure. Sur un fond blanc, on voit de nombreuses granulations de même couleur, disposées en lignes, qui couvrent la presque tota- lité du test. Des fascies de flammes rousses, longitudinales, plus ou moins interrompues, viennent rompre la mono- tonie du fond. Quelques rides à peine apparentes et obli- ques se font sentir au toucher sur la base du bord colu- mellaire, qui n’a ni dépression ni renflement. L'ouverture — 37 est presque droite, un peu plus large en bas qu’en haut, et blanche à l’intérieur; la spire est légèrement convexe ; on y compte dix à onze tours nettement séparés par une fosse très-visible ; elle est striée concentriquement, macu- lée, mucronée ; le sommet est de la même couleur que la coquille, c’est-à-dire blanc; le dernier tour de spire est canaliculé, avec une légère échancrure à l’angle spiral du bord droit. Ressemblance et dissemblance. La coquille dont nous nous occupons à un peu d’analogie avec le C. spectrum, Linné. Comme lui, elle est blanche et ornée de flam- mules ou taches flexueuses rousses et longitudinales dis- posées en deux à trois fascies. Mais elle s’en sépare d’a- bord par la forme générale qui est plus effilée que dans le spectrum. On remarque, en outre, que l'ouverture est plus dilatée inférieurement dans le spectrum que dans le lictor ; que la gorge est jaune dans le spectrum et blanche dans le ctor : chez le premier, le bord columellaire est pourvu de sillons distants sur presque toute sa surface, d'une dépression et d’un renflement à la base; ce qui ne se voit nullement chez le second. Le dernier tour de spire du lictor est caréné et canaliculé, tandis que celui du spec- trum est déprimé et simplement strié concentriquement. Je signale encore comme cause de dissemblance les lignes granuleuses du lictor, sans toutefois y attacher beaucoup d'importance, parce qu'il se pourrait queles granulations ne fussent qu’une variété, commune d’ailleurs, ainsi que chacun sait, à beaucoup d’espèces de Cônes. I] faudrait pos- séder plusieurs individus du lictor pour savoir si le type est granuleux. — Longueur 40 millim., plus grand dia- mètre 20. Patrie? Mon cabinet. 7 4. Conus poriuM. (PI. I, fig. 5, 4.) Testa turbinata, inflata, alba, bifasciata, maculis au- rantiis lats jucundissime ornala; spira concava, sulcata, maculata ; apice paululum elevalo ; apertura inferne dila- tata. — Long. 56, diam. may. 24 192 millim. Dans l’Album conchyliologique de Duclos, dont je suis devenu acquéreur, je rencontre trois dessins sur vélin de cette coquille, sans aucun texte, si ce n’est le nom de Madionella que Duclos se proposait probablement de lui donner, Ce nom ne présentant aucun sens à l'esprit, et étant d’ailleurs manuscrit, je crois devoir le remplacer par un autre plus significatif. La forme générale de la coquille est l'obésité. De belles taches orangées, disposées en deux fascies, ressortent agréa- blement sur un fond blanc. Le bord droit est tranchant. Le bord columellaire laisse voir à sa base des sillons obliques assez écartés, qui s'étendent à l'opposé et recouvrent le tiers inférieur du test. On remarque aussi à la base du bord columellaire un renflement très-saillant et puis une dépres- sion; l'ouverture est très-dilatée inférieurement; la spire, qui compte neuf à dix tours, est striée concentriquement et verticalement, et maculée; chaque tour de spire est indiqué par un sillon profond ; le sommet se montre brus- quement et n’a que très-peu d’élévation ; l’angle spiral est sans échancrure. Ressemblance et dissemblance. J'ai vainement cherché une coquille qui pût servir de comparaison avec celle dont je parle. Tout ce que je puis dire, c'est que la concavité extraordinaire de sa spire n’a d’analogue que la concavité de la spire du C. Boivini, Kiéner; du reste, les deux espèces sont complétement dissemblables. — Longueur 56 millim.., plus grand diam. 21 172 millim. Patrie? Mon cabinet. Nora. Je profite de l’occasion qui m’est donnée d'écrire ces quelques lignes, dans le Journal de Conchyliologie, pour détruire une erreur commise à mon préjudice, par M. Reeve, au sujet du Cône qui porte mon nom. M.Kiéner, sur la communication que je lui avais faite de ce Cône, le publia le premier dans son Species (pl. LXIv, fig.2, p.282). M. Reeve, doutant que ce füt une espèce nouvelle, et se trouvant à Paris, vint me prier de le mettre également à sa disposition; je le fis avec empressement : il reconnut que l’espèce était bien nouvelle, et la comprit dans le sup- plément de sa Monographie des Cônes (pl. vu, fig. 276). Mais quel ne fut pas mon étonnement lorsque je lus, dans le texte descriptif, que ce Cône faisait partie du cabinet de M. Cuming! Je réclamai auprès de M. Reeve contre ce qui n’est, de sa part, qu'une inadvertance, puisque, quelques lignes plus bas, il me nomme comme possesseur du seul exemplaire connu. Par une lettre que j'ai conser- vée, portant la date du 4 septembre 1855, M. Reeve pro- mit de réparer son erreur. Dix années se sont écoulées sans que M. Reeve m'’ait donné satisfaction; je me vois donc obligé de la prendre moi-même. En conséquence, je déclare que le C. Boivim décrit par M. Reeve est le même que celui décrit précédemment par M. Kiéner ; que l’exem- plaire n'appartient point au musée Cuming, mais au mien, et qu'il n’est point à ma connaissance qu’un cabinet pu- blic ou privé, dans aucune contrée, possède un autre exemplaire de ce Cône. 9. Conus MISER. (PI. I, fig. 9.) Testa turbinata, unicolor, lœvis ; spira subplana, striata, canahculata, immaculata ; apertura subrecta. — Long. 27, diam. maj. 47 millim. = 0e Cette coquille n’a rien de flatteur pour les yeux. Sa forme générale est celle dune toupie. Sur un fond uni, jaune, on voit quelques lignes longitudinales, d’une cou- leur moins claire, qui sont les témoins de l'accroissement du test. L'ouverture est dilatée intérieurement ; sa colora- tion est d’un blanc uniforme. Le bord droit, tranchant, présente une légère échancrure à l'angle spiral. A la base du bord columellaire se dessinent quelques lignes obliques et distantes, plus une légère dépression, mais sans renfle- ment. La spire est pour ainsi dire plate, striée concentri- quement, sans tache, et canaliculée. Ressemblance et dissemblance. Si l’on pouvait réussir à établir une comparaison juste entre une coquille toujours grande et une autre toujours petite, je mettrais le C. vexil- lum, Martini, en parallèle avec la coquille dont nous par- lons. Certains exemplaires du vexillum ont le dernier tour de spire d’une couleur uniforme marron. Ceux-là, à l’ex- ception de la spire, qui est beaucoup plus proéminente que dans notre C. miser, lui ressemblent assez; mais, je le ré- pète, la taille des deux espèces ne permet guère la com- paraison; en outre, la spire du vexillum est non-seulement proéminente, mais vivement maculée; celle du miser est plate, pour ainsi dire, et d’une couleur uniforme comme le reste du test. Je ne vois pas cependant une autre espèce de Cône que l’on puisse indiquer pour donner une idée de l’ensemble de la coquille. — Longueur 27 millim., plus grand diam. 17. Patrie, cap Vert. Mon cabinet. À. B. m4 À Descriptions d'espèces nouvelles de l’Archipel calédonien , PAR M. SOUVERBIE (11° article) ET LE R. P. MoNTROUZIER, miss. apost. en Calédonie (9° article). 1. COLUMBELLA REGULUS, Souverbie. Col. pumila, Nob., Journ. de Conch., t. XT, p. 281, pl. x1r, fig. 2, nec Dunker. Habit. in sinu «Baie Boisce» dicto, Novæ-Caledoniæ. Le nom de pumila, donné par nous dans ce même re- eueil (loc. cit.) à une petite Colombelle de provenance calé- donienne, ayant été antérieurement appliqué par M. Dunker (in Malak. Blätter, 1859, p. 224) à une espèce du même genre (d’origine japonaise), nous nous voyons dans l’obli- gation de changer le nom de notre espèce. 9. Penrpes Foresriert, Montrouzier. Testa imperforata, elongato-ovata, solidula, strus spi- ralibus confertis,. tenuissimis (prima, secunda terhaque infra suluram magis vmpressis el magis distantibus) sculpta, pallide fulva, parum nitida ; anfract. 5 convexis, 2 primis lœævigais, cœleris infra suturam depresso-margi- — 12 — natis, ultimo 172 longitudinis superante, basi attenuato ; apert. obliqua, semiovali-piriformis, triplicata, concolor, nitida ; plicis inæqualiter distantibus, parallelis, spirali- ter intrantibus, albis; 1 parielali magna, lamelhform, procumbente, 2 columellaribus parallelis, supera medio- cri, infera parva; peristomium simpleæ, acutum ; labium columellare crassum, longitrorsum subcanaliculatum cum margine externo inter plicas parielalem et superam colu- mellarem arcualim incurvo, usque ad parietalem conti- nuanle. — Long. 3172, lat. max. 2 mallim.; apert. À 374 longa, À lata (Mus. Burdigalense). Laimodonta Forestieri, Montr. in Sched. Habit. ins. Art. (Archip. Caledon.). Specimen unicum (juvenile?) vidi. LAS SEM. Diagnoses d'espèces nouvelles, paR H. CROSSE. A. CycLopHorRus DEBEAUXI. T. umbilicata, depresso-turbinata, solidiuscula, lævi- gata, unicolor, albida ; spira elevatiuscula, apice subacuta; anfr. 5 172 modice convexi, ullimus magnus, rotundatus ; umbilicus mediocris, pervius; apertura parum obliqua, ampla, subrotundata, intus albida; peristoma expansum, paululum incrassatum, albidum, marginibus reflexis, callo tenui junctis. — Operculum? — Diam. maj. 38, min. 51, alt. 26 millim. Ap. intus verticaliter 14 millim. alta, 16 lata. Hab. Singapour (Coll. Debeaux). — 43 — Species C. Malayano, Benson, forma affinis, colore et peristomate non duplice diversa. 2. EMARGINULA THOMASI. T. ovata, conveæiuscula, compressa, antice subatle- nuata, postice rotundata, costulis longitudinahibus nume- rosis, subæqualibus et lineis transversis subflexzuosis ele- ganlissime decussata, pallide viridula; apice central, obluso; fissura latissima; linea dorsali canaliculata , utrinque carinata, lamellis transversis ornata ; intus viri- dula, in medio pallide brunnea, marginibus crenulats. — Long. 22 172, lat. 16, alt. 6 mullim. Long. fissuræ 5, lat. 2 millim. Hab. in litiore Adenensi, maris Rubri (Coll. Thomas). H. C. Description d'espèces nouvelles appartenant à plusieurs genres de Mollusques Nudibranches des environs de Port-Sackson (Nouvelle- Galles du Sud), accompagnée de dessins faits d'après nature, PAR GEORGES FRENCH ANGAS, Membre correspondant de la Société zoologique de Londres et de plusieurs autres Sociétés savantes (1). Les Mollusques Nudibranches dont on trouvera plus loin la description et la figure ont été recueillis, de 1858 à 1860, aux environs de Port-Jackson (Nouvelle-Galles du (1) Traduit de l'anglais sur le maouscrit original et annoté par H. Crosse. a Ne Sud) et dessinés par moi d’après nature et à l’état vivant. Ils pourront servir, je l’espère, à donner une idée ap- proximative des principales formes qu’affecte ce groupe de Mollusques dans les mers qui baignent le continent australien (1), FAM. DORIDÆ. 1. Doris varragiLis. (PI. IV, fig. 1.) D. elliptica, depressa, vivide aurantia, brunneo varie- gala, aul pallide lutea ; branchiis magnis, effusis, ramosis, griseo-ardisiacers ; lentaculis dorsalibus subclavatis, apice griseo- ardisiaceis ; lentaculis labialibus munita. — Long. 44, lat. 12 172 millim. Hab. Port-Jackson, Australiæ meridionalis. Cette espèce, de forme elliptique et déprimée, varie beaucoup sous le rapport de la coloration : elle est tantôt d'une belle nuance orangée, pommelée de brun par en- droits, et tantôt d’un gris jaunâtre pâle : les branchies, f1) Les Nudibranches de l'Australie sont restés à peu près tota- lement inconnus des naturalistes jusqu'ici. Nous en connaissons trois espèces, décrites dans le Foyage de l’Astrolabe, savoir : 1° Doris violacea, Quoy et Gaimard, Zoo. Astr., vol. II, p. 264, pl. xix, fig. 1-3. 2 Doris aurea, Quoy et Gaimard, Zool. Astr., vol. IT, p. 265, pl. xx, fig. 4-7. 3 Aciæon (Elysia) australis, Quoy et Gaimard, Zoo. Astr., vol. IL, p. 317, pl. xxIv, fig. 18-20. Les deux premières ont été recueillies à la baie Jervis; la troi- sième provient de la rade de Sidney (Port-Jackson). Nous espérons que nos lecteurs apprécieront l'intérêt scienti- fique d’un travail qui fait disparaitre, au moins en partie, une la- cune malacologique considérable, et nous remercions M. Angas, notre honorable correspondant, d’avoir bien voulu recourir à notre recueil pour cette importante publication. H. CROSSE. — 45 — grandes, étalées et formant des ramifications, sont sépa- rées entre elles et d’un gris d’ardoise : les tentacules dor- saux, en forme de massue,sont de la même couleur au sommet ; les tentacules labiaux sont assez développés. — Longueur de l'animal 44 millim., largeur 12 1/2. Ce mollusque est abondamment répandu dans la rade de Port-Jackson : l'individu figuré a été recueilli le 29 oc- tobre à l’île Garden, sous les pierres. 2. Doris DENISONI. (PI. IV, fig. 2.) D. ovato-ellipnca, violacea, colore luteo variegata, dorso maculs latis castaneis et punchs splendide cæruleis peculiariler ornato ; branchiisS mediocribus, separatis, pinnatis, luteis, nigro-limbatis ; tentaculis dorsalibus sub- clavatis, brunneis, apice luteo-albidis. — Long. 19, lat. 9 mullim. Hab. Port-Jackson. Mollusque de forme ovale-elliptique, remarquable par sa magnifique coloration : sur un fond violet, il présente un grand nombre de taches jaunes irrégulières, confluen- tes, se mêlant plus ou moins à la nuance fondameutale et formant une sorte d’ellipse autour de la partie dorsale : de plus, au centre de cette même partie dorsale, on voit ré- gner, à partir des tentacules dorsaux jusqu'aux branchies inclusivement, de larges zones de couleur marron, mar- quées de points d’un beau bleu et interrompues par les ta- ches jaunes. Les branchies, au nombre de 5, sont médio- crement développées, séparées entre elles, en forme de plumes, et jaunes avec une bordure noire. Les tentacules dorsaux, en forme de massue, sont bruns et d’un jaune blanchâtre au sommet. — Longueur de l'animal 19 mili., largeur 9. Cette belle espèce a été recueillie, le 16 mai, au moyen de la drague et par 7 brasses d’eau, à Port-Jackson, pen- dant une excursion scientifique que j’ai faite avec Son Exc. sir William Denison, gouverneur général de l'Australie, d’après lequel j'ai le plaisir de la nommer D. Denison. 3. Doris CHRYSODERMA. (P]. IV, fig. 5.) D. elliptica, convexa, crassiuscula, vivide aurantia, tu- berculis albis numerosis, in dorso majoribus et rarioribus ornato; branchiis minutis, non effusis, anum forma calicis cingentibus, elevatis, subretrachilibus, aurantiis ; tentaculis dorsalibus aurantiis. — Long. 52, lat. 13 millim. Hab. Port-Jackson. Mollasque elliptique, convexe, assez épais, et d'un jaune orangé vif, orné de nombreux tubercules blancs, plus rares, mais plus développés au centre de la partie dor- sale : branchies petites, non étalées ni séparées, subré- tractiles, assez élevées et formant autour de l'anus une sorte de coupe; elles sont de couleur orangée comme les tentacules dorsaux. — Longueur de l'animal 32 millim., largeur 15. Cette espèce, qui, dans l’eau, ressemble à une petite masse d’or fondu, a été dragute à Port-Jackson, par 45 brasses de fond : deux individus ont été amenés par le même coup de drague, et je n’en ai plus retrouvé de- puis (1). (4) Il ne faut point confondre cette espèce avec le Doris aurea, qui provient également de l'Australie, et qui a été décrit par MM. Quoy et Gaimard, dans Le ’oyage de l’Astrolabe. Ce dernier Nudibranche est plus grand, plus foncé de coloration, et présente seulement un petit nombre de points blancs à sa partie dorsale, au lieu des nombreux tubercules saillants de l’autre espèce. De plus, ses branchies sont grandes, étalées et séparées. H. CROSSE. NATURE 4. Doris aArBuTus. (PI. IV, fig. 4.) D. elliptica, antice subrectangulata, coccinea, nigro pa- rum conspicue punclulata; pallio spiculis minutis, nume- rosis, brevibus horrido ; branchiis parvis, caliciformibus, subretractilibus, concoloribus. — Long. 14 millim., lat. & 172. Hab. in sinu Coodgee dicto, Australiæ meridionalis. Mollusque elliptique, de forme subrectangulaire à sa partie antérieure, et d’une coloration écarlate, avec quel- ques points noirs peu apparents. Le manteau, hérissé d’une multitude despicules de petite dimension, offre une grande ressemblance avec le fruit de l’arbousier, quand on examine sousun fort grossissement. Les branchies, petites, subrétractiles et en forme de coupe, sont de la même cou- leur que le reste du corps. — Longueur de l’animal 14 millim., largeur 4 172. Je n’ai pu recueillir qu'un seul individu appartenant à cette singulière forme de Doris : il provient de la baie Coodgee. 5. Doris PANTHERINA. (PI. IV, fig. 5.) D. elongato-elliptica, griseo-olivacea ; pallio setis mi- nutis, brevibus, numerosis hispido et guttulis olivaceis ma- culato; branchus permagnis, ramosis, retractilibus. — Long. 42, lat. 15 millim. Hab. in sinu Coodgee dicto. Mollusque d’une forme elliptique assez allongée : sa coloration est d’un gris olivâtre entremèêlé de petites ta- ches plus foncées : le manteau est couvert d’une multitude de petites soies très-courtes : les branchies, de la couleur du manteau, sont lrès-grandes, nombreuses, rétractiles et — 48 — ramifiées. — Longueur de l’animal 42 millimètres, lar- geur 45. L'unique individu sur lequel est établie cette espèce a été trouvé à la baie Coodgee, au mois de septembre. 6. Doris NopuLosA. (PI. IV, fig. 6.) D. ovata, pallide brunneo-aurantia ; pallio nodulis nu- merosis prominulis eæasperalo,in parte media iœvr, polita subito deficientibus ; branchus 8 magnis, ramosis, conco- loribus. — Long. 32, lat. 21 millim. Hab. in sinu Coodgee dicto. Mollusque de forme ovale et d’un brun orangé pâle : le manteau est couvert de nombreuses nodulations ou ver- rues assez saillantes qui disparaissent brusquement vers sa partie centrale, pour laisser un espace complétement lisse. Les branchies, au nombre de 8, sont grandes, rami- fiées et de la couleur du manteau. — Long. de l'animal 382 millim., larg. 21. Un individu unique de cette espèce a été recueilli, le 142 avril, à la baie Coodgee. 7. Doris CARNEOLA. (PI. IV, fig. 7.) D. ovala, aurantio-brunnea, maculis minutis, albidis, parum conspicuis aspersa ; branchiis magnis, ramosis, concoloribus. — Long. 28, lat. 17 nullim. Hab. Port-Jackson. Mollusque de forme ovale : le manteau est d’un brun orangé entremèêlé de petites taches blanchâtres peu appa- rentes : les branchies sont grandes, ramifiées et de la cou- leur du manteau. — Longueur de l’animal 28 millim., largeur 17. L'individu représenté sur la planche rv a été recueilli —— 9 à Port-Jackson le 16 mai, au moyen de la drague et en même temps que le Doris Denisoni. 8. ACTINODORIS AUSTRALIS. (PI. IV, fig. 8.) A. elongato-elhiptica, nitida, semipellucida, umicolor, olivaceo-nigra; branchüs laciniatis, ramosis; lentaculis dorsalibus apice albis. — Long. 25, lat. 8 mill. Hab. in Australia meridionali ubique frequens. Mollusque d’une forme elliptique assez allongée, pres- que transparent, lisse, luisant et d’un noir olivâtre uniforme. Les branchies sont rameuses , laciniées et noirâtres, les tentacules dorsaux blancs au sommet. — Longueur de l'animal 25 millim., largeur 8. Cette espèce paraît abondamment répandue sur toutes les côtes de la partie du continent australien qui est con- nue sous le nom de Nouvelle-Galles du sud. 9. ANGASIELLA EpwaRpst. (PI. IV, fig. 9.) A. elongata, antice rotundata, poshce atlenuala et in caudam longam, subacutam desinens, brunneo-rubescens; pallio spinulis nigris, numerosis, acutis ubique horrido ; branchis 5 pinnatis ; tentaculis dorsalibus clavatis. — Long. 56, lat. 6 mill. Hab. Port-Jackson. Mollusque de forme allongée, arrondi en avant, attenué à sa partie postérieure qui se termine par une sorte de queue longue et pointue : la coloration est d’un brun rougeûtre ; le manteau est entièrement couvert de petites épines noires, nombreuses et aiguës. Les branchies sont au nombre de 5 seulement et en forme de plumes; les tenta- cules dorsaux sont en massue, et par conséquent, comme 4 — 50 — ceux'des Doris. — Longueur de l’animal 36 millimètres, largeur 6. Un seul individu de cette singulière espèce a été re- cueilli, à marée basse, à l'île Garden (Port-Jackson) sous une pierre, par mon ami Henry Edwards, esq., auquel je me fais un plaisir de la dédier (1). (1) Cette forme de Nudibranche est très-curieuse, mais en même temps assez embarrassante, et nous comprenons très-bien que M. Angas, sur son manuscrit, ne l’ait placée qu'avec doute dans le genre Doris. En effet, si elle se rapproche des véritables Doris par ses lentacules dorsaux en massue et son manteau couvrant en totalité la tête et le pied, elle s’en élcigne par la forme allongée de sa partie postérieure, qui se termine en pointe, et plus encore par le petit nombre de ses branchies (3 seulement), placées d’ail- leurs moins en arrière que chez les autres espèces du genre. Le petit nombre de ses plumes branchiales permettrait de la rappro- cher des Triopa, si elle ne se distinguait d’eux par l’absence des appendices placés sur les bords du manteau et à la partie anté- rieure de la tête qui les caractérisent. En présence de ces carac- tères différentiels importants, nous croyons devoir proposer, pour celte forme curieuse, le genre nouveau Ængasia, que nous ran- geons dans la famille des Doridæ, et que nous caractérisons comme il suit : ANGASIELLA, Crosse. Corpus elongalum, antice rotundatum, postice atlenuatum et in caudam acuminatam desinens; pallium caput et pedem omnino tegens. — Tentacula dorsalia 2 subclavala. — Branchiæ plumose, parum numerosæ, ante anum et in parle media dorsi paululum re- tro posilæ. Corps allongé, arrondi en avant, atténué, et se terminant en pointe en arrière. Manteau recouvrant entièrement la tête et Le pied, et tentacules dorsaux au nombre de 2, et en forme de mas- sue, comme dans le genre Doris. Branchies en forme de plumes, peu nombreuses, et placées devant l'anus comme dans le genre Triopa, occupant, sur la partie médiane du dos, une position moins en arrière que chez les autres Dorideæ. Nous dédions ce nouveau genre à M. G. F. Angas, auquel ( on doit la découverte de la seule espèce actuellement connue, 4. Edwardsi. H. CROSSE. Site FAM. GONIODORIDEÆ. 10. GONIODORIS ATROMARGINATA. Doris atromarginata, Cuvier, Ann. Muséum , t. IV, p. 475, pl. 1x, fig. 6. _ — Lamarck, éd. Deshayes, v.VII, p. 463. sus , — Quoy et Gaïmard, Zool. Astro- labe, vol. IF, p. 254, pl. xvi, fig..6,,:7. Var. 8 nunor, palho roseo limbato. Cette jolie espèce, d’un jaune pâle uniforme sur lequel tranche le noir violacé qui borde les branchies, la partie” supérieure des tentacules dorsaux, et surtout le limbe ex- trêème du manteau relevé et plus ou moins ondulé, est très-abondante dans la rade de Port-Jackson pendant les mois d'été. Elle atteint jusqu’à 5 pouces (anglais) de long, et s'accommode très-bien du régime de l'aquarium. J'en ai recueilliune variété intéressante qui se distingue par sa taille un peu plus petite et son manteau bordé de rose, la coloration des branchies et des tentacules dor- saux restant d’ailleurs la même que dans le type (4). 11. Gonioporis BENNETTI. (PI. IV, fig. 10.) G. crassiuscula, elongata, parte postica acuminala , (1) L'existence de cette espèce a été constatée sur divers autres points de l'Océanie; elle a été rapportée de Timor par Péron, et recueillie à la Nouvelle-Guinée et dans l'archipel de Tonga par Quoy et Gaimard. Le genre Goniodoris, créé par Forbes en 1840, se distingue des Doris par la petitesse de son manteau, qui laisse à découvert la partie postérieure du corps, el par la forme acu- minée et anguleuse de cetie même partie. H. CRosse. cœrulea, maculis roseo-violaceis trregulariter quittata ; pallio lato, antice subrotundato, macularum rosearum serie et zona aurantia limbato ; branchiis numerosis, se- paralis, pinnatis, roseo-violaceis ; tentaculis dorsalibus roseo-violaceis. — Long. 55, lat. 10 mullim. Hab. Port-Jackson. Mollusque assez épais, à partie postérieure allongée, grêle et acuminée. Le corpsest d’un beau bleu azuré, mou- cheté de taches irrégulières d’un rose violâtre. Le manteau est large, subarrondi en avant, et bordé, à son limbe extrême, par une zone orangée : sur le manteau, les taches roses sont distribuées particulièrement le long de sa partie centrale et de son pourtour. Les tentacules dorsaux et les branchies sont d'un rose violacé ; ces der- nières sont nombreuses, séparées et en forme de plumes. — Longueur de l’animal 55 millimètres, largeur 10. Cette jolie espèce se trouve sous les pierres et à marée basse, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de la rade de Port-Jackson. J'ai le plaisir de la dédier à mon ami le docteur George Bennett, de Sydney, dont le nom est attaché si intimement à l’histoire naturelle de l’Aus- tralie. 12. Gonioporis LoriNGr. (PI. IV, fig. 11.) G. parum crassa, elongata, parte poslica acuminata, vivide violaceo-cærulea, maculis rosaceis quttata ; pallio regulariter maculato, aurantio hmbato ; branchis nume- rosis, separalis, pinnalis, rosaceis ; lenlaculis dorsalibus ohvaceis. — Long. 24, lat. 5 millim. Hab. Port-Jackson. Mollusque médiocrement épais, à partie postérieure terminée en pointe, mais peu allongée : coloration d’un — 53 — bleu violet intense avec des taches rosâtres. Le manteau, bordé, à son limbe extrème, par une zone orangée mou- chetée de taches roses, présente un certain nombre de ces mêmes taches, plus grandes et disposées deux par deux, à intervalles réguliers. Les branchies ressemblent à celles de l'espèce précédente sous le rapport de la coloration, mais les tentacules dorsaux sont invariablement de cou- leur olivâtre. — Longueur de l'animal 24 millimètres, largeur 5. Cette espèce, qui a beaucoup de rapports avec le G. Bennetn, s’en distingue par sa taille plus petite, son peu d'épaisseur, sa coloration générale plutôt violette que bleue, la grandeur et la disposition régulières de ses ta- ches, et enfin par la couleur olivâtre de ses tentacules dorsaux. Elle paraît aussi plus rare. Je n’en ai vu que deux individus, dont l’un a été recueilli à l’île Clarke (le 4 octobre), et l’autre à la baie de Watson(le 19 décembre), aux environs de Port-Jackson. 15. Gonioporis FESTIVA. (PI. IV, fig. 12.) G. plamuscula, elongata, alba; pallio zona aurea limbato et maculis roseo-purpureis irreqularibus guttato; pede linea pallide rosea longitudinaliter circumornato ; branchiis roseo-purpureis, pinnatis ; tentaculis dorsali- bus roseo-purpureis. — Long. 59, lat. 6 192 millim. ab. in sinu « Vaucluse » dicto. Mollusque assez aplati, et de couleur blanche. Le man- teau, bordé par une zone étroite d’un jaune d’or, est mou- cheté de taches irrégulières d'un rose carmin. Le pied est orné d’une ligne longitudinale rose pâle qui reproduit sa forme générale. Les branchies, en forme de plumes, et les tentacules dorsaux, sont de la même couleur que les — 54 — taches. — Longueur de l’animal 39 millimètres, lar- geur 6 1/2. Ce Nudibranche a été recueilli à la baie Vaucluse, sur les rochers appelés « la bouteille et le verre (A). » 14. Gonioporis DAPaNE. (PI. V, fig. 5.) G. planiuscula, ovato-elongata, alba; pallio pedem pos- lice partim obtegente, zona intus aurea, extus coccinea himbato, et punctis coccineis numerosis, minimis qutlato ; branchis 10 pinnatis, coccineis; tentaculis dorsahibus coccineis. — Long. 51, lat. 8 mallim. Hab. in sinu « Wooloomooloo » dicto. Mollusque assez aplati, de forme ovale-allongée et de couleur blanche. Le manteau semble recouvrir une por- tion relativement considérable de la partie postérieure du pied ; il est parsemé d’une multitude de petits points d’un rouge écarlate et bordé par une zone double, orangée à l’intérieur, écarlate à l'extérieur. Cette dernière nuance est également celle des tentacules dorsaux et des bran- chies, qui sont au nombre de dix et en forme de plumes. — Longueur de l’animal 51 millim., largeur 8. Cette espèce, assez voisine de la précédente, s’en dis- tingue par la double zone qui borde son manteau, par le nombre et la petitesse de ses taches, et enfin par son pied uniformément blanc. Elle vit sous les pierres, et a été recueillie à la baie Wooloomooloo, aux environs de Port-Jackson. 45. Goxioporis Crosser. (PI. V, fig. 4.) G. elongata, crassiuscula, griseo-brunnea , maculis (4) The botile and glass. numerosis, minulis, tum cœruleis, tum luteis conspersa el variegala, postice acuminata et peculiariter lobigera ; pallio antice rotundato, postice subattenuato ; branchus pinnalis, roseo-purpureis; lentacuhs dorsalibus roseo- purpureis , ad basin cœruleis, luleo circumdats ; ten- taculis labialibus sat promainulis. — Long. 50, lat. 8 millim. Hab. Port-Jackson. Mollusque assez épais, de forme allongée, d’un gris brunäâtre, parsemé d’une multitude de petites taches dont les unes sont bleues et les autres jaunes. La partie posté- rieure du pied non recouverte par le manteauest atténuée, acuminée et porte, vers sa partie médiane, un petit lobe saillant, qui n'existe dans aucune des espèces du genre que nous connaissons. Le manteau, arrondi en avant, est légèrement atténué en arrière. Lesbranchies, disposées en forme de plumes, sont d’un rose pourpré. Les tentacules dorsaux sont également d'un rose pourpré, sauf à leur base, qui est bleue et entourée de jaune. Les tentacules labiaux sont assez saillants. — Longueur de l’animal 50 millim., largeur 8. Cette belle espèce est abondamment répandue, d’octo- bre à mai, sur les divers points de la rade de Port-Jack- son. Je la dédie à M. Crosse, directeur du Journal de Con- chyliologie. 16. Gontoporis sPLENDIDA. (PI. V, fig. 2.) G. oblongo-elongata, citrina, maculis raris, purpureo- rubris splendide guttata ; pallio et parte poshea pedis au- rantia zona limbatis; branchiis pinnahs, numerosis, purpureo-rubris ; tentaculis dorsalibus purpureo-rubris, — 66 — ad basin citrinis ; tentaculis labialibus sat prominulis. — Long. 55, lat. 14 mallim. Hab. Port-Jackson. Mollusque d’une forme oblongue un peu allongée, d'un beau jaune citron sur lequel tranchent quelques grandes taches d’un rouge pourpré. Le manteau est large et bordé par une zone orangée : cette bordure existe également à la partie postérieure du pied. Les branchies, nombreuses et en forme de plumes, sont d’un rouge ponrpré : les ten- tacules dorsaux sont de la couleur des branchies, sauf à leur base, qui est d’un jaune citron. Les tentacules labiaux sont assez saillants. — Longueur de l’animal 55 millimè tres, largeur 11. Cette espèce, remarquable par sa taille et sa riche colo- ration, paraît être assez rare : je n’en ai trouvé que deux individus, l’un, en octobre, à l’île Shark, l’autre à la baie de Watson (Port-Jackson). 17. Gontonoris VERRUCOSA, Crosse. (PI. V, fig. 4.) G. oblonga, crassiuscula, aurantio-fulva, maculis brunneis quttala ; pallio lato, brunneo, antice rotundato, verrucis elongatis, cylindraceis, numerosis supra exaspe- ralo ; branchiis 5 magnis, ramosis, albicantibus ; tenta- culis dorsalibus brunneis ; tentaculis labialibus et capite facile conspicuis. — Long. 45, lat. A1 muillim. Hab. in insula Shark dicta, in vicinio Portus Jackso- niant. Mollusque assez épais, de forme oblongue et d’un fauve orangé moucheté de taches brunes. Le manteau est large, presque entièrement brun, arrondi en avant et couvert, sur toute sa partie supérieure, de verrues nom- breuses, cylindriques el assez allongées. Les branchies, au cu PT nombre de cinq, sont volumineuses, ramifiées et blan- châtres. Les tentacules dorsaux sont bruns comme le man- teau. Les tentacules labiaux et la tête s’aperçoivent facilement, n’étant nullement cachés par le manteau. — Longueur de l'animal 45 millim., largeur 11. Un seul individu de cette forme curieuse a été recueilli, le 6 octobre, à l'ile Shark, aux environs de Port-Jack- son (1). 18. GoniopoRis ERINACEUS, Crosse. (PI. V, fig. 5.) G. oblonga, crassiuscula, violaceo-nigricans; postice subacuminala ; pallio antice producto et rotundato, postice altenuato, verrucis numerosis, densis, apice subplanis et stellatim pustuliferis, hispido ; branchüs magnis, ramo- sis, concoloribus, intra cavitatem dorsalem retractilibus ; tentaculis dorsahibus subclavatis, concoloribus. — Long. 49, lat. 10 millim. Hab.in insula Garden dicta, in vicinio Portus Jack- soniant. Mollusque assez épais, de forme oblongue et terminé en pointe à sa partie postérieure : coloration d’un violet noirâtre. Le manteau, arrondi et notablement prolongé en avant, atténué en arrière, est couvert d’une multitude de verrues très-serrées, qui se terminent par une surface plane entourée de petites pustules pointues et disposées (4) Nous avons dû nommer nous-même cette espèce et la sui- vante, que M. French Angas nous avait envoyées sans détermina- tion. Le G. verrucosa ne nous parait différer de ses congénères que par le grand développement et la forme plus ramifiée de ses branchies ; car on ne peut guère considérer la présence de ver- rues ou d’épines sur le manteau que comme un earactère spéci- fique. Nous ne pensons done pas qu’il y ait lieu, au moins quant à présent, de créer pour celte espèce une coupe générique. H, C. — Do — en étoile. Les branchies sont assez volumineuses, ramifiées : et rétractiles. Leur coloration est semblable à celle du reste du corps : il en est de mème des tentacules dorsaux. — Longueur de l'animal 42 millim., largeur 10. Je ne connais de cette curieuse espèce qu’un seul indi- vidu recueilli, en octobre, à l’île Garden, aux environs de Port-Jackson (1). FAM. POLYCERIDÆ. . 19. Porycera Cookt. (PI. V, fig. 6.) P. oblonga, subplana, antice rotundata, crassiuscula, poslice atlenuata, aurantio-rubra, punctis minulis rubris aspersa; velo frontali mullilobato, in lineam dorsalem crenulatam utrinque continualo ; branchiis parvis, nume- rosis, concoloribus ; tentaculis dorsalibus minimis. — Long. 20, lat. 4 millim. Hab. Botany-Bay. Mollusque de forme oblongue, aplati en dessus, assez épais el arrondi en avant, atténué en arrière, parsemé de petits points rouges sur un fond orangé. Le voile frontal, qui cache la tête, est multilobé et se continue, de chaque côté, en une ligne dorsale crénelée. Les branchies sont nombreuses mais petites, les tentacules dorsaux peu déve- loppés. — Longueur de l’animal 20 millimètres, lar- geur 4. Je ne connais qu'un seul individu de cette forme re- marquable. Il a été recueilli à Botany-Bay, près du (4) Nous croyons devoir maintenir cette espèce dans le genre Goniodoris, auquel elle se rattache par son pied terminé en pointe et non recouvert par le manteau à sa partie postérieure ; nous re- connaissons toutefois que le manteau est plus prolongé en avant chez le G. erinaceus que chez ses congénères. H. CROSSE. hélice dé tin dites. = 100 Lane point où a débarqué pour la première fois le capitaine Cook. Je donne à l’espèce le nom de ce grand navi- gateur. 90. PLOCAMOPHORUS IMPERIALIS. (PI. V, fig. 7.) P. oblongo-elongatus, castaneus , maculis brunneis , inæqualibus, numerosis guttalus,in parte dorsal utrinque angulato-carinatus, etin margine carinæ appendiculis5ro- seo-purpureis, ultima cæteris majore, globosa munitus; postice carinis conniventibus acuminatus, antice velo frontalirotundato, breviter multifido terminatus; branchris 5 plumosis, ramosis, albicantibus, anum circumcingenti- bus; tentaculis dorsalibus subclavatis, nigricantibus, ad basin roseo-purpureis. — Long. 76, lat. 44 millim. Hab. in sinu Vaucluse dicto, Australiæ meridio- nalis. Mollusque de forme oblongue-allongée et d’une belle couleur marron, avec de nombreuses taches brunes, iné- gales, plus petites sur le voile frontal que sur le reste du corps. Sur la partie dorsale et de chaque côté règne une carène anguleuse, qui commence à partir des tentacules dorsaux et qui porte trois appendices d’un rose pourpré, dont les deux premiers sont laciniés et dont le troisième, plusgrand que les autres, est complétement globuleux, La partie postérieure finit en pointe, et les deux carènes s’y réunissent : la partie antérieure est terminée par un voile frontal arrondi et orné de nombreux appendices assez courts. On remarque sur les parties latérales un certain nombre de mouchetures blanches. Les branchies, au nom- bre de cinq, sont plumeuses, ramifiées, blanchâtres, et entourent l’orifice anal. Les tentacules dorsaux, en forme de massue, sont noirâtres, excepté vers la base, qui est FD d’un rose pourpré. — Longueur de l'animal 76 millim., largeur 14. Ce magnifique Nudibranche, qui atteint quelquefois jusqu’à 5 pouces (anglais) de longueur, varie, sous le rapport de la coloration, depuis le brun orangé jusqu’au rouge clair. Tous mes exemplaires ont été recueillis, pen- dant les mois de novembre et décembre, dans une seule localité, la baie Vaucluse, parmi les rochers, à l'endroit dit « la bouteille et le verre ; » on les trouvait, à marée basse, attachés au-dessous des pierres laissées à sec (1). FAM. TRIOPIDÆ. 21. TriopA YATEsI. (PI. V, fig. 8.) T. oblongo-elongata, limaciformis, antice rotundala, et appendicibus 6 parvis, ramosis, roseo-purpureis ornala, poshice acuminata, aurantia ; pallio parlem posticam non tegente, utrinque angulato, appendicibus 10 ramosis, ro- seo-purpureis cireumcinclo ; branchiis mediocribus, con- (1) Le genre Plocamophorus nous paraît celui auquel se rat- tache le plus naturellement cetie belle espèce. Néanmoins elle diffère de l’espèce typique, la seule connue jusqu'ici (P. ocellatus, Leuckhart, de la mer Rouge), par quelques caractères d’une certaine importance. Ses branchies sont plus nombreuses et en- tourent l’orifice anal complétement; les appendices de son voile frontal sont plus courts et moins ramifiés; les tentacules dorsaux paraissent sortir, sinon d’une gaine, au moins d’une partie sail- lante bien accusée. Peut-être y aurait-il lieu de modifier légère- ment quelques-uns des caractères distineufs du genre ? Dans les genres établis sur une seule espèce, on est quelquefois exposé à admettre comme caractères génériques des différences purement spécifiques. Le genre Plocamoceros, Cuvier (Deshayes, d'Orbi- gny), créé en 1830, est postérieur au genre Plocamophorus, pro- posé par Leuckbart (in Ruppell) en 1828, et doit passer en syno- nymie. H. Cross. tatin sr SV nd nur 2 = Gire coloribus, ante anum positis ; lentaculis dorsalibus sub- clavatis, rubro-purpureis. — Long. 58, lat. 10 müllim. Hab. in sinu Watsoniano, Australiæ meridionalis. Mollusque à corps oblong, allongé, limaéiforme, arrondi en avant et orné de six petits appendices ramifiés d’un rose pourpré, atténué et acuminé en arrière : sa Colora- tion générale est orangée. Le manteau, qui s'arrête en arrière des branchies, est anguleux de chaque côté et en- touré de dix appendices ramifiés, d’un rose pourpré et d’une dimension plus considérable que ceux de la partie antérieure du corps. Les branchies sont orangées, médio- crement développées et placées un peu en avant de l'ori- fice anal. Les tentacules dorsaux, en forme de massue, sont d’un rouge pourpré. — Longueur de l'animal 58 millimètres, largeur 10 (sans les appendices). Je n’ai trouvé qu'unseulindividu de ce Triopa, qui pa- raît très-rare : il a été recueilli le 51 octobre, à la baie de Watson, sous une grande pierre. J’ai le plaisir de le dé- dier à mon ami, M. Yates, zélé collecteur de tout ce quise rattache à l’histoire naturelle de l'Australie. FAM. DENDRONOTIDÆ. 29. BorNELLA HERMANNI. (PI. VI, fig. 1.) B.elongata, vermiforimis, posticeacuminata, lutea, rubro irregulariter suffusa el quasi sanguinolenta ; in fronte appendiculis 2 digitatis ornala; appendicibus dorsalibus 4, fimbriatis utrinque munita; tentacuhs dorsalibus e primis appendicibus prominentibus ; branchis normali- bus.— Long.25, lat. 2 172 millim. (absque appendicibus). Hab. in sinu Watlsoniano. Mollasque allongé, vermiforme, terminé en pointe à sa partie postérieure : son système de coloration se compose d'un fond jaune parsemé de taches irrégulières d’un rouge sanguinolent : on remarque de plus, sur la partie dorsale, deux z@nes grisâtres parsemées de points blancs. La partie antérieure est ornée des deux appendices digités, qui caractérisent le genre : chaque côté du corps est muni de quatre appendices ramifés, dont les deux pre- miers servent de gaines aux tentacules dorsaux. Les bran- chies sont petites et placées normalement, c'est-à-dire au sommet des appendices latéraux. — Longueur de l'animal 95 millim., largeur 2 1/2 (sans les appendices). Je n’ai pu recueillir que deux individus de cette jolie petite espèce de Bornella : ils ont été trouvés, en décem- bre, à la baie de Watson. Je donne à cette espèce le nom d'un jeune naturaliste de mes amis qui m'a beaucoup aidé dans mes recherches sur les Nudibranches de Port- Jackson. FAM. MELIBÆIDÆ. 95. MELIBÆA AUSTRALIS. (PI. VI, fig. 2.) M. oblongo-elongata, luteo-albida, postice subatte- nuala, antice velo caliciformi, profundo, caput obtegente munita, utrinque lobis 4 magnis, clavatis, aurantus, apice pluries perforatis, albidis ornata, el in linea dorsali media, appendiculis longitudinalibus, numerosis, allis, ramosis obsila : tentaculis dorsalibus retractilibus, e va- gina tubiformi prominulis. — Long. 52, lat. 9 millim. (cum lobis). Hab. in sinu Watsoniano. Mollusque de forme oblongue -allongée et d’un jaune blanchâtre, atténué en arrière. En avant, la tête est en- dé RDS RS mt spores tièrement cachée par un voile arrondi, saillant et disposé en forme de coupe profonde, à la base postérieure duquel sont situés les tentacules dorsaux, rétractiles et sortant d'une gaine en forme de trompette ou de tube évasé par le haut. Au centre de la partie dorsale règne une ligne longitudinale de filaments blancs, ramifiés et d’une appa- rence cotonneuse : de chaque côté du corps on remarque quatre lobes en forme de massue, assez développés, de couleur orangée et munis, à leur sommet qui est blan- châtre, d’un certain nombre de perforations. — Lon- gueur de l'animal 52 millimètres, largeur 9 {d'un lobe à l'autre). Un seul individu de cette remarquable espèce a été re- cueilli par moi, à marée basse et sous une pierre, dans la baie de Watson, à la fin du mois de décembre (1). FAM. PROCTONOTIDÆ. 24. JANUS SANGUINEUS. (PI, VI, fig. 5.) J. ovalus, postice attenuatus el acuminatus, colore ru- bro, vivide sanguineo tinctus, in parte dorsali punctulis albidis minutis conspersus ; branchiis numerosis, elon- gato-lobatis, papillosis, rubris, utrinque ad marginem lateralem dorsi et antice cireum caput positis ; tentaculis (1) L'individu figuré porte 4 lobes du côté gauche, et 3 seu- lement du côté droit. Il ne faut point s’en étonner, mais considérer le fait comme le résullat d’un accident. Rang, créateur du genre, a fait connaitre, dans son manuel (p. 130), que ces lobes en mas- sue, qui ne sontautre chose que les branchies, tombaient facilement pour peu qu’on les touchàt. Le fait n’est pas sans précédent chez les Nudibranches (voir Journal de Conch., 1860, p. 233). Il est aussi très-possible que la ligne longitudinale de filaments rami- fiés que l’on remarque dans le M. australis serve à la respiration branchiale. H. CROSSE. MIRE dorsalibus elongatis, clavato-falciformibus. — Long. 54, lat. 15 millim. (cum branchis). Hab. in sinu Watsoniano. Mollusque de forme ovale, attenué en arrière et acu- miné, d’un rouge de sang très-vif, avec une multitude de petits points blanchâtres sur la partie dorsale et une grande tache en fer à cheval et de même couleur qui réu- nit les tentacules dorsaux. Ces derniers sont allongés, subclaviformes et terminés en faucilles. Les branchies, d’un rouge de sang, sont nombreuses et en forme de pa- pilles ou de lobes allongés ; elles s'étendent de chaque côté du dos et tout autour de la tête, en avant, en laissant libre l’espace intermédiaire. — Longueur de l’animal 54 millimètres, largeur 13 (avec les branchies). J'ai recueilli dans la baie de Watson trois individus de cette belle espèce, à marée basse, sous les pierres. Elle se distingue par la vivacité et l'intensité de ses couleurs. Quand on la touche, elle donne à l’eau qui l’environne une coloration d’un jaune foncé. FAM. ÆOLIDEÆ. 25. Æozis Fouuisi. (PI. VI, fig. 3.) ZÆ. ovato-elongata, limaciformis, aurantio-rubra ; branchiis numerosis, longiusculis, gracilibus, griseo- brunneis, intus linea nigricante longitudinaliter impres- sis, utrinque confertim disposihs ; pede posticeacuminato, antice angulis 2 valde extensis, acutis munito ; tentaculis labialibus linearibus, magnis, pallide roseis ; oculis ad basin tentaculorum dorsalium retro positis. — Long. 55, lat. 9 mullim. (cum fentaculis labialibus et bran- chuis). Hab. Port-Jackson. RÉ smile dit Éter de ammémtbes à. 0 — Mollusque ovale-allongé , limaciforme et d’un rouge orangé. Les branchies, grèles, allongées et d’un gris bru- nâtre avec une ligne noire qui les traverse longitudinale- ment, sont nombreuses et serrées de chaque côté du corps. Le pied, acuminé en arrière, présente en avant deux saillies anguleuses très-développées. Les tentaculeslabiaux sont grands, linéaires et d’un rose pâle, ainsi que les ten- tacules dorsaux, derrière la base postérieure desquels les yeux sont placés. — Longueur de l'animal {y compris les tentacules labiaux) 35 millim.. largeurg9 (y compris les branchies). Cette jolie espèce se distingue facilement de ses congé- nères par sa coloration originale et ses branchies longues et grèles. Je lui donne le nom de mon ami le docteur Foulis, de Sidney, qui a le premier introduit avec succès dans la Nouvelle-Galles du sud l'usage de l’aquarium, pour l’étude des animaux marins. 26. Æozis MacLEAyI. (PI, VI, fig. 4.) ZÆ. oblonga, limaciformis, luteo-carnea ; branchis numerosis, brevibus, cylindraceo-bulbosis, pallide viola- ceis, apice albis; pede postice acuminato, antice angulis 9 subexlensis, albidis, acutis munilo: tentaculis labiali- bus mediocribus ; oculis ad basin tentaculorum dorsalium retro positis. — Long. 50, lat.'T mallim. (cum lentaculis labrialibus et branchiis). Hab. Port-Jackson. Mollusque oblong, limaciforme, d’un jaune carnéolé. Les branchies sont courtes, nombreuses, de forme cylin- drico-bulbeuse, et d’un violet pâle avec une partie blanche au sommet. Le pied, acuminé en arrière, présente en avant deux saillies anguleuses, blanchâtres, assez dévelop 5 se ès pées. Les tentacules labiaux sont moins allongés que dans l'espèce précédente : les yeux sont placés normalement, c’est-à-dire à la base des tentacules dorsaux, en arrière. — Longueur de l’animal 50 millimètres, largeur 7 (y com- pris les tentacules labiaux et les branchies). Cette espèce vit à Port-Jackson : je la nomme d’après le zoologiste distingué, près la résidence duquel j'ai trouvé le seul exemplaire que je connaisse. 27. FLABELLINA IANTHINA (1). (PI. VI, fig. 6.) + F. elongata, olivacea, cœruleo variegata, fasciculis 18 branchiarum vivide et opaline cærulearum utrinque or- nata; pede postice acuminalo, antice angulis 2 mumito, mediocribus, aculis, albidis : tentaculis labialibus sat magnis, olivaceis, violaceo ct cœruleo variegatis; tenla- culis dorsalibus, basi unitis, subclavatis, ohivaceis, apice violaceis. — Long. 99, lat. 20 millim. (cum tentaculis labialibus et branchiis). Hab. in sinu Watsoniano. Mollusque de forme allongée et d’une coloration oli- vâtre mêlée de bleu. Les branchies forment dix-huit touffes distinctes de chaque côté du corps; elles sont d’un bleu magnifique, à reflets changeants comme ceux de l’opale et de la topaze, selon la manière dont elles reçoivent la lu- mière. Le pied, acuminé en arrière, forme en avant deux saillies anguleuses, blanchâtres et médiocrement dévelop- pées. Les tentacules labiaux sont assez grands, olivâtres avec des parties violettes et d'autres bleues. Les tentacules (1) Les Flabellina, confondus par quelques auteurs avec les Æolis, en différent en ce que leurs branchies sont disposées par touffes distinctes les unes des autres, et leurs tentacules dorsaux en massue et plus ou moins ornés, au lieu d’être lisses et cylin- driques. H. CROSSE. — (67 — dorsaux se touchent à la base. Ils sont en forme de massue, olivâtres et violets au sommet. — La long: eur de l'animal est de 99 millim. et sa largeur de 20 (y compris les tenta- cules labiaux et les branchies). Cette remarquable espèce est la plus grande en même temps que la plus splendidement colorée de toutes celles que l’on a découvertes jusqu'ici sur les côtes de la Nou- velle-Galles du sud parmi les Æolidæ. Quand elle rampe «ur les algues, dans les petites flaques d'eau, à marée basse, on croit voir une topaze ou une opale, à cause des jeux de lumière sur la surface de son corps. Dans certaines positions, les branchies prennent une teinte d’un vert olive uniforme, ce qui fait que l'animal se confond avec les plantes de mer qui l'entourent; puis, tout à coup, lorsque change l'angle sous lequel tombe la lu- mière, les mêmes branchies paraissent d’un bleu tellement vif et intense, qu’il est impossible d'en donner une idée exacte à l’aide du pinceau. Le plus grand individu de l’es- pèce que j'aie vu mesurait 4 pouces (anglais) de lon- gueur. Je l’ai recueilli, comme les autres, à la baie de Watson (Port-Jackson), sur les roches, dans les petites flaques d'eau laissées par la marée basse : je n’ai trouvé cette es- pèce que pendant les mois de printemps et d’été. 28. FLABELLINA ORNATA. (PI. VI, fig. 7.) F. elongala, aurantia, cœruleo quitata cum maculis citrinis raris, maoribus ; fasciculis 9-10 magnis bran- chiarum utrinque ornata olivacearum cum maculis nigris, albis et aureis; parte postica acuminata, nuda ; pede an- tice angulis 2 munito, lalis, acutis, citrinis ; tentaculis concoloribus, labialibus longis, dorsalibus subclavatis, és. 6 2 annulatis. — Long. 28, lat. 7 maillim. (cum branchüs). Hab. Port-Jackson. Mollusque de forme allongée et d’une coloration oran- gée avec de nombreuses taches bleues et quelques autres taches plus grandes d’un jaune citron. Les branchies for- ment neuf ou dix touffes distinctes, assez volumineuses, de chaque côté du corps : elles sont olivâtres avec de nom- breuses taches noires, blanches ou d’un jaune doré, et ne s'étendent pas, comme dans l'espèce précédente, jusqu’à l'extrémité postérieure du corps. Le pied, terminé en pointe, forme en avant deux saillies anguleuses assez lar- ges et d’un jaune citron. Les quatre tentacules sont de la couleur dn corps, les deux dorsaux sont en forme de mas- sue et annelés. — Longueur de l’animal 28 millim., lar- geur 7 (y compris les branchies). Cette jolie espèce est assez commune à Port-Jackson. Elle possède le pouvoir de se débarrasser spontanément d’un grand nombre de ses branchies, quand on l'irrite ou qu’on latouche dansl’eau. Ses branchies, détachées du corps, continuent à s’agiter pendant un temps assez long (1), et quelquefois l’animal les mange. 29. FLABELLINA NEwcomgt. (PI. VE, fig. 8.) F. elongala, carnicolor, zonis roseo-violaceis viltata ; fas iculis &-5 branchiarum utrinque ornata (branchiis ni- gris, olivaceo marginatis; parle postica acuminata, nuda ; pede antice angulis 2 munilo, acutis, mediocribus ; tenta- culis labialibus roseo zonatis ; tentaculis dorsalibus sub- clavaiis. — Long. 20, lat. 5 millim. (cum branchüs). Hab. in sinu Coodgee dicto. (4) Voir, pour des faits analogues, un de nos précédents ar- ticles, Journal de Conchyliologie, 1860, vol. VIII, page 225 et suivantes. H. CROSSE. SR 'oRee Mollusque de forme allongée, jaunâtre ou couleur de chair avec des zones d’un rose saumon violacé, dont quel- ques-unes sont disposées sur le corps en forme de che- vrons. Les branchies forment, de chaque côté, quatre ou cinq touffes distinctes : elles sont noires avec une bordure d’un vert olive clair et ne s'étendent pas jusqu’à l’extré- mité postérieure du corps. Le pied, terminé en pointe, forme en avant deux saillies anguleuses médiocrement larges. Les tentacules labiaux offent des zones d’un rose violâtre ; les tentacules dorsaux sont en massue. — Lon- gueur de l'animal 20 millim., largeur 5 (y compris les branchies). Ce charmant petit Nudibranche a été recueilli le 22 dé- cembre, à la baie Coodgee (Port-Jackson). J’ai le plaisir de le dédier à mon ami le docteur Newcomb, naturaliste américain distingué. FAM. ELYSIIDÆ. 30. Ecysra CoopGEEnsis. (PI. VI, fig. 9.) E. oblongo-elongata, poshice altenuala, subacuminata, olivaceo-viridula, luteo maculata; lateribus expansis, magnis. elevalis, violaceo limbatis, tentaculis longiuscu- lis, apice violaceis; oculis pone tentacula sitis. — Long. 14, lat. 4 2/5 millim. Hab. in sinu Coodgee dicto. Mollusque de forme oblongue-allongée, attenué et sub- acuminé en arrière, d’un vert olivâtre avec quelques ta- ches d’un jaune clair. Les expansions latérales sont gran- des, relevées et bordées par une ligne violette. Les tentacules, assez développés, sont violâtres à leur partie supérieure. Les yeux sont placés normalement, c’est-à- M0 dire en arrière des tentacules. —- Longueur de l’animal 44 millim., largeur 4 millim. 275. Cette espèce se rencontre, par bandesde 40 ou 50indivi- dus, sur les ulves vertes, dans les flaques d’eau peu pro- fondes que laisse la mer en se retirant. La couleur verte de l’animal fait qu’il est difficile de le distinguer des plantes sur lesquelles il rampe. Je n'ai trouvé cet Elysia qu’à la baie Coodgee (Port-Jackson) et je lui donne le nom de cette localité. F.4: 1er juillet 1863. Diagnose d’une nouvelle espèce d'odostomia 8 des côtes de France, PAR P. FISCHER. OpostTomiA MOULINSIANA. l'esta elongata, cylindraceo-conica, tenuiuscula, pallide cornea aut albida; anfractus 8-8 1/3 subplanulati, em- bryonales lœves, cœteri vix oblique, longitudinaliter et valide costati ; interstitis prope suturam et in medio an- fractus ultimi funiculatis, punctato-impressis ; costis circa rimam umbilicalem evanescentibus ; apertura elongata, ovalis ; columella uniplicata ; peristoma simplex, arcua- tum. — Longit. 5 millim., lat. vix 1 1/2. Hab. in sinu « bassin d'Arcachon » dicto ; — ubr 4 specim. invent. (Mus. Burdigalense.) P.F. mans Mt EE 08 fi TA — Description d'un nouveau genre rmoncmyaire du terrain jurassique , PAR MUNIER-CHALMAS. Genre PERNOSTREA, Munier-Chalmas. Testa plus minusve crassa, solida, adhærens, subcir- cularis, quadrata vel trapezoïdalis, subæquilateralis, inæquivalvis ; valva sinistra adhærens et convexior. Testa lamellosa, semi-margarilacea, testæ ostrearum similis; pagina corticosa fibrata deficiens. Umbones null. Cardo discedens, plus minusve latus, 4-8 fossulis cavatus, tum longissimis et valde impressis, tum brevissimis et rudi- mentarüs. Impressio muscularis subcircularis aut semi- lunaris, in valva sinistra magis excavala. Coquille plus ou moins épaisse, solide, adhérente, sub- circulaire, carrée ou trapézoïdale, presque équilatérale, inéquivalve. Valve gauche adhérente et plus convexe que la valve droite. Test feuilleté, semi-nacré, semblable à celui des Ostracés ; absence de couche corticale fibreuse. Crochets nuls ; charnière divergente, plus ou moins large, creusée de quatre à huit fossettes, tantôt longues et pro- fondes, tantôt courtes et presque rudimentaires. Liga- ment multiple. Impression musculaire subcirculaire ou semi-lunaire plus profonde sur la valve fixée que sur l’autre. Les Pernostrea, à Yexception de leur ligament multiple, ont presque tous les caractères des Ostracés. Ainsi que chez ces mollusques, leur valve fixée paraît plus bombée : mu ÉD, leur empreinte musculaire, comme chez l’Osfrea rarila- mella, des lignites, par exemple, est plus profonde sur celte valve que sur l’autre. La structure de leur test et leur facies sont tout à fait semblables à ceux de l’Osfrea deltoidea du Kimmeridge. Un fait vient encore à l’appui de ces observations ; quand, dans les strates où l’on ren- contre le nouveau genre que je propose, on trouve des Pernes, des Avicules ou des Malléacés quelconques, la couche nacrée interne de leurs valves a entièrement dis- paru, la couche corticale fibreuse et très-mince persis- tant seule, ou bien ce test interne nacré a été entièrement remplacé par du carbonate de chaux cristallin souvent saccharoïde. Au centraire, les Pernostrea n’ont subi au- cun changement, et si l’on ne regardait pas l’intérieur de leurs valves, il serait presque impossible de les distinguer des Huîtres qui les accompagnent quelquefois. Mais il ne faut pas oublier que leur charnière, creusée de plusieurs fossettes destinées à recevoir un ligament multiple, les rapproche aussi des Pernes, des Gervilies, etc. C'est donc un lien bien inattendu entre les deux groupes des Ostraces et des Malléacés. 1 semble que plus la science avance, plus nous voyons les grandes divisions s’atténuer, les groupes éloignés se rapprocher et les lacunes finir par se combler, grâce à des genres ou à des espèces intermé- diaires qui nous étaient antérieurement inconnus. Le plus souvent ce sont des êtres qui ont depuis longtemps dis- paru, qui viennent ainsi relier ensemble, d'une manière plus intime, ceux qui vivent aujourd’hui. Je donne à la suite la description de quelques espèces, et j'attends, pour publier toutes les figures, d’autres ma- tériaux qui me permettront, d’ici à quelques semaines, de donner une petite monographie des espèces. Ces Mollus- ques appartiennent, jusqu’à présent, au terrain jurassique et se trouvent répandus dans la grande oolithe et le callo- vien des départements de Saône-et-Loire, de la Côte- d'Or, etc. 1. PERNOSTREA BACHELIERI. (PI. ILE, fig. 1, 2, 5, 4.) Tesla crassissima, solida, subquadrata, subæquilate- ralis, antice posticeque prope similis, rugis satis latis, 1r- regqularibus, parum pronunentibus, semi-circularibus, ornata. Cardo latissimus, sex fossulis longissimis, parum profundis, ad summum attenuahs, cavatus ; duæ fossulæ sæpe rudimentariæ. fmpressio muscularis semilunaris vel subcircularis, invalva sinistra satis profunda, in valva al- tera minor. — Long. 135 millim., lat. 110 millim. Coquille très-épaisse, solide, presque carrée, subéquila térale ; côté antérieur presque semblable au côté pesté- rieur. Surface ornée de plis assez larges, non réguliers, peu saillants et semi-circulaires. Valve gauche un peu plus bombée que la valve droite. Charnière très-large, creusée de six fossettes très-longues, peu profondes et s’atténuant vers leur sommet ; deux de ces fossettes sont quelquefois à l’état rudimentaire. Üne dépression semi-circulaire dans l’intérieur des valves, chez les individus adultes et très- âgés. Empreinte musculaire assez profonde sur la valve gauche et moins marquée sur la valve libre. Hab. ? (Collection de la Sorbonne.) 2. PERNOSTREA HEBERTI. (PI. IL, fig. 5, G.) Testa subcircularis , parum crassa. Cardo quatuor fossulis brevibus, subrudimentariis, cavatus. — Long. 92 millim., lat. 93 millim. Coquille presque circulaire, peu épaisse. Charnière ses ÉTE creusée de quatre fossettes très-courtes et presque rudi- mentaires. Hab. Tournus (Saône-et-Loire). Grande oolithe, partie supérieure. (Ma collection.) 3. PERNOSTREA FERRYI. Testa quadrata, satis crassa. Cardo latus, quatuor fossulis profundis cavatus. — Long. 60 maillim., lat. 70 millim. Coquille carrée, assez épaisse. Charnière large, creusée de quatre fosseltes profondes. Hab. Tournus (Saône-et-Loire). Grande oolithe, partie supérieure. (Ma collection.) 4k. PERNOSTREA FISCHERI. Testa trapezoidalis, angusta ad cardinem, trregulariter plicata. Cardo quatuor vel sex fossulis rudimentariis ca- vatus. — Long. 102 millim., lat. 89 millim. Coquille trapézoïdale, plus étroite vers la charnière, irrégulièrement plissée. Charnière creusée de quatre à six fosseltes presque rudimentaires. Hab. Tournus (Saône-et-Loire). Grande oolithe, partie supérieure. (Ma collection.) 5. PERNOSTREA PELLATI. Testa quadrata, crassa. Cardo satis latus, octo fossulis valde impressis cavatus; duæ fossulæ rudimentariæ. — Long. 98 millim., lat. 109 millim. Coquille carrée, épaisse. Charnière assez large, creusée de six fossettes bien marquées, dont deux sont rudimen- taires. RE — 15 — Hab. Talant, près Dijon (Côte-d'Or). Grande oolithe.(Col- lection Pellat.) G. PERNOSTREA CROSSEI. Ostrea Wiltonensis Lycett, var. monstrosa, in Supple- ment to great Oolite Mollusca 1865, p. 108, tab. xxxIv, fig. À a. Forest Marble de Pound Pill (Angleterre). M. C. Diagnoses de deux Bélemnites nouvelles, PAR C. MAYER. 1. BELEMNITES MERIANI, Mayer. B. testa parva, elongata, tereti, lævi, postice subcentraliter acuminala, acutiuscula ; alveolo humilr, infundibulifornu, subcentrali, angulo circ. 20 graduum. — Long. 35 ml- lim., lat. & millim. Rostre de petite taille, allongé, lisse, à coupe arrondie, atténué seulement vers l'extrémité postérieure, dont la pointe peu acérée est presque centrale. Alvéole peu pro- fond, subcentral, en forme d’entonnoir, formant un angle de 20 degrés environ. Cette petite Bélemnite appartient au groupe du B. paæillosus. C'est au B. paxillus, espèce alpine, de l’étage sinémurien qu’elle ressemble le plus. Elle est aussi voisine de celui-ci sous le rapport géologique, car elle provient des couches à Avicula contorta. Elle a été trou- vée, en 4855, au sommet de la montagne de Scesa-plana, sur la frontière suisse du Tyrol, et elle est empâtée dans la roche. Je croisque les géologues autrichiens ont, depuis, découvert une ou deux autres espèces du même genre dans les couches de Saint-Cassian. 2. BELEMNITES GALLENSIS, Mayer. B. testa mediocri, clavato-abbreviata, antice attenuata, quadrata, latere ventrali medio concaviuscula, postice in- crassala, rotundalo-quadrata, in extremo mucronalo-spi- nosa; sulcis lateralibus, obliquis, subflexuosis ; alveolo humih, subcentrali, angulo circiter 12 graduum. — Long. 53 millim., lat. 12 millim. Rostre de taille médiocre, en forme de massue à man- che court, aminci et carré en avant, légèrement convexe da côté ventral, renflé et plus arrondi en arrière, terminé par une épine assez forte. Sillons latéraux superficiels, obliques et légèrement flexueux. Alvéole court, à peu près central, formant un angle de 12 degrés tout au plus. Cette espèce, des plus singulières, relie le B. Coguandi au B. clavatus et aux espèces voisines, et prouve peut- être que toutes ces espèces appartiennent au même groupe. M. Escher de la Linth vient d’en découvrir un échantillon unique, mais bien conservé, dans les couches oxfordiennes moyennes de Quarten, au bord du lac de Wallenstadt, C. M. BIBLIOGRAPHEE. Malacologie de l'Algérie, Ou histoire naturelle de animaux mollusques terrestres et flu- viatiles recueillis jusqu'à ce jour dans nos pos- sessions du nord de l'Afrique, par &. R. Bour- guignat. — 3° fascicule (1). Le nouveau fascicule que vient de faire paraître M. Bour- guignat contient la suite et la fin des ÆHélices algériennes. Le nombre de ces espèces, déjà considérable, est encore augmenté par lui d’une façon notable, grâce à l’abondance des matériaux qu’il a su réurir depuis longtemps. Les es- pèces suivantes sont décrites comme nouvelles : Helix psara, H. Letourneuxiana, que l’auteur sépare de VAT. conspurcatatypique; H. eustricta, qui est l’Æ, conspurcata de Morelet;, H. subcostulata et H. agrioica, formes voi- sines de l'A. costulata, Liegler; H. Geryvillensis, espèce connue jusqu'ici seulement à l’état fossile et recueillie vi- vante par M. Marès; AH. lacertarum, qui a beaucoup de rapports avec l’H. Berlieri, Morelet, tout en étant d’une forme moins élancée et plus globuleuse ; H.Lallemantia- na; H. Reboudiana; H. submeridionalis (H. meridiona- (4) Paris, décembre 1863, chez Challamel aîné, rue des Bou- langers, 30. — Grand in-4°, sur papier fort ; 104 pages d’impres- sion et 16 planches lithographiées. — Prix, 20 fr. — 78 — lis, Parreyss); H. acompsia ; H. euphorca ; H. arenarum (H. globuloidea, Pfeiffer, Helic. IV); H. choreta, forme voisine de la variété minor de l’H. subrostrata, Férussac ; II. Colomiesiana, qui se rapproche de l'A. Oranensis, Morelet; H. Duveyrieriana ; H. calopsis, forme voisine de l'A. planata, Chemnitz. L'auteur considère l'H. Devauxi, Debeaux, comme un double emploi de l’H. mœæsta, Parreyss ; nous lui laissons la responsabilité de cette opinion. Il restitue à l°/7. mari- tima, Draparnaud, le nom antérieur d'A. lineata, Olivi, et au Bulimus ventricosu (Forbes, Rossmassler, etc.), qui est un Helhix, le nom linnéen d’Helix barbara. Plusieurs des groupes d’Helix quecomprendce fascicule, tels que ceux des À. variabilis, Draparnaud, H. lineata, Olivi, H. subrostrala, Férussac, etc., sont d’une étude dif- ficile, à cause de la grande variabilité des espèces qui les composent et de la confusion qui règne dans la plupart des ouvrages, en ce qui les concerne. Le travail de M. Bourguignat donne, à cet égard, des éclaircissements nombreux : il sera donc consulté utilement par tous les paturalistes qui s'occupent des Mollusques terrestres de l Europe et du bassin méditerranéen. Les 16 planches lithographiées de cefascicule renferment 467 figures : ainsi que les précédentes, elles sont faites avec beaucoup de soin. La troisième livraison forme le complément du premier volume de la publication, vo- lume qui ne contient pas moins de 144 descriptions d’es- pèces, soit inédites, soit anciennement connues, représen- tées avec leurs variétés, sur 52 planches. Nous n'avons pas besoin d'ajouter que les diagnoses sont fort détaillées et traitées avec un respect pour les lois de la nomencla- ture que nous apprécions beaucoup, et que nous serions heureux de pouvoir constater chez tous les auteurs qui rs TO se s'occupent de malacologie. On sait, de plus, que l'ouvrage est exécuté avec un grand luxe typographique. La première moitié de l'important travail de M. Bour- guignat est donc complétement terminée; le reste ne se fera pas attendre. H. CRosSsE. Note sur la Praire (Venus verruecosa), par M. Oh. Bretagne. — In-8°, 7 pages. 1863 (1). La Praire est le nom vulgaire du Venus verrucosa, L., sur les côtes de Provence; cette espèce comestible a trouvé un chaud partisan dans M. Ch. Bretagne, qui, en qualité de membre de la Société d’acclimatation, veut la répandre sur nos côtes depuis Toulon jusqu’à Menton. Le duc de Monaco a même accordé une concession pour établir des bancs d’Huitres et de Praires dans le port de Monaco. Grâce à la délicatesse de sa chair, le Venus verrucosa a eu le sort des bonnes choses ; il est devenu rare, et les amateurs sont obligés, aujourd’hui, de l'envoyer chercher à Mahon. C'est là, du reste, qu’on devra prendre les indi- vidus destinés à repeupler nos rivages. Puisque nous parlons de conchylioculture, mention- nons deux tentatives d’acclimatation de mollusques étran- gers sur nos côtes, dues à l'initiative de M. Coste. Le savant professeur du collége de France a expédié, en Pro- vence, des Clams où Venus de l'Amérique du Nord; et (1j Extrait du Bulletin de la Société impériale d’acclimatation, numéro d'avril 1863. — 80 — dans la baie d'Arcachon, les grandes Huîtres des côtes de Virginie (O0. Virgimica, Lk.). Nous ne pouvonsrenseigner nos lecteurs sur le succès de l’entreprise, mais nous ap- plaudissons à ces efforts persévérants dont le résullat ne peut être que l'accroissement en richesses alimentaires de nos localités maritimes. FISCHER. Études sur quelques Mollusques terrestres nou- veaux ou très-peu COnnus (Parmarion, Fischer, Ervibouiophorus N. £., Vaginula, Fér., par A. Humbert. — I[n-4°, 20 pages, 1 planche noire (1). $ 1. Le nouvel ouvrage de M. Humbert renferme des notions intéressantes sur un groupe de Limaciens dont l'étude est encore bien peu avancée ; je veux parler des prétendues Parmacelles que les auteurs ont décrites en de- hors de la grande zone méditerranéenne, véritable patrie des Parmacella. Nous avons créé, en 1855, le genre Parmarion pour quelques espèces mal figurées par Férussac et décrites in- suffisamment, mais dont les principaux caractères sont : un crypte muqueux caudal ; une coquille homogène cor- née, non spirale; un manteau percé d’un trou au-dessous duquel apparaît la coquille. Les quatre espèces du nouveau genre étaient les Limax (4) Extrait des Mémoires de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève, t. XVII, 1'° partie, 1863. mr" tes extraneus, problematicus, infumatus, et l'Arion Rangria- nus. D'après une planche inédite de Férussac dont nous avons eu connaissance après 1855, nous pensons qu'il y aurait lieu de retirer l’Arion Rangianus de ce groupe, et nous en donnerons plus tard la figure. Restent donc les Limax problemahcus, extraneus cl infumatus. Cette dernière espèce devait être en si mau- vais état quand elle a été figurée par Férussac, qu’il serait difficile de la classer aujourd’hui avec quelque certitude. Quant au Limax extraneus, il constitue une petite sec- tion différente de celle du Limax problematicus ; nous croyons, en effet, que le Limax extraneus estun Limacien, et que le Limax problematicus se rapproche sensiblement des Vitrines à pore muqueux caudal, Helicarion de Fé- russac, tout en conservant des caractères distinctifs bien évidents. Les Parmacella punctata, tæniata et reticulata de Van Hasselt doivent être étudiés de nouveau; je les crois dé- pourvus de pore muqueux caudal, d’après les figures iné- dites de Férussac. M. Humbert adopte le genre Parmarion pour le Limax problematicus considéré comme type; il décrit dans ce genre une nouvelle espèce, Parmarion pupillaris de Java, qui en est très-voisine. $ 2. Les Limaciens bitentaculés sont très-rares, et ne vivent guère que dans les îles de l'Australie ; tels sont les Janella (Limax) bitentaculata, Q. et G., antipodarum, Gray, tous deux de la Nouvelle-Zélande, et Aneïta Macdo- naldi, Gray, des Nouvelles-Hébrides. Le nouveau genre Tribomophorus, proposé par M. Hum- bert, provient de Woollongong (Nouvelle-Galles du sud); il se rapproche des Janella et Aneita par l'absence de 6 Re” hr tentacules (la tête ne portant que les deux pédoncules oculaires), un manteau très-petit contenant des concré- Lions calcaires ; il en diffère par l’absence du sillon mé- dian caractéristique des deux autres genres. L'espèce typique est nommée Triboniophorus Græffei. $ 3. Enfin M. Humbert décrit deux espèces nouvelles de Vaginules (genre dont l'extension géographique paraît considérable, puisqu'on en signale des représentants dans les régions tropicales des deux continents); ce sont les Vaginula maculata, Templeton, de Peradenia, Ballacuada Pass, Colombo, etc. (Ceylan), et Templetoni, Humbert, de Peradenia. C’est avec une grande satisfaction que nous voyons les conchyliologistes aborder enfin sérieusement le pro- blème des Limaciens, qui, depuis Férussac, n'avait pres- que pas avancé. P. FISCHER. Palæontologische Untersuchungen (Recherches paléontologiques), von J. Otto Semper. — Pre- mière partie (1). Ce volume comprend 13 mémoires, dont 8 sont origi- naux, et dont 5 sont des tirages à part, publiés précédem- ment dans des recueils périodiques de Kiel et du Meck- lenbourg. | 1. Mémoires pour servir à la connaissance des Gasté- ropodes du Glimmerthon Nordalbingien (argile miocène (1) Neubrandenburg, 1861. 1 vol. in-8° de 242 pages d’impres- sion. vosges — 83 — du Holstein). L'auteur énumère 97 espèces de Gastéro- podes appartenant à cette formation, qui paraît plus dé- veloppée et proportionnellement plus riche en espèces dans le Holstein que dans le reste du nord de l'Allemagne. Il décrit comme nouveaux les Buccinum decipiens et B. bulbulus qui sont des Nassa. 2. Sur les coquilles miocènes de Lieth. 3. Mémoire pour servir à la connaissance des Mollus- ques miocènes des environs de Teufelsbrucke et des bords de l’Elbe. 4. Notice paléontologique sur le grès limoneux de Sylt. 5. Sur les coquilles de Lieth, près Elmshorn. Le Fu- sus (Trophon) Meyni est décrit comme espèce nouvelle. 6. Note sur l'âge et les affinités paléontologiques de la faune du Glimmerthon. 7. Note sur le genre Cancellaria. L'auteur, dans la liste qu’il donne des espèces fossiles du genre, ajoute 22 Cancellaires aux 81 de notre catalogue (1). La plupart de ces espèces proviennent des terrains tertiaires du nord de l’Europe. Il nomme Cancellaria Rothi le C. noduli- fera, Beyrich nec Sowerby, et C. Puschi l'espèce repré- sentée sous le nom de C.(Voluta) citharella, Brong., par Pusch (Pol. Palæont., pl. x1, fig. 16). Il nous consacre en- suite quelques pages d’appréciations critiques qui ne nous paraissent point pécher par excès d’indulgence ; mais nous connaissons trop les droits de la critique et nous tenons trop à pouvoir les exercer nous-même dans toute leur intégrité, pour nous formaliser en rienlorsque nous sommes critiqué à notre tour. Nous nous contenterons de répondre que, sur les 25 pages de l’article, 40 sont la reproduction textuelle (en allemand) d’une partie de notre (1) Journal de Conchyliologie, 1861, p. 247. DE travail, et que, si M. Semper le trouvait insuffisant, il au- rait mieux fait de le recommencer que de le traduire. 8. Catalogue d’une collection de fossiles des couches de Sternberg. Dans l'énumération des espèces, l’auteur nomme Terebra Beyrichi le T. plicatula, Beyrich nec Lamarck, et Tiphys sejunctus un Tiphys que Beyrich a rapporté à tort au T. fistulosus, Brocchi : il change quel- ques autres noms qu'il considère comme appliqués à tort. 9. Sur le Woodia Deshayesiana. M. Semper a publié cette description en français dans le Journal de Conchy- liologie (1) et donné un catalogue des espèces actuelle- ment connues. 10. Sur quelques Eulimacés et Pyramidellacés des ter- rains tertiaires du nord de l'Allemagne. Dans ce mémoire on trouve décrites, comme nouvelles, les espèces qui sui- vent : Eulima Mathildæ, E. Hebe, E. Kochi, Odonto- stoma Aglaja, O. angulatum, O. Bosqueti, O. Bollanum, O. fraternum, Eulimella Sandbergeri, E. eustyla, Me- nesto cryptostyla, Turbonilla Speyeri, T. Ino, T. Bolh, T. variculosa, T. Helena, T. Euterpe. A1. Sur le Buccinum Caronis, Brongmart. L'auteur pense que l’on a confondu sous ce nom deux espèces dis- tinctes, l’une éocène, qui doit s'appeler Eburna Caronis, Brongniart; l’autre miocène, à laquelle il applique le nom de Pseudoliva spirata, Grateloup. 12. Sur le Discospira foliacea. M. Semper propose pour l Orbis foliaceus, Philippi, qui vit dans les mers de Sicile et se retrouve à l’état fossile en Sicile et dans le nord du Schleswig, le nouveau genre Discospira. 43. Description de coquilles tertiaires nouvelles. (1) Journal de Conchyl., 1862, p. 141. SE Nous citerons les suivantes : Murex Neugeboreni et Phos Hornesi (terrain miocène de Transylvanie); Fascio- laria Pecchioli (subapennin de Toscane); Marginella Bellardiana (miocène et pliocène de Toscane); M. Aglaia (éocène de Ronca); M. Beyrichii (Holstein); Obeliscus obtusatus, Solarium Emiliæ, Torinia Theresæ, Tole Adam- siana (subapennin de Toscane); Odontostoma Neugebo- reni (miocène de Transylvanie); Turbonilla Gastaldi (subapennin d’Asti et de Toscane). Dans ces différents mémoires, les discussions d'espèces etles questions de synonymie paraissent traitées géné- ralement avec soin. Nous reprocherons seulement à l’au- teur d’avoir méconnu les règles de la nomenclature en s’abstenant, plus souvent qu'il ne le faudrait, de caracté- riser ses espèces par une diagnose latine : il a tort, égale- ment, selon nous, de mentionner certaines espèces, sur la valeur desquelles il ne se trouve pas suffisamment éclairé, de la façon suivante : Nahca sp. (p. 125), Car- dium sp. (p. 159), etc. Il vaut infiniment mieux les pas- ser sous silence jusqu’à plus ample informé. Sauf ces lé- gères critiques, nous n’avons que des louanges à donner à l'ouvrage de M. Semper, qui, par ses études et les ma- tériaux qu’il a réunis, nous paraît plus qu’un autre en état de continuer l’œuvre interrompue de Beyrich, et de nous faire connaître les richesses paléontologiques des terrains tertiaires du nord de l'Allemagne. H. Crosse. = 06 NÉCROLOGIE. L'année 1865 à vu s’éteindre, en France, plusieurs na- turalistes dont la perte est regrettable pour la science conchyliologique. M. le professeur Moquin-Tandon (Horace-Bénédict- Alfred), membre de l’Institut, a succombé inopinément, après une courte maladie. Né à Montpellier le 7 mai 4804, reçu docteur en médecine en 1898, il fut d’abord nommé professeur de physiologie comparée à l’Athénée de Mar- seille (1829), puis appelé à la Faculté de Toulouse (1853), et enfin choisi pour occuper à Paris la chaire d'histoire naturelle médicale à la faculté de médecine (1853). Il possédait les connaissances les plus variées et s'était occu- pé avec succès de la langue ainsi que de la littérature ro- manes, en même temps que des diverses branches de l’histoire naturelle. Botaniste éminent, il pouvait être également rangé parmi les Ornithologistes les plus distin- gués de France, surtout sous le rapport de l’Oologie, qui était une de ses études de prédilection. En Malacologie, il s’est occupé plus particulièrement de l'organisation et de la classification des Mollusques terrestres et fluviatiles de France. Voici la liste de quelques-uns de ses travaux ma- lacologiques : Mémoire sur les vésicules multifides des Hélices de la France. — Mémoire sur l’organe de l’odorat chez les Gas- téropodes terrestres et fluviatiles. — Mémoire sur quel- ques Mollusques terrestres et fluviatiles nouveaux pour la mr". ques faune de Toulouse. — Note sur une nouvelle espèce de Parmacelle (Parmacella Gervais), précédée de quelques considérations sur ce genre de Mollusques. — Observa- tions sur l'appareil génital des Valvées. — Observations sur le sang des Planorbes. — Observations sur les mâ- choires des Hélices de la France (in Mem. Acad. sc. de Toulouse, 1848-1852). Il a publié encore de nombreux et intéressants articles sur divers points de la Malacologie dans le Journal de Conchyliologie (1851-1861), au succès duquel il s'inté- ressait vivement, dans les Annales des sciences naturelles (4851), dans la Revue zoologique (1855 et 1856), dans les Comptes rendus de l'Institut (1854), et dans les Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux (1849). Son plus important ouvrage est l'Histoire naturelle des Mollusques terrestres et fluviatiles de France (4), qui a obtenu un succès mérité. Nous perdonsen luiun collaborateur distingué et un sa- vant éminent qui aimait à faire partager aux autres la pas- sion qu'il ressentait lui-mème pour les sciences naturelles, Nous avons à mentionner encore la mort de M. Abel Vautier, membre du corps législatif, qui possédait une col- lection considérable, et qui joignait le goût des beaux-arts à celui de l’histoire naturelle; celle de M. Lorois, ancien conseiller d’État, ancien préfet du Morbihan et comman- deur de la Légion d'honneur, que son zèle pour les sciences naturelles et ses qualités personnelles nous fai- saient apprécier à un double titre; enfin-celle de M. Ber- nardi, ancien directeur du Journal de Conchyliologie. Né à Vérone et, plus tard, élève de l’Académie de Ve- - (4) 3 vol. grand in-8°, dont un atlas. 1855, à Paris, chez J. B, Baillière. — 858$ — nise, M. Bernardi s’adonna exclusivement à la peinture pendant tout le temps de son séjour en Italie. C’est vers 1835, après son arrivée en France, qu’il commença à s'occuper d’études conchyliologiques. Il sut réunir une collection considérable de Cônes, souvent citée par Kié- ner, à la monographie duquel elle fournit un bon nombre d’espèces nouvelles : cette collection passa, plus tard, entre les mains de M. Gubba, du Havre. En 1856, il fit re- vivre, avec le concours de l’un de nous, le Journal de Conchyliologie, dont la publication avait été suspendue pendant près de trois années, et il en conserva la direc- tion jusqu'en 1860. Dans le courant de cette dernière année, il publia une Monographie des genres Galatea et Fischeria, accompagnée de très-belles planches coloriées, et, l’année suivante, un travail sur les espèces appartenant au genre Conus et récemment découvertes. Depuis le commencement de l’année 1861, il était complétement étranger à la direction et à l'administration du Journal de Conchyliologie, auxquelles l’affaiblissement de sa santé l'avait forcé de renoncer. H. CRossE ET P. FISCHER. ee PARIS.—IMP. DE M°° V° BOUCHARD-HUZARD, RUE DB L'ÉPERON, D.—1864. mate. I SE JOURNAL DE CONCHYLIOLOGIE. 1: Avril 1864. Note sur une monstruosité de l’animal du Patella vulgata, L. PAR P. FiscHer. J'aidécrit et figuré, dans le Journal de Conchyliologie {t. V, p. 250, pl. 11, fig. 4), une monstruosité assez rare de Subemarginula, consistant dans la présence de quatre yeux sur un seul individu, sans que le nombre des tenta- cules ait été modifié. La duplicité des organes était symé- trique. M. Bert, dont j'ai fait connaître à nos lecteurs les re- cherches sur le système nerveux des Patelles (Journ. Con- chyl., t. XI, p. 525), m'a communiqué un fait de mons- truosité qui n’est pas sans quelque analogie avec celui que j'avais observé. C’est sur un animal de la Patelle commune de nos côtes 7 #00" EE que la monstruosité a été constatée. Le tentacule droit et le tubercule oculifère étaient bien constitués, mais à gauche on remarquait la disposition suivante (pl. var, fig. 8) : À la place du tentacule on en. trouvait deux, de taille ordinaire, se confoncdant à leur base; Je {ubercule oculi- fère, placé à la base externe des tentacules, était peu sail- lant; il portait deux yeux placés à peu près sur la même ligne horizontale. Ces yeux, égaux entre eux, avaient les mêmes dimen- sions que l'œil droit ; ils paraissaient également aptes à la vision, car on y retrouvait toutes les parties constituantes normalement développées. Le système nerveux central n’était pas modifié, le gan- glion cérébroide gauche étant semblable à celui du côté opposé; mais les nerfs destinés aux tentacules et aux yeux étaient doublés, d’où l'existence de deux nerfs optiques et de deux nerfs tentaculaires. Cette monstruosité diffère donc de celle que j'ai dé- crite : | 1° Par son asymétrie; le côté gauche étant seul anor- mal; 20 Par la duplicité des tentacules qui étaient restés nor- maux sur la Subémarginule. À ce propos, je ferai observer que la division ou la du- plicité des tentacules n’est pas fort rare chez les Limnéens; M. Ch. des Moulins l’a signalée depuis longtemps à propos du Limnea glutinosa, et d’autres auteurs ont avancé que les Ancyles, les Physes, les Hélices présentaient quelque- fois une pareille anomalie. Mais la réunion, sur un même individu et au côté gauche, de deux tentacules et deux yeux n’en reste pas moins un fait des plus rares. P.F. LEON ee Monographie des genres Stylifer et Entoconcha, PAR P. Fischer. M. Petitde la Saussaye a déjà donné, dans le Journal de Conchyliologie (t. IX, p.25, 1851), une note sur le genre Stylifer, suivie de l'énumération des cinq espèces qu'il connaissait à celte époque. Depuis cette publication, le nombre des espèces s’est beaucoup accru, en même temps que les observations sur les mœurs et les habitudes des Stylifer révélaient des particularités intéressantes. Nous croyons qu'il est opportun de compléter les renseigne- ments fournis par notre savant confrère. $ 1. Historique. Chemnitz le premier (1795) a connu un véritable Styhifer, mais cette espèce ayant été recueil- lie dans un polypier abandonné sur le rivage, l’auteur du Conchylien Cabinet supposa qu’elle était terrestre, et appela Helix corallina (t. XI, p. 286, pl. cex, fig. 2084-5). On oublia complétement l Helix corallina ; il était, du reste, difficile, faute de termes de comparaison, de savoir à quelle division appartenait cette forme. En 1825, Turton décrivit dans le Zoological journal (octobre, p. 367, tab. 145, f. 11) une nouvelle espèce de Phasianella qu’il appela stylifera. Turton note dans sa description un caractère d’une grande valeur et qui aurait dù le mettre sur ses gardes : « operculum nullum. » Or les Phasianelles ont toutes un opercule calcaire. Le Phasianella styhfera avait été dragué par Turton je dans la rade de Torbay, sur un Echinus esculentus (?) au- quel il adhérait. Trois ans après, Fleming (History of brit. anim., Edinb., p. 526) mentionnait l'espèce de Turton, mais en chan- geant son nom générique ; il la classait parmi les Véluti- nes, en ajoutant « que l'absence d’opercule, la largeur de « l'ouverture la rapprochaient des Vélutines, et qu’elle de- « vait même constiluer probablement un nouveau genre.» Il proposait le nom de Stylina, sans donner de diagnose régulière (1828). Cette lacune ne devait être comblée qu’en 1843, par Macgillivray (a hist. of the moll. anim., London, p. 345), qui caractérisa ainsi le genre Stylina : « Shell subglobose, « spiral, thin, with the spire short, convex, but with a « prominent apex; the aperture large, roundish, with « the outer lip thin; the inner incomplete. Named from « the styliform apex. Fleming. » Macgillivray avait trouvé son Stylina adhérent à une Actinie. Le vocable Stylina ne devait pas être adopté; il existait déjà un genre Stylina créé par Lamarck pour un animal rayonné ; en outre, le genre, n’ayant été constitué réguliè- rement qu’en 1845, était postérieur au nom proposé dès 1832 par Broderip et Sowerby. Ces auteurs avaient publié dans les Proceedings de la Société zoologique de Londres (p. 60, 1852), et dans le Genera de Sowerby, le’ nouveau genre Sflifer (pour Sty- lifer), établi sur des mollusques recueillis par M. Cu- ming. SriLirer. — Testa hyalina, turbinata, apice spiræ mucronalo; aperlura Subovala, superne acununata; la- brum acutum, sinuatum. Pallium crassum, carnosum, cyathiforme, tes!æ anfractus ullimos obtegens. Proboscis — 99 = longissima, retractilis. Tentacula rotunda, crassa, sub- acuminala, ad basin proboscidis posila, oculi ad basin ten- taculorum sessiles, minimi. Branchiæ stirps solitaria. Ani- mal marinum, Asteriæ cutem penelrans. » L'espèce typique ({S. astericola) fat trouvée par M. Cuming, dans différentes portions des rayons du dis- que oral de l’Asterias solaris, où elle s’était enfoncée si profondément, qu’on pouvait à peine reconnaitre sa pré- sence. «L’animalqui a pénétré dans l’intérieur destissus del’ As- térie s’y creuse une loge confortable, où il se meut proba- blement à l’aide de son pied rudimentaire. Les spécimens d’Astéries infestées par les Stylifer paraissent être dans le meilleur état de santé; il est néanmoins permis de suppo- ser que les parasites se nourrissent de leurs sucs. » Nous donnerons plus loin les raisons qui nous portent à croire que les Stylifer ne se nourrissent pas du suc des Astéries comme le pensaient Broderip et Sowerby. L'anatomie de l'animal des S/yhfer est connue par les figures et observations de Broderip, Owen (in Reeve Conch. syst., t. IT, p. 174). A. Adams (Voy. Samarang, p. 46, pl. xvu, f. 5, 1850, et Genera of rec. Moll.), Gray (Voy. Beechey, p. 158-1859), Alder in Gray quide, p. 62- 1857), Gould ({Exped. Shells, 1846), etc. Les résultats des investigations de ces naturalistes sont contradictoires. Ainsi la figure anatomique donnée par Owen ne ressemble nullement à celle de M. Adams. M. Gray soutient que le prétendu manteau figuré par Broderip est une portion du pied contractée dans l'alcool et appliquée sur la coquille. D’après M. Adams, qui a vu les animaux vivants, les Stylifer ont deux tentacules allongés, subulés; les yeux sessiles sont placés au côté externe de la base des tenta- ss OÙ cules; tête petite, arrondie; manteau entourant compléte- ment la coquille; pied étroit, grêle, se prolongeant beau- coup au delà de la tête en avant, la dépassant à peine en arrière. Extrait des Astéries et placé dans un verre, le Slylifer ovoideus, Adams, ne paraît pas jouir d’une grande activité, mais il étend son pied en forme de languette et s’en sert pour explorer les corps voisins. L'animal du S/ylifer Turloni, Broderip, estblanc, pourvu d’un assez large pied, sans vestige d’opercule; sa tête ronde porte deux tentacules cylindriques et des yeux de petite dimension à leur base extérieure ou postérieure. Aucune portion de la coquille n’était recouverte par le manteau ; mais rien ne démontre qu’en bon état le mol- lusque ne peut étendre une partie du manteau ou du pied sur son test. La configuration du Styhfer le rapproche beaucoup de l’animal des Æulima. Examinés au micro- scope, ses débris n’ont fait rien reconnaitre qui ressemblât à une plaque linguale denticulée. Otolithes circulaires avec un point central. Une seule série de lobules triangulaires considérée comme la branchie (Alder). $ 2. À partir de cette époque, le nombre des Séylifer s’est accru considérablement, mais l'étude de leurs condi- tions d'existence n’a presque rien révélé de nouveau. Les Stylifer Barroni, exaratus, fulvescens, décrits par M. Adams, vivent dans les téguments des Astéries, où ils se forment unccavité cystiforme; le Stylifer acicula, Gould, est parasite des Holothuries; les Stylifer eburneus, Des- hayes, robustus, Pease, habitent sur des Oursins. La dé- couverte d'un mode particulier de parasitisme des S/yli- fer, annoncée par M. Hupé (Rev. z0ol., mars 1860, == 099 p. 118-125), est venue jeter une vive lumière sur les ha- bitudes de ces curieux mollusques. Enexaminant les baguettes d'un Cidarisimperialhs, Lk., M. Hupé remarqua que deux d’entre elles présentaient une forme tout à fait anormale; tandis que les épines en bon état étaient allongées, cylindriques, cannelées; les deux autres, arrondies, ressemblaient, jusqu’à un certain point, à de petites noisettes. À leur base on trouvait deux étroites fentes verticales, en forme de boutonnières, op- posées l’une à l’autre. Une section des baguettes fit recon- naître dans l’intérieur de chacune la présence de deux Stylifer. La cavité mesure 1 centimètre de diamètre; ses pa- rois sont lisses ; l'une d'elles, outre les deux Stylfer adul- tes, contenait plusieurs coquilles à l’état embryonnaire. M. Hupé conclut de ses observations que les Stylifer étaient adultes, en état de se reproduire, que les sexes sont séparés, et que la génération est probablement vivi- pare ; quant à leur mode d'introduction, il suppose qu’ils se sontétablis, étantjeunes, dans une dépression de l'extré- mité des baguettes, qui, s’accroissant ensuite, ont enve- loppé les parasites dans une épaisse couche calcaire. Les petites ouvertures de la base des baguettes ne sem- blent pas creusées par l'animal ; l'interposition d’une par- tie de celui-ci (pied ou appendice du manteau) a pu seule déterminer leur formation d’une manière passive. On voit que les découvertes de M. Hupé soulèvent des questions très-intéressantes à résoudre. Elles prouvent, en outre, que les Stylifer, tout en vivant en parasites sur le système tégumentaire ou ses dépendances des Échino- dermes, ne se nourrissent pas de leur substance, comme on l’avait supposé. Leur nourriture arrive avec l’eau de mer à travers les ouvertures des cavités qu’ils constituent ; _— Mi peut-être même leur mufle et leur langue font-ils saillie au dehors dans le but de la rechercher. $ 3. Les habitudes parasitaires des Stylifer sont parta- gées par quelques genres voisins. Plusieurs Eulima vivent dans les Holothuries; l’Entoconcha mirabilis, Müller, dans les Synapta digitata. M. Adams (Ann. and. mag. of nat. hist., nov. 1860) croit que ses Styliferina sont parasites des Astéries et des Ophiures. La place des Stylifer dans la méthode est indiquée par les caractères de leur coquille; nous les rapprochons des Eulimes, quoiqu’ils manquent d’opercule, et nous voyons entre les Eulima et les Stylifer la mème analogie qu'en- tre les Magilus et Leptoconchus. Nous sommes même porté à croire que ces deux groupes devront ètre plus tard rapprochés. Les Leptoconques, d’après la savante étude qu’en a faite M. Deshayes, conservent toujours libre une petite ouverture à travers les polypiers, et par cette ouverture s’épanouit l'extrémité du manteau. Avons-nous une disposition semblable dans le manteau très-ample des Stylifer ? je le crois, et j'explique ainsi le rôle du man- teau dans la production, ou plutôt la conservation des fentes observées par M. Hupé à la base des baguettes de Cidaris. $ #. La forme de la coquille permet de reconnaître trois sections dans les Stylifer. a. Espèces à spire courte à dernier tour très-globu- leux, — type S. astericola. b. Espèce à spire médiocrement allongée, test assez épais, — type S. eburneus. D, eu c. Spire très-longue, coquille étroite, ayant l'appa- rence d’un Æulima, — type S. subulatus. ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES. SECTION d&. 1° STYLIFER ASTERICOLA, Broderip et Sowerby, Pro- ceed. zool. Soc. London, p. 60 (18352). Non S{ylifer astericola, Adams, Voy. Samarang (1850). Testa ovata, subventricosa, tenuis, nitida, albido-ful- vescens; spira brevis, stylifera, nucleo bre; anfractu ultimo peramplo, rotundato; columella arcuata, margine dextro simplici, flexuoso; aperlura superne coarclala. Anfractus 5-5 1/2; nucleo excluso. Long. 10 1/2 mil. — Lat.'7 mill. (Ex icon.) Hab. Fes Gallapagos, dans l’Asterias hehanthus, Lk. (Cuming.) 2 SrycireR TurrToni, Broderip et Sowerby , loc. cit. (1852). Phasianella stylifera,Turton, Zool.journ., n° vir, p. 507 (1825). Testa ovata, lutescente cornea, pellucida, lœvissima ; anfractibus 5; 2 basalibus ventricosis, 3 apicalibus abrupte minimis. Long. « mall. — Lat. 3 mill. (Ex icon.) Hab. Rade de Torbay, adhérent aux épines des Echi- nus (Turion). 2 ‘ON 2 3° STYLIFER OVOIDEUS, H. and A. Adams, Genera of recent moll., t. E, p. 239, pl. xxv, f. 4 (1858). — ASTERICOLA, Adams, Voy. Samarang, p.46, pl. xvu, fig. 5 (1850). Testa globosa, albida, anfractibus 8 circiter, 3 basali- bus ventricosis ; apicalibus acutis, productis ; sutura im- pressa; anfractu ultimo peramplo (ex icon.). Longit. 11 mill. — Lat. 8 mullim.? (Ex icon) Hab. Côtes de Bornéo, dans le corps d’un Asterias (Adams). 4° STYLIFER ORBIGNYANUS, Hupé, Rev. et mag. z00l., p. 118-195, pl. x, fig. 1-5 (1860). Testa ovato-abbreuiata, inflata, pellucida, nitidissima, albido-citrina; anfractus 7, rotundati; priores exiqui, prominentes ; ultimus et penulhimus convexi; sutura pro- funda ; spira mucronato-exserta ; apertura subrotundata ; columella regulariter arcuata, labro dextro tenui. Long. 6 mill. — Lat. 5 mill. Hab. Côtes de la Nouvelle-Hollande, dans les baguettes du Cidaris imperialis, Lk (Hupé). SECTION D. 5° Srycirer MirrRet, Petit, Journ. Conchyl., t. LU, p. 27, pl. 11, fig. 8-9 (1851). Testa ovalo-conica, lœævissima, pellucida, albido-lutes- cens; anfrachbus 7-8, rotundalo-convexis, sutura pro- funda discretis ; superioribus subito descendentibus et api- culum efformantibus ; apertura subrotundata ; labio concavo ; labro lenui, acuto. 94 Long. A4 172. mill. — Lat. 6 172 null. Hab. Mers de l'Inde (Mittre). 6° STyLIFER EBURNEUS, Deshayes, Conchyl., de l'ile de La Réunion, p. 57, pl. vu, fig. 25 (1865). Testa ovato-conica, apice acula, basi turgida, albo- eburnea, nitidissima, polita ; anfractibus 9, primis 2, cy lindraceis, cœteris convexis, sensim crescentibus, sutura lineari simplici junctis ; ultimo anfractu ventricoso, bas imper/foralo; apertura paulo constricta, ovalo-lineari, paulo obliqua; columella brevissima, obliqua , labro te- nu, obtuso. Long. 40 mil. — Lat. 5 mill. Hab Ile Bourbon, sur les Oursins et les Astéries (Mail- lard). 7°. STYLIFER APICULATUS, Souverbie, Journ. Conchyl., t. X, p. 258, pl. 1x, fig. 6 (1862). Testa ovalo-conica, tenuissime suboblique strialula, te- nuis, nitidissima, translucida, subhyalino-alba, apice lactea; anfractibus 10 rotundato-convexis, sulura pro- funda separats ; 5 superioribus lente crescentibus et api- culum formantibus ; cæteris rapide crescenhibus, 516 lestæ subæquantibus ; apertura suboblique pirifornus, latere columellari inferne concavo ; labro tenu, recto, acuto. Long. 11 42 mul. — Lat. 5 null. Hab. Archipel calédonien? (Montrouzier). 8° STYLIFER ROBUSTUS , Pease, Proceed. zool. Soc. London, p. 457 (1860). Testa ovalo-globosa, nitida, polita, minute et longitu- dinaliter striala; anfrachibus convexis, marginatis, ultimo — 100 — inflalo ; suturis impressis ; labio leviter reflexo ad colu- mellam, basi arcuato. Long... mail. — Lat..…. mal. ? Hab. Iles Sandwich, sur les Oursins (Pease). 9° STYLIFER FULVESCENS, A. Adams, Procced. 2001. Soc. London, p. 73 (1855). Testa ovato-acuminala, vix rimala, obliqua, pellucida, fulvescente, apice altenuata, stylifera ; suturis impressis; anfractu ultimo rotundalo ; aperlura ovata, antice subpro- ducta; labro arcualo, margine vix incrassalo, antice sub- reflexo. Long..…...mill. — Lat..….. mill.? Hab. Te de Labuan, dans une Astérie (Adams). SECTION cC. 10° STYLIFER CORALLINUS, Chemnitz (Helix), Conchyl. cab., pl. cex, fig. 2084-5, t. XI, p. 286 (1795). Testa turrita, alba, subulata, glaberrima, tenuis, pel- lucida ; anfractus 12 circiter ; inferioribus 5 cylindraceis, superioribus acultis, acumanalis ; apertura suborbiculari. Long. 16 mull. — Lat. 5 mull. (Ex icon.) Hab. Indes occidentales (?). Trouvé mort dans un ma- drépore (Chemnitz). 41° STYLIFER SUBULATUS, Broderip et Sowerby, Pro- ceed. zool. Soc. London, p. 60 (1832). Testa turrila, subulata, altenuata, diaphana ; anfrac- tus 9-10 circiter, nucleo excluso, subrotundati ; sutura linearis, leviter impressa; nucleo longo, subtorto, an- fractu ullimo subrotundato; aperltura ovata, margine dextro leviter arcuato. | — 101 — Long. 15 112 mill. — Lat. 6 mil. (Ex icon.) Hab. Indes occidentales ? (Broderip). 12 SryciFer ACICULA, Gould, Exped. shells (1846) et Otia conchologica, p. 54 (1862). Eulima vilrea, A. Adams, Thesaur. Eulima, pl. cLxIx, fig. 55 (?). Testa minuta, imperforala, elongato-subulala, acutis- sima, ad apicem integerrima el lente distorta, nilidissima, hvido-lactea, interdum flavescente ; spira anfr. ad 12 planulatis ; sulura lucida; apertura angqusta, ovalis; la- bro simplici, antrorsum arcuato, antice evolulo ; columella vix arcuala. ? Long... mil. — Lat..……. mill. ? Hab. es Fidji, dans les Holothuries (Gould). Obs. M. Gould croit son espèce identique avec l’Eulima vitrea d'Adams, qui a été trouvé dans la même localité et dans l'estomac des Holothuries. Néanmoins la coquille de M. Adams nous paraît être un véritable Eulima. 15° STYLIFER BaRRONII, À. Adams, Proceed. zool. Soc. London, p. 157 (1854). Testa ovali, turrila, alba, nilida, semipellucida, apice mucronata ; anfraclibus 7 plans, postice anqulaus, lon- guudinaliter oblique striatis; apertura oblongo -oval, labro postice angulalo, margine subincrassalo. ENG mall. — Lat..….…. mall.? Hab. Dans les téguments d'une Astérie des mers tropi- cales où ce mollusque forme une cavité cystique (Barron). 14° STYLIFER EXARATUS, À. Adams, Proceed. zool. Soc. London, p. 122 (1855). Testa subulato-turruta, alba, nilida, semipellucida, an- Je fractibus permullis convexiusculs, transversim sulcatis, longitudinaliter creberrime striatis, suluris impressis ; apice mucronalo ; apertura ovala, ad basin subeffusa ; la- bro sinuoso ; margine incrassalo et subreflexo. Long... mill. — Lat..... mill.? Hab. Iles Philippines, dans les téguments d’une Astérie (A. Adams). 45° STYLIFER SUBANGULATUS, À. Adams, Proceed. z0ol. Soc. London, p. 122 (1855). Testa subulalo-turritu, alba, nitida, semipellucida, apice mucronato, flexuoso; anfrachibus permultis, con- vexiusculis, lineis elevatis, transversis cinctis ; ultimo ad peripheriam subanqulato; apertura obpiriformi; labro tenui, sinuoso, in medio producto. Long... mall. — Lat..….…. mill.? Hab. Indes occidentales (A. Adams). 46° SryciFer PauLucciæ, Fischer (pl. VIL, fig. 5). Testa elongato-lurrita, conica, imperforata, albida, lœvis, nitida, semipellucida ; anfractus 14-12 ; embryona- les lateraliter deflexi, cœteri subrotundati; sutura leviter impressa; anfractu ullimo rotundato; apertura ovals; columella arcuata; peristoma subincrassatum, sinuosum, vix reflexiusculum. Coquille allongée, turriculée, conique, imperforée, blanche, luisante, lisse, semipellucide; 11 à 12 tours de spire ; les tours embryonnaires fléchis latéralement, les derniers arrondis ; suture légèrement marquée; dernier tour globuleux ; ouverture ovale; columelle arquée; pé- ristome épaissi, sinueux, à peine réfléchi. Long. 10 mall. — Lat. 5 mill. Hab. Mer Rouge. Ce Stylifer a été trouvé au milieu — 103 — des baguettes d’un individu de l’Echinus trigonarius, La- marck, par madame la marquise Paulucci, de Florence, qui nous l’a communiqué. Nous nous faisons un plaisir de don- ner son nom à cette espèce voisine des Stylifer corallhinus et subulatus, mais s’en distinguant par ses tours moins glo- buleux et par son nucléus plus court. (Collect. Paulucci.) $ 5. Outre les seize espèces dont nous reproduisons les descriptions, quelques Stylifer ont été décrits ou nommés, et il existe des Eulima qui, mieux étudiés, devront plus tard rentrer dans le genre Styhfer. 4° M. C. B. Adams, dans son Calalogue des coquilles de Panama (p. 198, 199), mentionne deux espèces nouvelles d'Eulima, les E. 1ota de Panama et solitaria de Taboga (vivant dans les Holothuries), qui lui paraissent être des Stylhfer. 2 M. Mac-Andrew (Report on the Xarine testaceous, p. 124, 1856) indique à Ténériffe une ou deux espèces de Stylina (Stylifer, Brod ). 3° J'ai compris dans le Catalogue des coquilles re- cueillies à la Guadeloupe par M. Beau, p. 44, un Stylifer non déterminé et que je n’ai pu examiner depuis. 4° Dans la liste des espèces du genre Stylifer, p. 239, donnée par MM. Adams (Gener. of rec. Moll., t. T), je trouve plusieurs noms qui me sont inconnus et dont les descriptions me manquent. STYLIFER Broderipu, Adams.—Cumingri, id.— fasli- giatus, id. — sohidus, id. 5° M. Recve (Elements of Conchyl., t. I, p. 129, pl. xur, fig. 56) donne la figure sans description d’un Stylifer al- longé, qu'il nomme pyramidalis. M. Deshayes y rapporte un Stylhfer de l’île de la Réunion. 6° Enfin quelques espèces du genre Eulima (Monogr., — 104 — in Sowerby, Thesaurus) rentreront probablement dans les Stylifer. $ 7. En terminant cette étude sur les Sfylifer, je crois devoir parler du genre Enfoconcha, Müller, qui vit sur les Synaptes, et dont les habitudes, par conséquent, se rappro- chent de celles des S/ylifer. C'est en étudiant, à Trieste, l’organisation du Synapta digitata que J. Müller découvrit les singuliers parasites qu'il a nommés Entoconcha. Genre EntroconcuaA, J. Müller. Ueber Synapta digi- tata und ueber die Erzengung von schnec- ken in Holothurien. Berlin (1852). — Arch. zool., p. 102 (1855). Testa obovata, lœvis; anfractus rapide accrescentes ; spira brevis, valde obtusa, apice non producto ; apertura transversa, semilunaris, antice angulala, postice rotun- data ; marginibus disjunctis margine columellari recto; apertura longior quam latior ; operculum non spirale. Species : Entoconcha mirabilis, Müller. Hab. Trieste, dans les Synaptes (Muller). Le genre Entoconcha, considéré d’abord, mais avec doute, par MM. Adams comme un Stylifer, en a été ensuite séparé génériquement. M. Gray partage cette opinion. Les Entoconcha diffèrent des Stylifer par leur spire très-obtuse, dépourvue de pointe, et par l'existence d’un opercule, Mais nous nous demandons, en présence des ca- ractères que leur assigne Müller, si ces animaux ne sont pas des embryons de mollusques gastéropodes ou hété- ropodes; leurs tours s’accroissant rapidement et leur spire très-obtuse semblent confirmer cette hypothèse. — 105 — Nous ne pensons pas que d’autres naturalistes aient re- cueilli des Entoconcha depuis leur découverte par Müller. Les Synaptes ne sont pas rares sur les côtes de la Manche et dela Provence; nous recommandons à nos conchylio- logistes du littoral de chercher à élucider la question posée par le célèbre physiologiste de Berlin. FPE Étude critique sur les Bulimes auriculiformes de la Nouvelle-Calédonie et des terres voi- sines, PAR H. CROSSE. Il existe, dans la Nouvelle-Calédonie et dans plusieurs des terres voisines, un groupe de Bulimes très-intéressants, remarquables par leur columelle plus ou moins tordue, qui leur donne un aspect auriculiforme, généralement épi- dermés, le plus souvent épais et très-solides, mais quel- quefois minces et presque transparents, enfin possédant un test généralement pourvu de stries longitudinales ru- gueuses et présentant une série plus ou moins développée de caractères communs qui leur donne à tous comme un air de famille, et permet de les réunir au point de vue zoologique, aussi bien qu’à celui de la distribution géo- graphique. Le type de ce groupe est le Bulimus fibratus de Martyn. Les espèces qui le composent sont répandues d'abord dans la Nouvelle-Calédonie, qui paraît être leur point central de développement et pour ainsi dire leur métropole, puis dans les îles Salomon, les Nouvelles-Hé- brides, l'archipel des Fidji et la Nouvelle-Zélande. Cer- 8 — 106 — taines d’entre elles présentent, à un haut degré, des faits de polymorphisme qui ont donné lieu à la création d’un bon nombre de mauvaises espèces. Autrefois peu répan- dues dans les collections, elles sont devenues plus com- munes depuis notre prise de possession de la Nouvelle-Ca- lédonie ; mais elles ne le sont point encore assez pour qu'il soit possible de lever tous les doutes. Il arrive en- core fréquemment de rencontrer des formes ambiguës, dont le classement exact est fort embarrassant pour le na- turaliste, bien qu’il sente instinctivement qu’il aurait tort d'établir pour elles une espèce nouvelle. On connait peu les animaux qui habitent ces coquilles; néanmoins il résulte des observations consignées par M. Gould dans son « United States exploring expedi- tion, » que les mollusques de ce groupe se distinguent par la forme arrondie et même obtuse de leur extrémité pos- térieure, tandis que chez les autres Bulimes cette extrémité est atténuée et termirée en pointe. M. Albers, dans la première édition de son ouvrage sur les //élicéens (1), considère comme faisant partie du sous-genre Placostylus de Beck les B. fibratus, Martyn, B. Shongi, Lesson, et B. Caledonicus, Petit : il crée les sous-genres Aspas{us pour le B. miltocheilus de Reeve, et Charis pour les B, malleatus et B. fulguratus de Jay. Dans la nouvelle édition de 1861, publiée après sa mort avec le concours de M. de Martens (2), nous trouvons ajoutés aux Placostylus énumérés plus haut les B. exi- mius, Albers, B. Bairdu, Reeve, B. insignis, Petit, B. porphyrostomus, Pfeiffer, B. scarabus, Albers, B. bi- varicosus, Gaskoin, B. fuligineus, Pfeiffer, et B. Alexan- (4) Die Heliceen, p. 147 et suivantes. (2) Die Heliceen, édition posthume, p. 185 ct suivantes, — 107 — der, Crosse. Le sous-genre Aspastus est supprimé et rem- placé par un autre, le sous-genre ÆEumecostylus, qui renferme, dans sa première section, les B. Cleryi, Petit, B. Strangei, Pfeiffer, et B. Macgillivrayi, Pfeiffer, et dans sa seconde, le B. miltocheilus. Au sous-genre Cha- ris, qui est conservé, viennent s’ajouter les B. morosus, Gould, et B. Founaki, Hombron et Jacquinot. On sait combien nous sommes peu partisan, en prin- cipe, de cette monomanie générique et subgénérique à laquelle s’abandonnait si facilement l’auteur allemand. Nous n’admettons volontiers que les genres établis nette- ment, clairement posés, et fondés sur des caractères diffé- rentiels d’une valeur sérieuse : or, d’après nous, les coupes proposées par M. Albers sont loin de réunir ces conditions, à très-peu d’exceptions près ; elles ne sont donc bonnes, le plus souvent, qu’à enrichir la synonymie d’une effroyable quantité de noms inutiles. On peut diviser ces espèces en trois groupes, purement artificiels du reste, et dont le troisième a des rapports presque aussi intimes que le second avec le premier : ce qui fait que le classement linéaire donne une idée insuffi- sante de leurs affinités. Le premier (Placostylus partim), dont le type est le B. fibralus, comprend tous les Bulimes auriculiformes dont le péristome est épais, la columelle fortement tordue, et dont les bords sont réunis par un dépôt calleux très-considérable, brillant, et portant presque toujours un tubercule à sa partie médiane. Les espèces de ce groupe sont les B. Alexander, B. Souvillei, B. fibratus, B. por- phyrostomus, B. Caledonicus, B. pseudo-Caledonicus, B. scarabus et B. Seemanni. — 108 — Le second (Piacostylus partim), dont le type est le B. bovinus de Bruguière (B. Shongi, Lesson), renferme les espèces suivantes, dont les bords sont réunis par un dépôt calleux généralement épais, mais sans tubercule, et -dont la columelle n’est point ou presque point tordue et ne porte pas de pli : B. bovinus, B. Novo-Seelandicus, B. bi- varicosus, B. fuligineus et B. Salomonis. Le troisième (Eumecostylus, Aspastus et Charis), dont le type est le B. Cleryi, se compose d’espèces générale- ment minces, dont la columelle est plus ou moins forte- ment tordue, et qui portent presque toujours un tuber- cule pariétal assez faible, mais chez lesquelles le äépôt calleux qui réunit les bords dans les autres sections est nul ou très-peu prononcé. Nous rangeons dans ce groupe les espèces suivantes : B. Cleryi, B.Macgillivrayi, B. Stran- gei, B. malleatus, B. fulguratus, B. colubrinus, B. eloba- tus, B. Stutchburyi, B. Eddystonensis et B. multocheilus. Nous devons reconnaître toutefois que quelques-unes de ces espèces, à forme intermédiaire, peuvent rentrer presque indifféremment dans deux des groupes ci-dessus. Ainsi, par exemple, le B. Seemanni, voisin du B. Cleryi, peut être ou le dernier du premier groupe ou le premier du troisième. C’est précisément à cause de cela que nous considérons comme mauvais les noms génériques ou sub- génériques de M. Albers. Premier groupe. 1. BuLiMus ALEXANDER. Bulimus Alexander, Crosse, in Rev. et Mag. zool., 1855, p. 54. — — Crosse, in Rev. et Mag. zool., 1855, p. 85. — 109 — Bulimus Alexander, Crosse, Notice sur les Bulimes, p. 4, 1855. — — Pfeiffer, Monog. Helic., IV, p.569, 1859. su — Albers, Heliceen, 2° édit., p. 185, 1861. — — Gassies, Faune conchyl. de la Nou- velle-Calédome, p. 42, pl. 1, f. 1, 1865. T. imperforata aut inconspicue subrimata, oblongo- ventricosa, crassa, ponderosa, depressa, lateribus op- positis subangulata, sub epidermide rufescente-caslanea squalide alba; spira conica, apice obtusulo, albido ; anfr. 61/2 parum convexi, longitudinaliter rugoso-striat; ulüimus major, mullo lalior cœteris, spiram superans, ascendens ; columella tuberculifera; apertura ampla, sub- ovalis, intus albicans ; peristoma croceum, incrassatum, marginibus callo crasso, tuberculum validum, apice albi- dum in medio emiltente, junctis, exlerno incrassalo, re- flexo, columellari dilatato, adnato. — Long. 95, diam. 57 mill. Var. 8 procerula, peristomate pallidior, tuberculs fere nullis. — Long. 90, diam. 55 mill. (collect. Crosse). B. Alexander, Crosse, var. AÀ,in Rev. zool., 1855, pl. 1v, f. 1-5. Habitat in loco dicto Kanala, Novæ-Caledoniæ. Cette belle espèce se distingue des autres Bulimes calé- doniens plus facilement que les espèces suivantes. Sous le rapport de la dimension, elle ne le cède qu’au B. Sou- villei, dont elle diffère par sa. forme générale, par la lar- geur de son dernier tour, et par la coloration toujours plus claire de son péristome, qui est d’un jaune safrané, et de l’intérieur de son ouverture, qui est blanchâtre. Elle — 110 — est, en outre, déprimée d’une façon toute particulière et comme un peu écrasée : il résulte de cette dépression qu'il existe de chaque côté de la coquille un angle légèrement accusé et voisin de celui que l’on remarque dans les es- pèces du genre Scarabe, mais moins prononcé. Ses deux tubercules ou callosités pariétale et columellaire, peu vi- sibles dans le jeune âge (c’est probablement le cas de notre variété 8), deviennent excessivement prononcés plus tard, surtout la pariétale, et accusent alors une ten- dance à blanchir au sommet. C’est ce dont nous avons pu nous convaincre en examinant quelques exemplaires en bon état et particulièrement deux magnifiques individus provenant de la collection Dutailly et exposés dans les vi- trines du Muséum de Paris. Cet examen nous a obligé à modifier notre première diagnose faite sur des individus en médiocre état de conservation. Le B. Alexander est encore très-rare dans les collec- tions, et n’a été trouvé jusqu'ici qu’à Kanala (Nouvelle- Calédonie) : c’est probablement une espèce de l’intérieur de l’île. 2. BuriMus SOUVILLEI. Bulimus Souvillei, Morelet, in 8° Bullet. Soc. Hist. nat. Moselle, 1856-1857. _ — Morelet, Test. Nov. Australiæ, p. 1, 1857. — — Fischer, Journ. Conch., vol. VI, p. 500, pl. 1x, f. 13, 1857. — — Gassies, Faune Conchyl., p. AA, pl. vu, f. À, 1865. Bulimus eximius, Albers, in Malak. Bl., IV, p. 96, 1857. — 111 — Bulimus eximius, Pfeiffer, MNouitates, 1, n° 204, pl. xxxun, f. 4,2, 1859. — — Pfeiffer, Mon. Helic., IV, p. 446, 1859. — — Albers, Heliceen, 2° éd., p. 185, 1861. Var. B nigricans, fasciohs subundulatis carens (coll. Crosse). Cette remarquable espèce, qui atteint jusqu’à 120 mil- limètres de longueur sur une largeur de 60, est le plus grand des Bulimes du groupe qui nous occupe. Elle est imperforée, solide, ovale-oblongue, légèrement compri- mée, marquée de stries longitudinales rugueuses, et or- née, sur un fond marron, de fascies noirâtres plus ou moins larges, subonduleuses et dirigées dans le sens de la spire. Néanmoins ce caractère n’est pas constant, car nous possédons un individu (var. £) qui est d’un brun noi- râtre uniforme et ne présente pas trace de fascies. Les tours sont au nombre de 7; le dernier, plus grand que la spire, est légèrement ascendant. L'ouverture et le péri- stome sont d’un beau rouge de feu plus ou moins orangé : les bords sont généralement plus pâles que l’intérieur de la bouche. L'ouverture, légèrement auriforme, n'est pas toujours verticale, comme le dit M. Pfeiffer (1); nous possédons deux individus chez lesquels elle est sensible- ment oblique. Au reste, cette espèce commence à présen- ter, bien qu’à un moindre degré, les faits de polymor- phisme et de déviations diverses que l’on remarque dans le B. fibratus. La columelle présente un pli fortement pro- noncé, et le dépôt calleux qui réunit les deux bords porte, vers sa partie médiane, un tubercuie très-gros et très- (4) Mon. Helic., IV, p. 46. — 1192 — saillant. Dans cette espèce, comme dans la plupart des suivantes, l’épiderme finit par disparaître plus ou moins complétement dans les vieux individus. Cest à tort que les auteurs allemands considèrent comme antérieur le nom donné par M. Albers à cette es- pèce. M. Morelet l'a nommée et décrite le premier, dans le huitième Bulletin de la Société d'histoire naturelle de la Moselle, et la publication porte la date du 2 avril 1837 : M. Albers ne l’a publiée, dans les Malakozoologische- Blaetter que le 20 mai 1857. Il y a donc, en faveur du premier, une antériorité de plus de six semaines, et sa dé- nomination doit être préférée. Le B. Souvillei n’a été recueilli authentiquement, jus- qu'ici, qu’à Kanala et à Sainte-Marie-de-Balade (Nouvelle- Calédonie). Ces deux points étant situés presque aux deux extrémités de l’île, il est probable que l'espèce est répan- duc également sur les points intermédiaires de la côte orientale. 5. BULIMUS FIBRATUS (1). Limax fibratus, Martyn, Fig. of shells, t. XXV, 1764, — — Martyn, in Chenu, Bibl. conch., t. IX, p. 21, pl. vu, f. 5, 1845. T. imperforata, oblongo-conica, rugoso-striata, pon- (4) Nous évitons de mentionner une partie de 14 nombreuse synonymie de cette espèce, attendu qu’il est souvent difficile et quelquefois même impossible de savoir à laquelle des innom- brables variétés du B. fibratus on peut l’appliquer convenable- ment. Nous renvoyons donc, pour ces anciennes synonymies, à l'ouvrage de M. L. Pfeiffer (Mon. Heliceorum, vol. I, p. 139), qui est entre les mains de presque tous les naturalistes. Nous rappel- lerons seulement, pour mémoire, que le Voluta auris Machi 8 de Gmelin, le Voluta australis de Dilwyn, l’Æuricula aurantiaca de Schumacher et le Placostylus bootis de Beck sont des Bulimus fibratus. HG; — 113 — derosa, caslanea, saturalius radiata ; syira conica, acula, apice albida ; anfr. "7 plantusculi, ultimus spiram sub- œquans ; columella valide et oblique uniphcata ; apertura oblongo-ovalis, intus aurantiaca; peristoma subrectum, incrassalum, eburneum, marginibus callo crasso, nitido, eburneo (in adultis medio tuberculum prominens formante) junctis, dextro stricliusculo columellari dilatato, adnato. — Long. 83, diam. 35 mill. Apert. intus 57 null. longa, medio 16 lata (coll. Crosse). Var. 8 normahs, plerumque imperforata, interdum vix rimala, olivaceo-fulva, peristomate aurantiaco, fauce vivide purpureo-aurantiaca, margine dextro in adults specüninibus sinuato. — Long. speciminis maximi 110, diam. 46 mull. (coll. Crosse). Bulimus fibratus , Gassies, Faune conch., p. 39, pl. 1v, f: — — Bairdi, Gassies, L. c., pl. v, fig. 4 (nec Reeve). Var. pallidula, epidermide flavescente induta, non- dum omnino adulla, marginibus mediocriter incrassatis, lutes-eburneis, fauce ex fusco flavida. Auris-Midæ, Chemnitz, IX, P. 11, p. 42, t. 191, f. 1059-1040 , 1786. Var. J minor, cœlerum varielah 8 simillima. — Long. 65 mull. Bulimus insignis, Petit, in Journ. Conchyl., I, p. 57, pl. a, f. 1, 1850. Var. € ovala, subcompressa, epidermide olivaceo-casta- nea induta, aperltura ampla, fauce purpureo-aurantiaca. — Long. 100, diam. 45 mall. (coll. Crosse). Bulimus Auris-Midæ, Reeve, Conch. Ic., 170, 1848 (nec Chemnitz). — 114 — Bulimus Auris-Midæ, Crosse, in Rev. zool., 1855, p. 81, et tirage à part, p. 5. Var. S turriculata, spira elongata, anfr. 8-8 172, pe- ristomale et fauce nunc pallidis, nunc vivide aurantiacis (coll. Daniel). Bulimus Bairdii, Reeve, Conch. Ic., 272, 1848. — — Pfeiffer, Mon. Helic., I, p. 377, 185%. — — Crosse, in Rev. zool., 1855, p. 81, et tirage à part, p. 5. — — Albers, Heliceen, éd. 2, p. 185, 1861. Var. n devia, anfr. 7, ultimo dextrorsum et retro pe- culiariter contracto, sutura albicante, aperturæ fauce vi- vide purpureo-auranliaca, peristomale eburneo. — Long. 80, diam. 55 mill, (coll. Crosse). Bulimus Danieli, Crosse, in Rev. zool., 1855, p. 8k, pl. 1v, f. 4, 5, et tir. à part, p. 5. _ — Pfeiffer, Mon. Helic., p. 447 , 1859. — — Gassies, Faune Caled., p. 40, Var. 8 uwmbilicata, sutura albida, anfr. 7, apertura stricta, auriformi, marginibus crassis, albidis, externo sinualo, fauce aurantiaca. — Long. 80, diam. my. 34 mil. (coll. Gassies et Crosse). Bulimus Edwardsianus, Gassies, Faune Caled., p. 40, pl. 1v, fig. 2 (nec Morelet). — fibraius, var. umbihcata, Crosse, mss. Habitat in Nova-Caledonia, ubique frequens. Le Bulimus fibratus, actuellement le plus commun et le plus répandu dans les collections des Bulimes néo-calédo- niens, est une de ces espèces dont le polymorphisme excessif fait le désespoir du naturaliste nomenclateur. Si ‘on n'en possède que quelques individus isolés, on est — 115 — tenté, leplussouvent, d’en faire autant d'espèces distinctes, etil faut en avoir vu des centaines, pour pouvoir con- stater tous les passages et arriver à la conviction que l’on a affaire à une seule espèce, très-variable dans sa forme aussi bien que dans sa coloration. On s’expliquera dès lors facilement comment, à l’époque peu reculée où l’on ne connaissait qu’un petit nombre d'individus, on a pu créer, avec toute apparence de raison, plusieurs éspèces qui, dans l’état actuel des connaissances, doivent passer en synonymie, à titre de simples variétés. Indépendamment de ce polymorphisme irhérent au B. fibratus, une autre cause sur l'existence ou la non- existence de laquelle nous ne sommes pas encore suffi- samment édifié peut contribuer à augmenter la confu- sion. L'examen de quelques formes intermédiaires, dont le classement spécifique est fort embarrassant, nous a sug- géré l'idée qu'il s'opérait peut-être des croisements entre les B. Souvillei, B. fibratus et B. porphyrostomus, et que nous avions sous les yeux des produits de ces unions anormales. Malheureusement la solution de ce problème intéressant ne peut être opérée qu'à l’aide d’observations faites sur les lieux mêmes, et, malgré nos recommanda- tions réitérées, nos correspondants néo-calédoniens ne nous ont rien appris jusqu'ici qui seit de nature à nous éclairer. Il faudrait vérifier d’abord si notre hypothèse est fondée, et ensuite, en cas d’affirmative, si les pro- duits de ces croisements sont ou non féconds. On saurait pertinemment, après cette vérification, s’il y a lieu de réunir ces diverses espèces ou de les maintenir séparées. Nous ne nous occuperons, pour le moment, que de l’exa- men des formes qui se rattachent directement au B. fibratus. La figure de Martyn, qui consiitue la forme typique de — 116 — l'espèce, représente un Bulime imperforé, épais, de di- mension moyenne et de couleur marron, avec des radia- tions plus foncées : les tours sont au nombre de sept ; l'intérieur de l’ouverture est orangé, le péristome épais et d'un blanc d'ivoire. La columelle porte un pli assez déve- loppé, et les bords sont réunis par un dépôt calleux, qui émet vers sa partie médiane un tubercule saillant. Cette forme est peu commune. La variété 8 nous paraît la forme normale de l’espèce : c’est la plus commune. Elle est, le plus souvent, imperforée; pourtant quelques individus possèdent une faible fente om- bilicale. L'épiderme qui recouvre la coquille est d’un fauve olivâtre plus ou moins foncé ; le péristome est orangé et l'intérieur de l'ouverture d’un pourpre orangé très-vif : le bord droit, chez les individus adultes, présente, le plus souvent, un sinus et même une entaille un peu au-dessus de sa partie médiane. Dans les exemplaires très-vieux, l’épiderme disparaît à peu près complétement, et la partie externe du péristome tend à se teruir. La dimension habi- tuelle de cette variété est à peu près celle de la forme ty- pique (80-85 millimètres de longueur et 52-55 de diamè- tre) ; néanmoins quelques exemplaires atteignent une taille plus considérable. Le plus grand individu de notre collection a 110 millimètres de longueur sur 46 de dia- mètre, et M, Deshayes en possède un autre encore plus grand. L’Auris-Widæ de Chemnitz, qui constitue notre variété y, à été établi sur un individu de taille médiocre, peu co- loré et incomplétement adulte, ainsi qu’il est facile de s’en apercevoir à la faible épaisseur du bord droit et au peu de développement du pli columellaire. La variété S (B. insignis, Petit) est de petite taille, et — 117 — sa coloration est, à peu de chose près, la même que ceile de la variété £. La varieté « (B. Auris-Mide, Reeve, nec Chemnitz) est remarquable par sa forme ovale, trapue et légèrement comprimée : elle est un peu plus lisse que les autres va- riétés : son ouverture est large pour l'espèce : cette forme est assez rare. La variété « (B. Bairdu, Reeve) est tout simplement la forme turriculée ou subscalaire de l'espèce, c’est-à-dire quelque chose d’analogue à la monstruosité que l’on re- marque quelquefois chez l’Helix aspersa d'Europe : elle est rare naturellement, comme toutes les formes anor- males. Elle a ordinairement de 1 tour à { tour 172 de spire de plus que les autres variétés. C’est à tort que M. Gassies (1) donne la figure 4 de sa planche v comme étant le B. Baird : elle représente un individu à peu près normal de notre variété 2. La variété n (B. Danieli, Crosse), assez voisine de la forme typique, sous le rapport de la coloration du péri- stome et de l'ouverture, est un peu plus élancée, et remar- quable surtout par la singulière déviation à droite et en arrière que présente son dernier tour. La suture de ses tours de spire est blanchâtre. Si nous sommes danis la né- cessité de supprimer cette espèce, attendu que nous avons vu de nombreux intermédiaires entre elle et les B. fibra- tus droits, nous croyons qu'elle doit être maintenue comme variété : nous en possédons trois exemplaires, et nous en avons vu d’autres. M. Gassies a établi récemment, dans un travail fort in- téressant sur les Mollusques de la Nouvelle-Calédonie (2), (1) Faune conchyliologique terrestre et fluvio-lacustre de la Nouxelle-Calédonie, 1863. (2) Même ouvrage, p. 40, pl. 1v, fig. 2. — 118 — une espèce nouvelle que nous considérons comme une simple variété ombiliquée du B. fibratus : c’est notre va- riété S. Il la décrit sous le nom de B. Ediwardsianus. Bien que la plupart des B. fibratus soient imperforés, cette règle n’est pas sans exception, et nous possédons quelques individus de cette espèce dont les uns sont munis d’une simple fente ombilicale, ies autres d’une perforation : enfin l’un d'eux présente un véritable ombilic d’un dia- mètre de 4 millimètres. La blancheër constante de la su- ture et l'entaille du bord droit fortement prononcé ne sont pas non plus des caractères spécifiques d’une grande valeur. En effet, nous retrouvons le premier dans plu- sieurs variétés, et le second chez presque tous les individus très-adultes du B. fibratus. La taille, la forme générale et la coloration de la coquille représentée par M. Gassies sont celles des individus moyens ou petits du B. fibratus. Il ne reste donc plus que les caractères tirés de l’épaisseur relativement considérable du péristome et de l’étroitesse d'ouverture qui en est la conséquence directe. Est-ce bien suffisant pour établir une espèce? Nous en doutons. Il nous est donc impossible de voir dans cette forme autre chose qu’une variété. Nous ajouterons, de plus, que le nom, dans tous les cas, ne peut rester, attendu que M. Morelet a créé antérieurement un B. Edwarsi, dédié également à M. le professeur Milne-Edwards (1) : la maxime non bis in idem doit avoir ici son application. M. Gassies (/. c., p. 40) mentionne comme variété un B. elongatulus, Montrouzier, in sched. Nous ne con- naissons point cette variété qu'il ne décrit point. Les jeunes individus du B. fibratus ont le bord droit, mince et presque tranchant, jusqu’à ce qu’ils aient envi- (1) Séries conchyl., 3° livraison, avril 1863, p. 182. — 119 — ron 7 tours de spire. Nous aurions pu facilement augmen- ter de beaucoup le nombre de variétés de l’espèce : nous avons préféré mentionner seulement les principales et les plus tranchées. Le B. fibratus a été recueilli abondamment dans pres- que toutes les parties explorées de la Nouvelle-Calédonie, et particulièrement à Port-de-France et à Kanala. 4. BULIMUS PCRPHYROSTOMUS. Bulimus porphyrostomus, Pfeiffer, in Proc. zool. Soc., 1851, p. 261. es — Chemnitz, éd. 2, Bul. NW. 444, pl. xxxv, f. 1, 2. 2 = Pfeiffer, Mon. Hel., ILE, p. 578, et IV, 446. — _ Gassies, Faune Caléd., p.43, — — pl. 1v, f. 5. Placostylus — Pfeiffer, Vers., p.148, 1856. — — Adams, Genera, I, p. 153, 1858. _— — Albers, Heliceen, éd. 2, p. 185, 4861. Bulimus Auris bovina, Reev., Conch. Ic., 185 (nec Bru- guière) , 1848. — Lessoni, Petit, Journ. Conch., IV, p. 405, pl::x1,,1: 01, 1609. — — Crosse, Rev. z0ol., 1855, p. 82, et tirage à part, p. 5. Var. 8 constricta, apertura angusta, perobliqua, mar- ginibus callo crasso, edentulo junctis. Bulimus singularis, Morelet, Test. nov. Austral., tirage a, part,p..2, 14857. 25 Los Bulimus Lessoni, Gassies, Faune €Caléd., p. 44, pl. 1v, f. 4. Les seules bonnes figures que nous connaissions de cette espèce et de sa variété sout celles du récent ouvrage de M. Gassies. Aucune des autres ne représente un individu complétement adulte, et il en résulte qu’on confond sou- vent le B. porphyroslomus avec certaines variétés du B. fibratus. I en diffère, même à l’état jeune, par l'étroi- tesse relative, et surtout par l'obliquité constante de son ouverture, caractères qui, dass les individus adultes, sont excessivement prononcés, L’épiderme olivâtre de la co- quille tombe plutôt que dans le B. fibratus : elle paraît alors d’une nuance carnéolée pâle. Nous avons trouvé, chez tous nos individus, sept tours de spire et non six, comme le dit M. Pfeiffer. L'ouverture, longue, subverti- cale, étroite, oblique, est d’un marron pourpré très- foncé à l’intérieur. Le péristome est épais et blanc : ses bords sont réunis par une forte callosité qui porte un tu- bercule à sa partie médiane : le bord columellaire est muni d’an pli oblong. La variété sur laquelle M. Morelet a établi son B. sin- gularis se distingue du type par son ouverture plus res- serrée et plus oblique, par son péristome plus épais, et enfin par l'absence de toute dent ou tabercule sur le dépôt calleux qui réunit les bords. M. Reeve, dans son /conica, confond cette espèce avec le B. Auris bovina de Bruguière, qui est antre chose. M. Petit l’a nommée, en 1855, B. Lessoni, n'ayant pas connaissance de la description antérieure de M. Pfeiffer. La dimension de cette espèce est égale à celle des pe- tits individus du B. fibratus. Le B. porphyrostomus ha- bite la Nouvelle-Calédonie : la variété a été recueillie à Port-de-France, sur la côte occidentale de l’île. in 5. BULIMUS CALEDONICUS. Bulimus Caledonicus, Petit, in Rev. z00l., 1845, 55. — — Pfeiffer, Helic., Il, p. 140, IT, p. 578, et IV, p. 447. —_ — Reeve, Conch. Ic., 163, 1848. — — Philippi in Abbild., III, 23, p. 95; Bul., pl. 1x, fig. 2. — — Deshayes in Férussac, p. 117, pl, cxxxvIn, fig. 5 et 4. — —_— Crosse,in Rev.z0ol.,1855, p.81, et tir. à part, p. 2. — _ Gassies, Faune Caléd., p. 45, pl. V 689: Placostylus — Albers, Heliceen, éd. I, p. 147, et éd. IF, p. 185. _— — Pfeiffer, Versuch., p. 148. —_ _— Adams, Genera, vol. IE, p. 153. Le B. Caledonicus est imperforé, lourd, épais, de forme ovale-allongée, et d’un blanc rougeâtre sous un épiderme olivacé : il est strié longitudinalement et faiblement mar- telé en travers. La spire est conique et pointue. Les tours, au nombre de 6, sont assez convexes; le dernier, un peu plus grand que la spire, est gibbeux et renflé en arrière. L'ouverture est irrégulière, oblongue, rétrécie, et d’un brun pourpré foncé à l’intérieur. Le péristome est d’un blanc jaunâtre, fortement épaissi, mais non réfléchi : les bords sont réunis par un dépôt calleux, épais, brillant et unidenté : le bord droit, vers la partie supérieure, est for- tement sinueux et comme entaillé; le bord columellaire est muni d’une large dent ou plaque verticale saillante. — Long. 69, diam. 34 millim. (Coll. Crosse.) Cette espèce, bien connue et remarquable par la forme 9 — 122 — tourmentée de son ouverture, habite la Nouvelle-Calédo- nie, où elle est très-commune, non-seulement dans les montagnes de l’intérieur, mais encore sur presque tout le littoral, et notamment à Balade, Jengen et Kanala. Elle a été recueillie à l'île Art par le R. P. Montrouzier, et sur un petit ilot situé à l’entrée de la baie du Sud par M. Magen. 6. Buzimus PsEuDO-CALEDONICUS. Bulimus pseudo-Caledonicus, Montrouzier, in Journ. Conch., vol. VIL, p.379, pl. xiv, fig. 5. — — Fischer, Journ. Conch., vol. VIII, p. 199. — — Albers, Heliceen, éd. I, p. 186. — = Gassies, Faune Caléd., p. 45, pl. v, fig. 4. Cette espèce est véritablement intermédiaire entre la précédente et celle qui suit (B. scarabus). Un peu plus petite que le B. Caledonicus, elle s’en distingue par la couleur plutôt marron qu’olivâtre de son épiderme, par le manque de malléations transverses, par sa columelle re- marquablement plate et non dentée, par l'absence de dent à la callosité qui réunit ses deux bords, par la forme plus élargie, plus régulière et moins tourmentée de son ouver- ture, et par le sinus moins fortement prononcé de son bord droit. Le B. pseudo-Caledonicus est assez commun dans les bois de la Nouvelle-Calédonie. Le R. P. Montrouzier l’a recueilli à Balade et à l’ile Art. Aucun des quelques indi- vidus que nous avons pu voir ne présentait de caractères = différentiels suffisants pour permettre d'établir des va- riétés. 7. BULIMUS SCARABUS. Bulimus scarabus, Albers, in Malak. BI., 1854, p. 219. — — Pfeiffer, Novit., I, p. 12, pl. 1v, fig. 12 et 13. — — Pfeiffer, Mon. Helic., IV, p. 447. — — Gassies, Faune Caléd., p. 46, pl. v, fig. 2. Placostylus — Pfeiffer, Vers., p. 148. EE — Albers, Helic., éd. IT, p. 185. Cette espèce a beaucoup d’affinité avec la précédente, surtout sous le rapport de l'ouverture. Elle est un peu plus petite et elle s’en distingue, de plus, par les cin- gulations transverses de son épiderme, par son ouverture un peu moins allongée, par ses tours de spire plus con- vexes, par son bord droit moins sinueux et par le ton plus clair de sa coloration intérieure. Le péristome est dé- pourvu de dents, ainsi que dans l'espèce précédente. Ce Bulime habite la Nouvelle-Calédonie et particulière- ment l'île Art. 8. BuLIMUS SEEMANNI. Bulimus Seemanni, Dahrn, in Proceed. zool.Soc., 1864, p. 207, :pl-:xxvE, fine 6: Cette espèce, munie d’une perforation ombilicale pres- que entièrement cachée, est oblongue-fusiforme, assez solide, marquée de stries longitudinales rugueuses et d’une coloration rougeâtre. La suture est bordée, la spire assez élancée. Les tours, au nombre de 5, sont à peine convexes ; le dernier, qui forme les 375 de la longueur to- tale, est comprimé vers sa partie médiane et assez nola- — 124 — blement descendant en avant. La columelle est tordue et fortement plissée. L'ouverture est faiblement oblique, auriforme, élargie à sa partie basale et rougeâtre à l'inté- rieur. Le péristome est blanc, large et épais, réfléchi près de la columelle : les bords sont réunis par un dépôt cal- leux épais. — Longueur 70, largeur 21 mill. (Coll. Cu- ming.) Ce remarquable Bulime, que nous ne connaissons en France dans aucune collection, a beaucoup de rapports avec le B. Cleryi, Petit. Il en diffère par son épaisseur, sa sculpture, le nombre de ses tours de spire, l’épaisseur et le développement de ses bords, ainsi que du dépôt calleux qui les réunit. Les individus complétement frais sont très- probablement revêtus d’un épiderme caduc. Ce sont ces derniers caractères qui nous ont porté à le placer, de pré- férence, dans notre premier groupe. Mais, ainsi que nous l'avons fait observer plus haut, il serait presque aussi bien placé dans le troisième, ce qui prouve combien toutes ces espèces ont d’affinités entre elles, et combien sont peu solides les divisions génériques ou subgénériques à l’aide desquelles on a tenté de les séparer. Le B. Seemanni provient des îles Fidji. Deuxième groupe. 9. BuLiMus BovINUS. Bulimus bovinus, Bruguière, Enc. méth.,1, p.345, n° 80 (nec auctorum). a 2 Petit, Journ. Conch., 1855, vol. IV, p. 404. — Auris-bovina, Petit, Journ. Conch., 1855, vol. IV, p. 405. ai ar de LD ne er rat ire ne et Es fit gmntiehinss-m hein ing” — 125 — Bulimus Auris-bovina, Crosse, in Rev. 2001, 1855, p. 82, et tir. à part p. 4. — Shongi, Lesson, Voy. Coquille, p. 321, pl. var, fig. 4 et 5. _ — Pfeiffer, Mon. Helic., I, p. 140, III, p. 578, et IV, p- #47. — _ Reeve, Conch. Ic., 159. — -— Gould, Exp. shells, 1851, P+:#9: — = Chemnitz, éd. IT, p. 55, pl. xvt, fig. 14 et 15. Placostylus — Albers, Heliceen, X, p. 147, et éd. IT, p. 485. — — Pfeiffer, Vers., p. 148. — — Adams, Genera, vol. IT, p. 153. Var. 8 candida, columella subverticah, peristomalte albo, apertura intus lutescenti-albida, margine basali uni- tuberculato, dextro superne intus leviter sinuato.— Long. 86, diam. 56 muillim. (Coll. Crosse.) Cette espèce, vue de dos, ressemble, à s'y méprendre, au B. fibratus : c’est la même forme, à peu près la même taille, la même couleur d’épiderme, les mèmes stries lon- gitudinales rugueuses et le mème nombre de tours de spire. La suture est blanchâtre, mais beaucoup d’indi- vidus du B. fibratus présentent la même disposition. Les deux espèces ne diffèrent entre elles que par les caractères que présentent l’ouverture et le péristome. Dans le B. bo- vinus, la columelle est arquée et non dentée : l'ouverture, oblongue-ovale, est d’un rouge-cerise très-vif (4) et subca- {4) C’est la coloration normale : néanmoins elle n’est pas abso- — 126 — naliculée vers la base. Le péristome, très-épais, est souvent, chez les individus adultes, muni d’un ou plusieurs petits tubercules calleux, toujours situés sur le bord droit ou le bord basal, et jamais sur le columellaire ou le pariétal (c'est le contraire dans le B. fibratus). Le plus souvent, il n'existe qu'un tubercule sur le bord basal ; quelquefois on en trouve aussi un second à la partie supérieure du bord droit ; enfin, sur un exemplaire de notre collection, nous comptons dix petits tubercules, distribués de la partie ba- sale à l’origine du bord droit, et dont plusieurs sont réunis ensemble et comme anastomosés. Les bords sont réunis par une forte callosité, le columellaire est dilaté et proé- minent. — Longueur 85, plus grand diam. 55 millim. (Coll. Crosse.) * Nous possédons une variété, d’ailleurs parfaitement con- forme au type et à peu près de même dimension, qui s’en distingue par sa columelle un peu plus verticale, et sur- tout par son péristome qui est complétement blanc. L’in- térieur de la bouche est d’un blanc jaunâtre très-clair. Ainsi que cela se voit souvent dans l’espèce, le bord basal porte un petit tubercule peu saillant. Ce Bulime n’a été recueilli jasqu’ici qu’à la Nouvelle- Zélande. Sa grande ressemblance avec le B. fibratus justi- fie ce que nous avons dit déjà plus haut au sujet des rap- ports nombreux que présentent entre elles les espèces du groupe qui nous occupe et de la difficulté que l’on a à les classer méthodiquement. Elle a été cause, de plus, d’une confusion dans laquelle sont tombés tous les auteurs an- glais et allemands, qui considèrent l’espèce de Bruguière comme un double emploi du B. fibratus dans la synony- lument constante. Quelquefois elle tourne à l’orangé ; dans l’indi- vidu figuré par Lesson, l'ouverture et le péristome sont d’un blanc rougeûtre. H. C | be tr émettes af éme … à — 127 — : mie duquel elle devrait dès lors entrer. C’est à tort, selon nous, et nous partageons l'opinion émise pour la première fois par M. Petit de la Saussaye (1). Bruguière, qui était un naturaliste de talent, ne dit pas un mot de la présence de dents, soit sur la columelle, soit sur le dépôt calleux qui réunit les deux bords, ct l’on sait que ces dents ou plis dentiformes sont l’un des principaux caractères différen- tiels du B. fibratus : on ne peut admettre qu'il ne les ait pas vues ; elles sont trop apparentes pour cela. Il faut donc en conclure qu’il avait en vue l’autre espèce, à laquelle sa description convient beaucoup mieux. Au reste, Lesson lui- même paraît avoir renoncé à son nom spécifique, puisque, comme le dit M. Petit ({. c.), il lui a « substitué, dans son « texte, celui de B. Auris-bovina, après avoir consulté « M. de Férussac et les collections de Paris. » 4 D’après M. Gould (2), l'animal du B. bovinus est d’un noir bleuâtre uniforme, corpulent, largement arrondi à la partie postérieure de son pied, qui ne se termine pas en pointe, comme celui de la plupart de ses congénères. Il est aussi remarquable par la dimension considérable des expansions latérales de son pied, qui forment comme de grands falbalas et le font paraître presque aussi large que long. La tête est large et obtuse; les tentacules sont courts, grêles et d'un jaune pâle à l'extrémité. L’orifice génital, placé en arrière du tentacule droit, consiste en une large fente continuée par un sillon à direction obliqueen avant eten bas : M. Gould compare cette disposition à celle qu’on observe chez les Aplysies. (1) Journal de Conchyliologie, vol. IV, p. 403-405. (2) U. S. Eæplor. Exp., p. 79, pl. vi, f. 85 a et b. — 128 — 10. Bucimus NovosEELANpICus. Bulimus Novoseelandicus, Pfeifier, Malak. BL., 1861, p. 149. Coquille imperforée, ovale-oblongue, solide, munie de stries longitudinales rugueuses, et d’un brun fauve mêlé çà et là de petites bandes marron. La spire, ovale-conique et de couleur de chair à sa partie supérieure, est assez pointueau sommet. La sutureestlargementbordéede blanc. Les tours, au nombre de six, sont faiblement convexes; le dernier, aussi grand que laspire, est subatténué à la base; la columelle est verticale, de forme rhomboïdo-semiovale, et d’un blanc jaunâtre à l’intérieur. Le péristomeest épaiset blanc : ses bords sont réunis par un dépôtcalleux blanchâtre : le bord droit, assez développé, est légèrement arqué et pré- sente un très-faible sinus à sa partie supérieure. Le bord basal forme un angle avec le columellaire qui est dilaté.— Longueur 77, diam. 31 millim. L'ouverture, sous le péri- stome, a 55 millim. de long sur 15 de large. Cette espèce a été recueillie, par l'expédition scientifique de la frégate autrichienne Novara, à Wangarura, près de la Baie-des-iles (Nouvelle-Zélande). Ainsi que le fait remar- quer M. Pfeiffer, elle a de grands rapports avec l’espèce précédente. Il se peut qu’elle soit établie sur notre variété blanche du B. bovinus, qui nous semble s’en rapprocher considérablement. N'ayant pas eu entre les mains de type authentique du B. Novoseelandicus, nous ne pouvons avoir de certitude complète à cet égard. 11. BuLiMUS BIVARICOSUS. Bulimus bivaricosus, Gaskoin, in Proc. zool. Soc., 1854, p. 152, pl. xxx, fig. 4. — 129 — Bulimus bivaricosus, Pfeiffer, Helic., IV, p. 447. — —. Gassies, Faune Caléd., p. 47, pl. ri, fig. 2. Placostylus _— Pfeiffer, Vers., p. 148. _ ee Albers, Heliceen, éd. IT, p. 185. Coquille imperforée ou munie d’une fente ombilicale presque imperceptible, ovale-oblongue, solide, pourvue de stries longitudinales rugueuses très-faiblement décus- sées, et d’un rose blanchâtre sous un épiderme caduc d’un brun foncé. La spire est conique, légèrement renflée et obtuse au sommet. Les tours, au nombre de six, sont peu convexes ; le dernier est à peu près aussi grand que la spire et subatténué à la base. L'ouverture, oblongue-verticale, est d’un rouge orangé et subcanaliculée à la base. Le péristome est épais, obtus et d’un rouge de sang : les bords sont réunis par un dépôt calleux épais, de mème couleur et émettant, tout à fait à l’intérieur, un tubercule peu visible et blanchâtre : le bord columellaire est un peu arqué, dilaté et réfléchi, le bord externe droit et émar- giné à sa partie supérieure. — Longueur 59 millim., plus grand diam. 27. (Coll. Crosse.) Cette espèce semble un diminutif du B. bovinus : sa columelle est moins arquée, son ouverture plus verticale, proportionnellement plus longue et moins large; enfin son bord droit est émarginé. L’individu figuré dans l'ouvrage de M. Gassies n’est pas complétement adulte. Ce Bulime a été recueilli à l'ile de Lord-Howe (Nouvelles-Hébrides) et à Lifu (îles Loyally, dépendances de la Nouvelie-Calédonie). 42. Burimus FULIGINEUS (pl. VIT, fig. 4). Bulimus fuligineus, Pfeiffer, in Proceed. zool. Soc., 1352, p. 85. — 130 — Bulimus fuligineus, Pfeiffer, in Chemn., Ed. nov., p. 457, pl, 48, f. 5, G. — — Pfeiffer, Mon. Hel., I, p. 501, | et IV, p. 565. Placostylus — Pfeiffer, Vers., p. 148 (Malak. BI.) (1855). — — H. et A.Adams,Genera, vol. II, p. 155. — — Albers, Heliceen, éd. post., p. 185. Cette espèce est imperforée, oblongue, solide, marquée de stries longitudinales, et de petits sillons concentriques qui les coupent irrégulièrement, assez brillante et d’un brun fuligineux. Ce brillant et cette coloration provien- neut de la présence d’un épiderme qui est sujet à s’écail- ler et à disparaître par endroits, comme chez le B. fibra- tus et beaucoup d’autres espèces du groupe qui nous oc- cupe. La spire est obtuse au sommet et de forme convexo- conique, la suture profonde et généralement blanchâtre. Les tours, au nombre de 5, s’accroissent rapidement; les premiers sont toujours rosâtres et non épidermés,; le dernier est atténué à la base, subcomprimé vers sa partie médiane et égal aux 5/5 de la longueur totale. La columelle est lé- gérement tordue, non vers le milieu, comme dans les es- pèces du premier groupe, mais à la base, ce qui lui donne un faux air de troncature, qui a fait placer à tort par M. Pfeiffer l'espèce dans le voisinage du B. Downest, Gray (Mon. Hehc., IL), opinion sur laquelle, d’ailleurs, l'auteur est revenu récemment (Malak., BI., 1861, p. 15). Elle est, ainsi que le bord droit, d’une belle couleur oran- gée, dans les individus en bon état. L'ouverture, impercep- tiblement oblique, est allongée, auriforme et d’un blanc — 131 — livide à l’intérieur ; le péristome est assez épais, le bord droit flexueux et plus développé vers sa partie médiane. — Longueur de la coquille 38 millimètres, plus grand diamètre 17 (coll. Crosse). Cette espèce provient de l'archipel des Nouvelles-Hé- brides. M. Pfeiffer (Won. Hel., IV, p. 565) signale une va- riété £ remarquable par sa coloration fauve et son péri- stome peu coloré : elle nous est inconnue. La seule figure que nous connaissions de cette jolie espèce étant excessi- ment médiocre, nous avons cru devoir en donner une nouvelle. Nous ferons remarquer que, dans cette espèce, les bords ne sont pas réunis par un dépôt calleux et que, par conséquent, elle appartient déjà, sous ce rapport seu- lement, au troisième groupe. 15. Burimus Sacomonis (pl. VIE, fig. 5}. Partula Salomonis, Pfeiffer, in Proc. zool. Soc., 1852, D: 104 —— — Pfeiffer, Mon. Helic., IX, p. 137, t. IV, p. 510. — — Chemnitz, éd. 2, p. 276, pl. Lxvi, f. 10, 11 (pessimæ). — — Adams, Genera, vol. IE, p. 145. _ — Albers, Helic., édit. 2, p. 259. Placostylus — Pohrn, in Mal. bl, 1869, p. 214. Bulimus pyrostomus, Pfeiffer, in Proceed. zool. Soc., 1860, p. 157. — — Pfeiffer, in Malak. Bl., 1861, p. 15. Cette espèce, pourvue d’une fente ombilicale très-étroite, — 132 — mois assez profonde, est de forme ovale-conique, et de couleur marron, avec des bandes un peu plus foncées, mais peu distinctes. Les stries longitudinales rugueuses qu'elle présente, ainsi que la plupart de ses congénères du groupe qui nous occupe, sont coupées par d’autres Stries spirales plus faibles et irrégulières. La suture est médiocre et simple. Les tours, au nombre de 5, sont fai- blement convexes; le dernier, un peu plus grand que la spire, est renflé vers sa partie médiane. La columelle est droite, et paraît située assez profondément à l’intérieur de la bouche, par suite de l'expansion du bord columel- laire, qui est libre et dilaté : un faible dépôt calleux le réunit au bord externe, qui est légèrement arqué. Tout le péristome est d’un beau rouge de feu. L'ouverture, fai- blement oblique et de forme ovale-allongée, est d’un brun rougeâtre à l’intérienr. — Longueur de la coquille 40 millimètres, plus grand diamètre 20 (collect. Crosse). Cette coquille, encore assez peu répandue dans les col- lections, a été recueillie à Errumanga (Nouvelles-Hébrides). M. Pfeiffer, dans la diagnose originale, l’indique comme provenant des îles Salomon; mais la première localité pa- raît plus certaine. | Elle est voisine du B. fuligineus de Pfeiffer, qui pro- vient également des Nouvelles-Hébrides, mais elle s’en distingue facilement par sa fente ombilicale, sa taille un peu plus considérable, sa forme plus ventrue, son ouver- ture plus large, son bord columellaire libre et dilate, son bord externe moins arqué, et enfin par l'absence de toute torsion à la base de la columelle. Il est arrivé à cette espèce, par un singulier hasard, d’être décrite deux fois par le même auteur, la première comme Partule, la seconde comme Bulime, à huit ans de distance. M. Dohrn, en visitant la collection Cuming, qui — 133 — renfermait les deux types, a constaté le double emploi, et opéré la rectification dans les Malak. Blaetter de 1862. Le deuxième nom doit donc passer en synonymie. La seule figure qui ait été publiée de ce Bulime étant complétement méconnaissable, à force de mauvaise exécution, nous avons pensé qu’il était utile de le représenter de nouveau. Troisième groupe. 44. Bucimus CLERyI. Bulimus Cleryi, Petit, Journ. Conch., 1850, vol. I, p. 56, pl. 1v, fig. 4. _ — Pfeiffer, Mon. Helic., II, p. 306, et IV, p. 569. = — Chemnitz, éd. 2, p. 245,pl. Lxv, f. 5. Placostylus Cleryri, Pfeiffer, Vers., p. 148. Otostomus (Aspastus) Cleryi, Adams, Genera, vol. IL, p. 151. Eumecostylus Cleryr, Albers, éd. 2, p. 186. Coquille imperforée, oblongue-fusiforme, assez solide, munie de stries longitudinales assez rugueuses, et d’un rouge de chair plus ou moins intense, sous un épiderme très-caduc, dont on ne trouve plus guère de trace chez les individus adultes, et qui est vert chez les jeunes individus. La spire est de forme conique-allongée, assez pointue au sommet, et d’une nuance plus foncée à sa partie supérieure. Les tours, au nombre de 6, sont presque plans; le dernier, qui forme environ les 375 de la longueur totale, est sub- comprimé vers sa partie médiane et alténué à la base. La columelle est tordue et munie d’un pli très-fort et blan- châtre. L'ouverture, à peine oblique, est oblongue, auri- — 134 — forme, arrondie et élargie vers sa partie basale. Le péri- stome est épais, légèrement développé et réfléchi du côté de la columelle : le bord étroit est comprimé vers sa par- tie médiane, resserré et aminci près de son point d’inser- tion. — Longueur totale 96 millimètres, plus grand dia- mètre 54 : longueur de l’ouverture 53 millimètres, plus grande largeur 24 (coll. Crosse). Cette belle espèce, encore très-rare dans les collections, a été recueillie à «Makira-Harbour, » dans l’île San-Cris- toval (archipel Salomon). Elle a des rapports intimes de forme et de coloration avec le B. Seemanni, mais elle est plus grande, plus mince de test et surtout de péristome : de plus, ses bords ne sont point réunis, comme ceux de l’autre espèce, par un fort dépôt calleux. 45. Buzimus MaAcGrLLivrayt. Bulimus Macgillivrayi, Pfeiffer, in Proc. zool. Soc., 1855, p. 108, pl. xxxn, Fe == — Pfeiffer, Mon. Helic., IV, p. 579. Placostylus — Pfeiffer, Vers., p. 148. Eumecostylus — Albers, Heliceen, éd. 2, p. 186. Coquille ombiliquée, oblongue, fusiforme, assez solide, légèrement striée, un peu luisante, rougeâtre, ou d’un marron fauve. La spire, conique et allongée, est assez ob- tuse. La suture est légère et bordée de blanc ou de rose. Les tours, au nombre de 5 172, sont peu convexes; le der- nier, formant les 417 de la longueur totale, est un peu renflé au-dessous de la suture, et atténué à la base. L’ou- — 135 — verture, presque verticale est semi-ovale, étroite, et d’une nuance plus claire que le péristome : elle est resserrée par une callosité pariélale en forme de nœud ou de tuber- cule, et par un pli oblique, blanchâtre et très-développé que forme la columelle. Le péristome est assez épais, lé- gèrement développé, et d’un rose plus ou moins brunâtre; le bord columellaire est dilaté, réfléchi, et couvre à demi l'ombilic qui est étroit. — Longueur 56, largeur 24 mill. (coll. Crosse). Cette espèce est, en quelque sorte, un diminutif du B. Cleryi; elle est plus petite, moins terne, et son bord droit n’est pas comprimé vers sa partie médiane : son pli columellaire est proportionnellement plus développé; enfin elle possède une callosité pariétale qui manque à l’autre espèce. Le B. Macgilhvrayr provient de « Wanderer-Bay, » localité de l'ile Guadalcanar (archipel Salomon). 16. BuriMus STRANGEI. Bulimus Strangei, Pfeiffer, in Proc. zool. Soc., 1855, page 8. ‘ — — Pfeiffer, Nouit., I, p. 54, pl. xvi, f. 11, 12, — = Pfeiffer, Helhc., IV, p. 578. Placostylus — Pfeiffer, Vers., p. 148. Eumecostylus — Albers, Heliceen, éd. 2, p. 186. Coquille à ombilic à demi caché, oblongue, fusiforme, assez mince, munie de stries longitudinales croisées par d’autres stries spirales très-faibles. Sa coloration est d’un fauve clair, avec une petite bande blanchâtre à la suture, — 136 — qui est bordée et légèrement crénelée. La spire est assez élevée et obtuse au sommet. Les tours, au nombre de 5 172 à 6, sont à peine convexes; le dernier, plus grand que la spire, est légèrement ascendant et atténué vers la base. L'ouverture, à peu près droite, forme un ovale al- lougé, et dans les individus adultes se trouve resserrée par la présence d’un tubereule pariétal blanc : l’intérieur est assez brillant, et d’un jaune plus ou moins blanchâtre. La columelle est blanche et porte un pli long et assez saillant. Le péristome est blanc et assez épais; le bord droit est développé, réfléchi et arqué à sa partie supé- rieure : le bord columellaire est dilaté, aplati et étalé. — Longueur 57 millimètres, plus grand diamètre 26 (coll. Crosse). Cette espèce provient de la petite île Eddystone (océan Austral). Elle est très-mal figurée dans les Novitates. L’in- dividu représenté est petit, non adulte, et ne porte trace ni du pli columellaire ni du tubercule pariétal, qui don- nent à l’ouverture un caractère si particulier; de plus, la fantaisie de l'artiste l’a orné de raies longitudinales d’un vermillon des plus criards, que l'espèce n’a jamais pos- sédées, sa coloration étant toujours d’un fauve clair très- doux et uniforme. 47. BULIMUS MALLEATUS. Bulimus mallealus, Jay, in Rev. zool., 1842, p. 80. — — Guérin, Mag., 1845, t. LXI. _— — Philippi, Abbild., Il, 9, p. 10, Bul., pl. ns, f. 4. — — Pfeiffer, Helic., I, p. 55, IX, p. 516, et IV, p. 378. _ — Reeve, Conch. Ic., 174. — 137 — Bulimus malleatus, Deshayes, in Fér., p. 47, pl. cxziv, fig. 11, 12. — — Gould, Exp. shells, 1851, p. 80. — — Gould, U. S. Expl. exp. Atlas, pl. vi, fig. 78. — Chenu, Jan. Conch., fig. 3204. Charis — Albers, Heliceen, éd. I, p. 1592, et éd. LE, p. 196. — ee Pfeiffer, Vers., p. 152. =" — Adams, (renera, vol. IL, p. 147. Coquille munie d’une perforation ombilicale, ovale- conique, mince, ridée et martelée à sa surface, blan- châtre avec des taches brunes nombreuses, distribuées en séries irrégulières. Spire courte, conique, à sommet légè- rement obtus. Tours au nombre de 5, faiblement con- vexes : les premiers sont entièrement blancs, le dernier est beaucoup plus grand que la spire. La columelle porte un pli très-fort à sa partie supérieure. L'ouverture est oblongue, subauriforme et blanche à l’intérieur. Le pé- ristomé est blanc, largement développé et un peu réflé- chi : le bord columellaire est fortement dilaté, détaché et réfléchi. — Longueur 55 mill., largeur 24 (coll. Crosse). Cette espèce habite les îles Fidji : les autres lieux de provenance indiqués par les auteurs sont erronés. D'après M. Gould (1. c.), l'animal est corpulent et re- marquable par la forme aplatie et largement arrondie de Ja partie postérieure de son pied. 418. BULIMUS FULGURATUS. Bulimus fulguratus, Jay, in Rev. zool., 18492, p. 80. ns _— Guérin, Mag., 1845, t. LXII. on _ Philippi, Abbild., IH, 9, p. 10, Bul., pl. ui, fig. 2. 10 — 138 — Butimus fulquratus, Pfeiffer, Helhc., IE, p. 56; HIT, p. 516; et IV, p. 578. — — Reeve, Conch. Ic., 175. — — Gould, Exp. shells, 1851, p. 80. — — Gould, U. S. Expl. exp. Atlas, pl. vi, fig. 77. Charis — Albers, Heliceen, éd. I, p. 152, et éd. IT, p. 196. — _ Pfeiffer, Vers., p. 152. — — Adams, Genera, vol. II, p. 147. Bulimus eximius, Reeve, Conch. Syst., IT, t. CLXXIHIT, fig. 2. Plekocheilus gracilis, Broderip, in Proc. zool. Soc., 1840, p. 182. Coquille perforée, oblongue, assez mince, longitudina- lement et très-finement striée, et ornée transversalement de lignes concentriques, saillantes et subonduleuses : son système de coloration se compose de petites bandes brunes, disposées en zigzag, sur un fond d’un ton olivâtre clair. La spire est courte, conique, légèrement obtuse au sommet, dénuée d’épiderme et rosée à sa partie supé- rieure. Les tours, au nombre de 5, sont convexes ; le der- nier est beaucoup plus grand que la spire. La columelle, à sa partie supérieure, porte un pli très-fort. L'ouverture est oblongue, subauriforme, et d'un blanc plus ou moins jaunâtre à l’intérieur ; le péristome est simple, largement développé, assez réfléchi, et d’un blanc tirant sur le jaune; les bords sont réunis par un dépôt calleux, mince et transparent. Le bord columellaire est dilaté, mais un peu moins détaché que dans l'espèce précédente. — Longueur 47 millimètres, largeur 20 (coll. Crosse). L'animal, d’après M. Gould (/. c.), est de couleur de chair, déprimé, aplati, et obtusément arrondi à sa partie postérieure. — 1939 — Cette espèce, voisine de la précédente, s'en distingue par sa solidité plus grande, par sa forme plus élancée, et par ses linéoles transverses saillantes et subonduleuses. Nous en possédons une variété qui diffère du type par son test un peu plus mince, ses linéoles transverses moins accentuées, et surtout par la couleur orangée de son péri- stome et de son ouverture : le pli columellaire seul reste blanchâtre. Elle paraît excessivement voisine du B. colu- brinus, de Pfeiffer. Le B. fulgquraltus provient des îles Fidji. 19. BULIMUS COLUBRINUS. Bulimus colubrinus, Pfeiffer, in Proceed. zool. Soc., 1860, p. 158, pl. Li, fig. k. — — Pfeiffer, Halak. BI., 1861, p. 15. D'après la description de il. Pfeiffer, cette coquille est ombiliquée, oblongue-fusiforme, assez solide, légèrement striée en long et marquée, dans le sens de la spire, de pe- tits sillons obliques et irréguliers: elle est fauve, brillante, et ornée de petites bandes disposées en zigzag et d'un brun noirâtre. La spire est conique, assez acuminée, dénuce d’épiderme et d’un rose pourpré à sa parlie supérieure. Les tours, au nombre de 5, sont convexes; le dernier est un peu plus grand que la spire. La columelle est blan- châtre, épaisse, tordue et légèrement saillante; l’ouver- ture, subverticale, oblongue-ovale, est, à l’intérieur, bril- lante et d’un rouge de feu. Le péristome, légèrement épaissi, est bordé de blanc : ses bords sont réunis par un dépôt calleux d’un rouge de feu : le bord droit est légère- ment développé, le bord columellaire dilaté et étalé. — Longueur 56 millimètres, largeur 23 (coll. Cuming). . Cette espèce habite la Nouvelle-Calédonie , d’après M. Pfeiffer. — 140 — Nous conservons quelques doutes sur fl'exactitudé de l'habitat qui lui est assigné, d’abord parce qu’elle ne s’est jamais trouvée, à notre connaissance, dans aucun des nom- breux envois de coquilles calédoniennes qui sont arrivés en France, depuis la fondation de la colonie, et ensuite parce qu’elle nous paraît avoir les plus grands rapports avec le Bulimus fulquratus, Jay, que l'on a rencontré jus- qu'ici seulement aux îles Fidji. Il nous semble même pro- bable qu'elle n’est qu'une simple variété du type, diffé- renciée par sa taille un peu plus grande, son test plus épais, et sa coloration plus vive. Nous retrouvons dans les deux espèces les mêmes stries spirales et les mêmes fascies ful- gurantes dans le sens longitudinal. Seulement, la certitude matérielle nous manque, car nous n’avons pas eu le type original entre les mains : d’ailleurs, on doit y regarder à deux fois avant de supprimer une espèce créée par un sa- vant aussi éminent et aussi consciencieux que M. Pfeiffer. Nous nous contentons donc, pour le moment, d'appeler sur ce point douteux l'attention des naturalistes. 20. BULIMUS ELOBATUS. Bulimus elobatus, Gould, in Proc. Boston Soc. of nat. hist., 1846, IT, 190. — _— Gould, ÆEzxp. shells, 1846, p. 51 (teste Pfeiffer ). _— — Pfeiffer, Mon. Hekhc., IL, p. 148; IL, p. 419; et IV, p. 479. — — Gould, U. S. Expl. exp., p. 72, pl. vi, fig. 84 et 84 a. Var. & minor, decolorata, epidermide destituta, albi- do-cinerea (teste Gould). Bulimus morosus, Gould, in Proc. Boston Soc. of nat. hist., 1846, IL, 190. mm LÉ = Bulimus morosus, Gould, Exp. shells, 1846, p. 51. _ — Pfeiffer, Mon. Helic., I, p. 56; I, p. 516; et IV, p. 378. Charis — Pfeiffer, Vers., p. 152. — _— Albers, Heliceen, éd. WE, p. 196. — roseus, Gould (teste Adams) (1), Genera, IL, p. 147? Si nous réunissons ici ces deux Bulimes que nous con- naissons uniquement par les descriptions et les figures qui en ont été publiées, c’est sur l'autorité et d’après l'avis de auteur lui-même : il déclare formellement, dans une note (2), qu'ils ne forment qu’une seule et même espèce que l’on doit rapporter au Bulimus Founaki, Hombron et Jacquinot. Nous verrons plus loin ce qu’il faut pensér de ce dernier. Le B. morosus ne parait être qu’une variété de petite taille de l’autre espèce, établie sur des individus en mauvais état de conservation, blanchâtres, décolorés et complétement dépourvus d’épiderme. Quant au B. elobatus, d’après la description et la figure de M. Gould, c’est une coquille étroitement ombiliquée, d’une forme ovale-allongée, assez solide, ornée de stries longitudinales coupées par des linéoles transverses inter- rompues, et recouverte d’un épiderme zébré de jauneet de vert. Lestours de spiresontau nombre de cinq et convexes; le dernier est grand. L'ouverture est étroite et subellip- tique, le bord droit simple, oblus, orangé. La columelle porte un pli très-oblique. — La longueur est de 2 pouces 1/4, la largeur de 1 2/5 (anglais). Nous ferons remarquer que l'individu représenté sur la planche ne semble pas en parfait état de conservation, ce (1) M. Gould n’a pas décrit, à notre connaissance, de Bulimus roseus. Ce nom serait-il un lapsus calami de MM. Adams? HE. C. (2) Otia, rectifications, p. 244. — 142 — qui augmente l'incertitude qui règne sur cette espèce. De plus, s’il est de plus grande taille que le B. fulguratus, il en a tout à fait la sculpture et la coloration. Nous ne re- trouvons pas ses linéoles transverses et saillantes dans l'individu typique du B. Founaki que nous avons vu dans les vitrines du Muséum de Paris et qui n’est strié que très- faiblement et dans le sens longitudinal. Nous pensons donc que M. Gould a insuffisamment connu le B. Founaki et que son assimilation n’est pas complétement fondée. Dans notre opinion, ou son espèce est bonne et peut rester, ou, si elle doit être réunie à une espèce connue, elle ne con- stitue qu’une variété maxima du B. fulguratus. Le B. elobatus et sa variété (B. morosus) proviennent des îles Fidji. 91. BULIMUS STUTCHBURYI. Bulimus Stutchburyi, Pfeiffer, in Proc. z00l. Soc., 1860, p. 157, pl. Li, fig. 8. LS _ Pfeiffer, Malak. BI., 1864, p. 12. — paletuvianus, Gassies, in Journ. Conch., t. VIT, 4859, p. 570 (1). — — Gassies, Faune Caled., 1865, p. 48, pl. 11, fig. 2. Var. 8 fulvo-virens, lineis albidis fulminantibus, sub- triangularibus longitudinaliter picta, apertura sæpe (sed non semper) minus dilatata. Bulimus Founaki, Hombron et Jacquinot, V. Pôle Sud, Atlas, Moll., pl. vin, fig. 15-15(2). (1) Species male nominala, nec latine descripta. H. C, (2) Vox barbara nec adoplanda, species cum specimine non adullo constilula. H.:C, — 143 — Bulimus Founaki, Pfeiffer, Mon. Helic., NX, p. 407, et IV, p. 467. — — Gassies, Faune Caléd., 18653, p. 48. Charis — Pfeiffer, Vers., p. 152. —_ — Adams, Genera, vol. If, p. 147. — — Albers, Heliceen, éd. IT, p. 196. Coquille imperforée ou pourvue d’une fente ombilicale très-faible (1), ovale-fusiforme, assez mince, striée longi- tudinalement, avec des traces de striation spirale presque imperceptibles et dont il faut beaucoup d'attention pour constater l’existence : sa coloration est assez brillante et d’un brun fauve avec des lignes longitudinales plus fon- cées. La spire est assez régulièrement conique et se ter- mine par un sommet obtus. La suture est blanche. Les tours, au nombre de cinq, sont à peine convexes; les pre- miers sont dénués d’épiderme et d’une couleur plus ou moins rosâtre; le dernier, égal aux 5/5 de la longueur totale, est légèrement ascendant et atténué vers la base. L'ouverture, subauriforme et terminée, à sa partie supé- rieure, par un angle assez aigu, est diminuée le plus sou- vent par la présence d’un tubercule pariétal nodiforme : elle est d’un blanc presque nacré à l’intérieur. La colu- melle est blanche et porte un pli assez prononcé. Le péri- stome, d’un fauve carnéolé dans l'individu figuré par M. Pfeiffer, est plus généralement blanc : le bord droit, assez régulièrement arqué, est développé et légèrement réfléchi; le bord columellaire plat, dilaté et appliqué contre la partie ombilicale qu’il couvre presque toujours com- (1) Nous pensons que M. Pfeiffer, qui emploie l’expression subumbilicata, a dû avoir sous les yeux un individu exceptionnel, puisque tous les exemplaires que nous avons vus sont imper- forés. H:'€; — 144 — plétement. — Longueur de notre individa le plus typique 65 millim., diam. 30 (coll. Crosse). Cet exemplaire ainsi que celui qui est figuré dans l’ou- vrage de M. Gassies dépassent notablement les dimensions indiquées par M. Pfeiffer. Mais nous possédons un individu parfaitement adulte qui a la taille indiquée par lui à 4 millimètre près (54 millim.) : ce qui prouve que la di- mension del’espèce est variable. C’est évidemment parsuite d’une faute d'impression que M. Pfeiffer indique un dia- mètre de 11 millim. Il faut lire 21, ainsi qu'on peut s'en convaincre en mesurant la figure qu'il donne dans les Proceedings. La variété 8 se distingue du type principalement par sa coloration qui se compose d’un fond olivâtre ou d’un fauve verdâtre, traversé longitudinalement par un nombre plus ou moins grand de lignes blanchâtres disposées en zigzags et formant comnie des triangles. De plus, son ouverture est généralement moins large que dans le type; mais ce caractère différentiel n’est pas constant, ce quien diminue la valeur. Nous nous sommes trouvé fort embarrassé en ce qui concerne le nom et la synonymie de celte espèce et nous avons dû, à notre grand regret, mais par respect pour les lois de la nomenclature, rejeter les noms proposés par deux auteurs français, malgré leur antériorité sur celui de M. Pfeiffer. Le premier en date est celui de B. Founaki, nom ma- nuscrit de MM. Hombron et Jacquinot, conservé par le naturaliste qui à publié la description des mollusques re- cueillis par eux. Ce nom est un mot kanak qui, d’après M. Gassies (1), veut dire chef : il ne peut être adopté, par (1) Faune Calcd., p. 49. — 145 — conséquent, en sa qualité de vox barbara, ou mot barbare. De plus, ainsi que nous avons pu nous en convaincre, en examinant le type exposé dans les galeries du Muséum de Paris, le même naturaliste ne s’est pas aperçu qu’il avait affaire à un Bulime non adulte, et il l'a décrit comme une espèce à bord droit, mince et tranchant. Il en est ré- sulté une fausse appréciation de l’espèce dans ses rapports naturels, et une description inexacte et insuffisante. Nous ajouterons que l'individu typique est en fort mauvais état et paraît avoir séjourné dans l'alcool, ce qui a presque anéanti son épiderme et ajoute aux difficultés de son iden- tification. Notre conclusion est qu’il est impossible d’adop- ter le nom de B. Founaki, attendu qu'il a été établi sur un individu non adulte, mal décrit et plus mal nommé. Quant à la question de savoir si l’on doit ou non réunir cette forme au B. Stutchburyi, l’affirmative ne nous semble pas douteuse, bien que M. Pfeiffer, qui ne paraît pas se faire une idée bien exacte du Founaki, sépare les deux espèces (1) par 611 numéros, et que M. Gassies sou- tienne qu'elles sont distinctes. Ce dernier auteur pense que le B. Founalki se distingue toujours de l’autre espèce par ses lignes ou fascies fulgurantes et comme en zigzag, ainsi que par son ouverture moins dilatée. Mais il suffit d'examiner un certain nombre de ces coquilles pour s’aper- cevoir que la forme de l'ouverture est très-variable sous le rapport de la largeur, et que les lignes en zigzag tantôt n'existent pas, tantôt sont en très-petit nombre et dispo- sées sur l’avant-dernier tour seulement, tantôt enfin sont très-développées. Nous possédons un individu chez lequel les lignes en zigzag sont aussi développées que possible, et dont cependant l’ouverture est plus large que celle du (4) Malak. Bl., 1851, p. 12, et Mon. Hehc., 1V, p. 467. — 146 — type figuré par M. Gassies (1). Ces lignes ne sont donc qu’un accident de coloration, et ce caractère ne nous pa- raît pouvoir constituer qu’une simple variété et non une espèce. Le deuxième nom donné à l'espèce est celui de M. Gas- sies, qui, en 1859, l’a appelée B. paletuvianus, par allu- sion à son mode de station, les individus qu’il connaissait ayant été recueillis au milieu des palétuviers du rivage de l'île Nu. Malheureusement, l’auteur n’a pas emprunté sa dénomination au nom botanique de ces végétaux (Rhizo- Phora), et il en résulte que son nom spécifique n’est guère meilleur que le précédent, et qu'il ne peut, pas plus que ui, être adopté (2) dans la nomenclature. Nous nous voyons donc forcé d'adopter le nom de B. Stutchburyr, proposé par M. Pfeiffer en 1860 et contre lequel il n’y a rien à objecter. Cette espèce est indiquée comme ayant été recueillie dans trois archipels différents, savoir : à l'île Nu (Nouvelle- Calédonie, côte sud-ouest) par M. Gassies, à Érumanga (Nouvelles-Hébrides) par M. Pfeiffer, et aux îles Salo- mon par MM. Hombron et Jacquinot : la forme typique n’a été signalée que dans les deux premiers. 22, Burimus EDDyYSTONENSis. Bulimus Eddystonensis, Pfeiffer, in Proc. zool. Soc., 1855, p. 8. — — Pfeiffer, Novit., I, p.54, pl. 16, fig. 4, 2. (1) Long., 66; long. ap., 36; lat., 18 mill. (collection Crosse). —Long., 65; long. ap., 32; lat., 15 mill. (collection Gassies). (2) C’est ainsi que, pour donner à un animal quelconque un nom emprunté à cette circonstance qu'il vivrait habituellement sur le chêne, il faudrait dire quercinus et non cheneanus, ce 2 serait un nom barbare. kL.,C: — 147 — Bulimus Eddyslonensis, Pfeiffer, Helic., IV, p. 565. — — Gassies, Faune Caléd., p. 49. Eurytus — Pfeiffer, Vers., p. 157. Coquille imperforée, ovale-conique, assez mince, couverte de stries serrées et de malléations légèrement obliques, assez brillante et d’un brun marron foncé. La spire est conique et assez pointue, la suture faiblement marquée et subcrénelée. Les tours, au nombre de 6, sont légèrement convexes; le dernier, un peu plus grand que la spire, est arrondi à sa partie basale. La columelle est mince, à peine tordue, portée en arrière et de couleur orangée. L’ouver- ture, très-peu oblique, est ovale, subanguleuse près du point d'insertion du bord droit, brillante et d’un blanc livide à l’intérieur. Le péristome est simple, faiblement épaissi, obtus et orangé : les bords sont réunis par un dé- pôt calleux, assez mince, transparent et presque incolore, mais excessivement luisant : le bord columellaire est peu dilaté. — Longueur 70 mill., plus grand diamètre 51 (coll. Crosse). Les premiers individus de cette espèce rapportés en Europe ont été pris pour de jeunes B. fibratus ; mais ces derniers ont le bord tout à fait tranchant et présentent d’autres différences dans le test, la forme générale et la disposition de l’ouverture. Les deux espèces sont parfai- tement distinctes. L'individu de notre collection, qui est très-adulte, présente un très-petit tubercule pariétal blanc, à peinesaillant, et situé profondément à l’intérieur. M. Pfeif- fer n'indique pas ce caractère dans sa diagnose; et, n'ayant vu que très-peu d'individus de cette espèce qui est assez rare, nous ne pouvons point affirmer qu’il existe chez tous les individus adultes. Le B. Eddystonensis, ainsi que l'indique son nom, pro- =.4n vient de l’île Eddystone (f). M. Gassies, dans son intéres- sant ouvrage sur la faune terrestre et fluvio-lacustre de la Nouvelle-Calédonie, le cite comme ayant été recueilli éga- lement à Jengen (Nouvelle-Calédonie) par le R. P. Mont- rouzier et M. Magen. 23. BuLIMUS MILTOCHEILUS. Bulimus miltocheilus, Reeve, Conch. Ic., 322. — — Pfeiffer, in Zeits. f. Malak., 1848, p. 120. —_ _— Philippi, Abbild., IE, 25, p. 98, Bul., pl. 1x, fig. 7. — — Deshayes, in Fér., I, p. 105, pl. cLIv, fig. 5, 4. — — Chemnitz, éd. II, n°194, pl. xzv, fig. 18, 19. —_ — Pfeiffer, Mon. Helic., IX, p.572, et IV, p. 440. _ — Chenu, Man. Conch.,I, n° 3216. Aspastus — Albers, Heliceen, éd. T, p. 149. — _ Pfeiffer, Vers., p. 150. Otostomus — Adams, Genera, vol. IT, p. 151. Eumecostylus millocheilus, Albers, Heliceen, éd. IE, p. 186. Coquille munie d’une perforation ombilicale, fusi- forme, un peu ventrue, mince, bien que peu fragile, mar- quéelongitudinalement de plis rugueux assez forts, avec des stries transverses très-fines et presque imperceptibles : as- pect brillant et diaphane ; coloration générale d’un beau blanc un peu jaunâtre. La spire est turriculée avec un (1) Cette petite île, qui n’est indiquée que sur les cartes les plus détaillées de l’Océanie, fait partie de l’archipel Salomon et est située au sud de l'ile Choiseul. en sommet oblus et presque mamelonné. Les tours, au nombre de 5, sont presque complétement plans; le der- nier, qui égale les 579 de la longueur totale, est atténué à la base et comme canaliculé en arrière de la columelle. Cette dernière porte à sa naissance un pli intérieur. L'ou- verture est oblongue, brillante et de même couleur que la spire, à l’intérieur. Le péristome est d’un rouge vermil- lon du plus bel effet; les bords sont subparallèles et réunis par un dépôt calleux très-faible et presque incolore; le bord droit, peu développé, est faiblement réfléchi; le bord columellaire, également réfléchi, contribue à former une espèce d’ombilic autour de la perforation.—La dimension de notre plus bel individu est de 68 millimètres pour la longueur, et de 24 pour le plus grand diamètre (collect. Crosse). Cette espèce est à la fois une des plus belles et des plus originales du genre, tant sous le rapport de la forme que sous celui de la coloration. Il peut paraître extraordinaire, au premier abord, de la voir classée dans notre groupe de Bulimes auriculiformes; mais un examen plus attentif montre que sa place est bien là. En effet, elle possède, dans le sens de sa longueur, les fortes stries rugueuses qui caractérisent la plupart des autres espèces du groupe; sous ce rapport, c'est en quelque sorte un B. fibratus mince; de plus,sa columelle porte un pli bien marqué. Le B. mullocheilus provient des îles Salomon : il est assez rare. Si nous examinons maintenant, au point de vue de la distribution géographique, le groupe d'espèces qui nous occupe, nous trouvons qu'il est répandu dans les divers archipels qui forment, autour de la partie est et sud- est du grand continent australien, comme un grand arc — 150 — commençant par environ 5 degrés de latitude sud, et se terminant par quarante et quelques degrés de la même la- titude. La Nouvelle-Calédonie, sur les 25 espèces que nous mentionnons, en compte 11 pour sa part : 8 d’entre elles paraissent lui être particulières, le B. Alexander, B. Sou- villei, B. fibratus, B. porphyrostomus, B. Caledonicus, B. pseudo-Caledonicus, B. scarabus et B. colubrinus; l'habitat de ce dernier nous paraît avoir besoin d'être confirmé, car c’est une forme des îles Fidji, et nous ne connaissons jusqu'ici authentiquement aucune espèce ter- restre commune à l'archipel Fidji et à l’archipel Calédo- nien. Quant aux 5 autres espèces indiquées comme calé- doniennes, le B. bivaricosus a été trouvé également aux Nouvelles-Hébrides, le B. Eddystonensis à la petite île Ed- dystone, dépendance de l'archipel Salomon (océan Aus- tral), et le B. Stutchburyi aux Nouvelles-Hébrides et aux îles Salomon. L'archipel des îles Salomon compte 7 es- pèces, les B. Cleryi, B. miliocheilus, B. Strangei et B. Macgillivrayi, qui sont particuliers à sa faune, le B. Salomonis, qu'on cite également comme provenant des Nouvelles - Hébrides, le B. Stulchburyi (var. Founaki) des Nouvelles-Hébrides et de la Nouvelle-Calédonie, et le B. Eddystonensis, qu’on retrouve également à la Nou- velle-Calédonie. Les 4 espèces connues de l'archipel Fidji ou Viti, B. Seemanni, B. malleatus, B. fulguratus et B. elobatus, n’ont point été rencontrées ailleurs. Les Nouvelles-Hébrides possèdent 4 espèces, dont une seule, B. fuligineus, leur est particulière, les trois autres, B. bi- varicosus, B. Salomonis et B. Stutchburyi, ayant été re- cueillies également autre part. Enfin la Nouvelle-Zélande nous fournit un contingent de 2 espèces qui lui sont pro- pres, B. bovinus et B. Novoseelandicus, toutes deux de la grande île du Nord, à ce que nous croyons. Il résulte de — 151 — cet exposé, d’ailleurs forcément bien incomplet, vu le petit nombre de documents scientifiques que l’on possède sur la faune malacologique de ces divers archipels encore bien peu connus, que la Nouvelle-Calédonie paraît être le point où les formes de notre groupe atteignent leur maxi- mum de développement. C’est en même temps la patrie des espèces les plus grandes, les plus épaisses et les plus auriculiformes. Quant aux espèces citées comme com- munes à plusieurs archipels, nous soupçonnons qu'il y a là des erreurs à relever, au moins pour quelques-unes, si - non pour la totalité. Une des causes d’erreurs les plus fré- quentes provient de ce que beaucoup de ces coquilles sont rapportées par des navires sandaliers où baleiniers, qui visitent ordinairement plusieurs de ces archipels dans la même campagne : ceux qui les ont recueillies les mêlent, les confondent et donnent des indications de provenance erronées. Les faits d'espèces communes à plusieurs îles, qui seront reconnus comme authentiques, auront dû pro- bablement s’opérer par voie d’acclimatation accidentelle, conséquence des rapports maritimes des diverses peu- plades entre elles. On sait que les mol!asques entrent pour beaucoup dans leur alimentation ordinaire. H::1C: Description d’une nouvelle espèce de Corbicula, PAR T. PRIME. CoRBICULA ANGAsI. (PI. VIE, fig. G.) C. tesla ovalo-transversa, depressiuscula, subæquila- ms 155 tas terali ; latere antico rotundato, postico lato, obluso ; um- bonibus parvis, erosis ; intus pallide aurantia ; transversim wregulariter striata ; epidermide fuscescente vestita ; car- dine incrassato, inæqualiter tridentato ; dentibus laterali- bus angustis, subæqualibus, tenuissime striatis. — Long. 11, lat. 8, diam. 6 millim. Hab. flumen Murray Australiæ meridionalis. (Coll. Prime et Crosse.) Coquille ovale, transversale, légèrement comprimée, subéquilatérale; côté antérieur arrondi, côté postérieur large, obtus; crochets petits, corrodés. L'intérieur est d’une nuance orangée pâle, et quelquefois blanchâtre. La partie extérieure du test est régulièrement striée dans le sens transversal, et recouverte d’un épiderme brunâtre. La charnière est épaisse et munie de trois dents inégales : les dents latérales sont étroites, presque égales et très- finement striées. Nous dédions cette espèce, qui fait partie de notre col- lection, à M. Geo. French Angas, qui en a recueilli un cer- tain nombre d’exemplaires dragués à 40 pieds (anglais) de profondeur dans la rivière Murray (Australie méridio- nale). ie Le Description d'espèces nouvelles, PAR H. CROSSE. À. EmaRGINULA Tromasr. (PI. VIE, fig. 1.) Emarginula Thomasi, Crosse, Journ. Conch., 1864, p. 45. em dt" ar — 153 — Coquille ovale, assez convexe et comme cambrée dans sa forme générale, comprimée à sa partie supérieure, subatténuée en avant, arrondie en arrière, ornée d’un sys- tème de côtes longitudinales, nombreuses, rayonnantes, régulières, que viennent couper, à angle droit, des lignes transverses subflexueuses, de manière à constituer un ré- seau très-élégant, moins apparent près des bords que vers la partie médiane et le sommet du test. Sa coloration est d'un vert pâle, son sommet central et obtus. La fissure est remarquable par sa grande largeur et se prolonge jus- qu’à près de moitié de la distance qui sépare le bord anté- rieur du sommet : la ligne dorsale est canaliculée, carénée des deux côtés et ornée de linéoles lamelleuses transverses. L'intérieur de la coquille est verdâtre, avec des parties d’un brun pâle vers la région centrale. Les bords sont assez fortement crénelés. — La longueur de la coquille est de 22 millim. 1/2, sa largeur de 16, sa hauteur de 6 : la longueur de la fissure est de 5 millim. sur une largeur de 2. Cette remarquable espèce, l’une des plus belles du genre, n’est pas mentionnée dans la monographie du Thesaurus de Sowerby. Elle a été recueillie vivante, en 1862, dans les parages d’'Aden, à l’entrée de la mer Rouge, et fait partie de la collection de M. Thomas, qui a bien voulu nous la communiquer et auquel nous nous faisons un plaisir de la dédier. 2. PLANoRBIS ScHRAMMI. (PI. VII, fig. 2.) T. discoidea, heliciformis, utrinque plano-concava, oblique tenuissime striata, parum fragilis, subtranslucida, corneo-flava; anfr. 5 1/2-4 rotundati, primus concavus, umbilicum mentiens, sequentes complanati, ultimus des- cendens ; apertura oblique horizontalis. irregulariter ro- 11 — 154 — tundata, albida ; peristoma albidum, crassiusculum, mar- ginibus callo lenui, nitido, junctis. — Diam. maj. 6 172, min. 5, alt. 2 millim. Hab. in insula Guadeloupe dicta, Antillarum. (Coll. Crosse.) Coquille discoïde, héliciforme, aplatie des deux côtés et concave vers sa partie centrale, très-finement striée en sens oblique, subtranslucide, mais peu fragile, d’une nuance d’un jaune corné, souvent recouverte d’une sorte d'enduit noirâtre. Les tours de spire au nombre de 3 1/2 à 4 sont arrondis : le premier, notablement concave, a un faux air d’ombilic; les autres sont aplatis; le dernier est descendant et remarquablement infléchi. L'ouverture, obli- quement horizontale, est irrégulièrement arrondie et blanchâtre. Le péristome, également blanchâtre, est assez épais, et ses bords sont réunis par un dépôt calleux, mince et luisant. — Le plus grand diamètre de l'individu figuré est de 6 millim. 172, le plus petit de 5, la hauteur de 2. Nous devons la connaissance de cette petite espèce, remarquable par sa ressemblance de forme avec certaines Hélices aplaties, à M. Schramm, dont les recherches ont été si utiles à la connaissance de la faune malacologique de la Guadeloupe, et auquel nous la dédions. Elle provient des marais de la Pointe-à-Pitre (Guadeloupe). Le même naturaliste nous a communiqué une autre espèce de Planorbe de la Guadeloupe, excessivement apla- tie et tranchante, dans laquelle nous avons reconnu le Pla- norbis cultratus, d'Orbigny (Moll. Cuba, pl. xiv, fig. 5-8), non signalé jusqu'ici parmi les espèces de notre colonie. -Voilà donc deux espèces fluviatiles à ajouter au catalogue des mollusques de la Guadeloupe. H. C. = fe Descriptions de Coquilles inédites, PAR M. ARTHUR MORELET. I. AFRIQUE SEPTENTRIONALE. 4. Heuix CoTryi. T. umbihcata, globoso-depressa, irregulariter costu- lata, alba, corneo interruptim fasciata el apicem versus variegata; spira obluse conoïdea, apice nitide cornea ; anfractus 6 convexi, ultimus parum dilatatus ; umbilicus mediocris, pervius ; apertura lunato-rotunda, intus ni- tide candida ; perisloma acutum, rectum. — Diam. ma. 41-45, min. 10 1792-15, altit. 7 172-9 maill. Habitat ad ripas fluminis Isli Maroccum el Algeriam delièmitantis. 2. CLAUSILIA PLICATA, Draparnaud. Species, pro situ notabilis, cum prœcedente lecta, ab europæis speciminibus minime dscrepat. 3. MELANOPSIS TINGITANA. T. subturrita, sohidula, longitudinaliter costata, inter costas striatula, corneo-straminea, rubigineo-flammulata; spira conica, acuta, fere integra; anfr. 6 superne con- trachi, sutura fimbriata juncli, ultimus spira munor ; columella arcuala, superne callosa, basi truncata ; aper- tura ovata, parva, inlus nifide laclea. -— Long. 19, diam. 9 null. Habitat in Marocco. — 156 — 4. ANODONTA TUNIZANA. T. oblonge ovata, inœæquilaleralis, antice rotundata, postice magis dilatata et tumida, tenws, striolata, nitida, epidermide fusco-virente induta ; margo superior ascen- dens, inferior leviter sinuatus ; umbones parvi, decorticati; area compressa, elala; hgamentum prominulum ; marga- rila violacea, iridescens. — Altit. 32, laut. 55, diam. 20 null. Habitat in paludibus, haud procul a Tuniza (la Calle). IT. ILES CANARIES. 5. HELIX PAIVANA. T. umbilicata, orbiculato-depressa, oblique granulato- striala, luteo vel griseo-fulva, maculose 4-fasciata; anfr. 5 parum convexi, sulura impressa juncli, ultimus superne _carinalus, antice deflexus, basi turgidulus ; apertura per- obliqua, transverse ovalis, intus fasciala; peristoma albidum, margine externo expansiusculo, columellari ap- presse dilatalo, umbilicum parvum, pervium, semi-tegente. — Diam. maj. 24, min. 19, alt. 11 mul. Habitat in insula Gomera. 6. HELIX QUADRICINCTA. T. umbilicala, depressa, lenticularis, acule carinata, costulato vel plicalo striata, lutescenti-cornea, fascüs 4 castaneis cingulata, una peripherialis, altera infra cœte- risque supra carinam; anfr. 5 parum convexi, ullimus antice deflexus, basi turgidulus; apertura perobliqua, transverse ovalis; peristoma incrassatum, albidum, mar- gine externo expanso, columellari appresse dilatato, sub- dentato, umbilicum parvum, pervium, semi-tegente. — Diam. ma. 19, nan. 16, alt. 8 null. — 157 — Habitat cum præcedente. 6. HELIX GOMERENSIS. T. imperforata, subdepressa, tenuis, subdiaphana, tr- regulariter striata, sub lente minutissime granulala, ni- tida, pulchre castanea, fasciis 2 ad 4 saturatioribus plus manusve dishinctis ornata, tinterdum luteo ad suturas flammulata; anfr. 4 parum convexi. Ultimus magnus , superne carinatus, anfice descendens; apertura trans- verse ovalis, intus nitida, violacescens ; peristoma simplex, margine columellari dilatato, appresse reflexo. — Diam. map. 22, min. 18, altit. A1 mal. Habitat cum præcedentibus. IIT. COTES OCCIDENTALES D'AFRIQUE. 7. HELIX INERMIS. T. umbilicala, orbiculalo-depressa, tenuis, nilida, subdiaphana, albida, levis ; spira vix prominula ; anfr. & planulah; ultinus depressus, sublus convexior ; umbi- lhicus aperlus, pervius; apertura vix obliqua, depresse lunaris ; peristoma simplex, aculum, rectum, margine co- lumellari non dilatato. — Diam. maj. 6, min. 5 1/3, altit. 4 null. Habitat Sierra Leone. 8. Buzimus Æriops. T. perforata, turrita, solidula, leviter striata, pallide fulva, flammulis, in anfrachibus intermediüs distincus, rufis, in duobus ullimis confluentibus et saturate castanets, ornala ; spira lurrila, apice obtusa; anfr. 9 convexius- culi, superne leves, ultimus testæ 410 æquans ; sutura marginala, inferne regulariter et confertim plicata ; apertura fere verlicalis, semai-ovalis, basi angulata, intus — 158 — cœrulea ; peristoma simplex, rectum, margine columellari dilatato, fornicatim reflexo. — Long. 40, diam. 16 mull. Habitat in Guinea. 9. BULIMUS OBSOLETUS. T. perforata, truncata, ovato-fusiformis, solidula, ob- solete striala, sub lente, prœcipue ad suturas, granuloso- decussata, vix nitens, cerea, luteo-fulva ; anfr. superst. G convexiusculi, sutura subcrenulata, albicante, juncti, ulhimus tesiæ 5110 œquans ; apertura semi-ovalis, intus albido-carnea, basi angulata; peristoma simplex, rec- tum, margine columellari dilatato, ad perforationem exi- guam, perviam, fornicatim reflexo. — Long. 30, diam. 45 mill. Habitat Sierra Leone 10. BULIMUS ELECTRINUS. T. vix perforala, ovalo-conica, tenuis, subdiaphana, non nitens, confertim et exilissime striata, lineis concen- tricis sublente decussatula, straminea, maculis castaneis suturas concomitantibus, et fascia unica 1n anfractu ul- himo, ornala; spira convexo-conica, apice aculiuscula, nigricans; anfr. 6 convexiusculi, ultimus ventrosus, spi- ram æquans ; apertura parum obliqua, late ovahs, intus fasciata et punctato-maculata ; peristoma simplex, tenue, margine columellari breviter dilatato, fornicatim reflexo. — Long. 18, diam. 9 mill. Habitat in Guinea. 41. AMPULLARIA PALUSTRIS. T. suustrorsa, umbihcata, globoso-depressa, tenuis, confertim capillaceo-striala, viridi-fusca; spira obtusa, — 159 — erosa ; anfr. 4 superne planati, deinde convext, ultimus permagnus, leviter depressus, sutura sulco tenui margi- nala ; umbilicus parvus, plerumque apertus, peruus ; apertura acute ovalis, inlus cœrulescens ; perisloma sim- plexæ, rectum, tenue, marginibus callo junctis. — Alt. 20 , diam. 21 mull. Habitat in lacu Ebrie Senegalenst. IV. COCHINCHINE. 12. UN10 MEGAPTERUS. T. oblonga, subcompressa, antice in rostrum acutum producta, postice attenuata, carinata, epidermide viridi transversim slriata induta; umbones compressi; area, in alam triangularem acuminatam, plicis verhicalibus fim- briatam, ligamentum celantem et poslerius hiantem, dila- tata; lamellæ horizontales, acutæ, tenues ; dentes cardi- nales lamelliformes ; margarita cœæruleo-opalina. — Alt. 58, latit. 80, diam. 19 mil. Habitat in Cochinchina. 15. UNIO MANDARINUS. T. ovahs, inœquilatera, depressa, sohidula, antice bre- viler rotundata, postice magis dilatata, attenuata, rugis eminentibus viridibus, zigzagformaibus, peculiariter exa- rata, inter rugas pallide fulva ; umbones depressi, extre- mitati anteriori approximati ; area compressa ; ligamen- tum terminale ; lamellæ mediocres, arcuateæ ; dentes cardi- nales compressi, crenulati; margarila argentea. — Alt. 20 , latit. 537, diam. 15 null. Habitat cum præcedente. A. M. — 160 — Description de Coquilles fossiles des terrains tertiaires supérieurs (suile), PAR C. MAYER. 86. DREISSENIA SANENSIS, Mayer. D. testa parvula, ovato-acuminata, convexiuscula ; dorso subangulata, inferne declivi, margine infero recti- linealo, supero et postico arcuatis ; umbonibus acutis, pau- lum depressis. — Long. 6 mill., lat. 5 mill. Coquille de petite taille, ovale-pointue, légèrement convexe et subanguleuse dans le sens de la longueur, déprimée en sa partie inférieure, à peu près droite de ce côté, arquée des côtés supérieur et postérieur. Crochets pointus, légèrement déprimés. ; Voisine des Dr. Africana et Basteroti, celte espèce se distingue par sa petitesse et par sa forme déprimée, à peine anguleuse. Avant de connaître l’espèce africaine, j y avais assimilé la mienne avec doute, me basant sur les indications de Nyst; depuis, la comparaison directe des deux types m'a éclairé à ce sujet. L'espèce italienne, la première des terrains pliocènes, est assez abondante, mais rarement bien conservée dans les marnes blanches de Sienne (couche O0 de la coupe de M. de Mortillet, At d. Soc. ilal. d. sc. nat., vol. V, Milan, 1865). 87. BITHINIA PROCERA, Mayer (pl. VIIL, fig. 1). B. testa turrita, procera, tenui, lœvr, polita ; anfrach- bus 8, convexis, tarde increscentibus ; ultimo 215 testæ longitudinis æquante, basi altenuato; aperlura parva, — 161 — ovata, obliqua; labro acuto ; labio subrepando ; umbilico angustissimo. — Long. 8 412 mill., lat. 5 null. . Coquille turriculée, élancée, mince, lisse et polie, com- posée de huit tours de spire convexes en leur partie in- férieure, s’agrandissant assez lentement. Dernier tour formant les deux cinquièmes de la longueur de la co- quille, rétréci à sa base. Ouverture petite, ovale, légère- ment oblique. Bord libre tranchant. Columelle légèrement écrasée, cachant un ombilic presque imperceptible. La forme de cette espèce est assez particulière dans le genre; cependant, de l'avis de M. Mousson, c'est bien une Bithime. Elle provient des marnes blanches de Sienne, placées sur ia limite des étages plaisancien et astien. Le B. unifasciata, que j'ai cité dans la notice géolo- gique de M. Mortillet sur la colline de Sienne, n'étant vrai- semblablement qu’un individu du B. acufa, portant, par accident de fossilisation, une bande d’un bleu foncé sur le dernier tour, je m’abstiens de le décrire quant à présent. 88. NERITINA ZEBRINA, Bronn (pl. VIIL, fig. 2). Index palæontol., p. 808.—N. zebra, Bronn, Naturh. Reisen, vol. II, p. 582 (non Lam.). N. testa oblique ovata, globulosa, lœut et polita, trans- versim lenuissime et undulatim lineolata, diverse deprcta, plerumque zonis tribus obscurioribus griseis vel subfuscis (mediana angustiore), ornata ; spira plus minusve retusa; apertura semi-lunari, non expansa; labro tenw, aculo, antus nudo; columella ampla, incrassata, intus leviler denticulata. — Long. 9 mill., lat. 7 mill. Coquille obliquement ovale, globuleuse, lisse et lui- sante, ornée de petites lignes colorées, transverses, on- duleuses, ou en zigzag, souvent embrouillées et formant — 162 — alors d'ordinaire trois bandes spirales plus foncées, grises ou brunâtres, dont la médiane est la plus étroite. Spire plus ou moins obtuse. Ouverture semi-lunaire, un peu ré- trécie. Bord libre, mince et tranchant, lisse à l’intérieur, Columelle large et épaissie, légèrement dentelée à sa nais- sance. La diagnose de cette espèce qu'a donnée Bronn est in- suffisante et s'applique tout au plus à la variété sans bandes, qui est beaucoup plus rare que les individus co- lorés. Aussi j'avais, dans le principe , songé à distinguer ces derniers sous le nom de AN. Brocchü. Cependant, comme il ne paraît pas y avoir, à Sienne, d'autre Néritine à laquelle la diagnose de Bronn convienne mieux, et que notre espèce y est fort commune, je crois, en définitive, que c'est elle que l’auteur allemand a eue en vue. Le AN. ze- brina se trouve dans les marnes bleues marines et dans les marnes blanches saumâtres de la colline de Sienne. 89. CERITHIUM ETRUSCUM, Mayer. B. lesta turrita, conoidea, turgidula; anfractibus 10, angustis, plano-convexis, sæpe subcontabulatis, sutura profunda separatis, tribus cingulis transversalibus (prima maæima, mediana, minore), plhicisque longitudinalibus subrectis, interstitiis angustioribus, reticulato-nodulosis ; ultimo anfractu sœæpe varicoso, basi depresso, tenui sulcato ; apertura rotundata ; labro acuto, fragili; canali brevis- simo. — Long. 25, lat. 9 millim. Coquille turriculée, sensiblement conique, tant soit peu ventrue, composée de dix tours de spire étroits, légère- ment convexes, souvent sensiblement disposés en gradins, séparés par des sutures larges et profondes. Tours ornés de trois bandes {ransverses élevées, dont celle qui longe la suture est d'ordinaire la plus forte, celle du milieu la — 163 — plus faible, et de côtes longitudinales plus ou moins droi- tes, moins larges que leurs interstices, qui découpent les bandes transverses en nodosités obtuses. Dernier tour portant presque toujours un bourrelet, déprimé et légè- rement sillonné à sa base. Ouverture arrondie, bord droit mince et tranchant. Canal très-court. Cette espèce est voisine des C. disunctum et Mora- vicum. Elle se distingue du premier par sa forme plus rac- courcie, ses tours moins nombreux, sensiblement disposés en gradins et pär ses bandes transverses inégales ; de l’au- tre, par ses tours moins nettement contabulés, ses bandes transverses moins inégales et ses côtes plus distantes. Or, comme elle est commune et constante, je ne pense pas que ce soit une simple variété de l’une ou de l’autre. Elle pro- vient des marnes bleues plaisanciennes de Sienne. Sous le nom de Murex turbinatus, Brocchi a décrit et figuré un Cerithium fossile de Sienne, dont il n'eut malheu- reusement qu'un individu sous la main, et qui, par sa forme et ses trois rangées de tubercules, a quelque analo- gie avec mon espèce; mais ce Cerithium a des tours an- guleux et très-nettement contabulés et manque complé- tement de côtes. Aucun de mes trente exemplaires du C. etruscum ne convient, sous ce rapport, à la description de Brocchi ou au dessin qu’il a donné. Or, de deux choses l’une : ou l'espèce de Brocchi est distincte de la mienne, ou la manière dont il l’a fait connaître est insuf- fisante et ne saurait lui assurer le droit de priorité. 90. PLEuRoTOoMA MorrTiLLerti, Mayer (pl. VIIL, fig. 3). PI. testa fusiform ; anfrachibus 10, medio angulatis, transversim laxe striatis, ad suturam marginatis nodulo- sisque, inferne nodis crassis, oblusis, reclis, interstitüs majortbus instructis ; ultimo anfractu basi celeriter atte- — 164 — nualo, in caudam longiusculam desinente, inferne trans- versim aralo, nodis paulo productis; apertura ovata ; rima antica, canali subrecto. — Long. 20, lat. 7 millim. Coquille fusiforme, composée de dix tours de spire. Tours anguleux, striés en travers, concaves en avant, et bordés près de la suture par un bourrelet noduleux, ornés en outre, en arrière, de côtes obtuses et droites, plus lar- ges que leurs interstices. Dernier tour se terminant rapi- dement par un canal assez long, à peu près droit, cou- vert, sur toute sa base, de forts sillons transverses, légère- ment onduleux, qui découpent les faibles prolongements des côtes longitudinales. Ouverture ovale. Entaille placée en arrière du bourrelet marginal. Espèce ambiguë et tenant à la fois des P/. Lamarckai et recticosta ; distincte de la première par son bourrelet mar- ginal, par ses côtes droites, ses stries transverses anté- rieures, et ses sillons plus tardifs; de l’autre, par ses tours plus anguleux, plus étroits, son bourrelet sutural plus fort, ses côtes plus courtes et ses sillons plus forts. Elle est fort rare, et je n’en connais que deux exemplaires, dont l’un provient des marnes bleues plaisanciennes de Sienne, et l’autre, qui constitue une variété à côtes plus courtes et à sillons plus forts, nettement granuleux, a été trouvé dans les sables jaunes de l’Astésan. Le PI. recticosta de M. Hoœrnes est une espèce très- différente de celle qui a servi de type à M. Bellardi ; les deux espèces n’appartiennent même pas au même groupe. Je propose donc de nommer l’espèce autrichienne P/. Ba- densis. 91. FascroLariA RAYNEVALI, Mayer (pl. VII, fig. 4). F. tesla fusiformi, oblongo-ovata, turrita; anfrachbus convexis, medio angulatis, longitudinaliter costahs, trans- — 165 — versim strialis ; coslis crassiusculhs, interstitiis angustio- ribus, primis rectis, cœteris leviter incurvatis; strüs trans- versis duabus medianis crassioribus ; ultimo anfractu spiram æquante, in caudam mediocrem celeriter exeunte, striis transversis crassiusculis, regulariter alternantibus ; apertura ovata; labro satis lenui, intus sulcato ; colu- mella subquadriphcata. — Long. 30, lat. 13 null. Coquille fusiforme, ovale-oblongue, turriculée, à tours convexes, anguleux, striés en traversetornés, en outre, de fortes côtes longitudinales, moins larges cependant que leurs interstices, droites sur les premiers tours, légère- ment courbées en arrière sur les deux ou trois derniers. Dernier tour à peine plus long que la spire, rapidement alténué en un canal assez large, médiocrement allongé, couvert de cordons transverses régulièrement alternants. Ouverture ovale; bord libre assez mince, sillonné à l’inté- rieur. Columelle portant à sa base quatre plis obliques, très-visibles chez les individus jeunes, à peine sensibles chez les adultes. Il est possible que ce Fasciolaria ne soit qu'une forte variété du F. fimbriata, avec lequel il se trouve ; mais, comme je n’en ai pas la preuve, malgré les quatorze exemplaires de cette dernière espèce que j'ai sous les yeux, je crois devoir le décrire comme espèce à part. Le F. Raynevali a un tout autre port que le F. fim- briata, produit par l’allongement de la spire, l’amincis- sement et la courbure des côtes et l’égalité des cordons transverses principaux. M. de Mortillet en a trouvé deux exemplaires identiques dans les marnes bleues de Sienne (couche N de sa coupe.) 92. Fusus ADoLESCENS, Mayer (pl. VILL, fig. 5.) F. testa lanceolato-fusiformi, gracili, nitida; anfrac- ttbus 9 convexis, subangulatis, longitudinaliter costatis ; — 166 — costis angustis, aculis, subfleæuosis, interstitis angustio- ribus transversim strialis ; strüs prominulis, inter coslas subnullis; ultimo anfractu spira paulo minore, in cau- dam brevem, subobliquam exeunte, costis tribus altioribus cum minoribus alternantibus; apertura angusta, ovato- oblonga; labro tlenuissimo. — Long. 21, lat. 8 millim. Coquille fusiforme , lancéolée, légèrement luisante, composée de neuf tours de spire convexes, subanguleux, couverts d’une cinquantaine de côtes étroites et aiguës, légèrement flexueuses, moins larges que leurs interstices, dont quelques-unes, sur le dernier tour surtout, sont plus fortes et plus élevées que les autres. Toutes ces côtes sont légèrement crénelées par des stries transverses, qui disparaissent plus ou moins complétement dans les inter- stices. Le dernier tour est plus court que la spire; il porte un canal court, assez large et légèrement oblique. L’ou- verture est étroite, ovale-oblongue. Le bord libre est très- mince. Cette élégante petite coquille ressemble beaucoup au F. Schwartzi, Hœrnes. Elle paraît cependant s’en distin- guer spécifiquement, étant plus grande, moins allongée, composée de tours plus nombreux, plus étroits, et munie de côtes beaucoup plus nombreuses, plus minces et iné- gales, qui seules sont distinctement striées en travers. Je l'ai trouvée dans les marnes plaisanciennes de Castelnuoyo d'Asti. 93. NarTica BurpiGazensis, Mayer. (PI. VIII, fig. 6.) N. esta subglobosa, oblique depressa, tenui, fragili, sublævi; spira prominula, contabulata; anfractibus 5 convexis, ad suturam planulahs; ultimo permagno ; aper- tura maxima, dilatata; columella tenui, superne callo — 107 — angusto adnata ; umbilico maximo, profundo; callo spi- rali depresso. — Long.52, lat. 40 mull. Coquille subglobuleuse, légèrement penchée en arrière, mince et fragile, à peu près lisse. Spire légèrement proé- minente, disposée en gradins. Tours convexes, aplatis le long de la suture; le dernier très-grand. Ouverture très- grande et élargie. Columelle mince, soudée sur le quart de sa longueur à l’avant du dernier tour par une callosité mince et étroite. Ombilic très-grand et profond, mon- trant une faible callosité spirale qui épaissit à peine la co- jumelle. Espèce des plus communes dans les faluns mayenciens de Léognan et de Saucats, près de Bordeaux, et confon- due jusqu’à ce jour avec le N. millepunctata, dont elle est de fait fort voisine. Elle se distingue de celle-ci par sa forme obliquement déprimée, son test mince, sa colu- melle également mince, plus oblique, dont la callosité est plus étroite, enfin par son manque de taches rousses. J'ai recueilli des milliers d'individus de cette espèce et n’ai, en revanche, jamais trouvé aux environs de Bordeaux, dans les couches inférieures à l'étage helvétien, qu'un seul exemplaire du N. nullepunctata, exhumé de la couche ferrugineuse du falun jaune de Saucats. Le Natica Bur- digalensis apparaît dans l'étage aquitanien à Mérignac, Léognan, etc.; il se trouve aussi à Saint-Paul, près de Dax, mais sur ce dernier point il est plus rare que le N. tigrina (N. crassa, Nyst; multipunctata, Wood). 94. NaTICA SAUCATSENSIS, Mayer. (PI. VIIE, fig. 7.) N. testa subglobosa, ovato-rotundala, solidula, lœvi ; spira prominula, contabulata; anfractibus convexis, ad suluram complanahs; ultimo magno; apertura magna ; columella obliqua, callo tenu adnata; umbilico parvo, — 168 — callo spirali semu-obducto. — Long. 25, lat. 20 mill. Coquille subglobuleuse, ovale-arrondie, assez solide, lisse et polie. Spire légèrement proéminente , disposée en gradins. Tours convexes, aplatis le long de la suture : le dernier est fort grand: Ouverture assez grande. Colu- melle oblique à l’axe, soudée sur le tiers de sa longueur, à l’avant du dernier tour, par une mince callosité. Ombi- lic petit, rempli à moitié par une callosité spirale semi- cylindrique. Cette espèce se distingue de la précédente par sa taille de beaucoup moindre, par sa forme plus raccourcie et non oblique, par sa solidité plus grande et par son ombi- lic relativement beaucoup plus petit. Elle est très-com- mune à la base de l'étage mayencien, au moulin de l’É- glise, à Saucats, et un peu moins, au même niveau, à Léognan, ainsi que dans les sables jaunes de Saucats. Elle manque dans les couches intermédiaires. C. M. Description de Coquilles fossiles des terrains tertiaires inférieurs (suite), PAR M. C. MAYER. 57. SAxICAVA CoEUvENsISs, Mayer. S. testa subovato-transversa, inæquilaterali, solidula ; valva sinistra dextra manifeste majore, ventricosiuscula, dextra plano-convexa ; latere antico brevi, rotundato; pos- tico elongalo, obtuse truncato, paulum hiante; cardinal — 169 — et palliari parallelis ; umbonibus obtusis, recurvis ; car- dine subedentulo. — Long. 5, lat. 8 mill. Coquille transverse, ovoide, inéquilatérale, assez solide. Valve gauche sensiblement plus grande que la droite, as- sez bombée. Valve droite plano-convexe. Côté antérieur court et arrondi ; postérieur allongé, tronqué obtusément et légèrement bâillant. Côtés cardinal et palléal parallèles. Crochets obtus et recourbés. Charnière à peu près sans dents. Cette petite coquille appartient indubitablement au genre Saxicave; elle est même voisine du genre S. Jeu- rensis, mais elle s’en distingue facilement par sa taille double ainsi que par sa forme moins irrégulière et beau- coup moins inéquilatérale. Elle provient des marnes ton- griennes de Cœuve, près de Porentruy. (Un exemplaire.) 58. THRACIA MINIMA, Mayer. Th. lesta manula, transversa, ovato-trapeziformi, paulum inæquilaterali, lenui, transversim trregulariter strialo-rugala; lalere antico breviore, rotundatlo, postico lato, obtuse carinato, oblique truncato, cum lateribus car- dinali et palliari angulos obtusos efformante; umbonibus minulis. — Long. 4, lat. 6 mil. Coquille de petite taille, transverse, ovale-trapéziforme, légèrement inéquilatérale, à test mince, couverte de stries et de plis d’accroissement assez légers. Côté antérieur plus court que l’autre et arrondi; côté postérieur élargi, tra- versé obliquement par une carène obtuse, tronqué en sens oblique à son extrémité, et, par suite, anguleux en haut et en bas. Crochets assez petits. Quoique représentée seulement par deux empreintes, cette espèce offre des caractères assez tranchés pour per- mettre d'y reconnaître une Thracie nouvelle. En effet, 12 — 170 — c’est la miniature assez exacte du Th. plicata des couches miocènes, avec cette seule différence que ce dernier pré- sente, à dimension égale, des plis plus forts. Cette co- quille, probablement la plus petite du genre, provient des marnes bleues tongriennes de Neucul, près de Delémont. (Jura bernois.) 59. TELLINA DELEMONTANA, Mayer. T. testa fransversa, angusta, subelliptica, compressa, tenu, paulum inæquilaterali; latere antico longiusculo, extremitale rotundalo; poshico prœælongo, declivi, obtuse biangulato; palliari fere recto; umbonibus munutis, acu- his. — Long. 11 172, lat. 21 mul. Coquille transverse, étroite, subelliptique, légèrement inéquilatérale, comprimée, mince et à peu près lisse. Côté antérieur assez long, arrondi à son extrémité ; côté posté- rieur prolongé et rostré, obtusément bianguleux; palléal presque droit. Crochets petits et pointus. Cette espèce provient du même lieu que la précédente et n’est représentée que par une empreinte.Je me suis as- suré que c’était bien une Telline, en constatant à la char- nière l’absence de traces du cuilleron interne des Syndos- myes, coquilles dont, du reste, la taille est beaucoup plus petite. Par sa forme, ce Tellina Delemontana rappelle beaucoup mieux le T. bipartita que les T. Nysti et Rau- ini; il diffère de ces trois espèces, surtout par la dépres- sion de son côté antérieur et par la longueur insolite de son côté postérieur. 40. Doxax BRoNGNIARTI, Mayer. D. testa transversa, elongata-trigona, tenui, fragili, valde inæquilaterah, lœvi, poshce longitudinaliter tenui- striata; latere antico longiore, attenuato, acuminalo, pos- — 171 — hico obluso, subangulato; margine palliari subflexuoso, intus denticulato. — Long. 7, lat. 12 mill. Coquille transverse, trigone et allongée, mince et fra- gile, très-inéquilatérale, paraissant à peu près lisse, sauf du côté postérieur, où de fines stries longitudinales s’a- perçoivent à la loupe. Côté antérieur prolongé, atténué et pointu; côté postérieur obtus et subanguleux. Bord pal- léal légèrement flexueux, finement crénelé à l’intérieur. Voisine des D. fumidulus et lanceolatus, du premier surtout, notre espèce est beaucoup plus petite et moins renflée; son côté postérieur ne porte pas non plus d’or- nements aussi distincts. Grès tongrien de Romainville, à Paris. (Un exemplaire.) 41. Cyraerea Semperr, Mayer. (PI. IX, fig. 2.) C, lesta transversa, ovali, compressiuscula, paulum æquilaleralh, antice et postice fere æqualiter obtuse angu- lata, antice paulo magis rotundata ; sulcis transversis nu- merosis, minulis, subæqualibus, subimbricatis, ad latera sœæpe dicholomis ; umbonibus valde prominentibus, acu- tiusculis ; lunula majuscula, ovato-oblonga; cardine pau- lum angusto ; dentibus divergentibus, postico valvæ dex- træ subbifido, medio et antice tenuibus ; sinu pallr pro- fundo, obluse angulato. — Long. 6 172, lat. 9 472 mill. Coquille transverse, ovale, légèrement comprimée, fai- blement inéquilatérale, plus longue du côté antérieur que du côté postérieur. Côté antérieur arrondi-subanguleux. Elle est ornée de sillons transverses, nombreux, étroits, presque égaux, subimbriqués, et quelquefois dichotomes à leur naissance, Crochets très-proéminents, un peu poin- tus. Lunule assez grande, ovale-oblongue. Charnière un peu faible, à dents divergentes. La dent postérieure de la valve droite est légèrement bifide, la moyenne et l’anté- rieure sont minces. Sinus palléal assez grand, obtus au sommet. Si je ne savais perlinemment avoir trouvé cette espèce à Etampes, j'aurais pu me demander, au premier abord, si elle ne provenait pas des sables de Beauchamps, car elle ressemble, à s y tromper, au C. delicatulo de l'étage bartonien, tel que M. Deshayes l’a figuré. Néanmoins cette analogie n’est qu’apparente : l'espèce nouvelle est un peu moins triangulaire; elle a des sillons plus forts et moins nombreux, une lunule plus courte, un sinus palléal plus grand et une charnière assez différente. Bref, elle se rapproche davantage des espèces du groupe du C. erycina. J'ai trouvé l'unique exemplaire qui constitue cette es- pèce en compagnie d’une valve du Corbulomya compla- nala et d’un exemplaire du Cerithium lœvissimum, dans les sables jaunes qui affluent au bord de la route, entre Étampes et Ormoy, et qui appartiennent à la partie supé- rieure de l'étage tongrien. 42. LuciNA SoLITARIA, Mayer. (PI. IX, fig. 3.) L. testa subtrigona, inæquilaterali, compressiuscula, lœvigata, antice depressa, angulata, postice sublruncata, obtuse biangulata ; umbonibus prominentibus, recurvis ; lunula duplici, interna concava, ovala, externa ovato- oblcnga; pube elongato, angusto, depresso ; cardine vix edentulo, dentibus lateralibus nullis ; cicaltriculis muscu- laribus parvis. — Long. 7, lat. T mill. Coquille subtrigone, inéquilatérale, légèrement com- primée, lisse, mince et fragile. Côté antérieur déprimé et anguleux, côté postérieur légèrement tronqué et obtusé- ment bianguleux. Crochets proéminents et recourbés en avant. Lunule double, l'intérieure concave et ovale, l’ex- — 173 — térieure ovale-oblongue. Corselet étroit et déprimé. Char- nière ne portant que des indices de dents cardinales. Im- pressions musculaires petites. Par la dépression des côtés antérieur et postérieur et par son manque d’ornements, au moins dans son jeune âge, le L. solitaria se rapproche des L. callosa, gibbosula, transversa, etc., mais sa forme est assez particulière et ne permet pas de la confondre. L’échantillon sur lequel cette espèce est fondée provient de la couche à Natica crassa- hina de Jeurres, près Etampes, couche qui, sur ce point, forme la base des sables de Fontainebleau. 43. PINNA DESHAYESI, Mayer. P. testa elongata, cuneato-trigona, angusla, radiis lon- gitudinalibus circiter A1, crassiusculis, satis distantibus, undulosis, 34 testæ latitudinis occupantibus, rugisque transversis in latere inferiori valde obliquis, ornata. Coquille allongée, triangulaire, cunéiforme, assez étroite, ornée de 10 à 41 rayons longitudinaux forts et distants, légèrement onduleux, occupant les trois quarts de la largeur des valves, ainsi que de rides transverses, très-obliques sur le côté inférieur. Des sept espèces tertiaires du genre Pinna à moi con- nues, c'est assurément le P. margaritacea, qui ressemble le plus à celle-ci. D’après les trois échantillons de l'espèce nouvelle que j'ai sous les yeux, elle paraît différer du P. margaritacea au moins par ses sillons longitudinaux moins nombreux et plus distants. Quant au P. Brocchu, des couches néogènes, à en juger d’après les nombreux échantillons que j'ai à ma disposition, il ne porte de sil- lons que sur la moitié supérieure des valves. Enfin le Panna des couches aquitaniennes d’Oppenheim, figuré par M. Sandberger (Die Conchylien des Mainzer Tertiærbec- — 17h — kens, pl. xxx1, fig. 5), et que je propose de nommer P. Sandbergeri, se distingue facilement des autres es- pèces par ses sillons nombreux (au nombre de quinze à seize) et fort rapprochés. J’ai trois exemplaires de ce der- nier type sous la main. Le P. Deshayesi ne se trouve que rarement dans la couche à Nafica crassatina, à Jeurres, près d'Étampes. 44. TEREBRATULINA POLYDICHOTOMA, Mayer. (PI. IX, fig. 1.) P. testa ovalo-acuta, superne perpaulum inflata, tenui, longitudinaliter tenwistriata; strüis ad apicem paucis, crassioribus, subinde dichotomis, paulum inæqualibus, lœvigatis, in valva inferior lateribus granuloso-asperis ; valva inferiori læviter sinuosa ; umbone acutiusculo; fo- ramine parvulo, obliquo. — Long. 14, lat. 11 mul. Coquille ovale-pointue, légèrement renflée en sa partie supérieure, mince et assez fragile, ornée de stries longi- tudinales élevées, fortes et peu nombreuses à leur origine, mais s’amincissant de plus en plus en arrière en se bifur- quant plusieurs fois. Stries à peu près lisses, si ce n’est des deux côtés du crochet, où elles se couvrent de petites as- pérités. Valve inférieure légèrement sinueuse. Crochet un peu pointu, à troncature petite, oblique et parfaitement ronde. Voisine des T. tenuistriata et Parisiensis, cette espèce parait s’en distinguer par des stries plus grossières, plus souvent dichotomes et par les aspérités qui les ornent dans le voisinage du crochet. Le T. polydichotoma est fort commun dans les marnes tongriennes de Cæuve, près de Porentruy. 45. LacuNA SANDBERGERI, Mayer. (PI. IX, fig. 4.) L. testa minima, solidula, ovato-turgida, lœvissima, nihda; spira brevi, conica, apice oblusiuscula ; anfracti- bus 5, convexis, angustis; ullimo maximo, globuloso, apertura late ovata, postice angulata, basi rolundata, subeffusa; columella late perforala, extus margine pro- minente, convexo, circumdala ; marginibus crassiusculis. — Long. 2, lat. 1 192 mul. Coquille très-petite, solide, ovale, renflée, lisse et lui- sante, à spire courte, conique, obluse au sommet. Tours au nombre de cinq, étroits et convexes; le dernier très- grand, globuleux, formant les trois quarts de la longueur totale. Ouverture largement ovale, anguleuse en arrière, arrondie et légèrement échancrée en avant. Columelle largement ouverte, circonscrite par un petit bourrelet élevé et convexe. Bords légèrement épaissis. Voisine de L. eburniformis, tel que l’a figuré M. Sand- berger, mais très-différente de cette espèce, d’après le dessin qu’en donne M. Deshayes, ma petite coquille se dis- tingue de ce type par son manque absolu de stries trans- verses, et principalement par sa forme plus raccourcie, ainsi que par son ouverture élargie à la base. Sous ces derniers rapports, elle est intermédiaire entre les L. ebur- niformis et subeffusa, tels que les donne M. Sandberger. Jeurres, près d'Étampes. (Un seul individu.) 46. TurBoNILLA DesHAyEsr, Mayer. (PI. IX, fig. 5.) P. testa subulala, regulariter conico-turrita, apice acu- tiuscula; anfractibus 9, latis, convexiusculis, lævigatis, sulura latiuscula, subcanaliculata, bene separatis; ultimo anfractu latiusculo, [ere tertiam testæ longitudinis par- tem æquante, basi convexo; apertura minima, antice dila- — 176 — tata; columella brevi, obliqua, plicam medianam, con- tortam gerente. — Long. 5, lat. 1 mill. Coquille subulée, régulièrement conique-turriculée, assez pointue au sommet. Tours au nombre de neuf, assez larges, légèrement convexes, lisses, nettement séparés par une suture assez large et profonde. Dernier tour assez grand, formant près du tiers de la longueur de la coquille, convexe et légèrement atténué à sa base. Ouverture très- petite, élargie en avant. Columelle courte, oblique, mu- nie, vers sa partie médiane, d’un petit pli tordu. Possédant les T. Sandbergeri et Nysti, j'ai pu m'assu- rer que mon espèce différait à la fois de l’un et de l’autre par ses tours moins nombreux et croissant plus rapide- ment. L'espèce nouvelle, dont j'ai recueilli trois exem- paires identiques à Jeurres et à Morigny, avoisine de plus près le 7. digitalis, du bassin rhénan ; mais elle en diffère par sa forme plus nettement conique et subulée, par ses tours plus convexes, un peu plus larges, et par son ouverture élargie en ayant, munie d’une columelle oblique. A propos du 1. Nysti, je me permettrai de faire re- maerquer que le T, tmbricataria pourrait bien n'être qu’une variété, et je conseille aux collecteurs d'étudier la question. 47. ToRNATELLA MERIANI, Mayer. P. lesta ovalo-turgida, perforata; spira brevi, co- nica; anfractibus convexis, lransversim striatulis ; ultimo maximo, obtuse angulato, ventricoso, basi attenuato, in- ferne et superne striato, medio lævi; strüs satis tenuibus, undulatis ; apertura ovalo-angusta ; columella biplicata; plicis minimis. — Long. cire. 9, lat. cire. 5 mul. 4 Coquille ovale-ventrue, ombiliquée, à spire courte, co- — 177 — nique. Tours convexes, striés en travers; le dernier très- grand, obtusément anguleux à quelque distance de la su- ture, renflé et lisse vers sa partie médiane, couvert, en avant et en arrière, de stries transverses assez fines, serrées et légèrement onduleuses. Ouverture ovale, étroite. Co- lumelle portant deux plis à peine sensibles. Espèce fort remarquable, mais qui n’est malheureuse- ment représentée que par un individu incomplet. Inter- médiaire entre les T. Chevalieri et Deshayesi quant à la forme, elle se rapproche du T. semi-striala par la nature de ses ornements. Jeurres, près d’'Étampes. (Sables de Fontainebleau.) 48. Buzza TournouErt, Mayer. (PI. IX, fig. 6.) B. testa parva, ovalo-turgidula, medio ventricosa, pene subangulala, extremitatibus repente attenuata, acula, basi rimata, apice oblique truncata, in medio lævigala, anthce el postice inæqualiter paucistriala ; truncatura mar- gine obluso circumdata ; apertura elongata, angusta, an- nice paululum dilatata, subsenui-lunari vel subsigmoidea. — Long. 5, lal. 53 mull. Coquiile de petite taille, ovale-renflée, ventrue et obtu- sément anguleuse dans le milieu , rapidement atténuée et pointue à ses extrémités. Columelle munie d’une petite fente ombilicale. Sommet tronqué très-obliquement et bordé d’un petit bourrelet obtus. Surface lisse, sauf aux extrémités, où s’observent quelques stries inégales. Ou- verture allongée, étroite, un peu élargie en avant, en forme de croissant ou légèrement sinueuse. Voici une Bulle des plus curieuses par sa forme inso- lite, semblable à celle des Ovules. Ses caractères la pla- cent, je pense, dans le voisinage des B. radius et lanceo- — 458, lata, c'est-à-dire dans le groupe pour lequel on a créé le sous-genre Volvula. Morigny, près d'Étampes. (Deux exemplaires.) 49. CERITHIUM SUBMARGARITACEUM, À. Bronn. (Sandb., Conchyl. Mainz. Tertiærb., p. 105, pl. vu, fig. 4.) B. lesta conico-turrita, apice acuta; anfractibus 12, anguslis, imbricatis, planis, antice obtusangularibus, su- turis profundis disjunctis; carinis principalibus tribus, granosis (tertia majore); carina quarta, minore, inter primam et secundam interposila, quintaque, e sutura ipsa exoriente; granulis longiusculis, compressis, in seriebus retro arcuatis disposilis ; basi subplana, spiraliter striata; apertura dilatata, obliqua, oblique subtrapezoidah ; ca- nal brevi, contorto ; columella subbiplicata. — Long. 25, lat. 8 mail. Coquille conique-turriculée, à sommet pointu. Tours au nombre de douze, étroits, imbriqués, légèrement con- vexes, obtusément anguleux en avant, séparés par des sutures profondes et assez larges, ornés de trois carènes principales. Deux carènes accessoires très-faibles, dont l'une est intercalée entre la première et la seconde carène principale, et l’autre apparaît au fond de la suture. Toutes les carènes sont découpées en granulations obtuses, éti- rées et étroites, par des lignes d’accroissement arquées, Base presque plane, striée en spirale. Ouverture élargie, oblique, à peu près en forme de trapèze oblique. Canal court et tordu. Columelle nortant deux faibles plis. J'avais déjà écrit, sous le nom de C. innexum, les deux individus de cette espèce que j'ai trouvés dans la couche à grosses Natces de Jeurres, lorsque, en étudiant avec atten- tion la description de M. Sandberger, je me suis con- vaincu de leur identité spécifique avec le type rhénan. Ces — 179 — deux individus constituent néanmoins une variété parti- culière, distincte par sa forme un peu raccourcie, par ses tours plus disjoints et par l'égalité de ses carènes princi- pales. Le type se trouve en abondance dans les marnes à Cyrènes du bassin de Mayence, marnes qui appartiennent déjà à l’étage aquitanien. 50. ExGina HEBERTI, Mayer. (PI. IX, fig. 7.) E. lesta ovato-fusiformi, crassa et solida, multicostata, rudi; spira conica, apice acuta; anfrachibus T, convexis, angustis, subscalats, ad suluram anguste marginatis, coslis crassis, salis elevatis, oblusis, paululum obliquis, sulcis multo angustioribus separatis, transverse rude stria- lis, striis remotis, undulatis, alternantibus ; ultimo an- fractu maximo 2[5 totius teslæ efformante, basin versus lente attenuato, costis flexuosis, ad basin evanescentibus, stris transversis, basitenuibus; apertura angusta, oblonga, in canalem brevem, latum, contortum, exeunte: labro exlus incrassalo, intus crenulato ; columella lœviter flexœuosa, extus crenulata, basi contorta, subumbilicata. — Long. 22, lat. 15 mill. Coquille ovale-fusiforme, épaisse et solide, à côtes nom- breuses, rude au toucher. Spire conique, pointue au som- met. Tours au nombre de sept, convexes, étroits, légère- ment scalariformes, faiblement bordés à la suture, ornés de grosses côtes assez élevées, mais obtuses, un peu obliques, beaucoup plus larges que leurs interstices, et de stries spirales grossières, élevées, onduleuses, dans les in- tervalles desquelles s’en observe une beaucoup plus faible. Dernier tour très-grand, formant les deux tiers de la co- quille, assez doucement atténué vers la base, orné de côtes flexueuses, persistant assez longtemps et d'un grand — 180 — nombre de stries transverses, fortes et élevées, régulière- ment alternantes, sauf sur le canal, où elles sont toutes plus fines. Ouverture étroite, oblongue, se terminant par un canal très-court, large et légèrement tordu. Bord droit épaissi à l'extérieur, crénelé en dedans. Columelle légè- rement flexueuse, crénelée horizontalement à l'extérieur, _ légèrement tordue à la base, recouvrant presque complé- tement une petite fente ombilicale. J'ai adopté, pour cette espèce, le nom générique d’En- gina, proposé par M. Gray pour des coquilles sem- blables, quoique j'ignore si ces coquilles ne doivent pas former plutôt un simple groupe dans le grand genre Murex. Par ses caractères, l'espèce nouvelle se rapproche, d’une part, des Pourpres, et, de l’autre, des Colombelles, et forme un type ambigu et insolite. Couche à grosses Natices de Jeurres, près d'Étampes. Assez rare. Genre RauLintA, Mayer. (PI. IX, fig. 8.) Testa turbinata, ovato-oblonga, subtenus, spiralter sulcata. Anfractus repente increscentes, conveai, ultimus maximus. Apertura magna, paulum obliqua, ovato- oblonga, integra, postice angulata, antice subeffusa. Co- lumella lata, arcuata, applanata, unidentata. Coquille turbinée, ovale-oblongue, peu épaisse, ornée de sillons en spirale. Tours croissant rapidement, con- vexes ; le dernier très-grand. Ouverture grande, tant soit peu oblique, ovale-oblongue, sans échancrure, anguleuse en arrière, élargie en avant. Columelle large, arquée, aplatie , portant à l’intérieur une forte dent tuber- culeuse. La coquille pour Jaquelle j’établis cette coupe géné- rique, quoique excessivement rare, est connue depuis — 181 — longtemps des naturalistes : c’est le Raulinia alligata, décrit par M. Deshayes, dans sa Description des coquilles fossiles des environs de Paris, sous le nom de Tornatella alligata, et placé en dernier lieu, par cet auteur, dans le genre Odontostoma (Descript. anim. sans vert. foss. envir. Paris, IT, p. 551). Ayant été assez heureux pour rencon- trer à Jeurres un bel exemplaire de cette singulière co- quille, j'ai pu l’étudier de près et je me suis bientôt vu dans l’agréable nécessité de l’ériger en genre distinct. En effet, il me semble que cette coquille ne saurait rentrer dans les Odontostomes, tant à cause de sa taille trop forte, de sa forme insolite, de son test assez mince et de ses cercles transverses, que, surtout, à cause de sa columelle, non tordue, aplatie, et qui porte, à l’intérieur, une dent tuberculeuse indépendante pour ainsi dire, et qui n’a absolument rien à faire avec le pli des Odontostoma. Par ses caractères, cette espèce avoisine, je pense, les Liütorines de plus près que tout autre genre et doit être placée dans leur famille. Il existe dans le bassin de Paris une seconde coquille de l'aspect de celle-ci, je veux parler du Littorina monodonta, Desh., du calcaire grossier. Cette espèce ne paraît différer de mon type que par sa forme plus allongée, ses sillons plus faibles et plus nombreux, ainsi que par l’emplace- ment de la dent columellaire. J'ai donc lieu de penser que c’est aussi un Raulinia. C. M. — 182 — BIBLIOGRAPHEE, Séries conchyliologiques Comprenant l'énumé- ralion des Mollusques terrestres el fluviatiles recueillis pendant le cours de différents voyages, ainsi que la description de plusieurs espèces nouvelles, par Arthur Morelet. — 3° livrai- son. Avril 1863 (1). Le nouveau travail de M. Morelet est consacré exclusi- vement à l’étude des Mollusques terrestres et fluviatiles du Pérou. Les principaux matériaux lui ont été fournis par M. Angrand, qui a recueilli de nombreuses espèces de Mollusques pendant le séjour assez long qu'il a fait dans ce pays en qualité de consul général. L'auteur com- mence par un exposé très-intéressant de la constitution physique du pays, examinée dans ses rapports avec la po- pulation malacologique qui l’habite. Il passe ensuite à l'énumération des espèces, en y joignant la synonymie de chacune de celles qui sont connues. Il décrit comme nou- veaux les Mollusques suivants : Helix gyrella, petite espèce planorbiforme et cornée; H. tortilis et H. polycycla, qui avoisinent toutes deux l'H. stenogyra de Pfeiffer; H. Angrandi, remarquable par une sorte de dépression du dernier tour, en forme de (1) Paris, chez F. Klinckzieck, rue de Lille, 11. — Grand in-8 de 96 pages d'impression, avec 5 planches coloriées (par un pro- cédé chromolithographique). — Avril 1863. — 183 — cicatrice, touchant au bord columellaire et correspondant, à l’intérieur, à une protubérance dentiforme; Bulimus vi- riatus; B. Yanamensis; B. Angran; B. ochraceus; B. jaspideus ; B. Edwardsi; B. rusticellus; B. papilla- tus; B. radiatus (1); B. orophilus; B. Balsanus ; B. ce- reicola; B. virgultorum; B. longinquus; B. Andoicus ; PB. albicolor; B. Lesueureanus; B. emaciatus:; B. acro- melas; B. spiculatus; B. tubulatus; B. scalaricosta ; B. dendrinis; B. serotinus ; B. cuspidatus; B. verucu- lum; Clausilia Angrandi, dont la forme est celle de la plupart des Clausilies américaines, mais la taille plus pe- tite; C. Andecola, qui a la couleur et un peu la forme du C. cœrulea, de l’Archipel grec, mais qui, comme la pré- dente, se distingue par son péristome détaché et par une déviation longitudinale particulière à la suture de son der- nier tour ; Helicina Peruviana, et H. psorica. L'auteur change avec raison le nom du B. Castelnaudi, Hupé, qu’il nomme B. Hupeanus; attendu que M. Pfeiffer a publié antérieurement un B. Caslelnaudi, dédié au même voya- geur. Le nombre des espèces énumérées ou décrites par M. Morelet est de soixante-trois. Il ajoute à la suite un catalogue général de tous les Mollusques terrestres et flu- viatiles du Pérou connus jusqu’à ce jour. D’après ce re- levé, la faune malacologique du pays se compose ainsi qu'il suit : Succinea, 2 espèces. Limnæa, 2 espèces. Hehx, 25 — Physa, 4 — Bulimus, 148 — Planorbis, 7 — (4) Nom malheureux : il y a déjà un B. radiatus, Bruguière, qui est la même chose que le Z. detritus, Müller, d'Europe. Nous engageons l’auteur à le changer, pour éviter toute confusion. — 184: — Clausilia, 3 espèces. Ancylus, 4 espèce Balea, 4 — Helicina, Dre Pupa, 1: — Ampullaria, 5 — Glandina, 3 — Melania, 21 Achatina, 3 — Paludestrina, 3 — Tornatellina, À — Anñnodonia, 3 — Auricula, 2 — Unio, 2 — On voit, par cet exposé. combien est grande au Pérou la prédominance du genre Bulimus sur les autres formes terrestres, et particulièrement sur le genre //elix. La somme des espèces de ce dernier genre est à celle des Bu- limes dans la proportion de 1 à 6. C’est le caractère prin- cipal de la faune malacologique péruvienne, et les Hélices ne commencent à devenir proportionnellement plus nom- breuses qu’au Chili, tout en conservant un caractère d’in- fériorité marqué, tant sous le rapport du nombre que sous celui du développement et des couleurs. On sait, au reste, toute l’importance que prend le genre Bulimus dans l’A- mérique méridionale, où il atteint son maximum de dé- veloppement. Ainsi que le dit M. Morelet, le rapport nu- mérique des Bulimes à la somme des espèces terrestres de cette partie du nouveau continent est, pour la Colombie, dans la proportion de 5 à 5; il est de 5 à 2 dans la répu- blique de l'équateur, de 5 à 5 en Bolivie, et de 7 à 2 au Pérou. Au Chili, les Hélices constituent le tiers de la tota- lité des Mollusques terrestres. On peut encore signaler plusieurs points qui servent à caractériser la faune péruvienne : 1° la présence du genre Clausilia, si rare en Amérique, qui est représenté par trois espèces, et qui remplace, de ce côté des Cordillères, le genre Cylindrella, si abondamment répandu dans les di- vers pays que baigne la mer des Antilles ; 2° la taille mé- — 185 — diocre et la forme quasi-européenne du petit nombre d’Hélices que l’on rencontre au Pérou; 3° l'absence totale du genre Cyclostoma et des genres voisins, les Mollusques terrestres operculés, si nombreux ailleurs, n’étant représentés ici que par trois petites espèces d’Ae- licina. Les espèces pérüviennes peuvent être considérées comme distribuées dans quatre zones ou régions diverses, caractérisées par des altitudes différentes et ayant cha- cune sa population malacologique particulière, avec cette réserve seulement que quelques espèces, vivant sur la limite d’une des zones, se retrouvent parfois, mais en pe- tit nombre, dans la zone immédiatement supérieure. La première zone (région de la côte et de la Montaña, de O à 1,500 mètres d'altitude) comprend les Succinea, Achatina, le seul Pupa connu du Pérou (P. Paredesn, d'Orbigny), la majeure partie des Helix et de nombreux Bulimus, parmi lesquels nous citerons les B. Al{o-peru- vianus, B. Lobbi et B. Yatesi. Les espèces de la région maritime, souvent aride et sablonneuse, sont générale- ment minces, chétives et peu brillantes. La deuxième zone (région des terres tempérées, de 1,500 à 2,500 mètres) compte encore un bon nombre d’'Hélices, dont quelques-unes se rapprochent beaucoup de nos espèces alpines. C’est le domaine des genres Balea (B. clausilioides, Reeve), Clausilia et Helicina. Les Bu- limes y dominent toujours, et particulièrement un groupe qui semble appartenir exclusivement au Pérou, et qui est composé d'espèces subulées ayant un faux air de Cylindrelles (B. columellaris, B. cuspidatus et B. veru- culum.) La troisième zone (région des terres froides, de 2,500 à 3,500 mètres) n’est plus habitée que par deux Hélices 13 — 186 — (A. clausomphalos et H. diluta) et par de nombreux Bu- limes, de dimension moyenne, parmi lesquels nous signa- lons un groupe singulier de coquilles turriculées, percées d’un ombilic large et profond qui règne jusqu’au sommet de la spire (B. tubulatus, B. infundibulum et B. scalari- costa). Enfin la quatrième zone est celle des terres glacées ou puna (de 5,500 à 5,000 mètres d'altitude). Nous n’y trou- vons plus que des Bulimes (B. culmineus, B. ochraceus, B. Yanamensis et B. Weddelli). Le B. culmineus est celui qui vit à la plus grande élévation; A. d'Orbigny l’a ren- contré jusqu’à près de 5,000 mètres d'altitude. On peut juger, par les quelques détails que nous venons de donner, combien le nouveau travail de M. Morelet pré- sente d'intérêt. Il sera donc lu avec plaisir par tous les na- turalistes qui s'occupent de Mollusques terrestres et flu- viatiles, et que l’étude des questions de distribution géo- graphique des espèces ne laisse pas indifférents. Les faunes locales ou régionales bien faites sont, nous l’avons souvent répété, des travaux de première utilité et qu’on ne saurait trop encourager. Nous ajouterons que l’exécution maté- rielle de l'ouvrage est très-soignée, et que les cinq planches coloriées qui l'accompagnent sont le premier essai réussi, qui ait été fait en France, à notre connaissance, des pro- cédés de la chromolithographie appliqués à l'illustration des ouvrages de conchyliologie. D H. CROSSE. = AB Ueber die familie der Rissoiden. — II. Rissoa, von (Sur la famille des Rissoidæ. — II. Genre Rissoa, par) Gustav Schwartz von Mohren- stern (1). Le nouveau mémoire de M. Schwartz de Mohrenstern, présenté à la séance de l'Académie des sciences de Vienne du 45 mai 1865, fait suite à un excellent travail du même auteur, dont nous avons rendu compte précédemment (2). Le premier contenait les généralités de la famille des Rissoidæ et la monographie du genre Rissoina. Le se- cond est consacré exclusivement à celle du genre Rissoa, tel que le comprennent MM. Adams dans leur Genera, c’est-à-dire réduit aux espèces qui présentent les carac- tères suivants : Coquille imperforée, oblongue, lisse ou pourvue de côtes longitudinales, généralement blanchâtre, mais ornée souvent de lignes longitudinales d’un rouge brun ou de taches flammulées : ouverture ovale, entière; bords réu- nis. — Opercule spiré, corné, à nucléus latéral. — Ani- mal muni, à sa partie postérieure, d’un appendice cirrheux unique. On voit que les espèces à test cancellé ou treillissé sont exclues du genre ÆRissoa par l’auteur, qui adopte pour elles le genre Alvania de Risso. M. Schwartz énumère et décrit quarante-sept espèces . (1) Vienne, 1864, chez Karl Gerold fils, libraire de l’Acadé- mie impériale des sciences. — 1 volume in-4, cartonné de 58 pages d'impression, accompagné de 4 planches, dont 3 sont coloriées. Tirage à part. (2) Journ. Conchyl., 1861, vol. IX, p. 301. — 188 — du genre Rissoa, qu’il divise en trois groupes, et dont nous donnons le catalogue. I. Espèces dont la columelle est légèrement infléchie en forme de pli. Bord externe marqué de jaune brun à trois endroits. Tours ornés de raies longitudinales co- lorées ou de flammules. 4. RissoA AURISCALPIUM, Linné. —= Méditerranée et Adriatique. Subfossile à Rhodes, Naples, Nice et en Si- cile : fossile de Castelarquato. C’est le Rissoa acuta de Payraudeau et de Philippi. Les Turbo marginatus, Laskey; Rissoa acicula, Desmarest; Zippora Drummondi, Leach ; Rissoa pulchella, Risso, sont également des synonymes. 2. RissoA ELATA, Philippi.—Méditerranée et mer Noire. — Subfossile de Rhodes et de Sicile. 5. RissoA oBLoNGA, Desmarest. — Méditerranée. — Subfossile de Rhodes et de Sicile. 4. RissoA GRossA, Michaud. — Méditerranée et Adria- tique. 5. Rissoa VENUSTA, Philippi. — Méditerranée, Adria- tique, mer Noire et côtes d'Angleterre, d’après Forbes et Hanley. 6. RissoA MONODONTA, Bivona. — Méditerranée et Adriatique. — Subfossile de Rhodes et de Sicile. Le R. subcarinata, Cantraine, est un synonyme. 7. RiSsSOA MEMBRANACEA , Adams. — Méditerranée, Adriatique; îles Canaries; Manche; côtes de Norwége. L'Helix labiosa, Montagu; le Turbo costatus, Pulteney; les Rissoa fragilis, Michaud, et R. Souleyetiana, Récluz, et R. pulla, Brown, sont des synonymes. 8. Rissoa ocrona, Nilsson. — Côtes de Danemark et de Norwége. 9. Rissoa coRNEA, Lovèn. — Cattégat et mer Baltique. — 189 — 10. RissoA ALBELLA, Lovèn. — Côtes de Suède et Cattégat. 11. Rissoa Sarsr, Lovèn. — Bergen (Norwége). IT. Espèces dont le bord externe présente deux parties colorées demi-circulaires , ou seulement une seule de teinte foncée. Les tours sont ornés de lignes transverses colorées, soit continues, soit interrompues, et plus rare- ment de flammules. 12. Rissoa pARvA, Dacosta. — Cette espèce est répan- due de la mer du Nord à la Méditerranée: d’après Nilsson, on la trouve subfossile près de Stockholm. — Il faut y rapporter les Turbo subluteus, œreus et albulus, Adams; T. lacteus, Donovan; les Rissoa semicostulata, Anton, R. alba, Macgillivray, et R. obscura, Philippi. 15. Rissoa pocium, Nyst. — Méditerranée et Adria- tique. Subfossile de Rhodes et de Calabre. Fossile de l’oli- gocène de Freden et de Dickholz. Synonymes : R. pu- silla et R. nana, Philippi; R. pulchra, Forbes. 14. Rissoa INTERRUPTA, Adams. — Cette espèce s’é- tend de la mer du Nord jusqu'aux côtes occidentales de France. Cest le R. Matomiana de Récluz. 15. RissoA VARIEGATA, Adams. — (ôtes d'Angleterre. C’est le R. anconspicua de Clark (partim). 16. RissoaA MARGINATA, Michaud. — Méditerranée. 17. Rissoa Lacnesis, Basterot. — Fossile miocène de Vienne, Bordeaux, Touraine, etc. C’est le R. bulimoides, Grateloup. 48. Rissoa ExiGuA, Eichwald. — Fossile miocène de Pologne et de Hongrie. 19. Rissoa Nana, Lamarck. — Fossile du bassin de Paris (éocène et sables moyens; oligocène de Dax et Gaas). L'auteur rapporte à cette espèce les Paludina striata, Grateloup, et Rissoa abbrewiata, Baudon. — 190 — 20. Rissoa MISERA, Deshayes. — Fossile des sables in- férieurs du bassin de Paris. 21. RISSOA PULCHELLA, Philippi. — Méditerranée et Adriatique. — Subfossile de Rhodes, de Sicile et de Ca- labre. 22. Rissoa INCONSPICUA, Alder. — Adriatique et côtes du Northumberland (Angleterre). C’est le R. maculata de Brown. 23. RissoA EHRENBERGI, Philippi.— Dalmatie et Ile de Rhodes. 24. Rissoa siMPLEx, Philippi. — Adriatique et Médi- terranée. — Subfossile de Tarente. 25. RissoA PLICATULA, Risso. — Nice, Marseille, Rhodes (subfossile). 26. Rissoa RADIATA, Philippi. — Sicile. 27. RIssoA LINEOLATA, Michaud. — Méditerranée (côtes de France). _IIT. Espèces dont la superficie ou les bandes spirales sont profondément ponctuées. A. Formes allongées. 28. Rissoa simizis, Scacchi. — Asie Mineure, Cy- clades, Sicile, Martigues; côtes de Bretagne. Subfossile de Chypre. — Synonymes : R. arata, Récluz; R. ova- tella, Forbes; R. apiculata, Danilo et Sandri. 29. RissoaA AnTIQUA, Bonelli. — Fossile subapennin d'Asti. 50. Rissoa SULZERIANA , Risso. — Fossile subapennin de Modène et de Sienne. 51. Rissoa Crorno, Hôrnes. — Fossile tertiaire de Vienne et de Transylvanie. 52. RissoA SUBCOSTULATA, Schwartz. — Côtes d'Angle- terre, de France, d’Espagne et Méditerranée. C'est le R. costulata d Alder et non celui de Risso. — 191 — 35. RISSOA DECORATA, Philippi. — Méditerranée et Adriatique. 54. Rissoa GuErini, Récluz.—Côtes de France(Manche). 55. RissoA vARIABILIS, Muühlfeldt. — Méditerranée et Adriatique. Subfossile de Sicile, de Rhodes et de Nice. — Synonymes : À. costata, Desmarest ; R. costulata, Risso ; R. Desmaresh, Récluz; Turbo Rissoanus, delle Chiaje. B. Formes plus courtes : bord externe plus épais à l’in- térieur. 56. RissoA vENTRICOSA, Desmarest. — Méditerranée. Subfossile de Sicile, de Rhodes et de Nice. — Synonyme: KR subventricosa, Cantraine. 37. RissoA sPLENDIDA, Eichwald. — Mer Noire et Adria- tique. Synonymes : À. violæstoma, Krynitzki; R. ornafa, Philippi. 58. Rissoa TURRICULA, Eichwald. — Fossile miocène de Pologne et de Hongrie. L'auteur indique comme syno- nyme le À. costata, Andrzejowski. 89. RIssoA TURBINATA, Lamarck. — Fossile tertiaire du bassin de Paris, de Belgique et de Mayence. — Syno- nymes : Rüssoa plicala, Deshayes; R. Michaudi, Nyst. 40. Rissoa LILAGINA, Récluz. — Côtes occidentales de France. C'est le Turbo violaceus, Muühlfeldt, mais non le Rissoa violacea, Desmarest. 41. Rissoa RuFILABRIS, Leach. — Côtes d'Angleterre et d'Irlande. 42. RissoA VIOLACEA, Desmarest. — Méditerranée et Adriatique. Subfossile de Rhodes, de Sicile et de Nice. C’est le R. punctata, Potiez et Michaud. 45. Rissoa PORIFERA, Lovèn. — Cattégat et côtes de Norwége. 44. Rissoa INFLATA, Andrzejowski. — Fossile miocène du bassin de Vienne, de Transylvanie et de Gallicie. Syno- — 192 — nymes : Melamia Roppii, Dubois; Rissoa turricula , Eichwald; R. semi-costata, Andrzejowski; R. tenuis, Partsch. 45. Rissoa ANGULATA, Eichwald. — Fossile miocène du bassin de Vienne et de Podolie. Synonymes : R. turri- tella, Andrzejowski et R. limata, Deshayes. 46. Rrssoa ZirTezr, Schwartz. — Subfossile de Rhodes. 47. Rissoa prMipraTA, Eichwald. — Espèce trouvée dans un conglomérat calcaire tout à fait récent de la côte du Daghestan. On trouve les Rissoa à toutes les profondeurs, depuis la ligne extrème du reflux jusqu'à 80 brasses de fond : néanmoins la plupart des espèces appartiennent aux zones laminarienne et coralline. Se nourrissant de végé- taux, comme les autres Rissoidæ, ils habitent naturelle- ment les régions abondamment pourvues de plantes ma- rines, et c'est dans la zone sublittorale, qu'ils sont ré- pandus avec le plus de profusion. Le genre Rissoa (dans le sens restreint que lui donne l’auteur) est un genre propre aux pays tempérés. Il s'étend depuis les côtes de Norwége jusqu'aux Açores et aux Canaries, et est assez abondamment répardu dans la mer Noire et dans l’Adria- tique; mais c'est dans la Méditerranée proprement dite qu'il atteint son maximum de développement. Sur les 47 espèces énumérées par M. Schwartz, 34 vivent dans les mers actuelles : 27 de ces dernières se trouvent dans la Méditerranée, et sur ce nombre 18 n’ont pas été rencon- trées ailleurs. Un certain nombre d’espèces est commun à la Méditerranée et à l’Atlantique : quelques-unes habi- tent exclusivement la mer du Nord et la Baltique. On en connaît 15 à l’état fossile ou subfossile : plusieurs espèces vivantes sont également connues à l’état subfossile, deux — 193 — d’entre elles (R. auriscalpium et R. dolium) se retrou- vent aussi à l’état de fossiles tertiaires. Par l'exposé qui précède, on peut se faire une idée de l'intérêt que présente le travail de M. Schwartz, qui pa- rait posséder à fond son sujet. Quant au mérite de l’ou- vrage, on sait combien est pénible et difficile à traiter l'étude des genres qui, comme le genre Jüssoa, se com- posent exclusivement d’espèces de petite taille, et combien peu de personnes sont en état de s’en tirer convenable- ment. Aussi M. Schwartz nous paraît avoir rendu à la science malacologique un véritable service, d’abord en débrouillant la synonymie de chaque espèce et en en don- nant de bonnes diagnoses, puis en accompagnant ses des- criptions d'excellentes figures, dessinées par lui-même avec un talent remarquable, tirées sur papier de Chine et soigneusement coloriées. Tout ce qu’il nous reste à souhai- ter, ainsi que nous l'avons dit, précédemment, en rendant compte de sa monographie du genre Rissoina, c’est qu’il poursuive son œuvre utile avec le même succès, et qu'il mène à bonne fin l’étude des autres petits groupes géné- riques dont se compose la famille des Rissoidæ. H, CROSSE. Note sur les Vulselliäæ, Adams, par M. Munier- Chalmas (1). Notre collaborateur M. Munier a consacré quelques pages à l'étude de la famille des Vulsellidæ, Adams. Sans adop- (1) Extrait du VITTe volume du Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie. — Brochure in-8, de 16 pages d'impression, ac- compagnée d’une planche lithographiée. Caen, 1863, chez Har- del, libraire, rue Froide, 2. — 19% — ter la place que MM. Adams assignent aux Vulsellidæ, M. Munier croit que cette subdivision des Malléacés est légitimée par plusieurs caractères d’une certaine valeur, dont le principal, s’il est confirmé par l’anatomie des Vul- selles, serait suffisant pour détruire toute objection : bâille- ment des valves postérieur, et non antérieur, comme chez les Malléacés. Nous hésitons encore à admettre une famille distincte pour les Vulsellhidæ, qui ont le test nacré, la charnière et les habitudes de plusieurs Malléacés, des Crénatules entre autres qui vivent en compagnie des Vulselles, dans les éponges des merstropicales. Nous croyonsenfin, sauf recti- fication ultérieure, que les Vulselles ont un pied byssifère, atrophié peut-être, mais au moins aussi évident que chez les Peignes. M. Munier renferme trois genres dans ses Vulselhide : Vulsella, Lamarck; Eligmus, Deslongchamps; et Nayadina, Munier. Le Vulsella Turonensis, Dujardin, fait le passage des Vulsella aux Eligmus; quant aux Nayadines, elles forment le lien qui relie les Vulsella aux Ostrea. Chacun de ces genres est décrit et accompagné de la liste des espèces. Les Vulsella comptent dix-huit espèces vivantes et dix espèces fossiles ; la plupart de ces dernières appartiennent à la formation tertiaire inférieure; deux sont de la craie, et devront peut-être constituer un groupe générique dis- tinct. Le singulier genre Eligmus est représenté par trois es- pèces de la grande oolithe. Quoique son test ne soit pas fibreux, je persiste à croire qu'il n'appartient pas au groupe des Ostracés. M. Munier suppose que la couche in- terne nacrée a pu être détruite par la fossilisation. Enfin le nouveau genre Nayadina est une Vulselle trans- — 195 — verse, rostrée en arrière, mais sanscoucheinterne fibreuse. L'unique espèce Nayadina Heberti a été trouvée à Aube- terre (craie marneuse). La publication de M. Munier donne un grand intérèt à l'étude de ces bivalves énigmatiques qui comblent dans la série des genres vivants plusieurs grandes lacunes. P. FiscHER. Faune conchyliologique, terrestre et fluvio-la- custre de la Nouvelle-Calédonie, publiée sous les auspices du ministère de l'instruction pu- blique, par &. B. Gassies (1). $ 1. Les lecteurs du Journal de Conchyliologie sont au courant de la plupart des découvertes faites dans la Nouvelle-Calédonie depuis une dizaine d'années. Cette co- lonie est fort riche en mollusques terrestres, fluviatiles et marins; son étendue, son éloignement du continent aus- tralien et de l’Archipel indien impriment à sa faune ter- restre et fluviatile une physionomie particulière. Notre honorable confrère M. Gassies, après avoir décrit plusieurs espèces calédoniennes, a rassemblé les éléments de la faune importante qu’il publie aujourd’hui. Son introduction rappelle les noms des naturalistes qui lui ont communiqué des espèces. Parmi ces zélés collec- teurs nous nous plaisons à citer le R. P. Montrouzier, qui a failli payer de sa vie son généreux dévouement à la science ; et M. Magen, lieutenant de vaisseau, auteur d’une (1) Paris, 1863, chez F. Savy, libraire, rue Hautefeuille, 24. Un volume grand in-8, de 126 pages d’impression, accompagné de 8 planches coloriées et d’une carte. Prix, 15 francs. — 196 — intéressante notice topographique et historique insérée dans le travail de M. Gassies. Une simple inspection de la carte de l’Archipel calédo- nien rend compte de la richesse de sa faune. L'ile princi- pale à une étendue considérable; ses productions nous sont encore peu connues, l’intérieur n’ayant pas été visité complétement. La topographie ne nous indique que de faibles cours d’eau débouchant sur la côte E., et une ri- vière assez longue, le Diahot, dirigée vers le N. 0. Les localités de Balade, Jenjen, Kanala avoisinent la côte E. ; c’est là qu’habitent les grands Bulimes caractéris- tiques de la faune. Au N. de l'ile principale, et comprises entre des bar- rières de polypiers, se remarquent deux petites îles explo- rées par le R. P. Montrouzier : Art et Pot. Elles possèdent un grand nombre d'espèces propres qui manquent à la Nouvelle-Calédonie proprement dite. A l'O. de la pointe S. de la Nouvelle-Calédonie, l’île de Nu, visitée par M. Lambertôt, et surtout l’île des Pins (S. E.), renferment plusieurs formes très-curieuses, particulièrement dans le genre Helix. Enfin l'archipel des Loyalty, dont la direction est pa- rallèle à la côte E. de la Nouvelle-Calédonie, commence à être connu depuis les explorations de M. Montrouzier. Chaque île a sa population conchyliologique dis- tincte, mêlée à quelques espèces communes à tout le groupe et qui attestent que l’Archipel a subi un abaisse- ment continu qui fait plonger son extrémité N. dans la mer. La théorie de Darwin, sur les îles de coraux, reçoit une pleine confirmation par la disposition de l’Archipel néo-calédonien et de ses puissantes barrières de polypiers. $ 2. Chaque espèce est décrite avec soin par M. Gas- — 197 — sies ; la diagnose est accompagnée d’une excellente figure. Les 155 espèces du catalogue se répartissent ainsi : Succinea, À espèce. Plecotrema, 2 espèces, Helix, FE DIRES Auricula, RES Bulimus, A7 — Truncatella, 2 — Pupa, 1 — Cyclostoma, 3 — Scarabus, 4 — Helicina, 3 — Melampus, 11 — Nawicella, 4 — Planorbis, 2 — Hydrocæna, 4 — Physa, 7 — Ampullaria, À — Melanopsis, 9 — Amphibola, 41 — Melania, 9 — Cyrena, 1 — Neritina, 91 — PBatissa, 35 — Pedipes, 1 — Cette faune est donc remarquable par le nombre et la forme des Helix et Bulimus. L’abondance des Awriculidæ, des Nerutina et Melania est un fait qui se reproduit pour toutes les îles du Pacifique. Mais, parmi les genres rares dans ces parages, et qui abondent à la Nouvelle-Calédonie, citons les Melanopsis, Physa et Planorbrs. Au nombre des Mollusques qui jusqu’à présent font dé- faut, nous rappellerons les Limaciens signalés dans plu- sieurs archipels voisins, les Amphipeplea fréquents en Australie, enfin les Nayades. Le genre Ampullaria, indiqué par M. Morelet à la Nou- velle-Calédonie, nous inspire quelques doutes sur l’exacti- tude de son habital; nous en dirons autant des Bulimus Janus, Pfr., et anversus, Müller, compris dans le catalogue de M. Gassies, mais qui sont connus pour habiter }’Indo- Chine. Nous profitons de cette occasion pour rectifier les indi- — 198 — cations d'habitat de quelques espèces que nous avons dé- crites, en les attribuant à la faune calédonienne. Pupina Moulinsiana, Fischer et Bernardi, Journ. Con- CRT, L. N, p. 209. Cette coquille habite Woodlark (groupe des Louisiades), où le P. Montrouzier l’a recueillie ; il a nommée, anté- rieurement à nous, Pupina leucostoma. Cyclostoma Couderti, Fischer et Bern., loc. cit. Ce Cyclostome provient bien réellement de la Nouvelle- Calédonie, d’où M. Crosse l’a reçu à plusieurs reprises. Helix cespitoides, Fischer, loc. ct., t. VI, p. 278. Jusqu'à nouvel ordre, nous pensons, d’accord avec M. Gassies, que cet habitat est erroné; la coquille n’a, d’ailleurs, aucun des caractères de la faune néo-calédo- nienne. $ 4. Les espèces nouvelles décrites et figurées par M. Gassies sont nombreuses : Helix Raynali. Melanopsis aperta. — luteolina. — Deshayesiana. Bulimus Edwardsianus. — Retoutiana. — Blanchardianus. Melania Droueti. Scarabus minor. — Mageni. Melampus brevis. — Matheroni. _ variabilis. Neritina Nouletiana. Cyclostoma Bocageanum. Navicella Huperiana. Helicina Primeana. Hydrocæna diaphana. Planorbis Montrouzieri. — Fischeriana. Melanopsis carinata. Nous terminerons cette courte esquisse du nou- veau travail de M. Gassies en le félicitant du soin qu'il y a apporté et de l’intérêt qu’il a su y attacher. C’est par — 199 — des travaux de ce genre que la géographie conchyliolo- gique peut avancer, la description d’une faune locale étant plus utile à la science que les diagnoses sans indica- tion d'habitat de plusieurs centaines de coquilles. P. FiscHERr. Études paléontologiques sur le département de la Nièvre, par Th. Ébray. — 1" et 2° livrai- sons (1). La plus grande partie du travail de M. Ébray traite de différents points d'organisation et de classification des Échinodermes, matières qui sortent du cadre de notre re- cueil. Dans le sixième chapitre, l’auteur propose le genre Protophites pour un petit groupe d’ Ammonitidæ à coquille discoïdale ou globuleuse, enroulée irrégulièrement sur le méme plan, à tours contigus, à bouche munie de forts bourrelets, à cloisons lobées et à siphon dorsal : il les considère comme les précurseurs, dans les terrains juras- siques, de certaines formes crétacées, et comme les prolo- types, pour ainsi dire, des genres Scaphites et Hamutes. Sa forme typique est une espèce nouvelle qu’il décrit sous le nom de Protophites Oxfordianus, et qui provient de l’oolithe ferrugineuse de l'étage oxfordien supérieur de la Loge et de Barbeloup (Nièvre). Il regarde comme de- vant faire partie du même genre les Ammoniles dimor- phus, microstoma, bullatus, refractus et Christoln (cette dernière espèce décrite par M. Baudoin dans le tome VIII (4) Paris, 1858-1860, chez J. B. Baillière et fils, rue Haute- feuille, 19. — Grand in-8, 64 pages d'impression et 3 planches lithographiées. — 200 — de la 2° série du Bulletin de la Société géologique de France). H. CRossE. British Conchology , or an account of the Mol- lusca which now inhabit the British isles and the surrounding seas (Conchyliologie britan- nique, où énumération des Mollusques vivants qui habitent les îles Britanniques et les mers environnantes }, par J. Gwyn Jeffreys. — Vol. IT, Coquilles marines {1}. Le nouveau volume de M. Jeffreys comprend les Bra- chiopodes et la majeure partie des Conchifères (de la fa- mille des Anomidæ à celle des Mactridæ inclusivement). C’est ici que commence la partie la plus utile et la plus attrayante de l’ouvrage. En effet, si les Mollusques ter- restres et fluviatiles de l’Angleterre ont un intérêt un peu secondaire pour les étrangers, qui n’y voient qu’une ré- pétition affaiblie et incomplète des formes du continent, il n’en est pas de même des Mollusques marins. Sur ce point, les iles Britanniques reprennent l’avantage, grâce à l'étendue de leurs côtes, à la situation géographique qui leur assure à la fois les espèces des mers tempérées et la plupart de celles du Nord; grâce aussi, il faut le dire, aux nombreuses recherches et aux remarquables travaux des naturalistes anglais. (4) Londres, 1863, chez J. Van Voorst, I, Paternoster row : 4 volume in-8, cartonné, de 466 pages d'impression, accom- pagné de 9 planches, dont une est coloriée. — Prix, 125. (15 francs). — 201 — Après une courte introduction, l’auteur passe en revue la classe des Brachiopodes, et fait remarquer qu’ils ha- bitent des zones bathymétriques très-variables. En effet, le Terebratula cranium a été recueilli par MM. Mac-An- drew et Barret à 160 brasses et par le docteur Wallich à 228 brasses de profondeur, tandis qu’un autre natura- liste, M. Berkeley, a trouvé un individu vivant du T. ca- put-serpentis adhérent à un rocher au niveau extrème de la marée basse, et cela sur un point de la côte d'Écosse où le flux et le reflux sont relativement peu considérables. On voit par là combien les géologues doivent apporter de prudence dans leurs appréciations paléontologiques, et à quoi ils s'exposent en concluant trop vite, de la présence de quelques Térébratules dans une couche, que cette couche a été déposée par une mer profonde. Le genre Ar- gtope est représenté, sur les côtes anglaises, par trois es- pèces (A. decollala, Chemnitz; À. cistellula, S. Wood; À. capsula, Jeffreys). Dans les Conchifères, M. Jeffreys n’admet que deux es- pèces d’Anoma (A. ephippium et A. palelliformis, L.), et une seule espèce d’Osfrea. À l'exemple de notre colla- borateur Fischer, il n’adopte pas le genre Hinnites, et le réunit au genre Pecten. Il donne le nom nouveau de Lima elhphca, Jeffreys, au L. subauriculata, Forbes et Hanley, qu'il considère comme différent de celui de Montagu. Il réunit au Mytilus edulis, L., les M. ungulatus, L., M. in- curvatus et peilucidus, Pennant, M. Galloprovincialis, Lamarck, repousse le genre Modiola, et admet les genres Modiolaria et Crenella. I signale le Limopsis aurita, Brocchi, décrit à l’état fossile et retrouvé à l’état vivant sur les côtes de la plus septentrionale des îles Shetland ; quatre espèces du genre Lepton (L. squamosum, Mon- tagu; L. niidum, Turton; L. sulcatulun, Jeffreys, ct 14 — 202 — L. Clarkiæ, Clark); il adopte le genre Axinus (Cryptodon de Turton), créé par J. Sowerby aux dépens des Lucines et en énumère trois espèces : les À. fleæuosus, Montagu ; A. Croulinensis, Jeffreys; À. ferruginosus, Forbes. Sa clas- sification et sa nomenclature sont généralement fort judi- cieusement établies. Néanmoins il est quelques points sur lesquels notre opinion diffère de la sienne ; par exemple, il adopte le genre Lasæa, Leach, au lieu de Poronia, Ré- cluz, pour le Cardium rubrum de Montagu. Si la dia- gnose générique de l’auteur français laisse un peu à désirer, celle de M. Brown, qui a proposé le genre Lasæa en 1827, comme une coupe inédite de Leach, est encore moins ac- ceptable, puisque, selon les propres expressions de M. Jef- freys, « elle ne dit rien de l’animal et guère davantage de la coquille. » D'ailleurs, Leach, dans son ouvrage pos- thume, avait remplacé le vocable Lasæa, dépourvu de toute espèce de signification, par celui d’Autonoë : or on ne peut mettre sur le dos d’un auteur, malgré lui, un nom auquel il a renoncé en se corrigeant lui-mème, et qui, dès lors, doit être réputé comme non avenu. Nous n’aimons pas non plus beaucoup le nom de Gaslrana, adopté pour les Diodonta ou Fragilia de Deshayes, et nous en avons donné la raison précédemment (1). Les Psammobies nous paraissent devoir constituer une famille particulière et non être comprises dans celle des Telli- nidæ. Enfin le genre Scrobicularia, qui, d’ailleurs, nous semble entaché d'un vice originel analogue à celui qui nous fait repousser le genre Gastrana, serait, d’après nous, mieux placé dans la famille des Amphidesmide que dans celle des Hactridæ. Cette part faite à la critique, il ne nous reste que des (1) Journ. Conchyl., 1863, vol. XI, p. 78. — 203 — éloges à donner à l’ouvrage de M. Jeffreys. Chaque espèce est minutieusement décrite et étudiée avec le plus grand soin, tant sous le rapport de ses caractères différentiels et de ses variations que sous celui de sa distribution géo- graphique. De plus, à mille petits détails relatifs aux con- ditions d'existence des espèces, à leurs mœurs, à leurs habitudes, il est facile de reconnaître que l’on a sous les yeux une œuvre originale, utile résultat des recherches et des observations d’un naturaliste exercé, et non point une simple compilation. Enfin nos lecteurs savent que, des deux côtés du canal, la faune marine est sensiblement la même, et que, par conséquent, un bon travail sur les espèces anglaises peut parfaitement servir à l'étude et à la détermination de nos Mollusques de la Manche et de l'Océan : nous croyons donc leur rendre service en signa- lant à leur attention le nouvel ouvrage de M. Jeffreys. H. Crosse. Coquilles terrestres et fluviatiles recueillies dans l’@riené par M. le D' Alexandre Schlæfli, déterminées par Albert Mousson. —Il° par- tie (1). La première partie de ce travail a paru en 1859 (2), et était consacrée à l'étude de la faune malacologique des îles de Corfou et de Céphalonie, de l’Épire et de la Bul- garie. La deuxième partie, plus considérable et au moins (1) Zurich, 1863. Brochure in-8 de 107 pages d'impression. (2) Voir le compte rendu dans le Zourn. Conchyl., 1860, vol. VIIL, p. 217. — 204 — aussi intéressante, comprend trois divisions que nous al- lons examiner successivement. I. ConsTANTINOPLE. — L'auteur énumère 33 espèces recueillies par MM. Schlæfli et de Schwerzenbach. Plu- sieurs sont décrites comme nouvelles : Zonites frondosu- lus, Mousson, forme voisine de l'Hehx diaphanella, Kry- nicki, mais à ombilic plus large et à tours plus serrés; Helix aberrans, qui se rapproche de l'A. ericetorum ; Clausilia Thessalonica, Friwaldski, var. Bosphorica, Mousson. Les genres Helix et Bulimus (en y comprenant les Chondrus) dominent dans cette faune. Nous signale- rons la présence du Zomtes algirus qui paraît s'arrêter là, au point extrème du continent européen vers le S. E., car il n’a pas été signalé plus loin. IT. TRANSCAUCASIE RUSSE. — C’est la partie la plus importante du mémoire, et en même temps celle qui pré- sente le plus d'intérêt. En effet, il s'agit là de contrées sur lesquelles les documents malacologiques sont peu nom- breux, et d’où, par un concours d’heureuses circonstances, M. Mousson a pu obtenir de nombreux matériaux. Nous y trouvons mentionnées 110 espèces, nombre peu considé- rable, il est vrai, comparativement à la richesse probable de ces régions scientifiquement peu connues, mais vérita. blement énorme, eu égard à l’état actuel de nos connais- sances. La plupart de ces Mollusques ont été recueillis dans le bassin du Rhéon (Phasus des anciens). Le reste provient de l’Imérétie, de la Mingrélie, du Gouriel, du Somketh et des autres parties de la Géorgie russe. Parmi ces espèces, nous trouvons 10 Zomites, dont 5 sont nouveaux (Z. Min- grelicus, Mousson ; Z. Duboisi, Charpentier, ms.; Z. so- rella, Mousson), et 57 Helix, dont 4 nouveaux (Æ, delabris, Mousson ; H, Circassica, Charpentier, ms.; 1. nymphœa, Dubois, ms.; H. Jasonis, Dubois, ms.). Les diagnoses de — 205 — quelques autres, restées insuffisamment connues jusqu'ici, sont refaites à nouveau ou complétées. Parmi les Hélices connues, nous signalerons la présence, dans ces contrées, de l'A. occidentalis (un seul individu a été recueilli}, de l'A. hispida, de VIT. pulchella et de VIT. vermiculata. Les Bulimes, en y comprenant les Chondrus, sont au nombre de 18, et par conséquent très-nombreux;'ils se compo- sent uniquement de formes orientales; nous y retrouvons notre B. tridens. Les Chondrus Duboisi et C. Schlæfli sont décrits comme nouveaux. Le genre Pupa est repré- senté par 5 espèces dont une nouvelle, le P. frifilaris. Les Clausilies sont assez nombreuses, et comptent 15 es- pèces, dont plusieurs sont nouvelles (C. filosa, C. senu-la- mellata, C. funiculus, Mousson ; C. derasa, Parreyss, ms.; C. index, Mousson). Dans les autres genres, qui sont beaucoup moins développés, nous signalerons les espèces nouvelles suivantes : Paludina Duboisiana, Bithinia sphærion, Mousson; Melanopsis Miigrelica, Bayer, ms. Le Cyrena cor, Lamarck, de Syrie, existe dans les ruis= seaux de Talisch. La faune malacologique de la Transcaucasie russe est, ainsi que l’a fait observer l’auteur, composée d'éléments fort divers. On y trouve 1° quelques espèces de l’Europe moyenne qui se continuent à travers la Russie méridio- nale, et franchissent le Caucase ; 2° un second groupe d’es- pèces du bassin méditerranéen ; 5° un grand nombre de formes appartenant aux pays le plus immédiatement voi- sins, du côté de la Russie (Caucasie, Kouban et Crimée) ; 4° un certain nombre d’espèces particulières, ou du moins n'ayant été rencontrées que dans les contrées le plus im- médiatement voisines (il y en a trente-deux); 5° enfin une douzaine d'espèces provenant des contrées situées plus au midi, telles que l'Arménie, l’Anatolie, le Kurdistan et la — 206 — Syrie : elles pénètrent plus ou moins avant dans le pays, mais ne franchissent pas la haute barrière du Caucase. IT. CôrE D’ARMÉNIE. — Trois points ont été explorés par M. Schlæfli : Sinope, Trébizonde et Batoum; 24 es- pèces ont été recueillies ou sont citées. Aucune d’elles n’est nouvelle: toutes, à l'exception d’une seule (Zomites translucidus, Mortillet), se composent d’espèces méditer- ranéennes ou transcaucasiques, et nous n’y retrouvons aucun des Mollusques particuliers à l’intérieur de l’Armé- nie. L'auteur cite avec doute l'Helix pomatia, L., d’après M. Mortillet. Nous partageons ses doutes à l'égard de la présence effective de cette espèce à Trébizonde, lorsqu'elle manque à tous les pays environnants. Il y a là vraisembla- blement une confusion d’espèce. En résumé, le mémoire de M. Mousson présente de l’in- térèt, tant à cause du sujet lui-même que de la manière dont il est traité : les espèces nouvelles sont convenable- ment décrites et les autres discutées avec soin. Seulement nous regrettons vivement que ce travail ne soit pas accom- pagné de planches donnant les figures des espèces nou- velles. Pour les formes européennes ou quasi-européennes, de bonnes figures sont peut-être plus utiles encore que lorsqu'il s'agit de formes exotiques, souvent excentriques, et par cela même plus facilement reconnaissables à la des- cription. H. Crosse. On some new genera and species of Umboniidæ from the seas of Japan {sur quelques nouveaux genres et espèces d'Umboniidæ des mers du Japon; — On Microstelma and Onoba, etc. (sur les genres Mierostelma el Onoba, appar- tenant à la famille des Rissoidæ, avec descrip- — 207 — tion d'espèces nouvelles du Japon. Sur les genres et espèces de Lneunidæ du Japon); — On à new genus of terrestrial mollusks from Japan (sur un nouveau genre de mollusques terrestres du Japon), par Arthur Adams (1). I. On sait que M. A. Adams a adopté le nom d’Umbo- nium, Link, et par suite celui d'Umboniide, au lieu des vocables Globulus, de Schumacher, ou Rotella, deLamarck. Dans cette famille, il propose, pour des Mollusques recueil- lis par lui au Japon, les nouvelles coupes génériques sui- vantes : g. Microthyca (pour son Isanda crenelhifera, in Ann. a Mag., 1862) ; g. Umbonella (pour le Turbo mur- reus de Reeve); g. Calceolina (pour le Neritina? pusilla de C. B. Adams, qu’il croit être la même chose que le Teinostoma anomalum, H. et À. Adams). Il décrit comme nouveaux les Ethalia omphalotropis, E. nitida ; Teino- stoma concentricum, T. radiatum et T. lucidum. IT. Genres nouveaux : Microstelma (M. dædala, A. Adams) : Stenous (S. laxata, A. Adams). Espèces nou- velles : Onoba minifica, O. spirata, O. patula, O. egre- gia, ©. lucida ; Lacuna latifasciata ; Epheria lepidula. Nous trouvons, en outre, dans ce petitmémoire, une obser- vation intéressante sur le genre Verticordia. L'auteur dit avoir recueilli sur un fond de sable, en draguant aux îles Gotto, et examiné plusieurs individus vivants appartenant à ce genre : d’après cet examen, il pense que la véritable place de ces formes bizarres est dans la famille des Ana- (1) Trois brochures in-8 (avril, maï et décembre 1863) : 4, 8 et 2 pages d'impression (une planche). Tirage à part des 4nnals a. Mag. of nat. history, Londres. — 208 — hinidæ, et non à côté des Zsocardia : il signale le fait remarquable de la présence, dans la charnière, d’un petit osselet très-voisin de celui des Chamostrea ou Cleido- therus. IT. M. Adams propose le genre Blan/fordia pour deux petits mollusques terrestres du Japon (B. Japonica et B. Bensoni) qu’il rapportait précédemment au genre Tomi- chia, Benson, de la famille des Truncatellidæ. La coquille est ovale-conique, épidermée et tronquée au sommet, l’o- percule corné et subspiré. L'animal est remarquable par la brièveté de ses tentacules, qui sont triangulaires, dé- primés et pointus au sommet : son pied est divisé en deux parties par un sillon. H. CRossE. À Monograph of the order Pholadacea, and other papers (Monographie de l’ordre des Pno- ladacea et autres mémoires), par Georges W. Æryon, Jr. (1). Cet ouvrage se compose des mémoires suivants qui ont été tirés à part et réunis en volume, après avoir paru dans divers recueils scientifiques américains et particulière- ment dans les Proceedings de l’Académie des sciences na- turelles de Philadelphie. I. Sur les Mollusques de Harper's Ferry (Virginie). IT. Essai sur l’histoire de la Conchyliologie aux États- Unis. Ce mémoire contient des détails intéressants sur les travaux des principaux conchyliologistes américains et (1) Philadelphie, 1862 : 1 volume in-8 de 127 pages d’im- pression, avec une planche noire : chez l’auteur, 625, Market- Street. Prix, 9 francs. — 209 — sur les collections les plus remarquables des États-Unis. IUT. Synopsis des espèces actuelles de la famille des Gastrochænidæ. L'auteur donne la description et la syno- nymie detoutes les espèces qui se rattachent à cette famille dans laquelle il comprend huit genres : Gastrochæna, Roccellaria, Cucurbitula, Bryopa, Brechites, Penicillus, Fægia et Humphreyia. I décrit et figure comme nou- veau le Roccellaria Stimpsonü, de Beaufort Harbor, N. C. Nous lui reprocherons l'emploi de certains noms géné- riques qui nous paraissent médiocres, le g. Brechites, par exemple, au lieu d’Aspergillum : les noms en {es ne s’ap- pliquent d'ordinaire qu'aux genres composés exclusive- ment d’espèces fossiles. II y aurait aussi à faire disparaître certaines négligences ou fautes d'impression d’un mauvais effet, telles qu’un Brechites pulchrus, que nous trouvons aux pages 57 et 58 et qui est d’un latin par trop fantai- siste. IV. Sur la classification et la synonymie des espèces vivantes de Pholadidæ. L'auteur propose une classifica- tion fondée principalement sur le nombre, la forme et la position des pièces accessoires, dans cette famille. Ce sont les idées de M. Gray : nous avouons préférer celles qui ont été émises dans le journal par notre collaborateur Fischer et que nous partageons. Il propose le sous-genre Gitocentrum pour les espèces du genre Dactylina, chez lesquelles les nucleus des valves dorsales sont situés près du bord interne, les valves non émarginées antérieure- ment, mais régulièrement arrondies, et leur entre-bâille- ment long et étroit (type : Pholas Campechensis, Gmelin): il crée le genre Monofhyra (type : Photas orientals, Gmelin) pour les espèces équivalves, à bâillement antc- rieur long et étroit, munies d’une seule pièce accessoire — 210 — ovalo-triangulaire, à base antérieure et à nucléus sub- central. V. Notes sur des coquilles d'eau douce des États-Unis et description de deux espèces nouvelles (Vivipara Texana, du Texas, et Amnicola depressa, du Mississipi, à Daven- port, Iowa). M. Tryon propose le sous-genre Pomatiopsis pour les Amnicola à coquille allongée, à spire d'environ six tours, dépassant de beaucoup la longueur de l’ouver- ture (type : Amnicola lapidaria, Say). VI. Monographie de la famille des Teredidæ. Ce mé- moire comprend la description et la synonymie de tous les Tarets connus, ainsi que la bibliographie qui les concerne. M. Tryon admet une sous-famille des Kuphinæ, composée du g. Kuphus (Septaria de Lamarck). Ce genre, et à plus forte raison, cette sous-famille sont inutiles, puisque le Septaria arenaria n’est qu’une grande espèce de Taret et n'a qu’une valeur spécifique VIL. Description d'un genre nouveau de la famille des Pholadidæ. L'auteur propose le genre Diplothyra pour une forme voisine des Martesia, mais s’en distinguant par une valve dorsale accessoire double ou divisée en deux parties inégales. Il ne se compose, jusqu’à présent, que d’une espèce également nouvelle, D. Smithu, pro- venant de Tottenville (Staten Island) : elle perfore les co- quilles d’huîtres, qui paraissent atteindre, sur ce point, un volume considérable. Si nous examinons ces divers mémoires dans leur en- semble, nous reprocherons à l’auteur de donner un peu trop, à notre point de vue, dans le système de MM. Gray et Adams, c’est-à-dire dans la multiplication, peut-être excessive, des genres et des sous-genres, méthode qui a l'inconvénient de diminuer la valeur des caractères géné- riques et d'amener quelquefois de la confusion dans la — 211 — science. Ces réserves une fois faites, nous rendrons volon- tiers justice à la valeur du travail, qui a dû nécessiter à l’auteur de nombreuses recherches, et qui sera consulté utilement par tous les naturalistes qui s'intéressent à l'étude des Tarets, des Pholades et des genres voisins. Nous ajouterons que M. Tryon est disposé à échanger cet ouvrage contre des publications de naturalistes étrangers ayant une égale valeur et manquant à sa bibliothèque. H. CRosse. Characters of new Land-Shetts of the g. Helix, Clausilia, and Spiraxis, from the Andawans, Moulmein, Northern India and Ceyion (Des- cripion de coquilles terrestres nouvelles des genres Helix, Clausilia e{Spiraxis, provenant des îles Andaman, de Moulmein, de l'Inde septen- trionale et de Ceylan.—Characters of new Lande Shells from the Andaman islands, Burmalh, and €Ceylen, and of the animal of Sophins (Description de coquilles terrestres nouvelles des îles Andaman, du Burmah et de Ceylan, et de l'animal du genre Sophima) ; — Charac- ters of new operculate Land-Shells from the Andaman islands, and Of Endiaw and Bur- mese Species Of Pugpa (Description de nouvelles coquilles terrestres operculées desiles Andaman et d'espèces de Pupa de l'Inde et du Burmah), par W. H. Benson, esq. (1). M. Benson, de Cheltenham, auquel la science doit la (4) Trois brochures in-8 (février, mai et décembre 1863) : 6, 8, — 212 — description de presque tous les mollusques terrestres et fluviatiles actuellement connus de la péninsule indienne et des régions voisines, vient de publier plusieurs petits mémoires qui nous font connaitre encore d’autres nou- veautés. I. Nous trouvons, dans le premier, la diagnose des Helix Haughtoni, des îles Andaman; À. Gordon, de Moulmein; H. Cyclotrema, des monts Soomeysur; I. hyptiocyclos et Clausilia Ceylanica, de Ceylan; Spi- raxis Haughtoni des îles Andaman; S. Walkeri, de la mème localité ; S. Layardi et S. Cingalensis, de Ceylan. Le genre Clausilia n'avait pas encore été rencontré à Ceylan : l'espèce décrite vit à une altitude de 4,500 pieds (anglais). IT. Le deuxième contient la description des Helix he- miopta et H. aulopis, de port Blair (îles Andaman) ; H. scenoma et H. brachyplecta, de Moulmein; A. as- pides ; H. fritillata, du Pegu; 11. phyllophila, de Cey- lan; Bulimus stalix, de Boralande; Clausilia bulbus, de Moulmein, qui pourrait bien être une variété ou un double emploi du C/. vespa, Gould; Opistophorus Gor- doni, de Moulmein. L'auteur donne quelques détails sur l'animal du genre Sophina, qu’il a créé en 1859 et dont il a complété les caractères l’année suivante (1). La ce- quille est héliciforme et remarquable par sa columelle cal- leuse, inclinée et formant avec le bord basal un angle qui se termine par une sorte de carène ombilicale spirale. L'animal ressemble beaucoup à celui des Hélices. IT. Espèces décrites comme nouvelles : Helicina scru- pulum, Omphalotropis distermina, Cyathopoma (?) tigna- et 6 pages d'impression. Tirage à part des Ann. a. Mag. d nat. history. Londres. (1) Ann. a. Mag. of nat. hist. Juin, 1855 el janvier 1860. — 213 — rium, des îles Andaman ; Pupa bathyodon, P. plangun- cula, P. diopsis, des bords du Nerbudda; P. serrula, de l'Inde centrale; P. seriola, de Cuttack; P. Himalayana, de la partie occidentale des monts Himalaya; P. Avanica, du pays d’Ava. Nous ne pouyons qu'encourager l’auteur à poursuivre l'étude de la faune malacologique de l'Inde, qui présente beaucoup d'intérêt, tant sous le rapport du nombre des espèces que sous celui de l’étrangeté des formes. H. CROSsE. Description of a mew Genus (Xrypanosto- ma), etc. (Description du nouveau genre Frypa- mostoma, de la famille des Melanidæ et de A5 espèces; — Description de 10 espèces d'Unio- midæ des États-Unis; — Description de ? espèces nouvelles d'Unio exotiques et de À Mionocon- dylæa; — Descriplion du nouveau genre &tonio- basis de la famille des Melanidæ et de 82 es- pèces; — Description de 14 espèces nouvelles de Melanidæ des États-Unis), par sance Len EL. 1. (4). M. Lea propose le genre Trypanostoma pour les Méla- mens qui présentent les caractères suivants : Tes{a conica, apertura rhomboidea, inferne subcanaliculata. Labro ex- panso. Columella lævis, inferne contorta. Operculum cor- neum, ad spiram pertinens. [Il en décrit quarante-cinq (1) Philadelphie, 1862. Brochure in-8 de 29 pages d'impression. Tirage à part des Proceedings de l’Académie des sciences natu- relles de Philadelphie (avril à juin 1862). — 9214 — espèces, toutes de l'Amérique du Nord. Il donne ensuite les diagnoses des Unionidæ suivants : Unio grandidens, U. speciosus, U. Leibii, U. Gerhardtü, U. Mercerii, U. Arkansasensis, U. Bealei, Anodonta Leonensis, A. Williamsit, À. Tryonü (de l'Amérique du Nord }; Unio Paramattensis, de la Nouvelle-Galles du Sud; U. Pazu, de Chine; Monocondylæa Whealleyi, du Tigre (Assyrie). Il propose le nouveau genre Goniobasis pour les Mélaniens caractérisés par une coquille conique ou fusi- forme, une ouverture rhomboiïdale, subanguleuse à sa partie inférieure, et une columelle quelquefois épaissie à sa partie supérieure. Il décrit quatre-vingt-deux espèces nouvelles des États-Unis, appartenant toutes à ce genre, puis onze autres Mélaniens, de même provenance, faisant partie des genres Trypanostoma, Strephobasis et Lithasia. Dans le même travail, l’auteur adopte les coupes géné- riques suivantes pour les Mélaniens des États-Unis : À. Melania, espèces à ouverture régulière, en forme de maille (loop-forme). 2. Anculosa, espèces à ouverture arrondie et à colu- melle calleuse. 3. Lo, espèces à base terminée en canal plus ou moins aHongé. | 4. Lithasia, espèces ayant un callus en hautet en bas de la columelle, et une entaille à la base. 5. Schizos{toma, espèces ayant une entaille à la partie supérieure du bord externe. 6. Strephobasis, espèces à callus contourné à la base et à ouverture ordinairement quadrangulaire. 7. Trypanostoma, espèces à bord externe développé et à ouverture subcanaliculée à sa partie inférieure. 8. Goniobasis, espèces à ouverture ordinairement sub- rhomboïdale, subanguleuse à la base et sans canal. — 215 — 9. Amnicola, espèces à ouverture arrondie el sans callus. M. Lea regarde ce dernier genre comme devant rentrer dans les Melanidæ, dont il a l’opercule spiral, malgré sa grande ressemblance avec les Paludina. On voit, par l’ex- posé que nous venons de faire, que les auteurs améri- cains n’en ont pas encore fini avec les Melanidæ et les Unionidæ, et que chaque année voit s’accroitre d’un nou- veau contingent la liste, déjà véritablement prodigieuse, des espèces de ces deux familles qui sont propres aux États-Unis. Ce n’est pas un médiocre travail que l'étude de ces formes fluviatiles dont M. Leas’est fait unebrillante spécialité depuis un bon nombre d’années. H. Crosse. Moilusques nouveaux, liligieux Où peu connus, par M. s#. R. Bourguignat.—3° fascicule (1). L'auteur, dans ce fascicule, décrit comme nouvelles les espèces suivantes : Zonites Lawleyanus (voisin de l'Helix Petronella, Charpentier, mais plus petit et provenant des environs de Florence); Helix lavandulæ, des environs de Briançon et d’Aix-les-Bains (rappelant les H. Telonen- sis et J1. Mouton, Mittre); Helir Mogadorensis, qui a quelques rapports avec les À. Mograbina et H. Turcica, et qui provient des alentours de Mogador; Helix philam- mia, espèce commune au nord de l'Égypte et dans le sud (4) Paris, 1863, chez Savy, libraire, rue Hautefeuille, 24. — Grand-in-8° de 32 pages d'impression et 4 planches lithogra- phiées. Tiré à 100 exemplaires sur papier fort. Prix, 4 fr. — 216 — de la Syrie, et qui ne paraît pas non plus sous quelques rapports avec l’Æ7. Mograbina; H. ptychodia, autre es- pèce égyptienne, voisine de la précédente ; H, Davidiana, des environs de Jérusalem; Pupa eudolicha, des Pyré- nées-Orientales, forme très-allongée, qui rappelle le P. affinis de Rosmassler, mais qui en diffère par son ou- verture sans dents, et pourvue seulement d’un petit pli près de l'insertion du bord externe; Ampullaria Ray- mondi, du lac Ballat (isthme de Suez), plus grand que les A. Kordofana et À. ovata. Il décrit à nouveau et figure l’'Helix tuberculosa, Conrad (H. Despreauxi, Bourguignat olim, nec d’Orbigny), des bords de la mer Morte, et l He- hiæ Ledereri, Pfeiffer, de Syrie et d'Égypte. Enfin il donne la liste et la synonymie des Ampullaria recueillis jusqu’à ce Jour en Égypte et qui sont au nombre de 7, en y com- prenant l’espèce décrite comme nouvelle. H. CRosse. Malacologie d’Aix-les-Baiîns, par M. 5. R. Bour- guignat (|). Ce livre est précédé de deux notices de quelques pages ; l’une sur Aix-les-Bains et ses environs, l’autre sur la bi- bliographie malacologique du pays, qui se réduit à deux ouvrages, dont un seul paraît avoir quelque valeur. L’au- teur passe ensuite à l’énumération et à la description des diverses espèces ou variétés de Mollusques qu’il a recueil- (1) Paris, 1864, chez Savy, libraire, rue Hautefeuille, 24. Un volume grand in-8, sur papier fort, de 86 pages d'impression, accompagné de 3 planches lithographiées. Prix, 10 fr. — 2117 — lies dans ses courses aux environs d'Aix. [Il décrit comme nouvelles les espèces suivantes : Helix Juriniana, qui se rapproche de l’H. dolopida, Jan; Cæcilianella unipli- cata; Pomatias Sabaudinus, qui a l'ouverture du P. ob- scurus, mais qui se distingue par son test lisse, brillant et dépourvu de costulations longitudinales, ce qui est rare dans le genre Pomatias. M. Mousson,.dans un cata- logue antérieur, donne une liste de 68 Mollusques terres- restres et fluviatiles, vivant dans cette partie de la Savoie; le travail que nous analysons en énumère 114. Nous re- trouvons, sur cette liste, la plupart des espèces du Dau- phiné. Le voisinage du lac du Bourget a pour résultat la présence d’un assez grand nombre de Mollusques d’eau douce. Ce volume, imprimé avec luxe, est accompagné de trois planches lithographiées. L’indication exacte et pré- cise des localités dans lesquelles chaque espèce a été re- cueillie fait du nouvel ouvrage de M. Bourguignat un vé- ritable guide malacologique que consulteront avec fruit les naturalistes qui auront occasion de visiter Aix-les-Bains et ses environs. H. CRoOSSE. Monographie du nouveau genre français Moites= sieria, par M. S.R. Bourguignat (1). L'auteur propose le nouveau genre Moitessieria pour le Paludina Simoniana, Charpentier, que les auteurs ont * (1) Paris, 1863,chez Savy, libraire. Brochure grand in-8, sur pa- pier fort, de 19 pages d’impression, accompagnée de 2 planches lithographiées. Prix, 4 francs. 15 — 218 — rangé tour à tour dans les genres Bithinia, Hydrobia, Aci- cula, Pupula et Acme, et qui paraît habiter indifférem- ment l’eau douce et l’eau salée. En effet, une de ses es- pèces nouvelles (M. Massoh) vit dans la source saline de Fouradade (Pyrénées-Orientales). M. Bourguignat a étu- dié sous un très-fort grossissement le test de ces coquilles, et le résultat de cette étude est qu’il possède une struc- ture particulière, entièrement différente de celle des Acme. Le test des Moitessieria est toujours plus ou moins malléé, c’est-à-dire couvert de renfoncements analogues à ceux qu'on remarque sur les dés à coudre. Ces malléa- tions, examinées à des grossissements de 4 à 500 diamè- tres, paraissent, suivant leurs positions, octogones, tétra- gones ou arrondies. De plus, le péristome présente une espèce de rebord externe, d’une autre structure que celle du test, aigu en avant et devenant de plus en plus épais en s'éloignant du bord péristomal, ce qui est l'inverse de ce qu’on remarque dans les bords extérieurs des Acme et des genres voisins. Ces remarquables particularités nous semblent autori- ser suffisamment M. Bourguignat à proposer sa nouvelle coupe générique ; mais il nous semble aller trop loin, lors- qu'il pense que ces Mollusques doivent en même temps constituer le type d’une famille nouvelle (fam. des Moutes- sieridæ). Il se fonde sur ce qu’il n’a trouvé trace d’o- percule sur aucun des individus qu'il a examinés, pour con- sidérer ces Mollusques comme non operculés, et il pense que, selon toute apparence, l’animal est un pulmobranche et non un branchifère. Nous avouons n'être pas suffisam- ment édifié sur ce point, Ces Mollusques ont été considé- rés comme operculés par tous les auteurs, et de fait ils ont complétement la forme générale et l’apparence des espèces d’eau douce munies d’un opercule. D'un autre — 219 — côté, il est possible que cet opercule existe, mais qu'il soit d’une telle ténuité, qu’il échappe facilement à l'observation sur l'animal vivant, et qu'il disparaisse immédiatement sur les individus morts. Cette hypothèse n’a rien d’invrai- semblable, surtout si l’on considère qu'il s’agit de co- quilles microscopiques (2 millimètres de hauteur moyenne sur un 172 mill. de diamètre), diaphanes, cristallines, et d’une extrême fragilité. L'auteur énumère et décrit 3 espèces nouvelles, Hoi- tessieria Rolandiana, et M. Gervaisiana (des alluvions de la Mosson, près de Montpellier), qui nous paraissent bien voisines l’une de l’autre, et M. Massoti, qui est une forme très-distincte. Il indique comme quatrième espèce le Mot- tessieria (Paludina) Simoniana, Charpentier, dont le type a été recueilli dans les alluvions de la Garonne, aux en- virons de Toulouse. Cette dernière espèce, qu’il ne pos- sède pas, a été jusqu’à présent très-insuffisamment étu- diée et décrite. Comme, sur la figure de Kuüster (1), qui paraît avoir reçu des types authentiques, on retrouve, in- diquées par le dessinateur, des séries de petits points ou de malléations, il nous semble possible et même probable que cette espèce et la M. Rolandiana doivent être réunies plus tard en une seule On voit que ce petit mémoire prête à la controverse : tel qu’il est, nous le considérons comme un des plus inté- ressants que l’auteur ait publiés depuis longtemps, et nous croyons qu’il sera lu avec plaisir par les naturalistes qui font de la conchyliologie une étude sérieuse. H. CROSSE. (1) Chemnitz, nouvelle éd., Paludina, pl. xt, f. 9, 10. Bulletin de la Société géologique de France. — 2e série. Tomes XIX et XX. Nous avons à signaler, dans les deux tomes ci-dessus, les travaux paléontologiques suivants : Tome XIX. — Note de MM. Sœmann et Triger sur les Anoma (Terebratula) biplicata et Vesperuiho de Brocch (accompagnée d’une planche lithographiée). Note de M. Eugène Deslongchamps sur le développe- ment du deltidium chez les Brachiopodes articulés (accom- pagnée d'une planche lithographiée). L'auteur pense que l'étude du deltidium et des modifications qu'il présente peut suffire pour caractériser les familles, au moins en ce qui concerne les espèces jurassiques. Note sur le Pachyrisma Beaumonti, n. sp., par M. L. Zejszner (avec une planche lithographiée). Cette es- pèce nouvelle, qui a été trouvée dans le calcaire coral- lien d’Inwatd (Pologne autrichienne), vient augmenter le genre curieux créé par MM. Morris et Lycett, en 1850 (in-4, Journ. geol. Soc., NI, 599), pour le P. grande d'Angleterre. On sait que ce genre de Mollusque lamelli- branche est remarquable par l'énorme développement de sa charnière. Sur une nouvelle Trigonie de l'étage Kimmeridgien du Havre (Trigonia Baylei), par M. A. Dollfus (avec une planche lithographiée). Dans cette note, ainsi que dans la précédente, nous signalons avec regret l’absence de toute diagnose latine. Il est réellement fâcheux que MM. les membres de la commission du Bulletin de la Société ne se préoccupent pas davantage d'exiger, des auteurs dont — 2921 — ils reçoivent les mémoires, l’obéissance aux règles de la nomenclature, telles que les a établies Linné. Par cette fâcheuse condescendance, ils enlèvent au Bulletin de notre Société une partie de l’autorité scienti- fique qu’il peut et doit avoir en matière de paléontologie. Observations sur le Belemnites quauratus, par M. Sæ- mann (avec une planche lithographiée). Sur le Sphærulites Tenoreana, par M. Guiscardi. C’est la description d’un rudiste nouveau du terrain crétacé des Abruzzes (encore sans diagnose latine). Nous ferons ob- server à l’auteur que les noms génériques en iles sont ha- bituellement masculins. Tome XX. Coquilles terrestres et d'eau douce des sables blancs à Elephas primigenius et à silex taillés d'Abbe- ville, par M. Gabriel de Mortillet. L'auteur mentionne les coquilles recueillies dans les couches ci-dessus : elles ap- partiennent toutes, ainsi que l’on devait s’y attendre d’ailleurs, à des espèces actuellement vivantes. Il établit (sans diagnoses latines) 3 variétés: Helix hispida, L., var. Boucheriana; Planorbis corneus, Draparnaud, var. Prestwichianus (ombilic plus étroit et bouche moins large que dans le type); Valvata piscinalis, Müller, var. Gau- dryana (forme plus aplatie et ombilic plus large que dans le type). Nous nous permettrons ici une légère critique non du texte de l’article, mais des dessins sur bois tout à fait primitifs qui l’accompagnent, et qui ne donnent qu'une bien faible idée des espèces qu’on a eu l'intention de représenter. Comme il s'agissait des fameux terrains d'Abbeville, nous avons cru, au premier abord, que nous avions devant les yeux l'œuvre de quelque contemporain de l’homme plus ou moins fossile, dont la mâchoire délabrée a fait tant de bruit dans ces derniers temps. En effet, ces bois malencontreux ont l’air d’avoir été travail- —— 299 — lés à l’aide d’une hache en silex ou de quelque autre outil analogue, mais non meilleur. Sur deux espèces nouvelles de la craie de la Charente, par M. H. de Rochebrune (avec une planche lithogra- phiée). — Pileolus giganteus (établi sur un moule inté- rieur) et Vulsella Deshayesi. Pour la première espèce, l'au- teur emploie à tort, selon nous, le mot {esta dans sa dia- gnose latine, puisqu'il s’agit d’un moule intérieur, et que, par conséquent, le test est absent. Note sur le calcaire à Lychnus des environs de Segura (Aragon), par MM. Ed. de Verneuil et Louis Lartet (avec une planche lithographiée).—Nous avons déjà appelé l’at- tention de nos lecteurs sur les formes curieuses pour les- quelles M, Matheron a créé le genre Lychnus (1). Ce genre a été retrouvé par M. de Verneuil dans les calcaires éocènes de Segura (Espagne). Deux Lychnus nouveaux sont décrits par les auteurs, L. Pradoanus, espèce à péristome épais, plus petite et moins carénée que le L. Matheronti, Re- quien; L. Collombi, plus grand et voisin du L. elhipticus de Provence. Nous ferons remarquer qu'une Hélice de l'époque actuelle, l'H. Alexandri, Gray (2), de Damarha (Afrique méridionale), se rapproche beaucoup des Lych- nus, notamment sous le rapport de la déviation du der- nier tour et de la forme du péristome. Elle ne paraît en différer que par l’empiétement moins considérable de son dernier tour sur les précédents, et par l’absence de dépôt calleux obstruant l’ombilic. Les auteurs décrivent encore, sous le nom de Cyclostoma Vilanovanum, une troisième espèce établie sur des moules intérieurs en assez médiocre état de conservation, si nous en jugeons d’après les figures. Aussi croyons-nous qu'ils s’avancent beaucoup (1) Journal de Conchyl., 1863, p. 124. (2) Reeve, Conch. Ic., Helix, n° 1470. — 9298 — en affirmant qu’elle ressemble au Cyclostoma pictum, es- pèce actuelle des Antilles. Est-ce seulement un Cyclostoma? Nous n'oserions prendre sur nous de l’affirmer. Pour faire de pareils rapprochements d’une façon sérieuse et avec quelque utilité, il faut, selon nous, avoir à sa dis- position autre chose que des moules mal conservés et à peine suffisants pour donner lieu à une diagnose spéci- fique ; autrement, on fait du roman palcontologique, et pas autre chose. Nous voyons avec plaisir le Bulleñin de notre Société consacrer un peu plus de place à la paléontologie. On nous pardonnera, nous l’espérons, les quelques critiques qui nous sont inspirées par le désir de voir s'élever de plus en plus le niveau scientifique de cette utile publication. H. CROSSE. L’abondance des matières nous force à renvoyer au nu-- méro prochain l'examen critique du quatrième fascicule de la Malacologie de l'Algérie, qui commence au genre Bulimus et se termine par la description des espèces des genres Carychium et Alexia. H. C. NOUVELLES, Le Moniteur du 29 février dernier nous annonce « qu’il «est institué près le ministère de l'instruction publique «une commission à l'effet de préparer l’organisation « d’une expédition scientifique au Mexique et d'en suivre — 922% — « les résultats. » Nous sommes heureux d’avoir à men- tionner ce décret, dont l'exécution peut rendre de grands services aux sciences en général et à l’histoire naturelle en particulier. Le Mexique, sous ce dernier rapport, est encore bien peu exploré, et les productions naturelles de plusieurs de ses provinces sont à peu près complétement inconnues. Il y a donc à faire dans ce pays une riche moisson de faits scientifiques nouveaux et intéressants. a — Nous recevons les statuts organiques d’une rouvelle So- ciété savante qui vient de se former à Alger, sous le titre de Société de climatologie algérienne, et qui a principa- lement pour objet l'étude de la géographie, de la topogra- plie, de la météorologie, de la statistique, des sciences morales, physiques et naturelles dans leurs rapports avec l'hygiène et l'acclimatation en Algérie. Nous nous empres- sons de porter celte nouvelle à la connaissance de ceux de nos lecteurs qui s'intéressent au progrès des sciences dans cette partie du nord de l'Afrique. H. CROSSE. © PARIS.—IMP. DE M" V® BOUCHARD-HUZARD, RUE DE L'ÉPERON, à.—1864, MONT 91 102 PS OR UT ET (RQ? EL 1e (ES JOURNAL DE CONCHYLIOLOGIE. fer Juillet 1864. Monographie du genre Risella, PAR H. CROSSE. L. Il existe en Australie, et dans quelques-unes des îles qui avoisinent celte grande terre, un petit groupe d'espèces que l’on confondait antrefois avec les Troques, et qui s’en distinguent, à première vue, par l’absence de nacre à l’in- térieur de l'ouverture. Deux de ces espèces étaient connues depuis longtemps, le Trochus melanostomus de Gmelin et le T. nanus de Lamarck; mais l'animal a été observé ct décrit pour la première fois seulement en 1834 (1) par M. Quoy. Le savant naturaliste-voyageur, auquel la science est redevable d’un si grand nombre d'observations utiles et bien faites, constata que, dans ces mollusques, les sexes (1) Voyage de l’Astrolabe, Zoologie, vol. II, p. 271-278. 16 — 2926 — étaient séparés et qu’ils ne pouvaient, par conséquent, rester avec les autres Troques. De plus, il ajouta quelques espèces à celles qui étaient connues avant lui. En 1839, M. Gray (1) décrivit comme nouvelles deux espèces appar- tenant au même groupe, en les rangeant parmi les Litto- rina, L. imbricata et L. australis ; la première des deux était seule réellement inédite, car l’autre ne constituait qu’un double emploi du Trochus nanus de Lamarck. Il émit en même temps l'opinion que le T. melanostomus de Gmelin devait probablement former une nouvelle sec- tion du genre Lit{orina. Ce ne fut que l’année suivante, en 1840, que M. Gray, dans ur petit catalogue général des plus succincts, inti- tulé Synopsis of the British Museum, proposa, pour ces Mollusques, le nouveau genre Risella. Dans le numéro de septembre 1846 du Zeitschrift für Malakozoologie, Vhilippi créa le gerre Bembicium pour le mème groupe d'animaux, et l’accompagna d’une dia- gnose générique régulière, chose dont M. Gray s'était abstenu, laissant à d’autres le soin de faire savoir ce que c'était que son genre et de décider quels pouvaient bien en être, au juste, les caractères. ‘ Il résulte de cet état de choses que le nom générique proposé par M. Gray devrait, aux termesdesloisdelanomen- clature, être considéré comme non avenu, si, pour des causes que nous ignorons et que nous n'avons pas à appré- cier, Philippi n'avait jugé à propos, quelques années plus tard (2), de renoncer lui-même à son droit en adop- tant le vocable générique Risella et en rejetant son propre genre Bembicium en synonymie. Dès lors, le vice originel du nom proposé par M. Gray se trouve détruit, puisque (4) Zoology, of capt. Beechey's Voyage, p.141. (2) Handbuch der Conchyliologie und Malak., 1853, p. 176. — 227 — l'auteur allemand lui cède le bénéfice de sa diagnose k LEA , , À . générique et que, d'autre part, on n’a pas le droit de con- tinuer à attribuer à quelqu'un, dans la nomenclature, la propriété d’un genre auquel il a formeliement renoncé. Philippi, dans le même article, donne la description et la synonymie des espèces du genre, en l’augmentant de trois. Voici, d’ailleurs, comment il le caractérise : G. RISELLA. Testa univalvis, spiralis, conica, imperforata, haud margaritacea ; anfr. 6-7 planis, ultimo angulato, sæpe acule carinalo. Aperlura depressa, obliqua, rhombea; columella simplex, oblique, scindens ; operculum corneum paucispiralum. On doit ajouter un autre caractère générique négligé par l’auteur allemand et par MM. Adams; il consiste en ce que l'ouverture des Risella présente, à sa partie basale, un épaississement particulier très-prononcé chez les indi- vidus adultes de la plupart des espèces. Cet épaississement (surtout dans le À. plana, Quoy et Gaimord) offre l’appa- rence d’une sorte de funicule ou cordon interne, et per- met de distinguer nettement les Risella des autres coquilles à forme trochoïde qui appartiennent à la même famille. L'opercule, mince, corné, paucispiré et de forme ovale, est três-voisin de celui des véritables Littorines. L'animal observé par M. Quoy a le pied ovalaire, dé- pourvu de filaments, les tentacules longs (1), renflés à leur partie basale, et les yeux situés à l'extrémité de ce renflement et en dehors, comme sur une sorte de pédi- cule. La tête s’allonge en forme de trompe entre les tenta- cules et ne possède pas de lobes frontaux. Les sexes son: (1} Les tentacules du R. nana, Lek., sont assez courts et font exceplion sous ce rapport. — 228 — séparés. M. Woodward, dans son manuel, M. Gray et M. Troschel (1) ont figuré les détails de l'armature lin- guale des Risella. Elle se rapproche de celle des Littorines. Les dentelures des plaques latérales sont seulement moins nombreuses, ct la plaque centrale est fortement rétrécie vers sa partie médiane. Les Risella sont des coquilles trochiformes, non nacrées, et remarquables par leur ouverture déprimée, oblique et rhomboïdale. Toutes’'les espèces connues du genre habi- tent le littoral de l'Australie ou des îles voisines; une d'elles, le R. lulea, paraît se plaire dans les eaux saumâtres, d’après les observations de M. Quoy. Elles sont presque toujours plus ou moins ternes, même à l’état vivant, et pa- raissent quelquefois comme corrodées ou usées sur leur surface externe. La fréquence de ces accidents et la grande variabilité des ornements du test de quelques espèces (etnotamment du À. aurata, Quoy) qui, de noduleuses ou tuberculeuses, deviennent parfois presque lisses ou à peine plissées, rendent souvent difficile la détermination des types douteux et expliquent en partie les erreurs dans les- quelies plusieurs naturalistes sont tombés à l’endroit de ces coquilles. De plus, le manque de descriptions suffi- santes et de figures pour certaines d'entre elles viente encore augmenter les difficultés du sujet. Si on les com- pare aux autres genres de la famille des Lutorinidæ, de laquelle elles font partie, on trouve qu'elles se distinguent des véritables Littorina, du genre Tectarius de M. Valen- ciennes (type Trochus pagodus, L.) et du genre Echinella de Swainsou (type Lattorina Cumingi, Philippi), parleur ouverture anguleuse et rhomboïdale, au lieu d’être ovale ou subcirculaire, et présentant, de plus, au moins chez (4) Gebiss der Schnecken, p. 137, pl. xi1, fig. 8. — 229 — les individus adultes, un épaississement basal très-parti- culier. Elles n’ont pas non plus l’axe perforé ni l’opercule arrondi et multispiré du dernier de ces genres, qui sont, d’ailleurs, les seuls de la famille avec lesquels la confusion soit possible. M. Deshayes, dans son savant ouvrage sur les animaux sans vertèbres du bassin de Paris, réunit au grand genre Littorina les Tectarius (ou Pagodus), les Echinella et même les Risella. S'il nous est permis de hasarder notre opinion personnelle, après celle de cette grande autorité malacologique, nous dirons qu’il nous paraît avoir à peu près complétement raison en ce qui touche les Tectarius, qui sont de véritables Littorines muriquées au lieu d'être lisses, mais ne présentant pas d’autres caractères différen- tiels sérieux. Quant aux deux autres coupes, peut-être est-il possible de les conserver : les Echinella, à cause de leur opercule multispiré comme celui des Modulus et de la perforation de leur axe; les Risella, à cause de la forme de leur ouverture qui s'éloigne de celle des Litto- rines et de l’épaississement particulier de sa partie basale. Nous ferons remarquer aussi que, par leur habitat exclu- sivement australien, les Risella forment un petit groupe très-naturel, au point de vue de la distribution géogra- phique des espèces. IT. 1. RISELLA MELANOSTOMA. (PI. XI, fig. 1.) Trochus in fauce nigerrimus, Chemnitz, 1781, Conch., t. V,tab.cexi, fig. 1526, a, b. — melanostoma, Gmelin, 1789, p. 5581, n° 90 (nec Deshayes, nec Philippi). — 230 — Trochus melanostomus, Gmelin emend. T. imperforata, obtuse pyramidata, conica, squalide virilulo-albida, maculis fuscis irrequlariter quitata; su- tura sat distincta; anfractibus 67 planiusculis, trans- versim obsolele striatis, fascia fusca lata, plus minusve descendente, ornalis ; ultimo acute carinato ; basi planius- cula, cingulhis 5-6 fusco maculatis exarata; columella aurantia ; fauce nigerrima, in parle basali subincrassata, albida. — Alt. 42, diam. maj. 13 mill. Var. 8 pusilla, minor, anfr. paulo minus planis. — Alt. 8, diam. max. 8 172 mill. Habitat in loco Port-Phallip dicto, Australiæ meridio- nalis. (Coll. Crosse et Angas.) Coquille imperforée, de forme conique ou obtusément pyramidale, parsemée de taches brunes irrégulièrement distribuées et souvent peu apparentes, sur un fond d'un vert blanchâtre. La suture est assez distincte. Les tours, au nombre de six à sept, sont presque plans et mar- qués de stries transverses obsolètes qui disparaissent dans les individus vieux ou mal conservés; les tours supé- rieurs sont occupés par une large bande brune qui, chez beaucoup d'individus, envahit également les autres et donne à la coquille un aspect général noirâtre. Le dernier tour est fortement caréné; sa base est assez plane, sil- lonnée de cinq à six cingulations et mouchetée de brun. La columelle est d’un brun orangé. L'ouverture est d’un noir brunâtre très-foncé, sauf sur une faible partie de la base, qui est blanchâtre et légèrement épaissie à l’inté- rieur. Un seul de nos exemplaires (sur neuf) présente, près de la suture, quelques faibles traces de nodulations. — Hauteur, 12 millimètres ; plus grand diamètre, 13. Notre honorable correspondant, M. French Angas, nous a fait connaître une petite variété conforme au type sous — 931 — le rapport de la coloration, mais s’en distinguant par sa taille et par la forme un peu moins plane de ses tours de spire. Cette espèce habite l'Australie méridionale; la plu- part de nos exemplaires proviennent de Port-Phillip. (M. Angas.) Nous avons beaucoup hésité dans la fixation du type que l’on doit considérer comme constituant le Trochus melanostoma de Gmelin, et la conclusion à laquelle nous sommes arrivé n’est pas la même que celle de plusieurs autres naturalistes. Si, pour nous renseigner, nous re- montons aux sources, nous trouvons d’abord la diagnose originale de Gmelin, qui se réduit à la courte phrase des- criptive que voici : « Tr. testa obtuse pyramidali virente maculata ; aper- @ lLura intus nigerrima. » « Troque à coquille obtusément pyramidale, verdâtre « et tachetée (ou maculée de tons verdâtres, la phrase « étant amphibologique); ouverture très-noire à l’inté- « rieur. » L'auteur ajoute ensuite que la coquille atteint à peine la grosseur d’une noisette, et cite en synonymie les figures 1525 a et b de la planche czxr du V° volume de Chemnitz. Or, si la diagnose est insuffisante, les deux figures citées sont, de leur côté, fort mauvaises. Elles pa- raissent représenter une coquille trochiforme, qui, sur un fond verdâtre ou bleuâtre (1) très-clair, présente de nom- breuses petites taches foncées, dont les premiers tours (4) Sur l’exemplaire de la bibliothèque de M. Deshayes, la co- quille représentée est verdâtre, et le peu que l’on voit de la colu- melle orangé ; sur l’exemplaire de notre bibliothèque, la colora- tion est plutôt bleuâtre. Les éditeurs du nouveau Chemnilz se sont lirés de la difficulté en supprimant purement et simplement la figure liigieuse. H. C: — 232 — sont ornés d’une bande brunâtre qui en occupe presque toute Ja superficie, et dont l'ouverture est d’un brun foncé uniforme. Chemnitz désigne l'espèce sous le nom de Tro- chus in fauce nigerrimus, et dit que l'ouverture, quand on en examine l’intérieur, paraît enfièrement notre. En présence d’une telle insuffisance de documents des- criptifs, il ne faut point s'étonner d’une divergence d'opinions à propos de l'identité de cette espèce, qui ap- partient, d’ailleurs, à un genre dans lequel, nous ne sau- rions trop le répéter, les coquilles sont variables de forme et, le plus souvent, en médiocre état de conservalion, même à l’état frais. Les types que MM. Deshayes (1) et Philippi (2) considèrent comme le 7. melanostoma de Gmelin nous paraissent se rapprocher plutôt de certaines variétés du T°. auratus de Quoy, dont l’ouverture est plus ou moins maculée de brun, mais jamais complétement noire. Nous ferons remarquer, à l’appui de notre opinion, que ni Gmelin ni Chemnitz ne font mention de côtes, de nodulations ou de surface irrégulièrement raboteuse; que l'on n’en voit pas trace sur les figures, et que ces auteurs ont dû, par conséquent, avoir en vue une espèce lisse. Enfin, dans les coquilles auxquelles nous appliquons le nom de Gmelin, la faible partie de l'ouverture, dont la coloration est constamment blanchâtre, ne peut pas s’aper- cevoir quand on place les individus dans la position de la figure b de Chemnitz. De toutes les fiselles que nous connaissons, cette espèce est la seule dont l’ouverture, placée dans cette position, paraisse complétement noire. En conséquence, nous nous croyons fondé à conclure, ou que c’est bien réellement le Trochus melanostomus , Gmelin (emend.), ou que les caractères donnés par cet (4) Lamarck, éd. 2, vol. IX, p. 157. (2) Zeits. f. Malak., 1846, p. 130. — 9233 — auteur et par Chemnitz sont inexacts, et qu’il y a lieu, par suite, de considérer l'espèce comme purement nomi- nale, et de la rayer des catalogues. Seulement nous pen- sens qu'il est plus convenable de maintenir le nom spéci- fique de Gmelin, du moment où il peut s'appliquer d’une façon satisfaisante à une espèce du genre. 9. RISELLA AURATA. Trochus auratus, Quoy et G., 1834, Zool. Astrolabe, vol. IIF, p. 276, pl. ExI1, Gig. 19. — — Kiéner, Spectes, pl. XxXxIv, fig. 2. — melanostomus, Deshayes, 1845, in Lamarck, éd. IT, vol. IX, p. 157 (nec Gmelin). Bembicium melanostomum, Philippi, 1846, in Zeits. f. Malak., p. 150. Risella lutea, H. et À. Adams, 1858, Genera, vol. I, p. 518, pl. xxxH1, fig. 5 (nec Quoy (2 A 5 — melanostoma, H. et À. Adams, 1858, L. c., pl. XXxXHI, fig. 5 c. l'esta \mperforata, conica, rugosa, subplicala, lutea, flammulis longitudinalibus fuscis ornata; basi plana, striata. (Quoy et Gaimard.) La courte diagnose originale que nous venons de repro- duire laisserait subsister beaucoup de doutes sur cette espèce, si l’auteur, et, après lui, M. Kiéner, n'avaient donné de très-bonnes figures de cette espèce. Nous ferons remarquer, néanmoins, que les figures 15 et 16 de M. Quoy, que nous n’avons pas citées, s'appliquent évi- demment à des individus non adultes, et que nous n'avons jamais constaté l'existence des flammules longitudinales dont parle la description que sur des individus jeunes. — 234 — Le R. aurata est une coquille imperforée, conique, plus ou moins rugueuse, paraissant quelquefois usée et comme rongée sur sa surface externe : sa coloration varie du jaune au brun foncé, ainsi que celle de son ouverture d'un blanc jaunâtre plus ou moins maculé de brun foncé ou de noir, mais sans que jamais ces maculations en oc- cupent la totalité. Sur les exemplaires en bon état, on constate l'existence de stries spirales obsolètes et de côtes longitudinales, formant comme de gros plis; mais quelque- fois ces côtes s’effacent plus ou moins complétement et laissent dominer les stries. Il en résulle une grande varia- bilité dans le système de sculpture des ornements et dans la forme de la carène plus ou moins anguleuse qui ter- mine le dernier tour. Les dimensions de l'espèce, d’après M. Quoy, sont de 14 millimètres de hauteur sur un dia- anètre de 15. L'un des individus figurés par M. Kiéner est plus grand. La coquille que M. Philippi considère comme le Bembicium melanostomum nous paraît être le jeune âge de certaines variétés de cette espèce. MM. Adams nous pa- raissent s'être également trompés en désignant sous le nom de füsella lutea la figure 19 du Voyage de l'Astro- labe, qu'ils ont reproduite dans leur Genera. Le R. lutea est une espèce plus petite et parfaitement distincte. L’é- paississement interne de la base de l'ouverture est peu prononcé dans le À. aurata, et ne peut être distingué nettement que chez les individus bien adultes. MM. Quoy et Gaimard ont recueilli le R. aurata sur les rochers du canal d'Entrecasteaux, à l’île de Van-Diè- men. Les exemplaires de notre collection proviennent du golfe de Saint-Vincent (Australie méridionale). 3. RISELLA NANA. Trochus nanus, Lamarck, 1822, Anim. 5. vwert., g. Trochus, n° 67. — 235 — Trochus nanus, Quoy et G., 1854, L. c., p. 275, pl. Lx, fig. 5-7. — — Delessert, 1841, Recueil, pl. xxxv1, fig. 3. Litiorina australis, Gray, 1859, in Beechey's Voyage, Lool., p. 141. Bembicium nanum, Philippi, 1846, L. c., p. 151. — pictum, Philippi, 1846, L. c., p. 132. Risella nana, H. et A. Adams, 1858, Genera, vol. 1, p. 318. — — Chenu, 1860, Manuel, vol. 1, p. 302. Testa orbiculari, subconica, ad periphæriam acute an- gulata, cinereo-virente ; lineis longitudinalibus fuscis ra- diantibus ; anfractibus plantusculis; infima facie plana, concentrice sulcata, violacescente; umbilico nullo (La- marck).—A{t. 12, diam. max. 16 mill. Cette espèce bien connue et sur laquelle ne subsiste aucun doute est d’une forme conique légèrement dépri- mée, et remarquable par les fascies brunes longitudinales, irrégulières et un peu obliques, qui ornent la surface externe, particulièrement sur le dernier tour, et qui se reproduisent avec une coloration plus vive à l’intérieur de l'ouverture. Sur un de nos exemplaires, ces lignes, qui partent du bord droit, s'arrêtent presque subitement, et le reste de l'ouverture est jaunâtre. L’épaississement interne de la base, qui caractérise le genre, est très-prononcé dans cette espèce : il forme une sorte de gros cordon saillant qui se prolonge jnsqu’au bord externe. Le Liltorina aus- tralis, Gray, et le Bembicium pictum, Philippi, sont des synonymes de celte espèce. Le B. pictum, fondé soi-disant sur le Trochus nanus, Quoy et Gaimard, qui différerait de celui de Lamarck, en ce qu’il serait obtusément angu - leux, au lieu d'être tranchant à la base, ne repose sur rien de sérieux. Nous avons pu, grâce à l’obligeance de — 936 — M. Chenu, conservateur de la collection Delessert, et de M. Hupé, aide-naturaliste au Muséum, examiner les types de Lamarck, ainsi que ceux de MM Quoy et Gaimard, et nous convaincre de visu qu'ils ne différaient en rien les uns des autres. Philippi se trompe donc complétement. Sur les cartons offerts au Muséum par M. Quoy et contenant une vingtaine d'individus, les adultes sont obluse angulati, les jeunes le sont acute : c’est une question d'âge et pas autre chose. Nous pensons donc qu'il y a lieu de rayer des catalogues le Bembicium pictum de l'auteur allemand. Le Risella nana a été recueilli, lors du voyage de l’Astrolabe , dans la rade d'Hobart-Town, à l’île de Van- Dièmen, et sur quelques points du grand continent aus- tralien. 4. RISELLA PLANA. (PI. XI, fig. 2.) Trochus planus, Quoy et Gaimard, 1854, [. c., p. 274, pl. Lx, fig. 15, 14. Bembicium planum, Philippi, 1846, [. c., p. 151. Risella plana, M. et Adams, 4858, [. c., p. 518. Testa imperforata, discoidea, subconica aut plana, albicante vel lutescente ; lineis longitudinalibus rufo-fuscrs ornala; anfractibus in suturis carinatis ; infima facie plana, striata ; labro intus fusco striato (Quoy et Gaimard). — Alf, A1, diam. max. 22 mill. (Coll. Crosse et Angas.) Var. & peracula, anfractibus magis plans, longitudi- naliter non plicatis ; carina anfract. ullimi non undulata. — Alt. 11, diam. max. 20 mill. (Coll. Crosse.) Nous avons cru devoir donner la figure de cette belle espèce que MM. Quoy et Gaimard ne paraissent avoir con- nue, et, en tout cas, n’ont représentée qu'à l’état jeune. C’est la forme la plus aplatie du genre. Cette espèce est d’un blanc jaunâtre. Les tours sont rugueux, marqués de es Fa fortes stries transverses, et remarquables par une carène saillante, légèrement plissée et ondulée, qui fait que cha- cun d'eux est distinct et déborde le suivant. Les lignes brunes longitudinales, dont parle la diagnose originale, ne sont visibles qu’à l’état jeune et disparaissent même com- plétement chez les individus adultes. Les premiers tours semblent plissés longitudinalement : la carène du dernier est ondulée et très-aiguë. La base est aplatie et marquée de quatre cingulations fortement accusées, que d’autres moins prononcées accompagnent souvent. La columelle et les parties qui l’avoisinent sont d’un ton orangé pâle : le reste del’ouvertureest blanc, avec quelques petites mouche- tures brunes près du bord externe, qui est tranchant, Cette espèce est celle chez laquelle l’épaississement basal de l’intérieur de l'ouverture est le plus fortement accusé : il existe déjà chez les individus jeunes, et chez les adultes il présente l'apparence d’une sorte de cordon ou de la- melle très-saillante, accompagnée d’une gouttière qui de- vient assez profonde dans le voisinage du bord externe. Notre variété 2, d’ailleurs parfaitement conforme an type, se distingue par la disposition de ses tours, dont chacun dépasse le précédent, au lieu d'être débordé par lui, et par l'absence d’ondulations, ainsi que par l’acuite de sa carène. Le R. plana habite ie Port-Western, dans le détroit de Bass, sur les rochers, d’après M. Quoy. Nos individus pro- viennent du golfe de Saint-Vincent (Australie méridio- nale). 5. RISELLA LUTEA. Trochus luteus, Quoy et Gaimard, 1854, L. c., p. 271, pl. Lxu, fig. 8-11. — — Kiéner, Species, pl. xxxvin, fig. 2, — 238 — Trochus cicatricosus, Jonas, 183, in Philippi Abbild., Trochus, pl. n, fig. 2. Bembicium luteum, Philippi, 1846, L. c., p. 132. Tesia conica, imperforata, squalide lutea, rugosa ; an- fractibus subplicatis ; infima facie plana, transversim striala; apertura triangulari (Quoy et Gaimard). — Alt. A1 14/2, diam. max. 11 mull. Cette espèce est de forme conique, assez élancée, d’un jaune sale mêlé de rougeûtre, souvent encroûtée ct corro- dée sur sa surface externe : elle est marquée de stries transverses et plissée longitudinalement ; mais ces orne- ments ne sont bien distincts que chez les jeunes individus et s’effacent toujours plus ou moins complétement chez les adultes. Les tours sont plans et le dernier nettement anguleux. La base est aplatie et marquée de 5 à 6 sillons concentriques. L'ouverture rhomboïdale el non triangu- laire, comme le disent par erreur les créateurs de l’espèce, est d’un ton jaunâtre uniforme. L’épaississement basal de l'intérieur de l’ouverture est nettement accusé et visible mème chez les jeunes individus ; il est toutefois beaucoup moins fortement prononcé que dans l’espèce précédente. Les seules bonnes figures que nous connaissons de cette espèce sont celles que donne Kiéner dans sa Monographie du genre Trochus (1); et encore, dans l’une d'elles, la coloration de l'ouverture est faussée et exagérée. Les di- mensions relatives de l'espèce sont assez variables; car quelques-uns de nos individus sont un peu plus larges que hants. D’après Philippi, le Trochus cicatricosus, Jo- nas, qu’il a publié dans ses Abbildungen, doit passer en synonymie. Le R. lutea a été recueilli par MM. Quoy et Gaimard, (4) Non terminée et sans texte. — 239 — « dans toute l'étendue du Port-du-Roi-Georges, mais prin- « cipalement dans les petites rivières salées. » Cette indi- calion, jointe à l’état d’érosion du test que l’on constate chez beaucoup d'individus, porte à croire que quelques- unes des espèces du genre vivent dans les eaux saumâtres, aussi bien que dans celles qui sont complétement salées. G. RisezLA Bruni. (PI. XI, fig. 5.) Risella Bruni, Crosse, ms. T, imyerforata, depresso-conica, viridulo-lutea, albo plus minusve variegala ; spira parum elata, apice pallide fusca ; sutura impressa ; anfr. 5-5 1/2 distincte separati, convexiusculi (embryonales lævigah), sulcis 4 spiraliter exarali, ultimus acute angulatus, subtus planus, circa lo- cum umbilici concaviusculus, striis validis, concentrice 1m- pressus; apertura rhomboidea, fusco-aurantia, intus ad basin incrassala ; columella aurantia. — Alt. 5 1/2, diam. max. 8 1/2 mill. Habitat in sinu Spenceriano, Australiæ meridionalis. (Coll. Crosse et Angas.) Coquille imperforée, de forme conique, mais assez dé- primée, et d’un jaune verdâtre plus ou moins mélangé de blanc. La spire est peu élevée et d’un brun clair au som- met : la suture est bien marquée. Les tours, au nombre de 5 à 5 1/2, sont plus distinctement séparés les uns des autres que dans la plupart des espèces du genre et légère- ment convexes : les tours embryonnaires sont lisses les autres sont ornés de 4 fortes stries ou sillons transverses ; le dernier est fortement caréné à sa partie basale, qui est marquée de stries concentriques, plane et mème légèrement concave au centre. L'ouverture, de forme rhomboïdale, est d’un brun orangé, et présente, à sa par- tie basale, l’épaississement caractéristique du genre, un — 240 — peu moins accusé toutefois que dans l’espèce précédente. La columelle est également de couleur orangée, — biste teur 5 millim. 1/2, plus grand diam. 8 172. Cette espèce, la plus petite du genre, ne peut être con- fondue qu'avec les jeunes individus du À. lulea. Elle s’en distingue facilement par sa forme plus basse, moins co- nique, par ses tours plus convexes, plus distincts les uns des autres et sans apparence de plis longitudinaux, et en- fin par son système de coloration, qui, bien que voisin sous le rapport du ton général, est parfaitement distinct par les détails. Cette espèce provient du golfe de Spencer (Australie méridionale) où on la trouve, à marée basse, sur les petites pierres et les roches plates auxquelles elle adhère (M. French Angas). Nous:mous faisons un plaisir de la dédier à M. Victor Brun, directeur du Musée d’his- toire naturelle de Montauban. 7. RISELLA LIVIDA. Bembicium lividum, Philippi, in Zeits. f. Malak., 1846, p. 151. Risella livida, H. et À. Adams, 1858, Genera, vol. I, p. 318. Testa depresso-conica, fusco-cærulescente; anfractibus planis, strûs transversis circa 6 exaralis, vix plicalis, ullimo acute angulalo; basi planiuscula, sulcis septem sculpta ; faucibus fuscis. — Alt. 8, diam. 15 null, (1).— Patria : Nova Hollandia (Philippi). Coquille de forme conique-déprimée et d’une coloration bleuâtre tournant au brun foncé : tours de spire aplatis, ornés de 6 stries transverses, et à peine plissés ; le dernier (1) Nous indiquons en millimètres les anciennes mesures avec lesquelles les auteurs ont déterminé les dimensions de cette espèce et des deux suivantes. H. C. — 241 — se termine par une carène aiguë. Base plane, marquée de 7 sillons : ouverture d’un brun foncé. — Hauteur 8 mill., plus grand diam. 15. — Hab. Australie. Nous ne connais:ons cette espèce et les deux suivantes que par les descriptions qu’en ont données les auteurs : de plus, elles n'ont jamais été figurées, du moins à notre connaissance. [l nous est donc impossible de nous pro- noncer avec certitude à leur endroit. Autant que nous pouvons en juger par la description, le R. hivida de Phi- lippi nous semble se rapprocher, à certains égards, d’une des variétés de l'espèce que nous considérons comme con- stituant le véritable Risella melanostoma de Gmelin. 8. RISELLA VITTATA. Bembicium viltatum, Philippi, 4846, L. c., p. 151. Risella vittata, H. et À. Adams, 1858, L. c., vol. I, p. 518. Testa conica, alba, fascia fusca per medios anfractus decurrente ornata; anfractibus planis, basi in carinam aculam, plicatam, prominentem terminatis ; striis trans- versis obsoletis; basi plana, cingulis, præter extimum, obsoletis, subperforata; faucibus fuscis. — Alt. 9 172, diam. 15 172 millim. — Patria : Adelaide, in Nova Hol- landia (Philipp). Coquille conique, blanche, ornée d’une fascie brune vers la partie médiane des tours, qui sont plans et se ter- minent, à la base, par une carène aigüe, plissée et sail- lante ; ils sont ornés de stries transverses obsolètes; la base est aplatie, subperforée, marquée de cingulations toutes obsolètes, à l'exception de la plus éloignée du centre. L'ouverture est d'un brun foncé. — Hauteur 9 mill. 472, plus grand diam. 13 172. — Cette espèce a été recueillie à Adélaïde (Australie méridionale). La base légèrement perforée de cette espèce semblerait 17 nn indiquer qu’elle a été établie sur des individus jeunes et, par conséquent, incomplétement caractérisés. En effet, an- cun des Risella que nous avons eu occasion d'examiner n'offre de perforation ombilicale à l’état adulte, tandis que nous en avons vu quelques traces sur de jeunes indi- vidus de notre Risella Bruni. Le caractère tiré de la ca- rène saillante des tours, qui se rapproche de ce que l’on observe chez les individus typiques du R. plana, nous permet de supposer, sans pouvoir l’affirmer d’ailleurs com- plétement, que l'espèce a pu être établie sur une variété non adulte et à coloration foncée du type de MM. Quoy et Gaimard. 9. RISELLA IMBRICATA. Litlorina imbricata, Gray, 1839, Zool. of Beechey's Voy., p. 141. Bembicium imbricatum, Philippi, 1846, [. c., p. 152. Risella imbricata, H. et À. Adams, 1858, /. c., vol. I, p. 518. T.elevato-conica,basirotundato-angulata, fusco-nigra, inter tubercula albo variegata; basi plana, sulcata, alba, fusco-maculata; anfr. planis, inferne ad suturam protu- berantiis irregularibus, magnis, nodulosis; labro nigro- variegato; labio et columella albidis. — Alt. 16, diam. 47 172 muüllim. — Patria : Nova-Hollandia (Philippi). Coquille d’une forme conique assez élancée, solide, ob- tusément anguleuse à la base, et d’un brun noirâtre mé- jangé de blanc dans l'intervalle des tubercules : la base est aplatie, sillonnée, blanche avec des taches brunes; les tours sont aplatis et présentent, près de la suture, des pro- tubérances irrégulières, fortement développées et nodu- leuses; le bord externe est plus ou moins noirâtre, le bord columellaire est blanchâtre. — Hauteur 16 millimètres, ee plus grand diamètre 17 172. — Cette espèce habite l'Aus- tralie. Cette coquillese rapproche beaucoup decertaines variétés du À. aurala; elle paraït être plus élancée, plus fortement noduleuse près de sa suture et, par suite, plus obtusé- ment carénée. IL. Nous venons d'exposer, dans les pages qui précèdent, tous les documents qu'il nous a été possible de réunir sur le genre Risella. Nous regrettons de ne pouvoir donner des renseignements positifs au sujet de la valeur de plu- sieurs des espèces qu’il renferme, mais nous pensons qu’il ne faut pas s’étonner de ces incertitudes, si l'on considère, d’une part, l’insuffisance des documents descriptifs four- nis par les rares auteurs qui se sont occupés de ces Mol- lusques (insuffisance dont nous avons donné un exemple en montrant que les créateurs du genre avaient négligé d’en faire connaître un des caractères les plus importants, celui de l’épaississement basal de l’intérieur de l’ouver- ture); de l’autre, la variabilité de forme et de coloration d’une partie des espèces et leur mauvais état de conser- vation habituel, même à l’état vivant. Nous ne connaissons point, jusqu'ici, de coquilles fossiles que l'on puisse clas- ser dans le genre Risella. H. C. Procédé pour la préparation des Iimaciens, PAR E. DUBRUEIL. . L'alcool et les liquides conservateurs usités aujourd’hui détruisent plus ou moins la couleur des Mollusques de la — 2hk4 — famille des Limaciens, ou font souvent prendre à leur corps une rigidité en désaccord avec leur forme naturelle. Le procédé que nous décrivons nous semble parer à ces deux défauts; il a, en outre, l’avantage d’être très-facile à pratiquer. On fait d’abord tremper dans l’eau pure l’Arion ou la Limace qu’on veut préparer ; au bout de six à sept heures seulement, on ajoute à ce liquide du sel marin en très- faible quantité. Nous avons remarqué qu’une dose trop forte occasionne, dans les tissus des Mollusques, des con : tractions qui leur font perdre entièrement leur forme normale. Une fois l’animal mort, il s’agit de le vider pour ne lui laisser que la peau. Nous conseillons de faire trois préparations pour une même espèce de Mollusques : une présentant le dos, l’autre le pied, enfin une troisième le côté droit, pour montrer l'ouverture de la cavité respira- toire. Pour la première préparation, on fendra le pied tout au long, on retournera la peau et on l’appropriera avec le manche d’un scalpel; puis, lorsque la peau sera bien étendue, on passera, sur sa surface interne, une forte couche de gomme liquide et on la comprimera aussitôt avec un morceau de carton blanc assez épais. On aura soin de ne pas toucher à la limacelle des limaces. L'animal ainsi collé au carton sera nettoyé avec un tampon de coton que l’on passera légèrement sur lui; puis il sera soumis à une pression d'enviror À kilogramme. Nous nous servons, pour couvrir le Mollusque, d’une lame de verre très-propre et qu'il faut essuyer toutes les heures, lorsqu'on com- mence à le soumettre à la presse. Au bout de sept à huit heures, l’animal est bien collé sur le carton, et on peut le faire sécher et le découper sans danger. Il est évident que, pour celte dernière opération, l'on enlèvera toute la partie — 245 — du corps qui ne frappe pas les regards de l'observateur lorsque le Mollusque est en vie. Pour la préparation du pied, on pourra le disséquer, le séparer primitivement de toutes les parties adjacentes, et ensuite procéder ainsi que nous l'avons dit plus haut. Il en sera de même pour la préparation du côté droit. La tête offre une grande difficulté de conservation ; pourtant on arrivera à un bon résultat en disséquant avec grand soin cet organe, afin d’en isoler la peau. On devra aussi faire ressortir les tentacules. On passera, sur le Mollusque ainsi préparé, une très- légère couche de vernis. Pour éviter à l'animal toute détérioration de la part des insectes, on mettra, dans la gomme dont on se ser- vira pour coller la peau, une solution aqueuse de sublimé corrosif. E. D. Addition à la note sur l’origine de l’'Ambre gris, PAR le professeur J. BIANCONI. J'ai lu, dans le cahier d'avril 1863 du Journal de Conchyhologie, l'article sur l’origine de l’ambre gris. Serval Marel y est signalé comme le premier qui ait re- connu la véritable origine de cette substance. C’est en 1395 que Serval Marel a exposé à Bellon sa théorie, qui est fort juste et conforme à la réalité des faits. T1 semble pourtant que, plus anciennement et presque trois siècles avant cette époque, l’on trouve établie et clairement exposée l’ori- — 21,6 — gine de Pambre gris, comme produit par les cachalots et les baleines. ‘ On lil dans Marco Polo, qui dictait sa narration dans l’année 1298, lorsqu'il parle de Zanzibar : « Et encore « voz di qu'il ont anbre asez, por ce qe des balennes hi « se prennent asez. » C'est surtout dans le chapitre de Madagascar qu’il s’ex- prime plus précisément. Voici ses propres paroles : «Il ont anbre asez, por ce qe en cel mer a balene en « grant abondance; et encore hi a capdoille asez, et por « ce qe il prenent de ceste balene et de cesti capdol asez, « ont de l'anbre en grant quantité, e voz savés que la « balenne fait l’ambre. » (P.252, édit. de la Société géo- graphique de France.) On voit que, par la dernière phrase, le voyageur véni- tien se rapporte à une connaissance qui était déjà vul- gaire, et qui n'avait pas besoin d’être expliquée; il suffisait seulement de la rappeler. Je crois donc être en droit de revendiquer pour l'Italie, jusqu’à preuve contraire, la priorité d’énoncialion écrite sur la véritable origine de l'ambre gris, et je l’invoque d’au- tant plus volontiers, qu’on peut tirer de là une nouvelle preuve propre à établir quel savant observateur et quel narrateur véridique était ce voyageur vénitien, qui a hau- tement honoré sa nation par ses remarquables connais- sances, et cela dès le xir1° siècle. D'autre part, Aldrovandus(Musœum metallicum, p.450) parle d'un écrivain antérieur à Servalius Marel, c’est-à-dire de Scaliger. Le même auteur parle aussi de becs d'oiseaux ou, comme il dit d’après Clusius, non avium, sed sepiarum rostellis) dont l’ambre est quelquefois plein. On est en droit de trouver singulier qu'après des indications aussi claires on lise, dans le Dictionnaire universel d'histoire — JT — naturelle (art. Ambre), que l'observation des becs de Ce- phalopodes dans l’ambre gris est une découverte assez ré- cente. Dans le musée de Bologne, on trouve, sûr un vieux catalogue qui remonte presque aux premières années du xvin® siècle, la mention suivante : Ambra odorifera po- lyporum rostellis permixta (Clus. in Sar., 149), mention qui se rapporte à une très-vieille préparation qui existe encore aujourd'hui dans le musée zoologique, avec cette inscriplion : Physeter. Sepiæ cujusdam mandibulæ in ambra grisea repertæ. J. B. Observations sur le genre Fossar |Fossarus), PAR M. C. RÉCLUZ. L'animal du Fossar, le seul qu’Adanson ait connu parmi ceux de son genre Natice , a servi longtemps de type à ce dernier genre, quoique Rumphius, dans son traité des cu- riosités d'Amboine (d' Amboinsche Rarileitkamer, Amster- dam, 1705, in-folio), eùt donné des indications propres à mettre sur la voie des différences qui existaient entre l'animal des vraies Natices et celui du Fossar. Ce n'est cependant qu'après les nouvelles observations de MM. Quoy et Gaimard qu’on est enfin revenu de l'erreur empruntée à Adanson. Cette erreur était d'autant plus pardonnable que ce dernier assure, à la description de sa Nañce le Go- chet, qu'il n'avait vu aucune différence entre l'animal de celte véritable Natice et celui du Fossar. Toutefois la nécessité de séparer le Fossar des Natices me ne se fit sentir qu'après les observations de M. Eudes-Des- longchamps (Actes de la Société Linnéenne du Calvados de 1825) et de Férussac, jointes aux descriptions de MM. Quoy et Gaimard. Mais il fallait, pour arriver à ce but, pouvoir contrôler la description tracée par Adanson ; ce qu'a pu faire M. Philippi. Ce savant conchyliologue, ayant eu l’occasion d'observer l'animal du Fossar d'Adan- son dans ses excursions sur les côtes de la Sicile, et celui de la Natca olla, s'aperçut de leurs différences et publia ses observations à cet égard dans les Archives d'histoire naturelle de Wiegmann (1841, p. 42), où il institua le genre Fossar. Ce savant a caractérisé ce genre de la ma- nière suivante : « ANIMAL ayant la téte proboscidiforme, munie de ten- « tacules filiformes, acuminés, entre lesquels flotte un « lobe frontal. Yeux petits, sessiles, situés à la base ex- « terne des tentacules. Pied petit , arrondi des deux « côtés. « Opercule corné, demi-ovale, simple, non spiré. « Coquille ombiliquée, ovale ou demi-globuleuse ; ou- « verture entière, demi-ronde, à bord interne uni; om- « bilic ouvert; bord externe simple, uni en dedans. » L'auteur de ce genre y réunit quatre espèces : le Fossa- rus Adansoni, le F. clathratus, le F. costalus et le F. mi- nutus. Ayant eu l’occasion de voir les animaux de la première, de la troisième et de la quatrième de ces espèces, je leur ai trouvé quelques caractères différents, et un, surtout, qui ne cadre point avec la caractéristique. 4° L'animal du F. Adanson est totalement blanc; sa tête fait saillie en avant et présente un mufle cylindrique, divisé supérieurement par un sillon qui, en se prolongeant antérieurement, l'échancre en deux parties égales et bru- — 249 — nâtres:; son manteau a le bord entier tout autour de sa circonférence ; ses tentacules sont subulés et portent de petits yeux noirs à leur base externe et un peu en arrière. Un voile frontal, en forme de ruban, flotte entre les tenta- cules ; il ne les dépasse point, comme dans certaines Natices. Pied médiocre, arrondi des deux côtés, convexe en dessus et plat en dessous.— Opercule entier, demi-ovale, mince, cartilagineux, fauve-clair, plus petit que l'ouverture et imprimé de quelques sillons qui partent d’un centre com- mun et vont aboutir vers son angle supérieur. J'ai reçu ce mollusque de Cette (Hérault), conservé dans l'alcool, avec cette indication : « Pris dans le canal de jonction (de l'étang de Thau à la mer), sous les pierres et les fissures des rochers, où il n’est pas rare. » Ce mollusque, originaire du Sénégal, a dù descendre dans la Méditerranée, s'il n’y a été transporté par les bâtiments, -sur les côtes de la Sicile et du Languedoc. Sa coquille, à l’état récent, est roussâtre, rarement blanche, si ce n’est par son exposition sur la grève et alors qu’elle a perdu son épiderme. Elle est petite, subglobu- leuse, rarement ovalaire, cerclée de lignes élevées, trans- verses, aiguës, le plus souvent inégales, au nombre de G à 7 sur le dernier tour et de 5 sur l’avant-dernier. Sur quelques exemplaires, ces cercles se transforment en simples lignes peu saillantes. Ouverture demi-ovale. Colu- melle droite, le plus souvent perforee, à trou ponctiforme, parfois masqué par la lèvre réfléchie jusque sur son ouver- ture et la cachant entièrement. Le bord externe est mince, tranchant, quelquefois ondulé par la saillie des lignes transversales qui se prolongent au delà de la marge. Une de ces dernières, dont j'ai examiné aussi l’animal, avaut, néanmoins, le contour de son manteau entier ! 2° L'animal du Fossarus costatus (Nerita costata, Broc- — 250 — chi) est blanchâtre, a les bords du manteau régulièrement crénelés depuis la nuque jusqu'à sa partie inférieure gauche, avec les intervalles arrondis! Mufle très-court, échancré dans le milieu. Point de voile frontal entre les tentacules! Le reste comme dans le Foss. Adansont. Coquille ovale, conique, perforée, à tours planulés en dessus, ceints de lignes lamelleuses, élevées, un peu réfléchies, régulières, espacées, à espaces assez larges, sculptés delignes longitudinales élevées ; columelle droite; perforation plus ou moins petite; ouverture demi-ovale; bord externe régulièrement crénelé à la marge.— Coquille également épidermée et jaunâtre.— Opercule corné, bru- nâtre, à éléments formés de stries fines et arquées, dis- posées comme sur le F. Adansonti. Il habite la Méditerranée, principalement sur les côtes de Collioure et de l'Espagne (M. Philbert). 3° L'animal du Fossarus minutus (Turbo minutus, Mi- chaud, Bulletin Soc. Lin. Bordeaux, t. I (1828), p. 122. n° 4,f.7,8,9. — Ibid., Philbert, Caf.moll. médil. inédit) ne diffère de celui du F. costatus que par sa couleur blanc de lait; comme lui, son manteau est crénelé; point de voile entre ses lentacules et mufle très-court ! Coquille petite, oblongue, un peu oblique comme la précédente, à spire conique, perforée, cerclée de côtes assez larges, séparées par des sillons étroits, écailleux; ouverture demi-ovale, ayant presque la moitié de la lon- gueur de la coquille. Ombilic étroit; bord externe mince, crénelé par la saillie des côtes; bord interne réfléchi et masquant parfois une partie du trou ombilical qui, sans cette circonstance, est assez ouvert pour recevoir la tête d'une épingle ordinaire. Cette espèce vit sur la côte de Cette (M. Michaud) où elle est tres-rare (Philbert). — 251 — Lorsque je reçus, il y a vingt ans, un exemplaire de cette espèce, j'en avais tracé la description suivante (dans mon catalogue), qui diffère un peu de celle ci-dessus : F. testa parva, alba, transversim costata, imper{orala ; costis et interstitiis squamiferis; anfractibus quaternis, convexis, postremo maximo; apertura elliptica; peritre- mate simplici. 4 ad 5 1/2 lineas longa; 2 lineas lata. Les Fossar, comme les Narica, sont des animaux timides, ne sortant guère de leur lieu de repos qu’au cré- puscule pour chercher leur nourriture, qui consiste en ulva linza principalement, refusant l'ulva lactuca comme trop coriace (de Louvel). Ce qui résulte des observations qui précèdent, c'est que le genre Fossar peut former deux sections, l’une ayant pour caractères : * Animal à manteau uni et entier à sa circonférence, ayant un voile frontal rubané entre ses tentacules. — Fossarus. Ex. : Fossarus Adansoni (Philippi). * Animal portant un manteau crénelé à sa marge; voile nul entre ses tentacules. — Clathrella. Ex. : Fossarus costatus (Nerita), Brocchi, F. minutus (Turbo), Michaud. Foss. clathratus (Philippi, En. Sicil. 2, p. 148, n° 2, pl. xxv, fig. à). Hab. Frontignan (M. Philbert). Il m'est inconnu. Selon M. Philippe, « sa coquille est ovale-oblongue, à 4 tours de spire arrondis, ceints de cercles arrondis au nombre ‘de 7 sur le dernier et de 5, 2, 1 graduelle- ment sur les supérieurs; interstices étroits, garnis de lignes longitudinales sublamelleuses. Spire aiguë; ombilic grand. » C. R. — 252 — Note sur le genre Fossarus, suivie du catalogue des espèces, PAR P. FISCHER. Le genre Fossarus est aujourd’hui fort riche en espèces propres à presque toutes les mers chaudes et tempérées. La variété des formes de ses espèces a même engagé les auteurs à y pratiquer plusieurs coupes génériques, d’où il résulte que le genre a dû devenir le type d’une petite famille distincte. La première description de l’animal du Fossar est due à Adanson; mais, par une erreur d'autant plus remar- quable que sa sagacité et son talent d'observation étaient exceptionnels, le célèbre naturaliste classa son Fossar parmi les Natices. Voici la description de l’animal qu’il a étudié (Sénégal, p. 175-174) : « La tête de l’animal est petite, cylindrique, de moitié plus longue que large, et légèrement échancrée à son extrémité, d’où part un petit sillon qui en parcourt la longueur en dessus. « À son origine et sur ses côtés sont placées deux cornes épaisses, deux fais plus longues qu’elle, et terminées en pointe. Elles portent chacune à leur racine, sur leur côté interne, un lobe ou appendice charnu et carré, aussi long que la moitié de la tête sur laquelle il flotte librement. Elles sont encore coupées vers le dos, et suivant leur lon- gueur, par un sillon que traverse un nombre infini d'auneaux. Ceux-ci sont, sans doute, les muscles annu- — 253 — laires attachés à la fibre longitudinale qui forme le sillon. Les yeux sont deux petits points noirs placés à l’origine des cornes, sur leur côté extérieur, presque derrière elles. « À l'extrémité de la tête, en dessous, on voit un petit sillon longitudinal qui est l’ouverture de la bouche. « Le manteau consiste en une simple membrane fort mince, qui tapisse les parois intérieures de la coquille. Le pied est fort petit, presque rond, aplati en dessous, con- vexe en dessus et une fois plus court que la coquille. « Tout le corps de cet animal est blanc comme sa co- quille; il n’a de noir que les yeux. » D'après la mauvaise figure que donne Adanson (tab. xin, fig. 1), le voile frontal paraît large, carré et très-déve- loppé. M. Philippi, qui a examiné une espèce qu'il rapporte à celle d’Adanson (Arch. Wiegmann, p. 42, 1841), pro- duit un dessin qui ne me semble pas tout à fait concor- dant; on y voit deux lobes frontaux, étroits, beaucoup moins marqués que dans le dessin d’Adanson. A-t-il étudié une autre espèce, je le croirais volontiers. Pour clore la liste des travaux sur l'anatomie des Fos- sarus, je n’ai plus qu’à mentionner Troschel, qui s’est oc- cupé de leur armature linguale {Das Gebiss der Schnecken, pl. xu, fig. 14). L’armature se compose de 78 articulations; les plaques centrales ont leurs bords denticulés et sont subquadran- gulaires: les intermédiaires sont dentées à leur bord interne et inférieur ; les externes forment un petit crochet dirigé en arrière et à denticulations tellement fines, qu’on peut les considérer comme lisses. D’après ces caractères, M. Troschel pense que les Fos- sarus ne peuvent rentrer dans aucun des groupes qu’il connait, et qu'ils constituent une section particulière. Les — 254 — plaques centrales et intermédiaires ont quelques rapports avec celles des Turritelles. La place des Fossarus dans la méthode a varié sin- gulièrement. Nous avons vu qu'Adanson les rangeait dans le genre Natica; les paléontologistes en ont fait successi- vement des Turbo (Michaud, Grateloup, d'Orbigny), Nerita (Brocchi), Purpura (Bastérot), Stomatia, Naticella, Siga- retus, Narica, etc. Les genres Phasianema, S. Wood, Maravignia, Aradas et Maggiore, ont été créés pour de véritables Fossarus. Néanmoins la plupart des zoologistes s'accordent pour rattacher le genre Fossarus à la famille des Lif{orinidæ (Deshayes, Adams, Woodward, Gray, Chenu, etc.), dans le voisinage des Lacuna. Telle est, cependant, la varia- bilité des formes des Fossarus, qu'un grand nombre d’es- pèces sont disséminées dans les ouvrages des nomenclateurs sous les vocables de Lattorina, Trichotropis, Adeorbis, Narica, Delphinula, etc. Malgré ces difficultés, nous croyons que les Fossarus sont légitimement placés dans la famille des Littorinidæ. Quelques espèces de Trichotropis, le T. borealis, par exemple, dont le test est assez résistant, sont très-voisines du Fossarus et devront être séparées des vrais Trichotropis (T. bicarinatus). Disons, enfin, que M. Adams a proposé une famille des Fossaridæ, et que sa manière de voir est partagée par M. Troschel. Le nombre des espèces de Fossarus a été longtemps restreint; on ne connaissait guère que celles de la Mé- diterranée. Mais, en 1855, M. A. Adams a montré que ce genre se retrouvait dans presque toutes les mers, prin- cipalement sur les côtes du Pacifique et dans les mers de Chine et du Japon. À la suite de draguages exécutés avec — 255 — soin sur les côtes du Japon, M. À. Adams a pu découvrir et décrire plusieurs espèces fort intéressantes par la variété de leurs formes. Malheureusement, nous manquons de figures qui les représentent et qui nous permettent d’ap- précier la valeur des coupes génériques introduites dans la famille des Fossaride, dont voici, toutefois, les divisions : Fam. FossarinÆ, À. Adams. Genre. Fossarus, Philippi. — 2. Jsapis, H. et A. Adams. . Conradia, À. Adams. D) 5 — 4. Couthouyia, À. Adams. — 5. Cithna, À. Adams. — G. Gottoina, À. Adams. Nous y joindrons un nouveau genre que nous proposons pour le Trichotropis borealis, et que nous appellerons ArrADNA. Les Ariadna ont le test semblable à celui des Fossarus, sont dépourvus d'épiderme poilu; des sillons et des côtes transverses ornent leur coquille; la bouche est anguleuse en avant, comme chez les Trichotropis. L’ani- mal, d’après Lovèn, aurait les tentacules unis par une membrane (voile frontal?); il est muni d'une trompe rétractile; son armature linguale ne me paraît pas différer sensiblement de celle des Fossarus, si ce n’est par l’ex- trémité acuminée des plaques externes. M. Gray prétend qu’elle n’a aucun rapport avec celle des vrais Trichotropis. LISTE DES ESPÈCES. a. Méditerranée et côte ouest d’Afrique. 4. Fossarus (Nerita) costalus, Brocchi, Conch. foss. sub., tab. 1, fig. 11, p. 500. — 256 — Hab. Sicile (Philippi), Algérie (Weinkauff), Provence (Récluz). 2. Fossarus Adansonii, Récluz supra (le Fossar Adanson), non Philippi (?). Hab. Sénégal (Adanson), Provence (Récluz). 3. Fossarus clathratus, Philippi, Sicile, t. Il, p. 148, tab. xxv, fig. 5. Hab. Sicile (Philippi). 4. Fossarus (Turbo) minutus, Michaud, Act. Soc. Linn. Bordeaux, t. IT, tab. 11, fig. 7-9. Hab. Cette (Michaud). 5. Fossarus Lanoei, Baudon, Journ. Conchyl., t p. 347. Hab. côte de Jaffa (Baudon). Obs. Il est probable que des études ultérieures permet- tront de supprimer quelques-unes de ces espèces. Les Fos- sarus à l’état jeune diffèrent beaucoup de ce qu’ils devien- nent à l’état adulte. Les vieux individus se déforment, les côtes s’effacent, le dernier tour tend à se disjoindre et le bord columellaire s’épaissit et se renverse. 6. Fossarus (Trichotropis) pusillus, Gould, Otia Conch., p. 209. Hab. Fishtown (Liberia), cap Vert (Gould). b. Antilles. 7. Fossarus Orbignyi, Fischer; Naricasulcata, d'Orbigny. Hist. nat. Cuba, pl. xvnr, fig. 28.— Fossarus sulcatus, Fischer, Cat. Guadeloupe, p. 15.—Non Fossarus sulcatus, S. Wood. Hab. Cuba (d'Orbigny), Guadeloupe (Beau), Sainte- Lucie, Jamaique, etc. 8. Fossarus (Narica?) anomalus, C. B. Adérés: CONTE, lo Conch., p. 109. — Isapis anomala, H. and A. Adams, Gener. of rec. moll. — 257 — Hab, Jamaïque (C. B. Adams). c. Côtes américaines du Pacifique. 9. Fossarus (Adeorbis) abjectus, G. B. Adams, Cat. Panama, Ann. lye. New-York, p. 407.— Fide À. Adams. Hab. Panama (C. B. Adams). 10. Fossarus (Littorina?) excavatus, C. B. Adams, loc. cit., p. 596. — Fide À. Adams. Hab. Panama (C. B. Adams). 11. Fossarus (Littorina?) foveatus, C. B. Adams, loc. cit., p. 597. — Fide À. Adams. Hab. Panama (C. B. Adams). 12. Fossarus (Littorina?) megasoma, C. B. Adams, loc. cit., p. 598. — Fide À. Adams. Hab. Panama (C. B. Adams). 43. Fossarus (Littorina?) angiostoma, C. B. Adams, loc, cit., p. 594. — Fide A. Adams. Hab. Panama (C. B. Adams). 14. Fossarus {uberosus, Carpenter, Cat. Mazatlan, p. 554. Hab. Mazatlan (Carpenter). 15. Fossarus angulatus, Carpenter, Cat. Mazatlan, p. 354. Hab. Mazatlan (Carpenter). 16, Fossarus (Isapis) maculosus, Carpenter, loc. cit., p. 559. Hab. Mazatlan (Carpenter). 17. Fossarus (Isapis) ovoideus, Gould, Ohia Conch., p.185. Hab. Mazatlan (Jewett), d. Océan Pacifique. 48. Fossarus (Fossar) trochlearis, À. Adams, Proceed. z0ol. Soc., p. 187, 1853. Hab. Calapan (Philippines) (A. Adams). 19. Fossarus (Fossar) mulficostatus, Pease, Proceed. z0ol. Soc., p. 598, 1860. Hab. île Sandwich (Pease). 18 — 258 — 20. Fossarus? (Littorina) lamellosus, Montrouzier, Journ Conch., t. IX, p. 275, pl. 11, fig. 5. Hab. île Art, Archipel néo-calédonien (Montrou- zier). e. Mers des Indes, de Chine et du Japon. 21. Fossarus (Fossar) reliculatus, A. Adams, Proceed. zool. Soc., p. 186, 1853. Hab. Singapore (A. Adams), Seto-uchi, Uraga (id.). Obs. M. Adams a classé ultérieurement cette coquille däns le genre Couthouyia. 29. Fossarus tornatilis, Gould, Oua Conch., p. 110. — Fossar japonicus, A. Adams, Ann. of. nat. hist., 1861. Hab. Hong-kong (Gould), Seto-uchi, Kuro-sima, Tsu-sima (A. Adams). Obs. Dans son Catalogue des Fossaridæ du Japon, M. Adams considère cette espèce comme identique avec le Fossarus cos{atus, Brocchi, de nos mers d'Europe. 23. Fossarus (Fossar) fenestratus, À. Adams, Ann. and Mag. of nat. hist., 1863. Hab. O-sima (A. Adams). 24. Fossarus (Couthouyia) decussatus, À. Adams, loc. cit., 1860. Hab. Mino-sima (A. Adams). 25. Fossarus (Couthouyia) striatulus, À. Adams, loc. cit, 1865. Hab. Yobuko (A. Adams). 26. Fossarus (Couthouyia) phciferus, A. Adams, loc. cit., 1865. Hab. Yobuko (A. Adams). 27. Fossarus (Isapis) leratus, A. Adams, Loc. cit., 4860. Hab. Mino-sima (A. Adams). — 259 — 28. Fossarus (Tsapis) conoideus, À. Adams, loc. cit., 1865. Hab. Tukano-sima (A. Adams). 29. Fossarus (Conradia) cinguliferus, À. Adams, loc. cit., 1860. Hab. Mino-sima, Uraga (A. Adams). 50. Fossarus (Conradia) cariniferus, À. Adams, loc. ct., 1860. Hab. Mino-sima, Gotto (A. Adams). 51. Fossarns Adamsianus, Fischer. — Conradia clathrata, A. Adams, loc. cit., 1860.— Non Fossarus c/a- thratus, Philippi. Hab. Mino-sima (A. Adams). 52. Fossarus (Conradia) pulchellus, A. Adams, loc. cit., 1861. Hab. Tsu-sima, Gotto (A. Adams). 35. Fossarus (Conradia) doliaris, A. Adams, loc. cit., 1865. Hab. Seto-uchi (A. Adams). 54. Fossarus(Conradia) fornatus, À. Adams, loc. cit., 1863. Hab. Gotto (A. Adams). 55. Fossarus(Gottoina) sulciferus, À. Adams, loc. cit., 1865. IHab. Gotto (A. Adams). 36. Fossarus (Gottoina) pyrgula, À. Adams, loc. cil., 1865. Hab. Gotto (A. Adams). 37. Fossarus (Cithna) globosus, À. Adams, loc. cit., 1863. Hab. Seto-uchi, Harima-nada (A. Adams). 38. Fossarus (Cithna) spiratus, À. Adams, loc. cit., 1863. Hab. Seto-uchi, Idsuma-nada (A. Adams). 39. Fossarus (Fossar) bicarinatus, À. Adams, Proceed. zool. Soc., p. 187, 1855. Hab. mer Rouge. 40. Fossarus (Fossar) variegatus, À. Adams, Proceed. 2001. Soc., p. 187, 1855. Hab. mer des Indes? (A. Adams.) — 260 — kA. Fossarus (Fossar) Cumingüi, A. Adams, Proceed. zool. Soc., p. 187, 1855. Hübsheht , (coll. Cuming). ESPÈCES FOSSILES. 4. Fossarus (Nerita) costatus, Brocchi, Conch. foss. sub., tab. 1, fig. 11. Fossile des couches subapennines du nord de l'Italie, des terrains quaternaires de Rhodes, Sicile, etc. 2. Fossarus clathratus, Philippi, ÆEnum. Sicile, t. I, p. 148, pl. xxv, fig. 5. Fossile des terrains quaternaires de Sicile. 3. Fossarus (Phasianema) sulcatus, S. Wood, Cat. crag, Ann. and Mag. of nat. hist., 1842. Var. F. lineolatus, S. Wood, id. Fossile du crag d'Angleterre. Obs. M. Wood, dans ses Mollusques du crag, rapporte son espèce au Fossarus clathratus, Philippi. 4. Fossarus (Turbo) Burdigalus, À. d'Orbigny, Prodr. pal. str. un ,t. WE, p. 47. — Turbo minutus, Grate- loup, Adour, tab. xiv, fig. 24-25. — Purpura costata, Bastérot, Bord., p. 50. Fossile des couches miocènes de Bordeaux, Dax, Touraine, Transylvanie, Vienne, midi de la France, mollasse suisse, etc. Le genre Fossarus manque jusqu’à présent dans la for- mation tertiaire inférieure. Nous croyons qu'il en existe quelques espèces dans les divers étages de la craie, à en juger par les figures et les descriptions des auteurs, mais elles sont trop mal caractérisées pour que nous les inscri- vions ici avec quelque certitude. P..E. — 261 — Descriptions d'espèces nouvelles de l’Archipel calédonien, PAR M. SOUVERBIE (12e article) ET LE R. P. MonNTRouzIER, miss. apost. en Calédonie (10: article). PR 4. MaRINULA (AN PEDIPES?) FoREsTiIERI, Montr. CE fie. 4) Pedipes Forestieri, Montr., Journ. de Conch., vol. XI, p. 41. Long. 5 12, lat. max. 2 mall.; apert. 13 mill., long. 1 lata. Mus. Burdigalense. Hab. ins. Art. (Archip. caledon.). Coquille fusiforme-ovale, un peu solide, imprimée de stries spirales serrées, très-fines et visibles seulement à la loupe (les trois premières, en dessous de la suture, plus imprimées et plus distantes), d’un fauve pâle, peu lui- sante; tours au nombre de cinq, arrondis, les deux pre- miers lisses, les autres marginés en dessous de la suture par une dépression presque plane du tour, le dernier dé- passant la moitié à peine de la hauteur totale, atténué à sa base. Ouverture oblique aux deux axes de la coquille, semi-ovale, piriforme, munie de trois plis internes, con- = 062. colore, luisante. Plis inégalement distants, insérés paral- lèlement sur le test, spiralement entrants, blancs, surtout les deux derniers; le premier pariétal, grand, lamelli- forme, tombant; les deux suivants columellaires, plus rapprochés entre eux que du pariétal, le supérieur mé- diocre, l'inférieur petit, simulant une dent. Péristome simple, tranchant. Lèvre columellaire épaisse, longitudi- nalement subcanaliculée avec son bord externe se conti- nuant en arc de cercle dans la coquille, derrière le pli columellaire supérieur, jusqu'à la rencontre du pli pa- riétal. Vu ce seul exemplaire, que nous présumons non adulte. Nota. Cette espèce, reçue du R. P. Montrouzier, avec l'étiquette suivante : « Laimodonta Forestieri, mihi. Art., dédiée à mon bon confrère le Père Forestier, » a été, avant publication, adressée en communication au docteur Pfeiffer, et sa réponse ayant été, à ce sujet, « Spec. nov., sed Marinula, » nous avons cru devoir tenir compte d’une décision appuyée d’un nom aussi autorisé que l’est celui du savant conchyliologiste de Cassel. Nous devons dire néanmoins, en justification de notre supposition (Pedipes?), qu'en l'absence du complet déve- loppement du bord droit de notre exemplaire {supposé non adulte et ne pouvant, par conséquent, nous fournir matière à trancher la question), nous nous sommes basé sur les considérations suivantes : 1° coquille positivement striée en travers ; 2 deux plis positivement columellarres ; 5° bord externe de la lèvre columellaire se contournant derrière le pli columellaire supérieur, pour aller aboutir, dans l’intérieur de la coquille, à la lame pariétale, comme nous l’observons sur deux exemplaires du Pedipes mira- bilis, Huhlf., que nous possédons. — 263 — 2. TurBo NANINUS, Souv. (PI. X, fig. 6.) Test. minuta, umbilicata, suborbicularis, apice oblusa, spiraliter impresso-striala, intershihis striarum costulas efformanhbus, ad apicem infra suturam et in inferam faciem ultimi anfractus stris incrementi radiatim im- pressa, nitidiuscula, alba, punctis subrosaceis, vix con- spicuis, infra suturam ullimi anfraclus notata; anfr. 4, supra medium costula submajore subcarinatis, infra ro- tundatis, sutura 1mpressa separalis ; apert. obliqua, ro- tunda, intus alba ; margine dextro acuto, costulis serrato, columellarr incrassato, callo subcrasso deæxtrali juncto ; umbilicus angustus, profundus, rotundus; operculum calcareum, album, profunde immersum. AU. 3, lat. maj. 3 mull.; apert. 1 192 mill. (Mus. Burdigalense). Hab. ins. Art. (Archip. caledon.). Specim. unicum vid. Coquille très-petite, ombiliquée, suborbiculaire, obtuse au sommet, imprimée de stries spirales bien marquées, dont les intervalles se relèvent en forme de petites côtes, radialement imprimée au sommet de la spire, en dessous des sutures et à la face intérieure du dernier tour, par les stries d’accroissement qui y sont plus prononcées. Spire composée de quatre tours, subcarénés au-dessus du milieu par une côte un peu plus forte que les autres, un peu apla- tis au-dessus de cette carène, arrondis en dessous et séparés par une suture bien marquée. Ouverture oblique, ronde, blanche en dedans. Bord droit tranchant, légèrement dentelé par la terminaison des côtes; le columellaire épaisst, réuni au bord droit par une callosité médiocre- ment épaissie. Ombilic étroit, rond, profond, un peu cré- nelé sur sa marge. Opercule calcaire, blanc, profondé- — 264 — ment enfoncé dans l'ouverture, d’où nous n'avons pu l'extraire. Cette coquille, qui est peu luisante et blanche, pré- ‘sente à la partie supérieure du dernier tour, près de la suture, quelques petites taches légèrement rosées et peu visibles, mais qui, probablement, sur d’autres exem- plaires, doivent être plus nombreuses et plus vivement colorées. Hab. île Art (Archip. calédonien). Vu ce seul exem- plaire. 3. PLEUROTOMA APICULATA, Montr. (PI. X, fig. 2). « Test. abbreviato-fusiformis, scalariter turriculata, « apice mucronata, longitudinaliler crassicostata, trans- « versiüm costulata, costis ad intersectionem costularum « transverse nodulosis, sublranslucide alba, inferne « opaco-albo fasciata. Anfr. 8 112-9, 2 superis (embryo- « nalibus) lente crescentibus et apiculum formantibus, « sequentibus sutura impressa separalis, brevibus, sub- « cylhindraceis, superne obtuse carinatis, inferne subcon- «_trachs, ulhimo 3]7 longitudinis fere æquante, turgidulo, « basi altenuato. Apert. angusta, flexuosa, albicans; « labro crasso, costulis transversis crenulato, intus 5-6 « dentalo; sinu suturali subprofundo, rotundato; ca- « na brevi, subobliquo et subrotundato. « Long. 7, lat. maj. 5 mall.; apert. 2 172 mull., long. « 594 mull. lala (Mus. Burdigalense). « Pleurotoma mucronata, nobis (antea in Sched.), nec « Reeve. « Hab.ins. Art. (Archip. caledon.) » Coquille en fuseau raccourci, scalairement turriculée, mucronée au sommet, munie de côtes longitudinales épaisses et de petites côtes transverses qui, par leur pas- sage sur les premières, les rendent transversalement no- rabais aie À dr ge: Va or / Fe as È C vG8u ) 4 mine. de T Lors ge. got » tyansyvéraes qui Fe #r Ê A MAT : 7 DANS MU 288 r 46 T'Pbrnee Pi F À 3 | F tot ” probaii Li té es © MALTE MANS it Tupre STpe* F7 LED ; D ont due dim È ty A9L° p° rousrherhée csbpeé Lhettèst ptet Se faste rLaro-wscnyepe* rouge srrrehèmany ete" s30e, pallide EMOR LES À ob 8 © HE dr es 2» 48 V$ PAU ae mr sTS Para ere RE ES CAS 2" carec +ère ser Lot £ 0077"! 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Brie Fiagie ÿ “Fées, So, a pre Ds 6e 33e FRE FRE, sale eu touobhé, sunie autan dé toéinsiss SaB LR as, decouphss 4 ,5 “ses trangrarsalenent ed puy des aiitons Ga subdrrége; ea 2 sétecés ,, strifs et qui se continuent date Le Lx rate les das cotags lé Sie de spiré (1è piment » lisse, coute #6 APR . pis) petrse :h. fée te, ; ‘sépirés par une auturn les coacebes ls Sasiier Germi mn agé cu 156 née un cui lus allonsé «t plus en 4 ie Le tépe srérasds FREE Es Ere d'un blang échrecent slesetrs à 2 SN ABkenEnt pis «ET apercevoir dons sa fond, par nd res | Pam + # “isares bord droite Frotrpet ia Lencis #e qe “. ds, Hs 45, plie À aù gertis inférienre qu NS. : se mebue trhscseapqueble par l'Éiégaenmes EX sen Anisatée, æ rem teinte de 8 s: % dernier tour, fume bands (ammpegss# de us era Bd À, VE mu des de a opus de à + as À Shen &os 2 ee. - m5 ae prise se ponté ns) À ia te se | ere : p. 265 - 34C C'evre > yuadt ac. ).4s uk v.12, 1465, pp-59 -76) 4. Pisania Billeheusti, Petit. | Phos Billeheusti, Petit, Journ. de Conch., t. IV, p. 244, pl. VIII, fig. 5. | Pisania Billeheusti, Petit, Journ. de Conch., t. V, p. 42. Var. B. testa alba, apice rosacea, ibregulariter late rufo-maculata, intus alba. Long, 18-26 mill., lat. HAX e 710 mill. Lg Mus. Burdig. ne cn Coll. Cabrit et Desmartis. Burdig. Var. B. Coq. blanche, avec le sommet de la spire rosé, irrégulièrement marquée de larges taches rousses; intérieur de l'ouverture blanc. NOTA. Nous ne connaissons, en fait de P. Billeheusti, que la descrip- tion et la figure qu'en donne son auteur, dans ce meme recueil (loc.cit. ) et un exemplaire qu'a bien voulu nus communiquer M. Crosse. Sans émèttre le moindre doute, en raison meme de la source d'où nous le tenons, sur l'authenticité spécifique de cet exemplaire, nous ne pouvons cependant nous empècher de remarquer que, s'il correspond au texte de la diagnose (les mots se pretant plus fachlement à l'interprétation en plus ou en noins qu'une figure qui doit etre une reproduction exacte de l'objet décrit), i1 nous semble ne pes correspondre absolument ls figure citée: celle-ci, en effet, représente uns coquille dont les cotes abnsi que les granulations sont plus saillantes et lus séparées que sur l'exemplaire communiqué, lequel devrait, a notre avis, constituer une variété de formes bien distincte. 81 donc notre observation se trouvait confirmée, c'est-à th eg cum margine supero lineis verticalibus, subaequidistantibus, moe ornata; anfr. 8-10 (enbryonalibus 1} laevigatis, pallide cornes, convexis, subcarinatis: apert. intus albo-subcaerulescente , iebro â guatiouleto, nargine ainistro superne subtuberqilato, inferne 4-5 plicatulo, ques “4 qé FYLIQUe — 0eLps entgce LS LESLIMIPTE bsx J,erefeuce @$s 7e ma geus Jevpegs" sasc ç-9 byre sg es bare FuLeLTene Gay cer eu ongre* psopgs CONTeNL LOUCRS SXFÉLTENLE) PORQ ALOTS JOUET sa7" Je Esnope anmpenperLonre | jeyonevs brre on moyre sberceaorz qous 8e Loug® boL pleucberence 7e shbe bLgnmrél ONAOLEMLS G,nu pjeuc JOPSLeNSUe pronsfLe ÿ J,JUPeLTeNL* LeLWTUS JuLeLpentremeurs bor os cover byre errou£e es b7re esLoys dre queue Je bere) comexen? anposreuee* 26boLes beL nue anpTrie pyeu pyidngel Jo qeLuTeL gse cooper) g-ÿ0 fonze qe ebyLe (TS GWPLACIVSTLES JTUSOR? 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Labre épais, en forme de bourrelet sur lequel se continuent les petites côtes circulaires, avec 9 ou 6 dents à l’intérieur. Sinus placé à toucher la suture, médiocrement profond, arrondi. Canal court, suboblique et subarrondi. Cette coquille, d’un blanc subtranslucide, porte, sur le milieu du dernier tour, une bande étroite d’un blanc de lait opaque, qui ne règne que sur sa partie dorsale, — Vu onze exemplaires. Une particularité propre à cette espèce est de paraître carénée sur le dos du dernier tour, bien qu’elle ne le soit pas. Ce fait est le résultat d’une fausse sensation pro- duite par le blanc mat de la fascie signalée se détachant vivement sur le fond de la coquille, de façon à paraître en saillie. 4. PisantA BiLLEeHEuSTi, Petit. Phos Billeheusti, Petit, Journ. de Conch. t. IV, p. 244, pl. vin, fig. 5. Pisania Billeheusti, Petit, Journ.de Conch.,t. VE, p. 42. Var. B testa alba, apice rosacea, irregulariter late rufo-maculata, intus alba. Long. 18-26 mall., lat. max. 7-10 mill. — Mus. Bur dig. — Coll. Cabrit et Desmartis. Burdig. °x 3 °$6 + = + © + “9 + ee en = + ee es en nm mx en + eæ ns + = ee © = 6‘ erorie queseud 67 eufeduoooe pub A eyoueté eT SP 9 ‘ou eT snos cent 16e ‘queumenbrJrogs JenSutis TP g sUsuT v Tou BOIe1 08180 SANOT SUP MIUEISUCO SOXTETAUEXE , p CJQUOU pPUEI? 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C? Pisania Arlensis, nob. Test. fusiformis, rudis, longitrorsum costata, costis suleis spiralibus, striatis, interslitüs continuis, granulose sectis, nitidula, alba, pallide castaneo tincta, medio an fract. ultimi zona fulva utrinque fiiformi allo-margi- nala cum margine supero lineis verticalibus, subæquidis- tanfibus, concoloribus ornato ; anfr.8-10 (embryonalibus 4 172 lœvigatis, pallide corneis) convexis, subcarinatis ; apert. intus albo-subcærulescente, labro denticulato, mar- gine sinistro superne subluberculato, inferne 4-5 plica- tulo, castaneo-maculato. Long. 15-20 mill., lat. max 5-7 null. (Mus. Burdi- galense). Hab. (cum var. B.)ins. Art., Archip. caledon. Var. B. Coq. blanche, avec le sommet de la spire rosé, irrégulièrement marquée de larges taches rousses ; inté- rieur de l’ouverture blanc. Var. C? Coq. fusiforme, rude au toucher, munie de côtes longitudinales saillantes, découpées en granules transversalement oblongs par des sillons transverses, subirrégulièrement espacés, striés et qui se continuent dans les intervalles des côtes; 8-10 tours de spire (1 172 embryonnaires lisses, couleur de corne pâle) convexes, subcarénés, séparés par une suture bien marquée; le der- nier terminé inférieurement par un canal plus allongé et plus étroitque dansle type présumé; ouverture d'un blanc légèrement bleuâtre à l’intérieur, laissant plus ou moins apercevoir dans son fond, par transparence, la couleur foncée extérieure; bord droit denticulé, le gauche sub- tuberculé dans le haut, avec 4-5 plis à sa partie inférieure qui est, en outre, tachée de marron.— Cette var.? ou es- pèce? très-remarquable par l'élégance et la symétrie de sa — 267 — coloration , est peu luisante, blanche, teinte de couleur châtain, ornée, sur le milieu du dernier tour, d’une bande (comprenant 3-4 séries de tubercules) fauve comprise entre deux lignes filiformes blanches (comprenant chacune une seule série) dont la supérieure se continue sur les autres tours; celle-ci est surmontée, le plus ordinairement sur chaque côte alterne, d'un petit trait vertical de même cou- leur (s'étendant à 1-2-5 tubercules), tandis que ceux placés dans l'intervalle prennent une couleur rembrunie et par cette disposition constituent, pris ensemble, une zone articulée de ces deux couleurs. Hab. (de même que la var. B) l'île Art. — Vu sept exemplaires. Nora.— Nous ne connaissons, en fait de P. Billeheusti, que la description et la figure qu'en donne son auteur, dans ce même recueil (loc. cit.) et un exemplaire qu'a bien voulu nous communiquer M. Crosse. Sans émettre le moindre doute, en raison même de la source d’où nous le tenons, sur l'authenticité spécifique de cet exemplaire, nous ne pouvons cependant nous empè- cher de remarquer que, s'il correspond au texte de la dia- gnose (les mots se prêtant plus facilement à l'interpré- tation en plus ou en moins qu'une figure qui doit être une reproduction exacte de l’objet décrit), il nous semble ne pas correspondre absolument à la figure citée; celle-ci, en effet, représente une coquille dont les côtes ainsi que les granulations sont plus saillantes et plus séparées que sur l'exemplaire communiqué, lequel devrait, à notre avis, constituer une variété de formes bien distincte. Si donc notre observation se trouvait confirmée, c’est - à-dire st le type du Billeheusti se rapporlat exactement à la figure citée, par la saillie ainsi que par la délimita- tion de ses côtes et granules,nes variétés" B et-E?/devien- — 268 — draiént les var. C (celle-ci modifiée comme nous le dirons plus loin) et B?Pis- artensis? et alors La var. B serait : (esta violacescente, rufo-maculata , apice rosacescente, costis densioribus minus tuberculosis. Long. 25, lat. max. 8 172. (Coll. Crosse.) Var. C præcedenti persimihs, sed testa alba apice, etc. Var. D? Pis. artensis, test. fusiformis, rudis, etc. Relativement aux-var, Bet-C, faisons remarquer, de plus, que les sillons transverses qui concourent à la for- mation des granules sont plus ou moins striés dans le même sens, comme dans notre-var.-D? et que, suivant toute probabilité, ce caractère doit se retrouver dans letype, bien que son auteur n'en fasse pas mention. 5. Fusus (PisanrA) Desmourinsr, Montr. (PI. X, fig. 3.) Test. fusiformi, subturriculata, longitrorsum oblusa, costata, costulis transversis, minima inlerposita , granula oblonga efformantibus ornata, nitida, alba rufomaculata, maculis basi penultimi anfractus et medio ultimi deficien- tibus et fasciam albam simulantibus ; anfr.7 172 (embryo- nalibus 1 172 lœvibus, corneo-subtranslucidis) convexis, sutura profunda dscretis ; ullimo 172 testæ non æquante, inferne attenualo; apert. ovalis-oblonga, intus subcon- color, inferne in canalem brevem, subobliquum, postice subrecurvum desinens; margine dextro acuto, intus pli- cato, denticulato, dentibusextremis subvalidioribus ; mar- gine sinistro superne plicatulo dente dextrali opposito, intrante munito ; columella verticalis, extus brevissime lamellosa, intus pluriphcata. Long. 15; lat. maj. 5 192, min. 5 mill.; apert. 6 null., all. 2172 lata. (Mus. Burdigalense.) Habit. ins. Art. (Archip. caledon.). Specim. unicum vidi. — 269 — Coq. fusiforme, subturriculée, munie de côtes longitu- dinales obtuses, croisées par de petites côtes plus étroites, assez saillantes, dans l'intervalle desquelles s’en interpose une autre très-petite; ces côtes spirales sont continues, mais les plus fortes, à leur passage sur les longitudinales, y deviennent plus saillantes et plus larges, de manière à former des granulations transversalement oblongues ; tours, au nombre de 7 172 (dont 1 172 embryonnaires, lisses, couleur de corne subtranslucide), convexes, sépa- rés par une suture enfoncée; le dernier, moins long que la 472 de la hauteur totale dela coquille et atténué dans le bas ; ouverture ovale-oblongue, subconcolore à l’intérieur, terminée inférieurement en un court canal suboblique et légèrement recourbé en arrière; bord droit tranchant, plissé-denticulé à l’intérieur, avec la dent située à chaque extrémité un peu plus saillante que les autres; bord gauche muni, à sa partie supérieure, d'un plientrant, op- posé à la dent supérieure droite; columelle verticale, très-briévement lamelleuse à l'extérieur, avec plusieurs plis à l'intérieur. Cette coquille, qui est luisante, paraît, au premier aspect, bandée de blanc sur fond roussâtre; mais, si on l’examine de plus près, on remarque que le blanc est la couleur du fond et que ce sont presque exclusivement les côles transversales qui sont teintes de roussâtre, à l’ex- ception, toutefois, de celles situées sur une zone médiane du dernier tour, qui restent blanches et se continuent de même à la base de l’avant-dernier. L’opercule, profondé- ment engagé dans le fond de l'ouverture, d’où nous n'avons pu l’extraire, représente exactement la forme de celui du Pisania striata, figuré dans H. et À. Adams, Ge- nera, pl. 1x, fig. 5 a. Habit. île Art (Archip. calédonien). Vu ce seul exem- — 270 — plaire, « dédié à M. Charles Des Moulins, président de la « Société Linnéenne de Bordeaux, et auteur de nombreux « et intéressants travaux sur l'histoire naturelle. » Nora. — Au premier aspect, cette espèce pourrait être confondue avec le Pasania Billeheusti, Petit, dont elle offre à peu près la coloration; néanmoins elle s’en dis- tingue facilement par sa forme moins élancée, ses tours plus arrondis, moins nombreux (7 172 au lieu de 9), sa suture plus enfoncée, ses côtes plus saillantes et moins nombreuses, son ouverture plus arrondie, ses plis colu- mellaires moins nombreux (3 au lieu de 5), enfin par la coloration de ses tours embryonnaires, qui sont blancs au lieu d’être rosés. 6. CocuMBELLA (PisANIA ?) suBLÆvis, Montr. (PI.X, fig 4.) « Test. fusiformis, translucida, albo-cerea, longitror- « sum pallide auranhaco flexuose flammulala ; anfr. 8 « mediocriler convexis sutura impressa, non marginala « separalis, 2 superis (embryonalibus) albis, lœvigatis, « 2-3 sequentibus longitudinaliter costulatis, cæteris lon- & gitrorsum tenuissime strialis, ultimo basi spiraliter sul- « calo ; apertura sinuosa, mediocris, inferne in canalem « brevem dorso subemarginatum desinens ; labro acuto, « ad insertionem emarginato, postea intus plicatulo-den- « talo, plica basali majore ; margine columellari appresso, « superne tuberculo transverso munilo, inferne juxta co- « lumellam sublamellose erecto. « Long. 15, lat. 5 mill.; apert. 5 192 mill. longa, « 1 lata. (Mus. Burdigalense.) « /?ab. insula Art. (Archip. caledon.) » Coq. fusiforme, translucide, d’un blanc de cire, ornée, dans le sens de sa longueur, de flammules flexueuses de couleur orangée pâle, faiblement indiquées; tours au — 971 — nombre de 8, médiocrement convexes, avec une suture bien marquée, non marginée, mais paraissant telle, cepen- dant, par suite de la transparence du test qui laisse aper- cevoir en dessous la partie inférieure du tour sur laquelle elle s'appuie; les deux tours supérieurs (tours embryon- naires) sont blancs et lisses, les 2-5 suivants faiblement costulés en long et tous les autres finement striés dans le même sens, jusque près de la base du dernier, qui est im- primée de 7-8 petits sillons subobliquement transverses. Ouverture sinueuse, médiocre, se terminant inférieure- ment en un court canal subéchancré en arrière; labre tranchant, échancré à son insertion, ensuite plissé-denti- culé à l'intérieur, la dent basale étant la plus forte et cor- respondant à la naissance du canal; bord columellaire, appliqué, muni, dans le haut, d’un pli transverse qui, par sa saillie en opposition avec celle de la première dent du bord opposé, transforme en sinus la partie supérieure de l’ouverture; relevé inférieurement, tout le long de la co- lumelle, en une petite lamelle courte et mousse. Habit. île Art (Archip. calédonien). Vu 2 exemplaires. 7. COLUMBELLA ARTICULATA, Souv. (PI. X, fig. 5.) Test. fusiformi-ovata, spira acuminata, solida, lœvi- gala, albo-subfulvescente, fascia albo fulvoque articulata supra suluram cingulata, maculis fulvis 2-5 lineolas flexuosas superne emillenhibus; anfr. 8 plano-subconvexi, uluimus 215 longitudinis vix æquans, convexæus, ad basin attenuatus; apert. mediocris, sinuoso-subtrapeziformis, inferne in canalem brevem, subobliquum, postice subre- curvum, desinens ; margine dextro acuto, superne emargi- nato,exælus varicoso, intus fulvidulo marginato et albidulo plicato; sinistro appresso, 1nferne 5-6 plicatulo. — 272 — Long. 10 172, lat. 4 mill.;—apert. 4 mill. longa, 1 172 lata (Mus. Burdigalense). Hab. insula Art. (Archip. caledon.) Coquille fusiforme, ovale, à spire acuminée, solide, lisse, d’un blanc légèrement fauve, entourée, en dessus de la suture, d’une fascie articulée de blanc et de fauve, et dont chacune des taches fauves projette dans le haut, jus- qu’à la suture, deux ou trois petites linéoles flexueuses de même couleur ; tours au nombre de 8, plano-subcon- vexes, le dernier égalant à peine les 275 de ja longueur totale, convexe, atténué à sa base; ouverture médiocre, sinueusement subtrapéziforme, à bords subparallèles, se terminant inférieurement en un court canal subobiique et légèrement recourbé en arrière; bord droit tran- chant, échancré dans le haut, variqueux en dehors, bordé, à l’intérieur, d’une bandede couleur fauve-clair sur laquelle s'élèvent une dizaine de petits plis blanchâtres, bien marqués; bord gauche appliqué, formant dans sa moitié inférieure, le long de la columelle, un petit bourrelet en dedans duquel on remarque 5 ou G petits plis trans- verses. Habit. île Art (Archip. calédonien). Vu ce seul exem- plaire. 8. NassA TRINGA, Souv. (PI. X, fig. 7.) Test. ovato-acuminata, longitrorsum obtuse costala, striis elevatis, transversis cancellata, subfulvidulo-alba castaneo 2-3 fasciata vel efasciata, vel fere tota nigro- castanea; anfr. T subconveæi, inferne prope suluram impressam carinali, ultimus rotundatus 378 longitudinis æquans; aperl. rotundala ; margine dextro acuto, exlus varicoso, intus plicato-dentato, dente ullimo (in adul- tis) basi ad canalem in cristulam continuante, simstro — 273 — concavo, calloso, corrugato-plicato, plica supera majore. Long. 8 172 mill., lat. max. 4 492 mil. (Mus. Burdi- galense.) Coquille ovale-acuminée, munie de côtes longitudinales obtuses, cancellée par de petites stries élevées ; tours au nombre de 7 (dont 1 172 embryonnaires, lisses et blancs), subconvexes, subcarénés dans le bas, près de la suture, qui est bien marquée et enfoncée; le dernier arrondi, éga- lant les 578 de la hauteur totale; ouverturearrondie; bord droit tranchant, variqueux en dehors, plissé-denté à l’in- térieur, avec sa dent la plus inférieure (à l’état compléte- ment adulte) se prolongeant en,dehors, par sa base, sur le bord du canal terminal, sous forme d’une petite crête saillante ; bord gauche concave, revêtu d’une callosité mé diocrement épaisse, peu dilatée et transversalement ridée sur toute sa hauteur par de petits plis, dont le supérieur, plus fort, se prolonge un peu dans l'ouverture. Cette co- quille paraît être assez variable dans sa coloration, car, sur 7 exemplaires seulement que nous avons reçus, et dont 5 malheureusement sont aujourd’hui perdus, nous avons pu constater qu'elle est d’un blanc légèrement fauve, fasciée de 2-3 bandes de couleur marron, plus ou moins larges, ou sans bandes, ou avec celles-ci à peine indiquées par un peu de coloration sur les stries élevées seule- ment, et par des taches sur le bord labial, au point corres- pondant à leur terminaison, ou enfin presque entièrement d’un marron foncé, presque noir, n’ayant de blanc que le sommet de la spire et le bord de l'ouverture sur lequel apparaissent les bandes. — Vu 7 exemplaires. 9. Nassa acuricosra, Montr. (PI. X, fig. 8.) Test. ovalo-acuminata, spira conica, longitudinaliter coslala, coslis angulosis superne prope suturam nodulose 19 — 974 — interruptis, sub epidermide tenui, subviridulo-lutescente, in anfr. supremis spiraliter striata, nitida, amygdalino- alba, medio anfr. ultimi cinereo-zonata; anfr. 9-10 pla- no-subconvexi, ultimus 172 longitudinis superans, con- vexus, basi subcompressus ; aperlurarotundato-ovals, intus alba, nigro-trizonata, zona mediana extus pellucente ; margine dextro subaculo, exlus varicoso, intus longe lirato, sinistro excavato, callo crasso medio vix expanso, inferne crassiore et dilatato, superne transverse tubercu- lalo munito; columella antice bidentata, cristula corru- gata, extrorsum obliqua munila, intus ad extremitatem sulculo intrante marginata. Long. 25, lat. max. 10 172 null. (Mus. Burdigalense.) Nassa pulchella, nob., antea in sched., nec A. Adams. Hab. ins. Art. (Archip. caledon.) Coquille ovale-acuminée, à spire très-conique, munie de côtes longitudinales anguleuses, principalement sur le dernier tour, interrompues dans le haut, près de la suture, en dessous de laquelle elles forment une couronne tuber- culeuse; tours 9-10, plano-subconvexes, le dernier plus haut que la 172 hauteur totale, convexe, subcomprimé infé- rieurement; ouverture ovale-arrondie; bord droit tran- chant-mousse, variqueux en dehors, longuement plissé à l'intérieur, bord gauche excavé, marginé d’une callosité épaisse, à peine dilatée à son milieu, beaucoup plus épaisse à ses deux extrémités, dilatée en dehors au devant de la columelle, munie supérieurement d’un tubercule trans- verse qui transforme en sinus étroit le haut de l'ouverture; columelle bidentée en avant, avec une petite crète ru- gueuse qui, de la dent interne, se dirige obliquement en dehors, offrant à l’intérieur un petitsillon entrant parallèle à son extrémité. Cette coquille, sous un épiderme mince, d'un jaune subverdâtre, souvent rougeâtre, et spiralement M (es striée sur les tours supérieurs, est luisante, couleur blanc d'amande, avec trois zones noirâtres à l’intérieur, dont la médiane se traduit à l'extérieur, comme par transpa- rence, en une zone correspondante de couleur cendrée. Hab. île Art. (Archipel calédonien.) — Vu 4 exem- plaires. S. Description d'espèces nouvelles de l'Australie méridionale, PAR H. CROSSE. 4. Buccinum AnGasi (PI. XI, fig. 5.) T. imperforata, pyram idato-ovata, parum crassa, brun- neo-spadicea, maculis albis numerosis, minutis, irregula- riler guitalo-arhculata; sutura marginata; anfr. 6 172, convexi, 1n vicinio suluræ concavo-subangulati, embryo- nales (1 172) lœves, albi, sequentes (2 112) longitudinaliter costulali, cœteri sulcis obsoletis, distantibus, spiraliter impressi, ultimus spiram vix subæquans; apertura sub- ovala, squalide albida, intus lirata; columella excavata, ad basin intorta, albida; margine externo simplice acuto. — Long. 55, diam. max. 14 172 mul. Habitat in Australia meridionali. (Coll. F. Angas.) Coquille imperforée, de forme ovalo-pyramidale, médio- crement épaisse (pour le genre). Sa coloration se compose d'un grand nombre de petites taches blanches, demi-cir- culaires ou carrées, assez régulièrement distribuées sur un fond d’un ton d'acajou et formant quelquefois, en se combinant avec les sillons transverses, com me des lignes — 9276 — articulées. La suture est bordée. Les tours, au nombre de G 172, sont convexes, mais deviennent subanguleux et légèrement concaves dans le voisinage de la suture; les embryonnaires sont lisses et blancs, et les suivants munis de petites côtes longitudinales; sur les autres tours, ces côtes disparaissent complétement et sont remplacées par des sillons transverses, distants les uns des autres, obso- lètes, un peu plus marqués vers la base; le dernier tour est à peine plus grand que la spire. L'ouverture, de forme ovale, est d’un blanc sale ou plutôt légèrement brunâtre, et marqué, à l’intérieur, de raies qui s'arrêtent à quelque distance du bord externe, qui est simple et tranchant. La columelle, excavée à sa partie médiane et blanchâtre, est tordue à la base. — Longueur totale 33 millim., plus grand diamètre 14 172. Cette espèce habite l'Australie méridionale; M. Cuming en possède quelques exemplaires qui proviennent de l’île Kangaroo (océan Austral). Cette espèce se rapproche plus du Buccinum costatum, tel qu’il est figuré par Reeve (Conch. Icon., 20), que des figures de l’espèce qui sont données par MM. Quoy et Gai- mard qui l’ont créée (Astrolabe, Zool., vol. IL, p. 417). Néanmoins elle s’en distingue facilement par l’absence de côtes sur ses derniers tours, par ses sillons transverses espacés au lieu d’être rapprochés, et par la prédominance du brun acajou dans son système de coloration. Nous lui donnons le nom denotre honorable correspondant, M. Geo. French Angas, qui a bien voulu nous la communiquer, et de la collection duquel elle fait partie, ainsi que les espèces suivantes. 2. Buccrnum ADELAIDENSE. (PI. XI, fig. G.) T. imperforata, pyramidalo-ovata, crassiuscula, lutes- — 277 — cens ; sutura valide marginata ; anfr. 7-8 convexi, in vici- nio suturæ concavo-angulah, longitudinaliter costulat, transversim obsolete sulcati, ultimus subventricosus, ad an- qulum nodosus, costis subevanescentibus, spira paulo nu- nor; aperlura subovata, unicolor, lutescens, non hrata; columella parum excavata, ad insertionem callosa, nitida ; margine externo simplice, subacuto. — Long. 33 172, diam. max. 17 mill. Var. 8 brunnea, nigrescens, minus ventricosa, validius sulcata ; sutura minus conspicue marginata; fauce hvida, intus hrala; columella brunnea, minus excavata. — Long. 51, diam. max. 14 mill. (PL. xx, fig. 6 a.) Var. y elongata, unicolor, pallide luteo-flava, sutura minus distincta ; fauce albida ; intus hrata.—Long.52172, diam. max. 14 mill. Hab. in loco « Port-Adelaïde » dicto, Australiæ me- ridionalis. (Coll. F. Angas.) Coquille imperforée, de forme ovalo-pyramidale, assez épaisse et d’un jaune légèrement verdâtre; sa surface ex- terne est souvent encroûtée; la suture est fortement bor- dée. Les tours, au nombre de 7 à 8, sont convexes, mais, comme dans l’espèce précédente, deviennent subanguleux el légèrement concaves dans le voisinage de la suture. Les tours embryonnaires sont lisses, les suivants munis de côtes longitudinales obtuses, que viennent couper, à angle droit, des sillons transverses. Au dernier tour, ces côtes disparaissent en partie, pour ne laisser que des nodosités plus ou moins marquées sur la partie anguleuse; ce tour est un peu plus petit que la spire. L'ouverture est de forme ovale, non rayée à l’intérieur et d’une coloration jaunâtre uniforme. La columelle est faiblement excavée et en- tourée d'un dépôt calleux brillant et de même couleur qu’elle. Le bord externe est simple et presque tranchant. — 2178 — — Longueur totale 55 millimètres 172, plus grand dia- mètre 17. Nous avons pris pour type de cette espèce, qui paraît être excessivement variable, la forme la plus ventrue. La variété 8 se distingue par sa coloration d’un brun foncé, presque noirâtre, par la présence de raies à l’intérieur de son ouverture et par l’excavation presque imperceptible de sa columelle : sa suture est aussi moins distinctement bordée, sa forme plus élancée et ses sillons transverses sont plus marqués et plus nombreux. La variété + est en- core plus svelte; sa coloration est d’un jaune presque cha- mois, son ouverture blanche et rayée à l’intérieur; ses côtes longitudinales sont aussi plus marquées sur le der- pier tour que dans le type. Cette espèce a été recueillie à Port-Adélaïde (Australie méridionale) ; nous devons faire remarquer que les formes qui nous ont été soumises sont des types extrêmes, et que, d’après M. French Angas, on les voit s’enchainer les uns aux autres, quand on à sous les yenx un nombre d’indi- vidus suffisant. : 3. TROPHON PaivÆ. (PI. XI, fig. 7.) T. obtecte subrimata, fusiformi-ovata, solida, sub limo viridulo violacea ; anfract. 6 convexi, cosus circa 11 lon- gitudinaliter et strüs transversis, numerosis, spiraliter ornali, ultimus spira paulo major ; apertura ovato-rotun- dala, in canalem desinens ; peristoma pulchre violaceum, margine columellari subrecto, paululum excavalo, cauda longiuscula, recurva ; margine exlerno intus incrassalo, seriatim noduloso, fauce violacea. — Long. 26 172, diam. max. 15 mill. + Hab. in peninsula Yorkiana, Australiæ meridionalis. (Coll. F. Angas.) — 279 — Coquille munie d’une fente ombilicale très-faible et re- couverte, ovale, fusiforme, solide et paraissant d’une colo- ration violette uniforme, sous la couche de limon verdâtre qui recouvre sa surface externe. Les tours, au nombre de 6, sont convexes et ornés de côtes longitudinales (11 en- viron par chaque), que viennent couper, à angle droit, de nombreuses stries transverses ; le dernier est un peu plus grand que la spire. Le péristome et l’intérieur de l’ouver- ture sont d’une belle couleur violette. L'ouverture forme un ovale arrondi et se termine par un canal assez long et légèrement recourbé en arrière. Le bord columellaire est faiblement excavé, presque droit ; le bord externe, épaissi intérieurement, porte 6 petites nodulations disposées en séries. — Longueur totale 26 millimètres 172, plus grand diamètre 13. Cette espèce a été recueillie à marée basse, sous les pierres, dans la partie de l'Australie méridionale qui porte le nom de presqu'île d’'York; elle y est très-rare. Nous la dédions à M. le baron do Castello de Paiva, dont les recher- ches ont contribué à enrichir la faune malacologique de Madère et des îles voisines. H. C. Description d’une espèce nouvelle, PAR H. CAILLET. COLUMBELLA SainT-PAtRIANA. [(PI. XI, fig. 4.) T. imperforata, fusiformis, acuminata, solidula, — 280 — sub epidermide tenuissima, squalide albido-lutescente, rosea, carnicolor; spira ‘elongata; sulura impressa; anfr. 9 planiusculi, embryonales (1 4/2) lœvigau, nihdh, sequentes (3 1/2) longitudinaliter costulati, cœteri, costulis deficientibus, spiraliter vix striali, ultimus dimidiam testæ longitudinem vix adæquans, antice varicosus, attenuatus ; aperlura ovato-elongata, rosea, intus denthculata; colu- mella arcuata, adbasin subgranosa, postice leviter recurva ; margine dexlro attenuato. — Operculum tenue, pelluci- dum, corneum, oblique striatum. — Long. 25, diam. max. 9 mill.; long. aperturæ, 11 millim. Patria : insula Marie Galante dicta Antillarum (coll. Crosse et Caillet). Cette coquille est allongée, acuminée, solide, assez brillante, terminée par une spire longue, pointue et légè- rement convexe daus son pourtour. Elle est recouverte d’un épiderme mince, très-adhérent et d’un blanc sale tirant sur le jaune. Toute la surface est d’un rose carnéolé uniforme, sans ornement. Les tours de spire, au nombre de neuf, sont presque plans; la partie embryonnaire est lisse et brillante, les trois ou quatre tours suivants sont ornés de petites côtes longitudinales; ces côtes deviennent graduellement moins visibles et cessent complétement d’exister dans les autres tours, sur lesquels on distingue de très-fines stries trans- verses, rondes, égales, d'une parfaite régularité et peu apparentes, si ce n’est à la loupe; le dernier tour, ovale, oblong, occupe à peu près la moitié de la longueur totale de la coquille; il est atténué en avant et porte une sorte de varice longitudinale; les stries transverses persistent et deviennent plus apparentes sur cette dernière partie de la coquille. — 9281 — Ces tours sont réunis par une suture simple et assez marquée. L'ouverture est entièrement rose ; sa forme est ovale; le bord droit est garni, intérieurement, de 40 à 41 denticu- lations, simple et atténué vers son limbe, après le renfle- ment variqueux; il est plus élevé au milieu et s’abaisse vers la partie ascendante de la coquille. Il en résulte une dépression formant une espèce d’échancrure, par suite du petit angle que l'extrémité du bord droit fait en joignant la suture. La columelle est arquée et recouverte d’un dépôt calleux mince et brillant; elle porte à sa partie basale quelques granulations obsolètes et pliciformes; elle est, de plus, légèrement recourbée en arrière. L’opercule est ovale, mince, transparent, corné, pas assez grand pour fermer entièrement l'ouverture de la co- quille, et marqué de stries obliques. La forme de cet oper- cule permet de penser que le mollusque est tellement contractile, qu'il doit avoir la faculté de se retirer assez profondément dans sa coquille; je dois le supposer, d’au- tant plus que je n’ai pu trouver les opercules que profon- dément dans l’intérieur de la spire. La longueur de cette coquille est de 25 mill. sur 9 de diamètre, et son ouverture a 11 mill. de long. Les carac- tères de l’espèce permettraient de la classer dans le sous- genre Amycla, proposé par MM. H. et A. Adams pour une division des Columbellinæ. Cette coquille a été trouvée, avec la Columbella La- fresnayr, Fischer et Bernardi (Journal de Conchyliologie, année 1856, page 557, pl. x11, fig. 4), dans le canal qui sépare l’île de Marie-Galante (Guadeloupe) de celle de la Dominique, par 50 à 50 brasses de profondeur. Ces deux — 282 — espèces sont si rares, qu'en douze années je n'ai pu recueillir que quatre spécimens de chacune d'elles (1). Nous donnons à cette intéressante espèce le nom de notre savant ami, le docteur Saint-Pair, premier médecin en chef de la marine, et nous espérons qu'il voudra bien agréer la dédicace de notre premier essai conchyliologique comme un souvenir de notre vieille et sincère amitié. H,1G, Diagnoses de Mollusques terrestres NOUVEAUX, PAR H. CROSSE. A. HeLzix LIiENARDIANA. T. anguste umbilicata, trochiformis, tenuiuscula, striis numerosis, obsoletis, minutis, lineas incrementi inlerse- cantibus, superne perobliquis, subtus concentricis, decus- satula et quasi malleata, pallide flava, castaneo-unifas- ciata; spira turbinata, apice obtusa; anfr. 4 172 con- (1) Nous n'avons trouvé, ni dans les 240 espèces de la Mono- graphie de Reeve, ni dans celles qu’il a oublié de mentionner ou qui ont été décrites depuis 1859, aucune forme à laquelle on puisse rapporter l'espèce découverte par M. Caillet. Le Colum- bella saccharata, Reeve (n° 187), de la terre de Van-Diémen, s'en rapproche par sa coloration et sa forme générale, mais l'espèce des Antilles est plus grande, plus mince, plus fusiforme et d’un rose moins violâtre ; elle se distingue encore par la forme plus allongée et plus recourbée en arrière de sa columelle et par les denticulations plus nombreuses et moins fortement accusées de son ouverture. H. CROSSE, — 283 — ” vexiusculi, primi rosei, ultimus antice vix aul minime descendens, peripheria acute carinatus, sublus prope ca- rinam late castaneo-unifasciatus, paulo magis convexus ; apertura diagonalis, rhombea, intus albida, bifascrata ; peristoma album, margine columellari parvo, subrecto, late dilatato, umbilicum partim occultante, basali leviter intorlo, arcuato, supero attenuato. — Diam. maj. 22, min. 20, alt. 15 mill. Var. 8 bifasciata, major, intus trifasciata, columella el margims exlerm parte roseo-purpureis. — Diam. may. 26, min. 22 12, alt. 17 mal. Var. > palhdor, inæqualiter bifasciata, fauce inæqua- liter trifasciata, anfractibus primis albido -roseis. — Diam. maj. 24 172, min. 19 172, alt. 15 mul. Var. d viwridulo-flava, fasciis carens, paulo minor, peristomate el fauce miveis. — Diam. maj. 20, min. 18, alt. 44 mal. Hab. in insulis Salomonis, Oceaniæ (coll. Crosse)? Species Helici Leucothoe Pfeifferi valde affinis, sed colore [lavo, apertura magis rhombeo-quadrata, margine colu- mellari brevi, subrecto, magis dilatato, basali subintorto, anfractibus primis roseis, ullimo subtus magis convexo dishincla. 2. HeLix HiIDALGOIANA. T. late umbilicata, lenticularis, tenuiuscula, subtrans- lucida, strüs obliquis, irregularibus, rude capillaceis, confertis, longitudinaliter impressa, pallide castaneo- cinnamomea ; spira parum elevala, vertice obtuso ; sutura marginala; anfr. 6 vix convexiusculi, lente accrescentes, embryonales (1 172) lœves, albidi, ultimus acute carinatus, basi convexior, nitens, obsolete capillaceo-striatus ; aper- tura parum obliqua, subrhombea, intus livide submarga. — 284 — rilacea; peristoma simplex, luteo-albidum, marginibus callo tenuissimo junctis, columellari ad insertionem vix dilatato, basali leviter incrassalo. — Diam, maj. 25, min. 23, alt. 9 172 mal. Hab. in Oceania (coll. Crosse). Species Helieri benignæ Pfeifferi vicina, sed minor, striis spiralhibus carens, margine basali incrassato et patria dis- hincta. 5. HELIX PRIMEANA. T. umbihcata, depressa, parum crassa, solidiuscula, longitudinaliter rugato-striata, unicolor, pallide fusca; spira parum elevata, oblusa; sutura levis, impressa ; anfr. 5 vit convexiusculi, lente accrescentes, ultimus an- hce non descendens, peripheria acute carinatus, infra carinam mullo conveæior, obsolete rugato-striatus ; umbi- licus mediocris, subcylindricus ; apertura obliqua, rotun- dato-lunaris, ad occursum carinæ subangulata, intus squalide alba; peristoma albidum, margine supero breviter expanso, basali et columellari incrassato-reflexis. — Diam. maj. 26, min. 25 172, alt. 12 mul. Hab.? Cum als cochleis e China præcipue oriundis empta (coll. Grosse). Species Helici Pallasianæ Pfeifferi peraffinis, statura minore, anfrachbus rugalo-nec subgranulato-striatis, ullimo antice non descendente nec rufo-umicingulato, aper- Lura superne subangulala et testa minus crassa, subpellu- aida discrepat. 4. HELIX BOCAGEANA. l'. anguste umbilicata, depresso-globosa, parum crassa, longitudinaliter rugoso-striata, spiraliter striis obsoletis- simis decussalula, pellucida, sordide flavescens, caslaneo- — 285 — unifasciata ; spira apice obtusula; anfr. 6 convexrusculr, uliimus antice vix descendens, cirea umbilicum mediocrem subdepressus ; apertura transversim dilatata, lunaris ; pe= ristoma pallide fusco-violaceum, margine columellari su- perne fornicatim dilatato, umbilici partem obtegente, externo subattenuato; fauce alba, castaneo-unifasciata. — Diam maj. 25 172, min. 22, alt. 19 null. Hab.? Cum alis cochleis e China præcipue oriundis empta (coll. Crosse). 5. HELIx CAILLETI. T. vix Rimata, turbinato-globosa, crassiuscula, longi- tudinaliter ruguloso-striala, tenuissime subgranosa, satu- rale castaneo-brunnea; spira breviter conoïdea, apice oblusula; anfr. 6 convexi, ultimus inflatus, obscure sub- angulatus, antice descendens, circa rimam umbilicalem subcompressus; apertura diagonalis, lunato-rotundala, intus livide violacea, submargaritacea ; peristoma palli- dius, violaceo-carneum, undique breviter expansum, re- flexum, marginibus subconvergentibus, columellari su- perne dilatato, fornicatim reflexo. — Diam. maj. 52, min. 28, alt. 22 mul. Var. £ pallidior, viridulo-lutea, minus crassa, peristo- male albido. — Diam. may. 28, min. 25, alt. 18 null. Hab. in Oceama (coll. Crosse). Species formæ typicæ el varietati & Helicis murinæ Pfeifferi affinis, sed multo maor et crassior, vix rimata nec umbilicala, numero anfract. et obscura carina dis- tincla. G. HELIX MABILLEI. T. anguste umbilicata, turbinato-globosa, tenuiuscula, pellucida, longitudinaliter rugoso-striata, pallide fusca ; — 286 — spira breviter conoidea, apice obtusula ; anfr. 5 convear, ullimus inflatus, subangulatus, antice descendens, subtus nilens, viridulo-flavus, circa umbilicum mediocrem, per- vium subcompressus ; apertura diagonalis, ampliter lu- nalo-rotundata, intus hvide margaritacea; peristoma albidum, marginibus callo tenu, nitido junctis, supero leviter dilatato, non reflexo, columellari parum obliquo, superne dilatalo, fornicatim reflexo, umbilici partem oc- cultante. — Diam. maj. 24, min. 21, alt. 16 müll. Var. 8 minor, peristomate violacescente, umbilico vix partim obtecto, brunneo circumdato. — Diam. ma. 20, min. 17, alt. 13 mull. Hab. in Oceama (coll. Crosse). Species præcedenti peraffinis, sed minor, testa tenu, validius rugoso-striata, nec subgranosa, sublus nitente, columella obliqua, apertura subampla et umbilico facile dishinguilur. H. C. Description de coquilles inédites, PAR À. MORELET. I. AFRIQUE. 4. BuLIMUS INGENUUS. T. vix perforata, ovalo-conica, tenuis, subdiaphana, subtiliter striatula et sub-lente minutissime decussata, ni- tida, albido-straminea, fasciis badio-rufis in anfr. prio- ribus interruplis, in ultimo continuis, ornata; spira co- — 287 — nica, apice acuta, nilide rufa; anfr. 6 convexiusculi, ultimus ventriculosus, spira paulo minor ; columella recta ; apertura semi-ovalis, intus vivide fasciala, marginibus tenuibus, rectis, columellari superne in lamellam triangu- larem parvulam dilatato, revoluto. — Longit. 17, diam. 10 mill. Hab. in insula Mayotte. 9. BULIMUS SPINULA. T. subperforata, turrita, tenus, arcualim striolala, diaphana, virenti-cornea; spira elongata, apice obtusa ; anfr. 6-7 subcylindracei, mediocriter convexi, sutura profunda minute denticulata conjunch, ultimus spiræ dimidium æquans; apertura truncato-ovalis, marginibus tenuibus, rectis, columellari leviter dilatato, reflexiusculo. — Longit. 7-8, diam. 2-2 275 mill. Hab. ad ripas fluv. Gabon. 3. MELANIA PSORICA. T. cylindraceo-turrila, truncata, solida, striata, pal- lide olivacea ; anfr. superst. 4 plano-convexi, sutura pro- funda constricti, coshis longitudinalibus, in medio an- fractus ultima evanescentibus, et iris paucis decurrentibus, tuberculoso-rugata, basi spriraliter costulata; apertura ovalo-acuminata, parva. — Longit. 18, diam. 6 mill. Hab. Madagascar. 4. MELANIA SORICULATA. T. pyramidali-turrita, crassiuscula, lutea vel flava, infra suturas et basi nigro vel rubido late fasciata; spira sensim altenuala, apice truncata ; anfr. 9-10 planati, spi- raliter costulati, priores plhcis longitudinalibus costisque decurrentibus eximie clathrat ; apertura parva, ovato- — 288 — acuta, basi subeffusa, intus fasciata, margine columellar: declivi, calloso. — Longit. 18, diam. 6 mul. Hab. ad Grand Bassam Africæ æquinoxiahs. 5. NERITINA CRISTATA. T. semi-globosa, patula, apice breviter conica, sæprus erosa, capillaceo-striata, sub indumento nigro castanea maculisque luleis, squammæformibus, aliquando seria- dis, in specim. adullis parum conspicuis, ornala; anfr. 3 convexiusculi, celeriter crescentes, ullimus permagnus, involvens, plicam prominentem, cristalam, superne cana- liculatam, suturam ab anfractus dimidio usque ad basim concomilantem, exlabens ; aperlura late semi-ovalis, auri- culata, canaliculata, intus cœærulescens ; callum columel- lare convexum, declive, carneo-violaceum, margine medio minute denticulato. — Operculum crassum, radiatum, carneum, ad nucleum violaceo diffuse maculatum. — Longit. 21, diam. 20 mull. Hab. in flumine Como Gabonensi. IT. INDO-CHINE. 6. PALUDOMUS CYANOSTOMUS. T. parva, oblonga, crassa, apice attenuata, sub indu- mento nigro lenacissimo albido-cornea, nitida, exilissime decussatula ; anfr. 5 convexiusculi, ulhimus ovalus, ma- gnus, spiram fere æquans; apertura integra, ovalis, superne acula, plumbeo-cyanea, marginibus callosis, colu- mellari strictim dilatato, expresso. — Longit. 8, diam. 4 mil. Hab. Siam. 7. Unio Massinr. T. subrhomboidea, inœquilateralis, tumida, leviter ab dé ane né ©. — 289 — striala, antice attenuala, subrostrata, postice ovata ; area in alam compressam, parvam, dilatata ; margo superior rectilinearis, ascendens ; basalis arcuatus; epidermis brunneo-virens, postice obscure radiata ; umbones inflati, decorticati; margarita albo-cœærulea, iridescens ; laminæ cardinales compressæ, acutæ, arcuatæ; dentes lamelli- formes, marginales, minutim serrulatæ. — Alut. 42, latit. 58, diam. 51 mill. Hab. in Cochinchina. Differt ab U. abnormi statura præcipue et cardine arcuato, nec recto; etenim U. abnormis adullus usque ad 75 mull. alhitudinis, 110 longitudinis et 6T diametri crescil. IT. AUSTRALIE. 8. HELIX SEMINIGRA. T. subobtecte umbilicata, turbinata, soida, inæqualiter striata, nitida ; spira conoideo-rotundata, apice obtusa ; anfr. 6 172 vix conveæi, priores fulvacei, obscure fascio- lati, ultimus atro-purpureus, celeriter descendens, basi subplanatus, cirea umbilicum paululum excavatus ; sutura irregulariter crenulata, pallide marginata; apertura perobliqua, ovato-lunaris, intus saturate plumbea; peri- stoma subincrassatum, album, marginibus callo tenu junetis, breviter expansis, columellari superne dilatato, patente, umbilicum parvum semitegente.—Diam. maj. 55, min. 28, altit. 21 mill. Hab. Queen's Land Australie. 9. Purina Coxt. T.. late rimata, pupæformis, cornea, subdiaphana, miida, sublente conferlim striatula; spira oblongo- 20 — 290 — conica, apice obtusiuscula ; anfr. 6 convexiusculi, ultimus vix striatus, antice subplanalus, angulis spiralibus obso- leissime notatus, circa rimam umbilicalem funiculatus, breviter descendens; apertura circularis, bicanaliculala ; perisioma subincrassalum, expansum, pallidum, cana- libus recte dissectum, margine externo sulco superficiali cireulatim bipartito, columellari strictiore. — Operculum tenue, corneum, arclispirum, nucleo concavo.—Longit. 14, diam. 5 172 null. Hab. Port-Curtis Australiæ. 10. MELAMPUS TETRICUS. T. obtecte subrimata, ovata, solida, sublente tener- rime striata, epidermide atro-viridi, sœæpe deficiente, ves- tita ; spira brevis, conica, apice erosa; anfr. 5 subplani, sutura irregulari conjunchi, ultimus basi altenualus, 3/5 longitudims œquans; apertura angusle semi-ovalis, biplicata, intus atro-purpurea; plica parietalis 4 alba, compressa, subhorizontalis ; columellaris torta, marginem allingens ; perist. aculum, margine dextro medio callo leviter prominulo munito, columellari incrassato, reflexo, adnato. — Longit. 10, lalit. 5 175 mull. Hab. « Nouvelle-Galles du Sud. » BIBLIOGRAPHIE, Cours de Paléontologie stratigramhique, pro- fessé au muséum d'histoire naturelle par A. — 291 — d’Arechine, membre de l'Institut. — Première année, 2° partie (1). Le deuxième volume du Cours de Paléontologie stran- graphique complète l’examen des connaissances générales qui doivent précéder l'étude de la paléontologie. L'ouvrage ainsi terminé est une introduction détaillée et complète à l'histoire naturelle des corps organisés fossiles. Nous avons déjà parlé des matières traitées dans le pre- mier volume. Elles se rapportaient exclusivement à l’histo- rique de la paléontologie dans l'antiquité et chez les diffé- rents peuples, jusqu’à la constitution définitive de lascience. Un appendice considérable du deuxième volume ajoute une série de documents intitulés : « connaissances des Grecs et des Romains, relativement à l’histoire de la terre, » dus aux patientes recherches de M. Schvarez. On y retrouve, à chaque page, la preuve que les anciens s'étaient préoc- cupés des grandes questions géologiques qui passionnent encore nossavants. Leur imagination s’est surtout exercée sur la formation des premières couches du globe, la créa- tion des êtres, l'hypothèse du feu central, etc. Eux aussi ont eu leurs Neptuniens et leurs Plutoniens. Mais leurs idées, reliées à une cosmogonie et à une mythologie plus poétiques que réelles, n'étaient que rarement appuyées sur des observations directes. Les voyageurs, tels qu'Héro- dote et Strabon, ont plutôt entrevu une partie de la vérité qui devait rester cachée pendant bien des siècles encore. (4) Paris, 1864, chez F. Savy, libraire, rue Hautefeuille, 24. 4 vol. grand in-8° de 616 pages d'impression, avec figures dans le texte et 3 cartes. Prix, 8 fr. 59. — 292 — Passons maintenant aux sujets traités spécialement dans le deuxième volume. Après un premier chapitre consacré à l’origine des êtres et à leur développement, aux change- ments physiques survenus dans les conditions de la vie, à l'apparition des animaux et des végétaux, M. d'Archiac entreprend l'étude de l'espèce, question qui domine toute la biologie et dont la solution a tenté tous les grands naturalistes. Tour à tour les zoologistes, les botanistes, les géologues, les philosophes ont voulu deviner l'énigme de la création et de la vie, et telle est la difficulté du pro- blème, que les plus résolus ont parfois modifié leurs con- clusions et que les plus prudents se sont abstenus d'en donner. L'idée la plus claire de l’espèce paraît avoir été d’abord formulée par Buffon, partisan de la fixité au début de sa carrière; plus tard, Cuvier a fait sienne la définition de Buffon, en y changeant peu de chose, et a soutenu sa doc- trine avec une grande autorité. Lamarck et E. Geoffroy-Saint-Hilaire ont, au contraire, présenté avec détails l'hypothèsede la variabilité de l’espèce. Selon Lamarck, il s'est créé et il se crée tous les jours, par voie de génération spontanée, des organismes infé- rieurs qui se développent, accroissent leurs fonctions et se perfectionnent. Par conséquent, l'espèce d'aujourd'hui n’a qu’une existence transitoire et tend sans cesse à se modi- fier pour devenir l’espèce de demain. Les idées de E. Geof- froy-Saint-Hilaire me paraissent à peu près identiques, quant au fond, à celles de Lamarck. Les deux termes de la discussion ont donc été posés très - nettement par Buffon et Cuvier d’une part, par Lamarck et Geoffroy-Saint-Hilaire de l’autre. Notons, en passant, que, par une contradiction incroyable, Lamarck, ennemi de l'espèce en théorie, est, au point de vue pratique, l’un — 293 des naturalistes qui ont élevé en son honneur les plus beaux monuments scientifiques. Aujourd'hui deux livres importants poussent à l’ex- trème les hypothèses opposées : le premier, dû à la plume de Darwin, complète les travaux de l’école de Lamarck; le second, écrit par M. Godron, se rattache aux idées de Cuvier. Ces deux ouvrages, empreints d'une grande bonne foi, sont les œuvres de savants de premier ordre, et, si celui de Darwin manque de la méthode qu'on trouve dans celui de Godron, il a, en plus, une saisissante originalité unie à des aperçus fins et ingénieux. M. d’Archiac a réfuté l’ouvrage de Darwin dans les con- clusions, qu’il croit contraires à sa propre opinion scienti- fique; mais loin de se tenir à une réfutation générale, à une discussion d'ensemble, il a approfondi chaque sujet et suivi, ligne à ligne, les passages qu’il contredisait. Nous ne pouvons reproduire ici la discussion de l'ouvrage de Darwin ; nous renvoyons nos lecteurs aux principaux argu- ments de M. d'Archiac sur le cas que l’on doit faire, en zoologie et en paléontologie, des variations obtenues par l’homme chez les animaux domestiques, sur l’élection na- turelle, sur les transitions dans les habitudes, enfin sur les documents géologiques. En concluant, M. d’Archiac reproche à M. Darwin de n'avoir accumulé dans son livre que des hypothèses à dé- faut de faits précis, ou que des faits ne se rapportant pas clairement au problème à résoudre. Il se déclare partisan, pour le moment, de la fixité de l’espèce, car adopter sa variabilité serait s'engager dans un labyrinthe sans issue. Le chapitre IV s'occupe de l’époque moderne. Nous en- trons de plain pied dans ce qu’on a appelé les causes ac- tuelles, dont la connaissance a jeté un jour si nouveau sur — 294 — l'interprétation des phénomènes géologiques et les condi- tions de la vie à des époques antérieures. Ce chapitre doit, par son sujet, intéresser vivement les conchyliologistes, car le rôle des mollusques, dans nos mers actuelles comme dans les mers géologiques, a été considérable. La distribution des animaux aquatiques dans les mers du globe a été l’objet de toute l'attention de M. d'Archiac. Nous sommes, en France, à peine au courant des travaux entrepris sur ces questions à l'étranger. C’est donc avec satisfaction que nous avons lu l’exposé des recherches bathymétriques de Forbes, promoteur d’une nouvelle science, par le zèle et la sagacité qu'il a apportés à son exploration de la mer Égée. Puis, viennent les travaux de Lovèn sur les mollusques des côtes de Norwége, en grande partie confirmatifs de ceux du naturaliste anglais. Il résulte de leurs dragages que «plus une espèce parcourt « de régions verticales ou, en d’autres termes, plus elle & vit à des profondeurs différentes sur le même littoral, « plus aussi elle se propage sur de plus grandes étendues « en surface. » La stratigraphie seule avait conduit MM. d'Archiac et de Verneuil en France et Rogers en Amérique, à un énoncé presque identique. Enfin MM. Austen, Mac-Andrew, Jeffreys, Woodward se sont donné la tâche de compléter l’œuvre de Forbes et d'en appliquer les données à l'érection de provinces zoolo- giques marines. Tout le monde convient aujourd’hui de la réalité de ce grand progrès accompli dans l'étude des mollusques marins, et, grâce à la tendance manifestée par les conchyliologistes dans l'examen et la description des faunes marines circonscrites, nous posséderons bien- tôt une géographie conchyliologique aussi précise et beau- coup moins variable que la géographie politique du globe. D té Ts ha. — 295 — Chaque région maritime de Woodward est examinée en détail par l’auteur, qui se résume en ces termes : « Aucun assemblage, aucune association de mollusques « ne semble donc se reproduire, de part et d’autre de « l'équateur, sous des latitudes correspondantes. L’orga- « nisme se modifie complétement lorsqu'on se dirige du « nord au sud, et réciproquement dans le sens d’un mé- « ridien quelconque. Aucune faune ne se répète ni n’est « continue non plus dans le sens des parallèles, quoique, « en général, plus étendue que du nord au sud. Variété et « succession graduelle dans un sens et dans l’autre, telle « parait être, à cet égard, la loi générale de la nature. » Le paragraphe suivant traite de la distribution des mol- lusques terrestres et fluviatiles en hauteur ou en sur- face, des différentes faunes ou provinces terrestres; puis arrive un chapitre fort curieux sur les coquilles d’eau douce de l'Amérique du Nord et leur prodigieuse multi- plication qui constitue un fait sans exemple dans l’histoire conchyliologique des autres régions. É Les chapitres suivants ne se rapportent qu'indirecte- ment à nos sujets d'étude, mais ils pourront, plus tard, acquérir de l'importance au point de vue de la constitu- tion des faunes locales; tels sont ceux qui traitent des lignes isocrymes, de la distribution bathymétrique en gé- néral, de la distribution des végétaux, des îles et récifs de polypiers, etc. Nous laissons de côté tout ce qui se rattache à la ques- tion de l'existence de l’homme avant les temps historiques, question qui nous paraît, d'ailleurs, jusqu'à preuve du contraire, plus archéologique que paléontologique. Nous omettons également ce qui est relatif aux tourbières et aux habitations lacustres, pour signaler, en dernier lieu, le chapitre de la fossilisation, qui sera consulté avec — 296 — fruit par les paléontologistes; il contient des développe- ments importants sur la fossilisation des mollusques. Tel est le résumé très-sommaire des parties du livre de M. d’Archiac, qui intéressent nos lecteurs. Une analyse complète eût été impossible à donner dans ce recueil, à cause de la masse de faits, d'opinions, de théories qui y sont exposés. Par son ensemble, cet ouvrage est sur- tout une œuvre de progrès. L’auteur sait que la science marche à grands pas, et il cherche à la suivre en accor- dant à tous les faits scientifiques les plus récents leur valeur réelle et en n’en négligeant aucun. Nous avions déjà apprécié, dans l’analyse du premier volume, l’érudition, la clarté et le talent d'exposition dont l’auteur avait fait preuve; nous retrouvons avec satisfac- tion, dans la seconde partie de l'ouvrage, toutes ces pré- cieuses qualités, qui nous permettent de le louer sans restriction et d'en recommander la lecture à tous les natu- ralistes, H. C. Malacologie (le l'Algérie, ou hisioire naturelle des animaux mollusques terrestres et fluviatiles re- cueillis jusqu’à ce jour dans nos possessions du nord de l'Afrique, par M. Jules - René Bour- guignat. — 4° fascicule {1}. Avec cette livraison commence le deuxième volume de l'ouvrage. L'auteur décrit comme nouveaux les Bulimus (1) Paris, janvier 1864, chez Challamel aîné, libraire, rue des Boulangers, 30. — Grand in-4°, sur papier fort, de 144 pages d'impression, accompagné de 6 planches, dont une est coloriée. ' À —— 997 — Lelourneuxi voisin du B. monlanus d'Europe; B. Numi- dicus ; B. Brondelianus 3 Ferussacia proechia; F. abro- ma; F. agræcia; EF. charopia; F. celosia; F. abia: F. eucharista: F, thamnophila ; Clausilia Letourneuxi : Pupa Lelourneuxi; P. Lallemantiana ; P. Brondeki; P. Poupillieri; P. Aucapitainiana: Vertigo Numidica (pour le Pupa anglica, Morelet, nec Férussac); V. Aprica; V. codia; V. microlena; V. discheilia, forme décrite pré- cédemment comme fossile (1), et recueillie à l’état vivant par M. Marès; V. Maresi, qui se trouve dans le même Cas; Cœcilianella Lefourneuxi (pour F’Achatina acicula de Forbes); et Alexia Algerica. Le genre Bulimus n’est pas très-abondamment représenté en Algérie : M. Bourguignat en cite 9 espèces, sans compter le B. fasciolatus, Olivier, qui, après s'être propagé aux environs d'Alger par voie d’acclimatation, a fini par disparaître. Le g. Azeca existe en Algérie, mais il n'y compte qu’un représentant, décrit en 1859 par l’auteur sous le nom d'A. psathyrolena. Le 8. Ferussacia est beaucoup plus riche en espèces; l’auteur en énumère 24 : plusieurs d’entre elles et notamment les F. Vescoi et F. Bourguiynatiana existent en Sicile, où elles ont été sans doute importées et où elles se seront accli- matées, mais à une époque bien incertaine. On sait com- bien ces petites espèces se mélent facilement aux grains que l’on transporte d'un pays à l’autre. Or, comme les rapports maritimes de la Sicile avec l'Afrique septen- trionale sont fort anciens, il faut peut-être faire remonter l'importation, dans cette île, des espèces en question au temps de la domination carthaginoise. L'existence du 8. Clausilia en Algérie a été signalée presque simultané- ment par M. Morelet (2) et par M. Bourguignat, qui en (1) Bourguignat, Paléont. Algérie, p. 78, pl. 1v, fig. 3-8. (2) In Journ. Conchyl., 1864, p. 155. — 298 — énumère 5 espèces, dont 2 sont déjà connues, les C. Tris- tram, Pfeiffer, et C. bidens. Peut-être sa troisième espèce, C. Lelourneuxi, est-elle ce que M. Morelet rapporte au C. plicata de Draparnaud. Quoi qu’il en soit, la découverte des Clausilies algériennes est un fait intéressant acquis à la science. Les représentants des genres Pupa et Vertigo sont nombreux (12 pour le premier, 8 pour le second). Un certain nombre de Pupa d'Espagne et des Pyrénées se retrouvent en Algérie, et les autres espèces ne s’éloignent pas sensiblement de ces types. Le g. Cœcilianella compte 4 espèces, et le g. Glandina proprement dit 2 : l’auteur reproduit, à propos du G. algira, les intéressants détails anatomiques publiés par le docteur Raymond dans le Journal de Conchyliologie (1), et donne la figure de l’ani- mal. La famille des Auriculidæ est représentée en Algérie par 2 Carychium et 4 Alexia. Ce qui ajoute beaucoup à l'intérêt de ce fascicule, c’est que l’auteur, pour la plupart des petits genres dont nous venons de parler, fait précéder ses diagnoses d’un cata- logue svnoptique comprenant Loutes les espèces connues du système européen, avec leur synonymie. C’est ainsi qu'il énumère : 16 Azeca, 51 Ferussacia, 5 Glandina, 21 Cœcilianella, 25 Carychium et 21 Alexia. Nous ne nous permettrons qu'une légère critique de dé- tail. On sait que l’auteur, à l'exemple d’Alcide d'Orbigny et d'un petit nombre de savants, croit devoir, lorsqu'il change l'appellation générique d’une espèce, substituer son nom à celui de l’auteur primitif, tandis que, dans le sys- tème contraire, que nous préférons avec l’inmense majo- rité des naturalistes, on se considère comme obligé de faire suivre, dans tous les cas, le nom de l'espèce de celui (1) 1853, vol. IV, p. 14. migrer LT + RES à — 299 — de l’auteur qui en a donné le premier une description conforme aux règles. Or, parmi les espèces rangées dans le genre Ferussacia, nous trouvons l'Achatina Bourgui- gnatiana, L. Benoit, qui devient Ferussacia Bourguigna- tiana, Bourguignai, et l’on sait qu’il est de principe, en nomenclature, qu’on ne peut donner son prepre nom à une espèce. La seule possibilité d’une telle coincidence est, à nos yeux, un défaut capital du système préconisé par d'Orbigny, système auquel nous connaissons, d’ailleurs, d’autres inconvénients encore. Les planches de ce quatrième fascicule sont remarquable- ment exécutées, et ce n’est pas un petit mérite, tous les naturalistes en savent quelque chose, lorsqu'il s'agit d’es- pèces qui exigent presque toutes des grossissements con- sidérables. Le texte continue à être traité avec le soin et l'érudition auxquels l’auteur nous a habitués dans ses tra- vaux précédents. Deux fascicules restent à publier pour que l'ouvrage soit entièrement terminé; ils sont actuelle- ment sous presse et ne tarderont pas à paraître. H. CRossE. Die rertiär-Fauna der Azoren und Madeiren von (Faune tertiaire des Açores et de l’arehi- pel de Madère par) Charles Mayer, CONSETVA- teur des collections paléontologiques de Zu- rich (1). Le nouvel ouvrage de M. Mayer comprend le catalogue (4) Zurich, 1864, chez l’auteur : { volume grand in-8 de 108 pages d'impression, aecompagné de 7 planches lithographiées sur papier de Chine. Prix, 5 fr. — 300 — systématique des fossiles (Polypiers, Échinides, Bryo- zoaires, Mollusques, Annélides et Cirrhipèdes) de Ma- dère, de Porto-Sancto et de Santa-Maria (Açores). L'au- teur décrit comme nouvelles et figure les espèces sui- vantes : Gastrochæna Cumieri; Ervilia elongata (Lutraria elhptica, Bronn in Reiss nec Lamarck); Tapes Hærnesi; Venus Bronni, V. confusa; Cytherea Heeri, C. Madei- rensis ; Cypricardia nucleus ; Lucina Bellardiana, L. Pa- genstecheri; Cardita Mariæ; Pectunculus conjungens, P. multifornus; Lithodomus Lyellanus, L. Moreleh ; Avicula Crossei; Lima atlantica; Pecten Blumi, P. Dun- keri, P. Hartungi; Plicatula Bronnina ; Ostrea plicatu- loides ; Calyptræa Portosanctana (Mayer emend.); Ris- soina Bronn; Bulla micromphalus; Cerithiopsis nana ; Turbinella paucinoda ; Fasciolaria crassicauda, F. tul- piformus ; Tritonium costellatum ; Psewdoliva Orbignyana ; Conus Borsoni, C. calcinatus, C. Reissi ; Mitra Hœrnesi, M. peregrinula ; Cypræa stenostoma. Le nombre total des espèces énumérées s'élève à 208, ce qui commence à constituer une Faune d’une certaine importance. Le travail de MM. Reiss et Bronn, qui trai- tait des couches tertiaires de Santa-Maria, et que nous avons analysé précédemment (1), n’en citait que 85. Parmi les genres qu'il est curieux de retrouver dans ces terrains, nous citerons les g. Verticordia, Cras- pedotus, Neritopsis et Pseudoliva, représentés chacun par une espèce. La coquille désignée par Bronn dans Île mémoire cité plus haut, sous le nom de Dyspolœa cana- lis, est un atrularia, d'après M. Mayer, qui considère également le genre Hartungia, du même auteur (A. ty- pica), comme devant être réuni aux Janthines. Sur ce dernier point, nous hésitons quelque peu à adopter son (4) Journ. Conchyl., 1862, vol. X, p. 279. — 301 — opinion : en effet, si la forme pour laquelle a été proposé le genre Hartungia présente beaucoup d’analogie avec celle des Janthines, elle nous paraît en différer par ses fortes cingulations spirales, qui font l'effet de côtes et dont nous ne connaissons pas d’exemples parmi les espèces vivantes, pourtant assez nombreuses. Nous avons aussi quelque peine à ajouter foi à certaines identifications de fossiles avec des espèces vivantes, telles que le Spondylus Delesserti, le Trochus Niloticus et le Conus textile ; nous pensons qu’on ne saurait être trop prudent en pareille matière. En dehors de ces légères critiques de détail, nous n’avons que des éloges à donner au nouveau travail de notre honorable collaborateur : il est de nature à inté- resser à la fois et les zoologistes et les géologues, et c’est le mémoire le mieux traité et le plus complet qui ait été publié jusqu'ici sur la Paléontologie de l’archipel de Ma- dère et des Açores, encore si imparfaitement connue. Il est accompagné de planches lithographiées avec soin, et donne d’utiles renseignements sur la distribution compa- rative des espèces dans les diverses localités. Les descrip- tions sont convenablement faites; enfin nous trouvons relevées et rectifiées, dans cet ouvrage, un certain nombre d'erreurs de déterminations commises par MM. Bronn, Reiss et Hartung (1). Quelques-unes sont réellement d’une belle force. Qui croirait, par exemple, qu’une partie des échantillons sur lesquels Bronn avait établi son Spon- dylus inermis se composaient de Plicatules? Voilà pourtant à quoi s’exposent certains géologues, en traitant trop légèrement les questions de déterminations, ou en établissant des espèces sur des débris insuffisamment ca- (1) Die Azoren et Santa Maria. — 302 — ractérisés! Ils se trompent sous le rapport des espèces, des genres, voire même des familles, et tirent ensuite des conclusions géologiques ou paléontologiques qui pèchent par la base. Nous recommandons aux naturalistes, et particulière- ment à ceux qui s'occupent des terrains tertiaires, l’ou- vrage de M. Mayer, et nous pensons qu'ils nous sauront gré de l'avoir signalé à leur attention. H. CROSSE. Expérience sur l'expansion possible de quelques mollusques terrestres au delà des eaux salées, par M. le baron Henri Aucapitaine (1). Plusieurs naturalistes, depuis quelques années, se sont occupés d'étudier les divers modes d’après lesquels cer- taines espèces non marines avaient pu se développer sur les îles ou les continents isolés. Ces études, qui se rat- tachent de près à la grande question de l’origine des es- pèces et à celle non moins grave des centres de création, acquièrent ainsi une importancerelativement considérable, par suite des conséquences que l’on peut tirer des résultats obtenus. Des expériences ont été faites, tant sur des ani- maux que sur des plantes, par MM. Darwin, Berkeley, . C. Martins et quelques autres savants, sans avoir amené, jusqu'ici, de résultats bien concluants au point de vue de la solution de ces grandes questions. M. Darwin, ayant (4) Brochure in-8° de 12 pages d'impression. (Extrait de la Gazzetta ufficiale du royaume d'Italie, du 9 mars 1864, n° 59, Turin.) — 303 — pris l’'Hehx pomalia pour sujet de ses expériences, a trouvé que cette espèce, non-seulement quand elle est pourvue de son épiphragme épais, mais encore quand elle n’est protégée que par une mince pellicule, pouvait sur- vivre à quatorze jours d'immersion dans l’eau de mer. M. Aucapitaine a renouvelé ces intéressantes expériences sur 1400 mollusques terrestres appartenant aux genres e- lix, Bulimus, Clausilia, Pupa, Ferussacia et Cyclostome. Après une immersion prolongée pendant quatorze jours (du 20 janvier 4855 au 5 février), il les a retirés et placés dans des conditions normales ; 27 ont donné signe de vie, après des intervalles variant de deux à cinq jours; le reste avait péri. Sur 54 Helix soumis à l’expérience, aucun n’a survécu, ce qui est en contradiction manifeste avec les ré- sultats annoncés par M. Darwin, et pourtant ce genre était représenté, entre autres espèces, par 6 A. naticoides possédant leur solide épiphragme. Ce résultat concorde, au contraire, parfaitement avec ce qu'a dit, il y a quelques années, notre collaborateur P. Fischer (1). Les survivants se distribuaient comme il suit : 4 Clausilia rugosa (sur 6), 2 Bulimus decollatus (sur 6) et 5 B. ventricosus (sur 14); 5 Pupa cinerea (sur 6), 5 Ferussacia folliculus (sur 12), et enfin 11 Cyclostoma elegans (sur 12). La proportion, relativement considérable, des Cyclostoma survivants s'ex- plique très-bien par la protection efficace de l’opercule; mais il n’en est pas ainsi de celle des Pupa, qui n’ont pas la même ressource. Nous ne considérons pas comme matériellement impos- sible, surtout à petite distance, le fait de l'introduction de Mollusques terrestres tombés accidentellement dans la mer et déposés plus loin par les courants, avant d’avoir suc- CS (4) Mélanges conchyliologiques, 1854-1856. — 304 — combé; mais, néanmoins, nous ne pensons pas qu'il faille tenir grand compte, dans la science, d’une éventualité aussi improbable. Selon nous, les acclimatations de Mollusques ont dû s’opérer presque toujours par suite des rapports commerciaux des peuples les uns avec les autres. Nous admettons aussi, mais exceptionnellement et dans des cas très-rares, les acclimatations provenant du fait de certains animaux voyageurs, et notamment des oiseaux aquatiques, qui peuvent porter à d’assez grandes distances, d’un cours d’eau à l’autre, des œufs ou des embryons de Mollusques fluviatiles, adhérents à la vase qui recouvre leurs pattes. Les ouragans peuvent encore parfois produire des résultats analogues. Quoi qu'il en soit, on ne peut se dissimuler l'intérêt puissant des grosses questions que soulève la brochure de M. Aucapitaine. S'il ne les résout pas, il a, du moins, le mérite d'appeler sur elles l'attention du monde savant. Nous l’engageons vivement à poursuivre le cours de ses expériences, et nous aurons beaucoup de plaisir à faire connaitre à nos lecteurs les résultats qu’il aura obtenus. He Études paléontologiques sur les dépôts juras- siques du bassin du Rhône, par Eug. Dumor- tier. — Première partie, Enfra-lias (1). M. Dumortier, qui depuis longtemps s’est livré à de (4) Paris, 1864, chez F. Savy, libraire, rue Hautefeuille, 24. 4 vol. grand in-8° de 190 pages d'impression, accompagné de 30 planches lithographiées. Prix, 20 fr. — 305 — laborieuses recherches dans le bassin du Rhône, et y a recueilli des matériaux considérables, se trouvait plus à même que tout autre de mener à bien un travail paléon- tologique sur cette partie de notre territoire. Le livre qu’il vient de publier est moins une description régulière de la vaste contrée comprise sous le nom de bassin du Rhône qu’un recueil d'observations soigneusement relevées dans un bon nombre de localités, et rigoureusement coordon- nées selon l’ordre de dépôt des couches. Il réunit, sous le nom (déjà admis par un certain nombre de géologues) d'infra-lias, tout ce qui se trouve compris entre le bone- bed et les couches du lias inférieur à Gryphœa arcuala. Ces dépôts correspondent à la partie inférieure de l'étage sinémurien de d'Orbigny, et se subdivisent en trois zones qui paraissent comprendre trois faunes successives assez tranchées : la zone inférieure, caractérisée par l’Avicula contorta, la zone moyenne, caractérisée par l'Ammontes planorbis, et la zone supérieure, caractérisée par l Ammo- niles angulatus. L'auteur passe en revue successivement chacune d’elles, en étudiant avec soin les fossiles qu’elle renferme. Il donne des indications détaillées sur les divers gisements et décrit les espèces nouvelles. Ces espèces sont assez nombreuses; nous citerons les suivantes : Turbo Albinatii, dont le genre nous paraît un peu douteux; Cerithium viticola ; Cypricardia porrecta; Pinna crume- nilla; Mytilus Stoppant, M. Dalmasi; Pholadomya avellana ; Goniomya Gammalensis ; Lyonsia (?) socialrs ; Pecten Euthymei, P. securis; Plicatula crucis; Placu- nopsis Munieri; Ostrea Rhodan; Litlorina silvestris ; Turritella aurea, T. chorda, T. nucleus, T. Martini, T. glandulæ; Chemnitzia Poleymiaca ; Orthostoma cylin- drata, O. scalaris; Neritopsis Archiaci; Trochus gra- num, T. Bellijocensis, T. bardus, T. Berthaudi, T. ala- 21 — 306 — tus; Turbo Ferry; Cerithium Berthaudi, C. Falsami, C. lugdunense; Astarte limbata; Lima campanula, L. cometes; Pecten Veyrasensis. Les descriptions sont faites avec soin et accompagnées de diagnoses latines ré- gulières. Nous félicitons M. Dumortier de n'être pas tombé, sur ce point, dans la négligence et l’oubli des règles, dont un grand nombre de géologues donnent si malheureusement l'exemple. Les planches sont nom- breuses et d’une bonne exécution; elles représentent non-seulement les espèces inédites, mais encore celles qui, décrites par d’autres auteurs, n'avaient point ou avaient été insuffisamment figurées. Tel qu’il est, le livre de M. Dumortier nous paraît devoir être considéré comme un très-bon guide pour les naturalistes qui voudraient explorer le bassin du Rhône; ils y trouveront des rensei- gnements exacts et précis sur les principales localités à fossiles. C’est en même temps un ouvrage appelé à prendre place dans la bibliothèque de toutes les personnes qui s'intéressent à l'étude des terrains jurassiques. H. CROSSE. Bulletin de la Société de Climatologie algérienne. — Première année, 1864 (1). — N° [*. Nous recevons le premier Bulletin de la Société scienti- fique qui vient de se former récemment en Algérie; nous y trouvons un article malacologique de M. Ch. Lallemant sur le développement et l’acclimatation de quelques co- (4) Alger, rue Bruce, 7. Une livraison de 24 pages d’impres- sion. Prix de l’abonnement, 6 fr. par an. — 307 — quilles marines des environs d'Alger, et particulièrement du Mytilus edulis, de ’Arca barbata et du Venus verrucosa. A propos de cette dernière espèce, très-estimée au point de vue comestible et vendue sous le nom de Praire sur tout notre littoral méditerranéen, l’auteur fait remarquer qu’il n’est pas rare de rencontrer l'hiver, en décembre, sur la plage de Mustapha, après les grands coups de mer, de petits individus dont le diamètre ne dépassejamais un centimètre. En février, apparaissent des échantillons deplusgrandetaille (2 cent. à 2 cent. 1/2); enfin, en avril et mai, on en ren- contre de 4 à 5 centimètres, ce qui est le diamètre des adultes. L'auteur se base sur ces observations, qu'il a été à même de poursuivre pendant huit ans, pour penser que huit mois doivent suffire à l’accroissement complet des in- dividus de cette espèce. Nous voyons avec plaisir le goût des sciences naturelles commencer à se répandre en Algé- rie. Nous engageons donc vivement M. Lallemant à conti- nuer ses recherches malacologiques sur le littoral et à en faire connaître les résultats. H. C. Fauna adriatica. — Pars Ï. — Index AFfellusco- rum quæ usque adhuc reperit P. R. A. Stos- sich. Series |, Gasteropoda (1). Cette brochure n’est qu’un catalogue succinct des Mol- lusques terrestres, fluviatiles et marins que M. le profes- seur À. Stossich, de Trieste, a recueillis dans l’Adriatique ou sur le littoral, et dont il offre de céder des doubles, soit (1) Trieste, 1862. Brochure petit in-& de 44 pages d’im- pression. — 308 — par voie d'acquisition, soit par voie d'échange, aux natu ralistes à qui cela pourrait convenir. Cette première partie, la seule qui ait paru jusqu'ici, ne comprend que la liste des Gastéropodes. H. C. Rapport sur les progrès de la géologie en France pendant l’année 1862, par M. &. Cotteau (1). M. Cotteau continue à publier, chaque année, un tra- vail analytique dans lequel il passe en revue et apprécie les principaux ouvrages parus en France et faisant partie du domaine de la géologie ou de la paléontologie. Nous nous contenterons de signaler l’excellent compte rendu de notre honorable confrère à l'attention des naturalistes qui aiment à se tenir au courant du mouvement scienti- fique. Ils trouveront condensée, en quelques pages con- cises et intelligemment rédigées, la substance des princi- pales découvertes géologiques et des travaux Îles plus remarquables de l’année 1862. HG (1) Extrait de l'Annuaire de l’Institut des provinces, année 1864. Caen, 1863, typographie de A. Hardel , imprimeur-libraire, rue Froide, 2. Brochure in-8° de 38 pages d'impression. PS PARIS.—IMPRIMERIE DE M"* Y® BOUCHARD-HUZARD, RUE DE L'ÉPERON, 5. Re \ À 19% JAN 91 LOU I fe 228 JOURNAL DE CONCHYLIOLOGIE. 4er Ectohre 18GA4. Note sur la présence du genre Breïissena dans les eaux de la Loire, PAR P,. FISCHER. $ 1. L'extension du Dreissena polymorpha dans les eaux de l’Europe centrale et occidentale est l’un des faits les plus curieux de la distribution géographique des mollusques. Nous assistons tous les jours à de nouveaux envahissements de ce mollusque dont les étapes successives peuvent être soigneusement notées. Quand on le rencontre, en effet, dans une localité, il y pullule de telle façon, que sa pré- sence à une époque antérieure n’aurail pu être passée sous silence. Pallas, comme on le sait, décrivit le premier le Mytilus polymorphus qu'il avait découvert dans la Caspienne et ses affluents (1771). Quelque temps après, Chemnitz l'in- 22 — 9310 — diquait, mais sous un autre nom spécifique, dans le Volga, affluent de la Caspienne (1). Plus tard les Dreissènes sont signalées dans la mer Noire el ses affluents, tels que le Danube (Rossmässler, Porro, Frivaldsky, Stenz, Parreyss, etc.), le Dniéper (Jelski), etc., et dañs plusieurs lacs de l’Europe orientale et méridionale, lacs qui ne communiquent pas avec les affluents de la mer Noire ou de l’Adriatique, comme les lacs de Janina dans l’Albanie, de Prespé dans la Bulgarie (Mousson), d’Au- males près Varna dans la Bulgarie (Bourguignat), les ma- rais de Syrmie dans la Slavonie (Van Bénéden), etc. Les Dreissènes semblent avoir leur patrie dans les af- fluents de la Caspienne et de la mer Noire, ainsi que dans plusieurs lacs de l'Asie Mineure ; les couches fossilifères de la région aralo-caspienne, du bassin tertiaire de Vienne, montrent que ce genre était très-développé dans les mêmes contrées avant l’époque actuelle. Mais grâce aux communications des fleuves et rivières de l’Europe par les canaux, grâce surtout à la facilité que possèdent les Dreissènes de s'attacher aux corps flottants à l’aide d’un byssus, ces moilusques dans une deuxième phase de leur extension géographique envahirent tous les affluents de la mer d'Allemagne. On les recueille dans l’Elbe près de Hambourg (Ross- mässler), dans l'Havel affluent de l’Elbe, près Postdam (Stenz), dans divers cours d'eaux de la Prusse (de Baer, Kleeberg), dans le Rhin (Kilian). En Hollande ils pullulent dans le lac de Harlem (Waar- denburg); en Belgique leur présence est indiquée dès 1835 dans un canal alimenté par la Meuse (Dreissens); depuis (4) Voir, pour l'historique du genre, Journal de Conchyhologie, tNIL, p.423; , — Ji — celle époque, il n’est pas de rivière qui n’en soit infestée, En Danemark on en a trouvé dans les lacs du voisinage de Copenhague (Môrch). En Angleterre M. Bryant en apporte un certain nombre à J. de CG. Sowerby qui les montre à la Société Linnéenne de Londres (1824); ils provenaient des docks du com- merce; de là ils se répandent dans la Tamise et ses af- fluents, dans les canaux, enfin dans les tuyaux de fonte qui distribuent l’eau à Londres. M. Cunnington a détaché des exemplaires vivants et dont la coquille était incrustée d’un dépôt ferrugineux; M. Norman en a recueilli une immense quantité dans les conduits d’une des principales rues de Londres : Oxford-Street. Les Dreissènes n’ont apparu en Écosse que vers 1854, dans l'Union-Canal près Edimbourg (Stark). M. Jeffreys indique encore quelques localités de la Grande-Bretagne, un canal près Worcester (Reece), un cours d’eau près Bath {Hutton), la rivière Nen (Berke- ley), etc.; M. Deshayes mentionne la rivière Lea, les docks et environs d'Édimbourg. Les eaux de ces diverses localités se jettent dans la mer d'Allemagne (Tamise) et dans la mer d'Irlande (Avon, af- fluent de la Severn). Nous voyons ainsi les Dreissènes être en rapport pour la première fois avec l’Atlantique. En France, enfin, les Dreissènes n’ont pas été signalées avant 1847. En 1855, M. Van Bénéden était très-autorisé à déclarer que notre pays en était dépourvu; mais les mollusques se sont rapidement frayé un chemin dans toutes nos eaux du Nord et de l'Est. On les trouve aujour- d’hui dans le Rhin et son affluent la Moselle (Dupuy), la Meuse et son affluent la Sambre (Joba), l’Escaut à Valen- ciennes (Normand). Ces trois fleuves se jettent dans la mer d’Allémagne dont site iqus les affluents sont maintenant peuplés de Dreissènes, à l'exemple de la mer Noire et de la Caspienne. Continuant leur route à l’ouest, nous voyons les Dreis- sènes dans la Somme à Abbeville (Baillon), dans la Seine à Rouen (Basin et Chevalier), à Paris (Gervais), dans les conduits d’eaux du bois de Boulogne (Fischer), de la place de lHôtel-de-Ville (Ozenne), à Troyes (Drouet); dans l'Oise affluent de la Seine (Baudon, Lecoq), dans la Marne, dans le canal de la Marne au Rhin (Godron), etc. Au nord-ouest, la Seine semble opposer une barrière à leur extension, car elles manquent dans la basse Nor- mandie et le massif breton. Dernièrement, enfin, j'ai reçu des exemplaires en bon élat découverts dans les eaux de la Loire par un zélé con- chyliologiste, le capitaine Morlet. Parmi ces coquilles les unes ont été trouvées à la fin d'octobre 1863 sur des pièces de bois provenant de la Suisse, à travers la Franche-Comté, par des canaux qui aboutissent au canal de Briare. Celui-ci se jette dans la Loire à 6 kilomètres environ au-dessus d'Orléans. D'autres Dreissènes ont été détachées des pierres qui soutiennent la digue de la Loire (rive gauche) à 2 kilo- mètres au-dessus du pont du chemin de fer (dit de Vierzon); elles étaient adultes et d’une coloration jaune uniforme. Cette découverte est importante, elle fixe l'époque de l'introduction des Dreissènes dans le bassin de la Loire qui se déverse dans l’Atianlique; or jusqu’à présent les Dreissènes ne vivaient en France que dans les cours d'eaux tributaires de la mer d'Allemagne et de la Manche. ILest probable que dans quelques années les naturalistes : citeront le genre Dreissène au nombre des mollusques du sud-ouest et du midi de la France qui en sont privés, : ainsi que l'Italie et la péninsule Ibérique. — 313 — $ 2. Quelques auteurs mettent encore en doute l'intro- duction artificielle des Dreissènes dans } Europe centrale et occidentale, ou la croient plus ancienne qu’on ne le pense. M. Môrch, par exemple, s'appuie sur deux documents à mon avis très-contestables pour supposer que dès le siècle dernier les Dreissènes existaient en Allemagne (1). Lors même que Sander (1780) et Schultze (1769) auraient re- cueilli des Dreissènes, la présence de celles-ci était encore bien peu établie puisque les auteurs des faunes conchyliolo- giques d'Allemagne, du commencement de ce siècle et de la fin du siècle dernier, gardent un silence significatif sur les Dreissènes. Je le répète, il n’y a rien d’impossible dans l'introduction de quelques individus isolés, mais la grande invasion n’avait pas encore commencé en 1780. Un document d’une plus grande valeur contre l’émi- gration des Dreissènes est une note de M. Ch. d’Orbigny, sur le diluvium à coquilles lacustres de Joinville (Seine), insérée dans le Bulletin de la Société géologique de France (séance du 21 novembre 1859). Parmi Îes mollusques énumérés par ce géologue se trouve le Dreissena polymorpha dont l'existence serait ainsi constatée dans la faune de la période quaternaire de la France. Mais il résulte d’explications données verbale- ment par M. Ch. d'Orbigny qu’il n’a été trouvé qu’un seul esemplaire de Dreissène et que cet exemplaire n’a pas été recueilli en place par lui-même, mais apporté par une personne étrangère à la science. Il est donc à présumer que la citation de la Dreissène est fondée sur une erreur d'observation et doit ètre rejetée formellement. $ 5. La taille des exemplaires pris sur les pièces de bois à Orléans peut fournir quelques données sur la durée de (4) Journ. Conchyl., t. IX, p. 264. — 31h — l'accroissement des coquilles. Les pièces de bois avaient été placées dans l’eau depuis cinq à six mois, et les Dreis- sènes mesuraient 25 millimètres de longueur; or la taille ordinaire des Dreissènes est de 55 millimètres; en moins de six mois, elles ont donc acquis les deux tiers de leur développement dans des conditions de navigation qui ne devaient pas le favoriser. C'est un fait à ajouter aux diverses observations publiées sur le même sujet dans le Journal de Conchyliologie (t. IV, p. 424; t. XIL, p. 5). PUR: Note sur le développement des mollusques dans le port de ‘Foulon, PAR M. LE BARON HENRI AUCAPITAINE. Le Journal de Conchyliologie ayant publié, à diverses reprises, des notes intéressantes sur la rapidité du déve- Joppement de certaines coquilles (1), j'ai pensé qu’il y au- rait peut-être quelque intérêt à communiquer à ses lec- teurs le fait suivant qui appartient au mème ordre d'idées et que je viens d'observer récemment à Toulon. Ayant remarqué que le bassin n° 2 du port et arsenal militaire, dit de Castignau, complétement mis à sec pour recevoir les débris du vaisseau le Santi-Petri, avait ses re- vêtements semés de milliers de taches blanches, je des- (4) Notamment M. Petit de la Saussaye, Journal de Conchyl., 1853, p. 424, el M. Paul Fischer, même recueil, 1864, p. 5. — 9315 — ceudis dans le bassin où je pus constater que ces taches n'étaient autre chose que des traces de balanes, ou des valves adhérentes de l'huître commune; celles-ci en nombre considérable, et offrant toutes un diamètre de 8 à 12 millimètres. Les adhérences de balanes ne présen- taient pas moins de 8 à 10 millimètres de superficie. Le bassin de Castignau étant vidé et nettoyé à chaque en- trée de navire sur forme, il était facile d'obtenir l’époque à laquelle il avait été inondé, puis vidé, ce qui devait donner la durée exacte du temps pendant lequel ces mollusques avaient pu se développer. Il résulte des renseignements pris au bureau des travaux hydrauliques que le bassin n° 2 avait été immergé pendant trente-deux jours, au bout desquels on avait procédé à un grand nettoyage du fond et des parois de la cuvette. Les milieux devant, comme l’a fait justement remarquer M. le D° Fischer, exercer une très-grande influence sur la taille et surtout l’espace de temps que les mollusques à coquilles peuvent mettre pour atteindre leur degré définitif de croissance, rendent quel- . ques détails encore nécessaires. Les eaux du port de Tou- lon reçoivent les immondices de la ville et, par consé- quent, offrent, soit par elles-mêmes, soit par les myriades de petits crustacés qui s y développent, de nombreux ali- ments aux mollusques carnivores. De plus, la paroi du bassin Castignau est en partie construite en pierre taillée d’un calcaire très-dur qui a pu fournir aux mollusques des éléments pour accroître rapidement leurs tests. Le temps m’a manqué pour observer avec plus de détails le fond de la forme Castignau. Mais, si incomplète que soit cette observation, j'ai cru intéressant de la faire connaître, ne füt-ce que dans l'espoir d’en déterminer d’analogues et de plus suivies. H. À. — 316 — Description d'espèces nouvelles de Shanghai et du nord de la Chine, PAR H. Crossg ET O. DEBEAUX. 4. Hezix ARCASIANA. (PI. XIE, fig. 4.) H, Arcasiana, Crosse et Debeaux, Journ. Conchyl., vol. XI, 1865, p. 586. Coquille pourvue d’un ombilic médiocre, entamé et en partie caché par le bord columellaire, de forme conico- globuleuse, médiocrement épaisse et peu brillante, sub- translucide, marquée de stries longitudinales obliques, fines et irrégulières, et à coloration d’un blanc de lait uni- forme. Les tours, au nombre de six, sont convexes et s’ac- croissent peu à peu; le dernier est non descendant et renflé vers la base, sauf dans la partie qui entoure l’ombi- lic. La suture est bien marquée, l'ouverture presque ver- ticale, blanche, échancrée et de forme arrondie. Le pé- ristome est réfléchi; les bords sont éloignés l’un de l’autre et faiblement convergents; le bord columellaire est dilaté surtout à sa naissance, et le bord externe légèrement at- ténué. — Plus grand diamètre de la coquille 16 milli- mètres, plus petit 14, hauteur 10 172. Cette espèce vit dans les haies, aux environs de Shang- hai et de Woosung. C’est une Hélice presque européenne d’aspect, et qui rappelle certaines variétés de l Helx fru- ticum de Müller per son test et sa coloration : elle s’en distingue par sa forme plus élevée et plus conique, son test — 917 — un peu plus épais, sa taille plus petite, son ombilic plus couvert et son péristome plus dilaté. Si on la compare aux autres espèces de Chine, on peut la rapprocher de l’H. cestus, Benson, que l’on trouve également aux alentours de Shanghai, mais qui est plus mince, de plus petite taille et qui se distingue d’ailleurs par la faible convexité de ses tours dont le dernier est assez fortement caréné (1). Nous dédions cette espèce à M. le professeur Laureano Perez Arcas, zoologiste distingué de Madrid : elle fait, ainsi que les espèces suivantes, partie de la collection Debeaux. 2. HELIxX YANTAIENSIS. (PI. XIL, fig. 2.) H, Yantaiensis, Crosse et Debeaux, L. c., 14865, p. 587. Cette coquille présente une perforation ombilicale, presque entièrement cachée par le développement du bord columellaire; elle est d’une forme globuleuse, légèrement déprimée, très-finement striée dans le sens longitudinal, peu épaisse, subtranslucide; sa coloration parait être d’un blanc jaunâtre un peu corné, autant qu’il est possible d’en juger d’après le seul individu en médiocre état de conser- vation qu’il nous ait été donné d’examiner. La spire est peu élevée et arrondie au sommet; elle se compose de cinq tours légèrement convexes et dont le dernier est légère- ment comprimé dans le voisinage du bord externe et non descendant. L'ouverture est semi-lunaire et en forme de trèfle, le péristome blanc et légèrement réfléchi. La colu- melle est très-courte et forme un angle obtus avec le (1) L'Helix cestus, indiqué par MM. Benson, Reeve et Pfeiffer, comme habitant le Bengale, à été recueilli authentiquement, sur plusieurs points de la Chine, lors de l’expédition française. Il est probable que celte espèce est répandue sur un grand nombre de points de la Chine et de l’Indo-Chine, comme l’H. similaris, avea lequel on la confondait dans le principe, H. CROSSE, — 3183 — bord basal qui est lui-même légèrement subanguleux à son point de jonction avec le bord externe; de plus, le bord basal et le bord externe sont munis, chacun, d’une dent saillante, située assez profondément dans l'ouverture qu’elle rétrécit (1). Le bord columellaire est dilaté et couvre presque complétement l’ombilic. Sur la partie pa- riétale, on distingue deux petites dents ou lamelles très- peu développées et placées en opposition avec celles des bords. — Plus grand diamètre 8 millimètres, plus petit 6 172, hauteur 5. Cette espèce a été recueillie sur les collines micaschis- teuses et granitiques qui avoisinent Yantai, près du camp de Tche-fou (province de Chan-tong). C’est encore une forme quasi-européenne par la dispo- sition de son ouverture et par les dents qui la resserrent; elle se rapproche, d’une façon très-remarquable, de l'H. holoserica, Studer, espèce des Alpes; elle est d’ail- leurs plus petite, plus globuleuse et s’en distingue encore par son ombilic presque nul et sa coloration blanchôtre. 5. HezIx TCHEFOUENSIS, Crosse et Debeaux. (PI. XIL, fig. 5.) H. Munieriana, Crosse et Debeaux, /. c., 1863, p. 587, nec H. Munieri, Deshayes. Coquille à large ombilic permettant d’apercevoir les premiers tours, de forme suborbiculaire, un peu déprimée, assez mince, transparente, hérissée de petits poils très- courts, distants les uns des autres et qui ne sont bien dis- tinctement visibles qu’à la loupe; sa coloration est d’un brun corné uniforme. Les tours, au nombre de 4 172, (1) Nous rappelons ici que, par suite d’une faute d'impression, relevée d’ailleurs dans l’errata, la diagnose latine dit, à propos des bords : « indentatis, » au lieu de «unidentalis.» H. C. — 9319 — sont faiblement convexes et s’accroissent peu à peu; le dernier est légèrement descendant. L'ouverture est échan- crée et de forme arrondie, le péristome subréfléchi est d'un jaune corné; ses bords sont séparés, mais conver- gents; le bord columellaire est plus développé que le bord externe qui est atténué. — Plus grand diamètre 8 milli- mètres, plus petit 6 172, hauteur 3 172. Cette espèce provient des environs de Tche-fou, sous les galets micaschisteux des collines incultes dont le pied est baigné par la mer. Son facies, tout européen, permet de la rapprocher de certaines Hélices de France, telles que l’H. hispida et les espèces voisines, dont il est d’ail- leurs facile de la distinguer spécifiquement. Nous lui avions donné, en octobre 1865, le nom de M. Munier-Chalmas, jeune naturaliste, à la collaboration duquel le Journal de Conchyliologie doit plusieurs articles intéressants. M. Deshayes ayant décrit, quinze jours avant nous, dans les livraisons 55-56 de ses Animaux sans verlè- bres du bassin de Paris, un Helix Munieri fossile, nous nous trouvons dans la nécessité de changer notre dénomi- nation, pour obéir aux lois de la nomenclature. 4. Heuix Frizevyi. (PI. XII, fig. 3.) H. Frilleyri, Crosse et Debeaux, L. c., 1863, p. 587. Coquille pourvue d’un ombilic recouvert, en grande partie, par le développement du bord columellaire (1), de forme conico-globuleuse, faiblement striée dans le sens longitudinal, mince, transparente et cornée. Les tours, au nombre de 5 172, sont convexes; le dernier est renflé du côté de la base et non descendant. L'ouverture est échan- crée et de forme arrondie, le péristome tranchant. Les (1) I faut lire, dans la diagnose latine, « obtecte umbilicata » au lieu de «umbilicata. » H.C. — 9320 — bords sont peu convergents, presque parallèles et réunis _par un dépôt calleux très-mince; le bord columellaire est légèrement réfléchi et assez développé, à son origine, pour cacher la majeure partie de l’ombilic ; le bord droit est simple et tranchant. — Plus grand diamètre 13 milli- mètres 172, plus petit 12, hauteur 10. Cette espèce vit dans les petits murs en pierres sèches et les ravins rocailleux qui avoisinent la ville de Ki-tsen- soo, située à peu de distance du camp de Tche-fou; elle se trouve également à la base du grand tumulus de l'an- cien camp de l’armée française. Cest, en quelque sorte, un diminutif de l'A. ravida, Benson; elle est beaucoup plus petite, plus mince, plus brillante et moins distinctement striée ; elle s'en distingue encore par sa forme un peu plus conique, par son ombilic plus recouvert et par le dépôt calleux qui réunit ses deux bords. Sa taiile et sa coloration sont à peu près celles de VA. Tourannensis, Eydoux et Souleyet, dont elle s'é- loigne, d’ailleurs, par sa forme moins globuleuse, son test plus mince et son bord droit, simple et tranchant. Elle paraît constante dans ses caractères, si l’on en juge d’après les nombreux individus qui ont été recueillis. Nous dédions cette espèce à M. le D' Frilley, qui s’est occupé avec succès de la recherche des mollusques ter- restres et fluviatiles de Cochinchine pendant son séjour dans ce pays. H: Cet O. D: — $9f Description d'une espèce nouvelle, PAR H. CROSSE. CyrcLopnorus DEBEAUXI. (PI. XIE, fig. 1.) Cyclophorus Debeauxi, Crosse, Journ. Conchyl., 1864, p. 42. Coquille ombiliquée, de forme turbinée, bien que légè- rement déprimée, assez solide, lisse et d’une coloration blanchâtre uniforme. La spire est assez élevée et son som- met est quelque peu aigu. Les tours, au nombre de 5 172, sont faiblement convexes; le dernier est grand et arrondi, sauf dans le voisinage du bord droit, où il devient obtusé- ment subanguleux ; la suture est assez marquée. L’ombilic, bien que médiocre, laisse voir les premiers tours. L’ou- verture est légèrement oblique, large, subarrondie et blan- châtre à l'intérieur, comme le reste de la coquille. Le pé- ristome présente la même coloration; il est développé, assez épais, et ses bords sont réfléchis et réunis par un mince dépôt calleux. -— L’opercule nous est inconnu. — Le plus grand diamètre de la coquille est de 58 milli- mètres, le plus petit de 51, la hauteur de 26. L'intérieur de l'ouverture à 44 millimètres de hauteur et 16 de lar- geur. Cette espèce se rapproche du C. Malayanus de Benson, dont elle a la forme générale; elle en diffère par sa colo- ration d'un blanc de lait uniforme et par son péristome qui est simple, au lieu d’être distinctement double comme celui de l'autre espèce. Sous tous les autres rapports, les aa DEN deux espèces sont excessivement voisines l’une de l’autre. On peut encore comparer le C. Debeauxi au C. alabastri- nus, Pfeiffer, de Ceylan, qui présente à peu près la même coloration, mais qui se distingue par son ombilic beaucoup moins profond, par les premiers tours de spire légèrement teintés, et enfin par le plus grand développement et la co- loration d’un fauve carnéolé de son péristome. Le C. Debeauxi habite l'île de Singapour, dans les lieux secs et rocailleux ; on le trouve également dans les petites îles malaises du détroit de Rio. Les pêcheurs malais l’ap- portent souvent avec les coquilles marines qu'ils vendent aux étrangers. Nous le dédions à notre honorable corres- pondant et collaborateur M. O. Debeaux, pharmacien aide- major, qui l’a recueilli, lors de l'expédition de Chine, ct de la collection duquel il fait partie. HG: Faune malacologique de Cochinchine. — Pre- mier supplément, PAR H. CROSSE ET P. FiIscHERr. Dans un précédent article (1), nous avons fait connaître plusieurs espèces nouvelles de notre colonie de l’extrème Orient, et donné le catalogue du petit nombre de Mol- lusques (71) qui y avaient été recueillis authentiquement. Grâce à de récentes communications, dues particulière- ment à M. Michau, nous nous trouvons en mesure de pu- blier un premier supplément à la faune malacologique de Cochinchine. (1) Journal de Conchyliologie, 1363, vol. XI, p. 343-379. — 323 — 1. Doxax SarGonensis. (PI. XIIL, fig. 7.) Donax Saigonensis, Crosse et Fischer, ms. T'. rotundato-cuneata , tenuiuscula, nitens, polita, sub- lœvis, radiatim vix conspicue striatula, pallide luteo- fulva, ad margines rosea; umbonibus appressis, roses, obscure violaceo-radialis ; latere antico longiusculo, alte- nualo, rotundalo; postico brevissimo, abruple truncato, rugis irregulariter concentricis et strüs radiantibus, mi- nutis decussato ; intus albo et violaceo picta, roseo-margt- nata. — Long. 12, lat. A7, alt. 7 millim. Var. 8 palhidior, paulo major, intus vivide violacea, albo-marginata, umbonibus albidis. — Long. 15, lat. 18, alt. T millim. Habitat in flumine urbem alluente Saigon dictam, Co- chinchinæ (coll. Crosse et Debeaux). Coquille en forme de coin arrondi, assez mince, polie, brillante et paraissant lisse, bien qu’un examen attentif révèle la présence de stries rayonnantes presque impercep- libles. Sa coloration générale est d’un fauve pâle tirant sur le jaune et devenant rosätre dans le voisinage des bords. Les crochets sont rapprochés l’un de l’autre et d’un ton rosé avec quelques radiations violâtres peu marquées. Le côté antérieur est assez allongé, atténué et arrondi; le côté postérieur, très-court et brusquement tronqué, est marqué de petites stries rayonnantes qui viennent croiser des rides plus fortes, irrégulièrement concentriques. L’in- térieur de la coquille est plus ou moins violet et blanchâtre par endroits; la partie la plus rapprochée des bords est d’un beau rose pourpré. — La longueur de l'individu fi- guré est de 12 millimètres sur une largeur de 17 et une hauteur de 7. La variété 8 est un peu plus grande et se distingue par — 324 — sa coloration plus pâle et ses crochets blanchâtres; l'inté- rieur des valves:est d’un violet intense, à l'exception des bords qui sont blancs. Cette espèce n’est pas sans quelques rapports avec le D. lævigata, Deshayes; elle en a la taille et la forme gé- nérale, mais elle est plus mince, moins visiblement striée, et se distingue par la sculpture particulière de son côté postérieur, dont nous ne trouvons pas l'équivalent dans d’autres espèces, et que nous représentons (fig. 7 a) avec un assez fort grossissement. Elle a été recueillie dans la rivière de Saigon (Cochin- chine), à 10 lieues du cap Saint-Jacques; elle doit vivre, par conséquent, tantôt dans l’eau douce, ou à peu près douce, et tantôt dans l’eau salée qu'amènent les marées. On peut donc la-considérer comme une espèce incomplé- tement marine. 2, VENUS ÆQUILATERA. Venus æquilatera, Sowerby, Thes. Conchyl., pl. crix, fig. 168, 169. Hab. Cochinchine (coll. Crosse). Cette espèce, que l’on retrouve au Japon, ressemble, au premier abord, à une Donace; elle s’en distingue par sa charnière qui est bien celle d’une Venus, et par l’absence de toute denticulation marginale. 5. CYTHEREA (MERETRIX) LYRATA. Cytherea lyrata, Sowerby. Thes. Conchyl. , pl. CxxIx, fig. 61. Var. 8 violacea, cæterum typo similis. Hab. cap Saint-Jacques (coll. Crosse). Cette grande et belle espèce, encore peu répandue dans les collections, est remarquable par sa coloration d’un jaune clair, qui tourne — 9325 — brusquement au brun grisâtre, vers le côté postérieur, et par l’élégance des côtes qui sillonnent sa superficie. Notre variété 8 se distingue de la forme typique seu- lement par sa coloration générale d’un ton violacé plus ou moins intense. 4. UNIO MEGAPTERUS. Unio megapterus, Morelet, in Journ. Conchyl., 1864, p. 159. Hab. Cochinchine (M. Morelet). Grande espèce, voisine de l'U. delphinus. 9. UNIO MANDARINUS. Unio mandarinus, Morelet, in Journ. Conch., 1864, p. 159. Hab. Cochinchine (M. Morelet). Petite espèce verte, re- marquable par les rides profondes et disposées en zigzags qui couvrent sa surface. G. Unro Massinr. Unio Massini, Morelet, in Journ. Conchyl., 1864, p. 288. Hab. Cochinchine (M. Morelet). Espèce qui a quelques rapports avec l'U. abnormis, mais qui s’en distingue par sa taille plus petite et sa charnière arquée. 7. PECTUNCULUS PECTINIFORMIS. Pectunculuspectiniformis, Lamarck, Reeve, Conch. Ic., 11. Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 8. ARCA GRANOSA. Arca granosa, Linné, Syst. naluræ, p. 1142. — Reeve, Conch. Ic., 15. Hab. cap Saint-Jacques (M. O0. Debeaux). 23 — 926 — 9. PARMOPHORUS CORRUGATUS. Parmophorus corrugalus, Reeve, Sowerby, Thesaurus, pl. cCxLvuL, fig. 4, 7. Hab. Poulo-Condor, sur les coraux (M. Michau). 10. SUCCINEA COCHINCHINENSIS. Succinea Cochinchinensis, Pfeiffer, ms. — — CrosseetFischer,Journ.Conch., 1865, p. 545. — — Pfeiffer, in Proc. zool. Soc. London, 18653, p. 525. Hab. environs de Saigon. M. Pfeiffer, dans la dernière partie des Proceedings de 1865, parue récemment, donne la diagnose latine de cette espèce. 11. Hezix WEINKAUFFIANA. (PI. XIL, fig. 7.) Uelix Weinkauffiana, Crosse et Fischer, Journ. Conch., 1865, p. 350. Nous avons cru devoir donner comparalivement, sur la même planche, les figures de l'H. Weinkauffiana et de VIT. Crossei (fig. 6), afin que l’on puisse apprécier de visu les caractères différentiels de ces deux espèces, que nous ne reproduisons pas ici, les ayant déjà mentionnés précé- demment. 12. Hezix BouyERt. Ielix Bouyeri, Crosse et Fischer, emend. Helix Bouyei, Crosse et Fischer, Journ. Conch., 1865, p. 269, pl. 1x, fig. 7. Il y a nécessité de modifier ainsi le nom de cette espèce qui est dédiée à M. le D' Bouyer et non Bouyé. — 327 — 45. HELIX TOURANNENSIS. Helix Tourannensis, Souleyet, Zool. Bonite, vol. If. Cette espèce, recueillie pour la première fois par M. Souleyet, aux environs de Touranne, vient d’être re- trouvée à Winh-Luong; elle y est très-abondante. 414. HELIX PERNOBILIS. Limax lampas, Martyn, Univ. Conch., WE, 417, nec Helix lampas, Müller. Helix pernobilis, Férussac, Prodr., p. 59, n° 182. — Férussac et Deshayes, Hist. Moll.,p. 61, pl. LXxXIV, fig. 4. Hab. Poulo-Condor (Mariyn). L’Helix pernobilis est une grande espèce qui a quelques rapports avec l'Æ. distincta, Pfeiffer. Elle ne paraît avoir été recueillie, jusqu'ici, par aucun des naturalistes fran- çais qui ont exploré Poulo-Condor dans ces derniers temps; elle n’a été trouvée bien authentiquement, à notre connaissance, qu'à Siam et au Cambodge. On sait, d’ail- leurs, que ce dernier pays, récemment soumis au protec- torat de la France, est limitrophe de ses possessions de Cochinchine. 15. Herix Bizceneusri (PI. XII, fig. 8). Helix Billeheusti, Crosse et Fischer, ms. T. imperforala, conica, tenuissima, lœvis, pellucida, unicolor, pallide cornea ; spura subelevala, apice obtusula; sutura marginala; anfr. G sensim accrescentes, planius- culi, ultimus filo-carinalus, non descendens, sublus vix convexus ; aperlura subverticalis, lunato-rotundatfa ; colu- mella recta, expansiuscula ; marginibus (basali et externo) simplcibus, acutis. — Diam. maj. 5 174, min. 5, all. 2 172 millim. 6 Habitat in loco Fuyen-moth dicto, Cochinchineæ (coll. Crosse et Michau). Coquille imperforée, conique, très-mince, lisse, trans- parente et d'un brun corné, pâle et uniforme. La spire est assez élevée et se termine par un sommet légèrement ob- tus; la suture est bordée. Les tours, au nombre de 6, s'accroissent peu à peu et sont presque plans; le dernier, non descendant, est muni d’une carène filiforme, et fai- blement convexe en dessous. L'ouverture est subverticale et d'une forme semi-circulaire légèrement arrondie : la columelle est droite et un peu étalée : le bord basal et le bord droit sont simples et tranchants. — Plus grand dia- mètre de la coquille 5 millim. 174, plus petit 5, hau- teur 2 172. Cette espèce a été recueillie par M. A. Michau à Fuyen- moth, dans la Cochinchine française; elle paraît y être rare. « On la trouve sur les troncs d'arbres, à la fin de la «saison des pluies. L'animal est de couleur grisâtre (A. « Michau). » Nous lui donnons le nom de M. Billeheust de Saint-Georges, capitaine de frégale en retraite, qui, dans le cours de ses campagnes, s’est occupé avec succès de re- cherches malacologiques, et auquel le Journal de Conchy-. biologie a dù, il y a quelques années, la communication de plusieurs espèces alors nouvelles pour la science. 16. STREPTAXIS SINUOSA. Streptaxis sinuosa, Pleiffer, in Malak. Blatter, 1860, p. 259. Hab. Cochinchine (M. Pfeiffer). Ce Streptaxis est muni, à l'ouverture, d’une petile lamelle pariétale linguiforme. 17. STREPTAXIS EBURNEA. Streptaxis eburnea, Pfeiffer, in Malak. Blutter, 1860, p. 240. Laits... + 304 = Hab. Cochinchine (M. Pfeiffer). L'ouverture de cette espèce est très-oblique et pourvue de 2 dents, l’une lin- guiforme et pariétale, l'autre placée au bord supérieur, 18. ENNEA BICOLOR. Pupa bicolor, Hutton, in Journ. As. Soc., IT, p. 86. Hab. Cochinchine (M. Michau). On trouve cette petite espèce à peu près dans tous les pays tropicaux, où le riz est cultivé (Philippines, Maurice, Réunion, Saint-Tho- mas, etc.) (4). 19. Buzimus Annamiricus. (PI. XI, fig. 8.) Bulimus Annamiticus, Crosse et Fischer, Journ. Conch., 1865, p. 557. Nous donnons ici la figure de celte espèce, dont on trouvera la description dans le numéro d'octobre 1865 du Journal de Conchyliologie. M. le D’ L. Pfeiffer, auquel nous l’avons communiquée, semble disposé à la considérer comme une variélé de son B. melanomma ; M. Cuming, qui l’a vue également, la rapporte, de préférence, au B. Jayanus. Cette divergence d'opinions entre des auto- rités conchyliologiques aussi considérables prouve com- bien offre de difficultés l'étude du groupe de Bulimes de l’Indo-Chine, dont le type est le B. perversus de Linné, et qui sont tantôt dextres, tantôt sénestres. Ayant eu entre les mains un assez grand nombre d'individus, tous parfai- tement semblables entre eux, nous croyons devoir con- server l’espèce jusqu’à plus ample informé. 20. Bucimus Donrnr. Bulimus Dohrm, Pfeiffer, in Proc. z0ol. Soc , 1865,p. 525. Hab. Cochinchine (coll. Cuming). (4) Voir Journal de Conchyl., t. V, p.71. — 330 — Cette espèce, que nous n'avons point vue et qui a été récemment décrite dans les Proceedings, appartient au même groupe que la précédente. Elle est d’un-jaune sou- fré; sa spire porte À ou 2 varices d’un brun noirâtre, et son dernier tour est marqué, au-dessous de sa partie médiane, d’une large fascie livide ou verdâtre; son péri- stome est blanc. La longueur de la coquille qui a servi à la description est de 45 millimètres, le diamètre de 25. 91. PLECOTREMA PUNCTIGERA. Plecotrema punctigera, H. et A. Adams, in Proc. z0ol. Soc., 1855, p. 120. Hab. Cochinchine (M. Michau). Cette espèce, remar- quable par les lignes de poncticulations qui couvrent sa surface, et par ses zones spirales rougeâtres sur un fond d’un jaune tirant sur le fauve, porte 5 dents à l’ouverture, 2 pariétales, 1 columellaire et 2 marginales. Elle a été re- cueillie dans un marais situé près de l'embouchure du Vaico, et qui assèche à chaque marée. 22. NERITA POLITA. Nerita polita, Linné, éd. Gmelin, p. 3680. — Reeve, Conch. Ic., 2 Hab. Poulo-Condor (M. Michau). Cette espèce y est assez commune. 23. NERITA COSTATA. Nerita costata, Chemnitz, Conch. Cab., p. 299, pl. CXCI, fig. 1966, 1967. Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 2%. NERITA LINEATA. Nerita lineata, Chemnitz, Conch. Cab., vol. V, pe CXCI, fig. 1958, 1959. — 331 — Hab. cap Saint-Jacques et rivière de Saigon (M. 0. De- beaux). Cette espèce est facilement reconnaissable par sa colora- tion grisâtre sur laquelle tranchent des raies spirales noires ou d’un violet pourpré, et par son ouverture d'un ton jaune qui, par endroits, tourne à l’orangé. Elle remonte, dans la rivière de Saigon, jusqu'à 20 ou 25 milles de l'embouchure, c’est-à-dire encore plus haut que le Donax Saigonensis, dont nous parlons au commencement du présent article. Son habitat est donc très-incompiétement marin. On la trouve dans la vase ou sur le sable, au pied des palétuviers. D’après M. Michau, elle vit également à Singapour, dans des conditions analogues. 95. STENOTHYRA MONILIFERA. Nematura monilifera, Benson, in Ann. and Mag. of nat. Hist., vol. 17, p. 542. Stenothyra monilifera, Benson, L. c., p. 496. = Hab. Cochinchine, dans Je marécage situé sur la rive gauche du Vaïco, à son embouchure (M. Michau). Rare. Cette espèce vit au pied des herbes, sur un terrain de sable vaseux : son ouverture est toujours tournée vers la terre, ce qui lui donne l'apparence d'un petit caillou brun. Elle se distingue de ses congénères par son test épais, très- solide, d'un brun corné, et par ses tours de spire fortement déprimés, dont le dernier porte de 17 à 18 rangées spi- rales de poncticulations grossières qui, en s'éloignant de la suture, deviennent de plus en plus serrées et finissent par se transformer en lignes profondément incisées. Ces petits points ne sont d’ailleurs bien visibles qu’à la loupe. La longueur de notre exemplaire est de 4 millim. 9, sa largeur. de 2 millim. 9. se 008 Le genre Nemalura a été créé par M. Benson en 1836, dans le cinquième volume du Journal de la Sociélé asia- tique de Calcutta, pour un groupe de petites coquilles d’as- pect un peu difforme, que l’on confondait avec les Palu- dines, et qui, pour la plupart, vivent dans les eaux douces de l’Inde, de l’Indo-Chine et de quelques îles de l’extrème Orient. Plus tard, l’auteur ayant reconnu qu’il existait déjà un genre Nematura, créé en 1815 par Fischer de Waldheim, et faisant partie du domaine de l’Ornithologie, a remplacé sa dénomination générique par le nom de Ste- nothyra, qui doit être adopté définitivement. Les Stenothyra se distinguent des autres Paludinidæ par leur coquille ovale, comprimée, leurs tours de spire peu nombreux, leur ouverture presque orbiculaire petite, oblique, contractée, et leur opercule épais, à nucleus sub- central. 26. CERITHIDEA OBTUSA. Cerithium obtusum, Lamarck, éd. Deshayes, vol. IX, p. 294. Cerithidea obtusa, H.et À. Adams, Genera, vol. I, p. 295. Var. 8 notanda, sutura monihfera insignis. Cerithidea Rhizophorarum, À. Adams, in Thes., p. 886, pl. CLXxXxvI, fig. 275. Hab. embouchure des rivières de Cochinchine (coll. Pe- tit de la Saussaye). 27. PISANIA UNDOSA. Buccinum undosum, Linné. Reeve, Conch. Ic., 55. Pisania undosa, Gray, Guide to Mollusca, p. 15. Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 98. NASSA CORONATA. Buccinum coronatum, Lamarck, 2° édit., vol. X, p. 180. Nassa coronata, Deshayes, Reeve, Conch. Ic., 20. — 399 — Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 29. NASSA ARCULARIA. Nassa arcularia, Linné. Reeve, Conch. Ic., 25. Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 50. NASSA MURICATA. Nassa muricata, Quoy et Gaimard, Zool. Astrolabe, vol. IT, p. 450, pl. xxxHT, xxx. Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 51. TURBINELLA (LATIRUS) POLYGONA. Turbinella polygona, Gmelin. Reeve, Conch. Ie., I. Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 92. PURPURA (IOPAS) SERTUM. Purpura sertum, Bruguière. Reeve, Conch. Ie. Bucci- num, 42. lopas — H.et À. Adams, Genera, vol. I, p.198. Hab. Poulo-Condor (M. Michau). MM. Adams ont pro- posé le genre lopas pour cette coquille qui a l’opercule des Purpura avec une forme voisine de celle des Pisania. 93. PURPURA HIPPOCASTANUM. Purpura hippocastanum, Linné. Reeve, Conch. Ic., n° 34. Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 54. RICINULA TUBERCULATA. Ricinula tuberculata, de Blainville. Reeve, Conch. Ic., ne Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 55. PTEROCERA LAMBIS. Pterocera lambis, Linné.Sow., Thesaurus, pl.xr, fig. 5,6,7, Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 56. Conus HEBRÆUS. Conus Hebrœus, Linné, Syst. nat., édit. 10, p. 1169. Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 57. CONUS VERMICULATUS. Conus vermiculalus, Lamarck, éd. 2, vol. XI, p. 22. Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 38. CONUS PULICARIUS. Conus puhcarius, Bruguière, Dict., n° 17, Encycl. mélh., pl. ccexx, fig. 2. Var. 8. guillis majoribus, interdum confluentibus con- spersa. Conus fusligatus, Bruguière, Dict., n° 18, Encycl. méth., pl. ccexx, fig. 4. Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 29. CONUS MINIMUS. Conus minimus, Linné, Syst. nat., éd. Gmelin, p. 5582. Hab. Poulo-Condor, dans les trous formés par les poly- piers (M. Michau). Var. 8 Condoriana, minor, lineis spiralibus brunneo magis distincte articulatis, ad basin granuliferis.— Lon- gueur 21, diamètre 12 millimètres. La coquille que nous rapportons à cette espèce bien connue et assez variable se distingue du type par ses lignes articulées, dans lesquelles le brun domine, et dont les plus rapprochées de la base portent des granulations très-distinctes : elle est, d’ailleurs, plus petite, et sa colo- ration générale est plus pâle. — 335 — 40. CONUS CAPITANEUS. Conus capilaneus, Linné, Syst. nat., éd. Gmelin, p.5576, n° 6. Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 41. CONUS MUSTELINUS. Conus mustelinus, Bruguière, Dict., n°55, Encycl. méth., pl. cecxxvir, fig. 6. Hab. Poulo-Condor (M. Michau). L'opercule de cette espèce, mesuré sur un individu adulte, est d’une longueur de 17 millimètres et d’une largeur de 5; il est d’un brun foncé et ne diffère en rien, par sa forme, des opercules des grands Cônes que nous avons eu occasion d'examiner. 42. Conus JANus. Conus Janus, Bruguière, Dict., n° 79, Encycl. méth., pl. cccxxx VI, fig. 5. Hab. Touranne. M. Thomas, de Brest, nous a communiqué deux variétés de cette espèce, qui ont été recueillies dans la baie de Tou- ranne par un officier du Cafhinat : elles font partie de sa collection. 45. COoNUS STRIATUS. Conus striatus, Linné, éd. Gmelin, p. 5595, n° 58, Reeve, Conch. Ic., 179. Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 44. CONUS TEXTILE. Conus textile, Linné, éd. Gmelin, p. 5395, n° 59, Reeve, Conch. Ic., 209. Hab. Poulo-Condor (M. Michau), LA — 936 — 45. COLUMBELLA SEMIPUNCTATA. Columbella semipunctata, Lamarck. Reeve, Conch. Ic., 208. Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 46. COLUMBELLA PARDALINA. Columbella pardalina, Lamarck. Reeve, Conch. Le., 75. Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 47. CYPRÆA QUADRIMACULATÀ. Cypræa quadrimaculata, Gray, Zool. journ., X, p. 577. — Reeve. Conch. Ic., 107. Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 48. CYPRÆA NEGLECTA. Cyprœa neglecta, Sowerby, Conch. Ill. — Reeve, Conch. Ic., 100. Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 49. CYPRÆA ONYx. Cypræa onyx, Linné, Syst. nat. (12° éd.), p. 1177. Hab. Poulo-Condor (M. Michau). C’est! la variété figurée par Reeve, sous le numéro 59 c, dans son Conchologia Iconica : elle est remarquable par la coloration claire de sa partie dorsale, qui tranche sur le brun noirâtre du reste de la coquille. 50. MITRA. STIGMATARIA. Mitra stigmataria, Lamarck, éd. Deshayes, vol. X, p. 520. — Reeve, Conch. Ic., n° 45. Hab. Poulo-Condor (M. Michau). Variété d'un gris d’ardoise. — 331 — 51. MITRA PLICARIA. Mitra plicaria, Linné, éd. Gmelin, p. 5452. — Reeve, Conch. Ic., n° 56. Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 52. MITRA VULPECULA. bitra vulpecula, Lamarck, éd. Deshayes, vol. X, p. 518. — Reeve, Conch. Ic., n° 55. Hab. Poulo-Condor (M. Michau). 53. Mirra Micaur. Mitra rigida Reeve, nec Swainson, Conch. Ic., n° 169. Hab. Poulo-Condor (M. Michau). M. Reeve s'est complétement mépris au sujet de cette espèce qu'il confond, nous ne savons pourquoi, avec le M. rigida de Swainson, coquille fort différente tant sous le rapport de la forme que sous celui de la coloration. Il suffit, pour reconnaître son erreur, de jeter un coup d'œil sur la planche du vol. 2 de la première partie des Hlus- trations de Swainson et sur la description qui l'accom- pagne. Le véritable AL. rigida n’est pas figuré dans Reeve. L'espèce qu’il a désignée sous ce nom restant dès lors sans dénomination, nous la dédions à M. Michau, qui a fait connaître sa véritable localité. Elle est allongée, d’un gris bleuâtre, et pourvue de côtes longitudinales espacées, dont chacune porte quatre mouchetures d’un brun orangé sur le dernier tour, et deux seulement sur les précédents : cette coquille est encore rare dans les collections. En réunissant à cette liste les espèces comprises dans la précédente et ne faisant point double emploi, on voit que le nombre des mollusques, dont l'existence en Cochin- — 338 — chine a été authentiquement constatée, s'élève jusqu'ici à 119. Il est inutile d’ajouter que, selon toute apparence, ce nombre s’élèvera considérablement, surtout en ce qui concerne les espèces terrestres et fluviatiles, lorsque ces vastes régions, à peine effleurées actuellement, auront été plus complétement explorées par les naturalistes. Si lon examine plus particulièrement les espèces marines du littoral de la Cochinchine et de Poulo-Condor, on y trouve, indépendamment de quelques formes spéciales, des mol- lusques de la mer Rouge, de la mer des Indes, et des grands archipels de l’extrème Orient (Philippines, Bor- néo, etc.); ce qui s'explique, d’ailleurs, parfaitement par la situation intermédiaire de la contrée qui nous occupe. On n’y a point rencontré encore de coquilles appartenant aux genres Voluta, Oliva et Marginella : quoique le genre Cancellaria soit représenté par de nombreuses espèces dans les mers de l'Inde et de la Chine, et qu'il doive, par conséquent, être bien développé en Cochinchine, il n’a été recueilli jusqu'ici, à notre connaissance, qu’un fragment appartenant à ce genre et trouvé au cap Saint-Jacques par M. Michau. H.C.et P.F. Diagnose d'une nouvelle espèce de Welute de l'Australie, PAR G. B. Sowergy, F. L. S. VoLuTA ELLIOTI. T. subfusiformis, oblonga, solida, pallide carneola, lineis rubro-fuscis, in medio undulatis, longitudinaliter — 9399 — strigala; spira breviuscula, apice obtuso ; anfrachibus 6 subrotundatis, ultimo supra medium vix obtuse subangu- lalo ; suturis tumidis, albis, encaustis ; aperlura paulu- lum dilalata, intus aurantio-fusca, margine incrassato, albo ; columella plicis quatuor obliquis munita, crassius- culis, subæqualibus, antice paululum complanatis. — Long. 94, lat, 42 mill. (1). G. B.S. Description d'espèces nouvelles provenant de l'Australie méridionale, PAR H. CROSSE. 1. TrocHus BLanpranus. (PI. XIII, fig. 1.) T. imperforata, subeiato-conica, solida, crassiuscula , strüs numerosis, obliquis, longitudinaliter impressa, et cingulis violaceo et albo quttato-articulatis spiraliter or- nala, violaceo-rosea ; sutura parum impressa : anfr. 7 plan, embryonales À 1/2 lœves, purpurei, albo limbati, sequentes striali, cingulis G instructi, ultimus angulatus, vix descendens, subtus planiusculus, striis obliquis et cin- gulis, ul supra, decussatus ; apertura parum obliqua, sub- quadrata, intus margaritacea, lirata, iris, versus mar- gines, in rugas prominulas, opacas desinentibus ; locus umbiher in vicinio columellæ concaviusculus : marqine co- lumellari subarcuato, rugoso, valide umiplicalo, basali (1) Cette belle espèce sera figurée et plus amplement décrite dans le prochain numéro du journal, H. CRosse, — 340 — corrugalo, exlerno tncrassalo, inlus granulalo. — Alt. 48 1/2, diam. may. 14 mul. Habitat in Australia meridionali (coll. Angas). Coquille imperforée, de forme conique un peu élancée, solide, assez épaisse, marquée, dans le sens de la lon- gueur, de stries obliaues, nombreuses et assez pronon- cées, et, dans le sens de la spire, de cingulalions sail- lantes mouchetées et comme articulées de blanc et d’un violet pourpré, plus foncé que le reste de la coquille, dont le fond de coloration est d’un rose violâtre. La suture est peu marquée; les tours, au nombre de 7, sont plans, les embryonnaires (1 1/2) sont entièrement lisses, brillants et d’un violet pourpré avec une bordure blanchâtre; les autres portent 6 cingulations chacun, plus les stries obli- ques dont nous avons parlé plus haut; le dernier, très faiblement descendant, est anguleux, et sa partie basale, assez aplatie, présente les mêmes ornements et le même système de coloration que le reste de la coquille. L’ouver- ture est légèrement oblique, de forme quadrangulaire : la partie interne est nacrée et marquée de raies, qui, dans le voisinage des bords, se métamorphosent en rugosités opaques et saillantes. À la place de l’'ombilic, en arrière de la columelle, il existe une légère concavité. Le bord colu- mellaire est passablement arqué, et porte quelques rugo- sités, ainsi qu'un pli fortement marqué et pénétrant, qui donne à la coquille l'apparence d’un Monodonta ou d’un Clanculus : le bord basal présente également un certain nombre de rides; le bord droit est épaissi et offre quelques granulations à la partie interne de son limbe. — La hau- teur totale est de 18 millimètres 1/2, le plus grand dia- mètre de 14. Cette coquille fait partie, ainsi que les espèces sui- vantes, de la collection de M. Geo. French Angas, qui a — 941 — bien voulu les soumettre à notre examen. Elle provient du golfe de Saint-Vincent (Australie méridionale). Nous la dé- dions à notre honorable correspondant, M. Thomas Bland, de New-York, auquel la science est redevable d’un bon nombre de travaux conchyliologiques remplis d’intérèt. 2. Trocaus ABxoRMIS. (PI. XIIL, fig. 2.) T. imper/forata, subelato-conica, crassa, solidiuscula, spiraliler cingulis albo et fusco articulatis margaritula- rum, cum strûs obsoletis alternantibus ornata, luteo-ful- vida; sulura parum impressa ; anfr. 6 convexo-planius- cul, embryonales 2 lœves, albidi, sequentes articulato- cingulati, ultimus vix descendens, subcompressus, obso- lete angulatus, subtus convexiusculus, ut supra articu- lato-cingulatus; aperlura parum obliqua, subquadrata , intus hrala; margine columellari subarcuato, uniplicato, basali et externo incrassatis, intus rugosis. — AU. 15, diam. maj. 10 mil. Habitat in Australia meridionali (coll. Angas). Coquille imperforée, de forme conique élancée, épaisse, assez solide, ornce, dans le sens de la spire, de cingula- tions articulées de blanc et de brun, formant comme des séries de petites perles peu saillantes et alternant avec des stries obsolètes : le fond de la coloration est d’un fauve clair tirant sur le jaune. La suture est peu marquée. Les tours de spire, au nombre de G, sont moins plans que dans l'espèce qui précède : les tours embryonnaires (2) sont lisses et blanchâtres ; le dernier tour est à peine des- cendant, légèrement comprimé, ce qui fait paraître la co- quille renflée vers sa partie médiane, et faiblement angu- leux : la partie basale est assez convexe et offre les mêmes ornements et le même système de coloration que le reste 24 — 93h42 — du tour. L'ouverture est légèrement oblique, de forme quadrangulaire, et rayée à l'intérieur. Le bord columel- laire est assez arqué ct porte un pli bien accusé; le bord basal et le bord externe sont épaissis, et présentent quel- ques rugosités à l’intérieur. — La hauteur totale de la coquille est de 15 millimètres, son plus grand diamètre de 10. Cette espèce a été recueillie sur le liftoral du golfe de Saint-Vincent, comme la précédente. Si l’on adopte les nombreuses divisions génériques et subgénériques des auteurs anglais, on doit ranger ces espèces, ainsi que la suivante, dans le genre T'halotia ; mais la valeur de cette coupe nous paraît douteuse. 5. Trocaus RamBuri. (PI. XII, fig. 5.) T. imperforata, subelato-conica, solidiuscula sed parum crassa, spiraliter confertim sulcato-striata, corallina, albo plus minusve longitudinaliter flammulata; anfr. 6 con- vextiusculi, embryonales À 1/2 lœves, rosei, sequentes ad suturam attenuatli et subcompressi, ultimus parum descen- dens, basi convexiusculus, concentrice sulcato-strialus ; apertura rotundato-subquadrata, vivide magaritacea, 1n- tus lirata; margine columellari profunde intrante, basali et externo paru incrassalis, corallino quttato-limbatis. — Alt. 15, diam. maj. 8 mill. Habitat in Australia meridiorali (coli. Crosse et Angas). Coquille imperforée, de forme conique légèrement élan- cée, assez solide bien que médiocrement épaisse, ornée, dans le sens de la spire, de stries nombreuses et assez fortes : sa coloration consiste en un fond d’un rouge de corail, sur lequel se détachent quelques flammules longi- tudinales blanchâtres, partant de la suture et plus ou moins développées. Les tours, au nombre de 6, sont légè- — 343 — rement convexes, surtout vers leur partie médiane; les tours embryonnaires (4 4/2) sont lisses et de couleur ro- sée, les suivants sont atténués et comme comprimés, dans le voisinage de la suture ; le dernier est peu descendant et assez convexe à sa partie basale qui cest marquée de stries concentriques analogues à celles du reste de la co- quille. L'ouverture, de forme presque quadrangulaire, est vivement nacrée et rayée à l’intérieur : le bord columel- laire est situé assez profondément dans l'ouverture; le bord basal et le bord externe sont faiblement épaissis, et ornés, sur leur limbe extrême, de nombreux points d'un rouge de corail. — La hauteur totale de la coquille est de 15 millimètres, son plus grand diamètre de 8. Cette espèce habite les côtes de l'Australie méridionale. Nous lui donnons ie nom de M. Rambur, auquel on doit la description d’intéressants fossiles de Touraine, publiés dans notre recueil. 4. Lioria AxGasr. (PI. XII, fig. 4.) T. late umbüicata, turbinata, delphinulæformis , crassa, sohida, cingulis margaritularum prominularum transversis elegantissime ornata, griseo-nigrescens ; anfr. 4 conveætusculo-depressi, embryonales 4 1/2 lœves, pellu- cidi, sequentes margaritulati, ultimus non descendens, supra cingulis 5, ad basin 2 instructus ; umbilicus intus funiculatus ; apertura rotundata, integra, non margari- tacea; perisitoma valde incrassatum, nitens, margine ex- terno obsolele crenulato. — Alt. À 4/2, diam. maj. 3 mill. Habitat in Australia meridionali (coll. Angas). Coquille largement ombiliquée, épaisse, solide, turbinée et rappelant assez la forme générale des Dauphinules : sa coloration est d'un gris noirâtre uniforme : son système — Bit — de sculpture est très-élégant ; il consiste en nn grand nombre de petites perles saillantes disposées transversale- ment en cingulations régulières. Les tours sont au nombre de 4; les embryonnaires (1 4/2) sont lisses, transparents et luisants, le dernier n'est pas descendant et compte 5 rangées de cingulations à la partie supérieure et 2 à la partie basale. L’ombilic est pourvu intérieurement d'un petit funicule analogue à celui de certaines Natices. L'ou- verture est arrondie, entière et non nacrée : le péristome est luisant et très-épais, surtout du côté du bord externe, qui présente quelques crénelures obsolètes. — La hauteur de la coquille est de 1 millimètre 4/2, son plus grand dia- mètre de 5. Cette forme curieuse, que nous croyons devoir rapporter au genre Liofia, provient du golfe de Saint-Vincent (Aus- tralie méridionale). 5. PHASIANELLA ANGASI. (PI. XIIL, fig. 5.) T. imperforala, elalo-conica, solidiuscula, læwvigata, spiraliter cingulis minulis, regqularibus, subdistantibus, albo et rubro-purpurco articulatis ornata, vivide pur- pureo-rosea, ad suluram fuluida, albido variegata et flam- mulala; spira subacuminata, apice oblusa; anfr. G con- vextusculi, embryonales 1 1/2 rosei, ultimus ad basin convexus ; aperlura normalis, ovata, alba, margine colu- mellari, imprimis ad suluram, calloso. — Alt. 24, diam. maj. 12 mull. Habitat in loco « Port-Elliot » dicto, Australiæ meri- dionalis (coll. Angas). Coquille imperforée, de forme conique élancée, assez solide, lisse et brillante, ornée de petites lignes trans- verses, articulées de blanc et de rouge pourpré, régu- lières, et assez éloignées les unes des autres : le fond de sa # — 849 — coloration est d’un rose pourpré assez vif, mais la partie qui avoisine la suture est d’une nuance fauve, avec des flammules blanchâtres. La spire subacuminée se {ermine par un sommet obtus. Les tours, au nombre de 6, sont assez convexes, les embryonnaires (1 1/2) sont de couleur rosée; le dernier porte de nombreuses lignes articulées et est convexe à sa partie basale. L'ouverture est de forme ovale et blanche; le bord columellaire calleux, surtout dans le voisinage de la suture. — La hauteur de la co- quille est de 24 millimètres , son plus grand diamètre de-12. Cette espèce, qui nous parait-se distinguer nettement de ses congénères par son système de coloration, a été re- cueillie à Port-Elliot (Australie méridionale). 6. Nassa MunierrANaA. (PI. XIIL, fig. G.) T. imperforata, subelongala, tenuiuscula, subtranslu- cida, costis obsolete granulosis longitudinaliter ornata, alba, pallide fulvo obscure balteala ; sutura impressa ; anfr. 7 1/2-8 convexi, embryonales 1 1/2 lœves, penulti- mus el sæpe antepenultimus varice crasso instructi, ulli- mus ascendens, [ere lœvis, costis subevanescentibus, irregu- lariler distortus, basi conveæus, obsolete cingulato-liratus; apertura ovala, alba; perist. album, nitidum, marginibus callo lato, ascendente, adnato, junctis, columellari ar- cuato, exlerno allenuato. — Alt. 16, diam. maj. 9 mull. Hab. in Australia meridionali (coll. Angas). Coquille imperforée, allongée, assez mince, subtranslu- cide, munie de côtes longitudinales à granulations obso- lètes, blanche avec une bande transverse d’un fauve pâle, peu apparente et disparaissant même quelquefois. La suture est bien marquée : les tours, au nombre de 7 1/2 à 8, sont convexes, les embryonnaires (4 4/2) lisses; l’avant-dernier — 346 — et souvent aussi l’antépénultième portent une variee épaisse; le dernier ascendant et presque lisse, par suite de la grande atténuation des côtes, est tourmenté et comme un peu gibbeux; sa base est convexe et porte quelques cingulations obsolètes. L'ouverture est de forme ovale et d’un beau blanc de lait : le péristome, de même couleur, est brillant ; ses bords sont réunis par un dépôt calleux lôrge, ascendant, appliqué sur l’avant-dernier tour : le bord columellaire est arqué, le bord externe at- ténué. — La hauteur de la coquille est de 146 millimètres, son plus grand diamètre de 9. Cette Nasse est remarquable par ses varices et par la lé- gère distorsion de son dernier tour, qui ne permettent de la confondre avec aucune autre espèce d'Australie : elle provient du golfe de Saint-Vincent. H. C. Diagnoses Folluscorum Australie meridio= rAaliS, AUCT. H. CROSSE ET P. FISCHER. À. BUCCINUM FILICEUM. Testa conica, lutescens, exlus transversim rufo-lineata et maculata, maculis subquadratis; longitudinaliter et minulissime striata, valide coslala, costis tuberculosis præcipue ad apicem ; anfraclus 8, medio obtuse carinalis, ad suturam appressis; apertura semi-lunaris; perisloma vix expansum et incrassalum ; operculum lypicum. Longit. 16, lat. 7 mill. … Habit. in peninsula « York's » dicta (coll. Angas). + SR 2, SCALARIA DELICATULA. Testa imperforata, conico-turrita, elongata ; alba, an- fractus A1, embryonales lœves, cœteri sensim crescentes, rotundati, radiatim et crebre costati; costis lamellosis, tenuibus, interstinis lævibus ; anfractus ultimus rolunda- tus non carinalus; apertura semi-lunaris ; columella et peristomate vix reflexis. Longit. 16, lat. 5 mill. Habit. in sinu « Saint-Vincent » dicto (coll. Angas). 9. SCAEARIA CONSORS. Testa imperforata, conico-turrita, albida; anfractus 41 rotundati (ultimo et penultimo subdilatatis), longitu- dinaliter lamelloso-costati; costis subremotis, in ullimis anfrachibus crassioribus; anfractus ultimus rotundatus, ad basin costula transversa cireumdatus ; apertura ro- tunda ; columella et peristomate crassiusculis, refleæis. Longit. 15, lat. G mil. Habit. in sinu « Saint-Vincent » diclo (coll. Angas). 4. CERITHIUM MONACHUS. Testa conico-turrita, elongata, rufescens, brunneo ma- culata et lessellata; anfractus 10 rotundati, antice et pos- tice obtuse carinali, transversim minutissime yranuloso- striati, varicibus validis, remotis ornati; anfractus ului- mus obtuse bicarinatus ; apertura ovali, canali brevr. Longit. 18, lat. 8 null. Habit. in loco « Port-Adélaïde » dicto (coll. Angas). 5. TURRITELLA SPINA. Testa minuta, alba, regulariter conico-turrila; anfrac- lus numerosi, planulali, sensim accrescentes, transversim — 318 — 5-coslali (costis validis, rotundalis) ; anfractus ultimus ad basin lævigatus ; aperlura trapezoidea, margine simplici, sinuoso. Longit. 9, lat. 2 mill. Habit. in sinu « Saint-Vincent » diclo (coll. Angas). + G. FISSURELLA OMICRON. Testa ovata, complanata, extus radiatim costata et con- centrice granuloso-decussata prœæcipue ad apicem (costa- rum inlerstihis radiatim sulcatis) ; intus nitida, albo-cæ- rulea; margine simplici, aculo; foramine central, ovalr, intus marginalo. Longit. 15, lat. 10 mil. Habit. in sinu Spenceriano, Australiæ meridionalis (coll. Angas). 7. FISSURELLA CONCATENATA. Testa ovata, subcomplanata, ecostata, laleraliter vix compressa, extus elegantissime catenalo-decussata, intus alba; margine simplici, acuto; foramine subcentrali, ovalo, antice vix atlenuato, intus valide marginato. Longit. 18, lat. 15 null. Habit. in loco « Port-Lincoln » dicto, Australiæ meri- dionalis (coil. Angas). 8. PATELLA CALAMUS. Testa conica, apice subaculo, extus albo-virescens, ra- diatim et crebre sulcala; coslis minulis, approximalis, anterslitiis inlerdum unicostalis; margine vix crenalo; pa- gina interna ad apicem virescente, ad limbum albescente. Longit. 12 192, lat. 10 mul. Habit. in sinu « Saint-Vincent » dicto (coll. Angas). — 349 — 9. MACTRA AMYGDALA. Testa ovalo-transversa, inflata, nucleiformis, vix inæ- quilateralis, tenuis, alba, epidermide lutea ad margines indula, tenuissime et concentrice striala ; antice rotundala, poshice subangulata ef subproducta ; natibus rotundatis, apicibus approximalis ; ano vulvaque parum impressis. Diam. antero-post. 15, altit. 19 mill. Habit. in sinu Spenceriano, Australiæ meridionalis (coll. Angas). 10. MACTRA (MULINIA) PINGUIS. Testa albo-lutea, ovato-trigona, postice valde carinata, inflata, pinguis, crassa, paulum inæquilateralis, epider- mide brunneo-nigrescente induta, concentrice regulariter et minule striala; natibus globosis, oblusis ; margine an- tico rolundato, postico obluse angulato ; area postica latis- sima, planiuscula; cardine crasso ; pagina interna valva- rum griseo-lutescente. Diam. antero-post. 27, alt. 25 mil. Habit. in Australia meridionali (coll. Angas). A1. PERIPLOMA ANGASI. Tesla ovalo-transversa, subæquilateralis, alba, tenuis- sima, fragihis, subtranslucida, concentrice leviler striata; strüs incrementi (valvæ dextræ) eminentioribus, antice ro- tundala, postice rostrata, truncata; margine dorsali utrin- que rectilineo, ventrali arcualo et subsinuoso ; valva dextra sulco antico, vix 1mpresso, radiante et carina obsolela , postica, munilo. Diam. antero-post. 40, altit. 27 mull. Habit. in sinu Spenceriano etin Tasmania (coll. Angas). — 9300 — 42. MESODESMA OBTUSA. Testa alba, nitida, complanata, donaciformis, inæqui- lateralis, epidermide pallide lutescente induta, concentrice el minulissime slriala; apicibus minulis ; margine antico truncalo-sinuoso, posticorotundalo ; ano prominente, vulva lineari; pagina interna valvarum alba, nitida, sinu pallii et cicatriculis impressis. Diam. antero-post. 24, altit. A7 mul. Habit. in loco « Port-Lincoln » dicto, Australiæ meri- dionalis (coll. Angas). H:C. et m0: Description de ecquilles fossiles des terrains tertiaires supérieurs (suite), PAR C. MAYER. 93. CorBuLa TourNouErt, Mayer. (PI. XIV, fig. 1.) C. lesta transversa, ovalo-triangulari, ventricosiuscula, subæquilaterali, solidula, sublævigata; umbonibus tumi- diusculis, prominentibus, oblusis ; lateribus depressis, ob- tuse angulalis, postico obtuse carinalo ; margine palliari plus minusve contorto el arcuato ; dente cardinaliinvalvula dextra magro, reclo, distincte separato, fossula angusta profundaque; in valva sinistra denle antico minuio, pos- tico crassiusculo, paulum repando; cicatriculis musculo- rum minulis, antica rolundata, poslica angushore. — Long. 4 172, lat. 7 mill. Coquille transverse, ovale-triangulaire, presque équi- — 9391 — latérale, assez solide, à peu près lisse. Crochets légèrement renflés, proéminents et obtus. Côtés antérieur et postérieur également déprimés, obtusément anguleux , le côté pos- térieur portant une carène obtuse. Bord palléal plus ou moins flexueux et arqué. Dent cardinale de la valve droite forte, droite, nettement séparée du bord, accompagnée d’une fossette profonde et étroite. Dent antérieure de l'autre valve petite; postérieure assez forte, légèrement élargie en avant. Impressions musculaires petites, l’une arrondie, l’autre un peu rétrécie. Petite espèce, voisine du €. aquilanica, mais beaucoup moins grande, moins transversale et moins équilatérale. Ces deux espèces font passage aux Corbulomyes et prouvent peut-être que celles-ci ne devraient former qu'un sous- genre des Corbules. L'espèce actuelle ressemble aussi ex- trèmement au Corbulomya triangula, et ne s’en distingue que par ses crochets plus forts, sa charnière plus forte et ses impressions musculaires plus développées. Le C. Tournoueri est répandu dans presque toutes les assises dont se compose l'étage aquitanien dans le sud- ouest de la France, et, en général, il n’est pas rare. Je l'ai sous les yeux de Saucats, la Brède, Martillac et Ca- bannac près de Bordeaux, et de Saint-Avit près de Mont- de-Marsan ; je ne connais, en revanche, le C. aquitanica que de Saint-Avit. 96. MacTRA BURDIGALENSIS, Mayer. (PI. XIV, fig. 2.) M. tesla maxima, cordato-triangulari, alta, ventricosa, inœquilaterali, clausa, tenui, transversim subtiliter et ir- regulariter striala; latere antico breviore, depresso, aream planam efformante, obluse angulalo ; postico depresso, linea marginato, leviter arcuato; palliari salis arcuato ; umbonibus maximis, tumidissimis, oblusis, obliquis ; car- — 352 — dine crasso, dentibus prominentibus, crassis ; cicalriculis musculorum vix impressis, antica parva, postica multo majore ; sinu palli profundiusculo, satis angusto, apice obtuso. — Long. 90, lat. 100 mill. Coquille des plus grandes pour le genre, cordiforme- triangulaire, presque aussi haute que large, ventrue, iné- quilatérale, entièrement close, assez mince, couverte de stries d’accroissement irrégulières, plus fortes sur les côtés postérieur et inférieur que sur le dos des valves. Côté antérieur le plus court, déprimé et aplati, obtusément anguleux ; postérieur déprimé, limité par une grosse strie en relief, légèrement arqué et arrondi à son extrémité; palléal assez fortement arqué. Crochets très-forts et renflés, obtus et obliques. Charnière puissante, à dents latérales épaisses et proéminentes. Impressions musculaires super- ficielles, l’antérieure beaucoup plus petite que l’autre. Sinus palléal assez profond, étroit, obtus au sommet. Parmi les espèces du groupe du A1. strialella, celle-ci se distingue par sa forme haute et renflée, forme qu’elle doit à ses énormes crochets. Elle provient de l’assise n° 5, dite mollasse ossifère, du falun aquitanien de Léognan et des couches inférieures du falun mayencien de Saint-Paul, près de Dax. Elle n’est pas rare dans ces deux localités. 97. SynposmyAa RoLAnDÆ, Mayer. S. testa parvula, transversa, ovalo-elliplica, planala, inœquilaterali, tenui, fragili, transversim levrler el irre- gulariter striala ; latere antico latiusculo, rotundato ; pos- Lico breviore, parum depresso, subflexuoso, obtuso, plica- tura instructo ; palliari late arcuato ; umbonibus minutis, acutiusculis. — Long. 4, lat. 7 mil. Coquille de petite taille, transverse, ovale-elliptique, aplatie, inéquilatérale, mince et fragile, légèrement et — 9309 — irrégulièrement striée en travers. Côté antérieur assez long et élargi, arrondi à son extrémité; postérieur un peu plus court, légèrement déprimé et flexueux, ni tronqué, ni rostré, muni d’un pli nettement prononcé. Bord pal- léal largement arqué. Crochets petits et pointus. Par sa forme presque régulièrement elliptique, cette espèce se distingue nettement de ses congénères. Sa petite taille, sa fragilité, enfin tout son habilus, à défaut de sa charnière, qui n’est pas visible, la font rentrer dans le genre Syndosmye. J'ai trouvé deux valves de cette espèce, en compagnie de plusieurs exemplaires du S. apelina, dans les marnes bleues aquitaniennes inférieures de Léognan, près de Bordeaux. 98. TELLINA AQUITANICA, Mayer. (PI. XIV, fig. 5.) T. testa ovato-transversa, compressa, inæquilaterah, sublenut, transversim subrequlariter striata, radiatim subhliter virgala; striis in valva dextra crassioribus, la- mellosis, in valva sinistra tenuibus, densis; latere antico parum declivi, rotundalo; postico altenuato-rostrato, pa- rum flexuoso, plicatura bipartita, transversim lamellosa, instructo; palliari arcualo, postice sinuoso; umbonibus medianis, aculiusculis ; cardine bidentato, dentibus latera- libus ; cicatriculis musculorum inœæqualibus, antica elon- gaia, postica subrotunda; sinu pallii maximo, subellip- lico, superne angulalo. — Long. 24, lat. 59 mill. Coquille ovale-transverse, comprimée, inéquilatérale, peu épaisse, ornée de stries transverses assez régulières et de radiations très-faibles et superficielles. Stries fines et serrées sur la valve gauche, plus fortes, lamelleuses sur l'autre valve. Côté antérieur légèrement déclive, ar- — 9354 — rondi; postérieur atlénué, se terminant par un rostre assez pointu, légèrement flexueux, muni d’un pli très- prononcé, couvert de lamelles transverses ‘élevées. Bord palléal médiocrement arqué, sinueux en arrière. Cro- chets médians, assez pointus. Charnière composée de deux dents cardinales et de deux dents latérales. Impressions musculaires inégales, l’antérieure allongée, l’autre arron- die. Sinus palléal trés-grand, à peu près elliptique, an- guleux sous la charnière. Cette Tellinese rapproche beaucoup du T. depressa. Elle n’en diffère que par sa taille un peu plus forte, son côté antérieur plus court, le postérieur plus pointu, plus nette- ment sinueux; le pli qui borde celui-ci plus fort, lamel- leux et non lisse, les lamelles régulières de sa valve gauche et enfin son sinus palléal beaucoup plus grand. Elle est assez commune à Léognan, dans la couche fossilifère de la mollasse ossifère, aux carrières de Menon, et à Saint- Paul, dans la partie supérieure de l'étage mayencien. Je ne la connais d'aucune autre localité. En revanche, j'ai trouvé deux valves du véritable T°, depressa dans le falun de Larriey, à Saucals. Ayant confondu récemment encore, dans mon « Terhiær- Fauna der Azoren und Madeiren, » le T. preliosa, Eichw., avec le T. depressa, je profite de l'occasion actuelle pour rectifier cette erreur de mémoire. Le T. pretiosa est plus grand et plus étroit, et porte un rostre beaucoup plus long que le T. depressa. Le musée de Zurich possède deux exemplaires de l’espèce éteinte de Léognan (étage aquita- uien, assise n° 3), huit échantillons de Saucats, six de Saint-Paul (étage mayencien, partie supérieure) et vingt exemplaires que Dubois a recueillis dans les sables hetvé- tiens de Szuskowce en Volhynie. Quant au T. depressa, d'après les exemplaires que j'en ai sous les yeux, il se — 355 — trouve fossile dans l'étage aquitanien, à Saucats, puis dans l'étage helvétien, à Sainte-Marie-des-Acçores, à Saint-Gall et près de Zurich, enfin dans les deux étages pliocènes d'Italie. 99. CarpiumM PALLASANTM, Basterot. C. testa subrotunda, ventricosa, pene æquilaterali, te- nui, mullicostata; costis 44-54, angustis, paulum eleva- this, convexo-planis, œlate juvenili plus minusve lœvibus, postea imbricalo-subluberculatis, interstitiis paulo angus- tioribus, transversim strialis, separalis ; latere antico ro- tundato ; postico subcarinato, depressiusculo, sublruncato; umbonibus magnis, elevahis, oblusis; cardine unidentato, dentibus lateralibus validis; margine palliari profunde serrulato. — Long. 25, lat. 26 mil. Coquille arrondie, ventrue, presque équilatérale, assez mince et fragile. Côtes au nombre de 44 à 54, étroites, peu élevées, légèrement aplaties, plus ou moins lisses chez les jeunes individus, plus tard couvertes d’écailles légèrement tuberculeuses, séparées par des interstices un peu plus étroits qu’elles, plus ou moins nettement striés en travers. Côté antérieur arrondi; postérieur obtusément caréné vers le haut, légèrement déprimé et subtronqué. Crochets forts, élevés et obtus. Charnière munie d’une dent cardinale et de deux fortes dents latérales. Bord pailéal découpé en petites dentelures, assez longues à l'intérieur. Cette espèce, des plus rares jusqu’à présent, varie jusqu’à un certain point, suivant son âge; et c’est ce qui m'a en- gagé à la faire mieux connaître que cela ne fut possible à Basterot. Très-constante sous le rapport de la forme et de tous les caractères vraiment spécifiques, elle offre, suivant — 9356 — les individus, un peu plus ou un peu moins de 50 côtes, qui elles-mêmes sont plus ou moins pourvues de légères imbrications produites par les stries d’accroissement. Basterot cite son espèce des environs de Dax, d'où je ne la connais pas. Mes deux exemplaires proviennent de la première assise de l'étage aquitanien, et ont été trouvés l'un à Martillac, l'autre à Léognan, près de Bordeaux. 100. CARDIUM FRATERNUM, Mayer. C. testa ovato-rotundala, paulo longiore quam latiore, conveza, pene æquilaterali, solida, multicostata; cos- tis 40-42, angustis, paulum elevatis, convexo-planis, pos- ticis lœvibus, anticis transversim tenue crenalis ; inteslitis angustis, transversim strialis ; latere antico lale arcuato, postico paulo depressiore, subtruncato; umbonibus tumi- diusculis, prominentibus, obtusis; cardine normali ; cica- triculis musculorum majusculis, subrotundis; margine serrulato. — Long. 27, lat. 25 mull. Coquille ovale-arrondie, un peu plus longue que large, convexe, presque équilatérale, assez solide. Côtes au nombre d'environ 40, étroites, peu élevées, légèrement aplaties, lisses, sauf celles du côté antérieur, qui portent de légères crénelures transverses. Interstices étroits, striés transver- salement. Côté antérieur largement arqué; postérieur un peu plus déprimé et subtronqué. Crochets légèrement ren- flés, proéminents et obtus. Charnière normale. Impres- sions musculaires assez grandes, arrondies. Bord palléal légèrement dentelé. Très-voisine du C. præcedens (Journ.de Conchyl., 1858, p. 187), que j'ai cité à tort de Mérignac, cette espèce en diffère par sa forme non oblique, plus déprimée, par ses côtes plus nombreuses, plus étroites, dont les antérieures — 3957 — seules sont ornées de crénelures droites, non arquées comme celles du C. præcedens. J'ai trouvé les deux exemplaires de l’espèce nouvelle que j'ai sous la main dans les jardins de l’archevèché, à Mérignac, près de Bordeaux, et je présume qu'ils pro- viennent non du falun aquitanien , mais de la couche in- férieure de l’étage mayencien, qui, au dire de M. Tour- nouer, affleure entre Mérignac et Bordeaux. 101. DENTALIUM BuRDIGALINUM, Mayer. (PI. XIV, fig. 4.) D. festa elongato-angusta, tereti, arcuata, tenui, lœvi et polila, postice repente attenuata, acutissima, integra; apertura circulari, marginibus acutis. — Long. 46, lat. 5 mill. Coquille allongée et étroite, arquée, mince, lisse et légèrement luisante, rapidement attenuée et très-pointue en arrière, entière à cette extrémité. Ouverture circulaire, à bords aigus. Longtemps confondue avec le D. incertum, cette espèce paraît en avoir été récemment séparée par M. Deshayes, puisque le célèbre auteur des Animaux sans vertèbres fos- siles du bassin de Paris ne cite plus ce D. incertum du sud-ouest de la France. En effet, l'espèce de l’Aquitaine se distingue suffisamment du type parisien par deux carac- tères constants, sa courbure et l’amincissement rapide de son extrémité postérieure. Le D. Burdigalinum est répandu dans toutes les couches marines aquitaniennes et mayenciennes des environs de Bordeaux et de Dax, et abonde surtout dans les faluns bleu et jaune de Saucats. 102. DENTaALIUM Lamarcxi, Mayer. (PI. XIV, fig. 5.) D. festa elongato-angusta, tereti, arcuata, tenu, po- 25 — 358 — . lila, antice lævigata, postice repente altenuala, acutissima, costellata; costellis 10-16, inæqualibus, irregulariter dis- posiis; fissura terminali subnulla. — Long. 45, lat. 4 mil. Coquille allongée et étroite, arquée, mince et luisante, lisse du côté antérieur, rapidement atténuée, très-pointue et ornée de côtes longitudinales en arrière. Côtes au nombre de 10 à 16, faibles, inégales et irrégulières. Fissure terminale à peu près nulle. Jusqu'en ces derniers temps, les auteurs ont cité cette espèce sous le nom de D. pseudo-entalis. M. Deshayes venant de restreindre cette dénomination au type parisien décrit par Lamarck, l’espèce néogène devait en recevoir une nouvelle, et je ne pouvais en trouver une meilleure que celle que j’emprunte au nom du Einné français. Le Dentalium Lamarcki, très-voisin du D, pseudo-entalis, s’en distingue par sa faille un peu moindre, par ses côtes beaucoup moins nombreuses, plus fortes et inégales, enfin par son manque presque absolu de fissure. Il accompagne presque partout le D. Burdigalinum aux environs de Bor- deaux et de Dax, et il est à peu près aussi commun que lui. On le cite, er outre, des faluns de la Touraine, du « Tegel » de Steinabrunn près de Vienne, des marnes bleues de Baden, Lapugy, Tortone, Saubrigues et Saint- Jean-de-Marsacq , et des marnes bleues pliocènes de Cas- telnuovo-d’Asti. 103. DENTALIUM PARVUM, Mayer. (PI. XIV, fig. 6.) D. tesia parva, elongato-angusta, tereti, paulum ar- cuala, tenu et polita, poslice atlenuala, acuta, costellata; costellis circiler 26, tenuissimis, allernantibus, anticam versus exlremilalem evanescentibus; apertwra circulari , — 359 — marginibus acutis; fissura nulla. — Long. 10, lat. 4 174 mal. Coquille de petite taille, allongée et étroite, légèrement arquée, mince et luisante, atténuée, pointue et ornée de côtes longitudinales en arrière. Côtes au nombre de 26 environ, très-fines, alternantes, disparaissant lentement vers l'extrémité antérieure. Ouverture circulaire, à bords aigus. Point de fissure. Ayant examiné plusieurs centaines d'exemplaires du D. Lamarcki et n’ayant observé aucun passage entre eux et l’espèce nouvelle, ni en ce qui concerne leur taille, ni à l’égard de leurs côtes, je me suis décidé à distinguer celle-ci sous un nom particulier, quoique je n’en con- naisse encore que deux individus. J'ai trouvé ceux-ci dans la mollasse ossifère de la carrière de Menou, à Léognan. 104. ScALARIA BiLLAUDELI, Mayer. (PI. XIV, fig. 7.) S. testa elongato-angusta, turrita, solida, apice acuta ; anfractibus 9 depressiusculis subdisjunctis, lamellis lon- gitudinalibus brevibus, crassiusculis, satis distantibus, parum obliquis, respondentibus, costulisque transversa- libus G, depressis, crassiusculis, decussatis; ultimo an- fractu globuloso, ad peripheriam cingulo crasso mar- ginato; apertura ovalo-cireulari. — Long. 1k, lat. 4 172 mull. Coquille allongée et étroite, turriculée, solide, pointue au sommet. Tours au nombre de 9, assez déprimés, légè- rement disjoints, ornés de lamelles longitudinales courtes et épaisses, assez distantes, à peine obliques, se corres- pondant d'un tour à l’autre, et de 6 petites côtes trans- verses, déprimées, assez épaisses et rapprochées. Dernier tour globuleux, bordé, vers la base, d’une petite côte cir- culaire. Ouverture ovale-arrondie. — 300 — Espèce voisine du S. angusta, du calcaire grossier, mais plus petite, moins allongée, à tours moins nombreux et à lamelles moins nombreuses, moins obliques et relative- ment plus épaisses. Trouvée dans le falun dit de Larriey, près de la ferme de Ponquet, à Cabanac, dans la lande bordelaise (un exemplaire). 105. SIGARETUS SUTURALIS, Mayer. (PI. XIV, fig. 8.) S. testa parva, oblique ovata, dorso convexa, transver- sim striala; strûs lenuissimis, impressis, subregularibus, paulum undulatis; spira obtusiuscula; anfractibus 4 re- pente crescenhibus, ad suturam canaliculatis ; ultimo per- magno, late et profunde umbilicalo; aperltura majuscula ; labio subrecto, umbilicum versus repando.—Long. 12 172, lat. 11 172 mul. Coquille de petite taille, obliquement ovale, convexe en dessus, striée en travers. Slries très-fines, imprimées, presque régulières, légèrement onduleuses. Spire tant soit peu obtuse. Tours au nombre de 4, croissant rapidement, canaliculés à la suture. Dernier tour très-grand, largement et profondément ombiliqué. Ouverture assez grande. Colu- melle presque droite, légèrement renversée vers l’ombilic. Ce petit Sigaret inédit ressemble, quant à la forme, aux S.canaliculatus , S. Michaudi et S. globosus, mais il se distingue nettement de tous les trois par sa tailie plus petite, son grand ombilic et son canal sutural. C’est une coquille fort rare, car je n’en connais que deux individus. Ces individus proviennent l’un de l’assise n° 3, l’autre de l’assise n° 6 des faluns aquitaniens de Léognan et dd Saucats. — 361 — 106. FasciocartA JouannETI, Mayer. (PI. XIV, fig. 9.) F. testa fusiformi, crassa et solida, apice acuta, an- fractibus 8, parum convexis, altiusculis, subangulatis, ad suturam linea marginatis, nodoso-costatis ; costis crassis, distantibus, paulum obliquis, subspinosis, trans- versim bistrialis ; ullimo anfractu spira majore, convexo, transversim laxe striato, in caudam crassam, mediocriter elongatam, reclam, repente exeunle ; apertura ovata; ca- nali paulum obliquo, angusto; columella subquadripli- cata. — Long. 20, lat. 9 mll. Coquille fusiforme, épaisse et solide, pointue au sommet. Tours au nombre de 8, légèrement convexes, assez hauts, obtusément anguleux, bordés près de la suture par une petite strie en relief, ornés de grosses côtes, courtes, ob- tuses, assez distantes, un peu obliques, que traversent deux fortes stries saillantes, dont l’inférieure forme un semblant d'épine. Dernier tour un peu plus long que la spire, convexe, strié en travers, se terminant rapidement par une queue large, médiocrement allongée. à peu près droite. Ouverture ovale. Canal étroit, légèrement oblique. Columelle à quatre plis. Fasciolaire fort distincte, remarquable par ses côtes épaisses et distantes, ct par les deux fortes stries qui les découpent , à l'instar du Fusus bilinealus. Trois exemplaires provenant du falun de Larriey, à Saucats. C. M. — 362 — Note sur le genre Pernostrea, PAR P. FiSCHER. $ 1. Le genre Pernostrea est de date récente (1); néan- moins il prendra, vraisemblablement, une grande exten- sion quand on se donnera la peine d'étudier, avec plus de soin, les monomryaires jurassiques. M. Munier compte déjà six espèces de son nouveau genre, dont quelques-unes, il est vrai, me paraissent en- core imparfaitement connues. Un examen attentif de la collection paléontologique du Muséum, qui consiste principalement , comme on le sait, dans les belles séries rassemblées par A. d’Orbigny, m'a permis d'étudier deux types d’une certaine importance, puisqu'ils se rapportent aux Pernostrea. $ 2. Le premier est le Perna Bachelieri, dont voici la description d’après le Prodrome. PErNA Bachelieri, À. d'Orbigny, Prodr. paléont. stratigr. umv., 12° étage callovien, t. 1, p. 341, n° 212 (1850). « Très-grande espèce carrée, transverse, arquée, dont « Ja facette cardinale occupe le tiers, et montre de larges « impressions ligamenteuses. France, Sainte-Scolasse-sur- « Sarthe. » | Il est probable que M. Munier a reconnu des Pernos- (1) Voyez Journal de Conchytiologie, t. XII, p. 71-75, pl. tx, fig. 1-6, 1864. — 363 — trea dans le Perna Bachelieri, puisqu'il a conservé le même vocable spécifique. Le nom définitif de l'espèce doit être : Pernostrea (Perna) Bachelieri, d’Orbigny. — Munier. J. C., t. XII, p. 75. Cette espèce n’est représentée, dans la collection A. d'Orbigny, que par une seule valve (valve droite), d’après laquelle je donne la description suivante : Coquille allongée, subquadrangulaire , plus haute que large, épaisse, lamelleuse, arrondie en avant, dilatée et prolongée en bas et en arrière, rectiligne en haut. Surface interne de la valve censervant l’aspect de celle d’une Perne ou d’une Avicule, mais déformée par l’addi- tion de couches lamelleuses externes qui la débordent sur les côtés. En haut et en avant, on y remarque une pointe ou prolongement situé sous la charnière, correspondant à la pointe antérieure des Pernes et des Avicules ; au-des- sous, échancrure légère, mais sans dépression comparable à celle qui, chez les Malléacés, laisse passer le pied ou le byssus. La surface interne est creusée par une rigole demi- circulaire, rapprochée du bord antérieur, à concavité tournée en arrière, et qui devait correspondre aux bran- chies ; cette concavité contourne l'impression musculaire. Aréa cardinale, large et haute, subquadrangulaire, por- tant sept fossettes ligamenteuses très-larges , séparées par six colonnes intermédiaires étroites et élevées. Impression musculaire placée relativement assez bas et en arrière, semi-ovalaire, anguleuse en bas, profonde. Surface externe lisse, sans trace d’adhérence. Hauteur 02 Po 6e 460millnetres: Large it Sade ns a 40 — Hauteur de l’aréa cardinale. . 55 _— — 364 — Un deuxième exemplaire, très-bien conservé, de la valve gauche de la même espèce existe dans la collection de géologie du muséum ; il provient de la même localité, et a été donné par M. Bachelier. Cette valve est moins allongée que la valve droite dé- crite ci-dessus. La surface interne est à peu près sem- blable; même bec aviculiforme en avant et au-dessous de la charnière ; même rigole semi-circulaire concentrique à l'impression musculaire. L’aréa cardinale porte dix fossettes ligamenteuses ver- ticales, séparées par neuf colonnes étroites et élevées. En haut, ces fossettes s'inclinent, les antérieures en arrière, les postérieures en avant, comme si elles convergeaient vers un crochet aigu, qui aurait disparu avec l’âge et qui devait être fixé. En dehors, grosses côtes irrégulières, contournées, ob- solètes, concentriques. La valve est assez plate; on y reconnait des traces d’adhérence en haut, vers le sommet de l’aréa cardinale, et en bas et en avant près du bord antérieur. Hauteur. 2 CT OP 00 millimètres. APRES MAN CE PRE _— Hauteur de l’aréa cardinale. . 40 à 43 — En rapprochant ces descriptions de celle de M. Munier, il est facile de se faire une idée des Pernostrea d’après le type du genre. Les Pernostrées présentaient, à l’état adulte, l’apparence du test des Huitres. Elles étaient fixées aux corps sous- marins par la valve gauche. L'énorme développement de leur aréa cardinale fait supposer que celle-ci était usée, et disparaissait en partie — 365 — par les progrès de l’âge, comme on le constate chez les Huîtres à long talon et chez les Éthéries. Elles diffèrent des Pernes, Par leur test non fibreux, par l’absence d'oreilles bien caractérisées (à l’état adulte seulement), par l'épaisseur considérable des valves, les Pernes restant relativement minces, par l'absence de la dépression du bord antérieur de la coquille qui, chez les Pernes, donne passage au pied ou au byssus ; par la forme de leur impression mus- culaire profonde, excavée, semi-lunaire, pointue en bas, tandis que cette impression est superficielle et en crois- sant dont les pointes se relèvent en haut ; enfin par l’aréa cardinale à fossettes très-larges et à colonnes intermé- diaires étroites, disposition inverse de celle de l’aréa car- dinale des Pernes. Elles diffèrent des Huitres Par leur ligament à fossettes multiples, par la position de l’impression musculaire placée plus près du bord pos- térieur que du bord antérieur, à l'inverse des Huitres. Il serait fort intéressant de suivre une série de Pernos- trea à tous les âges. Il me paraît probable, d’après le con- tour aviculiforme de la surface interne des valves, queles Pernostrées jeunes doivent ressembler extrêmement à des Avicules, et doivent même vivre attachées seulement par un byssus. Plus tard elles épaississentleur test, se fixent par la valve gauche, comblent l’échancrure antérieure et voient pro- bablement leur pied s’atrophier et disparaître. Les Pernostrées subissaient donc une sorte de méta- morphose semblable à celle qui transforme les Pecfen en Hinnites. Il sera difficile de distinguer les espèces, car la trans- formation arrive dans des circonstances et à un âge varia- — 366 — bles. En outre, les caractères spécifiques empruntés au nombre des fossettes ligamenteuses sont incertains. Un de nos exemplaires a sept fossettes, un autre dix; ceux de M. Munier en présentent cinq à six. J’ajouterai que, chez les Pernés, ce caractère n’a pas de fixité. $ 3. La deuxième espèce que j'ai examinée est l’Ostrea Luciensis, d'Orb., ainsi caractérisée dans le Prodrome. OsTREA Luciensis, À. d'Orbigny, Prodr. paléont. stra- tigr. univ., 11° étage bathonien, t. I, p. 345, n° 541 (1850). « Grande espèce ronde, frès-déprimée et presque lisse. —France, Luc, Ranville. » En dégageant les deux exemplaires de la roche, j'ai pu me convaincre qu’ils avaient une charnière à ligament multiple et que, par conséquent, ils n’appartenaient pas au genre Ostrea. Voici leurs caractères d’après les deux valves (probable- ment gauches) : Coquille transverse, aplatie, à bords circulaires; surface interne des valves plane, sans rigole apparente; aréa ligamenteuse peu élevée, creusée de quatre fossettessur un individu et d’une cinquième rudimentaire sur l’autre. La fossette médiane, très-large, du premier individu rappelle celle des Huîtres; les colonnes intermédiaires sont peu élevées et larges. — Surface externe des valves lisse. Im- pression musculaire typique. Hauteur. . . . . . . 9353—115 millimètres. Éargédr. HN PIROINE MENENMOUEESS — Hauteur de l’aréa cardinale.. 10 ss Cette espèce, dans l’état où nous la possédons, est in- — 367 — complète; elle manque d’une portion de son aréa cardinale et des couches extérieures dutest. Elle est plus ostréiforme que la précédente, et rien ne rappelle, dans son aspect, les contours d'une Perne. Le Pernostrea Heberti, Munier, est synonyme de cette coquille et appartient au même horizon stratigraphique. On devra conserver le nom imposé par M. Munier; celui de d'Orbigny, outre l’erreur qu'il cachait, n’était appuyé que par une diagnose insuffisante. $ 4. M. Munier a donné le nom de Pernostrea Crossei à une coquille figurée par Lycett (Supplementary mono- graph on the Mollusca from great oolite, etc., by J. Ly- cett. Paleontograplucal Society. London, 1863. M. Lycett représente, tab. xxx1v, fig. Aa, ce qu’il ap- pelle Ostrea Wilionensis, monstrum, de Poundfill (Forest Marble). Le texte ne contient que cette note : « Several « large specimens of this ponderous but flattened ayster « have been obtained by M. Walton, including the « monstruosity, tab. XxxIv, fig. 14. » D'après la figure, on peut se convaincre que M. Lycett a entre les mains une valve droite, très-large, incom- plète. Surface interne, creusée d’une rigole semblable à celle du Pernostrea Bachelieri : indice en avant d’une pointe aviculiforme. Impression musculaire typique. — Aréa ligamenteuse, à bords rectilignes, large, peu haute, portant huit à neuf fossettes ligamenteuses, assez larges. Hauteur. . 100 millimètres. Largeur. . 4120 — Cette coquille est très-voisine, par ses earactères, du Pernostrea Bacheheri; malheureusement son mauvais état de conservation ne permet pas de juger si elle lui est identique, ce que je serais porté à croire. — 368 — Je ne puis comprendre comment un naturaliste aussi exercé que M. Lycett ait eu l’idée de rapporter un pareil échantillon au genre Ostrea, dont il n’a aucun caractère; la vue de sa charnière devait prémunir le savant paléon- tologiste, et l’engager plutôt à en faire une Perne. 6 5. En résumé, le genre Pernostreau me semble établi sur des bases solides, et constitue une coupe générique des plus intéressantes. C’est la transition insensible des Malléacés aux Ostracés et, sans nul doute, l'avenir nous réserve beaucoup de découvertes de cette nature parmi les Mollusques secondaires. PE, EXPLICATION DE LA PLANCHE XV. Fig. 1", Pernostrea (Perna) Bachelieri, d'Orbigny, valve droite. Fig. 2 et 3, Pernostrea (Ostrea) Luciensis, d'Orbi- gny, charnières. Les figures sont représentées aux trois quarts de la di- mension naturelle. Description de Coquilles fossiles des terrains jurassiques, paAR M. C. Mayer. À. BELEMNITES PEREGRINUS, Mayer (1). B. testa brevi vel mediocri, cylindrico-conica, lœui, (1) M. le professeur Phillips m’ayant annoncé son intention de — 369 — antice et in medio subquadrata, postice repente et centra- hiter acuminata, acuta ; alveolo paululum excentrah, pro- fundiusculo, angulo circiter 22 graduum. — Longit. 50, lat. A1 mill. Rostre de petite ou moyenne taille, cylindro-conique, lisse, à coupe obtusément carrée en avant et au milieu, rapidement atténué vers l'extrémité postérieure, qui forme une pointe assez aiguë et centrale. Alvéole tant soit peu excentrique, assez profonde, formant un angle d'environ 22 degrés. Il se pourrait que cette Bélemnite, unique jusqu'à ce jour, ne fût qu’une variété individuelle du B. paxillus ; mais, comme elle offre quelques caractères différentiels et qu’elle forme le passage de ladite espèce aux B. brevi/for- mis et brevis, je crois qu'il est bon de la distinguer jusqu’à nouvel ordre. Elle est plus courte, moins acuminée à la pointe que le B. paxillus, et elle n'offre aucune trace de sillons apicaux. Elle provient des couches sémuriennes su- périeures ou à Ammoniles raricostatus de Blumenstein (Oberland bernois). 2. BELEMNITES SÆMANNI, Mayer. B. testa mediocri, lanceolata, ventre depresso-planu- lata, antice ovato-rotundata, postice tarde acuminata , extremilale acuta ; canali ventrali, postico, breuiusculo, humili; alveolo centrali, humili, latere ventrali approæi- mato, angulo 24 graduum. — Long. 57, lat. A1 mull. publier une monographie des Bélemnites de la Grande-Bretagne, et M. E. Dumas devant, de son côté, faire la monographie des Bélemnites crétacées, je crois qu’il est de mon devoir d’altendre ces publications avant de terminer le travail sur le même genre que j'ai annoncé dans ce recueil. — 370 — Rostre de taille médiocre, lancéolé, déprimé et aplati du côté ventral, surtout vers la pointe, ovale-arrondi en avant, doucement acuminé et pointu en arrière, muni, de ce côté, d’un canal ventral court et superficiel. Alvéole centrale, quoique rapprochée du côté ventral, peu pro- fonde, formant un angle d’au moins 24 degrés. Voici, pour le moment, l'espèce la plus ancienne de la section des Canaliculati. Par son canal, elle vient se placer dans le grand groupe du B. magnificus, quoique sa forte dépression ventrale rappelle le B. canaliculatus mieux que toute autre espèce. Cette intéressante Bélemnite provient de l’assise à Ammonites Murchisonæ et des environs de Nancy. Je la dois à M. S&mann. Connaissant aujourd’hui de visu le B. infracanalicula- tus, je pense qu'il faut le retirer du groupe du B. magni- ficus pour le placer dans celui du B. Blainvillei. En re- vanche, il faudra faire rentrer les B. Wechsleri et lœuis dans ce premier groupe, puisqu'ils portent un léger canal apical. 5. BELEMNITES pispaAR, Mayer. B. testa brevi, subcylindrica, antice ovato-rotundata, postice salis repente et paulum excentrice acutala, submu- cronato-spinosa; canali ventrali, angusto, satis humil, regionem apicalem pene athingente, sulcis laleralibus humilibus; alveolo centrali, profundo, angulo cvrciter 45 graduum. — Long. 57, lat. 8 mill. | Rostre court, subcylindrique, à coupe ovale-arrondie en avant, assez subitement atténué en arrière, à sommet un peu excentrique et fort pointu. Canal ventral, étroit, assez superficiel, atteignant presque la région apicale. Sillons — 311 — latéraux superficiels. Alvéole centrale, profonde, formant un angle d'environ 15 degrés. Quoique appartenant indubitablement à la section des Hastati, cette petite Bélemnite s'éloigne des autres espèces et constitue un groupe à part, à placer, je pense, entre le groupe du B. Duvalianus et celui du B. eæilis. Le B. dis- par provient du coral-rag (4) (terrain à chailles; niveau de | Ammonites bimammatus) des Préaux, près de Châtel- Saint-Denys (canton de Fribourg). — Deux exemplaires. 4. AMMONITES Dionysir, Mœsch. Am. tesla parva, compressa, lœvigata; anfractibus 4, tarde increscentibus ; primis dimidio involutis ; ultimo subevoluto, dorso a dimidio ad quatuor quintas longitu- dinis dentato; dentibus elongatis, angushis, leviter re- troarcualis ; apertura compressa, lingula liguliform, satis elongata, utroque latere sepla. — Diam. 26, alrit. ullim. anfr. 8 172 mull. Coquillecomprimée, lisse, composée de tours s’accrois- sant assez lentement, dont les premiers sont semi-invol- vés. Dernier tour presque dégagé, orné sur le dos, depuis le milieu jusqu'aux quatre cinquièmes de son pourtour, de dents épineuses, longues et étroites, légèrement re- courbées en arrière. Ouverture comprimée, bordée, de chaque côté, par une languette en forme de cuiller assez longue. (1) J'ai, depuis longtemps, remplacé, dans mes cours de paléon- tologie, les termes impropres d'étage liasien, étage corallien, par ceux d'étage charmouthien, étage hanovrien, empruntés aux célèbres localités de Charmouth et de Hanovre (collines du Lind- nerberg), et je propose ici ces appellations aux amateurs de Ja terminologie de d’Orbigny. — 312 — Le mode de fossilisation de l'exemplaire unique qui re- présente cette espèce, — c’est une empreinte, très-nette, du reste, — ayant facilité la conservation de ses épines dorsales, ce type a, au premier abord, quelque chose d’ex- traordinaire. Mieux étudié, il offre tous les caractères des espèces du groupe de l’Am. crenatus. I] est très-voisin de l’'Am. Renggeri, et nes’en distingue que par sa taille plus forte et par l'emplacement de ses épines. Couches argoviennes moyennes du Crey, près de Châtel- Saint-Denys. 5. AMMONITES EscHERI, Mayer. Am. testa discoidea, compressa ; anfracthibus quinis, satis velociter increscentibus, per tres quadrantes evoluts, rotundatis, leviter compressis, transversim (et longitudina- liter ?) striatis ; septis lateribus quadrilobaus ; lobis prin- cipali et secundario magnis, biparhtis, similibus, cœteris parvis, simplicibus, tridentahs; sella principah pro- funda, tripartita. — Diam. 200, alt. ultim. anfr. 75, diam. umbil. 72 mull. Coquille discoïde, comprimée, composée de 5 tours s’accroissant assez rapidement, aux trois quarts dégagés, arrondis, légèrement comprimés, couverts de stries d’ac- croissement et vraisemblablement aussi de fines stries lon : gitudinales. Cloisons composées, de chaque côté, de quatre lobes, dont les deux supérieurs sont presque identiques, grands et bipartis, tandis que les deux derniers sont beau- coup plus petits et simplement découpés en trois feuilles. Selle principale profonde, divisée en trois rameaux. Cette belle espèce appartient au groupe de l’Am. fim- briatus et avoisine de plus près l'Am. Jurensis. Elle est un peu plus évolutée que cette dernière; ses tours sont — 313 — encore un peu plus aplatis; enfin ses cloisons sont moins rapprochées. Elle provient des marnes jaune d’or, à Am. Lamberti, cordatus, etc. (correspondant aux marnes ox- fordiennes proprement dites), de Mandach (Argovie). G. AmmoniTEs LANGr, Mayer. Am. tesla compressa, discoidea, carinata; anfractibus quinis, per tres quadrantes involutis, velociter increscen- tibus, complanatis, dorso rotundatis, costatis; costis cras- siusculis, valde approximatis, interstitiis latioribus, levr - ter flexuosis, hamuhformibus, in medio latere bifurcatis ; seplis lateribus quinquelobats ; sella principali profunda, angusla. — Diam. 45, all. ultim. anfr. 21, diam. umbil. 10 null. Coquille comprimée, discoïde, carénée, composée de 5 tours aux trois quarts involvés, s’accroissant rapidement, aplatis sur les flancs, arrondis sur le dos, ornés de côtes assez fortes, légèrement flexueuses, bifurquées d'ordinaire presque au milieu des flancs, plus larges que leurs inter- stices, terminées par un petit crochet qui atteint presque la carène. Cloisons composées de 5 lobes. Selle principale profonde et étroite. Belle espèce du groupe des Am. Edouardianus, Ro- mani, pinguis, etc., distinguée par ses tours involvés et larges et par ses côtes bifurquées. Je l'ai trouvée deux fois dans l’assise à Am. Murchisonæ au Balmweg, près de Gunzberg (canton de Soleure). 7. AMMONITES PRÆCURSOR, Mayer. Am. Parkinsoni longidens, Quenst., Céph., p. 14%, pl. x, fig. 10; Jura, p. 469, pl. £xun, fig. 7. A. lesta compressa ; anfractibus 5-6, subrotundis, semi-involulis, satis velociter increscentibus, dorso canali 26 — 374 — latiusculo, humili, instructis, costalis ; costis leviter pro- tractis, in medio latere tuberculosis, bi-vel tripartins, dorso spinulosis, ad canalem evanescentibus ; sephs late- ribus quadrilobatis ; lobo principali elongato, ultimo nu- nulo; sella principal profunda. — Diam. 48, alt. ultim. anfr. 25, diam. umbil. 19 mill. Coquille comprimée, composée de 5 à 6 tours arrondis, semi-involvés, s’accroissant assez rapidement, portant un canal dorsal assez large et superficiel; côtes transverses légèrement penchées en avant, épineuses au milieu des flancs, bi ou trifurquées à partir de cette épine et en por- tant une seconde peu avant d'atteindre le canal dorsal. Cloisons composées de quatre lobes latéraux, dont le prin- cipal est très-allongé et le dernier très-petit. Selle princi- pale profonde. Bonne espèce, caractéristique de l’assise à Am, Blagdeni, couche qu'il faudra dorénavant prendre comme limite supérieure de l'étage bajocien ; Bopfingen, Gamels- hausen, etc. (Wurtemberg). — Assez commune. 8. AMMONITES OPALINCIDES, Mayer. Am. Murchisonæ (Sow.), Zièt., Wurt., pl. vi, fig. 1-5. — Am. Murchisone acutus, Quenst., Céph., p.116; Jura, p. 556, pl. xLvi, fig. 4 (non Sow.) — Non Am. lœvius- culus, Sow. Am. tesla complanata, discoidea, acute carinala; an- fractibus sex, per duas tertias involutis, tarde increscen- tibus, compressis, dorso aculalis, intus angulatis, conta- bulatis, transversim costulatis ; costulis falciformibus , ætale juvenili, usque ad diametrum 60 mill., notatis, approæimalis, depressis, subæqualibus, simplicibus vel bifurcatis, postea in strias irregulares evanescentibus ; septis lateribus sexlobalis ; lobo principali lulo, humiliter — 375 — bipartito; lobis secundariis rotundatis, similibus. — Diam. 180, alt. ultim. anfr. 60, diam. umbil. 45 mill. Coquille aplatie, discoïde, à carène aiguë, composée de six tours aux deux tiers invoivés, s'accroissant lentement, comprimés, assez doucement amincis vers le dos, angu- leux et contabulés en dedans. Ornements divers suivant l’âge de la coquille, consistant, chez les jeunes individus, en des côtes falciformes, distinctes, rapprochées, dépri- mées, simples ou bifurquées au milieu des flanes, plus tard et dès que la coquille atteint le diamètre de 60 millim., remplacées par des stries d’accroissement flexueuses et irrégulières, à demi effacées. Cloisons latérales composées de six lobes; lobe principal large, légèrement biparti; lobes secondaires arrondis, semblables les uns aux autres. L’abondance du type dont je m'occupe, la facilité avec laquelle on le distingue des exemplaires typiques de Am. Murchisonæ et ses liaisons aussi intimes avec l Am. opali- nus qu'avec la première espèce, militent en faveur de sa séparation définitive d'avec le type du groupe. Le groupe, relié d’un côté au groupe de l’Am. radians et de l’autre à celui de l’Am. hecticus, est composé actuellement des Am. opalinus, lœviusculus, opalinoides, Murchisonæ et corrugalus, auxquels viennent se joindre deux espèces nouvelles. A mes yeux, les espèces de ce groupe ont exactement la mème valeur que celles du groupe de l'Am. Humphriesanus, soit les Am. Bayleanus, Braiken- ridgi, hinguiferus, Kudernatschi, subcoronatus, Blagdeni Deslongchampsi ; seulement, comme la plupart des pre- mières sont beaucoup plus abondantes que les secondes, les passages qu’elles offrent entre elles ont été plus sou- vent observés que ceux qui existent entre les Am. Hum- phriesanus et les Am. Bayleanus, Braikenriudgi, linguife- rus, subcoronatus, etc., et c'est la raison pour laquelle les — 3716 — savants qui croient encore à la procréation surnaturelle de l'espèce n’ont eu garde de séparer celles qu’ils savent passer à d’autres individus ambigus plus ou moins nombreux. Là où l'étage bajocien est très-développé, comme dans le Jura argovien, l'Am. opalinoides remplit une couche formant la base des assises de l Am. Murchisonæ et s’y trouve accompagné de quelques exemplaires typiques de cette espèce et de l’Am. opalinus ; exemples à Frick et à Ehrendingen, en Argovie. Là, au contraire, où cette pre- mière assise manque, l’espèce se trouve mélangée en nombre à peu près égal avec l'Am. Murchisonæ type, comme à Aalen, en Wurtemberg, et à Asselfingen près de Schaffhouse. 9. AmmoniTEes Rauracus, Mayer. Am. testa compressa, carinala; anfractibus 6, per duas tertias involutis, salis velociter increscentibus, compressis, costis crassis, flexuosis, raro bifurcatis, in medio lalere interruptis, intus valde protractis, exlus relro-arcuatis, dorsum versus dilatañs, prope dorsum truncalis; seplis laleribus qaadrilobatis; sellis profundiusculis. — Diam. 29, alt. ult. anfr. 44, diam. umbil. 24 mill. Coquille comprimée, carénée, composée de six tours aux deux tiers involvés, s’accroissant assez rapidement, comprimés. Côtes épaisses, flexueuses, rarement bifur- quées, interrompues presque au milieu des flancs par un semblant de canal, fort penchées en avant entre ce sillon et la suture, recourbées en arrière et allant en s’élargis- sant du côté du dos, où elles prennent subitement fin. Cloisons latérales à quatre lobes assez élancés. Belle espèce du groupe de l’Am. hecticus, intermédiaire entre les Am. punclalus et Delmontanus, et ne différant — 377 — de ce dernier que par ses tours moins involvés et moins larges et par leur dos moins aigu. Couches de l’Am. Lamberti [marnes oxfordiennes (1)] de Bœzen (Argovie). — Quatre exemplaires. 10. Ammonires Roemert, Mayer. Am. testa compressa, discoidea ; anfractibus 8, per tres quadrantes evolutis, tarde increscentibus. dorso rotunda- his, coslalis ; costis crassis, distantibus, 30 per anfractus, subflexuosis, paululum pronis, Prope dorsum pro parte majore bifurcalis, 'sæpe tamen simplicibus bifurcatis cum regulariter alternantibus, dorso valde promis, medio angu- lum oblusum, informem, efformantibus ; stranqulationibus latis, irregularibus, 5-4 per anfractum. — Dium. 160, alt. ultim. anfr. 48, diam. umbil. 72 mil. Coquille comprimée et discoïde, composée d’au moins huittours aux trois quartsdégagés, s’accroissant lentement, à dos arrondi, ‘ornés de fortes côtes distantes (30 par tour), légèrement flexueuses et penchées en avant, pour la plupart bifurquées près du dos: les côtes simples alter- nant souvent assez régulièrement avec les autres; toutes fortement inclinées en avant sur le dos et formant ainsi une série dechevrons. Trois à quatre larges strangulations par tour. Voisine de l’Am. Balderus, Op., cette belle espèce s’en (1) La seule limite admissible entre les étages oxfordiens infé- rieur et supérieur se trouvent entre les couches de l'4m. Lam- berti et celles de l’Am. transversarius, et le gros des marnes d'Oxford venant ainsi se placer dans l'étage inférieur, je pense, derechef, qu’il faut garder le nom d’oxfordien pour cet étage, et réunir, sous le nom d'étage argovien, les couches de l’4m. transversarius, du Terebratula impressa et de l’Ostrea caprina (O. dilatata, var. complanata). — 3178 — distingue par ses tours plus dégagés, ses côtes plus dis- tantes, bifurquées tout près du dos et non interrompues, plus nettement sinueuses en cet endroit Elle est fort rare, et je n'en connais que trois exemplaires, dont l’un pro- vient des couches kimmeridgiennes inférieures («Weisser- Jura, B. » de Quenstedt, partie supérieure; « Setze- Schichten » de Mæsch), de Geisslingen (Wurtemberg), et les autres du kimmeridgien moyen (niveau de l’Am. Le- nuilobatus), de Donzdorf (Wurtemberg) et de Baden (Ar- govie). C. M. BIBLIOGRAPHIE. On the geographical distribution of the Genera and species Of Land shells of the vwvest India Æslands, With a Catalogue of the species of each Island, by (sur la distribution géogra- phique des genres et des espèces de coquilles terrestres des Antilles, avec un catalogue des espèces de chaque île, par) Fhomas Bland (1). La faune malacologique des Antilles a, depuis long- temps, attiré l'attention des naturalistes, et donné lieu à la publication d'ouvrages remarquables à plus d'un titre. (1) New-York, 1861. Brochure grand in-8° de 35 pages d'im- pression, accompagnée de deux tableaux comparatifs (tirage à part du volume VII des Annals of the Lyceum of natural history). Se trouve, à Paris, chez J. B. Baillière et fils, rue Haute- feuille, 19. — 379 — Mais l'étude de la distribution géographique des espèces, cette partie de la science, si négligée autrefois et pourtant si utile, laissait encore, dans ces derniers temps, beaucoup à désirer. CG. B. Adams, le savant professeur d’Amherst, dont la perte a été bien regrettable pour la science, se pro- posait de traiter à fond ce sujet intéressant, et avait déjà, dans cette intention, réuni de nombreux matériaux; mais sa mort prématurée mit ce projet à néant. M. Thomas Bland, de New-York, vient de reprendre cette étude, en la bornant aux espèces terrestres. On connaît le prodigieux développement de ces mollusques dans les Antilles : on pourra s’en faire une idée, si l’on considère, d’une part, que, sur une superficie à peu près égale à celle des îles Britanniques, moins l'Irlande, elles renferment environ 1/6 des espèces terrestres connues dans l’ensemble des di- verses régions du globe (1); de l’autre, que le nombre spé- cifique de ces mêmes mollusques, aux Antilles, est, à peu de chose près, aussi considérable que celui de tout le con- tinent américain, du Groenland au cap Horn. L'auteur, par ses voyages, son intimité avec C. B. Adams et ses rela- tions suivies avec les principaux naturalistes et collecteurs des Antilles, tels que MM. Poey, Gundlach, Robert Swift, Chitty, Newcomb, Shuttleworth, etc., était, mieux que tout autre, à même de traiter la question d’une façon in- téressante. Aussi son travail est-il des plus satisfaisants, et donne-t-il, en un petit nombre de pages nourries de faits, une idée exacte, comme ensemble, et complète au point {1} Nous devons ajouter que cette proportion, sensiblement exacte au moment où écrivait l’auteur (1861), s’est légèrement amoindrie depuis, et s’affaiblira encore, selon toute apparence, tout en restant très-considérable, les Antilles étant mieux explo- rées et moins imparfaitement connues que la plupart des autres points du globe. H. CROSSE. — 380 — de vue des détails de la faune malacologique terrestre de ces iles. Les Antilles forment une chaîne d’iles curviligne, s’é- tendant de la côte de la Floride, dans l'Amérique du Nord, jusqu'au golfe de Paria, situé sur la côte orientale du Ve- nezuela, dans l’Amérique du Sud. Elles se composent de trois groupes, les îles Lucayes ou Bahamas, les Grandes- Antilles (Cuba, Jamaïque, Haïti, Porto-Rico et leurs dé- pendances) et les Petites-Antilles. Les points culminants de Cuba, de la Jamaïque et d'Haïti s'élèvent à une hauteur de 7 à 8,000 pieds (anglais) : cette altitude relativement considérable paraît exercer une grande influence sur le nombre des espèces de mollusques terrestres. Pour en donner un exemple, nous dirons que Porto-Rico, dont les plus hautes sommités sont inférieures à 4,000 pieds (an- glais), et dont la superficie est égale à plus des 2/3 de celle de la Jamaïque, ne possède, en espèces terrestres, que les 21/100, soit un peu plus de 175 de la population malacologique de cette dernière île. L'auteur pense que les derniers phénomènes géologiques qui se sont manifestés aux Antilles ont dû avoir plutôt un caractère élévatoire que le caractère contraire. Il croit, par conséquent, que, malgré leur voisinage de la côte améri- caine, la grande profondeur de la mer qui sépare ces îles du continent et les particularités de leur faune ma- lacologique terrestre prouvent qu’elles ont dû être sé- parées de ce même continent, antérieurement à l'époque de la création actuelle. Il ajoute même que, si l’on con- state une certaine affinité générique entre les mollusques terrestres des Antilles et ceux des parties adjacentes du continent américain, c’est plutôt le caractère insulaire qui a été imprimé à ces points du littoral que le caractère con- tinental qui s’est fait sentir dans les îles. — 381 — Les caractères génériques à signaler, dans la faune ma- lacologique des Antilles, sont les suivants : pour les Héli- céens, la grande prédominance du g. Helix sur le g. Bu- limus, si puissamment développé dans l'Amérique du Sud, l'absence des genres Anostoma, Tomigerus et Megaspira, et, par contre, la présence du genre nord-américain Wi. trina, caractères qui tendent à rapprocher, jusqu’à un certain point, cette faune'de celle de l'Amérique du Nord, surtout pour ce qui concerne les îles situées à l'O. de Porto-Rico. Si les genres sud-américains S/reptaæis, Clau- siha et Tornatellina existent aux Antilles, ils ne sont re- présentés que par des espèces uniques ou peu s’en faut, que l’on rencontre, d’ailleurs, seulement dans les îles si- tuées à l'E. et au S. de Porto-Rico, c’est-à-dire plus ou moins voisines de l'Amérique méridionale. Le remarquable développement du g. Cylindrella aux Antilles, coincidant avec sa présence sur le littoral correspondant, ne nous paraît prouver qu’une chose, c’est que ce genre est essen- tiellement centre-américain, puisqu'il disparait, du côté du nord, au Texas, et, du côté du sud, dans le Venezuela. La présence, à Saint-Thomas et à la Trinité, d’une espèce du g. Ennea (E. bicolor) est. à notre avis, tout acciden- telle, et causée par l'importation et la culture du riz, cette petite espèce étant originaire de l’Inde, selon toute appa- rence. Le g. Ceres manque aux Antilles : il y est remplacé par le g. Proserpina, dont, au reste, une espèce nouvelle vient d’être signalée récemment par M. Bland, lui-mème, sur le continent américain (1), ce qui constitue un fait mala- cologique très-intéressant. Si nous passons à l'examen des genres terrestres oper- (1) Ann. of the Lyceuwm of nat. hist., 1863, vol. VIII. — 382 — culés, nous constatons d’abord l'absence, aux Antilles, des genres Bourcieria et Hydrocena, qui existent dans l’Amé- rique du Sud, et ensuite la présence d’un certain nombre de formes génériques particulières, largement développées. Le continent américain est comparativement beaucoup moins riche, tant en genres qu’en espèces. Nous voyons aussi que, pour ces mollusques, Porto-Rico forme encore une station intermédiaire, à l'O. de laquelle les affinités génériques se rapprochent de l'Amérique du Nord, tandis que, à l'E. et au S., les rapports sont plus grands avec la partie méridionale du continent. Les mollusques terrestres communs à l’Europe et aux Antilles (en y comprenant les Bermudes) sont les Bulimus acicula, Müller (Bermudes), B. decollatus, L. (Cuba), qui existent aussi dans l’ Amérique du Nord, et le B. ventrosus, Férussac (Bermudes) : nous considérons leur présence comme due à des faits d’acclimatation, ainsi que celle de l’Helix similaris, Férussac, que l’on trouve aux Barbades en même temps qu’au Brésil, en Chine et dans beaucoup d'autres contrées. Le Succinea unguis, Férussac, de la Guadeloupe, vit également en Bolivie, Le Bulimus undatus et V'Achatina octona, que l’on trouve dans les deux Amériques, se ren- contrent aux Antilles. Vingt-trois espèces de l'Amérique du Nord et vingt et une de l'Amérique du Sud (partie au N. de l’équateur) vivent aussi dans une ou plusieurs de ces îles. Sur les espèces qui existent à Porto-Rico et à Vièque qui en dépend, dix leur sont communes avec les îles situées à l'O. et vingt et une avec celles qui se trouvent à l'E. et au S. Cette distribution vient à l'appui des faits que nous avons déjà signalés plus haut, et permet de considérer Porto-Rico comme un point intermédiaire, et pour ainsi dire un centre zoologique, à l'O. duquel les îles subissent — 383 — l'influence de l'Amérique du Nord, tandis que, à l'E. et au S., c’est celle de l'Amérique du Sud qui prédomine. Le résultat tout naturel de cette situation est que la faune malacologique de Porto-Rico porte l'empreinte de ces deux tendances contraires. En négligeant le g. Truncatella, un seul représentant des mollusques terrestres operculés, l’Helicina globulosa, de Poey, se trouve également sur le continent américain et aux Antilles. Le nombre spécifique de ces mollusques, excessivement considérable dans les îles à l'O. de Porto- Rico, diminue sensiblement dans cette île, et encore plus dans celles qui se trouvent à l'E. et au S. (1). Les îles Bahamas, Cuba et l’ile des Pins sont intimement liées ensemble par les caractères de leur faune malacolo- gique. Cuba renferme 17 espèces qui lui sont communes avec la Jamaïque, 8 avec Haïti, 15 avec Porto-Rico et 45 avec les îles à l'E. et au S. de cette dernière île. Les caractères positifs de sa faune sont le développement con- sidérable du g. Macroceramus , des grands Pupa du type P. mumia, des g. Megalomastoma, Ctenopoma, Chondro- poma, Trochatella, Helicina, la présence du genre Balea, du g. Diplopoma et de plusieurs Cyclostomacés à large pé- ristome externe, brusquement coupé près de la columelle : (1) Il en est de même des espèces du genre Cylindrella dont le maximum est à Cuba et à la Jamaïque, aux Antilles et au Mexique, sur le continent américain ; elles sont encore nom- breuses à Haïti, mais à Porto-Rico le genre subit un brusque temps d'arrêt et n’est plus représenté que par trois espèces. Dans les îles à l'E. et au S. de Porto-Rico le genre devient de plus en plus pauvre et disparaît même souvent. En même temps, et par une coïncidence remarquable, il subit une décroissance analogue et, pour ainsi dire, parallèle, sur la partie correspon- dante du continent. On ne connait, en effet, dans le Venezuela, qu’une ou deux Cylindrelles de petite taille. H. CRoSsE. — 38k — les caractères négatifs sont l’absence des g. Geomelania, Jamaicia, Licina, Stoastoma et Eucidella. La faune de la Jamaïque est caractérisée par la présence exclusive de 4 de ces derniers genres et le développement du cinquième, le g. Stoasloma, dont on ne connait ail- leurs que 3 espèces, 4 à Porto-Rico, 4 à Haïti, 4 à Opara (Polynésie); par les nombreux représentants des genres Proserpina, Adamsiella, Cyclostomus, Tudora, Alcadia et de la remarquable forme d’Helix, dont le type est V'H. Cookiana, Gmelin; enfin par l'absence des grands Pupa de Cuba, ainsi que des genres Megalomastoma et Chon- dropoma. Elle possède 17 espèces qui lui sont communes avec Cuba, 4 avec Haïti, 10 avec Porto-Rico et 40 avec les îles à l'E. et au S. de cette dernière île. La faune haïtienne se distingue par la richesse des g. Ha- croceramus et Chondropoma, la présence de la seule es- pèce de Vafrina connue aux Antilles, et l'absence du g. Proserpina, ainsi que des formes particulièrement dé- veloppées à la Jamaïque. Les grands Pupa de Cuba et le g. Megalomastoma sont représentés, mais faiblement : le g. Simpulopsis compte une espèce. Haïti possède 8 espèces qui lui sont communes avec Cuba, 4 seulement avec la Ja- maiïque, 8 avec Porto-Rico et 8 avec les îles à l'E. et aus. de cette dernière île. D’aprèscescaractères distinctifs, on peut, selon M. Bland, considérer Cuba (avec l’ile des Pins et les Bahamas),la Ja- maïque et Haïti comme formant trois petites provinces zoologiques distinctes; tout en constatant que l’île d'Haïti présente plus de rapports zoologiques avec Cuba d’un côté, et Porto-Rico de l’autre, qu’elle ou Cuba n’en ont avec la Jamaïque. La faune de Porto-Rico (en y comprenant celle de Viè- que) est caractérisée par la présence des genres Clausilia — 385 — et Tornatellina, qui manquent dans les îles plus à l'O. et qui existent dans l’Amérique du Sud; par celle d’une es- pèce de chacun des g. Stoastoma et Simpulopsis ; par la diminution des représentants des g. Pupa et Macrocera- mus ; par l'accroissement du nombre des Bulimus compa- rativement à celui des Helix, et par l'absence de la plupart des formes si variées de Cyclostomacés des autres Grandes- Antilles. Cette faune, malgré ses rapports avec celle des îles de l’O., se relie bien plus intimement avec les formes des petites îles de l’E., telles que Sainte-Croix, Saint-Tho- mas, Saint-John, Tortola, etc. Le g. Megalomastoma $'ar- rête à Saint-John et le g. Macroceramus à Anguilla, du côté de l'E. Les grands Pupa disparaissent aussi à l'E. de Porto-Rico, à une seule exception près, le P. uva, qui vit à Curaçao. Dans les petites îles mentionnées plus haut, on commence à trouver plusieurs espèces de Bulimus de l’A- mérique du Sud. Le seul Streptaxis connu aux Antilles (S. deformis) a été recueilli à la Trinité. Le g. Stenopus est particulier à Saint-Vincent, qui possède aussi le remar- quable Bulimus Auris-Sileni. Dans les Antilles françaises, les mollusques terrestres operculés sont en petit nombre : l’auteur signale, comme un fait remarquable, le nombre des espèces qui leur sont communes avec la Guyane fran- çaise et qui manquent dans les îles intermédiaires. Il cite, comme fait analogue, cette particularité que les îles espa- gnoles de Cuba et de Porto-Rico possèdent plus d’espèces communes entre elles qu’elles n’en ont de communes avec Haïti, qui, cependant, est plus rapprochée de l’une et de l’autre par sa position intermédiaire. Ces faits, bi- zarres au premier abord, s'expliquent facilement par la fréquence des rapports commerciaux et par les accidents d’acclimatation qui en résultent presque inévitablement Au résumé, Porto-Rico, Vièque et les îles à l'E., dans 1 — 386 — direction d’Anguilla, peuvent être considérées comme for- mant une petite province zoologique distincte, et les autres îles plus au Sud comme en formant une autre, ce qui porte le nombre total à cinq, en y ajoutant les trois mentionnées précédemment. La fin du mémoire est consacrée au Catalogue, soigneu- sement dressé île par île, des mollusques terrestres des Antilles : quelques petites îles sont omises, la Dominique, par exemple, mais c'est parce qu’elles n’ont point élé ex- plorées jusqu'ici par les naturalistes, et qu’il n'existe, par conséquent, aucune donnée sur leur faune malacologique. Si nous nous sommes étendu un peu longuement sur le travail de M. Bland, c'est qu'il nous a paru en valoir la peine. Les bons ouvrages sur la distribution géographique des mollusques ne sont pas très-nombreux jusqu’à présent, et celui-là, à notre avis, est certainement un des meilleurs qui aient été publiés en Amérique. Nous le signalons donc, comme très-intéressant et très-utile à ceux de nos lecteurs auxquels la langue anglaise est suffisamment familière. H. CRoSSE. Remarks on classifications of North Amerienn Helices, by European authors, and especially, by H. and A. Adams and Albers, by (Remarques sur la classification des Hélices de l'Amérique du Nord, proposées par les auteurs européens, et particulièrement par H. et A. Adams et Albers, par) Thomas Blana (1). Dans ce mémoire, l’auteur fait un examen critique des | (1) New-York, 1863, brochure grand in-8° de 24 pages d’im- — 387 — classifications proposées par MM. Adams dans leur Genera et MM. Albers et Martens dans la deuxième édition des « Heliceen,» en les discutant, au point de vue des Hélices de l’Amérique du Nord seulement. Il reproche à MM. Adams de « mettre ensemble, dans leurs listes, des formes dis- « tinctes tant sous le rapport de la coquille que sous celui « de l’animal, de séparer des formes voisines, et de placer, « quelquefois, les mêmes espèces dans plusieurs genres « ou sous-genres, et même dans plusieurs familles diffé- « rentes. » Il cite, à l'appui de son dire, une dizaine d'exemples de pareilles erreurs : Anchistoma hirsutum, Say; fberus electrinus, Gould; I. sportella, Gould, et Hygromia planorboides, Rafinesque, que les auteurs an- glais placent dans la famille des Æelicidæ, ne sont qu’un double emploi des Zonites stenotrema, Férussac, Helicella pura, Alder, Discus Vancouverensis, Lea, et D. planor- boides, Rafinesque, que les mêmes auteurs placent, un peu plus loin, dans la famille des Stenopidæ! Ainsi encore, ils appellent Anchistoma cereolus et A. volvoxis la même coquille qu'ils nomment, quelques lignes après, Polygyra seplemvolva; À. major, la même forme qu'ils désignent plus bas sous le nom de Mesodon albolabris ; Zonites fu- liginosa le même mollusque qu’ils appellent ensuite Heli- cella fuliginosa. On conviendra que voilà des genres et des sous-genres bien délimités! L'édition posthume des Heliceen @'Albers n’est guère plus à l'abri de ces mésaventures génériques et subgéné- riques. Par exemple, l'Aelix sportella, qui n’est qu'un double emploi ou, tout au plus, une variété de l’H. Van- couverensis, est placé dansle sous-genre Patula dépendant pression (tirage à part du volume VIII, octobre 1863, des Annals of the Lyceum of natural history). — 388 — du genre Helix, et le type de l'espèce dans le genre HMa- crocyclis : l'A. clausa, Say, et Y'H. divesta, Gould, qui n’ont point de dents aperturales, sont rangés dans le sous-genre Triodopsis, caractérisé par une ouverture dentée. Comment est-il possible de ne pas s’embrouiller dans un pareil déluge de genres et de sous-genres, alors qu’il est constant que l’auteur lui-mème ne s’y reconnait que très-imparfaitement! Pour ce qui nous concerne per- sonnellement, nos principes sont connus : nous n'admet- tons pas de sous-genres, et, en matière de coupes géné- riques, nous préférons de beaucoup la qualité à la quantité. Le travail consciencieux de M. Bland, auquel est jointe la liste complète des représentants du g. Helix dans l’'Amé- rique du Nord, sera consulté avec fruit par tous les natu- ralistes qui s'intéressent à l’étude des mollusques terres- tres. H. Crosse. Mollusques terrestres Vivanis du Piémont, par l’abbé Soseph Stabile (4). M. Stabile s’est déjà fait connaître des conchyliologistes par un catalogue des mollusques du territoire de Lugano, publié en 1859. Depuis cette époque, il a recueilli des ma- tériaux pour la publication de sa malacologie terrestre du Piémont. Un seul ouvrage avait été publié sur le mème sujet, c’est le catalogue de Strobel; mais l’auteur n'avait exploré que le Piémont oriental. M. Stabile s’est attaché (1) 4 vol. grand in-8°, 141 pages, 2 planches. 1864, Milan, chez j'auteur, rue Saint-Maurilio, n° 3422, et à Paris, chez F. Savy, libraire, rue Hautefeuille, n° 24. — 389 — surtout à rechercher les mollusques de la région occiden- tale, afin de compléter les investigations de son prédéces- seur. Malgré tout le soin apporté par les conchyliologistes piémontais à la recherche des mollusques, leur contrée reste assez pauvre, et je signalerai surtout l’absence de quelques genres propres aux régions voisines, Tesfacella, Daudebardia, Pomatias, et d’un grand nombre d’espèces des régions alpines de France et de Suisse. Néanmoins re- marquons que plusieurs espèces alpines ont leurs der- nières stations en Piémont et ne pénètrent pas en Lom- bardie; telles sont les Vitrina major, Helix glacialis: Clausilia diodon, alpina, Verbanensis et nigricans, Pupa avenacea et Morulleti. Par contre, M. Stabile cite À Zonites, 5 Helix, S Clausilia, 3 Pomatias, etc., de Lombardie, qui manquent au Piémont. Les espèces propres à la faune piémontaise sont au nombre de 5 : Clausilia diodon, alpina, Thomasiana, Mellæ et Pupa Mortlleti. Parmi les espèces les plus intéressantes de la Faune, on peut citer les Limax cinereo-niger, Helix fœtens, umbi- hcaris, Cœcilianella aciculoides, Clausilia Thomasiana, alpina, Mellæ, Pupa Mortilleti, etc. Toutes ces espèces sont accompagnées de longues descriptions et de remar- ques critiques intéressantes. Ce catalogue est fait avec un soin scrupuleux; les dé- terminations portent le cachet d’une savante exactitude. Je regrette néanmoins que l’auteur se soit borné à l’énu- méralion des mollusques terrestres ; quoique l’importance des coquilles fluviatiles soit moindre dans l'étude des faunes et des régions géographiques et orographiques naturelles, leur absence constitue une lacune qu’il sera facile à M. Stabile de combler, 27 — 390 — À la suite de son catalogue, M. Stabile a donné, sous forme de notes, une série de mémoires dont je recom- mande la lecture à mes confrères. | Suivant l’exemple de M. Moquin-Tandon, l'auteur tente une classification des mollusques pulmonés d'après la structure de la mâchoire. Il établit ainsi trois grandes divisions : 4, mâchoire unique ; b, trois mâchoires (Lim- néens); €, pas de mâchoire ou agnatha (Tes{acellidæ). Les mollusques à mâchoire unique, et ce sont les plus pombreux, se divisent en : 1° Oxygnatha. Mâchoire fortement arquée, quelque- fois verticalement carénée au milieu, avec une forte saillie rostriforme plus ou moins large ou en forme de bec à la partie moyenne du bord libre (Limax, Vaitrina, Zo- niles, etc.). 2 Aulacognatha. Mächoire peu arquée, souvent assez étroite, à stries fines plus ou moins prononcées et à denti- cules ou crénelures marginales petites, peu distinctes ou nulles ; saillie médiane du bord libre plus ou moins pro- noncée, non rostriforme (Pupa, Balea, Sagda, Clau- silia, etc.). 5° Odontognatha. Mâchoire à côtes, largement crénelée ou fortement denticulée sur le bord libre (Arion, Vagi- nulus, Drepanostoma, Fruticicola, etc.). 4° Goniognatha. Màchoire arquée, convexe en dessus, plus ou moins concave inférieurement, composée de seg- ments imbriqués (Bulimulus, Orthalicus). M. Stabile a étendu ses recherches aux plaques linguales des mollusques pulmonés. Il les a classés d’après la forme de la dent centrale de chaque rangée, des dents latérales et des dents marginales. Il y a longtemps (1) que j'avais (1) Journal de Conchyliolugie, 1. VI, p. 120-128. — 391 — fait remarquer les caractères singuliers de chaque ordre de denticulation et surtout de la denticulation centrale ou embryonnaire; néanmoins je crois encore qu'il est illusoire de chercher dans ces éléments les bases d’une bonne clas- sification des mollusques. Il ne faut rien négliger à la vé- rité, et ces recherches ont leur utilité, mais elles abou- tissent, comme tous les systèmes, à désunir des organi- sations voisines et à rassembler des êtres très-différents. M. Stabile propose un système de notation très-ingé- nieux qu'il applique aux plaques linguales. Prenons pour exemple le Vitrina pellucida ; ce mollusque présente 100 rangées de denticulations; chaque rangée est com- posée d’une dent centrale et de 57 dents latérales de 91.1.37 100 dition de la ligne supérieure 537 Æ 1 57 —75, et en multipliant ce nombre par la ligne inférieure 75 X 100, on obtient le chiffre total des denticulations de la plaque 7,500! Je signalerai, enfin, quelques observations sur les Vi- trines; une note sur les genres Tennentia, Parmarion, Helicarion et Camptonyx, où l’auteur crée le genre Plu- tonia pour le Viquesnelia atlantica, Morelet; des re- cherches sur l’organe de l’ouie chez les mollusques ; une étude sur le genre Zonites et ses subdivisions; une ana- lyse très-complète de la dissertation inaugurale de M. Cla- parède sur l’anatomie du Cyclostoma elegans, etc. Tel est, en résumé, le nouvel ouvrage de M. Stabile; l’auteur, tout en nous donnant un excellent catalogue, a voulu aborder les questions les plus intéressantes de la conchyliologie : nous l’engageons à continuer et à étendre ses investigations. P. Fiscuer. chaque côté, d’où la notation . En faisant l’ad- — 992 — Photographic Conchology, à second, or photo- graphic series, of the Conchological Miscellany of (Conchyliologie photographique, ou deuxième série des Mélanges conchyliologiques de) Sylva- nus Hanley. — Livraisons 1 à 3 (1). « Nous signalons à nos lecteurs ce nouvel ouvrage de M. Sylvanus Hanley; il fait suite à ses Conchological Mis- cellany, et c’est, à notre connaissance, la première publi- cation malacologique qui ait eu recours aux procédés photographiques, en y ajoutant le coloriage. Les espèces représentées appartiennent aux genres Unio, Mycelopus, Anodonla et Cyrena; plusieurs d’entre elles n'avaient pas encore été figurées. H € Addition à la faune conchyliologique de la Nouvelle-Calédonie, publiée par M. J. B. Gas- sies (2). … Cette addition comprend la description latine et fran- çaise du Melania Montrouzieri, Gassies, espèce nouvelle qui avait été figurée (pl. v, fig. 10) dans le récent ouvrage de notre honorable confrère de Bordeaux, mais dont la diagnose avait été égarée pendant l'impression. H. C. (1) Londres, 1863, Willis and Sotheran, 136, Strand. Grand in-4°, 7 planches de photographies coloriées, avec le texte cor- respondant. Prix, 1 sh. par planche. (2) Bordeaux, 1864, 2 pages grand in-4, faisant partie de Ja 1. livraison du tome XXV des Actes de la Société Linnéenne. — 393 — Recherches sur l'organisation du manteau chez les Brachiopodes articulés, et principalement sur les spicules calcaires contenus dans son inté- rieur, par E. Eudes-Deslongchamps (1). Le mémoire de M. Eudes-Deslongchamps se divise en trois parties. La première traite de la constitution géné- rale du manteau, dans les Brachiopodes articulés. Assez différent, sous beaucoup de rapports, de celui des Lamel- libranches, il est toujours formé d’une membrane mince tapissant exactement l’intérieur des coquilles, et divisé en deux lobes (un pour chaque valve), qui ne tiennent l’un à l’autre qu’au niveau du pédoncule, où ils s'unissent, en formant avec les parois de la coquille une sorte de seconde poche logeant les principaux viscères. Le manteau, étudié dans sa contexture intime, paraît formé de deux lames superposées : la couche interne s'applique exactement sur la coquille même qu’elle est chargée de sécréter et revèt même l'appareil apophysaire : la lame externe tapisse exactement la couche interne, jusqu’au niveau de la cavité viscérale, et finit par se mouler sur les bras qu’elle enduit dans toute leur longueur. Les fonctions du manteau sont multiples; car, en dehors de la formation de la coquille et de son accroissement, il est chargé d’une partie du travail physiologique de la respiration, de la circulation et de la génération. Dans la seconde partie, l’auteur s'occupe, d’une façon (1) Caen, 1864, chez F. Leblanc-Hardel, imprimeur-libraire, rue Froide, 2. Brochure in-4e de 36 pages d'impression, accom- pagnée de trois planches lithographiées et teintées. — 394 — générale, des spicules calcaires, petits corps singuliers qui se trouvent en plus ou moins grand nombre dans la lame interne du manteau de la plupart des Brachiopodes articu- lés, et dont l'existence a été signalée pour la première fois par M. O0. Smith en 1854. Ils sont logés sur le trajet des grands sinus veineux et des artères, où leurs branches se multiplient, se superposent et forment un lacis très- compliqué. Leur nombre augmente encore au point où les sinus débouchent dans la cavité viscérale, dont ils ta- pissent les parois : on les retrouve aussi presque toujours dans toute la longueur des bras. Leur forme varie beau- coup de genre à genre; ils se présentent tantôt sous forme de petites baguettes aplaties, pointues et munies de branches latérales. tantôt en branches plus ou moins nombreuses, irradiant d’un point central plein ou perforé, tantôt en plaques minces, festonnées à leur pourtour, tan- tôt sous un aspect spongieux, confus, ou en formant par voie de soudure un tout continu d’une grande consistance, Les spicules paraissent dès que la coquille a pris sa forme, mais ils n'existent alors que dans les grands canaux des bras, et se ressemblent dans toutes les espèces, reprodui- sant à peu près la forme de ceux du genre Kraussina à l'état adulte. Ils s’agrandissent rapidement, prennent leur forme définitive et finissent par gagner les lobes du man- teau. Leur fonction paraît être de donner protection aux organes circulatoires. C’est dans le genre Thécidée que les spicules sont le plus développés; ils manquent compléte- ment dans la famille des Lingulidæ et des Rhynchonellidæ. Dans quelques genres de la famille des Terebralulide, les Terebratella et les Waldheimia, par exemple, les spicules n'existent pas, il est vrai, mais ils sont remplacés par une substance calcaire amorphe qui imbibe le manteau, et dont la présence est facile à constater à l’aide d’un acide affaibli. — 3995 — La troisième partie est consacrée à l'étude et à l'examen comparalif du manteau et de ses spicules dans les divers genres qui composent la famille des Terebralulidæ. Dans le genre Terebratulina (T. caput-serpentis), les spicules, très-nombreux et de forme élégante, donnent à l'appareil palléal une grande consistance. Ils sont plus grands, mais beaucoup moins nombreux chez les Epithyris (E. vitrea). Leur nombre est considérable dans les Kraussina (Kraus- sina rubra), mais ils sont si petits et si déliés, qu'on ne peut les voir sans un grossissement de 40 à 50 diamètres; ils sont formés de petites baguettes grêles, pointues à leurs deux extrémités, à peine branchues, et ressemblent beau- coup à ceux qu'on observe dans la peau des Holothuries. Les Megerlea (M. truncata) possèdent des spicules plus abondants encore que ceux des Terebratulina, très-larges, à peu près de forme quadrilatère avec les angles émoussés et les bords festonnés. Les Morrisia (M. anomioides) ont des spicules excessivement nombreux, assez petits, mêlés entre eux, et dont l’ensemble apparait comme une masse blanchâtre spongieuse. Dans les Argiope, il n’y a plus, à proprement parler, d'appareil palléal ; tout se réduit à une ligne concentrique de spicules déliés et très-allongés au point où la partie redressée du manteau, sur la grande valve, forme les parois de la cavité viscérale. Dans les Thecidea, les spicules, considérablement développés, de- viennent de véritables plaques calcaires, oblitérant presque tout l’intérieur, et formant, pour ainsi dire, une seconde coquille dans la première. De plus, dans le jeune âge, le manteau en est rempli avant que les bras et leurs cirrhes en offrent la moindre trace. Tel est le résumé de l’intéressant travail anatomique de M. E. Eudes-Deslongchamps, qui nous fait faire un pas de plus vers la connaissance intime de l'organisation si cu- — 396 — rieuse des Brachiopodes. On remarquera que les spicules de l'épaisseur du manteau de ces animaux offrent beaucoup d’analogie avec ceux que l’on a observés dans la peau de certains Nudibranches et des Holothuries. Le mémoire que nous venons d'analyser est accompagné de trois planches dessinées sur pierre avec beaucoup de soin par l’auteur lui-même et nécessairement fort exactes. H. CRosse. Études sur les étages jurassiques inférieurs de la Normandie, par E. Eudes Deslong- champs |l). Bien que cet ouvrage soit, en grande partie, purement géologique, et sorte, par conséquent quelque peu du cadre habituel de notre recueil, nous croyons devoir le signaler à ceux de nos abonnés qui s'occupent de paléontologie. L'auteur a, depuis quinze ans, longuement exploré la Normandie, et de plus il a profité de l’expérience et des recherches de son père, le savant doyen de la faculté des sciences de Caen. Il en résulte que son livre est un guide excellent pour ceux qui voudraient explorer et étudier les divers étages du lias et du système oolithique inférieur dans cette partie de la France. Les stations paléontolo- giques remarquables, et particulièrement le récif si cu- rieux de May et de Fontaine-Etoupefour, les diverses faunes malacologiques, l'extension des étages et des limites (4) Caen, 1864, chez F. Leblanc-Hardel, imprimeur-libraire, rue Froide, 2. Un volume in-4° de 296 pages d'impression, ac- compagné de 3 planches et de 49 figures dans le texte. — 397 — des mers, aux diverses périodes géologiques, sont étudiés avec soin et traités avec toute l’importance que comporte le sujet. H. Cross. The complete Writings of Constantine Smaltz Rafinesque On recent and fossil conchology. — Edited by (OEuvres complètes de Constantine Smaltz Rafinesque, concernant la conchyliologie vivante et fossile, éditées par) w. &. Binney el George W. Tryonjr. (1). L'une des plus grandes difficultés qui arrêtent les natu- ralistes dans leurs travaux, c’est l'impossibilité dans la quelle ils se trouvent souvent de consulter les anciens au- teurs qui ont écrit avant eux sur le sujet qu’ils se proposent de traiter, soit parce que leurs mémoires sont devenus rares ou même introuvables, soit parce qu’ils sont épars dans des recueils périodiques considérables, coûteux, et par cela même peu répandus dans les bibliothèques. Il en résulte que l’on rend un utile service à la science et aux savants lorsque l’on réunit, dans un format commode et à un prix accessible à tous, des articles spéciaux, épars dans vingt recueils différents. Les auteurs américains ont (1). New-York, 186%. Un volume in-8& de 104 pages d’impres- sion, accompagné de trois planches en fac=simile. En vente, à Paris, chez J. B. Baïllière et fils, rue Hautefeuille, 19, et à New- York, chez Baillière frères, Broadway, 520. Prix, 2 d. 50 c. 13 fr.). — 398 — commencé, il y a quelques années, ces utiles réimpres- sions par la publication des œuvres complètes de Thomas Say. Voici maintenant que MM. Binney et Tryon nous donnent une édition complète des œuvres conchyliolo- giques de Rafinesque, dans laquelle ils ont poussé le soin jusqu’à donner la pagination originale des divers articles, et jusqu’à reproduire toutes les figures en fac simule. Quelques-uns de ces articles sont extraits de recueils pé- riodiques tellement peu connus, que leurs noms ne figurent même pas dans le récent ouvrage bibliographique, pour- tant si complet, de Carus et Engellmann. On peut juger, par là, de l'intérêt scientifique de cetle réimpression. Rafi- nesque est loin d’être un naturaliste sans valeur. Ses noms génériques et spécifiques sont bien faits, conformes aux règles et généralement euphoniques, et, s'il existe encore quelque obscurité en ce qui concerne un certain nombre de ses genres et de ses espèces, cela tient à ce qu'il a sou- vent, dans ses descriptions, pratiqué la concision lin- néenne avec exagération. Nous devons donc féliciter les éditeurs d’avoir publié cet utile ouvrage, qui est le résultat de leurs recherches de plusieurs années, et les encourager à donner suite à leur projet de réimpression des autres anciens auteurs américains. Nous regrettons toutefois qu'ils n'aient point cru devoir comprendre dans leur réimpression une brochure de Rafinesque, publiée à Palerme en 1814 (in-8, 52 pages d'impression) et inti- tulée Principes fondamentaux de somiologre. C'est un excellent traité de nomenclature, fort remarquable pour l’époque, et que nous possédons dans notre bibliothèque; nous le croyons assez rare. H. CRossE. — 399 — Catalogue des Mrollusques observés dans le dépar- tement du Morbihan, par M. Taslé, conser- vateur des musées de la Société polymathique du Morbihan (1). Le département du Morbihan n'avait pas encore été l'objet, du moins à notre connaissance, d’un catalogue malacologique spécial; c’est donc une véritable lacune que vient combler le travail de M. Taslé, et, à ce titre, nous ne pouvons l’accueillir qu'avec bienveillance, nous qui voudrions que chacun de nos départements eût le catalogue exact de ses productions naturelles. L'auteur énumère 527 espèces de mollusques comme ayant été recueillies dans le département, savoir : 227 marines (411 céphalés et 416 acéphalés), 59 fluviatiles (22 céphalés et 47 acéphalés), et GA terrestres. Nous signalerons, dans le nombre, la présence de 8 Mangelia, 4 Scalaria, 5 La- cuna, 11 Rissoa, 5 Testacella, 2 Vitrina, 1 Lyonsia, 5 Thracia. Quelquesespèces, très-peu nombreuses dureste, nous paraissent avoir été introduites à tort dans ce cata- logue, et nous engageons l’auteur à les éliminer, s’il fait une deuxième édition de son travail, à moins qu'il n’ac- quière des preuves palpables de leur existence sur nos côtes, ce qui nous paraît tout à fait improbable. Nous citerons notamment, parmi elles, le Monoceros crassila- brum, Lamarck, qui provient des côtes du Chili et de Patagonie, le Columbella mercatoria et le Tellina radiata, (1) Vannes, 1864. Brochure in-8& de 24 pages d'impression (tirage à part du Bulletin de la Société polymathique du Morbihan, année 1864). — hk00 — Linné, qui vivent aux Antilles, et le Trophon muricatus, Hinds, de Panama. Ces coquilles, signalées à l'auteur comme ayant été trouvées à Belle-Ile, ont sans doute été jetées à terre avec le lest de quelque navire, à moins qu’elles n'aient été l’objet d’une confusion de localités ou d'étiquettes. Nous lui reprocherons aussi d’adopter deux ou trois noms génériques de Bolten et de Leach, à l'exemple de quelques naturalistes étrangers, alors qu'il est constant que ces noms sont dénués de toute valeur scientifique; les uns parce qu’ils ont été proposés sans diagnose, et que, d’ailleurs, on ne sait trop à quelles formes les appliquer; les autres parce qu'ils ont été éta- blis dans un ouvrage resté à l’état de manuscrit jusque dans ces dernières années, et qu'ils laissent, par consé- quent, à désirer au point de vue de l’antériorité. D’après M. Taslé, il faut rayer du catalogue des espèces morbihan- naises le Planorbis vortex et le P.carinatus, que M. Bour- guignat, sur une fausse indication de Ini, avait indiqués, dans sa Malacologie de la Bretagne, comme ayant été re- cueillis dans le département. Sous le bénéfice des quelques observations qui précèdent, nous n'avons que des éloges à donner au catalogue de M. Taslé, dont les types spéci- fiques ont été déposés par lui, avec une générosité qui l’honore, dans le musée de la Société polymathique, comme pièces à l'appui de son travail : nous l’engageons donc vive- ment à poursuivre ses recherches locales, qui ont déjà été si fructueuses. H. CROSSE. — 401 — NOUVELLES. Nous apprenons l’heureux retour et la prochaine arrivée à Paris de M. G. Lejean, vice-consul de France à Massaouah, sur le sort duquel on avait eu longtemps des inquiétudes; nous espérons que son séjour en Abyssinie n’aura été in- fructueux ni pour les progrès de la géographie, ni pour ceux des sciences naturelles. M. Constantin Jelski, ancien conservateur des collec- tions du muséum de l’Université de Kieff, vient de partir pour Cayenne, dans l'intention d’explorer cette colonie au point de vue des diverses branches de l’histoire natu- relle et particulièrement de la conchyliologie et de l’en- tomologie. Cette partie de l'Amérique est loin d’être com- plétement connue, surtout à l’intérieur; elle doit offrir, par conséquent, une riche moisson de faits scientifiques nouveaux à un explorateur actif et zélé. M. Bocourt, aide-naturaliste au Muséum de Paris, et chargé déjà précédemment d’une mission scientifique à Siam, doit partir prochainement pour le Mexique; il est attaché, pour la partie zoologique, à la commission scien- tifique, qui doit faire connaître au monde savant les ri- chesses de cette contrée. H. CROSSE. — 402 — ERRATA. Pages. Lignes. 40, 5, au lieu de intérieurement, lisez inférieurement. 90, RL Angasia, — Angasiella. 268, 15-16, —— obtusa, costata, — obtuse costata. 268, 20: — plicato, denticulato, — plicato-denticulato. PI. IV, fig. 9, — Angasia Edwardsi, — Angasiella Edwardsi. PI. VI, fig. 1, — Bornella Herrmanni, — Bornella Hermanni. PI. XII, fig. 5, — Helix Munieriana, — Helix Tchefouensis. LISTE des personnes qui ont concouru à la rédaction du volume XII du JourNAL DE CONCHYLIOLOGIE. Angas (Geo. French), Montrouzier (le R. P.). Aucapitaine (baron H.). Morelet (A.). Bianconi (J.). Munier-Chalmas. Boivin (Am.). Prime (Temple). Brot (D' A.). Récluz (C.) Caillet (H.). Souverbie (D°). Debeaux (0.). Sowerby (G. B.). Dubrueil (E.). Weinkauff (H.). Mayer (C.). LISTE DES NOUVEAUX ABONNÉS. Artaud-Haussmann (M°). . . . Paris. Attanasio (N.).1 5... 4 7. TtNagles Bianconi (professeur J.). . . . Bologne. — 403 — Biondi (D' S.). Bland (T.). Bolles (E. C.). Buvelot (A.). . Da Costa Gomez (A.). Dubrueil (E.). Frick (D.). Issel (D' A.). . Jelski (C.). Meneghini (professeur J.). . Montrouzier (R. P.). Musée Gioeni. Musée d'histoire CIE Newcomb (D°). Paiva (baron do Castello de). Raynal. Roeters van Lennep. Tiberi (D' N.). Tournouer (R.). . Vaillant (D' L.). . Catane. New-York. Portland (U, S.). Naples. Saint-Thomas, Montpellier. San-Francisco. Gênes. Cayenne. Pise. Nouvelle-Calédonie. Catane. Syracuse. Oakland. Lisbonne. Poitiers. Twello. Portici. Paris. Paris. TABLE DES MATIÈRES. TOME XII. Pagese Note sur la rapidité de l’accroissement des Mytilus, par P. FiscHer. Addition au catalogue des US marines re- cueillies sur les côtes de l’Algérie, par H. C. WEINKAUFF,. — 404 — Observations sur quelques espèces de la Méditerra- née, par H. C. WEINKAUFF. Note sur les Psammobies des côtes de l’ Meee a et description d’une espèce nouvelle, par H. CROSSE. Description de trois espèces nouvelles, par leD'Bror. Catalogue des espèces appartenant au genre Poma- tias et description d’une li nouvelle, par H. CROSSE. : : : Description de cinq espèces He " genre Ce nus, par À. Boivin.