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JOURNAL

DE

CONCHYLIOLOGIE.

Paris. Imprimerie Féuix MALTLsTE et C°, rue des Deux-Portes-St-Sauveur,

JOURNAL

DE

CONCHILIOLOGIE,

COMPRENANT

L'Étude des Animaux, des Coquilles vivantes

et des Coquilles fossiles,

PUBLIÉ

Sous Ia direction de M. PETAE DE KA SAUSSAYE.

TOME SECOND.

À PAR,

CHEZ M. PETIT DE LA SAUSSAYE, Rue Neuve-des-Mathurins, 19,

1851.

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À NOS SOUSCRIPTEURS.

Nous nous sommes scrupuleusement attaché, dans la composition du Journal de Conchyliologie, à remplir les obligations que nous imposait notre programme : nous croyons même pouvoir dire que nous avons donné plus que nous n'avions promis : toutefois, si nous en faisons ici l'observation, c’est moins pour nous en faire un mé- rite, que pour appeler un moment l'attention de nos lecteurs sur la cause du retard que nous avons mis à pu- blier le premier cahier de l’année 1851.

En raison des dépenses que nous faisions dans le but d'ajouter à l'intérêt de notre recueil, et vu le prix modéré auquel nous tenions à le livrer, il nous aurait fallu, pour couvrir les frais, un nombre assez considérable de sous- cripteurs : au {°° février dernier nous atteignions à peine la moitié de ce nombre, en sorte que nous étions, pour cette année, à découvert d’une somme importante. Nous fimes alors un nouvel appel aux conchyliologistes qui n'avaient pas souscrit, espérant que beaucoup d’entre eux, rassurés sur l'avenir de la publication, viendraient nous

2. 1e

aider à la soutenir. I n'en fut point ainsi, et nous avoue- rons que découragé par cette indifférence, nous hésitämes à continuer une œuvre qui ne nous semblait plus devoir conduire au résultat que nous nous étions proposé, celui d'être utile au progrès des études conchyliologiques : d'un autre côté, nous éprouvions un vif regret d'aban- donner une entreprise à laquelle nos collaborateurs avaient concouru avec tant d’obligeance et de désintéressement.

Nous flottions ainsi incertain sur le parti que nous devions prendre, lorsque plusieurs de nos plus zélés sous- cripteurs nous ont écrit pour nous exprimer les regrets que leur ferait éprouver la chute du Journal de Conchy- liologie, et pour nous faire connaître qu'ils allaient em- ployer tous leurs efforts pour en propager la connaissance, et pour en faire ressortir les avantages. Leurs démarches, ce dont nous les remercions ici, n’ont point été déjà sans quelques résultats, et nous nous déterminons à reprendre le cours de notre publication, avec l'espoir de trouver, dans chacun de nos abonnés, assez de bienveillance pour la recommander à l'intérêt de leurs amis et de leurs cor- respondants.

S. Perir.

Paris, 25 mai 1851.

25 Mai 1854.

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NouveLLes ogservarioNs sur les T'entacules des Gastéro- podes terrestres et fluviatiles bitentaculées, par M. A. Moouix-Tanxpon, professeur, directeur du Jardin

Ca: , des Plantes à Toulouse, membre correspondant de l'Académie des sciences.

Dans le mémoire que j'ai lu à l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, il y a quelques mois, sur l'organe de l'odorat chez les Gastéropodesterres- tres et fluviatiles , j'ai cherché à démontrer que l'olfaction réside, chez les genres à tentacules oculifères, dans le bouton terminal des grandes cornes, que le renflement nerveux de ce bouton est une papille oltactive, et que le grand nerf tentaculaire est le nerf de l’odorat. 4 ‘ai admis, avec la plupart des auteurs, que, chez les espèces à tenta- cules non oculés, ce même sens a son siége dans la surfice de l'organe (1).

Depuis l'impression de ce petit travail, j'ai étudié avec une nouvelle attention, la structure des tentacules non oculifères...…

Les Gastéropodes dont les tentacules ne portent pas le

(1) Nous rendrons compte incessamment de ces derniers travaux du savant académicien.

Ro

globe de la vision à leur extrémité, présentent cet organe à leur base externe ou interne; ces Mollusques sont en parte terrestres et en partie fluviatiles. Tous ne possèdent que deux tentacules. L'analogie conduisait naturellement à supposer que la structure de l'organe olfactif était la même chez les uns et chez les autres ; cependant, il n’en est point ainsi, Il y a des différences assez notables, qui méritent d'être signalées. J'appellerai surtout l'attention des malacologistes, sur une circonstance d'organisation importante qui caractérise l'organe olfactif des Gastéro- podes aquatiques.

$ 1°". BiTENTACULÉS TERRESTRES.

Dans le Cyclostome élégant, les tentacules sont conieo- cylindriques, assez gros, légèrement ridés en travers, un peu raides, presque opaques et d’un gris-cendré souvent uoirâtre (1); ils offrent une extrémité à peine renflée, lisse, formant un bouton oblong, plus transparent et plus clair qne le reste de l'organe (2); ils ne sont pas creux dans toute leur longueur, ni rétractiles. L'œil est placé à leur base, du côté extérieur.

Le nerf olfactif parait proportionnellement plus grèle que dans les ZZélices (3); et, comme il n'est pas logé dans un tube, on éprouve de la difficulté à le disséquer et à le mettre à nu. Son extrémité présente un renflement obové.

On pourrait comparer ce tentacule au bouton olfactif d'une Zélice, pourvu d'un long pédicule ; ou bien, regar- der le bouton de ce dernier Mollusque comme un organe olfactif de Cyclostome, devenu sessile et réduit à un sim- ple rudiment (4).

(1) Ils sont longs de 2 12 millimètres.

(2) I a 1 1f2 millimètre de longueur.

. Ï a 177 ou {18 de millimètre d'épaisseur.

(4) Chez les Æélices, le tube tentaculaire.sert aussi de pédicule à l'or- gane de l'odorat; mais ce pédicule est commum à cet organe et à l'œil,

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Cette structure suflirait pour réfuter l'opinion des ima- lacologistes qui regardent le renflement nerveux, placé dans le bouton du tubercule, chez les Gastéropodes qua- dritentaculés, comme un ganglion optique. 11 est évident que ce prétendu ganglion, situé, chez le Cyclostome, à une très grande distance de l'œil et de son nerf, doit avoir une fonction différente de celle de la vue (1).

Dans le Carychium minimum , les tentacules sont coni- ques, courts, gros, lisses, transparents et blanchâtres (2).

Leur extrémité noffre pas de renflement, mais elle est obtuse et légèrement arrondie. L'œil se trouve à leur base, du côté intérieur, un peu postérieurement.

Le nerf olfactif est très gros; il se termine par une dilatation pyriforme. Il n’y a pas de tube tentaculaire.

Le nerf optique, qui paraît fort grèle, prend son origine en dehors, comme dans le Cyclostome; mais au lieu de se porter directement en avant, il se rend obliquement au globe oculaire, en passant sous le nerf et en le croi- sant (3).

L'organe de l’odorat , chez les Bitentaculés terrestres, présente donc une structure voisine de celle du même or- gane, chez les Gastéropodes à quatre tentacules, Ses prin- cipales différences consistent en ce que :

1. Le renflement nerveux terminal est un peu moins développé ;

2, Ce renflement n’est pas accolé au globe de l'œil ;

3. Le nerf olfactif ne se trouve pas logé dans un tube;

4. Le nerf optique n'est pas un rameau du nerf olfactif;

5. L’organe de l’odorat ne peut pas rentrer complète- ment dans la tête, le tentacule étant contractile, et non rétractile ;

(1) Voy. mon Mémoire, loc. cit., pag. 62.

(2) Is ont environ 4/10 de millimètre de longueur.

(3) Cette dernière observation appartient à M. Lespès, jeunc zoologiste, plein de zèle et de sagacité.

6. Enfin, le tentacule ne sert pas, en même temps, de pédicule à l'organe olfactif et au globe oculaire.

S 2. BITENTACULÉS AQUATIQUES.

Aiïnsi qu'on a pu le voir ailleurs (1), les tentacules de ce groupe sont toujours plus ou moins pointus et privés de bouton terminal; ils n'ont pas de canal antérieur. Le nerf qui les traverse est beaucoup plus mince, ne présente jamais de renflement ganglioniforme , et se ramifie géné- ralement dès son entrée dans l'organe, surtout quand celui-ci est dilaté (Zimnée).

L'œil existe aussi à la base du tentacule, et, suivant les genres, extérieurement et intérieurement.

Le nerf olfactif et le nerf optique sont tantôt entière- ment séparés, et tantôt unis dans une partie de leur lon- gueur.

Chez la Paludine vivipare, les ganglions cérébroïdes donnent naissance, chacun, à deux nerfs parfaitement distincts (2), qui divergent un peu, en se portant en avant, et se rendent, l'extérieur dans le globe oculaire, l'intérieur dans le tentacule. Ce dernier produit des ra- meaux extrêmement déliés qui vont se perdre dans la peau de l’organe.

Chez l’Ancyle fluviatile, chaque ganglion cérébroïde fournit, en avant, un nerf assez grèle qui se divise en deux branches presque capillaires, vers le milieu de sa longueur (3), l’interne pour Pœil, l'externe pour le ten- tacule.

Dans mon mémoire sur l'organe de l'odorat, chez les Gastéropodes (4), j'ai fait remarquer que l'organe olfactif,

(1) Mém. Acad, scienc. Toulouse, loc. cit., pag. 65.

(2) Les points d’origine de ces nerfs se touchent.

(3) Cette bifurcation a lieu près de la racine du tentacule. (4) Loc. cit., pag. 66.

dans les Vertébrés supérieurs, est placé à l'entrée de l'ap- pareil respiratoire, et que les molécules odorantes sont portées sur la membrane pituitaire, par le courant de l'inspiration; tandis que, dans les Gastéropodes, c'est l'organe qui va au devant des molécules odorantes. Une curieuse observation de M. Lespès modifie un peu cette proposition. Ce jeune naturaliste a découvert, et n'a montré au microscope, que les tentacules de lAncyle fluviatile sont revêtus d'un £pithélium vibratile, fort sen- sible, doué d’un mouvement particulier.

J'ai constaté l'existence de cet épithélium et de ce mou- vement vibratile dans £ous les autres genres aquatiques. C'est un phénomène général, une loi; mais ce phénomène varie en intensité, suivant les espèces, suivant les indi- vidus, et suivant l’état de dilatation ou de contraction du tentacule. Le mouvement dont il s’agit détermine, autour de l’organe, un courant d’eau continuel, qui met le ten- tacule constamment en rapport avec de nouvelles couches de liquide.

Il résulte de cette découverte, que, chez les Bitentacu- lés aquatiques, les molécules odorantes se rendent à l'or- gane, en même temps que celui-ci se porte au devant d’elles.

Décrivons d'abord l'Epithélium qui donne naissance à ce remarquable phénomène.

Qu'on se figure une sorte de duvet ou de pubescence composée de papilles très fines, très courtes, transpa- rentes, qui tapissent toute la surface du tentacule. Ces papilles se meuvent avec une grande rapidité. Le mouve- ment a lieu de la base au sommet de l'organe; il paraît, au microscope, comme une bande fort étroite qui borde- rait le tentacule ; il produit un courant d’eau plus ou moins fort qui se fait sentir jusqu’à une certaine distance de la corne. Quand un animal infusoire, un atome de poussière, un corps étranger quelconque viennent à toucher acci-

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dentellement le tentacule, ils sont aussitôt repoussés et le plus souvent entrainés par le courant. Celui-ci détermine en dehors de lui, mais dans son voisinage, d’autres petits courants formés par l’eau qui arrive pour remplacer le liquide que les papilles ont chassé.

Le mouvement vibratile est très marqué, quand le Mollusque allonge sa corne et qu'il la porte à droite, à gauche pour flairer. Voilà pourquoi, pour bien étudier ce phénomène, il faut examiner l'animal vivant, pendant qu'il marche et qu'il offre ses organes olfactifs entièrement développés.

Quand on isole un tentacule, il se contracte, se rac- courcit et se ride en travers. Le mouvement vibratile devient alors moins apparent; on le distingue cependant encore assez clairement dans les petits sinus formés par chaque paire de rides un peu fortes.

Dans les espèces dont les tentacules sont susceptibles d’un très fort raccourcissement, le mouvement vibratile paraît à peu près nul, pendant la contraction. J'ai même cru, d’abord, que les Gastéropodes dont il s'agit ne possé- daient pas cette singulière faculté; mais ayant remarqué , sur un individu, que les atomes de poussière qui tou- chaient par hasard le tentacule, en étaient fortement re- poussés, je suis bientôt revenu de mon erreur.

L'action des papilles est quelquefois assez puissante pour entraîner l’organe, séparé de l'animal, à décrire un quart de cercle et même à le faire tourner en spirale. La giration du tentacule rappelle alors la rotation des Em- bryons, dans l'œuf, produite aussi par un phénomène vibratile.

La propriété de l'épithélium se conserve longtemps après l'isolement du tentacule; elle dure quelquefois pen- dant une heure ; elle diminue sensiblemeut, quand l’ani- mal souffre et quand il meurt. Une gouttelette d'alcool, saturé de sublimé corrosif (deuto-chlorure de mercure ), la fait cesser entiérement.

13

L'Ancyle fluviatile est, de tous les Gastéropodes, celui dans lequel le mouvement vibratile m'a paru le plus mar- qué. L’organe se contracte peu, quand on le coupe, etson épithélium demeure visible pendant assez de temps.

Le mouvement papillaire est aussi très prononcé dans la V’alvée piscinale.

de l'ai vu bien distinctement dans la Physe aiguê.

J'ai constaté également son existence dans les Planorbis corneus, CATinatus, complanaus, cOnLortus , albus et Nauti- leus. I se voit mieux dans le carinatus et le complanatus, que dans le corneus, peut-être parce que leurs tentacules sont plus clairs. J'ai observé, deux fois, dans le compla- nalus, la giration de l'organe amputé.

Chez les Limnées, la propriété vibratile est faible et difficile à reconnaître, surtout chez le Limnea stagnalis. Je n'ai jamais vu tourner l'organe après son ablation, sans doute à cause de son volume. Le tentacule d'un Limnæa auricularia offrait encore des traces demouvement vibratile , après avoir été aplati et légèrement écrasé.

Dans la Mérite fluviatile et la Bithinie tentaculée, cette même propriété paraît peu développée, quand on isole lo: gane olfactif. Les tentacules de ces Mollusques se con- tractent avec tant de force, que le mouvement dont il s'agit semble cesser entièrement. Pour le bien voir, il ne faut pas couper l’organe, mais l'étudier pendant la marche du Mollusque, quand la corne est arrivée à son summum d'allongement.

Dans la Paludine vivipare, le phénomène qui nous occupe paraît nul, au premier abord. Ge Gastéropode possède, comme on sait, des cornes assez fortes, à peau épaisse, opaques et remplies de grains calcaires; mais, dans les jeunes individus, quand le tentacule se trouve encore clair et transparent, on peut distinguer avec assez de netteté le mouvement vibratile de son épithélium.

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Norice sur l'animal de l’Æelix euryomphala, Pfeif., par M. Arraur Morrrer.

Les rivages baignés par l'Océan Indien, ont eu jusqu'à présent le privilége exclusif de nous montrer des Mollus- ques terrestres, dont la forme, pour ainsi dire transitoire, semble rattacher aux Limaces la famille des Limacçons, sans passer par le genre intermédiaire des Vitrines. Voici cependant une espèce que nous avons observée en Amé- rique, et qui nous a présenté, sauf une légère modifica- tion du manteau, les caractères du sous-genre Ariophanta, créé par M. Desmoulins en 1829, aux dépens des Hélices (Act. Soc. Lin. Bordeaux), et reproduit plus tard sous le nom de Vanina par M. Gray (Proceed. zool. Soc. 1834), qui sans doute n’a point connu le mémoire antérieur du naturaliste francais. Nous voulons parler de l'Z7. euryom-: phala, qui habite les montagnes boisées de Coban, au centre de la Vera-Paz, et non l'île le Cuba, comme l'indi- que erronément M. Pfeiffer, dans sa monographie, d’ail- leurs si consciencieuse et si clairement formulée du genre Helix.

Le Mollusque dont il est question, est de couleur gris- clair, sillonné de rides plus foncées, qui rembrunissent la tête par leur rapprochement et la teignent d’une nuance noir-bleuâtre. À partir des grands tentacules, ces rides forment des rayons saillants et espacés, qui convergent vers l'orifice buccal. On voit, à la base de cette ouverture, deux petites protubérances d'un jaune vif, légèrement contractiles, qui se rapprochent ou s'écartent, au gré de l'animal. Ces appendices labiaux sont de véritables pal- pes, qui remplissent leur office dans la locomotion et dans le choix des aliments.

L'animal est représenté sur la planche 2, fig. 6. La fi- gure 7 représente la tête, vue de face.

Les tentacules sont noirs, coniques, et terminés par un renflement ovoïde, le point oculaire se montre à peine visible. L'animal les écarte peu, les incline souvent en bas, et les porte plus habituellement parallèles.

Le mufle offre beaucoup d’analogie avec celui des Moi- lusques du sous-genre Glandina (section des Achat.). Dans l'acte de la manducation, il se dilate, s’allonge, et prend la forme d'un cône tronqué, percé d’une ouverture circulaire, dont la paroi interne est canelée par les rides de la peau. Ces papilles s'appliquent sur la substance ali- mentaire, la pressent et en facilitent l'absorption, qui a lieu par aspiration, lorsque cette substance est liquide. Toutefois, le mufle ne se retourne pas comme chez les Glandines, et le reste de l'appareil est conforme à celui des Hélices. On trouve effectivement, un peu plus en ar- rière, une mâchoire cornée, enchassée dans l'épaisseur de la bouche; et à la naissance de l’œsophage, une masse ovalaire, revêtue d'une membrane rude, striée, blanchä- tre, susceptible de se porter en avant et de fournir un point d'appui à la mâchoire pour le broiement des ali- ments. Quand la fonction s'accomplit, on voit distincte- ment agir ce corps, que l'on prendrait pour une langue véritable.

Ce Mollusque est pourvu d'un collier sans aucun appen- dice saïllant comme celui des Hélices, et c'est en cela qu'il diffère légèrement de l'4riophante, dont il réuvit, du reste, tous les autres caractères. Effectivement, le plan Jlocomoteur, semblable à celui des Ærions, est nettement séparé du corps par un sillon profond, marqué d'une liyne noire; il se distingue en outre par sa teinte marron-clair et par les rayons divergents dont il est orné. L'extrémité postérieure est obtuse, et percée d’un large pore, qui sécrète une mucosité abondante. La cavité branchiale, ouverte un peu en arrière, se rapproche de la ligne mé- diane. La coquille, analogue à celle de lÆ. olivetorum,

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Gmel., mais plus grande, plus déprimée et plus largement ombiliquée, renferme entièrement lanimel.

Rien n’est plus curieux, à notre avis, que la révélation de ces formes transitoires, qui semblent enchaîner dans la nature les divers groupes des espèces organiques, sans que nous puissions, toutefois, rattacher ces anneaux pour en faire une chaîne continue. Nons voyons, par exemple. les Mollusques terrestres arriver progressivement d'un état de nudité absolue, à la possession d'un appareil pro- tecteur complet et résistant ; mais l'enchaînement naturel qui semble découler de cette loi, se trouve rompu sur plu- sieurs points par la prédominence de certains caractères qui ne concordent plus avec elle. C'est ainsi que l'H. eu- ryomphala appartient aux Limaces par son plan locomo- teur et son pore terminal; aux Hélices, par son collier et sa coquille, sans que le genre Vitrine, voisin des deux premiers, les relie l’un à l’autre par une transition néces- saire. Le pore muqueux qui s'oblitère chez la plupart des Vitrines, sans que le test ait progressé, interrompt en effet la gradation que l'on croyait saisir. Il existe, toute- fois, un point de contact spécial entre les Ariophantes et les Vitrines, nous voulons parler de ces prolongements du collier qui, dans ce dernier genre, se renversent sur la coquille, l'enveloppent plus ou moins complètement, et contribuent à lui donner le poli qui la distingue. Ces ex- pansions existent, mais à un degré fort inférieur chez les Ariophantes, car elles n'atteignent, en se réfléchissant, qu'une partie du dernier tour de spire (H. citrina , L.); quelquefois même elles sont rudimentaires et perdent la faculté de se replier (H. lœvipes, Mull.). Dans l'H. eu- ryomphala, ces lobes ne subsistent déjà plus, et les dé- ductions tirées de ce caractère s’évanouissent à leur tour. Quant à la place que ces Mollusques doivent occuper dans la série, nous nous conformons à l'opinion de M. Des- moulins, et nous croyons, avec lui, que des modifications

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purement extérieures, qui n'exercent sur l'organisation aucune influence importante, et qui ne laissant, d’ailleurs, nulle trace de leur existence sur le test, ne sauraient justi- fier la création d'un genre nouveau. Les Ariophantes sont donc pour nous de véritabies Hélices, que les conchylio- logistes scrupuleux peuvent placer à la tête du genre, elles formeront un petit groupe transitoire. Toutes les es- pèces connues jusqu'à présent se ressemblent en effet par la forme et par la nature de leur coquille; mais les rensei- gnements que nous possédons sur les animaux sont encore bien incomplets, et leur étude mieux approfondie nous révélera peut-être un jour, parmi ceux qui appartiennent aux genres voisins, des particularités analogues qui vien- dront justifier l'opinion que nous avons admise.

À. MoreLer,

Norice sur le G. T'richotropis, Sow., et description de coquilles appartenant probablement à ce genre, par M. S. PETIT DE LA SAUSSAYE.

M. Sowerby donna, en 1825, dans l’appendice placé à la suite du catalogue des coquilles du comte de Tanker- ville, la description d’une coquille singulière, qu il plaça provisoirement dans le genre Turbo, parce qu’elle s'en rapprochait, plus que de tout autre genre, par la forme générale, tout en exprimant l'opinion que cette espèce avait bien aussi quelques rapports avec le genre Cancel- laria.

Quelques années plus tard, en 1829, MM. Sowerby ct

)

24

1e

Broderip s occupèrent de nouveau de cette coquille, dans le Zoological journal (tom. 1v, p. 273), et ils en firent le type d'un genre nouveau, auquel ils donnèrent le nom de Trichotropis, etqu'ils caractérisèrent comme il suit :

Tesia univalvis, turbinata, carinata, tenuis;, apertura longiudinem spir@ superante, basi integra; columella ad basim oblique truncata; labio externo ; tenuissimo, acuto. E pidermis corned, super carinas lestæ erinace«.

Operculur corneum, parvum, lamellis ellipticis confer- tum, nucleo laterali.

« Coquille univalve, turbinée, mince, carénée extérieu- » rement, ouverture large, dépassant la longueur de la » spire, base entière, bien qu'il y ait à la partie inférieure » de la base, obliquement tronquée, une apparence de » canal; l'ensemble de la coquille est mince et délicat, » notamment le bord droit. L'épiderme corné, formant » sur les bords de la carène, autour de la coquille, une » série de poils ou soies, et se déchirant sur les bords, par » l'effet de la contraction en séchant.

» Opercule corné, beaucoup plus petit que l'ouverture,

» composé de lamelles elliptiques, avec le nucleus la- » téral. »

M. Sowerhy ajoutait que, si son Trichotropis pouvait être considéré comme se rapprochant beaucoup des genres Turbo, Buccirum, Cancellaria, il différait cependant :

Des Turbos, par sa coquille mince, son opercule el- liptique et non spiral, et par l'absence des membranes latérales ciliées qui appartienent aux turbinacées.

Des Buccins, non seulement par des différences no- tables dans les parties molles, maïs encore par l'ensemble de la coquille, par l'absence de toute entaille à la base, et par son canal à peine distinet.

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Des Cancellaires ; par l'absence de tout pli sur le bord columellaire.

M. Deshayes, dans un tableau qui figure à l’art. Mollus- que de l'Encyclopédie, semble avoir cherché à placer ce genre, sous lenom de Trochophore, près des Janthines ; mais, dans la deuxième édition de l'ouvrage de M. de Lamarck, il a mis les Trichoiropis à la suite des Concho- lépas, dans la famille des Purpuracées.

MM. Lesson ct Swainson s'étaient aussi montrés dis- posés à rapprocher ce genre des Janthines, se fondant sans doute sur quelques rapports de forme qu'ont ces co- quilles avec le Trich. bicarinatus.

MM. Reeve, Gould et Beck, ont rapporté ce genre aux Purpurifères. MM. Jeffrey, Hinds et Gray les rapprochent des Buccins.

On peut constater, d’après ce qui précède, que les co- quilles dont il s'agit ont successivement attiré l'attention des conchyliologues frappés des caractères tout particu- liers qu'ils rencontraient dans le petit nombre d'espèces qu'ils ont connues; toutefois, bien que le nombre de ces espèces soit encore bien peu considérable, on peut ce- pendant reconnaître déjà que les caractères assignés par MM. Broderip et Sowerby pour la détermination du genre, sont sujets à varier, etque la caractéristique devra sans doute être modifiée lorsque ce groupe sera mieux connu : en effet, on voit l'ombilic très ouvert dans une espèce, s'effacer et disparaître dans d’autres; l’épiderme érinacé dans celles-ci, est presque lisse chez celles-là. En. fin, les formes ne sont pas moins variables, et nous allons en fournir une preuve en donnant la description de deux espèces que nous croyons inédites.

D'un autre côté, l'étude de l'animal des Trichotropis est encore incomplète. MM. Broderip et Sowerby, ont eu à leur disposition celui du T°. bicarinatus, mais exemplaire

= 90 2%

était en mauvais état, et ils se sont bornés à dire quil ressemblait par sa forme et ses caractères extérieurs à ce- lui des Buccins, dont il différait principalement, en ce qu'il avaitseulement un très petit pli du manteau près du canal très obsolète de la coquille.

Nous avions aussi l’animal, que nous décrivons plus loin

sous le nom de Zrich. dolium, et nous l’avons communi-

qué à M. Souleyet, qui, après l'avoir examiné, nous à remis la note suivante.

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« Des deux individus que j'ai examinés, l’un était en assez bon état de conservation, quoiqu’un peu con- tracté; j'ai trouvé dans cet animal Îles caractères sui- vants :

» Un pied de grandeur médiocre, de forme sub-ovale, arrondi en avant et muni, dans ce sens, d’un sillon marginal ; une têle assez grosse, terminée antérieure- ment par une espèce de mufle allongé, un peu recourbé en bas à son extrémité, et parcouru supérieurement, dans toute son étendue, par une rainure profonde qui vient aboutir à la bouche, placée en dessus et à sa base : sur les côtés de la tête sont deux tentacules coniques, assez longs, portant les yeux en dehors, vers leur partie moyenne; à la base du tentacule droit, se trouve un organe excitateur mâle, assez volumineux, muni d’une rainure le long de son bord postérieur ; le bord du manteau simple, sans tube branchial; la cavité bran- chiale, tout à fait semblable à celle de Ja plupart des Pectinibranches, tels que les Pourpres, les Buccins, etc., contenant deux branchies, dont l’une beaucoup plus grande que l’autre.

» Je n'ai pu examiner les détails de la bouche; mais pour les autres parties de son organisation intérieure, ce Mollusque gastéropode m'a présenté la plus grande analogie avec les Gastéropodes Pectinibranches dioï-

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» ques que je viens de citer; toutefois, il me semble s'é- » loigner d’une manière tranchée de tous les genres con- » nus, par la forme singulière du mufle qui termine la » tête antérieurement. »

Voici la description des deux espèces nouvelles que nous possédons :

Trichotropis dolium, nobis, (PI. {, f. 4.)

Testa ovaio-globosa, umbilicata, tenuts, trunslucida, lu- Leo-virescente epidermide induta, costis transversis regula- riter cingulata; anfractibus 5.6, longitudinaliter densè striatis, ventricosis, supra decliviter depresso-planis ; ultimo ventricosiori, basi sensim attenuato; spira conica; aperturu ovata in canalem brevem desinente ; peritremate acuto, con- tinuo; labio interno medio concavo, ad umbilicum reflexo ; umbilico profundo, costa cireulari marginato.

Operculum corneum.

« Coquille ovale, globuleuse, ombiliquée, mince, » transparente, quoique revêtue d’un épiderme d’un jaune » verdâtre, régulièrement entourée de côtes transverses, » au nombre de six sur le dernier tour ; cinq ou six tours » de spire, finement striés en long, ventrus, le dernier » plus que les autres, atténué vers la base; spire conique, » ouverture ovale, se terminant en un canal très court; » péristôme continu; columelle arquée au milieu, et se » renversant un peu sur l’ombilic, qui est profond et en- » touré d’une côte qui se prolonge vers la base, et forme » ainsi une sorte de canal arqué.

» Opercule corné. »

Longueur, 21 mill.; largeur, 15 mill.

Cette coquille, blanche sous un élégant épiderme fine- ment strié, est remarquable par sa transparence et sa lé- gèreté, Dans les deux exemplaires que nous possédons, le

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dernier tour est entouré de six côtes transverses, assez élevées, non compris la côte qui entoure l’ombilic; les tours supérieurs ne portent que deux côtes.

Nous devons cette espèce à l’obligeance de M. Nor- mend, aujourd'hui lieutenant de vaisseau, qui l'avait re- cueillie sur les côtes nord de la Norwège, à Hammerfest.

2 Trichotropis Blainvilleanus. Nobis. (PI. 1, fig. 5.)

Testa suborbicularis, carinata, membranacea, pellucida, sub epidermide cornea siriato-rosea, umbilicata ; anfractibus senis subito crescentibus, supr& planis, medio ventricosis bicarinatisque, ultimo tricarinato ; apertura subtrianguiart , angulo supero et antico rotundatis, infüno in canalem bre- vem oblique desinente;, peristomate continuo, margine ni- grescente ; labio subrecto ; umbilico infundibuliformt, ex- ternè angulo obtuso circumdato.

« Coquille sub-orbiculaire, ombiliquée, carénée, mem- » branacée, transparente, de couleur rosacée, sous un » épiderme corné, jaunâtre; six tours de spire, dont les » supérieurs décroissent rapidement, ceux-ci bicarénés, le » dernier tricaréné; ouverture sub-triangulaire, les angles » supérieur et latéral arrondis, l’angle inférieur se termi- » nant en un canal court et un peu oblique; le péristome » continu, avec les bords noiratres ; le bord columellaire » presque droit; ombilic en entonnoir, et entouré par un » angle oblus. »

Longueur, 7 mill. 1/2; largeur, 10 mill.

On retrouve dans cette coquille les trois caractères géné- raux qui semblent communs à presque toutes les coquilles de ce groupe, une contexture mince, comme cartilagi- neuse, avec un épiderme jaunâtre, des côtes transversales formant carène, etc. Mais la forme de notre Trichotropis s'éloigne assez notablement de celle des autres espèces,

A pee

notamment par le développement du dernier tour, au- dessus duquel s'élève subitement en pointe la spire formée des tours supérieurs. L'ouverture, presque régulièrement triangulaire, présente aussi un caractère remarquable ; l'épiderme dépasse un peu les bords de l'ouverture, et prend alors une couleur plus foncée, en sorte que le pé- ristome semble de couleur noirâtre.

Nous ne connaissons point l'habitat de cette espèce, que nous avons reçue de l'île Maurice, avec une étiquette por- tant les mots « Iles Mariannes », renseignement que nous donnons sans en garantir l'exactitude.

Cette coquille que M. le docteur Beck avait vue dans notre collection, lui avait paru être celle que Chemnitz a * décrite (tom. x, p. 4, pl. 137, f. 1271-3), et dont Schu- maker a fait ensuite le type du genre Cornu; mais nous pensons que le savant Danois qui, du reste, n'avait pas approfondi la question, était dans l'erreur, et que notre coquille est différente, malgré les rapports qui existent entre elle et celle de Chemnitz.

Cette dernière, d'après la description de Pauteur, est papyracée, uniloculaire, ayant environ 5 lignes de large; l'ouverture large est sub-triangulaire; la spire est assez élevée d'un côté, mais de l’autre elle présente un certain enfoncement ; sur les tours arrondis de la coquille en voit cinq lignes spirales, lisses, remarquables, élevées, qui for- ment entre elles quatre sillons, etc.

Ces caractères se rapportent assez à ceux de notre Tri- chotropis, bien que celui-ci n'ait que deux côtes élevées au lieu de cinq; mais ce qui ne permet pas de confondre les deux espèces, c'est que Chemnitz dit de la sienne que les tours de spire, quoique rapprochés, ne se touchent pas, et qu'ils laissent entre eux une petite distance, ainsi qu'on le voit dans la spirule. Nous serions même porté à penser, d'après cela, que cette espèce n'appartient point au genre qui fait l'objet de cette notice.

94 a

_

Aïnsi que nous l'avons dit au commencement de eet article, le nombre des espèces de ce genre est encore peu considérable, et nous expliquons le fait par cette observa- tion, que les Trichotropis semblent habiter les latitudes froides, sous lesquelles les eaux de la mer sont peu riches en Mollusques pourvus de coquilles ; il faut sans doute aussi rapporter à celte circonstance de l'habitat la fragilité du test peu chargé de calcaire, et souvent transparent ou membraneux, ainsi que la présence constante d’un épi- derme.

Voici la nomenclature des espèces du genre Tricho- tropis qui, du moins à notre connaissance, ont été décrites jusqu'à présent.

1. T. Bicarinatus , Sowerb. Cat. Tankerville, pl. 9. Zool. journal, vol. 1v, pl. 9, f. 6.

2. T. Borealis, Sow. Zoological journal, vol. 1v. Costel- latus, Couth. Journal of Boston. vol. n, pl. 3, f. 2. Acuminatus, Jeffrey.

5. T. Unicarinatus, Sow. Genera of shells, fig. 3.

4. T, Cancellatus, ÆZinds. Voy. du Sulphur, pl. x, É. {4 19.

5. T. Inermis, Zinds. Voy. du Sulphur, pl. x1, f. 13, 14.

6. TC: Flavidus, Æinds. Procceding of Zool. Society of London, 1843, p. 18.

7. T. Atlanticus, Beck. Index moll. Groenland, p. 82.

8. l. Conicus, Müller. Index moll. Groenland, p- 82.

9. LT. Dolium, nobis. J, de Conchyl., pl. 1, f. 4.

10. "F. Blainvilleanus, #obis. J. de Conchyl., p. 1, f.5.

Nous terminerons cette notice en appelant de nouveau, sur les espèces de ce genre intéressant , l’attention des personnes qui auront occasion d'explorer les mers po- laires.

un

Norice sur le genre Stylifer, Brod., et description d’une espèce nouvelle, par M. S. Perir pe LA SaussAye.

Le genre Stylifer a été établi par M. Broderip, dans le Genera of Shells de M. Sowerby, d'après un Mollusque fort intéressant, et formant le type d’un groupe très dis- tinct dans la famille des Gastéropodes pectinibranches, la forme et la disposition du manteau diflérant notablement de celles des autres genres de la même famille. Nous nous bornerons à renvoyer, pour ce qui concerne l'animal, à la description que M. Broderip en a faite dans le Gc:nera of Shells, et aux explications que M. Owen a données sur les détails de cette même planche, dansle Conchologia syste- matica de M. Lowell Reeve, mais en appelant toutefois l'attention des observateurs sur la nécessité d'étudier de nouveau ces Mollusques, qui semblent être des animaux parasites. Cette circonstance, et l'extrême fragilité de la coquille des Stylifer expliquent comment il se fait qu'ils ont échappé aussi longtemps aux investigations de la science.

Cependant, ainsi que nous l'avons fait connaître Île premier, en 1841, dans la Revue Zoologique, Chemnitz avait décrit (tom. x1, p. 286) et fait figurer (pl. 210, fig. 2084-5), sous le nom d'/elix corallina, une coquille qui évidemment ne pouvait être classée dans ce genre, et qui n’estautre chose qu’un Stylifer : rous avions, au surplus, été mis sur la voie pour arriver à la constatation de ce fait, par cette circonstance que nous avions trouvé cette même espèce, complètement semblable à la figure de Chemnit, dans une coquille marine qui nous avait été envoyée de l'île Maurice, de même que l'espèce de l’auteur allemand avait été trouvée par lui au milieu des branches d'un Ma- drépore rapporté des Indes : Chemnitz éprouvait seule- ment quelques doutes, fondés sur ce que les Madrépores

ET:

restant souvent exposés longtemps sur le rivage avant d'être employés à la fabrication de la chaux, il pouvait se faire que des coquilles terrestres fussent venues y chercher un refuge. Chemnitz caractérisait, comme il suit, son Helix corallina, qui devient le Stylifer corallinus.

Testa turrita, alba, glaberrima, tenui, pellucida ; anfrac- tibus quinque, inferioribus cylindraceis, sed spire acumi- nais , apice exquisito ; apertura suborbicularr.

« Coquille turriculée, blanche, très lisse, mince, pellu- » cide; cinq tours de spire, les inférieurs cylindracés, la » spire s'amincissant en pointe aiguë; ouverture sub- » orbiculaire, »

La phrase Linnéenne de l'auteur n'accuse que cinq tours de spire, ce qui n'était exact probablement que pour un individu jeune, car il ajoute qu'il a compté dans un exemplaire plus grand jusqu'à douze tours de spire, dont les inférieurs sont semblables et cylindriques, tandis que les supérieurs sont subitement effilés, et se terminent en une pointe très aiguë.

L'exemplaire que nous possédons se rapporte parfaite- ment avec cette partie de la deseriplion, et même avec la figure donnée par Chemnitz, l'on compte bien douze tours.

Cette espèce se rapproche beaucoup du Styl. subulatus de Broderip, mais elle en différe en ce qu'elle est plus grande, avec les tours de spire plus arrondis : on aperçoit aussi sur la coquille, à l'aide d’une loupe, des stries lon- gitudinales et transversales, qui ne paraissent pas exister dans l'espèce de Broderip.

Quoi qu'il en soit, c'est réellement aux recherches et aux observations de l'investigateur habile, M. Cuming, qu'on doit la connaissance du genre qui nous occupe, et celle des singulières habitudes du Sfyl. astericola, qu'il a trouvé constamment logé dans diflérentes parties des rayons du

mr

4

disque oral de l'A4steria solaris. H est probable que l'in- dication donnée par M. Cuming mettra sur la voie pour découvrir d'autres espèces du même groupe, car, selon toute apparence, il doit s’en trouver de différentes dans le test des autres Astéries (étoiles de mer). Aussi, nous ne saurions trop engager les collecteurs à examiner avec soin l'état des Echinides qu’ils rencontreront, surtout lorsqu'ils auront occasion d'explorer les côtes des pays intertropi- Caux,

Quant à présent, on n'a encore décrit que quatre es- pèces de Stylifer, qui sont les suivantes :

Styl. Corallina, Chem., pl. 210, f. 2084-5.

20 Styl. Subulatus ; Brod., Gen. of shells, £. 1.2. 3. Styl. {stericola, Brod., Gen. of shells, f. 4-12. Styl. Turtoni, Brod.

Cette dernière espèce a été décrite, d'abord par le doc- teur Turton, en 1825, dans le Zoological journal (vol. 2, p- 467, pl. 13, f. 11), sous le nom de Phasianella stylifera. En 1598, M. Fleming plaça cette coquille parmi les Vé- Jutines, et M. Macgillivray, en 1843, en fit le type de son genre Stylina, dans son histoire des Mollusques d'Ecosse. Le nom générique adopté précédemment par M. Broderip ne permettant point de conserver le nom spécifique donné par Turton, le nom de ce dernier auteur a été définitive- ment appliqué à lPespèce. Celle-ci se rapproche beaucoup par sa forme du Stylifer astericola. Elle avait été trouvée par M. le docteur Turton, attachée aux épines d’un Echinus esculentus, draguée surla rade de Torbay.

Nous possédons dans notre collection une cinquième

espèce de Stylifer, dont nous allons donner la descrip- tion.

Stylijer Mittrei. Nobis (PI. 2, f. 8, 9).

Tesia ovato-conica , lœvissima, pellucida ; albido-lutes-

nn =

cens ; anfractibus 7-8, rotundato-convexis, suturd pro- fonda discretis, superioribus subütà decrescentibus et apicu- lum efformantibus; apertura subrotun data; labio concavo; labro tenut, acuto.

« Coquille ovale, conique, très lisse, brillante, trans- » parente, et de couleur jaune-blanchâtre; sept ou huit » tours ds spire, arrondis, convexes, séparés par une su- » ture assez profonde; les tours supérieurs décroissant » rapidement et se terminant en pointe aiguë ; ouverture » presque ronde, bord columellaire concave, bord droit » inince. »

Longueur, {1 mill. 1/2; largeur, 6 mill. 1/2.

Cette coquille réunit bien tous les caractères propres au genre Stylifer : fragilité et transparence du test, ouver- ture presque ronde, tours arrondis aussi, et se terminant assez brusquement en pointe aiguë : malheureusement nous ne connaissons rien de particulier sur son habitat, en sorte que nous ne saurions dire si le Mollusque est un animal parasite, comme ses congénères.

L’exemplaire que nous possédons avait été recueilli dans les mers de l'Inde, et nous avait été donné par feu le docteur Mittre.

a PAL

Informé que M. Souleyet s'occupait d'une Histoire complète des Mollusques de l’ordre des Ptéropodes , qui doit être publiée dans le courant de l'année, nous avons

ADO

obtenu de lui qu'il voulüt bien nous donner, en forme de synopsis, une liste présentant les divisions en familles et en genres des animaux de cet ordre, avec l'énumération des espèces connues jusqu à présent.

M. Souleyet fait du groupe des Ptéropodes, à l'exem- ple de M. de Blainville, un simple ordre de la classe des Gastéropodes ; il divise cet ordre en quatre familles dans lesquelles les genres et les espèces sont répartis de la ma- nière suivante :

SP:

ORDRE DES PTÉROPODES.

FAMILLE DES HYALES.

Genre HYALE. Hyalæa, Lamk. Cavolina, Abildgaard.

HyALÆA TRIDENTATA, Lamk. Anim. sans vert., tom.

vi, pag. 286.

Anomia tridentata, Forskal. Faun. arab., pag. 124; et icones, tab. xL, fig. B.

Monoculus telemus ? Linné.

Cavolina natans, Abildgaard. Soc. d'hist. nat. de Copenhague, tom. x, tb. x.

Hyalæa cormea, Lamarck. Syst. des an. sans vert., pag. 140. N

H. papilionacea , Bory de Saint-Vincent. Voy. tom.1, pag. 137, pl. 5, fig. 1, A, F.

H. teniobranchia, Péron et Lesueur. Annal. du Muséum, tom. xv, pl. 3. fig. 13.

H. Chemnitziana ? Lesueur. —- Bullet. pour la

Soc. phil., 69, pag. 284.

HyALÆA

HyALÆA HyazæaA

HyALÆA

ByALÆA

Hyazxa

HyALÆA

HyaLzÆa

30

À. Forskalu, de Blainville. Dict. des se. nat., tom. xx, pag. 79.

I. Peront, de Blainville, Dict. des sc. nat., tom. xxu, pag. 80.

H. affinis, D'Orbigny. Voy.tom. v, pag. 91, pl. 5, fig. G-10.

UNCINATA , fiang. Monographie des Ptéropo- des, pl. 11, fig. 11-14 (1).

eLOBuLOSA, Rang.—Loco cit., pl. n, fig. 15-18.

ciBgosA, Rang. Loco cit., pl. x, fig. 3-4.

H yalæa flava, D'Orbigny. Voy.tom. v, pag. 97, pl. 5, fig. 21-25.

QUADRIDENTATA, Lesueur. Dict. des sciences nat., om, xx11, pag. SI.

LONGIROSTRIS, Lesueur. Dict. des se. nat., tom. vxn, pag. 81.

Hyalea limbata, D'Orbigny.— Voy. pag. 101, pl. 6, fig. 11-15.

I, ecaudata, Lesueur. Dict. des sc. nat., tom. xx11, pag. 82.

ANGULATA, Eydoux et Souleyet.— Voy. de la Bonite, tom. 11, pag. 152 ; Mollusques, pl. 5, fig. 1-6.

LEVIGATA, D'Orbigny. -— Voy., pag. 110, pl. 7, fig. 15-19.

iNFLEXA , Lesueur. Bullet. pour la Société philom., tom. 1, 69, pl. 5, fig. 4.

Hyalæa elongata? Lesueur. Dict. des se. nat., tom. xx11, pag. 82.

(1) La monographie des Ptéropodes dont il est fait mention ici, est celle que M. Souleyet doit publier incessamment sur ce groupe de Mollusques. Cette monographie avait été commencée, il y a déjà plusieurs années, par M. Rang; mais ce naturaliste n'avait encore fait exécuter qu’une partie des planches que devait comprendre ce travail, lorsqu'il fut forcé de l’a- bandonner. A la demande de l'éditeur de cette publication, M. Souleyet s’est chargé de la continuer et de la compléter.

1. depressa, D'Orbigny. —- Voy., pag. 110, pl. 7, fig. 11-14. H. vaginella, Gantraine. Malacol, méditer., pag. 28, pl. 1, fig. 6,6 a. H. uncinata, Hôünimghaus, Philippi, pag. 101, pl. 6, fig. 18. Hyazæa LaBiarA, D'Orbigny.— Voy.,tom. v,pag. 104, pl: 6, fig. 21, 25. ÉlYALÆA TRISPINOSA, Lesueur. Dict. des sc. nat., tom. xx, pag. 82. Hyalœa mucronata, Quoy et Gaimard.— Annal. des sc. nat., tom. x, pag. 231. H.triacantha, Guidotti.—Bronn., ital., pag. 85. H. depressa, Bivona.—Philippi, pag. 101, pl. 6, fig. 19. HyaALÆA OrBIGNYI, Rang. Ann. de sc. nat., tom. 16, pag. 496, pl. 19, fig. 3.

Genre CLÉODORE. Cleodora, Péron et Lesueur.

Clio, Brown ; Pleuropus, Eschscholtz: Faginella? Daudin.

CLEoDoRA CusPipATA, Quoy et Gaimard. Voy. de l'Astrolabe, zoologie, pl. 27, fig. {-5. Hyalæa cuspidata, Bosc. Goq., tom. 1, pag. 238, pl. 9, fig. 5-7. Cleodora Lessonii, Rang. Monographie des Ptéropodes, pl. v, fig. 1-3. CL. quadrispinosa? Rang. Loc. cit., pl. v, fig. 6. Hyalœa tricuspidata, Bowdich. Pi. 6, fig. 1. Cleodora pleuropus ? Rang. Monog. des Pté- ropodes, pl. x, fig. 8. CLEroporA PYRAMIDATA, Péron et Lesueur. Ann. du Muséum, tom. xv, pl. 2, fig. 14.

CLeopora GCLEODORA

CLEODORA

CLEoporRA CLEODORA CLeonora CLroporA

CLEoDoRA

0

Clio pyramidata, Linné. Syst. nat., pag. 209%,"IN°2;

Clio I, Brown. Hist. nat. de la Jamaïque, tab. 4, fig. 1.

Hyalæa lanceolata, Lesueur. Nouv. bull. des sc., juin 1813, tom. 111, 69, pl. 5, fig. 3.

Cleodora Brown, de Blamville. Dict. des sc. nat. pl. 59, fig. r.

Cleodora lanceolata, Rang. Ann. des sc. nat., tom. xvi, pag. 497, pl. 19, fig. 1.

Clio III? Brown. Loc. cit., p. 136.

Clio retusa? Gmelin. Pag. 3148.

comPREssA, £ydoux et Souleyet. Voy. de la Bonite, tom. 11, pag. 181, pl. 6, fig. 26-32.

Cnaprazu, £ydoux et Souleyet. Loc. cit., tom. n, pag. 183, pl. 7, fig. 1-5.

curVATA, Eydoux et Souleyet. Loc. cit., tom. n, pag. 185, pl. 7, fig. G-10. yalæa truncata? Lesueur. Dict. des sc.

nat. tom. xxu, pag. 82.

Hyalæa rugosa? D'Orbigny. Voy., tom. v, pag. 115, pl 8, fig. 42-14.

BALANTIUM, Aang. Magasin de Zoologie, 1834, pl. 44.

INFLATA , Zydoux et Souleyet. Voy. de la Bonite, tom. 11, pag. 188, pl. 7, fig. 17-19.

ausTRALIS, L’Orbigny.— Voy., tom. v, pag. 117, pl. 8, fie: 9-11.

DELUCIANA, Rang. Monog. des Ptéropodes, pl. x, fig. 6.

STRIATA, Rang. Creseis striata, Ann. des sc. nat., tom. x, pag. 315, pl. 17, fig. 3.

Cleodora compressa, Eschcholtz.— Atl. zool., pag. 18, pl. 15, fig. 7.

ET re

Creseis rugulosa? Cantraine. Mal. méd., pag- 32. CLronona suBuLaTA, Quoy et Gaimard. Ann. des sc. nat., tom. x, pag. 233, pl. 8, fig. 1-3. Creseis spinifera, Rang. Ann. des sc. nat., tom. x, pl. 17, fig. {.

Creseis conica? Eschcholtz. At. zool., pl. xv, fig: 5. Czropor4 acicuza, Bang. Creseis acicula, Ann. des

sc. nat., tom. xl, pag. 318, pl. 17, fig. 6. Creseis clava, Rang. 1d., pag. 317, pl. 17,

fig. 5. Creseis acus, Eschcholtz. Atl., zool. pag. 17, Plxvigt)2. CLronora vireuca, Rang. Crescis virgula, Ann. des se. nat.. tom. xin1, pag. 316, pl. 16, fig. 2. Creseis unguis, Eschcholtz. Atl. zool., pl.

xv, fig. 4. Hyalœa corniformis, D'Orbigny. Voy., tom. v, pag. 120, pl. 8, fig. 20-23.

CLEODORA STRANGULATA? Deshayes Dict. classiq. d’hist. nat., art, Cléodore. Vaginella depressa, Basterot. Mém. de la

Soc. d'hist. nat. de Paris, tom. 11, pag. 19, N°, ple4-H5:0 16; Creseis vaginella, Rang. Ann des sc. nat., tom. xut, pag. 309, pl. 18, fig. 2. Vaginelle de Bordeaux, de Blainville. Ma- Jacologie, pl. 46, fig. 2.

V'aginella Daudinii, Sowerby. Genera of Shells pteropoda, fig. 5. Czronora capus ? Rang. Crescis gadus, Ann. des sc

nat., tom. x, pag. 318, pl. 17, fig. 9-12,

oo

ms Ni Le

Genre CU VIERIE. Cuvieria, Rang. Triptera ? Quoy et Gaimard.

CuvieriA coLUMNELLA, Rang. Ann. des sc. nat., tom. xu, pag. 323, pl. 45, fig. 1-8. Cleodora obtusa? Quoy et Gaimard. Voy. de l'Uranie, pl. 66, fig. 5. Triptera rosea ? K,, pl. 66, fig. 6. Cuvigria AsresANA, Rang. Ann. des sc. nat., tom. xvi,

pag. 498, pl. 19, fig. 2.

Genre LIMACINE. -- Zimacina, Cuvier. Spiratella, de Blainville.

Limacixa nELicINA, Cuvier. Règne animal, vol. u, pag, 380.

Clio helicina, Gmelin. Syst. nat. de Linné, pag- 3149.

Argonauta arctica, Fabricius. Faun.groënl., pag. 386.

Spiratella limacina, de Blainville. Malaco- logie, pl. 48, fig. 5.

Spiratellu arctica , Deshayes. Encyclop. méthod., vers, tom. 11, pag. 97.

Limacina helicialis, Lamk. Anim. sans vert., tom. vi, pag. 290.

Linacina arctica, Deshayes.— Nouv. règne ani- mal de Cuvier, pl. 16, fig. 4.

Genre SPIRIALE. Spririalis, Eydoux et Soulejet.

SpmiALis ROSTRALIS, Æydoux et Souleyet. Voy. de la Bonite, tom. u, pag. 216. pl. 13, fig. 1-10. Atlanta inflata? D'Orbigny. Voy., pag. 174, pl. 12, fig. 16-19.

SPIRIALIS

SPiR1ALIS

SPIRIALIS

SPIRIALIS

SPIRIALIS

En

vENTRiCOsA , Z'yd. et Soul, —- Loco cit., tom. n, pag. 218, pl. 13, fig. 11-16.

Atlanta Rangü? D’Orbigny.— Voy., pag. 176, pl. 19, fig. 25-98.

Atlanta rodunda? D'Orbigny. Voy., pag. 175, pl. 11, fig. 20-94.

cLaTuRATA, £yd. et Soul. Loc. cit., tom. 11, pag. 220, pl. 13, fig. 17-19.

Atlanta reticulata? D'Orbigny. Loc. cit., pag. 178, pl. 12, fig. 32-35.

ausrrALIS, £yd. et Soul. Loc. cit., tom. n, pag. 222, pl. 23, fig. 20-96.

rROCHIFORMIS, £yd. et Soul. Loc. cit.,tom. n, pag. 223, pl. 13, fig. 27-34.

Atlanta trochiformis, D'Orbigny. Voy., pag. 177, pl. 12, fig. 29-31.

Limacina naticoïdes? Rang. Monog. des Pté- podes, pl. x, fig. 1-2.

BULINOÏDEs, Æyd. et Soul. Loc. cit., tom. u, pag. 224, pl. 13, fig. 35-49.

Atlanta bulimoïdes, D'Orbigny. Voy., pag. 179, pl. 19, fig. 36-38.

es

FAMILLE DES CYMBULIES.

Genre CYMBULIE.— Cymbulia, Péron et Lesueur.

CvmsuziA Peronu, Cuvier. Règne animal, tom. u,

pag. 380.

CymBuLiA OVATA, Quoy et Gaimard. Voy. ds l'Astro-

labe, tom. n, pag. 373, pl. 27, fig. 25-30.

CymMBuLIA RADIATA, Quoy et Gaimard. Loc. cit., tom.

n, pag. 375, pl. 27. fig. 33-34.

Genre TIEDEMANNIE. Tiedemannia, Van Beneden.

Ti£DEMANNIA NAPOLITANA, Van Beneden. Exercices zootomiques, pag. 21, pl. 2. FiepemannNiA PuNCTATA , Souleyet. Cymbulia punctaia,

Quoy et Gaimard, Voy. de l’Atrolabe, tom. n1, pag. 377, pl. 27, fig. 35-36.

FAMILLE DES EURIBIES. Genre EURIBIE. £Euribia, Rang.

Psyche, Rang.

Eumgia nEMISPHERICA , Pianos. Ann. des sc. nat., tom. x, pag. 328, pl. 45, fig. 9-11.

Evnimia Gaunicnauvu, Éyd. et Soul. Voy.de la Bonite, tom. n, pag. 253, pl. 14, fig. 1-6.

EuriBia Norrozxensis, Souleyet. Cymbulia Norfol- kensis, Quoy et Gaimard, Voy. de l'Astrolabe, tom. 11, pag. 376, pl 27, fo: 91-32.

Eunima eLovuLosA, Souleyet. Psyche globulosa, Rang, Ann. des sc. nat., tom. x11, pag. 331, pl. 45. Hoi |

ES

FAMILLE DES CLISS. Genre PNEUMODERME. Pneumodermon, Cuvier. Spongiobranchea, D'Orbigny.

PsgumMonermMon PEronu, Lamk. Anim. sans vert., ,, tom. vi, pag. 294.

Pneumodermon Audebardir, Rang.

Monog. des Ptéropodes, pl. x, fig. 13.

Spongiobranchea australis ? D'Orbigny. Voy., pag. 131, pl. 1x, fig. 1-6. PNEUMODERMON RUBER, Quoy et Gaimard. Voy. de l'Astrol., tom. un, pag. 389, pl. 28, fig. 19-24. PxEeuMOoDERMON PELLUucIDUM , Quoy et Gaimard. Loc. cit., tom. 11, pag. 390, pl. 28, fig. 25. PNEUMODERMON SE D' du Voy., tom. v, pag. 129, pl. 9, fig. 10-15.

Genre CLIO. Clio, Linné. Clione, Pallas; Cliodita, Quoy et Gaimard.

Crio soreaLis, Pallas. Clione borealis, Spicil. zool., 10, pag. 28, fig. 18-19. Clio retusa, Fabricius. Faun. groënl., pag. 334, 324. Clio limacina, Phips. Ellis. zooph., pl. 15, fig. 9-10. Clio miquelonensis, Rang. Ann. des se. nat., tom. v, pag. 285, pl. 7, fig. 2. Clio nl de Blainville. Malacologie, pl. 46, fig. 1, a. Crio ausrralis, Bruguière. Dict., 2; Encyclop.,

pl. 75, fig. 1-2.

Cuio capensis, Rang. Ann. des se. nat., tom. v, pag. 286, pl. 7, fig. 3-4.

Czio pyraMipazis, Quoy et Garmard. Voy. de l'As- trolabe, Moll., tom. 11, pag. 374, pl. 37, fig. 37.

Czio Loncicauparus, £yd. et Soul. Voy.de la Bonite, tom. nu, pag. 286, pl. 14, fig. 17-21. Cliodita DAME Quoy et ne —- Ann.

des sc. nat., tom. vi, pag. 74, pl. 2, fig. 3-4. Spongiobranchea elongata? D'Orbigny. Voy., tom, v, pl. 9, fig. 8-9.

0

Clio limacella , Rang. Monog. des Ptéropodes,

pl. x, fig. 10-12. CLio capuceus, Quoy et Gaimard, —- Cliodita caduceus , Ann. des sc. nat., tom. x1, pag. 74, pl. 2, fig. 2.

Genre PÉLAGIE. Pelagia, Quoy et Gaimard.

PeLacia ALBA, Quoy et Gaimard. Voy. de l'Astrolabe, tom. u, pag. 392, pl. 28, fig. 7-9.

Norice sur le genre MarGiNELLe, Marginella, Lamarck, suivie d'un catalogue synonymique des espèces de ce

genre, par M. Perir px LA SAussavE.

Les coquilles comprises aujourd'hui dans le genre dont nous allons nous occuper, c’est-à-dire celles d’entre elles qui ont été connues des anciens auteurs, avaient été con- fondues par eux parmi les Volutes ou les Bulles : on en connaissait alors un trop petit nombre d'espèces pour pou- voir saisir nettement les caractères qui devaient servir à les classer séparément.

C'est encore à M. de Lamarck qu'est due la création de ce genre, qu'il établit en 1801, dans son Système des animaux sans vertèbres, et plaça près des Colombelles.

Toutefois, il convient de dire qu'Adanson, dans son Histoire des coquilles du Sénégal, avait, dès l’année 1757, indiqué, en quelque sorte, les caractères distinctifs du senre dont il s'agit, en donnant la description de son

9

genre PorcELAIxE, et en prenant pour type l'espèce ap- pelée depuis Marginella glabella; mais le travail de cet habile observateur n'était pas rigoureusement exact, car d'une part il comprenait trois espèces d'Olives dans son genre Porcelaine, et d'un autre côté, il plaçait dans son genre Perisozus, trois coquilles, le Falrer, le Simerti et le Stipon, qui sont de véritables Marginelles.

M. de Lamarck ayant à sa disposition un plus grand nombre de coquilles de ce groupe, en donna la caracté- ristique d’une manière plus précise, et il le désigna sous le nom de MaraineLLe (Marginella), en raison du bour- relet ou rebord saillant qui garnit, à l'extérieur, le bord droit de l'ouverture des coquilles de ce genre.

En 1817, Schumaker jugea convenable d'établir des divisions dans ce même groupe, et il proposa :

De conserver le nom de Marginelle pour les espèces ayant une spire plus ou moins saillante;

2 De donner le nom générique de. PErsICULA aux es- pèces dont la spire était déprimée.

De comprendre dans un genre Hyazina les espèces cylindriques à bord tranchaut, telles que la Marginella pallida, placée précédemment, par M. de Lamarck, dans son genre Volvaire.

En 1826, M. Risso, dans son Histoire des Mollusques de la Méditerranée, établit le genre Erarto sur une co- quille fossile, à laquelle a été rapportée la Foluta lævis de Donovan, que la plupart des auteurs regardent aujourd'hui comme appartenant au groue des Marginelles.

En 1840, M. Swainson, prenant pour base d'une nou- velle classification quelques légères différences dans les formes générales des Marginelles, et s'appuyant sur des caractères vagues et sans importance, établit dans ce senre des sous-divisions, auxquelles il donna les noms

= 60e

de Volutella, Persicola, Gibberulu, Glabella, désignations sans valeur scientifique, et que nous ne meutionnons ici que pour mémoire,

En 1544, M. Hinds décrivit plusieurs espèces de Mar- ginelles nouvelles dans Ja partie zoologique du Voyage

du navire le Sulphur, et divisa ses espèces en deux sec- tions :

La section des Phœwnospira, pour les espèces ayant une spire élevée ou saillante;

La section des Cryptospira, pour celles dont la spire est en quelque sorte cachée.

C'est la reproduction des divisions précédemment in- diquées par d’autres conchyliologistes, et proposées par Schumaker, sous les noms de genre Marginella et genre Persicula.

Telles sont les modifications qui ont été proposées de- puis les preuniers travaux de M. de Lamarck sur le genre Marginelle. Toutefois, nous devons rappeler ici que cet auteur, en même temps qu’il élablissait son rouveau genre, créait aussi le genre Volvaire pour des coquilles très voisines des Mhcpinélless mais chez lesquelles il trou- vait cependant des différences notables, consistant prin- cipalement dans l'absence du bourrelet, à l'extérieur de leur bord droit qui était peu épais ou tranchant,

Notons, en passant, que depuis on s’est généralement accordé à reconnaître que quelques-unes des coquilles placées par M. de Lamarck parmi les F’olvaria, doivent rentrer dans le genre Marginelle, par cetle raison que ces espèces ne sont point TTL ane dépourvues du bourrelet, ou du moins ont le bord droit assez épais, et faisons remarquer que le genre Volvaire, s’il y avait réel- lement lieu de le conserver, ne devraitrenfermer que Îles espèces oblongues, cylindriques, bulloïdes, et ayant le bord droit mince et tranchant.

ER Le

Il résulte de ce qui précède, que dans l’état actuel des connaissances acquises, et en ne considérant que les ca- ractères tirés de la coquille seulement, le genre Margi- nelle de M. de Lamarck peut être divisé en trois sections.

L'une comprenant les espèces à spire plus ou moins saillantes.

La seconde renfermant les coquilles dont la spire est déprimée, cachée, ou parfois même en quelque sorte ombiliquée.

La troisième contenant les espèces colombelliformes rentrant dans le genre £rato de Risso.

Toutefois, nous insisterons sur ce point, que cette clas- sification, basée sur des différences plus ou moins notables dans la forme ou les accidents du test, a besoin d'être soumise au contrôle du zoologiste ; car on paraît n'avoir étudié jusqu à présent qu'un petit nombre de ces Mollus- ques, et les observations consignées dans les ouvrages que nous avons pu consulter ne s'accordent point à cet égard d'une manière satisfaisante.

En effet, nous voyons dans la description et la figure qu Adanson a donnée de l'animal de la Porcellana (Marg. glabella), que les yeux de ce Mollusque sont placés sur les côtés, assez gros, arrondis, et s’élevant comme deux pe- tits points noirs, tandis que dans l'animal d'une autre es- pèce observée par M. Deshayes (1), les yeux sont sessiles, ou à peine proéminents, et placés sur les côtés, mais tout à fait en dessus.

Nous ferons aussi remarquer qu Adanson a placé dans son genre Peribolus (fondé sur une Cypræa) trois petites espèces de véritables Marginelles du Sénégal, dont l'orga- nisation Jui paraissait, par conséquent, difiérer de celle des Porcellana.

Enfin, et c'est la pour nous la cause principale des

(4) 2e édit. Lamarck, tom. x, p. 435,

doutes que nous éprouvons, M. Souleyet, dont le coup d'œil observateur est aujourd'hui si justement apprécié, nous a donné sur ce même sujet une note que nous trans- crirons textucllement,

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« Les observations que j'ai faites sur la Marginella gunqueplicata de M. de Lamarck (1) ne s'accordent complètement ni avec celles d’Adanson, ni avec celles que M. Deshayes a publiées depuis dans le dixième vo- lume de la dernière édition de Lamarck, pag. 434.

» L'animal de cette espèce ma présenté les caractères suivants :

» Un pied très grand, assez mince, débordant la co- quille dans tous les sens, mais surtout en arrière et en avant ; ce pied rétréci en pointe arrondie; sa partie pos- térieure se termine extérieurement par un bord presque transverse, renflé et parcouru inférieurement par un sillon marginal, comme dans beaucoup d'autres Gasté- ropodes : ce pied offre encore la particularité curieuse d'avoir , en dessus de sa partie postérieure, à la place occupée par l’opercule dans les autres Gastéropodes, une lame saillante et libre dans la plus grande partie de son étendue, formant dans ce point une espèce d'o- percule charnu. Le manteau dans son état de dévelop- pement complet se relève tout autour de la coquille, de manière à la recouvrir presque entièrement.

» La tête est petite et aplatie, terminée par deux tenta- cules courts, également un peu déprimés, terminés en pointe, et qui ne nous ont offert aucune trace d’yeux, ni à leur base, ni dans le reste de leur étendue. En ar- rière du tentacule droit se trouve un organe mâle sail- lant et assez volumineux, comme dans la plupart des Gastéropodes pectinibranches. » + Des observations, sinon contradictoires, au moins di-

(1) Voy. de la Bonrie (Mollusques), pl. 45, F. 13-16.

MODE

vergentes que nous venons de rapporter, il ressort, selon nous, qu'il conviendrait, comme nous l'avons dit plus haut, de ne considérer encore que comme provisoire le classement établi dans le genre Marginelle d'après la forme ou les accidents de leurs coquilles, et qu'il importe d'étudier de nouveau les animaux d'un plus grand nom- bre d'espèces, en choisissant de préférence pour sujet de ces études les espèces appartenant :

Au groupe des Marginelles à spire élevée ;

A celui des coquilles à spire nulle ;

À celui des £ratos.

Nous regardons comme non moins indispensable d'étu- dier les espèces, d'ailleurs en petit nombre, qui peuvent être laissées dans le genre Volvaire, lequel nous paraît devoir être conservé provisoirement, et placé immédiate- ment à la suite du genre Marginelle.

Par suite de l'incertitude nous sommes sur les limi- tes véritables de ce genre, ainsi que sur les coupes qu'une étude approfondie obligera d'y établir, il devient assez difficile d'en formuler la caractéristique : toutefois, voici celle que nous nous proposons d'adopter, quant à présent,

en ce qui concerne la coquille.

Testa subovata, vel ovato-oblonga, lævis, mitida; spira brevis, depressa, vel oculta; apertura angustata, elongata, ad basim submarginata; columella subæqualiter plicate ; labrum extus varice marginatum, aut incrassatum.

Operculum nullum.

« Coquille sub-ovale ou ovale oblongue, lisse, bril- » Jante; spire courte, deprimée ou cachée, ouverture » étroite, allongée, à peine échancrée à la base; colu- » melle munie de plis presque égaux ; le bord droit garni » d’un bourrelet extérieur, ou épais.

» Pas d’opercule. »

OU

Quant à l'animal des Marginelles, nous croyons, d’après les raisons déduites plus haut, devoir nous abstenir d'en donner une caractéristique qui serait probablement in- exacte : nous ne pourrons, à cet égard, que renvoyer aux auteurs que nous avons cités.

Au surplus, quel que soit sous ce rapport le résultat des observations qui seront faites bientôt, nous l'espérons, sur les Mollusques dont il s’agit, nous ferons remarquer que leur place ne saurait être autre que celle qui leur a été assignée par M. de Lamarck, dans l'ordre des Trachélipo- des, famille des Columellaires, que les Marginelles et les Volvaires lient en quelque sorte à la famille des En- roulés.

Les Marginelles vivent, en général, à une profondeur qui varie de 3 à 15 brasses, sur des fonds de sable vaseux : on n'a rien de précis encore sur leurs habitudes et sur leur manière de vivre : on en a trouvé sur des débris d’a- nimaux descendus au fond de la mer dans un filet, cir- constance que nous rapportons, sans oser, toutefois, en tirer aucune conséquence formelle.

Les côtes occidentales de l'Afrique, celles du golfe du Mexique, et celles de la mer des Antilles, en descendant la côte d'Amérique jusqu'à Bahia, semblent être les points les plus riches en Marginelles : on n'en connait jusqu'à présent que peu d'espèces propres à l'Océan Indien, ou à Ja Mer Pacifique : néanmoins, il est probable que des re- cherches faites avec soin sur la côte orientale d'Afrique, et même dans d’autres localités, conduiraient à la décou- verte d’un grand nombre d'autres espèces.

IL'est peu de genres dans lesquels les coquilles soient aussi remarquables par lélégance de la forme, la variété et le brillant des couleurs : elles sont petites, tiennent peu de place, et quelques espèces sont encore assez rares dans les collections : aussi les Marginelles sont fort recher- chées par les amateurs.

+

On rencontre de temps à autre, dans ce genre, des in- dividus sénestres : nous possédons, OU nous avons eu oc- casion de voir dans diverses collections des exemplaires présentant cette anomalie dans les espèces suivantes : Marg. curta, nubeculata, lineata, conoïdalis.

M. de Lamarck avait décrit dans son Histoire des ani- maux sans vertèbres, vingt-cinq Marginelles à l'état vi- vant, y compris celles qu'il plaçait parmi les Volvaires.

Plus tard, M. Kiener a donné une monographie illus- trée des espèces de ce genre, au nombre de cinquante- sept.

En 1846, M. Sowerby jun : a donné dans son T'hesau- rus conchyliorum une nouvelle monographie des Margi- nelles, avec la figure de cent-huit espèces.

Depuis, de nouvelles espèces ont été découvertes et décrites dans différents ouvrages, et, à notre connaissance, le nombre s'en élève aujourd'hui à cent cinquante-cinq, dont nous allons donner le catalogue, avec l'indication de l'habitat, et la citation d'une bonne figure, en les classant dans l’ordre de leurs affinités. Ces indications, le nom spécifique, ainsi que Îles rapports qui existent entre cha- cune d'elles et les deux espèces avoisinantes, aideront beaucoup à la classification et même à la détermination des espèces : tel est du moins l'objet que nous avons eu en vue en donnant ces catalogues qui ont, en outre, l’a- vantage de donner une idée de la richesse du genre, au moment ils sont publiés.

Nous regrettons de ne pouvoir faire quelque chose d'a- nalogue pour les Marginelles fossiles, qui sont assez nombreuses et qui sont propres aux terrains tertiaires : nous devrons nous borner à donner une liste alphabétique des espèces décrites par les paléontologues.

Avant de transcrire le catalogue des Marginelles, nous allons donner la description de plusieurs espèces vivantes qui nous ont paru nouvelles.

ms DE Marginella Poucheti. Nobis (PI. 1, fig. 3).

Testa ovato-oblonga, carneolata, rufo-pallido trizonata, ad suturas albo-cincta; spira breviori, obtusiuscula ; aper- tura longitudinali, basi angustata, intus rufa; columella quadriplicata; labro crasso, marginato, intüs albido, crenu- lato, externé aurantio rufescente ; emarginatura supera in- ternè angusta.

« Coquille ovale oblongue, d'un fauve couleur de chair, » présentant sur le dernier tour troïs zônes plus pâles ; » cinq tours de spire, blanchâtres à la suture; spire courte, » obtuse; ouverture longitudinale, étroite à la base; co- » Jumelle portant quatre plis; labre épais, crénelé, blanc- » rosé en dedans, orangé en dehors; l'échancrure supé- » rieure étroite. »

Longueur, 27 mill.; largeur, 16 mill.

Cette coquille se rapproche beaucoup de la Murg. gla- bella (Lamk ) et peut-être ne devrait-elle être consi- dérée que comme une variété de cette espèce ; mais ce serait alors une variété constante et due à quelque in- fluence de localité, car nous ne l’avons jamais vu mélée avec la Glabella : notre coquille présente, en outre, quel- ques différences: elle est toujours plus petite, sa spire est plus courte, son ouverture est plus rétrécie à la base : sa coloration, dénuée des taches blanchâtres, irrégulières, qu'on trouve sur l’autre espèce, etquilui ontfait donner, en français, le nom de Veigeuse, est uniformément d’une teinte fauve, approchant de la couleur de chair. En résumé, si, en prenant les détails, on trouve peu de caractères es- sentiellement différents dans les deux espèces, on est pourtant porté, d'après leur ensemble, à les considérer comme distinctes.

Nous ne savons pas exactemient quel est l'habitat de

=< 4ÿ 2

cette coquille, qui cependant vient des côtes occidentales d'Afrique. Nous devons la connaissance de cette espèce à M. A. Pouchet, amateur de Rouen, et possesseur d’une jolie collection de Marpinelles.

Marginella Saulcyana. Nobis (PI. 1, fig. 11).

Testa ovata, polita, cinerascente albida ; anfractibus qui- nis, ultimo supra medium obsolete late unifasciato ; spira conico depressa, apice obtuso ; apertura longitudinalé, intüs roseo-rufescente ; columella quinque plicata, plica SUPeTTori minori, duabus inferioribus valdè obliquis ; labro incrassato, internè albo et lævigato, externè pallidè aurantio.

« Coquille ovale, polie, d’un blanc-cendré ; ayant cinq » tours de spire, le dernier portant, un peu au-dessus de » la partie médiane, une fascie large, mais très pâle; » spire conique , déprimée, à pointe obtuse; ouverture » longitudinale un peu rosée dans l'intérieur; cinq plis » columellaires, le supérieur très petit, les deux infé- » rieurs très obliques; le labre épais, le bord blanc et » lisse, le bourrelet d'une couleur orangée pâle à l'exté-

» rieur. » Longueur, 18 mill.; largeur, 11 mill.

Il est assez difficile de définir la couleur de cette co- quille dont le fond est d’un blanc-cendré, nuancé d'une autre couleur qui est peut-être le rose : la fascie que nous indiquons dans la description est à peine apparente, et peut-être la trouverait-on plus marquée dans d’autres in- dividus : nous n'avons malheureusement qu’un seul exem- plaire, rapporté par M. Hanet Cléry qui l'a dragué à la profondeur de 35 brasses, à huit lieues de la côte du Brésil, par le travers du cap S.-Thomé.

Nous dédions cette espèce à M. de Saulcy, ancien offi-

ke Aire

cier de marine, à qui notre recueil doit déjà un article intéressant sur Je ligament des Gnathodon, et qui nous a promis de nous communiquer quelques autres observa- tions.

Marginella micans. Nobis (PI. 1, fig. 15, 16).

Testa ovato-oblonga, subcylindrica, nitidissima , roseo- rufa, albido trifasciata; anfractibus 4-5; spira brevissima, convert ; apertura lineart, inferné latiuscula ; columella ad basim albida et quadriplicata ; labro marginato, éntus lwvigato, extus albo bünaculato, medio compressiuseulo.

« Coquille ovale, oblongue, sub-cylindrique, très bril- » Jante, d'un fauve nuancé de rose; ayant quatre à cinq » tours de spire, et sur le dernier tour deux fascies blan-

2

2

» châtres; spire courte, convexe; ouverture très étroite, » mais un peu plus large à la base; la base de la columelle > blanche, et garnie de quatre plis obliques bien marqués; » bourrelet assez prononcé, bord droit lisse, un peu com- » primé au milieu, et présentant deux taches blanches, » qui sont le prolongement des fascies du dernier tour. »

4

Longueur, 8 mill.; largeur, 4 mill.

L'espèce que nous venons de décrire se rapproche beaucoup de celle qui a été décrite dans le Thesaurus con- chyliorum de Sowerby, sous le nom de M. fusca, mais cette dernière est d'une taille bien plus grande, puisqu'elle a 12 millimètres de longueur, et elle est aussi proportion- nellement plus large dans la partie supérieure. Notre es- pèce est presque cylindrique : d'un autre côté, celle-ci habite près de la Mer Rouge, à Abd-el-Goury, tandis que la M. fusca vient des Indes Occidentales, probablement des Antilles : des différences notables de forme et de co- loration distinguent aussi la M. micans de la M. rubella de Sowerby.

She.

Cette coquille, dont nous possédons quatre exemplaires, chez lesquels la forme cylindrique et la coloration sont constantes, nous a été donnée par M. Guillain, au retour de sa campagne sur la côle orientale d'Afrique. |

Marginella Terveriana. Nobis (PI. 2, fig. 2).

Testa ovali-oblonga, crassiuscula, nitida, exalbida; an- fractibus 3-4 ; spira vix producta, convexiuscula, suturis obliteratis ; apertura angusta, lineari; columella 6-7 plicata, plicis obltusis, quarum superioribus gradatim minoribus ; labro marginato, crasso, levigato, lcteo.

« Coquille ovale, oblongue, épaisse et solide, blan- » châtre, brillante; cinq tours de spire, spire à peine ap- » parente , convexe, à sutures oblitérées ; ouverture » étroite, linéaire ; six à sept plis à la columelle, plis su- » périeurs diminuant graduellement, bord droit lisse, » d’un blanc de lait ; bourrelet épais. »

Longueur, 7-8 mill.; largeur, 4-5 mill.

Cette coquille se rapproche de l'espèce que M. Sowerby a figurée à tort, selon nous, comme étant la M. monilis de Lamarck. mais elle est plus petite, plus brillante, sa spire est aussi bien moins apparente. Elle a été trouvée à l'île Socotora, ou à l’entrée de la Mer Rouge, tandis que l'espèce de M. Sowerby vient des côtes occidentales de l'Afrique.

La M. Monilis de Sow. diffère de la véritable Monilis de Lamarck, en ce que celle-ci est plus grande, plus mince, avec une spire encore moins apparente, et le bord droit arqué.

Nous devons l'espèce que nous venons de décrire à M. Halna-Dufretay, officier de la marine.

"QE

Marginella Guillaini. Nobis (PI. 1, fig. 13).

T'esta ovata, crassa, longitudinaliter regulariterque pli- cata, albido violacescens, punctis quadratis, fuscis, per series transversas densè dispositis ornata, anfractibus 5-6; spira conico-depressa, apice obtuso ; apertura angusta, sublineart, colunella quadriplicata ; labro marginato, incrassato; intüs

5 crenulato, externè punctis maculato.

« Coquille ovale, épaisse, munie dans sa longueur de » côtes ou plis arrondis assez réguliers, de couleur iné- » gale, mais d'un blanc-violacé, ornée de petits points » quadrangulaires fauves, et disposés par séries transver- » sales; cinq ou six tours de spire; spire conique, sub- » déprimée, à sommet obtus ; ouverture étroite, presque » linéaire; cinq plis à la columelle ; labre épais, rebordé, » crénelé à l'intérieur, marqué en dehors de points » fanves. »

Longueur, 18 mill.; largeur, environ 11 mill.

Cette jolie espèce est remarquable pas sa coloration et la régularité des rangées transversales de petits points dont elle est ornée : d'après un individu jeune que nous possédons avec un exemplaire adulte, on reconnaît qu'in- dépendamiment des lignes ponctuées dont nous venons de parler, le dernier tour porte deux fascies de couleur plus intense, l'une placée vers la partie supérieure, l’autre vers la base.

Nous dédions cette Marginelle au commandant Guil- lain, qui l’a trouvée à Abd-El-Goury.

Nous ne connaissons jusqu à présent que les deux exem- plaires de notre collection.

Marginella carneola, Nobis (PI. 1, fig. 14).

Testa ovato-oblonga, nitida, pallidè carneolata, duabus fasciis cincta; anfractibus À; sutura vix perspicua ; spira

ER

obtusa, aurantio tincta; apertura oblonga, angustata ; eolu- mella callosa, plicata, plicis obtusis; labro intüs lœvr, extüs vix incrassato.

Longueur, 8 1/2 mill.; largeur, 6 mill.

Coquille ovale oblongue, brillante, d’une couleur de chair pâle, portant deux zônes transversales, de couleur plus intense ; quatre tours de spire, sans suture apparente; spire obtuse, arrondie, d’une teinte jaune-orangé ; ouver- ture oblongue, columelle calleuse, portant vers la base quatre plis obtus, les deux inférieurs plus marqués, le troisième, et surtout le quatrième, très peu saillants ; bord droit lisse intérieurement, n'ayant à l'extérieur qu'une apparence de bourrelet.

Cette jolie petite espèce présente au premier aspect de grands rapports avec des individus petits de l'Oliva car- neola, et c'est par ce motif que nous avons donné ce nom à cette Marginelle, qui nous a été communiquée par M. Bernardi : il n’a pu nous faire connaître Ja localité

qu'elle habite.

CATALOGUE DES MARGINELLES VIVANTES.

Pseudo faba. Sow. J. Sénégal. Thesaur. f. 21-22. Faba. Lam. Chemnitzii. Dillw. Guinée. Chem. f. 1422. Faba. L. Sénégal. Kiener pi.2.f.7. { Reeveana. nobis. Guinée. Thes. f.23-4. | Splendens. Reeve. Guillaini. nobis. Abd-Ei-Goury. J. Conc.{851.pl.1,f.13. Adansonii. Kien. Sénégal. Thes. f.3 5. Narel. Adans. Bellii. Sow. J. Thes. f. 28-9. Intermedia. Id. f.90. Bifasciala. Lam. Sénégal. f.14, 15. Oblusa. Sow. 11:42: Harpœæformis. Id. Sénégal. f.7.8.

Cleryi. Petit. IA. f.9-10.

== fi 2: Nodata. Hinds. Thes. f. 30. Petilii. Duval, Sénégal. f. 31-2. Cumingiana. Petit. ld. f.33-5. Helmatina. Rang. Id. f.38-9. Belcheri. Hinds. Afr. occid. Thes.f.25-7. Musica. Id. ld. f.36-7. Albocincta. Sow. JT. f.48. Festiva. Kien. f.92-3. Scripta. Hinds. Madagascar. f. 83-5. Limbata. Lam. Sénégal. f. 18-20. Lillurata. Menke. Nov. Holland. Moïl. Nov. Holl. Goodalli. Sow. Sénégal Thes. f.16-17. Giabella. L. Sénégal. Thes. f. 52. 5.

Porcellana. Adans. Poucheti. nobis. Afr. occid. J. Conch.1851. pl.1.f.3. Aurantia. Lam. Sénégal, Thes. f. 49,50. Irrorata. Menke. Id. Î.55. Pyrulata. Redfield. Carthagène f.91-2,

Obes4. Sow. Guttata. Dillw. Honduras. f.112-3.

Longivaricosa. Lam. Largulierti. Kien. Bahia. Kiener. pl. 11.f. 3. Fulminata. Id. Thes.f.173. Saulcyana. nobis. Brésil. J.Conch.1851.pl.1.f. {1. Nivosa. Hinds. Tbes. f. 109. Labiato. Kien. G. Mexic. f.104-5.

\ Pyrum. Gronov. Oc. Iadien. 51e Picla. Dillw.

RS L. Rosea. Lam. C.B.Esp. f.57: Lineatolabrum. Gaskoin. Id. Zool. proceed. 1849. Piperata. Hinds. f. 40. 44. Mosaica. Sow. J. Afr.oc.? f 58, 59. Musearia. Lam. Nouv. Holland. Thes.f.45-7. Formicula. Id. Id. f. 41-2.

Translucida. Sow., JT. Id. f,62-3.

Marginata. Bivaricosa. Storeria. Cincta. Curla. Amygdala. Egouen. Sowerbianum. Monilis. Evanida. Crassilabrum. Inconspicua. Terveriana. Monilis

Oblonga. Carnea. Pruinosa. Nivea.

{ Apicina. Conoidalis.

( Flavida. Livida.

{ Pellucida.

| Diaphana.

Diadochus.

Prunum. Cœrulescens. ( Glans. À Prunum var.? Sapotilla. Pulchra.

Quinque plicata.

Ventricosa.

Undulata. Strigata.

Elegans.

Born, Lam. Couth. Kien. Sow. Kien Adans. nobis. Soi. JT. S0w. JT. 14. Id. nobis. Lam.

Swains.

Atorer. Hinus.

Adams.

Menke. Kien.

Adams,

Hinds. Pfeiff.

Kien.

Recve.

Gmel. Lam. Menke.

Hinds. Gray.

Lam. Fisch. Chem. Dillw. Gmel.

DD Sénégal ?

G. Mexie. Sénégal.

Payta. Sénégal.

Sénégal. Anlilies ? 1. Socotora.

G.Mexic. id, Antilles. Jamaïque.

Fioride,

1. Bahaw, Cuba.

1. Bahama.

Chine.

Carthagène.

Santo-Domirgo.

Panama.

Santo-Domingo.

Oc.lndien. Sumatra.

Oc. Indien.

res

Born. pl.9 f.5.6:

J. of, Boston. 1837.

Thes. f. 155-6. f.88, 89.

Kien. pl. 11.f.1,

Tnes.f.117-8.

Thes. f. 69. f.124-5. f.80.

J.conc.1851. pl. 2. f.2.

Kien. pl. 6. f. 23.

Thes. f,107-8. f.103. f.93. Conc. contrib. No 4, Menke Syn. 1836, Kien. pl. 12. f. 2.

Zool proceed. 1849.

Kien. pl. 12. f.3.

Voy.Samar. pl. 7. f.4.

Thes. f. 153.5. Synopsis, 1836.

Thes.f. 150-1. f.152.

f.145-G. Museum Demidoff. Chem. f.1423-4. Kien, pl.8. f.37 Thes. f. 147.

Punclulala. Olivæformis.

{ Hindsiana.

t Constricta. Fusiformis. Inflexa. Neglecta. Tœniala. Nitida. Triplicata. Fusca. Micans. Granum. Minuta. Capensis. Triticea. Simerti. Exilis ? Serrata. Rubella. Fauna. Dunkeri. Zonata. Cylindrica. Delessertiana. Fasciata. Gracilis.

( Avena. Varia.

Philippinarurm.

Avena. Lactea.

Abreviala. Tenera. Hematila. Australis. Sauliæ. Turbinata. Vitrea.

{ Margarita. | Candida? PygmoϾa.

Striala,

Pelit. KXien. nobis. Hinds. Id. S0w. JT. 14. Id. Hinds. Gask. Soi. JT. nobis. Philip. Pfeif. Krauss. Lam. Adans. Gmel. Gask. S04#. JT. Id. Krauss. Lam. Sow. JT. Recluz. S0#. JT, Adams. Kien. Sow. JT. Redfieid. S0ow. JT.

Kien.

Adams. Menke. Kien. Hinds. Sow. JT. Id. Hinds. Kien. Sow.JT. Id Id.

ot

Sénégal. Id.

Détr. Malaca.

I. Philipp. Antilles. Abd-El-Goury. Mer Rouge.

Cap. B.-Esp. Sénégal.

Ï. Maurice.

Cursçao. C.B.-Esp. Antilles ?

Antilles.

1. Bahama. Antilles.

1. Philipp.

Antilles.

Jamaïque.

1. Porto Rico. Porto Rico ? Nov. Holl.

Afr.occid. Inde.

Am. bor.

Rev. Zool.184t. Thes. f. 163.

Thes.f.156-7. Voy.Sulph f.76-7. Thes.f.90.

f.135-6.

f.128-9.

f.131. Zool.Proceed.1849. Thes.f.122.3. J.Conc.1851.pl.1.f.15.16. Zeitschrift. 1849. Arch, Wiegm. 1840. Coq. du cap. pl.6.f.21. Kien. pl.6.f.25.

Thes.f.119-20. Zool. proceed. 1849. Thes. f. 133.

f. 126-7. Coq. du cap, pl. 6. f. 23. Kien. pl. 13. f.4. Thes. 1.134. (R. Zool. 1841.) th.f, 141? Thes. f. 142. Conc. contrib. N°8.

Thes.f. 137-40.

f.130. f.143-4

Conc. contr. 4.

Synopsis moll.

Thes. f.60-1. f.64-5. f.68. f.70-71. f.74-5. f.66-7. f.85-7. f.78-9. f. 81-2.

Quadriineala.

Bullala. Bellangeri. | Anguslala. | Bullata. Blanda, Dactylus. Cornea. Azona.

An corncea var.?

Contaminala. Tricincta. Osychina. Lilacina. Persicula. v. Avellana. Cingulata. Bobi. Lineata. Muitilineata. Tesseltata. Puäica. Interrupla. Duchon ?. Obesa. Similis.

Swainsoniana.

Gullata. Kieneriana.

Chrysomelina.

Imbricata. Maculosa

{ Muralis. Phrygia. Sagittala. Pulchella. Fluctuala. Frumentum. Catenala. Carneola. Pulcherrinia.

\ Oryza.

| Stipon.

99

Gask.

Born. Bahia. Kien. S0W, Oc. Indien.

Kien.

Hinds. Afr.occid Lam.

Id. Sénégal Menke. Id. Gask.

Hinds. Madagasc. Reeve. Chine. Sow. TJ.

L. Sénégal. Lam.

Dillw. Sénégal. Adans.

Lam.

Sow.J. Belize. Lan. Venezuela. Gask. Am.centr. Lam. Antilles.

Adans, Sénégal. Redfield. Carthagène. Sow.lT.

nobis.

Swains.

Petit. La Guayra. Redfield. Antilles. Hinds. Acapulco. Kien.

Hinds. Jamaique. Sow.d.

Hinds. Brésil. Kien. Nov. Holland.

Adams. Jamaïque. Sow. Antilles ? Mat.el R.Angleterre. nobis.

Gask. Antilles. Lam. Sénégal. Adans.

Zool. proceed. 1849.

Thes.f.158. K.p1.4.f. 15. Thes.f. 1629-70.

f.167-8.

f. 187.

f.183-4. Zeitschrift, 1849.

Zool. proceed. 1849. Thes. f.181-2. Voy Samar. pl. x. f.25. Thes. f.176-7.

f.190-1. K. pl.4.f.18. Thes. f.185-6.

Thes.f.192-3. f.194 7.

Zool. proceed. 1849.

K. pl.5.f.21.

Coq. Sénégal.

Ann.lye. Newyork, 1846.

Conc.ill. pl. 44. Mag. zool.1838. An. Lyc. Newycerk, 1846. Thes.f.211-12.

Thes. f. 217. f.218-9. f 223-4. f.213-4. Conc. contr.N° 4. Thes. f. 211- 12. f.225-6.

J.Conch.1851. pl. 1.f.14.

Zool. proceed. 1849. Thes.f.227-8.

Miliaria. L: Méditer. Payraad. pi. 8. f.28-9. | Diliacea. Lam. Clandestira. Bron. Sicile. Thes.f. 216. Guanchi. D'Orb. J.Canaries. Coq. Can. p!.6.f. 32.34. Lavelleana. Id. Minima. Guild. 1.S.-Vincent. Fhes. f. 220. Sarda. Kiener. (Ceylan. Thes.f.174 5 Ovulum. Sosw. T. f. 188

Subdivision des Eralo.

Lœvis. Donov. Méiditerran. Conc. ill. Sow. f. 57. Cypræola. Risso. Donovani. Payr. Afuscaria. Costa. Maugeriæ. Gray. Anlilles. Id. f.47. Lacryma. Id. Id. f. 48. Sulcifera. Id. Cap. B.-Esp. Id. f. 46. Ban Id. Acapulco. Granum. Kiener. ].Sanla-Elena. l Cypræola. Saw. id. f. 45. { Angistoma. Sow. L. Phitip. Id. f.51: | Colombella? Mende. Guttula. Sox. Ed. f. 50. Callosa. Hinds. Chine. Voy.Sam. pl.10.f 32. Vitellina, Id. Californ. Voy.Sulp.pl.13.f.22.

Nota. Nous avons cherché, autant que possible, à placer dans ce catalo- gue les nombreuses espèces du genre dans l’ordre de leurs affinités; mais nous ne les avons pas vurs toutes, el nous avons dû, pour un certain nom- bre , les classer d’après les descriptions, ou d’après la place que l’auteur leur assiguait lui-même. Notre arrangement artificiel pourra done donner lieu à quelques observations, mais, tel qu’ est, Il pourra encore rendre plus facile la recherche des espèces.

OBSERVATIONS.

Nous croyons pouvoir nous dispenser de toute discus- sion, relativement aux synonymies indiquées dans le ca- Eee 4 FR ÉOUDPRRE talogue qui précède, et que nous livrons à l'appréciation

des conchyliologues : cependant il est quelques points sur lesquels nous appellerons l'attention de ceux-ci, soit pour les éclairer de nos remarques personnelles, soit pour pro- voquer leurs propres observations.

Ainsi, par exemple, nous ne saurions admettre que le Duchon d'A danson soit la Marg. interrupta de Lamark, qui apparlient aux mers des Antilles, et non aux côtes ouest d'Afrique, d'où nous ne l’avons jamais vu apporter, quoique nous ayons eu sous les yeux un grand nombre de collections formées dans ces parages. La description d'Adanson, d'ailleurs, ne se rapporte pas complètement à la Marg. interrupta, et se rapprocherait davantage d'une autre espèce voisine, plus allongée, moins ventrue, et qui, dit-on, s’est rencontrée plusieurs fois au Sénégal, bien que nous ne l’ayons pas reçue directement de cette côte. Il y a à cet égard un doute qu'il sera intéressant d'é- claircir. -

En second lieu, la Marginelle décrite par Lamark, sous le nom de Wolvaria monilis (Voluta monilis, L.), ne nous semble pas être celle que M. Sowerby a fait figurer sous ce nom dans son Thesaurus : l'espèce de Linnée et de Lamark est opaque et d’un blanc de lait éclatant ;'sa spire est obliterata selon Linnée, à peine visible, vix pers- picua, selon Lamark; c’est à peine si l'on y aperçoit des vestiges de bourrelet : cette espèce a reçu le nom de Monilis, parce qu’elle sert à faire des colliers : aussi arrive- t-elle constamment percée près de la spire, non du Séné- gal elle n'existe pas, mais d'une localité plus éloignée, peut-être des mers de la Chine, comme le dit Linné. Nous possédons l’espèce dans cet etat , et elle est très re- connaissable. %

Quant à la coquille figurée sous le même nom par M. Sowerby, nous ferons remarquer que sa spire est plus saillante, ce que l’auteur a exprimé par les mots vix pro-

EN ee

ducta : elle a le bord droit plus épais, un bourrelet plus prononcé, et elle est d’un blanc-bleuâtre. Cette coquille vient bien réellement du Sénégal, elle n’est pas rare.

M. Redfield à fait remarquer (1) que la Marginelle figurée par M. Sowerby jun., dans sa monographie de ce genre, sur la planche 76, fig. 130, n'est pas la Mare. avena de Kiener, mais une espèce distincte, plus grande, ayant la spire plus courte, plus obtuse, avec le bord droit plus infléchi et plus épais en dehors. En même temps que M. Sowerby commettait cette erreur, il décrivait, sous le nom de Marg. varia, la véritable M. avena de Kiener, qui vient communément des Antilles, tandis que la pre- mière a ététrouvée, par M. Guming, aux îles Philippines. Nous avons mentionner cette juste observation de M. Redfield, qui a donné une description plus exacte de l'espèce rapportée par M. Cuming, et qu'il nomme Æ. Philippinarum. L'espèce de M. Kiener conservera son nom, Avena, el celui de #aria passera dans la syno- nymie.

M. Redfield a fait observer aussi que dès le com- mencement de 1846, il avait décrit, sous le nom de Mare. obesa, l'espèce que M. Sosverby a publiée plus tard sous le nom de M. sümilis, tandis que le même auteur donnait ce même nom d Obesa à une autre espèce : nous avons dû, dans notre catalogue, tenir compte de ces observations : nous avons été obligé aussi de changer quelques noms spécifiques attribués à des espèces vivantes, et qui avaient déjà été appliqués à des coq. fossiles.

50 Nous ferons remarquer que nous n'avons pas fait entrer dans notre catalogue la #oluta pallida de Linnée, placée par M. de Lamark dans son genre Folyaria : il est probable que ce dernier genre sera réduit aux coquilles fossiles, qui difièrent de la Vols. pallida, ce qui donnera lieu à l'établissement de quelque genre nouveau.

(1) Annales de Ja Société Linnéenne de New-York 18485

59

LISTE DES MARGINELLES FOSSILES.

Ampulla. Deshayes. F. env. de Paris. Anatina. Lea. Contrib. lo geology. Crassilabris. Conrad. Angysloma. Deshayes. F. env. de Paris. Anrisleporis. Defr. Dici., vol. 29. Biplieata. Lea. Contr. to geology. Columba. Lea. Contr. to geology. Constricta, Conrad. Morton app. 5. Humerosa. Id. Id. Crassilabra. Lea. Denticulata. Conrad. Id. Dentifera. Lam. F. de Grignon. Eburnea. Lam. Id. Splendens. Gratel. Eburneola. Conrad. J. ac. of. sc. Philad., vol. 2. Elongata. Bell. F. du Piémont (1841). Emarginata. Bonell. Miocène Piémont. Hordeola. Deshayes. F. env. de Paris. Incurva, Lea. Contr. to geology. Limatula. Conrad. J. acc. of. Sc. Philad. Nana. Id. Nitidula. Deshayes. F. env. de Paris. Oblongala. Bonell. F. du Piémont. { Ovata. Lea. Contr. to geology. | Larvata. Conrad. Ovulata. Lam. F. du Piémont. Phaseoius. Brong. Pineum. Id. An volvaria ? Plicata. Lea. Contr. to geology. Secalina. Philip. Mollusq. de Sicile. Semen, Lea, Contr. to geology.

60

Nore sur cette question : Qu'est-ce que le FÉLAN D'A- DANSON; est-ce une espèce d'un genre connu, ou le type d'un genre nouveau? par GC. Réczurz.

Dans le cours de nos analyses des caractères des coquil- les bivalves de notre cabinet, ou de ceux de nos amis, une coquille peu connue avait fait le sujet de nos investi- gations, et par une étude particulière, nous étions arrivé à une solution qui nous paraissait Jogique. Nous étions même au moment de publier notre opinion, à ce sujet, lorsque feu M. Mittre, de regrettable mémoire, vint af- firmer que le Félan, dont il avait connu l’animal, était une espèce d'Onguline. D'un autre côté, en consultant les écrits récents, nous avons trouvé, dans le Traité élémen- taire de Conchyiidtoee de M. Deshayes, que ce savant comprenait le même Mollusque dans son genre Cycline, en compagnie de la #enus Chinensis de "Chante ou Cyprina tenuistriata de Lamarck, qui en est le type.

Sans être arrêté par ces deux opinions contraires à la nôtre, nous avons voulu vérifier si l'erreur était de notre fait, ou de ces deux naturalistes.

M. Mittre dit: « J’ai sous les yeux l'animal du Félan d'Adanson, qui est une véritable Onguline »; quoique nousnayons pas eu la même bonne fortune que notre estimable collégue, nous n'hésitons pas un instant à re- jeler la conclusion qu'il proclame, attendu que s'il en était comme il l'aflirme pour les caractères zoologiques, il n'en est pas de même pour les caractères essentiels de la coquille de ce Mollusque ; et les differences que nous trouvons dans ceux des deux dépouilles de leurs animaux, nous font présumer que M. Mittre n'a pas suffisamment comparé leurs caractères.

Pour mettre le lecteur à même de juger entre deux opi-

ss OR

nions aussi opposées, nous allons exposer ce que les deux coquilles présentent dans leurs caractères principaux.

Les Ongulines ont une coquille polymorphe (résultant des habitudes perforantes et lithodomes de leur Mollus- que), équivalve et équilatérale. Sa charnière se compose, dans l'état complet (car elle est variable) de deux dents sous-apicales divergentes : l’antérieure sur la valve droite, et la postérieure sur la valve gauche, canaliculées et bifi- des ; l’autre , sur les deux valves, reste constamment sim- ple. De ces deux dents, la postérieure de chaque valve, celle qui avoisine la fossette ligamentaire chondrophori- que, s’oblitère par l'accroissement même de cette fossette, de sorte que la charnière des coquilles de ce genre, est le plus souvent incomplète. C’est dans cet état que Daudin, Bosc, Lamarck, et autres auteurs l'ont décrite. Le bord dorsal porte deux ligaments distincts : l’un externe, fi- breux, séparable en lanières transversales (ou Desme, Desmus), fixé dans une fissure linéaire et sub-marginale des valves (Desmophore, Desmophorus), lisse, profonde et très étroite, qui se prolonge en arrière en une dépres- sion lacuneuse, sur les parois de laquelle on voit parfois s'étendre une couche mince de Desme, représentant le commencement de ce ligament qui se continue en s’arc- boutant en pont à son sommet, pour aller s'insérer dans le desmophore de l’autre valve. La lacune provenant de la dilatation postérieure de ce support d'insertion du desme ou ligament fibreux, ne saurait être considérée comme une dépendance de la fossétte du ligament cartila- gineux, qui est parfaitement circonscrit et indépendant de celle-ci. C'est donc à tort que Lamarck dit, en traitant du genre Onguline, que la fossette ligamentaire se trouve séparée en deux par un étranglement, comme nous allons levoi r

Leligament interne, cartilagineux (Chondre, Chondrus), très consistant, court, ordinairement trigone, séparable

DT De

en fragments, et présentant une cassure blanchâtre et non cornée comme l’autre, se loge dans une fossette (Chon- drophore, Chondrophorus) à rebords en bourrelets plus ou moins saillants, selon les espèces, obliquant des som- mets en arrière de la dent postérieure. Ce chondrophore en fossette est limité, en haut, par la rainure desmophori- que, et en arrière, par la lacune résultant de la dilatation de cette même rainure.

Les impressions musculaires sont oblongues, graduelle- ment terminées en pointe à leur sommet. L'antérieure est plus courte et n'occupe que la moitié supérieure des val- ves; la postérieure, au contraire, est partagée dans les deux moitiés de celles-ci, en raison de son plus d'étendue vers la base des valves. Toutes les deux sont réunies par uve ligule palléale, simple, étroite et uniforme dans son circuit.

La coquille du élan est régulière (ses valves ne présen- tant jamais ce polymorphisme commun aux Ongulines), équivalve et équilatérale. Sa charnière, toujours cons- tante, est également formée de deux dents sous-apicales, dont l'une est canaliculée et bifide, et l’autre simple, comme dans les Ongulines ; mais la lame cardinale pré- sente sur les deux côtés de la charnière un sillon profond et allongé, qu'on n'aperçoit point sur celle des Ongulines.

Cette lame ne présente à l'analyse, sous un fort grossis- sement, qu'un seul ligament, le cartilagineux ou chiondre, fixé dans des chondrophores, non plus courts, triangu- laires et ohliques, mais fustformes, horizontaux, et trois à quatre fois plus longs que ceux des Ongulines, sans trace de lacune à leur côté postérieur. S'il existait un ligament fi- breux, nous l'eussions rencontré, de même que son point d'insertion ou desmophore, en débarrassant le bord dorsal de la lame cardinale, au moyen de la pointe d’un canif, de la totalité du chondre ramolli par l'eau; mais tous nos soins ont été superflus.

GB

Les impressions musculaires droites et étroites dans les Ongulines ronge et onguiforme (fossile de Bordeaux), ar- quées et plus larges dans l'Onguline blanche, sont conformées dans le Félan de même que dans cette dernière ; mais leur extrémité supérieure se continue en une ligne sinueuse. L'une et l’autre de ces impressions sont reliées par une ligule également étroite, mais interrompue par une sinaosité très courte et trigone, sub-centrale, un peu postérieure, qui se continue ensuite, comme sur le côté antérieur, pour se confondre dans l'impression mus- culaire postérieure.

Ainsi, la coquille du Félan d'Adanson diffère de celle des Ongulines : par sa charnière complète à tous les äges et susceptible d'aucune variation; par la présence d’un seul ligament , et par conséquent par l'absence du desme, du desmophore et de la lacune desmophorique postérieure au chondrophore , constante dans les Ongu- lines ; par l'étendue et la forme du chondre ou ligament cartilagineux ; par la forme de la ligule palléale si- nueuse, et pas la présence de sillons profonds sur les extrémités latérales de la lame cardinale, mais dont les bords ne présentent aucune trace de dents.

On pourra considérer, si l’on veut, la plupart de ces caractères différentiels comme purement spécifiques ; mais on ne nous persuadera jamais que ceux résultant de l'ab- sence du desmophore et du desme, et de la forme diffé- rente de la ligule palléale, puissent être regardés comme tels; car, tous les conchyliologistes classificateurs les ont toujours pris en grande considération.

Selon M. Mittre (Journ. Conch., tom. 1, p. 244, ali- nea 3°), les caractères zoologiques des Ongulines sont si voisins de ceux des Diplodontes, que ces deux genres ne diffèrent que par les caractères de la coquilie et la ma- nière de vivre des animaux qui l'habitent, Nous pensons,

à notre tour, qu'il doit en être de même entre les Ongu- lines et le Félan.

De Je

Un peu plus loin (pag. 245), le même naturaliste ajoute : « Les Ongulines ont évidemment les quatre branchies, les appendices buccaux des autres conchifères, le manteau à une seule perforation postérieure et sans indice de tra- chée; ce n'estpas un simple caractère spécifique, dit-il, car les animaux de l'Onguline rouge, du Félan d’Adanson, et de l'Onguline blanche, m'ont offert les mêmes traits d'organisation. »

Nous craignons que M. Mittre n’ait pas porté toute l’at- tention dont il était capable sur les organes des animaux de ces coquilles, et ne se soit hâté de leur reconnaître trop de ressemblance. Ce qui nous conduit à parler ainsi, c'est que nous avons aperçu certains caractères qui n'ont été signalés ni par M. Mittre, ni par M. Duvernoy, et qui nous font soupçonner que l'animal du Félan peut en avoir d'autres distincts de ceux des Ongulines.

Nous avons étudié les caractères zoologiques de l'Ongu- line rouge sur un exemplaire que nous devons à M. Ja- nelle, et sur quinze autres exemplaires de lOnguline blanche, de la côte de Cazamance, envoyées par M. Webb, et que nous devons à M. Petit de la Saus- saye.

Tous ces animaux n'ont, en effet, qu'une seule perfora- tion postérieure au manteau , l'anale, figurée ordinaire- ment par une boutonnière, toujours bordée d'un bourrelet extérieur dans l’état d’une forte contraction de l'animal dans la liqueur alcoolique. Mais ce bourrelet se développe, dans d’autres exemplaires moins contractés, en forme de siphon court, cylindrique, aussi long que large, mince et sans tentacules, ne dépassant pas, dans l'état nous l'a- vons vu (sur six bons exemplaires), les lobes de la dupli- cature du muscle circulaire du manteau. De plus, ce siphon ou trachée est bordé, à l'intérieur, de deux branchies mem- braneuses triangulaires , formant une poche trigone, large en haut, ei s'atténuant en pointe en bas, dans laquelle l'a-

Te

nus décharge le résidu de la digestion. L'excavation trian - gulaire, ou mieux, le prolongement en triangle de la ligule palléale qu'on remarque près du limbe de la co- quille du Félan, n'indiquerait-il point que le siphon anal est plus long que dans les Ongulines, et qu'il doit être pourvu d’un muscle rétracteur ou fibulaire trigone propre à le faire rentrer ? Enfin, nous avons vu constamment la bouche des Ongulines armée de lèvres épaisses, plissées , fortement crénelées à la marge, et leurs palpes épaisses, coniques, fort courtes, et striées en travers. Est-ce un effet de la contraction de l'animal dans la liqueur, ou un carac- tère constant ?

Nous avons encore à signaler quelques différences dans le pied des deux Ongulines que nous avons examinées. Dans l'Onguline rouge, cet organe ressemble parfaitement à celui des Lucines : il est vermiforme et renflé en massue à son extrémité, renflement qui, dans notre exemplaire, n'existait pas, car cette même extrémité est atténuée en pointe. Ce pied était unicolore, tout à fait rouge. Dans toutes les Ongulines blanches, ce pied est vermiforme et terminé par un renflement glandiforme, bien dessiné, constant, revêtu d’une tunique toujours brun-foncé ou noire, absolument comme celui de la Diplodonte, figuré par M. Mittre, dans le tome 1°’ de ce journal. Quelques différences dans les impressions musculaires de l'Ongu- line blanche, toujours plus larges et arquées, un court et étroit sillon sur le côté antérieur seulement du bord car- dinal, seront autant de caractères qui militeront en faveur de la séparation de cette espèce en une section particulière du genre Onguline, quand le genre s'augmentera d’autres espèces.

M. Mittre a oublié de nous dire s'il a reconnu ces diffé- rences dans l'extrémité du pied de ces deux Ongulines, et à laquelle des deux modifications il fallait rapporter celui du Félan. Nous ajouterons que le pied de lOnguline

H

AG 6

blanche, si ressemblant à celui des Diplodontes, en diffère en ce quil manque dun canal aquifère, si remarquable dans ces derniers.

Les Ongulines sont des Mollusques qui passent leur vie dans les roches sous-marines et les coraux, qu’elles per- forent ; le Félan, au contraire, vit enfoncé dans le sable. Ces habitudes sont encore des distinctions importantes, reconnues et signalées par M. Mittre lui-même, et dont il importe de tenir compte en cette circonstance.

Ainsi, le Félan, par les caractères de sa coquille, ne peut être admis dans le genre Onguline; rentre-t-il dans le genre Cycline, inslitué par M. Deshayes ?

Dans son Traité élémentaire de Conchyliologie, t. 1, p. 629, M. Deshayes introduit le Félan d'Adanson, dans la synonymie générique de sa Gycline : « Chama ( Le F'élan) Adanson ; » et p. 627, il ajoute : « Il y en a une qui habite les côtes de la Sénégambie. C’est elle que pro- bablement Adanson a décrite et figurée sous le nom de Félan. »

Dans les Cyclines, dont la Venus Chinensis, Ghemnitz, Conch. 10, p. 256, pl. 177, fig. 1663 (Cyprina tenui striata, Lk. An. s. v. 5. p. 558) est le type, la charnière est bien différente de celle du Félan. Elle porte quatre dents, qui sont de deux sortes : deux centrales, sous-api- cales, divergentes, simples, et deux latérales : la postérieure de la valve droite canaliculée, celle de la valve gauche, lamelleuse et tranchante, et une antérieure rudimentaire sur la valve gauche. Il y a deux ligaments : l'un fibreux, supérieur, externe, logé dans un desmophore sub-margi- nal, dilaté postérieurement en une lacune ou dépression, analogue à celle des Ongulines, Unios, etc., sauf les diffé- rences propres aux espèces, lacune qui manque au Félan. Le ligament cartilagineux, blanchâtre, est fixé dans un chondrophore horizontal, en long triangle aigu au côté postérieur. Les impressions musculaires sont arquées, la

La En -

postérieure un peu plus allongée et plus large que l’anté- rieure; la ligule palléale qui les réunit se fait remarquer par une profonde sinuosité pyramidale étendue obliquement vers le centre des valves qu'elle atteint par son sommet. Par la comparaison des caractères des deux genres, on voit clairement que le Kélan n’a pas de rapports avec les Cyelines, car il n'en a pas la charnière, le desmophore et Ja grande sinuosité palléale, sinuosité qui indique géné- ralement la présence de deux siphons libres ou réunis; et, comme les Cyclines sont pour nous caractérisées de la même manière que les Ærthénies de Poli, ou Dosinies de Scopoli, que dès lors elles appartiennent au même genre et à la même famille, elles doivent avoir pareillement deux siphons au côté postérieur du manteau, et un pied conformé comme celui des animaux des Arthmises. D'a- près M. Mittre, le Félan aurait une seule perforation au côté postérieur du manteau, et un pied vermiforme renflé à la base; d'où il s'ensuivrait que, par l'animal et la co- quille, le Félan ne saurait entrer dans le même genre que la Cycline. Le genre Gycline, par la différence de sa lu- nule plus petite et moins profondément circonscrite, pourrait former une section des Dosinies; mais nous n'admettons pas une séparation complète. Nous présu- mons que M. Deshayes confond ici la Venus undata de Pennant avec le Félan d'Adanson, et par nous compre- nons l'introduction de cette espèce dans les Dosinies.

Le Félan, par sa charnière, est voisin des Diplodontes de M. Bronn ; mais celles-ci sont des coquilles ovées, inéquilatérales, à côté antérieur toujours et distinctement plus étroit que le côté postérieur. La coquille du Félan est, au contraire, presque lenticulaire , légèrement tron- quée à sa base, équilatérale et à côtés presque égaux : l’antérieur étant seulement ur peu déprimé sous les som- mets, Dans les Diplodontes, il y a deux ligaments : l’ex- terne très apparent, fibreux, ayant un desmophore linéaire

En

allongé, et un chondrophore nymphal, ou en lame verti- cale allongée, surletranchant de laquelle repose le chondre ou ligament cartilagineux. Les impressions musculaires sont similaires et circonscrites dans la moitié supérieure des valves; enfin, la ligule qui relie celles-ci est assez large et simple. Le plan ou lame cardinale est pourvue, des deux côtés, de la rainure profonde qui se montre sur celle du Félan; mais dans les Diplodontes elle n’est bien mar- quée que sur le côté antérieur ; elle est, au contraire, bien sensible sur les deux côtés, dans le Félan. Aïnsi, par la forme des coquilles, par la forme du chondrophore, le nombre des ligaments, l'égalité et la situation des impres- sions, non moins que par la ligule palléale, les Diplodon- tes différent du Félan. Nous dirons encore que, d’après M. Mittre, le pied des Diplodontes « est traversé par un pertuis qui s'élargit à la base du renflement glandulaire, et parcourt, sous forme d’un véritable canal, toute la lon- gueur du pied, pour se terminer, en se ramifiant, dans les lacunes de la masse viscérale, » canal qui manque au pied des Ongulines, et qui doit manquer aussi à celui du Félan , que le même auteur veut réunir à ces dernières. Les caractères zoologiques viennent donc encore s'opposer à la réunion des deux sortes de coquilles.

On ne saurait joindre le Félan aux Lucines, parce qn'il n'en a pas les impressions, les dents latérales, niles liga- ments, etc. Si le Félan ne peut cadrer avec aucun des genres qu'il avoisine, il est donc sui-generis ? Une consi- dération qui a du poids auprès de quelques savants, c'est que le Félan envisagé comme type sera, quant à présent, la seule espèce connue de son genre, et dans ce cas, disent- ils, il n’est pas rigoureusement nécessaire d'en faire un groupe distinct de ses avoisinantes. À cela on peut ré- pondre que l'Onguline rouge n’a compté, pendant long- temps qu'une seule espèce, que M. Gray avait réunie et réunit encore, dans son dernier tableau générique, avec

A:

les Loripèdes de Poli, qui en sont si diflérentes, et qu'au- jourd’hui ce genre de Daudin s’est augmenté d’une seconde espèce. On peut en dire autant des Lyonsia, Diplodon- tes, etc., etc., qui s’augmentent tous les jours d'autres espèces. Ne vaut-il pas mieux dégager les genres connus des espèces qui en obscurcissent la caractéristique, que d'embrouiller celle-ci pour le seul plaisir d'empécher la constitution de genres nouveaux? Ne trouvant aucun genre connu le Félan puisse être introduit, même à titre de section, sans rompre l'unité de leurs caractères essentiels, il nous paraît plus raisonnable de le distinguer à litre de genre nouveau. Ce genre que nous nommons F£Lane, Felania, se différenciera des précédents par la caractéristique suivante :

Animaz sabulicole, assez voisin de celui des Ongulines, selon M. Mittre, mais encore peu connu.

Coçuizre sublenticulaire, légèrement transverse, libre, équivalve, équilatérale, épidermée, mince, à sommets petits, avec une petite lunule. Charnière constante, formée de deux dents sous-apicales, divergentes, la posté- rieure sur Ja valve droite, ct l’antérieure sur la valve gauche, canaliculées et bifides; dents latérales nulles, et à leur place une rainure profonde et longue, sur chaque côté de la lame cardinale. Ligament unique, cartilagineux, très allongé, fixé dans des chondrophores creux, fusiformes, planes dans le fond, horizontaux, sans lacune postérieure. Impressions musculaires ovale-oblongues, sub-similaires, la postérieure plus étendue que lantérieure, toutes les deux prolongées en une ligne sinueuse vers les sommets, liées l’une à l'autre par une ligule palléale formant une courte sinuosité trigone tout près de l'impression muscu- laire postérieure.

Animaz sabulicola, ungulinæ proximum, sed parum

rrotunmr.

70

T'esrA sublenticularis, læviter transversa, tenuis, libera, œquivalvis , œquilateralis , epidermide tenui vestita, lunula minima subapicibus parvis. Cardo invariabilis, duobus den- tibus sub-apicialibus divergentibusque, quorum posticus in valyula dextra, anticus in sinistra canaliculatis ac bifidis, alteris simplicibus. Dentes laterales nulli, et pro loco sulcus elongatus in utraque latere laminæ cardinalis. Ligamentum unicum, cartilagineum, horizontale, elongatum , lateribus attenuatum, et in chondrophoris fusiformibus parum conca- vis affixum. Impressiones musculares duw, ovato-oblonge, subsimilares, postica longior, ambæ sicut linea sinuosa su- perne extensæ. Ligula palliaris angusta, sinuosilatem tri- gonam parvamque ad impressionem muscularum posticam efformans.

M. Mittre propose d'établir avec les Diplodontes, Scac- chies et Ongulines, une petite famille à part, qu'il appelle Famille des Ongulines. Gette famille, M. Deshayes l’a mstituée dans son Traité élémentaire de Conchyliologie ; vol. 1, p. 805 : « D'après ce que nous avons vu dans les Erycines et les Poronies, dit-il, il faudra faire des Ongu- lines une petite famille particulière, si, en eflet, l'animal n'a qu'une seule ouverture à sa partie postérieure du man- teau ; si, au contraire, comme nous le croyons, les deux ouvertures subsistent, le genre devra rester dans la famille des Lucinides. » Malgré ses doutes, M. Deshayes sépare, avec raison, les Ongulines des Lucines dans une famille particulière qu'il met à la suite de celle-ci. Ne connaissant pas alors l'organisation des Scacchies et des Diplodontes , nouvellement mise à jour par M. Mittre, il ne les sépare point des Lucines; mais ce dernier auteur, fixé sur la na- ture de leurs organes, les admet dans la famille des Ongu - lines, et nous proposons d'y introduire le genre Félanie.

L'espèce typique a été signalée pour la première fois par Adanson, dans son voyage au Sénégal. [Il n'en trouva

ile

que quelques exemplaires privés de leur constructeur. Depuis elle est devenue moins rare; rencontrée par M. Mittre sur la côte de Dakar avec son Mollusque, ce savant crut lui trouver tant de ressemblance avec celui des Ongulines, qu'il proposa de introduire dans le même genre; mais les motifs que nous avons fait valoir, dans le cours de cette notice, nous ont conduit à une toute autre conclusion.

Felanic Diaphana (Nobis).

Testa suborbiculari, bast subtruncata, tenniuscula, lœviter transversim striata, subpellucida, alba, interdum superne fulvo pallido tincta ; lunula vix perspicua.

Le Félan, Adanson, Voy. Sénégal, coq., vol. 1, p.227, pl. 16, f. 8. Venus diaphana, Gmelin, Syst. nat. 13, Vol D; pe 3202,°ne 129.

Hab, le Sénégal, au cap Manuel (Adanson); la côte de Dakar, près de l’île de Gorée, enfoncée dans le sable (Mittre). |

Hauteur, 31 mill.; longueur, 35 mill.; épaisseur, 18 mil].

Selon Adanson, cette coquille atteindrait jusqu'à 41 mill. de diamètre, et 21 mill. d'épaisseur; nous ne l’a-

vons jamais vue aussi grande.

De prime abord, dE pourrait confondre volontiers le Félan avecla ’enus undata de Pennant, alors surtout que l'on compare les jeunes de la coquille d’Adanson, qui ont la base de leurs valves décidément un peu plus tronquée que les adultes, et si l’on n'examine préalablement pasles charnières avec attention. Elles se ressemblent, en effet, par la forme générale, la ténuité des valves et la disposi- tion des stries concentriques. Mais, dès qu'on compare l'intérieur, on s’apercoit à l'instant qu'elles n’appartien-

nent plus au même genre, parce que le nombre et la dis-

$ position des dents de la charnière et des ligaments ne sont

72

plus les mêmes, de même que l’excavation palléale qui est pyramidale et très profonde dans la Venus de Pennant. Celle-ci est une espèce d’Arthemis.

Nous venions de terminer cet article, et nousallions le livrer à l'impression, lorsque nous avons trouvé dans la collection de M. Petit de la Saussaye une seconde et inté- ressante espèce du genre Felania, que nous croyons iné- dite, et dont voici la description.

Felania Rosea. Nobis (PI. 2, fig. 10-12).

Testa orbiculari, basi subangulata, minori, tenuiori, concentricè striata, extus pallidè cornea, intus rosea ; liga- mento chondrophorico breviore.

« Goquille orbiculaire, sub-anguleuse à la base, plus » petite et plus mince que celle de la Æ. diaphana, pré- » sentant des stries concentriques; de couleur blanche » nuancée de rose ; le ligament court. »

Longueur et largeur environ 27 mill.; épaisseur, 10 mill.

Cette espèce difière de la Z. diaphana principalement par sa forme orbiculaire, son ligament moitié plus court, la teinte rose de l’intérieur de ses valves, et par ses di- mensions toujours moindres. Le disque interne des valves est uni, tandis qu'il est d’une teinte crétacée et rabotteuse dans les individus adultes du Félan d'Adanson; l'épi- derme de cette dernière est d’un jaune-verdätre; celui de notre espèce paraît incolore, hyalin, plus mince et moins apparent.

Elle habite la côte occidentale de l'Afrique.

Nous représentons, pl. 2, fig. 10, 11, les deux valves de la el. rosea : la fig. 12 représente les détails de la charnière.

Go uR.

SRE

Norice sur un groupe de coquilles classées parmi les Fuseaux (Fusus, Lam.), avec la description de plu- sieurs espèces, par M. PEeriT DE LA SAUSSAYE.

Il n'échappera point à la sagacité de nos souscripteurs que l’objet que nous nous proposons dans la publication de quelques-uns de nos articles, est d'éveiller l'attention sur l'avantage qu'il y aurait à observer de très près cer- tains animaux dont la coquille a été méthodiquement classée dans des groupes auxquels il est douteux qu'ils appartiennent réellement. Un journal de Conchyliologie doit tendre à faire progresser la science, et nous voulons obtenir ce résultat en désignant aux recherches de l’ob- servateur les points qui présentent quelque obscurité.

Le genre Fusus est sans contredit un de ceux qu'il im- porterait d'étudier, car on y a compris jusqu’à présent des coquilles de formes si différentes, quon est naturellemeut porté à penser qu'elles ne sont pas toutes habitées par des Mollusques semblables : nous citerons particulière- ment aujourd'hui les espèces, ordinairement de médiocre dimension, à peu près lisses, ayant le bord droit tranchant, n'ayant qu'un canal plus ou moins court, espèces qui se rapprochent par leur forme du groupe des Buccins, dont M. Gray a fait son genre Buzrra.

La richesse des collections permet de reconnaître au- jourd’hui que les coquilles dont nous signalons les carac- tères particuliers à l'attention de l'observateur, sont assez nombreuses pour donner les moyens de leur assigner une place distincte dans la nomenclature, soit d’après les ca- ractères purement conchyliologiques, soit, ce qui serait plus définitif, d’après l’organisation de l'animal : c’est une tâche que nous laisserons à de plus habiles; et nous nous bornerons à donner la description de plusieurs espèces de ce groupe tout à fait intéressant.

Nous commencerons par une coquille que nous devons

ARS

à l'obligeance de M. Wallays, et qui se rapproche beau- coup, par sa forme, du MVifat d'Adanson, en laissant pro- visoirement à notre coquille, comme aux espèces qui sui- vront, le nom générique de Fuseau.

Fusus, #allaysi. Nobis. (PI. 1, fig. 7.)

Testa ovato-oblonga, subventricosa, lævt, solidiuscula, epidermide tenui, virescente induta ; anfractibus 7-8, infe- rioribus supra medium subangulatis, ultimo ad basim cir- citer sulcalo, spira conico-acuta; apertura oblonga, intüs purpurascente, ad marginem albida ; columella superne valdè callosa ; cauda brevi, latè marginata; labro tenui, acuto.

« Coquille ovale, oblongue, un peu ventrue, lisse, » assez pesante, couverte d'un épiderme mince, verdûtre; » 7-8 tours de spire, les inférieurs sub-anguleux vers » Ja partie supérieure, le dernier sillonné à la base ; spire » conique, aiguë; ouverture oblongue, d'un noir pourpré » dans le fond, avec le bord blanchâtre; columelle cal- » leuse à la partie supérieure ; canal court, assez large; » labre mince, tranchant. »

Longueur, 32 mill.; largeur, 15 mill.

Nous n’ajouterons rien à cette description, sinon qu'on voit dans certains individus quelques traces de plis, et de stries transversales sur les tours supérieurs de la spire.

Le Fusus Wallaysise rapproche, par sa forme générale, du Wifat d'Adanson, et surtout de la variété que M. de Lamarck a décrite sous le nom de F. scalarinus, mais notre espèce est plus petite, constamment revêtue d'un épiderme très adhérent, et très distincte sur d’autres points, comme on peut le voir d'après la figure que nous en donnons.

Cette coquille habite les côtes de Java, près de Soura-

baya, d'après M. Wallays qui nous l’a donnée, et à qui nous nous faisons un plaisir de la dédier : il l'avait reçue de M. le capitaine De Groote, et nous l'avait envoyée sous le nom de Buccinum fuscatum, Brug.; mais la description donnée par cet auteur ne se rapporte pas d’une manière satisfaisante, et il donne sa description d’après un indi- vidu du cabinet de M. de Lamarck, qui l'a placé parmi les Buccins, ce qu'il n'aurait pas fait s'il eût été question de notre espèce : nous ajouterons encore que la figure donnée par M. Kiener da Buccinum fuscatum, ne repré- sente nullement le Fusus Wallaysr.

Fusus Catelini. Nobis, (PI. 1, fig. 2.)

T'esta elongato-turrita, nitida, pallido-virescens ; anfrac- tibus 10-11, supernè angulato-carinatis, tribus inferioribus subtiliter striatis, alteris longttudinaliter plicatis, transver- sim striatis; ultimo ad basim sulcato; spira pyramidali, apice aculo, violaceo ; apertura ovato-oblonga; canali lon- g'usculo ; labro simplici acuto.

« Coquille turriculée, allongée, brillante, d’un brun- » verdâtre pâle ; dix à douze tours de spire, présentant à

» Ja partie supérieure un angle aigu en forme de côte;

» les trois tours inférieurs RES striés; les tours su- » périeurs plissés longitudinalement, et striés transversa- » lement; le dernier tour fortement sillonné à la base; » spire pyramidale, pointe aiguë, violacée; ouverture » ovale, oblongue ; canal un peu prolongé; bord droit

» simple, tranchant. » Longueur, 44 mill.; largeur, 16 mill.

Cette coquille est très remarquable par l'espèce de cor- don anguleux qui ceint les tours de la spire, et par les côtes en forme de plis qui se trouventsur les tours supé- rieurs : nous aurions même été porté à regarder cette co-

cs 0

quille comme une simple variété du #. aculiformis , si nous n'avions recu de la côte d'Afrique un nouvel exem- plaire présentant les mêmes caractères. Les deux espèces, au surplus, sont très voisines.

Nous avons dédié ce Fuseau à M. Catelin, de Marseille, amateur très zélé de l'étude des coquilles.

Fusus albocinctus. Nobis. (PI. 1, fig. 12.)

T'esta oblongo-turrita, lævigata, nitidissima, atro-rufa ; anfractibus-11, depresso-convexis, supernè subanguiatis, ultimo convexo, medio fascia albido-lutescente cincto, su- perioribus albis, costulatisque ; spira conico-acuta; apertura ovato-oblonga ; columella infernè alba, fusco fasciata; ea- nali longiusculo; labro simplici, acuto.

« Coquille turriculée, oblongue, lisse, très brillante, » d'un noir brun; onze tours de spire, sub-anguleux à la » partie supérieure , peu convexes, à l'exception du der- » nier qui l'est davantage : celui-ci est entouré au milieu » d'une zône d'un blanc-jaunâtre; spire conique, aiguë ; » columelle ayant la partie inférieure blanche, tachée de » brun; le canal assez long; le labre simple, tranchant, »

Longueur, 32 mill.; largeur, 12-13 mill.

L'individu que nous possédons dans notre collection a la base du dernier tour légèrement sillonné, comme toutes les espèces de ce groupe; on voit aussi sur les tours supé- rieurs des traces de plis longitudinaux, et même de stries ou de sillons transverses, qui disparaissent souvent avec l'âge : nous avons vu un exemplaire de cette espèce nota- blement plus grand que le nôtre.

Le Fusus albocincitus se rapproche beaucoup du 7. buccinatus, Lam. (Murex vulupinus, Born.). L'un et l’autre sont propres aux côles occidentales de l'Afrique.

Fusus Milleti. Nobis. (PI. 1, fig. 6.)

T'esta elongato turrita, crassiuscula, nitida, albida, medio fulvo pallidè cincta; anfractibus 11-12, depresso-planius- culis, transversim sulcatis, superioribus crebre plicatis, pe- nullimo infernè lævigato, ultimo medio sublævigato, infernè dense sulcato ; apertura ovato oblonga; canali brevi, valdè marginato ; labro tenui, acuto.

« Goquille turriculée, allongée, épaisse, assez brillante, » blanchâtre, teintée d'une bande d’un fauve pâle ; onze » à douze tours de spire déprimés, sillonnés transversa- » lement, les supérieurs finement plissés, l’avant-dernier » lisse dans le bas, le dernier à peu près lisse dans le mi- » lieu, mais avec des sillons serrés à la partie inférieure; » ouverture ovale, oblongue ; canal court, évasé; labre » mince, tranchant, »

Longueur, 37 mill.; largeur, 13 mill.

La coquille, unique dans notre collection, et d'après

> q ) Il laquelle nous donnons la description qui précède, est com- parativement plus pesante que les espèces voisines : les tours supérieurs paraissent cancellés : nous l'avons reçue

P ( Ç des côtes occidentales de l'Afrique. Nous la dédions à M. Millet, d'Angers, connu par d'intéressants travaux sur la conchyliologie.

Fusus Reclusianus. Nobis. (PI. 1, fig. 1.)

Testa elongato-turrita, lactea, epidermide pallide-cervino, tincta ; anfractibus 10-11, convexo-depressis, transversè densèque striatis, superioribus subito decressentibus, ultimo basi crassisulcato; apertura ovato-oblonga ; labio sæpè adnato, supra parum calloso ; canali brevi lato ; labro tenu, aculo.

« Coquille turriculée, allongée, blanche, couverte

Ut » épiderme d'un gris pale; dix à douze tours de spire

» assez déprimés, présentant un assez grand nombre de

5 » stries transversales, les tours supérieurs décroissant ra- » pidement, le dernier fortement sillonné à la base; ou- » verture ovale, oblongue; columelle un peu calleuse;

» canal court, assez large; labre mince et tranchant. » Longueur, 43 mill.; largeur, 17 mill.

Cette espèce est celle qui se rapproche le plus des Buc- cins, que M. Gray a proposé de faire entrer dans son genre Bullia, et les individus jeunes ressemblent au pre- mier aspectau Puce. Polium de Kiener : la coquille ap- partient bien cependant au groupe des Kuseaux, et se rapproche, comme l'espèce précédente, du Fusus aculei- formis, mais ce dernier a toujours le canal plus allongé, et il est moins ventru.

Notre coquille habite les côtes du Sénégal.

Nous la dédions à notre zélé collaborateur M. Recluz,

qui nous a aidé de ses lumières dans l’étude de ce groupe.

Fusus subaranulatus. Nobis:(Pl.22; fig. 1.)

Testa elongato-turrita, albida aut fulvescens ; anfractibus 11-12, depresso-planiusculis, sulcis transversis ac longitu- dinalibus cancellatim granosis, sutura profunda ; ultimo convexiusculo ; apertura ovato-oblonga ; labio tenut adnato;

canali brevi, emarginato ; labro tenui, acuto.

« Goquille oblongue, turriculée, blanchätre, ou fauve » pâle; onze ou douze tours de spire; ces tours assez » planes, à l'exception du dernier qui est plus convexe : » ils sont tous sillonnés transversalement et dans la lon- » gueur, ce qui donne à la coquille un aspect granuleux; » l'ouverture ovale, oblongue; canal court et assez large, » bord droit mince et tranchant. »

Longueur, 53 mill.; largeur, 18 mill.

—19

Nous donnons les dimensions du plus grand exemplaire de notre collection : cette espèce est presque toujours beaucoup plus petite : elle se distingue facilement des es- pèces qui précèdent par ses granulations, ainsi que par la teinte brun pâle qu'on remarque dans les individus frais, et surtout dans les jeunes.

Elle nous arrive aussi des côtes occidentales de l’'Afri- que, mais elle paraît y être plus rare que l'espèce précé- dente.

Les cinq dernières espèces que nous venons de décrire appartiennent toutes aux mêmes parages, et à l'exception du #. Wallaysii qui s'en rapproche beaucoup, nous ne connaissons aucune espèce de ce groupe provenant d'une autre localité : ne serait-ce point un indice de plus que ces Mollusques constituent une petite famille à part?

SES

Norice sur plusieurs genres de coquilles terrestres, par M. PeriT DE LA SAUSSAYE.

Le Journal de Conchyliologie que nous avons fondé pour aider au développement des études conchyliologi- ques, en tenant ceux qui s'en occupent au courant des faits nouveaux et des plus saillants dans la science, ne saurait être consacré à la reproduction de travaux qui auraient déjà obtenu une publicité convenable : nous devons surtout apporter la plus grande réserve dans l'emploi du petit nombre de planches que nous pouvons donner, et consa-

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crer celles-ci à la représentalion d'objets non encore fi- gurés : toutefois, nous avons pensé qu'il ne serait pas sans intérêt pour nos souscripteurs de connaître , autrement que par une description, la forme générale de la coquille de certains genres publiés depuis un petit nombre d'an- nées, et encore peu répandus dans les collections. Ce sera fournir à beaucoup de nos abonnés le moyen d'ap- précier, lorsqu'ils les rencontreront, des genres qu'ils pourraient quelquefois confondre avec d'autres. Tel est le motif qui nous détermine à donner aujourd'hui la fi- gure d’une des espèces de chacun des genres Geomelania, Stoastoma, Trochatella, Lucidella, en ajoutant ici pour chacun d'eux quelques indications utiles à la connaissance de ces groupes.

Genre GEOMELANIA, Pleifter.

Le genre Geomelania a été établi par M. Pfeiffer dans les Proceedings de la Société zoologique de Londres, année 1845, sur une coquille terrestre de la Jamaïque, qui lui avait été communiquée par M. Cuming. L'auteur croyait alors que ce genre rentrait dans la famille des Hélicidées ; mais il la plaça plus tard dans celle des Cy- clostomacées, bien qu’il n’en connût pas alors l'opercule.

Depuis, M. Adams, d'Amberst, à qui la science doit tant de travaux intéressants sur les coquilles terrestres ct marines de la Jamaïque, trouva dans cette île un assez bon nombre d'espèces appartenant au genre Geomelania, et il acquit la certitude que l'animal est pourvu d'un opercule mince et meimbraneux, dont le nucleus est la- téral, avec un tour, ou un tour et demi de spire, et des stries fines, inéquidistantes sur le dernier tour, qui est, en outre, uni et brillant, du moins dans le Geom. expansa.

M. Pfeiffer lui-même s’est également procuré l’opercule

ion

du Geomelania Jamaïcensis, et il ne reste plus de doute sur la place que, plus tard, doit occuper ce groupe.

Les coquilles du genre dont il s'agit ont de très grands rapports de ressemblance, pour la forme générale, avec les Cylindrelles et les Truncatelles ; mais l'absence d'opercule dans les premières, et l'habitat des secondes, ne permettent pas de douter de l'exactitude de la coupe établie par M. Pfeiffer. C’est donc un nouveau genre à ajouter à la famille des coquilles terrestres operculées. Toutefois, il reste à étudier l'animal des Geomelanta, pour constater jusqu'à quel point son organisation l'éloigne de celle des Cyclostomes proprement dits.

M. Pfeiffer a caractérisé ce genre de la manière sui- vante :

GeomELaniA. T'esta imperforata, turrita; apertura inte-

gra; effusa ; peristoma simplex, reflexum; ad basim appen - diculo porrecto instructum.

« Coquille non perforée, turriculée ; ouverture entière, » versante, péristome simple, réfléchi; muni à la base » d'un appendice plus ou moins prolongé. »

Le type du genre est le Geomel. Jamaicensis, dont

M. Pfeiffer a aussi donné Ja description dans les termes suivants :

Testa truncata, turrita, arcuatim costata, nitida, alba ; anfractibus senis, convexis, ultimo 1/3 longitudinis testæ sub- æœquante ; apertura ovali, intus nitida; peristomate simplici, margine dextro sinuoso, bast in appendiculum linguïformem porrecto ; columella adpressa.

« Coquille turriculée, tronquée, blanche, brillante, » munie de petites côtes arquées; six tours de spire con- » vexes, le dernier ayant à peu près le tiers de la longueur » de la coquille; ouverture ovale, brillante en dedans; » péristome simple, bord droitsinueux, ayant à la base un » petit appendice linguiforme; columelle déprimée. »

)

= pl

Nous avons donné plus haut les seuls caractères qui aient été indiqués pour l'opercule, par M. Adams, d'après celui du Geomelania expansa.

Nous représentons (pl. 2, fig. 4) le Geomel. Jamaï- censis, d'après un individu qui nous a été donné par M. Cuming.

Ce genre qui n a encore été trouvé jusqu'à présent qu à la Jamaïque, compte cependant déjà vingt espèces dé- crites par M. Adams dans ses Contributions to conchology, dans le courant des trois dernières années : ces espèces portent les noms suivants :

G. Jamaïcensis. Pfeif. G. Media. Adams. Beardsleana. Adams. Minor. Id Elegans. Id. Procera. Id. Expansa. Id. Pygmæa. Id. Gracilis. Id. T'ypica. Id.

. Magna. Id. V'icina. Id. Affinis. Id. Striosa. ld, Costulosa. Ed. Conica. Hd. Pauperata. IH. Exilis. Id. Magna. - Id. Fortis. Id.

Genre SraosromMa, Adams.

Nous avons donné dans le Journal de Conchyliologie (tome 1°", année 1850, p. 179), la caractéristique de.ce genre, en sorlé que nous renverrons à cet article; mais nous ajouterons ici que l’opereule à l'extérieur est profon- dément concave, quil est calcaire, avec des lames fines, irrégulières, saillantes à la surface : sa marge est engagée dans le plan du bord gauche, et parallèle à celui du bord droit, en sorte qu'il y a un espace ressemblant à un porti- que, sous l’arche du labre, et en avant de l'opercule.

Ces coquilles se rapprochent des Cyclostomes, et ont

E.

aussi quelques affinités avec les Hélicines : elles sont de très petite dimension, de forme conique, globuleuse, ou discoïde, et plus ou moins striées longitudinalement.

Nous donnons, sur la planche 2, 5, la figure (grossie) du Staostoma pisum.

Le nombre des espèces que nous avons citées dansnotre précédent article, a été depuis augmenté de six nouvelles, décrites par M. Adams dans ses Contributions to concho- logy (N° 8), et désignées sous les noms de Staost. Wil- kinsonie, T'appanianum, Hollandianum, Moricandianum, Petitianum et Anthonianum; de sorte que la totalité des espèces de ce genre connues jusqu à présent, s’éléverait au nombre de dix-sept, appartenant toutes à l’île de Ja Jamaïque.

À cette occasion, nous rappellerons que M. Adams a, dans son dernier mémoire, émis le même doute que nous sur la réunion, admise par M. Pfeiffer, du Cyclostoma succineum, Sow. dans le genre Sfaostoma. L'auteur amés ricain pense que cette espèce pourrait être considérée comme type d'un sous-genre Polynésien, qui aurait avec les Staostoma la même affinité qu'ont les Partula avec les Bulimus.

Au surplus, nous dirons encore du genre Staostoma , qu'il est à regretter que M. Adams n'ait point été jusqu'à présent en position d'examiner l'animal qui habite la co- quille dont il est question, et qui, selon nous, ne doit pas différer de celui des Hélicines.

Genre TROCHATELLA, Sw.

On sait avec quelle malheureuse facilité un auteur an- glais, M. Swainson, prenant dans un genre telle coquille dont les formes lui semblaient s'éloigner plus ou moins de celles de ses congénères, en faisait tout aussitôt le type d'un genre nouveau dont il donnait la caractéristique

= QUES

d'une manière fort vague, sans se préoccuper de l’organi- sation du Mollusque, ni même quelquefois de l’existence d’un opercule.

La plupart de ces coupes devaient naturellement se trouver fort mal établies, et l'ouvrage de M. Swainson (Treatise on malacology, 1840) n'a guère eu d'autre ré- sullat que d’encombrer la nomenclature d'une multitude de noms nouveaux, et sans valeur scientifique. Nous pen- sons qu'on devra ranger dans cette catégorie le genre Trochatella que l'auteur anglais a fondé sur la coquille connue sous le nom d'Æelicina pulchella, Gray, genre auquel il donne les caractères suivants :

« Coq. trochiforme, spire élevée, aiguë ; bord inté- rieur mince, bord droit étendu. »

Toutefois, nous devons dire que M. L. Pfeiffer s’est moutré disposé à adopter le genre Trochatella, non pas en lui conservant les caractères indiqués par M. twainson, mais parce que dans l'Æelicina pulchella, ainsi que dans les espèces voisines, la callosité columellaire /comptée par Lamarck au nombre des caractères principaux du genre Helicira) manque tout à fait, ou est à peine rudimentaire, el parce que chez les espèces de ce groupe l'opercule est mince, avec unc apparence de parchemin.

Nous ferons remarquer que la callosité se présente dans beaucoup d'individus des H. pulchella aussi prononcée que dans beaucoup d'espèces d’Hélicines proprement dites, parmi lesquelles il en est même on ne voit aucune trace de cet accident, que Lamarck eût sans doute considéré comme secondaire, s'il avait connu un plus grand nombre d'Hélicines. Nous ne saurions non plus voir un caractère d stinctif suffisant dans la ténuité de l’opercule; ainsi ce ne serait donc qu'avec une grande réserve qu'on pourrait admettre, du moins quant à présent, le genre Trochatella tel qu'il est caractérisé, non pas par M. Swainson, mais par M, Pfiffer lui-même : nous dontons beaucoup que les

or

animaux qui habitent ces coquilies, différent des Hélicines proprement dites.

Quoi qu'il en soit, en attendant que de nouvelles obser- vations aient été faites à cet égard, nous allons donner les noms des huit espèces que M. Pfeiffer parait disposé à placer dans le groupe dont il s’agit, espèces qui semblent habiter exclusivement les grandes Antilles.

T. Tankervillei, Gray. T. Virginea, Lea.

{ Pulchella, Gray. ge {Conica, P/eiff. PA Sloanti, Fer. | Elegans, D'Orb. Scitula, Wood Elongata, 1d. Grayana, Pfeiff. Rupestris, Pferff.

Semilirata, /feiff.

À ces espèces, il y aurait probablement lieu de joindre celle que M. D'Orbigny a décrite sous le nom d’{elicina Petitiana, ainsi que deux autres, décrites par M. Adams sous les noms de 7”. tenuis et de 7. Josephine.

M. Redfield, dans son catalogue de coquilles terrestres operculées, fait entrer dans le même genre la belle espèce décrite par M. Morelet sous le nom de À. costellata, et qui paraît avoir reçu un autre nom en Amérique.

Nous représentons sur notre planche 1, fig. 8 et 9, la Trochatella Tankervillei, la plus grande et

la plus belle espèce de ce groupe.

Genre LucipezLza, Sw.

Les observations que nous venons de faire sur le genre Trochatella, s'appliquent à plus forte raison encore au genre Lucidella, que M. Swainson, dans l'ouvrage cité plus haut, a établi sur l'Æelix areola de Ferussac, en le caractérisant comme il suit :

« Goquille sub-trochiforme , spire conique, et se ter-

D:

» minant brusquement en pointe, le bord droit garni

d'une dent marginale tuberculée. »

M. Gray, à l'exemple de M. Swainson, pense qu'il ya lieu de conserver ce groupe, et de le placer dans la famille des félicidés : d’autres conchyliologistes paraissent dis- posés à le comprendre dans les Hélicinées, soit comme groupe distinct, soit pour le réunir au genre T'rochatella : toutefois, ces derniers conviennent qu'ils éprouvent à cet égard quelques doutes, par cette raison qu'ils n’ont ja- mais rencontré l'opercule de l'Æelix areola.

Nous avons vu nous-même un assez grand nombre d'individus de cette coquille, recueillis très frais, et nous n'y avons jamais trouvé d'opercule : nous doutons même, d'après la forme de l'ouverture, que l'animal en soit pourvu, et nous pensons qu il doit être considéré comme n'appartenant point aux Grastéropodes terrestres opercu- lés; mais, s’ilen est ainsi, nous ne voyons pas qu'il soit possible d'en faire le type d'un sous-genre fondé sur des caractères aussi peu importants que ceux qui ont été trou- vés par M. Swainson.

C'est donc encore une coquille sur laquelle devra se porter l'attention des personnes qui visiteront la Jamaïque, se trouve l'Æelix areola.

En attendant, et pour donner à nos souscripteurs une idée de cette coquille, nous la faisons représenter (grossie) sur notre planche 1, figure 10.

Sn.

SANT

L'escriprion d'une Natice nouvelle,

par M. C. Recluz

Narica canpipissimA. (Recluz.)

Testa ovato-orbiculari, subepidermide tenuissimd fusces- cente candidissima, lvigata, nitidissima ; anfractibus sents, infimis ventricosis, supremis depressis ; ultimo subrotundo ; spira conico-depressa, apice acuta; aperturo obliqua, semi- circulart; labio superne calloso, transversim sulco notato, oblique rectiusculo, in medio antice subventricoso ; umbilico profundo, in canalem arcuatum extus desinente, funicule CrassO, supernè ac postice COMpresso.

Hab. la côte de Bahia (Brésil).

Dimensions : hauteur, 17 à 25 millimètres; largeur, 18 à 24; épaisseur, 12 à 17.

Coquille ovale-crhicu'aire, d'un beau blanc, sous un épiderme très mince et brunûtre, lisse et brillante. Elle est formée de six tours, dont les quatre premiers donnent lieu à une spire en cône, déprimée et aiguë au sommel; les deux derniers sont ventrus, et le plus inférieur de forme ovale-ärrondie. Ouverture demi-ronde, oblique à l'axe de la coquille. Bord interne calleux supérieurement, avec la callosité partagée transversalement par un sillon bien marqué ; la partie antérieure est presque obliquement ree- tiligne, si ce n’est dans le nulieu qui offre un peu de con- vexité. Bord externe mince et tranchant. Ombilic profond. prolongé en dehors par un canal étroit, arqué, profond, limité à l’intérieur par an angle : le fond du canal est strié en travers par des stries pressées ; le funicule, assez ro- buste, est dilaté à la surface et comprimé postérieurement à cet endroit.

Cette espèce est voisine de la Waticu porcelana, D'Or-

=

bigny; mais elle s'en distingue par son test plus arrondi, sa coloration et la forme de son funicule. Elle est d’ailleurs plus solide. Nous n'en connaissons pas l'opercule qui doit être corn.

GR;

TERMINOLOGIE.

De la SPIRE des coquilles univalves, appelées SririvaLves,

par M. Reczuz.

On donne le nom de coquille spirivalve, non pas seu- lement aux univalves formées d’un tube plus ou moins long et conique, enroulé horizontalement en dehors ( T'estæ revolutæ. Ex.: Nautiles, Planorhes, etc.), ou en dedans de l’ouverture ( T'estæ involutæ. Ex. : Porcelaines, Bulles, Volvaires, etc.), mais plus particulièrement à celles dont l'enroulement du cône a heu du sommet à la base du tube, de haut en bas et plus ou moins obliquement. Les varia- tions de forme qui en résultent ne sont que des modifica- tions des deux premiers plans. La coquille des Navicelles. Haliotides , Vitrines, Hélices, Buccins, Vis, etc., en of- fre des exemples gradués.

Lorsque la torsion du cône spiral se fait de haut en bas et de gauche à droite, ce qui est le plus général, la co- quille spirivalve est considérée comme normale, ou droite (dextra, dextrorsa), et quand ïl a lieu dans le sens con- taire, de droite à gauche, elle est dite anormale, ou

1892

gauche (sinistra, sinistrorsa, heterostropha); c'est Ie cas le moins fréquent. À l'exception des cônes, dit Brugnicre, toutes les univalves spirifères présentent des variétés gau- ches, et quelques-unes des genres en totalité ou en partie de cette forme sénestrale; Îles Agathinelles en sont des exemples frappants.

Pour bien juger d'une coquille droite ou gauche, il faut lui donner uue position constamment Ja même : on la pose verticalement, la pointe en haut, la base en bas, et l'ouverture tournée vers l'observateur; dans cette silua- tion, si l'ouverture de la coquille est à sa droite, la co- quille est normale ou dextre, et si elle est tournée à gau- che, elles est alors anormale ou sénestre.

Une coquille spirivalve est donc formée d’une suite de circonvolutions dextres ou sénestres, que l'on divise, pour l'étude, en trois parties principales, savoir : l’extré- mité postérieure (supérieure, Liuné), antérieure (inférieure, Linné) et centrale,

L'extrémité postérieure de la coquille, la première ou la plus anciennement formée par l'animal, a reçu généra- lement le nom de sommet. D'autres l’appellent pointe, quand il est aigu, bouton (Adanson), quand il est arrondi, et mamelon, lorsque sa forme est mamelonnée, comme dans les Volutes. Lorsque ce sommet est persistant à tout âge, qu'il représente le noyau de la coquille, ce qu'elle était lors de l'éclosion du jeune animal, on l'appelle nucleus; quand, au contraire, celui-ci est caduc(1), c'est le plus ancien des tours qui persiste, jusqu’à l'âge adulte, qui reçoit le nom de sommet. Les Volutes dans le premier cas, et les Troncatelles, Bulimestronquées, dans le second cas, offrent des exemples de ces sommets.

L'extrémité antérieure, celle qui a été la dernière for-

(1) Ge nucleus est très remarquable dans les jeunes Chemnitzies, en ce qu'il figure un cercle vertical évidé dans les unes, un nœud de cravate dans les autres, et une longue pointe ondulée dans quelques-unes,

90

mée, et existe l'ouverture de la coquille, a reçu Île nom de corps de la coquille; c'est d'après la forme parti- culière de celle-ci que beaucoup de naturalistes détermi- nent la forme du test à décrire; d’autres emploient la forme générale de la totalité de la coquille pour le même objet. Le corps fait généralement la plus grande partie de l'étendue de la coquille (Ambrettes, Félices, Casques, Tonnes, Porcelaines, ete.), à l'exception de celles qui sont longuement turriculées (Cérithes, Vis, etc.), et ren- ferme presque, dans le premier cas, toute la masse du Mollusque, du moins celle qui s’étend en avant dans la marche de l’animal,

Les révolutions intermédiaires entre le sommet et le corps de la coquille constituent ce qu'on entend par la spire, et chacun des circuits dont elle est formée a recu le nom de tours de spire : Adanson appelle ceux-ci spires , d’autres spirales (1). La ligne plus ou moins profonde ou superficielle qui se montre à leur point de jonction s'ap- pelle suture, et celle tout à fait fictive, sur laquelle s'en-

(1) A propos des tours ou spires, Adanson part d’un point différent de celui adopté depuis pour les nommer. « Je compte, dit-il, le nombre de spires (tours), en partant du haut de la coquille et descendant vers le sommet, de sorte que la première est celle qui forme son ouverture; c'est ordinairement la plus grande de toutes : la dernière termine Pextrémité opposée ou le sommet, elle est toujours la plus petite.» Draparnaud, Hist. Moll. terr. et fluv. de la France, les compte, au contraire, du côté opposé et dans le sens Linné plate la coquille pour la décrire, ce qui est l'inverse pour Adanson, Blainville, ete. «J’appelle premier tour ou tour supérieur, celui qui a été le premier produit : c’est le plus pelit, ou celui du sommet de la spire. Ce premier tour est toujours lisse, même dans les coquilles striées. Il est souvent brunâtre ou noirâtre, même dans les co- quilles blanches. Le second, est celui qui suit le précédent. Le dernier ou le tour inférieur, est le plus grand et répond à Pouverture.s Mais quand il s’agit d’énumérer le nombre de tours que porte une coquille, on se sert généralement de la méthode d’Adanson, préconisée, dans ce cas, par Bruguière ; l'ouverture compte pour un, el successivement jusqu'au som- met qui compte aussi pour un autre, ne fitil même qu’une demi-révolu- thon.

Dh

roulent les tours, prend le nom d'axe de la coquille, qu'il ne faut point confondre avec la columelle, sorte de cylin- dre plein ou creux dans le centre duquel l'axe passe.

D'après ce qui précède, la srire (spira, dérivée de ameipa, replié, tortueux; ou tortil'ement en ligne spi- rale, tours contournés en forme de vis, de tire-bouchon) est l'ensemble des tours d’une coquille univalve, moins le dernier formé. 6

Quoique l'extrémité de la spire ait été désignée par un nom particulier, elle n’en fait pas moins partie de celle- ci et constitue son extrémité postérieure, selon les uns, ou supérieure, selon les autres, suivant la position verti- cale qu'on lui donne, le sommet en haut et l’extrémité de l'ouverture en bas, ou allongée, le sommet en arrière et l'ouverture en avant de l'observateur. Si le corps de la coquille renferme généralement la presque totalité de l'a- nimal, la spire contient ce que l’on nomme son tortillon, c'est-à-dire la queue ou extrémité postérieure du Mollus- que, qui est le siége de plusieurs viscères.

On désignait autrefois la spire d'une coquille par les noms d'hélice, de spirale, de vis (les tours, pas-de-vis) et de volute. Férussac se servait encore du dernier de ces termes, dans la description de sous-genres de ses coquilles. terrestres. D’Argenville et Favanne, avaient substitué à tous ces noms celui de cLavicuze (clavicula), qui signifie entortillée à la facon des vrilles de la vigne, mais il n'a pas survécu à ces conchyliologues. Enfin, Adanson et Linné proposèrent, vers le même temps, le mot spire, qui depuis a été généralement adopté, à l'exclusion des autres termes synonymiques.

La spire présente divers caractères à étudier.

1. Par rapport à la forme générale qu'elle affecte, on la dit :

1. Susucée (subulata), quand la spire est très allongée,

ox

6.

étroite ct efhlée, comme celle des Vis, Certhium lima, le plus grand nombre des Cheimnitzia.

TurnicuLée (turrita), quand la spire, étant plus haute que large, ses tours sont bien nettement séparés par leurs différents diamètres, comme celle des Mitres, etc.

Eracée (contabulata), lorsque la spire étant turriculée, le sommet des tours est large et déprimé de manière à former un plancher, comme chez les Murex erinaceus, decussatus, Bucc'num tranquebaricum, cancellaria scala- rend, ELC.

Cyzinprique (cylindrica), quand les tours réunis sont

d'égale grosseur et forment un cylindre, comme dans les Pupa umbilicata, dolium, fusus. On la dit : Cyrin- DRACÉE (cylindracea), quand elle est à peu près cylin- drique, qu'elle approche de cette forme, sans en rem- plir complètement les conditions, comme dans Îles Clausilia retusa, torticollis ; Pupa secale, granum; Trun- catella truncatula, costata; UxYLINDR ACÉE-CONIQUE (cylin- draceo-conica), quand le cylindre s'amincit en cône : ExaG yclostoma mumia, Pupa uva, avena. etc.; Cx- LINDRACÉE-ATTÉNUÉE (cylindraceo-attenuata), quand ses tours sont effilés: Ex. : Cyclostoma patulum, Bulimus octonus , etc.;, CyLiNDRACÉE-TuRRICULÉE ( cylindraceo- turrita), quand les tours de la spire sont nettement séparés : Ex.: Bulimus decollatus, terebraster.

PyraminaLe (Pyramidalis), quand les tours réunis pré- sentent une forme conique deux fois au moins plus longue que large, Ex.: Trochus conularis, Murex con- tabulatus ; Conus mitratus ; Pleurotoma nodulosa, etc. ConiQuE (conica), quand elle s'élève en forme de pain-

de-sucre, Ex.: Purpura lapillus, armigera ; Oliva zona- lis; Helix conica. Gette forme peut être : courrr

(brevi-conica), lorsqu'elle fait peu de saillie : Ex. : Cassis decussata, zebra; cONIQUE-AIGUE (conico-acuta), quand le cône se termine en pointe : Ex.: Cassis gra- nulosa, sulcosa, Purpura consul ; susuLée (conico-subu- lata), lorsque étant conique, une partie des tours s'al- longe et s'atténue en alène : Ex.: Turritella uniangu- laris, Limnea stagnalis; Fusus nicobaricus ; rurricuLéE (conico-turrita), quand étant conique. ses tours s'élèvent en une Jongue spire turriculée. Ex. : Miso eburnea.

ConoïpaLe (cono'dalis, conoidea), quand elle approche de la forme conique. Ex. : Æ/elix conoida, arbustorum ; Harpa conoidalis; Voluta magnifica; Oliva oryza, utrieulus , etc. PRESQUE coNoïpaze ( subcanoïdalis ), quand le cône est surbaissé. Ex. : /es Rotelles, Cadrans, etc.

Coxvexe (convexa), lorsqu'elle fait une saillie sous forme d'angle. Dans ce cas elle pénètre. Convexe- ARRONDIE (convexo-rotundata), quand elle forme à peu près une demi-sphère, plus ou moins haute ou basse. Ex.: Helix cœspitum, neglecta, carthusiana, carthusta- nella, elc.; CONVExXE-OBTusE (convexo-oblusa), quand étant convexe, son sommet est obtus. Ex. : Conus hebrœus, eatus, guinaicus ; Helix diaphana, cariosa ; CONVEXE-PLANE (convexo-plana, planulata), quand, dans le même cas, le sommet est aplati ou planulé. Ex. : Conus arenatus; Delphinula spirorbis; Helix strigata ; serpentina, heteroclites ; CONVEXE-AIGUE (convexo-acuta), quand étant arrondie sur son contour, elle s'élève en angle aigu. Ex.: Conus luteola, hepatica, asper, exi- guus, fulgurans; CONVEXE-ÉLEVÉE (convexo-exserta), lorsque étant arrondie sur ses bords, elle s'élève sous forme d'angle aigu. Ex.: Cône commandant, Batonnet, elc. CONVEXE-MUCRONÉE (convexo-mucronala), quand étant convexe, son sommet est formé en une pelite

re =

point: bien détachée. Ex. : Conus hyena, cinereus, L 4 , ' . . lacteus, ete., etc

9. AiquE (acuta), lorsque s:s tours réunis forment un angle aigu. Ex.: Buccinum aciculatum, politum, papy- raceum, mutabile, etc.

10. Acuminée (acuminata),quand l'angle aigu se prolonge en une petite pointe courte. Ex. : Conus panniculus, archiepiscopus; Voluta thyara; Mitra conularis ; Oliva lugubris, acuminata, ete.

11. TroxQUÉE (truncata), quand Î+s tours du centre ne s'élèvent pas au-dessus de ceux de la circonférence, et qu'il semble qu'on a coupé un morceau de la spire. Ex.: Conus magellanicus, lütteratus, zonatus; Cyclos- toma quatcrnata, fasciata; Clausilia truncatula.

12. Réruse on ÉcrASÉE (refusa), lorsque les nouveaux tours de spire s'élèvent insensiblement et lésèrement au-dessus des anciens, ce qui produit un enfoncement d'autant moins grand que les tours soit moins saillants et moins nombreux, c'est-à-dire que la spire est large, plane et un peu enfoncée. Ex. : Purpura retusa, planos- pira; Clausilia retusa; Pyrula candelabrum, papyracea ; Oliva sepulchralis ; RÉTuSE-MucRONÉE (retuso-mucronata), quand de son centre il s'élève une pointe. Ex. : Oliva maura, glandiformis.

13. Décorrér, Décarirée (decollata), lorsque par suite de l'accroissement ou de l'âge, l'animal se retire dans les tours nouvellement formés, consolide, par un dépôt testacé, l'extrémité postérieure du dernier qui persiste, qui est à l'extrémité de son corps, et brise, par la mar- che ou le choc, ceux qui le précèdent (nucleus), d'où il résulte ‘que la spire se trouve tronquée, décapitée ou décollée. On en trouve des exemples dans le Buccinum cribrarium, Truncatella truncatula .

95

14. Concave (concava), lorsque dans l’accroissement du cône spiral, l’enroulement se faisant sur le même plan, et le tube augmentant insensiblement de volume, la spire se trouve concave, Ex. : Æmpullaria cornu-artetis; Planorbis contorlus, vortex, hispidus. On conçoit encore, quand les tours nouvellement et successivement formés s'élèvent graduellement au-dessus des autres, que la spire puisse être concave; maïs on ne trouve pas de co- quille dont la spire ait exactement cette forme dans celles qui s'enroulent différemment. Concave-o8ruse (concavo-obtusa), lorsque la spire forme un angle obtus et que le sommet du tour qui l'environne est creusé en gouttière. Ex. : Conus geographus, obesus, Omaicus. Concave-aAieue (concavo-acuta), lorsque le bord des tours est légèrement creusé et que le centre s'élève en forme d'angle aigu. Ex.: Conus cedonulli, Æmmiralis, Julgurans.

15. OmniriQuée (umbilicatu), quand les tours qui succè- dent les premiers s'élèvent et dépassent tellement les bords, quil en résulte un creux une fois au moins plus profond que large. Ex.: Bulla striata, ampulla, kyda- tis, etc.

IT. Relativement à son étendue, elle est dite :

1. Erevée (Alta, exaliata), quand la hauteur du cône spiral est plus grande que sa largeur. Ex. : Oliva volu- tella ; Harpa mutica;, Bullia (Buccinum, Lk.) lœvrssima, achatina (Ancillaria, Lk.), subulata, etc.

2. Méniocre (mediocris, exsertiuscula), lorsque la marche dans le sens horizontal et longitudinal est à peu près égale. Ex. : Purpura textilosa, les Buccins en général,

3. Peu ÉLEVÉE saiLLanTE (exserta), quand elle est in- termédiaire entre la médiocre et l’élevée. Ex. : Harpa

er

1.

—— de

minor, articularis ; Doliun Perdix, Buccinum coroman- delianum; Oliva lugubris.

Déprimée (depressa), lorsque ses tours réunis forment une surface presque plane; Brugnière dit plate, c'est pourquoi il considère celle-ci comme synonymes de la spire plate. Ex. : Conus cardinalis, Oliva brasiliana , etc.

SURBAISSÉE (subdepressa), quand la coupe transversale est plus grande que la verticale, et que la spire semble avoir été serrée dans le sens longitudinal ; dans ce cas, la marche dans l'enroulement des tours est plus rapide dans le sens horizontal que dans le vertical. Ex.: les Sigarets, Natica Lamarckii, Pitiveriana, Olla, les Ca- drans, Poulettes, les Vitrines auriformes, etc.

IncLUSE, RENFERMÉE (/nclusa), lorsque toute la spire est cachée à l'intérieur, comme dans la Bulla ovulata, les Vautilus, les Porcelaines, les Ovules, etc.; PREs- QUE RENFERMÉE (subinclusa), quand on n'en aperçoit qu'une petite partie. Ex.: la Voloaria bulloides.

IT. Relativement à sa direction, on dit qu'elle est :

Droite (recta), quand tous les tours réunis forment un angle droit, comme dans les coquilles subulées, tur- riculées, pyramidales, coniques, etc.

2. RéFLéCME, ou FLÉCRIE (reflexa, deflexa), quand sa spire

se courbe d'un côté. Ex.: ÆEulima distorta (Phasianella distorta, Blainv.).

3. OsLique (obliqua), quand son sommet forme un angle

4

avec la ligne horizontale et verticale, comme chez les Natices, Nérites, ete,

. Laréraze (lateralis), lorsqu'elle incline sur le côté.

Ex.: Nerita fluviatilis, Stomatella auricularia, ete-

5. Coucnée (anrcombens); quand elle est étalée sur le côté. Ex. : Neritu bœtica, viridis, Narica (Sigaretus, Lk.) cancellata, etc.

6. ReromsantE (decumbens), quaud elle penche latérale- ment vers l'ouverture. Ex. : Nerita sionata, histrio, maxima (Gmelin);, Stomatella planulata, les Haliotides.

7. InFLÉCME (éncurva, inflexa), quand elle se courbe en arc, Ou commence à se dérouler en dedans. Ex. : les Amronoceratites, l'Hamite cylindrique.

8. Demi-ENrOULÉE (semi-revoluta), lorsqu'elle est enroulée de façon que les tours ne se touchent pas. Ex. : la

Spirule.

9. Conrournée (contorta), quand elle se contourne, comme dans les Stomales et l'Haliotis rugosa.

10. Lacne (laxa), quand les tours sont loin de se toucher. Ex. : la Scalaire précieuse.

11. Dérourée (evoluta), lorsqu'après avoir formé plu- sieurs tours de spirale elle se déroule de plus en plus en suivant une ligne ascendante. Ex. : le J’ermet d'A- danson, la Siliquaire anguine.

(2, SCALARIFORME, EN ESCALIER, EN RAMPE (scalart ormis), quand le sommet des tours est déprimé ou aplati, et que l'aire se contourne en spire ascendante. Ex. : Pleurotoma spirata, cochlidium ; Purpura scalaris, Conus deperditus ; Cerithium spiratum.

13. En FoRME De ère (capitata), lorsque les tours sont

reunis en un renflement sensible, en forme de tête. Ex. : Murex scorpio.

14. Enrrezacée (contortuplicata), quand le tube, déviant du plan qu'il suivait dans son premier enroulement, suit une marche irrégulière, en passant sur les autres.

/

15

1

Er

Ex.: Planorbis marginatus, var. monstrosus ( Helix contortuplicata, Gmelin).

. Renvensée (reversa), lorsque, dans l’état adulte et vers la fin de sa course, l'animal, au lieu de suivre le plan qu'il s'était tracé, fait remonter le dernier tour sur la spire, de sorte que celle-ci se trouve renversée sens dessus dessous, dans la marche de son constructeur. Ex. : les Ænostomes.

IV. Relativement à sa sculpture, on dit qu'elle est :

Caxazicuzée (canaliculata), quand la suture est pro- fonde et qu’elle accompagne les tours jusqu'au sommet. Ex.: Cancellaria spirata, les Olives, etc.; Voluta olla; Conus maldivus, amadis, fumigatus, ete.

Cenciés (cingulata, cingulifera), quand elle est en- tourée de côtes régulièrement espacées. Ex. : les Cas- ques, Cassidaires, Mitra filosa, tabanula ; Pleurotoma babylonica, cinguliferum, etc.

SizLonxéE (sulcata), auand elle est parcourue cireu- lairement par des sillons réguliers. Ex. : Planaxis sul- cata; Pleurotoma sulcatum; Triton clandestinuna, fusus sulcatus, colus, colosseus , longissimus ; Mitra Peront; Conus Delessertir.

Piassée (plicata), lorsque ses tours sont garnis de plis. Ex. : Mitra plicaria, lyrata, cafra; PBuccinum lyratum, ascanias, coccinella ; Melanoplis buccinoidea; rLissée- NOUEUSE (plicata-nodosa), quand les plis qui la parcou- rent sont garnis de nodosités. Ex. : Puccinum coroman- delianum;, Matra patriarchalis, elc.; PLISSÉE-GRANULEUSF (plica o-granosa), lorsque à la place de nœuds, il y a des granulations, c'est-à-dire lorsque les plis sont cou- pés par des stries profondes et que les interstices repré- sentent des grains réguliers, Ex. : Buccin : gemmulatum,

Be

fasciatum ; Mitra obliqua, granifera, etc.; PLissée- TUBERCULEUSE (plicato-tuberculata), quand les stries pro- fondes qui coupent les plis transversalement sont plus distancées, ou qu'elles sont remplacées par des sillons. Ex.: Buccinum papillosum, arcularia, crenulatum, sub- spinosum.

5. Carëbnée (carinata), quand les côtes qui l'entourent sont très saillantes, peu nombreuses, tranchantes ou obtuses, Ex. : Turritella rotifera, purpura, carinifera, trochlea;, Cerithium umbrellatum;, Trochus bicarinatus, ete:

6. Côrecée (costata, costellata), lorsque à la place des plis, ce sont des côtes qui les ornent. E.: Mitra pisolina , larva, obliquata, dermestina.

7. Srriée (striata), lorsqueile est ceinte par des stries régulièrement disposées. Ex. : Mitra striatula; Fusus intortus, Buccinum papyraceum, les Turritelles, etc; STRIÉE-POINTILLÉE (striato-punctata), quand les stries sont gravées de points creux. ÆEx.: Mitra crenulata, dactylus, etc.

8. Noueuse (nodosa, nodifera), lorsque ses tours sont garnis de nœuds. Ex.: Purpura consul ; Pleurotoma multinodum, decussatum, catenatum, etc.

9. TusercuLeuse ({uberculata), quand à la place des nœuds, ce sont des tubercules. Ex. : Cassis crumena, Purpura armigera, cassidaria echinophora, etc.

10. GRaNnuLEUSE (granosa, granulata), quand c'est, au contraire, par des granulations sériales. Ex. : Mitra conulus, cassis semigranosa, etc.

11. Muriquée (muricata), lorsqu'elle est armée de tuber- cules épineux ou pointes. Ex.: Cerithium muricatum, erythræoneuse, radula ; Purpura articularis ; Scalaria muricatæ. '

100

12. Hémssée (echinata), quand l'armure consiste en des écailles, tubercules ou pointes raides, comme l'involucre d'une châtaigne. Ex.: Murex horridus, Turbo muricatus; Pleurotoma echinatum; Cerithium spinosum, calcitra- poides, etc.

13. RABOTTEUSE, RUDE (rudis, asperata ), lorsqu'elle est garnie de rides, pointes, ou écailles petites et saillantes, comme dans la Melania asperata ; Cerithium asperum , ferrugineum, serratum, radula, aluco. Quand les écailles qui rendent la spire rude, ressemblent à celles du poisson dit Scarrus, en latin, on dit que la spire est SQUARREUSE (squarrost, scarrosa), comme dans le Tro- chus squarrosus.

14. Bosseiée (torosa, torulosa), quand elle est relevée ou renflée çà et par des bosses, conime celle du Murex torosus et du lusus torulosus.

15. TREILLISÉE, CROISÉE (decussata, cancellata), quand elle porte des côtes, des lignes, des plis lonsitudinaux, croisés lransversalement par des lignes élevées qui les coupent à angles droite. Ex.: Cassis areolata; Murex fenestratus, Mitra dactylus, torulosus ; Éanella pygmeæa; Cassidaria striata, ete.

16. RericuLée (reticulata&), quand les côtes ou les plis lon- gitudinaux sont obliques, et croisés par des lignes for- mant réseau, à peu près comme un filet ou de la den- telle. Ex.: Buccinum reticulatum ; Cancellaria reticulata; Murex reticulosus, ete.

17. Barnée eniLLée (clathratu), quand les tours sont barrés par des côtes ou varices minces et en forme de lignes élevées, comme les grilles d’une fenêtre de pri- son. Ex. : les Scalaria. On donne aussi le même nom à la spire, quand les interslices des côtes sont barrés ou traversés de lignes petites et moins élevées que les

{01

côtes ou varices longitudinales. Ex.: Murex clathratus, Pyrula clathrata, Triton maculosum, Pyrula ficus, ft- coides, nexilis. etc.

18. Couronnér (coronata), ‘orsque les bords de la partie supérieure de chaque tour sont surmontés ou prolongés en plis dentiformes, comme dans la Mitra papalis; cu de papilles, comme dans le Cassis glauca; ou de tubercules , ou de verrues, comme daus les cônes couronnes, le C'assidaria echinophora, Buccinum arcularia, lineatum ; Mitra puncticulata, pontificalis, Fusus coronatus, ete. ou par des zodosités, comme dans le Hitra harpæjormis ; ou par des épines, comme dans la Voluta diadema, nau- tica, imperialis ; où, enfin, par des crénelures, comme dansle Buccinum crenulatum ; Mitra crenulata, coronata, costularis, etc.

19. VamQueuse (varicosa), quand elle est munie de va- rices. Ex. : certains Murex, Ranelles, Tritons. etc. Une variété de cette sculpture est celie qui présente une sorte de suture résultant d'un point d'arrêt dans la marche de l'accroissement de l'animal, comme dans les genres Scarabus, Eulima, ete.

20. Bornée (marginata), quand le sommet des tours offre un rebord saillant. Ex.: Conus malaccanus, generalis.

21. Bossue (gibbosa, gtbbosula, g'bberosa), quand un ou plusieurs de ses tours sont plus renflés d’un côté que de l’autre, de manière à figurer une bosse, comme dans l'Oliva nana, Fu:us intortus, Triton anus, etc.

22, Cazreuse (callosa), quand elle est recouverte d’un dépôt testacé, comme dans l'Oliva tessellata, Purpura callosa ; nemr-cALLEUsE (semi-callosa), quand ce dépôt ne se montre que sur la moitié de la spire, comme dans l'Oliva carneolata.

23. RONGÉE, CARIÉE (crosa, coirosu, cariosa), lors-

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qu'elle offre à la vue des érosions qui la font pa- raître comme rongée, caride. Ex.: Physa casianea, Ampullaria guinaica, carinata; Pyrena spinosa ; les Melania, Anculotus, une variété de la Nerita brasiliana (Ner. virginea, Lk., non Linné), etc., etc.

Un autre caractère, essentiel dans certains genres, ré- sulte de la coloration de la spire par des flammes, taches, lignes longitudinales ou transversales, ou réticulées, points ronds, carrés, sans ordre ou par séries longitudinales ou transverses, etc. Il nous paraît, toutefois, superflu d'en parler à l'occasion de la spire, ce caractère rentrant géné- ralement dans ce qui distingue le corps ou dernier tour de la Coquille.

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Insrrucrion sur la recherche des Coquilles, par M. $. P£TIT DE LA SAUSSAYE.

Un certain nombre de souscripteurs au Journal de Conchyliologie nous ayant exprimé le désir de voir in- sérer dans ce recueil quelques indications propres à rendre plus facile la recherche des coquilles, nous nous faisons un plaisir de porter à leur connaissance les documents que nous avons pu réunir à ce sujet, et dont nous sommes redevable à l’obligeance de quelques-uns de nos amis, collecteurs fort expérimentés : au nombre de ceux-ci, nous citerons particulièrement plusieurs officiers supé- vieurs de la marine, MM. Hanet-Cléry, Peyronnel et

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Bilheust de Saint-Georges, ainsi que MM. D'Orbigny, Souleyet. Webb, Morelet, M. Cuming, etc.

Si par la suite il nous parvenait de nouveaux renseigne- ments sur cet objet, nous nous empresserions de les pu- blier, et nous ferons même à cet égard un appel aux personnes qui se trouveront en position d'enrichir le journal de leurs observations sur l'habitat des Mollus- ques.

Au point de vue nous nous plaçcons dans cet article, nous distinguerons les coquilles (d'après les habitudes de leurs animaux) sous les dénominations de coquilles ma- rines, COQ. fluviatiles et coq. terrestres.

COQUILLES MARINES. Les coquilles appartenant aux eaux salées : Se trouvent à basse mer sur le rivage;

Habitent constamment sous l’eau, à des profondeurs lus ou moins considérables: L

Vivent et flottent errantes dans les hautes mers.

I. 1] faut chercher les Mollusques riverains sur les ro- ches et les récifs que la marée laisse à découvert, et suivre pour cela le flot à mesure quil se retire, en ayant grand soin de retourner les pierres de toute dimension, princi- palement celles autour desquelles restent de petites fla- ques d’eau; il sera même bon souvent d’y fouiller le sol : cette chasse est très fructueuse sur certaines plages, sur- tout lors des grandes eaux, ou après les coups de vent et les raz-de-marée. Dans ces circonstances, on devra exa- miner avec grand soin les débris rejetés par la mer, les plantes marines, etc.

Certaines coquilles parasites, telles que les Stylifer, les Vulselles, etc., vivent dans la peau (semi-testacée) des étoiles de mer (Astéries), dans les éponges, dans les Asci.

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dies et autres animaux mous, qu'il convient de presser dans les doigts pour reconnaître la présence des coquilles. Lorsque les eaux salées baignent le pied des arbres, ce qui a fréquemment lieu dans les climats intertropicaux, il faudra chercher, sur leurs racines, et parfois sur leur tronc, les Litorines, les Auricules, les Néritines, les Huitres. C'est aussi à basse mer et fortement collés sur les ro- ches et sur les pierres, qu'on rencontrera grand nombre de Chitons, coquilles multivalves (en forme de Cloporte), très variés dans leurs formes et leurs couleurs, et dont la conservation exige quelques précautions : pour les pren- dre, il est nécessaire d’avoir un couteau de table à pointe arrondie : lorsqu'on a découvert un Chüon, il faut appuyer la pointe du couteau près de lui, mais sans le toucher, et le détacher vivement, puis ensuite l’attacher sur un carton ou sur une planchette, pour l'y tenir étendu jusqu'à ce qu'il ait séché dans cette position : lorsqu'il est sec, on le retire, on le trempe dans l'eau fraîche pour le nettoyer avec une brosse douce, et on l'étend de nou- veau sur une feuille de carton pour le conserver ainsi.

On trouvera, en outre, à mer basse, des coquilles ca- chées dans les plages sablonneuses ou vaseuses : leur présence s'y décèle ordinairement par de petites bulles d'air qui crèvent à la surface du sol, par de petites éléva- tions coniques, des trous, des espèces de sillons dans le sable, ou par des excréments ayant une forme vermicu- laire : en creusant à quelques pouces de profondeur, et même plus loin, on découvrira le Mollusque vivant : une petite pioche, ou un simple ciseau de menuisier suffit pour ce travail, qu'il faut exécuter d'une manière brusque et prompte : ce sont surtout des coquilles bivalves qu'on obtiendra de cette manière.

D'autres bivalves pénètrent et vivent dans les rockes calcaires, dont il importe d'examiner attentivement la surface : des trous plus moins réguliers, des tubes

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formés par le Mollusque, indiquent la présence d'une co- quille, qu’on obtiendra en cassant la pierre avec précau- tion. On se procurera de cette manière un grand nombre d'espèces intéressantes appartenant aux genres Pholade, Gastrochène, Modiole, Magile, Pétricole, etc.

En s'adressant aux pêcheurs des pays l’on se trou- vera, On obtiendra facilement, et à peu de frais, beaucoup d'espèces rares : c'est un des moyens que nous recomman- derons à l’attention des collecteurs, car les pêcheurs con- naissent très bien les habitudes des coquilles qu'ils trou- vent fréquemment dans leurs filets, leurs casiers ou leurs dragues. On devra aussi, dans le même but, fréquenter les marchés se vendent certains Mollusques qui, dans les contrées lointaines, sont employés soit comme aliment, soit comme médicament, ou pour tout autre usage dones- tique.

On obtiendrait encore de très bonnes espèces en em- ployant des plongeurs, que l’on chargerait de rapporter des pierres, des éponges, ou des fragments de madrépores, au milieu desquels on trouverait souvent des petites co- quilles fort intéressantes.

IT. Pour obtenir les coquilles de fond, c'est-à-dire celles qui vivent constamment sous l'eau, à des profondeurs plus ou moins grandes, il faut recourir à l'emploi de Ja drague , instrument en fer garni d’un filet formant sac, quon fait traîner par une embarcation sur les fonds n'ayant ni roches, ni coraux.

La meilleure forme à donner à la drague est celle qui admet deux couteaux opposés : il est bon d'en avoir de deux ou trois grandeurs différentes, la plus petite ayant 0,75 cent. de longueur, et un ou deux couteaux de 0,10 cent. de largeur : les plus fortes semploient pour les plus grandes profondeurs : on met parfois, aux extré-

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mités, des poids (pierres ou boulets) propres à lui faire

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mordre plus fortement le sol, ou à la faire pénétrer davantage dans la vase. On garnit souvent de cuir la partie inférieure du filet pour garantir cette partie de Ja rapide détérioration qu'elle éprouve en traïînant sur le sol : quelques personnes placent dans l’intérieur du filet une première poche moins profonde, et à mailles moins serrées, pour retenir les grosses coquilles et les pierres.

Il faut avoir le soin de frapper à la partie supérieure de la drague un orin au bout duquel sera une bouée, et cela pour s'assurer les moyens de dégager l'instrument s'il venait à s'accrocher dans les roches ou dans les co- raux, ou pour le retirer du fond en cas de rupture de Ja corde.

On se munira, avant de commencer, d’un prélart gou- dronné, sur lequel on étendra les produits du dragage, ainsi que de deux seaux à anse, l'un pour verser de l’eau, l’autre pour conserver immergés les coquilles ou Mol- lusques rapportés du fond.

Il faudra préalablement aussi s'assurer, par quelques sondages, de la nature des fonds. Les plus favorables sont ceux de sable, de terre glaise, de sable vaseux, et surtout les fonds herbiers.

Lorsque tous les préparatifs seront terminés, on amar- rera solidement la corde de la drague sur un point conve- nable du canot, puis on jettera celle-ci à la mer, l'ouver- ture en bas, et lorsqu'elle sera parvenue au fond, on imprimera le mouvement à l'embarcation. Suivant quel- ques personnes, il est préférable de ne lancer la drague à l'eau que lorsqu'il y a un peu de sillage reconnu, en filant Ja ligne avec ménagement, afin que celle-ci, ne cessant pas d’être raide, maintienne toujours l'instrument en équilibre.

On croit avoir reconnu que pour obtenir le meilleur emploi de la drague, il faut donner à la ligne qui la retient une longueur égale à trois fois la profondeur de l'eau, et

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n'imprimer à l’embarcation qu'une vitesse d'environ un nœud : acquérant une plus grande accélération, le couteau ne ferait plus que sautiller sur le fond qu'il abandonnerait entièrement dès que la marche du remorqueur atteindrait trois nœuds. En général on préfère l'emploi des avirons à celui de la voile, parce que dans le premier système on est plus maître de ralentir ou de suspendre la marche du bateau. Toutefois, nous devons dire que sur quelques-uns de ces points l'expérience du collecteur lui indiquera en quoi il devra rectifier ou modifier les règles que nous n’indiquons qu'avec réserve.

Dans tous les cas, il est indispensable que celui qui dirige l’opération ait la main sur la corde, de manière à sentir les mouvements, les chocs, et la résistance que la drague éprouve par suite de l’état du fond, soit pour filer de la corde, soit pour ralentir ou suspendre la marche de l'embarcation en cas d’obstacle. Il est inutile de dire qu'il importe de draguer en remontant les pentes du sol, car il est évident que l'opération, faite en sens inverse, ne pro- duirait rien, et que l'instrument glisserait alors sans mordre dans le terrain.

Lorsque l’on draguera sur un fond les plantes ma- rines seront abondantes, on ne devra pas laisser la drague plus de cinq minutes dehors, car le filet se trouvant rempli promptement, les coquilles seraient bientôt exposées à être brisées : au surplus, le plus ou moins de raideur du cordage indiquera assez exactement le moment de hâler à bord l'instrument de pêche.

Une fois la drague rentrée dans le canot, il faudra en renverser le contenu sur le prélart, mettre les coquilles et les Mollusques dans le seau réservé pour cet objet et dans l'eau, puis examiner avec attention les pierres, les éponges et plantes ramenées du fond : lorsqu'il se trou- vera de la vase, il conviendra de la passer dans ses mains de manière à sentir toutes les substances dures qui y se-

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raient contenues, et qui se trouveront être indubitable- ment des coquilles, car dans cette vase, ainsi que dans les sables vaseux, se cachent un grand nombre d'espèces très délicates qu'on ne rencontrerait pas ailleurs : après cela, en jetant de l’eau dessus, on verra apparaître maintes petites coquilles, l'animal venant chercher l'eau.

On peut, par une belle mer, et avec un simple canot, draguer à une grande profondeur, inême à celle de 30 brasses : au-delà, il est bon de se servir d'une embarca- tion plus grande; mais alors il faudrait être à peu près certain de l'égalité du fond, et choisir un plus fort cordage pour la manœuvre de Ja drague, qui court plus de risques qu'à bord d’un canot dont la marche est arrêtée par les obstacles.

L'usage de la drague donnera souvent de brillants ré- sultats : employée par de grandes profondeurs elle offrira des récoltes numériquement moins riches, mais ce genre d'opération conduira sûrement à la découverte de sujets très précieux, si l’on s'arme de persévérance, et si l'on ne se laisse pas décourager par quelques essais infructueux.

Lorsqu'un bâtiment est au mouillage, on peut tirer un excellent parti de la drague, en la faisant porter par une embarcation à quelque distance du navire, et en la faisant hâler ensuite à bord : lorsque le filet est ramené, il faut prendre garde quil ne frappe les flancs du bâtiment, ce qui briserait les coquilles : en répétant cette opération, autour du navire, on explorera d'une manière complète une assez grande surface du fond. L'examen minutieux de tout ce qui aura été rapporté par l'instrument de pêche, la recherche dans le sable et parmi les fucus, ainsi que le lavage de la vase, feront reconnaitre la présence d’une infinité de petites coquilles qui, sans ces investigations, échapperaient à l'attention du collecteur.

Quand il s'agira de chercher, non loin du rivage, les Mollusques qui vivent dans la vase ou le sable vaseux,

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par une eau peu profonde, mais sur laquelle cependant un canot puisse naviguer, la drague pourra être rempla- céeavec quelque avantage par un instrument en forme de râteau, installé à l'extrémité d'une perche, et muni d’une poche en filet à mailles serrées. Pendant que le navire restera à l'ancre, on se servira encore avec quelque chance de succès d’un petit filet à mailles très fines, tendu sur un cercle en fer, et au milieu duquel en aura attaché un morceau de chair ou quelques débris de volaille : on des- cendra ce filet le long du bord, vers le soir ou de grand malin, et en le retirant au bout d'un certain temps, on aura le plaisir de trouver attachés sur les matières ani- males divers Mollusques carnivores, tels que des Olives, Buccins, Marginelles, etc. On pourra tendre et disposer des filets semblables aux accores des roches et bancs de coraux, la drague ne peut être employée : des essais de ce genre ont réussi parfaitement. Il ne faudra pas né- gliger non plus d'examiner avec soin ce qui se trouvera sous les sondes, et sur les ancres, au moment on les ramène à bord, de même que tous les objets tirés acci- dentellement du fond de la mer.

On peut encore, à bord même d’un navire et par un temps calme, obtenir, par un moyen simple, certaines petites espèces qui ne vivent qu à de très grandes profon- deurs, et qui par cette raison se voient très rarement dans les collections. Pour cela, on fait descendre le long du bord un morceau de boïs plat en dessous, mais ayant sa surface inférieure creusée dans le milieu et remplie de suif : un poids proportionné à la dimension de cette sorte de sonde Ja fera parvenir jusqu’au sol, et s'il s'y trouve des coquilles, elles pénétreront dans le suif, et seront ainsi ramenées intactes.

Lorsque à bord d'un bâtiment mouillé près d’une côte riche en poisson, on enverra des canots pour pêcher au moyen de ia seine, un collecteur intelligent ne manquera

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pas de se rendre sur la plage, et d'examiner avec grand soin tout ce qu'aura ramené le filet; le conchyliologue trouvera souvent au milieu des poissons, des pierres et des plantes marines, une part de butin préférable à celle du gourmet.

Quand le navire, mouillé sur une rade ou sur une côte, manœuvrera pour Changer de position, ou pour appareil- ler, on devra recueillir avec soin le sable qui se trouvera sur la patte des ancres, et dans lequel on rencontrera fré- quemment une multitude d'espèces microscopiques inté- ressantes.

HT. Les Mollusques pélagiens, organisés pour vivre en pleine mer, ils flottent souvent à la surface des eaux, méritent une attention toute particulière de la part du collecteur : c’est dans cette catégorie de Mollusques que viennent se ranger les genres Carinaïre, Hyale, Cléodore, Argonaute, Janthine, Atlante, etc., dont les coquilles sont généralement petites , transparentes, et surtout très fragiles.

On se procure ces coquilles en mettant à la traîne, derrière le navire, un filet ou poche en étamine montée sur un cercle suffisamment solide : il faut visiter fré- quemment son filet, et même en avoir plusieurs.

Les Mollusques dont il s’agit sont crépustulaires, et ne commencent à paraître à la surface de la mer qu'au mo- ment le soleil est sur le poiut de passer au-dessous de l’horizon : c'est done cet instant qu'il faut choisir pour mettre les filets dehors : il importe que la mer soit calme, et que le navire n'ait qu'un faible sillage : un temps cou- vert est plus favorable à ce genre de pêche.

Au fur et à mesure que la nuit s'avance, on trouve moins de ces coquilles, et il est plus rare encore d'en pé- cher pendant le jour : on en prend peu aux approches des côtes.

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On devra examiner avec grand soin l'estomac des pois- sons et des oïseaux pris en haute mer, lesquels se nour- rissent en grande partie de Mollusques pélagiens.

On trouvera aussi quelques autres espèces de Mollus- ques, tels que des Litiopes, des Eolides, etc... parmi les Fucus natans ; et il conviendra d'examiner avec la même attention les objets trouvés flottants à la surface des eaux.

COQUILLES FLUVIATILES.

On désigne sous le nom de coquilles fluviatiles , celles dont les animaux vivent dans les eaux douces, soit cou- rantes comme celles des fleuves, des rivières ou des ruis- seaux, soit stagnantes comme celles des lacs, des fontaines, des étangs, des canaux, des marais, Ou même des fossés bourbeux.

Les Pivalves vivent en général plus ou moins enfoncées dans le sable ou dans la vase, et il serait assez difficile de se les procurer, si elles n'étaient presque toujours bien connues des habitants, par qui on peut les obtenir facile - ment; mais, indépendamment des recherches qu'on pourra faire avec la drague ou Île râteau, principalement sur les lacs, il sera bon de visiter le lit des rivières dans la saison les eaux sont le plus bas, et laissent des bancs à découvert.

On reconnaît souvent la présence de ces Mollusques à de petites fusées vaseuses qui s'élèvent du fond à la sur- face de l’eau.

Les Univalves habitent indistinctement les eaux cou- rantes et les saux stagnantes, et on les découvre partout, au found, sur le rivage, sur les plantes, et même floltant à la surface de l’eau.

Bon nombre de MWéritines se tiennent de préférence sur les pierres et sur les bois immergés dans les eaux claires et vives.

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D'autres espèces du même genre, ainsi que les Mélanies abondent dans les rivières, les ruisseaux, au point ils débouchent dans la mer, ainsi que dans les étangs d'eau saumâtre qu'il faut explorer avec une grande attention.

Les Physes, les Limnées, se rencontrent souvent sur les joncs, sur les plantes aquatiques, au bora des lacs, des étangs, etc.

Les Ancyles aiment, comme certaines MWéritines, les eaux vives et transparentes, et on en trouve fréquemment sur les feuilles des grandes plantes aquatiques, sur les pierres et sur les rochers baignés par les eaux des cas- cades.

Les Æmpullaires ne vivent guère que dans les lacs, les marais ct les cours d’eau peu rapides : les Paludines se rencontrent jusque dans les canaux.

Il sera intéressant de rechercher les espèces qu’on ren- contre parfois dans les eaux thermales, et de prendre note du degré de température de ces eaux.

COQUILLES TERRESTRES.

Les coquilles terrestres sont répandues sur toute la sur- face de la terre, et si le nombre des genres dont cette grande famille se compose n’est pas considérable, il n’en est pas de même des espèces dont la variété est infinie, surtout dans certaines régions la température et la com- position du sol contribuent à leur développement.

Leurs formes et leurs couleurs varient non seulement suivant Ja latitude du pays, mais encore par l'effet d’autres circonstances d'un ordre plus secondaire, telles que l’ari- dité ou l’humidité du sol, l'élévation des terrains, le voisinage de la mer, la nature des plantes: cependant, si ces Mollusques abondent sur presque tous les points du globe, il n’est pas toujours pour cela aussi facile de les trouver qu'on pourrait se l'imaginer, parce qu'ils éprou-

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vent en même temps le besoin de chercher des retraites cachées, soit pour éviter la température froide de certaines saisons, soit pour se soustraire à l’action trop vive du soleil ou de la température, soit aussi, dans divers cas, pour se mettre à l'abri de leurs ennemis.

Il est essentiel de noter aussi que bon nombre de ces animaux sont plus ou moins nocturnes, principalement dans la famille des Cyclostomacés, ce qui ne contribue pas peu à rendre difficile la découverte de leur coquille en bon état.

C'est donc le soir, ou de très grand matin, qu'on aurait le plus de chances de trouver les coquilles terrestres, qu'il faut chercher avec une grande attention sur les troncs d'arbre, sur les plantes grasses, sous les feuilles, sur les murs.

Lorsque le soleil est au dessus de l'horizon, dans les climats chauds, il importe de choisir pour cette chasse un temps humide ou pluvieux, et d'en profiter pour faire une ample récolte, dans la crainte de ne pas retrouver promptement une aussi bonne fortune.

Lorsque le temps n'est pas favorable, c'est-à-dire lors- que les Mollusques terrestres sont cachés dans leurs re- traites, il faut faire en sorte de les y découvrir, en cher- chant :

sous les pierres éparses, les feuilles mortes, les troncs d'arbres renversés, sous les décombres, l'écorce des vieux arbres;

Dans les grottes, les fissures des rochers, dans les troncs d'arbres creux, les crevasses des vieux murs, dans le lit des torrents desséchés.

On trouvera de petites espèces en grand nombre sous la mousse, qu'il est bon de secouer au-dessus d’un linge blanc, dans les fentes et cavités des écorces, sur les tiges des graminées, parmi les herbes fines des savannes et des

_ L prairies marécageuses,

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Il faudra souvent aussi les aller chercher dans la terre, au pied des arbres, aux endroits l'on voit accumulées des feuilles mortes, et notamment sous les haies, à la base des rochers s'accumule la terre végétale, au pied des plantes sur lesquelles elles vivent de préférence.

Un moyen, employé encore avec succès, consiste à créer dans les localités convenables des abris factices qu'on visite de temps en temps : pour cela, on place sur le sol des pierres, des planches, des fagots, des branches d’ar- bres, sous lesquels les Mollusques viennent chercher un refuge.

Ainsi que notre collaborateur, M. Morelet, l'a fait connaître dans un précédent article publié dans le pre- mier volume du Journal de Conchyliologie, les Mollus- ques préfèrent le sol calcaire à tout autre terrain : les lieux élevés semblent aussi plus favorables que les plaines à Ja propagation des espèces, qui se modifient souvent, comme les végétaux, à diverses hauteurs.

De belles et grandes espèces vivent à l'ombre des forêts, plus souvent sur Ja lisière de ces bois, et dans les clai- rières plus accessibles à la lumière.

On trouve aussi très fréquemment un assez grand nom- bre de coquilles terrestres sur les plantes non loin du bord de la mer, l'humidité saline semble attirer et retenir leurs animaux : dans quelques-unes de ces localités, il conviendra de cherener au pieddes Cactus et autres plantes grasses, qui mettent très bien ces Mollusques à l'abri des ardeurs du soleil.

Il sera bon, lorsque l'occasion s'en présentera, de re- cueillir etde conserver des œufs de Mollusques terrestres,

OBSERVATIONS GÉNÉRALES.

En traçant les instructions qui précèdent sur la recher- che des Mollusques et des coquilles, notre but n'a pas été

fin

seulement de venir en aide à nos souscripleurs, parnn lesque's il en est beaucoup qui n'auront pas l'occasion de mettre nos préceples en pratique : nous avons voulu sur- tout leur donner les moyens de guider ceux de leurs amis qui, au moment d'entreprendre un long voyage, se mon- treraient disposés à s'occuper de conchyliologie : c'est donc aux collecteurs proprement dits, et fonctionnant en cours de voyage, que s'adresse principalement notre nolice, que nous devons et que nous allons compléter par quelques indications très essentielles.

Nous commencerons d'abord par appeler tout particu- liérement l'attention du naturaliste sur la nécessité de recueillir Îes coquilles les plus petites et les plus fragiles, car c'est principalement parmi celles-là qu'il y aura le plus de chances de trouver des espèces et même des genres inédits : les unes passent souvent inajercues sous les yeux du collecteur inatientif, qui néglige de prendre les autres, à cause des soins quexige leur fragilité.

Pour débarrasser le; coquilles de leur Mollusque, il faudra, peu de temps après les avoir pris, les mettre dans de l'eau douce froide, que lon fera chauffer jusqu'a 500 Réaumur, en évitant de la sorte le passage subit d'une température froide à une chaleur élevée. On laissera re- froidir l’eau pendant quelque temps, et après s'être assuré que le Mollusque est bien réellement mort, et qu’il n'est plus contracté, on procédera à s:n extraction, avec un couteau pour les bivalves, et au moyen d'un petit crochet en forme d'hamecon pour les univalves.

On devra, dans cette opération, avoir grand soin de ménager les bords, la boucle, et la spire des coquilles, ainsi que les épines dont elles sont quelquefois armées.

Les coquilles bivalves, dont il est bon de ne pas désu- nir les valves, devront être refermées, et entourées d’un fil après l'extraction du Mollusque, et avant que le ligament soit entièrement sec.

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Ilest d'une grande importance de conserver l’opercule des univalves qui en sont pourvus: c'esl une petite pièce calcaire ou cornée dont certains Mollusques marins ou terrestres se servent pour fermer l'ouverture de leur de- meure. Cet opercule, nécessaire pour la classification des espèces, devra être placé dans la coquille avec un peu de coton pour l'y maintenir, ou enveloppé avec elle dans un morceau de papier : la même recommandation s'applique à diverses autres pièces accessoires propres à certaines coquilles, telles que les Pholades, Farets, etc.

Il semble inutile d'ajouter que le bon état des coquilles est un point capital, qu'il importe de ne choisir, autant qu'on le peut, que des exemplaires adultes, complets, ayant la bouche bien formée, avec ses bords intacts, et qu'il convient enfin, de laisser de côté les coquilles mortes, roulées sur le rivage, ou décolorées par l’action du soleil, à moins qu'il ne soit question d’une espèce reconnue rare ou intéressante; mais Ce que nous recommanderons, ce sera de ne pas chercher à les nettoyer, et à les rendre brillantes et agréables à l'œil : on devra, au contraire, ménager avec soin l'épiderme ou drap marin,etse borner à un simple lavage dans l’eau douce.

L'emballase des objets dont il est ici question demande beaucoup de précaution. On les met quelquefois dans du son, ou dans de la sciure de bois, dans des caisses bien closes; mais ces matières sont sujettes à fermentation, et en se tassant finissent par laisser des vides, avec les incon- vénients qui doivent en résulter : il est bien préférable d'employer le coton ou même l’étoupe, en ayant soin :

D’emballer à part les coquilles grosses et solides qui par leur poids ne manqueraient pas de briser ou de dété- riorer les autres;

De mettre ensemble celles de dimension moyenne, bien envcloppées de papier ;

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De consacrer d'autres boîtes aux espèces minces, fragiles ou précieuses, en les plaçant par couches entre des lits de coton.

On peut encore conserver les coquilles de pelite taille en les mettant simplement dans des cornets de papier, que l’on dispose ensuite -dans une boîte spéciale, ils doivent être légèrement pressés par le couvercle, ce qui garantit de tout ballottage.

Les coquilles microscopiques peuvent être mises, sans inconvénient, avec du sable fin dans des bouteilles, ou dans de petits flacons d’un verre solide.

Nous nous sommes peu étendu sur la recherche des Mollusques nus, c'est-à-dire de ceux qui sont dépourvus de coquille, parce qu'on les trouvera toujours en même temps que ceux qui ont une enveloppe calcaire, soit sur le rivage aprés les grosses mers, soit sur les rochers et les plantes marines, soit au milieu des objets qu'aura rap- portés la drague. Il faudra mettre quelques individus des espèces qu'on rencontrera dans des flacons remplis d’es- prit de vin étendu d’un tiers d’eau, ou d’une liqueur al- coolique portant environ 19 degrés, ou mieux encore dans une liqueur composée comme il suit :

gr. c. Chloruré de sodium, , . .. .....,.... 125,00, ARE "4 09 9000, RETENU UE O5I0E Deuto-chlorure de mercure (sublimé corrosif). 0,12. Halo dE de At de rt cest SHUNHEEE.

Nota. M faut filtrer cette liqueur.

Cette dernière composition, moins chère que l'alcool, auquel elle est préférable sous beaucoup de rapports, peut encore, à la rigueur, et dans certains cas, être rem- placée par de l'eau fortement salée. Quel que soit le moyen employé. il sera toujours nécessaire, une semaine après y avoir déposé les animaux, de renouveler le liquide.

On devra conserver de la même manière les animaux

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des coquilles qu'on voudrait étudier plus tard, mais il faudra y joindre la coquille, pour pouvoir reconnaître l'espèce, en ayant soin de casser la spire des univalves avant de les mettre dans la liqueur, afin que celle-ci pé- nètre complètement le Mollusque dont la partie supé- rieure, sans cetie précaution, se corromprait bientôt, ce qui entraînerait la prompte destruction du reste du corps. Lorsque l'on doit casser une coquille très dure, il importe, pour ne pas détériorer l'animal, de se servir d'un étau, dans lequel on la brisera sans serousse ct sans éclats.

La mer offre encore des objets qu'il serait fort intéres- sant de recueillir, et qui ont trop souvent échappé aux in- vestigations du collecteur, parce qu'au premier aspect ils paraissent ne pas appartenir au domaine de la conchylio- logie : nous voulons parler des œufs des Moilusques, et de leur enveloppe formée d'une membrane coriacée, jau- nâtre, plus ou moins transparente, et assez semblable à . du parchemin quand elle est desséchée.

Ces enveloppes d'œufs affectent des formes très variées, et souvent très élégantes, et entre autres celles de tuyaux, de grappe, de poche, d'entonnoir, d'écailles.

On les trouve très souvent attachées par un pédicule soit en groupe, soit séparées, sur des plantes marines, sur des pierres, mais surtout sur des fragments ou valves de coquilles mortes : il conviendra done d’examiner la surface de ces objets lorsqu'on les rencontrera, et avant de les rejeter à la mer: ces enveloppes sont parfois attachées les unes à la suite des autres, le long d’une sorte de cor- don ombilical, et formant comme une sorte de chapelet.

Nous croyons devoir insister près du naturaliste vOya- geur pour qu'il ne néglige aucun moyen de se procurer les objets dont nous venons de parler, parce que tout ce qui concerne la propagation des Mollusques est encore enveloppé d'une grande obscurité, et parce que , selon toute apparence, les enveloppes de leurs œufs mieux con-

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nues fourniraient des données importantes pour mieux grouper et distinguer les familles, les genres, et même les espèces dont elles provienrent.

Nous terminerons cette inslruction en exprimant le désir de voir le collecteur recueillir et joindre au produit de ses explorations quelques notes succinctes qui, sans exiger des connaissances scientifiques, seraïent cependant d'un grand secours pour l'étude plus sérieuse des Mollus- ques.

Ainsi, par exemple. il est très important de donner des indications précises et certaines sur le lieu chaque espèce aura été découverte, ce qu on peut faire, soit en inscrivant cette note sur une étiquette jointe à l'objet, soit en mellant séparément dans une boîte tout ce qui aura été récolté dans la même localité : ou fera bien eucore de mentionner sur cette étiquette à quelle profondeur d’eau, à quelle hauteur au-dessus du niveau de la mer, la coquille aura été trouvée, ainsi que les autres faits ou circonstances qui sembleraient de nature à éclairer sur la distribution géographique des Mollusques.

On préfère quelquefois mettre un numéro dans l'inté- rieur de chaque coquille recueillie, en répétant sur un cahier le même numéro, à côté duquel on inscrit toutes les notes qui peuvent se rapporter à l’espèce, ainsi que les observations qu'on a pu faire sur l'animal, sur ses cou- leurs, ses habitudes, sa nourriture, etc... Un dessinateur peut y joindre un croquis représentant ses formes exté- rieures dans diverses positions, ainsi que sa coloration.

Il ne sera pas sans intérêt non plus de faire connaître le nom sous lequel les habitants du lieu désignent chaque espèce, l'emploi qu'ils peuvent faire de l'animal, soit à titre de comestible, soit comme médicament, soit pour

tout autre usage domestique. SP:

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Nore sur lhabitat de la Panopæa Aldrovandi,

de Sicile.

M. Philippi, dans son Ænumeratio Molluscorum Sicilie, dit à propos de la Panopæa Aldrovandi, édition de 1535, p.7 : «in littore Siciliæ unicè inter La Trezza et Aci- Reale captatur; » c’est-à-dire qu'elle ne se trouve que sur un seul point de Ja Sicile, entie La ‘Trezza et Aci-Reale, et nulle part ailleurs.

Plus tard, le même auteur, dans la seconde édition (1844, p. 6). dit à propos de l'habitat de la même coquille : « Occurrit unicè propè Aci-Castello, » elle ne se trouve que sur un seul point, aux environs d'Aci-Castello.

Il semble résulter de la contradiction qui existe entre ces habitat différents , et exclusifs, assignés par l'auteur à la coquille dont il s’agit, qu'il s'en est rapporté à quel- que personne mal informée, ou qu'il a reçu ces renseigne- ments de quelque pêcheur intéressé à ne pas faire con- naître les habitudes de ce Mollusque.

Un séjour que j'ai fait en Sicile, et l'exploration des localités, m'ont conduit à constater l'erreur commise par M. Philippi, relativement à cette coquille, la plus impor- tante du littoral. Bien plus, j'irai jusqu'à dire, que non seulement la Panopæa Aldrovandi ne se trouve pas « uni- quement à La Trezza et à Aci-Castello, » mais encore que, de tous les points du littoral de la Sicile, ces derniers sont ceux qui réunissent peut-être le moins les conditions né- cessaires à l'existence de ces Mollusques, et je crois qu'il me sera facile de le prouver.

Avant l'examen des lieux, j'avais déjà été frappé de deux faits. D'abord, ayant eu l’occasion de voir à Palerme et à Catane, tant dans les Musées publics, que dans les collections particulières, ou celles des couvents, environ une vingtaine d'exemplaires de la Paropæa Aldrovandi,

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ct désirant moi-même me procurer cette coquille, je n'a- vais pas manqué de m informer d'où provenaient ‘es indi- vidus que j'avais sous les yeux. Les réponses avaient toujours été invariablement les mêmes « La mer de Taormina »; telle était la provenance qu'on leur assi- gnait.

De plus, la carte géologique de la Sicile indiquait, de- puis Catane, jusqu'à Aci-Reale, et même au-delà, des lerrains volcaniques, produits par les éruptions de l'Etna, et s'étendant jusqu à la mer. Or, de pareils terrains sont éminemmeat peu propres à favoriser l'existence du Mol- lusque dont nous nous occupons. Chacun sait, en effet, que la Panopée est un Mollusque qui vit en famille sur des côtes sablonreuses, et dont la manière de vivre a beaucoup de rapports avec celle des Lutraires et des So- lens. Un trou plus ou moins profondément creusé dans le sable, et dans lequel 1l a la faculté de se mouvoir, luisert d'habitation.

Quand je me rendis de Catane à Aci-Castello, petit hameau situé à environ deux lieues de la ville, puis à La Trezza,autre bourgade plus éloignée d'un mille, ct, enfin, à Aci-Réale, je jus me convaincre que les produits volea- niques arrivaient jusqu'à la mer, sur presque tous les points. Il va sans dire que je ne trouvai pas vestige de Panopée sur le littoral. J'allai visiter les nombreux pé- cheurs qui habitent ces différents points, et j'examinai les coquillages que chacun d'eux pouvait avoir chez lui. Je trouvai à peu près les mêmes espèces que chez les pêcheurs du golfe de Naples, mais je ne vis point de Panopée. Enfin, je leur parlai de cette coquille, qui, à cause de sa rareté, est parfaitement connue de presque tous les pé- cheurs du littoral. Ils lappellent Conckylia sandala, Conchylia scarpone (coquille sandale, coquille gros-sou - lier), à cause de la ressemblance qu'ils lui trouvent avec une grosse chaussure, carrée du bout. Ils me répondirent

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9e

tous que ces coquilles ne se trouvaient pas sur leurs côtes ; et que, s'ils en avaient parfo's quelques-unes, elles pro- venaient des grandes pêches qu'ils faisaient jusqu à la mer de Faormina, elles se montraient assez fréquemment. Telle est peut-être aussi la cause de l'erreur dans laquelle est tombé M. Philippi.

Quoi qu'il en soit, une fois arrivé à ce que les SHEhe appellent la mer de Taormina, c'est-à-dire à Ja partie du littoral dont la petite ville de Giardini est le centre, je vis de vastes étendues de plages sablonneuses, et je commen- çai à rencontrer quelques valves séparées de la Panopæa Aldrovandi. À Giardini même, je pus men procurer un cerlain nombre d'exemplaires entiers. Mais je n'ai pu m'emparer de l'animal. La nullité presque totale du flux et du reflux dans la Méditerranée rend l’entreprise, sinon impossible, au inoins excessivement difficile.

Pour terminer, je ne d'rai pas, d'une manière exclusive, que la Panopæa Aldrovandi se trouve uniquement dans la mer de Taormina, car il est possible, et même vrai- semblable, qu'on la rencontre sur d’autres points du litto- ral de la Sicile, elle n'a pas encore été signalée, s'ils réunissent toutes les conditions nécessaires à son exis- tence.

Mais, de mes recherches et de mes observations, je crois pouvoir tirer les deux conséquences suivantes, dont les conchyliologues, voyageant en Sicile, feront leur profit :

I. L'habitat exclusif assigné par M. Philippi à la Pano- pœa Aldrovandi est inexact.

IH. Le point du littoral sur lequel on rencontre le plus fréquemment cette intéressante espèce, est Giardini, près Taormina, et ses environs.

H. Crossr.

nr

Norice sur M. Ducroray DE BLaAINviLiE, membre de lnstilut, professeur d'anatomie comparée au Mu- séum d'histoire naturelle, mort à Paris le mai

1850.

Une année s'est écoulée depuis la fondation du Journul de Conchyliologie, et cette année a été marquée par un événement bien douloureux pour les sciences naturelles, qui ont perdu dans M. de Blainville un de leurs plus puissants interprètes.

Cet illustre académicien, d’abord disciple, puis émule, collègue, et successeur de MM. Cuvier et De Lamarck. était, comme eux, une des gloires de la France: de même qu'eux, il n'était étranger à aucune des branches de l'his- toire naturelle, ainsi que le prouvent ses nombreux ouvra- ges, dans lesquels on trouve toujours l'esprit investiga- teur du savant, joint aux vues larges et élevées du philosophe; mais de toutes les parties de la science, celle qu'il affectionnait le plus, était, sans contredit, la conchy- liologie, et c'est à ce titre que nous consignons ici l'ex- pression des regrets que sa perte nous a fait éprouver.

Les premiers travaux importants de M. de Blainvill dans cette branche de la science, remontent à Fanné 1817, à dater de laquelle il fit paraître dans le Journal de Physique plusieurs mémoires sur divers Mollusques pulmobranches, sur l'animal de Y'Argoriaute, une mono- graphie du genre Calmar, etc.

En 1839, il eut la généreuse pense de publier, avec l'aide de quelques amis, sous le titre de Faune française, une histoire des animaux propres à notre pays; mais celte tentative fut. infructueuse, et l'ouvrage fut interrompu après la 23° livraison.

Après avoir fourni au Dictionnaire des sciences natu- relles, les articles de malacologie ct de conchyliologie.

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dans lesquels M. de Blainville avait consigné le résultat de longues éludes, il réunit et groupa ces Importants tra- vaux, accrus d'observations nouvelles dans l'ouvrage publié en 1825, sous le titre de Manuel de Malacologie et de Conchyliologie.

Dens les années qui suivirent, il publia de nouveaux mémoires sur les Bélemnites, sur l'Argonaute, les Pour- pres, sur l'animal de la Spirule, etc.; et, si dans les der- niers temps, au grand regret des véritables amis de la science, sa voix se fit plus rarement entendre dans l'en- ceinte de PAcadémie, l’ardeur du savant n'en avait pas moins conservé toute son activité.

Quoique absorbé par l’'accomplissement de ses devoirs, comme professeur, et par d'importants travaux étrangers à la malacologie, M. de Blainville, dans le silence du cabinet, continuait ses études favorites sur les Mollusques, et, lorsque la mort est venue le saisir, il s'occupait de re- cueillir de nouvelles et importantes observations, qu'il se proposait de réunir en un corps d'ouvrage, auquel son esprit méthodique et sa haute intelligence assuraient un nmense succès,

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OBSERVATIONS sur la langue de la Testacelle ( Testa- cellus haliotideus, Faure-Big.), par M. À. Moquin-

T'anpox.

$ 1°". Il existe chez la T'estacelle, à la place des rubans musculaires, simples ou divisés, destinés à la rétraction de la masse buccale, une organisation particulière assez curieuse.

Qu'on se figure un muscle oblong, trés gros, qui em- brasse postérieurement la masse de la bouche, se dirige d'avant en arrière dans la cavité viscérale, règne dans toute la longueur de cette cavité et arrive jusqu’à l’extré- mité caudale de l'animal (1). Ce muscle est fusiforme, légèrement comprimé, aminci postérieurement et d’un blanc nacré. Un certain nombre de languettes tendi- neuses (2), disposées sur deux rangs, le fixent supérieu- rement à la partie gauche du dos. Ces languettes sont très distinctes et perpendiculaires au corps principal du mus- cle (Cuvier). Deux languettes, plus grandes que les autres, se trouvent à l'extrémité postérieure, et vont s'attacher sous le côté gauche de la petite coquille, à côté de la po- che pulmonaire.

$ 2. La Testacelle ne possède pas, on le sait, de coquille

{) Ilest long de 15 millimètres et haut de 5.

(2) Cuvier dit : une douzaine. Dans deux individus .j'en ai compté irente, non compris les terminales. Ces languettes offrent de 5 à 10 milli- mètres de longueur, Un peu tiraillées, elles peuvent arriver jusqu’à 15.

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ni de bouclier suffisamment développés pour abriter sa tête. L'animal est revêtu, à la vérité, d’une peau plus épaisse, plus coriace, plus résistante que celle des autres Gastéropodes nus.

Quand le Mollusque est irrité, le muscle dont je viens de parler agit fortement sur la masse buccale et sur la tête, et celles-ci rentrent plus ou moins dans le cou. Aussi, la partie antérieure de l'animal en repos (ou contracté en amande) paraît-elle toujours un peu bifide.

S-3: Cuvier a signalé, le premier, l'existence du grand muscle rétracteur de la Testacelle (1), mais il n'a pas vu u’il était creux et qu il renfermait la langue. Celle-ci est énorme (2); elle se compose d’une pièce cartilagineuse, oblongue, fortement courbée en gouttière de bas en haut, obtuse en avant, rétrécie en arrière; elle est attachée so- lidement par son extrémité postérieure. Cette pièce paraît lisse, blanche, un peu nacrée ; elle présente une ligne blanchâtre sur le milieu de sa partie antérieure.

Ainsi que dans les Zimaces et les Hélices, la langue est recouverte en avant par une membrane repliée de haut en bas (3); mais, au lieu de papilles, on y trouve de vé- ritables épines, petites, disposées en séries transversa= les (4), qui forment des espèces de chevrons, emboîtés les uns dans les autres, et dont l'ouverture est en avant. Ces spinules sont dirigées obliquement d'avant en arrière, légèrement arquées et pointues; les plus courtes (5) iné-

(4) Mém. sur la Dolabelle, sur la Testacelle..….. pag. TT.

(2) Elle offre de 48 à 20 millimètres de hanteur, et 5 de largeur, lors- qu'elle est étalée.

(3) Cette membrane, déroulée, présente environ 12 millimètres de longueur.

(4) Sur un individu, j'ai compté quarante six séries,

(5) Elles ont environ 474 de millimètre.

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galement bifides; les plus grandes (1) avec une petite saillie obtuse vers le milieu de leur concavité.

$ 4. La Testacelle est sans mâchoire. C’est le seul Gas, téropode terrestre de France qui n’en possède pas (2). Ce Mollusque dévore les Lombrics avec une très grande avi- dité; il les poursuit dans leurs galeries souterraines, et même (pendant le crépuscule) à la surface du sol, les saisit avec la bouche et les engloutit tout entiers.

Le nombre des spinules qui hérissent la langue, leurs pointes, leur force, leur direction surtout, concourent puissamment à la déglutition, favorisée d’un autre côté par la puissance du muscle rétracteur.

Quand un Lombric est un peu grand, la Testacelle met quatre ou cinq heures à l’avaler (Dugué).

Lorsqu'un ver a été saisi par une extrémité quelcon- que, il est difficile de faire lâcher prise au Mollusque acharné.

Ou rencontre quelquefois sous les haies, après le lever du soleil, des T'estacelles qui n’ont pas achevé leur repas, tenant un Lombric par un bout, et cherchant à se rendre maîtresses de l’autre extrémité, qui s’agite et se tord, plus ou moins, au devant de leur bouche.

Les mouvements et les efforts du pauvre animal saisi et pressé par les spinules de la langue, ne sont pas un obstacle à son introduction dans le tube digestif; ils la favorisent au contraire.

(4) Elles ont 34 de millimètre.

(2) C’est à tort que je lui en ai attribué une, à la suite d’un examen très imparfait (Obs. sur les mach. des Hélices, Mèm. Acad, scienc. Toulouse, t. 4, 1848, pag. 481, note. Quelques mots anat. Moll., Act. Soc. Linn., Bordeaux, 1848, pl. 1, fig.6). J'avais disséqué une Testacelle desséchée, après avoir été trempée dans une solution de sublimé corrosif (deuto- chlorure de mercure). Les organes étaient endurcis, et les deux ganglions cérébroïdes simulaient parfaitement une mâchoire. Je m’empresse ds sigaaler mon erreur.

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Millet a surpris, une fois, une Testacelle qui avait en- S ., 1‘ 2 2) slouti à moitié un ver trés gros. Ce n’est qu'avec beau- coup de peine qu'il parvint à lui faire dégorger sa proie. La portion introduite dans l'estomac avait déjà subi un commencement de digestion , tandis que la portion non avalée vivait encore.

OgsservarTions sur les appendices du manteau chez plu- sieurs Gastéropodes fluviatiles, par M. A. Moquin- Tawpon.

Ç 1°". Les malacologistes ont observé chez les F’alvées, au bord du manteau, du côté droit, en arrière de l’or- gane excitateur, un long appendice filiforme, simulant un troisième tentacule ({). On n'a rien dit sur les fonctions de cet organe.

L'appendice dont 1l s'agit est placé à côté de l'appareil respiratoire; appareil bizarre, assez développé, pectini- forme (Crista pennacea, Müller), à barbes onduleuses, que l'animal fait sortir à volonté, à la base de son cou, et qu'il porte, dans cerlaines circonstances, comme un pa- nache ou un plumet (2).

(4) « Si on observe l’animal vivant (Falvata piscinalis, Lam.), et qu’on le voie se promener dans un bocal plein d’eau, on aperçoit, outre les deux tentacules de la téte, ....... un troisième tentacule latéral, qui ne part point de la tête comme les précédents, mais de côté, et qui est beaucoup plus long et plus fin.» Geoffroy, Traité coq. Paris, 1767, pag. 417.

(2) De là, le nom de Porte-plumet, donné par Geoffroy à la plus grande espèce de ce genre. Loc. cil., pag. 118.

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Müller appelle ce filament spiculum (1), Draparnaud, appendice tentaculiforme (2), et Lamarck, fil branchial (3).

Le filament des Falvées paraît de la longueur ou à peu près de la longueur des tentacules (4); il ressemble beau- coup à ces organes, lorsqu'ilest développé; mais il semble beaucoup plus contractile. Quand on trempe une Y’alvée dans l'alcool, l’appendice se raccourcit et se réduit à une saillie dentiforme.

Quand on examine ce filament pendant son extension, on voit le Mollusque le porter à droite, à gauche de son panache, comme pour le protéger (5).

À l’aide d’un fort grossissement, on découvre à sa sur- face un epithelium vibratile, comme celui des tentacules,

. . ÿ: 1 S mais plus saillant et doué d'un mouvement plus vif.

Le filament branchial est donc, à la fois, pour le plu- met respiratoire, un organe de défense et un instrament

, ? > pour accélérer le mouvement de l'eau (6).

Ç 2. Chez les jeunes individus de la Paludine vivipare, le manteau est pourvu, sur le bord du côté droit, de trois saillies ou lobes triangulaire-subulés, toujours renversés sur la coquille (7). M. Bouchard-Chantereaux a bien dé- crit ces saillies (8). Cet excellent observateur a parfaite- ment reconnu qu'elles répondaient aux trois carènes de

(4) Verm. terr. ét fluv., vol. alt., 1774, pag. 198.

(2) Hist. Moll., 1805, pag. 4.

(3) Anim. sans vert., t. 6, 2, 1822, pag. 172.

(4) Il offre la longueur des tentacules dans la Valvée piscinale; il est un peu plus court dans la Walvée spirorbe.

(5) « L’animal le porte en l’air et le remue. » Geoffroy, loc. cit , p.117. Quolies testa exit, exseritur, retrorstmque aliquantim eurvatur. Müller, loc. cit., pag. 198,

(6) Ce mouvement sert sans doute à activer le renouvellement des couches de liquide qui mouillent la branchie, et à chasser les corps étran- gers qui pourraient la toucher.

(7) Elles présentent environ 1 millimètre de longueur.

(8) Cat. Moll. Pas-de-Calais,, 1828, pag. 81.

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la jeune coquille et qu'elles étaient situdes à la place seront plus lard les trois bandes brunes du manteau (1).

On sait que les carènes sont d’abord hérissées de poils roux, assez longs et assez raides, recourbés en arrière. Ces poils paraissent produits par les pelits organes dont il s’agit (Bouch-Chant.).

Les carènes doivent aussi leur origine à ces mêmes lobes ou à leur base. Celle du milieu, qui est la plus forte, se trouve vis à vis de la saillie la plus développée (2).

Les digitations palléales sont creusées en dessus d’une sorte de demi- cana! assez étroit.

Ainsi que le filament branchial des Falvées, ces orga- nes sont recouverts d’un epithelium vibratile, mais beau- coup moins apparent.

Remarquons que les digitations sont placées du côté et au-dessus de l'orifice branchial. On peut donc les consi- dérer comme servant à protéger cet orifice, et à favoriser en même temps le courant respiratoire.

Quand la Paludine vivipare grossit, les appendices di- minuent graduellement de volume ; mais ils ne disparais- sent pas tout à fait, comme on a cru le voir (3). M. de Saint-Simon a constaté, et je l'ai vérifié maintes fois, que les saillies du manteau, chez les individus adultes, exis- tent toujours, mais réduites à trois petites dents.

Indépendamment de ces trois saïllies palléales, on re- marque, au bord du collier, dans la même espèce, vers

(4) Ces bandes sont au-dessous des bandes colorées, plus ou moins apparentes, de la coquille adulte.

(2) Ilserait curieux d'examiner le manteau des Paludines exotiques multicarénées, et de voir si ces Mollusques ne présentent pas des digita- tions palléales plus nombreuses et plus fortes que celles de la Paludine vivipare.

(3) « En grossissant, cette coquille perd insensiblement sa granulation nt ses carènes, et le manteau ses appendices ; parvenue au quart de la gros- seur qu'elle doit avoir, toat n disparu.» Bouch. Chant., loc. cit., pag. 81.

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le côte gauche, de petites éminences rudimentaires, den- tiformes, inégales, au nombre de sept (1).

$ 3. Personne n'ignore aujourd'hui que les branchies des Gastéropodes aquatiques sont pourvues de cils nom- breux, déliés, scintillants, qui font tourbillonner l'eau autour de l'appareil respiratoire. Plusieurs savants micro- graphes ont parlé de ces petits organes vibratiles. M. Ras- pail a observé, le premier, que les jeunes Paludines viwipares, extraites de l’utérus et encore enfermées dans leur albumen, étaient couvertes de cils oscillatoires sur toute la partie du corps qui se montrait hors de la coquille, et même sur les tentacules. En un mot, tout l'animal,

(4) On pourrait comparer aux saillies palléales de la Paludine vivipare, les digitations du manteau de plusieurs Physes, Ces digitations se trouveut aussi à la marge du collier et dans le voisinage de l’orifice respiratoire ; elles sont rabattues sur les bords de la coquille.

Müller et Draparnaud ont bien vu les digitations de la Physe des fon. laines. Le premier les décrit comme des lanières découpées, et le second comme des languettes linéaires. Vogt et Sturm les ont représentées avec assez d’exactitude.

Le célèbre malacologiste de Montpellier s’est trompé, en avançant que la Plhyse aigüe n’avait point de digitations au manteau, Cette espèce possède aussi des languettes, à la vérité moins caractérisées que celles de la Physe des fontaines. Les digitations qu’elle présente sont au nombre de sept, quatre supérieures presque rudimentaires, et trois assez fortes, ap- platies, longues d’un millimètre, élargies à la base, triangulaires, un peu pointues, rayées quelquefois de noirâtre. L'une de ces dernières paraît souvent plus grande que ses voisines.

Ces languettes sont revêtues d’un epithelium vibratile peu apparent, qui produit, dans l’eau, un mouvement analogue à celui que déterminent les papilles des tentacules dans la même espèce.

Les Physes respirant l’air en nature, l’epithelium dont il s’agit ne peut pas avoir pour but d'attirer l’eau dans l'appareil pulmonaire , lequel, du reste, paraît toujours fermé, quand l’animal est dans l’eau. Les languettes palléales servent à polir la coquille, ainsi que plusieurs auteurs l’ont ob servé. Maïs quel est le rôle de l’epithelium ? Pourquoi ce rudiment d’ap- pareil vibratile ?

Dans la Physe des mousses, il n’y a point d’appendices au manteau (Draparnaud). On remarque, à la place des digitations, un léger rebord qui s'appuie sur la marge de l'ouverture du têt (Ch. des Moulins).

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dans cette circonstance, était branchie (1). J'ai fait la même remarque sur les jeunes ’alvées piscinales.

Quand les Mollusques grossissent, l'epithelium s’obli- tére et disparaît; mais sa disparition n'est pas complète; il persévère dans certains organes :

Dans l’appareil branchial, extérieur (V’alvée), ou intérieur (Paludine) (2);

Dans les appendices du manteau, organes accessoires des branchies, du moins dans plusieurs circonstances (3);

Dans les tentacules, organes de l’olfaction.

Nore sur l'Ampullaire OEil d'Ammon (_Æmpullaria effusa, Lamarck), par M. DE Sauzcy (a).

Cette coquille est à coup sùr trop connue et trop ré- pandue dans les collections, pour qu'il y ait une opportu- nité réelle à en faire la description. Néanmoins, comme ce que jai à en dire peut offrir un certain intérêt aux conchyliologistes, que leur amour pour l’histoire naturelle

(4) Carus, Raspail. .....

(2) Ilexiste quelques traces de cils vibratiles sur les bords même du manteau.

(3) Voy. mon mémoire sur les Tentacules des Gastéropodes bitentaculés (Journ. Conch., t. 2, pag. ). D’après M. Raspail, dans le Limnæa stagnalis et dans la Paludine vivipare adultes, les tentacules n’en donnent pas le moindre signe. Je dois dire que les papilles, chez ces espèces, sont très courtes et leurs mouvements très difficiles à constater.

(a) Gette note nous a été communiquée par M. de Sauley, qui Pavait présentée à la Socièté d'histoire naturelle de Metz.

ip

porte à étudier les Mollusques sous le rapport de leurs mœurs plus spécialement encore que d'après l'enveloppe qui leur sert ordinairement d’abri; comme les faits que je désire signaler me semblent curieux et susceptibles de provoquer des observations mieux entendues, plus suivies et surtout plus concluantes que les miennes; comme en- fin la description de Lamarck est d’une telle brièveté qu'elle me semble à peine suffisante pour déterminer l'es- pèce dont il s'agit, aux yeux de quiconque ne possède point un échantillon conforme au type de l’auteur, j'es- père qu'en faveur de ce que je crois pouvoir présenter comme neuf, on me pardonnera l'espèce de superfluité du signalement que je donne d'une chose très connue.

AmpuLLariA EFFUSsA (Lamarck).

Coquille ventrue, ombiliquée, presque aussi large que haute, épidermée, d’un vert-jaunâtre, ornée sur le dernier tour de spire de quelques fascies d’un brun foncé, varia- bles quant au nombre et à la position, accompagnées quelquefois, ou même en partie remplacées par des lignes minces d’un rouge-brun, plus ou moins bien marquées. Spire composée de cinq tours et demi : bouche ovale, avec un angle vif vers la suture; bord gauche s’étalant en une lame mince sur la convexité du dernier tour, il s’épanouit en se renversant au-dessus de l'ombilic, dont il couvre une portion, et en allant ensuite rejoindre, par une courbe gracieuse, le bord droit qui est tranchant. Ombilic large et profond , laissant apercevoir trois tours de la spire. Les lignes et fascies du dernier tour, visibles à l'intérieur, qui est jaune vers les bords de la bouche, et plus profondément d’un brun clair.

Sommet de la spire souvent carié. Opercule brun, mince et corné. H. 45 millimètres, L. 44.

Animal gris, marbré de noirâtre, les yeux portés sur

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deux pédoncules situés à la base externe des tentacules, qui sont grands, minces et coniques. Mufle se prolon- geant en deux expansions labiales, larges et triangulaires, simulant une paire de tentacules inférieurs. À gauche, et sortant de dessous le manteau, un organe très grand, cy- lindrique, annelé de jaune et de noir, semblable à une feuille enroulée, sert à introduire l’eau dans la cavité branchiale (1). C'est le syphon ou appendice membraneux que possèdent, plus on moins développé, un grandnom- bre de Mollusques. La tête et les tentacules colorés en dessus comme le reste du corps, sont gris en dessous. Le pied large et robuste est généralement coloré en vert-brun, veiné d'une nuance plus sombre; mais sa partie anté- rieure, ainsi qu'une petite portion qui touche à l’opercule, en arrière de cette pièce, est légèrement teintée de rose : il est blanc sale en dessous.

L'Ampullaria effusa habite la Martinique, on la trouve en abondance dans le ruisseau qui fait clôture du terrain dépendant de l'hôpital militaire du Fort-Royal.

Étant en station dans les Antilles, j'ai pu observer de très près les habitudes de cet Ampullaire, dont j'ai nourri bon nombre d'individus pendant plusieurs mois consé- cutifs. Je les avais à bord dans un vase en verre, ce qui me permettait de les examiner à chaque instant du jour, sans les déranger, sans les tourmenter, si bien que pas un de leurs mouvements, pour ainsi dire, ne pouvait mé-

(1) Un fait bien digne de remarque. c’est que cet organe n’existe point dans toutes les espèces du genre, ainsi qu’il est facile de s’en convaincre en consultant l'anatomie de l’Ampullaire de Celébes, faite par le docteur Quoy (Voyage de l Astrolabe, tome ir, 4°° partie, pages 163 et suivantes; Atlas, partie zoologique, tome n, planche 57), il est remplacé par une simple gouttière. 11 semblerait qu’il est plus particulièrement propre aux espèces du continent américain ; c’est du moins l’observation que me fit le savant distingué dont je viens de citer le nom et l’autorité, lorsqu'à mon retour des Antilles, j'eus occasion de mettre sous ses yeux Un Croquis que j'avais dessiné d’après nature.

135 chapper. Je leur donnais du pain, quelquefois de la viande, parfois aussi des végétaux, ils semblaient s'en accommoder à peu près également bien, néanmoins c'est

plus particulièrement avec du pain que je les ai nourris pendant un temps assez long.

Ces animaux mangent beaucoup, ils sont gloutons. Sitôt qu'on émiettait du pain dans leur eau, ceux qui sta- tionnaient dans la région supérieure du liquide agitaient leurs longs tentacules, et s’en servaient pour se diriger vers l'aliment qui venait de leur être offert, tandis que ceux qui se trouvaient au fond du vase avaient recours à leur syphon pour arriver au même but. Ils l'allongeaient démesurément, sen servant comme d'une espèce de trompe avec laquelle ils exploraient tout l'espace autour d'eux, et quand l'examen leur avait paru suffisant, quand ils avaient en quelque sorte palpé et reconnu le corps qui venait d’être immergé, ils se mettaient eux-mêmes en mouvement pour aller le saisir et le manger.

C’est par des tractions fréquemment répétées que les Ampullaires parviennent à détacher, des corps qu'elles attaquent, des parcelles de dimension convenable pour être ingérées.

Le plus souvent, celles que j'étudiais se fixaient par le pied aux objets flottants dont elles voulaient se repaître; elles les ramenaient en avant, tout contre la bouche, comme elles auraient pu faire en se servant d'une main, et, suspendues alors à la surface du liquide, elles conser- vaient cette position nonchalante , mais commode pour elles, tout aussi longtemps que pouvait durer leur repas. Il n'était pas rare pourtant de les voir se servir de la partie postérieure de leur pied pour se fixer aux parois du vase, en même temps qu'elles en employaient la portion anté- rieure de la façon que je viens d'indiquer pour amener les aliments à portée de la bouche, mais cela n'avait lien

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qu'autant que le corps dont elles voulaient se nourrir avait plongé dans l’eau sans remonter à la surface.

Les Ampullaires m'ont paru se tenir à peu près indiffé- remment dans l'eau ou hors de l’eau : néanmoins je crois pouvoir affirmer qu'elles sortaiernt plus volontiers quand on n'avait pas la précaution de renouveler leur liquide assez souvent. Depuis que j'ai observé ces Mollusques, il m'a semblé que d’autres espèces, également aquatiques et de genres différents, abandonnaïent de même le liquide elles étaient emprisonnées, quand il ne leur présentait plus, je ne dirai pas une pureté satisfaisante, mais bien plutôt une quantité suffisante d'air respirable (1). J'ai

(4) Une observation faite par M. Deshayes semblerait, au premier abord, en opposition formelle avec ce que nous venons d'émettre; mais en l'étudiant attentivement elle ne peut que nous confirmer de plus en plus dans notre sentiment. Voici le fait : M. Deshayes reçut un jour, d'Égypte, quelques Ampullaires qui avaient été trouvées enfouies sous la vase dans un endroit dont les eaux s’étaient retirées depuis quelque temps Ces co- quilles lui ayant semblé assez lourdes, il en plongea quelques-unes dans l’eau, avee l'intention de les y laisser macérer jusqu’à ce que l’opercule se détachant de lui-même, permit aux matières animales de se délayer et de s’épancher à l'extérieur. Quel ne fut point son étonnement de voir au bout d’un certain tempsses Ampullaires s’ouvrir et leurs animaux se déve- lopper et s'étendre? ils étaient parfaitement vivants! Il est bien évident que ces Ampullaires avaient supporté une émersion et un jeûne extraor-- dinairemeut prolongés. M. Deshayes faisant l’anatomie de quelques-unes de celles qui n'avaient point été remises dans l’eau, reconnut qu’elles avaient dans leur cavité branchiale une petite provision de liquide. {l est donc avéré que les Ampullaires peuvent subsister malgré un jeûne rigou- reux. pendant un temps assez long, moyennant une très mince quantité d’eau qu’elles gardent en provision. [ faut en conclure que ces Mollusques habitant des régions chaudes et vivant dans des flaques d’ean, dont la nappe souvent assez mince doit nécessairement les laisser à sec pendant une portion notable del’année, en raison de l'intensité de l’évaporation, ont l'instinct de s’enfoncer dans la vase à une certaine profondeur ils sont assurés de trouver de la fraîcheur, et la faculté de subsister dans une espèce d’état d’hybernation.

Dans de semblables conditions, leur respiration doit, ce nous semble, ètre singulièrement ralentie : mais toujours est-il qu’il leur faut, de ma- nière ou d'autre, de l’oxigène, et que la petite quantité qui peut sen trouver dans leur très minime provision d’eau ne saurait les mener bien

répété plusieurs fois cette expérience sar des lymnées, des physes, des planorbes; et il m'a paru constamment

que ces animaux s'empressaient d'autant plus à sortir de

Veau que la masse dans laquelle je les avais plongés était

plus petite. On eût dit qu'ils cherchaient à fuir une as- phyxie.

J'ai vu fréquemment les Ampullaires flotter librement à la surface de l’eau, sans aucun soutien extérieur, et tout à coup laisser échapper quelques bulles d'air, ce qui les faisait plonger incontinent. D’autres fois au contraire, je les ai vues se détacher du fond et monter à la surface brus- quement, comme un morceau de liège, sans s’aider d’au- cun mouvement de reptation, l'animal étant à peu près complètement renfermé dans sa coquille; je dis à peu près, parce que dans le cas dont il s'agit, la coquille n'é- tait point close par l’opercule et que animal avait la posi- tion de repos. Les Ampullaires peuvent donc à volonté se servir de leur cavité respiratrice pour augmenter ou diminuer leur pesanteur.

loin et suffire à l’entretien de la vie. On peut, à notre avis, se rendre compte du phénomène qui doit se passer alors, en admettent que l’eau est le véhicule indispensable à l’aide duquel les Mollusques à branchies absor- bent l’oxigène. La petite provision que les Ampullaires de M. Deshayes avaient en réserve dans leur cavité branchiale, leur servait à dissoudre successivement une nouvelle quantité d'air au fur et à mesure du besoin qu’elles pouvaient en avoir, et le gaz carbonique, produit naturel de la respiration, se trouvait expulsé à chaque fois qu’un nouvel afflu d’air respirable venait imprégner le liquide qui baignait leurs branchies. Re- marquons bien que dans le cas dont nous venons de parler, les Ampul- laires n’étaient point baignées dans l’eau, mais qu’elles pouvaient être au contraire en contact avec l’air ambiant chaque fois qu’elles voulaient entre-bailler leur opercule. Il nous semble bien probable que les faits se passent en réalité comme nous venons de les présenter, puisqu’une si petite quantité d’eau a pu suffire, dans l’exemple qui fait le sujet de cette note, pour entretenir la respiration, et, par conséquent, la vie pen- dant plusieurs semaines, tandis qu’il est avéré qu’on asphyxie parfaite- ment et très promptement les Mollusques aquatiques en les plongeant dans un vase plein d’eau, dont ou intercepte la communication avec l'air extérieur.

138

Lorsque ees animaux stationnaient sous l'eau, en se fixant à un corps quelconque, j'ai remarqué souvent un phénomène bien singulier : tout en maintenant leur co- quille dans un état parfait d’immobilité, ils balançaient leur tête et leur syphon, d'avant en arrière dans l’espace compris entre le pied et le bord antérieur du manteau, et ce mouvement alternatif, qui n'avait pourtant rien de bien rapide, faisait frémir le vase et produisait un léger bruit assez étrange. On eût dit du choc d'une lame de couteau contre les parois d'une cloche de verre mise en vibration.

Pendant tout le temps qu'ont vécu mes Ampullaires, il ne m'a pas été possible d'observer leur accouplement, de sorte que j ignore complètement tout ce qui est relatif à l'acte de leur génération.

Au bout de quelques mois elles finirent par mourir les unes.après les autres. Un fait que je pus constater, c'est que toutes avaient la spire cariée et comme rongée; et pourtant j'avais eu soin, en les prenant, de ne choisir que des individus irréprochables pour l'intégrité de leur test. Il est bien advenu qu'en les transportant de terre à bord, quelques bouches avaient été ébréchées, mais les spires étaient demeurées intactes, et, après quelques se- naines, les brêches avaient été réparées et les bouches refaites. Une circonstance encore avait attiré mon atten- tion, c'est que toutes mes Ampullaires captives avaient fini par se pelotonner par groupes de trois ou quatre, de telle sorte que chacune avait invariablement la tête fixée sur la spire de sa voisine. Jamais je n'avais rien vu de semblable dans le ruisseau je m'étais procuré mes échantillons, dont chaque individu avait été trouvé isolé.

Ces faits singuliers, auxquels je n'avais point d’abord attaché toute l'importance qu'ils comportaient, me don- nèrent plus tard matière à réflexion, et me conduisirent à me demander s'il n’était pas naturel d'attribuer l'érosion

139

de la spire de mes Mollusques, leur maladie et finalement leur mort successive, à une seule et même cause : l'impos- sibilité pour eux de se procurer le calcaire indispensable à la sécrétion de leur test.

Poser la question, c'était selon moi la résoudre. En effet, l'eau dans laquelle je faisais végéter ces pauvres animaux, ne pouvait guère contenir de calcaire, c'était l’eau de notre provision de bord, et si elle eût contenu quelque chose en suspension, c'eût été bien plutôt quelques traces d'oxide de fer; le pain que je leur donnais ne leur en fournissait pas beaucoup plus, et leur prison de verre n'était pas susceptible de leur en procurer un atôme. Dès- lors en prendre, si ce n'est sur l'enveloppe du voisin? Force leur était donc de s'attacher les uns aux autres, et de puiser dans de mortels embrassements, l'élément indispensable à chacun , pour réparer ou augmenter sa coquille.

Ce qui, dans les circonstances ordinaires et toutes fa- vorables la Providence place constamment ses créatu- res, se produit naturellement et sans effort, sans que l'animal ait en quelque sorte conscience de son travail, dans les circonstances particulières moi, j'avais placé ces pauvres Ampullaires en les détournant de leur voie, n'était plus obtenu qu'au prix d'efforts incessants et sté- riles, en ruinant le travail de la veille par le travail du jour.

Dès-lors rien de plus simple que de s'expliquer le ma- laise et l’affaiblissement progressif de ces malheureuses créatures s'épuisant en vains efforts, malaise et affaiblis- sement qui devaient fatalement amener la mort dans un délai plus ou moins rapproché. De aussi l'explication toute simple de ces étreintes prolongées dont la carie ou plus exactement l'érosion des coquilles était la consé- quence obligée.

C'est, au surplus, avec une extrême réserve que je

AO

produis ces réflexions qui peuvent, à mon sens, rendre compte jusqu à certain point des caries si fréquentes qu'on apercoit sur un grand nombre de coquilles, dont les unes, je le sais, sont alternativement plongées sous l'eau ou exposées au contact et aux ardeurs du soleil, selon que la marée les couvre ou les abandonne : les Cérithes, les Mé- lanies, les Nérites, etc., sont dans ce cas ; tandis que bon nombre, comme les Mulettes, par exemple, se tiennent constamment à des profondeurs plus ou moins grandes, sans jamais êlre à sec.

Ce qui, dans le premier cas, a été attribué aux intem- péries des éléments, aux alternances trop multipliées de l'humidité et de la sécheresse, de la fraîcheur et de l’ari- dité, et qui, dans le second, est encore, ce me semble, un fait inexpliqué, ne pourrait-on pas le considérer, au moins pour une part quelconque, comme le résultat d’un travail incessant d'assimilation, par lequel certaines espèces de Mollusques s'approprieraïient sans grand labeur, et au dé- triment de certaines autres , l'élément dont elles ont im- périeusement besoin pour fournir aux réparations, comme aux accroissements de leur enveloppe.

Norice sur le genre Parmacelle (Parmacella, Guv.) extrait des mémoires de l’Académie de Toulouse. (Année 1850).

Nous empruntons à un mémoire fort intéressant publié par notre savant collaborateur M. Moquin-Tandon, dans

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les mémoires de l'Académie des sciences «le ‘Toulouse, ja courte notice que nous allons donner sar le genre Parma- celle.

Le genre Parmacelle à été créé, en 1804, par Cuvier, d'après un petit Mollusque gastéropode terrestre, décou- vert en Mésopotamie, par le célèbre voyageur Olivier : Cuvier donna une anatomie de l'animal.

En 1823, M. Sowerby figura, dans son Genera of shells une seconde espèce que MM. Webb. et Berthelot décou- vrirent depuis aux Canaries, et d’après laquelle ils pro- posèrent d'établir une nouvelle coupe, sous le nom de G. Cryptella.

Férussac, dans son tableau systématique et dans son supplément à la famille des Zimaces, considéra comme une autre Parmacelle un Gastéropode limaciforme, à co- quille intérieure, trouvé dans les bois aux environs de Rio de Janeiro : il en donna des figures et une anatomie due au scalpel de M. de Blainville.

Cette troisième espèce, appelée ?. paliolum par Férus- sac, diffère assez notablement des deux espèces précé- dentes, et MM. Webb. et Van Beneden ont proposé (Magas. de zoolog., 1836) d'établir pour elle un genre distinct, sous le nom de Peltellu.

Trois autres espèces de Parmacelles furent successive- ment découvertes en Egypte, près d'Alexandrie, aux en- virons de Lisbonne, et dans la province d'Oran.

On n’en connaissait aucune espèce propre à la France, lorsque , en 1847, M. Faïsse, d'Arles, amateur zélé de conchyliologie, découvrit aux environs de cette ville, dans la plaine de la Crau, plusieurs individus d’une autre Limace à coquille, que M. Moquin-Tandon a reconnu appartenir au genre Parmacelle, et qu'il désigne sous le nom de l’arm. Gervaisit. Cet auteur se propose de publier l'anatomie de ce nouveau Mollusque, et se borne, dans la

11

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notice à laquelle nous empruntons ces détails, à décrire le têt rudimentaire de cette nouvelle Parmacelle,

»

»

« On sait, dit M. Moquin-Tandon, d'après les obser- vations de MM. Webb. et Berthelot sur la Parm. calyculata, que peu de temps avant son éclosion, le jeune Mollusque est revêtu d'une coquille qui l'entoure de toute part. Cette coquille est fort petite : Elle pré- sente un tour de spire; elle ressemble à celle des Vi- trines, et, ce qui est digne de remarque, elle offre un opercule corné assez mince, encroûté à sa surface interne, orbiculaire, légèrement concave en dedans, bombé en dehors, et de couleur brunâtre. L'animal nait avec cette coquille et avec cet opercule. Ses or- ganes augmentent rapidement de volume : l'enveloppe testacée éprouve au contraire un arrêt de développe- ment. Bientôt l'opercule se détache et tombe. Quelques jours après, le Mollusque peut à peine être contenu dans sa coquille. Plus tard, la queue, qui s'est allongée, ne peut plus y rentrer; puis la tête reste dehors; puis le corps. Un moment arrive ou l'enveloppe testacée, devenue de plus en plus insuffisante comme tunique protectrice, ne paraît plus qu’un rudiment relégué vers la partie postérieure du dos; mais ce rudiment est en- core utile à l'animal, caril protège les organes les plus importants de la vie, le cœur et le poumon.

» Le manteau en grandissant, s’avance vers le têt, le recouvre d’abord un peu, passe sur lui et finit bientôt par le cacher en entier. Le Mollusque porte ainsi, pen- dant le reste de sa vie sous son manteau, l'enveloppe calcaire qui lui a servi de berceau ou de corps protecteur pendant sa première existence.

» Dès que la coquille est recouverte ou intérieure, une nouvelle sécrétion de matière calcaire vient s’ajouter à son bord libre et former peu à peu une lame testacée, unguiforme, plus moins grande. Cette lame n'a

Abe

plus la figure, ni le lustre, ni la dureté, ni la couleur de la véritable coquille : elle représente assez exacte ment le Zimacelle ou fausse coquille des Zimaces.

» Le têt des Parmacelles adultes est donc coquille par derrière, et limacelle par devant.

» Que l’on compare maintenant les différentes relations de coquille à Mollusque que la Parmacelle à présentées dans son évolution, et l'on reconnaîtra qu'elle a suc- cessivement passé par une série de phases organiques qui caractérisent l'état permanent ou normal des Cy- clostomes, des Hélices, des Æmbrettes, des Vitrines, de la Testacelle et des Limaces.

» Comme dans la Parmacella calyculata, le têt de la nouvelle Parmacelle de la Crau présente deux parties distinctes : la partie postérieure ou de première forma- tion, petite spirale un peu épaisse et colorée : la partie antérieure ou de formation secondaire, beaucoup plus grande, unguiforme, très mince et plus ou moins blan- châtre.

» Dans l'animal adulte, la première partie peut avoir de 3 à 4 millimètres de grand diamètre : elle offre un tour et quart de spire; son sommet paraît oblique et très obtus ; les sutures sont peu distinctes, et la spire se dilate brusquement ; la surface extérieure est lisse, luisante, et d’un jaune un peu verdâtre.

» La partie antérieure est à peu près ovalaire-obovée, longue de 9 millimètres (ce qui donne 12 à 13 mill. pour la longueur de la coquille entière), et large de 6 à 8, légèrement convexe, mate, et singulièrement fra- gile. On remarque à la surface supérieure des stries arquées, convexes d'arrière en avant, inégales, qui indi- quent nettement ses accroissements successifs. On n'observe pas de stries à la surface intérieure. »

M. Moquin-Tandon fait remarquer, en outre, quelques-

unes des différences qui distinguent la coquille de la

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Parmacella Gervaisii, de celles de plusieurs autres espèces, et il ajoute :

« On doit considérer les Parmacelles comme des Li- » maciens des pays chauds, qui font le passage des Gas- » téropodes nus, à coquille intérieure, aux Gastéropodes » testacés.

» On peut dire que les Parmacelles sont des Mollus- » ques testacés pendant leur jeunesse, et nus dans l’âge » adulte. La nature semble avoir voulu préserver eflica- » cement ces animaux pendant le premier temps de leur » existence, contre l’action des agents extérieurs. »

Les Parmacelles paraissent propres aux régions dans lesquelles la température est toujours assez élevée : c'est du moins ce qu'on peut inférer de l'habitat des espèces connues jusqu'à présent, car les environs d'Arles, M. Faïsse a découvert la nouvelle espèce, peuvent être considérés comme la partie la plus chaude de la France. Il n'est pas douteux qu'on trouverait un plus grand nom- bre d'espèces de ce genre en se livrant à des recherches, soit en Amérique, soit sur le continent asiatique : il est même probable que des investigations faites dans ce but conduiraient à la découverte d'autres Mollusques fort in- téressants.

Voici la nomenclature que donne M. Moquin-Tandon des sept espèces de Parmacelles connues jusqu'à présent, et qu'il divise en deux sections : les vraies Parmacelles, et les fausses Parmacelles, ou Peltelles de MM. Webb. et Van Beneden.

J. ParmacezLes. Cuirasse grande, dépassant de beaucoup la coquille en avant.

Paru. Ouviern, Cuvier. Cuvier. Ann. Mus,, Paris, t. v, 1804, p. 435, pl. 29 à 15.

NS

Parmacella Mesopotamiæ, Ocken. Lehrb, naturg, 1816, pl. 9. Testacellus ambiguus, Férus. Hist. Moll., p. 95, pl. 8, fig. 4? Has. La Mésopotamie, dans les plaines de l'Euphrate (Olivier).

2 ParM. CALYCULATA, Sowerby. Sow. Gen. of. shells, 1823. Cryptella Canariensis, Webb. et Bert. Ann. Sc. nat., t. xxvur, p. 110, 1833. Magas. zool., 1835, pl. 63. Crypt. ambigua, D'Orbig. Hist. nat. Canar., p. 50, pl. 1, fig. 1-12. Has. Les Iles Canaries, Lancerotte, Forteaventure, les deux îles de l'archipel Canarien , les plus chaudes et les plus rapprochées de l'Afrique occidentale.

Parm. ALExANDRINA, Éhrenberg. Ebrenb. Symb. phys., Berlin, 1828. Has. L'Egypte, dans les jardins d'Alexandrie (Rüppel).

4 Parm. Vazen@iennu, Webb. et Van Beneden.

Webb. et Van Ben. Magas. zool., 1836, pl. 75, 76. Morelet. Moll. Portug., 1845, pl. 4.

Has. Sur les collines du calcaire hippuritique d’Alcantara, derrière Lisbonne, sur la rive droite du Tage, depuis le graud aqueduc, jusqu'au palais Ajuda (Webb.). Dans les plaines de Seja (Morelet).

Paru. Desmayesu, Moquin-Tandon. Moq.-Tand. Actes Soc. Linn. Bord., vol. xv, p. 261, pl. 1, fig. 5. Has. La province d'Oran. Go Parm. Gervais, Moquin-Tandon.

Journal institut, 1847, 730. Mem. acad., Montpel., 1847. Dupuy, Moll. France, fascic., 1849.

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Has. Habite dans la plaine aride de la Crau, et sur les bords de cette plaine, dits les Coutures. M. Faïsse a découvert ce Mollusque, au mois d'avril, parmi des tas de cailloux. Les individus étaient presque tou- jours deux ensemble. Ilen a trouvé quelques-uns à 25 ou 30 centimetres de hauteur, dans des touffes de Quercus corcifera. L'animal est d’un brun-olivätre, sans taches; il paraît nocturne : son mucus est très luisant (Faïsse).

I. Cuirasse dépassant à peine la coquille en avant.

(Pezteres de MM. Webb. et Van Beneden).

ParM. PALLIOLUM, Férussac (1). Férus. Tabl. syst., p.25, pl. vu, À, fig. 1-7. Hist. Moll. Supplément à la famille des Limaces.

Parmacel. Taunaysü, Blainville. Dict. des sc. nat.,

vol: 37, 1895. Has. Les environs de Rio Janeiro, dans les bois et dans les lieux découverts (Taunay fils).

(1) Nota. D'après la figure de Férussac, Le têt du Parmacella palliolum ne paraît pas composé de deux parties distinctes. Cette coquille serait-elle le produit d’une seule formation? S'il en était ainsi, cette espèce dont l'organisation intérieure s’éloignerait un peu de celle des autres Parma- celles, devrait réellement former un genre séparé, ainsi que l’ont pensé

MM. Webb et Van Beneden,. Moquix-Tawpon.

Nore sur les mœurs de l'Aelix tristis (Pfeifler), par M. Lecoe, professeur d'histoire naturelle de la ville de Clermont-Ferrand.

La Corse, si curieuse sous tous les rapports pour ceux qui s'occupent d'histoire naturelle, nourrit quelques

LL AMD,

Mollusques assez rares dans les collections, ou dont Îles coquilles seules sont connues.

De ce nombre est lAelix tristis (Pfeiffer), qui, à ma connaissance, n'a encore été trouvée que dans cette île, et dont les mœurs présentent quelque intérêt.

Cette espèce est voisine de l’Helix aperta (Born), et se rapproche aussi des //elix picta et versicolor du même auteur, toutes deux de Cuba, et plus éloignées du tristis que l’aperta.

Elle est brune, avec quelques zones, demi-transparente, et son péristome, peu formé, reste toujours très mince, quoique pouvant acquérir avec l’âge une certaine solidité. L'animal est noirâtre et déborde la coquille à tous les âges de sa vie.

L'ÆHelix tristis est assez répandue dans les localités res- treintes on la rencontre, mais sa rareté dans les collec- tions s'explique par la difficulté de se la procurer, à cause de sa station souterraine.

Elle habite dans les sables maritimes, et toujours sous une plante particulière à la Corse, sous le Genista Salz- manni, espèce très épineuse et fortement armée, qui semble destinée à la protéger. 11 faut, pour se la procurer, relever les branches étalées du Genista, et fouiller au pied à des profondeurs plus ou moins grandes, suivant la tem- pérature. S'il fait très chaud et que la sécheresse règne depuis longtemps, l’Helix descend jusqu'à 50 ou 60 cen- timètres de profondeur, et rien n’indique à l'extérieur sa présence dans les sables. Si les chaleurs persistent comme pendant l'été, non seulement elle s'enfonce jusqu à ce qu'elle trouve de la fraicheur, mais elle ferme son oper- cule et reste immobile pendant plusieurs mois.

L'opercule est blanc, bombé, et analogue à celui de V'Helix aperta, Born.

L'Helix tristis n'est pas toujours à une profondeur aussi considérable, Elle remonte pendant les pluies, et

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l'on a la chance, en hiver et au printemps, de la trouver quelquefois plus près de la surface. 11 est même douteux qu'elle puisse se nourrir dans le sable marin, qui à la vérilé contient des débris de matières organiques, mais en petite quantité. Elle doit sortir la nuit et paître sous les Genista Salzmanni, il n'existe guère que des feuilles mortes, et parfois quelques rares Graminées.

Les sables dans lesquels elle s'enterre sont tout à fait granitiques, et le peu de calcaire qu'ils renferment pro- vient des coquilles marines brisées qui existent toujours dans ces localités. Le test indique assez par sa transpa- rence et sa couleur que la gélatine domine, et que le cal- caire est en faible proportion, mais cela tient aussi à la nature de l'animal, car dans les lieux voisins et entière- ment granitiques, l'Æelix vermiculata (Müller), acquiert une coquille très épaisse et nullement transparente.

Pendant un court séjour à Ajaccio, je fus curieux de savoir si l’Aelix tristis sortait entièrement de sa demeure souterraine, et pendant une pluie battante je me dirigeai sur la plage elle habite. Il était impossible, à cause du mauvais temps, d'y aller par mer, et une petite rivière que je comptais passer à gué avait reçu trop d'eau pour permettre ce passage. Il fallut alors faire un grand détour pour irouver un pont, et, quand j'arrivai sur les lieux, la pluie avait entièrement cessé. Il me fut impossible de trouver une seule Hélice à la surface du terrain, malgré l'abri des Genista. Toutes étaient rentrées dans le sable, mais la plupart d’entre elles laissaient sortir l'extrémité de leur spire, en sorte qu'il était facile de les enlever avec le doigt dans le sable mouillé. Les jeunes, comme cela arrive pour les autres Hélices, étaient restées sans doute plus tard en pâturage et étaient moins enfoncées que les vieilles, plus repues ou plus prudentes. Ces dernières se trouvaient à quelques centimètres seulement de profon- deur, et j'en rencontrai quelques-unes qui étaient déjà

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descendues à deux décimètres. En général, pourtant, on voyait le sommet de la spire, au moins un trou dans le sable, comme celui qui établit une communication entre l'air atmosphérique et les Solen, qui s'enfoncent comme nos coquilles dans les sables marins.

Toutefois, ce trou disparaît quand l’Helix s’est un peu plus enfoncée, et rien ordinairement n'indique la trace de l'animal.

C’est avec le pied que l’Æelix tristis creuse le sable, et comme lanimal dépasse la coquille, il fait toujours un trou assez grand pour que la coquille, en y pénétrant à la suite de l'animal, n’en touche pas les bords, car sans cela les jeunes qui sont très fragiles auraient les bords brisés, tandis qu'ils sont très entiers.

J'ignore si les œufs sont pondus à une très grande pro- fondeur; je le crois d'autant plus qu'il m'a été impossible de découvrir de très jeunes individus, et peut-être vivent- ils quelque temps dans le sable avant de pouvoir sortir. Quant à l’accouplement, il a lieu en temps de pluie à une petite profondeur, et il m'est arrivé, en faisant sauter une Hélice dont j'apercevais le sommet de la spire, d'en ame- ner deux qui étaient accouplées, et dont l’une était entiè- rement cachée.

Si les très jeunes Hélices sont rares, on en trouve aussi peu de mortes, ce qui me ferait supposer qu'elles meurent aussi dans le sable à une certaine profondeur.

Il y a cependant à la surface quelques coquilles vides, et ce seul fait indique déjà qu'elles sortent à certaines époques. Ces coquilles mortes étaient assez fraîches, et je suppose que l'animal avait été la proie des fourmis ou de quelques larves d'insectes.

J'ai été assez heureux pour rencontrer un individu sé- nestre de cette rare espèce.

L'animal de l’Æelix tristis est très mou et a toujours à

orande quantité de bave gluante. I s’en

sa disposition une 9

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sert pour ramollir le sable, et si on vient l'enlever de terre, il agglomère autour de lui beaucoup de sable et de gravier qu’il retient avec force, et dont on ne le débar- rasse que par des lavages successifs.

Comme l'AHelix aperta, l'Helix tristis est un mets très délicat; l’animal est très tendre et très succulent; il a seu- lement l'inconvénient d'être tellement rare qu'on n'en mange jamais, et que je dois conserver le témoignage unanime de toutes les personnes qui étaient alors à l'hôtel de l'Europe, à Ajaccio, et auxquelles j'ai pu faire goûter cette nourriture, presque aussi précieuse que les cervelles d’Autruche des gastronomes romains.

C'est au mois d'avril que j'ai recueilli cette curieuse espèce que j'ai pu offrir à mes amis, et dont je conserve encore quelques exemplaires d'échanges.

Au nombre des personnes auxquelles j'ai eu le plaisir de remettre quelques individus de l'Æelix tristis, se trouve le capitaine Durieu, bien connu de tous les naturalistes par son obligeance, ses recherches et ses observations sur les productions de l'Algérie. Ce savant voulut bien me donner une autre Hélice qu'il avait recueillie en Afrique dans des conditions analogues. C’est une petite espèce d’une toute autre section que l'ÆHelix tristis, et apparte- nant au groupe des //elix virgata (Montagu), Æ. Rosetti (Michaud), Æ]. subrostrata, etc. Elle est extrêmement voisine de l’AHelix pelluscens (Shuttleworth), que ce natu- raliste a rencontrée en Corse, et qu'il a eu la bonté de m'envoyer, mais elle en difière cependant. Le capitaine Durieu a recueilli la sienne dans les Dunes de la Calle, en Afrique. Elle est toujours enfoncée dans le sable pur, de manière à ne montrer que le sommet de la spire, ja- mais plus ni moins. Elle est très rare, dit M. Durieu, et cela se comprend pour une espèce quiest à peine visible. Peut-être cette Hélice existe-t-elle aussi à une très grande profondeur, comme l’Helix tristis. Ge quil y a de certain,

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c'est quelle s'abrite également sous un épiphragme, car quelques-uns des individus que m'a donnés M. Durieu en conservent encore des fragments.

Ainsi, voilà deux espèces de groupes très distincts qui montrent les mêmes habitudes, et nous font voir com- bien les mœurs sont différentes dans des Mollusques du même genre.

Je n'ai pas Ja prétention de donner ces observations comme entièrement nouvelles ; mais j'ai cru devoir les signaler à l’attention des conchyliologues, afin qu'ils di- rigent leurs recherches dans ce sens, et qu’ils puissent arriver par ce moyen à la découverte d'espèces inconnues, dans les lieux mêmes qui auraient déjà été visités.

De l'ORGANE DE L'oporar chez les Gastéropodes terres- tres à tentacules oculés.

En donnant, dans notre dernier numéro, les nouvelles observations de M. Moquin-Tandon sur le siége de l'or- gane de l'olfaction chez les Gastéropodes terrestres et flu- viatiles, nous annoncions le projet de rendre compte des premiers travaux publiés (1) sur cette question par ce savant académicien. C'est ce que nous allons faire avec d'autant plus de plaisir que ces travaux dénotentcombien, dans l'étude même des Mollusques qui nous entourent, il y a pour un observateur habile, de points à vérifier, de doutes à éclaircir, et de faits à découvrir.

(4) Mémoire de l’Académie des sciences de Toulouse, année 4854,

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M. Moquin-Tandon commence par établir, au moyen de faits incontestables, que les Gastéropodes terrestres et fluviatiles jouissent du sens de l’odorat : puis il rappelle combien les naturalistes ont différé d'opinion sur la ques- tion de savoir était le siége de ce sens.

« Valmont de Bomare, dit-il, De Blainville, Spix, l'ont » placé dans les tentacules antérieurs ou inférieurs; » Cuvier dans la membrane du manteau, ou dans la » peau toute entière qui rappelle la texture d'une mem- » brane pituitaire, M. Triverianus dans l’intérieur de la » bouche; M. Carus à l'orifice de la cavité respiratoire; » M. l'abbé Dupuy dans les grands tentacules; enfin, » tout récemment, un physiologiste américain, M. Leidy, » a cru découvrir l'organe de l'odorat à l'extrémité du » pied, près de la tête, dans une petite cavité qui reçoit » deux branches nerveuses des ganglions sous-œæsopha- » giens antérieurs : M. Deshayes paraît pencher pour cette opinion. » Suivant M. Moquin-Tandon, le sens de l'odorat des Gastéropodes à tentacules oculés a son siége dans le bou- ton terminal de ces mêmes tentacules; le renflement ner- veux de ce bouton est une papille olfactive, et le nerf tentaculaire est le nerf de l’olfaction, très distinct du nerf optique.

Ce savant a cherché à confirmer le résultat de ses études anatomiques aux moyens de preuves fournies par la phy- siologie.

NA LA

Ainsi, il a coupé par le milieu les grands tentacules de deux A4rions, de manière à enlever la papille olfactive et le globe oculaire. Au bout de deux mois ces Mollusques placés dans un endroit humide étaient guéris : les tron- cons des tentacules étaient normalement cicatrisés. Placés à une petite distance de diverses matières nutritives odorantes, ils ne firent aucun mouvement pour sen

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rapprocher, tandis qu'une fraise approchée de la bouche de l’un d’eux fut mordue, et mangée avidement.

L'habile observateur rapporte dans les termes suivants un autre fait qui donne une nouvelle force à l'opinion qu'il

nt a émise,

« On sait, dit-il, que les Testacelles se nourrissent de « Lombrics qu'elles poursuivent avec acharnement dans » leurs galeries souterraines. Ces Mollusques ont des » yeux extrêmement petits, et leur vision très myope et » très faible ne doit pas leur être d’un grand secours dans » les entrailles de la terre. C'est l’odorat qui leur sert de » guide principal : soumis à la dissection, les grands » tentacules de ces curieux animaux m'ont présenté deux » nerfs olfactifs énormes : ces nerfs prennent naïssance » en avant etun peu en dedans des ganglions cérébroïdes : » ils sont bruns. Leur extrémité tentaculaire, au lieu de » se dilater en une papille ganglioniforme, comme chez » les Arions et les Hélices, se divise en plusieurs gros- » ses branches courtes, divergentes, subdivisées en un » grand nombre de rameaux, qui forment comme une » touffe dans le bouton de l'organe (1). »

M. Moquin-Tandon, dans le but de vérifier, par des faits, jusqu'à quel point l'opinion émise par M. Leïidy pouvait ètre fondée, a cautérisé profondément sur plu- sieurs /elix apersa et pisana la partie antérieure du pied, le savant américain place le siége de l’odorat, et il a constaté que ces Mollusques après l'opération, se diri- geaient vers les matières odorantes, commeilsle faisaient auparavant,

(4) Nota. Ce bouton paraît très peu renflé. Les tentacules sout du reste petits et parfaitement appropriés au genre de vie du Mollusque, obligé de se glisser dans les galeries les plus étroites. La partie antérieure du corps et la tête sont aussi très efilés.

Moquix-Tanpox.

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De la doctrine du PuLéBenTÉRIsME. Examen de cette doctrine par la Société de Biologie de Paris.

Ceux de nos lecteurs qui sont familiarisés avec les études malacologiques, sont parfaitement au courant des discus- sions qui se sont élevées à l’occasion des doctrines déve- loppées par M. de Quatrefages sur l’organisation de divers

roupes d'animaux Mollusques qu'il a désignés sous le nom de Phlébentérés : toutefois, nous pensons qu'on lira avec quelque intérêt un dernier document, auquel la dis- cussion dont il s’agit a donné naissance : nous nous bor- nerons, avant de le transcrire, à dire quelques mots de la question, qui na pas été sans quelque retentissement dans le monde scientifique.

Au commencement de 1844, car il faut remonter un peu loin pour trouver la première trace du litige, M. de Quatrefages lut à l’Académie des sciences un mémoire sur un groupe de Mollusques gastéropodes, dont l'organisa- tion s’éloignait beaucoup, d'après ce naturaliste, de celle des animaux du même type, et présentait même des par- ticularités fort singulières.

Dans ces animaux, ayant du moins tous les caractères extérieurs propres aux Gastéropodes, on voyait dispa- raître cœur, branchies, artères, veines, et à la place de ces organes, M. de Quatrefages trouvait un tube digestif ramifié servant à la fois à la digestion, à la respiration, à la circulation, comme dans les plus bas échelons du règne animal : il désignait cet appareil nouveau sous le nom d'appareil gastro-vasculaire.

M. de Quatrefages, écrivain distingué, doué d’un esprit vif et d'une imagination brillante, avait évidemment cru trouver, dans une étude difficile, accessible à un petit nombre de z0ologistes, quelques chances de découvrir des

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faits nouveaux et importants : séduit par de trompeuses apparences, il avait réellement cru voir se développer sous ses yeux une organisation toute nouvelle, extraordi- naire, et il mit sans doute un peu de précipitation à initier le monde savant à des découvertes qui devaient éveiller l'attention, et exciter même une certaine surprise.

On s’émut donc quelque peu de voir se produire une doctrine qui était en opposition avec les lois généralement considérées comme régissant l'organisation animale. Un champion , que nous n'avons pas besoin de nommer, descendit dans l’arène, et la discussion s'engagea assez vivement devant l’Institut, qui, au milieu d'un feu croisé de mémoires, se décida à faire examiner la question par une commission, Ce qui équivaut, dans ce temps-ci, à un ajournement indéfini. Cependant les doctrines aventureu- ses de M. de Quatrefages trouvèrent de nouveaux contra- dicteurs chez les savants étrangers, qui en firent la criti- que en anglais, en allemand, et dans d’autres langues que nous nous faisons un devoir de ne pas connaître : aussi peut-on dire qu'en France du moins le Phlébenté- risme était à peu près oublié : il ne s'était révélé de loin en loin qu'avec timidité, et en s’amoindrissant, de sorte qu'on fut passablement surpris de le voir reparaître en 1850, résurrection que quelques-uns attribuërent à la mort d'un savant illustre, M. de Blainville, qui s'était montré fort peu épris, nous devons le dire, des propriétés de l'appareil gastro-vasculaire. La mort de M. de Blain- ville laissait une place vacante à l’Institut, et des amis imprudents poussèrent M. de Quatrefages à se mettre sur les rangs, et à se présenter armé de ses mémoires que la Commission académique n'avait pas eu le temps d’exa- miner dans le cours des six dernières années.

Par des circonstances que nous ne saurions expliquer, la question du Phlébentérisme fut alors remise sur le tapis du docte aréopage, en même temps qu’elle fut portée

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devant a Société philomatique, et devant la Société de biologie, dont M. de Quatrefages est membre.

La commission de l'Institut se hâta lentement : la So- ciété philomatique garda le silence : la Société de biologie prit seule l'affaire au sérieux, éveillée peut-être par la crainte, selon nous mal fondée, de voir un acte important donner une sorte de sanction à des doctrines erronées. L’instant lui semblait critique; elle voyait déjà les phlé- bentérés, ces êtres fantastiques, se tenant à l'entrée de l'Académie prêts à en ouvrir les portes à M. de Quatre- fages : la Société dont il s’agit, poussée ainsi par un senti- ment honorable, confia l'examen de la question à une commission d'hommes très compétents , savants comme des acadéniiciens, plus expéditifs, et étrangers à toute influence de coterie.

Après huit à dix séances consacrées à l'étude appro- fondie des doctrines controversées, la commission de la Société de biologie consigna son opinion dans un rapport qui ne contient pas moins de 132 pages, et qui est à la plume exercée de M. Robin, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris.

Il ne peut entrer dans le cadre du Journal de Conchy- liologie de faire connaître tous les détails d'une question traitée à fond par le savant rapporteur, et nous devrons renvoyer nos lecteurs à cet intéressant travail, mais nous allons mettre sous leurs yeux les conclusions remarquables adoptées par la commission.

RÉSUMÉ, Première partie,

« $ LXXII. Nous venons de vous exposer, avec tous les développements qu'elle exigeait, cette question dite du phlébentérisme, dont la Société a été entretenue

on

pendant plusieurs séances consécutives, et pour l'examen de laquelle nous avons été désignés.

» Nous avons vu comment l'application irréfléchie ; inexacte et l'on pourrait dire malheureuse du mot appareil gastro-vasculaire, avait entraîné fatalement à toutes les con- séquences qui découlaient de sa signification, et, par suite, à cette série d'erreurs que nous vous avons signalées. Vous avez vu comment leurs conséquences zoologiques avaient été formulées par la création d’un nouvel ordre de Mol- lusques, appelés PAlébentérés; puis, par la subdivision de celui-ci en familles, les Æntérobranches et les Dermo- branches. û

» Vous avez vu ensuite comment ses conséquences anatomiques, que caractérise l’idée du remplacement d'un appareil qui s’atrophie par un autre qui s'accroît, avaient été aussi caractérisées par le mot phlébentérisme. Vousavez vu comment cette idée, véritable théorie au fond, était née, comment elle s'était développée et comment, sous des impulsions académiques, elle avait grandi rapide- ment, jusqu'au point de prendre des proportions considé- rables, nullement en rapport avec son importance. Vous l'avez vue ensuite en présence des faits et des arguments qui lui étaient opposés, se modifier bientôt, se présenter sous un aspect plus général, mais plus diffus, et, dès lors, véritable Protée insaisissable, revêtir toutes les formes pour échapper à ces faits et à ces arguments; mais en même temps vous l'avez vue s’atténuer et s’amoindrir peu à peu, jusqu'au point de s'annihiler d'une manière pres- que complète.

» Adoptée et prônée outre mesure par quelques natu- ralistes en France, l’idée du phlébentérisme a trouvé à l'étranger un accueil singulièrement restreint, et seule- ment de la part de zoologistes et anatomistes, qui, en cela, se sont montrés dépourvus de véritables doctrines scienti- fiques. Aussi vous avez vu leurs conclusions considérées,

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à juste titre, comme fondées sur des observations trop précipitées (Blanchard). Vous avez encore vu tous les zoologistes qui, par la nature de leurs travaux, ont été portés à s'en occuper, être comme surpris de semblables doctrines, s'empresser d'étudier les faits qui leur servent de base, etmettre, à en démontrer l'inexactitude, une per- sistance dont la durée ne peut s'expliquer que par les convictions que donne l'observation des faits anatomi- ques.

» Ces erreurs, par la réserve ét la modération avec Îes- quelles elles ont été relevées, nous montrent combien est grand au dehors de nous le respect porté aux idées venues de France, et combien peut être grande l'influence de celles qui s'appuient sur des bases solidement fondées. Elles nous montrent par conséquent combien il était in- portant que ces mêmes doctrines trouvassent leur rectifi- cation d’abord eu France même, service que la science doit à M. Souleyet. Peut-être un jour une part sera-t-elle attribuée à votre Société, qui n'a pas hésité à suivre dans toutes ses conséquences une discussion aussi vaste et aussi ardue.

» ‘Tous ceux qui sont suffisamment doués de cette in- dépendance de caractère et de cette droiture qui fait juger par l'esprit les œuvres de l'esprit, en laissant au sentiment toute liberté d'apprécier les impulsions du cœur, doivent donc répudier ces idées qui ont semblé un instant devoir faire rétrograder la science. Guidée par ces données que fournissent seules de profondes convictions stientifiques, après avoir examiné de la manière la plus attentive tous les textes et les points de la question qui méritaient réel- lement examen, votre commission est arrivée à formuler les résultats scientifiques dont voici l'énoncé pour la pre- mière partie :

» 1 Les Mollusques Gastéropodes désignés sous le nom de phlébentérés, ne diflèrent pas, par leur organisa-

A

tion, des Gastéropodes qui s'en rapprochent par leui constitution extérieure ; les fonctions de la digestion, de la circulation et de la respiration s’exécutent chez ces Mollusques de la même manière que chez les autres ani- maux de la même classe, et à l'aide des mêmes appareils, constitués d’une manière tout à fait analogue; ces Mol- lusques doivent par conséquent rentrer dans les groupes des Nudibranches, des Inférobranches, etc., d'où ils avaient été retirés.

» Les mots d'appareil gastro-vasculaire, appliqués à l'un des organes de l'appareil digestif de ces Mollusques, doivent étre supprimés comme exprimant une idée inexacte, et remplacés par ceux d’organe gastro-hépatique ou conduits gastro-biliaires, doit en être de même des autres expressions par lesquelles on a cherché à rendre plus tard la même idée, ou à désigner la fonction nou- velle correspondant à ce nouvel appareil : telles sont par exemple les expressions d'appareil et de fonction d'irri- gation organique, etc.

» Les mots de phlébentérés, puis ceux qui en sont venus, comme Îles expressions d'entérobranches et dermo- branches, doivent être également rayés de la science, car ils expriment encore, sur les fonctions de la respiration et de la circulation des Mollusques, des idées complètement inexactes et désignant, au point de vue zoologique, des groupes d'animaux qui ne sont pas différents de ceux déjà connus.

» Le mot phlébentérisme, par lequel on a cherché à généraliser les mêmes faits, mais de manière à rendre leur signification moins nette, moins précise, et par suite à rendre moins saisissable leur véritable aspect, doit égale- ment disparaître de la science, ce dont l'exemple a été donné par plusieurs des auteurs didactiques que nous avons cités.

» Les conséquences théoriques qu'on avait voulu

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déduire de ces faits pour changer les principes de la science, ne sauraient être adinises, et ces principes restent ce qu'ils étaient.

» En dernier résultat, l'idée du phlébentérisme doit être considérée comme une de ces vaines lentatives qui apparaissent de loin en loin dans la science; et qui, bien que n'ayant d'autre résultat que de l'entraîner pour un instant hors des voies normales elle ne tarde pas à rentrer, n'en nécessitent pas moins, pour être réduites à leur véritable valeur, des efforts considérables. Sans avoir été tout à fait nuls pour le véritable progrès, ces efforts sont pourtant loin d'être en rapport avec les résultats utiles auxquels ils ont conduit. Mieux connue qu'elle n'é- tait auparavant, l'anatomie des animaux dont nous avons parlé eût certainement pu être étudiée d’une manière plus régulière, sans quil fût besoin de faire intervenir les idées de dégridation et autres plus perversibles encore, ainsi que le montrent les travaux de Delle Chiaje, etc.. »

Deuxième partie.

« $ LXXIIS. Le sujet précédent se rapportait essentiellement au fait du remplacement d'un appareil, qui disparaît, par un autre qui se complique pour le sup- pléer; celui dont il s'agit ici se rapporte spécialement à une simplification et à des modifications particulières du système veineux, confondues à tort en une seule et même question ; ces deux sujets ont être traités séparément, comme l'avait fait M. Souleyet. Cela était indispensable pour éviter les discussions interminables auxquelles con- duit inévitablement l'absence de distinction méthodique entre des idées et des faits évidemment d'ordres distincts.

» $ LXXIV. Voici quels sont les résultats scienti- fiques, qu'à cet égard nous avons été conduits à formuler : » Le cœur et le système veineux existent chez tous

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les Mollusques, contrairement à ce qui a été avancé par quelques naturalistes.

» Le système veineux de ces animaux comprend deux parties distinctes :

» L'une qui porte le sang des diverses régions du corps à l'organe respiratoire sans passer par le cœur (système porte-branchial, système veineux général, branchial af- férent) ;

» L'autre qui rapporte le sang de l'organe de respiration au cœur (système veineux efférent , veines branchiales ou veines branchio-cardiaques).

» C'est en négligeant de tenir compte d'un des élé- ments constitutifs des vaisseaux, qui peut quelquefois seul les tapisser, à l'exclusion de parois, autres que les organes divers qui limitent ces conduits, qu'on a pu donner le nom de lacunes à la totalité ou à une partie du système veineux porte-branchial. C’est, par suite, en changeant simplement le nom de veines branchiales ou branchio- cardiaques, qu'on a pu dire que le système veineux man- quait complètement chez les Mollusques.

» Le mot de lacune doit disparaître de la science anatomique, en tant que désignant des organes de l'appa- reil de la circulation , parce qu'il entraîne l’idée de l’ab- sence d'une chose qui ne manque pas, et tend à faire croire à une disposition particulière d'organes, qui ne diffèrent pas de ce qu’on connaît depuis longtemps dans l'utérus humain et beaucoup de Poissons. Il faut conser- ver, pour désigner ces organes, les mots de sinus ou canaux et trajets veineux, employés de tous temps.

» Dans quelques Poissons (Cyclostomes, etc.), cer- tains Mollusques (Aplysie, Colimacon, etc.), les veines générales présentent sur leur trajet des orifices béants, communiquant avec de grandes cavités le sang peut ainsi pénétrer et plongent divers organes. Cette dis- position n'est pas commune à tous les Mollusques, ainsi

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que nous l'avons vu. On a donné aussi le nom de lacunes à ces cavités. Nous avons vu qu'il était démontré qu'une mince tunique ou une couche de substance homogène très délicate les tapissait (Richard Owen). Ici encore le nom de sixus, usité de tout temps, doit remplacer le mot de lacune ou de cavité abdominale ou péritonéale, employé pour les désigner.

» L'interprétation que quelques anatomistes ont donnée de ce fait, en le considérant comme Île résultat d'une dégradation de l'appareil circulatoire, n'est pas exacte. En effet, cette disposition très prononcée dans certains Mollusques les plus élevés en complication, dis- paraît chez les Acéphales Lamellibranches, Mollusques d'une organisation beaucoup plus simple. L'idée de dé- gradation doit donc être remplacée par celle de disposition particulière et spéciale à certains êtres, et manquant chez d’autres du même embranchement; ou, quelquefois de fa même classe.

» Il en est, à plus forte raison, de même pour ce qui concerne les particularités analogues du système artériel.

» Le mot dégradation doit être rayé de la science en tant qu'indiquant une imperfection d'un système rela- tivement à un type qui n'existe pas, puisque des particu- larités analogues se trouvent jusque chez l'homme.

» Le nom d'espace énterorganique dans lequel cireu- lerait le sang, employé pour désigner des conduits vei- neux, à parois extrémement minces, circonscrivant des mailles très étroites, doit être supprimé, parce qu’il ex- prime une disposition arlificielle et accidentelle. Il doit être remplacé par celui de cellules veineuses à parois minces, pour les tissus érectiles, et de capillaires pour les autres Lissus.

» D'après tous les faits exposés dans ce rapport, on

nr ve

ne saurait admettre quil existe des animaux dont le sys- tème circulatoire est incomplet. »

Nous n’ajouterons rien aux conclusions de la commis- sion de la Société de biologie, dont les craintes, si tant est qu'elle en aît eues, ne se sont pas réalisées, puisque M. Coste est entré à l'Académie des sciences, en rempla- cement de M. de Blainville.

Nous dirons seulement que le phlébentérisie nous semble maintenant bien et dûment enterré, Que fa pous- sière des cartons académiques lui soit légère.

SR

CATALOGUE des espèces du genre SIG4ARET (iSiga- retus, Lk ), par M. Recruz.

La difficulté de reconnaitre définitivement le genre auquel appartient un être se fait plus fréquemment sentir en conchyliologie que dans les autres sciences naturelles. Cela tient à ce que le conchyliologue n’a le plus sou- vent à sa disposition, pour ses études, qu'une seule chose, la dépouille de lanimal au lieu de l'être entier. Aussi, lorsque les premiers auteurs cherchèrent à classer métho- diquement les coquillages qu'ils connaissaient, il les asso- cièrent entre eux d'après la configuration générale qu'ils présentaient à l'observation, sans se demander s’il n'était pas d’autres caractères dont il fallüt tenir compte. De vient que les espèces du genre Sigaret ont été autrefois

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confondues, selon la sagacité des auteurs, dans différents genres, tels que les Patelles, par Rumphius ; les Vatices (Cochleæ marinæ umbilicatæ), par Lister; les Haliotides, par Gualtieri, d’Argenville, Adanson et Favanne; les Hélices, par Linné.

Il faut, toutefois, se rappeler que les genres de ces au- teurs ne ressemblent pas plus à ceux admis par La- marck, que la plupart de ces derniers ne ressemblent aux genres proposés dernièrement par M. Gray, dans sa liste des genres récents, publiée en 1847. Les groupes des premiers classificateurs étaient des sortes de familles dont les espèces correspondaient, le plus souvent, à nos genres zoologiques, et leurs variétés à ce que nous entendons maintenant par espèces. Ge systèmes’est modifié graducl- lement, par suite des sages réformes opérées depuis par les auteurs de notre époque, et principalement par Bru- guière et Lamarck.

Si, comme on vient de le voir, Adansan suivit les erre- ments des premiers auteurs, en rapprochant son Siga- ret des Haliotides, c'est que le célèbre naturaliste n'en counut pas l'animal; sans cela il eût donné à son espèce une place plus convenable, ce grand observateur ayant pour principe de se servir à la fois des caractères de l'ani- mal et de la coquille dans la constitution des genres qu'il proposait. [l admit le Sigaret provisoirement à la suite des Haliotides : c’est donc à tort qu'on a voulu faire re- monter jusques à Adanson l'institution du genre qui nous occupe en ce moment.

Peu de temps avant Adanson deux naturalistes propo- sérent tour à tour de séparer les coquilles analogues au Sigaret de cet auteur, en genres distincts et indépendants de tous ceux avec lesquels nous avons dit qu'on les avait réunis. Klein est le premier en date. Il constitua un genre Carinus, dans son Tentamen Methodi Ostracologicæ , publié en 1753, pour une coquille figurée par Rumphius

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(Curiosités d'Amboine, tab. 40 Litt. R), voisine du Sigarét zonal de MM. Quoy et Gaymard, et fort différente du Sig. zoné de M. d'Orbigny, Moll. Cuba. I nomma l'espèce Catinus lactis, d'après la nomenclature binaire que, Pun des premiers, il avait appliquée à la conchyliologie, en empruntant l'idée à Rumphius, ete., et en la généralisant à cette partie de la zoologie, vers le temps Linné pro- posait à son tour de le faire en faveur de toute l'histoire natur«Ile. Nous ferons remarquer, toutefois, que les termes génériques qu'il emploie sont le plus souvent forinés de deux noms et composés d'espèces de types différents, ce qui les a fait rejeter de la méthode. Klein classa son nouveau genre dans la première section de ses Cochlis (Spirivalves), quatrième famille Cocklis elliptica, composée de ses gen- res : Auris (Hialiotides), Catinus (Sigarets), Witta (mélange de Natices et Nérites), Cidaris (Littorines), Mamma (Natices et Nérites), et Scapha (Nérita brasiliana). Martini, savant conchyliologue allemand, adopta le genre proposé par Klein, et fit connaître sous le titre de Catinus lactis (Conchilien Cabinet. t. 1. 1778) plusieurs de nos Sigarets, figurés par lui, sans les différencier d’un nom particulier. Le docteur Patrick Browne {The civil and Na- tural history of Jamaica ; 1756), comprit aussi que les caractères des mêmes coquilles ne pouvaient cadrer avec ceux d’autres genres connus, et en proposa pour elles un autre qu'il nomma Stomatia. Nous séparons, dit-il, ce genre, dans lequel le bord est entier, des Haliotides qui l'ont toujours perforé (Browne, 1. e. p. 398). L'espèce qui sert de type à l’auteur est probablement le Sig. maculatus, Say, car 1l l'a décrit « Stomatia, minor, glabra. Petite coquille auriforme, lisse et brune » Ges caractères corres- pandent à la coquille de Say, dans l’état adulte, alors qu'elle est totalement brune. Ce fut adopté par M. Hill, conchyliologue de la même époque. Cependant, soit en raison de la rareté, soit à cause du prix élevé de

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cel ouvrage, ou par tout autre motif, nul autre naturaliste n'en fit mention; de sorte que ce nom générique futrelé- gué dans l'oubli jusqu'à ces derniers temps M. Gray chercha à le faire revivre. C'est probablement à ces cir- constances, ou peut-être à une certaine identité entre les espèces, que Helblins (Privatig.) appliqua ce nom de Stomatia à l'Helix imperforata, de Ghemnitz, et que La- marck, adoptant cette transposition, en donna un nouveau aux coquilles analogues au Sigaret d'Adanson.

Cuvier, dans ses Mémoires anatomiques des Mollusques, publiés séparément dans le Bulletin des sciences de Paris, et réunis en 1817 en un seul corps, fit connaître un Mol- lusque nouveau, cachant sous sa cuirasse une coquille auriforme , cartilagineuse et pellueide. La ressemblance de forme entre cette coquille et celle du Sigaret d'Adan- son, ayant fait croire à leur identité générique, il en ré- sulta que Cuvier appropria à son Mollusque le nom qu'Adanson avait donné à une coquille d'un groupe dif- férent. C'est ainsi qu'il s'établit, pendant quelque temps, une confusion déplorable entre ces coquilles.

Loinarck, qui n'avait probablement pas eu l'occasion d'examiner la coquille découverte par Cuvier, confiant dans lappréciation faite par ce savant, distingua le genre Digarct, que celui-ci établissait de son côté dans son Système des animaux sans vertèbres, en 1801, d’après les caractères zoologiques du Sigaret de Cuvier et la coquille du Sigaret d'Adanson, et autres espèces qu'il prit pour types.

On était encore si peu avancé, en 1822, dans l'étude des animaux mollusques, que Lamarck ne s’aperçut pas de cette confusion, lorsqu il publia la deuxième parte du 6: volume de sa célèbre Histoire des animaux sans vertèbres, puisqu il reproduisit la même caractéristique, sans autre observation. ‘Foutelois, on doit tenir compte à Larmarck de ce qu'il ne décrivit, sous ce nom de Sigaret, que des coquilles analogues à ses types, à l'exception d'une espèce

#67 =

(Sig. cancellatus) devenue depuis lors la base de notre genre ÎVarica.

Il est digne de remarque que la confusion établie par Cuvier et propagée par Lamarck, a existé pendant la même période entre l'animal du {'ossar et la coquilie des Natices, si rapprochée des Sigarets par les animaux, et qu’elle n’a cessé qu'après la découverte de l'animal qui construit ces coquilles.

Dans le classement de ce genre, Lamarck a imité Fa- vanne, en associant les Sigarets avec les genres Haliotide, Stomate et Stomatelle, dans une même famille nommée Macrosrome, par rapport à l'analogie de leur grande ou- verture. Favanne, avec les espèces de ces quatre genres, en composa une autre, dile des OrmiL1Les De MER, divisée en deux genres : l'un pour les espèces à disque percé, ou Oreilles de mer à trous, et l'autre pour les espèces à disque entier, ou Oreilles de mer sans trous. C’est dans ce dernier genre complexe qu'il rassembla les Sigarets, Stomates et Stomatelles. Cette famille ne se distingue donc de celle des Macrostomes de Lamarck, que par la différence de nom.

Vers ce temps là, M. de Blainville découvrait, dans le Muséum britannique, un Moilusque nouveau dont il fit connaître les caractères particuliers, dans le Dictionnaire des sciences naturelles de Levrault, tom. 12(1818)p. 127. Il résuma ce qu'il avait observé de cet animal dans la caractéristique suivante :

« Animal à corps linguiforme, foriié en très grande partie par un pied fort long, plus étroit en avant, élargi en arrière, débordant de toutes parts et de beaucoup la masse des viscères, canaliculé de chaque côté, tout à fait planeen dessous, et recouvert, dans une pelite partie de son étendue, par une coquille en tout semblable à celle des Sigarets; bouche entièrement cachée sous le bord antérieur ei superieur du pied, et vers laquelle convergent

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les quatre sillons de celui-ci; deux tentacules comprimés et appendiculés à leur base. »

Les différences que ce Mollusque lui offrit, comparé aux autres, déterminèrent le savant professeur à le considérer comme type d'un genre nouveau, et, ne se doutant pas qu'il fût le même que celui qui sécrète la coquille des Sigarets de Lamarck, il lui donnale nom de CryPTOSTOME (Cryptostoma)., en raison de la position cachée de sa bouche. L'état raccorni dans lequel i] le trouva, ne permit pas à ce savant d’en tracer une description plus coiplète que celle qui se trouve dans le dictionnaire cité, l'on pourra en consulter les détails, ainsi que dans notre mo- nographie.

L'animal qui fit lesujet de ses investigations appartenait à une espèce nouvelle, rapprochée du Sigaretus perspectivus de Say, mais plus orbiculaire, plus convexe, à spire un peu plus centrale, et montrant par sa grande ouverture la to- talité de ses tours intérieurs en spire lâche. Cette espèce, que M. Gray confond maintenant avec le Sigaret kaliotide de Lainarck, mais bien à tort, selon nous, reçut du savant anatomiste le nom spécifique de Cryptostoma Leachir. M. de Blainville en donna la figure avec l'animal, mais la coquille se trouve dans une position qui permet moins d'en voir les caractères que dans le Genera of Shells, de M. Sowerby, elle se trouve assez bien représentée. Notre savant professeur reconnut tellement les grands rapports qui lient ses Cryptostomes aux Sigarets de La- marck, qu'il insinua que quelques-uns de ces derniers pourraient par la suite venir se confondre avec son nou- veau genre. Une étude plus attentive de ces coquilles l'aurait convaincu qu'elles appartenaient à un même type de Mollusque. Il laissa donc à d'autres le soin d'opérer cette fusion.

Dans le Manuel de Malacologie, édité en 1825, on re- marque, page 467, l'institution d'un genre Coriocelle

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pour un animal identique avec le Sigaret de Cuvier, que l’auteur jugea nécessaire d'isoler du genre Sigaret de ce dernier, parce que sa coquille avait échappé à son atten- tion; un genre Sigaret, circonscrit à la façon de Lamarck, mais divisé en deux sections : l'une pour une Coriocelle du même auteur, et l’autre pour le Sigaret ha- liotide et analogues. C’est ainsi que dans cet ouvrage le genre Coriocelle se trouve reproduit sous deux noms diffé- rents, de même que le genre Sigaret de Lamarck ; d’abord sous ce titre, ét puis sous celui de Cryptostome. Mais ces erreurs qui menaçaient de se perpétuer éternellement furent définitivement réparées par M. Gray.

M. Gray, dans ses Spicilegia zoologica, publiés en 1828, vérifia les caractères découverts par M. de Blain- ville, confirma l'absence des yeux chez ces Mollusques, et fit connaître d’autres particularités échappées au scalpel de l’anatomiste français qui n'avait pu opérer que sur un Mollusque ancien et raccorni par la liqueur conservatrice ; M. Gray, mieux servi, fit ses recherches sur les animaux des Sigaretus Javanieus et Neritoides (Cymba, Menke). I reconnut dans ces animaux : deux branchies, au lieu d'une seule aperçue par le savant français ; que les sexes étaient séparés, et que l’orifice de la génération, dans les femelles, consistait en une rainure calleuse située sur le milieu du sillon placé au côté antérieur et droit du pied de ce Mollusque; que ces animaux étaient pourvus d'un opercule très petit, que ce zoologiste qualifie de corné, mais que nous avons reconnu être testacé, très calleux au sommet et flexible à la base, dans l'état récent, Quant aux coquilles, M. Gray décrivit la place occupée par l'impression musculaire et unique qu'il dit être éten- due entièrement autour du bord interne, contrairement à M. de Blainville, qui avait dit dans son Manuel de malaco- logie, p. 467 : « deux impressions musculaires latérales très loin de se réunir; » ce qui était une erreur marquée.

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M. Gray soupçonnant des rapports entre l'animal des Sigarets et celui des Natices, eut l'idée d'en confronter les caractères, qu'il trouva à peu près identiques, à l'ex- ception de ceux des opercules et de la partie antérieure du pied.

Ce savant reconnut, eu outre, que le Sigaret de Cuvier et le type du genre Coriocelle de M. de Blainville sont non seulement du même genre, mais encore la même espèce, ainsi qu'il s'en assura d'après un individu envoyé par Guvier au Musée de Londres.

M. Gray proposa de réunir en une même famille les Sigarets et les Natices, et de réduire les genres de la fa- mille des Macrostomes de Lamarck aux faliotides, Sto- mates et Stomatelles, dont les animaux ont tant d’ana- logies.

Depuis ces travaux, MM. Quoy et Gaymard qui , dans le cours de leur voyage autour du monde, ont observé les animaux des Natices et des Sigarets, vinrent se ranger à l'opinion de M. Gray, et faire connaître d'au- tres faits concernant l'histoire du genre Sigaret.

Selon ces auteurs, les animaux des Natices et des Siga- rets se ressemblent tellement, lorsqu'ils sont développés, qu'il y faut regarder de très près pour les reconnaître. Les Crp'ostomes (Sigarets Lk.) offrent cette différence que leur coquille ne peut les contenir, ce qui est le con- traire dans les Natices l'exception de la Vatica glauca, Lesson), qui ont de plus un opercule plus grand et plus complet. ‘l'outefois, quand le manteau et le large pied membraneux de ces dernières sont dehors, il faut beau- coup de temps et de travail pour qu'ils puissent rentrer complètement. C'est du reste la même organisation; ils manquent d'yeux et ont deux branchies inéoales : la plus petite présente un aspect particulier dans ses folioles, qui sont bombées et plissées en travers; celles de la plus

At

grande sont plates, en partie libres et fort peu consistantes. L'opercule est oblong, très mince et paucispiré.

MM. Quoy et Gaymard pensent, avec M. Gray, qu'il n'ya pas de motifs suffisants pour séparer les Cryp- tostomes des Natices, mais assez pour en faire une divi- sion. Relativement aux coquilles, on passe insensiblement, disent cesauteurs, des unes aux autres par les Nat. méla- nostome et mélanostomoide.

Nous sommes loin de partager la conviction de ces savants relativement à la fusion qu'ils proposent des co- quilles des deux genres, parce que malgré toutes les dispositions et tous les arrangements que nous avons pu faire pour arriver à ce résultat, avec les nombreuses séries 4 de Natices et de Sigarets de notre cabinet, nous n'avons pu le réaliser. Ces auteurs classent, à l'exemple de Schroëter, de Chemnitz, Favanne, Ginelin, etc., la Verita papilla (sous le nom de Natica costulata) parmi les Natices, dont elle n'a pasle facies, mais bien celui des Sigarets de la section des Papillaires. Cette erreur, jointe aux rapports qu'ils trouvèrent entre quelques espèces de Natices de la section des Aumæ, qui ont un funicule masqué par le repli postérieur du bord interne, et qui manque aux Sigarets papillaires, n’a pas peu contribué à accréditer

ette opinion dans leur esprit.

Quelle que soit d’ailleurs la grande affinité qui existe dans l’organisation des deux Mollusques, Natice et Sigaret, ce qui fait qu'on peut les considérer comme un même type, nous croyons qu il existe entre eux des différences assez marquées pour constituer deux genres d'une même famille.

Ces caractères différentiels, sont :

Le volume énorme de l'animal des Sigarets, qui s'oppose à ce qu'il soit contenu dans sa coquille, même après une forte contraction sur lui-même, dont le pied et le manteau enveloppent tellement celle-ci, que ces

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enveloppes manquent généralement de couleurs. De la croyance, l'on est encore, qu'elles sont des coquilles intérieures. 1l est vrai que l'animal de la Vatica glauça, Lesson (Wat. Bomplandii, Valenciennes) est aussi volu- mineux que celui du Sigaret neritotde, et que le pied en cône obtus antérieurement ne peut rentrer dans la co- quille ; mais cet animal a sur le côté gauche le siphon à orifice plissé des Natices, ce qu'on n'a pas encore remar- qué sur celui des Sigarets ; sa coquille à ombilic funiculé, a d’ailleurs tous les caractères des Natices, et son oper- cule cartilagineux, de la forme de l'ouverture, a les élé- ments spiraux des opercules du même genre.

La terminaison conique, ou à peu près pointue, que prend toujours la partie antérieure du pied des Sigarets dans son développement, tandis que cette même partie du pied, chez les Natices, est terminée par une large tron- cature sub-auriculée latéralement.

30 La forme toujours bien différente et variée de l’oper- cule des Sigarets , son état rudimentaire qui le rend im- propre à fermer l'orifice de la coquille, et sa position constamment cachée sous les replis supérieurs du lobe postérieur du pied, et ne se montrant jamais près de l'ou- verture du test.

La tendance générale qu'ont les animaux des Sigarets à développer plus horizontalement que perpendiculaire- ment les tours de leur coquille, à peu près comme dans les Stomates et Haliotides; ce qui se voit plus rarement dans les Natices, dont la forme générale approche davan- tage de la forme globuleuse.

L'empreinte généralement bien marquée des stries ou sillons spiraux dans les coquilles de Sigarets ; stries ou sillons ordinairement peu sensibles et superficiels sur celles des Natices, à l'exception de la ÂWatica fibrosa, Souleyet : mais l'exception ne fait pas la règle, elle la confirme.

LABS

En outre de ces différences caractéristiques, on remarque encore :

Le prolongement jusque dans l'ouverture et sur la lèvre interne repliée sur l'avant dernier tour, de l'impres- sion musculaire des coquilles de Sigarets, dont les extré- mités sont visibles au dehors; caractère nul dans les Natices, cette impression est toujours plus interne et toujours cachée aux yeux de l'observateur ; que la lévre du bord interne de ces coquilles, n'est jamais épaissie par un dépôt testacé, calleux, mais qu'elle reste constamment très mince; et que l'ombilic manque toujours du funi- cule, alors même que cet ombilic se présente grand et profond, comme dans les Sigaretus papillus, Lamarckia- nus, mammillaris, Linneanus et semblables; on sait que la présence d’un funicule est fréquente dans l'ombilic des Natices.

Pour nous, le genre Sigaret est au genre Natice, ce que le genre Navicelle est au genre Nérite; c'est la même or- ganisation, moins les différences apportées par les coquii- les et par les opercules. Sidonc on voulait faire disparaître Je genre Sigaret de la méthode, il faudrait par le même motif effacer le genre Navicelle. Nous ne sommes pas de cet avis, attendu que tous les caractères opposés que nous venons d'énumérer nous paraissent suflire pour maintenir les deux genres séparés. C'était la conclusion à laquelle nous étions arrivé dans notre monographie du genre Si- garet, publiée en Janvier 1843, et depuis notre conviction n’a pas changé.

Linné connut trois espèces de Sigarets que, d'après les principes de sa classification, il introduisit dans son genre Helix, ce sont les Helix mammillaris, neritoides et halio- toidea, dont la figure traduit trois formes différentes; c'est d’après ces trois formes générales que nous avons classé nos espèces, en :

Coquilles ovales, mamelonnées, à axe longitudinai

13

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étendu; ouverture longitudinale, peu oblique, versante à Ja base; bordinterne vertical. 1"* Section : PAPILLIFORMES, Ex. : Helix mammillaris, Liané, non Dillwyn; Merita papilla, Ghemnitz, Gmelin ; Vatica sulcata, Grateloup, etc.

2 Coquilles orbiculaires, conoïdales, obliques, à axe d'étendue médiocre, moins prolongé que dans la précé- dente section ; ouverture sub-orbiculaire, oblique ; bord interne concave. Section : CymBirorMes. Ex. : Helix neritoides, Linné (S'g. cymba, Menke);, Nerita clathrata, Schroëter, Gmelin; le Sigaret, Adanson, etc.

Coquilles transverses, auriformes ou orbiculaires, très déprimées, à axe très court; ouverture horizontale, ovale ou oblongue, beaucoup plus large que haute, for- mant un angle avec l'axe spiral; bord interne concave. Section : AuriFrorMEs. Ex. : Helix haliotoidea, Linné, Catinus lactis, Klein ; Stomatia..….. Browne; Cryptostoma Leachit, Blainville, etc.

Ces formes passent de l’une à l’autre, quand on dispose les espèces en série linéaire; il devient donc très difficile d'en faire des sections bien circonscrites. Cependant. M. Swainson, Treatiseon Malacology, publiée en 1840, proposa de diviser les espèces de ce genre en deux autres : l’un représentant celles de notre première section ; l'autre les Sigarets des deux autres, et leur donna Îles caractères suivants :

Sicarerus (Lk.). Coq. ovale, aplatie en forme d'o- reille, lèvre interne presque nulle; point d'ombilie, Types: Sig. concavus, Lk.; Helix haliotoidea, Linné.

Naricarta (Swainson). Goq. ovale, convexe supé- rieurcment, ombilic petit, ouvert, situé près du sommet de l'ouverture; lèvre interne mince, réfléchie. Types : Matica costulata, Swainson (uon Quoy); Vatica cancellata, Swainson (Verita papilla, Gmelin); Natica melanostoma, Lk.; Vatica bifusciata, Gray (in Kingdom anim.) .

175

M. Swainson ajoute : « Gelui-ci est une espèce étrangére,; se liant aux Sigarets et aux Mammillariu ( genre proposé par cet auteur pour la Nerita pes elephantis, Chemnitz, et MNerita mammilla, du même auteur); mais jusqu’à ce que toutes les espèces me soient connues, je pense qu'il con- vient de la conserver telle qu'elle est. » Bien que nous ayons souligné le mot espèce, nous ne discuterons pas ce que l’auteur entend Per ; parce qu'il est possible que la valeur qu'il attache à ce terme, dans sa pensée, équivaille à ce que nous nommons genre. Mais nous ne pouvons nous empêcher d'appuyer sur la confusion qui règne dans les espèces qu'il prend pour types. Elles se composent de deux Sigarets papilliformes; d'une Natice de la section des Âumæ, et d’une autre appartenant à une section diffé- rente. D'un autre côté, la ÜVatica bifasciata, Gray, n'a point la lèvre interne réfléchie sur l’ombilic, et celui-ci, loin d'être petit, est aussi grand et ouvert (de même que l'ombilic de ses Vatica costulata et cancellata) que dans la Natica ampullaria et semblables. Enfin, les caractères de l'ombilic de la Vatica melanostoma, dont le canal et le funicule sont masqués par le bord interne réfléchi posté- rieurement, diflèrent suflisamment par de l'ombilic des autres espèces qu il réunit sous le même titre générique.

M. Gray, dans sa Nouvelle liste des genres, publiée en 1847 dans les Proceedings of the zoological journal of London, adopte la ses itatioË de M. Ep ainson. Toute- fois, il remplace le terme Naticaria par celui de Vaticina, qui fait confusion avec le nom donné autrefois aux TA nices de Denis de Montfort, par Guilding; il change égale- ment le nom de Sigaretus par la dénomination de Émis appartenant à un autre groupe délimité par Lamarck. M. Gray rejette, avec raison, du genre MNaticina, les espèces que son compatriote y avait introduites.

Les Vaticaria de Swaïnson, ou Vaiicina Gray, semblent de prime-abord se rapprocher assez des Natices par leur

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configuration ovale ou oblongue et mamelonnée, alors qu'on n’a à sa disposition que les Sigaretus papillus et mamimillaris, mais dès que l'on suit la série de cette forme, on passe peu à peu aux Sigaretus Levesquei, striatellus, politus, et de ceux-ci aux clathratus, concavus, Petiti, neritoides, au lœvigatus et graduellement jusqu'aux Cuvierir, maculatus, qui font le passage aux Sigaretus turonicus , haliotideus, planulatus; Delesserti et bifasciatus, qui sont les plus déprimés.

Deux coquilles paraissent lier les Sigarets papilliformes aux Natices; ce sont la Vatica alba, Potiez, Galer. Moll. Douai, vol. 1 (1838), p. 283, 2 (ÜWatica semi-sulcata, Gray, in Beechey's Voy. (1839) p. 136, Philippi Abbild. Conch. vol. 1 (1848), pl.5, f. 10 pro forma, colore-pes- sima), de la Guadeloupe) et la Vatica semi-striata, Potiez, lc. p. 290, pl. 28, f. 19 et 20, Fossile de Laon et de Beauchamp). Elles ont de cinq à six sillons près des su- tures et autour de l'ombilic; la première a la spire obtuse, arrondie, et la suture canaliculée ; la seconde, la spire conique-aiguë, et la suture superficielle. Toutes les deux sont blanches et unicolores. Ces deux espèces ont néan- moins le faciès, l’ouverture et l’'ombilic des Natices, et dès lors elles appartiennent bien à ce dernier genre, et non à celui des Sigarets. Leurs stries, d’ailleurs, ne se continuent point sur la totalité de chaque tour ; malheureusewent leur opercule, qui pourrait encore fortifier l'opinion que nous soutenons, n'est pas connu.

L'impression musculaire, difficile à voir en dehors dans les Papillaires, gît postérieurement sous la suture non loin de l'orifice de l'ouverture, par elle est visible. Elle s'avance davantage sur la lèvre et sur le bord interne du côté postérieur, dans les Sigaretus Levesquet, striatulus , etc., pour s'élever de plus en plus sur la lèvre et devenir facilement apparente dans les Sigarets cymbiformes et auriformes; de sorte que toutes ces espèces se relient

177

entre elles par des passages insensibles, qui ne permettent point de se servir de ce caractère pour les diviser en deux genres.

La forme de quelques-uns de ces Sigarets et la présence de lombilic ont pu conduire Schroëter, Favanne, Chem- nitz, Bosc, Gray et Grateloup, à les rapporter au genre Nalice; mais la présence des sillons étroitset spiraux, bien imprimés; l'absence de toute couleur sur le test; leur su- ture profonde, le plus souvent canaliculée; leur ouverture versante à Ja base; leur bord interne arqué ou sinueux, auraient faire comprendre que ces espèces et leurs analogues n'étaient pas de véritables Natices. Ce qui vient à l'appui de ce raisonnement, c'est qu'ayant vu l'opercule de l’'Helix (Sigaretus) mammillaris de Linné, rapporté par M. Le Guillou, nous le trouvâmes conformé exactement comme celui du Sigaret néritoide, mais très petit, ce qui peut se concevoir par rapport aux diamètres fort différents des deux espèces.

En résumé, ou voit par ce qui précède, que la présence et l'absence de l’ombilic a été le principal caractère qui a guidé ces deux auteurs dans la séparation des Sigarets en deux genres.

À vant de passer à la description des caractères généri- ques, nous tenons à dire un mot sur lenom qui doit rester au genre qui nous occupe, en réponse à une proposition faite récemment.

Tous les conchyliologues savent que le mot Sigaret a élé emprunté à une espèce décrite par Adanson pour être appliqué génériquement à des coquilles ayant une forme et des caractères analogues. Nous avons dit que ce nom, après avoir servi à désigner deux types de Mollusques différents l’un de l’autre, avait fini par rester la propriété du genre qui le porte maintenant, et que M. de Blainville avait fait du Sigaret de Guvier le genre Cariocelle, Ges

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noms paraissaient acquis définitivement à ces genres, lorsque M. Gray, dans un travail particulier sur les genres, est venu proposer de substituer le nom de Stomatia donné par Browne, à celui de Sigaretus proposé par Lamarck, parce qu'il était plus ancien de quarante-cinq ans que ce dernier. Si, en effet, il est louable, d’après les lois de la priorité généralement admises aujourd’hui, d'accorder la préférence au nom le plus anciennement inscrit dans les fastes de la science, la priorité appartiendrait au mot Catinus proposé par Klein en 1753, trois ans avant que Browne songeät à lui substituer le nom de Stomatia. Ce- pendant, nous ne croyons pas que ni l'un ni l'autre doive venir remplacer celui de Sigaretus, et en voici la raison : Les noms génériques datent de la publication de la dixième édition du Systema naturæ de Linné, en 1758; c'est un fait sur lequel tous les savants sont d'accord, il est donc acquis aux lois qui régissent la nomenclature con- chyliologique. On est également convenu d'admettre aussi ceux instilués par Adanson, parce qu'il est regardé, avec justice, comme le promoteur de la méthode naturelle conchyliologique. Remonter au-delà, c'est demander que tout soit remis en question, car on trouve dans Rumphius et Gualtieri, des genres qui depuis ont été entièrement circonscrits comme ils l'avaient fait avec bonheur, et aux- quels on a donné des noms différents. Ainsi, bien que Klein ait publié un Traité systématique de conchyliologie, quoique son ouvrage se distingue par l'exactitude de ses définitions terminologiques; bien qu'il ait fait usage le premier de tous de noms génériques et spécifiques; et que le premier il ait baptisé le genre qui nous occupe; malgré, disons-nous, tous ces titres incontestables à la bienveillance des naturalistes, ses travaux n'ont point trouvé grâce auprès des législateurs de la science, Si donc les termes génériques proposés par cet auteur, avec une certaine autorité, ont été rejetés, pourquoi admettrait-on

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ceux proposés par Browne, dont les travaux n'ont point influé sur la science ?

De Gandolle, dont l'autorité doit être d'un grand poids dans cette matière, dit, dans sa Theorte élémentaire de Botanique, éd. 2, p. 269, $ 234 : « Aujourd’hui que Ja civilisation commence à s'étendre sur le globe entier, que des ouvrages importants se publient dans les diverses parties du monde, il est plus que jamais nécessaire que la nomenclature des êtres naturels repose sur des bases in- variables. » Ces bases sont celles que nous venons de rappeler, et que tous les naturalistes devront adopter sans se laisser entraîner à ces petites rivalités de peuple à peu- ple, car la république des lettres et des sciences est une, et ne connaît ni frontières, ni division de territoires.

CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.

Animaz spiral débordé par un pied très grand, très épais, arrondi postérieurement, rétréci et linguiforme en avant, offrant supérieurement, tout autour de la coquille, un rebord plus ou moins élevé qui la recouvre en partie, et qui est formé en avant par une sorte de bouclier charnu, doublani le pied dans ce sens, et dont la raïnure margi- nale et profonde le sépare sur les côtés. Tête volumineuse, toujours cachée par le rebord supérieur du bouclier, sur- montée d'un voile assez saillant qui porte les tentacules à ses extrémités, fort distants, aplatis, allongés, larges à la base, lerminés en pointe à leur sommet et ne présentant aucune trace d'yeux, dans aucun point de leur étendue. Bouche située un peu au-dessous de la tête, dans la rai- nure profonde qui la sépare du pied ; munie d’une trompe assez longue, de plaques cornées et d’un ruban lingual. Anus au côté droit, dans la cavité branchiale. Gelle-ci assez grande, contenant deux peignes branchiaux d’inégale grandeur. Sexes séparés. Terminaison de l'oviducte, chez les femelles, à coté du rectum, dans la cavité branchiale ;

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ceile du canal déférent à côté d’un organe excilateur volu-

LA

mineux, situé au côté droit du cou.

Coquiz Le ovale, oblongue, orbiculaire ou auriforme , déprimée, solide, épidermée, toujours sculptée de stries ou sillons étroits, spiraux, réguliers et plus ou moins on - duleux. Spire peu ou point saillante, à tours croissant de plus en plus rapidement, à mesure que l'ouverture de la coquille tend à prendre uue direction transversale. Ouver- ture entière très évasée, plus longue que large et à bords désunis postérieurement (supérieurement, Lin., LK.); l'interne le plus souvent concave, étroit, prolongé et étendu sur l’avant-dernier tour en une lèvre (labium) très mince; l'externe (labrum) tranchant et évasé. Zmpression musculaire unique, en fer à cheval très ouvert, étendue sur le contour intérieur du bord interne et remontant sur la lèvre columellaire : son extrémité postérieure pyriforme ou arrondie, l'antérieure en massue en spatule.

OrercuLE rudimentaire, oblong, testacé, extrêmement petit, relativement au diamètre de l’ouverture, ayant son tiers supérieur épaissi, calleux, solide, opaque, à sommet courbé en hamecçon, le plus souvent surmonté d’un ap- pendice conique; lautre portion graduellement amincie en lame flexible et pellucide; opercule que l'animal porte constamment caché dans les replis supérieurs du lobe postérieur du pied.

Les Sigarets sont des animaux riverains, sabulicoles, sur les mœurs desquels on n'a encore aucuns renseigne- ments. On ignore l'époque de leur accouplement, le pro- duit de cet acte, leur manière de vivre, etc. D'après MM. Quoy et Gaymard, les Hirondelles de mer les recher- chent pour les donner en pâture à leurs petits, pour les- quels ils sont un mets tout préparé.

Par leur organisation en tout semblable aux animaux des Natices, les Sigarets ne forment qu'un sous-genre de

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ces dernières; par les caractères de leur coquille et oper- cule, ils doivent former un genre distinct, appartenant à une même famille que nous nommons des Cryprosro- MIDES.

Distribution méthodique des espèces de Sigarets. Section. Paricrirormes (Papilliformes, Papillares).

CoquizLes verticalement ovales ou oblongues. Ouverture plus haute que large, très évasée et versanie antérieure- ment, rétrécie postérieurement (en haut, Linné). Bord interne vertical, légèrement sinneux ou droit, terminé par une lèvre très mince, légèrement réfléchie au-dessous de lombilice, sans le masquer, et comprimée transversale- ment près du trou, en une sorte de canal obsolète. Ombi- lic grand, ouvert, nu et profond. Spire saillante, à tours peu convexes, élagés, à suture profonde et souvent cana- liculée. Extrémité postérieure de l'impression musculaire non apparente sur la lèvre columellaire. Veritæ species, Chemnitz, Gmelin, Favanne; Helicis species, Linné; genre Vaticaria, Swainson ; genre Vaticina, Gray, List of Genera. Naticæ species, Bosc, Gray, Quoy et Gaymard, Grateloup, etc.

[ Papillus. Recluz. Tranquébar. Monogr. pl. 1.f.1.2, Nerita papilla. Gmelin. » Syst.nat.13.p 3675. 20. Seu. Ruma felis. Chemn. Malabar. Conch.5.1.189.(.1939. Natica papilla. Bosc. » Conch.t 3.(1802) p.292. Cryptost.papilla Gray. Afr. (cap. Owen). Spicilegia zooïogica 4. Naticaria cancel.Swains. Tréatise on Malacol. p. 40.

l Natica acumin. Gray. Borneo. V.Sam.1850pl.13f.8opt.

\ Natica costulata. Quoy.G. Moluques. V.Astr.zool.pl.66 f.20.21. Lamarckianus. Recluz. Philippines. Monogr. pl.1.f.5. Linneanus. Ib. La Malaisie. Ibid. pl. 1.f.4.

\ Mamaillaris. Ibid. LesSeychelles. Ibid.pl.4.f.3.

Helix mammill. Linné. Mahé. Syst.n.12.p.1246.syn.exc. | Natica costulata Swains. » Tréatise on Malac. f. 107

189. (*) Gouldianus (F). Recluz. Bruguières (Aisne).Journ.Conch 2.pl.6 f.5.6.

Desmoulinsianus. /b. Mainot. Monog. pl.1.f.6.C.D. Sulcalus. Ibid. » » Cr (F). Ibid, Saint-Paul. Ibid. pl.1.f.6. A.B. Gratelupianus. Ibid. l MNalica sulcata. Gratel. Dax. Conc.fos.Dax.pl.5.f.22.23 Re (F). Conrad. Alabama. Naticastriata. Lea. » Contrib. géolog.pl. 4.f.88.

Section. CymsirorMEs ({Cymbiformes).

Coquiz ces orbiculaires, conoïdales ou convexes. Ouver- ture arrondie, évasée, guère plus haute que large. Ombilic ouvert, étroit, le plus souvent masqué par le repli de la lèvre interne, qui s'étend aussi sur l'avant-dernier tour en une plaque mince. Bord interne concave; l'externe arrondi, Spire courte, en cône déprimé, à tours croissant rapidement dans une direction oblique. Zmpression muscu- laire visible sur la lèvre columellaire et étendue en dedans du bord interne jusque près de sa terminaison anté- rieure.

EL Ombilic ouvert ; spire conique ; ouverture verticalement ovale-aiguë; impression musculaire se montrant au côté avtérieur de la lèvre columellaire. Nuticæ Species, Bose, Grateloup; Sigaretus, Deshayes ; Stomutia, Gray.

(Ho (F). Recluz. Fossile de Daz. Monog. pi.1.f.9.a.b.c. d.

Nalica striatella. Gralel. Conch.foss. Dax pl.5.f.2. | Globosus. Recluz. Saint-Paul. Monog.pi.1.f 9. e-f.var. \ Politus (F). Deshayes.Arders (S.-et-0.).1n Lamk.ed.2.vol.9.p.14. { Lœvigatus. Ibid. Grignon? Coq. f. Paris 2.pl.23 f.5.6.

Levesquei (F). Recluz. Cuise La Mothe. Monog.pl.1.f.10. «. b.

HI. Ombilic clos; spire conoïdale ; ouverture ovale-orbicu- laire; impression musculaire occupant la lame columellaire.

(*) Les espèces fossiles sont distinguées par une F enire deux paren- thèses).

183

Neritæ (umbilicatæ) Species, Schroëter, Gmeliu ; Sigaretus auciorum ; Stomatiu, Gray.

Clathratus (F). Recluz. France.Belg.,Ang.Monogr. pl. 1.f. 12. «-f.

{Ner. clathrata. Sehr.Gm.Courlagnen. Einl.in Conc.2 vol.4.f.15. | Naticaclathrata. Bosc. Soissons. Conch. t. (1802) p.292. v. Umbilicata Grignon, Chaum. Desh.in Lk.ed.2 vol.9.p 13 Canaliculatus. Def.Desh. Saulis, Valognes. C. f. Paris.2 pl.21.1.13.14. v.Labiosubquad.Rectuz. Tancrou. Monog.pl.1.f.11.a.b. Canaliculatus. Sowerby. Hordwell. Min.Con.f.581.G.ofsh.f.4

Crypt.canalicul. Gray. Buxelles, S-Josse. Nyst. Belg. pl. 39.f.4. \var Lœvigata. Recluz. Bordeaux, Grign. Monographie pl.1.f.11.

\

. Neritoides. Recluz. Océan Péravien. Mon. pl.1.f.7.pl.2. f.2,3.

| Helix neritoidea. Linné. Bonanni Recr.sup.3f. 14. Concavus. Sowerby. Gen. ef Shells f, 1. Crypt.concava. Gray. Spieil. zool. pl. 8. f.2. Cymba. Men.d Or Calao. Mali. Cuba. pt. 57.f,3. a. b. Grayii. Deshayes.Chili, In Lamk. ed.2. vol. 9. p.12. Stomat.concava.Gray. Pérou. List of Genera, 1817.

| Maximus. Philippi. Abbild. Conch. pl. 1 f. {. Concavus. Lamk. Sénégal. Recluz, Monog pl. 1.f.8. Le Sigaret. Adans. Id. Sénégal Coq.1.pl.1.f.2. Petitianus. Recluz. Cazamance. Monog. pl.2.f.1 et 2.

Section. AuRIFORMES (_Auriformes, Oliares).

Coquizres ovale-orbiculaires, ovales ou oblongues, auriformes, transversales, par rapport à l'axe spiral qui est très court, plus ou moins déprimées ou aplaties. Ou- verture plus longue que haute, très évasée, horizontale. Bordinterne très oblique, plus étendu que l'externe, lequel est quelquefois échancré en arc à son extrémité posté- rieure. Ombilic recouvert par l'extension de la lèvre interne très mince, ou indiqué par une très courte fente. Spire très déprimée , à tours subitement dirigés horizon- talement, comme dans les Haliotides. Impression musen- laire prenant naissance sur le milieu de la lèvre columel- laire et contournant le bord interne jusqu’à sa fusion avec le bord externe, qu’elle dépasse parfois. Genre Sigaretus, Eamk., Swainson, Grateloup, Deshayes, etc.; ’elutinæ

AB

species, Fléming; Helicis species, Linné, Wood; genre Catinus, Klein, Martini; genre Stomatia, Browne, Gray; genre Cryptostoma, Blainville, Gray, Quoy et Gaymard.

[. Coquilles ovale-orbiculaires,

Listeri. Recluz. Nouv.Hollande. List.C.pl.750.f.21.optima | Leachii, Soverby. Bahia (Petit). Gen. of Shells f.3. + Crypt. Leachiü. Blainvil. Canal de Mozamb.Malacot pl.42.f.3.4. | Stom. haliotidea. Gray. List. of Genera, 1847. { Javanicus. Reeluz, Java. Mouog,. pl. 2. f.5.6. Crypt. Javanica. Gray. In Grif.an.King.pl.41.f.1 v. Latifasciata. Recluz. Manille. Monog. pl.2.f.7. Helix haliotidea. Wood. Ind. Test. pl.35 f. 187. \ Leachii. Philippi. Abb. Conch.pl.1.f.3.

IT. Coquilles ovales ou oblongues. * Convexes.

Lœvigaius. Lamarck.Caleuta. Mon.p1.3.1.9.10.p1.4.f.10.

| Haliotideus. Sowerby. » Gen. of Shells f. 2.

| Crypt.concava. Gray. » Spicilegia Zool. Ne 2.

/ var. Major. Recluz. » Monog. pl. 3.f.12. a.b.

jYar. Minor. Ibid. » Ibid. pl.3.f.11.a.0b.

| var. Lœvigata. Ibid. » Ibid. pl.3.f. 8. a. b. Lœvigaius. Lamarck. » Deles. Rec.coq.Lk.p.33.1.1

\ Stom.lævigata. Gray. » List of Genera. Latifasciatus. Ibid. » Voy.Samar.3.pl.13.f.11. Insculptus. Ibid. » Ibid. pl.13.f.10.

Aquensis (F). Recluz Dax. Conch.foss.Dax pl.3.sup. Haliotideus v.a.b.Gratel. Saint-Paul. Figure 19. a. b. var? Patula. Id. Ibid. fig. 20.

Unifaseiatus. Beclusz. » Monog pl.3.f.1.

‘Maculatus. Say. Saint-Domingue. ibid pl. 4.f.1-2.

| Concavus. Potiez. Saint-Thomas. Gal.Mol.Douai p.35.f.19.

Zonatus. D'Orbig. Guadeloupe. Mart. Conce.1.pl.16.f. 151.

\ Martinianus. Philippi. Cuba, Martiniq. Abbild.pl.1.f.8.

|'rmior. Recluz. Etats-Unis. Monog. pl. 4.f.3. a. b.

\ Macutatus. Say. » Am. Conc.pl.25.fig. minor. Cuvierianus. Recluz. Java? Monographie pl.3.f.3. Zonalis. Quoy. G.Amboine. Voy.Astr.zool.pl.66 f.1-3. var. Tota alba. Recluz. Monog. pl. 4.f.4.5.

v? Minor.tenuior. Id. La Méditerianée? Ibid. pl. 4.1.6. Stomatiazonal. Gray. List. of Genera.

185 —.

Déprimées.

Lacteus. Recluz. » Journ. Conch.2. pl.6 f.1.2. Catinus lactis. Klein. » Rumph.Mus.t.0.f.R. Depressus. Philippi. » Abbild. pl.1.f.3. an Crypl indica.Gray. Inde. Spicilegia Zool. 5? Sinuatus. Recluz. ? J. Conc.2. pl.6.f.12.13.14. Turonicus (F). Ibid. Touraine. Monog. p!.4.f.7.a.b. Helix haliotidea. Dujard. » Mém.geo.Tour. 1836 p.282 { Striatus (F). M.de Ser.Languedoc. Géogn.terr.tert. pl.3.f.13 Ibid. Recluz. Dans l’arg.bleue. Mouog. pl. 4. f. 9. «. b. l an S.striatus. Gratel. Dax. Con.fos, Dax p.3.sup.f.23?

*** Planes.

Planulatus. Reclus. Philippines. Monog. pl.3.f.4.

Gualterianus. Id.olim. » Mart.Conc.1.pl.16.f.152 Junior.S.planus. Philippi. » Abbild. pl.1.f.9.benè. Antillarum. Recluz. Antilles. Monog. pl.3. f.6.7.

Haliotideus. Lamk. 1e St-Thomas. Gualt.test.p.69.f.F.super. Perspeetivus. Say. New-Yorck. Amer.Conc.pl.25.f.major.

Ibid. Becluz. Boston. Monog. pl.3.f.3.

( Italicus (F). Ibid. Environs d’Asté. Ibid. pl.4.f.8.

Helix haliotoidea.Brocchi. San Geminiano. Sold., Saggio pl.10.f.G.H. Haïiotoideus. Philippi. Naples, Sicile. Abbild.Conch. {.pl.1.f.6.

rt a Alger. an Gualt. test. pl.69.f. F ? Apertus (F). Anton. Allemagne C. G. Verz.Conch.p 32.N°1215 Deshayesianus (F). Recluz. Morée. Monog. Suppl. pl. 1.f.1 Delessertii. Recluz. 1.Lombock. Monog. pl.3.f.8. Bifasciatus. Ibid, St-Thomé (Afr.). Jour. Conch. 2. pi.6.f 3.4.

SUPPLÉMENT

Espèces qui nous sont inconnues.

Carolinum. Cuvier. La Caroline. Gray in Grif.Kin.An.p.68 Reevesil. Gray. Chine. Reeve t. 121 ex fide Gray. Declivis (F). Conrad. Etats-Unis. D'Orb. prod. 2, p.346. Aretat.s (F). Ibid. Alabama. Ibid. p. 346. 142.

Ge catalogue renf.rme 44 espèces. Sur ce nombre, 23 sont vivantes et réparties, savoir : {1 en Asie, îles com- prises; 7 en Amérique; 3 en Afrique, et 2 en Europe

—- 186

(Méditerranée, dont une vit également en Afrique, côte de l'Algérie.)

Quinze espèces sont fossiles. L'Europe en compte 12, savoir : 10 en France (une d'elles se trouve aussi en Bel- gique et en Angleterre), 1 en Italie, et une autre en Allemagne; l'Amérique en possède 2 quant à présent. Enfin, 6 sont de localités indéterminées. D'où il suit que les côtes de l’Asie et de l'Amérique sont plus favorisées en espèces vivantes que les autres parties de notre planète; mäis par contre l’Europe l'est davantage en espèces fos- siles.

DESCRIPTION DE SIGARETS NOUVEAUX.

Sicarerus LAcTEus, Recluz. (PI. 6, f. 1 et 2.)

S. testa auriformi, lactea, crassiuscula, convexo-depressa, strüs decurrentibus subobsoletis remotiusculis, longitudina- libus impressioribus subcancellata; sptra hyalino convexa; umbilico nullo; labio supra medium concavo, subtus oblique recto ; labro obtuso, antice subangulato; supernè arcuatim concavo, apertura oblonga, intus lactea, vide » spiram internam laxam valde ostendente,

Hab...... Amboine?

Coquille auriforme, d'un blanc de lait, opaque, assez épaisse, plane en dessous, avec le contour arrondi et an- guleux, convexe et CRpaiee en dessus, montrant des stries cireulaires usées, croisées par des stries d'accroisse- nent nombreuses, plus apparentes, et formant un réseau irrégulier. Spire vitrée, hyaline, à sommet obtus. Ombilic nul. Bord interne concave dans son tiers supérieur et an- térieur de son contour, et obliquement droit dans le reste

rt

de son trajet, sa lèvre s'étend sur le dernier tour en une plaque plus épaisse qu'à l'ordinaire , tronquée postérieurement et imprimée de stries circulaires dues à l'impression musculaire de ce côté. Bord externe à marge obtuse, présentant en avant un angle arrondi, et vers la spire, une concavité en arc assez étendue. Ouver- ture concave, oblongue, d’un blanc de lait, et laissant à découvert une spire interne lâchement contournée, On remarque dans le milieu du fond de cette ouverture une ligne anguleuse, assez forte et circulaire. Impréssion musculaire supérieure ovale-oblongue, courbe, transver- sale, arrondie en avant et atténuée en pointe en arrière, eirconscrite sur la lèvre qui recouvre l’avant-dernier tour; l'inférieure spatuliforme, prolongée jusqu'à la ter- minaison du bord interne et cachée par le repli de ce bord. Longueur 24, largeur 33, hauteur ou épaisseur 13 millimètres.

Ce Sigaret nous semble très voisin du Sigaret zonal, variété toute blanche, mais ce qui nous fait hésiter à le considérer comme un individu plus adulte, c'est que ses tours sont déprimés et non ascendants, sa spire arrondie et obtuse, au lieu d'être conique-aiguë, et qu'elle porte un angle saillant et circulaire dans le fond de l'ouverture, qui ne se voit point dans aucun individu de l'autre espèce. Au reste, elle est plus grande, épaisse, unicolore, à spire vitrée ; ses stries circulaires moins rapprochées, plus fortes et usées; enfin, ses stries d’accroissement sont plus pro- noncées et plus fréquentes que dans l’autre, formant un treillis irrégulier dont manquent tous les individus du Sigaret zonal.

SicareTus Gouzpianus, Recluz. (PI.6,f.5 et6)

S. Testa parva ovata, ventricosa, longitudinali, tenuis- sime, crebre et concentrice striata; anfractibus quaternis ;

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convexis, supra subrotundatis, sulura profunda angusta divisis: spira conico-subrotunda; apertura dilatata, semi- rotunda ; labio antice sinuato, postice supra umbilicum an- gustum reflexo eique compresso-concavo.

Hab. Fossile des environs de Paris; je l'ai rencontrée parmi des Verita (Néritines) pisiformis, Férussac, qui se trouvent à Epernay, Lisy, etc.

Coquille petite, ovale, vertrue, longitudinale, assez mince, ceinte de stries fines et serrces. Elle est formée de quatre tours de spire convexes, un peu arrondis en dessus et séparés par une suture étroite et profonde; spire conoïdale, presque arrondie; ouverture dilatée, demi- ronde ; bord interne sinueux : obliquant fortement d'avant en arrière, dans son tiers supérieur, formant un angle arrondi et saillant en avant dans le centre, et un bord concave, arqué, dans le reste. La lèvre interne se refléchit postérieurement en une lame courte, adnée, tronquée en arrière, qui se prolonge sur l’ombilic qu'elle réduit à un tout petit trou, équivalant à une piqüre d’épingle, et à cette place, elle est très comprimée et même concave. Le canal de cet ombilic est à peine formé, et décrit la moitié d'un arc derrière le bord interne. Dans les espèces longi- tudinales, on n'aperçoit presque aucune trace d'impres- sion musculaire extérieure. Hauteur 10; largeur 9; épais- seur 6 millimètres.

Notre nouvelle espèce a des rapports de forme avec la Sigaretus Gratelupianus (nobis), dont cependant elle dif- fère par plus de ténuité; ses sillons moins profonds et plus distancés ; son ombilie resserré et non évasé ni ar- rondi; son bord interne sinueux ; son ouverture demi- ronde et non ovale-aiouë ; ses tours plus décidément arrondis en dessus et fuyant en dessous, au lieu d’être arrondis sur le dernier. C'est une espèce fort distincte de ioutes celles de sa section.

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SIGARETUS siNuATUS, Recluz. (PI. 6, f. 12, 13, 14.)

S. Testa auriformi, convexa, tenui, pellucida, alba, concentrice tenuiter ac creberrime undulatim striata , aper- tura subrotundata ; labio supra explanato-compresso, antice crregulariter circulari: superne, medio et inferne concavo, locis intermediis oblique recto ; spira brevi convexo- conoidea.

Hab...... La mer Rouge.

Coquille auriforme, convexe, mince, transparente, d'un blanc un peu hyalin, sculptée de stries circulaires, nom- breuses, fines, onduleuses et très rapprochées. Ouverture presque ronde, brillante etconcave en dedans. Spire courte, convexe et légèrement conoïdale. Bord interne largement aplati en dessus dans sa moitié supérieure, à partir de l'ombilic, et décrivant en dedans une large concavité sous cet applatissement du bord; son tranchant antérieur est sinueux dans son contour : concave sur l'ombilic, sur le centre de son trajet, avec une autre concavité moins pro- fonde et arquée à sa fusion avec le bord externe : les es- paces intermédiaires présentent une ligne obliquement droite. La lèvre interne réfléchie en une plaque très mince sur l’avant-dernier tour, s'étend sur l'’ombilic qu'elle masque de façon à ne laisser voir qu'une fente profonde ; son canal externe est peu marqué. Impression musculaire supérieure orbiculaire, circonscrite sur la lèvre interne qui recouvre l’avant-dernier tour ; l'inférieure, cachée par le repli inférieur du bord externe, est oblongue-spathulée. Longueur 23, largeur 29, épaisseur ou hauteur 13 milli- mètres.

Cette espèce n'a de rapports qu'avec le Sigaretus Leachi; son test est plus mince, ses stries circulaires plus fines, plus rapprochées, et ses stries d'accroissement plus mar-- quées. Son ouverture est moins allongée ; l'applatissement

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de la marge supérieure du bord interne plus large et plus apparent, sa marge antérieure sinueuse et non arrondie, se continue insensiblement avec le bord externe, au lieu d'en être séparée brusquement par une sorte de tron- cature intérieure. Ces mêmes caractères et ses dimens'ons séparent cette espèce des Sigaretus haliotoïdeus et depressus, qui sont tous les deux encore plus déprimés que le Sig. Leachir.

SicarETUSs BIFASCIATUS, Recluz. (PI. 6, f. 3 et 4.)

Testa ovata, tmperforata, planiuscula, striis undulatis creberrimis tenuibusque sculpta, subepidermide straminea lactea binis fasciis e maculis rufo-fuscis in medio picta; spira lateral; apertura ovata, intus fasciata ; umbilico nullo; labio acuto, labro subcirculari superne vix emarginato.

Hab. L'Afrique, sur la côte de Saint-Thomé (Petit).

Coquille ovale ; imperforée, planulée, à circonférence étroite, à surface sculptée de stries fines, onduleuses, très rapprochées. Elle est d’un blanc pur, sous un épiderme mince et paillé, et ornée de deux fascies formées de ta- ches roux-brun ou brun-rougeâtre souvent confluentes. Elle a trois tours et demi de spire, le dernier, plus grand que tous les autres, est déprimé sous la suture, ce qui fait paraître la spire un peu saillante et légèrement convexe. Celle-ci est latérale et à sommet aigu, sur l'unique exem- plaire de notre cabinet. Ouverture ovale, d’un blanc- vitré, montrant les deux fascies de la surface externe. Le bord interne est tranchant, à peine replié sur l'ombilic, qui se trouve tout à fait marqué par l'extension detadèvre interne qui est très mince et à peine apparente sur l'avant dernier tour. Le bord externe présente une forme circu- laire, des stries courtes, rayonnantes ét bien imprimées à sa marge interne et une faible échancrure à sa rencontre avec l'avant-dernier tour.

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Gette espèce ressemble assez par sa forme au Sigarei haliotide de Lamarck ; mais en diffère par sa coloration, sa forte dépression, son contour plus étroit, et par son bord externe arrondi et strié à la marge : celui de l'espèce à laquelle nous la comparons est plus étendu en ovale et sans trace de stries en dedans de sa marge.

Dimensions : Longueur 17 1/2; largeur 13; épaisseur 5 millimètres.

Descripriox de Coquilles nouvelles, par M. Arruur MOorELET.

MEcaniA NIGRITA, Morelet. (P].5, £. 2.)

T. elongato-turrita, integra vel truncata, solida, tenuis- simè decussata, fusco-nigricans, rarius fulvo:.rufescens, in junioribus speciminibus, olivacea. Anfr. 10-11 plano- convexi, ultimo subventricoso, basi spiraliter sulcato; sutura impressa, apertura ovata, mediocris, intus cœrulescens; columella subincrassata, callosa ; peristomate tenu, margine basali obtusè angulato.

Operculum corneum, nigricans, pauci spirale, radiatim striatum.

Longit. 41; diam. 14.

H. in paludibus littoris Gabonensis.

Coquille allongée, turriculée, souvent entière, ou sim- plement corrodée à la naissance de la spire, finement striée dans les deux sens, particularité qui donne à l'épi- derme une apparence huileuse; d'un brun-noirâtre, ou

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d'un fauve-roussâtre, et quelquefois vérdâtre; les tours de spire, largement enroulés, sont aplatis et séparés nettement par la suture ; le dernier montre quelques sil- lons à sa terminaison. Le péristome, mince et fragile, n'est nullement tronqué, mais légèrement dilaté et angu- Jeux à sa base.

Cette Mélanie vit en société, dans les marigots du Gabon, avec l’ÆAmpull. Libyca, Morlt. Elle se rapproche beaucoup de certaines espèces de l'Amérique centrale, et notamment des ÂL. intermedia, V. D, Busch, et lacustris, Morlt. Toutefois elle est moins ventrue que la première, qui s'en distingue, d’ailleurs, par ses stries lougitudinales, par ses flammes brunâtres, par la convexité des tours de spire, et moins grande que la seconde, dont la spire est plus élancée, la surface simplement striée, et le dernier tour presque toujours 6rné de sillons transversaux munis parfois de petits tubercules. En outre, l'opercule de la AZ. nigritina n’offre qu'un commencement de spire, tout à fait latéral, tandis que le nucleus est à peu près central, et les révolutions nombreuses dans celui des deux espèces américaines.

MezaniA AMÆNA, Moreiet. (PI. 5, f. 9.)

T. oblongo-conica, solida apice erosa, nüida, lætè virescens, strigis obsoletis irregulariter notata, sub lente minutisstimè decussata. Anfr. 5-6 convexiusculi, ultimo ascid latä castaned infra peripheriam circumdato. Apertura ovalis, livida. Fasciä perlucente ; labrum simplex, tenue, angulo supero incrassato, margine basali parum producto.

Longit. 23 mill., diam. 10.

I. palustria ad orientem insulæ Madagascar.

Coquille en forme de cône un peu allongé, corrodée au sominet, luisante, très finement siriée dans les deux sens, d'un vert jaunissant, ornée sur le dernier tour d'une large

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fascie brune qui naît sur la suture inférieure, et qui est. encadrée quelquefois par deux zônes plus pâles. Le test de cette espèce est solide : le péristome, médiocrement épais, est fortifié à l'angle supérieur par une callosité bleuâtre; les jeunes individus montrent une fissure om- bilicale qui s’efface avec l’âge, sous l'épanouissement du bord columellaire.

Cette jolie petite espèce, qui vit dans les eaux douces de Madagascar, offre une certaine analogie avec la M. uni- fasciata, Mouss., originaire de Java; elle en diflère prin- cipalement par le raccoureissement de la spire, dont les révolutions sont moins nombreuses, l'épaisseur du test, et la simplicité des premiers tours, qui sont lisses comme le reste de la coquille.

MeLaniA verucuLum, Morelet. (PI. 5, f. 3.)

T, acicularis, tenuis, nitida, strigis exilibus incrementi , , , , 5 et sulcis decurrentibus ad basim anfractüs ultèmi fortius im- pressis decussata, corneo-virescens vel fulvescens, flammis longitudinalibus saturatè spadiceis picta; spira subintegra; acutissime ; anfr. 9 planulats , infrà suturas subnarginatus paululum coarctati; apertura integra, ovata, basi vix pro- ducta, intüs picta, margine columellari arcuato, albido, cras- siusculo ; externo subrecto, simplier.

Longit. 26; diam. 5 1/2.

Hub. insulam Samoa Navigatorum.

Cette Mélanie est extrêmement remarquable par sa forme aciculaire et l’exiguité de sa spire, qui conserve néanmoins toute son intégrité. Le test est mince, strié dans les deux sens, d’un fauve corné, avec des flammules d'un brun-rouge foncé; les tours de spire, au nombre de neuf, sont médiocrement convexes et légèrement rétrécis vers la suture ; l'ouverture est ovale, entière, peu dilatée

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vers la base ; le péristôme est blanc, et épaissi au bord

columellaire. Elle a été rapportée récemment de l'O- céanie.

Pupa caysraLLum, Morelet, (PI. 6, f. 15.)

T. cylindracea, obtusa, vix rimata, crystallina, soli- diuscula, strigis distantibus parum eminentibus, ad suturam et in ultimo anfractu magis conspicuis, impressa ; anfractus 7-8 parum convext, priores sensim crescentes, apicem mul- tispiratum formantes, ultimo trientem testæ superante. Aper- tura parva, semi lunaris, unidentata ; dente submarginali; peristoma album, subincrassatum , marginibus callo tenui junclis, externo arcuato.

Longit. 7; diam. 4.

Hab. in insula Principis sinus Guineensis.

Petite coquille remarquable par la transparence cris- talline de son test, qui s’unit à la solidité. Elle est cylin- dracée, obtuse au sommet et gravée de stries peu appa- rentes, régulièrement espacées. L'ouverture est petite, et munie d’une dent sur le bord; le péristome est d’un blanc mat, épaissi, nullement réfléchi. Elle habite l'île du Prince, dans la partie méridionale du golfe de Guinée, presque sous l'équateur. L'animal se distingue par une nuance écarlate qui brille à travers la transparence de la coquille.

Descripriox de quelques Coquilles nouvelles, par

M. C. Reczuz.

1. Narica azvura, Recluz.

LV. T'esta ovato-acuta, ventricosa, crassa, lactea, nitida, longitudinaliter striata; spira brevr, conico-depressa, acuta;

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suturis angustis ; anfractu ultimo in adultis ovato, in junio- ribus et intermediis subgloboso ; apertura magna, intus ad suturam zona fusca decurrente signata; labio antice in medio ventricoso, supra calloso : callo superne gibboso, ad umbilicum cum funiculo partim immixto ; umbilico clauso, canali sæpissime extus valde arcuato, lurgo, concavo, an- gulo postico circumdato.

V'alvata albula, Rumph. Amb. t. 22, £ F.

Hab. Principalement les côtes de l'ile Wallis, Am- boine, etc.

Grande coquille, ovale-aiguë , très ventrue, épaisse, luisante, d'un blanc de lait, striée en long ; formée de six tours dirigés en forme de cône, le dernier très grand, ovale dans les adultes, mais presque globuleux dans les jeunes et les individus de moyenne grandeur. Spire eoni- que, déprimée, aiguë et à sommet surmonté d'un point noir, comme dans la N, mamilla. Ouverture grande, plus haute que large, peu oblique, d'un blanc de lait, remar- quable par une zône d'un rouge-brun courant au-dessous de la suture, qu'on n'aperçoit point dans les jeunes, et qui dans celles d’un volume moyen (an pouce de hauteur) est traduite par une tache roussâtre. Bord interne ventru en avant, dans son milieu, et moins oblique que dans la A. maimilla; sa surface externe est calleuse;, cette callosité gibbeuse près de sa commissure avec le labre, s'étend en couche moins épaisse sur la callosité funiculaire que dans la mamilla, car on distingue assez bien le sommet arrondi du funicule dans la plupart des individus. Ombilic mas- qué par le dépôt de matière calleuse du labre, mais lais- sant ordinairement voir son canal très arqué, large et concave, limité postérieurement par un angle obtus dans les adultes, et presque aigu dans les moyens et jeunes in- dividus. Opercule corné, mince, translucide, couleur de miel, et strié en rayonnant.

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Diuensions : Hauteur de la coquille, selon la direction de l'axe : Jeunes, 13-31; adultes, 52-57 millimètres. Largeur : jeunes, 13-31 ; adultes, 44-46. Epaisseur : jeu- ues, 8-20; adultes, 28-30.

Ouverrure. Hauteur : jeunes, 10-25; adultes, 35-40. Largeur : jeunes, 6 1/2-15; adultes, 21 1/2-24. Hauteur de la partie supérieure de l'ouverture au sommet de la spire : jeunes, 6-12; adultes, 22-24. Svine. Hauteur : jeunes, 3-6; adultes, 13-13 millimètres.

Dimensions de la Vatica mamilla, à divers âges. Hauteur de la coquille : jeunes, 15-30; adultes, 51. Largeur : jeunes, 11 1/2-21 1/2; adultes, 39. Epaisseur : jeunes, 7-16; adultes, 27. Ouverrure. Hauteur : jeunes, 7 1/2-15 1/2; adultes, 29. Largeur : jeunes, 4-10 ; adultes, 18. ilauteur de la partie supérieure de l'ouverture au sommet de la spire : jeunes, 8 1/4-18 1/2; adultes, 27. SrIRE. Hauteur : jeunes, 5 3/4-9 ; adultes, 15 millimètres.

Cette Natice, indiquée par Rumphius, et figurée en dessus par cet auteur de telle sorte qu'elle n'est pas re- connaissable, a été confondue par tous les auteurs avec la Natica mamilla de Linné. Nous l’'avions considérée d’a- bord comme une variété de celle-ci, après l'avoir vue dans la collection de Lamarck mêlée à la première, nous l'avions nommée ÂVatica mamilla, var. macrotrema;, mais après l'avoir examinée avec plus de soin, nous la présen- tons avec confiance comme une espèce fort distincte de sa congénère.

Elle est toujours différente à tout âge dans ses dimen- sions, proportionnellement d'un sixième moins épaisse et pesante qu'elle; plus large; à ouverture plus grande et bien moivs oblique à l'axe, pourvue à l’intérieur, sous la suture, d'une zône décurrente brune qui manque toujours aux individus adultes de la Nat. mamilla. Son canal ombi- lical est toujours plus grand, plus profond, mieux dessiné

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et rarement comblé par le dépôt de la lèvre interne; c'est le contraire dans la mamilla. Le dessus du funicule s’a- perçoit avec un peu d'attention à la rondeur de son som- met, quoique la callosité voisine vienne s'étendre sur lui, et son côté postérieur, dans tous les âges, manque du reflet jaune que l’on aperçoit sur les adultes de la Vatica mamille.

N°2. Narica Bernarpu, Recluz. (PI. 5,f. 1.)

N. Testa ovato-acuta, albido-cærulescente, zonis numc- rosis fuscis angustis interdum lineæ formibus cincta, postice flammulis intensioribus vel rufis perlongum notata; anfrac- tibus superne albo late fasciatis; spira brevi, conico- depressa, acuta, apertura intus castanea ; labio subrecto, in medio, anticeque vix convexo, postice parum reflexo, om- nino rufo; funiculo angusto, adscendente, rufo; umbilico profundo in canalem latum rufum exeunte.

Dimensions : hauteur, 31 mill.; largeur, 28 ; épaisseur, 18 millimètres.

Hab... Golfe du Mexique? (Coll. de M. Petit.)

Espèce bien distincte de toutes celles de la section des Reuma de Chemnitz, par les caractères de sa coloration, de son bord interne et de son ombilic. Elle est ovale- aiguë, ventrue, striée en long, et ceinte de stries très fines, onduleuses et serrées. Sa couleur est bleuâtre pâle, ornée, sur le dernier tour, de vingt à vingt-deux zones transverses d’un brun un peu marron, formées de lignes trés étroites, régulièrement disposées trois par trois, maïs le plus souvent confluentes , le côté postérieur de ce tour montre, en outre, des flammes étroites, plus ou moins régulières, longitudinales, plus décidément marron. Elle a cinq tours de spire, le dernier très grand, comme à l’or- dinaire, bordés d’une ceinture blanche sous la suture qui

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devient plus large sur le dernier tour. La spire est courte et en forme de cône court et aigu. L'ouverture a une cou- leur brun-marron, parfois ornée de zônes longitudinales blanchâtres et d’un orangé pâle. La lèvre interne complè- tement roux-brun, presque droite, montre sur le centre antérieur un peu de convexité, et se réfléchit peu sur le canal ombilical, Ombilic profond, découvert, garni d’un funicule étroit, brun, presque vertical, et s'évasant au dehors en un canal large, demi-rond, également brun, mais dont le ton de coloration est plus foncé graduelle- ment en avançant vers le bas du canal.

N°3. Narica DraparnauDu, Recluz. (PI. 5, f. 11.)

Testa ovato-orbiculari, ventricosa, aurantia, glabra ; spira brevi, rotundato -conica, acuta; aperturaä obliqua , alba; labio calloso : callo crasso, plano, largo, albo . su- pernè arcuatim gibboso; umbilico lato, profundo, spirali, cum funiculo crasso, canalem arcuatum angustante;, angulo aculo regionem albam umbilici externe cingente.

Hab....? Le golfe du Mexique. (Coll. Petit.)

Coq. ovale-orbiculaire, ventrue, orangée, lisse et bril- lante. Elle est formée de cinq tours, dont les quatre pre- miers donnent lieu à une spire saillante, arrondie, blanche, disposée en cône surbaissé et aigu au sommet : dernier tour occupant à lui seul les 7/8‘ de la coquille, ovale- arrondi, très oblique, ventru, d'un orangé foncé, avec des zônes plus intenses en avant et quelques stries fines, rayonnantes, sous la suture. Celle-ci superficielle. Ou- verture très oblique, blanche, demi-ronde ; bord interne légèrement convexe en avant, refléchi en arrière en une lèvre calleuse, plane, blanche, lisse, large, relevée vers la spire en une gibbosité transverse et saillante. Ombilic très évasé, profond, spiral, muni d’un funicuie robuste,

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terminé en dehors par un sommet large, fortement com- primé obliquement à sa base, et confondu en haut avec le reste de la collosité labiale, avec laquelle elle se conti- nue en plaque plane jusqu’à la gibbosité. Ge funicule est entouré d'un espace large et blanc, portant un angle interne qui borde le canal ombilical, et un autre angle externe qui limite la région de ce même ombilic.

Dinexsiows : Hauteur, 35; largeur, 32; épaisseur, 29 millimètres.

Cette espèce est intermédiaire entre la Vatica Cumin- giana et la Natica aurantia. Elle a la spire plus courte et moins conique de la première; manque de la large fascie subsuturale et blanche de celle-ci, et son funicule est constamment fondu avec la callosité de la lèvre interne, de manière à former une plaque continue. Dans la Vatica Cumingiana, la tête du funicule se trouve parfaitement détachée de la plaque columellaire.

Elle diffère de la Natica aurantia par sa forme plus orbiculaire dans l’état adulte; par son ombilic grand, ac- compagné d'un canal arqué et profond, entourant un gros funicule spiral plongeant dans le trou ombilical. Dans tous les individus de la Vatica aurantia que nous possédons et que nous avons vus, la callosité labiale clot le trou om- bilical; sur quelques-uns, cependant, on voit un vestige de canal très étroit, en forme de fente, et une petite por- tion de funicule. Mais tous sont étroits, ovales, tandis que notre espèce est ovale-sub-hémisphérique, comme la Natica Cumingiana. Nous en connaissons deux exem- plaires semblables, l'un de notre cabinet, et l’autre de celui de M. Petit de la Saussaye.

4. Narica opaca, Recluz.

N. Testa ovato-acuta, ventricosa, crassiuscula, longitu- dinaliter substriata, omnino alba; apertura basi effusa ;

2 900 =

lamina labii tenui postice reflexa umbilicum et funiculum partim occultante ; labro crassiusculo margine intus oblique ac longitudinaliter linea depressa angusta efformante no- talo.

Var. a). Labio superne pallide fusco, cœtera albo et in medio perlongum sulco profundo impresso.

Var.b). Labio, funiculo, canalique omnino castaneis.

Dimensions : var. a). Hauteur, 35 à 37; largeur, 28 à 32; épaisseur, 19 à 20 mill. _ var. b). Hauteur, 40 à 41; largeur, 34; épaisseur, 21 à 23 mill. Hab..... Bourbon ?

Le canal ombilical de la var. a) est tapissé dans toute son étendue d'une plaque assez mince, mais plus élevée que le reste du tour environnant, dontelle est séparée par une troncature dans tout son contour.

N°5. Narica Errusa, Sowerby. Var. 8?

N. Testa nunori, solidiori, sub punderosa, lineis angustis luteis trregularibus subundulatis, rectisque ; labio crassius- culo, intus zona lata castanea marginato; callo labi ven- tricosiore ; 40 mill. alta; 37 lata; 98 crassa.

Cette variété est assez remarquable pour mériter d’être connue. Elle est globuleuse, ventrue, assez épaisse, un peu pesante, lisse, ceinte de trois à quatre zônes larges alternativement d’un cendré-verdâtre pâle et de roux-brun assez foncé, coupées longitudinalement par des lignes jau- nes à reflet, tantôt presque onduleuses, tantôt droites et irrégulièrement disposées sur le dernier tour. Celui-ci est trés grand, sphérique, et légèrement déprimé au-dessus du milieu jusque près de la suture. Spire saillante, en cône déprimé, à tours étroits très convexes, déprimés et cana-

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liculés à la suture. Les supérieurs sont imprimés de siries régulières, rapprochées et longitudinales. Ouverture en forme de large virgule renversée, d’un blanc-bleuâtre en dedans, dans ses deux tiers antérieurs, et pourvue d'une zône marron décurrente sous la suture. Bord interne, sinueux, épais, très calleux et très ventru dans les quatre cinquièmes de son étendue supérieure, l'inférieure ou antérieure très concave : callosité blanche et circonscrite par une large zône marron en arrière. Rord externe épais, bordé en dedans d’une zône assez large, également marron foncé.

Son volume, son épaisseur, son poids, sa coloration extérieure, celle qui borde son labre en dedans, et sa cal- losité labiale plus ventrue, rendent cette variété fort sin- gulière, et la feraient prendre pour une espèce voisine toujours plus petite, si l’on pouvait en juger sur plusieurs individus ; mais nous n’en possédons qu'un seul, que nous devons à l'amitié de M. Hamille, amateur distingué de con_hyliologie.

6. Narica FUNICULATA, var. 8. Lutea, ad suturam late albo fasciata : fascia supra spiram decurrente; funiculo su- pernè lato, orbiculari, crasso, depressiusculo, umbilicum, ca- nalemque profundum fere ocultantibus.

Hab. La côte du Coromandel.

7. Narica STRAMINE A, var. pallida, perforata et funi. culata. 24-39 mill. alta; 22-36 1/2 lata; 15-23 crassa.

Hab. Amboine. N°8. Narica razzium, Recluz. (PI. 6, f. 9.)

N. Testa magna, ovalo-conica, ventricosa, ponderosa, inferne pallide fulvo-rubente, medio intense rufo-fusca, su- perne lutea ; spira exsertiuscula conico-depressa, lutea vel alba; apertura intus fuscescente pallido ; labio crasso, antice ventricoso_superne inCrassato : callo ad umbilicum sulco

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transverso notato ; umbilico funinulo ovato, intus depresso umbilicum modificante.

Hab. Poulo-Pinang (Souleyet).

Cette belle et intéressante Natice, recueillie par M. Sou- leyet, en Cochinchine, a été décrite par nous, l'an dernier, dans le quatrième numéro de ce journal, p. 397. L'espace nous ayant manqué pour la faire figurer, à cause de son volume considérable, nous réparons aujourd’hui cet oubli. Nous en donnons ici la diagnose abrégée pour éviter de recourir au numéro cité; auquel il sera nécessaire, toute- fois, de se rapporter, si l'on veut avoir plus de détails.

N°9. NerirA (Neritina) ceycanexais, Recluz.

N. Testa parvula orbiculato-subovata, ventricosa, niger- rima, longitudinaliter substriata ; anfractibus À 112 : ultimo subsutura spiratim depresso; apice minuto, punctiformi, convexo seu excavato ; peritremate subcirculart; apertura semi-rotunda, albido-cærulescente ; labio plano, antice sub- excavato, acuto, edentulo, basi vix emarginato; labro acuto, superne dilatato, subfornicato, ad suturam extus compresso.

Hab. L'île de Ceylan (M. Morelet).

Petite coquille demi-globuleuse, ou orbiculaire-ovale, oblique, ventrue, très noire, assez mince, striéeirréguliè - rement en long, et montrant, sans la loupe, chez quelques individus, quelques stries spirales, écartées, peu creuses, qui manquent sur les autres. Elle n’est formée que d’un tour et demi, le dernier énorme, comprimé circulairement au-dessous de la suture, relevé au-dessus de cette com- pression, et accompagnant la suture comme un rebord. Le sommet de cette coquille est indiqué tantôt par un point excavé, tantôt par un petit bouton convexe et ar- rondi, Péritrème sub-circulaire, désuni à sa partie pos-

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tero-supérieure. Ouverture demi-ronde, d'un blanc- bleuâtre ; bord septiforme plane, demi-rond, d'un blanc vitré et le plus souvent taché en arrière, et parfois surtout son plan, de jaunâtre; sa marge est légèrement ceiïntrée, tranchante et sans dents, mais porte une très légère ex- cavation à sa partie antérieure (base, Linné). Bord externe mince, tranchant, bordé d’une ligne noire en dedans, arrondi dans son contour, un peu dilaté et à peine voûté dans sa partie supérieure, ensuite comprimé, du dehors en dedans vers la suture.

Opercule plus long que large, plane en dessus, rayonné de stries obsolètes, ayant un reflet nacré et teinté d'orangé dans sa moitié postérieure.

Dimensions : hauteur, 7 1/3-7 1/2 à 8 millimètres: largeur, 9 1/2 à 10 millim.; épaisseur, 5 1/3 à 5 1/2. Péritrème : diamètre en tout sens, 7 millimètres. Ouver- ture : hauteur, 7; largeur, 4 112 millimètres.

Cette Néritine ressemble beaucoup à notre Perrottetiania par ses rapports de forme générale, de couleur et d’ou- verture; elle s'en distingue par ses diamètres plus grands, par plus de rotondité; par sa teinte très noire et nulle- ment revêtue de ferrugineux ; par ses tours, au nombre de un et demi, et non de trois à trois et demi; par sa cloison plus large et par le reflet nacré très remarquable de son opercule. L’opercule de la Verita Perrottetiania est blan- châtre ou brun-bleuâtre, avec une étroite zone blanchâtre circulaire; celui de la Ver. Ceylanensis est noir, avec son bord postérieur d’un rouge-orangé peu foncé. Elle appar- tient au cabinet de M. Morelet, qui a bien voulu nous charger de la décrire.

N°10. Nerira oBarrA, Recluz. (PI. 5, f, 4 et 5.)

N. Testa transversim oblonga, ventricosa, strüs decur-- rentibus argutè impressa, nigra, maculis obscuris variegata ;

Hp

anfractu infimo superne depresso plano , spira extersiuscula, conico acuta; apertura ad periphæriam lutescente ; labio calloso, plano, lævi, margine tridentato ; labro intus breve crenulato.

Hab. Nous l'avons trouvée avec notre Verita Essingtont var. tota roseo-rubra, et autres espèces venant des côtes de Taïti.

Hauteur, 23-27; largeur, 31-36 ; épaisseur, 19-21 mil- limètres.

Nérite transversalement oblongue, de couleur noire, variée de taches obscures d’un brun-bleuâtre; polie et imprimée de stries fines, distancées, décurrentes et légères. Elle a quatre tours de spire; les trois premiers formant un cône aigu, saillant, à sommet jaunâtre, et dont les ré- volutions sont obliquement déprimées ; le dernier tour forme presque toute la coquille. Celui-ci est transverse, oblong, ventru, et tellement déprimé supérieurement, qu'il parait plane ; mais le bord qui est voisin de la suture se relève vers celle-ci. Son péritrème est ovale ; le bord interne calleux, déprimé, blanc et muni de trois dents inégales : l'antérieure plus petite et aiguë, la postérieure plus grande et tronquée, l'intermédiaire moyenne et ar- rondie. Un canal étroit et profond sépare la cloison du bord postérieur du labre. Bord externe tranchant, épaissi et blanc en dedans, orné d’une série de crénelures étroites en face de la marge dentée du bord interne. Ouverture demi-ronde, bordée de jaune pâle tout autour, et d'un blanc-grisâtre en dedans.

Cette Nérite a de grands rapports avec la Polita, et plus encore avec la Rumphit; mais sa spire saillante et ses stries décurrentes la différencient de la première. L'appla- tissement de la parlie supérieure de son dernier tour, sa spire saillante en cône aigu, ses stries distancées ei peu

= 206 =

profondes, la couleur invariable de son test, et les trois dents de sa cloison columellaire sont les caractères dis- tinctifs de cette espèce, et qui servent à la différencier de la seconde.

No 11. CrePipuLA NERITOIDES. (PI. 6, f. 16, 17.)

C. Testa parvula ovato-subhemisphærica , dorso ventri- cosa, latere sinistro compressa rufo-fusca , interdum antice albido maculaia, concentrice substriata ; apertura ovata, intus rufo-chocolata; labio septiformi, angusto, lineari, margine supra breve replicato, ad dexteram soluto et in laminam dentiformam antice prolongato ; apice ad margr- nem oblique incurvo, cique VIx revoluto.

Hab. La Nouvelle Hollande.

Petite coquille ovale, sub-hémisphérique, ventrue en dessus, comprimée sur le côté gauche, dilatée au côté droit, à sommet couché sur le bord postérieur et formant un demi tour oblique sur la droite. Elle est d’un roux- brun, et quelques individus montrent, vers la marge antérieure, quelques taches blanchâtres, qui ne sont bien visibles qu'en plaçant la coquille entre l'œil et la lumière. Ouverture ovale, profonde, de couleur chocolat. Péritrème continu. Bord interne septiforme, étroit, lunaire, détaché brusquement à droite, prolongé en avant, et replié de ma- nière à former une lame d'épée, dont le tranchant de sa marge fait face en haut et en bas : le contour antérieur de la cloison se relève droitement en une rampe courte et tranchante. Longueur, 6; largeur, 4; épaisseur ou hauteur, 3 millimètres.

Cette petite espèce de crépidule appartient à la section des Crepipatelles de Lesson, qui se divise en trois autres, savoir : à cloison détachée sur le coté droit par une échancrure (Crepidula calyptræformis, capensts, gibbosa,

F5

Spé

patula (Adolphei, Lesson); à cloison détachée sur le côté gauche par une échancrure (Crep. strigata, Lessons, echinus) ; à cloison détachée aux deux extrémités par une échancrure ou une sinuosité plus ou moins profonde (Crep. histrix, pallidula, foliacea). Notre espèce appar- tient à la première de ces sections.

Nous devons cette petite et intéressante espèce à M. Cuming, qui nous l'a donnée sous le nom de Lottia nerttoides.

12. Envoina spurca, Recluz.

Er, Testa parvula ovata, transversa, inæquilatera, tenu, fusco-vinacea, extus luto ferrugineo induta, postice latiore longioreque subtruncata, antice breviore rotundata ; vertice brevi, punctiformi; dentibus subapicialibus albo-hyalinis utringue binis, antico insinistra, postico in dextra obsoletis, lateralibus lamelloso-triangularibus, albo-hyalinis, postico valde remoto, longiore, antico in junioribus maximo , in adultis valde minori, cardinalibus parum approximala.

Hab:7.:

Coquille petite, elliptique, inéquilatérale, mince, tou- jours revêtue d'une couche épaisse de limon ferrngineux, sous lequel, en dehors comme en dedans, elle a une cou- leur brun-vineuse. Le côté postérieur, plus long d'une demi fois et plus large, semble obliquement tronqué d'avant en arrière; l’antérieur, plus court et plus étroit, est arrondi en avant. Le sommet, situé plus en avant qu'en arrière, n'est pas plus fort qu'un point d'écriture ordinaire. La charnière montre deux dents sous-apiciales, sous ur fort grossissement: la dent postérieure de la valve gauche est bien visible, mais l'antérieure de cette valve et les deux de la valve droite sont difficiles à apercevoir, et pour bien les voir paraître, il faut retourner les valves en différents sens, et placer le bord cardinal entre l'œil

fe

et la lumière. Les latérales, plus fortes et plus apparentes, sont disposées un peu au-dessous de la marge dorsale, allongées et terminées en lamelle triangulaire : les posté- rieures plus longues et plus écartées des sommets que les antérieures : celles-ci, dans Îles jeunes individus, sont plus grandes que dans l’état adulte, Les impressions musculaires sont ovalaires et transparentes, reliées par une ligule palléale simple et linéaire très étroite. Hauteur, 4 à 4 1/2; longueur, 5 à 6; épaisseur, 2 112 à 3 milli- mètres.

Les restes de l’animal desséché nous ont montré un manteau fendu au bord infero-antérieur pour le passage d'un pied en longue lanière dirigée en avant, et percé d'une courte fente simple, anale, au côté postérieur. C'est tout ce que nous avons pu déterminer.

Nous devons plusieurs individus de cette espèce à M": Dupont.

No 13. Murex inornarus, Recluz. (PI. 6, f. 8, et var. 7.)

M. Testa fusiformi, albido fuscescente, contabulata , Jacie corrosula; anfractibus 6-7, convexo-depressis, suprà planis, subplicatis vel subcancellatis; suturis impressis : infimo ventricoso, Spiram superante, varicibus 4-5 robustis, muticis, armato; canali brevi, basi umbilicato, apertura tntus albida vel violacea ; labro intus denticulato, extus crasso, obsolete fimbriato vel ruguloso, pone transversinr sulcato.

Junior. Plicis superioribus valde prominentibus, lincis elevatis transversis clathratulis; varicibus in infimo 7-8 anguslioribus. Testa albido lutéscente, lineis fusco-castaners pallidis seu intensivribus cincta.

Hab. La mer de Corée. (Col. Petit.)

Le Rocher inorné est une coquille fusiforme, d'un blanc- roussâtre, gazée de vert-tendre, qu'elle doit, sans doute.

se 908 =:

aux ulves du rivage sur lequel vit ce Mollusque. Son fa- cies a une apparence dépolie et comme corrodée par un acide, ce qui peut être (nous le présumons) à ce que l'animal se revêt d'une couche de terre pour se préserver d'une grande chaleur, s’il habite un climat trop chaud. Elle a six à sept tours qui semblent porter des plis peu marqués et des côtes transversales qui, dans un bon état de conservation, doivent former un treillis peu serré et gros- sier. Cette sculpture, sur nos échantillons, est obscuré- ment dessinée. La spire est en forme de cône aigu, à tours sub-convexes, planes en dessus, bien étagés et séparés par une suture étroïte et bien imprimée. Le dernier tour est ventru, plus haut que la spire, et porte de quatre à cinq varices, robustes, miutiques, séparées par des espaces plus larges qu’elles, n'offrant le plus souvent qu'une sur- face dépolie, ou quelques indices de côtes irrégulières; parfois on y voitun treillis mal dessiné et obsolète. Entre le labre et l'avant-dernitre varice, l’espace est sculpté par des côtes transverses, bien marquées, régulières et légèrement écailleuses. Ouverture ovale-arrondie, à péri- trème blanc et à intérieur blanchâtre, avec quelques taches irrégulières violettes; mais dans d'autres individus, il est d'un violet uniforme et assez brillant, Son bord externe porte une série de dents graniformes et blanches; il est très épaissi en dehors, avec une sorte d'angle longitudinal irréguliérement crénelé, offrant l'indice d'une frange très courte ; dans d’autres, cet endroit est obtusément arrondi. Ce bord, du côté de l'ouverture, est tantôt garni de petites écailles, tantôt sillonné longitudinalement de rides ou de stries. Canal plus court que l'ouverture, couvert dans son trajet, et ombiliqué à la base.

Dimensions : Hauteur, 31 à 32 mill.; largeur, 19 à 20 nill.; hauteur du dernier tour, 20 à 21 mill,; de la spire, 14 à 16 millimètres.

Une coquille un peu plus jeune et nettoyée, à canal,

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aon tout à fait fermé, est d'un jaunâtre säle et un peu fauve, ceinte de lignes marron clair ou foncé ; les plis des tours supérieurs sont bien saillants et croisés par deux lignes élevées formant réseau; le dernier porte de sept à huit varices étroites, saillantes et mutiques, avec des lignes transversales presque effacées. Le canal est imparfaitement couvert; l'ouverture d'un blanc-violacé.

Les caractères de celle-ci viennent compléter ceux qui manquent à l’état adulte de ce Murex.

14. Pzeuroroma SauLcypianum, Recluz. (PI. 5, f. 6.)

P. Testa subfusiformi, turrita, transversim crebre striata, longitudinaliter plicata; an fractibus deenis, superne depres- sis, albido-lutescentibus , inferne spadiceo-fasciatis ; plicis superioribus tuberculiformibus , in ultimo flexuosis, robustis- que ; anfractu infimo ventricoso, medio late fasciato, labro acuto , suturam versus late emarginato ; canali brevissimo, crnarsinato.

Hab. Le Sénégal, (Coll. Petit.)

Le Pleurotome de Sauley est presque fusiforme, turri- culé, ceint de stries transverses nombreuses, bien impri- mées, régulières, et garni de plis longitudinaux, tuber- culiformes, à l'exception de ceux du dernier tour qui sont robustes et flexueux. Dix tours de spire, d'un blanc- jaunâtre, ornés d'une fascie rouge-brun à leur base : le dernier est sensiblement ventru, plus court que la spire, avecune large bande rouge-brun sur le centre. Canal très court, presque nul, échancré à la base. Ouverture ovale, blanchôtre, laissant voir quelques taches, qui sont des traces de la fascie externe. Lëvre interne réfléchie, adnée, prolongée jusqu’à la rencontre du labre, et épaissie en une sorte de tubercule déprimé. Bord externe (labre) tranchant, ayant une échancrure large et peu profonde, au-dessous de Ja suture,

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Dimensions : Hauteur, 21 mill.; largeur, 8 mill.; épaisseur, 7 mill.; hauteur du dernier tour, 9 mill.; de la spire, 12 millimètres.

Nous ne connaissons qu'un seul individu de cette intéressante espèce.

15. Preuroroma Lezieurt, Recluz. (PI. 5, f. 7.)

P. Testa fusijormi, turrita; anfractibus medio compresso- concavis, bicarinatis, maculis magnis spadiceis, punctis concoloribus supra carinam inferiorem seriatim decoratis ; infuno spira minore, carina ultima protuberante, subtus caudaque, lineis elevatis, punctatis cincto ; canali aperturam æquante; labro inter carinas late et profunde emarginato.

Hab. Le Sénégal. (Coll. Petit.)

Le Pleurotome de Lelieur est une coquille fusiforme, turriculée, à tours fortement comprimés et concaves dans le centre, et à extrémités carénées : le centre et la carène supérieure sont peints de taches rouge-brun ou sanguines, longitudinales, assez grandes, se continuant jusqu'au sommet de la coquille; la carène inférieure, seule, est ornée d'une série de points de même couleur et également décurrents. Les tours, fort nombreux, douze à quatorze, forment une spire en pyramide aiguë, et sont séparés par une suture superficielle enfoncée, très étroite. Le dernier tour, plus court que la spire, porte également deux ca- rènes, l'inférieure plus saillante, planulée en dessus, et de jusqu'à la base du canal; ce tour est ceint de lignes spirales, élevées, tachetées, comme la grande carène, de points rouge-bruns. Canal aussi long que l'ouverture, bordé d'une forte côte oblique au côté postérieur et échancré à sa base. Ouverture ovalaire, anguleuse, blan- châtre et fasciée en dedans; lévre interne réfléchie, adnée, courant de la suture à la base du canal. Labre saillant en

en )lire

avant, tranchant, profondément et largement échancré entre les deux carènes.

Dimensions : Hauteur, 33; largeur de la carène infé- rieure, 23 112; hauteur du dernier tour, 16; hauteur de la spire, 18 millimètres.

N°16. Heuix (carocolla) Gzerxi, Recluz. (PI. 5, f. 10.)

H. Testatrochiformis, imperforata, alba, zona rufa spi- raliter decorata ; anfractibus senis, depresso-convexiusculis, oblique striatis; infimo spira breviore, carinato : carina alba, angusta, acuta; inferna facie convexa, basi albo- lutescente, opaca, medio fere vitrea, ad periphæriam casta- nea; apertura valde obliqua, triangulari, inferne arcuata ; labro antice angulato, margine subreflexo.

Hab. Les îles Salomon. (Coll. Petit.)

Coq. trochiforme, inperforée, carénée, blanche, ornée d'un ruban spiral marron assez large. Six tours de spire déprimés, peu convexes, marqués de petites rides ou stries irrégulières, obliquant de haut en bas, et d'avant en ar- rière. Suture fine et bien imprimée. Dernier tour un peu plus court que la spire, peint d'une fascie marron, bordée d'une zône jaunâtre, en dessus et en dessous, ayant une carène blanche et aiguë. Face inférieure du dernier tour convexe, peinte de blanc mat gazé de jaune près de l'ou- verture, de blanc-vitré dans le milieu, marron au-dessus, et d’une zône étroite et blanche près de la carène. Spire conique et presque aiguë, Point d'ombilic. Ouverture très oblique, trigonc : un des angles à la partie supérieure, l’autre occupe le côté postérieur, et le troisième se voit à l'angle de la carène ; sa partie inférieure forme un arc sous-tendu, ceintré en dedans. Le bord externe (qui est prolongé en angle aïgu) est tranchant, blanchätre, et pres- que ou très peu réfléchi en dehors, L'intérieur de l'ou-

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verture montre en haut et en bäs une zône bianche, ainsi que dans le milieu, et deux zônes marron alternant avec les autres : on peut dire qu'elle est blanche et bifas- ciée de marron.

Dimensions : Hauteur, 14 mill.; largeur (du milieu du labre au côté postérieur), 19 mill.; hauteur de la spire, 9 mill.; du dernier tour, 8 me rue

Cette belle Hélice ressemble à la Trochiforme, mais elle est proportionnellement moins haute, plus laïge, et plus agréablement ornée de bandes colorées.

17. Hencna Moquinrana, Recluz, (PI. 5. f£. 8.)

H. Testa trochiformi, carinata, albo-lutescente, auran- Lio DRGUR et fasciata, anfractibus senis, convexo-depres- : supremis fulvis, lœvigatis, duobus infimis, transversim mo striatis, cum interslitis obscure subgranosis; infimo maculis parvis biseriatim picto, carinato;, inferna Jacie convexa, concentrice striata, luteola, radiis obliquis, arcuatis punctis aurantiis ornata; labro crasso, reflexo.

Hab. L'île Salomon. (Coll. Petit.)

Coquille trochiforme, carénée , d’un blanc-jaunûtre, tiquetée de points orangés peu apparents sur les deux derniers tours, qui sont en outre peints de deux séries de points carrés d'un orangé plus intense, l'une supérieure- ment, et l'autre inférieurement. Six tours de spire peu convexes, lahourés de stries fines, régulières, spirales, nombreuses, qui vont en s'effaçant sur la moitié du qua- trième tour. Les trois premiers sont tout à fait lisses et fauve-unis. Le dernier porte à sa base une carène blan- che, comprimée dessus et dessous, ce qui la détache par- faitement. La face inférieure de ce tour est presque aussi convexe que la supérieure, également imprimée de stries concentriques , imais plus fines, et peinte, sur un fond jaune peu intense, de lignes orangées, arquées, obliques

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rayonnantes, comme tremblées; bordée près de la carène d’une fascie étroite de même couleur. Ouverture trigone, à angle antérieur bien arrondi, bord interne sinueux ; l'externe épais, blanc et réfléchi en dehors.

L'opercule de cette espèce est testacé, d'un rouge de sang à l'extérieur, et imprimé légèrement de stries, ou fines rides arquées, devenant de plus en plus raccour- cies au fur et à mesure qu'elles avancent vers le côté interne de cet opercule. Sur ce côté, sa marge est amincie. La face interne, d'une couleur livide, porte l'empreinte du muscle columellaire, qui l'attache à l'animal.

Dimensions : Hauteur, 11 mili.; largeur, 15 mill.; hauteur du dernier tour, 8 mill.; de la spire, 7 milli- mètres.

La couleur de cette espèce rappelle celle d'une petite Hélicine des Antilles, mais sa forme l'en différencie suf- fisamment, car la spire de la nôtre est conique, et celle de l’autre simplement convexe.

18. Cyczosroma Arix, Recluz. (PI. 6, f. 10 et 11.)

C. Testa trochiformi, umbilicata, albida vel pallide fusca, depolita; anfractibus senis, convexo-rotundatis, 3-4 supe- rioribus muticis, duobus inferioribus oblique costatis ; in penultimo costis depressis, parum fractis, prœterea lineis numerosis cüncto, spira conico-depressa, infèmo anfractu æquante, apice obtuse-rotundata, facie inferna convexa, profunde umbilicata ; apertura rotundata, penitus obliquata; peritremate acuto, circulart.

Hab. La baie Apia (île Opolu). M. Charbonnier.

Coquille trochiforme, ombiliquée, blanchâtre, ou d’un brun-pâle, d’un aspect terne; formée de six tours de spire, dont les trois à quatre supérieurs sont unis, et les deux inférieurs garnis de gros plis ou côtes obliques, d'a- vant en arrière, et de haut en bas. Sur l’avant-dernier,

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les côtes sont affaissées, moins bien dessinées, et en outre surmontées de stries ou fines lignes élevées, circulaires et nombreuses, qu'on n'aperçoit point sur le dernier, dont les côtes sont mieux formées. La face inférieure de celui-ci est convexe et percée, dans le centre, d’un ombi- lie très profond, un peu évasé en entonnoir, et terminé par un angle aigu à peine saillant. Ouverture lévèrement oblique, blanchâtre dans le fond, à péritrème simple, tran- chant et circulaire. Spire et dernier tour d'égale hauteur. Opercule pellucide, subcorné, concave et blanchâtre en dessus, convexe, mullispiré, pointu au centre, et de cou leur de corne brillante en dessous.

Dimensions : Hauteur, 10; largeur, 10-11 millimètres ; hauteur du dernier tour, 10; de la spire, 10 millimètres.

N°19. Cycrosrona (Pierocyelos) Cuarsonnien, Recluz. (PI. 5, 12ct13)

C. Testa anfractibus teretibus orbiculatim involutis, su- pernè planulata, subtus late umbilicata;, subepidermide lutea, siriisque radiantibus creberrünis ferente, subtus alba, lineis latis zigzag formibus, spadiceis, pulchre picta ; suturis valde concavis; anfractu ullimo parum bi-angulato : angulis cri- nis nigrés serialis, arcualts, armato, ad suturam aperluramnque versus canal albido rctrorsum flexo ostendente ; infima facie late umbilicala; apertura valde obliqua, peritremate circu- lari, margine tenut, horizontali, latiusculo.

Operculo testaceo, trochleiformi, utraque facie multispi- rato, supra albido, subtus corneo-pallide-aurantio, ad pert- phæriam o'biculijerr.

Hab. Borneo. Rapportée par M. Charbonnier.

Gyclostome élégant, formé de cinq tours cylindriques , graduellement rétrécis et enroulés de manière à donner à la coquille une forme orbiculaire, planulée en dessus , et si largement ombiliquée en dessous, quelle montre tous ses tours. Elle est revêtue d’un épidermie jaune, teinté de

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verdâtre, parsemé de crins noirs peu allongés et raides, et imprimé de stries fines, rayonnantes et pressées. Fous cel épiderme fort remarquable, le test est blanc et peint, en travers de la direction des tours, de lignes larges, an- guleuses, disposées en zigzags courant jusque sur la face inférieure. Sutures largement et profondément canalicu- lées jusqu'au sommet des tours. Dernier tour lévérement bi-anguleux sur le centre, avec les angles armés d’une série de crins noirs fléchis en arrière, et portant, à 5 mil- limètres du bord de l'ouverture, un canal en tuyau coni- que, assez long, et courbé en arc en arrière. Ouverture très oblique, blanchâtre à l'orifice, d’un brun-rougeâtre à l'ictérieur ; elle est orbiculaire, et son péritrème continu. Celui-ci qui, avant l’état adulte est tranchant et simple, se revêt à l'extérieur, avec l’âge, d'un bord lamelleux, ‘mince, presque horizontal, mais tendant à s’infléchir principalement vers le haut, cette marge est plus large et diminue graduellement du côté postérieur. Au-dessus de l’inflexion supérieure de celle-ci se montre une gib- bosité, concave en dedans, qui nous paraît l'indice d’un autre canal, mais imparfait.

L'opercule, qui est testacé, imite, par sa forme, la poulie d’un puits. Il est orbiculaire, plane, multispiré des deux côtés, creusé sur son tranchant, et disposé ainsi à recevoir plusieurs tours d'un fil de soie. Sa face externe est d'un blanc mat, et l’interne revêtue d’une couche cornée, brillante et orangée.

Dimensions : Diamètre du bord du labre au côté pos- térieur, 27 ; en sens opposé, 14; hauteur, 6 millimètres. Diamètre de l’ombilie, 8 12 et 9 millimètres; profondeur, 5 millimètres 112.

La coloration, le canal en tuyau refléchi, la gibbosité située à la partie supérieure et externe de la marge du péritrème, les deux angles du dernier tour, garnis cha- eun de poils raides, criniformes, réfléchis en arriére ct

Ho

assez longs, dont la rangée supérieure se continue encore un peu à la suture de l'avant-dernier tour, rendent cette espèce très remarquable. Tous ces caractères la différen- cient des autres du même groupe.

N°90. AmpuLLariA PyCMEA, Recluz.

A. Testa ovato-globosa, tenui, perforata, parvula, pal- lide fulva, longitudinaliter substriata, anfractibus quinis , convexis, supra depresso-planiusculis, medio obscure fulvo- zonatis, spira conica, acuta : ultimo-anfractu ventricoso , spira majore, supra medium obscure fasciato ; apertura semi-rotunda ; labio subrecto, labro tenui, acuto, supra medium sinuato ; umbilico mediocri, semilunato. Operculo ?

Hab. Les ruisseaux de l’île Eiephanta (Bombay).

Petite coquille ovale-globuleuse, très mince, perforée, d'un blanc-fauve, ou d'un fauve décidé, montrant sous la loupe de légères stries d'accroissement. Elle est formée de cinq tours convexes, déprimés largement en dessus et presque planes, montrant, par transparence, une fascie décurrente et étroite d'un fauve-brun, qui, sur le dernier tour, occupe une place au-dessus du milieu. Spire coni- que, aiguë. Suture très étroite. Dernier tour ventru, plus haut que la spire. Ouverture demi-ronde; bord interne presque droit; bord externe très mince, tranchant et Si- nueux au-dessus de son milieu. Ombilic médiocre, semi- Junaire.

Opercule inconnu.

Dimensions : Hauteur, 7 112 à 8 mill.; largeur du der- nier tour, 7 mill.; hauteur du dernier tour, 5 mill.; de la spire, 3 millimètres.

Cette coquille a été rapportée par M. le docteur Char- bonnier.

= PA =

Nornce sur le genre Aeteroceras, de Îa classe des

Céphalopodes, par M. A Laine D Ormieny.

Après avoir formé, dans notre Paléontologie française, pour des modifications singulières de coquilles de Cépha- lopodes, les genres #ncyloceras, Toxoceras, Ptychoceras et Helicoceras, nous pouvions croire que les plus étranges formes que la nature pût créer, dans cette classe, nous étaient connues : nous étions cependant loin d'en avoir épuisé le nombre. Bientôtles recherches incessantes, faites avec un zèle remarquable, dans les montagnes des Basses- Alpes et du Var, par M. Astier, que nous citons toujours avecun nouveau plaisir, amenaient encore, entre nos mains, de nombreuses formes nouvelles. Nous reconnaissions, en effet, les Aamulina, forme intermédiaire entre les Æ/amites et les Ptychoceras , et surtout le genre Heteroceras, plus extraordinaire encore. Jusqu'alors le genre Turrilites, avec son enraulement spiral oblique, et le genre Hamites, à spire elliptique sur le même plan, et terminée par une crosse, paraissaient séparés l’un de l’autre par des carac- tères impossibles à se trouver réunis. Nous le croyions aussi, avant de connaître le genre /eteroceras , qui pour- tant vient nous offrir cette réunion extraordinaire. C’est, comme on peut en juger par les figures, une Turrilite, par la spire terminée par une crosse analogue à la crosse des Hamites. C'est, enfin, pour nous servir des paroles d’un savant récemment enlevé à la science, le maxinium de dévergondage de formes parmi les Céphalopodes, à V'é- poque des terrains crétacés.

Ce nouveau genre ne nous étant pas connu lors de la publication des Géphalopodes, dans notre ouvrage sur les fossiles de France, nous allons non seulement en donner les caractères, mais encore décrire et figurer quel-

Vie

ques espèces principales, et indiquer la monographie de ées singuliers êtres des temps passés.

Genre Hereroceras, d'Orb. 1847.

Coquille multiloculaire, spirale, enroulée obliquement, puis se projetant en une crosse séparée. Spire régulière au commencement, alors composée de tours plus ou moins nombreux, contigus, enroulés obliquement, et représen- tant un cône variable. Le dernier tour se sépare des autres, sur un plan d'enroulement différent, oblique inférieurement de haut en bas, par rapport aux autres, et se recourbe en crosse à son extrémité. La crosse, sans doute destinée à contenir l'animal, est dépourvue de cloisons à son extrémité. Pouche ronde, ou ovale. Nous n'y avons jamais remarqué de bourelet terminal, mais cela tient peut-être à ce que nous ne connaissons pas encore d'individus bien complets. Les cloisons, lorsque la co- quille est enroulée, sont irrégulières, non symétriques, comme chez les Turrilites, le lobe dorsal est sur la partie convexe externe des tours, mais lorsque la crosse contient des cloisons sur une partie de sa longueur libre, ces cloisons deviennent symétriques, et analogues aux cloisons des Toxvoceras et des Ancyloceras comprimés. Le siphon est externe dans les deux cas.

Rapports et différences. En tout semblables aux Turri- lites, par les tours enroulés obliquement et contigus, les Heteroceras s’en distinguent par le dernier tour, qui se détache des autres et se termine en une crosse analogue aux crosses des /amites et des Ancyloceras. Voisins, par leur dernier tour en crosse, des deux genres que nous ve- nons de citer, ils en diffèrent par leur spire enroulée obli- quement et conique, En un mot, avec des caractères que nous trouvons partiellement dans les Turrilites et les Hamites, ce genre les réunit sur la même coquille, et dif- fère autant de lun que de Fautre.

919

Le genre Heteroceras n'existe plus à l'état vivant. Dans les couches terrestres, il a commencé à se montrer ave la faune supérieure de l'étage néocomien, pour mieux dire dans la fraction que nous avons désignée sous le nom d'Ur- gonien. Alors les espèces sont à leur maximum de dévelop- pement, nous en connaissons quatre; puis on le retrouve dans l'étage sénonien ou craie blanche, il ne montre

plus qu'une espèce. Espèces de l'étage néocomien supérieur, ou urgonien. 1. Hereroceras AsrieranuM, d'Orb. 1851. (PK: fig. 1)

Dimensions : Grand diamètre de l’ensenble, 260 milli- mètres.

Coquille irrégulière. Partie spirale représentant un cône ouvert, légèrement ombiliqué, formé de plusieurs tours enroulés obliquement et en contact, presque cylindri- ques, ornés en travers de fortes côtes obliques, simples, également espacées. Le dernier tour, au lieu de suivre l'enroulement ordinaire, commence par redescendre sur les autres, puis il se détache entièrement, se projette en une partie droite comprimée, égale à quatre fois, au moins, le diamètre de la spire, et se termine par une crosse. Cette partie projetée est déprimée également, ornée de grosses côtes transverses, plus larges sur la partie externe, elles sont simples; mais sur la région interne, une petite côte intermédiaire naît entre chacune des côtes principales. Les cloisons occupent, dans l'individu figuré, jusqu'aux deux tiers de la partie projetée, ce qui donne la certitude que cette partie devait être beaucoup plus allongée.

Rapports et différences. Voisine à la fois, par ses côtes, des deux espèces suivantes, celle-ci s'en distingue par sa crosse beaucoup plus prolongée. moins arquée, et surtout par les petites côtes intermédiaires de la partie interne de

cette partie.

998

Localité. M. Astier l’a recueillie aux environs de Barème {Basses-Alpes), dans le calcaire bleuâtre de la partie supé- rieure de l'étage néocomien. Elle paraît être rare. De notre collection.

Explication des figures. PI. 4, fig. 1. Individu réduit, vu en dessus; nous avons tracé au trait la continuation de la crosse qui est indiquée par les cloisons. Cette partie étant indispensable à la suite des cloisons aériennes, pour contenir l’animal.

N°9. Hereroceras EmMEric, d'Orb. 1850. (Pl. 8; dé)

Turrilites Emerici, d'Orb. 1842. Paléont. franc. Ter- rains crélacés 1, p. 580, pl. 141, fig. 3-6.

Heteroceras Emerici, d'Orb. 1850. Prod. de Paléont. Strat. 2, p. 102, étage 17°, N°65.

Dimensions : Grand diamètre de l'ensemble, 100 milli- mètres.

Coquille ovale, déprimée dans son ensemble. Puartic spirale formant une spire conique, dont l'angle est de 75 degrés, ombiliquée en dessus, formée de cinq tours arron- dis, contigus, pourvus, en travers, de côtes obliques sim- ples, un peu flexueuses, également espacées. Le dernier tour change d'axe d'enroulement, redescend sur lesautres, se détache ensuite tout à fait et se projette en une crosse courte, arquée , peu éloignée de la spire. La partie libre est un peu comprimée, pourvue de côtes égales, obliques, simples, presque effacées sur la région interne. La crosse forme, avec l’enroulement de la spire, un angle très pro- noncé, n'étant pas sur le même plan.

Rapports et différences. Cette espèce ressemble, dans la partie spirale, à l'espèce précédente, mais elle s’en distin- gue par sa crosse moins allongée, plus arrondie, par le manque de petites côtes intermédiaires à la partie interne de Ja crosse. Avec une forme analogue à l'Zcteroceras

221

bifurcatum, celle-ci en diffère par ses côtes simples, au lieu d'être bifurquées.

Localité. Gette espèce est la plus commune, indépen- damment de nombreux fragments de la spire, nous en connaissons au moins quatre échantillons complets, qui sont entre les mains de MM. Astier, Joubert, Kæchlin, Sismoda, et dans notre collection. On l’a recueillie à la Doire, à Escragnolle (Var), à Anglès, et à Barème (Basses- Alpes), et aux environs de Nice, dans le calcaire néoco- mien supérieur.

Histoire. Ne connaissant que la partie spirale, nous l’'avions décrite et figurée, en 1842, dans notre Paléon- tologie française , sous le nom de Turrilites Emerici, mais ayant pu voir plusieurs échantillons entiers, nous l'avons placée, sous le même nom, dans le genre Æcteroceras.

Explication des figures, pl. 3, fig. 1. Coquille entière,

de grandeur naturelle, vue du côté de la spire.

No 3. HererocERAs B1FuRCATUM, d'Orb. 1851.

(PL:.3; figs:2,,3:)

Dimensions : Grand diamètre de l’ensemble, 65 milli- mètres.

Coquille ovale, épaisse dans son ensemble. Partie spi- rale conique, ombiliquée, formée de tours convexes, contigus, ornés, en travers, de grosses côtes. Le dernier se sépare des autres, comme chez l'espèce précédente, mais reste peu éloigné, très arqué en crosse courte, pourvu partout de grosses côtes transverses, presque toutes bi- furquées vers la moitié de la largeur des tours, et formant deux côtes égales à la partie externe, tandis que Îles côtes sont très atténuées à la région interne.

Rapports et différences. Plus voisine de PH. Linerici, que des autres, par ses caractères d'ensemble, elle s'en

16

= 990

distingue bien nettement par ses côtes bifurquées, au lieu d'être simples.

Localité. Elle a été recueillie aux environs de Barême (Basses-Alpes), dans l'étage néocomien supérieur. De notre collection.

Explication des figures, pl. 3, fig. 2. Coquille de grän- deur naturelle, vue du côté de l’ombilic. Fig. 3. La même, vue du côté opposé.

4. Hereroceras Amicananum, d'Orb, 1851.

Nous indiquons, sous ce nom, une charmante espèce d'Heteroceras, découverte dans les terrains néocomiens des montagnes du Caucase, par le savant géologue et ingé- nieur des mines de Russie, M. Abich, qui a bien voulu nous la communiquer. Elle est surtout caractérisée par sa spire couverte de tubercules aigus, ce qui la distingue bien nettement des trois précédentes.

Espèces de l'étage sénonien , ou craie blanche.

5. Hereroceras PoLyrLOCUuSs, d'Orb. 1850. Prodrôme de Paléontologie stratigraphique 2. p. 216. Etage 22. 101. C'était le Turrilites polyplocus, Roemer,

1841. Nordd. Kreïid. p. 92. 4, pl. 14, fig. 1, 2, qui se trouve en Allemagne, à Dülmen et à Lemforde.

Nore sur une nouvelle espèce géante du genre T'erebri- rostra, de la classe des Brachiopodes, par M. AzLcane D'ORBIGNY.

Nous avons, en 1847, séparé des T'érébratules ordinai- res, sous le nom de Terebrirostra, des coquilles bien

2923

distinctes de toutes les manières, très remarquables, sur- tout, par le prolongement extraordinaire du crochet de la grande valve. La première espèce de ce genre, le Tere- bratula lyra, de Sowerby, avait justement attiré l'attention des paléontologistes ; aussi, en la plaçant au genre Tere- brirostra, dans notre Paléontologie française, avons-nous été heureux de pouvoir y adjoindre trois autres espèces nouvelles de la même forme. Toutes les espèces de ce genre ayant, jusqu'ici, des dimensions très restreintes, nous avons été surpris, lorsque parmi un très grand nombre de coquilles fossiles que nous devons à l'obligeance de M. l'abbé Bargès, nous avons rencontré une coquille réel- lement géante, puisqu'elle a plus de deux fois le diamètre des autres. Nous croyons devoir la publier spécialement, autant pour l'intérêt qui s’y raltache, que pour utiliser et faire connaître les intéressantes recherches d’un savant modeste, dont les loisirs sont consacrés à la paléonto-

Jogie.

Voici les caractères que nous avons assignés au genre T'erebrirostra :

Animal fixé par un pédoncule, sortant d'une ouverture de la grande valve.

Coquille testacée, de contexture perforée, généralement allongée, inéquivalve; la grande valve bien plus longue que l’autre, prolongée en un long rostre déprimé, sur lequel est une longue area aplatie, lisse, étendue de la charnière au crochet, qui_est étroit, long, droit. La petite valve est ovale, courte, n' occupant quelquefois que le tiers de la longueur de l’autre. Ouverture ronde, placée à l’ex- trémité du crochet, ei entamant autant celui-ci que l’area, sur laquelle est un deltidum unique, médian, très allongé : charnière formée, à la petite valve, de dents latérales qui entrent dans des fossettes de la valve opposée. Une longue apophyse s'étend en dehors du crochet de la petite valve

224

et entre sous le deltidium du côté opposé. Æppareil interne formé, sur la petite valve, d’une lame médiane très prononcée, destinée sans doute à recevoir les arcs de l'apophyse brachial. Ornements extérieurs formés de côtes rayonnantes dichotomes.

Rapports et différences. Ge genre diffère des Terebratula par son crochet prolongé, par la présence d’un area, et par son deltidium entier. Pourvu, comme les Fissuri- rostra, d'une large area, d’un deltidium entier, et d’un crochet prolongé, ce genre s'en distingue par la valve inférieure bien plus longue, par son area plus allongé, par son ouverture ronde, au lieu d’être en fente, et enta- mant autant l’area que le deltidium, au lieu d'être propre à la partie externe du crochet seulement.

Ce genre, au moins jusqu'à présent, est spécial aux ter- rains crétacés, dont il n’occupe que trois époques, les étages néocomien, albien et cénomanien, il a son maximum de développement spécifique. Nous donnons la liste des espèces connues.

1. Tercebrirostra neocomiensis, d'Orb.1847. Paléon- tologie française, t. 4, p. 127, pl. 519, fig. 1-5, de l'étage néocomien de Morteau (Doubs).

N°92. T. Arduennensis, d'Orb. 1847. Paléont. 4, p. 198, pl. 519, fig. 6-10, de l'étage albien, ou gault de Grandpré (Ardennes).

N°3. T. lyru, d'Orb. 1847. Paléont. 4, p. 129, pl. 519, fig 11-19, de l'étage cénomanien du Havre; de Chute-Farm (Angleterre).

N°4. T. canaliculata, d'Orb. 1847. Prodrome de Paléont. strat. 2, p. 173, élage 20, 555, Terebratula canaliculata, d’Archiac, mém. de la Société géologique, série, 2, p. 331, pl. 21, fig. 15, de l'étage cénomanien de Tournay (Belgique).

3% 5. TeresriRosTRA BARGESANA, d'Orb. 1851. (PI. 4, fig. 2-5.)

Dimensions. Longueur, 49 millimètres. Par rapport À la longueur : largeur, 55 centièmes; épaisseur, 50 cen- tièmes; longueur de la valve inférieure, 71 centièmes ; angle apicial, 44°.

Coquille ovale, anguleuse, très renflée, très allongée, et prolongée en rostre à sa région cardinale, élargie à la ré- gion palléale, ornée de petites côtes dichotomes rayon- nantes, égales partout en grosseur. Grande valve bien plus longue que l’autre, un peu plus bombée, sans sillon médian, ni échancrure sur la région palléale, à crochet arqué, prolongé, pourvu d'un meplat sur l’area. Petite valve ayant sa plus grande largeur au milieu, légèrement tronquée à la région palléale. La commissure palléale est un peu flexueuse.

Rapports et différences. Par sa grande taille, par ses côtes très nombreuses, égales, par sa forme plus trapue, plus courte, cette espèce se distingue bien nettement des quatre espèces précédentes.

Localité. M. l'abbé Bargès, à qui nous dédiors cette curieuse espèce, l’a recueillie dans l'étage cénomanien, entre la Bédoule et Cassis (Bouches-du-Rhône), elle se trouve, dans un calcaire compacte, avec le Codiopsis doma, le Janira quinquecostata, le Rhynchonella Lamarc- kiana, le Terebratula biplicata, et beaucoup d’autres es- pèces caractéristiques de cet étage.

Explication des figures, pl. 4, fig. 2. Coquille de gran- deur naturelle, vue du côté de la petite valve. Fig. 3. La même, vue du côté de la grande valve. Fig. 4. La même, vue sur le côté. Fig. 5. La même, vue sur la région pal- léale.

226

Quezques mors sur l’ART DB CONSERVER LES MoLLusQuEs . , destinés aux recherches anatomiques, par M. Gra- TIOLET.

On sait quelles difficultés les anatomistes éprouvent souvent dans la dissection des Mollusques qui leur sont rapportés des régions lointaines : le plus souvent ces ani- maux sont plongés vivants dans l'alcool, leùrs tissus se rétractent et se durcissent, au point que la plupart des recherches délicates sont interdites à ceux qui les exami- nent; d’autres fois, au contraire, ils arrivent dans un tel état de ramollissement, ou pour mieux dire de dissolution, qu'ils ne peuvent plus servir, en sorte que beaucoup de travaux se trouvent perdus pour leurs auteurs et pour la science.

Je crois donc faire une chose utile en donnant aux voyageurs quelques indications qui, sans résoudre toute la difficulté, préviennent cependant les principaux incon- vénients des méthodes qu'on suit le plus souvent en voyage.

A. Les Mollasques destinés aux dissections ne doivent point être plongés vivants dans les liqueurs on les conserve.

En effet, ces liqueurs durcissent l'animal, et il est en- suite très difficile de le ramollir. On devra, en consé- quence, le faire mourir préalablement. Cette opération est peut-être la plus importante.

Si l'animal est couvert d'une coquille épaisse et profon- dément caché dans ses replis, on brisera en premier lieu la coquille avec précaution, afin d'exposer immédiatement tout l'animal à l’action du liquide conservateur. Sans cette précaution, il serait la plupart du temps impossible de

me (re.

conserver le foie et les viscères. On le plongera ensuite dans le liquide spécial il doit mourir.

Ce liquide n’est autre chose que de l’eau douce légère- ment acidulée avec de bon vinaigre, mieux encôre avec de l'acide acétique ordinaire, L'animal s’y contracte d'abord avec beaucoup d'énergie et s'y tourmente en cent manières. Mais au bout de quelque temps, ses contrac- tions s’affaiblissent, il s’affaisse, et au moment il meurt, il est dans un état de flaccidité complète. On saisit ce moment pour le retirer du liquide, on le lave avec soin dans l'eau douce, et l'on peut s'assurer alors que les tissus ont conservé toute leur mollesse.

Si l’on se propose de conserver très longtemps l'animal, on le plonge ensuite dans de l'alcool très affaibli, et ra- mené à 12°àa peu près. On devra l'y laisser plongé pen- dant quelques heures, jusqu’au moment l'imbibition sera complète. À ce moment seulement, ce liquide devra être remplacé par un alcool plus riche, et conservé dans un bocal hermétiquement bouché.

Il est fort important de ne point entasser un grand nombre d'animaux dans le même bocal. On doit au con- traire conserver autant que possible chaque animal dans un vase particulier. Je sais ce que cette prescription peut avoir de difficile pour les voyageurs; toutefois, ils ne par- viendront à de beaux résultats, qu'à la condition d'y avoir égard.

L’acide acétique dont je recommande iei l'emploi, peut être lui-même employé comme liquide conservateur. Il convient surtout pour la conservation des Mollusques qu'on ne veut conserver qu'un ou deux mois; il doit dans tous les cas être fort étendu, et les vases l’on enferme les pièces à conserver, doivent être, ce qui est une pré- caution fondamentale, hermétiquement fermés.

Ce moyen de préparation et de conservation que je décris ici à propos des Mollusques, ue convient pas moins

228

lorsqu'il s'agit de conserver des animaux de la famille des Hirudinées; les résultats qu'on obtient ici sont si remar- quables, que ces animaux peuvent être préférés dans beaucoup de cas aux animaux frais, surtout pour les injec- tions fines. Mais qu'il me suffise de remarquer en passant ces choses.

B. Si l’on destine les pièces que l'on recueille à des recherches spéciales sur le système nerveux, on pourra user avec le plus grand avantage du procédé suivant :

L'animal sera plongé vivant dans une solution de chlo- rure de zinc marquant 25° à l’aréomètre. Non seulement ce liquide conserve merveilleusement la pièce, mais il rend le système nerveux très apparent, et permet de le dissé- quer avec la plus grande facilité. Je ne doute point que les anatomistes ne tirent un grand parti de pièces ainsi conservées. Toutefois, je n oserais absolument conseiller ce moyen, s’il s'agissait de la conservation d'animaux de l'ordre des Palliobranches (Brachiopodes), n'ayant jamais eu occasion d'en essayer l’action sur eux. Mais à priori, je ne doute pas qu'on n’en obtint d'excellents résultats. Mais c'est surtout pour la conservation des Lamellibran- ches que je crois devoir en conseiller l'emploi ; des pièces ainsi préparées ont d'autant plus d'intérêt, qu'on peut non seulement les disséquer, mais encore les mouler avec la plus grande exactitude, comme l’a prouvé M. Sthäl, l'habile mouleur du Muséum d'histoire naturelle de Paris. Get ingénieux artiste a en effet obtenu par ce procédé des images en cire qui imitent la nature avec une grande perfection, et pourraient être d’un grand secours aux ama- teurs de conchyliologie, et surtout aux professeurs de la province qui manquent en général de collections suff- santes.

Mon but n'est point de donner ici une histoire de tous les moyens par lesquels peuvent être conservés les Mol- lusques, et en conséquence, je ne dirai rien des solutions

229

mercurielles qui ont été préconisées dans ces derniers temps. Dans cette note, j'ai eu surtout en vue les anato- mistes. Les moyens que je propose ne rempliraient qu’im- parfaitement le but, si l'on tenait surtout à conserver le système de coloration des animaux. Sur ce dernier point, nous renvoyons au liquide dont on a indiqué la compo- sition dans ce Journal, 1‘ volume (année 1850), p. 215.

Tesracea Novissima Insuzæ CuBsaNÆ, etc... auctore Arr. Morezer. Pars n. 1851.

Description de Coquilles nouvelles de l’île de Cuba et de l'Amérique centrale, par M. À. Morecer, fas- cicule. 1851.

M. Morelet a publié, en 1849, la description d’une partie des coquilles qu'il avait découvertes tant dans l’île de Cuba, que sur divers points de l'Amérique centrale, et nous avons rendu compte de cet intéressant travail dans le premier volume du Journal de Conchyliologie (p. 88), en annonçant que l'auteur se proposait de revoir et de compléter plus tard cette publication.

M. Morelet vient de remplir sa promesse en donnant la description de soixante-cinq autres espèces de coquilles appartenant aux genres suivants :

Helix. 11 espèces. Pupa. 1 espèces. Bulimus. Aus tEle Succinea DER Achatina. RER Fe à Planorbis. 4.149 Glaudina. Du ice Physa, EE |

Cylindrella. Ancylus D tic

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Helicina. 4 espècés. Anodonta. { espèces. Cyclostoma. 7 id: Unio. 4.1 Paludina. Sid} Cyclas. > «id: Välvata. tai Cyrenoides. pd! Melania. 4iix ds Cyrena. t ‘id.

Ce serait, avec les coquilles précédemment décrites par M. Morelet, cent cinquante espèces nouvelles qu'il aurait trouvées dans les localités qu’il a explorées; mais il recon- naît, dans une note qui termine son travail, que quelques- unes de ces espèces lui paraissent avoir déjà été décrites antérieurement.

« Ilest bien difficile, dit l’auteur avec raison, en pré- » sence des descriptions sans nombre qui constatent les » découvertes modernes, d'assigner à l'espèce sa véritable » place dans le grand catalogue de la création, et souvent » même de décider si elle y a été inscrite ou non par les » savants. Cette observation s'applique surtout aux Mol- » Jusques, non seulement parce que cette famille s'est » accrue considérablement depuis quelques années, mais » parce que les animaux qui la constituent, n'offrent pas » toujours, dans leur expression testacée, des caractères » assez bien définis pour permettre de circonserire nette- » ment leurs genres et leurs espèces. »

Ces observations sont justes : aussi les auteurs de- vraient-ils s'attacher à prévenir la confusion qu'entrainent les synonymies, soit en faisant figurer leurs coquilles, soit en donnant une description détaillée, et en faisant ressor- tir les caractères qui doivent faire distinguer chacune de leurs espèces des espèces voisines.

Sous ce rapport, le travail de M. Morelet laisse un peu à désirer, et nous lui en ferions un reproche, si nous ne devions le considérer que comme un simple synopsis, au moyen duquel il a voulu prendre date : il est probable que, ainsi qu'il l'a fait pour son ouvrage sur les coquilles du Portugal, il publiera sous une autre forme, etavec des

5 dB

planches, la riche série des espèces qu'il a recueillies en Amérique.

Nous profiterons de la circonstance pour reconnaître l'erreur que nous avons commise, en rendant compte de son premier travail : nous disions que l’Helicina constellata de M. Morelet nous semblait appartenir au genre Helix les exemplaires que nous avions sous les yeux ne présen- tant pas d’opercule : nous avons reconnu depuis que cette charmante coquille en était pourvue, et qu'elle appartenait bien au genre Helicina.

SP:

Caracocue of the Shells contained in the collection of

John GC. Jay M. D., New-York 1850.

Catalogue des coquilles de la collection de M. le doc- teur Jay. Un vol. grand in-4°.

M. le docteur John C. Jay, de New-Yorck, membre de plusieurs Sociétés savantes, vient de publier, sous le titre ci-dessus , la liste des coquilles renfermées dans sa riche collection.

L'auteur donne pour chaque espèce et pour quelques variétés, l'indication de l'habitat, ainsi que la citation d'une bonne figure, en même temps qu'il fait connaître les principales synonymies : les genres sont classés d'après le système de Lamarck, avec introduction dans sa nomencla- ture d'un certain nombre de genres établis depuis quelques années : les espèces sont rangées dans l’ordre alphabétique.

Ce travail, qui a donner beaucoup de peine à M. J. Jay, et l'entraîner dans des dépenses considérables , est fait avec un soin remarquable, au point de vue scientifique,

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comme sous le rapport de la composition typographique, et si quelques inexactitudes peuvent être signalées, c’est qu'il est impossible de n’en pas laisser passer quelques- unes dans une publication de ce genre.

Laliste des espèces et des variétés saillantes citées dans ce catalogue, qui a 460 pages, s'élève à 10,874, non com- pris les synonymies. C’est dire combien cette publication, dont le prix n'est que de trois dollars (15 francs), sera utile à toutes les personnes qui s'occupent de conchyliologie.

Le plus modeste amateur ne pourra se dispenser de faire l'acquisition d’un livre qui l’aidera puissamment dans la classification de ses coquilles; qui le mettra sur la voie pour reconnaître, d'après les figures citées, les espèces qu'il possède, et qui fera voir d'un seul coup d'œil les es- pèces qui lui manquent dans chaque genre, ainsi que les localités d'où elles proviennent. Envisagée sous ce point de vue, la publication de M. J. Jay doit être regardée comme un vrai service rendu à la conchyliologie, car en facilitant les études des amateurs, il contribuera à déve- lopper le goût des hommes studieux pour cette branche de l'histoire naturelle; mais ce ne sera pas la seule obliga- tion que nous aurons à l’auteur; en eflet, son œuvre rendra bien moins pénible désormais l'accomplissement d'une tâche plus importante, c’est-à-dire la composition d’un catalogue complet de toutes les coquilles décrites : nous verrions néanmoins avec un grand plaisir que M. J. Jay n'en laissât pas l'honneur à un autre, et qu'après avoir fait plus des deux tiers de la besogne, il donnât ce catalogue général si vivement désiré par les conchyliclogues.

En attendant, cet ami désintéressé des études qui nous occupent se propose de publier, chaque année, un supplé- ment contenant les additions etrectifications qu'il y aurait lieu d'apporter à son catalogue 5. P

233

& " 1. = ; « > SA Sur la distribution géographique des espèces du genre Burime, par M. REEve.

M. Lovell Reeve a publié dernièrement (Annals and magasine Of natural history, april 1851) un mémoire in- téressant sur la distribution géographique des Bulimes, et il y a joint une carte, sur laquelle sont teintées de diverses couleurs les différentes portions du globe l'on rencon- tre des espèces appartenant à ce genre.

D'après l’auteur, les Bulimes ne se trouvent sur le con- tinent américain, qu'entre le 40° degré de latitude sud et le 35° degré de latitude nord : sur l’ancien continent, ils ne se rencontrent n1 au-delà du 42° sud, ni au-dessus du 550 nord.

M. Reeve, s'appuyant sur des différences de formes, de composition et de disposition des couleurs de la coquille, divise en régions distinctes l’ensemble des pays se ren- contrent les Bulimes : il fait ressortir ensuite, pour les espèces appartenant à chacune de ces régions, des carac- tères qui lui servent à distinguer des groupes typiques, attribuant souvent la formation de ces groupes à des cir- constances particulières, telles que la nature du sol, sa plus ou moins grande élévation au-dessus du niveau de la mer, le voisinage des eaux, le développement de la végétation, etc.

Le travail de l’auteur, fruit d'une étude sérieuse de la question, sera lu avec intérêt, mais il ne nous paraît pas complètement satisfaisant, limité, comme il l'est, aux es- pèces du genre Bulime , qui n’est qu'un démembrement de la famille des Hélicidés. Cette division, établie sur des caractères qu'on voit s’effacer insensiblement, est artifi- cielle, et elle ne pouvait être soumise à des déductions rigourenses au point de vue de la distribution géographi- que des espèces sur la surface du globe : en effet, qui peut

234

“tablir une limite précise entre le genre Bulime et les autres genres de Ja famille des Hélicidées : un assez grand nombre de coquilles ne sont-elles pas considérées par les uns comme des Bulimes, tandis qu'elles sont rangées par d'autres auteurs, celles-ci parmi les Hélices proprement dites, celles-là au nombre des Agathines.

Nous pensons donc que l'œuvre de M. Lovell Reeve exigeait un plus grand développement, et qu'elle aurait embrasser l'ensemble des Gastéropodes terrestres non operculés : nous ne doutons point, au surplus, que l’auteur ne cherche lui-même à compléter de cette manière un tra- vail qui, dans l’état il le donne aujourd'hui, sera encore lu avec intérêt, et consulté avec fruit.

NorEe sur une variété de la Ricinula arachnoidea.

Nous avons recu d'un de nos correspondants, M. le docteur F. Daniel, de Brest, une très jolie variété de la Ricinula arachnoïdea, L., faisant en quelque sorte le pas- sage entre cette espèce (dont le bord droit et les parties supérieures et inférieures de la columelle sont constam- ment marquées de taches d’un jaune-orangé plus ou moins vif) et la Ricinula albolabris, dont les bords de l'ouverture sont toujours complètement blancs.

Dans la variété dont il s’agit ici, il n’y a que deux taches, également d'un jaune-orangé, placées à la base de l’ouver- ture, l’une sur le bord droit, l’autre sur le côté opposé : il paraît que cet accident de coloration est constant : du reste, on ne découvre dans les autres caractères aucune différence entre la Ricinula arachnoidea et notre variété, qui a été trouvée à l’île Christmas, dans l'Océan pacifique.

S:4P:

966 = Nore.

La notice relative au genre Parmacella était déjà im- primée lorsque nous avons recu, de M. Moquin-Tandon, le renseignement suivant, qui modifie une des assertions contenues dans cette notice, page 141.

« M. Faïsse a trouvé, cette année, aux environs d'Arles, » plusieurs Parmacelles vivantes : il en a adressé deux » beaux individus à M. Moquin-Tandon : ce dernier les » a conservés pendant deux mois, et a pu étudier leurs » mœurs et leur organisation : il les nourrissait avec de » la laitue : ces individus appartenaient à l'espèce décrite » par MM. Webbet Van Beneden, sous le nom de Par- » macella Valenciennt, Mollusque découvert aux envi- » rons de Lisbonne. Ainsi, nous avons en France deux » espèces de Parmacelles vivantes, la P. Gervaisii, Mo- » quin, etla P. Valencienniü, Webb et Van Ben, »

SP.

Norice sur M. le docteur Mirrre.

Notre dernier cahier contenait l'expression des vifs re- grets que nous avait fait éprouver la perte du savant illustre, M. de Blainville, qui a rendu de si éminents services aux sciences naturelles : nous consacrerons aujour- d'hui quelques lignes à la mémoire d'un coilaborateur, qui nous a été enlevé d’une manière aussi cruelle que prématurée.

M. le docteur Mittre, chirurgien de premiére classe de la marine, est mort, en janvier dernier, à la Guyanne française, victime d’un fléau qu'il combattait avec cette

=

abnégation qui distingue si particulièrement les officiers de ce corps, et avec un dévoñment qui méritait un meil- leur sort. Nous déplorons d'autant plus vivement cette perte, que M. Mittre, homme instruit, observateur habile et zélé, avait bien voulu s'associer à l'œuvre que nous avons entrepris de fonder, et que nous aurions trouvé, dans sa collaboration, une assistance dont nos souscrip- teurs ont déjà pu apprécier la valeur. Il se proposait ‘étudier les Mollusques des côtes et de l’intérieur de la Guyanne, et il devait même nous donner une faune con- chyliologique de cette partie du continent américain.

M. le docteur Mittre consacrait ainsi ses loisirs à ces études sérieuses, à ces travaux qui ont placé si haut dans la science le nom de M. Quoy, aujourd’hui inspecteur général du service de santé de la marine, ainsique celui de plusieurs autres officiers du même corps, qui marchent avec ardeur et talent dans la voie qui leur a été tracée par leur chef.

SAR

ERRATA.

Page 9, ligne 3 : au lieu de tubercule, lisez : tentacule.

Page 85, ligne 20 : au lieu de costellata, lisez : constel- lata.

Page 42, ligne 14, lisez ce qui suit :

.... ce pied, rétréci en pointe arrondie à sa partie postérieure, se termine antérieurement par un bord pres- que transverse, renflé et parcouru inférieurement par .….

16 Novembre 18514.

he DER ARRA SAP LR MUR MARS LR ARENA ARR OR OR APR D OR AR D ER APR AR UE EN ER LE AA RATE DUT ERA VUVEUEVÉ QU

OsservarTions sur les genres Paludine et Bithinie (Palu- dina, Lam., et Bithinia, Gray), par M. Moquix- Tanpox.

61°". Le genre Paludine (Paludina) doit être attribué à Guettard, qui l'a proposé sous les noms, peu scientifi- ques, de Vigneu, Vigneau, Demoiselle, Limaçon vivipare et Limaçon fluviatile (1).

Ce genre fut oublié par les conchyliologistes de la fin du dernier siècle, plus habitués aux formes extérieures des coquilles, qu'aux caractères fournis par l’organisa- tion.

Peu de temps après le beau travail anatomique de Cuvier (2), sur la V’ivipare d'eau douce (Helix vivipara de Linné, Cyclostoma viviparum de Draparnaud), Lamarck établit le genre qui nous occupe, d'abord sous le nom de Vivipare (3), et un peu plus tard sous celui de Palu- dine (4).

(4) Observations qui peuvent servir à former quelques caractères de eoquilles. Mém. Acud. scienc., 1756. pag. 152, caract. var.

(2) Ann. Mus. hist. nat., t. x1, 1808, pag. 470 à 488.

(3) Phil. zvol., 1899, t. 4, pag. 320. Ce genre se trouve, avee Ja même dénomication, dans la Conchyliologie systématique de Montfort. (€. 2, 1810, pag. 247).

(4) Extr. du cours de Zool. sur les An. sans vert., 1812, pag. 417, Voy. aussi 4n, sans vert., t. 6, part. 2, 4822, pag. 47%:

SE er

PAT)

Ce genre comprenait tous les C'yclostomes vivant dans l'eau, c'est-à-dire pourvus d'un appareil branchial. Il fut généralement admis.

6 2. Dans la seconde édition du Manuel des Mollusques terrestres et Jluviatiles des Îles Britanniques, par Furton, M. Gray a eu l'idée de créer, aux dépens du genre Palu- dine, un nouveau groupe qu'il a désigné sous le nom de Bithinie (Bithinia) (1):

Ce groupe comprend la Paludine sale ou tentaculée (Cyclostoma impurum de Draparnaud) et la Paludine sem- blable ventrue (Cyclostoma simile du même auteur); il a été adopté tout récemment par M. l'abbé Dupuy (2),

ui a réuni, avec raison, au même genre, les Paludines naines de la plupart des conchyliologistes.

Le genre Bithinie diffère des vraies Paludines par les

caractères suivants : Le mufle est étroit et non dépassé par le plan loco-

moteur;

Les yeux sont sessiles et situés un peu en arrière des tentacules;

L'animal est ovipare ;

La coquille présente un péristome légèrement bordé intérieurement ;

L’opercule est calcaire, avec un noyau sub- central.

Dans les Paludines :

Le mufle est large et dépassé par le plan locomo- teur;

2 Les yeux sont sub-pédiculés (3) et situés à la base

extérieure des tentacules ;

(4) Manual of the Land and Fresh-water Shells ofthe British Islands... London, 1840, pag. 92.

(2) Hist. nat. Moll. France, pag. 53, et Cat. extramar. Gall. Test., pag. 4, à la fin du fascicule.

(3) Cuvier se trompe, dans le caractère des Paludines, en leur attri- buant des yeux sans pédieule particulier. (Règn. an. nouv. éd., 1. 5, 1850,

990

L'animal est ovovivipare;

La coquille présente un péristome toujours mince;

L'opercule est corné, avec un noyau très excentri- que.

$ 3. Les caractères respectifs des genres Pithinie et Paludirie paraissent peu importants au premier abord.

L'oviparité et lovoviparité sont des distinctions pure- ment physiologiques, et par conséquent d'uné très mince valeur. La forme du péristome n'est ni tranchée, ni cons- tante, et la nature de l'opercule paraît propre tout au plus à fournir des caractères de section (1). Il ne reste, en réalité, que la largeur du mufle, ses propositions relatives avec le plan locomoteur, le degré de sessilité dés yeux et leur position plus moins postérieure.

J'ai partagé longtemps l'opinion, assez générale, qui considère cette séparalion comme trop faiblement motivée; mais l'examen approfondi des animaux m’a démontré que les deux genres présentent d’autres différences tout à fait dignes d'attention, et qu'ils doivent être conservés. Je vais exposer les caractères zoologiques anatomiques qui m'ont paru avoir le plus de valeur taxonomique.

pag. 80) Gueltard avait déjà observé que les yeux sont portés sur un cy- lindre attaché extérieurement aux cornes (loc. cit. pag. 152). M. Deshayes dit, avec raison, que les yeux sont situés sur un renflement formé. par le tiers inférieur des tentacules. ( Dict. class. d’hist nat., t, 12, 1827, pag. 650).

(4) On sait que les genres Cyclostome et Natice possèdent des opercules tantôt épais et calcaires, tantôt minces et cornés. D’un autre côté, j'ai remarqué, dans la Bilhinie verte, que le nucleus est encore plus excentri- que que dans la Paludine vivipare, et qu’il y a une spirale assez distincte, Si l’on attacbait de l’importance à l’organisation de l’opercule, il faudrait diviser les Butluinies en deux genres, celles dont l’opercule, à stries concen- triques, offre un nucleus à peu près central (. tentaculata) ; et celles dunt Fopercule, à strie spirale, présente un noyau tout à fait excentrique (B, viridis), Cette séparation ne serait pas confirmée par l'anatomie des ani- maux. Je pense que le caractère tiré des opercules ne doit seivir qu’a grouper les Bithinices en deux sections, les vraies Bithinies (B. tentaruluta) et les Bithinelles (B, viridis).

os

& 4. Les Paludines sont pourvues de deux mâchoires, uue à droite, l’autre à gauche (1).

Ces organes n'existent pas chez les Bithinies.

Les mâchoires de la Paludine vivipare sont cornées, dures, convexes, sans côtes, sans denticules, et de couleur roussâtre, principalement sur le bord libre (2); elles re- présentent assez bien les mâchoires latérales des Lim- nées (3).

La Paludine vivipare offre un estomac oblong, à parois minces, qui ressemble beaucoup à celui des Zimaces.

Les Biühinies ont aussi un estomac plus ou moins al- longé et plus ou moins membraneux, mais il renferme un corps cartilagineux, cylindrique, un peu obtus, à peine arqué, blanchâtre et comme nacré. Ge corps est aitaché par une de ses extrémités pédiculées ou fortement rétrécies et dirigé d'avant en arrière. Comme la cavité digestive est ordinairement ren versée, la position réelle de ce corps se trouve d'arrière en avant.

Ceite pièce cartilagineuse est-elle l’analogue du stylet cristallin, observé par Willis, Swammerdam et Poli dans l'estomac de plusieurs Mollusques acéphales? Sa présence dans un genre privé de mâchoires, et son absence chez les Paludines qui possèdent deux de ces organes, ne sem- blent-elles pas indiquer naturellement le rôle de ce curieux

organe ?

(4) Ces mâchoires n’ont pas été vues par Lister, ni par Cuvier, ni par Blainville. Lamarck les indique, mais le célèbre conchylologiste paraît les croire communes à toutes ses espèces, c’est-à-die aux vraies Paludines et aux Bithinies ; c'est aussi l'opinion de M. Michaud.

Les Paludines sont les seuls Gastéropodes de France qui possédent deux mâchoires.

(2) Elles offrent de 2 34 à 4 millimètres de hauteur, et à peu près un millimetre de largeur. Voy. Meém, Acad. scienc. Toulovs., série, 1. &, 1848, pag. 378, et Act. soc. Linn. Bord., t, xv, 4849, 5e livr., pl. 2, f. 50.

(3) On sait que chez ces derniers il existe en haut une troisième mà- choire; celle-ci est transversale et représente la mâchoire unique des lélices.

—- 241

J'ai observé le cylindre cartilagineux dont il s'agit, d'abord dans la Bithinie tentaculée, et plus tard dans la Bithinie L'érussine (1).

Cuvier et Carus ont assez bien décrit l'appareil bran- chial de la Paludine vivipare ; il se compose de trois rangées de filaments un peu aplatis (2), alongés, étroits, subulés et légèrement obtus à la pointe. On aperçoit, sous le bord antérieur du manteau, et par conséquent à l’en- trée de la cavité des branchies, auelques houpes de ces dernières (Guvier). Les filaments respiratoires sont dis- posés comme les dents d'un peigne, au côté droit de la cavité branchiale. Les plus grands paraissent léoèrement rétrécis inférieurement; ceux des extrémités, qui sont graduellement plus courts, deviennent plus ou moins flexueux.

J'ai observé une structure semblable chez la Paludine agathe (Paludina achatina), espèce, du reste, assez peu distincte de la Paludine vivipare.

Dans les Bühinies, l'appareil branchial consiste en une seule rangée de plis transverses, parallèles, flexueux, atta- chés au plafond de la cavité. Ces plis ou rides ne sont jamais visibles à l'extérieur. Examinés à la loupe, ils pa- raissent comme une série de petits rubans étroits, un peu dilatés et anguleux vers la partie moyenne. Les rubans diminuent de longueur aux deux extrémités de l'appa- reil (3).

La verge est logée dans le tentacule droit, chez les

Paludines (4).

L: {t) Dans la premiére, il offre de 2 112 à 5 Ar2 miluimétres de longaeur, et dans la seconde, environ { 15.

(2) Et non pas coniques, ainsi que le’ dit Cuvier. Brard les décrit plus cxactement, comme des feuillets étroits, Lister en avait donné une figure assez grossière (PI, 2, fig. 2, cec).

(3) Dans une Pithinie tentaculée adulte, j'en ai compte 70.

(4) Lister a signalé le premier la position de la verge dans la Paludine

949

Elle existe, derrière ce tentacule, un peu en dedans, chez les Bithinies (1).

Cet organe se fait voir seulement au moment de la co- pulation, dans le premier genre (2).

I! est toujours extérieur dans le second.

La verge des Paludines paraît simple, grêle, subeylin+ drique, blanchätre, aussi longue que le tentacule qui la renferme, ternTinéc en pointe mousse et traversée par le canal déférent ; elle est petite relativement au Mollusque.

Celle des Bithinies se trouve bifide, épaisse, aplatie et grisâtre; elle est énorme, comparée à l'animal (3). Ses deux branches sont perforées au sommet; la plus courte, qui est obtuse et légèrement émarginée, laisse sortir, au moment de la fécondation, un filament assez long, très grêle, blanchätre, imperforé, destiné à l'excitation copu- latrice (4). L'autre branche, qui paraît plus moins

vivipare. Draparnaud s’est élevé contre son assertion, trop facilement adoptée, suivant lui, par Geoffroy. Cuvier et Brard ont mis hors de doute l'observation de Lister.

(4) I résulte de cette organisation, que les deux tentacules sont dissem- blables chez les mâles des Paludines, tandis qu'ils sont égaux chez les mâles des Bithinies. C’est un excellent moyen, dans le premier genre; pour distinguer les sexes. Le tentacule droit, qui porte Îa verge, est plus court, plus epais, plus gros que le tentacule gauche. (7x maribus dextrum cornu sinistro duplè lütius esse. Lister. Voy. pl. A1, fig. f.) Ge tentacule parait légèrement et un peu chliquement émarginé à l'extrémité (.... api ceque obtuso desinere, Lister). L’orifice masculin est percé du côté interne de l’échancrure, et non pas en dehors, comme le dit Cuvier, et encore moins à la base du tentacule, comme l’ontavancé Blainville et Tréviranus. Cette dernière inexactilude a Cté déjà relevée par M. Bouchard-Chante- reaux,

(2) Après le coït, la verge rentre lentement dans le tentacule (Bouchard- Chantereaux). Chez certains individus morts, on en voit sortir quelquefois une partie,

(5) Pendant l’état de repos, elle parait courbée en arc, de dehors en dedans.

(4) Ce corps grèle se trouve entortillé sur lui-même, à la base de lor- gane ; it se termine par un léger renflement. Chez la Bithinie tentaculée, le filament déroulé m'a offert de 5 à 6 millimètres de léngneur; chez le Bithinie Férussine, il m'en a présenté 4.

243

pointue et qui est traversée par le canal déférent, a pour usage l'intromission de la semence (1).

La Paludine vivipare mâle présente dans l'intérieur de sa cavité branchiale, à droite, un corps allongé (2), fusi- forme, lésèrement rosé, qui communique avec le tenta- cule droit, et que Lister, Guvier, Brard, Blainville et plusieurs autres savants anatomistes ont regardé, mal à propos, comme une verge renfermée dans son fourreau (3). On n’a pas fait attention que ce corps est fixé à l'animal dans toute son étendue, et qu'il a un volume hors de pro- portion avec le tentacule et avec l'orifice génital. J'ai montré ailleurs (4) que cette prétendue verge était une prostate énorme, creuse, à parois très épaisses et très musculeuses, offrant intérieurement un tissu ridé et glan- duleux. Elle est entourée de fibres annulaires et charnues très vigoureuses (Cuvier) et remplie d'une matitre, un peu épaisse, d’un rouge assez vif (5). Lister a très bien vu cette singulière humeur prostatique; il l'indique comme un suc couleur de safran (6); il a remarqué, que lorsqu'on presse la prostate, la liqueur s'échappe par l'extrémité du tentacule droit. Brard à observé aussi cette liqueur, mais il en parle vaguement, Cuvier, Duvernoy et Draparnaud n'en ont rien dit.

Cette matière donne au papier une teinte assez bril-

lante et solide.

(1) J'ai étudié cet organe dans Les Bithinies tentaculie, Férussine, verte et raccourcie.

(2). Il est long de 29 à 25 millimètres,

(3) Guvier suppose que ce corps se retourne, ai moment de l’aécuuple- nent, comme la verge des £imaces.

(4) Mérm, Acad. seine. Toulous , séric, t. 4, 1848, pag.-885, nolo.

(5) La semence de la Paludine vivipare est jaunätre ; elle se imête avec la matière rouge, en traversant la prostate.

(6) ........ qui succo quoddam eroceo concreloque ad mellaginem repletur, Ever. anat, Londini, 4695, pag. 46.

244

La prostate communique d’un côté avec le testicule, au moyen d'un canal déférent assez grêle, court et tortueux (Guvier), légèrement renflé vers son tiers supérieur, et de l'autre avec la verge logée, comme on l’a vu plus haut, dans le tentacule droit.

Dans la Bithinie tentaculée, a prostate est devenue tout à fait rudimentaire; elle existe aussi entre la verge et le testicule, sur le trajet du canal déférent, mais réduite à une dilatation à peine appréciable (1). Il n'existe pas d'humeur prostatique rouge, et le canal déférent est très Jong et très sinueux.

6 5. De tous les faits qui précédent, on est en droit de conclure que le genre Bithinie doit être maintenu. Ce genre diffère principalement du genre Paludine (2) :

Par un mufle étroit, non dépassé par le plan loco- moteur;

2 Par l'absence des mâchoires;

Par des yeux exactement sessiles, situés un peu en arrière des tentacules ;

Par des tentacules toujours égaux ;

Par des branchies en forme de plis, disposées surun seul rang ;

Par la présence, dans l'estomac, d’un stylet carti- lagineux ;

Par une verge bifide (3), toujours extérieure, placée en dehors et derrière le tentacule droit;

(4) C’est mème avec beaucoup d’hésitation que je considère cette partie faiblement dilatée, comnie un organe prostatique.

(2) Je réunis les caractères, déjà signalés, aux différences sur lesquelles

je viens d’appeler l'attention, laissant de côté les distinctions tirées des modes reproducteurs, des opercules et des enveloppes testacées.

(3) Etat bifide, qui détermine la séparation des fonctions excitatrice e4 éjaculatrice,

245

Entin par l'absence d'une grosse prostate glandulo-

musculeuse, et d'une humeur prostatique de couleur rouge.

MOT:

Nore sur les accouplements adultérins de quelques espèces de Mollusques, par M. Lecoo.

M. Gassies cite dans son tableau des Mollusques de

l’Agenais desexemples de cessortes d'accouplements. «J'ai

Y

ÿ

A4

vu, dit-il, quelques accouplements forcés avec les Hé- lices Variable et Pisana. Lorsque le tonnerre grondait, j'enfermais un Bulime tronqué avec une de ces Hélices, sous un couvercle en gaze métallique ; l'électricité ai- dant, les animaux se recherchaïient bientôt, se fuyaient pour revenir encore; leurs désirs fortement excités les portaient enfin à s’accoupler. Je n'ai point vu de Bu- limes pondre et développer autre chose que des indi- vidus de leur espèce, mais les Hélices produisaient des variétés de coloration et de forme qui s'écartaient un peu de leur type, sans toutefois avoir le faciès des Bulimes. »

Nous ne nous attacherons pas à discuter ici les expé-

riences de M. Gassies;, elles ne sont pas assez précises, et il faudrait savoir comment, après l’accouplement d’ani- maux si différents, l'un a fait des Bulimes semblables à leur mère, et l’autre des Hélices qui s'écariaient un peu de leur type. I faudrait connaître en quoi consistaient ces

= JB

écarts, et savoir si les individus soumis à l'expérience n'avaient pas été préalablement fécondés par des individus de même espèce, toutes questions assez intéressantes pour s'en occuper. Toutefois, M. Gassies constate un fait, c'est la possibilité de Faccouplement entre espèces voisines, comme les Æelix variabilis et Pisana, et entre espèces de genres différents, comme ces #/elix etle Pulimus trunca- tus (Bul. Decollatus , Brug.). C'est une observation ana- logue que j'ai à signaler.

Le 13 octobre 1849, je me promenais à Anduze (Gard) avec le docteur Miergue, naturaliste très distingué. De- puis plusieurs années il avait rapporté de Cette la Clausilia papillaris (Drap.) et l'avait déposée dans un enclos qu'il possède très près de la ville. Là, cette Clausilie s'est ac- climatée et s'est tellement multipliée qu'elle couvre les murs voisins. Le fupa cinerea (Drap.) est répandu par- tout, el comme le temps était pluvieux ettrès chaud, on voyait de tous côtés des groupes de deux Pupa ou de deux Clausilia accoupiés.

Je remarquai avec surprise un groupe qui, au lieu d'être formé de deux Mollusques de la même espèce, était com- posé d’un Pupa et d'une Clausilie. Je crus qu'ils étaient seulement rapprochés par basard; mais en les examinant de plus près, je vis que l'accouplement était réel. Je cherchai de nouveau, et je trouvai un second groupe semblable, puis un troisième, et enfin plus de vingt groupes formés chacun d'un Pupa et d'une Clausilie. On ne pouvait douter que l'accouplement ne fût complet. Il était curieux de voir le peu de discernement de ces ani- maux qui, se rencontrant au hasard sur les pierres hu- mides, n'avaient pas l'instinct de distinguer leur genre, etessayaient, très innocemmieutsans doute, de multiplier encore les iypes déjà si variés de la conchyhologie. Je n'ai pas reeucilli ces animaux hybridés pour suivre le résultat de leur erreur; mais il paraît que vul produit ne résulte

de

de cette singulitre association, car depuis longtemps ce Pupa et cette Clausilic vivent sur les murs d'Anduze, et le docteur Miergue, si savant et si bon observateur, n'au- rait pas manqué de rencontrer et de retuarquer les êtres nouveaux issus de ce curieux hymen.

Le 27 mai 1851, après la pluie, et à Paris même, au jardin du Luxembourg, j'ai été témoin d'un accouple- ment entre les deux Æ{elix neinoralis et aspersa, tandis que nulle part encore je n'ai pu constater la réunion des Helix nemoralis et Lortensis, que beaucoup de naturalistes considèrent comme des variétés, et que je conserve en grand nombre dans mon jardin.

Ges faits sont extrêmement curieux ; et qui sait si cer- taines variétés espèces très rares ne sont pas le produit de semblables croisements ? Qui sait, par exemple, si le Pupa Polyondon ne serait pas un hybride d'un Pupa et d'une Clausilie, genres assez voisins pour espérer un ré- sultat peut-être rare, mais possible d'après ce que nous venons de voir.

Les plus petits faits peuvent conduire aux plus hautes considérations, et ne pourrait-on pas supposer que ces accouplements, aujourd'hni inféconds, parce que les es- péces ont acquis leur stabilité, pouvaient autrefois donner naissance à des êtres nouveaux, quand ces mêmes espèces, jeunes encore, de création nouvelle, n'avaient pas con-

sue habitude d'exister sous certaines condi-

tracté la long

tions ?

Les végétaux cultivés et les animaux domestiques nous offrent tous les jours ces modifications si faciles tant que les races ne sont pas fixées, et doivent nous faire supposer que la nature a pu agir de même en créant les formes nombreuses qni vivent à notre époque, et dont la stabi- lité lentement acquise ne peut plus être ébranlée que très difficilement.

Cette note avait pour but de citer un fait, mais nous ne

EDS

pouvonsuous empêcher, en la terminant, de recommander, non aux savants qui sont trop occupés, mais aux amateurs zélés et intelligents, qui sont nombreux, l'étude des mœurs des Mollusques, et surtout leur éducation domes- tique. On peut élever des Mollusques terrestres et d’eau douce, comme on élève des oiseaux et des poissons. On peut les nourrir et les multiplier, suivre toutes les phases de leur développement et de leur vie, et connaître ainsi toute l'influence des conditions extérieures sur les modi- fications qu ils peuvent subir.

Ges recherches auraient en ce moment d'autant plus d'intérêt qu’il existe un journal spécialement destiné à les recueillir, et qui doit servir de lien entre toutes les per- sonnes qui s occupent de conchyliologie. Le fondateur de ce recueil est toujours empressé d'accueillir toutes les notes qui lui sont adressées dans l'intérêt de la science ; et les sacrifices qu'il fait pour venir en aide à l'étude des Mollusques, le bas prix et le mérite du journal qu'il a créé, sont des motifs bien suflisants pour que chacun doive coopérer à une œuvre aussi utile par tous les moyens possibles.

N. Lecoo,

Professeur d'histoire naturelle à Clermont-Ferrand.

NoTicE sur une coquille trouvée sur Îles côtes de Ja Méditerranée par M. Manrix, de Martigues.

La coquille dont il s'agit ici a été pêchée, il y a peu de temps, dans le golfe de Fos, à 16 ou 17 kilomètres de la

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côte, à l'ouest du cap Couronne, non loin du port des Martigues, département des Bouches-du-Rhône : elle se trouvait par 50 à 55 brasses de profondeur, sur un fonds vaseux, avec des /socardia cor, des Pecten Jacobœus , des Murex erinaceus, cassidaria echinophora, etc... Le pé- cheur, prenant d’abord cette coquille pour une Cassidaire, se disposait à la mettre de côté pour en manger l'animal, lorsqu'il fut frappé d'une différence de forme qui le déter- mina à la conserver pour la donner à M. Martin. Celui-ci a bien voulu nous l’adresser en communication, sous le nom de Pyrula provincialis, et avec pates de la faire connaître dans le Journal de Conchyliologie : voici la ca- ractéristique de l'espèce , que nous Grnts us. avec son opercule, pl. 8, fig. 4.

Testa ovato-ventricosa, trigona, subtenui, rufo-lutes- cente, supernè latissimé plano-depressa, inæqualiter trans- versim subsulcata; anfractibus senis, spira mucronala, triangulari, columella callosa, callo expanso; canali sub- curvo ; labro subreflexo, intus albo, lævr.

Coquille ovale-ventrue, de forme triangu'aire, assez » mince, d’un jaune-roussâtre, très aplatie en dessus; » présentant à sa surface, des stries, et des côtes trans- » versales onduleuses, inégales: six tours de spire; spire » courte, triangulaire, aiguë; le bord columellaire cou- » vert d’une couche calcaire prenant la forine lamelleuse » et couvrant l'ombilic : le bord droit un peu réfléchi, » blanc et lisse intérieurement, »

Longueur, 55 mill.; largeur, 46 mill.

On remarque vers la partie supérieure du dernier tour des bosses et des plis irréguliers qui semblent être la suite du travail d'un Mollusque malade ou mal conformé.

Nous avons faire connaître la coquille de M. Martin

2 =

sous le nom quil Jui a donné; mais n'a-t-il pas été trompé par les apparences, et est-ce bien une Pyrule? Nous avouerons qu’au premier aspect nous avons aussi pensé qu'elle pouvait bien appartenir à ce genre : cependant la découverte d'une Pyrule nouvelle, de cctte dimension, dans les eaux de la Méditerranée, sur une côte si fréquem- ment explorée, nous inspirait quelque défiance, et nous avons examiné avec la plus grande attention cette coquille, dans laquelle nous avors bientôt cru reconnaître, par sa contexture, une variété, ou plutôt une monstruosité de la Cassidaire, qui vit dans la Méditerranée, d'accord en ecla avec la première pensée du pêcheur qui l'avait trouvée avec d'autres Gassidaires. Elle s'éloigne tellement, il est vrai, de ces coquilles, et se rapproche si bien, dans l'en- semble de sa forme, de certaines Pyrules, que M. Martin a puse croire fondé à la placer dans ce genre, et ce n’est qu'avec doute que nous émetlons une opinion différente. Cependant la coquille dont il s’agit offre cette couche calcaire, mince, qui dans les Cassidaires s’étend en lame sur le bord gauche, et fait saillie sur l'ombilic,et son bord droit est aussi un peu réfléchi, caractères qu'on ne ren- contre pas dans les Pyrules. La coquille, d’ailleurs uni- que, que nous a vons sous les yeux présente, en outre, ces accidents de forme, ces irrégularités qui dénotent chez l'animal qui l’a formée un travail pénible etinterrompu. L'opercule est aussi celui des Purpurifères, et nous somines d'autant plus porté à penser que cette coquille appartient au genre Cassidaire, et à la Cassidaria echino- phora, que celle-ci semble sujette, sinon à des déformations aussi considérables, du moins à des modifications de forme assez notables : nous citerons pour exemple une variété de cette espèce décrite par M. Philippi (Enumer. Moll. Siciliæ. Part. 2. pl. xxvur, f. 3) sous le nom de Cassidaris depressa, espèce établie sur un individu uni- que, trouvé par M. Seacchi, sans doute sur la côte de

Naples, et qui ne nous paraît être autre chose qu'une variété accidentelle de la Cassidaria echinophora.

Quoi qu'il en soit, et alors même que nos conjectures seraient fondées, la coquille découverte par M. Martin n'en serail pas moins un objet fort remarquable, car on rencontre bien rarement dans les coquilles marines de pareilles altérations de la forme normale. Nous ajouterons ici pour justifier nos observations, que MM. d'Orbigny, Recluz, Caillaud et Matheron nous ont paru partager l'opinion que nous avons émise ci-dessus.

© He ce

Norice sur la Üatica canrena des auteurs, par M. C. RecLuz.

Natica canrena. Auctorum, Lin.

Nerita ala papilionis major. Chemnitz. Couch.5 (1781) tab. 186. f. 1860. 1861.

Nerita ala papilionis. Ulysses travels... (1795).

non Natica ala papiliontis. Desh. in Lamk.

non Nerita ala papilionts. Chemnitz 5. tab. 186.

fig. 1868-71.

La plupart des auteurs, et notamment Lamarck, ont appliqué le nom de ÂVerita canrena, Lin., à une espèce des Antilles, que Linné n'eut pas l'occasion de voir et de décrire : celle que l'auteur du Systema Naturæ prit pour

251 —.

type de son espèce Merita canrena var. { et 2 in Museum Ludov. Ulricæ, p. 674, 383, est la Canrena lima de Rumphius (Watica chinensis, Lam.), que Favane décrivit sous le nom de MVatice pavé chinois, nom que tous les auteurs ont traduit depuis sous celui de Merita pavimentum Chinense, et de Matica Chinensis. La descrip- tion de Linné se rapporte plus à celle-ci qu à toute autre espèce, comme on va le voir.

« MNerita canrena. Testa alba, picta lineis spiralibus interruptis ferrugineis, seu maculis spiraliter digestis, læ- vis, magniludine avellanæ. Spira parum eminens, acuta ; apertura bians, edentula ; umbilicus profundus, arcuatus, versüs posleriora.

Variet. alba ordinibus 5 macularum ferrugineis.

testacea ordinibus 4 macularum pallidarum. alba punctis numerosissimis ferrugineis.

alba lineis undatis ferrugineis. »

Les deux premières variétés correspondent avec la Valvata canrena lima de Rumphius, Mus. t. 22. f, C, dont le type est blanc, avec cinq rangées de taches ferru- gineuses, et la variété ferrugineuse avec quatre fascies blanches ornées de taches ferrugineuses, La troisième correspond à la Vatica punctata, Karsten, ou N. multi- punctata, Lam., et la quatrième à la Matica lineata, undata de Lamarck.

Dans le Systema Nature, 19° édit., Linné, tout en ren- voyant au Museum Ludov. Ulricæ, rassemble à titre de variétés, une dizaine d'espèces qui toutes se rapportent à la diagnose de son espèce « testa umbilicata, lævi, spira submucronata, umbilico gibbo, bifido, » phrase qui sert maintenant à réunir sous les mêmes caractères la section des Natices à ombilic funiculé. C'est donc un groupe de Natices que désigne ce nom de canrena, que Linné a emprunté à Rumphius , qui lui-même l’a emprunté aux

953

Malais, car il dit: «on nomme ces petites coquilles, à Amboine, Canrena lima »,en parlant de la Natice désignée plus tard par Lamarck sous le nom de Watica Chinensis. C'était donc à celle-ci, plutôt qu'à toute autre, qu'il fallait donner le nom de Vatica canrena, et non à la grande Natice de Favanne (Conch. 1780), ou Vatice fasciée de Favart d'Herbigny (Dict. 1775), puisque les deux pre- mières variétés de Linné et la description leur appartien- nent plus qu'à toutes les autres espèces.

Si l’antériorité doit être comptée pour quelque chose en histoire naturelle, il convient de changer le nom de Vatica Chinensis, donné à tort à la Vatica canrena de Lamarck par les auteurs postérieurs à Linné , et de lui restituer celui de Natice fasciée ( Vai. fusciata). Gette restitution sera d'autant plus juste, que Favart d'Herbigny, dans son Dictionnaire de conchyliologie, fait preuve de connais- sances solides dans la malière, en décrivant et en faisant connaître parfaitement des coquilles avec leurs synony- mies : d’ailleurs ce nom de Wat, Chinensis est peu certain, car l'espèce appartient à la Malaisie, et n'a pas encore été rapportée, que nous sachions, des mers de Chine.

Nous terminerons en ajoutant à l'espèce une variété peu commune dont nous avons recueilli deux individus, et une seconde, que nous ne possédons pas, mais dont nous avons vu un exemplaire.

Natica fasciata. Favart d'Herbigny. Dict. conch.

Var. À, Natica fasciata canrena, Lk., etc., non can- rena, L, La grande Natice aile de Papillon, Favanne; Nerita ala papilionis major, Chem.; Nerita ala pa- pilionis , Ulysses Travels; non D. dla papilionis, Deshayes.

Var. B. esta flammulis undulatis fuscis picta. Gualter. t:075 Tasse

Var. ». Testa supra omnind castanea, infra albida

15

254

L’habitat de ces coquilles nous est inconnu, mais nous présumons qu'elles appartiennent aux Antilles, ou aux côtes du continent américain.

C. KR.

Descrirrion d'une nouvelle espèce du genre Fuseau (

(Fusus), Lam., par MS. Perir.

M. Largilliert, de Rouen, possesseur d’une riche collec- tion de coquilles, a bien voulu nous communiquer l'exemplaire unique d’une espèce très remarquable, qu'il considérait comme nouvelle, en nous invitant à la faire connaître, si elle nous paraissait réellement inédite. Non seulement nous croyons quil en est ainsi, mais nous avouerons même que nous avons éprouvé quelque incer- titude sur la place qui devait être assignée dans la nomen- clature à cette intéressante coquille. Cependant, après un examen attentif de ses principaux caractères, nous avons été porté à penser quelle appartient à ce groupe de co- quilles classées parmi les Fuseaux, et qui se rapprochent des Tritonium de Müller. Elle a quelque ressemblance avec le Strombus Norwegicus de Chemnitz, pl. 157. f. 1497-8, figuré dans la monographie des Fuseaux de M. Reeve, pl. 12. fig. 47, ainsi qu'avec le Fusus Turtoni de Bean, figuré aussi par M. Reeve, pl. 20. fig. 83. Tou- tefois, la coquille de M. Largilliert en diflère par plusieurs caractères, notamment par ceux de sa spire, ainsi qu'on pourra le reconnaître en comparant les figures des trois

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espèces. En outre, le rapprochement que nous faisons s'accorde avec l'habitat de ces coquilles, car les Fusus Norwegicus et Turtoni ont été pêchés sur les côtes nord de l'Angleterre, et celui de M. Largilliert provient des mers de Terre-Neuve, localités peu distantes, et situées par des latitudes peu différentes.

Voici la caractéristique du Fuseau dont il s’agit, et que nous dédions à l'obligeant conchyliologue qui a bien voulu nous le communiquer.

Fusus LaraizzierTi, nobis. (PI. 7, fig. 6.)

Æ". Testa ovato-fusiformi, roseo fuscescente; spira brevr, apice obiuso, papillari, roseo; anfractibus-5, subrotundatis, rusosis; apertura oblonga, intus lutescente-aurantia; colu- mella arcuata; canali brevi, lato ; labro subreflexo.

« Coquille ovale-oblongue, d’un fauve pâle nuancé de » rose; spire peu élevée, obtuse, terminée par un épais » mamelon ; cinq tours de spire arrondis, rugucux; ou- » verture oblongue, d'une couleur jaune-orangé à l'inté- » rieur; canal court et large; labre un peu réfléchi. »

Longueur, 53 mill.; largeur, 45 mill.

M. Largilliert nous a fait connaître que la coquille avait été prise avec l'animal, dont il était resté dans l’in- térieur une portion décomposée : il n’y a pas trouvé d’o- percule, sans doute à cause de cetle circonstance. Il n'échappera pas aux conchyliologues qui jetteront les yeux sur notre planche, que notre espèce a quelque ana- logie avec cette coquille remarquable, dont on a fait le genre Priamus, et qu'on ne sait encore placer dans la nomenclature.

co A

AC RS

Descripriox de coquilles nouvelles, par M. G. Recruz.

M. Webb a rapporté des côtes occidentales d'Afrique, comptoir du grand Bassam, une Huiître assez remarqua- ble, que nous avons vue dans la collection de M. Petit de la Saussaye, et dont nous allons donner la caractéristique, en la dédiant au zélé collecteur qui l’a trouvée le pre- mier.

Osrræa West, Recluz (PI. 8, fig. 1, 2.)

Testa ovato-rotundata, anticè subangulata, postice sub- truncata, albida; valva inferiore majore, valdè concava, subnata, fornicata ; valva superiore depressa, posticè con- vexiuscula, lamellis distantibus, hbrevibus, tenuibus, anticè angulatis ommata; naibus truncatis.

Hauteur, 22 mill.;, longueur, 35 null. largeur, 30 millimètres.

Coquille de forme ronde ovale dans son ensemble, sub-anguleuse en avant, sub-tronquée postérieurement , blanche; la valve inférieure plus grande que l'autre, pro- fondément concave, et voütée sous la charnière ; la valve supérieure déprimée, un peu convexe vers la partie pos- térieure, garnie en dessus de lamelles courtes, minces, distantes, couchées obliquement, et formant un angle sur le devant; les natès tronqués.

Le caractère le plus saïllant de cette espèce consisterait, d'après M. Webb, qui en a recueilli un certain nombre d'exemplaires, dans les lamelles qui se trouvent sur la valve supérieure, et souvent aussi sur la valve inférieure; elles rappellent un peu, sauf les digitations, les lames qu'on voit sur la Chama Lazarus, Lin. (Chama damæ- cornis, Lam.).

9257 CoLomsEeLLa crosstAna, Recluz. (PI. 7, fig. 5.)

C. Testa subturrita, oblonga, nitidissima, substriata, basi

tenuê sulcata ; anfractibus sentis, convexiusculis, aurantiis , basi maculis parvulis, spadiceis ; subquadratis ornatis ; in-

fümo.maculis minoribus in medio cincto; spira truncatd ; labro incrassato, intus profundè crenato; labio anticè quadrisranulato , supernè lamina crassä , obliquiuscula armalo.

»

« Coquille oblongue, presque turriculée, très brillante, paraissant très lisse, mais offrant sous la loupe des stries circulaires usées : elle a six tours de spire, dont les trois derniers sont convexes, et les autres presque planes. Sa spire est conique, décollée, un peu plus longue que le dernier tour. Celui-ci, plus convexe que les autres, porte à sa base dix à onze sillons étroits, profonds, qui s'étendent jusqu'à la rencontre de la columelle. Toute cette coquille est orangée, avec les tours ornés d’un collier de petites taches carrées d’un rouge-brun vers leur base : sur le dernier tour la fascie est médiane, mais ses taches sont moins marquées. Ouverture ovale, à canal presque nul; bord externe légèrement sinueux au sommet, épaissi dans son trajet, et portant en de- dans de onze à douze petites dents bien séparées. Bord interne déprimé longitudinalement en dessus, dans sa moitié inférieure, et armé antérieurement de quaire tubercules, comme dans les Colombelles : le sommet de ce bord se fait remarquer par une forte lame un peu oblique, épaisse, blanchâtre, allongée et tranchante. »

Longueur de la coquille, {6 mill.; de la spire, 9 mil}.

du dernier tour, 7 mill.; largeur da dernier tour, 6 milk.

Cette coquille habite le golfe de Naples, île de Gapri,

M. Crosse a recueilli un bel individu, qui est figure sur la planche 7,

9255

LurrariA SENEGALENSIS, Recluz. (PI. 8 du Journal de Conchyliologie, fig. 9).

Nous avons décrit dans la Revue Zoologique, année 1849 (page 67), une Lutraire, alors nouvelle, propre à quelques eaux saumâtres de la côte occidentale d'Afrique : Comme nous pouvons disposer d'une place sur une des planches du Journal de Conchyliologie, nous en profitons pour y faire figurer notre espèce qui appartient à ce groupe intéressant de Lutraires minces et papyracées. Nous rap- pellerons en même temps la caractéristique que nous avons donnée pour cette espèce.

L. Testa ovato-oblonga, tenuissima , pellucida, subepi- dermide Juscescente caudida, transversim plicata; plicis subscalarifornübus ; supernè ac obliquè angulata; latere postico longiore, atlenuato, subtruncato , valde hiante; intus margaritacea.

« Coquille ovale, oblongue, très mince, fragile, trans- » lucide, blanche, recouverte d’un épiderme un peu » brunâtre; sillannée de plis transverses, presque sca- » Jaires ; le côté postérieur des valves graduellement atté- » nué, plus long que l’antéricur, et portant un angle » oblique courant des crochets à la marge postérieure, » qui est sub-tronquée. Crochets petits, à peine recour- » bés sur le côté antérieur. Charnière formée, sur la » valve gauche, d’une dent cardinale pliée en toit, et de » deux dents latérales triangulaires et prolongées en un » long angle aigu du eôté externe; sur la valve gauche, » d’une fossette pour loger la dent correspondante, et de » deux dents latérales dissemblables; la postérieure trian- » gulaire; l’antérieure légèrement élevée et arrondie vers » la charnière. Toutes ces dents latérales sont séparées » du bord supérieur de la coquille par un sillon profond. » Ligament double : l'externc situé entre les crochets

259

» linéaire et fibreux, l'interne fort, cartilagineux, fixé » dans un cuilleron trigone de chaque valve. »

Hauteur, 13 mill.; largeur, 22 mill.; épaisseur, 9 mill.

Hab. Dans un marigot situé près du comptoir de Grand- Bassam (côte ouest d'Afrique), à 200 mètres environ de la mer, mais sans communication avec elle. Le marigot est tantôt doux, tantôt salé, selon qu'on est dans la belle saison ou dans la saison pluvieuse. Le fond de ce marigot est un sable vaseux; les bords en sont sablonneux. M. Petit qui a reçu cette Lutraire de M. Webb, en avait déjà obtenu un exemplaire provenant de la rivière de Cazamance, poste de Sedhiou, et il est probable qu'on la trouverait sur d’autres points du littoral de la côte ouest de l'Afrique.

Nous avons donné dans la Revue Zoologique (1849) la description du Mollusque, que nous ne reproduisons point ici, ne pouvant plus aujourd'hui en faire dessiner les détails.

C. KR.

Descuirrion de coquilles nouvelles, par

M. S. Pemir DE LA SAUSSAvE.

Mara Hamzzie, Petit. (PL 7, fig. 9.)

À". Testa fusiformu-turrita, fusco-virescente ; spira àcu- minala : anfractibus-10, subplanis, iransversim ac longitu-

dinaliler sulcatis; apertura angusta, longiuscula, -iniirs

9607

sordidè olivaceo-purpurascente; columella quadriplicata , plicis obliquis, labro subcrenato.

Long., 36 mill.; larg. vix 6 mill.

« Coquille fusiforme, turriculée, d’un fauve un peu » verdâtre; spire pointue ; dix tours de spire, sillonnés » transversalement et dans la longueur; ouverture » étroite, allongée, d’une couleur pourpre-olivacée; co- » Jumelle portant quatre plis, assez oblique ; le labre » crénelé par le fait des sillons transverses. »

Habite les îles du cap Verd.

Les sillons dont les tours de spire sont sculptés ne sont pas très égaux, mais ils sont assez serrés pour que la co- quille paraisse finement et régulièrement granuleuse. J'ai compté quatre plis à la columelle; mais le pli inférieur est très peu marqué, et semble ne pas exister dans les indi- vidus jeunes. Il est fort diflicile de déterminer d'une ma- nière bien nette la coloration de cette coquille, qui se compose d'un mélange de teintes diverses, le brun, l'oli- vacé, le pourpre et le jaune.

Nous dédions cette coquille à M. Hamille, un des pre- miers souscripteurs au Journal de Conchyliologie.

MareweLzLA Hanesi, Petit. (PI. 8, fig. 5, 6.)

M. Testa ovato-ventricosa, fuscescente-albida ; spira brevissima, suturis obliteralis, anfractu ultimo supernè in- crassato, obtusè angulato, subangulo circulariter depresso ; labio_ superné valde calloso; columella 6-plicata; plica superiori transversim elongata, gibbosa; apertura angusta ; labro valdè incrassato.

Long., 22-24 mill.; larg., 14-15 mil}.

« Coquille ovale, ventrue, d'un blanc légèrement fauve ; spire très courte, suture oblitérée ; le dernier

= 90h

» tour présentant à sa partie supérieure une dépression » qui forme une sorte de bourrelet oblusément anguleux; » la partie supérieure du bord gauche offrant une forte « callosité qui descend sur la columelle jusqu'au premier » pli; columelle ayant six plis, dont le supérieur est lrès » gibbeux et s'étend transversalement; ouverture assez » étroite ; labre très épais. »

Cette coquille se rapproche beaucoup de la Marginella quinqueplicata , variété à six plis; toutefois, elle s'en distingue par des caractères assez nombreux et assez tran- chés pour que nous ayons cru devoir la séparer : ainsi elle paraît être constamment plus petite; elle n'est pas d'un gris de souris (murina) comme la 5-plicata, mais bien d’un blanc un peu sale; la suture est oblitérée, au point de ne pouvoir la distinguer; la callosité qui se trouve sur la partie supérieure du bord gauche est plus forte, et se prolonge davantage sur la columelle; le pli supérieur de celle-ci est aussi plus épais, mais le caractère le plus distinctif est l'espèce de bourrelet circulaire qu'on remarque à la partie supérieure du dernier tour ; il forme ainsi près de la suture une sorte de saillie obtusément anguleuse très remarquable, et qui n'est pas acciden- telle.

Nous ne connaissons pas l'habitat de cette coquille, qui vient probablement des mers de l'Inde. Nous la dédions à M. Haines, qui a bien voulu nous en donner deux exemplaires, en nous les signalant comme devant appar- tenir à une espèce nouvelle.

T'ricuorroris Dorsiexyaxum, Petit. (PI. 7, tig. 2.)

T, Testa suborbiculari, ventricosa, alba ; anfractibus-5-6. supernè subdepressis, subito crescentibus ; ultimo quinque carinis crenalis instruclo, énler carinas sulcis numncrosts cincto ; anfractibus supertoribus longitudinaliter vald

262

costalis, ct transversim sulcatis; apertura subiriangularr, in canalem desinente; labio recto, subcrasso, ad umbilicum subreflexo ; umbilico mediocri.

Longueur, 22 mill.; largeur, 20 mill.

« Coquille sub-orbiculaire, à peu près aussi haute que » large, ventrue, blanche; ayant cinq ou six tours de » spire s'élevant assez rapidement en une spire pointue ; » le dernier tour présentant cinq carènes, dont trois plus » saillantes que les deux autres, et entre ces carènes des » sillons nombreux, moins profonds dans la partie su- » périeure; ces carènes et sillons plus ou moins cré- » nelés; les tours supérieurs offrant des côtes longitudi- » nales élevées, et traversées par des sillons assez » profonds; ouverture sub-triangulaire, les angles supé- » rieur et latéral arrondis , l’angle inférieur se terminant » en canal, le bord columellaire droit, épais, et se re- » pliant un peu sur l’ombilic, qui est médiocre. »

Nous ne connaissons pas d’une manière précise l'habitat de cette coquille qu'on nous a dit venir des mers de l'Océan Pacifique. M. Bernardi, qui nous l’a cédée, nous a assuré qu'il existait des traces d'épiderme, qui ont dis- paru lorsqu'il a voulu la débarrasser des corps étrangers qui couvraient sa surface.

Nous avons considéré cette coquille comme appartenant au genre Trichotropis dont elle présente les principaux caractères, et quoiqu'elle se rapproche beaucoup de quelques Pourpres par sa contexture un peu plus solide, par ses côtes, et par ses sillons crénelés.

Ce serait une espèce de plus à ajouter à la liste que nous avons donnée dans un de nos numéros précédents, voir page 24 de ce volume.

T'oRNArELLA SENEGALENSIS, Petit, (PI. 8, fig. 3.)

l'esta elongata, cylindracea, tenui, subpellucida, alba

= 968

spira turrito-acuta ; anfractibus senis regulartter trans- versim striatis, columella obliquè uniplicata.

Longueur, 17 mill.; largeur, 6 mil].

« Goquille allongée, cylindrique, mince, presque » transparente, blanche, spire turriculée ; ayant six tours » de spire, ceints par des stries transversales régulières; » columelle ne comportant qu'un pli plus oblique que » dans ses congénères. »

Cette espèce, que nous avons reçue de la côte ouest d'Afrique, près de l'embouchure de la Gambie, ne nous paraît pas avoir été décrite jusqu'à présent. Sa forme allongée, la ténuité de son test, l'obliquité de son pli co- lumellaire la distinguent parfaitement des autres espèces de ce genre.

MeLaniA Zancuesarensis, Petit. (PI. 7, fig. 1.)

P. Testa oblonga, pyramidata, solida, olivacco-nigris- cente, spira acuta; anfractibus octonis, subrotundatis ; ultimo duabus fasciis latis nigro-castaneis cincto ; apertura oblongo- ovata ; columella supernè subcallosa.

Longueur, 32 à 34 mill.; largeur, 16 mill.

« Coquille oblongue, pyramidale, assez solide, d’un » brun foncé, ou noir-olive ; spire aiguë; huit ou peut- » être neuf tours de spire, assez arrondis ; le dernier pré- » sentant deux fascies noirâtres peu visibles à l'extérieur, » plus apparentes dans l’intérieur de la bouche; ouver- » ture ovale-oblongue, columelle assez calleuse dans sa » partie supérieure, cette callosité se prolongeant inférieu- « rement et couvrant en partie une sorte d'ombilie petit » et étroit. » £

Habite Zanzibar, côte de Zangucbar (Afrique orien-

tale).

Cette espèce, remarquable par sa forme pyramidale , et surtout par la convexité des tours de spire, qui lui donne quelques rapports avec les Paludines, nous a été apportée par M. Guillain, capitaine de vaisseau. Les exemplaires que nous possédons ont l'extrémité de la spire un peu tronquée, ce qui nous à paru produit par accident : ils étaient dépourvus d'opercule.

Ceriruium CnarBONNiERI, Petit. (PI, 7, fig. 7.)

C. Testa conico-turrita, subtenui, subperlucida , pallide el sordide olivacea , decollata; anfractibus convexiusculis , reclisque costis longitudinaliter sculptis; ultimo ad basim angulo vel funiculo minort cincto, infra funiculum sub- plano ac sulcato; apertura subquadrata ; columella recta; canali vix perspicuo ; labro expanso, reflexo.

Longueur, 38 mill.; largeur, 20 mili.

« Coquille conique, turriculée, mince, assez transpa- » rente, couverte d'un épiderme d'un jaunc-olivacé päle; » ayant toujours la spire tronquée, et n'offrant ordinaire- » ment que huit tours ornés de côtes droites élevées et » assez régulièrement espacées, sauf sur le dernier tour, » elles s'effacent en partie; ce dernier tour est ceint » en bas par un bourrelet anguleux en forme de petit » cordon saillant, au-dessous duquel la coquille est plane » et sillonnée; l'ouverture est presque quadrangulaire, » la columelle droite, et terminée en bas par un canal » à peine apparent; le labre est large et rebordé en » dehors, »

Cette espèce appartient à la division des Potamys.

Nous la dédions à M. Charbonnier, chirurgien de la inarine militaire, qui la rapportée de Bôrneo, et qui a bien voulu nous la communiquer.

Nous avons recu de M. Wallays une variété plus petite

265

de cette même espèce, avec cette indication pour habitat : « Rivière de Mocara Kompich, île de Palambang. » Le Cerithium Charbonniert a quelquefois une varice opposée à l'ouverture.

Cenirmum Birreueusri, Petit. (PI. 7, fig. 3.)

C. Testa ovato-ventricosa, brevi, nigra, maculis albis seriatim dispositis ornata; spira conica; anfractibus 6-7 tuberculosis, transversim sulcatis; apertura subrotunda , albido-cærulescente ; columella supernè callosa; labro intüs crenato, ad marginem nigrescente; canali brevr.

Longueur, 25 mill.; largeur, 14 mill.

« Coquille ovale, ventrue, assez courte, uoire, ornée » de taches blanchâtres, disposées en séries transversales » assez régulières; la spire est conique et paraît peu » aiguë; six ou sept tours de spire, les quatre premiers » présentant une rangée de tubercules proéminents , » assez espacés, et des stries transversales, ouverture » sub-arrondie, d’un blanc-bleuâtre à l’intérieur; le bord » columellaire muni d'une callosité blanche qui forme » canal avec ie labre; celui-ci crénelé intérieurement, » ayant la marge un peu tranchante et noirâtre; canal » court, assez large, et peu recourbé en arrière. »

Nous ne connaissons pas la provenance de cette espèce, qui a quelques rapports avec le Cerithium inflatum , Quoy, mais dont elle diffère par plusieurs caractéres es- sentiels ; ainsi notre coquille est plus élevée, elle est ornée de taches régulièrement disposées, et garnie de tubercules bien séparés, sans apparence de côtes, etc...

Nous dédions ce Cerithium à noire ami le capitaine de vaisseau Le Billeheust de Saint-Georges.

266 Burimus Moussonianus, Petit. (PI. 7, fig. 4.)

B. Testa ovato-ventricosa, tenui, translucida, umbili- cata, pallidè cornea ; spira conica; anfractibus senis, con- vexis, longitudinaliter minutèque striatis; striis obliquis ; apertura subrotundata ; labro tenui, expanso, subreflexo ; umbilico parvo.

Longueur, 16 mill.; largeur, 9 mill.

« Coquille ovale-ventrue, mince, transparente, de » couleur cornée, pâle; spire conique ; six tours de spire » présentant des stries longitudinales, fines, régulières » et obliques; l'ouverture sub-arrondie; le labre mince, » réfléchi; ombilic petit, et recouvert par le bord colu- » mellaire. »

Cette jolie espèce nous a été envoyée par M. le docteur Charbonnier, qui l’a trouvée près de Bombay. Elle est très remarquable par sa transparence, la finesse et la ré- gularité de ses stries : elle se rapproche beaucoup du Bulimus Abissinicus de Reeve ; mais elle est plus raccour- cie et moins largement ombiliquée.

Nous dédions cette espèce à M. le professeur Mousson, de Zürich, auteur d'un ouvrage sur les Mollusques terres- ires et fluviatiles de Java.

En outre des coquilles que nous venons de décrire, nous reproduirons ici, en les faisant accompagner d’une figure, la description de trois coquilles publiées, deux par M. Gould de Boston, et la troisième par M. Morelet : ces trois espèces n'ont point encore été figurées, du moins nous le croyons, et comme elles appartiennent toutes les trois à la côte ouest d'Afrique, avec laquelle nous avons de fréquentes relations, nous avons pensé que ce serait

267

rendre service à ceux de nos souscripteurs qui possèdent ces coquilles, que de leur donner les moyens de les recon- naître plus facilement.

AmpPuzLariA BALENOIDEA , Gould. (PI. 7, fig. 8.)

A, Testa globoso-ovata, solida, castaneo-nigrescente ; spira decollata; anfractibus 2-3 supernè depresso planius- culis; apertura ovato-acuta ; albido virescente ; margine intus fusco-aurantia, lincis fuscis numerosis interdüm ge- minalis ornala : operculo corneo.

Hauteur, 22 mill.; largeur, 20 mill.

« Goquille ovale, ventrue, solide, d'un noir-marron; » spire courte, tronquée ; deux ou trois tours au moins, » légèrement planes en dessus; ouverture ovale-aiguë, ? A . 7 » d’un blanc-verditre, offrant intérieurement, sur le bord » droit, des lignes d’un brun-fauve. Opercule corné, » transparent. »

Cette espèce se trouve non loin du cap des Palmes, et probablement aussi sur quelques autres points des côtes occidentales d'Afrique.

AcuaTINA SoLimAnNA, Morelet. (PI. 8, fig. 8.)

C’est en 1848, dans la Revue Zoologique, que cette coquille a été décrite sous le nom générique de Bulimus, probablement parce que l'exemplaire que l’auteur avait sous les yeux n était pas complètement adulte : elle nous paraît appartenir au genre Æchatina, ainsi que M. Mo- relet, d’ailleurs, l’a reconnu lui-même dans une note qui accompagne sa description.

Voici la caractéristique de cette espèce :

A. Tesia imperforata, ovato-conoidea, solida, lœvigata, nitida-cœrulescenti, alba, ad basim fasciis tribus castanco-

== 6 =

violaceis, una columellari, altera intrante, tertia suturali sed tenuiore distincta; anfraclibus septem parum conveæis , ad suturam infernè denticulatum albo marginatis ; columella rectiuscula, subincrassata; apertura obliqua, semi-ovalis, margine externo simplice, columellari truncato.

Longueur, 38 mill.; diamètre, 20 mill. ab. Guineæ inferioris provinciam Gabon.

« Coxuille imperforée, conique ovale, solide, lisse, » brillante, d’un blanc-bleuâtre, munie à la base de trois » fascies d'une couleur violet-marron, l’une columellaire, » une autre entrante, la troisième suturale et plus mince; » sept tours de spire peu convexes; les tours bordés de » blanc à la suture, qui est dentelée; columelle assez » droite; ouverture oblique, semi-ovalaire, le bord droit » simple; le bord columellaire tronqué: »

La coloration ne saurait être donnée dans la descripiion de cette Achatine, comme présentant un caractère spéci- fique, car l'individu que nous faisons figurer (pl. 8, f. 8.) n'est pas d'un fond cærulescenti-albo, mais d'un blanc très légèrement nuancé de fauve clair; le dernier tour ne présente que deux bandes, l’inférieure assez large, d'un brun un peu bleu, la seconde mince, d'un marron vif, et partant du milieu du bord droit pour aller rejoindre la suture, qu'elle suit dans quelques-uns des tours supé- rieurs.

Nous possédons, en outre, un exemplaire totalement blanc, avec le bord columellaire d’un brun-violacé : ces coquilles ne sont pas toujours brillantes (nitida), et les stries d’accroissement sont très visibles. Ilest évident que pour 4e. Solimana plusieurs des caractères indiqués par M. Morelet et par nous sont purement individuels. C’est dans l'ensemble de la forme qu'il faut surtout chercher le moven de reconnaître l'espèce.

269 AcnariNA PARITURA, Gould (1). (PI. 8. fig. 7.)

A. Testa elongata, tenui, nitida, dilutè cornea, longi- trorsum concinnè lirata; spira turrita, ad apicem obtusa ; anfractibus septemis convexis ; ultimo dimidiam long. testæ adequante ; sutura profunda; apertura angusta, subauricu- lata; columella valde arcuata, involuta, canalem basalem efformante.

Incola vivipara.

Long., 20 à 25 mill.; larg., 8 à 11 mil].

À. « Coquille allongée, mince, brillante, de couleur » cornée pâle, striée dans sa longueur ; spire turriculée, » mais obtuse à son extrémité : elle compte sept tours de » spire convexes; le dernier formant à peine la moitié de » Ja longueur de la coquille; suture profonde; ouverture » assez étroite, sub-auriculée ; columelle très arquée, et » se terminant en canal. »

Habite Fishtown (Liberia), près de la mer : elle se cache pendant la saison chaude, dans la terre, ou sous ies feuilles.

Cette coquille, dit M. Gould, à qui nous empruntons la description qui précède, se rapproche de lA{chatina Hugeli, Pfeiff., mais elle est plus mince, plus obtuse à la spire, plus largement et plus régulièrement striée, et elle compte moins de tours de spire : dans de nombreux exem- plaires de l'animal conservé dans l'alcool on voit parfai- tement dans l'oviducte les jeunes complètement sortis de l'œuf.

1] est à remarquer qu'on a déjà cité, dans la famille des Hélicidées, plusieurs exemples d'ovoviparité, que de plus amples observations feraient découvrir d'autres cas de même nature, et qu'il serait utile d'étudier le degré d'im- portance qui peut être attribué à ce caractère dans la fa- mille dont il s'agit.

(4; Procedings of natural history of Boston (1850).

19

270

OssEnvarions sur l'animal de l'Helix tristis, Pfeifter, par M. DE Saint-Simon.

M. Lecocq a publié dans ie dernier numéro du Journal de Conchyliologie (1) une note intéressante sur les mœurs de l’Helix tristis. L'animal de cette curieuse espèce étant encore peu connu, jai pensé que les malacologistes ac- cueilleraientavec bienveillance la description suivante, que j'en ai faite dans le temps.

J'ai eu à ma disposition plusieurs individus envoyés, diverses reprises, de Corse, par M. Esprit Requien, mon excellent ami M. Moquin-Tandon.

L'animal de l'Æelix tristis est très grand et trapu (2), presque également rétréci aux deux bouts, très arrondi antérieurement, beaucoup moins en arrière, et présente une coloration brun-crisâtre très foncé, un peu verdätre. Il est couvert en dessus et latéralement de tubercules très serrés, inégaux dans leurs dimensions, mais généralement plus petits dans les parties antérieures. Les tentacules sont épaissis à la base, grêles, et forment, en divergeant, un angle assez ouvert; ils présentent une granulation très fine et peu distincte. Les tentacules supérieurs (3) sont peu écartés à leur origine, faiblement coniques, d'un gris-verdâtre foncé ; la coloration diminuant un peu vers la base du tentacule. Le muscle rétracteur remplit celui-ci presque entièrement et tend à se confondre avec lui; on observe un rétrécissement très prononcé, près du point d'insertion avec l'animal. Le bouton (4), fortement glo- buleux, surtout en dessous, est un peu évasé, comprimé

D- pr”

(4) Page 446.

(2) Longueur, 55 mwillimètres; largeur, 45. (5) Longueur, 9 millimètres. (4)

h

Diamètre, 4 millimètre.

271

à la partie terminale ; il offre une teinte brun sale, avec une ponctuation roussätre peu marquée ; il devient noi- râtre contre le tentacule; il est plus clair et plus trans- parent dans les autres parties. Les yeux occupent l'extré- mité du bouton, un peu en dessus; ils sont assez petits, faiblement bombés, mais néanmoins distincts ; leur forme est ronde. Les tentacules inférieurs (1) présentent un grand écartement à la base; ils sont à peu près cylindri- ques, plus clairs que les supérieurs, très confusément gra- nulés. Le bouton (2) affecte une forme presque sphérique et un peu évasée; il paraît globuleux et assez arrondi à l'extrémité; sa coloration, plus prononcée que dans le tentacule, est brune, faiblement roussâtre. Le mufle est très grand, fortement convexe, oblong, très avancé, brun- verdâtre presque roux; le bord antérieur éloigné de la base des petits tentacules (3), offrant une échancrure très faible; les tubercules sont de grandeur médiocre, fort saillants, un peu allongés, moins apparents à mesure qu'ils se rapprochent du bord antérieur. La fente buccale paraît très petite, semi-circulaire , peu marquée. Les lobes la- biaux présentent une grande dimension ; leur forme est presque demi-ronde; ils ne touchent pas les tentacules inférieurs et offrent une forte échancrure du côté de ceux- ci; ils tendent à s’effacer, à la partie postérieure, et diver- gent en s'écartant de la bouche; leur couleur est d’un brun-grisâtre assez foncé, avec une bordure roussâtre antérieurement ; les tubercules paraissent allongés, très serrés, finement ponctués de laiteux. Le cou (4) se rétrécit un peu en avant, il est très bombé en dessus ; les côtés tendent à se relever à mesure quils se rapprochent des

(4) Longueur, 5 millimètres. (2) Longueur, 3/4 de millimètre. (3) Il est éloigné d'un demi-millimétre.

(4) Longneur, 45 millimètres; largeur, 4.

2792

parties postérieures, la coloration est très foncée, presque noirâtre antérieurement, roussâtre en arrière ; les tuber- cules très pelits et arrondis auprès des grands tentacules, vont en s'agrandissant, de ceux-ci à la partie postérieure; ils prennent en même temps une forme plus allongée; Ja ligne dorsale, logée dans un sillon assez marqué, est formée de tubercules grisâtres qui devicnnenit linéaires vers la partie postérieure. Le cou est en outre sillonné, de chaque côté, par une rainure presque longitudinale et un peu oblique. Les côtés du pied, rétrécis en avant, se mon- trent très larges en arrière, tendent à se confondre avec le cou et forment de chaque côté un rebord qui le dépasse assez fortement ; ils paraissent d'un gris-ardoisé légère- ment verdâtre, les tubercules sont moins saillants que ceux du cou, grands, presque poiyédriques, rugueux, gri- sâtres, moins colorés que leurs interstices; ceux des bords et des parties antérieures sont plus petits; les sillons for- ment une espèce de réseau qui vient se rattacher à une ligne médiane et longitudinale ; les transversaux paraissent plus distincts et très écartés. Le disque inférieur est ar- rondi antérieurement, très confusément rugueux, d'un brun-verdâtre beaucoup plus clair au centre; les points laiteux non apparents. La queue (1), de forme triangu- laire, est large, peu bombée, non carénée, le bout légère- ment arrondi; elle offre une coloration semblable à celle du pied; les tubercules disposés en groupes et laiteux, sont plus petits et moins saillants que dans celui-ci; les sillons sont aussi moins apparents, ainsi que la ligne lon- gitudinale. Le pédicule très petit et assez étroit, va en se rétrécissant à l’intérieur de la coquille; il paraît d'un gris assez clair, presque lisse et couvert de tubercules qui sont aongés et écartés entre eux, très peu saillants et d'une

(4) Elle est longue de 45 à 18 millimètres, large de 10 millimetres à la base, et dépasse de la méme longueur le diamètre de la coquille,

en

…—

coloration légere. L'orifice sexuel s'ouvre sur le côté du cou, etest en contact avec le pied (1); il est assez large, blanchâtre, peu distinct. Le collier présente une assez grande largeur et atteint le bord de la coquille sans la dépasser ; il paraît bombé, très finement et peu distincte- ment boursouflé, d’un gris-noirâtre; les points laiteux petits, pressés les uns contre les autres, donnent au coi- lier une teinte gris-clair; les lobes sont au nombre de trois, pointus à l'extrémité, deux du côté droit, oblongs, le troisième très étroit dans la partie du collier en contact avec le bord columellaire ; le trou respiratoire paraît très grand (2).

M. Moquin-Tandon ayant conservé, pendant quelque temps, un certain nombre d'individus, dans une grande caisse renfermant une certaine quantité de terreau, j'ai eu l’occasion de vérifier, plusieurs fois, l'exactitude des observations de M. Lecoq.

Le Mollusque s'enterrait profondément. Son épi- phragme était épais, opaque et bombé; mais pendant la belle saison, j'ai observé souvent un autre genre d’épi- phragme; celui-ci était mince, membraneux, peu transpa- rent, plissé dans plusieurs parties, peu ou point irisé , percé de quelques trous et parsemé de points crétacés.

L'animal est lent, paresseux, assez irritable. Il porte sa coquille presque horizontalement, dans la marche.

M. Moquin-landon a bien voulu me permettre de puiser dans son travail, encore inédit, sur l’organisation des Mollusques terrestres et fluviatiles de la France et de la Corse, quelques détails anatomiques dont j'ai cru de- voir enrichir cette note. La mâchoire (3) de l'A/elix tristis

(4) Ilest situé à 40 milllmètres en arrière des grands tentacules.

2) [est éloigné de 2 millimètres de la partie apparente du pénultiéme tour de la caquille.

(5) Longueur, 2 à 5 millimètres.

94 =

est assez arquée, de couleur fauve un peu orangée, el quelquefois d'un brun foncé. Elle présente une légère atténuation à ses deux extrémités. On y observe huit côtes, d'épaisseur inégale, avec un ou deux plis dans les intervalles. Les denticules marginales sont assez fortes et irrégulières, généralement au nombre de huit. Dans un jeune individu, il n'y avait que quatre côtes et quatre denticules.

On trouve, dans l'appareil génital, un seul dard, en- fermé dans une poche obovée-oblongue (1).

Le flagellum est grêle et médiocre (2). Les vésicules muqueuses sont peu ramifiées, à branches grêles, inégales, très flexueuses et blanchâtres (3). Dans un individu, il y avait quatre branches de chaque côté. Dans un autre individu, M. Moquin-Tandon a trouvé une vésicule à quatre branches, et une autre à deux beaucoup plus longues.

La poche copulatrice est obovée (4), son canal n'a pas de branche.

Carazocue Des MorLusques MARINS qui vivent sur les côtes de la France, par M. Perir DE LA SAUSSAYE.

Dans un précédent article (5), nous exprimions le vif désir de voir publier une histoire complète des Mollusques

(4) Longueur de 7 à 8 millimètres.

(2) Longueur, 10 millimètres.

(3) Longueur de 6 à 40 millimètres.

(&) Longueur, 5 4/2 millimètres.

(5) Voir Journal de Conchyliologie (année 4850), page 320 et suivautes.

978.

qui se trouvent, soit dans l'intérieur de la France, soit dans les eaux salées qui baïgnent ses rivages.

Cette tâche vient d'être accomplie, pour la première partie, par M. l'abbé Dupuy, qui publie (1) en ce moment une histoire des Mollusques terrestres et d’eau douce de notre pays, mais nous n avons encore aucun travail d'en- semble sur les Mollusques marins, ce qu'expliquent, jus- qu'à un certain point, la nécessité de multiplier les obser- vations, et la difhculté d'en centraliser les résultats. Nous possédons des catalogues fort intéressants, il est vrai, mais dans lesquels quelques conchyliologues remplis de zèle ont se borner à nous faire connaître les coquilles qu'ils avaient recueillies dans des localités plus ou moins res- treinles : nous citerons à ce sujet les publications de MM. Risso, Bouchard-Chantereaux, Collard Descherres, de Gerville, faunes partielles dont nous reconnaissons toute la valeur, car si elles étaient en plus grand nombre, nous aurions, de fait, tous les éléments nécessaires pour

constituer, en les réunissant, une bonne histoire des co- quilles de nos côtes.

C'est dans la vue d'obtenir ce résultat, que, dans l’ar- ticle précité du journal, nous émettions le vœu de voir se former sur divers points de notre littoral des collections locales, qui pussent servir de complément aux travaux que nous avons rappelés ci-dessus. Déjà plusieurs de nos souscripteurs nous ont annoncé l'intention d'entrer dans cette voie, et de réunir séparément toutes les espèces qu'ils découvriront aux environs de leur résidence, en apportant la plus scrupuleuse attention à n'admettre au nombre des espèces régnicoles que celles qu'ils trouve- raient à l'état vivant, ou dans un état de conservation tel que l'habitat ne pût être contesté : toutefois, on nous a

(4) Voir plus loin, dans ce numéro, le compte-rendu de l’ouvrage de

M. l'abbé Dupuy.

276

fait observer que la tâche serait rendue plus facile aux collecteurs, si le Journal leur venait en aide, en donnant, dès à présent, une liste des espèces dont on a reconnu positivement la présence sur les côtes de la France. « Ce » catalogue, écrit un de nos correspondants, nous servi- » rait à chercher, à découvrir et à vous faire connaître les » Moliusques qu'il y aurait lieu d'ajouter à votre liste, et » ceux dont on pourrait vous signaler l'existence sur di- » vers points du littoral, de manière à déterminer jus- » qu'où s'étend, et s'arrête la propagation de chaque :

» espèce. »

Ces observations nous ont paru très fondées, et nous avons pensé aussi que c'était entrer tout à fait dans l'esprit d’un journal de conchyliologie publié en France, que de le faire servir à l’accomplissement d’une œuvre aussi utile que le serait une histoire complète des Mollusques propres à notre pays.

Nous allons donc entreprendre de donner un catalogue des espèces connues jusqu'à présent comme ayant été réellement trouvées sur nos côtes, depuis la limite fron- tière du département du Nord, jusquà Bayonne, ainsi que sur celles qui sont baionées par la mer Méditerranée, en laissant en dehors les espèces propres à la Corse et à l'Algérie, qui feraient plus tard Fobjet d'un travail spé- cial.

Nous adopterons, pour le classement des Mollusques, le système de M. de Lamarck, comme étant celui qui est le plus généralement répandu , et surtout le plus connu des collecteurs à qui notre travail est destiné : nous ajou- terons à sa nomenclature les genres établis depuis ses derniers ouvrages, et qui nous paraîtront susceptibles d'être admis dans la science.

Nous nous abstiendrons, pour ne pas donner trop de développement à ce catalogue, d’y inscrire une synonymie détaillée, inutile dans un travail qui doit être considéré

277

que comme préparatoire, et dont l'objet, nous le répétons, est uniquement de réunir des matériaux, et de préparer les éléments d’un ouvrage complet : nous nous bornerons aussi, par la même raison, à citer une ou deux des figures qui nous paraîtront représenter le mieux chaque espèce : néanmoins , tout en reconnaissant la nécessité de ne donner qu'un travail succinct, nous ne népgligerons pas de décrire et de faire dessiner les espèces inédites qui nous seraient communiquées, et même les coquilles décrites qui n'auraient point encore été figurées.

À la suite de chaque genre, nous donnerons une liste nominative des espèces qui, n'ayant point encore été signalées comme trouvées sur notre littoral, nous semble- raient cependant devoir s'y rencontrer; cctte indicalion, en éclairant les collecteurs, les guidera dans leurs recher- ches, et pourra les conduire à augmenter la nomenclature de notre catalogue, que dès à présent nous reconnaissons devoir être très incomplet.

Nour terminerons les explications préliminaires qui précèdent en réclamant le concours actif et persévérant de ceux de nos souscripteurs qui habitent nos ports de mer, Ou qui vivent non loin de nos côtes. Une bonne histoire des Mollasques marins de la France, voilà le but : nous avons conçu le projet; c'est à nos confrères plus heu- reusement placés qu'il appartiendra réellement de le mettre à exécution.

Que si quelques-uns des collecteurs, à la bonne volonté desquels nous faisons ici un appel, veulent bien nous donner communication du résultat de leurs recherches, nous nous empresserons de porter à la connaissance de nos lecteurs les faits et les observations qui nous paraî- traient présenter quelque intérêt pour l'histoire des Mol- lusques de notre littoral.

278

CATALOGUE DES COQUILLES MARINES DES CÔTES DE FRANCE.

Concairëres -— Conchifera, Lan. 1. DIMYAIRES.

Famizee pes T'usicoLées , Lai.

Genre Taret. Taredo, L. (1).

TEREDO Navauis, Lin. batava, Spengl. marina, Sellius. Habite : Toulon, Rochefort, Lorient, Brest, M. Laurent. Boulogne, M. Bouchard-Chantereaux.

Ces espèces ont les palettes simples bicornes, noires à leur sommet, brunes dans la var. 7”. marina de Sellius.

2 Tereno SENEGALENSISs, Blainville. Norwegica, Spengler. gigantea, Ev. Home. Bruguicri, Delle Chiaje. navalis, Deshayes. fatalis, Quatrefages. Deshayesi, id.

Fistulana corniformis, Deshayes. Habite : Toulon, Hyères, Lorient, Brest, M. Zaurent. Cette espèce a les palettes simples, larges et ovales. TEREDO PEDICELLATA, Quatrefages.

Habite : Le port du Passage, près de Bayonne, M. Qua- trefages. Toulon, M. £ydoux.

Cette espèce a les palettes simples, étroites et allongées.

(4) Nous devons à M. le docteur Laurent cette classification des Tarets de nos côtes. SON

279

TEereDo sirALMATA, Delle Chiaje. Habite : Toulon, Hyères, M. Laurent. Cette espèce a les palettes articulées.

FamiLce DES PHOLADAIRES. Genre Pholade. Pholas, L.

Prozas pacryLus, L. hians, Pultney. (Vood. Gen. Conch. pl. 13, f. 1-3.) Habite : Les côtes de la Manche et de l'Océan.

Paozas canpinA, L. (Vood. Gen. Conch. pl. 14, f. 3-4.) Habite : Les côtes de la Manche et de l'Océan.

Pnozas pARvA, Lamarck. (British. Zool. pl. 40, f. 13.) dactyloides, Lam. ligamentina? Desh.

(Montagu, pl. 1, f. 7-8.) Hab. La Manche, M. de Gervil. Le Croisic, M. Caill.

Puoras crisparA, L. bifrons, Da Costa. (PL. 16, £. 4.)

Habite : Les côtes de la Manche et de l’ouest de lu France.

Pnoras cAzzosA, Lam. Habite : Aux environs de Bayonne.

Cette dernière espèce est douteuse, et pourrait bien être qu'une variété, ou avoir été établie sur un individu mal conformé.

Nota. Il est probable qu'on trouvera également sur nos côtes la

Pholas papyracea, qui n'est pas très rare sur les côtes d’Angle- terre. |

pag Genre Gastrochène. Gastrochœna, Spengler. Î. GASTROCHOENA MODIOLINA. Mya dubir, Pennant. (Brit. Zool. pl. 44, f. 19.) Mytilus ambiguus, Dillw.

Chama parva, Da Costa. Gastrochæna tarentina, Costa.

Habite : La Méditerranée, il est commun : on Île trouve aussi surles cûtes océaniques de la France.

FAMILLE DES SOLÉNACÉES. Genre Solen. Solen, L. SOLEN vAGinA, L. (Vood. Gen. conch. pl. 27, f. 1.)

Habite : Sur toutes les côtes de la France. 2°: Sozen :sir1Qua, L: (Vood. Gen. conch.'pl: 26, f:1-9 Habite : Nos côtes de la Méditerranée et de l'Océan, SozEx ENsis, L. (Vood.'Gen;, pl. 28, 1:1-25 Habite : Les mêmes localités. 49 SOLEN COARCTATUS, L.

Solen cultellus, Pennant. (PI. 46. £. 25.) antiquaius, Lam.

Habite : Agde, M. Recluz.

SOLEN PELLUGDUS, Pennant. Solen pygmæus, Lamarck. (Vood."Gen.”conch: pl. 28, £ 3.) Habite : Les côtes de la Manche, M. de Gerville: le Fi- nistère, Collard.

Nota. Cette espèce appartiendrait au genre Machæra,

281

Genre Solecurtus, Blainville.

SOLECURTUS LEGUMEN, L. Le Molan, Adanson. (Vood. Gen. conch. pl. 28, f. 4, 5.) Habite : Nos côtes océaniques et de la Méditerranée. 90 SOLECURTUS STRIGILATUS, L. Le Golar, Adanson. (Vood. Gen. conch. pl. 30, f. 1.) Habite : La Méditerranée. Nota. 1 est probable qu'on rencontrera aussi sur nos côtes le So- decurtus candidus de Renieri, espèce voisine du S, strigilatus, mais toujours plus petite.

Fawizze DES Myaires, Lam. Genre Mye. Mya, Lin, Mvya arENaARIA, L. (Vood. Gen. conch. pl. 17, f. 3.) Habite : Nos côtes de la Manche et de l'Océan. 99 Mya TruncATA, L. (Vood. Gen. conch. pl. 17, f. 1, 2.)

Hatite : Les côtes de la Manche. Genre Thracie. Thracia, Leach.

TaraciA pisTORTA, Mont (Mya). —— corbuloides, Deshaves.

(Kiener monogr. pl. L, f, 1.)

Habite: Nos côtes de la Manche et de la Méditerranée (Toulon).

90 THrACIA PHASEOLINA, Lamarck.

Amphidesma phaseolina, Lam.

Tellina papyracea, Poli.

282

Odoncinetus papyraceus , Costa. (Kiener monopr. pl. 1, f. 4.) Habite : Nos côtes de la Manche, M. Bernardi, et celles de la Méditerranée (Toulon). TnraciA rRuNCATA, Turton (4natina). Anatina rupicola? Lam. (Œurt. B. Biv.-pl. 4, 1.6.) Habite. Près du Croisic. M. Cailliaud. Nota. Il est probable qu’on trouvera aussi sur nos côtes une troi-

sième espèce, le Thracia declivis, Pennant; Ligula pubescens, Mont.

Genre Lyonsia, Turton.

LyonsiA Norwecica, Gmel. Mya striata, Montagu. pellucida, Brown. nitida, Mull. (Vood. Gen. conch. pl. 18, f. 4, 5.) Habite : Cherbourg, De Gerville.

LyonsiA cORBULOIDES. Amphidesma corbuloides, Lam. Osteodesma corbuloides, Desh. Pandorina corruscans, Scacchi. (Philip. En. moll. Sie. pl. 14, £. 1.) Habite : Nos côtes de la Méditerranée.

Famizze pes Macrracées, Lam.

Genre Lutraire. Lutraria, Lam.

LurrariA mans, L. Mya oblonga, Gmel. Lutraria solenoides, Lam. (Turton. Br. Biv. pl. 5, f. 6.) Habite : Les côtes nord et ouest de la France. La Médi- terranée, M. Recluz.

LuTRARIA ELLIPTICA. Mactra lutraria, L.

283

Lutraria vulgaris, F leming. (Chem. pl. 24, f. 240-41.)

Habite : Nos côtes de la Manche et de l'Océan.

Genre Lavignon, Cuvier. (Scrobicularia, Schum.; Listera, Turt.) LaAviexoN PLANuUs. Mactira Listerr, Gmel. Trigonella plana, Da Costa. Mactra compressa, Lam. Habite : Les côtes de la Manche et les côtes de l'ouest.

Lavicxon pirerarus, Gmel. (Mactra). Mya Hispanica, Chemn. gaditana, Gmel. Calcinelle, Adanson. Solen callosus, Oliy. (Adanson pl. 17. f. 18.)

Habite : Principalement nos côtes de la Méditerranée.

Nota. Cette espèce est généralement considérée aujourd’hui comme une variété de la précédente, Il est probable que le Lavi- gnon cotardi, Payr., des côtes de la Corse, se retrouvera sur nos rivages de la Méditerranée.

Genre Mactre. Mactra, L.

MacrrA HELVACEA, Chem. (Chemn. pl. 23, f. 232-3.) glauca, Gmel. Neapolitana, Poli.

Habite : Nos côtes de la Manche, et celles de l'Ouest.

MaAcrTrA STULTORUM, L. cinerea, Mont. Tellina radiata, Pennant. (P]. 49, f. 30.)

Habite : Les mêmes localités que Ja précédente, Nos eôtes méditerranéennes, M. Recluz.

0m

Macrra sozip4, L.

(Donovan. B. Sh. pl. 61.) Habite : Nos côtes de l'Océan et de la Manche. MacTra LacTEA, Lam.

solida, Payr.

(Poli pl. 18,£13, 14.)

Habite: Les environs de ‘Toulon, M. T'horrent. Cette, M. Recluz.

Nota. Cette espèce est considérée par beaucoup de conchvliolo- gues comme étant une simple variété de la M. stultorum.

MacTrA SUuBTRUNCATA, Mat. et Rak. deltoides, Lam. (Mont. T. BB. Suppl. pl. 27, f. 1.) Habite : Les côtes de la Manche. Macrra DEALBATA, Montag. (Mat. et Rak. pl. 1.10.) _ pellucida? Gmel. fragilis? Gmel. Habite : Nos côtes de la Manche.

Genre Ervilie. Ærvilia, Turton.

19 Ærvizia nirens, Montag. (Mya). (Turton Br. Biv. pl. 19, f. 4.)

Habite : Cherbourg, M. Recluz. 20 ErRviILIA cASTANEA, Mont. (Furton Br. Biv. pl. 10, f. 13.) Habite : Cherbourg, M. Recluz. Nota. !l existe une troisième espèce, décrite sous le nom de Er- vilia pellucida par M. Macgillivray, et qui se trouve sur les côtes

d'Angleterre, mais nous ne pensons pas qu'on l'ait rencontrée jus- qu'à présent sur h0S$ cÔlES,

285 Genre Erycine. £rycina, Lam.

ERyciNA SUBORBICULARIS. Ma suborbicularis, Mont. Æ ellia suborbicularis, Turton. Amplydesma physodes ? Lam. (Turton. Br. Biv..pl41,:f:5:6.) Habite : Cherbourg, Boulogne, M. Recluz. ERyYcINA PURPUREA. Mya purpurea, Mont. Tellina elliptica? Brown. Habite : Cherbourg, M. Recluz. ERYyciNA SUBSTRIATA, Mya substriata, Dillw. Ligula substriata, Mont. Montacuta substriata, T'urton. Cort. Br:Biv. pl 1,6-9210:) Habite : Les côtes de la Manche.

Genre Poronie, Poronia, Recluz.

PoroniA RuBRrA. Cardium rubrum, Mont. Æellia rubra, TYurton. Erycina Fontenayi, Mittre. (Turton. Br. Biv. pl. 11,f.7, 8.) Habite : Les côtes du département de la Manche, M Gerville. Toulon, M. Fecluz.

Genre Syndosmye. Syrdosmya, Recluz. SYNDOSMYA ALBA. Macira alba, Wood. Ligula Boysü, Mont. (PI. 3, f. 7.) Mactra Boysüi, De Gerville. ÆAmphidesma Boysi, Lam.

20

. de

286

Habite : Boulogne, M. Bouchard. Cherbourg, M. de Gerville. Le golfe de Gascogne, M. fecluz. Toulon, M. Thorrent.

SyNDOSMYA APELINA.

T'ellina apelina, Reniert.

Tellina pellucida, Broccli.

(Philippi Enum. mol. Sicil. 1836. pl. 1, f. 6.) Habite : Agde, Cette, M. Recluz.

SyNDOSMYA PURPURASCENS. Amplhidesma purpurascens, Lam.

Habite : Cherbourg, M. de Geiville. Près de Morlaix, M. Collard.

SYNDOSMY A NUCLEOLA. Amphidesma nucleola, Laim. Bornia seminulum ? Philip.

(Phil. En. sc. mol. pl. 1, f. 16.)

Habite: Nos côtes de la Manche, M. Bouchard. Tiouvée sur le plateau du rocher du Four, près du Croiïsic, par

M. Cailliaud.

SYNDOSMYA TENUIS. Ligula tenuis, Mont. Æmphidesma tenuis, Lam. (Montagu. Suppl. pl. 17, £. 7.) Habite : Les côtes du département de la Manche, M. de Gerville.

Go SYNDOMYA PRISMATICA. Mya prismaltica, Laskey. Ligula prismatica. Mont. Amphidesma prismatica, Lam. (Mont. Br. L'. pl. 26, f. 3.)

Habite : Sur nos côtes de la Manche.

== 909

Genre Solémye. Solemya, Lam. (Meliüs, Solenomya.) SoczenomyA MEepiTErRANEA, Lam.

Tellina togata, Poli. (Sow. Genera. f. 1, 2.)

Habite : Toulon, M. Thorrent. Agde, M. Recluz.

Famizze pes Corpuzées, Lam.

Genre Corbule. Corbula, Bruguières.

Corpura iNæQuivazvis, Montag. (Mya). Cardium striatum, Walker. Corbula nucleus. Lam. Tellina gibba, Oliv. Corbula olympica, Costa. (Sow. Gen. f. 1.)

Habite : Nos côtes de la Manche, MM. de Gerville, Collard. Toulon, M. Thorrent.

Nota. On trouvera probablement aussi sur nos côtes le Corbula Mediterranea de Costa,, figurée par M. Philippi, pl. 1, fig. 48.

Genre Pandore. l’andora, Bruguières.

Panpora ImNæÆQuivAL vis, L. (tellina). rostrala, Poli. magarttacea, Lam. (Sow. Spec. conch. f. 7-9.) Habite : Nos côtes de l'Océan et de la Méditerranée. Panpora oBrusA, Lam. (Spec. conch. f, 1-3.) Habite : Cherbourg, De Gerville. Les côtes du Finistère,

M. Collard, Agde, M. Recluz.

9288 FAMILLE DES LiraoPHaGes, Lan.

Genre Galeomma, Turton.

{. GazrommA Tuxroxt, Sow. Parthenope formosa, Scacchi. (Zool. journ. 1825. pl. 13, f. 1.) Habite : Noïirmoutiers, M. d'Orbigny. Près du Groisic, M. Cailliaud. Toulon, Mütre.

Genre Saxicave. Saxicava, Fleuriau de Bellevue.

SaxicavA RucosA, L. (mytilus). (Reeve. GC. Syst. pl. 50, f. 1-4.) Habite : Nos côtes de la Manche.

Saxicava GaLzLicanA, Lam. Habite : Les mêmes localités. La Rochelle, M. Æleuriau. Agde, M. Recluz. Nota. Cette espèce est considérée par beaucoup de personnes comme n'étant qu'une simple variété de la précédente. SAXICAVA RHOMBOIDES, Deshayes. Solen minutus? L. Mytilus præcisus, Mont. Hiatella aretica, Lam. (Furton, Br. Biv. pl. 2, f. 12.) Habite : Boulogne, Bouchard-Chantereaux.

Genre Petricole. Petricola, Lam.

PerricoLA LAMELLOsA, Lam.

_ rupestris, SOW. (Reere CG: Syst: pl. 51, f 5.) Habite : La Méditerranée, Lainarck. PerricoLa SEMILAMELLATA, Lam.

(Delessert, pl. 4, f. 10.) Habite : La Rochelle, M. Fleuriau.

980"

PErriICOLA sTRIATA, Lam, (Delessert, pl. 4, f. 11.)

Habite : La même localité.

40 PETRICOLA COSTELLATA, Lam. (Delessert. pl. 4, f. 12.)

Habite : La même localité.

PerricoLa RuPERELLA, Lam. (Delessert. pl. 4,f. 14.)

Habite : La même localité.

PETRICOLA ROCCELLARIA, Lam. (Deles. pl. 4, f. 13.) Habite : La Rochelle, M. Fleurtau.

Nota. Nous citons les espèces qui précèdent, d’après le témoignage de M. de Lamarck, qui les avait reçues presque toutes de M. Fleuriau de Bellevue; mais il est probable qu'il y a des erreurs dans ces dé- terminations , et que plusieurs espèces devraient être réunies. C’est donc un genre qui a besoin d’être étudié de nouveau, et sur lequel nous appellerons l'attention de nos souscripteurs du littoral, Nous ne possédons ni assez d'espèces, ni assez d'exemplaires en bon état et authentiques, pour émettre dès à présent une opinion sur ce groupe de Mollusques.

Genre Vénérupe. Venerupis, Lam.

Veneruris irus, L. (Donax). (Poli-pl.:19, F25:26.) Hab. : Les côtes du Finistère, Collard. Agde, M. Recluz

2 Venerupis LasONkAIRu, Payr.

(Payraud. pl. 10, f. 11, 12.) Habite : Toulon, M. Thorrent. Fame pes NyMpnacéEs, Lam. Genre Psammobie, Psammobia, Lam.

Psammogia versperriNA, Gmel. (Solen). Tellina depressa, Donov.

290

Tellina albida, Diw. (Chem. pl. 7, f. 59, 60.) Habite : Les côtes du Finistère, M. Collard. Toulon, M. Thorrent.

PsammogiA FEROENSIS, Gimel. (T'ellina). Tellina Borni, Gmel. incarnata, Pennant. trifasciata, Donov. (Wood. Gen. Conc. pl. 15, f. 1.) Habite : Les côtes du Finistère, M. Collard. Agde, M. Recluz. PsammogiA TELLINELLA, Lam. —\C sflonida, Turton. (PL 6, f 9.) Hab. : La Manche, près Cherbourg, d'après Lamarck. Nota. Nous ne voyous citer nulle part la Psam. florida, comme ayant été trouvée sur nos côtes. M. Requien cite dans son catalogue des coquilles de la Corse deux autres espèces que l’on trouvera peut-

être aussi un jour sur nos côtes méditerranéennes. Ce sont la Ps. costulata, Tarton (discors, Phil.), et la Ps, fragilis, Lam.

Genre Telline. Tellina, L.

TELzina PLANATA, L. complanata, Gmcel.

(Poli. pl. 14, £. 1-15.)

Habite: Les côtes du Finistère, M. Collard. Toulon, M. Thorrent. 90 'JELLINA PUNICEA, Born. PI]. 2, £. 8. (Thes. pl. 60, f. 154.) Habite : Les côtes du Finistère, M. Collard. Toulon, M. Z'horrent. 30 TELLINA DEPRESSA, Grinel. sb Grenrriates LOU (ELU, 1. ls) squalida, Mont. (Wood. Gen. Conc. pl. 45, & 3.)

291

Habite : Les côtes de la Manche, M. Bouchard. Toulon, M. Z'horrent. TELLINA PuLCHELLA, Lam. _ rostrata, Born. pl. 2, f. 10. (Poli. pl. 15, f. 8.) Habite : Agde, M. Recluz.

'L'ELLINA FABULA, Gmel.

(Wood. Gen. Conc. pl. 45, f. 4.) Habite : Les côtes de la Manche.

Tezcina renuis, L. exigua, Pol.

(Ghem:pl.:12, f.. 10.) Habite : Les côtes de la Manche. Agde, M. Recluz.

‘TELLINA poNA«iNA, L. variegata, Poli. (PI, 15, f. 10.) Var. 7. Lantivi, Payr. CONTENT

Habite: Les côtes du Finistère, M. Collard. Agde, M. Recluz.

Tecrixa niripa, Poli. (PE 15, f. 2-4.) Habite : Toulon, M. T'horrent.

T'ELLINA BALTICA , L. zonata, Dillw. solidula, Lam. rubra, Da Costa. (Wood. Gen. Conc. pl. 46, f. 2.) Habite : Les côtes de la Manche.

10° Tecrzina FRAGuS, L. Petricola ochroleuca, Lam, (Sow. Gen. f. 4.)

Habite : Nos côtes de la Méditerranée,

22900

11° Terra sazausrTina, L. Lucina, Payr. (Poli. pl. 14, f.17.) Habite : Toulon, M. Thorrent.

12° TELLINA sTRIATA, Gimel.

(Chem.pl. 12,1.117:)

Habite : Les côtes ouest de la France. Près du Croisie, M. Cailliaud.

Cette espèce, citée par Montagu , se trouve dans beau- coup de collections sous le nom de T°. bimacuiata : la fi- gure de Chemnitz esttrès exacte.

Nota. 1l est probable qu’on découvrira sur nos côtes d’autres Tellines que celles qui précèdent, et nous signalerons dès à présent

aux recherches des collecteurs les espèces dont ies noms suivent. Tell. maculara, L.; 6-radiata, Ch; Costæ, Phil.; distorta, Poli.

Genre Arcopagia, Leach.

ArcoPacia crassa, Gmel. (Venus). Tellina fausta, Mont. maculata? Turton. crassa: Lam. rigida, Donov. (Turton. Br. Biv. pl. 7,f. 1.) Habite : Les côtes de la Manche.

Genre Lucine. Lucina, Brug.

Lucwa rapuzAa, Mont. ( Tellina). Venus borealis, Donov. spuria, Diilw. (Ghemn. pl. 38, £. 399.)

Habite : Les côtes de la Manche.

90 Lucina nivaricATA, Gmel. Cardium arcuatum, Mont. Lucina commutata, Phil.

(Chem. pl. 13, f. 129.)

—0#e Habite : Nos côtes de la Manche. Lucina carnariA, L. (Wood. Gen. Conc. pl. 40, f. 4, 5.) Habite : Les côtes de la Manche, De Gerville, Collard. La Méditerranée, M. Recluz. Lucina rericucaTa, Lam. (Poli. pl. 20, f. 14.) Habite : Nos côtes de la Manche, M. de Gerville, Col- lard. Nos côtes de la Méditerranée, M. Recluz. Lucina LAcTEA, Gmel. Amphidesma lucinalis, Lam. Lucina Demaresti, Payr. él: pl16, 28,29.) Habit : Paraît se trouver sur toutes les côtes de la France. LucixA uwpara, Pennart. Genre Mysia, Leach. T'ellina rotundata? Maton. (Pennant. pl. 55, f. 51.) Habite : Nos côtes de la Manche. Nota. M. Recluz range cette espèce dans le genre Arthemis,

Lucixa picarazis, Lam. digitaria? L. (Delessert. pl. 6, £. 10.) Habite : Agde, M. Recluz. Nota. Indépendamment des espèces qui précèdent, il est probable

qu’on en trouvera quelques autres, telles que la Luc. pecten, Lam. (reticulata, Payr.); ia Luc. fragilis, Philip. (Lactea, Payr.).

Genre Cryptodon, Turton.

CryPropon FLExuosum, Mont. { T'ellina). Amphidesma flexuosa, Lam. (Turt. Br. Biv. pla7; f9, 102)

994 Habite : Les environs de Cherbourg, M. de Gerville.

Nota. Cette coquille appartient peut-être au genre Lucine.

Il est probable que l’on découvrira aussi sur nos côtes de la Médi- terranée quelques-unes de ces coquilles qui se rapprochent des Lu- cines, et qu’on a fait entrer dans ces genres nouvellement établis, savoir : les genres Diplodonta, Pron.; Scacchia, Philippi; Péy- china, Philippi, M. Requien a signalé dans son catalogue la présence de ces genres sur les côtes de la Corse.

Genre Donace. Donax, L.

Donax rruxcuzus, L. (Born. pl. 4, f. 3, 4.)

Habite : Nos côtes de la Manche, MM. Bouchard, Collard.

Donax ANATINUM, Lam.

(Gualt. pl. 88. f. N.)

Habite : Nos côtes de la Manche, M. Bouchard. Agde, M. Recluz.

Doxax coMPLANATA, Mont. longa, Bronn. Tellina polita, Poli. vinacea, Gmel. (Reeve. Conc. Syst. pl. 61, £. 2.) Habite : Saint-Malo? Agde, M. Recluz.

Donax semisrriaTA, Poli. fabagella? Lam. (Poli. pl. 3, f. 12.) Habite : Aux environs d'Agde, M. fecluz.

Nota. Quelques personnes pensent que le Donax denticulata, L., se trouve aussi sur nos côtes, mais le fait ne nous paraît pas encore suffisamment constaté, La synonymie des espèces de ce genre aurait grand besoin d’étre vérifiée, car il est permis de penser que des conchyliologues ont pu être trompés par des différences dans la forme, ou dans les accidents des test, différences qui ne seraient dues qu’à l’état jeune des espèces.

295 Genre Mesodesme. Mesodesma, Deshayes.

MesopesmaA corNEA, Poli. Amphidesma donacilla, Lam. Donax plebeja, Mat. et Rak. (Poli. pl. 19, f. 8-11.) Habite: Nos côtes de la Méditerranée. Elle doit se

trouver aussi sur celles de nos côtes qui sont baignées par l'Océan, puisqu'elle existe sur les côtes d'Angleterre.

Genre Astarte, Sowerby (Crassina, Lam.)

AsTARTE FusCA, Poli. (Poli. pl. 15, £. 39, 33.) Habite : Les environs de Toulon.

Nota. Nous pensons qu'on a confondu à tort l'espèce qui vit dans les eaux de la Méditerranée avec celles qui vivent dans les mers du Nord. Nous avons donc cru devoir nous dispenser de donner une synonymie qui serait probablement inexacte, et nous nous sommes borné au seul nom de Poli, dont la figure citée se rapporte très bien à l'espèce qui nous a été envoyée de Toulon. Nous n'avons vu en- core aucune Astarte pêchée sur nos côtes océaniques, et cepen- dant ce genre doit sy trouver, puisqu'on le rencontre sur les côtes d'Angleterre, et sur celles de la Méditerranée : nous signalons ce genre aux recherches de nos collecteurs.

Famirze pes CoNQuEs MARINES, Lam. Genre Cyprine. Cyprina, Lam.

Cyprina Iscannica, L. (Venus). vulgaris, Sow.

(Donovar, pl. 77.)

Habite : Boulogne, M. Blanchard. Cherbourg, M. de Gerville. Gette coquille vit à une certaine profondeur.

Genre Arihemis, Poli.

AnrTHEMIS EXOLETA, L. (Venus).

__ 296 -

(Poli, t. 21.f. 9-11.) (Turton. Br. Biv. pl. 8, f. 7.)

Habite : Les côtes de la Manche, elle est commune.

Agde, M. Recluz.

ARTHEMIS LINCTA, Lam. Venus excisa, Dillw. lunaris, Poli, (Pok..pl.:2t, F8)

Habite : Les côtes de la Méditerranée. M. Collard des Cherres dit quelle se trouve aussi sur les côtes du Finis- tère.

ARTHEMIS TIGERINA, L.

(Turton. Br. Biv. pl. 10, f. 12.)

Habite : Cherbourg, dit-on; nous aurions balancé à metire celte espèce au nombre des coquilles propres à nos côles, si Turton, dans son ouvrage sur les Bivalves, ne l'avait indiquée comme ayant été trouvée à Guer- nesey.

Genre Cythérée. Cytherea, Lam. CYTHEREA CHIONE, L. (Chemnitz. pl. 32, f. 343.) Habite : Nos côtes de l'Océan et de la Méditerranée.

929 CYTHEREA vINETIANA, Lam. Venus nux? Gmel.

(Delessert. pl. 9 £. 9.) Habite : Nos côtes de la Méditerranée. CyYTHEREA NITIDULA, Lam. (Delessert. pl. 8, £. 4.) Habite : Toulon, M. Thorrent. Agde, M. Recluz. Genre Pullastra, Sowerby.

PucrasrrA pecussarA, L. {Fenus).

—#97

Venus fusca, Gmel.

variegata, id.

obscura, id.

deflorata? Born. (Maton et Rak. pl. 2, f. 6.)

Habite : Nos côtes du Nord, de l'Ouest et de la Médi- lerranée.

2 PurLasrrA SENEGALENSIs ? Gmel. Venus pullastra, Mont. (Maton et Rak. pl. 2, f. 7.)

Habite : Les mêmes localités que la précédente.

Nota. La Pul. perforans n’est peut-être qu’une variété de cette espèce.

PuzLasTRA RHOMBOIDES, Pennant. Venus virginea, Lam. (non L.)

(Mat. et Rak. pl. 2, f. 8.)

Habite : Les diverses côtes de la France.

Nota. Il nous paraît assez difficile de reconnaître la V. virginea de Lamarck, qui n'est pas celle de Linné, cette dernière appartenant aux mers de l’Inde. Nous ivdiquons deux figures comme étant celles qui nous semblent repésenter le mieux l'espèce que l’on regarde généralement comme étant la Virginea de Lamarcek.

PucLasrra ceoGrAPHICA, Gmel. Var. Venus petalina, Lam. Venus puncticulata? Gmel.

(Chemaitz. pl. 49, f. 440.) Habite : Nos côtes de la Méditerranée. PuzLasTRrA GLANDINA, Lam.

(Delessert, pl. 10, 7.)

Habite : Nos côtes de la Méditerranée.

Nota. On s'accorde généralement à regarder cette espèce comme

une variété de la P, geographica, et ce n'est qu'avec doute que nous l'inscrivons dans ce catalogue comme espèce distincte,

998

PuzLasrrA AUREA, Gmel. Venus ænea, urton.

(Maton et Raket. pl. 2, f. 9.)

Habite : Les côtes de la Manche, M. de Gerville. Les côtes de la Méditerranée, MM. Thorrent et Recluz.

PurzasrrA BicoLOR. (Poh-pl.21-Æ18.) Habite : Agde, M. Recluz, et les côtes du Finistère, M. Collard.

Puzzasrra FLorip4, Lam. Venus lœta? Poli. Var. J’enus catenifera? Lem. (Boh:pEtr,2"1,2,)

Habite : Nos côtes de la Méditerranée.

Nota. Cette espèce, comme quelques-unes de celles qui précèdent, est un peu douteuse : elle se rapproche des P. Rhomboides, P. cate- nifera, P. bicolor, et il est probable qu'on recounaîtra la convenance de les réuair.

PurzLasTrA PULCHELLA, Lam. (Delessert. pl. 10, £. 9.)

Habite : Les côtes du Finistère, d’après M. Collard des Cherres ; celles de la Méditerranée, d'après Lamarck.

Nota. Nous ne conuaissons pas cette coquille, que nous faisons entrer dans notre catalogue en raison des deux autorités que nous venons de citer. C'est encore une espèce qui aurait besoin d’être revue et éludiée avec soin.

10° PuzLAsTRA PERFORANS, Montag. Venerupis perforans, Lam. (Mont. pl. 3, f. 6.) Habite : Les côtes de la Manche, près de La Rochelle.

Nota. Cette espece n'appartient point aux Vénérupes, et vit sou- vent à l’état libre, Le Vener. nucleus de Lamarck n'est peut-être qu'un individu jeune, on très petit, du V, perforans,

299

11° PurLasrra Beupanru, Payr. (Catalogue de Payr. pl. 1, f. 32.) Habite. Agde, M. Recluz. Toulon. M. Thorrent.

Genre Y’enus, L.

Venus verrucosA, L. Juv. Ÿ. Lemani, Payr. (Born. pi. 4, f. 7.) Habite : Nos côtes de la Manche, de l'Océan et de la Méditerranée. Nota. La Venus Lemani de M. Payraudeau n'est qu'un individu jeune de la verrucosa.

9 Venus casina, L. erycina, Penn. (Chemnitz. f. 301, 302.) Habite : Cherbourg, M. de Gerville.

Venus rercex4, Montas. discina, Lam.

Habite : Les côtes du département de la Manche, M. de Gerville.

Nota. Cette espèce, très voisine de la V. casina, est plus applatie, eties lames trausverses sont réguliérement espacées. Ces caractères sont-iis bien sulisants pour jusufier la séparation ? Il semb'e que la V. Rusterucii de Payraudeau n’est qu'une variété de la V. reflexa.

4°, Venus cAzzixA, L.

rugosa, Penn. = Pennanti, Vorbes. Pecten striatulus, Da Costa. (Chemnitz. f. 308-10.) Habite : Nos côtes de la Manche et de la Méditerranée. Venus ovarA, Pennant (Lam.), pectinula, Lam.

(Delessert. pl. 10, f. 3.)

300

Habite : Les côtes de la Manche, près du Croisic, M. Cailliaud. Nota. Nous ne voyons aucun moyen de distinguer les deux es-

pèces, bien que Lamarck les ait décrites l’une et l’autre comme étant distinctes.

Venus rasciarAa, Donov. Brongniarti, Payr. paphia, var., Gmel.

(Donov. pl. 170.)

Habite : Les côtes de la Manche, M. de Gerville. Nos côtes de la Méditerranée, MM. Thorrent et Recluz. Près du Croisic, M. Cailliaud.

VENUS INQuUiINATA, Lam. triangularis? Mont. (Montagu. Suppl. pl. 17, f. 3.)

Habite : Dansla Manche, à Cherbourg, d'après Lamarck. Nous ne connaissons point cette espère, et nous regrettons

de ne pas la voir figurée dans l'ouvrage de M. Delessert.

Venus ruMILA, Lam. Cytherea Cyrillé, Seacchi. apicalis ? Philip. (Phil. Moll. Sic. pl. 4, f. 5.)

Habite : Toulon, Mütre. L'étang de Thau, M. Doumet.

Nota. Nous avons reçu, sous le rom de Ven, commutata, Costa, une espèce qui nous paraît être une variété de la V. pumila de La- marck. On nous a signalé la Ven. marmorata comme ayant été trouvée aux environs de La Rochelle, mais nous ne sommes pas assez certain de l'exactitude du fait, ou de l'identité de l'espèce, pour avoir cru pouvoir l'inscrire dans notre catalogue, 11 y aura, au surplus, nous le persons, plus d’une espèce de Vénus à ajouter à notre liste, et dès à présent nous sigralerons aux recherches des collecteurs qui babitent notre littoral les Vénus laminosa, Turion; effusa, Bivon ; nitens, Scacchi, etc.

(La suite du catalogue au prochain N°.)

301

Du RÉSULTAT DE RECHERCHES faites par M. Cnirriaun, de Nantes, sur le littoral du département de la LoirE-INFÉRIEURE.

On a pu voir dans un article que M, Cailliaud a publié l'année dernière, dans le Journal de Conchyliologie (page 363), avec quelle ardeur de conviction il défendait l'opinion qui attribue à certaines Pholades la faculté de perforer les pierres par une action mécanique, et à l’aide du frottement de leurs valves: on se rappellera qu'il est parvenu lui-même, par un moyen très ingénieux, à faire pénétrer une Pholade dans un calcaire assez compacte.

Depuis cette époque, notre infatigable confrère a dé- couvert, sur les côtes de son département, une roche pri- mitive, un Gneiss fortement micacé, rempli de belles et grosses Pholades qui s’y étaient parfaitement bien logées, ainsi que nous avous été en mesure de le reconnaître : or, M. Cailliaud présente cette fort intéressante découverte, comme militant en faveur de l'opinion qu'il soutient, et voici le raisonnement qu'il fait :

« Nos adversaires, dit-il, qui nient tout emploi de » moyen mécanique dans la perforation des pierres, et » qui attribuent exclusivement cette faculté à la présence » d’un acide dissolvant, s'appuient sur ce fait qu'on n'a- » vait encore trouvé de Mollusques perforants que dans » des substances calcaires. Cette circonstance, selon eux, » s'explique par cette considération que la sécrétion dis- » solvante ne pourrait avoir d'action sur des roches d'une » autre nature : si les Mollusques ne pénètrent point » dans celles-ci, c’est que leur acide ne leur serait d'aucun » secours; donc, etc... »

La découverte de M. Cailliaud semble mettre à néant cette partie des arguments de ses adversaires, mais nous

21

1302

ne serions pas surpris qu'ils ne se regardassent pas encore comme battus, car ils ne inanqueront pas d'objecter à leur tour que s'ils ont contesté aux valves fragiles des Pholades le pouvoir d’user des calcaires plus moins tendres, ils sont, à fortiori, loin de leur concéder aujour- d'hui assez de solidité pour pénétrer dans des roches pri- mitives : les conchyliologues vont douc encore se trouver partagés en deux camps, celui des mécaniciens, et celui des chimistes, mais cette fois-ci l’une des parties belligé- rantes, notre honorable collaborateur, confiant dans son bon droit, n a pas craint de se présenter, armé de toutes ses pièces, dans le célèbre champ clos situé sur la rive gauche de la Seine, au grand risque peut-être d'allumer la guerre parmi ses juges.

M. Cailliaud a lu devant l'Institut, le 24 du mois der- nier, son mémoire sur la perforation des pierres par les Pholades, et l'Académie des sciences a chargé une com- mission de lui faire un rapport sur la question que la découverte de notre confrère complique notablement : nous ne manquerons pas de tenir nos lecteurs au courant du jugement qui sera porté par le docte aréopage.

Nous ajouterons que M. Cailliaud, tout en poursuivant ses études sur les coquilles perforantes, n'a pas négligé de rechercher les autres Mollusques qui vivent sur nos côtes ; et, bien que la saison ne fût pas très favorable, il est ce- pendant parvenu à en découvrir un certain nombre qui n'avaient point encore été signalés comme appartenant à notre littoral. Le point qu'il a exploré avec le plus de fruit est le rocher du Four : ce plateau calcaire sous-marin qui découvre, dans les grandes marées, sur une superficie de 5 à 6 kilomètres, est situé non loin et à l’ouest du Croisic (Loire-Inférieure), à environ 10 kilomètres de la côte.

Les espèces que ce zélé naturaliste a trouvées appar- tiennent aux genres Petricola, Saxicava, Thracia, Tellina, Eryecina, Cardium, Arca, etc.

303

Il a rencontré aussi le genre Gastrochène avec son tube extérieur, tel qu'on le trouve dans la Méditerranée, etil fait observer que, si jusqu’à présent on ne l'avait pas dé- couvert sur nos côtes avec cet appendice, cela est à ce que ce tube devait être souvent brisé par l’action des fortes marées de l'Océan.

M. Cailliaud a aussi trouvé, près du Croisie, le genre Galeomma (Gal. Turtoni), que M. d'Orbigny nous avait signalé de son côté comme existant sur les côtes de l’île de Noirmoutiers. Les marais salants des environs de ce même port ont fourni encore à notre collecteur plusieurs petites bivalves fort intéressantes, notamment dans les genres Ærycina et Syndosmia. N est probable que des recherches faites avec soin dans des localités de même nature, et sur divers points du littoral de la France, con- duiraient à la découverte d'espèces sinon nouvelles, du moins fort peu connues.

Nous saisissons l’occasion qui se présente de remercier M. Cailliaud, pour l’obligeance qu’il a mise à nous donner communication de ses découvertes, et nous le faisons avec d'autant plus d'empressement que son exemple et ses succès détermineront sans doute beaucoup de nos sous- cripteurs à explorer avec le inême soin les localités qui les avoisinent. Son intention, si nous sommes bien in- formé, est de composer une collection spéciale des Mol- lusques propres au littoral maritime du département de la Loire-Inférieure.

ro NS 4

spi

TERMINOLOGE : article OUVERTURE (1),

par M. C. Reczuz.

L'ouverture (apertura) d'une coquille univalve est la cavité de son dernier tour, par laquelle l’animal sort pour se développer au dehors, marcher, respirer, prendre sa nourriture. Elle comprend tout ce qu'on peut voir de l'intérieur de la coquille sans la briser.

On divise l'ouverture des univalves en trois parties assez distinctes, qui ont reçu les noms de gorge, orifice ct péristome.

Gorce (faux) est la partie la plus intérieure, celle qui occupe les deux tiers de la profondeur de la cavité : elle est souvent colorée par un ton de coloration plus foncé

que les bords.

2 Onmrice (orificium, margo interitor), répondant à l'entrée de l'ouverture, ou au tiers le plus extérieur de la cavité, est la partie qui se rapproche de Ja surface exté- rieure, et du tranchant de l'ouverture.

Les anciens naturalistes, confondant le costour interne et le contour externe de l'ouverture sous le nom de MARGE (margo), le divisaient néanmoins en deux parties égales, en tirant par la pensée une ligne verticale parallèle à l'axe de la coquille, et ils distinguaient ces deux bords l'un de l’autre, en nommant :

(4) Les anciens auteurs désignaient sous le nom de bouche (os) l’ouver- ture en général, et sous celui de gorge (faux) le fond de la cavité. Adan- son est le premier qui ait modifié cette partie de la nomenclature termi- nologique : il dit, dans son ouvrage sur les coquilles du Sénégal, vol. 1, p. xxxn : « Au lieu du terme bouche qu’on emploie ordinairement pour » désigner l’ouverture par laquelle l'animal sort de sa coquille, je me sers » de celui d’ouverture, afin d’éviter la confusion que pourrait occasionner » Je terme de bouche appliqué en même temps et à la coquille et à la s boucle de Panimal. » GR

= 905

a. Lèvre INTERNE (labium, ou labrum interius, L.), ou simplement labium, ce que les auteurs plus modernes ont appelé BoRD GAUCHE OU COLUMELLAIRE (margOo sinister, columellaris), c'est-à-dire le bord de l'ouverture qui avoi- sine l'axe de la coquille, et qui est contigu à la colu- imelle.

b. LÈèvre EXTERNE (labrum, ou labium exterius), L.), ou simplement labrum, le bord opposé au précédent, qu'on a aussi nommé depuis BORD EXTERNE, LATÉRAL, DROIT. Margo exterior, dexter, lateralis.

PÉRISTOME (peristoma 7ep1, autour; oroua, bouche), contour de la bouche, terme auquel il vaudrait peut-être mieux substituer celui de PÉRITRÈME (peritrema T£pl, au- tour; Tpnus, ouverture) : on désigne sous ces noms Île contour de l'ouverture, soit que les bords soient continus, comme dans les Paludines, les Cyclostomes, soit qu'il y ait solution de continuité, par le fait d’un canal, d'une échancrure, etc., comme dans la plupart des univalves.

Quand le contour de l'ouverture est dépourvu de toute solution de continuité soit en haut, soit en bas, et que les deux lèvres ne sont distinctes que par la pensée, Linné se sert souvent des expressions margo promineus, erectus ; patulus, annularis, continuus.

I. L'ouverTuRE , considérée dans son ensemble et avec une partie du dernier tour qu'elle termine, chez l'animal marchant, ou nageant, est dite :

TomBanre {decidua), quand ne suivant pas la direc- tion de la spire, elle tombe subitement : genre Cylin-

drella.

Descexpanre (descendens), lorsque considérée par rapport à la situation de l'animal elle est tournée contre terre, ce qui est le cas le plus ordinaire. Genres Trochus, Fusus, Helix, etc.

386 =

Dressée (erecta), quand, par suite de la direction donnée par le Mollusque à sa coquille, l'ouverture se trouve tournée en haut. Genres Ærgonauta, Janthina, Carinaria.

HomzonrTaLEe (horizontalis), quand l'animal accroît la coquille de manière à présenter toujours son ouverture en avant. Genres Magilus, Vermetus.

RerouRNÉE (reversa, resupinata), quand, après avoir été tombante, elle se courbe en sens contraire pour se ren- verser sur la spire. Genre Ænostoma.

IT. Considérée quant à son adhérence ou à sa sépa- ration de l’avant-dernier tour, elle est dite :

Conrieue (contigua), quand elle est appuyée ou soudée avec l'avant-dernier tour, comme dans la généra- lité des coquilles univalves. Genres Helix, Trochus, etc.

Déracuée (soluta), quand elle est libre de toute adhérence avec ce tour. Genres Siliquaria, Vermetus , Scalaria pretiosa, etc.

HT. Considérée isolément, et par rapport à la direc- tion, on la dit :

ParaLLELe (parallela, Adans.), toutes les fois que sa direction est parallèle à l'axe de la coquille. Genres

Pupa, Bulla, Oliva.

Osrique (obliqua), quand elle est inclinée relative- ment à l’axe de la coquille. Genres Vatica, Helix, Pla- norbis.

IV. Sous le rapport de ses dimensions ou diamé- tres, elle peut être :

Loxcrruninae (longitudinalis), quand, étant plus longue que large, elle s'étend dans la direction de la spire. Genres Cypræa, Conus, Mitra, etc.

30%

TRANSVERSE OU TRANSVERSALE (transversalis), quand, étant plus large que longue, sa plus grande étendue di- verge avec l'axe de la coquille. Genres Æ/aliotis, Stomatia, Vitrina.

Ecaze ou presque égale (æqualis, subæqualis), quand les deux diamètres sont égaux, ou presque égaux. Genres Scalaria, Cyclostoma.

V. Au point de vue de sa régularité ou de son irré- gularité, l'ouverture est dite :

RÉGULIÈRE, SYMÉTRIQUE (7egularis, symetrica), quand elle peut être partagée en deux parties égales et similaires. Genres Patella, Parmophorus, Emarginula.

IrrécuriÈre (trregularis, dissimetrica), quand le par- tage de l'ouverture présente deux portions inégales. Gen- res Aelix , Buccinum, Cassts.

VI. Relativement à sa forme générale, on la dit :

ORBICULAIRE, RONDE, CIRCULAIRE (‘orbicularis, ro- tunda, circularis, circinata), lorsqu'elle forme un cercle entier. Genres Delphinula, Cyclostoma, V'ermetus.

ArRONDIE (rodundata), quand elle se rapproche de la forme circulaire (Turbo, Turritella), presque arrondie (subrotundata), quand elle se rapproche de la forme ar- rondie (Helix planulata), arrondie-ovale (rotundo-ovata), quand elle incline vers l'ovale, Genres Clausilia, Virinæ globulosæ. Arrondie-oblongue (rotundato-oblonga), lors- que étant oblongue elle s’arrondit de chaque côté, de manière à se rapprocher de la forme ronde. Genre Siga- retus.

AuRIFORME (auriformis), quandelle présente l'appa- rence du pavillon de l'oreille. Genres Coriocella, Siga- retus, Haliotis.

49 CorniFoRME (cordiformis, cordata), oBcoRDIFORME

308

(obcordata, obcordiformis), de obversus, renversé, et cor, cœur; dans le premier cas, lorsque l'ouverture est consi- dérée avec le sommet de la coquille en haut; et dans le second cas, lorsque c'est le contraire. Ex.: Mavicella Suffreni, Nautilus triangularis, etc.

Ovaze (ovalis, elliptica), quand elle n’est qu'un peu plus longue que large, et arrondie aux extrémités. Bulimus hordaceus , B. lubricus, genre Planax. —Ovale-arrondie (ovato-rotundata), lorsque étant ovale, ses côtés tendent à la forme circulaire : Clausilia truncatula.—Ovale-oblongue (ovato-oblonga), qaand elle est intermédiaire entre l’ovale et l'oblongue. Genre Melanopsis.

Ovér (ovata), ayant la figure d’un œuf posé le gros bout en bas: —ovovée (obovata), en supposant l'œuf placé en sens inverse, c'est-à-dire le gros bout en haut, en ad- mettant la position de la coquille d'après Linné ou Adanson.

PyriFORME (pyriformis), quand, étant arrondie anté- rieurement en bas (Linné), elle est rétrécie en arrière. Genres Æulima, Rissoa.

OsLoxcuE (oblonga), quand elle est beaucoup plus longue que large et arrondie aux deux extrémités. Genres Ampullaria, Tornatella.

CucuzLée (cucullata), quand elle approche de la forme d'un capuchon, en la considérant la spire en dessus. Genre Bul. Lionetianus.

10° Demi-RONDE, DEMI-CIRCULAIRE (semi-rotundata, semi- circularis, semi-lunaris), quand elle représente la moitié d'un cerele. Genres Verita, Neritina.

11° Demi-RoNDE (semi-ovalis), quand eiïle ne présente que la moitié d'un ovale. Genres Pyramidella, Helicina.

19° Lunainc (lunaris), quand l'ouverture présente la

309

forme d'un croissant, comme dans les Æelix alonensis,

H. planorbula.

13° En FORME DE FAULXx (falsiformis), quand elle pré- sente la forme d'une faulx. Genre Drepanostoma. Porro.

14° TriAnGuLAIRE (friangularis, trigona), quand sa configuration présente trois angles assez bien marqués. Genres Janthina, Trichotropis.

15° LinéaiRe (linearis), lorsqu'elle est longue, droite, étroite, et que son diamètre est égale ou presque égale dans toute son étendue. Genres Cypræa, Ovula, Conus.

16° Garrée (quadrata, quadrangularis), quand elle pré- sente quatre angles assez marqués. Genre Vermetus. PRESQUE carrée (subquadrata), quand son contour offre l'indice des quatre angles. Genres Solarium, Trochus co- nulus, T.zyzyphinus, T. conuloides.

VIT. Relativement à son plus ou moins d'ampleur, on dit qu’elle est : Dérroyée, ÉraLée (explicata), lorsqu'elle est telle- ment évasée qu’elle manque presque de creux. Genres Ombrella, Parmophorus. Très AMPLE (amplissima). quand, étant un peu plus creuse, son entrée est très évasée, comme dans les Patella, Haliotis, Concholepas.

3 Évasée (patens, patula), lorsqu'elle présente une certaine dilatation à son orifice. Æelix gigantea.

RaccourciE (abbreviata}, quand, relativement aux autres espèces du genre, elle présente moins détendue en longueur. Ex. : Zimnea leucostoma.

ComPriMéE (compressa), lorsque l’un des côtés est aplati d’une manière sensible, comme s’il avait éprouvé une compression venant du dehors. Genres Phorus, Tro- chus concavus.

310

RérRÉCIE (angustata), quand le diamètre transversal est plus étroit, comparativement, que celui des autres espèces du même geure. Ex.: Auricula midæ, Helix angistoma.

ErroiTE (angusta), si son diamètre est généralement étroit. Genres Cassis, Conus, Cypræa.

BaizzanTe (dehiscens), lorsqu une de ses extrémités est un peu plus ouverte que l’autre. Ex. : Conus tulipa, geographus.

9 Perire (parva), lorsque relativement au volume de la coquille, ou aux autres espèces du genre, elle présente un orifice petit. Ex.: Æel. microstoma, divers Pupa, Cylindrella.

VIII. Sous le rapport de son intégrité et des acci- dents de son contour, elle peut être :

Enriëre (integra), quand elle ne présente aucune échancrure, sinuosité, fente, canal, dans son contour, et que celle-ci est parfaitement entière. Genres Scalaria, Cyclostoma.

EcnancRÉE (emarginata), lorsqu'un de ses côtés est plus ou moins profondément incisé. Genres Planax, Pupina. Presque échancrée (subemarginata), quand l'é- chancrure n’est pas nettement caractérisée à la place dans les genres voisins elle l’est parfaitement. Genre Par- mophorus.

Fenoue (fissa), quand l’un de ses côtés se trouve fendu plus ou moins profondément. Genres Pleuroto- maria, Entalis, Scissurella.

VEersanTE (effusa), lorsque son côté antérieur est évasé ou déprimé, ou lorsqu'il porte, soitune échancrure, soit une sinuosité peu profonde. (renres Melania, Ancil- laria, Helix lucerna.

311

Bivensanre (biseffusa), quand l'ouverture présente en avant et en arrière une échancrure ou une sinuosité, ou un canal très court , tels que si l'on remplit la coquille d’eau après l'avoir couchée et mise en équilibre sur le dos, le liquide s'écoulera par les deux extrémités. Genres Cy- præu, Ovula.

Sinueuse (sénuata), lorsqu'un de ses côtés offre une ou plusieurs sinuosités. Genres Melania, Janthina.

GAanNALICULÉE, CANALIFÈRE ( canaliculata , canali- fera), quand son côté antérieur se prolonge en un canal droit ou courbe, court ou long. Genres Pleurotoma, Cassis, Murex.

BicanazirërE (bicanalifera), lorsqu il existe un canal antérieur et un postérieur. Ex. : Ovula volva, Ovula oviformis.

IX. Sous le rapport des accidents antérieurs, on la dit :

Moniriée, ou ÉCHANCRÉE par l'avant-dernier tour (intus lunata), quand l'avant-dernier tour pénètre dans l’intérieur de la cavité de l'ouverture, et en change la fi- gure, en y déterminant une saillie plus ou moins gibbeuse, caractère que Linné exprimait par ces mots : apertura in- tus lunata; segmento circulidento. Genres Helix, Natica.

Perrorée (perforata), quand un des côtés porte une rangée de trous, genre //aliotis, ou que le fond de Ja cavité est percé d’un trou. Genre Fissurella.

Denrée (dentata), lorsqu'elle est garnie de dents. Genre Merita.

4 Pussée (plicata), LamezLéE (lamellata), Vors- qu'elle est garnie de plis ou de lames. Genres Clausilia, Mitra.

GrimAçanTE (ringens), quand les plis sont nombreux et saillants. Genres Ænostoma, Scarabus.

312

Puissée-CcréÉNELÉE (plicato-crenata), quand il y à d'un côté des plis, et de l’autre des crénelures. Genres Margi- nella, Cancellaria.

SiLLONNÉE (sulcata), lorsqu'un de ses côtés porte des sillons décurrents à l'intérieur. Genre Planax.

Srnée (striata), lorsqu'au lieu de sillons, ce sont des stries parallèles à la direction des tours. Genres Pyrami-

della, Dolium.

9 Borne (marginata), quand l’un des bords porte un bourrelet circulaire interne, comme dans certaines Hé- lices.

10° Demi-cLoisonNéE (semi-septa), quand son bord interne porte une demi-cloison séparant la cavité en deux parties. Genres Vavicella, Neritina.

11° PerFoliée ou cALvcuLée (perfoliata, calyculata), lorsqu'elle renferme une lame en cornet, ou en forme de coupe ressemblant à une seconde coquille sortant de l’in- térieur. Genre Calyptræa.

X. Quant au bord circulaire externe de l’ouver- ture, ou péritrême, on le dit :

1e SimeLe (simplex), quand il est uni, sans crénelure, bordure.

BorDÉ {marsinatum), quand il est entouré d’un bour- relet. Genres Scalaria, Marginella.

Darorr (rectum), quand il n'offre aucune courbe en dehors ni en dedans, et qu'il se dirige verticalement sur le dos du Mollusque, ce qui est le cas ordinaire.

4 Rérrecm (reflexum), quand il est renversé ou plié en dehors. Ex.: Helix cornea.

Ixrcécmt (inflexum), quand il est renversé en dedans. Genres Cypræa, Ovula.

313

G°_ ÉraLé (patulum), quand il s'étend ou se déploie en dehors. Rissoa acutu.

Aicu, TRANCHANT (acutum), quand il est coupant. Ex. : Helix cellaria, algira.

Osrus (obtusum), quand il est obtus, arrondi. Ex. : Marginella glabella.

9 Denré (dentatun), lorsque son tranchant est garni de dents; serratum, quand ces dents lui donnent une ap- parence de scie.

10° CRéNELÉ (crenatum), quand il est garni de créne- lures. Genre Cypræa.

11° Épineux (spinosum), quand les appendices qui le bordent ressemblent à des épines. Ricinula horrida.

12° Dicirré (digittatum), quand il est divisé en appen- dices étroits et digittiformes. Genres Æporrhaïs, Ptero- cera.

13° IxCISÉ, DÉCHIQUETÉ, FOLIACÉ (incisum foliæforme), quand il est divisé de manière à représenter des franges, des feuilles, comme dans certains Murex.

14° Recouverr (vestitum), quand l’épiderme se repliant le recouvre et le cache, comme dans quelques Tricho-

tropis, Velutina, C.R,

RecHERCHES sur L'OE1L des Mollusques Gastéropodes terrestres et fluviatiles de France, par M. CuarLrs LEsPës.

C'est sous le titre qui précède que M. Lespès, docteur ês-sciences naturelles, a fait imprimer dernièrement, à

PEN TT Eu

Toulouse, une thèse qui mérite d'attirer l'attention des conchyliologues.

L'auteur commence par rappeler succinctement, dans son mémoire, les travaux des auteurs anciens et modernes sur l'organe de la vision dans les animaux invertébrés; or, cette revue démontre que les opinions les plus diffé- rentes ont été successivement produites et combattues, et qu'en cette matière il y a énormément à faire. Il a cherché, quant à lui, à étudier l'appareil oculaire dans la série des Gastéropodes terrestres et fluviatiles de la France, les seuls qu'il eût vivants à sa disposition, persuadé, d’ail- leurs, qu il devait être fort dificile d'arriver à des résultats satisfaisants lorsqu on étudiait des organes aussi délicats sur des animaux conservés dans une préparation alcooli- que.

M. Lespès traite du nombre et de la position des yeux dans les Mollusques dont il s'agit, et des organes de pro- tection, qui chez eux remplissent les fonctions de la pau- pière dans d'autres classes d'animaux ; il indique ensuite certaines différences que l'on remarque tant dans la forme que dans le volume de l'organe oculaire de divers Gasté- ropodes, et il donne dans un tableau les dimensions de l'œil dans trente-quatre espèces. On voit par ce tableau que les espèces à globe oculaire à peu près sphérique sont très peu nombreuses; que parmi les autres, il y en a treize chez lesquelles le diamètre antero-postérieur est plus grand que le diamètre bilatéral, et dix-sept qui présen- tent une position inverse; qu'enfin les yeux les plus longs appartiennent principalement aux espèces aquatiques.

L'auteur entre ensuite dans des détails plus étendus sur les différentes parties qui constituent l'appareil ocu- Jaire des Gastéropodes, c’est-à-dire sur la cornée, la sclérotique, la choroïde, la rétine, l'humeur aqueuse, le cris- tallin, Y'humeur vitrée et le nerf optique. 1 donne aussi le tableau des dimensions du cristallin des Gastéropodes

315

qu’il a observés, et celui des rapports de volume de l'œil et du cristallin.

Viennent ensuite des observations sur les rapports etles différences qu’on remarque dans l'organe de l'œil chez les divers genres de Gastéropodes, bitentaculés ou quadri- tentaculés, ainsi que chez les Gastéropodes aquatiques pulmonés et branchifères. On peut conclure de ces ob- servations que l'œil, chez les Gastéropodes à quatre tenta- cules, est caractérisé par une structure à peu près identi- que, mais que dans les autres groupes on rencontre quelques différences qui s'accordent avec les coupes géné- riques, plus tranchées que dans la famille des Hélicidées.

M. Lespès devait naturellement s occuper de la vision chez les Mollusques qu'il observait, et il a cherché quel était le degré de développement de ce sens parmi des animaux auxquels plusieurs auteurs avaient en quelque sorte contesté la faculté de voir. Les expériences qu'il a faites à ce sujet, l’ont pleinement convaincu de l'existence de la vision chez les Gastéropodes.

Si l'on approche la main, dit-il, d'un Cyclostoma ele- gans qui rampe à terre, dès qu'elle se trouve à une distance de vingt centimètres de l'animal, celui-ci rentre brusquement dans sa coquille, tirant son opercule après lui.

La Paludine vivipare s'enferme plus tôt, et à la distance d'au moins trente centimètres. Si on présente une lumière à ce même Mollusque, lorsqu'il se promène dans l'obscu- rité, il se retire également, et même quand la lumière est encore plus éloignée : toutefois, ces expériences réussis- sent difficilement, parce que les animaux dontil s'agit sont fort timides, et rentrent dans leur têt au moindre mouve- ment de l’eau.

Les Hélices, ajoute l’auteur, sont loin d’être aussi sensi- bles que la Paludine, mais il est bien plus facile d’expéri- menter avec elles. Si on les regarde attentivement quand

316

elles rampent, on les voit porter leurs tentacules en divers sens, pour chercher à reconnaître leur chemin. Leur présente-t-on un petit bâton noir, elles l’explorent avec soin, sans le toucher, se servant évidemment de l'organe de la vue : elles l’évitent, tournant autour de lui avec le tentacule seul, ou avec tout le corps : quand par hasard le Mollusque heurte le tentacule contre le bâton, c'est tou- jours par mégarde, et par un point nest pas l'œil. 11 faut avoir soin, dans cette expérience, d'employer un bâton sans odeur, car dans le cas contraire, il serait assez difficile de distinguer l’action de l'organe visuel de celle de l'organe olfactif.

Si l'on barre le chemin à des Hélices, ou qu'on place brusquement la main devant elles, on les voit s'arrêter, ou faire un détour : quelquefois même elles rentrent dans leur coquille.

Si, lorsque ces Mollusques sont parvenus à l'extrémité d'un corps quelconque, on leur présente le doigt au moment l'animal se balance et cherche un point d'appui, il se soulève, sans avoir touché le doigt, et il monte dessus.

Les Hélices ne se heurtent jamais contre un objet opa- que : l'inverse a lieu presque toujours contre un morceau de verre ou un miroir.

Sion les fait ramper sur une plaque de verre, elles tiennent presque constamment leurs tentacules dirigés vers le bas, et à tout instant, les heurtent contre la vitre.

Ces phénomènes se présentent avec plus ou moins d'évidence suivant le degré de lumière avec laquelle on expérimente. C'est au crépuscule que les expériences

, . . 0 . . , réussissent le mieux, et c'est avec l'Helix Pisana qu'elles sont les plus faciles.

A une lumière faible, les Hélices aperçoivent un objet volumineux à la distance de six centimètres : avec une

317 lumière vive, la distance diminue jusqu'à quatre ou cinq millimètres. In'est pas inutile de faire observer que les expériences dont il s'agit, sont toujours plus certaines sur des animanx marchant librement et spontanément dans la nature, que

sur des Mollusques captifs, qu'on fait sortir de leur co- quille, et marcher artificiellement.

Chez les Zimnéens, la vue paraît moins parfaite encore. Les Planorbes seuls paraissent distinguer un objet noir à une faible distance.

Quant à l'Ancyle, elle se dirige vers l'obscurité d’une manière évidente, mais sa taille par trop petite ne permet guère d'expériences délicates.

Nous venons de citer les observations de M. Lespés, non seulement à cause de l'intérêt qu’elles présentent, mais encore parce qu'elles pourront mettre d’autres per- sonnes à même de répéter ces expériences, de les vérifier, et d'arriver peut-être aussi à la découverte de faits et d'aperçus nouveaux.

L'auteur termine son mémoire par les conclusions et les remarques générales qui suivent :

« Tous les Gastéropodes terrestres et fluviatiles ont » des yeux;

» Ces organes présentent dans leur position trois » Lypes priNCIpaUX : » L'œil à l'extrémité du tentacule (Æelix); » L'œil à la base interne du tentacule (Zimnea) ;

» L'œil à la base externe du tentacule (Cyclos- » {oma);

30 Ces organes offrent aussi trois types quant à leur

» organisation :

» Le cristallin lenticulaire, l'humeur vitrée » fluide, non adhérente (Helix),

22

318

» 2 Le cristallin lenticulaire, l'humeur vitrée » épaisse et soudée à ce dernier;

» Le cristallin épais et peu convexe, l'humeur » vitrée visqueuse et légèrement adhérente au » cristallin.

» L'œil des Gastéropodes ressemble à celui des Cépha- lopodes par son organisation : dans l’un comme dans Fautre, le nerf optique présente un renflement ganglio- niforme avant son épanouissement : il existe un corps vitré, un cristallin et une humeur aqueuse, et le cris- tallin est mainteuu par la choroïde. Chez les Gastéro- podes, on trouve une véritable cornée, que l'on ne relrouve pas chez les Céphalopodes; car chez ceux-ci, l’œil n'est fermé, en avant, que par une sorte de con: jonction. En outre, dans les Céphalopodes, cet organe est entouré de parties accessoires, qui manquent com- plètement chez les Gastéropodes. »

Le mémoire de M. Lespès est accompagné d'une plan-

che (lithographie) sur laquelle sont figurés divers tenta- cules, les coupes théoriques du tentacule et de l'œil d'une Hélice, ainsi que l'œil et le cristallin de vingt-six espèces différentes de Gastéropodes terrestres ou fluviatiles.

Nous ne saurions terminer ce compte-rendu d'un tra-

vail intéressant, publié à Toulouse, sans faire remarquer le développement que prennent, en province, les études sérieuses sur les matières malacologiques. C'est un progrès

que nous sommes heureux de signaler dans un journal dont l'objet est aussi de favoriser le mouvement scien-

tifique.

SUP.

-- 319

Hisroine narurezze des Mollusques terrestres et d’eau douce qui vivent en France, par M. l’abbé

Dupuy, professeur d'histoire naturelle. In-4°, à Paris, chez V. Masson.

On s'est beaucoup occupé, en France, depuis le com- mencement de ce siècle, de l'étude de nos Mollusques terrestres et d’eau douce : on les a cherchés, réunis, et observés sur un grand nombre de points, et sil y a encore beaucoup à faire au point de vue de l'organisation interne de ces animaux, du moins en est parvenu à découvrir, et à bien déterminer presque toutes les espèces propres à notre pays.

Un habile professeur de Montpellier, Draparnaud, laissa en mourant un ouvrage considérable, qui fut publié en 1805, sous le titre d'ÂAistoire naturelle des Molluques terrestres et fluviatiles de la France. Vingt-cinq ans plus tard, M. Michaud, qui avait fait d’intéressantes décou- vertes et réuni un grand nombre d'observations, publia un complément à l'ouvrage de Draparnaud.

Depuis, et pendant les vingt dernières années, de nou- velles recherches ont ajouté aux richesses conchyliologi- ques de notre sol, et des publications partielles sont venues étendre le domaine de la science.

D'un autre côté, l'ouvrage de Draparnaud ne se trou- vait plus dans le commerce, et il était devenu très rare, en même temps qu'il devenait incomplet par le fait des nouvelles découvertes.

M. l'abbé Dupuy, déjà connu par la publication (en 1843) d'un essai sur les Mollusques du département du Gers, com- prit que le moment était venu de reprendre le travail de ses devanciers, el, en le complétant, d'aider nos jeunes naturalistes dans unc étude à laquelle il avait déjà Jui-

même consacré ses veilles. 11 parcourut la France, visita les collections, et réunit promptement les matériaux in- dispensables à laccomplissement d'une œuvre qui ne demandait pas moins que tout son zèle et toute sa saga- cité, puis il entreprit, en 1547, la publication de son Histoire naturelle des Mollusques terrestres et d'eau duuce qui vivent en France, en divisant son travail en fascicules, format in-4°, avec planches noires.

L'ouvrage se compose de six fascicules, dont cinq ont déjà été publiés, et sont accompagnés de vingt-quatre planches : la sixième partie ne doit pas tarder à paraître. Il est principalement descriptif, c'est-à-dire que l’auteur donne pour les genres et pour les espèces une caractéris- tique détaillée, tant de l'animal que de la coquille. Il a revu rigoureusement la synonymie qui laissait à désirer dans l'ouvrage de Draparnaud.

M. l'abbé Dupuy s'attache à faire ressortir les rapports et les différences qui existent entre chaque espèce on genre, et ceux qui en sont voisins : il donne l'indication de l'habitat du Mollusque, et y joint des observations sur l'animal, sur ses mœurs, ses habiludes, sur la ponte des œufs, etc.

Des tableaux dichotomiques précèdent, dans chaque genre, la description des coquilles, ce qui facilite beau- coup ia détermination des espèces : on lira aussi avec intérêt, au commencement de l'ouvrage, une note sur la manière dont les variétés sont envisagées par l’auteur, ainsi que ses observations sur le degré d'importance qu'il convient d'attacher aux différences qu'on remarque dans les coquilles, sous les rapports de la forme, de la taille, des couleurs, etc.

M. l'abbé Dupuy donnera aussi une liste de tous les ouvrages qu'il a pu connaître et qu'il a eu l'occasion de consulter pour l'étude des Mollusques de France, liste qui comprendra au moins cinq cents écrits différents. Cette

Om

bibliographie sera précédée d'autant de catalogues locaux qu'il aura pu en réunir, ce qui fournira aux naturalistes sédentaires le moyen de voir d’un coup d'œil les richesses malacologiques de la contrée qu'ils habitent,

Avec la dernière livraison, l'auteur traitera séparément de toutes les généralités relatives aux Mollusques terrestres et d’eau douce, considérés au point de vue théorique et scientifique ; et il y joindra le résultat de ses études sur les animaux, en tant qu'ils sont utiles ou nuisibles, soit dans la physique générale du globe, soit dans les besoins particuliers du pays. Il présentera aussi des considérations sur leur distribution géographique, comparée, tant avec la distribution géographique des plantes, qu'avec la dis- tribution géologique des terrains, ou minéralogique des roches. Cette dernière partie sera accompagnée d'une carte malacologique de la France, dans le genre de la carte botanique placée en tête du second volume de la Flore française de Lamarek et De Candolle.

On peut juger, d’après ce qui précède, de l'étendue du plan embrassé par M. l'abbé Dupuy, et de Ja grande con- naissance quil a des véritables intérêts de la science : aussi verrons-nous avec un vif plaisir paraître ja livraison

qui doit compléter son ouvrage.

Les vingt-quatre nd ont été publiées jusqu'à présent sont lithographiées d'après les dessins de M. J. Delarue, dont l'exactitude et le talent sont trop connus pour que nous ayons besoin de louer cette partie du travail.

Les coquilles de toutes les espèces seront représentées dans l'ouvrage, et dessinées sous les divers aspects qui doivent en donner une idée complète. Les coupes impor- tantes dans les genres y sont représentées aussi par un dessin exact de l'animal de quelques espèces du groupe. C’est ce qu'on voit déjà pour le genre //elix, dans lequel il y a un certain nombre d'animaux figurés.

m0

En résumé, on peut prévoir dès à présent que les peines et les travaux de l’auteur seront largement récompensés par le succès d’un ouvrage qui sera indispensable aux conchyliologues, et aux nombreux amateurs que leur goût porte vers l'étude des Mollusques propres à notre pays. Un autre avantage résultera encore de cette intéressante publication, c'est qu'en faisant connaître les richesses de la France dans cette branche de l’histoire naturelle, elle guidera aussi nos naturalistes dans les recherches à faire pour découvrir ce qui aurait échappé jusqu à présent aux investigations des collecteurs : il est même déjà quelques espèces, récemment trouvées en France, et dont M. l'abbé Dupuy n'a pas fait mention dans l’ordre elles devraient figurer; mais nous savons qu'il se propose de les publier dans un supplément qui suivra de près la dernière livrai- son, et qui complétera l'ouvrage.

SSP!

THE TERRESTRIAL AÏR-BREATHING MOLLUSKS Of the United states, etc., described by Amos Binney, and edited by M. A. Gouzp. In-8°. Boston, 1851.

Histoire des Mollusques terrestres des Etats-Unis, par M. Amos Bey, etc...

11 y a quelques années, vers la fin d'octobre 1846, nous recevions la visite d’un homme intéressant et distingué, à qui l’amour de la science avait fait quitter, quoique souffrant, et dans une saison rigoureuse, la ville de Boston,

323 --

son pays, et de nombreux amis. C'était M. le docteur Amos Binney, qui quelques mois plus tard succombait à Rome, victime d’une maladie que les fatigues d'un long voyage avaient agoravée : il était à peine âgé de 41 ans, et cette fin prématurée, vivement sentie par tous ceux qui l'avaient connu personnellement, fut aussi une cause de regrets sincères pour les personnes qui portent intérêt au progrès des études conchylioligues. En eflet, l'ouvrage qu'il a laissé, et que nous annoncons aujourd'hui, prouve ce que l’on pouvait attendre de son zèle, de ses talents et de son désintéressement, si de plus longs jours lui eussent été accordés.

Toutefois, le sort de l'ouvrage laissé à l'état de manus- crit par l’auteur, aurait pu être compromis, si celui-ci n'avait à l'avance pris des dispositions bien entendues, et si, par une heureuse circonstance, M. le docteur À. Gould, de Boston, n'avait été chargé de revoir le travail et d'en diriger la publication : c'était pour le livre une nouvelle chance de succès, et nous allons en faire juges nos lec- teurs, en leur indiquant l'objet et la composition de l'ou- vrage.

M. À. Binney avait cru devoir se borner à donner une histoire des Mollusques terrestres des Etats-Unis, mais il avait mis tous ses soins à la rendre aussi complète que possible, ne ménageant, pour atteindre ce but, ni les peines, ni les voyages, ni les dépenses. C'est sans contre- dit un des ouvrages les plus intéressants que nous ayons vu paraître sur cette partie de la conchyliologie.

Le premier volume est entièrement consacré aux géné- ralités, et à une série d'observations faites par M. le docteur Leidy, anatomiste distingué de Philadelphie.

M. Binney, dans une introduction placée en tête de ce volume, commence par indiquer l’époque à laquelle re- montent les premières études des conchyliologues de son pays, et il entre, à cette occasion, dans des détails inté-

+ Go

ressants sur les travaux de l’un d'entre eux, M. ‘Thom. Say, ainsi que sur M. Rafinesque, dont la carrière scien- tifique (1) est peu connue : l’auteur rappelle à ce sujet que plusieurs auteurs ont décrit, en Europe, un certain nombre d'espèces d'Amérique précédemment publiées par M. Say, ce qui le conduit à traiter diverses questions concernant les principes à suivre pour arriver à une bonne nomenclature des êtres dans l'échelle malacologiaue.

Dans des considérations d’un ordre élevé sur la distri- bution géographique des genres et des espèces, M. Binney, ‘fu inoins en ce qui regarde les Mollusques terrestres dont sf donne l'histoire, indique les influences plus ou moins dominantes qu'exercent certaines circonstances sur les dimensions, les formes, la solidité du test, les habitudes des espèces, ainsi que sur la diffusion, la rareté, ou la multiplication des individus : il cite comme principales causes des modifications ou changements qu’il signale, la structure géologique des contrées, l'élévation, la sécheresse ou l'humidité du sol, la présence des grandes forêts, la nature des végétaux, l'extension de l’agriculture, la proxi- mité de la mer, l'élévation, et les vicissitudes de la tem- pérature, etc.

Dans un autre chapitre, l’auteur frappé de ce fait que certaines espèces d'Hélices se retrouvent à la fois sur des points très éloignés, et séparés par des obstacles infran- chissables pour elles, émet son opinion sur la grave ques- tion agitée entre les naturalistes, celle de savoir si pour les races d'animaux existants il y a eu un seul centre de créalion simultanée, ou s'il y a eu plusieurs centres dis- üncts. IL s'occupe successivement ensuite des causes qui peuvent avoir amené l'introduction sur le sol des Etats-

4) Nous nous proposons de donner plustard, dans le Journal de Cors- ch'yliologie, une notice snr ce naturaliste, français d'origine.

325

Unis d'un certain nombre d'Hélices propres à l'Europe, et dont il donne la nomenclature.

M. Binney fait connaître, en outre, le résultat de ses observations sur la distribution des genres et espèces de Mollusques terrestres dans les Etats de l'Union, comparée à celle des animaux analogues dans diverses parties de l'Europe : or, il semblerait résulter de ces rapproche- ments que l'ancien continent serait, à surface égale de terrain, plus riche que le nouveau en coquiiles terrestres : toutefois, nous ferons remarquer que depuis longtemps, en Europe, on s'est occapé, sur tous les points, de la re- cherche des Mollusques, dont un très petit nombre ont pu échapper aux investigalions des collecteurs, tandis que malgré toutes les peines qu'à pu se donner M. Binney, il doit y avoir encore beaucoup d'espèces à découvrir dans un pays aussi vaste et aussi varié que l'Amérique du Nord.

A la suite de quelques réflexions sur diverses coquilles terrestres trouvées à l’état fossile, l'auteur fait connaître le résultat de ses observations sur la vie, les habitudes et les facultés des Mollusques qu'il a étudiés.

Tels sont les divers points traités par M. Binney dans Ja partie du premier volume consacrée, sous le titre d'in- troduction, aux généralités qui se rattachent aux Mollus- ques terrestres des États-Unis : si nous n'étions arrêté par l'obligation de renfermer notre article dans certaines li- mites, nous aurions pu citer quelques faits fort curieux, et de très intéressantes observations, mais il est probable que nous aurons occasion d'y revenir, car l'ouvrage dont nous rendons ici compte, en nous instruisant, nous indi- que plusieurs questions qui nous paraissent de nature à faire l’objet d'articles spéciaux.

Le premier volume se termine par un travail très remarquable de M. le docteur Leidy, de Philadelphie, sur

l'anatomie des Gastéropodes terrestres des Etats-Unis :

56

les animaux que ce savant a disséqués et étudiés appar- tiennent à neuf genres diflérents, et sont au nombre de 42, savoir :

3 laimax. 5 Bulimus. 1 Arion. 1 Pupa.

{ Tebesnnophorus. 1 Succinea. { Vaginulus. 1 Glandina.

28 Helix.

Le travail de M. Leidy comprend l'examen des appa- reils de la digestion, de la respiration et de la génération : il est accompagné de seize planches, dessinées par lui- même avec une délicatesse et un soin très remarquables, et gravées par M. Delarue avec un talent qui ne laisse rien à désirer. Il a fallu une grande habileté pour rendre, avec autant de clarté, sur des planches in-8°, les nom- breux détails que l'auteur avait à mettre sous les yeux des zoologistes. Il ne nous est pas permis d'émettre une opi- nion sur cette partie de l'ouvrage, au point de vue scien- tifique; mais la perfection de l’œuvre, au point de vue matériel, semble prouver que la science a trouvé un in- terprète savant et un observateur très exercé.

Le second volume de l'ouvrage de M. Binney a été consacré par lui à la description des espèces; pour chacune desquelles il donne une synonymie complète, et la carac- téristique en latin, suivie d'une description plus détaillée en anglais; il y ajoute aussi des notes sur la distribution géographique, et des observations souvent nouvelles, ou trés intéressantes sur l'habitat, les variétés de forme ou de coloration, sur les accidents particuliers à l'épiderme, à l’éphragme, ainsi que sur les mœurs, l'ovologie, etc. des animaux : ces diverses parties du travail sont traitées avec un soin consciencieux qui prouve que l'auteur s'était depuis longtemps livré à l'étude sérieuse des animaux dont il voulait entreprendre de donner l'histoire : voici

3927

par genres, le nombre des espèces dont il donne la des- cription, et qui s'élève à 134.

Genre Vaginulus. . . . 1. (Genre Achatina. . . . 2. Tebennophorus. 2. Glandina. . .. à. ATOS. (MSN: 25 Cylindrella. . . à. SN ÉIMAX. 5 He Ten PDAs. à eee à dde { Succinea. , .. 9. Vertigo. . . . . 1. ee a Head. 1 sf 70) Cyclostoma. .. 1. Bulimus. . . . 11. Helicina. . . . à.

Il paraît que chacune des espèces décrites par l’auteur a été figurée, puisque le texte renvoie à de nombreuses planches qui doivent former le troisième volume; mais ce volume n'a pas encore été publié; nous sommes per- suadé qu'il ne sera pas au-dessous de ce qui a déjà paru.

Nous terminerons notre article en rappelant que la mise au jour de ce bel ouvrage est due aux soins d’un ami de l’auteur, M. le docteur Gould, déjà connu par de nom- breux et remarquables travaux sur la conchyliologie, et qu'il mérite tous nos remerciments pour ce nouveau ser- vice rendu à la science.

Dép

PaLéoNToLOGIE FRANÇAISE. Description zoologique et géologique de tous les animaux Mollusques et rayonnés fossiles de la France, comprenant leur application à la reconnaissance des couches, par ALcine D OrBieny. ‘Terrains jurassiques. Paris, chez Victor Masson, place de l'Ecole-de- Médecine, 17, 1842-1851. Un vol. de texte et un vol. de planches, grand in-8°.

M. Alcide d'Orbigny, depuis longtemps déjà connu

dans la science par ses remarquables travaux, vient de

faire paraître sa 70": livraison des T'errains jurassiques de la paléontologie française. Chaque livraison composée de quatre planches lithographiées et d'une feuille de texte, paraît maintenant d'une manière régulière tous les mois, après que la publication en avait été malheureusement, comme beaucoup d'autres , suspendue pendant quelque temps, par suite des événements politiques. Cet ouvrage, du plus haut intérêt pour les personnes qui s'occupent de géologie et surtout de paléontologie, contient dans les soixante-trois premières livraisons la description de tous les fossiles céphalopodes des terrains jurassiques qui jus- qu'à présent ont été lrouvés en France. Ces soixante-trois livraisons forment le premier volume.

Le second, à partir de la soixante-quatrième, s'occu- pera des Gastéropodes.

Dans la description des genres et des espèces, M. d'Or- bigny a suivi un ordre qui nous semble extrêmement logique, quoique cependant repoussé par plusieurs auteurs fort recommandables. Considérant les fossiles comme des témoins, comme des médailles de la création, non moins que comme des êtres pouvant avoir entre eux des affinités zoologiques plus ou moins grandes, il a suivi dans ses descriplions une marche qui concilie ces deux idées en groupant, suivant un ordre zoologique, les animaux dont il soccupait, et en décrivant chaque espèce dans l'ordre de sa position stratigraphique. C'est ainsi qu'après des considérations du plus haut intérêt et contenant des faits tout nouveaux sur les Céphalopodes et spécialement sur les Bélemnites, leur organisation, les fonctions de leur osselet corné, de leur rostre et leurs rapports avec les Céphalopodes encore vivants, il en décrit :

16 espèces dans les couches du lias; 6 de l’oolite ; 9 _ dia des marnes d'Oxford;

329

1 espèce dans les couches du Coral-Rag ; » du Kemméridge ; Î du Portland,

À près le genre Kelaeno de Munster, dont le seul repré- sentant qui ait encore jusquà ce jour été trouvé en France appartient à l'étage Kimméridge, il passe au genre Nautile, puis au genre Turrilite, et enfin au genre si nombreux des Ammonites.

Le premier genre, celui des Nautiles, lui a fourni :

6 espèces dans le lias;

4 l'oolite inférieure ;

1 la grande oolite ;

3 l'étage oxfordien ;

2 l'étage kimméridgien.

Le deuxième genre, celui des Turrilites, se trouve re- présenté seulement dans les couches du lias inférieur par trois espèces nouvelles.

Enfin vient la description de cette immense quantité d’Ammonites, souvent si difficiles à reconnaître et à dis- tinguer les unes des autres. Ce travail consciencieux et que l’on voit être le résultat de recherches considérables, est devenu, par la description de fossiles si abondants presque partout, du plus haut intérêt pour reconnaître l'âge de terrains sur lesquels souvent la stratification , ou nulle ou peu apparente, ne peut donner de renseigne- ments. C'est du reste montrer assez son importance, que de dire qu'il est journellement consulté par les personnes même qui croient le moins à la constance des espèces dans chaque étage. C'est un des ouvrages qui ont peut- être le plus contribué en France à populariser, si j'ose parler ainsi, la paléontologie, en rendant faciles les re- cherches et la détermination des espèces, travail qui eût demandé à chacun un temps considérable, et souvent des dépenses plus grandes encore, à cause du nombre prodi-

330

gieux d'ouvrages se trouve dispersé ce qu'il a su si habilement coordonner.

Voici, quant aux espèces, leur distribution dans les différents étages :

Lias inférieur ou étage sinémurien. . . . 31 espèces.

Lias moyen ou étage liasien. . . . .': . 35

Lias supérieur ou étage toarcien. . . . «+ 31

Oolite inférieure ou étage bajocien. . . 31

Grande oolite ou étage bathonien. . . . 413

Kelloway-Rock ou étage collovien. +. : 39 "— Marnes d'Oxford supérieures étage Gsiordiéne ts en ar UN Re Meta ci TER

Coral-Rag ou étage corallien. . . . . . 5 Kimméridge ou étage kimméridgien. . : 12 ,— Portland ou étage portlandien. . . . . . (7 Passant ensuite au genre Encyloceras, il en trouve neuf espèces dans l'oolite inférieure, trois dans la grande oolite, et enfin quatre dans la partie inférieure des marnes d'Oxford. Ce sont presque toutes des espèces nouvelles.

Enfin, la série des Céphalopodes se termine par la description de trois espèces du genre Toxoceras dans l'oolite inférieure, et une dans la grande oolite ; puis une seule espèce d'Helicoceras trouvée dans l'oolite inférieure du département des Deux-Sèvres.

Le second volume, dont les sept premières livraisons sont déjà parues, contient en tête la définition et la des- criplion des parties caractéristiques des Gastéropodes. Nous y avons trouvé un procédé aussi simple qu'ingé- nieux, et qu'on est étonné d'avoir vu si longtemps échapper aux observateurs, pour faire connaître autre- ment que par les mois si vagues de haut, court, long, moyen, etc., la hauteur de la spire. Il consiste à prendre le rapport d'un tour de spire à la spire entière; puis l'angle que formeraient deux plans parallèles au cône

331

d'enroulement spirale de chaque tour. Ces mesures sont données au moyen d'une sorte de compas entre les deux branches duquel on fait entrer la coquille dont on veut mesurer l'angle spiral. Les mémoires de MM. Mogelay, Nauman et Elie de Beaumont, ayant prouvé que les co- quilles spirales croissent chez toutes les espèces dans des proportions mathématiques invariables, la détermination des espèces deviendra dès lors, au moyen de cet instru- ment, d'une certitude et en même temps d'une facilité incomparablement plus grande.

Passant ensuite à la description des espèces, l’auteur dit n'avoir encore trouvé dans les terrains jurassiques aucune espèce eppartenant à la famille des Pulmobranches. La même absence se fait remarquer dans Ja famille des Cyclostomidæ et dans celle des Ampullaridæ, d'Orb., déclarant n y pas ranger diverses coquilles que beaucoup d'auteurs y ont placées, et qu'il regarde, lui, comme des Natices et non comme des Ampullaires. Dans la famille des Paludinæ, il n'a non plus trouvé aucun représentant fossile dans les terrains jurassiques, rejettant dans les genres Eulima, Turbonilla, Chemnitzia et Rissoëna toutes les Mélanies marines des auteurs.

Il faut arriver à la famille des Littorinidæ pour trouver une espèce de Hissoa dans la grande oolite; deux espèces de Rssoina dans la grande oolite aussi, et une dans l'étage de Coral-Rag.

Enfin, dans la famille des Pyramidellidæ , d'Orb., nous trouvons le genre Chemnitzia, destiné à recevoir les coquilles marines qu'on avait mal à propos, dit-il, classées parmi les Mélanies, qui, elles, sont toutes coquilles flu- viatiles. Elles se trouvent réparties dans les divers étages ainsi qu'il suit :

Lias infériéhr 52/44). 41.1. .:,10"3 espérés)

Las MOYEN eee eee ee ob Di Le

Lias :supériear:' 4 6) 044 ALU TR EspéCess Oolite inférieure. Le OR EAU CES Grandeéronhilentetir ML EIRE LT NC TIGAr EE Kelloway-Rock ou Oxfordien inférieur. Oxfordien supérieur. . Coral-Raÿ 2.

Kimméridge. LS DE RATE NL EE RC AELT

—-

3 4 2

Vient enfin le genre Nérinée, dont trente-et-une es- pèces sont déjà publiées.

Telle est l'esquisse bien sommaire, et bien incomplète sans doute, du savant et beau travail de M. Ale. d'Orbigny sur la faune fossile des terrains jurassiques en France, travaux que le nom seul de leur auteur recommande mieux encore que tout ce que nous en pourrions dire. Nous croyons du reste n être ici que l'organe du sentiment général, en exprimant hautement à M. d'Orbigny com- bien cet ouvrage est justement estimé, et combien la déjà fait faire de progrès à la science.

G. DE LORIÈRE.

Nore.

Un de nos obligeants correspondants, M. Beau, a bien voulu nous adresser une assez nombreuse série de co- quilles recueillies par lui à la Guadeloupe, et il se propose de nous envoyer successivement toutes les espèces qu'il parviendra à découvrir, soit sur les côtes, soit dans l'inté- rieur de l'île, afin de nous mettre à mêine de faire con- naître la faune conchyliologique de cette colonie.

Nous donnerons dans le prochain numéro une première liste des espèces que nous avons reçues de M. Beau, à qui nous adressons dès à pr ésent nos remerciments, et pour le

service qu ’jl nous rend, et pour Je bon exemple qu'il donne. SE

+5 Décembre 1851.

DAS LA SAS SR LR AA AS AR AR AA AR US LR RAA A LA AR AA TE AR RAR NA ARS RAS SALE AA LAVE LE LA AE RS VEVE LES sam

OgservaTioNs sur le Capreolus des Hélices:

par À. Moquix-Tanpon.

$ 1. Lister a décrit et figuré, sous le nom de capreolus, un orgaue bizarre, filiforme , qui se trouve dans l’appa- reil génital de l’Æelix Pomatia Linn. (1).

Cuvier ne parle pas de cet organe, dans la belle mo- nographie qu'il a publiée sur cette Helice (2).

Draparnaud a pris le capreolus pour le dard : « Dans les Aélices chagrinée et vermiculée, dit-il, le dard des deux individus accouplés est reçu dans la verge de l’autre et réciproquement. » (3).

Le capreolus, ainsi qu'on le verra plus loin, est un or- gane tout différent du dard: il n'entre pas dans la verge, au moment de l'accouplement; il sort au contraire de celle-ci.

M. Nitzsch a observé le capreolus de l’Hélice porphyre (Helix arbustorum Linn.) (4); il le signale comme un corps filiforme (5), raide, semblable à une soie; 1l rapporte que

(1) Exercit. anat., Lordini, 1694, p. 145, t. 2, fig. 4 et 5. (2) Mém. sur la Limaceet le Limaçon, Ann. Mus. 7, 1806, p, 140. (3) Tabl, Moll., an IX, p.113. Draparnaud répète cette assertien dans son grand ouvrage (p. 90). (4) Archiv fuer Anat. und Physiol., 1826, cah. p. 629 (5) Long d’environ 8 lignes. 23

nn

«retiré de l'organe génital, avec lequel il n'offrait au- cune adhérence, ce corps paraissait fusiforme et terminé par deux extrémités grêles, pointues, formant un simple pas de vis, à l'endroit elles naissaient de la portion médiane. »

M. Nitzsch a vu ce curieux organe sortir plus ou moins de l'orifice femelle : il ignore du reste ses fonctions; rs He 5 il l'appelle un corps énigmatique.

J'ai étudié le capreolus (1) dans plusieurs Hélices, pen- dant et après l'accouplement. Je vais rapporter succincte- ment le résultat de mes observations.

2. Si l'on sépare violemment deux Hélices chagrinées (AHelix aspersa Müll.) accouplées depuis quelque temps, on isolera deux filaments, raides, luisants, un peu nacrés, sortis tous deux, en partie de l'organe excitateur d’un in- dividu, et en partie de l’orifice vaginal de l’autre (2). Ges filaments sont les deux capreolus.

Qu'on se figure deux corps très longs, très grêles, ca- pillaires, comme cartilagineux , élastiques, brillants , lé- sérement diaphanes, offrant vers le tiers antérieur, une dilatation oblongue (nodus Lister), aplatie, découpée as- sez régulièrement sur les bords (3)et fortement courbée dans le sens longitudinal.

Cette dilatation embrasse étroitement une petite masse

(4) Je conserve ce nom, quoique, en réalité, l’organe ne soit pas tendi- neua : I diffère des tendons par sa forme, sa texture, ses rapports et ses fonctions.

(2) J’ai répété plusieurs fois cette expérience. Dans le midi de la France, les enfans s’amusent, quand ils surprennent certaines Hélices ac- couplées, à les séparer avec force, pour en faire sortir les deux fils.

(5) Ces bords semblent profondément crénelés. Lister désigne les dé- coupures dont il s’agit, chez l’Helix Pomatia, sous le nom de spinules (pag. 116).

339

pulpeuse (1), légèrement jaunâtre, contre laquelle sont appliquées les découpures marginales.

La partie antérieure du capreolus se présente comme un appendice formé de quatre lamelles fort longues et fort étroites, unies ensemble à angle droit, de manière à pro- duire quatre gouttières longitudinales assez profondes (2). Ces lamelles s'épaississent un peu vers le bord libre, sur lequel elles offrent quelquefois une rainure longitudinale. D’autres fois, ce même bord se creuse, et sa rainure se transforme en un petit canal.

La coupe transversale de ces quatre lames présente une petite croix de Malte un peu irrégulière.

Cette partie antérieure du capreolus paraît légèrement verdâtre.

En arrière de la dilatation dentelée, le capreolus est plus long et plus grêle qu'en avant. On dirait un ruban transparent, courbé sur lui-même , et formant ainsi un tube assez étroit. Ce canal se termine par un faible ren- flement (3).

Exposés à l'air, les capreolus se courbent, se tordent , se dessèchent et deviennent cassants (4).

Le corps pulpeux conserve, pendant quelque temps, sa consistance. Ce corps n’adhère pas à l'appareil génital; il en est de même des deux parties terminales filiformes.

(1) Gette masse pulpeuse est très adhérente à la lame dilatée du Ca- preolus.

(2) Ces lamelles rappellent la structure tétragone, à rebords tranchants, qu’on observe dans le dard.

(3) Dans une Helix chagrinée de taille moyenne, le Capreolus offrait ua corps dentelé long de 12 miil., une partie antérieure de 25 et une partie postérieure de 70 ; longueur totale 407 mill. Le corps dentelé était large de 1 4/2 mill., et de 3 quand il était étalé. Les parties grèles présentaient environ 173 ou 474 de mill. de largeur.

(4) Porro is Capreolus verè cartilaginosus est ; nempè admodim durus, flexilis et fragilis; item , nisi ubi nodulus prædictus est, instar crystalli pellucet. (Lister, p.116 et 117.)

336

M. Nitzsch l'avait déjà reconnu chez l'Helix arbustorum.

Ce qui est bien constaté aussi, c'est que le capreolus n’a aucune communication avec le dard , ni même avec sa poche. J'ai examiné tout récemment ({)deux Æélices cha- grinées jeunes, accouplées ; ces Mollusques m'ont offert leurs deux capreolus parfaitement développés et leurs dards entiers, rompus à la base et comme désarticulés, collés par une petite quantité d'humeur visqueuse contre

le bord droit du pied (2).

$ 3. J'ai coupé, avec une paire de ciseaux bien tran- chants, les verges de deux Aélices chagrinées, au moment de la copulation. Les Mollusques ont été aussitôt plongés dans l'alcool, et disséqués un quart d'heure après.

La verge de chaque Hélice traversait le vagin de l'autre individu, pénétrait dans le canal de Ja vessie à long col, ou poche copulatrice, et s'arrêtait à l’origine de sa Difur- calion..

Cette bifurcation est produite par un appendice étroit, tubuleux, aveugle, qu'on pourrait appeler branche copula- trice, ou cœcum copulateur (3).

La portion antérieure du capreolus, sortie de la verge, arrivait dans cette branche et occupait la plus grande par- tie de sa longueur.

La dilatation dentelée ou rodus et la partie postérieure se trouvaient encore dans la verge même et dans son ap- pendice flagelliforme ou flagellum (Lister).

Dans deux autres individus, également accouplés,

(4) 4septembre 1851.

(2) Ces dards étaient longs, l'un de 9 mill., l’autre de 10. Leur plus grande largeur offrait 4 4j10 mill.

(3) Cette branche est collée contre la matrice, au milieu ou à côté de la prostate, et située de manière à paraître comme la continuation du ca- nal vaginal; maiselle est, en général, plus étroite que ce dernier. Après l’accouplement, elle se boursouflle, d’espace en espace, irrégulièrement ; elle contient alors un grand nombre de spermatozoïdes.

= 9m toute la partie antérieure, le nodus et une portion du fi- lament postérieur étaient reçus dans le vagin et dans le cœcum copulateur.

Avec plusieurs physiologistes, j'avais regardé le flagel- lum comme un appendice filiforme , qui se retournait au moment de l'union sexuelle,en même temps que la verge, et devenait la partie terminale, active, excitante de l'or- gane masculin. Il n’en est point ainsi; cet organe ne se renverse pas et ne change pas de place, pendant l'accou- plement. Son rôle paraît être de sécréter le capreolus ou une partie du capreolus, et de lui servir de fourreau. Dans toutes les Hélices que j'ai disséquées, surprises au mo- ment de la copulation , l’appendice flagelliforme se trou- vait pelotonné à la base de la verge.

Lister avait bien reconnu la situation du capreolus dans cette dernière, puisqu'il compare la verge à une sorte de

prépuce (1).

$ 4. Le capreolus varie beaucoup en longueur, et celle- ci paraît être déterminée, jusqu'à un certain point, par celle de l’appendice flagelliforme. Cet appendice est très court, relativement à l'animal, dans les Helix limbata et Carascalensis, assez développé dans l'aperta (naticoides) et le Compan) dni, et très long dans l'aspersa etle ÜVicien-

sis (2).

$ 5. Chez les diverses Hélices dont j'ai examiné le ca- preolus, cet organe m'a paru composé comme dans l’Æe-

(2) Undè ipsum penem esse tantum thecam sive Capreoli. Piœputium liquet (pag. 116).

(2) Voici sa mesure dans quelques espèces : Helix apicina 54 millim., intersecta À Af2, incarnata 6, Telonensis 9, Alpina A0, aspersa 75 à 85, Po- matia 80 à 120. Le flagellum est subulé et pointu dans les Helixæ Ray- mondii, Cantiana, elesans; cylindrique et légèrement obtus dans l’Helix apicina ; un peu renflé au bout dans les Helix aspersa et Pomatia (Exiguo globulo terminatur Lister).

+

lix aspersa, d'un nodus et de deux parties filiformes, l’une antérieure à quatre arêtes, plus ou moins tranchantes, l'autre postérieure courbée en canal étroit. Cette struc- ture appartient-elle à tous les capreolus?

$ 6. Le capreolus n'existe pas chez quelques Hélices. H n'y en a point dans les Æelix Pisana (rhodostoma), fruti- cum, rotundata, lenticula.

$7. Plusieurs savants malacologistes ont remarqué que le canal de la vessie copulatrice était en rapport de lon- gueur avec le flagellum, pour mieux dire, avec le ca- preolus. Cela est vrai; mais d'une manière générale.

Dans les Hélices suivantes (qui n'ont pas de branche copulatrice), on peut reconnaître cette relation : Helix Rangiana , Quimperiana (Kermorvant), ceratina (tristis), fusca, Alpina, explanata (albella), trochoïdes (conica). Chez ces Mollusques, pendant l’accouplement , le ca- preolus est reçu dans le canal ou col de la vessie copula- trice.

Quand l'animal possède un cœcum copulateur, celui-ci offre, de même, un rapport de développement avec l’ap- pendice masculin. Ainsi, lecœæeum paraît médiocre, comme le flagellum, dans l'Helix lapicida; comme ce dernier, il devient assez grand dans les /elix aperta, sylvatica , Companyont, et très long dans les Helix aspersa et Ni- cierisis.

Cependant, je dois dire que, chez l'Hélix Pisana, le flagellum n'existe pas (1), on observe néanmoins un cæ-

(4) Lorsque les Hélices ne possèdent pas de flagellum, il peut se trouver, dans la verge, un prolongement vermiforme assez long. On appelle flagel- um, lappendice libre placé à l'extrémité interne de l'organe masculin. La base de cet appendice est déterminée par le point aboutit le canal déférent. Or, ce point varie suivant les espèces; il est tantôt plus bas, tantôt plus haut. Quand l'insertion a lieu tout à fait au bout de l'organe, on dit alors qu’il n’y à pas de flagellum. Mais, dans ce cas, il existe sou

339 cum copulatum assez développé, et que dans le Pomatia, l’appendice paraît fort long, il n'y a pas de branche copulatrice (1).

Quand l'appareil génital est privé de cœcum copulateur, généralement les Hélices ne présentent pas de flagellum. Je citerai comme exemple, les Helix fruticum, rotundata, lenticula et obvoluta (2).

D'autres fois, il n'y a pas de cœcum, et le flagellum existe; mais alors, il est extrémement court ou réduit à l’état de rudiment. C'est ce qui a lieu chez les Helix lim- bata, Ponentina , incarnata, strigella, candidula, apicina, Carascalensis, variabilis maritima , ciliata, carthusiana, elegans et trochoïdes.

$ 8. À quoi sert le capreolus ?

Cet organe paraît destiné à rendre l’union sexuelle plus intime , plus certaine, et à favoriser l’intromission de la semence.

Lister pense que les dentelures ou spinules du r0dus ont pour usage principal de retenir le capreolus dans la

partie femelle (3).

vent, entre le canal déférent et la partie dilatée de la verge, un corps cy- lindrique ou cylindrique-subulé, plus ou moins long, qui représente ma- nifestement le flagellum ; car on lui donnerait ce nom, si le canal déférent se terminait à sa base, au lieu de s’insérer à son sommet. {Voyez les Helix fruticum et lenticula, surtout le Bulimus ventricosus, qui est aussi une He- lice, ainsi que je le montrerai plus loin.)

(1) D’après M. Brandt, cette dernière espèce possède une branche co- pulatrice extrêmement courte (2, pl. XXXIV, fig. 5). Cuvier n’y a pas vu de cœcum, même à l’état de rudiment. On n’en remarque pas non plus dans la figure publiée par M. Gratiolet. (Journ. Conch. t. 1, pl. 9.) J'ai ouvert plusieurs individus adultes, et je n’ai jamais observé de bifur- cation.

(2) Les Zonites (genre très voisin des Hélices) se trouvent presque tous dans ce cas.

(3) Jstius itaque nodi uncinati, inter alu, is usus esse videtur, ne capreolus semine lubricatus præproperè et citius ex utero exeat, quam par est (page 146.)

340

La capillarité semble jouer un rôle important dans le mouvement du sperme, lequel parcourt, chez les Hélices, un trajet assez long , depuis l'organe en grappe jusqu'à la prostate, de la prostate à la verge, et de celle-ci au col ou au cœcum de la vessie copulatrice. Ces Mollusques ne possèdent pas d'appareil spécial pour l'éjaculation. Aussi leur accouplement est-il toujours assez long. Le sperme s'écoule, chemine et pénètre lentement, à l'aide du canal, des gouttières et des rainures du capreolus.

$9. Le capreolus existe-t-il hors le temps de l'union sexuelle ?

Je ne le pense pas. Je ne l'ai rencontré que dans les Hélices accouplées ou dans celles qui venaient de s'accou- plier.

Il cst facile de comprendre pourquoi Cuvier, Brandt, et d’autres anatomistes ne l'ont point observé. Les Hélices étudiées par eux ne se trouvaient pas dans le moment fa- vorable.

$ 10. D'où naît le capreolus , et que devient-il après l'accouplement ?

En disséquant avec attention la partie de la verge voi- sine du flagellum, j'ai observé intérieurement une multi- tude de petites papilles qui paraissaient de nature glandu- leuse. J’ai remarqué, de plus, quatre canelures longitu- dinales, profondes , qui semblaient correspondre aux la- melles du capreolus. On sait que, dans la poche du dard, il existe aussi quatre sillons longitudinaux , qui concou- rent à la formation de cet organe et lui donnent la struc- ture tétragone , à rebords tranchants, qui le caractérise (Cuvier).

Dans le flagellum, 1 y a aussi le moule du ruban étroit, courhé sur lui-même, qui constitue le filament inférieur du capreolus.

Quant au nodus, j'ignore comment il est produit.

341

J'ignore aussi l'origine de la matière pulpeuse qu'il em- brasse.

Lorsque l'accouplement est terminé, le capreolus paraît se rompre et rester dans l'appareil femelle. Quelque temps après la fécondation, j'ai trouvé un fragment (1) de cet organe dans la poche copulatrice d'un Hélix neglecta, trois dans celle d’un Helix striata et une douzaine dans celle d’un Helix acuta (2).

Ces fragments du capreolus sont-ils dissous et absorbés? Sont-ils employés pour l'enveloppe calcaire des œufs ou pour la coquille des fœtus ?

Il est certain qu'un nouveau capreolus est produit à chaque accouplement.

Vers la fin de l'été dernier, j'ai ouvert plusieurs Helix ceratüina, envoyés de Corse; elles n'avaient point de ca-

(1) Long de 3 millim.

(2) Ces débris étaient de grosseur inégale. Le capreolus avait pénétré dans la vessie, en s’enroulant sur lui-même; car plusieurs fragments étaient courbés en arc. Il y avait encore , dans le col de la poche, une portion de capreolus assez longue et parfaitement droite.

Je ferai remarquer, en passant, que l’Helix acuta de Müller, considérée géuéralement comme un Bulime, doit être retirée de ce genre et replacée parmi les Hélices. Le Bulimus ventricosus de Draparnaud doit entrer aussi dans le même groupe. La première espèce présente une vésicule mu- queuse vermiforme ; la seconde en a quatre. L’une et l’autre possèdent une mâchoire à côtes peu nombreuses, fortes, écartées, répondant à des denticules marginales bien caractérisées , semblables aux mâchoires des vraies Hélices.

Tous les Bulimes que j'ai étudiés, sont pourvus d’un flagellum en forme de massue ; chez l’Heliæ acuta, le flagellum est très court et subulé ; chez le Bulimus ventricosus cet appendice n’existe pas. Or, dans les Hélices, le flagellum est quelquefois rudimentaire ou nul.

Blainville dit en parlant de la grande variété de formes qui caractéri- sent la coquille des Hélices, qu’il faut en excepter le type turriculé. Pour- quoi cette exclusion? Est-ce que les Cyclostomes n’ont pas une coquille tantôt globuleuse ou déprimée, tantôt planorbique ou cylindroide, et d’autres fois turriculée ? En zoologie, comme en botanique , on doit au- tant que possible, circonscrire les genres, non pas suivant telle ou telle idée systématique, mais comme la nature les a faits.

preolus ; mais leur flagellum se trouvait rempli d'une ma- tière un peu épaisse, composée d’une quantité innom- brable de petits cristaux calcaires; c'était évidemment la matière du capreolus, avant sa formation.

Osservarions sur la glande præcordiale des Mollus- ques terrestres et fluviatiles, par M. DE Sainr- SiMox.

Il existe, chez tous les Gastéropodes terrestres et fluviatiles, attaché au plafond de la cavité respiratoire. près du cœur, quil embrasse en partie ou tout à fait, un organe glanduleux qui sécrète une humeur plus ou moins abondante et plus ou moins visqueuse, ainsi que des corpuscules arrondis, durs et d'apparence calcaire.

Ce curieux organe a été appelé tour à tour, viscère cendré, viscère innommé, viscère præcordial (1), sac cal- caire (2), sac de la glu, organe de la viscosité (3), ou rein (4).

Avec M. Moquin-Tandon, je lui conserverai le nom de glande præcordiale, nom qui ne préjuge rien sur ses fonctions et qui exprime exactement et sa situation, et sa nature.

La forme de la glande præcordiale paraît généralement

(4) Viseus cincreum, Viscus innominatum, Viscus præcordiale Lister.

(2) Saccus vel sacculus calcareus Swammerdam.

(3) Cuvier,

(4) Wobhnlich.

2 48 =

sub - triangulaire (#alvata piscinalis) , triquêtre (Paludina vivipara), ovalaire (Cyclostoma elegans), ou oblongue (Zonites Olivetorum) , pyriforme , présentant à la partie antérieure une dilatation qui accompagne une sinuosité de la veine pulmonaire (Zonites cellarius);, quel- quefois elle s’allonge en se rétrécissant en avant, et prend l'aspect d’une virgule (Bulimus lubricus, Clausilia papil- laris), ou d’une corne (Limneus stagnalis) (1); quelque- fois elle ressemble à un ruban contourné ( Planorbis corrieus).

Chez les Arions et les Limaces, cet organe présente la forme d'un rein dont les extrémités seraient fortement rapprochées (2).

Dans les Helices, il offre un aspect très variable: tantôt il est triangulaire, allongé et rétréci en avant (Helix Pomatia) (3), tantôt brusquement dilaté en arrière (Helix pygmæa) (4); d’autres fois, il est en forme de bec de flêche (Helix fusca), ou de virgule, la pointe tournée en haut (elix elegans) (5), ou bien encore, il s’allonge et se contourne en S horizontal (Helix ericetorum) ; j'ai aussi observé une forme très allongée et recourbée, qui donne à cette glande la figure d'une lame de faux (Helix ne- glecta) (6).

Les deux extrémités postérieures de la dilatation sont formées, en bas par un avancement angulaire plus ou moins aigu ou obtus, et en haut par une espèce de cro- chet très variable, qui communique avec son conduit excréteur.

La glande præcordiale paraît proportionnellement assez

(4) Figura corniculante protensum List. p. 53, table 2, fig. 3.

(2) Lister, p.3, f. 4. Voyez aussi Cuvier, t. 2, 8 et 410.

(3) Voyez aussi (Helix aspersa, acuta).

(4) Voyez aussi (Helix Pisana).

(5) Voyez aussi (Helix rugosiusoula, striata).

(6) Voyez aussi (Helix apicina, maritima, Curthusiana, cantiana).

m7 de

petite chez la Paludine vivipare. Elle prend, au contraire, beaucoup de développement dans plusienrs autres genres (1).

Sa couleur est blanchâtre (Helix splendida) (2), un peu grisâtre (//elix Sylvatica) (3), jaune clair (Helix limbata), jaune citron (Limnea auricularia) (4), testacée ou brique pâle (Limax marginatus) (5), rougeâtre (Testacellus halio- tideus), roussâtre sale (Zonites Olivetorum) {6), olivâtre clair (Cyclostoma elegans), et cendré-verdâtre (Paludina vivipara) (7).

Quand on examine la glande præcordiale à la loupe, on voit qu'elle est formée par un sac membraneux (8), se rattachant au manteau et contenant un grand nombre de vésicules pressées les unes contre les autres, coupées sou- vent par des canaux plus ou moins ramifiés.

La portion du sac membraneux, qui vient s'appliquer contre les parois de la coquille, est tantôt finement striée de noirâtre (Pupa megacheilos, Moq.) (9), veinée de la même teinte (Helix maritima) (10), d'autres fois elle pré- sente des points noirs, très petits et très serrés (Helix rugostuscula) (11); elle est mouchetée de roux dans l’'Helix

(1) Par exemple, ches les Helix cantiana, pygmea, le Planorbis corneus et les Limnea stagnalis et palustris.

(2) Voyez aussi les Helix striata, acuta, le Bulimus lubricus, le Vertigo pygmæa, le Valvata piscinalis (Moq.).

(3) Voyez aussi le C/ausilia punclata.

(4) Voyez aussi le Limnea stagnalis (Lister) et le Planorbis corneus (Cu- vier).

(5) Voyez aussi le Parmacella Valencienni.

(6) Voyez aussi l’Helix vermiculata, viscus (cinereum) in alis limacibus subfuscum, in aliis subflavum est (Lister).

(7) Viscus cincreo subviride, puncturis albis distinctum est. Lister, Exercit. auat. alt. p. 29.)

(8) IL est épais et coriace dans le P{anorbis corneus.

(9) Voyez aussi le Plancrbis corneus.

(10) Voyez aussi les Helix acuta, aspersa.

(14) Voyez aussi les Helix neglecla, ericetorum.

94

limbata, quelquefois elle fournit une bande noirâtre sui- vant les contours de l'organe, assez large dans l'Helix hispida, étroite dans l'Helix pisana.

Les vésicules (1) sont attachées aux parois du sac (Lister) par un bord, et réunies les unes aux autres comme par un embranchement (Cuvier).

Les petits organes sont groupés avec une sorte de symétrie. On les voit tantôt parallèles et dans une direc- tion transversale, tantôt rayonnants (Moquin); parfois, disposés comme des hachures.

Ils sont presque ronds dans l'Helix limbata (2), angu- leux et un peu allongés dans l’'Helix elegans (3); recourbés chez l'Helix hispida; anguleux et allongés chez l’Helix Cantiana (4), digitiformes chez l’Helix maritima (5).

Au microscope, elles paraissent formées d’un tissu fi- breux, renfermant, dans l'Helix Carthusiana, des cor- puscules excessivement petits, très nombreux, qui ressem- blent à des grains de sable, et qui sont attachés à leurs parois (6).

Les granules expulsés dans le conduit excréteur, sont ronds, blanchâtres chez le Pupa megacheilos, Cyclostoma elesans (Moquin); d’un jaune clair et à peu près opaques chez les Helix ericetorum, neglecta; un peu transparents dans le Limneus palustris et la Clausilia papillaris. Dans

(1) Lamelles (Guvier).

(2) Voyez aussi les Heliæ Pisana, acuta, ericetorum. Us sont très ronds et très grands dans l’Helix pygmea.

(3) Voyez aussi l'Helix striata, le Zonites cellarius.

{4) Voyez aussi l’Helix Carthusiana.

(3) Voyez aussi l’Helixæ apicina, la Clausilia papillaris, le Planorbis cor- neus et le Limneus palustris.

(6) Ces grains ne doivent pas être confondus avec ceux qui sortent par le conduit excréteur.

Ils ont un 480° de millimètre.

cette dernière, ils sont moins nombreux proportionnelle- ment et plus petits (1) que dans les Hélices (2).

Ils sont plus pesants que l’eau et tombent immédiate- ment au fond. Si on les retire de la glande et qu'on les examine au microscope, ils paraissent chacun entourés d'une bulle gazeuse qui ne tarde pas à crever.

Des vaisseaux appelés nourriciers (Moquin) sillonnent la portion du manteau qui sépare le rectum de la glande præcordiale. Dans les Hélices, ils sont tantôt au nombre de 20 (Helix limbata) (3) de 12 (Helix carthusiana), tantôt de 10 (Helix Pisana) ou 8 (Helix striata).

Ils sont quelquefois bordés de noirâtre.

Ils varient beaucoup pour la longueur et pour la forme, ainsi que pour la disposition; ils paraissent ou serrés, ou écartés ; offrent des sinuosités, ou sont presque droits; présentent simplement une bifurcation au bout, ou des ramifications latérales (4).

Ceux du Zonites cellarius forment une espèce de réseau.

L'organe præcordial possède un petit conduit excré- teur, grêle, qui part d’un angle de sa partie postérieure et marche le long du côté droit ou gauche de la cavité respiratoire (suivant que l'animal se trouve dextre ou sénestre), collé contre le rectum. Il va s'ouvrir près de l'anus, par une petite fente qui ressemble à un arc sur- baissé, Les bords des lèvres de cet arc sont légèrement coriaces (Moquin) (5).

(4) Ils ont 4[250° de millimètre.

(2) Les Helix maritima et Carthusiana surtout ; dans cette dernière ils ont d’un 25° à un 30€ de millimètre.

(3) Voyez aussi l’Helix cantiana.

(4) Eiles m'ont paru très nombreuses dans l’Helix aspersa.

(5) Voyez l’Helix limbata et le Cyclostoma clegans. D’après Cuvier, dans l’Hclix Pomatia , cet orifice est assez large et se trouve au plafond de la cavité pulmonaire, près de son ouverture.

7e

J'ai aussi observé dans le Zonites cellarius et Y'Helix maritima, vers la portion de cet organe, qui est en contact avec le foie, un autre conduit un peu grêle, contenant un grand nombre de grains crétacés et paraissant aboutir à l'intestin (1).

L'Helix elegans présente un autre conduit particulier très court et très grêle qui communique avec la veine pulmonaire, après l'avoir cotoyée dans une partie de sa longueur.

Les physiologistes ont adopté des opinions diflérentes, au sujet des fonctions de la glande præcordiale.

Lister la considérait comme un pancréas une espèce de poumon.

Swammerdam , Poli et Blumenbach, l'ont regardée comme servant à la sécrétion calcaire de la coquille.

Carus a été tenté de la prendre pour une sorte de prostate, quoique elle ne présente aucune communication apparente avec les organes génitaux.

Wobhnlich a soupçonné que cette glande était un or- gane de dépuration urinaire, un rein.

L'opinion de ce savant naturaliste a été adoptée par Jacobson (2) et par Blainville. Elle paraît aujourd'hui assez généralement reçue.

Cependant il est permis de supposer que la glande dont il s’agit, est non seulement un organe de dépuration, mais qu'elle a encore d’autres usages.

Swammerdam avait constaté, il y a longtemps, qu'elle renferme et produit des grains arrondis, crétacés. Ces grains sont libres à la surface du collier. Ils contribuent

(4) Ce conduit est très apparent dans le Planorbis corneus.

(2) L'analyse de l'humeur sécrétée a donné de l’eau, de l’ammonia- que, un sel caleaire et de l'acide urique. Ge dernier paraît surtout mani- feste, quand on recueille l'humeur pendant l'hiver. Ces observations ont élé faites sur les Helix Pomatia, nemoralis sur le Limnea stagnalis et sur le Planorbis corneus (Jacobson).

348

probablement à donner de la solidité, tant à la coquille qu'à l’épiphragme. Il y a des Mollusques (1) dont la co- quille, vue à la loupe, présente les granules intercallés dans le têt, mais encore distincts les uns des autres.

Si l'on casse la portion de la coquille recouvrant la glande præcordiale, on voit celle-ci se boursoufler sur le champ et faire saillie sur l'animal.

Le mucus sort en grande abondance lorsque l'animal est soumis à l'influence des vapeurs irritantes. Le chloro- forme produit le même résultat (Moquin).

Le conduit antérieur qui longe le rectum, donne pas- sage ordinairement à la mucosité, et dans quelques cir- constances aux granules calcaires. Je les ai vus très distinctement cheminer.

Le conduit qui se rend à l'intestin, charrie aussi des petits grains solides.

À quoi sert le petit canal, observé dane l’Helix elegans, qui communique avec la veine pulmonaire?

DE Saint-Simon.

(4) Helix Carthusiana.

Osservarions sur l'Auricula Myosotis de Draparnaud (Carychiun Myosote Mich.) Par A. Moquix-Tanxpox.

(Extraites d’ane lettre de M. MoquiN-TANDoN à M. PETIT DE LA SAUSSAYE.)

... . Draparnaud signale ce Mollusque comme ierrestre et vivant le long des côtes de la Méditerranée,

RE : ns

sur le bois mort et pourri ; il ajoute en note, dans son grand ouvrage : « Quelques naturalistes distingués regar- dent cette espèce comme marine. »

M. Michaud combat cette assertion : « J'ai toujours rencontré cette espèce, dit-il, aux bords des étangs sau- mâtres ; elle vit sous les bruyères ou les arbrisseaux ana- logues, ce qui m'a acquis la conviction que cette coquille est bien terrestre et non marine, comme l'ont prétendu quelques naturalistes. Je ne l’ai jamais vue vivant dans l'eau. Les lieux de son habitation ne sont jamais sub- mergés. »

M. l'abbé Dupuy ne partage pas cette opinion; il re- garde ce Mollusque comme marin ou quasi-marin, et l'ex- clut conséquemment du catalogue des Mollusques ter- restres et fluviatiles de la France.

Je puis assurer que l’Auricule Myosote est un animal parfaitement terrestre. J'ai conservé pendant un mois et demi, dans un flacon, sur des fragments de plantes à moi- tié pourris, à peine humectés, une trentaine d'individus qui m'avaient été apportés de Cette.

L'animal n'a pas de branchies ; il n'en offre pas même des rudiments, comme les Cyclostomes ; il respire à l’aide d'une poche pulmonaire à réseau très finement arborisé. Il est vrai qu'il aime beaucoup les endroits humides. On pourrait dire qu'il est à l’eau salée, ce que les Æmbrettes sont à l'eau douce; mais, de même que ces dernières, il se tient toujours dans l'air. Il peut résister quelque temps à la submersion dans l'eau salée; ce qui n'a rien d'éton- nant; On sait que les animaux, comme les plantes, desti- nés à vivre dans le voisinage des eaux, ne sont pas aussi rapidement asphyxiés par les inondations, que les espèces des lieux secs. Toutefois, les Æuricules submergés font des efforts pour sortir du liquide, comme les 4mbrettes, quand on les plonge dans j'eau douce. M. Bouchard- Chantereaux a remarqué dans une espèce voisine, le C«-

2:

350

rychium personnatum, que le Mollusque périt plutôt dans l’eau douce que dans l’eau salée.

Le mufle de l’Auricule Myosote est un peu proboscidi- forme et transversalement ridé ; il présente antérieure- ment deux gros tubercules (Draparnaud). M. de Saint-Si- mon a reconnu que ces tubercules étaient les rudiments des deux petits tentacules ou tentacules antéro-inférieurs. Il existe deux saillies analogues (mais très difficiles à ob- server) dans le Carychium minimum. Ainsi les Mollus- ques dont il s’agit, sous ce rapport tiennent le milieu en- tre les Gastéropodes bitentaculés et les Gastéropodes à quatre tentacules. L'examen des autres caractères et celui de leur structure intérieure confirment pleinement cette rélations 1 :2

. .. . . L’Auricule Myosote ne possède qu'une mä- choire , placée supérieurement. Cette mâchoire est sans bec, sans côtes et sans denticules ; elle offre, vers le bord libre, des stries verticales, parallèles, très nombreuses et très fines, comme les mächoires des Pulimes.

Les glandes salivaires sont fusiformes, étroites , termi- nées par un prolongement subulé, et entortillées autour de l’æsophage.

L'appareil génital est androgyÿne. On ÿ remarque deux orifices écartés et un canal déférent qui traverse l’épais- seur des chairs, comme chez les Limnéens. L'orifice mâle est placé en avant du tentacule droit sur le mufle. L'orifice femelle se voit, du même côté, sur la base du cou, près de l'ouverture pulmonaire. La bourse de la verge est grosse, courte et claviforme. Un muscle rétracteur assez fort s’insère à son extrémité. On distingue très difiicile- ment la poche copulatrice. La matrice, la prostate, la glande de la glaire, l'organe en grappe et son canal, rap- pellent beaucoup l'appareil génital des Æscargots ; mais il n'y a ni flagellum, ni dard, ni vésicules muqueuses soit simples soit multifides.

351

Le Mollusque pond hors de l'eau, dans.les endroiïts humides. Les œufs, au nombre d'une vingtaine, sont glo- buleux, jaunâtres, diaphanes et réunis en petits paquets. L'animal les fixe aux corps solides.

M. Bouchard-Chantereaux a très bien décrit la ponte du Carychium personnatum ; il fait observer que celle de notre espèce se trouve exactement la même,

. . e

ÂPPENDICE À LA CONCHYLIGLOGIE DE L'ALGÉRIE, des cription d'espèces nouvelles, par M. A. MoreLer.

Les espèces nouvelles que nous allons faire connaître existent depuis plus de dix ans dans notre collection; si nous ne nous sommes pas pressé de leur imposer un nom et de les décrire, c’est parce que cette tâche nous semblait réservée au savant conchyliclogiste dont les travaux et les investigations en Algérie sont connus de tout le monde.

Aujourd'hui que nous perdons l'espoir de voir figurer ces espèces dans l’œuvre considérable à laquelle elles se rattachaient , nous ne laisserons pas subsister plus long- temps une lacune qu'il nous est si facile de combler. Nous nous proposons même, si les circonstances nous invitent , d'entreprendre un travail général sur la Con- chyliologie de nos possessions africaines : nous sommes déjà pourvu de matériaux nombreux, recueillis par nos soins pendant une exploration de deux années, et nous

352

espérons les compléter encore avec le concours bienveil, lant des conchyliologistes. Nous offrons donc, en échange des espèces qui nous manquent, la série complète de celles que nous possédons en double. :

TESTACEA NOVA ÂLGERIENSIA.

Helix Punica, Nobis. (PI. 9, fig. 3, 4.)

T. imperforata, globosa-depressa , transversè dilatata, rugis decurrentibus decussata, albida, cingulis pallidè fulvis 4-fasciata ; anfract-5 parum convext, ultimo inflato, an- ticè deflexo. Apertura perobliqua, basi dilatata, intus nitida,

Jasciis perlucentibus. Peristoma vix incrassatum, reflexius- culum, margine columellari lato ; fauce et peristomate fus- culis.

Diam. maj. 38; min. 30; altit. 18.

« GC. imperforée, globuleuse, déprimée, dilatée transver- salement, finement striée dans les deux sens, blanchâtre, armée de 4 zones d'une couleur fauve pâle. Cinq tours de spire médiocrement convexes, le dernier renflé et fléchis- sant à sa terminaison. Ouverture très oblique, dilatée à la base, brillante à l’intérieur, les fascies du dehors ap- paraissent; péristôme simple, à peine réfléchi, élargi vers la columelle; la gorge et l'intérieur sont teints d’une nuance roussätre. »

Cette coquille est très voisine de l’'H. lactea, dont elle sc rapproche par sa taille et par la forme oblongue que lui donne la dilatation du dernier tour de spire. Néanmoins, on la distingue facilement à l'inspection de son ouverture, qui s'élargit circulairement à la base, au péristôme, qui n'est nullement bordé à l'intérieur, et au bord columel - laire, qui n’oflre point de saillie dentiforme.

Tous les specimens que nous avons eus sous les yeux, sont ornés de 4 bandes larges, roussâtres, également es- pacées sur un fond blanc, plus ou moins effacées à leur

353 --

terminaison, mais conservant leur vivacite sur la face in- férieure de la coquille. Le péristôme est teint d’une nuance fauve brillante qui se dégrade en pénétrant dans l'inté- ricur.

L'H. Punica habite la grande plaine de Temlouk, au sud-est de Constantine, elle remplace l'H. lactea, dont la véritable patrie est l'occident.

Helix senilis. Nobis (PL. 9, fig. 5, 6.)

T'. imperforata, globoso-depressa, transversè dilatata, crassa ; anfr. 5 172 planulati, ultimo dilatato, anticè de- flexo, 4-fasciato. Apertura obrotunda, ferè horizontalis; peristoma duplicatum, reflexum, crassissimum ; marginibus callositate connextis ; columella subunidentata.

Specimina modd inania in provincid Sitifensi legr.

« G. épaisse, imperforée, globuleuse, déprimée, dilatée transversalement; cinq tours et demi de spire aplanis. Le dernier marqué de 4 fascies et fléchissant antéricure- ment. Ouverture obronde, presque horizontale; le péris- tôme est très épais, doublé, réfléchi; les bords en sont réunis par une callosité ; une saillie dentiforme à la colu- melle. »

Nous n'avons rencontré que des individus morts et décolorés depuis longtemps de cette espèce; elle se dis- tingue surtout par une forte callosité qui double le péris- tôme et le rend continu. Sa dépression et sa forme oblon- gue le rapprochent de l'H. lactea, tandis que la callosité de la base et la protubérence dentiforme de la colu- melle, rappellent les caractères de l'H. xanthodon Ant.

Nous n'indiquons point de grandeur absolue parce que celle de l'H, senilis est extrêémenent variable; nous possé- dons des specimens qui mesurent de 19 à 29 mill. dans le sens du plus grand diamètre; de 13 à 22 dans leur plus petite largeur, et dont la hauteur varie de {6 à 16. Is ont

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tous été recueillis sur les collines arides du Tachondah , dans la direction de Constantine à Sétif.

Helix Massylæœa. Nobis. (PI. 9, fig. 1, 2.)

T'. imperforata, globoso-depressa, solidiuscula , striis incrementi et lineis spiralibus tenuiter decussata , albescens, fusco-violacescente marmorata et fasciata. Spira plus minus- ve conoidea ; anfract. 5 convext, ultimo anticè deflexo ; apertura obliqua, semiovalis ; peristoma obtusum, rectum ; margine columellari dilatata, calloso.

Diam. maj. 42; min. 34; altit. 25.

« GC. imperforée, globuleuse, déprimée, finement striée dans les deux sens , blanchâtre, marbrée et fasciée de brun-noirâtre. Cinq tours de spire plus ou moins déve- loppés, le dernier fléchissant, Ouverture oblique, demi- ovale; péristôme droit-obtus; le bord columellaire est dilaté et calleux. »

On ne peut nier qu'il existe une grande analogie en- tre cette espèce et celle de Morée qui porte le nom d'H. Codringtoni; cependant, un examen minutieux nous a convaincu qu'elles ne devaient point être confondues, quoiqu'elles se rattachassent au même groupe par une rare similitude.

La forme des deux coquilles est à peu près la même, quoique la spire de l’'H, Massylœæa, qui compte un nom- bre égal de tours, prenne volontiers une disposition plus conique. On remarque également sur l’une et sur l’autre des stries fines, décurrentes, qui coupent celles de l’ac- croissement; l'ouverture, quoique plus oblique et moins dilatée dans notre espèce, décrit à peu près la même courbe et présente les mêmes particularités ; un péristôme droit, épaissi, dilaté et calleux à la columelle, dont la courbure, toutefois, est à peine sensible. La différence consisle en outre dans les proportions qui sont moindres, dans le test, plus mince et moins rugueux, dans la colo-

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ration enfin, qui, au lieu d'une marbrure irrégulière , montre à zones d’une couleur fauve, plus ou moins appa- rentes, sur un fond blanc. La dernière est nettement pro- noncée et se dessine vivement sur les specimens que nous avons sous les yeux.

L'H. Massylœu habite la province de Constantine, mais nous ne pouvons préciser la localité.

Helix Desfontanea. Nobis. (PI. 9, fig. 7, 8.)

T. imperforata, globoso-depressa, rugoso-costulata, te- nuis, lutescens, obsoletè fasciata ; anfr. 4 112 convext, ultimo anticè deflexo. Apertura subcircularis ; peristoma te- nue, intus sublabiatum, marginibus approximatis; labro externo reflexiusculo, columelluri calloso, albo.

Dim. maj. {7 ; min. 15; altit. 10.

« GC. imperforée, globuleuse, déprimée, mince, rugueuse, forfement striée , jaunâtre et fasciée d’une manière obs- cure ; quatre tours et demi convexes, le dernier fléchis- sant antérieurement. Ouverture presque circulaire; pé- ristôme mince, faiblement labié ; les points d'insertion se rapprochent ; le bord externe est légèrement réfléchi; Je bord columellaire calleux. »

Très voisine de TH. nivosa Sow., à laquelle elle res- semble par sa couleur jaunâtre, la saillie de ses strics, la forme circulaire de son ouverture et le rapprochement des points d'insertion du péristôme;, cette coquille en diffère par une forme moins globuleuse et par la ténuité du péristôme, qui est bordé de blane à l’intérieur et c- rement réfléchi en dehors. Ajontons que les stries sont moins prononcées, plus régulières, jamais articulées, que la columelle est calleuse et d’un blane pur, l'ouverture plus dilatée, et que la spire enfin compte un demi tour de moins.

On ne peut nier toutefois qu'il existe entre ces deux

356

espèces un rapport intime, qui les rattache au même groupe et qui les lie à l'H, gyrostoma, Fer.

LH. Desfontanea a été trouvée sur les plateaux au sud de Boghar, dans la province d'Oran.

Helix psammoica. Nobis. (PI. 9. fig. 11.)

T. perforata, conoidea, costulato-striata , pallidè gri- sea, rubigineo-fasciata vel punctata. Anfr. 7 convexi, ul- timo basi convextusculo. Apertura depresso-lunaris; peris- toma rectum, inius labiatum; margine columellari ad umbi- licum reflexiusculo.

Diam. 8; altit. 9.

« C. perforée, conoïde, largement striée, grisâtre, armée de fascies interrompues d’une couleur de rouille; sept tours de spire arrondis, le dernier convexe à la base. Ouverture déprimée, lunaire; péristôme droit, labié; le bord columellaire est légèrement réfléchi sur l'ombilic. »

Cette jolie petite espèce se rencontre en grande abon- dance sur les plantes salines qni croissent dans les sables aux environs de La C'alle. Il est impossible de la confon- dre avec l'H. conoïdea Drap., qui est plus petite, plus atténuée, moins ombiliquée; elle se distingue, en outre, par la saillie des stries , par la convexité des tours de spire séparés profondément l’un de l’autre, et par la dé- pression de l'ouverture , qui conserve néanmoins une forme circulaire. Le sommet de la spire est corné; la cou- leur du testest d'un blanc grisâtre; il est orné de zônes étroites, d'un fauve pâle, plus ou moins effacées, souvent interrompues et punctiformes, dont la dernière, plus ap- pareute, est généralement continue.

Felix sordulentia. Nobis. (PI. 9, fig. 9, 10.)

T, solidiuscula , umbilicata, globoso-depressa, subtus turgidula, sordidè cornea, haud nitens, pilis brevibus hirta. Anfr. 5 convexi, suturd profunda discreti, ultimo anticè

357 dilatato. Apertura circularis ; peristoma acutum , rectum , marginibus conniventibus.

Diam. maj.7; min. 6;altit. 4 1/2.

« C. ombiliquée, globuleuse, déprimée, un peu renflée par dessous, à demi cornée, sans éclat , hérissée de poils courts; cinq tours de spire convexes et séparés par une suture profonde , le dernier antérieurement dilaté. Ou- verture circulaire ; peristôme droit, tranchant, les points d'insertion dilatés. »

Cette coquille offre quelque analogie avec l'H. Ponen- tina Morlt. ; mais elle a l’ombilic plus ouvert, l'ouverture plus circulaire et le péristôme droit, au lieu d’être réfléchi. Elle se rapproche encore de l'H. rugosiuscula Mich., dont elle diffère néanmoins par la nature du test, qui est uni- formément corné , et par les poils courts dont il est hé- rissé. Nous l'avons rencontrée aux alentours de Constan- tine dans les cimetières musulmans.

Glandina procerula. Nobis. (PI. 9, fi. 12.)

T. fusiformi-elongata, solidula, substriata, nitidè fulva : spira elongato-conica, obtusiuscula; sutura submarginata ; anfr. 6 planulati; ultimo spiram superante. Columella cal- losa, alba, breviter truncata ; apertura mediocris ; peristoma obtusum, margine exlerno vix arcualo.

Longit. 13; diam. 4. Longit : apert. 5; diam. 2.

« C. fusiforme, allongée, solide, lègèrement striée, d'un fauve brillant; la spire en forme de cône allongé, obtus au sommet; la suture sub-marginée ; six tours aplanis, le dernier plus grand que la spire. Columelle blanche, cal- leuse, brièvement tronquée. Ouverture médiocre ; péris- tome obtus ; le bord externe est à peine arqué. »

Il est impossible de confondre cette coquille avec la GI. folliculus Dr., qui est plus petite, plus cylindracée, et dont la spire plus raccourcie compte un tour de moins. Elle se

3583 rapproche davantage de la GI. subulata P£., qui vit dans l'île de Cuba; cependant le test de notre espèce est moins brillant, plus épais, plus nettement strié ; la spire est plus allongée; le dernier tour moins grand et moins cylin- dracé permet à l'ouverture de se dilater davantage; enfin Ja callosité blanche et anguleuse de la columelle complète les différences qui séparent ces deux coquilles. Nous avons recueilli celle-ci, qui nous paraît nouvelle, aux environs

de La Calle.

Glandina lamellifera. Nobis. (PI. 9, fig. 13.)

T. subfusiformi-oblonga, solidiuscula , pellucida, niti- dissimè fulva; spira conica, acuta, sutura læviuscula, lined opac& notata; anfr. G vix convexi, ultimo cylindraceo, 415 longitudinis superante. Columella subverticalis, breviter truncata, callosa; apertura elliptica, basi rotundata ; pa- riete lamella acutä, alba, spirali, profundè munito. Peris- toma rectum, obtusum, margine interno arcuato.

Longit. 10; diam. 3 1/2; apert. longit. 5; diam. 2.

« G. sub-fusiforme, oblongue, transparente, d'un fauve très brillant; spire conique, aiguë au sommet; suture lisse, marquée d’une ligne opaque; six tours de spire à peine convexes, le dernier cylindracé; surpassant les 4/5 de la longueur totale. Columelle presque verticale, cal- leuse, brièvement tronuquée; ouverture elliptique, arron- die à la base, munie d'une lame tranchante, blanche, spirale, profondément enfoncée. Péristôme droit, obtus; le bord externe est arqué dans son milieu. »

Plus petite que la précédente, cette espèce se distingue au premier examen par une particularité remarquable de l'ouverture, qui est munie d'une lame blanche, tran- chante, spirale, profondément enfoncée, dont l'extrémité se montre comme une petite dent, vers le milieu de la

paroi supérieure. La columelle présente une callosité large

399

et anguleuse, qui s atténue et se termine par une légère truncature à la base; le péristome est épaissi, et son limbe externe sensiblement arqué. On rencontre cette Glandine assez communément aux environs de Bône, dans les localités ombragées et rocheuses peu éloignées de la mer. Sa couleur habituelle est une nuance d’un fauve

brillant, nous possédons des spécimens parfaitement in- colores.

Anodon ZLucasii. Nobis.

C. ovato-elongata, ventricosula, rugosa, fragilis, ante- rius opalis, posticè elongata, attenuata, compressa, trans- versè subcarinata, bast ferè horizontalis; umbones tumidi , erost ; epidermis membranacea, brunneo-virens.

Longit. 107; latit, 56; diam. 33.

« GC. ovale, allongée, ventrue, rugueuse, fragile, anté- rieurement ovale, postérieurement atténuée, comprimée, carénée transversalement , presque horizontale à la base ; les crochets sont renflés, excoriés; l’épiderme membra- neux, d'un brun-verdâtre. »

Espèce suffisamment déterminée par un ensemble de caractères, qui, sans offrir de particularités saillantes, lui donnent cependant une physionomie distincte. Sa forme est à peu près ovale; médiocrement ventrue, elle est comprimée aux deux extrémités. La base se prolonge en une ligne droite, légèrement arquée vers le milieu, mais le bord cardinal prend une direction ascendante qui ré- sulte d’une légère dilatation du corselet. L’épiderme est membraneux, brun foncé, sans éclat, poli seulement sur les crochets, il prend une teinte verdâtre. Le test est mince, ridé, d'un blanc-bleuûtre à l'intérieur.

Habite les marécages boisés de La Calle; nous nel'avons. pas rencontrée dans les lacs voisins.

360 Unio sitifensis. Nobis.

C. latiuscula, depressula, rugoso-striata, basi sinuata, viridi-fuscescens , medio transversim paululum depressa. Margo anterior rotundatus, brevis; posterior productus, vix truncatus, superior curvatus; umbones integri, compresst, apice undulato-rugosi; dens cardinalis compressus, striatus, in valv& dexträ trianguluris, in sinisträ obsolete bifidus. Margarita aureo-flavescens in speciminibus recentibus ; posteà albido-cærulescens.

Longit. 60; latit. 32; dia. 10.

« G. élargie, un peu déprimée, un peu rugueuse, d'un vert-brunâtre, sinueuse à la base, léoèrement comprimée dans son milieu. Le côté antérieur est court et arrondi; le côté postérieur plus allongé, à peine tronqué; le supé- rieur arqué; les crochets sont intacts, comprimés, sil- lonnés de rides onduleuses; la dent cardinale, aplatie, striée, triangulaire sur la valve droite, est partagée en deux lobes peu distincts sur la gauche. La nacre, d'une couleur jaune doré sur les spécimens frais, devient ensuite d'un blanc- bleuûtre. »

Lorsque nous rencontrâmes pour la première fois cette coquille, dans l'Oued sefsaf, près de Philippeville, nous n'hésitâmes pas à la considérer comme nouvelle. Plus large, plus déprimée que l'U. Batavus, elle n'est point rostrée à son extrémité postérieure, comme l’U. pictorum, mais elle s’arrondit presque sans troncature. La surface, d'un vert souvent brunâtre, livide sur les crochets, est finement striée et conserve son intégrité jusqu'aux som- mets, l'on remarque des rides onduleuses. Les dents sont minces et peu saillantes; celle de la valve droite, en forme de triangle, plus ou moins émoussée; celles de la gauche, séparées en deux lobes inégaux. Les lames cardi- nales sont minces et nettement détachées ; celle d'en haut,

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sur la valve gauche, est plus élevée que la lame inférieure. Quand la coquille est fraîche, elle brille à l’intérieur d'une belle nuance jaune doré; mais cette couleur pâlit avec le temps et la nacre prend une teinte bleuâtre plus ou moins uniforme,

L'Unio sitifensis semble surtout appartenir à la pro- vince de Constantine; nous l'avons rencontré jusqu’à l'Oued dehhab, qui coule aux environs d'Hippone; on le trouve abondamment dans les ruisseaux de l’intérieur, au nord de l'Atlas et jusqu'à la limite du désert,

Nota. Il y aura une suite,

Descriprion de coquilles nouvelles,

par M. C. Reczuz.

Pricaruza uineara, Recluz. (PI. 10, fig. 9.) Testa adherente, rotundata, interdum ovato-obliqua , complanata, æqui aut inæquilatera, læviuscula, nec plicata, longitudinaliter striata; striis crebris, subrotundatrs alternis, concavis, purpureis, radiantibusve; margine subrotundato, non plicato.

Habite probablement l'Océan Pacifique, selon M. Ber- nardi. (Collection de M. Petit.) Hauteur, 45 mill.; largeur, 45-49; épaisseur, 10 mil].

La Plicatula lineata est une espèce de forme changeante, tantôt orbiculaire, à sommets équilatéraux, tantôt ovale oblique, et à côté antérieur plus prolongé que le côté

362

postérieur, ce qui reud les sommets inéquilatéraux. Valve inférieure tout à fait plate, blanche et montrant par trans- parence quelques lignes longitudinales, pourpres, espa- cées : celte valve est complètement adhérente de la base au sommet, d'avant en arrière, et se modèle sur la surface qu'elle a choisie. La valve supérieure est un peu convexe, empreinte de stries rayonnantes, inéquidistantes, rappro- chées, les unes saillantes, blanches, les autres creuses et pourpres, toutes onduleuses, tantôt simples, tantôt bi ou trichotomes. La marge supéro-antérieure est déprimée près des sommets, et relevée en bosse en avant : le côté postérieur est, comme le reste du contour de la coquille, inégalement arrondi, et légèrement inéquivalve.

La charnière se compose, sur la valve inférieure, de deux fortes dents centrales, ou plutôt d'une dent, en À à bran- ches sillonnées dans leur longueur, dent au centre de laquelle est un chondrophore triangulaire pour le ligament cartilagineux : cette dent est bordée par deux fossettes latérales pour recevoir les dents de la valve opposée : ces deux fossettes sont limitées extérieurement par deux autres dents latéro-marginales, ce qui complète trois dents sur cette valve. La valve supérieure a aussi trois dents, mais la dent centrale, également en forme de À, a ses branches plus minces: son intérieur fait aussi fonction de chon- drophore.

Les sommets de cette coquille sont tellement oblitérés qu'ils ne font aucune saillie, et se confondent entre eux : ils sont si bien soudés qu'on ne peut séparer les deux valves qu'en mutilant cette partie supérieure de la co- quille.

L'intérieur des valves est uni et blanc : l'impression musculaire est sub-centrale et unique : dans les Spon- dyles, à la suite desquels les Plicatules doivent être placées en troisième section, la charnière est exactement la même que celle des Plicatules. Celles-ci ont de grands

363

rapports avec les Spondyles. Elles n'en diflèrent que par la dent centrale de la valve inférieure, et les accidents extérieurs des deux valves : Dans les Plicatules , comme nous l'avons dit plus haut, cette dent à la forme d'un A, tandis que dans les Spondyles, elle affecte celle d'un U. Ce caractère est-il suffisant pour constituer un genre? nous ne le pensons pas, et nous sommes disposé à adopter l'opinion de ceux qui veulent réunir les deux genres : toutefois nous les diviserions en trois sections, ainsi disposées :

19 La première pour les Spondyles à dent centrale en forme de U et à valves appendiculées.

La seconde pour les Plicatules à dent centrale en À , à ligament bifurqué, et à valves non plissées, simple- ment striées, armées de courtes aspérités, telles que les Plicaiula australis, radiola, placunea, ostræformis , tu- bifera, rugosa de Lamarck, et notre Plicatula lineata.

La troisième pour les Plicatules pectiniformes a dent centrale en À, mais à ligament non bifurqué.

Arca sueniTens, Recluz. (PI. 10, fig. 3, 4.)

Tesia parvula, albo-viridescente, cordato-trigona, æqui- valvi, inœquilatera, posticè duplo-longiore, angulata, anticè rotundata, crassa, costato-sulcata; costis crassis 20, æqui- distantibus, 3-4 medianis per longum strid divisis ; intersti- tüis planis; apicibus anticè fleæis; area chondrophorica brevt, anticè truncata; margine interno sulcato.

Habite la côte ouest d'Afrique. M. Bernardi. ( Collec- tion de M. Petit.)

Hauteur, 11 mill.; longueur, 13 mill.; épaisseur, 10 mil].

Coquille petite, cordiforme, trigone, épaisse, inéquila- térale, à côté antérieur court, arrondi; le postérieur du

364

double plus long, terminé par un angle arrondi : elle est d'un blanc-verdâtre, et sillonnée de côtes rayonnantes au nombre de 20, séparées par autant de sillons d'un égal diamètre et planes : trois ou quatre côtes du milieu sont marquées d’une strie profonde, longitudinale; les autres sont simples : les sommets sont protubérants, séparés par un espace d'un millimètre seulement; ils sont infléchis, et tournés en avant: la facette chondrophorique est courte, en triangle allongé, tronquée en avant des som- mets, et terminée en angle aigu en arrière ; le bord dorsal qui la circonscrit forme une très courte auricule: le liga- ment cartilagineux est peu épais, sans traces de dessin.

L'intérieur des valves est d'un blanc lavé de fauve, son limbe sillonné de fortes dents séparées par une strie pro- fonde : impression musculaire antérieure arrondie, verti- cale; la postérieure oblique, et ovale-arrondie : plan cardinal court; dents du genre, c'est-à-dire toutes laté- rales, sept à huit antérieures inclinées en avant; la pre- mière et la dernière plus saillantes que les autres; douze postérieures inelinant en arrière : leur point de séparation est indiqué par une sorte de compression.

Enyana incerTA, Recluz. (PI. 10, fig. 5.)

Testa ovata transversa, lutea, nitida, lævigata, latere antice breviore ; valvulis in medio basi compressiusculis ; fascie interna ligula pallidè supernè fimbriata; cardine dentibus lateralibus binis ; altero latere dente laterali unico, altero bifido in uträque valvulä; impressione palliali su- pernè strüs fimbriata.

Hauteur, 8 mill.; long., 12 mill.; épais., 5 mill.

Belle espèce d’un jaune-orangé, pâle en dehors comme en dedans, très brillante et très lisse, ovale transverse, A J j AB AC A ,

ayant le côté antérieur un quart plus court que le côté postérieur, et le centre des valves légèrement comprimé,

365

mais un peu moins que dans d'aulres espèces; marge dorsale presque droite; bords latéraux de la coquille ar- rondis et sans plis; marge inférieure légèrement concave vers le centre ; limbe interne lisse et entier sur le bord.

La charnière se compose sur chaque valve de deux dents latérales, une simple antérieure sur la valve droite, et une autre bifide et postérieure : c'est le contraire sur la valve gauche : de ces dents, l’antérieure est trigone et prolongée en face de l'observateur; les deux branches de l’autre sont transverses, et étendues en arrière.

Les impressions musculaires peu visibles, sont ova- laires, obliques, et divergentes entre elles. La ligule pal- léale est lisse, mais sa marge supérieure se trouve frangée par les stries qui décorent le disque ventral de la coquille : les sommets sont petits et inclinés en avant.

Cette espèce vient de Manille, d'après M. Cailliaud, qui a bien voulu communiquer à M. Petit l'exemplaire d’après lequel nous venons de faire notre description. Nous ne connaissons aucune Erycine avec laquelle on pourrait la confondre : sa belle couleur, unique dans ce genre , du moins jusqu'à présent, sufhirait pour la distin- gucr de ses congénères. Nous lui avons conservé le nom

choisi par M. Cailliaud. C. KR.

Descriprion de coquilles nouvelles, par M. Perir DE LA SAUSSAYE.

Fusus Reeveanus, Petit. (PI. 10, fig. 7.)

ÆF. Testa fusiformi-turrita , infernè subventricosa ; sub- “contorta, anfractibus 7-8, convexis, transversim costulatis, | 25

366 —-

costulis irregularibus, plus minusve planulatis; apertura oblonga; columella subcallosa ; labro intüs subsulcato, mar- gine dentato ; cauda breviuscula, subrecurva.

Operculum.

« Coquille fusiforme, un peu contournée, ayant sept à » huit tours de spire, convexes, ceints transversalement » de côtes irrégulières, inégales, plus ou moins applaties; » ouverture oblongue, columelle un peu calleuse : le » bord droit sillonné intérieurement, avec la marge den- » telée; canal médiocrement allongé, et un peu recourbé » à gauche.

» Opercule inconnu. »

Longueur, 84 mill.; largeur, 33 mill.

Cette coquille, dont nous n’avons trouvé la description nulle part, et que nous croyons nouvelle, se rapproche du Fusus corneus de Linné (Fusus illandicus de Gmelin et de Lamarck), mais elle présente à sa surface des côtes transversales assez fortement prononcées, qu'on ne trouve pas dans l’autre espèce, dont les stries sont peu saïllantes : celle-ci, en outre, est toujours lisse intérieurement, tandis que le F". Keeveanus offre à l'intérieur des sillons corres- pondant aux côtes de la surface extérieure : par cela même aussi la marge du bord droit de ce dernier est assez forte- ment dentelée, tandis qu'elle est à peu près lisse dans le F. corneus, dont le canal paraît être aussi un peu plus court. Notre coquille, la seule que nous ayons vue jusqu’à présent et que nous devons à l'obligeance de M. Bernardi, est remarquablement contournée, genre de déformation qui se rencontre aussi quelquefois parmi les Fusus cor- neus.

L'exemplaire d’après lequel nous venons de donner notre description n’a pas été trouvé à l’état frais, et il est dépourvu d'épiderme ; mais il est probable que cette es- pèce en a un analogue à celui des espèces voisines qui nous

367

viennent des mers du Nord. M. Bernardi pense que le Fuseau dont il est ici question vient des côtes de Terre Neuve.

2 TurBweLLA CALEDONICA, Petit. (PI. 10, fig. 6.)

Testa lanceolata-fusiformt, subperforata , vel rimata, rufescente fusca; spira acuta; anfractibus octonis, rotun- datis, striis elevatis transversim cinctis, longitudinaliter plicato-costatis;, apertura mediocri, intus aurantio-crocea ; columella subcallosa ; labro intùs sulcato, margine crenato, ac nigrescente ; cauda breviusculä ad basim nigricante.

« Coquille lancéoïée, fusiforme, présentant une fente » ombilicale, de couleur brun-fauve ; spire aiguë ; huit » tours de spire, assez arrondis, munis de fortes côtes » longitudinales assez régulières, et qui sont traversées » par des stries élevées, et également régulières, sauf vers » la base, elles sont un peu plus saillantes : ouverture » médiocre, d’un jaune orangé intérieurement : colu- » melle légèrement calleuse; bord droit crénelé intérieu- » rement et à la marge, qui est d’un brun foncé, et parait » noirâtre; canal assez court, noir vers l'extrémité. »

Longueur, 34 mill.; largeur, 14 mill. Habite la Nouvelle Galédonie.

Cette coquille est remarquable par sa forme élégante, ainsi que par la teinte foncée qui s'étend vers sa base et

[2 . e. \ q) ® LA qui devient noire à l'extrémité du canal. Sous ce rapport elle a quelque ressemblance avec la 7. ustulata de M. Reeve, mais celle-ci est proportionnellement plus

pas. : es

courte, plus ventrue, et aussi d’une coloration différente : notre espèce se rapproche encore de la T. nana figurée dans la monographie du même auteur, mais cette dernière est encore plus courte, el elle n'offre pas la teinte noire qui termine la T. caledonica.

368

Nous devons cette coquille à M. le capitaine de vais- seau Leconte, qui l’a rapportée de la Nouvelle Calédonie.

Nous avons recu de M. Haines, une très jolie variété du Bulimus interstinctus, de M. Gould (var. rubicundula), laquelle nous a paru assez intéressante pour être rapportée ici et figurée sur une de nos planches. Voici la descrip- tion de cette coquille :

Buzimus inrersrincrus, Gould. (PI. 10, fs. 8.)

B. Testa cylindraceo-pyramidali, imperforata; anfrac- tibus septem, subrotundaiis, obliquè striatis, infra suturas peculiariter crenulatis ; columella subcontorta ; apertura mediocri; labro tenui, simplici; rubicundula, epidermide tenui, corneo-rufescente induta.

« Coquille cylindracée, pyramidale, sans ombilic, » ayant sept tours de spire, arrondis, striés obliquement, » finement crénulés au-dessous de la suture; columelle » un peu contournée; ouverture médiocre; bord droit » mince, tranchant; d'une couleur rouge nuancée de rose, » recouverte d'un épiderme corné, mais très mince el à » travers lequel perce la couleur du test. »

Longueur, 45 mill.; largeur, 23 mill.

Cette espèce est remarquable par la rangée de fines crénelures qui borde la suture : elle habite la côte ouest de l'Afrique, au cap des Palmes.

Dans les individus adultes de l'espèce dont il s'agit, on remarque une sorte de troncature au bas du bord gauche, et nous sommes disposé à penser que cette coquille devrait être rangée parmi les Achatina, de même que le 2. tor- ridus de M. Gould. Nous irons même plus loin, car nous pensons qu'on devrait distraire du genre Bulime toutes les espèces, à bord tranchant, découvertes depuis quelques années sur la côte occidentale d'Afrique. SP)

369

Descriprion de deux espèces d'Hécices (S. G. Sirep- taxis), par M. Sr. Moricans.

Le genre Streptaxis a été établi par M. Gray, en 1837 (London’s magazine nat. hist. p. 484), pour un certain nombre d'Hélices, dans lesquels l’auteur remarquait une sorte de torsion de l’axe, une déviation dans la formation des tours de spire, auxquels l’animal faisait prendre une direction plus ou moins oblique. Cette coupe, au point de vue zoologique, n'est pas admissible, et ne pourrait être acceptée que comme une simple division très secondaire, dans laquelle on ferait entrer un certain nombre d’Hélices qui semblent avoir entre elles des rapports particuliers, et encore quelques-uns de ceux-ci sont-ils contestables ; on est même conduit à rattacher à ce groupe des espèces auxquelles manque le caractère principal, la déviation des tours de spire, ainsi que le fait aujourd’hai M. Moricand pour une des deux espèces dont il nous envoie la descrip- tion suivante.

> A

Hecix (Streptaxis) srrePronox, Moricand.

Ce 10, fig. Î a. b. ce)

H. Tesia perforata, obliquè ovata, nitida, levissimè striata, lutescente albida;, anfractibus 7 1/2, ullimo latera- liter deviante ; apertura semi-ovali, lamella intrante validè contorta; peristomate latè reflexo, albo, margine dextro et sinistro dente calloso marginem non attingente munito.

« Coquille perforée, ovale-oblique, brillante, finement » striée; d'un blanc-jaunâtre; présentant sept tours et » demi de spire, dont le dernier surtout s’écarte oblique-

370 -

» ment de l'axe; ouverture semi-ovalaire ; la lamelle » columellaire contournée; péristome largement réfléchi, » blanc, présentant intérieurement, à droite et à gauche, » une dent calleuse. »

Grande hauteur de la coquille, 9 millim.

Habite : La province de Bahia (Brésil).

Cette espèce a beaucoup de rapports avec mon Helix dejecta (Streptaxis dejecta, Petit), même couleur, blanc- jaunâtre, également brillante et translucide; mais elle est ovoide, sa spire étant bien plus élevée, sa hauteur étant de 9 millimètres, et son plus grand diamètre de 7, tandis que l'H. dejecta n'a communément que 4 millimètres de hauteur sur 6 de largeur, et dans ies plus grands indi- vidus, 6 de hauteur sur 9 de largeur. Dans cette dernière, la lame formée intérieurement par le repli du péristome sur le dernier tour est droite, et dans le Streptodon elle est contournée en S.

2% Heuix (Strepiaxis) cryPronon, Moricand.

(PL. 10, fig. 2 a. b. c. d.)

H. Testa umbilicata, orbiculato-depressa, regularis, dia- phana, nitida, albida; anfractibus 6; apertura depresso- lunata; lamella profunda, conica, obtusa; peristomate acuto, non reflexo, basi dente calloso, lato, in medio emar- ginato munito.

« Coquille ombiliquée, orbiculaire, déprimée, régu- » lière, diaphane, brillante, blanchâtre; présentant six » tours de spire; ouverture semi-lunaire, déprimée ; la- » melle colamellaire intérieure , conique, obtuse; péris- » tome tranchant, non réfléchi, garni d'une dent large, » échancrée au milieu. »

Diam. maj. 5 mill.; haut. 3 null,

371 Habite : La province de Bahia, comme la précédente.

Quoique cette espèce soit parfaitement régulière, et bien que les derniers tours ne soient nullement déjetés, on ne peut l’éloigner de la précédente, et des Streptaxis (genre, au surplus, que je n'admets pas). C’est la même consistance que les S. comboides, dejecta, deformis, etc., et on la prendrait au premier coup d'œil pour un jeune individu de l’une de ces espèces, dont elle se distingue cependant facilement par sa forme régulière et les dents de son ouverture. Celle de ces dents qui est columellaire, est assez profondément enfoncée dans l'ouverture, obtuse, conique, et sans liaison avec le péristome. L'autre occupe presque toute la partie inférieure de celui-ci : elle est large, et simule un fort bourrelet échancré dans le milieu, ou deux dents réunies situées un peu en dedans, en sorte qu'en regardant la coquille perpendiculairement à son axe, on n’aperçoit aucune des dents. L’ombilic est bien ouvert et laisse voir tout l’intérieur de la spire.

Sr. Moricanp.

On a déjà rattaché au groupe des Streptaxis un assez rand nombre d'espèces, appartenant à des points très divers du globe, et nous pensons que nos souscripteurs nous sauront gré de leur donner ici la liste de ces es- pèces.

St. Aberrata, Souleyet. Cochinchine. Albida, Pfeiffer.

Alveus, Dunker. Blandingiana, Lea. Liberia.

Candei, Petit. Nouvelle-Grenade. Comboiïides, D'Orbigny. Bolivie.

Contusa, Fer. Brésil,

Contusula, fer. Id ?

= D

Cryptodon, Moricand. Bahia.

Deformis, Fer. Brésil.

Dejecta, Petit. Bahia.

Deplanata, Pfeiffer.

Distorta, Jonas.

Dunkeri, Pfeiffer. Andes (Colombie .

Maugeræ, Gray. Siera leone.

Nobilis, Gray. Id.

Ovata, Pfeiffer.

Peroteti, Petit. Nilgherries (Inde).

Petitui, Gould. Tavoy (Inde).

Prostrata, Gould. Cap des Palmes (Afr. OcC. }.

Pyriformis, Pfeiffer.

Reclusiana, Petit. Guinée.

Rimata, Pfeiffer.

Souleyetiana, Petit. I. Seychelles.

Streptodon, Moricand. Bahia. Subregularis, Pfeiffer. Troberti, Petit. Guinée. Uberiformis, Pfeiffer. Brésil.

La plupart de ces espèces ont été figurées par M. Phi- lippi dans son ouvrage intulé : Æbbildungen und Bes- chreibungen, ete. Comme on les a trouvées en Afrique, en Amérique et en Asie, il est probable qu'on en décou- vrira beaucoup d’autres espèces, et nous signalons ce groupe aux observateurs, en les engageant à chercher la cause pour laquelle le Mollusque, arrivé à un certain degré d’accroissement, abandonne, dans la formation de sa coquille, la marche régulière ordinairement suivie par les animaux du genre Hélice.

re HA 2

373

Suite du CATALOGUE DES COQUILLES MARINES DES CÔTES DE FRANCE, par M. Perir LE LA SAUSSAYE (1).

Famizze Des CarDiAcéEs, Lam. Genre Bucarde. Cardium, Lin.

CarDiuM ECHINATUM, L. Cardiuwu mucronatum, Pol. crassispinosum? SOW.

(Da Costa, pl. KES 51

Habite : Nos côtes de la Manche et de l'Océan : la Mé- diterranée, M. Recluz. Le golfe de Lyon, dans les vases, à d’assez grandes profondeurs, M. Martin.

CARDIUM ACULEATUM, L. (Poli, pl. 17, f. 1-3.)

Habite : Les côtes de la Manche, de Gerville. Celles de la Bretagne, Collard; et notre littoral méditerranéen.

CARDIUM ERINACEUM, Lam. spinosum, Dillw.

(Poli, pl. 17, f. 4-6.) Habite : Nos côtes du nord, de l’est et de la Méditer-

ranée.

CARDIUM TUBERCULATUM, L. tuberculare, Sow.

(Chemnitz, f 1735) Habite : Sur toutes nos côtes. La variété blanche semble

(4) Voir, pour la première partie de ce Catalogue, à la page 274 de ce volume,

374

plus particulière à la Méditerranée, elle vit dans les sables.

CarDiuM ciLiARE, Gmel.

CKnor/6: pli, 5.) (Reeve. Monopr. pl. vu, f. 35.)

Habite : Les côtes de la Manche, de Gerville. Nos plages de la Méditerranée. Toulon, MM. Thorrent, Matheron. Dans les vases, M. Martin.

Carnium Desaayesir, Payr. (Coq. corse. PI. 1, f. 34.)

Habite : Les côtes de la Méditerranée, MM. Thorrent, Becluz. Assez profondément dans la vase, M. Martin.

Carpium PpArILLOSUM, Poli. Cardium scobinatum, Lk. Poli, Payr. planatum, Ken. (Poli, pl. 16, £. 2-4.) Habite : Toulon, M. Mittre. Marseille, M. Martin, dans les fonds de gravier.

CarDiuM EDULE, L, Cardium glaucum? Brug.

(Pennant, pl. 50, f. 41.)

Habite : Nos côtes de l'Océan et de la Méditerranée. Commune dans les étangs salés, M. Martin.

CaARDIUM CRENULATUM, Lam.

(Delessert, pl. 11, f. 5.) Habite : Les côtes de la Manche, Collard. La Méditer-

ranée.

375

10° Carnium rusricum, Lam. Cardium edule, var. Desh. Lamarckü, Reeve.

(Reeve. Monog. f. 93.)

Nota. Cette espèce, et les deux qui précèdent se rapprochent beaucoup, et devront peut-être être réunies,

11° CarDium serrATUM, L. Brug. lœvigatum, Gmel. (Pennant, pl. 51, f. 40.)

Habite : Nos côtes sur les deux mers.

Nota. Nous avons reçu cette espèce provenant des mers du Nord,

sous le nom de C. Norwegicum, Spengler. Le Cardium Pennantii, Reeve, nous paraît être une variété du

C. serratum, variété moins allongée, plus ventrue. 12° CaARDIUM SUBANGULATUM, Scacchi. Cardium siculum, Sow. stellatum, Reeve. aquilinum, Mittre.

(Sow. Conchil. ill. f. 31.) Habite : Toulon, M. Mittre.

13° Carnium ExieuuM, Gmel? Maton. Cardium pygmœum, Donovan. parasiticum, Costa. (Donovan, pl. 32, f. 3.)

Habite : Les côtes de la Manche, Gerville, Collard; celles de la Méditerranée, M. Recluz; avec le C. papillo- sum, M. Martin.

Nota. Cette espèce n’est peut être qu'une variété, ou un jeune du Cardium subangulatum.

14° CarniuM rosEuM, Lam.

Habite : Dans la Manche, près de Cherbourg, Zamarck.

376

Nous citons, d’après l'autorité de Lamarck, cette es- pèce qui nous est complètement inconnue, et qui appar- tenait au cabinet de feu M. Defrance.

15° CarDiuM PECTINATUM, Lam. non L.

Habite : La Méditerranée, Lamarck. Toulon, M. Martin.

Cette espèce serait, d'après M. Philippi, une variété du C. edule. Le C. pectinatum de Linné, est le Card. œoli- cum; Born. Nous ne connaissons pas l'espèce de La- marck.

Nota. Indépendamment des Cardium qui précèdent, il est pos- sible qu’on découvre plusieurs autres espèces déjà décrites, savoir :

Sur nos côtes de la Manche, les C. ovale, Sow.; nodosum, Mont. ; arcuatum, Mont.

Et sur notre littoral méditerranéen, les G. scabrum, minimum , parvum., de Philippi.

Genre Cardite, Cardita.

Carpira cALvCuLATA, L. (Chama). Cardita sinuata ? Lam.

(Poli, pl. 23, £. 7-9.) Habite : Nos côtes de la Méditerranée.

CarDITA suLCATA, Brug. Cardita antiquata, Poli, non L,

(Bolt, pl. 23,112, 13.)

Habite : Les mêmes localités que la précédente. Se vend à Toulon sous le nom de Prairé rouge. M. Martin.

Carnira rRAPezIA, Mull. (CAama). Cardita muricata, Pol.

(Pol; p.236 92.)

Habite : Les environs de Toulon, .

377

4% CarpirA AcuLEATA, Poli. Cardita squamosa, Lam. (Pohapl::23..f:232 (Philip., pl. 4, f. 18.) Habite : Les environs de Toulon , M. Recluz; à d’assez grandes profondeurs, M. Martin.

CARDITA LITHOPHAGELLA, Lam, (Deléssert,pl'11; 11°)

Habite : Les environs de Toulon.

Nota. Lamarck fait remarquer que cette coquille a l'aspect de la Cypricardia coralliophaga, mais à charnière de Cardite : elle nous paraît effectivement différente, mais elle a été confondue par quel- ques conchyliologues, et notamment par M. Mittre, qui a donné dans ce journal (année 1850, page 125) une notice sur le genre Cypricarde, en prenant pour base la Cardita lithophagella, à la- quelle il a donné le nom de Cypricardia coralliophaga, qui ha- bite les mers des Antilles, et non la Méditerranée;

Nous ne croyons pas qu’on ait encore trouvé sur notre littoral la C. corbis de Philippi, trouvée par cet auteur à Naples et en Sicile.

Genre Isocarde. /socardia, Lam.

Isocarpia cor, L. (Chama). (Pol; pl 223501.242)

Habite : Nos côtes de la Manche , M. Bernardi. Notre littoral méditerranéen. Cette espèce, que l’on trouve par des latitudes très froides, et dans les eaux de la Méditer- ranée, ne varie que par ses dimensions. Elle paraît vivre de préférence dans la vase, à certaine profondeur.

FamiLze nes ARCACÉES, Lam.

Genre Arche. Ærca, Lam.

ARCA ANTIQUATA, L.

378

ÀrcA auriculata ? Lam.

Diluwü? Lam. (Delessert, pl. 11, f. 12.)

Habite : La Méditerranée : on prétend qu'elle a été trouvée sur les côtes de la Provence, ce qui peut être, puisqu'on la trouve en Corse et sur les côtes d'Italie ; mais nous n'oserions affirmer qu'elle appartient bien réelle- ment à notre littoral.

Arca Noz, L (Poli, pl. 24, f. 1,2.) Habite : Les plages de nos mers du nord, de l'ouest et du sud.

ARCA TETRAGONA ; Poli. Arca fusca, Mont. non Lam. navicularis? Brug. imbricata, Dillw. briüannica, Reeve.

(Poli, pl. 25, f. 12, 13.) (Donov., pl. 158, f. 3, 4.)

Habite : Nos côtes de la Manche et de l’ouest.

ARCA LACTEA, L. Arca modiolus, Pol. nodulosa, Müll. nucleus, Pennant. perforans, Turt.

(Pennant, pl. 58, f. 59.)

Habite : Les côtes de la Manche, Celles de la Méditer- ranée.

379 Arc Quoi, Payr. (Payr, pl. 1, f. 41-3.; Habite : Nos côtes de la Méditerranée, MM. Recluz, Thorrent.

Nota. Gette espèce est considérée par beaucoup de conchyliologues comme n'étant qu’une simple variété du A. lactea,

Arca GaymarDi, Payr. (Payr., pl. 1, f. 37-9.)

Habite : Toulon, M. Thorrent.

Nota. Cette coquille, blanchâtre, épaisse, treillissée, ayant une forme quadrangulaire , semble n'être qu'une variété de l'espèce qui précède.

ArcA carpissA, Lam. (Delessert, pl. 11, f. 14.) Habite : Les côtes de Bretagne, M. Collard Descherres.

ARCA BARBATA, L.

(Poli, pl. 25, f. 6, 7.)

Habite : Les côtes de Bretagne, M. Coliard. Nos côtes de la Méditerranée. Toulon, Martigues, M. Martin.

Nota. En outre des espèces qui précèdent, il en est probablement quelques autres qu’on parviendra à découvrir sur nos côtes, et nous indiquerons aux recherches des collecteurs les A. imbricata et scabra de Poli. Toutefois, nous ferons observer que dans cette fa- mille les espèces sont sujettes à de très notables modifications de formes, résultant, soit des différences d'âge, soit de leur habitat, et qu'en cherchant à découvrir des espèces nouvelles, on arrivera peut-être à reconnaître la nécessité de réunir plusieurs de celles qu'on a séparées.

Genre Pétoncle. Pectunculus, Lam.

{o PecruncuLzus GLyGIMERIS, L.

380

Arca bimaculata, Poli.

(Œurt. Br.Biv. pl. 12; f. 4.)

Habite : Les côtes du Finistère, M. Collard. Nos côtes de la Méditerranée, M. Thorrent. À de grandes profon- deurs, M. Martin.

PecruncuLus rIiLosus , L. Arca undata ? L,. Var. Arca marmorata, Gm. Lam.

(LurtBr, Biv. pl. 12:29

Habite : Nos côtes de la Manche, MM. Bouchard, de Gerville. De la Méditerranée, MM. Thorrent, Recluz.

PEcTuNCULUS vIOLACESCENS, Lam. Var. P, pallens ? L. (Payraudeau, pl. 2, f. 1 )

Habite : Nos plages méditerranéennes.

Quelques conchyliologues se sont montrés disposés à considérer le P. stellatus de Lamarck, comme une variété du P. pilosus, etle P. nummarius, comme une variété du P. violacescens.

M. Philippi cite aussi une espèce voisine du P. viola- cescens (son P. lineatus), qu'il a trouvée en Sicile, que M. Requien a découverte en Corse, et qui se retrouvera peut-être sur nos rivages de la Méditerranée; nous rappe- lons ces diverses espèces pour guider nos collecteurs dans leurs recherches; le P. lineatus de Philippi n'est pas le même que M. Reeve a décrit depuis sous le même nom, dans sa monographie du genre Pectunculus.

Genre Nucule. Vucula, Lam.

NucuLA MARGARITACEA, Brug.

es rca nucleus, 1. Donax argentea, Gimel. (Turton. Br. Biv. pl. 13, f. 4.) Habite : Nos côtes de la Manche et de la Méditerranée.

Nucura PELLA, L. (4rca). Lembulus deltoideus, Risso. (Risso, fig. 164.) flabite : Nos côtes de la Méditerranée. NucuLa EMARGINATA, Lain. interrupta, Poli. fabula, Sow. Lembulus Rossianus, Risso. (Risso, fig. 166.)

Habite : Nos côtes de la Méditerranée. Agde, M. Recluz.

Nota. Il est probable qu’on trouvera sur notre littoral plusieurs autres espèces de Nucules qu’on rencontre sur les côtes d'Angleterre, ou qui vivent dans les eaux de la Méditerranée. Nous signalerons aux recherches des collecteurs les N. tenuis de Montagu, rostrata de Guwelin, minuta de Fabricius, nitida de Sowerby, argentea, Poli {Polii, Philip.)

Famizze pes CaAMAcéEs, Lam.

Genre Came. Chama, L.

CHAMA GRYPHOIDES, L.

(Pol pl. 23, 1.5.) Habite : Les côtes du Finistère, M. Collard. Nos côtes

de la Méditerranée. CHama unicornis, Brug. bicornis, Gmel.

(Chemnitz, f. 519, 520.)

#abite : Nos côtes de la Méditerranée.

= 399

Cette espèce, que nous indiquons d’après l'autorité de Lamarck, comme distincte, est regardée par beaucoup d'auteurs comme une variété de la Ch. gryphoides.

Nota. Indépendamment des deux espèces que nous venons de citer, il est probable qu’on trouvera sur les côtes de Provence la Ch. gryphina, qui se rencontre assez fréquemment sur les côtes de Si- cile, d'Italie et de Corse.

Deuxième ordre : fonomyaires. Famizze ves MyTiLacées, Lam.

Genre Lithodome. ZLithodomus, Cuv.

Lirnonomus LirnopnaGus, L. (Mytilus). Modiola lithophaga, Lam. Lithodomus dactylus, Guv.

(Poli, f. 9-13.) Habite : Nos côtes de la Méditerranée.

Genre Modiole. Modiola, Lam.

MonioLa pApuAnA, Lam. (Pennant, pl. 56, f. 77.)

Habite : La Manche. Boulogne, M. Bouchurd-Chan- tereaux.

92° MonioLa ALBICOSTA, Lam. (Delessert, pl. 13, f. 8.) Habite : Les côtes du Finistère, M. Collard. La Médi- terranée, M. Recluz.

Nota. Nous ne citons qu'avec doute cette espèce, que Lamarck dit appartenir à l'Océan Indien.

Monioca sarBaTA, L. (Mytilus). Var. Modiola Gibsti, Leach.

333 (Poli, pl. 39, . 6,7.) (Leach. Misc. pl. 72, f. 2.)

{Habite : Les côtes du Finistère, M. Collard. La Médi- terranée, M. Thorrent.

MoniozA niscrEPpans, Mont. (Montag Suppl. pl. 26, f. 4.;

Habite : Les côtes de Ia Manche, du Finistère et de l'ouest de la France.

Monio1.aA miscors, Gmel. (Furton. Br. Biv. pl. 15,f. 4.) Habite : Nos côtes de la Méditerranée.

Il y a quelque confusion dans les deux espèces qui pré- cèdent, et que Lamarck a prises l’une pour l’autre. Nous avons nous borner à indiquer les figures auxquelles on doit se reporter pour connaitre ces deux Modioles

Nota. M. Requien cite, dans son catalogue des coquilles de la Corse, la M. costulata de Risso, qui semblerait devoir aussi se trou- ver snr les côtes de Provence. M. Philippi a décrit, en outre, deux autres espèces propres aux côtes d'Italie et de Malte, les M. Petagnæ

et M. vestita, qu’on retrouvera peut être également sur notre lit- toral.

Genre Moule. Mytilus, L.

Moyrizus GALLOPROVINCIALIS, Lam. sagittatus, Poli. dilatatus, Gray. flavus, Poli (var.). (Polipl: 3245 2/3et tot. var (Philip-meSic plie t2412,913)

Habite : Nos côtes de la Méditerranée, Côtes du Finis- tère? M. Collard.

2 Myrizus enuis, L. vulgaris, Da Costa. pellucidus, Maton. . borealis? Lam. (Knor. Vergn. 4. pl. 15, f. 1.) (Chem. pl. 84, f. 751.)

Habite : Nos côtes de la Manche et de l'Océan.

Mymizus icurvarus, Mat. et Rak.

(Mat. et Rak. pl. 3, f. 7.)

fTabite : Les côtes de la Manche, MM. Bouchard, Ger- ville. Gelles du Finistère, M. Collard.

Myrizus minimus, Poli. (Poli, pl. 31, £. 1.)

Habite : Boulogne, M. Bouchard. La Méditerranée, M. Thorrent.

Nota. M. Bouchard pense que ces deux dernières espèces ne sont que des M. edulis dégénérés par l'absence plus ou moins prolongée de l’eau de la mer, et par conséquent de nourriture. D’après ce con- chyliologue, le M. incurvatus n’est recouvert par la mer que trois ou quatre heures par vingtquatre heures: le M. minimus ne se trouve que dans les anfractuosités des rochers situés à la base des falaises, et sur quinze jours, en reste huit absolument à sec, n'étant baigné dans les sept autres jours que pendant deux heures sur vingt- quatre. M. Bouchard assure qu’en remontant ou en descendant la plage on trouve les passages d’une espèce à l’autre. Nous avons cru cependant devoir, comme lui, indiquer séparément ces deux espèces, admises par d’autres auteurs, pensant qu'une nouvelle étude fera cesser l'incertitude qui pourrait encore exisier sur ce point.

Myrizus reTusus, Lam.

Habite : Toutes les côtes de la Manche, MM. Bouchard, Lamarck. À une assez grande profondeur, M. Collard.

Myrizus ABBREvIATUS, Lam.

389

(Delessert, pl. 14, f. 1.) [Habite : Dans la Manche, à l'embouchure de la Somme, à une assez grande profondeur, Lamarck. Les côtes du Finistère, M. Collard. Quelques personnes considèrent cetle espèce comme une simple variété du M. edulis.

Myrizus nesperianus, Lam. (Payraudeau, pl. 9, f. 5.)

Habite : Nos côtes? Lamarck. MM. Payraudeau et Requien ont trouvé cette espèce en Corse.

Genre Pinne. Pinna, L.

Pixna Gens, Maton. lœvis. Donov. —- fragilis, Pennant. (Donovan, pl. 152.)

Habite : Toutes les côtes de la Manche, MM. Bouchard, Collard, de Gerville. Elle vit à d'assez grandes profon- deurs.

20 PrnnA PECTrINATA, L. rudis, Pol. (Poli,“pl. 33;f 3.)

Habite : Les côtes de la Manche, M. de Gerville. La Méditerranée, M. Recluz.

Pinna squamosa, L. nobilis, Poli, non L.

(Pol pl 3596732) Habite : Nos côtes méditerranéennes, M. Torrent.

Nota. Nous n’avons vu citer jusqu’à présent comme propres à nos côtes que les espèces qui précèdent, mais il est probable qu'il en est quelques autres. Nous ferons remarquer en outre qu’il y a une assez grande confusion dans la nomenclature, et qu'il serait à désirer que

386

quelqu'un se trouvât en position de bien déterminer nos espèces, en les étudiant sur le littoral même. M. Philippi cite comme appartenant

aux eaux de la Méditerranée les P. muricatus, Poli; #1arginala, Lam.; vitrea, Gmel,

FAMILLE pes MALLÉACÉES, Lam. Genre Âvicule. Ævicula, Lam.

AviCuLA TARENTINA, Lam. aculeata. Risso. (Pol, p:92 F7

Habite : Nos côtes de la Méditerranée, MM. Thorrent, Recluz.

Famizze Des Pecrinines, Lam. Genre Lime. Lima, Lam. Lima squamosa, Lam. Ostræa lima, L. (Poli, pl. 28, 1.22, 25.) Habite : Les côtes du Finistère, M. Collard. Celles de la Méditerranée, MM. Thorrent et Recluz.

90 Lama inFLATA, Lam. Ostræa fasciata? L.

glacialis, Poli.

Lima ventricosa, Sow.

(Poli, pl. 28, f. 19, 21.) | Habite : Les côtes du Finistère ? M. Collard. Nos côtes de la Méditerranée, MM. Recluz, Thorrent. Lima rexErA, Turton. (Zool. journal, 2. pl. 13, f. 2.)

Habite : Nos côtes de la Méditerranée, d’après

357

M. Thorrent, qui nous a désigné cette espèce sous le nom de Bullata, Ch.

Genre Peigne. Pecten, Lam.

Pecren Maximus, L. (Ostræa). (Donovan, pl. 49.) Habite : Nos côtes de la Manche, MM. Bouchard, de Gerville. Celles du Finistère, M. Collard. Pecren JaAcoszæus, L. (Poli, pl. 27, f. 1-3.) Habite : Les côtes de la Manche, M. de Gerville. Nos côtes de la Méditerranée, M. Recluz, M. Thorrent. PEcTEN GLABER, L.

Habite : Nos plages méditerranéennes.

Pecren Griseus, Lam. (Chem. fig. 644.) Habite : Toulon, M. Thorrent.

PEcren suzcarus, Born. Lk. (Born. pl. 6, £. 3.) Habite : Agde, M. Recluz.

PecrTex unicozor, Lam. (Knor. 1. pl. 18, £ 5.) Habite : Nos côtes de la Méditerranée.

Nota. Lestrois espèces qui précèdent, et qui nous ont été signalées comme se trouvant sur nos côtes, sont regardées par quelques au- teurs comme des variétés du P. glaber. On a aussi rapporté à cette même espèce les P. flavidulus, virgo (?) de Lamarck, P, citrinus de Poli, et plusieurs Ostræa de Gmelin, qui tous vivent dans les eaux de la Méditerranée. C'est aux collecteurs, qui habitent notre

388

littoral, qu'il appartiendra d'étudier ces coquilles, d'en réunir un grand nombre de variétés, et de découvrir les caractères constants qui pourraient faire distinguer les espèces.

Pecrex oPEercuLARS, L. subrufus, Pennant. sanguinea? Poli.

Habite : Nos côtes de la Manche, de l’ouest et de la Méditerranée.

PECTEN LINEATUS, Mat. et Rack. (Da Gosta, pl. 10, f. 8.) Habite : Les côtes de la Manche, MM. Pouchard, de Gerville, Collard.

Nota. Cette espèce est regardée par quelques auteurs comme une variété du P. opercularis. 9 Pecrex Aupouint, Payr. (Payr. pl. 2, f. 8, 9.) Habite : Toulon, M. Thorrent. Agde, M. Recluz.

Nota. M. Philippi regarde cette espèce comme une variété du P. opercularis. 10° Pecren varius, L. (Poli, pl. 28, f. 10.)

Habite : Nos côtes de l'Océan et de la Méditerranée : très commun.

11° Pecrex pusio, L. Ostræa multistriata, Poli. (Chem. f 635-G.) (Poki;:pl:28, 1! 141) Habite : Les côtes du Finistère? M. Collard. Toulon, Agde, M. Recluz.

- 389

12° P£crex Iscannicus, Müll. (Chem. f. 615, 616.)

Habite : Les côtes du Boulonnais, M. Bouchard-Chan- tereaux : cette espèce a été trouvée plusieurs fois par Jui parmi des P. opercularis. Rien n indique, jusqu'à présent, qu'elle soit descendue plus bas sur nos côtes.

13° Pecren pes FEuIs, L. Ostræa corallina, Pol. elongata, Born. Pecten Born, Payr. (Poli, pl. 28, f. 16.) Habite : Toulon, M. Thorrent, M. Becluz.

14° Pecren ivrLexus, Lam. Var. Pecten Dumasit, Payr. (Poli;pl. 28, f. 4,5: (Pay pl92,,1-0,7.)

Habite : Nos côtes de la Méditerranée,

15° PecTen PELLucIDuSs, Lam. sanguineus? Poli,

(Poli, pl. 28, f. 7.) Habite : Toulon, M. Thorrent. Agde, M. Recluz.

Nota, Cette espèce est regardée par quelques personnes comme une variété du P. opercularis.

16° Pecr:x resrzæ, Bivon. vitreus, Risso. (Philippi. En. Mol. Sic. vol. 1. pl. v. f. 17.) Habite : Les environs de Toulon, M. Thorrent.

17° Pecren o8socetus, Pennant,. tigerinus, Müll.

== 390

domesticus, Chem. (Pennant, pl. 61, f. 66.) Habite : Cherbourg, M. Bernard.

Nota. Teiles sont, dans le genre Peigne, les espèces qui nous ont été indiquées comme vivant sur les côtes de la France, mais il est probable qu’on en trouvera quelques autres, et nous sigaalerons dès à présent aux recherches des collecteurs les P. Bruei, Payr.; distans, Lam. ; gibbus, Lam. ; nebulosus, Sow.; aculeatus, Jeffreys, si tant

est que ce soient bien des espèces différentes de celles comprises dans notre catalogue.

Genre Hinnite, Hznnites, Defrance.

Hinnires sinuosus, Gmel. (Ostræa). Pecten distortus, Da Costa. Osiræa pusio, Donovan.

(Donovan, pl. 34.) Habite : Nos côtes de la Manche et de l'Océan atlan- Uuque. Genre Spondyle. Spondylus, Lin, SroNDyYLUS GÆDEROPUS, {.. (Poli,,pL 20,2 20,21.) Habite : Nos côtes de la Méditerranée.

Nota. On cite deux autres Spondyles de la Méditerranée, le S, Gussoni de Costa, et le S. aculeatus de Chemnitz, mais je ne sache pas qu’on les ait encore trouvés sur nos côtes.

Famizze DEs OsrrAcÉEs, Lam.

Genre Huitre. Ostrea, Lin.

OSTREA HiPPOPUS.

Habite : Les côtes de Ia Manche.

391

Osrrea EpuLis, Lin. (Pennant, pl. 62, f. 70.) (Poli, pl. 29.) Habite : Nos côtes de la Manche et de l’ouest. Agde, M. Becluz. OsTREA DEFORMIS, Lam.

Habite : Nos côtes de la Manche.

OsrREA rucoRuM, Lam,

Habite : Nos côtes de la Manche, sur les plantes ma- rines, M. Bouchard : cette espèce lui paraît être une va- riété de l'Ost. deformis.

OSTREA CRISTATA, Born.

(Born. pl. 7,,#°3)

[abite : Agde. M. Recluz.

Nota. Ilest probable qu'un examen attentif des Huîtres qui vivent sur nos côtes fera découvrir d’autres espèces que celles que nous venons de citer, ou du moins des variétés constanies qu’il sera bon de signaler.

Genre Anomie. Ænomia. (L.)

AnomtA EPpxIPPIUM, L. Var. An. patellaris, Lam.

(Donovan, pl. 26.) (Delessert, pl. 17, f, 3.)

Habite : Nos côtes de l'Océan et de la Méditerranée. AnomrA cerA, L.

(Turt. pl. 18, £ 4.) Habite : Les côtes du Finistère, M. Collard-Deéscherres.

ANOMIA ELECTRICA, L. CFurton. pli 17, 68,9

1300 =

[labite : Les côtes de la Manche, MM, Bouchard, Col- lard. Agde, M. Recluz.

4% ANOMIA PYRIFORMIS, Lam. (Delessert, pl. 17, f. 4. a. b. c.)

Habite : Les environs de Boulogne , Lamarck

M. Bouchard.

ANOMIA FORNICATA. (Encycl. méth. pl. 170, f. 4, 5.)

Habite : Boulogne, M. Bouchard. Les côtes de Bretagne, Lamarck.

AnouIA UuNDULATA, Gmel. Ostræa striata, Da Costa.

(Turt. Br. Biv. pl. 18, £. 8-10.) Habite : Les côtes de la Manche, M. de Gerville.

ANOMIA ACULEATA, Gmel. (Montagu, pl. 4, f. 5.) Habite : Les environs de Cherbourg, M. de Gerville.

ANOMIA SQUAMULA, L. lens? Lam.

(Turton, pl. 18, f. 5-7.) Habite : Boulogne, M. Bouchard. Les côtes de la Manche.

Nota. En outre des espèces que nous venons d'indiquer, d’après plusieurs conchyliologues, comme propres aux mers qui baignent nos côtes, il y en a piusieurs autres nommées par divers auteurs, et qui sembleraient devoir se trouver aussi sur notre littoral. Telles sont ies An. punctata, cylindrica, de Gmelin; tubularis de Tur- ton; aspera ? elegans, scabrella, polymorpha, de Philippi; pecti- niformis, margarilacea, de Poli.

Toutefois, il s'en faut de beaucoup que toutes ces espèces soient admises par les auteurs, et il en est même parmi ceux-ci qui seraient

393

disposés à n'admettre en quelque sorte qu’une seule espèce d’Anomie, en se fondant sur le peu de valeur des caractères qui ont servi aux divisions adoptées. En effet, ces Mollusques vivent constamment ap- pliqués sur d’autres coquilles, ou sur des corps étrangers, et leur test doit prendre la forme de ces corps; d’un autre côté, la valve supérieure, sur laquelle on a cherché des caractères spécifiques, se modifie avec l’âge, peut-être aussi d’après la nature des eaux qu'’ha- bite l'animal; et des accidents de forme, des stries, des ondulations, des points, ue semblent pas suffisants pour caractériser les espèces. En résumé, il y aurait évidemment, pour un conchyiologue, une étude intéressante à faire sur les Anomies qui habitent nos côtes, et nous apprendrions avec plaisir que quelqu'un de nos souscripteurs voulût bien se charger de faire des observations sur ces Mollus- ques.

Famizze pes BRACHIOPODES. Genre Térébratule. Terebratula, Lam.

TEREBRATULA VITREA, Gmel. ({nomia). (Philip. Moll. Sic. pl. 6, £. 6.)

Habite : Nos côtes de la Méditerranée.

TEREBRATULA CAPUT SERPENTIS, Ginel. Anomia aurita, Gmel. Jun. T. costata, Lowe.

(Phil. Moll. Sicil. pl. 6, f. 4, 5.)

Habite : Nos côtes du nord et de l'ouest, ainsi que celles de la Méditerranée, elle est moins commune.

TEREBRATULA TRUNCATA. Gmel. (Born. pl. 6, f. 14.) (Poli, pl. 30, f. 15, 6, 14 et 17.) Habite : Les côtes du Finistère, M, Collard-Descherres. Toulon, M. Thorrent.

Nota. On cite encore, comme ayant été trouvées dans les eaux de la Méditerranée, les Ter. detruncata, Gmel.; cuneata et solda-

niana de Risso, lunifera de Philippi, Neapolitana &e Scacchi (semi- nulum, Philip.), mais nous ne pensons pas qu’on les ait rencontrées,

du moins jusqu’à présent, sur les côtes de France baignées par cette mer.

Genre Thécidée. Thecidea, Defrance.

Tnecipea MepireRRANEA, Risso. spondylea, Scacchi.

(Risso, pl. 6, f. 17.)

Habite : Les environs de 'Foulon, sur les coraux ou sur les pierres.

Genre Cranie. Crania, Retzius.

19 CraNta RINGENS, llœninghaus. Anomia turbinata, Poli.

(Po: pet EM. 2e)

Habite : Aux environs de Toulon, sur les pierres et les coraux.

Nota. Nous ignorons si l’on a trouvé sur nos côtes la Cr. ros- trala, Hœn.

Nore.

Quelques observations nous ayant été déja adressées an sujet de la première partie du catalogue que nous pu- blions, nous croyons devoir rappeler que nous n'avons pas eu la prétention de donner un travail complet et exempt d'erreurs, mais que notre intention à été seule- ment de venir, dès aujourd'hui, en aide à ceux de nos souscripteurs qui paraissent disposés à réunir sur divers points de notre littoral les coquilles qui se trouvent dans leur localité : notre liste doit donc être considérée comme un simple point de départ, indiquant en même temps la marche à suivre pour arriver à un résultat utile, la con-

395

naissance complète des Mollusques propres aux côtes de Ja France.

Nous comptons donner successivement dans le Journal la suite de ce catalogue, et nous réclamons l'obligeant concours des personnes qui, habitant près de la mer, pourront nous fournir des renseignements certains sur les espèces quelles auront pu rencontrer et observer : en nous aidant à rectifier et à compléter notre liste, elles rendront un service réel à la science, en même temps au'elles ajou- teront à l'intérêt de leurs propres collections.

SP

——_

Des Genres CycLas et Prsinium.

C'est M. C. Pfeiffer qui a établi le premier {en 1821 b \ le genre Pisidium, pour un certain nombre de Mollusques 8 Sie: À bivalves des eaux douces, jusqu'alors confondus parmi les Jusq be Cyclades. Dix ans plus tard, M. L. Jenyns publiait, sur les Cyclades et les Pisidiun d'Angleterre, un mémoire intéressant, imprimé dans les Transactions de la Société philosophique de Cambridge. Ce mémoire, accompagné de trois planches, est rare, peu connu, à ce point qu'il P > ng D 1 n'est même pas cité dans l’/rdex de M. Hermannsen, et nous croyons rendre un service aux conchyliologues en leur en donnant, dans le Journal, unetraduction textuelle , 2 ? et en reproduisant les figures (1) qui accompagnent le travail de l’auteur anglais.

(4) Le mémoire de M, Jenyns était accompagné de trois planehes, dunt nous avons reproduit tous les détails sur nos deux planches XI et XIf, en

#.

Nous nous sommes aussi déterminé à insérer ce imé- moire dans notre recueil, par cette considération qu'on s'occupe beaucoup en France, aujourd'hui, de l'étude des Mollusques terrestres et fluviatiles, et que les observa- tions de M. Jenyus seront fort utiles aux personnes qui voudront observer les Pisidium propres à notre pays.

SP:

Moxocrapnie des espèces des genres Cyclas et Pisi- dium propres à la Grande-Bretagne, par le R. Léonanp JENYNs, membre de la Société philoso- phique de Cambridge.

(Lu à la Société le 28 novembre 1831, et imprimé dans les Transactions de la Soc'été en 1852.)

Le genre Cyclas de Bruguière fut établi pour recevoir certaines espèces de Mollusques bivalves, habitant les eaux douces, et qui avaient élé confondues par les auteurs pré- cédents, soitavec les Cardium, soit avec les Tellines. Seu- lement, trois de ces coquilles paraissent avoir été recon- nues comme propres à l'Angleterre par Montagu, qui, dans son « Testacea Britannica » les rapporta au premier des deux genres cités ci-dessus. D'autres espèces indigènes ont été découvertes dans les dernières années, dont quel- ques-unes ont été décrites, et portées de temps en temps à la connaissance du public. Néanmoins, comme leurs caractères n'étaient point exactement définis, et vu sur- tout qu'on n'en avait point fait de figures assez grandes pour donner une idée correcte de leurs proportions rela- tives, il ne fut pas toujours facile de reconnaître les es- pèces, ni de distinguer en quoi une espèce différait d’une

nous bornant à réduire un peu les dimensions, qui sont encore suffisam- ment grossies, puisqu'il s’agit d'espèces dont les plus grandes dépassent peu la grosseur d’un pois. SP:

397

autre, on de celles qui étaient déjà connues. On doit ajouter aussi qu'il y a eu beaucoup de confusion dans la synonymie, el que le même nom a été appliqué, dans certains cas, à plus d’une espèce. Ce sont ces différentes raisons qui m'ont déterminé à rédiger le présent mé- moire.

J'ai étudié avec attention cette famille pendant plusieurs années, dans le cours desquelles, ne me bornant point à augmenter la liste des espèces d'Angleterre, je me suis eflorcé de constater les variations auxquelles chaque es- pèce était sujette. J'ai, en outre, été assez heureux pour obtenir des exemplaires authentiques des espèces citées par les auteurs anglais, et j'ai pensé que ce serait rendre un service aux conchyliologistes de ce pays, si je réunis- sais, dans la forme d'une monographie, les observations que j ai faites, et si je donnais une liste rectifiée des espèces découvertes jusqu'ici en Angleterre, en y joignant de bonnes descriptions et des figures suffisamment grossies. Dans ce travail, je n'ai pas seulement considéré les carac- tères généraux de la coquille, mais, dans la détermina- tion des espèces, j'ai tiré un grand secours de l'examen des animaux eux-mêmes.

Les coquilles dont il s'agit se trouvent dans les rivières, les fossés, les ruisseaux. Quelques-unes des plas petites ne sont pas rares dans les canaux qu'on fait dans les prai- ries pour le dessèchement du sol. Toutes cependant vivent facilement en captivité, pendant quelques jours, quand on les tient dans l'eau, et, dans ces circonstances, leurs habitudes peuvent être convenablement observées. On en trouvera quelquefois qui sont devenues inertes et lan- guissantes, particulièrement si elles ont été renfermées pendant quelque temps; mais on peut en général les rap- peler à l'activité, au moyen d'un peu d'eau de fontaine chaude, et c'est sans contredit le meilleur moyen d’ob- tenir la vue des tubes siphonaires , qui, dans quelques

6)7 2]

398

cas, présentent d'excellents caractères distinctifs. Lei, il est indispensable d’avertir les conchyliologistes, qu'il ne faut pas déduire ses conclusions, relativement à la dis- tinction des espèces, de l'examen de la coquille seule : ces caractères sont si sujets à varier, par suite de l’âge, de l'habitat, ou par toute autre cause, qu'il devient parfois nécessaire de comparer un grand nombre d'individus, recueillis sur divers points, pour pouvoir déterminer les caractères d'une seule espèce avec un certain degré de précision. £a coquille devient accidentellement très ventrue aux dépends de sa hauteur, qui est par consi- dérablement diminuée; et les valves qui, naturellement peut-être, forment un angle aigu, passent sous ces cir- constances à l'état d'angle obtus. C’est particulièrement le cas pour une‘ou deux variétés décrites plus loin : on ne peut non plus s'en rapporter à la sculpture de la coquille, les stries variant beaucoup en nombre et en netteté, selon Ja nature de l'eau dans laquelle vivent ces Mollusques, circonstance à laquelle le docteur Leach ne fit pas suffi- samment attention, quand il forma trois espèces du Pisi- dium amnicum. L'âge aussi produit de grands change- ments : non seulement les jeunes coquilles sont plus comprimées que les adultes, maïs, dans beaucoup de cas, les proportions relatives de leurs parties sont différentes : aussi, pour les petites espèces, la ressemblance est si grande et si générale parmi les individus jeunes, qu'il est très difficile de les reconnaître sous cet état, sans un exa- men très attentif.

Après ce que je viens de dire, j'ai à peine besoin d’a- jouter combien j'ai apporté de soin à caractériser les petites espèces de ce groupe, et que ce n'est qu'après avoir répété mes observations sur une série étendue de chacune, y compris plusieurs variétés de localités différentes.

Je ferai remarquer que, relativement à la classification de ces coqnilles, je me suis écarté de celle de Lamarck et

399

de la plupart des auteurs, en les rapportant à deux genres. J'ai agi ainsi d'après la manière de voir de GC. Pfeifler, qui, dans son excellent ouvrage sur les coquilles terrestres et fluviatiles d'Allemagne, a institué le premier le genre Pisidium, pour celles de ces espèces qui étaient caractérisées par une coquille inéquilatérale, et par un siphon unique à l'extrémité postérieure du cloaque. Cette distinction, fondée sur la structure de l'animal aussi bien que sur celle de la coquille, semble parfaitement naturelle; ear il y à peu de doute que l'avantage de cette distinction ne soit bientôt reconnue, lorsqu'une attention sérieuse sera donnée à cette famille, et lorsque de nouvelles découvertes auront encore augmenté le nombre des espèces, ce qui nous paraît devoir arriver. Au surplus, la convenance de la division de l’ancien genre Cyclas ressortira mieux en- core de l'examen comparatif des caractères suivants des deux groupes adoptés dans ce mémoire.

Genre Ï. Cvczas, Lam. Pfeiff.

Animal. Pallium anticè, pro pede exserendo, apertum, posticè connatum, et in tubum siphonalem longum du- plicem, contractilem, extensum. Pes linguiformis, valdé extensilis.

Testa : corticata, suborbicularis, subæquilateralis. Dentes cardinales minuti; in dexträ valvulà unicus plüs minüsve complex : in sinistrà duo obliquè collocati. Dentes laterales longitudinales; compressi, lamelliformes, in valvulä dextrà subduplicati : ligamentum externum, posticum, lateri longiori insitum.

Genre IT. Pisinium, Pfeifler.

Animal. Pallium anticè, pro pede exserendo, apertum, posticè connatum, et in tubum siphonalem brevem, sim- plicem, contractilem, extensum. Pes linguiformis, valdé extensilis.

400

lesta: corticata, subovalis, inæquilateralis. Dentes cardinales minuti ; in dextrà valvulâ unicus plùs minüsve complex : in sinistrà plerumque duc. Dentes laterales longitudinales, compressi, lamelliformes, in valvulà dextrâ duplicati. Zigamentum externum, posticum, lateri breviori insitum.

Quoique Pfeiffer ait le mérite d'avoir le premier séparé les deux genres dont il vient d'être question, ses caractères ne sont pas clairement définis, parce qu'il a confondu les parties antérieure et postérieure de la coquille. L’extré- mité d’où sort le tube siphonal, et qui, à proprement parler, est la pariie postérieure, est désigné par des termes différents dans ses descriptions des deux genres. J'ai adopté, à cet égard, l'opinion de Blainville, aussi bien que pour le choix des termes employés pour caractériser les espèces, et par conséquent, c'est à son manuel de malacologie qu'on doit recourir pour l'explication de tous ceux qui se trouveront dans ce mémoire. Les meilleurs caractères pour distinguer les deux genres ci-dessus sont tirés de la structure du tube siphonal, et de la position de la charnière, considérée relativement aux deux extrémités de la coquille. Dans le genre C'yclas, le tube est capable de s'allonger jusqu’à une longueur considérable, et quoi- que simple à sa base, il est toujours divisé au sommet; la partie supérieure, qui est généralement la plus courte des deux, servant à l'anus, tandis que l'inférieure, qui est plus longue, et a une ouverture plus large, sert à conduire l'eau dans les branchies. Chez les Prisidium, le tube est simple, et non divisé dans toute sa longueur, et quoique susceptible de s'étendre ou de se contracter jusquà un certain point, il ne s’allonge jamais autant que dans les Cyclades. Dans les deux genres, il paraît dépendre de la volonté des animaux de le faire ressortir, car on voit sou- vent l'animal, soit au repos, soit en mouvement, avec le

AU =

tube entièrement caché dans la coquille, ou étendu jus- qu'à sa dernière limite. Une distinction évidente entre les deux genres est fournie par la position de la charnière et des dents cardinales, par rapport aux extrémilés de la coquille. Les dents elles-mêmes sont semblables dans les deux cas, au moins pour le caractère général, quoiqu'elles soient sujettes à de légères variations de forme, particu- lièrement la dent cardinale de la valve droite, même parmi les individus de la même espèce; mais la position de la charnière est essentiellement différente chez les Cyclas et les Pisidium. Dans le premier de ces genres, elle est pres- que centrale, le côté postérieur de la coquille étant seule- ment un peu plus long que lantérieur. Dans le second genre, la charnière est placée vers l’une des extrémités, et le côté antérieur est visiblement plus long, et quoique l’excès de longueur dans la première section de ce genre ne soit pas très considérable, cependant on le trouvera toujours en avant de la charnière, et non en arrière. Ceci se reconnaîitra plus clairement, si l’on regarde la planche 11, sur laquelle Ja figure 3 représente la charnière du Cyclas calyculata, et la figure 4 celle du Pisidium amnicum. Dans les deux figures, les valves droites et gauches sont désignées par les lettres À et B, tandis que la lettre & indique la position relative de la dent cardi- nale.

Après les observations qui précèdent, sur les distinc- tions génériques fournies par ces coquilles, je vais main- tenant caractériser les espèces elles-mêmes dans l'ordre de leurs affinités respectives,

Genre I. Cyczas.

Sp. 1. G. Rivicola, ZLeach.

C. test globoso-ovali, ventricosa, striatä; umbontibus obtusis ; anticè lunula flava impressd; ligamento cardinalr conspicuo.

402

Long. 10 1/2 lignes; alt. 8 1/2 lignes; épaisseur 6 1/2 lignes.

Cycles Kivicola, Leach. MSS. Lam. An. S. Vert. 5.558. Pfeiffer. Land, und Wasserschn. 121. t. 5. f. 3-5. Turion. Brit. Conch. 248.pl. 11. f. 13. Turt. Man. of. Brit. Land. 12. f. 1. Flem. Brit. An. 452,

Tellina cornea £ Mat. et Rak. Lin. Trans. 8. 59. Turt. Dict. conc. 180.

Cyclas cornea. Drap. Hist. des Moll. 128. pl. 10. f. 1-3. Brard, Hist. des coq. 219. pl. 8. f. 2. 3.

Jun. GC. æquata. Shkepp. MSS. Brit. mus.

Animal. Mihi renotum.

Testa globosa, subovalis, ventricosa, solidiuscula, ele- ganter et distinctè striata; fusco-virescens, fasciis 2-3 su- turatioribus, margine basali luteo ; intus cœrulescens; um- bones tumidi, pallidiores, line nigricante plerumque cércumscriplé : margo dorsalis anticè lunulä, posticè fissura distinciè impressa, utrdque flavescenti : ligamentum cardi- nale conspicuum.

Cette espèce diflère de l'espèce suivante et de toutes les autres espèces d'Angleterre, par sa grande taille : je n'ai jamais vu l'animal : il paraît vivre dans les rivières, eton le trouve abondaminent, je crois, dans la ‘Famice, ainsi que dans que'ques autres parties du pays. Les plus grands exemplaires que je possède provenaient de Trent, en Nottinghamshire. Dans son jeune âge, cette espèce paraît identique avec le €. œæquata du Rev. R. Sheppard, d’après des exemplaires ainsi nommés par lui dans le British Museum.

Sp. 2. C. cornea, Lam.

C. testä suborbiculart, globosd, tenerrimè striatä ; umrbo- nibus obtusis; ligamento cardinal inconspicuo. COS Re à Long. 6 1/4 lig.; alt. 5 lig.; épais. 4 lig.

= 403 —-

Cyclas cornea, Lam. 5. 558. Pfeif. 120. pl. 5. f. 1, 2. Nilsson. Hist. Moll. Suec. 96. Turton. Conch. Brit. 248. pl. 11. f. 14. Turt. Man. 13. f. 2. Z'leming. 452.

Tellina cornea, Linn. Syst. nat. 1. 1120. Ginel. 3241. Linn. Trans. 8.59.— Dillwin. Catal. 1. 104. Donov. Br. Sh. pl. 96.

Tellina rivalis, Muller. Verm. Hist. 2. 202.

Cardium corneum, Mont. Test. Brit. 86.

Cyclas rivalis, Draparn. 129. pl. 10. f. 4, 5. Brard. 222. pl. 8. f. 4.5. var. 8.

Testa subglobosa, versus marginem basalem complanaté ;

umbonibus tumidis, pellucidis, valdè prominentibus. Long. 5 1/2 lig.; haut. 4 3/4 lig.; épais. 3 1/2 lig. C. stagnicola, Leack. MSS. Brit. Mus. Tellina stagnicola, Skeppard. Linn. Trans. 14. 150.

Animal. _Ælbum, viviparum ; tubi siphonales subelongati, carneo-pallidè colorati ; superiore subconico, apertura paivaä apice perforatd; inferiore cylindraceo, truncato, apertur& ampliori ; pes testam longitudine pauld superans.

Testa globosa, suborbicularis, ventricosa, tenuis, levis- simè striata; nunc virescenti-fusca, zonis 1-3 lutescentibus, quarum À plerumque marginalis latior; nunc omnind fus- cescens aut lutescens ; umbones obtusi ; in var. 8 valdè pro- minuli, quasi inflati, pellucidi; lunula vix ulla : marsu dorsalis posticè liturd nigricanti duplici sæpè notatus ; liga- mentum cardinale 1nconspicuum.

Cette espèce, très commune, habile en général les ri- vières, les étangs et les fossés : elle paraît vivre également bien dans les eaux courantes, comme dans les eaux sta- gnantes, Lorsqu'elle est renfermée, elle monte parfois le long des bords du vase dans lequel elle est conservée, et durant la locomotion, j'ai observé que les tubes sont en partie sorlis, ou entièrement cachés.

_—. of >

La variété g8 s'accorde avec la série des exemplaires nommés dans le British Museum C. stagnicola par le docteur Leach. Je suis porté à croire aussi que c’est le même que la €. stagnicola de M. Sheppard, car les re- marques faites par celui-ci, relativement à l'apparence particulière des umboncs, s'appliquent très exactement, et il est particulièrement établi qu'il a recu d'abord des exemplaires du docteur each, sous ce même nom. Je suis convaincu, néanmoins, que ce nest qu'une simple variété du C. cornea, car l'animal est exactement le même dans les deux cas, et quant à la différence de la coquille, on peut trouver beaucoup d'individus intermédiaires. 1] est cependant nécessaire de dire que le nom de stagnicola paraît avoir été appliqué, par le docteur Leach, à diverses époques, à deux espèces distinctes. Les séries de coquilles ainsi nommées dans le British Museum, sont certainement la variété de la C. cornea dont nous nous occupons; mais je possède deux exemplaires d'une coquille venant origi- vairement du docteur Leach, et au-dessous desquels le nom de stagnicole est écrit de la main de ce savant : ils appartiennent évidemment au C. calyculata de Drapar- naud (var. y de ce mémoire), el je suis porté à croire que c'était cette dernière coquille qui fut envoyée jadis par le docteur à Lamarek, sous le nom ci-dessus, et considérée par l'auteur comme une variété, non de la cornea, mais des espèces que je viens de mentionner.

D'autres variétés de la cornea, en outre de celles ci-dessus mentionnées, ne sont pas rares. Parfois la coquille pré- sente des gibbosités, et la marge devient obtuse. D'autres fois, les valves sont très comprimées, et leurs marges for- ment un angle aigu. Dans les marais de Cambridgeshire, on trouve assez communément une petite variété presque globulaire, et ayant quelque ressemblance, pour la gros- seur €t la forme, avec un pois.

Je dois faire observer ici que cette espèce, ainsi que

= MO

toutes les autres de cette famille, produisent facilement en captivité, pendant les mois du printemps et de l'été. Elles sont probablement ovovivipares, et les petits paraissent rester un cerlain temps dans les plis des branchies avant leur sortie, car on en trouve beaucoup de grandeurs dif- férentes à la fois dans l'animal. Elles ont la faculté de produire longtemps avant d'être arrivées à leur complet développement, et même des individus assez peu avancés pour présenter à peine un des caractères distinctifs de l'espèce, contiennent fréquemment des petits de gran- deur suffisante pour être vus à travers les valves transpa- rentes.

Pour distinguer cette espèce et les précédentes, les auteurs on souvent tiré leurs caractères essentiels de la présence et du nombre des stries longitudinales, qu'ils appellent transversales, indiquant les divers degrés d'ac- croissement;, mais, comme ce sont des caractères très incertains, dépendant de l'âge et d’autres circonstances, je n'ai pas jugé convenable de les mentionner. La couleur u'est pas moins variable.

Sp. 3. C. Calyculata, Draparnaud.

C. testa subrhambea, compressa, tenut, albo-lutescente, diaphana ; natibus prominentibus, acutiusculis ; tubercu- losis.

Long. 5 1/2 lig.; haut. 4 1/2 lig.; épais. vix 3 lig.

Cyclas calyculata, Draparn. 130. pl. 10. fig. 13. 14. Lamarck. 5. 559. Pfeiffer. 122. pl. 5. f. 17. 18. Nilsson. 99. Turion. Man. 14. fig 3.

Cardium lacustre, Montagu. 89.

Tellina lacustris, Linn. Trans. 8. 60. Turt. Dict. 180.

Cyclas lacustris, Turton. Conc. Brit. 249. pl. 11. f. 18.

Var. 8. planche 11. fig. {.

= 406

Testa orbiculata-rhombea, minus compressa, subdia- phana, fusco rufescente.

Long. 4 1/2 lig.; haut. 4 lig.; épais. 2 3/4 lig.

Cyclas lacustris, Æ{der. In ‘Trans. rat. h. Soc. New- Castl. 1. 40. Brit. Mus. MSS.

Var. y. Testa orbiculato-rhombea, minus compressa, subdiaphana, rufescente ; natibus nigricantibus, minus pro- minulrs.

Cyclas stagnicola, Leach. (Olim).

Cyclas'calyculata, Lamarck. 5. 559.

Animal (in var. 8). Album tubis siphonalibus concolori- bus ; hi valdè elongati, nunc superiore, nunc inferiore alium

longitudine superante, quoad formam ferè ut in specie precedentr. -

Testa, quam maximè variabilis, rhombea , orbiculato- rhombea, subovalis, vel exacte orbicularis; plis minüsve compressa, tenuis, diaphana , levissimè striata ; plerumque cœrulescenti-albä, zon& marginali lutescenti; interdum

fusco-rufescens, minüs diaphana, apice nigricanti; nates acutiusculæ, tuberculosæ, in « et 8 prominentes, interdum

etiam subinflexæ : ligamentum in CONSPICUUTL .

Je suis convaincu que les espèces décrites ci-dessus ne sont que des variétés de la même espèce, et qu'elles doi- vent être toutes rapportées à la C. calyculata de Drapar- naud. Une d'elles est la C. lacustris du Museum britan- nique, et aussi de M. Alder, comme j'ai pu le reconnaître par des exemplaires qu'il a bien voulu me donner. La variété +, qui diffère seulement de celle-ci, en ce qu'elle a les tubercules des crochets pas tout à fait si proéminents, et bien définis, est, je crois, ainsi que je l'ai déjà dit, la variété envoyée à M. de Lamarck par le docteur Leach, sous le nom de stagnicola. M. Alder pensait que cette coquille était la C. lacustris de Draparnaud ; mais comme Lamarck à rapporté celte dernière variété (qui en diffère

407

si peu) à la présente espèce, et comme il connaissait les C. calyculata et lacustris, 1 ne peut y avoir le moindre doute que cette dernière soit distincte de l’une des pré- cédentes. En eflet, je n'ai jamais vu aucune coquille d'Angleterre répondant exactement à la C. lacustris des auteurs du continent. Draparnaud paraît être le premier qui ait fait une distinction entre cette coquille et la C. ca- lyculata, et cette distinction a été depuis reconnue, non seulement par Lamarck, mais aussi par Pfeiffer et Nilsson. ‘Fous les exemplaires que j'ai vus portant le nom de €. lacustris, ne sont, dans mon opinion, que de simples va- riétés de l'espèce dont nous nous occupons.

Comme Muller n’a décrit qu'une de ces deux espèces, je regarde comme douteux à laquelle sa description s'ap- plique ; je n'ai donc pas cru devoir citer son ouvrage dans cette circonstance.

La C. calyculata est beaucoup moins abondante dans ce pays que la C. cornea : Montagu l’a rencontrée dans le Devonshire et le Wiltshire. M. Alder la trouve près de New-Castle, mais il dit qu’elle y est rare. Elle s'est pré- sentée quelquefois à moi-même dans deux ou trois en- droits du Cambridgeshire. J'ai vu la variété 8 en quan- üté considérable, l'été dernier (1831), dans un étang, à Bookham-Dommon, dans le Surrey, et quelques indivi- dus que j'ai gardés chez moi vivants pendant quelques jours, ont montré plus d'activité que les espèces précé- dentes, montant facilement et fréquemment le long des parois du vase, et marchant, comme la Physa hypnorum, au-dessous de la surface de l’eau (1). Parfois ils restaient tranquilles au fond, avec leur extrémité postérieure éle- vée, les tubes siphonaires étendus considérablement, à

(4) Cette phraséologie n’est pas rigoureusement exacte, mais elle est peut-être suffisamment intelligible : ce que nous voulons dire, c’est que lanimal étend son pied le long de la surface de l'eau, ayant la coquille renversée et immergée ; de cette maniére, il parvient à traverser le vase d’un côté à l’autre, comme s’il rampait sur une surface solide,

AUS

une longueur égalant souvent presque celle de la coquille elle-même,

J'ai reçu la variété > du nord de l'Angleterre.

Dans les individus jeunes le tubercule de l'extrémité de chaque valve, si caractéristique de cette espèce, est relativement plus long que dans la coquille adulte.

Genre II. Pisipiun.

* Testà parüm inæquilateri. Sp. {. P. obtusale, Pfeiffer. (PI. 11, fig. 5-7.)

P. testä globosä, obliquè subovali, tenuissimè striata, umbonibus prominulis, obtusissimis.

Long. 1 3/4 Big; haut. 1 1/2 lig.; épais. vix 1 1/2 lig.

Pisidium obtusale, P/ciffer. 125. pl. 5. f. 21.22. Brown in Edimb. journ. of nat. and geog. scien. 1. 413.

An Gyclas obtusalis? Lamarck. 5. 559.

Pera gibba, Leach. MSS. Brit. Mus.

Var. 8. Testa ovalo-trigond, ventricosissimd, margine obtusissimo. Cyclas ovalis, Vilsson. 101.

Animal. Ælbum tubo siphonali abbrevialo, subconico ; pede valdè extensili, testd dimidio et ultrà longiori.

Testa globoso-ovalis, ventricosissima, crassitudine ferè altitudinem æquanti , nitida, subtiliter striata ; plerumque virescenti-nigra, vel ochraceo-nigricans, zond marginali (junioribus latissima) lutescentt, interdum subaurantia ; rarius omnino lutescens ; umbones tumidi, obtusè rotundati, pauld prominentes.

Var. 8. Gaudet testä ventricosiori, margine basali obtu- sissimo, quù minuatur altitudo, et forma magis trigona vel ovalo-trigona provenit : hæc varietas plerumque nigricans, ochraceo plus minusve fuscata.

409

Cette espèce, qui se distingue de toutes ses congénères par l'extrême convexité de sa coquille, est certainement le P. obtusale de Pfeïffer, et probablement le C. obtusalis de Lamarck, mais, en raison de la courte description donnée par cet auteur, on peut éprouver quelque doute à cet égard. La variété 8 s'accorde aussi exactement avec le Cycl. obtusalis de Nilsson. Le docteur Leach l’a appelée Pera gibba, maïs je ne suis pas certain que tous les exem- plaires portés sous ce nom sur le carton du British Museum puissent êlre rapportés à celte espèce. Elle n'est pas rare dans le Cambridgeshire, elle habite des petits étangs bourbeux, ainsi que d'autres eaux stagnantes, et j'ai re- marqué qu'on l'y trouve souvent en compagnie avec la Physa kypnorum, Drap. C'est de beaucoup l'espèce la plus active et la plus vivace que je connaisse, étant loujours en mouvement, et restant au fond de l’eau moins que les autres espèces de la famille. Elle se transporte rapidement au-dessous de la surface de l'eau, et paraît se plaire au milieu des masses flottantes de conferves et autres plantes. Les exemplaires du docteur Leach venaient, je crois, des environs de Battersea-Fields, et j'en ai trouvé moi-même dans d'autres parties du Surrey.

Obs. Les dimensions de cette espèce sont habituelle- ment moins grandes que dans les autres.

Sp. 2. P. pusillum, Mobis. (PI, 19, fig. 1-3.)

P. testa orbiculato-ovali, compressiusculæ, subtilissimè striata, vix inæquilaterali; umbonibus parum prominulis.

Long. { 3/4 lig.; haut. 1 1/2 lig.; épais. 1 lig.

Tellina pusilla, Turton. Conch. Dict. 167.

Cyclas pusilla, Zurt. Conch. Brit. 251. pl. 11. f. 16. 17. Turton. Manual, 16. fig. 7.

Cyclas fontinalis, Vilsson. 101. Draparraud. 130. pl. 10.f. 8-11?

ÉeN0

Cyclas gibba, Ælder. In Transac. Hist. nat. Soc. Newcast. 1. 41. Euglesa Henslowiana, Leach. MSS. Brit. Mus.

Var. 8. Umbonibus magis prominentibus. Var. >. Striis profundè incists. Animal. Album : tubo s’phonalé brevi, nunc cylindra-

ceo, nunc subconico, margine integerrimo; pede testam longitudine pauld superante.

Testa. f’ariabilis, plerumque orbiculato-ovalis,interd um suboblonga margine dorsal recto, vix inœquilateralis ; præ- cedenti mullù magis compressa, marginibus acutis; sæpius extranea rubigine obtecta, qua remotä, apparent striæ sub- tilissimæ, non nisi oculo armato conspiciendeæ : in var. 7. nitida, striis distinctis, profundius incisis ; umbones sub- depressi, parum prominuli, interdum subacuti.

Cette espèce semble être le Cyclas pusillus de Turton, dont la description et la figure, dans son « British Bi- valves » s’y appliquent assez exactement. D’autres exem- plaires aussi, que j'ai reçus depuis peu de M. R. T. Lowe avec l'assurance que c'étaient des exemplaires authenti- ques de M. Turton lui-même, s'accordent avec les miens, quoique plus comprimés, et avec les umbones un peu moins obtus et proéminents. Néanmoins je suis porté à penser que ce nom a été parfois appliqué à plus d'une espèce, nolamment à quelques-unes des variétés du ?. pulchellum, décrit plus loin, et que j'ai recu de deux ou trois collecteurs, comme la coquille ci-dessus mentionnée. Je considère aussi cette espèce comine synonyme du Cyclas fontinalis de Nilsson , quoique je conserve quel- ques doutes quant à son identité avec le C. fontinalis des autres auteurs du continent. Draparnaud, particulière- ment, a compris sous ce nom deux variétés différant tel- lement en grandeur, qu'il ne paraît pas probable qu'elles appartiennent à la même espèce.

A[I

Le Pisidium pusillum se distingue du P. obtusale, parce que la coquille est beaucoup plus comprimée que dans cette espèce, et parce que les bords des valves se rencon- trent sous un angle plus aigu. La charnière est aussi presque centrale, l'extrémité antérieure étant toujours un peu plus longue que la partie postérieure : il n’est nulle- ment rare de la trouver au fond des tranchées et des fossés, et je l'ai souvent vue enfoncée à une profondeur considérable dans la vase: elle paraît être quelque peu amphibie daus ses habitudes. Nilsson fait observer qu'on la rencontre souvent entre l'écorce et le bois des troncs pourris, dans les lieux humides, et j'ai moi-même remar- qué qu'en captivité elle quitte fréquemment le fond du vase, et que, montant le long des bords, elle se place im- médiatement au-dessus de la surface de l’eau avec sa coquille entière en dehors. C'est une espèce tranquille, qui remue rarement beaucoup, et ne se promène jamais au-dessous de la surface de l’eau : partout on la trouve, elle est généralement en grand nombre.

Le docteur Leach paraît avoir élevé cette espèce au rang d'un genre distinct, sous le nom de Æ£uglesa, mais elle offre à peine des caractères suffisants pour justifier une telle séparation (Step.). La coquille présente néan- moins quelque chose d’intermédiaire, dans sa forme, entre celles des C'yclas et des Pisidium.

Sp. 3. P. nitidum, Vobis. (PI. 12, f. 4.5.)

P. testa orbiculato-ovalt, nitidissima, tenuiter striata ; umbonibus obtusiusculis, strits paucis profundioribus.

Long, 1 1/2lig.; haut. vix 1 1/2 lig.; épais. { lig.

Animal. 4lbum : siphone brevi, infundibuliformi. aper- tur@ patuld, plus minüsve margine crenato, plicatulo.

Testa. Minimè variabilis, orbiculato-ovalis, parum inæ- quilateralis ; præcedenti pauld convexior, et pro ratione

longitudinis altior ; albo-lutescens, nitidissima, rarè aut nunquam sorde aut rubigine obtecta, tenuiter striata, striis hic illic, præcipuè 3-5 umbones transeuntibus, distincts incisis; umbones obtusiusculi, dorsalem marginem pauld superantes.

Je ne sais rapporter cette espèce, qui, quoique sem- blable aux deux précédentes, pour la forme générale de la coquille, peut en même temps en être distinguée, si l'on fait attention à l'animal. J'ai examiné plus de cent exemplaires de différentes localités, et en toutes circons- tances, il conservait ses caractères. Sa principale particu- larité consiste dans la disposition du tube siphonaire, qui a la forme régulière d'un entonnvir, avec l'ouverture très évasée, un peu plissée à la marge, et plus ou moins cré- nelée. Ces caractères ne sont pas toujours visibles, à moins que le siphon ne soit poussé par l'animal dans sa plus grande extension. L'ouverture du tube, que ses plis ren- dent beaucoup plus dilatable, s'étend alors complétement, et l'irrégularité de sa marge en partie réfléchie devient distinctement visible. La coquille aussi, qui, à peine sujette à quelque modification, est remarquable par sa couleur très brillante, et son apparence de propreté, présente rarement quelques-unes de ces taches, dont les espèces précédentes et les suivantes sont souvent chargées, bien qu'on les trouve dans les mêmes fossés. Il semblerait ré- sulter de ce fait que, dans le cas de ces espèces, les taches sont dues à quelque chose de plus qu'un simple dépôt du sol environnant. La coquille peut être aussi distinguée par un petit nombre de stries particulières placées avec une grande régularité en travers des umbones, près de la pointe de chaque valve, et entaillées plus profondément que les autres : ce caractère, toutefois, ne pourra être remarqué sans une grande attention. Il est plus visible lorsque l'a- nimal est vivant, et lorsque la coquille a conservé son lustre, mais dans ce cas-là même, il est parfois nécessaire

413

de présenter celle-ci à la lumière et de la tourner dans différentes directions, de telle manière que les yeux puis- sent découvrir ces caractères, que j'ai plus ou moins re- trouvés dans tous les exemplaires que j'ai vus.

Cette espèce, qui est extraordinairement dispersée dans le Cambridgeshire, vit dans diverses situations, bien que semblant préférer les eaux claires : on la trouve rarement en grande abondance. Je l'ai aussi rencontrée dans les fossés, aux environs de Battersea-Fields, et dans d’autres parties du Surrey.

‘* Testà distincte inæquilaterali.

Sp. 4. P. pulchellum, Vobis. (PI. 12, fig. 6-10.)

P. testa obliquè ovali, ventricosä, profundius striatà ; umbonibus obtusiusculis, simplicibus. (Fig. 6.)

Long. vix 2 lig.; haut. 1 1/2 lig.; épais. 1 1/4 lig.

Var. 8. (Fig. 7, 8.) Plerumque minor, testä tenuins striata ; umbonibus subaculis.

Long. 1 3/4 lig.; haut. 1 1/4 lig.;, épais. 1 lig.

Pera pulchella, Zeach. MSS, In Brit. Mus.

Cyclas fontinalis, Brown. In Ed. jour. nat. and geog. Sc. 1. 11. pl. 1.f. 5-7. Alder. In Transact. nat. Hist. sc. New-Cast. 1. 41.

Var. ». Testa oblique ovali, tenuiter striata, compressa, marginibus acutis.

Long. 1 1/2 lig.; haut. 1 1/4 lig.; épais. 3/4 lin.

Var. 9. (Fig.9, 10.) Testa suboblonga, ventricosissima, profundiüs striatä; margine obtusissimo.

Long. 1 1/2lig.; haut. 1 1/4 lig.; épais. 1 1/4 lig.

Animal. Album, siphone polymorpho; cylindraceo, conico apice truncatd, vel obconico; nunc abreviato, nunc

28

414

in tubum gracilem sabelongatum (præcipuè in var. À) ex- tenso ; margine hic illic inciso, vel integerrimo.

Testa. Quam maximè variabilis in « 8 et y obliqué ovalis, distinctè inæquilateralis, nunc ventricosior, nunc compressiuscula, plus minüsve profundè striata , cinereo- lutescens, interdum autem sorde ferruginea omnino incrus- tata; umbones simplices projectura nullé, plerumque obtu- stusculr.

Var. d. Suboblonga margine dorsali subrecto, minüs inæœ- guilateralis, ventricosissima, margine basali obtusissimo.

Cette espèce fut découverte d’abord par le professeur Henslow, et envoyée par lui, il y a quelques années, au docteur Leach, qui lui donna le nom que j'ai adopté. Je l'ai rencontrée depuis en grande abondance dans le Cam bridgeshire, de même que dans d’autres parties du pays. C'est en effet une des espèces les plus communes (1), la- bitant les rivières, les canaux, et jusqu'aux plus petits ruisseaux. Elle est très active dans ses habitudes, montant le long des bords du vase dans lequel on la tient enfermée, mais je n’ai jamais remarqué quelle se promenât ren- versée à la surface de l’eau. Le tube siphonaire prend des apparences diverses, même dans le même individu, et il est très intéressant de voir, à l’aide du microscope, les frappants et rapides changements par lesquels il passe dans un court espace de temps. C'est une espèce très variable, et la coquille présente des caractères fort diffé- rents dans diverses situations, mais comme je possède

(1) La découverte de cette espèce et de quelques autres petites, qui res- tèrent longtemps inconnues aux eonchyliologistes, peut être attribuée à l'usage d’un filet particulier inventé par le professeur Henslow vers l’an- née 4815. Cet instrument étant fait du tissu de fil métallique le plus fin, donne au collecteur la faculté de faire filtrer Peau plus complétement que par toute autre méthode. On peut ainsi facilement séparer les plus pe- tites coquilles de la vase elles sont plongées.

|

MT

des exemplaires intermédiaires, je suis persuadé que ce ne sont que de simples variétés.

La variété d provient d'un étang à Bookham-Common, dans le Surrey. Les autres sont communs, et souvent couverts, et même entièrement cachés par une sorte de terre ferrugineuse, si bien qu'ils ressemblent plus à des petites boules d’ordures qu'à des coquilles. Je ne saurais dire si c'est le résultat du sol et de l’eau, comme je serais porté à le croire, ou si cela se rattache aux habitudes de l'espèce.

Il est très probable que cette espèce est la petite co- quille (minute shell) trouvée par Montagu (Test. Brit. 88), et qu'il a confondue avec le jeune du P. amnicum. M. Alder men a envoyé une petite variété, de New- Castle, comme son Cyclas fontinalis, et je ne suis pas très certain que ce ne soit pas le Prsidium fontinale de Pfeif- fer, dont les caractères, à quelques égards, s'accordent mieux avec cette espèce qu'avec le P. pusillum déjà décrit.

Mes plus grands exemplaires de cette coquille viennent des environs de Battersea-Fields.

Sp. 5. P. Henslowianum, Vobis. (PI. 12, fig. 11-14.)

P. testa obliquè ovali, ventricosa, tenuiter striata; umbo- nibus subacutis, projecturd lamelliformi adornatis.

Long. 2 1/2 lig.; haut. 2 lig.; épais. 1 3/4 lig.

Pera Henslowiana, Leach (Olim).

Tellina Henslowiana, Shkepp. In. Linn. ‘Trans. 14. 150.

Pera appendiculata, Leach. MSS. In Brit. Mus.

Cyclas appendiculata, Turton. Man. 15. f. G.

Animal, Album, tubo siphonali brevi, quoad formam pauld variabili, plerumque subconico, apice truncato.

416

Testa. Obliquè ovalis, ventricosa, anticè planiuscule , distinctè inœquilateralis, tenuiter striata, nitidè lutescenti- alba, vel cornea, sæpiüs partim præcipuè ad apicem , sorde Jerrugine& obtecta ; umbones acutiusculi, projecturä parvä lamelliformi adornatis.

Obs. /n pullis projectura medio valvularum incidet : hinc gradatim assurgit, acerescente testd. (Vide pl. 12, fig. 13. 14.)

La découverte de cette espèce particulière et bien tran- chée est évidemment due au professeur Henslow, qui la trouva le premier dans les fossés communiquant avec la rivière Cam, près de celle-ci, et aussi à quelques milles au-dessous de Cambridge. Le docteur Leach lui donna d’abord le nom de M. Henslow, mais depuis il l’appela Pera appendiculata, réservant l'autre nom pour une autre espèce plus grande. Comme il a été reconnu ensuite que celle-ci n'était qu’une simple variété de l'espèce qui va suivre, j'ai établi le nom d’Æenslowianum pour lespèce dont je m'occupe, laquelle, d’ailleurs, a déjà été décrite sous ce nom par M. R. Sheppard, dans les Transactions Linnéennes. Gette coquille est si remarquablement dis- tincte par les projections en forme de gouttières (eave- like) qui se trouvent sur les umbones, qu'elle ne peut être confondue avec aucune autre. Dans les individus tout à fait jeunes, cette projection est comme une petite aile s'é- levant du milieu des valves, mais lorsque la coquille grossit, celle-ci recevant principalement son accroisse- ment à la base marginale, cette petite aile paraît monter plus haut, jusqu’à ce qu'enfin, dans les individus adultes, elle occupe tout à fait le sommet de la coquille, elle apparaît comme une petite crête ou lame, s'élevant verti- çalement sur chaque côté de la charnière. Sous d'autres rapports, cette espèce se rapproche beaucoup de la précé- dente : néanmoins elle est toujours plus grande.

417

Je l'ai rencontrée dans deux ou trois localités du Gam- bridgeshire ; mais elle ne paraît pas y être très commune.

Sheppard l’a trouvée dans le Suffolk.

Sp. 6. P. amnicum, Vobis. (PI. 11, fig. 2.)

P. testa ovali, ventricosa, profundius sulcato-striata ; umbonibus obtustusculis.

Long. 5 1/4 lig.; haut. 3 3/4 lig.; épais. 2 3/4 lig.

Tellina amnica, Muller. 2. 205. Gmel. 3249. Lin. Transact. 8. 60. Dillwyn. 1. 105. Turt. Conch. dict. 168.

Tellina rivalis, Maton. In Lin. Tr. 3. 44. pl. 13. f. 37. 38. Donovan. pl. 64. f. 2,

Cardium amnicum, Montagu. 86.

Cyclas palustris, Draparnaud. 131. pl, 10. f. 15, 16.

Cyclas obliqua, Lamarck. 5. 559. Nilsson. 99.

Pisidium obliquum, Pfeiffer. 124. pl. 5. f. 19. 20.

Cyclas amnica, Turton. Conchyl. Brit. 250. pl. 11. f, 15. Fleming. 453. Turt. Man. 15.f. 5.

Var. 8. Sulcis profundis exaratis.

Pera fluviatilis, Leach. MSS. In Brit. Mus.

Var. y. Stris levius impressis.

Pera Henslowiana, Leach. MSS. In Prit. Mus.

Awimal. {lbum, siphone paulà variabili; nunc abbreviato, subconico, apice obliquè truncato ; nunc elongato, cylin- draceo, apice plis minüsve recurvo.

Testa paulo variabilis, ovalis, vel obliquè trigona, dis- tinctè inæquilateralis, ventricosa, anticè planiuseula, pulchrè striata hic et illic sulcis profundioribus ; cinerascenti-fusca, maculis et zon& marginal latà pallidioribus ; interdum ni- tidè lutescentibus ; rarius omnind fuscescens aut lutescens ; intus cærulescens : unbones obtusi, sorde ferruginea ut in præcedentibus sæpè incrustatr.

4Ï8

Cette espèce , qui a été publiée pour la première fois, comme propre à l'Angleterre, par le docteur Maton, I. c. difière de toutes les autres espèces du genre par la gran- deur de la taille : elle n’est pas rare dans les rivières, et dars les ruisseaux dont l’eau coule lentement : elle reste entièrement au fond, ensevelie en partie dans la vase : je ne l'ai pas souvent trouvée dans des eaux complètement stagnantes.

Les variétés 8 et > furent envoyées au docteur Leach par le professeur Henslow, des environs de Cambridge. Le premier de ces conchyliologues les considérait comme des espèces distinctes, et, en conséquence, elles figuraient dans le Brilish Museum sous les noms indiqués ci-dessus; mais je suis très convaincu que ce ne sont que des va- riétés, ne différant que par la profondeur et le nombre des stries et sillons Jlongitudinaux, caractère excessive- ment variable.

La coquille de cette espèce, ainsi que celles des autres appartenant à cette section, sont fréquemment encroûtées d’une sorte de limon ferrugineux, qui s'étend principale- ment sur le côté postérieur. Peut-être que, dans ce cas-ci, cette circonstance se rattache aux habitudes de l'animal. Comme il a ordinairement la moitié antérieure de sa co- quille enfoncée dans la vase, le côté postérieur, et exposé, | reçoit toutes ces fines parcelles de limon qui roulent et se déposent ainsi sur la surface. Les jeunes de cette espèce sont facilement distingués des deux précédentes par leur coquille plus déprimée, avec les umbones à peine proéini- nents, et par des stries plus distinctes.

La liste qui suit contient toutes les espèces anglaises (appartenant aux deux genres Cyclas et Pisidium) dont il m'a été possible de constater l'identité d’une manière sa- tisfaisante : je possède une ou deux coquilles qui parais- sent différentes de celles décrites jusqu'ici, mais n'ayant pas vu un nombre d'individus suflisant pour reconnaître

449)

leurs véritables caractères, je ne me crois pas autorisé à les admettre comme des espèces réellement distinctes : je fais cependant mention de cette circonstance, dans le but de provoquer de nouvelles recherches à ce sujet.

LEonarp JENYNS.

Swaffham Bulbeck. Nov. 14. 1831.

F8. 1.

Fig.

ESS

EXPLICATION DES PLANCHES. Planche 11.

Cyclas calyculata, présentant l'aspect général de la coquille, et de l’animal de ce genre.

. Pisidium amnicum, présentant l'aspect général ; P

de la coquille, et de l'animal de ce genre.

Charnière du Cyclas calyculata : À, la valve droite, et B, la valve gauche; à, la dent car- dinale.

. Charnière du Pisidium amnicum, A, B, et a,

comme ci-dessus.

. Pisidium obtusale. . Le même, tel qu’il paraît lorsqu'il rampe renversé

à la surface de l’eau.

. Le même, vu de côté.

Panche 12.

1 et 2. Pisidium pusillum : deux variétés extrêmes.

J

. Le même, vu de côté.

. Pisidium nitidum.

. Le même, vu de côté.

. Pisidium pulchellum : a, b et c, vues différentes

du tube siphonaire.

. Le méme : var. 8. d, e, f, vues différentes du

tube siphonaire,

O0

8. Le même, vu de côté. 9. Le méme, variété d. 10. Le méme, vu de côté. 11. Pisidium Henslowianum. 12. Le méme, vu de côté. 13. Le méme, jeune. 14. Le même, jeune, vu de côté. Toutes les figures des planches 11 et 12 sont grossies plus ou moins amplement.

Nore.

Nous ne sommes point en mesure de donner une opi- nion sur la question de savoir s'il y a réellement lieu de séparer des Gyclades, pour en former un genre à part, les espèces dont le siphon est simple, et peu saillant. Nous pensons que cette coupe, assez généralement admise au- jourd'hui, est susceptible d'un nouvel et sérieux examen, et nous espérons que quelque conchyliologue en fera l'objet de ses observations : ce travail serait d'autant plus facile aujourd'hui que les matériaux et les points de com- paraison ne manqueraient pas, puisque l'on trouve les Pisidium un peu partout, et que l'on connaït déjà un assez bon nombre de coquilles rangées dans ce genre.

À titre de renseignement, nous allons donner une liste des Pisidium connus et décrits jusquà présent, du moins à notre connaissance.

P. Amnicum, Muller (Tell.) Angleterre, France. T. Rivalis, Maton.

Cyclas palustris, Drap.

C'yclas obliqua, Lam.

P. australe, Philip. France, Ital.et Sicil. P. casertanum (Pars), Poli.

P. calyculatum, Dupuy. Angleterre, France.

P. cinereum, Alder. Id, Id,

= AM

P. duplicatum, Pfeiff. P. Gassiesianum, Dupuy. P. Henslowianum, Sheppard. P. acutum, Pfciff. Cyclas appendiculata, Turton. P. inflatum, Megerl. P. Iratianuw, Dupuy . P. Jenynsii, Gray. P. Joânnis, Macgill. P. limosum, Gassies. P. nitidum, Jennyns. P. Normandianum, Dupuy. P. obliquum, Scholtz P. obtusale, Pfeiff. P. ovalis, Milsson. P. casertanum (Pars), Polr.

P. pulchellum. Jenyns. P. fontinaie? Brown. P. pusillum, Turton. Cyclas gibba, ÆAlder. P. semen, Menke. P. roseum, Scholtz. P. sinuatum (1), Bourguig. P. supinum, Schmidt. P. thermale, Dupuy .

P. Veatleyi (Cycl.), Ædams.

Allemagne. France. Angleterre, France.

Italie. France. Angleterre. Id. France. Angleterre. France. Allemagne.

Allem. Angl. Sicil.

Angleterre, France. Angleterre, France.

Nouvelle-Hollande. Allemagne. France. Allemagne.

France.

Jamaïque.

(4) Cette espèce, nouvellement découverte dans le département de l'Aube, nous a été communiquée par M. Bourguignat, qui se propose d’en faire l’objet d’un article que nous donnerons dans le prochain du journal. Voici, en attendant, la caractéristique de cette espèce. S. P.

Pisinium sinuaTuM, Bourg.

a Testa, ovato-inæquilateralt , satis opaca, parüm subdiaphana , epider x mide rubro nigrescente evanescente, inflata , striata, inferits ad margi-

» nem anteriorem sinuata ; natibus parüm prominulis, obtusis; dente car- » dinali elongato, obtuso; dente laterali etiam obtuso , elongalissimo, tr

altera valva reccptis, »

02

Indépendamment des Pisidium dont nous venoñs de donner la nomeuclature, il en est quelques autres qui nous paraissent avoir été publiés dans les états de l'Amé- rique du nord, sous le nom de Cyclades : nous possé- dons aussi une petite coquille bivalve, provenant du Pérou, et qui nous semble appartenir au genre Pisidium, en sorte qu'on est aujourd’hui fondé à dire que ce genre est beaucoup plus répandu qu'on ne l’a cru jusqu'à pré- sent.

M. Sowerby a fait connaître, sous le nom de ÿclas cuneata, une petite espèce fossile qu’on regarde comme appartenant aux Pisidium.

Deux autres espèces fossiles ont été également décrites par MM. Koch et Dunker, sous les noms de P. Pfeiffer: et P. pygmæum.

Enfin, M. Bourguignat a reconnu, dans des terrains des environs de Paris, à l'état fossile, les P. amnicum, Müll.; P. cinereum, Alder;, P. Henslowianum, Shep-

pard. SP

CATALOGUE des coquilles trouvées à l'île de la Gua- DELOUPE, par M. Beau.

On est généralement d'accord aujourd'hui sur ce point, qu'une connaissance exacte et plus complète de la distri- bution géographique des coquilles vivantes, soit terrestres, soit marines, jetterait un nouveau jour sur l’histoire de ces animaux : en eflet, personne n'ignore qu'une notion certaine de l'habitat est souvent très utile pour la détermi-

LISE

nation des espèces, en ce qu'elle met l'observateur à même de trouver certains caractères particuliers et peu saillants, qu'il ne chercherait point à découvrir, s'il n’y était excité par une considération de provenance; mais ce n'est pas à cela seulement que se bornent les avantages que l’on doit retirer d'un examen suivi et sérieux de la répartition des Mollusques sur la surface du globe.

Cette étude, en faisant connaître commence l’appa- rition des espèces, et jusqu'où s'étend leur propagation, mettrait en mesure de rechercher les causes favorables ou contraires à cette propagation, et de constater les modifi- cations que font subir aux animaux dont il s'agit, ainsi qu'à leur enveloppe testacée, les latitudes diverses, le climat, la composition et la température des eaux, l’expo- sition, la nature du sol, la végétation, etc.

Le résultat d'observations de ce genre conduirait sans doute souvent à mieux déterminer les limites de l'espèce, probablement aussi à en réduire le nombre, car il est permis de penser qu'on a souvent donné ce nom à de simples variétés, plus ou moins constantes ; maïs le point le plus important serait, sans contredit, de rechercher, d’après les données que fournirait la distribution géogra- phique, quelles sont les lois qui président aux modifica- tions que subissent les Mollusques dans leur organisation intime, ou dans la forme extérieure.

Nous croyons aussi que les études sur lesquelles nous appelons l'attention des conchyliologistes, en position d'observer les coquilles vivantes, seraient d’un grarid se- cours pour les personnes qui s'occupent plus spécialement des espèces fossiles, les faits établis et les lois reconnues pour les unes, devant être aussi applicables à ces der- niôres.

D'autres considérations pourraient être ajoutées, sans doute, à celles qui précèdent, mais nous laisserons à de plus habiles à les développer, notre but n'ayant élé au-

421

jourd'hui que de faire connaître quelques-uns des motifs qui nous ont déterminé à donner une liste des coquilles propres à l’île de la Guadeloupe, l’une de nos possessions dans les mers des Antilles : nous en devons la communi- cation à l’un de nos plus zélés et de nos plus obligeants correspondants, M. Beau, qui les a recueillies lui-même, avec le plus grand soin, et toutes à l'état vivant : nous ajouterons qu'il a pris toutes les mesures convenables pour qu'elles ne fussent pas confondues avec des espèces pro- venant d’autres localités, même voisines, précaution sage et d’une haute importance, car, en cette matière, l’étour- derie ou la négligence des collecteurs, et souvent la légè- reté des auteurs, ont été la cause d'erreurs très préjudi- ciables aux intérêts de la science : mieux vaut, dans un travail de ce genre, procéder avec circonspection, et donner une liste moins longue, que chercher à l'étendre sur des données incertaines, et en compromettre par l'authenticité. Nous nous réservons, d’ailleurs, de publier des suppléments à cette première liste, au fur et à mesure que notre correspondant nous adressera d'autres espèces de la même localité, de manière à compléter, autant que possible, la nomenclature des coquilles propres à l’île de la Guadeloupe. Nous exprimerons ici toute la reconnais- sance que nous lui devons pour le service qu'il rend à la conchyliologie, et qui a souvent lui causer bien des fatigues et des embarras.

SOLEN ambiguus, Lam. AMPHIDESMA variegata, Prug. = cancellata, D'Orb. ornata, D'Orb. Eucnaris quadrata, Recluz (corbula, Hinds). elliptica, Recluz.

SANGUINOLARIA TUSOSA, Lam.

V'enus PsammosrA Solen TELLINA Lucia ErvizrA Doxax CYTHEREA

Venus CarDIUM

CYPRICARDIA

2 49h

deflorata (1), rosea, sanguinolentus, radiata, unimaculata, maculosa, interrupta, exilis, punicea, lævis,

remtes, canaria, Jamaicensis, Pensylvanica, edentula, tigerina, pecten, Antillarum, divaricata, nitens, denticulata, corbicula, dione, flexuosa, cancellata, cingenda ? Lamarcku, granulata, var. pygmæa, Isocardia, muricatum , lævigatum, medium, coralliophaga,

Gmei. Lam. Gmel. Lin. Lam. id. Wood. Lam. Porn. Wood. Lam. Linie Chem. Lin. id. id. (Venus). Lam. Recve. Gmel. Turton. Lin. Gmel. Lin. id.

® Chem.

Dillw. Gray. Gmel. Lam. Lin. id. Lam. Lin. Gmel. (Chama).

(4) Les noms synonymiques sont en lettres italiques,

CHaAmaA Mop1oLa MyTizus PErNA AVICULA Lima

PECTEN

OsTRÆA Criron

PATELLA

——

FissuRELLA

Pizeopsis BuLLa

HEzix

ms

HG

Desha yesii ? lactea,

Noæ, macrophylla, lazarus, tulipa, exustus, obliqua, semiaurita, macroptera,

bullata, fragilis, turgidus, nucleus (Ostræa), ZiC-ZaC,

ornalus, rostralis, marmoreus, Par. squamosus, assimilis, pulcherrima, confusa, notata ? puncturata, nimbosa,

Cayennensis, var,

Listeri, barbadensis, var. nodosa,

mitrula, ampulla,

striata,

nitidula. Josephinæ, lychnuchus,

Reeve. Lin.

id. Chem. Lin. Lam. Lin. Lam. Chemn. Lam. Chemn. (Pecten) Montag. Gmel. Born. Lin. Lam.

id. Chem. Lin. Reeve. Guilding.

id.

Lam.

D'Orb.

Gmel.

Porn.

Gmel. (Patel.) Lin.

Prug.

Wood.

Fer.

Mull.

Hezix Burzimus

—— me

ACHATINA SUCCINEA HEeLzicinaA

Cyczosroma

AURICULA

——

PLaxornis

AMPULLARIA

NERITINA

NeriTA SCALARIA

= ape

fuliginea, caribæorum, virgulatus, exilis, Guadelupensis, octonus, lamellata, appendiculata, picta,

fasciata ? crenulatum, Guadelupense, coniformis, flava, Monilis, pusilla,

nitens, Guadelupensis, effusa,

glauca, Brasiliana, virgined, Var. pupa,

venosa, succinea, viridis, peloronta, versicolor, tessellata, clathrus, lamellosa, var. coronafa, lineata, tenuis, crenata,

Pfeiffer.

Lam.

Fer.

Gmel

Brug

Chem. Michaud. Pfeiffer. Sowerb.

Lam. Michaud. Pfeifr.

Prug.

Gmel.

Brug.

Gmel.

Lam.

Sowerb.

Mull, (Nerit.) Gmel. Recluz.

Lin.

Lin.

Menke. Recluz.

Lin.

id. Gmel.

id. Lin. Lam. id.

Say. Sow. Lin.

SCALARIA DELPHINULA SOLARIUM Trocuus MoxoponTA Turso L1TTORINA PLANAxIsS PnaASIANELLA CERITHIUM

TripHoRis T'uRBINELLA

a

F'ASCIOLARIA Fusus

498

deuticulata, radiata, infundibuliforme, Cliemnitzü ? costulatus, cælatus, imbricatus, brevispinus, excavatus, tuber, carneola ? modulus, pica, scabra ? ZIC-ZaC, lineata, irrorata, var. muricata, sulcatus, pedicularis. pulla, atratum, eriense, nT9rescens, litteratum. scabram, lima, Latreille:, ornatus ? capitellum, ocellata. nassa, cingulifera, tulipa, coronatus ,

Sow. Kien. Chem. (Trochus) Kiener. Lam. Chem. Gmel. Lam. id. Lin. Lam. (Froch.) Lin. id. id. Chem. D'Orp. Say. Lin. Lam. Lin. Lin. Porn. Kien. Menke. Prug. Olive. Brug. Payr. Hinds. Lin. Lam. Gmel. List. Lin. Lam.

usus

Murex "FRriTON STROMBUS PurPURA

Buccinum

CoLOoMBELLA

—_—

MirrA MARGINELLA

OvuLa

4929

morio, Var. plumatus, articulatus, brevifrons, calcitrapa, var.? Pomum, asperrimus, elegans, femorale, chlorostomum, var. tuberosum, bituberculatus lobatus, pugilis, fasciata, deltoidea, patula, coromandelianum, var. vibex, var. aciculata, lævigata, nitida, mercatoria, variabilis, scalaris, cribraria,

var. guttata, pulchella, dermestoides, catenata, striatula, avena,

varlu,

lactea,

gibbosa,

Gmel. Lam. id. id. Gmel. Lam. Ken. Lin. Lam. td. Lam. Swains. Lin. Reeve. Lam. Lin. Lam. Say. Lam. Lin. Lam. Lin. Schum. Sow. Lam. Sow.

Kien. (Buccin.).

Lam.

Sow.

Lam. Kien.

Sow. Kien.

Jan.

29

430

Crrixa cinerea, Gme. sordida, Lam. flaveola, Lin. quadripunctata, Gray. _ rotunda, Kien. —_ pediculus, Lin. sulcata, Dillw. OLrva litterata, Lam. jaspidea, Gmel. __ eonoidalis, Lam. = nivea, Gmel. _ eburnea, Lam. OryZza; Lam. Conus daucus, Brug. mus, Drug.

La liste qui précède, et qui ne contient qu'environ 160 espèces, est évidemment encore incomplète : elle ne présente guère que les coquilles de l'intérieur, ou celles du littoral, pour la recherche desquelles il n’est pas indis-. pensable de recourir à l’emploi de la drague; mais nous avons tout lieu d'espérer que la persistance du comman- dant Beau lui fera faire d’autres découvertes, et que son obligeance nous mettra en mesure de donner une liste beaucoup plus nombreuse des Mollusques propres à l’île de la Guadeloupe.

Nous terminerons en exprimant le vœu que quelques personnes, habitant nos autres possessions d'outre-mer, veuillent bien, à l'exemple de notre correspondant de la Guadeloupe, nous fournir, de leur côté, les moyens de publier des documents analogues à celui que nous don- nons aujourd'hui, et qui seraient si utiles à la connais- sance de la distribulion géographique des Mollusques.

5, P.

431

Nore.

Un conchyliologiste anglais, M. Robertson, a derniè- rement adressé à l’Académie des sciences une lettre ten- dant à réclamer pour lui la priorité, à l’occasion de la communication récemment faite à cette Académie par M. Cailliaud, sur les moyens employés par les Pholades pour perforer les pierres; M. Robertson à dit que le mé- moire de notre confrère de Nantes n'était que la repro- duction d'une lettre publiée, en juin 1851, dans divers Recueils scientifiques d'Angleterre.

La réclamation n'est pas fondée , puisque les observa- tions présentées par M. Cailliaud à l'Académie de Nantes, au mois de septembre 1850, ont été de sa part l'objet d'un article qui a paru au mois de décembre suivant dans le Journal de Conchyliologie

Notre collègue n'accuse pas M. Robertson d'avoir re- produit son travail ; il ne met point sa bonne foi en doute; mais, en nous écrivant à ce sujet, il nous fait observer avec justesse qu'il n'a, pas plus que M. Robertson, dé- couvert le procédé mécanique employé par les Pholades pour percer les pierres, que l'opinion favorable à ce sys- tème a été mise en avant il ÿ a de longues années, que la question a été souvent controversée, et qu'il s'agit aujour- d'hui de la résoudre.

Le mérite de M. Cailliaud, est d’avoir présenté des faits nouveaux et intéressants, d’avoir signalé la présence de grandes Pholades pénétrant dans un gneiss mica- seluste, et d'avoir vivement ainsi réveillé l'attention des naturalistes sur des faits non encore expliqués : la publi- cation du résultat de ses recherches a évidemment précédé celle des observations de M. Robertson, que nous regret- tons de ne pouvoir faire connaître à nos lecteurs. 5. P.

Norice sur feu M. REQuIEN, administrateur du Museum d’Avienon.

Nous rendions compte, dans le Journal de Conchy- biologie (année 1850, page 422), de la publication faite

432

par M. REQuIEN, d’un nouveau catalogue des coquilles de l'ile de Corse : nous étions alors loin de penser que la mort viendrait bientôt enlever aux sciences naturelles un homme qui leur consacrait toutes ses facultés, et qui promettait de leur rendre d’importants services.

M. Requiex, administrateur du Museum de la ville d'Avignon, est mort le 30 mai 1851, à Bonifaccio, frappé d’une attaque d'apoplexie, pendant qu'il mettait en ordre des plantes qu’il venait de recueillir : c'est à cette branche de l'histoire naturelle (la botanique) qu'il avait jusqu'alors consacré plus particulièrement son temps, et il devait, conjointement avec M. Moquix-Fannon, publier une flore de la Corse ; mais il s'était occupé aussi, avec beau- coup de zèle, de l'étude des Mollusques de cette île, ainsi que le prouve le catalogue des Mollusques qu'il a fait paraître en 1848, et il se proposait, après avoir complété ses recherches, de donner un grand travail sur cette partie de Ja faune du pays : ses dessins devaient être litho- graphiés à Toulouse, sous les yeux de M. Moquin- Fandon. qui devait se charger d'y ajouter ses observations sur les détails zoologiques.

Inspirant partout le zèle dont il était animé pour la science, M. REQUIEN avait organisé un petit Museum d'histoire naturelle au grand séminaire d’'Ajaccio, et il avait puissamment contribué par son exemple, par ses conseils et par sa générosité, à répandre dans le pays le goût de la malacologie : aussi de grands honneurs y furent rendus à sa mémoire, et des funérailles somptueuses lui furent faites à Bonifaccio. Le conseil municipal d'Avi- gnon, de son côté, vota des fonds pour aller chercher la dépouille mortelle du concitoyen qu'elle regrettait à si justes titres.

M. Rrquiex a légué au Musée et à sa ville natale ses riches collections, qui, religieusement conservées , pour- ront, nous l'espérons, être encore utiles aux sciences naturelles, en même temps qu'elles prouveront le zèle infatigable, le dévoûment, et le désintéressement du sa- vant à la mémoire duquel nous consacrons ces quelques lignes. CM LE

VS LA RS SEE LA LEA UT LA RAR

Des personnes qui, dans le courant de l'année 1851, ont

433

LMI ASS ERA AAA LS BAR BALE MAT LA UE AA EX AS AA AA LS AR AA LA AURA LA

LISTE

souscrit au Journal de Conchyliologie.

M. Le Ministre DE LA Marine. MM. AbRiEN,

ÂLLARD,

Brrencter, abbé,

BEYERLÉ,

Boureuicnar,

Bourienx,

Brux,

CaBrir,

CHARBONNIER,

Cnarrey (de),

Coquann,

COQUEREL,

CoTTEAU,

Deccerce,

Drouer,

Ducounray-Bourcauzr,

Forest, D.-M., FranQ (baron de),

GASKOIN ,

Gray,

Haines,

Toulon. Marseille, Marseille. Paris, Paris. Arreau. Montauban. Bordeaux. Toulon. Dijon. Besancon. Paris. Troyes. Bruges. Troyes. Nantes. Martigues. Paris. Londres. Londres.

New-York.

= AR LACAZE, MarTin , MarTin, Massor, MATHERON, MArox, MicnELeT, Nouryx, Péax, Puroz, Puror, RayMonD, REDFIELD, Roussez, SARRAT DE GINESFE, SAUCEROTTE, T'uHeminck, Tissor,

WHEATLEY,

Monferrand. Marseille. Martigues. Perpignan. Toulon. Béziers. Marseille. Nantes. Nantes. Toulouse. Remiremont, Constantine. New-York. Bordeaux. Toulouse. Stuttgard. Leide. Nantes. New-York.

435

La DR VE US SAS AR LIL RAR LEUR ES ARR LE AR AA VE VE LA ASE LARGE AE VE LEGS LE LE LE LELE RELAIS REUUT LA ASE ATEN

Lasre des personnes qui ont concouru à la rédaction du

Journal pendant l'année 1851.

MM. Carcrraur. Crosse. D'Onrnienx. GRATIOLET. LauriÈres (de). LEcoq. Moquix-T'anpon. MOorELET. Morican. Perir.

Reczuz. SauLcy (de). SAINT-SIMON (de).

SOULEYET.

AIRE a )-

TABLE DES MATIÈRES.

Articles généraux.

Avant-Propos, par M. Perir DE LA Saussave. Observations sur les tentacules des Gastéropodes terrestres, par M. Moquin-"Fanpon. Se Notice sur l'animal de l'Helix euryomphala (Pfeïff.), par M. Arnru. MoreLer.

surleG. Trichotropis, par M. Bar sur le G. Styhfer, par M. Penir. Catalogue synonymique des espèces appartenant à

l'ordre des Ptéropodes, par M. Soureyer.

Notice sur le G. Marginella, avec le catalogue des espèces, par M. PeErir. sur le F£Lan d'Adanson, G. Fu par M. Reczuz. 1 sur un groupe particulier de Fuseaux (Fusus, Lk.), par M. Perir.

sur les G. Geomelania, Pfeiff,, Staostoma ,

e . ° 0

Adams; Trochatella et Lucidella, Sw., par M. Perir. TenmineLo@ie. Article Spire, par M. Recluz. Instruction sur la recherche et la conservation des coquilles, par M. Perir. Observations sur la langue de la ‘Festacelle, par

M. Moquix-Tannox ,

si

14. VE 95. 29. 32, 60.

73.

-- 437

Observations sur les appendices du manteau de certains Gastéropodes terrestres, par M. Moçuis- T'ANDON.

Notice sur le G. Parmacelle, par le même.

Observations sur l'Aelixtristis, Pfeif., par M. Lecoo.

De l'organe de l’odorat chez certains Gastéropodes terrestres, par M. Moquin-Tannox.

De la doctrine du phlébentérisme, par M. Perir.

Notice sur le G. Sigaretus, et ah des espèces,

par M. Recruz. ir sur le G. Æeteroceras, par M. D’ re sur le G. Tercbridbsta, par le même.

Note sur le mode de conservation des Mollusques, par M. GRATIOLET. ARMES

Observations sur les G. Paludina, Lam., et Bi- thinia, Gray, par M. Moquin-Tanpon.

Note sur l'accouplement de certaines Hélices, par M. Lecoo.

Notice sur une monstruosité dans le G. Cassidaria, par M. Perir. 1

Observations sur l'animal de lHelix tristis, par M. de Saint-Simon.

Catalogue des coquilles marines des côtes de la

Prancertpar. ME: Péritsvse sabneuliet 974,

Du résultat de nouvelles recherches faites sur les

côtes de France, par M. Gaizziaun. TermiNoLoGie. Artcle ouverture, par M. Reczuz. Observations sur Île capreolus des Hélices, par

M. Moquin-Tanpon .

. 226.

3238.

373.

. 30f.

301.

233.

438

Observations sur la glande précordiale des Moll. terr.

et fluv., par M. DE Sainr-SiMox. sur l'animal de l’Æuricula myosotis, Dr., par M. Moquin-T'axpon. LES LE Mémoire de M. le docteur Jexyws sur les G. Cyclas et Pisidium. ; è Catalogue des coquilles trouvées à l'île de la Guade- loupe-pät ,M. Brave: isa 8,106 Note sur une réclamation de M. Robertson, relative à la perforation des pierres par les Mollusques. Notice sur feu M. REqQuiEN. ; Liste des nouveaux souscripteurs au Journal de Conchylologi #34 metres si-s£oms, SP

Bibliographie.

Notice sur les travaux de feu M. de Blainville.

Testacea novissima insulæ Cubanæ, etc., autore art. Morelet. RP LU on

Catalogue of Shells, etc... by J. C. Jay. M. D’.

Mémoire sur la distribution géographique des es- pèces du G. Bulimus, par M. Reeve.

Histoire naturelle des Mollusques terrestres et flu-

viatiles de France, par M. l'abbé Duruy. :

des Mollusques terrestres des Etats-Unis, par M. Binney. Paléontologie française, par M. D'Oxbiguy.

439

MASS AM LA VUS BE LEE VAR RUE AR LE LL LRU VAR AA UE LE LEURS AUS LE RER LE AR LEE ENS LR AN ARS N VEUT 7

TABLE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE.

Acmariwa Solimana, Morelet. paritura, Gould.

Accouplements adultérins de Mollusques. AmPuLLARIA Balenoïidæa, Gould.

effusa, Lam.

—_ pygmæa, Recluz.

Animal. de l’Auricula myosotis, Dr. de l’Helix euryomphala.

de l'Helix tristis. Anopon Lucasii, Morelet.

Appendices du manteau (Gast. terr.).

Arca subnitens, Recluz. AuricuLa myosotis, Drap. Birxinia, Gray (G.). Buzimus acutus, Müll. interstinctus, Gould. Moussonianus, Petit. Capreolus des Hélices. CarnirA lithophagella, Lam. Catalogue des Ptéropodes. des Marginelles. des Trichotropis. = des Stylifer. des Parmacelles. des Sigarets.

CEerirmium Charbonnieri, Petit.

—. Billeheusti, Petit.

CoLomsELLa Crossiana, Aecluz.

Conservation des Mollusques. Coquilles (recherche des). ConoceLLa, Ble, (G.).

267. 269. 245. 267. 132. 216. 348. 14. 270. 399. 128. 363. 348. 237. 341. 368. 266. 333: IA e 29. of. 24. d'u 144. 163. 264. 22 ve 297. 226. 102, 169.

440 CrepipyzA neritoides, Aecluz. ER Ad ©) | Gérprosnomas Div (G. JE ER CETTE

Gyoras Gears ta ni Te dd 4 MSG! salÿyculata, Draps 5, 4 260 OA

= cornea, Lin... l'uleol . sure 1602 + nvicola, ‘Lam. ,.. Mme) sets 400: Cyctosroma Apie,ihecuizs sh 2451410420 ervadesai3s _— Charbonnieri, Recluz. . . .: .: 214. CypPricarpia coralliophaga, Lam. . . . . S FA 2 Histo (Gr) in et net eee 39. 56. Envénaincerta, Recluzi sac duo bat —".spürea, id... uiotamiseuet = 1084t-4b 200: Fébn., Adanson. "2 17. dim sr le CO60! Feranra, Recluz, (G-) 7.7. 14eil. fout 000608 = roseas Recluzss Tea pese Fusus (G.). DS RE 0 le NA CRE Petit. "us Eur TOM ts Gatelinn. 22:22 ei. A NN AY ON EN

=. Lärgillierti, A, _. 2 . JAL 1e 2m958e ie. Nhllett, 64:75 SE SN AP TR CNT

—"."heclusiannus, 244. it Lire 11: +. Reeveanus, id, 2... marlte 55200865 + subgranulatus, id, : 4451: pe ll tere78e Wallaysüi, id, . + ... ACT es MOTTE Gastéropodes terrestres (manteau Ra , FLE OS, Glande précordiale M. 0 rene le ce ee GEOMELANIA, Pfeiffer (G.). VE Te 82 Jamaicensis, Pfeifii..,, "4 se 82: Gzannina lamellifera, Morelet. . . .. .1. . -358. = -aprocerula, AL &o 4, Lblsiue:t1210t MORE Heux cryptodon , Moricand.i, 4" ls UE EST; x euryomphala: "4, SLA 2020 D RARE + : Cleryi, Recluz (caroc.}:5: 12830 12e = Desfontainea, Morelet. ,; 1.00 80 2201858

= Massilæa, 1.5 2 7 ON RE

441

Iezix psammoica, Morelet. 2" Punica, td. senilis, id. sordulenta, td. streptodon, Moricand. tristis, Pfeif. id. (animal). Hezicna constellata, Morelet. Moquiniana, Recluz. pulchella, Gray. HererocEerAs, D'Orb. (G.). .

_ Abichanum, D’ Orbigny:

_— Astierianum, td, == bifurcatum, td. Emeriei, id, . ., polyplochus, td. Langue des Testacelles. LucinezLa, Swainson (G.).

areola, Fer. Lurraria Senegalensis, Recluz. MarGinELLA, Lam. (G.).

avena, Ârener. .

== carneola, Petit.

_ Guillaini, 2d.

=== interrupta , Lam.

micans, Petit.

2 monulis, Lam.

Poucheti, Petit.

Saulcyana, id.

_— Terveriana, id.

varia , SOW. MELANIA amæna, Morelet.

nigrita, id.

veruculum,, td.

ZLanguebarica, Petit.

356. 302. 353. 306. 370. 146. 270. 231. 212. 84. 217. 229, 219. 22F. 220. 222, 125. 85. 86. 258. 38. 98. 90. 90. 57. 48. 91: 46. 47. 49. 98. 192. 19T. #99: 265,

u{449-

Mira Hamillei, cd. , Mollusques (conservation des). Monstruosité de Cassidaria. Murex inornatus, Aecluz. Narica albula, td. Bernardu, td. candidissima, #4, canrena, auctor. s . Draparnaudi, Recluzs :. 45, 4 EAU s 2. ete OX pallium, id. NeriraA Ceylanensis, Recluz. # » Obatra:. 24. ; £ Organe de l'odorat (Gaster. ter)

de la vue (Gaster. terr. et fluv.).

Osrræa Webbi, Recluz. Ouverrure (Terminologie). Pazunina, Lam. (G.). . Panorxa Aldrovandi (habitat). ParmacezLa (G.). Phlébentérisme (doctrine du).

Perforation des pierres par les Mollusques.

Pisinium, Pfeiff. (G.).

—_ amnicum, Müller.

_— Henslowianum, Jenyns.

> nitidum, #4. .

obtusale , Pfeiffer.

D pulchellum, Jenyns.

a pusillum, Turton. PrLeuroromA Lelieurit, Petit.

nr Saulcydianum , Recluz. PricaruLa lineata, Recluz. Ptéropodes (classification et liste dés, Pupa crystallum, Morelet. PyRruLA provincialis , Martin.

260. 226. 249. 207. 194. 7:

87. 251. 198. 200. 201. 202. 203. 151. 13: 256. 304. 237. 120. 140. 154. 301. 396. 417.

4157

411. 408. 413. 409. 210 209. 361. 29. 191. 249.

443

Recherche des coquilles (instruction pour la).

RicixuLa arachnoides, var. Lam. SIGARETUS, Adanson (G.). . . Sigarets (catalogue des). SicArETUs bifasciatus, Recluz. Gouldianus, id. lacteus, 1d. == sinuatus, td. SPiRE (terminologie). STREPTAXIS Cryptodon , Moricand. streptodon, id. STAOSTOMA, Adams (G.). pisum, Adams. Sryzirer (G.). corallinus, cine Mittrei, Petit.

Tentacules des Gastéropodes DR tres

TErcsrirosTrA (D'Orb.) (G.).

_— Bargesana, D'Orb. TesracezLe (langue de la). TornaTEezLA Senegalensis, Petit. Tricuorropis (G.). À

dolium, Petit.

D'Orbignyanum, td.

_— Blainvilleanum, 14. FRrOCHATELLA , Swains. (G.).

Tankervillei, Gray. TurninezLA Caledonica, Petit. Unio Sitifensis, Morelet. Volvaria (G.).

LAN LE LE RE LE VE AA LULUS

Aausanss

A

AA RE AA LE LE LR RE LE LE LE UE VS BA LU LR AR LE LEUR LA RAA LE Le LE AA LE

ERRATA (1).

tanes 2

Page. Ligne. 60, 26, après était, ajoutez : ainsi. 67, 11, au lieu de : artheneis, lisez: Arthemis. 70, 10, tenniuscula, tenuiuscula. 87, 3, après Recluz, ajoutez : PI, 2, f. 3 96, 4, au lieade: Brugnière, lisez: Bruguières. id. 13, Pitiveriana, Petiveriana. 126, 28, hauteur, longueur. 140, 5, après contact, ajoutez : de l’air. 188, 26, au lieu de: la, lisez: le. 203, 18, Perrottetiana, Perotetians. 209, 12, deenis, = denis. 238, 29, avant manual, ajoutez : Gray, med. re- pos. 1821, pag. 239, ibid. in Turton. 979, 27, au lieu de : étre, lisez: n'être. 296, 23, Vinetiana, Venetiana. 326, 30, éphragme, épiphragme.

Nota. On devra se reporter à la page 236 pour la rectification de trois autres erreurs typographiques.

(4) Il importe d’annoter dans le corps du journal les rectifications ci- dessus indiquées.

MAR. 2

) 9 L

,

1 dd ES

EXPLICATION DES PLANCHES.

Fig.

f'L: +2; DS (b22 15:et 16.

le 8 et 9. 10et11. 12;

PE,

Eusus Reclusianus, Petit.

. Fusus Catelini, Petit.

MarGinELLA Poucheti, Petit.

. Tricmorroris dolium, Petit.

5. Tricaorrons Plainvilleanus, Petit. . Fusus Milleti, Petit.

. Fusus Wallaysi, Petit.

. TrocnaTEezLA Tankervillei, Gray.

. LucinezLA areola, Adams.

MarcinezLA Saulcyana, Petit. Fusus albocinctus, Petit. MarGinezLA Guillaini, Petit. MarGiNezLA carneola, Petit. MarGINELLA micans, Petit.

PISE:

. Fusus subgranulaius, Petit.

MarGiNELLA T'erveriana, Petit. Narica candidissima, Recluz.

. GEOMELANIA Jamaicensis, Adams.

STAOSTOMA pisum, Adams.

5. Animal de l’'Herix euryomphala, Pfeiffer.

Tête de l'animal, vue de face. Srvzirer Muttrei, Petit. Fezania rosea, Recluz. Détails de la charnière.

Fig. 1 2 et 3. Piel 2-5 Fig. SE

4 et b. 6.

Ts

8.

9.

10.

11

(2 et 13

ni

PESTE.

HererocerAas Æmerici, D'Orbigny. Hereroceras bifurcatum, D'Orbigny.

PTE.

. HerenocEras Æstieranum, D'Orbignv. . leresrirosrrA Pargesana, D'Orbigny.

AN

Narica Pernardir, Recluz. MELania nigrita, Morelet. MELaniA veruculum, Morelet. NeriTa obatra, Recluz. Pceuroroma Sauleydianum, Recluz. Pceuroroma Lelieuri, Recluz. Hericna Moquiniana, Recluz. M£gLaxiA amæna, Morelet.

Herix (caroc.) Cleryi, Recluz.

. Narica Draparnaudii, Recluz.

Cyccosroma Charbonnieri, Recluz.

PL T;

Fig. {et 2. Sicarerus lacteus, Recluz. 3 et 4. Sicarerus bifasciatus, Recluz. 5 et 6. Sicaretus Gouldianus, Recluz. 7et 8. Nurex inornatus, Recluz.

9. Narica pallium, Recluz.

10 et 11. Cvccosroma Apie, Recluz. 12-14. Sicarerus sinuatus, Recluz.

{Get

15. Pura crystallum, Morelet. 17. CreripuLA nerttoidea, Recluz.

MIRE

PK VTT.

Fig. 1. Mrrana Zanguebarensis, Petit. 2. Tricuorroris D'Orbignyarum, Petit. 3. Ceniraium Pilleheusti, Petit.

4. Buzimus Moussonianus, Petit.

5. Coromsezza Crossiana, Recluz.

6. Fusus Largillierti, Petit.

7. Centrmium Charbonnieri, Petit.

8. AmpucLariA Balenoidea, Gould. 9. MirrA Hamillei, Petit.

Fig. let 2.

Fig. | et 2.

3et 4. et 6. 7et8. Jet 10. [le 12: 13.

PI. FIIT. OsrræA Webbhi, Recluz.

. TornarTezLa Senegalensis, Petit. . PyruzA? provincialis, Martin.

MArGINELLA ainesi, Petit.

«+ AcHaATINA paritura, Gould. . AcnATiNA Solimana, Morelet. . Lurraria Senegalensis, Recluz.

PEUT:

Herix masylæa, Morelet. Herix Punica, Morelet.

Hezrx senilis, Morelet.

Herix Desfontainea, Morelet. Herix sordulenta, Morelet. Hezix psammoica, Morelet. GLanDina procerula, Morelet. GzanninA lamellifera, Morelet.

fs es PIX.

Fig. 1 a. b. c. Herix (Streptaxis) streptodon, Moricand.

2a.b.c.d. Herx (id.) cryptodon, Moricand. 3et 4. Arca subnitens, Recluz.

. Erycna incerta, Recluz.

6. Turwnezza Caledonica, Petit.

7. Fusus Reeveanus, Petit.

3. Burzimus interstinctus, Gould.

9. Pricaruza lineata, Recluz.

FL AE

Voir à la page 419 pour l'explication de cette planche, relative aux Genres Cyclas et Pisidium.

PIS XIZ:

Voir à la page 419 pour l'explication de cette planche,

qui représente des Pisidium.

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J'de Conchêi® (1851) Pl:

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Paris, 1 ro Lit J Delarue

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V'Delarue, lith. et direx* Paris, Jp. Lith. J Delarue

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