Li ds Rage des MN! L CE TEE PRE 7 UE, APPEL SLR: ioaire AE DURS Res at INSTITUT ALILSNI K SMITHSONIAN tLARIES SMITHSONIAN NLILSNI ARIES NLILSNI NOIINIILSNI RARIES INSTITUTION NLTLSNI > * SMITHSONIAN RARIES RARIES NVINOSHIINS S31YVH811 LIBRARIES K SIN S3IUVU NVINOSHLINS S31HV NYINOSHLINS NOILNLILSNI INSTITUTION SMITHSONIAN SMITHSONIAN NVINOSHLINS S3I4VH EN SMITHSONIAN Ÿ S3IYVYYIT LIBRARIES NVINOSHLINS S314V4417 LIBRARIES NYINOSHLINS SMITHSONIAN INSTITUTION NOTINLILSNI LALILSNI g17 INSTITU] SMITHSONIAN INSTITUTION NOIINLILSNI NYINOSHLINS S313V489171 LIBRARIES SMITHSONIAN RARIES #911 LIBRARIES . INSTITUTION NOIINLILSNI NYINOSHLINS S314vV4g11 LIBRARIES SMITHSONIAN NS 2 NE NV + N° 2% SMITHSONIAN INSTIT + NYINOSHLINS S314 NYINOSHIINS S314Vva SMITHSONIAN S N NOIINLILISNI INSTITL S3IYVYIIT LIBRARIES INSTITUTION NOIINLIISNI NYINOSHIINS S314Y INSTITUTION _ NOIINLILSNI FA [29] .< = > FA = A CLS 1 / © 2e us D. 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CROSSE RUE TRONCHET, %. 1868, ri FAR ASS UE is Gi “Nar JOURNAL DE CONCHYLIOLOGTE. a fer Janvicr i:6GS. Notes pour servir à l’histoire naturelle de quelques Mollusques de nos côtes, el parti- culièrement des Céphalopodes, PAR H. CROSSE. Pendant un séjour d’un mois que nous avons fait en septembre 1866, à Arcachon (Gironde), nous avons pu observer un certain nombre de Mollusques dans des con- ditions se rapprochant beaucoup de l’état de nature. En effet, le grand Aquarium qui y a été fondé récemment comprend non-seulement de nombreux compartiments vitrés pour les exhibitions ordinaires de Mollusques et d’autres animaux marins, mais encore des bassins à fleur de terre, larges et peu profonds, permettant d'observer, d'une façon très-salisfaisante, les habitudes, la manière de vivre et les procédés de locomotion de tous ces êtres curieux (4). Il serait vivement à désirer que l'on créât des (4) Nous adressons ici tous nos remercimenis aux naturalistes zélés qui sont à la tête de cet utile établissement, et particulière- DEN URSS établissements semblables dans les principaux ports de notre littoral. Rien ne serait plus propre, selon nous, à inspirer le goût des sciences naturelles et à favoriser les études des observateurs : 4. CarpiumM NorveGicum, Spengler. L'area géographique de cette jolie espèce paraît être d’une grande étendue. On la trouve, en effet, aux îles Feroë, sur les côtes de Norvége, dans la Manche, sur tout le littoral océanique de France et d’Espagne, et jusque sur les côtes des archipels de Madère et des Canaries : de plus, elle vit dans la Méditerranée. Elle est très-abon- damment répandue en dehors du bassin d'Arcachon et se trouve aussi, bien que moins communément, sur quelques- uns des bancs de sable de l’intérieur, où nous l'avons re- cueillie plusieurs fois à l’état vivant. L'animal est blan- châtre : le pied et le manteau sont marqués de taches allongées d'un roux clair, reproduisant exactement le ton des côtes umbono-marginales de la coquille chez les indi- vidus jeunes. Ce Mollusque se déplace facilement à l’aide de son pied, qui est puissant et très-développé : il fait même des sauts assez considérables, qu’il opère brusquement et comme poussé par la détente d’un ressort. 2. PECTEN MAxIMUS, Linné. Le Pecten maximus a des habitudes beaucoup moins tranquilles que celles de la plupart des autres Acéphalés. Il reste rarement à la même place pendant un long espace de temps, et nous ne connaissons guère que les Lima qui soient d'une humeur plus vagabonde. Ses procédés de ment à MM. Hameau, Lafont et Filloux pour leur accueil bien- veillant. H:C; ER, LES locomotion sont fort curieux. Il parcourt des espaces de 1 à 2 mètres eu battant l'eau avec ses valves entr'ouvertes, et progresse ainsi, l'ouverture des valves en avant, les cro- chets en arrière. I s’arrêle ensuite pour recommencer le même manége quelque temps après. S'il se heurte dans l’eau à quelque obstacle, le choc le fait (tourner sur lui- même et parfois même couler à fond, mais sans le décou- rager le moins du monde, et sans l'empêcher de recom- mencer, un peu plus tard, le cours de ses pérégrinations. Le moment le plus favorable à l’observation de ces faits curieux était l'heure à laquelle on changeait, à l’Aqua- rium, l'eau du bassin qui contenait ces Mollusques. Il y avait toujours alors, parmi eux, agitation marquée et re- crudescence d’évolutions. Dans le bassin d'Arcachon, le Pecten maximus vit sur les crassats, au milieu des plantes marines, mais toujours à au moins 80 centimètres ou 1 mètre au-dessous du ni- veau des plus basses marées. Les pêcheurs emploient, pour le découvrir sous l’eau, un moyen fort simple, mais dont nous avons pu nous-mèême constater l'efficacité. Lorsqu'on arrive à un endroit que l'on suppose fréquenté par ces Mollusques, il suffit de faire silence, d’abaisser la tête près du niveau de l’eau et de prêter une oreille attentive. S'il se trouve un Pecten maximus dans les environs, il ne manque pas, fidèle à ses habitudes remuantes, de frapper de temps en temps ses valves l’une contre l’autre, ce qui produit un bruit sec très-facilement perceptible. Ce bruit décèle la présence de l’animal et indique en même temps l'endroit précis dans lequel il se trouve. Il ne reste plus qu'à s'approcher avec précaution, et à plonger la main dans l’eau, à cet endroit, pour capturer le Mollusque, vic- time de ses bruyantes manifestations. se 5. LoziGo vuLGaris, Lamarck. Nous avons eu occasion de voir cinq de ces Hollusques dans l’Aquarium d'Arcachon. Malheureusement, ces ani- maux, qui sont essentiellement pélagiens et ne se rap- prochent du littoral qu'accidentellement ou au moment de la ponte, ne paraissent pas pouvoir s’habituer à une captivité qui change du tout au tout leurs habitudes et leurs conditions d'existence. Trois sont morts le lendemain de leur entrée dans l'Aquarium, et les deux autres ont succombé le surlendemain. Les Calmars sont très-vifs et toujours en mouvement. Leur mode habituel de natation est très-original. Il consiste en une suite d’évolutionsalter- nant d'arrière en avant et d'avant en arrière, évolutions comparables au mouvement d'une balançoire. Dans ce système de locomotion, les nageoires terminales paraissent exercer une action prépondérante. C’est, au contraire, le siphon ou tube locomoteur qui agit exclusivement lorsque l'animal a besoin d’avoir recours à la natation accélérée : les nageoires devenues inutiles cessent d’être déployées et viennent s'appliquer en dessous de la partie postérieure du sac. 4. SEPIA OFFICINALIS, Linné. Les Seiches sont très-communes dans le bassin d’Arca- chon, et chaque fois que l’on pêche à la seine, il est rare que le filet n’en ramène pas plusieurs; mais, pour les con- server vivantes, il ne faut les laisser que le moins long- temps possible hors de l’eau, car, dans cette situation, elles meurent très-vite. Leurs allures ordinaires sont beaucoup moins vives que celles des Calmars. Nous avons vu, dans l’Aquarium, des Seiches rester, pendant plus d’une demi-heure, à la même NE pe place, entre deux eaux, dans une position horizontale, et sans opérer d’autres mouvements qu'une ondulation à peine sensible des nageoires marginales du sac. Les au- teurs modernes ne sont point encore parfaitement d'accord au sujet des procédés de locomotion des Seiches. D'Orbigny avait admis, d’une façon absolue, que la na- tation rétrograde des Céphalopodes $'opérait entièrement au moyen du refoulement de l’eau par le tube locomoteur que d’autres auteurs désignent sous le nom d’entonnoir ou de siphon. En ce qui touche la Seiche, Vérany (1) attribue sa marche progressive « à Paction des bras inférieurs qu’elle « penche en avant de la tête et emploie comme de puis- « santes rames, son corps étant horizontal. Les nageoires, « ajoute-t-il, ne sont pour elle qu'un balancier dont le « mouvement est continuel et ondulatoire : les six bras « supérieurs ne lui servent qu'à fendre l’eau, et même «_ qu'à la tenir en équitibre, car elle les porte générale- « ment très-serrés entre eux et sur un plan horizontal. Notre collaborateur, P. Fischer, qui a récemment pu- blié, dans un travail fort intéressant (2), le résultat des observations qu’il avait faites à Aquarium d'Arcachon sur les Céphalopodes, con$idère les Seiches comme ayant re- cours à deux procédés mécaniques différents, selon que la natation est modérée ou accélérée. La progression modé- rée, qui est l'allure habituelle de ces Aollusques, s'opère aussi aisément en avant qu'en arrière : elle s'effectue à l'aide des ondulations des nageoires marginales du sac. La progression accélérée, qui a lieu lorsque l'animal est in- quiété ou poursuivi, est rétrograde, très-rapide, et s'opère 1) Céphalopodes de la Méditerranée, p. 69. 2) Annales des sciences naturelles, 1866, p. 308-320. PR 1) es par mouvements saccadés. «Avant de s’élancer en ar- « rière (1), l’animal écarte ses bras, puis les réunit brus- « quement ; les nageoires, réduites à l’inaction, se re- « plient à la face ventrale du sac ; l’extrémité postérieure « de l’une d’elles recouvre celle du côté opposé. L'animal « ainsi lancé parcourt d’un bond un espace considérable : « durant le trajet, les bras s’écartent, le corps est exacte- « ment horizontal ; un nouveau rapprochement des bras « provoquera une secousse suivie des mêmes effets. La « natation accélérée est donc le résultat de l’action des « bras, et surtout de ceux de la quatrième paire taillés « comme des rames et pourvus d’une large crête nata- « toire. » Le jeu de l’entonnoir, d’après l’auteur, peut être considéré comme un auxiliaire qui, s’il est utile aux mouvements, ne sert qu’à la natation rétrograde très- rapide. Un autre naturaliste, qui a eu également occasion d’ob- server les Seiches à l’état vivant, M. P. Bert, pense que l’entonnoir de ces animaux leur sert, d'ordinaire, pour se diriger dans tous les sens et même en avant (2). « Dans « ce dernier cas, l'animal recourbe fortement l'ouverture « de l’entonnoir en arrière et en bas. Il est ainsi, par le « rejet violent de l’eau, projeté en*avant et en haut : les « bras allongés en pointe et la nageoire marginale régu- « larisent le mouvement... Au reste, la nageoire margi- « nale peut aussi, comme l’a dit Fischer, suffire à la lo- « comotion, soit en avant, soit en arrière. » Le même auteur, moins de deux mois après la publication de la première note, devient plus exclusif, et cesse d'admettre l'usage de la nageoire marginale, chez la Seiche, pour la (1) Fischer, loc. cit., p. 312. (2) Notes d'anatomie et de physiologie comparées, p. 33 (25 juin 1867). HAT progression (1). « Malgré des assertions récentes, dit-il, « elle (la locomotion des Seiches) a lieu exclusivement « par les contractions du sac en avant comme en arrière « et sur les côtés; la direction de l’entonnoir règle le « mouvement de l'animal (2). » En ce qui nous concerne, voici le résultat de nos obser- vations. Nous avons reconnu l'existence, chez les Seiches, de deux procédés de natation dus à des moyens d'action différents. Le premier, qui s'opère par les contractions du sac et le jeu de l'entonnoir, est, en outre, favorisé par l’action énergique des bras et surtout de ceux de la quatrième paire, lorsque l'animal, pour un motif quelconque, veut arriver à son maximum de vitese. C’est ce que Fischer appelle la progression accélérée : elle est toujours rétro- grade et saccadée. D’un autre côté, il est très-vrai que l'animal peut, ainsi que l'a dit M. Bert, se diriger égale- ment en avant, à l’aide de son entonnoir, dont il recourbe fortement l'ouverture en arrière et en bas : sa progression est alors moins vive, et il laisse ses bras allongés en pointe. Dans cette position, le rejet violent de l’eau le pousse en avant et en haut. Le deuxième procédé de natation nous a toujours paru s'effectuer uniquement à l’aide des ondulations des na- geoires marginales du sac. Ces ondulations commencent à l'extrémité postérieure et s'effectuent d'arrière en avant, lorsqu'il veut aller en arrière. Quand il passe d’une allure à J’autre, on voit se produire immédiatement un renver- sement dans la direction des ondulations des nageoires : seulement, il faut une bonne vue et beaucoup d'attention (1) Comptes rendus de l’Académie des sciences, 12 août 1867, p. 300. (2) P. Bert, loc. cit., p. 301 (en note). =. 0) à l'observateur pour saisir le moment précis de ce renver- sement, dont, pour notre part, nous avons été témoin plus de vingt fois. Ce deuxième mode de progression, doux, continu, nullementsaccadé, est plus lent que l’autre, mais il doit être beaucoup moins fatigant pour l'animal. Il nous semble qu’on peut le considérer comme son allure habi- tuelle, car c’est celui dont il se sert pendant le plus long espace de temps.Quelquefois, les ondulations, devenant de plus en plus faibles, finissent par se réduire à une sorte de léger frisson, et l'animal plane entre deux eaux, toujours dans une position horizontale et pour ainsi dire sans chan- ger de place : elles ne servent plus alors qu’à le maintenir dans sa position. En présence de ces faits qui sont constants, et surtout du renversement dans la direction des ondulations qui accompagne chaque changement de mouvement en avant ou en arrière, et dont les effets presque instantanés sont comparables à ceux du renversement de la vapeur dans les locomotives, nous avouons ne pas comprendre comment M. Bert a pu s’avancer jusqu’à soutenir, comme on l’a vu plus haut, que la locomotion des Seiches avait lieu exclu- sivement par les contractions du sac et le jeu de l’enton- noir. Tous les observateurs qui ont vu des Seiches à l’état vi- vant, dans un Aquarium, ont pu constater la ressemblance singulière, que la tête de ces animaux, lorsqu'ils sont à l'état de repos, présente avec celle d’un éléphant, par suite de la réunion des bras en une sorte de masse pyra- midale à sommet incliné d’arrière en avant et en bas. Cette attitude et le semblant de trompe que forment les bras des trois premières paires donnent aux Seiches une apparence des plus singulières et rappellent à l'esprit la figure que la mythologie indienne prête au dieu Ganesa. NN S Jusqu'à ces derniers temps, on ignorait à quel usage précis servaient aux Seiches les deux longs bras tentacu- laires qui, à l’état vivant, ne font jamais saillie, mais, au contraire, sont rétractés et roulés en crosse à l’intérieur de la cavité formée par la réunion des bras sessiles, tandis que, l’animal une fois mort, ils s’allongent de façon à dé- passer deux fois la longueur de ces derniers.Ces deux bras servent à la préhension de la proie. Notre collaborateur Fischer a, l’automne dernier, été témoin du fait à l’Aqua- rium d'Arcachon. Ayant introduit un petit poisson dans un compartiment où se trouvaient des Seiches, il a vu l’une de ces dernières le saisir au passage, à l’aide de ses deux longs bras, brusquement déroulés et détendus comme par l'effet d’un ressort, puis le ramener aux bras courts qui l'ont enveloppé et maintenu définitivement à portée du bec central. Dans cette situation, la Seiche nageait en mordant à mème sa proie : une fois son appétit satisfait, elle abandonna ce qui restait de sa victime et reprit ses allures habituelles. Il y a tout lieu de croire que les longs bras servent également à la préhension chez les autres Décapodes. 5. Ocropus vuLGaRiIs, Lamarck. Les changements de couleurs que les Poulpes opèrent à volonté sont connus depuis longtemps des naturalistes, mais toujours très-curieux à observer. On peut dire de ces animaux qu’ils empruntent successivement toutes les cou- leurs de l’arc-en-ciel, le bleu excepté. À la moindre émo- tion, ou même sans cause apparente, ils passent du brun au blanc, au jaune, au noir ou au violet. Parfois aussi, on voit apparaître, sur diverses parties de la tête ou du sac, des rugosilés qui disparaissent brusquement, comme elles sont venues. PME Les Poulpes recherchent, comme lieu de retraite, les trous et les crevasses des rochers : ils aiment à se cacher sous les pierres, et, dans les bassins de l’ Aquarium, ils se logeaient de préférence sous des tuiles creuses que l’on y avait placées. Nous avons autrefois observé ces animaux dans le golfe d’Ajaccio, où ils sont très-communs : ils sy logent également dans des trous de rochers dont ils font leur station habituelle, et qui sont facilement reconnais- sables à de nombreux débris de coquilles et de crustacés qui les entourent. La natation du Poulpe est ordinairement rétrograde et nous à paru, contrairement à ce qui se passe chez les Seiches, $ opérer uniquement à l'aide de l’entonnoir : dans ce mode de progression, les bras réunis en faisceau restent allongés et inertes, et le sac se gonfle et se dégonfle suc- cessivement pour le jeu du tube locomoteur. Néanmoins, l'animal peut aussi se porter en avant, à l’aide de ce tube, dont il recourbe alors l’ouverture en arrière et en bas. Nous avons vu aussi quelquefois, à Arcachon, des Poulpes ramper sur le fond des bassins en se servant de leurs bras: l’allure est lente dans ce dernier cas. Les Poulpes de l’ Aquarium vivaient principalement de Cardium edule, qu'ils saisissaient avec leurs bras (généra- lement ceux de la première paire), et qu’ils attiraient en- suite vers la bouche. Un fait singulier nous a frappé. Plu- sieurs fois il nous est arrivé de prendre des Cardium edule parfaitement vivants et fermés, par conséquent, avec la ténacité qu’apportent les Acéphalés à cette mesure de sûreté. Nous les jetions, un par un, dans le compartiment du plus gros des Poulpes et dans son voisinage. L’animal, étalé nonchalamment sur un morceau de roche, allongeait un des bras vers la coquille, la saisissait en la fixant à l'aide de ses ventouses, et la ramenait ainsi vers sa bouche. Lits Nous ne pouvions plus rien voir alors, à notre grand dé- sappointement, car, lorsque le Poulpe mange, non-seule- ment sa bouche, mais encore sa proie, sont complétement cachées par la partie membraneuse qui réunit ses bras à leur naissance. L'opération s'accomplissait donc. derrière un véritable écran, mais nous étions sûr de voir, cinq mi- nutes après, un des bras rapporter au dehors et rejeter la coquille du Cardium ouverte sans le plus petit vestige de fracture, sans même la moindre trace d’érosion du test, et avec son ligament parfaitement intact. Le Mollusque seul manquait, ayant été complétement dévoré. Trois individus vivants de Cardium edule ont, un jour, sous nos yeux, successivement disparu pleins et fermés et reparu vides et ouverts, sans nous en apprendre davantage. Quels sont les procédés auxquels le Poulpe a recours pour forcer l’Acé- phalé, dont il fait sa proie, à s'ouvrir volontairement, ou pour l'ouvrir lui-même sans trace de fracture ou d’érosion appréciable ? Est-ce par l’action de ses ventouses ? Nous le supposons, sans être toutefois en mesure de pouvoir l’affirmer catégoriquement, et, en tous cas, nous signalons ce fait curieux à l'attention des naturalistes. HC Sur l’accouplement du KLittorina rudis, PAR P. FiscHERr. À la fin du mois de septembre 1867, j'ai trouvé les rochers émergents de Trouville (Calvados) peuplés de Lit- torina rudis. Ces Mollusques étaient presque tous accou- se MG = plés, quoique la saison fût avancée; chaque couple était formé rarement d'individus adultes et de même taille; plus souvent, d'individus de taille très-disproportionnée. Le mâle ou la femelle était indifféremment un jeune in- dividu atteignant à peine la moitié de sa grandeur nor- male. Je n'avais jamais observé de Mollusques si jeunes livrés à l’acte de la reproduction. Les trous de rochers renfermaient des Littorina rudis de toutes les dimensions; quelques-uns venaient d’éclore. M. Bouchard-Chantereaux avait déjà signalé des faits ana- logues chez le Littorina lhittorea : « Us n’ont pas, dit-il, de saison fixe pour l’accouplement, toute l’année on en voit effectuant cet acte, comme aussi on voit les petits des uns de toutes grosseurs, et les œufs des autres à tous les degrés de développement (1). » M. Johnston a rencontré les Lafiorina rudis, ainsi que les Liltorina obtusata, accouplés dans le cours du mois de novembre. M. Bate a observé des Littorina rudis accou- plés, dont les femelles renfermaient non-seulement des œufs à diverses périodes de développement, mais encore des jeunes parfaitement formés (2). L'accouplement et la ponte en tous temps, ainsi que l’accouplement entre très-jeunes individus, sont donc des faits communs chez les Litorines, mais rares chez la plu- part des Mollusques, qui sont soumis, comme Îles autres animaux, à l'influence d’une période annuelle d'activité des organes génitaux. M. Thompson enfin a vu, à Weymouth, plusieurs cas d’accouplements adultérins entre les Littorina rudis et oblusala ; Le rôle de mâle était toujours rempli par le Lat- (1) Catalogue des Mollusques marins observés sur les côtes du Boulonnais, p. 59. (2) Jeffreys, British Conchology, 1. IT, p. 367. LT torina ruds (4); en Irlande, M. Battersby a pu confirmer les observations de M. Thompson (2); quant au produit de ces accouplements, il n’est pas connu. M. Thompson sup- pose que la variété de Littorina obtusata appelée Liltorina palliata est un hybride, mais cette hypothèse est peu ad- missible, car la variété palliala ne vit pas dans la localité même où les accouplements adultérins ont été observés. PE, Note sur le Breissena polymorplha, PAR J. B. GASSIES. $ LE. -— Tous ceux qui s'occupent de Malacologie flu- viatile connaissent le Dreissena polymorpha, espèce de moule d’eau douce décrite, depuis longtemps, sous les noms de MHytilus polymorphus par Pallas, et Mytilus Volgæ par Chemnitz. Il n’est pas de collecteurs qui ne possèdent au moins quelques spécimens de la coquille dont la provenance est souverit incertaine, mais dont les affinités avec les Moules marines ont frappé leur esprit. Ce Mollusque, originaire de l'Orient, s’est répandu dans l’Europe centrale, avec lenteur d’abord, puis avec assez de rapidité, et ensuite dans presque tous les ca- (4) Annals and Mag. nat. hist., p. 76 (1852). (2) Jeffreys, loc. cit., p. 359. RER ep naux, fleuves et cours d’eau, au point d'envahir les lieux où il s’est fixé. Nos rivières du Midi et du Sud-Ouest en étaient dé- pourvues, mais tout faisait présager son apparition pro- chaine; aussi cherchions-nous avec un soin scrupuleux le moindre indice qui püt nous mettre sur la trace de ce Mol- lusque dans la Garonne ou dans le canal latéral. Enfin, pendant le mois de septembre de 1865, notre honorable compatriote M. Lacaze-Duithiers remarqua, dans la gare du canal, à Agen, sur la vase desséchée, quelques valves de Dreissena. N'ayant pas les mêmes rai- sons que nous de signaler ce fait, il ne s’en préoccupa pas davantage; mais, sur la nouvelle que nous lui annon- çâmes, le 49 septembre 1865, que ce Mollusque vivait dans la Garonne, où nous venions de le signaler, il se rappela sa découverte antérieure à la nôtre, et nous pûmes alors préjuger, d’après la taille des individus, l'époque approximative de l'introduction du Dreissena, tant dans le canal que dans la Garonne. Nous pouvons affirmer que rien ne dénotait sa pré- sence dans l’Agenais. Depuis que nous n'habitons plus ce pays, nous nous somies néanmoins toujours tenu au courant, par nous- même et par nos amis, de l'état de nos Mollusques, et nous avons pu donner un supplément au récent catalogue publié dans le Recueil de la Société d'agriculture, sciences et aits d'Agen. Nos fréquents voyages au printemps et à l’automne nous ont facilité la constatation des espèces présentes et rien, jusqu’à ces derniers temps, ne nous avait fait pres- sentir la présence du Dreissena. Étant, en septembre 1865, à la recherche de l'Ano- donta Gratelupeana dans les flaques de la Garonne, nous OR À ee aperçümes sur un Caillou, hors de l’eau, deux valves d’un blanc mat que nous pensions appartenir à un jeune Ano- donta: mois, en nous rapprochant davantage, leur forme trigone nous frappa, et, bien qu'éloigné de la certitude, nous dimes à la personne qui nous accompagnait : Voilà enfin le Dreissena polymorpha ! Au même instant, nous trouvâmes, à nos pieds, un Unio Requienti, et sur le rostre nous pûmes constater la pré- sence de ce ollusque y adhérant et parfaitement en viet! Dès lors, nos recherches se dirigèrent exclusivement sur cette espèce et, en moins d'une heure, nous pümes en recueillir plus de cent individus, dans la petite flaque que nous explorions. Les coquilles étaient très-petites : elles n'excédaient point 20 millimètres, tandis que celles du canal latéral atteignaient déjà 25 à 28 millimètres. En comparant la différence de taille, nous devons en conclure que l'introduction de cette coquille dans le canal devait dater alors de deux à deux ans et demi, et, dans la Garonne, d’un an au plus! Une observation qui peut nous venir en aide dans nos appréciations, c'est que ces Mollusques étaient encore iso- lés dans la Garonne, tandis qu’ils étaient groupés dans le canal, comme ils ont l'habitude de l'être lorsque leur ac- climatation est complète et leur reproduction facile. Voilà donc la faune du Sud-Ouest augmentée d’un genre nouveau qui n'existait pas aux trois époques où nous avons fait le résumé des Hollusques de l’Agenais et de la Gironde (1). (4) 1849. Tableau des Mollusques terrestres et d'eau douce de l'Agenais, in-4°, 4 pl. col, — 1859. Catalogue raisonné des Mol- 19) Comment ce Mollusque est-il arrivé jusqu’à nous? Le fait nous semble assez important pour que nous cherchions les causes de son émigration. Tous les conchyliologistes savent que c’est le naturaliste voyageur allemand Pallas, qui, le premier, fitconnaître ce genre sous le nom de Mytilus polymorphus, et, bien qu'il eût appliqué celte appellation à deux espèces différentes, le vocable polymorphus lui est resté, bien que M. Van Beneden, en créant le genre Dreissena, eût parfaitement reconnu les différences qui le séparaient des Mytilus. Bien que la date de Papparition du Mollusque soit rela- tivement assez récente, sa synonymie est passablement chargée comme nous allons le montrer. Mytilus polymorphus (partim), Pallas, Voyage en Rus- sie, 1754, app., p. 212. — Volgæ, Chemnitz, Conch. Cab., 1795, XI, p. 256, pl. cev, fig. 2028. — Hagent, Baër, Inst. Solemn. adj. Myul. descr. nov., 1829. — Volgensis, Wood, Ind. test., suppl., 18928, p. 8, pl. ui, fig. 6. — Arca, Kickx, Descr. nouv. Moul., 1854. — lineatus, Waardenburg, Holl. Belq., p. 38. — Toreyi, Stenz, ex spec. a Parreyss nussis. Dreissena polymorpha, Van Beneden, Ann. des science. natur., p. 210, À pl. noire, 1855. Tichogonia Chemnitzit, Rossmässler, Zcon., 1, p. 115, fig. 69, 1855. lusques terrestres et d'eau douce de la Gironde; in-8° (Act. Soc. Linn. Bord.). — 1863. Calalogue statistique des Mollusques ter- restres el d'eau douce vivants et fossiles du département de Lot-et- Garonne (Soc. d’agr., sc. el arts d'Agen). in op Mytlilina polymorpha, Cantraine, in Ann. scienc. nat., VIT, p. 508, 1857. Les Dreissena n’habitent pas exclusivement P’Asie et l’Europe; plusieurs espèces récemment découvertes en Amérique, dans les eaux douces du lac Pontchartrain, aux Etats-Unis; dans des ruisseaux et torrents à Saint- Domingue, dans le Centre-Amérique et au Sénégal, prouvent suffisamment que leur aire géographique est assez étendue : les terrains tertiaires de la France et de l'Autriche en recèlent même plusieurs espèces fossiles. L'animal se rapproche beaucoup de celui des Moules marines, surtout par son appareil de fixation qui consiste en un byssus formé de plusieurs fils, s'adaptant parfaite- ment sur les corps résistants, tels que pierres, cailloux, coquilles, bois, etc., etc. Ce byssus se renouvelle selon la volonté de l'animal, lui permettant de choisir et changer son lieu de station, se grouper sur des individus de même espèce à l’époque du frai, et le couper impunément selon son caprice ou son besoin. Ou comprend, d’après ce qui précède, avec quelle faci- lité ce Mollusque doit pouvoir être transporté d’un lieu dans un autre, car, s'appliquant aux bois flotiés, aux flancs des barques qui stationnent dans les canaux et les rivières, il se trouve tout à coup transporté à des distances considérables, par le fait des voyages que ces bois ou ces barques font assez régulièrement (1). (1) Nous avons reçu une centaine d’écrevissesde Hollande par l'habile pisciculteur de Paris, M. Carbonnier. Avant de les mettre dans l'aquarium, nous les avons débarrassées d’une foule de jeunes Dreissena fixés sur la carapace, sur les pinces et sous la partie ventrale. Voilà encore un moyen de migration que l’aqua- rium d’eau douce du Champ de Mars vient de nous révéler! 4 08 tee Dans le trajet d’un port à un autre, il doit nécessaire- ment se détacher de nombreux individus par les chocs de rapprochement qui ont lieu, et, dès qu'ils sont remis de leur chute, ils cherchent de suite un point d'appui qui les préserve des courants dont l’action les roulerait sur Îles graviers, contre les roches et autres corps durs et entrai- nerait infailliblement leur mort. Si pendant les pontes il survient une crue d’eau, une inondation, tous les embryons facilement entraînés vont se développer à loisir dans les moindres ruisseaux, et, même, comme cela a lieu à Paris, jusque dans les canaux d’amenée des eaux de la Ville et au Jardin des plantes. Les pérégrinations de ce Mollusque sont constatées par les étapes diverses où il a été remarqué. D'abord c'est Pallas qui le signale dans les fleuves de la Russie orien- tale, surtout dans le Volga; puis on le trouve dans les lacs Onéga et Ladoga; enfin dans la Baltique, dont les eaux, plutôt saumâtres que salées, n’ont pu interrompre sa mi- gration. D'après plusieurs auteurs, le Dreissena habiterait les mers Caspienne et Baltique. Le peu de salure de leurs eaux paraîtrait convenir aux Mollusques, qui finissent par se modifier au point de vivre dans les eaux complétement douces, sans un atome de principe salin. On conçoit alors facilement l'introduction de ces animaux à laide des barques et des navires contre lesquels ils se sont fixés. D'autres pensent que, pendant la traversée en mer, les coquilles sont hermétiquement closes, ce qui nous semble inadmissible, car il arrive que les navires stationnent fort longtemps dans les parages maritimes, ce qui détermine- rait l’asphyxie des Mollusques. Nous croyons plutôt que le peu de salure de ces eaux est la seule cause de leur accli- matation. qe A L'animal, qui, attaché à la coque des navires, s’est in- troduit du Danemark et de la Hollande dans tous les cours d'eau de l’Allemagne, de la Belgique et de la France, à pénétré par le Rhin, la Meuse, l'Escaut, la Somme, la Loire, la Seine, la Saône et le Rhône, et est arrivé dans l'étang de Thau à Cette, où M. Fontan l’a signalé. M. Lambert l’a signalé dans le canal du Midi, à Tou- louse, le 26 octobre 1862, et dans le canal latéral, au pont des Demoiselles, en mars 1865. M. Lacaze-Duthiers s’aperçut de sa présence dans la gare du canal, à Agen, en 4865, et nous, dans Ja Garonne, en septembre 1865. L'introduction de ce Mollusque dans le Sud-Ouest est attribuée, à Toulouse, au stationnement de quarante jours des canonnières revenant de la Baltique. Nous ne savons si le fait est positif, mais nous pensons qu'il est plus natu- rel de l’attribuer à la navigation ordinaire, qui, par les barques du Rhône et de la Saône, abordant dans l'étang de Thau et remontant les canaux du Languedoc, du Midi et latéral à la Garonne, y a déposé de nombreux individus qui s y sont parfaitement reproduits. Les barques, en se rapprochant des quais ou des autres embarcations, opèrent une sorte de frottement qui suffit pour faire détacher un certain rombre de Dreissena, qui, ne tardant pas à pondre, se reproduisent rapidement, sur- tout si lon considère le peu de puissance des courants dans les canaux, où les écluses maintiennent les eaux dans un état de stagnation qui permet aux animaux une multi- plication extrême, à en juger d’après les cantons où ils ont élu domicile depuis un certain nombre d'années, et qu'ils infestent par une agglomération extrème. Nous ne savons pas encore si des essais ont été tentés en vue de juger de leurs qualités comestibles. Nous alitendrons que nos individus aient atteint une grosseur HOME convenable pour les soumettre aux mêmes apprèts culi- naires que ceux employés pour le Mytilus edulis. Peut- être encore essayerons-nous les condiments employés dans certaines localités de l’Agenais pour la préparation des Anodontes et des Unio, sans avoir la prétention d'intro- duire un nouveau régal sur la table des gourmets. $ IT. — Ayant réuni un assez grand nombre d’indivi- dus, nous les élevons dans de petits Aquariums en verre, garnis, préalablement, de blocs caïcaires et de lemna minor, cette providence des eaux stagnantes. Tous, sans exception, y gnt passé les hivers de 1865- 66-67 dans un état parfait qui nous a permis de les étu- dier à toute heure et en toute saison. Nous avons consulté le remarquable travail de M. Van Beneden, et l’insistance qu’il met à refuser à notre Mol- lusque un organe de locomotion nous semble un peu trop absolue. Se basant sur le dire de Poli, le naturaliste belge donne à l’appendice musculaire qui sort du milieu infé- rieur des valves le nom de languelte. Selon lui, cet organe serait plutôt destiné à la préhension, au tact, qu’à toute autre fonction, excepté celle de fixer le byssus. Nous croyons cependant, en tenant compte des analo- gies, que le pied des Anodontes, des Unio, dés Cyclades et des Pisidies est absolument semblable à la languette des Dreissena, et que, puisque le nom de pied n’a pas été contesté aux animaux des premiers genres, on ne saurait, sans parti pris, le dénier à ceux du dernier. Or, surtout chez les Cyclas et Pisidium, il est bien fa- cile de voir fonctionner l'appareil tendineux et extensible connu sous le nom de pied, et de le voir aider l'animal à grimper, à se mouvoir, à changer de place, tout le long des tiges des plantes aquatiques, à ramper mème contre la ONE Surface de l’eau, la coquille en bas, à marcher enfin dans tous les sens. Comment en pourrait-il être autrement chez les Dreis- sena ? La réponse ne saurait se faire attenäre, car, pénétré de l’idée que l'organe en question ne pouvait se borner à filer le byssus {si toutefois il le filait) et à fixer la coquille, nous dirigeâmes nos observations sur quelques individus et nous ne tardâmes point à acquérir la conviction que ce qu'on nommait languette était bien un organe de reptation, un véritable pied, comme celui des Anodonta, des Unio, des Cyclas et des Pisidium ! Nous avons, à plusieurs reprises, surpris des Dreissena coupant leur byssus pour changer leur station et ramper sur la partie verticale du verre de l’Aquarium. Leur ma- nière de se mouvoir est une sorte de tàtonnement préa- lable, suivi d'un léger glissement, puis d’un rapproche- ment assez subit de ja partie postérieure, quiressemble à la marche saccadée des chenilles nommées géomètres, ou bien encore à celle des Annélides hirudinées ; mais nous croyons qu'une sécrétion de mucosité accompagne tou- jours ces mouvements et donne plus d’adhérence au pied sur les surfaces unies et verticales du verre : le pied est alors très-extensible, très-transparent, incolore vers les bords, blanc de lait et très-épais vers le point d’attache du muscle. Nous avons suivi la marche de deux individus, en ayant le soin de tracer les contours de leurs coquilles, à l'encre, sur le verre; il nous a été facile, de cette manière, d’en constater toutes les évolutions. Ainsi, nous en avons vu un couper son byssus, se laisser choir en bas de la pierre sur laquelle il était fixé, puis, après deux heures de repos, Commencer à grimper contre la paroi de l’Aqua- rium. Arrivé à environ 8 centimètres, il obliqua à gauche, BSMDG, Li rampant horizontalement; il s'arrêta, après avoir parcouru 10 centimètres, et vint se placer en filant son byssus qui. après dix-huit heures, comptait déjà 27 fils (4). Ce Dreissena demeura deux mois et demi à cette place ; mais, le 20 janvier, il coupa son byssus et grimpa le long du vase jusqu'au niveau de l’eau; là, il s'arrêta, fila un nouveau byssus dans une position verticale un peu oblique et parut fort se complaire ainsi près de l’air libre. Nous traçûmes ses contours sur le verre avec beaucoup de soin, en nous abstenant de renouveler l’eau, et en laissant à une lente évaporation le soin de baisser le niveau jusqu’à ce que notre Mollusque füt complétement privé de son élément humide. Cest ce qui arriva : les siphons furent bientôt privés de liquide; alors l’animal tordit son byssus et se renversa complétement, de façon à présenter à l'air la majeure partie de sa coquille, tandis que les siphons qui étaient dirigés vers l’orifice de l’Aquarium, quelques instants auparavant, plongeaient en entier dans le liquide. Cependant l’évaporation s’opérait graduellement, et, le 2 mars, l'animal était absolument hors de l'eau. Nous observämes avec attention ce qu'il allait devenir, et le soir, vers dix heures, nous le vimes opérer plusieurs mou- vements et puis rouler tout à coup au fond de l'Aqua- rium. C'était donc pour la quatrième fois que ce Hollusque avait eu son byssus coupé : la première , lorsque nous l’avions brusquement arraché aux pierres du canal, à Agen, et trois fois par son action directe dans notre Aqua- rium. Depuis, il s’est fixé de nouveau sur un fragment de cal- (4) Le 16 mars 1866, à trois heures de l’après-midi, un autre individu s'arrêta après avoir parcouru {2 centimètres et en avoir laissé la trace contre les matières en suspension sur le verre. as, NT caire, et nous attendons qu'il nous offre de nouveaux su- jets d'observation, surtout lorsque, au lieu d’être enfermé dans notre cabinet, nous pourrons le laisser à l'air exté- rieur et à la chaleur (1). L'autre individu, sur lequel nous avions fixé notre at- tention, n'a changé de station qu’une fois, mais en s’y prenant identiquement de même et en recherchant, comme son camarade, les parties les plus éclairées. Nous concluons de ces diverses observations que, pour nous, l’organe nommé languette par M. Van Beneden est semblable au muscle tendineux des Cyclades et des Pasi- des, et constitue, chez les Dreissènes, comme chez ces Mollusques, un véritable pied servant à la reptation. N. B. — Nous avons rapporté nos Dreissena à lAqua- rium d'eau douce de l’exposition de 1867 qui nous a été confié, et nous avons eu la satisfaction de les voir se développer et expulser de jeunes individus. Nous espérons en avoir en suffisante quantité pendant la durée de l'été, ce qui nous permettra de les observer sur place. B. G. Réponse aux observations faites par M. Jeffreys sur mon Catalogue des eoquilles marines des côtes de l'Espagne et des Baléares, PAR J. GONZALEZ HIDALGO. J'ai lu avec plaisir les observations faites sur mon cata- logue par M. Jeffreys : elles ne peuvent qu'être d'une (4) L'été de 1866 n’a pas été favorable à nos observations. La fréquence des orages, les subites variations atmosphériques ont LPMDRNLE grande utilité pour mes études ultérieures, provenant d'un savant aussi versé que lui dans la Conchyliologie, et aussi justement estimé. J'ai examiné scrupuleusement ses indications, en con- sultant de nouveau les ouvrages, mes notes et ma collec- tion, et je donne ici les conclusions auxquelles je suis ar- rivé, conclusions dont quelques-unes diffèrent de celles du savant malacologiste anglais. Je suivrai le même ordre que lui, en ayant soin de donner les preuves sur lesquelles j'appuie mon opinion. TEREDO PHiLiprir. Les exemplaires que je possède $ accordent avec la figure de Philippi et la description de M. Fischer : ils ont les pa- lettes pourvues d'un pédicule médiocre de même longueur qu’elles, où un peu plus, et les godets épineux latérale- ment. M. Blainville dit de son T'eredo minima (dans le Dict. sien. nal., vol. 52, p. 268) « ..…... palmules portées sur «un très-long pédicule et formées de douze articulations « en godets non épineux sur les côtés. » Pour cette raison, je doute de l'identité des deux espèces, et j'attends de M. Jeffreys les raisons sur lesquelles il appuie son opinicn, pour modifier la mienne, s’il y a lieu. MyA TRUNCATA. La localité donnée par M. Jeffreys, « Bay of Biscay » (qui comprend une partie des côtes d'Espagne et de celles de France), a été la cause de la note de mon catalogue. causé une grande mortalité dans nos aquariums, bien que nous les eussions transportés à Arcachon. Le fait le plus important à signaler, c’est qu'en septembre les individus du canal, à Agen, ont atteint Le summum de l'accroissement. 20)009 => SPHENIA BINGHAMI. M. Jeffreys dit que c’est une Mye; M. Deshayes en fait une Corbule; MM. Turton, Sowerby, Forbes, Hanley, Chenu, etc., l’admettent dans le genre Sphenia. Je ne saurais dire quelle est la plus exacte de ces diverses opi- nions. MACTRA HELVACEA. Le Mactra glauca figuré par Born est une coquille beaucoup plus inéquilatérale et plus allongée transversa- tement que tous les individus et toutes les figures que je connais de l’espèce de Chemnitz, et, par suite, je doute encore de l'identité des deux espèces. Lamarck et Sowerby (Index) n'admettent pas le nom de Born. La dénomina- tion donnée par Chemnitz est bien celle qu’indique M. Jef- freys, mais je crois qu'on peut, sans trop d’inconvénients, adopter le nom d’helvacea , et je me fonde sur ce que des conchyliologistes éminents ont été beaucoup plus loin en donnant comme noms spécifiques de Chemnitz le premier mot de plusieurs descriptions de cet auteur, exprimant un caractère de la coquille. Exemple : le Lufraria oblonga de Chemnitz, pour lequel cet auteur dit : «Mya oblonga, ovala, etc. » TELLINA PYGMÆA. Ne connaissant pas cette espèce, je l’ai laissée sous le nom donné par M. Mac-Andrew, et n'ai fait que citer l'opinion de M. Jeffreys sur son identité avec le Tellina pusilla. G. FRAGILIA, Deshayes. Ne possédant pas l'ouvrage de Schumacher, et voyant que M. Deshayes (qui le connaît) ne parle pas du genre ENT" Je Gastrana dans son genre Fragilia, et que M. Herrmannsen le donne eomme distinct dans son Index, je l'ai laissé sous le nom le plus connu, celui de Fragilia. Donax TRUNCULUS, Linné. M. Jeffreys a raison sur ce point. J'ai cru trouver assez de différence entre sa description et celle de Dacosta du Donax viltatus, mais j'avais oublié involontairement quelques paroles « they are altogether wanting » de M. Jeffreys. Le Cuneus viltatus, Dacosta, est bien la même chose que le Donax vittatus, Jeffreys, mais je dois dire qu'il est établi sur une variété rare, et que sa synonymie est défectueuse. Je considère donc comme non avenu Île nom de D. atlantica. Le mot Donax est effectivement masculin, mais Linné a dit partout : Donax rugosa, den- ticulata, etc. G. SynposmyA, Recluz. On peut distinguer ce genre des Scrobicularia par les différences de la charnière, de l’animal, etc. Je persiste donc à l’admettre avec MM. Deshayes, Fischer, Sowerby et beaucoup d’autres auteurs. G. TAPES. Le mot est effectivement masculin, comme le dit M. Jeffreys, mais les auteurs ont cru devoir jusqu'ici em- ployer la désinence féminine, et je ne suis pas le premier coupable. L'espèce nommée par Payraudeaa Venus Beudanti n’est pas une variété du Tapes virgineus, comme le sup- pose M. Jeffreys. C’est une coquille qui en est bien dis- tincte, et qui, très-probablement, constitue une des nom- breuses variétés du Tapes floridus. Payraudeau dit (Mol. EP Corse, p. 55): « .….. ornée de stries longitudinales (au lieu de transverses) serrées, légèrement lamelleuses, et croisées par d’autres stries longitudinales plus fines et très-peu apparentes, » La figure donnée est très-bonne et se rapporte avec la description. Le Tapes virgineus est une coquille plus aplatie, plus solide, et qui a le bord dorsal postérieur plus long, ce qui fait paraître tronquée plus verticalement la coquille à cette extrémité. Elle ne présente pas de stries longitudinales à l'œil nu, et ses stries transverses sont plus grosses, généralement inter- rompues vers le milieu de la coquille, et notablement aplaties vers le côté postérieur, où elles constituent plutôt des sillons, comme on peut le voir sur les figures publiées par les auteurs, mais non sur la figure donnée par Pay- raudeau de son V. Beudantui. TAPES PULLASTRA. M. Jeffreys donne les Venus geographica, Chemnitz, et V. Tenorti, Costa, comme variétés locales du Tapes pul- lastra. Je ne puis être de son avis. Le Tapes pullastra est une coquille plus grande, plus large dans le sens vertical, avec les crochets plus renflés et l'extrémité postérieure itronquée plus verticalement. Je possède aussi actuelle- ment, dans ma collection, cinq exemplaires du Tapes pul- lastra pareils à ceux de l'Océan, et recueillis authen- tiquement à Algeciras (Méditerranée). De même que pour cette espèce, M. Jeffreys considère comme identiques les Venus gallina et V. striatula, les Astarte sulcata et À. fusca, les Pecten Danicus et P. Du- mash, croyant que les différences qui existent entre ces espèces tiennent uniquement à leur habitat océanique ou méditerranéen, et attribuant, par conséquent, aux causes locales une influence que je crois exagérée. SAVE | AOURES Voici des faits qui prouvent que, si les causes locales exercent quelque influence, c’est à un degré beaucoup moindre que ne le suppose M. Jeffreys. Dans l'Océan, on trouve, entre autres Mollusques, les Venus verrucosa, Solen vagina, Donax politus, Isocardia cor, Cardium aculeatum, etc., etc., espèces très-con- stantes dans leurs caractères, comme tout le monde sait. Or, ces mèmescoquilles seretrouvent dans la Méditerranée, avec la méme constance de caractères, et en ne différant à peu près en rien des exemplaires de l’Océan. Dans l'Océan, on trouve le Cardium edule, le Mytilus edulis, les Pecten opercularis, varius, etc., etc., espèces très-variables de caractères dans la méme mer. Or, ces mêmes coquilles se retrouvent dans la Méditerranée, avec la méme variabilité et en ne différant à peu près en rien des exemplaires de l'Océan. Ces faits sont, pour ainsi dire, à l’état d'axiomes, et connus de tous ceux qui pos- sèdent des coquilles des deux mers. Eh bien! je deman- derai à M. Jeffreys où est l'influence de la localité dans ces faits. Je crois que la variabilité des espèces dépend d’autres causes, et, quand je possède deux coquilles voisines, l’une de l'Océan, l’autre de la Méditerranée, 7e les considère comme distinctes, si la différence des caractères est plus considérable que les modificalions légères produites par la localité dans les caractères d’un grand nombre d’autres espèces communes aux deux mers. Ainsi, les Venus geo- graphica, Astarte fusca, Venus strialula et Pecten Du- masù sont, pour moi, des espèces distinctes. L'espèce nommée par Lamarck Venus bicolor est une variété du Tapes floridus. La coloration indiquée par La- marck se retrouve aussi dans les Venus geographuca, au- rea, etc. La disposition des stries se retrouve également cn fporie dans d’autres Tapes. Il ne reste donc plus que la forme et la localité données par Lamarck qui puissent être de quelque utilité. Lamarck dit du V. geographica, « testa ovato-oblonga, Méditerranée ; » du V. pullastra, « testa oblongo-ovata, Océan : » du V. florida, « lesla ovata, Méditerranée ; » et du W. bicolor, « testa ovata…, Méditerranée. » Je crois, par conséquent, plus naturel de considérer le Venus bicolor comme une variété du Venus florida, à cause de leur identité de forme et de localité, que de réunir, comme le veut M. Jeffreys, ce même V. bicolor au V. pul- lastra, dont la forme et la localité sont différentes. PINNA PECTINATA, Linné. Je persiste dans l'opinion émise dans mon catalogue sur le Pinna rudis de M. Jeffreys, que je ne considère pas comme étant l'espèce de Linné. Linné dit de son Pinna rudis : « testa sulcata, squa- « mis fornicatis per series digestis.. Testa rudior, cornei « coloris, longitudinaliter grosse sulcala seu rugosa, 5 ad « 8 sulcis, nec alba, tenuissimis, numerosissimisque « striis P. nobilis, » dans les éditions 10 et 12 du Syst. naturæ et « ferruginea.… basi nudaalbidior, versus summi- « tatem adspersa squamis oblusis, canaliculatis, patulis, « ordine sextuplici….. » dans le Museum Ludov. Ulrice. La figure donnée par M. Jeffreys a 15 stries (pour Linné, parce qu’elles sont d’une grosseur égale à celles du Pinna nobilis, et que le naturaliste suédois dit de cette espèce striata, et non sulcala, comme pour le Pinna rudis). Linné indique de 5 à 8 gros sillons. La figure de M. Jeffreys n’a pas de squames, et si le Pinna pectinata en possède, comme on peut le voir dans le Conchologia tconica de 3 ES PEER Reeve, et dans l’Index de Sowerby , elles ne sont pas ob- Lusis, canaliculatis, patulis, commeleditLinné.M.Jeffreys, pour considérer le Pinna pechnala des mers d'Europe comme étant le Pinna rudis, Linné, est donc obligé de s'appuyer sur la figure de Ginnani, introduite seulement dans l'édition 12, et qui ne se rapporte pas à la description (seulement d'accord avec la figure d’Argenville), et sur le caractère « cornet coloris, » qui est douteux, car l’auteur suédois dit plus tard, de la même espèce, « ferruginea, » dans le Museum Ludov. Ulricæ. On peut consulter aussi, sur ce point, l'opinion de M. Hanley dans son ouvrage in- titulé : Zpsa Linnæi Conchylia (pages 148 et 149). Je suis porté à croire, comme M. Jeffreys, que les Cor- bula rosea, Thracia villosiuscula, Pandora obtusa, Mac- tra elliphica, Kellia lactea et Nucula radiata, sont de simples variétés d’autres espèces, mais je les ai laissées encore figurer dans mon catalogue, n'ayant pas encore pu acquérir la certitude matérielle de ces faits, soit parce que je ne possède pas quelques-unes de ces coquilles, soit parce que je n'ai pu, jusqu'ici, consulter les ouvrages originaux qui parlent des autres, etc. Quant aux Venus sfrialula et Astarle fusca, je renvoie plus haut à la note sur le Tapes pullastra. Le Mytilus rugosus étant postérieur au Mya arctica, dans l’ouvrage de Linné, on doit dire Saxicava arctica et non Saxicava rugosa, comme le veut M. Jeffreys. Le Mya arctica n'est pas le jeune âge du Mytilus rugosus, car Linné dit du premier, « magniludine fabæ, » et du second e vi minimr diqiti, ullimi articuli magnitudine, » ce qui constitue des dimensions à peu près égales. Le Mytilus rugosus est, par conséquent, une variélé du Mya arctica, Linné. Je ne doute point, d'ailleurs, que mon catalogue, étant CLS RES à la fois le premier qui ait, été publié sur les Mollusques marins d'Espagne et mon premier travail, ne renferme certaines imperfections résultant du manque de quelques ouvrages et de quelques espèces, et surtout de mon peu d'expérience. Je suis donc très-obligé à M. Jeffreys d'avoir bien voulu me consacrer quelques-unes de ses sa- vantes observations. J. G. H, Note sur les espèces du genre Fusws qui ha- bitent les eôtes océnmiques de la France, PAR P. FiIScHER. Tous les Fuseaux signalés jusqu’à présent, sur nos ri- vages océaniques, appartiennent au groupe désigné sous le nom de Chrysodomus, par Swainson et les auteurs sub- séquents. Ils représentent, dans notre faune tempérée, la population conchyliologiquedes mers froides, où le nombre de leurs espèces devient considérable. A l'exception d’un seul (F. contrürius) dont le centre d'habitat paraît être la côte occidentale de la péninsule ibérique, ils viennent s’éteindre graduellement en suivant une ligne dirigée du nord au sud, et aucun ne dépasse, au sud, les limites du golfe de Gascogne. Enfin, ils paraissent rares sur nos côtes qui ne nourrissent que leurs colonies extrêmes. 4. Fusus aAnTiquus, Linné. Hab. Boulogne (Bouchard-Chantereaux), Belle-lle, le Croisice, Hoëdic (Cailliaud), côtes de la Charente-Inférieure (Aucapitaine), de la Gironde. Obs. Les exemplaires, vus par M. Aucapitaine, ont été dragués avec l'animal ; nous n'avons trouvé sur les côtes de la Gironde que des coquilles privées de leur mollusque. 2. Fusus coNTRARIUS, Linné. Hab. Côtes de la Charente-Inférieure et de la Gironde. Obs. Un grand nombre d'exemplaires de cette coquille ont été ramassés sur nos côtes, mais nous ne l’avons pas eue vivante; cependant la plupart des espèces avec lesquelles on la trouve ont été pêchées avec l'animal. Le Fusus contrarius n’est pas, comme on l’a avancé, une variété ou une monstruosité sénestre du Fusus anti- quus. Sur les côtes du Portugal on ne trouve que le F. contrarius, et sur les côtes d'Angleterre que le F. anti- quus, et l’un est aussi commun que l’autre. Les deux formes se succèdent du nord au sud et se rencontrent à peine à leurs limites d'extension géographique. 5. Fusus BERNICIENSIS, King. Hab. Un exemplaire assez frais, mais privé de l'animal, a été ramassé sur le littoral de la Gironde, à peu de dis- tance de l'embouchure du bassin d'Arcachon. Obs. Le seul spécimen connu de nos côtes est conservé dans le musée d'Arcachon ; son identité spécifique avec le F. Berniciensis n’est pas discutable. Cette espèce est boréale ; on ne l’a recueillie, en Angle- terre, que sur les côtes du Yorkshire et du Northumber- land ; elle habite la Norwége et les Shetland. Sa présence sur les côtes de France est donc inattendue, mais elle n’est pas plus étonnante que celle des coquilles suivantes. 4. Fusus craciz1s, Da Costa. Hab. Boulogne ? (Bouchard-Chantereaux) , Belle-Ile, Hoëdic, le Four (Cailliaud), côtes du Morbihan (Taslé), de la Gironde. Obs. Ce Fuseau vit certainement sur nos côtes ; j'en ai vu récemment un exemplaire très-frais recueilli par M. Taslé. Les auteurs français l’ont toujours confondu avec le Fusus Eslandicus, Chemnitz. D. Fusus JEFFREYSIANUS, Fischer. Testa elongato-fusiformis, sub epidermide brunnco- lutescente decidua, alba, solida; anfractus subglobosi 9, priores obtusi, lævigati, sequentes iransversim sulcat, ultimus liris transversis, inæqualibus, alternantibus et siriis minutissimis, radiantibus,subdecussatus, dimidium testæ longitudine superans ; sutura profunda, subcanali- culata; cauda curvata, valide costulata.— Long., 58 mill.; apert. 32 mill. long., 24 mall. lat. Hab. Côtes de la Loire-Inférieure (Cailliaud), de la Charente-Inférieure, de la Gironde, des Basses-Pyrénées. Obs. Coquille très-commune sur les rivages du sud- ouest de la France, mais rare à l’état frais. Le musée d'Arcachon en possède deux exemplaires dragués vivants. Le Fusus Jeffreysianus à été considéré, par M. Cailliaud et par moi-même, comme identique avec le Fusus propin- quus. Il en diffère par sa taille beaucoup plus grande, ses tours plus arrondis, plus globuieux, sa suture profonde, subcanaliculée, son dernier tour plus long, son test plus solide, etc. On le distinguera du Fusus gracilis à sa co- quille plus courte et ventrue, à sa spire non mamelonnée. (British Conch., vol. IV, p. 540.) 13e ae M. Jeffreys avait rapporté notre espèce au Fusus bucci- nalus, Lamarck, mais celte coquille, d’après Kiéner (g. Fuseau, p. 46, pl. vu, fig. 2), qui a eu à sa dispo- sition les types de Lamarck dans la collection du muséum et la galerie Delessert, habite le Sénégal et paraît être le Rafel d'Adanson (Sén., pl. 1v, fig. 2). J'ai examiné le Fu- sus buccinatus dans la collection de M. Petit de la Saus- saye, qui pense, comme moi, que le Fuseau des côtes de la France doit porter un nom distinct, et je suis heureux de lui attribuer celui du savant auteur du « British Concho- logy. » G. Fusus PRorINQUUS, Alder. Hab. Côtes du Morbihan (Taslé). Obs. Je ne connais, jusqu’à présent, qu’un seul exem- plaire authentique de cette espèce intéressante ; c’est celui de M. Taslé. Le Fusus propinquus est très-mal figuré dans les ou- vrages de Forbes et Hanley et de Sowerby. Reeve (Conch. icon., pl. xx, fig. 82) en a donné une excellente figure, sans description et sans nom spécifique. P.F. Observations préliminaires sur une ecommunica- tion de M. Arthur Adams, PAR H. CROSSE. On sait combien la faune malacologique du Japon est peu connue jusqu'ici des naturalistes, surtout en ce qui Re (1 RES concerne les petites espèces. C’est donc avec empresse- ment que nous avons saisi l’occasion qui s’offrait à nous, grâce à une bienveillante communication de M. Arthur Adams, d'appeler l'attention de nos lecteurs sur quelques- unes des formes curieuses que ce savant distingué a rap- portées de ses voyages dans l'extrème Orient et qui n’ont pas encore été figurées. M. A. Adamsest, à notreconnaissance, le seulnaturaliste qui ait pu opérer, d’une façon suivie, des draguages sur le littoral des iles du Japon. Grâce à son zèle pour la science, favorisé par d’heureuses circonstances, il a re- cueilli ainsi des matériaux fort intéressants et rendu à la Malacologie des services dont on ne saurait trop le louer. Ce n’est point ici le moment de discuter les importants travaux qu'il a publiés, soit seul, soit en collaboration avec M. Henry Adams, son frère, ou avec M, Lovell Reeve. S'il se trouve, parmi eux, quelques points au sujet des- quels nous ne sommes pas complétement d'accord avec lui, si, par exemple, nous ne partageons pas tout à fait ses idées sur la nécessité de la multiplication des genres et sur l'utilité des coupes subgénériques, nous lui rendons pleine justice sous d’autres rapports, et nous reconnais- sons volontiers que, depuis longtemps, aucun naturaliste voyageur de son pays n’a donné de renseignements aussi nombreux et aussi précieux sur l’organisation, la struc- ture et les conditions d’existence des Mollusques marins de l’extrème Orient. Nous ajouterons qu'un grand nombre des genres créés récemment par M. A. Adams, pour les coquilles qu'il a recueillies dans les mers de Chine et du Japon, nous pa- rait pouvoir rentrer difficilement dans les coupes géné- riques antérieurement connues, ce qui démontre qu'ils sont basés sur des caractères sérieux, parfaitement ac- MR DENTS ceptables pour les naturalistes. [1 ne manquait à ces formes curieuses, pour être mises en lumière, que d’être repré- sentées par des figures suffisamment exactes. C'est cette lacune, regrettable pour la science, que nous nous sommes efforcé de combler, sinon pour toutes, ce que le cadre nécessairement restreint de notre Recueil ne nous eût pas permis, au moins pour quelques-unes des plus intéres- santes. Nous remercions sincèrement M. Arthur Adams d’avoir bien voulu nous donner le moyen de le faire. H. C. Note sur quelques nouveaux genres de Mïel- lusques du napon , PAR M. ARTHUR Apams (1). I. G. SAREPTA. Genus Sarepta, À. Adams, in Ann. a. Mag. of nat. Hist., 1860. Coquille transversalementovale, équivalve, équilatérale, non pacrée intérieurement. Charnière munie d’un certain nombre de dents aiguës disposées en série à peu près droite. Ligament interne placé dans une fossette cen- trale. Impressions musculaires distantes. Impression pal- léale entière (2). (4) Traduit de l’anglais et annoté par H. Crosse. {2} Nous donnons en français les diagnoses latines en même temps que le texte anglais. H. C. LÉ PU Lee Ce genre se rapproche des Nucula par sa ligne pal- léale simple et son ligament interne, et des Hfalletia par son test non nacré à l’intérieur, ainsi que par sa forme générale et ses autres caractères. Il appartient à une sous- famille distincte, intermédiaire entre les Nuculinæ et les Malletine. 4. Sarepta speciosa (pl. IV, fig. 1). Sarepta speciosa, À. Adams, in Ann. a. Mag. of nat. Hist., 1860, et tirage à part, p. à. Coquille ovale, blanche, couverte d’un épiderme mince, légèrement striée concentriquement, assez comprimée, faiblement bâillante à son côté postérieur, non nacrée in- térieurement (1). Hab. À 16 milles de Mino-Sima, détroits de Corée, par 65 brasses de profondeur (coll. À. Adams et Crosse). IT. G. CYRILLA. Genus Huxleyia, À. Adams, in Ann. «a. Mag. of nat. Hist., 1860 (nec Bowerbank). V: h, 0%: ? Genus Cyrilla, A. Adams, in Ann. a. Mag. of nat. Hist. (1862. p.295 VV: 1800. p:% Coquille équivalve, transversalement oblongue, oblique, très-inéquilatérale, fermée, non nacrée intérieurement, couverte d’un épiderme mince, concentriquement sillon- née sur Ja surface des valves. Charnière munie de 6 dents aiguës, divergentes (formant crète), inclinées en arrière et se terminant par une lamelle recourbée. Ligament interne (4) L'auteur anglais n’a donné les dimensions d’aucune des espèces nouvelles qu’il a décrites : on trouvera, sur la planche, les proportions exactes, indiquées par un trait, des individus représentés, qui sont tous fortement grossis. BH. C: — MLD placé dans une fossette, sous le crochet. Impressions mus- culaires distantes. Ligne palléale simple. C’est peut-être avec les Limopsis que ce genre a le plus d’affinités : il ressemble aussi aux Sarepta, sous quelques rapports, mais il diffère grandement de ces deux genres. Je l'avais nommé d’abord, d’après le professeur Huxley, qui s’est beaucoup occupé de l’organisation des formes in- férieures de Mollusques, mais j'ai dû changer ce nom en apprenant, plus tard, que M. Bowerbank l'avait déjà em- ployé précédemment pour un Spongiaire. Il semblerait plutôt devoir appartenir à la famille des Arcidæ qu’à celle des Nuculidæ, l’intérieur des valves n’étant pas nacré. 4. Cyrilla sulcata (pl. IV, fig. 2). Huxleyia suleata, À. Adams, in Ann. a. Mag. nat. Hist., 1860, et tirage à part, p. 5. Coquille très-courte en avant, très-allongée en arrière, concentriquement sillonnée sur la surface des valves (les sillons étant profonds et distants), non nacrée intérieure- ment. Crochets petits, simples; bord ventral entier. Hab. À 16 milles de Mino-Sima, détroits de Corée, par 65 brasses de profondeur (coll. A. Adams et Crosse). 2. Cyrilla decussata. Cyrilla decussata, À. Adams, in Ann. a. Mag. nat. Hist., avril 4862, et tirage à part, p. 1. Coquille oblongue, oblique, faiblement inéquilatérale, blanche, solide, décussée par des petites côtes rayon- nantes et des linéoles concentriques serrées. Dents posté- rieures de la charnière ne se terminant pas en lamelles. Hab. Iles Gotto, par 48 brasses de profondeur (coll. A. Adams). / LE III. G. ALcyna. Genus Alcyna, À. Adams, in Ann. a. Mag. nat. Hist., 1860. Coquille ovale-acuminée, imperforée, courte de spire, conique, aiguë. Tours lisses et plans. Ouverture ovale : bord interne muni d’une callosité épaisse, se prolongeant à l'intérieur et se terminant par une dent aiguë; bord externe tranchant et lisse intérieurement. Ce petit genre se rapproche beaucoup des Elenchus, mais sa forme est très-différente. Le bord externe n’est ni rayé ni sillonné intérieurement, dans le nouveau genre, et la majeure partie de la longueur du bord interne est occupée par un dépôt calleux tout particulier, se termi- nant par une dent très-remarquable (4). 4. Alcyna ocellata (pl. IV, fig. 8). Alcyna ocellata, A. Adams, in Ann. a. Mag. nat. Hist., 1860, et tirage à part, p. 8. Coquille lisse, imperforée. Tours légèrement convexes, d'une coloration carnéolée un peu rougeâtre ; dernier tour orné d’une ceinture de taches ocellées. Callosité pariétale se terminant par une dent fortement prononcée, saillante et aiguë. Hab. Mer du Japon, au large de Tabu-Sima, par 25 brasses de profondeur (coll. A. Adams et Crosse), (4) Nous trouvons que les coquilles de ce joli genre, dont l’o- pereule parait inconnu à l’auteur anglais, ressembient beaucoup extérieurement aux Phasianella par la forme générale 6t même l’ornementation : elles ne paraissent en différer que par la pré- sence de la forte dent columellaire qui manque dans l’autre genre. H. CROSSE. A 2. Alcyna lepida. Alcyna lepida, A. Adams, in Ann. a. Mag.nat. Hist., 1860, et tirage à part, p. 8. Coquille lisse, brillante, imperforée, d’un brun rou- geâtre pâle, ornée circulairement de linéoles transverses noirâtres ; sommet noirâtre. Tours de spire au nombre de cinq et assez plans. Callosité pariétale se terminant Bi une dent petite et aiguë. Hab. Mer du Japon, au large de Tabu-Sima, par 25 brasses de profondeur (coll. A. Adams). IV. G. locæa. Genus lole, À. Adams, in Ann. a. Mag. nat. Hist., 1860 (olim). Coquille ombiliquée, de forme turriculée et subulée. Tours légèrement convexes, marqués transversalement de sillons assez distants l’un de l’autre, et ornés de fines stries longitudinales dans les interstices. Ouverture oblongue, acuminée postérieurement, entière en avant, arrondie; bord libre simple et tranchant. Ce genre est établi sur une coquille d’eau profonde, qui ressemble assez à un Odostomia ombiliqué, allongé , sil- lonné, et qui n’aurait ni dent, ni pli sur le bord interne. Je ne vois pas à quel genre je puis rapporter cette coquille, et conséquemment je crois devoir l’élever au rang géné- rique. L'usage de faire rentrer une forme douteuse dans un genre connu me semble de nature à retarder les pro- grès de la science, en créant des difficultés et en jetant la confusion dans l'esprit des naturalistes. Pour ces derniers, selon moi, le nombre des genres n’est pas plus important que celui des espèces, pourvu que chacun représente un Last} PR soute type de forme particulier. La place naturelle des Zolæa est peut-être entre les Monoptygma et les Aenestho. 4. Lolæa scitula (pl. IV, fig. 5). Zole scitula, À. Adams, in Ann. a. Mag. nat. Hist., 1860, et tirage à part, p. 2. Coquille turriculée, subulée, profondément ombiliquée, blanche, assez solide. Tours de spire au nombre de six, légèrement convexes, marqués de sillons transverses sub- distants, dont les interslices sont finement striés dans le sens longitudinal. Ouverture oblongue, arrondie en avant, acuminée en arrière. Bord interne simple, bord externe tranchant. Hab. Détroits de Corée, par 63 brasses de profondeur (coll. A. Adams et Crosse). V. G. CONSTANTIA. Genus Constantia, À. Adams, in Ann. a. Mag. nat. Hist., 1860, et in Ann. a. Mag. nat. Hist., 1861. Coquille mince, ovale ou turbinée, imperforée ou non. Tours décussés ou réticulés. Ouverture oblongue. Péri- stome simple, tranchant. Je considère ce genre comme appartenant à la famille des Scalidæ, bien que les tours ne soient pas séparés et ne portent pas de côtes : l'ouverture, d’ailleurs, est oblongue, et la contexture de la coquille très-fine. 4. Constanlia elegans (pl. IV, fig. 4). Constantia elegans, À. Adams, in Ann. a. Mag. nal. Hist., 1860, et tirage à part, p. 2. Coquille pourvue d’une fente ombilicale, mince, ovale- acuminée, d'un brun päle. Tours au nombre de six, les 2 Ete trois premiers lisses, les autres décussés par de faibles plis longitudinaux et de petites stries transverses. Ouverture oblongue, à péritrème continu, à bord libre, tranchant. Hab. Détroits de Corée, Mino-Sima, par 65 brasses de profondeur (coll. A. Adams et Crosse). 2, Constanha tantilla. Constanha tantilla, À. Adams, in Ann. a. Mag. nat. Hist., 1861, et tirage à part, p. 40. Coquille petite, mince, semi-pellucide, imperforée , blanchâtre. Tours au nombre de 4 1/2, convexes, dé- cussés par des plis longitudinaux minces et distants, cou- pés par des stries transverses. Région ombilicale marquée. Ouverture subcirculaire ; bord interne à peine épaissi, bord externe simple. Hab. Tabu-Sima, par 25 brasses de profondeur (coll. A. Adams). Petite espèce mince, à tours plissés, croisés par des stries transverses, élevées et régulières. VI. G. FENELLA. Genus Finella, À. Adams, in Ann. a. Mag. nat. Hist., novembre 1860 (errore typ.). — Fenella, À. Adams, in Ann. a. Mag. nat. Hist., janvier 1864. Animal à tête proboscidiforme. Rostre allongé, cylin- drique, annelé. Tentacules filiformes, distants. Yeux ses- siles, petits, placés aux côtés de la tête, derrière la base des tentacules. Pied allongé, étroit, tronqué en avant, acu- miné en arrière. Opercule corné, subspiral. Coquille turriculée, subulée ou pupoide, imperforée. UT Tours décussés ou cancellés. Ouverture ovale, entière en avant. Péritrème interrompu : bord simple, tranchant, non réfléchi, épaissi ou variqueux. Le genre le plus voisin des Fenella est le G. Alvania de Risso. Les G. Bitium, Leach, et Cerithiopsis, Forbes et Hanley, ressemblent aussi aux Fenella par la forme turri- culée de leur coquille; mais, dans ces deux groupes, l’ou- verture est émarginée en avant. Le genre est dédié à une des héroïnes de Sir Walter Scott (voir Péveril du Pic). La comparaison que j'ai faite des coquilles antérieurement décrites par moi comme Dunkeria et du Fenella pupoides m'a convaincu que loules ces coquilles appartenaient au même groupe de la famille des Rissoideæ. 4. Fenella pupoides (pl. IV, fig. 5). Fenella pupoides, À. Adams, in Ann. a. Mag. nat. Hist., novembre 4860, et tirage à part, p. 6. Fenella pupoides, À. Adams, in Ann. a. Mag. nat. Hist., janvier 4864, et tirage à part, p. 2. Coquille mince, pupoide, imperforée, d'un brun pâle, avec une fascie transverse d’un brun rougeâtre sur le milieu des tours et deux sur le dernier. Tours au nombre e 7 1/2, convexes, rayés transversalement : premiers tours plissés longitudinalement subanguleux à leur partie mé- diane; dernier simple. Ouverture ovale; bord externe tranchant, droit. Hab. Tsu-Sima, par 26 brasses; détroit de Corée, par 46 brasses de profondeur ; Takano-Sima; Yobuko; Seto- Uchi (coll. A. Adams et Crosse). 2. Fenella asperulata. Dunkeria asperulata, À. Adams, L, c., 1860. sp oue Fenella asperulata, À. Adams, [. c., janvier 1864. Coquille turriculée, blanchâtre, imperforée. Tours au nombre de 7 1/2, convexes, munis chacun de 5 cingula- tions transverses saillantes, coupées par de petites côtes longitudinales, portant une saillie pointue à leur ren- contre avec les cingulations : dernier tour avec 4 cingu- lations principales, et d’autres plus petites à la base. Ouverture ovale : bord interne simple, bord externe for- tement crénelé. Hab. Détroit de Corée, au large de Mino-Sima, par 65 brasses de profondeur; îles Gotto, par 48 brasses de fond (coll. À. Adams et Crosse). 3. Fenella pulchella. Dunderia pulchella, À. Adams, L. c., 1860. Fenella pulchella, À. Adams, [. c., janvier 1864. Coquille turriculée, imperforée, d’un blanc sale. Tours au nombre de 7 1/2, convexes, cancellés, munis de 4 faibles cingulations transverses et de raies longitudinales nom- breuses, lamelleuses, crénelées à leur point de rencontre avec les cingulations : dernier tour comptant 5 cingula- tions. Ouverture ovale : bord interne simple, bord externe crénelé. Hab. Au large de Mino-Sima, par 63 brasses de fond ; îles Gotto, par 48 brasses de fond (coll. A. Adams et Crosse). 4. Fenella fusca. Dunkeria fusca, À. Adams, {. e.. 1860. Fenella fusca, — l. c., janvier 1864. Coquille imperforée, turriculée, brune ou d’un brun rougedtre. Tours au nombre de 8 1/2, renflés, portant ALU: NE chacun environ 5 raies spirales (et plus sur le dernier tour) croisées par de petites côtes longitudinales. Ouverture ovale : bord interne arqué, bord externe crénelé. Hab. Tabu-Sima, mer du Japon, par 25 brasses de profondeur; mer d’'Okhotsk; Rifunsiri; Mososeki (coll. À. Adams et Crosse). 5. Fenella ferruginea. Dunkeria ferruginea, À. Adams, l. c., novembre 1860. Fenella ferruginea, — L.c., janvier 1864. Coquille très-petite, pyramidato-turriculée, imperforée, d’une coloration ferrugineuse. Tours au nombre de 5 1/2, convexes, rétrécis près des sutures, ornés chacun de 2 raies transverses, noduleuses (3 sur le dernier tour), croisées par de fortes costulations longitudinales. Ou- verture ovalo-quadrangulaire, acuminée en avant. Hab. Sado, par 50 brasses et par 48 brasses de fond (coll. À. Adams et Crosse). G. Fenella scabra. Dunkeria scabra, À. Adams, L. c., novembre 1860. Fenella scabra, — |.c., janvier 1864. Coquille subulée, turriculée, imperforée, d’un brun pâle. Tours au nombre de 8 1/2, convexes, ornés de côtes longitudinales noduleuses, croisées par 3 raies trans- verses, saillantes (et par 7 environ sur le dernier tour). Ouverture ovale : bord interne coloré de rouge antérieu- rement. Hab. Tsu-Sima, par 46 brasses de fond ; Kino-0-Sima ; Bingo-Nadam (coll. A. Adams et Crosse). MERE 7. Fenella reticulata. Dunkeria reticulata, À. Adams, /. c., novembre 1860. Fenella reticulata, — Lc.,janvier 1864. Coquille subulée, turriculée, imperforée, d'un brun cendré. Tours au nombre de 8 1/2, ornés de petites côles longitu:linales, que viennent croiser de fines raies trans- verses : trois de ces raies deviennent noduleuses près des côles. Sur le dernier tour, les raies sont nombreuses. Ou- verture ovale, acuminée en avant; bord interne à peu près droit. Hab. Awa-Sima, à marée basse, dans le sable coquillier (coll. A. Adams et Crosse). S. Fenella craticulata. Dunkeria craticulala, A. Adams, l. c., janvier 1861. Fenella craticulata, — L.c., janvier 14864. Coquille allongée, turriculée, d’un brun pâle. Tours ar- rondis, ornés de nombreuses petites côtes longitudinales, que croisent élégamment des raies spirales bien marquées et saillantes : interstices formés par leur intersection profonds et quadrangulaires : côtes du dernier tour se ter- minant brusquement à la périphérie. Base marquée de petites raies concentriques. Ouverture ovale : bord interne arqué. Hab. Mino-Sima, par 63 brasses de fond; îles Gotto, par 48 brasses (coll. A. Adams). 9. Fenella rufocincta. Dunkeria rufocincta, A. Adams, L. c., septembre 1861. Fenella rufocincta, — Î.c., janvier 1864. Coquille turriculée, légèrement renfée à la partie mé- a — diane, d’un brun pàle, ornée d’un cercle roux dans le voisinage des sutures. Tours de spire au nombre de 9, plissés longitudinalement, fortement marqués transversale- ment de raies qui deviennent noduleuses près des plis : plis et raies sont d’ailleurs réguliers et équidistants. Base convexe, ornée d’un cercle roux. Ouverture ovale : bord interne simple, arqué; bord externe tranchant. Les plis longitudinaux et les raies transverses qui les croisent régulièrement connent à le coquille un aspect réticulé. La bande rousse des sutures est quelquefois peu marquée 6u mème absente, et le sommet présente souvent une coloration d’un brun foncé. Hab. Shan-tung et Lian-tung, dans kes zones pro- fondes ; Mososeki; Takano-Sima; Tanabe (coll. A. Adams et Crosse). 10. Fenella candida. Dunkeria candida, À. Adams, L. c., septembre 1861. Coquille munie d’une faible fente ombilicale, turri- culée, légèrement renflée à la partie médiane, mince, blanche, opaque, marquée de plis longitudinaux que croisent des raies transverses saillantes. Tours au nombre de S et convexes. Sutures profondes. Ouverture ovale, légèrement prolongée eu avant : bord interne simple; bord externe assez droit à sa partie médiane et tranchant. Hab. Lo-shan-kow; Shan-tung, dans le sable coquillier (coll. A. Adams). Cette espèce est très-semblable de forme à la précédente, mais elle est d’un blanc pur et son sys- tème de sculpture est plus fin et plus régulier (1). (1) Bien que M. Adams omette celle dernière espèce dans son catalogue du genre, nous avons eru devoir l'ajouter, à cause de la grande ressemblance avec le F. rufocincta que l'auteur anglais lui reconnaît. H. CROSSE. ce Na VIT. G. SCALIOLA. Genus Scaliola, À. Adams, L. c., in Ann. a. Mag., 1860, vol. VI, p. 120. — Scaliola, À. Adams, 1. c., décembre 1862. Animal à tête proboscidiforme. Rostre allongé, cylin- drique, annelé. Tentacules filiformes. Yeux proémi- nents, noirs, placés à la base externe des tentacules. Pied court, ovale, subacuminé en arrière. Opercule corné, ovale, subspiral, à nucleus subter- minal. Coquille turriculée, pourvue d’un ombilic ou d’une simple fente ombilicale. Tours de spire agglutinants, cou- verts de sable. Ouverture plus ou moins circulaire, à pé- ritrème continu; bord droit tranchant. L'espèce de ce genre, dont j'ai eu occasion d'observer l'animal, est le S. bella, À. Adams. Elle se trouve en nombre considérable à Takano-Sima (petite île située près Tatiyama, sur la côte de Niphon), à une profondeur de 2 à 5 brasses; sur fond de sable. Le rostre est long, annelé, bifide à son extrémité et d’un jaune pâle. La tête est allongée et ornée, à sa partie supérieure, d’une ligne médiane foncée. Le pied est semi-transparent et porte une tache d’un blanc opaque sur le côté, près de l’oper- cule (4). (1) Lecaractère conchyliologique le plus remarquable de ce genre curieux consiste dans la faculté d’agglutiner les corps étrangers, et particulièrement les grains de sable, d’une facon permanente. Les Scaliola possèdent à un haut degré cette faculté qui, si elle est fréquente chez les Acéphalés tubicoles, est fort rare chez les Gastéropodes marins. Parmi ces derniers, nous ne trouvons guère à leur comparer, sous ce rapport, que les Xenophoride. H. CROSSE. End: sus 1. Scahiola bella (pl. VI, fig. 6). Scaliola bella, À. Adams, L. c., 1861, et tirage à part, p. 40. Scaliola bella, À. Adams, [. c., décembre 1862, et tirage à part, p. 6. Coquille mince, turriculée, largement ombiliquée, blanche. Tours de spire convexes, couverts de grains de sable agglutinés. Sutures canaliculées, dernier tour déta- ché. Ouverture circulaire : péritrème simple, tranchant. Hab. Tabu-Sima, par 25 brasses de fond; Takano-Sima, par 2 brasses et demie de fond (coll. A. Adams et Crosse). 9. Scaliola arenosa. Scaliola arenosa, À. Adams, L. c., décembre 1862. Coquille turriculée, munie d’une fente ombilicale. Tours convexes, couverts de sable et à sutures profondes. Dernier tour contigu au péritrème. Ouverture presque circulaire. Hab. O-Sima; Tanabe; Simoda (coll. A. Adams et Crosse). 5. Scaliola glareosa. Scaliola glareosa, À. Adams, !. c., décembre 1862. Coquille grêle, turriculée, imperforée, blanche. Tours convexes, couverts de sable, à sutures marquées; dernier tour contigu au péritrème. Ouverture ovale. Hab. Tsu-Sima, Takano-Sima (coll. A. Adams et Crosse). 4. Scaliola gracilis. Scaliola gracilis, À. Adams, [. c., décembre 1862. Coquille turriculée, grèle, blanche, faiblement cou- Len verte de sable. Tours convexes, presque nus, à sulures profondes; dernier tour à peine détaché. Ouverture sub- circulaire. Hab. Iles Gotto, par 71 brasses de fond (coll. À. Adams). VIT. G. STENOTIS. Genus Sfenotis, A. Adams, in Ann. a. Mag., mai 1865, et tirage à part, p. 6. Coquille comprimée, de forme ovale-allongée, auri- forme. Spire courte, aiguë. Tours plans, simples, le der- nier disjoint. Ouverture oblongue, rétrécie en arrière. Péritrème tranchant, droit, continu, entier. Ce petit genre rappelle quelques-uns des caractères des genres Fossar et Vanikoro (1). Sa forme rappelle assez celle d’un petit Nañhcina, mais il est possible que ses vraies affinités soient avec le genre Lacuna, bien que les espèces de ce dernier soient littorales dans leurs habitudes. 4. Stenotis laxala (pl. IV, fig. 7). Stenotis laxata, À. Adams, {. c., mai 1865, et tirage à part, D 1 Coquille ovale-allongée, comprimée, mince, d’un blanc sale. Spire petite, tranchante. Tours au nombre de 5, assez plans, s’accroissant rapidement ; dernier tour grand, détaché, dilaté en avaut. Ouverture auriforme, rétrécie en arrière. Ombilic large et ouvert, à bord anguleux. Hab. Idsuma-Nada, dans la mer intérieure du Japon, par 17 brasses de profondeur; Yobuko, petit port sur la côte ouest de Kiusu, par 14 brasses , sur fond de vase (coll. A. Adams et Crosse). (1) Vanikoro est un nom générique barbare, non latinisé et inacceptable, auquel on doit préférer celui de Neritopsis, Grate- loup, antérieur et plus régulièrement formé. Fossar est barbare également : il faut dire Fossarus. H. CRosse. D es ds IX. G. CROSSEA. Genus Crossea, À. Adams, in Ann. a. Mag. of nat. Hist., avril 1865, el tirage à part, p. 2. Coquille turbinée, ombiliquée, blanche. Tours con- vexes, réticulés, simples ou munis de varices. Ouverture orbiculaire, prolongée en avant en forme d'angle canali- culé. Ombilic resserré et circonscrit par un dépôt calleux funiculiforme. Ce genre, que j'ai dédié à lhabile et zélé directeur du Journal de Conchyliologie, comprend de jolies et singu- lières petites coquilles, dont les affinités les plus grandes se trouvent peut-être du côté des Cirsotrema, Mürch, coupe générique de la famille des Scalidæ. 11 rappelle aussi les Torinia, sous le rapport du dépôt calleux en forme de cordelette qui entoure l’ombilic : par Ja forme ct la sculpture de la coquille, il ressemble beaucoup à certaines espèces de Conradia. Un de ses caractères les plus remar- quables consiste dans la projection anguleuse et canalicu- lée qui existe à la partie antérieure de l'ouverture de la coquille. 4. Crossea miranda (pl. IV, fig. 9). Crossea miranda, À. Adams, in Ann. a. Mag., avril 1865, et tirage à part, p. 2. Coquille de forme turbinée-allongée, blanche. Tours convexes, rayés dans le sens de la spire, à interstices treil- lissés et pourvus de varices longitudinales (3 à h}, sail- lantes et éloignées les unes des autres. Ombilic occupé par un cordon saillant. Bord externe variqueux et comme den- telé (1). (1) À première vue, celte coquille ressemble d’une façon frap- HN" Hab. Iles Gotto, par 64 brasses de fond (coll. À. Adams et Crosse). 2. Crossea bellula (pl. IV, fig. 10). Crossea bellula, À. Adams, in Ann. a. Mag., avril 1865, et tirage à part, p. 5. Coquille de forme turbinée-déprimée, blanche. Tours de spire rayés dans le sens de la spire, à interstices treil- lissés, dépourvus de varices. Ombilic circonscrit par un dépôt calleux funiculiforme. Bord externe simple, tran- chant (1). Hab. [les Gotto, par 64 brasses de fond (coll. À. Adams et Crosse). À. A. Sur un nouveau genre de Testaeé de la Méditer- ranée, PAR N. TiBER1, D. M. (2). Ayant trouvé, dans le nombre des coquilles de la mer de l'île de Sardaigne reçues, l'an dernier, des pècheurs de pante à un embryon de Murex ; mais elle compte quatre et demi à cinq tours de spire, ce qui serait beaucoup pour une coquille embryonnaire : les varices ne commencent qu'à partir de la fin du second tour. H. CRossE. (4) Petite coquille très-curieuse par ses caractères, et qui ne eut passer non plus pour une forme embryonnaire. H. CROSSE. (2) Traduit de l'italien sur le manuscrit original et annoté par H. CROSSE. se HE Torre del Greco, de retour de la pèche du corail, deux exemplaires d’une coquille qui m'était inconnue, et, frappé de ses caractères singuliers, j’envoyai l’un d’eux à M. Jeffreys, de Londres, en lui demandant son opinion sur la question de savoir à quel genre elle pouvait être rapportée, et en lui manifestant l'intention de donner son nom à l'espèce, de la nouveauté de laquelle j'étais certain. Il me répondit une première fois (16 février 4866) : « Votre « prétendu Trochus est une véritable trouvaille : je ne sais « à quel genre il appartient. » Plus lard, dans une autre lettre du 20 du même mois, dans laquelle il avait la bonté de me donner son opinion sur d’autres coquilles méditer- ranéennes, il m’écrivit ce qui suit, à propos de la même coquille : « Genus insignissimum et adhuc incognitum , ad familiam Vermetidarum forsan referendum. Gyriscus nomen esset idoneum. » Je me suis empressé de choisir, pour mon nouveau genre, le nom qui m'était suggéré par M. Jeffreys, et de nommer l'espèce Gyriscus Jeffreysia- nus (1), comme témoignage d’estime pour le savant auteur du Brihish Conchology. Genre Gyriscus, Tiberi. Gyriscus, Tiberi, in Journ. Conchyl., vol. XV, p. 505, 1867. Coquille turbinée, conico-turriculée, ombiliquée, assez obtuse, à sommet enveloppé. Tours arrondis, cerclés trans- (4) Nous employons l'adjectif Jeffreysianus, de préférence à Jeffreysanus, attendu que le nom latinisé de M. Jeffreys étant Jeffreysus, l'adjectif dérivé doit être formé, selon les règles, non d’après le nominatif, mais d’après le génitif Jeffreysi. C’est ainsi que l’on doit dire: Cuvierianus, Lamarckianus, elc., et non Cuvieranus, Lamarckanus, dénominations qui constitueraient de véritables cacophonies grammaticales. NT: Le versalemeut. Ouverture subcirculaire, à bords tranchants, réunis par un dépôt calleux; bord columellaire réfléchi. Opercule corné, multispiré à sa surface externe, muni, à sa partie interne, d’une saillie centrale styliforme. La forme générale de la coquille, qui est celle d’un cône élevé, avec des tours arrondis et distinctement sé- parés entre eux, la rapprochant en quelque sorte des genres Scalaria et Turritella, on pourrait être tenté de mettre le genre, conformément à l'opinion de M. Jeffreys, dans la famille des Vermetidæ, ou plutôt dans celle des Turritellidæ; mais la forme particulière de l'opercule, qui présente une protubérance styliforme très-saillante, et en mème temps une disposition en spire évidente, qui lui donne l'aspect conico-spiral propre à quelques espèces du genre Solarium, et particulièrement du groupe des Forvma de Gray, me porte à croire, au moins pour Île moment et jusqu’à ce que l'animal soit connu, que lon doit plutôt réunir le genre à la famille des Lutorinde. Il y aurait encore une autre considération qui condui- rait à réunir notre genre à une autre famille, celle des Pyramidellidæ : c’est que, chez les genres appartenant à cette dernière famille, les deux premiers tours de la spire qui constituent le nucleus embryonnaire ont une direc- tion sénestre, différente de celle des autres tours. Ce ca- ractère a servi dernièrement de base à M. O. Semper pour rapporter à celte famille le Turritella quadricarinata, Brocchi, considéré comme type de son nouveau genre Mathilda. Dans le g. Gyriscus, ces deux mêmes premiers tours, qui constituent le sommet de la coquille, ne sont pas absolument sénestres, mais, tout en se déroulant à droite, ils prennent une direction qui n’est pas tout à fait celle des autres tours. Néanmoins, nous nous plaisons à le répéter, il nous semble que les caractères tirés de la forme Nes. de l’opercule doivent l'emporter et faire comprendre notre genre dans la famille des Zuttorinidæ (1). 1. Gyriscus JEFFREYSIANUS (pl. V, fig. À). Gyriscus Jeffreysianus, Tiberi, in Jouwrn. Conchyl., vol. XV, p. 505, 1867. Coquille turbinée, de forme conique élancée, médiocre- ment ombiliquée, d’une coloration jaunâtre tournant au fauve pâle. Apex légèrement oblus, lisse, à sommet tordu, subperforé, spiralement enveloppé. Tours au nombre de sept, convexes, séparés par une suture profonde, ornés de cingulations transverses serrées, alternant de grandeur (au nombre de 15 grandes et d'autant de petites sur le dernier tour, et de G sur l’avant-dernier), élégamment granuleuses, submoniliformes ; dernier tour arrondi, lé- cèrement renflé, un peu déprimé à la partie basale. Om- bilic médiocre, laissant à peu près voir les premiers tours, crénelé circulairement à la partie supérieure. Ouverture subcirculaire, évasée, luisante, mais non nacrée à l’inté- rieur : bords tranchants, réunis par un dépôt calleux pa- riétal; bord columellaire sinueux , réfléchi, cachant une partie de l’ombilic. — Le plus grand diamètre de la co- quille est de 9 millimètres, le plus petit de 8; la hauteur totale, de 10 1/2. Opercule corné, présentant à la face externe un nucleus (1) En ce qui nous concerne, l'opinion de M. Jeffreys, qui ten- drait à faire entrer le g. Gyriscus dans la famille des Z’ermetidæ ou des Turritellidæ, ne nous parait nullement fondée. La place de ce genre curieux nous semble devoir être à côté des Torinia et des Solarium, el non ailleurs ; la forme de l’opercule, l’ouver- ture non nacrée de la coquille, la nature de ses ornements, enfin son ombilie crénelé circulairement, tout se réunit pour le prou- ver surabondamment. H. Crosse, GO central enfoncé, donnant naissance à une lamelle saillante, comme crénelée, etmultispirale; muni, sur le côté interne, d’une protubérance centrale styliforme et faiblement pau- cispiré ; limbe périphérique épaissi (coll. Tiberi). Animal inconnu. Hab. Sur les fonds coralligènes de la mer qui baigne les côtes méridionales de la Sardaigne, où cette curieuse es- pèce a été recueillie à une grande profondeur, en même temps que le corail. La figure 1 représente la coquille vue de dos et de face, et légèrement grossie; la fig. 4 b, une portion du test for- tement grossie ; la fig. Ac, l'opercule vu de côté; la fig.14, l’opercule vu de face. NT Des espèces du genre @dostomia observées , jusqu'ici, dans la Méditerranée , PAR N. TiBeri, D. M. (1). On sait que le caractère essentiel du genre Odostomia (2) repose sur l'existence d’un pli columellaire. Les espèces (14) Traduit de l'italien sur le manuscrit original, par H. CROsSE. (2) Ce nom générique, proposé par Fleming, en 1824, est mal fait et barbare : c’est donc avec raison qu‘il fut corrigé et rem- placé par les vocables Odontostomia et Odontostoma (Jeffreys, 1839; Philippi, 1853), bien que ces noms n'aient pas été généra- lement adoptés. D'ailleurs, si l’on considère que, dans les espèces de ce genre, il n’existe pas de véritable dent columellaire , mais bien plutôt un pli qui se continue en spirale, le long de l’axe de nr GD 2 présentant ce caractère et appartenant au genre sont, d’ailleurs, très-diverses de forme entre elles. Les unes res- semblent à des Turbonilla, Risso, ou Chemnilzia, d'Or- bigny; les autres se rapprochent, comme forme, du genre Rissoa, Fréminville. Je diviserai donc les espèces en Tur- bonilliformes et Rissoiformes. A. TURBONILLIFORMES. 4. Odostomia (Turbonilla) Humboldti, Risso, Hist. T.., ' IV, p. 594, fig. 65 (typus), 1826. Tornatella clathrata, Phil., 1856, Moll. Sic., T, p.166 (apus). Chemnitzia Humboldti, var. subventricosa, Phil., 1844, Moll. Sic., IT, p. 137. Turbonilla Humboldti, var. brevis, Requien , 1848, Coq. Cors., p. 59. Var. elongata. Tornatella elongata, Philippi, 1857, in Leonhard et Bronn, Jahrbuch fur Mineral, etc., p. 292, fig. 4-5. (Foss. ex sp. mutil.) Chemnitzia Humboldti, var. gracilis, Philippi, 1844, Moll. Sic., IX, p. 157. Turbonilla Humboldh, var. elongata, Requien, Coq. Cors., p. 59. Cette espèce, qui semble être entièrement méridionale et comme exclusive à la Méditerranée, se présente sous deux formes assez distinctes. La forme typique, qui con- stitue la variété subventricosa de Philippi, est légèrement la coquille, on voit que le nom n’est pas complétement exact. Enfin, le vocable a déjà servi à désigner un groupe de Mollusques terrestres (Voir Pfeiffer, Mon. Helic., I, in Introd.), à ouverture véritablement dentée. NT me SE renflée, ovale, ornée de cingulations et de côtes marquées et distantes, et sa suture est assez profonde pour pouvoir donner à la spire une apparence turriculée. Elle vit dans la Méditerranée (ubi? Risso) ; près Catane, en Sicile (Phi- lippi); dans la mer Egée (Forbes); près Ajaccio, en Corse (Requien) ; près Syracuse, en Sicile (G. Acton, de qui nous en avons reçu des exemplaires); Sestri di Levante, sur les côtes de Piémont (Jeffreys); enfin sur les côtes de Dal- matie, dans l’Adriatique (Brusina). Sa variété, au moins soi-disant telle, est beaucoup plus allongée : ses tours sont presque plans, ornés de cingula- tions et de côtes plus fines et plus nombreuses, et leurs sutures, simplement marquées, ne donnent point à la spire l'aspect turriculé du type. Enfin le facres de la coquille est tel, que l’on pourrait, non saos raison, la considérer comme une espècedistincte, que nous proposerions de désigner sous le nom spécifique d'Odostonua dissimilis. Elle fut trouvée, pour la première fois, à l’état fossile, par Philippi, dans l’île d'Ischia, et décrite par lui sous le nom de Tornaltella elongata : plus tard, le même auteur paraît l'avoir re- cueillie vivante dans le golfe de Baïa, près Naples. Nous en avons recueilli nous-mème, également dans le golfe de Naples, un individu remarquable par sa taille (14 millim. de long sur 5 de large), et beaucoup plus grand que l'exem- plaire fossile de Philippi (à peine long de 6 millim. 4/2). Cette forme se trouve encore, à l'état vivant, sur les côtes de Corse (Requien), et sur celles de Dalmatie, dans l’Adria- tique (Brusina). 2. Odostomia tricincla, Jeffreys, Test. cost. Piem., fig. 12- 15. Var. bicincta. Cette espèce, recueillie jusqu'ici dans la Méditerranée 0e et dans le voisinage des îles Canaries, est très-rare dans le golfe de Naples, où elle ne présente, sur le dernier tour de spire, que deux fascies roussâtres au lieu de trois. Nous la possédions depuis longtemps, et nous l'avons placée parmi les espèces du genre Chemnitzaia, avec lesquelles elle a la plus grande affinité. Elle vit à Sestri di Levante, sur les côtes de Piémont (Jeffreys) ; près Nice {Vérany), et sur les côtes d'Algérie (WeinkaufF). 5. Odostomia (Turbo) indistincta, Montagu, Sow., Ind. Brit. shells, pl. xvi, fig. 11. Espèce rare dans la Méditerranée. Elle a été trouvée dans des sables provenant de Magnisi, en Sicile (N. Ti- beri); dans le golfe de Naples (G. Acton) ; sur les côtes de Piémont (Jeffreys) ; enfin sur les côtes d’Algérie (Wein- kauff). 4. Odostomia (Turbo) interstincta, Montagu, Sow., Ind. Brit. shells, pl. xvu, fig. 26. Var. angustior (junior), Jeffreys. Rissoa striata, Phil. Moll. Sic., I, p. 154, t.X. fis.S, Rissoa suturalis, Phil. Moll. Sic., If, p.129. L'espèce, à l’état adulte, est rare dans la Méditerranée. Je l’ai trouvée adulte dans le golfe de Naples et dans les sables de Magnisi, en Sicile, et les exemplaires en petit nombre que j'ai recueillis sont plus grands que ceux d’An- gleterre. On rencontre plus communément une variété plus petite et plus étroite, qui constitue peut-être l’état jeune, ainsi que le pense M. Jeffreys, qui l’a recueillie sur les côtes de Piémont. Philippi, et moi-même après lui, nous en avonstrouvé des exemplaires semblables à Magnisi (Sicile) : je n’ai pu apercevoir le pli columellaire, AR 5. Odostomia (Chemnitzia) Terebellum, Philippi, Moll. Sic., IL, p. 138, t. XXIV, fig. 12. Espèce recueillie vivante sur les côtes de Piémont par Jeffreys et bien avant lui, mais seulement à l'état fossile, par Philippi, dans le calcaire de Palerme. Possédant l'es- pèce fossile parfaitement conforme à la description de Phi- lippi, nous pensons que ce n’est autre chose qu’une variété de l'O. interstincta, qui est excessivement variable. 6. Odostomia (Rissoa) excavata, Philippi, Moll. Sic., A, p. 154, t. X, fig. G. Espèce élégamment sculptée et rare dans la Méditerra- née : elle vit près Magnisi, en Sicile (Philippi et N.Tiberi) ; près Ajaccio, en Corse (Requien) ; sur les côtes de Piémont (Jeffreys) ; sur les côtes d'Algérie (Weinkauff); près Brin- disi, dans l’Adriatique (G. Acton); enfin sur les côtes de Dalmatie, également dans l’Adriatique (Sandri). B. RISsSoiFoRMES. 7. Odostoma acula, Jeffreys, Sow., Ind. Brut. shells, pl. xvui, fig. 3, 4. Cette espèce n’a été trouvée, jusqu’à présent, que sur les côtes de Piémont (Jeffreys). 8. Odostomia (Turbo) unidentata, Mont., Sow., Ind. Brit. shells, pl. xvir, fig. 1. Eulima monodon, Requien ? Vit dans la mer de Corse ? (Requien ?); sur les côtes de Piémont (Jeffreys), et sur les côtes d'Algérie (Weinkauff). — 65 — 9. Odostomia (Turbo) conoidea, Brocchi, Conchiol. foss. subap., t. XVI, fig. 2. Ovatellapolita, Bivona(pater), Nuo. gen. e nuo. spec. di Moll., t. I, fig. 7,t. I, fig. 14. Rissoa polita, Scacchi. Catal., fig. 25. C’est l’espèce la plus commune du genre, Elle se trouve près de Palerme, en Sicile (Antonino Bivona); près de Trapani (Aradas) ; dans les golfes de Naples et de Tarente (Scacchi et N. Tiberi); près le cap Bonifacio, en Corse (N. Tiberi) ; dans la mer Egée (Forbes) ; sur les côtes de Piémont (Jeffreys) ; sur les côtes d'Algérie (Weinkauff); enfin, sur les côtes de Dalmatie (Brusina). 10. Odostomia conspicua, Alder. Sow., nd. Br. sh., pl. xvir, fig. 9. Se trouve dans le golfe de Naples, dans la mer de Corse et de Sardaigne (N. Tiberi), et dans le golfe de la Spezia (Jeffreys). Ce dernier auteur pense (in llteris) que l'on doit rapporter à cette espèce le Rissoa polita, Scacchi, qui, au contraire, appartient à l'espèce précédente, ainsi que l’admet Philippi (vol. If, p. 119). 11. Odostomia (Turbo) plicala, Montagu. Var. dente inconspicuo, Jeffreys. Pissoa elongata, Philippi, t. X, fig. 16. Se trouve près Magnisi, en Sicile (Philippi, N. Tiberi); dans la mer Egée (Forbes); près Ajaccio, en Corse (Requien); sur les côtes de Piémont (Jeffreys) ; enfin sur les côtes d’Al- gérie (Weinkauff). L'espèce de la Méditerranée, bien qu’elle soit d’ailleurs semblable à celle d'Angleterre, est dépourvue 5 AGE: de pli colamellaire, et nous ne la rapportons au g. Odo- stomia que d’après la puissante autorité de M. Jeffreys (1). 12. Odostomia eulimoides, Hanley. Sow., Br.sh., pl.xvu, fig. 12, 15. Vit sur les côtes de Piémont (Jeffreys), et ne paraît pas avoir été trouvée ailleurs jusqu'ici, dans la Méditerranée. 15. Odostonia rissoides, Hanley. Sow., Br. sh., pl. xvir, fig. 20. Vit sur les côtes de Piémont (Jeffreys), et sur celles d'Algérie (Weinkauff). 14. Odostonua obliqua, Alder. Sow., Br. sh., pl. xvur, fig. 22. Espèce recueillie jusqu'ici seulement sur les côtes de Piémont (Jeffreys). 45. Odostomia (Rissoa) Warrenii, Thompson. Sow., Br. sh., pl. XVI, fig. 28. Rissoa Galvagni, Aradas ? Cette espèce atteint, dans la Méditerranée, une taille plus grande que sur les côtes d'Angleterre, et, comme elle est dépourvue de pli columellaire, nous ne la rapportons au g. Odostonia qu'à l'exemple des conchyliologistes an- glais (2). Elle vit dans le golfe de Naples et dans celui de Tarente (N. Tiberi); près Catane, en Sicile? (Aradas?); près Trapani (G. de Stefanis); enfin sur les côtes de Pié- mont (Jeffreys). (4) Si la forme méditerranéenne est bien réellement dépourvue de pli columellaire, ce n’est pas un Odostomia. H. Crosse. (2) Même observation que précédemment. H. CRossE. a GR = 16. Odostomia neglecta, n. sp. (pl. V, fig. 5). Cochleola ovato-oblonga, subiurrita, gracilis, subpellu- cida, alba, striis minutissimis confertis longitudinaliter transversimque notala; apex obtusiusculus; anfractus septem conveæi, duobus supremis revolutis, ultimo ven- tricoso spiram superante ; sutura distincta, submarginata; apertura obovata, superne angulata, basi subeffusa, 2/5 totius longitudinis subæquans; columella oblique unipli- cata, intorta; labrum simpleæ, acutum, subarcuatum. — Long. k, lat. À 1/2 mill. (coll. Tiberi). Cette espèce, très-distincte de l'O. pallida, Montagu, se trouve dans le sable de la presqu'ile de Magnisi, en Sicile. Nous l'avons communiquée à M. Jeffreys, de Londres, et il l’a reconnue pour une espèce nouvelle du g. Odo- slomia. 17. Odostomia dolioliformis, Jeffreys. Sow., Brit. shells, pl. XV, fig. 27. Se trouve sur les côtes de Piémont (Jeffreys). 18. Odostomia (Turbo) insculpta, Montagu. Sow., Brit. shells, pl. xvar, fig. 6. Se trouve sur les côtes d'Algérie {Weinkauff). En sus des espèces que nous venons d’énumérer, il en existe encore une autre dans la Méditerranée, l'Odostomia (Helix) glabrata, Mühlfeldt, que l'on comprend habituel- lement dans le genre Rissoa. Lorsque l’on établit un tableau comparatif des espèces du g. Odosiomia trouvées jusqu'ici dans la Méditerranée et de celles que l’on connaît comme appartenant à la faune marine des iles Britanniques, on voit qu'il y en a trois particulières aux eaux méditerranéennes, les O. Hum- Li (66 au boldti, O. tricineta et O. neglecta. Les suivantes, au con- traire, paraissent ne pas y exister : O. pallida, Montagu; O. truncatula, Jeffreys; O. cylindrica, Alder; O. Lukistü, Jeffreys ; ©. albella, Lovèn; ©. diaphana, Jeffreys; O. striolala, Alder; O. minima, Jeffreys; O. spirialis, Montagu; O. decussata, Montagu. Pourtant, comme, dans la Méditerranée, on découvre tous les jours des espèces communes aux mers du nord de l'Europe, il y a lieu d’espérer que ces dernières y habitent également, et qu'on les y découvrira peut-être, en éten- dant les recherches et les explorations au moyen de Ja drague, sur les parties les moins connues du littoral et des îles méditerranéennes. N. T. Des estacés de la Méditerranée qui doivent être compris dans Îles genres Æachesis el Nesæn de Risso, PAR N. Tiger, D. M. (1). Il existe dans la Méditerranée un groupe de petits et rares T'eslaces qui doivent être compris dans les genres Lachesis et Nesœa de Risso. Ces genres, ayant été impar- faitement décrits ou confondus par les auteurs précédents, restent plongés dans le vague et dans l'incertitude, et il semble qu’il y ait, en ce qui les concerne, comme une (4) Traduit de l'italien, sur le manuscrit original, par H. CROssE. LEE LT ARR lacune dans la connaissance de la conchyliologie méditer ranéenne. Nous nous proposons, dans ce petit travail, d’élucider les faits concernant les espèces des deux genres avec assez de clarté et de précision pour faire cesser tous les doutes. Nous nous trouvons, d’ailleurs, dans une position favo- rable pour entreprendre cette tâche, car nous avons entre les mains non-seulement toutes les espèces, mais encore, ce qui est plus difficile, tout ce qui a été publié sur elles. En 1826, Risso, peut-être guidé en cela par Leach, re- marqua, dans quelques petites espèces méditerranéennes, des caractères qui les distinguaient de tous les genres an- térieurement connus, et créa pour (elles les deux genres Lachesis et Nesœæa, auxquels doivent également être rap- portées d’autres espèces, antérieurement comprises à tort dans les genres Buccinum, Murex, Fusus et Pleurotoma. Bien qu'on ait à regretter beaucoup d’imperfection dans la caractéristique de ces deux genres, par suite de l’insuf- fisance de l’auteur, on doit reconnaître que ces coupes satisfont aux exigences actuelles de la science, en faisant ressortir l'aspect distinct des espèces qu’elles renferment. Il nous paraît donc utile de les adopter et de les rappeler, pour ainsi dire, à la vie, mais non sans leur faire subir les corrections nécessaires. Quelques auteurs ont pensé que les espèces dont nous allons parler, pouvant en grande partie être comprises dans le g. Pleurotoma, devaient, par conséquent, rentrer dans la famille des Conidæ; mais cette opinion ne nous paraît pas pouvoir être soutenue, attendu que les espèces en question sont toutes complétement dépourvues de lin- cision du bord externe qui caractérise les Pleurotoma, et s’éloignent ainsi visiblement du genre, et, par suite, de la famille dont nous parlons. D'ailleurs, si l’on tient compte RU ie ne d'une certaine analogie de forme que nos espèces présentent avec celles du g. Buccinum, il semble plus raisonnable de les comprendre dans la famille des Buccinidæ. Genus (correctum) Lacaesis, Risso (1826). Testa fusiformis, apice mamillata ; spira valde elevata; anfractus conveæiusculi, sutura parum profunda divisi ; apertura ovato-lanceolata, in canalem subito desinens ; labrum simplex, integrum , scissura nulla interruptum ; columella nuda; cauda recta, brevissima (A). 4. LAcHESiS MiximA, Montagu (pl. V, fig. 7). Cochleola turrito-fusiformis, longitudinaliter plicata, lineis elevalis transversis cingulata, fusca vel rufa vel pallide rufescens (plerumque unicolor, interdum lineis transversis obscurioribus); spira valde elevata; plicæ 12- A4, interstitiès dimidio angustioribus ; anfractus seæ con- vexiusculi, sutura viæ profunda divisi; apertura ovato- lanceolata; labrum interne denticulatum. — Long. T, lat. 3 mill.; long. apert. 2, lat. À 1/2 mall. Buccinum minimum, Montagu, tab. vurr, fig. 2. Murex Folineæ, Chiaie, Mem., tab. xLIx, fig. 12-14, Invert., 2° éd., fig. 12-14 (male). Fusus turritellatus, Deshayes, Exp. Morée, pl. xx, fig. 28, 45 (teste Phal.). Buccinum minimum, Philippi, Moll. Sic., tab. xxvur, fig. 9. Cette espèce est la seule, parmi celles qui nous occupent, (4) Voici la diagnose générique originale de Risso : Lacnesis. Testa alle elevata; anfractus convexi, duo apicali (sic!) mamillali; sutura angustissima, profunda; aperturaobovata, pos- tice rolundata, antice in siphonem brevissimum producla; peri- trema nullum.— Risso, Hist. nal., t. IV, p. 211. DEA CE qui soit assez commune dans la Méditerranée. Elle a été recueillie dans beaucoup de localités, et notamment dans le golfe de Naples, sur les côtes du Piémont, dans la mer de Sicile, dans celle de Corse et de Sardaigne, dans la mer Adriatique, dans la mer Egée et sur les côtes de l'Algérie. Feu Delle Chiaie la publia autrefois comme espèce nou- velle sous le nom de Hurex Folineæ, mais sa description était mauvaise, et la figure qui l’accompagnait pire encore, en sorte qu’il n’y avait pas moyen de reconnaître l'espèce. C’est ce qui a induit en erreur Philippi, et lui a fait attri- buer ce nom à une autre espèce, comme nous le ferons voir en détail plus loin (4). 2. LACHESIS MAMILLATA, Risso (pl. V, fig. 6). Cochleola turrito-fusiformis, longitudinaliter plicata, nitida, pellucida; plicæ 12-14, lineis elevatis transversis decussatæ; decussationes granulis serialibus fuscis vel ru- fis vel aureis eleganter ornatæ; spira valde elevata; an- fractus sex conveæiusculi, sutura parum profunda divise, ullimo basi cingulata non granulosa ; apertura ovato-lan- ceolata; labrum simpleæ, intus læœvigatum. — Dimensiones ut in præcedente. Lachesis mamallata, Risso, Hist., t. IV, p. 211, fig. 65 (2). (1) L'espèce qu’a eue en vue Delle Chiaie est indiquée claire- ment par les propres termes dont 1l s’est servi dans ses Memorie, et qui sont ainsi CONÇUS : Murex FOLNEZ. Tesla luteo-fuscescente, longitudinaliter plicata, costlis transversis parallelis (les lignes élevées transverses sont ren- dues, dans le texte italien, par la phrase : « linee color di rubino ») elevalisque exarala; spiræ anfractus 5-6, aperlura sulcata. — MAS D222: INSNTS (2) Voici la diagnose spécifique originale de Risso : LACHESIS MAMILLATA. Tests, glaberrima, nilidissima, pellucida; anfractus seplem(duobus apicalibus exceptis, transversim costatis) CRAN 5 RE Buccinum Lefeburi, Maravigna, Rev. z00l., 1840, p.525 (sine fig.) (4). Pleuroloma perlatum, Requien, Coq. de Corse, p.75, 101 (excl, syn.) (2). On trouve cette espèce, bien que plus rarement, dans les mêmes localités que la précédente, avec laquelle elle semble vivre habituellement. Si l’on n'avait égard qu’à sa ressemblance de forme avec l’autre, on pourrait être tenté de la considérer comme une simple variété; mais sa re- marquable différence de sculpture doit, sans hésitation, la (nous rappelons que transverse, pour Risso, est synonyme de longi- tudinal pour les conchyliologistes modernes), costis convexis mamil- lalis, interstliliis lineis elevatis æqualibus, costas jungenlibus in- structis ; epidermide brunneo-rufa. Régions coralligènes. — Risso, loc. cit. (4) Nous transerivons la diagnose, d’ailleurs laconique et assez obscure, de Maravigna : BuccinuM LErEBuRu. B. lesla parva, alba, anfractibus convexis, granulatis , aureis (il faut noter que l’auteur n’a eu sous les yeux que Ja variété à granulations jaunes), basè (ransversim striata non gra- nulosa, margine acuta, labro crassiusculo, intus albo, lævigato.— Marav., loc. cit. Il est facile de relever les imperfections de cette diagnose, comme le fait Philippi, en disant : « Quomodo totum album (Buc- cinum) esse potest, si anfractus aurei sunt ? » (Moll. utr. Sic., I, p. 191). Moins sévère que Philippi envers Maravigna, nous fe - rons observer que, si au mot aureis on ajoute granulis, la dia- gnose cessera d’être obscure, et l’espèce que l’auteur a eue en vue paraitra clairement, surtout si l’on fait attention au caractère différentiel exprimé dans la phrase : basi transversim striata non granulosa. N°"Ee (2) La diagnose de Requien, également par trop laconique, rend son espèce des plus difficiles à reconnaître. La voici : « Testa turrita, albida, anfraclibus convexis, coslis 16-12 lon- giludinalibus perlalis, fusco-luteis, apertura ovala, dimidiam spi- ram œquante. » — Req., loc. cil. Requien se trompe en citant comme synonyme de cette espèce les Nesæa granulata el mamillata de Risso : il ne s'inquiète pas du Lachesis mamillata du même auteur. NT a AR din Tone faire considérer comme espèce distincte, ainsi que l'ont reconnu les auteurs cités. Cette espèce n’est autre chose que le Buccinum Lefeburii de Maravigna, et le Pleurotoma perlatum de Requien, deux formes restées jusqu'ici diffi- ciles à identifier. 5. LACHESIS AREOLATA, Tiberi. Cochleola ovato-fusiformis, subturrita, sulcis longitudi- nalibus transversisque albis vel fulvis, areolas quadratas fuscus amplectentibus, exarata; spira elongata; anfractus seæ planiusculi, sultura haud profunda divisi; apertura ovato-lanceolata , 2/5 totius longiludinis æquans ; labrum crassiusculum, tuberculis duobus remotis interne muni- tum; cauda subobliqua, brevissima; canalis basi dilatatus. — Long. T 1/2, lat. 3 1/2 mull.; long. apert. 2 1/3, lat. 1 2/3 mil. Fusus granulatus, Calcara, Ric. malac., 1859, fig. 10 (rudis). Buccinum granulatum, Calcara, Stor. nat. Is. Ust., 1842, p. 56 (1). Bucc. Folineæ (non Chiaie), Philippi, Holl. Sic., IX, 1844, p. 189, tab. xxvir, fig. 10 (2). Cette espèce est fort rare. Elle a été trouvée, pour la première fois, par Calcara, dans la mer de Sicile (Palerme, (1) Testa minima, ovato-oblonga, fulva,anfractibus septem plano- conveæis, granulatis, granulis subquadratis rufo-castaneis; aper- tura ovalo-lanceolata, columella basi sulcata, labro simplici. — Calc., loc. cit. (2) BucciNuM FoLINEZ (Hurex), Delle Chiaie. B. {esta minima, aci- culato-turrila, fusca, lineis longitudinalibus transversisque pro- fundatis albis sculpta, anfraclibus planiusculis ; apertura dimi- diam spiram æquante.—Phil., loc. cit. TA Aci Trezza, et île d'Ustica), et n’a jamais été rencontrée ailleurs, à notre connaissance, ni par Philippi, qui l’a re- cueillie dans la même mer de Sicile (Palerme et Catane), ni par aucun autre naturaliste. L’exemplaire que nous avons sous les yeux provient également de Sicile et fait partie de Ja collection De Stephanis. Calcara en fit d’abord un Fusus, puis un Buccinum. Nous ne pensons pas que le nom spécifique employé par lui puisse être conservé, car le système de sculpture de la coquille ne se compose pas de véritables granulations, mais bien plutôt de petits carrés très-distincts, et, de plus, on pourrait confondre l’espèce avec le Nesœa granulata de Risso. Cette coquille n’est cer- tainement pas, comme le suppose Philippi, le Murex Folineæ de Delle Chiaie, espèce qui a été recueillie dans le golfe de Naples, et à propos de laquelle l’auteur ne parle ni de sillons croisés ni de parties carrées. Telles sont les raisons qui nous ont imposé la nécessité de donner un nou- veau nom à l'espèce qui nous occupe. Genus (correctum) NEesæa, Risso (1826). Testa ovato-elongata, apice mamillata; spira modice elevata; anfractus rotundati, sutura profunda divisi ; apertura ovata ; labrum integrum, extus varicosum, Colu- mella nuda; cauda recta, brevissima, truncata (1). (1) Nesæa. Testa conica, moderalim elevala, anfractibus duobus apicalibus mamillatis; sutura profunda; apertura ovata; peri- trema ad dextram tenue, perfectum, paululum reflexæum. — Risso, Hisl., t. IV, p. 223. Il faut se rappeler que, dans ce genre, l’auteur mwa connu que des exemplaires imparfaits, non encore arrivés à l’état adulte, et dans lesquels le bord externe était simple, c’est-à-dire sans aucune trace de la varice, qui ne se développe qu’à l’âge adulte chez ces espèces. NE — RME. 1. NESÆA GRANULATA, Risso. Cochlea ovato-elongata, solidiuscula, nitida, longitudi- naliter plicalo-granulata, transverse sulcata, fulva vel grisea; plicæ 18-20 tuberculis serialibus rufis vel lutes- centibus ornatæ; spira elevato-turrita; anfractus septem rotundati, ultimus turgidulus, basi granulosa ; apertura ovato-rotundata , tertiam totius longitudinis partem sub- æquans ; labrum in speciminibus adultis valide exlus in- crassatum, in junioribussimpleæ.— Long.T, lat.31/2mill.; long. apert. 21/2, lat. 2 mul. Nesœa granulata et N. manullata, Risso, Hist., t. IV, p. 225, fig. 67, 69 (ex. spec. junior) (1). Pleurotoma Chauveh, Requien, Cog.de Corse, p.101 (2). La grande rareté de cette espèce fait que, bien que mé- diterranéenne, elle est restée jusqu'ici inconnue à beau- coup de malacologistes, y compris Philippi, pourtant si peu oublieux. Elle a été trouvée, pour la première fois, par Risso (probablement dans le golfe de la Spezia?), qui en fit le type de son genre. Il résulte d’ailleurs, des figures (1) NESÆA GRANULATA. Testa anfractibus omnibus glaberrimis, nitidis (duobus apicalibus exceptis) tuberculalis, tuberculis in serie transversali disposilis, epidermide rufo-fuscescente, tuberculis fer- rugineis; peritremate ad sinistram plicato, plicis super siphonem prœæterientibus. — Régions des algues. — NESÆA MAMILLATA. Testa anfractibus omnibus (duobus posterioribus exceptis) mamillatis, mamillis in serie transversali disposilis ; epidermide grisea, ma- millis croceis, glaberrimis, nilidissimis ; peritremate ad sinistram plicato, plicis super siphonem præterientibus.—Régions des algues. — Risso, Loc. cit. (2) PLEUROTOMA CHAUVETI. Testa turrila, oblusiuscula, subven- tricosa, albida, anfractibus converis, costis 20-22 longiludinalibus, perlalis, fusco-luteis; apertura ovato-oblonga, dimidiam spiram fereæquante. Differt a PL. perlato numero costarum, aperlura, cras- situdine, etc. — Requien, loc. ci. Go données par cet auteur, qu’il n’a eu entre les mains que des exemplaires non adultes, à bord incomplet, et que ses deux espèces, n’offrant d’autre caractère différentiel que la coloration, doivent être réunies en une seule. Le N. gra- nulata paraît encore avoir été trouvé en Corse par Requien, autant qu’on peut en juger d’après l’assez médiocre dia- gnose de son Pleurotoma Chauveti. Notre ami N. de Ste- fanis a recueilli, dans le golfe de Naples, un très-petit nombre d'individus de cette espèce : quelques-uns d’entre eux sont adultes et pourvus de leur varice marginale, ce qui nous a mis à même de faire connaître tousles caractères de l'espèce. 2. NesæÆa LiNEoLaTA, Tiberi (pl. V, fig. 5). Cochlea elongato-turrita , albida, costulis longitudinali- bus cingulisque transversis eleganter clathrata; costulæ 18-20, incolores, non granulatæ; cinguli inter costulas li- neolis rufis interrupte picti; spira valde elevata, apice mamillata; anfractus septem rotundati, sutura profunda divisi; apertura ovata, tertiam totius longitudinis partem subæquans ; lubrum intus remote sulcatum, externe lineo- latum varice valida munitum ; cauda brevissima, crassa ; canalis basi dilatatus.— Long. M1, lat. 5 mall.; long. apert. 3.1/2, lat. 2 mill. Murex Massena, Chiaie (non Risso), Mem., tab. xuix, fig. 17-19. Invert. 2° ed., tab. Lxxx, fig. 17-19 (ex. spec. jun.) (1). Cette jolie espèce habite dans les fonds coralligènes de (1) MuRExX MASSENEÆ (Anna) , Risso. T. in longum oblique plicala, costis transversis decussala, spiræ anfractibus 6, labio exteriort denticulato.— Chiaie, Mém., t. IL, p. 222. DAT la Méditerranée, et nous l’avons rencontrée, bien que ra- rement, tant dans le golfe de Naples que dans la mer de Corse et de Sardaigne. Delle Chiaie en a eu entre les mains un exemplaire jeune, encore dépourvu de la varice carac- téristique, et provenant aussi de notre golfe : trompé par la ressemblance des ornements, il crut que c'était l’Anna Massena de Risso. Il faut toutefois noter que l'espèce de Risso se distingue assez facilement de la nôtre , qui est vivante, d’abord parce qu’elle à été recueillie seulement à l'état fossile, ensuite parce que son ouverture est angusla, undulata , ainsi que le dit Risso lui-même (t. IV, p. 211, fig. 68). Enfin, nous savons qu’il existe une espèce prove- nant de mers éloignées des nôtres, qui a été considérée comme étant |’ Anna Massena ; mais, bien que nous ne la connaissions pas en nature, nous pensons qu’il y a peu de probabilités pour que ce soit la même chose que l'espèce de Risso. 5. NEsÆA cannipissiMA, Philippi (pl. V, fig. 4). Cochlea elongato-subturrita, unicolor, albida, costis lon- gitudinalibus cingulisque validis transversis clathrata ; decussationes subgranulatæ ; spira elevata, apice obtusa ; anfractus septem conveæi, sutura parum profunda divisi; apertura ovato-oblongu, tertiam totius longitudinis partem subæquans ; labrum intus sulcatum, externe modice vari- cosum , cauda brevissima, crassa; canalis patens. — Long. 10, lat. k 1/2 mill.; long. apert.3, lat. A 1/2 mal. Buccinum candidissimum, Philippi, Moll. Sic., I, p. 222, tab. x, fig. 18. Cette espèce, en dehors de ses autres caractères propres, se distingue facilement de ses congénères par sa coloration constante, qui est d’un blanc de lait uniforme. Elle vit AMrQ dans la Méditerranée, et n’a été recueillie, jusqu'ici, à notre connaissance, que dans le voisinage de Catane, en Sicile, où l’on en rencontre très-rarement des exemplaires, le plus souvent roulés ; dans la mer Égée et dans l’Adria- tique. Maintenant que nous avons remis en lumière les deux genres de Risso avec les corrections nécessaires, et que nous avons rectifié et décrit à nouveau les espèces médi- terranéennes , qui en font partie, il ne nous reste plus qu’à donner un court exposé historique des notions qu'ont eues sur ces deux genres les auteurs qui nous ont précédé, afin de montrer avec plus de précision comment ces mêmes genres ont été la plupart du temps mal compris ou médio- crement connus. Risso (1826, Op. af.) commença par établir les deux genres sur deux espèces observées par lui pour la pre- mière fois (Lachesis mamillata et Nesæwa granulaia) : il créa en même temps une espèce inutile (Nesœæa mamil- lata) que l’on pourrait tout au plus considérer comme une variété de son autre Nesæa, si l’on voulait absolument en tenir compte. Il n’a point connu les autres espèces et particulièrement le Lachesis minima, qui est la plus com- mune de toutes dans la Méditerranée. Delle Chiaie (1828, Mem. cit.) n’a eu entre les mains que deux des espèces énumérées par nous. Une d’entre elles, qui était déjà connue, le Lachesis minima, a été publiée par lui comme espèce nouvelle sous le nom de Aurex Fo- hineæ. L'autre était bien réellement une espèce nouvelle (notre Nesæa lineolata), mais l’auteur, induit en erreur par l’état imparfait de ses individus, la considéra comme identique avec l’ Anna Massena de Risso, espèce bien dif- férente, trouvée par ce dernier à l’état fossile dans les terrains tertiaires de l'Italie supérieure. ÉD Gnarte ie OS Scacchi (1856, Catal. conchyl.}ÿsous le titre de Murex granulatus, réunit comme synonymes les Nesæa granu- lata, N. mamillata et Lachesis mamillata de Risso , qu'il confondit ainsi en une seule espèce : ce qui démontre qu'il ne connut qu’une seule des deux espèces granuleuses de la Méditerranée, car ces deux espèces non-seulement diffè- rent entre elles, mais encore appartiennent à deux genres différents. Il y a za de croire, en outre, que son Murex Folineæ est le Lachesis minima de Montagu, et qu'il ne fait que reproduire l'erreur de Delle Chiaie. Calcara (1859-1840, Op. cit.) a publié, avec peu de clarté et sous le nom impropre de Fusus granulatus, l’es- pèce confondue par Philippi avec le Murex Folineæ de Delle Chiaie, et que nous avons plus haut nommée Lache- sis areolala. Maravigna (4840, Op. ct), qui ne connaissait pas l’ou- vrage de Risso, a publié comme espèce nouvelle la forme que le même Risso avait déjà fait connaître sous le nom de Lachesis mamillata : la manière défectueuse dont il l’a décrite et figurée en a fait, pour quelque temps, un sujet de doute et d'erreur. Forbes (1845, Rep. on Ægean Invert.) a recueilli dans la mer Égée deux espèces connues, qu'il désigna sous les noms de Pollia minima et P. candidissima, Philippi; il cite encore avec doute le Nassa musiva? Brocchi, au nombre de ses espèces du genre Nassa. Quant à cette der- nière espèce, quiaété décrite à Pétat fossile par Brocchi, on doit certainement la considérer comme une espèce éteinte, car elle n’a jamais été trouvée vivante dans la Méditer- ranée. L'espèce douteuse de Forbes serait-elle notre Nesæa lineolata? Philippi (1844, Op. cit.) a publié l’espèce nommée avant lui par Calcara Fusus granulatus, où autrement dit gp notre Lachesis areolata; sous le nom erroné de Bucci- num (Murex) Folineæ, Delle Chiaie. La connaissance de notre Vesæa lineolata et du Nesæa granulata de Risso paraît lui avoir échappé. Toutefois, c’est à lui que revient le mérite d’avoir fait connaître le Nesæa candidissima. Requien (1848, Op. cit.) n’a fait qu’augmenter la con- fusion, en ce qui concerne ces espèces. D'abord (dans son texte), il cite comme nouvelle, sous le nom de Pl/euro- toma perlatum, l'espèce nommée avant lui Lachesis ma- millata par Risso, et y réunit, à titre de varielas mullicos- tata, une forme dans laquelle on reconnaît le Nesæa granulata du même Risso. Puis, à la fin de son ouvrage (dans les notes), il supprime cette même variété, et en fait une espèce nouvelle sous le nom de Pleurotoma Chau- vel, et en mème temps (autre erreur!) il indique comme synonyme de son Pleurotoma perlatum primitif les Nesæa granulata et mamillata de Risso. Cest un véritable chaos! Jeffreys enfin (1860, Cat. Test. mar. Piem.) opine pour l'identité du Nesæa granulatx de Risso avec le Buc- cinum Folineæ de Philippi (non Chiaie), et en mème temps il doute que l'espèce qu’il a sous les yeux soit une variété du Lachesis minima, Montagu. Rien de tout cela n’est exact, pour les motifs que nous avons exposés plus haut. Toute cetie confusion et toutes ces divergences d'opi- pions nous semblent provenir non-seulement des descrip- tions imparfaites et peu intelligibles des premiers auteurs qui ont écrit sur les espèces en question, mais encore du fait que les auteurs qui sont venus après eux n’ont point possédé simultanément la totalité des espèces, ce qui les a empèchés d’en opérer l’indispensable étude comparative, ou qu'ils n’ont eu sous les yeux que des exemplaires im- parfaits, peu déterminables, et faciles à confondre entre (4 eux. Voilà pourquoi nous nous sommes décidé à entre- prendre notre petit travail. Notre but sera rempli, s’il a pu contribuer àéclaircir les points restés douteux jusqu'ici dans cette petite partie de la faune conchyliologique de la Mé- diterranée. NUE Note sur une importante variété de l’Area diluvii, Lamarck, et sur le Senlaria soluta, Tiberi , PAR N. Tigeri, D. M. (1). Ç 1. M. Weinkauff, dans le catalogue des coquilles de l'Algérie publié par lui dans le Journal de Conchyliologie (oct. 1862, p. 5324), parle d’un Arca de la Méditerranée vu par lui dans la collection de l'exposition permanente d'Alger, qu’il dit devoir, bien que semblable d’ailleurs à l'A. diluvü, appartenir à un type méconnu et former une espèce nouvelle : il se base sur la grande dimension de l’area et sur la disposition des crochels excessivement éloignés l’un de l’autre, ce qui fait que la coquille est aussi longue que large. On doit dire du reste que l'auteur insiste plus sur les dimensions extraordinaires de la co- quille que sur sa nouveauté, et fait ainsi présupposer, en quelquesorte, qu'ils agit d’un individu anormal. M. Crosse (4) Traduit de l'italien, sur le manuscrit original, et annoté par H. Cross. 99. propose, en note, de désigner l’espèce sous le nom d’Arca Weinkauff. La comparaison des nombreux exemplaires du g. Arca, qui se trouvent dans notre collection méditerranéenne, nous fournit les moyens d’éclaircir la question. Avant tout, il n’est pas inutile de faire observer que, dans Îles espèces de ce genre, on rencontre fréquemment des formes .qui s’éloignent sensiblement du type spécifique, sous di- vers rapports; par exemple, soit par un plus grand renflement de la coquille, avec raccourcissement de la lon- gueur et élargissement de l’area, soit encore par des dis- torsions, des dépressions, des gonflements dans les cro- chets ou les côtes de la coquille. Ces faits se rencontrent particulièrement chez les Arca tetragona, A. 1mbricala, A. Noœ et À. lactea : c’est ce qui a induit Payraudeau à créer, aux dépens de cette dernière forme spécifique, une espèce inutile sous le nom d'A. Gaimardi. On rencontre aussi précisément la mème variabilité de forme dans l’A. diluvi de Lamarck. Nous en possédons un exemplaire, recueilli dans le golfe de Naples, qui con- firme l'exactitude de ce que nous avançons, car on voit, au premier coup d'œil, qu’il s'éloigne dela forme typique, tant par le renflement des valves que par la dilatation de l'area et l'éloignement des crochets : on voit, en même temps, la largeur de la coquille arriver à égaler, et même à dépasser sa longueur. Voici les dimensions de l'individu en question : longueur 59 millimètres, largeur 40, lon- gueur de l’area 29, largeur de l’area 15. Par une con- séquence de ses modifications de forme, ses bords laté- raux et son bord ventral, au lieu de se terminer par un angle, comme dans les échantillons typiques, se replient en arrière au point, non-seulement de faire disparaître l’angle en question, mais encore de creuser la commissur re hp DSP. 0 PRES en manière de rigole. Tous ses autres caractères se rap- portent exactement à ceux de l’4. diluvri. Il est facile de $s’apercevoir qu’il s’agit là d’un individu semblable au spécimen observé à Alger par M, Weinkauff, et dont la singularité l’a induit à soupçonner que c'était une espèce distincte, tandis que, en le réduisant à sa juste valeur, il ne faut le considérer que comme une variété de l'A. diluvu, ou, si l’on veut, ane forme anormale de cette espèce, fréquentechezcertaines espèces du genre Area, et comme on en rencontre souvent chez quelques Mollusques testaces lorsqu'ils se trouvent soumis à l'influence de condi- tions particulières. Il sera donc convenable de désigner dé- sormais la variété en question sous la dénomination suivante : Arca diluvi, Lamarck, var. Weinkauff. Maintenant, à quelle cause doit être attribuée cette forme anormale? On sait que les espèces du g. rca sont munies d’un pédoncule ou byssus coriace et filamenteux, au moyen duquel elles adhèrent aux anfractuosités des ro- chers, ou aux autres corps marins, sur lesquels elles ont été déposées à l’état embryonnaire, et où elles sont con- damnées à passer toute leur existence (1). Toutes les fois que ces stations sont formées par des pelites cavités irré- gulières, disposées de manière à faire obstacle au libre développement de la coquille, dans le sens de la longueur, il arrive que l'animal est obligé de se rattraper d’une autre manière et de s'étendre en largeur, ce qui a pour (4) Ceci est assez contestable, ou, du moins, ne doit pas être gé- néralisé outre mesure. On a déjà plusieurs exemples de Mol- lusques acéphalés, à byssus, qui, mécontents sans doute de la place où ils étaient condamnés à passer toute leur existence, ont rompu spontanément le lien qui les retenait, et déménagé pour aller ailleurs, sans s'inquiéter des nombreux savants qui, à di- verses reprises, avaient déclaré la chose impossible. H. CROSsE. ss to résultat la dilatation de son area, le renflement de ses valves, et amène finalement la forme dont nous nous oc- cupons. Les autres anomalies de dépression, de turges- cence, ou de distorsion de la coquille, que l'on observe fréquemment dans les espèces du g. Arca, dépendent également de la même cause. Enfin, pour terminer la présente note, nous appelons l'attention des naturalistes sur les jeunes individus qui représentent le premier âge de l'A. diluvi. On peut ob- server chez eux un système de sillons longitudinaux dis- tincts, croisant les côtes et partant du milieu des crochets pour s'étendre sur les parties latérales de la coquille : avec les progrès de lPâge, ces sillons diminuent et finissent par devenir peu ou point perceptibles. Ce caractère, ob- servé par Brocchi sur quelques exemplaires fossiles, lui a fait croire qu’ils appartenaient à une espèce distincte, qu'il a nommée A. didyma. Les petits individus que nous avons recueillis, à l’état vivant, dans le golfe de Naples sont absolument identiques aux exemplaires fossiles et ap- partiennent évidemment à la variété jeune de l'A. diluvur. Voici comment doivent être caractérisées, selon nous, les deux variétés de l’espèce : ARCA DILUVII, Lamarck. Var. junior. — Testa sulcis medianis longitudinaliter exarala. 2. didyma, Brocchi, Conch. foss., Lav. xx, fig. 2. Var. Weinkauffi (4).— Testa valde gibbosa, umboni- bus distantibus, area dilata, ar ginibus inflexis. $ 2. Le Scalaria soluta, Tiberi, publié par nous en (1) M. Weinkauff maintient, comme espèce distinete, l’Arca RS 4863 dans le Journal de Conchyliologie (vol. XI, p. 159, pl. VI, fig. 5), a été décrit et figuré d’après des exem- plaires petits et jeunes, comme il s’en trouve dans le golfe de Naples. Ayant récemment reçu un exemplaire parfai- tement adulte, recueilli dans la mer de Sardaigne, nous pensons qu’il n’est pas inutile pour la science de donner une nouvelle figure de cette rare et belle espèce, afin de la mieux faire connaître. On trouvera cette figure plus loin (pl. V, fig. 2). L'individu actuellement représenté a 20 millimètres de longueur : la largeur de son dernier tour est de 15 millimètres : sa base est dilatée et ses la- melles costales sont concaves. La diagnose originale devra être modifiée sous ces divers rapports. NERETES Note sur les nouveaux genres Euealodium et Strehelia, PAR H. CROSSE et P. FISCHER. I. I! est généralement admis dans la science aujourd’hui que les espèces du genre Cylindrella sont dépourvues de mâchoires. Les quelques auteurs modernes qui ont parlé de leurs caractères anatomiques ont répété cette assertion après À. Schmidt, et nous citerons parmi eux MM. Albers, Weinkauff, dans l'important ouvrage dont il vient de publier le premier volume {Conchylien des Mittelmeeres, 1, p. 201; 1867). H. CROSSE. — S0 — Bland, Martens et Môrch. Nous-mèmes, nous n'avions jus- qu'ici jamais pu parvenir à en découvrir dans le petit nombre d'espèces dont il nous a été possible d'examiner les animaux. Ayant reçu récemment du Guatémala un exemplaire, avec l’animal conservé dans l’alcoo!, d'une des plus grosses Cylindrelles connues, le C. Ghiesbreghti, Pfeiffer, nous nous sommes empressés de l’examiner. Nous avons constaté, dans cette espèce, la présence d’une mdchoire arquée, disposée en fer à cheval, très-fine- ment striée longitudinalement, présentant, à son bord interne, une saillie médiane obsolète, faiblement indiquée, et pourvue, du côté du bord externe ou supérieur, d’un support arrondi dépassant ce même bord. De plus , l’armature linguale est très-remarquable. Les denticulations linguales sont disposées en séries transver- sales reclilignes, nombreuses, toutes du mème type, à pointe dépassant à peine leur base : la dent médiane ou rachiale, seule, est un peu plus petite que les autres et tricuspide. Formule dentaire : (32. I. 52) X 110. D’après la nature de ses dents, l'animal doit être her- bivore et nullement zoophage. Les classifications qui ont placé les Mollusques de ce groupe à côté des Pulmonés qui vivent de proie sont donc erronées et tout à fait dé- fectueuses. Les réserves qui ont été faites à cet égard, dans notre Journal, se trouvent pleinement justifiées. Dans les Cylindrelles des Antilles, au contraire, les rangées sont tellement obliques, que les dents semblent disposées en quinconce : chaque rangée se compose d’un petit nombre de dents à forme toute spéciale, paraissant contournées en palmeties; la dent rachiale est d’un type très-différent, extrêmement étroite et renflée à une de ses extrémités, Nous n'avons pas trouvé trace de mâchoire De NT eue dans le Cylhindrella sanguinea, Pfeiffer, de la Jamaïque, que nous avons examiné, et dont la formule dentaire est : (A2. 119) HS: En présence de différences anatomiques aussi marquées, nous pensons qu'il ya lieu de séparer du genre Cylindrella le groupe, fort naturel d’ailleurs, au point de vue de la géographie zoologique, des grosses espèces de l'Amérique centrale (Mexique et Guatémala), dont le type est le C. Glesbreghti. Nous ferons observer, en mème temps, au point de vue des caractères conchyliologiques, que ces espèces ont, à peu de chose près, le mème facies, qu’elles portent généralement une carène obsolète et filiforme sur le dernier tour, enfin qu’elles possèdent à peu près toutes un pli columellaire plus ou moins accusé, placé profon- dément dans l’intérieur de l’ouverture, et se continuant tout le long de l’axe autour duquel il s’enrouie. Aucun des noms génériques actuellement connu ne nous paraît convenir pour désigner notre nouveau groupe. Le nom d'Urocoptis a été proposé par Beck, sans descrip- tion, pour désigner la presque totalité (1) des Cylindrella, et n’est, à nos yeux, qu’un synonyme. Si, plus tard, il a été détourné par quelques auteurs de son acception pri- mitive, c’est à tort, selon nous. D'ailleurs, les auteurs qui ont cru devoir agir ainsi ont compris sous cette dénomi- nation, non-seulement les grosses espèces de l'Amérique centrale, dont Beck ne connaissait aucune, mais encore 1° toutes celles du groupe des C. sanguinea et C. cylin- drus, de la Jamaïque, dont l’organisation linguale est dif- férente et qui paraissent être dépourvues de mâchoire; 2° toutes les espèces d'Haïti, du groupe des C. malleata, C. Menkeana, C. flammulata, C. Guigouana, etc., es- (1) 11 n’excepte que ses Brachypodella et son unique espèce d’Apoma. pèces qui n’ont pas beaucoup plus de rapport que celles de la Jamaïque et de Cuba avec les formes mexicaines et guatémaliennes dont nous parlons. Ce genre, tel qu'ils le comprennent, se compose d'espèces hétérogènes, différant entre elles par l'organisation des animaux, et ne nous semble pas pouvoir être maintenu. Nous repoussons, pour le même motif, les noms génériques de T'haumasia et de Mychostoma. Le nom générique de Cylindrella proposé par Pfeiffer en 1840 et généralement adopté convient avant tout et doit être maintenu de préférence aux petites espèces, puisque le savant malacologiste de Cassel a‘pris pour types les €. gracilicollis, C. collaris, C. perplicala, et autres formes des Antilles, de médiocre dimension. Il ne peut donc s'appliquer non plus à nos espèces. Dans ces circonstances, nous croyons devoir proposer pour notre groupe, dont les principaux représentants sont, en dehors du C. Ghiesbreghti, les C. decollata, C. Mexi- cana, ©. grandis, C. splendida, C. turris, C. clava, C. speciosa et C. Boucardi, le nouveau genre Eucalo- dium (1), que nous caractérisons comme il suit, Genus Eucazonium, Crosse et Fischer. Animal maæilla arcuatu, longitudinaliter tenuissime striata, parte marginis inferi media obsolete prominula, margine supero radicem rotundatam emittente, instruc- tum. Radula seriebus transversis, rectilinearibus nume- rosis, uniformibus constitula, acie uncinorum basin sub- quadratam viæ superante; dens medianus uncinis paulo minor, acie tricuspide. Animal cœterum ad familium Heli- cidarum omnino referendum. Testasubrimata, turrita, cylindrellæformis (in adultis (4; Etymologie : Eu benè, xæawdsoy funis parvus.. nt: ie speciminibus) late truncata : ultimus anfractus breviter solutus, dorso angulatus, plus minusve filo-carinatus : co- lumella intus plerumque uniplicata, plica columnam in- ternam ambiente, in vicinio aperturæ evanida. Typus : Cylindrella Ghiesbreghu, Pfeiffer. IL. M. le docteur Louis Pfeiffer a créé en 1861 (1) le genre Physella pour une curieuse forme de coquille terrestre provenant du Mexique, ayant une spire très-courte, un dernier tour allongé, formant la presque totalité de la lon- gueur, une columelle simple, arquée et non tronquée, un péristome simple et droit, et, pour la décrire en un mot, tellement semblable, au premier abord, à un Bulléen, que nous n'avons pu nous empêcher nous-mêmes d'émettre quelques doutes au sujetde l'exactitude de sa provenance (2). Ces doutes n’ont plus aucune raison d’être maintenant; car l’espèce unique, qui, jusqu’à présent, constitue ce genre intéressant (P. Berendti, Pfeiffer), a été recueillie authentiquement plusieurs fois au Mexique, d'abord, par M. Mohr, de Mobile, qui, en 1859, en a trouvé un mau- vais individu à Coscomatepec (entre Huatusco et Orizava), plus tard à Mirador, près Veracruz, par M. le docteur Be- rendt et M. Strebel, et eufin par M. F. Sartorius , avec l'animal vivant, qui se perdit malheureusement en route, avant qu’il ait été possible de l’étudier. L’habitat réellement terrestre de cette intéressante es- pèce est donc un fait acquis à la science, et il est permis de considérer le genre comme devant, selon toute appa- (1) Malak. Bl., 1861, p. 70. (2) Voir, à ce sujet, le Journal de Conchyliologie (1862, vol. X, p. 187). one rence, former un passage entre les Glandina et les Daude- bardia. Seulement, le nom générique de Physella, qui lui a été donné par M. Pfeiffer, ne peut pas être adopté, car il existait antérieurement un autre genre Physella, créé par Haldeman en 1842 (1) pour une division des Physa. I y a donc lieu de changer cette dénomination. Nous propo- sons, pour la remplacer , le nom de Strebelia, emprunté à l’un des naturalistes collecteurs qui ont fait connaître la coquille, M. Strebel, de Veracruz. La synonymie du genre et de l’espèce unique devra donc être établie ainsi : G. STREBELIA, Crosse et Fischer, 1868. G. Physella, Pfeiffer, in Malak. Bl., avril 1861, p. 70 (nec Haldeman, 1842). 4. Strebehia Berendti, Pfeiffer. Physellu Berendti, Pfeiffer, in Malak. Bl., avril 1861, p. 74, pl.x, fig. 1-4. —— — Martens, in Malak. BI., avril 1865, p. 67. ? — Binney, Land and Freshwater shells, part. Il, septembre 1865, p. 75, fig. L1S. Physella — Berendt, in Malak. Bl., décembre 1865, p. 207. H. C. et Tr. (1) Monog. Limn. — Physadæ, p. 14. — 91 — Description de quatre Héliees inédites, prove nant de la Nouvelle-Calédonie, PAR H. CROSSE. À. Heurx micropuis (pl. I, fig. 5). T. latissime umbilicata , minima, discoidea, planorbi- formis, utrinque concaviuscula, parum crassa, striis va- lidis longiiudinaliter impressa, olivaceo-cornea, unicolor; spira perdepressa, medio subconcava; sutura impressa; anfr. k 1/2 angusti, planati, embryonales À 1/2 lœves, oli- vaceo-albidi, sequentes striati, ultimus descendens, cœte- ros involvens, utrinque subangulatus, medio convexiuscu- lus ; umbilicus vix concavus ; apertura perobliqua, versus basin devia, auriformis, angusta, albida; perist. subdupli- catum, continuum, crassum, album, partem anfractus ul- timi basalem superans, marginibus lamella medio promi- nula et aperturam coarctante junctis, basali et externo refleæis, flexœuose rotundatis.— Diam.maÿ.A 3/4, min.\1/2, alt. 1/2 mill. (coll. Crosse). Hab.-Humi, sub foliis emortuis reperta, in silvis prope urbem « Noumea » dictam, Novæ Caledoniæ, sitis (E. Marie). Coquille très-largement ombiliquée, fort petite, dis- coïde, planorbiforme, légèrement concave des deux côtés, _ médiocrement épaisse, marquée de fortes stries longitudi- nales, et d’une coloration olivâtre uniforme. Spire très- déprimée, légèrement concave à sa partie médiane : su- ture marquée. Tours au nombre de 4 1/2, étroits et apla- — 99 — tis; tours embryonnaires (1 1/2), lisses et d’un blanc oli- vâtre, tandis que les suivants sontstriés: dernier tour des- cendant, enveloppant les précédents, subanguleux de chaque côté, légèrement convexe à sa partie médiane. Ombilic faiblement concave. Ouverture très-oblique, in- clinant vers la base, auriforme, étroite, blanchâtre. Pé- ristome continu, épais, blanc, paraissant double, par suite de la présence, immédiatement en arrière du bord, d'une sorte de bourrelet, et dépassant un peu la base du dernier tour : bords réunis par une lamelle saillante à sa partie médiane et retrécissant l'ouverture; bord basal et bord externe réfléchis et flexueusement arrondis. — Plus grand diamètre de la coquille À millimètre 5/4, plus petit À 1/2; hauteur 1/2 millimètre. Cette curieuse petite espèce a été trouvée par M. E. Ma- rie, à terre, sous les feuilles, dans les bois des environs de Nouméa : elle paraît fort rare, car il n’en a recueilli jus- qu à présent que 2 individus. El est vrai que ses dimen- sions presque microscopiques la rendent difficile à décou- vrir : c’est la plus petite des espèces d’Helix actuellement connues en Nouvelle-Calédonie. L’Helix microphis (1) participe à la fois aux caractères des Ænchistoma de Klein et des Polygyra de Say, ce qui est la meilleure preuve du peu de valeur de ces 2 coupes. L'Helix Mariei, Crosse, établit le passage entre les autres formes néo-calédoniennes à spire surbaissée (H. Montrou- zieri et H. Cabriti) et notre espèce, qui est la moins concave de toutes. 2. Herix CALEDONICA (pl. I, fig. 4 et 4 a). T. imperforata aut obtecte subrimata, turbinata, sub- globosa, solidiuscula, parum crassa, pellucida, striis te- (1) yuxeos Parvus, oqus serpens. 0 nussimis longitudinaliter impressa , pallide olivaceo-cor- nea, maculis castaneo-fuscis, irregulariter sparsis, raris ornata; spira mediocriter elevata, apice planiusculo; su- tura impressa; anfr. 5 A/2 conveæiusculi, regulariter ac- crescentes, embryonales À 4/2 lœves, corneo-albidi, ultimus non descendens, versus basin conveæus; apertura lunaris, concolor, intus lamina basali, e columella oriunda, tenui, viæ prominula, albida instructa; perist. simplex, margi- nibus distantibus, columellari incrassato, subdilatato , albido, basali et externo acutis. — Diam. maj. 9, min. 8, alt. 51/4 mill. Apert. 31/2 mul. longa, 4 lata (coll. Crosse). Var. B paulo minor, viæ obtecte perforata, obscurior, maculis majoribus, in zonas obliquas, latiusculas confluen- tibus. — Diam. maj. 81/2, min. 7 3/4, alt. 5 mall. Apert. 3 1/2 mull. longa, 4 lata (coll. Grosse). Hab. In loco « Bogota » dicto, Novæ-Caledoniæ (0. Ri- chard). Coquille imperforée ou munie d'une fente ombilicale recouverte, turbinée, subglobuleuse, assez solide bien que peu épaisse, translucide, très-finement striée dans le sens longitudinal, d’un jaune olivâtre clair, avec un petit nombre de taches d’un brun marron, semées irrégulière- ment. Spire médiocrement élevée, à sommet légèrement aplati. Tours au nombre de 5 1/2, assez convexes et s’ac- croissant régulièrement; tours embryonnaires (1 1/2) lisses et d’un jaune corné clair; dernier tour non des- cendant, convexe du côté de la base. Ouverture en forme de croissant, de même couleur que le reste de la coquille, munie, à l’intérieur, d’une sorte de lamelle blanchâtre, mince, à peine saillante, partant de la columelle. Péri- stome simple, à bords séparés l’un de l’autre; bord colu- mellaire épaissi, légèrement dilaté, blanchâtre ; bords ba- PL VAT sal et externe minces et tranchants. — Plus grand dia- mètre de la coquille 9 millimètres, plus petit 8, hauteur 5 1/4. Longueur de l'ouverture 3 millimètres 1/2, lar- geur 4 (pl. L, fig. 4). La variété £ se distingue par la présence d’une perfora- tion ombilicale non entièrement recouverte, par sa taille un peu plus petite, par sa coloration plus foncée, et par la disposition de ses taches, qui sont plus larges, plus nombreuses, confluentes, et finissent par former des bandes obliques, assez larges et d’un aspect très-origi- nal. — Plus grand diamètre de la coquille 8 millimètres 4/2, plus petit 7 5/4, hauteur 5. Longueur de l'ouverture 3 millimètres 1/2, largeur 4 (pl. I, fig. 4 a). Cette espèce a été recueillie dans la localité nommée Bogota, sur les bords du lac de Kanala, par M. 0. Ri- chard, lieutenant de vaisseau. Les 5 individus recueillis, dont nous n’avons eu sous les yeux que 2, ont été trou- vés dans la mousse. Nous regrettons que l'existence anté- rieure d’un Helix Richardi, Férussac, nous ôte le plaisir de donner à cette jolie coquille le nom du collecteur à qui nous devons sa découverte. 5. Helix acanthinula (pl. I, fig. 6). T,'umbilicata, depressa, subdiscoidea, tenuis, pellucida, haud nitida, striis inæqualiter rugulosis, confertis, sub- obliquis, longitudinaliter impressa, sub epidermide nigri- cante, olivacea, unicolor; spira depressa, planata; suturu impressa; anfr. 3 1/2 planati, penultimus obsolete carina- tus, ullimus non descendens, versus basin planiusculus, carinis 3 munitus, lacinias brevissimas, distantes, spinu- larum obtusarum more, emittentibus, prima carina sub- suturali, secunda mediana, tertia basali; apertura obliqua, gg uL angulato-subovata, latiuscula, intus nitidula, olivacea ; perist. simplex, marginibus convergentibus , parum dis- tantibus, columellari fornicatim subdilatato, umbilici me- diocris partem exiguam obtegente, basali et externo acu- lis. — Diam. maj. k 1/2, min. 3 1/2, alt. 2 mall. Apert. 1 1/2 mill. longa, 2 lata (coll. Grosse). Hab. Noumea, Novæ-Caledoniæ (E. Marie). Coquille ombiliquée, déprimée, subdiscoide, mince, transparente, terne, marquée de stries longitudinales serrées, inégalement rugueuses et légèrement obliques : coloration d'un vert olivâtre uniforme, sous un épi- derme noirâtre. Spire déprimée, aplatie : suture marquée, Tours au nombre de 5 1/2, aplatis; avant-dernier tour portant une carène obsolète ; dernier tour non descen- dant, muni de 5 carènes, la première voisine de la su- ture, la seconde médiane, la troisième basale. Sur ces carènes on remarque, de distance en distance, des lam- beaux d’épiderme très-courts, formant comme de petites épines obtuses, et sujets à disparaître facilement par le frottement. Ouverture oblique, presque ovale, anguleuse à cause des carènes, assez large, assez luisante à l’inté- rieur, et d’un vert olivâtre. Péristome simple, à bords convergents et peu éloignés l'un de l’autre : bord colu- mellaire légèrement dilaté près de l’ombilic, dont il recouvre une petite partie; bord externe et bord basal simples et tranchants. — Plus grand diamètre de la co- quille 4 millimètres 1/2, plus petit 5 4/2, hauteur 2. Lon- gueur de l'ouverture À millimètre 4/2, largeur 2. Hab. Espèce recueillie par M. Marie à Nouméa, dans la mousse, sur le bord d’un ruisseau. L’A. acanthinula (4) est remarquable par la présence (1) Diminutif d'xéydivos Spinosus. SD Ge d'un épiderme particulier, qui lui donne un aspect noi- râtre, et qui, en se lacérant légèrement par endroits, sur les carènes, fait prendre à la coquille une apparence pres- que épineuse qu’elle n’a pas en réalité. Dans cet état, elle rappelle quelque peu l’Æ.!laciniosa de Lowe. Seule- ment, ces parties saillantes d’épiderme disparaissent faci- lement par le frottement, et c’est à peu près dans ce der- nier état que nous avons été obligé de figurer la coquille. 4. HELIX DENDROBIA (pl. I, fig. 5). T. subrimata, turbinato-conica, tenuissima, pellucida , subhyalina, pallide viridulo-cornea , unicolor ; spira sub- elevata; sutura mediocriter impressa; anfr. 5 1/2 pla- niusculi, uliimus non descendens, obsolete subangulatus, versus basin convextiusculus; apertura subquadrato-luna- ris, concolor; perist. simplex, acutum, margine columel- lari vix ad insertionem fornicatim reflexo.—Diam.maj.5, min. k, alt. 4 1/2 mall. Apert. 2 1/2 mul. longu, 2 1/2 lata (coll. Crosse). Hab. Koe, Novæ-Caledoniæ : species arboricola(E. Marie). Coquille pourvue d’une faible fente ombilicale, de forme conique, turbinée, très-mince, transparente, presque cris- talline, et d’un ton corné verdâtre uniforme. Spire assez élevée : suture médiocrement marquée. Tours au nombre de 5 1/2, presque plans; dernier tour non des- cendant, très-faiblement anguleux, légèrement convexe du côté de la base. Ouverture presque quadrangulaire, de mème couleur que le reste de la coquille. Péristome simple, tranchant ; bord columellaire à peine réfléchi à son point d'insertion. — Plus grand diamètre 5 milli- mètres, plus petit 4, hauteur 4 1/2. Longueur de l’ou- verture 2 millimètres 1/2, largeur 2 1/2 également. DR") 1 Cette espèce a été trouvée, sur le point nommé Koe, par M. E. Marie, notre zélé correspondant, à qui nous devons également la communication des trois autres : elle a été recueillie sur les arbres, ce qui-nous a porté à la nommer H. dendrobia (1). Hy€: Description d'espèces nouvelles, PAR H. CROSSE. 1. Vozura Ruckert (pl. I, fig. : de Voluta Rückeri, Crosse, Journ. Conchyl., 1867 (p. 444), Coquille ovale-oblongue, légèrement renflée, assez épaisse, luisante. Son système de coloration se compose d'innombrables points d’un brun orangé, et de petites taches blanchâtres, inégales, serrées, toujours triangu- laires, ayant quelque peine à se détacher sur le fond qui est d’un blanc carnéolé pâle. De plus, on voit régner, sur le dernier tour de la coquille, 5 zones un peu plus foncées que le reste, largement et irrégulièrement ma- culées de rouge vif : la première part de la suture et dépasse l’angle des tubercules, la deuxième est médiane, la troisième presque basale. Spire médiocrement allongée, terminée par un sommet obtus et mamelonné. Tours au nombre de 7, séparés par une suture assez irrégulière, à peu près plans. Les 4 premiers, constituant le sommet, sont d’un blanc carnéolé livide et forment un mamelon large, pourvu de nodulations obsolètes; les suivants sont à peu près plans, légèrement concaves à leur partie mé- (1) Aëéydeoy arbor, Gios Vita. BIT es diane; le dernier, légèrement ascendant et beaucoup plus grand que la spire, est très-finement strié et présente, à une hauteur correspondant à celle de l'insertion du bord droit, un angle peu prononcé, supportant une série trans- verse de tubercules. L'ouverture est ovale-allongée et forme un angle aigu près du point d'insertion. Le péri- stome est d’un rouge carnéolé vif. Le bord columellaire porte 4 plis fortement prononcés, et il donne naissance, à sa partie externe et à la hauteur du premier pli, à une ligne saillante, de mème couleur, subanguleuse et se pro- longeant jusqu’à l’émargination basale : tout l’espace compris entre cette ligne et le bord columellaire interne est blanchâtre, avec un certain nombre de petits points peu marqués et d’un bran orangé. Le bord externe est médiocrement épais ; la partie basale interne et l’intérieur de l'ouverture sont d’un rouge carnéolé vif.—La longueur totale de la coquille est de 75 millimètres, son plus grand diamètre de 40. La longueur de l'ouverture est de 63 mil- limètres, la largeur de 21 (coll. Crosse). Nous avons vu quelques individus présentant, dans la forme générale et la coloration, des différences qui nous ont servi à établir notre variété B : elle se distingue du type par sa taille un peu plus petite, sa forme allongée, moins renflée, plus subulée, et par le plus grand dévelop- pement des taches rouges de ses zones. L’individu mesuré par nous avait 70 millimètres de longueur, sur un dia- mètre de 54 : son ouverture avait 54 millimètres de lon- gueur sur 17 de largeur. Le V. Rückeri à été recueilli par M. Rücker, auquel nous le dédions, à Nichol Bay, Swan River, Australie (este Wright). Cette belle espèce est très-voisine du V. piperata, So- werby, dont elle reproduit la forme générale, les plis, = pô l'ouverture et les 5 zones du dernier tour, et dont nous étions d’abord tenté de la considérer comme une variété. Mais elle s’en éloigne par le manque des rayures longitu- dinales ondulées, espacées et d’un noir olivâtre, qui carac- térisent l’autre espèce : sa coloration dorsale est différente et se rapproche plutôt, comme ton, de celle des V. aulica et V. rutila. Enfin le V. piperata ne possède pas les nombreuses petites taches blanchâtres et toujours trian- gulaires que nous avons signalées plus haut, et provient de l’île Woodlark, tandis que notre espèce est austra- lienne. 2. Burimus MemBiezinus (pl. I, fig. 2). Bulimus Membielinus, Crosse, Journ. Conchyl., 1867, p. 445. Coquille munie d’une perforation ombilicale étroite, ovale-allongée, assez mince, marquée de stries longitudi- nales légèrement rugueuses, obsolètes et peu apparentes, assez brillante, Sur un fond blanchâtre, elle est ornée transversalement d’une fascie d’un brun noirâtre, peu marquée par endroits, et longitudinalement de rayures d’un brun plus clair, presque fauves, assez larges, fulgu- rées et quelquefois confluentes : la fascie et les rayures portent un grand nombre de points blancs, qui se dé- tachent sur elles, et constituent un système de coloration très-original. La spire, en forme de cône allongé, se termine par un sommet peu aigu : la suture est simple. Les tours, au nombre de 6 1/2, sont convexes ; les 2 pre- miers (embryonnaires) sont blanchâtres; l’avant-dernier est un peu renflé; le dernier, à peine ascendant et un peu plus grand que la spire, est légèrement allongé et un peu atténué à la partie basale. L'ouverture est verticale, — 100 — peu large, presque ovale, d’un blanc livide, et laisse voir, à l'intérieur, les rayures par transparence. Le péristome est simple, d’un fauve orangé, développé de tout côté, et réfléchi. Le bord columellaire est légèrement tordu; le bord droit est, sur ja partie externe située dans le voisinage du limbe, d’un blanc jaunâtre uniforme. — La longueur totale de la coquille est de 56 millimètres, son plus grand diamètre de 15. L'ouverture, y compris le péristome, a 18 millimètres de longueur et 12 1/2 de largeur. Cette espèce vit dans la république de l'Equateur, et nous a été communiquée par notre honorable correspon- dant, M. Patricio Paz y Membiela, de la riche collection duquel fait partie l’exemplaire figuré, et à qui nous nous faisons un plaisir de la dédier. Par sa fascie et ses rayures constellées de taches blanches, notre espèce se rapproche du B. glaucostomus, Albers, mais elle s’en distingue facilement, car elle n’a qu’une fascie transverse, tandis que l’autre en a trois; elle est striée longitudinalement, et non finement décussée. Enfin, elle est plus allongée, plus étroitement ombiliquée ; le nombre de ses tours est différent, la forme de son ou- verture n’est pas la même, et son péristome est d’un fauve orangé, au lieu d'être violet. On peut la comparer encore au B. (Otostomus) pulcherrimus, H. Adams, espèce récem- ment décrite dans les Proceedings de la Société géologique de Londres (1866, p. 442, pl. xxxvur, fig. 5), et pourvue également de taches blanches, mais d’ailleurs très-différente sous tous les autres rapports. 5. DIPLOMMATINA MARTENSI. Diplommatina (Diancta) Martensi, H. Adams, in Proc. zool. Soc., 1866, p. 446, pl. xxxvu, fig. 41 (date réelle de publication 4687). — 101 — Diplommatina paradoxa, Crosse, Journ. Conchyl., octobre 1867, p. 449. Nous avons donné récemment, sous ce dernier nom, la diagnose d’une espèce que M. H. Adams s'est trouvé avoir décrite quelques mois avant nous, ainsi que nous avons pu nous en convaincre récemment en lisant la troi- sième partie des Proceedings de 1866, qui ne nous est parvenue que postérieurement à l'impression de notre der- nier numéro d'Octobre. L'identité &es deux espèces nous paraissant incontestable, notre nom doit passer en svno- nymie, puisque l’autre a l’antériorité. HELIx TOURNOUERI. T. subobtecte rimata, turbinata, subglobosa, crassius- cula, suboblique striatula, albida, zonis rufo-castanets, albido punctatis transversim ornata; spira convexæiuscula, apice obtusula ; sutura impressa; anfr. 5 1/2 requlariter accrescentes, vix conveæiusculi, embryonales 1 1/2 lœves, livide albido-lutei, sequentes transversim bizsonati, ultimus descendens, antice defleæus, medio obtuse subangulatus, zonis k transversis, rufo-castaneis, albido irregulariter punctato-muculatis cinctus, prima suturali et tertia basali minoribus, secunda fere mediana et quar taumbilicali latis; apertura obliqua, subquadrato-lunaris, intus albida ; pe- rist. subduplicatum, incrassatum, reflexum, album, mar- ginibus callo crasso continuo, prominulo junctis, columel- lari expanso, umbilicum fere omnino obtegente, intus cal- loso, basali rotundato, externo ad insertionem subangulato. — Diam. maj. 28, min. 23, alt. 16 maill. Hab. Indo-China ? HAC er) Description de €Coquilles fossiles des terrains tertiaires supérieurs (suite), PAR M. C. Mayer (1). 119. SOLENOMYA GIGANTEA, Mayer (pl. If, fig. 4). S. testa elongato-oblonga, transversa, valde inæquila- terali, compressa, tenui et fragili, transversim irregula- riler substriata, longitudinaliter radiata; radiis validis, postice latioribus; interstitiis latiusculis; latcre antico leviter attenuato, extremitate rotundato; postico prælongo, recto, extremitate paulum dilatato, fere perpendiculariter truncato, hiante; palliari levissime sinuoso ; umbonibus minutis, depressis. — Long. 85, lat. 33 mill. Coquille oblongue-allongée, transverse, très-inéquilaté- rale, comprimée, mince et fragile, irrégulièrement et lé- gèrement striée en travers et ornée, en outre, de rayons longitudinaux très-forts, surtout sur le côté postérieur, où ils atteignent presque le double de la largeur des inter- stices. Côté antérieur légèrement atténué, arrondi à son extrémité; côté postérieur très-long, droit, un peu élargi et presque perpendiculairement tronqué à son extrémité, bâillant de ce côté. Côté palléal légèrement sinueux. Cro- chets petits et déprimés. Cette belle Solénomye diffère du S. mediterranea, V'es- pèce qui s'en rapproche le plus pour la taille, par ses dimensions presque doubles, par la longueur du côté (1) Voir Journ. Conchyl., 1866, p. 172, et années précédentes, ts — — 103 — antérieur, la troncature du côté postérieur et par ses rayons beaucoup plus forts. Elle est plus voisine du S Doderleini, mais s’en distingue, en outre de sa taille, par l'élargissement et la troncature perpendiculaire du côté postérieur. Les autres Solénomyes sont de petite taille. La Solénomye gigantesque est une espèce fort rare, et je n’en connais que deux individus, dont l’un se trouve dans la collection de M. le professeur Gastaldi. Elle pro- vient des marnes schisteuses à Ptéropodes, de la colline de Turin, marnes qui correspondent à l'étage langhien de M. Pareto, soit aux faluns bleu et jaune de Saucats et de Léognan. 120. IsocARDIA CYTHEROIDES, Mayer (pl. II, fig. 6). 1. testa ovato-transversa, paulum convexa, valde inæ- quilaterali, fragili, concentrice irrequlariter striatula, longitudinaliter tenuissime et obscure radiolata, latere antico brevi, depresso, rotundato ; postico declivi, superne paulum planulalo, extremitate oblique subtruncato ; wm- bonibus tumidis, obtusis, recurvis; lunula indistincta, con- vexæa; cardine anqusto, bidentato; dente sublunulari bipar- tito. — Long. 35, lat. 25 mill. Coquille ovale-transverse, peu convexe, très-inéquilaté- rale, assez mince et fragile, irrégulièrement et légèrement striée en travers et obscurément radiolée de stries longi- tudinales très-fines et superficielles. Côté antérieur court, déprimé et arrondi ; côté postérieur incliné, légèrement aplati et légèrement tronqué en sens oblique. Crochets épais, obtus et recourbés. Lunule indistincte, convexe. Charnière étroite, composée d’une lame ligamentaire et de deux dents cardinales, dont l’antérieure est formée de deux pièces soudées ensemble. Voisine tout au plus de l’Isocardia transversa, Nyst, — 10% — cette espèce s’en distingue par sa taille de beaucoup moindre, sa forme beaucoup moins renflée, son manque absolu de carène, à l'instar des Z. cor., Burdigalensis et Forchhammeri, ainsi que par sa lunule et sa charnière différente. C’est une forme intermédiaire entre les types cités (1). L’exemplaire unique qui représente l’espèce provient des couches helvétiennes inférieures du pied sud de la Superga, entre Pino-torinese et Baldissero. 421. CLEODORA PEDEMONTANA, Mayer (pl. Il, fig. 2). Cl. testa elongato-trigona, pyramidali, lateribus com- pressa, medio ventricosiuscula, apice acutissima, ad aper- turam coarctata; sulculis transversis, coarctatis, numero- sis (cire. 30), œæqualibus, ornata. — Long. 26, lat. AA mal. Coquille trigone-allongée, pyramidale, comprimée sur les flancs, légèrement renflée sur le dos, à sommet très- pointu et à ouverture arquée; ornée de petits sillons transverses, arqués, assez nombreux et égaux. Voici, je pense, l’analogue fossile du C!. balantium, de Rang. Je dis seulement l’analogue, parce qu’en effet il présente plusieurs caractères particuliers, qui le dis- tinguent suffisamment. Il est moins renflé, de forme plus nettement pyramidale que l'espèce actuelle, moins large pour sa longueur, sans traces de plis longitudinaux laté- raux, et ses sillons transverses sont plus nombreux et étroits, et peut-être un peu moins forts que ceux du Cl. balantium (2). (4) Forme embarrassante. Est-ce bien réellement un /socardia? H. CROSSE. (2) Cette forme curieuse est, selon nous, parfaitement dis- tincte du C. balantium. L’analogie est générique et nullement spécifique. H. CRossE. — 105 — La Cléodore piémontaise n’est pas rare dans les marnes à Ptéropodes (étage langhien) des environs de Serravalle- di-Scrivia, d’Acqui et de Turin. J’ignore si elle passe dans les étages supérieurs. 122. CLEODORA PULCHERRIMA, Mayer (pl. IL, fig. 5). C1. testa elongato-trigona, pyramidali, compressa, apice acutlissima, subulata, ad aperturam coarctata; sulculis transversis, tenuibus, coarctatis, numerosis (cire. 40), æqualibus, ad latera retroarctatis, carinisque longitudi- nalibus septenis, alternantibus, obtusis, interstitiis paulo angustioribus , à striis transversis granulosis , ornata. — Long. 20, lat. 12 mull. Coquille trigone-allongée, pyramidale, comprimée, à pointe rétrécie et subulée, à ouverture arquée; ornée de petits sillons transverses, arqués, étroits, nombreux et égaux, recourbés sur les côtés, et de sept carènes longitu- dinales alternantes, obtuses, un peu plus étroites que leurs interstices, découpées par les sillons transverses en petites granulations et formant ainsi un réseau très-élégant. À une forme très-voisine de celle du C{. balantium, cette espèce joint des ornements particuliers, que je ne retrouve dans aucune des Cléodores à moi connues. Marnes à Ptéropodes des environs de Serravalle-di-Scri- via et d'Acqui. Un peu plus rare que l'espèce prédédente. 123. CARINARIA Pareror, Mayer (pl. IL, fig. 4). C. testa subcapuliformi, compressiuscula, tenuissima el fragillima, spira brevissima, involuta; dorso carinata ; carina depressa, late cristata ; transversim plicata; plicis crassiusculis, sæpe alternantibus, leviter fleæuosis, inferne bi-vel tripartitis, superne simplicibus, leviter protractis, subfalciformibus. — Long. 19, lat. 10 mal. — 106 — Coquille de forme intermédiaire entre le bonnet phry- gien et la corne d’abondance, légérement comprimée, extrèmement mince et fragile, carénée et plissée en tra- vers. Spire très-courte et involvée. Carène dorsale dépri- mée, assez largement dentelée. Plis assez épais, souvent alternants, légèrement flexueux, bi ou tripartis au tiers inférieur des flancs, simples, légèrement courbés en avant et presque falciformes près du dos. ; Espèce voisine du C. fragilis, mais plus petite, moins élargie à la base, à carène moins élevée et à plis plus forts, non bipartis près de la carène. J'ignore si la Carinaire inédite que cite M. E. Sis- monda dans son Synopsis est la mème espèce que la mienne : je n’ai donc pas pu adopter le nom que M. Bel- lardi a proposé pour celle-là. Mon espèce provient des marnes langhiennes de Serravalle-di-Scrivia. — Trois exemplaires. 424. TurriTELLA DERTONENSIS, Mayer (pl. II, fig. 6). T. testa turrita, crassiuscula et solida; anfractibus cire. 10, convexiusculis, Spiraliter grosse strialis, bi-vel tricarinalis ; carina media majore, crassa et oblusa ; in- feriore. dimidio minore ; superiore tenui, plus minusve evanescente, suturæ approæimata; ultimo anfractu sæpe leviter attenuato; apertura paulum obliqua, ovato-qua- drata. — Long. 32, lat. T mill. Coquille turriculée, assez épaisse et solide, formée d’en- viron dix tours assez convexes, grossièrement striés en travers et munis, en outre, de deux ou trois carènes spi- rales, dont la moyenne est la plus forte, grosse et obtuse, l'inférieure moitié moins forte, et la supérieure très-faible, souvent à peu près nulle, rapprochée de la suture. Der- — 107 — nier (our souvent légèrement atténué. Ouverture un peu oblique, ovale-carrée. Commune dans les marnes tortoniennes de Sassuolo, près de Modène, où le T. triplicala est assez rare, tandis qu'elle est clair-semée dans celles de Stazzano, près de Tortone, où le T. triplicata abonde, cette espèce se dis- tingue de son analogue à sa taille moindre, à son test plus épais et solide, à ses tours moins nombreux et plus con- vêxes; enfin, à ses carènes plus inégales, dont l’inférieure occupe presque tout l'espace entre la moyenne ct la suture, tandis que dans le T. triplicata les trois carènes sont éga- lement espactes. 125. CEriTHIUM DERTONENSE, Mayer (pl. HI, fig. 5). C. testa turrita, crassiuscula et solida; anfractibus cire. 12, angustis, Sutura impressa separatis, convexius- culis, spiraliter humile paucisulcatis, longitudinaliter nodoso-plicatis ; nodis medianis, crassiusculis, subacutis, satis distantibus ; superne noduloso-plicatulis ; ultimo an- fractu leviter attenuato, inferne bicarinato et tristriato; labro paulum incrassato; aperturu leviter obliqua, ovali. — Long. 25, lat. 9 mill. Coquille turriculée, assez épaisse et solide. Tours au nombre de douze environ, étroits, séparés par une su- ture marquée, assez convexes, ornés de quelques sillons transverses peu profonds, de plis longitudinaux noduleux sur le milieu des tours, assez épais, presque aigus et sen- siblement espacés, ainsi que d’une rangée de petits plis noduleux bordant la suture supérieure. Dernier tour légèrement atténué, orné, à la base, de deux carènes et de trois fortes stries spirales. Bord libre un peu épaissi. Ou- verture légèrement oblique et ovale. — 108 — Ce joli Cerithium ressemble beaucoup au C. granulinum (ou Bronni) avec lequel il se trouve dans les marnes tor- toniennes des environs de Modène et de Tortone; mais il en diffère spécifiquement par ses nodosités beaucoup plus fortes et plus isolées, par son manque de varices, sauf sur le dernier tour, et par ses sillons transverses moins nom- breux. Quoique j'en aie plus de cent exemplaires sous les yeux, je n’ai pas encore réussi à observer de passages entre lui et l'espèce voisine. ; 126. CanceLLARIA DobERLeINI, Mayer (pl. IT, fig. 5). C. testa ovali, ventricosa, crassiuscula et solida ; spira brevi, conica, apice acuta; anfractibus 6, velociter incres- centibus, spiraliter striatis; striis alternantibus, undula- lis, longitudinaliter costatis; costis crassis, satis densis, interstiliis plus minusve æqualibus, noduloso-crispatis ; ullimo anfractu maximo, superne leviter strangulato; apertura magna, oblonga; labro acuto; columella callosa, biplicata ; canalx contorto, extus lamelloso. — Long. 22, lat. 16 mul, Coquille ovale, ventrue, assez épaisse et solide. Spire courte et conique, à sommet aigu. Tours au nombre de 6, s’accroissant rapidement, ornés des tries spirales alter- nantes, sensiblement ondulées et de côtes longitudinales un peu obliques, épaisses, assez rapprochées, un peu plus ou un peu moins larges que leurs interstices, noduleuses ou légèrement crispées. Dernier tour très-grand, légère- ment concave non loin de la suture. Ouverture grande et oblongue. Bord libre tranchant. Columelle calleuse, munie de deux plis distincts. Canal tordu, couvert extérieure- ment d’imbrications lamelieuses. Espèce du groupe des ©, inernus et callosa, à peu près — 109 — de la forme de la seconde, à côtes plus nombreuses, moins fortes et à stries transverses beaucoup plus fortes, décou- pant les côtes en granulations épineuses. N'ayant pu, à mon dernier passage à Modène, me pro- curer le nom que M. Doderlein a sans doute donné à cette Cancellaire inédite, je me permets de la lui dédier, don- nant ainsi à une espèce caractéristique des marnes torto- niennes subapennines le nom du paléontologue qui s’est le plus occupé de ce niveau intéressant. Cette espèce n’est pas fort rare à Sassuolo et à Stazzano. 127. PLeuroToMaA MENEGgiNu, Mayer (pl. IL, fig. 5). PI. testa fusiformi, crassa et solida ; spira turrita ; an- fractibus 9, paulum angustis, conveæiusculis, medio tuber- culosis, superne et inferne bi-vel tristriatis; ultimo spiram æquante, basin versus sensim attenuato, inferne sulculis densis, punctatis, arato; labro tenui; canali brevi, con- torto. — Long. 27, lat. A0 mall. Coquille fusiforme, épaisse et solide, à spire turriculée. Tours au nombre de neuf, un peu étroits, légèrement convexes, ornés, en leur milieu, d'assez gros tubercules ar- rondis, et, en dessus et en dessous, de deux ou trois stries spirales peu élevées. Dernier tour aussi long que la spire, s’atténuant peu à peu vers la base, couvert, en dessous des tubercules, de nombreux petits sillons spiraux, rapprochés et ponctués. Bord libre mince. Canal court et légèrement tordu. Espèce du groupe des PI. festiva, Heckeli, pannus, ete., ayant à peu près la forme du PI. coronata, sauf le canal, mais à tubercules beaucoup plus forts et moins nom- breux, à l'instar du PI. spinescens. — 110 — Pas absolument rare dans les marnes tortoniennes de Sassuolo, près de Modène. v 128. PLEuRoTOMA PARETOI, Mayer (pl. IL, fig. 2). PI. testa turrita, elongata, crassa; anfractibus 12, pau- lum angustis, convexis, superne marginatis, lœævigatis, dorso spiraliter striatis et longitudinaliter costatis; striis remotis, allernantibus : costis crassissimis, verticalibus , obtusis, nodiformibus, interstitiis æqualibus; uliimo an- fractu brevi, in caudam brevem, crassam, repente exeunte; labro acuto; apertura ovato-oblonga; canali lato, contorto. — Long. 45, lat. 14 maill. Coquille turriculée et allongée, épaisse et solide. Tours au nombre de douze, un peu étroits, convexes, bordés d’un petit bourrelet et lisses près de la suture, striés en travers et noduleux sur leurs parties moyenneetinférieure. Stries élevées et alternantes. Côtes très-fortes, verticales, obtuses et noueuses, aussi larges que les interstices. Der- nier tour assez court relativement à la spire, s’atténuant presque subitement en une queue courte et large. Bord libre aigu. Ouverture ovale-oblongue. Canal large, légè- rement tordu. Dans sa monographie des Pleurotomes du Piémont, M. Bellardi a réuni ce Pleurotome, à titre de variété, à l’espèce que lui a dédiée M. des Moulins. Quoiqu’en effet ces deux formes soient très-voisines l’une de l’autre, je pense néanmoins que l’on ne peut se dispenser de les sé- parer spécifiquement, la première différant de la seconde, 1° par sa taille de beaucoup supérieure, 2° par sa forme en massue et non en fuseau, 3° par son canal très-court et comme tronqué, 4° par ses côtes relativement plus fortes, et 5° par ses stries plus fines, inégales et alternantes. — 111 — L'espèce nouvelle est peu répandue dans les marnes tortoniennes de Stazzano, où le P. Bellarch est assez com- mun. . 129. PLEUROTOMA SAXULENSIS, Mayer (pl. IT, fig. 4). PI. testa fusiformi, crassa et solida; spira breviuscula, acuta; anfractibus 8, planulatis, subcontabulatis, leviga- lis, superne marginatis, obscure tuberculatis, medio levi- ter concavis, inferne tuberculis semitectis instructis; ul- timo anfractu spira longiore, medio tuberculis oblongis, crassis, distantibus, basin versus evanescentibus, inferne striis spiralibus tenuibus instructo, in caudam brevem , latam, contortam exeunte ; sinu lato, profundo ; labro te- nur; apertura angusta. — Long. 25, lat. AA muill. Coquille fusiforme, épaisse et solide, à spire assez courte et pointue. Tours au nombre de huit, aplatis et légère- ment contabulés, lisses, sauf le dernier, bordés du côté supérieur par un bourrelet obscurément tuberculeux, lé- gèrement concaves en leur partie moyenne, munis,'du côté inférieur, de gros tubercules à demi recouverts par le tour suivant. Dernier tour plus long que la spire, à tubercules oblongs, épais et obtus, distants et atténués vers la base, couvert, de ce côté, destriesspiralesassez fines. Canal court, large et tordu. Echancrure large et profonde. Bord libre mince. Ouverture étroite. Ce Pleurolome assez singulier appartient au groupe du PI. asperulata et vient se placer entre les PI. Schreibersi et Agassizi (Doderleini, Hærnes), dont il diffère principa- lement par ses nodosités beaucoup plus fortes et distantes. On le trouve peu fréquemment dans les marnes tor- toniennes de Sassuolo, près de Modène. — 112 — 150. CassrparIA VuLzGaris, Mayer (pl. IL, fig. 1). C. testa ovata, tenui ; spira exserta, conica; anfracti- bus convexis, spiraliter striatis; striis alternantibus ; ultimo anfractu magno, globuloso, multicarinulato, in caudam brevem, oblique contortam , exeunte ; labro mar- ginato. — Long. 25, lat. 19 mul. Coquille ovale, mince et fragile, à spire proéminente et conique. Tours convexes, ornés de stries spirales alter- nantes. Dernier tour grand et globuleux, couvert d’un grand nombre de petites carènes inégales, terminé par un canal court, oblique et tordu. Bord libre muni, à l’exté- rieur, d’un bourrelet étroit. Voici, je pense, le prédécesseur naturel du C. echino- phora, dont il ne se distingue que par sa taille infiniment plus petite et par son manque de nodosités sur les carènes supérieures (1). La constance de ces caractères au niveau desquels l'espèce est propre ne permet guère de la consi- dérer comme une simple variété de l'espèce récente, d’au- tant moins que celle-ci n’est vraisemblablement pas la seule qui lui soit alliée. Cette petite Cassidaire est, par endroits, fort commune dans les marnes langhiennes, surtout aux environs de Serravale-di-Scrivia et d’Acqui. C. M. (1) Voici encore un point au sujet duquel nous devons faire nos réserves. La forme que décrit M. Mayer, dans son intéressant article, sous le nom de C. vulgaris, est, pour nous, très-douteuse au point de vue générique, et ses rapports avec le €. echinophora nous semblent contestables. H. CROSSE. — 113 — BIBLIOGRAPHIE, British Conchology, or an account of the Mol- lusca which now inhabit the British isles and the surrounding seas. — Vol. IV. Marine shells, etc., by (Conchyliologie britannique, ou énumération des Mollusques vivants qui habitent les îles Britanmiques et Îles mers environ- nantes. — Volume IV. Coquilles marines, comprenant la suite des Gastéropodes jusqu'à la famille des Bulliäæ inclusivement, par) J. Gwyn Jeffreys (A): Le quatrième et avant-dernier volume de l'ouvrage de M. Jeffreys vient de paraître. Il n’est pas moins intéres- sant que les précédents. L'auteur décrit comme espèces nouvelles l’Achis Walleri, le Cerilopsis Barleei, le Nassa nihda (établi pour une forme plus petite et plus étroite que le N. retivulata typique, el remarquable en outre par son brillant), le Columbella Hahæeti, le Philine anqulata et le P. nitida. X propose le genre Buccinopsis pour le Buccinum Dalei et le genre Torellia (nom manuscrit de Lovén) pour la curieuse coquille décrite par lui sous le nom de Recluzia aperla, et dont il croit devoir modifier (1) Londres, 1867, chez John Van Voorst, Paternoster row. Un vol. in-8, cartonné, de 486 pages d'impression, accompagné de 9 planches, dont une est coloriée. Prix : 42 sh. (15 fr.). 8 — 114 — également le nom spécifique : il la désigne actuellement sous le nom de Torellia vestita, à cause de son épiderme velouté. Quelques genres d’une étude difficile au point de vue de la distinction des espèces, les g. Rissoa, et Odo- stomia, ainsi que les Bullidæ, par exemple, nous parais- sent traités avec une véritable supériorité. Nous conti- nuons à regretter que l’auteur n’ait pas cru devoir com- prendre dans le cadre de son ouvrage la diagnose latine des espèces, et nos regrets sont d'autant plus vifs que nous le connaissons pour un excellent latiniste, et que par con- séquent il ne peut arguer d’ignorance à cet égard. Nous lui reprochons aussi d’avoir tenu à conserver le détestable nom de Scalaria Turtonis, Turton, les lois de la nomen-- clature proscrivant absolument les dédicaces d'espèces à soi-même ou à son propre nom de famille, ce qui revient au même. M. Jeffreys a beau modifier le nom primitif et le changer en $S. Turtonæ, sous prétexte que Turton a eu l'intention de donner à l'espèce, non pas son propre nom, mais celui de sa fille : cette dénomination, modifiée ou non, ne nous parait pas admissible, et nous pensons qu'on doit le remplacer par un des noms qui ont été donnés depuis à la même espèce (S. elegans, Risso; S. tenuicosta, Michaud, S. planicosta, Bivona). Enfin, nous considérons le Fusus contrarius, Linné, comme une bonne espèce, particulièrement abondante sur les côtes du Portugal, et non point, ainsi que le dit l’auteur, comme une variété sénestre du F. antiquus, Linné. Cette part faite à la critique, qui ne doit jamais perdre ses droits, il ne nous reste que des éloges à donner au nouveau livre de M. Jeffreys, car il nous semble tout à fait à la hauteur de sa réputation scientifique. Au point de vue (le la connaissance de la distribution géographique des Mollusques marins dans les eaux anglaises, nul ouvrage — 115 — scientifique, à notre connaissance, ne donne des rensei- gnements plus complets ni plus précieux. Nous avons tout lieu de croire que le dernier volume, qui doit terminer cet important travail, ne se fera pas attendre longtemps. H. Cross. Die Conchylien des Mittelmeeres, ihre geogra- phische und geologische Verbreitung. Von {Les Coquilles de la Méditerranée, leur distribu- tion géographique et géologique. Par) m. €. Weinkauff. - Premier volume. — Follusques acéphalés (1). Notre honorable collaborateur, M. Weinkauff, dont nos lecteurs n’ont pas oublié sans doute les intéressantes pu- blications sur la faune malacologique marine de l Algérie, vient d'entreprendre, pour la Médilerranée, ce dont M. Jeffreys s’est si brillamment acquitté pour les mers des îles Britanniques. Le besoin d’un travail de ce genre se faisait sentir depuis longtemps, car l'ouvrage de Philippi, excellent pour l’époque à laquelle il a été publiée, était devenu bien insuffisant, depuis les importantes additions faites, dans ces dernières années, à la faune conchyliolo- gique de la Méditerranée : de plus, il était spécial à la Si- cile. C’est donc avec plaisir que nous accueillons le nou- vel ouvrage de M. Weinkauff, que ses travaux antérieurs, ses voyages sur divers points de la Méditerranée, et les (1) Cassel, 1867, chez Théodore Fischer, éditeur. Un volume grand in-8° de 301 pages d'impression. — 116 — nombreux matériaux recueillis par lui, rendaient émi- nemment propre à traiter ce difficile sujet. Le premier volume comprend l’ensemble des Acépha- lés (Dimyaires, Monomyares et Brachiopodes). L'auteur a suivi la classification du dernier ouvrage de M. Deshayes sur les Animaux sans vertèbres du bassin de Paris, et, à notre avis, c’est ce qu’il pouvait faire de mieux, en ce qui concerne les Hollusques acéphalés. L'ouvrage nous pa- raît fait avec un grand soin, et il a dû occasionner à l’au- teur beaucoup de travail et de recherches, car la synony- mie est établie non-=seulement pour les espèces à létat vivant, mais encore pour celles d’entre elles, et le nombre en est considérable, qui se retrouvent également à l’état fossile. Les diverses localités dans lesquelles les coquilles ont été recueillies authentiquement sont toutes minutieu- sement relevées avec la citation des autorités, les profon- deurs, enfin tous les détails connus dans l’état actuel de la science, et susceptibles d’intéresser les naturalistes. Cha- que espèce est successivement étudiée par l'auteur au point de vue critique, et lesopinions émises à son endroit, dans les ouvrages antérieurs, sont contrôlées et rectfiées, quand il y a lieu. La seule chose que nous regrettons dans cet important travail, c’est qu'il ne soil pas accompagné de quelques planches représentant, non pas la totalité des espèces mé- diterranéennes, ce qui exigerait un trop grand nombre de figures, mais au moins les formes mal connues et res- tées douteuses jusqu'ici, par suite du manque ou de l’im- perfection des documents iconographiques, et les espèces qui ont été décrites comme nouvelles depuis la publica- tion du dernier volume de Philippi. Quoi qu'il en soit, le livre de M. Weinkauff est, de beaucoup, le plus complet et le meilleur travail que nous — 117 — connaissions sur l’ensemble de la faune malacologique de la Méditerranée, et nous le considérons comme indispen- sable, non-seulement aux naturalistes qui s'intéressent à l'étude des Mollusques des mers d'Europe, mais encore à ceux qui s'occupent exclusivement de fossiles des terrains tertiaires. H. CROSsE. « Fauna der Kieler Bucht von (Faune de la haïe de Kiel par) M. 4. Meyer Et K. Mébius. — Pre- mier volume : @pisthobranehia (1). Les auteurs, après un travail préliminaire très-détaillé et fort bien fait sur les conditions d'existence des Sfollus- ques dans la baie de Kiel, et sur les rapports de cette faune avec celle des mers environnantes, étudient successive- ment, et avec les plus grands détails, les Opisthobranches dont ils ont constaté la présence. Ces Mollusques sont au nombre de 19 (16 Nudibranches et 3 Pomatobranches). Une seule espèce est décrite comme nouvelle, l’Embleto- mia Mariæ. L'ouvrage est édité avec beaucoup de luxe et mérite une place distinguée à côté de l’admirable livre de MM. Alder et Hancock. Les planches sont fort bien exécu- tées, et les animaux s’y trouvent représentés d'après na- ture avec leur véritable coloration : nous citerons aussi, comme l’une des parties les plus remarquables de ce beau (1) Leipzig, 1865, chez W. Engelmann. Un volume grand in-4° de 88 pages d'impression, accompagné de 26 planches, dont 20 sont coloriées. — 118 — livre, les figures qui concernent l’armature linguale des Nudibranches et des Bullidæ. Les diverses parties des radula de toutes les espèces citées sont représentées avec des grossissements considérables, et c’est là un véritable service que les auteurs ont rendu à la science, encore assez pauvre en documents de cette nature, les anatomistes ayant eu jusqu'ici le tort de beaucoup trop négliger cette partie intégessante de l’organisation des Hollusques Gas- téropodes. Nous appelons sur l’excellentlivre de MM. Meyer et Môbius l'attention des naturalistes, et nous espérons que le second volume, actuellement en préparation, qui doit comprendre la fin des Gastéropodes et les Acéphales, se maintiendra à la hauteur de celui dont nous venons de parler. H. CROSSE. Novitates Conchologicæ. Série I : MFollusea ex- tramarinma. Descriptions et figures de Coquitles terrestres Cl fluviatiles nouvelles ou peu con- nues. Par le D' &. Pfeiffer {1}. Vol. [ et El com- plets, et livraisons 25, 26 et 27 du vol. IL. — Série IT : Molinsen marina. Par le D' —Dun- ker (2). — Livraison 10. — Supplément HET. Monographie der Molluskengattung Venus, (4) Cassel, 1864-1867, chez T. Fischer, éditeur. Vol. I, in-4° de 134 pages d'impression avec 36 planches chromolithogra- phiées. Vol. Il, de 169 pages d'impression avec 36 planches chromolithographiées. Prix : 6 franes par livraison. (2) Cassel, 1867, chez T. Fischer, éditeur. In-4° de 8 pages d'impression avec 3 planches chromolithographiées. Prix : 6 francs. — 119 — Linné. Von (Monographie du genre Venus. Par) le DE. Hômer (1). — Livraisons 8 et 9. M. le docteur L. Pfeiffer a terminé, en 1866, la publi- cation du deuxième volume de ses Novitates, et il a fait paraître, depuis, les livraisons 25, 26 et 27, qui com- mencent le troisième. La réputation méritée de M. Pfeiffer, qui a su élever à la hauteur d’une science particulière la spécialité des Hollusques terrestres, à laquelle il s’est si brillamment adonné, rend superflus tous les éloges que nous pourrions donner à ce bel ouvrage. Nous nous con- tenterons de rappeler qu'il contient les figures de presque toutesles espèces terrestres qui ont été décrites par l’auteur sans être représentées, dans le cours des quinze dernières années ; que les procédés chromolithographiques employés pour les planches sont actuellement arrivés à une grande perfection; et enfin, que les naturalistes peu familiers avec la langue allemande trouveront, dans le texte, une traduc- tion française des diagnoses. Un certain nombre d’espèces curieuses de l’Inde, originairement décrites par M. Ben- son, mais non encore figurées, sont représentées pour la première fois, et ajoutent à l'intérêt de cette publication. La dernière livraison parue est consacrée à l’iconographie d’un grand nombre d'Hélices et de Bulimes nouveaux du Pérou, dont M. Philippi avait donné seulement la dia- gnose dans les Malak. Blätter de 1867. La deuxième série des Novwitates est consacrée aux es- pèces marines et est confiée à M. le D' Dunker, malacolo- (4) Cassel, 1867, chez Th. Fischer, éditeur. In-4° de 22 pages d'impression avec 6 planches chromolithographiées. Prix : 12 fr. — 120 — giste distingué : elle comprend actuellement 40 livraisons. La plus récente donne la figure et la description des espèces nouvelles d’Arcacées qui suivent : Anomalocardia sub- rubra, À. rugifera, À. paucigranosa, À. Carpenteri, À. bistrigaia, A. Adamsiana ; Barbatia pectuncuhforms, B. Rodatz, et B. eximia. L’exécution des planches est éga- lement des plus satisfaisantes. Dans la troisième série ou supplément des Nowitales, M. le D' Rôümer, après avoir donné la monographie des Dosinia, publie actuellement celle des diverses sections du grand genre Venus de Linné. La livraison double 8-9 vient de paraître récemment : elle est consacrée à la sec- tion Cariatis, Rômer, de la coupe des Cytherea de La- marck, que l’auteur admet comme sous-genre. Il décrit et figure comme nouvelles les espèces suivantes : Caryatis alcyone, C. turbida, C. phænicopterus, C. bucculenta et C. Dohrni. H. CRossE. Catalogue des Mollusques testacés marins des côtes de l'Espagne el des îles Baléares, par M. le D' à. Gonzalez Hidalgo (1). L'auteur a fait tirer à part les articles publiés par lui récemment dans le Journal de Conchyliologie. Son ca- talogue, sous cette nouvelle forme, est plus facile à con- sulter. H. CROSSE. (1) Paris, 1867, chez F. Savy, libraire-éditeur, rue Hautefeuille, 24. Un volume in-8° de 163 pages d'impression, accompagné d’une planche coloriée. Prix : 5 francs. 2491 = NEÉCROLOGIE. Nous avons eu à regretter, dans le cours de l’année qui vient de s’écouler, la mort d’un certain nombre de mala- cologistes, dont quelques-uns laissent, dans Ja science, un vide douloureux. En France, M. Eudes-Deslongchamps, professeur à Ja faculté des sciences de Caen, et bien connu du monde sa- vant, est mort au mois de janvier 1867. Indépendamment de ses autres travaux, il a publié, de 1824 à 1859, de nom- breux et intéressants mémoires sur les Mollusques vivants et fossiles. Parmi les plus importants, nous citerons les suivants : Mémoire sur les coquilles fossiles du g. Gervilie (1824); Note sur le g. Argiope ; Mémoire sur les Zrocho toma, nouveau genre de coquilles fossiies, voisin des Pleu- rotomaires; Mémoire sur les Pleurotomaires fossiles du Calvados ; Sur un Oscabrion fossile du terrain secondaire du Calvados; Description du nouveau g. Eligmus (1855). On doit à ce savant distingué, dont le fils, professeur à la même faculté, suit dignement les traces, la création de plusieurs genres universellement adoptés par les malaco- logistes (Argiope, Eligmus, Trochotoma, etc.) : on lui doit également la traduction, en collaboration avec son fils, de l’Introduction à l'histoire naturelle des Brachiopodes vivants et fossiles par M. Davidson. M. Hupé (Louis-Hippolyte), aide-naturaliste au Muséum de Paris, a succombé le 22 février 1867, après une longue maladie. Son plus important ouvrage est la partie mala- cologique du voyage de M. de Castelnau. M. le baron Henri Aucapitaine, auteur de quelques ar- ticles de malacologie, maisplus connu par ses travaux eth_ nographiques, est mort du choléra, en Algérie. MM. Miche- lin, Triger et Goubert, membres de la Société géologique 9 — 122 — de France, auteurs de divers mémoires conchyliolo- giques, M. le docteur Désoudin, de Metz, M. E. Retout et M. Moitessier, sont morts également. Ce dernier était possesseur de la collection Rolland du Roquan : nous re- grettons vivement que sa famille, cédant à des conseils peu patriotiques, ait- cru devoir vendre à l'étranger ses riches collections, sans en proposer préalablement l’ac- quisition au Muséum de Paris, ou à quelque autre grand établissement scientifique. Il en résulte que le Pleuroto- maria Quoyana se trouve maintenant en Angleterre. En Allemagne, le professeur Rossmässler ( Emile- Adolphe), auteur de l Zconographie des Mollusques ter- restres el fluviatiles d'Europe et naturaliste distingué, est mort à Leipzig le 8 avril 1807. En Angleterre, la science malacologique a fait une perte des plus regrettables dans la personne de M. Josua Alder, décédé le 21 janvier 1867, à l’âge de 74 ans. On doit à ce savant éminent de nombreux et excellents mémoires sur les Mollusques et les Zoophytes des îles Britanniques, mais le principal titre de sa grande réputation scientifique repose sur le magnifique ouvrage qu’il a publié en colla- boration avec M. Hancock et qui traite des Nudibranches de la Grande-Bretagne. Nous avons appris également la mort de M. Cheyne, capitaine de navire, qui avait su re- cueillir, dans le cours de ses voyages, des matériaux con- chyliologiques dont la science avait profité : il a péri mal- heureusement, tué aux îles Palaos par les indigènes. H. Crosse et P. FiscHEr. NOUVELLES. Depuis la publication de notre dernier article sur la — 123 — partie malacologique de l'Exposition universelle, nous avons appris qu’il avait été décerné une médaille d'argent à M. Schramm, de la Guadeloupe; une de bronze à M. E. Marie, de Nouméa, et une d’or au docteur Abdullah-Bey, de Turquie. Pour les deux premières, nous n’avons que des félicitations à adresser aux titulaires, mais nous de- vons avouer que nous trouvons la dernière d'une oppor- tunité contestable. Elle a été décernée à une collection de coquilles prétendues de Turquie, et, en réalité, de toutes provenances (nous ne citerons, pour justifier notre asser- tion, que la présence des Voluta rupestris de Chine, Helix metaformis des Philippines, Pupa mumia des An- tilles, etc.), d’un état de conservation médiocre et d'un intérêt scientifique à peu près nul. Aux collections expo- sées que nous avons citées précédemment, nous devons ajouter celle de M. B. Kleciack, de Zara, composée de Mollusques de l'Adriatique , et qui n’a été prête que vers la fin de l'Exposition, où elle a figuré dans la partie au- trichienne. Notre honorable collaborateur G. Michaud, bien connu des naturalistes par le supplément de Draparnaud et les nombreux mémoires malacologiques qu’il a publiés, vient de faire don à la ville de Lyon de ses collections de co- quilles vivantes et fossiles. Nous nous empressons de por- ter ce fait intéressant à la connaissance des naturalistes. Grâce à la générosité du donateur, ils pourront consulter, au Musée de Lyon, les types des espèces qu'il a décrites dans ses ouvrages. Il existe en ce moment, à Paris, plusieurs collections de — 124 — coquilles vivantes, que leurs possesseurs seraient disposés à céder, et nous croyons être agréables à nos lecteurs en portant le fait à leur connaissance. Nous citerons d’abord celle de M. Boivin (boulevard des Batignolles, 60), exces- sivement riche et contenant les types d’un grand nombre d'espèces décrites dans le Species de Kiéner, et dans di- verses autres publications ; puis celle de M. Recluz, em- ployé au ministère de l'instruction publique; enfin celle de M. Eugène Paz (40, rue des Martyrs, le matin avant 10 heures), qui se compose d'espèces marines. Les collections conchyliologiques recueillies en Cochin- chine, et particulièrement à Poulo-Condor, par M. Michau, lieutenaut de vaisseau, viennent d’être acquises par M. Lan- dauer, naturaliste, à Francfort-sur-le-Mein (Brônnerstrasse, 8), chez lequel on pourra se procurer un grand nombre d’es- pèces de ces régions, et particulièrement celles qui ont été décrites en 4865 dans le Journal de Conchyliologie. Nous apprenons le départ pour l’Abyssinie de notre honorable correspondant, M. W. T. Blanford, connu par d'importants travaux sur la malacologie de la péninsule indienne. Nous avons tout lieu de croire que les recherches qu’il compte faire à la suite de expédition anglaise, dans ces régions peu connues, seront fructueuses pour les sciences naturelles. H. CROSSE. Paris. — Imprimerie de madame veuve Bouchard-Huzard, rue de l'Éperon, 5. GER. 12 SGA JOURNAL DE CONCHYLIOLOGIE. fer Avril 186GS,. Faunule malacologique terrestre de l'ile San-%home, PAR H. CROSSE. San-Thome ou Saint-Thomas est une île du golfe de Guinée, située à 200 kilomètres N. O. du cap Lopez, par 0°,25’ lat. N. et 4,24 long. E., entre l’île du Prince et l'ile Annobon. Jusqu'à ces dernières années, c'était une terre absolument inconnue aux naturalistes, sous le rapport malacologique, bien que quelques-unes des es- pèces qui l’habitent eussent été décrites sans désignation de localité. Le docteur Welwitsch, chargé d’une mission scienti- fique par le gouvernement portugais, a visité le premier San-Thome, dans le cours de la longue exploration d’une partie de la côte occidentale d'Afrique, qu’il a entreprise et menée à bonne fin, de 1855 à 1861. Les Wollusques lerrestres qu'il a recueillis viennent d'être publiés récem- ment (1), par notre honorable collaboraieur, M. Arthur (4) Voyage du Dr F. Welwitsch. — Mollusques terrestres et flu- 10 16. Morelet, dans un important ouvrage, qui jette une vive lumière sur une partie, presque entièrement inconnue avant lui, de la Malacologie africaine. Un autre naturaliste distingué, M. le docteur H. Dohrn, de Stettin, a tenté, en 1865, mais sans beaucoup de suc- cès, d'explorer l’île San-Thome, Il est à croire que la ré- putation de M. de Bismark avait déjà pénétré jusque dans ces contrées lointaines, et que les habitants soupçonnaient notre honorable correspondant de venir chez eux tra- vailler pour le roi de Prusse. Le fait est qu’il fut, d’après ce qu’il rapporte, accueilli de la façon la plus inhospita- lière et forcé de déguerpir au plus vite, après avoir, tou- tefois, réussi à opérer l'annexion d’un Hélicéen nouveau, le Nanina Thomensis (1). Enfin, l’an dernier, le savant directeur du musée de Lisbonne, M. Barboza du Bocage, a bien voulu soumettre à notre appréciation quelques coquilles terrestres recueil- lies à San-Thome par M. Pires, son correspondant. Grâce à cette intéressante communication , nous avons été à même de donner la figure de deux des formes les plus curieuses de cette faune peu connue. Nous pensons que la réunion des documents émanant de ces diverses sources présente quelque intérêt scienti- fique, bien que, selon toute apparence, ils soient encore loin d’être complets, et de représenter l’ensemble de la faune malacologique de San-Thome. 1. HELIx HEPATIZON, Gould. Helix hepatizon, Gould, in Proc. Boston Soc., p. 58, 1845. vialiles, par ARTHUR MorELET. Paris, 1868. (Voir l'analyse biblio- graphique, à la fin du numéro.) (1) In Malak. Bl., XIII, p. 114 et 116, 1866. — 127 — Helix hepatizon, Pfeiffer, Mon. Helic., XI, p. 46, 1853. ie — Gould, Ofia Conch., p. 197, 1862. — — Morelet, Voy. Welwitsch, p. 54, pl. u, fig. 7. Cette Jfélice, à peine perforée, solide, orbiculaire, marquée de stries granuleuses, obliques et serrées, que viennent décusser d’autres stries concentriques plus faibles, est d’un brun rougeûtre presque uniforme : elle compte 5 tours 14/2 de spire. L'ouverture est oblique et d’un brun rougeâtre à l’intérieur. Le péristome est de couleur chocolat, épais et à bords éloignés l’un de l’autre. Chez les individus adultes, la partie du dernier tour la plus rapprochée du bord externe présente de fortes rides variqueuses et irrégulières. Le plus grand diamètre de la coquille est de 55 millimètres, le plus petit de 50, la hau- teur totale de 19. Ainsi que le fait observer M. Morelet, l'J1. hepatizon, par la forme de son ouverture, par celle de son péristome, par sa coloration et mème par sa sculp- ture, se rapproche, d’une façon singulière, de certaines espèces de Bourbon et de Maurice, telles que les Z1. cœla- tura, H. semicerina, etc. M. Gould a indiqué, comme habitat, pour l'espèce, les bords de la rivière du Gabon, près de son embouchure. Nous pensons, avec M. Morelet, que cet habitat est erroné. L’H. hepatizon a été rencontré en grande abondance par le docteur Welwitsch, à San-Thome, dans les forêts qui dominent la plage orientale, à 2,000 pieds au-dessus du niveau de la mer. Nous avons tout lieu de croire que cette espèce vit également plus bas. En effet, M. Barboza du Bocage nous en a communiqué un individu adulte et encore très-frais, habité par un Bernard-l'ermite : il avait été recueilli dans l’île par M. Pires, son correspon- dant. 2. Heux Wezwirsci, Morelet (pl. vi, fig. 5). Helix Welwuschi, Morelet, in Journ. Conchyl., XIV, p. 155, 1866. — Welwuschiü, Morelet, Voy. Welwitsch, p. 55, pl. 1, fig. 4, 1868. Nous renvoyons, pour la diagnose de cette espèce, à l’article précité du Journal de Conchyliologie. L'auteur établit, de plus, dans son récent ouvrage, une variété plus globuleuse, moins foncée, moins fortement striée, et à péristome blanc. C’est à cette variété à péristome blanc qu’appartiennent les 2 individus figurés et dont l’un ap- partient au musée de Lisbonne et l’autre fait partie de notre collection. L'H. Welwitschi a été recueilli, comme l'espèce précé- dente, dans la partie orientale de San-Thome, et à la même altitude, par le docteur Welwitsch : M. Pires a également recueilli l’espèce à San-Thomé. M. Morelet considère cette espèce comme voisine de VH. malleata des Canaries, et comme faisant partie du même groupe. Nous ne sommes pas, sur ce point, du mème avis que notre honorable collaborateur, et nous pensons que c'est du côté de l'A. cœlatura qu'il faut chercher les affinités de l'A. Welwitschi : sa forme géné- rale, sa coloration, sa sculpture et le mode d’épaississe- ment de son péristome nous semblent indiquer ce rap- prochement. Quant au petit renflement de la columelle, qui existe chez les individus adultes de l'A. Welwrtsclu, il ne nous parait pas pouvoir être comparé à la singulière conformation du bord externe, qui caractérise l'E. mal- leata. 2.199 — D'ailleurs, la faune terrestre des Canaries, considérée d’une façon générale, ne nons paraît avoir aucune espèce de rapports ni avec celle des îles du golfe de Guinée, ni avec celle de la partie correspondante de l'Afrique occi- dentale. 5. HELIX CHRYSOSTICTA, Morelet. Helix chrysosticta, Morelet, Voy. Welwitsch, p. 56, pl. 1, fig. 5, 1808. Coquille perforée , orbiculaire-convexe, mince, fragile, transparente, à test d’un fauve corné ou d’une nuance roussâtre, marqué de petites taches opaques d'un jaune clair, groupées irrégulièrement et plus ou moins nom- breuses. Stries d’accroissement à peine visibles et ne se distinguant guère que dans le voisinage des sutures. Tours au nombre de 5 à 5 1/2, formant une spire plus ou moins déprimée ; dernier tour anguleux à sa périphérie. Ouver- ture ovale-arrondie, déprimée : péristome à bords droits, simples et tranchants. — Plus grand diamètre de la co- quille 15 millimètres, plus petit 11 ; hauteur totale G. Cette espèce, recueillie à San-Thome, avec la précé- dente, par le docteur Welwitsch, semble, ainsi que le fait observer justement M. Morelet, se rattacher, beaucoup mieux qu'elle et que l’H. hepatizon, à la faune de la côte occidentale d'Afrique, où les Hélices sont généralement minces et cornées. 4. HeLzix TnoMexsis, Dohrn. Nanina Thomensis, Dohrn, in Malak. Bl., XI, p. 114, pl. v, fig. 8-10, 1866. Coquille étroitement ombiliquée, de forme globuleuse- — 130 — déprimée, légèrement striée, mince, transparente et d’un ton corné rougeâtre ou jaunâtre. Spire médiocrement éle- vée. Suture marginée, le plus souvent blanchâtre. Tours au nombre de 4 à 5, à peine convexes, s’accroissant lentement; dernier tour subanguleux à la périphérie, et légèrement aplati du côté de la base. Ouverture très- oblique, semilunaire. Péristome simple, droit, à bords éloignés l’un de l’autre : bord columellaire réfléchi. — Plus grand diamètre de la coquille 12 millimètres, plus petit 11; hauteur totale 9 1/2 : largeur de l'ouverture 6 1/2, hauteur 5. Hab. Ile San-Thome, dans le voisinage des racines d'arbres (H. Dohrn). Cette espèce, découverte par M. H. Dohrn, qui la con- sidère comme devant être placée, avec le Nanina glomus, Albers, dans le sous-genre Thapsia, sans donner de ren- seignements sur l'animal, qu'il ne parait pas avoir été à mème d'observer, nous semble excessivement voisine de la précédente. En comparant les 2 figures et les 2 des- criplions, nous ne trouvons guère à signaler que les diffé- rences suivantes : 4° dans l'H. chrysoshcta, les petites taches opaques et d’un jaune clair, dont ne parle pas M. Dohrn en décrivant son espèce; 2° dans l'H. Thomen- sis, une spire un peu plus élevée, une suture blanchâtre, des stries paraissant plus marquées , et une ouverture peut-être un peu moins large. N'ayant sous les yeux ni l’une ni l’autre des espèces en question, nous ne pouvons qu'appeler, sur ce point don- teux, l’attention des naturalistes. En tout cas, comme il nous semble légèremeni hasardeux de classer cette espèce dans les VNanina, sans en connaître l'animal, nous préfé- rons la comprendre, au moins provisoirement , dans le grand genre Helix. — 131 — 5. Buzimus ExARATUS, Müller (pl. vr, fig. 2). Buccinum exaratum, Müller, Verm., I, p. 448, n° 537, 4774. T. imperforata, elongato-pyramidata, tenuis sed soli- diuscula, diaphana, haud nitens, striis subobliquis, valde rugosis, rudibus, inæqualibus, longitudinaliter impressa, unicolor, albida; spira elongato-conica, apice obtusulo; sutura crenulata, subcanaliculata ; anfr. ‘7 subplanati, embryonales 1 1/2 lœves, ultimus non descendens, spiram superans, paulo infra medium angulato-carinatus, valide et suboblique corrugato-striatus, basi subattenuatus, ro- tundatus ; columella verticalis, recta; apertura sat am- pla, subangulato-ovata, intus nitidula, alba ; perist. sim- pleæ, subincrassatum, valde reflexzum, luteo-marginatum, marginibus distantibus, columellari dilutato, basali in- crassato, expanso, externo subangulato. — Long. 59, diam. 34 mill. Apert. cum perist. 33 maill. longa, 2 lata. (Mus. Olisiponense.) Hab. In insula San-Thome dicta, sinus Guineensis (Welwitsch). Coquille imperforée, de forme pyramidale-allongée, mince, mais pourtant assez solide, diaphane, terne, mar- quée de stries longitudinales fortement rugueuses et légè- rement obliques, d’une coloration blanchâtre uniforme. Spire allongée, conique, se terminant par un somme légèrement obtus. Suture crénelée, presque canaliculée. Tours au nombre de 7, presque entièrement plans; tours embryonnaires (1 4/2) lisses, dernier tour non des- cendant, plus grand que la spire, caréné un peu au- dessous de la partie médiane, légèrement atténué et arrondi vers la base. Columelle verticale, droite. Ouverture — 132 — assez large, ovale-subanguleuse, blanche et assez luisante à l’intérieur. Péristome simple, assez épaissi, fortement réfléchi, bordé de jaune blanchâtre : bords éloignés l’un de l’autre, bord columellaire assez dilaté, bord basal étalé, épais, bord externe subanguleux dans la partie qui cor- respond à la carène externe. — Longueur totale de la coquille 59 millimètres, plus grand diamètre 54. Lon- gueur de l'ouverture, y compris le péristome, 55 milli- mètres, largeur 21. | C’est au récent voyage du docteur Welwitsch (1), dans les possessions africaines du Portugal, que l’on doit la connaissance de l'habitat de cette remarquable espèce, connue depuis près de cent ans (1774), mais restée raris- sime dans les collections. Elle vit dans l’île San-Thome, sur les hauteurs. Ayant eu à notre disposition, grâce à une bienveillante communication de M. Barboza du Bocage, directeur du musée de Lisbonne, un individu très-frais et parfaitement adulte, nous avons cru utile de décrire l'espèce à nouveau et d'en donner la figure. En effet, les descriptions anté- rieures sont insuffisantes, et les seules figures que nous connaissions jusqu'ici (2) sont très-imparfaites et repré- sentent des individus jeunes, ce qui a donné lieu aux plus fâcheuses confusions. MM. Deshayes et Gray ont fait du B. exaratus un Achatina; Beck, et, après lui, Shuttleworth, un Limicolaria, Martens un Pseudachatina. Pfeiffer, qui ne paraît pas avoir eu, sous les yeux, l’espèce, décrit, à sa place, dans le volume IT de ses /Jelicea, une forme voisine sous quelques rapports, le B. crystallinus de Reeve, et, sil (1) Morelet, Moll. terr. et fluv., in Voy. Welwitsch, 1868. (2) Chemnitz, vol. IX, fig, 1031, 1032. — Férussac, pl. exvur, fig. 1, 2. eo > 0 MR — 133 — rectifie son erreur, dans le volume IV, il ne donne pas de description nouvelle. Le fait est que cette espèce liti- gieuse est un véritable Bulime, à péristome fortement réfléchi, mais dont la columelle verticale et parfaitement droite donne peut-être aux jeunes individus l'apparence d’une troncature qui n'existe pas en réalité. Il est probable que le Bulimus crystallinus, Reeve, espèce presque aussi rare et dont l'habitat est resté in- connu jusqu'ici, vit soit à San-Thome, soit dans quelque autre des îles du golfe de Guinée. Bien qu’il ait le bord droit, mince et tranchant, et que ses stries soient spirales, il y a trop d’analogie entre les deux formes, pour qu’elles n'appartiennent pas à la même région géographique, selon toute probabilité. G. ACHATINA BICARINATA, Bruguière, Bulla achatina sinistrorsa maxima, Chemnitz, IX, I, p. 28, pl. cxux, fig. 275, 276, 1786. Bulimus bicarinatus, Bruguière, Encycl. méth., T, p. 559, 1789-1792. Achatina sinistrorsa, Pfeiffer, Mon. Helic., I, p. 259, 1848. Hab. Ile San-Thome, sur les points les plus élevés (Welwitsch). — Ile du Prince, dans les mêmes conditions (Rang). Cette grande espèce, bien connue des naturalistes, pa- rait particulière aux îles du golfe de Guinée. « Les nègres « mangent le Mollusque, et les colons eux-mêmes ne dé- « daignent pas ses œufs qui ont la grosseur de ceux du « pigeon (Morelet, L. c.). » Quant au nom sous lequel elle doit être citée dans la nomenclature, le cas est fort — 134 — embarrassant. Le nom le plus ancien, celui de Chemnitz, est purement descriptif, et tout à fait en dehors des règles de la nomenclature binaire. Celui de Bruguière, qui est postérieur de quelques années, mais régulièrement formé, a l'inconvénient d’être établi pour une forme tout à fait exceptionnelle de l'espèce, la forme pourvue de 2 carènes obsolètes. 7. ACHATINA BARBIGERA, Morelet. Achatina barbigera, Morelet, in Journ. Conchyl., XIV, p. 160, 1866. Achatina marmorea, Reeve, Conch. Ic., 125, pl. 25, 1850 (epidermide peculiari destituta, teste Morelet ) ? Achatina barbigera, Morelet, Voy. Welwitsch, p. 75, pl. 1x, fig. 5, 1868. Hab. Les forêts vierges de l’île San-Thome, sur les hau- teurs du mont Caffe, à 2,500 pieds au-dessus du niveau de la mer (Welwitsch). Cette espèce, allongée et turriculée, est particulièrement remarquable par son épiderme d’un brun marron foncé, d’un aspect filamenteux, et formant, sur toute la surface de la coquille, des reliefs semblables à de petites côtes spirales régulièrement espacées, et hérissés de cils courts et droits. L'auteur pense que l’4. marmorea, publié par Reeve, sans indication de localité, a été établi sur un in- dividu de cette espèce dépouillé de son épiderme caracté- ristique et en mauvais état de conservation. Si le fait venait à être confirmé, peut-être serait-on obligé de réta- blir le nom de Reeve, par respect pour les lois de la no- menclature, bien que l’espèce n’ait absolument rien de marmoréen, dans son aspect, et que le nom de l’auteur anglais soit, par conséquent, des plus malheureux ? nn ES SR TS OU ENS — 135 — 8. ACHATINA CLAVUS, Pfeiffer. Achatina clavus, Pfeiffer, Symb., ITT, p. 90, 1846. —— = Reeve, Conch. Ic., 75, pl. xvr, 1850. _ — Morelet, Voy. Welwitsch, p. 76, 1868. Hab. Les pelouses pierreuses de San-Thome, à 2,500 pieds d’altitude, ainsi que les plantations de cafiers, si- tuées à 500 pieds plus bas (Welwitsch). Cette Agathine a été recueillie également par M. Pires. Elle appartient au même groupe que la précédente et est de même forme; mais sa coloration est plus claire, son test plus luisant, et elle n’a point d’épiderme comparable à celui de l’A. bar- bigera. 9. ACHATINA MONTICOLA, Morelet. Achatina monticola, Morelet, in Journ. Conchyl., XIV, p. 160, 1866. — — Morelet, Voy. Welwitsch, p. 77, pl. v, fig. 7, 1868. Hab. Sur les points culminants de l'ile San-Thome, dans la mousse (Welwitsch). C'est la plus petite des Aga- thines actuellement connues dans l’île. Tel est l’état présent des connaissances, en ce qui con- cerne la faune malacologique terrestre de l'ile San- Thome : aucune espèce de Mollusque fluviatile ne paraît y avoir été recueillie. Une grande espèce, l’Achatina bica- rinata, vit également dans l’île du Prince. H. C. — 136 — Nouveaux documents sur le genre Entoconcha, Müller, PAR À. Paur. (Extrait.) Nous trouvons, dans les Archives des sciences physiques et naturelles de Genève (livraison du 25 avril 1867), le compte rendu très-détaillé d'un travail remarquable sur l'anatomie du Synapta digitata, publié par le docteur A. Baur (1). Nous empruntons à cette analyse tout ce qui se rap- porte à l’histoire du Hollusque parasite du Synapta di- gitata, dont on doit la découverte à lillustre Joh. Muller (2). P. FIsCHER. L'auteur consacre la troisième partie de son travail à l'étude des boyaux molluscigères qui se trouvent dans la cavité du corps du Synapla : il examine longuement cha- cune des hypothèses faites par Müller sur ces corps singu- liers : il rejette l’idée d’une génération alternante, dans laquelle l’un des termes du cycle serait un Échinoderme et l’autre un Mollusque. I se prononce, au contraire, en faveur du parasitisme, opinion vers laquelle Muller incli- (1) Verhandlungen der kais. Leop.-Cesar. deutschen Akad. der Naturforscher, Dresden, 1864. (2) Nous renvoyons nos lecteurs à un article publié dans le Journal de Conchyliologie, t. XII, p. 91, 1864, et intitulé : Mono- graphie des genres STYLIFER et ENTOCONCHA. DURE — 137 — nait, du reste, fortement, à la fin de sa vie. Mais, le para- sitisme admis, il reste encore à discuter longuement sur la valeur morphologique du boyau renfermant les petits Mollusques à coquille hélicoïdale, auxquels Müller à donné le nom d’Entoconcha mirabilis. Ce boyau cylindrique, vermiforme, flotte librement dans la cavité du corps du Synapta qui l'héberge, n'étant fixé que par l’une de ses extrémités à une place à peu près constante de l'un des vaisseaux de l’Echinoderme (vaisseau ventral dans la figure). Selon Baur, ce boyau, qui ne renferme guère, en fait d'organes, qu’un ovaire, un testicule et une espèce de tube aveugle, que Muller désignait sous le nom de « tube invaginé de couleur verte, » représenterait un Mollusque tout entier, modifié par les conditions du para- silisme, au point de devenir méconnaissable. Ce Hollusque, tubulaire et vermiforme, aurait cepen- dant conservé un canal intestinal, car telle est la signifi- cation que Baur attribue au tube aveugle vert de Muller. Ce tube occupe la partie antérieure du boyau et s'ouvre à l'extérieur par l'extrémité du boyau adhérent au vaisseau sanguin. Dès lors la nourriture, c’est-à-dire le sang du Synapla , coule continuellement et d’elle-même dans l’orifice buccal ct le tube digestif du parasite. Quant à la position de ce singulier animal dans le sys- tème, elle peut suggérer bien des hypothèses. On à affaire à un Gastéropode dépourvu de pied, de coquille et de branchies, et dont la structure interne est extraordinaire- ment simplifiée. Cependant, l’hermaphrodisme de cet ani- mal et la forme de sa larve conduisent le docteur Baur à le placer parmi les Apneusles (1), c’est-à-dire parmi les Nu- (1) Les Apneustes, tels que Külliker les limite, correspondent aux Phlébentérés de Quairefages, et se divisent en deux familles ; — 138 — dibranches de Cuvier. Cet être singulier est dépourvu, il est vrai, de glande hermaphrodite, car son ovaire et son testicule sont complétement séparés l’un de l’autre. Tou- tefois, cette disposition exceptionnelle n’est, peut-être, pas unique en son genre, car il parait exister quelque chose d’analogue chez les Actéons. En revanche, l'absence complète de conduits excréteurs à l'appareil de la généra tion, le remplacement physiologique de ces conduits par la cavité générale du corps devenue tubulaire, l'absence complète d'organes copulateurs, absence liée évidemment à la fécondation de l’animal par lui-même, enfin la posi- tion de l’orifice générateur à l'extrémité du corps opposée à la bouche, constituent des caractères anormaux chez les Apneustes. La larve se différencie aussi, à certains égards, des larves d’Apneustes : d'abord, elle est privée de velum proprement dit, cet organe n’étant représenté que par un bourrelet cutané semilunaire, hérissé de soies roides ; puis elle est dépourvue de muscles rétracteurs. Lesautres larves, dans la vie libre, natatoire, peuvent, à l’aide du muscle rétracteur, se retirer brusquement dans leur coquille et en fermer en même temps l'ouverture à l’aide de l’opercule. Mais l’Entoconcha, privé de ce muscle, ne peut ouvrir et fermer sa coquille qu'avec une grande lenteur. L'absence du velum et du muscle rétracteur montre quela larve, après avoir quitté sa mère et le Synapta, doit mener une vie rampante. C'est le premier exemple d’une larve rampante parmi les Gastéropodes marins. L’Entoconcha possède un organe larvaire unique en son genre; c’est un lobe vési culeux susceptible desaillir en dessous de la bouche. L’au. teur suppose que cet organe peut fonctionner comme un ANANGIA (Pelta, Aclœon, Actæonia, ete.), el ANGIoPHORA (Tergipes, Venilia, Eohdina, Eols, etc.). — Voir Siebold et Stannius, Anat. comp., t. Ier, p. 293, 1850. P.F. — 139 — appareil de succion permettant à l’animal de se fixer à des corps étrangers. Baur propose de réserver le nom d’Entoconcha pour la larve, el de créer pour l'adulte parasite du Synapta celui « d’Helicosyrinx parasita (1). » A. B. Note sur le mode de station des Fistulanes de la Nouvelle-Calédonie, PAR E. MARIE. Les Fistulanes, jeunes ou adultes, habitent toujours un sable fin et noirâtre, mais non boueux. En effet, dans les sables boueux où vivent presque exclusivement, ici du moins, les Pleurotomes, il n’a jamais été trouvé, que je sache, de traces de Fislulanes. Je ne pense pas, non plus, qu'il en ait été trouvé dans le sable blanc. Dans la baie de la Thisbé, le sable fin n’existe à la sur- face que sur une épaisseur de 6 à 8 centimètres au plus. En dessous, le terrain est composé de débris de coraux et de coquilles parfois très-gros, aussi les Fistulanes qui en (1) Cette proposition nous paraît inadmissible et totalement contraire aux lois de la nomenclature. Un seul et même nom scientifique doit caractériser l'animal à loutes les époques de sa vie, et qu'il soit sujet ou non à des métamorphoses ; autrement on tomberait, en malacologie, dans les aberrations de Risso, qui a créé, pour les différents àges du Bulimus decollatus, deux genres et trois espèces. H. CROSSE. — 140 — proviennent sont-elles antérieurement presque dégarnies de sable, et présentent-elles, à la place, de grandes quan- tités de ces détritus. J’ai trouvé, dans les mois de mars et d’avril, un assez grand nombre de Fistulanes parmi lesquelles 5 jeunes individus, ce qui m'a permis de faire quelques observa- tions. Les plus jeunes exemplaires sont d’une très-grande té- nuité. La partie postérieure du tube des Fisfulanes non adultes fait saillie comme celle des adultes : le sable, écarté avec les plus grandes précautions, laissa libre le tube qui s'affaissa lentement el sans choc. J'examinai bien s’il y avait trace d’adhérence : il n’y en avait aucune, et la par- tie antérieure n’était nullement close ; mais l'animal avait amassé déjà les matériaux qu’il devait agglutiner, car le sable, en cet endroit, avait une teinte plus blanche, et il y avait une grande agglomération de détritus qui, partout ailleurs, ne se trouvaient qu’à quelques centimètres plus bas. De ces observations, il résulte clairement ceci : que la Fistulane n’est pas close antérieurement dans son jeune âge, qu'elle est toujours libre, et qu’enfin sa partie pos- térieure est semblable ‘ou presque semblable, à ses diffé- rentes phases d’accroissement. J'ai tout récemment trouvé une Fistulane adulte de 175 millimètres et une autre de 185 millimètres, lon- gueurs extraordinaires sans doute, mais qui s'expliquent de la manière suivante, d’après les empreintes que l’on voit sur le tube. Le sol des plages de sable change con- slamment de niveau, tant soit peu. Lorsque le niveau s'élève et que, par suite, la partie des Fis{ulanes qui fait saillie $ y trouve inférieure, l'animal est obligé de rallonger cette partie, de manière à dépasser, ou tout au moins re- Tee gagner ce niveau, el ceci se répète souvent plusieurs fois pour les mêmes individus, puisque l’exemplaire précité de 485 millimètres présente 5 marques successives d’accrois- sement provenant soit de ce que j’avance en ce moment, soit de ce qu'il a été brisé. Et, en effet, si cette cause était due simplement à des troncatures, le tube aurait bien été autant de fois réparé, mais la longueur ne se serait pas ainsi accrue, la portion saillante ne dépassant guère À centimètre, et le plus sou- vent mème n’atteignant pas cette longueur. Un fait encore digne d’être noté, et qui vient corroborer ce que j'ai avancé au sujet de la verticalité constante de la Fistulane, est celui-ci : je possède un exemplaire long de 445 millimètres, dont la partie postérieure a été réparée et fait avec le reste du tube un angle d'environ 150 à 140 degrés. Ce fait prouve surabondamment, il me semble, que le tube, ne pouvant se mouvoir lorsqu'il est renversé, se referme de manière à se trouver toujours postérieurement vertical. Cette dernière Fistulane, en effet, avait une grande inclinaison que la saillie, par sa position verticale, ne laissait pas deviner à l'extérieur, Dans une anse de Nouméa, j'ai trouvé, il y a peu de jours, un débris tout frais de tube de Fis{ulane, mais je n'ai pas pu en découvrir une seule vivante. Le sable, en cet endroit, est absolument le même que dans la baie de la Thisbé. On vient de trouver des Fisfulanes à Houagape (côte Est), d’après ce qui m’a été rapporté. E. M. 4 Description d'un Kimaeïien de France nouveau, PAR À, BAUDON. GEOMALACUS MaABiLer, Baudon. Animaleæiquum, breve, pallide griseo-luteolum, in medio clypei et dorsi griseum ; fascia cinerea lateralis ; tentacu- lis nigricantibus. Nucleus irregularis, fragilis limacellam simulat : sæpius quidem plures nucleos minulissimos invenies. Varietates : 8 pallida. Omnino albicans. — - cinerescens. Griseola, viæ fasciat a. — d rosea. Fere infasciata. Longit. = 0,012 — 0,016 millimètres. Latit. —0,003 — 0,003 1/2 millimètres. Animal petit, court, ramassé quand il est contracté, mince, étroit pendant la marche, d’un gris jaunâtre ti- rant à peine sur le vert avec une bande linéaire, cendrée, pulviforme de chaque côté du corps. Teinte grise supérieu- rement. Tentacules supérieurs cylindriques, à peine renflés au sommet, brun foncé, luisants, pourvus de rides paraissant grossières à la loupe; points oculaires très- noirs. — T'entacules inférieurs courts, transparents, cylindriques, pâles. — Cou noirâtre, ainsi que la partie supérieure du mufle, qui est piqueté de gris foncé.— Cui- rasse arrondie en avant et en arrière, finement granu- — 143 — lée, jaune-grisâtre, portant, de chaque côté, une bande linéaire foncée, pulviforme, continue, limitant les con- tours de cette région, passant, à droite, par-dessus l’ori- fice pulmonaire, formant, chez la plupart des individus, une démarcation tranchée avec le corps. Teinte plus intense en dessus. — Orifice respiratoire très-petit, blanchâtre, à droite et an milieu. — Corps à rides grossières peu saillantes, communiquant par des anastomoses sinueuses et laissant, entre elles, des lacunes de forme presque ré- gulière. La nuance est‘semblable à celle de la cuirasse. De chaque côté une bande mince, peu marquée, souvent grise. — Marge étroite, molle, à peine rousse ou ocre pâle avec des rayons peu sensibles. — Queue obtuse, à rugo- sités fines et serrées. — Pore muqueux pelit, triangu- laire, transparent, jaunâtre, recouvert, en dessus, de quelques points cendrés. — Sole gris-blanchâtre, plus foncée au milieu, ordinairement couleur gomme-gutte à cause du mucus très-épais qui y est déposé par places et qui devient plus abondant quand on touche l'animal. Sous la cuirasse, on trouve une seule ou plusieurs granulations calcaires de diverses dimensions. Si elles sont multiples, il en existe une plus grande. C’est un noyau informe, en- touré de petits grains tendres de nouvelle formation, com= posés eux-mêmes de molécules grossièrement assemblées. Souvent, ces concrétions sont réunies sur une pellicule mince, presque sans consistance, sans forme déterminée et à laquelle elles n’adhèrent pas. Le noyau a 2 à 5 milli- mètres de diamètre. Les fragments plus petits mesurent un demi à À millimètre. Sur beaucoup d'individus, on ne rencontre que des corpuscules minces, disposés sans ordre. — Mächoire cornée, courbe, roussâtre, brune à son bord libre, munie de dents mousses. Un demi-millimètre de large. 2 tan C'est un animal inerte, contracté ordinairement en boule, restant en cet état pendant très-longtemps. Variétés : 8 pallida. Corps presque blanc, traces à peine sensibles de bandes. Mucus du pied très-jaune, con- trastant avec la teinte pâle de la robe. Rare. > cinerescens. Gris pâle avec bandes à peine plus fon- cées. d rosea. Uniformément d'un rose faiblementwiolacé. Teinte grisâtre sur le dos. Fascies à peine appréciables. J'ai recueilli ce Limacien au printemps et en automne, sous des copeaux mouillés, sous des feuilles mortes hu- mides, dans la terre à une petite profondeur, au-dessous des pierres, des morceaux de bois, à Mérard, Angy, Mouy. Je l'ai trouvé, également, dans des conditions entièrement différentes, dans l’intérieur de gros champignons croissant sur les hauteurs, à sol très-sec, de Morainval, de la forèt de Hez. Je dédie cette espèce à mon ami M. J. Mabille, qui, le premier, en France, a donné un travail sur le genre Geo- malacus. A. B. Note sur la partie malacologique du voyage exécuté par le D' vwerwitsen dans les royaumes d’'Angola et de HBenguella, PAR À. MORELET. Ce travail, qui, par la négligence des éditeurs, n'a paru qu’en 4868, était imprimé en septembre 1867, à une époque où l’auteur ne connaissait pas encore les [ — 145 — nouveaux éléments ajoutés à la faune de l'Afrique cen- trale, par le voyage de Baker. Au surplus, la liste en est fort courte et ne change absolument rien aux conclusions du Mémoire. Deux autres observations s’appliquent à la partie pitto- resque de l'ouvrage. Dans un certain nombre d'exem- plaires (les premiers qui aient été retouchés au pinceau) la fig. 4 de la planche 11, représentant le Bulimus elec- trinus, est d’une couleur roussätre qui ne reproduit point celle du sujet dont l’épiderme est d’un jaune mat et vif. La fig. 2 de la planche nx, représentant le Bulimus chro- malellus, donne lieu à une rectification plus importante : l’un des trois spécimens qui ont été représentés offre à la columelle une troncature qui n'existe pas sur le type. A. M. Diagnoses de deux Eimaciens de la Nouvelte- Calédonie, PAR P. FISCHER. Nous avons reçu de M. Gassies et de M. Marie, notre correspondant à la Nouvelle-Calédonie, plusieurs exem- plaires de Mollusques pulmonés terrestres nus, recueillis dans cette colonie. Ils se rapportent à deux genres diffé rents. 4. VAGINULUS PLEBEIUS, Fischer, Un dessin envoyé par M. Marie permet de donner quelques détails bien insuffisants sur cette nouvelle forme. — 146 — Corpus elongatum, antice et postice rotundatum , et medio sordide infumatum , zona longitudinali, fusca, ob- scure diluta, utrinque notatum; margine pallir pallidiore, lutescente; tentaculis pallidis. — Long. anim. viv. 50 mull. (ex icone). Hab. In Nova Caledonia (E. Marie). 2, ATHORACOPHORUS HIRUDO, Fischer. Corpus crassum, elongatum, postice acutum, minutissime rugosum, ad soleam parum dilatutum; solea lutescens, concolor; sulcus longitudinalis medius regularis, sulcis luteralibus obliquis, æquidistantibus; clypeo triangulari, punctis minutis, numerosis, adsperso; color lutescens cum maculis sparsis rotundatis, fusco-nigrescentibus. Lima- cella crassa, reniformis. — Longit. anim. in alcoh. 80, lat. 15 mil. Hab. In Nova Caledonia (E. Marie). J'aiterminé l'anatomie de l’Athoracophorus hirudo : elle sera publiée dans le prochain numéro du journal. P. F. Description d'espèces terrestres inédites pro- venant de la Nouvelle-Calédonie, PAR H. CROSSE. Notre honorable correspondant, M. E. Marie, vient d'opérer récemment l'exploration, au point de vue zoolo- gique, d'une localité de la Nouvelle-Calédonie, dont on connaissait peu de chose jusqu'ici, le mont Mou, situé à environ 15 lieues au N. O. de Nouméa (tribu de — 147 — Saint-Vincent), et il a bien voulu nous communiquer, avec son zèle ordinaire, les résultats de ses recherches. Le mont Mou, qui s'élève à 1,219 mètres au-dessus du niveau de la mer, n'avait été visité jusqu'ici que par M. Vicillard, qui y avait recueilli l'Aélice nouvelle qui porte son nom (1), ainsi que l'A. Lifouana, et tout ré- cemment par M. Bavay, pharmacien de 2° classe de la marine, et M. Candelot, lieutenant an 1° d'artillerie, et chef du service topographique en Nouvelle-Calédonie. Encouragé par les résultats qu’ävaient obtenus ces deux explorateurs, M. Marie se décida à faire lui-même l'ascension du mont Mou, et partit avec M. Bavaz et trois indigènes. Nous lui laissons un moment la parole : &.. .. . Quarante-huit heures après notre départ, « nous atteignions le sommet du mont Mou, où nous « sommes restés trois jours. Quoique nous soyons au « commencement de la période des chaleurs (novembre), « la température, au sommet de la montagne, est très- « basse : les nuages y séjournent constamment, et, par « suite, la brume y est très-intense. De [à une végétation « toute particulière, je dirai presque antédiluvienne. Ce « sont des Fougères arborescentes, des Pins colonnaires « gigantesques, des Palmiers, de grandes Orchidées, di- « verses espèces de Pandanus, et, à côté, des quantités « innombrables de Myrtaces. Cette flore spéciale devait « naturellement faire supposer l'existence d'animaux spé- « ciaux aussi. Et, en effet, nous avons vu plusieurs Mél- « phages que je ne connais point, quelques Lézards et « Geckos qui me paraissent inédits, et enfin les espèce, « de Mollusques que vous recevrez en même temps que « ma lettre. » (1) Journal de Conchyliologie, vol. XV, p. 58, pl. IV, fig. 3, 1867. — 148 — Nous avons terminé récemment l’examen de ces der- nières espèces, et nous allons donner les diagnoses de celles d’entre elles qui nous paraissent nouvelles pour la science, et qui viennent augmenter le nombre déjà consi- dérable des Mollusques terrestres de notre colonie. 1. Hezix CanDELoTI (pl. VIIL, fig. 2). Helix Candeloti, Crosse et Marie, mss. T. latissime umbilicata, depressa, discoidea, tenuis, pellucida, longitudinaliter obsolete costulato-striata, pal- lide luteo-flava, castaneo longitudinaliter fasciata; spira depressa, planata; sutura impressa; anfr. k planati, em- bryonales À 1/2 lutei, lœves, ultimus non descendens, ro- tundatus, paulo infra peripheriam albido cingulatus ; aper- tura rotundato-lunaris, intus concolor; perist. simplex, marginibus distantibus, columellari vix dilatato, externo acuto. — Diam. maj. 6 1/2, min. 5 1/2, alt. 2. (Coll. Crosse.) Var. B luteo-viridula, paulo major, vix obscure fasciata, cingulo albido anfractus ultimi carens. — Diam. maj. 7, min. 6, alt. 2. (Coll. Crosse.) Hub. In monte « Mou » dicto, Novæ Caledoniæ (E. Marie). Coquille très-largement ombiliquée, déprimée, discoïde, mince, diaphane, munie de costulations longitudinales obsolètes, et d’une coloration jaune-pâle, avec de nom- breuses fascies longitudinales et d’un brun marron. La spire est déprimée et aplatie, la suture marquée. Les tours sont au nombre de 4 et plans; les tours embryon- naires sont jaunes et lisses; le dernier tour, non descen- dant et arrondi, porte une cingulation blanchâtre et peu — 149 — apparente, un peu au-dessous de la périphérie. L’ouver- ture est de forme lunaire-arrondie, et de même couleur que la partie externe. Le péristome est simple et à bords éloignés l’un de l’autre : le bord columellaire est à peine dilaté, le bord externe tranchant. — Le plus grand dia- mètre de la coquille est de 6 millimètres 1/2, le plus petit de 5 1/2, la hauteur totale de 2. La variété 8 un peu plus grande que le type, et à peine obscurément fasciée, est d’un jaune verdâtre et ne porte pas de cingulation blanchâtre sur le dernier tour. — Son plus grand diamètre est de 7 millimètres, son plus petit de 6, sa hauteur lotale de 2 (pl. VIIT, fig. 2 a). Nous ne pouvons guère rapprocher cette petite Heélice que del’ H. Rhizophorarum, Gassies, dont nous ne connaissons que la diagnose, et de l'A. vetula, Gassies. Elle a été dé- couverte, sur le mont Mou, par M. Candelot, lieutenant d'artillerie, et chef du service topographique de la colonie : nous nous faisons un plaisir de la lui dédier. Il en a été recueilli 4 exemplaires. 2. Hezix Bavayi (pl. VILL, fig. 5). Helix Bavayr, Crosse et Marie, mss. T. obtecte subrimata, nautiliformis, depresso-globosa costulis gracilibus, numerosis, prominulis, subobliquis, nigro-brunneis longitudinaliter impressu, castaneu, albido marmoruta; spira 1mmersa, CONCUVA; SuLUT& impressa; anfr. 5 convexiusculi, angusti, ultimus antice vix des- cendens, magnus, inflatus, cœæteros involvens; apertura subobliqua, anguste lunaris, intus castanea ; perist. sim- pleæ, marginibus distantibus, callo lato, tenut, nitidulo functis, columellari brevi, fornicatim reflexo, rimam um- bilici fere omnino occultante, externo attenuato, subacuto. — 150 — — Diam. maj. T, min. 6, alt. k mall. Apert. k mill. longa, 1 1/2 lata. (Coll. Crosse.) Hab. In monte « Mou » dicto, Novæ Caledoniæ (E; Ma- rie). Coquille munie d’une fente ombilicale presque complé- tement couverte, d’une forme globuleuse assez déprimée, nautiliforme, marquée de petites côtes longitudinales, lé- gèrement obliques, nombreuses, serrées, assez saillantes et d’un brun foncé : le fond de coloration du test est mar- ron avec des marbrures blanchâtres. La spire est enfoncée et concave à sa partie centrale, la suture marquée. Les tours, au nombre de 5, sont assez convexes et étroits : le dernier à peine descendant, grand et renflé, enveloppe les précédents. L'ouverture est légèrement oblique, étroite, semilunaire, et d’un brun marron à l'intérieur. Le péri- stome est simple : les bords, éloignés l’un de l’autre, sont réunis par un dépôt calleux mince, large et assez brillant ; le bord columellaire est court, étalé et réfléchi à sa nais- sance, de façon à cacher presque complétement la fente ombilicale; le bord externe est atténué et presque tran- chant. — Le plus grand diamètre de la coquille est de 7 millimètres, le plus petit de 6, la hauteur totale de 4. La longueur de l’ouverture est de # millimètres, et la largeur de 4 112. Cette espèce a été recueillie sur le mont Mou par M. Ba- vay, auquel nous la dédions : il en a élé trouvé 5 indi- vidus. D'après M. E. Marie, « l'animal est bleu foncé en « dessus, d’un blanc bleuâtre en dessous, étroit, très- « effilé postérieurement et d’une longueur totale de « 16 millimètres. Les petits tentacules ont 1 millimètre, « les grands 4 millimètres de longueur : ils sont bleus « avec l'extrémité blanche et plus grosse que le reste. » — 151 — L’H. Bavayi se rapproche, comme forme générale, de l'H. Lifouana, mais sa spire plus enfoncée, sa taille plus petite, ses costulations, son mode de coloration et son ombilic l’en distinguent facilement. Elle a aussi quelques rapports avec l’H. Lombardeaui par sa coloration et sa forme globuleuse; mais elle s’en distingue par sa spire non saillante et même concave, et par l’absence de la- melles à l’intérieur de l'ouverture. 5. HELIx CEREALIS (pl. IX, fig. 1). T. subimperforata, depressa, tenuis, longitudinaliter fleœuose strialo-costulata, sub epidermide flava sordide albida; spira subimmersa, medio concaviuscula; sutura profunde impressa; anfr. 6 angusti, lente accrescentes, uliimus non descendens, magnus, rotundatus; aper- tura obliqua, anguste lunaris; perist. simplex, mar- ginibus distantibus, callo lato, tenui, junctis, columellari brevissimo, basali et externo acutis. — Diam. maj. 5, min. k, alt. À 3/4 mill. (Coll. Crosse.) Hab. In monte « Mou » dicto, Novæ Caledoniæ (E. Ma- rie). Coquille paraissant à peu près complétement imperfo- rée, déprimée, mince, munie de petites costulations lon- gitudinales, serrées et flexueuses : sa coloration est blan- châtre, mais le test est habituellement recouvert d’un épiderme mince et persistant, dont la coloration jaune rappelle le ton du froment. La spire, très-déprimée et presque enfoncée, est légèrement concave à sa partie mé- diane : la suture est fortement marquée. Les tours, au nombre de 6, sont étroits et s’accroissent lentement; le dernier, non descendant, est grand et arrondi. L'ouverture, oblique, étroite et semilunaire, tend à se rétrécir un peu — 152 — dans le voisinage du point d'insertion. Le péristome est simple : les bords, éloignés l’un de l’autre, sont réunis par un dépôt calleux, large et mince : le bord columellaire est très-court, le bord basal etle bord droit sont tranchants. — Le plus grand diamètre de la coquille est de 5 milli- mètres, le plus petit de 4, la hauteur totale de 1 5/4. Cette espèce se rapproche des Helix Bavayi et Li- fouana, et fait partie du même groupe à spire plus ou moins concave, qui est largement représenté en Nouvelle- Calédonie : elle est bien distincte par ses caractères. M. E. Marie en a recueilli 3 exemplaires. - k. Herix Mouensis (pl. VIIL, fig. 5). T. umbilicata, depressa, lenticularis, oblique striatula, parum crassa, subdiaphana, corneo-fusca, castaneo con- fertim reticulato-quituta, maculisque nigro-castaneis, la- tis, numerosis juæta sulturam regulariler ornata; spira parum elevata ; sutura submarginata ; anfr. 6 subplanati, ultimus antice non descendens, carinu acuta corneo et cas- taneo articulata munitus, parte basali maculis castaneis, minutis, confertis elegantissime reticulata, circa umbili- cum sal magnum, pervium, in zonas oblique radiantes confluentibus ; apertura subverticalis, depressa, subquu- drangulato-lunaris, 1intus livide albida, nitida ; perist. simpleæ, marginibus distantibus, callo tenuissimo junctis, columellari brevissime dilatato, basali leviter sinuoso, reflexiusculo, exlerno subangulato, ad insertionem atte- nuato.— Diam. maj. 17, min. 15, alt. T mill. (coll. Crosse). Hab. In monte « Mou » dicto, Novæ Caledoniæ (E. Marie). Coquille ombiliquée, déprimée, lenticulaire, munie de petites stries obliques, peu épaisse, subdiaphane. Le fond de sa coloration est d’un brun corné clair, sur lequel se — 153 — détachent une multitude de petites taches d’un brun mar- ron, formant comme un réseau et une série de grandes taches d’un brun plus foncé, nombreuses, régulièrement disposées, et placées près de la suture. La spire est peu élevée, la suture submarginée. Lestours, au nombre de 6, sont presque plans; le dernier, non descendant en avant, est muni d’une carène tranchante, articulée de jaune corné clair et de marron, et orné, à sa partie basale, d’un réseau serré de petites taches brunes, très-élégamment disposées, et qui, en se réunissant, finissent par former des zones obliquement rayonnantes autour d’un ombilic assez grand et laissant apercevoir les premiers tours. L’ou- verture subverticale, déprimée, en forme de croissant, avec une tendance à devenir quadrangulaire, est, à l’inté- rieur, d'un blanc livide et luisante. Le péristome est simple : les bords, éloignés l’un de l’autre, sont réunis par un dépôt calleux très-mince et peu apparent; le bord columellaire est très-court et dilaté, le bord basal un peu sinueux et légèrement réfléchi, le bord externe subangu- leux et atténué près du point d'insertion. — Le plus grand diamètre de la coquille est de 17 millimètres, le plus petit de 45, la hauteur totale de 7. Cette espèce, dont M. E. Marie a recueilli, sur le mont Mou, 4 ou 5 exemplaires, présente l’aspect général de la variété minor de l'Helix dictyodes, Pfeiffer, dont elle a les dimensions. Elle s’en distingue toutefois facilement par sa forme plus lenticulaire, sa spire moins élevée et plus aplatie, le nombre de ses tours (6 au lieu de 7), son ombilic plus grand, son bord columellaire moins étalé à sa naissance, et enfin par sa coloration, qui est tout à fait différente. En effet, dans notre espèce, les taches sutu- rales sont proportionnellement plus grandes, du double plus nombreuses et régulièrement disposées, et les petites — 154 — taches formant réseau sont tellement serrées, qu’elles ca- chent presque complétement le fond du système de colo- ration, et font paraitre la coquille d'un brun marron. Nous possédons un individu de la variété minor de l'H. dictyodes, qui, possédant exactement le diamètre de notre espèce, a la spire plus élevée de 2 millimètres (9 au lieu de 7). Nous ferons observer, d’ailleurs, que l’H. dictyodes, très-commun en Nouvelle-Calédonie, vit également sur le mont Mou, mais que, dans celte localité, l'espèce ne se présente qu'avec son maximum de taille. 5. Hezix Pauzuccræ (pl. VIE, fig. 4). T. umbilicata, turbinato-subdepressa, solidiuscula, sub- oblique rugoso-plicatula, lineis spiralibus paucis, distan- tibus inconspicue sculpta, nitidulu, viridulo-olivacea, fas- cia nigro-castanea, lata supra medium ornata; spira late turbinata, mediocriter elevata; sutura impressa; anfr. 5 convexiusculi, sensim accrescentes, ultimus non descen- dens, paulo supra medium peculiariter depressus, perie pheria subangulatus, basi subplanatus, nitidior, concen- trice striatus et longitudinaliter obsolete radiato-plicatus, in vicinio aperturæ leviter scrobiculatus ; umbilicus coni- cus, intus castaneo-nigricans, 1/6 diametri subæquans; apertura parum obliqua, flexuose lunato-rotundata, intus dente basali, valido, albido profunde coarctata, livide al- bida, fasciu anfractus ultimi transmeante; perist. simplex, valde incrassatum, marginibus vix convergentibus, callo crasso, prominulo, lamelliformi (in adultis speciminibus) junctis, columellari brevi, externo antrorsum valide ar- cuato, fleæuoso,— Diam. maj. 13, min. 1 1/2, alt. 7 mul. (coll. Crosse). Hab. In monte « Mou » dicto, Novæ Caledoniæ (E. Marie). Coquille ombiliquée, turbinée, subdéprimée, assez s0- — 155 — lide, marquée de petits plis rugueux, légèrement obliques, que viennent couper , un peu au-dessus de la partie mé- diane des tours, quelques lignes spirales, rares et fai- blement accusées. Test assez luisant, surtout chez les indi- vidus jeunes : coloration générale d’un vertolivâtre, avec une large bande spirale d’un brun noirâtre, placée au- dessus de la partie médiane des tours. Spire largement turbinée, médiocrement élevée : suture marquée. Tours au nombre de 5, légèrement convexes, s’accroissant peu à peu; dernier tour non descendant, offrant, un peu au- dessus de la partie médiane, une dépression toute parti- culière et très-caractéristique, obtusément subanguleux à la périphérie, et, du côté de la base, légèrement aplati, plus luisant que de l’autre côté, strié concentriquement, muni en même temps de petits plis longitudinaux, rayon- nants, obsolètes, et présentant, un peu en arrière del’ou- verture, une scrobiculation longue, étroite et peu mar- quée. Ombilic conique, d’un brun noirâtre à l'intérieur, égalant à peu près 1/6 du diamètre. Ouverture légèrement oblique, d’une forme lunaire-arrondie un peu flexueuse, munie, à l’intériear, d’une forte dent basale, blanchâtre, située profondément, et formant la partie saillante d’une lamelle interne très-développée : coloration interne de l'ouverture d’un blanc livide, laissant apercevoir par trans- parence la fascie du dernier tour. Péristome simple, for- tement épaissi, à bords peu convergents, presque paral- lèles, mais réunis entre eux (chez les individus adultes seulement) par un dépôt calleux, épais, saillant et lamel- liforme : bord columellaire court, bord externe fortement arqué en avant et flexueux. — Le plus grand diamètre de la coquille est de 15 millimètres, le plus petit de 11 1/2, la hauteur totale de 7. Cette espèce a été recueillie sur le mont Mou. D'après — 156 — M. E. Marie, « l’animal est granuleux sur la partie dor- « sale, lisse sur les côtés et d’une longueur de 46 milli- « mètres : la partie dorsale est d’un noir bleuâtre, le pied « d'un bleu clair et arrondi postérieurement. Les petits « tentacules ont 1 millimètre, les grands ont 7 milli- « mètres : ces tentacules sont grèles et terminés en mas- « sue. Les points oculaires sont situés au sommet des « grands tentacules, mais tout à fait en dessus et non à la « partie médiane. » L’I. Paulucaiæ constitue une des formes les plus cu- rieuses de la Nouvelle-Calédonie. Cette Æélice se rap- proche, sous beaucoup de rapports, de la variété fasciée de l'A. inæqualis, Pfeiffer, mais elle est plus petite, sa spire est plus élevée, les plis rugueux de ses tours sont plus gros, son ombilic est plus étroit, sa coloration est plus olivâtre, et sa fascie est beaucoup plus large et placée à un autre endroit : de plus, elle s’en sépare nettement par plu- sieurs caractères importants, la dépression toute spéciale de ses tours, visible seulement sur le dernier, la forme de son ouverture, l'épaisseur considérable de son péristome, et enfin la présence d’une forte dent basale à l'intérieur de l’ouverture. Sous ce dernier rapport, elle se rapproche davantage de l’IT. Beraudi, Gassies, dont elle n’a, d’ail- leurs, ni la forme générale, ni les malléations si particu- lières, ni la coloration. Les stries concentriques de la base, que nous avons signalées dans notre diagnose, sont plus développées chez les jeunes individus que chez les adultes. La scrobiculation externe est située à l’endroit correspon- dant à la dent interne : la base de cette dernière est très- large et offre l’apparence d’une lamelie. Cette dent existe déjà très-développée chez les individus encore incompléte- ment adultes. Nous donnons à cette jolie espèce le nom de Madame la — 157 — marquise M. Paulucci, de Florence, qui s'occupe avec succès d’études conchyliologiques. G. Hezix cHELoNITIS (pl. IX, fig. 2). T. subobtecte perforata, depressa, vix turbinata, sub- lœævigata, haud nitida, tenuis, pellucida, pallide luteo- fusca, maculis nigro-brunneis raris, irregulariter distan- tibus, ad suturam, et lineolis castaneis, longitudinalibus, fleæœuosis ornata; spira depressa, viæ prominula; sutura impressa; anfr. 5 1/2-6 vixz convexiusculi, sensim accres- centes, embryonales À 1/2, nitiduli, brunnei, ultimus non descendens, rotundatus, basi luteo et castaneo confertim et minute guttato-maculatus; apertura subobliqua, lunaris ; perist. simpleæ, acutum, marginibus distantibus, colu- mellari dilatato, fornicatim reflexo, perforationis partem occultante. — Diam. maj. T 1/2, min. 6 1/3, alt. 4 müill. (coll. Crosse). Hab. In monte « Mou » dicto, Novæ Caledonie (E. Marie). Coquille munie d'une perforation ombilicale partielle- ment recouverte, déprimée, très-faiblement turbinée, à peu près lisse, terne, mince, transiucide, et d’un brun- jaunâtre clair, avec un petit nombre de taches d’un brun. noirâtre, placées près des sulures et irrégulièrement espa. cées, et des linéoles longitudinales de couleur marron plus on moins flexueuses. Spire déprimée, à peine sail- Jante : suture marquée. Tours au nombre de 6, à peine convexes, s'accroissant peu à peu; tours embryonnaires (1 1/2) bruns et luisants; dernier tour non descendant, arrondi, présentant, à sa partie basale, comme un réseau formé par le développement des fascies longitudinales, et ne laissant paraître le fond de coloration du test que sous l'apparence de petites taches ou goultelettes jaunâtres, 12 — 158 — fines et serrées. Ouverture légèrement oblique et en forme de croissant. Péristome simple, tranchant, à bords éloi- gnés l’un de l’autre : bord columellaire dilaté à sa nais- sance et réfléchi, de manière à cacher une partie de la perforation ombilicale. — Plus grand diamètre de la co- quille 7 millimètres 1/2, plus petit 6 1/5, hauteur totale 4 millimètres. Cette espèce, recueillie sur le mont Mou, semble avoir quelque analogie avec l'A. occlusa, Gassies (1), que nous n'avons pas eu occasion de voir jusqu'à présent. Néan- moins, comme M. Gassies indique, dans sa diagnose. des costulations obliques sur le test et seulement 4 tours de spire, et que notre espèce en compte 5 1/2 à G et est lisse, nous pensons qu'il y a lieu de la distinguer de l’autre. 7. HELIX TRICHOCOMA (pl. VIIL, fig. 6). T. late umbilicata, depressa, planospira, suboblique corrugato-striata, sub epidermide fusca, laciniata, crinita, castanea,albido marmorata; spira valde depressa, planata; sutura mpressa; anfr. 5 planati, sensim accrescentes, ullimus vix descendens, acute carinatus, basi subinfla- lus, conveæiusculus, circa umbilicum profundum, perspec- tivum obtuse carinatus; aperlura securiformis, intus castanea, nitida; perist. simplex, aculum, marginibus subdistantibus, externo versus medium angulato. — Diam. maj. 8, min. 6 1/2, alt. vix 2 mill. (Coll. Crosse.) Hab. In monte « Mou » dicto, Novæ Caledoniæ (E. Ma- rie). Coquille largement ombiliquée, déprimée, marquée de stries rugueuses légèrement obliques, marbrée de blanc sur un fond de coloration marron, revêtue d’un épiderme (1) Journ. Conchyl., vol. XIII, p. 210, 1865. — 159 — brun, lacinié et chevelu. Spire très-déprimée, tout à fait plane : suture marquée. Tours au nombre de 5, aplatis et s’accroissant peu à peu : dernier tour à peine descen- dant, muni d’une carène aiguë, légèrement renflée et assez convexe du côté de la partie basale. Ombilic profond, lar- gement ouvert, entouré d’une carène obtuse à son som- met. Ouverture en forme de hache, luisante et d’un brun marron à l’intérieur. Péristome simple, tranchant : bords assez éloignés l’un de l’autre ; bord externe anguleux vers sa partie médiane, à l'endroit correspondant à la carène du dernier tour. — Plus grand diamètre de la coquille 8 millimètres, plus petit 6 1/2, hauteur totale 2. Cette espèce, recueillie sur le mont Mou, ainsi que les précédentes, paraît s'éloigner sensiblement des espèces calédoniennes que nous connaissons, par son épiderme très-particulier, sa spire complétement plane et la carène tranchante de son dernier tour. Nous ne trouvons guère que l'A. Opaoana, Gassies (1), qui semble s’en rapprocher par la forme de son ombilic; mais l’auteur, dans sa courte diagnose, ne parle, ni d'épiderme, ni de spire compléte- ment plane, et présente, de plus, son espèce comme étant oblusément carénée, et munie de stries concentriques. La carène de notre espèce est très-aiguë, et ses stries ru- gueuses sont obliquement longitudinales : il ny a donc pas de confusion possible. D'ailleurs, l'A. Opaoana pro- vient de l’île Art. Les espèces d’Ifélices suivantes, déjà antérieurement connues, vivent sur le mont Mou, et y ont été recueillies par M. E. Marie : Hehæx Vieillardi, Crosse et Marie; H, Saisseli, Montrouzier: H. Erfouana, Montrouzier; H. dictyodes, Pfeiffer; H. Baladensis, Souverbie; H. Astur, (1) Jourr. Conchyl., vol. XV, p. 61, 1867. — 160 — Souverbie. LH. dictyodes atteint, dans cette localité, de très-grandes dimensions. L’H. Astur (1) nous a été en- voyé par M. Marie, des environs de Nouméa en 1867, et du mont Mou au commencement de 1868. Cette espèce, qui, dans l’origine, à été décrite par notre honorable cor- respondant de Bordeaux, M. le docteur Souverbie, sur un individu unique, provenant de la collection Jaudouin, et de provenance un peu incertaine, est maintenant parfaite- ment acquise à la faune néo-calédonienne. Elle est com- mune dans les deux localités précitées : on l’y rencontre sous deux formes principales. La forme typique est d’un jaune-olivâtre clair, marquée de petites fascies d’un brun- roussâtre, disposées en zigzag et peu apparentes, si ce n’est près des sutures, étroitement ombiliquée, munie de stries ou plutôt de costulations longitudinales serrées et légère- ment obliques. La variété (var. 8 luteo-straminea, castaneo late fulguralo-fasciata) se distingue du type par son fond de coloration d’un jaune-paille, sur lequel se détachent de larges fascies longitudinales, fulgurées, de couleur marron, très-apparentes, et couvrant la majeure partie du test. Elle ressemble beaucoup, à première vue, à l'Aelix Baladensis, Souverbie. Seulement, cette dernière espèce est luisante et lisse, ou du moins pourvue de stries d’accroissement à peine visibles à l’œil nu, tandis que notre variété est, au contraire, un peu {erne, munie d'assez fortes costulations longitudinales, ornée de fascies fulgurantes plus foncées et autrement disposées, bien que tendant également à s’atténuer du côté de la base, et pourvue d’un ombilic moins étroit et moins recouvert par le bord columellaire. (4) Journ. Conchyl., vol. VI, p. 205 et 315, pl. XI, fig. 7, 1860. — 161 — 8. Bucimus Bavayi (pl. VITT, fig. 1). Bulimus Bavayi, Crosse et Marie, mss. .T. subobtecte perforata, ovato-conica, subinflata, cra siuscula, soda, tenuissime striata et confertim rugato malleata, sub epidermide castanea, in adultis speci- minibus valde decidua,squalide albido-rosea; spira conica, apice subacuto; sutura subcrenata; anfr. 6 convexi, sub- inflati, ultimus non descendens, spiram superans, ventri- cosus, dextrorsum recedens, basi oblique rotundatus ; co- lumella subplicatu, recedens ; apertura valde obliqua, late subangulato-ovalis, intus polita, nitidula, pallide auran- tiaco-livida ; perist. simpleæ, incrassatum, sat vivide au- rantium, marginibus callo crasso, prominulo, dentem va- lidum, profunde situm medio emittente junctis, colu- mellari expanso, dilatato, perforationis partem occultante, busali et externo subincrassatis. — Long. T4, diam. maj. 43 mill. Apert. cum perist. KA 1/2 mill. longa, medio 29 lata. (Coll. Crosse.) Hab. In summo monte « Mou » dicto, Novæ Caledoniæ, ubi raro vivus occurrit (E. Marie). Coquille munie d’une perforation ombilicale en partie recouverte, ovale-conique, légèrement renflée, solide, assez épaisse, très-finement striée et couverte en même temps de malléations rugueuses serrées et plus apparentes chez les jeunes individus que chez les adultes : le test est d'un rose-blanchâtre sale , plus ou moins terne, et recou- vert, à l'exception des premiers tours, d'un épiderme mar- ron, persistant chez les jeunes individus, très-caduc et se détachant par larges feuilles chez les individus compléte- ment adultes. Spire conique terminée par un sommet assez pointu. Suture légèrement crénelée. Tours au nombre — 162 — de 6, convexes, assez renflés : dernier tour non descen- dant, plus grand que le reste de la coquille, ventru. ten- dant à se porter vers la droite, c’est-à-dire dans la direc- lion du bord externe, obliquement arrondi à la partie basale. Columelle portée en arrière et présentant quelques traces de torsion. Ouverture fortement oblique, largement ovale, subanguleuse près du point d'insertion du bord droit, polie à l’intérieur, assez luisante et d’un ton livide tournant à l’orangé. Péristome simple, épais, d’un ton orangé assez vif : bords réunis par un dépôt calleux Ini- sant, épais, développé, saillant, et donnant naissance, vers sa partie médiane, à une forte dent placée profondément à l’intérieur : bord columellaire large, étalé, épais, recou- vrant une partie de la perforation ombilicale; bord ba- sal et bord externe assez épaissis, mais moins pourtant que le bord columellaire. — La longueur totale de la co- quille est de 74 millimètres, son plus grand diamètre de 45. L'ouverture, en y comprenant le péristome, a 41 mil- limètres 1/2 de longueur sur une largeur de 29 à sa par- tie médiane. Nous possédons un individu jeune, dont la coloration est plus vive, l’épiderme plus persistant, et qui ne présente encore aucun vestige de dent pariétale. Il est représenté sur notre planche VIT (fig. 4 a). Cette belle espèce, qui vient augmenter le nombre déjà assez considérable des Bulimes calédoniens de la section des Placostylus, se rapproche beaucoup du B. Eddysto- nensis, Pfeiffer, par l'aspect général, la coloration et le système de stries et de malléations du test, mais elle nous semble s’en distinguer nettement par un certain nombre de caractères. Elle est beaucoup plus large, plus renflée et plus ramassée, munie d’une perforation ombilicale, armée d'une forte dent pariétale : ses bords sont réunis — 163 — par un dépôt calleux très-épais et saillant; son épiderme est très-caduc, son ouverture plus oblique, beaucoup plus large et notablement inclinée vers la droite, ce qui rend l'axe très-différent dans les deux espèces. D'ailleurs, nous avouons conserver encore quelques doutes au sujet de la présence réelle du B, Eddystonensis en Nouvelle-Calédo- nie, et il ne serait peut-être pas impossible que l’on ait identifié à {ort avec cette espèce des individus jeunes de la nôtre. Nous possédons, dans notre collection, un individu parfaitement adulte du B. Eddystonensis, et il nous paraît bien distinct de notre espèce. Nous dédions celle-ci à M. Bavay, qui l’a découverte le premier, et la mise à notre disposition avec toute l’obligeance possible. Voilà ce que nous écrit, au sujet de cette forme remar- quable, M. E. Marie, notre honorable correspondant de Nouméa : « Le B. Bavayi s'écarte peu du sommet du mont Mou, « car, dans le fond des vallées, nous n’avons trouvé aucun « exemplaire vivant. Nos trois indigènes ont passé tout « leur temps à chercher cette espèce, car nous leur avions « promis 4 franc par Bulime en bon état, et ils n’ont « pu en trouver que 6 exemplaires. Il semble donc « devoir être assez rare. Les individus roulés, que nous « avons rencontrés en plus grand nombre, avaient tous « l’avant-dernier tour percé, comme l’un de ceux que « je vous envoie, et qui peut être considéré comme ty- « pique. Cette particularité est due au Kagou (Rhinochetus & jubalus) , oiseau de la famille des Ardeidæ, assez ré- « pandu dans la localité et très-friand de ces Bulimes, « qu'il attaque, à l’aide du bec puissant dont il est armé, à « l'endroit du test le moins résistant. Au reste, c’est en « nourrissant les Kagous avec des Bulimes qu'à Nouméa « on les conserve en domesticité. (E. Marie.) » — 164 — Le B. sinistrorsus, Deshayes, vit également sur le mont Mou, où il a été recueilli, dans le cours de l’intéressante excursion scientifique dont nous venons de faire connaître les résultats. Nous espérons que ces résultats, qui té- moignent une fois de plus de la remarquable richesse de la faune nto-calédonienne, encourageront les naturalistes de notre colonie à poursuivre le cours de leurs utiles re- cherches, et à tâcher de visiter les localités, encore bien nombreuses, qui n’ont pu être explorées scientifiquement jusqu'ici. He Nouvelles espèces de Rissoa recueillies aux îles Canaries Ct à Madère par M. NMac-Andrew, en 1852, PAR À. MANZzoONI. 4. Rissoa MACANDREWI, mihi. T. solida, ovato-oblonga, spira conico-obtusa, concolore fulvo-castanea.— Anfractibus 6, regulariter convexis, su- turis mediocriter profundis discretis ; apicalibus lœævibus, depresse involutis, reliquis elegantissime, spiraliter funi- culis eæilissimis, plicisque longitudinalibus instructis ; in anfractu ultimo plicis 10 ad 12, basin versus evanidis ; funiculis 10 (plicis interstitiisque transcurrentibus) undu- latis, ad basin magis conspicuis et crebrioribus, callosita- tem (una cum & vel 5 tenuioribus in interstitiis medianis superaäditis) excurrentibus. — Apertura subovata, medio- cri, albicante ; labro solido, extus valde calloso, intus lœævi, margine interposito patulo, infra valde producto, ar- — 165 — cuato ; columella simplici, valida, arcuata ; peristomate continuo, ad columellam et ad junctionem reflexo, ad la- brum et ad basin erecto, fissuram tenuissimam linquente. — Long.2 1/2, lat. 11/2 mill. Hab. In insulis Canaris, non infrequens. 2. RISSOA MIRABILIS, mihi. T. elongato-conica , subtruncata, spira eæerta, scalaris, acuminata, concolore flavo-violacea. — Anfractibus 6 1/2, celeriter crescentibus, apicalibus lœvibus, acuminatis, reliquis angulatis, longitudinaliterque costatis; costis sub. rectis, ad suluram superiorem paulo sinuatis, ad angulum inflatis, dilatatis; interstitiis crebre transversim striatis. — Ultimo anfractu magno, angulato, costis striisque ad basin evanidis, ad dorsum deficientibus. — Basi depressa, fissura umbilicali perangusta prædita. — Apertura parva, inlerdum minima, subrotundata, superne subcanaliculata; margine columellari arcuato, reflexo; labro simplici, cal- lositate lœvi, indistincta incrussato, infra subproducto.— Peristomate continuo, albido. — Long. 21/3, lat. A 1/4 mal. Hab. In insulis Canariis, sat rara (coll. Manzoni). 5. RISSOA CRISTALLINULA, mihi. T. minima, ovato-conoidea , spira brevi, apice obtuso, sohidriuscula, vitrea, translucida, elegantissima. — Anfrac- tibus 5, convexiusculis, contiquis, prœæterque ultimum læ- vibus ; suturis marginatis. — Anfractu ultimo spiræ di- midiam partem œquante, striis impressis, numerosis spiraliter ornato. — Apertura mediocri, inferne rotun- data, superne canaliculata; labro subincrassato, solidius- culo, subproducto; margine columellari arcuato, simplici ; peristomate continuo. — Basi spiraliter lirata, interdum subperforata. — Long. 1 1/2, lat. 3/k mill. Hub. In insulis Canariis, vulgaris. — 166 — 4. RISSOA DEPICTA, mihi. T. solida, ovato-conica, spira brevi, apice obtusiuscula, semipellucida, grisea, depicta. — Anfractibus 5 1/2, pla- niusculis, suturis vix disiinclis, marginatis discretis, omnibus lœævigatis, basin præterea spiraliter lirata. — Anfractu ultimo subamplo, gibbosiusculo, 3/5 totius longi- tudinis æquante. — Apertura subrotunda, superne subca- naliculata, labro valde incrassato, solido, infra producto; margine columellari arcuato, simplici, calloso ; peristo- mate continuo, reflexo.— Basi imperforata. — Long. 2, lat. 4 1/5 mall. Hab. In insulis Canariis , rara. 5. Rissoa cALLOSA, mihi. T. ovato-conica, spira brevissima, apice obtusiusculo, solidissima, opaca, albicante. — Anfractibus 5, planiuscu- lis, conjunclis, suturis indistinctis, submarginatis, obtec- tis; anfractibus apicalibus lœvigatis, depresso-involutis ; reliquis transversim impresso-striatis ; ultimo 2/3 totius longitudinis æœquante, gibboso, striisimpressis, el præsertim ad basin distinctis, regulariter ornato, cinguloque sutu- rali validiore. — Apertura breviter ovata, superne acumi- nata et valde canaliculata ; labro simplici solido, callosi- tate paulo distincta incrassato, infra subproducto; margine columellari solidissimo, arcuato, calloso ; peristomate re- [lexo, continuo, ad junctionem in canaliculum effuso. — Basi imperforata, conveæa.— Long. 1 2/3, lat. 1 maill. Hub. In insulis Canariis, vulgaris. G. Rissoa? CORIACEA, mihi. T. oblongo-acuminata, apice fastigiata, fragilis, coria- cea, pallide flavo-sordida. — Anfractibus 6, tantum obli- — 167 — quiler involutis, celeriler crescentibus, admodum conveæxis, . suturis profundis, canaliculatis discretis. — Anfractu ul- timo permagno, ventricosissimo, elevato, in aperturam elongatam, acuminatam effuso, una cum penultimo ad su- turam superiorem lamellis tenuissimis, creberrimis, erec- tis, longitudinalibus, cito evanescentibus, ornato ; ultimo ad dorsum et juxta suluram modo calcaris minima, et sensim versus junclionem crescentis disposito ; lamellis supra decurrentibus sinuatis. — Apertura elongata, in- ferne acuminata, subcanaliculata; labro simplici, scin- dente, superne sinuato, inferne arcuato, producto; margine columellari simplici, gracili, ample arcuato, mediocriter reflexo, fissuram umbilicalem relinquente; marginibus peristomate conjunctis. — Long. 2 2/3, lat. 1 1/2 mull. Hub. In insula Madera, sat rara. 7. RissoA (CINGULA) BALTEATA, mihi. T. minuta, subcylindrica, apice obtusa, lævissima, hya- lina subtenui. — Anfractibus 3 12, subconvexiusculis, contiquis, suturis obtectis, ample marginatis. — Apertura obovato elongata, superne rotundata, inferne acuminata, canaliculata. — Labro simplici, solidulo, obtusiusculo , producto; margine columellari simplici, subrecto, ample calloso, reflexæo; peristomute continuo, reflexo, ad junctio- nem in canaliculum effuso.— Basi, rima tenuissima , in- conspicua, umbilicali exarata.—Long.1A 1/2, lat. 2/3 mill. Hab. In insulis Canariis, rarissima. 8. Rissoa (SETIA) PERMINIMA, mihi. T. perminima, lœvis, ovato-conoidea, spira brevi, apice subobtuso, fulvo-castanea.— Anfractibus 4, tantum obli- quiter involutis, conveæiusculis, suturis mediocriter dis- tinctis, submarginatis. — Anfractu ultimo magno,2/3 totius — 168 — longitudinis subæquante, zona albo-luteola, mediana picto, in os amplum, subrotundatum effuso; labro simplici, ob- : tusiusculo, arcuato, producto, extus valde projecto; mar- gine columellari ample arcuato, simplici; peristomate con- tinuo, ad junctionem in canaliculum desinente. — Basi imperforata, convexiuscula; dorso ‘gibbosiusculo, promi- nulo. Linea subimpressa ab insertione ultimi anfractus oriente, basin circumlimitante, mox evanida.—Long. 114, lat. 4/5 mall. Hab. In insulis Canariis, rarissima. A. M. Note complémentaire sur l'Efelix Cardonæ , PAR J. G. HiDALGO. Dans la description de cette espèce, publiée l’an der- nier (1), nous avons à relever une faute typographique, qui nous fait dire (p. 442) : « Ombilic .… égal à environ « moilié du diamètre total, » au lieu de : « égal à environ « 1/5 du diamètre total. » Chez quelques individus, on voit par- dessous deux zones très-peu marquées : ces zones paraissent plus distinctes dans la figure qui à été donnée de l'espèce, mais cel effet est le résultat du grossissement sous lequel la coquille est représentée. Cette espèce, que j'ai dédiée à mon ami, M. Cardona, qui l'a recueillie à Mahon, diffère de l'Helix Nyelu, (1) Journ. Conchyl., p. 441, pl. XIE, fig. 2, 1867. — 169 — Mittre, par son ombilic plus petit, sa coloration plus fon- cée, ses stries plus fines et couvertes de poils très-courts, sa spire plus convexe, et quelques autres caractères. J. G. H. Description d'espèces mouvelles, PAR H. CROSSE. 4. Nassa MorLeri (pl. VI, fig. 5). Nassa Morleti, Crosse,' Journ.Conchyl., XV, p. 445, 1867. Coquille imperforée, de forme turbinée-allongée, assez épaisse, ornée de cingulations transverses noduleuses, et, dans les interstices de ces cingulations, de raies peu mar- quées : coloration d'un ton cannelle clair. Spire assez allongée : suture assez profondément marquée. Tours au nombre de 8, légèrement convexes: les 2 premiers (lours embryonnaires) sont lisses et d’un jaune tournant au fauve, les suivants portent 5 cingulations, l’avant-dernier 6, dont la troisième et surtout la quatrième sont les plus prononcées. Le dernier, à peu près aussi grand que la spire, et légèrement comprimé près du point d'insertion, est couvert de cingulations noduleuses et de lignes sail- Jantes alternant ensemble : les premières cingulations sont de plus en plus fortement noduleuses, jusqu’à la qua- trième, qui le devient au point de former une sorte de carène obtuse; les suivantes sont mutiques, et les lignes intermédiaires de moins en moins marquées. Vers la base, — 170 — le dernier tour est sillonné profondément par un canal assez large et à peu près lisse, qui donne à la coquille un aspect tout particulier. L'ouverture, irrégulièrement ovale et légèrement resserrée près du point d'insertion, est, à l'intérieur, d’un blanc sale et sillonnée de raies, qui se terminent, un peu en arrière du bord externe, par des denticulations. Le péristome est d’un fauve orangé : ses bords sont réunis par un large dépôt calleux dépassant le point d'insertion ; le bord columellaire est développé, étalé, largement calleux, et porte un assez grand nombre de plis et de granulations : le limbe du bord externe est légèrement denticulé. — La longueur totale de la coquille est de 58 millimètres, son plus grand diamètre de 19. L'ouverture est longue de 15 millimètres et large de 9. Nous dédions cette espèce, dont nous ignorons la pro- venance, et qui fait partie de notre collection, à notre honorable correspondant, M. L. Morlet, capitaine au 27° de ligne, qui s'occupe avec succès de recherches ma- lacologiques. Elle nous paraît se distinguer nettement de ses congénères. 2. LimicoLariA HipaLGot (pl. VI, fig. 4). Limicolaria Hidalgoi, Crosse, Journ. Conchyl., XV, p. 446, 1867. Coquille pourvue d’un ombilic en partie recouvert, tur- riculée, mais pourtant plus globuleuse que la plupart de ses congénères, ventrue, mince de test, légèrement striée dans le sens longitudinal et presque imperceptiblement décussée, assez brillante, diaphane, d’une coloration jaune-olivâtre pâle, uniforme. Spire médiocrement allon- gée, obtuse au sommet. Suture simple, irrégulière, pré- sentant quelques traces de crénulations, dues probable- — 171 — ment à ce que les stries longitudinales sont plus fortement accusées à cet endroit que sur le reste de la spire. Tours au nombre de 8 1/2, convexes : les 2 premiers, formant les tours embryonnaires, sont lisses et blanchâtres, le dernier est plus grand que la spire et atténué vers la partie basale. La columelle est droite, verticale, et se con- tinue aussi loin que la base. L'ouverture, d’une forme oblongue semi-ovale, est blanchâtre à l’intérieur. Le pé- ristome est simple et blanc : le bord columellaire assez développé, étalé et réfléchi à son point d'insertion , re couvre en partie l'ombilic : le bord basal et le bord externe sont minces et tranchants. — La longueur totale de la coquille est de 46 millimètres, son plus grand dia- mètre de 28. L'ouverture est longue de 28 millimètres. et large de 15. Cette coquille, dont l'habitat exact nous est inconnu, mais qui ne peut être qu’africaine, se rapproche, par sa coloration et par quelques autres de ses caractères, de certaines variétés du Linaicolaria Aurora, Jay, de la côte occidentale d'Afrique, mais elle S'en distingue facilement par sa forme ventrue et presque globuleuse, forme peu fréquente chez ses congénères : son système de stries n’est pas non plus tout à fait le mème. Nous donnons à cette espèce le nom de M. J. Gonzalez Hidalgo, dont nos lec- teurs ont été plus d’une fois à même d'apprécier les con- sciencieux travaux malacologiques. Nous en connaissons deux exemplaires, qui font partie de notre collection. 5. HELIX LEUCOLENA (pl. VI, fig. 6). Helix leucolena, Crosse, Journ. Conchyl., XV, p. 447, 1867. Coquille pourvue d’un ombilic permettant d’apercevoir — 172 — les premiers tours, déprimée, peu épaisse, diaphane, lui- sante, marquée de stries longitudinales fortement accu- sées, nombreuses et légèrement oblique : coloration uni- forme , d’un jaune pâle tournant au fauve clair. Spire très-peu saillante, faiblement conoïde. Suture assez pro- fondément marquée, légèrement irrégulière. Tours au nombre de 5 1/3, légèrement convexes et s'accroissant peu à peu : tours embryonnaires (4 1/2) lisses et d'un jaune blanchâtre : dernier tour à peine descendant, de forme arrondie un peu déprimée, légèrement convexe du côté de la base. Ouverture assez oblique, déprimée, large, oblongo-semilunaire, luisante et d’un blanc livide à l’in- térieur. Péristome simple, d'un beau blanc, à bords con- vergents, mais éloignés l’un de l’autre, et réunis par un mince dépôt calleux : bord columellaire très-court, large, développé à son point d'insertion et cachant une petite partie de l’ombilic : bord basal et bord externe assez épais et largement réfléchis. — Le plus grand diamètre de la coquille est de 23 millimètres, le plus petit de 19, la lon- gueur de l'ouverture (sans le péristome) de 9, sa largeur de 40 17/2. La variété 8, qui est figurée également (pl. VI, fig. 6 a), se distingue de la forme typique par sa taille plus petite, sa coloration d’un jaune un peu plus foncé et plus olivâtre, ses tours au nombre de 5 seulement, et son ombilic un peu plus découvert et à peine entamé par le bord colu- mellaire. — Son plus grand diamètre est de 16 milli- mètres 1/2, son plus petit de 45 1/2, la longueur de son ouverture (sans le péristome) de 6, et sa largeur de 7. Nous avons reçu cette Hélice par la voie du commerce: M. B. Wright nous a dit qu’elle provenait de l’île Vaneea- Levu, qui fait partie de l'archipel Viti. 4. Hezix TourNouErti (pl. VI, fig. 4). Helix Tournoueri, Grosse, Journ. Conchyl., XVI, p. 101, 1868. Coquille munie d’une fente ombilicale presque entière- ment recouverte, turbinée, subglobuleuse, assez épaisse, marquée de petites stries légèrement obliques, ornée, sur un fond blanchâtre, de zones transverses d'un brun mar- ron rougeâtre, parsemées de petites taches blanches, irré- gulièrement disposées. Spire assez convexe se terminant par un sommet légèrement obtus : suture marquée. Tours au nombre de 5 1/2 s’accroissant régulièrement et faible- ment convexes : tours embryonnaires (4 4/2) lisses et d’un jaune livide; tours suivants portant 2 zones transverses ; dernier tour descendant, infléchi en avant, obtusément subanguleux vers la partie médiane, orné de 4 zones transverses d'un brun marron rougeâtre, irrégulièérement maculées de blane, et dont la première, placée à la su- ture, et la troisième, située du côté de la base, sont plus petites et beaucoup moins larges que la seconde, qui est un peu au-dessus de la partie médiane, et la quatrième, qui entoure la fente ombilicale. L'ouverture est oblique, largement semilunaire et presque subquadrangulaire. Le péristome est presque libre, double, épaissi, réfléchi et blanc : ses bords sont réunis par un dépôt calleux épais, saillant, continu ; le bord columellaire, largement déve- loppé, remplit et recouvre presque entièrement la fente ombilicale, et est, à l’intérieur, muni d’une forte callo- sité qui planches (thèse de doctorat ès sciences). — 9214 — n’en existe que cinq chez le Poulpe; en outre, chez ce dernier, elles sont sinueuses. Sur le cervelet du Calmar, il est possible d’apercevoir quelques stries longitudinales, mais on ne distingue, ni chez celui-ci, ni chez la Sèche, les bandelettes grises et les bandelettes blanches que nous avons signalées plus haut sur le cervelet des Octopodes, quoiqu’on trouve aussi bien chez les uns que chez les autres la substance blanche et la substance grise qui constituent leurs centres nerveux. Chez les Céphalopodes dibranchiaux, les deux systèmes nerveux sont distincts : le système nerveux de la vie de relation est constitué par le collier œæsophagien et les nerfs auxquels il donne naissance, savoir : le nerf du manteau ou nerf palléal; son accessoire, le grand nerf viscéral (la respiration et la circulation sont en partie sous la dé- pendance de ces nerfs, qui prennent leur origine dans le même ganglion sous-æsophagien), les nerfs de l’entonnoir. le nerf de la grande veine, les nerfs de la tête, les nerfs des bras, les nerfs ophthalmiques inférieurs, le nerf au- ditif. De la portion sus-æsophagienne ou cérébrale émanent le nerf optique, le nerf olfactif, les nerfs ophthalmiques supérieurs, les nerfs des lèvres, le nerf buccal. Sur le tra- jet de la plupart de ces nerfs on observe un ou plusieurs ganglions dont les éléments anatomiques ont été étudiés el représentés par l’auteur. Le système nerveux de la vie organique ou stomalo- gastrique se compose du ganglion sous-pharyngien el et du ganglion stomacal réunis par les filets qui courent le long de l'œsophage. Le ganglion sous-æsophagien est uni par le nerf buccal à la bande transversale antérieure du cerveau qui donne naissance à ce nerf. Du bord antérieur de ce ganglion émanent des filets nerveux qui pénètrent = — 9215 — dans la masse buccale et dans le pharynx; du bord posté- rieur naissent deux rameaux qui suivent l’œsophage dans toute sa longueur et se réunissent à sa partie postérieure au moment de s'unir au ganglion stomacal qui, placé à la limite du gésier, de l'estomac spiral et du rectum, donne de nombreux filets à ces organes. Chez les Céphalopodes décapodes (Sèche et Calmar), la bande transversale antérieure du cerveau est immédiate- ment unie à la seconde par deux longues commissures antéro-postérieures. Brandt avait réuni cette bande au stomato-gastrique, en la désignant sous le nom de gan- glion sus-pharyngien. M. Chéron a démontré, par des preuves empruntées à l'anatomie descriptive, à la physio- logie et à l’histologie, que ce prétendu ganglion n'est autre que la bande transversale antérieure du cerveau ; de cette façon le système nerveux de la vie de relation, et le stomato-gastrique ou système nerveux de la vie orga- nique, sont ramenés chacun à une composition identique chez les Octopodes (Élédone, Poulpe), et chez les Déca- podes (Sèche, Calmar). La seconde partie de l’ouvrage que nous analysons a pour objet l'étude de la position relative des deux sub- stances blanche et grise, l'origine des nerfs, le nombre des masses ganglionnaires qui forment le collier œsophagien; en un mot, la structure des centres nerveux et des gan- glions. Une série de coupes longitudinales et transversales représentées dans les planches a permis à l’auteur d’étu- dier et d'indiquer, d'une manière certaine, la marche des racines nerveuses, l'agencement des substances, et de dé- couvrir l’entre-croisement des nerfs optiques et des nerfs auditifs. C’est encore au moyen de ces coupes qu’il a pu démontrer que le collier œæsophagien est formé de douze — 916 — ganglions au lieu de huit, comme on le croyait antérieu- rement. Dans la troisième et dernière partie, consacrée à l’étude des éléments anatomiques du système nerveux, M. Chéron examine les cellules unipolaires et multipolaires du collier œsophagien; il signale l'existence de cellules uni-bi-et tri- polaires dans les ganglions des bras, et unipolaires, seule- ment, dans les autres ganglions. Les cellules du ganglion palléal atteignent la dimension considérable de 0,1 de mil- limètre. Leur constitution anatomique est la même que celle qu’on observe chez les animaux vertébrés. Le noyau est énorme et remplit, dans quelques cas, les deux tiers de la cellule. Dansl'un des ganglions du grand nerf viscéral, les cellules sont en houppe; dans le ganglion palléal, elles cont disposées à la périphérie, le pôle tourné versle centre. On trouve aussi, dans le collier œsophagien, des myélocytes et de la matière granuleuse amorphe (1). La structure et l’histologie du système nerveux des Ce- phalopodes dibranchiaux n'avaient été l’objet d'aucune étude suivie avant la publication du travail de M. Chéron; l'anatomie descriptive seule en avait été commencée. L'au- teur y a ajouté encore un grand nombre de faits nouveaux, dont nous croyons avoir cité les plus intéressants. Aussi de cet ensemble de recherches résulte un excellent livre, qui servira de prélude à d’autres travaux sur les Céphalo- podes. M. Chéron, après avoir séjourné assez longtemps à Arcachon, a porté son attention sur la physiologie des Sèches, et les expériences auxquelles il s’est livré nous (1) L'auteur n’avait pu réussir à voir des cellules nerveuses dans les ganglions du stomato-gastrique. Depuis la publication de son mémoire, il a pu y constater l'existence de cellules ner- veuses d’un volume considérable qu'il croit unipolaires. — 917 — donneront la solution de problèmes qu'il est impossible d'aborder sans le secours de l’expérimentation. P. FISCHER. Les Méléagrinicoles. Espèces nouvelles, par L. de Folin (1). L'auteur désigne sous le nom de Méléagrinicoles les petits Mollusques qui vivent sur les Meleagrina, et à l'é- tude desquels il s’est adonné, depuis plusieurs années, par- ticulièrement en ce qui concerne les espèces de Panama. Par suite d’heureuses circonstances, il a pu recueillir et examiner des quantités considérables de matériaux, et il vient de publier les résultats de ses recherches. Il décrit et figure comme nouvelles les espèces sui- vantes : Gastrochæna Folini, Deshayes ms., G. distincta; Saxicava initialis, S. acula; Sphenia Pacificensis; Cu- mingia Moulinsii ; Petricola anachoreta, P. venusta ; Ery- cina (Kellia) biocculta, E. (Kellia) proxima, E. triangu- laris; Cypricardia Noemi; Modiola (Lithodomus) exca- vala; Malleus obvolutus; Crepidula Deshayesi; Rissoa Zelineri (C'est un Rüissoina), R. insignis; Turbonilla festiva; Fossarus mediocris; Vitrinella Ponceliana ; Turbo Guillardi ; Pleurotoma Carpenteri, P. Godfroidi, P. leucolabratum, P. pustulosum, P. nodosum, P. hir- sutum, P. imperfectum; Chemnitzia Rangü; Eulima (1) Havre, 1867. Brochure grand in-8° de 74 pages, accompa- gnée de 6 planches lithographiées. — 918 — adamantina, E. proca, E. gibba, E. elegantissima, E. Elodia, E. opalina ; Sigaretus Souverbiei : Cerithium Moreleti, C. Kanoni, C. Destrugesi; Triphoris cucullatus ; Nassa Lecadrei. I est possible que plusieurs de ces es- pèces fassent double emploi avec quelques-unes de celles qui ont été précédemment décrites, comme provenant de Panama ou des localités voisines, par les auteurs anglais et américains. Malheureusement, l'imperfection des dia- gnoses et l’absence de figures rendent trop souvent l’iden- tification de ces espèces des plus difficiles à obtenir. . Nous ferons observer que le nom de Sphenia Pacificen- sis serait remplacé avec avantage par celui de S. Pacifica, l'océan Pacifique n'étant pas une localité; que le Rissoa Zelineri est un Rissoina ; que le Rissoa insignis nous pa- rait ne pas avoir l'aspect général du genre, et que, de plus, il s’en sépare nettement par la présence, à l'intérieur du bord droit, près du point d'insertion, d’une petite fis- sure arrondie, peu pénétrante, mais très-particulière et rappelant quelque peu celle des Cithara et des Defran- cia (1); que le nom de Pleurotoma leucolabratum, étant hybride, ne peut pas être conservé; que le Fossarus me- diocris, forme très-remarquable du reste, ne nous semble pas présenter tous les caractères du genre Fossar ; enfin que l'Eulima elegantissima nous paraît bien voisin de notre Leiostraca Samoensis (2). Grâce au remarquable talent de dessinateur que pessède (1) Ce caractère remarquable accompagnant un péristome semblable, du reste, à celui des Rissoidæ, et une spire courte (5 tours seulement), terminée par un sommet fortement oblus, est peut-être de nature à autoriser la création d’une coupe générique nouvelle, pour laquelle nous proposons le nom de Folinia. H. CROSSE. (2) In Journ. Conchyl., 1867, p. 300, pl. XI, fig. 3. — 219 — | M. de Folin, les planches sont d’une très-bonne exécu- tion, malgré les difficultés qüe présentait la petitesse de la plupart des espèces. Parmi les formes représentées, nous signalerons, en sus des nouveautés, le Gastrochæna denticulata, Deshayes, et le Sphenia fragihis, Carpenter, qui n'avaient pas encore été figurés jusqu'ici. Le mé- moire comprend, en outre, d’intéressantes observations sur le développement des Cœcidæ et de nombreuses diagnoses d'espèces de cette famille, dont l’auteur se propose de pu- blier ultérieurement une monographie. La coquille des Cœcidæ commence par être spirale. Plus tard, la courbure spirale se détend et la coquille s’accroit sous forme d’un tube légèrement arqué. Enfin, lorsque la sécrétion du tube est assez avancée pour permettre à l'animal de sy loger complétement, une cicatrice se produit à quelque distance de la partie spirale du test, et cette dernière finit par disparaitre, brisée aux environs du plan de clôture. La coquille dès lors présente l’apparence d’un tube plus ou moins arqué, avec cette circonstance particulière que la largeur du tube augmente considérablement et d’une façon souvent assez brusque. Nous ne pouvons qu'encourager M. de Folin à pour- suivre le cours de ses recherches dans la voie qu'il s’est tracée : il y rendra d’utiles services à la science, pourvu qu’il s’impose la loi d’être très-difficile envers lui-même, pour ce qui concerne la création des espèces nouvelles. H. CRosse. — 920 — Delle Conchiglie raccolte nelle breccie e nelle caverne ossifere della Liguria oceidentale, per (Des coquilles recueillies dans les brèches et dans les cavernes ossifères de la Ligurie occi- dentale, par) A. Essel (1). La majeure partie des espèces de Mollusques terrestres ou marins trouvées dans ces cavernes appartient à l’é- poque actuelle. Néanmoins quelques-unes d’entreelles sont éteintes et l’auteur décrit comme nouvelles les espèces sui- vantes : Zomites spelœus, Helix Ramorimiana, H. Pare- tiana, H. vermicularia, Bonelli ms., Bulimus ? antiquus. Il signale aussi une variété nouvelle du Zonites cellarius, Müller, sous la dénomination de var. depressus, et une variété major de l’Helix rotundata, Müller. La liste totale comprend 22 espèces dont 7 sont marines et les autres terrestres. Ce petit Mémoire est fait avec soin, et mérite d'être signalé à l'attention des naturalistes. H. CROSSE. (4) Turin, 1867. Brochure in-4° de 14 pages d’impression, ac- compagnée d’une planche lithographiée {tirage à part de la série 11, tome XXIV des Atti dell’ Accademia Reale delle scienze di Torino). — 221 — Paleontologia malacologiea dei terreni ter= ziavii del distretto di Messina (Pteropoui ed Eteropodi) di (Paléontologie malacologique des terrains tertiaires du district de Messine [Ptéro- podes et Hétéropodes), par le professeur &. Se- guenza (!). Après avoir passé en revue le petit nombre d'auteurs qui se sont occupés des Ptéropodes de la mer actuelle et des terrains tertiaires de Messine, M. Seguenza décrit les espèces nouvelles suivantes : Hyalæa peraffins, H. in- flata; Cleodora trigona; Spirialis globulosa. I cite, de plus, comme ayant été recueillis à l’état fossile, 5 des P/é- ropodes vivant actuellement dans la Méditerranée. Les Hétéropodes semblent être encore plus rares, à l’é- tat fossile, que ne le sont les Ptéropodes. L'auteur décrit deux formes nouvelles qu'il a découvertes, le Janthina primigenia et le Carinaria Peloritana : il considère, comme un Janthina, le Cyclostoma ? delicata de Philippi, dont il décrit une forme nouvelle (var. subangulosa). Toutes les espèces citées sont figurées. Le nouveau Hé- motre de M. Seguenza est un excellent travail, dont nous recommandons la lecture aux personnes qui s'occupent de paléontologie, car les documents sur les P{éropodes et (4) Milan, 1867. Brochure in-£e de 22 pages d'impression, ac- compagnée d’une planche lithographiée (tirage à part du vol. IE des Memorie della Societa Italiana di scienze natural. 16 — 222 — les Alétéropodes fossiles sont loin d'être considérables, et peu de terrains tertiaires égalent, sous ce rapport, la ri- chesse de ceux des environs de Messine. H. Crosse. Catalogue systématique et descripüif des fossiles des terrains tertiaires, qui se trouvent au Musée fédéral de Zurich, par Charles Mayer. — Deuxième cahier. Mollusques. Familles des Mactrides et des Pholadomyides [!l). Dans la première de ces familles, l’auteur propose le nouveau genre Lovelha, en prenant pour type le Mactra canaliculata, et en y joignant les coquilles voisines remar- quables par «leur forme particulière, gibbeuse et penchée « en arrière, leur test papyracé et subargenté à l'inté- « rieur, leurs plis ou stries d’accroissemernt excentriques, « leur grand sinus palléal et leur charnière réduite à un « cuilleron et à des dents avortées de Mactrides. » Il pro- pose de corriger le nom, peut-être défectueux mais adopté depuis longtemps, de Lutraria et de le remplacer par celui de Lutaria. NH remplace également les noms de Van- ganella, Zenatia, Resania et Cypricia, légèrement bar- bares, il est vrai, par ceux de Laminaria (déjà employé dans la nomenclature), Metabola, Myomactra et Leuco- (1) Zurich, 1867. Brochure in-8° de 65 pages d'impression. nd — 923 — paria. Nous lui ferons observer, toutefois, que, d'après MM. Adams, qui pourraient bien avoir raison, les 2 genres Vanganella et Resania auraient été créés par le même au- teur, M. Gray, pour une seule et même coquille {(!!), ce qui constituerait un joli tour de force, en matière de no- menclature. M. Mayer propose enfin, pour le Lutaria im- par, le nom nouveau de Gomomactra. Il décrit comme nouvelles les espèces suivantes : Mactra peregrina, M. Op- peli, M. facilis, M. terminalis, M. Helvetica, I. Riet- manni, M. antica, M. Gallensis, M. spectata, M. sulca- hina, M. Syrtica, M. nucleiformis; Lovellia consobrina ; Eastonia mitis, E. turonica: Lutaria latior, L. mutala, L. turgida, L. Deickei, L. Rietmanni, L. soror, L. Stoc- kensis, L. cuneata, L. ovalis, L. tellinaria, L. ambigua, L. (Metabola) Gallensis. Nous ferons à l’auteur une simple observation, en ce qui touche son Mactra turonica, au sujet duquel il dit : « Espèce importante au point de vue du Darwinisme, « parce qu’elle se relie par des passages insensibles, d'un « côté, au M. terminalis, d'un autre, au M. Helvetica, « et, d’un troisième, au M. Rietmanni. » Si les passages sont sensibles, c'est-à-dire s’ils présentent des lacunes, Fargumentation de M. Mayer tombe complétement ; si, au contraire, ils sont complétement insensibles, les 4 espèces n’en font qu'une, et les 5 noms les moins anciens doivent passer en synonymie, ou tout au plus servir à désigner des variétés locales. Dans la famille des Pholadomyides, Y'auteur décrit les espèces nouvelles suivantes : Pholadomya cuneiformus, P. speciosa, P. pholadoiïdes et P. Helvetica. Le nouveau Mémoire de notre honorable collaborateur sera consulté avec fruit, et par les géologues et par les na- — 294% — turalistes qui s’occupent de malacologie. Comme dans le précédent, nous y trouvons la preuve matérielle des ser- vices importants rendus par M. Mayer au Musée de Zu- rich, dont il a accru les richesses dans une proportion considérable, et qui maintenant, grâce à lui, mérite, en ce qui concerne la faune des terrains tertiaires, une place honorable à côté des plus riches Musées d'Europe. H. CROSSE. Catalogue of marine Mollusea Collected in the Bahama islands in november 1866. By (Ca- talogue des Mollusques marins recueillis aux îles Bahama en novembre 1866. Par) Henry J. Hrebs EL} Ce Catalogue comprend l’énumération, par ordre alpha- bétique, de 245 espèces marines, et, malgré son peu de développement, il sera consulté utilement par les natura- listes qui s'occupent des questions de géographie malaco- logique. H. CROSSE. (1) New-York, 1867. Brochure in-8° de 5 pages d'impression (tirage à part des Annals"Lyc. Nat. Hist. New-York, vol. VII, avril 1867). Se PARIS. IMP. DE M°° V® BOUCHARD-HUZARD, RUE DE L'ÉPERON, à.— 1868, JOURNAL DE CONCHYLIOLOGIE. fer Juillet 186$. Anatomie de l’Athoracophorus hirudo, PAR P. FISCHER. Téguments. L'animal de l’Athoracophorus hirudo (1) est limaciforme, allongé, arrondi en avant, terminé en pointe en arrière. Un sillon longitudinal assez profond est placé sur la ligne médiane, et de chaque côté se détachent des sillons obliques d’avant en arrière dirigés vers le pied. À droite, un sillon circonscrit un espace triangulaire dont la base répond à la ligne médiane du dos et au sommet duquel se trouve l’orifice respiratoire, Cet espace représente la cuirasse des limaciens ; il est relativement petit, et ses bords sont adhérents de toutes parts aux té- guments. Enfin les tentacules et une portion de la tête sont cir- conscrits par un autre sillon, sur le trajet duquel se pré- sente, à droite, l’orifice génital. L'ouverture buccale est placée en dessous, en avant du pied. (1) Voir Journal de Conchyliologie, t. XVI, p. 146, 1868. 17 — 226 — L'animal paraît coloré en jaune, avec de grosses taches noirâtres, arrondies, irrégulièrement disséminées. Les téguments qui correspondent à la cuirasse ont une colo- ration plus uniforme. Il existe une limacelle allongée, obtuse aux deux extré- mités, épaisse, réniforme, blanche; sa forme est sem- blable à celle de l'Aneitea Mac-Donaldi, Gray; mais on observe néanmoins quelques variétés; tantôt elle est ré- duite à une plaque mince, sans forme bien déterminée, tantôt elle s’élargit et devient presque arrondie. Système digestif. La masse buccale est peu allongée, renflée en arrière; à sa face antérieure s’insèrent deux muscles qui vont s'attacher aux téguments du dos, et qui d'après leur position sont rétracteurs supérieurs. La mâchoire arquée, de couleur foncée, est surmontée d'une plaque quadrangulaire, comme chez les Suc- cinea (1) ; son bord libre est le plus souvent lisse, mais sur un exemplaire j'y compte cinq côtes bien prononcées. La plaque linguale est large, composée de séries très- nombreuses de denticulations horizontales, dont l'aspect est particulier. Les dents rachiales, très-petites, rudimentaires, sont à peine visibles, elles ne ressemblent pas aux dents latérales. Celles-ci sont toutes tricuspides, excepté à la rangée qui touche le rachis, où l’on voit une quatrième cuspide. Le support de la dent est oblique, la cuspide interne est très-longue et obtuse au sommet. La structure des dents linguales des Triboniophorus et Janellia, d'après Keferstein, est presque identique. L’œsophage, très-long et extrêmement étroit, conduit (4) M. Môrch donne le nom d’'Elasmognatha aux Pulmonés terreslres pourvus de Celle sorte de mâchoire. — 2927 — dans un estomac large, cylindrique, allongé, terminé par un renflement et suivi par l'intestin. A l'origine de celui- ci, s'abouchent les deux canaux hépatiques, et un petit cœæcum, légèrement renflé vers son fond, et qui peut être comparé à une vésicule biliaire, on le retrouve chez les Triboniophorus et Aneilea. L’intestin, après avoir décrit plusieurs circonvolutions, se termine par un rectum court, qui s'ouvre près de l'ori- fice respiratoire. Système reproducteur. Nous avons déjà dit que l’ori- fice génital était placé sur le trajet du sillon cutané, qui se dirige vers le dos, après avoir entouré le tentacule droit. La verge est assez longue, noueuse, dépourvue de fla- gellum, terminée par un muscle rétracteur aplati ; le canal déférent, tortueux près de son embouchure dans la verge, ne s’accole à la matrice que dans une très-faible portion de son trajet, il est alors entouré d’une série de masses glandulaires très-développées, qui ont reçu, chez plusieurs mollusques pulmonés, le nom de prostates déférentes. La glande albuminipare lui fait suite et paraît constituée identiquement par les mêmes éléments; on peut la diviser en plusieurs lobules groupés autour d'un canal excréteur commun. Elle n’a aucune connexion avec la matrice, et mérite ici le nom de prostate. La matrice est longue, sinueuse, plusieurs fois re- courbée sur elle-même, mais cette particularité est pro- bablement due au séjour du mollusque dans l'alcool; la vessie copulatrice, arrondie, débouche dans le vagin par l'intermédiaire d’un col à peine marqué; elle est donc subsessile. Vers l'extrémité inférieure de la matrice, et au-dessus de son accolement au canal déférent, se détache un diverticule assez volumineux, qu'on ne peut comparer — 228 — qu'au cœcum appelé talon de l'organe de la glaire (À), mais celui-ci se trouve ordinairement sur le trajet du canal excréteur de la glande en grappe, ou à sa réunion avec la glande albuminipare. La glande en grappe arrondie et volumineuse se divise en deux lobes à peu près égaux ; son canal excréteur, très- tortueux, continue directement la matrice apres avoir fait un angle avec elle. Historique du genre. Quoy et Gaimard décrivirent en 1852 un Limacien dé- couvert par eux dams la Nouvelle-Zélande; ils constatérent que ce mollusque différait de tous les Limaciens connus par l'absence de tentacules inférieurs, et le nommèrent Limax bitentaculatus (2). M. Gray, frappé par ce caractère, proposa, pour le Li- max bitentaculatus Quoy, le nouveau genre Janella (5) ; deux ans plus tard, Gould décrivit et figura le même mol- Jusque sous le nom d’Athoracophorus bitentaculatus (4). Le nom donné par Gould (8) doit être adopté; celui de Janella est antérieur de deux ans, mais il a été caracté- risé d’une manière incomplète, erronée, sans diagnose (1) Synonymie : talon de l'organe de la glaire (Saint-Simon, Moquin-Tandon) ; organe éjaculateur accessoire du canal défé- rent (Gratiolet) ; glande accessoire de l’épididyme (Leidy, ete.). (2) Voyage de l’Astrolabe, zool., t. IE, p. 148, pl. x, fig. 1-3 (1832). (3) Figures of Molluscous animals, t. IV (1850). (4) United States exploring Expedition, Mollusca, p. 1, pl. 1, fig. 6 (1852). « (5) Au sujet de l’élymologie d’Athoracophorus, je ferai remar- quer que ce mot signifie animal privé de cuirasse, et qu’il n’est pas une contraction d’Acanthoracophorus, où animal porlant une cuirasse épineuse, comme le supposent à tort quelques auteurs. 999 1 latine, et d’ailleurs il existe un mollusque portant le même nom depuis 1858, c'est le genre Janella Grateloup (Con- chyt. foss. du Bassin de l' Adour, 4° mémoire p. 12) qui doit passer en synonymie des Viso Risso et Bonellia Des- hayes. M. Knigth, ayant étudié sur le vivantle Limax bitenta- culalus Quoy, en publia une description anatomique ac- compagnée de figures et étendit nos connaissances trop sommaires sur ce sujet (1). Enfin M. Keferstein disséqua un individu conservé dans l'alcool et en donna l’anatomie (2). L'espèce de Quoy peut donc être considérée comme suffisamment connue; elle paraît propre à la Nouvelle- Zélande. En 1859, M. Mac-Donald recueillit à l’île Aneiteum (Nouvelles-Hébrides) un Limacien bitentaculé voisin de celui de la Nouvelle-Zélande; il ne lui imposa pas de nom spécifique et se borna à décrire la disposition de quelques viscères et la forme d’après le vivant (5). Le Limacien de Mac-Donald fat nommé par Gray (4) Aneilea Mac-Donaldi; non-seulement l’auteur anglais lui trouva des caractères génériques propres à le séparer de ses Janella, mais il en fit le type d’une famille distincte des Janelladæ, celle des Aneïteadeæ. En 1865, M. Humbert créa un nouveau genre pour un - (1) Observations on the bitentaculate slug of New Zealand. Tran - sact. of the Linnean Soc. London, t. XXII, p. 381, pl. zxvi (1859). (2) Zeitschrift für Wissensch. zool., p. 446, pl. xxx1v (1865). (3) Annal. and mag. of nat. history, t. XVII, p. 38, pl. im (1856). (4) Annal. and mag. of nat. hist, t. VI, p. 195 et p. 269 (1860). | #90 — Limacien bitentaculé habitant la Nouvelle-Galles du Sud : le Triboniophorus Græffei (1). Le genre Triboniophorus reçut bientôt d'importantes additions à la suite d’un mémoire de M. Keferstein qui en décrivit deux espèces nouvelles, les Triboniophorus Schütlei et Kreffi de Sydney, et donna l'anatomie de cette dernière espèce (2). En joignant à ces divers Limaciens la forme Calédo- pienne (5), on arrive à distinguer six espèces dont la dis- tribution géographique est limitée à l’hémisphère austral et qui ont pour stations principales : la Nouvelle-Galles du Sud, la Nouvelle-Zélande, les Nouvelles-Hébrides et la Nouvelle-Calédonie. Nous croyons que ces six espèces appartiennent en réalité à un seul et même genre et que les coupes propo- sées par Gray (Aneitea) et Humbert (Triboniophorus) ne doivent pas être admises. Constatons d’abord que tous les animaux de ce groupe ont deux tentacules et que le sillon du dos offre toujours la même disposition; au niveau du cœur et de la poche pulmonaire, il s'écarte et circonscrit à droite une cuirasse complétement adhérente, terminée en dehors par l’ori- fice respiratoire. L’orifice est toujours latéral, il paraît assez rapproché du pied chez les Triboniophorus et pres- que médian chez les Janella ; mais il faut noter que les Triboniophorus ne sont connus que d’après des figures d'animaux conservés dans l'alcool, et les Janella d’après les dessins faits sur le vivant; ce qui peut déterminer des (1) Études sur quelques mollusques terrestres nouveaux ou peu connus ; Mémoires de la Société de phys. et d'hist. nat. de Ge- nève, t. XVII, p. 116, fig. it (1863). (2) Zeitschrift für Wissenschaft. zool., p. 76, pl. vi (865). (3) Journ. Conchyl., t. XVI, p. 146 (1868). — 931 — différences plus apparentes que réelles; ainsi la figure de Janella faite d’après un individu conservé dans l’alcool par M. Keferstein montre un orifice pulmonaire aussi latéral que chez les Triboniophorus. On avait d’abord supposé que les Janella étaient dépour- vus de rudiment testacé; mais M. Knigth a trouvé quatre petites plaques calcaires sous leur cuirasse ; les Tri- boniophorus en ont plusieurs d'après M. Humbert. Les Aneilea et le Limacien de la Nouvelle-Calédonie en possèdent une seule, à forme variable et réduite quel- quefois à une concrétion mince sans forme déterminée. La mâchoire est partout construite sur le même plan; elle est surmontée d’un appendice quadrangulaire comme chez les Succinea, Omalonyx, Hyalimax, etc. La plaque linguale présente dans les Limaces bitentacu- lées une organisation analogue qui les distingue très-net- tement des Limaces et des Arions. Cependant la figure don- née par Mac-Donald montre chez l'espèce des Nouvelles- Hébrides une forme différente; mais j'ai tout lieu de croire que le dessin qui la représente est inexact, faute d'un grossissement suffisant. Les viscères ne sont pas moins identiques ; le cæœcum biliaire existe chez les Triboniophorus, Anertea, et chez le Limacien de la Nouvelle-Calédonie; les organes gén i- taux enfin semblent disséqués sur des individus d’une seule et même espèce. En présence de tant d’analogies, il est impossible de ne pas réunir ces genres en un seul, dont voici la liste des espèces. — 232 — ÂTHORACOPHORUS, Gould. Janella, Gray ; Aneitea, Gray ; Triboniophorus, Humbert. 4° Athoracophorus bitentaculatus, Quoy (Limax). Hab. Nouvelle-Zélande (Quoy et Gaimard). Athoracophorus Græffei, Humbert (Triboniophorus): Hab. Woolongong, Nouvelle-Galles du Sud, Australie (Græffe). 5° Athoracophorus Schüttei, Keferstein (Tribomophorus). Hab. Sydney, Australie (Schütte). 4 Athoracophorus Kreffti, Keferstein (Triboniophorus). Hab. Sydney, Australie (Schuütte). 5° Athoracophorus Mac-Donaldi, Gray (4netea). Hab. Aneiteum, Nouvelles-Hébrides (Mac-Donald). 6° Athoracophorus hürudo, Fischer. Hab. Nouvelle-Calédonie (Marie). Affinités des Athoracophorus. Quelle que soit la va- leur que l’on donne au groupe des Limaces bitentaculées, que l’on en fasse un genre ou une famille, il est incontes- table que leurs caractères zoologiques les rapprochent des Succinea. J'ai déjà énoncé cette opinion (1) qui est par- tagée par M. Môrch (2). Les Afhoracophorus et le groupe des Succinea réunis constituent une série parallèle à celle des Arionidæ ou des Limacidæ , et dont les termes sont : 1° Grains calcaires internes : Athoracophorus ; 2 co- quille interne, spire. rudimentaire : Hyalimax; 5° co- quille extérieure, mais ne pouvant recouvrir tout lani- mal : Omalonyx; 4° coquille extérieure recouvrant tout l'animal : Succinea. (1) Journ. de Conchyl., t. XV, p. 220. (2) Journ. de Conchyl., t. XIII, p. 275. — 9233 — Chez les Arionidæ on trouve : 4° Grains calcaires internes : Arion; 2 coquille exté- rieure, mais ne pouvant recouvrir tout l’animal : Xan- thonyx, Pellicula; 5° coquille extérieure recouvrant tout l'animal : Helix. Chez les Limacidæ on aura de même : 4° Coquille interne non spirale : Lima; 2% coquille interne avec une spire : Parmacella; 5° coquille exté- rieure, mais ne pouvant recouvrir tout l'animal : {elica- rion, Vitrina; 4° coquille extérieure recouvrant tout l’animal : Zonites. Chez les T'estacellide : 1° Coquille externe, ne pouvant recouvrir tout l'animal : Testacella, Daudebardia ; 2° coquille extérieure recou- vrant tout l'animal : Glandina. Ces séries parallèles doivent être prolongées parmi tous les Gastéropodes pulmonés terrestres, et remplaceront à l’avenir les anciennes divisions de Limaciens et de Coli- macés, qui ne sont plus admissibles depuis que les diffé- rents êtres dont elles étaient composées ont été soumis à l'examen anatomique. EF EXPLICATION DE LA PLANCHE XI. Fig. 1. Animal de l’A/horacophorus hirudo, de grandeur naturelle : a, cuirasse ; b, orifice respiratoire ; ce, orifice génital; d, tentacules. Fig. 2. Mâchoire. Fig. 3. Plaque linguale : r, rachis : a, première rangée; b, deuxième rangée. Fig. 4. Limacelle. — 934 — Fig. 5. Système digestif : a, masse buccale; b, muscles rétracteurs supérieurs ; ce, œsophage ; d, canal excréteur des glandes salivaires; e, estomac; f, glandes salivaires; g, foie; À, cœcum bi- liaire ; ?, intestin; k, rectum. Fig. 6. Système reproducteur : a, orifice commun; b, vagin; c, poche copulatrice; d, matrice; e, diverticule de la matrice; f, verge; g, son muscle rétracteur; h, canal déférent; à, pros- tates déférentes; 7, glande albuminipare; k, canal excréteur de la glande en grappe; /, glande en grappe. Fig. 7. Ouverture buccale. Note sur la plaque linguale des Glandines d Europe, PAR H. CROSSE et P. FiscHER. La plaque linguale des Glandines d'Europe n’a jamais été figurée ni décrite. Nous avons examiné récemment quelques Glandines d'Italie (Glandina algira, Bruguière) qui nous avaient été envoyées par M. Benoit, de Messine, et voici les faits les plus intéressants que nous avons notés. La plaque est longue et étroite; elle a pour formule 20 .4. 20 X 45. Les rangées de dents sont arquées de chaque côté, et décrivent même un demi-cercle. Chaque dent se compose d’une base, ou support, al- longée, et d’une pointe ou cuspide interne, à extrémité — 9235 — simple. Les dents latérales, les plus rapprochées du rachis, sont petites ; leur pointe est courte. De même, les dents marginales sont plus petites que celles du milieu des rangées. La dent rachiale est constante, allongée, étroite, terminée par une pointe distincte du corps de la dent. La plaque linguale des Glandines d'Europe se rap- proche beaucoup de celle des Daudebardia ; mais, chez ces derniers Wollusques, les dents nous semblent plus lon- gues : nous n'y trouvons pas de dent rachiale évidente. La formule du Daudebardia sicula, Fischer, est 20 .1, 20 NC Se Les Glandines, ainsi que les Daudebardies, diffèrent des Testacelles, par un caractère constant. La cuspide des Testacelles présente, près de son extrémité et sur son bord externe, un petit crochet qui lui donne l'appa- rence d’un hameçon. Au contraire, dans les deux autres genres, la cuspide est simple, et rappelle les dents mar- ginales des Zoniles et des Limaces. La présence d’une dent rachiale, chez les Glandines, contredit formellement l'assertion de plusieurs auteurs, et notamment de MM. Albers et de Martens, qui décrivent la plaque des Glandines comme étant privée de rachis (4). Nous sommes même en mesure de pouvoir affirmer que les Glandines d'Amérique possèdent également une dent rachiale, un peu plus rudimentaire, mais Lout aussi réelle que celle des espèces européennes. HG tem." (1) « Dentes radulæ æquales, spiniformes, uncinati, serie me- diana nulla. » (Heliceen, ed. Martens, p. 25, 1860.) — 936 — Sur les Æissoa des îles Canaries et de Madère recueillis par M. Mac-Andrew en 1852, PAR À. Manzoni. Une belle série de ces petites coquilles m'a été donnée, l'été dernier, par M. Mac-Andrew, avec une libéralité dont je dois Jui exprimer toute ma reconnaissance. — À l’aide de ces matériaux, je me trouve en état de pouvoir non-seulement publier les espèces qui figurent dans son catalogue (1), sans nom et sans description, mais encore en ajouter quelques autres, qui probablement, par suite de leur petitesse et de leur rareté, ont échappé à l'œil de leur collecteur. Enfin je citerai les espèces déjà connues comme habitant les mers des Canaries et de Madère; j'en ferai l'étude critique lorsque l'examen des exemplaires de ma collection me le permettra. Les espèces nouvelles, dont je donne la description et les figures, sont au nombre de huit, une seulement pro- vieut de Madère : je-ne possède aucun renseignement en ce qui concerne les animaux et leurs opercules. Quant à leur distribution bathymétrique, je trouve dans la liste de M. Mac-Andrew que les espèces canariennes ont été draguées à la profondeur considérable de 40 à 60 brasses, sur un fond sablonneux, près d'Orotawa, et les espèces de Madère à une profondeur moins considérable. — Pour compléter le nombre des Rissoa, connus jusqu’à présent (1) On the geographical distribution of Testaceous mollusca in the North Atlantic and neighbouring seas, by R. Mac-Andrew, 1851. — 237 — dans cette dernière localité, je crois devoir faire entrer ici non-seulement la nouvelle espèce récemment décrite par M. Jeffreys, mais aussi les autres qui après ont paru dans la Honographie des mollusques terrestres et fluvia- tiles, publiée, plus récemment encore, par M. Castello de Paiva. Quant aux formes déjà connues, je m’arrête principa- lement sur le À. canariensis, pour en compléter la des- cription et en signaler le polymorphisme : enfin je m'occcupe du À. calathus pour donner une diagnose et une figure exacte de cette forme intéressante. Les dessins ont été tous obtenus à un grossissement uniforme de 14 fois. 1. RissOA MACANDREWI (pl. X, fig. À). Füissoa facandrewi, Manzoni, in Journ. Conchyl. , vol. XVI, p. 164, 1868. Je dédie cette espèce au naturaliste qui a tant contribué à faire connaitre la distribution des mollusques de la ré- gion lusitanienne et qui a bien voulu me fournir les maté- riaux de ce mémoire; je tiens ainsi à lui exprimer mon estime et ma reconnaissance. Cette coquille a une certaine ressemblance, de forme avec le À. coslata, Ad., qui se trouve dans la même loca- lité : elle en diffère, cependant, par des caractères de structure et d'ornementation surtout, bien tranchés. Ainsi les plis longitudinaux, droits, peu marqués, ne mé- ritant pas le nom de côtes, qui se trouvent au nombre de 10 à 12 sur les 4 derniers tours, pour disparaître vers la base du dernier, et les filaments en spirale, déposés comme de petits cordons, au nombre de 10, sur le dernier tour, et de 4 à 5 sur l’avant-dernier de notre coquille, — 938 — n’ont rien d’analogue avec les côtes puissantes, infléchies, prolongées sur la base, et les stries spirales, presque sans nombre, qu’on rencontre chez le R. costata, Adams. Dans le R. Macandrewi, on ne voit pas trace de cet énorme bourrelet basal qui est caractéristique de l’autre espèce; enfin sa teinte uniforme, fauve foncé, sert à l'en séparer encore davantage. Néanmoins les deux espèces ont une structure et une disposition semblables de l'ouverture : celle-ci est, dans les deux, relativement petite, légèrement ovale et in- clinée par rapport à l’axe de la coquille, avec les bords extérieur et basal calleux, étalés et très-proéminents et le bord columellaire très-solide. Le péristome est continu et double : sa partie interne est légèrement saillante, en forme de lamelle droite et aiguë ; sa partie externe, située un peu en arrière et dans un plan différent, est large, développée et fortement réfléchie (perist. continuum, duplex, internum leviter prominulum, acute lamelliforme eclernum, latum, valide reflexæum). Ce dernier caractère du péristome se rencontre également chez trois autres espèces, le Rissoa biangulata, Deshayes, le R. coslata, Adams, et le À. Zetlandica, Montagu. 2. RISSOA MIRABILIS (pl. X, fig. 5). Rissoa mirabilis, Manzoni, in Journ. Conchyl., vol. XVI, p. 165, 1868. L’exemplaire que j'ai fait dessiner était le plus grand parmi ceux que je possède : les dimensions moyennes sont, en effet, un peu inférieures à celles que je donne. On trouve comme caractères constants et caractérisliques, dans celte espèce, la forme conique, la spire élevée, pointue, la base ample, la bouche relativement petite et — 239 — parfois contractée : la coquille est assez solide et d’une teinte violacée uniforme, qui prédomine surtout dans la partie supérieure de la spire. Les tours, au nombre de G 1/2, s’accroissent avec une certaine rapidité; chacun d'eux, dans sa moitié supérieure, est légèrement convexe, etforme, dans sa moitié inférieure, un renilement subanguleux, disposition qui donne à la coquille un facies particulier. Les deux premiers tours sont lisses, les autres verticalement costulés et spirale- ment striés; les côtes, au nombre de 10 à 12, sont peu marquées et légèrement flexueuses dans la partie supé- rieure de chaque tour, tandis que, sur le renflement, elles se dilatent, et deviennent plus marquées; les stries spi- rales prédominent dans les interstices (où elles paraissent ondoyantes), et dans la partie inférieure des tours. Les côtes et stries disparaissent sur la base; de mème, la partie postérieure du dernier tour en est complétement dépourvue. L'ouverture est presque ronde, un peu retrécie et garnie d'un petit canal à son extrémité supérieure; le bord exté- rieur est simple, peu proéminent, fortifié en arrière par une cCallosité très-peu marquée. Le bord basal est parfai- tement rond; le bord columellaire, mince, réfléchi, se détache de la région ombilicale de façon à donner lieu à une fissure ombilicale toujours plus ou moins visible. 5. RISSOA CRISTALLINULA (pl. X, fig. 2). Rissoa cristallinula, Mauzoni, in Journ. Conchyl., vol. XVI, p. 165, 1868. Coquille brillante, très-élégante, abondante, répandue dans les eaux profondes d’Orotawa, très-constante dans ses dimensions, forme et caractères. Elle se compose de — 240 — 5 tours, dont le dernier seul est finement ciselé dans le sens de la spire. Les stries se prolongent même sur la callosité mal délimitée de la lèvre extérieure, et, dans” leur fond, réfléchissent vivement la lumière, de telle sorte qu’elles font de cette coquille un objet microscopique d’une surprenante beauté. Cette espèce est abondamment répandue aux Canaries. 4. Rissoa picrA, Jeffreys. (In Ann. and Mag. of nat. hist., jun. 1867.) T. ovato-conica, solidiuscula, semipellucida, nitida, spiraliter striata, luteolu, albida, maculis rubello-fuscis, oblongis, æquidistantibus, seriatim ornata ; spira brevi, apice obtusa. — Anfractibus 5 1[2 compressiusculis, su- tura mediocri, submarginata conjunctis ; ultimo 2/3 lon- giludinis subæquante ; apertura ovato-rotundata, nec ex- pansa, extleriore margine aculo, interiore ad columellam latiusculam, planatam reflexo, superne cum exteriore juncto. — Operculum lutescens, densum, subglabratum ; nucleo parvulo, intus ad basin sito. — Animal interrupte el celeriter sub aqua repens, corpore albo, rostro elongato, oculis nigris, pede oblongo, albo vel cærulescente. Hab. Haud rara in Madera, juxta Seisal, S. Cruz, Gor- qulho, cum R. glabrata, socialis in arenosis maritimis. A R. semistriata, Mont., cui valde proxima, minore testa, anfractibus compressioribus, sculptura æquali, nec ad anfractum ultimum supra et infra limitata, coloratis maculis triseriatim nec biseriatim tantum ad ultimum anfraclum, macularum seriebus duabus circa anfractus cæteros disposilis. J'ai rencontré quelques exemplaires de cette espèce, ici décrite comme littorale, parmi les coquilles reçues de — 941 — M. Mac-Andrew et qui ont été draguées à une certaine profondeur. La fraicheur de ces quelques exemplaires m'a permis de contrôler tous les caractères donnés dans la description. Les dimensions en sont : longueur, 1°",5/4, largeur, 1 1/4. — Les stries spirales qu'on observe dans le dernier tour manquent dans sa partie moyenne ; elles sont très-peu marquées près de la snture, et en échange très-prononcées sur la base. Ces caractères, le petit bourrelet qui couvre les sutures inférieures de la coquille, la forme générale du test, et son aspect poli et luisant, rapprochent cette espèce de la suivante. 5. Rissoa DpEpICTA (pl. X, fig. 4). Rissoa depicta, Manzoni, in Journ. Conchyl., vol. XVI, p. 156, 1868. Coquille qui diffère bien peu du R. picta, espèce littorale. J'en aurais peut-être fait une simple variété des îles Canaries, habitant les profondeurs marines, et par cela même un peu plus grande (à bord externe, calleux et plus solide), et dépourvue de toute espèce de taches. Mais, dans ma collection, j'ai trouvé des exemplaires de ce même À. picla, provenant, à ma connaissance, de la même localité et de la même profondeur, et qui ne pré- sentent aucune modification essentielle. 6. Rissoa caLLosA (pl. X, fig. 5). Rissoa callosa, Manzoni, in Journ. Conchyl., vol. XVI, p. 166, 1868. Coquille remarquable par sa grande solidité, dont la forme et les dimensions sont presque identiques à celles du À. picta, Jeffreys, mais qui en diffère par les carac- 18 — 9242 — tères bien tranchés et constants de ses stries profondes sculptées sur les trois derniers tours, par l’épaisseur plus forte de sa columelle, de son bord basal et extérieur, et par la présence d’un canal à l'extrémité supérieure de l'ouverture. — Le R, callosa ne porte que, dans le casd’une fraicheur exceptionnelle, une zone de taches oblongues d’un jaune fauve, près de la suture du dernier tour, et les traces d'une autre sur la base : son aspect ordinaire est celui du verre dépoli, ou de l’albâtre semi-opaque. Hab. Iles Canaries, Orotawa : assez commun. 7. Rissoa ? corrACEA (pl. X, fig. O). Rissoa coriacea, Manzoni, in Journ. Conchyl., vol. XVI, p. 166, 1868. Cette coquille n’a certainement pas le facies typique d'un Aissoa : en effet, la forme de son ouverture, le dé- faut absolu de callosité sur la lèvre extérieure, et par contre la gracilité de tout le bord buccal libre, l'obliquité de son enroulement, Îa profondeur des sutures et la noture de ses ornements, m'’engageaient à la classer parmi les Odostomia. — Pourtant je ne me suis pas cru autorisé à le faire, n'ayant rencontré, dans aucun des indi- vidus que je possède, la moindre trace de dent ou de pli columellaire. Quoi qu'il en soit, il me suffit pour le moment de recon- naître les analogies morphologiques de cette coquille, avec le genre daus lequel, cependant, je ne me décide pas à la ranger. — Je dois ajouter encore que la sinuosité des lamelles près des sulures, qui correspond avec une échancrure plus ou moins marquée de Ja partie supérieure du bord extérieur, augmente davantage l'incertitude sur la véritable place à donner à cette coquille. er — 943 — Hab. Madère : assez rare. 8. RISSOA (CINGULA) BALTEATA (pl. X, fig. 7). Rissoa (Cingula) balteala, Manzoni, in Journ. Conchyl., vol. XVI, p. 167, 1868. Coquille qui se trouve naturellement ralliée, par sa forme générale, au À. glabrata, Muühlfeld, et à une forme tout récemment publiée, par M. Brasina, dans sa contribution à la faune des Mollusques de Dalmatie, sous le nom de Cingula epidaurica. Mon espèce diffère sensi- blement de la première, à cause de sa forme presque cylindrique, de ses sulures largement marginées, de sa bouche très-allongée et rétrécie dans sa partie supérieure, revêlue, sur le bord columelluire, d'une lamelle péristo- mique, relativement large et calleuse, et qui n’est pas déta- chée de la base; enfin, elle n’en à pas la teinte noisette, puisqu'elle est translucide et d'aspect vitré. Quant au Cingula epidaurica, forme subeylindrique, dont l'ouver- ture est médiocrement allongée et rétrécie dans sa partie supérieure , mon espèce en diffère encore par des dimen- sions bien plus petites, par des sutures plus marquées, par uue plus grande longueur de l'ouverture et la dispo- sition caractéristique de la lamelle du péristome, qui, à sa réunion avec le bord extérieur, est disposée en petit canal. Hab. Iles Canaries : très-rare. 9. RiSsOA GLABRATA, Phil. (Mühl.). M. Castello de Paiva cite cette espèce comme recueillie à Seissal, Santa-Cruz et Gorgulho, à Madère : il dit qu’elle est : albida et gregaria ad hitus. { en admet ensuite deux — Ou variétés : var. a adest duplo minor, et subvar. minus ampla, spira longiore, apertura strictiore. 10. Rissoa (SErIA) PERMINIMA (pl. X, fig. 8). Rissoa (Setia) perminima, Manzoni, in Journ. Conchyl., vol. XVI, p. 167, 1868. Coquille très-rapprochée du R. pulcherrima, Jeffr., par sa forme générale, le même nombre de tours, l'ab- sence complète de sculpture, mais qui en diffère par des dimensions plus petites, et une teinte générale fauve foncé, qui seulement dans le dernier tour est interrompue par une zone médiane blanchâtre; en outre, dans mon espèce, la spire est enronlée avec une certaine obliquité, qui donne à la coquille une forme un peu plus allongée, une base moins large, ct l'expansion en dehors du dernier tour est plus sensible que dans le À. pulcherrima. — Les tours en sont aussi moins convexes, car ils sont séparés par des sutures superficielles et en même temps large- ment marginées. — L'ouverture est grande, subcirculaire, subcanaliculée en haut; sa paroi extérieure se trouve comme déjetée en dehors de la ligne qui représenterait la continuation de la spire; le bord columellaire est simple, médiocrement solide et largement arqué; le péristome continu, la base imperforée. Au point de la réunion de l'extrémité supérieure de la lèvre buccale avec le tour, on voit partout une zonule peu profonde, qui entoure la région basale et disparaît bientôt vers la moitié du tour : la rareté des exemplaires en bon état ne m'a pas permis de juger si cette zonule est accidentelle ou constante. Hab. Iles Canaries : très-rare. — 92h5 — 11. RISSOA CANARIENSIS, d'Orbigny. T. oblongo-conica, solida, imperforata, alba; spira elongata, acuta; anfractibus quinis, convexis ; costis tri- nis antice transversim ornatis, postice longitudinaliter transversimque nodulosis; sutura profunda : apertura rotunda; labro marginato, incrassato, lævigato. — Long. 1 3/4 mull., larg. 3/4 mal. Hab. Rencontré dans les sables de l'île de Téné- riffe (1). Un examen attentif de l'abondante série d'exemplaires que je possède m'a donné la conviction que celte espèce est singulièrement polymorphe dans la limite de ses petites dimensions, et que, dans sa première description , on n’a pris en considération qu'une seule forme intermé- diaire. Voulant ici compléter la description de cette espèce, j'en donnerai une analyse monographique, malheureuse- ment sans pouvoir l'accompagner de figures, faute de place sur la planche. Le À. canariensis varie dans ses dimensions, dans sa formeet dansson ornementation : ainsi, parmi les individus adultes, on trouve comme minimum 4 4/5 mill. long., 1 1/6mill. larg., jusqu’au maximum de 29/5 mil, long. et 11/4 mill. larg. Ces chiffres prouvent que le changement porte principalement sur la longueur de la coquille, et que (le nombre des tours restant fixe et les sutures gardant une certaine profondeur) on doit avoir une forme ovato- conique, à spire courte, et à dernier tour renflé, occupant les 2/5 à peu près de la longueur, avec l'ouverture large el presque circulaire. Dans cette première forme, sur les (1) D'Orbigny, in Histoire naturelle des îles Canaries, par Bar- ker-Webb et Sabin Berthelot, t. IT, part. 11. Zoologie. DEN trois derniers tours, on voit des côtes nombreuses, très- fines, droites, bien peu marquées, qui se trouvent entre- croisées par des cordons filiformes transverses, de façon qu'il en résulte une espèce de réseau dans le dernier tour. Autour de la base, les côtes se perdent et les ornements concentriques restent seuls; près de la suture, on trouve une série de taches fauves, au nombre de 5 à 6; le bord extérieur de l'ouverture est garni d’une callosité ; le bord columellaire presque droit et, vers sa réunion avec le bord basal, un peu détaché, de façon à produire un commen- cement de fissure ombilicale; la coquille est translucide, d'une couleur jaunâtre, luisante : cette forme est consi- dérée par M. Jeffreys comme le fissoa punctura. — Dès que la spire s’allonge un peu, on voit les tours, et de préférence le dernier, devenir graduellement rétrécis et subanguleux, et les éléments d’ornementation, précédem- ment décrits, devenir, sur la proéminence subanguleuse, bien plus marqués et saillants; leur entre-croisement pro- duit de vrais tubercüules; ordinairement deux ou trois séries - de tubercules parcourent transversalement la partie subanguleuse dans le dernier tour ; les taches fauves persistent; l'ouverture s’est rétrécie. Telle est la forme intermédiaire décrite et figurée par d'Orbigny. Enfin on voit la spire s’allonger encore davantage et atteindre le maximum de longueur; les sutures augmentent encore en profondeur, les tours deviennent plus élevés et, dans leur partie moyenne, médiocrement carénés ; dans celte forme les ornements transverses ont presque complétement disparu, tandis que les côtes sont devenues bien plus marquées et continues. Le dernier tour s’est relativement rétréci, l'ouverture bien petite est un peu comprime du côté columellaire; les bords basal et exté- ricur sont fortement calleux et proéminents, le bord colu- — 247 — mellaire solideet presque droit; le péristome largement ré- fléchi et continu. La coquille devient plus solide, opaque, d'un jaune luisant et porte deux taches fauves sur le bord extérieur. M. Mac-Andrew, dans son catalogue, cite le R. canariensis comme recueilli fréquemment à Orotawa, sur un fond sablonneux, de 40 à 60 brasses de profondeur. 19. RissoA COSTATA, Adams. Dragué depuis 12 jusqu’à 60 brasses de profondeur, dans le sable, à Orotawa et à Lancerote, où il est très- commun. Les dimensions de cette coquille sont un peu réduites, tandis que son épaisseur est augmentée ; le bourrelet cir- cumbasal est très-saillant, et il forme sur le bord basal une dent ou tubercule proéminent : cette coquille est toujours d’un blanc sale et opaque. 15. Rissoa STRIATA, Montagu. Espèce qui ne figure pas dans le catalogue de M. Mac- Andrew, mais qui se trouve citée par M. Jeffreys, dans le British Conchology, comme une variété naine prove- nant de Ténériffe. M. Castello de Paiva, la cite aussi comme espèce littorale de Madère, il dit «var. adest a candida; T. tenuiore, cylindrica, pallido-fulva. » Les exemplaires que je possède ont 25 mill. de long, 4 mill. de large; ils sont médiocrement solides, incolores, dé- pourvus de ce commencement de côtes qu’on rencontre parfois, dans la partie supérieure des premiers tours, chez les individus des mers britanniques. 14. Rissoa pRoxIMA, Aller. M. Jeffreys cite cette espèce comme provenant de Ténériffe (Mac-Andrew). — 248 — 15. RissoA vioLAcEA, Desmarest. Il porte par erreur le nom de À. purpurea, dans le catalogue de M. Mac-Andrew. Espèce recueillie abondam- ment, à 12 brasses de profondeur, dans le sable vaseux, à Lancerote; recueillie également, de 18 à 24 brasses de profondeur, dans un même fond, à Madère, où elle est rare. Je ne possède d'exemplaires que de la première localité. Ils mesurent en moyenne de 3 1/2 à 4 mill. de longueur sur 2 1/2 mill. de largeur ; ils sont très-épais, avec la pointe et le péristome légèrement violacés, la callosité labiale blanchâtre et marquée de deux taches fauves. 16. RissoA siMiLis, Scacchi. Je rapporte à cette espèce une série d'exemplaires des îles Canaries, de 2 1/2 mill. de longueur et { à 1 1/2mill. de largeur, minces, translucides, pointus, fusiformes : 7 tours de spire; les premiers lisses. Les autres verticalement costulés et spiralement striés; les côtes sont légèrement renflées et plus proéminentes sur le milieu du tour; dans le dernier, elles disparaissent autour de la base et vers l'ouverture, tandis que les stries deviennent plus mar- quées sur la base et indistinctement ponctuées. Sutures larges et médiocrement excavées, légèrement marginées. — Base imperforée, étroite ; ouverture étroite, subcir- culaire ; bord extérieur proéminent, calleux, lisse, subaigu; péristome continu et réfléchi, de préférence sur le bord columellaire, et à la réunion ayec le bord extérieur où il simule un commencement de canal. — Teinte jaunâtre luisante, homogène; dans quelques exemplaires on voit cependant, sur le dernier tour, des lignes verticales, très- nombreuses, serrées, d’une teinte fauve claire, qui se sons ” 7 é . — 249 — prolongent sur la base. Cette forme a certainement beau- coup de rapport avec l’espèce méditerranéenne. 17. Rissoa ELATA, Philippi. Recueilli entre 40 et 60 brasses de profondeur dans le sable : commun à Orotawa. Sous ce nom, M. Jeffreys le cite également des îles Canaries et place cette espèce en synonymie du À. membranacea, Ad. Or, quoique je n’aie pas à examiner ici si le À. elata, forme décrite par Phi- lippi, et le À. venusta, du même auteur doivent ou non être considérés comme des variétés du À. membranacea, Ad., je peux cependant affirmer que, dans ma collection, je n’ai rencontré aucun exemplaire qui puisse être rap- proché de ces formes, ni même de celles qui se trouvent figurées par Schwartz, dans sa Monographie. 18. Rissoa parva, Da Costa. Hab. D'après le catalogue, dans le sable et à 12 brasses de profondeur : commun à Lancerote. — M. Jeffreys le cite comme provenant des îles Canaries. Quant à moi, je ne l’ai pas rencontré dans ma collection. 19. Rissoa INCONSPICUA, Alder. Au sujet de la distribution géographique de cette espèce, M. Jeffreys dit : « qu'une forme très-voisine et probable- « ment uue variété naine ou méridionale a été rapportée « de Ténériffe par M. Mac-Andrew. » Ayant trouvé dans ma collection deux exemplaires (nombre qui très-probablement démontre la rareté de cette forme), je peux ici confirmer l'opinion émise par M. Jeffreys. En effet, ces exemplaires mesurent 4 4/5 mill. de longueur, et 1 1/6 mill. de largeur; ils sont médiocre- ment solides, translucides, d'une teinte gris jaunâtre res- plendissante; la formeen eslovale-conique, les sutures sont médiocres, les tours convexes, les deux premiers lisses, les autres longitudinalement ornés de côtes nombreuses, étroites, serrées, mais qui s’élargissent et s’espacent en descendant sur le dernier tour. De même les stries spirales deviennent plus visibles sur ce dernier tour qui se trouve gonflé, arrondi, occupant le 5/5 de la longueur de la spire ; les côtes disparaissent autour de la base, où on ne voit plus que des stries spirales; deux séries de taches brunes, à peine marquées, se dessinent sur le dernier tour, la base est imperforée, l'ouverture grande, presque ronde, légèrement rétrécie et subcanaliculée dans sa partie supérieure; la lèvre est proéminente, cbtuse et calleuse en dehors. Ainsi cette espèce, qui trouve son plus grand dévelop- pement sur les côtes d'Europe, n'aurait changé dans les eaux des îles Canaries que pour devenir un peu plus petite et plus épaisse. 20. Rissoa EeANCELLATA, Da Costa (R. crenulata, Mich.). Recueilli, d'après le catalogue, aux îles Canaries, sur un fond sablonneux, à la profondeur de 12 à GO brasses, commun ; à Madère, de 18 à 24 brasses de profondeur. Les exemplaires des deux localités ne dépassent pas 5 1/2 mill. de longueur et 2 mill, de largeur; ils sont très-épais ct la sculpture en est très-marquée; teinte jaunâtre opaque. 21. Rissoa TExTILIS, Philippi. Hab. De 40 à 60 brasses de profondeur, dans les sables; commun à Orotawa. — 9251 — Cette espèce, telle qu’elle a été décrite et figurée par l'auteur (individu jeune), devait être, par cela même, une cause de méprise. — Je me range donc à l'opinion de M. Jeffreys, qui identifie la coquille jeune de Philippi avec le R. reticulata, Montagu, et je me suis confirmé dans cette opinion en examinant les individus de la collection de M. Petit de la Saussaye, qui lui ont été envoyés par les conchyliologues napolitains et siciliens, sous le nom de R. textilis et comme type de l'espèce de Philippi. — Je crois que M. Mac-Andrew a donné ce nom aux individus jeunes de l'espèce suivante. 29, Rissoa cALATHUS, Forbes et Hanley (pl. X, fig. 9). M. Jeffreys cite cette espèce comme provenant des îles Canaries, d’après les exemplaires qui se trouvent dans la collection générale du British Museum. J'accepte ici la détermination du savant conchyliologue anglais, mais en considérant cette forme intéressante des îles Canaries comme une variété solidissima, opaca, sculptura validiore prœædita, dont je pense utile de donner la figure et la diagnose latine, toujours oubliée par les auteurs anglais. T, ovato-acuminata, solidissima, opaca, pallide lutea, anfractibus 6 convexiusculis, subcontiquis; suturis sub- eæcavalis, angustis, subobtectis ; cingulis transversalibus et costellis rectis numerosioribus haud prævalentioribus, valide clathrata, ad intersectiones granulis tuberculisve ornata, anfractibus 2 apicalibus lævibus, subsequente in- distincte scuipto, antepenultimo spiraliter, 3 seriatim penultimo à seriatim, ultimoqueS seriatim granulato; ad basin costellis evanidis, cingulisque 4 simplicibus, ad su- turam cingulo plus minusve prominulo suturas subobte- — 252 — gente; anfractu ultimo 2/3 longitudinis œæquante. Aper- tura coarctata, subrotundato-ovata; labro valde incras- salo, cingulis excurrentibus extus valide 8 dentato, mar- gine patulo, intus 8 denticulato, subproducto; columella arcuata, callosa; peristomate continuo, reflexo; basi im- perforata. — Long., 2 1/2 müll.; larg., À A/2 mill. Hub. In insulis Canaris et Madera, frequens. Les exemplaires des îles Canaries et de mème ceux de Madère présentent avec une constance remarquable les caractères que je viens d'énumérer; leur forme ne se trouve presque pas changée, et devient , très-rarement, un peu plus allongée ; les exemplaires de Madère paraissent un peu moins épais. Cette coquille, au contraire, telle qu'elle a été décrite par Forbes et Hanley, paraît être très-variable dans le nombre et la distribution de ses élé- ments de sculpture, et montre toujours une prédominance plus ou moins notable des éléments verticaux sur les transversaux; sa forme est enfin allongée et étroite, son épaisseur bien médiocre et son apparence translucide. — On comprend parfaitement pourquoi M. Jeffreys déclare cette espèce très-douteuse. L’exemplaire qui à été dessiné n’était pas très-adulte, puisqu'on n'y voit pas le péristome se réunir directe- ment au bord extérieur; dans les jeunes individus, en effet, le péristome, en forme de lamelle, s’avance petit à petit du fond de l'ouverture, pour devenir, dans les adultes, directement réuni au bord extérieur et très-calleux, de façon à rétrécir l'ouverture. 25. BARLEEIA RUBRA, Montagu. M. Jeffreys le cite de Ténériffe; j'en possède beaucoup d'exemplaires des îles Canaries et de Madère. Il a une teinte d’un jaune pâle, une épaisseur considérable, et — 9253 — des dimensions généralement plus petites que celles de la forme typique. D'après l’énumération de ces espèces, on reconnait combien les profondeurs marines comprises entre les 51° et les 35° lat. nord, et les 21° et 16° long. ouest (Archipel des îles Canaries), sont riches en petits mollusques de ce groupe et combien de formes nouvelles surgissent pour caractériser cette région. On reconnait aussi que Îles espèces qui la relient à nos mers portent, de même que les espèces locales, un cachet particulier, c’est-à-dire une épaisseur extraordinaire pour des dimensions microsco- piques. Le défaut de matériaux suffisants pour l'île de Madère (ce qui provient du temps bien plus limité que M. Mac- Andrew a pu y passer) ne me permet pas d'y compler un nombre d'espèces aussi grand que dans les îles Canaries, et encore moins de présenter des renseignements sur leur distribution dans les deux archipels. Cette lacune ne tardera pas à être comblée, si nous nous en rapportons à M. Castello de Paiva, qui nous annonce que les fssoa de l’île de Madera, recueillis par lui-même et par deux autres naturalistes, ont été confiés à M. Jeffreys, qui se charge de les publier. Appendice. Après avoir signalé, dans la description du Rissoa Mac- Andrewi, l'existence d’un péristome double et l'avoir décrit, d'après l'avis de M. Crosse, avec une phrase latine empruntée à la diagnose classique de certains Gastéro- podes terrestres qui présentent le même caractère, je crois utile d’insister ici sur ce caractère, afin de le compléter, 2. if 2 et de démontrer en même temps l’importancequ’il présente pour la division systématique du genre Rissoa. L'existence d'un péristome double, chez certains Rissoa vivants ou fossiles, a été complétement méconnue ou négligée par tous les auteurs, à l'exception de M. Jeffreys, qui, en ob- servateur soigneux, signale, dans la description du À. zet- landica et du R. costata, ce caractère avec tous les autres qui l'accompagnent et qui donnent à ces espèces un facies particulier. Néanmoins, il ne l’a point formulé aussi complétement que je me propose de le faire dans cet appendice. Ainsi, quoique je reconnaisse que M. Jef- freys a su voir dans les deux espèces (R. zetlandica et R. costala) un ensemble de caractères assez particuliers pour permettre de les séparer des autres et de les renfermer dans une section spéciale, je ne puis me dissimuler que la phrase qu’il emploie pour caractériser cette section ne contient pas en elle-même l'expression de cette structure qui aurait dû lui servir de base dans cette séparation sys tématique. C’est donc après avoir porté à trois le nombre des espèces vivantes de Rissoa à péristome double, et avoir exprimé ce caractère au moyen d’une phrase qui, jusqu’à présent, n'avait jamais été employée pour les Gastéropodes marins, que je propose d'établir, dans le genre Æaissoa, un groupe ou une section particulière caractérisée comme il suit : Testa plus minusve scalariformis ; anfr. 5, duobus apica- libus lævibus, cæteris longitudinuliter costatis, costis tum pliciformibus et ad basin evanidis, tum varicosis et ad basin prosequentibus sed cingulo circumbasali abrupte truncalis (ex. qg. R. costata, Ad.); anfractibus funiculis seriatim numerosis, plus minusve erectis, lamelliformi- bus (ad basin præcipue) instructis; funiculis costis — 255 — transcurrentibus tum immutalis, tum ad intersectionem tuberculis præditis. — Basi imperforata. — Apertura rotundata ; labro intus simplici ; extus callositate valida notato, peculiariter falcato et producto : peristomate in- iegro distincte duplice. Ainsi le péristome double, qui est toujours reconnais- sable dans les individus adultes, s'accompagne d’autres curactères que j'ai essayé d'introduire dans la diagnose ci-dessus, et qui servent à donner aux espèces un facies particulier qui ne peut pas échapper à l'observateur et qui ne change jamais dans ces coquilles. Ce facies particulier, cette structure spéciale du péristome, quoique non men- tionnés par les auteurs, ne manquent pas d'être assez frap- pants, pour qu’on ne les ait pas oubliés dans les figures; et, en effet, c'est au moyen de ces figures, soigneusement obtenues, que j'ai pu, sans trop de crainte de me tromper, faire entrer dans mon groupe le À. biangulata, Desh., le R.scalaris, Dubois. etle R. Partschir, Hôrnes (voir Hôrnes, Moll. d. Wiener Tert. Beck). — Le nombre des Rissoa à double péristome serait, suivant mes connaissances, de 6, dont la moitié exclusivement fossile, tandis que les AR. coslala, Ad., etzetlandica, Mont., se trouvent vivants et fos- siles, et par contre le À. Mac-Andrewi uniquement vivant : le À. biangulala, Desh., appartient au Bassin de Paris et serait le plus ancien; le À. scalaris, Dubois, le R. Part- schi, Hornes, et le À. ze{landica, Mont., se trouvent à Stei- nabrunn : presque au même niveau ces deux dernières espèces, avec le À, costata, Ad., paraissent dans nosterrains terliaires italiens à Sassuolo près de Modena (Tortonien Mayer), et toujours assez rares, se continuent dans les mar- nes bleues de monte Vecchio, de Pradalbino (collines de Bologne) et de la vallée de Santerro (près d’Imola), dansles — 9256 — sables jaunes d’Asti (R. costata, Ad., seulement) pour passer dans les dépôtsquaternaires, tels que ceux de monte Mario, à Rome (R. costata, Ad., seulement), de Valle Biaia (col- lines de Pise (R. costata seulement) et de Livourne (A. Partschii, Hüôrnes, R. zetlandica, Mont., R. costata, Ad. (fide F. Appelius). A. M. Monographie du genre Cyathopoma , PAR W. T. BLanrorD (1). Le genre Cyathopoma (2) a été proposé originairement par moi, en 1861, pour deux espèces de coquilles ter- restres habitant les monts Nilghiri, dans l'Inde méridio- nale. La plus anciennement connue des deux est le Cyclostoma filocinctum, Benson. Le docteur L. Pfeiffer, dans le premier supplément de son excellente monogra- phie des Pneumonopoma (1858), l’a rangé au nombre des Cyclotus. Pourtant, comme il existait d'importantes diffé- rences, tant sous le rapport de la coquille que sous celui de l’opercule entre les formes typiques du genre Cyclotus (C. variegatus, Swainson, et €. planorbulus, Lamarck, par exemple) et le Cyclostoma filocinctum, il n’a paru conve- nable, à la suite de la découverte d’une seconde espèce se rattachant à cedernier par un bon nombre decaractères simi- laires, de séparer ces deux formes des autres Pneumono- (1) Traduit de l'anglais, sur le manuscrit original, par H. CROSSE. (2) Étymologie : xüulos, cyalhus; rôuæ, operculum. — 957 — poma, sous un nom générique nouveau. Plus tard, d'autres espèces appartenant au mème type générique furent dé- couvertes dans diverses parties de l'Inde, et je me décidai, en 1864 (1), à donner les caractères du genre Cyathopoma, de manière à pouvoir y comprendre ces formes nouvelles. Néanmoins, comme cela arrive souvent, d’autres modifica- tions du mème type générique se. sont encore présentées ultérieurement. Toutes les espèces du genre, à deux exceptions près, habitent les collines de la péninsule de l'Inde cis-gangé- tique. Quant aux deux espèces qui font exception, sous le rapport de la distribution géographique, l’une est une forme très-aberrante, qui a été recueillie dans les îles An- daman, et l’autre, également aberrante, vit, près des bords de la mer, au Malabar, où les formes malaises prédominent d’une façon plus marquée que dans toute autre partie des basses terres de l'Inde. Je possède, actuellement, 9 espèces qui peuvent être rapportées à ce pelit genre. Afin de pouvoir les y com- prendre toutes, je me trouve dans la nécessité de modifier légèrement les caractères génériques. G. CYATHOPOMA, Char. Emend. Testa parva, umbilicata, pyramidata, turbinata vel turbinato-depressa, epidermide crassa indula, plerumque spiraliter lirata.—Operculum inlus convexum, concentri- cum, multispirum, in speciebus normalibus truncato-conoi- deum,e duabus laminis compositum; interna membranacea, externa testacea, perconcava, anfractuum marginibus ex- ternis liberis, et plerumque in lamellam testaceam, versus medium incurvatam, interdumpulchre sculptam, elevatis. Typus : C. filocinctum, Benson, sp. (4) Ann. a. Mag. nat. History, sér. 11, vol, XIII, p. 449, 19 — 258 — I. Species normales. a. Spiraliter late. 4. C. riLocNcrum, Benson, sp. (pl. XIE, fig. À). Cyclostoma filocinctum, Benson, in Ann. and Mag. nat. Hist., sér. 2, vol. VII, p. 26-28. Cyclotus filocinctus, Pfeiffer, Mon. Pneum., p. 221 ; supp. 4, p. 25, et supp. 2, p. 52 (1). Il convient d’ajouter à la description de M. le docteur Pfeiffer les caractères suivants : Epidermide oblique striata, juxta suturam plicato- striala, sœpe hispida, peristomate intus confertissime crispato. Hab. Ad latus septentrionale montium Nilghiri, in India meridionali, ad alt. circa k,000-6,000 ped. angl. (1,200- 1,800 mètres). 2, C. DECCANENSE, n. sp. (pl. XII, fig. 2). Testu subanguste umbilicata, turbinata, solidula, albida, lineis confertis elevatis cincta, epidermide crassa, molli, faciliter detergenda, supra fuscescenti, subtus albida, subtestacea, verticaliter striata, induta. Spira conica, apice subacuto; sutura impressa. Anfr. k 1/2 convexi, ultimus cylindraceus, supra 2-3 lineis elevatis, ad peri- pheriam, carina elevatiuscula, subtus duabus similibus circumdatus, in umbilico perspectivo, conico, costis con- fertis spiralibus ornatus. Apertura parum obliqua, circu- laris; peristoma subsimplex, vix incrassatum, ad extre- mitates carinæ medianæ et ambarum basalium brevissime (1) Voir l'ouvrage de Pfeiffer pour les autres synonymies. — 9259 — linquiformiter porrectum, margine externo leviter antice arcuato. — Operculum normule, margine elevato anfrac- tuum sublente lineis reticulatis pulcherrime sculpto. Diam. maj. 3, min. 2 1/2, alt. 3 1[k mill. Apert. intus 4 1/4 mil. Hab. In montibus Syhadri (sive « Western Ghâts ») haud procul a Bombay, circa Khandalla, Singurh, etc, ad alti- tudinem circa 2,000-4,000 ped. ang. (600-1,200 mètres). Cette espèce se distingue facilement du C. filocinctum, par sa spire plus élevée, par son ombilic plus petit et par le manque de toute crénulation à l’intérieur de l’ouver- ture. L’épiderme est très-curieux et très-difficile à con- server, à cause de son extrème fragilité. Sur la planche, l'opercule est représenté vu en dessous (fig. 2 a) et vu en dessus (fig. 2 b). 5. C. WyNAADENSE, n. sp. (pl. XII, fig. 5). Testa aperte umbilicata, turbinata, spiraliler lirata, albida, epidermide tenui, fuscescenti, striatulu, induta. Spira conicu, apice subacuto ; sutura profunda. Anfr. & 1/2-5 rotundati, juxta suturam lœvigati, ultimus teres, lineis plerumque 4 elevatis ad peripheriam cinctus, sub- tus lœævigatus, circum umbilicum perspectivum intus con- fertissime liratum vix compressus. Apertura parum obli- qua, circularis, vix sinuata ; peristoma duplex, externum, eæpansum, internum viæ porrectum. — Operculum ? Diam. maj. 3, min. 9, alt. 3. Apert. intus, | mill. Hab, In Wynaud, ad latus septentrionale montium Nil- ghiri, ad allitudinem circa 4,000 ped.angl. (1,200 mètres). Espèce très-voisine de la précédente, et qui se distingue du C. filocinctum presque par les mêmes caractères : seu- — 260 — lement son péristome est double, son épiderme mince et ses costulations spirales sont plus espacées. 4. C. KALRYENENSE, W. et H. Blanford (pl. XI, fig. 4). Cyclotus Kalryenensis, H. et W. Blanford, Contr. to In- dian Malacology, n° Il; Jour. As. Soc. Bengal, 1861, vol. XXX ; Pfeiffer, Mon. Pneum. supp. 2, p. 55. Cyathopoma Kalryenense, H. Blanford, Ann. and Mag. nat. Hist. Juin 1864. Cette espèce est bien plus petite que la précédente, et la bouche est crénelée en dedans. Elle habite sur les monts Kalryens, plateau isolé situé dans le sud de l’Inde, près de la ville de Salem, à une hauteur d'à peu près 6,000 pieds anglais (1,800 mètres). 5. C. KoLAMULLIENSE, W. ct H. Blanford (pl. XIE, fig. 5). Jerdonia ? Kolamulliensis, W. et H. Blanford, Contribu- tions to [Indian Malacology, n°Il; Jour. As. Soc. Bengal. 1861, vol. XXX. Cyathopoma Kolamulliense, IH. Blanford, Ann. and Mag. nat. ist. Juin 1864. Cyclotus Kolamulliensis, Pfeiffer, Mon. Pneum. supp. 2, p. 28. Le C. Kolamulliense est d’une contexture plus cornée que les autres espèces du genre, et il possède une carène autour de lombilic. J'ai cité, par erreur, cette espèce parmi celles qui manquent de sculpture spirale dans les Annals and Magazine of nat. Hist. (Juin 1864.) Elle habite les monts Kolamullay, plateau isolé comme — 261 —. celui de Kalryenmullay, mais situé plus au sud, à une dizaine de lieues au nord-ouest de la ville de Trichinopoly. 6. C. CooNooRENsE, n. sp. (pl. XII, fig. 6). Testa uperte umbilicata, depresso-turbinata, liners subdistantibus elevatis minutis cincta, albida, epidermide luteo-cornea, strigis castaneis obliquis ornata induta. Spira conoidea, apice acuto; sutura profunda. Anfr. k rotundati, ultimus teres, versus aperturam leviter descendens, undi- que minute spiraliter liratus. Apertura obliqua, circula- ris, juæla umbilicum sinuata; peristoma subduplex vel duplex. — Operculum ? Diam. maj. viæ 3, min. 21/2; alt. 2 1/4 mill. Hab. AdCoonoor, in summis montibus Nilghiri (6,000 ped. angl.). Var. maj. confertius spiraliter liratu, peristomate dis- hinclius duplicato, interno valde porrecto, continuo. — Diam. maj. k, min. 3 1/2, alt. 3 1/4 maill. Hab. Krore Mund, in summis montibus Nilghiri, teste capt. H. Beddome. Espèce très-voisine de la suivante. La sculpture spirale est bien moins prononcée que dans les espèces énumérées jusqu'ici. L’épiderme est plus mince, plus lisse et orné de bandes de couleur. Le €. Coonoorense sert de trait d'union pour réunir les Cyathopoma à sculpture spirale avec le C. malabaricum, où cette sculpture fait défaut. b. Lœvigatæ. 7. C. MarABARICUM, W. et H. Blanford (pl. XII, fig. 7). Testa aperte umbilicata, depresso-turbinata, glabra, sub epidermide luteo-cornea, verticaliter striata et strigis castaneis ornata, albidu. Spira conoidea, apice acuto; su- — 262 — tura profunda. Anfr. k rotundati, ultimus teres, versus aperturam descendens, linea unica, vix elevata, basali circa umbilicum cinctus. Apertura parum obliqua, circu- laris, juæta umbilicum conicum perspectivum sinuata ; peristoma simplex aut duplex.—Operculum faud retrac- tum, marginibus externis anfractuum valde products. Diam. maj. 3, min. 2 1/2, alt. 2 1/4. Apert, diam À mill. Hab. In sylvis circa Pykara in summis montibus Nil- ghiri, ad altitudinem 7,000 ped. angl. (2,100 mètres). IT. Aberrantes. 8. CYATHOPOMA PROCERUM, D. Sp. (pl. XII, fig. 8). Tesia anguste umbilicata, pyramidata, spiraliter lirata, albido-cornea, epidermide brunnea, verticaliter striata, juæta suturam plicata induta. Spira conica, apice acuto ; sutura valde impressa. Anfr. 5 rotundati, ultimus cylin- draceus, subtus confertim liratus et strigis fuscis trans- versis signatus. Apertura subverticulis, circularis, ad basin et juxta umbilicum leviter sinuata; peristoma in- crassatum, subdupleæ, extus leviter maculatum.—Opercu- lum retractum, tenue, intus membranaceum, extus subtes- laceum, concavum, anfractuum marginibus vix elevatis. Diam. maj. 2, alt. 2 3J4-3 ; diam. apert. c. perist. À mul. Hab. Sub dumetis et in hortis ad Beypoor in Malabar haud procul a litiore maris. Detexit Rev. S. Fairbank. Cette espèce est très-voisine des autres Cyathopoma, sous le rapport de la coquille, bien que sa spire soit plus élevée. Son opercule ressemble plutôt à celui d’un Cyclo- lus, mais je ne suis pas de l’avis que les caractères de — 263 — l'opercule seuls doivent déterminer la position d’un Mol- lusque quelconque. Au contraire, je pense que c’est l’en- semble des caractères, tant de la coquille que de l'oper- cule, que l’on doit regarder, en cherchant les relations d'un mollusque douteux, si l'animal ne présente aucune particularité saillante, comme dans le cas présent. Or l’ensemble des caractères de l’espèce que je viens de dé- crire ne diffère guère de ceux de Cyathopoma. C’est la seule espèce du genre qui se soit trouvée, jus- qu'à présent, dans l'Inde, loin des montagnes. Cette excep- tion est due, sans doute, au climat humide des côtes de Malabar, où se rencontrent une foule de formes (bien sou- vent malaises) qui manquent dans les endroits plus secs de l'Inde. 9. C.? rienarium, Benson (pl. XIE, fig. 9). Cyathopoma ? tignarium, Benson, Ann. and Mag. nat. Hist. Décembre 1865. Cyclotus tignarius, Pfeiffer, Mon. Pneum, supp. 2, p. 53. Hab. In insulis Andamanicis. L'opercule de cette espèce ressemble un peu à celui de la précédente, mais il est encore plus différent du type normal. La coquille a aussi l’épiderme plus mince et plus corné. Cette espèce paraît se rapprocher du sous-genre Lagocheilus, dont plusieurs espèces existent dans Île Burma. W'1B: — 264 — Note sur une variété anormale du Torinia va- riegata, Lamarck, PAR À. DE LAGopA. Un de nos amis nous a rapporté de Californie, avec un grand nombre de petites espèces qui n’ont pas encore été examinées, une coquille des plus intéressantes et qui nous a paru constituer une variété à la fois sénestre et scalari- forme du Torinia variegata, Lamarck. Le fait d’une variété aussi extrême n’ayant point en- core été signalé jusqu'ici, du moins à notre connaissance, dans le genre Torinia, nous croyons utile, d’abord de don- ner une figure de cette forme curieuse, figure que l’on trouvera dans le présent numéro du Journal de Conchylio- logie (pl. IX, fig. 7), ensuite d'en décrire succincte- ment les principaux caractères. La coquille est turriculée, scalaire et sénestre. Les tours de spire, au nombre de 5 et étagés, rappellent, jusqu’à un certain point, ceux des espèces du genre Scalaria. La forme de l'ouverture est partiellement arrondie et suban- guleuse, par suite de la présence d’une carène. La colo- ration de la coquille est blanche, mais des stries d’un brun rouge couvrent le dessous de chaque tour depuis la circonférence jusqu’au centre. La partie interne de l’ou- verture est.blanche, lisse et brillante : les stries, d’un brun rouge de la partie externe du test, s’y aperçoivent par transparence. L’ombilic est couvert à moitié par le revers du péristome, de sorte qu’on ne peut jugér de sa profondeur. — 965 — La longueur totale de la coquille est de 15 millimètres, son plus grand diamètre de 7 7/10. Le caractère principal qui nous engage à rapporter cette forme curieuse au Torinia variegala, Lamarck, est celui de la sculpture. Elle se compose de stries granu- leuses, dont la direction et la coloration rappellent celles de l’autre espèce. En outre, il faut remarquer que le nombre des stries granuleuses de la base, qui, dans le To- rinia variegala, est invariablement de six, se trouve, dans la variété ci-dessus mentionnée, réduit seule- ment à trois complètes. Le commencement de la qua- trième se perd dans l'ombilic qui est masqué par l'expansion du péristome. Au contraire, le nombre total des stries, à partir du sommet jusqu'à l'ouverture de la coquille, est d'environ 2% ou 25, c’est-à-dire presque le même que dans le Torinia variegala. C’est au savoir, en matière conchyliologique, de ma- dame la marquise M. Paulucei que nous devons la déter - mination et le classement de cette curieuse forme de coquille, qui fait partie de notre collection, et dont la description est notre premier essai dans la science. A. DEL Saint-Pétersbourg, 1867. Diagnoses d'Hélices nouvelles, par P. Ramgur, docteur en médecine. 1. HEzix mMonæceExsis, Nobis. T. magna, imperforata, subglobosa, ventricosu, irregu- — 966 — lariter rugatula, spiraliter substriata, albida vel subrufes- cente, rufo-fasciata ; anfr. 5 convexis, ultimo inflato, an- tice deflexo et devio ; sutura parum profunda ; apertura latissime lunari; peristomate vix tenuiter reflexo; margine dexætroarcuato,columellarisubangulatim reflexo,appresso, dilatato, cum callo junctionis continuo: fauce et apertura rufis. — Diam. maj. M, min. 34, alt. 25 mul. Hub. Prope Herculis Monæci portum, subfossilis. 2, Hezix Miranpx, Nobis. T. parva, solida, anguste umbilicata, globoso-depressa, subcarinata, utrinque conveæa, albido-cinerea vel cinereo- rufescente, fusco aut rufo alboque fasciata et maculata, infra subcostulata, supra inæqualiter costulata vel plica- tula, costulis nonnullis majoribus ; spira elevata,aliquando subconoidea; anfr. 5 [2 convexæis, ultimo antice parum deflexo, interdum devio ; sutura conspicua; apertura elata, obliqua, lunato-rotundata ; perist.recto, acuto, intus albo-labiato, marginibus approæimatis, columellari sub- dilatato, reflexiusculo. — Diam. maj. 10 1/2, main. 9, alt. 6 mull. Hab. Prope urbem « Miranda de Ebro » dictam, His- parie. 5. HELIX MADRITENSIS, Nobis. T. parva, perforata, depresso-globosa, vel qloboso-conoi- dea, carinata, albida vel cinerea, supra fasciis 2? macula- ribus fuscis, interdum obsoletis, tenuiter et regulariter dense costulata; spira mediocriter elevata, conveæa, bas subturgida, apice tenui, longe corneb ; anfr. 5, ultimo ci- tius accrescente, subinflato, antice parum deflexo et devio; sutura conspicua; apertura sut magna, rotundato-lunata; perist. recto, acuto, intus labiato, labro lalo,extenso, mar - — 967 — ginibus anterdum callo albo, tenui junctis, dextro subsi- nuato, columellari subdilatato, reflexiusculo, aliquando umbilicum partim suboperculante.—Diam. maj. 9, min.8, alt. 6 mill. Hab. Circa Madritum, Hispanie. 4. HELIX DINIENSIS, Nobis. T. parva, umbilicata, depressa, tenuissime et regulari- ter striato-costulatu, albida vel cinerea, lineis et fasciis fuscis plerumque ornata ; anfr. 5 1/2 parum elevatis, infra convexis, paulatim accrescentibus; sulura parum pro- funda ; umbilico primum angusto, subito dehinc dilatato ; apertura ovato-rotundata, postice anqustata; perist.reclo, tenui, antice subdeflexo et valide devio, intus profunde albo-labiato; marginibus approximalis, columelluri ad insertionem curvo, dilatato, reflexiusculo.—Diam.maj.1?, min. 10, alt. 6 mall. Hab. Circa urbem Diniam, Galliæ. Species magnitudine pervariabilis. 5. Heux vestitTA, Nobis. T. parvula, tenui, umbilicata, depressa, subcarinata, cinerea vel cinereo-subrufescente, supra variegata ; tenui- ter et irregulariter costuluta, pilis brevissimis et confer- tissimis induta; spira parum elevata; anfr. # 1/2 paulatim accrescentibus, uliimo parum deflexo nec devio; sutura conspicua ; apertura rotundata, sublunata; perist. recto, tenui, simplici; margine columellari producto, subre- flexiusculo. — Diam. maj. 6, min- 5 1/4, alt. 3 mill. Hab. In Gallia meridionali, in Corsica et in Hispaniu. G. Hgzix BEcasis, Nobis. T. minima, tenui, pellucida, rotundata, aperte umbili- — 268 — cata, depressa, tenuiter hispida, unicolore, subvirescente vel subrufescente, supra irrequlariter striato-plicatula ; anfr. 4 1/4 conveæis, ultimo citius accrescente ; sutura sat profunda ; spira convexæa, ad apicem crassula ; apertura rotundata, late lunata; perist. simplici, recto, tenu; marginibus rotundatis, subapproximatis, columellari sub- producto, vix refleæiusculo. — Diam. maj. 4, min. 3 1/2, alt. 2 1/4 mull. Hab. Ad basin montis « Canigou » dicti, Galliæ. 7. LONITES HERCULEUS, Nobis. T. mediocris, aperte umbilicata, depressa, subplana, vix striatula ; anfr. 5 A[2 supra planulatis, ultimo infra con- vexo, antice deflexo, nec devio; sutura primum super fi- ciali, dehinc conspicua; apertura rotundata, ad sinistrum latus dilatata, margine dextro subflexo, depresso, colu- mellari rotundato. — Diam. maj. 19 1/2, min. 16, alt. 10 mul. | Hab. Prope Herculis Monæci portum, subfossilis. « PAR: Description d'espèces nouvelles, PAR H. CROSSE. 1. Hezix GuesrTieriANA (pl. IX, fig. 4). T. anguste subrimata, depresse ovato-subglobosa, sat te- nuis, haud ponderosa, oblique conferte plicato-striata, cos- — 269 — tulis viæ obtuse prominulis, inæqualibus, fusco-nigricanti- bus spiraliter cincta, olivaceo-fulvida; spira obiusa, apice plantusculo; sutura profunde impressa ; anfr. k rapide accrescentes, primi 2 sublævigati, penultimus peculiariter et conferte granulatus, ultimus descendens, magnus, per- inflatus, in vicinio suturæ granulatus, mox valide mallea- tus, circa rimam umbilici tantum striatus, basi convexo- planiusculus, obscurior ; apertura perobliqua, diagonalis, late lunato-ovalis, intus leviter albido-fusca, submargarita- cea,nitida, costulisnonnullismajoribus transmeuntibus; pe- ristoma subincrassatum, breviter refleæum, squalide albi- dum, marginibus callo tenui junctis, columelluri dilatato, rimam ferè omnino tegente. — Diam. maj. 63, min. 49, alt. 37 mill. (Coll. Guestier.) Hab. In insula Madagascar dicta verisimiliter. Coquille munie d’une fente ombilicale très-étroite, de forme ovalo-subglobuleuse, déprimée, mince pour sa taille, légère, munie de stries longitudinales, pliciformes, obli- ques, serrées, et de costulations spirales obtuses, peu sail- lantes, inégales entre elles et se détachant en brun noi- râtre sur le fond de coloration du test, qui est d’un fauve olivâtre. Spire obtuse, terminée par un sommet assez aplati. Suture profondément marquée. Tours de spire au nombre de 4 s’accroissant rapidement, les deux premiers presque lisses, l’avant-dernier couvert de granulations serrées toutes particulières, le dernier descendant, déve. loppé, très-renflé, restant granuleux dans le voisinage de la suture seulement, puis couvert de fortes malléations jusqu'aux alentours de la fente ombilicale qui ne présen- tent que des stries plano-convexes et d’une coloration plus foncée à la partie basale. Ouverture très-oblique, diagonale, largement ovalo-lunaire, luisante, presque na- — 270 — crée et d'un brun blanchâtre livide à l’intérieur, et lais- sant apercevoir par transparence les plus fortes des côtes spirales externes. Péristome légèrement épaissi, briève- ment réfléchi et d’un blanc sale. Bords réunis par un mince dépôt calleux; bord columellaire développé, cou- vrant presque entièrement la fente ombilicale. — La plus grande longueur de la coquille est de 63 millimètres, son plus grand diamètre de 49, sa hauteur totale de 37. Nous n’avons point de données certaines sur la pro- venance exacte de l'A. Gueslieriana, mais, par l’ensemble de ses caractères, cette espèce nous paraît appartenir évidemment à la faune de Madagascar. Elle fait partie du groupe des Helicophanta, qui com- prend, entre autres formes remarquables, l’Helix vesicalis, Lamarck (1); l'A. Souverbiana, Fischer ; l’H. gloriosa, Pfeiffer; l’Æ. magnifica, V'H. Goudotiana et l'A. echino- phora, Férussac, et l'A. oviformus, Grateloup. C’est de l'A. vesicalis qu’elle se rapproche le plus : néanmoins elle s’en distingue par sa forme plus globuleuse, sa base plus convexe, son épaisseur plus faible, son péristome moins développé, son ouverture proportionnellement plus large, et son système de coloration et de sculpture. Elle est voisine de l’Æ. gloriosa sous le rapport des dimensions, mais elle s’en éloigne par le nombre de ses tours, par sa fente ombilicale, par la ténuité et les malléations de son test, par le peu d'épaisseur de son péristome, et enfin par sa coloration. Elle n’a de commun avec l'A. magmfica que (1) Nous nous refusons à adopter, pour cette espèce, malgré l'opinion contraire de la plupart des auteurs, le nom d’H. cornu giganteum, Chemnitz. Ce nom est antérieur à l’autre, il est vrai, mais il se trouve en désaccord complet avec les lois de la nomen- clature binaire, la seule adoptée en histoire naturelle. Il ne faut pas oublier que Martini et Chemnitz, excellents iconographes et descripleurs passables pour leur époque, sont de détestables nomenclateurs. H. C — 2971 — la disposition des bandes et linéoles d’un brun noirâtre de son dernier tour, qui donnent à la partie basale une teinte plus foncée que celle du reste de la coquille. Nous avons le plaisir de donner à cette belle espèce le nom de M. Daniel Guestier, de Bordeaux, qui a bien voulu nous la communiquer. Elle fait partie de sa remar- quable collection de coquilles terrestres. 2. Herzix VizLANDREï (pl. IX, fig. 5). Helix Villandrei, Gassies, in Journ. Conchyl., vol. XII, p. 210, 1865. Coquille très-largement ombiliquée, discoïde, planor- biforme, munie de stries assez fortes et légèrement obli- ques, luisante et d’un brun marron un peu clair, avec des fascies longitudinales noirâtres, placées de distance en distance et dans le sens des stries. Spire déprimée, nulle- ment saillante et ne dépassant pas le niveau du dernier tour. Suture marquée et assez profonde. Tours de spire au nombre de 5 1/5, aplatis et s’accroissant peu à peu : der- nier tour développé et plus convexe du côté de l’'ombilic que de celui de 15 spire, faiblement subanguleux vers sa partie médiane. Ouverture horizontale et oblique, de forme semi-lunaire arrondie et d’un gris livide à l’intérieur. Pé- ristome simple et brunâtre ; bord columellaire dilaté près de son point d'insertion, bord basal presque tranchant, bord externe tranchant et dépassant notablement, à son point d'insertion, le bord columellaire. Plus grand diamètre de la coquille 27 millimètres 1/9, plus petit 24; hauteur 10 millimètres. Hab. Intérieur de la Nouvelle-Calédonie (cap. Villan- dré). Cette espèce n’est connue jusqu'ici que par l'exemplaire — 972 — unique, qui fait partie de la riche collection de Mollus- ques terrestres et fluviatiles de M. Arthur Morelet, de Di- jon, et que notre honorable correspondant a bien voulu nous communiquer, pour le faire figurer. Bien qu’elle n’ait été recueillie encore par aucun des deux principaux collecteurs de la Nouvelle-Calédonie, le R. P. Montrou- zier et M. E. Marie, nous avons tout lieu de croire à l'exactitude de sa provenance. Elle se rapproche beaucoup del’ H. Raynah, Gassies, espèce calédonienne, également très-rare jusqu'ici dans les collections : ces deux espèces sont les plus grands représentants du genre Helhix qui aient été jusqu'à présent recueillis en Nouvelle-Calédo- nie. L'H. Villandrei diffère de l'H. Raynah par l’absence de malléations et de sillons transverses, par sa forme plus aplatie, sa hauteur moindre, sa spire complétement plane, son dernier tour moins développé, et son ombilic beau: coup plus grand. La coloration des deux espèces, bien que voisine, présente aussi quelques différences. 5. CANCELLARIA SOUVERBIEI (pl. IX, fig. 5). T. umbilicata, elongato-pyramidata, sat nitida, costis longitudinalibus, subobliquis, granulosis, ad angulum an- fractuum obtuse muricatis, et striis spiralibus, obsoletis, subdistantibus impressa, violaceo-cinnamomea , fulvido transversim multilineata ; spira elongata, apice obtusulo; sutura late et sat profunde excavata ; anfr.'T, embryonales primi 2 lœves, rotundati, luteo-castanei, sequentes angu- lati, non convexi, ullimus spiram subæquans, circa um- bilicum mediocriter amplum, profundum, luteo-ulbidus ; apertura ovato-trianqularis, intus liris brunneis impressa; peristoma simpleæ, album,margine columellari triplicato, — 273 — externo intus subincrassato, versus limbum acuto,castaneo maculato, ad angulum intus unidentato.—Long. 17, diam. maj. 10 mill. Apertura cum perist. 9 maill. longa, 5 lata. Hab. ...... ? (Coll. Thomas.) Coquille ombiliquée, en forme de pyramide allongée, assez luisante, munie de côtes longitudinales légèrement obliques, granuleuses, formant, à l’angle des tours, des pointes obtusément saillantes, et de stries spirales obso- lètes et assez espacées. Le fond de la coloration est d’un ton cannelle tournant au violâtre, avec de nombreuses petites raies fauves, qui ne deviennent très-visibles que dans le voisinage du bord externe : de plus, les côtes res- sortent un peu en clair sur le fond général. La spire est allongée et se termine par un sommet légèrement obtus. La suture est largement et assez profondément excavée : de plus, les côtes s’y continuent en samincissant, et for- ment ainsi un certain nombre de petites cloisons dans l’excavation suturale. Les tours de spire sont au nombre de 7; les deux premiers ou tours embryonnaires sont lisses, complétement arrondis et d’un brun jaunâtre ; les suivants d’abord fortement anguleux, puis convexes; le dernier est à peu près aussi grand que la spire et d’un jaune blan- châtre dans la partie qui entoure l’ombilic : ce dernier est profond, mais médiocrement large. L'ouverture est d’une forme triangulaire tournant un peu à l’ovale : elle est sillonnée à l’intérieur et les sillons sont de couleur brune. Le péristome est simple et blanc : le bord columel- laire porte 3 plis; le bord externe, légèrement épaissi à l'intérieur, est tranchant et tacheté de brun à son limbe extrême; il porte de plus une dent à sa partie interne, dans le voisinage de l'angle du dernier tour, près de son point d'insertion. — La longueur totale de la coquille est 20 — 274 — de 17 millimètres, son plus grand diamètre de 10. L’ou- verture, en y comprenant le péristome, a 9 millimètres de longueur sur 5 de largeur. Nous ignorons l'habitat exact de cette espèce, qui doit vraisemblablement provenir de quelque point de l’océan Pacifique. Elle nous a été communiquée par M. B. Tho- mas, de Brest, et fait partie de sa collection. Parmi les Cancellaires connues, deux seulement, le C. crenifera, Sowerby, des Philippines, et le C. foveolala, Sowerby, de l'Afrique méridionale, nous paraissent se rapprocher de notre espèce. Elle se distingue du premier par son aspect luisant, par la forme de son ouverture, par la grandeur moindre de son ombilic, par la faible saillie de ses côtes, à l’angle des tours, par ses linéoles brunâtres et par la présence d'une dent à l’intérieur de ouverture, près du point d'insertion du bord droit. Elle diffère de l’autre par son ombilic, par les granulations, la saillie obtuse et l’obliquité de ses côtes, et par la présence de sa dent aperturale. Nous donnons à cette espèce le nom de notre honorable correspondant de Bordeaux, M. le docteur Souverbie, dont les travaux ont tant contribué à faire connaître la faune malacologique de la Nouvelle-Calédonie. 4. MirrA Crouani (pl. IX, fig. 6). T. elongato-conica, crassiusculu, lœvis, nitida, pallide violaceo-carnea, strigis irregularibus, niveis longitudinu- liter ornala; spira elongata, acuminata; sutura linearis ; anfr. 9-10, primi 6 luteoli, spiraliter trilirati, cœteri læ- vigati, majores, ultimus 3/4 longitudinis subæquans, obtuse angulatus, basi attenuata et leviter recurva; apertura elongata, angusta, albida, fauce pallide brunnea; columella — 275 — septemplicata, plicis primis 3 majoribus, cœæteris magis ac magis attenuatis, ultima subevanida ; perist. album, mar- gine basali subacuto, externo incrassato. — Long. 15 1/2, diam. maj. 6. Apertura A1 4/2 müill. long., 1 1/2 lata. Hab. In mari insulas Gallapagos dictas alluente. (Teste B. Thomas.) Coquille de forme conique-allongée, assez épaisse, lisse et luisante. Coloration d’un ton de chair tournant au vio- lâtre sur les 2/5 du dernier tour et au blanchâtre sur le tiers le plus rapproché de la suture : sur ce fond se dé- tachent des bandes longitudinales irrégulièrement dispo- sées et d'un blanc mat. La spire est allongée, acuminée, la suture linéaire. Les tours de spire sont au nombre de 9 à 40; les 6 premiers sont jaunâtres et portent chacun à fortes stries spirales; les derniers tours sont lisses et beaucoup plus grands que les précédents, accroissement brusque qui donne à la coquille un aspect particulier. Le dernier tour, formant à peu près les 3/4 de la longueur totale, est obtusément anguleux : sa base est atténuée et légèrement recourbée. L'ouverture étroite et allongée est d’abord blanchâtre et prend ensuite, à l'intérieur, une coloration d’un brun clair. La columelle porte 7 plis, dont les 3 premiers sont plus grands que les autres et nette- ment accusés : les suivants s’atténuent de plus en plus et le dernier est à peine visible. Le péristome est blanc, le bord basal presque tranchant et le bord externe épaissi. — La longueur totale de la coquille est de 15 millim. 4/2, son plus grand diamètre de 6. L'ouverture a 14 milli- mètres 1/2 de longueur sur une largeur de 1 1/2. Cette espèce provient des îles Gallapagos, d’après M. B. Thomas qui nous l’a communiquée : elle fait partie de sa collection. — 976 — Le M. Crouant fait partie de la section des 1m- bricaria. 1 semble, au premier abord, ne constituer qu'une variété du M. conica, Schumacher. Néanmoins il s’en distingue facilement, d'abord par sa coloration, ensuite par l’absence des raies transverses, brunes et ré- gulières, qui caractérisent l’autre espèce, enfin par le développement que prennent brusquement ses derniers tours. H. C. Diagnose d’un Euealodium nouveau, PAR H. CROSSE ET P. FISCHER, À. EucaAzoprumM BLANDIANUM. T. viæ arcuato-subrimata, cylindraceo-turrita, trun- cata, solidula, sub epidermide olivacea, nitidula, parum decidua, violaceo-albida ; spira sensim atlenuata, late truncala; sutura impressa ; anfr.superst.8 vix convexius- culi, costis arcuatis, subobliquis, peculariter rugato-mal- leatis, luteolis longitudinaliter ornati, ultimus vix descen- dens, breviter solutus, antice leviter protractus, dorso subangulatus, infra medium vix obtuse carinatus; aper- tura obliqua, subangulato-ovalis, basi subeffusa, intus plica valida, obliqua, ascendente columellæ coarctata ; peristoma continuum, incrassatum, undique breviter re- fleœum, album.— Long. 81, dium. maj. 21 mill. Apertura cum peristomate 18 1/2 mill. longa, 15 lata. (Coll. Crosse.) Hab.In montibus, prope urbem Orizaba diciam,Mexici. (A. Sallé; T. Bland.) H. Get RE — 977 — Diagnoses Molluscorum novorum, AUCTORE H. CROSSE. 1. CypRÆA BREGERIANA. T. ovata, turgidula, crassiuscula, nitida; in parte dor- sali, olivaceo-albida, maculis minutis, inæqualibus, nume- rosis, caslaneis guttatim conspersa, medio zona lata, fus- co-nigricante, interrupla, transversim cingulata,utrinque fusco-nigricante bimaculata; lateribus marginatis, auran- lio-caurneis ; spira immersa, concaviuscula, inconspicua ; subtus convexiusculo-plana, aurantio-carnea, maculis mi- nutis, raris, fusco-nigricantibus quttulata, margine colu- mellari dentibus 20 concoloribus{interstitiis nigricantibus, dentibus basalibus 2 validioribus) instructo, punctis mi- nutis, raris, fusco-nigricantibus, et paulo supra medium macula castanea, lata variegato, externo dentibus 19 mu- nilo et ad limbum fusco-nigricante obscure quttulato. — Long. 23 1/2, diam. maj. 14 1/9, alt. 12 mill. (Coll. Crosse.) Hab. In Nova Culedonia. (M. Breger.) 2. HELIX NIMBOSA. T. aperte umbilicata, orbiculata, subdepressa, solidula, haud nitida, oblique striatulu, transversim tenuissime et fere inconspicue decussata, sub epidermide nigricante, strigis irregularibus, longitudinalibus, obliquis, fulvuidis variegata, partim decidua, roseo-violacea; spira depressa, — 278 — parum prominula, apice obtusula; sutura impressa; anfr. 6 vix convexiusculi, ultimus descendens, basisat convexus, apertura valde obliqua, rotundato-lunaris, intus violaceo- fusca; peristoma violaceo-fuscum, marginibus subconver- gentibus, refleæis, callo tenui junctis, columellari ad in- sertionem dilatato,umbilici lati, sed parum profundi nec pervii, partem minimam occultante. — Diam. maj. 35, min. 31, alt. 16 mull. Apert. 16 1/2 mill. longa, 14 luta. (Coll. Crosse.) Hab. In Japonia. 3. HELIX E0A. T. aperte umbilicata, orbiculato-lenticularis, subde- pressa, tenuiuscula, subpellucida, striis subobliquis, irre- gularibus, validis, rugosis longitudinaliter impressa, fulva ; spira depressa, brevis, parum prominula, apice oblusula ; sutura impressa; anfr. 6 planati, embryonales primi 1 1/2 pallide violacer, ullimus descendens, paulo supra peripheriam zona unica, angusta, fusco-nigricante cingulatus, et subacute angulato-carinatus, basi convexius- culus, subinflatus ; umbilicus latus, pervius, zona fusco- nigricante ornatus; apertura obliqua, rotundato-lunaris, intus livide violaceo-albida, margaritacea, zona externa transmeante et limbum attingente ; peristoma reflexum, violaceo-fuscum, marginibus subconvergentibus, columel- lari ad insertionem dilatato, partim fusco-nigricante, basali et externo violaceo-fuscis. — Diam. maj. 37, min. 314/2, alt,.16 mil. Apertura 16 mall. longa, 14 lata. (Coll. Crosse.) | Hab. In Japonia. 4. HELIX FERRIEZIANA. T. late umbilicata, depressa, orbiculata, oblique rugo- so-plicutula, lineis spiralibus, valide impressis, subdis- — 979 — tantibus sculpta, parum nitida, fusco-nigricans ; spira vix elevata; sutura impressa; anfr. 4-4 1/2 parum convert, sensim accrescentes, ultimus non descendens, basi subpla- natus, cirea umbilicum pervium, 1/4 diametri subæquan- tem radiato-striatus et concentrice crebriliratus ; apertura parum obliqua, lunato-rotundata, intus nitidula, hivide el obscure cœruleo-albida, submargaritacea; perist. rectum, marginibus subconvergentibus, columellari subdilatato, basali intus incrassato et dentem late obtusum emittente, externo simplice, subacuto et leviter antrorsum arcuato. — Diam. maj. 14 1/2, min. 12 1/2, alt. 8 mill. Apertura 6 1/2 muill. longa, vix 6 lata. (Coll. Crosse et Marie.) Var. 8 paulo minor, zona angusta, luteo-citrina ad pe- ripheriam cingulata, dente marginis basalis carens (an propter ætatem juvenilem ?).—Diam.maj.\3, min. A, alt. 7 mill. Apertura 5 3/k mall. longa, 5 lata. Coll. Crosse.) Hab. In loco « Baie du Sud » dicto, Novæ Caledonie. (E. Marie.) He BIBLIOGRAPHIE, = Die preussische expedition nach Ost-Asien. —ZLoologischer Theil. Zweiter Band. Die Land- schnecken. Bearbeitet von {L'expédition prus- sienne dans l'Asie orientale. Partie zoologique. Volume IL. Motlusques terrestres. Par) le doc- teur Edouard von Martens (1). M. le docteur E. de Martens comprend, dans le volume (1) Berlin, 1867, et à Paris, chez Haar et Steinert, libraires, — 280 — qu’il vient de publier, non-seulement les résultats de l’ex- pédition prussienne qui a été dirigée, il y a quelques an- nées dans les mers de l’extrème Orient, mais encore et plus spécialement ceux de son voyage dans l'Archipel indien, voyage qui se rattachait d’ailleurs à l'expédition. Il s’occupe exclusivement des Mollusques terrestres. Le corps de l’ouvrage se compose de 7 parties principales. Let ll. Les deux premières consacrées à l'examen des Mollusques recueillis, pendant un court séjour à Madère et aux environs de Rio Janeiro, sont d’un intérêt un peu se- condaire : néanmoins nous signalerons une figure donnée, d’aprèsnature, de l’animal du Streptaxis Dunkeri, Pfeiffer. L'auteur n’a pas trouvé trace de mâchoire : de plus, les tentacules sont médiocrement développés, etles inférieurs sont simples et non palmés, comme le prétendaient quel- ques naturalistes : l'animal est d’un rouge de brique vif. IT. La troisième partie est consacrée aux Mollusques terrestres japonais : elle est très-complète, eu égard à l’état actuel de nos connaissances, et fort intéressante. L'auteur énumère méthodiquement la totalité des espèces connues et discute la question de l’élimination de quelques espèces attribuées à tort à la faune malacologique du Japon. Parmi les Pneumonopoma, les genres Cyclotus, Cyclopho- rus, Alycœus, Pupina, Truncatella (comprenant les Blan- fordia), Paxillus et Helicina sont représentés au Japon, mais par un très-pelit nombre d'espèces. Dans les Heh- cea, nous trouvons les genres Philomycus (1 espèce); Limax (1 espèce); Hyalina (5 espèces) ; Helix (21 espèces, presque toutes plus ou moins voisines de l’A. peliomphala, Pfeiffer); Buliminus (1 espèce); Stenogyra (4 espèces) ; Balea (1 espèce); Clausilia (9 espèces, dans le nombre rue Jacob, 9. Un volume grand in-4° de 459 pages d'impression, accompagné de 22 planches noires et coloriées. — 981 — desquelles se trouve celle des formes actuellement connues qui atteint la plus grande taille, le C. Martensi, Pfeiffer). La faune malacologique terrestre da Japon, d’après ce qu’on en connaît, nous semble, tout en ayant quelques formes particulières (l Helix peliomphala et les espèces voisines par exemple), se rapprocher, d’un côté, de la faune du nord de la Chine, de l’autre, de celle du bassin de l'Amour. Ces affinités n’ont, d’ailleurs, rien que de normal, si l’on considère la position géographique du Japon. IV. L'auteur s'occupe, dans la quatrième partie, des Mollusques terrestres de Chine, très-insuffisamment con- nus encore sur la majeure partie du territoire chinois et particulièrement à l’intérieur. Les Pneumonopoma sont représentés par lesgenres Cyclotus, Cyclophorus, Alycœus, Paxillus et Helicina; les Helicea par les genres Philo- mycus, Vitrina, Hyalina (5 espèces) ; Helix (25 espèces) : Buliminus (1 espèce); Stenogyra (% espèces); Clausilia (7 espèces); Pupa (la présence du genre me parait dou- teuse, au moins quant à présent); Streplaxis (1 espèce) ; Succinea (2 espèces). L'auteur décrit comme nouveaux les Helhix Sarelii et H. trisinuala. W croit devoir réunir à l'A. similaris, Férussac, d’abord l'A. £estus, Benson, ce qui, à la rigueur, est possible, puis l’AJelix Fortuner, Pfeiffer, à titre de variété sénestre, et enfin l'A. Arca- siana, Crosse et Debeaux (1) : ces deux dernières réunions ne nous paraissent nullement justifiées. Nous sommes étonné de voir qu’il a cru devoir conserver, au nombre des coquilles véritablement chinoises, le Pupa regia, Ben- son. Cette espèce, du groupe des Strophia, qui est parti- (1) Voir Journ. Conchyl., vol. XI, 1863, p. 386, et vol. XII, 1864, p. 316, pl. xui, fig. 4. — 289 — culier aux Antilles, nous parait être tout simplement le Pupa decumana, Férussac, qui a été retrouvé tout ré- cemment, dans sa forme typique, aux îles Bahama, sa véritable patrie. L'auteur anglais qui a décrit le P. regia a dû vraisemblablement être induit en erreur au sujet de la provenance exacte de sa coquille. V. Mollusques terrestres de Siam. Ce chapitre est en- core fort bien traité et très-complet. Voici un aperçu de cette faune, dans laquelle sont comprises les espèces du Laos. Dans les Pneumonopoma nous trouvons les genres Cyclotus (1 espèce); Rhiostoma (5 espèces) ; Opisthoporus (4 esp.); Cyclophorus (5 esp.); Leptopoma (2 esp.) ; Aly- cœus (4 esp.); Pollhicaria (2 esp.) ; Pupina (1 esp.) ; Tro- chatella (4 esp.). Les Helicea sont représentés par les genres Vaginulus (1 esp.); Helicarion (2 esp.); Nanina (10 esp.) ; Hyalina (2 esp.) ; Trochomorpha (1 esp.); Helix (16 esp.); Bulimus (9 esp.); Buliminus (2 esp.); Steno- gyra (4 esp.); Clausilia (2 esp.) ; Streptaxis (4 esp.) ; Suc- cinea (L esp.). L'auteur décrit une espèce nouvelle, le Nanina mitiuscula. Il pense que le Cyclophorus Saturnus, Pfeiffer, devra, selon toute apparence, être réuni au C. lituus, Martyn. Il croit devoir réunir au Bulimus Schom- burgki, Pfeiffer, les B. Crossei, Pfeiffer, B. Mouhot, Pfeiffer, B. glaucolarynx, Dohrn, et B. Camboagensis, Reeve. Cette opinion est, à la rigueur, soutenable pour les 5 premières espèces, bien que nous ne la partagions pas absolument, mais elle n’est nullement fondée en ce qui touche la dernière. Nous ferons observer de plus que l'Helix (Nanina) Cambodgensis et le Bulimus Cambod- gensis, Reeve, ne paraissent pas plus exister au Cambodge qu'à Siam : ils proviennent du pays des Stiengs, sur la frontière de l’Annam. VI. Coquilles terrestres des Philippines. L'auteur se — 983 — borne, dans ce chapitre, à donner la liste des espèces re- cueillies par M. F. Jagor dans ces îles, et à proposer une classification du groupe des Cochlostyla. VIT. Coquilles terrestres de l'Archipel indien. Nous arrivons à la partie la plus importante de l'ouvrage de M. de Martens. Elle occupe plus des 5/4 du volume, et nous n'avons pas à nous en plaindre, car c’est un des mé- moires les plus intéressants que nous connaissions, au point de vue de la distribution géographique des Mollus- ques terrestres. L'auteur a exploré, dans le cours de son voyage, une grande partie de ces îles, et de plus il est parfaitement au courant de ce qu’on a fait avant lui sur le même sujet. Il décrit les espèces nouvelles suivantes : Cyclophorus Bankanus, de Banka; Helicarion suturalis, de Buru, H. lineolatus, de Sumatra, A. sericeus, de Timor, H. al- bellus, de Java ; Nanina fulvizona, Mousson ms., de Célè- bes, N. Sumatrensis, Mousson ms., de Sumatra, N. vi- rens, également de Sumatra; Trochomorpha Timorensis, de Timor; Helix intumescens, de Java, H. squamulosa, Mousson ms., de Madura, . miliacea, d'Amboine, H. leucophlæa, H. sororcula et H. flavidula, de Célèbes, I, œanthostoma, Herklots ms., de Batjan; Bulimus ema- ciatus, de Java; Stenogyra laxispira, de Sumatra, $. arc- tispura, de Java; Clausilia Schwaneri, Herklots ms., de Bornéo; Succinea obesa, de Java et S. minuta, Mousson ms., de Bali. Le Pupa ascendens, Martens, d'Amboine, nous paraît être un Diplommatinacé, par conséquent un Mollusque terrestre operculé. Nous avons pu aussi nous assurer, par l'examen de la collection Morelet et de la collection Gas- sies, que le Cyclostoma Leferi, Morelet, de Bornéo, était — 984 — un double emploi du Megalomastoma anostoma, Benson, et devait passer en synonymie. Le bel ouvrage de M. de Martens est terminé : 4° par des tableaux d’ensemble destinés à faciliter l’étude com- paralive de la distribution des Mollusques terrestres dans les diverses parties de l’Asie orientale, à Siam et en Co- chinchine, enfin dans les îles de l’Archipel indien ; 2° par des considérations générales sur les caractères de la faune, dont il traite, et sur ses affinités avec les faunes des ré- gions voisines. Les nombreuses espèces que l’auteur avait décrites sommairement dans les Monatsberichte de l’Académie de Berlin de 1864 sont, en même temps que les autres es- pèces nouvelles, figurées pour la première fois dans les 29 planches qui se trouvent à la fin du volume. On trou- vera de plus, intercalés dans le texte, les dessins des mà- choires et de l’armature linguale d'un grand nombre d'Hélhicéens de Y Asie orientale et de l’Archipel indien. En résumé, ce nouvel ouvrage sera précieux à consul- ler pour tout naturaliste voulant se tenir au courant des progrès faits dans la connaissance des lois de la distribu- tion géographique des Mollusques terrestres en Asie et en Océanie. M. de Martens, en le publiant, a rendu un ser- vice important à la science malacologique, et son livre nous parait avoir sa place marquée dans toutes les biblio- thèques scientifiques le quelque importance. H. CROSSE. — 285 — Conchological Memoranda. — N° 2. By Ro- hert E. C. Stearns (1). L'auteur cite, comme un curieux exemple de la force de vitalité, chez les Mollusques, le fait d’un Helix Veatchu, Newcomb, de Basse-Californie, qui, recueilli avec d’autres en 4859, et placé dans une collection, était encore vivant à la fin de 1865, et a pu être ranimé, après avoir passé 6 années sans prendre la moindre nourriture. Ces faits, quelque étonnants qu’ils paraissent, ne sont pas rares dans le genre /lelix, et nous-même, lors de notre premier voyage en Italie, nous avons rapporté des bords du Tibre un grand nombre d'Helix signala, Férussac, dont quel- ques individus se sont promenés, pendant près de 5 ans, dans l’un des tiroirs de notre collection. M. Stearns publie ensuite une liste de 135 espèces ma- rines recueillies à Santa Barbara et une autre de 25 re- cueillies à l’île de Santa Cruz, également en Californie, par le D' Newcomb, puis une troisième mentionnant 89 espèces, trouvées par lui-même à Purissima et à Lo- bitas (Californie). On ne saurait trop encourager la publication des petites faunes malacologiques locales, à la condition que les es- pèces recueillies soient déterminées avec soin. Si cette condition est remplie, de tels travaux sont d’une grande utilité pour la connaissance de la distribution géogra- phique des espèces et des lois qui la régissent. “H. CROSSE. (4) San-Francisco, 1867. Brochure in-8° de 7 pages d’impres- sion {tirage à part des Proceedings of the California Academy of nat. Sciences). — 286 — * Mémoire sur les coquilles fossiles des terrains d'eau douce du sud-ouest de la France, 2° édition, par S. B. Noulet (1). La première édition du mémoire de M. Noulet a paru en 1854, et depuis cette époque l’auteur a cherché sans cesse à perfectionner son œuvre, à compléter sa synony- mie et à dégager, de plus en plus, le caractère spécial des faunes lacustres tertiaires du sud-ouest de la France. La partie stratigraphique n’a point varié, et l’auteur constate définitivement l'existence de trois horizons dis- tincts : 1° Le calcaire lacustre infrà-nummulitique du dépar- tement de l'Aube, dont les fossiles marins superposés ont été étudiés par M. Leymerie ; 2% Les dépôts lacustres du terrain éocène supérieur du bassin sous-pyrénéen, répartis dans les départements de l'Aude, de l’Ariége, de la Haute-Garonne, du Tarn-et- Garonne, du Lot, de la Dordogne et de la Gironde. Ce sont les couches les plus riches et les plus intéressantes, non-seulement au point de vue de la paléontologie, mais encore d’après leur stratigraphie, puisque M. Noulet y re- connaît 8 niveaux bien caractérisés dont il donne la super- position. Les mollusques sont associés à un grand nombre de vertébrés : Lophiodon, Palæotherium, Paloplotherium, Aphelotherium, etc. ; 3° Le calcaire lacustre miocène, contemporain de la (4) Un volume grand in-8° de 200 pages. Toulouse, librairie Delboy, 1868. — 287 — célèbre faune des vertébrés de la colline de Sansan, et disséminé dans les bassins de la Garonne et de l'Adour. Les mollusques fossiles du bassin infrà-nummulitique sont peu nombreux et répartis dans les genres Pupa, Bu- limus, Cyclostoma, Physa, Limnæa, Planorbis. M. Noulet décrit toutes les espèces comme nouvelles et distingue ses Physa de leurs congénères des lignites des Bouches-du- Rhône, qui lui avaient paru autrefois identiques. L'espèce la plus remarquable porte le nom de Physa prisca, Noulet : elle a quelques rapports avec le Physa gigantea, Michaud, de Rülly. Il nous est difficile de donner un aperçu des nombreuses espèces du terrain éocène supérieur du bassin sous-pyré- néen. Remarquons, cependant, que quelques formes se retrouvent dans d’autres bassins lacustres, spécialement dans le bassin de Paris proprement dit; dans le calcaire de Saint-Parres, près Nogent-sur-Seine (8 espèces); dans le calcaire de Provins ; à Bouxviller (Bas-Rhin), à l’île de Wight, etc. M. Noulet compte dans ces couches : 25 Helix, 1 Clau- silia, À Pupa, À Vertigo, 1 Bulimus, À Glandina, 6 Pla- norbis, 7 Limnœæa, 1 Ancylus, 2 Melania, 5 Melanopsis, k Cyclostoma, 2 Pomatias, 53 Paludina, 2 Bythima, 1 Valvata, 1 Nerita, 2 Sphærium, 1 Unio. Quant au terrain lacustre miocène, il renferme, relati- vement, moins d'espèces propres à la région géographique que le terrain éocène supérieur. Ainsi 41 espèces se re- trouvent dans Île bassin de Paris, 4 dans le miocène de Touraine, 4 dans le bassin lacustre de Narbonne, 14 dans le miocène de l’Allemagne. M. Noulet décrit, dans cet horizon, 4 Limax, 1 Testa- cella, 27 Helix, 1 Clausilia, 5 Pupa, À Carychium, 8 Pla- — 988 — norbis, 6 Limnœæa, À Melania, 1 Melanopsis, 3 Cyclo- stoma, 5 Bythinia, k Unio. Le résultat le plus utile des recherches de M. Noulet est certainement l'identification d'espèces décrites comme distinctes dans chaque bassin où on les avait rencontrées. Je citerai comme exemple la synonymie du Planorbis cornu, Brongniart, qui était appelé corneus, à Bordeaux, par Basterot; solidus, à Mayence, par Thomæ ; subpyre- naîcus, dans le sud-ouest de la France, par Noulet; incras- salus, en Touraine, par Rambur; sans compter les noms de pseudo-ammonius, Lieten; corniculum, Thomæ; Man- telli, Dunker; Grateloupi, d'Orbigny; platystoma, Klein. L'ensemble des trois faunes lacustres, étudiées par M. Noulet, constitue très-probablement la plus riche suc- cession de couches à Mollusques terrestres et lacustres que nous connaissions. Nous souhaitons que le Sud-est soit examiné avec autant de zèle et de soin, afin qu'il soit possible d'établir la série complète des divers horizons la- custres du midi de la France. M. Noulet a rendu à la science un grand service en se dévouant à l'étude si difficile des mollusques d’eau douce fossiles, et nous n’avons que des éloges à décerner à l’exé- cution de son livre. Par ses rectifications synonymiques si loyalement faites, l’auteur s'accorde généralement, au moins pour la période miocène, avec les paléontologistes qui se sont occupés récemment de ce sujet, tels que MM. Sandberger, pour les calcaires lacustres du bassin de Mayence (1); Deshayes, pour les fossiles des meulières et du calcaire de la Beauce (2); Matheron et Tournouër (5), (1) Conchyl. d. Mainz. tertiarbeck. 1863. (2) Anim. s. vert. du bassin de Paris, suppl., 1864. (3) Bull. Soc. géol. de France, t. XXIV, 1867. — 289 — pour les dépôts d’eau douce du bassin de Ja Garonne cor- respondant au calcaire de Beauce, etc. Grâce à cet accord préliminaire sur les déterminations spécifiques les plus importantes, M. Noulet, qui pensait, en 1854, qu’à part l'Helix Ramondi, toutes les coquilles du terrain miocène sous-pyrénéen lui étaient propres, admet maintenant le synchronisme de divers bassins éloignés, basé sur un nombre suffisant d'espèces caractéristiques communes. Nous annoncerons, avec plaisir, à nos lecteurs, la pu- blication de l'atlas complémentaire que M. Noulet nous promet dans un court délai. Il est aujourd'hui absolument impossible d'étudier la paléontologie sans figures, et cette proposition devient d'autant plus saisissante, lorsqu'il s’agit de formes aussi peu déterminées que celles des Lim- nées, des Planorbes et même des flélices. P. FiscHEr. Animaux fossiles el géologie de l’Attique, par A. Gaudry (1). Le magnifique ouvrage consacré, par M. Gaudry, à la description des vertébrés du gisement de Pikermi, en Grèce, est suivi d'une partie géologique où sont signalées plusieurs espèces nouvelles de Mollusques fossiles. (4) Un vol. grand in-4° de 474 pages, 75 planches et une carte géologique. Paris, chez Savy, éditeur, 1862-1867. 21 — 290 — Dans le calcaire à rudistes de l’Attique, M. Gaudry a recueilli les espèces suivantes : Janira productoides, Gau- dry et Fischer; Hippurites Gaudryi, Hippurites variabi- lis, Radiolites Hellenicus et Plagioptychus Bæoticus, Munier-Chalmas. La formation lacustre miocène a offert quelques formes nouvelles : Limnæa Forbesi, Melanopsis Daphnes et Unio alticus, Gaudry et Fischer. Ces espèces sont associées aux Limnæa pseudo-palustris, d'Orbigny ; Planorbis solidus, Thomæ ; HMelanopsis coslata, Férussac; Melania Hamillo- niana, Forbes, etc. Le Cerithium atticum, Gaudry et Fischer, provient des couches pliocènes marines de Mégare. Dans les couches lacustres correspondantes, M. Gaudry a recueilli les Lim- nœa Megarensis, Melanopsis anceps et Neritina micanñs, Gaudry et Fischer. Les planches LXI, LXIT et LXIIT sont consacrées à la représentation des Mollusques fossiles. H. CROSSE. Procesdings Of the scientific meetings of the &oe- Iogical Society Of London for the year 1865! 1). — Parts [, Iland IE. Proceedings Of the scientific meetings ot the Zoo- (1) Londres, 1865. Un volume grand in-8°, en trois parties, de 906 pages d'impression, accompagné de 47 planches noires et coloriées. — Prix : 45 sh. (56 fr. 25 c.). — 291 — logical Society Of London for the year 1860 (1). — Parts [, IT and IT. ANNÉE 1865.— I. Sur la synonymie du Sistrum cancel- latum, par W. Harper Pease.— L'auteur démontre que les Purpura fenestrata, Blainville, et P.elongata, Blainville in Reeve, ne sont que des synonymes de cette espèce créée originairement par Quoy et Gaimard, sous le nom de Pur- pura cancellata. IT. Description d’une espèce nouvelle de Latirus (L. gib- bus), et remarques sur d'autres espèces habitant égale- ment les îles du Pacifique, par W. Harper Pease. IL. Descriptions de deux espèces nouvelles de coquilles de la collection de G. French Angas. Par H. Adams et G. F. Angas. — Subulina (Cœliaxis) Layardi, du Cap, et Truncatella (Taheitia) clathrata, des îles Salomon. IV. Descriptions de 10 espèces nouveiles de coquilles principalement des mers d’Australie. Par G. French Angas. — Voluta (Alcithoe) Kreusleræ, Mitra Roseliæ, Siphonalia fuscozonata, Columbella interrupta, Eulima augur, Paltella alhcostata, P. Gealei, Crepidula immersa, de l'Australie méridionale; Myodora convexa, de la Nou- velle-Calédonie ; Voluta (Lyria) Archeri, de Montserrat (Antilles). V. Notes supplémentaires relatives à la revue des Ver- melidæ. Par O. A. L. Môrch. — Espèces nouvelles : Tena- (1) Londres, 1866-1867. Un volume grand in-8°, en trois par- ties, de 645 pages d'impression, accompagné de 46 planches noires et coloriées et de gravures sur bois dans le texte. — Prix : 45 sh. (56 fr. 25 c.). — 292 — godus (Pyxipoma) Môbi; Tenagodus melanostomus, de Zanzibar. VI. Descriptions de 4 espèces nouvelles de coquilles marines de l’Australie méridionale. Par G. F. Angas. — Nassa compacta; Patella latistrigata ; Acmæa scabrili- rata, A. subundulafa. VIL. Sur la faune malacologique marine de la province de l'Australie méridionale, avec une liste de toutes les espèces connues jusqu'à ce jour, et des remarques sur leur habitat, leur distribution, etc. Par G. F. Angas. — Ce travail est fort intéressant et vient combler une lacune considérable dans l’histoire de la distribution géographi- que des Mollusques d'Australie. L'auteur cite 251 espèces de Mollusques univalves et 97 espèces d’Acéphalés : les formes nouvelles pour la science, assez nombreuses, ont été décrites dans le Journal de Conchyliologie et dans les Proceedings de la Société zoologique de Londres. Les côtes de l'Australie méridionale sont particulièrement riches en Trochidæ (50 espèces). Tandis que les genres Dolium, Strombus, Solarium, Trichotropis, Struthiolaria, Ovula, Chenopus, Terebellum et Dentalium paraissent manquer, les genres Voluia, Columbella, Fusus, Comi- nella, Triton, Haliotis, Fissurella et Chaton sont repré- sentés par de nombreuses espèces. On compte 4 Scalaria, 5 Conus, 1 seul Oliva et 5 Cypræa, parmi lesquels nous signalerons le C. Thersites, Gaskoin, non-seulement comme particulier à l'Australie méridionale, mais encore comme extrêmement localisé dans son habitat, car on ne l’a recueilli jusqu'ici qu'à Salt Creek (presqu'île d’Yorke). Les Pleurotomidæ sont assez nombreux, le g. Siphonaria est représenté par 4 espèces. Dans les Acéphales, le g. Tri- gonia parait manquer, les g. Hyodora, Solemya et Cha- mostrea comptent chacun une espèce, les Veneridæ, Tel- 24-909 hnidæ et Mactridæ sont assez abondants, ainsi que les représentants du g. Pinna. VIIT. Liste de coquilles terrestres, fluviatiles et marines recueillies à Formose par R. Swinhoe (96 espèces). — Utile à consulter, l'ile de Formose étant peu connue. IX. Diagnoses de nouvelles formes de Mollusques du district de Vancouver. Par Philip P. Carpenter. — Tere- bratula unguicula ; Nettastomella, nouveau sous-genre proposé pour le Pholas Darwinit, Sowerby, dont le Para- pholas penita, Tryon, est synonyme; Darina declivis ; Saxidomus brevisiphonatus. X. Liste des coquilles terrestres et d’eau douce du Zam- bèse et du lac MNyassa (Afrique tropicale orientale), re- cueillies par John Kirk et décrites par le D' H. Dohrn. — Ce travail mentionne 24 espèces dont 7 sont nouvelles. Il convient d'y ajouter 6 Unionidæ de même provenance précédemment décrits et figurés par M. Lea. Voici les noms des premiers : Helix Mosambicensis, Pfeiffer. Streptaxis Kirkü, Dohrn, n. sp. Ennea lævigata, Dohrn, n. sp. Achatina Lamarckiana, Pfeiffer ; A. panthera, Férussac. Buliminus stictus, Martens; B. catenatus, Martens; B. Kirkü, Dohrn, n. sp. Cyclostoma calcareum, Sowerby. Physopsis Africana, Krauss. Limnæa Natalensis, Krauss. Lanistes purpureus, Jonas; L. ovum, Peters; L. Nyas- sanus, Dobrn, n. sp. Paludina bulimoides, Olivier; P. polita, Frauenfeld. Melania tuberculala, Müller ; M. nodicincta, Dobhrn, n. Sp.; M. Vicloriæ, Dohrn, n. sp. Cyrena astartina, Martens, — 29% — Autant qu'il est permis d'en juger par le petit nombre des espèces rapportées, la faune malacologique du lac Nyassa a beaucoup d’analogie avec celle de la région de Natai, bien que quelques-unes des espèces recueillies soient les mèmes que celles qui ont été retrouvées beaucoup plus au nord par le capitaine Speke et par d’autres explorateurs. XI. Diagnoses de nouvelles espèces ct d’un nouveau genre de Hollusques de la collection Reigen, de Mazatlan, avec un exposé des spécimens additionnels offerts au British Museum. Par Philip P. Carpenter. — Genre nouveau Cycladella de la famille des Kelliadæ. Espèce unique : €. papyracea. Montacuta obtusa ; Scissurella rimuloïdes ; Vitrinella ornata, V. tenuisculpta ; Mangelia sulcata ; Mucronalia involuta ; Leiostraca producta. XIL. Descriptions d'espèces nouvelles et de variétés de Chitonidæ et d'Acmæidæ de la collection de Panama de C. B. Adams. Par Philip P. Carpenter. — Lepidopleurus Adamsii, L. lenuisculptus ; Ischnochiton expressus. XII. Diagnoses d’espèces nouvelles de Mollusques de la Région tropicale occidentale du Nord-Amérique, prin- cipalement recueillies par le Rev. J. Rowell, de San-Fran- cisco. Par Phulip P. Carpenter. — (Tellina) Angulus decumbens ; Lucina undata ; Calliostoma (? lima, var.) œquisculpta; Narica insculpta ; Drillia eburnea ; Man- geha albolaqueata ; Eulima falcata; Cerithiopsis interca- laris ; Columbella humerosa. Ce mémoire et les deux qui le précèdent sont utiles à consulter pour l’histoire natu- relle des côtes d'Amérique baignées par le Pacifique. XIV. Liste des coquilles terrestres recueillies par M, Wallace dans l'Archipel Malais, avec description des espèces nouvelles par 7. Henry Adams. Par Alfred R. Wallace. — Article intéressant au point de vue de la géographie zoologique, en ce qu’il donne très-exactement — 295 — | l'habitat d’un bon nombre d’espèces mal connues. Sur les 125 espèces de cette liste, 90 ou plus des 2/3 ne se trou- vent que dans une seule île. La différence qui existe entre les faunes de la région Indo-Malaise et de la région Aus- tro-Malaise est nettement accusée, au point de vue mala- cologique, un bon nombre de formes caractéristiques d’'Helicidæ étant propre à cette dernière. Les vrais Buli- mes à lèvre épaisse n'existent pas plus aux Moluques et en Nouvelle-Guinée que dans l’Austraïie, tandis qu’ils sont abondants dans les îles Indo-Malaises, et qu’ils s'étendent jusqu’à Célèbes, et, par les îles à l'E. de Java, jusqu’à Timor. Espèces nouvelles : Helix (Dorcasia) compta, et H. (Planispira) Aspasia, de Batchian; H. (Geotrochus) Waigiouensis, el H. (Geotrochus) turris, de Waïigiou ; H. (Geotrochus) Blanfordi, de la Nouvelle-Guinée; Leplo- poma scalare, de Waigiou ; Pupina Pfeifferi, de Batchian ; Truncatella (Taheitia) Wallacei, de Waigiou. XV. Description d’une espèce nouvelle de Gouldia de Port-Jackson. Par G. French Angas. — G. australis. XVI. Description de deux espèces de Chitonidæ de la collection de W, Harper Pease. Par Philip P. Carpen- ter. — Chiton (Lophyrus) perviridis et Acanthopleura nijrapunctata. XVIT. Descriptions de nouveaux genres et de nouvelles espèces de coquilles marines des îles de la partie centrale du Pacifique. Par W. Harper Pease, d'Honolulu. — Nou- veau genre Libratula, de la famille des Galeommidæ (L. plana). Matra sallata; Engina fusiformis, E. ovala ; Nassa obliqua ; Coralliobia sculptihis; Torinia conica ; Purricula putillus. Nouveau genre Mitroidea (M. multi- plicata), lorme distincte des Mitra ordinaires par la pré- sence de 10 plis à la columelle. #atra nigricans ; Neritina rubida ; Eulima subpellucida ; Purpura marmorata ; Cy- — 296 — prœa fusco-maculata, C. candida; Planaxis abbreviafa ; Pedicularia pacifica, espèce remarquablement voisine du P. sicula. À la suite de l’article, M. P. Carpenter, qui l'a communiqué à la Société zoologique, ajoute des ren- seignements et des rectifications au sujet de quelques- unes des espèces précédemment décrites par M. Pease. XVIII et XIX. Descriptions d'espèces nouvelles par G. B. Sowerby. Scintilla semiclausa, S. lactea et S. oblonga, de Bornéo ; S. rosea, de Lizard Islands; Puhina striatissima, de Bornéo; Conus subcarinatus, des îles de Nicobar; C. straturalus, de Bornéo ; C. sagiltatus, C. mullicatenatus. XX. Rapport sur les Mollusques terrestres et fluviatiles de Palestine. Par H. B. Tristram. — L'auteur énumère 419 espèces, toutes recueillies par lui, dont les suivantes sont décrites comme nouvelles : Succinea globosa ; Hehix carmelila (A), H. Masade ; Bulimus Uriæ ; Pupa Libano- tica, P. hebraica; Clausilia Genezerethana, C. Medlycotti ; Melania rubro-punctala ; Melanopsis Ammonis, M. ere- mia, Unio Simonis, U. episcopahs. L'auteur pense que M. Bourguignat s’est trompé en identifiant l’{Zelix tuber- culosa, Conrad , de Palestine, avec l’H. Despreauxi, des Canaries, et que l'espèce est parfaitement distincte. M. Tristram nous paraît, de son côté, être dans l’erreur eu supposant que lHelix Genezerethana, Mousson, n’est peut-être qu'une variété de grande taille de l'Æ. nummus, Ebrenberg : c'est une espèce très-différente, et parfaite- ment caractérisée, que nous connaissons de visu. Quel- ques formes relativement septentrionales, particulière- (1) Il est nécessaire de changer le nom de cette espèce, à cause de l’H. carmehta, Férussac. Nous proposons de la nommer 4. Lristrami. H. CRosse. — 297 — ment dans le genre Clausilia, sont fréquentes dans le Li- ban et en Galilée. La faune malacologique des plaines maritimes et de la côte ne se distingue guère de celles de la Basse-Egypte et de l'Asie Mineure. Les coquilles de la région centrale sont peu nombreuses et médiocrement intéressantes, tandis que celles de la vallée du Jourdain renferment des formes très-distinctes et des espèces parti- culières. Les Mollusques fluviatiles appartiennent à un type beaucoup plus tropical comparativement que les ter- restres. XXI. Sur la faune malacologique marine de la province de l’Australie méridionale, etc. Partie II. Conchifera. Par G. French Angas. — Voir plus haut VIT. XXII. Descriptions de 7 espèces nouvelles, du genre Vivipara de Link. — Par G. de Frauenfeld. — V. Scla- teri, du Japon ; V. Siamensis, de Siam; V. heliciformis, de l'Afrique centrale; V. punctata, de l'Afrique occiden- tale; V. Jeffreyst, V. capillata et V. Robertsoni, recueil- lis par le D Kirk, dans le lac Nyassa. XXII. Descriptions de 7 espèces nouvelles de coquilles terrestres d'Australie. Par James C. Cox, de Sydney. — Helix aridorum, H. flosculus, H. Urarensis, H. Green - hilh, H. splendescens, H. nauthiloides, Vitrina planila- bris (1). XXIV. Descriptions de deux espèces nouvelles de co- quilles marines bivalves de l'Australie méridionale. Par G. French Angas. — Barbatia (Acar) laminata et Spi- sula Adelaidæ. XXV. Descriptions d’un genre nouveau et de quelques (1) Ces espèces ont été décrites dans le Journal de Conchylio- logie, 1866, p. 45, par le même auteur, à peu près simultané- ment. — 298 — espèces nouvelles dé Mollusques. Par Henry Adams. — Kacron Wrighh, de Patagonie; Eglisia Macandreæ, de Gibraltar; Amphithalamus obesus et A. pupoideus, de l'île de Lord Hood, Heterocardia Dennisoni. Genre nou- veau Thyella, voisin du g. Semele : T. pulchra, de Singa- pore. L'auteur reconnait, par la même océasion, qu'il y a lieu de supprimer deux de ses genres, le g. Leuconix, établi sur les appendices internes spatuliformes du Pholas costata !!!), et le g. Pledostoma, qui fait double emploi avec le g. Opistosthoma de M. Blanford. Cela fera toujours deux genres de moins ! Malheureusement, wno avulso non deficit alter. XXVI. Description de 15 espèces nouvelles de coquilles terrestres de Fermose, recueillies par Â1. Robert Swinhoe, vice-consul de cette île. Par le D'Louis Pfeiffer. Helix Ves- ta, H. Shermani, IH. Granti, H. Swinhoe, 1. Formosen- sis, H. bacca, H.mellea ; B. Swinhoeï, B.sphæroconus, B. incertus ; Clausilia Swinhoei, C. Sheridani ; Pterocyclos Hailsoni. Nous prendrons la liberté de reprocher au sa- vant naluraliste de Cassel d’avoir introduit un peu légè-- rement l’état-major de l’armée des Etats-Unis dans la nomenclature Linnéenne dont il connaît pourtant si bien les règles. Que vient faire toute cette cavalerie au milieu des Hollusques de l'île de Formose ? C'est en matière de sciences naturelles qu’il faut dire encore plus qu'ailleurs : Cedant arma loge. XXVIT. Description de 5 espèces nouvelles de coquilles terrestres de la collection de feu 47. Cuming. Par le D' Louis Pfeiffer. — Bulimus auris, B. tenuilabris, du Ve- nezuela; B. Juarezi, du Mexique (côté du Pacifique) ; Pseudachatina elongata, du Gabon ; Achatina Calabarica, du Vieux-Calabar. ANNEE 1866. — T. Notes sur quelques Brachiopodes — 299 — vivants, dragués par feu Lucas Barrett au large de la côte N. E. de la Jamaïque, et faisant actuellement partie de la collection de M. R. Macandrew. Par Thomas Da- vidson.—Ces espèces sont au nombre de 5, savoir : 1 Te- rebratulina très jeune, que l’auteur rapporte avec beau- coup de doute au T°. caput-serpentis, et qui est très-pro- bablement notre T. Cailleti, de la Guadeloupe (1); 2 Ar- giope nouveaux, dont lun est très-particulier de forme (4. Woodwardiana), et dont l’autre (A. Barrethana) se rapproche beaucoup de ses congénères de la Guadeloupe décrits par nous, les À. Schrammi et A. Antillarum (2), tout en paraissant présenter quelques différences ; enfin 2 Thecidium, Vun nouveau, T. Barrethi, WNoodward ms., l’autre déjà connu, T. mediterraneum. La découverte de ces Brachopodes, dans les eaux de la Jamaïque, vient confirmer d’une manière éclatante une opinion émise précédemment par nous (3), savoir, que ces animaux de- vaient être beaucoup moins rares sur les côtes atlantiques de l'Amérique qu’on ne se le figure généralement, d'après l'état actuel de nos connaissances. Les espèces vivent dans des zones un peu plus profondes qu'ailleurs, et sont plus rares dans les collections. Voilà toute la différence. Nous regrettons de ne trouver dans ce mémoire, d’ailleurs bien fait, aucune diagnose latine. IT. Deuxième liste de 76 espèces de Hollusques recueillis à Formose par M. Robert Swinhoe et déterminés par M, Henry Adams. IT. Descriptions d’un nouveau genre (Brotia, établi sur le Melania pagodula, Gould), et d’une nouvelle espèce de (1) Journ. Conchyl., 1865, p. 27, pl. 1, fig. 1-3. (2) Journ. Conchyl., 1866, p. 269, pl. vu, fig. 6 et 7. (3) Journ. Conchyl., 1866, p. 266. — 300 — Mollusque (Colina gracilis, des mers orientales). Par Henry Adams. IV. Description de 15 espèces nouvelles de coquilles terrestres et fluviatiles recueillies à Formose par Robert Swinhoe. Par Henry Adams. — Nanina assimailis ; Helix fulvicans, H. Bairdi, H. succincta ; Bulimus Formosen- sis; Clausihia exilis, C. Formosensis ; Ennea Swinhoei (le nouveau groupe Ælma est proposé pour cette forme) ; Cyclotus Swinhoei; Cyclotus minutus; Alycœus Swinhoe: ; Pupinella Swinhoei ; Limnœæa Swinhoei ; Segmentina Swinhoei; Unio Swinhoet. V. Caractéristique de 6 espèces nouvelles de coquilles terrestres d'Australie. Par James C.Cox.—Helix Porteri, FT. conscendens, I. fenestrata, H. corticicola; Helicina diversicolor ; Pupina pineticola. VI. Liste des coquilles recueillies par M, Samuel White Baker pendant ses récentes explorations dans l'Afrique centrale. Par Henry Adams. — 12 espèces dont 2 seule- ment sont nouvelles, les Unio Bakeri et U. acuminatus, du lac Aïibert Nyanza. Les antres n’offrent rien de parti- culier : on y trouve un Limicolaria de Guinée, des espèces du Nil, et des formes répandues dans le nord de PAfri- que etl'Asie méditerranéenne. \ VIT. Liste des coquilles terrestres et d’eau douce re- cueillies par M. E. Bartlett dans la région du Haut-Ama- zone et de la rivière Ucayali (Pérou Oriental), avec des- cription des espèces nouvelles. Par Henry Adams. — L'auteur énumère 57 espèces, dont les suivantes sont nouvelles : Rumina pusilla; Clausilia Bartlethi; Olosto- mus pulcherrimus, O. Bartlelti, O. scitus ; Aperostoma connivens. Il propose le nouveau genre Bartlettia pour une coquille singulière, décrite et figurée, d’après un individu un peu imparfait, sous le nom d’Ætheria Stefa- — 9301 — nensis par M. Moricand dans le Journal de Conchyholo- gie (1). La coquille ne paraît être nullement adhérente, comme le supposait M. Moricand : le ligament est margi- nal comme celui des Anodonta, les deux valves sont sen- siblement égales; leur surface interne est nacrée et ne pré- sente pas les boursouflures que l’on remarque chez les Ethéries africaines. VIIT. Descriptions de 6 espèces nouvelles de coquilles et note sur l'Opisthostoma de Crespignii. Par Henry Adams. — Genre nouveau Nassodonta, pour le N. insignis, qui vit dans le Peiho, avec le g. Velorita. Genre nouveau Frembleya de la famille des Chitonide, pour le F. insi- gnis. Clausilia similaris, de Formose ; Diplommatina (Diancta) Martensi (c'est l'espèce dont nous avons donné ja diagnose latine, sous le nom de D. paradoæa, dans le numéro d'octobre 1867 de notre Journal, la 5° partie des Proceedings de 1867 ne nous étant point encore parvenue en ce moment : notre nom étant postérieur doit passer en synonymie); Anodonta Swinhoei, de Formose, Spatha Bai- ki, du Niger. L'auteur figure la petite coquille terrestre de Bornéo, pour laquelle il avait d’abord proposé le nou- veau genre Plectostoma, en la prenant pour un Hélicéen et qu’il a classée plus tard avec raison dans les Opisthoæ- stoma, attendu qu’elle est operculée. Cette espèce est des plus intéressantes, par la disposition bizarre de son ou- verture, qui rappelle celle du genre fossile Scoliostoma. Seulement, il est regrettable que l’auteur, désirant la dé- dier à M. de Crespigny, ait cru devoir l'affubler du nom impossible d'O. de-Crespignii, qui contient, à lui seul, deux fautes contre la nomenclature. C’est O. Crespignyi qu'il faut dire, pour être correct. (4) Journ. Conchyl., 1856, vol. V, p. 178. 00 IX. Sur le genre Opisthostoma, H. Blanford, avec la description d’une espèce nouvelle des environs de Bom- bay, de son animal et de son opercule. Par W. T. Blan- ford. — Article plein d'intérêt sur un genre curieux et très-peu connu. Le genre Opisthostoma comprend jusqu’à présent 5 espèces, l'O. MNilgiricum, M. Blanford, des monts Nilgiri (Inde méridionale) ; l'O. Fairbank, W.T. Blanford, espèce nouvelle des environs de Khandalla, au sommet des monts Syhadri, ou Westhern Ghâts, près Bombay; enfin l'O. Crespignyi, H. Adams emend., de Lobuan, près Bornéo. L'animal, très-difficile à observer à cause de son extrème petitesse, est blanc et transparent: le pied est très court et paraît arrondi, les tentacules sont courts, les yeux placés à leur base externe, noirs et appa- rents. L'opercule distinctement corné, concentrique et paucispiral, est logé dans le dernier tour, à la constric- tion : il ressemble à la figure de l'opercule du Diplomma- tina folliculus donnée par MM. Adams, dans leur Ge- nera, Ce qui confirme les vues de l’auteur, au sujet de l’étroite affinité des deux genres entre eux (1). M. Blan- ford trouve que M. Dohrn a eu tort de rapprocher les Opisthostoma des Pupinidæ, et que la place assignée par M. Pfeiffer, dans sa Monographie, au g. Diplommatina n’est pas naturelle, l’association de cette forme générique aux Acicula et aux Truncatella étant, à ses yeux, une vio- lation de toute véritable affinité. Les Diplommatina n'ont aucun rapport avec les Opisthophtalma : toutes leurs affi- nités sont du côté des Ectophtalma. H. CROSSE. (4) La forme pour ainsi dire intermédiaire du Diplommatina Marlensi, H. Adams, vient encore à l'appui de l'opinion de M. Blanford. H. CRosse. — 303 — Observations On {he genus Umio, logether with descriptions of new species in the family Unio- midæ, and descriptions of new species of the Me- Hanidæ, Limneidæ, Faludinæ and Heli- eidæ, etc. By (Observations sur le genre Unio, avec la description d'espèces nouvelles de la fa- mille des Unionidæ et de celles des Melanidæ, des Limneidæ, des Paludinidæ et des Helicidæ. Par) Hsane Lea. — Vol. XI (1). On &eiïa £eyaii — Cypricardia Leydii. — Descrip- üons of 14 new species of Melamidæ. — Descrip- tions of 11 new species of exolic Unionidæ. — Descriptions of 24 new species of Unionidæ. — Deseriplions of a new species of Unie and à Mo- mocondylea. — Descriptions of a new genus of the family Melaniäæ. — Descriptions of 11 new species Of Melamidæ. — Descriptions of and re- marks on Pianorbis Newwhexmryi. — Descrip- tions of 6 new species of Unmionidæ from Lake Nyassa. — Descriptions of 6 new species of Sue- cinea, etc. — Descriptions of 13 new species of Rielamidæ. — Descripüions of à new species of Planorbis. — Descriptions of 5 new species Of Eymmen. — Descriptions of 2 new species of Unionidæ, from South Africa. — Descriptions of 24 new species of Physa. — Descriptions of 6 new species of W. Asiatic Umionidsæ.— Descrip- (1) Philadelphie, 1866. Un volume grand in-4° de 146 pages d'impression, accompagné de 24 planches lithographiées. — 304 — tions of 3 new species of exotic Uniones. — Descriptions of 8 new species of Unio, by Isaac Lea (1). Nous croyons pouvoir, sans inconvénient, rendre compte des deux nouveaux ouvrages de M. Lea en un seul et même article. En effet, le premier est consacré à la des- cription détaillée et à l'illustration de la presque totalité des espèces, dont le second donne seulement une diagnose latine. Voici la liste des espèces nouvelles décrites et figurées : Unio quadrilaterus, U. Raleighensis, U. aberrans, U. pertenuis, U. Charlottensis, U. lucidus, U. viridulus, U. Weldonensis, U. nasutulus, U. oblatus, U. Living- stonensis, U. indefinitus, U. perlatus, U. Waccamawensis, U. Mecklembergensis, U. perlucens, U. cistellæformis, U. Gastonensis, U. Chathamensis, U. squalidus, U. cu- ralus, U. mediocris; Anodonta doliaris, tous de la Ca- roline du Nord ; À. Leonensis et A. Bealei, du Texas; À. Williamsu, A. Tryonu, A. Dallasiana, d’autres parties des États-Unis. Monocondylæa compressa, de Siam. Unio Kirk, U. Nyassaensis, U. Aferulus; Spatha alata, S. Nyassaensis, S. modesta. Cinq de ces espèces ont été recueillies par le docteur Kirk, dans le lac Nyassa (Afrique centrale) et sont fort intéressantes, à ce titre : la dernière seule provient des eaux douces de Mozambique. Unio Thortont, U. Mooresianus, U. mundus, U. tes- serulæ, U. crapulus, U. crebrivitatus, U. Laibu, U. (1) Philadelphie, 1866. Brochure in-8° de 32 pages d’impres- sion. — 305 — parvulus, U. perpurpureus, U. biemarginatus, U gra nulatus, U. germanus, des États-Unis. Unio rasus, d'Assyrie; U. dignatus, U. Mosulensis, U. Bourguignatianus, du Tigre; U. Orontesensis, U. Sy- riacus, U. delicatus, de l'Oronte:; U. Damascensis, de la rivière Barada. U. wipartitus, de l'Inde. — U, Natalensis et Spatha Natalensis, de Natal. — U. Paramattensis, de la Nou- velle-Galles du Sud. — U. Pazü, de Chine. — Unio Lao- sensis et Monocondylæa Mouhotiana, du Laos. Ampullaria gracilis, et A. turbinis, de Siam; À. /{ubæ- formis, de l'Inde; À. aurostoma (nom hybride et à chan- ger), de Carthagène (Amérique). Paludina orientalis, de Chine; P. Hainesiana, P. Swainsoniana, P. umbilicata, P. Ingallsiana, de Siam. Rivulina maculata, de l'Inde. Bithinia Siamensis, de Siam; B. globula, de l'Inde. Assi- minea carinala et Pachychilus parvus, de Siam. Melania Boninensis, des îles Bonin; 4. rubida, du Mexique; M. Newcombi, des îles Sandwich; A. Hainesiana, de l'Inde; M. Mauiensis, des îles Sandwich; M. Ningpoensis, de Chine; M. Myersiana, des îles Viti; M. Housei, de Siam : M. affinis, M. Manillaensis, M. lyræformis de Manille: M. Planensis, du Honduras; . Verreauxiana, des îles Sandwich; 11. fraterna ; M. bullata, du Brésil. Goniobasis Romæ, G. pupæformis, G. pulla, G. qua- dricincta, G.subrhombica, G. Cumberlandensis, G. Louis- villensis, G. lithasioides, G. vitalella, G. Milesü, G. in- formis, G. aterina, G. Emergensis, G. Smithsoniana, G. Decampü, G. fraterna, G. porrecta, G. viridistriata, G. Albanyensis, des États-Unis. — T rypanosioma subrobus- tum, T. cylindraceum, T'. Roanense, T. curtatuin, T. na- poideum, T. Lyon, T. affine, T. univittatum, T. Lesleyi, T. cinctum. T. Currierianum, T. carinatum, T. CorReum, 9 — 306 — T. venustum, des Etats-Unis. — Schizostoma Showaiteri, de l'Alabama. — Eurycælum umbonatum, du Tennessée. — Strephobasis Lyon, également du Tennessée. — Meseschiza Grosvenorü, de l'Indiana. Mesasystropha Newberryi, de Californie. — Pompho- lix effusa, de Californie. — Planorbis Traski, P. Wheat- leyr, des États-Unis; P. Billingsw, du Canada. — Lym- nea Haydenü, L. proxima, L. arclica, L. Smithsoniana, L. Jamesù, L. Tryoniana, L. Lecontii, de divers points de l'Amérique du Nord. — Physa Traskii, P. Warre- niana, P. Altonensis, P. Halei, P. Hawnü, P. Dorbig- niana (nom doublement incorrect : il faut dire P. Orbig- nyana), P. tenuissima, P. Saffordu, P. Blandii, P. venusla, P. crocata, P. Smithsoniana, P. Showalterii, P. Nuttallu, P. analina, P. Forsheyi, P. Whitei, P. Niagarensis, P. Febigerü, P. Grosvenorii, P. Nicklinu, P. triticea, P. parva, des Etats-Unis; P. brevispira, du Canada : P. hordacea, de l'ile Vancouver. Succinea Wilsonti, S. pellucida, S. Forsheyr, S. Gros- venorü, S. Mooresiana, S. Halei, des Etats-Unis. — He- lix Clark, de la Caroline du Nord ; H. Couchiana et H. Tamaulipasensis, du Mexique. Paludina Miles, P. Elliottü; Ancylus Newberryr, A. patelloides ; Amnicola Currieriana, des Etats-Unis. Les espèces décrites dans le deuxième ouvrage de M. Lea, et ne se retrouvant pas dans le premier, sont les suivantes : Unio Orphaensis, U. Mardinensis et Mono- condylæa Mardinensis, du Tigre; Unio Homsensis et U. Emesaensis, de l'Oronte; U. Wrighh et U. tortuosus, de Chine; U. rufofuscus ; U. doliaris, U. protensus, U. punctatus, U. amabilis, U. Lyon, U. proprius, U. Cromwell, et U. marginis, des Etats-Unis. De plus, l’au- teur annonce la création, par le professeur Jones, du nou- —— 9307 — veau genre Leaia, pour le Cypricardia Leydii, Lea, rare espèce fossile des terrains carbonifères d'Amérique et d'Angleterre, décrite en 1855 dans les Proceedings de V Académie des sciences de Philadelphie. On voit, par ce qui précède, que M. Lea poursuit l'œuvre considérable qu'il a entreprise avec une persévérance dont nous ne saurions trop le louer : on voit aussi que le nord de l'Amérique est encore loin d’avoir dit son dernier mot, en ce qui concerne les Unionidæ et les Melanidæ, dont le prodigieux développemeut constitue un des caractères les plus remarquables de sa faune malacologique. H. CRossE. Monographie paléontologique et géologique de l'étage portlandien du département de l'Yonne, par P. de Loriol el G@. Cotteau (1). Dans ce travail, M. Cotteau s’est chargé de la partie stratigraphique, et M. de Loriol s’est occupé exclusivement de l'étude et de la description des fossiles. Voici la liste des espèces décrites comme nouvelles : Bulla Letteroni, Cotteau ms.; Acteonina physoidea ; Nerinea Vallona; Cerithium Lamberti, C. vallestre; Natica Floræ; Neri- topsis Bruni et Turbo Foucardi, Cotteau ms.; T. Duru ; Trochus vinealis ; Straparollus portlandicus ; Alaria port- landica, A. Bernouilensis; Aporrhais Icaunensis; Gas- (4) Paris, mars 1868, chez Savy, libraire, rue Hautefeuille, 24. Un volume in-4° de 260 pages d'impression, accompagné de 15 planches lithographiées. — 308 —- trochæna Cottaldina; Pholas Foucardi; Neæra portlan- dica; Machomya, genre nouveau proposé pour le Pano- pœa Dunkeri, Orbigny ; Plectomya, genre nouveau établi sur le Tellina rugosa, Rœmer, et formant un passage entre les Pholadomya et les Anatina ; Anatina Icaunensis ; Iso- donta venusta; Isocardia Cottaldina, I. Letteroni: Car- dium frausum, C. Montignyacum, C. Foucardi, C. Ber- nouilense; Lucina aspernata, L. valentula, L. fragosa, L. pseudowabrensis : Astarte Vallonia, A. bifaria, À. Lamberti, A. puellaris ; Opis portlandicus ; Cardita Lam- berti; Trigonia Lelterom; T. Coltaldi, Munier-Chalmas ms.; Arca Velledæ, À. Icaunensis, A. corbisoides; MHy- hlus Icaunensis; Lithodomus vietus. L'ouvrage comprend la description de 417 espèces de Mollusques, presque toutes figurées : les diagnoses sont gé- néralement correctes et traitées, ainsi que les synonymies, avec un soin dont les ouvrages de paléontologie n’ofirent malheureusement que peu d'exemples. Nous n’adresse- rons à M. de Loriol que deux légères observations critiques. Pourquoi altérer le radical des noms propres, suivant le détestable exemple donné par d’Orbigny, et nommer, par exemple, Gastrochæna Cottaldina, une espèce dédiée à son honorable collaborateur, M. Gustave Cotteau? Ce procédé est absolument contraire aux lois de la nomen- clature, telles qu’elles ont été fixées par les auteurs les plus recommandables. Pourquoi encore mettre deux noms d'auteurs aux espèces dont on change la dénomination générique, et dire, par exemple : Alaria Barrensis (Bu- vignier), de Loriol, à propos d’une espèce que M. Buvi- gnier à décrite le premier comme Rostellaria ? I n’en faut qu'un, et le second est de trop, fût-il entre paren- thèses. Nous ne saurions trop le répéter, du moment où une espèce à été régulièrement nommée et décrite par un — 9309 — auteur, elle lui appartient irrévocablement, quel que soit le genre dans lequel elle se trouve appelée à figurer ulté- rieurement. Toute autre manière d'agir est profondément injuste et de plus antiscientifique au premier chef. Lenouveaulivre de MM. de Loriol et Cotteau est terminé par un tableau comparatif très-bien fait, exposant la dis- tribution des espèces dans les diverses parties du Port- landien et du Kimméridien, qui ont été suffisamment étudiées jusqu'ici, et par une étude géologique également fort bien traitée sur le terrain portlandien du départe- ment de l'Yonne, accompagnée d’une coupe verticale des zones et des assises de cet étage important. Nous signa- lons cet important travail à l'attention des naturalistes qui s'occupent d’études paléontologiques. H, CROSSE. Mollusques terrestres el fluviatiles de la Côte- d'Or, par Henri Drouet M). Le département de la Côte-d'Or est un des plus favora- blement situés de France, au point de vue du développe- ment de la faune malacologique terrestre et fluviatile. En effet, il est placé au point d’intersection de 5 bassins hy- drographiques et traversé dans sa longueur par la chaîne de montagnes qui lui donne son nom. M. Henri Drouet, déjà connu depuis longtemps dans le monde savant par de nombreux travaux conchyliologiques, a profité d’un séjour de plusieurs années dans le département, pour en (1) Paris, 1867, chez J. B. Baillière et fils, et F. Savy. Bro- chure in-8° de 122 pages d'impression. — 310 — recueillir et en étudier avec soin les Hollusques, et il vient de publier le résultat de ses recherches. Après une introduction très-bien faite, dans laquelle il expose les principaux caractères de la région dont il s’oc- cupe, et qui comprend un aperçu des travaux de ses de- vanciers, l’auteur passe à la partie descriptive, qui est naturellement la plus importante de son ouvrage. Les espèces suivantes sont décrites comme nouvelles : Arion rubiginosus, Baudon ms. ; Geomalacus hiemalis ; Hydro- bia carinulata. Parmi les formes déjà connues, nous signa- lerons le Vitrina annularis, qui semble n’exister dans aucun des départements voisins, et le Valvata contorta, qui habite la Saône. L'auteur donne ensuite, en appen- dice, une liste, qui nous semble assez complète, des faunes malacologiques départementales, publiées avant lui. Le nouvel ouvrage de M. Drouet nous paraît sagement conçu et bien traité : c’est, de plus, un guide excellent pour les recherches malacologiques dans la Côte-d'Or, car les localités sont relevées exactement, et la manière de vivre ainsi que le mode de station de chaque espèce se trouvent indiqués avec soin. Nous féliciterons aussi l’auteur de n'être pas tombé dans le travers de quelques naturalistes modernes, qui, en exagérant, de parti pris, la valeur des caractères, et en multipliant systématique- ment et en dehors de toute mesure le nombre des espèces, semblent n’avoir pour but que de fournir aux doctrines de Darwin les arguments qui leur manquent, et de plon- ger la nomenclature dans un chaos irrémédiable. H. Crosse. — 911 — Sulle importanti relazioni paleontologiche di talune rocce eretacee della €Calabria con alcuni terreni di Sietlia e dell’ Afriea settentrionale. Scoperte e considerazioni del Socio (Sur les im- portantes relations paléontologiques de quelques roches crétacées de la Calabre, avec certains ter- rains de la Sicile et de l'Afrique septentrio- nale. Découvertes et considérations par) &. Se= guenza (1) ‘ Ce mémoire comprend la description d’une espèce nou- velle (Crassatella Calabra). K démontre, de plus, qu'il existe un synchronisme parfait entre la formation des roches crétacées de Calabre, et, d’une part, celle des Ma- donie, en Sicile, étudiée par le professeur Meneghini, d'autre part, celle de la province de Constantine, qui a été l’objet d’une importante publication de M. Coquand. Les mêmes espèces se retrouvent dans les trois régions, et on est en droit de conclure qu'on se trouve en pré- sence d’un seul et même horizon, celui de l Ammonites Rothomagensis, Brongniart. H. CROSSE. Enige Sapanesische Conchylien aus der Bucht (1) Milan, 1866, imprimerie Bernardoni. Brochure in-4° de 17 pages d'impression, accompagnée d’une planche lithographiée (tirage à part du volume IT des Mémoires de la Société italienne des sciences naturelles). — 312 — von Hedo. Von (Quelques coquilles japonaises de la baie de [edo. Par) €. E. Eisehke (1). La faune malacologique du littoral et de l’intérieur des îles dont se compose le Japon est encore bien imparfaite- ment connue. Aussi doit-on accueillir avec plaisir tous les documents scientifiques qui tendent à jeter quelque lu- mière sur la question de la distribution géographique des Mollusques, dans cette partie de l’extrème Orient. Les matériaux qui ont servi à M. Lischke, pour son travail, sont de provenance authentique et lui permettent de don- ner une première liste de 55 espèces, toutes recueillies dans la baie de Iedo. Nous avons déjà dit précédemment, dans ce Recueil, que, sans doute sous l'influence de cou- rants marins, {tout un côté des îles japonaises possédait une faune marine presque tropicale, caractérisée notam- ment par d'assez nombreux représentants du genre Mitra, tandis que le côté opposé, qui regarde la Mandchourie et la Corée, présentait des formes beaucoup plus septentrio- nales et plutôt mème arctiques que tempérées. Sur d’autres points du Japon, et particulièrement dans la baie de Iedo, ces deux faunes si diverses paraissent se donner la main et, pour ainsi dire, se fusionner. C’est ainsi qu’à côté du Rapana Thomasiana, Crosse, du Lutraria maxima, Middendorff, et du Mya arenaria, Linné, formes évidem- ment septentrionales, l’auteur cite les Cypræa ligris, C. arabica, C. vilellus, C. lynx et C. caput-serpentis, es- (1) Cassel, 1867, chez Th. Fischer. Brochure in-8° de 18 pages (tirage à part des Malak. Bl. de 1867). — 313 — pèces essentiellement tropicales. I établit, d'accord avec M. le docteur Dunker, que le MVatica robusta, Dunker, doit être réuni au N. Lamarckiana, Recluz, à titre de va- riété minor, et que le Cardium japonicum, Dunker, doit être également réuni au C. muticum, Reeve. M. Lischke considère notre Rapana Thomasiana (1) comme ne con- stituant qu'une variété à ouverture vivement colorée du R. bezoar, Linné. Nous ne pouvons partager son opinion, car le À. bezoar, tel que le comprennent quelques au- teurs, et particulièrement Reeve, nous paraît déjà englo- ber, à lui seul, plusieurs espèces bien distinctes, qu’on ferait mieux de séparer. Quoi qu'il en soit, le mémoire de M. Lischke est fort intéressant, fait avec soin, et il fournit d’utiles matériaux pour la connaissance des espèces marines du littoral japo- nais. Nous ne pouvons donc qu'encourager l’auteur à poursuivre la voie dans laquelle il est entré. H. CROSSE. Observations sur quelques points de l'histoire paturelle des Céphalopodes, par BP. Fis- cher (2). — Articles [ et ET. Les deux mémoires del’auteur contiennent le résultat des observations qu'il a été à même de faire en 4866 et en 1867 à l'aquarium d'Arcachon, sur les nombreux Céphalopodes (1) Voir Zourn. Conchyl., vol. IX, p. 176 et 268, pl. 1x-x 1862. (2) Paris, 1867 et 1868. Deux brochures grand in-8° de 13 et de 8 pages d'impression (extrait des Annales des sciences naturelles). ? 23 — 314 — vivants que renfermait cet utile établissement scientifique. Ils sont remplis de faits curieux et peu connus relatifs aux allures habituelles, à la coloration, au système de progres- sion, à l’accouplement et à la ponte des Seiches. Nous signalerons aussi ce qui est dit de la natation des Cal- mars et de l’attitude normale des Poulpes, ainsi que de leur mode de progression. L'auteur a découvert l'usage des longs bras tentacu- laires des Seiches, au sujet duquel il n'avait pas encore été fait d'observations depuis Aristote. Il va sans dire que l’on s’accordait assez généralement à traiter de fables les assertions pourtant très-exactes qu'avait faites, à ce sujet, le naturaliste grec. Ces bras servent à la capture à distance et à la préhension de la proie, et se déroulent dans ce but avec une rapidité et une précision des plus remarquables. Il est probable qu'ils servent au mème usage chez tous les autres Décapodes. Dans son second mémoire, l’auteur reconnaît que la progression en avant et en arrière des Seiches n’est pas due seulement à l’action des nageoires marginales, mais aussi et concurremment au jeu de l’entonnoir. Nos ob- servations personnelles concordent, à cet égard, avec les siennes, mais il n’en est pas moins vrai que le rôle des nageoires marginales est considérable dans la natation modérée de la Seiche, et il suffit d’un peu d’attention pour s’en convaincre, quand on étudie l'animal vivant, dans un aquarium. On voit, par ce rapide exposé, combien sont intéres- sants, au point de vue de l’histoire naturelle des Céphalo- podes. les faits exposés par notre honorable collaborateur. H. CRossE. — 315 — Calalogo dei Mollusehi fossili plioceniei delle colline Bolognesi del dottore E. Foresti [l). Dans ce travail se trouvent décrites les espèces nou- velles suivantes du terrain pliocène de Bologne : Murex truncatulus, M. Capellinu, Buccinum Guidicinu, Nassa craticulata, Pleurotoma elegantissima, Mitra obesa et So- larium Aldrovandr. H. CROSSE. Sul €retaceo medio dell’ Htalia meridionale lettera del prof. &. Seguenza alla Sociela italiana di scienze naturali (2). Ce travail, purement géologique, comprend une liste de 40 espèces et variétés de Mollusques fossiles, recueillis en Calabre et en Sicile dans un terrain représentant les couches à Ammonites Rothomagensis de France : la liste indique la distribution de chacune de ces espèces dans les divers pays d'Europe. H. CROSSE. (1) Bologne, 1868. Brochure in-8° de 3 pages d'impression (extrait du Compte rendu de l’Académie des sciences de Bo- logne). (2) Milan, 1867. Brochure in-8° de 7 pages d'impression (ex- trait des Ath de la Société italienne des sciences naturelles). — 9160 — NOUVELEES. La riche collection de coquilles de feu M. 0. Rolland du Roquan, de Carcassonne, a été achetée par M. R. Da- mon, de Weymouth (Angleterre). Cette collection, bien connue des naturalistes, renferme un grand nombre de rarelés, parmi lesquelles nous citerons le seul exemplaire connu du Pleurotomaria Quoyuna, qui a été décrit et fi- guré, il y a quelques années, dans le Journal de Conchy- liologie. M. Thomas Bland, notre honorable correspondant de New-York, nous écrit que l'animal du Cylindrella New- combiana, Gabb, de Basse-Californie, possède une mâ- choire, et que l'espèce doit ou rentrer dans le genre Eu- calodium, ou constituer un genre nouveau. Nous signa- Jons ce fait intéressant à l’aitention des naturalistes. H. Crosse. EE Daris. — Imprimerie de madame veuve Bouehard-Huzard, rue de l'Eperon, 5. . JOURNAL DE GONCHYLIOLOCIE. ar etohre 186$. Catalogue des Fhyses de là Nouvelle-t'alédonie _et description d'une espèce nouvelle, PAR H. CROSSE. Lorsque l’on fait la comparaison des espèces terrestres et fluviatiles de la Nouvelle-Calédonie avec celles de l'Aus- tralie, on s'aperçoit tout d’abord que ces deux faunes, si tranchées dans leurs caractères et si différentes entre elles, sous quelques rapports, se rapprochent l'une de l’autre d’une façon très-remarquable par les représen- tants qu'elles possèdent du genre Physa. Dans les deux pays, les espèces de ce genre sont nom- breuses, voisines entre elles sous le rapport de la forme, et généralement de grande taille. De plus, il paraît en exister dans presque tous les cours d’eaux, grands ou pe- tits, ainsi que dans les marécages qui en dépendent. Quant à ce qui concerne le fait d'espèces de Physa, com- munes à l'Australie et à la Nouvelle-Calédonie, fait admis peut-être un peu légèrement par quelques naturalistes, il ne nous semble pas encore parfaitement prouvé. Nous 24 — 318 — pensons que, dès qu’il subsiste le plus petit doute, soit sur l’exactitude de la provenance d’une espèce, soit sur son identité complète avec une autre, on ne saurait être trop prudent, ni trop réservé. Autrement, on s'expose à tomber dans des erreurs fâcheuses, et à répandre involon- tairement des idées fausses, au sujet de la distribution géographique des espèces (1). La Nouvelle-Calédonie n’est pas encore suffisamment explorée, surtout à l’intérieur, pour que nous espérions pouvoir donner actuellement un catalogue à peu près complet des espèces du genre. Nous n'avons point cette prétention, car nous pensons, bien au contraire, que là comme ailleurs il y a de nombreuses découvertes à faire. Nous nous proposons seulement de donner un aperçu de l’état actuel des connaissances, et des notions exactes sur plusieurs espèces qui n’ont pas encore été figurées, el au sujet desquelles, par conséquent, il peut régner encore quelque incertitude. C’est ainsi que nous donnons, pour la première fois, les figures de 3 espèces décrites en 1857 par notre hono- rable correspondant et ami, M. A. Morelet, de Dijon, les Physa Caledonica, P. lspida et P. tetrica, d’après les types que l’auteur nous à communiqués avec sa bienveil- (1) Comme exemple de ces erreurs, en ce qui concerne la faune de la Nouvelle-Calédonie, nous rappellerons 1° que le Succinea Montrouzieri, Crosse, a été rapporté à tort au S. australis, Fé- russac ; 2° que l’on s’est également trompé en identifiant au Bulimus zonulatus, Pfeiffer, le B. Mageni, Gassies, qui est une bonne espèce, de l’aveu de M. le docteur Pfeiffer lui-même, au- quel nous l’avons communiqué ; 3° que la totalité, ou du moins la presque totalité des espèces décrites dans les recueils étrangers, comme provenant de la Nouvelle-Calédonie, ne parait point, à l'exception du f’oluta Deshayesii, Reeve, et des espèces recueil- lies par Macgillivray, exister réellement dans cet archipel. H. C, — 319 — lance accoutumée. Qu'il nous permette de lui témoigner ici toute notre gratitude ! A. PaysA NaAsuTA, Morelet. Physa nasuta, Morelet, in Soc. hist. nat. Moselle, Bulleune Se es is 1850-1857 — — Morelet, Test. Nov. Australiæ, p. 5 (HEASE SA DAC) RU nr ri 1857 — castanea, Gassies, in Faune Conchyl. Nouv.- Caléd., p. 80, pl. vi, fig. 14 (ne Lamarck) CRC te 1865 — — Frauenfeld, in Verhandl. Zool. bot. Gesells. Wien, avril (nec ÉARIEC HE) re. ne 1867 = — Frauenfeld, Zool. Miscellen, XI, p. 67 (tirage à part) (nec La- HACK) ts PH eee 1867 Coquille pourvue d’une fente ombilicale à peine sen- sible, oblongue, légèrement striée : coloration d’un brun marron. Spire turriculée, terminée par un sommet aigu, quelquefois tronquée. Suture marquée, presque imper- ceptiblement marginée. Tours de spire au nombre de G et convexes; dernier tour grand, renflé, formant au moins les 2/5 de la longueur totale. Ouverture large, ovale, sub- anguleuse au sommet, arrondie à la base. Péristome à bords réunis par un dépôt calleux; bord columellaire tordu, épais, et d’un gris violacé; bord externe mince et tranchant. — Longueur totale de la coquille 22 milli- mètres, plus grand diamètre 12 (coll. Morelet). Var. 8 minor, gracilior.—Long. 12, diam. maj. 7 mill. (coll. Crosse). Habitat. Balade (Souville, teste Morelet); Kanala, Hien- — 320 — guen (Montrouzier, Magen); Nouméa, dans un trou rem- pli d’eau (E. Marie). Observations. Cette espèce décrite, en 4857, par M. Mo- relet, a été ultérieurement réunie, à titre de variété, par M. Gassies (1) au P. castanea, Lamarck, et l’auteur n’a pas jusqu'ici, du moins à notre connaissance, fait d’objec- tions contre cette réunion. Nous pensons qu'il est pru- dent de conserver le nom de M. Morelet à la forme néo- calédonienne, au moins jusqu’au moment où l'identité de l'espèce de Lamarck avec la sienne sera plus certaine qu’elle ne nous paraît l'être actuellement. Le Physa na- suta paraît répandu d’un bout à l’autre de la Nouvelle- Calédonie, depuis Balade jusqu’à Nouméa, où il est repré- senté par une variété de petite taille, mais rappelant, d’ailleurs, parfaitement le type sous le rapport de la forme et de la coloration. Les individus que nous avons reçus jusqu'ici n’ont que 5 tours de spire et ne nous semblent pas complétement adultes : nous ne sommes donc pas en- core en mesure de caractériser la variété aussi régulière-- ment que nous voudrions pouvoir Je faire. Un fait certain, c'est que, même avec 1 tour de plus, elle serait sensible- ment plus petite que la forme typique. 2, Pnysa CALEDONICA, Morelet (pl. XIIT, fig. 2). Physa Caledonica, Morelet, in Soc. /nst. nal. Mo- selle, bulletin 8.. . . 1856-1857 _ — Morelet, Test. Nov. Australie, p. s (tirage à part). . . . . 1857 = — Gassies, Faune conchyl. Nouv.- Calédonie, p.85... .. .. . 1865 (4) Faune Conchyl. Nouvelle-Calédonie, p. 80. — 321 — Physa Caledonica, Frauenfeld, in Verhandl. Zool. bot. Gesells. Wien, avril. . 1867 —- —— Frauenfeld, Zool. Miscellen, XX, p. 67 (tirage à part). . . . . 1807 Coquille munie d’une fente ombilicale peu sensible, de forme ovale un peu acumivée, ventrue, assez solide, marquée de petites stries longitudinales légèrement ru- gueuses : coloration d’un brun corné. Spire assez courte, terminée par un sommet un peu tronqué. Suture mar- quée. Tours de spire au nombre de 4 1/2 et légèrement convexes, formant presque les 5/4 de la longueur totale. Ouverture ovale. Péristome droit, mince, à bords réunis par un dépôt d’émail luisant : bord columellaire épaissi, un peu réfléchi, tordu et d’un blanc grisâtre. — Lon- gueur totale de la coquille 12 millimètres, plus grand diamètre 7 (coll. Morelet). Habitat. Balade (Souville, teste Morelet). Observations. Le Physa Caledonica se rapproche du P. hispida, Morelet, sous le rapport de la taille et de la forme générale. I s’en distingue par une coloration plus foncée et par l'absence des petits poils qui caractérisent l’autre espèce. 5. Paysa nisrina, Morelet (pl. XIIE, fig. 5). Physa hispida, Morelet, in Soc. hist. nat. Mo- selle, bulletin 8. . . . . 1856-1857 — — Morelei, Test. Nov. Australe, Dr9 (Urage dupart) 0. 1 F607 — — Gassies, Faune Conchyl. Nouvelle- Calédonie DRE". 21. 1863 — — Frauenfeld, in Verhandl. Zool. bot. Gesells. Wien, avril. . . . 1867 — 3922 — Physa hispida, Frauenfeld, Zool. Miscellen, XI, p. 67 (tirage à part). . . . . . 1867 Coquille munie d’une fente ombilicale peu sensible, ovale, ventrue, très-finement striée, hérissée par endroits de petits poils très-courts, disposés régulièrement et vi- sibles à la loupe : coloration d’un jaune corné, tournant un peu au fauve. Spire courte, terminée par un sommet souvent un peu tronqué. Suture marginée. Tours de spire au nombre de 4 1/2; dernier tour ventru, plus grand que le reste de la spire. Ouverture ovale. Péristome droit et mince : bord columellaire blanc, tordu , légèrement épaissi, très-brièvement réfléchi à sa partie externe. Dé- pôt calleux réunissant les bords nul ou faiblement déve- loppé. — Longueur totale de la coquille 14 millimètres, plus grand diamètre 7 (coll. Morelet). Habitat. Balade (Souville, teste Morelet); Hienguen, Kanala (Montrouzier et Magen). Observations. Cette espèce se distingue facilement de ses congénères de la Nouvelle-Calédonie par sa columelle franchement blanche et par les séries de petits poils, pen visibles à œil nu, que l'on remarque sur les individus en bon état. Nous pensons que c’est par suite de quelque erreur typographique que MM. Morelet et Gassies attri- buent, dans leurs diagnoses, au dernier tour, l’un plus de 1/4, l’autre 1/5 de la longueur totale. Dans l’exem- plaire typique, figuré sur la planche x1n, le dernier tour est au reste de la spire comme 7 est à 4 : il forme donc plus de la moitié et presque les 2/5 de la longueur totale. 4. Paysa ogrusa, Morelet. Physa oblusa, Morelet, in Soc. lust. nat. Moselle, bulletin. See EURE 1856-1857 = 0 Physa obtusa, Morelet, Test. Nov. Australiæ, p. 5 (tirage apart): #5 HT . + A854 — — (Gassies, Faune Conchyl. Nouvelle- Calédonie, p. 81, pl. vi, fig. 7... 41865 — — Frauenfeld, in Verhandl. Zoolo- gisch. botan. Gesells. Wien, ANDRE PMN NON 4 SIG AT 1867 — — Frauenfeld, Zoolog. Miscellen, XI, p.67 (tiragé à part}: 21.014, 1. 1867 Coquille imperforée, ovale, ventrue, mince, marquée de stries espacées et faiblement accusées, assez terre el d'une coloration cornée brunâtre. Spire courte, obtusé- ment conique, habituellement tronquée au sommet. Tours de spire réduits à 4 et faiblement convexes ; dernier tour grand et formant plus des 5/4 de la longueur totale. Colu- melle tordue, courte, placée assez profondément à l’inté- rieur, et d’une coloration cendrée luisante. Ouverture de forme ovale légèrement allongée. Péristome mince, à bords réunis par un dépôt calleux : bord columellaire assez épais, légèrement réfléchi. — Longueur totale de la coquille 12 millimètres, plus grand diamètre 6 1/2. Habitat. Les petits cours d’eau et les marais affluents du Diahot, près de Balade (Souville, test. Morelet et (rassies) ; les ruisseaux et les mares de l’île Art (Mont- rouzier). Observations. Les exemplaires de notre collection sont tronqués et réduits à 5 tours de spire seulement : de plus, ils ne sont pas précisément imperforés, mais plutôt pour- vus d’une fente ombilicale à peine sensible. Deux d’entre eux présentent des érosions du test. D’après M. Gas- — 324 — sies (1), on rencontre parfois des individus dont le som- met n’est pas tronqué. 5. Paysa GuiLLaini, n. sp. (pl. XII, fig. 4). Physa Guillaini, Crosse et Marie, mss. T.vixsubrimata,ovato-globosa,ventricosa, solidula,haud: nilens, longitudinaliter obsoleterugato-striala, pallide cor- neo-fusca; spira parum elongata, apice subacuto, violaceo- fusco; sutura impressa; anfr. 6 conveæi, ullimus magnus, medio subplanatus, in vicinio suturæ obtuse subangulatus, 2/3 longitudinis superans, basi attenuatus; apertura irre- qulariter ovato-oblonga, intus pallide cornea; peristoma simpleæ, marginibus callo crassiusculo junctis, columel- lari incrassato, dilatato, valde contorto, extus brevissime eæpanso, pallide cinereo-lacteo, basali attenuato, primo subincrassato, mox tenui, externo aculo, flexuoso, ad in- sertionem obluse subangulato. — Long. 19, diam. maj. 11 mall. Apertura 12 maull. longa, 5 lata. Habitat in vicinio urbis Noumea dictæ, Novæ-Culedo- niæ (E. Marie). Coquille pourvue d’une fente ombilicale à peine sen- sible, de forme ovale-globuleuse, ventrue, assez solide, un peu terne, munie de stries longitudinales, rugueuses, obsolètes : coloration d’un brun corné clair. Spire mé- diocrement allongée, terminée par un sommet assez pointu et d’un brun violâtre : suture marquée. Tours de spire au nombre de 6 et de forme convexe; dernier tour grand et dépassant les 2/3 de la longueur totale, légère- ment aplati à sa partie médiane, obtusément subanguleux (1) Faune Conchyl. Nouv.-Caléd., p. 82. — 325 — dans le voisinage de la suture, atténué à la base. Ouver- ture irrégulièrement ovale-oblongue, d’un ton corné clair à l’intérieur, Péristome simple, à bords réunis par un dé- pôt d’émail assez épais : bord columellaire large, épaissi, fortement tordu, légèrement étalé à sa partie externe et d'un blanc laiteux et légèrement cendré, qui tranche sur le reste de la coquille; bord basal d’abord assez épais, puis atténué et mince: bord externe mince, tranchant, flexueux, obtusément subanguleux près du point d’inser- tion. — Longueur totale de la coquille 49 millimètres, plus grand diamètre 14. Longueur de l'ouverture 12 mil- limètres, largeur 5. Habitat. Cette espèce provient de Tongoin, aux environs ‘ie Nouméa : elle a été recueillie dans un petit cours d’eau. Observations. L'exemplairefiguré sur la planche esttres- adulte, et son test est légèrement carié. De toutesles Physes néo-calédoniennes, le P. obtusa, Morelet, est l'espèce qui se rapproche le plus de la nôtre. Cette dernière sedistingue par sa taille plus grande, par sa columelle plus épaisse et bien plus fortement tordue, par sa spire non tronquée, par sa coloration plus claire, par son dernier tour aplati à la partie médiane, et enfin par son bord droit plus flexueux et comme subanguleux. Nous dédions cette belle espèce à M. le contre-amiral Guillain, gouverneur de la Nouvelle-Calédonie, à qui le Journal de Conchyliologie à dû, il y a quelques années, la communication de coquilles intéressantes, recueillies par lui et provenant de divers points de l'Afrique orientale. 6. Pnysa TETRICA, Morelet (pl. XIL, fig. 4 et 4 a). Physa tetrica, Morelet, in Soc. hist. nat. Moselle, bulletin "Sa ua 1806-1857 — 9326 — Physa tetrica, Morelet, Tes! Nov. Australiæ, p. 4 (tirage part): "PMR 1857 — — Gassies, Faune Conchyl. Nouvelle- Calédonie, p:830108 RER 1865 — — Frauenfeld, in Verhandl. Zool. bot. Gesells. Wien, avril.. . . 1867 — — Frauenfeld, Zool. Miscellen, XI, DT Uragg à part nee 1867 Coquille à peine perforée, de forme ovale-acuminée, ventrue, assez solide, un peu luisante, marquée de stries inégales, le plus souvent obsolètes : coloration d’un brun corné. Spire assez développée, plus foncée que le dernier tour, presque noirâtre et terminée par un sommet aigu. Suture marquée. Tours de spire au nombre de 6 et assez convexes; dernier tour renflé, formant à peu près les 2/5 de la longueur totale (::9 : 14),et présentant quelquefois, dans sa dernière moitié, une ou plusieurs costulations longitudinales, rugueuses, peu saillantes, paraissant jouer le rôle de reprises ou de temps d’arrêt dans l’accroisse- ment. Ouverture assez large et de forme ovale, blanchâtre à l’intérieur, avec quelques bandes longitudinales bru- nâtres, correspondant exactement aux rugosités saillantes du dernier tour. Bords du péristome réunis par un dépôt calleux assez épais : bord columellaire (ordu, épais, briè- vement réfléchi, luisant et d’un blanc grisâtre; bord basal très-faiblement épaissi; bord externe mince et tranchant. — Longueur totale de la coquille 144 millimètres, plus grand diamètre 8 1/2 (coll. Morelet). Var. 8 Noumeensis, major, paulo nihdior, apertura fusco late fasciata, margine columellari dilatato, vix con- torto, albido, basali subincrassato, externo tenu. — Long. 20, diam. maj. 12 mull. (coll. Crosse). — 321 — Habitat. Balade (Souville, teste Morelet).—Var. 6 Nou- méa, dans les marais (E. Marie). Observations. Nous avons cru devoir réunir au P. te- trica, à titre de variété, une forme remarquable par sa grande taille, que M. E. Marie, notre zélé correspondant, a recueillie aux environs de Nouméa. Elle ne nous paraît se distinguer du type de l’espèce de M. Morelet que par ses dimensions plus grandes, son test un peu plus lui- sant, sa columelle plus blanche et un peu moins tordue. Elle s’en rapproche, d’ailleurs, complétement par la colo- ration d’un brun noirâtre de sa spire, tranchant sur le ton plus clair du reste de la coquille, par les costulations ru- gueuses d’une portion de son dernier tour, et par les bandes longitudinales brunes de son ouverture (plus larges et plus foncées que dans la forme typique). 7. PHYSA AURICULATA, Gassies, Physa auriculata, Gassies, in Journ. Conchyl., vol N° p0274 pl rx AE PA RAR — — Gassies, Faune Conchyl. Nou- velle-Calédonie, p.84, pl. vi, EE RE RE ERP ES — — Frauenfeld, in Verhandl. Zool. Bot. Gesells. Wien, avril. . 1867 — — Frauenfeld, Zoo!l. Miscellen , XI, p. 67 (tirage à part).. . 1867 1865 Coquille imperforée, ovale, ventrue, finement et irré- gulièrement striée dans le sens de sa longueur, quelquefois treillissée, luisante et d’un bran-marron rougeâtre. Spire courte, pointue, terminée par un sommet noirâtre. Su- ture marquée. Tours de spire au nombre de 5 à 6 et con- — 328 — vexes; dernier tour développé, renflé et formant environ les 2/5 de la longueur totale. Ouverture de forme ovale, subanguleuse près de la suture, arrondie à la base. Bords du péristome réunis par un dépôt d’émail brillant; bord columellaire assez fortement tordu, épais et d'un blanc grisâtre ; bord externe mince et tranchant. — Longueur totale de la coquille 48 millimètres, plus grand diamètre AL (coll. Gassies). La var. £ hirsula, d'après M. Gassies, est « plus grande « que le type et s’en distingue essentiellement par la ré- « ticulation des stries et les lames épidermiques du der- « nier tour. » Jabitat. Balade, dans les marais (Magen); Hienguen (Montrouzier); Nouméa, dans les marais (E. Marie). La variété 8, d’après M. Gassies, vit à Balade et à Kanala._ Observations. Nous ne connaissons point la variété £. Le P. auriculata se distingue des autres espèces néo-calé- doniennes par sa forme courte et par le renflement de son dernier tour. Nous pensons que M. Gassies a commis une erreur ou laissé passer une faute d'impression en disant que le dernier tour, dans cette espèce, formait les 5/4 de la longueur totale. En mesurant les dimensions compara- tives, dans les trois figures qu’il a publiées, on trouve que le rapport est seulement des 2/5 environ. Dans l'individu provenant de Nouméa, et que nous rapportons à celte es- pèce, la dimension du dernier tour est de 10 millimètres, alors que la longueur totale est de 45, ce qui donne une proportion des 2/5 exactement. Cet individu, d’ailleurs, ne diffère de la forme typique que par sa coloration d’un brun plus foncé et presque noirâtre, et par son test mé- diocrement luisant. — 329 — 8. PHysA KANAKINA, Gassies. Physa Kanakina, Gassies, in Journ. Conchyl., VOL VES ps. 275% 0pl rx BL TRS LAN URI tu. te A SOT — — Fischer, Journ. Conchyl., À VO NII p.499". 4860 — — Gassies, Faune Conchyl. Nou- velle- Calédonie, p. 82, DV fee AR Er ES 1865 — — Frauenfeld, in Verhandl. Zool. Bot. Gesells. Wien, avril. . 1867 — — Frauenfeld, Zool. Hiscellen, XE, p. 67 (tirage à pari). . . . . 41867 Coquille à peu près imperforée, de forme ovale-allon- gée, médiocrement ventrue, finement et irrégulièrement striée, assez luisante, transparente et d’une coloration cornée, tirant sur le jaune où sur le vert. Spire courte, un peu aiguë, souvent tronquée au sommet. Suture marquée. Tours de spire au nombre de 4 à 5 et convexes; dernier tour formant environ les 3/4 de la longueur totale. Ouver- ture ovale, arrondie à la base et anguleuse au sommet. Bords du péristome réunis par un dépôt calleux luisant et très-mince ; bord columellaire faiblement tordu, court et d’un blanc jaunâtre; bord externe mince et tranchant. — Longueur totale de la coquille 12, diam. maj. 7 milli- mètres. Habitat. Balade, dans le Diahot et ses marais (Magen) ; Hienguen (Montrouzier). Observations. Cette espèce n'a encore été recueillie, à notre connaissance, ni dans les environs de Nouméa, ni sur aucun point de la côte occidentale de Pile. Nous avons — 330 — eu sous les yeux, pour notre description, des individus que nous tenons de l’auteur lui-même. Il existe encore une autre espèce de Physa, qui est ci- tée par quelques auteurs comme faisant partie de la faune de la Nouvelle-Calédonie : c’est le P. Novæ-Hollandeæ, Lesson. M. Gassies l’a mentionnée le premier, comme ayant cette provenance, dans le volume VI du Journal de Conchyliologie (p. 275), mais il est revenu plus tard (1) sur cette affirmation, qui paraissait provenir d’une déter- mination erronée, et il reconnait n’avoir reçu authenti- quement l'espèce d'aucun de ses correspondants. M. le D' Souverbie, directeur du musée de Bordeaux, ne l’a pas reçue non plus, et il en est de même, en ce qui nous con- cerne personnellement. Dans ces conditions, nous croyons qu'il y a lieu de faire disparaître des catalogues néo-calé- doniens cette espèce dont le nom, d’ailleurs, est défec- tueux, au point de vue des lois de la nomenclature. HE: C. Note sur les Nieïda, section subgénérique des pi- plommatina habitant la péninsule de l’inde, PAR W. T. BLANFORD (2). Dans le cours de ces dernières années, plusieurs petites coquilles terrestres, alliées aux Diplommatina, ont été dé- (4) Faune Conchyl. Nouvelle-Calédonie, p. 80, 1863. (@) Traduit de l'anglais, sur le manuserit original, par H, CROSSE. — 331 — couvertes sur les collines de l’Inde méridionale. Toutes se distinguent de la forme typique des Diplommalina par l'absence des costulations verticales et de dent columel- laire. En considération de ces caractères, les deux espèces décrites par mon frère et par moi sous le nom de D. Mil- girica et de D. Kingiana ont été placées, par le docteur L. Pfeiffer, dans le genre Arinia, faisant partie de la sous- famille des Pupinea (1), ainsi qui l’a fait observer M. Crosse, dans un des précédents volumes du Journal de Conchylhologie. J'ai plus d’une fois déjà démontré que les vues du doc- teur Pfeiffer sur la classification des Diplommatina dans la division des Opisophtalma, sous-ordre des Mollusques terrestres operculés où Pneumonopoma, étaient en désac- cord, et avec les caractères de l’animal, et avec ceux de la coquille, et avec ceux de l’opercule. Il m’est également impossible d'admettre, comme le fait cet auteur distingué, la séparation, même générique, des Diplommatina de l'Inde méridionale d’avec des formes aussi voisines que les vrais Diplommatina de l'Himalaya. Car il ne faut point oublier qne le pli columellaire, auquel on attache tant d'importance , est si petit qu’il devient fréquemment presque obsolète dans les 5 espèces qui habitent la partie occidentale des monts Himalaya, et parmi lesquelles se trouve le D. folliculus, Pfeiffer, type du genre Diplom- malina. Je ne pense pas non plus que les Diplommatina de l'Inde mérionale doivent être réunis génériquement au Cyclostoma minus de Sowerby, type du genre Arinia. Cette coquille est très-probablement alliée aux Diplom- malina, mais elle ne s’y rattache pas d'aussi près ni aussi (1) Mon. Pneumonopomorum, suppl. 2, p. 90, 1865, — 332 — étroitement que les formes de l'Inde méridionale. Elle est plus pupiniforme et se rapproche davantage des remar- quables formes orientales de Diplommatinacea (Palaina), récemment découvertes par M. C. Semper, aux îles Pelew, et figurées, il y a quelques années, dans le Journal de Conchyliologe. Les espèces des collines de l’Inde méridionale forment un petit groupe très-bien «délimité, qui, tant par ses ca- ractères particuliers que par les limites étroitement cir- conscrites de sa distribution géographique, mérite d’être placé dans une section particulière. Je ne puis, d’ailleurs, considérer cette section, de même que celle des Palaina, que comme une fraction subgénérique du genre Diplom- matina. Je propose pour ce sous-genre le nom de Micida : en voici les caractères. S. G. Nicipa, W. T. Blanford, 1868. Testa ovata, imperforata, sculptura verticali denteque columelluri omnino carens, glabra vel spiraliter lirala, niidula.— Operculum corneum, subobsolete multispirum. Typus : Diplommalina Nilgirica, W. et H. Blanford. Seetio E. Glabræe. 1. DipcommarTina (Nicipa) NizGriricA, W. et H. Blanford (pl. XIV, fig. 4). Testa vix rimata, subcylindrico-ovata, glabra, tenuis, nilida, pallide cornea. Spira lateribus convexiusculis, apice obluso, sulura impressa. Anfr. 6 convexi, primi & gradatim crescentes, ullimus vix angustior, antice parum ascendens , carind costiformi basali munitus. Apertura subverticalis, circularis; peristoma duplex, externum — 3933 — breviter expansum, internum mediocriter porrectum, ex- pansiusculum, continuum. — Long. 2 3/4-3, diam. 1 A/4. Ap. diam. 3/k mill. (Coll. W. Blanford et Crosse.) Hab. Circum Pykara, in summis montibus Nilghiri In- diæ meridionalis, ad alt. circa 7,000 ped. angl. (2,100 mè- tres.) Diplommatina Nilgirica, W. et H. Blanford, Contr. to Indian Malacology, n° T, in Journal asiatic Society of Bengal, vol. XXIX, p. 124, 2. D. (Nicrpa) KiNGraNA, W. et H. Blanford. Testa breviter rimata, ovata, glabra, cornea, nitidula. Spira conoidea, lateribus convexis, apice perobtuso, su- tura impressa. Anfr. 5 1/2 conveæi, primi 4 regulariter crescentes, ultimus angustior, antice ascendens, subtus ro- tundatus. Apertura fere verticalis, circularis ; peristoma subduplex, incrussato-expansiusculum. — Long. vixæ 2, diam. viæ À. Ap. diam. 2/3 mill. (Coll. W. Blanford.) Hab. In montibus Kolamully dictis, haud procul ab urbe Trichinopoly, Indiæ meridionalis, teste W. King. Diplommatina Kingiana, W. et H. Blanford, Contr. to Indian Malacology, n° IE, in Jour. as. Soc. Beng., 1861, vol. XXXI. Espèce plus courte et plus renflée que le D. Nilgirica, et dépourvue de la carination basale qui caractérise cette dernière espèce. 5. D. (Nicipa) PuLneyana, n. sp. (pl. XIV, fig. 2). Testa brevissime rimata, subperforata, elongato-ovata, 25 tenuis, pallide cornea, nitidula, glabra, sub lente minutis- sime stris obliquis, aliisque subobsoletis spiralibus decus- sata. Spira lateribus conveæis, apice perobtuso, sutura profunda. Anfr. 6 valde conveæi, ultimus et penullimus subæquales, ille non ascendens, ad basin rotundatus. Aper- tura obliqua, fere diagonalis, circularis; peristoma vix incrassatum, simpleæ, rectum, breviter adnatum.—Long. viæ 2 1/2, diam. A. Ap. diam. 1/2 mill. (Coll. W. Blanford et Crosse.) Hab. In summis montibus « Pulney » dictis, [ndiæ me- ridionalis, ad alt. circa 7,000 ped. angl. (2,100 mètres). Invenit Rev. S. Fairbank. Cette espèce se distingue du D. Kingiana par sa forme moins renflée, par ses tours de spire plus convexes et ses sutures plus profondes, par son ouverture oblique, et enfin par son dernier tour ascendant. Ces derniers carac- tères, ainsi que l’absence de carination basale, servent à distinguer le D. Pulneyana du D. Nilgirica. Les collines qui portent le nom de monts Pulney sont situées à environ 100 milles S. S. E. des monts Nilghiri. 4. D. (Nicipa) Niripua, n. sp. (pl. XIV, fig. 5). Testa subrimata, conico-ovata, glabra, nitidula, subob- solete minutissime oblique striatula, tenuis,pallido-cornea. Spira conoidea, lateribus parum conveæis, apice obtuso, sutura leviter impressa. Anfr.6 conveæiusculi, penultimus maximus, ullimus angustior, antice ascendens, carina mediocri basali instructus, infra carinam juxæta rimam parvulam valde compressus. Apertura viæ obliqua, circu- laris ; perisioma eæpansiusculum, breviter interruptum , subduplexæ vel duplex, margine exlerno superne antice — —— — — — — 335 — arcuato. — Long. 2 1/2, diam. 1 1/3. Ap. diam. intus 3/4 mill. (Coll. W. Blanford.) Hab. « Kulputty Hill, » in regione « Wynaad » dicta, ad latus septentrionale montium Nilghiri, et ad alt. circa 4,000 ped. angl. (1,200 mètres). Detexit capt. H. Beddome. Forme plus renflée qu'aucune des espèces précédentes et à tours plus plans. ’ 5. D. (Nicipa} FAIRBANKI, n. sp. (pl. XIV, fig. 4). Testa non rimata, elongate conico-ovata, glabra, tenuis, pallido-cornea. Spira conica, lateribus subrectis, apice ob- luso, sutura impressa. Anfr.T 1/2 convexi, primi 5 grada- lim crescentes, cæteri subæquales, ultimus vix angustior, antice valde ascendens, carina basali munitus. Apertura parum obliqua, subcircularis, sinuata; peristoma obtu- sum, simplex. — Long. 3 3/4, diam. 1 2/3. Ap. diam. in- tus À mill. (Coll. W. Blanford.) Hab. Rarissima, in montibus « Pulney » dictis, teste Rev. S. Fairbank, ad alt. circa 5,000 ped. angl. (1,500 mè- tres). C’est le plus grand des Diplommatina qui ont été ren- contrés jusqu'ici dans l’Inde méridionale. Il se distingue facilement des formes voisines par ses tours de spire plus nombreux, et par son dernier tour plus fortement ascen- dant et recouvrant, par conséquent, une partie plus con- sidérable de l’avant-dernier. M. Fairbank n’a recueilli que 5 individus de cette espèce, et ces individus, bien que parfaitement adultes, sont légèrement altérés. Dans les coquilles recueillies à l'état frais, les caractères du péri- stome peuvent être légèrement différents. é — 9336 — Sectio II. Spiraliter liratsæ. 6. D. (Nicipa) LrricincTA, n. sp. (pl. XIV, fig. 6). Testa brevissime rimata, conoideo-ovata, tenuis, pallide cornea, glabra, nitida, spiraliter lirata. Spira conot- dea, lateribus convexis, apice obtuso, sutura valde im- pressa. Anfr. 5 1/2 convexi, primi 2 lœævigatli, lertius ca- rinis duabus circumdatus, penultimus majusculus carina tertia subtus vix apparente, ullimus angustior, non ascen- dens, liris circa 6 distantibus circumdatus, earum 3 basa- libus interdum sed raro deficientibus, basi rotundatus. Apertura parum obliqua, cireularis ; peristoma simplex, parum incrassatum, eæpansiusculum, viæ interruptum. — Operculum parvum, tenue, corneum, structura spirali obsoleta. — Long. 2 1/3, diam. 1 1/4. Ap. diam. intus 2/3 mill. (Coll. W. Blanford et Crosse,) Hub. Ad Khandalla inter Bombay et Poona, in montibus « Syhadri » sive « Western Ghâts » dictis, in dumetis, cum Cyathopomate Deccanensi, sub foliis emortuis satis frequens. Alt. cirea 2,000 ped. angl. (600 mètres). Cette espèce est, à ma connaissance, le seul membre de la famille des Diplommatinacea, qui possède un système de sculpture spirale. | J'ai également vu un échantillon unique de Diplomma- tina du sud de Canara, recueilli par le capitaine Beddome, et appartenant au sous-genre ÂVicida. Il compte un tour de plus que le D. Kingiana, auquel il ressemble sous tous les autres rapports, et dont il peut bien ne constituer qu'une simple variété. Wa TB. — 3937 — Note sur le Pupa decumann, Férussac, PAR H. CROSSE. Le type de l’Helix decumanus, Férussac (1), se trouve au Muséum de Paris, avec le reste de la collection de cet auteur. Le carton contient 4 coquilles dont les 5 pre- mières correspondent exactement à ce que Sowerby fi- gure, dans son Genera, sous le nom de Pupa mumua (2), erreur de détermination, pour laquelle il a été justement blâmé par M. Deshayes (3). La quatrième coquille, plus faiblement ombiliquée que les autres et beaucoup plus pe- tite, est munie d’un pli columellaire et d’un pli pariétal : elle nous paraît, autant que nous avons pu en juger d’a- près son mauvais état de conservation, appartenir à une variété minor du Pupa Weinlandi, Kurr (4). Le carton porte la mention suivante : « La Havanne (sic!). Coll. Fé- russac, 14857. » C’est sans doute cette désignation de localité qui aura trompé les naturalistes et les aura poussés à chercher quand même, parmi les Mollusques de Cuba, le P. decu- mana, tandis qu'il ne paraît point exister dans cette île en réalité. Il n'existe pas davantage à Saint-Thomas, comme le croyait Beck (5), et l’on peut dire, sans craindre de se tromper, que jusqu'ici l'habitat exact de l’espèce de Férussac est resté parfaitement inconnu. On peut même (1) Helix decumanus (Cochlodonta), Férussac, Prod. 462. (2) Sowerby, Genera, Pupa, fig. 2. (3) Lamarck, éd. Deshayes, vol. VIII, p. 181. (4) Malak. Bl., vol. VI, p. 207. Janvier 1860. (5) Index Moll., p. 82, n° 9. — 9338 — ajouter que la plupart des naturalistes actuels ne se rendent pas suffisamment compte des caractères qui la distinguent. Dans ces derniers temps, notre honorable correspondant de New-York, M. Thomas Bland, a bien voulu soumettre à notre examen, parmi d’autres coquilles des Antilles, un Pupa du groupe des Strophia, provenant de Castle Island (groupe des Bahamas) et remarquable par sa grande taille, ainsi que par sa coloration d’un blanc uniforme. M. le docteur L. Pfeiffer, auquel nous avons eu occasion d’en communiquer un exemplaire, nous a écrit qu’il le consi- dérait comme constituant une var. eximia du P. Wein- landi, Kurr. Lors d’un examen récent que nous avons fait des Pupa du Muséum de Paris, nous avons pu constater l’idenlilé complète de 3 des 4 coquilles du carton original de Férus- sac avec le Pupa de Castle Island, et cette constatation a eu le double avantage, et de nous édifier complétement en ce qui concernait les caractères scientifiques du 2. decu- mana, et de nous apprendre son véritable habitat, resté inconnu jusqu'ici. De plus, en comparant le Pupa de Castle Island avec la description (1) et la figure (2) d’une autre espèce restée jusqu'ici fort problématique, le P. regia, Benson, égale- ment du groupe des Strophia, et provenant soi-disant de Chine (environs de Nankin), nous nous sommes aperçu avec surprise que les 2 espèces étaient non pas seulement voisines, mais encore complétement identiques, et que la description de l’une s’appliquait également à l’autre, mot (1) Ann. a. Mag. nat. hist., 2 série, IV, p. 125, et Monog. Helic., voi. II, p. 538. (2) Küster, in Chemnitz ed. nov., pl. xvir, fig. 13, 14. — 339 — pour mot. Nous étions déjà moralement certain que l’ha- bitat attribué au P. regia était erroné, attendu que les Strophia n'avaient été recueillis authentiquement jus- qu'ici que dans les pays baignés par la mer des Antilles, et qu’il était plus qu'improbable qu'un groupe aussi bien délimité géographiquement que celui-là fût également re- présenté en Chine, c’est-à-dire presque à l’autre extré- mité du globe. Seulement nous ne nous attendions pas à acquérir aussitôt la certitude matérielle du fait. Dans ces circonstances, nous pensons qu’il y a lieu 4° De rectifier l’habitat assigné jusqu'ici par les auteurs au Pupa decumana, Férussac ; 2° De supprimer, comme espèce, le Pupa regia, Ben- son, et de le faire passer dans la synonymie du ?. decu- mana ; 5° De remplacer la diagnose attribuée à tort par M. Pfeiffer (1) au P. decumana par une autre description plus appropriée aux véritables caractères de l’espèce. Voici comment nous comprenons la synonymie et la description du 2. decumana. PUPA DECUMANA, Férussac. - Helix decumanus (Cochlodonta), Férussac, Prod., 462. Pupa decumana, Gray, in Ann. of Phil. New Ser., p. 415. — — Beck, Index, p. 82, n° 9. — mumia, Sowerby, Genera, Pupa, fig. 2 (nec Bruguière). — decumanus, Lamarck, ed. Deshayes, vol. VIIT, p. 181. (1) Monog. Helic., vol. IL, p. 320. — 340 — Pupa regra, Benson, in Ann. a. Mag. nat. hist., 2° sér., IV, p.125. — — Küster, in Chemn. ed. nov., p. 154, pl. xviux, fig. 15, 14. Strophia decumanus, Albers, Heliceen, p. 205. — decumana, — ed. Martens, p. 299. __ regia, — ed. Martens, p. 299. T. profunde umbilicata, elongato-conica, subcylindrica, solida, nitidiuscula, sublævigata, oblique, remote et obso- lete plicato-striata, unicolor, alba; spira superne sensim in conum brevem abiens, apice obtusiusculo; sutura linea- ris, interdum irregulariter subcrenulata; anfr. A1 sub- planulati, embryonales primi 2 subpellucidr, nitidi, se- quentes subcretacei, albi, ultimus antice ascendens, vali- dius plicatus, ad basin compressus; apertura oblique trun- cato-ovata, sublateralis, ab axe paululum devians, albida, mox intus fulvida ; peristoma valde incrassatum, refleæum, plica columellari profunda, sæpius duplicata, el parietali valida, elongata, remotiuscula munilum , marginibus callo junctis, columellari valde expanso, su- perne sinuato, extus angulum formante, basali dilatato, externo medio antrorsum arcuato, subattenuato. — Long. 43, diam. 23 mill. Apertura cum peristomate 18 mill. longa, 15 lata, intus A1 müill. longa, T lata (coll. Crosse). Var. B pyramidata, lalior, paulo brevior.— Long. 41, diam. 25 maill. Var. + longiuscula, magis cylindracea , gracilior. — Long. 48 1/2, diam. 21 mall. Hab. « Castle Island, » insulurum Bahamas dictarum (Th. Bland). Coquille profondément ombiliquée, de forme conique allongée, subcylindrique, solide, assez luisante, paraissant — 3h41 — presque lisse, mais en réalité marquée de stries obliques, éloignées les unes des autres et obsolètes. Coloration d’un blanc uniforme. Spire atténuée peu à peu à la partie su- périeure et formant un cône terminé par un sommet lé- gèrement obtus. Suture linéaire, paraissant comme cré- nelée irrégulièrement, par endroits, sur quelques indivi- dus, par suite de ses inégalités. Tours de spire au nombre de 41 et presque plans; lours embryonnaires (2) luisants et presque transparents; tours suivants d’un blanc opaque; dernier tour notablement ascendant et arrivant jusqu’à la partie médiane de l’avant-dernier, plus fortement plissé que les autres et comprimé à la partie basale. Ouverture de forme obliquement ovalo-tronquée, sublatérale, dé- viant légèrement de l'axe, et d’une coloration blanchâtre qui tourne au fauve dans l’intérieur. Péristome fortement épaissi, réfléchi, muni d’un pli columellaire placé profon- dément, quelquefois double, et d’un pli pariétal bien accusé, allongé et situé assez loin à l’intérieur. Bords réunis ensemble par un dépôt calleux ; bord columellaire très-développé, recourbé à sa partie supérieure, formant une sorte d'angle à sa partie externe, qui est presque en- tièrement libre; bord basal dilaté; bord externe légère- ment atténué, arqué à sa partie médiane. Longueur totale de la coquille 45 millimètres, plus grand diamètre 23. Longueur de l'ouverture, en y comprenant le péristome, 48 millimètres, largeur 15; longueur de l’ouverture à l'intérieur 11 millimètres, largeur 7. Habitat. Cette espèce provient de Castle Island, dans le groupe des iles Bahamas (Antilles). Observations. Le P. decumana ne varie guère, sous le rapport du nombre de tours, ni sous celui de la colora- tion, mais il n’en est pas de même en ce qui concerne la — 342 — largeur et la longueur. Sous ces deux rapports, il est très- polymorphe, et on peut s’en convaincre en comparant les dimensions des variétés 8 et - avec celles de la forme ty- pique. De tous les Pupa du groupe des Strophia, c'est celui qui, à notre connaissance, atteint les plus grandes dimensions. Il nous paraît avoir les plus grands rapports avec le P. Weinlandi, Kurr, qui vit également aux îles Bahamas (Crooked Island) : ce dernier ne se distingue guère que par sa taille moindre, son ombilic plus petit, sa coloration brunâtre, le nombre de ses tours (10 au lieu de 11) et la forme de son péristome. H.:C: Descriptions d'espèces nouvelles d’Aurieulella, provenant des îles Hawaï, PAR W. HARPER PEASE (1). Les Auriculella constituent une division subgénérique des Helicleres (2) de Férussac, établie par M. Pfeiffer en 1855 pour le Partula auricula, Férussac. Ces coquilles s’éloignent de la forme typique des Helicteres plus que toute autre subdivision du genre. Le fait d’avoir été ran- gées par les auteurs dans 5 genres différents (3) constitue (1) Traduit de l’anglais, sur le manuserit original, par H. CROSSE. (2) Coquilles généralement désignées sous le nom d’Æchali- nella. He C. (3) Achatina, Achatinella, Bulimus, Partula, Tornatellina. EL... C. — 343 — une forte présomption de légitimité en faveur du droit qu’elles ont de former un genre séparé. Leurs principaux caractères sont : le dernier tour porté en avant, et, chez plusieurs espèces, la présence d’une lamelle sur le bord pariétal de l’ouverture et quelquefois aussi sur le bord columellaire. Dans l'origine, Férussac les réunissait aux Partula, genre avec lequelelles ont cer- tainement de l'affinité. Voici les espèces qui ont été décrites jusqu'ici. A. AURICULELLA AURICULA, Férussac, espèce dont l'Auricula sinistrorsa , Chamisso, n’est que l'état jeune, bien qu’il soit classé à tort par M. Pfeiffer , dans son quatrième volume des Hélicéens, au nombre des Torna- tellina. 2. AURICULELLA CHAMIssor, Pfeiffer. 5. AURICULELLA LURIDA, Pfeiffer. 4. AURICULELLA OBELISCUS, Pfeiffer. 5. AURICULELLA CEREA, Pfeiffer G. AURICULELLA PETiTIANA, Pfeiffer. Cette espèce et la précédente nous paraissent être synonymes (4). Nous avons 5 espèces à ajouter à ce petit groupe. Cha- cune des îles de l’'Archipel hawaïen est habitée par des es- pèces particulières. Il en est de même, d’ailleurs, pour les autres sections subgénériques des Hehcteres. 7. AURICULELLA EXPANSA, Pease (pl. XIV, fig. 8). T. solida, umbilicata, subpyramidali-ovata, sinistrorsa (4) L'auteur ne cite pas le Partula pusilla, Gould, de l’île Matea, qui semble pourtant aussi devoir faire partie du groupe. H. C. — 93k4 — (rarius dextrorsa), longitudinaliter tenuiter striata; basi plano-compressa; apice obtuso;spira gracilis, pyramidalis, sulura impressa; anfr. 6, plano-convexis, ullimo magno, subinflato, valde producto; labro reflexiusculo, expanso; lamella parietalis valida, alba; columella superne vix di- latata, edentula, albida aut pallide straminea, interdum castanea, albo unifasciata, apice fuscescente. — Long. 6, diam. k mill. Coquille solide, de forme ovale légèrement pyramidale, habituellement sénestre, rarement dextre, visiblement ombiliquée et munie de fines stries longitudinales. Som- met obtus; suture marquée; base comprimée et presque plane. Tours de spire au nombre de 6 et plano-convexes; dernier tour grand, légèrement renflé, fortement porté en avant. Bord externe développé et légèrement réfléchi : lamelle pariétale fortement prononcée et blanche : colu- melle faiblement dilatée à sa partie supérieure et dépour- vue de lamelle. Coloration générale blanchâtre, ou d’un jaune de paille clair, sommet brunâtre : quelques exem- plaires sont brunâtres avec une bande blanche unique, placée dans le sens de l’enroulement des tours. Le caractère le plus particulier de cette espèce consiste . dans la forme de son dernier tour, porté en avant au point de rappeler un peu le genre Gibbus de Montfort. 8. AURICULELLA UNIPLICATA, Pease (pl. XIV, fig. 7 et 7a). T. solida, perforata, dextrorsa aut sinistrorsa, elon- galo-ovata; spira conica, viæ oblusa; suturu impressa; anfr. 6, plano-convexis, longitudinaliter tenuiter striatis; apertura parum obliqua, truncato-ovalis; labro incras- sato, marginibus callo junctis; lamella parietalis tenuis; — 93h45 — columella simpleæ, non plicata, flavescens, aut fuscescens, fusco-fasciata. — Long. T, diam. 4 mill. Habitat. In insula Maui. Coquille solide, munie d’une perforation ombilicale, de forme ovale-allongée, indifféremment dextre ou sénestre. Spire conique, terminée par un sommet faiblement obtus : suture marquée. Tours de spire au nombre de 6, plano- convexes et finement striés dans le sens longitudinal. Ou- verture légèrement oblique et de forme ovale-tronquée. Péristome fortement épaissi; bords réunis, au-dessus du dernier tour, par un dépôt calleux ; bord pariétal muni d’une lamelle mince; bord columellaire simple, et sans aucune espèce de lamelle ni de pli. Coloration jaunâtre ou brun clair avec une bande transverse d’une nuance plus foncée. Cette espèce, qui vit dans l'île Maui, est analogue à l'A. auricula, Férussac, qui habite l’île d’Oahu. Elle en dif- fère principalement par son ombilic plus ouvert et par sa columelle dépourvue de pli. 9. AURICULELLA AMBUSTA, Pease. T. solida, imperforata, conico-ovata, sinistrorsa, dis- tincte longitudinaliter striata ; anfr. 6, plano-convexis ; sutura impressa; apice obtuso. Apertura subauriformis, verticalis ; labro incrassato, duplicato; lamella parietalis tenuruscula; plica columellaris crassa, torta, supera; pal- lide purpurascente-alba, basi ustulato-fusca, epidermide fusca, decidua induta. — Long. 8 1/2, diam. 5 maill. Coquille solide, imperforée, ovale-conique, sénestre, distinctement striée dans le sens longitudinal, Tours de spire au nombre de 6 et plano-convexes; suture bien marquée; sommet obtus. Ouverture verticale, subauri- — 346 — forme : péristome très-épais et double : lamélle pariétale assez mince; columelle portant un pli épais, fortement tordu et placé à sa partie supérieure extrême. Coloration d’un blanc légèrement pourpré, sauf à la base qui est d’un brun brülé. La coquille est recouverte d’un épiderme brun qui se détache facilement. Le péristome et l’ouver- ture sont d’un brun clair. Cette espèce est complétement distincte de ses congé- nères. Son caractère différentiel le plus remarquable con- siste dans la présence, sur la coquille, d’un épiderme rude, qui la recouvre, mais qui est rarement persistant. 10. AURICULELLA TRIPLICATA, Pease. T. oblongo-conica, sinistrorsa, anguste perforata, longi- tudinaliter striata, ad suturam vix crenulata; anfr. 6, convexis; sutura bene impressa. Apertura subauriculata; labro tenuiusculo, vix everso; lamella parietalis promi- nens ; columella superne biplicata, longitudinaliter casta- neo fuscoque strigata. — Long. 8, diam. 5 mil. Coquille de forme oblongo-conique, étroitement perfo- rée, striée longitudinalement et légèrement crénelée à la suture. Tours de spire au nombre de 6 et convexes. Su- ture bien marquée. Ouverture subauriforme : bord droit assez mince et légèrement renversé. Lamelle pariétale sail- lante : columelle munie de 2 plis, à sa partie supérieure extrème. Test orné de bandes langitudinales d’un brun marron de diverses nuances. A1. AURICULELLA PULCHRA, Pease (pl. XIV, fig. G). T. solida, ovata, dextrorsa, perforata, longitudinaliter striata; anfr. 6, plano-conveæis, ultimo subinflato; sutura impressa, apertura subauriformis; labro incrassato, re- — jy — [leæo, everso, marginibus callo crasso junctis; lamella pa- rietalis prominens; columella supra umbilicum refleæa, plica crassa; alba, fascia unica subviridi cincta, labro fuscescente. — Var. pallide straminea, labro albo. — Long. 10, diam. 6 mull. Coquille solide, ovale, toujours dextre, perforée, striée longitudinalement. Tours de spire au nombrede 6 et plano- convexes; dernier tour légèrement renflé. Suture marquée. Ouverture subauriforme. Péristome fortement épaissi, ré- fléchi, renversé; bords réunis par un dépôt calleux; la- melle pariétale très-saillante; columelle réfléchie au-dessus de la perforation ombilicale, et munie d’un pli épais. Colo- ration blanche, avec une bande transverse verdâtre; bord brunâtre. Il existe une variété jaunâtre avec le péristome et l'ouverture de couleur blanche. Cette espèce est, à ma connaissance, la plus grande de celles dont la forme est conique. La variété est compléte- ment distincte, sous le rapport de la coloration. H. P. Note sur l'identité du Cylindrelln eximia, Pfeif- fer, avec le €. Petiveriana, Férussac, et le €. erenata, Weinland et Martens, PAR H. CROSSE. Ayant eu, il y a quelques mois, occasion d'examiner la collection de Cylindrelles du Muséum de Paris, nous nous sommes préoccupé, entre autres points douteux, de Ja — 348 — question de savoir ce que pouvait bien être une espèce, que M. Pfeiffer a citée avec doute, dans son excellente mo- nographie des Hélicéens (1), et que Férussac a nommée, sans l'avoir jamais décrite, d’ailleurs, Helix (Cochlodina) Petiveriana (2). Les échantillons originaux de la collection Férussac, au nombre de deux, sont en médiocre état de conservation : ils n’ont pas été recueillis à l’état vivant, et les coquilles paraissent avoir été huilées et comme polies ou vernies artificiellement. La spire est tronquée, la majeure partie des tours est blanchâtre, et les derniers seulement sont d’un ton marron violacé. L’habitat indiqué sur le carton est Saint-Domingue. Nous n'avons pas eu de peine à reconnaître que ces co- quilles appartenaient à une espèce dont M. Weinland a recueilli, dans l’île d'Haïti, aux environs de Jérémie, d'assez nombreux exemplaires, et qui a été décrite comme nouvelle, sous le nom de Cylindrella crenata, Weiïnland et Martens (5). Cette espèce est assez remarquable et assez distincte par ses caractères, pour qu'il n’y ait aucune con- fusion possible entre elle et les autres représentants du genre, à l'exception d’un seul, pourtant, le Cylindrella eximia, Pfeiffer, décrit par l’auteur sans indication d’ha- bitat, d’après un individu de la collection Cuming (4). Frappé des rapports qui existaient entre les caractères des C. crenata de notre collection et ceux que M. Pfeiffer attribuait à son €. eximia, nous avons pris le parti de faire faire, à Londres, par le plus habile des dessinateurs mala- cologiques anglais, M. Sowerby, un dessin colorié de cette (4) Mon. Heliceorum, vol. IT, p. 386, 1848. (2) Férussac, Prodrome, 498, 1821. (3) Malak. Bl., Vol. VI, p. 54, 1859. (4) Malak. B1., vol. IV, p. 232, 1857. — 349 — dernière espèce, exécuté d’après nature sur le type origi- nal et destiné à éclaircir nos doutes. L’examen comparatif de cette aquarelle et de nos coquilles nous a convaincu de l'identité des deux espèces, identité que nous soupçonnions fort d’ailleurs, mais dont nous n'avions pas la certitude matérielle. Il n’y a pas à s’y méprendre. La forme, l'aspect général, la coloration, le mode de crénulation de la su- ture, les rugosités si particulières du test sont les mêmes dans les deux coquilles. Ainsi donc, voilà trois espèces qui doivent être réunies en une seule! Le nom de Férussac est le plus ancien, mais comme il n’a été accompagné d'aucune diagnose spé- cifique, il ne peut pas être adopté. D’un autre côté, la dé- nomination de MM. Weinland et Martens est postérieure de deux ans à celle de M. Pfeiffer. Cest donc cette der- nière qu'il y a lieu d’adopter définitivement, et l'espèce doit être désignée, dans la nomenclature, sous le nom de Cylindrella eximia, Pfeiffer, les deux autres noms passant en synonymie. Nous pensons qu’il n’est pas sans utilité d'opérer, quand il y a lieu, des rectifications de cette espèce, et de les si- ‘gnaler à l’attention des naturalistes. En effet, on sert au- tant, et peut-être plus, les intérèts de la science, quand on supprime une espèce mauvaise ou faisant double emploi, que quand on en établit une bonne. H. C. 26 — 3950 — Procédé pour tuer les Mollusques pulmonés ter- restres dont on veut pratiquer l'anatomie, PAR O. À. L. Môrcu. La grande contractilité des Mollusques pulmonés, au moment de la mort, devient un obstacle pour les re- cherches anatomiques. La position réelle des organes devient difficile à reconnaitre, et l’on voit quelquefois des parties délicates, comme le dard par exemple, rompues et fixées dans le foie ou d’autres glandes. En plaçant les Mollusques dans un flacon d’eau fermé et privé d’air, on les voit développer tous leurs organes extérieurs, comme les tentacules et le pied : en outre, la mâchoire fait saillie, et, si l’on ajoute un peu de tabac, la verge se renverse légèrement au dehors et peut être re- connue. Les Limaces, renfermées à sec avec un morceau de cigare, meurent très-vite; leur mâchoire et leur verge sont saillantes. Les Clausilies, néanmoins, se rétractent avant la mort. * Pour prévenir ce résultat, j'ai fermé l'ouverture de la co- quille avec de la cire ou du coton, et percé près de la lèvre un trou assez grand pour livrer passage aux parties de l'animal contenues dans la coquille, et trop petit pour lui permettre de se rétracter quand ses tissus sont gonflés par l’eau. J'ai obtenu ainsi une préparation de Clausilia lami- nala, où l’on voit la mâchoire saillante et les tentacules déroulés. Je recommande ce procédé pour l’examen des mâchoires de Pulmonés, qui devient ainsi extrêmement facile. 0. M. — 351 — Note sur un moyen de conserver les Héliees vivantes, PAR O. À. L. MôrcH. On sait que les Romains possédaient, près de leurs mai- sons, des Cochlearia, comme de nos jours les cultivateurs possèdent des basses-cours ou des poulaillers. D’après Pline (Hist. nat., IX, cap. 56), Fulvius Hirpinus eut le mérite de cette invention, peu de temps avant la guerre civile de Pompée. Il est probable que c’est par l’intermé- diaire de ces Cochlearia ou cours à limagçons que les Helix aspersa et pisana S’introduisirent en Angleterre, et l’Helix lactea en France. Il est positif que les moines ont de même introduit l'Helix pomata en Suède, en Danemark et dans le nord de l’Allemagne. On n’a pas constaté encore sil existait, en [talie, des espèces d’Illyrie ou d'Afrique. En 1855, M. Mühlenpfordt, de la ville de Hanovre, me montra une intéressante collection d’Aélices vivantes pro- venant de différentes localités (Hongrie, Grèce, etc.). Chaque espèce occupait un pot à fleurs rempli de terre à moitié et fermé par un couvercle en étoffe de laine (le linge ordinaire est rongé par les Hélices). Une paire d’Helix diodonta, placée dans ces conditions, avait produit environ douze petits, dont l’un, en un an, avait atteint presque la taille adulte. OM — 3952 — Description d'espèces nouvelles, PAR J. GONZALEZ HIpALGO. 4. Hezrx Coroxapor (pl. XIE, fig. 5). Testa imperforata, globoso-depressa , solida, leviter striatulu, olivaceu, supra pallidior, fusco anguste et dis- tanter bifasciata, sub epidermide albida hydrophana tri- fasciata (fascia suturali latissima strigis confertis pul- cherrime composita, cœteris latis, altera supra, altera infra periphæriam); spira convexa, apice obtusa; anfr. 5 plantusculi, ultimus inflatus, ad columellam subexcava- tus, antice descendens; columella obliqua, dilatata, sub- excavata, alba; apertura perobliqua, effusa, subquadrato- lunaris, intus alba; perist. undique expansum, reflexum, nitidum, album. — Diam. maj. 52, min. 49, lat. 36 mul. Hab. 1. Philippines (coll. Paz) ? Jolie espèce voisine des Felix pulcherrima, zonifera, dubiosa, etc., mais bien distincte (1). Elle est remar- quable par la fascie hydrophane de la suture, qui est très- large et formée de plusieurs lignes onduleuses très-rap- prochées. Les deux lignes brunes disparaissent vers la moitié du dernier tour. La coloration de la partie supé- (1) Elle nous paraît se rapprocher beaucoup aussi de certaines variétés de l’Helix Cailliaudi, Deshayes, par sa forme générale et par la disposition de son péristome : seulement, son système de coloration est différent. H, CROSSE, RE — — 353 — rieure est un peu verdâtre et plus claire que celle du reste de la coquille. 2. CasTALrA Pazr (pl. XII, fig. 6). T. ovato-oblonga, transversa, valde inæquilateralis, crassiuscula, compressa, complanata, rugis numerosis ab umbonibus ad marginem decurrentibus, subnodulosis, ad medium convergentibus, in adultis postice et ad marginem ventralem evanidis, ornata, olivacea, vel olivaceo-nigri- cans ; latere antico brevi, attenualo, rotundato; postico duplo longiore, lato, truncato, angulato, compressiore; umbonibus erosis, decorticatis; cardine normali; marga- rila trino-alba. — Long. 37, lat. 23 mill. (coll. Paz et Hi- dalgo). Hub. Imbabura, Reipublicæ Æquatorianæ (P. Paz). Cette espèce a beaucoup de rapports avec mon Casfalia Crosseana, décrit, il y a quelques années, dans le Journal de Conchyliologie. Elle en diffère pourtant par sa forme plus oblongue et plus déprimée, par les rugosités de sa surface, et par sa charnière plus étroite et munie de dents un peu différentes. J’ai le plaisir de la dédier à M. Patri- cio M. Paz, de Madrid, qui l’a recueillie, en même temps que le C. Crosseana et dans la même localité. G. H. BIBLIOGRAPHIE, Die Conehylien des Mittelmeeres, ihre geogra- phische und geologische Verbreitung. Von (Les — 354 — Coquilles de la Méditerranée, leur distribu- tion géographique et géologique. Par) #. €. Weinkauff. — Deuxième volume : Mollusques céphalés (1). Le deuxième et dernier volume de l'important ouvrage de M. Weinkauff comprend les Mollusques céphalées de la Méditerranée ( Gastéropodes , Hétéropodes et Céphalo- podes). L'auteur considère les Piéropodes comme une simple subdivision de l’ordre des Gastéropodes, tandis qu'il admet les Hétéropodes comme formant un ordre particulier. [l nous semble que cette manière de voir im- plique une contradiction, les Ptéropodes et les Hétéro- podes n'étant, chacun de leur côté, qu'une déviation extrême du type Gastéropode, et devant avoir, par consé- quent, tous deux une valeur à peu près égale. Nous avons quelque difficulté à admettre avec l’auteur la réunion en une seule espèce de tous les Cyclops de la Méditerranée. Par contre, l'admission, même avec doute, de 5 espèces d'Umbrella, pour cette mer, nous parait contestable. Nous lui reprocherons aussi de n’avoir pas repoussé quelques noms spécifiques entièrement défec- tueux, tels que le Pecten Gemellarü fil, Biondi, et le Scalaria Turtonis, Turton (2), que les lois de la nomen- clature repoussent d’une manière absolue, et de n’en avoir pas rectifié certains autres (Defrancia La Viæ et Raphitoma Payraudeauti). En dehors de ces légères cri- (1) Cassel, 1868, chez Théodore Fischer, éditeur. Un volume grand in-8° de 512 pages d'impression. (2) Voir Journ. Conchyl., 1868, p.114. — 9399 — tiques, nous n'avons que des éloges à donner au nouveau volume. D’après M. Weinkauff, le Raphitoma Ægeensis, Forbes, est une espèce à supprimer, comme ayant été établie sur une simple variété du À. brachystoma. IL propose les changements de noms spécifiques suivants : Raphitoma Phihppu, Weinkauff, pour le Pleurotoma plicala, Phi- lippi nec Lamarck; Cyhchna J'effreysi, Weinkauff, pour le Bulla ovulata, Jeffreys nec Brocchi; Turbonilla am- bigua, Weinkauff, pour le Rissoa gracitis, Philippi (il existe un T7. gracilis, Risso); Scalaria Schultzi, Wein- kauff, pour le $. multistriata, Philippi nec Say; Solarium conulus, Weinkauff, pour le S. luteum, Philippi nec La- marck; Alvania Brocchü, Weinkauff, pour le Rissoa cimex, Philippi nec Linné; Trochus ruscurianus, pour le T. Montacuti, Weinkauff nec Wood. Il propose également, mais sans diagnose, le nouveau genre Dischides, Jeffreys, ms., pour le Dentalium bifissum, Wood. Deux espèces nou- velles provenant d'Algérie sont décrites, dans le cours du volume, Alvania lessellata et A. Weinkauff, Schwartz, ms. Ce volume se termine, comme, le précédent, par une série de tableaux comparatifs indiquant la distribution des espèces citées, non-seulement sur le littoral et dans les eaux des îles de la Méditerranée, mais encore dans les di- verses parties de l’Atlantique, depuis les côtes de Guinée jusqu'aux régions polaires, et dans les couches tertiaires les plus récentes (miocène, pliocène et pléistocène). Ces ta- bleaux rédigés avec soin sont très-instructifs, et présentent beaucoup d'intérêt. Le nombre des espèces mentionnées s'élève à 244 ré- parties dans 79 genres, pour les Mollusques acéphalés, et à 458 réparties dans 122 genres, pour les Mollusques . — 356 — céphales, ce qui donne un total de 702 espèces comprises dans 201 genres pour l’ensemble de la faune malacolo- gique de la Méditerranée. Avant l'ouvrage de M. Weinkauff, il a été publié sans doute de nombreux et importants travaux sur les Mol- lusques marins de diverses parties du littoral méditer- ranéen, mais aucun d'eux n’embrassait l’ensemble de cette faune importante. Nous devons donc féliciter l’au- teur d’avoir heureusement comblé cette lacune en pu- bliant un livre qui donne une idée complète de létal actuel de nos connaissances, au point de vue de la distribu tion des espèces marines dans les eaux de la Méditerranée et qui, sous ce rapport, est appelé à rendre de grands services aux naturalistes et aux géologues. H. CROSsE. Malakozoologische Blätter für 1866. Heraus- geben von (Feuilles malacologiques de 1866, éditées par) le docteur Louis Pfeiffer (1). I. Révision des Mollusques terrestres et fluviatiles du bassin du Nil, par le docteur E. de Martens (fin). — L'auteur donne la description du Planorbis Alexandrinus, Ehrenberg. Il considère la faune malacologique des pays du Nil comme composée essentiellement de deux élé- ments, empruntés l’un au littoral méditerranéen et l’autre à l'Afrique tropicale. Les espèces d’Helix, comparative- ment assez nombreuses de la basse Égypte, appartiennent (1) Cassel, 1866, chez Théodore Fischer. Un volume in-8° de 170 pages d'impression, accompagné de cinq planches, dont une est chromolithographiée. — 357 — au premier, les Limicolaria, Ætheria et Spatha au se- cond. Le genre Parmacella est représenté dans la basse Égypte (P. Alexandrina); les genres Clausilia, Pupa et Stenogyra le sont également dans le Sennaar (C. Senna riensis, P. Sennariensis et S. Sennariensis. Le genre Vitrina possède 2 représentants dans le Sennaar et 4 en Abyssinie. IT. Contributions à l'anatomie du Nautilus pompilius par W. Keferstein M. D. III. Diagnoses de quelques espèces nouvelles, par R. À. Philippi. — Ancylus Foncki, Helix Paz, H. andicola, du Chili. IV. Description de coquilles terrestres nouvelles de l'île Formose, par le D' L. Pfeiffer.—Voir notre compte rendu précédent (Journal de Conchyliologie, 1868, p. 298), ces espèces ayant été décrites simultanément dans les Pro- ceedings de Londres et dans les Malak. Blätter. V. Descriphon et étude critique de nouveaux Mol- lusques, par le D' C. Agardh Westerlund. — Vertigo (Pupa) modesta et Planorbs ripartius, de Ronneby (Suède). VI. Les coquilles du mont Siebenberge, par A. Spor- leder. VILet VIIT. Addition à la faune malacologique de Cuba, par le D' L. Pfeiffer. — Helix migropicta, H. Sauvallei et Æ. Luzi, Arango; Bulimus (Melaniella) multicosta, et B. (Melaniella) scalarinus, Gundlach ; Macroceramus pa- rallelus, M. Blaini, M. minor et M. Clerchi, Arango; M. Arangoi et M. Paivanus, Pfeiffer ; Cylindrella Gar- ciana, Wright; C. Presasiana, Pfeiffer; Chondropoma Dunkeri, Helicina nuda et H. Pfeifferiana, Arango. — Oleacina Gundlachi, O. Poeyana, O. Wright, O. teres, Spiraxis Moreletiana, Succinea Arangoi, Pfeiffer. L'au- teur remplace de plus, par une bonne diagnose, la des- — 398 — cription insuffisante de l’Oleacina incerta, Reeve, qui lui a été récemment envoyé de Cuba. IX. Sur l'anatomie des genres Incillaria, Benson, et Meghimatium, Hasselt, par rapport à celle du g. Philo- mycus, Rafinesque, par W. Keferstein M. D. — La con- clusion de ce travail est que les Mollusques compris jus- qu'à présent dans les genres Jncillaria (1. bilineata, Benson, de Chusan et du Japon) et Meghimatium (M. stria- tum, van Hasselt, de Java) ne présentent pas de caractères différentiels suffisants pour être séparés génériquement des Philomycus, et que cette dernière coupe est jusqu’à présent la seule que comprenne la famille des Philomy- cidæ. X. Sur le Parmarion flavescens, espèce nouvelle de Mozambique, par W. Keferstein M. D. XI et XIL. Description d'espèces terrestres nouvelles, par le D' Pfeiffer. — Succinea Bogotensis, de la Nouvelle- Grenade; Helix Selenkai, H. ampla, H. impura, H. Walhelmi, H. obsita, H. Hermanni, du Mexique; H. on- cisa, des Barbades ; A. effusa, H.virescens, H. Smithiana, H. Platonis, d'Haïti; Æ. macroglossa, des Bahamas; Bulimus Paivanus, B. Chiapasensis, B. Ghiesbreghu, B. Keferstein, B. Heynemanni, B. Sporlederi, B. hetero- .geneus, Spiraxis linearis, S. Mexicana, S. bullacea, du Mexique; Achatina haistrio, Oleacina Smithiana, O. Par- vana, d'Haïti; O. Berendti, O. oblonga, O. perpusilla, du Mexique; Cylindrella transparens et GC. flexæuosa, de la Jamaique; C. Smithiana, d'Haïti; C. Berendti, du Mexique; Chondropoma Julien, de l'île Sombrero; Choanopoma? Smithianum, Helicina Paivana, H. Bin- neyana, H. Smithiana, d'Haïti; 4. Moussomana, des îles Turques; /. Bolteriana, du Mexique. XIE, Sur quelques coquilles de l'intérieur du continent — 359 — africain, par Ed. de Martens. — L'auteur décrit à nou- veau les Helix Darnaudi, Pfeiffer, Æ. rivularis, Krauss, Linnœus Natalensis, Krauss, et Achatina Vignoni, Mo- relet. Espèces nouvelles : Achatina (Limicolaria) Heuglini, A. montana, Paludina Abyssinica, Physa (Physopsis) Abyssinica, Unio Abyssinicus, d'Abyssinie; Pupa (Ennea) infrendens, de Natal. XIV. Anatomie de l’'Amphibola nux-avellana Gmelin, par le D' Lehmann. XV. Une nouvelle espèce de Nanina de l'Afrique occi- dentale, par H. Dohrn. — Nanina Thomensis, de l’île San Thomé. XVI. Les coquilles de l’intérieur de l'Iha do Principe, par le D)' H. Dohrn. — Les tentatives de M. Dohrn pour explorer, au point de vue zoologique, l’île de San Thomé, lors de son dernier voyage, sont restées malheureusement infructueuses, et il en attribue l’insuccès à l’inhospitalité systématique des habitants, qui paraissent de première force dans l’art de faire déguerpir les étrangers, même les plus inoffensifs. Si la maladie l’a empèché ensuite de visiter Fernando-Po et le Gabon, il a pu heureusement, grâce au concours du consul français de l’île du Prince, M. Burnay, explorer avec succès cette île intéressante. Il y mentionne 24 espèces dont les suivantes sont nouvelles : Vitrina dumeticola, Nanina aglypta, Buliminus (Rha- chis) Burnayi, Stenogyra (Opeas) pauper, St. (Subulina) angustior, Streplostele Moreletiana, Truncatella prin- ceps, Neritina Manoeli. 11 propose le nouveau genre Streptostele, pour 5 espèces décrites, comme Bulimus, par M. Morelet (B. lotophagus, B. fastigiatus et B. Fo- lin), et pour une quatrième mentionnée plus haut, qui rappellent, à certains égards, les Streptaæis et les Ennea. II fait observer que la différence entre ces genres peut être — 360 — exprimée en trois mots : les Streptaxis sont hélicoïdes, les Ennea pupoides, et les Streptostele achatinoïdes. XVIL. Mélanges par H. Dohrn. — L'auteur, d'accord en cela avec MM. Pfeiffer et Martens, soutient que l’Æelix Monrovia, Rang, n’est autre chose que l’état jeune du Streptaxis nobilis de Gray. XVIIL. Sur le Linnœus papyraceus et l’Ampullaria rosea de Spix, par le D' Kriechbaumer. — Le premier aurait été établi, d’après l’auteur, sur un individu non adulte du Bulimus goniostoma, Férussac, et le second ne serait, comme le supposait Menke, qu’un jeune individu du Bu- limus oblongus, Müller. XIX. Sur les Auriculacés du groupe de Madère, par le D' L. Pfeiffer.— Espèces nouvelles : Alexia Loweana, A. Paivana, XX. Description de Clausihies nouvelles, par le D' L. Pfeiffer. — Clausilia glabricollis, C. rufosprra et C. ionica, Parreyss; C. Kreglingeri et C. altecostata, Zele- bor; C. Tschetschenica, Bayer; C. monihfera et C. an- guina, Parreyss; C. Eris, À. Schmidt; C. gracilifornus, Kutschig ; C. filumna et C. angustella, Parreyss; C. Krü- peri et C. Gospici, Lelebor; C. croatica, C. substricta, C. Presckarii, C. tenella et C. striolata, Parreyss. H. CRoSSE. American Journal Of Conchology, edited by (Journal americain de Conchyliologie, édilé par) George W. Tryon Jr. — Deuxième yo- lume {1). N° 4. Description d’une nouvelle espèce américaine : (4) Philadelphie, 1866. Un volume grand in-8° de 393 pages — 361 — d'AHelix, par Wesley Newcomb (H. Idahoensis, du terri- toire d’Idaho). Sur un spécimen anormal de Planorbis bicarinatus, par George W. Tryon J'. Description de coquilles d’eau douce nouvelles des États-Unis, par George W. Tryon J'. — Angitrema Wheatleyi; Pleurocera bicinctum; Eurycælum Leaii ; Goniobasis undulata ; Physa coniformis; P. oleacea. Description de nouveaux Mollusques d'eau douce exo- tiques, par George W. Tryon J'. — Vivipara supra- fasciata; Hemisinus Binneyi; Physa (Isidora) Hainesti, Physa (Bulimus) acutispira ; Planorbis Esperanzensis, Planorbis (Planorbula) Berendti ; Lymnæa Wilson. Description d’une nouvelle espèce de Rissoa, par George W. Tryon J' (R. eæilis). Addition au catalogue des Aélices habitant la côte O. du Nord-Amérique, au N. du cap San Lucas, par Wesley Newcomb. Monographie de la famille des Sétrepomatidæ (suite), par George W. Tryon J'. Note sur l’Aelix rufa, de Kay, par Æ. Michener. Remarques sur l’origine et la distribution des coquilles terrestres operculées qui habitent le continent américain et les Antilles, avec un catalogue des espèces américaines, par Thomas Bland.— Article intéressant à lire, écrit sur un sujet que l’auteur possède parfaitement, et suivi d’un catalogue très-complet des Mollusques terrestres operculés du continent américain. M. Bland fait ressortir le peu d’exactitude, en ce qui concerne les Antilles et le conti- nent américain, de l'opinion émise par Darwin, que les d'impression, accompagné de 27 planches noires et coloriées, — Prix : 10 dollars (52 fr. 50 c.). — 362 — espèces de tout genre des îles Océaniennes étaient peu nombreuses comparativement à une surface continentale quelconque d’un égal area. Ceci est complétement faux pour les Antilles, où domine le principe contraire, et nous ajouterons qu'il en est absolument de méme pour Madère, les Canaries, la Sicile, la Nouvelle-Calédonie, les Philip- pines, et presque tous les groupes d'îles dont la zoologie est passablement connue. De même, M. Bland soutient avec raison que c’est le cachet insulaire qui a été imprimé à la faune des parties adjacentes du continent américain, du côté de l'Atlantique, et non l'effet contraire qui s’est produit : ce qu’il est facile de constater par l’examen du petit nombre d’espèces communes au littoral américain et aux Antilles. L'auteur fait observer que, parmi les Mol- lusques operculés, les genres Æydrocena et Bourciera seuls sont propres au continent américain, à l’exclusion des Antilles. Le genre Schasicheila n’y est que dominant, puisque, sur 5 espèces connues, 4 sont continentales et À vit aux Bahamas. Note sur la structure interne des Megaspira, par Thomas Bland. Illustration de fossiles miocènes avec descriptions d’es- pèces nouvelles, par T. À. Conrad. — Nassa (Bulliopsis) subcylindrica; Volutifusus typus (genre nouveau); Can- cellaria perspectiva, C. scalarina; Busycon alveatum, B. striatum; Saxicava parilis; Periploma alta ; Spisula ca- pillaria; Tellina ( Angulus) peracuta; T. capilhfera ; Mysia parilis; Astarte compsonema; Carditamera acu- leata; Lithophaga subalveata. Article dans lequel nous regreltons l'emploi de mauvais noms génériques de Bol- ten, l'absence de toute diagnose latine, et la présence de noms déjà employés précédemment pour le genre Cancel- laria par d’autres auteurs. — 363 — Note sur le genre Gadus, avec description de genres nouveaux et d'espèces nouvelles de coquilles fossiles amé- ricaines, par T. À. Conrad.— L'auteur propose les genres Ecphora pour le Pyrula Jauberti, Grateloup, et pour une espèce américaine; Leplonotis, pour le Velutina (Otina) expansa, Whitfield ; les espèces nouvelles Macoma Virginiana et Terebratulina filosa ; les genres nouveaux Diploschiza, de la famille des Anomüdæ (D. cretacea); Lacunaria, pour les Nalica Alabamiensis et N. erecta, Whitfeld ; Cyclomera, à la place de Cycloceras, nom donné précédemment par l’auteur à un sous-genre de Baculites, et déjà employé précédemment, Toujours la même absence de diagnoses latines, et, de plus, des descriptions anglaises trop concises, souvent de 2 ou 5 lignes, c’est-à-dire né- cessairement obscures et insuffisantes pour bien distinguer les espèces, dans l'état actuel de la nomenclature ! Description d'espèces nouvelles de coquilles d’ean douce australiennes, par 1, À. Conrad.— L'auteur donne la fi- gure des 6 espèces suivantes, dont il avait publié seule- ment la diagnose dans les Proceedings de 1850 de l’Aca- démie des sciences naturelles de Philadelphie : Vivipara sublineala; Melania tetrica, M. Balonnensis; Amphipe- plea perlevis ; Physa pectorosa, P. Australiana. Note sur les espèces de Phaneropneumona polynésiens de M. Pease, par George W. Tryon J'. — Les Realia ochrostoma, R. variabilis, R. affinis, Pupoidea scalari- formus, et Plerocyclos parvus, des îles Hervey, etles Rea- ha scalarifornus et Hehcina pacifica, des îles Oulan, dé- crits dans le volume I de l'American Journal of Concho- logy, sont figurés ici. Le g. Pupoidea correspond exacte- ment au g. Palaina de M. O0. Semper. Nous pensons que le Pterocyclos parvus est mal placé dans le g. Pterocyclos, dont il n’offre guère les caractères. — 364 — Sur la classification moderne des Mollusques, par 0. A. L. Môrch. — Traduction anglaise de l’article publié en octobre 1865 dans le Journal de Conchyliologe. Réponse aux critiques de M. Conrad au sujet du Rap- port de M. Gabb sur la Paléontologie de Califorme, par William M. Gabb. — L'auteur expose les raisons nom- breuses qui l’amènent à maintenir dans le terrain crétacé (division B) les fossiles qu’il a décrits dans son Rapport, et que M. Conrad soutient appartenir aux couches ter- tiaires. N° 2. Observations ultérieures sur la Paléontologie de la Californie de M. Gabb, par T. À. Conrad. —La conclu- sion de l’auteur est que, « quelle que soit l’époque à la- « quelle on doit rapporter définitivement la division B de € M. Gabb, soit Crétacée, soit Eocène, il est personnelle- « ment certain de l’origine Æocène des fossiles qu’il a « décrits dans ses Pacific Railroad Reports. » Il propose de plus, sans le décrire, le nouveau genre Priscoficus, pour les Pyrula intermedia, Melleville, P. Smithu, Sowerby, Hemifusus Cooperi et H. Hornii, Gabb. Observations sur quelques coquilles vivantes et fossiles, et établissement de genres nouveaux et d'espèces nou- velles, par T. À. Conrad. — Nouveaux genres Herco- glossa proposé pour le Nautilus orbiculatus, Tuomey, l’Aturia Mathewsoni, Gabb, et le Nautilus Parkinson, Edwards; Cimonia, pour le Nautilus Burtini, Galeotti; Anchura, pour les Rostellaria Dupiniana et R. Robinal- dina, d'Orbigny, ainsi que pour quelques autres espèces crétacées de France; Plectosolen, pour le Solen protextus, Conrad, le S. angustus et le S. proximus, Deshayes, et quelques autres espèces. Aucun de ces nombreux genres n’est régulièrement caractérisé : c’est un bien regrettable système scientifique que suit là l’auteur, et on ne peut — 365 — arriver par là qu’à jeter le désordre et la confusion dans la nomenclature. Descriptions d’espèces nouvelles de coquilles tertiaires, crétacées et vivantes, par. 7. A. Conrad. — Espèces fos- siles : Crassatella peralta, C. planata; Mercenaria ob- tusa; Cyprimeria Peruviana. Espèces vivantes : Peri- ploma fragihs, Totten ms.; Anatina borealis, Gould nec Say. Description d’une espèce nouvelle d’Unio, par T. 4. Conrad (U. depygis, du Tennessee). Description d’une espèce nouvelle de Vivipara, par George W. Tryon J'. (V. Waltont, de Floride). Description de Mollusques fluviatiles nouveaux. Par George W. Tryon J'. — Melania præmordica, de Bir- manie; Lymnæa (Limnophysa) Shurtleffu, et Planorbis (Gyraulus) circumstriatus, des Etats-Unis. Observations sur un spécimen anormal de Physa gy- rina, par George W. Tryon J'. Monographie de la famille des Sérepomatidæ (fin). — Note sur larmature linguale des Strepomatidæ. Par George W, Tryon J'.—Cette dernière est donnée d’après l'ouvrage de Troschel (Das Gebiss der Schnecken). Remarques sur l’origine et la distribution des Coquilles terrestres operculées qui habitent le continent américain el les Antilles (suite). Par Thomas Bland. — L'auteur fait observer que la majeure partie des genres de Mol- lusques terrestres operculés compte un bien plus grand nombre d'espèces aux Antilles que sur le continent amé- ricain, tandis que, pour la majeure partie des genres dé- pourvus d’opercules, la proportion est complétement ren- versée. Les genres operculés Cyclophorus et Schasicheila sont les seuls qui fassent exception. En présence d'au moins 600 espèces terrestres operculées particulières aux 27 — 366 — Antilles, 4 seulement se retrouvent sur le continent améri- cain, et encore sur le littoral. Sousle rapport de la distribu- tion des Mollusques terrestres pourvus ou non d’opereule, aux Antilles, on peut admettre 5 sous-provinces : 1° La première, comprenant Cuba, l’île des Pins, les Bahamas et les Bermudes, est caractérisée par la présence du g. Di- plopoma, à Cuba, et du seul représentant insulaire du g. mexicain Schasicheila, à New-Providence, l'absence des g. (reomelania, Stoastoma et Lucidella, et le grand développement des Megalomastoma, Choanopoma, Cteno- poma, Cistula, Chondropoma, Trochatella et Helicina. 2. La deuxième, composée de la Jamaique, est caractéri- sée par la présence exclusive des g. Geomelania, Chillya et Jamaicia, l'abondance des espèces des g. S{oastoma, Lucidella et Cyclotus, et l'absence des g. Megaiomastoma et Chondropoma. Point d'espèces communes avec le con- tinent américain, tandis que la précédente division en compte deux. 5. La troisième comprend Haiti. Aucun genre particulier et pas d'espèces communes avec le con- tinent. Les g. Megalomastoma, Sloastoma et Lucidella sont représentés par une espèce : 15 espèces de Chondro- poma. 4. La quatrième comprend Portorico, Viéque et les îles Vierges, avec Anguilla, Saint-Martin et Saint-Barthé- lemy. Pas de genres particuliers. Les g. Megalomastoma et Chondropoma comptent des représentants tandis que les g. Cyclotus, Clenopoma, Trochatella et Lucidella manquent. Une île de ce groupe, Sainte-Croix, est la seule des Antilles où l’on ait découvert jusqu'ici des Mollusques terrestres operculés appartenant à des espèces éteintes (Cyclostoma basicarinatum et C. chordiferum, Pfeiffer). 5. La cinquième enfin se compose de la Guadeloupe et la Martinique, avec Barbuda et les iles intermédiaires, et y compris les îles méridionales jusqu’à la Trinité inclusive- — 367 — ment. Elle n’est pas sans rapports avec la faune de l'Amé- rique du Sud. C’est la seule où le g. Cyclophorus compte des représentants : elle est caractérisée de plus par la pré- sence du g. Cyclotus, et l’absence des g. Trochatella et Megalomastoma. Ainsi qu’on peut en juger par notre ex- trait, le mémoire de M. Bland est bien fait et intéressant. Description d’espèces nouvelles de coquilles d’eau douce américaines, par J. G. Anthony. — Anodon Mac-Nielii, A. subgibbosa, À. inornala, Unio opalinus, Goniobasis cingenda. N° 3. Description d'espèces de Partula nouvelles habi- tant l’archipel de Taïti, par W. Harper Pease. — Partula fusca, P. ovalis, P. viltata, P. citrina, P. trilineata, P. elongata, P. gracihis, P:striolata, P. vexillum, P. sto- hda, P. crassilabris, P. rustica, P. umbilicata, P. com- pacla, P.bilineata, P.simulans, P. fascrala, P. variabilis. Remarques sur les Nudibranches habitant les îles du Pacifique avec description de 2 nouveaux genres, par W. Harper Pease. — G. Goniobränchus (G. albomaculalus) et g. Stenodoris (S. rubra). L'auteur propose le nom gé- nérique Lobifera pour remplacer celui de Polybranchia proposé par lui dans les Proceedings de la Société zoolo- gique de 1860 : il décrit 2 espèces nouvelles, L. nigricans et L. papillosa, ainsi qu’un nonveau représentant du g. Aclesia de Rang, À. producta. D’après lui, le g. Chro- modoris est représenté par de nombreuses espèces dans les îles du Pacifique. Description d'Achatinella, par W. Newcomb. — L’au- teur donne de très-bonnes figures de 45 espèces d’Acha- hinella précédemment décrites par lui, mais non encore représentées. Il cite le fait curieux, mais éminemment regrettable pour les naturalistes, de Ja diminution des Achalinella aux — 368 — îles Sandwich, à la suite de la grande extension prise récemment par l'élève du bétail qui a eu pour conséquence la destruction de nombreuses localités où ces mollusques étaient abondants autrefois. Monographie des Mollusques terrestres des États-Unis, par George W. Tryon J'. — Travail élémentaire impor- tant, rédigé, suivant l'expression de l’auteur plutôt à l'usage de ceux qui veulent devenir conchyliologques que de ceux qui le sont déjà, mais qui néanmoins sera consulté utilement par tous les naturalistes, car, sous une forme concise, il est très-complet, et toutes les espèces sont figurées. Ce premier article comprend les Oleacinidæ, correspondant aux Glandinidæ ou Testacellidæ ; les Suc- cinidæ représentés par 34 espèces ; les Helicellide. Descriptions de coquilles d’eau douce américaines, par T. A. Conrad. — Physa pomilia ; Anculosa pumila ; Viviparus geniculus ; Unio uber, U. fontanus, U. prasi- natus. Nous n’admettons pas le nom générique Anculosa, car il est mal formé et contient, en un seul mot, deux fautes contre les lois de la nomenclature. Descriptions de nouveaux Mollusques bivalves marins, par T. A. Conrad. — Dosinia Floridana ; Azara undata ; Corbula contracta ; Lucina lintea ; Tellina Tampaensis. N° 4. Descriptions d'espèces nouvelles de coquilles ter- restres habitant la Polynésie, par W. Harper Pease. — Helix Oualanensis, H. venosa, H. frivola, H. distans, H. decussatula, H. rugata, H. lamanata, H. capillala ; Careha olivacea. Un Mollusque bien maltraité, par Æ. Crosse. — Tra- duction anglaise faite par M. Frank Daulte de l’article que nous avons publié dans le numéro d'avril 1866 du Journal de Conchyliologie. — 369 — Description d’une espèce nouvelle de Columna, par George W._ Tryon J'.(C. Lea, de l’île du Prince). Descriptions d'espèces nouvelles de Melaniidæ et de Melanopsidæ, par George W. Tryon J'. — Melania mi- nula de Taïti, M. Oualanensis de VI. Oualan, M. Pease, de l'archipel Viti, Æemisinus Paz et H. simplex de Quito. Description d’une espèce nouvelle de Septifer, par George W. Tryon J'.(Sephfer Trautwineana de la Nou- velle-Grenade.) Description d’une espèce nouvelle d’Æelix, par G. W. Tryon J'. (H. Bridges, de Nicaragua). Sur les Mollusques terrestres de l’île à guano de Navassa, par G. W. Tryon J'. — La distribution des Mollusques terrestres des Antilles est tellement localisée, que, dans cette petite île, qui n’est qu’un simple point sur l'Océan, et qui se trouve située à 100 milles, au sud de l’extré- mité orientale de Cuba, M. E. Gaussoin a découvert trois espèces spéciales : Æelix Gaussoin, Helicina circum- lineata et Chondropoma Navassense. Monographie des Mollusques terrestres des États-Unis (suite), par G. W. Tryon J'. — Cet article comprend les Hygromune, sous-famille des Æelicideæ : elle renferme les genres Æygromia, Aglaja, Arionta, Polymita, Tachea et Pomalia. Sur un Helir de Californie supposé être nouveau, par W. H, Dall. — Helix (conulus) chersinella. Descriptions de trois espèces nouvelles de coquilles terrestres de l’ Arizona, par W. M. Gabb. — Helix Hor- nu ; Pupa {Modicella) Arizonensis, P. hordacea. Sur les Acmæidæ de Vancouver et de la Californie, par P. P. Carpenter. — L'auteur les divise en 5 groupes principaux, tout en reconnaissant l'existence de nom- — 370 — breuses formes intermédiaires. Il décrit, comme espèces nouvelles, l Acmæa (? var.) rosacea, de Monterey et de S. Diego. Remarques sur la distribution des coquilles terrestres non operculées qui habitent le continent américain et les Antilles (suite), par Thomas Bland. — Nous avons pré- cédemment rendu compte de cet intéressant mémoire dans l’année 1866 du Journal de Conchyliologie (p. 340), el nous y renvoyons. Descriptions d'espèces nouvelles de coquilles terrestres du Nord-Amérique, par Thomas Bland. — Noir égale- ment notre compte rendu précédent (Journal de Conchy- hologie, année 1866). H. CRossE. Prinesci Malakologiji Hrvatskoj. Napisao Spiro Brusina Zadranim (1). Le nombre des espèces terrestres et fluviatiles catalo guées dans le nouvel ouvrage de M. Brusina s'élève à 174 : il s’agit de la faune malacologique d'une partie de la Dal- matie. Malheureusement le -mémoire est écrit dans une langue qui nous est peu familière, ce qui nous em- pèche d'apprécier la valeur du travail de l’auteur, comme il le mérite sans doute. H. CROSSE. (1) Zagreba, 1867. Brochure in-8 de 28 pages d'impression. — 371 — Mitra Caterinii, Nuova specie di Conchiglia sco- perta dal compianto G. B. Caterini ed à lui in- Uitolata dal prof. G&. Meneghini (|). Ce petit mémoire est consacré à la description d’une espèce nouvelle recueillie à l’état fossile à Livourne, dans les fouilles faites à la Porta-Murada. Le Mitra Caterinii est une coquille des plus intéressantes, appartenant à la section pour laquelle a été proposé le nom générique Imbricaria et qui se compose d'espèces coniformes. C’est la première fois, à notre connaissance, qu’on signale cette forme de Mitra dans les terrains tertiaires d'Italie. H. CRossE. Fossiles Alhiens Ct Cénomaniens des environs de Saint-Florentin, Par M. &. Cotteau (2). Catalogue raisonné de 119 espèces de fossiles Albiens et Cénomaniens des environs de Saint-Florentin, offertes au musée départemental de l'Yonne par M"° veuve Des- courtive. Deux espèces sont décrites comme nouvelles, le Pleurotomaria Descourtiver et le Pholadomya Sancti-Flo- (1) Livourne, 1868. Brochure in-8° de 8 pages d'impression, accompagnée d’une photographie sur papier. (2) Auxerre, 1867. Brochure in-8° de 28 pages, accompagnée d’une planche lithographiée (extrait du Bull. Soc. sciences hist. et naturelles de l'Yonne, 1er semestre 1867). — 312 — rentini. Ce dernier nom n’est pas très-régulier, et, comme nous n’aimerions pas davantage celui de P. Saint-Flo- rentini, nous engageons vivement notre honorable con- frère à donner une autre dénomination à son espèce, dont la forme est remarquable, et qui se distingue nettement par l’ensemble de ses caractères des autres Pholadomyes crétacées. Le mémoire de M. Cotteau sera consulté utile- ment par les naturalistes qui désireraient explorer, au point de vue paléontologique, les environs de Saint-Flo- rentin. H. CRosSsE. Tables Of the rectification of M. T. À. Conrad's Synopsis of the family of Naïades of North Ausserica. By Esane Lea. LE. D. EU Ce petit mémoire de M. Lea est destiné à rectifier cer- taines erreurs de dates et à suppléer à quelques omissions commises par M. Conrad, à son préjudice, dans le Synop- sis qu’il a publié des Naïades de l'Amérique du Nord. I donne des renseignements utiles et exacts au point de vue de la synonymie des Mollusques dont il s’agit. H. CROSSE. (1) Philadelphie, 1866. Brochure in-8° d 8 pages d’impres- sion. — 373 — De la classification de certains opereules de Gas- téropodes (1). — Descriptions et figures de quelques coquilles fossiles du terrain ter tiaire et de la eraie (2). — Excursion de la So- ciété Linnéenne à Cazeneuve (Gironde). Liste des principaux fossiles recueillis par les membres de la Société, à Cazeneuve, dans le calcaire de Bazas (3). —Letire à M. François Crépin, Pro- fesseur de botanique à l’université de Gand (4). Par M. Charles des Moulins. J. Étude intéressante sur ceux des opercules de Gasté- ropodes, qui présentent une organisation spirale. L'au- leur considère comme tels les opercules dits concen- triques : il pense que le travail de leur sécrétion est continu et s'opère par voie d’enroulement. Il propose de les désigner sous la dénomination de cryplospirés , au point de vue de leur classification, tout en leur laissant, dans la pratique, le nom de concentriques qui exprime si bien leur figure. IL. Description des espèces nouvelles suivantes : Sole- curtus pseudotagal, de la craie de Royan ; Solen sculptus et S. ligula de ia craie du Périgord, S. ventrosus du falun de Gradignan ; Pecten Billaudellii, particulier au calcaire à Astéries de la Gironde, et synonyme du P. occi- (4) Bordeaux, 1867. Brochure in-8° de 8 pages d'impression. (2) Bordeaux, 1868. Brochure in-8 de 23 pages d'impression, accompagnée d’une planche lithographiée. (3) Bordeaux, 1868. Brochure in-8° de 64 pages d'impression. (4) Bordeaux, 1868. Brochure in-8° de 10 pages d'impression, mn JTE tanus, Matheron ; Rissoa (Rissoina) Dufrenoyi, du falun de Martillac. L'auteur pense qu’il y a lieu de distinguer spécifiquement le Lucina globulosa, Deshayes, du L. glo- bulosa, Hæœrnes, et propose de donner à cette dernière espèce le nom de L. Hœrnea. Nous regrettons d’avoir à combattre, sur ce point, l'opinion du vénérable Président de la Société Linnéenne de Bordeaux, mais il nous est impossible d'admettre, au point de vue de la nomencla- ture, qu'une Lucine dédiée à M. le docteur Hærnes soit nommée autrement que Lucina Hærnesiana où L. Heœr- nesi. Un nom propre doit toujours être considéré comme un radical, auquel on a à ajouter une désinence, mais dont il n'est permis de rien retrancher (la seule exception que nous connaissions s'applique au cas où le nom propre est évidemment d’origine laline, ce qui autorise alors à le décliner tout simplement). En ne respectant pas cette règle, on tomberait dans l'arbitraire et on serait obligé d'admettre, à côté de noms spécifiques rappelant très-im- parfaitement la mémoire des savants auxquels ils s’'appli- queraient, des noms génériques mal faits, tels que ceux de Ferussina, Krynickillus, etc., etc. L'auteur a, d’ailleurs, rendu service à la paléontologie, en donnant de bonnes diagnoses et des figures de quelques espèces, qui, bien que nominales, avaient été mentionnées dans plusieurs publications, et au sujet desquelles on devait nécessaire- ment se trouver embarrassé. Le mémoire se termine par une note sur une forme allongée du Tapes aurea (4), Gmelin, provenant du bassin d'Arcachon, et que l’auteur propose de distinguer comme variété sous le nom d’elongata. IH. Cette brochure est un excellent guide pour les (1) Le mot Tupes étant masculin en latin, nous pensons qu'il est préférable de dire Tapes aureus. EH. C. — 375 — naturalistes qui auraient à explorer les environs de Caze- neuve et le calcaire de Bazas. L’appendice mentionne 45 espèces et discute d’une manière approfondie leurs caractères. Les fossiles ne comprennent que des moules pierreux : les espèces décrites comme nouvelles n’appar- tiennent pas aux Mollusques, mais bien aux Annélides et aux Cirrhipèdes. IV. Dans ce travail, M. Charles des Moulins discute avec autorité une question de nomenclature des plus impor- tantes, celle de savoir si, lorsqu'une espèce est changée de genre, le nom d'auteur doit être celui du créateur de l’es- pèce, ou celui du modificateur de genre. Il pense que « l'espèce est la propriété individuelle, intransmissible, « invendable, de celui qui l’a établie, » et que « le nom de « cet auteur doit lui rester attaché à perpétuité et survivre « à tous les changements, à toutes les combinaisons pos- « sibles. » Nous sommes complétement de son avis, et, selon nous, ce point ne devrait même pas faire question. L’espèce existe dans la nature, tandis que le genre, la famille et les autres divisions ne sont que des créations artificielles, plus ou moins heureusement justifiées par les faits, mais toujours susceptibles d’être modifiées par les progrès de la science. C’est donc l'espèce qui constitue l'unité ontologique et la base de toute nomenclature sérieuse. Celui qui établit régulièrement une bonne espèce (il faut réunir ces deux conditions) travaille sur un fait vrai, sur un être stable et limité. Dès lors, son travail doit être considéré comme définitif, et il n’est plus permis de toucher à son nom, sans risquer de commettre à la fois une inconséquence et une injustice. H. CROSSE. — 316 — Lur Conechylien Fauna der Gegend von Würz- burg. Von ( Sur la Faune conchyliologique des environs de Wurtzhourg. Par) F. Sand- berger (1). Ce catalogue énumère 735 espèces de Mollusques, dont 50 sont terrestres et 25 fluviatiles, et qui ont toutes été recueillies à l’état vivant dans les environs de Wurtz- bourg. Nous y remarquons la présence de l’Amalia mar- ginata, Draparnaud ; du Daudebardia rufa, Draparnaud, qui vit sous les pierres, partout où se trouve l’Hehx rotundata, Müller, dont il paraît faire sa nourriture; et du Pupa avenacea, Bruguière. Les localités et le mode de station des espèces sont indiqués avec soin. H. CROSSE. Fortegnelse over de 1 Flenshorgs nœrmesle Omegn forekommende skalbœrende Eand- 0g Fersk- vands-blüddyr. Àf Juslitsraad D' Phil. €. mr. Poulsen (2). Ce catalogue mentionne 60 espèces de Mollusques (AA terrestres et 19 fluviatiles), qui vivent aux environs (1) Brochure in-8 de 11 pages d'impression (1867). (2} Brochure in-8° de 5 pages d'impression (tirage à part du Naturhist. Forenings Videnskabelige Meddelelser, 1867). — 371 — de Flensborg. Parmi eux nous citerons les suivants : Helix (Gonostoma) obvoluta, Müller ; Pupa substriata et P. angustior, Jeffreys; Carychium minimum, Müller ; Acicula fusca, Montagu, et Valvata cristata, Müller. H. CROSSE. Faunula Molluscorum insularum Færoën= sium. Par ©. A. E. Môreh (1). = L'auteur commence par exposer, d’une façon très-com- plète, les travaux de ses devanciers sur la faune malaco- logique des îles Feroë. Il publie ensuite le catalogue des Mollusques terrestres, fluviatiles et marins, observés jus- qu’à ce jour dans ces îles : le nombre des espèces citées s'élève à 117. Les Mollusques terrestres et fluviatiles sont peu nombreux. Ils se réduisent à 2 Arion, 2 Limax, 4 Vitrina, 1 Hyalinia, 2,Limnæa, et 2 Pisidium. Nous nous demandons pourquoi l’auteur renvoie en synonymie le nom de Terebratula ou plutôt Rhynchonella psittacea de Gmelin et de Lamarck pour y substituer celui de Rhyn- chonella rostrum psittaci, Chemnitz, qui est mal fait et contraire aux principes de la nomenclature binaire. En dehors de cette légère critique de détail, nous n'avons que du bien à dire du nouveau travail de notre honorable collaborateur, qui est le plus complet que nous connais- sions sur le sujet traité par lui. Le mémoire se termine par un tableau comparatif des espèces du Groënland, de (1) Copenhague, 1868. Brochure in-8° de 46 pages d’impres- sion (tirage à part du Naturh. For. Vidensk. Meddel, N°: 4-7 (1867). — 378 — l'Islande, des îles Feroë, de l’Ecosse, de l'Angleterre et du Danemark : il est intéressant à consulter. H. CROSSE. Descripüons of thirty-two new species of Marine Shells from the coast of New South Wales. — Descriptions of six new species of KHelicidæ, from the Salomon islands, Western Pacific.— On a new genus and some new species Of Ma- rine Mollusea {rom Port - Jackson à New South Wales. —A list of species of Marine Mot- lusea found in Port-Jackson Harbour , New South Wales, and on the adjacent coasts, with notes on their Habits, etc. — Part I and part IL. — By {Descriptions de trente-deux espèces nouvelles de Coquilles marines des côtes de la Nouvelle-Galles du Sua (1). — Descriptions de six espèces nouvelles d'Helieidæ des îles Salomon (?).— Sur un nouveau genre et quelques espèces nouvelles de Rfollusques marins de Port-Jackson, Nouvelle-Galles du Sud (3).—Liste des espèces de Mollusques ma- (1) Londres, 24 janvier 1867. Brochure in-8° de 8 pages d’im- pression, accompagnée d’une planche coloriée (tirage à part des Proceedings of the Zoolog. Soc. of London, comme les brochures suivantes). (2) Londres, 14 et 28 novembre 1867. Brochure in-8° de: 5 pages d'impression , accompagnée d’une planche coloriée. (3) Londres, 28 novembre 1867. Brochure in-8° de 4 pages d'impression, accompagnée d’une planche coloriée, — 379 — rins recueillies dans la rade de Port-3ackson Nouvelle-Galles du Sud, et sur les côtes adja- centes, avec des observations sur leur manière de vivre, etc. — Partie I [1) et partie IT (2), — Par) George French Angas, 1. Les espèces suivantes, recueillies sur les côtes de la Nouvelle-Galles du Sud, sont décrites comme nouvelles et figurées : Trophon Hanleyi; Cantharus (Tritonidea) uni- color ; Purpura (Stramonita) neglecta ; Matra (Cancilla) Strangei ; Columbella (Mitrella) albo-maculata; Æsopus filosus ; Acus (Abretia) bicolor, À, assimilis ; Turbonilla nuida ; Odostomia lœvis, O. lactea, O. Pascoei, O. Kreff- h; Styloptygma aurantiaca ; Drillia Coxi, D. Metcalfei ; Clathurella zonulata ; Alaba phasianella ; Rissoina varie- gata, R. turricula, R. Smitlu, R. cincta; Capulus viola- ceus ; Eutropia (Tricoha) rosea, E. virgo ; Gibbula Coxi; Gadinia conica ; Lophyrus smaragdinus ; Onithochiton rugulosus ; Tonicia Carpenteri; Leucotina Esther ; Cheli- donura Adamsi. IL. Espèces de l’Archipel des îles Salomon (partie O. du Pacifique) décrites comme nouvelles et figurées : Geotro- chus gameha, G. eros, G. Ambrosia, G. Coxianus, G. Mendana; Trochomorpha partunda ; Cœhaxis exi- gua. Ces formes d'Hélicéens sont très-remarquables et dignes de figurer à côté des espèces des îles Salomon pré- cédemment connues. La dernière espèce seule est décrite par MM. H. Adams et F. Angas, en collaboration, Mel 2) Londres, 14 février et 28 novembre 1867. Deux bro- chures in-8 de 40 et de 25 pages d'impression, — 380 — IT. L'auteur établit le nouveau genre Alicia pour des coquilles bivalves recueillies à Port-Jackson et qui, avec l'aspect extérieur des Periploma, possèdent un osselet large et triangulaire comme celui des Lyonsia, mais per- pendiculaire aux crochets: de plus, elles ne possèdent pas les cuillerons saillants qui servent de support au car- tilage dans ces 2 genres (2 espèces: Alicia anguslata et A. elegantula). Autres espèces de même provenance décrites comme nouvelles et figurées : Thracia modesta ; Dosinia puella; Sunetta Adelinæ; Spisula cretacea, S.pro- ducta; Loripes assimiis; Mysia(Felania) Adamsi, M. Jack- . Soniensis; Lepton Adamsi ; Modiolaria barbata; Ostrea virescens; Crossea concinna, qui constitue la troisième espèce connue de ce genre (les 2 autres sont du Japon.) IV, V: Le premier de ces deux mémoires contient le catalogue raisonné des Mollusques céphalées, qui ont été recueillis jusqu'à ce jour à Port-Jackson et sur les côtes adjacentes. Ces espèces, toutes marines, s'élèvent au nombre de 516. Le second mémoire, consacré exclusive- ment aux Acéphalés (Conchifera et Brachiopoda), men- tionne 140 espèces, ce qui donne, pour l’ensemble de cette faune malacologique marine, un total de 456 espèces. Les formes de Gastéropodes dominantes sont : le genre Cypræa représenté par 12 espèces dont 2 sont fort rares, le C. umbilicata, Sowerby, et le C. xanthodon, Gray; les Trochidæ et les Chitonidæ, qui sont fort nombreux ; les Bullidæ et les Nudibranchiala, également riches en espèces. Parmi les Acéphalés, les genres, non pas les plus nombreux en espèces, mais les plus caractéristiques, sont les suivants : Humphreya, Myodora, Myochama, Cha- mostrea et Trigonra. Nous nous permettrons de reprocher à l’auteur l'emploi de quelques noms génériques barbares où mal formés, — 381 — tels que Gari, Vanikoro, Operculatum. T1 ferait mieux de ne pas s’en servir, car ces noms sont inadmissibles. Nous n'insisterons pas sur le côté éminemment utile, au point de vue des progrès de la science, des catalogues rédigés, comme celui de M. French Angas, uniquement sur des matériaux de provenance certaine. Ces sortes de mémoires sont excellents, et nous les signalons toujours avec plaisir à l'attention de nos lecteurs. Nous ne pouvons donc qu’encourager notre honorable correspondant à poursuivre ses travaux et à achever de nous faire con- naître la faune malacologique du vaste continent austra- lien. C’est un grand service qu'il est mieux que personne en situation de rendre à la science, et il le lui rendra, nous l’espérons. H. CROSSE. Descriptions of mew species of Shells collected by Geoffrey Nevill, esq., at Mauritius (1). By Henry Adams. — Descriplions of mew species Of Shells (2). By Henry Adams.— Descriptions Of mew species OÏ Shells from Japan (3). By Arthur Adams. —On the species of Heli- cidæ found in Japan (4). By Arthur Adams. I. Espèces nouvelles de l’île Maurice : Volvaria (Vol- {1,2 et 3) Londres, 14 mai 1867. Brochure in-8° de 16 pages d'impression, accompagnée d’une planche coloriée (tirage à par des Proc. zool. Soc. London). (4) Londres, juin 1868. Brochure in-8° de 14 pages d’impres- sion (tirage à part des Annals a. Mag. Nat. History). 28 — 382 — varina) pusilla ; Macrochlamys minima, M. perlucida ; Stylodonta (Erepta) rufocincta, S. Newilh; Pupa (Pago- della) ventricosa, pour lequel est établi le nouveau sous- genre Pagodella; Gibbus (Gibbulina) Nevilli ; Gibbus (Gonidomus) Newtoni ; Ennea (Gulella) modesta ; Cyclo- stomus (Tropidophorus) Mauritianus, C. scaber; Ompha- lotropis costellata, ©. picturata ; Cassidula parva ; Plecotrema exigua. Nous ferons observer à l’auteur que le nom générique de Stylodonta (columelle dentée), proposé par Cristophori et Jan pour l’Helix unidentata et l'A. cepoides, nous semble s'appliquer bien médiocre- ment à ses 2 espèces, qui sont totalement dépourvues de dent columellaire. TL. Description des Nanina ( ? Rotula) conulus et Buli- mulus (Ena) pusillus, de Ceylan; Apicalia scilula et Colina pygmæa, de Bornéo ; Parmella planata, de l'ar- chipel Viti (genre nouveau, qui semble voisin des Parma- cella et des Gæoths, et dont la coquille se distingue par la présence d’un épiderme lisse et corné, qui dépasse le test); Bulimus (Mesembrinus) Gealei, du Mexique. III. Espèces nouvelles du Japon: Agadina Gouldi, A. Stimpsonti;.Mangelia splendida ; Jolæa amabilis ; Oscilla circinata (genre nouveau voisin des Odostomia et des Monoptygma) ; Amaurella glabrala et A. semi- striata (genre nouveau voisin des Amaura et des Macro- cheilus) ; Putilla lucida (genre nouveau établi pour une petite coquille, blanche et lisse comme un ÆEulima, voisine des Aissoa pour la forme, et pourvue d’un péri- stome très-épais); Fossarina picta ; Amathina nobilis ; Cœlopoma Japonicum (genre nouveau de Cyclophoridæ, à opercule voisin de celui des Pterocyclos, mais entière- ment corné) ; Lerebratula Davidson. L'auteur décrit, en outre, l'animal de son Macrochisma — 383 — sinensis, dont les tentacules sont filiformes et très-longs, et les yeux développés, apparents et placés sur un léger renflement, à la base externe des tentacules. Il donne, en outre, la liste des Cyclophoridæ du Japon actuelle- ment connus. IV. Mémoire intéressant comprenant la première partie d’un catalogue des Helicidæ du Japon. Les espèces décrites comme nouvelles sont les suivantes : Limax varians ; Helix (Camena) nuranda, H. serotina, H. Edi- tha ; Helix (Fruticicola) patruelis, H. peculiaris (l'au- teur propose de former, avec ces 2 espèces et l'A. Japo- nica, Pfeiffer, une section particulière, pour laquelle il propose la dénomination de Sa{suma, nom barbare et peu admissible selon nous), 1. sphinctostoma, H. Collinsoni, H. commoda, H. despecta, H. craspedocheila, H. proba, H. concinna ; Helix (Plectotropis) conella, H. setocincta, H. trochula, H. scabricula ; Helix (Patula) elatior, H,. depressa ; Hyalina (Conulus) pupula, H. phyllophila, H. incerta, H. tenera, H. slenogyra, H. acutangula ; Balea variegata ; Clausilia (Phædusa) plicilabris, C. Stimpsoni, C. stenospira, C. Gouldi, C. proba, C. spreta, C. pinguis, ©. hrulata. L'auteur mentionne en tout : 1. Philomycus, À Limax, 2 Succinea, 38 Helix, 11 Hyalina, 1 Balea, et 14 Clau- silia du groupe des Phædusa. Quelques déterminations d'espèces (Succinea putris, L.; Hyalina? natida, Müller, et H.? electrina, Gould, par exemple) nous paraissent des plus douteuses. Mais, en résumé, ce catalogue est, de beaucoup, le plus complet que nous connaissions, en ce qui concerne la partie des Helicidæ du Japon dont il traite. Les diverses brochures de MM. Arthur et Henry Adams méritent l'attention des naturalistes, car elles font con- — 384 — naître un bon nombre de formes intéressantes et d'espèces nouvelles pour la science. H. CROSSE. Matériaux pour servir à l'étude de la famille des Mélaniens. II. Additions et corrections au Cata- logue systématique des espèces qui composent la famille des Mélaniens, par A. Brot, D. Ni. (1). M. le D'Brot, bien connu déjà par ses précédentes études sur les Mélaniens, expose, dans ce nouveau mé- moire, les modifications qu’il convient d'introduire dans son précédent catalogue de cette famille, publié, il y a Six ans. En ce qui concerne les espèces américaines, l’auteur admet, en partie, les genres proposés par les naturalistes des Etats-Unis, mais il ne semble pas très-porté à adopter la famille des Strepomatidæ , récemment créée par Haldeman pour les #élaniens de Y Amérique du Nord, et basée sur ce que ces espèces sont ovipares el possèdent un manteau simple, tandis que les autres Mélaniens sont oyovivipares et ont le manteau frangé ou dentelé. Pour le genre Paludomus, il adopte toutes les réunions d'espèces proposées par M. H. Blanford, à l'exception des suivantes : il pense que le P. Tennantii, Reeve, et ses synonymes, doivent former une espèce distincte du P. acu- (1) Genève, 1868, chez Georg, libraire-éditeur. Brochure grand in-8& de 64 pages d'impression, accompagnée de trois planches coloriées. — 385 — leatus, Gmelin ; que le P. Zeylanicus, Lea, doit être réuni au P. Tanjoriensis, Gmelin, et non au P. Chili- noïdes, Reeve ; que le P. regalis, Layard, doit plutôt être réuni au P. Reevei, Layard, qu'au P. sulcatus, Keeve. Dans le g. Melania, les espèces suivantes sont décrites comme nouvelles et figurées : M. insolita, probablement de l'Inde : M. citrina, de Siam ; M. Bernardu; M. Mori- candi; M. compressa; M. Christobalensis, de S. Chris- toval (îles Salomon); M. asperula; M. Damonis, de S. Christoval ; M. calcitrapa ; M. Zollingeri, de Java ; M. subaurita. L'auteur décrit et figure une espèce nouvelle de Pirena, le P. aspera. I décrit et figure également une espèce manuscrite de Parreyss, l’Æemisinus thermalis, de Hon- grie, et une autre forme, qui s’en rapproche, sous le rap- port générique seulement, le Melania pisum, probable- ment de Java. Dans le genre Melanopsis, nous trouvons décrites deux espèces manuscrites, les 47. obesa, Guirao, d'Espagne, et M. faseolaria, Parreyss, de Persépolis. Quelques espèces de Mélaniens, déjà décrites précé- demment, se trouvent figurées pour la première fois dans le mémoire de M. Brot: d’autres formes peu connues sont l'objet d’études critiques approfondies, et donnent lieu à des observations intéressantes. Les planches sont dessinées d'après des épreuves photographiques et coloriées avec soin. Il y a donc lieu de signaler, sous tous les rapports, cet important mémoire aux naturalistes qui s'occupent de l'étude des Mollusques fluviatiles. H. CROSSE. — 386 — Nouvelles observations sur Îles Pomatias du midi de la France, par A. de Saint-Simon (1). Dans ce nouveau travail, l’auteur publie les observations qui se rapportent aux espèces de Pomatas du midi de la France récemment étudiées par lui, Voici les plus impor- tantes. Il existe, chez tous ces Mollusques, une plaque mem- braneuse que M. Claparède désigne sous le nom de lorica palahina et que M. de Saint-Simon regarde comme l’ana- logue de la mâchoire de la plupart des Gastéropodes ter-- restres androgynes. De plus, leurs otolithes sont allongées, au lieu d’être arrondies comme celles des Hélices. L'ani- mal du Pomatias carthusianus ressemble à celui du P. Nouleti. Seulement, chez le premier, le lorica palatina est plus petit, plus court en arrière, plus arrondi aux extrémités, et les spinules du radula sont plus grosses et plus serrées. L'appareil olfactif du P. Nouleli ressemble à celui du Cyclostoma elegans : dans cette espèce, la cor- née de l’œil est mince, le cristallin grand, un peu tron- qué à l’un des bouts et légèrement granuleux. L'auteur a recueilli auprès de Cierp une forme du P. crassilabris, qui se distingue par sa coloration d’un brun-marron presque noir, et son test à peu près opaque et qu’il désigne sous le nom de var. Barthelemiana. Dans celte espèce, la poche des otolithes est rectangulaire, (1) Toulouse, 1868. Brochure in-8° de 15 pages d'impression tirée à 50 exemplaires). — 387 — allongée et pourvue d’un conduit externe : les otolithes sont d’un brun clair, et serrées les unes contre les autres. L'auteur constate l’existence de différences notables entre le système nerveux des Pomalias et celui des Cyclo- stoma. Le mémoire se termine par un examen comparatif du radula et du système nerveux chez le Cyclostoma sul- catum et le C. ferrugineum. Il est facile de se rendre compte des difficultés que présentent les recherches anatomiques, lorsqu'il s’agit de Mollusques d'aussi petite taille que les espèces du genre Pomatias. On doit donc savoir gré à M. de Saint-Simon d’avoir entrepris et de poursuivre avec persévérance ces études intéressantes. H. CRossE. Catalogue of the terrestrial Shells in the col- lection of (Catalogue des Coquilles terrestres de la collection de) william A. Haines (1). M. Haines vient de publier, suivant la louable habitude qui s’est introduite depuis quelques années aux Etats- Unis, la première partie du catalogue des espèces qui composent sa riche collection : elle embrasse la totalité des coquilles terrestres. L'auteur se propose de publier prochainement le catalogue des Mollusques fluviatiles et marins. Son principal but est de faire connaître à ses cor- respondants les espèces qu’il possède, et d'arriver ainsi à (4) New-York, 1868, chez l’auteur, 177, Madison Avenue. Brochure grand in-8° de 119 pages d'impression. — 388 — faire plus facilement des échanges. Nous voudrions voir cet usage plus répandu chez les naturalistes. H. CROSSE. ERRATA. Fages. Lignes. 37, 17, au lieu de apert. 32 mill. long., lisez lat. 24 mill.; apert. 24 mill. lat., 32 mill. longa. 54, 30, —_ Neritopsis, — Narica. 88,31, — cylindrellæformis, — cylindrellæformis. 100, 32, — 1687, — 1867. 12470413; _ lieutenaut, — ‘lieutenant. 211200: — Limpsis, — Limopsis. 259, a. — sublente, — sub lente. 298, 9, — Pledostoma, — Plectostoma. 301,223; — Opisthoæ, — Opistho- PI. V, _ fig. 7, ARE 0: — — fig. 6, — fig.7. PI. VIII, — fig. 6, — fig. 5. LISTE des auteurs qui ont concouru à la rédaction du volume XVI du JOURNAL DE CONCHYLIOLOGIE. Adams (A.). Marie (E.) Baudon (A). Mayer (C.). Baur (A.). Môrch (0.). Blanford (W.). Morelet (A.) Gassies (B.). Pease (W. T.). Hidalgo (G.). Rambur (P.). Lagoda (A. de). Tiberi (N.). Manzoni (A.). — 389 — LISTE DES NOUVEAUX ABONNÉS. Appelius(f:} 02 0er 4:07,:% :.-Livourne. Bibliothèque du musée d'histoire Dolurele Un. rs , ... Madrid. Bibliothèque du musée d'histoire naturelle. . . . . . . Saint-Pétersbourg. *Dautzenbere} Peas. 114.01 Paris. Dunker tr dre er Marburg: Borel) 0/0 0, Bologne. Gentiluomo (B° C.).. ..: . … 0, Pise. Germain (Capitaine V.). . . . Chambéry. Gouin à 2 “Rochefort. Gandiach{Der.)1 0 #recmemees Cuba: Jeanneret (G.). . . . . . Neufchâtel. Lagoda (A. de). . . . . . Saint-Pétersbourg. Masclasg de) # ouuuua4 cata, Montpellier, Môbius (Di) 45 0 4 à ,602,,,:.: Hambourg. Pereira da Costa (F. A.). . . . Lisbonne. Société malacologique. . . . Bruxelles. Hiuelens (As) EN ARR Se Tirlemont: Watson (Rév. R.).. . . .. . Madère. Zapater {D° J.)..:.. 1 . ,. Madrid: — 390 — TABLE DES MATIÈRES. TOME XVI. Notes pour servir à l’histoire naturelle de quelques Mollusques de nos côtes et particulièrement des Céphalopodes, par H. Crosse. Sur l’accouplement du Liftorina rudis, par P. pee CHER. ; Note sur le Dent polmerpha par j. B. qi. SIES. À $ , Se AS AA ES RNE Réponse aux ballons faites par M. JEFFREYS sur mon catalogue des coquilles marines des côtes de l'Espagne et des Baléares, par J. GONZALEZ HipALGo. RE - Note sur les espèces du genre bu qui habitent les côtes océaniques de la France, par P. Fiscuer. Observations préliminaires sur une communication de M. Arthur Adams, par H. CRossE. Note sur quelques nouveaux genres de LES du Japon, par A. Apams. CAL Sur un nouveau genre de Testacé de La Méditer- ranée, par N. TiBERI. i . ; Des espèces du genre Odostonua el jusqu'ici dans la Méditerranée, par N. TiBERI. j Des Testacés de la Méditerranée qui doivent être compris dans les genres Lachesis et Nesœæa de Pages. 15 17 510 60 — 391 — Risso , par N. Tiseri. Note sur une importante variété * r Fe diluvu, Lamarck, et sur le Scalaria solula, Tiberi, par N. TiBERI. Note sur les nouveaux genres AUS à Stre- belia, par H. Crosse et P. FiscHEr. x Description de quatre Hélices inédites provenant de la Nouvelle-Calédonie, par H. CROSSE. 2 Descriptions d’espèces nouvelles, par H. Crosse. Faunule malacologique terrestre de l’île San Thome, par H. CROSSE. 3.16 teste Nouveaux documents sur le genre inch Muller, par A. Baur. Note sur le mode de station des mo d la Nouvelle-Calédonie, par E. MARIE. j Description d’un Limacien de France nouveau, par A. BAUDON. RUN : Note sur la partie aol in voyage tours par le D' Welwitsch daus les royaumes d’Angola et de Benguela, par À. MORELET. ; Diagnoses de deux Limaciens de la eh Calé- donie, par P. FiscHer. ; NS Description d’espèces terrestres inédites LE anen de la Nouvelle-Calédonie, par H. CROSSE. Nouvelles espèces de Rissoa recueillies aux îles Cana- ries et à Madère par M. Mac-Andrew en 1852, par À. MANZONI. RE Note complémentaire sur V Helie Cordes par G. HipaLGo. à Description d'espèces bu peiles par H. Ends Diagnoses Molluscorum novorum, auctore H.CRosse. Pages, 16% 168 169 174 _J%@— Nova Mediterranei Testacea, auctore N. TrBERtI. Anatomie de l’Afhoracophorus hirudo, par P. Fis- CHER. Note sur la nlèque faune ie Glandints d'Eu- rope, par H: Cross et P. FiscHer. Sur les Rissoa des îles Canaries et de Madère feaeil lis par M. Mac-Andrew en 1852, par A. Max- ZONI. Ê Monographie debure iatiopona par w. T. Bu FORD. ! Ë à Note sur une. variété Mae di Ecrire varie- gata, Lamarck, par A. DE LAGODA. : Diagnoses d’Hélices nouvelles, par P. RamBur. Description d’espèces nouvelles, par H. CROSSE. Diagnose d’un Eucalodium nouveau par H. CRoSSE et P. Fiscner. ; Diagnoses Molluscorumnovorum, do A Catalogue des Physes de la Nouvelle-Calédonie et description d’une espèce nouvelle par H. CRossE. Note sur les Nicida, section subgénérique des Di- plommatina, habitant la péninsule de PInde, par W. T. BLanrorn, 1 à Note surle Pupa decumana, Fées, arf CROSSE. Description d'espèces nouvelles d'Auwriculella pro- venant des iles Hawaï, par W. HARPER PEASE. Note sur l'identité du Cylindrella eximia, Pleif- fer, avec le C. Petiveriana, Férussac, et le C. cre- nala, Weinland et Martens, par H. CRossE. Procédé pour tuer les Mollusques pulmonés terres- tres dont on veut pratiquer l'anatomie, par O. A. L. Môrcx. Pages. 179 225 254 347 350 — 393 — Note sur un moyen de conserver les Hélices vi- vantes, par O. À. L. MürcH. Description d’espèces nouvelles, par J. eve HipaLGo. Paléontologie. Description de coquilles fossiles de terrains ter- tiaires supérieurs (suite), par C. MavER. . 409, Note sur quelques espèces nouvelles de Madagascar recueillies à l’état fossile, par H. CRossE et P. FISCHER. AGE tu ER ds ets LE A A RER ET Description du nouveau genre Pad par H. CROSSE. Bibliographie. &. MOLLUSQUES VIVANTS. British Conchology, or an account of the Mollusca which now inhabitthe British isles and the surroun- ding seas (vol. IV), by J. Gwyn JEFFREYS (1867). Die Conchylien des Mittelmeeres, ihre geographische und geologische Verbreitung (vol. D), von H. C. WEiINKAUFF (1807). : FRA Fauna der Kieler Bucht (vol. I), von LH. À. vin und K. Môsius (1865). AT E Novitates conchologicæ (série [). Mollusca extra- marina (vol. I, IL, IT), par le D' PFEIFFER. — (Série 11). Mollusca marina, par le D' Dunker. — 187 180 191 117 — 394 — (Supplément nr.) Monographie der Molluskengat- tung Venus, Linné, par le D'E. Rômer (1864- 1867). A Catalogue des Moliaiest testacés marins de cbtes de l'Espagne et des îles Baléares, par le D'J GonzALEz HipazGo (1867). x Voyage du D’ F. Welwitsch, exécuté par He di gouvernement portugais dans les royaumes d’An- gola et de Benguela. — Mollusques terrestres et fluviatiles, par A. MoreLer (1868). Monographia Molluscorum terrestrium, fluviatilium, lacustrium insularum Maderensium, par le baron po CASTELLO DE PAIVA (1867). Ne Catalogue des Mollusques marins, terrestres et flu- viatiles observés dans le département du Morbi- han, par TASLÉ père (1867). pdt Catalogue of the Mollusca in the collection of the Government central Museum, Madras, par le capitaine J. MiTcuezz (1867). $ Contributions to Indian Malacology, n° vis, vu, by W.T. BLanrorp (1866). | : Loologische Miscellen, n° vri-x, von G. Rires VON FRAUENFELD (1866). ni, AE Essai sur la faune malacologique de Belgique ou catalogue des Mollusques qui se trouvent dans le pays, par F. DE MALZINE (1867). : Fourth report on dredging among the Shetland isles, by J. Gwyn JEFFREYS (1867). Recherches pour servir à l’histoire naturelle du système nerveux des Céphalopodes dibran- chiaux, par J. CHÉRON (1866). : Les Méléagrinicoles : espèces nouvelles, par L. DE Pages. 118 120 196 202 — 395 — ForiN (1867). : : : Catalogue of marine Mollusca ni in de Ba- hama islands in november 1866, by Henry J. KREBs (1867). ; Die preussische expedition nach Ost- hier ha gischer Theil. Zweiter Band. Die Landschnecken. Bearbeitet von D' E. von MARTENs (1867). Conchological memoranda, n°2, by ROBERT STEARNS (1867). HUE RU NE Proceedings of the RATE meetings ie Loolo- gical Society of London for the years 1865 and 1860/A868-61) 121. cher Observations on the genus Unio ,etc., vol. x (1866), by Isaac LEA. On Leia Leydii — pouia Led. — be tion of 14 new species of Melanidæ, etc. (1866), by Isaac LEA. : Mollusques terrestres ct fluviatiles + la Côte- d On par H. Drouer (1867). ; Einige Japanesische Conchylien aus der Bucht von Jedo von C. E. Liscuke (1867). ” Observations sur quelques points de l’histoire natu- relle des Céphalopodes, articles L et If, par P. Fiscuer (1867-68). Die conchylien des Mittelmeeres, ihre in and geologische Verbreitung (Band 2) von H. C. WEINKAUFF (1868). j Malakozoologische Blätter fur 1866. re ds von D'L. PFEIFFER (1866). ; American Journal of Conchology, edited by ue W. Trxon J'. Vol. 2 (1866). ; Prinesci Malakologiji Hrvaskoj. Napisao ns Lee Pages. 217 290 505 — 396 — sinA Zadranin (1867). Tables of the rectification of M. T. à ur Fe nopsis ôf the family of Naiades of North Ame- rica, by Isaac LEA (1866). . . , Û De la classification de certains opercules de on podes, par M. CHARLES Des Mourins (1867). Note sur une forme allongée du Tapes aurea d’Ar- cachon, par M. CHARLES DES Mouxans (1868). Lettre à M. François Crépin, professeur de bota- nique à l’université de Gand, par M. CHARLES pes Mouzins (1868). ‘ Zur Conchylien Fauna der Gegend von Wüctbucg, von F. SANDBERGER (1867). Fortegnelse over de i Flensborgs nœrmeste Omegn forekommende skalbærende Land — og Fersk- vands-bloddyr. Af Justitsraad D' Phil. C. M. Pour- SEN (1867). - Re Faunula Molluscorum nalantes un Par 0. À. L. Môürcx (1868). Descriptions of thirty-two new species of marine Shells from the coast of New South Wales, by GEORGE FRENCH ANGAS (1867). Description of six new species of Hehcidæ, from the Salomon islands, Western Pacific, by GEORGE FRENCH ANGas (1867). . APR + On a new genus and some new species of marine Mollusca from Port-Jackson, New South Wales, by GEORGE FRENCH ANGASs (1867). A List of species of marineMollusca found in Port- Jackson Harbour, New South Wales, and on the adjacent coasts, with Notes on their Habits, etc., part I and part Il, by GEORGE FRENCH ANGAS Pages. 370 — 397 — (1867). è Descriptions of new species sa Shells colléctel by Geoffrey Nevill, Esq., at Mauritius. By Henry Anams (1867). Descriptions of new species of Shells. By ne Apams (1867). PAIE Descriptions of new species of Shells from Japan. By ArrHur Apams (1807). On the species of Hehcidæ found in Japan. By An THUR ApaMs 1868). ge: Matériaux pour servir à l'étude de | famille Fe Mélaniens. KE. Additions et corrections au cata- logue systématique des espèces qui composent la famille des Mélaniens, par A. Bror, D. M. (1868). Nouvelles observations sur les Pomalias äu midi de la France, par À. DE SAINT -SiMoN (1868). Catalogue of the terrestrial Shells in the collection of WizziaM A. HAINES (1868). D. PALÉONTOLOGIE. Giornale di scieuze naturali ed economiche pubbli- cato per cura del consiglio di perfezionamento annesso al R. Instituto tecnico di Palermo. Vol. IT, fasc. II-IV (1866). ë Delle conchiglie raccolte nelle breccie e nelle ca- verne ossifere della Liguria occidentale per AE ISSER (1867): 0e SRE Paleontologia malacologica dei terreni terziarii del distretto di Messina (Pteropodi ed Eteropodi) di G: SEGUENZAN (EG) EL RT RU Cr, EL Catalogue systématique et descriptif des fssilés des 29 220 221 — 398 — terrains lerliaires qui se trouvent au musée fédé- ral de Zurich. — 2° cahier. Mactrides et Phola- domyides, par C. MAYER (1867). . . . . Mémoire sur les coquilles fossiles des terrains d’eau douce du sud-ouest de la France (2° édition), par J. B. Nourer (1863). ; PR Animaux fossiles et géologie de l atiqe par A. Gaupry (1862-67). Aa 4 Monographie paléontologique et géologique ïe l'é- tage portlandien du département de l'Yonne, par P. pe LorioL et G. CoTTEAU (1868). Salle importanti relazioni paleontologiche di talune rocce cretacee della Calabria con alcuni terreni di Sicilia e dell” Africa settentrionale, per G. SE- GUENZA (1866). à Catalogo dei Molluschi fossili FT delle DES Bolognesi, per L. Foresti (1868). ; Sul cretaceo medic dell’ Ilalia meridionale, lettera del prof. G. SEGUENZzA (1867). é Matra Calerinü, nuova specie di conchiglia scoperta dal compianto G. B. Caterini ed a lui intitolata dal prof. G. MENEGuiINI (1868). Fossiles albiens et cénomaniens des environs de Saint-Florentin, par M. G. CorrTEau (1867). Descriptions et figures de quelques coquilles fos- siles du terrain tertiaire et de la craie, par M. CHARLES DES MouLixs (1868). Excursion de la Société Linnéenne à Cazeneuve (Gironde). Liste des principaux fossiles recueillis par les membres de la Société à Cazeneuve, dans le calcaire de Bazas, par M. CHARLES DES MouzINs (1868 ). Pages, Q1 =: & — 399 — NOUVELELES. Médailles décernées à la suite de l'Exposition uni- verselle. . Don fait à la ville de re par M. G. ee d ses collections de coquilles. Jr Collections de MM. Borvin, RecLuz, Paz et em Départ de M. W. T. BLanrorp pour l'Abyssinie. Collection RoLLanp pu RoqQuaN. ME E Découverte d'une mâchoire chez l'animal du Cylin- drella Newcombiana, Gabb. NÉCROLOGEE. Mort de MM. Eupes-Desconccaames, Huré, MicnEe- LIN, TRIGER, Gougert, DEsounin, RerouT, Moi- TESSIER, ROSSMASSLER, ALDER, CHEYNE. Errata. Liste des auteurs qui ont concouru à la rédaction du volume XVI du Journal de Conchyliologie. . Liste des nouveaux abonnés. ® — 400 — TABLE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE. a. MOLLUSQUES VIVANTS. AcaTiNA barbigera, Morelet. . — bicarinata, Bruguière. . — clavus, Pfeiffer. . _— marmorea, Reeve. . — monticola, Morelet. ALCYNA (G.). . . —— lepida, A. Adams. — ocellata, À, Adams. ArcA diluvii, Lamarck. ATHORACOPHORUS (G.). . — hirudo, Fischer. AURICULELLA (S. G.). — ambusta, Pease. — expansa, Pease. . — pulchra, Pease. . — triplicata, Pease. — uniphicata, Pease. BELA demersa, Tiberi. Purimus Bavayi, Crosse et Marie. — exaratus, Müller. . ee Membielinus, Crosse. CanceLLariA Souverbiei, Crosse. . Carpium norvegicum, Spengler. CasraLiA Pazi, Hidalgo. CÉPHALOPODES (O.). . CLAUSILIA (G.). ConsraNTIA (G.). ! — elegans, À. Adams. th OS, / — 401 — CoxsTanriA fantilla, À. Adams. CrossEA (G.). : — bellula, À. Adams. . — miranda, A. Adams. CYATHOPOMA (G.). ZE A NE — Coonoorense, W. Blanford. . —- Deccanense, W. Blanford. . — filocinctum, Benson. . — Kalryenense, W.etH. RIRE, — Kolamulliense, W. et H. Blanford. ; _ Malabaricum, W. et H. Blanford. — procerum, W. Blanford. — tignarium , Benson. à — Wynaadense, W. Blanford. . CyLicana cuneata, Tiberi. . CYLINDRELLA crenata, Weinland et Fr n — eximia, Pfeiffer. _ Newcombiana, Gabb. — Petiveriana, Férussac. Cyrræa Bregeriana, Crosse. . CYRILLA (G.). : — decussala, A. re — sulcata, À. Adams. . DaPLOMMATINA (G:}s #0 RUE — Martensi, H. Adams. Dreissena polymorpha, Pallas. Enroconca (G.). Eucacopium (G.).. ir Per AS — Blandianum, Crosse et Fischer. FENELLA (G.). n'oUPe — asperulata, À. Adams. . . . , — candida, À. Adams. — craticulata, À. Adams. _ ferruginea, A. Adams. — fusca, A. Adams. Pages. 46 29 56 55 257 261 258 258 260 260 261 262 263 259 180 347 347 316 347 277 LA 42 42 330 100 17 136 88 276 46 47 51 50 9 48 — 402 — FEnELLA pulchella, A. Adams. — pupoides, À. Adams. — reticulata, A. Adams. . — rufocincta, À. Adams. . — scabra, A. Adams. FisTULANA (G.). FoiniA (G.). . Fossarus Petitianus, Tiberi. Fusus Jeffreysianus, Fischer. . GEomaLacus Mabillei, Baudon. GLANDINA (G.). Gyriscus (G.). — Jeffreysianus, Tiberi. HeLcicosyriNx (G.). . HELix abrochroa, Crosse. — acanthinula, Crosse. — ancylochila, Crosse. — Bavayi, Crosse et Marie) — Becasis, Rambur. — Caledonica, Crosse. . — Candeloti, Crosse et Marie. — Cardonæ, Hidalgo. . — cerealis, Crosse. — chelonitis, Crosse. — chrysosticta, Morelet. — Coronadoi, Hidalgo. — decumanus, Férussac. — dendrobia, Crosse.. — Diniensis, Rambur.. . — diodonta, Mühlfeldt. . . — ÆEoa, Crosse. . — Ferrieziana , Grosse. — Guestieriana, Crosse. — hepatizon, Gould. — leucolena, Crosse. Pages. L8 47 50 50 49 139 218 179 97 142 234 sy 99 139 176 94 176 149 267 92 148 168 151 157 129 352 337 96 267 391 278 278 268 126 171 == 498 = Pages. Hérix Madritensis, Rambur:.14 500800, 1807266 M CIOpS LCrOsses UP EN ENNEMI rues hambUr LUE CET ES ET TI. VE M2 06 ES Monecensiss Ramburhtie A ER NE , 011096 HT UTCRS SN AUTOSSen PU OO. MTS RME ATOsSes à 20: à 1 ut ASIN Se D NCBUB ACrOSSE: à 2 ut tre SUR 0 plethorica, Crosse: + AT et A ee ÉTS = NsUUSepUITRTENS, Grosses trs RENE NT NS ATE — ThomensstDohrn. : 26: 16004 AE ASS 29 = Tournoueris Crosse.. .: à ee , 406" 1401, -173 2 1TICROCOMEA GFOSSE, + + à + ue 130, 0.0-408 PTS UNI. AUEDSSE. ME, PAIE OT: 10.199096 NULS RAMIDUPe 2 LE 2 0 SN 907 Sn Vallandrei."Gagssies. + .: mire se ANNE NOT he lnitours Morelets 248200 RENE 498 ROC) 0e Var et SRE RQ S OE EE SGUUIG, 2 A: Adamisse Vi 0, AN Ce | TD Pacassis vareolatæ, Tiberis, à. es en, — MIO UT RUSSOS de BU PSE TEE NT — minima, Montagu. . . . . EURE ET Énuicotäera Hidalgot, Crosse. A4 Te, 470 Lirrorina rudis, Maton et Rackett. . . 0 ED Loricoroulgaris, Lamarck. .. #3: 4e ne, 8 NIÉrRA M OTOUGNT, Crosses 4. 20m AU MEME T7 Nassa Morleti, Crosse. . . CR LEARN 4460 NEsæÆ4 candidissima, Philippi. . . . . . . . ‘717 NON, RISSOS SH PONEN RS, SNS 15 A tneolate, Tiberi MN ASE 70 DAAMSE Cn jee la 6 0 20 AAUNNOICeR SURERS . — Fatirbanki, W. Blanford. . "0 0 50, 335 — , Kingiana, W. et H. Blanford. . . . . . 333 E— hiricincta, N:.Blanford et} R8N ME 059326 — Nilgirica, W. et H. Blanford. . . . . . 332 = mitidule, NV: Blanford. 120 Le COURENT 4788 — 404 — Nicipa Pulneyana, W. Blanford. . . Ocrorus vulgaris, Lamarck. Oposromia neglecta, Tiberi. OmupxaLorTroris Pfeifferi, Crosse. PEcTEN maximus, Linné. Paysa auriculata, Gassies. — Caledonica, Morelet. — castanea, Gassies. Ë — Guillaini, Crosse et Marie. — hispida, Morelet. — Kanakina, Gassies. . — nasuta, Morelet. . — obtusa, Morelet. . — tetrica, Morelet.. é PrEroCYCLUS (G.). — microchilus, Grosse. Pura decumana, Férussac. . — regia, Benson. — Weinlandi, Kurr. . Rissoa balteata, Manzoni. — calathus, Forbes et Hanley. — callosa, Manzoni. — Canariensis, Orbigny. . — coriacea, Manzoni. . . — cristallinula, Manzoni. — depicta, Manzoni. . — inconspicua, Alder. . — Macandrewi, Manzoni. — mirabilis, Manzoni. © — perminima, Manzoni. . — picla, Jeffreys. : — purpurea, Mac-Andrew. — similis, Scacchi. — wiolacea, Desmarest. SAREPTA Speci0s4, À. Adams. — 405 — ScaLaria solula, Tiberi. ScaALIOLA (G.).. : — arenosa, À. Adams. . — bella, À. Adams. . — _ glareosa, A. Adams. . — gracilis, À. Adams. . Sepia officinalis, Linné. . Socarium pulchellum, Tiberi. . STENOTIS (G.). ; — laxata, À. Adams. STREBELIA (G.). STREPTOSTELE (G.). STROPHIA (S. G.).. : ToriNiA variegata, Lamarck. . TRUNCATELLA Arcasiana, Crosse. . — cristata, Crosse. Vaginuzus plebeius, Fischer. VozurTa Rückeri, Crosse. ZoniTEs herculeus, Rambur. . b. PALÉONTOLOGIE. Buzimus Grandidieri, Grosse et Fischer. — : Favannei, Lamarck. . — subobtusatus, Crosse et Fischer. . CANCELLARIA Doderleini, Mayer. . CARDITA striatissima, Cailliaud. Carpium Ponteleviense, Mayer. CariNaRiA Paretoi, Mayer. Cassiparra vulgaris, Mayer. . . . . Cerirmium Dertonense, Mayer. CLEoporRA Pedemontana, Mayer. . — pulcherrima, Mayer. . . CycLosroma Grandidieri, Crosse et Fischer. Pages. 30 — 406 — Pages. Isocarpia cytheroides, Mayer. . . + . . . . 103 PERRET OA (EL TE ER R ETSE RRO NE Se — Geroniss,: VÉTIAN. 2 LEE Te PE EU PLEUROTOMA Meneghinii, Mayer. . . . . . . . 109 — Parelor: :Mayér. KR SRE PE — Saæulensis, Mayer: EL ee El SiGarETUS arütulus, Mayer. . . 4 :. : . ,.:, 190 SoLENOMYA gigantea, Mayer. . . . . . . . . 102 TurRITELLA Dertonensis, Mayer. . . . . . . . 106 FIN DU TOME SEIZIÈME. Paris. — Imprimerie de madame veuve Bouchard-Huzard, rue de l'Éperon, 5. RIT Journal de Conchyliologie. 1868. 8 à æ. A. n) . | Arnoul del mp. Becquet, Paris . 1. Voluta Ruückeri, Crosse. 4. Helix Caledonica , Grosse. o. Bulimus Membielinus, Crosse.| 5. H.___ dendrobia, Crosse. 3. Helix microphis, Crosse. 6. H.___ acanthinula, Crosse. w Journal de Conchyliologie. 1868. De Arnoul del. mp. Becquet, Parts . 1. Solenomya gigantea , Mayer. | 4. Carmaria Paretoi , Mayer. 2. Cleodora pedemontana , 5. Cancellaria Doderlemi, DA phernee 6. Turritella Dertonensis Journal de Conchyliologre. 1868. Arnoul del. mp. Becquet, Parts . 1. Cassidaria vulgaris , Mayer. 4. Pleurotoma Saxulensis , Mayer. >. Pleurotoma Paretoi , 5. Ceritnium Dertonense, GAP. Meneghinii, 6. I[socardia cytheroides Journal de Conchyliologie. 1868. PL AM Lrp.P. ecquet, Frris : Scaliola bella , A. Adams. Stenotis laxata, Âlcyna ocellata, Crossea miranda, 1. Sarepta speciosa , A. Adams. 2. Cyrilla sulcata , 8. [olæa scitula , 4 à OMC ES . Constantia elegans ; : Fenella pupoides , AO NC HENENE ER ESERR Journal de Conchyliologie. 1868. PEN RTE 1? ë [or] NI (de) Arnoul del LP Briqué, Faris ; 1. Gyriscus Jeffreysianus Tbens. | 4 Nesæa candidissima, Philippi. 2. Odostomia neglecta, Tiber1.. EAN. lineolata , Tiberi. 3. Scalaria soluta, Tiberi. 6. Lachesis mamillata, Risso. 7. Lachesis minima , Montagu. En - — 24 < * 4 + 3 à Journal de Conchyliologie. 1868. Revel Arnoul dl. mp. Becquet, Paris . 1. Limicolaria Hdalgoi, Crosse. 4. Helix Tournouer1, Crosse. >. Bulimus exaratus , Müller. 5. H.___ Welwitschi, Morelet. 3. Nassa Morleti, Crosse. 6. H.__ Jleucolena , Crosse. ie. 1668. AN ANR Journal de Conchyholo j Re me np Becquet, Far . î Bulhimus Grandidieri, Crosse et Fischer. | 4 Cardita striatissima, Cailhaud. B.=__ subobtusatus, ___ = _____ | 5. Cardium Ponteleviense, Mayer. Cyclo stoma Grandidieri, ____ mn 'RC: Sigar etus aratulus, ) 7. Pereiræa Gervaisii, Vézian. 4 1 À TC Journai de Conchylio logie. L€ 4 Arnoul del. Lip Becquet, Paris . 1. Bulimus Bavayi, Crosse etMarie. | 4. Helix Paulucciæ , Crosse. 2. Helix Candeloti, = Nes) Nonensis A Se B avayi COR Ter GEL irichocomea, = | | | | | 2 3. yournal de ( onchyl lolo ‘1e. 1868 2210 ] A ee O {mp. Becquet, Paris. = ; ; > Le _ S Helix cerealis LS TOSSE.. | 4. Helix ÜGuestieriana, Grosse. H chelonitis, | 8. Cancellaria, Souverbiei, ___ LE Vllendrer,. Gassies. | 6. Mitra Crouani, Lamarck var. sinistrorsa O) Less fon) 7. Torinia varie Journal de Conchyliologie. 1006. PE 2e Arroul del. Lrp Becquet, Paris. NB. Toutes les especes sont grossies 14 fors 1, Rissoa Macandrewi, Manzoni. | 5. Rissoa mirabilis, Manzoni. Sn = cristallinula , - e RON ERIC E à st Sn Callosa, re VU En EEE Ut 4, = depicta , NE DRE perminima, 9. Rissoa calathus, Forbes et Hanley. De ‘ Journal de Conchyliologie 11806: Ile a (0 Arnoul del. Zrmp.B ecquut, Paris. Anatomie de l’'ATHORACOPHORUS HIRUDO. ( voir p. 288.) | Journal de Conchyliologie. 1868. 1 Qi c 9 7 où ï up | I l Arnoul de. Lip Betquet, Paris. Cyath opoma filocmcetum, Benson. 5.C yathop oma Kolamulliense, WetH Blanford. C.______ Deccanense, W:Blanford. |6. C._________ Coonoorense, W. Blanfoxd. TRS Wynaadense, 7 |g.C. Malabaricum WetHBlanford. [AREAS Kalr ryenense, W.etHBlanford. EXC procerum, W. Blanford. 9. Cy vathopoma ténarium, Benson. 0, ( [l D 1 . Le L + 7 \ . 4 L " 1 Pr \ — * È + . Journal de Conchyliologie 1868 Oct ss 4Ë np. Begue, Paris. Arnoul del. de Physa Guillaini, Crosse et Marie. 4. Physa tetrica, Morelet. >. P__: caledomica, Morelet. 5. Helix Coronadot, Hidalgo SP = hispids 6 astata, Part, Fe < Journal de Conchyliologie. 1868. PF à 1 4 if il 1 | 1 _ : à I F 5 4 7e 8 = | oi L Î Jr. Becquet, Paris . Arnoul lé. 1. D(Nicida) Nilgirica , WetHBlanford.| 5. D._(Nicida) hiricmcta, W.Blanford. DD ) Pulneyana, W.Blanford. | 6. Auriculella pulchra, Pease. SD boule, en 7 uniplicata, 4. D. nan ee ent) eee EXDAn Se us} L 2 Z. Eu 2 = = < za N4 = : & =. 7: | Di RC TRS RE 2 72) 72] 2 | T ê Ya NN O 2E O Be E KN = E Z, = ne ; : : | pS31#V481T_ LIBRARIES SMITHSONIAN_INSTITUTION M [Fr Z Lu Z ue == un sx Z, D = | NN < a < PS2 < SN à = Es TE = œ = 5 5 o + À PA =) Ts — ONIAN _INSTITUTION NOIINLIASNI NVINOSHLINS S314vug17 El Æ Z La Z mn | «D Oo œ \ O am. D = 5 2 5. 2] , > = > : 2 > | me [7] eZ AU | x Z x me o. HLINS S31HVH@11 LIBRARIES. SMITHSONIAN N 2 Z K £ = 2. SO es Ce RS LE Z =) ü 1/4 NX à à : G : O LL su < NK O Se OF: 2 4 EN 2 = 2. Z | 5 \ 2 ä . 21 ONIAN _INSTITUTION NOIINLILSNI NVINOSHLINS S31uvug171 LI ni Hs Œ 5 n: .& ï & 1 ü A > — — nu j Z = Z =. à || ‘= = = ë L =. o = m = O = 5 LE. O PA — ? NN #7) 2 ALINS LS3TBVE# 811 _ LIBRARIES SMITHSONIAN_ INSTITUTION 2 NC © — © je = GA = La F Lo E x > 2 = Fee mo É NS ee F pes H | NT 5 = E = à Re pa Z ap É ONIAN_INSTITUTION NOIINLIISNI NYINOSHLINS S31#V4817 _LI PA . [7] € an , Z < Z < Z < Z %X 3 Z Z 2 RUN 6 ‘2 8 ‘. E °° = E 2, = AE 3 = z HLINS , S3 IUVH811 LIBRARI ES SMITHSONIAN _INSTITUTION D: Lu Z Lu : PA [un œ = ui 42, 4 pa / KN. < Fa < DE = - & œ e œ LA Ps E œ c RE 5 a? 5 e — 2 < 2 — ONIAN INSTITUTION NOIINLILSNI NVINOSHLINS S31yvug11 LI — HSON = = NC = = « / EF Re CAD HP EE md 2 ANS 2 mn 7, SMITHSONIAN NYINOSHLINS SMITHSONIAN NYINOSHIINS SMITHSONIAN 1ES SMITHSONIAN INSTITUTION NOIINIIISNI NVINOSHLINS S3 n = n = n uJ = ui G ui = 4 A FT LÉ < À = < = < e. = œ = CRC de 5 = o É er zZ er A i er) NVINOSHLINS S314Vu49171 LIBRARIES SMITHSONIAN IN: LB Z E = 5 pe) 7 = D |: à É > FE ; > À pe) = 2 [= D ç he ME - +. Z a IES SMITHSONIAN INSTITUTION NOIINILIISNI NYINOSHILINS S3 [ee = [2] Z n £ < A = .Æ = = Z NN = Z à ë ANSE o + Z = Z = Ds = n ; : | S1IYVUg17 LIBRARIES SMITHSONIAN INS _ a = = G É o È . «8 À Fe Est 24 fo rs. ‘ = < É PP 2 œ 22 > = = LL st © a O 7 O | Fc me 2 | ee 2 RI ES, SMITHSONIAN _INSTITUTION NOIINLILSNI NYINOSHLINS 793 S 4, © e ; © + mn + N rs 3 À = E ‘2 Ë NS = à RS D ° = D NV 2 Z (7) Z Li = 1SNI NYINOSHLINS LIBRARIES SMITHSONIAN INS NYINOSHIINS S314VY9171 LIBR n > > + Es = < ?, = 2 ô > Dr 6 L; T Ô 2 ? DO E 2 = = S »° = SS = n TA n an XIES SMITHSONIAN INSTITUTION NOTINLILSNI _ NYINOSHLINS S3 un = n Ne un “A un a un nn œ CE a £ æ É e = € = cm pee) O pus e) = À > ur 2 i 1 | ? NVINOSHLINS S314#V49171 LIBRARIES SMITHSONIAN INS E FE = = = \ [®) USYM Ge AHSOW, : G œ à = Q\ > œ S jt a : œ : À = NC EE RENTE Le, CET A AE à RETIRE at re prete ÉTRERETS Lane ln ent que ÉEEre DCE ERERTES + LS Lis [URSS UESSE PL CC HMta ET Sy 2 M, PÉTER 2e : 5 PART Sy ererS pe + RUES = "ah, Di. 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